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samedi, 15 juin 2024

Elections anticipées au Royaume-Uni: tous les gains pour les travaillistes ou...?

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Elections anticipées au Royaume-Uni: tous les gains pour les travaillistes ou...?

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Le Premier ministre conservateur britannique, Rishi Sunak, a annoncé la tenue d'élections générales anticipées. Normalement, les résidents ne devaient voter qu'en novembre, mais désormais, ce sera le 4 juillet. La raison pour laquelle le Premier ministre britannique a déjà dissous le parlement reste un mystère, car les sondages montrent que les conservateurs se dirigent vers une énorme défaite, avec sans doute seulement 20 à 25 % des voix. Les gains pourraient aller en grande partie au Labour qui, avec Keit Starmer (photo), semble suivre une voie centriste. Lors des dernières élections locales, les conservateurs avaient déjà perdu des centaines de sièges. 

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Mais il ne s'agit pas seulement d'un changement de pouvoir ou d'un changement de gouvernement, de passer des conservateurs aux travaillistes. Les dernières élections locales l'ont déjà montré. Dans la ville de Leeds, au nord de l'Angleterre, par exemple, le nouveau conseiller municipal vert, Mothin Ali, s'est montré particulièrement satisfait de son élection et s'est exclamé: "Allah Akbar". Avec sa barbe fournie, sa longue robe blanche, son châle de prière et son kufiyaduk, il ne laisse guère de doute sur ses convictions. 

L'islamo-gauchisme dans sa version britannique ? 

Il ne s'agit pas d'un cas isolé, comme le prouve aussi le nouveau conseiller municipal de Bristol, Abdul Malik. Lui aussi a qualifié les Juifs de "cancer". Et lui aussi siège au conseil municipal pour les Verts. En raison du système électoral britannique, les médias dominants se concentrent parfois trop sur le duel entre les travaillistes et les conservateurs, mais les Verts (de gauche), par exemple, ont fait une percée lors des élections locales. Dans les 107 conseils locaux anglais et gallois où ils ont été élus, ils ont remporté 181 sièges. Aux élections locales de Londres, ils ont à nouveau obtenu environ 13 % des voix et sont devenus le troisième parti politique. 

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La percée des Verts est un casse-tête pour les travaillistes, qui espéraient obtenir des voix de l'opposition. L'ancien ministre britannique Peter Mandelson (travailliste et ancien haut conseiller de Tony Blair) l'a décrite comme suit : "Les Verts sont en train de dégénérer, à devenir une poubelle, un bassin de collecte non seulement pour les activistes climatiques, mais aussi pour les radicaux de gauche frustrés". Les travaillistes ont remporté de nombreux sièges au sein des conseils municipaux, mais ont perdu les voix des musulmans. Le Royaume-Uni compte environ 4 millions de musulmans, soit 7 % de la population. Ils votent de plus en plus pour des petits partis ou pour les Verts. L'aile pro-palestinienne du parti travailliste, qui s'est regroupée dans un ensemble de propositions intitulé "Le vote musulman", souhaite un changement de cap au sein du parti. Elle veut se débarrasser de "l'argent sioniste" au sein du Labour, souhaite que les écoliers puissent prier partout dans les écoles et que les personnes prénommées Mohamed "n'aient plus à payer de primes d'assurance à l'avenir".

Enfin, ceci : selon les derniers sondages, les travaillistes pourraient obtenir entre 37 et 43% des voix pour leurs listes, les conservateurs entre 19 et 21%, le parti réformateur (Farage) entre 16 et 19%, les libéraux-démocrates entre 11 et 14% et les verts entre 5 et 7%. Ce ne sont que des sondages, mais ils vont tous dans le même sens: un résultat historiquement mauvais pour les conservateurs et un résultat fort pour les travaillistes (suffisant pour gouverner seuls ?).

vendredi, 14 juin 2024

Élections européennes : un nouveau clou dans le cercueil de l'Ordre 

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Élections européennes : un nouveau clou dans le cercueil de l'Ordre 

Raphael Machado

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/eleicoes-europeias-mais-um-prego-no-caixao-da-ordem-liberal

Depuis que nous avons commencé à réaliser que l'opération militaire spéciale russe en Ukraine allait être un conflit de longue durée (par décision russe), j'ai souligné que les répercussions du conflit sur la scène politique européenne seraient significatives.

En Europe, nous avons le résultat prévisible et naturel de tout ce qui s'est passé en Europe au cours des quarante dernières années, mais surtout au cours des deux dernières décennies.

Les élections du Parlement européen de cette année indiquent une augmentation notable de la présence des partis nationalistes, conservateurs, eurosceptiques et anti-immigration dans les couloirs du Bruxelles eurocratique. Comprenez bien : il ne s'agit pas d'un coup du sort, d'un "game changer", car cette myriade de partis extrêmement hétérogènes répartis en deux groupes politiques (et un certain nombre de partis non inscrits, donc dans aucun groupe) a connu une croissance globale d'environ 10%, se rapprochant d'une occupation d'environ 30% des sièges au Parlement européen.

Le Parlement européen a le pouvoir, rappelons-le, de décider de la conduite de la Commission européenne, c'est-à-dire de l'"exécutif" de l'UE - aujourd'hui dirigé par Ursula von der Leyen.

Mais le groupe de Mme von der Leyen, composé des partis libéraux-conservateurs, des démocrates-chrétiens et des centristes libéraux, n'a pas subi de défaite majeure. Il a même légèrement progressé dans l'ensemble (en partie grâce à l'augmentation du nombre de sièges au Parlement). Les grands perdants sont tous les autres groupes politiques: les écoglobalistes, les libéraux-progressistes, les post-libéraux, les libertariens, les sociaux-libéraux et toutes les autres variantes du libéralisme de gauche, ainsi que les libéralismes libertaires et les divers libertarianismes.

D'un point de vue symbolique, il s'agit d'une défaite majeure pour le macronisme et le schizo-wokisme, d'une reprise timide pour le merkelisme et d'une victoire raisonnable pour le conservatisme national (sous ses différentes formes).

Comme je l'ai dit précédemment, les causes de tout cela sont multiples et peuvent être divisées en causes structurelles et immédiates.

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Parmi les causes structurelles figurent, par exemple, les vagues constantes d'immigration encouragées par la classe turbo-capitaliste euro-atlantique afin de promouvoir le remplacement de la population des travailleurs autochtones et, ce faisant, de promouvoir la baisse des salaires et la fragmentation de l'organisation du travail. Selon Marx, l'immigration de masse est l'un des outils utilisés par la bourgeoisie pour saboter la classe ouvrière, non seulement pour augmenter l'offre de main-d'œuvre (avec des personnes désespérées) et réduire ainsi les salaires, mais aussi comme moyen de défenestrer une classe ouvrière ayant un plus grand degré de conscience en elle-même et pour elle-même, en la remplaçant par une classe pratiquement homogène de desperados aliénés - dont l'intégration dans la classe ouvrière nationale est entravée par les différences ethnoculturelles et religieuses, ainsi que par la possibilité de divergence des programmes spécifiques reposant sur cette hétérogénéité.

Ces vagues migratoires, qui se sont intensifiées avec les printemps arabes, au cours desquels des immigrants de toute la planète ont été présentés par les médias et la gauche comme des "réfugiés syriens", se sont retrouvés avec des frontières pratiquement ouvertes après avoir été chassés de leurs pays par des mafiosi et hébergés par des ONG financées par George Soros. Ainsi, des millions d'immigrés sont entrés dans les pays européens par vagues impossibles à absorber (ce qui était précisément l'intention des élites), créant des ghettos et des zones de non-droit. Le résultat immédiat, outre la libération de plus grandes possibilités d'accumulation de capital par les élites et la désintégration de la classe ouvrière, a été une explosion de la violence urbaine, de la petite délinquance et des viols, sans parler du terrorisme.

Pour les Européens, leur monde est devenu un enfer à un rythme record. Alors que les riches, à l'origine de cette tragédie, vivent dans des communautés fermées, pratiquement dans des bulles élitistes, le prolétariat européen de souche a vu la violence atteindre des niveaux insupportables et a dû supporter d'être remplacé par des travailleurs étrangers moins qualifiés, mais moins conscients, plus désespérés et plus conformistes sur le plan social.

L'idée que l'immigration existe parce que "les Européens ne veulent pas travailler" est un délire gauchiste. En fait, le taux de chômage des jeunes Européens de souche est élevé, à tel point qu'ils doivent immigrer dans d'autres pays européens pour trouver un emploi. C'est simplement qu'il est très avantageux pour les hommes d'affaires d'embaucher des immigrés, et que les immigrés ont accès, dans la plupart des pays européens, à des prestations sociales et à des "filets de sécurité" inaccessibles aux autochtones.

Tout cela fait partie intégrante de la logique néolibérale qui s'est emparée de l'Europe entre les années 80 et 90. Tandis que les élites ouvraient les frontières pour remplacer le travailleur indigène syndiqué par des néo-esclaves, elles privatisaient les entreprises, réformaient les retraites et le droit du travail et mettaient en œuvre des mesures d'austérité qui ont conduit à la désindustrialisation et à la stagnation économique.

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Mais apparemment incapables de comprendre ce qu'elles faisaient, ces élites ont continué à penser que c'était trop peu et trop tard. Dans le cadre de la logique transnationale de l'écoglobalisme (menée par des élites turbo-capitalistes qui veulent utiliser le "vert" pour débloquer de nouvelles opportunités d'enrichissement accéléré et être en mesure de mieux contrôler le peuple), les élites européennes ont également commencé à imposer des mesures législatives draconiennes visant spécifiquement le prolétariat et la classe moyenne. En particulier, des taxes ruineuses sur l'essence et le diesel, diverses limitations de la production agricole, des mesures dissuasives sur l'utilisation des voitures et la consommation de viande, tout cela pour "sauver la planète". De plus, les Allemands ont fermé leurs centrales nucléaires.

En France, cet ensemble de mesures insensées a débouché sur le mouvement des Gilets jaunes, véritable processus politique au potentiel révolutionnaire qui a changé le paysage politique français.

Et puis les élites européennes ont décidé d'intensifier tous ces processus pendant la pandémie, avec des mesures visant à accélérer les faillites des petites et moyennes entreprises, et avec des politiques publiques de contrôle social comme le "greenpass" et des projets dystopiques visant à limiter la circulation des citoyens et à augmenter les impôts sans autre but précis que de baisser le niveau de vie de la classe moyenne. Comme un doigt dans la plaie, alors que les pays européens imposaient des régimes de confinement parmi les plus durs de la planète, les frontières restaient ouvertes à l'immigration.

L'Europe était déjà sur la corde raide, et c'est en février-mars 2022 que le verre a commencé à déborder.

Car pendant ce temps, l'UE collaborait également avec les États-Unis pour s'emparer de l'Ukraine, conformément aux directives de la géopolitique thalassocratique classique, qui prévoit la fragmentation territoriale sur un cordon sanitaire autour de la Russie occidentale avec des satrapies atlantistes russophobes afin d'empêcher la restauration impériale de la Russie.

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En réaction préventive à l'opération militaire que l'Ukraine préparait contre le Donbass pour mars 2022, la Russie est entrée en Ukraine.

En Europe, les principales mesures prises par le gouvernement ont été des sanctions, des livraisons d'armes et l'ouverture des frontières aux immigrants ukrainiens.

Les sanctions ont renforcé l'économie russe et affaibli les économies européennes, en particulier celle de l'Allemagne, en raison du rôle du gaz russe. D'autres relations économiques avec la Russie sont également importantes pour l'Europe. L'Europe a connu une hausse de l'inflation, en particulier de l'inflation sur les biens alimentaires, ainsi qu'une augmentation des factures d'électricité.

Alors que les Européens souffraient de la récession économique, les dirigeants de l'UE ont dépensé de l'argent pour acheter des armes et soutenir l'Ukraine et, plus récemment, ont même évoqué la perspective d'une intervention militaire et d'une conscription obligatoire.

Et pour couronner le tout, les pays ont ouvert leurs frontières aux Ukrainiens, distribuant même des logements gratuits, contribuant à aggraver et à intensifier le problème de l'immigration dans les pays en question.

Le signe avant-coureur du résultat de ces élections européennes était déjà visible dans l'effondrement des gouvernements parlementaires et les revers aux élections générales qui ont commencé en juin 2022, lors des élections législatives françaises, avec l'effondrement du macronisme. Puis l'effondrement du gouvernement Draghi, et les effondrements de Boris Johnson et de Liz Truss. Puis le triomphe de Robert Fico. Et pendant ce temps, dans toutes les élections nationales et locales, il y avait déjà des augmentations de 3-8% pour les partis anti-système.

Maintenant, je vais formuler quelques remarques spécifiques sur les résultats nationaux de ces élections européennes, en mettant l'accent sur la France et l'Allemagne. Fondamentalement, parce que la France et l'Allemagne sont les thermomètres historiques de l'Europe, ces pays qui ne faisaient qu'un lorsque l'idée impériale a été réactivée en Europe occidentale, sont les centres de diffusion de toutes les nouvelles idées, de tous les nouveaux projets et de toutes les nouvelles tendances au niveau continental.

Le fait que les principaux changements dans les résultats des élections européennes aient eu lieu précisément en France et en Allemagne est en soi indicateur de ce que cela donnera dans les années à venir.

France : En France, le Rassemblement National de Marine Le Pen et Jordan Bardella a atteint environ 32% et a gagné 7 sièges supplémentaires au Parlement européen, mais ce n'est pas le seul parti nationaliste victorieux, car il y a aussi Reconquête d'Eric Zemmour et Marion Maréchal Le Pen qui a obtenu environ 6% des voix et a gagné 5 sièges, de sorte que les nationalistes français ont maintenant 35 sièges au Parlement européen. Le macronisme, les Verts et le centre-droit se sont effondrés, mais la gauche "antisystème" de Mélenchon a légèrement progressé, de même que le socialisme libéral, mais dans l'ensemble, l'hégémonie nationaliste n'est pas absolue à Paris. En général, la "géopolitique interne" des élections françaises se réfère à des variations sur la dualité thalassocratie/tellurocratie, mais où une capitale enclavée est en fait cosmopolite grâce à l'aérocratie (une variation aérienne de la thalassocratie). Toute la France profonde, contrairement à Paris, se sent liée à la terre, au sol, et aux valeurs telluriques de l'ethnicité, de la culture traditionnelle, de la stabilité, de la sécurité, de l'ordre, de la religion, etc.

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Tout cela était déjà préfiguré par les Gilets jaunes et la révolte des agriculteurs, où l'on voyait renaître l'imagerie d'un nationalisme révolutionnaire catholique du XIXe et du début du XXe siècle (Maurras, Barrès, etc.), où l'on voyait le contraste entre la ville et la campagne, la campagne étant la gardienne de la "France profonde" et la ville le bastion d'une élite aliénée et cosmopolite. En général, le RN s'est efforcé de se normaliser politiquement de manière pragmatique, en arrondissant les angles et en cherchant à devenir un parti "normal" sur la scène politique française. Cela implique un certain abandon des discours de la génération nationaliste précédente, mais en même temps, nous voyons une position qui va à l'encontre de la géopolitique macronienne, en particulier en ce qui concerne la Russie. Le parti est social-démocrate et protectionniste sur les questions économiques, et défend une ligne anti-immigration, mais qui n'est pas islamophobe ou raciste, ce qui lui permet de recevoir de nombreux votes de la part d'anciens immigrés. Il n'y a pas lieu de débattre de sa position sur Israël, car l'influence sioniste en France est tout simplement trop importante, et tout soupçon, même minime, d'antisémitisme permet déjà au président d'interdire une formation politique (le président français a beaucoup plus de pouvoir que celui du Brésil). Le parti Reconquête, quant à lui, est ultra-sioniste, libéral-conservateur et islamophobe, mais il s'appuie surtout sur la ligne d'Éric Zemmour. Il est intéressant de noter que Marion Maréchal Le Pen s'est déjà manifestée pour proposer une alliance à Le Pen et Bardella, allant à l'encontre de Zemmour.

Allemagne : En Allemagne, l'AfD est le grand vainqueur, avec 16% des voix et une progression de 11 à 15 sièges. Le parti Raison et Justice de Sahra Wagenknecht a obtenu 6% des voix et 6 sièges. Les Verts, les sociaux-démocrates et le reste de la gauche woke ont fondu, la droite libérale-conservatrice et libertaire a stagné, voire s'est quelque peu contractée. Divers partis localistes ou sectoriels ont également réussi à obtenir un ou deux sièges chacun. L'Allemagne, qui est le pays le plus touché par le conflit en Ukraine, a également connu une augmentation inhabituelle de la participation électorale, avec 65%, bien au-dessus de la moyenne européenne de 50%. Cette campagne fait suite à des actes de violence à l'encontre de politiciens de l'AfD et à une tentative de la Juristocratie allemande d'interdire le parti. En outre, elle a eu lieu le même mois que des controverses concernant des chansons anti-immigration qui deviennent très populaires dans le pays, ainsi qu'une interview de l'un des dirigeants de l'AfD dans laquelle il défendait l'honneur de certains combattants allemands de la dernière guerre, en disant qu'ils n'étaient pas tous des criminels et qu'il y avait beaucoup de gens ordinaires parmi eux. Une simple déclaration, mais qui a fait scandale. Le scandale n'a toutefois touché que les médias et ne semble pas avoir affecté le parti.

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L'AfD, qui est le premier parti chez les jeunes (plus vous êtes jeune, plus vous avez de chances de voter AfD), qui est déjà le premier parti en Allemagne de l'Est et le deuxième au niveau national, est donc une étoile montante. La géopolitique interne du vote en Allemagne est un peu différente de celle de la France. Ici, la division entre l'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est compte davantage. Bien sûr, comme en France, les métropoles (Berlin et les anciennes "villes libres") voient un niveau plus élevé de vote "woke" et progressiste, mais ce qui est le plus frappant, c'est que l'Est vote AfD et l'Ouest/Sud vote CDU. Dans le cas de l'Allemagne de l'Est, l'AfD est ce qui s'identifie le plus sur la scène allemande à l'ancienne DDR en termes de principes, de valeurs et de culture populaire.

La jeunesse est-allemande est également moins progressiste et, à l'étonnement de beaucoup, les Allemands de l'Est n'ont pas subi un lavage de cerveau ethno-masochiste et un sentiment de culpabilité à l'égard de la Seconde Guerre mondiale comme les Allemands de l'Ouest. Même le récit des crimes de guerre est apparu en RDA bien plus tard et avec un contenu différent de celui de la RFA. Lorsqu'il entend dire que les Allemands doivent se repentir des crimes de leurs grands-pères et donc ouvrir les portes aux immigrants, l'Allemand de l'Ouest s'assoit, pleure, accepte et commence à se battre la coulpe, tandis que l'Allemand de l'Est hausse les épaules ou rit de telles paroles. Il convient également de souligner, comme je le dis toujours, que le libéralisme mis en œuvre en Allemagne de l'Ouest a été bien plus préjudiciable à l'esprit et à la culture du peuple allemand que le communisme de l'Allemagne de l'Est.

L'identité allemande est plus intacte à l'est qu'à l'ouest. Cependant, la CDU en province a ses différences avec la CDU dans les métropoles, de sorte que les Allemands de l'ouest de l'Allemagne profonde votent toujours pour la CDU en pensant qu'il s'agit d'un parti "chrétien-démocrate", tout comme dans les métropoles, ils votent pour la CDU qui est désormais un parti progressiste "modéré" et anti-allemand - suivant le même déclin que la SPD, mais plus lentement.

L'AfD, je vous le rappelle, est le parti le plus "russophile" d'Europe et a même été accueilli récemment par Poutine. Sur le plan économique, elle se situe à la droite du RN français, défendant une idée d'"économie sociale de marché" qui renvoie à l'Allemagne des années 50 et 60. Il compte dans ses rangs des sionistes et des antisionistes. L'Alliance "Raison et Justice", en revanche, est une nouveauté sur la scène politique européenne, presque aussi conservatrice, anti-immigration et russophile que l'AFD, mais évoluant économiquement entre socialisme et social-démocratie.

Puisqu'il s'agit des principaux pays du continent et que c'est là que les changements ont été les plus significatifs, je vais commenter en quelques notes rapides les autres résultats :

Autriche : En Autriche, le FPÖ nationaliste a obtenu un excellent résultat en progressant de 8 points, passant de 17% à 25%, et dispose désormais de 6 sièges au Parlement européen. Toutes les autres forces politiques autrichiennes se sont effondrées, les libéraux-conservateurs perdant 10 points, les sociaux-démocrates 1 point et les Verts 3 points. Sur le plan économique, le parti est similaire à l'AfD, suivant une ligne d'"économie sociale de marché", initiative privée + protection sociale. En politique étrangère, il est favorable au rétablissement des relations avec la Russie et a une position pro-serbe.

Belgique : En Belgique, pays fragmenté entre une moitié flamande (de langue néerlandaise) et une moitié wallonne (de langue française), ce n'est que dans le collège linguistique flamand que l'on trouve des partis nationalistes. Mais il n'y a pas eu de changement significatif dans ce collège. Le VB a gagné 4 points de pourcentage et la NVA a conservé ce qu'il avait, les autres partis ont très peu reculé, de sorte que les pertes ont été réparties. Le VB est un parti nationaliste flamand classique, protectionniste et eurosceptique, avec des tendances russophiles qui se sont atténuées après l'opération militaire (mais il reste critique à l'égard de l'aide militaire et des sanctions adiptées par la Belgique). La NVA est un parti légèrement plus libéral sur le plan économique et n'est pas aussi critique à l'égard de l'immigration, bien qu'il veuille la limiter. La croissance du parti le plus nationaliste et la stagnation du parti le plus modéré indiquent des changements intéressants. Ces élections ont eu lieu en même temps que les élections fédérales et régionales en Belgique. Le gouvernement belge est formé par une coalition de Verts, de Wokes, de libéraux et de démocrates-chrétiens afin d'empêcher les nationalistes d'accéder au pouvoir. Les Verts ayant quasiment disparu lors de ces élections, le gouvernement a été dissous et se restructurera sur une base différente. Mais ne vous attendez pas à des changements significatifs, car il s'agit plutôt d'un jeu de chaises musicales. Les nationalistes ont progressé, mais les libéraux et certains partis de l'ombre ont fait de même.

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Bulgarie : En Bulgarie, la seule nouvelle importante a été l'arrivée soudaine du parti nationaliste multipolariste Renaissance, qui est passé de 1% à 14%, obtenant trois sièges et devenant le quatrième parti politique national. Le reste a été un jeu de chaises musicales entre la droite libérale et la gauche libérale. Ces élections se sont déroulées en même temps que les élections nationales, et les résultats ont été les mêmes: les nationalistes ont obtenu 14% des sièges, mais le pays est resté entre les mains des mondialistes. Renaissance est un parti intéressant, anti-Otan, pro-Russie, anti-Woke, etc., mais il n'est pas encore assez fort pour affronter les libéraux bulgares.

Croatie : Pas de changement majeur, avec le Mouvement de la Patrie qui entre au Parlement européen avec 9% des voix, mais aussi en remplaçant les nationalistes de Droit et Justice, qui n'ont pas réussi à rester au Parlement européen. Les élections croates ont eu lieu récemment, et le Mouvement de la Patrie est arrivé en troisième position avec près de 10%, soit une augmentation de deux points de pourcentage. Il a donc formé une coalition avec les libéraux-conservateurs de l'UDC. Le gouvernement de l'UDC lui-même est douteux sur la scène internationale, mais la lassitude à l'égard de l'Ukraine fait déjà sentir ses effets, et le président croate s'est déjà retrouvé sur la liste dite Myrotvorets pour certaines déclarations critiques à l'égard du pays.

Chypre : à Chypre, il ne s'est pas passé grand-chose, mais le Front national populaire semble atteindre un niveau significatif, avec 11% des voix et 1 siège. Pour le reste, le jeu libéral droite-gauche se poursuit.

République tchèque : En République tchèque, les changements ont été minimes, avec seulement quelques transitions entre les partis. Le pays est un "paradis" pour les micro-partis locaux, créés ad hoc, à tendance populiste et semble encore épargné par les vents du changement en Europe.

Danemark : Il y a eu peu de changements significatifs au Danemark, mais c'est parce que le parti social-démocrate "traditionnel" est maintenant anti-immigration et critique de la mondialisation, et qu'il a conservé ses trois sièges au Parlement européen. Le Parti du peuple danois, qui est libéral-conservateur et atlantiste, mais anti-immigration, a conservé un siège. Un nouveau parti conservateur anti-immigration, les Démocrates danois, a également vu le jour et a obtenu un siège.

Estonie, Lettonie et Lituanie : Pas de changement significatif, avec de légères variations entre la droite et la gauche, mais maintien de la ligne russophobe hégémonique.

Finlande : En Finlande, contrairement au reste du continent, la gauche écolo-woke s'est développée, tout comme les libéraux-conservateurs. Les nationalistes du parti finlandais ont fondu, passant de 14% à 7%, ce qui s'explique en partie par le passage d'une ligne pro-russe à une ligne russophobe.

Grèce : la scène politique grecque est statique, à l'exception de l'émergence du parti Solution grecque, un parti à la ligne conservatrice, pro-russe, anti-immigration et populaire au niveau national, qui a remporté 10% des voix aux élections européennes et a obtenu deux sièges. Pour le reste, c'est le jeu habituel entre libéraux de droite et libéraux de gauche.

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Hongrie : En Hongrie, le Fidesz a obtenu 45% des voix, ce qui représente un recul, avec une perte de deux sièges. Une nouvelle formation politique "anti-corruption" a soudainement émergé, "Respect et Liberté", qui a déjà obtenu 30% des voix et sept sièges, prenant le relais de la gauche écologiste, qui a quasiment disparu. Il est légitime de se méfier des origines de ce nouveau parti. De son côté, le Mouvement Notre Patrie s'apparente au Jobbik.

Irlande : Le seul pays où les votes sont encore en cours de traitement, mais il y a des indications d'un autre jeu de chaises musicales entre les libéraux de droite et de gauche. Néanmoins, on observe un phénomène intéressant en Irlande, l'un des pays les plus touchés aujourd'hui par le wokisme et l'immigration (et tout cela en l'espace de quelques années, trop vite). Cinq nouveaux partis nationalistes se présentent aux élections, ce qui pourrait entraîner un revirement politique intéressant à l'avenir.

Italie : En Italie, le seul changement significatif est le renforcement de Fratelli d'Italia au détriment de la Lega. Meloni a obtenu 29% des voix et 24 sièges, devant les 21 sièges du PD, parti de gauche. Les Frères d'Italie sont un parti libéral-conservateur, avec un certain discours anti-immigration, mais tout le monde a constaté à quel point le parti a trahi ses promesses après son arrivée au pouvoir. Néanmoins, certains continuent à attendre positivement l'opportunisme de Meloni.

Luxembourg : Dans la micronation d'Europe centrale, les sociaux-démocrates ont remplacé les Verts, et un parti nationaliste, l'Alternative démocratique, a obtenu un siège.

Malte : Pas de changement significatif, les sociaux-démocrates s'affaiblissent au profit des libéraux-conservateurs.

Pays-Bas : Les Pays-Bas ont vu la progression du Parti de la liberté de Geert Wilders, qui a obtenu 17% des voix, contre 3% auparavant, et a remporté six sièges au Parlement européen. Ce parti, atlantiste et sioniste, a réussi à se développer au détriment du Forum pour la démocratie de Thierry Baudet, qui a une ligne plus continentale et critique même le sionisme.

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Pologne : En Pologne, les libéraux-conservateurs et les sociaux-démocrates woke se sont effondrés au profit du libéralisme libertaire de la Plate-forme civique, qui gouverne actuellement le pays. Mais les nationalistes polonais de la Confédération sont passés de 5% à 12%, entrant au Parlement européen avec six sièges. La Confédération est un parti national-conservateur typique, qui n'exclut pas les positions russophobes, mais qui est plus rationnel que la moyenne des politiciens polonais.

Portugal : Au Portugal, le Bloc de gauche et le parti socialiste CDU ont fait naufrage. Le parti Chega, qui est libéral-conservateur, anti-immigration, sioniste et atlantiste, a progressé avec 10% des voix et a obtenu deux sièges.

Roumanie : En Roumanie, phénomène étonnamment positif, avec l'émergence de l'Alliance pour l'Union des Roumains, qui suit une ligne nationale-populaire, russophile, anti-immigration et conservatrice, avec 15% des voix (4 ou 5 sièges, ce n'est pas encore défini), devenant une deuxième force politique nationale.

Slovaquie : Les anciennes forces politiques slovaques se sont dissoutes et le paysage politique indique une polarisation entre les "progressistes" (atlantistes) et les patriotes de Fico, représentés par deux partis qui ont obtenu ensemble 31% des voix et six sièges.

Slovénie : Renforcement des conservateurs atlantistes qui passent de 2 à 4 sièges au détriment des écolos.

Espagne : En Espagne, le PP atlantiste a retrouvé son élan politique, progressant de 15 points, et Vox (également libéral et atlantiste, avec des factions minoritaires divergentes) a progressé lentement et inexorablement, avec 10% et 6 sièges.

Suède : En Suède, on assiste à un échec important des Démocrates de Suède nationalistes, qui ont abandonné une vieille ligne continentaliste au profit de l'atlantisme. Les Suédois sont alors simplement revenus aux partis pour lesquels ils avaient voté auparavant.

mercredi, 12 juin 2024

Macron : acculé ou fin stratège ?

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Macron : acculé ou fin stratège ?

Pierre-Emile Blairon

Certains de nos lecteurs, que nous savons perspicaces, auraient tendance à répondre : les deux, mon colonel !

Pour ma part, je répondrais plutôt : ni l’un ni l’autre ; je pense qu’il suit, imperturbable (avec une constance qui suscite mon admiration) le cahier des charges qui lui a été soumis bien avant sa première investiture en tant que Président de la République française et qu’il s’y tient depuis sans faux pas, et d’une manière exemplaire, tout au moins du point de vue de ceux qui le guident, à savoir la destruction systématique de notre pays et la disparition de ses habitants par tous moyens.

Soumis par qui ? Guidé par qui ? Je suppose : par l’Etat profond étatsunien, par la CIA, par les caciques de Davos, le FMI, l’OMS, l’Otan, von der La Hyène, par les Illuminati, voire par le diable.

Pierre Cassen, déjà plus fin observateur que la plupart des commentateurs, fait une bonne analyse quand il dit qu’il ne faut surtout pas sous-estimer les talents de manipulation de Macron  ; mais, à mon avis, Pierre Cassen fait juste une petite erreur sur le degré de perversité de Macron qui est encore supérieur à ce qu’il décrit, d’une part, et, d’autre part, sur le degré d’intelligence machiavélique de ceux qui le manipulent pour qu’il nous manipule.

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On peut imaginer ce scénario : il fait représenter son parti par la gourdasse Hayer pour qu'elle fasse le score minable prévu depuis le début et il fait élire son dauphin (et celui de Davos ?), celui qui pourrait servir ses intérêts, Bardella, puis il organise de nouvelles élections législatives pour pouvoir continuer à régner en cohabitation avec le chouchou du Système, l'homme élu par une bonne partie du peuple français mais aussi... par l'Ordre mondial, quitte à modifier l’article 6 de la Constitution pour lui permettre d’exercer un troisième mandat avec l’aval du futur Premier ministre Bardella et la caution des voix de ses partisans (bernés), à savoir 7.763.665 voix.

Ce garçon est tout indiqué pour complaire aux desiderata du Système représenté en France par Macron.

Juste un exemple concernant l’attitude à adopter à propos de la guerre en Ukraine :

« Le 22 mars sur France Info, Jordan Bardella déclarait soutenir "l'utilisation des bénéfices des avoirs russes pour financer l'effort de guerre en Ukraine" et même avoir porté la mesure "auprès du chef de l’État, qui y était d'ailleurs réticent, lors de la réunion des chefs de parti le jeudi 7 mars à l’Élysée". Pourtant, un mois plus tôt, l'élu RN ne votait pas en sa faveur lorsque le Parlement européen a été appelé à se prononcer sur la "nécessité d’un soutien sans faille de l’Union à l’Ukraine". « À Strasbourg, Jordan Bardella s’est abstenu lors du vote de cette résolution, aux côtés d’autres membres de son groupe Identité et Démocratie (ID), selon le procès-verbal du 29 février. Dans ce texte, adopté avec 451 voix, les eurodéputés ont réaffirmé "l’urgence de mettre en place un régime juridique solide permettant de confisquer et d’utiliser les avoirs d’État russes gelés par l’UE pour reconstruire l’Ukraine et indemniser les victimes de la guerre".

Le même jour, une autre résolution a été votée pour "soutenir les prisonniers politiques et la société civile opprimée en Russie", dans le sillage de la mort d’Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire. Cette fois, Jordan Bardella a voté pour, selon le procès-verbal. (Paru sur TF1 info le 2 juin 2024, Caroline Quévrain)

Les Français peuvent-ils faire confiance à quelqu’un qui dit tout et le contraire de tout selon les besoins du moment ?

Et ceci est d’autant plus grave qu’il s’agit de la vie de nos enfants qui pourraient être envoyés à la boucherie pour une cause qui ne nous concerne en rien, qui n’a d’autre but que de satisfaire les intérêts de l’Otan, de l’Amérique et d’un fonds de pension,  BlackRock, qui a déjà acheté une grande partie des terres ukrainiennes ; voulez-vous faire mourir vos enfants pour un fonds de pension ?

Que des Français puissent accepter cette ignominie me révulse.

Le philosophe Bruno Latour disait : « Le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux » ; et Bernanos écrivait, à la fin de la première guerre mondiale : "« La guerre m'a laissé ahuri, comme tout le monde, de l'immense disproportion entre l'énormité du sacrifice et la misère de I'idéologie proposée par la presse et les gouvernements. Et puis encore, notre espérance était malade, ainsi qu’un organe surmené. La religion du Progrès pour Iaquelle on nous avait poliment priés de mourir, est en effet une gigantesque escroquerie à l'espérance !... »

Que dirons-nous au lendemain de celle que Macron et ses acolytes (dont les "oppositions" contrôlées, comme le RN) veulent faire éclater ? Restera-t-il même quelqu'un pour en parler ?

samedi, 08 juin 2024

À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)

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À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)

par Georges FELTIN-TRACOL

La précédente chronique n°117 s’intéressait à la plupart des trente-sept listes présentes pour l’élection européenne du 9 juin prochain (cf.:http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/06/02/france-profusion-de-listes-pour-les-europeennes-2024.html ). Depuis se retrouve en lice une trente-huitième liste. En effet, le 23 mai dernier, le Conseil d’État validait « Liberté démocratique française » animée par Patrice Grudé.

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Les commentateurs politiques rangent cette nouvelle liste qui prône la démocratie directe parmi les héritiers des Gilets jaunes. L’intention est sympathique, mais sans démopédie effective et à l’heure des réseaux sociaux omniprésents qui phagocytent le temps de lecture devant un imprimé et de l’analphabétisme scolaire des jeunes générations, cet objectif louable se révèle irréaliste et même contre-productif. Il faut balayer l’image idyllique de la Suisse référendaire. Bien des votations marquées par une abstention élevée entérinent en Helvétie le politiquement correct.

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La liste de Patrice Grudé peut concurrencer « France libre » conduite par le chanteur Francis Lalanne avec l’humoriste Dieudonné à la troisième place. Tous deux souhaitaient faire des spectacles communs dans les salles Zénith de France. Le Régime a empêché cette représentation festive. Il a en revanche réussi à les réunir sur la même liste. « France libre » met en transe les journalistes de BFM TV quand les deux artistes se filment dans une cellule et que Dieudonné qualifie l’Europe de « fosse à merde ». En 2019, Francis Lalanne dirigeait déjà « Alliance jaune » qui se revendiquait des Gilets jaunes. Elle ne récolta que 121.209 suffrages, soit 0,54 %. Le parcours politique du chanteur vedette des années 1980 est sinueux. Longtemps proche de l’écolo-centriste Jean-Marc Governatori, Francis Lalanne a défendu en 2015 les immigrés clandestins sans-papiers. En 2022, excédé par la propagande cocotralalavidienne, il apporte sa voix à Marine Le Pen. Il sera intéressant d’observer le résultat de cette liste et de le comparer avec l’audience moyenne sur Internet de ces deux protagonistes.

Les souverainistes se présentent à ces élections en ordre dispersé. Une fois encore, l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau a déposé une nouvelle liste en faveur du Frexit. Il y a cinq ans, il obtenait 1,17 %. Mais peut-on se fier à un haut-fonctionnaire issu des réseaux de Charles Pasqua et qui, pendant l’élection présidentielle de 2017, faisait sa campagne avec les drapeaux français, de la Francophonie et de l’ONU ? François Asselineau est un souverainiste qui ignore tout impératif identitaire. En 2021, il déclarait que les Français fussent bien plus proches des Maliens que des Lettons. On en reste pantois…

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Militant dans sa jeunesse à Lutte ouvrière, né en Serbie alors yougoslave, Georges Kuzmanovic a monté la liste « Nous, le Peuple ». Ce proche de Jean-Luc Mélenchon dont il est le conseiller diplomatique en 2017 rompt un an plus tard avec La France insoumise parce qu’il exprimait son désaccord au sujet de l’immigration et du multiculturalisme. Ce fondateur de République souveraine collabore à Front populaire, la revue de Michel Onfray. Philosophe socialiste proudhonien qui récuse depuis 1992 le traité de Maastricht, Michel Onfray fonde en 2002 une université populaire à Caen en réponse au « traumatisme » du 21 avril et à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Vingt-deux ans plus tard, invité fréquent sur CNews, Michel Onfray tient des analyses aujourd’hui assez proches du « Menhir ». Preuve manifeste de son erreur de jugement politique. Georges Kuzmanovic s’inspire-t-il de l’Allemande Sahra Wagenknecht qui vient de créer un mouvement de gauche anti-immigration et anti-guerre ? On notera qu’au sein de « Nous, le Peuple » figurent le prince Murat et diverses personnalités néo-bonapartistes. Cette liste tente principalement à rassembler les nationaux-républicains de gauche.

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Son pendant à droite s’appelle « Rester libre » d’Édouard Husson (photo), historien et patron d’émission sur Radio Courtoisie. Il refuse toute avancée fédéraliste de la construction européenne. Il rejette en particulier le projet du Belge Guy Verhofstadt adopté par le Parlement dit européen sortant, qui donnerait à l’Union le statut d’État fédéral croupion des États-Unis d’Amérique et du sinistre Bloc occidental atlantiste.

La liste d’Édouard Husson concurrence celle des Patriotes de Florian Philippot qui a fait pour la circonstance une alliance avec l’ancien député sarkozysto-zemmouriste Jean-Frédéric Poisson, président de Via, la voie du peuple. Outre une réaffirmation inébranlable de promouvoir le Frexit, l’ancien numéro deux du Front national entend dépasser les 0,65 % de 2019. Il manifeste souvent contre les mesures cocotralalavidiennes liberticides, l’Apartheid avec le « pass » sanitaire et la paix immédiate en Europe. Florian Philippot n’a jamais ménagé sa peine en organisant des manifestations contre la tyrannie plus que balbutiante. Toutefois, à l’instar des listes mentionnées dans la présente chronique, le président des Patriotes pâtit de l’absence de relais dans l’audio-visuel et du dénigrement systématique des « chiens de garde » médiatiques qui osent le qualifier de « complotiste » ! Nul doute que Florian Philippot a démontré un vrai courage au cours des quatre dernières années. Cependant, son discours républicain nationiste fleure bon l’apologie centralisatrice des « hussards noirs de la IIIe République ».

Des listes exposées aujourd’hui, celle qui a le plus de possibilités d’obtenir quelques élus est Reconquête ! avec, pour tête de liste, Marion Maréchal. Cette dernière a montré au cours de cette campagne une belle pugnacité et un vrai talent dans la réplique incisive et percutante. Néanmoins, au risque de chagriner les amis de Synthèse nationale, voter pour cette liste n’est pas envisageable. Certains colistiers n’hésitent pas à traquer en région les militants les plus déterminés sous prétexte d’écarter de ce jeune parti tout profil un peu trop radical. Placé en quatrième position, Nicolas Bay, qui après son départ du RN siégeait chez les non-inscrits, a rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE). Ce groupe eurosceptique fondé par les tories britanniques et les Polonais de Droit et Justice (PiS), a une charte ouvertement atlantiste. Le Monde du 6 avril 2019 rapportait les propos de l’ancien président du parti européen CRE, le Tchèque Jan Zahradil, assurant que « Marine Le Pen n’est pas assez atlantiste et elle est trop protectionniste ». « Cela ne passerait pas en Pologne », expliquait pour sa part Ryszard Legutko, le chef de la délégation européenne du PiS, qui pointait aussi l’héritage politique de son père, Jean-Marie Le Pen. Ce sentiment a-t-il changé ? Il faut en douter d’autant que ni le libéralisme conservateur, ni le bellicisme atlantiste ne sauveront la civilisation albo-européenne de tous les périls actuels et à venir.

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La morne campagne de 2019 eut sa bouffée d’air frais apportée par la liste de la Reconquête de Vincent Vauclin, alors responsable de La Dissidence Française. Sans grands moyens, elle obtint 0,02 % (4569 voix sans compter les bulletins annulés pour divers motifs fallacieux). En 2024, la belle surprise s’appelle « Forteresse Europe » de Pierre-Marie Bonneau. Précisons à toute fin utile que l’avis du chroniqueur n’engage ni Radio Méridien Zéro, ni les revues et sites auxquels il a l’honneur de contribuer. Il s’exprime maintenant à titre strictement personnel.

La liste de Maître Bonneau synthétise les propositions des autres listes vues précédemment. Elle les sublime même sur la voie cohérente de l’indépendance nationale, de l’enracinement dynamique, de la justice sociale et de la liberté médicale. Son intitulé n’est-il pas d’ailleurs un clin d’œil à l’« Europe cuirassée » de Maurice Bardèche ? Ajoutons que son symbole est superbe. Cela change des logos abscons. Le programme de « Forteresse Europe » a une tonalité à la fois française et européenne qui ne laisse pas indifférent tout ethno-différencialiste convaincu.

Certes, en désaccord avec cette chronique, des amis répondront par des considérations tactiques et tenteront de justifier le vote utile pour tel ou tel. L’élection du 9 juin n’a qu’un seul tour. Ce scrutin offre la possibilité de voter pour ses convictions et de se faire plaisir. Bien sûr, « Forteresse Europe » n’aura aucun élu. Mais imprimer chez soi son bulletin et le mettre dans l’urne constitue une réelle jubilation civique. Ce vote sera aussi un formidable bras d’honneur adressé à tout un système mortifère. Chaque vote pour « Forteresse Europe » indiquera dimanche une volonté de construire un bastion continental libéré. Et puis, si vaincre est nécessaire, combattre l’est plus encore. Les quatre-vingt-un membres de « Forteresse Europe » en sont un parfait exemple de militantisme et d’engagement.   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 118, mise en ligne le 6 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.

mardi, 04 juin 2024

Le SNP écossais supprime le ministère de l'indépendance

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Le SNP écossais supprime le ministère de l'indépendance

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

La folie lexicale et gendériste qui frappe les nationalistes écossais du SNP depuis un certain temps est en train de provoquer une crise au sein de ce parti indépendantiste. Non seulement sur le plan électoral, mais aussi au niveau du personnel politique. Des personnalités politiques de premier plan ont quitté la scène politique, dont tout récemment le premier ministre écossais, Humza Youssaf. On savait depuis longtemps que tout cela ne serait pas sans conséquences dans la lutte pour l'indépendance de l'Écosse. La suppression du "Département de l'indépendance" par le SNP en est peut-être un premier aperçu ? Il semble que la lutte pour l'indépendance subisse un sérieux coup de frein.

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C'est le nouveau président du Parti national écossais, John Swinney, qui a annoncé que le "Département pour l'indépendance de l'Écosse" du gouvernement écossais serait supprimé, sans plus. M. Swinney entend ainsi démontrer aux électeurs écossais que son parti a l'intention de se concentrer sur « ce qui compte pour les électeurs lors des prochaines élections générales : le maintien du pouvoir d'achat et la lutte contre la vie chère », dit-il. C'est le premier ministre précédent, Humza Youssaf, qui avait créé ce département ministériel avec l'intention de mettre en lumière les différents aspects liés à l'indépendance du pays. Le 13ème document, publié par le ministère le mois dernier, traitait de la justice dans une Écosse indépendante.

Le gouvernement écossais n'a ni vision ni plan pour l'indépendance

Les partis anti-indépendance ont estimé qu'il s'agissait d'un gaspillage de l'argent des contribuables. Les partisans de l'indépendance, qui ont longtemps dû observer avec impatience l'évolution socio-idéologique du SNP, qui a nui à leur lutte pour l'indépendance, estiment que la décision du chef du SNP, M. Swinney, est une « erreur de jugement » et une illustration parfaite de l'incapacité du gouvernement écossais à développer enfin une vision et un plan pour l'indépendance ».

La raison de cette suppression n'est pas tout à fait claire, John Swinney ayant laissé entendre que son « leadership se concentre sur la construction du soutien le plus large possible à l'indépendance ». Les pouvoirs du ministère supprimé seront repris par le ministre des affaires étrangères et de la culture. Un porte-parole du gouvernement SNP a souligné que « tous les ministres de notre gouvernement se concentrent sur l'indépendance de l'Ecosse ». Mais les opposants à l'indépendance se frottent sans doute les mains à cause de la maladresse du SNP. Espérons que le mouvement indépendantiste trouvera bientôt un second souffle en Écosse.

dimanche, 02 juin 2024

France: profusion de listes pour les européennes 2024

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France: profusion de listes pour les européennes 2024

par Georges FELTIN-TRACOL

Le vendredi 17 mai à minuit s’achevait le dépôt au ministère de l’Intérieur à Paris des listes pour les élections européennes du 9 juin prochain. Quelques heures plus tard, les vérifications légales effectuées, le Journal officiel publiait l’identité des candidats inscrits sur les trente-sept listes en lice, soit trois de plus qu’en 2019.

Si on excepte les européennes de 2004, de 2009 et de 2014 qui se déroulèrent dans des circonscriptions régionales (l’Île-de-France) ou interrégionales (Rhône-Alpes, Provence – Alpes – Côte d’Azur et Corse), depuis 1979, ce scrutin à la proportionnelle se passe dans le cadre national, outre-mer compris. Cette particularité en fait une « présidentielle du pauvre ». En effet, hormis l’obligation de parité entre les femmes et les hommes (on oublie les non-binaires et autres trans…), il est moins difficile de constituer une liste que d’obtenir les cinq cents parrainages nécessaires. Les souverainistes de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et les royalistes de l’Alliance royale ont pourtant renoncé pour diverses raisons.

Chaque liste témoigne d’une grande variété politique et catégorielle. Au risque de paraître fastidieux, intéressons-nous donc à ces listes dont il faudra parfois imprimer chez soi le bulletin. Dans la République hexagonale, les frais d’impression élevés supportés par les listes entravent la liberté de candidature. L’État dépense des millions pour financer chaque année des formations politiciennes bien souvent parasites. Il devrait plutôt prendre à sa charge toute la propagande électorale au nom de l’égalité entre les candidats.

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Abordons maintenant la plupart des listes. Existent au préalable trois listes inclassables. « Défendre les enfants » réclame la protection des enfants sans bien sûr remettre en cause l’IVG. « Décidons nous-mêmes ! » défend la démocratie directe et le référendum d’initiative populaire. « Pour une humanité souveraine ! (sic !) » reste un concept hautement flou, pour ne pas dire impolitique.

Oublions le pseudo-populisme de l’Alliance rurale conduite par Jean Lassalle, longtemps député centriste et proche de François Bayrou. Le 3e de la liste, Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs, a signé un bouquin préfacé par Éric Dupont-Moretti qui allait devenir le ministre de la Justice. Cette liste apparaît comme une manœuvre discrète de l’Élysée vers la « France périphérique » ou plutôt celle du « rural profond » afin de priver le RN de quelques voix originaires des campagnes.

Délaissons les Républicains de François-Xavier Bellamy qui, malgré 8,48 %, est à la tête d’une liste qui n’a toujours pas rompu avec l’affreux sarkozysme et pratique encore l’ambiguïté. Membre du PPE (Parti populaire européen), les Républicains contestent la reconduction à la présidence de la Commission de Bruxelles d’Ursula von der Leyen. Or, à une grande majorité, le PPE a approuvé l’idée d’un second mandat. Les euro-députés français ne font pas le poids face à leurs homologues conservateurs allemands.

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Loin des 6,19 % de 2019, la liste socialiste de Raphaël Glucksmann, fondateur de Place publique (et pourquoi pas Trottoir public ?), pourrait terminer à la deuxième place. Résultat inquiétant pour une liste qui incarne la gauche du dollar et du bellicisme. Glucksmann s’oppose aux ingérences de la Russie et de la Chine, mais il est lui-même un agent d’influence en faveur de l’hégémonie atlantiste. Il fut naguère le conseiller du président mondialiste Mikhaïl Saakachvili en Géorgie entre 2009 et 2012. Son succès dans les sondages provient de l’apport des électeurs macroniens de gauche, déçus par la dérive droitière du macronisme, qui se tournent vers cette résurgence étonnante du hollandisme. Député européen sortant, Pierre Larrouturou, grand promoteur au sein de Nouvelle Donne des 32 h de travail hebdomadaire en quatre jours, a quitté cette coalition pour sa propre liste « Changer l’Europe ».

Valérie Hayer anime la liste de la majorité présidentielle qui pourrait ne pas retrouver ses 22,42 % d’il y a cinq ans. Cette liste regroupe Renaissance, Horizons d’Édouard Philippe, le MoDem (Mouvement démocrate) de François Bayrou, le Parti radical valoisien (centre-droit) de Laurent Hénart et l’UDI (Union des démocrates et indépendants) du sénateur Hervé Marseille qui faisait liste à part cinq ans plus tôt (2,50 %). Un résultat électoral décevant accentuerait l’isolement et affaiblirait l’actuel locataire de l’Élysée. Elle fait une campagne discrète en faveur d’une fédération européenne. Si le Parti fédéraliste (0,05 %) n’a pas pu se présenter cette année, son message pour une structure politicienne centralisatrice atlantiste se retrouve chez au moins quatre autres listes : Nous Citoyens, issus en partie du centrisme, PACE, le parti des citoyens européens qui fait campagne à la fois pour la planète et une armée européenne (contre qui ?), le Parti pirate aux valeurs libertaires, et les espérantistes d’Europe Démocratie Espéranto (0,08 %).

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Le champ de l’extrême gauche montre un éparpillement certain. Qu’on en juge ! À côté des communistes (2,49 %) du jeune Léon Deffontaines qui veulent faire croire à un électoral populaire supposé qu’ils défendent le barbecue et le beefsteak - encore une formidable imposture ! - se manifeste une multiplicité de groupuscules. Lutte Ouvrière (0,78 %) se présente toujours avec régularité et constance. Son frère ennemi du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) a éclaté en décembre 2022 en trois factions rivales : Révolution permanente célèbre pour sa médiatisation due à la piètre actrice Adèle Haenel, le NPA – L’Anticapitaliste avec Olivier Besancenot et Philippe Poutou candidat pour ce dernier sur une liste gauchiste en Wallonie, et le NPA – Révolutionnaires qui se présente. Leurs désaccords relèvent de querelles picrocholines.

Bonne dernière en 2019 (0,01 % et 1413 voix), le Parti révolutionnaire – Communistes remet ça. Il est concurrencé par l’Association nationale des communistes qui proclame « Non à l’UE et à l’OTAN, communistes pour la paix et le progrès social » ! Les héritiers de Pierre Boussel – Lambert, chef des trotskystes dits « lambertistes », se divisent sur le cas Mélenchon dès 2015 avec l’explosion du Parti ouvrier indépendant (POI). Le Parti ouvrier indépendant démocratique de l’ancien candidat à la présidentielle en 2002, Daniel Gluckstein (0,47 %), pratique le jeu électoral sous le nom rétabli du Parti des Travailleurs. Le POI maintenu s’est rallié à la France insoumise (LFI) si bien qu’il a depuis 2022 son premier député, Jérôme Legavre, élu en Seine – Saint-Denis.

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Encore menée par Manon Aubry (6,31 %), LFI fait ouvertement campagne en faveur de la Palestine auprès des populations d’origine immigrée. Pourquoi pas ? Israël concourt bien à l’Eurovision et aux différents championnats sportifs du Vieux Continent. Cette focalisation assumée ne lui évite pas néanmoins une concurrence ouvertement communautaire. Forte de 3084 suffrages (0,02%) en 2019, Démocratie représentative de Hadama Traoré s’adresse en priorité aux personnes d’origine africaine. Présente en 2019 avec 0,13 % et 28.469 voix, l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a déposé une liste intitulée « Free Palestine » (et le respect de la loi Toubon ?). Elle tacle volontiers le wokisme de LFI. Les insoumis risquent-ils à moyen terme d’être « grands-remplacés » ? Un autre groupuscule, le Pôle de renaissance communiste en France et son site, Initiative communiste, favorables à un Frexit progressiste et « rouge et tricolore (sic !) », appellent à l’abstention certainement massive pour ce scrutin.

Le créneau écologiste est bien bondé. Marie Toussaint emmène la liste d’Europe Écologie – Les Verts vers un désastre annoncé, faute de renouveler son bon résultat de 2019 (13,48 %). Conséquences logiques du wokisme et des platitudes climatiques ? Le surprenant Parti animaliste espère dépasser ses 2,16 % et ses 490.074 voix. La liste « Paix et Décroissance » prolonge-t-elle l’action de la liste « Décroissance » (0,05 %) ?

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Ancien secrétaire national des Verts entre 2005 et 2006, puis proche de François Bayrou avant de s’en éloigner en 2018, Yann Wehrling mène « Écologie positive et Territoires ». Il réunit les écolo-centristes de CAP21 de l’ancienne ministre chiraquienne Corinne Lepage. Conseiller municipal à Nice, Jean-Marc Governatori dirige « L’Écologie au centre ». Il s’est allié pour l’occasion à Régions unies d’Europe, un rassemblement régionaliste autour du Parti breton, des provençalistes, du Parti nationaliste basque et du Parti de la nation occitane. Jeune formation qui s’adresse aux Bo-Bo en célébrant la convivialité et la sobriété, Équinoxe s’inscrit dans un techno-écologisme post-macronien. Enfin, La Ruche citoyenne complète ce panorama qui se veut « vert ».

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Attardons-nous un instant sur « Europe Territoires Écologie ». Cette liste de Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), parti qui a soutenu Glucksmann en 2019 et qui est l’habituel vassal du PS. Mais les accords de la NUPES en 2022 avec LFI l’enragent. Guillaume Lacroix refuse toute collaboration avec les mélanchonistes. Héritier du centralisateur Georges Clemenceau, le PRG a conclu un accord avec les régionalistes de gauche de Régions et Peuples solidaires qui, en temps normal, s’allient aux Verts et siègent à Strasbourg – Bruxelles dans le même groupe : Les Verts - Alliance libre européenne. On assiste ici à l’incroyable alliance de la carpe et du lapin !

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Les sondages donnent le RN en tête et pourrait effacer ses 23,34 % d’il y a cinq ans. Faut-il s’en féliciter ? Non, car ce parti ne soutient pas et a même rompu avec son allié au Parlement européen, l’AfD, victime d’une fantastique campagne de dénigrement politico-médiatico-judiciaire insensée et violente.

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Certes, à la 16e place figure Virginie Joron (photo) qui a prouvé au cours de cette mandature un courage exceptionnel à l’égard de la mystification cocotralalavidienne. Sa présence n’efface pas toutefois les abandons du RN, le "Reniement national", digne héritier du CDS. Membre fondateur de la confédération giscardienne, l’UDF (Union pour la démocratie française), le Centre des démocrates sociaux fut présidée par Jean Lecanuet, puis par Pierre Méhaignerie et François Bayrou. On va assister au crépuscule du macronisme. Mais l’extrême centre va se maintenir avec son remplaçant, le RN. Il est en outre regrettable que la tête de liste du RN soit une vedette sur les réseaux sociaux chez les jeunes utilisateurs analphabètes bien que diplômés, preuve de l’effondrement scolaire en cours.

La prochaine chronique hebdomadaire abordera les autres listes plus ou moins hétérodoxes de cette élection.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 117, mise en ligne le 28 mai 2024 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 31 mai 2024

Le codirigeant de l'AfD s'en prend à Mme Meloni, affirmant qu'elle a autorisé l'ouverture des frontières et qu'elle soutient les politiques de guerre avec l'Ukraine

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Le codirigeant de l'AfD s'en prend à Mme Meloni, affirmant qu'elle a autorisé l'ouverture des frontières et qu'elle soutient les politiques de guerre avec l'Ukraine

« Je veux qu'il soit clair que cette melonisation ne se produira pas chez nous ».

Source: https://rmx.news/article/afd-co-leader-slams-italys-meloni-says-she-has-allowed-open-borders-and-supports-pro-war-policies-with-ukraine/

Les tensions se multiplient entre les partis européens de droite, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) critiquant désormais ouvertement le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour avoir toléré une forte augmentation de l'immigration en Italie et pour ses positions pro-guerre dans le conflit ukrainien.

« Nous ne modifierons pas notre programme à la baisse pour qui que ce soit. Cela doit également être clair pour nous tous, y compris nos positions politiques, qui sont correctes, qui nous ont amenés à la deuxième place dans les sondages en Allemagne, qui offrent des arguments uniques et que nous n'édulcorerons pas en faveur de positions européennes juste pour être plus attrayants pour certains. C'est ce que nous constatons en Italie. L'immigration y a en fait doublé sous le Premier ministre (Giorgia) Meloni. Des frontières ouvertes au lieu de barrages. Meloni est également favorable à l'utilisation de plus d'armes dans la guerre en Ukraine et à la confrontation avec la Russie au lieu de se positionner pour la paix et la diplomatie en Europe. Je tiens à préciser que cette melonisation ne se produira pas chez nous", a déclaré Tino Chrupalla, coprésident de l'AfD, lors du congrès de l'AfD en Saxe.

« Pour nous, les intérêts allemands passent toujours en premier », a-t-il ajouté.

La critique acerbe adressée à Mme Meloni, qui dirige le parti Fratelli d'Italia, fait suite à l'exclusion de l'AfD du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen au début du mois. Notamment, Marine Le Pen, du Rassemblement National français, a fait pression pour que l'AfD soit expulsée du groupe après que l'eurodéputé de l'AfD Maximilian Krah a fait des commentaires selon lesquels tous les soldats ayant servi dans la Waf fen-S S n'étaient pas des criminels de guerre, comme l'a rapporté Remix News.

La décision de Mme Le Pen, juste avant les élections parlementaires européennes, a été considérée comme une trahison majeure à l'égard d'un partenaire de coalition au parlement européen et comme une tentative désespérée d'améliorer l'image de son parti aux yeux du public français.

Aujourd'hui, des rumeurs circulent selon lesquelles Mme Le Pen se préparerait à former un nouveau groupe de droite avec l'Italienne Meloni, ou à rejoindre le groupe de Meloni, celui des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE).

Les critiques, y compris de nombreux membres de l'AfD, affirment que Meloni et Le Pen ne représentent plus la droite. Notamment, la rhétorique de Mme Meloni sur l'immigration a radicalement changé depuis qu'elle a pris le pouvoir, et elle s'est prononcée en faveur de l'ouverture des frontières et de l'augmentation de l'immigration légale.

Meloni trahit l'Italie ? Le Premier ministre italien prône l'augmentation de l'immigration.

Bien que la droite européenne ait critiqué Mme Meloni et Mme Le Pen, leurs partis restent en tête en Italie et en France. Le soutien dont bénéficie Meloni n'a que légèrement baissé au cours de l'année écoulée et il reste actuellement le parti le plus populaire, avec 27% de soutien. Mme Le Pen a vu son soutien augmenter et se situe actuellement à 34%. 

mercredi, 29 mai 2024

« Mr. Deepstate » pourrait devenir le nouveau Premier ministre des Pays-Bas

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« Mr. Deepstate » pourrait devenir le nouveau Premier ministre des Pays-Bas

Eva Vlaardingerbroek
@EvaVlaar / X

BREAKING | Le nouveau cabinet néerlandais vient de désigner le haut fonctionnaire du ministère de la justice et ancien chef des services de renseignement Dick Schoof comme « candidat préféré » au poste de Premier ministre. Et la situation est mauvaise. Vraiment mauvaise.

Dick Schoof - ou « M. Deepstate » comme j'aime l'appeler - est l'ancien chef du Service néerlandais de renseignement et de sécurité (AIVD) ainsi que l'ancien coordinateur national de l'unité de lutte contre le terrorisme (NCTV) qui est plutôt connue pour se concentrer sur la lutte contre « l'extrémisme anti-gouvernemental ».

Comme si cela ne suffisait pas, il est également à l'origine de la politique néerlandaise lors de la pandémie du corognagnavirus :
- il fut derrière le régime corgnagnaviresque néerlandais;
- il fut impliqué dans le canular Trump-Russie;
- il fut derrière la dissimulation des rapports sur le vol MH17;
- il fut derrière l'espionnage des citoyens néerlandais, ici sur X, avec de faux comptes gérés par le gouvernement.

Il est actuellement secrétaire général du ministère de la Justice et de la Sécurité, ce qui fait de lui le fonctionnaire le plus haut placé. Il est littéralement la personnification d'un bureaucrate technocrate et, en tant qu'ancien membre du parti travailliste néerlandais, l'exact opposé de ce pour quoi la population néerlandaise a voté lors des élections de novembre dernier. Geert Wilders n'aurait jamais dû renoncer à ses prétentions légitimes au poste de Premier ministre. 

Avec un homme comme Schoof à la tête du pays, je suis sûr que l'État de surveillance numérique que nous avons annoncé et dénoncé au cours de ces années sera là plus tôt que prévu.

lundi, 27 mai 2024

La grande offensive contre l'AfD a échoué

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La grande offensive contre l'AfD a échoué

par Wolfgang Prabel

Source: https://opposition24.com/politik/die-grossoffensive-gegen-die-afd-ist-gescheitert/

Note de la rédaction: Il était une fois une bonne dame de Paris, qui n'avait jamais médité les fables de Monsieur de la Fontaine, dont une qui évoque une grenouille et un boeuf. Elle voulait le pouvoir dans sa boutique: à chacun ses plaisirs et ses projets. Mais voilà, elle le voulait, ce pouvoir, au détriment d'un tiers qu'elle accusait de tous les maux, comme l'était le baudet de la fable. Elle croyait l'avoir détruit, ce tiers, ce vil baudet, avec sa complice, Lady Garbatella. A néant, il sera réduit, pensait-elle, d'exister, il cessera. Patatras, voilà notre tiers, notre baudet, qui reprend bigrement du poil de la bête. Caramba, Oncle Sam, encore raté. Eh oui, la bougresse de Lutèce, a raté le coche, elle a fait une grosse boulette. Ses commanditaires ne vont pas être contents. Ils feront en sorte qu'elle sera tricard, comme elle l'était avant d'avoir gauchement offert ses services...

* * *

Au-delà des sondages, les élections municipales étaient un premier test. Hier soir, curieux comme je l'étais, je me suis d'abord rendu au bureau de vote de Mechelroda. L'AfD y est passée de 16,7 à 30,3%. Son allié, l'association locale des initiatives citoyennes, est passé de 6,7 à 12,8 %. La coalition d'unité nationale pro-gouvernementale a perdu 17,9% et n'a plus obtenu que 52,8% des voix.

La situation est similaire dans le district du Weimarer Land, qui n'a pas encore été entièrement dépouillé : l'AfD a progressé de 8,7% pour atteindre 26,3%.

Dans l'État libre de Saxe, l'AfD a progressé de 8,7% pour atteindre 26,4%, mais ce résultat intermédiaire est à prendre avec des pincettes, car les bureaux d'Erfurt n'ont pas encore été dépouillés. Le Front national a reculé de 13,5 %, les partis de gauche, les Verts, le SPD et le FDP ont été particulièrement impactés par la désaffection des électeurs, tandis que la CDU s'est maintenue.

Les partis du gouvernement "feu tricolore" ont été particulièrement malmenés: ils n'obtiennent que 17,6% au niveau national, contre 25,7% avant les élections. La coalition gouvernementale saxonne de Ramelow, composée de la gauche, des verts et du SPD, ne fait pas non plus bonne figure: elle obtient 23,3 %. Avant les élections, elle était de 34,9 %.

Alors, à quoi ont servi les discours sur la « conférence secrète », sur le « fascisme manifeste » et le « tout pour XXX » ? Rien du tout ! La vérité ne peut pas être arrêtée par les médias menteurs et controversés. La loi sur le chauffage, l'interdiction des véhicules à combustion, les éoliennes, l'inflation, la taxe sur l'air et autres méchancetés immondes ont laissé derrière elles une tornade de dévastation. La bonne nouvelle est que les Verts sont presque partout sous la barre des 5%.

En l'état actuel des choses, la répartition nationale des sièges est la suivante :

AfD 251 (+ 74)

CDU 250 (- 34)

Autres 190 (+ 32)

SPD 98 (- 33)

Gauche 83 (- 62)

Verts 33 (- 43)

FDP 25 (- 26)

J'estime que l'AfD obtiendra la majorité dans cinq ans. Mais il faudra alors ramasser les morceaux.

Salutations au service de renseignement intérieur : « Le même nous laisse en paix, mais c'est la contradiction qui nous rend productifs ». (Goethe)

Source : Prabelsblog

Les jeunes votent AfD, les Verts pâlissent d'effroi

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Les jeunes votent AfD, les Verts pâlissent d'effroi

par Meinrad Müller

Source: https://opposition24.com/politik/jugendliche-waehlen-afd-die-gruenen-werden-blass-vor-schreck/

Note de la rédaction: Les Verts d'Allemagne ne doivent pas être les seuls à pâlir. Une bonne dame de Paris, à la tchatche cassante, doit, elle, verdir de dépit et de rage. Elle a raté sa mission de briser l'émergence d'un renouveau européen au départ du centre même du continent. Cela lui apprendra à aller se mêler, munie de son très petit savoir, de choses qu'elle ne peut comprendre, faute d'une culture générale suffisamment solide. On est prêt à se cotiser pour lui acheter de petits manuels élémentaires, style imagiers pour école primaire, afin de commencer, vaille que vaille, à apprendre les langues de Goethe et de Vondel. On ne progresse pas en n'étant unilingue, de surcroit dans la seule langue de Voltaire. C'est bon pour l'Afrique (et encore les naturels de ce continent se rebiffent...), par pour un continent de haute culture comme l'Europe.  

* * *

Un changement auquel personne ne s'attendait : les jeunes allemands se tournent en masse vers l'AfD. Selon une étude, 22 pour cent des jeunes électeurs voteraient pour l'AfD. C'est une gifle pour la génération verte, qui pensait avoir gagné la jeunesse à coup sûr.

Au lieu d'un vélo-cargo, ils préfèrent une voiture décapotable

Les Verts n'offrent pas grand-chose aux jeunes, si ce n'est le renoncement et la privation. Aucune trace de l'idéal d'ascension économique. Pas de rêve de maison individuelle dans la campagne. A la place de cela, des professeurs nimbus prêchant la sortie du nucléaire. Au lieu de rêver de prospérité et de progrès, ils doivent se contenter de l'austérité et du renoncement à la consommation.

La mort sous le casque d'acier, proposé par les Verts

Pas besoin de sondages pour cela. Aucun jeune ne se laisse désormais motiver par les bellicistes verts pour partir volontairement se battre sur le front ukrainien. Les anciens manifestants pacifistes, tournesol à la boutonnière, sont devenus des bellicistes hystériques. Les Verts se sont ainsi définitivement mis à dos la jeunesse.

Les jeunes cherchent l'espoir et une bonne vie

Il n'est pas étonnant que les jeunes en aient assez des Verts. Les jeunes ne veulent plus être les dindons de la farce des Verts, qui les empêchent de prévoir leur avenir. Ils ne veulent pas vivre dans des immeubles en préfabriqué pour faire de la place aux nouveaux arrivants. Au lieu de cela, ils aspirent à une vie pleine d'espoir, une vie de qualité, comme celle de leurs parents - avec de réelles opportunités, avec la liberté et la prospérité.

Le bleu de l'AfD, c'est l'espoir

Il n'est donc pas étonnant que les jeunes cherchent une alternative - et cette alternative s'appelle l'AfD. Ils veulent construire leur propre avenir sans avoir à financer l'économie verte obligatoire. Et c'est le début de la fin pour les rééducateurs verts.

vendredi, 24 mai 2024

L'AfD, souffre-douleur des ambitions de pouvoir de Marine Le Pen

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L'AfD, souffre-douleur des ambitions de pouvoir de Marine Le Pen

Après plusieurs tentatives infructueuses, et pour cause, Marine Le Pen veut enfin remporter la prochaine élection présidentielle en France. C'est la seule raison pour laquelle elle se démarque de l'AfD.

Par Wolfgang Hübner

Source: https://www.pi-news.net/2024/05/die-afd-als-pruegelknabe-fuer-marine-le-pens-macht-ambitionen/

Non, la rupture entre le parti de Marine Le Pen et l'AfD n'a pas été provoquée par le thème de la remigration ni par les déclarations de Maximilian Krah. Ce sont des prétextes qui ne peuvent nullement convaincre l'observateur intelligent. Le point de rupture est à chercher ailleurs : le Rassemblement national (RN) de Mme Le Pen est d'abord un parti français avant d'être un parti de droite - exactement dans cet ordre. De même, l'AfD est d'abord un parti allemand avant d'être un parti de droite ou de droite conservatrice, toujours dans cet ordre.

Si l'on accepte et comprend cela, on comprend vite pourquoi il existe des différences importantes entre le RN et l'AfD. Car il s'agit de divergences entre les intérêts français et allemands, ainsi qu'entre les intérêts des partis en France et en Allemagne. La dirigeante du RN, Mme Le Pen, veut enfin gagner la prochaine élection présidentielle dans son pays. Aujourd'hui, ses chances d'y parvenir sont relativement bonnes. Pour préserver ses chances, la politicienne française n'a pas besoin de la sympathie ou du soutien de l'AfD, mais des électeurs de son pays.

L'un des objectifs du RN et de Mme Le Pen est de se démarquer davantage de l'Allemagne et des intérêts spécifiquement allemands. Berlin ne se fait d'ailleurs aucune illusion à ce sujet. Mais Le Pen est loin d'être une présidente capable d'irriter l'Allemagne, plus forte économiquement. Mais l'AfD allemande, bien moins puissante, pourrait déjà servir d'exemple à cette démarcation, comme elle le spécule apparemment en pensant à son électorat versatile. Si les dirigeants de l'AfD et de nombreux Allemands avaient des illusions sur la lutte commune avec le parti de droite français, elles se sont maintenant envolées.

C'est peut-être regrettable, mais ce n'est pas une raison pour se plaindre ou s'accuser. Un parti allemand n'est pas obligé d'orienter ses thèmes ou ses déclarations en fonction de ce qui plaît ou déplait à la Madame de Paris. Malheureusement, il faut s'attendre à ce que des voix s'élèvent maintenant au sein de l'AfD, qui témoignent une fois de plus d'un manque de conscience nationale. Dans notre État vassal de l'empire américain, l'affirmation de soi est tout sauf une vertu nationale répandue. Mais les patriotes, au moins, devraient s'en souvenir : ne nous laissons pas transformer en souffre-douleur pour les ambitions de pouvoir d'une femme politique française !

Wolfgang Hübner.

L'auteur de PI-NEWS Wolfgang Hübner écrit depuis de nombreuses années pour ce blog, principalement sur les thèmes de la géopolitique, du fascisme de gauche, de l'islamisation de l'Allemagne et de la liberté d'expression. Conseiller municipal de longue date et président du groupe parlementaire « Bürger für Frankfurt » (BFF), il a démissionné de son mandat à la Chambre des représentants de Francfort à la fin du mois d'octobre 2016. Passionné de vélo, il est joignable via sa page Facebook et son canal Telegram.

Maximilian Krah: le nouveau grand méchant loup de l'AfD !

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Maximilian Krah: le nouveau grand méchant loup de l'AfD !

Cela arrive dans l'arène politique : un homme comme Maximilian Krah devrait toujours être sur ses gardes. Chaque mot qu'il prononce peut être retourné contre lui.

Par Manfred Rouhs

Source: https://www.pi-news.net/2024/05/maximilan-krah-der-neue-ober-boesewicht-der-afd/

Björn Höcke peut reprendre son souffle. Au moins jusqu'aux élections européennes du 9 juin, Maximilian Krah lui a apparemment succédé dans le rôle du grand méchant loup de l'AfD dans les mass-médias. Après cela, il est bien probable que Höcke reprenne le flambeau...

Toute forme d'agitation politique efficace doit être personnalisée. Déclarer qu'une idéologie est criminelle ou nuisible est insignifiant et bien trop compliqué pour le grand public. Mais accuser certains acteurs politiques de rapacité ou d'obscénité, de misanthropie ou de fanatisme, c'est toujours possible. La chasse aux sorcières contre Donald Trump en est un bon exemple.

C'est aujourd'hui le tour de Maximilian Krah d'être dans le collimateur. Chaque interview qu'il donne a pour but, mais pas seulement, d'obtenir du matériel compromettant contre lui, le candidat principal de l'AfD aux élections européennes. Ce qui compte, ce n'est pas ce que Krah dit. Ce qui compte, c'est ce que l'on peut faire de ses déclarations.

Un journaliste du journal italien La Repubblica a évoqué dans son interview avec notre homme de 47 ans le thème éternellement actuel de la Seconde Guerre mondiale, celui de la W affen-S S. Le Handelsblatt n'en traduit qu'une phrase : « Je ne dirai jamais que toute personne portant un uniforme S S était automatiquement un criminel ».

Au lieu de cela, il aurait pu demander : « Quel est le rapport entre les S S et les élections européennes ? »

Il y a très exactement 30 ans, j'ai eu un débat politique dans les studios de RTL à Cologne avec le maire de la ville à la cathédrale de l'époque, Norbert Burger (SPD). Nous nous connaissions bien pour avoir participé aux réunions du conseil municipal, où j'avais été élu en 1989 pour le compte des Républicains. L'animateur a voulu lancer une balle à Burger et m'a interrogé sur le caractère criminel de la Waf fen S S, dont l'uniforme avait été porté par mon ancien président de parti, Franz Schönhuber. J'ai répondu à peu près en substance :

« Presque tous les membres de la Waffen SS étaient peut-être des criminels - à l'exception de Franz Schönhuber et du Rottenführer Jürgen Girgensohn. Sinon, le SPD n'aurait pas élu ce dernier ministre de la culture de Rhénanie-du-Nord-Westphalie lorsque j'étais au lycée ».

Les traits de Burger se sont dérobés. L'enregistrement disparut dans une armoire à dossiers toxiques et ne fut jamais diffusé.

Konrad Adenauer (CDU) était sûr de lui :

« Je sais depuis longtemps que les soldats de la Waff en S S étaient des gens respectables. Mais, tant que nous n'avons pas la souveraineté, les vainqueurs sont les seuls à faire pencher la balance sur cette question, de sorte que nous n'avons pas les moyens d'exiger une réhabilitation ».

Kurt Schumacher (SPD) était sur la même longueur d'onde que Maximilian Krah et a déclaré « qu'il n'avait aucune réserve quant aux associations d'anciens membres de la S S et qu'il rejetait également toute “culpabilité collective” en ce qui concerne la S S ».

Franz-Josef Strauß (CSU) est allé plus loin en écrivant dans une lettre aux vétérans de la S S :

« Vous saurez ce que je pense personnellement des performances des unités de la W affen S S engagées sur le front. Vous êtes bien entendu inclus dans mon estime pour le soldat allemand de la dernière guerre mondiale ».

En comparaison, Maximilian Krah est tout à fait inoffensif. La chasse aux sorcières dont il fait l'objet est manifestement sans fondement et exclusivement motivée par des intérêts politiques.

* * *

L'auteur de PI-NEWS Manfred Rouhs, né en 1965, est le président de l'association Signal für Deutschland e.V., qui indemnise les victimes de crimes politiques, publie le magazine trimestriel SIGNAL et gère un portail d'information sur Internet. L'association publie également un portail de télévision en ligne gratuite en streaming et fournit des autocollants politiques et d'autres supports publicitaires à distribuer en masse. Manfred Rouhs est un entrepreneur basé à Berlin.

Spectacle politique: l'AfD a été sacrifiée par Meloni, Le Pen et Orban

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Spectacle politique: l'AfD a été sacrifiée par Meloni, Le Pen et Orban

David Berger

Source: https://philosophia-perennis.com/2024/05/23/polit-show-die-afd-von-meloni-le-pen-und-orban-geopfert/

La mise à l'écart de Maximilian Krah n'a pas aidé l'AfD. Le groupe conservateur ID (« Identité et démocratie ») du Parlement européen vient de décider à une nette majorité d'exclure tous les autres députés de l'AfD.

Ce qui semble être une catastrophe pour l'AfD l'est à première vue seulement. Car quelle aurait été la valeur politique d'une AfD qui aurait abandonné le thème de la remigration, qui aurait participé à l'extension de la guerre en Ukraine au risque d'une troisième guerre mondiale et qui serait restée silencieuse sur la distribution de l'argent des contribuables allemands dans toute l'UE ?

Krah et Bystron ont déjà été sacrifiés. Mais tout cela n'a pas suffi à apaiser la nouvelle alliance des femmes de l'UE sous l'égide de von der Leyen: pour les femmes fortes de la droite européenne, Giorgia Meloni (chef du gouvernement en Italie) et Marine Le Pen (candidate à la succession de Macron en France), la présidente de l'AfD Weidel « n'est plus une interlocutrice. Ils l'ont répudiée » - indique le quotidien Bild.

Dans ce contexte, ils citent ici l'incorruptible journaliste Stefan Magnet, qui fait des remarques sur le contexte :

« Grâce à mes contacts directs avec Berlin, Vienne, Paris et Budapest, je sais que ce à quoi nous assistons actuellement dans le microcosme des “partis de droite” européens est un show politique.

Il ne s'agit pas des déclarations contestées de Krah.

Il s'agit de politique : Le Pen et Meloni veulent fonder avec Orban leur propre groupe parlementaire européen « non radical ». L'AfD leur barre la route. C'est aussi simple que cela. Alors on démonte l'AfD. Et s'il n'y a pas d'« arguments » plausibles, il faut recourir aux vielles lunes et lubies, comme les SS. En fait selon le mot d'ordre: « Adolf Hitler ne doit jamais mourir » !

Il est constamment instrumentalisé, cet Adolf d'antan ! (Hitler a plus d'entrées sur Google que la plupart des candidats politiques actuels dans cette fin dystopique mondialiste. C'est une véritable psychose). On peut trouver la démarche de Le Pen raisonnable et sérieuse, ou traîtresse et obsédée par le pouvoir.

L'AfD est un obstacle à l'amour de la Hongrie et de la France ? Eh bien... Vous n'entendrez pas cette vérité objective autrement, car de nombreux « rapporteurs » sont désormais intégrés à certains lobbies. Ce n'est pas mon cas. Et je rapporte ce qui se passe : CE QUI EST. Et pas ce que je voudrais qu'on me dise. Ou : ce que les autres aimeraient entendre. Je ne suis pas à vendre.

La prise de pouvoir mondialiste est au centre de mon attention, de mes reportages et de mon travail d'information. Car TOUT est en jeu. Mais aujourd'hui, je fais une exception et je commente brièvement la politique du jour. Une exception !" (source: https://x.com/MagnetStefan/status/1793612147961860560).

Weidel et Chrupalla optimistes

Malgré tout, les deux porte-parole fédéraux de l'AfD, Dr. Alice Weidel et Tino Chrupalla, se montrent optimistes: « Nous avons pris note de la décision du groupe ID. Nous sommes néanmoins optimistes pour la prochaine soirée électorale et les jours qui suivront. L'AfD s'efforcera bien entendu de constituer un groupe puissant au Parlement européen avec une délégation renforcée. Pour pouvoir agir politiquement à Bruxelles, il est indispensable de collaborer avec des partis proches. Nous sommes donc confiants de pouvoir compter sur des partenaires fiables à nos côtés au cours de la nouvelle législature ».

jeudi, 23 mai 2024

Fureurs et caprices à Paris: le Rassemblement national rompt sa collaboration avec l'AfD

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Fureurs et caprices à Paris: le Rassemblement national rompt sa collaboration avec l'AfD

Source: https://zuerst.de/2024/05/22/zickige-franzosen-rassemblement-national-kuendigt-zusammenarbeit-mit-der-afd-auf/

Paris . Après des manifestations de mécontentement répétées et des tentatives infructueuses de l'AfD pour dissiper les malentendus, le Rassemblement national français (anciennement Front national) de Marine Le Pen a définitivement coupé les liens avec l'AfD. Désormais, il n'y aura plus de coopération entre les deux partis sous l'égide d'un groupe commun au Parlement européen. Actuellement, le RN et l'AfD sont membres du groupe Identité et démocratie (ID).

« Nous ne siégerons plus avec eux au cours de la prochaine législature », a déclaré Alexandre Loubet, directeur de campagne de la tête de liste européenne et chef du parti RN, Jordan Bardella.

La rupture avait déjà été annoncée en début d'année, lorsque le RN avait manifesté son mécontentement face à la participation de membres de l'AfD à la prétendue « réunion secrète » de Potsdam du penseur identitaire Martin Sellner. Ce dernier s'est récemment fait connaître par sa proposition de « remigration ». Au Rassemblement national, qui se réclame de la tradition républicaine de la « Lex soli », c'est-à-dire de la nationalité en fonction du lieu de naissance, on ne croit pas à cette idée. La présidente du RN, Marine Le Pen, avait fait part de son désaccord à la direction de l'AfD. Elle avait menacé de mettre fin à la coopération parlementaire.

La présidente de l'AfD, Alice Weidel, s'est alors rendue à Paris en février pour s'entretenir avec Le Pen et Bardella. Mais l'ambiance est restée glaciale. La partie française a même démenti explicitement par la suite qu'une entente ait été trouvée - ce qui ne l'intéressait visiblement plus à ce moment-là. Le directeur de campagne de Bardella, M. Loubet, a déclaré à l'AFP : « Nous avons eu des discussions ouvertes, mais aucune leçon n'a été tirée. Maintenant, nous en tirons les conséquences ».

Les Français invoquent toutefois comme raison officielle de leur décision les récentes déclarations de Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD aux européennes, sur la Waffen-SS. Dans une interview accordée au journal italien La Repubblica, Krah a déclaré qu'il ne dirait jamais « que tous ceux qui ont porté l'uniforme SS étaient automatiquement des criminels ». Il a ajouté que la culpabilité devait être évaluée au cas par cas et qu'à la fin de la guerre, la SS comptait près d'un million de membres. « Même l'écrivain Günter Grass appartenait à la Waffen SS ». Le RN ne sait probablement pas non plus que des soldats français de la Waffen SS ont même fait partie des derniers défenseurs de Berlin.

On ne sait pas encore si le RN va faire en sorte que l'AfD soit exclue du groupe ID ou s'il va quitter le groupe lui-même. Le groupe ID est actuellement composé de neuf partis de droite. Mais les cartes seront de toute façon redistribuées après les élections européennes de juin (mü).

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mardi, 21 mai 2024

Après six mois: les Pays-Bas ont un nouveau gouvernement - et «le régime d'asile le plus strict de tous les temps»

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Après six mois: les Pays-Bas ont un nouveau gouvernement - et «le régime d'asile le plus strict de tous les temps»

Source: https://zuerst.de/2024/05/18/nach-sechs-monaten-niederlande-haben-neue-regierung-und-das-strengste-asylregime-aller-zeiten/

La Haye. A quelques semaines des élections européennes, où les partis de droite et les formations populistes sont annoncés en nette progression, un coup de théâtre fait déjà sensation: après des mois de négociations infructueuses, les Pays-Bas ont tout de même réussi à porter sur les fonts baptismaux une nouvelle coalition gouvernementale dirigée par le vainqueur incontesté des dernières élections législatives, Geert Wilders. Pour la première fois, le Partij voor de Vrijheid (PVV), parti populiste de droite de Wilders, gouvernera les Pays-Bas avec trois partenaires.

Si cela a finalement fonctionné, c'est principalement parce que Wilders, qui aurait dû remporter les élections, a accepté de renoncer au poste de chef du gouvernement. Celui-ci ne sera pas confié à un politicien issu d'un parti, mais à un « technocrate », c'est-à-dire un politicien spécialisé. Son nom n'était pas encore connu jeudi, lorsque l'accord de gouvernement a été annoncé. On parle du social-démocrate Ronald Plasterk (photo), favorable à Wilders.

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De manière générale, le nouveau gouvernement ne devrait être composé que pour moitié de politiciens professionnels et pour l'autre moitié de spécialistes. Ce serait une première politique pour les Pays-Bas.

Les partenaires de coalition de Wilders sont désormais les libéraux-conservateurs, les centristes de Pieter Omtzigt et le mouvement paysan, encore relativement jeune, de Caroline van der Plas. Ils se sont finalement mis d'accord sur un programme de gouvernement de 26 pages qui marquerait également un tournant pour le pays - du moins si la coalition gouvernementale tient le coup. Il est principalement axé sur un changement radical de la politique d'asile et d'immigration, des allègements fiscaux pour les classes moyennes, un assouplissement des règles strictes pour l'agriculture, la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires, des coupes dans les services publics et l'aide au développement. Le titre de l'ensemble: « Espoir, courage et fierté ».

Le thème principal est la migration galopante. Le programme gouvernemental constate une « crise de l'asile », raison pour laquelle une « loi temporaire sur la crise de l'asile » doit être promulguée. Celle-ci prévoit la possibilité de suspendre le traitement des demandes d'asile, d'expulser les immigrés sans droit de séjour dans la grande majorité des cas et d'imposer des restrictions au statut d'asile, au regroupement familial et à l'attribution de logements sociaux.

Il est particulièrement piquant de constater que ces dispositions visent à contourner les règles de l'UE en matière d'immigration, sur lesquelles les 27 États viennent de se mettre d'accord. Au lieu de cela, les contrôles aux frontières seront renforcés. Il s'agit également de réduire l'immigration de travail en limitant la libre circulation des personnes et de diminuer le nombre d'étudiants étrangers dans les universités néerlandaises. Geert Wilders, qui ne sera même pas représenté dans le nouveau gouvernement, a dû faire des concessions sur ses exigences maximales lors des négociations de coalition, mais il est satisfait de l'accord de coalition. Il s'est réjoui devant la presse du « régime d'asile le plus strict de tous les temps ».

Le nouveau gouvernement veut mettre l'accent sur la sécurité d'existence - ce qui signifie avant tout une réduction de l'impôt sur le revenu et une augmentation des allocations familiales - ainsi que sur la politique climatique: la politique de l'azote menée par le gouvernement précédent, qui aurait coûté très cher à de nombreux agriculteurs, a été abandonnée, tout comme la réduction massive du cheptel qui y était liée. Les objectifs climatiques officiels du pays doivent cependant être maintenus.

Il reste à voir si le « cabinet de l'espoir », comme les partenaires de la coalition se nomment eux-mêmes, tiendra et pour combien de temps. Les négociations de coalition de ces derniers mois ont été marquées par une grande méfiance mutuelle. La grande question sera de savoir s'ils pourront résister ensemble à la pression attendue de Bruxelles. En tout cas, le programme de gouvernement diffuse de l'optimisme et une atmosphère de renouveau. Il commence par les mots suivants: « Les Pays-Bas sont un pays magnifique. Un pays dont on peut être fier. Nous devons travailler dur pour gagner la confiance des Néerlandais. Chaque jour à nouveau » (mü).

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dimanche, 05 mai 2024

Allemagne: le nouveau Sarrazin ?

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Allemagne: le nouveau Sarrazin ?

Peter W. Logghe

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 189, avril 2024

Il y a quelques années, Thilo Sarrazin a fait l'effet d'un coup de tonnerre en Allemagne: en tant que social-démocrate et haut fonctionnaire, il a même été responsable des finances de Berlin pendant un certain temps. Avec son livre Deutschland schafft sich ab, il a donné une bonne voix, et même une voix scientifique, à tous les opposants à la politique d'ouverture des frontières menée par les gouvernements allemands successifs. Les grands médias et les élites politiques se sont moqués de lui, il a reçu des menaces et a même été agressé. Mais son livre est devenu l'une des meilleures ventes de tous les temps en Allemagne.

L'auteur, publiciste et ex-politicien Mathias Brodkorb - et c'est tout à son honneur - sème le trouble dans les médias allemands au moment même où ils discutent d'une interdiction de l'AfD. Pour lui, ce n'est pas l'AfD qui représente un danger pour la démocratie et l'État de droit en Allemagne, mais l'existence d'une institution telle que le Verfassungsschutz. Il considère qu'une telle institution est indigne d'une démocratie et suggère d'abolir purement et simplement le Verfassungsschutz, qui apparaît de plus en plus comme un instrument destiné uniquement à aider les élites politiques existantes à se maintenir au pouvoir. Et donc de lutter autant que possible contre l'opposition (de droite comme de gauche).

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La curieuse carrière de cet universitaire

Brodkorb est né à Rostock en 1977 et y a étudié la philosophie. Dès le début, les commentateurs les plus divers l'ont considéré comme un "grand nom de la politique". À 25 ans, il siège pour le SPD au parlement du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale en 2011 et devient ministre de l'éducation, des sciences et de la culture à 34 ans. Tout le monde pensait qu'il succéderait à Erwin Sellering, le Premier ministre malade du Land, mais Manuela Schwesig l'a écarté. À l'époque, il semblait que Brodkorb était sans doute trop honnête pour s'adonner à la politique partisane et trop peu "mâle alpha", trop bien élevé pour forcer sa place. Sur le plan intellectuel, il avait également beaucoup d'autres "flèches à son arc". En 2019, il a démissionné du gouvernement de l'État et s'est même retiré de la vie politique. Pour lui, c'était comme une libération. Il a pu se recentrer sur l'analyse en sciences politiques. C'est ainsi qu'il a rapidement soutenu que le "Kampf gegen Rechts" (lutte contre la droite) à l'échelle de l'Allemagne contenait des indications sur la dissolution de l'État et que cette campagne était porteuse d'un potentiel de guerre civile. Son dernier ouvrage, intitulé Gesinnungspolizei in Rechtsstaat ? Der Verfassungsschutz als Erfüllungsgehilfe der Politik (= Une police de la pensée au sein de l'Etat de droit. Le Verfassungsschutz comme adjuvant de la politique), est déjà mentionné comme un livre à succès. Juste sous la surface de ce qui est politiquement perceptible en Allemagne, toutes sortes de plaques tectoniques se déplacent. Ce qui se passe d'ailleurs dans toute l'Europe occidentale...

Peter Logghe

 

mercredi, 01 mai 2024

A l'approche des élections européennes, le Fidesz cherche à restructurer la droite au Parlement européen

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A l'approche des élections européennes, le Fidesz cherche à restructurer la droite au Parlement européen

Source: https://zuerst.de/2024/04/27/im-vorfeld-der-eu-wahl-fidesz-strebt-umstrukturierung-der-rechten-im-europaparlament-an/

Budapest/Bruxelles. A l'approche des prochaines élections européennes, le camp patriotique et populiste se creuse la tête pour une future recomposition de la droite européenne. Le parti hongrois Fidesz, dirigé par le président Orbán, devrait faire pencher la balance en sa faveur. Il a quitté son groupe parlementaire actuel, le PPE chrétien-démocrate, mais n'a pas encore réussi à se joindre à un nouveau groupe.

Balázs Orbán, le directeur politique de Viktor Orbán, a maintenant résumé le dilemme à la plateforme euractiv: "La structure actuelle n'est pas bonne: les forces nationales conservatrices sont en tête des sondages et n'ont pas de véritable voix au Parlement européen". Il faudra donc créer une constellation dans laquelle "les forces nationales-conservatrices seront également plus audibles sur la scène européenne", a déclaré Orbán.

Les groupes de droite actuels, "Identité et Démocratie" (ID) et "Conservateurs et Réformateurs européens" (ECR), sont devenus un contre-pouvoir inefficace face aux partis "fédéralistes" depuis que le Royaume-Uni et ses forces "souverainistes" ont quitté l'UE, a-t-il ajouté. Pour le Fidesz, l'option est désormais soit de rejoindre l'un des groupes politiques existants, soit de former un nouveau groupe.

Cependant, certaines délégations nationales conservatrices, comme l'ODS tchèque et les Démocrates suédois, ont déjà menacé de bloquer le Fidesz en raison de leur désaccord avec la position de la Hongrie sur l'Ukraine. Marine Le Pen du Rassemblement national français (RN) est également une grande inconnue dans le jeu, tandis que l'ancien Premier ministre polonais et chef du PiS, Morawiecki, est très intéressé par une coopération avec le Fidesz. Mais il faut d'abord que l'élection de juin soit dans la poche. Les observateurs s'attendent à une forte augmentation des voix pour les partis de droite dans toute l'Europe. (mü)

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samedi, 06 avril 2024

Questions... turques

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Questions... turques

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/robe-turche/

Erdogan a perdu. Célébrations dans les rues des métropoles turques: Istanbul, Ankara, Izmir...

Célébrations aussi dans les médias italiens. Ils soulignent la raclée prise par le sultan, qui a toujours été présenté à notre opinion publique comme un méchant despote.

Mais.

Mais il s'agissait d'élections locales. Où l'AKP, le parti d'Erdogan, visait à reconquérir Ankara et Istanbul, déjà gouvernées par l'opposition du CHP. En Italie, ce dernier s'est présenté comme un parti social-démocrate, ou plus simplement socialiste.

En réalité, c'est le parti qui revendique l'héritage d'Atatürk. Laïque et nationaliste. Et les foules qui fêtaient dans les rues des deux métropoles, sans surprise, scandaient: Kemal ! Kemal ! 

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Comme l'a souligné Carlo Marsili (photo), longtemps ambassadeur à Ankara et aujourd'hui plus grand spécialiste italien de la politique turque, ce résultat prouve de manière irréfutable que la Turquie est une démocratie. J'ajouterai qu'il en va de même pour toutes les absurdités qui sont dites et écrites en Italie à propos du despotisme d'Erdogan.

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Il s'agissait d'élections locales. Le choix des maires. Et pourtant, elles étaient chargées d'un poids politique très fort. Le défi entre l'AKP, ou plutôt Erdogan, qui y avait mis tout son poids et sa tête, et l'opposition. Ou plutôt le CHP, dirigé par le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu (photo). Lequel a d'ailleurs saigné à blanc tous les autres partis d'opposition. Sauf dans les provinces kurdes, où le succès prévisible et modéré du parti minoritaire de référence a été enregistré.

Le fait le plus important, cependant, est que le CHP semble avoir dépassé le parti d'Erdogan dans les pourcentages nationaux. Ce qui, automatiquement, désigne Imamoglu pour les prochaines élections présidentielles en tant que successeur du sultan.

Erdogan paie principalement une crise économique interne et l'échec de nombre de ses politiques sociales. Il s'est ainsi aliéné le soutien de la classe moyenne urbaine, qui soutenait l'AKP à l'époque.

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Toutefois, il s'agit là de problèmes internes à la République turque. Des problèmes turcs, pour l'analyse desquels je me réfère à ce que des experts authentiques tels que Carlo Marsili et le professeur Fabio L. Grassi (photo) de l'université Sapienza écrivent et disent ces jours-ci. Tous deux font d'ailleurs partie du comité scientifique de la Fondation Nodo di Gordio.

Il est toutefois intéressant de noter comment un tel résultat pourrait affecter la politique étrangère d'Ankara. Notamment parce que le CHP est ouvertement atlantiste. Et Imamoglu semble avoir bénéficié de tout le soutien possible, et pas seulement moral, de Washington.

La position internationale de la Turquie est en effet... ambiguë. Erdogan, suivant les lignes de fond stratégiques turques liées à la tradition ottomane, a conduit le grand pays anatolien à jouer sur plusieurs tableaux. Dans l'OTAN et, en même temps, dans le dialogue avec Moscou. Un jeu complet qui a fait d'Ankara un acteur géopolitique présent et influent non seulement dans les Balkans et au Moyen-Orient, mais aussi dans tout le Maghreb et la Corne de l'Afrique.

Une stratégie tous azimuts qui a éveillé les soupçons (et c'est un euphémisme) de Washington. Lequel ne peut renoncer à son alliance stratégique avec la Turquie, mais ne pardonne pas à Erdogan le "dialogue" avec Moscou et Téhéran. D'où le soupçon (sic !) qu'une longa manus "amie"... était derrière le coup d'État manqué de 2016.

Erdogan a maintenant près de quatre ans pour retrouver le consensus et corriger ses erreurs de politique intérieure. Et rien n'est encore joué quant à l'avenir d'Ankara. Toutefois, il faudra voir comment le sultan se comportera sur la scène internationale pendant cette période. Compte tenu de son caractère, je doute qu'il accepte de rentrer dans le rang comme un canard boiteux. Et, peut-être, faudra-t-il s'attendre à d'autres... surprises.

dimanche, 31 mars 2024

Intoxications sondagières

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Intoxications sondagières

par Georges FELTIN-TRACOL

À deux mois et demi environ des élections européennes du 9 juin, sondages et enquêtes d’opinion s’accordent sur l’avance de la liste du Rassemblement national (RN) conduite par son président, Jordan Bardella, prise sur la liste de la majorité présidentielle emmenée par Valérie Hayer. Selon les instituts et suivant les jours, l’écart varie entre huit et dix points. En 2019, Bardella devançait la macronienne Nathalie Loiseau de 0,92 point.

Quitte à se tromper, la chronique d’aujourd’hui estime que la différence réelle au soir de l’élection entre le RN et la coalition macroniste sera moindre. Sciemment ou non, les résultats envisagés sur le vote possible induisent en erreur l’opinion. Les électeurs de l’Hexagone ont la mémoire courte. Au moment des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin 2021, enquêtes et sondages prévoyaient déjà la victoire du RN dans deux à trois régions ainsi que dans un à deux départements. Dans les faits, aucune collectivité territoriale ne tomba aux mains du parti mariniste. Pis, entre 2015 et 2021, le RN perdit 106 conseillers régionaux et 36 conseillers départementaux. Dans l’un de ses éditoriaux qui ouvrent l’excellent Réfléchir & Agir, Eugène Krampon emploie la formule juste : « Marine Le Pen transforme l’or des sondages en plomb des élections. »

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Il est fort possible que ce triste constat se répète au soir du 9 juin. Il faut se rappeler la campagne présidentielle d’Éric Zemmour en 2022. Les premiers sondages le donnaient entre 15 et 18 %. L’un d’eux le mettait même en duel face à Emmanuel Macron ! Au premier tour, l’ancien journaliste du Figaro ne fit que 7,07 %, d’où les sarcasmes permanents de la caste médiacratique. Dommage qu’aucun zemmourien ne leur ait rétorqué qu’en 2002, François Bayrou, ancien ministre et déjà candidat à de nombreuses élections, n’obtenait que 6,84 % des suffrages. Et que dire de Jean-Pierre Chevènement (5,33 %) ? Les partisans d’Éric Zemmour se sont trop fiés aux pronostics sondagiers et à la notoriété obtenue par leur candidat sur Internet et les réseaux sociaux.

Une trop grande assurance risque de jouer un mauvais tour (de scrutin) à Jordan Bardella. Ce dernier et son entourage de consultants peuvent vite prendre la « grosse tête ». Jugeant la victoire acquise, ils peuvent se montrer moins attentifs et commettre des erreurs sur lesquels les plumitifs du Régime fonderont dessus avec le secret espoir de déstabiliser, plus ou moins rapidement, le candidat.

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En outre, être en tête dans les intentions de vote constitue en général un sérieux handicap. Les analyses socio-politiques démontrent que le RN bénéficie du socle électoral le plus solide. Toutefois, maints de ses électeurs potentiels demeurent tentés par l’abstention. S’ils entendent que leur chouchou va gagner largement, ils se démotiveront et resteront chez eux, ce qui fragilisera le résultat final. Par ailleurs, Jordan Bardella focalise sur lui l’attention médiatique. Tous ses faits et gestes sont épiés, examinés, commentés… Après un reportage à charge dans « Complément d’enquête » du 18 janvier 2024, une émission du service public télévisé, il est possible de sortir de nouvelles « révélations » croustillantes dans le but de le disqualifier moralement. Collégien, Jordan Bardella prenait sûrement du rab à la cantine sans autorisation préalable ou bien, à la sortie de la crèche, il se ruait sur les petites filles et les autres petits garçons. Bref, des actions inadmissibles qui relèvent du crime contre l’humanité ! 

Disposer d’une grande avance favorise enfin la mobilisation des électeurs anti-RN. Il y a parmi eux les retraités macroniens qui fantasment toujours sur leur « Mozart de la finance » alors que se prépare le suicide assisté presque obligatoire pour cause de rationnement à venir des soins médicaux. Il y a aussi les jeunes formatés aux délires climatistes et inclusifs qui rejouent en toute quiétude un anti-fascisme de bazar et qui considèrent comme pertinent le continuum idéologique entre la macronie et le RN. Fort heureusement, ces détraqués climatiques n’ont pas de liste commune. Leur choix – cornélien - se répartira entre le social-démocrate mondialiste Raphaël Glucksmann, l’éco-belliciste Marie Toussaint, le communiste bobo Léon Deffontaines et l’« Insoumise » Manon Aubry. Ouf !

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Dès à présent, un régime à bout de souffle sature l’opinion d’injonctions phobiques dans la pré-campagne électorale à travers des radios et des chaînes télévisées complaisantes. Tout est bon pour propager une peur lancinante : le dérèglement climatique, les risques d’intervention militaire française en Ukraine, de nouvelles pandémies, la multiplication des faillites d’entreprises, une inflation toujours virulente. Le gouvernement dystopique hexagonal parie sur la crédulité des masses désinformées par les relais, officiels ou non, de la communication d’État.

Sondages et enquêtes d’opinion sculptent donc en douceur et hors de toute pression publique l’état d’esprit d’une population fortement à cran. Avant le 9 juin, bien des officines tenteront de brouiller l’image des candidats qui déplaisent ou qui pensent déplaire au Système établi alors qu’ils travaillent en  « opposants contrôlés ». Pourtant, les déconvenues tombent si vite surtout quand il s’agit d’élections nationales de « mi-mandat » !

Salutations flibustières !

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 108, mise en ligne le 27 mars 2024 sur Radio Méridien Zéro.

dimanche, 18 février 2024

Avec l'AfD

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Avec l’AfD

par Georges FELTIN-TRACOL

La une de Libération du 5 février dernier a fait jubiler la rédaction du quotidien gaucho-bancaire. Les bouffons se félicitent des démonstrations d’hostilité publique outre-Rhin contre l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), le mouvement national-conservateur en pleine ascension électorale selon les enquêtes d’opinion et les élections partielles.

Libération se réjouit qu’entre 1,3 million et trois millions de personnes (et pourquoi pas cent milliards ?) manifestent les samedis et dimanches dans de nombreuses villes du pays. C’est plutôt inquiétant d’observer une telle concentration sur les trottoirs de cas psychiatriques. À croire aussi que le système d’évacuation des égouts fonctionne moins bien puisqu’il y a maintenant partout des débordements…

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La cause de cette réaction minoritaire (rapportée aux 80 millions d’habitants, elle représente entre 1,62 et 3,75%) qui rappelle l’action des « Sardines » en Italie en 2019 contre la Lega de Matteo Salvini, est la divulgation d’une prétendue réunion secrète tenue en novembre 2023 à Postdam. S’y trouvaient des responsables de l’AfD, des Identitaires dont l’Autrichien Martin Sellner, alors qu’en théorie, tout contact entre l’AfD et les Identitaires est proscrit, et des membres de la WerteUnion (Union des Valeurs), l’aile conservatrice de la CDU, la démocratie chrétienne. Le sujet principal abordé aurait été la remigration des étrangers délinquants et des naturalisés allemands inassimilables. La révélation de cette rencontre a soulevé l’indignation pavlovienne immédiate d’une classe politique largement corrompue.

Il revient au portail en ligne Correctiv d’être à l’origine de cette information malveillante. Or on apprend quelques jours plus tard que ce site de désinformation a reçu des millions de dons de la part de plusieurs ONG mondialistes. L’État fédéral lui a aussi versé en 2022 – 2023 plus de deux millions d’euros, ce qui en fait bien sûr un vecteur médiatique totalement indépendant. Le thème porteur de la remigration a en outre provoqué l’étonnant mécontentement de Marine Le Pen dont le parti siège pourtant aux côtés des élus de l’AfD au Parlement dit européen dans le groupe Identité et Démocratie. Elle a exprimé pour l’occasion son rejet de toute remigration. Comme l’avance avec raison Emmanuel Todd, l’actuelle présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale tend de plus en plus vers un compromis suicidaire avec le macronisme déliquescent.

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Outre l’organisation d’un vaste théâtre anti-fasciste de pacotille, les révélations douteuses de cette officine para-gouvernementale ont accéléré les intentions, voire les comportements discriminatoires à l’encontre de l’AfD et de ses membres ainsi qu’envers les autres participants de cette fantasmatique réunion. En plus d’essayer d’empêcher la venue de Martin Sellner en Allemagne au mépris des accords de Schengen, la municipalité de Cologne vient de licencier l’une des participantes, Simone Baum, liée à l’Union des Valeurs. Le ministre-président de la Bavière, Markus Söder, de la CSU (Union sociale chrétienne), s’interroge pour sa part sur la compatibilité d’être à la fois fonctionnaire et membre de l’AfD. S’il y avait un parti allemand qu’il faudrait interdire, ce serait plutôt les Grünen bellicistes, multiculturalistes et complètement alignés sur les thèses wokistes de la Grande Ré-initialisation davosienne. Les Grünen ont perverti l’écologie authentique qui ne peut être qu’identitaire, enracinée et bio-conservatrice.

Le 30 janvier 2024, le président de la République fédérale d’Allemagne, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, a comparé en public les militants de l’AfD à des « attrapeurs extrémistes de rats ». Si un sympathisant de l’AfD avait osé une telle allusion, il aurait aussitôt été crucifié en place politico-médiatique ! La société berlinoise de ramassage des ordures, la Deutsche Bahn (les chemins de fer), la Buba (la Banque centrale), la société Volkswagen – Porsche, des chanteurs, des artistes, des sportifs s’élèvent contre l’AfD. Katharina Dröge, co-présidente du groupe parlementaire des Verts, et Robert Habeck, le vice-chancelier, ministre Vert de l’Économie et du Climat, très favorable aux traités de libre-échange conclus par l’Union non européenne, suggèrent de dissoudre l’AfD.

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En haut, Bj. Höcke; en bas, H. G. Maassen.

Mi-janvier, l’excellent blogue de Lionel Baland – dont il faut saluer le travail quotidien remarquable – rapporte qu’une pétition en ligne a recueilli en peu de jours un million de signatures. Les pétitionnaires exigent le retrait des droits civiques fondamentaux de Björn Höcke, le chef de file identitaire de l’AfD en Thuringe. Pis, l’ancien directeur de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (ou BfV, la police politique du régime de Berlin), Hans-Georg Maaßen, président de la WerteUnion, est dorénavant considéré comme un extrémiste. Il risque de perdre le versement mensuel de sa pension de retraite. Des chefaillons Verts désirent même surveiller dirigeants, adhérents et sympathisants de l’AfD et d’autres mouvements patriotiques, y compris sur leur lieu de travail et dans leur vie privée. C’est la mise en place insidieuse d’un harcèlement dit démocratique qui doit de la part des tenants de l’inclusion s’achever par l’exclusion socio-politique globale des dissidents. L’ambiance outre-Rhin rappelle étrangement le « tour infernal » au lendemain du 21 avril 2002 et la qualification pour le second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen.

Un certain Omid Nouripour, co-président du parti des Verts, veut, quant à lui, la fin des Jeunes pour l’Alternative (JA), l’unité jeunesse de l’AfD. Le 2 février, le tribunal administratif de Cologne a autorisé le BfV à qualifier les JA « de tendance extrémiste avérée ». Pas en reste sur ce sectarisme grossier, le secrétaire général de la CSU, Martin Huber, souhaite exclure l’AfD du financement public des partis politiques. Il y a désormais un précédent dangereux ! Le Tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe vient de priver, le 23 janvier, l’ancien NPD (Parti national-démocrate) devenu Die Heimat (La Patrie) de tout financement public pour les six prochaines années parce que ses déclarations iraient à l’encontre de l’ordre libéral démocratique établi. L’AfD a au-dessus d’elle une épée de Damoclès. Dernièrement, au Parlement régional du Land de Hesse, la coalition partitocratique (CDU, SPD, Grünen et libéraux du FDP) a empêché la candidate de l’AfD d’obtenir une vice-présidence de droit. Cette entente post-démocratique vote contre Anna Nguyen (photo, ci-dessous), fille de réfugiés... vietnamiens. On a donc un magnifique exemple de xénophobie de la part de donneurs de leçons patentés. Ces quelques exemples n’indiquent-ils pas l’émergence d’un totalitarisme propre à la logique libérale mortifère de l’État de droit ?

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Il y a cependant quelques nouvelles positives. Alexandra Föderl-Schmid, rédactrice en chef-adjointe du Süddeutsche Zeitung, accusait Alice Weidel, l’une des responsables de l’AfD de plagiat universitaire. Föderl-Schmid vient de se retirer de son journal, car elle est à son tour accusée de… plagiat. En Bavière, avec l’accord surprenant de la CSU et des Électeurs libres au pouvoir, deux élus de l’AfD sont devenus juges bénévoles à la Cour constitutionnelle de cet État libre. Enfin, la vaste campagne de dénigrement médiatique provoque en réponse une vague d’adhésions à l’AfD, environ 8.000 en quelques mois ! Quant au nouvel essai de Martin Sellner publié aux éditions Antaios, Remigration. Ein Vorschlag (« Remigration. Une suggestion »), il caracole en tête des ventes sur Internet aux dépens des libraires frileux et hargneux qui refusent de le vendre au mépris des règles du marché unique européen. La Commission pseudo-européenne laisse faire.

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Pendant que l’Allemagne plonge dans un cirque politico-médiatique grotesque, le président turc Recep Tayyip Erdogan encourage la formation d’une Alliance démocratique pour la diversité et le renouveau (DAVA) destinée aux Turcs installés en Allemagne et qui s’adresse aussi aux autres populations allogènes musulmanes. DAVA va présenter des candidats aux européennes de cette année. Mais qui se soucie de cette ingérence flagrante ? Il revient aujourd’hui aux Français de franchir la « ligne bleue des Vosges » et d’apporter un ferme soutien au formidable combat de l’AfD.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 102, mise en ligne le 14 février 2024 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 15 février 2024

Les démocrates américains écrasés par le politiquement correct

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Les démocrates américains écrasés par le politiquement correct

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/i-dem-usa-schiacciati-dal-polit...

Et si les défenseurs du politiquement correct étaient écrasés par le poids de leur propre idiotie ? Les colonisés d'Italie devraient prêter beaucoup plus d'attention à ce qui se passe chez leurs maîtres américains. En effet, les élections présidentielles de l'automne prochain posent un certain nombre de problèmes liés au respect des règles que les wokes aiment tant imposer. À commencer par la tentative de réélection de Biden.

Mais un démocrate progressiste peut-il écarter un président sortant simplement parce qu'il est vieux et sénile? Le bon sens voudrait que l'on réponde par l'affirmative, notamment parce que la Maison Blanche exporte des guerres dans toutes les parties du monde. Et les guerres requièrent des compétences en matière de gestion. Mais le politiquement correct ne peut accepter la discrimination sur la base de l'âge. Et encore moins sur la base de l'intelligence, car dans ce cas, les politiquement corrects devraient retourner chez eux.

Ils ne peuvent pas non plus espérer un coup de patte qui élimine le président. Dans ce cas, en effet, c'est l'adjointe qui prendrait le relais, cette Kamala Harris qui constitue un problème encore plus grand. Elle est femme, elle est noire : comment la mettre à la porte sous prétexte qu'elle est incapable ? Mais, si elle ne décide pas de partir volontairement, elle est destinée à devenir rapidement le numéro 1, si Biden est réélu. Trop âgé et trop sénile pour espérer vraiment réussir à achever un second mandat.

Mais, à juste titre, même les démocrates les plus politiquement corrects réalisent que Kamala ne peut pas être présidente des États-Unis. Elle représente un danger pour le monde entier, et pas seulement pour les États-Unis.

Que faire alors ? La solution serait simple. Demander à Biden de se retirer, en impliquant son adjoint dans la sortie. Nommer Michelle Obama. Elle aussi femme et noire. Personne ne sait à quel point elle est capable, mais elle est aimée des médias, à commencer par les médias italiens. Cela suffira-t-il ? Peut-être oui, si l'on considère qu'en politique les idées ne comptent plus, mais seulement l'image. Or, à force de ne miser que sur l'image et les médias, Hillary Clinton a dû rester à la maison et Trump est devenu président.

Et puis, pour l'instant, ni Biden ni Kamala ne veulent s'effacer. Peut-être parce qu'il ne comprend pas et parce qu'elle veut marchander sa sortie. Les démocrates, eux, maudissent le politiquement correct.

dimanche, 28 janvier 2024

Les démocrates américains sont trop à gauche pour leurs propres électeurs

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Les démocrates américains sont trop à gauche pour leurs propres électeurs

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Le président américain Joe Biden et son parti démocrate sont face à un sérieux problème avant les prochaines élections présidentielles. Will Marshall, président d'un groupe de réflexion de centre-gauche, interrogé sur cette élection par le New York Times en décembre, l'explique ainsi: "Joe Biden perd de plus en plus d'électeurs, non seulement parmi les électeurs de gauche, mais aussi parmi les électeurs de droite: Biden perd donc de plus en plus d'électeurs, non seulement parmi la classe ouvrière blanche, mais aussi parmi les électeurs de couleur. Selon lui, ces choix électoraux, qui font perdre des électeurs, résultent de l'arrivée de jeunes Blancs ayant fait des études supérieures et qui ont de plus en plus poussé le parti vers une gauche dogmatique: "Ces jeunes progressistes définissent les positions du parti sur l'immigration, la criminalité, le genre, le changement climatique et la question israélo-palestinienne", explique-t-il au journal. Et ces positions sont, si possible, encore plus extrêmes que celles de MAGA.

En septembre dernier, l'institut de sondage Morning Consult a publié les résultats d'un sondage montrant que les électeurs considéraient le parti démocrate comme plus extrême que les républicains (avec une différence de 9 points de pourcentage). En particulier, les électeurs démocrates considéraient leur parti comme beaucoup trop à gauche. Depuis 2020, cette proportion d'électeurs a doublé, passant de 11 à 21 %.

La perte d'électeurs noirs et hispanophones en particulier inquiéterait les démocrates. Selon David Shore, spécialiste de l'analyse des résultats électoraux et homme de gauche, ce glissement de l'électorat démocrate est devenu particulièrement visible après la mort de George Floyd et les fortes violences lors des manifestations de Black Lives Matter. À un moment donné, le parti démocrate a même appelé à assécher financièrement la police américaine.

"En 2020, les électeurs conservateurs et non blancs votaient de plus en plus pour les républicains, même lorsqu'ils avaient en fait l'habitude de voter auparavant démocrate", a déclaré M. Shore. Cette tendance s'intensifiera par la suite. Selon un récent sondage réalisé par USA Today, le soutien des électeurs noirs à M. Biden passerait de 87% en 2020 à 63%. Chez les Hispaniques, le soutien à M. Biden est passé de 65 à 34%.

Ce n'est pas seulement la situation économique qui détermine cette tendance, mais aussi la migration qui semble échapper à tout examen, et la criminalité galopante qui incite les Américains de couleur à voter pour les Républicains. Le sondage Democracy Corps de novembre dernier indiquait déjà que les électeurs noirs, asiatiques et hispanophones considéraient la criminalité comme la deuxième préoccupation la plus importante. Où est l'analyse de Björn Soenens, que l'on attend avec impatience, sur l'image (trop) progressiste du parti démocrate auprès des Américains ?

vendredi, 19 janvier 2024

Une victoire électorale de l'AfD se profile à l'horizon ? Alors, modifions rapidement la législation électorale, n'est-ce pas?

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Une victoire électorale de l'AfD se profile à l'horizon? Alors, modifions rapidement la législation électorale, n'est-ce pas?

Peter Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans le Land allemand de Thuringe, la panique s'empare de nos amis de gauche, car l'AfD y deviendrait le plus grand parti - et fournirait ainsi le ministre-président. Le ministre de l'intérieur de Thuringe, Georg Maier (SPD), demande donc d'urgence des changements législatifs pour empêcher l'élection possible de figures politiques de l'AfD à toutes sortes de postes de haut niveau. Les prochaines élections en Thuringe auront lieu le 1er septembre 2024.

Dans l'état actuel de la législation, le poste de président du parlement du Land appartiendra de toute façon à l'AfD à ce moment-là, mais M. Maier, qui fait partie du gouvernement minoritaire rouge-rouge-vert de Bodo Ramelow (Die Linke), ne veut pas que cela se produise. Car, a déclaré le social-démocrate au journal allemand Süddeutsche Zeitung, "ce parti prendrait alors le contrôle du conseil économique et contrôlerait également la procédure de nomination d'un ministre-président".

La gauche est toujours mauvaise perdante, n'est-ce pas ?

Maier souhaite à présent modifier la loi afin que le parlement du Land puisse également élire des hommes politiques d'autres partis au poste de président du parlement du Land. "Nous devons réglementer ce point ainsi que la composition de l'organe de contrôle de la protection de l'environnement, sinon l'AfD obtiendra bientôt au moins deux sièges à ce niveau également".

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Selon des sondages récents, l'AfD obtiendrait 34% des voix en Thuringe, soit 12% de plus que la CDU. Die Linke atteindrait encore 20 %, la SPD 9%, tandis que le parti libéral FDP et les Grünen disparaîtraient du parlement (avec seulement 4% chacun).

"Il faut garder à l'esprit qu'avec un tiers des voix, l'AfD pourrait empêcher la modification de la loi ou l'élection de certains juges", a déclaré encore Maier. Sur le fond, tous les partis sont d'accord pour dire que la loi devrait être "affinée", mais jusqu'à présent, toutes les tentatives ont échoué, parce que nous restons coincés dans des jeux politiques", a-t-il ajouté. Il a appelé "tous les démocrates" à prendre enfin des mesures pour clarifier la loi.

Le ministre-président de Thuringe, Bodo Ramelow (Die Linke), s'est prononcé contre ces changements rapides de la loi. Et la CDU veut d'abord prendre le Landesverfassungsgerichtshof en flagrant délit.

Une fois de plus, la gauche s'avère être un très mauvais perdant. Si l'électorat ne veut plus suivre, nous changerons les règles électorales, n'est-ce pas? Qu'attendent-ils pour abolir la démocratie?

mercredi, 15 novembre 2023

Allemagne: Dissolution du statut de groupe parlementaire du Parti de gauche

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Allemagne: Dissolution du statut de groupe parlementaire du Parti de gauche

Une fin attendue du life style, du politiquement correct et de l'autoréalisation de l'économie de marché

par Peter Backfisch

Source : https://opposition24.com/politik/aufloesung-des-fraktionsstatus-der-linkspartei-ein-ueberfaelliges-ende-von-life-style-political-correctness-und-marktwirtschaftlicher-selbstverwirklichung/

La dissolution du groupe parlementaire du Parti de gauche (Die Linke) au Bundestag allemand par Dietmar Bartsch montre simplement que la déchéance d'une ancienne opposition de gauche, par sa propre faute répétée en permanence, a atterri là où elle devait être, sur le tas de fumier de l'histoire. Il n'est pas nécessaire de se réjouir, mais l'événement montre que l'ensemble des couleurs politiques de la République ressentent un soulagement, les longues années de tromperie et d'autodafés vont enfin trouver une fin attendue.

51JWJEETSEL._SX210_.jpgIl est toutefois nécessaire de se pencher sur les causes profondes de cet effondrement et de se demander quand le processus a commencé ? "En effet, tant que la crise systémique n'était pas devenue manifeste, la gauche s'occupait explicitement de la théorie de la crise et de la critique de l'économie politique" (Robert Kurz, 1994). La critique radicale du système semblait aller de soi. Cette prise de position critique à l'égard de la situation dans les sociétés occidentales s'est lentement affaiblie au début des années 1980, pour se déradicaliser complètement après l'effondrement du socialisme réel. L'orientation vers l'économie de marché des sociétés occidentales s'est alors faite à pas pressés. Cela s'est traduit concrètement par l'abandon total du sujet politique qu'ils chérissaient depuis des décennies, et "L'adieu au prolétariat" (Andre Gorz, 1980) est devenu une lecture obligatoire. Et ce, malgré l'augmentation du chômage et de la pauvreté de masse parmi les populations autochtones dans les sociétés occidentales. Il faut se demander si ce n'était pas un retour de bâton pour ce prolétariat qui n'était tout simplement pas prêt à suivre les promesses de salut annoncées ? Dès lors, l'attention se porta de plus en plus sur les nouveaux étrangers qui affluaient vers nous, les "damnés de la terre" (Franz Fanon). Avec l'arrivée d'armées venues de tous les horizons, on a découvert la formule du "multiculturalisme", qui est rapidement devenue l'état d'esprit dominant et obligatoire. Avec le soutien des médias, on a même exigé des Allemands, toujours présents et travaillant dans des emplois précaires, qu'ils se soumettent à cette absurdité. L'abrutissement du peuple a commencé et l'on espérait que la stratégie sous-jacente ne serait pas remarquée par les idiots prétendument incultes.

Cette évolution s'est également accompagnée de l'abandon de toute théorisation sur les différences de classe qui subsistent dans les sociétés capitalistes. Il en a résulté une absence totale de critique des changements politiques qui ont suivi, comme les réformes anti-humaines du marché du travail de Schröder (Hartz IV), l'ouverture des frontières pour tous, les mesures coronaviresques, les hystéries climatiques et leurs contre-vérités. On s'est rallié à la politique d'alignement des autres partis politiques. On voulait en faire partie tout de suite. Et ce, non seulement à la table du chat, mais aussi dans les médias. L'adaptation à l'œuvre d'art globale, désormais acceptée par tous, de l'épanouissement personnel dans un design approprié a nécessité de se personnaliser également dans sa propre présentation et sa tenue, en faisant preuve d'une "prodigalité déterminée et d'une convivialité au champagne" (Theodor W. Adorno). Le plaisir et l'amusement sont devenus une "esthétique de l'existence" (Michel Foucault) quotidienne, sans pour autant s'attaquer aux "grandes et petites structures". Des événements tels que l'infantile "Love Parade" étaient désormais considérés comme des points lumineux de l'insouciance, où il fallait absolument montrer ses propres couleurs.

Les représentants de tous les partis politiques du bloc se sont rencontrés dans une ambiance de fête lors de ces événements life style afin de mettre en place le prochain accord de coalition. Cette absence de principes a fait comprendre à tout le monde que Die Linke n'était plus nécessaire pour cela. Sa disparition définitive semblait donc inéluctable, la création d'un "autre parti de gauche" est superflue et, pour une fois, l'histoire se répétera.

dimanche, 12 novembre 2023

Les grandes manœuvres outre-Rhin

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Les grandes manœuvres outre-Rhin

par Georges FELTIN-TRACOL

Les prochaines élections législatives allemandes se dérouleront à l’automne 2025. Toutefois, depuis la retraite de leur nourrice en chef, la mère Merkel, les Allemands assistent à des bouleversements considérables.

Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a le privilège inédit de diriger une alliance tripartite, la « Coalition tricolore » (rouge pour la sociale-démocratie, vert pour les Grünen et jaune pour les libéraux). Dès le départ, cette entente se montre fragile du fait des profondes divergences entre les Verts et les libéraux. Les premiers, dépensiers, s’opposent aux seconds, tenants de l’austérité, du désendettement et de la « règle d’or » budgétaire. Les tensions internes s’avivent en raison d’une crise socio-économique croissante.

Le recours à la dissolution du Bundestag est rare outre-Rhin. Son dernier usage en 2005 vit la défaite de Gerhard Schröder et la victoire de Merkel. En outre, les politiciens allemands n’y sont guère favorables. La guerre en Ukraine, les sanctions économiques contre la Russie, le problème énergétique dû à la fermeture de toutes les centrales nucléaires et des mesures écologiques coercitives mécontentent l’opinion publique. En recul de 2,3 % en 2021 par rapport à 2017 (12,64 %), l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) connaît maintenant une réelle popularité et pas seulement dans les sondages. Les élections régionales du 8 octobre dernier en Bavière et en Hesse (dont sa principale métropole, Francfort, représente la ville cosmopolite par excellence) confortent son ancrage historique à l’Ouest (18,44 % en Hesse et 14,65 % en Bavière). Ministresse fédérale sociale-démocrate de l’Intérieur qui persécute tout ce qui est national comme, par exemple, en septembre 2023, la perquisition et l’interdiction du mouvement païen odiniste des Artgemeinschaft, de leur association familiale et de leur revue, Nordische Zeitung (« Journal nordique »), Nancy Faeser (photo), ne récolte que 15,09 % aux élections en Hesse, ce qui ne l’empêche pas de conserver son poste.

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L’opposition patriotique ne se cantonne plus aux seuls Länder orientaux de l’ancienne République démocratique allemande. Ses succès électoraux se produisent malgré les campagnes massives de dénigrement politico-médiatique et les incroyables violences judiciaires perpétrées contre elle. Les services régionaux de protection de la Constitution de 1949 - comprendre une police des pensées, des opinions et de la parole – la surveillent avec attention. Sa figure de proue en Thuringe, Björn Höcke (photo), se retrouve poursuivi parce qu’au cours d’une réunion électorale, il a lancé : « Tout pour notre patrie, tout pour l’Allemagne », ce qui serait une allusion implicite aux « heures-les-plus-sombres-de-l’histoire »...

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Rappelons par ailleurs que les officines du Régime de Berlin menacent Götz Kubitschek, le responsable des éditions Antaïos, l’animateur de l’excellente revue Sezession et le cofondateur de l’Institut für Staatspolitik (« Institut pour la politique d’État ») pour un supposé extrémisme et – surtout – pour son indéniable courage non-conformiste. L’AfD envisage néanmoins avec une certaine sérénité l’échéance européenne de juin prochain. Sa tête de liste, le député européen sortant, Maximilian Krah (photo), est à la fois proche de Björn Höcke et de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X bien qu’il aurait été en pointe contre l’évêque traditionaliste Richard Williamson en 2009.

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Le tripartisme s’articulant autour des démocrates-chrétiens, des libéraux et des sociaux-démocrates s’estompe progressivement avec l’entrée au Parlement des Verts en 1983, de la gauche post-communiste en 1990 et de l’AfD en 2017. À l’échelle régionale, il faut y ajouter les Électeurs libres qui gouvernent la Bavière à côté des conservateurs de la CSU (Union sociale-chrétienne) et qui se présentent parfois dans d’autres régions (environ 4,80 % en Hesse). Leur profil libéral-conservateur correspond dans l’Hexagone aux divers-droite, même si leurs deux élus au Parlement européen siègent dans le groupe macroniste.

L’arrivée massive de vagues migratoires successives extra-européennes sature les services communaux d’accueil, d’assistance et d’hébergement. L’absence de tout contrôle migratoire sérieux et les pathologies sociales qui en découlent, contribuent au succès inouï de l’AfD. Les démocrates-chrétiens de la CDU, présidée par un vieux rival de Merkel, Friedrich Merz, avancent quelques maigres mesures anti-migratoires qui contredisent la folle politique de leur ancienne chancelière. Héritiers du courant national-libéral, les libéraux se détournent pour leur part de ce sujet brûlant. Or, l’un des leurs, vice-chancelier fédéral de 1992 à 1993, Jürgen Möllemann (1945 - 2003) (photo), récusa très tôt les prémices de la société multiculturaliste. Grand critique d’Helmut Kohl, ce passionné de parachutisme décéda, suite à la non-ouverture volontaire de son parachute en 2003. Un an auparavant, il avait violemment critiqué la politique du premier ministre israélien Ariel Sharon.

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Les ravages combinés de l’immigration extra-européenne et de l’inflation suscitent enfin de très fortes turbulences au sein de la gauche radicale. Accompagnée d’une dizaine de députés fédéraux, Sahra Wagenknecht vient de rompre avec les instances dirigeantes de plus en plus sensibles aux thématiques écolo-wokistes de Die Linke. Elle a aussitôt monté une nouvelle formation politique provisoirement appelée BSW (Bündis – Alliance - Sahra Wagenknecht pour la raison et la justice). La chronique n° 80, « Les audaces de Sahra Wagenknecht » mise en ligne le 27 juin dernier, portait sur cette personnalité politique très populaire en Allemagne. Son nouveau parti obtiendrait déjà 12 % des voix. Il séduirait de nombreux abstentionnistes et puiserait dans tous les autres électorats, en particulier celui de l’AfD, et à l’exception notable des électeurs de Die Linke. Cela reste à vérifier lors des prochains scrutins.

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Faut-il comprendre que Sahra Wagenknecht est un instrument du Système capable de contenir, voire de contrarier l’ascension de l’AfD ? Dans « La gauche anti-immigration voit le jour en Allemagne » mis en ligne sur Breizh Info le 27 octobre dernier, Lionel Baland suggère une autre lecture de l’initiative de la nouvelle Rosa Luxemburg. Il pense que son « populisme rouge » ouvrirait la possibilité d’un « front transversal » avec l’AfD. Cependant, le parcours militant de Sahra Wagenknecht fait quelque peu douter de cette hypothèse. L’histoire politique récente de l’Allemagne témoigne néanmoins de tentatives ou d’esquisses de compromis national et populaire. Peu de temps avant son assassinat en 1979, Rudi Dutschke se rapprochait d’un certain « national-neutralisme » théorique. L’ancien avocat de la « Bande à Baader », Horst Mahler, rallie au début des années 2000 les nationalistes radicaux du NPD (Parti national-démocrate). Réfugié politique à Cuba, l’étudiant de gauche extra-parlementaire Günter Maschke devient sous l’influence de Carl Schmitt un fervent révolutionnaire-conservateur.

La vie politique allemande est désormais si convulsive et même incandescente que Der Spiegel du 5 septembre 2023 ose écrire que « la France, c’est l’Allemagne en mieux ! ». Les deux États sont pourtant dans une phase avancée de délabrement. Leurs populations respectives réagissent par conséquent avec un discernement tout relatif aux défis de l’époque. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 91, mise en ligne le 7 novembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.