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jeudi, 04 mars 2021

Un Dix-Huit Brumaire et un Coup d'Etat légal en Italie

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Un Dix-Huit Brumaire et un Coup d'Etat légal en Italie

Wernerius von Lothringen

Lorsque le Président de la République italienne s'adressa aux partis politiques italiens le 3 février 2021, dans le but de former un gouvernement à majorité parlementaire assurée, faisant appel à Mario Draghi comme  Président désigné du Conseil des Ministres, il ne savait pas encore qu'il aurait enclenché un processus de recomposition institutionnelle,  conduisant  à un Coup d'Etat légal.

En effet pour le Chef de l'Etat , la République c'était le Parlement et non pas le pays réel, c'était la fiction de la représentation politique  et non pas l'opinion .Le cap de la boussole historique était la Constitution républicaine et non pas le peuple , la légalité et non pas sa présomption.                                                                                                      

La droite eut beau de faire appel désespérément aux élections,pour mettre en accord légalité et légitimité,représentation et volonté populaire.

La décision du Président de la République affirma légalement le contraire. Légalement mais pas légitimement.

Le Président avait-il prévu que  l'interférence continue de la légalité et de la légitimité, aurait favorisé la transformation de la fonction  du Président du Conseil désigné, en figure consulaire ? L'investiture de ce garant de la dernière chance de la politique italienne  était bien et sans nuance  celle du Sénat de Rome dans les temps sombres de la république romaine, lorsque tombait l'épée de Damoclès sur la sécurité et la perspective de conflit aux portes: "Caveant Consules ne Respublica détrimenti capiat!". Or le Rubicon avait été franchi et dans le ballet des vas et vient des consultations ils ne manquaient que les toges immaculées des sénateurs!

Dans l'arène affolée des nouveaux convertis à la catéchèse du Salut et à son César,  le rôle du procureur des moeurs anciennes , le rôle de Cicéron,  était assuré par un femme, Giorgia Meloni, dans la fonction catilinaire de dissidente et de tribun du peuple.

Elle y assurait la voix de l'opposition et de la démocratie, en solitaire , dans un Parlement devenu soudainement docile et servile, mais globalement  épaté et hostile .

Une voix patriote, anti-unanimiste et de droite qui sera insultée, invectivée et humiliée par un professeur universitaire de gauche, assurant la profondeur de la haine de classe, dans une institution d'enseignement supérieur, publique, laïque et pluraliste. Cette institution  comme les assemblée d'étudiants et la rue en révolte,étaient aux mains, depuis 68, d'une contestation endémique, devenue post-coloniale.

La situation politique grave, d'émergence, anti-politique et insurrectionnelle de l'Italie était semblable à celle d'Espagne, de  France ou du Danemark. Guerrilla urbaine, caillassages, incendies, pillages, vols de masse . Une situation avortée, grâce à Dieu  d'un révolution improbable.

Il manquait le parti révolutionnaire, les révolutionnaires de profession, la volonté d'en finir avec le système et faisait défaut, en particulier,  l'Homme providentiel. Manquait également  la haine instinctive du peuple et la résurgence des sentiments et des préjugés des "larges masses" contre l'Etat.

En fait la défense de l'Etat était assurée par des mesures de police et guère par l'armée, car les problèmes qui étaient posés étaient ceux de la classe politique et pas du pouvoir institutionnel, de la liberté et de la tyrannie .

Les Black- Blocs n'étaient pas l'expression du peuple de souche ,mais de fauteurs de désordre et de chaos, immigrés et déracinées, inintégrables et dangereux. Ils n'avaient rien d'autre à proposer que de la destruction, de la négation et du nihilisme.

La grande nouveauté, c'était, en revanche, la variété de la protestation et l'hétérogénéité de la représentation politique, verbeuse et fragmentée.

Le paradigme du changement n'était plus l'espoir mais le retour à la légalité trahie. C'est pourquoi César et le Chef de l'Etat incarnaient l'avenir du pays et celui du menu peuple.

Le Thermidor de Draghi n"était pas encore là et Lucien Bonaparte ou Sieyès, ne tissaient nullement les ficelles de l'intrigue, derrière le calme apparent de Draghi-Napoléon.

Les petits Bolchéviks de la Ligue et les infimes Menchéviques libéraux-démocrates de  feu le Mouvement 5 Etoiles ne pouvaient préfigurer une insurrection ni une alternative à César, car les réformes du Conte-Kerenski ne pouvaient aller plus loin que les plans de Soros-Bill Gates ou Klaus Schwab de Davos, dans la réinitialisation de l'économie, finalement verte et universelle.

Une économie qui devait  correspondre aux prêches de Greta Thunberg et des coalitions sexiste  LGBT, transgenres, islamo-gauchistes, des groupes progressifs Rock et des mouvements Stormy Six, Komintern, Univers Zéro et post-coloniaux divers.

Une solution inédite en somme , national-globaliste, qui avait  intégré le souverainisme anti-européiste antérieur, rélégant Mattéo Renzi à un rôle de comédien, mode Trotski, condamné à une répétition de sa  ''Révolution permanente" et promu à une fuite en avant sans fin, destinée à s'éteindre à Mexico, par la main violente d'un vrai démocrate.

Le parti fantôme de Zingaretti, qui pensait à exister, après la "guerre ( partisane) de tous contre tous" retarda le Dix-Huit Brumaire de Draghi dans l'attente de l'élection césariste du premier Consul à substitut du Président Mattarella.

D'ici là, quelles seraient les "Ides de Mars " et qui en  sera le Brutus ?

Les tendances, les trois forces et leurs issues

Au delà de l'actualité immédiate, en quoi le "Dix Huit Brumaire" et  le "Coup d'Etat parlementaire" de Mattarella -Draghi ont ils débouchés? Quelles tendances coexistent-elles au sein de la formule politique italienne , susceptible de constituer un modèle inédit ? Et, in fine,  qui et quelle force politique s'imposeront ils?

On peut, grosso modo, identifier dans le "Gouvernement d'urgence" de Draghi trois grandes forces et trois grandes issues possibles:

- Une formule euro-césariste à la de Gaulle, très longtemps renvoyée, à caractère national-globaliste (réformes+management + démocratie restreinte+ unanimisme décisionnel + ''protagonisme européiste'')

-Une modernisation anti-bureaucratique à l'italienne (modèle de Gènes, décentralisation régionale et recentralisation nationale essentielle)

- Un status-quo amélioré (assistentialisme + destruction créatrice + subordination bruxelloise et globaliste)

La première comporterait un appui de la droite européiste et de la Ligue,  en faveur du travail et d'une ré-industrialisation technologique d'avenir, surtout au Nord du pays .

La deuxième, un rééquilibrage entre Régions et Etat et une accalmie des classes moyennes sur-taxées.

La troisième une subordination accrue à l'Union Européenne, désagrégée et sans projet, faisant de l'Italie un pays intermédiaire entre les zones développées et le Tiiers et Quart-monde; en compagnie de l'Espagne socialiste et de la France déclassée, au sein d'une Union européenne au Leadership solitaire et aggravé de l'Allemagne et des pays du Nord de l'Union.

Le Dix-Huit Brumaire du Premier Consul tranchera entre ces tendances et fera là un toilettage de l'esprit, influençant les coups d'Etats post-modernes.

Bruxelles le 2 mars 2021.

lundi, 01 mars 2021

Grande coalition bancaire

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Grande coalition bancaire

par Georges FELTIN-TRACOL

Dans une actualité monopolisée par le covid-19, l’événement est presque passé inaperçu en France. La Belgique exporte en Italie sa coalition « Vivaldi ». En effet, le 13 février dernier est entré en fonction le 67e gouvernement de la République italienne sous la direction de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. Il s’agit aussi du troisième gouvernement investi sous la XVIIIe législature élue en 2018.

Cette législature commença avec l’entente populiste jaune – verte entre le Mouvement Cinq Étoiles (M5S) et la Lega. Puis, en 2019, les impatiences de Matteo Salvini et les nombreuses réticences de l’aile gauche des Cinq Étoiles provoquèrent la rupture de cette alliance paradoxale. L’intervention du fondateur du M5S, Beppe Grillo, sauva le mandat de ses parlementaires en négociant avec les « rouges » du Parti démocrate (PD). Giuseppe Conte resta à la tête d’un nouveau gouvernement M5S – PD. Or le PD connut une scission en septembre 2019 orchestrée par l’ancien Premier ministre Matteo Renzi, créateur d’Italia Viva (IV). Le 11 janvier 2021, IV se retira de la coalition rouge – jaune et mit en minorité au Sénat le second gouvernement Conte.

Après quelques tractations de façade, le président de la République, Sergio Mattarella, chargea Mario Draghi de bâtir une nouvelle majorité parlementaire. L’élection biaisée de Joe Biden a dès à présent des répercussions internationales, tout particulièrement en Italie dont la souveraineté demeure plus que jamais limitée. Fort de son profil d’indépendant et de son aura de technicien hors-paire des arcanes économiques et financières, Mario Draghi se révèle incontournable. Son atlantisme, son mondialisme, son européisme et son financiarisme en font dès lors l’homme fort d’une nation bien affaiblie.

Le « magicien » Draghi parvient à constituer une majorité de 545 députés sur 630 et de 266 sénateurs sur 321. Comment ? Il contraint les principales forces politiques à s’entendre autour de sa nomination. Son gouvernement repose sur un large accord transpartisan : il rassemble le M5S, le PD, IV, les éco-socialistes de LeU (Libres et Égaux), mais aussi Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Lega de Salvini. Il faut toutefois signaler que Giorgia Meloni de Fratelli d’Italia en progression constante dans les sondages se réserve pour l’heure entre l’abstention et l’opposition active.

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L’équipe ministérielle de Mario Draghi compte 23 ministres (15 hommes et 8 femmes). Les indépendants sont les plus représentés (dix). Outre la présidence du Conseil, ils occupent les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Éducation, de l’Environnement et de l’Économie et des Finances. Le M5S conserve quatre ministères (les Affaires étrangères, les Relations avec le Parlement, la Jeunesse, l’Agriculture et l’Alimentation). Forza Italia prend les portefeuilles de l’Administration publique, des Relations avec les régions, du Sud et de la Cohésion territoriale. La Défense, la Culture et le Travail reviennent au PD. La Lega obtient le Développement économique, le Tourisme et le Handicap.

En entrant dans un gouvernement conduit par Mario Draghi, le M5S et la Lega renoncent à leurs origines populistes et confirment ainsi leur intégration dans le Système partitocratique. Il est maintenant possible que les députés européens liguistes délaissent prochainement le groupe Identité et Démocratie cofondé avec le RN, le FPÖ, l’AfD et le Vlaams Belang.

L’exemple politique italien est à suivre avec attention pour la situation française découlant de l’élection présidentielle de 2022 si le scrutin n’est pas reporté sine die. Réélu, Emmanuel Macron ne pourrait plus disposer d’une majorité, même relative, au Palais-Bourbon. Ne souhaitant pas gouverner avec les reliquats d’une gauche élargie aux Verts divisée contre elle-même, il pourrait nommer à la place de Jean Castex, Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand, voire – audace suprême – Marine Le Pen elle-même. La présidente du Rétrécissement national poursuit par ailleurs sa reptation devant le Système. Elle a renoncé à toute sortie de l’euro et rejette le Frexit. Elle vient d’entériner les accords de Schengen et prône toujours une assimilation républicaine suicidaire pour les Albo-Européens.

Il ne fait guère de doute que les « grandes coalitions bancaires » à la mode italienne ont un bel avenir en Europe.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 203, mise en ligne sur TVLibertés, le 23 février 2021.

vendredi, 26 février 2021

Salvini, Draghi et la Lega : l’Italie dans le “Great reset”

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Salvini, Draghi et la Lega : l’Italie dans le “Great reset”

par Gabriele Adinolfi

Ex: https://strategika.fr

Gabriele Adinolfi est un théoricien politique italien. Il a dirigé la rédaction du journal Orion et lancé divers projets médiatiques et métapolitiques comme le site d’information NoReporter ou le think tank Centro Studi Polaris. Il a aussi parrainé en Italie les occupations illégales d’immeubles abandonnés à destination des familles italiennes démunies, occupations dont la plus connue est la Casapound (dont le nom fait référence à l’écrivain Ezra Pound) et qui est aujourd’hui un mouvement politique national. A partir de 2013 il anime un think tank basé à Bruxelles, EurHope. Les activités de Eurhope et de Polaris aboutissent au projet de l’Académie Europe (2020) qui relie des intellectuels, des activistes et des entrepreneurs de plusieurs pays. Le but de cette initiative est de créer une élite politique et entrepreneuriale apte à influer sur la politique européenne à l’échelle continentale. Dans le cadre de cette Académie Europe, il donne un cours de méthodologie politique en français tous les jeudis à 18h. Cours accessible en ligne ici.

Pour déterminer si la Ligue a ou non trahi ses électeurs, le premier élément à considérer est leur sentiment. L’augmentation de consensus pour la Ligue, après le vote Draghi, a doublé par rapport à celle pour Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) qui a choisi de rester en dehors du nouveau gouvernement.

Pourquoi le choix de la Ligue devrait-il être perçu comme une trahison ? Telle est la perception de ce qu’on appelle en sociologie les sous-cultures. Dans la communication moderne, des ghettos sociaux sont créés et à l’intérieur de ces ghettos sociaux certains utilisateurs s’influencent mutuellement, transformant la réalité des partis et des politiciens (Salvini, Trump, Poutine, Orban) à leur guise. Ils rejettent tout ce qui contredit leur vision et soulignent ce qui leur tient à cœur. Ils pensent ainsi que le succès de ces partis ou de ces politiciens est dû aux raisons que les utilisateurs des ghettos sociaux considèrent comme fondamentales et, quand la réalité fait tomber leur illusion, ils croient que les électeurs ont été trahis et qu’ils se retourneront contre les traîtres. Mais cela ne réside que dans la fausse perception de la réalité par les ghettos sociaux.

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La Ligue, l’euro et l’Europe

La bataille de Salvini pour la sortie de l’euro a duré un an, de 2016 à 2017. Compte tenu de la façon dont cette ligne avait pénalisé Marine Le Pen à l’élection présidentielle, Salvini l’a brutalement abandonnée.

Il faut dire aussi que cette campagne démagogique a été lancée par une Ligue qui était à son plus bas résultat historique (4%), alors qu’elle était marginale et pouvait se permettre de dire ce qu’elle voulait.

Cependant, la Ligue est revenue pour gouverner les régions productives italiennes, pour représenter les industries, le tourisme, le commerce et là, si quelqu’un propose de quitter l’Euro, ils appellent directement une clinique psychiatrique.

Les ghettos sociaux n’ont pas compris cela car il y a encore trois ou quatre représentants de la Ligue qui jouent le no euro et les anti-allemands et, comme d’habitude, les utilisateurs sociaux confondent ceux qui viennent pêcher dans leur environnement avec l’ensemble du mouvement qui lui n’est pas du tout sur ces positions.

Il faut dire aussi que le souverainisme est suivie de près par les loges anglaises; loges qui veulent la faiblesse italienne et européenne, et donc soutiennent les lignes anti-euro.

Le personnage principal du parti de la City et de la Bourse proche de la Lega est Paolo Savona, qui fut l’un des architectes de la séparation entre la Banque d’Italie et le Trésor et l’un des porte-étendards des privatisations. Sa tâche n’est pas de nous sortir de l’euro, mais de saboter la puissance économique européenne. La pieuvre britannique du souverainisme en soutien au dollar et à la livre n’est pas dans la Ligue, elle opère à l’extérieur (Paragone, Giubilei, Fusaro). Au sein de la Ligue, le plus grand critique de l’euro et de l’Europe est Alberto Bagnai, l’homme qui célèbre publiquement le bombardement de Dresde. À un niveau beaucoup plus bas de la hiérarchie, il y a Borghi et Rinaldi, dont l’impact dans la Ligue et sur l’électorat de la Ligue est insignifiant mais qui sont imaginés par les ghettos sociaux comme dirigeants de la Ligue.

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Draghi et les Italiens

Draghi a obtenu 86% des voix au Sénat et 89% des voix au Parlement.
Le consensus des Italiens pour Draghi est inférieur à celui exprimé par les partis, mais il est juste légèrement inférieur, car il approche des 80%.

Draghi est considéré comme l’homme qui a réussi à vaincre la ligne d’austérité de la Banque centrale et à aider l’économie italienne. Les Italiens qui continuent à être appelés eurosceptiques à l’étranger ne sont pas du tout eurosceptiques. Il est nécessaire de comprendre la mentalité italienne et l’expression comique de la politique.
En Italie, par tradition, l’État est quelque chose d’étranger à la vie quotidienne: on le maudit en payant des impôts mais on l’invoque pour l’aide économique et l’emploi.
C’est comme si vous aviez affaire à un grand-père qui se considère riche et de qui vous espérez obtenir quelque chose mais que vous êtes très réticent à rester auprès de lui.
Les chrétiens-démocrates avaient une majorité ininterrompue pendant cinquante ans, mais rencontrer alors quelqu’un qui prétendait voter pour DC était plus rare que de trouver un trèfle à quatre feuilles. Avec une mentalité syndicale, les Italiens ont tendance à critiquer ce qu’ils votent réellement, mais parce qu’ils croient qu’en faisant cela, leur soutien semblera décisif et qu’ils pourront exiger et obtenir plus de leur seigneur.

La relation avec l’UE de la part des Italiens est exactement la même. C’est un européanisme passif.

Depuis que Merkel a forcé les Européens à aider à restaurer l’économie italienne, les Italiens se font des illusions sur le fait qu’ils peuvent se remettre sur les épaules des autres et pensent que Draghi a l’autorité nécessaire pour que cela se produise à un coût limité.

Considérant aussi à quel point les deux gouvernements présidés par Conte se sont révélés amateurs, le consensus pour Draghi n’est inférieur, dans l’histoire italienne, qu’à celui de Mussolini.

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L’Italie et la comédie

Chaque peuple a ses comédies et la démocratie est la comédie par excellence.
Aucune comédie n’est sérieuse. Mais les comédies sont différentes d’un pays à l’autre. En France, la tendance est à la vantardise, en Italie à être cabotin.

Le fanfaron doit respecter autant que possible le rôle qu’il joue, l’histrion change de rôle sans avoir de problèmes et joue un autre rôle à la seconde.

L’improbable unité italienne derrière Draghi est incompréhensible ailleurs. Salvini qui rencontre les dirigeants du Parti démocrate et qui s’apprête à gouverner avec eux. Salvini parlant avec le ministre de l’Intérieur qui a pris sa place contre lui et trace une ligne commune, Borghi inventant que Draghi est un “souverainiste”, sont des singeries qui ne seraient possibles nulle part ailleurs dans le monde mais qui en Italie sont très normales, comme les films de Sordi et Gassman l’enseignent.

La Ligue et Draghi

On ne sait pas exactement ce que Draghi essaiera de faire ni s’il réussira. J’espère pour ma part que cela échouera pour une raison simple : je crois qu’il faut maintenant la catastrophe la plus noire et la plus violente en Italie pour qu’il se produise un effet de choc qui puisse, peut-être, faire exister les vertus italiques chez quelqu’un parce qu’aujourd’hui l’Italie est, collectivement, une immense bouffonnade.

En tout cas, pour imaginer ce que Draghi tentera de faire, il faut abandonner tous les clichés en cours dans les ghettos sociaux. Draghi ne veut pas «liquider» l’Italie pour un méchant patron allemand ou français et ne veut pas la mettre en faillite. Au contraire, il veut rationaliser les dépenses, contrôler les revenus et relancer la production. Ce qui n’est pas du tout contraire à la soi-disant grande réinitialisation de Davos car, si vous lisez leurs documents préliminaires, ils sont préoccupés par la santé des entreprises productives; pour la simple raison que quiconque se nourrit du sang des autres, quand il meurt, doit lui donner des transfusions robustes.

Draghi n’est pas encore au travail mais certaines données s’éclaircissent. Le poids politique de la droite, et en particulier de Berlusconi, est très fort. Draghi veut se lancer dans un bras de fer avec l’État profond parasite italien et le choix de Brunetta comme ministre de l’administration publique le confirme. Trois ministères sont allés à la Ligue, dont deux revêtent une importance stratégique et pour l’économie et pour l’électorat de ce parti. Il s’agit du ministère du Tourisme, qui va à Massimo Garvaglia et du ministère du Développement économique qui va à Giancarlo Giorgetti, qui a grandi au MSI (note Strategika : Mouvement Social Italien, droite nationale post-fasciste).

Qu’elle gagne ou qu’elle perde, la Ligue a donc toutes les références pour bien jouer son jeu. Si ce match réussissait, la Ligue triompherait. Et si le jeu échoue ? Il ne se passerait pas grand-chose : elle jouerait ensuite un autre match. Le transformisme politique italien et la mentalité avec laquelle la comédie est vécue chez nous permettront tout autre nouveau saut périlleux. N’oublions pas que la Ligue a été à tour de rôle sécessionniste, autonomiste, souverainiste et européiste et que, changeant de masque, elle est toujours restée en selle. Tout simplement parce que elle est l’expression de territoires productifs et de classes sociales pénalisées par l’État profond et la bureaucratie. Par conséquent, elle risque peu ou rien dans son nouvel investissement.

samedi, 20 février 2021

L'objectif de Mario Draghi : déclencher la "destruction créatrice" du marché

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L'objectif de Mario Draghi : déclencher la "destruction créatrice" du marché

par Thomas Fazi

Source : La Fionda &

https://www.ariannaeditrice.it

Nombreux sont ceux qui se demandent quelle philosophie de politique économique inspirera le gouvernement Draghi en passe de gérer les affaires de l’Italie. Plusieurs commentateurs - se basant sur une interprétation absolument fallacieuse du travail de Draghi à la BCE (l'idée que les politiques monétaires expansives représentent une politique "keynésienne"), se basant également sur un de ses articles désormais célèbres d'il y a quelques mois paru dans le Financial Times, où Draghi a apuré la dette publique (la "bonne") ; et dans certains cas, en se référant même à ses études sous la houlette de l'un des plus grands économistes keynésiens du siècle dernier, Federico Caffè - semblent convaincus que Draghi va évoluer dans le sillage d'une politique substantiellement expansive, voire, précisément, "keynésienne". En bref, une politique opposée à l'austérité de Monti.

Mais c'est Draghi lui-même qui contredit ces prévisions iréniques dans son dernier communiqué public, à savoir le tout récent rapport sur les politiques post-COVID élaboré par le G30 - officiellement un groupe de réflexion, fondé à l'initiative de la Fondation Rockefeller en 1978, qui fournit des conseils sur les questions d'économie monétaire et internationale, selon de nombreux centres de lobbying de la haute finance - présidé par Draghi lui-même avec Raghuram Rajan, ancien gouverneur de la banque centrale indienne.

Il indique clairement que les gouvernements ne devraient pas gaspiller de l'argent pour soutenir des entreprises malheureusement vouées à l'échec, définies dans le rapport comme des "entreprises zombies" - pensez par exemple, en ce qui concerne l'Italie, aux centaines de milliers de magasins et d'établissements publics mis à genoux par la pandémie et ses mesures de confinement. Entreprises qui ne sont que partiellement soutenues par une "aide" gouvernementale insuffisante. Pour ce rapport, les mesures à prendre devraient plutôt accompagner la "pandémie" et plutôt s'adonner à la "destruction créatrice", propre du marché libre, en laissant ces entreprises à leur sort et en encourageant le déplacement des travailleurs vers les entreprises vertueuses qui continueront à être rentables et à prospérer après la crise.

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La thèse de base est, d’abord, que le marché devrait être laissé libre d'agir (parce qu'il est plus efficace que le secteur public) et, ensuite, que les gouvernements devraient se limiter à intervenir uniquement en présence de "défaillances du marché" manifestes - un concept intrinsèquement libéral qui indique un écart par rapport à l'"efficacité" normale du marché - tandis que lorsqu'il s'agit d'une entreprise qui échoue en raison du fonctionnement "naturel" du marché, l'État ne devrait pas s'interposer.

Le document du G30 se concentre également sur le marché du travail, en écrivant que "les gouvernements devraient encourager les ajustements du marché du travail [...] qui obligeront certains travailleurs à changer d'entreprise ou de secteur, avec un recyclage approprié et une aide économique". Le message est clair : les gouvernements ne doivent pas essayer d'empêcher l'expulsion de la main-d'œuvre des entreprises vouées à la faillite, comme l'Italie et plusieurs autres pays ont essayé de le faire jusqu'à présent, en partie grâce à un gel des licenciements (qui doit expirer en mars) et à l'utilisation généralisée des fonds de licenciement. Ils devraient plutôt aider et faciliter ce processus pour permettre au marché de prévoir une allocation "efficace" des ressources (y compris des êtres humains).

Comme le note l'économiste Emiliano Brancaccio, nous sommes confrontés à "une vision schumpétérienne à la sauce libérale qui risque de laisser un flot de chômeurs dans la rue", et de plonger des centaines de milliers de petits et moyens entrepreneurs dans le désespoir. Autre que celle de Keynes (ou de Caffè!), la vision de l'économie et de la société incarnée dans le document du G30 - et implicitement épousée par Draghi - semble rappeler l'idéologie libéraliste des premiers temps, étouffée à juste titre après la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle les relations sociales, la vie des gens, l'essence même de la société étaient subordonnées à un seul principe régulateur, celui du marché.

Ce point de vue est non seulement exécrable d'un point de vue éthique et moral, mais il est également faux : il n'existe pas de marché qui fonctionne "en dehors" de l'État, sur la base de sa propre logique d'autorégulation, par rapport auquel l'État peut décider d'intervenir ou non ; les marchés, au contraire, sont toujours un produit du cadre juridique, économique et social créé par l'État. En d'autres termes, il n'y a rien de "naturel" dans le fait qu'une certaine entreprise échoue plutôt qu'une autre. Si aujourd'hui les petites entreprises risquent de fermer, alors que les grandes multinationales réalisent des profits faramineux, ce n'est que la conséquence du fait qu'en tant que société, nous nous sommes donné un principe d'organisation - que Draghi vise aujourd'hui à renforcer - qui favorise les grandes entreprises privées par rapport aux petites entreprises familiales. Mais c'est un choix politique.

Il va sans dire que la vision de la société du G30 et de Draghi est littéralement aux antipodes de la vision de Keynes et de Caffè - ainsi que de celle incarnée dans notre Constitution, qui est sur le point d'être violée à nouveau - selon laquelle la tâche de l'État est de dominer et de gouverner les marchés, et leur travail destructeur, en les subordonnant à des objectifs de progrès économique, social, culturel et humain.

Ayez au moins la décence de ne pas mettre leur nom à côté de celui de Draghi.

mercredi, 17 février 2021

L’échec du populisme de gouvernement

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L’échec du populisme de gouvernement

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 17 octobre 2020 se tenaient en Nouvelle-Zélande des élections législatives. Depuis trois ans, le Premier ministre travailliste, Jacinta Ardern, gouvernait en coalition avec New Zealand First (NZF) de Winston Peters, un parti populiste nationaliste modéré. Pour bénéficier d’une réelle stabilité, Jacinta Ardern avait aussi noué un accord complémentaire avec les Verts, habituels adversaires de NZF, qui apportaient leur soutien au cas par cas.

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En tant que vice-Premier ministre, Winston Peters (photo) a exercé pendant près de six semaines la fonction de chef du gouvernement par intérim quand s’achevait la grossesse de Jacinta Ardern. Au cours de ces trois années de coopération, les neuf députés de NZF ont souvent avalé des couleuvres, voire des boas, comme la limitation du port d’arme, la réglementation plus stricte de la vente des dites-armes et la surveillance des opinions sur Internet. Il a résulté de cette expérience ministérielle que NZF perde tous ses sièges d’élus et ne réalise que 2,66 % des suffrages.

Porté par la nouvelle icône planétaire de la gauche féministe, égalitaire et multiculturaliste, le Parti travailliste recueille 49,10 % des suffrages, soit une hausse de 12,20 points, et gagne dix-huit sièges. Avec soixante-quatre députés, Jacinta Ardern obtient la majorité absolue dans le cadre d’un mode de scrutin largement proportionnel. En progrès de 1,3 point, les Verts gagnent deux sièges, soit dix élus et 7,57 %. Les deux derniers enseignements de ce scrutin sont, d’une part, l’échec cinglant du Parti national de centre-droit (trente-cinq députés, soit une perte de vingt-et-un sièges, 26,81 % et 17,60 points de moins) et, d’autre part, l’apparition d’une formation libérale centriste, l’ACT New Zealand de David Seymour (7,98 % et dix sièges). Ainsi, même à l’autre bout de la Terre, le globalisme, le mondialisme et le gendérisme s’implantent-ils avec facilité.

Les élections néo-zélandaises démontrent une nouvelle fois que le national-populisme ne peut pas souscrire à un accord gouvernemental en tant que partenaire minoritaire sous peine de perdre élus et électeurs. Il y a vingt ans, le conservateur autrichien Wolfgang Schlüssel s’alliait avec Jörg Haider, le charismatique dirigeant du parti national-libéral FPÖ. Tout l’Univers s’éleva contre la nomination de six ministres FPÖ ! Jamais à court d’idées néfastes, le calamiteux Jacques « Sniff-Sniff » Chirac suggéra aux autres membres de l’Union dite européenne d’ostraciser les ministres autrichiens.

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Malgré ces pressions inacceptables et grâce au soutien constant de la CSU bavaroise, le chancelier fédéral autrichien Schlüssel mèna une politique libérale-conservatrice qui séduisit ministres et notables du FPÖ. Aux législatives de 2002, le bilan fut effroyable pour la droite nationale. Le FPÖ stagna à 10,01 % pour dix-huit députés (moins 16,90 points et une perte de trente-quatre sièges). Reconduit dans ses fonctions de chancelier, Schlüssel poursuivit son alliance avec les nationaux-libéraux. Puis, en 2005, Haider et ses partisans abandonnèrent le FPÖ et lancèrent le BZÖ (Mouvement pour l’avenir de l’Autriche). Aux législatives de 2006, avec 4,10 %, le BZÖ gagna sept sièges. Deux ans plus tard, il réalisa son meilleur résultat (10,70 % et vingt-et-un députés) avant de s’effondrer dès 2013 (3,50 %).

Le « populisme de gouvernement » a aussi échoué en Italie avec la rupture de l’alliance entre la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement Cinq Étoiles. Cette alliance était prometteuse si le M5S n’était pas aussi hétéroclite sur le plan des idées et des pratiques politiques. Gérée par une mairesse Cinq Étoiles, Rome reste dans un état de délabrement avancé. La municipalité préfère avantager les non-Italiens aux Romains. En Norvège, le Parti du Progrès, à l’origine hostile à la fiscalité, et en Finlande, les Vrais Finlandais, ont eux aussi noué des ententes ministérielles qui se caractérisèrent ensuite par des revers électoraux cinglants au point que les Vrais Finlandais se scindèrent entre « modérés » et « radicaux ». Pour couler les formations populistes, les inviter à gouverner semble une tactique plus efficace que les maintenir au-delà d’un stupide « cordon sanitaire ». Toutefois, cette tactique commence à montrer ses limites.

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C’est la raison pour laquelle il faut suivre avec attention les événements politiques à venir outre-Quiévrain. Fruit d’une alliance incongrue entre sept partis (!), le gouvernement fédéral belge ne dispose que d’une majorité relative en Flandre. Les sondages présentent les républicains indépendantistes du Vlaams Belang en tête aux prochaines élections générales devant les autonomistes conservateurs-libéraux de la NVA (Nouvelle Alliance flamande) du maire d’Anvers Bart De Wever qui ont appartenu à une précédente coalition ministérielle fédérale entre 2014 et 2018 avec le très falot Charles Michel. Cela n’empêcha pas ce dernier d’appliquer un programme globaliste pro-migrants. La montée en puissance en Wallonie de la gauche radicale du Parti du Travail de Belgique rendra les prochaines négociations gouvernementales à l’échelle fédérale problématiques.

Le populisme médiatique ne doit donc pas compter sur une illusoire « union des droites ». Son espérance d’occuper quelques strapontins ministériels paraît encore bien lointaine. Il est temps de se tourner vers une aristocratie de militants formés, convaincus et dévoués.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 201, mise en ligne sur TVLibertés, le 9 février 2021.

mardi, 26 janvier 2021

Les prochaines magouilles démocrates

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Les prochaines magouilles démocrates

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Demain, 20 janvier, se déroulera à Washington l’investiture de Joe « Gâteux » Biden et la prestation de serment de sa colistière Kamala « Messaline » Harris. Le succès du coup d’État démocrate est incontestable. Les États-Unis d’Amérique s’apprêtent à vivre des heures bien sombres.

Disposant de la majorité à la Chambre des représentants et d’un avantage décisif au Sénat (Harris qui préside cette assemblée a une voix prépondérante en cas d’égalité), le binôme exécutif va pouvoir appliquer son programme mortifère et liberticide. Les médiats dominants d’occupation mentale, le Washington Post et CNN en tête, arrêteront par ailleurs de distiller leurs nombreuses et fausses révélations sur les dysfonctionnements internes de la Maison Blanche sous Donald Trump pour enjoliver la stature de Biden et, surtout, de Harris.

L’omnipotence de la mafia démocrate n’est toutefois pas complète. La Cour suprême reste à six sièges contre trois à majorité libérale-conservatrice. Elle risque d’entraver la marche forcée du Bureau ovale vers le « pire des pandémoniums ». La Constitution de 1787 ne précise pas son nombre de membres. À l’origine, la Cour suprême en comptait sept. En 1869, le législateur l’augmenta de deux nouveaux sièges. Avec le contrôle du Congrès, les démocrates peuvent maintenant créer entre trois à quatre nouveaux juges assesseurs nommés par Biden et approuvés, grâce à Harris, par le Sénat. Cette solution légale évite une procédure de destitution qui nécessite l’approbation d’une majorité qualifiée de sénateurs.

Désormais à majorité libérale-progressiste, la Cour suprême à treize membres limiterait la liberté d’expression, restreindrait le port d’arme, sanctuariserait l’avortement et l’homoconjugalité, permettrait la GPA et autoriserait l’immigration massive. Elle suspendrait ou abolirait la peine de mort tant dans les États qu’au niveau fédéral, sauf peut-être pour les supposés espions (Julian Assange par exemple), les soi-disant traîtres et les nationalistes blancs.

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Par ailleurs, la clique démocrate a déjà en tête les élections intermédiaires de 2022. Celles-ci sont historiquement défavorables au parti présidentiel en place. Outre une généralisation des techniques de fraude électorale dans les fiefs démocrates, il est crucial que le Sénat reste dans le « camp du Bien ». Pourquoi ne pas ajouter de nouvelles étoiles à la bannière US ? L’Alaska et Hawaï sont les quarante-neuvième et cinquantième États à rejoindre l’Union en 1959. Chaque État fédéré élit deux sénateurs à Washington. Afin de ne pas systématiser des tricheries électorales un peu trop voyantes, les démocrates redécouperaient volontiers la carte administrative des États-Unis.

Ainsi l’île antillaise de Puerto Rico, État libre associé aux États-Unis depuis 1952, deviendrait-elle le cinquante-et-unième membre de l’Union. Sa population hispanophone s’enthousiasmerait pour le projet économique et social démocrate, surtout si Alexandra Ocasio-Cortez dont la mère est originaire de l’île, se trouve valorisée. La ville de New-York (huit millions et demi d’habitants) pourrait devenir un nouvel État distinct de l’actuel État éponyme dont la capitale s’appelle Albany. Bastion démocrate, la « Grosse Pomme » verrait son maire devenir gouverneur. Le nouvel État pourrait s’étendre aux comtés orientaux de Nassau et de Suffolk.

Les démocrates prévoient d’aller encore plus loin. S’ils ne peuvent pas démembrer un Texas toujours républicain et conservateur, ils envisagent de scinder l’État le plus peuplé, la Californie, en trois, quatre ou cinq nouvelles portions fédérées. Enfin, à rebours des Pères fondateurs, le parti de l’Âne, magnifique symbole bien qu’injurieux pour le sympathique animal, souhaiterait élever l’actuel District fédéral de Columbia, soit Washington, en un autre État-membre. Fondé en 1790 et devenu l’année suivante capitale fédérale, le District, majoritairement peuplé d’Afro-Américains, constitue une belle réserve de voix pour les démocrates.

L’État de New-York City, ceux de Columbia et de Puerto Rico ainsi que trois à cinq entités post-californiennes enverraient au Capitole entre huit et seize nouveaux sénateurs la plupart démocrates. Un Sénat démocrate garantirait à l’« État profond » la pérennité d’une diplomatie belliciste, philovictimaire, libre-échangiste et pro-minorités raciales – sexuelles. Les gouverneurs, souvent démocrates, des États concernés accepteraient-ils cependant ce charcutage géopolitique interne ? Le Congrès voudrait-il perdre sa supervision lointaine sur le District de Columbia ? Tout dépendra de la ruse de Biden et de sa « Messaline ». On ne peut en tout cas que souhaiter le plus grand désordre intérieure possible chez cet ennemi civilisationnel.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 198, mise en ligne sur TVLibertés, le 19 janvier 2021.

dimanche, 24 janvier 2021

Trump: l'espoir d'une défaite programmée

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Trump: l'espoir d'une défaite programmée

par Franck Buleux

De ces quatre dernières années est née une nouvelle forme de populisme : le populisme comme expression du pouvoir plutôt qu’une simple force protestataire.

En effet, le président américain élu en 2016 Donald Trump a réussi à faire passer, souvent difficilement, un message à caractère populiste au cœur des États-Unis et sans doute au-delà (victoire de Bolsonaro au Brésil par exemple).

Certes, il vient de rater sa propre réélection. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Depuis 2016, il n’a été question que d’impeachment à l’américaine, de soupçons de manipulation des élections avec les Russes, de contacts souterrains avec l’Ukraine pour faire tomber Joe Biden… Et tout cela aurait échoué sans la crise sanitaire. Il est clair que la Covid-19 a été la cause principale de la courte et discutable défaite du leader charismatique yankee. Souvenez-vous, les milieux médicaux, relayés par les médias, ont annoncé la diffusion d’un vaccin, quelques jours seulement après la supposée victoire des Démocrates alors que l’administration Trump avait été à l’initiative de cette recherche rapide.

Que restera-t-il de Trump ?

Compte tenu de son âge et de la modération de nombreux dirigeants Républicains, il apparaît difficile de mettre en place une nouvelle candidature en 2024. Les Républicains « modérés » préféreront une figure plus « crédible » ; plus consensuelle (c’est-à-dire des personnalités sans charisme et atones comme John Mc Cain ou Mitt Romney, tous deux battus par Obama en 2008 et 2012). Face à la représentante des minorités (jusqu’à quand ?) Kamala Harris, il ne s’agira pas de présenter un candidat susceptible d’empêcher « la marche de l’histoire », celle qui doit consacrer la défaite de candidats trop « blancs ».

En l’absence de nouvelle candidature de Donald Trump, une nécessaire refonte de la partitocratie américaine s’impose. Si Trump devait disparaître, nul n’en doute, le trumpisme lui survivrait. Les émeutes de Washington lors de la validation des représentants de Biden par le Congrès le prouvent clairement : seul un mouvement populaire peut créer ce type de manifestation. Il s’agissait plus d’une réaction de désespoir que d’un refus de la démocratie.

L’échec de Fillon en 2017 dès le premier tour et celui de Marine Le Pen deux semaines plus tard n’ont suscité aucune tristesse populaire. Chacun a zappé de chaîne en chaîne pour entendre la même chose avant de s’éclipser dans ses occupations dominicales et de sombrer dans les bras de Morphée.

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Seule une force populaire, même vaincue, est susceptible de se projeter vers une future et accessible victoire.

Le Parti républicain américain ne peut se satisfaire de représentants dont les candidatures ne sont plus que des candidatures de témoignages face à la Californie, Eden du numérique et à l’Est « intellectuel » du pays. Le cœur des États-Unis n’est pas représenté, les rivages océaniques (Pacifique comme Atlantique) l’emportent, par leur force médiatique incontestable, sur les territoires oubliés du centre du pays. Après l’espoir du « Tea Party », qui n’est jamais parvenu à se soustraire du parti « rouge » (celui représenté par un éléphant), il est largement temps que l’aile droite du parti de Reagan prenne ses distances et son indépendance. Le bipartisme américain n’est pas une obligation, rien n’empêche l’émergence d’une « troisième force » qui deviendrait un nouveau pilier institutionnel. En 1992, le candidat de droite Ross Perot inscrira un score de 20 % permettant (malheureusement) la première élection de Clinton avec un peu plus de 40 % face au sortant républicain, Bush (le père). C’est un « challenge » que doit relever Trump, non en qualité de futur candidat, mais d’énergie visant à créer des conditions favorables à cette émergence. Trump se doit de montrer le chemin de la fondation d’un néo-parti républicain.

Mais au-delà de la lointaine Amérique, le trumpisme peut aussi avoir son expression politique en Europe : une droite décomplexée (avec une liberté d’expression et d’opinion retrouvées, mais pas celle de Charlie…) qui imposerait une ligne permettant de rassembler les défenseurs d’une nation forte et traditionnelle. Ce défi-là repose sur les droites européennes.

J’ai lu, ici et là, que les manifestants pro-Trump au Capitole rappelaient, à nos journalistes, la première version des Gilets jaunes, ceux qui démarrèrent la lutte contre l’abus de fiscalité en novembre 2018. Sans doute. Mais cette envie populiste doit se retrouver, dans la rue comme dans les urnes. Pour ce, une seule condition s’avère nécessaire : la légitimation du combat, c’est-à-dire faire en sorte que le combat mené est le bon plutôt que de s’approprier les thèmes de l’adversaire.

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La maladie infantile et pérenne de la droite est de comprendre les idées de gauche, voire de les appliquer à la place de la gauche. Démarrons cette décennie avec ce rêve américain, celui de la naissance de mouvements populistes, représentant à la fois la défense de l’identité nationale et la dénonciation de l’abus fiscal imposé par l’État profond.

En France s’installe l’idée d’un Macron « de droite » qui, par sa posture, ne nécessiterait pas la présence de candidat pertinent à sa droite. Seule, éventuellement, Marine Le Pen pourrait limiter la large victoire du président au second tour.

La défaite programmée de Donald Trump doit être un révélateur, un déclencheur de la possibilité d’une opposition vigoureuse, virulente et sans concession. Il n’y a pas encore, à ma connaissance, de vaccin contre cette option.

mardi, 12 janvier 2021

Le 6 janvier 2021 à Washington, un autre 6 février 1934 ?

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Le 6 janvier 2021 à Washington, un autre 6 février 1934 ?

par Georges FELTIN-TRACOL

La journée du 6 janvier 2021 marquera durablement la mémoire collective des Étatsuniens. Ce jour-là, une foule bon enfant composée de braves gens se mobilise contre le Système politicien en place. Dans une ambiance bientôt chamailleuse, des manifestants déterminés par leur foi dans leurs croyances, leur patrie et leur travail, protestent contre le gigantesque détournement électoral réalisé par la mafia démocrate et ses comparses républicains. Prenant au mot les médiats dominants d’invasion psychologique qui ne cessent de vanter toutes les transgressions possibles et imaginables, ils violent les conventions ploutocratiques et occupent pendant quelques heures le Capitole, siège du pouvoir législatif.

Au printemps 2020, une scène similaire s’était passée au Michigan. Des anti-masques usèrent de leurs droits civiques pour refuser le harcèlement sanitaire et le confinement autoritaire imposées par Gretchen Whitmer, gouverneur démocrate de l’État. Ils occupèrent quelques minutes le parlement local. L’irruption et l’occupation d’une assemblée furent en France monnaie courante entre 1789 et 1870. Se souvenant de ces moments fâcheux, la majorité conservatrice de l’Assemblée nationale s’installa à Versailles afin de négocier la paix avec Bismarck sans craindre la pression populaire parisienne. En revanche, contrairement à un cliché bien répandu à gauche et chez les modérés, le 6 février 1934 ne fut jamais une tentative de coup d’État nationaliste. Les anciens combattants communistes côtoyaient les ligues patriotiques. L’impréparation de la manifestation, l’absence d’intentions communes et la candeur des organisateurs, eux-mêmes divisés en chapelles rivales, empêchèrent tout coup décisif sérieux.

Les images de la prise du Capitole sont jubilatoires. Il ne faut pas comparer ce sympathique charivari aux troubles inhérentes à l’escroquerie intellectuelle estivale Black Lives Matter. Coiffé d’une belle tête de bison, ce qui scandalise déjà les végans, Jake Angeli occupe le perchoir du Sénat. Un autre brandit le drapeau confédéré dans ce haut-lieu de pourriture politico-financière. Un troisième se prend en photographie assis dans le bureau de la présidente de la Chambre des représentants, le troisième personnage de l’État, l’ineffable démocrate californienne Nancy Pelosi. Toute la caste consanguine de la fange politique et du monde médiatique condamne bien évidemment ce coup de vent frais qui aère un instant l’antre putride des compromissions sordides.

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Les médiats dominants d’occupation mentale enragent devant cette réaction populaire qu’ils diabolisent volontiers. La presse hexagonale se distingue par sa partialité. Le correspondant permanent aux États-Unis d’une radio périphérique ose qualifier le réseau QAnon de « secte complotiste ». Les présentateurs des journaux télévisés répètent en bons petits perroquets les éléments de langage distillés par le gang Biden – Harris. Il ne leur viendrait pas à l’esprit l’hypothèse que la foule ait été manipulé dès le départ par quelques provocateurs professionnels de l’« État profond » yankee. Sinon pourquoi les unités de police affectées à la protection de la colline du Congrès étaient-elles en sous-effectifs ? Joe Biden pourra ensuite prétexter la moindre agitation oppositionnelle pour suspendre certaines libertés publiques et réinterpréter par des ordonnances présidentielles (executive orders) la portée des premier et deuxième amendements de la Constitution de 1787.

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En France, toute la coterie politicarde a versé dans une compassion larmoyante. La palme revient néanmoins au garnement de l’Élysée qui, une nouvelle fois, se déconsidère aux yeux du monde entier. Déniant une colère fondée et légitime, le Tartarin présidentiel confirme avec la bannière étoilée derrière lui sa fonction de petit télégraphiste de l’atlantisme, de l’américanisme et de l’occidentalisme. Les trois anciens présidents US ont eux-aussi craché leur venin. Le tueur en série par drone Barry « Barack » Obama poursuit son long travail de sape en faveur du cosmopolitisme avancé. L’expert en stagiaires, Bill Clinton, par ailleurs grand ami de cette haute valeur morale de Jeffrey Epstein, s’indigne des évènements. Le génocideur en chef George W. Bush parle pour sa part de « république bananière ». Il oublie que c’est le cas depuis le temps des « barons – voleurs » de la fin du XIXe siècle. La corruption électorale est même consubstantielle à la vie politique étatsunienne. Dans Alamo, un film de John Wayne sorti en 1960, l’ancien représentant du Tennessee Davy Crockett discute avec un couple de fermiers de cet État réfugiés dans l’ancien monastère texan. La femme avoue que son mari n’a pas voté pour lui, car l’autre candidat lui avait versé un pot-de-vin.

Les médiats rapportent cinq décès parmi lesquels quatre honnêtes manifestants. La première victime est une femme de 35 ans, Ashli Elizabeth Babbitt. Une autre femme de 34 ans, Rosanne Boyland, fait aussi partie des quatre tués. Entendons-nous les habituelles indignations horrifiées alors que les violences policières sont ici incontestables et ces deux « féminicides » bien réels ? Le silence radio et télévisé est assourdissant ! Certaines vies, principalement blanches, ne valent donc moins que d’autres selon les critères du politiquement correct. Les meneurs de l’assaut sont maintenant recherchés par la police politique du Régime yankee. Gageons que les ONG droits-de-l’hommiste ne les défendront pas devant des tribunaux au fonctionnement kafkaïen.

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Les trublions du 6 janvier 2021 ont investi avec brio, courage et audace l’enceinte du Capitole. Malheureusement, leur coup d’éclat ressemble surtout à un coup de tonnerre solitaire. Faute de disposer des moyens médiatiques, financiers et humains satisfaisants, ils se retrouvent vite esseulés. En effet, Donald Trump vient de dévoiler toute son ambiguïté. Il condamne avec raison l’insincérité du scrutin présidentiel, voire des élections sénatoriales en Géorgie, demande à ses partisans de marcher sur le Capitole, puis se ravise et les invite à rentrer chez eux. L’homme d’affaires de New York s’est appuyé sur un Parti républicain qui ne l’a jamais accepté et qui l’a plutôt soutenu comme une corde soutient le pendu. Les responsables de ce parti sont plus que jamais de formidables planches pourries. Mais le 45e président des États-Unis n’a pas non plus fait preuve de persévérance, de cohérence et de prévoyance. Velléitaire et erratique, il n’a pas sorti son pays du carcan belliciste de l’OTAN. Il n’a jamais voulu purger l’appareil du Great Old Party (GOP) de tous les stipendiés de la Silicone Valley et de la nouvelle finance numérique. Il n’a pas anticipé un trucage massif des élections. Plus grave encore, il n’a jamais nommé aux postes-clé des partisans fidèles et dévoués. Il n’a même pas imaginé une structure parallèle secrète (ou clandestine) capable de se substituer immédiatement aux infrastructures légales militaires, politico-administratives et judiciaires. Il a ensuite désavoué ses propres partisans. Son reniement public n’arrête cependant pas les démissions en chaîne da sa propre équipe. Les Étatsuniens peuvent-ils vraiment encore se fier à un tel gars ? Donald Trump incarne ce que le philosophe catholique Thomas Molnar nommait un « faux héros contre-révolutionnaire (ou réactionnaire) ». Et si Trump avait été un alibi, consentant ou non, de l’« État profond » ? Sa candidature a su canaliser une aspiration qui, autrement, se serait cristallisée sur un autre candidat plus perturbateur encore.

Au moment où cette ignominie de Wikipédia le classe dès à présent parmi les anciens présidents, Donald Trump aurait pu « assécher le marais de Washington »; il aurait même dû passer à l’action ce 6 janvier. Ainsi aurait-il ordonné aux officiers subalternes d’arrêter Biden, Harris, leur équipe pré-gouvernementale, les élus récalcitrants, des généraux, des amiraux, des gouverneurs, des juges, des journalistes et des milliardaires du numérique. Usant de prérogatives exceptionnelles, le chef de l’État aurait dans la foulée proclamé la loi martiale, fédéralisé les gardes nationales et contraint les États où les votes sont les plus litigieux à recommencer le scrutin. Donald J. Trump n’a pas eu le courage de franchir le Rubicon.

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À l’instar de Grover Cleveland, 22e et 24e président des États-Unis (1885 – 1889 et 1893 – 1897), il se prépare déjà à la présidentielle de 2024. Or, outre l’opposition des caciques du Parti républicain qui commencent déjà à séduire Mike Pence, plus malléable et intégré aux jeux délétères du Système (il l’a prouvé en contournant la chaîne de commandement dans la journée du 6), les démocrates feront tout pour éviter une nouvelle candidature de l’ancienne vedette de télé-réalité. Leur victoire malhonnête à la présidentielle et aux sénatoriales géorgiennes les incite à poursuivre, à amplifier et à généraliser la fraude aux élections intermédiaires de 2022 et à l’échéance capitale de 2024. En outre, leurs procureurs piaffent d’impatience à l’idée d’inculper l’ancien président populiste. Le 6 janvier 2021 ne restera donc pas dans l’histoire des États-Unis comme un nouveau 2 décembre 1851 français.

Georges Feltin-Tracol.

dimanche, 15 novembre 2020

Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

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Élections aux USA: lettre de Dominique Delawarde à ses amis

13 novembre 2020

Mes chers amis,

    Général-Dominique-Delawarde-300x292.jpgNombre d'entre vous m'ont demandé quel était mon opinion sur les événements qui se sont déroulés aux USA entre le 3 novembre et ce jour dans le cadre de l'élection présidentielle américaine. Ma double casquette d'expert du renseignement et de spécialiste des États-Unis m'a valu de nombreuses questions que je résumerai en deux grandes séries:

     1 – Y-a-t-il eu fraude électorale et l'hypothèse d'un coup d'état visant à inverser le résultat  de l'élection est -elle crédible ?

   2 – Si Biden devait être élu le 8 décembre prochain et intronisé le 20 janvier 2021, quelles conséquences faudrait-il attendre de sa prise de pouvoir.

    Je vais m'efforcer de répondre clairement à ces deux questions dans les lignes qui suivent.

***

Conflits d'intérêt de l'auteur ?

    Il est important pour chacun d'entre vous de savoir, avant d'entamer la lecture de ma lettre, si son auteur a un quelconque conflit d'intérêt pouvant orienter son propos sur le sujet traité.

    Ma réponse est non. J'ai bien vécu aux USA, dans le Kansas, sous administration démocrate (Clinton) entre 1995 et 1998,  époque dont je garde un excellent souvenir. J'ai effectué de multiples autres séjours aux USA, avant et après cet épisode professionnel, pour rendre visite à ma nombreuse famille proche qui compte 3 de mes sœurs et 48 de leurs descendants directs, tous  citoyens américains et résidant dans divers états gouvernés tant par les démocrates que par les républicains. J'ai visité 46 des 50 états de l'Union. La «Meritorius Service Medal» US m'a été remise à l'été 1998 dans un pays sous leadership démocrate. Je ne suis membre d'aucun des principaux partis politiques français (LR, PS, RN, Insoumis, LREM-Modem, EELV).

    Si ma sévérité s'exerce parfois avec véhémence sur les «gouvernances» américaines, démocrates ou républicaines, elle ne s'adresse jamais au peuple américain qui, comme beaucoup d'autres peuples, est plutôt généreux et sincère, mais naïf et manipulé.

    Je suis devenu très réservé, voire hostile à l'OTAN, ayant constaté ses dérives depuis 1990, dans le cadre de mes fonctions: http://www.revuemethode.org/m042017.html

    Mon expérience du renseignement m'a conduit à n'accorder qu'une crédibilité de plus en plus faible à l'énorme majorité des agences de presse et des médias mainstream, occidentaux en particulier. https://reseauinternational.net/le-grand-naufrage-des-med...

    Je n'apprécie pas l'action et/ou «l'influence puissante et nocive des lobbies» transnationaux sur la marche du monde, que ces lobbies soient financiers, médiatiques, communautaires, ou de toute autre nature.

    L'auteur ayant mis les choses au clair, passons au vif du sujet.

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Contexte pré-electoral de la présidentielle américaine.

    Depuis l'échec d'Hillary Clinton à l'élection de 2016, les USA se sont profondément divisés en 2 camps irréconciliables, qui se détestent et sont désormais engagés dans un combat «à mort». Contrairement à ce que les gens pensent en France ou en Europe, ces deux camps ne sont pas les camps républicain et démocrate qui ne constituent que les parties émergées de l'iceberg. Ces deux camps sont les tenants de deux conceptions du monde opposées: les «souverainistes» et les «mondialistes». On retrouve les représentants des «mondialistes» majoritairement chez les démocrates, mais on en trouve aussi, en  moindre proportion, chez les républicains.

    A la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le 24 septembre 2019, Donald Trump a clairement choisi son camp, exprimé sa vision du monde et déclaré la guerre aux mondialistes en déclarant: «Comme mon pays bien-aimé, toutes les nations présentes dans cette enceinte  ont une histoire, une culture et un héritage qu'elles   chérissent et qui méritent d'être défendus et célébrés, et qui nous donnent une force et un potentiel particulier. Le monde libre doit embrasser ses fondations « nationales». Il ne doit pas chercher à en faire table rase et à les remplacer…..»

    Il a ajouté quelques secondes après: «Si vous voulez la liberté, soyez fiers de votre pays, si vous voulez la démocratie, accrochez vous à votre souveraineté, si vous voulez la paix, aimez votre nation. Les  chefs d'état avisés font toujours passer l'intérêt de leur propre pays en premier. L'avenir n'appartient pas aux mondialistes, l'avenir appartient aux patriotes. L'avenir appartient aux nations indépendantes et souveraines qui protègent leurs citoyens, respectent leurs voisins et acceptent les différences qui rendent chaque pays spécial et unique. 

https://www.youtube.com/watch?v=dxNkhsihHHg&feature=y...

    Chacun peut comprendre qu'un tel discours puisse susciter l'adhésion d'une large part de la population américaine: plus de 73 millions de votes «Trump» comptabilisés en novembre 2020 soit 10 millions de plus qu'en 2016 où il avait obtenu moins de 63 millions de suffrages)….. Pour tous ceux qui croyaient que Trump était en perte de vitesse, ce +15% est une immense surprise, comme en 2016.

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Le camp des mondialistes ne peut évidemment pas accepter un tel «discours-programme». Il va donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour barrer la route de la ré-élection au président sortant. Majoritaire dans «l'état profond US» (deep state), contrôlant la finance et les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone, Microsoft et Tweeter), contrôlant aussi la quasi-totalité des médias mainstream et des agences de presse anglo-saxonnes et européennes, le camp des mondialistes va coordonner l'action de ses «bras armés» pour tenter de sortir Donald Trump de la présidence des USA.

    Le président Trump, de son côté, n'est ni stupide, ni seul. Il dispose d'un très fort soutien populaire, d'une majorité au Sénat, à la Cour Suprême et 27 des 50 gouverneurs des États de l'Union sont républicains. A la chambre des représentants, il vient de réduire l'écart qui séparait son camp républicain du camp démocrate de 12 sièges (pour l'instant…) Il a mis en place une administration fédérale qui lui est majoritairement fidèle (pas totalement …). Il a changé une majorité des juges fédéraux. Il a résisté victorieusement à deux tentatives de l'état profond et des démocrates de le destituer (L'affaire du Russiagate montée de toute pièce dès 2016 et qui a fait flop ….. parce qu'elle était «bidon» et que les enquêteurs, les juges et l'opinion publique US ont fini par s'en apercevoir,  et la tentative de destitution par la Chambre des représentants qui a tourné court au Sénat en 2019…..

    Par ailleurs Trump est lucide lorsqu'il dit dans son dernier discours électoral du 2 novembre 2020, en Caroline du Nord : «S'il y a une chose que j'ai faite au cours de mon mandat, c'est de mettre en évidence la malhonnêteté des médias.» Les médias mainstream US ont toujours suscité et soutenu les actions anti-Trump.     https://www.realclearpolitics.com/video/2020/11/02/trump_...

    C'est donc dans ce contexte de tensions extrêmes et au terme d'une campagne électorale au cours de laquelle tous les coups les plus tordus ont été observés, de part et d'autre, que survient le scrutin du 3 novembre 2020.

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Les médias et les instituts de sondage américains ont-ils été honnêtes, lors de la campagne électorale ou ont-ils cherché à manipuler l'opinion ?

    Les médias mainstream US, tout comme les médias européens d'ailleurs, ne brillent pas par leur honnêteté, leur pluralité et leur impartialité. Contrôlés par une poignée de milliardaires, ces médias défendent les causes et les intérêts qui sont ceux de leurs «patrons», membres actifs ou simples collaborateurs de l'état profond. Tous les moyens sont bons, y compris, les mensonges les plus éhontés. On met en évidence tout ce qui porte préjudice à l'adversaire (Trump), on occulte tout ce qui pourrait porter préjudice au camp que l'on défend (Biden). Les journalistes ne peuvent faire carrière que s'ils se soumettent et/ou s'autocensurent. On se trouve aujourd'hui dans une situation de «guerre de l'information» électorale:  https://reseauinternational.net/la-guerre-de-linformation/ . Le commun des mortels a beaucoup de difficultés à s'informer correctement. https://reseauinternational.net/etre-bien-informe-ca-se-m...

    Depuis 4 ans déjà, ces médias US, parfaitement relayés par les médias «frères» européens n'ont eu de cesse, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de noircir l'image du président Trump dans l'opinion publique US, occidentale et mondiale. Dans les mois précédant l'élection, ils se sont appuyés sur des sondages largement biaisés pour faire croire au peuple américain et au monde, comme en 2016, que l'élection était «pliée» et qu'une grande vague démocrate allait submerger le pays. Pour ne donner que l'exemple de la Floride, une forte majorité des sondages dans les 4 jours précédant le scrutin donnait Biden gagnant de 1 à 5 points. C'est Trump qui l'a emporté de 3,4 points. Les écarts constatés entre ces derniers sondages et le résultat du scrutin sont tels qu'ils ne relevaient pas de la marge d'erreur, mais du mensonge manipulateur, intéressé, et ...éhonté. Ces sondages et articles mensongers ont été appliqués à la quasi totalité des états de l'Union. Les scores de Trump et du parti républicain, au jour de l'élection, ont révélé l'ampleur de ces «mensonges-manipulateurs» médiatiques et sondagiers pré-électoraux.

L'Hypothèse d'une fraude importante appliquée à quelques états clefs le jour du scrutin est-elle crédible?

    Mon intime conviction me dit que oui car il y a, à mes yeux, trop d'indices concordants pour permettre à la meute «médiatique» occidentale, dont nous savons qui la contrôle, de me convaincre du contraire. Les présidents chinois et russes ne s'y sont pas trompés en attendant la proclamation du résultats officiels, qui n'interviendra que le 8 décembre, avant de féliciter le vainqueur, lorsqu'il sera vraiment connu.

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Voici les éléments qui me font douter de l'honnêteté du scrutin.

1 - Il y a eu cette précipitation curieuse, voire suspecte de la meute médiatique US, suivie par la meute «soeur» de l'UE dont nous savons qui la contrôle, à vouloir imposer un vainqueur alors que les résultats officiels de 5 ou 6 états ne sont pas encore connus. Nous savons tous que ces médias US sont «partisans» et qu'ils sont les plus farouches adversaires de Trump. Nous connaissons leur habitude récurrente à vouloir critiquer, contester, modifier, ne pas reconnaître, remettre en cause tous les résultats électoraux qui ne leur conviennent pas sur la planète (Syrie 2014, Venezuela 2018, Bolivie 2019, Biélorussie 2020 pour n'en citer que quatre). Nous connaissons aussi leur propension à vouloir promouvoir, voire imposer le candidat qui leur convient même lorsque celui ci est très minoritaire dans le pays (France 2017, Bolivie 2019, Biélorussie 2020, Navalny qui ne représente strictement rien en Russie, mais qui nous est «vendu», par nos médias, comme le challenger numéro un de Poutine.)

2 – Il y a ces actions très inhabituelles de Google, Face book, You tube, Twitter censurant purement et simplement le Président en exercice des États-Unis, en agissant de concert et simultanément. Cette collusion évidente de ces grandes sociétés de service, dont nous savons qui les contrôle, n'est tout simplement pas «naturelle», ni démocratique ….

3 – Pour la première fois dans l'histoire des USA, le vote par correspondance a été massivement utilisé puisque plus de 42% des électeurs qui se sont exprimés l'ont fait par correspondance (plus de 64 millions). Il est mondialement reconnu que ce type de vote favorise la fraude électorale. 

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Le vote par correspondance a d'ailleurs été supprimé en France en 1975 parce qu'il était jugé propice à la fraude électorale. https://www.lemonde.fr/archives/article/1975/11/13/pour-r...

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.   

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

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Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. http://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020-... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

    Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

    Il est, soit dit en passant, étrange que des députés de la majorité LREM

cherchent aujourd'hui à rétablir, en France, le vote par correspondance,

en profitant de l'opportunité «Covid».

http://www.francetvinfo.fr/elections/regionales/des-deput...

Auraient-ils l'intention, eux aussi, de rouvrir plus largement les possibilités

de fraude en France et de faire bourrer les urnes de leur circonscription

pour se faire réélire au prochain scrutin ?…..

    Prétendre aujourd'hui qu'il n'y a pas eu la moindre fraude électorale aux USA avec 64 millions de votes par correspondance n'est tout simplement pas crédible.

    Sans reprendre à mon compte l'ensemble des fraudes dénoncées par les républicains,  et énumérées dans cet article: http://www.profession-gendarme.com/etats-unis-la-tempete-...   je retiendrai, tout de même, un seul exemple, reconnu par les deux partis, démocrate et républicain, et qui est donc ni contestable, ni contesté.

    Selon son propre aveu au New York Times, Abigail Bowen, la greffière des élections du comté de Shiawassee dans le Michigan a ajouté, par erreur selon elle, un zéro en trop au décompte des voix de Joe Biden. Au lieu d’entrer 15.371 voix en faveur du démocrate, son équipe a ajouté 150.371. La touche 0 n'étant pas, sur un clavier d'ordinateur, voisine de la touche 5 ou de la touche 3, plaider l'erreur involontaire paraît bien étrange …. Elle ajoute avoir été notifiée de l’erreur 20 minutes plus tard et l’avoir corrigée ensuite. (Heureusement que quelqu'un s'est aperçu de cette erreur dont tout semble indiquer qu'elle était volontaire…..)

    C'est très bien que cette erreur ait été rectifiée, mais cela pose tout de même questions : 

Combien d'«erreurs» de 0 de ce genre ont-elles été commises, volontairement ou non ? …..

Combien d'«erreurs» de ce genre ont elles été repérées, notifiées et corrigées ? …..

Combien de ces «erreurs» ont-elles été validées dans le décompte final ?

Un candidat, démocrate ou républicain, est-il fondé ou non à demander un recomptage lorsque l'écart dans le résultat est dans la marge des 1% dans un des États de l'Union ? Cela ne se fait-il pas dans toutes les démocraties dignes de ce nom ? Est-ce aux médias de proclamer un vainqueur sans disposer de résultats validés ?

    J'observe que, dans cette marge de 1%, se trouvent les résultats de 5 états qualifiés de swing states: L'Arizona, la Georgie, le Wisconsin, la Pensylvanie et le Nevada. https://nypost.com/2020/11/08/if-theres-fraud-in-the-2020... Dans ces 5 états, Trump était en tête mais Biden aurait repris l'avantage de quelques milliers de voix dans tous ces états grâce à l'arrivée opportune, miraculeuse, massive et soudaine, en fin de dépouillement du scrutin, de votes par correspondance qui lui auraient été très, très, très favorables.

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Vous l'aurez compris le vote par correspondance est, pour moi, la porte ouverte à la fraude. Lorsque ce vote par correspondance est massif, la fraude peut être importante et largement suffisante pour inverser un résultat dans la marge des 1%. Il est infiniment peu probable qu'il n'y ait pas eu de fraudes. Je me garderai bien de dire à qui cette fraude a profité et je ne suis pas sûr qu'on puisse en avoir un jour toutes les preuves. Je dis simplement que les médias mainstream «bisounours» US et européens qui aimeraient refuser à Trump le droit aux recomptages, aux enquêtes et aux vérifications mais qui, lorsqu'il s'agit d'autres pays, sont très regardants sur les comptages, et crient facilement «à la fraude électorale» ne se grandissent pas. Nous savions que la France et ses journalistes qui se moquent du perdant présumé, parce qu'il s'appelle Trump, donnaient l'image d'une «médiocre'atie», mais doit-elle devenir aussi une média'cratie qui tente de nous imposer nos Présidents et tout ce qu'il faut penser, sur tous les sujets ?

Dominique Delawarde: général (2s), ancien chef du bureau Situation-Renseignement-Guerre Électronique de l’Etat-major Interarmées de Planification Opérationnelle.

Par Dominique Delawarde, sur "France-Irak Actualité":  Cliquer ici

 

samedi, 14 novembre 2020

Actu et Débats: Chemins de Combats - Elections U.S

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Actu et Débats: Chemins de Combats - Elections U.S

 
Chemins de Combats un peu particulier en ce mois de novembre 2020 qui reviendra sur l'actualité du moment avec les présidentielles américaines. Alors que des résultats douteux permettraient au candidat démocrate Joe Biden d'accéder au bureau ovale, son opposant républicain Donald Trump a lancé de nombreux recours pour invalider l'election. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir David Teuscher, professeur et spécialiste des questions nord-américaine, NeoSalva, membre du réseau Quanon, l'ami Karl de la radio Méridien Zéro, et le fidèle Amazir. Tour d'horizon des institutions américaines, du système électoral, du populisme américain, de la possible partition du pays ou encore les réseaux d'infos alternatifs comme Quanon, et bien d'autres choses. Bonne écoute !
 
 
Sommaire: 1ère partie
- Les résultats
- Les institutions
- Une possible partition
- L'Etat profond: 0:00 - 59:50
Pause musicale: 59:50 - 1:03:50
 
2ème partie
- Covid: le meilleur argument électoral ? Impérialisme américain
- Quanon, l'info alternative
- Sortir du grand confinement ?: 1:03:50 - 2:01:36
 
 
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Pour en savoir plus sur Quanon: https://qactus.fr/?fbclid=IwAR2gGb93-...
Pour aller plus loin, l'ouvrage de David Teuscher est disponible ici: https://www.babelio.com/livres/Teusch...
 
Également disponible sur Soundcloud: https://soundcloud.com/user-640188530...
 
Réalisation: Radio Lorraine Enragée
©2020 Musique: ©Creedence Clearwater Revival- Someday Never Comes (1972)
©The Rolling Stones -You can't always get what you want (1968)

samedi, 27 juin 2020

Retour sur l'Affaire Fillon

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Retour sur l'Affaire Fillon

par Charles Meyer

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On se souvient de cette "Affaire" soulevée à l'égard du couple Fillon et qui avait ruiné les chances de François Fillon de l'emporter sur les autres candidats, notamment sur Emmanuel Macron lors de l'élection à la présidence de la République. On lit ceci aujourd'hui dans La Tribune Juive. Nous laissons à celle-ci la responsabilité de ces propos.

Charles Meyer:

L'instrumentalisation gigantesque et flagrante de l'affaire Fillon
18 juin 2020 

https://www.tribunejuive.info/2020/06/18/charles-meyer-linstrumentalisation-giganteque-et-flagrante-de-laffaire-fillon/

Au cœur de la campagne présidentielle de 2017, j'ai rappelé, comme beaucoup de juristes, un point technique qui signait sans aucune ambiguïté possible, une instrumentalisation giganteque et flagrante de l'affaire Fillon, qui a mené au torpillage en règle de l'élection présidentielle. Aucun avocat, aucune autre partie n'était en mesure de violer le secret de l'enquête préliminaire déclenchée à la hâte par le Parquet National Financier. Seuls les membres de ce parquet, les officiers et agents de police judiciaire qui les secondent et le pouvoir en place via les notes du Parquet, avaient alors accès au dossier. Partant de là, il était donc évident que les multiples violations du secret de l'enquête, ne pouvaient être que le fait du pouvoir. Car sauf à imaginer qu'un magistrat ou un policier prenne seul, sans garantie, d'initiative le risque de commettre contre un potentiel président de la République,  le délit prévu et réprimé par l'article 226-13 du Code pénal, et donc mette instantanément fin à sa carrière, on ne fuite pas un dossier aussi sensible et lourd de conséquences, sans être couvert au plus haut niveau. Deux possibilités restaient donc en lisse : une fuite par le pouvoir lui-même, ou une fuite sur ordre du pouvoir. C'était évident. On se rappelle alors des cris d'orfraies des macronistes et des hyènes de compétition hurlant en coeur avec la quasi totalité des médias au 《 complotisme》.

Eliane Houlette confirme aujourdhui ce que nous savions et son propos déshonore l'institution de la Justice. Il y a non seulement eu des violations  en bande organisée de la Loi, mais aussi des pressions pour temporaliser, au bon plaisir des  adversaires politiques de François Fillon, une enquête qui n'appartient qu'au Peuple et à la République.

Il s'agit d'une véritable privatisation de la Justice, qui passe par le détournement d'une enquête au profit des intérêts bien compris de quelques-uns. Et cette privatisation de la Justice par des pressions exercées à l'endroit du Parquet, doublées de fuites grossières et augmentées par une enquête rocambolesque dont personne, sauf les plus avertis d'entre nous, n'a encore idée, a conduit à confisquer aux Français une élection capitale qui a accouché depuis 3 ans d'un monstre politique qu'on appelle pompeusement le 《macronisme》.

Tout ce que nous vivons depuis 3 ans, nous le devons à ce dévoiement total et multiple de politiques, de médias et de magistrats. Quelles que soient au reste notre conviction sur la culpabilité de François Fillon et nos convictions politiques en général. Pas un seul des lamentables moments que nous endurons n'est étranger à l'opération anti- démocratique et illégale qui a tué politiquement celui qui avait toutes les chances de devenir président et surtout, de permettre à l'ensemble des formations politiques, y compris (et surtout, ai-je envie de dire ) de gauche, d'échapper à la prise en otage permanente du débat démocratique que nous subissons.

Cette affaire est sale. Mais en quelque sorte il y a pire : elle continue. L'incroyable impunité avec laquelle politiques, journalistes, magistrats, ont participé à ce torpillage en règle d'une élection présidentielle se poursuit. Dans une Démocratie digne de ce nom, une commission nationale et indépendante aurait depuis longtemps traqué et puni l'ensemble des protagonistes des délits commis à l'occasion de cette affaire. Quel que soit le sort ultérieur de François Fillon.

On peut ne pas aimer Fillon, ne pas être de droite et même, penser qu'il ne méritait pas d'être élu président. En revanche, on ne peut pas, d'un autre côté, tolérer qu'on porte de la sorte atteinte aux Lois de la République dans l'unique dessein de noyer le débat et le suffrage souverain des Français. On ne peut pas, dans le même temps, trouver parfaitement normal que Richard Ferrand se maintienne au sommet de l'État. Que le même PNF refuse d'ouvrir une enquête avant qu'un autre Parquet, sans doute plus indépendant, y consente. On ne peut pas tolérer que l'enquête sur le financement de la campagne de Macron piétine. On ne peut pas davantage accepter la quasi impunité d'un nervis de Macron et des protections dignes d'une République bananière. Jamais l'exercice du pouvoir n'aura été aussi catastrophique et raté, enfant mort-né d'une élection tout aussi catastrophique et ratée. Le déni de Démocratie et le mensonge permanent d'un pouvoir qui ne repose plus que sur la complaisance de quelques médias était prévisible. Nous en sommes là aujourdhui.

Charles Meyer

Note de la Rédaction

L'auteur, Charles Meyer, s'appuie sur un article du Point auquel il convient de se reporter, 

https://www.lepoint.fr/societe/affaire-fillon-l-ex-procureur-national-financier-assure-avoir-subi-des-pressions-17-06-2020-2380564_23.php

Sur ce sujet, voir aussi

https://www.marianne.net/societe/exclusif-la-lettre-de-l-ancienne-patronne-du-pnf-eliane-houlette-la-garde-des-sceaux?utm_source=nl_quotidienne&utm_medium=email&utm_campaign=20200619&xtor=EPR-1&_ope=eyJndWlkIjoiZTNkOTNmZmNkNTE4ZWMxZGVkNGNhNDFlZWMyYWE4MWQifQ%3D%3D

Voir également au soir du 19 juin

https://www.bfmtv.com/police-justice/affaire-fillon-l-ex-procureure-nationale-financiere-regrette-que-ses-propos-aient-ete-deformes_AD-202006190147.html

mardi, 19 mai 2020

Et si on parlait de l'essentiel: les élections américaines

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Et si on parlait de l'essentiel: les élections américaines

par Michel LHOMME

Après le Covid-19, les soldats US débarquent en Europe.

Quoi ? Nouvelle occasion pour faire repartir une seconde vague de contamination par le virus ? Ne soyons pas mauvaise langue ! Non, tout simplement, contrairement à tout ce que les crétins télévisuels veulent nous faire croire, tout continue comme avant et même de plus belle, la crise du coronavirus ayant renforcé opportunément sans qu’on sache vraiment si ce fut prémédité, les assurances et les plans des mondialistes. Il s’agit donc maintenant d’ailler chatouiller, après l’Iran (https://metainfos.fr/2020/05/19/moyen-orient-pourquoi-les...) un peu plus la Russie sur ses frontières, puisque les peuples en particulier européens sortent affaiblis par le confinement, par leurs pertes financières et par leurs deuils ! N’oublions pas que face au krach plus que prévisible (https://metainfos.fr/2020/05/18/vers-un-deuxieme-krach/) et ceci par contre fut bien l’objet de discussions secrètes à Davos ou ailleurs, au sein du deep state, l’option d’une troisième guerre mondiale reste bien dans les cartons, en dernier recours, pour sauver le système.

C’est donc tout naturellement que l’armée américaine va reprendre un exercice à grande échelle en Europe. Des milliers de soldats américains et polonais participeront à des exercices militaires en juin, et ce sera donc la première fois depuis le début de la crise du coronavirus que les troupes américaines se réuniront pour un exercice à grande échelle. Bien sûr, « toutes les mesures de précaution seront prises pour assurer la santé et la protection des forces armées participantes et de la population locale », a déclaré mercredi 13 mai le commandement de l’armée américaine en Europe. Appelé Allied Spirit, l’exercice sera en fait une version réduite de Defender Europe-20, une série d’événements qui devait être parmi les plus grands efforts d’entraînement de l’armée sur le continent européen depuis la Guerre froide. Allied Spirit était initialement prévu pour mai mais se tiendra finalement dans la zone d’entraînement de Drawsko Pomorskie en Pologne du 5 au 19 juin.

Environ 6 000 soldats américains et polonais prendront part à l’exercice qui comprendra une opération aéroportée polonaise et une traversée du fleuve. Concernant Defender Europe 20, il est vrai qu’en raison de la crise de coronavirus, une grande partie de l’exercice a été annulée y compris une opération impliquant des parachutistes tombant en République de Géorgie et dans les pays baltes.

Notons au passage que selon les chiffres officiels du Pentagone, plus de 8 000 militaires américains ont été contaminés par le coronavirus. 

Mais au fait, savez-vous qu’on votera en novembre aux Etats-Unis !

En effet, nonobstant, ces démonstrations de la puissance américaine (en Europe, en Iran) (https://metainfos.fr/2020/05/19/moyen-orient-pourquoi-les...), la prochaine élection présidentielle américaine revêt dès à présent des dehors inhabituels qui anticipe d’ores et déjà des caractéristiques nouvelles. Par exemple :

1/ elle n’est plus le centre d’intérêt de la planète ;

2/ pour cause de pandémie, la primaire démocrate n’a pas vraiment eu lieu, mais cela n’a pas empêché la désignation du candidat à la présidentielle, un ancien vice-président cachochyme et pervers (accusé d’aggression sexuelle) reclus dans son sous-sol !

3/ les fraîches pousses de nouveaux partis semblent amplifiant les fissures déjà notées de la chape bipartite constitutive depuis un siècle de la politique intérieure américaine.

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S’il est, par conséquent, difficile de prédire ce qui ressortira d’une élection à tous égards extraordinaire, l’observation des tendances lourdes de transformation de la puissance américaine permet néanmoins de commencer à repérer la naissance d’une Nouvelle Amérique. Cette Amérique est très, trop proche de l’Europe, et ses ambitions sont plus que jamais de la soumettre complètement économiquement, politiquement, et culturellement (c’est déjà pratiquement fait).

Mais rappelons d’abord au néophyte qu’en fait, la « démocratie » américaine est sans surprise (on appelle cela « l’alternance » et elle est aussi devenu » la règle tacite mais cachée de la drauche française et de toute sa comédie) : deux mandats démocrates, deux mandats républicains, deux mandats démocrates, deux mandats républicains. C’est sur cette base – qui interroge forcément sur le plan démocratique, ce qu’est vraiment la tarte à la crème « démocratie » – que le système satisfait les Américains depuis deux cent ans, en les convainquant de rester calmes car leur tour de représentation n’est jamais qu’à plus de huit ans.

Certes, les circonstances exceptionnelles que traversent ce pays et le monde depuis douze ans, le déclin lié au multiculturalisme en particulier ont pu conduire parfois à anticiper quelques accrocs à la routine multi-décennale. Mais rien n’a dévié en réalité cette mécanique horlogère même si l’arrivée au pouvoir du populiste Donald Trump était (peut-être) un vrai premier bug – mais disons les formes en gros avaient effectivement été respectées. Nous devrions donc avoir appris de nos erreurs et nous devrions donc anticiper sagement la réélection de Donald Trump pour le second mandat auquel il a logiquement droit eu égard à ce modèle d’alternance quasi officialisée. Il ne devrait donc pas y avoir de changement dans le petit ballet bien huilé de la Maison Blanche. Nous pouvon anticiper sans risques de nous tromper la réélection de Donald Trump sauf l’arrivée surprise d’un outsider chez les démocrates, une candidature par exemple de « madame » Obama. Néanmoins, tout ceci reste pour nous de la cuisine électorale et cela ne reflète pas en réalité les transformations profondes des logiques sous-jacentes de pouvoir aux États-Unis.

En effet, tout système connaît ses bâtisseurs, ses gestionnaires et ses fossoyeurs. Et les fossoyeurs de systèmes obsolètes (Macron?) ne sont pas forcément les fossoyeurs de l’avenir, contrairement à ce que les conservateurs effrayés du changement essayent toujours de faire croire. Ainsi, Trump a incarné de manière outrancière une certaine Amérique à laquelle, ce faisant, il a mis fin. Par exemple :

. il a révélé la vulgarité d’une culture business que l’Amérique infligeait au monde depuis des décennies, renforçant toutes les tendances de monopolisation  des gafa contre lesquels il paraît pourtant lutter.

. il a révélé le machisme et le racisme profonds du système de pouvoir américain, réveillant une société civile de sa torpeur;

. il a révélé la faiblesse d’une Amérique qui n’avait plus les moyens de ses politiques : le mur mexicain décidé par Bush-père en 1990 et jamais construit, Jérusalem-capitale israélienne approuvée par Bill Clinton en 1992 et sans cesse remis, obligeant tout le monde à se demander pourquoi et à réagir ;

. il a révélé le provincialisme de l’Amérique et les dangers qu’il y avait à se laisser diriger par des institutions internationales(ONU, OMS, droits de l’homme, etc) ;

. il a révélé le déséquilibre profond et désormais injustifié entre les deux blocs de la relation transatlantique et ainsi attaqué l’Europe qui aurait, devrait permettre à l’Europe de se repositionner, réinventer voire même si elle en avait le courage militaire et la volonté économique de s’émanciper ;

. il a révélé le problème que représentait la présence américaine au Moyen-Orient, créant les conditions du désengagement des troupes américaines ;

. il a révélé que l’OTAN n’était plus qu’une coquille vide, exclusivement portée par les États-Unis et dont les États européens s’étaient désengagés, questionnant la pertinence ou non à repenser cette organisation ;

. il a révélé l’obsolescence de Traités nucléaires n’intégrant pas la Chine et les a donc considéré comme nuls et non avenus ;

. il a révélé la dépendance de l’Amérique à la Chine (et à l’Arabie saoudite, et à l’Europe, et au Japon et au monde) et a ainsi obligé à penser un repositionnement global du pays ;

. il a révélé (avec l’aide du Covid) les limites du modèle de financement de l’Etat amérciain, obligeant à passer pour demain à un autre système. …

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En effet, il nous semble que le coronavirus porte le dernier coup fatal au système social et de santé de la « première puissance mondiale ». De même qu’il fait exploser tout le système dette-pétrole-dollar qui maintient sous perfusion d’oxygène (jusqu’à quand?) l’économie mondiale totalement endettée.

Mais si tout est à reconstruire, il importe peut-être avant tout de finir le travail c’est-à-dire d’abord de continuer à tout détruire. Et c’est là que l’on voit bien, que l’on sent bien que tout est en réalité déjà prêt et même en action, activé.

En fait, Donald Trump est comme Hitler et la comparaison fera que nombreux applaudiront ma remarque mais sans réellement la comprendre. Comme Hitler, Trump a libéré toutes les énergies de transformation et c’est ainsi que comme le fuhrer allemand, Donald Trump est un grand homme (au sens hegelien du terme) sauf qu’il a le mauvais rôle de fait et restera donc le « méchant » dans tous les livres d’histoire. Et surtout, personne ne saura jamais s’il a fait tout cela par bêtise, inconscience ou génie… ou même s’il n’a été que la poupée d’un génial groupe de marionnettistes. (comme pour Hitler, toujours les mêmes, les banquiers et les sionistes radicaux).

Si donc la Nouvelle Amérique et le nouveau monde lui devront beaucoup, il n’empêche qu’il n’est pas la personne qui pourra incarner demain l’émergence du nouveau monde. Il en faudra une autre.

En réalité, s’il a réussi à détruire autant sans déclencher de guerre, sa méthode brutale pourrait aussi devenir soudainement dangereuse lors d’un second mandat qui devrait être consacré à la reconstruction des Etats-Unis. C’est pourquoi, d’un point de vue systémique, Donald Trump a peut-être fait son temps et que donc, on s’en passera en novembre. Il a accompli en réalité sa « mission », dirions-nous en langage militaire ou des services secrets. Mais alors qui incarnera les nouvelles logiques et comment aussi s’en débarrasser ?

dimanche, 10 mai 2020

La Roumanie à deux doigts de la violence politique

Roumanie – Dès l’accession (d’une rapidité certes surprenante), en 2014, de Klaus Iohannis à la plus haute responsabilité de l’État roumain, ses détracteurs ont usé et abusé contre lui du qualificatif « nazi ». Dans la plupart des cas, de façon assez stupide : ceux qui l’employaient, ne sachant guère ce que recouvre le terme, se contentaient de faire ainsi méchamment allusion à l’origine ethnique de Klaus Iohannis , issu d’une minorité de langue allemande (les « Saxons » de Transylvanie) de ce pays multiethnique qu’est la Roumanie. Des liens familiaux ont aussi été mis en exergue (les Saxons ayant, dans les années 1930 et pendant la Seconde Guerre mondiale, bien souvent cédé aux sirènes de l’hitlérisme), liens familiaux dont Klaus Iohannis n’est bien entendu pas responsable. Et si on a certes pu relever chez lui des propos suggérant un certain antisémitisme, ce dernier est trop répandu en Roumanie pour qu’on puisse en tirer quelque conclusion que ce soit quant aux phobies supposées dudit Klaus Iohannis, et encore moins quant à leur origine.

Il existe néanmoins une affinité grandissante entre le discours politique de Klaus Iohannis et certains thèmes de l’idéologie de l’Allemagne hitlérienne – affinité dont il est probable que Iohannis lui-même n’ait pas conscience, ce dernier ne semblant pas briller par sa culture historique ou philosophique.

Bref retour en arrière :

National_Liberal_Party_Romania.pngDès la campagne menant à sa première élection, Klaus Iohannis – suivi en cela par la quasi-totalité de la « droite » roumaine rassemblée autour de lui – a systématiquement évacué la politique de son discours électoral.

En Hongrie, le FIDESZ au pouvoir se présente comme « de droite » ou « conservateur » (ajoutant éventuellement « illibéral » depuis 2015, à l’usage de publics plus initiés) ; que ces étiquettes soient appropriées ou non, elles ont le mérite de situer l’idéologie de ce parti de gouvernement sur un spectre idéel, où d’autres positions sont aussi possibles : l’opposition parlementaire au FIDESZ, par exemple, bien qu’essentiellement libérale à la Macron, est généralement nommée – et se nomme souvent elle-même – opposition « de gauche » (ou, de plus en plus, « écologiste » pour certains). Elle constitue donc une option politique, que les médias proches des partis de gouvernement ne recommandent naturellement pas à l’électorat, mais dont tout le monde reconnaît la dignité.

Partidul_Social_Democrat_logo.svg.pngEn Roumanie, dès sa campagne de 2014, non content de dénoncer la présence, dans les rangs de la « gauche » roumaine, de quelques personnalités soupçonnées de malversations, Klaus Iohannis a décidé de faire de ses adversaires « socio-démocrates » (à vrai dire : populistes) « le parti de la corruption », tandis que son propre camp (de facto libéral à la Macron) cessait de se définir comme la « droite » roumaine, pour devenir le camp « du travail bien fait ». Ce remplacement relativement brutal (quoique non dénué de précédents dans la vie politique roumaine de l’après-1989) de la politique par la morale a été accompagné :

  • D’abord d’une exploitation médiatique assez malsaine de l’origine (territorialement transylvaine, ethniquement germanique) du candidat, instaurant symboliquement une hiérarchisation géo-biologique de la population roumaine : au Nord-ouest, les transylvains travailleurs, donc riches, cultivés et disciplinés ; au Sud-est (à l’extérieur de l’arc carpatique), les valaques et moldaves, paresseux, voleurs, obscurantistes, portés au mensonge et à l’assistanat. Ce discours a, en 2014 (et même encore un peu en 2019 !) séduit beaucoup d’électeurs issus de la minorité hongroise de Transylvanie. L’ironie du sort a voulu que Klaus Iohannis, élu grâce à eux, se soit ensuite avéré être le président le plus magyarophobe de l’histoire constitutionnelle roumaine (époque communiste comprise). Klaus Iohannis est en effet avant tout une marionnette de l’État profond roumain, lui-même inféodé à l’Empire occidental, qui n’accepte pas les velléités d’indépendance de la Hongrie de Viktor Orbán.
  • Puis, assez vite, d’une coloration de plus en plus biopolitique de ce moralisme. La Roumanie de Klaus Iohannis est devenue « la Roumanie propre », tandis que son adversaire socio-démocrate (en dépit du fait que son programme n’a plus rien de marxiste depuis trente ans) devenait « la peste rouge ». Dans les médias proches de la « droite » roumaine, il est depuis plusieurs années implicitement admis que les électeurs du Parti Social-Démocrate ne peuvent « commettre » un tel choix électoral qu’en l’absence de facultés intellectuelles appropriées – et, à chaque poussée électorale du PSD réapparaît l’idée de remettre en cause le suffrage universel, pour en exclure soit les non-diplômés (réputés idiots), soit les pauvres (scrutin censitaire), soit les vieux – soit toutes ces catégories à la fois (que le discours de la droite roumaine tend de toute façon à confondre).

C’est ici qu’apparaît un trait spécifiquement est-européen de ce discours d’extrême-droite, dont on trouvera aussi des équivalents en Ukraine (chez les « ultras »), ou encore en Pologne (chez les adversaires du PiS), mais qui a naturellement de quoi surprendre l’observateur d’Europe occidentale : son caractère « progressiste ». C’est en effet une rhétorique d’extrême-droite (hostile à la démocratie, anti-égalitariste, construisant « l’ennemi intérieur », etc.) qui puise moins sa légitimité dans un passé plus ou moins mythique que dans une certaine vision (eugéniste et technologiste) de l’avenir. Ce pourquoi elle réussit en même temps à être favorable au multiculturalisme, à l’agenda LGBT etc.. On reconnaît là un thème majeur de l’idéologie américaine, effectivement très présente en Roumanie, à la fois par les canaux culturels ordinaires (actifs aussi en Europe de l’Ouest), et, de façon plus directe, par la propagation cancéreuse des sectes néo-protestantes pilotées depuis les États-Unis d’Amérique.

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Le dénouement (en cours) :

Une fois instruit de ces éléments, on comprend mieux pourquoi, dans la Roumanie de Klaus Iohannis, la « crise du Covid » ne pouvait que dégénérer.

Apparemment, pourtant, tout s’est passé comme ailleurs : sortant d’une insouciance coupable, le gouvernement est d’abord surpris par une menace mal connue, et médiatiquement grossie par la « communication de crise » du gouvernement chinois ; il surréagit donc, et – étant, comme presque partout ailleurs en Europe, à peu près dénué de moyens d’action technique au terme de décennies de saccage néo-libéral du secteur public – trouve une solution techniquement peu convaincante, mais spectaculaire, dans la folie suggérée à Boris Johnson (vite imité par Macron) par le gourou Neil Ferguson : le confinement. Jusqu’ici, rien de très surprenant, vu de France, d’Italie, de Suisse ou même de Hongrie.

Mais voilà : en Roumanie, « l’idéologie Covid » se superpose si parfaitement à celle du régime Iohannis qu’elle le mène tout naturellement à ses dernières conséquences. J’ai déjà évoqué ailleurs le premier acte du drame, à savoir la transformation rapide, en mars-avril 2020, de cette démocratie (certes plus formelle que réelle, compte tenu du poids de l’État profond) en dictature militaire. J’ai aussi évoqué les amendes – d’un montant record en Europe – infligées à la pelle pour les moindres infractions à des règles de confinement particulièrement absurdes et liberticides. Ces amendes sont très vite devenues une des premières recettes fiscales de l’exsangue État roumain.

Or ce 6 mai, la Cour Constitutionnelle roumaine a frappé ces amendes d’illégalité. Elle reproche notamment au décret qui les institue de ne pas définir avec assez de précision les conditions de constatation du délit, ouvrant ainsi un espace d’arbitraire policier que tout le monde a, en effet, pu constater. Ami français : à bon entendeur…

Sans attendre, Klaus Iohannis a, dès le 7 mai, a consacré une allocution télévisée au commentaire de cette décision et de la situation du pays. Confondant allègrement communication de crise et discours de campagne, il a désigné deux ennemis de la « Roumanie propre » qu’il pense incarner :

  • un appareil judiciaire dont il laisse entendre qu’il serait secrètement complice du PSD (que cet appareil judiciaire a pourtant fort sévèrement puni à l’époque où ce parti était présidé par Liviu Dragnea, aujourd’hui incarcéré), et
  • à nouveau, le PSD lui-même. Bien qu’en charge du gouvernement – dirigé par son acolyte Ludovic Orban –, et en dépit du fait que le PSD a approuvé au parlement les pouvoirs exceptionnels confiés audit gouvernement au début de la « crise sanitaire », Iohannis avait déjà, le 29 avril, accusé (sans le moindre fondement) le PSD de « vouloir vendre la Transylvanie aux Hongrois ». Cette fois-ci, plaçant carrément PSD et Covid19 sur le même plan, il donne au discours biopolitique de l’extrême-droite libérale au pouvoir en Roumanie sa forme achevée, parfaite et probablement définitive. La métaphore dangereuse de la « peste rouge » est devenue hallucination en bonne et due forme.

Examinons, donc, l’impact de ces deux « calamités » sur la société roumaine :

Le bilan officiel du Covid19 est aujourd’hui en Roumanie de 888 morts, soit, en deux mois de décompte, 1.26 jour de mortalité générale. Cette situation est d’ailleurs générale en Europe post-communiste, pour, notamment, des raisons de faible longévité (notamment masculine), que j’ai analysées ailleurs. Rien n’indique donc que ce taux de mortalité soit à l’avenir susceptible d’une forte augmentation, ni dans des conditions de confinement actuelles, ni hors confinement (comme le suggère assez clairement l’exemple biélorusse, équivalent oriental de l’exemple suédois).

J’ai souvent évoqué dans ces chroniques le bilan des gouvernements du PSD de Liviu Dragnea (2016-2019), qui a notamment doublé les salaires de la fonction publique – et donc ceux des professions de santé, ralentissant ainsi l’exode des médecins roumains. Aussi léger que soit le bilan roumain de l’épidémie, on peut donc raisonnablement penser que, sans ces gouvernements, il aurait été un peu plus lourd.

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Bien plus que par un Covid qui y tue bien moins que les grippes ordinaires, ou par la « peste rouge » du timide PSD, la Roumanie semble donc actuellement menacée par le délire autoritaire de Klaus Iohannis et de l’extrême-droite atlantiste qu’il incarne.

On ne compte plus les voies de faits commises par des membres des forces de l’ordre sur des passants circulant pourtant régulièrement. Il est aussi question de médecins – de toute évidence intimidés – refusant aux victimes de telles violences un certificat d’attestation qui leur est pourtant statutairement dû. Sous prétexte de lutte contre les « fake news », le régime a fait fermer divers sites d’information hostiles à Klaus Iohannis, dont le site Justițiarul, auquel Klaus Iohannis porte une vieille rancune, pour avoir révélé l’un des aspects les moins reluisants de son ascension sociale au début des années 1990 : ses liens avec un réseau canadien de trafic d’enfants (le site étant censuré, impossible de fournir un lien, ndlr). Sur Internet, enfin, une armée de trolls (a priori issus des effectifs des services « secrets » – c’est-à-dire de la police politique roumaine, la plus nombreuse d’Europe) guette le moindre signe de scepticisme à l’égard du confinement, pour brutalement rappeler à l’ordre le « contrevenant », en évoquant les souffrances de parents placés en soins intensifs (à ceci près que la Roumanie n’a probablement pas assez de lits de soins intensifs pour héberger les parents de tous ces trolls).

Conclusion provisoire :

La question est maintenant avant tout de savoir dans quelle mesure l’État profond roumain conserve encore le contrôle du simulacre démocratique qu’il gère de plus ou moins près depuis l’assassinat du couple Ceauşescu. Si tel est encore le cas, alors Klaus Iohannis est certainement très proche de sa fin politique, et servira de fusible. Ses charges exagérées contre le PSD peuvent dans ce cas avoir été mises en scène dans le but de doper a contrario la popularité de ce parti (désormais tout aussi contrôlé par l’État profond que le PNL de Iohannis), qui accèderait alors pacifiquement au pouvoir, « afin que tout change pour que rien ne change ».

Si, en revanche, Klaus Iohannis s’avérait être sincère dans le délire paranoïaque et eugéniste affiché par ses dernières interventions publiques, on pourrait désormais s’attendre au pire. Dans ce second cas, il serait tout aussi improbable de le voir finir son mandat (voire l’année) aux commandes de l’État roumain. Mais il risquerait alors, avant de quitter la scène de façon plus ou moins brutale, de laisser un bilan plus lourd que celui du Covid-19, voire (et ce n’est pas peu dire) plus lourd que celui du confinement.

 

Extrait de: Source et auteur

lundi, 16 mars 2020

Élections municipales 2020: n’importe quoi!

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FRANCE:

Élections municipales 2020: n’importe quoi!

C’est entendu, ce pouvoir a été en dessous de tout dans la gestion prévisionnelle de ce qui était totalement prévisible dès le mois de janvier, c’est-à-dire une crise sanitaire majeure. Après avoir méthodiquement démoli le système de santé français, ils ont été incapables de prévoir et ont pris toutes les décisions à l’envers. Quand on pense que face à une crise planétaire géante, la voix de la France est cette imbécile de Sibeth Ndiaye incroyable calamité ambulante !

Il faudra impérativement faire les comptes dans la France post-Covid19. Et ces comptes nous les demanderons, pas seulement à la bande de bras cassés qui entourent Macron, mais surtout à ceux qui ont choisi le psychopathe improbable et à ces grands intérêts qui l’ont adoubé et lui ont fixé sa feuille de route.

En attendant, alors que tout le monde sait bien que nous n’échapperons pas à un confinement drastique et en particulier en Île-de-France, la grande presse fait semblant d’être intéressée par les municipales. Et il convient encore une fois de dire, que celui qui avait le pouvoir de reporter les élections municipales n’est personne d’autre qu’Emmanuel Macron. Il est là pour ça, et il est le seul à disposer de TOUTES les informations support des décisions. Se défausser sur d’autres par l’intermédiaire de ses perroquets habituels ne devraient tromper personne.

Alors on va rappeler que dans une démocratie représentative, la SINCÉRITÉ du scrutin est quelque chose de fondamental. Il est clair que celle-ci a été complètement altérée par la situation que traverse notre pays, et que la légitimité démocratique des listes élues le 15 mars est égale à zéro. Le deuxième tour est absolument impossible à tenir, avec le délai très court pour éventuellement fusionner les listes et les déposer en préfecture avant mardi soir !

Par ailleurs, les règles qui président au déroulement des élections sont extrêmement précises et minutieuses. Leur respect destiné à garantir la sincérité du scrutin est absolument fondamental. Et si elles ont été violées, les scrutins concernés peuvent et doivent être annulés. PAR LE JUGE. Administratif en l’occurrence sous le contrôle du Conseil d’État. Là aussi les délais pour faire les recours sont très courts, et la désorganisation des services publics de la justice empêchera que le juge puisse réaliser son contrôle.

En matière d’élection afin d’en assurer la sincérité, LA FORME EST INSÉPARABLE DU FOND.

Par conséquent :

•            Campagne complètement faussée par la crise sanitaire.

•            Scrutin marqué par une abstention énorme due à la crise sanitaire.

•            Impossibilité d’organiser normalement le deuxième tour.

•            Impossibilité du contrôle judiciaire INDISPENSABLE pour vérifier la régularité du scrutin.

Tout cela rend impossible non seulement la tenue du deuxième tour, mais, les deux tours étant inséparables, nécessite l’annulation de l’ENSEMBLE du scrutin. Jusqu’à ce que les conditions de déroulement régulier puissent être à nouveau réunies. Organiser le deuxième tour serait en l’état une folie. L’organiser plus tard en fonction du résultat du premier tour du 15 mars, par conséquent sans tenir compte de son illégitimité, serait simplement une forfaiture.

Extraordinaire et fascinante leçon politique que de voir se fracasser sur le réel, un président de la république entré à l’Élysée par effraction avec sa bande de fonds de cuve, représentants ultimes et en grande partie dépravés de l’ancien monde.

Oui décidément, il faudra leur demander des comptes.

samedi, 07 mars 2020

Quelle leçon tirer du comportement des élites?

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Quelle leçon tirer du comportement des élites?

« La rupture des liens sociaux, provoquée par l’effondrement de la société, l’inégalité des revenus, la stagnation sociale et la marginalisation de la classe ouvrière s’exprime dans d’innombrables pathologies sinistres.

Une société clivée adopte des comportements autodestructeurs – violence armée incontrôlée, dépendance aux opiacés et sadisme sexuel – pour tenter de composer avec la dislocation, l’impuissance et la douleur. Les croisades morales sont l’expression de cette maladie culturelle. Elles sont emblématiques d’une société en profonde détresse, incapable de faire face rationnellement aux problèmes qu’elle rencontre. Ces croisades ne font qu’empirer les choses, dès lors qu’il apparaît qu’elles sont inefficaces, elles engendrent invariablement un fanatisme effrayant. » (Chris Hedges, le 26 août 2019, dans Truthdig, traduit par www.les-crises.fr)

Cette description de la situation d’une société façonnée par les « élites » aux Etats-Unis pourrait quasi être la même pour la France d’en haut qui s’est enfoncée à son tour dans la dégénérescence, provoquant la même rupture sociale, le même mensonge politique et la criminalité des gouvernants faisant tout pour cacher le fait qu’ils soutiennent le terrorisme et fournissent les armes qui massacrent actuellement les enfants du Yémen, par exemple… Les preuves documentées sont abondantes et accablantes sur le sujet, c’est même l’embarras du choix pour celui qui veut s’informer vraiment. Mais les rôles de chacun sont compartimentés et la réalité est ainsi morcelée à souhait.

Je renvoie le lecteur aux actions de Benoit Muracciole, président de l’ONG ASER, Action Sécurité Éthique Républicaines. Avec toutes les preuves nécessaires, il se bat contre la vente d’armes françaises, utilisées dans le conflit au Yémen et dénonce le Gouvernement français pour crimes contre l’humanité.

51SAVye6WaL.jpgOn peut également citer Jean-Loup Izambert, avec ses reportages incomparables et ses livres minutieusement documentés, comme « 56 », Tome 1, l’État français complice de groupes criminels ; Tome 2, Mensonges et crimes d’État…. Crimes sans châtiment… etc. On peut encore renvoyer le lecteur intéressé par la qualité et l’objectivité journalistique sur ce type de sujets, à Paul Moreira qui a traité la question de l’Ukraine et les crimes impardonnables de l’Occident.

Ces références à elles seules, produisent une bibliothèque de documents avec leurs multiples sources vérifiées et officielles… qu’il n’est pas possible de contester… Bien entendu, ces journalistes de qualité, largement reconnus depuis longtemps par la profession, n’ont pas échappé à l’exclusion, à la condamnation, à la diffamation, pour avoir osé tenir un discours qui n’était pas « politiquement correct » !

Le fanatisme des « élites » dirigeantes, est celui de l’ultra libéralisme qui prévaut sur tout le reste et l’ultra libéralisme est un vrai fascisme, comme cela a été démontré, notamment par Manuela Cadelli, Présidente de l’Association Syndicale des Magistrats Belges, dans une excellente tribune du Journal Le Soir, en mai 2017. Nous sommes revenus au point de départ de ce qui avait provoqué en 1939 l’engagement du monde entier dans une guerre meurtrière et le désastre pour les peuples maltraités par cette folie des élites…

Les Français ont rejeté massivement en 2005 la constitution européenne déguisée en « Traité de Lisbonne » : en 2008, les « élites » ont imposé d’office aux Français cette constitution en se moquant de leur avis pourtant éclairé ! Aujourd’hui, ces mêmes « élites » leur imposent les règles de Bruxelles à coups de 49.3 puisque, par exemple, la réforme du droit du travail en 2017 et aujourd’hui la réforme des retraites en 2020 ont été exigées par l’UE. Dans la logique du referendum de 2005, ces deux réformes sont naturellement refusées massivement par le peuple Français dans son ensemble…

Comme le disait Chris Hedges en août 2019, la seule option qui reste à ce pouvoir est celui d’adopter « des comportements autodestructeurs, la violence armée et un fanatisme effrayant. »

Édouard Philippe a annoncé un nouvel usage du 49.3 pour imposer aux Français la réforme des retraites conçue par Bruxelles au profit de la mafia financière. Là aussi toutes les preuves ont été largement étalées sur la table des discussions interminables avec la ploutocratie au pouvoir. Il est impossible que ce mépris exceptionnel pour les Français puisse en rester là, sans conséquences graves pour le pays tout entier !

Le meilleur du patrimoine national est bradé au profit de la haute finance mondiale. Le pays est livré aux flibustiers du « monde de la finance », le véritable ennemi identifié par François Hollande dans son discours du Bourget en 2012, les compagnies internationales d’assurances et les fonds de pensions… Tout est clairement organisé pour un pillage en règle des nations livrées à la prédation financière.

Toute souveraineté des peuples passe par la souveraineté monétaire. C’est précisément elle qui a été consciencieusement minée pour être détruite dans le détail, livrant le monde entier à la précarité absolue et à sa soumission au système devenu le pouvoir totalitaire qui règne sans partage sur la vie de tous. Les peuples, dans leur ensemble, sont tombés à la merci du système bancaire qui fait la pluie et le beau temps sur le monde livré à ses caprices de dominants ne pensant que profit. Voilà la dégénérescence qui nous frappe et les pouvoirs en place travaillent avec acharnement pour nous l’imposer…

Nous savons donc très exactement qui est notre ennemi : le capitalisme sous sa forme actuelle ultra libérale et mondialisée. On peut le reconnaître, même solennellement (comme François Hollande l’avait fait dans son « fameux » discours du Bourget le 22 janvier 2012, qui lui avait valu son élection à la présidence de la République) et en même temps se mettre à son service !

« Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. » (F.Hollande)

Comment expliquer que les « élites » puissent dénoncer l’ennemi commun, ce capitalisme sauvage ultralibéral qui sème la dévastation dans ce monde, et se mettre pourtant à son service avec acharnement ? Une première réponse est possible : celle de la solution facile par la trahison ou celle de la complicité, égocentrique, opportuniste ! Mais serait-il possible que les « élites », en réalité et « malgré elles » prises en otage par ce capitalisme sauvage ultralibéral, puissent manifester simplement un syndrome de Stockholm pour tenter de sauver leur peau au cœur de ce système sans pitié qui les obligerait à le servir ?

(Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique que l’on a observé chez des otages ayant vécu un certain temps avec leurs geôliers et qui ont développé une forme d’empathie, ou contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d’identification devenu un moyen efficace de survie.)

medium.PNGA les entendre, il semblerait que oui ! Il semblerait que ce fut le cas de François Mitterrand théoriquement socialiste, de François Hollande théoriquement socialiste, d’Alexis Tsipras théoriquement de gauche. On se rappelle de la description faite par Tsipras évoquant le couteau sous la gorge tenu par les Allemands alors que Hollande se faisait collaborateur docile aux ordres de Merkel.

Le 13 juillet 2015, Angela Merkel imposait un plan « d’austérité́ » aux Grecs ! Alexis Tsipras déclarait : « j’ai signé le couteau sous la gorge un accord auquel je ne crois pas » !

Hollande était pourtant en position de force : il pouvait faire valoir une autre vision que celle de ce chantage odieux imposé à la Grèce, jetée dans le malheur sans autre raison que celle exigée par la logique du pillage ultralibéral. Pourquoi ce « socialiste » devait-il se sentir otage impuissant du chantage pratiqué par l’ennemi : « le monde de la finance » ?

Pourquoi, Macron, aujourd’hui, se croit-il obligé de nous imposer par 49.3 la réforme des retraites exigée par Bruxelles, au profit de l’ennemi « du monde de la finance », comme il nous avait imposé en 2017, à coup de 49.3, la réforme du code du travail voulue par Bruxelles au profit des grandes entreprises du CAC 40 et donc de l’ennemi « du monde de la finance » ?

Vraisemblablement, en ce qui concerne Macron tout au moins, parce qu’il est un serviteur dévoué de « l’ennemi du monde de la finance », parce qu’il en fait partie, parce qu’il en est issu, parce qu’il roule exclusivement pour lui, parce qu’il a été parachuté là dans ce seul objectif financé à grand frais par « l’ennemi du monde de la finance » auquel il doit aujourd’hui sa prestigieuse promotion et ses nombreux privilèges exorbitants aux frais, cette fois-ci, du peuple !

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On a parfois le sentiment d’assister à un aveuglement volontaire des « élites » qui fonctionnent sur le mode « hypnotique », comme si chacune d’elles ne voyait qu’un seul élément du puzzle complexe organisé par l’ennemi « du monde de la finance », comme si chaque élément était perçu comme le bien de tous et pour tous…

C’est exactement de cette manière que chaque complice du Régime nazi du Troisième Reich, faisait sa part du travail, ne voyant chacun que l’élément immédiat au service duquel il consacrait sa vie et son énergie, croyant sincèrement travailler au bien commun et pour un monde meilleur. Dans le Film de Costa-Gavras « Amen » (2002), le réalisateur fait comprendre cette terrible réalité : l’ensemble des éléments complexes qui permettaient d’organiser la Shoa, n’était pas visible pour la conscience de chaque acteur volontairement isolé dans sa tâche dont la réelle finalité lui échappait sans cesse. C’est cela qui explique comment le crime contre l’humanité s’organise : en faisant croire aux complices recrutés, promotionnés, élevés aux fonctions suprêmes, qu’ils vont être les héros, même incompris, du plus grand bien de l’humanité !

Jean-Yves Jézéquel

Source: Jean-Yves Jézéquel via https://www.mondialisation.ca

Source de la photo en vedette : Wikimedia Commons, Chairman of the Joint Chiefs of Staff, juillet 2017.

lundi, 02 mars 2020

Résistance slovaque

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Résistance slovaque

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 29 février prochain, les Slovaques renouvelleront leur Conseil national, c’est-à-dire leur parlement monocaméral. Bien que leur président de la République soit élu au suffrage universel direct, le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre, chef d’une équipe ministérielle responsable devant les députés.

Depuis 2016, le gouvernement repose sur une coalition entre les sociaux-démocrates de SMER – SD, les sociaux-libéraux, les conservateurs et le Parti national slovaque (SNS). Le SNS incarne le courant nationaliste et populaire opposé à la Hongrie des Habsbourg et aux deux Tchécoslovaquies successives, la maçonnique pendant l’Entre-deux-guerres, puis la communiste jusqu’en 1989 – 1990. Un temps proche du Front national de Jean-Marie Le Pen, son président, Andrej Danko, préside le Conseil national de la République. Sa participation fréquente à différentes ententes gouvernementales l’a rendu plus à la corruption.

C’est en effet le principal défi de la Slovaquie. L’assassinat du journaliste Jan Kuciak qui enquêtait sur des ramifications maffieuses, et de sa compagne, a choqué l’opinion publique. L’homme fort de Bratislava, le social-démocrate Robert Fico, a dû démissionner, remplacé par son compère, Peter Pellegrini. Les fonds régionaux que déverse l’Union non européenne suscite bien des convoitises.

Dans ce paysage politique délétère où domine le « tous pourris » détonne une formation politique radicale. Créé en 2010 sous la devise « Avec courage contre le système », le Parti populaire « Notre Slovaquie » (L’SNS) se veut chrétien, social et nationaliste. Né en avril 1977, son dirigeant charismatique, Marian Kotleba, a présidé de 2013 à 2017 sa région natale de Banska-Bystrica au cœur de la jeune nation. Il ne fut pas réélu, car en 2017 tous les autres partis, de l’extrême gauche au SNS en passant par les sociaux-démocrates et la droite, soutenaient son seul adversaire, Jan Lunter.

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Cet échec n’a pas entamé la popularité grandissante des « moines – militants » du L’SNS. En 2019, la Cour suprême a rejeté la demande d’interdiction formulée par l’ensemble de la classe politicienne qui hurle au néo-fascisme renaissant. Le Parti populaire « Notre Slovaquie » ne cache pas la radicalité de son programme. Hostile à la corruption (quand il était président de région, Marian Kotleba refusait de percevoir toute aide venue de Bruxelles), le L’SNS souhaite la sortie de l’euro, de l’Union pseudo-européenne et de l’OTAN. Favorable à la légitime défense et à une meilleure surveillance des Roms, il réclame la révocation de tous les élus, du maire au chef de l’État. Anti-libéral assumé, le mouvement entend nationaliser le système de santé ainsi que toutes les banques du pays. Il prévoit en outre de rendre les soins médicaux gratuits en pratiquant une stricte préférence nationale. Il refuse bien évidemment les quotas de migrants extra-européens imposés par la Commission, les mots d’ordre gendéristes et le modèle multiculturaliste de l’Occident dégénéré.

Depuis 2013, le Parti populaire « Notre Slovaquie » rencontre un succès réel. Aux législatives de 2016, il réalise 8,04 %, prend la cinquième place et gagne 14 députés. Aux européennes de 2019, il fait 12,07 %, est troisième avec deux députés européens. À l’élection présidentielle de mars 2019, Marian Kotleba obtient la quatrième place avec 10,6 %. Les sondages pour les législatives de cette année le créditent d’environ 13 % des suffrages. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un nouveau leurre…

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Ses détracteurs l’accusent de rouler pour la Russie. Moscou et le Bélarus l’auraient financé, car Marian Kotleba défend le panslavisme, a dans sa jeunesse rendu hommage au président yougoslave martyr Slobodan Milosevic et soutient régulièrement le président syrien Bachar al-Assad. Au sein de l’Union dite européenne, le L’SNS a rejoint l’Alliance pour la Paix et la Liberté aux côtés des Allemands du NPD, des Belges de Nation, des Italiens de Forza Nuova et de La Dissidence Française de Vincent Vauclin.

Le L’SNS prouve qu’un discours ouvertement radical et « diabolisant » paie auprès des électeurs à la condition de respecter deux exigences fondamentales : des cadres, y compris les responsables nationaux, qui donnent en permanence l’exemple et des militants formés, investis, structurés qui agissent avec sérieux et détermination. On n’est plus très loin de la Garde de Fer roumaine, en moins mystique et en plus politique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 161, mise en ligne sur TV Libertés, le 24 février 2020.

mercredi, 19 février 2020

L’autre droite polonaise

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L’autre droite polonaise

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Quatre faits majeurs ont marqué les élections générales du 13 octobre dernier. La majorité gouvernementale constituée autour du PiS (Droit et Justice) de Jaroslaw Kaczynski est reconduite, ce qui est en soi un événement majeur depuis la fin du régime communiste en 1990.

Si le PiS et ses alliés remportent la majorité absolue des sièges à la Diète, cette entente ne dispose que de 48 sièges sur cent au Sénat désormais présidé par un opposant de centre-droit. Disparue à l’occasion des élections précédentes, l’Alliance de la gauche démocratique retrouve une représentation parlementaire de 49 sièges. Animée par les agrariens du Parti paysan qui sert souvent de force d’appoint aux gouvernements de droite comme de gauche, la Coalition polonaise (30 députés) réunit les centristes de l’Union des démocrates européens, les libéraux-sociaux du Parti démocratique, les régionalistes de Silésie ensemble et les anciens populistes de Kukiz’15 désormais ralliés à la démocratie directe, au conservatisme libéral et à l’intégration européenne.

Mais la surprise provient de la Confédération, véritable cauchemar de Kaczynski qui n’a pas empêché l’émergence sur sa droite d’un pôle authentiquement radical. Lancée le 6 décembre 2018, la Confédération Liberté et Indépendance avait récolté aux élections européennes de mai dernier 621 188 voix et 4,55 %. Aux législatives, ce cartel obtient 1 256 953 voix, soit 6,81 % et onze députés. Grâce à un usage massif et réfléchi des réseaux sociaux, il devient la troisième force politique chez les moins de trente ans. Pour le Sénat, en raison du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour, elle ne rassemble que 144 124 bulletins (0,79 %).

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La Confédération Liberté et Indépendance soutient la sortie de la Pologne de l’Union européenne. Cet ensemble souverainiste s’oppose aussi à l’avortement, au féminisme et à la vague LGBTXYZ. Plutôt climatosceptique, il préconise l’emploi simultané du charbon et des énergie renouvelables. C’est enfin une alliance électorale de sept mouvements, trois majeurs et quatre mineurs. Parmi ces derniers, mentionnons l’Association nationale STOP NOP pour la connaissance de la vaccination qui rejette les campagnes de vaccination obligatoire, les protestataires anti-bureaucratiques relativement « poujadistes » du Parti des chauffeurs qui exige un code de la route moins répressif et des infrastructures routières plus sûres, l’Union des familles chrétiennes qui défend la vie et le catholicisme traditionnel, et, rassemblant d’anciens activistes de la Ligue des familles polonaises et de Samoobrona, la Ligue nationale, un temps proche du PiS, dont le discours se réfère à la doctrine sociale de l’Église et au solidarisme de troisième voie.

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Examinons maintenant ses principaux piliers. Avec un élu, la Confédération de la Couronne polonaise dédiée à Dieu et à la Vierge Marie, est une formation monarchiste sans prétendant, car le royaume de Pologne fut jusqu’en 1772 une monarchie élective. Avec cinq députés chacun, le mouvement KORWIN et le Mouvement national en sont les deux moteurs. KORWIN est l’acronyme polonais de Coalition pour la restauration de la liberté et de l’espoir de la République, clin d’œil évident à son président-fondateur, l’ancien député européen loufoque Janusz Korwin-Mikke de sensibilité libertarienne minarchiste (un État réduit à ses seules prérogatives régaliennes). Lointain héritier du Parti national-démocrate du penseur nationaliste Roman Dmowski (1864 – 1939), le Mouvement national lutte pour une Pologne subsidiariste et ethniquement homogène.

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Roman Dmowski

La Confédération Liberté et Indépendance s’oppose avec force à la politique étrangère catastrophique, atlantiste et pro-occidentale, du PiS. Sur les traces du pro-russe Roman Dmowski, elle a proposé à la Russie de partager l’Ukraine : l’Est dont le Donbass reviendrait à Moscou, l’Ouest, y compris la Galicie, à la Pologne. Elle reprend à son compte la vision géopolitique du grand rival de Dmowski, le maréchal Pilsudski. Elle se justifie par le fait que la Pologne accueille déjà des centaines de milliers d’immigrants d’origine ukrainienne. Si pour certains, l’ukrainien ne serait qu’une variante dialectale du russe, la Confédération estime qu’il s’agit d’une variante paysanne du polonais. Aucun ne s’est demandé si l’ukrainien ne serait pas plutôt la langue-mère du polonais, du russe et du bélarussien…

Si la Confédération Liberté et Indépendance ne sombre pas dans de vaines querelles de personnes, elle pourra à terme vraiment représenter une alternative crédible à Jaroslaw Kaczynski. Encore faudrait-il qu’elle délaisse une bonne fois pour toute l’impression persistante d’amateurisme politique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 159, mise en ligne sur TV Libertés, le 10 février 2020.

lundi, 10 février 2020

Réélections en Thuringe ou quand l'Allemagne n'assume plus le vote populaire

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Réélections en Thuringe ou quand l'Allemagne n'assume plus le vote populaire

 
 
par Karine Bechet-Golovko 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Les élections en Allemagne dans le land de Thuringe n'ont pas donné les bons résultats, puisque le président y a été élu, certes avec le soutien de Merkel, mais grâce aux voix de l'AfD, qui a le mauvais goût de n'être pas pro-migrants. Ne vous inquiétez pas, les électeurs seront appelés à voter à nouveau. Et le processus pourra se répéter tant que les "bons" résultats, ne seront décrétés démocratiques par Angela Merkel - car conformes à sa volonté, et non pas parce que faisant suite à des élections libres permettant d'exprimer la volonté populaire. Finalement, lorsque la position de ces élites globalisées sera définitivement inconciliable avec celle des peuples, alors les élections seront déclarées inutiles, et pourront être remplacées par une consultation sur internet, par exemple, au nom de la nouvelle "démocratie numérique". Tellement plus simple et surtout tellement mieux contrôlable. La souveraineté populaire est définitivement dépassée. Nous vivons une époque formidable, une véritable époque de progrès !

Assez naïvement, après avoir passé un bon nombre d'années sur les bancs des facs de droit, après avoir enseigné le droit, notamment constitutionnel, pendant un nombre d'années encore plus important, j'avais acquis, certainement naïvement, la conviction que les élections, sans être parfaites, étaient le moins mauvais moyen permettant l'expression de la volonté populaire. Evidemment, lorsque l'on veut que la volonté populaire s'exprime ...

Tant que les dirigeants dépendent réellement du résultat du vote, ils sont obligés sinon de gouverner entièrement dans l'intérêt du peuple, tout au moins d'en tenir compte. Le vote permet d'envoyer des signaux clairs sur le soutien ou le rejet des politiques menées. Et c'est ce qui s'est passé en Allemagne, où Thomas Kemmerich a été élu à la présidence de la Thuringe, non seulement avec le soutien du parti de Merkel, mais principalement grâce à celui de l'AfD. La réaction de Merkel fut immédiate et sans appel :

Merkel "a dénoncé un "acte impardonnable", estimant que le résultat de cette élection devait être "annulé" "

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Et effectivement, Thomas Kemmerich a déclaré, juste après son élection, démissionner pour provoquer de nouvelles élections :"Nous voulons de nouvelles élections afin de retirer le stigmate du soutien de l'AfD"

Surprenant. L'AfD est un parti "légal", qui défend d'autres positions que celle de Merkel, mais la démocratie se fonde sur le pluralisme. Donc où est le problème ? Le problème est que ce parti n'est pas aligné sur la question de l'immigration, de la politique de porte ouverte menée par Merkel. Or, il a été impossible de le contourner en Thuringe, car les électeurs ont voté pour lui de manière suffisante pour lui donner un rôle important dans l'élection du président de ce land.

Normalement, ce vote aurait dû conduire les dirigeants à repenser la politique migratoire. Cela aurait été la réaction d'une société démocratique, tenant compte de l'opinion des diverses parties de sa société et non pas seulement de la minorité postmoderne radicalisée.

La réaction des politiques au vote fut inverse. Se cachant confortablement derrière le spectre régulièrement dépoussiéré de l'extrême droite des années 30, les électeurs sont, non pas appelés, mais sommés, de voter encore une fois et correctement cette fois-ci.

Le système des élections, comme fondement du pouvoir dans les pays démocratiques est en danger, simplement parce que nos démocraties sont en train de mourir. Un système démocratique implique que les gouvernants représentent la majorité de leur peuple, sans pour autant oublier la minorité. Aujourd'hui, nos élites représentent  non plus la majorité, mais une minorité, qui par ailleurs n'est plus liée aux différents peuples, mais globalisée.

C'est pourquoi les élections, telles que nous les connaissons aujourd'hui, ne peuvent plus leur garantir le pouvoir. A la fois, car sur le fond il est de plus en plus difficile de tromper, malgré le développement de la Novlangue, et parce que les représentants mis en place ne peuvent être réélus, menant une politique impopulaire et antinationale. "Heureusement", le culte numérique et la débilisation grandissante de la population vont permettre de tenter le grand saut, passant d'élections réelles, dont les résultats sont de plus en plus difficilement contrôlables, à une imitation virtuelle, elle parfaitement contrôlable.


- Source : Russie politics

mardi, 28 janvier 2020

Allemagne : l’affaire Sarrazin

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Allemagne : l’affaire Sarrazin

La SPD et la liberté d’expression : Thilo Sarrazin est exclu du parti !

ths-b2.pngBerlin : Nous assistons à un nouvel épisode d’une tragicomédie qui a commencé déjà il y a quelques années. La SPD socialiste de Berlin vient d’exclure officiellement son ancien « Finanzsenator » Thilo Sarrazin, 74 ans. On se souvient que Thilo Sarrazin, écrivain en vue depuis la parution de son livre de 2010 « Deutschland schafft sich ab » (littéralement : « LAllemagne se déconstruit et s’autodétruit »), émettait des thèses non conformistes, parfois critiques à l’endroit de l’islam, ce qui le plaçait derechef sous la menace d’une exclusion. La goutte qui a fait déborder le vase fut une visite remarquée lors d’une manifestation de la FPÖ autrichienne dans le cadre de la campagne électorale pour les élections européennes.

Cependant, Sarrazin n’a pas été averti par son parti de la procédure d’exclusion en cours. « Si la nouvelle s’avère exacte, je mettrai en œuvre les procédure légale contre la décision de la cours d’arbitrage du Land de la SPD berlinoise », a déclaré Sarrazin.  « Je m’adresserai au niveau féd éral de cette cours d’arbitrage et j’ai d’ores et déjà mandat mon avocat pour ce faire ». Jeudi après-midi, 23 janvier 2020, tout était encore dans le flou quant à savoir si la décision de la SPD berlinoise était déjà entrée en vigueur ou non.

Politicien en vue de la SPD, Ralf Stegner, naguère membre du Bureau politique du parti, a salué la décision et a tenu des propos aigres : « Il est bon que nous ne devions plus nous justifier pour les éructations idiotes, abruptes et droitistes tenues par Sarrazin sur les réfugiés, sur l’islam et sur d’autres sujets tout aussi dépourvus de bon goût ! La décision était inévitable car la SPD s’est toujours engagée et s’engagera toujours pour la liberté, la justice et la solidarité » écrivait-il dans un « Tweet ».

Sarrazin, qui vient d’être jeté hors de la SPD, devait s’y attendre car, en mars 2019, il avait pris la parole à une soirée de débat organisée par la Fereiheitliche Akademie à Vienne, institu inféodé à la FPÖ. Y participaient également l’ancien vice-chancelier Heinz-Christian Strache, le conseiller de Vienne Maximilian Krauss (FPÖ) et le secrétaire-général du parti autrichien, aujourd’hui retiré de la politique, Harald Vilimsky.

En présentant son livre, Sarrazin avait expliqué que l’islam “était un ordre politique qui entravait la liberté d’expression et la démocratie ». Ces thèses critiques sont les siennes depuis des années et suscitent bien des débats animés. Depuis longtemps, au sein de la SPD, des voix réclamaient son exclusion (ts).

Article paru sur https://www.zuerst.de

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Sarrazin : la SPD berlinoise l’exclut, la FPÖ autrichienne l’invite à la rejoindre !

Berlin/Vienne : En excluant Thilo Sarrazin, la SPD socialiste allemande à gagner une étape dans la lutte. Dans une procédure d’appel, la commission de la cours d’arbitrage socialiste de Berlin a décidé que le parti pouvait exclure Sarrazin.

Les avocats de Sarrazin avaient annoncé qu’ils se pourvoiraient contre cette décision et porteraient l’affaire devant la commission d’arbitrage fédérale du parti. Sarrazin lui-même avait fait savoir qu’il poursuivrait son combat jusqu’au tribunal constitutionnel allemand, afin de rendre son exclusion nulle et non avenue. Bon nombre d’observateurs estiment qu’une telle procédure prendrait des années. Jusqu4à ce qu’une décision finale ne tombe, il restarait alors membre de la SPD.

Sarrazin rejette le jugement prononcé par la cours d’arbitrage berlinoise de la SPD. Devant les micros de l’ARD berlinoise, il a déclaré que dans la procédure d’appel, aucun compte n’avait été tenu de ses arguments. « Manifestement, le jugement avait été écrit d’avance », a-t-il dit. Il a rejeté le reproche qui lui a été fait d’énoncer des arguments de nature « raciste » dans ses assertions relatives aux musulmans. A propos de son livre « Feindliche Übernahme », il a dit qu’il « s’agissait d’un ouvrage scientifiques, qui n’injurie personne, qui demeure entièrement neutre dans sa formulation, bien qu’il présentât des faits peu agréables à entendre ».

52949076z.jpgEntretemps, la FPÖ viennoise a proposé à Sarrazin de lui accorder le titre de membre d’honneur. « Thilo Sarrazin a abordé dans ses ouvrages des problèmes importants en rapport avec l’islamisation de l’Europe et son corollaire, la perte de l’identité mitteleuropéenne », écrit la chef de la section viennoise de la FPÖ Dominik Nepp sur sa page Facebook, pour justifier la proposition de son parti. « C’est pour ces raisons qu’il est réprouvé et rejeté par de vastes segments de l’établissement de gauche. Pour ma part, il sera toujours cordialement le bienvenu à Vienne » (se).  

Article paru sur https://www.zuerst.de

 

mardi, 21 janvier 2020

La nouvelle donne autrichienne

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La nouvelle donne autrichienne

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

L’année 2020 commence par un coup de tonnerre en Autriche. Dans la soirée du 1er janvier, après quatre mois d’intenses tractations, le conservateur Sebastian Kurz et le Vert Werner Kogler annoncent qu’ils gouverneront ensemble.

Le 29 septembre dernier, les Autrichiens élisaient un nouveau Conseil national après la dissolution du précédent qui, le 27 mai 2019, avait pour la première fois renversé le gouvernement conservateur de Kurz. L’adoption de la motion de censure résultait de l’explosion de l’alliance entre les conservateurs et les nationaux-populistes du FPÖ, victimes de l’« Ibizagate », un coup monté contre le président du FPÖ, Hans-Christian Strache, par des officines probablement austro-allemandes.

Par l’application de la proportionnelle, aucun parti n’obtient seul la majorité absolue des sièges. Les grands vainqueurs du scrutin sont les conservateurs (37,54 %, 71 élus, soit un gain de neuf députés) et les Verts (13,80 %) qui reviennent au Parlement avec 26 députés ainsi que, dans une moindre mesure, les libéraux europhiles de NEOS (Nouvelle Autriche et Forum libéral) (8,06 %, 15 sièges, soit cinq de plus). Les grands perdants s’appellent le FPÖ (16,21 %, 31 députés et une perte de vingt sièges) et les sociaux-démocrates du SPÖ (21,22 %, 40 élus et douze députés en moins). L’entente gouvernementale conservateurs – Verts concrétise fort logiquement le refus du plus jeune chancelier de la République fédérale d’Autriche de renouer avec le FPÖ ou de tenter une énième « Grande Coalition » avec des sociaux-démocrates décatis.

Pour la première fois en Autriche, après que leurs délégués ont entériné à 93,18 % l’accord de gouvernement lors d’un congrès extraordinaire, les Verts disposent de quatre postes ministériels. Les transports et l’énergie dépendent d’un seul grand ministère technique. Le ministère de la Justice revient à une ancienne réfugiée bosniaque, une autre première. Werner Kogler devient pour sa part vice-chancelier. Cette alliance confirme l’embourgeoisement des Verts, leur conversion au libéralisme économique et leur collusion avec le conservatisme libéral-sécuritaire. Gardons à l’esprit que Kurz veut interdire le mouvement identitaire autrichien de l’héroïque Martin Sellner, très actif contre l’immigration de peuplement.

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Le rapprochement entre les Verts et les conservateurs a probablement été encouragé en coulisse par le président fédéral lui-même écolo-compatible, Alexander Van der Bellen. Sans surprise, l’Église catholique autrichienne se félicite de cette nouvelle donne qui met en pratique les aspirations du « pape » conciliaire Bergoglio. Historiquement, à l’instar de son homologue allemand, le clergé autrichien n’a jamais caché son adhésion au modernisme et aux conclusions spécieuses du soi-disant concile Vatican II.

Concomitant à l’effondrement de la gauche sociale-démocrate, le succès des Verts en Autriche, en Allemagne, en Belgique et en Suisse prouve que les classes moyennes de gauche se détournent de leurs formations habituelles et protestent à leur tour en privilégiant les Verts. Berlin regarde avec attention l’événement autrichien. La CDU d’Angela Merkel et d’Annegret Kramp-Karrenbauer cherche dès à présent un partenaire de remplacement au SPD. Chrétiens-démocrates et Grünen administrent déjà depuis quatre ans le Land du Bade-Wurtemberg. Plusieurs municipalités sont même dirigées par des attelages CDU – SPD – Verts ou CDU – Verts – libéraux. Il fut même un temps question d’une entente ministérielle fédérale « Jamaïque » noire (CDU) – jaune (libéraux) – Verte

Cette nouvelle configuration politique prend forme en raison de l’aveuglement de la mouvance nationale aux enjeux de la nature, des écosystèmes et des paysages. L’hyper-classe mondiale réussit ce que l’Opposition nationale, populaire et européenne aurait dû entreprendre depuis au moins trente ans : permettre l’indispensable convergence des luttes identitaires, sociales et écologiques.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 155, mise en ligne sur TV Libertés, le 13 janvier 2020.

mardi, 14 janvier 2020

ESPAGNE : Du grand théâtre

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ESPAGNE : Du grand théâtre

par Jordi GARRIGA

Ex: https://metainfos.fr

Mardi dernier, le 7 janvier, le nouveau gouvernement espagnol a finalement été approuvé par le parlement national, présidé par le socialiste Pedro Sánchez. Avec une marge étroite de 167 voix pour, 165 contre et 18 abstentions, abstentions provenant de deux groupes séparatistes: l’ERC de la Catalogne et le Bildu du Pays Basque.

L’abstention catalane de l’ERC a été obtenue par les socialistes à travers un accord qui comprend une table de négociation bilatérale autour du « conflit » politique en Catalogne et la promesse d’une éventuelle future consultation à cet égard. Mais, le lendemain, ceux de l’ERC ont menacé déjà le gouvernement espagnol de boycotter si leurs demandes impossibles en fait à réaliser ne sont pas satisfaites. Pourquoi ? Parce que tout simplement,un référendum d’autodétermination est absolument illégal en Espagne.

Ce jeudi 9 janvier, la Cour suprême a confirmé la prison pour Oriol Junqueras, chef de l’ERC et ancien vice-président du gouvernement catalan, et son refus d’accepter qu’il endosse son poste de député européen. L’ERC demande maintenant qu’une amnistie soit négociée pour les dirigeants séparatistes emprisonnés, sinon ils ont prévenu d’emblée : ils renverseront le gouvernement car ils prétendent que la voie judiciaire est sans issue.

Théâtre, théâtre pur. Pour les deux parties le jeu est clair: l’ERC doit jouer le rôle de guerrier sauveur du pays, qui mène la lutte contre les méchants Espagnols, afin de s’affirmer comme le parti hégémonique du fief catalan. Mais ils ne feront rien, et surtout rien d’illégal: l’actuel président de la Generalitat, le gouvernement autonome de Barcelone Joaquim Torra, a certes commis des délits, des irrégularités au point qu’il devrait normalement être destitué et recevoir des amendes, mais pour sauver les socilaistes, on s’arrêtera là. Les cas les plus graves de ceux qui ont franchi la ligne jaune, sont soit déjà emprisonnés ou se sont enfuis.

Entre le PSOE et Podemos, la nouvelle coalition gouvernementale, tout est aussi posé sur la table: ils se présentent en effet comme les représentants du meilleur modèle de gouvernement possible dans la crise politique espagnole actuelle avec les radicaux séparatistes d’un côté et la montée de Vox de l’autre. Ainsi, tout l’appareil idéologique progressiste néolibéral du jeune socialiste Pedro Sanchez jubile. Ils ne commettront plus d’illégalité. Ils diront aux séparatistes basques et catalans, à ceux de l’ERC et de Bildu de se calmer, sinon le PP, la droite espagnole reviendra au pouvoir, et s’ils renversent le pouvoir législatif… est-ce que quelqu’un pense d’ailleurs que Pedro Sánchez ou Pablo Iglesias pleureront beaucoup ou se soulèveront ? Avec leur salaire à vie et tous les privilèges et les prébendes qu’ils ont déjà obtenus, leur fin de carrière est assurée pour toujours.

Entre commettre des irrégularités pour obtenir les votes d’électeurs qu’ils méprisent profondément, risquer pour cela d’être enfermés, et remplir tout simplement la fonction convenue, la gouvernance néo-libérale, il n’y a pas photo!

Il n’y aura donc pas d’amnistie, pas de référendum: il y aura en Espagne du théâtre, beaucoup de théâtre. Le rideau rouge est bien levé.

lundi, 30 décembre 2019

Le royaume déglingué

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Le royaume déglingué

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Les élections législatives anticipées de ce 12 décembre marquent un tournant majeur dans l’histoire du Royaume-Uni. Offrant volontiers aux médiats et à ses détracteurs une image de bouffon provocateur, le Premier ministre Boris Johnson, excellemment conseillé par le redoutable stratège en communication politique, Dominic Cummings, a réussi son pari et bénéficie désormais d’une légitimité incontestable sortie des urnes après avoir conquis à la hussarde le vieux Parti conservateur.

Celui-ci connaît pour la circonstance son plus grand succès depuis 1987. Il s’empare de quarante-huit nouvelles circonscriptions dont de nombreuses issues du « Mur rouge » du Nord de l’Angleterre traditionnellement acquises aux travaillistes. « BoJo » dispose dorénavant d’une écrasante majorité absolue (365 sièges sur 650). Il va pouvoir réaliser le Brexit, mais va-t-il aussi transformer la Grande-Bretagne en une copie occidentalisée d’un Singapour mondialisé ? Pas forcément quand on sait que les nouveaux électeurs « bleus » sont d’anciens travaillistes Brexiters tout autant préoccupés par l’insécurité galopante que par une immigration croissante, y compris venue du Commonwealth.

Ce scrutin fait trois victimes principales sans compter les frondeurs conservateurs anti-Johnson qui subissent de graves revers. En 2017, le Labour du sympathique Jeremy Corbyn dont les idées politiques, sociales et économiques n’ont jamais varié, avait augmenté son audience de trente élus. Cette fois-ci, malgré un programme ouvertement populiste de gauche malheureusement entaché par de néfastes considérations multiculturalistes et sociétalistes, les travaillistes perdent le double dont des bastions historiques jugés imprenables. Cette incontestable défaite attise les règlements de comptes entre l’aile gauche dirigeante et son opposition sociale-libérale d’origine blairiste. Les semaines à venir seront saignantes pour ce parti de gauche qui, à l’instar de ses homologues allemand, français, belge et autrichien, poursuit son inexorable déclin.

Europhiles convaincus et favorables à l’arrêt immédiat du Brexit sans même recourir à un nouveau référendum, les centristes libéraux-démocrates se ramassent une belle déculotté et régressent d’un siège, celui de leur présidente, l’Écossaise Jo Swinson. Soutenus par les milieux d’affaires de la City, les « Lib-Dem » n’ont pas convaincu, ce qui est une bonne nouvelle. L’Ulster connaît à son tour une révolution silencieuse. Force d’appoint indispensable aux précédents gouvernements minoritaires tories, les unionistes du DUP reculent de deux sièges et n’envoient plus que huit élus. On observe pour la première fois que le Sinn Fein, le Parti social-démocrate et travailliste et les centristes du Parti de l’Alliance s’adjugent les dix autres sièges. Ce vote confirme la montée en puissance de la population catholique. L’Irlande du Nord risque de devenir un point d’achoppement sérieux dans les prochaines années, parallèlement au retour de la brûlante question écossaise.

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Avec 48 sièges, le SNP ne renouvelle pas son triomphe de 2015 (56 sièges alors), mais le parti indépendantiste gagne néanmoins treize élus supplémentaires. Force prépondérante au-delà du Mur d’Hadrien, il constitue plus que jamais le troisième groupe parlementaire de Westminster. En Écosse, les tories arrivent en tête dans six circonscriptions, les « Lib-Dem » dans quatre et un seul élu pour le Labour longtemps hégémonique. Le regain de l’indépendantisme écossais qui coïncide avec le maintien de l’autonomisme gallois (le Plaid Cymru conserve ses quatre sièges) répond à la nette anglicisation du Parti conservateur. En phagocytant les formations nationalistes (le Parti du Brexit de Nigel Farage fait 2 %, UKIP 0,1 % et le BNP 0,0 %), les conservateurs portent le mécontentement de l’opinion publique anglaise tandis que les formations régionalistes anglaises telles que le Parti du Yorkshire, les Indépendants d’Ashfield ou le Parti pour les Cornouailles ne récoltent que des miettes inférieures à 0,1 % des suffrages. L’« Angleterre périphérique » rurale et sub-urbaine s’élève contre les différentes dévolutions (autonomies administratives) octroyées à l’Écosse, au Pays de Galles, à l’Irlande du Nord et à Londres. Elle réclame sa propre dévolution régionale et se détourne d’une capitale plus que jamais fief d’un travaillisme cosmopolite et globalitaire. Le Parti conservateur correspond donc de facto à la partie visible d’un puissant mouvement de fond nationaliste anglais pan-britannique.

Boris Johnson se retrouve donc à la tête d’un État en proie à des forces centrifuges réelles et tangibles. Loin d’atténuer les tensions territoriales, le Brexit va les accentuer au moment où le garant séculaire de l’unité, la monarchie, traverse une période difficile. Bon pied bon œil, Sa Gracieuse Majesté va néanmoins sur ses 94 ans. Son fils, le prince de Galles, assure dans les faits la régence alors que la famille royale affronte deux secousses comparables au décès de Lady Di. D’une part, le fils préféré de la souveraine, Andrew, grand pote du financier pédophile Jeffrey Epstein, a montré toute sa désinvolture au cours d’un entretien télévisé sur un sujet sensible pour des Britanniques déjà horrifiés par les scandales parlementaires et l’impunité manifeste du prédateur sexuel Jimmy Savile. D’autre part, le jeune couple princier Meghan et Harry envisagerait de s’installer outre-Atlantique, ce qui constituerait un véritable affront pour la « Firme » de Buckingham Palace.

Pour l’heure, bien que fragmentée, l’unité britannique perdure par déférence envers la reine Elizabeth II. Or sitôt celle-ci disparue, son successeur ne fera pas autant l’unanimité, bien au contraire. Telle une autre Autriche – Hongrie, le Royaume-Uni de Charles, voire de Guillaume, pourrait éventuellement exploser.

Bonjour chez vous, et passez de très bonnes fêtes !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 153, mise en ligne sur TV Libertés, le 23 décembre 2019.

lundi, 16 décembre 2019

France: Un gouvernement de conchieurs

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Un gouvernement de conchieurs

Par Frédéric Lordon

Source : Le moment Potemkine,

Les blogs du Diplo, Frédéric Lordon

Comment explose une mutinerie ? Comme tous les soulèvements : par l’abus de trop. Sur le cuirassé Potemkine, l’arrogance des officiers, leur mépris aristocratique et leur brutalité ne sont pas encore parvenus à dégoupiller les matelots. C’est la viande qui va s’en charger. Ou plutôt les vers. Car la viande en est tellement infestée qu’elle pourrait courir toute seule jusqu’au bastingage. On approche du « point de trop » — mais ça l’officier supérieur ne le sait pas encore. Il pense simplement pouvoir ramener l’ordre en aboyant comme d’habitude, en compagnie du médecin-major venu engager son autorité scientifique pour certifier que la viande est parfaite — et que tout retourne à la normale. Gros plan sur la viande : elle n’est que grouillement. Le major : « Ce ne sont pas des vers ».

Édouard Philippe : « L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice (1). »

Le major : « Cette viande est très bonne, cessez de discuter ».

Édouard Philippe : « Les femmes seront les grandes gagnantes du système universel de retraites (…) Les garanties données justifient que la grève s’arrête ».

Quand il se dirige vers son point critique, ce qu’il ne découvre toujours que trop tard, un ordre politique ne tient plus symboliquement qu’à un cheveu, ou à un mot — après, bien sûr, il lui reste la police. Or les mots, offenser par les mots, ç’aura été la grande passion de ce pouvoir. On ne pourra pas dire, en cette matière, qu’il ne s’est pas donné du mal. En réalité, il y est allé de bon cœur. C’est que tout dans sa nature l’y poussait. À l’image de son chef évidemment. Car avoir le naturel offensant, c’est vraiment lui. Les « riens », « le costard », « la rue à traverser », « les illettrées », à chaque fois on n’en revenait pas, et à chaque fois on n’avait rien entendu. Il a ça si profondément en lui que même les promesses — répétées — de s’acheter une conduite ne l’ont jamais désarmé : à ce stade d’incorporation, on se défait pas de soi. Il n’avait pas sitôt promis de ne plus parler à l’emporte-pièce (janvier) qu’il nous donnait du « Jojo le gilet jaune » et du « boxeur gitan qui ne peut pas avoir écrit ça tout seul — puisqu’il est gitan ». À la rentrée de septembre, fini, c’était juré. Mais le 4 octobre déjà il n’adorait pas la pénibilité qui « donne le sentiment que le travail est pénible ».

On dit les mots Potemkine, mais on dirait aussi bien les mots Orwell

Il y a cependant un type de propos, qui fera la marque particulière de ce pouvoir dans l’histoire, qui ne relève ni de l’insulte innocente et joyeuse, ni même du mensonge éhonté, mais d’autre chose, infiniment plus vertigineux en fait : les mots Potemkine, les mots « ce ne sont pas des vers » et « cette viande est excellente », avec les vers et la viande sous le nez. On dit les mots Potemkine, mais on dirait aussi bien les mots Orwell.

Édouard Philippe : « Nous proposons un nouveau pacte entre les générations, un pacte fidèle dans son esprit à celui que le Conseil National de la Résistance a imaginé et mis en œuvre après-guerre ».

À ce niveau, dévoyer les mots, c’est conchier les choses. Quand Édouard Philippe s’enveloppe dans le CNR alors qu’il détruit avec une froide méthode tous les acquis sociaux du CNR, il conchie l’histoire politique de la Résistance. Et voilà finalement la marque de ce gouvernement : c’est un gouvernement de conchieurs. Quand Attal et Montchalin osent que le suicide d’Anas n’est pas politique, ils conchient son lit de douleur, et peut-être sa tombe. Partout des conchieurs dans les palais. Buzyn ferme des lits « pour améliorer la qualité des soins » — conchie les malades. Vidal décuple les frais d’inscription des étudiants étrangers « pour mieux les accueillir » — conchie les étudiants étrangers. Pénicaud défait le code du travail « pour protéger les salariés » — conchie les salariés.

Par-delà tous ces offensés, cependant le tableau d’ensemble donne une idée élargie de ce dont il s’agit : ce qui est génériquement conchié, c’est le sens des mots. « Que les mots aient un sens, nous nous en foutons, mais alors totalement ; et nous ferons avec ce que nous voulons ». La question qui suit inévitablement demande ce qu’il est possible de faire « démocratiquement » avec des gens qui ont fait ça de la langue. Ici, l’imbécillité éditorialiste, qui répète que « la démocratie, c’est le débat, et le contraire de la violence » va bientôt tomber sur un os. Car le débat n’existe pas comme ça du seul fait de mettre en présence des hommes qui font du bruit avec la bouche. C’est d’ailleurs la chose la plus universellement ignorée de l’univers médiatique qui considère qu’il suffit de réunir des gens qui ne pensent pas la même chose pour avoir « un débat ». Les corridas qui se tiennent sous ce nom, organisées par les médias, où l’inanité le dispute à la foire d’empoigne, convainquent assez qu’il n’en est rien. Pour qu’il y ait un débat, il faut que soient réunies les conditions de possibilité du débat. À commencer par la première d’entre elles : le respect minimal du sens commun des mots.

Le débat n’existe pas comme ça du seul fait de mettre en présence des hommes qui font du bruit avec la bouche

Cette condition fondamentale piétinée, on comprend sans peine ce qu’il reste du débat : il reste « Le-Grand-Débat », spectacle taillé pour les canalisations de l’information en continu, où pendant des heures et des heures, Macron parle, parle, parle. Tout seul. Dans l’état où le macronisme a mis la langue, il ne peut y avoir comme « débat démocratique » que Le-Grand-Débat. Car on n’a pas de débat, grand ou petit, au milieu d’une langue détruite. À quoi pourrait, en effet, ressembler un débat sur les retraites en face de quelqu’un qui démolit tout, en jurant faire vivre l’esprit du CNR ? Et même, comment résister à l’envie de lui mettre une petite tarte ? Puisqu’en définitive, c’est le seul choix de réaction qui reste à disposition. On voit bien qu’on ne va pas commencer à discuter. Pas plus qu’il n’y a matière à discussion avec quelqu’une qui dit qu’elle ferme des lits d’hôpitaux pour améliorer les soins, etc. Discuter n’a plus de sens quand les mots ont été privés de sens. Légitimement, on envisage autre chose.

Mais alors, il ne faut pas venir se plaindre que « la violence, c’est le contraire de la démocratie ». Ou bien il faut adresser sa plainte à qui de droit : à ceux qui ont détruit la condition de possibilité, dialogique, du débat. Donc de la démocratie. De fait, dans 1984, on ne discute pas trop. Pour des raisons semblables : « la paix, c’est la guerre », « la liberté, c’est l’esclavage », et « l’ignorance, c’est la force », ça ne fait pas une très bonne base.

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Qu’Orwell revienne en force dans la conscience commune, même Alain Frachon qui régale le lecteur du Monde de ses pénétrantes analyses internationales, s’en est aperçu. Quoiqu’en fait non. Pour Frachon, Orwell, c’est en Chine. Trente millions de téléphones portables Ouïgours sur écoute — orwellien. Et « “1984” illustre de façon prémonitoire ce qui se passe dans la Chine de Xi Jinping ». Avec une telle analyse, en effet, on se sent tout pénétrés. Heureusement, c’est en Chine, quel soulagement. Chez nous, rien de tout ça. Pas d’écoutes, pas d’interpellations préventives, pas de reconnaissance faciale, pas non plus d’assistant-flic Amazon ou Apple (d’ailleurs l’équivalent du « télécran » dans tous les foyers de 1984), bref pas de « tyrannie 2.0 » (de nouveau pénétrés). Quand Frachon ne parvient même pas à apercevoir ici les formes les plus caricaturales de l’orwellisme, comment en verrait-il les plus subtiles ?

On ne comptera donc pas sur lui pour réaliser que la démolition de la langue, en son noyau de sens, porte à son comble la démolition des institutions de ladite « démocratie » : institutions de la représentation qui ne représentent plus, institutions de la médiatisation qui ne médiatisent plus, et maintenant, donc, institution — la plus fondamentale — de la langue et de la signification qui ne signifie plus. Après quoi on se scandalisera que les gens choisissent l’action directe plutôt que « le débat ».

Réellement, s’il y a un seul motif d’étonnement, c’est qu’ils aient été si patients avant de s’y résoudre, qu’ils aient accepté d’aller ainsi au bout du bout de la faillite institutionnelle généralisée pour constater l’impasse. L’impasse des mots Orwell. Mais ne faudrait-il pas parler plutôt des mots Potemkine ? Car eux ne terminent pas dans une impasse. Ils déclenchent le moment Potemkine. Le moment Potemkine, c’est celui où, sous un abus de trop, la légitimité est détruite par le sentiment du scandale, et avec elle le consentement et ce qui restait de respect. Alors les matelots jettent les officiers à la mer et prennent collectivement les commandes du bateau.

Frédéric Lordon

Source : Les blogs du Diplo, Frédéric Lordon, 13-12-2019

lundi, 02 décembre 2019

5 décembre «  Le  » choc  ?

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5 décembre «  Le  » choc  ?

Léon Camus

Ex: http://www.geopolintel.fr

L’Élysée se barricade à l’approche de la tornade sociale annoncée pour le 5 décembre, coup d’envoi d’une contestation XL (extra large). Les conseillers de M. Macron font grise mine sous les ors des lambris pâlissant dans le crépuscule présidentiel, cela sent «  La chute  »  ! Eh oui, nous sommes loin de la bacchanale trans de la fête de la Musique du 21 juin 2018. L’heure n’est plus à la joie mais à la pétoche. Maintenant le président branché serre les fesses, plaignons-le  ! À tel point qu’il prévoit d’annuler ou d’écourter ses déplacements à l’étranger, à telle enseigne qu’il ne se rendra pas en Espagne en décembre pour la conférence climatique mondiale dite COP 25… Mais il ne manquera pas  d’assister à Jérusalem en janvier prochain, nonobstant le chaos politique régnant en Eretz Israël, aux côtés d’une poignée de dirigeants – parmi lesquels Vladimir Poutine, mais aussi les présidents fantoches allemand, italien, autrichien Frank-Walter Steinmeier, Sergio Mattarella et Alexander Van der Bellen aux côtés d’esquisses de rois, celui d’Espagne et de Belgique – à la commémoration de l’holocauste, en principe prévue pour être « le plus grand rassemblement de l’histoire consacré à la lutte contre l’antisémitisme ». Bon sang ne saurait mentir  ! Et puis les dieux modernes ont soif et M. Macron sait où est son devoir…
La teuf semble (enfin) finie  !

My kingdom for a horse

Mon royaume pour un cheval… la République en Marche est à bout de souffle et à bout de faux fuyants. Le Grand débat du premier semestre 2019 et ses interminables monologues, n’a pas vraiment eu le retentissement ou l’effet désiré. N’ont été convaincus que ceux qui avaient a priori envie de l’être, en témoigne le 102e Congrès des Maires de France porte de Versailles devant lequel le président Macron est venu faire la danse du ventre mais dont le discours de clôture, le 23 novembre, imprégné de pathos, en a écœuré plus d’un. Promettant une fois de plus de réformer en profondeur la fiscalité locale et d’aboutir à la suppression progressive de la taxe d’habitation pour 80 % des Français - ce qui sera un cruel manque à gagner pour nombre de collectivités territoriales - M. Macron n’a fait que se paraphraser sans vraiment se rendre compte qu’il conduit les territoires au bord de la rupture. Ne se sentant ni écoutés, et encore moins entendus, beaucoup de maires ont d’ailleurs boycotté cette très inutile et assez coûteuse grand messe (500 € par tête de pipe). De même que près de la moitié d’entre les 35 498 maires (dénombrement au 1er janvier 2017) hésitent encore ou renoncent à se représenter aux prochaines élections municipales. Faut-il préciser qu’à ce stade le divorce entre les territoires et le pouvoir central devient une réalité palpable ? Disons-le carrément la France profonde, celle de la province et des terroirs, est volontairement oubliée, autrement dit sacrifiée. Elle n’intéresse pas le gratin urbain, elle ne rapporte rien hors de certains secteurs comme l’agro-industrie… 

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Entre 2000 et 2016, un quart des exploitations agricoles hexagonales a disparu et aujourd’hui, un quart des chefs d’exploitation est âgé de plus de 60 ans, le désert français est ainsi condamné à progresser toujours davantage chaque année. Pas étonnant dans ces conditions que les meilleures terres et les vignobles prestigieux sont de plus en plus souvent acquis par des multinationales étrangères, chinoises, nippones ou coréennes. La France des grandes périphéries est véritablement hors courant pour être devenue au mieux une sorte de variable d’ajustement et/ou une vaste jachère postindustrielle. Mais aussi… un authentique gisement de mégas revenus fiscaux au regard des juteuses taxes qui en sont extraites  ; notamment vu l’importance de sa consommation en hydrocarbures divers (essence/gazoil/fuel domestique) proportionnelle à la dispersion spatiale et à l’éloignement des infrastructures et des services.

En attendant la déroute finale, le pouvoir, impuissant à gérer la casse sociale qu’il a délibérément laissée se développer (effet de la mondialisation de l’économie, associée au processus de fédéralisation engagé au sein de l’Union européenne et à l’intégration euro-atlantique en cours via, par exemple, le Traité de libre-échange transatlantique – ne sait plus sur quel pied danser face à cette France périphérique et rurale qui se sent totalement abandonnée. La Fronde des Gilets Jaunes n’aura pas été de ce point de vue – et de loin - un simple feu de paille mais, en toute logique, doit ou devrait se réembraser à la première occasion, pendant ou après le 5 décembre prochain, conjointement ou indépendamment des mouvements sociaux orchestrés par des organisations syndicales en perte de vitesse mais ayant au demeurant - peu pou prou - partie liée avec le pouvoir macronien.

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Les syndicats  : courroie de transmission d’un pouvoir apatride

Remarquons au passage, cette drôle d’alliance paradoxalement contre nature entre ce qui fut naguère l’essence de la Gauche, l’internationalisme prolétarien qui, jetant bas le masque, se révèle être ce qu’il a toujours été un cosmopolitisme débridé. La République en Marche n’est que la mise en pratique du grand métissage fusionnel dans le creuset de la termitière universelle, le but ultime de la Révolution léniniste… lequel se contrefichait du prolétariat russe (amplement massacré et déporté) ne visant que la révolution mondiale (conception attribuée à tort au seul Trotski) et rien d’autre. Bref le grand rêve messianique de la Jérusalem terrestre (en réalité le bagne pour tous parce qu’il ne saurait y avoir de construction du socialisme sans réduction générale au statut d’esclave) se trouve tout entier contenu dans le discours de Sarkozy à l’école polytechnique de Palaiseau le 17 décembre 2008 et ses menaçantes envolées lyriques relatives au métissage obligatoire sous la férule de l’État  : … Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs, La France ne serait pas la France sans la passion de la République, de ses valeurs et de ses principes. La France ne serait pas la France sans la passion de la liberté, de l’égalité et de la fraternité qui est le propre de la République… Et du «  métissage qui n’est désormais plus un choix mais une obligation  » à laquelle il peut plus être question de se dérober. Lors de la campagne présidentielle de 2012 le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (faux-nez de la Ligue communiste révolutionnaire), Philippe Poutou (et pitre utile), confronté à des journalistes facétieux (une fois n’est pas coutume) qui lui faisaient remarquer à quel point son programme de disparition des frontières ressemblait furieusement à celui de Wall Street. Interloqué celui-ci ne sut que répondre « moi ce que je veux, c’est la liberté  ».

À propos de cette Gauche syndicale déliquescente, émanation du Parti communiste, rappelons qu’en mai 2017, le Secrétaire général de la Confédération générale du Travail (CGT), Philippe Martinez souhaitait que «  Macron fasse le score le plus haut possible  » [lemonde.fr5mai17]. Mais, forcée de constater la dynamique engendrée par le mouvement des Gilets Jaunes, la centrale syndicale tentait rapidement de réinvestir la vague déferlant depuis le 17 novembre après l’avoir dénoncée début octobre comme un mouvement d’extrême droite reprenant en cela la rhétorique gouvernementale. Sous la pression de sa base, la direction syndicale revenait sur sa position (alignée sur celle du ministère de l’Intérieur), prenait le train de la contestation en marche et diffusait le 27 novembre un tract visant explicitement à récupérer la colère populaire à son profit… et par voie de conséquence, en sous-main, subrepticement, au bénéfice d’un macronisme expression de la nouvelle gauche cosmopolitiste, déracinée, apatride, ultra libérale-libertaire. Dans ce cas récupération est assimilable à neutralisation  : retenons cette manœuvre utile à sauver un peu de l’audience perdu (un reliquat de part du marché syndical) par les organisations professionnelles de Gauche et à servir paravent de protection (désamorçage et canalisation de la colère) au pouvoir. Bref, comprenons que les syndicats sont des éléments intrinsèques, des rouages, du système, ils aident et participent à son maintien, sa stabilité et à sa consolidation.

Un morceau d’anthologie  : «  Le mouvement des GJ exprime depuis le 17 novembre dernier, le ras-le-bol d’un peuple qui n’en peut plus d’être taxé, humilié, exploité, méprisé par un pouvoir toujours plus distant de sa réalité… Comme vous, nous vivons dans un monde que nous n’avons pas choisi, où celles et ceux qui luttent subissent au quotidien la propagande gouvernementale, la répression policière, l’utilisation politique des “casseurs”, les mensonges des médias… Beaucoup d’entre nous ont partagé vos mobilisations, gilets au coude à coude, même si nos “gilets” sont “rouges”… Notre objectif commun est de redonner le plus rapidement possible le pouvoir de décision au peuple, par le peuple, pour le peuple. Un pouvoir qui lui revient pleinement de droit  » [syndicollectif.fr/cgt-appel-aux-gilets-jaunes27nov2018].

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Ici, la dénonciation des «  casseurs  » ne manque pas de sel, sachant, que la CGT, utilisent à l’occasion les Antifas pour faire interdire de parole telle ou telle personnalité invitée à s’exprimer dans des cercles militants… n’hésitant pas, par le biais de ses nervis, à menacer ceux qui oseraient mettre à disposition des lieux de réunion. La boucle est – provisoirement – bouclée  : il n’existe pas de solution de continuité entre le pouvoir, la gauche et l’extrême gauche violente si utile à déconsidérer les GJ et à tarir leurs rassemblements. À l’heure actuelle, les discussions ne vont-elles pas bon train pour réunir les lambeaux épars des verts, socialo-communistes et des modérés, afin de redistribuer le gâteau territorial entre les différentes factions résiduelles de la Gauche et du Centre. Les marchandages électoraux sont déjà et seront intenses pour le plus grand accomplissement de la démocratie participative, n’est-ce pas  ?

Black blocs et Antifas nervis et supplétifs

Il faut insister sur l’extrême habileté (et l’efficacité) avec lesquelles le pouvoir est parvenu à casser les GJ, à les conduire à l’épuisement ou apparemment, à la fin du printemps dernier, à la quasi extinction. Effectuons un récapitulatif sommaire des méthodes employées … Dans les rassemblements, plutôt que de repousser les manifestants vers des issues de sortie comme cela doit se faire pour éviter les incidents, la technique vicieuse de la nasse (bouclage) a été systématiquement utilisée avec en sus, gazage surabondant, tirs de grenades offensives dites de désencerclement, matraquages, le tout combiné avec l’usage non restrictif de balles de caoutchouc… en fait, avec des munitions non initialement prévues par les lanceurs, qui se sont révélées très vulnérantes. Une répression à fort coût collatéral, mais à cause de cela à fort impact psychologique et particulièrement dissuasive  : manifester son rejet de la politique gouvernementale vaut-il de perdre un œil ou une main, d’avoir la mâchoire fracassée, les côtes enfoncées  ?

Chacun a pu voir cette stratégie encore à l’œuvre à Paris, place d’Italie, à l’occasion du 53e Acte, le samedi 16 novembre, jour anniversaire de l’Insurrection civique 6 commencé à l’automne 2018. Une nouvelle victime d’un tir de balle de défense - un journaliste indépendant - fut atteinte au visage. Comment ne pas penser que ces tirs sont intentionnellement destinés à blesser et à mutiler  ? Qu’ils sont en l’occurrence un moyen singulièrement odieux de dissuader les citoyens de faire entendre leur ressenti face à une insupportable mal-gouvernance  ? Noyée sous les fumées des incendies de poubelles et les gaz lacrymogènes, au milieu des véhicules retournés et en flammes, des abribus saccagés, le monument dédié au maréchal Juin vandalisé et partiellement détruit, la place présente dès la fin de matinée le charmant spectacle du chaos le plus achevé… Devant ces « violences et exactions », en début d’après-midi, la préfecture de police décide d’annuler la manifestation pourtant licite au moment précis où elle devait quitter la place d’Italie. Pontifiant, le préfet Didier Lallement7 déclarait  : « cette manifestation rassemblait des individus ne défendant pas une cause, mais procédaient à des destructions… et à des attaques systématiques contre les forces de sécurité et contre les pompiers  ». Mais qui s’est montré incapable de filtrer l’accès à ce point de rassemblement  ? Qui a autorisé cette concentration en un lieu encombré de chantiers (quelques uns parmi les 7000 ouverts par la mairesse de Paris, Mme Hidalgo, travaux publics qui défigurent la capitale et y rendent la circulation impossible) et des matériels afférents  ? Du pain béni pour les casseurs qui purent trouver sur place, à domicile, tous les projectiles et les combustibles propices à leur chienlit et à leurs violences. Alors si les autorités ne sont pas seulement laxistes, elles sont a fortiori complices.

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À la panoplie réputée sublétale des moyens physiques de répression, est venu s’ajouter le recours à des instruments juridiques aussi spécieux que discutables  : participer c’est se rendre complice des vols et des exactions commis en marge de manifestations par les casseurs… un terme générique qui évite de désigner nommément les Antifas et les Black blocs, ces supplétifs avons-nous dit, des forces de l’ordre, jamais arrêtés ni déférés devant u tribunal de flagrant délit, mais au contraire toujours laissés la bride sur le cou sous l’œil de caméras complaisantes. Facile ensuite de brouiller l’image des GJ, apolitiques et pacifiques au départ, qui, associés (ou amalgamés) aux actes juridiquement répréhensibles et moralement condamnables de ces bandes de nervis - au service évident de la place Beauvau - se voient durement discrédités. Dans le même ordre d’idée, le recours aux brigades anticriminalité [Bac], non formées pour les opération de maintien de l’ordre (et dont les personnels ont parfois la même allure - à s’y méprendre  : dégaine identique type caillera – que les bandes de casseurs), s’est avéré contre les GJ d’une certaine efficacité en contribuant à discréditer et à déconsidérer le mouvement auprès de la partie de la population la moins concernée ou la moins politisée.

Aucun doute n’est à présent plus envisageable  : les Black blocks – répertoriés, fichés, suivis, noyautés et infiltrés à satiété - sont et ne sont que des auxiliaires de police utiles voire indispensables à la survie du pouvoir républicain dans ce qu’il a de plus exécrable, par conséquent, protégés et intouchables. Déplorons que certains policiers et gendarmes, mal rémunérés, mal récompensés et bien peu considérés, pourtant sans doute parfaitement conscients de cette situation, de ces manipulations et des coups tordus qui en résultent, continuent à obéir passivement, préférant à l’occasion le suicide (pour des causes jamais publiées) à la désobéissance… Quoique le droit de refuser de suivre un ordre immoral soit reconnu par la loi  ! Il s’agirait en outre de connaître les «  règles d’engagement  » édictées par le sommet de la pyramide administrative. Qui décide et de quelles façons sont-elles interprétées aux différents échelons de la hiérarchie policière et par qui  ? Depuis 1972, de nouvelles dispositions réglementaires priveraient en principe les auteurs (ou les complices) d’une action contraire aux lois et coutumes de guerre, de faits délictueux ou criminels la faculté de s’abriter derrière l’ordre reçu si celui-ci apparaissait comme illégal. Les forces de sécurité publique devraient à ce titre se rendre à l’évidence qu’elles ne protègent ni la population, ni l’ordre (soi-disant) républicain, mais essentiellement la canaille des palais nationaux (fidéicommis de la haute finance) et une classe dirigeante grassement prébendière, ceci avec l’aide d’une anarcho-racaille… u rôle naguère dévolu à la populace des bas-fonds, le prolétariat en haillons, le lumpenprolétariat de Karl Marx  !

La République gère fort mal mais se défend à merveille

Les liens entre les casseurs, l’État et la Gauche néo-communiste met donc en évidence ou souligne une collusion à peine occultée entre le pouvoir, des groupes activistes et violents et des organisations politiques et syndicales chargées de récupérer le mouvement, de le canaliser pour mieux le désamorcer… en un mot pour mieux le faire rentrer dans le jeu de dupe du syndicalisme compradore. La soi-disant opposition de Gauche n’étant, vue sous cet angle, qu’une composante du système, un rouage parmi d’autres du mécanisme politique systémique, c’est-à-dire dont toutes les composantes – même et surtout oppositionnelles – concourent à la pérennité de l’ensemble… nous invitons sur ce point le lecteur à méditer le chef d’œuvre de George Orwell «  1984  »  !

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Le rejet général des violences de la part de l’opinion publique, concernant en premier lieu les atteintes perpétrées contre des symboles de la Nation tels le musée de l’Arc-de-Triomphe ou dernièrement, le monument du maréchal Juin, tout comme les incendies de commerces, de banques, suscite sans équivoque une réprobation aussi intense que spontanée. Déjà parce que ces comportements sont dissonants par rapport à l’expression d’un mécontentement populaire - certes profond - mais toutefois, dans sa vocation vécue, non encore insurrectionnel. En raison également de l’imprégnation des foules par le préjugé idéologique démocratique, selon lequel la pression populaire de la rue serait susceptible de faire avancer les choses et même de les transformer… même si les récents «  Printemps arabes  », leurs échecs patents ou bien d’autres événements en cours à travers le monde, montrent la vacuité d’une telle illusion.

Instinct de conservation, Gouvernance mondiale et Europe réelle

Pour ne pas conclure, la bonne gestion policière du mouvement grâce à une répression ne laissant aucune place aux états d’âme, laquelle se complète par un épais faisceau de techniques manipulatoires des GJ eux-mêmes et de l’opinion en général, démontre à l’envi - s’il en était encore besoin - la nature machiavélienne pour ne pas dire perverse d’un pouvoir qui, à défaut d’être apte à gérer intelligemment le pays dans l’intérêt de tous, met toutes ses capacités et ses forces à le mettre au pas. Constat qui doit tempérer nos espoirs immédiats (ou notre optimisme) et nous convier à toujours plus de réalisme et de détermination…

Là, dans ce iatus interne au système, pourrait néanmoins se trouver la pierre de touche du mouvement populaire face à un pouvoir incapable de surmonter la contradiction «  essentielle  » d’un pouvoir réduit à quadriller le territoire national dans l’obligation qu’il est de soumettre le pays réel pour mieux le faire entrer dans le moule de la mondialisation (à ne pas confondre avec une modernisation servant de prétexte). Concrètement l’État – lequel fait preuve d’une consternante absence d’imagination quant aux voies et moyens utiles à la liquidation en douceur de la Nation8 - s’évertue à employer mécaniquement des politiques d’austérité draconiennes (sous couvert de cahier des charges, de livre de recettes, de procédures sèchement comptables), sans le dire ouvertement et sans y parvenir vraiment (tel le nécessaire dégraissage des effectifs pléthoriques de l’état  : 5.666.000 fonctionnaires et assimilés au 31 déc. 2017)… on rabote sur tout mais sans finesse, ni véritable discernement. On travaille à la hache et à la louche  !

Nos gouvernants s’occupent d’abord du service de la dette (cette dernière atteint 100% du Pib  ; soit environ 2231,7 mds d’euros  ; même si aujourd’hui – pour le moment - les taux d’intérêts sont asymptotiques à zéro), mais jamais de son remboursement. Le refinancement se faisant chaque année par de nouveaux emprunts sur les marchés internationaux ce qui revient à creuser sans fin et abyssalement le déficit public. Tout ceci afin de se plier au dogme ultra libéral de l’effacement des frontières et du laisser faire laisser passer, de la main invisible et une concurrence pure et parfaite… Fumées opiacées de l’Utopie toujours meurtrière  !

La Révolution française étant ontologiquement - dans son être intime - une révolution libérale, M. Macron, en digne héritier et continuateur, va au bout de cette logique démentielle. Retenons pour finir que l’idéologie ultra libérale (celle de l’École de Chicago et du Nobel Milton Friedman) a opéré depuis longtemps sa jonction avec l’école freudo-marxiste dite de Francfort… Or c’est bien la convergence de ces deux courants de pensée révolutionnaires qui nous conduit à l’écroulement sociétal, politique, moral et spirituel que nous connaissons à présent. Toutefois, l’arbre ne devant pas cacher la forêt, comprenons que ce qui est en cause n’est ni plus ni moins que le projet messianique de disparition des peuples et des nations en tant que communautés organiques relativement homogènes aux plans ethnique, confessionnel, historique et culturel au profit de la termitières ou du mouvement brownien des monades leibniziennes.

Et c’est bien ce contre quoi, consciemment/inconsciemment, intuitivement, se sont dressés les GJ dont la «  colère  » n’exprime - plus ou moins - que le refus de mourir, en un mot une authentique manifestation de l’instinct de conservation… Raison pour laquelle, quelque soit la forme que cette insurrection civique prendra, les GJ ne sont pas morts et ne sont certainement pas prêts de s’effacer du paysage. Même s’il paraît à première vue, aux yeux de nos pseudo élites déracinées et nomades (elles prennent l’avion comme la France profonde prend sa voiture pour aller acheter son pain… ce qui est d’ailleurs à déplorer) plus facile de diriger un magma humain (ou une mosaïque constituée d’éléments étrangers les uns aux autres, culturellement, confessionnellement, ethniquement) qu’une communauté pensant et réagissant majoritairement à l’unisson.

Au demeurant ne nous serine-t-on pas tous les jours que Dieu fait, que le nationalisme c’est la guerre, tout comme l’Union fédérale européenne serait «  La paix  »  ! Tout comme pour le sieur Attali «  le souverainisme, c’est la haine, le racisme   » et même – fallait-il l’oser  ? - «  de l’antisémitisme   »… Première et apparemment unique préoccupation de nos élites  ! Diviser pour régner est devenu aujourd’hui une devise et une règle universelle, la gouvernance par le chaos sociétal… La théorie du genre, la guerre des sexes, l’islamophilie et la haine de soi, l’ethnomasochisme et au bout la confusion universelle. Comprenons alors l’insurmontable contradiction à laquelle se trouvent confrontés les larbins du mondialisme anoméen, anarcho-libéral, qui doivent à la fois conduire cette Grande transformation et procéder dans l’urgence des agendas planétariens, à la dissolution des États-Nations et à la destruction des peuples nés dans la matrice des temps historiques.

Cruelle contradiction que M. Macron essaie vainement ces derniers jours de dépasser en nous bassinant et en tentant de nous endormir avec de quotas d’immigration sachant que ce sont de quatre à cinq cent mille étrangers qui s’installent durablement chaque année en France. Reste que le brassage des peuples (principalement avec l’Afrique dont un scientisme dévoyé nous ressasse chaque jour qu’elle serait le berceau de l’humanité), est une priorité et un impératif auquel les dirigeants européens ne saurait déroger… Avant que l’Europe réelle ne s’aperçoive (ou ne prenne conscience) que si elle décidait d’exister en tant que puissance organisée (sous forme d’une confédération par exemple), elle serait la première économie planétaire… et le reste avec  !

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À la fin de l’été, au début de l’automne nous avons vu se succéder une multitude de mouvements revendicatifs catégoriels  : hospitaliers urgentistes, policiers (le 2 octobre la veille de l’attentat à la préfecture de police de Paris, ce qui a, en raison de l’émotion suscitée, a soufflé comme un bougie l’extraordinaire manifestation policière de la veille  ; nous ne ferons pas plus ample commentaire sur la succession nécessairement fortuite de ces deux événements  !). Puis l’on a vu défiler les professions libérales – avocats, médecins – décidés à sauver leurs caisses de retraite autonomes (et autofinancées), ainsi que les pompiers matraqués et gazés comme jamais les Blacks blocs ne le furent. Enfin la manifestation transcourant (plusieurs centaines de milliers de personnes passées sous silence et méprisées par la presse) contre la Loi sur la bioéthique (PMA ouvrant évidemment la voie à la GPA en dépit des mensonges éhontés de ses promoteurs) agrémentée des arguties et démonstrations grotesques développées par le duo de choc Buzin-Belloubet, respectivement ministre de la Santé et garde des Sceaux. La liste des protestations est bien loin d’être close et nous verrons ce qu’il en est le 5 décembre car tout laisse à penser que de nouvelles éruptions de mécontentement et de ressentiment sont à prévoir et à très court terme… Au final, malgré toute son habileté à manier le verbiage et à rouler les gogos dans la farine, la question se pose désormais de savoir si, réellement, M. Macron parviendra bien au bout de son mandat. Pari tenu  ?

24 novembre 2019

 

Jérôme Sainte-Marie sur le thème “Macron, le bloc bourgeois et les Gilets jaunes”

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Jérôme Sainte-Marie sur le thème “Macron, le bloc bourgeois et les Gilets jaunes”

 
Mercredi 9 janvier, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Jérôme Sainte-Marie sur le thème “Macron, le bloc bourgeois et les Gilets jaunes”. Diplômé de l’Institut d’Études politiques de Paris, politologue, spécialiste des études d’opinion, Jérôme SAINTE-MARIE préside la société d’études et de conseil Polling Vox.
 
Il a notamment publié « Le nouvel ordre démocratique » aux éditions du Moment en 2015. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2017, Jérôme Sainte-Marie avait expliqué que le clivage droite-gauche s’estompait au profit d’un affrontement entre « libéralisme élitaire » et « souverainisme populaire » dont les Français avait de plus en plus nettement conscience et qui pourrait conduire à de très fortes tensions si un programme ultralibéral était appliqué.
 
Comment analyser aujourd’hui “Macron et le bloc bourgeois face à la révolte des Gilets jaunes ?”