vendredi, 13 mars 2015
L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine
L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine
Kiev et les djihadistes: une sombre alliance
Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention: le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, «une force de combat des islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens».
Les clés des organisations clandestines islamistes en Ukraine ont été remises à Mamon par un contact à Istanbul,Khalid, qui commande la branche ISIS locale. «Nos frères sont là», a-t-il dit à Mamon, et le journaliste s’est rendu en Ukraine où il a été mis en rapport avec un contact nommé Ruslan, qui l’a conduit au camp clandestin de Munayev.
Portant le nom du premier président de la Tchétchénie séparatiste, Djokhar Doudaïev, le bataillon Doudaïev était commandé par Isa Munayev, récemment tué dans l’est de l’Ukraine. Imprégnés d’une haine fanatique des Russes, qui soutiennent les rebelles de l’Est, les hommes de Munayev estiment également qu’ils paient une dette, puisque les bataillons du Secteur Droit ultra-nationaliste qui aujourd’hui luttent pour Kiev ont apparemment aidé les Tchétchènes dans le passé. Le Secteur Droit est un groupe paramilitaire ouvertement néo-fasciste qui a fourni une grande partie des forces qui ont rendu possible le coup d’État contre Viktor Ianoukovitch, l’ancien président ukrainien. Organisés en différents bataillons, dont la célèbre Brigade Azov, ils idolâtrent les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale, qui ont combattu les troupes soviétiques: les ultra-nationalistes ont été accusés d’avoir commis desatrocités dans le Donbass, ainsi que de terroriser leurs adversaires politiques sur le front intérieur. D’après Mamon, ils ont également été impliqués dans la lutte contre les Russes dans la lointaine Tchétchénie, où l’ancien gros bonnet du Secteur Droit Oleksandr Muzychko a combattu aux côtés de Munayev et des frères contre les Russes.
Comme Ruslan l’a dit à Mamon:
« Je suis ici aujourd’hui parce que mon frère, Isa, nous a appelés et a dit: ‹Il est temps de rembourser votre dette. Il fut un temps où les frères de l’Ukraine sont venus [en Tchétchénie] et se sont battus contre l’ennemi commun, l’agresseur, l’occupant.›. »
A côté de cette solennelle éthique du guerrier, une autre raison probable du soutien de l’EI à Kiev est l’accès à des cibles occidentales, données ainsi aux terroristes. Comme Mamon l’indique:
«L’Ukraine est en train de devenir une étape importante pour les frères comme Ruslan. En Ukraine, vous pouvez acheter un passeport et une nouvelle identité. Pour 15 000 dollars, un combattant reçoit un nouveau nom et un document juridique attestant de sa citoyenneté ukrainienne. L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne, mais c’est une voie facile pour l’immigration vers l’Ouest. Les Ukrainiens ont peu de difficultés à obtenir des visas pour la Pologne voisine, où ils peuvent travailler sur les chantiers et dans les restaurants, comblant le vide laissé par les millions de Polonais qui sont partis à la recherche de travail au Royaume-Uni et en Allemagne. »
On nous dit que l’EI prévoit des attaques terroristes en Europe, et que les forces de sécurité sont occupées à recenser tous les suspects du continent; pourtant voici ce trou béant dans les défenses de l’Ouest, par où les frères s’infiltrent tranquillement, sans que les médias occidentaux en rendent compte. En coopération avec des groupes ultra-nationalistes comme le Secteur Droit, qui ont également créé leurs bataillons semi-autonomes, les islamistes d’Ukraine, brandissant des passeports ukrainiens, ont ouvert une passerelle vers l’Ouest.
Les demandes faites à Washington de commencer à fournir des armes létales au régime ukrainien font maintenant partie du débat de politique étrangère à Washington, avec les habituels suspects exhortant l’administration à ouvrir le robinet d’armement. Pourtant, les Ukrainiens disent qu’ils obtiennent déjà une aide létale de pays qu’ils refusent d’identifier, selon le membre officiel du Conseil de sécurité nationale ukrainienne Oleg Gladovsky:
«[L’aide provient] d’endroits où nous n’avons aucune influence et où il n’y a pas de tollé public à ce sujet (que nous avons nous-mêmes contribué à créer dans certains endroits, malheureusement). C’est de ces pays que nous sommes en train de recevoir de l’aide létale.»
Alors d’où vient cette aide?
«Dans l’est de l’Ukraine, écrit Mamon, le drapeau vert du djihad flotte sur certaines bases des bataillons privés.» Mais comment ces groupes de combat sont-ils privés?
L’armée ukrainienne en loques, composée de conscrits peu motivés et mal armés, ne fait pas le poids contre les séparatistes, qui se battent sur leur propre territoire contre un envahisseur. Le régime de Kiev dépend de ces arméesprivées pour fournir une colonne vertébrale à sa force de combat, et il semble y avoir une relation symbiotique difficile entre l’armée ukrainienne régulière et ces volontaires, avec une approche non interventionniste adoptée par Kiev pour ces derniers . Si le régime ukrainien reconnait ouvertement aujourd’hui obtenir de l’aide de pays non nommés, il est normal de se poser la question: le Bataillon Doudaïev obtient-il une aide directe à partir des mêmes sources que celles qui équipent en armes les rebelles islamistes radicaux de Syrie – le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis et les Saoudiens?
Comme les rebelles modérés syriens financés et soutenus par les Etats-Unis rejoignent l’EI en masse, le réseau djihadiste international étend ses tentacules en Ukraine pour reprendre le combat au nom de leurs frères.
L’un des principaux liens entre les factions ultra-nationalistes ukrainiennes et les islamistes était Oleksandr Muzychko, qui a combattu aux côtés du chef terroriste tchétchène Chamil Bassaïev – le cerveau derrière le massacre de l’école de Beslan – dans les guerres de Tchétchénie. L’année dernière, Muzychko a été tué dans une fusillade avec les policiers ukrainiens. Mais avant de disparaître, il était le visage public très évident du mouvement ultra-nationaliste d’Ukraine.
Dans une vidéo devenue virale, Muzychko et un groupe de ses compagnons du commando Secteur Droit sont entrés dans le bureau du procureur de la ville de Rivne, dans le nord-ouest de l’Ukraine, et ont giflé le procureur coupable de ne pas faire son travail à la satisfaction de Muzychko. Il a également fait irruption dans une réunion du conseil de la ville de Rivne, brandissant un fusil, et déclarant que le Secteur Droit ne désarmerait jamais. Alors que les autorités ont sans aucun doute trouvé les singeries de Muzychko ennuyeuses, ce genre de chose est normal dans la nouvelle Ukraine. Et il est probable que c’est son implication clandestine avec l’EI, bien plus que ses pitreries publiques, qui a provoqué la colère des autorités: elles lui ont tendu une embuscade et l’ont abattu le 24 mars de l’année dernière. Son implication avec la cellule EI en Ukraine est-elle devenue de plus en plus évidente, même pour ceux en Occident qui s’étaient contentés de regarder de l’autre côté?
Que les autorités de Kiev travaillent avec un avant-poste de l’EI est implicite dans toute l’article de Mamon: quand ce dernier s’est rendu au campement de Munayev en compagnie de Ruslan, ils n’ont eu aucune difficulté aux points de contrôle de l’armée ukrainienne, où la possibilité de percevoir des pots de vin ne faisait aucun doute, et ils sont passés à travers. Tout au long de l’article de Mamon nous entendons Munayev se plaindre de la pauvreté: le Bataillon Doudaïev, nous dit-on, doit dépendre d’activités criminelles pour financer le djihad. Pourtant, un oligarque mineur, nommé Dima leur remet 20 000 dollars, et il est question de vendre au marché noir de l’ambre à des «acheteurs du golfe Persique, y compris de riches cheikhs» – peut-être les mêmes riches donateurs qui ont si généreusement financé l’EI.
Les liens entre le régime de Kiev et l’enclave de l’EI en Ukraine sont nombreux, et seulement à demi cachés. Lorsque Mamon est arrivé au camp de Munayev, il a été accueilli par une voiture blindée qui, nous dit-on, a été donnée par Ihor Kolomoisky, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, récemment nommé gouverneur de Dniepropetrovsk. Kolomoisky, malgré son héritage juif, n’a aucun scrupule à s’allier à des groupes ouvertement antisémites comme le Secteur Droit, dont il a financé les bataillons: comme les djihadistes affiliés à l’EI, auxquels il a offert une voiture blindée, il ne pense qu’à la lutte contre Vladimir Poutine, qu’il méprise.
Une autre indication de l’alliance EI-Kiev est l’évasion d’Adam Osmaev, commandant-adjoint du Bataillon Doudaïev, d’une prison ukrainienne où il purgeait une peine pour avoir fomenté l’assassinat de Poutine. Après le coup d’état à Kiev, Munayev et ses compagnons ont fait sortir Osmaev de prison: quand ils ont été confrontés à la police ukrainienne à un barrage, ils ont été mystérieusement autorisés à passer. Comme le rapporte Mamon:
«Après une impasse dramatique, les Ukrainiens ont permis aux Tchétchènes de filer. (Il n’y a pas moyen de confirmer le récit de Ruslan, mais à l’automne 2014, le tribunal d’Odessa a soudainement déclaré qu’Osmaev avait suffisamment purgé sa peine et il a été libéré.) Osmaev et Munayev sont revenus à Kiev, et le bataillon Doudaïev a été créé.»
«De temps en temps, écrit Mamon, Munayev rencontre des représentants du Service de sécurité ukrainien, connu sous le nom de SBU.»
Le Bataillon Doudaïev compte environ 500 combattants, mais il y a aussi d’autres brigades djihadistes en Ukraine, organisées dans le Bataillon Sheikh Mansour, qui s’est détaché du Bataillon Doudaïev et «est basé à proximité de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine», ainsi que deux autres groupes composés des Tatars de Crimée, comptant chacun environ 500 djihadistes.
Comme l’aide des États-Unis coule à flot en Ukraine, dans quelle mesure va-t-elle retomber sur ces alliés de l’EI – et quelle sera son utilisation future? Si John McCain et Lindsey Graham arrivent à leurs fins, les armes américaines vont bientôt se trouver dans les mains de ces terroristes, dont il est sûr que le djihad contre les Russes se tournera vers l’Ouest et frappera les capitales de l’Europe.
C’est un retour de flamme avec une vengeance: nous créons nos propres ennemis, et leur donnons les armes pour nous faire du mal, alors même que nous affirmons notre besoin d’une surveillance universelle pour les combattre. Les savants fous formulant la politique étrangère américaine sont en train de créer une armée de monstres de Frankenstein – qui ne manqueront pas d’attaquer leurs créateurs bercés d’illusions.
- Source : Justin Raimondo-Traduction Claude Saker Francophone
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jeudi, 12 mars 2015
Le monde anglo-saxon en guerre contre l’Europe?
Le monde anglo-saxon en guerre contre l’Europe?
Les accords de Minsk ont fait ressurgir une vérité oubliée un peu trop vite : les États européens ont un rôle fondamental et incontournable quand il faut gérer une crise sur ce continent.
Paris et Berlin se sont en effet bien gardés d’inviter Washington et Bruxelles, c’est-à-dire l’Otan et l’UE, à ces négociations de Minsk, destinées à avancer vers un accord de paix, dans cette guerre civile qui se déroule en Ukraine.
Ironie de l’histoire : la Biélorussie, régulièrement taxée de « dernière dictature d’Europe », a accueilli une rencontre ayant permis aux puissances continentales de bloquer les velléités guerrières anglo-saxonnes.
Prises entre l’enclume des faucons ukrainiens et le marteau de leurs sponsors américains, les élites ukrainiennes, qui auraient naïvement cru à la fable de leur intégration fraternelle au sein de la communauté euro-atlantique, doivent désormais déchanter.
Les rêves d’adhésion immédiate à l’Union Européenne et à l’OTAN sont partis en fumée, et le pays est maintenant très proche de la faillite. Le divorce avec la Russie sur le modèle géorgien se fait au prix d’une guerre contre le monde russe et donc quasi-directement contre la Russie. Dans le même temps, les oligarques qui ont pris le pouvoir en Ukraine après les événements de la place Maïdan ont mis les nations européennes face à une situation très complexe.
Du côté de l’Europe de l’ouest, on essaie de croire à la paix en Ukraine et de rester optimistes, mais une scission apparaît de plus en plus nettement. D’une part, se profile un axe qui recherche la paix et d’autre part un groupe qui souhaite un affrontement plus direct avec Moscou.
L’axe anglo-saxon, fauteur de guerre ?
Dans ce groupe, quatre acteurs principaux.
Il y a d’abord l’Angleterre, dont le ministre de la Défense Michael Fallon affirme que Moscou fait planer un « véritable danger » sur les pays baltes. Quant à l’ex-ministre britannique de la Défense Liam Fox, il martèle que les forces de l’OTAN doivent « offrir aux Ukrainiens les capacités nécessaires pour se défendre » et notamment des « armes antichars sophistiquées » car la Russie menacerait de dominer l’Europe. Même son de cloche pour l’ancien responsable des services secrets russes qui affirme que la Russie représente une « menace en tant qu’État » pour l’Angleterre.
Il y a le Canada, l’un des acteurs étrangers les plus actifs durant le Maïdan, fait rarement mis en lumière par les médias français, qui vient d’être clairement appelé à l’aide par les autorités ukrainiennes qui affirment se préparer à une « guerre d’envergure » contre la Russie. Et au passage, sans aucun doute, à balayer d’un revers de main les accords de Minsk.
Washington menace de son côté la Russie de sanctions d‘une extrême gravité en l’accusant de faire entrer des chars en Ukraine, ce que pourtant François Hollande lui même dément. Fort de ce mythe médiatique, Washington étudie même la possibilité de livrer des armes à l’Ukraine afin de torpiller la fragile tentative de « quintuple entente continentale » arrachée à Minsk pendant la nuit du 11 au 12 février.
Enfin il y a l’OTAN, dont le commandant adjoint de l’Alliance atlantique en Europe, le général Adrian Bradshaw, vient d’affirmer, tout comme l’ex-secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, que la Russie pourrait être tentée d’envahir des pays membres du bloc. Grace à la crise ukrainienne, l’Alliance se redonne une raison d’exister et peut utiliser ses satellites en Europe (Pologne, États baltes…) pour constituer un cordon "Otanien" entre Paris, Berlin et Moscou. La crise en Ukraine a donc permis en quelque sorte l’apparition d’un projet de mur américain, qui remplacerait le mur de Berlin.
L’Europe face à ses contradictions historiques et systémiques
Un commentateur objectif et raisonnable pourrait se demander ce qu’un axe non-européen et maritime « Otan-Washington-Londres-Ottawa » peut apporter à une crise ne concernant que des puissances continentales européennes ou péri-européennes. Il pourrait avec étonnement constater que cet « axe du bien » a été exclu des négociations vers la paix mises en place par l’axe « Paris-Berlin-Moscou ». Il y a pourtant des explications à cela.
À la fin du second conflit mondial, l’Europe a confié sa défense aux États-Unis pour se protéger du péril soviétique. Lors de la disparition de ce danger, les Européens n’ont pas fait l’effort de créer un système de défense indépendant. L’OTAN a poursuivi son expansion vers l’est du continent, pays par pays. Dans cette organisation, la suprématie américaine coule de source.
La jurisprudence De Gaulle n’a pas fait tache d’huile, tandis que Berlin s’est montré incapable de s’affirmer en leader de la puissance militaire européenne. L’Allemagne se contentait de prendre le leadership économique d’une construction européenne ayant transformé les pays de l’union en sujets de ce nouveau Reich puissant économiquement, mais sans défense autonome.
Une Allemagne désormais prise en tenaille entre sa tendance naturelle à l’expansion vers l’Est (militaire en 1940, économique en 2000) et le risque d’une guerre ouverte dans laquelle elle serait la grande perdante, à cause de sa position économique dominante. Enfin, et peut être surtout, l’UE n’a toujours pas clairement défini ses frontières, ses limites civilisationnelles et par conséquent la limite territoriale et géographique de son expansion.
La Russie et les frontières du monde russe
L’Europe se retrouve face à une Russie en pleine mutation. Parallèlement au redressement économique spectaculaire qu’il a connu, le pays vit une mutation qui est de nature géopolitique. On l’imaginait devenir une puissance européenne ou quasi-européenne au début des années 2000 ; depuis quelques années, on constate au sein des élites russes une tendance géopolitique "eurasiatique" qui s’est beaucoup affirmée et qui tend à devenir dominante.
Ce changement de cap a logiquement entraîné une reconfiguration systémique et permanente tant de la politique étrangère russe, que de la gestion de ses marches (son étranger proche) et de la relation avec sa zone d’influence propre : le fameux « monde russe » que l’on peut qualifier « d’étranger intérieur », une notion difficile à comprendre pour les occidentaux.
Avec moins de 9 habitants au kilomètre carré, la Russie n’est pas un État nation européen comme les autres. Certaines frontières sont très éloignées du centre politique, et d’autres n’ont pas, en Russie, une signification identitaire aussi forte qu’en Europe occidentale. Cette réalité explique l’obsession russe d’avoir marches stables. L’existence de populations situées « hors » des frontières administratives de l’Etat russe actuel, mais se considérant comme appartenant au monde russe, complique encore les choses, que l’on pense par exemple aux Ossètes, aux populations russophones du Donbass ou à une partie de la population de la Moldavie.
Quel avenir pour l’Ukraine entre Washington, Moscou et l’Europe ?
Le retour de la Russie en tant qu’acteur géopolitique indépendant et autonome, ayant ses propres intérêts et les moyens de les défendre, est un élément clairement déstabilisant pour l’agenda américain en Eurasie et en Europe. Mais cette nouvelle donne place également l’Europe face à des choix stratégiques. L’affaire ukrainienne le démontre, en contraignant l’Europe à naviguer entre l’unilatéralisme de Washington et ses intérêts propres. Ces derniers n’allant pas du tout dans le sens d’une guerre sur le continent et contre la Russie, avec laquelle l’interaction commerciale, politique et économique est croissante depuis une quinzaine d’années.
Les Américains et les Européens ont globalement deux visions et des intérêts diamétralement opposés quant à l’avenir de leur relation avec l’Ukraine.
Pour Washington, l’Ukraine est un pion stratégique fondamental du fait de sa position géographique. Une fois l’Ukraine affranchie de l’influence de Moscou, elle pourrait se transformer en satellite docile, à l’extrémité est du continent, pour introduire l’OTAN en Eurasie, en commençant par la mer noire, et ainsi refouler la Russie vers l’Est. Le plus loin possible du « mur de Washington ».
L’Ukraine ne revêt en revanche aucun intérêt stratégique fondamental pour Paris ou Berlin, ni sur le plan militaire, ni sur le plan sécuritaire. Sur le plan économique, le pays peut représenter un marché potentiel pour certains produits européens, et pourrait devenir une source importante de main d’œuvre bon marché pour l’Allemagne. Sous cet angle, du reste, l’opération ukrainienne permet aux Etats-Unis de donner des gages économiques à leur allié allemand en Europe ; du moins tant que Berlin ne se permet pas de s’octroyer une quelconque liberté sur le plan militaire ou sécuritaire. Ceci explique en partie l’effroi qui a saisi Washington, Berlin et la soi-disant « nouvelle Europe » sous tutelle militaire américaine et sous domination économique allemande lorsque les Français ont esquissé la vente de navires Mistral, alors que dans le même temps l’Allemagne procède elle à des entraînements militaires avec des reproductions des mitrailleuses en bois en raison de la faiblesse de son budget militaire.
Si la paix revient en Ukraine, ce qui semble improbable, il faudra rebâtir, avec tous ces intérêts divergents, un système viable de relations Europe-Ukraine-Russie.
On imagine mal comment il pourrait pacifiquement s’esquisser sans que l’Ukraine ne redevienne ce que sa géographie et son histoire lui imposent d’être : un pont naturel entre la Russie d’un côté, et l’Europe centrale et occidentale de l’autre et surtout un tampon suffisamment étendu pour éviter au monde euro-occidental et au monde eurasien bien des heurts, et bien des affrontements.
Je dis improbable que la paix ne revienne car une question bien plus inquiétante se profile à l’horizon, question que les dirigeants occidentaux semblent ne pas vouloir se poser : l’Ukraine en tant qu’État existe-t-elle encore ?
- Source : Alexandre Latsa
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The Kiev-ISIS Alliance
The Kiev-ISIS Alliance
Militants with links to ISIS fight for Kiev in East Ukraine as part of 'Dzhokhar Dudayev battalion'
This article originally appeared at Antiwar.com
While we’re fighting the Islamic State, a.k.a. ISIS, in Iraq and Syria, and American officials tout the alleged danger of an attack on the US homeland, in Ukraine Washington and the Caliphate are fighting on the same side. A remarkable series of articles by Marcin Mamon in The Intercept has documented an aspect of the Ukraine conflict that no one else has paid any attention to: the role played by the "Dudayev Battalion," a fighting force of radical Islamists consisting of Chechens, but also including fighters from throughout the Caucasus as well as some Ukrainains.
The keys to Ukranie’s Islamist underground were handed to Mamon by a contact in Istanbul, "Khalid," who commands the ISIS branch there. "Our brothers are there," he told Mamon, and the reporter traveled to Ukraine where he was put in touch with a contact named Ruslan, who led him to Munayev’s clandestine camp.
Named after the first "president" of breakaway Chechnya, Dzhokhar Dudaev, the Dudayev Battalion was commanded by Isa Munayev, recently killed in a east Ukraine. Imbued with a fanatical hatred of the Russians, who are backing the rebels in the east, Munayev’s men also feel they are paying back a debt, since the ultra-nationalist Right Sector battalions now fighting for Kiev apparently helped the Chechens in the past. Right Sector is an openly neo-fascist paramilitary group which provided much of the muscle that made the coup against Viktor Yanukovych, former Ukrainian president, possible. Organized into various battalions, including the notorious Azov Brigade, they idolize the World War II collaborators with the Nazis, who fought Soviet troops: the ultra-nationalists have been accused of carrying out atrocities in the Donbass, as well as terrorizing their political opponents on the home front. According to Mamon, they also have been involved in fighting the Russians in far-off Chechnya, where former Right Sector bigwig Oleksandr Muzychko fought alongside Munayev and "the brothers" against the Russians. As Ruslan told Mamon:
"I am here today because my brother, Isa, called us and said, ‘It’s time to repay your debt. There was a time when the brothers from Ukraine came [to Chechnya] and fought against the common enemy, the aggressor, the occupier."
Aside from this solemn warrior ethic, another likely reason for ISIS support to Kiev is the access this gives the terrorists to Western targets. As Mamon puts it:
"Ukraine is now becoming an important stop-off point for the brothers, like Ruslan. In Ukraine, you can buy a passport and a new identity. For $15,000, a fighter receives a new name and a legal document attesting to Ukrainian citizenship. Ukraine doesn’t belong to the European Union, but it’s an easy pathway for immigration to the West. Ukrainians have few difficulties obtaining visas to neighboring Poland, where they can work on construction sites and in restaurants, filling the gap left by the millions of Poles who have left in search of work in the United Kingdom and Germany."
We are told that ISIS is planning terrorist attacks in Europe, and security forces are busy rounding up suspects all across the continent – and yet here is this gaping hole in the West’s defenses, where "the brothers" are quietly infiltrating without much notice in the Western media. In cooperation with ultra-nationalist groups like Right Sector, which have also formed their semiautonomous battalions, the Islamists of Ukraine, brandishing Ukrainian passports, have opened a gateway to the West.
Demands that Washington start giving lethal aid to the Ukrainian regime are now part of the foreign policy debate in Washington, with the usual suspects urging the administration to open the weapons spigot. Yet the Ukrainians are saying they’re already getting lethal aid from countries they refuse to identify, according to Ukrainian national security council official Oleg Gladovsky:
"[The aid is coming from] places where we have no influence and where there’s no public uproar about it (which we ourselves have helped created in some places, unfortunately). It’s from these countries that we’re now receiving lethal aid."
So where is this aid coming from?
"In eastern Ukraine," writes Mamon, "the green flag of jihad flies over some of the private battalions’ bases." But how "private" are these fighting groups?
The tatterdemalion Ukrainian army, consisting of poorly-motivated and poorly-armedconscripts, is a poor match for the separatists, who are fighting on their home turf against an invader. The Kiev regime is dependent on these "private" armies to provide the backbone of its fighting force, and there appears to be an uneasy symbiotic relationship between the regular Ukrainian army and these volunteers, with a hands-off approach taken by Kiev to the latter. If the Ukrainian regime is now openly acknowledging getting aid from unnamed countries, it’s fair to ask: is the Dudayev Battalion getting direct aid from the same sources supplying Syria’s radical Islamist rebels with arms – Qatar, Kuwait, the United Arab Emirates, and the Saudis?
As the US-funded-and –supported Syrian "moderate" rebels defect to ISIS in droves, the international jihadist network is extending its tentacles into Ukraine to take up the fight on behalf of their "brothers."
One of the key links between the Ukrainian ultra-nationalist factions and the Islamists was Oleksandr Muzychko, who fought alongside Chechen terrorist leader Shamil Basayev – the mastermind behind the Beslan school massacre – in the Chechen wars. Last year Muzychko was killed in a shoot-out with Ukrainian police, but before he went down he was the very visible public face of Ukraine’s ultra-nationalist movement.
In a video that went viral, Muzychko and a group of his fellow Right Sector stormtroopers entered the state prosecutor’s office in the city of Rivne, in northwestern Ukraine, and slapped the prosecutor around for not doing his job to Muzychko’s satisfaction. He also broke into a meeting of the Rivne city council, brandishing a gun, and declaring Right Sector would never disarm. While the authorities no doubt found Muzychko’s antics annoying, this sort of thing is "normal" in the new Ukraine, and it’s likely his involvement with the ISIS underground, rather than his public antics, brought down the ire of the authorities, who ambushed and shot him down on March 24 of last year. Was his involvement with the ISIS cell in Ukraine was becoming increasingly obvious, even to those in the West who had been content to look the other way?
That the Kiev authorities are working with the ISIS outpost is implied throughout Mamon’s piece: as Mamon made his way Munayev’s encampment in the company of Ruslan, they had no trouble at Ukrainian army checkpoints, where the opportunity to collect bribes was foregone and they were waved right through. Throughout Mamon’s piece we hear Munayev’s complaints of poverty: the Dudayev Battalion, we are told, must depend on criminal activities to finance their jihad. Yet one minor oligarch, named "Dima," hands them $20,000, and there is talk of selling black market amber to "buyers in the Persian Gulf, including wealthy sheikhs" – perhaps the same wealthy donors who have so generously funded ISIS.
The links between the Kiev regime and the ISIS enclave in Ukraine are numerous, and only half-hidden. When Mamon arrived at Munayev’s camp, he was met by an armored car that, we are told, was donated by Ihor Kolomoisky, one of the richest men in Ukraine who was recently appointed governor of Dnipropetrovsk. Kolomoisky, despite his Jewish heritage, has no compunctions about allying himself with openly anti-Semitic groups like Right Sector, whose battalions he has financed: like the ISIS-affiliated jihadists he gifted with an armored car, all he cares about is the fight against Vladimir Putin, whom he despises.
Another indication of the ISIS-Kiev alliance is the escape of Adam Osmayev, deputy commander of the Dudayev Battalion, from a Ukrainian jail, where he had been serving a sentence for plotting Putin’s assassination. After the coup in Kiev, Munayev and his fellow fighters broke Osmayev out of prison: when they were confronted by Ukrainian police at a checkpoint, they were mysteriously allowed to pass. As Mamonreports:
"After a dramatic standoff, the Ukrainians allowed the Chechens to go free. (There is no way to confirm Ruslan’s account, but in the fall of 2014, the Odessa court suddenly declared that Osmayev had fulfilled enough of his sentence and had been set free). Osmayev and Munayev came back to Kiev, and the Dudayev battalion was created."
"From time to time," writes Mamon, "Munayev met with representatives of the Ukrainian Security Service, known as the SBU."
The Dudayev Battalion numbers around 500 fighters, but there are also other jihadist brigades in Ukraine, organized into "the Sheikh Mansour battalion, which broke off from the Dudayev battalion" and "is based close to Mariupol, in the southeast of Ukraine," as well as two other groups composed of Crimean Tatars, each consisting of about 500 jihadists.
As US aid flows into Ukraine, how much of it will trickle down to these allies of ISIS – and to what future use will it be put? If John McCain and Lindsey Graham have their way, US arms will soon find their way into the hands of these terrorists, whose jihad against the Russians is bound to turn westward and strike at the capitals of Europe.
This is blowback with a vengeance: we are creating our own enemies, and giving them the weapons to harm us, even as we claim the need for universal surveillance in order to fight them. The mad scientists formulating US foreign policy are raising an army of Frankenstein monsters – who are sure to come after their deluded creators.
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mardi, 10 mars 2015
Les Etats-Unis en Europe. De quoi je me mêle?
Les Etats-Unis en Europe. De quoi je me mêle?
Peter Eisner
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
Nous ne sommes vraiment pas en Europe. Nous avons toujours l’OTAN et, derrière l’OTAN, les Etats-Unis d’Amérique qui gouvernent notre politique dite « étrangère », laquelle est, bien souvent, la politique interne à l’Europe. Ce sont eux qui ont décidé de la manière dont allait se disloquer la Yougoslavie, avec des conséquences terribles pour cette région. Il est vrai que les Européens ont commencé par manquer à leur devoir, à commencer par les Allemands qui se sont empressés de reconnaître la Croatie, en ne convoquant pas une conférence pour organiser pacifiquement ce démembrement. Ce sont donc les Etats-Unis qui ont décidé des bons et des méchants, avec les bons Bosniaques musulmans qui pouvaient se permettre de bombarder le marché de Sarajevo pour en accuser les Serbes et les bons Croates qui ont chassé de leur terre les Serbes de la Krajina. Cela nous le savions depuis longtemps.
Nous pensions que l’Europe, nulle sur le plan des relations internationales, gérait un peu mieux son économie. Le problème de la dette grecque lui incombe ; ce sont les citoyens des autres pays européens qui paieront. Or qui faisait la loi en Grèce jusqu’aux dernières élections ? C’était une « troïka » représentant le FMI, la BCE et la commission. Le FMI est une instance internationale. Qu’a-t-il donc à faire dans nos problèmes ? A la rigueur il pourrait prêter à l’Europe qui prêterait à la Grèce ; mais il prête directement. Quant à la BCE, elle est indépendante. Il reste la commission, qui est à l’Europe ce que les fermiers généraux étaient à notre ancien régime. Où sont les représentants du peuple européen ? Le nouveau pouvoir grec a raison de ne plus vouloir de cette troïka. En revanche cela ne change rien pour lui sur le fond. Jusqu’ici nous n’avions que les conséquences d’une gestion lamentable des problèmes par des dirigeants européens incapables, en Grèce et ailleurs. Or voici que survient un fait nouveau. Monsieur Obama se permet de porter un jugement positif sur les demandes grecques. De quoi je me mêle ?
Ces derniers jours, la situation dans l’Ukraine orientale a appelé une initiative d’Angela Merkel et de François Hollande. L’idée n’était pas mauvaise, mais elle faisait suite à des déclarations belliqueuses en provenance des Etats-Unis, qui leur faisaient peur. Etait-ce un éclair de lucidité ? On peut en douter. Dans cette affaire il y a quelque chose qui cloche, indépendamment de tout jugement sur les responsabilités respectives des Ukrainiens et des Russes. Dans quel esprit nos deux chefs d’état sont-ils venus à Minsk ? Comme médiateurs ? Si c’était le cas, il fallait au moins respecter les apparences. Pourquoi les occidentaux se concertent-ils toujours avec Porochenko avant de parler à Poutine ? Pourquoi ce même Porochenko a-t-il été invité, après les accords de Minsk, à Bruxelles ? Ou alors ils veulent imposer leurs vues à la Russie. Pourquoi pas ? Mais, dans un tel cas, il leur est inutile de s’encombrer d’Ukrainiens qui ne peuvent que les gêner par leur intransigeance.
Il faut dire que les journalistes ne font pas preuve non plus d’une impartialité ne serait-ce qu’apparente. C’est ainsi que Vladimir Poutine, président élu comme les autres et juste plus populaire chez lui que ces autres, est qualifié de « maître du Kremlin » ? Pourquoi ne parle-t-on pas du maître (de la maîtresse ?) du Bundestag, du maître de l’Elysée ?
Il y a cependant bien pire. On a vu Biden donner des leçons et proférer des menaces. C’est son droit. Cependant quand il dit qu’il donnera des armes à l’Ukraine en cas d’échec, sans se soucier du responsable de l’échec, il pousse Porochenko à chercher cet échec. Sans doute l’échec n’a-t-il pas été total dans la mesure où les deux grands « européens » voulaient annoncer une issue positive à leurs opinions nationales. Mais on voit aujourd’hui Porochenko annoncer que le cessez le feu a peu de chances d’être respecté. Comment le sait-il ? Parce qu’il ne le fera pas respecter ? Or, si les accords ne sont pas suivis d’effet, on sanctionnera la Russie, sans chercher le responsable. D’ailleurs ces sanctions ne seront levées que si les tensions diminuent. On ne cherche pas non plus à savoir qui pourrait l’empêcher.
Il y a deux explications possibles. Ou bien les dirigeants de l’UE veulent se faire bien voir de la Pologne et des Etats-Unis. Ou alors ils cajolent Porochenko parce qu’ils veulent le lâcher. Peut-être est-ce un peu les deux. Ou alors ce ne serait qu’une nouvelle version du politiquement correct. Quand on est du « bon » côté, quand on œuvre pour la « bonne » cause, alors tout est permis. Les Anglo-Saxons savent très bien faire. Les américains ne savent-ils pas truquer les preuves quand ils croient avoir la justice pour eux ?
Dans cette ambiance, il est très étonnant que quelques politiciens et commentateurs se soient mis à tenir un discours différent de celui des dirigeants et des médias. C’est ainsi que, dans le journal Le Monde, François Fillon a écrit que les Etats-Unis s’étaient disqualifiés dans le différend entre Russes et Ukrainiens. C’est ainsi que, dans L’Express, Christian Makarian écrit que « notre incompréhension [de la Russie] révèle notre fainéantise intellectuelle, ce voluptueux sentiment de supériorité ». Il conclut magistralement ainsi : « on réagit [face à Vladimir Poutine qui exploite les déficiences molles du commerce] par la réduction du commerce. Or on ne peut lui répliquer que par une idée plus haute, plus vaste de l’Europe ». Dans le même journal, Jacques Attali, qu’on connaît plutôt comme un insupportable mondialiste, voit plus loin : « la Russie doit être notre alliée ». Le croissant de nos ennemis va « du Nigeria à la Tchétchénie, en passant par le Mali, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan et une partie du Pakistan ». Il décrit en même temps les vrais ennemis d’Israël. Surtout il n’y met pas l’Iran, qu’il ne résume pas à quelques dirigeants aboyeurs, ni même les Chiites. Il semblerait qu’il ait enfin compris.
Peter EISNER (PSUNE/LBTF)
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Prof. M. Elchardus: «L’histoire de l’immigration en Belgique est une accumulation de terribles erreurs»
«L’histoire de l’immigration en Belgique est une accumulation de terribles erreurs»
Interview du Professeur Mark Elchardus (Bruxelles) par Joel De Ceulaer
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
Pour le sociologue bruxellois de la VUB, Mark Elchardus, "l'histoire de l'immigration de ce pays est une accumulation de terribles erreurs". "Pour commencer, on pensait que la culture et la religion n'entraient pas en ligne de compte dans l'intégration. La seconde bêtise est d'avoir cru que ces personnes repartiraient dans leur pays d'origine".
On pensait vraiment que les immigrés repartiraient dans leur pays d'origine?
Mark Elchardus : "C'est ce que pensaient les hommes politiques. Ensuite il y a eu le regroupement familial. Une idée qui partait d'une bonne intention, mais qui a rendu l'immigration non maîtrisable. Et les gens qui s'en plaignaient étaient considérés comme racistes. Ce dernier point est la plus grande stupidité de toutes : comme l'extrême droite signalait les problèmes et déterminait le débat, les autres partis ont réagi en disant le contraire. L'étranger est devenu une victime universelle.
Est-ce vraiment le cas? Depuis plus de vingt ans, on parle surtout des problèmes de la société multiculturelle.
"Je ne trouve pas. On ne s'est jamais adressé aux musulmans de notre société comme à des citoyens à part entière. À l'époque, j'avais réalisé une étude qui démontrait qu'un jeune musulman sur deux est antisémite. Pensez-vous que quelqu'un se soit demandé comment y remédier ? Personne. On pense naïvement que si on intègre ces personnes sur le plan socio-économique, tout rentrera dans l'ordre et on mettra fin au problème de l'exercice du culte radical. C'est particulièrement paternaliste comme approche.
Comment ça?
Le radicalisme est influencé par le fondamentalisme religieux, pas par l'exclusion socio-économique. Il est insensé de penser que tous les musulmans deviendront laïques s'ils ne se sentent plus exclus".
Alors la criminologue Marion Van San a raison ?
"Je pense qu'elle a raison, oui. Et tous les sociologues sérieux le savent".
Récemment elle a prétendu dans le quotidien De Standaard qu'une meilleure intégration facilite la radicalisation. Est-ce exact ?
"Si par intégration, elle veut dire intégration socio-économique, elle n'a pas tout à fait tort. Aux Pays-Bas, on voit que les plus jeunes générations se radicalisent de plus en plus. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut d'abord s'intégrer culturellement pour ensuite s'intégrer sur le plan socio-économique. Ne vous méprenez pas : je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème d'intégration socio-économique. Il faut oser regarder les choses face. Selon les chiffres de l'étude à laquelle je travaille, 84% des non-musulmans âgés de 25 à 35 ans ont un boulot. Parmi les musulmans, le chiffre tombe à 43%".
D'où vient cette différence ?
"Il y a deux facteurs qui entrent en ligne de compte. Il y a beaucoup plus de femmes au foyer qui ne vont pas travailler à cause d'un niveau d'éducation peu élevé et les normes de genre qui plaident contre la participation au marché du travail. De plus, si le taux de chômage est particulièrement élevé, c'est probablement suite à la discrimination.
Probablement? Pourquoi êtes-vous si prudent? Ce fait a été prouvé récemment, avec cette histoire de titres-services.
"Tout indique effectivement que la discrimination existe. Mais on ne peut jamais mesurer précisément l'importance de ce facteur comparé à d'autres. On a beau tourner le problème dans tous les sens, mais apprendre des textes sacrés par coeur et afficher un comportement ritualiste n'est pas la meilleure préparation à une participation à l'économie moderne.
Source en néerlandais (trad. Anne Lauewert, 7 mars 2015)
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„Energieunion“: Die EU erklärt Russland den Energiekrieg
Foto: Joshua Doubek/ Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Die EU-Kommission will, dass die Mitgliedstaaten energiepolitisch viel enger kooperieren. Die Rede ist von gemeinsamen Verhandlungen mit Lieferanten. Die Strom- und Gaspreise für die Kunden sollen dadurch günstiger werden, lautet das Versprechen. Derzeit ist die in den letzten Wochen kräftig beworbene „Europäische Energieunion“ zwar noch ohne praktische Auswirkung, wie der Energieexperte Fritz Binder-Krieglstein im Interview mit der Neuen Freien Zeitung erklärt. Denn in den EU-Vertrag, der den Nationalstaaten die Entscheidungshoheit über ihre Energiepolitik gibt, greifen die Pläne nicht ein – noch nicht.
Vorstellung der Ziele in Washington
Doch die Ziele, die EU-Politiker mit der Energieunion verfolgen, sind hoch gesteckt und haben nicht zwingend etwas mit Umwelt- oder Konsumentenschutz zu tun. Der Spanier Miguel Arias Cañete, EU-Kommissar für Energie, ließ bereits unmissverständlich wissen, wohin die Reise gehen soll. Die tatsächlichen Ziele erklärte er jedoch nicht den europäischen Bürgern, sondern den Zuhörern einer Grundsatzrede, die Cañete am 4. Februar 2015 in Washington hielt, und zwar beim „Atlantic Council“ – einer Denkfabrik, die sich folgendes zum Ziel gesetzt hat:
Förderung "konstruktiver US-Führerschaft" und US-amerikanischen Engagements in internationalen Angelegenheiten auf Basis der zentralen Rolle der atlantischen Gemeinschaft bei der Bewältigung der internationalen Herausforderungen des 21. Jahrhunderts.
Vorsitzender des Atlantic Council war Chuck Hagel, ehe er im Jahr 2013 zum US-Verteigungsminister berufen wurde, der er bis 12. Februar 2015 blieb. Und mit US-Kriegspolitik hängt auch die EU-Energieunion eng zusammen, wie Kommissar Cañete in seiner Rede unumwunden zugab:
And finally on Ukraine. Our cooperation here has been immense. From reform measures in Ukraine, to sanctions against Russia. From reverse gas flow from Slovakia to Ukraine, to integration of South East Europe in the EU's energy market. All have been driven by EU-US cooperation.
Together then, we already have achieved so much, but we could still achieve so much more.
The best way to do this is through our trans-Atlantic market - the world's largest trade and investment zone.
Russisches Gas soll aus Europa gedrängt werden
Das Ziel ist klar: Russland soll als Lieferant aus dem europäischen Markt gedrängt werden. Dies wurde dort natürlich längst erkannt, wie nicht nur der Abbruch des Pipeline-Projekts "South Stream" durch Präsident Putin nach wiederholten Provokationen durch die EU zeigt. Laut dem russischen Energieexperten Sergej Kondratjew versucht die EU-Kommission, die europäischen Verbraucher in einem Pool zu vereinigen, in dem für jeden gleiche Bedingungen geschaffen werden werden. Bei Gazprom liege der Preisunterschied für europäische Abnehmer zwischen 20 und 30 Prozent, so der Experte gegenüber der rusisschen Nachrichtenagentur Sputnik. Gazprom verhandle daher bereits über eine massive Ausweitung seiner Gaslieferungen nach China.
Nachdem die strategischen Pläne zur Energieunion keine nennenswerten Änderungen im Energiemix – Stichwort „Energiewende“ – vorsehen, muss das Gas also künftig von woanders importiert werden. Hier kommt der von Canete bereits angesprochene „transatlantische Markt ins Spiel“. In Washington sagte der Energie-Kommissar weiter:
Energy needs to be a key part of Trans-Atlantic Trade and Investment Partnership discussions. Our trans-Atlantic energy approach needs to be embedded in this new agreement, we need detailed provisions and promote common standards for the energy sector, and we need gas to be traded freely across the Atlantic.
Gas müsse also frei über den Atlantik gehandelt werden – als Teil des umstrittenen TTIP-Abkommens. Für die FPÖ, deren Umwelt- und Energiesprecher Norbert Hofer die EU-Pläne massiv ablehnt, steht fest, um welche Art von Gas es sich dabei handeln muss, nämlich um das durch Fracking gewonnene Schiefergas. Der Abbauboom der letzten Jahre hat die USA als Energieproduzent an Bedeutung gewinnen lassen. Im Interview mit FPÖ-TV sagt Hofer:
In Wirklichkeit versucht man über diese Energieunion, Gas aus den USA nach Europa zu transportieren, TTIP auch hier mit einfließen zu lassen, und man sagt den Menschen die Unwahrheit.
Offensichtlich sei von beiden Seiten des Atlantiks über die Köpfe der Bevölkerung hinweg bereits alles auspaktiert, so Hofer. Der Verdacht liegt nahe, denn der Vizepräsident der EU-Kommission, der Slowake Maroš Šefčovič, träumt bereits vom freien Energiefluss durch Europa, als wär er die fünfte EU-Grundfreiheit.
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lundi, 09 mars 2015
Westliche Medien überschlagen sich mit Anti-Russland-Berichterstattung
Dass westliche Medien in den letzten Jahren zusehends politisch gesteuert, gekauft, und teilweise auch hetzerisch berichten, dürfte den meisten Bürgern bereits aufgefallen sein. Nicht umsonst verlieren nahezu alle großen Tageszeitungen dieser Welt massenhaft Leserschaft, während unabhängige Medien regen zulauf verzeichnen. Den Gipfel der einseitigen Berichterstattung erreichte die sogenannte „Systempresse“ aber mit dem Ukrainekonflikt. Aktuell wird gegen Russland und Putin gehetzt, als gebe es kein morgen, gleichzeitig wird immer offener ein militärisches Eingreifen in den Konflikt gefordert.
Ukraine: Russland in Kritik, USA-Engagement verschwiegen
Gerne macht man Russland für jegliche jetzige Zustände in der Ukraine verantwortlich. Den von den USA finanzierten und mitinitiierten Putsch gegen eine demokratisch gewählte Regierung feierte man als „Revolution des Volkes“. Auch die militärischen Aktivitäten der USA in der Ukraine, von Söldnern bis hin zu geheimen Waffenlieferungen, werden von den Medien konsequent verschwiegen. Ebenso das Interesse amerikanischer Konzerne an ressourcenreichen Gebieten in der Ostukraine.
Aber auch in die russische Innenpolitik mischen sich westliche Medien massiv ein, etwa wenn man behauptet, der erst kürzlich geschehene Mord an dem Oppositionspolitiker Boris Nemtsov, welcher in den 1990er Jahren das letzte Mal politisch relevant war, wäre vom Kreml höchstpersönlich ausgegangen. Viel mehr deutet alles auf eine gezielte Ermordung hin, um Massenproteste in Moskau, ähnlich denen in Kiew, zu forcieren und Russland von innen heraus zu destabilisieren. Ein US-Regierungssprecher höchstpersönlich bestätigte die Doktrin, innere Unruhe in Russland, etwa durch Sanktionen, zu forcieren.
Auch bezeichnen westliche Medien die Regierung Putins gerne als „faschistisches Regime“, während in der Ukraine Neonazis in der Regierung sitzen und nationalistische Kampfverbände Jagd auf russischsprachige Bürger machen. Auch diese Fakten finden keine Erwähnung. Kriegsverbrechen bleiben ebenso unerwähnt, wie Korruption und Geldverschwendung von Seiten der ukrainischen Regierung. Nebenbei fließen aktuell Beträge in Millionenhöhe von Seiten der EU in das Nicht-EU-Mitglied.
Deutsche Medien federführend
Federführend in der europäischen Anti-Russland-Propaganda sind neben den britischen auch die deutschen Medien. Zeitungen wie der Spiegel, die Welt oder die Frankfurter Allgemeine Zeitung würden sich nichts sehnlicher als ein militärisches Eingreifen der EU und der USA in der Ukraine wünschen, ließt man nur einige der Artikel genauer. Wenn die Waffenruhe in der Ostukraine gebrochen wird, sind meist prorussische Separatisten dafür verantwortlich. Dass primär ukrainische Militärs immer wieder gegen diese verstoßen und sogar Wohnviertel gezielt angreifen, findet nicht den Weg in die Berichterstattung. Selbst ein britischer BBC-Reporter musste am eigenen Leib erfahren, dass er vom ukrainischen Militär während der Waffenruhe beschossen wurde. Lieber berichten Medien in Europa von „Putins Tigern“, welche in einer chinesischen Provinz Ziegen reißen.
Viele Medien sind sich auch nicht zu schade, in regelmäßigen Abständen „Prominente“ russische Persönlichkeiten oder Exilpolitiker zu interviewen beziehungsweise zu zitieren, um dabei deren Anti-Putin-Haltung herauszustreichen, aktuell etwa die österreichische Presse. Auf die negativen Auswirkungen der Russland-Sanktionen für Europas Wirtschaft etwa wird bei genannten Zeitungen hingegen selten bis gar nicht referiert.
Würden zudem die regelmäßigen Reden des russischen Präsidenten Wladimir Putin an die Nation korrekt von den westlichen Medien zitiert und übernommen werden, gebe es keinen Grund mehr, gegen dessen Politik zu opponieren. Viele Dinge würden sich von selbst erklären.
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Les trois visages du mondialisme politique
Les trois visages du mondialisme politique
Peter Eisner
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
En politique, le mondialisme est la traduction d’une pensée universaliste, qui s’attache à nier tous les particularismes. Cependant cette pensée est déguisée, la plupart du temps, sous des dénominations qui semblent s’y opposer. Nous en décrirons trois versions. Il se trouve qu’en France, plus encore qu’ailleurs, ces trois versions recouvrent la totalité des formations politiques ayant pignon sur rue, qu’elles soient représentées ou non dans les assemblées. Ainsi toute la politique accueillie dans les médias est-elle d’inspiration mondialiste.
Il y a d’abord l’universalisme assumé. Par exception celui-ci n’a pas besoin de déguisement. Mais il n’est représenté qu’à la marge et rarement identifié. Son modèle serait celui d’un état mondial. Jusqu’ici aucun projet précis n’a été élaboré dans ce sens. Comme des pays tels que l’Inde ou la Chine, à la fois homogènes et très peuplés, n’ont aucune chance d’entrer dans un tel schéma, un état mondial ne peut être envisagé qu’autour d’une sorte d’Eurafrique, laquelle pourrait voir le jour quand l’Europe serait suffisamment africanisée. Le choix d’une religion universelle se porterait évidemment vers l’Islam.
Les tenants de cet universalisme assumé sont à chercher du côté d’une certaine extrême gauche antisioniste, celle qui se cache, par exemple, derrière le bouffon Dieudonné. Ils ont deux pays principaux comme bêtes noires, qui sont la Russie et Israël. Ce dernier s’oppose, par nature, au projet universaliste.
S’il n’existe ni projet cohérent, ni formation explicite pour le porter, cet universalisme imprègne, malgré tout, le monde occidental. On retrouve sa philosophie dans les organisations non gouvernementales, ou dans l’alter mondialisme. Surtout le monde politique et médiatique ne peut s’y opposer, puisqu’en en partageant les principes. Par exemple, on a institué un devoir de repentance envers les peuples ayant subi la colonisation ou souffert de l’esclavage, lequel doit moins à la recherche de la vérité quant aux responsabilités qu’à la soumission au poids démographique de ces peuples dans cet état mondial virtuel.
Il y a, à l’opposé, l’universalisme impérialiste. Ce dernier est paradoxal puisqu’il se définit dans le cadre d’un état tel qu’il en existe aujourd’hui, de la France par exemple. C’est autrement qu’on le dénomme, parlant de nationalisme ou de souverainisme. Des partis comme le Front national ou UKip en sont des exemples.
Le paradoxe vient de la cohabitation entre une vision universaliste d’une part et la prétendue défense d’un état-nation de l’autre. Cela ne semble pas gêner ses défenseurs. C’est ainsi qu’on « définit » la France par des valeurs universelles, absurdité s’il en est pourtant.
Le fait que la France et le Royaume Uni soient deux pays concernés par cette version du mondialisme ne doit rien au hasard. Ce sont deux pays ayant eu un empire colonial, qui se sont senti une vocation à diriger le monde comme leur propre empire, et qui en conservent la nostalgie.
De nos jours, l’universalisme mondialiste est porté par un autre pays, les Etats-Unis d’Amérique. Ces derniers veulent toujours régenter le monde, y faire notamment régner une « démocratie » conforme à leur modèle, comme Jules Ferry parlait de la responsabilité des races supérieures envers les races inférieures. Le racisme suprématiste n’est pas absent de cette vision, mais celui-là personne ne le dénonce.
Entre les deux, il y a l’universalisme prétendument européen. Cette version est née de la volonté d’en finir avec les états-nations identitaires de la vieille Europe, accusés d’être responsables des guerres que le continent a connues. On a donc saisi l’occasion de la « construction européenne », dont la conséquence la plus visible a été de retirer aux démocraties nationales une partie de leur pouvoir, au bénéfice d’une superstructure non étatique, l’actuelle Union "Européenne".
Certains, peut-être plus lucides que d’autres, ont compris que l’Europe était le cadre naturel d’une véritable nation, ce dont, précisément, ils ne voulaient pas. Aussi ont-ils réussi à empêcher que la construction ne parvienne à son terme, qui serait la création d’un Etat européen souverain.
A part quelques symboles, comme l’hymne et le drapeau, et quelques réalisations utiles, comme la monnaie unique et l’union bancaire, l’actuelle Union "Européenne" est tout sauf européenne. Dans le conflit en Ukraine, ceux que l'on appelle "pro-européens" prennent directement leurs ordres de Washington. De façon générale, les dirigeants de l’Union s’appuient sur l’organisation militaire de l’OTAN, sur le FMI et sur la banque mondiale. Ils s’apprêtent à instaurer une zone de libre échange avec les Etats-Unis.
Il y a, entre les trois versions, quelque chose de remarquable. C’est leur parfaite complémentarité. Les impérialistes peuvent critiquer, à juste titre, l’échec de l’Europe des prétendus "européistes", lesquels peuvent leur renvoyer à la figure ces valeurs universelles que tous partagent. Et les universalistes assumés n’ont qu’à se féliciter de voir les autres travailler pour eux.
Rares sont ceux qui, comme Eric Zemmour ou Alain Finkelkraut, ne tombent pas dans le piège mondialiste. Malheureusement ceux-là n’ont pas vu que la seule façon de s’en protéger était d’assumer le cadre européen, en oubliant le cadre dit national. Si l’Union européenne peut être critiquée avec autant de pertinence, c’est bien parce que l’Europe est le cadre où la vision universaliste est la plus déplacée.
Peter EISNER (PSUNE/LBTF)
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dimanche, 08 mars 2015
“Djihadisation” de la crise ukrainienne
“Djihadisation” de la crise ukrainienne
Il y a un pattern de la folie des psychologies occidentaliste-américaniste opérationnalisée par la médiocrité des esprits en une politique d’une bêtise proche de la perfection par son mécanisme répétitif et convulsif. Dans la crise ukrainienne, nous sommes au terme de ce pattern avec l’intrusion assez significative pour être appréciée comme structurelle des djihadistes islamistes, évidemment du côté de Kiev qui siphonne tous les déchets et ordures du désordre de la déstructuration-dissolution du bloc BAO.
• Commençons par le côté le plus léger de la bêtise arrogante et sûre d’elle des médias télévisés d’information US, – référence en la matière, – et CNN pour le cas, – référence des références, ajoutant la maladresse technique à l’inculture et à l’ignorance. L’incident indique symboliquement et selon une fatalité de l’inversion cette intrusion de l’islamisme dans la crise ukrainienne, au travers du penchant à la caricature extrême et fascinée pour le président Poutine. Cette historiette, rapporté par Sputnik.News le 27 février 2015 aurait pu figurer dans le bestiaire de la “haine-fascination” du bloc BAO pour Poutine, la maladresse de CNN largement inspirée par l’inculture pouvant être alors considérée comme un de ces “actes manqués” qu’affectionne la psychanalyse, transposé dans le domaine de la technique d’intendance de communication... Il s’agit de la substitution de l’illustration d’une nouvelle sur Jihadi Jonh (l’exécuteur de l’État islamique du journaliste James Foley, identifié comme Mohamed Emwazi, ayant vécu au Royaume-Uni et largement poussé vers l’extrémisme par le harassement sécuritaire des services idoines britanniques)...
«La CNN a affiché une image de Vladimir Poutine lors d'une information consacrée à l'identification du membre de l'EI ayant décapité le journaliste US James Foley. La chaîne de TV américaine CNN s'est excusée après avoir accompagné d'une image de Vladimir Poutine une information consacrée à l'identification du bourreau de l'Etat islamique. “En raison d'une défaillance du serveur vidéo, une photo de Vladimir Poutine préparée pour une autre info est apparue lors d'un bulletin d'informations. Nous présentons nos excuses pour cette erreur”, a indiqué la chaîne dans un communiqué. [...] En novembre 2014, la chaîne a[vait] “confondu” Barack Obama et Oussama ben Laden dans un sous-titre qui accompagnait une information sur les attaques ayant visé le soldat Robert O'Neill après qu'il eut affirmé avoir abattu le chef d'Al-Qaïda.»
• Tout cela pour nous conduire à la situation en Ukraine où il apparaît désormais assuré que les djihadistes islamistes, plus ou moins et plutôt beaucoup plus que moins connectés à l’État Islamiste (IE, ou ISIS/Daesh), se trouvent à l’œuvre en nombre respectable, parmi les diverses unités constituées mais absolument autonomes qui se battent du côté de Kiev contre les séparatistes de novorussia. On trouve donc un front néonazi-islamiste particulièrement significatif de l’esprit du temps, côté civilisation. C’est The Intercept, le site de Glenn Greenwald, qui donne une série de deux textes, extrêmement documentés, produits d’un reportage de Marcin Mamon sur place, en Ukraine (tous deux le 26 février 2015, sur le phénomène en général, et le 26 février 2015 sur l’aspect particulier de la mort du chef tchétchène Isa Munayev).
Il s’agit essentiellement de groupes de terroristes islamistes tchétchènes qui sont déjà sur place depuis un certain temps, venus sous l’impulsion du chef terroriste tchétchène Isa Munayev, abattu dans les combats ukrainiens Le 1er février. (1) Ces combattants sont directement liés à l’EI/ISIS/Daesh, témoignant de l’extension du nouveau phénomène terroriste né de la politique de déstructuration organisée selon une ligne aboutissant au nihilisme du désordre, principalement de la part des USA avec leurs alliés divers et exotiques (Israël, Qatar, Arabie), pour accoucher de ce que les dirigeants-Système désignent aujourd’hui comme la première menace contre la stabilité du bloc BAO selon un processus d’inversion complète désormais bien rôdé dans son automatisme échappant à tout contrôle organisé. Les lignes d’introduction du premier texte de Mamon ne laissent aucun doute sur cette parenté qui fait comprendre que l’Ukraine est effectivement entrée dans la zone d’action intensive du terrorisme islamiste, – bien entendu, du côté de Kiev.
«“Our brothers are there,” Khalid said when he heard I was going to Ukraine. “Buy a local SIM card when you get there, send me the number and then wait for someone to call you.” Khalid, who uses a pseudonym, leads the Islamic State’s underground branch in Istanbul. He came from Syria to help control the flood of volunteers arriving in Turkey from all over the world, wanting to join the global jihad. Now, he wanted to put me in touch with Rizvan, a “brother” fighting with Muslims in Ukraine.
»The “brothers” are members of ISIS and other underground Islamic organizations, men who have abandoned their own countries and cities. Often using pseudonyms and fake identities, they are working and fighting in the Middle East, Africa and the Caucasus, slipping across borders without visas. Some are fighting to create a new Caliphate — heaven on earth. Others — like Chechens, Kurds and Dagestanis — say they are fighting for freedom, independence and self-determination. They are on every continent, and in almost every country, and now they are in Ukraine, too.»
• Le 27 février 2015, toujours sur The Intercept, Glenn Greenwald donne la mesure de l’importance que le groupe de journalistes du site accorde à ce témoignage sur le déploiement des terroristes de l’IE en Ukraine. Greenwald commence par rendre compte du témoignage au Congrès d’un de ses vieux “ennemis intimes”, le directeur du renseignement national James Clapper affirmant la nécessité de l’envoi d’armes aux forces de Kiev ; cela, en posant la question désormais sempiternelle, notamment à la lumière de l’expérience syrienne et catastrophique : “Qui, exactement, allons-nous armer ?” Greenwald rappelle effectivement l’expérience syrienne, avec les flots d’armes destinées aux rebelles syriens anti-Assad, dits-modérés et convenables, et terminant dans les mains des extrémistes et des forces de l’EI. Il développe ensuite la description de la profusion de combattants néonazis et d’extrême-droite en Ukraine, à qui nombre de ces armes parviendront, et étend évidemment cette logique à la composante structurelle fondamentale nouvelle des terroristes islamistes, largement documentée par les textes de Mamon.
«A similar dynamic [as the one in Syria] is at play in Russia and Ukraine. Yesterday, Obama’s top national security official, Director of National Intelligence James Clapper, told a Senate Committee “that he supports arming Ukrainian forces against Russian-backed separatists,” as the Washington Post put it. The U.S. has already provided “non-lethal” aid to Ukrainian forces, and Obama has said he is now considering arming them. Who, exactly, would that empower?
«Russian President Vladimir Putin has long said that the Ukrainian coup of last year, and the subsequent regime in Kiev, is driven by ultra-nationalists, fascists, and even neo-Nazi factions. The Russian TV outlet RT also frequently refers to “the active role far-right groups have played on the pro-government side in Ukraine since the violent coup of the last year.” For that reason, anyone pointing out that arming the regime in Kiev would strengthen fascists and neo-Nazis is instantly accused of being a Putin propagandist: exactly like those arguing that the best anti-Assad fighters were al-Qaeda-affiliated were accused of being Assad propagandists (until that became the official position of the US Government). U.S. media accounts invariably depict the conflict in Ukraine as a noble struggle waged by the freedom-loving, pro-west democrats in Kiev against the oppressive, aggressive “Russian-backed” separatists in the east. But just as was true in Syria: while some involved in the Ukrainian coup were ordinary Ukrainians fighting against a corrupt and oppressive regime, these claims about the fascist thugs leading the fight for the Kiev government are actually true...»
Suit un long exposé rassemblant nombre de témoignages, de preuves évidentes, d’évidences aveuglantes, etc., sur l’importance et le rôle majeur que jouent ces forces néonazies quasiment incontrôlées, sinon par des oligarques eux-mêmes incontrôlés et dont l’autorité sur ces groupes ressemble d’ailleurs, plutôt, à une complicité où le financier (l’oligarque) n’a de poids que dans la mesure où il reste le financier, et se révèle finalement, dans le rapport de forces, aussi bien prisonnier de ces groupes que pseudo-inspirateur. Ayant terminé cet exposé largement documenté, Greenwald introduit le constat sur la présence des djihadistes, renvoyant aux articles de Mamon («The Intercept yesterday published reporting from Marcin Mamon on the role jihadists are playing in the conflict on behalf of the government»), pour finalement poser la question mille fois recommencée désormais dans toutes les aventures pathologiques du bloc BAO/des USA : «Now that Obama’s leading national security official is expressly calling for the arming of those forces, it is vital that the true nature of America’s allies in this conflict be understood.»
Il y a deux facteurs à considérer dans ces diverses interventions. D’abord, l’irruption de The Intercept, avec la caution appuyée de Glenn Greenwald et de son immense notoriété, dans la crise ukrainienne. Après un effacement de quelques mois, nous saluions le 16 janvier 2015 le “retour” de Greenwald dans un sujet de grande audience, – la crise-“Charlie” en France. A côté de cela, Greenwald/The Intercept s’étaient montrés assez modestes par rapport à la crise ukrainienne. Cela tenait notamment, à notre sens, à une position générale qui affecte plus ou moins les antiSystème de gauche sensibles à l’humanitarisme et aux “valeurs” qui vont avec, donc malgré tout sensible aux argumentaires du Système qui relève de l’affectivisme (ex-“affectivité”), redoutablement efficace. Cela tient à cette simple équivalence : s’engager comme il est naturel pour un antiSystème contre le cirque de Kiev, c’est objectivement se placer du côté de Poutine, et beaucoup dans la gauche antiSystème sont sensibles à l’image de diabolisation qui a été construite autour du président russe.
On a avait déjà ressenti cela, d’une façon évidemment beaucoup plus atténuée, lors de l’affaire Snowden où le groupe Greenwald avait joué un rôle majeur. Snowden ayant obtenu le droit d’asile en Russie, son soutien intensif impliquait là aussi qu’on se rangeât peu ou prou du côté de Poutine. De ce point de vue il y eut donc une certaine gêne, celle qu’on a décrite, mais qui n’interféra guère pour ce cas à cause du soutien massif apporté à Snowden qui primait sur tout le reste. Dans la crise ukrainienne, l’implication (du groupe Greenwald) était moins évidente et il y eut jusqu’à l’évolution actuelle une retenue beaucoup plus marquée que dans le cas précédent. Mais avec la documentation de l’intrusion du facteur islamiste/EI où le groupe Greenwald joue un rôle important, cette retenue s’atténue et il y a de fortes chances qu’elle continuera à s’atténuer considérablement, à la mesure de l’importance de l’engagement des islamistes qui ira en grandissant.
C’est un point important dans la mesure où le groupe Greenwald dispose toujours d’un très grand crédit et d’une influence à mesure, notamment dans l’intelligentsia occidentale. On avait déjà proposé cette interprétation lors du “retour” du groupe après les avatars de son incorporation dans le système FirstLook.org de Pierre Omidyar. C’était également pour la crise-“Charlie”, le 16 janvier 2015, et nous proposions ceci pour ce qui concerne la probable influence de cette évolution : «Plus encore, l’intervention de Greenwald donne également une caution internationale au constat encore plus important que la crise-Charlie déchire directement une classe occupant une place fondamentale dans la bataille, – la classe réunissant le monde intellectuel, le complexe médiatique avec presse-Système et réseaux antiSystème, le showbiz et ses diverses ramifications.» Cette fois, l’intervention dans la crise ukrainienne du groupe Greenwald interfère directement dans les positions de la classe intellectuelle américaniste-occidentaliste, dans ces positions qui sont absolument exacerbées jusqu’au paroxysme à cause du déterminisme narrativiste. C’est nécessairement, par le jeu des engagements et des oppositions, la dénonciation absolument hystérique à la position russe qui est indirectement attaquée, et Greenwald lui-même se trouvant dans ce cas nettement plus impliqué que dans les circonstances précédentes qui ont été rappelées du côté de Poutine.
Il faut dire que l’enjeu est de taille, – et c’est évidemment en venir au second point de ce commentaire. Certes, ce n’est pas la première fois qu’on signale, d’une façon plus ou moins documentée un certain engagement islamiste (tchétchène), ou des rumeurs d’engagement islamiste du côté de Kiev, dans la crise ukrainienne. Mais cette fois, l’engagement est minutieusement documenté ; il est clairement et directement connecté à l’État Islamiste/ISIS/Daesh et il est largement et minutieusement placé dans la logique opérationnelle de la catastrophe syrienne où l’action initiale a accouché du monstre EI que toutes les directions politiques du bloc BAO désignent et dénoncent désormais comme la principale menace.
Si cette nouvelle situation se confirme et si l’intrusion islamique est de plus en plus documentée comme c’est probable maintenant qu’elle est débusquée et mise en évidence du côté de la communication, c’est un facteur nouveau de très grande importance dans la problématique de la crise ukrainienne qui implique une quasi-intégration en devenir avec la crise du Moyen-Orient, renforçant encore l’aspect du cœur brûlant de la Grande Crise qu’est l’Ukraine. L’on comprend que ce facteur nouveau va contribuer à brouiller les cartes, à entraver d’une façon peut-être décisive l’effort constant du Système pour continuer à définir cette crise en termes manichéens (noir-blanc, méchants-gentils, etc.). Pour les pays européens, déjà confrontés dans un état d’esprit d’hyper-réaction sécuritaire et d’extrême activisme de communication à ce qui est perçu comme la conséquence (terrorisme) du développement de l’EI au Moyen-Orient, l’intrusion de ce facteur dans la crise ukrainienne représente un nouveau motif d’alarme d’une puissance considérable. Bien entendu, cette situation porte une contradiction encore plus insupportable que celle qui est apparue en Syrie, – à cause de la proximité géographique et des conditions déjà suspectes de nombre d’éléments du régime de Kiev : le soutien apporté à l’UE à un régime qui emploie des forces qui menacent directement, dans l’esprit des dirigeants européens, la sécurité et l’équilibre des pays dont ils ont la charge. La même contradiction, avec en plus l’aspect de la grogne transatlantique actuelle, marque la possible initiative de livraison d’armes US à l’Ukraine, dont une certaine partie parviendrait aux djihadistes d’Ukraine.
Note
(1) Mise à jour le 3 mars 2015. Dans le texte original, nous avions erronément mentionné la mort au combat de Munayev à “l'automne dernier”. En fait, l'affaire est beaucoup plus récente et participe directement de cette question de la présence djiadiste dans les combats en Ukraine : Munayev a été tué le 1er février, lors de la bataille de Debaltsevo.
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Presseschau - März 2015 KULTUR / ZEITGEIST
Presseschau - März 2015
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samedi, 07 mars 2015
Presseschau - März 2015 - LINKE / RECHTE
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Ökonom Paul Collier plädiert für eine völlig neue Migrationspolitik
Ex: http://www.unzensuriert.at
Foto: UNU-WIDER/flickr (CC BY 2.0)
Der angesehene britische Ökonom Paul Collier warnt in einem Interview mit der deutschen Zeitung Die Zeit vor einer komplett verfehlten Migrationspolitik Europas. Der Oxford-Professor versteht das Misstrauen der Bevölkerung gegenüber Migranten und warnt vor falschen Tabus in der Gesellschaft.
Politik ignorierte Migrationsdebatte
Collier kritisiert in dem Interview vor allem die fehlende Migrationspolitik in vielen Staaten Europas. Es wurde jahrzehntelang verabsäumt, das Thema in der Mitte der Gesellschaft, abseits jeglicher Radikalisierung zu thematisieren. Diskussionen, ob Migration gut oder schlecht sei, hält der Professor für verkürzt und nicht zielführend. Die Lebenssituation veränderte sich für viele Einheimische durch die massenhafte Zuwanderung derart rasch, dass dieses Phänomen wiederum berechtigte Ängste schürte. Die Politik müsse eher der Frage nachgehen, wieviel Migration sowohl für Ziel- als auch Herkunftsländer am besten sei.
Soziale, nicht ökonomische Folgen bei Zuwanderung beachten
Dass immer mehr Forscher durch ökonomische Studien belegen wollen, ob sich Zuwanderung rechnet oder nicht, lehnt Collier ebenfalls ab. Wichtiger seien die sozialen Folgen für die Gesellschaften. Nimmt die Einwanderung überhand, führe dies automatisch zu Spannungen und negativen Begleiterscheinungen. Denn in einer zu pluralistischen Gesellschaft sei es erwiesenermaßen schwieriger, gegenseitiges Vertrauen und Kooperation aufzubauen, insbesondere mit dem Blick auf Sozialsysteme, welche auf diesen Faktoren beruhen. Aufgabe der Politik sei es, einen gesellschaftlichen Diskurs über das Maß an Einwanderung zu leiten.
Demographieprobleme nicht durch Einwanderung zu lösen
Eine weitere Aufgabe der Politik sei es, zuerst die Probleme der niedrigen Geburtenraten und deren Ursachen im Land anzugehen, anstatt diese durch Migration lösen zu wollen. Dadurch verhindere man auch die wirtschaftliche Entwicklung der Staaten, aus welchen die Migranten kommen, da sie dort irgendwann fehlen.
Eine konsequente Einwanderungspolitik sei somit wichtiger als je zuvor, denn gerade die Menschen in ärmeren Ländern wünschen sich heutzutage nichts sehnlicher, als in den „reichen Westen“ zu emigrieren. Anfangen müsste Europa laut Collier mit einer strengeren Selektion bei den Asylverfahren und einer Auslagerung dieser in die Orte der Abreise und nicht der Ankunft.
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vendredi, 06 mars 2015
L'américanité ou l'Europe...
L'américanité ou l'Europe...
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Diego Fusaro, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré à la domination qu'exerce les États-Unis sur l'Europe. Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Milan et déjà auteur d'une dizaine d'essais, Diego Fusaro est considéré comme le principal disciple de Costanzo Preve, mort en 2013.
L'américanité ou l'Europe
Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis « L’Europe ou la chrétienté » (de l’ouvrage du même titre) s’est reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de « l’américanité ou l’Europe ».
La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs des managers, et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.
De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, le Welfare state et de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.
Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelques temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés). Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relation inter pares entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?
La « Quatrième Guerre mondiale » [1] (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes. L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dans La notion de politique (1927) : « Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ». Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.
Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée comme rogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du « Rest of the world », dans tous les cas, elle se refuse a priori à lui accorder la moindre légitimité. Cette règle n’épargne pas les États Européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.
A cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [2] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.
« America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.
Porte-drapeau d’une « Special mission » qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela), qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à-rebours le titre du peu glorieux best-seller de Walter Sitti : Résister ne sert à rien).
Dans une opposition revendiquée aux chantres du Politiquement correct et à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.
Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.
Diego Fusaro (Cercle Aristote, 26 février 2015)
Notes :
Texte original en italien : Diego Fusaro, « Americanità o Europa », Lo Spiffero, Pubblicato Lunedì 08 Luglio 2013.
[1] Constanzo Preve, La Quatrième Guerre mondiale, éd. Astrée, 2008, trad. 2013. Disponible sur : http://www.editions-astree.fr/BC/Bon_de_commande_Preve.pdf
[2] On se réfère ici à l’« Universal monarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)
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Presseschau - März 2015 - INNENPOLITISCHES
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The BRICS Plus Germany
The BRICS Plus Germany
Winston Churchill once said, “I feel lonely without a war.” He also badly missed the loss of empire. Churchill’s successor – the ‘Empire of Chaos’ – now faces the same quandary. Some wars – as in Ukraine, by proxy – are not going so well.
And the loss of empire increasingly manifests itself in myriad moves by selected players aiming towards a multipolar world.
So no wonder US ‘Think Tankland’ is going bonkers, releasing wacky CIA-tinted “forecasts” where Russia is bound to disintegrate, and China is turning into a communist dictatorship. So much (imperial) wishful thinking, so little time to prolong hegemony.
The acronym that all these “forecasts” dare not reveal is BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa). BRICS is worse than the plague as far as the ‘Masters of the Universe’ that really control the current – rigged – world system are concerned. True, the BRICS are facing multiple problems. Brazil at the moment is totally paralyzed; a long, complex, self-defeating process, now coupled with intimations of regime change by local ‘Empire of Chaos’ minions. It will take time, but Brazil will rebound.
That leaves the “RIC” – Russia, India and China – in BRICS as the key drivers of change. For all their interlocking discrepancies, they all agree they don’t need to challenge the hegemon directly while aiming for a new multipolar order.
The BRICS New Development Bank (NDB) – a key alternative to the IMF enabling developing nations to get rid of the US dollar as a reserve currency – will be operative by the end of this year. The NDB will finance infrastructure and sustainable development projects not only in the BRICS nations but other developing nations. Forget about the Western-controlled World Bank, whose capital and lending capacity are never increased by the so-called Western “powers.” The NDB will be an open institution. BRICS nations will keep 55 percent of the voting power, and outside their domain no country will be allowed more than 7 percent of votes. But crucially, developing nations may also become partners and receive loans.
Damn those communists
A tripartite entente cordiale is also in the making. Indian Prime Minister Narendra Modi will be in China next May – and ‘Chindia’ will certainly engage in a breakthrough concerning their bitter territorial disputes. As much as Delhi has a lot to benefit from China’s massive capital investment and exports, Beijing wants to profit from India’s vast market and technology savvy. In parallel, Beijing has already volunteered economic help to Russia – if Moscow asks for it – on top of their evolving strategic partnership.
The US “pivoting to Asia” – launched at the Pentagon – is all dressed up with no place to go. Bullying Southeast Asia, South Asia and, for that matter, East Asia as a whole into becoming mere ‘Empire of Chaos’ vassals – and on top of it confronting China – was always a non-starter. Not to mention believing in the fairy tale of a remilitarized Japan able to “contain” China.
Isolating the “communist dictatorship” won’t fly. Just watch, for instance, the imminent high-speed rail link between Kunming, in Yunnan province, and Singapore, traversing a key chunk of a Southeast Asia which for Washington would never qualify to be more than a bunch of client states. The emerging 21st century Asia is all about interconnection; and the inexorable sun in this galaxy is China.
As China has embarked in an extremely complex tweaking of its economic development model, as I outlined here, China’s monopoly of low-end manufacturing – its previous industrial base – is migrating across the developing world, especially around the Indian Ocean basin. Good news for the Global South – and that includes everyone from African nations such as Kenya and Tanzania to parts of Southeast Asia and Latin America.
Of course the ‘Empire of Chaos’, business-wise, won’t be thrown out of Asia. But its days as an Asian hegemon, or a geopolitical Mob offering “protection”, are over.
The Chinese remix of Go West, Young Man – in fact go everywhere – started as early as 1999. Of the top 10 biggest container ports in the world, no less than 7 are in China (the others are Singapore, Rotterdam, and Pusan in South Korea). As far as the 12th Chinese 5-year plan – whose last year is 2015 – is concerned, most of the goals of the seven technology areas China wanted to be in the leading positions have been achieved, and in some cases even superseded.
The Bank of China will increasingly let the yuan move more freely against the US dollar. It will be dumping a lot of US dollars every once in a while. The 20-year old US dollar peg will gradually fade. The biggest trading nation on the planet, and the second largest economy simply cannot be anchored to a single currency. And Beijing knows very well how a dollar peg magnifies any external shocks to the Chinese economy.
Sykes-Picot is us
A parallel process in Southwest Asia will also be developing; the dismantling of the nation-state in the Middle East – as in remixing the Sykes-Picot agreement of a hundred years ago. What a stark contrast to the return of the nation-state in Europe.
There have been rumblings that the remixed Sykes is Obama and the remixed Picot is Putin. Not really. It’s the ‘Empire of Chaos’ that is actually acting as the new Sykes-Picot, directly and indirectly reconfiguring the “Greater Middle East.” Former NATO capo Gen. Wesley Clark has recently “revealed” what everyone already knew; the ISIS/ISIL/Daesh fake Caliphate is financed by “close allies of the United States,” as in Saudi Arabia, Qatar, Turkey and Israel. Compare that with Israeli Defense Minister Moshe Yaalon admitting that ISIS “does not represent a threat to Israeli interests.” Daesh does the unraveling of Sykes-Picot for the US.
The ‘Empire of Chaos’ actively sought the disintegration of Iraq, Syria and especially Libya. And now, leading the House of Saud, “our” bastard in charge King Salman is none other than the former, choice jihad recruiter for Abdul Rasul Sayyaf, the Afghan Salafist who was the brains behind both Osama bin Laden and alleged 9/11 mastermind Khalid Sheikh Mohammad.
This is classic ‘Empire of Chaos’ in motion (exceptionalists don’t do nation building, just nation splintering). And there will be plenty of nasty, nation-shattering sequels, from the Central Asian stans to Xinjiang in China, not to mention festering, Ukraine, a.k.a Nulandistan.
Parts of Af-Pak could well turn into a branch of ISIS/ISIL/Daesh right on the borders of Russia, India, China, and Iran. From an ‘Empire of Chaos’ perspective, this potential bloodbath in the “Eurasian Balkans” – to quote eminent Russophobe Dr. Zbig “Grand Chessboard” Brzezinski – is the famous “offer you can’t refuse.”
Russia and China, meanwhile, will keep betting on Eurasian integration; strengthening the Shanghai Cooperation Organization (SCO) and their own internal coordination inside the BRICS; and using plenty of intel resources to go after The Caliph’s goons.
And as much as the Obama administration may be desperate for a final nuclear deal with Iran, Russia and China got to Tehran first. China’s Foreign Minister Wang Yi was in Tehran two weeks ago; stressing Iran is one of China’s “foreign policy priorities” and of great “strategic importance.” Sooner rather than later Iran will be a member of the SCO. China already does plenty of roaring trade with Iran, and so does Russia, selling weapons and building nuclear plants.
Berlin-Moscow-Beijing?
And then there’s the German question.
Germany now exports 50 percent of its GDP. It used to be only 24 percent in 1990. For the past 10 years, half of German growth depended on exports. Translation: this is a giant economy that badly needs global markets to keep expanding. An ailing EU, by definition, does not fit the bill.
German exports are changing their recipient address. Only 40 percent – and going down – now goes to the EU; the real growth is in Asia. So Germany, in practice, is moving away from the eurozone. That does not entail Germany breaking up the euro; that would be interpreted as a nasty betrayal of the much-lauded “European project.”
What the trade picture unveils is the reason for Germany’s hardball with Greece: either you surrender, completely, or you leave the euro. What Germany wants is to keep a partnership with France and dominate Eastern Europe as an economic satellite, relying on Poland. So expect Greece, Spain, Portugal and Italy to face a German wall of intransigence. So much for European “integration,” it works as long as Germany dictates all the rules.
The spanner in the works is that the double fiasco Greece + Ukraine has been exposing. Berlin as an extremely flawed European hegemon – and that’s quite an understatement. Berlin suddenly woke up to the real, nightmarish possibility of a full blown, American-instigated war in Europe’s eastern borderlands against Russia. No wonder Angela Merkel had to fly to Moscow in a hurry.
Moscow – diplomatically – was the winner. And Russia won again when Turkey – fed up with trying to join the EU and being constantly blocked by, who else, Germany and France – decided to pivot to Eurasia for good, ignoring NATO and amplifying relations with both Russia and China.
That happened in the framework of a major ‘Pipelineistan’ game-changer. After Moscow cleverly negotiated the realignment of South Stream towards Turk Stream, right up to the Greek border, Putin and Greek Prime Minister Tsipras also agreed to a pipeline extension from the Turkish border across Greece to southern Europe. So Gazprom will be firmly implanted not only in Turkey but also Greece, which in itself will become mightily strategic in European ‘Pipelineistan’.
So Germany, sooner or later, must answer a categorical imperative – how to keep running massive trade surpluses while dumping their euro trade partners. The only possible answer is more trade with Russia, China and East Asia. It will take quite a while, and there will be many bumps on the road, but a Berlin-Moscow-Beijing trade/commercial axis – or the “RC” in BRICS meet Germany – is all but inevitable.
And no, you won’t read that in any wacky US ‘Think Tankland’ “forecast.”
Pepe Escobar is the author of Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge and Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009). His latest book is Empire of Chaos. He may be reached at pepeasia@yahoo.com. This piece first appeared in RT.
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Gibt es einen Linksextremismus der Mitte?
Gibt es einen Linksextremismus der Mitte?
Martin Lichtmesz
Ex: http://www.sezession.de
Die Publikation der Studie [2] des an der FU Berlin tätigen Politikwissenschaftlers Klaus Schroeder (Photo) über die „demokratiegefährdenden Potenziale des Linksextremismus“ hat mich ebenso positiv überrascht wie ihre bereitwillige Rezeption in den Medien.
Schroeder stellt darin das in den letzten Jahren insbesondere von der Friedrich-Ebert-Stiftung verbreitete Bild [3]vom angeblich rechtsdrehenden „Extremismus der Mitte“ mehr oder weniger auf den Kopf – und damit die Wirklichkeit auf die Füße.
Die Junge Freiheit [4] berichtete:
Die deutsche Gesellschaft hat sich nach Ansicht des Politikwissenschaftlers Klaus Schroeder nach links verschoben. „Generell ist die Gesellschaft nach links gerückt und die Parteien auch“, sagte Schroeder im Interview mit Zeit Online. Allerdings nicht so weit, daß man von „linksradikal oder linksextrem“ sprechen könne.
Es gebe einen gewissen Zeitgeist, der mit Willy Brandt schon einmal nach links gerückt sei und mit Helmut Kohl dann eher nach rechts. „Und jetzt mit Merkel eben deutlich nach links. Die Leute denken dann zwar links, wählen aber trotzdem Merkel“, erläuterte der Politikwissenschaftler.
Zu dem Ergebnis kommt Schroeder aufgrund der Ergebnisse seiner jüngsten Untersuchung „Gegen Staat und Kapital – für die Revolution“. Demnach sind linksextreme Ansichten in der Gesellschaft weiter verbreitet, als bislang angenommen. So teile etwa jeder sechste Deutsche linksradikale oder linksextreme Positionen, jeder fünfte plädiere sogar für eine Revolution.
Das „linksextremistische Personenpotential“ in der Bevölkerung liegt laut der Studie bei 17 Prozent und ist in Mittedeutschland mit 28 Prozent wesentlich stärker verbreitet als im Westen (14 Prozent). Ein geschlossenes linksextremes Welt- und Gesellschaftsbild wiesen deutschlandweit etwa vier Prozent der für die Untersuchung Befragten auf.
Die Ergebnisse der Studie selbst sind für kritische Beobachter der buntesdeutschen Republik freilich alles andere als überraschend. Frank Böckelmann [5] brachte die Lage in seinem Buch „Jargon der Weltoffenheit“ [6] mit aphoristischer Verknappung auf den Punkt:
Wer sich als „links“ tauft, kündigt an, noch hartnäckiger fordern zu wollen, was alle anderen ebenfalls fordern.
Rufen wir uns den Hintergrund des Schlagwortes vom „Extremismus der Mitte“ noch einmal ins Gedächtnis. Manfred Kleine-Hartlage definiert ihn in seinem grandiosen neuen Buch „Die Sprache der BRD“ [7] folgendermaßen:
Die Phrase vom »Extremismus der Mitte« bzw. vom Rechtsextremismus, der »in der Mitte der Gesellschaft« angekommen sei, spiegelt, wenn auch in demagogischer Verzerrung, den objektiven Sachverhalt wieder, daß die gesellschaftlichen Machteliten und die ihnen zuarbeitenden linken Ideologen die Mehrheit des Volkes gegen sich haben. Dies nicht etwa deshalb, weil dieses Volk nach rechts gewandert wäre (wie sie glauben machen möchten), sondern weil sie selbst immer weiter nach links gerückt sind, Ideologien vertreten, die noch vor dreißig Jahren als linksradikale Spinnerei galten, jede Bindung ans Volk verloren haben und immer offener eine von utopistischen Wahnideen befeuerte Destruktionspolitik betreiben, die darauf abzielt, nicht weniger den Nationalstaat, die Völker, die Familie und die Religion aus der Welt zu schaffen, und da eine solche Politik mit verfassungskonformen Mitteln nicht durchsetzbar und mit einer demokratischen Verfassung nicht vereinbar ist, müssen am Ende auch die Meinungsfreiheit, die Rechtsstaatlichkeit und die Demokratie dran glauben.
Wir haben es mit der Herrschaft von Menschen zu tun, die das Ziel der vollständigen Umwertung aller Werte und der Umwälzung der Grundlagen von Staat und Gesellschaft verfolgen. Da viele dieser Leute für sich in Anspruch nehmen, die politische Mitte zu verkörpern, gewinnt das Schlagwort vom »Extremismus der Mitte« einen von seinen Erfindern durchaus nicht intendierten ironischen Doppelsinn.
Perspektivisch gesehen sind die diametralen Bewertungen der „Mitte“ durch die Friedrich-Ebert-Stiftung und Klaus Schroeders also durchaus kongruent. Weitgehend handelt es sich hier um Definitionsfragen. Daß die Linke in hohem Maße die „kulturelle Hegemonie“ innehat, zeigt sich schon allein daran, daß der Begriff „links“ für die Mehrheit der Gesellschaft per se positiv, der Begriff „rechts“ per se negativ besetzt ist.
Diese Vorstellung hat sich inzwischen subkutan derart flächendeckend durchgesetzt, daß sie kaum mehr als ein Konstrukt mit bestimmten Prämissen wahrgenommen wird. Ein Beispiel wäre etwa die Titelseite des aktuellen Profils [8](9/2015), auf der zu lesen ist:
Tsipras, Iglesias, Faymann: Ehrlich links oder verlogen populistisch?
Dies impliziert wie selbstverständlich einen Gegensatz zwischen „ehrlich links“ einerseits und „verlogen“, „populistisch“ oder „verlogen populistisch“ andererseits. Umgekehrt würde keine Zeitung schreiben: „Farage, Gauland, Le Pen, Strache: Ehrlich rechts oder verlogen populistisch?“, weil ja „rechts“ zumeist ohnehin mit „verlogen“, „populistisch“ und Schlimmerem gleichgesetzt wird.
Begriffe, die auf der Linken gemünzt und geprägt worden sind, bestimmen heute die politischen Diskurse, derart, daß selbst Widerspruch gegen linke Politik kaum außerhalb des gesetzten Begriffrahmens formuliert werden kann. Also gibt es auch hier einen klaren Feldvorteil der Linken.
Vermutlich wäre es ein leichtes, bei vielen Befragten, deren Antworten andernorts als Beispiele für eine Rechtsverschiebung der Mitte gewertet werden, ebensoviele, wenn nicht mehr, linke Vorstellungen und Überzeugungen vorzufinden. Ich würde sogar soweit gehen zu sagen, daß alle Welt heute mehr oder weniger zu einem gewissen Grade „links“ ist, sogar diejenigen, die sich für „rechts“ oder „konservativ“ halten.
Die Effektivität der einschlägigen Schlagworte, selbst der dümmsten und hohlsten, verblüfft mich immer wieder. Sie funktionieren inzwischen wie Knöpfe auf einem Automaten, ohne Verzögerung, Reflektion, unter Ausschluß jeglicher Rationalität. Wann auch immer jemand, sei es auch nur andeutungsweise oder moderat-relativierend, sei es polemisch oder argumentativ gut begründet, es wagt, seine Stimme gegen den einschläfernden Sound des gängigen Jargons zu erheben, kann er mit mathematischer Zuverlässigkeit mit Horden von Widerspruchsrobotern rechnen, die sich ihm mit dem Slogan „XY ist bunt! Wir leben Vielfalt!“ entgegenstellen (ein aktuelles Beispiel siehe hier). [9]
Auch an dieser Stelle kann ich es mir nicht verbeißen, Kleine-Hartlage ausgiebig zu zitieren:
Kaum jemand hätte sich wohl vor zwanzig Jahren vorstellen können, welche Karriere einmal das Wort »bunt« machen würde: Wer in der meistbenutzte Suchmaschine nach »bunt« sucht, stößt nicht etwa auf die Beschreibung von Kindergeburtstagsfeiern, sondern überwiegend auf Webseiten, die einen politischen Anspruch erheben, dabei aber reichlich stereotyp (in jedem Fall aber alles andere als bunt) daherkommen: unter anderem »München ist bunt«, »Weiden ist bunt«, »Bad Nenndorf ist bunt«, »Gräfenberg ist bunt«, »Vorpommern ist bunt« – und damit sich auch ja niemand falsche Vorstellungen macht, was unter der erwünschten »Buntheit« zu verstehen ist, folgen Vokabeln, von denen viele in diesem Wörterbuch [7] vertreten sind: »Weltoffen, demokratisch, bunt«, »Gesicht zeigen«, »Bündnis gegen Rechtsextremismus«, »Gräfenberger Menschenrechts- und Demokratieerklärung« (ein bißchen Größenwahn darf auch dabei sein). Den Initiatoren scheint nicht aufzufallen oder es scheint sie nicht zu interessieren, daß ein Land, in dem der Wille zur »Buntheit« den zum Überleben verdrängt,
nicht überleben wird… (…)
Das Schlagwort ist wohl auch deshalb so wirkmächtig, weil es auf rationaler Ebene kaum satisfaktionsfähig ist. Mit Gehirnen, die von infantilen Affekten betäubt sind, läßt sich nicht ernsthaft debattieren. Daher ist Kleine-Hartlages Schlußfolgerung hart, aber ohne Zweifel zutreffend:
Ein Staat, in dem bis hin zum Bundespräsidenten alle vermeintlich seriösen Meinungsmultiplikatoren in stereotyper Weise eine solch kindische Kitschsprache sprechen, ist zum Tode verurteilt. [11]
Es gibt eine Vielzahl von Begriffen linker Provenienz, natürlich auch anspruchsvollere, die ähnlich wirken, und die ebensowenig hinterfragt werden. Böckelmann [6] nennt unter anderem: „Weltoffenheit“, „Emanzipation“, „Selbstbestimmung“, „Gleichstellung“, „Toleranz“ und „Vielfalt“.
Andere Schlagworte werden mit bestimmten Deutungen oder Wertungen belegt, die keineswegs selbstverständlich sind. „Iuvenal“, einer der Stammautoren von pi-news, versuchte unlängst, Begriffe wie“Sozialstaat“, „Europäische Einheit“ oder „Flüchtlinge“ kritisch abzuklopfen (siehe hier [12] und hier [13]).
Auch die deutsche Ausgabe der Huffington Post – ein inzwischen internationalisiertes Flaggschiff der US-amerikanischen Linksliberalen – hat Schroeders Studie emphatisch aufgegriffen [14] und nennt „fünf Gründe“, warum „die Gefahr von links genauso groß ist wie die von rechts“ und man daher über die extreme Linke nicht schweigen dürfe:
1. Die Zahl linksmotivierter Straf- und Gewalttaten steigt
Die Zahl linksextremistischer Straftaten ist laut der FU-Studie allein zwischen 2012 und 2013 um 2500 auf insgesamt 8.637 [15] gestiegen. Damit nahm auch die Zahl der linksextremistisch motivierten Gewalttaten zu – und zwar um 26,7 Prozent.
In der öffentlichen Wahrnehmung würden diese Gewalttaten quantitativ unterschätzt, da der Verfassungsschutz zwischen links und linksextrem motivierten Straf- und Gewalttaten unterscheide und links-motivierte Taten in der Statistik außen vor ließe, heißt es in der Berliner Studie.
2. Es gibt mehr linksextreme als rechtsextremistische Anhänger
Der Verfassungsschutz stuft der Studie zufolge 27.700 Menschen in Deutschland als potentiell linksextrem ein. Diese Zahl liegt weit über der Zahl der offiziell ermittelten Anhänger rechtsextremistischer Gruppierungen [16] – denen stehen 21.700 nahe. Bei einem Drittel der als linksextrem eingestuften Personen sehen die Verfassungsschützer Gewaltbereitschaft.
3. Linksextremisten stehen unter dem Schutz des gesamten linken Milieus
Die mediale Aufmerksamkeit richtet sich eher auf den rechten und islamistischen Extremismus. Linksextreme Aktivitäten rücken eher in den Hintergrund. Darüber hinaus verschwimmen die Grenzen „zwischen extremen, aber demokratischen Linken, so dass alle Linksextremisten unter dem Schutz des gesamten linken Milieus stehen“, schreiben die FU-Forscher.
4. Viele Inhalte linksextremen Denkens sind in der Mehrheitsbevölkerung angekommen
Linksextreme Einstellungen beschränken sich nicht auf die linke Szene, sondern haben zum Teil längst Eingang in die „Mehrheitsgesellschaft“ gefunden, warnen die Forscher weiter. Viele Versatzstücke linksextremen Denkens finden sich im politischen Mainstream [17], ohne dass diese gleich als linksextrem assoziiert werden, erklärt der Mitautor der Studie, Klaus Schröder, in einem Interview mit der „Zeit“.
(…)
5. Linksextremismus birgt demokratiegefährdendes PotenzialLinksextreme Gruppen und Personen propagieren offen ihr Ziel, die bürgerliche Gesellschaft und den bürgerlichen Staat zu zerschlagen und an seine Stelle eine „neue, anarchistische oder kommunistische Gesellschaftsordnung“ errichten zu wollen. Sie sind also nicht nur „antikapitalistisch, sondern auch demokratiefeindlich eingestellt“, heißt es in der FU-Studie.
Das bestätigt und wiederholt eine Kritik, die von konservativer Seite, etwa in der Jungen Freiheit, seit Jahren geäußert wird. Die Schlußfolgerung der Autorin verwischt die Spuren allerdings wieder ein wenig:
In keinem Fall ist der Rechtsextremismus zu verharmlosen, aber ebenso wenig darf hier mit zweierlei Maß gemessen werden. Linksextremismus ist genauso gefährlich wie Rechtsextremismus. Es bringt nichts, wenn man sich auf dem linken Auge blind stellt, Gewalt ist Gewalt.
Die aufgelisteten „fünf Punkte“ zeigen doch eher, daß von einer „genauso großen“ Gefahr keine Rede sein kann. Linksextreme Gruppen sind den rechtsextremen Pendants nicht nur zahlenmäßig weit überlegen – die letzteren genießen keinerlei Unterstützung durch den politisch-medialen Mainstream, der sie vielmehr als das „absolut Andere“, „Böse“ und zu Bekämpfende behandelt, während die Linksextremen allenfalls als schlimme Kinder der eigentlich „guten Sache“ gelten. „Links“ und „rechts“ werden mit krass divergierenden Maßstäben gemessen.
Wie gesagt, bin ich überrascht, derlei in der Zeit und der Huffington Post zu lesen – derart, daß ich mich unablässig frage, wo nun der Haken an der Sache ist. Bislang konnte ich ihn nicht finden.
Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de
URL to article: http://www.sezession.de/48659/gibt-es-einen-linksextremismus-der-mitte.html
URLs in this post:
[1] Image: http://www.sezession.de/48659/gibt-es-einen-linksextremismus-der-mitte.html/dein-kampf
[2] Studie: http://www.fu-berlin.de/presse/informationen/fup/2015/fup_15_044-studie-linksextremismus/index.html
[3] Friedrich-Ebert-Stiftung verbreitete Bild : http://www.fes-gegen-rechtsextremismus.de/pdf_12/mitte-im-umbruch_www.pdf
[4] Junge Freiheit: http://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2015/politologe-deutschland-ist-nach-links-gerueckt/
[5] Frank Böckelmann: http://www.sezession.de/45316/der-jargon-der-demokratie-ein-gespraech-mit-frank-boeckelmann.html
[6] „Jargon der Weltoffenheit“: http://antaios.de/buecher-anderer-verlage/aus-dem-aktuellen-prospekt/1468/jargon-der-weltoffenheit
[7] „Die Sprache der BRD“: http://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/einzeltitel/3854/die-sprache-der-brd.-131-unwoerter-und-ihre-politische-bedeutung
[8] Profils : http://www.profil.at/home/inhalt-profil
[9] l siehe hier).: http://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2015/zeit-fuer-eine-reformation/
[10] Image: http://www.sezession.de/48659/gibt-es-einen-linksextremismus-der-mitte.html/roboter
[11] zum Tode verurteilt.: https://www.youtube.com/watch?v=mT-uiqM6Vqo
[12] hier: http://www.pi-news.net/2015/02/gegen-den-strich-denken/
[13] hier: http://www.pi-news.net/2015/02/gegen-den-strich-denken-teil-2/
[14] emphatisch aufgegriffen: http://www.huffingtonpost.de/2015/02/26/linksextremismus-linke-gefahr_n_6752454.html?ncid=fcbklnkdehpmg00000002
[15] ist laut der FU-Studie allein zwischen 2012 und 2013 um 2500 auf insgesamt 8.637: http://www.verfassungsschutz.de/de/arbeitsfelder/af-linksextremismus/zahlen-und-fakten-linksextremismus/zuf-li-2013-straftaten.html
[16] rechtsextremistischer Gruppierungen: http://www.verfassungsschutz.de/de/arbeitsfelder/af-rechtsextremismus/zahlen-und-fakten-rechtsextremismus/zuf-re-2013-gewalt-gesamt.html
[17] Versatzstücke linksextremen Denkens finden sich im politischen Mainstream: http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2015-02/demokratie-linksextremismus-studie-klaus-schroeder-fu-berlin-interview
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jeudi, 05 mars 2015
Voor een Europees leger!
VOOR EEN EUROPEES LEGER, STOP DE NAVO-OORLOGSMACHINE
De Europese Unie en de NAVO worden tegenwoordig als de grootste vredesprojecten aller tijden beschouwd. Niets is meer ironisch. De Belgische staat is nog nooit in zoveel oorlogen verwikkeld geraakt als sinds haar toetreden tot de NAVO. Al haar oorlogen voor deze toetreding waren zuiver defensief, terwijl België inmiddels een ware agressor is geworden. Enkel al de laatste 20 jaren heeft België unilateraal de oorlog verklaard aan Joegoslavië, Servië, Afghanistan en Libië. Daarnaast heeft ze als NAVO-lidstaat indirect de oorlog(-en) van de VS met Irak gefaciliteerd.
Als NAVO-lid is België tevens medeverantwoordelijk voor de subversieve werking van de NAVO die regeringen destabiliseerde in Tunesië, Algerije, Libië, Egypte en Syrië. De (burger-)doden waar België dus mede voor verantwoordelijk is zijn ondertussen opgelopen tot: Afghanistan 20.000, Syrië 282.000, Libië 25.000, Oekraïne 3500, …
De Verenigde Staten zouden nooit buitenlandse invloed toestaan in hun achterland. Als Europa moeten we dan ook duidelijk maken dat de Amerikaanse destabilisering van Rusland en het Midden-Oosten wel meer dan één brug te ver is. Stabiliteit en welvaart zijn immers een hoofdvoorwaarde voor de vriendschappelijke betrekkingen en handelssamenwerking die we met onze buurregio’s horen te onderhouden.
NSV! wenst zich dan ook niet te associëren met het NAVO-bloedvergieten. NSV! wil een onafhankelijk Europa dat opkomt voor haar eigen belangen. Wij pleiten dan ook voor een alternatief Europees militair samenwerkingsverband om de buitenlandse en militaire belangen van onze Europese beschavingsgemeenschap te dienen en te vrijwaren.
Dit Europees samenwerkingsverband kan geen onderdeel uitmaken van de huidige Europese unie, die allerminst de belangen van de Europese volkeren behartigt. Daarom pleit de NSV! dan ook voor een allesomvattend alternatief samenwerkingsverband, met een eigen leger als onderdeel hiervan. Daarnaast eisen we een onmiddellijke uitstap uit de NAVO en de terugtrekking van alle Amerikaanse bezettingstroepen (64166 waarvan 1211 in België) uit Europa. De NSV! vindt de ontbinding van de NAVO noodzakelijk voor vrede in Europa en in de rest van de wereld.
Bussen vanuit:
- Aalst
- Antwerpen
- Kortrijk
- Leuven
- Mechelen
- Roeselare
- Sint-Niklaas
Inschrijven via info@nsv.be voor precieze opstapplaats & -uur.
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Presseschau - Aussenpolitik - März 2015
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How Washington will fan the flames of chaos in Central Asia
Three fronts for Russia: How Washington will fan the flames of chaos in Central Asia
Source: http://www.odnako.org/blogs/tri-fronta-dlya-rossii-kak-vashington-razduet-plamya-haosa-v-sredney-azii/
Translated by Robin
U.S. Gen. “Ben” Hodges’ statement that within four or five years Russia could develop the capability to wage war simultaneously on three fronts is not only an acknowledgment of the Russian Federation’s growing military potential but also a promise that Washington will obligingly ensure that all three fronts are right on the borders of the Russian Federation.
In the context of China’s inevitable rise and the soon-to-worsen financial crisis, with the concomitant bursting of asset bubbles, the only way for the United States to maintain its global hegemony is to weaken its opponents. And the only way to achieve that goal is to trigger chaos in the republics bordering Russia.
That is why Russia will inevitably enter a period of conflicts and crises on its borders.
And so the first front in fact already exists in the Ukraine, the second will most likely be between Armenia and Azerbaijan over Nagorno-Karabakh, and the third, of course, will be opened in Central Asia.
If the war in Ukraine leads to millions of refugees, tens of thousands of deaths, and the destruction of cities, defrosting the Karabakh conflict will completely undermine Russia’s entire foreign policy in the Caucasus.
Every city in Central Asia is under threat of explosions and attacks. So far this “up-and-coming front” has attracted the least media coverage – Novorossiya dominates on national television channels, in newspapers, and on websites –, but this theater of war could become one of the most complex after the conflict in the Ukraine.
A subsidiary of the Caliphate under Russia’s belly
The indisputable trend in Afghanistan – and the key source of instability in the region – is to an alliance between the Taliban and the Islamic State. Even so, the formation of their union is in its early days, references to it are scarce and fragmentary, and the true scale of the activities of the IS emissaries is unclear, like an iceberg whose tip barely shows above the surface of the water.
But it has been established that IS agitators are active in Pakistan and in Afghanistan’s southern provinces, which are controlled by the Taliban. But, in this case, the first victim of chaos in Afghanistan is Pakistan, which at the insistence of, and with help from, the United States nurtured the Taliban in the 1980s. That project has taken on a life of its own and is a recurring nightmare for Islamabad, which has decided to establish a friendlier relationship China and Russia. This trend can be seen in the Taliban’s attacks on Pakistani schools, whose teachers now have the right to carry guns, regular arrests of terrorists in the major cities, and the start of activities in support of tribes hostile to the Taliban in the north.
The latest legislative development in Pakistan is a constitutional amendment to expand military court jurisdiction [over civilians]. Throughout the country, terrorists, Islamists and their sympathizers are being detained. In the northwest alone, more than 8,000 arrests have been made, including members of the clergy. Religious organizations have been banned and IS emissaries are being caught.
Since the Americans do not like putting all their eggs in one basket, they will provide support to the government in Kabul, which will allow them to remain in the country legitimately, and at the same time to the Taliban, which is transforming itself into IS. The outcome will be a state of chaos in which the Americans will not formally take part; instead, they will sit back on their military bases, waiting to see who wins. And then Washington will provide assistance to the victor. Note that its security services have been supporting the Taliban for a long time and quite effectively: some of the official security forces and police in Afghanistan are former Taliban and Mujahideen.
Method of destruction
The first way to destabilize Central Asia is to create problems on the borders, along with the threat that Mujahideen will penetrate the region. The testing of the neighbours has already started; problems have arisen in Turkmenistan, which has even had to ask Kabul to hold large-scale military operations in the border provinces. Tajikistan has forced the Taliban to negotiate the release of the border guards it abducted, and the Tajik border service reports that there is a large group of Mujahideen on its borders.
In general, all the countries bordering Afghanistan have stepped up their border security.
The second way is to send Islamists behind the lines. The process has already begun: the number of extremists in Tajikistan alone grew three-fold last year; however, even though they are being caught, it obviously will not be feasible to catch all of them. Furthermore, the situation is aggravated by the return of migrant workers from Russia, which will expand the recruiting base. If the stream of remittances from Russia dries up, the outcome may be popular discontent and managed riots.
Kyrgyz expert Kadir Malikov reports that $70 million has been allocated to the IS military group Maverenahr, which includes representatives of all the Central Asian republics, to carry out acts of terrorism in the region. Special emphasis is placed on the Fergana Valley as the heart of Central Asia.
Another point of vulnerability is Kyrgyzstan’s parliamentary elections, scheduled for this fall. The initiation of a new set of color revolutions will lead to chaos and the disintegration of countries.
Self-supporting wars
Waging war is expensive, so the destabilization of the region must be self-supporting or at least profitable for the U.S. military-industrial complex. And in this area Washington has had some success: it has given Uzbekistan 328 armored vehicles that Kiev had requested for its war with Novorossiya. At first glance, the deal isn’t profitable because the machines were a gift, but in reality Uzbekistan will be tied to U.S. spare parts and ammunition. Washington made a similar decision on the transfer of equipment and weapons to Islamabad.
But the United States has not been successful in its attempts to impose its weapons systems on India: the Indians have not signed any contracts, and Obama was shown Russian military hardware when he attended a military parade.
Thus the United States is drawing the countries in the region into war with its own protégés – the Taliban and Islamic State – and at the same time is supplying its enemies with weapons.
***
So 2015 will be marked by preparations for widespread destabilization in Central Asia and the transformation of AfPak into an Islamic State subsidiary on the borders of Russia, India, China, and Iran. The start of full-scale war, which will inevitably follow once chaos engulfs the region, will lead to a bloodbath in the “Eurasian Balkans,” automatically involving more than a third of the world’s population and almost all the United States’ geopolitical rivals. It’s an opportunity Washington will find too good to miss.
Russia’s response to this challenge has to be multifaceted: involving the region in the process of Eurasian integration, providing military, economic, and political assistance, working closely with its allies in the Shanghai Cooperation Organization and the BRICS, strengthening the Pakistani army, and of course assisting with the capture of the bearded servants of the Caliphate.
But the most important response should be the accelerated modernization of its armed forces as well as those of its allies and efforts to strengthen the Collective Security Treaty Organization and give it the right to circumvent the highly inefficient United Nations.
The region is extremely important: if Ukraine is a fuse of war, then Central Asia is a munitions depot. If it blows up, half the continent will be hit.
00:05 Publié dans Actualité, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, états-unis, subversion, asie centrale, asie, affaires asiatiques, europe, russie, affaires européennes, géostratégie, stratégie, route de la soie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 04 mars 2015
Today's news on http://www.atimes.com
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Tackling Tehran: Netanyahu vs Obama
As negotiations over Iran's nuclear program continued in Europe, Israeli Premier Netanyahu told US Congress he feared the White House was close to striking a "very bad" deal. The absence of dozens of Democrats and the cheers that greeted his warnings of a "nuclear tinderbox" demonstrated the divisive nature of the issue in Washington. - James Reinl (Mar 4, '15)
Obama's nuclear squeeze
Netanyahu's address to the US Congress will have no effect on the future modalities of US-Iran nuclear negotiations. But if he can nudge Congress not to relax sanctions on Iran, even after a nuclear deal, then Tehran might retaliate by reversing some agreed upon issues of those intricate negotiations. - Ehsan Ahrari (Mar 4, '15)
Iran squashes IS, US seeks cover
An operation by Iraqi government forces to recapture Tikrit, north of Baghdad, from Islamic State militants, has resulted in fierce fighting around the town, seen as the spiritual heartland of Saddam Hussein's Ba'athist regime. This hugely important development has three dimensions. - M K Bhadrakumar (Mar 4,'15)
Israeli ex-generals condemn Netanyahu
In an unprecedented move, 200 veterans of the Israeli security services have accused Prime Minister Benjamin Netanyahu of being a “danger” to Israel, their protest coming on the even of his visit to address a joint meeting of the US Congress against the wishes of the White House. - Jonathan Cook (Mar 2, '15)
The Middle East and perpetual war
There is a popular idea in Washington, DC, that the United States ought to be doing more to quash the Islamic State: if we don't, they will send terrorists to plague our lives. Previously, the canard was that we had to intervene in the Middle East to protect the flow of oil to the West. So why in fact are we there? The only answer is: "Israel". - Leon Anderson (Mar 2, '15)
A Chechen role in Nemtsov murder?
For many in Russia and the West, the Kremlin is inevitably the prime suspect in the assassination of opposition leader Boris Nemtsov. But the possibility of a Chechen connection should not be dismissed out of hand, given Nemtsov's repeated criticism of Chechen Republic head Ramzan Kadyrov. (Mar 4, '15)
Obama, Shell, and the Arctic Ocean's fate
Despite the glut of new American oil on the market (and falling oil prices), not to mention a recent bow to preservation of the Arctic, the Obama administration stands at the edge of once again green-lighting a foray by oil giant Shell into Arctic waters. - Subhankar Banerjee (Mar 4, '15)
Germany's future lies East
Germany, sooner or later, must answer a categorical imperative - how to keep running massive trade surpluses while dumping its euro trade partners. The only possible answer is more trade with Russia, China and East Asia. It will take quite a while, but a Berlin-Moscow-Beijing commercial axis is all but inevitable. - Pepe Escobar (Mar 3, '15)
18:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, netanyahu, états-unis, israel, sionisme, allemagne, europe, affaires européennes, géopolitique, iran, moyen orient, asie, affaires asiatiques, tchétchènes, terrorisme tchétchène, nemtsov, obama, océan arctique, shell | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Rassistische Vogelnamen
Rassistische Vogelnamen
Ex: http://www.blauenarzisse.de
Die Schwedische Ornithologische Gesellschaft (SOF) hat zehn Vogelarten wegen Diskriminierung umbenannt. Auch deutsche Vogelkundler diskutieren jetzt über „rassistische, sexistische oder anderweitig negativ empfundene deutsche Namen“.
Zu den im Schwedischen umbenannten Vögeln zählen unter anderem der ehemalige Kaffernsegler, der jetzt übersetzt laut Süddeutscher Zeitung (SZ) „Weißbeckensegler“ heißt und der Negerfink, nun in „Negrita“ umgetauft. „Kaffer“ sei in Südafrika eine unter Strafe stehende Beleidigung für Schwarze, begründete der SOF erstere Entscheidung. Laut dem Onlinemagazin Telepolis sind auch die Hottentottenente und der südamerikanische Zigeunervogel betroffen. Letzterer trage nun den indianischen Namen „Hoatzin“.
Ist „Lappeneule“ kolonialistisch?
Erling Jirle, der Vorsitzende der Taxonomie-Kommission der SOF, erklärte laut SZ: „Viele haben uns als politisch korrekte Feiglinge bezeichnet, die schöne alte Namen wegwerfen wollen. (…) Aber ich glaube nicht, dass diese Namen schön sind. Sie sind einfach rassistisch.“ Die SOF habe jahrelang systematisch alle 10.709 bekannten Vogelarten auf deren Namen hinsichtlich einer möglichen Übersetzung oder Neubenennung geprüft. Bei 4.000 Arten soll der Name angepasst worden sein. Zumeist geschah das aus trivialen Motiven, etwa weil bisher ein schwedischer Name fehlte.
Nach wie vor diskriminiert fühlt sich offenbar der „Reichsverbund der schwedischen Samen“, so Telepolis. Denn die schwedischen Vogelnamen „Lappeneule“ und „Lappenmeise“ würden nach wie vor verwendet werden. Die ethnische Minderheit der Samen empfinde die Bezeichnung „Lappen“ jedoch als kolonialistisch.
Auch bei deutschen Ornithologen wachsen offenbar die Sorgenfalten. „Das Problem ist uns natürlich bewusst“, erklärte Ommo Hüppop, Generalsekretär der Deutschen Ornithologen-Gesellschaft (DOG), laut SZ. Denn auch im Deutschen existiert der Kaffernsegler. Doch Hüppop entwarnt: Zwar sei der Begriff „Kaffer“ in Südafrika verboten, in Sri Lanka jedoch gelte er nicht als diskriminierend. Zumindest dänische Vogelkundler sollen jedoch inzwischen über „politisch korrekten“ Namen brüten.
00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : racisme, ornithologie, ornithologie raciste, oiseaux, suède, europe, affaires européennes, cinglés, givrés, toqués, antiracistes, déments, déments politiques, illuminés | | del.icio.us | | Digg | Facebook
El suicidio de España
por Sergio Fernández Riquelme
Eric Zemmour en su reciente libro Le Suicide français, polémico e inesperado éxito de ventas, alertaba del camino autodestructivo de la nación francesa, otrora pretendida potencia europea. Francia se suicidaba, como realidad colectiva presente y proyecto identitario futuro. La destrucción de la Familia, el descontrol de la inmigración, la pérdida de la identidad nacional, las crecientes injusticias sociales, el nulo crecimiento económico o la conversión del Estado en instrumento ideológico al servicio del partido de turno, eran los síntomas del suicidio de un modelo republicano que tres yihadistas, nacidos y educados en la Francia ilustrada y laica, han retratado con extrema crueldad en las calles de París.
En un mundo globalizado, Francia ya no se reconocía en el espejo, sus patologías eran crónicas, y su soledad cada vez mayor. Quiso ser alternativa al Occidente useño, y quedó también bajo su moldeado mediático. La soberanía popular había desaparecido en beneficio de grupos de poder internaciones y lobbies de presión (los famosos Mercados), la francofonía se encontraba amenazada (por la hegemonía anglosajona) y la identidad nacional, factor de cohesión en tiempos de crisis y de movilización ante amenazas externas, comenzaba a ser un viejo recuerdo ante modas norteamericanas de dudoso gusto pero de efectivo adoctrinamiento. Tesis, con matices distintos, también presentes en la République française desde las páginas de Houellebecq o Raspail. Se demostraba la antigua la lección del sociólogo galo Émile Durkheim, que en el siglo XIX, en un pionero trabajo, subrayaba la vinculación del suicidio, en este caso individual, con la debilidad del respaldo comunitario, especialmente familiar.
En España, nuestro suicidio comenzó una década antes. Parece que por primera vez nos adelantamos a los vecinos allende los Pirineos. Desde 2004 fuimos alumnos aventajados del nuevo orden mundial: nuestros valores mudables, nuestras tradiciones superadas, nuestra identidad variable. “La burbuja inmobiliaria” fue la metáfora de una época: tener y no ser. Enriquecimiento acelerado, corrupción política, destrucción medioambiental, nepotismo institucional, desprotección de la Familia, cuestionamiento de la unidad nacional; estos fueron los rasgos de una época que consagró a España, bajo la etiqueta del paraíso de la “tolerancia”, como el paradigma occidental del individualismo consumista más radical.
Pero toda decisión tiene consecuencias. Nuestros “nuevos derechos” individualistas, por desgracia, no conllevaron responsabilidades, y los pilares de nuestro futuro se resienten dramáticamente. Crisis demográfica irremediable (según el INE, España perderá más de 5 millones de habitantes en cuarenta años), destrucción del colchón familia (imparable reducción del número de matrimonios, más de la mitad en treinta años), endeudamiento masivo (la deuda sobre el PIB llegó al 96% en 2014, el doble que hace diez años), tasas de paro, especialmente juvenil, convertidas en estructurales (sobre el 20% de la población, el doble que hace un lustro), empeoramiento de las condiciones de trabajo (devaluación salarial masiva por medio de nuevos contratos más precarios, productividad siguiendo el modelo chino), sistema educativo obsoleto (desde el Informe Pisa a los índices de empleabilidad de los universitarios), crecimiento imparable de la pobreza (21,8% según Foessa); así como el afianzamiento de supuestas peculiaridades antropológicas, como que solo el 16% de los españoles defendería su país en caso de invasión (CIS), que seamos el segundo país más ruidoso del mundo (OMS), el primer país en consumo juvenil de drogas de Europa (Observatorio Europeo de las Drogas), de los primeros en consumo televisivo (Outbrain) y de los más bajos en lectura de libros (Gremio de editores), uno de los países más dependientes de fuentes de energía foráneas (Eurostat), con más agresión urbanística (casi el 50% del total de la costa mediterránea), con mayores tasas de violencia contra la mujer o con el aire más contaminado (95% de los españoles según el Informe de calidad del aire). Pese a ciertos actos altruistas o pulsiones solidarias, pareciese que nos diera igual nuestro país; sálvese quien pueda.
Pero nuestro suicidio, asistido por la burocracia de Bruselas, tiene remedio. Más allá de ciertos éxitos deportivos o de la fama lúdica de nuestro clima y nuestras playas, España posee activos humanos y materiales, en su Historia y en sus habitantes, para una urgente “regeneración moral”. Como demuestran países como la Hungría de Viktor Orbán, se puede recuperar la cordura antes de lanzarse al vacío. Solo la muerte no tiene solución. Y el remedio es muy sencillo, como ha demostrado el país magiar: restaurar y difundir los valores tradicionales como núcleo social fundamental, medio desde el cual afrontar el reto de la modernización globalizadora sin destruir la herencia sabia de nuestros antepasados. Solo así se puede alcanzar una Justicia verdaderamente social (eliminando las desigualdades crecientes), un Bienestar sostenible (reindustrializando el país, y superando la recuperada dependencia a sectores agrícolas y turísticos recurrentes) y un Orden definitivo (protegiendo la cohesión nacional y la colaboración ciudadana).
Hace más de un siglo, nuestros insignes regeneracionistas (Costa, Mallada, Macías Picavea, Maeztu) clamaban “hacia otra España”. Su clamor no fue escuchado, pero quedó en nuestra memoria frente al nepotismo, la corrupción, el suicidio. Su generación hizo caso omiso; ésta vez, el futuro de nuestros hijos merece que lo oigamos muy bien.
* Profesor de la Universidad de Murcia.
Fuente: Ya
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Polen – unbewusste Todessehnsucht?
Polen – unbewusste Todessehnsucht?
F. William Engdahl
Wer mit den Animositäten zwischen Polen und Russland in der Geschichte vertraut ist, versteht so manches, was Polen nach der Auflösung des Warschauer Pakts mit der Sowjetunion im Juli 1991 getan hat. Ich verstehe, warum sich Polen 2003 der wirtschaftlich stärkeren Europäischen Union anschließen wollte. Ich verstehe sogar, warum Polen 1999 als eine Art Versicherung gegen mögliche zukünftige Konflikte mit Russland der NATO beitreten wollte. Aber die neuesten militärischen Aktionen verstehe ich nicht. Für die jüngste finde ich nur ein Wort: lächerlich.
Am 23. Februar bestätigte das polnische Verteidigungsministerium den Plan, beim britischen Rüstungsproduzenten Lockheed Martin für mehrere Milliarden Euro mindestens 40 AGM-158-Luft-Boden-Marschflugkörper (Reichweite: 370 km) für die F-16-Kampfjet-Flotte zu kaufen. Zusammen mit dem Plan, ein Boden-Boden-Raketenartilleriesystem namens »HOMAR« mit einer Reichweite von 300 km zu entwickeln, plus dem geplanten Kauf von U-Boot-gestützten steuerbaren Raketen mit einer Reichweite von bis zu 800 km werde Polen damit eine »polnische Abschreckungs-Trias« erhalten, wie der Politikwissenschaftler Pawel Soroka formuliert.
Gegenüber der polnischen Nachrichtenagentur Newseria erklärte Soroka, die unabhängige Verteidigungsfähigkeit Polens werde durch das Programm deutlich gestärkt: »Die NATO verfügt über ein Abschreckungssystem, an dessen Spitze die USA stehen.
Meiner Ansicht nach müssen wir einerseits als Verbündeter in das Abschreckungssystem der NATO eingebunden sein, andererseits brauchen wir aber auch eigene Fähigkeiten.« Das System gebe Polen mehr Optionen für »unabhängiges Handeln in Krisenzeiten«.
Da nur Russland als Ziel für das anvisierte neue polnische U-Boot-gestützte System steuerbarer Raketen mit einer Reichweite von 370 km für die F-16-Kampfjet-Flotte oder das geplante Boden-Boden-Raketenartilleriesystem HOMAR mit von Lockheed Martin lizensierter Technik aus den USA infrage kommt, muss jeder rational Denkende diese Aktionen als lachhaft, wenn nicht sogar verrückt einstufen. Verrückt in dem Sinne, dass jeder Bezug zur Realität verlorengegangen ist.
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France is Re-thinking its anti-Syria Stance
France is Re-thinking its anti-Syria Stance: Hezbollah or Takfiri and Sectarian Barbarity?
Murad Makhmudov and Lee Jay Walker
Ex: http://moderntokyotimes.com
The government of President Hollande in France sadly joined the anti-Syria alliance against secular Syria. This witnessed secular France allying itself with sectarian and Takfiri sponsoring nations, most notably this applies to Qatar, Saudi Arabia and Turkey. America and the United Kingdom also supported the intrigues of the Free Syrian Army (FSA) and various other sectarian groups – and other nations like Jordan and Kuwait opened various treacherous channels. However, in the wake of improved ties with the Russian Federation and Egypt – and with the reality of blowback in relation to the recent terrorist attacks in France – then it appears that back channels are beginning between Damascus and Paris.
Recently four political leaders within the government of France visited Syria after certain consultations took place within Lebanon. Of significance, the French delegation met a notable Christian leader in Lebanon, who happens to have favorable ties with Hezbollah and the government of Syria.
President Bashar al-Assad and the Syrian government at all times have stated that they are open to dialogue, even with nations that have inflicted so much pain on this nation. Indeed, while political leaders in America, France, Qatar, Saudi Arabia, Turkey, and the United Kingdom, have all ranted misinformation, it is noticeable that the leader of Syria remains calm and steadfast. Of course, the armed forces of Syria – and the overwhelming majority of the citizens of this nation – also remain steadfast despite outside nations trying to split this nation asunder.
Qatar, Saudi Arabia and Turkey – and ratlines in Kuwait – are still continuing with their Takfiri and sectarian war against the people of Syria. This barbaric policy also emboldened various Takfiri, al-Qaeda and sectarian forces in Iraq and ignited growing tensions in parts of Lebanon. In other words, these four Sunni Muslim dominated nations cared little about not only destroying and creating sectarianism in Syria, but they also cared zilch about the consequences to Iraq and to a lesser degree Lebanon. Iraq, therefore, was undermined by the meddling of regional Sunni Muslim dominated nations alongside the meddling of America, France and the United Kingdom. However, it now appears that France is stepping back because of blowback at home and the realization that the Russian Federation internationally – along with Egypt and other nations like Iran – are now holding sway with more nations because of Takfiri and sectarian barbarity in Iraq, Libya (power vacuum and not sectarian apart from attacks against Sufi shrines and migrant Coptic Christians) and Syria.
The French delegation that met Syrian government officials is the first direct contact since 2012 in an official capacity – irrespective of what the Ministry of Foreign Affairs says in France. This reality means that the four French parliamentarians and other important individuals were involved in feelers being put out by the leader of France. Officially, this will most likely be denied but in truth the inclusion of Gerard Bapt and Patrick Barraquand does indicate that the meeting was a significant step in the right direction. The close relationship between Bapt and Hollande meant that he kept a more distant theme. However, this is based on internal issues related to Hollande and his anti-Syria policy – and in relation to public media consumption – along with testing the waters in relation to a new agenda by elites in Paris.
Jean Aziz at Al-Monitor reports: “The delegation was headed by French Parliamentarian Jean-Pierre Vial and included Parliament members Jaques Myard and Francois Zocchetto, as well as the Inspector General of the French Ministry of Defense, Patrick Barraquand, Security Adviser at the French Embassy in Beirut Stephane Ravion and Jerome Toussaint. The delegation also included Parliament Member Gerrard Bapt, who is also a close associate of French President Francois Hollande, of whose party he is also a member. Reportedly, while in Damascus, Bapt’s movements and meetings differed from those of his colleagues.”
It is noticeable that the delegation entered Syria after meetings in Lebanon with a powerful Christian political leader. This is based on the reality that ties with this individual and Hezbollah are more than positive. Indeed, the role of Hezbollah in Lebanon and Syria is based on religious coexistence with all faith communities. This reality applies to all Christian and Muslim sects and with the Druze community that is unique to the region. Therefore, Hezbollah, that supports the religious mosaic in Syria, is a true partner in the war against brutal Takfiri barbarity and sectarianism. After all, Hezbollah stands by the Palestinian movement and clearly the majority of Palestinians are Sunni Muslims.
In another article by Modern Tokyo Times it was stated: “It is ironic that Hezbollah (Hizbullah) in Lebanon under His Eminence, Sayyed Hassan Nasrallah, is more concerned about the plight of Christians and other religious minorities, rather than the so-called democratic West. Indeed, it is abundantly clear that America, France and the United Kingdom are fully behind the emptying of Christians throughout the Middle East based on their close ties with feudal Gulf monarchies. Therefore, while Saudi Arabia bans the Christian faith it is clear that Western meddling in Iraq, Libya and Syria is leading to a catastrophe for the Christian populations of these nations. Indeed, it is even hard to say nations about Iraq and Libya because Gulf and Western destabilization polices have led to failed states. Syria, thankfully, is fighting tenaciously in order to preserve the religious mosaic and to prevent another failed state.”
Nasrallah himself stated: “I want to ask the Christians before the Muslims: You are seeing what is taking place in Syria. I am not causing sectarian evocations. Let no one say that Sayyed is doing so. Not at all! Where are your churches? Where are your patriarchs? Where are your nuns? Where are your crosses? Where are the statues of Mary (pbuh)? Where are your sanctities? Where are all of these? What has the world done for them? What did the world do for them previously in Iraq? Aren’t these groups causing all of this in all the regions?”
Further down in the same article by Modern Tokyo Times it was commented: “Of course, there are no crosses and Christian churches in Saudi Arabia and nor did Western powers care about the plight of Christian converts in their new Afghanistan. After all, despite all the funds spent on Afghanistan it is clear that apostates to Christianity face prison and death. More alarmingly, the direct policies of Western and Gulf nations in Iraq are creating one big graveyard for Christians in this nation. This reality is based on the original invasion of Iraq and then further installed once Gulf and Western powers supported the destabilization of Syria.”
Nasrallah fully understands the brutality of Takfiri sectarian fanatics that hate all and sundry, including butchering fellow Sunni Muslims they easily deem apostates. Therefore, the esteemed leader of the Shia in Lebanon said: “Indeed, Takfiri terrorism is now present in the entire region in the form of armed groups in most- and perhaps in all- the states of the region. These movements or groups follow a Takfiri approach that eliminates, excludes, and deems everyone’s blood permissible, except for themselves. So, it has nothing to do with Sunnites, Muslims, or Christians. They deem the blood of the Christians to be permissible. Within the Islamic sphere, they definitely deem the blood of Shiites, Alawis, Druze, Ismaelis, and Zaidis permissible. Even within the Sunnite sphere, they deem the blood of all Sunnites except for themselves to be permissible. The simplest thing for them is to say: You are an unbeliever. You are an apostate.”
Christians in Lebanon and Syria fully understand that outside nations in the West and Gulf did little to stem the rapid demise of the Christian faith in Iraq after Saddam Hussein lost power. Similarly, in Afghanistan despite vast sums spent on this nation, it is clear that religious pluralism isn’t on the agenda and the role of women in general – apart from certain elites in Kabul – is clearly detrimental since outside nations meddled in this nation. Likewise, the small Christian minority in Libya is under siege because of Takfiri Islamists and an array of various different militias. Overall, vast numbers of Muslims have been killed after outside Gulf and NATO meddling because terrorism, sectarianism and the failed state followed in Afghanistan, Iraq and Libya. At the same time, religious minorities like Christians, Yazidis and Shabaks in respective nations have suffered terribly and women have been forced into the shadows. Also, the endless persecution of the Shia is extremely alarming because Takfiris also turn against all Shia civilians because of the Takfiri bloodlust.
The Syrian Arab News Agency covered the French delegation and reports: “The visit, which took place two days ago and included meetings with President al-Bashar Assad and Foreign Minister Walid al-Moallem, carried a political message saying that time has come for the West to reconsider its wrong politics on Syria, said al-Laham in a statement to the Lebanese as-Safir newspaper published Friday.”
In the same article, it is stated: “This message also encourages holding dialogue with the Syrian government and cooperating with it in the fight against terrorism, said al-Laham who also met with the delegation, noting that the French figures openly stressed that this cooperation is badly needed in order for the Islamic State in Iraq and Syria (ISIS) to be defeated.”
Modern Tokyo Times comments strongly: “The simple reality is that Christians in the Levant, irrespective if they don’t support Hezbollah and the Syrian government, must realize that their future relies on Hezbollah and Syria under the prevailing conditions. If Christians doubt this, then just look at what is happening in Iraq and in areas under the control of forces being supported by Gulf and NATO powers in Syria. In other words, Christians have a future under President Bashar al-Assad just like they have a future based on the policies of Hezbollah in Lebanon and throughout the Levant. However, if the enemies of Hezbollah and Syria get their way then Christians should expect another Northern Cyprus, Kosovo, Iraq and Libya.”
Nasrallah warns: “If these (Takfiri groups) win in Syria, and God willing they will not, Syria will become worse than Afghanistan.”
It is hoped therefore that the government of Hollande in France will finally wake up to past misdeeds against Syria. In this sense, it is imperative that the French delegation builds on the meetings that took place within Syria and Lebanon. If not, then more Syrians will die because of outside meddling and various minority religious communities will face the Takfiri sword. Also, just like Iraq was destabilized once more because of outside nations trying to destroy Syria, then if the central government collapsed in Damascus then clearly Lebanon would face the consequences.
Nasrallah sums up perfectly the bloodlust of Takfiris that are being backed by hostile nations towards Syria and which endangers Lebanon. He states: “It goes without saying that the Takfiri approach of terrorism has proven undoubtedly that it’s the enemy of all, without exception, because it is a bloody destructive approach that is based on blind fanaticism and the mentality of exclusion, slaughter and lynching.”
Of course, it is too early to say that France is finally coming to its senses but the signs are promising. If France really does support secularism and the mosaic of the Levant, then the choices are stark when it applies to the final outcome. On one hand you have the multi-religious armed forces of Syria along with the movement of Hezbollah supporting all faith communities in the Levant. While on the other hand you have brutal Takfiri and sectarian forces being sponsored by various Gulf and NATO powers. After all, the moderate opposition is just a Western mirage that melts into ISIS, al-Nusra and other brutal sectarian forces. Therefore, does France want the religious mosaic to survive – or does France want a Levant whereby sectarian violence is endless and where smaller religious communities flee their homelands, just like what happened in Iraq?
www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/02/france-position-syria-visit-lebanon.html
http://www.sana.sy/en/?p=30228
http://82.221.128.226/~modernto/themoderntokyotimes/?p=968
http://english.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=26841&cid=385#.U-DuPkgxWAK
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mardi, 03 mars 2015
Six alliés dont l'Amérique doit se séparer
Le club des cœurs brisés: six alliés dont l’Amérique doit se séparer
Il est difficile de mettre fin à une mauvaise relation. Même si les bons moments sont passés et les connections qui vous faisaient vibrer se sont désormais dissipées, on a toujours du mal à admettre qu’il est temps de se dire au revoir.
Pour les pays c’est la même chose, surtout quand il s’agit des USA. Pendant des décennies Washington a tenté de se faire des alliés tout comme beaucoup de personnes se font des « amis » sur Facebook. Indépendamment des changements de circonstances, l’Amérique n’a quasiment jamais laissé tomber un allié. En effet, les représentants américains insistent sur le « renforcement » et « l’élargissement » des relations la où les liens sont moins forts.
A l’approche de la Saint-Valentin, l’administration Obama devrait porter un regard implacable sur la foule grandissante d’alliés américains et sur ceux qui voudraient l’être. Le moment est venu d’envoyer une lettre de rupture à une demi-douzaine de capitales étrangères.
Par où commencer? Il y a tellement de mauvais amis peu méritants.
Arabie Saoudite
Quand il s’agit d’émettre des garanties militaires et de rédiger des rapports somptueux pour noter les nations, les représentants américains accordent beaucoup d’importance aux valeurs partagées. Personne ne peut se méprendre sur les seuls points communs entre l’Arabie Saoudite et l’Amérique, voir le commerce du pétrole et les ennemis occasionnels tels qu’Oussama Ben Laden.
Il n’est toutefois pas indispensable d’être alliés pour coopérer quand les intérêts des deux nations coïncident. Les Saoudiens doivent vendre du pétrole pour survivre et ils sont prêts à encaisser n’importe quel chèque, ami ou ennemi. Et lorsque la monarchie est menacée, elle répond avec vigueur, sans pitié et sans aucune pression extérieure.
Quand il s’agit de valeurs, Riyad est synonyme de terrible embarras pour les États Unis. Fondamentalement totalitaire, la monarchie pille le peuple, brutalise l’opposition politique, réprime l’expression religieuse et exporte la tyrannie sunnite aux pays voisins comme le Bahreïn. Dans le cadre d’une des sociétés les moins libres au monde le feu roi Abdallah était salué comme étant modéré et modernisateur. Son successeur le roi Salman semble déterminé à freiner voire inverser ce minuscule progrès des deux dernières décennies.
C’est le moment d’envoyer un message de rupture à Riyad. Bien sûr, les deux gouvernements peuvent continuer à coopérer si nécessaire. Toutefois, les visites présidentielles en signe de révérence respectueuse envers le trône saoudien ne devraient plus avoir lieu, tout comme les rencontres intimes à la retraite présidentielle. L’armée américaine ne devrait plus être traitée comme le garde du corps peu onéreux de la famille al-Saoud, prêt à exécuter les ordres de Riyad.
Corée du Sud
Si jamais il devait y avoir une alliance même non pertinente étant donné les circonstances, se serait pour l’Amérique une garantie de défense de la République de Corée. Les deux nations partagent quelques valeurs, du moins depuis que Séoul est devenue une démocratie, et ce malgré le soutien de Washington aux dictateurs de la Corée du Sud qui remonte à bien longtemps. Les vastes liens culturels, économiques et familiaux vont de toute manière perdurer peu importe la sécurité de la relation.
Les USA ont été entraîné dans une guerre en Corée non pas à cause de l’importance stratégique propre à la péninsule (même le Gén. Douglas MacArthur exclut l’importance géopolitique du territoire), mais plutôt du fait que Washington portait une part de responsabilité dans la guerre ayant partagé la péninsule avec les Soviétiques et ayant refusé d’armer le jeune État. Quant à la sécurité, les responsables politiques ont interprété à tort l’attaque de la Corée du Nord comme un coup bien calculé de Joseph Staline, en y voyant probablement un prélude d’une attaque à l’Europe.
Les troupes américaines furent alors appelées sur la péninsule jusqu’à ce que le Sud gagne la stabilité politique et le développement économique. Cependant, dans les années ’80 l’économie de la République de Corée devança celle de la Corée du Nord. Dans les années ’90 Séoul adopta la démocratie; cela ne laissa pas les alliés de la guerre froide du Nord dans l’indifférence. De fait, ni la Russie ni la Chine n’envisagèrent d’offrir leur soutien à la Corée du Nord pour une nouvelle attaque. La Corée du Sud détient à présent 40% du pouvoir économique, 20% des frontières, une ample supériorité technologique ainsi que un large soutien diplomatique.
La dépendance de la Corée du Sud des aides américaines à la défense est semblable au soutien que Washington implore à l’Europe contre le Mexique. Il est vrai que le Sud est capable de se défendre seul. Certains américains imaginent même que Séoul puisse rejoindre une grande alliance afin de contenir la Chine. Mais les sud-coréens doivent être inconscients de transformer cette grande puissance voisine en ennemi permanent en prenant le parti de Washington dans les désaccords de moindre importance pour la République de Corée (Taïwan, les îles Spratleys et Senkaku). Des formes de coopération alternatives telles que le partage de renseignements seraient avantageuses mais pourraient être menées sans un « Traité de défense mutuelle » et n’auraient de mutuel que le nom.
Irak
L’invasion de l’administration Bush en Irak se basait sur un certain nombre d’illusions comme la présence d’armes de destruction massive. Les américains se faisaient des illusions quant à la naissance d’une démocratie irakienne libérale et tolérante et quant à la reconnaissance d’Israël. Ils croyaient également recevoir des bases militaires pour les utiliser contre l’Iran chiite et que les Irakiens se joindraient à la grande marche vers un futur progressiste et social. Ce ne fut hélas qu’un long cauchemar, de drôles de fantasmes qui coûteraient la vie à 4500 américains et à plus de 200000 irakiens.
Le résultat fut à l’inverse la montée de l’État islamique. Les USA provoquèrent une guerre sectaire en se débarrassant du dictateur laïc Saddam Hussein. Les Chiites prirent finalement la domination politique avec violence en poussant les sunnites à se tourner vers l’État islamique à la recherche de protection. Washington fit son retour dans la guerre en se mettant en détresse au nom d’un allié symbolique.
Il est fort improbable que ces deux pays puissent partager des valeurs. L’Irak manque de traditions démocratiques, d’institutions civiques et de philosophie de la tolérance. Certes, cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun intérêt à aller vers une société plus libérale. Toutefois les réactions publiques en Amérique et en Irak restent fort différentes et ne sembles pas prêtes à vouloir converger.
Il n’existe même pas de véritable accord stratégique. Les relations entre Bagdad et l’Iran seront toujours celles du cœur, tandis qu’avec l’Amérique ce seront celles des intérêts. Les autorités chiites sont allées trop loin et risquent de perdre leur pays. Appelez les Américains! Le pouvoir menaçant l’État islamique d’Irak ne met pas l’Amérique en danger. Bagdad a mêlé les USA à une guerre sectaire au nom des chiites radicaux qui continuent encore à massacrer des irakiens sunnites.
Il vaut mieux garder un rapport purement transactionnel. Et si les USA devaient fournir des armes ou entrainer des militaires irakiens? Ça dépend si cela aurait du sens à ce moment-là et dans cette circonstance-là. Il faut coopérer quand cela peut être utile, dans le cas contraire il vaut mieux garder ses distances car il ne devrait pas y avoir de prétexte pour entretenir une relation d’alliance prolongée.
Le trio Baltique
L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont mal entourées. Ayants fait partie pendant longtemps de l’Empire Russe et ensuite ayant été englouties par l’Union Soviétique après une brève période d’indépendance, elles vivent maintenant dans la crainte et dans l’ombre de Moscou. À présent elles demandent la présence des troupes de l’OTAN, voire des forces américaines et veulent être incessamment « rassurées » sur le fait que Washington soit prête à entrer en guerre pour les défendre.
L’élargissement de l’OTAN aux pays baltes est un bon exemple de comment Washington a oublié ce que les alliances devraient être. La plupart des pays choisissent des alliés afin de renforcer leur propre sécurité. Suite à la Seconde Guerre Mondiale, les États Unis craignaient la domination soviétique sur l’Eurasie et créèrent l’OTAN à utiliser comme un bouclier derrière lequel les pays de l’Europe occidentale pouvaient renaitre.
Cette politique fonctionna, peut-être même trop, vu que les membres européens de l’alliance choisirent de ne pas dépenser grand-chose pour les États Unis même après s’être remis et que l’économie ait rebondi. Avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale il n’était plus nécessaire d’élargir cette alliance qui n’avait plus aucune raison d’être. Les problèmes liés à la sécurité auraient pu être traités par les européens, donc soit par une alliance continentale qui aurait succédé à l’OTAN, soit dirigée par l’Europe même. L’arrivée des pays baltes fut un exemple spectaculaire de comment l’incorporation de pays dont la sécurité est un véritable « trou noir » ne fait que fragiliser les pays à capacité militaire réduite, tout en renforçant les conflits avec la Russie.
Jusqu’à présent l’Estonie est la seule à répondre aux 2% du PIB recommandés par l’OTAN qui en soi est un taux dérisoire pour un pays craignant l’invasion de la grande puissance voisine. La Lettonie et la Lituanie en sont à la moitié du taux mais espèrent pouvoir atteindre elles aussi les 2%. Les pays baltes seraient tout de même ravis si l’Amérique pouvait placer quelques troupes les long de leurs frontières pour les protéger, même si ils sont bien conscients du fait qu’elle est fort occupée un peu partout dans le monde.
Ce ne serait pas raisonnable de chasser les pays baltes de l’OTAN, même si alors le véritable problème de l’Amérique serait l’OTAN et non pas ses membres. Washington devrait alors laisser tomber l’alliance et ne pourrait sceller que des accords de coopération militaire plus restreints avec l’Union européenne et avec les pays européens ayant les bases militaire les plus puissantes et importantes. Il est inutile de dire que ni l’Estonie, ni la Lettonie, ni la Lituanie ne seraient sur cette liste.
Philippines
Les États Unis ont longtemps entretenu une relation tumultueuse avec cet état semi-échec du Pacifique. Dans un premier moment les États Unis se sont emparés des Philippines comme faisant partie du projet d’expansion impérialiste de William McKinley vers la Chine. L’Océan Pacifique était de fait la tribune politique de l’impérialisme, voir la suite des revendications du grandiloquent Sénateur Albert Beveridge. Les USA ont dû réprimer un puissant mouvement d’indépendance très actif contre l’Espagne coloniale. Près de 200.000 philippins moururent dans ce premier exemple de promotion de la « démocratie ».
Ayant l’indépendance finalement accordée, le pays s’est vu envahi pendant la Seconde Guerre Mondiale par le Japon. Depuis leur libération, les Philippines sont passées de la dictature à une démocratie corrompue et incompétente et autres curieuses combinaisons, comme l’armée qui place un vice-président au-dessus d’un président. Le peu de stabilité que le pays avait, a été ébranlée par les perpétuelles insurrections menées par les groupes radicaux islamiques.
L’armée de Manila reflète ces bases imparfaites. Le Ministre de la défense se plaignait d’une flotte incapable de naviguer et d’une force aérienne incapable de voler. De fait, même leur vaisseau amiral est un vaisseau américain de seconde main. Mais les Philippines veulent à présent défier la Chine sur le récif the Scarborough ainsi que sur d’autres territoires de la mer de Chine méridionale.
Plus précisément, Manille souhaiterait que les USA s’en chargent. Quelques décennies après avoir fermé les principales bases militaires américaines et avoir chassé l’armée américaine du pays, les Philippines ont négocié l’an passé un accord sur le statut des forces (SOFA) pour rendre visite aux troupes américaines afin de mêler leurs amis superpuissants à la dispute maritime locale, d’aucun intérêt pour Washington. Les USA préféreraient que ces querelles régionales pour le territoire soient réglées pacifiquement. L’Amérique n’a aucune raison de se placer entre un pays qui n’agit jamais sérieusement pour son propre compte et un pouvoir croissant qui veut en faire trop. Chère Manille,…. C’est ainsi que devrait commencer la lettre rédigée par le Président Barack Obama.
Ukraine
Techniquement Kiev n’est pas un allié des USA, même si on ne le dirait pas à la façon dont l’administration américaine traite l’Ukraine, ou plutôt à la façon dont le troupeau de faucons néoconservateurs et hyper-nationalistes veut traiter l’Ukraine, ni de comment le gouvernement de Kiev souhaite être traité par l’Amérique.
L’histoire et la géographie n’ont pas été tendres avec l’Ukraine qui a longtemps souffert sous l’Empire Russe et sous l’Union Soviétique, ne jouissant que de brèves périodes de liberté, de moindre importance pour les américains. Même si pendant la Guerre Froide l’Ukraine était considérée comme une « nation en captivité », aucun stratège américain n’a jamais avancé l’hypothèse que le contrôle de Moscou sur ce pays impliquerait de laisser de côté d’importants intérêts vitaux. Kiev a été libérée beaucoup trop tard, il y a environ un quart de siècle
En 1994 les États Unis ont signé le Mémorandum de Budapest après que l’Ukraine se soit débarrassée des armes nucléaires. Mais l’accord n’offrait que des platitudes en promettant par exemple l’intervention des Nations Unies si une autre puissance menaçait Kiev avec les armes nucléaires. L’intervention de Washington en 2004 et 2005 a porté Viktor Yushchenko au pouvoir, mais malheureusement il s’est avéré être incohérent, incompétent et détaché de son propre peuple. La promotion que l’administration actuelle a faite du coup d’état de l’année dernière s’est retournée de manière catastrophique aussi bien contre l’Amérique que contre l’Ukraine, en amenant la Russie à séparer la Crimée et à reculer les séparatistes du Donbass.
Bien que les gens, tels que les peuples baltes, comprennent la raison qui pousse les Ukrainiens à vouloir que l’Amérique envoie sa cavalerie, Washington, elle, n’en a aucune. La lutte est tragique, complexe, un mélange entre guerre civile et intervention étrangère. Tout ce que le gouvernement accuse la Russie de faire, l’Amérique l’a fait aussi, y compris lancer une invasion, repousser les insurgés et déstabiliser les gouvernements. L’Ukraine n’est pas importante pour la sécurité des États Unis, certainement pas assez importante pour justifier un affrontement avec une puissance en possession d’armes nucléaires. L’Ukraine aura toujours plus d’importance pour la Russie qui est prête à payer plus et à prendre plus de risques pour prévaloir.
Les USA devraient indiquer clairement que Kiev ne fera jamais partie de l’OTAN et qu’il n’y aura jamais de troupes américaines en Ukraine. Washington ne fournira pas d’armes à l’Ukraine. Les intérêts économiques, culturels et humanitaires de l’Amérique pour l’Ukraine sont très limités. Même si dans le futur il y aura une relation bilatérale, ce ne sera pas une alliance.
Depuis que l’Amérique s’est convaincue d’être la plus grande puissance mondiale, elle a du mal à dire non. Peu importe les pays qui font appel à elle, que ce soit l’Albanie, la Roumanie, l’Afghanistan, le Monténégro, la Géorgie ou d’autres pays encore, Washington répond toujours par un oui. Oui à l’aide, oui aux armes, oui aux bases, oui aux promesses, oui à l’alliance.
Commencer à dire non n’est pas suffisant. L’Amérique devrait commencer à élaguer ceux qui dépendent d’elle. Après tout, sur Facebook on efface régulièrement les personnes avec qui on se dispute, de notre liste d’amis. Washington devrait commencer à se débarrasser des faux alliés car il est bien mieux d’accroître la sécurité américaine plutôt que d’élargir les engagements et les garanties aux pays faibles sans importance.
Doug Bandow est un Membre important du Cato Institute et ancien assistant du Président Ronald Reagan. Il est auteur et éditeur de plusieurs livres dont Foreign Follies: America’s New Global Empire.
- Source : Doug Bandow-Traduction Felicia Bufi RI
00:07 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, politique internationale, géopolitique, arabie saoudite, corée du sud, irak, pays baltes, philippines, ukraine, europe, affaires européennes, asie, affaires asiatiques, moyen orient, pacifique, océan pacifique | | del.icio.us | | Digg | Facebook