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lundi, 16 septembre 2013

Stop à l’intervention occidentale en Syrie

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Stop à l’intervention occidentale en Syrie: manifestation Bruxelles, le 25/09/2012 à 18h 

Manifestatie tegen een Westerse interventie in Syrië op 25/09/2012 om 18 uur

 

Tienduizenden steunen de Syrische president Bashar al-Assad op alle pleinen van Damascus.

USA : pourvoyeur de terroristes et fauteur de guerre en Syrie

Rassemblement devant l’ambassade des USA

Mardi 25 septembre à 18h

27 Bd du Régent, 1000 Bruxelles

Métro: Arts-Loi

 

 Stop à l’intervention occidentale en Syrie!

 

Verenigde Staten: maatje van terroristen en oorlogsstoker in Syrië

Bijeenkomst buiten aan de Amerikaanse ambassade

Dinsdag 25 september om 18 uur

  Regentlaan 27 te 1000 Brussel

Metro: Kunst-Wet

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 Stop een westerse interventie in Syrië!

 

Jadis, l’Occident menait la Guerre Sainte pour répandre le christianisme et la civilisation. Aujourd’hui, la religion nouvelle s’appelle « droits de l’Homme », « démocratie » ou « protection des civils ». Au nom de ses valeurs et de ses intérêts, l’Occident, Etats-Unis en tête, ne recule devant aucun sale coup : financement de groupes d’opposition et de filières terroristes, désinformation, opérations psychologiques (Psyops), livraison d’armes, formation de mercenaires, actions de sabotages et de déstabilisation, embargos et sanctions, attentats ciblés, attentats aveugles et au besoin, bombardements massifs.

Si la Syrie est aujourd’hui dans la ligne de mire de nos Etats, ce n’est certainement pas parce que le régime maltraite ses opposants. Nous avons vu en effet comment nos élites pouvaient faire preuve de compassion et d’indulgence envers leurs alliés régionaux qui ne sont pas moins violents comme le régime de Tel-Aviv, celui d’Ali Abdallah Saleh au Yémen, de Ben Ali en Tunisie, celui des Saoud au Royaume du même nom ou celui des Al Khalifa au Bahreïn.

D’abord, la Syrie paie le prix de son attachement à sa souveraineté nationale. C’est le dernier pays arabe capable de résister au courant néoconservateur qui déferle avec le soutien de l’Occident sur les pays de la région à la faveur du « printemps arabe ».

Ensuite, la Syrie subit des représailles pour son insoumission à Israël. L’alliance stratégique que Damas a tissée avec l’Iran et les organisations de la résistance libanaise et palestinienne est un crime grave et sans appel aux yeux de nos élites. Officiellement en état de guerre avec Israël, l’Etat syrien est de surcroît doté de la dernière armée arabe capable de résister à la superpuissance de Tsahal.

Tous les mémorandums altruistes de l’Occident sur la Syrie ne servent qu’à dissimuler ces deux réalités. Pour se rendre compte de l’imposture humanitaire, est-il besoin de rappeler l’aveu d’Henry Kissinger, ancien secrétaire d’Etat sous le président Ford, affirmant que « les grandes puissances n’ont pas de principes, seulement des intérêts » (cf. Georges Soros, On Globalization, New York Review of Book, 2002, p. 12)?

Nous aurions bien voulu croire que la mission de nos élites soit de répandre le Bien. Mais nous pensons avoir le droit d’être sceptique quant aux intentions et aux moyens mis en œuvre en Syrie par ceux-là même qui nous avaient tant promis l’avènement de la démocratie en Afghanistan, en Irak ou en Libye.

La Libye pour ne citer que cet exemple a curieusement disparu de nos écrans-radars alors que les milices y font régner la terreur et procèdent à une épuration ethnique et religieuse méthodique. Des dizaines de milliers de prisonniers politiques accusés de loyauté envers l’ancien régime et d’émigrés subsahariens croupissent dans plusieurs prisons secrètes. Ces détenus sont quotidiennement torturés et parfois assassinés dans l’indifférence générale. Tous les jours, des attentats sont commis par des inconnus et des règlements de compte opposent des bandes rivales. Les tombeaux des saints considérés comme « hérétiques » sont détruits un à un sous le regard bienveillant des nouvelles forces de « sécurité » (cf. De Morgen, 30 août 2012). Bref, la Libye est en pleine voie de « somalisation ».

Depuis dix-neuf mois, un feu destructeur ravage la Syrie. Affirmer que ce feu est alimenté par la seule intransigeance et la seule brutalité du pouvoir syrien est parfaitement malhonnête. Car ce feu n’est ni une nouveauté ni exclusivement dû à des facteurs intérieurs. Ce feu est en effet entretenu sous forme de guerre larvée par les puissances occidentales depuis la libération de ce pays en 1946 du joug français. Soucieuse de restaurer leur tutelle sur la Syrie, ces puissances coloniales ont indirectement contribué à la militarisation de ce pays en soutenant la création et l’expansion d’Israël (1948) ainsi que toutes les pétromonarchies du Golfe dont le discours religieux sectaire s’avérait utile face au panarabisme prôné entre autres par l’Egypte de Nasser et la Syrie baassiste.

En avril 1949, pour établir leur hégémonie sur la Syrie et soulager Israël, les USA ont soutenu le coup d’Etat du colonel Za’im.

En 1957, soit bien avant l’avènement de la Syrie d’Hafez el-Assad, l’axe américano-britannique a planifié d’assassiner trois dirigeants syriens jugés trop pro-soviétiques (cf. Ben Fenton, The Guardian, Macmillan backed Syria Assassination Plot, 27 septembre 2003). A l’époque, tous les plans de renversement du régime baassiste ont été envisagés par la CIA et le SIS (MI-6) : organisation de troubles, appels à l’insurrection, création d’un « Comité Syrie Libre »,  armement de l’opposition, « activation des Frères Musulmans à Damas ». Bien naïf serait celui qui nierait la similitude entre cet épisode de l’histoire syrienne et la situation actuelle.

Revenons un moment sur le traitement de l’information à propos des événements récents.

A partir de mars 2011, profitant de l’agitation naissante dans le pays, nos experts en communication ont exagéré le poids de l’opposition et l’ampleur de la violence d’Etat tout en minimisant le réel soutien populaire dont dispose le gouvernement de Damas ce que d’ailleurs l’ambassadeur de France en Syrie Eric Chevalier n’a pas manqué de reprocher à son ministre Alain Juppé. On nous a sciemment caché la militarisation d’une partie de l’opposition syrienne et la présence de groupes terroristes s’infiltrant depuis le Liban, une réalité pourtant constatée dès le mois d’avril 2011 par des journalistes d’Al Jazeera, la chaîne qatarie. La censure imposée par le patron d’Al Jazeera alias émir du Qatar sur les événements qui révéleraient la conspiration anti-syrienne a contraint ces journalistes à faire « défection » pour utiliser un terme que l’on nous sert toujours à sens unique.

Qui plus est, à vouloir dénoncer systématiquement la propagande de l’Etat syrien, la presse mainstream occidentale a soit gobé soit alimenté la propagande de l’opposition radicale allant jusqu’à déguiser des massacres de soldats ou de civils par des terroristes en « crimes de la dictature » comme à Jisr-Al-Choughour (juin 2011), Houla (mai 2012), Deir Ez Zor (mai 2012) ou Daraya (août 2012).

On peut en conclure que l’Occident mène au moins une guerre psychologique contre la Syrie.

Est-il cependant raisonnable de croire que l’Occident n’est pas militairement engagé dans ce pays ?

En automne de l’année dernière, lorsque le gouvernement syrien a appelé les conjurés à déposer les armes, Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat US, a sommé ses protégés syriens de désobéir. Parallèlement, les agents de la CIA et leurs acolytes européens ont incité les soldats syriens à passer dans les rangs d’une armée de mercenaires placée sous commandement de l’OTAN par le truchement de l’armée turque.

Sans surprise, les QG de l’Armée syrienne libre (ASL) installés au Hatay accueille désormais des terroristes du monde entier désireux d’en découdre avec les Syriens patriotes accusés d’être des « infidèles » à la solde de « l’ennemi chiite ». Ces terroristes y reçoivent une formation militaire, des armes, des pick-up surmontés de fusils-mitrailleurs, des MANPAD (systèmes portatifs de défense anti-aérienne) et des appareils de communication performants.

« Nous avons surtout récupéré des roquettes RPG9 puisées sur les stocks de l’armée saoudienne » jubile un rebelle dans les colonnes du Figaro (28 juin 2012) qui ajoute « Elles ont été acheminées par avion, jusqu’à l’aéroport d’Adana, où la sécurité turque a surveillé les déchargements avant de savoir à qui ces roquettes allaient être destinées ». Petits détails: l’armement saoudien est essentiellement américain et la base turque d’Adana dont parle le terroriste, est la base américaine d’Incirlik.

L’Occident s’est longtemps défendu de fournir des « moyens létaux » aux terroristes alors que des agents du Service fédéral de renseignement (BND) croisant au large de la Syrie transmettaient des informations concernant les mouvements des troupes syriennes aux services britanniques et US pour qu’elles parviennent aux rebelles (cf. Bild am Sonntag, 19 août 2012).

Selon le Sunday Times, les services britanniques basés à Chypre ont eux aussi aidé les insurgés à mener plusieurs attaques.

Le fait d’indiquer à ces derniers à quel moment et quel endroit ils doivent tirer sur les troupes syriennes ne revient-il pas de facto à participer militairement au conflit ? L’Occident semble donc loin d’être neutre et habité par de louables intentions. En cette époque de crise et de récession, il peut même se targuer de mener une guerre low cost dans laquelle les seules victimes sont des Arabes.

En rappelant ces faits, notre but n’est absolument pas de minimiser les responsabilités du gouvernement de Damas dans la terrible répression du mouvement de contestation syrien, les crimes d’Etat commis au nom de « la paix et la sécurité », le degré de corruption de certains hauts fonctionnaires de l’Etat, la cruauté de ses services de renseignement, ni l’impunité dont ils ont trop longtemps bénéficié. Tous ces facteurs internes de la tragédie syrienne font partie des éléments déclencheurs de la légitime révolte populaire lancée en mars 2011.

Nous réitérons au passage notre profonde indignation face au degré de violence du conflit syrien et souhaitons que le peuple syrien puisse accéder à l’improbable démocratie à laquelle il aspire légitimement.

En soulignant le rôle de l’Occident dans la militarisation de l’Etat syrien, nous tenons avant tout à renouveler cet avertissement à ceux qui croient en « la libération » du peuple syrien par la voie des armes : au-delà du caractère illégitime de l’action de nos pompiers pyromanes, celle-ci a pour seul résultat l’augmentation de la souffrance de ce peuple et entraîne inexorablement l’humanité dans une aventure aux conséquences que nul ne peut aujourd’hui mesurer.

Les show médiatiques d’un Laurent Fabius qui appelle au meurtre du président syrien (en déclarant qu’il ne mérite pas de vivre), celui d’un Didier Reynders qui vient de plaider au sommet de Paphos pour « le devoir d’ingérence » en Syrie ou les déclarations scandaleusement violentes de l’administration Obama ne font que précipiter l’humanité vers ce chaos.

Hier -au nom du respect de la souveraineté des peuples, de l’humanisme et de la paix-, nous, avons dénoncé l’invasion de l’Afghanistan sans pour autant éprouver de sympathie pour les Talibans. Nous avons manifesté contre l’invasion de l’Irak sans pour autant défendre le président Saddam Hussein. Nous avons protesté contre l’ingérence occidentale en Côte d’Ivoire sans être des laudateurs du président Laurent Gbagbo. Nous nous sommes indignés de l’implication occidentale dans la guerre civile libyenne sans adorer le dirigeant Kadhafi. Et aujourd’hui, nous nous insurgeons contre l’intervention militaire en cours en Syrie sans pour autant être des partisans du président Bachar El-Assad.

Constatant que la destruction de la Syrie ne profite qu’à ses ennemis de toujours, conscients que seules les initiatives prônant la paix, le dialogue et la réconciliation pourront offrir une alternative digne et viable au peuple syrien, nous appelons tous les véritables amis de la Syrie à condamner l’ingérence de nos dirigeants dans les affaires intérieures de ce pays.

Dans le cadre du lancement de notre campagne pour la paix, le dialogue et la réconciliation en Syrie, nous appelons à protester contre l’ingérence militaire occidentale par un rassemblement devant l’ambassade des Etats-Unis à Bruxelles le mardi 25 septembre à partir de 18 heures.

Pour le Comité contre l’ingérence en Syrie (CIS)

Bahar Kimyongür
Tél. : 0485 / 37 35 32

lundi, 15 avril 2013

M. Collon: avons-nous droit à la vérité?

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lundi, 07 janvier 2013

Un arôme de Magritte

Un arôme de Magritte

par Marc. Eemans 

Il y eut un temps, c'était dans les années soixante, où j'avais l'honneur de participer à des expositions d'art belge à l'étranger organisées par les instances officielles de mon pays. Ce fut d'une part le cas au Gemeentemuseum d'Arnhem et d'autre part au Centraal Museum d'Utrecht, et cela dans le cadre de l'Accord culturel belgo-néerlandais, mais surtout grâce à la bienveillante amitié de feu Monsieur Emile Langui, alors Directeur Général des Beaux-Arts au Ministère compétant de l'époque.

Depuis lors je fus comme frappé d'un certain ostracisme disons d'un ostracisme d'ordre politique, de sorte qu'il n'y eut plus de participation à quelque exposition officielle que ce fût, et voici, oh surprise! Que j'ai eu l'honneur de participer, sans que j'en fusse averti, à l'exposition “L'avant-garde en Belgique, 1917-1929” qui se tient en ce moment (18 septembre-13 décembre 1992) au Musée d'Art Moderne de Bruxelles.

Ostracisme levé? Pas tout à fait, car au lendemain du vernissage une de mes oeuvres appartenant au Musée contemporain de Gand, celui de Jan Hoet, fut enlevée sous prétexte d'une restauration urgente, et cela jusqu'à la fin de l'exposition, les autres oeuvres, commes elles appartenaient à des collections particuliéres, eurent cependant le privilège de ne pas être également décrochées... pour restauration urgente!

Quel deus ex machina intervint dans la levée d'ostracisme et quel autre ordonna l'éloignement d'une de mes oeuvres de cette exposition? Je l'ignore.

Toujours est-il que la notice biographique qui accompagne mon nom n'est pas très tendre à mon égard et me reproche surtout d'oser parler de “balivernes” à propos de certaines oeuvres de Magritte... Je passerai sur certaines assertions gratuites comme “Le surréalisme est le moment du saut quantique entre le met et l'image”. Que signifient ici les mots “quantique” et surtout “saut”? Et puis aussi, pour conclure, “Marc. Eemans est un artiste du fantastique plutôt qu'un explorateur du paradoxe surréaliste”. Me voilà donc qualifié d'”artiste du fantastique” alors que mes exégètes parlent plutôt d'"ïdéalisme magique”, mais surtout qui a jamais osé qualifier le surréalisme de “paradoxe”? Quel comble d'incompréhension et d'absurdité!

Mais revenons à mon délit de “lèse majesté” à l'égard de Magritte, et je lis: “La négation de la raison chez Eemans se manifesta explicitement quelques années plus tard (en 1944) lorsqu'il déclara que le Wallon René Magritte veut nous faire croire que dans ses peintures une pomme est un oeuf ou une clef un nuage et autres balivernes”, et mon biographe d'ajouter: “On peut s'étonner d'entendre quelqu'un -qui connaissait René Magritte personnellement depuis 1926/1927- déclarer que ce dernier parlant de l'image d'une chose, prétendait qu'il s'agissait de l'image d'autre chose. Au contraire, ce qu'affirmait l'oeuvre de Magritte ce n'était pas que ce quelque chose était ou n'était pas, mais ce qui paraît évident n'est pas pour autant exact”.

Merci, grand merci de m'avoir éclairé sur les intentions de Magritte quant à la signification de certaines de ses oeuvres genre “cette pipe n'est une pipe”, et dire que j'ai eu l'impudence de fabriquer un petit multiple avec une vraie pipe, disant “Cette pipe est bien une pipe (hommage à Magritte...”)!

Mais où peut-on découvrir qu'il y ait chez moi quelque “négation de la raison”? Ce n'est pas parce que je mets d'autres facultés au-dessus de la raison dans l'élaboration d'une oeuvre d'art que je nie celle-ci. Ce que j'ai toujours reproché à petits nuages propres à la bande dessinée, bref d'avoir trop rappeler à ce propos la définition qu'en donna Maurice Denis pour affirmer que la peinture n'est pas un jeu de l'esprit ou le lieu de spéculations plus ou moins philosophiques, sémantiques ou structuralistes avec la représentation des choses ou les mots qui les désignent?

Je sais que Magritte était un joueur d'échecs et qu'il aimait déplacer ses “pièces”sur son échiquier, en l'occurence peinture: bilboquets, grelots, chapeaux melon, etc. en des variations infinies selon une fantaisie (ou une logique) que j'appelerai “surréaliste” par commodité de langage, mais que je crois plutôt “dadaïste”.

Qu'on me permette toutefois une anecdote qui m'a été racontée par le peintre Désiré Haine. La scène se passait à une exposition de peintres surréalistes à La Louvière, où René Magritte et Désiré Haine furent témoins d'une petite discussion entre deux gamins devant une peinture de Magritte représentant (déjà!) une pipe, et au cours de laquelle un des deux gamins prétendait que la pipe représentée n'était pas une vraie pipe et qu'on ne pouvait done pas la fumer... Se non è vero!

D'autre part, à propos des recours par trop répété à des mots dans des peintures de Magritte, je citerai Victor Segalen (“Gustave Moreau, maître imagier de l'orphisme”) où il dit : “Ne croyons plus à la valeur des mots ou bien avec défiance : 'Citadelle' est terrible de menace et de sonorité. Mais, fait observer R. de Gourmont, 'mortadelle' est bien plus terrible encore, et c'est un aliment charcutier”.

A part ça, j'avoue que je signerais volontiers de mon nom au moins une cinquantaine d'oeuvres de Magritte – les plus poétiques – et que d'ailleurs une de mes oeuvres exposées au Musée d'art moderne de Bruxelles avait, pour un critique d'art flamand, “un arôme de Magritte”... Ah, mes oeuvres de jeunesse, et l'osmose des premiers balbutiements du surréalisme en Belgique! Sont-ce là les mystères de la “Société du Mystère”?

Marc. Eemans

Overgenomen uit de in eigen beheer verspreide brochure 'Marc. Eemans et le surrealisme, plus particulièrement celui de René Magritte', daterend van 1992.

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dimanche, 06 janvier 2013

Petite histoire surréaliste en marge du legs Hamoir-Scutenaire

 

Petite histoire surréaliste en marge du legs Hamoir-Scutenaire

par Marc. Eemans 
René Magritte - Portret van Irène Hamoir, 1936.

René Magritte - Portret van Irène Hamoir, 1936.

Etrange confusion d'intention que celle de ces surréalistes bruxellois des années '20 qui entendaient faire de l'anti-peinture alors que René Magritte et Marc. Eemans étaient peintres et que Paul Nougé, Camille Goemans, Marcel Lecomte et Jean (avant de devenir Louis) Scutenaire voulaient faire de l'anti-liltérature toul en ne cessant de pratiquer de la lillérature ... De méme André Souris, Paul Hooreman et Edouard L.T. Mesens s'appliquaient à faire de l'anti-musique tout en composant de la musique…

De tous ces jeunes gens, seul E.L.T. Mesens fut à ce moment le seul à être conséquent avec lui-même en renonçant à la musique, mais pour faire, lui aussi, de la littérature et des collages tout en devenant marchand de tableaux comme son ami et concurrent Camille Goemans.

Tous, ou à peu près tous, entendaient être sérieux comme des papes tout en étant évidemment anti-papistes. Rappelons à ce propos que Paul Nougé est l'auteur d'un livre intitulé "Histoire de ne pas rire" et qu'un beau jour le groupe excommunia André Souris pour avoir dirigé une messe à la mémoire de son défunt mécène. Faut-il dire que ces messieurs maniaient volontiers, tout comme leurs amis français, l'anathème contre tous ceux qui contrevenaient à leur dogme de l'anti-art ?

Mais tout cela ne relève-t-il pas d'une certaine présomption ainsi que d'une bien grande naïveté de penser bien que la plus grande rigueur et probité intellectuelles aient toujours été l'exigence primordiale du groupe surréaliste bruxellois dont l'aîné, Paul Nougé, a toujours été considéré comme le principal maître à penser ?

Certes, tous ces surréalistes n'étaient pas aussi férus de cartésianisme et tous ne se voyaient pas comme des émules du Monsieur Teste de Paul Valéry ou de la rigueur intellectuelle de Jean Paulhan, l'éminence grise de la N.R.F., car pour d'aucuns il y avait des antécédents soit symbolistes, dadaïstes ou futuristes, voire cubistes et abstraits ("plastique pure").

Mals tous étaient par ailleurs hantés de politique gauchiste allant du léninisme stalinien au trotskisme et plus tard même au maoïsme. Ils croyaient ou voulaient mellre leur anti-art au service de la révolution prolétarienne en vouant avec un certain aveuglement leur ferveur révolutionnaire au mythe bolchevik. La plupart demeurèrent jusqu'au bout fidèles à leur utopie gauchiste en dépit des révélations, dès les années '30, sur les horreurs du Goulag. E.L.T. Mesens, peut-être plus lucide que ses amis, lui au contraire, proclamait volontiers que les surréalistes en fait de révolution n'étaient que des "anarchistes sentimentaux" et il ajoutait pour sa part qu'il était "sans dieu ni maître"...

E.L.T. Mesens partageait par ailleurs, avec ses amis Irène Hamoir, Jean Scutenaire et Marc. Eemans, le privilège d'être tes benjamins de ces would-be révolutionnaires surréalistes. ce qui leur permellait certaines incartades plus ou moins pittoresques comme des visites au cirque ou à la foire du midi où les attiraient surtout les baraques de tir et le musée Spitzner.

Marc. Eemans était le plus jeune du groupe et il est actuellement le seul encore en vie de cette assez hétéroclite "Société du Mystère", comme l'appela un jour Patrick Waldberg. Marc. Eemans était plus particulièrement lié avec Camille Goemans (il avait été en classe avec le frère cadet de celui-ci) et E.L.T. Mesens, dont il avait fait la connaissance vers 1924 au fameux "Cabinet Maldoror'' de Geert van Bruaene. Il avait rejoint le groupe lors de la mémorable "bataille du Casino de St. Josse". Il y avait amené dans son sillage Irène Hamoir, une jeune militante socialiste dont il avait fait la connaissance aux cours du soir de ce qui était à l'époque l'embryon d'un Institut pour Journalistes. La jeune femme était totalement ignorante de touchait à l'avantgarde artistique et liltéraire et plus spécialement du surréalisme. Son nouvel ami eut tôt fait de l'initier et de la convertir au communisme ainsi qu'aux critères du surréalisme au point d'en faire une des trois égéries, avec Georgette Magritte et Marthe Beauvoisin, du surréalisme bruxellois.

Quant à Jean Sculenaire, le dernier venu, il devint un intime de la "Société du Mystère" à la suite de l'envoi de quelques poèmes à Paul Nougé qui les trouva à ce point proches des préoccupations poétiques du groupe qu'il crut à une mystification de son ami Goemans. Le patronyme de l'auteur de l'envoi n'avait-il d'ailleurs pas un parfum de canular avec ce Sculenaire trop visiblement dérivé du flamand Schutteneer (skutteneer = tirailleur) ? Fait était que ces poèmes étaient bel et bien l'oeuvre d'un étudiant en droit de l'Université Libre de Bruxelles. Après plus ample informé, ce jeune inconnu devint bien vite un membre à part entière du groupe avec des affinités plus particulières avec les autres jeunes recrues de celui-ci. Il naquit ainsi une amicale complicité avec Irène Hamoir et Marc. Eemans, jouant à eux trois à la "Bande Bonnot", elle devenant l'anarchiste Rirelle Maitrejean, lui Raimond-la-Science el Eemans Kibaltchiche, le futur Victor Serge, le secrétaire particulier de Léon Trotski. Il faut dire que Scutenaire était obsédé par tout ce qui était marginal depuis le banditisme et la prostitution (songeons au roman "Boulevard Jacqmain" d'Irène Hamoir) jusqu'aux fantassins du "Batt' d'Aff" disciplinaire de l'armée française.

Les Raimond-la-Science et Kibaltchiche bruxellois, faut-il le dire, étaient tous deux amoureux de leur Rirelle Mailrejean, mais au lieu d'épouser la ''Veuve", comme Je fit le Raimond-la-Science parisien, son admirateur bruxellois épousa la Rirette... Après être devenu entre-temps un docte docteur en droit et un vrai fonctionnaire modèle.

Témoins de cet épisode du surréalisme bruxellois sont une "Lettre à Irène sur l'automatisme" d'Eemans, de quoi démentir l'affirmation bien gratuite de Scutenaire selon laquelle les surréalistes bruxellois n'avaient cure de l'"écriture automatique" chère à Breton ; un poème-préface de Sculenaire pour la première exposition personnelle d'Eemans à la galerie "L'epoque" de leur ami Mesens ; une lettre éplorée d'Eemans à Nougé ; une photo de couverture d'un magazine bruxellois d'une Rirelie en maillot de bain, mais le visage caché par une pancarte portant la mention "Miss Week-end". Ajoutons-y une petite dizaine d'oeuvres d'Eemans dans la riche collection de peintures surréalistes du couple Hamoir-Scutenaire ainsi que des photos des anciens complices de la "Bande Bonnot" bruxelloise, prises lors de la présentation de "La Chanson de Roland", de Louis Sculenaire, au 18 de la rue du Président à Bruxelles.

Nous sommes en 1930, Camille Goemans et René Magiitte sont rentrés à Bruxelles, tous les deux pauvres comme Job après l'échec de la galerie Goëmans (sic) de la rue de Seine, à Paris. C'est le moment pour Goemans et Eemans de "prendre congé" de leurs amis et du surréalisme sectaire et fermé à la Nougé, trop souvent en bulle aux pièges du dérisoire el du farfelu, et d'ouvrir l'épisode d'un surréalisme ouvert, occulté (selon le précepte du "second manifeste du surréalisme"), non-dit et apolitique de la revue "Hermès", mais l'histoire de ce surréalisme reste encore à écrire...

Le mariage de Rirette avec son Raimond-la-Science, n'interrompit pas pour autant la profonde affection qui liait Irène Hamoir à son ami "Marco"l Cette amitié dura jusqu'au décès de celle-ci avec pour corollaire qu'elle suivit les conseils de son vieil ami ainsi que d'un autre fidèle des Sculenaire du nom de Luc Canon (fidèle au point d'habiter un Cour Louis Scutenaire, situé à peine à quelques lieues du. village natal de celui-ci) . Irène Hamoir soustraya ainsi son trésor d'Aiibaba de la caverne surréaliste de la rue de la Luzerne aux grilles de tous ceux qui le convoitaient et vous connaissez la suite…

Marc. Eemans

Réf. : Rirette Maîtrejean – “Souvenirs d'anarchie”. Quimperlé, 1988, Editions “La Digitale”.

Uit: Eemans, M. (1995), Une approche des surréalismes de Belgique. Bruxelles: Fondation Marc. Eemans : archives de l'art idéaliste et symboliste.

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jeudi, 22 novembre 2012

Pour un véritable sapin de Noël sur la Grand Place de Bruxelles

sapin.jpg

Signez la pétition! Diffusez le message à grande échelle!

Contribuez à faire reculer l'infâmie qui règne sur la "capitale de l'Europe"

Près de 25.000 citoyens de toutes conditions ont déjà signé!

Pour un véritable sapin de Noël sur la Grand Place de Bruxelles et le respect de nos valeurs et de nos traditions

URL Courte : https://12151.lapetition.be/

Signez en cliquant ici: https://www.lapetition.be/en-ligne/Pour-un-veritable-sapin-de-noel-sur-la-grand-place-de-Bruxelles-et-le-respect-de-nos-valeurs-et-de-nos-traditions-12151.html

Pour un véritable sapin de Noël sur la grand place de Bruxelles et le respect de nos valeurs et de nos traditions.

Après l'interdiction des sapins dans les tribunaux.

Après l'interdiction des symboles religieux dans les institutions communale "communes, écoles, cpas".

Après l'interdiction de la viande de porc dans les cantines scolaires.

Après avoir renommé le marché de Noël en "plaisirs d'hiver".

Voila que vous décidez de nous supprimer notre sapin de Noël sur la Grand Place.

C'est pourquoi nous vous demandons de respecter nos valeurs et nos traditions comme cela a toujours été par le passé.

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mercredi, 11 avril 2012

Journée d'étude "Autour de Raymond De Becker"

Journée d'étude "Autour de Raymond De Becker"

Note de SYNERGIES EUROPEENNES: Enfin! Quelques instances officielles enBelgique rendent hommage à Raymond De Becker, peut-être grâce à la fidélité inébranlable que lui témoigne le doyen des lettres francophones du royaume, Henry Bauchau. Ce colloque, dont le programme complet figure en pdf en queue de présentation, fait véritablement le tourde laquestion. Puisse ce colloque être l'amorce d'une renaissance spirituelle et d'une nouvelle irruption d'éthique dans un royaume voué depuis près de six décennies à la veulerie.


La journée d'étude "Autour de Raymond De Becker" a eu lieu les 5 et 6 avril 2012 aux Facultés universitaires Saint Louis.
Raymond de Becker

Étrangement, la figure de Raymond De Becker (Schaerbeek, 30 janvier 1912 – Versailles, 1969), souvent évoquée dans les travaux des historiens, n’a encore fait l’objet d’aucun travail biographique. « Quant à Raymond De Becker », écrivait fort opportunément un « ami » d’André Gide, son histoire reste à écrire, car il semble que son passage du christianisme prophétique au fascisme virulent ait fait de lui un personnage non seulement sulfureux mais tabou » .


Après des études secondaires inachevées à l’Institut Sainte-Marie à Bruxelles, Raymond De Becker trouve à s’employer au sein d’une entreprise d’import-export américaine. Il quitte ce poste après un an pour entrer au secrétariat de l’ACJB à Louvain en tant que secrétaire général de la JIC (Jeunesse indépendante catholique – cercle de jeunesse des classes moyennes) qu’il a créée en mars 1928 avec sept autres jeunes industriels et commerçants. Il entre en contact avec des étudiants de Saint-Louis via Conrad van der Bruggen à l’été 1931 et participe à la fondation de l’Esprit nouveau et des Équipes Universitaires. Il interrompt ses activités fin décembre 1932 après le Congrès de la Centrale Politique de Jeunesse pour entreprendre une retraite mystique en France à Tamié où il a déjà effectué une reconnaisse au mois de septembre précédent de retour d’un voyage à Rome. Il met au point les premiers statuts du mouvement Communauté et revient en Belgique en novembre 1933 après un passage à Paris où il a rencontré André Gide. Ayant fait la connaissance d’Emmanuel Mounier à Bruxelles début 1934, il contribue à la pénétration des groupes Esprit en Belgique. De 1936 à 1938, il est associé au comité de rédaction de La Cité chrétienne puis passe à L’Indépendance belge d’où il est renvoyé en 1939. Il participe alors à la fondation du périodique neutraliste L’Ouest dirigé par Jean de Villers. Durant l’Occupation, il deviendra directeur éditorial des Éditions de la Toison d’Or et rédacteur en chef du « Soir volé ». Il rompra cependant avec la Collaboration en septembre 1943, justifiant sa rupture par l’incertitude manifestée par Léon Degrelle et les rexistes de s’attacher à défendre une structure étatique propre en Belgique. Il sera alors placé en résidence surveillée, d’abord près de Genappe puis à l’hôtel d’Ifen à Hirschegg dans les Alpes bavaroises en Autriche où il côtoie notamment André François-Poncet. Raymond De Becker sera condamné à mort le 24 juillet 1946 par le Conseil de guerre de Bruxelles. Il lui est alors essentiellement reproché d’avoir valorisé la Légion « Wallonie » et d’avoir soutenu en mars 1942 la mise en place du Service du Travail Obligatoire. Il sera cependant libéré en février 1951 mais contraint à l’exil. Il se réfugie en France où il poursuit une activité de publiciste principalement tournée vers la psychanalyse.

Ce colloque ambitionne donc d’aborder sans tabous cette figure capable de se mêler à tout ce qui compte dans les cénacles intellectuels belges et européens de l’entre-deux-guerres. A travers quatre sessions, qui rassembleront des universitaires belges et étrangers, il s’agira de revenir non seulement sur le parcours et les engagements du jeune publiciste dans les années 30 et 40, mais aussi de tenter de mesurer l’influence qu’il a pu exercer sur les nouvelles relèves belges et européennes. Cette démarche, essentielle, est compliquée par le fait que s’étant fourvoyé au nom de l’idée d’Europe unie dans la collaboration avec les nazis, le publiciste est devenu, dans la foulée de l’épuration, un « ami encombrant ».


En ce sens, les contributions devraient aussi permettre d’appréhender l’angle-mort qui apparaît immanquablement dans le parcours de nombreux personnages-clés de l’histoire intellectuelle, politique et artistique (Spaak, mais aussi Hergé, Paul De Man, Bauchau) avant et après la Deuxième Guerre mondiale.


A cet égard, il est encore à espérer que cette rencontre permettra aussi de retrouver la piste de papiers et d’archives « oubliées » ou en déshérence de/sur Raymond De Becker…


Les différentes interventions feront l’objet d’une publication à laquelle sera adjointe la correspondance conservée entre Raymond De Becker et Jacques Maritain conservée au Centre Maritain de Kolbsheim.


Programme du colloque

mardi, 12 juillet 2011

M.I.D.: Belgique, situationde plus en plus figée

 

Communiqué du "Mouvement Identitaire Démocratique" - Namur - 11 juillet 2011

Belgique : situation toujours plus figée

 

Le lundi 20 juin, coup de théâtre dans le petit monde de la politique politicienne belge : après quelques timides tentatives de négociations entre la NVA de Bart de Wever et les libéraux de Charles Michel (le fils de l’autre), voilà que l’inénarrable Olivier Maingain se met allègrement à torpiller ce rapprochement, en refusant de participer à tout gouvernement ou même à tous pourparlers en vue d’un former un, s’il faut composer avec De Wever, pourtant incontournable en Flandre. Les propos de Maingain ont bien entendu été reproduits par l’organe très politiquement correct de Bruxelles, le Soir, que l’on peut considérer comme la seule et véritable tumeur cancéreuse de la Belgique, celle qui, si elle se développe et sévit encore, occira à coup sûr le patient. Le Soir prétend sauver le royaume de la flamandisation, du fascisme, de la myxomatose et du phylloxéra mais voilà tout d’un coup qu’il torpille les seules négociations qui pouvaient vaille que vaille aboutir à un accord boiteux, pour lui donner encore une petite bouffée d’air vivifiant. Cette foucade du compère Maingain survient dans le Soir peu de temps après la démission de la rédactrice en chef Delvaux, surnommée la « femme delvaux » (avec une minuscule dépréciative) ; cette figure de bas bleu, moquée dans le microcosme journalistique bruxellois parce qu’un peu souillon, a été, pendant de trop nombreuses années, l’organisatrice en chef du formatage des esprits selon les injonctions et les directives du soft power social-démocrate, soixante-huitard (qui confond permissivité et liberté) et néo-philosophique (Saint Bazar Henri Lévy et votre relais ULBiste Haarscher, priez pour nous, pauvres pécheurs fascistoïdes). Or tout cerveau lucide et dûment informé sait que ces ingrédients idéologiques et pseudo-philosophiques servent à disloquer les « alien countries », les « alien audiences », pour les maintenir dans un état de faiblesse permanent, rendant toute renaissance nationale, étatique ou impériale impossible. On ne m’ôtera pas de la tête l’idée que l’actuelle crise belge, envenimée par le Soir, sert d’expérimentation pour les disciples de Sun Tzu, installés dans les « services » : comment entretenir une crise sans recourir à la dictature et en escamotant ou en contournant le fonctionnement démocratique ? Comment trouver un nouveau moyen de neutraliser un pays européen sans faire usage des expédients appliqués jadis en Amérique latine ou, aujourd’hui encore, en Afrique ? L’avenir nous dira si cette hypothèse est plausible ou non. Il existe bien entendu des façons différentes de procéder à la dislocation des Etats européens, en maniant ces ingrédients de l’idéologie dominante et établie : en France, on vous dira que tout sérieux politique, tout esprit de décision, est « ringard », fors le menu officiel, seul autorisé ; avec une nuance bien subtile, car en France, la mentalité révolutionnaire banalisée par le discours dominant depuis 1789 —par le grand récit révolutionnaire— veut que l’on conteste derechef la machine étatique, même en ses aspects les moins contestables. L’Etat va donc chaque fois s’adapter aux « ingrédients », énoncés en marge de la machine qu’il constitue, pour satisfaire ce révolutionisme banalisé : ce fut le cas successif du giscardisme et du sarközisme. Sous Giscard, l’Etat s’adaptait en incluant dans son fonctionnement (ou plutôt son dysfonctionnement) des revendications soixante-huitardes, par crainte de ne pas « être dans le vent » ou de provoquer un nouveau mai 68. C’est à cette capitulation permanente des droites post-gaulliennes au pouvoir qu’a voulu remédier un mouvement comme la nouvelle droite métapolitique, tant dans ses cénacles propres que dans ses opérations d’entrisme dans la presse (par exemple le Figaro Magazine de Louis Pauwels). Sarközy, lui, inclut le néolibéralisme, le retour à l’OTAN dans une ambiance générale de décadence et d’amnésie, tissée de festivisme narcissique permanent, en dépit des promesses de « kärchériser » certaines banlieues. En Allemagne, on continue à faire jouer les ressorts de la fameuse « Vergangenheitsbewältigung », où l’on va systématiquement diaboliser le passé, trouver, de la protohistoire au moyen âge et de celui-ci à l’ère Biedermeier, les racines de la peste brune en tablant sur un sentiment de culpabilité bien ancré dans le protestantisme. En Italie, on procèdera par une neutralisation générale de tous les discours politiques alternatifs, parce que la culpabilité joue un rôle moindre dans les pays catholiques : c’est une fibre qu’on ne peut pas aussi aisément faire vibrer qu’en terres réformées. En Russie, Soljénitsyne a parfaitement expliqué à ses lecteurs comment fonctionnaient la russophobie, distillée par les « pluralistes », et la fameuse « idéologie de la convergence » qui ne voyait de salut qu’en une économie homogénéisée à l’échelle planétaire et entendait, dans la foulée, liquider tous les atavismes (toutes les racines, chez un Bazar-Henri Lévy).

 

Le spaakisme confisque toute autonomie en politique internationale

 

Dans ce concert européen, la Belgique, parce qu’elle ne représentait pas grand chose, est devenue le centre de l’UE, de l’OTAN et du SHAPE. En acceptant ces instances sur son territoire, elle acceptait ipso facto que sa sphère politique devait demeurer molle. Pour la mollifier définitivement, on avait fait en sorte que le pouvoir royal, après l’élimination de Léopold III, soit réduit au minimum ou du moins craigne en permanence de s’opposer aux camarillas politiciennes. Sur cette sphère politique rendue ainsi molle, s’est imposé le « spaakisme », soit l’inféodation à l’OTAN et aux Etats-Unis. Le « spaakisme » doit son nom au social-démocrate Paul-Henri Spaak, premier secrétaire général de l’OTAN. Malgré la résistance des démocrates chrétiens sous Pierre Harmel, le spaakisme est passé de la social-démocratie à la démocratie chrétienne : De Crem, actuel ministre de la défense dans le gouvernement démissionnaire chargé des affaires courantes, est le  prototype du démocrate chrétien spaakiste, bien soucieux et zélé de plaire aux chefs militaires du Pentagone. Au moment où le spaakisme s’imposait dans les années 50 au détriment de toute autonomie nationale sur le plan de la politique internationale, la Belgique était encore une puissance industrielle, forte de ses colonies africaines : aujourd’hui, les ravages du néolibéralisme et des délocalisations qu’il entraine ont fait leurs effets, comme en beaucoup de régions européennes, mais, cette fois sans le ballast moral et financier du colonialisme, les seuls atouts qui restent de ce passé sont les balances commerciales positives face à ses deux plus grands voisins, l’Allemagne surtout et la France dans une moindre mesure. Toute diminution de la dette allemande envers la Belgique donc toute diminution du flux financier venu de l’Est risque de fragiliser les finances du pays, d’éliminer ou d’entamer sérieusement une plus-value utile au maintien de la machine en son état actuel, ce qui risque de faire disparaître, dans l’amertume de ses bénéficiaires, un système corrompu et onéreux, qui bétonne les adhésions bien plus sûrement que tous les discours idéologiques (surtout en Wallonie). C’est ainsi qu’on pourrait voir apparaître le chaos du dissensus. Espoir : l’Allemagne investit en Russie et le royaume d’Albert II, malgré la crise politique qui le tenaille, profite de cette dynamique eurasienne. Le pays est bel et bien un « carrefour », tous en sont conscients, mais ce statut de « carrefour » implique une nécessaire faiblesse politique, assortie d’un tropisme vers tout étranger qui importe biens et services.

 

Le fonctionnement démocratique remplacé par un « rien »

 

En fait, l’implosion politique ne date pas des élections du 13 juin 2010. Elle est antérieure. Dès les élections de 2007, le royaume a été virtuellement dépourvu de direction politique élue, clairement profilée. De surcroît, la crise de l’automne 2008 a démontré que ce pouvoir, ridicule et pantelant, capitulait devant les banques et investissait dans leur faillite des sommes qui auraient pu s’avérer plus bénéfiques en d’autres domaines. Le gouvernement des affaires courantes fonctionne vaille que vaille, mais sans prendre de décisions nouvelles de grande portée. Seule entorse au fonctionnement normal des règles de la démocratie belge : le budget a été voté en début d’année pour satisfaire les exigences de l’UE (pour qui les Etats n’existent plus que pour voter un budget annuel ; ils ne semblent plus avoir d’autres fonctions). Avant 1940, quand les partitocraties, dites « démocratiques », cessaient de bien fonctionner ou engendraient le chaos politique, on recourait à la dictature salvatrice de type romain (dont Carl Schmitt avait brillamment analysé l’origine et le fonctionnement, tout en en dressant la typologie) ; aujourd’hui, dans le cas belge, on n’a recours à un beau « rien », astuce commode qui permet d’éviter un autre type de dictature, comme celui qu’on a parfois imposé en Amérique latine ou en Afrique, c’est-à-dire la forme de dictature qui a pour mission de maintenir aussi longtemps que possible un état de faiblesse au bon gré des instances mondialistes, qui en profitent.

 

Si les commandes allemandes diminuent, si aucune décision importante n’est prise et si la dette publique demeure trop élevée, la Belgique est évidemment candidate à la faillite étatique, au cas où certains groupes, dans les milieux ploutocratiques américains, auraient tout d’un coup l’idée de spéculer à ses dépens comme ce fut le cas pour la Grèce, le Portugal ou l’Irlande. Pour ces groupes, qui visent l’affaiblissement de l’Europe et de la zone euro dans son ensemble, ce serait une belle aubaine car ils ne frapperaient plus à la périphérie de l’Union cette fois, mais en son centre. On peut énoncer dès lors l’hypothèse que la mondialisation voulue par Roosevelt, son épouse et les cartels américains des années 30 et 40 permet certes la paix, une pax americana, mais quelle paix ? Une paix où divers « soft powers » peuvent neutraliser n’importe quel pays de la planète sans recours à la chose militaire. Nombreux sont donc ceux qui ont intérêt à perpétuer le blocage des institutions belges. Ainsi, chaque fois que l’on peut entrevoir des accords pointer à l’horizon, tout à coup, hop, l’un ou l’autre greluchon politicien soulève une nouvelle polémique et enraye à nouveau la machine. Olivier Maingain appartient à cette catégorie de politiciens bateleurs et irresponsables : nous avions déjà eu l’occasion de souligner l’incongruité de sa personne et celle de son parti. Dans le cas présent, depuis ses foucades dans le Soir des 20 et 22 juin 2011, il prend le deuxième parti francophone du royaume en otage. Au sein de l’architecture politique belge, les libéraux, avec qui Maingain et son FDF (« Front des Francophones ») forment un cartel à Bruxelles, font toujours face à un impératif majeur pour contrer les majorités absolues que détiennent les socialistes (alliés au CdH démocrate-chrétien dans le cadre du pôle de l’Olivier) : dégager une minorité suffisamment forte et chalengeuse dans le cadre de l’ex-Communauté française (et nouvelle Communauté Wallonie-Bruxelles).  Sinon, ils sont condamnés à une opposition stérile et de longue durée. L’apport en voix du FDF est donc nécessaire pour que le bloc libéral puisse faire face, en Wallonie et à Bruxelles, au puissant bloc socialiste ou au « pôle de l’Olivier ». La NVA de Bart de Wever est incontournable en Flandre : les libéraux, depuis la foucade de Maingain, sont dans l’impossibilité désormais de négocier avec la NVA et de contourner ainsi la majorité socialiste à Bruxelles et en Wallonie, en formant une majorité fédérale sans les socialistes. Et si de nouvelles élections avaient lieu, nous aurions grosso modo les mêmes scores pour la NVA en Flandre ou alors une légère baisse mais au profit des radicaux du Vlaams Belang, personae non gratae dans les hémicycles en vertu du fameux « cordon sanitaire » qui leur a été imposé depuis leurs premières percées électorales des années 90 du siècle dernier.

 

(Nouvelle donne depuis la rédaction de cet article : après l’échec des pourparlers entre De Wever, maître du jeu, et les libéraux de Charles Michel, suite au sabotage de Maingain, les négociations avec Elio di Rupo, chef de file des socialistes wallons ont à leur tour capoté, les 7 et 8 juillet 2011 : on ne pourra former ni une majorité de centre-droit ni une majorité de centre-gauche. En attendant, en Flandre, De Wever atteint 40% des intentions de vote dans les sondages).

 

Un Bruxelles islamo-socialiste ?

 

L’incident déclenché par Maingain aux dépens du Président Charles Michel du MR libéral, que prouve-t-il ? 1) qu’un blocage surgira toujours en cours de négociations, pour faire capoter celle-ci parce que, quelque part, il y aura à l’œuvre des forces étrangères et/ou occultes qui voudront maintenir cet échec qui arrange leurs calculs ; 2) que le Soir est bel et bien l’instance métapolitique qui orchestre toutes les faiblesses qui affectent le royaume et que son anti-flamandisme (quasi pathologique comme le dénonce la presse flamande) sert plusieurs maîtres extérieurs, dont le citoyen lambda ne soupçonne pas l’existence, car on ne l’a jamais éclairé : a) d’abord les instances américaines, téléguidées par de très efficaces services secrets faisant usage de toutes les roueries imaginées par le soft power, et prêtes à faire feu de tout bois pour affaiblir l’Europe, pourquoi pas en frappant le pays qui abrite ses principales institutions. Le Soir, rappelons-le, est le principal porte-voix en Belgique de la russophobie, de l’hostilité à l’Autriche ou à Poutine, du lobby pro-tchétchène, alors que nos approvisionnements énergétiques dépendent actuellement du bon fonctionnement du tandem gazier germano-russe, qui hérisse les atlantistes donc préoccupe les services spéciaux américains ; b) certains rêveurs parisiens, souverainistes ou autres, qui veulent avancer leurs pions imaginaires en direction de la Meuse et de la Moselle luxembourgeoise et palatine, en croyant ressusciter la « politique des réunions » de Louis XIV, réfutée en son temps par Pierre Paul Rubens et le Chanoine Pieter Stockmans. Dans un tel contexte, le FDF de Maingain, qui n’a d’électeurs qu’à Bruxelles et que dans les communes de la périphérie (arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde/BHV), fait de la capitale du royaume un boulet pour toutes les autres régions du pays, qu’elles soient flamandes ou wallonnes. Un tel destin de boulet n’est guère enviable pour une capitale. Celle-ci dégénère ainsi en un abcès inguérissable fiché dans le flanc des deux régions principales du pays, dans un contexte général et ancien où, déjà, la capitale n’a jamais été fort aimée.  A fortiori quand son idéologie dominante devient, par la masse migratoire installée en ses murs, une sorte d’ « islamo-socialisme », véhiculé par Philippe Moureaux, bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean et ponte prépondérant au sein du PS de la région de Bruxelles-Capitale. Cette nouvelle forme de socialisme, à connotations exotiques, est évidemment peu compatible avec les réflexes socialistes autochtones habituels que l’on retrouve surtout en Wallonie mais aussi en Flandre (à Gand notamment).

 

Pour bon nombre d’observateurs, la scission —ou l’implosion— est dès lors inévitable. Mais, alors, que faire de Bruxelles, des dix-neuf communes urbaines qui composent cette région ? La laisser tomber ? Impossible. En faire un district européen ? Mais l’Europe paiera-t-elle pour la masse immigrée sans emploi ou la refoulera-t-elle hypocritement vers les autres régions, par exemple en rendant, dans l’agglomération, le prix de la vie si cher que ces familles ne pourront plus y survivre ? La capitale du royaume, en l’état où elle se trouve, constitue déjà une gène pour la Flandre qui ne pourra la financer qu’au détriment d’investissements en Flandre même, notamment dans le domaine de l’emploi, à la traine depuis quelques années. En Wallonie aussi, tenir les communes bruxelloises budgétivores à bout de bras ruinerait tout projet raisonnable de maintenir le Hainaut à flot et de développer l’axe Namur/Arlon, pourtant très prometteur. La Wallonie, qui a vécu la tragédie de l’effondrement d’une identité industrielle originale, exprimée par l’art sculptural d’un Wasterlain ou d’un Meunier, a bien entendu intérêt à sortir le plus vite possible de l’impasse, en ne tablant que sur ses seules forces. Autres questions pendantes : le bloc des dix-neuf communes de la Région de Bruxelles Capitale se maintiendra-t-il ? Que vont décider à terme les communes à majorité autochtone où il fait encore bon vivre ? Vont-elles demander à être débarrassées des communes où règnent l’insécurité et le chaos ethnique ? Pour éventuellement être rattachées à la Flandre ou à la Wallonie ? 

 

La nouvelle donne linguistique

 

Pour réaliser ces projets d’investissements flamands ou wallons, le confédéralisme très avancé voire la scission se présentent aujourd’hui comme seules alternatives viables, alors que le contexte linguistique s’est légèrement transformé : 1) le français recule partout en Flandre au profit de l’anglais ; ce n’est pas dû à de la mauvaise volonté, c’est, à notre sens, la disparition générale du latin dans les curricula scolaires qui fait reculer le français partout en Europe (aux Pays-Bas, en Allemagne et en Grande-Bretagne) ; jadis, seuls les bons latinistes acquerraient une maîtrise exemplaire du français en sortant de leurs études secondaires. 2) Le néerlandais n’est pas en recul en Wallonie, contrairement à ce que l’on croit généralement en milieux nationalistes flamands. L’immersion linguistique dès la première année du secondaire est très populaire en Wallonie, surtout le long de la frontière linguistique dans les bourgades disposant de bons collèges ou dans les petites villes. Cette immersion est fort bien organisée par les directions et les pouvoirs organisateurs des écoles : ils recrutent très souvent des Flamands ou des citoyens néerlandais pour assurer en langue néerlandaise les cours d’histoire, de sciences et de géographie, outre le cours de néerlandais proprement dit, ce qui permet aux jeunes d’être immergés pendant dix heures par semaine dans la langue néerlandaise à un âge où la réceptivité linguistique et surtout lexicale est optimale. 177 écoles wallonnes pratiquent cette politique pour le néerlandais, 36 pour l’anglais et 6 pour l’allemand (le long des frontières allemande et luxembourgeoise). Les nationalistes flamands devraient avoir une oreille attentive, voire un regard fraternel pour ceux qui oeuvrent véritablement à la diffusion de la langue néerlandaise et à déconstruire tous les préjugés négatifs que des générations de sots ont attachés à la langue du nord du pays. 3) Beaucoup plus de Wallons qu’auparavant travaillent désormais en Flandre, dans de bons boulots. Les Flamands sont certes moins nombreux à travailler en Wallonie mais ceux qui y ont déniché un boulot, comme cette dame d’un restaurant populaire de notre bonne ville de Namur, s’y sentent bien « parce qu’on y est moins stressé »  (« minder stress »).

 

Ces trois remarques sur la nouvelle donne linguistique ne doivent pas servir à nos yeux, à justifier un néo-belgicisme, ou un « nouvel ordre de marche » à la Joris Van Severen, mais à éveiller un sentiment d’équité : l’autre n’est plus forcément perçu comme un « dangereux alien » mais comme un « partenaire différent, riche de sa différence ». Dans une telle perspective, Maingain, son parti et leurs obsessions apparaissent comme de pénibles anachronismes, portés par un électorat âgé et déphasé. Lors d’une fête du FDF, tenue sur une péniche amarrée le long du Canal à Bruxelles, un de nos observateurs discrets avait pu remarquer une majorité de vieux bavouilleux, devant qui se pavanait le Maingain. Le problème majeur est donc celui de Bruxelles, qui n’est plus en phase avec les autres régions du royaume, qui déguise ses anachronismes mentaux en « défense de la liberté des francophones ». En Wallonie, les régionalistes, qui ne veulent plus de la Communauté Wallonie/Bruxelles (ex Communauté française), sont en somme les représentants d’une certain raison politique et les alliés potentiels de la NVA, tout en ne niant pas les spécificités wallonnes au profit d’un compromis à la belge ou d’un belgicisme d’ancienne ou de nouvelle mouture.

 

Quel rayonnement possible pour la Wallonie ?

 

Reste à aborder la question du rayonnement de la Wallonie, moins repérable que celui de la Flandre à l’étranger. La Flandre a une identité suffisamment forte, surtout grâce à son incomparable patrimoine architectural et pictural, pour rayonner en tant que Flandre dans son environnement européen. La Wallonie possède aussi un patrimoine architectural et pictural incomparable mais il semble plus largement ignoré de nos voisins, rebutés par les chancres industriels, résidus d’une révolution industrielle qui appartient bel et bien au passé. La réponse que les régionalistes wallons conscients du boulet que représente désormais Bruxelles pour les deux autres régions du pays pourraient être de donner une dimension proprement wallonne à la romanité francophone de l’aire nord-est du parler d’oïl. Les pistes sont nombreuses : coupler la réalité historique (et donc nécessairement impériale/bourguignonne et sociale/syndicaliste) de la Wallonie aux espaces contigus du « Nord/Pas-de-Calais », de la Lorraine, voire au-delà même de l’espace d’oïl, en direction de la Suisse romande, de la Savoie et de la Franche-Comté de parlers franco-provençaux. Beaucoup de régions de France en ont assez de l’oblitération exagérée que leur imposent Paris et le centralisme. L’espace aujourd’hui hexagonal recèle de multiples identités en acte ou en jachère et, dès le début du 15ème siècle, en pleine épilogue de la guerre de Cent Ans, Armagnacs et Bourguignons suggéraient déjà des possibles différents pour ce que l’on appelle désormais l’ « espace gaulois ». L’historien Schnerb a magnifiquement mis en exergue l’idée bourguignonne. La personnalité de Louis XI, premier centraliste, a été analysée de manières différentes au cours de ces dernières décennies : après une hagiographie qui a fait date, celle de Murray, qui voyait en Louis XI le vrai fondateur de la France moderne, nous avons eu celle de Jacques Heers, peu flatteuse pour celui que les Bourguignons et nos ancêtres appelaient l’ « Universelle Aragne ».  En Wallonie, la littérature contemporaine possède deux joyaux sur le sujet : les ouvrages où Gaston Compère fait parler d’abord Charles le Téméraire (le « Hardi ») ensuite Louis XI. Dans le témoignage d’outre-tombe qu’énonce le Téméraire, nous décelons la nostalgie d’un projet inachevé. Dans le témoignage de Louis XI, nous décelons la satisfaction de la tâche accomplie. Mais cette tâche accomplie a légué un centralisme politique, sans la dimension culturelle et musicale des fastes de Bourgogne, un centralisme qui déçoit aujourd’hui et qui incite à découvrir, par une travail d’archéologie mentale, ce qui a été refoulé depuis l’œuvre d’unification et d’homogénéisation de l’ « Universelle Aragne ».

 

Reverdir la langue française

 

Ce travail d’archéologie s’accompagne, comme jadis chez les Félibriges provençaux, d’une volonté de retrouver des parlers vernaculaires et les idiotismes régionaux, non pas pour exalter le particulier en tant que tel, mais pour étoffer les langues d’oïl et d’oc par recours aux lexiques vernaculaires. Cet exercice s’avère particulièrement utile à une époque où le français recule, où les emprunts ne se font plus que par l’intermédiaire du franglais ou ne relèvent que de fabrications modernes biscornues. Dans son ouvrage remarquable sur les « linguicides », Jacques Olivier Grandjouan dénonce justement les journalistes, médiacrates ou traducteurs peu scrupuleux qui empruntent indûment à l’anglais, à l’américain ou au franglais, des tournures (syntaxiques et lexicales) ou des vocables qui ont pourtant des équivalents romans, stylistiquement plus corrects. Calques et emprunts défigurent la langue et le recours aux multiples formes de vernaculaire pourrait y remédier avec élégance. Ce serait là un projet identitaire formidable : recourir au vernaculaire pour transcender le vernaculaire pur et simple.

 

Le 19ème siècle avait connu des projets similaires en Belgique, où la langue romane devait se démarquer de Paris en optant pour des « éléments raciques » propres qui étaient souvent des calques malhabiles de germanismes issus des langues néerlandaises et allemande. On ne va pas troquer des calques franglais pour des calques « fralmands » ou « néerlançais ». On trouve de tels néerlandismes chez De Coster, où leur usage confine exceptionnellement au génie, ou encore chez Emile Verhaeren, où ils donnent à sa poésie une dimension charnelle et quasiment plastique qui demeure étonnante. Mais on ne saurait multiplier à l’infini cette technique littéraire. Les recours au vernaculaire ne peuvent se faire, à notre sens, qu’au sein d’un seul espace linguistique, celui de la germanité ou celui de la romanité.  Les locuteurs de langues ou de dialectes romans doivent emprunter aux autres langues ou dialectes romans, quitte, s’il le faut, à retrouver des germanismes romanisés remontant aux Francs, aux Alamans ou aux Burgondes, comme il en existe d’ailleurs dans notre français officiel (haïr, héraut, heaume, thorpe, maréchal, bedot, esquif, etc.).

 

Le projet bourguignon, plus ouvert sur l’Europe centrale et sur l’espace de la Mer du Nord (Angleterre et Scandinavie) au 15ème siècle que le projet armagnac, se concrétisera en une idée européenne avant la lettre par la « Grande Alliance » entre Habsbourg et Bourgogne (le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien de Habsbourg) puis par la « Grande Alianza » entre Habsbourg/Bourgogne et Castille/Aragon (le mariage de Philippe le Beau et Juana la Loca). Le projet bourguignon débouche sur l’idée européenne traditionnelle (et non moderne). Le projet armagnac débouche sur le repli sur l’Etat-Nation. Le projet bourguignon fédère les identités locales ; le projet armagnac les oblitère. C’est pourquoi nous trouvons en France, aujourd’hui plus encore qu’hier, un mouvement sous-jacent d’adhésion et d’engouement pour les terroirs charnels, notamment chez des auteurs comme Jean Giono, Henri Vincenot, Marcel Pagnol, René Thomasset, Marc Augier dit « Saint-Loup » ou Jean Mabire, sans compter les innombrables auteurs qui écrivent des romans ou retranscrivent des récits propres à leur région. Les œuvres de Giono et de Pagnol ont été transposées en films de grande qualité. On songe surtout au « Hussard sur le toit » de Giono ou à « Manon des sources » de Pagnol, avec Emmanuelle Béart dans le rôle de Manon, où, un moment, elle danse nue en pleine nature, avec une grâce sans pareil. La littérature ruraliste est abondante en France aujourd’hui, bien qu’il faille, dans cette abondance, trier le bon grain de l’ivraie. Le cinéma wallon s’est fait une spécialité de croquer les drames sociaux depuis les années 30. Cela a donné des œuvres de génie mais il serait bientôt utile d’exploiter d’autres filons.

 

Les novlangues n’ont pas d’arrière-fond vernaculaire

 

Mais quel pourrait bien être l’utilité de ce recours au vernaculaire pour étoffer le français, langue en recul dans les établissement d’enseignement, partout en Europe ? Tout centralisme culturel facilite les opérations des soft powers étrangers. La sphère médiatique est plus aisément investie, si elle a été au préalable homogénéisée par une langue fermée sur elle-même, ne recourant plus à son fond vernaculaire. Un projet de subversion fondamental comme celui de la « nouvelle philosophie » n’aurait pas été possible dans un espace culturel plus pluriel et plus vivant : les novlangues, pour se maintenir et imposer leurs répétitions inlassables, ont besoin d’un espace qui a été au préalable balisé, épuré, sans plus aucun recours possible à un « reverdissement » par la langue spontanée du peuple, qui se gausse de la langue figée des clercs et la brocarde (cf. Mikhail Baktine, spécialiste russe de Rabelais). En Belgique, le Soir, qui ne s’ouvre jamais au vernaculaire et abhorre ce qui relève d’une Flandre jugée telle, est précisément la gazette qui reproduit tous les poncifs de la langue des clercs, du « politiquement correct » et de la novlangue actuelle (fabriquée par les agences médiatiques américaines et relayée par les officines de la « nouvelle philosophie » à Paris). Heureusement, son lectorat fond comme neige au soleil : des 329.000 lecteurs qu’il comptait pendant la seconde guerre mondiale, quand Hergé y publiait les aventures de Tintin, il ne lui en reste plus que 80.000 disent les statistiques (et 62.000 disent les « méchantes langues », heureuses de voir disparaître ce chancre, cette tumeur, dans le désintérêt général).

 

Grande Néerlande ou rapports normaux avec les Pays-Bas ?

 

Le projet bourguignon n’a jamais séduit les Flamands. Il n’a jamais été inclus dans leur mythologie nationale. L’écrivain condrusien Gaston Compère, et avant lui d’autres auteurs wallons séduits par Philippe le Bon et Charles le Téméraire, reprochent aux Flamands d’avoir fait le jeu de la France, de Louis XI et de François I en se révoltant contre les Ducs ou contre Charles-Quint. Compère adresse les mêmes reproches aux villes d’Alsace : d’avoir cultivé un particularisme urbain sans vision d’envergure contre un grand projet lotharingien qui aurait pu consolider l’Europe. Par ailleurs, l’histoire récente du mouvement flamand a été tiraillée entre partisans d’un projet grand néerlandais et partisans d’une Flandre indépendante seule, sans fusion avec le voisin du Nord. Les frères De Wever, aujourd’hui, critiquent les projets grands néerlandais, dérivés des idées lancées par Joris van Severen dans les années 20 et 30 du 20ème siècle, en les posant comme « irréalistes » et « fascisants » (on ne voit quel « fascisme », pourtant, transparaîtrait dans les réalisations du projet Benelux). La querelle des historiographies n’est donc pas simple à mettre en cartes dans l’espace belge. Quoi qu’il en soit, des liens privilégiés avec les Pays-Bas sont nécessaires pour les raisons suivantes : 1) les liens culturels et littéraires entre la Flandre et les Pays-Bas ne peuvent plus être niés, de même que les acquis historiques, économiques et politiques du Benelux ; 2) les provinces néerlandaises du Brabant septentrional, du Limbourg  et de la Zélande sont géographiquement, sentimentalement, religieusement (forte dominante catholique) très proches des provinces flamandes limitrophes, tandis que les zones d’urbanisation très dense du Randstad hollandais déplaisent, car il y règne une culture calviniste ou post-calviniste permissive que ne connaît guère la Flandre. 3) La Wallonie est liée aux Pays-Bas par l’artère mosane ; Liège est effectivement un port de mer via le Canal Albert qui mène à Anvers et via la Meuse qui mène à Rotterdam. 4) La Flandre, les Pays-Bas dans leur ensemble et la Wallonie sont liées étroitement, sur le plan économique surtout, à la Rhénanie du Nord/Westphalie. La Wallonie, surtout sa part ardennaise et luxembourgeoise est, de surcroît, liée à la Rhénanie/Palatinat. Cette dynamique féconde, qui a même permis de parler d’une adhésion future de la Rhénanie du Nord/Westphalie au Benelux, pourrait à terme englober la Lorraine et l’Alsace. Il serait fondamentalement idiot de nier ces dynamiques et de ne pas y participer ou de développer des archaïsmes qui empêcheraient une adhésion pleine et entière des âmes, des cœurs et des intelligences pragmatiques aux projets qui naîtraient au sein de cette synergie transfrontalière, où se télescopent trois langues. 5) Les querelles belgo-belges masquent généralement le seul projet qui a fonctionné dans la région au-delà des clivages linguistiques : l’Euro-Région, qui regroupe la province néerlandaise du Limbourg (autour de Maastricht), la province flamande du Limbourg, la province wallonne de Liège, la Communauté germanophone de Belgique, le Grand-Duché du Luxembourg et les Kreise d’Aix-la-Chapelle et de Düren en Rhénanie du Nord/Palatinat.

 

De Frédéric III au Zollverein

 

Certains patriotes allemands s’inquiètent de cette évolution : ils craignent de voir les provinces occidentales de l’ensemble allemand actuel se fondre dans une entité sans substance identitaire, de type eurocratique. On peut comprendre cette inquiétude. Il convient toutefois de leur rappeler que l’idée d’un « Zollverein », d’une union douanière, a précédé le nationalisme proprement dit en Allemagne. Il s’agissait de reconstituer un « baldaquin » économique pour remplacer le baldaquin impérial, après l’autodissolution du Saint Empire à l’époque des grandes victoires napoléoniennes. La province belge du Luxembourg, le Grand-Duché et les deux provinces du Limbourg ont fait partie, à un moment ou à un autre, du Zollverein, tant et si bien que l’hymne national allemand parle d’unité de la Meuse au Memel. On ne peut parler de Meuse que si ce fleuve a formé une frontière occidentale : c’était celle du Zollverein quand le Limbourg actuellement néerlandais en faisait partie. Ensuite, il y aurait lieu de reconstituer une Mitteleuropa tout entière sur base d’une sorte de nouveau Zollverein. L’historien se souviendra d’un mémoire rédigé pour l’Empereur Frédéric III au 15ème siècle. Il avait été rédigé par Aeneas Silvius Piccolomini, futur pape Pie II,  érudit italien qui avait retrouvé le manuscrit de Tacite sur la Germania antique. Pour l’Empereur Frédéric III, le futur Pie II rappelait que le Saint Empire devait sa solidité à la Bohème (l’héritage des Bohème/Luxembourg) et à l’espace brabançon (le bassin de l’Escaut à l’est de ce fleuve flamand, jusqu’à la Meuse, avec pour pièce centrale la riche « Hasbania » des Carolingiens, la Hesbaye, le Haspengouw). Ce rapport a été rédigé à l’époque du grand projet bourguignon et a probablement induit le vieil Empereur méfiant à consentir au mariage de son fils Maximilien I avec la Duchesse Marie de Bourgogne, assaillie par le Roi de France. Frédéric III, déjà maître des terres de Bohème, se dotait de cet espace brabançon, s’offrant du même coup une fenêtre sur la Mer du Nord et un accès au commerce maritime par cabotage avec l’Espagne et le Portugal. Le projet avait reçu l’aval de Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire et belle-mère de la jeune Marie. A méditer en nos jours, où les fleurons de l’industrie automobile britannique, comme Bentley et la fameuse Mini, sont passés en des mains bavaroises, en l’occurrence BMW, qui loue les services d’un « designer » flamand, celui-là même qui avait dessiné les carrosseries de Skoda pour le compte de Volkswagen. Ce concurrent des grands Italiens que furent Ghia et Pininfarina a notamment dessiné la belle carrosserie de la Bentley, empruntée par Elizabeth II pour se rendre au mariage de Kate et William.

 

Quelques suggestions pour le nouveau rédacteur en chef du « Soir »

 

L’espace scaldien-mosan a donc un avenir, indépendamment d’un personnel politique wallon ou flamand qui ne vaut rien, qui ne représente que l’écume du peuple. Les hommes et les femmes de valeur oeuvrent ici et partout mais dans des espaces non politisés. Mis à part quelques figures un peu grotesques du showbiz ou quelques artistes déjantés, le Soir ne parle jamais des réussites réelles. La clique à Maingain ne s’intéresse pas davantage à ces réalisations substantielles, tout occupée qu’elle est à ses intrigues clochemerlesques. Les chancres bruxellois que sont le Soir et le FDF ne nous permettent pas de nous ouvrir avec enthousiasme et passion à toutes ces nouveautés potentielles, auxquelles pourraient participer les jeunes Wallons qui ont fait, pendant toutes leurs études secondaires, l’expérience de l’immersion. Le temps des crétins et des zozos, des crapules et des pourris, pourrait bien prendre fin dès l’avènement sur la scène politique de jeunes loups, « ex immergés ». Mais leur laissera-t-on la bride sur le cou ou les forcera-t-on à émigrer pour perpétuer ad infinitum le glauque marais de notre politique politicienne ? L’espace scaldien et mosan produit d’innombrables sagas personnelles, des « vitae » pour paraphraser Hannah Arendt, lectrice plus qu’attentive du philosophe de l’authenticité existentielle, Martin Heidegger. Pour échapper à l’inexorable faillite qui le guette, le Soir pourrait, par exemple, publier des entretiens avec nos grands universitaires qui oeuvrent en médecine notamment ou avec le « designer » flamand qui dessine les carrosseries des Bentley ou avec les Muvrini corses (pour faire découvrir un fleuron de la plus belle musique vernaculaire), avec des juristes de Suisse romande pour apprendre comment fonctionne un véritable fédéralisme, avec les producteurs jurassiens de ce délicieux fromage local qu’est la cancoillotte, avec les animateurs de l’Euro-Regio ou du carnaval de Malmédy, avec les protagonistes de l’affaire Sarrazin en Allemagne ou du débat lancé sur l’islam par les auteurs flamand Sam et Wim van Rooy. Les thèmes intéressants sont légion. Ils n’appartiennent cependant pas au « politically correct », du moins au sens très restrictif où l’entendent les sycophantes du Soir. Mais leur exploitation rédactionnelle serait de l’air frais. Enfin.

 

Car ce n’est pas tant d’un gouvernement dont nous avons besoin. Ce serait de toutes les façons un gouvernement de loques, de corrompus, de crapules et d’idiots. Nous avons besoin d’air frais pour dissiper les miasmes dont nous crevons.

 

dimanche, 30 janvier 2011

Slapend rijk in Brussel: Euro 24.000,- per maand

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Slapend rijk in Brussel: € 24.000,- per maand...

 

Midden in de crisis eisen EU-medewerkers loonsverhoging

De geldverslindende Europese Unie zorgt goed voor zijn handlangers: 37 topambtenaren verdienen meer dan de minister-president, 5.461 EU-bediendes krijgen meer dan 10.000 per maand. Daarnaast is er een overschot aan vakantiedagen beschikbaar, betalen de EU-medewerkers slechts 12% belasting en gaan ze maximaal op hun 61e op een luxe-pensioen van €12.600.

Een verzoek van de Oostenrijkse EU-afgevaardigde Martin Ehrenhauser onthulde het best bewaarde geheim in Brussel: wat verdienen eigenlijk de 23.186 EU-medewerkers? Hoe lang werken ze? En wat is hun pensioen?

Het resultaat overtrof de stoutste verwachtingen. De bureaucratie in Brussel heeft veel weg van een zelfbedieningswinkel met volkomen abstracte salarisstructuren. Daarnaast mogen de Europese ambtenaren zich verheugen over tal van extra voordelen. Een totaal aan 100.000 dagen 'bijzonder verlof', op je 61e met pensioen, vette pensioenen, royale kinderbijslag en tal van toelages en bonussen. En uiteraard de hallucinante belastingvoordelen die voor de 'gewone' burgers van de EU niet weggelegd zijn.

Topsalaris € 24000 per maand

Volgens de informatie die Ehrenhausr kreeg krijgen 37 topambtenaren in Brussel €24.000 per maand (en dat is meer dan menig minister-president of staatshoofd krijgt. Het basissalaris van de zogenaamde EU-topambtenaren ligt tussen de €16.601 en €18.025 per maand. Daar komen dan nog tal van toelages bij. Zo is er een speciale 'buitenlandtoelage' (die dus bijna alle medewerkers krijgen) van 16%, een huishoudtoelage van 0500 euro per maand en kinderbijslag van 300 euro per kind per maand.

Een op de vier medewerkers krijgt €10.000

Maar ook op de lagere etages in Brussel hoeft men geen honger te lijden. Precies 5461 ambtenaren krijgen meer dan 10.000 euro per maand. Dat betekent dus 23,55% van de Eurocraten, ofwel bijna een op de vier EU-medewerkers gaat met meer dan 10.000 euro naar huis.

Droombaan: EU-secretaresse

Blijft het beperkt tot de hogere etages? Welnee! Ook 'doodgewone' medewerkers graaien flink in de door de Europese belastingplichtigen gevulde ruif. Zo krijgt een beginnend secretaresse €2.550,-.

Netto.

Nauwelijks belasting

Opdat er natuurlijk iets overblijft van die vette salarissen hebben de eurocraten speciale belastingwetten voor zichzelf gecreëerd. Volgens de belastingexperts betalen EU-medewerkers nauwelijks belasting. Een ambtenaar met een basissalaris van €7.600 mag precies 900 euro aan de staat geven. Dat is net geen 12%. De gemiddelde EU-inwoner betaalt het driedubbele! Daarbij zijn alle toelages die de ambtenaren boven op hun vette salarissen krijgen belastingvrij. Ter vergelijking: in België betaalt een arbeider 60% belasting op toelages voor weekend- of avondwerk.

100.000 dagen 'bijzonder verlof'

Omdat veel EU-medewerkers ver van huis werken krijgen ze bovenop hun dikke salarissen ook nog eens royaal bemeten 'bijzonder verlof'. Per jaar vallen in Brussel 100.000 werkdagen uit. Uiteraard heeft dat geen enkele invloed op het inkomen.


Pensioen: 12.600 euro

En omdat vooral topambtenaren natuurlijk zo hard werken hebben ze ook recht op een appeltje voor de dorst wanneer ze op hun 61e 'op rust' gaan. Opdat het luxe leventje ook na de 'actieve' jaren kan worden voortgezet, kan bijvoorbeeld een Algemeen Directeur van de EU maandelijks bruto 22.000 euro tegemoet zien.

En ze willen uiteraard meer.

De personeelsvertegenwoordigers van de eurocraten hebben bij het Europees Gerechtshof in Luxemburg een klacht neergelegd over het tegenhouden van een serieuze loonsverhoging.

In 2009, midden in de crisis, hadden de hardwerkende EU-ambtenaren een extraatje van 3,7% voor zichzelf in gedachten. De Duitse bondskanselier Merkel en haar Oostenrijkse collega Werner Faymann spraken hun veto uit tegen de verhoging, maar dat pikten men niet in Brussel.

Terwijl in Europa miljoenen vrezen voor hun baan en hun broodwinning en keiharde besparingsmaatregelen moesten slikken, drukte de Europese Commissie er toch een verhoging van 1,85% door. En daartegen klagen de 'armoedzaaiers'. Ze willen met terugwerkende kracht ook de rest van de salarisverhoging.

Indien de rechters in Luxemburg hun collega's in het gelijk stellen kost dat de Europese belastingbetaler nog eens 170 miljoen aan achterstallige lonen.

Alle andere - kleinere - loonsverhogingen meegerekend zou daarmee het salaris van een EU-medewerker in drie jaar tijd met 7,2% gestegen zijn.

Zwijggeld is nu eenmaal duur...
________

Bron: Zonnewind.be

jeudi, 25 novembre 2010

Club Med Brussel

 Club Med Brussel
Eddy Hermy
 
bellevie.jpgTerwijl de meerderheid van onze werkende mensen tussen de 80 en 120 euro bruto per dag verdienen. Terwijl uitkeringstrekkers 50 euro of minder per werkdag ontvangen, zijn er in dit land toch gelukkige zielen die zonder uitkering of zonder zelfs maar te werken kunnen genieten van Club Med-faciliteiten. De plaats van gebeuren: Brussel.

Daar genieten 1200 asielzoekers in 24 verschillende hotels die zijn aangesloten bij de FOD-afdeling vertier van een welverdiende pretvakantie. Elke maand kosten die hotelkamers 1,3 miljoen euro. Elke maand! Natuurlijk is de ene asielzoeker niet de andere. Je hebt ook asielzoekers die niet zo tuk zijn op een simpele kamer en die graag ietsje vrolijker en chiquer van hun verblijf in Brussel willen genieten. En om dat te realiseren hebben we onze gilde van advocaten...

Als echte bookmakers schuimen die advocaten de asielscène af op zoek naar meerwaarde zoekende asielanten. Het spel zit als volgt in elkaar: een advocaat belooft een asielzoeker dat hij er voor kan zorgen dat hij tot 500 euro per dag kan ontvangen zonder te moeten stelen en zonder te moeten werken. De buit wordt bij een eventuele toekenning van schadevergoeding wegens gebrek aan opvang verdeeld tussen de racketeer van de advocatengilde en de asielzoeker.

Het grappige aan het spel is bovendien dat deze schadevergoedingen worden toegekend door de ARBEIDSRECHTBANKEN. Kunt u zich dat voorstellen, een instelling die over arbeidsconflicten en arbeidsgeschillen gaat en die beslist over een toelage voor iemand die nog nooit van zijn leven een klop gedaan heeft en die niet eens over papieren beschikt?

Ik begrijp die linkse belgicisten soms wel: wie wil er nu een landje afschaffen dat dergelijke kluchtige toestanden kent? Dat is nog eens wat anders dan Cuba of China waar je papieren moet hebben om in een andere stad dan de eigen stad te mogen gaan werken.

Als het geld niet vlug wordt opgedokt, dan helpen de raceteers van de advocatengilde een handje. Zo is het geval bekend van een Congolees (handige gasten die Congolezen!) die Fedasiel een deurwaarder op het dak stuurde om zo 15 000 euro aan prijzenpot af te dwingen. In een stuk in Knack wordt onthuld dat deze Congolees daarvoor beslag liet leggen op auto’s en computers van de dienst Vreemdelingenzaken. Geen wonder dat de achterstand in het verwerken van asielaanvragen steeds meer oplopen als hun boel zo nu en dan wordt aangeslagen door een ontevreden klant.

Intussen is de prijzenpot gewonnen met het bingospel georganiseerd door de advocatengilde en uitbetaald aan asielzoekers opgelopen tot 300 000 euro dit jaar. BINGO! De blijde boodschap van een “Win for Life in Belgium” heeft zich dan ook wereldwijd verspreid. Wat tot een recordaantal van 2000 asielaanvragen in oktober heeft geleid.

In de hotels is het intussen elke dag feest: er is thuisverzorging, er zijn verpleegsters die komen kijken of er geen vakantiekwaaltjes verzorgd moeten worden.  En bij dit alles wordt een gedurfde en progressieve mix van vakantiegangers aangehouden. Om een jeugdige sfeer aan te houden hebben ze in die hotels ook een pak minderjarigen gelogeerd. Nu moet u zich als minderjarige maar eens proberen in te schrijven in een hotel. U zult nogal een gang gaan!

Maar die jeugdige asielzoekers hebben daar geen last van. In een verslag van de dienst Fedasiel wordt gewag gemaakt van een verregaande vorm van promiscuïteit (iedereen neukt met iedereen) in sommige van de vakantieverblijven, waar dus ook die jongere minderjarige vriendinnen of vrienden op bezoek krijgen. Maar we zijn een modern land, een milde vorm van hedonisme mogen we die jongens en meisjes niet ontzeggen, tenslotte is het voor hen vakantie.

Uit getuigenissen van hoteluitbaters blijkt dat die minderjarigen (van wie de meesten Marokkanen zijn) zich goed hebben geïntegreerd en dat ze zichzelf nuttig vermaken. Ze kunnen gratis naar school, ze hebben een gratis verblijf, het eten is kosteloos en ze skypen en sms’en naar de vrienden in Marokko dat het een lieve lust is. En een prettige bezigheid staat garant voor een verlengd verblijf in die hotels. Seks hebben om kindjes te maken, want niks is zo efficiënt om een verlengd verblijf af te dwingen als een kindje produceren. En iedereen weet dat een vakantiestemming bijdraagt aan seksuele activiteit. Dan maar van een nood een deugd maken!

Als asielzoekers te moe worden van het vakantie vieren, dan hebben zij nog mogelijkheden. Er zijn gevallen bekend van asielzoekers die plots verdwijnen uit hun Brusselse vakantiehotel om na twee of drie weken terug in te checken. En wat blijkt? Die mensen waren met vakantie gegaan naar het land van waaruit ze gevlucht waren! Effekes uitblazen van de stress die het vluchtelingschap met zich meebrengt. In het land waar je zogezegd vervolgd wordt. Is dat niet mooi!?

Stijgend aantal stadsbendes in Brussel

 Stijgend aantal stadsbendes in Brussel
 
BRUSSEL 17/11 (BELGA) = In het Brussels gewest zijn 24 stadsbendes actief, waarvan 14 in de stad Brussel. In 2008 waren dat er respectievelijk 18 en 12. Dat verklaarde Stefaan Van Belle, commissaris van de sectie Stadsbendes bij de politiezone Brussel-Elsene, woensdag tijdens een studiedag rond stadsbendes en media.

thumb_act_20090713revolver.jpgBurgemeester Freddy Thielemans betreurde woensdag het effect dat sommige media hebben op de stadsbendes. Door het fenomeen al te vaak op te blazen, zorgen ze volgens hem voor een opbod tussen de bendeleiders.

"Het gaat om een reactie", aldus Thielemans. "De bendes doen zich tegoed aan wat gezegd wordt in de pers." Hij wees erop dat de kern van het probleem het gebrek aan opleiding bij de jongeren is.

Tachtig procent van de stedelijke bendes situeert zich in de politiezone Brussel-Elsene. Het merendeel van de resterende 20 procent heerst in Evere, Schaarbeek en Sint-Joost.

"In het Brussels gewest hebben 450 jongeren de status van 'harde kern' of 'wannabe' binnen een stadsbende. Die laatste vormen de tweede cirkel van de groep", zegt commissaris Stefaan Van Belle. De bendeleden hebben een gemiddelde leeftijd van 27 jaar.

Dagelijks analyseren 5 agenten van de sectie stadsbendes ongeveer 300 pv's op bekende namen. "Een groep krijgt de naam 'stadsbende' gedurende 14 maanden na twee delicten gepleegd in een periode van zes maanden", aldus nog Van Belle. EBA/KWO/

mercredi, 24 novembre 2010

Een plan N voor Vlaanderen (en Brussel)

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Ex: http://vlaamseconservatieven.blogspot.com/

Een plan N voor Vlaanderen (en Brussel)

Matthias STORME

Een van de chantagemiddelen die de voorbije maanden regelmatig werd
aangevoerd tegen voorstanders van Vlaamse onafhankelijkheid bestaat daarin,
dat een Vlaanderen dat zich zou afscheuren van België daardoor automatisch
buiten de Europese Unie zou liggen en, mocht het daarvan deel willen
uitmaken en de voordelen willen genieten, zijn toetreding als lidstaat zou
moeten aanvragen, waarbij de Franstaligen er wel voor zouden zorgen dat er
draconische toetredingseisen zouden worden gesteld.

Op de eerste plaats gaat deze chantage eraan voorbij dat die stelling
impliceert dat in zo'n geval de rest van België wel automatisch lid zou
blijven van de Unie, als zijnde de lidstaat België. Waarbij men nogal licht
vergeet dat wie België wil voortzetten, ook gehouden is tot de gehele
Belgische staatsschuld. Ook wordt daarbij door sommige juristen een zeer
specieus onderscheid gemaakt tussen een afscheiding en een opheffing van het
land. Op deze vragen wil ik hier vooralsnog niet ingaan, omdat er hoe dan
ook voor Vlaanderen nog een erg interessante mogelijkheid bestaat om de
chantage te beantwoorden, een Plan "N".

De grondslag voor dat plan "N" is te vinden in art. 355 lid 3 van het VWEU
(Verdrag betreffende de werking van de Europese Unie), gekoppeld aan het
zgn. Statuut voor het Koninkrijk der Nederlanden. Dat Statuut is een Wet van
28 oktober 1954 van het Koninkrijk der Nederlanden later meermaals gewijzigd
(1), waarnaar ook verwezen wordt in de Europese verdragen.

Dat Statuut is bij ons vrij onbekend en daardoor allicht onbemind, maar
houdt kort gezegd het volgende in. Het regelt de relaties tussen "Nederland"
(in het enkelvoud), Aruba, Curaçao en Sint-Maarten als vier landen die
overeengekomen zijn om een gemeenschappelijk buitenlands beleid en een
gezamenlijke defensie te voeren, een gezamenlijke Nederlandse nationaliteit
te verschaffen aan de burgers van die landen en gezamenlijk een koninkrijk
te vormen onder het huis van Oranje. Andere onderwerpen kunnen in gemeen
overleg tot aangelegenheden van het Koninkrijk worden verklaard (art. 3 van
het Statuut). Met andere woorden, dit Koninkrijk vormt een confederatie
tussen Nederland en drie kleinere landen.

Vlaanderen zou dan ook kunnen toetreden als een verder land bij dit Statuut
van het Koninkrijk der Nederlanden met behoud van alle bevoegdheden behalve
de zonet genoemde. Het leger zou moeten samengesmolten worden en de
buitenlandse betrekkingen overgedragen aan de Koninkrijksinstellingen. En we
zouden kunnen genieten van onze natuurlijke nationaliteit, het
Nederlanderschap.

Een dergelijke toetreding zou meteen ook het Europa-chantage-probleem
oplossen. Vlaanderen zou als Europees deel van het Koninkrijk zonder
onderbreking deel blijven van de Europese Unie. Het statuut van Vlaanderen
zou daarbij ook niet terugvallen op dat van Aruba, Curaçao en Sint-Maarten.
Die drie landen zijn geassocieerde leden van de Europese Unie als "landen en
gebieden overzee" (LGO)(2) -waardoor zij deel uitmaken van de
Gemeenschappelijke Markt maar niet in alle opzichten onder het
gemeenschapsrecht vallen. Vermits Vlaanderen evenwel een Europees gebied is
en geen gebied overzee (LGO), zou hierop art. 355 lid 3 van het VWEU van
toepassing zijn. Dat bepaalt immers dat "De bepalingen van de Verdragen zijn
van toepassing op de Europese grondgebieden welker buitenlandse betrekkingen
door een lidstaat worden behartigd."

Ook voor Nederland is dit zeker aantrekkelijk: men krijgt er 6 miljoen
Nederlanders bij en zowat de helft van zijn economisch potentieel; het
Koninkrijk komt daarmee terug in de buurt van de grote landen waarmee het
toch graag op wat meer gelijke voet zou komen. Waar een meerderheid van
Nederlanders zelfs een volledige een Unie met Vlaanderen niet uitsluit, zal
deze tussenoplossing in het Noorden zeker voldoende steun vinden.

Bovendien zou dit plan "N" niet enkel voor Vlaanderen aantrekkelijk zijn,
maar ook voor Brussel. Brussel zou als een apart land kunnen toetreden tot
het Koninkrijk zonder meer bevoegdhende over te dragen dan de genoemden,
zonder deel van Vlaanderen te worden, en met behoud van een aparte inspraak
in het Koninkrijk. Toetreding tot het Koninkrijk vereist al evenmin dat
Brussel officieel ééntalig Nederlands zou moeten worden; het Frans zou mede
officiële taal blijven.

Overigens zou het ook voor Wallonië geen slecht idee zijn om over de
toetreding tot het Koninkrijk der Nederlanden na te denken, als een apart
land natuurlijk.

Is dit voor Vlaanderen het ideale scenario ? Niet op alle vlakken, bv. omdat
dit ons geen apart stemrecht in Europa zou opleveren, en daarvoor inderdaad
een herziening van de Verdagen zou moeten worden onderhandeld. Maar het
maakt ons wel grotendeels immuun voor de hierboven aangegeven vorm van
francobelgische chantage.

(1) Zie http://wetten.overheid.nl/BWBR0002154 , ook op
http://nl.wikisource.org/wiki/Statuut_voor_het_Koninkrijk...
(2) Zie
http://europa.eu/legislation_summaries/development/overse...
ories/index_nl.htm

dimanche, 31 octobre 2010

Noodregering hersenschim?

 

 

 

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Noodregering hersenschim?


Bart Maddens
- Is politicoloog aan de KULeuven.
- Stelt vast dat we een weinig originele remake beleven van de slechte
politieke cinema uit 2007.
- Meent dat de Franstalige partijen geen enkele reden hebben om grote
toegevingen te doen de komende weken.

Noodregering hersenschim?

Wie zegt dat 2010 steeds meer lijkt op 2007 en we gaan uitkomen bij een
noodregering zonder de N-VA, wordt haast als paranoïde beschouwd. En toch
kan men zich niet ontdoen van een hoog déjà-vugevoel.

Had CD&V in 2007 geen dure eden gezworen dat het nooit tot een regering zou
toetreden zonder een grote staatshervorming?

De geschiedenis herhaalt zich nooit. Maar wat nu gebeurt, begint toch wel
griezelig veel te lijken op wat we in 2007 al hebben meegemaakt. Zowel toen
als nu spelen Vlamingen en Franstaligen een ongemeen spannend chicken game:
twee chauffeurs rijden op een smalle weg in volle vaart naar elkaar toe en
wie het eerst uitwijkt, is verloren.

Begin november 2007 kon niemand zich voorstellen dat het uiteindelijk de
Vlamingen zouden zijn die finaal het stuur zouden omslaan en het spel zouden
verliezen. Begin november 2007 kwam het ook bij niemand op dat er wel eens
een andere regering gevormd zou kunnen worden dan een oranje-blauwe. Er is
gewoonweg geen alternatief, luidde het unisono bij de politici en de
analisten. Maar anderhalve maand later was het ondenkbare een feit: een
regering mét de PS, mét CD&V-N-VA, maar zonder staatshervorming.

Ook vandaag is iedereen gefixeerd op één welbepaalde formule: een regering
van zeven partijen, met een grote staatshervorming. Wie erop gokt dat het
wel eens heel anders zou kunnen uitdraaien, bijvoorbeeld op een noodregering
zonder de N-VA, die wordt haast als paranoïde beschouwd. Want beweert CD&V
niet bij hoog en bij laag nooit in zo'n noodregering te zullen stappen?

Juist, maar even goed had CD&V in 2007 dure eden gezworen dat het nooit tot
een regering zou toetreden zonder een grote staatshervorming. Maandenlang
kreeg de partij daarvoor luid applaus in de media en de publieke opinie.
'Goed dat de Vlamingen eindelijk eens het been stijf houden', was toen de
teneur. Maar vanaf de tweede helft van november begon het sentiment op de
markt te keren. De stemming sloeg vrij plots om naar 'de speeltijd is
voorbij': de politici moesten nu maar eens een einde maken aan dat
communautaire gehakketak en zich met de 'echte' problemen gaan bezighouden.

LUC COENE

Het was vooral economische stemmingmakerij die aan de basis lag van die
kentering. De vakbonden roerden zich eerst. Op 26 september lanceerden ze
een uitgesproken Belgicistische campagne onder het motto 'Red de
solidariteit'. Vlak voor de ontknoping, op 15 december, was er dan die
groots opgezette nationale vakbondsbetoging. Zogezegd voor het behoud van de
koopkracht, in werkelijkheid tegen een verregaande staatshervorming.

Tien dagen eerder, op 5 december, was Luc Coene (vicegouverneur van de
Nationale Bank) in de Kamercommissie voor Begroting en Financiën komen
vertellen dat de politieke crisis langzaam negatieve gevolgen begon te
hebben op de economische prestaties van België. Nadien heeft hij (in De Tijd
van 12 januari 2008) toegegeven dat het enkel zijn bedoeling was een signaal
te geven en dat het hooguit ging om een 'potentieel gevaar'. Het was met
andere woorden enkel een overdrijving, bedoeld om de politici aan te zetten
tot Belgische 'redelijkheid'.

Het resultaat was dat de Vlaamsgezinde krachten in CD&V beetje bij beetje in
het defensief werden gedrongen. De ACW-vleugel voerde geleidelijk de druk
op. Dat leidde dan uiteindelijk tot die halsbrekende bocht op 18 december:
CD&V besliste toch toe te treden tot een regering zonder enige garantie op
een staatshervorming. De Vlamingen waren hun hefboom kwijt, en we waren
vertrokken voor drie jaar politieke stilstand en communautaire ellende. Maar
de solidariteit was wel gered.

CRISISGEVOEL

Vandaag beleven we een weinig originele remake van die slechte cinema. De
vakbonden zijn al in gang geschoten. En het is een gemakkelijke voorspelling
dat ook de economische onheilsprofeten binnenkort een tandje zullen
bijsteken. De bedoeling is duidelijk: het economischecrisisgevoel in de
publieke opinie aanscherpen, zodat de burgers zich finaal tegen de
communautaire 'scherpslijpers' zullen keren.

In de Franstalige pers wordt daar al maanden op gespeculeerd. Joëlle Milquet
(cdH) was vorig weekend in Le Soir bijzonder openhartig over dat
uitrookscenario: 'Car l'opinion peut s'inquiéter, réclamer un gouvernement.
Il n'y a pas encore de sentiment d'urgence. Le temps est un partenaire.'
Maar ook bij CD&V rekenen sommigen er blijkbaar op dat de politieke
uitputtingsslag tot een kentering zal leiden in de publieke opinie. Een
regering zonder de N-VA? 'On pourra en reparler dans deux ou trois mois',
zei een CD&V-verkozene aan Le Vif-L'Express (18 oktober).

Voor de Franstaligen komt het er dus vooral op aan tijd te winnen. Dat is de
les die ze in 2007 hebben geleerd. De recente beslissing van CD&V, Open VLD
en sp.a om niet langer mee te werken aan een 'eenzijdige' splitsing van
Brussel-Halle-Vilvoorde (BHV) heeft hen gesterkt in de overtuiging dat de
wind in Vlaanderen aan het draaien is. Vooral het feit dat CD&V zich inzake
BHV heeft losgehaakt van de N-VA wordt gezien als een hoopvol teken.

Weliswaar maakt één zwaluw de lente nog niet, aldus journalist Francis Van
de Woestyne in La Libre (26 oktober), maar toch is het duidelijk dat de
traditionele partijen zich langzaam maar zeker van de N-VA distantiëren.
Waarom zouden de Franstaligen dan grote toegevingen doen de komende weken?

Dat is de paradox van wat de jongste dagen is gebeurd. De traditionele
partijen hebben de parlementaire BHV-weg verlaten met de bedoeling het
koninklijk bemiddelaar Johan Vande Lanotte (sp.a) wat gemakkelijker te
maken. Maar het resultaat zou wel eens precies het tegenovergestelde kunnen
zijn.
© 2010 Mediafin
Publicatie:     De Tijd
Publicatiedatum:     vrijdag 29 oktober 2010
Auteur:     Van Hamme Franky;
Pagina:     16
Aantal woorden:     977

mardi, 15 juin 2010

Les législatives belges du 13 juin 2010

Communiqué du “Mouvement Identitaire Démocratique” (MID)

 

Les législatives belges du 13 juin 2010

 

be-bart-de-wever-8804_1217964616.jpgLe lendemain des législatives belges du 13 juin 2010, les manchettes des journaux étrangers, en vente à Bruxelles, comme “El Pais” (Espagne) et le “Corriere della sera” (Italie), annonçaient la victoire de la NVA de Bart de Wever et pronostiquaient la séparation entre Flamands et Wallons et la fin de la Belgique, chanson  que l’on entend au moins depuis trois décennies. Et comme d’habitude, pleins feux sur la Flandre et ses velléités autonomistes, confédéralistes ou indépendantistes. Mais pas un mot sur la consolidation du vote socialiste en Wallonie, qui ouvre, dans les circonstances actuelles marquées par une avancée sans précédent du nationalisme flamand, des perspectives de coalition totalement inhabituelles.

 

Pour expliquer clairement les enjeux de la campagne électorale qui vient de s’achever, il faut revenir aux résultats du scrutin de 2007, où l’on trouvera tous les prémisses de la crise d’aujourd’hui. Il y a trois ans, la victoire avait été emportée haut la main par le cartel formé par les démocrates-chrétiens flamands (Cd&V) et les nationalistes modérés de la NVA (que l’on distinguait alors des “maximalistes” du Vlaams Belang). Ce cartel voulait un élargissement du fédéralisme belge, c’est-à-dire des dévolutions supplémentaires, notamment en matières fiscales, avec, pour la Wallonie, un sérieux risque à la clé: celui de réduire la manne des fameux “transferts” de solidarité fédérale, où, la Flandre, devenue plus riche depuis l’effondrement des vieilles structures industrielles de la Wallonie, verse une partie de ses impôts pour soutenir un tissu économique défaillant dans le sud du pays et plus particulièrement dans l’ancien sillon Sambre-et-Meuse, hyperindustrialisé à ses époques de gloire et de prospérité.

 

Contre Leterme: front du refus et lynchage médiatique

 

En 2007, l’établissement francophone avait opposé un non catégorique à cette volonté flamande de dévolution, largement exprimée par les urnes. Le porte-voix de ce refus tranché avait été la présidente des démocrates chrétiens francophones, Joëlle Milquet, qui a rapidement glané le sobriquet de “Madame Non” dans toute la presse flamande. La victoire du cartel et le non de Milquet avaient provoqué une crise de longue durée dans le royaume, empêchant Yves Leterme, président du Cd&V, de former un gouvernement. Il avait été obligé de lâcher Bart De Wever et donc de dissoudre ce fameux cartel qui lui avait donné la victoire et lui avait permis de reconquérir les très nombreux sièges perdus par les démocrates chrétiens depuis la crise de la dioxine en 1999, face aux libéraux de Verhofstadt. Seule l’alliance avec les nationalistes de la NVA avait permis aux démocrates chrétiens de revenir aux affaires. Ensuite, toutes les tentatives de Leterme de trouver un modus vivendi avec l’établissement s’étaient soldées par un échec, tandis que la presse francophone se livrait contre lui à un véritable lynchage médiatique, où sa personne était posée comme l’idiot parfait, le chévrier d’arrière-province (Leterme possède une chèvre comme Mitterrand possédait une ânesse), l’abruti total qui ne connaissait pas l’hymne national belge, l’accro du portable qui pianotait sur son mini-clavier pendant le Te Deum de la fête nationale, etc. Tous les coups avaient été permis et tous les coups avaient été portés. L’établissement francophone et les démocrates-chrétiens de Wallonie et de Bruxelles, habituels interlocuteurs privilégiés de leurs homologues de Flandre, avaient clairement signifié à Leterme qu’ils ne voulaient pas de son “confédéralisme”, de son alliance avec la NVA et qu’ils n’étaient pas “demandeurs en matière de réformes institutionnelles” (c’est-à-dire qu’ils ne voulaient aucune démarche en direction d’un confédéralisme ou de dévolutions supplémentaires).

 

En Flandre, cette manière de procéder, cet acharnement féroce, ont laissé des traces profondes dans les sentiments populaires qui se traduisent avant tout par un ressentiment sourd à l’égard de l’établissement. Celui-ci s’est développé en silence dans les masses, dans les chaumières, sans que cela ne transparaisse dans la presse ou dans les débats publics: le peuple ruminait, ressassait et préparait sa vengeance. Nous avions dit un jour, en commentant cette crise: “Leterme et De Wever seront un jour plébiscités”, tant les campagnes de dénigrement et de calomnies à leur encontre étaient perçues dans le bon peuple comme profondément injustes. Ce plébiscite vient d’avoir lieu mais ce n’est pas Leterme qui en a été le bénéficiaire mais son partenaire mineur de 2007, Bart De Wever, chef de file de la NVA. Même si Leterme conserve des scores très honorables dans les bastions ouest-flamands dont il est issu (Ypres, Courtrai). Un journal flamand avait reproduit les paroles d’un badaud auquel Leterme avait serré la pince lors d’une tournée électorale sur un marché dominical en Flandre occidentale: “Gij had nondedju harder op tafel moeten kloppen in Brussel” (T’aurais dû, non de D., taper plus fort sur la table à Bruxelles). Leterme avait été jugé par “la langue du peuple sur la place du marché”, comme dit Mikhail Bakhtine, l’exégète russe de Rabelais: un brave garçon mais pas assez énergique. De Wever, après une campagne très bien ficelée, a été perçu par l’électorat flamand comme celui qui allait vraiment taper du poing sur les tables à Bruxelles et faire passer les réformes institutionnelles et le confédéralisme auquel il aspirait. Du coup, son parti, aux scores modestes et partenaire mineur du défunt cartel, est devenu, et de loin, le premier parti de Flandre. Judoka professionnel et député d’Ostende, Jean-Marie de Decker, leader de la LDD  —un parti populiste sans connotations nationalistes, qui avait, lors des élections précédentes, coulé tous les propos de café de commerce en un programme politicien (à défaut d’être politique)—  a remarqué avec pertinence qu’un tel glissement de terrain n’avait jamais été vu en Belgique depuis 1830, année de la naissance du royaume. Les trois partis traditionnels (démocrates-chrétiens, libéraux et socialistes) ont tous perdu des plumes devant un challengeur nationaliste flamand.

 

L’imbroglio de BHV

 

La chute du gouvernement Leterme est due à la question dite de “BHV”, incompréhensible pour les observateurs internationaux, qui évitent de l’évoquer de peur de s’emmêler les pinceaux mais au risque de ne pas faire comprendre le problème à leurs lecteurs ou auditeurs. Les lettres B, H et V, désignent les noms de trois communes ou villes voisines dans l’ancienne province du Brabant, Bruxelles, Hal(le) et Vilvo(o)rde, constituant un seul arrondissement judiciaire dans le royaume et une unique circonscription électorale. L’objectif des partis flamands avait été de scinder cet arrondissement en séparant les 19 communes qui forment la Région bruxelloise, des cantons de Hal(le) et Vilvo(o)rde, inclus dans la province du Brabant flamand, donc dans la Région flamande. La Région bruxelloise aurait formé un arrondissement judiciaire limité aux dix-neuf communes qui la constituent, de même qu’une circonscription électorale détachée de Hal(le) et Vilvo(o)rde, sans qu’il n’y ait plus chevauchement d’une circonscription et d’un arrondissement judiciaire sur deux régions différentes.

BHV.gif

Sur la carte: en vert, les 19 communes de la Région bruxelloise -

En beige, les communes des cantons de Halle et de Vilvoorde (Brabant flamand, Région Flandre)

 

Pour comprendre cet imbroglio, une brève leçon d’histoire s’impose: en 1963, les représentants des deux communautés linguistiques majeures composant le royaume de Belgique décident de tracer une frontière linguistique entre les régions néerlandophone et francophone (et aussi entre les cantons germanophones et la Wallonie francophone), impliquant l’unilinguisme administratif dans chacune des régions, comme l’a toujours demandé le mouvement wallon dans ses revendications (la Flandre était moins demanderesse, à l’époque, que la Wallonie, qui venait d’être secouée en décembre 1960 et janvier 1961 par une vague d’émeutes sociales, menées par l’aile ultra et régionaliste du syndicalisme socialiste, dont le chef de file avait été André Renard; celui-ci prétendait que la Wallonie devait bénéficier d’une autonomie par rapport à la Flandre, afin de pouvoir parfaire son socialisme particulier sans devoir demander des comptes à une majorité parlementaire flamande aux Chambres siégeant à Bruxelles). Le long de cette frontière, voulue tout à la fois par les nationalistes flamands et par les renardistes wallons, et autour des 19 communes de l’agglomération bruxelloise, les minorités (flamandes ici, francophones là, germanophones ailleurs) reçoivent des “facilités administratives”, consistant, pour l’essentiel, à obtenir de l’administration tous documents dans leur langue maternelle. Les “facilités” constituent donc un expédiant pragmatique. Six communes autour de l’agglomération bruxelloise bénéficient de ces “facilités” (Wemmel, Wezembeek-Oppem, Kraainem, Rhode-Saint-Genèse/Sint-Genesius-Rode, Drogenbos et Linkebeek), tout en faisant partie de l’entité de Halle-Vilvoorde, incluse plus tard dans la province du Brabant flamand.

 

La Périphérie bruxelloise: une situation née de l’exode urbain

 

A la suite de l’institutionalisation de cette frontière linguistique en 1963, la Belgique entame un long processus de fédéralisation qui durera près de trente ans, impliquant notamment la séparation de la province de Brabant, auparavant bilingue et incluant l’agglomération bruxelloise, en deux nouvelles entités provinciales: le Brabant wallon et le Brabant flamand. Le Brabant wallon fait partie de la Région wallonne. La Brabant flamand de la région flamande. Les cantons de Halle et de Vilvoorde appartiennent au Brabant flamand, tout en étant rattachés à l’arrondissement judiciaire de Bruxelles, devenue région à part entière. Ce rattachement constitue bien entendu une anomalie dans la logique communautaire du fédéralisme belge. Bon nombre de natifs des dix-neuf communes bruxelloises ont aimé, au cours de l’exode urbain vers les zones semi-rurales de la “périphérie”, se fixer dans ces cantons limitrophes de l’agglomération bruxelloise. On travaillait en ville et on épargnait pour se construire une maison dans la “ceinture verte” et flamande autour de la grande ville encombrée. L’idéal du Belge moyen est celui de Ruskin, le concepteur anglais des cités-jardins. C’est dans un tel cadre qu’il veut vivre avec sa famille et couler des jours heureux. Vivre dans un appartement sans jardin où dans un clapier typique des années 60 est jugé dégradant, ne symbolise aucunement le bonheur et l’art de vivre. Au cours de son histoire, Bruxelles a imposé le français à tous les ressortissants des provinces belges venus s’installer dans la capitale, les flamandes comme les wallonnes, si bien que ce sont de nouveaux habitants francophones ou francophonisés qui arrivent par vagues successives dans la “ceinture verte”. Les habitants autochtones et néerlandaophones de ces communes du Brabant flamand parlent d’ “olievlek”, de “tache d’huile” qui se répand au départ de Bruxelles, urbanise d’anciens villages ruraux pittoresques. Depuis une dizaine d’années, ils sont, de surcroît, animés par la crainte panique de voir arriver des ressortissants issus des diverses vagues migratoires non européennes, installées dans les anciens quartiers populaires de la capitale belge, quartiers qui deviennent, pour eux aussi, exigus.

 

Néerlandophones et Francophones vont donc se heurter de front dans les six communes dites “à facilités” et partout dans les cantons de Halle et de Vilvoorde, où l’exode urbain tente de créer des niches ou des cités dortoirs, sans prise réelle sur la vie quotidienne des habitants autochtones des communes périphériques et surtout sans intérêt pour elle; absence d’intérêt prise pour de l’arrogance et de la grossièreté par les Flamands de cette “ceinture verte”, vexés d’être considérés comme des “natives” résiduaires, des aborigènes en voie de disparition, auxquels on n’adresse pas la parole. L’objectivité nous oblige tout de même à signaler que des ressentiments similaires ont animé ou animent encore les autochtones du Brabant wallon, subissant aussi les  effets de  la “tache d’huile”: seulement leurs sentiments ne sont pas instrumentalisables politiquement comme le sont tous les clivages d’ordre linguistique en Belgique. “BHV” devient ainsi un enjeu politique majeur. Et le cheval de bataille des militants de la francophonie, dont l’inénarrable Olivier Maingain, animé par une francolâtrie pathologique qui va jusqu’à étonner les citoyens français eux-mêmes qui restent pantois devant sa virulence et se montrent généralement plus prompts à reconnaître les ressorts de l’identité flamande. Maingain et ses compagnons de combat vont agiter le spectre de la “minorisation des francophones” dans les six communes et dans tout le reste de la “périphérie” et accuser le monde politique flamand d’empêcher la fusion de ces six communes et d’autres zones des cantons de Halle et de Vilvoorde au sein de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Scinder BHV pour désengorger les tribunaux de Bruxelles

 

Le ton va monter, s’envenimer, tant et si bien que le sycophante Maingain n’hésitera pas à se poser, selon les clichés habituels et éculés, comme un résistant face au “nazisme” intrinsèque d’une méchante Flandre posée comme le fer de lance d’un nouveau pangermanisme (mais sans avoir derrière elle ni un Bismarck ni les uhlans de Guillaume II ni les Panzerdivisionen de Guderian). Angela Merkel est pacifique et timorée: elle ignore tout des arcanes de la politique belge ou des ressorts du pangermanisme, dont tous les adeptes sont morts et enterrés depuis longtemps sauf dans les délires de Papy Maingaingain (qui fait de la résistance). Le maximaliste Bart Laeremans, juriste et député du Vlaams Belang, dans une lettre ouverte aux Francophones de Bruxelles et de sa périphérie, a rappelé fort oppotunément que le problème de BHV n’en était pas un, sauf pour le FDF de Maingaingain: les partis flamands veulent tout simplement scinder l’arrondissement judiciaire de BHV parce que les tribunaux bruxellois sont engorgés et ne peuvent plus maîtriser l’arriéré judiciaire. Cette scission, d’ordre purement pragmatique, va donc dans l’intérêt des Bruxellois et des habitants de la périphérie (H & V). Il ne s’agit nullement, précise le maximaliste flamingant Laeremans, de supprimer les “facilités” ni d’empêcher les Francophones de constituer des listes électorales particulières et de se faire élire au Parlement flamand ou dans toute autre instance représentative. Les craintes de Maingain et de ses acolytes ne portent pas en réalité sur les dangers qui guetteraient la démocratie dans les communes de l’entité BHV. Si l’arrondissement de BHV est scindé, Maingain et ses amis ne pourraient plus récolter de voix dans les communes de la périphérie bruxelloise; celles-ci iraient à d’autres francophones, sur des listes parallèles se présentant en Région flamande et, du coup, le poids politique de Papy Maingaingain en Région bruxelloise se réduirait comme une peau de chagrin. C’est donc pour des raisons personnelles et purement électoralistes, pour une cuisine politicienne produisant un très mauvais graillon, que lutte Maingain et non pas pour défendre la démocratie ou la francophonie. Les édiles bruxelloises, se targuant de francophonisme, veulent aussi faire main basse sur les recettes fiscales des communes mieux nanties de la périphérie pour les précipiter dans le tonneau des Danaïdes qu’est le budget de la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Le problème réel, à nos yeux, n’est donc pas linguistique mais fiscal. Et on s’étonne que ni la NVA ni le Vlaams Belang ni les autres partis flamands ne l’ont évoqué dans les polémiques et débats politiques. Les taxes sont plus lourdes en Régions bruxelloise et wallonne qu’en Région flamande, notamment l’impôt sur les successions. Dans la périphérie et dans l’arrondissement de Halle-Vilvoorde tout entier, les générations précédentes, autochtones ou émanations de la  “tache d’huile”, ont fait bâtir une quantité impressionnante d’immeubles, constituant leur patrimoine familial, fruit de leurs économies et surtout de leur labeur. Ces francophones, venus dans la périphérie suite au phénomène sociologique de l’exode urbain, courent un risque énorme, si leurs communes sont rattachées à la Région bruxelloise, comme le veulent Maigain et ses séides: celui de voir s’éroder considérablement la valeur de leur patrimoine immobilier, qui, en cas de “bruxellisation”, serait ponctionnée par une “rage taxatoire”destinée à renflouer une Région artificielle, sans poumon extérieur et largement déficitaire, vu le chômage de masse qui y sévit, frappant en premier lieu une jeunesse issue des deuxième, troisième voire quatrième générations d’immigrés non européens, majoritairement musulmans, pour laquelle on avait prévu de généreuses mesures d’intégration qui ont, hélas, toutes fait faillite. Le mal de vivre, la drogue, l’oisivité, l’intégrisme islamiste, le refus de s’adapter aux moeurs d’une civilisation industrielle, le débranchange social par la cyberdépendance, le désorientement, le tiraillement de ces adolescents et adolescentes entre les “paradis artificiels” de la société de consommation et les injonctions sévères de la famille maghrébine ou turque traditionnelle, etc. rendent une jeunesse majoritairement issue de l’immigration (mais pas uniquement) totalement inadaptée au marché du travail à Bruxelles. Les ponctions fiscales sur le patrimoine meuble et immeuble des ex-Bruxellois partis vers la périphérie serviraient à financer les mesures sociales palliatives, destinées à maintenir ces masses juvéniles en un état d’assistanat permanent: on sait qu’il faut construire des logements sociaux, des prisons (eh, oui), l’engagement de policiers supplémentaires, de matériels pour l’appareil répressif, etc., toutes dépenses non prévues et non destinées aux zones périphériques, toutes dépenses qui seront engagées au détriment de projets plus séduisants, plus humanitaires, dans les secteurs de la culture, de l’éducation ou de la médecine. Les discours sur la francophonie masquent un projet de racket inouï et inédit: on oublie de le dire, y compris et surtout dans les cénacles nationalistes flamands, où sévit aussi l’irréalisme politicien. D’où l’absence de toute séduction à l’endroit des Francophones de la périphérie dont la plupart n’ont rien à faire du francophonisme politicien.

 

Le sort de Neder-Over-Heembeek

 

L’exemple le plus patent de ce qui attend la périphérie, en cas d’annexion à la Capitale sous la houlette de Maigain, a été observé dans une zone moins dense de la Commune de Bruxelles-Ville, dans le quartier, encore fort vert, de Neder-Over-Heembeek, ancienne commune rurale et excentrée, annexée au coeur historique de Bruxelles, il y a plusieurs décennies. Sur le territoire de Neder-Over-Heembeek, le pouvoir socialiste de Bruxelles-Ville a fait édifier d’affreux HLM en bordure des maisonnettes coquettes de “souchiens” débonnaires, heureux de vivre de manière idyllique dans ce quartier aux aspects encore semi-ruraux. Ces HLM étaient destinés à désengorger les vieux quartiers du centre historique de Bruxelles, qui, lui, est en voie de “gentrification”, où fonctionnaires européens, eurocrates, lobbyistes, branchés, faux ou vrais artistes ou pontes du secteur tertiaire se paient de vieux appartements luxueux et cherchent à houspiller les familles allochtones, peu séduites par le spectacle, finalement assez  décadent, de cette nouvelle faune de modernistes, de célibataires et de festivistes, qui a les  faveurs de la presse, au contraire des familles normales, des centaines de milliers de gens qui ont un boulot utile. Inutile de préciser que ce désengorgement du centre de la Ville concerne des populations non “souchiennes”. Si demain les six “communes à facilités” sont annexées à la Région bruxelloise, elles subiront inmanquablement le sort de Neder-Over-Heembeek, qui avait suscité un tollé chez les autochtones locaux, un tollé que la presse aux ordres s’était bien abstenue de répercuter... Ces braves autochtones n’ont plus qu’à vendre au rabais leurs maisonnettes et à se replier dans des appartements plus exigus ou à émigrer vers des communes plus lointaines du Brabant wallon, sans liaisons faciles avec la capitale. Voilà à quoi menerait la politique du sycophante Maingain...

 

Une bonne partie des citoyens des six communes à facilité, aveuglée par les discours toniturants sur la défense de la “démocratie” (celle des prébendes et des entourloupettes politciennes) et de la “francophonie”, a encore voté pour le MR libéral (“Mouvement Réformateur”), qui constitue un cartel avec le FDF (“Front des Francophones”), le parti de Maingain. La majeure partie des habitants de Halle et de Vilvoorde a toutefois voté pour la NVA de Bart De Wever, la peur aux tripes de voir arriver une nouvelle “tache d’huile”, une nouvelle vague de Bruxellois, allochtones cette fois, ou de devoir payer des taxes pharamineuses pour financer leur insertion ou leur non insertion. L’affaire de BHV n’est pas une affaire de constructivisme institutionnel, de bricolage juridique, de complots  pangermanistes ou de cogitations politiciennes oiseuses mais touche directement le citoyen dans les problèmes de sa vie quotidienne, dans les problèmes de la gestion de son patrimoine. Problèmes que les discours politiciens n’ont pas pris en compte ou ont escamotés...

 

Ouvrir un chantier pour un socialisme nouveau en Wallonie?

 

La Flandre, c’est désormais évident, souhaite mettre un terme aux transferts vers la Wallonie, ou les réduire au minimum requis par la solidarité fédérale ou contraindre les décideurs wallons à des investissements productifs pour une Wallonie qui n’est quand même pas sans atouts, malgré son plus grand éloignement de la mer et des ports. La Wallonie est proche de la Rhénanie et de l’espace mosellan, que ce soit celui du Palatinat allemand ou du Duché de Lorraine, annexé à la France et laissé pour compte par l’Hexagone. La Flandre de Bart de Wever met peut-être la Wallonie au pied du mur: ou elle se maintient vaille que vaille dans son socialisme d’assistanat, en quémandant l’argent des transferts ou des subsides européens, ou elle annonce qu’elle va créer un socialisme réellement travailliste, solidaire et local, correspondant à l’idéal humain que représente l’oeuvre sculpturale de Constantin Meunier ou qu’envisageait peut-être André Renard, figure emblématique de la Wallonie du début des années 60. Un tel chantier, fort intéressant, pourrait s’ouvrir. La Flandre est animée par un souci pragmatique et non par un nationalisme caricatural comme l’établissement essaie de le faire croire à la presse étrangère.

 

Quid de l’avenir de la Belgique après le raz-de-marée de la NVA, dimanche 13 juin 2010? Il y a deux risques: 1) la récupération de Bart De Wever qui, de croquemitaine de l’établissement, deviendrait en un tourne-main, par un formidable et incroyable tour de passe-passe politicien, son faire-valoir en Flandre; 2) le blocage et une crise plus longue encore que celle de 2007-2008.

 

Dans le premier cas, l’établissement “chevaucherait le Tigre” du nationalisme flamand et parierait pour le tandem De Wever/Di Rupo (le chef de file des socialistes wallons), autant dire alors qu’il parierait pour le mariage de l’eau et du feu. Mais les avances faites par Caroline Gennez (présidente des socialistes flamands) et par Di Rupo himself à De Wever ont été entendus, et bien entendus urbi et orbi, pour que l’on puisse confirmer cette hypothèse, impensable même quelques jours avant le scrutin. De Wever représente le refus populaire flamand des transferts vers la Wallonie. Di Rupo représente l’établissement dans sa faction socialiste, pilier du monarchisme belge en dépit des anciennes velléités républicaines des gauches, qui est contraint d’accepter les transferts pour que survive le pouvoir socialiste en Wallonie, ainsi que l’assistanat qu’il implique dans certaines sous-régions. Pour parfaire cette alliance de l’eau et du feu, on formerait un bloc comprenant la NVA, le PS wallon, le SP.a (socialistes flamands), le CdH (démocrates chrétiens francophones de Joëlle Milquet) et peut-être les partis écologistes des deux communautés linguistiques, vu qu’ils n’ont pas perdu de plumes lors du scrutin de dimanche dernier. La présence du Cd&N n’est pas nécessaire dans ce bloc, sauf peut-être sa composante syndicaliste démocrate chrétienne (l’ACV), mécontente toutefois de voir la NVA emporter le morceau. D’un côté, nous aurions un “pôle wallon de l’Olivier” (comme en Italie), avec les gauches (CdH, PS et Ecolos) dans toutes leurs variantes, et de l’autre, un bloc flamand plus composite comprenant les mêmes ingrédiens idéologico-politiques que l’Olivier wallon, plus la NVA, désormais incontournable mais au risque de devenir pure décoration au sein même du système belge que rejette la plupart de ses militants.

 

Dans le second cas, celui d’un blocage définitif, De Wever percevrait, avant de forger une alliance avec les socialistes de Flandre et de Wallonie, le risque de voir partir sa base nationaliste. Celle-là même qui vient d’abandonner Leterme et les maximalistes du Vlaams Belang, dégoûté qu’elle était du “cordon sanitaire” imposé à ce parti et ne permettant pas à ses élus de participer à des majorités, à quelqu’échelon que ce soit du pouvoir politique. En cas de réticence de De Wever, annonce le journal satiririque bruxellois, “Père Ubu/Pan”, “la lune de miel se muera bien vite en lune de fiel”. Pour éviter de voir son électorat déserter la NVA, comme il a déserté Leterme ou le Vlaams Belang, De Wever pourra tenter de mettre la barre très haut, provoquant à nouveau le refus des autres: les Wallons et les Bruxellois pourront toujours se replier sur l’Olivier à leurs niveaux régionaux respectifs, tandis qu’en Flandre ni la NVA seule ni l’Olivier ne peuvent gouverner sans l’apport de partenaires au sein d’une coalition: aucun panachage politique n’atteint les 50%. De Wever risque alors de subir un “cordon sanitaire” comme ses adversaires du Vlaams Belang dans le camp nationaliste flamand.

 

Vers une déception de l’électorat?

 

Si un tel “cordon sanitaire” s’installe autour de la NVA, la déception de l’électorat composite de ce parti nationaliste modéré sera immense et on risque alors de voir, lors du prochain scrutin, ces masses de voix revenir au Vlaams Belang, qui prétendra incarner une radicalité nationaliste pure, vierge de toute compromission avec l’établissement. Or ce sont en fait les compromis à la belge, où personne ne trouve jamais pleine satisfaction, que l’électeur flamand a rejeté pour plus de 40% (voix de la NVA et du Vlaams Belang confondues). Dans les compromis et les bricolages politiciens, aucun électorat, de quelque parti que ce soit, ne trouve satisfaction: en Wallonie, on a dit hier, et on dira demain, que la Flandre, avec son vote nationaliste, conservateur, clérical ou confédéraliste, empêche l’éclosion d’un “projet socialiste original” dans le sud francophone du pays. En Flandre, on rétorquera que les problèmes structurels du pays flamand, dont le chômage en forte croissance depuis la crise, ne pourront jamais être résolus par l’apport fiscal flamand si les transferts se perpétuent. Les transfers empêchent de fait de récolter les fonds nécessaires à créer de nouveaux emplois en Flandre, suite aux vagues de licenciements qui ont accompagné la crise depuis qu’elle a éclaté à l’automne 2008.

 

L’absence de gouvernement n’est pas un problème pour tout le monde...

 

Le royaume d’Albert II risque donc de se retrouver sans gouvernement pendant longtemps. Le Belge, écrivait avant guerre l’essayiste et journaliste nationaliste et monarchiste Fernand Neuray, est un anarchiste né qui ne hisse jamais l’intérêt général au-dessus de ses intérêts sectoriels. Et de fait, l’absence d’un gouvernement, destiné à assurer l’intérêt général, du moins en théorie, obligera les uns et les autres à gouverner le pays par l’expédiant des “affaires courantes”, ce qui aura pour effet de mettre au frigo d’importantes questions politiques, institutionnelles, sociales, judicaires et internationales. Les véritables maîtres du pays s’en frotteront les mains: les secteurs bancaires et énergétiques, inféodés à la France, auront les coudées franches pour commettre tous les abus imaginables car le politique sera mis hors jeu et ne pourra imposer ni limites ni balises. D’où aucune régulation dans le sens d’une justice sociale et d’une adaptation des tarifs d’assurance, des frais bancaires et des factures énergétiques aux salaires réels des citoyens ne sera possible, a fortiori si ces salaires devront être réajustés, crise grecque oblige.

 

L’avenir n’est donc pas rose parce que la crise européenne et la crise subséquente de l’euro, fragilisé par les événements de Grèce et par les risques similaires que courent le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et la Belgique, nous rappellent que tous devraient tourner leurs regards vers leur environnement européen, afin de créer des ponts transrégionaux, de dépasser les nationalismes conflictuels et de faire face aux manoeuvres des ennemis de l’Europe, prêts à profiter de toutes ses faiblesses.

 

 

jeudi, 04 février 2010

Nultolerantie in Brussel?

anderlecht.jpgNultolerantie in Brussel?

Ex: http://yvespernet.wordpress.com/

In Brussel is het allemaal “wat uit de hand” aan het lopen. Een partij als het Vlaams Belang zegt het al jaren, maar zij zijn telkens uitgemaakt voor racisten, fascisten of aanhangers van een politiestaat. Dat er elk jaar in Brussel tientallen rellen zijn, zonder dat die in de media komen (met dank aan mijn Brusselse kennissen om dit te melden), dan was dat de schuld van velen, maar nooit van de beleidsvoerders of van de relschoppers. Maar ondertussen hebben de politici ontdekt dat het misschien toch wat uit de hand loopt…

Bij een hold-up op een wisselkantoor in de Brusselse Adolphe Maxlaan is zaterdagmorgen een agent neergeschoten. De man raakte zwaargewond, maar is niet in levensgevaar. Na de overval sloegen de drie daders op de vlucht. Een politiepatrouille probeerde de overvallers tegen te houden, maar werd daarbij beschoten. Een agent kreeg drie kogels in het been en zou zwaargewond naar het ziekenhuis gebracht zijn.

Bron: http://www.gva.be/nieuws/binnenland/aid898678/agent-zwaargewond-na-overval-brussel.aspx

Met wat schoten de daders? Met het alombekende Russische automatische aanvalsgeweer: de AK. Wilt u ook zo’n vuurwapen in uw bezit hebben? Blijkbaar kan dit zonder probleem. Men moet enkel € 50 hebben en de juiste contacten in Brussel:

Die wapens worden volgens de politie in Brussel tegen prijzen van 50 euro per stuk verkocht. “Er moet absoluut een betere bescherming zijn voor de mensen op het terrein”, vindt Van Hamme, “want de kalasjnikov doorboort onze kogelwerende vesten.”

Bron: http://www.deredactie.be/cm/vrtnieuws/regio/brussel/100131_NSPV_oorlogswapens

moureaux.jpgMen zou dus denken dat de voorstellen van politici voor een ééngemaakte politiezone Brussel, nu heeft elke burgemeester zowat zijn eigen politiemacht, en een zerotolerantie op algemene consensus wordt onthaald. Dit is wel en niet het geval. Langs Vlaamse kant zijn alle partijen het eens dat dit moet gebeuren, van Groen! t.e.m. het Vlaams Belang. Maar, afgaande ook op de berichtgeving in het avondjournaal op Één, is dit langs Franstalige kant zeker niet het geval. Daar worden de voorstellen tot hervorming bekeken als “Vlaamse eisen” en “extreem-rechtse” praat.

‘Ik ben geen communautaire scherpslijper, maar in deze heeft de Brusselse Franstalige politieke klasse een verpletterende verantwoordelijkheid. Om electorale redenen houden zij vast aan het systeem van 19 gemeenten, dat niet meer aangepast is aan de huidige toestand waarin Brussel een echte grootstad geworden is. Dat vraagt een andere aanpak. Ze willen niet weten van een gemeenschappelijk politiebeleid omdat ze heilig geloven in de ‘proximité’, de nabijheid met de burger. [...] ‘De Brusselse Franstalige politici hebben de macht in de negentien gemeenten en zien dat als een soort garage, waar ze zichzelf en hun getrouwen kunnen parkeren. Tel maar na, 19 burgemeesters, al die schepenen, al die gemeenteraadsleden, dat zijn allemaal pionnetjes. Maar met goed bestuur heeft dat niets te maken. Weet je dat er hier de komende 10 jaar nog eens 200.000 Brusselaars bijkomen, vooral in de armste gebieden van Brussel? Maar daar hoor je niets over. Nee, men blijft een onderwijssysteem verdedigen dat jonge mensen blijft uitspuwen die nauwelijks Frans kennen, laat staan de drie talen die ze nodig zullen hebben om werk te vinden.’

http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=DMA31012010_001

Thielemans.jpgHet gaat daar dus ondertussen zo ver dat men, puur uit koppigheid en oogkleppenmentaliteit, regelrecht weigert om maatregelen te nemen. Die ideeën komen immers uit Vlaamse hoek en het Vlaams Belang heeft die ideeën ook geuit. Dat is zoals verkiezen om te verdrinken omdat de persoon die je wilt komen redden een andere maatschappijvisie heeft. In Terzake van 1 februari 2010 konden we ook nog vernemen dat deze overvallen, volgens Philippe Moureaux en Freddy Thielemans toch, eigenlijk maar twee fait divers zijn. Deze dingen gebeuren en zijn verwaarloosbaar. De Vlamingen spreken hier enkel over om drama te kunnen maken, “zij willen immers het einde van België” (dixit Thielemans) en misbruiken heel deze situatie. Maar dat is dan ook normaal voor de Vlamingen met “hun extreem-rechtse praat“.

Of hoe het Belgische systeem op elk niveau een constante tegenstelling illustreert. België is gewoonweg niet meer werkbaar en men ziet nu de gevolgen op straat. Franstaligen weigeren in Brussel regelrecht problemen onder ogen te zien omdat de Vlamingen erover spreken en in de Franstalige pers komt het niet aanbod omdat het een “Vlaams” thema is en extreem-rechts in de hand zou kunnen werken. Zo had Philippe Moureaux vandaag drie Vlaamse cameraploegen over de vloer gehad voor een reactie over de gebeurtenissen, terwijl er geen enkele Franstalige ploeg was langskomen. Men zou voor minder voor het einde van België ijveren…

Ondertussen in De Standaard: Nultolerantie nu al op de helling

2 februari 2010 Geplaatst door Yves Pernet |

samedi, 31 octobre 2009

Grüne kritik am Brüsseler Mahommedaner-Ghetto

"Verpisst euch!": Grüne Kritik am Brüsseler Mohammedaner-Ghetto

Udo Ulfkotte / http://info.kopp-verlag.de/

vandertaelensterven.jpgDie meisten Muslime wohnen in der europäischen Hauptstadt in »multikulturellen« Brüsseler Stadtteilen wie Molenbeek, ballen sich dort in Ghettos zusammen, wollen mit den ethnischen Europäern nichts zu tun haben. Ihre Aggressivität und Integrationsverweigerung führt zur kulturellen Verarmung der europäischen Hauptstadt. Das beklagen inzwischen in Belgien auch bekannte Abgeordnete der Partei Die Grünen. »Die Ghettos von Brüssel« heißt ein langer Artikel, den der Grünen-Abgeordnete Luckas Vander Taelen jetzt in der renommierten Zeitung »De Standaard« über die schlimmen Zustände veröffentlicht hat. Er hat das Tabu gebrochen – und politisch nicht korrekt die Wahrheit aufgeschrieben.

Etwa 33 Prozent der Einwohner der europäischen Hauptstadt sind derzeit Muslime. Tendenz: stark steigend. Brüssel wird in etwa 13 Jahren eine überwiegend islamische Stadt sein. Das behaupten zumindest die Fachleute belgischer Universitäten. Und diese Entwicklung kann angeblich niemand mehr aufhalten. Die meisten Mohammedaner wohnen in »multikulturellen« Brüsseler Stadtteilen wie Molenbeek, ballen sich dort in Ghettos zusammen und sorgen oft für eines: für Angst  unter den Einheimischen. Die Aggressivität und Integrationsverweigerung führt zur unglaublichen kulturellen Verarmung der europäischen Hauptstadt. 

Der Grünen-Abgeordnete Luckas Vander Taelen hat sich seinen Frust jetzt in der renommierten Zeitung De Standaard vom Leib geschrieben. Der Mann wohnt in einem solchen Mohammedaner-Stadtteil und weiß, wovon er spricht. Frauen trauen sich dort nach seinen Angaben schon lange nicht mehr allein auf die Straße, seine Tochter wird ständig als »Nutte« und »Schlampe« auf der Straße angesprochen und ethnische Europäer sind den multikulturellen Bewohnern nur für eines gut – zum Abzocken.

Wenn der grüne Abgeordnete durch die Straßen geht, dann spucken ihm junge Zuwanderer ins Gesicht und sagen ihm, er solle sich von hier verpissen. Dabei wohnt er dort, ist Grüner und setzte sich lange für die netten Mitbürger ein. Jetzt aber hat er offenkundig die Schnauze voll von der »Bereicherung«, aufhalten aber kann er sie wohl auch nicht mehr (Quelle: De Standaard, 30. September 2009).

bxemeuteh20cvg.jpgIn den Niederlanden ist die Entwicklung bei den Grünen ähnlich – dort hat unlängst Femke Halsema, die immerhin die Vorsitzende der Grünen ist, den Islam öffentlich als großes Problem angeprangert. Von der angeblichen großen kulturellen »Bereicherung« durch den Islam will auch die niederländische Grünen-Vorsitzende nichts mehr wissen. (Quelle: DePers.nl, 8. September 2009). Die deutschen Grünen verstehen das alles nicht – und fahren fort, zugewanderte Kriminelle und Integrationsunwillige aus dem islamischen Kulturkreis in Belgien und den Niederlanden zu unterstützen. Ein Beispiel dafür: Als Mitte September 2009 die Polizei in Molenbeek einen 14 Jahre alten Marokkaner verhaftete, der Polizisten zusammen geschlagen und Passanten ausgeraubt hatte, da organisierte der Vater des Jungen sofort einen gewalttätigen Protestmarsch gegen die Brüsseler Polizei und verkündete in »Presseerklärungen«, sein Sohn sei ein anständiger Moslem und würde nie Straftaten verüben. Die gewalttätige Demonstration richtete sich gegen die angebliche »Islamophobie« der Brüsseler Polizei. Es gab schwere Straßenschlachten in Brüssel, etwa 100 Polizisten wurden bei den Mohammedaner-Unruhen verletzt (Quelle: Brussel Nieuws, 18. September 2009).

Nicht ein belgischer Grünen-Abgeordneter zeigte sich in Brüssel bei diesen »Demonstrationen« gemeinsam mit den gewalttätigen Zuwanderern auf den Straßen in Molenbeek. Einzig deutsche Mitglieder der Grünen reisten an und bekundeten auf von der Polizei fotografierten Transparenten ihre »Solidarität« mit den zugewanderten Mitbürgern und forderten einen verstärkten »Kampf gegen Islamophobie«. Die Demonstranten riefen den Polizisten entgegen: »Verpisst euch!«

Man darf gespannt sein, was der belgische Grünen-Abgeordnete, dessen Familie ständig im multikulturellen Brüsseler Stadtteil Molenbeek von den jungen Zuwanderern »bereichert« wird, über seine deutschen grünen »Freunde« denkt. Da gab es doch mal so ein Sprichwort: Wer solche Freunde hat, der braucht keine Feinde mehr …

 

Donnerstag, 01.10.2009

Kategorie: Allgemeines, Akte Islam, Politik

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mercredi, 28 octobre 2009

De getto's van Brussel

Mannekenpis_jpg_275.jpgDe tekst die links in Vlaanderen scandaliseert!

Le texte qui scandalise les gauches en Flandre !

De getto's van Brussel

De getto's van Brussel

MOETEN WE BANG ZIJN OM ONZE WAARDEN OP TE DRINGEN?

LUCKAS VANDER TAELEN is het beu naast een getto te leven waar allochtone jongeren hem behandelen alsof hij op hun privéterrein loopt. 'Waarom durven wij niet opkomen voor wat eigenlijk essentieel is: respect voor de wetten en de waarden van het land waarin wij leven?'

Ik woon vlakbij een buurt in Vorst, van de Merodestraat tot het Zuidstation, die je zelfs met de meest multiculturele vooringenomenheid niet anders dan als een getto kunt omschrijven.

Mijn dochter heeft het al lang opgegeven om in die wijk te gaan. Daarvoor is ze net iets te vaak uitgescholden voor veel onfraais. Ik fiets er elke dag door en beleef steeds een ander avontuur. Dubbelgeparkeerde auto's, bestuurders die een kruispunt blokkeren om met elkaar te praten, rondhangende jongeren die je bekijken alsof je op hun privédomein komt.

Probeer vooral niets te zeggen als je weer eens bijna omver gereden wordt: de laatste keer dat ik dit toch deed, werd ik de huid vol gescholden door een omstaander van geen zestien jaar, die zijn beledigende tirade afsloot met een boodschap die ik niet vertaal: 'Nique ta mère.' Dat was minder erg dan de vorige keer, toen een andere jonge Maghrebijnse chauffeur zich door mijn gedrag beledigd voelde: ik had het aangedurfd mijn voorrang te nemen. Zijn eer was dusdanig gekrenkt dat hij dit blijkbaar enkel kon rechtzetten door me in het gezicht te spuwen...

Dus vooral: zwijgen. Want als je probeert duidelijk te maken dat 70 km per uur veel te snel is in een zone 30, dan heb je meteen recht op een confrontatie met het eergevoel van een jonge nieuwe Belg die het niet kan hebben dat iemand hem ook maar iets verbiedt en die bereid is je daarom in elkaar te rammen.

Twintig jaar geleden was ik ervan overtuigd dat de jonge nieuwe Belgen snel geassimileerd zouden worden. Maar nu is in Brussel een generatie van rebels without a cause opgegroeid die zich altijd verongelijkt en te kort gedaan voelt. Nooit voor iets verantwoordelijk, het is altijd de fout van iemand anders: van de overheid, van de racistische Belgen. En ook binnen hun eigen families blijven de jonge Maghrebijnse mannen onaantastbaar. Toen de politie in Molenbeek een jongen oppakte, organiseerde de vader meteen een betoging omdat zijn zoon 'nog geen appel zou stelen.'

De inspanningen van de overheid in de probleemwijken hebben ervoor gezorgd dat de jongeren de noodzaak niet voelen die te verlaten, toonde een ULB-studie vorig jaar aan. Zo creëer je de bekrompenheid van een dorp in de grote stad.

Een dochter van Marokkaanse vrienden heeft een Belgisch vriendje. Met hem gaat ze nooit uit in de wijk, omdat ze meteen wordt nageroepen. Want bijna al de jonge allochtonen mogen dan wel de Belgische nationaliteit hebben, enige identificatie met dit land hebben zij niet. Integendeel: 'Belge' is een scheldwoord...

Jonge vrouwen alleen zie je overigens bijna nooit in de wijk. En zeker niet in de cafés: daar worden ze zelfs niet gedoogd. Toen een medewerkster van de gemeente er een koffie vroeg, werd haar snel duidelijk gemaakt dat ze er niet moest op rekenen om bediend te worden. Als ik de Merode-wijk binnenfiets, dan weet ik dat ik tot ver voorbij het Zuidstation niet één vrouw op een caféterras zal zien. En dan heb ik het nog niet over de dubbele seksuele moraal die van jonge allochtone vrouwen nog steeds verwacht dat ze tijdens de huwelijksnacht hun maagdelijkheid bewijzen, ook al weet iedereen dat Brusselse hospitalen met een eenvoudige ingreep maagdenvliezen herstellen...

Een gerenommeerd Frans-Marokkaanse kunstenaar stelde tot vorige week een merkwaardige installatie tentoon in Brussel: een reeks bidtapijtjes met schoenen. De kunstgalerij kreeg onmiddellijk dreigtelefoons, het glas voor het kunstwerk werd bespuugd en beschadigd. De commotie kwam er omdat er bij één bidtapijtje rode vrouwenhakken te zien waren. De kunstenaar wou op die manier 'de plaats van de vrouw in de Islam' aankaarten. Maar dat kan al niet meer in Brussel: na een paar dagen werd het kunstwerk verwijderd.

Misschien moeten we ons eens afvragen hoe het komt dat we aanvaard hebben dat principes als de vrijheid van de kunstenaar en gelijke rechten voor man en vrouw niet voor iedereen gelden in dit land. Waarom durven wij niet opkomen voor wat eigenlijk essentieel is: respect voor de wetten en de waarden van het land waarin wij leven? Een hoofddoekenverbod is geen oplossing. Maar misschien moeten we toch eens nadenken over hoe we op een assertieve manier kunnen duidelijk maken dat wij durven verdedigen wat wij belangrijk vinden.

Het is de verdienste van links geweest om meer aandacht te vragen voor discriminatie en sociale achterstand. Het probleem ligt jammer genoeg dieper: we zijn bang geweest om onze waarden op te dringen aan allochtonen. Die waarden zijn mij echter te dierbaar om ze verloren te laten gaan.

LUCKAS VANDER TAELEN
Wie? Vlaams Parlementslid voor Groen!
Wat? We moeten jonge allochtonen respect bijbrengen voor onze waarden.
Waarom? Sommige Brusselse wijken evolueren tot getto's met eigen wetten.

lundi, 24 novembre 2008

M. Eemans: Soliloque d'un desperado non nervalien

539.jpg

Archives de "Synergies Européennes" - 1998

Marc. Eemans :

Soliloque d’un desperado non nervalien

 

Au cours d'une retraite de quelque quinze jours en l'île d'Egine, dans le golfe saronique, où j'ai fêté mes quatre-vingt-dix ans loin de tout cérémonial, j'ai longuement pu me pencher sur bien des choses de ma vie, tout en faisant un petit bilan de ce que l'on appelle le "mouvement surréaliste", auquel j'ai participé durant un bon moment.

 

Quel gâchis !

 

Ce qui aurait pu être une chose fort belle, une vraie révolution dans le domaine de l’esprit, sur le plan de la poésie et des arts n’a été finalement que le prolongement, l’aboutissement, vers 1924, des divers ismes de la fin du siècle dernier et du premier quart du nôtre. Tout cela dans le vase clos des cafés littéraires de Paris. Que d’apéritifs, que de palabres, que d’ukases et que de proclamations de politiques de gauche…

 

Le surréalisme n’a finalement pu que décevoir tous ceux qui y avaient mis tous leurs espoirs. Il y eut bien des fidèles jusqu’au bout, mais aussi que de défections et d’exclusions. Il y eut également des grands talents tels que Breton, Aragon, Eluard, Ernst, Dali et bien d’autres encore.

 

Des chefs-d’œuvre ? Toutefois, chose paradoxale, les vrais grands poètes surréalistes ne furent pas surréalistes dans le sillage de Breton. Ce furent des outsiders. Et je pense alors à un Saint-John-Perse et un Patrice de la Tour du Pin, mais quelle horreur ! Patrice de la Tour du Pin, un poète “christique” ! Ah, son angélologie et sa mysticité, mais aussi ses mythes et légendes celtiques, cette Ecole de Tess… J’ai eu l’honneur de me compter parmi ses fidèles.

 

André Breton, bien que parti du symbolisme de Mallarmé, de Gustave Moreau, voire de Gide et de Pierre Louÿs, n’en avait pas moins passé par le dadaïsme, le communisme, le trotskisme. Il a même été “citoyen du monde”, disciple d’un farfelu américain.

 

Quant à moi ? Je n’ai guère l’esprit grégaire. Je ne suis point fait pour les ukases, pour proclamer avec Pirandello “à chacun sa vérité”. Par ailleurs “sans dieu ni maître” (Mesens), formé dès l’enfance au merveilleux, aussi bien gréco-romain, germanique que chrétien, de même féru de symbolisme aussi bien français que néerlandais ou allemand, avec une bonne dose d’intérêt pour la mystique et l’ésotérisme, sans oublier mon intérêt pour la tragédie des Cathares (Otto Rahn et René Nelli), ainsi que pour l’Ahnenerbe (“Héritage des ancêtres”).

 

Qu’allais-je faire dans le cénacle surréaliste bruxellois où j’allais me heurter à l’ostracisme anti-art de Paul Nougé qui “nous a fait tant de tort” (Mesens) ? J’y ai perdu mon amie Irène, mais aussi gagné la jalousie de René Magritte (mes peintures étaient alors plus chères que les siennes ! Plus tard, Paul Delvaux aura également à souffrir de la même jalousie) et l’amitié de deux fidèles compagnons de route, E. L. T. Mesens, mon premier marchand de tableaux (Galerie L’Époque) et mon deuxième marchand (hélas raté), Camille Goemans (faillite de la Galerie Goëmans de la Rue de Seine à Paris).

 

Au-delà du surréalisme…

 

Après le court épisode surréaliste (1926-1930), ce fut pour moi un “au-delà du surréalisme” avec une traversée du désert, qui dure toujours, et aussi une assez grande dispersion dans mon activité aussi bien artistique qu’intellectuelle avec par surcroît la difficile quête du gagne-pain quotidien.

 

Mon apport au surréalisme bruxellois ? Quelques dizaines de peintures, des dessins et deux ou trois gravures. Elles ou plutôt “ils” auraient contribué (selon José Vovelle) à la naissance du surréalisme néerlandais (Moesman). N’oublions pas l’édition en 1930, de l’album Vergeten te worden, à ce jour  —paraît-il—  le seul recueil surréaliste en langue néerlandaise…

 

Je reviens à ma difficile quête du pain quotidien et ma dispersion intellectuelle, surtout due à une insatiable curiosité de même qu’à un aussi insatiable besoin d’activité.

 

D’abord ma quête du nécessaire pain quotidien. Quelques tentatives dans le domaine publicitaire (comme Magritte), collaboration dans le domaine du design, comme on dit aujourd’hui, avec mon ami l’ensemblier hollandais Ewoud Van Tonderen, finalement le journalisme et l’édition avec un passage dans la propagande touristique avec l’ami Goemans.

 

Ensuite ma dispersion intellectuelle. Bien que ne connaissant point une note de musique, elle fut à la fois musicologique et chorégraphique, en collaboration avec les réputés musicologues Kurt Sachs (juif exilé allemand, directeur de la collection de disques L’anthologie sonore), Charles Van den Borren, bibliothécaire à la bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles, et son beau-fils américain, le jeune chef d’orchestre Safford Cape.

 

Grâce à mon amie Elsa Darciel, future professeur au même Conservatoire, nous avons reconstitué les “Basses-Danses de la Cour de Bourgogne”, d’après un précieux manuscrit du XVe siècle, de la Bibliothèque Royale de Bruxelles.

 

L’aventure de la revue «Hermès»

 

Côté poétique, philosophique et mystique : fondation en 1933, avec René Baert et Camille Goemans, de la revue “métasurréaliste” Hermes, pour l’étude comparée de la poésie, de la philosophie et de la mystique, avec une brillante collaboration internationale, mais qualifiée par les surréalistes bruxellois de revue de “petits curés” ou de fascistes en dépit de collaborateur à peu près tous agnostiques, d’autres marxistes ou juifs. Un secrétaire de rédaction de marque : Henri Michaux.

 

Toutefois, quelques supporters de qualité : Edmond Jaloux, Jean Paulhan, Ungaretti, T. S. Eliot, etc.

 

Ma principale contribution : un numéro spécial consacré à la mystique des Pays-Bas, mais les mystiques musulmane, hindoue, chinoise et tibétaine ou grecque et scandinave ne furent point oubliées, et puis il y eut également les premières traductions de Martin Heidegger et de Karl Jaspers. N’oublions pas le symbolisme et les romantiques anglais et allemands.

 

Notre manque d’information dans le domaine italien, nous fit —hélas— ignorer un effort à peu près parallèle, mais tout aussi “confidentiel” que le nôtre, celui de Julius Evola et de ses amis du groupe “Ur”.

 

Autres exemples de ma dissipation intellectuelle d’alors sont mon intérêt pour les théories du R. P. Jousse S. J. sur l’origine purement rythmique du verbe et son application au langage radiophonique dont Paul Deharme, l’époux de la poétesse surréaliste Lise Deharme (la “Dame aux gants verts” de Breton) tâchait alors de faire l’application dans ses spots publicitaires à la radio.

 

Plus grave, du point de vue surréaliste tout au moins, fut ma présence à un colloque néo-thomiste à Meudon, chez Raïssa et Jacques Maritain, sur le thème de la distinction entre mystique naturelle et surnaturelle.

 

Moins compromettante, toujours du point de vue surréaliste, fut ma correspondance avec le poète grec Angelos Sikelianos concernant la restauration des Jeux Delphiques.

 

Les années sombres…

 

En septembre 1939, la guerre mit brusquement un terme à la revue Hermes et en mai 1940, avec l’invasion de la Belgique, au gagne-pain de ses deux directeurs.

 

L’effort fut repris après la guerre par André de Renéville avec ses Cahiers de l’Hermès (deux seuls numéros remarquables) et par une nouvelle revue Hermès qu’il faut, hélas, considérer comme pirate, celle de Jacques Masui… Il existe toujours, dans le prolongement de celle-ci avec le logo de 1933, une “Collection Hermès” aux éditions Fata Morgana. Pour moi, un vrai mirage.

 

Durant la guerre et l’occupation de la Belgique, les deux directeurs de la revue devinrent, quelle erreur et quelle horreur pour d’aucuns, des collaborateurs culturels, mais aussi des résistants culturels sur nombre de points, dans certains journaux et périodiques contrôlés par l’occupant. Cela leur coûta cher : pour René Baert, la vie (par assassinat) et pour moi quelque quatre ans de camp de concentration belge, à la suite d’un procès devant un tribunal illégal et selon une loi que les communistes considéraient (lorsqu’ils en étaient victimes) comme “scélérate”, c’est-à-dire “rétroactive”.

 

J’ai appartenu par ailleurs à, disons une loge intellectuelle secrète, fondée au XVIIe siècle, à laquelle avait également appartenu Pierre-Paul Rubens, appelée “Les Perséides”. Elle avait pour but la réunion, tout au moins sur le plan intellectuel, des anciennes “XVII Provinces” (ou états bourguignons), séparées à la suite de la guerre de religion du XVIe siècle.

 

Durant la dernière guerre, les “Perséides” furent particulièrement actifs. Ils entrèrent même dans la résistance thioise et la clandestinité.

 

Sur le plan légal, ils obtinrent des autorités occupantes non-nazies (car la Belgique a été surtout occupée et gouvernée par des non-nazis) qu’il n’y eut point d’art “dégénéré” en Belgique.

 

Dans la clandestinité, ils parvinrent à rétablir des liens intellectuels avec les Pays-Bas rompus durant l’occupation (je passai maintes fois outre frontière !). Il y eut également des réunions plus ou moins clandestines. L’une d’elles fut dénoncée à la Gestapo et plusieurs des “Perséides”, dont moi, faillirent subir un séjour forcé dans quelque camp de concentration nazi…

 

Après la tourmente

 

La traversée du désert n’en devint que plus pénible après ma libération. Heureusement des amis fidèles vinrent à mon secours dont Jean Paulhan et Patrice de la Tour du Pin, de même que le Prix Nobel T. S. Eliot, sans parler de l’éditeur flamand Lannoo et les éditions néerlandaises Elsevier en la personne de son représentant à Bruxelles Théo Meddens qui me prit à son service jusqu’à ma pension à l’âge de soixante-cinq ans. Ce fut un vrai sauvetage in extremis. Aux éditions Elsevier (plus tard Meddens), j’eus l’occasion de publier une trentaine de livres consacrés à l’histoire de l’art ou de collaborer étroitement avec nombre de personnalités éminentes, telles que le professeur Leo Van Puyvelde et le musicologue Paul Collard (me voilà redevenu musicologue !). Je pus également renouer avec la chorégraphie grâce à ma fidèle amie Darciel.

 

Je pus également compter sur la neutralité, voire l’amitié d’Irène Hamoir et surtout sur celle de E. L. T. Mesens. Quant aux surréalistes d’après-guerre, ce fut la guerre ouverte, la diffamation par pamphlets odieux, même à propos d’expositions à l’étranger (Lausanne, La Femme et le surréalisme, où un ancien prisonnier d’Auschwitz et de Dachau, le Hongrois Carl Laszlo, un marchand de tableaux de Bâle) (sic ; ndlr : nous avons reçu ce texte après le décès de Marc. Eemans ; nous ne l’avons pas modifié, y compris cette phrase apparemment inachevée).

 

Puisque nous parlons de peinture, je rappellerai la fondation du groupe “Fantasmagie” consacré à l’art fantastique et magique. Mais ce mouvement dont je fus un des fondateurs sombra vite dans l’occultisme de pacotille en récoltant des membres au hasard des rencontres de bistrots de son “pape” Aubin Pasque qui avait déjà été l’inventeur d’un “surréalisme du canard sauvage” qui n’a existé que dans son imagination, mais auquel ont cru certains historiens du surréalisme en Belgique, dont David Sylvestre qui m’a interrogé un jour à son sujet…

 

Mais côté poésie ? Je n’ai jamais cessé de pratiquer de la poésie, appelons la “métaphysique et la mythique”, avec des recueils aussi bien en langue néerlandaise que française.

 

Artiste maudit

 

Du côté peinture, mes adversaires en ont profité, hélas, pour me boycotter, de sorte qu’on peut me classer parmi les  “artistes maudits” et certainement proscrits. Point d’œuvres dans les musées, si ce n’est pas un don ou un legs. Point d’expositions officielles, pas de rétrospectives, pas de subsides, etc. etc.

 

A présent, vieux, malvoyant, quasi sourd et ne marchant plus que fort difficilement et avec une canne de berger grec (car je demeure fidèle au mythe grec), je ne suis qu’un “gibelin” comme disent mes amis italiens. Je me demande, en vrai desperado, si je ne suis pas un raté et certainement un marginal qui n’a plus qu’à disparaître…

 

Heureusement que dès 1972, feu mon ami Jean-Jacques Gaillard, peintre surimpressionniste et swedenborgien, lui aussi quelque peu maudit pour avoir eu l’audace de dénoncer la grande fumisterie de l’art de Picasso, cela en pleine Académie Thérésienne, heureusement, dis-je, que l’ami Jean-Jacques m’ait prédit (belle consolation !) “une gloire posthume tristement magnifique”, y ajoutant qu’“une gloire tardive est préférable à une gloire rapide qui vieillit vite”.

 

Feu mon ami allemand, l’histoire d’art Friedrich Markus Huebner, grand admirateur de l’art flamand, de son côté m’a proclamé “l’éloquent interprète des expériences intemporelles”… Serais-je donc, moi aussi “intemporel” ?

 

Marc. EEMANS.

(20 juin-10 septembre 1997).

(précision : les inter-titres sont de la rédaction).