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lundi, 27 octobre 2014

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

L’”État islamique” : une multinationale qui brasse des millions

Ex: http://fortune.fdesouche.com

L'organisation djihadiste prospère via des réseaux d’économie informelle pour subvenir aux besoins quotidiens de son “califat” autoproclamé en juillet.

 

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C’est le groupe terroriste le plus riche de l’histoire. À la tête d’une fortune colossale évaluée à plusieurs centaines de millions de dollars, l’organisation État islamique (EI) a tout loisir de poursuivre son avancée en Syrie et en Irak, et [de] payer les quelque 30.000 djihadistes qui l’ont rejointe.

D’où tire-t-elle ce pactole ? Les regards se tournent en premier lieu vers le Golfe, où de riches donateurs ont profité de la guerre en Syrie pour financer les groupes rebelles les plus extrémistes, avec la bénédiction de leur pouvoir pressé de voir Bachar el-Assad tomber.

Or, ces dons ne représenteraient en réalité qu’une infime partie des revenus de l’État islamique. “L’EI ne reçoit qu’une proportion marginale de donations extérieures qui ne correspondent plus qu’à 2 % de leurs revenus générés annuellement“, affirme Jean-Charles Brisard, consultant international spécialiste du terrorisme, qui vient de rendre un rapport sur les sources de financement de l’EI. “Cette organisation est aujourd’hui autosuffisante.


Or noir

En s’emparant, entre 2013 et 2014, de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak, l’EI a fait main basse sur une dizaine de champs pétrolifères qu’il a immédiatement exploités. D’après le cabinet américain IHS, sa production lui rapporterait deux millions de dollars par jour, soit 800 millions de dollars par an.

Les djihadistes ont poussé les fonctionnaires de chaque champ à poursuivre leur travail sur le site en continuant à les payer“, explique Romain Caillet, chercheur et consultant sur les questions islamistes au cabinet NGC Consulting.

Et il ne faut pas oublier que l’EI est formé d’anciens cadres de Saddam Hussein, et qu’il a été rejoint par des diplômés en provenance du Golfe.

Conscients que le pétrole brut, qui est plus facilement traçable, ne leur apporte aucun revenu, les djihadistes sont allés jusqu’à construire de petites raffineries artisanales afin de produire leur propre carburant. Qui sont les acheteurs ? “Une grande partie est consommée pour leurs propres besoins, décuplés en tant de guerre, et le reste est vendu“, indique Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques.

L’EI ne disposant pas de réseaux propres, il est allé chercher ceux qui existaient déjà dans la région sous l’embargo irakien et iranien. Il s’agit d’intérêts économiques et de groupes criminels s’achetant des complicités et profitant de la porosité de la région pour réaliser leur business.

“Pétrole contre nourriture”

À la baguette, des négociants moyen-orientaux peu scrupuleux qui se sont notamment enrichis dans le cadre du programme “pétrole contre nourriture” sous Saddam Hussein, et qui profitent de la percée de l’EI pour réactiver leurs réseaux.

Surtout que, plus le commerce est risqué – et c’est le cas avec l’EI -, plus la décote est forte“, souligne Francis Perrin. Et avec un baril vendu de 25 à 30 dollars – une misère comparé aux 85 dollars du cours normal -, le pétrole “État islamique” est très prisé.

Il transite ainsi via le Kurdistan irakien, la Turquie ou la Jordanie.

En Syrie, d’où ils tirent la majorité de leur or noir, les djihadistes s’appuient sur les tribus locales qui géraient déjà les champs pétroliers sous Bachar el-Assad. “Celles-ci activent donc les mêmes réseaux commerciaux, mais à des prix inférieurs“, affirme Jean-Charles Brisard.

Pour contrer ce commerce lucratif , l’aviation américaine vise depuis fin septembre les raffineries de l’État islamique en Syrie. Une initiative indispensable pour tarir le financement de l’organisation, mais qui ne suffira en aucun cas à la mettre à terre. Car, bien au-delà du pétrole, l’”État islamique” se comporte en véritable multinationale.

Myriade d’impôts

Extraction de gaz naturel ou de phosphate, production de blé, d’orge ou de ciment, les djihadistes ont repris le parc industriel du vaste territoire – plus grand que le Royaume-Uni – dont ils disposent. “En Syrie, ils produisent assez de pain pour nourrir chaque jour un million de personnes“, souligne Romain Caillet. “De fait, même si l’EI n’est pas reconnu comme un État, il en a les capacités, et demeure aujourd’hui plus organisé que certains pays africains.” Une analyse que tempère Jean-Charles Brisard pour qui ces ventes de produits à prix coûtant visent avant tout à “s’attacher la sympathie des populations locales“.

En échange, les “habitants de l’État islamique” sont tenus de s’acquitter d’une myriade d’impôts – la “jebaya” (la collecte en vigueur sous les anciens califats, NDLR) -, répondant chacun à un impératif islamique.

Impôts sur le revenu directement ponctionné sur le salaire, prélèvements lors des retraits d’argent, droit de protection des minorités, taxe pour le transit des véhicules de marchandise, dîme sur le gaz, l’électricité, les transactions des commerçants, tout est bon pour financer le nouvel État autoproclamé.

Le tout contrôlé par un vrai ministère des finances disposant dans chaque région de comités et publiant ses résultats, graphiques à l’appui. Soit une somme totale de 360 millions de dollars par an, ce qui représente, selon Jean-Charles Brisard, environ 12 % des revenus annuels de l’EI. Même si ces impôts, prélevés sous la contrainte, demeurent inférieurs à ceux en vigueur sous les États syrien et irakien.

Casse-tête pour l’Occident

Un véritable casse-tête pour l’Occident, peu armé pour sanctionner cette économie informelle qui contourne le système financier international.

D’autant qu’à cette manne financière s’ajoutent les recettes des rançons d’otages, des vols (comme les 425 millions de dollars dérobés dans la banque centrale de Mossoul en juin), du racket et des extorsions de fonds.

Un pactole qui permet à l’EI d’assumer pour l’heure toutes ses dépenses (ses meilleures armes ayant été puisées dans l’arsenal américain de l’armée irakienne déliquescente), mais qui risque bientôt de ne pas suffire pour gérer les besoins (électricité, salaires des fonctionnaires) de son “État“, surtout si celui-ci est amené à s’étendre.

L’EI a beau se comporter comme un État, il ne dispose certainement pas des ressources suffisantes pour faire fonctionner durablement tous les services publics de ses régions“, pointe Jean-Charles Brisard. Car, après avoir proclamé son “califat” en juillet, l’organisation État islamique doit maintenant s’atteler à une tout autre mission : gérer le quotidien de ses 8 millions d’habitants.

Le Point

jeudi, 23 octobre 2014

L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

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LA FORET PLUTÔT QUE LE DÉSERT
 
L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr

Ernest Renan, opposait le désert à la forêt, l’envie d’absolu résultant des cultures monothéistes à la nature plus ouverte des cultures polythéistes. Or, ce sont deux religions éprises d’absolu qui s’affrontent cet automne 2014 en Orient, où les droits de l’homme défendus par l’Occident prétendent s’opposer à un intégrisme prôné par l’Etat islamique [EI]. Oui, deux religions, car la curieuse alliance construite par les Etats-Unis [USA] avec certains Etats arabes n’est que de circonstance. Si les USA ont des intérêts dans une région où ils ont introduit un certain désordre depuis la Seconde guerre mondiale, l’Europe en a peut-être moins. Les USA n’ont guère de population musulmane, n’appartiennent pas au même hémisphère que l’Europe (Western Hemisphere est le terme désignant le continent américain), et ils se tournent vers le Pacifique. L’impact de leur action en Orient se fera d’abord sentir en Europe, raison pour laquelle l’Union européenne [UE], ainsi que son Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, devraient avoir une attitude autre qu’un simple suivisme basé sur l’émotion et la vassalité.


Guerre préventive ou intervention  punitive ?

La guerre menée par les USA (Operation Inherent Resolve) a été déclenchée pour deux raisons : préserver une unité irakienne en état de réanimation avancée (objectif politique) et protéger des minorités menacées par le nouvel EI (Responsability to Protect ou R2P). Quelques décapitations ont émotionnellement renforcé la caution morale d’une intervention dirigée contre des ennemis qualifiés de Barbares. Notons au passage la différence de perception existant aux USA, si on compare l’exécution de citoyens américains, mais appartenant à un pays devenu l’ennemi de l’EI après les premiers bombardements en Irak, aux centaines de victimes civiles, provoquées par Israël lors de la destruction d’objectifs dans la bande de Gaza. Utiliser la modernité de l’arme aérienne, sans risque pour l’attaquant, contre un ennemi qui en est dépourvu, renforce l’archaïsme de ce dernier, ne lui laissant que l’arme du terrorisme basée sur le sacrifice, aspect particulièrement étudié dans un ouvrage récent à lire absolument.


Le premier motif, défendre l’unité de l’Etat irakien est du ressort des USA, qui portent la responsabilité exclusive de son organisation actuelle et du désordre qui y règne. Même si l’Etat islamique ne peut prendre Bagdad, croire en la survie de l’Etat irakien dans sa forme actuelle est faire preuve de beaucoup d’optimisme. En 2003, certains Etats de l’Union européenne n’étaient guère favorables à l’intervention américaine ; aujourd’hui, des unités militaires missionnés par des pays de l’UE sont associées aux combats. Le second motif, défendre les membres persécutés des religions minoritaires est sans doute un devoir, mais sa nature est mal définie : intervient-on au profit de civils menacés, ou de pratiquants d’une religion chère à l’Europe ? Dans le second cas, l’image même du Croisé occidental légitime la guerre menée par l’EI, et encourage le recrutement de combattants fondamentalistes. Si l’UE a désigné l’EI comme un ennemi, elle peut en retour être légitimement perçue comme tel par les Musulmans, dont beaucoup appuient la création d’un Etat islamique sur le fond, même si la majorité n’en partage pas certains excès quant à la forme.

L’Europe réclame aujourd’hui l’universalité des droits de l’homme, tels qu’ils ont été définis par elle-même, et veut les diffuser si nécessaire par la force, exactement comme elle a autrefois diffusé le christianisme. Mais au final, quel est le droit, quelle est la légitimité dont dispose l’Europe pour définir ce qui est bien, ou ce qui est mal ? La réponse à cette question détermine la nature de la guerre menée, par la force contre le droit, ou par le droit contre le mal, alternative très éloignée des conceptions de Clausewitz ou de Bismarck ; pas de Realpolitik ici…


Un double-jeu de la plupart des acteurs régionaux

La Turquie (77 millions d’habitants) préférerait restaurer un califat à Istanbul plutôt qu’à Mossoul. Son président Erdoğan est doté du même profil, et de la même compétence, que le président russe Poutine, cimentant son peuple autour d’une vision politico-religieuse. Non seulement Ankara est en conflit avec son importante minorité kurde, mais toutes les confessions ne sont pas officiellement reconnues en Turquie, particulièrement celle pratiquée par les Alevis. En clair, la Turquie préfèrerait à sa frontière Sud un Etat islamiste mais sunnite, et en aucun cas un régime affilié au chiisme comme l’est celui des Alaouites de Syrie, ou pire, un Etat kurde contrôlé par le Parti syrien de l’union démocratique [PYD]. Au total, la Turquie se satisfait de voir le PYD décimé par l’EI, et n’interviendra en Syrie que pour créer une zone servant de base à des opposants combattant le régime alaouite. Jeu de dupes vraiment, car l’Occident qui semblait hésiter après avoir dénoncé la répression féroce d’Assad, devra peut-être céder aux pressions des ennemis du régime, s’il veut maintenir son alliance contre l’EI.


Les Etats sunnites du Golfe persique (30 millions d’habitants dans la seule Arabie saoudite) veulent assurer leur sécurité intérieure, contre les Frères musulmans qui n’y sont guère aimés, et extérieure, contre l’Iran chiite, honni tout comme le Hezbollah ; ils financent avec l’argent du pétrole les mouvements islamistes. Certes, depuis que l’EI revendique une expansion territoriale sur la péninsule arabique, leurs gouvernants hésitent, car il existe une différence entre wahhabisme et salafisme. Pour simplifier le premier autorise plusieurs Etats conformes à la charia, comme la royauté saoudienne, alors que le second ne se reconnait que dans un califat, donc un seul Etat islamique. Vouloir former dans ces pays intégristes des forces militaires de l’armée syrienne libre [ASL] conformes aux canons de l’Europe est un non-sens.

L’Iran (77 millions d’habitants) se veut une puissance régionale dotée d’alliés dans le Croissant fertile (Hezbollah au Liban, Alaouites en Syrie, Chiites en Irak). Le maintien de cet arc chiite est pour l’Iran l’enjeu majeur des combats en Irak, en Syrie et au Liban, c’est là que se décidera l’affrontement avec les Etats sunnites. Une sécurité garantie par l’arme nucléaire lui est refusée; or, dans la décennie 1980, l’Iran a résisté seul contre l’Irak appuyé par l’Occident et les autres pays sunnites. L’emploi de missiles balistiques contre les villes iraniennes, et l’utilisation d’armes chimiques sur le terrain ont alors marqué l’actuel Guide suprême Khamenei.

Israël (8 millions d’habitants) ne souhaite que des acteurs faibles autour de lui, voire une certaine anarchie, à défaut d’Etats l’ayant reconnu par traité, à l’exemple de l’Egypte (1979) et de la Jordanie (1994). Ses inquiétudes face à l’Irak, autrefois comparé à la Prusse du Moyen-Orient, ont disparu. La situation en Syrie est davantage incertaine, car le régime affaibli d’Assad est sans doute préférable à un Etat islamiste unifié. Tel-Aviv veut rester la seule puissance régionale disposant du feu nucléaire, afin que le pouvoir égalisateur de l’atome compense son différentiel territorial et démographique. On peut comprendre les Israéliens, si on se souvient que l’implantation franque en Terre sainte a duré moins de deux siècles (1099-1291), alors qu’Israël n’a guère plus de soixante années d’âge. Au final, Israël fait réaliser le travail par son allié américain, et sourit sous cape en voyant l’UE qui finance d’un côté la reconstruction de Gaza, tout en jetant quelques bombes en Irak…


Reconsidérer les intérêts vitaux de l’Union européenne


Est-il vraiment de l’intérêt de l’UE de combattre l’EI, malgré le battage fait autour d’une menace qualifiée de djihadiste au sein de ses populations allogènes ? L’Union européenne ne se veut pas d’ennemis ; certes, mais cela ne suffit pas à n’avoir que des amis.


Aujourd’hui les citoyens européens, s’ils ne sont menacés ni par Israël, ni par le peuple palestinien, subissent cependant les conséquences de leur mésentente. L’Iran et la Syrie ont pu froisser la France voici quelques années, mais l’UE n’a que peu à craindre d’eux. Par contre, deux Etats ont une position plus ambigüe. Le premier est la Turquie, seul état proclamé islamiste de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN]. Cet Etat ne pourra à la fois rester dans l’OTAN (qui est en lutte contre le terrorisme islamique), avoir une attitude pour le moins mitigée envers Israël (soutenu par la seule puissance militaire réelle de l’OTAN), et préférer l’EI aux Kurdes ou au régime alaouite syrien. Le second est la Russie, le plus grand pays du monde (mais peuplé de seulement 146 millions d’habitants), qui devrait être le complément naturel de l’Union européenne (premier PIB mondial avec un demi-milliard de citoyens) face à des menaces qui leur sont communes. Malheureusement, ne comprenant pas plus l’UE que l’UE ne la comprend, la Russie est perçue comme une menace - malgré le différentiel de puissance cité ci-dessus - sa récente attitude en Ukraine offrant une nouvelle légitimité à l’OTAN. Enfin, les Etats sunnites du Golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar ne sont pas des alliés, et encore moins des amis. Ils exportent leur doctrine religieuse fondamentaliste et achètent des acquis européens. Cet équivalent de soft power est une réelle menace pour les intérêts de l’UE, où une importante communauté musulmane souffre parfois d’une triple incertitude économique, sociale et religieuse. Quel Etat musulman doté d’une minorité chrétienne tolèrerait que l’UE exerce une action idéologique au sein de celle-ci ? A l’inverse, l’UE n’a rien osé entreprendre à l’encontre de ces régimes qui ne partagent pas ses valeurs, particulièrement envers les femmes ;comment défendre leur émancipation tout en autorisant une forme de religion qui les brime ? L’UE est assez optimiste pour accepter ce soft power tout en criant au loup devant la présence de djihadistes dans ses banlieues. Pour paraphraser Lénine, l’argent du pétrole est la corde avec laquelle les Européens se pendent.

Gouverner, c’est prévoir toujours, et parfois seulement faire pleuvoir des bombes. A l’extérieur, l’Union européenne doit considérer l’Orient comme une poudrière à éviter. Il faut cesser de participer à des guerres idéologiques opposant laïcité généreuse et islamisme étroit, pour revenir, quitte à renverser quelques alliances, à la politique consistant à soutenir des Etats ou des acteurs compatibles avec les intérêts européens.L’Europe peut laisser l’Etat islamique s’installer là où il le pourra, mais doit soutenir diplomatiquement tous les éléments chiites ou apparentés du Croissant fertile, sans oublier le fait que les langues kurdes et iraniennes appartiennent à la famille indo-européenne. Le chiisme, par sa nature même et par l’existence d’un clergé hiérarchisé, offre des possibilités d’évolution théologique, et donc un espace de négociation politique. A l’inverse, la rigidité des Etats prônant le wahhabisme ou le salafisme, ainsi que la mise à l’écart des femmes,font qu’aucune puissance moderne ne sera capable de s’y développer ; quand l’Irak était fort, c’était sous un régime plutôt laïc. Par contre, pour sécuriser son espace intérieur, l’UE doit fidéliser ses populations allogènes en supprimant tout communautarisme incompatible avec ses valeurs, mais en échange d’une intégration sociale offrant dignité et fierté.
Pour conclure, le discours évoquant une protection de l’Europe grâce à une guerre en Orient est au mieux un non-sens, au pire un mensonge. Il suffit de regarder le bilan de plus de dix ans de guerre contre le terrorisme islamiste sous commandement américain.

Que l’UE laisse régner la guerre en Orient, un magnifique abcès de fixation pour quelques décennies où disparaîtront les apprentis terroristes. Et si Etat islamique il doit y avoir, il deviendra comme tous les Etats : soit un interlocuteur du concert des nations (on en a connu des pires), soit un ennemi vulnérable car alors identifié par un territoire. Certes, la région est riche en pétrole, mais puisque l’Europe l’achète à des monarchies arabes qui ne partagent pas ses valeurs, elle devrait pouvoir le faire avec tout Etat désireux de le vendre, fusse-t-il islamique.

L’UE doit abandonner aux seuls USA la gestion de la crise qu’ils ont créée en Orient depuis plus d’un demi-siècle, en se rappelant d’abord qu’ils n’ont guère soutenu le Royaume-Uni et la France lors de leur intervention à Suez en 1956, ensuite que leur soutien à Israël interdit de résoudre la question palestinienne, laquelle est la source d’une profonde hostilité au sein du monde arabe. Si les USA profitent de la situation en Ukraine pour renforcer leur suzeraineté sur l’Europe, l’Europe doit rétorquer en laissant les USA s’arranger de l’Orient. Que l’UE regarde de loin les USA se confronter à la Chine dans le Pacifique, ce qui tranquillisera davantage la Russie, exactement comme elle l’avait été en décembre 1941 quand le Japon avait choisi les Indes néerlandaises plutôt que la Sibérie.

Au final, dans cette logique, l’UE devrait développer ses liens avec la Russie, là où sont ses intérêts vitaux pour le siècle à venir, ainsi qu’en Arctique (son exploitation posera moins de problèmes que l’Orient, puisque les ours blancs, s’ils survivent, ne deviendront sans doute pas des Islamistes). Cette Europe, allant bien au-delà de l’Oural, disposant d’une masse critique en ressources et en territoire, passerait du statut de nain politique à celui de géant mondial. Le ministre russe des affaires étrangères a d’ailleurs proposé le 14 octobre dernier « la construction d’un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok, sur la base d’une sécurité égale et indivisible ». L’idéal serait même de construire une alliance, un nouvel OTAN plus équilibré sur ses deux piliers européen et nord-américain, regroupant autour de l’Arctique les Etats partageant la même histoire et la même culture, face aux deux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde. Ceci fait, il sera toujours temps de se soucier de quelques arpents désertiques au Sud…


Les termes désignant les entités politiques ne sont pas neutres. Puisque le terme Daech a été choisi en France pour éviter de reconnaître l’Etat islamique, que le terme Europe remplace celui d’Occident afin de faire la preuve d’une nouvelle orientation, cette fois vers le Nord !

mercredi, 22 octobre 2014

Decoding Erdogan’s shift on IS

Decoding Erdogan’s shift on IS

 

by M. K. Bhadrakumar

Ex: http://blogs.rediff.com

politique internationale, géopolitique, turquie, erdogan, levant, eiil, levant, syrie, irak, kurdistan, histoire, proche orient, moyen orient, The Turkish Parliament vote on Thursday authorizing the government to send troops across the border into Iraq and Syria is a historical reversal of the legacy of Kemal Ataturk that the country would never again get entangled with the Muslim Middle East. 

Ankara has trotted out various reasons to justify its U-turn over Turkey’s role in the fight against the Islamic State [IS]. The thrust of the reasoning is that Turkey is hell bent on fighting terrorism. But Turkish motives are highly suspect. 
 
The US Vice-President Joe Biden said in a speech at Harvard University on Thursday that Turkish Prime Minister Recep Erdogan is genuinely repentant about Turkey’s covert support for the IS in the recent years. Biden was inclined to forgive Erdogan for past sins and was delighted that Turkey would now allow the US to use its military bases for launching air strikes in Iraq and Syria, which indeed is a ‘game changer’ of sorts for the American military operations. Biden gave the impression that born-again Erdogan is raring to go against the IS. 
 
But Erdogan himself says his real reason is that his pious heart bleeds at the sight of the carnage and human suffering in Iraq and Syria and he cannot stand by idly. 
 
Both Biden and Erdogan are hundred-pound gorillas in the world of politics. What could be Erdogan’s calculus like? 
 
One thing can be said at the outset, namely, Erdogan has been expounding ‘neo-Ottomanism’, harking back to Istanbul’s destiny as the capital of the Muslim Middle East and north Africa. The ruins of Ottoman citadels as far away as Kenya in east Africa testify to that glorious past. 
 
Baghdad, Cairo and Damascus have been systematically ravaged and weakened in the past decade, thanks to a combination of covert US regional regional strategies and the folly of the Gulf countries (especially Saudi Arabia) to serve in their self-interests as America’s poodles in regional politics. Suffice to say, there is no Arab power today that can pretend to be capable of playing a leadership role in its region. 
 
The Arabs are down on their knees. At any rate, Turks have always considered the Gulf Arabs as a lower form of life. Thus, Erdogan could be sensing that Turkey’s hour of reckoning has come as by far the most powerful Sunni Muslim country.
 
Tactically, of course, Turkey stands to gain by occupying the Kurdish homelands in northern Iraq and Syria from where the PKK separatists operated and bled Turkey. Turkey is also dead against the formation of any Kurdish entities in Iraq and Syria. 
 
But beyond all that comes another question — Turkey’s expansionist dreams. Turkey is an ‘unsatiated’ regional power. Its present borders were thrust upon it by Imperial Britain and France. But it has no scope to expand toward the Balkans or Greece. 
 
But Erdogan would have heard the tantalizing remark by President Barack Obama in a recent interview with Tom Friedman that the Sykes-Picot agreement of 1916 is unraveling. Turkey has never reconciled with the loss of territory in Iraq and Syria following the Anglo-French settlement. 
 
Particularly galling has been the loss of territory under the Treaty of Sevres (1920) and the developments that immediately followed — Britain denying the oil-rich regions of present-day northern Iraq from beyond Mosul (which is now under IS control) to be part of the Turkish state. Britain insisted that those regions (where oil was stuck in the early 1920s) should be part of the newly-created state of Iraq (so that they remained under British control, of course). 
 
If anyone is interested in reading up on the breathtaking historical background to the momentous developments unfolding in the Middle East today on the pretext of the fight against the Islamic State, I would recommend the brilliant book (which I just finished reading a second time) by David Fromkin titled “A Peace to End All Peace.” 
 
Indeed, the pitiless vultures have begun circling in the skies above the Levant and Mesopotamia to pick on the carcasses that will be littered on those bleached lands as the US-led fight against the IS runs its course. 
 
But how much share will the US and Britain concede to Turkey? In the 1920s, the US was a bystander while Britain dictated the terms to Turkey. Today what is unfolding is an Anglo-American enterprise and they also have an agenda of their own. Then, there are the Kurds who are close to Israel. 
And unlike in the early 1920s, when the Bolsheviks were preoccupied at home — it was the Soviets who disclosed the very existence of the top secret Sykes-Picot pact (1916) — Russia has returned to the Middle East. 
 
Besides, will the Arabs countries countenance the Turkish surge into Sunni Arab territories — on whatever pretext? The humiliating memory of the despotic Ottoman rule still rankles, especially in Saudi Arabia. Baghdad has already voiced protest. So has Syria. How long will Cairo and Riyadh keep silent? Again, how can Turkey’s historical rival, Iran, stand back and watch Erdogan ordering troops to occupy territoriee in its neighborhood? 
 
The interplay of these factors becomes hugely relevant. For the present, though, it pleases Washington to no end that Turkey has followed the laudable example of Australia and is joining the fight against the IS. No doubt, militarily, Turkey will be a strategic asset for the US operations, but politically it can become a liability tomorrow. 
 
Erdogan has given shelter to the Muslim Brotherhood leadership that was evicted recently by Qatar (under Saudi pressure.) Erdogan still probably hopes that if there is a political transition in Syria, Brothers have a fighting chance to capture power. 
 
But then, the Brothers are the sworn enemies of the Egyptian regime. They happen to pose an existential threat to the autocratic Gulf monarchies — and Jordan. It is unclear how far Obama can travel with Erdogan once the latter begins pushing the envelope on the democratic transformation of the Muslim Middle East (Arab Spring), starting with Syria. All in all, Turkey’s entry into the US-led war against the islamic State introduces yet another contradiction.

mardi, 21 octobre 2014

Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

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Ukraine, EIIL (Daesh), Parapluies de Hong Kong, ...

vendredi, 17 octobre 2014

Les quatre missions des nations pilotant l'EI

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Ingérence impérialiste au Moyen-Orient: les quatre missions des nations pilotant l'EI

Auteur : Al Manar
 

Daesh : l’Iran, à deux pas d’entrer en guerre? 

L’Iran pourrait très bien mener une action militaire contre la milice takfiriste Daesh, a averti Amir Moussaoui, le président du Centre d’études stratégiques et internationales (CESI), rapporte l’agence iranienne Irib.

«La donne a changé au Moyen-Orient, et il est possible que l’Iran mène une action militaire, pour se défendre face au danger du terrorisme», a-t-il souligné dans un entretien avec l'agence.

Selon lui, la coalition internationale créée et dirigée par les Etats-Unis ne cherche pas réellement à éradiquer cette organisation terroriste, mais convoite d’autres objectifs au Moyen-Orient.

« Plusieurs pays membres de cette coalition, comme les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie saoudite, etc. avaient eux-mêmes soutenu ces groupes terroristes, afin de renverser le gouvernement du Président Bachar al-Assad en Syrie, et le gouvernement à Bagdad », soutient-il.

Objectifs dictés

Ces pays ont fixés quatre missions principales pour ces groupes terroristes.

Moussaoui les énumère:

1) ternir l’image de l’Islam et du monde musulman, par des actions inhumaines et des crimes odieux
2) éclipser l’importance de la question de la Palestine
3) diviser les Musulmans, via une guerre entre Sunnites et Chiites
4) détruire les infrastructures des pays, frontaliers de la Palestine occupée, comme l’Irak, la Syrie, le Liban et la Jordanie.

Combattre les Kurdes

Le président du CESI perçoit d’autres missions pour les terroristes de Daesh.  Dont entre autre la demande de la Turquie de s’en prendre aux Kurdes en Syrie, car Ankara ne pouvait pas supporter l’autonomie des Kurdes syriens.
Moussaoui explique que les dirigeants turcs considèrent l’autorité autonome des Kurdes, dans le Nord de la Syrie, comme un danger pour leur sécurité nationale, d’autant plus que le gouvernement d’Ankara entretient des relations fragiles avec sa population kurde.

Pour le pétrole volé

En outre, les Kurdes de Kobané constituent un obstacle devant le transfert facile du pétrole volé de la région syrienne de Raqqa vers la Turquie, par les terroristes de Daesh.

Moussavi précise : «ces derniers mois, les Kurdes de Kobané exigeaient de Daesh un droit de transit, pour le transfert du pétrole volé de la Syrie vers les villes turques. Le prix que les Turcs devaient payer pour ce pétrole volé avait doublé. Daesh percevait entre 10 et 15 dollars le baril, tandis que les Kurdes de Kobané réclamaient pour eux entre 10 et 15 dollars de droit de transit !»

Combattre le Hezbollah

Selon le président du Centre d’études stratégiques et internationales, une autre mission a été également définie : combattre le Hezbollah.
Ankara l’a confiée aussi bien à Daesh qu’a son frère ennemi, la branche armée d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Alors que ces deux milices étaient à couteaux tirés dans plusieurs régions syriennes, la Turquie leur a demandé de s’unir ensemble contre le Hezbollah libanais.

La semaine dernière, ces deux groupes terroristes ont mené une opération conjointe, à Baalbek (Liban) et à Qalamoun (Syrie), pour s’emparer des bases du Hezbollah libanais. Mais les combattants de ce dernier  ont vite réagi, et ont déjoué le plan des terroristes.

Irak : venger les USA

En Irak, estime Moussaoui, les terroristes de Daesh ont une autre mission : venger les Etats Unis qui n’ont pas pu créer de base militaire sur le territoire irakien, après le retrait de ses forces de ce pays.

« Pour se venger du gouvernement de l’ancien Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, les Etats-Unis ont préparé le terrain à ce que Daesh s’unisse avec les résidus du parti Baath en Irak. Les négociations entre les deux parties sont actuellement en cours au Qatar », révèle-t-il.

De nouveaux signaux

Le président du Centre d’études iranien a ajouté que les autorités militaires et diplomatiques de Téhéran ont bien compris le changement conjoncturel régional, et émettent de nouveaux signaux portant sur l’éventualité d’une action militaire iranienne contre l’organisation terroriste de Daesh.

« Jusqu’à présent, les responsables iraniens se concentraient sur l’offre de conseils aux forces militaires syriennes ou irakiennes. Mais ils sont à présent en train d’examiner la possibilité et la nécessité de l’envoi de troupes, pour combattre les terroristes », ajoute Moussaoui.

« Les terroristes de Daesh ont développé leurs activités, près de Bagdad, notamment à Ramadi. Ils veulent occuper cette ville pour pouvoir créer un axe, qui renforcerait leur position de Ramadi, jusqu’à la frontière avec la Jordanie. Dans ce cas, la République islamique d’Iran ne pourra plus rester dans l’inaction et devrait prendre des mesures concrètes, pour se défendre, face aux menaces des terroristes extrémistes de Daesh », a-t-il averti.

Cependant, Mir Moussavi a émis l’espoir que la résistance du peuple et du gouvernement irakiens puisse déjouer ce complot des ennemis de l’Irak.


- Source : Al Manar

mercredi, 15 octobre 2014

L'Iran et la guerre très complexe contre l’organisation EI

Iran – Défilé de Gardiens de la Révolution

L'Iran et la guerre très complexe contre l’organisation EI

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Les ennemis de mes ennemis ne sont pas nécessairement mes amis. C’est la raison pour laquelle la guerre contre le groupe Etat islamique s’annonce très complexe.

A cela plusieurs facteurs, notamment le fait que les pays de la coalition sont en même temps en conflit avec les Etats qui vont profiter de l’affaiblissement, voire de la disparition, du groupe djihadiste de l’EI qu’ils combattent.

Après de longues hésitations dont les causes restent toujours inexpliquées et à propos desquelles il vaut mieux, faute d’indices fiables, ne pas trop spéculer, les Occidentaux ont décidé non seulement d’endiguer immédiatement l’avancée du groupe Etat islamique (EI), mais aussi de l’éradiquer à terme.

Ce groupe djihadiste dont les crimes atroces contre les populations civiles ont révolté le monde entier, a pris le contrôle d’un immense territoire entre la Syrie et l’Irak. Il s’est sans doute épanoui sur les ruines de ces deux pays. Il contrôlait, jusqu’à ces derniers jours, des raffineries en Irak et en Syrie et réussissait à vendre du pétrole en contrebande, en tirant des bénéfices allant de 1 à 3 millions de dollars par jour, selon les experts.

Pour combattre ce mouvement djihadiste, une mobilisation internationale impliquant les Etats-Unis, plusieurs grands pays européens et asiatiques et certains Etats de la région dont l’Iran se sont mis en marche.


Mais l’Iran n’a pas été officiellement invité à rejoindre la coalition internationale bien qu’il ait été tenu au courant du début des opérations aériennes en Irak. Il a pour sa part prévenu qu’il n’hésiterait pas à combattre le mouvement EI sur le territoire irakien si celui-ci s’approchait d’aventure de ses frontières étant donné que les combattants de ce groupe contrôlent actuellement de larges secteurs de Diyala, une province frontalière avec l’Iran.

Bachar el-Assad est toujours indésirable

L’exclusion de toute participation de Damas à la coalition par les États-Unis et les pays européens comme la France et la Grande-Bretagne n’est pas difficile à comprendre. La guerre contre l’organisation EI ne doit surtout pas contribuer au maintien au pouvoir du président Bachar el-Assad contre lequel les Occidentaux soutiennent des factions rebelles syriennes considérées comme modérées.

Le premier objectif de la coalition est de tarir la source principale de financement du groupe Etat islamique. C’est pourquoi les frappes aériennes ont obstinément visé les raffineries contrôlées par l’EI. Ainsi, de nombreuses raffineries dans l’est de la Syrie ont été frappées le 24 septembre par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. Les raffineries modulaires sont des installations préfabriquées qui fournissent du carburant pour les opérations de l’EI et des fonds pour financer la poursuite de leurs attaques en Irak et en Syrie (Le Monde 26 sept).

La Russie, quant à elle, considère ces raids de la coalition illégaux puisque non effectués en coordination avec Damas, son allié dans la région. L’Iran, autre allié de Damas, a aussi dénoncé par la voix de son président, Hassan Rohani, « les ingérences inappropriées en Syrie » qui relèvent selon lui d’une « approche stratégique erronée » des Occidentaux au Moyen-Orient.

Qui vient grossir les rangs des djihadistes en Irak et en Syrie ?

La menace djihadiste ayant dominé les débats à la récente Assemblée générale de l’ONU à New York, le Conseil de sécurité réuni le mercredi 24 septembre a adopté à l’unanimité une résolution qui impose aux Etats, sous peine de sanction, d’empêcher leurs citoyens de s’enrôler dans des groupes extrémistes. Selon les renseignements américains, plus de 15.000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays auraient rejoint ces dernières années les djihadistes en Irak et en Syrie.

Outre les pays européens comme les Pays-Bas et la Belgique qui ont annoncé une grande participation à la coalition, l’Australie et le Japon soutiennent d’une façon ou d’une autre ces opérations militaires.

Le revirement spectaculaire du pouvoir islamo-conservateur turc qui, outre à son inaction face aux extrémistes voulant rejoindre les rangs du groupe EI à travers les frontières turques, avait refusé jusqu’à ces derniers jours d’intégrer la coalition, est aussi un fait d’importance qui change la donne. Dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé sa participation prochaine à des opérations militaires.

Il est même allé plus loin en jugeant les frappes aériennes insuffisantes. Dans un entretien accordé fin septembre au quotidien Hürriyet, il a déclaré que son pays pourrait envoyer des militaires en Syrie afin de mettre en place une zone de sécurité pour secourir les réfugiés fuyant les djihadistes de l’EI. D’après lui, des forces terrestres sont complémentaires. Les opérations aériennes sont logistiques, s’il n’y a pas de troupes terrestres, il n’y aura pas de règlement permanent (Hürriyet, 27 Eylül 2014 Cumartasi).

En Irak, les forces armées irakiennes continuent leur combat contre les djihadistes sur plusieurs fronts, surtout dans la province occidentale d’Al-Anbar. Ceux-ci assiégeaient sur le territoire syrien la ville d’Aïn al-Arab (Kobane en kurde) située à la frontière turque qu’ils tentaient de prendre après avoir conquis plus de 60 villages dans cette région du Nord syrien. Cette offensive a poussé plus de 160.000 civils kurdes à fuir en Turquie.

Près de 24 heures après les premières frappes lancées par la coalition, des avions venus de Turquie ont mené dans cette région plusieurs raids contre des positions et des routes d’approvisionnement du groupe EI. Selon une ONG, ces frappes étaient beaucoup plus puissantes que celles menées par le régime Bachar el-Assad dans cette zone.

A qui profitent ces opérations ?

Des dommages collatéraux des frappes pour les civils irakiens et syriens vont sûrement permettre aux Russes et aux Iraniens de hausser le ton contre la manière dont la coalition mène ses opérations. Il est pourtant difficile d’admettre qu’un accord tacite entre les Russes et la coalition sur la question du maintien au pouvoir de Bachar el-Assad n’ait pas été conclu.

Mais ce qui est intéressant est que la mise à l’écart de l’Iran a déjà irrité les responsables iraniens. Dans une interview exclusive avec Al-Alam, le général adjoint des Forces armées iraniennes, Massoud Jazayeri, a qualifié la coalition d’ « alliance de terroristes » et a affirmé que « nous assistons aujourd’hui à l’une des plus hypocrites et fausses alliances de l’histoire contemporaine de l’Asie de l’Ouest ».

Il a décrit l’alliance comme « une farce historique » mettant en garde contre le fait que « les Etats-Unis sous prétexte de la lutte contre le terrorisme tentent de former une coalition avec les perdants dans la région afin de justifier sa présence dans cette région ». Et il a poursuivi : « Nous avons des informations selon lesquelles les Américains et les sionistes ont affirmé qu’à travers cette coalition l’objectif est de frapper la Résistance [terme employé par le pouvoir iranien pour désigner le régime de Téhéran et ses alliés dans la région, ndlr] ».

Ces propos attestent l’amertume ressentie par la République islamique après sa mise à l’écart humiliante de la coalition.

Le général adjoint des Forces armées iraniennes ne veut évidemment pas évoquer la lourde responsabilité du gouvernement Nouri al-Maleki en Irak dans la naissance et le développement du groupe djihadiste EI. C’est avant tout en raison de la politique d’exclusion des sunnites de l’appareil d’Etat et des instances de décision par ce gouvernement chiite soutenu par l’Iran que ce groupe a pu s’épanouir sur le sol irakien.

Pourtant, les propos rancuniers de ce général iranien comportent une parcelle de vérité. Où doit-on la chercher ? Peut-être dans ce principe qu’aucun pays ne risque la vie de ses soldats pour rien !

La complexité de cette guerre est telle qu’il est aujourd’hui difficile de discerner avec précision les visées à long terme de la coalition. Endiguer l’avancée des djihadistes dont les crimes abominables contre les populations civiles ont heurté la conscience du monde est d’ores et déjà un objectif grandiose que l’on ne peut pas s’empêcher de saluer.

La Turquie a bien compris qu’une attitude complaisante envers ces djihadistes détruirait à long terme l’équilibre de la région et mettrait en danger sa propre sécurité.

Quant aux Kurdes, bien qu’ils aient subi, comme d’autres communautés, des pertes, ils ont pourtant réussi à tisser et à renforcer des liens avec la communauté internationale. Ils n’ont certes pas abandonné l’idée de l’indépendance du Kurdistan irakien en vue de créer avec leurs frères dans d’autres pays moyen-orientaux une entité politique indépendante, mais ils ont compris que le moment n’est pas propice pour ce genre d’aventure.

Pour ce qui est de l’Iran, tant que les pourparlers sur son programme nucléaire n’ont pas abouti, la voie pour son entrée dans le concert des nations restera nébuleuse pour ne pas dire fermée.

Après tout, dans l’état actuel des choses, quel que soit notre angle d’approche, il faut bien admettre que cette guerre arrange plutôt l’Iran et ses alliés dans la région et en premier lieu le pouvoir de Bachar el-Assad qui se débarrasse ainsi d’un ennemi redoutable.

RFI

dimanche, 12 octobre 2014

ISIS - De steun van de Europese Unie

Herman Van Rompuy met Recep Tayyip Erdogan - 2

 

Europees president Herman Van Rompuy (CD&V) en de Turkse president Recep Tayyip Erdogan, twee van de financiers van ISIS en Jabhat al Nusra. Het toont hun totale minachting voor de mens.

 

ISIS - De steun van de Europese Unie

WILLY VAN DAMME’S WEBLOG

Ex: http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com

Wie tegenwoordig onze kranten openslaat leest tonnen verhalen over de terecht als erg bloedig en zeer gruwelijk voorgestelde terreur van de Islamistische Staat van Irak en al Sham (ISIS), alias ISIL, Al Qaeda in Irak en IS.

 

Gans de westerse wereld is in rep en roer en de VRT stuurde haar twee ‘experts’ Rudi Vranckx en Jens Franssen zelfs naar Syrië en Irak om er verslag te doen van de ‘dappere’ strijd van de Koerden en het Iraakse leger tegen dat ‘monster’, de tot leven gekomen nachtmerrie voor de EU en de VS.

 

Op dit ogenblik vliegen onze gevechtsvliegtuigen zelfs boven Irak en die van de VS ook over Syrië om er ISIS aan te vallen. Daarbij hebben onze westerse regeringen en media het ook over de grote inkomsten die ISIS haalt uit de verkoop van olie uit het door haar veroverde gebied.

 

Men schat bij westerse regeringen dat die opbrengst dagelijks tussen de 2 tot 5 miljoen dollar zou bedragen. Op jaarbasis dus ergens tussen de 730 en de 1.825 miljoen dollar (578 tot 1.445 miljoen euro).

 

Voldoende om veel messen te kopen nodig voor hun dagelijks onthoofdingen. En dus begon het westen met het bombarderen van de raffinaderijen en andere olie-installaties die onder controle van ISIS vallen.

 

Opmerkelijk is dat men in de media, o.a. rebellenvriend Jorn De Cock in De Standaard, als steeds blijft stellen dat die olie o.a. door de regering in Damascus wordt aangekocht. Wat vooreerst nergens bewezen is en ook wordt ontkend door zowel ISIS als de regering in Damascus. Maar voor wat laster gaat men in onze media natuurlijk nooit achteruit, zeker als het over een vijand van de VS gaat.

 

Dat men daarbij vergeet Turkije als de grote koper van die olie aan te duiden wekt natuurlijk geen verrassing. Maar evenzeer vergeet men in de media de toch wel heel merkwaardige rol van de Europese Unie in deze zaak.

 

Toen de officieel met Al Qaeda verbonden Jabhat al Nusra en deels samen met andere Syrische salafistengroepen op 5 maart 2013 de provinciale hoofdstad Rakka veroverden – vermoedelijk door het omkopen van een aantal lokale militaire bevelhebbers – kreeg al Nusra ook een groot deel van de oliebronnen in die provincie in handen.

 

En zie wat deed de Europese Unie. Reeds de volgende maand, op 23 april,  besloot de Europese Ministerraad voor Buitenlandse Zaken van de 28 lidstaten het voorheen voor Syrië ingestelde handelsembargo specifiek alleen voor olieproducten op te heffen.

 

Deze ministerraad voor buitenlandse zaken is een erg omslachtig orgaan, eerst moet men alle 28 ministers bereid vinden om over dit onderwerp samen te komen en moet er ook een consensus zijn onder die 28 leden.

 

Ligt één lidstaat in die ministerraad dwars dan is het noppes, komt er geen besluit. En ook de Europese Commissie met Catherine Ashton, verantwoordelijke in de EU voor Buitenlandse Zaken, en Herman van Rompuy, Europees president, hebben hier een grote vinger in de pap.

 

***

 

 

 

 
 
Het van 17 mei 2013 daterende interview met Russia Today over die Europese beslissing om financiële steun aan ISIS en al Qaeda mogelijk te maken. Het toont ten volle de waanzin, het totaal gebrek aan respect voor de mensenrechten en de domheid van onze Europese politici.

 

***

 

Op 23 april 2013 besloot de EU dus officieel dat men al Nusra en daardoor ook al Qaeda mocht financieren. Men sprak in dat raadsbesluit uiteraard niet over al Qaeda en Jabhat al Nusra maar dat was wel de enige te trekken conclusie.

 

Een andere is onmogelijk. Ook de relatieve snelheid waarmee men optrad valt op. Assad en dus Syrië wurgde men financieel en economisch, al Qaeda in Syrië daarentegen kreeg eventueel zelfs geld. En volgens de EU-ambassadeur in Irak zou er inderdaad olie van ISIS in de EU geraken.

 

Nu vormden Jabhat al Nusra en ISIS sinds de komst van ISIS naar Syrië in de late herfst van 2012 tot in februari 2014 een geheel, een onder leiding van al Qaeda werkend front. De terreur in Rakka toen al Nusra het overnam was in essentie niet anders dan wat men er nu meemaakt. Het enige verschil is dat de kranten het nu beschrijven. Voorheen was er de omerta.

 

De EU heeft met andere woorden op 23 april 2013 besloten om ISIS financieel te steunen. De naam ISIS zal in Rakka trouwens al begin mei 2013 in de gespecialiseerde media verschijnen, dus een goeie week na het Europees besluit. Een besluit dat nooit werd ingetrokken en voor zover geweten daarom ook nog steeds rechtsgeldig lijkt.

 

Het is dus niet Assad, zoals De Standaard durfde te schrijven, maar de EU die als haantje de voorste zo snel mogelijk ISIS en al Qaeda financieel wou steunen. Het hoeft natuurlijk niet te verwonderen dat voor zover geweten niemand in het Europees Parlement, de Europese lidstaten en de media hier toen of nadien enige opmerking over maakte. Netjes onder tafel vegen, dat was en is het beleid.

 

Drie jaar lang hebben onze pennenlikkers allerlei salafistische strijders in Syrië volop gesteund. Hun gruwel werd tot eind vorig jaar grotendeels door de vingers gekeken waarbij men opriep om ook zoveel mogelijk militaire steun vanuit het westen aan deze frisse te geven. Nu worden deze journalisten door diezelfde ‘vrijheidsstrijders’ gebruikt als afpersingsmiddel voor westerse regeringen en hun geliefden. Betalen die niet dan rolt hun hoofd. Stank voor dank heet dat. Hier journalist James Foley vlak voor zijn onthoofding. Wie weet leverden de Britten ooit wel de hierbij gebruikte messen.

 

Willy Van Damme.

 

Met dank aan de uitstekende satirische Dendermondse internetkrant De Klaptand die in een hilarisch stuk mijn interviews met Russia Today te voorschijn haalde met daarbij ook mijn interview op Tv-zender Russia Today over die befaamde Europese beslissing om ISIS te steunen. Het trok opnieuw mijn aandacht op dit belangrijke aspect van de zaak.

 

Op de VRT moet je met dat soort zaken niet afkomen. Russia Today is volgens onze massamedia nu eenmaal een propagandazender, de VRT met coryfeeën als Rudy Vranckx niet. Wie eens kennis wil maken met de Klaptand en hun ‘beruchte’ correspondent Willy Van Damned, geniet, lach en zie: http://www.deklaptand.be/video-alliantie-de-klaptand-en-russia-today-een-feit/

 

Bron: Willy Van Damme’s Weblog.

mercredi, 08 octobre 2014

Hezbolá y el Ejército libanés eliminan decenas de terroristas

 Ex: http://www.elespiadigital.com

 

Ayer por la mañana, militantes de Jabhat al-Nusra y el Estado Islámico de Irak y el Levante (ISIS) atacaron Brital, cerca de la frontera con Siria en el este de Líbano, en un intento de asaltar a los combatientes de Hezbolá de la zona. El ataque fue repelido por milicias civiles y combatientes de Hezbolá, con más de 70 militantes eliminados por estos últimos durante los tiroteos en los últimos dos días. Brital está estratégicamente ubicada cerca del distrito de Yabrud, controlado por el Ejército Árabe Sirio en la provincia de Damasco Campo; su proximidad a la ruta de suministro de Arsal es vital para Jabhat al-Nusra.

Según fuentes de la zona, los combates aún están desarrollándose, pero Hezbolá ha evitado con éxito el intento de infiltración de los grupos militantes. La población civil de Brital ha apoyado a los combatientes de Hezbolá brindándoles suministros y acceso a diferentes partes de la ciudad. Hasta hoy, 8 combatientes de Hezbolá han muerto y otras 2 docenas han resultado heridos durante los violentos enfrentamientos de los últimos 2 días.

Una gran cantidad de armas y municiones fueron confiscados por los combatientes de Hezbolá después de la batalla, junto con documentos falsificados y mapas de batalla que se encontraban entre las posesiones de los terroristas eliminados. Jabhat al-Nusra ha intensificado sus ataques en el este de Líbano después de los ataques del ejército libanés dentro de los campos de refugiados sirios hace 2 semanas en Arsal, Trípoli, y Koura.

Dirigentes Militares del ESL/FSA Retornan a las Filas del Ejército Árabe Sirio -

Varios desertores del Ejército Sirio Libre se han entregado recientemente al Ejército sirio y han pedido ser reintegrados en sus unidades.

Varias fuentes sirias señalaron que “esos antiguos desertores, incluyendo al piloto Ahmed Irshaidat, el general de brigada Adnan Kelsa y el coronel Abdul Hamid Rahmun, se entregaron a las autoridades acogiéndose a una amnistía aprobada hace varios meses por el gobierno sirio.

Estas fuentes señalan que muchos miembros del Ejército sirio que habían desertado al inicio de la crisis se están reincorporando al Ejército regular sirio por diversas razones: la baja moral en las filas de los rebeldes, el desprestigio de la oposición siria y sus líderes, que han protagonizado en los últimos meses choques con el liderazgo del ESL, y el auge de los grupos extremistas, que ha llevado a muchos oficiales a considerar que ellos no desean continuar en las filas de la insurgencia al lado de tales organizaciones.

Esta mala noticia para el ESL se une a otras, incluyendo la muerte de varios de sus líderes militares. Uno de ellos, llamado Abu Laith, murió la pasada semana en una emboscada en el campo de Damasco. La emboscada tuvo lugar en un lugar próximo a la capital denominado Halbun.

Otro dirigente militar denominado Abu Ubaida falleció en otro ataque militar en la región de Qalamún, también al oeste de la capital. Un tercero llamado Ahmed Mohammed fue abatido en un choque con el Ejército en Handarat, en Alepo.

El Estado Islámico avanza sobre territorio kurdo

El Estado Islámico Avanza sin control por el Norte de Siria esta vez contra los contra los Kurdos y contra los terroristas de Al-Nusra del cual los militantes del Estado Islámico pertenecieron en el pasado pero renunciaron a el por su "Falta de fe y sinceridad" el cual ahora se disputan el norte de Siria en una gran batalla con una importante ventaja para el Estado Islámico ya que pasó de ser a un grupo de 4.000 terroristas hace 7 meses a ser un poderoso ejército asesino de 40.000 Militantes con una alta formación y moral en combate gracias a que sus victorias los alienta mas y mas!

Por Otra parte el gobierno Turko prometió armas a los kurdos ya que perdieron grandes extensiones de terreno pero esto siempre cuando renuncien a su lealtad a Bashar al-Assad!! ( recuerden que en el pueblo kurdo existen parte separatistas pro-sionistas y tienen vínculos de amistad con la FSA y Al-Nusra lo cual puede ocurrir cualquier cosa...

Ejército libanés mata a decenas de terroristas que atacaron Baalbeck

Un gran ataque llevado a cabo por grupos terroristas takfiris en la frontera del Líbano, en la región de Baalbeck, ha sido rechazado.

El corresponsal de Al Manar señaló que los grupos terroristas trataron de penetrar en el área de Ein Assa, en los páramos de Brital, no lejos de la localidad de Nabi Sbat.

La artillería del Ejército libanés respondió bombardeando a los atacantes y decenas de estos últimos resultaron muertos o heridos.

El periódico local An Nahar afirmó que fuerzas del EI y el Frente al Nusra habían penetrado en el Líbano desde la ciudad siria de Asal al Wared y se habían acercado a la de Arsal, donde han mantenido una presencia desde hace meses.

Según la cadena Al Mayadin, los militantes intentan abrir una vía de comunicación con el Líbano dado que el cierre de la frontera, debido a las ofensivas del Ejército libanés y Hezbolá, les ha causado una fuerte necesidad de armas y municiones. Estos terroristas han lanzado ataques con cohetes contra zonas residenciales de las localidades libanesas cercanas a la frontera.

Lavrov: "Ni el Estado Islámico ni Al Qaeda podrían actuar sin el apoyo del exterior"

"Es evidente que ni el Estado Islámico, ni el Frente Al Nusra ni Al Qaeda podrían hacer lo que hacen sin apoyo del exterior", ha declarado el ministro de Exteriores de Rusia, Serguéi Lavrov.

"Rusia y sus socios en el Consejo de Seguridad de la ONU busca el modo de cortar los canales de financiación de grupos terroristas como el Estado Islámico [EI], Al Qaeda y el Frente Al Nusra", señaló Lavrov en una rueda de prensa tras reunirse con su homólogo finlandés, Erkki Tuomioja. 

Por otra parte Moscú lamentó que EE.UU. hubiera obligado a la Unión Europea a desempeñar un papel importante en las sanciones antirrusas debido a la crisis ucraniana, como reconoció públicamente el vicepresidente de EE.UU. Joe Biden . En este contexto, Lavrov lamentó que Biden "no se disculpara" por esta declaración hecha en su discurso en la Universidad de Harvard.

Al mismo tiempo el canciller ruso dijo que Biden pidió disculpas personalmente a los países a los que había acusado públicamente de tener vínculos con el Estado Islámico y de financiar sus actividades.  

"Calificamos de 'deplorables' todos estos casos porque tanto la lucha contra el terrorismo como la solución a la crisis en Ucrania requieren un diálogo de respeto mutuo sobre la base de un equilibrio de intereses de todos aquellos que están involucrados de alguna manera en estos procesos", enfatizó Lavrov. 

El diplomático ruso añadió que con el reconocimiento de Biden de la presión a la Unión Europea, EE.UU. "casi ha confirmado la posición que se mostró en una conversación telefónica entre Victoria Nuland [la secretaria adjunta de Estado de EE.UU.] en enero de este año con el embajador de EE.UU. en Kiev, Geoffrey Pyatt, cuando se discutió el papel de la Unión Europea en un esfuerzo para promover los intereses de Occidente en Ucrania", dijo.

samedi, 04 octobre 2014

Islamic State Created by United States

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Islamic State Created by United States

Nikolai BOBKIN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The battle flag is raised and waving. The United States has launched an air campaign against the Islamic State delivering strikes in Iraq and Syria. It is done without the permission of the Syrian government and the United Nations Security Council. There were allegations on the part of Russia and Iran that the final objective of the US-initiated operation was the elimination of Syrian infrastructure. The concern Moscow and Tehran have expressed appears to be justified. 

Rear Admiral John Kirby, the spokesman of US Defense Department, reported that the US aviation hit 12 oil installations on Syrian soil that were supposedly under the Islamic State control. The Admiral said more similar strikes are planned. On June 25, 2011 a memorandum of understanding on the construction of Iran-Iraq-Syria pipeline was signed in Bushehr. And the unrest in Syria went on the rise right after this agreement was concluded. They are right saying the war waged by the US against the government of Bashar Assad is a war for oil and gas. Damascus was added to the list of US enemies in 2009 when Assad rejected the proposal to take part in the construction of US-sponsored Qatar-Europe pipeline going through the Syrian territory. Instead Syria preferred to strike a deal with Iran on building a gas route going across Iraq to the Mediterranean shore. Back then Henry Kissinger made his frank admittance pronouncing the phrase to become famous afterwards, «oil is much too important a commodity to be left in the hands of the Arabs». 

The creation of caliphate on the territory of Iraq and Syria will make US (ExxonMobil Corporation) and British (BP и Royal Dutch Shell) oil producing companies suffer losses in Iraq and lose access to Syrian hydrocarbons (after the regime change in Damascus as Americans apply efforts to topple the Syrian government). 

The US put up with the Islamic State till it had been fighting the Syrian government forces. It was declared war on as soon as its armed formations invaded Iraq and proclaimed the creation of a new state. No double standards, it’s all about the US elite’s aspiration to gain global control, the war with the Islamic State is nothing else but a local operation, a part of a bigger plan. 

The US policy has many inconsistencies and mismatches as Washington finds it harder to impose its conditions on the rest of the world. No doubt Syria will remain the main target for the United States as an element of the policy aimed at weakening Russia. The Islamic State was created by the United States; the goal is to generate a powerful destabilizing wave striking deeper into Eurasia. Now he US is clandestinely preparing the overthrow of Bashar Assad. That’s how many countries perceive the unilateral actions of Washington against the Islamic State. The Obama’s plans to form a broad coalition have failed. Americans have convinced the Persian Gulf states (Bahrein, Qatar, Saudi Arabia and the United Arab Emirates) to compensate the expenditure. The US has also managed to make Jordan permit the use of its infrastructure to deliver airstrikes by NATO member-states: Great Britain, France, Belgium and Denmark. According to US State Department, 54 states and three international organizations – the European Union, NATO and the League of Arab States - have promised to contribute into the campaign. But the participation is not universal as US State Secretary John Kerry has said. Few countries trust the United States of America now. 

The world has not forgotten that then United States invaded Iraq in 2003 without the sanction of United Nations Security Council. Back then Washington said that Iraq was working on weapons of mass destruction program and the use of force was needed to disarm it. There was no United Nations Security Council’s vote because Russia, China and France let know that any draft resolution mentioning the use of force against Iraq would have been vetoed. Back then the United States blatantly ignored public opinion and launched an offensive against Iraq to destroy the country. The implications are felt nowadays. Now America has done the very same thing again. 

The history is repeating itself. On January 29, 2014 James Robert Clapper, the Director of National Intelligence, made a Statement for the Record Worldwide Threat Assessment of the US Intelligence Community before the Senate Select Committee on Intelligence. He mentioned Syria presenting iffy figures on the composition of rebels’ formations. The main thing in his report was the affirmation that «moderate» opposition elements accounted for 80% of the anti-government forces in the country. He supported the idea of providing them with financial aid, something the US Senate had secretly voted for. Now all these «moderates» have suddenly turned into uncompromising terrorists. America has unleashed a war against just one of the groups. Please note – not against terror in general but only against the group called the Islamic State. It would be interesting to know what US intelligence leaders think about the «moderate» Jabhat Al-Nusra, a Syrian jihadist group and a branch of Al-Qaeda fighting against the Bashar Assad’s government?

In response to air strikes against Syria the Jabhat al-Nusra leaders said they were ready to counter the United States along with the Islamic State. The US actions consolidate terrorists. Talking to CBS two years ago Obama said that Al-Qaeda was decimated and rendered ineffective. Just recently he said that in the recent two years the militants have used the chaos brought about by the Syrian civil war to their advantage and restored their fighting capability. The President never admitted that the chaos ensuing as a result of civil war going on in Syria is a consequence of US actions in the Middle East. 

General Martin Dempsey, the current Chairman of the Joint Chiefs of Staff, believes that the Islamic State cannot be defeated neither in Syria, nor in Iraq without having boots on the ground. According to him, a political decision is needed to bring the troops in. If it happens a wave of destabilization will go beyond the boundaries of Syria and Iraq and the terrorist ranks will be filled with new warriors. It will open breath taking prospects for US military-industrial complex.

 

Will the US use ISIL to attack Assad?

 

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Author: Jim Dean

Will the US use ISIL to attack Assad?

Monday mornings can always be a scary way to start the week. But with Obama’s new version of “Pax Americana”, that the US now claims the right to bomb anywhere it deems necessary, we have all been on pins and needles as to how the White house war schemers were going to manipulate the ISIL-Dash crisis into a “get two for one” deal…using it to topple Assad in the process.

I had been expecting this to be done in steps like the camel moving into your tent during the sandstorm by sticking his nose in first. The next thing you know it is all the way inside and there is no room for you anymore.

But Obama has started the week with a new red line, threatening to trigger a full bombing campaign on Syria if a US plane gets shot down while conducting unauthorized strikes inside Syria. It sounded like George Bush (43) had come back and hijacked a press conference to do his cowboy routine that he so enjoyed like a teenage boy, one last time.

Remember that Syria, despite being aware of the camel’s nose in the tent story, graciously consented to US strikes against ISIL and Al-Nusra as long as the targets were coordinated with Damascus. It is the least one would expect from any country with an ounce of dignity and pride to request.

Syrian’s foreign minister, Walid al-Moallem, using the non-confrontational Russian diplomatic style which has helped keep the lid on things, was most gracious in stating his county would cooperate with regional and international anti-terror efforts in the way it is supposed to be done, under UN resolutions and respecting the country involved. He made no threats to shoot down American planes.

So here we have a non aggressive, non-threatening country asking that such a dangerous and delicate tactic such having terrorist targets bombed by a third country, that it be done under international law to prevent accidental escalation, or as it seems to be in this case…planned escalation.

Syria is the country that took advantage of Lavrov’s lead to deflect an earlier US overt threat by offering to remove all of its chemical weapons stockpiles and facilities. This has been successfully completed and conveniently forgotten by the White house and Western media despite its positive contribution to avoiding a wider regional war.

We seem to forget that Syria was not charged with the 9-11 attack, it has blown up no US embassies or beheaded American journalists, done anthrax attacks here, or used mini-nukes to bring the World Trade Towers down, as released recently by Veterans Today with the leaked 2003 Sandia nuclear laboratory report confirming that the dust sample mass spectrometry tests confirmed the use of nuclear explosives that day.

On the contrary, this confirmation of 9-11 being a nuclear attack was classified and nothing done to track down those responsible. The perpetrators are still walking around free, they have more mini-nukes at their disposal to use when they want, and our entire national security apparatus has been stood down from protecting us. Why? It seems like an impossible scenario.

What we got instead, besides the Patriot Act and a massive increase in foreign and domestic surveillance, is the launching of the Bush-Cheney-NeoCon cabal’s, “Pax Americana” by fire and brimstone. We later got Obama’s Asia Pivot, and the cranking up of another new totally manufactured crisis with the anti-Russian Jihad that the war schemers here, in NATO and the EU have launched for some yet to be explained reason. We have inflicted more 9-11’s on other countries than I can count, including several our own military personnel who were sent to fight in faraway lands when they should have been used to root out the real nuclear terrorists of 9-11 hear at home.

One would think that with all the instability in the world today due to an escalating East-West confrontation that wise leadership would avoid planting more land mines and trip wires to create more mayhem, but that is exactly the path the Obama administration continues to choose. The only anomaly to this has been the positive movement toward ending the manufactured tensions over Iran’s non-existent nuclear weapons program.

But there is another layer to this new anti-ISIL AmeriKanzi Jihad. As 9-11 is now a proven false flag attack, by the most preeminent sources on the planet, the bomb designers at Sandia Labs and the IAEA nuclear proliferation investigators, so was the al-Qaeda bogeyman construction. The IAEA people have told us that the dust sample analysis of many of the big terror bombings done over that “al-Qaeda period” also tested positive for nuclear explosives being used. Why was this classified then, and why did not more serve their country and oath of office by getting this out sooner so public pressure could be brought to bear to hunt those responsible down?

The result of their failure is we now live in a climate of false flags and psyops where under the guise of protecting us, new redlines, hair triggers, escalations and confrontations are being put upon us every month. And this overt aggression is sold to us under the now worn out mantra of an anti-terrorism campaign when we have a mountain of evidence now of Western state sponsored terrorism.

The present Jihadi proxy terror brigades that were created by the West, Israel, and the Gulf states is now an old story. We also have Turkey, a NATO country, so involved that John Kerry had to fly there to beg to use the airbases for ISIL strikes in Syria. We have been reporting for some time now that Turkey has been a major logistics supporter for ISIL with not a peep out of the US, NATO, or the UN. Even our reports on it were generally ignored in US mass media and only got out primarily due to Press TV.

But today we had official confirmation, and more. The EU’s ambassador to Iraq, Jana Hybas-kova gave us a present with a briefing she gave to the EU’s Foreign Affairs Committee, one that we could have given. She spilled the beans that certain EU countries had been buying crude oil from ISIL. Mind you that these are countries “in addition” to Turkey and Jordan.

And what EU countries are these who are ”aiding and abetting terrorism by providing material support”, a very serious felony? The ambassador would not say despite the request from committee members. Think about that for a minute, how bizarre a situation that is. We have an allegedly democratic institution like the EU where an official report like this was made, kind of…but again we see the automatic stand down. In this case not only is no action being taken to stop it, but on the contrary, the EU is protecting the perpetrators by keeping their identities secret.

So we are left with this incredible situation of the West engaged in a War on Terror, and a War of Terror at the same time. But now we have an official EU acknowledgement. Will the citizens of the EU do anything to force the disclosure of the countries involved? Will those countries feel victimized if that happens, because the US and Israel, the Gulf States, Turkey and others… none of them have been sanctioned for doing the same thing, for years? You just can’t make this stuff up.

Jim W. Dean, managing editor for Veterans Today, producer/host of Heritage TV Atlanta, specially for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/29/will-the-us-use-isil-to-attack-assad/

mardi, 30 septembre 2014

Inconvenient Truths about Turkey and Saudi Arabia

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A Basket of Snakes

“Once war is forced upon us, there is no other alternative than to apply every available means to bring it to a swift end.

“War’s very object is victory, not prolonged indecision.”

So said Gen. MacArthur in some of the wisest counsel the old soldier ever gave his countrymen.

Yet, “prolonged indecision” would seem the essence of the war the president has begun to “degrade and ultimately destroy” the Islamic State.

For, following only one night of bombing in Syria, Gen. Bill Mayville, director of operations for the Joint Chiefs, asked to estimate how long this new war would last, replied: “I would think of it in terms of years.”

“Years,” the general said.

Yet, though we are already heavily into bombing, the president has no congressional authorization for this war in Syria.

Even Republicans are leery of voting for a war in Syria before the November elections. A third of the House GOP voted no to arming and training the Syrian rebels. The Democrats are even more wary.

And how are we going to “destroy” ISIS when Obama has ruled out U.S. combat troops and not one NATO or Arab ally has offered to send combat troops?

Consider Turkey. With its 400,000-man army, 1,000 planes, 3,600 tanks, 3,000 artillery pieces and self-propelled guns, the Turks, the largest military power in the Middle East, could make hash of the Islamic State.

Why have they not done so?

Because Turkish President Erdogan detests President Assad of Syria and has looked the other way as volunteers, including Turks, have crossed his border into Syria to join ISIS.

Up until now, this NATO ally has been a silent partner of ISIS. And, even now, Ankara has not volunteered to fight the Islamic State.

For Turkey is predominantly Sunni, and many Sunni see the Islamic State as a ruthless but effective ally against a Shia threat represented by Tehran, Baghdad, Damascus and Hezbollah.

If the Turkish army is not going to intervene in Syria against ISIS, and if Obama has ruled out U.S. boots on the ground in Iraq or Syria, where will the soldiers come from to dislodge the Islamic State from the Indiana-sized territory it has seized?

The Kurds can hold Erbil with U.S. air support. Iraq’s regime, backed by its Shia militias, can hold Baghdad. But can the Iraqi army retake Fallujah, Mosul or Anbar, from which they so recently ran away?

Who are the major fighting forces in Syria who have for years been holding the line against ISIS? Answer: the Syrian army, Hezbollah troops from Lebanon, and Iranians, backed by Putin’s Russia.

Denouncing the Islamic State for its beheadings of the two Americans and one British aid worker, Obama declared at the U.N.:

“There can be no reasoning — no negotiation — with this brand of evil. The only language understood by killers like this is the language of force. So the United States of America will work with a broad coalition to dismantle this network of death.”

Strong words, some of the strongest our Nobel Peace Prize-winning president has used in six years.

Yet, for three years, it has been NATO ally Turkey and Arab allies like Saudi Arabia and Qatar who have been clandestinely aiding this “network of death.” And it has been Assad, Hezbollah, Iran and Russia that have been resisting this “network of death.”

A year ago, the American people rose up to demand that Obama and John Kerry keep us out of Syria’s civil war, specifically, that they not carry out their threats to bomb the army of Bashar Assad.

Had it not been for Assad, Hezbollah, Iran, and Russia, the network of death Obama, rightly excoriated from that U.N. podium, might by now be establishing its caliphate, not in Raqqa but Damascus.

Before we go any deeper into Syria, Congress needs to be called back to debate and vote on whether to authorize this new war.

For this war against the Islamic State seems, for some in that blood-soaked region, not so much to be a war of good against evil, but the first of several wars they want America to fight.

For them, the Islamic State is to be destroyed by the Americans. Then the Assad regime is to be brought down by the Americans. Then Iran is to be smashed by the Americans. Everyone in the Middle East seems to have in mind some new war for the Americans to fight.

How many such wars are in our vital interests?

While, undeniably, the Islamic State has shown itself beyond the pale with its beheading of innocents and its massacres of soldiers who have surrendered, let us not forget that our allies abetted these monsters, while adversaries we have designated as terrorists and state sponsors of terror were fighting them.

Lord Palmerston had a point when he said Great Britain has no permanent friends, no permanent enemies, only permanent interests.

Those interests should determine our policy.

 

vendredi, 26 septembre 2014

NATO v. ISIS?

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NATO v. ISIS?

NATO has struck in Iraq. Or, more precisely, two French Rafale warplanes bombed a storage depot in northern Iraq believed to be used by ISIS.

Washington cheered the French attack as the first wave of NATO military operations against the new enemy du jour, ISIS or the Islamic State. French president Francois Hollande, whose abysmal popularity ratings are now lower than Robespierre’s, butcher of the French Revolution, was elated by his show of machismo even if French voters were not.

What the French were really doing, of course, was show-casing their new Rafale fighter. There’s nothing like bombing Arabs to sell military hardware, as Israel has long shown.

Paris has been desperately trying to sell the Rafale, which is a very capable aircraft, to the Gulf Emirates, Saudi Arabia and India. Delhi signed an order for  126 Rafales in 2012 but has yet to implement it.

India knows France is desperate to sell Rafales and has been torturing the French with endless bureaucratic and contract delays while it tries to haggle down the price and improve co-production terms.

Two Rafales hardly mean full-scale NATO intervention in Iraq. Washington has been pressing NATO for decades to act as its gendarme in the Mideast. However, Europeans have been very reluctant to wade into the swamp of Mideast affairs or act as Washington’s native troops the way the Indian Army served the military needs of the British Empire. As the late Bavarian leader Franz Josef Strauss pithily put it, “we refuse to be foot soldiers for the American atomic knights.”

A notable exception was the French-led overthrow of Muammar Khadaffi in Libya. The always intemperate Libyan leader claimed in a 2011 interview that he helped secretly finance the election campaign of French conservative leader Nicholas Sarkozy, who just announced that he will run again for president in 2017.

France, backed by the Obama administration, managed to drag a few other reluctant European nations into the attack on Libya.  French and British special forces led the anti-Khadaffi uprising. Khadaffi’s convoy was bombed by French warplanes (probably Rafales); the Libyan leader was then captured by a mob led by French intelligence agents and murdered.

If NATO and Europe thought it was getting a bonanza of Libyan high grade oil, it was very wrong. What it got was chaos in Libya, jihadist uprisings in Mali and Nigeria, and waves of boatpeople heading for Italy.

Undaunted by this awful mess,  the US is demanding that NATO take a lead role in fighting the Iraq-Syrian ISIS. But the amateur lady strategists in the White House also managed to get themselves in a frightening confrontation with Russia over fragmenting Ukraine.

NATO found itself facing a possible war in East Europe for which it was wholly unprepared. The threat of a nuclear clash suddenly became very real as NATO blundered ever deeper into the Ukrainian crisis.

This left Noble Peace Prize winner Barack Obama  facing major confrontations in Eastern Europe and Mesopotamia – while trying to “pivot” to Asia. While the White House may be hoping that the wily Vladimir Putin will again rescue it from its own folly, as he did over Obama’s threats to attack Syria in 2013,  it seems likely that the US will be quickly drawn ever deeper into the mess in the Levant and Mesopotamia.

Meanwhile, US Secretary of State John Kerry just visited Cairo where he sought to enlist Egypt’ military junta to fight ISIS and possibly take over Libya, a notion that dates from the days of the late Anwar Sadat.

As for NATO, many Europeans wonder why the North Atlantic Treaty Organization still exists, given that it was created at counter the very real threat in the early Cold War years of a Soviet invasion of western Europe.

NATO, says top American strategist Zbig Brzezinski, is the key to American domination of Europe. Washington pays 75% of NATO’s bills. NATO has allowed Europe to skimp on military spending. No wonder Europe is reluctant to get into new Mideast war.

The alliance has grown so feeble that the best President Obama could come up with to counter the alleged Russian threat was a feeble 4,000-man “spearhead” unit, backed by the equally feeble 8-10,000 US military personnel scattered across Europe. The rest of the once mighty 400,000 US garrison in Europe has gone home or is deployed on imperial missions. Russia is not much better off militarily.

There are even voices in Europe calling for abandoning NATO and forming a united European Union military, an idea strongly opposed by Washington. Russia has scared many of these NATO critics back into the arms of the alliance. But once the Ukraine crisis abates, expect renewed calls for Europe to shake off its dependency on the US and embark on an independent course.

Eric Margolis [send him mail] is the author of War at the Top of the World and the new book, American Raj: Liberation or Domination?: Resolving the Conflict Between the West and the Muslim World. See his website.

Copyright © 2014 Eric Margolis

Previous article by Eric Margolis:

mardi, 23 septembre 2014

Exoficial de EE.UU.: "EI Estado Islámico es un monstruo creado por nosotros"

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Ex: http://elespiadigital.com

El EI es "una creación, un monstruo, un Frankenstein creado por nosotros". Un exoficial de la Marina de EE.UU., Kenneth O’Keefe, revela en una entrevista estos y otros hechos chocantes sobre el rol de EE.UU. en el surgimiento del grupo terrorista.

El exoficial no pone en ninguna duda el hecho de que los extremistas del EI, que opera en Irak y Siria, han sido financiados por EE.UU. a través de sus representantes como Catar, Emiratos Árabes Unidos y Arabia Saudita. "Realmente, todos son solo una forma rebautizada de Al Qaeda, que por supuesto no es nada más que una creación de la CIA", dice O'Keefe.

O'Keefe relata en una entrevista a Press TV que los yihadistas no solo han recibido de EE.UU. "el mejor equipo norteamericano" como el blindaje personal, blindados de transporte de tropas y entrenamiento, sino que también han sido "permitidos a inundar a través de las fronteras" en muchos lugares del Oriente Medio. "Todo esto se ha hecho bajo el auspicio de acabar con el último 'Hitler' a ojos de Occidente, Bashar al Assad", afirma.

El experto también está de acuerdo con la opinión de algunos analistas de que EE.UU. utiliza toda esta situación con el EI como "una puerta trasera", persiguiendo su objetivo básico de eliminar el Gobierno de Al Assad. El mismo patrón se ve en Irak y Afganistán, añade el exoficial.

Y el pueblo estadounidense, según O'Keefe, no puede ver la situación verdadera por los efectos de la propaganda. "Sería absurdo pensar que el pueblo estadounidense está tan sintonizado en el entendimiento de lo que realmente está pasando como para no ser engatusado en otra guerra que no hará nada más que destruir a cualquiera que participe en ella", concluye.

La conexión saudí: ¿Por qué EE.UU. no vio venir la amenaza del Estado Islámico?

EE.UU. pasó por alto el surgimiento del EI, al hacer antaño la vista gorda ante el papel de Arabia Saudita como promotor de movimientos yihadistas como Al Qaeda, entre los que el EI es el más exitoso, opinan expertos.

El presidente estadounidense, Barack Obama, está repitiendo los errores del pasado en su lucha contra el Estado islámico (EI), opina el senador Bob Graham, copresidente de la Comisión sobre la propagación de Armas de Destrucción Masiva y Terrorismo, y expresidente de la Comisión de Inteligencia del Senado.

De hecho, según él, EE.UU. sigue sin hacer caso al papel de Arabia Saudita, que durante años apoyó al extremismo sunita, tanto a Al Qaeda como al Estado Islámico. Aunque ahora, cuando el EI controla ya territorios más extensos que Reino Unido en Siria e Irak, Arabia Saudita ya no apoya este movimiento, antes "fue una figura central para financiar al EI y otros grupos extremistas", insiste el senador, citado por el diario 'The Independent' .

Según la investigación del ataque del 11 de septiembre, muchas donaciones privadas a Al Qaeda provinieron precisamente de Arabia Saudita. Según él, EE.UU. nunca se dedicó a estudiar ni estos vínculos con los radicales sunitas, ni la posible involucración de Arabia Saudita en el acto terrorista del 11 de septiembre, a pesar de que 15 de los 19 secuestradores de aviones eran de nacionalidad saudí. En vez de ello, EE.UU. ha seguido tratando a este país como su aliado y "siguió haciendo la vista gorda ante el apoyo de Arabia Saudita a los extremistas sunitas", escribe 'The Independent'.

Esto "contribuyó a la capacidad de Arabia Saudita de continuar involucrándose en las acciones perjudiciales para EE.UU., en particular su apoyo al EI", afirmó. Pero, además, el hecho que EE.UU. trataba a Arabia Saudita como un "aliado fiable" e "ignorara" su apoyo a extremistas es la razón por qué la inteligencia estadounidense falló a la hora de identificar al EI como una "amenaza creciente", según cita al senador 'The Independent'.

La semana pasada Obama anunció la nueva estrategia de la lucha contra el EI, al que prometió atacar "allá donde esté". Uno de puntos clave de la estrategia pasa por entrenar a milicianos "moderados" tanto contra el presidente sirio Bashar al Assad, como contra el EI en territorio saudí. Teniendo en cuenta la costumbre de Arabia Saudita de no limitarse a apoyar a los sunitas, y colaborar con los más radicales, este paso podría resultar peligroso, advierte Graham.

EIIL utiliza armas propiedad del Gobierno de Estados Unidos

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El grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) utiliza armas provenientes de Estados Unidos, así ha revelado la organización Conflict Armament Research en un estudio publicado este lunes.

El informe que documentó las armas incautadas en el norte de Irak por las fuerzas kurdas ‘peshmarga’ en el pasado mes de julio, indica que los terroristas del EIIL poseen “cantidades significativas” de armamento fabricado en EE.UU., incluyendo rifles de asalto M16.

Los rifles, añade el reporte, llevan marcas que dicen: Propiedad del Gobierno de Estados Unidos.

El informe, también, encontró que los cohetes antitanques utilizados por Daesh en Siria eran idénticos a los M79 transferidos por Arabia Saudí al denominado Ejército Libre de Siria (ELS).

El pasado mes de septiembre, la página Wikileaks reveló que el Gobierno de Washington, en lugar de ayudar al Ejecutivo sirio en su lucha contra el terrorismo, financia los grupos terroristas.

Asimismo, el diario estadounidense ‘The Washington Post’, en un artículo publicado el año pasado, dejó claro que la Agencia Central de Inteligencia de EE.UU. (CIA, por sus siglas en inglés) suministró armamento a los grupos armados en Siria.

Después de que el EIIL se apoderara de varias zonas en Siria e Irak, varias personalidades y documentos filtrados revelaron el rol de Washington y sus aliados en la creación de ese grupo takfirí o el apoyo que le brindan para provocar el caos en la región.

El exanalista de la Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. (NSA, por sus siglas en inglés), Edward Snowden, reveló recientemente que el EIIL fue creado mediante un trabajo conjunto entre los servicios de Inteligencia de Estados Unidos, el Reino Unido y el régimen de Israel.

Asimismo, la exsecretaria de Estado de EE.UU., Hillary Clinton, confesó en su libro de memorias que Washington formó al grupo Daesh para alcanzar sus objetivos en Oriente Medio.

El EIIL cuenta con miles de millones de dólares y casi 15 mil mercenarios, y lucha en dos frentes, en Siria e Irak, con la intención de crear un Estado propio entre estos dos países árabes.

dimanche, 21 septembre 2014

How The West Created ISIS

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How The West Created ISIS

… with a little help from our friends.

Part 1 – OUR TERRORISTS

“This is an organisation that has an apocalyptic, end-of-days strategic vision which will eventually have to be defeated,” Gen Martin Dempsey, chairman of the US Joint Chiefs of Staff, told a Pentagon press conference in August.

Military action is necessary to halt the spread of the ISIS/IS “cancer,” said President Obama. Yesterday, in his much anticipated address, he called for expanded airstrikes across Iraq and Syria, and new measures to arm and train Iraqi and Kurdish ground forces.

“The only way to defeat [IS] is to stand firm and to send a very straightforward message,”declared Prime Minister Cameron. “A country like ours will not be cowed by these barbaric killers.”

Missing from the chorus of outrage, however, has been any acknowledgement of the integral role of covert US and British regional military intelligence strategy in empowering and even directly sponsoring the very same virulent Islamist militants in Iraq, Syria and beyond, that went on to break away from al-Qaeda and form ‘ISIS’, the Islamic State of Iraq and Syria, or now simply, the Islamic State (IS).

Since 2003, Anglo-American power has secretly and openly coordinated direct and indirect support for Islamist terrorist groups linked to al-Qaeda across the Middle East and North Africa. This ill-conceived patchwork geostrategy is a legacy of the persistent influence of neoconservative ideology, motivated by longstanding but often contradictory ambitions to dominate regional oil resources, defend an expansionist Israel, and in pursuit of these, re-draw the map of the Middle East.

Now despite Pentagon denials that there will be boots on the ground – and Obama’s insistence that this would not be another “Iraq war” – local Kurdish military and intelligence sources confirm that US and German special operations forces are already “on the ground here. They are helping to support us in the attack.” US airstrikes on ISIS positions and arms supplies to the Kurds have also been accompanied by British RAF reconnaissance flights over the region and UK weapons shipments to Kurdish peshmerga forces.

Divide and rule in Iraq

“It’s not that we don’t want the Salafis to throw bombs,” said one US government defense consultant’]);”>US government defense consultant in 2007. “It’s who they throw them at – Hezbollah, Moqtada al-Sadr, Iran, and at the Syrians, if they continue to work with Hezbollah and Iran.”

Early during the 2003 invasion and occupation of Iraq, the US covertly supplied arms to al-Qaeda affiliated insurgents even while ostensibly supporting an emerging Shi’a-dominated administration.

Pakistani defense sources interviewed by Asia Times in February 2005 confirmed that insurgents described as “former Ba’ath party” loyalists – who were being recruited and trained by “al-Qaeda in Iraq” under the leadership of the late Abu Musab Zarqawi – were being supplied Pakistan-manufactured weapons by the US. The arms shipments included rifles, rocket-propelled grenade launchers, ammunition, rockets and other light weaponry. These arms “could not be destined for the Iraqi security forces because US arms would be given to them”, a source told Syed Saleem Shahzad – the Times’ Pakistan bureau chief who, “known for his exposes of the Pakistani military” according to the New Yorker, was murdered in 2011. Rather, the US is playing a double-game to “head off” the threat of a “Shi’ite clergy-driven religious movement,” said the Pakistani defense source.

This was not the only way US strategy aided the rise of Zarqawi, a bin Laden mentee and brainchild of the extremist ideology that would later spawn ‘ISIS.’

According to a little-known November report for the US Joint Special Operations University (JSOU) and Strategic Studies Department, Dividing Our Enemies, post-invasion Iraq was “an interesting case study of fanning discontent among enemies, leading to ‘red-against-red’ [enemy-against-enemy] firefights.”

While counterinsurgency on the one hand requires US forces to “ameliorate harsh or deprived living conditions of the indigenous populations” to publicly win local hearts and minds:

“… the reverse side of this coin is one less discussed. It involves no effort to win over those caught in the crossfire of insurgent and counterinsurgent warfare, whether by bullet or broadcast. On the contrary, this underside of the counterinsurgency coin is calculated to exploit or create divisions among adversariesfor the purpose of fomenting enemy-on-enemy deadly encounters.”

In other words, US forces will pursue public legitimacy through conventional social welfare while simultaneously delegitimising local enemies by escalating intra-insurgent violence, knowing full-well that doing so will in turn escalate the number of innocent civilians “caught in the crossfire.” The idea is that violence covertly calibrated by US special operations will not only weaken enemies through in-fighting but turn the population against them.

In this case, the ‘enemy’ consisted of jihadists, Ba’athists, and peaceful Sufis, who were in a majority but, like the militants, also opposed the US military presence and therefore needed to be influenced. The JSOU report referred to events in late 2004 in Fallujah where “US psychological warfare (PSYOP) specialists” undertook to “set insurgents battling insurgents.” This involved actually promoting Zarqawi’s ideology, ironically, to defeat it: “The PSYOP warriors crafted programs to exploit Zarqawi’s murderous activities – and to disseminate them through meetings, radio and television broadcasts, handouts, newspaper stories, political cartoons, and posters – thereby diminishing his folk-hero image,” and encouraging the different factions to pick each other off. “By tapping into the Fallujans’ revulsion and antagonism to the Zarqawi jihadis the Joint PSYOP Task Force did its ‘best to foster a rift between Sunni groups.’”

Yet as noted by Dahr Jamail, one of the few unembedded investigative reporters in Iraq after the war, the proliferation of propaganda linking the acceleration of suicide bombings to the persona of Zarqawi was not matched by meaningful evidence. His own search to substantiate the myriad claims attributing the insurgency to Zarqawi beyond anonymous US intelligence sources encountered only an “eerie blankness”.

The US military operation in Fallujah, largely justified on the claim that Zarqawi’s militant forces had occupied the city, used white phosphorous, cluster bombs, and indiscriminate air strikes to pulverise 36,000 of Fallujah’s 50,000 homes, killing nearly a thousand civilians, terrorising 300,000 inhabitants to flee, and culminating in a disproportionate increase in birth defects, cancer and infant mortality due to the devastating environmental consequences of the war.

To this day, Fallujah has suffered from being largely cut-off from wider Iraq, its infrastructure largely unworkable with water and sewage systems still in disrepair, and its citizens subject to sectarian discrimination and persecution by Iraqi government backed Shi’a militia and police. “Thousands of bereaved and homeless Falluja families have a new reason to hate the US and its allies,” observed The Guardian in 2005. Thus, did the US occupation plant the seeds from which Zarqawi’s legacy would coalesce into the Frankenstein monster that calls itself “the Islamic State.”

Bankrolling al-Qaeda in Syria

According to former French foreign minister Roland Dumas, Britain had planned covert action in Syria as early as 2009: “I was in England two years before the violence in Syria on other business,” he told French television: “I met with top British officials, who confessed to me that they were preparing something in Syria. This was in Britain not in America. Britain was preparing gunmen to invade Syria.”

Leaked emails from the private intelligence firm Stratfor, including notes from a meeting with Pentagon officials, confirmed that as of 2011, US and UK special forces training of Syrian opposition forces was well underway. The goal was to elicit the “collapse” of Assad’s regime “from within.”

Since then, the role of the Gulf states – namely Saudi Arabia, Qatar, Kuwait, the United Arab Emirates, and Jordan (as well as NATO member Turkey) – in officially and unofficially financing and coordinating the most virulent elements amongst Syria’s rebels under the tutelage of US military intelligence is no secret. Yet the conventional wisdom is that the funneling of support to Islamist extremists in the rebel movement affiliated to al-Qaeda has been a colossal and regrettable error.

The reality is very different. The empowerment of the Islamist factions within the ‘Free Syrian Army’ (FSA) was a foregone conclusion of the strategy.

In its drive to depose Col. Qaddafi in Libya, NATO had previously allied itself with rebels affiliated to the al-Qaeda faction, the Islamic Fighting Group. The resulting Libyan regime backed by the US was in turn liaising with FSA leaders in Istanbul to provide money and heavy weapons for the anti-Assad insurgency. The State Department even hired an al-Qaeda affiliated Libyan militia group to provide security for the US embassy in Benghazi – although they had links with the very people that attacked the embassy.

Last year, CNN confirmed that CIA officials operating secretly out of the Benghazi embassy were being forced to take extra polygraph tests to keep under wraps what US Congressman suspect was a covert operation “to move surface-to-air missiles out of Libya, through Turkey, and into the hands of Syrian rebels.”

With their command and control centre based in Istanbul, Turkey, military supplies from Saudi Arabia and Qatar in particular were transported by Turkish intelligence to the border for rebel acquisition. CIA operatives along with Israeli and Jordanian commandos were also training FSA rebels on the Jordanian-Syrian border with anti-tank and anti-aircraft weapons. In addition, other reports show that British and French military were also involved in these secret training programmes. It appears that the same FSA rebels receiving this elite training went straight into ISIS – last month one ISIS commander, Abu Yusaf, said, “Many of the FSA people who the west has trained are actually joining us.”

The National thus confirmed the existence of another command and control centre in Amman, Jordan, “staffed by western and Arab military officials,” which “channels vehicles, sniper rifles, mortars, heavy machine guns, small arms and ammunition to Free Syrian Army units.” Rebel and opposition sources described the weapons bridge as “a well-run operation staffed by high-ranking military officials from 14 countries, including the US, European nations and Arabian Gulf states, the latter providing the bulk of materiel and financial support to rebel factions.”

The FSA sources interviewed by The National went to pains to deny that any al-Qaeda affiliated factions were involved in the control centre, or would receive any weapons support. But this is difficult to believe given that “Saudi and Qatari-supplied weapons” were being funneled through to the rebels via Amman, to their favoured factions.

Classified assessments of the military assistance supplied by US allies Saudi Arabia and Qatar obtained by the New York Times showed that “most of the arms shipped at the behest of Saudi Arabia and Qatar to supply Syrian rebel groups… are going to hardline Islamic jihadists, and not the more secular opposition groups that the West wants to bolster.”

Lest there be any doubt as to the extent to which all this covert military assistance coordinated by the US has gone to support al-Qaeda affiliated factions in the FSA, it is worth noting that earlier this year, the Israeli military intelligence website Debkafile – run by two veteran correspondents who covered the Middle East for 23 years for The Economist – reported that: “Turkey is giving Syrian rebel forces, including the al-Qaeda-affiliated Nusra Front, passage through its territory to attack the northwestern Syrian coastal area around Latakia.”

In August, Debkafile reported that “The US, Jordan and Israel are quietly backing the mixed bag of some 30 Syrian rebel factions”, some of which had just “seized control of the Syrian side of the Quneitra crossing, the only transit point between Israeli and Syrian Golan.” However, Debkafile noted, “al-Qaeda elements have permeated all those factions.” Israel has provided limited support to these rebels in the form of “medical care,” as well as “arms, intelligence and food…

“Israel acted as a member, along with the US and Jordan, of a support system for rebel groups fighting in southern Syria. Their efforts are coordinated through a war-room which the Pentagon established last year near Amman. The US, Jordanian and Israeli officers manning the facility determine in consultation which rebel factions are provided with reinforcements from the special training camps run for Syrian rebels in Jordan, and which will receive arms. All three governments understand perfectly that, notwithstanding all their precautions, some of their military assistance is bound to percolate to al-Qaeda’s Syrian arm, Jabhat Al-Nusra, which is fighting in rebel ranks. Neither Washington or Jerusalem or Amman would be comfortable in admitting they are arming al-Qaeda’s Nusra Front in southern Syria.”

This support also went to ISIS. Although the latter was originally founded in Iraq in October 2006, by 2013 the group had significantly expanded its operations in Syria working alongside al-Qaeda’s al-Nusra until February 2014, when ISIS was formally denounced by al-Qaeda. Even so, experts on the region’s Islamist groups point out that the alleged rift between al-Nusra and ISIS, while real, is not as fraught as one might hope, constituting a mere difference in tactics rather than fundamental ideology.

Officially, the US government’s financial support for the FSA goes through the Washington DC entity, the Syrian Support Group (SSG), Syrian Support Group (SSG) which was incorporated in April 2012. The SSG is licensed via the US Treasury Department to “export, re-export, sell, or supply to the Free Syrian Army (‘FSA’) financial, communications, logistical, and other services otherwise prohibited by Executive Order 13582 in order to support the FSA.”

In mid-2013, the Obama administration intensified its support to the rebels with a new classified executive order reversing its previous policy limiting US direct support to only nonlethal equipment. As before, the order would aim to supply weapons strictly to “moderate” forces in the FSA.

Except the government’s vetting procedures to block Islamist extremists from receiving US weapons have never worked.

A year later, Mother Jones found that the US government has “little oversight over whether US supplies are falling prey to corruption – or into the hands of extremists,” and relies “on too much good faith.” The US government keeps track of rebels receiving assistance purely through “handwritten receipts provided by rebel commanders in the field,” and the judgement of its allies. Countries supporting the rebels – the very same which have empowered al-Qaeda affiliated Islamists – “are doing audits of the delivery of lethal and nonlethal supplies.”

Thus, with the Gulf states still calling the shots on the ground, it is no surprise that by September last year, eleven prominent rebel groups distanced themselves from the ‘moderate’ opposition leadership and allied themselves with al-Qaeda.

By the SSG’s own conservative estimate, as much as 15% of rebel fighters are Islamists affiliated to al-Qaeda, either through the Jabhut al-Nusra faction, or its breakaway group ISIS. But privately, Pentagon officials estimate that “more than 50%” of the FSA is comprised of Islamist extremists, and according to rebel sources neither FSA chief Gen Salim Idris nor his senior aides engage in much vetting, decisions about which are made typically by local commanders.

Part 2 – THE LONG WAR

Follow the money

Media reports following ISIS’ conquest of much of northern and central Iraq this summer have painted the group as the world’s most super-efficient, self-financed, terrorist organisation that has been able to consolidate itself exclusively through extensive looting of Iraq’s banks and funds from black market oil sales. Much of this narrative, however, has derived from dubious sources, and overlooked disturbing details.

One senior anonymous intelligence source told Guardian correspondent Martin Chulov, for instance, that over 160 computer flash sticks obtained from an ISIS hideout revealed information on ISIS’ finances that was completely new to the intelligence community.

“Before Mosul, their total cash and assets were $875m [£515m],” said the official on the funds obtained largely via “massive cashflows from the oilfields of eastern Syria, which it had commandeered in late 2012.” Afterwards, “with the money they robbed from banks and the value of the military supplies they looted, they could add another $1.5bn to that.” The thrust of the narrative coming from intelligence sources was simple: “They had done this all themselves. There was no state actor at all behind them, which we had long known. They don’t need one.”

“ISIS’ half-a-billion-dollar bank heist makes it world’s richest terror group,” claimed the Telegraph, adding that the figure did not include additional stolen gold bullion, and millions more grabbed from banks “across the region.”

This story of ISIS’ stupendous bank looting spree across Iraq made global headlines but turned out to be disinformation. Senior Iraqi officials and bankers confirmed that banks in Iraq, including Mosul where ISIS supposedly stole $430 million, had faced no assault, remain open, and are guarded by their own private security forces.

How did the story come about? One of its prime sources was Iraqi parliamentarian Ahmed Chalabi – the same man who under the wing of his ‘Iraqi National Congress’ peddled false intelligence about Saddam’s weapons of mass destruction and ties to al-Qaeda.

In June, Chalabi met with the US ambassador to Iraq, Robert Beecroft, and Brett McGurk, the State Department’s deputy assistant secretary of state for Iraq and Iran. According to sources cited by Buzzfeedin June, Beecroft “has been meeting Chalabi for months and has dined at his mansion in Baghdad.”

Follow the oil

But while ISIS has clearly obtained funding from donors in the Gulf states, many of its fighters having broken away from the more traditional al-Qaeda affiliated groups like Jabhut al-Nusra, it has also successfully leveraged its control over Syrian and Iraqi oil fields.

In January, the New York Times reported that “Islamist rebels and extremist groups have seized control of most of Syria’s oil and gas resources”, bolstering “the fortunes of the Islamic State of Iraq and Syria, or ISIS, and the Nusra Front, both of which are offshoots of al-Qaeda.” Al-Qaeda affiliated rebels had “seized control of the oil and gas fields scattered across the country’s north and east,” while more moderate “Western-backed rebel groups do not appear to be involved in the oil trade, in large part because they have not taken over any oil fields.”

Yet the west had directly aided these Islamist groups in their efforts to operationalise Syria’s oil fields. In April 2013, for instance, the Times noted that al-Qaeda rebels had taken over key regions of Syria: “Nusra’s hand is felt most strongly in Aleppo”, where the al-Qaeda affiliate had established in coordination with other rebel groups including ISIS “a Shariah Commission” running “a police force and an Islamic court that hands down sentences that have included lashings.” Al-Qaeda fighters also “control the power plant and distribute flour to keep the city’s bakeries running.” Additionally, they “have seized government oil fields” in provinces of Deir al-Zour and Hasaka, and now make a “profit from the crude they produce.”

Lost in the fog of media hype was the disconcerting fact that these al-Qaeda rebel bread and oil operations in Aleppo, Deir al-Zour and Hasaka were directly and indirectly supported by the US and the European Union (EU). One account by the Washington Post for instance refers to a stealth mission in Aleppo “to deliver food and other aid to needy Syrians – all of it paid for by the US government,” including the supply of flour. “The bakery is fully supplied with flour paid for by the United States,” the Post continues, noting that local consumers, however, “credited Jabhat al-Nusra – a rebel group the United States has designated a terrorist organisation because of its ties to al-Qaeda – with providing flour to the region, though he admitted he wasn’t sure where it comes from.”

And in the same month that al-Qaeda’s control of Syria’s main oil regions in Deir al-Zour and Hasaka was confirmed, the EU voted to ease an oil embargo on Syria to allow oil to be sold on international markets from these very al-Qaeda controlled oil fields. European companies would be permitted to buy crude oil and petroleum products from these areas, although transactions would be approved by the Syrian National Coalition. Due to damaged infrastructure, oil would be trucked by road to Turkey where the nearest refineries are located.

“The logical conclusion from this craziness is that Europe will be funding al-Qaeda,” said Joshua Landis’]);”>Joshua Landis , a Syria expert at the University of Oklahoma.

Just two months later, a former senior staffer at the Syria Support Group in DC, David Falt, leaked internal SSG emails confirming that the group was “obsessed” with brokering “jackpot” oil deals on behalf of the FSA for Syria’s rebel-run oil regions.

“The idea they could raise hundreds of millions from the sale of the oil came to dominate the work of the SSG to the point no real attention was paid to the nature of the conflict,” said Falt, referring in particular to SSG’s director Brian Neill Sayers, who before his SSG role worked with NATO’s Operations Division. Their aim was to raise money for the rebels by selling the rights to Syrian oil.

Tacit complicity in IS oil smuggling

Even as al-Qaeda fighters increasingly decide to join up with IS, the ad hoc black market oil production and export infrastructure established by the Islamist groups in Syria has continued to function with, it seems, the tacit support of regional and western powers.

According to Ali Ediboglu, a Turkish MP for the border province of Hatay, IS is selling the bulk of its oil from regions in Syria and Mosul in Iraq through Turkey, with the tacit consent of Turkish authorities: “They have laid pipes from villages near the Turkish border at Hatay. Similar pipes exist also at [the Turkish border regions of] Kilis, Urfa and Gaziantep. They transfer the oil to Turkey and parlay it into cash. They take the oil from the refineries at zero cost. Using primitive means, they refine the oil in areas close to the Turkish border and then sell it via Turkey. This is worth $800 million.” He also noted that the extent of this and related operations indicates official Turkish complicity. “Fighters from Europe, Russia, Asian countries and Chechnya are going in large numbers both to Syria and Iraq, crossing from Turkish territory. There is information that at least 1,000 Turkish nationals are helping those foreign fighters sneak into Syria and Iraq to join ISIS. The National Intelligence Organization (MIT) is allegedly involved. None of this can be happening without MIT’s knowledge.”

Similarly, there is evidence that authorities in the Kurdish region of Iraq are also turning a blind eye to IS oil smuggling. In July, Iraqi officials said that IS had begun selling oil extracted from in the northern province of Salahuddin. One official pointed out that “the Kurdish peshmerga forces stopped the sale of oil at first, but later allowed tankers to transfer and sell oil.”

State of Law coalition MP Alia Nasseef also accused the Kurdistan Regional Government (KRG) of secretly trading oil with IS: “What is happening shows the extent of the massive conspiracy against Iraq by Kurdish politicians… The [illegal] sale of Iraqi oil to ISIS or anyone else is something that would not surprise us.” Although Kurdish officials have roundly rejected these accusations, informed sources told the Arabic daily Asharq Al-Awsat that Iraqi crude captured by ISIS was “being sold to Kurdish traders in the border regions straddling Iraq, Iran and Syria, and was being shipped to Pakistan where it was being sold ‘for less than half its original price.’”

An official statement in August from Iraq’s Oil Ministry warned that any oil not sanctioned by Baghdad could include crude smuggled illegally from IS:

“International purchasers [of crude oil] and other market participants should be aware that any oil exports made without the authorisation of the Ministry of Oil may contain crude oil originating from fields under the control of [ISIS].”

“Countries like Turkey have turned a blind eye to the practice” of IS oil smuggling, said Luay al-Khateeb, a fellow at the Brookings Doha Center, “and international pressure should be mounted to close down black markets in its southern region.” So far there has been no such pressure. Meanwhile, IS oil smuggling continues, with observers inside and outside Turkey noting that the Turkish government is tacitly allowing IS to flourish as it prefers the rebels to the Assad regime.

According to former Iraqi oil minister Isam al-Jalabi, “Turkey is the biggest winner from the Islamic State’s oil smuggling trade.” Both traders and oil firms are involved, he said, with the low prices allowing for “massive” profits for the countries facilitating the smuggling.

Buying ISIS oil?

Early last month, a tanker carrying over a million barrels in crude oil from northern Iraq’s Kurdish region arrived at the Texas Gulf of Mexico. The oil had been refined in the Iraqi Kurdish region before being pumped through a new pipeline from the KRG area ending up at Ceyhan, Turkey, where it was then loaded onto the tanker for shipping to the US. Baghdad’s efforts to stop the oil sale on the basis of its having national jurisdiction were rebuffed by American courts.

In early September, the European Union’s ambassador to Iraq, Jana Hybášková, told the EU Foreign Affairs Committee that “several EU member states have bought oil from the Islamic State (IS, formerly ISIS) terrorist organisation that has been brutally conquering large portions of Iraq and Syria,” according to Israel National News. She however “refused to divulge the names of the countries despite being asked numerous times.”

A third end-point for the KRG’s crude this summer, once again shipped via Turkey’s port of Ceyhan, was Israel’s southwestern port of Ashkelon. This is hardly news though. In May, Reuters revealed that Israeli and US oil refineries had been regularly purchasing and importing KRG’s disputed oil.

Meanwhile, as this triangle of covert oil shipments in which ISIS crude appears to be hopelessly entangled becomes more established, Turkey has increasingly demanded that the US pursue formal measures to lift obstacles to Kurdish oil sales to global markets. The KRG plans to export as much as 1 million barrels of oil a day by next year through its pipeline to Turkey.

The Kirkuk-Ceyhan pipeline

The Kirkuk-Ceyhan pipeline: Iraqi Kurdistan alone could hold up to 45 billion barrels of oil, allowing exports of up to 4 million barrels a day in the next decade if successfully brought to production.

Among the many oil and gas firms active in the KRG capital, Erbil, are ExxonMobil and Chevron. They are drilling in the region for oil under KRG contracts, though operations have been halted due to the crisis. No wonder Steve Coll writes in the New Yorker that Obama’s air strikes and arms supplies to the Kurds – notably not to Baghdad – effectively amount to “the defense of an undeclared Kurdish oil state whose sources of geopolitical appeal – as a long-term, non-Russian supplier of oil and gas to Europe, for example – are best not spoken of in polite or naïve company.” The Kurds are now busy working to “quadruple” their export capacity, while US policy has increasingly shifted toward permitting Kurdish exports – a development that would have major ramifications for Iraq’s national territorial integrity.

To be sure, as the offensive against IS ramps up, the Kurds are now selectively cracking down on IS smuggling efforts – but the measures are too little, too late.

A new map

The Third Iraq War has begun. With it, longstanding neocon dreams to partition Iraq into three along ethnic and religious lines have been resurrected.

White House officials now estimate that the fight against the region’s ‘Islamic State’ will last years, and may outlive the Obama administration. But this ‘long war’ vision goes back to nebulous ideas formally presented by late RAND Corp analyst Laurent Muraweic before the Pentagon’s Defense Policy Board at the invitation of then chairman Richard Perle. That presentation described Iraq as a “tactical pivot” by which to transform the wider Middle East.

Brian Whitaker, former Guardian Middle East editor, rightly noted that the Perle-RAND strategy drew inspiration from a 1996 paper published by the Israeli Institute for Advanced Strategic and Political Studies, co-authored by Perle and other neocons who held top positions in the post-9/11 Bush administration.

The policy paper advocated a strategy that bears startling resemblance to the chaos unfolding in the wake of the expansion of the ‘Islamic State’ – Israel would “shape its strategic environment” by first securing the removal of Saddam Hussein. “Jordan and Turkey would form an axis along with Israel to weaken and ‘roll back’ Syria.” This axis would attempt to weaken the influence of Lebanon, Syria and Iran by “weaning” off their Shi’ite populations. To succeed, Israel would need to engender US support, which would be obtained by Benjamin Netanyahu formulating the strategy “in language familiar to the Americans by tapping into themes of American administrations during the cold war.”

The 2002 Perle-RAND plan was active in the Bush administration’s strategic thinking on Iraq shortly before the 2003 war. According to US private intelligence firm Stratfor, in late 2002, then vice-president Dick Cheney and deputy defense secretary Paul Wolfowitz had co-authored a scheme under which central Sunni-majority Iraq would join with Jordan; the northern Kurdish regions would become an autonomous state; all becoming separate from the southern Shi’ite region.

The strategic advantages of an Iraq partition, Stratfor argued, focused on US control of oil:

“After eliminating Iraq as a sovereign state, there would be no fear that one day an anti-American government would come to power in Baghdad, as the capital would be in Amman [Jordan]. Current and potential US geopolitical foes Iran, Saudi Arabia and Syria would be isolated from each other, with big chunks of land between them under control of the pro-US forces.

Equally important, Washington would be able to justify its long-term and heavy military presence in the region as necessary for the defense of a young new state asking for US protection – and to secure the stability of oil markets and supplies. That in turn would help the United States gain direct control of Iraqi oil and replace Saudi oil in case of conflict with Riyadh.”

Map

The expansion of the ‘Islamic State’ has provided a pretext for the fundamental contours of this scenario to unfold, with the US and British looking to re-establish a long-term military presence in Iraq in the name of the “defense of a young new state.”

In 2006, Cheney’s successor, Joe Biden, also indicated his support for the ‘soft partition’ of Iraq along ethno-religious lines – a position which the co-author of the Biden-Iraq plan, Leslie Gelb of the Council on Foreign Relations, now argues is “the only solution” to the current crisis.

Also in 2006, the Armed Forces Journal published a map of the Middle East with its borders thoroughly re-drawn, courtesy of Lt. Col. (ret.) Ralph Peters, who had previously been assigned to the Office of the Deputy Chief of Staff for Intelligence where he was responsible for future warfare. As for the goals of this plan, apart from “security from terrorism” and “the prospect of democracy”, Peters also mentioned “access to oil supplies in a region that is destined to fight itself.”

Map2

In 2008, the strategy re-surfaced – once again via RAND Corp – through a report funded by the US Army Training and Doctrine Command on how to prosecute the ‘long war.’ Among its strategies, one scenario advocated by the report was ‘Divide and Rule’ which would involve:

“… exploiting fault lines between the various Salafi-jihadist groups to turn them against each other and dissipate their energy on internal conflicts.”

Simultaneously, the report suggested that the US could foster conflict between Salafi-jihadists and Shi’ite militants by:

“… shoring up the traditional Sunni regimes… as a way of containing Iranian power and influence in the Middle East and Persian Gulf.”

One way or another, some semblance of this plan is in motion. Last week, Israeli foreign minister Avigdor Leiberman told US secretary of state John Kerry:

“Iraq is breaking up before our eyes and it would appear that the creation of an independent Kurdish state is a foregone conclusion.”

The rise of the ‘Islamic State’ is not just a direct consequence of this neocon vision, tied as it is to a dangerous covert operations strategy that has seen al-Qaeda linked terrorists as a tool to influence local populations – it has in turn offered a pretext for the launch of a new era of endless war, the spectre of a prolonged US-led military presence in the energy-rich Persian Gulf region, and a return to the dangerous imperial temptation to re-configure the wider regional order.

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Reprinted with permission from MintPress News.

samedi, 20 septembre 2014

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

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QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




vendredi, 19 septembre 2014

Désinformation par la sémantique

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LA DÉSINFORMATION PAR LA SÉMANTIQUE

Une étude sur France info par des spécialistes sur le terme Daesh

Jean Pierinot
Ex: http://metamag.fr

Cela ne vous aura sans doute pas échappé. Depuis plusieurs jours, le terme "Daesh" remplace celui d’Etat islamique dans les discours officiels. Cela n’est pas anodin.
 
« Il n'y a pas de temps à perdre face à la menace des djihadistes de Daesh  qui a pris le contrôle de larges secteurs des territoires irakien et syrien, multipliant les exactions », a déclaré lundi matin François Hollande lors de son discours d’ouverture de la conférence sur la paix et la sécurité en Irak réunie en ce moment au Quai d’Orsay. « Daesh a commis au cours de ces derniers mois des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse à l'encontre de milliers de citoyens », a renchéri son homologue irakien, le président Fouad Massoum.
 
«Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un Etat» (Laurent Fabius)

Daesh, ou Daëch, plutôt qu’Etat islamique… Une histoire de sémantique d’abord. Daesh est en effet l’acronyme arabe d’EIIL, Etat islamique en Irak et au Levant. Mais l’explication ne s’arrête pas là. Devant les députés de l’Assemblée nationale, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius s’en est expliqué. « Le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un état. Il voudrait l’être, il ne l’est pas et c’est lui faire un cadeau que de l’appeler état. De la même façon, je recommande de ne pas utiliser l’expression Etat islamique car cela occasionne une confusion islam, islamisme, musulman. Il s’agit de ce que les arabes appellent Daesh et de ce que j’appelle pour ma part les égorgeurs de Daesh», a lancé le ministre français des Affaires étrangères. Et d’insister encore ce matin sur France Inter : « Le terme Etat islamique est très mauvais. Je ne suis pas d’accord qu’on les appelle l’Etat islamique, ils voudraient qu’on pense qu’ils agissent au nom des musulmans, ce n’est pas vrai » , a-t-il redit.  
 
De l'Etat islamique d'Irak à l'Etat islamique tout court

Outre-Atlantique, on évite aussi désormais de parler d’Etat islamique. Dans un discours prononcé mercredi dernier, le président américain Barack Obama a utilisé le terme "ISIL", initiales en anglais  de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL en français). « Ce groupe se fait appeler 'Etat islamique" mais il faut que deux choses  soient claires : ISIL n'est pas islamique. Aucune religion ne cautionne le meurtre d'innocents et la majorité des victimes de l'ISIL sont des musulmans.  ISIL n'est certainement pas un Etat. Il était auparavant la branche d'Al-Qaïda en Irak », a expliqué le chef de la Maison Blanche.
 
A sa création en octobre 2006 en Irak, de la fusion de la branche d'Al-Qaïda en Mésopotamie et de petits groupes islamistes en Irak, le groupe extrémiste sunnite se faisait appeler "l'Etat islamique d'Irak (EII)". Ce n’est qu’en avril 2013 qu’est apparu "l'Etat islamique en Irak et au Levant", ou selon une autre traduction "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS en français, ISIS en anglais). Le 29 juin dernier, après son offensive fulgurante en Irak, le groupe change son nom pour devenir "l’Etat islamique", supprimant ainsi toute référence géographique (Irak, Levant, Syrie). Il désigne son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde.

"Daesh", appellation controversée

L'acronyme en arabe de l'EIIL est Daesh. Mais selon des experts il est perçu comme péjoratif par les djihadistes car le terme "islamique" y disparaît. Dans une interview aux Clés du Moyen Orient, (article repris par Metamag) Romain Caillet, islamologue à l'Institut français du Proche-Orient, souligne ainsi que Daech est un terme "impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique".  « Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique ».  

Opération Isis, objectif Chine

Opération Isis, objectif Chine

Auteur : Manlio Dinucci
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio
 
 
Tandis que l'Isis diffuse à travers les complaisants réseaux médiatiques mondiaux les images de la troisième décapitation d'un citoyen occidental, sonne une autre sirène d'alarme : après s'être diffusé en Syrie et en Irak, l'Isis est en train de pénétrer dans le Sud-Est asiatique. C'est ce que communique la société Muir Analytics, qui fournit aux multinationales de « l'intelligence contre terrorisme, violence politique et insurrection », faisant partie des « auxiliaires » » de la Cia en Virginie, souvent utilisée par la maison mère pour répandre des « informations » utiles à ses opérations.

Un domaine dans lequel la Cia a une solide expérience. Pendant les administrations Carter et Reagan elle finança et entraîna, à travers les services secrets pakistanais, environ 100mille moudjahiddines pour combattre les forces soviétiques en Afghanistan. Opération à laquelle participa un riche saoudien, Oussama Ben Laden, arrivé en Afghanistan en 1980 avec des milliers de combattants recrutés dans son pays et de gros financements. La guerre de 1989 finie, avec le retrait des troupes soviétiques et l'occupation de Kaboul en 1992 par les moudjahiddines, dont les factions étaient déjà en lutte entre elles, naquit en 1994 l'organisation des talibans endoctrinés, entraînés et armés au Pakistan pour conquérir le pouvoir en Afghanistan, par une opération tacitement approuvée par Washington. En 1998, dans une interview au Nouvel Observateur, Brzezinski, ancien conseiller pour la sécurité nationale étasunienne, expliqua que le président Carter avait signé la directive pour la formation des moudjahiddines non pas après mais avant l'invasion soviétique de l'Afghanistan pour « attirer les Russes dans le piège afghan ». Quand dans l'interview on lui demanda s'il n'avait pas regretté cela, il répondit : « Qu'est-ce qui était le plus important pour l'histoire du monde ? Les talibans ou l'effondrement de l'empire soviétique ? »

Il n'y aurait donc pas à s'étonner qu'à l'avenir quelque ex conseiller d'Obama admît, les choses faites, ce dont on a dès aujourd'hui les preuves : à savoir que ce sont les Etats-Unis qui ont favorisé la naissance de l'Isis, sur un terrain social rendu « fertile » par leurs guerres, pour lancer la stratégie dont le premier objectif est la démolition complète de la Syrie, jusqu'à présent empêchée par la médiation russe en échange du désarmement chimique de Damas, et la réoccupation de l'Irak qui était en train de se détacher de Washington en se rapprochant de Pékin et Moscou. Le pacte de non-agression en Syrie entre Isis et « rebelles modérés » sert cette stratégie (voir dans l'article de il manifesto du 10 septembre la photo de la rencontre, en mai 2013, du sénateur étasunien McCain avec le chef de l'Isis faisant partie de l' « Armée Syrienne Libre » ).

Dans ce contexte, l'alarme sur la pénétration de l'Isis aux Philippines, en Indonésie, Malaisie et quelques autres pays aux abords de la Chine –lancée par la Cia par l'intermédiaire d'une société de complaisance- sert à justifier la stratégie déjà en acte, qui voit les USA et leurs principaux alliés concentrer des forces militaires dans la région Asie/Pacifique. Là où, prévenait le Pentagone en 2001, « existe la possibilité qu'émerge un rival militaire avec une formidable base de ressources, avec des capacités suffisant à menacer la stabilité d'une région cruciale pour les intérêts étasuniens ».

La « prophétie » s'est avérée, mais avec une variante. La Chine est aujourd'hui redoutée à Washington non pas tellement comme puissance militaire (même si elle n'est pas négligeable), mais surtout comme puissance économique (au renforcement de laquelle contribuent y compris les multinationales étasuniennes en fabriquant beaucoup de leurs produits en Chine). La Chine devient plus redoutable encore pour les USA à la suite d'une série d'accords économiques avec la Russie, qui rendent vaines les sanctions occidentales contre Moscou, et avec l'Iran (toujours dans le viseur de Washington), important fournisseur pétrolifère de la Chine. Il existe en outre des signaux indiquant que la Chine et l'Iran soient disponibles au projet russe de dédollarisation des échanges commerciaux, qui infligerait un coup mortel à la suprématie étasunienne.

D'où la stratégie annoncée par le président Obama, fondée sur le principe (expliqué par le New York Times) qu'en Asie, « la puissance américaine doit poursuivre ses intérêts économiques ». Les intérêts étasuniens que suivra l'Italie en participant à la coalition internationale sous conduite USA « contre l'Isis ».

Note de la traductrice pour la version française :
La France a effectué au-dessus de l'Irak, le 15 septembre 2014, un "premier vol de reconnaissance aérienne" pour une « mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance) [en anglais dans le texte] (…). Deux avions Rafale de l'armée de l'Air ont décollé de la base aérienne française 104 d'Al Dhafra, aux Emirats arabes unis (...) Il s'agit pour les armées françaises d'acquérir du renseignement sur le groupe terroriste Daesh et renforcer notre capacité d'appréciation autonome de la situation. (...) Les forces françaises aux Emirats arabes unis (FFEAU) participent au dispositif des forces de présence des armées françaises. Elles sont constituées d'un état-major de niveau opératif, de la base navale d'Abu Dhabi, de la base aérienne 104 d'Al Dhafra et de la 13e DBLE. Les FFEAU assurent une présence permanente aux EAU dans le cadre des accords de défense et animent les relations bilatérales de défense de la France avec ses partenaires régionaux. Elles ont également pour mission de soutenir les moyens militaires déployés dans le golfe arabo-persique et le nord de l'Océan Indien (…). »

jeudi, 18 septembre 2014

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Marc Vandepitte

Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.

« It’s the oil, stupid ! »

Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ».

Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre.

Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.

Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes.

Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».

Bombarder : ni légitime, ni utile

Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ?

Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak.

Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».

Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire.

En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale.

Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.

Danse macabre

L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.

Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète.

Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis.

Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.

Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.

EI : une création de l’Occident ?

Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA.

Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :

1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS.

2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS.

3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4)

4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.

Un flirt tenace

L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden.

Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.

Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place.

En 1996 l’Armée de Libération du Kossovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.

Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec le Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.

Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs, à s’emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali.

Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.

La stratégie du chaos

La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.

Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.

Notes :

(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013.

(2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne.

(3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...].

(4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.

Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.

mercredi, 17 septembre 2014

EEUU, cerca de regreso a Irak con ayuda del terrorismo

por Rasul Gudarzi

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Una vez más circulan videos de nuevas atrocidades de los terroristas del EIIL (Daesh, en árabe), donde uno de sus miembros decapita supuestamente a otro periodista estadounidense y, posteriormente, se emite una orden desde la Casa Blanca para enviar más de 350 militares de EE.UU. a Irak.

La situación se está desarrollando de modo que se van materializando las palabras del presidente estadounidense, Barack Obama, quien había dejado bien claro que la presencia militar de su país en Irak no tenía una fecha definida. El mandatario, tras el inicio de sus operaciones aéreas en el cielo iraquí, manifestó: “No voy a dar un calendario preciso (para la presencia militar en Irak), ya que, como dije desde el principio, en cualquier lugar o momento que el personal y las instalaciones de EE.UU. se vean amenazados, es mi obligación y mi responsabilidad como comandante en jefe asegurarme de que estén protegidos”.

Luego de la decapitación del primer periodista, 350 militares estadounidenses se dirigieron hacia el país árabe y, tras la muerte del segundo, se habla de un nuevo envío de más de 350. Tal como anunciaron los terroristas, en poco tiempo, asesinarán a un ciudadano británico, también en su poder, por lo que no resultaría nada raro evidenciar la incorporación del Reino Unido a las filas de la llamada lucha contra los terroristas.

En cuanto a los takfiríes del EIIL y sus actividades existen dos hipótesis; la primera pone de manifiesto que el importante papel de Occidente en la formación de ese grupo el cual mediante un guion prescrito, comete crímenes contra la humanidad, como la matanza de minorías entre ellas los kurdos izadíes, y el asesinato de periodistas, provocando así la furia de la opinión pública mundial y justificando el regreso de EE.UU. a ese país.

En este sentido, no es una novedad decir que el asesinato de los dos reporteros forma parte de ese juego sucio político. Hay muchos documentos que ratifican que el vídeo en el que se muestra la decapitación de los periodistas es falso; el cuchillo no brilla bajo sol, no se emite la imagen completa de la decapitación, y poco después, aparece una cabeza cortada sobre el cuerpo, algo que vemos constantemente en las películas de Hollywood; además, si nos fijamos bien, los terroristas cuando quieren matar a alguien no cubren su cara y muestran la decapitación o matan con disparos sin detener la grabación.

Como se esperaba, Obama calificó el asesinato del periodista Steven Sotloff como un horrible acto de violencia, indicó que su país no será intimidado por estos actos y aseguró que se hará justicia por los asesinatos. Una reacción que nos recuerda el ataque del 11 de septiembre de 2001 contra las Torres Gemelas y sus consecuencias, y que nos lleva a la conclusión de que podría tratarse de un plan bien calculado para el retorno de los países extranjeros a Irak.

La otra hipótesis radica en que los terroristas del EIIL ya son un grupo fuera de control que, bajo la alegación de la lucha contra Occidente, está absorbiendo miembros de diferentes puntos del mundo. De esa forma, los terroristas están desafiando el plan de George W. Bush para Oriente Medio, y pretende cortar la mano injerencista de EE.UU. en la región matando y asesinando a sus ciudadanos.

De todos modos, cualquiera que sea la hipótesis correcta, la realidad existente habla del retorno militar de Washington al país árabe. De momento. EE.UU. cuenta con más de 7 mil asesores y fuerzas de seguridad en Irak, una cifra que se incrementó en otros mil soldados, luego de la intensificación de la crisis. De ahí que no parece que estos terroristas pongan fin a sus crímenes, se prevé que cientos o miles de nuevos militares estadounidenses o de otros países, probablemente de Gran Bretaña, se desplieguen en ese país.

Este objetivo político-militar de la Casa Blanca no es un plan previsto en una noche, sino que está bien calculado desde hace tiempo. En este sentido, el senador estadounidense, John McCain, al inicio del año en curso, propuso al presidente Obama que aceptara el retorno del general retirado, David Petraeus, a Irak, para así reanudar -como dijo textualmente- sus esfuerzos para luchar contra el terrorismo en ese país.

Así que se pude decir que difundir el miedo e la inseguridad en la región rica en recursos naturales de Oriente Medio y el norte de África es una estrategia primordial para facilitar la presencia injerencista de EE.UU. y sus aliados, bajo el pretexto de apoyar a sus pueblos y combatir el terrorismo.

El ataque contra las Torres Gemelas en Nueva York trajo consigo las guerras de Afganistán e Irak, por tanto, es posible que la continuación de las atrocidades de los terroristas del EIIL desaten nuevas guerras en esta región, y como pasó en otras ocasiones, son los pueblos con sus niños, mujeres, ancianos,… quienes serán las principales víctimas de la avaricia de poder de las superpotencias.

La respuesta de por qué la ceguera de las superpotencias ante los crímenes contra la humanidad, reside en que, en un futuro cercano, nos enfrentaremos a una seria crisis por la falta de agua potable, de recursos fósiles y, en pocas palabras, una crisis energética. Por lo tanto, aquellos países que gozan de estos recursos y no cuentan con gobiernos centrales bien estructurados, firmes e independientes, son los que más peligro corren de enfrentar guerras, lo mismo que sucedió en Libia, por su petróleo y agua potable; en Mali, por su oro y uranio, entre otros casos semejantes.

Fuente: HispanTV

mardi, 16 septembre 2014

Lutte contre l'EI: Washington cherche à violer la souveraineté des Etats

 

Lutte contre l'EI: Washington cherche à violer la souveraineté des Etats

Auteur : Romandie
 
Téhéran - Un haut responsable iranien a accusé Washington de chercher à violer la souveraineté des Etats, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, alors que les Etats-Unis ont déclaré la guerre aux jihadistes de l'Etat islamique, qui sévit en Irak et en Syrie.

Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les Etats-Unis veulent poursuivre leur politique unilatérale et violer la souveraineté des Etats, a déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, cité samedi par l'agence officielle iranienne Irna.

L'action des Etats-Unis vise à détourner l'attention de l'opinion publique mondiale du rôle central de ce pays et de ses alliés dans la création, l'armement et le développement des groupes terroristes sous prétexte de (vouloir) faire tomber le pouvoir légal en Syrie, a-t-il souligné.

La création d'une coalition anti-terroriste par les Etats-Unis avec des pays qui sont les principaux soutiens des terroristes est suspecte, a-t-il déclaré en faisant allusion à l'Arabie Saoudite et au Qatar.

L'Iran, principal allié régional de la Syrie, accuse en effet les Etats-Unis, certains pays européens ainsi que l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, de financer et armer les groupes rebelles syriens, favorisant ainsi, selon Téhéran, l'émergence de groupes jihadistes comme l'Etat islamique (EI) ou le Front al-Nosra.

De son côté, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a lancé une mise en garde contre une intervention militaire américaine en Syrie.

Les Etats-Unis jouent avec le feu dans la région et doivent savoir qu'ils ne peuvent attaquer la Syrie sous prétexte de lutter contre l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui s'appelle désormais Etat islamique (EI), a dit M. Larijani cité par l'agence Isna.

Les Etats-Unis doivent savoir que s'ils attaquent les Etats de la région (...), plus personne ne pourra contrôler la région et la mèche sera allumée, a-t-il prévenu.

L'Iran, poids lourd chiite de la région, soutient les gouvernements syrien et irakien mais aussi les Kurdes d'Irak dans leur lutte contre les jihadistes sunnites.

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a récemment affirmé que l'Iran avait été le premier pays à fournir des armes aux combattants kurdes pour repousser les jihadistes qui voulaient prendre le contrôle de la capitale Erbil.

Les Etats-Unis, qui mènent depuis début août des raids aériens contre l'EI, ont déclaré la guerre à ce groupe et tentent de mettre sur pied une coalition internationale contre ce groupe extrémiste sunnite armé responsable d'atrocités en Irak et en Syrie.

Selon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'EI compte entre 20.000 et 31.500 combattants en Syrie et en Irak.

Une conférence internationale sur l'Irak se tient lundi à Paris et l'Iran n'y a pas été conviée, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, jugeant que la participation de Téhéran ne serait pas adéquate, notamment en raison de son implication en Syrie, où l'Iran soutient le régime de Bachar al-Assad.

L'Iran avait déjà exprimé jeudi ses doutes sur le sérieux et la sincérité de la coalition internationale contre l'EI.


- Source : Romandie

lundi, 15 septembre 2014

Sans commentaires...

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samedi, 13 septembre 2014

¿Invadirá el EI Arabia Saudí?

por Yusuf Fernández

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

riyad139.jpgSegún diversos expertos, la milicia del Estado Islámico (EI) invadirá pronto Arabia Saudí. Según el periódico libanés Al Binaa, el EI y Al Qaida disponen de células durmientes en Arabia Saudí que podrían actuar en cualquier momento.

Esta información se ha convertido en una fuente real de preocupación para las autoridades saudíes, los aliados occidentales de Riad y otras monarquías del Golfo. Esto explica la gira realizada por el ministro de Exteriores saudí por ls capitales regionales y la decisión de EEUU y otros estados occidentales de combatir al EI.

Los militantes del EI han alcanzado recientemente Rutba, una localidad iraquí situada cerca de las fronteras saudí y jordana. La ciudad saudí más cercana, Arar, que cuenta con una gran base militar, está situada a unas cinco horas en vehículo. El EI ha publicado también mensajes en Internet como “No estamos en la frontera. Estamos en Arabia Saudí y ésta es nuestra tierra”.

Existe pánico en Riad por el pensamiento de que ha contribuido a crear un monstruo que se ha vuelto contra sus promotores. El EI fue establecido para atacar a los enemigos del régimen saudí y en especial al eje de la resistencia -Irán, Hezbolá, Siria e Iraq- pero no para atacar también a los propios saudíes. Sin embargo, mientras el EI hace frente a una creciente resistencia popular en Siria e Iraq no sólo por parte de los cristianos y musulmanes shiíes, sino también de la población sunní, que sufre sus prácticas brutales, su expansión en Arabia Saudí podría ser mucho más fácil.

El EI se adhiere a la misma ideología que el Estado saudí, el wahabismo. La única diferencia es que la interpretación realizada por el EI es incluso más radical. Para el EI, todo aquel que no comparte su visión extremista es un enemigo que merece la muerte. La ejecución en masa de civiles y prisioneros en Mosul y en Tikrit es un recordatorio de que el EI busca instigar el miedo y aterrorizar a la población para que se someta.

Según diversos observadores, existe un enorme apoyo entre los saudíes a las criminales campañas del EI en Siria e Iraq. No sólo miles de saudíes se han unido a sus filas, sino que hay muchos también dentro del reino que envían donaciones al grupo. Parte de ese dinero es enviado a través de Kuwait, desde donde es canalizado posteriormente hacia el EI y otros grupos terroristas.

Un informe oficial saudí dado a conocer en mayo admitió que el grupo estaba operando en el reino y pidió a los ciudadanos que informaran sobre su presencia y sus actividades, tales como el reparto de panfletos. Sin embargo, la población saudí podría no estar muy dispuesta a cooperar. El régimen es extremadamente impopular debido a su corrupción y a su represión de la disidencia. Existen en la actualidad 30.000 presos políticos en el reino. Un decreto real aprobado en febrero que prohíbe cualquier crítica del régimen, incluyendo las denuncias sobre la corrupción, ha incrementado el resentimiento del pueblo saudí.

Existe también una clara afinidad entre el grupo y los clérigos wahabíes al EI. En agosto del pasado año, el rey saudí, Abdulá bin Abdul Aziz bin Saúd, pronunció un discurso criticando a los religiosos saudíes, el primero de la historia de las relaciones entre la familia Al Saúd y el establishment religioso wahabí. En él, el monarca denunció “el silencio de esta institución y la falta de cumplimiento de su deber de denunciar el fenómeno del terrorismo”.

Existen muchos alicientes para que el EI ataque el país. A su riqueza petrolífera se suma el hecho de que la toma de las ciudades santas islámicas de Meca y Medina sería un éxito sin precedentes para el nuevo “califato” del EI e incrementaría su prestigio entre los extremistas del mundo islámico.

De momento, el régimen saudí ha tratado de protegerse buscando el compromiso de Egipto y Pakistán de que desplegarán sus ejércitos en Arabia Saudí para defender al régimen si fuera necesario. Sin embargo, ambos países tienen sus propios problemas internos y además, aunque puedan evitar el colapso del régimen de forma temporal, son incapaces de protegerlo indefinidamente.

Esta amenaza ha llevado al régimen saudí a variar su postura en algunos temas regionales. A finales de agosto, Arabia Saudí convocó a los ministros de los Estados del Golfo a Yeddah para analizar el tema de la amenaza del EI. Al mismo tiempo, el gobierno saudí invitó al país al viceministro de Exteriores iraní, Hossein Amir-Abdollahian, con el que discutió diversos asuntos regionales y mantuvo un encuentro “constructivo”. Riad ha concedido asimismo cinco visados a diplomáticos sirios destinados al Consulado de Siria en Yeddah, en un gesto sin precedentes en estos tres últimos años de tensiones diplomáticas entre ambos países debido al apoyo saudí al terrorismo en Siria. La ironía es que el temor a los mismos grupos terroristas que el régimen saudí promovió para luchar contra sus rivales podrína ahora obligar a Arabia Saudí a cambiar su política hacia éstos.

Fuente: Al-Manar

dimanche, 07 septembre 2014

Le fondamentalisme de l'État islamique analysé par le philosophe Slavoj Zizek

Le fondamentalisme de l'État islamique analysé par le philosophe Slavoj Zizek

Auteur : Claire Levenson
 
slavoj_zizek.jpgPour Slavoj Zizek, les membres de l’État islamique ne sont pas de vrais fondamentalistes. «Les soit-disant fondamentalistes de l'EI sont une insulte au véritable fondamentalisme», écrit le philosophe dans le New York Times.

Pour lui, quelqu’un qui a une foi religieuse profonde fait preuve d'un mépris distant pour ceux qu’il considère comme des infidèles, pas d’un rejet violent et obsessif. Les vrais fondamentalistes, comme les bouddhistes tibétains ou les Amish aux Etats-Unis, éprouvent «une absence de ressentiment et d’envie, une profonde indifférence envers le mode de vie des non-croyants».

Zizek, qui est aussi psychanalyste, voit une sorte de dénégation à l’œuvre chez les islamistes de l’EI:

«Les terroristes pseudo-fondamentalistes sont profondément dérangés, intrigués et fascinés par la vie de péché des non-croyants. On voit bien que lorsqu'ils luttent contre l’Autre dépravé, c'est en fait contre leur propre tentation qu'ils luttent».

Pour le philosophe, la violence extrême de l’Etat islamique est le signe d’une sorte de complexe d’infériorité par rapport à une certaine image occidentale de la réussite, qui comprend le luxe, le consumérisme, les femmes et le pouvoir:

«Alors que l’idéologie officielle de l’Etat Islamique est de dénoncer les libertés occidentales, au quotidien, les gangs de l’EI pratiquent des orgies grotesques».

Pour illustrer cette ambiguïté, il cite la fameuse photo d'Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l'EI, portant une montre suisse clinquante,ainsi que l’expertise médiatique et financière moderne de ces djihadistes:

«Paradoxalement, les fondamentalistes de l’EI et ceux qui leur ressemblent ne sont absolument pas convaincus d’être supérieurs.»

Et pour Zizek, c’est cette instabilité, cette sorte de susceptibilité, qui les rendraient particulièrement violents. Alors qu’un vrai fondamentaliste est, lui, beaucoup plus serein.

Sur l’absence de foi bien ancrée des djihadistes qui rejoignent l’Etat islamique, plusieurs détails donnent raison à cette analyse: avant d’aller se battre en Syrie, deux candidats anglais au djihad récemment arrêtés avait commandé L’Islam pour les nuls et Le Coran pour les Nuls. 

En 2008, une note du MI5, l’agence de renseignement anglaise, écrivait que les candidats au djihad étaient souvent des «novices en matière de religion» et qu'au contraire, «une identité religieuse bien étabile protégeait de la radicalisation violente».


- Source : Claire Levenson

samedi, 06 septembre 2014

Un califat pour le 21ème siècle

UN CALIFAT POUR LE VINGT ET UNIEME SIECLE

Un bon outil pour aveugler les journalistes?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Avant de partir en vacances, Métamag titrait sur les califes. Que pouvait bien en effet signifier la proposition d'un califat politique au XXIème siècle ? Alors que les parlementaires irakiens ne parvenaient pas à se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement, les extrémistes sunnites de l'ISIS (Etat islamique de Syrie et d'Irak) annonçaient au printemps la création d'un califat nouveau style, non plus flamboyant mais tout vêtu de noir. L'établissement d'un système politico-religieux de cette nature apparaissait pour quelques observateurs une manœuvre audacieuse, téméraire, en tout cas superbement orchestrée. Restait à savoir par qui... Mais qui cherche, trouve et on en sait un peu plus maintenant sur l'identité du calife Abu Bakr al Baghadi et surtout, on devine qu'il suivit aussi et, peut-être à Guantanamo même, des cours de mise en scène.

Comme les politiciens irakiens n'avaient jamais laissé de côté leurs différences sectaires pour former un exécutif viable qui imposerait son autorité sur tout le territoire, on devinait bien que cette incursion du calife «fantastique» pourrait avoir des conséquences graves et dévastatrices sur les institutions si fragiles du pays. On sentait bien aussi que l'Irak serait de nouveau bombardé mais on n'imaginait pas que les Etats-Unis feraient si vite. Le plan Al-Baghadi était donc sans doute classé comme une opération d'urgence avant de quitter l'Afghanistan. Alors, on livra en appât aux pseudos journalistes experts la métaphore du califat. On vit alors apparaître dans les colonnes des journaux l'historique du califat : un titre qui datait du VIIème siècle, supprimé par Kemal Atatürk en 1924, après le démantèlement de l'Empire ottoman et qui ne conservait qu'une valeur religieuse puisqu'en 1923, on avait créé la République de Turquie.

Le rêve d'un califat qui irait de l'Espagne (El Andalus) jusqu'au Pakistan, incluant le nord de l'Afrique, le Moyen-Orient et le Levant, fut évoqué en fait par Osama Ben Laden après le 11 septembre. Le leader d'Al Qaeda comme Al Baghadi, autoproclamé calife Ibrahim, ont donc les mêmes sources, reçu sans doute la même formation ! En 1916, les accords franco-britanniques Sykes-Picot redessinèrent les cartes de la région. Par le traité de Sèvres, on en termina avec l'ordre géopolitique ancien qui durant des siècles avait amené une certaine harmonie interne et une unité religieuse dans la région sous le couvert justement du califat et du sultanat. Pour des gens comme Ben Laden et tous les transatlantiques qui tournaient autour, c'est à Sèvres que commencèrent tous les problèmes. Mais peut-on vraiment croire que le califat avec ses abus, son pouvoir arbitraire, ses injustices sociales pourrait être la panacée du vingt et unième siècle ? Qui donc a intérêt à rêver la nuit au califat ?

Le porte-parole du mufti d'Egypte (un des principaux leaders spirituels sunnites) a déclaré cet été que «le califat est une illusion». «A peine, dit-il, une réponse crédible au chaos irakien». D'autres chefs religieux sunnites ont souligné l'aspect «délirant» de la proposition car«on ne saurait former un Etat par le pillage, le sabotage et les bombardement». Un député irakien est convaincu de son côté que c'est en réalité un projet bien pensé, calculé, réfléchi, un projet même rationnel, trop rationnel même pour être vraiment oriental ! En fait, l'Irak ne doit jamais se relever pour l'équilibre du monde.
 
Le califat n'est en fait que l'habillage délirant du chaos, un concept théologico-politique réinventé mais désenchanté sur fonds de puits de pétrole à sécuriser et de fanatiques à instrumentaliser. L'ISIS remplace ainsi tout à fait sur le terrain Al Qaeda. C'est comme une énième franchise du groupe appuyée comme au bon vieux temps (le 11 septembre cela fait déjà 13 ans !) par l'aviation américaine. Au Sahel, au Maghreb, des groupes maghrébins défendent l'ISIS mais il est fort probable que d'ici quelque temps, d'autres groupes musulmans plus identitaires se lèvent contre l'ISIS et le Califat pseudo-arabe. Cela dépendra en fait de la prise de conscience arabe de toutes ces manipulations. Mais cette prise de conscience des manipulations arabes existe-t-elle dans le monde musulman ? Oui. Le monde arabe bouge et discute toujours autour du narguilé et loin des femmes, les choses sont dites. Certains ouvrent les yeux. En Irak, l'aviation américaine bombarde, l'Iran fait entrer des armes, la Russie avait aussi envoyé fin juin des avions au gouvernement chiite de Bagdad, le Qatar financerait Al Baghadi et le Mossad produirait des films gore au Neguev ... Quel imbroglio ? Vaincre l'Isis, abattre la Syrie, récupérer le territoire irakien, le dépecer pour le rendre ingouvernable. Dans tous les cas de figure, le califat n'est pas une figure politique du vingt et unième siècle mais il reste un bon outil pour aveugler les journalistes et faire marcher les troupes au nom de la Justice. Arabes, réveillez-vous !  

jeudi, 04 septembre 2014

ISIS is America’s New Terror Brand: Endless Propaganda Fuels “War on Terror”

 
ISIS is America’s New Terror Brand: Endless Propaganda Fuels “War on Terror”

By James F. Tracy
GlobalResearch.ca

In the wake of World War I, erstwhile propagandist and political scientist Harold Lasswell famously defined propaganda as “the management of collective attitudes” and the “control over opinion” through “the manipulation of significant symbols.”[1] The extent to which this tradition is enthusiastically upheld in the West and the United States in particular is remarkable.

The American public is consistently propagandized by its government and corporate news media on the most vital of contemporary issues and events.

Deception on such a scale would be of little consequence if the US were not the most powerful economic and military force on earth.

A case in point is the hysteria Western news media are attempting to create concerning the threat posed by the mercenary-terrorist army now being promoted as the Islamic State of Iraq and Greater Syria, or “ISIS.”

As was the case with the US intelligence asset and bogey publicized as “Al Qaeda,” and Al Qaeda’s Syrian adjunct, “Al Nusra,” such entities are—apparently by design—inadequately investigated and defined by major news media. Absent meaningful historical context they usefully serve as another raison d’ểtre for America’s terminal “War on Terror.”

A seemingly obvious feature of such terrorist forces left unexamined by corporate media is that they are observably comprised of the same or comparable personnel unleashed elsewhere throughout the Middle East as part of a strategy proposed during the George W. Bush administration in 2007.[2]

With the above observations in mind, ISIS is well-financed, militarily proficient, and equipped with modern vehicles and weaponry. It also exhibits an uncanny degree of media savvy in terms of propagating its message in professional-looking videos and on platforms such as YouTube and Twitter. “Western intelligence services,” the New York Times reports, claim to be “worried about their extraordinary command of seemingly less lethal weapons: state-of-the-art videos, ground images shot from drones, and multilingual Twitter messages.”[3]

Along these lines, ISIS even received a largely sympathetic portrayal in a five-part series produced and aired by the Rupert Murdoch-backed Vice News.[4] Indeed, Vice News’ “The Spread of the Caliphate” is reminiscent of the public relations-style reportage produced via the “embedding” of corporate news media personnel with US and allied forces during the 2003 conquest of Iraq.

The overt support of ISIS, combined with the fact that it is battling the same Syrian government the Obama administration overtly sought to wage war against just one year ago, strongly suggest the organization’s sponsorship by Western intelligence and military interests.

ISIS’s curious features are readily apparent to non-Western news outlets and citizenries. For example, Iran’s PressTV recently asked its readership, “Why does the ISIL have such easy access to Twitter, Youtube and other social media to propagate its ideologies?” The answer choices are, “1) Because the ISIL has very capable technicians who can best use social media, or 2) Because the US and Britain have provided the ISIL with unrestricted social media platform[s].” Note that the first choice is the overarching assumption of Western media outlets. Yet perhaps unsurprisingly, 90 percent of PressTV readers selected choice two.[5]

No such queries are so much as alluded to by major corporate media, all of which are united in the notion that ISIS is an essentially indigenous phenomenon. Yet as coverage of the events of September 11, 2001 and subsequent state-sponsored terrorism indicates, such media are essentially a component of the national security state, their reports and broadcast scripts all but overtly written by intelligence and military organizations.

In the wake of 9/11 US news media seldom asked about the origins of Al Qaeda—particularly how it was a product of US intelligence agencies. With the history of Al Qaeda omitted, the Bush administration was permitted to wage war on Afghanistan almost immediately following those staged attacks on the World Trade Center and Pentagon.

Yet as is much the case with today’s manufactured ISIS phenomenon, that history was readily available, and its careful public examination might have implicated the United States intelligence community in the 9/11 attacks. “During the Cold War, but also in its aftermath,” Michel Chossudovsky observes,

the CIA—using Pakistan’s military intelligence apparatus as a “go between”—played a key role in training the Mujhadeen. In turn, the CIA-sponsored guerrilla training was integrated with the teachings of Islam. Both the Clinton and Bush administrations have consistently supported the “Militant Islamic Base”, including Osama bin Laden’s Al Qaeda, as part of their foreign policy agenda. The links between Osama bin Laden and the Clinton administration in Bosnia and Kosovo are well documented by congressional records.[6]

As the United States and world approach the thirteenth anniversary of the most momentous false flag in modern history, the American public would be well-served to remind itself that ISIS is the new Al Qaeda—in other words, the new pretext that will in all likelihood be used by to take police state measures at home and military aggression abroad to new, perhaps unprecedented, levels.

With the above in mind, it is telling that one of the US government’s greatest fears isn’t ISIS at all. “The FBI’s most recent threat assessment for domestic terrorism makes no reference to Islamist terror threats,” the Washington Free Beacon reports, “despite last year’s Boston Marathon bombing and the 2009 Fort Hood shooting—both carried out by radical Muslim Americans.”

Instead, the nation’s foremost law enforcement agency is preoccupied with what it deems “domestic extremism” exhibited by its own subjects.[7] A primary manifestation of such “extremism” is possessing the curiosity to discern and seek out truths and information amidst the barrage of manipulated symbols the government and corporate-controlled media use to undermine a potentially informed public.

Notes

[1] Harold Lasswell, Propaganda Technique in the World War, Cambridge MA: MIT Press, 1927/1971.

[2] Seymour Hersh, “The Redirection: Is the Administration’s New Policy Benefitting Our Enemies in the War on Terrorism?” New Yorker, March 5, 2007; Tony Cartalucci, “Extremists Ravaging Syria Created by US in 2007,” Land Destroyer Report, May 11, 2012.

[3] Scott Shane and Ben Hubbard, “ISIS Displaying a Deft Command of Varied Media,” New York Times, August 30, 2014.

[4] Joe Bercovici, “Thanks to Rupert Murdoch, Vice is Worth $1.4 Billion. Could it be in Play Soon?” Forbes, August 19, 2014; Medyan Dairieh, “The Spread of the Caliphate: The Islamic State,” Vice News, August 13, 2014.

[5] PressTV Poll, http://presstv.ir, retrieved on August 30, 2014.

[6] Michel Chossudovsky, America’s “War on Terrorism” Second Edition, Montreal CA: Global Research, 2005, 4.

[7] Bill Gertz, “FBI National Domestic Threat Assessment Omits Islamist Terrorism,” Washington Free Beacon, August 29, 2014.

Reprinted with permission from GlobalResearch.ca.