vendredi, 20 juin 2008
Partenariat stratégique
Rappel: Un texte prophétique -et toujours actuel!- de Henri de Grossouvre !
Pour un partenariat stratégique entre l'Union Européenne et la Russie
L'Union Européenne est en train de réformer ses institutions et son mode de travail. Il s'avère dès lors important que les citoyens des Etats membres soient au courant de trois choses : des conséquences de ces réformes, des diverses possibilités de développement (Fédération d'Etats, Etat fédéral,…), des partenaires futurs de cet Union. Le 21 avril prochain, en France, les élections présidentielles auront lieu. Les bons résultats, inattendus, de Jean-Pierre Chevènement dans les sondages a surpris les observateurs et inquiété les deux candidats principaux, Chirac et Jospin. Chevènement est souvent décrit dans les médias comme un adversaire de l'Europe. Ce n'est pas exact. Il serait plus juste de dire qu'il est partisan d'une façon différente d'intégrer l'Europe; ensuite, il s'insurge contre le déficit démocratique croissant des instances européennes, lesquelles n'ont plus de légitimité démocratique. Ensuite, il se fait l'avocat d'un partenariat stratégique entre l'Union Européenne et la Russie.
L'Union Européenne et la Russie ont des intérêts géopolitiques, économiques et culturels communs. L'accord de coopération qui existe depuis le 1 décembre 1997 entre l'UE et la Russie est un accord de type préférentiel, comme il en existe déjà entre cette même UE et quelques pays d'Amérique latine et/ou d'Afrique. Cet accord est insuffisant. La mise sur pied d'un partenariat stratégique avec la Russie permettrait à l'Europe de faire face aux grands défis du 21ième siècle : défis qui nécessitent paix et sécurité sur le continent, maîtrise de l'espace et maîtrise des problèmes énergétiques. Si l'intégration pure et simple de la Russie dans l'UE est une impossibilité, nous pouvons trouver une forme d'association avec le GASP. Au cours de l'histoire de l'humanité, nous constatons une succession de périodes de guerre et de paix. La paix est l'œuvre du politique. Un partenariat stratégique entre l'UE et la Russie garantirait l'existence d'un monde multipolaire, source de paix et d'équilibre. Le monde multipolaire, que De Gaulle appelait de ses vœux en son temps, est une idée que souhaitent voir advenir la Russie, la Chine et l'Inde. Depuis que les Etats-Unis se montrent capables, seuls, d'assumer une domination quasi totale de la planète, les guerres n'ont cessé de se succéder (Irak, Bosnie, Yougoslavie, Somalie, Afghanistan).
Vus les problèmes soulevés par le Projet Galileo, nous devrions faire en sorte de développer des satellites de navigation, de concert avec la Russie. Les Américains ont clairement dit aux Européens qu'ils ne leur accorderont aucun accès au nouveau système de navigation satellitaire; or les Russes disposent d'un système, appelé Glonas, et de fréquences, ce qui doit nous conduire tous naturellement à développer un système exclusivement européen, en partenariat avec la Russie.
De même, la Russie pourrait aider l'UE à résoudre la question de l'énergie. Selon plusieurs experts (1), la production de pétrole atteindra son point culminant dans les années 2010-2020, puis ne cessera plus de diminuer. Le monde sera confronté alors à une pénurie chronique de pétrole. Dans ce contexte, la Russie sera en mesure d'atteindre l'un des objectifs qu'elle s'est fixé: devenir le premier producteur de pétrole du monde, bien avant l'Arabie Saoudite. La Russie possède déjà les plus grands gisements de gaz naturels au monde et maîtrise, tout comme la France, l'énergie atomique. L'Autriche, qui, traditionnellement, fait fonction de pont entre l'Est et l'Ouest, entretient de bonnes relations diplomatiques et économiques avec la Russie. Elle aussi a tout à gagner dans un partenariat stratégique entre l'UE et la Russie.
Henri de GROSSOUVRE.
(texte de présentation du livre de Henri de Grossouvre, Paris-Berlin-Moscou - La voie de l'indépendance et de la paix, Age d'Homme, Lausanne, 2002, adressé à la presse autrichienne en janvier 2002).
Note :
(1) cf. Norman SELLEY, «Changing Oil» & John V. MITCHELL, «Oil for Wheels», Royal Institue of International Affairs, London, Briefing Paper, New Series, no. 10, January 2000 and no. 9, December 1999.
00:20 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : eurasisme, russie, europe, eurasie, union européenne, géoéconomie | |
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mercredi, 11 juin 2008
Les Etats-Unis financent l'agitation tibétaine

Les Etats-Unis financent l’agitation tibétaine
D’après un article de la “Süddeutsche Zeitung” (SDZ), le caucus “National Endowment for Democracy” (NED), qui, bien que privé, reçoit de larges subsides du gouvernement américain, aurait payé, rien que l’an passé, 45.000 dollars à l’“International Tibet Support Network” (Réseau international de soutien au Tibet) qui a notamment coordonné les protestations très médiatisées contre les Jeux olympiques prévus cet été à Pékin, principalement à l’occasion des courses avec la flamme olympique.
L’argent du contribuable américain est allé dans l’escarcelle des groupes tibétains que le gouvernement chinois considère comme insurrectionnels. L’intermédiaire, assurant le transit des fonds, n’a pas toujours été la NED, mais elle l’a été souvent.
Rien qu’au cours de l’année 2006, cette organisation privée, selon ses propres déclarations, aurait versé 293.000 dollars à des groupes tibétains que Pékin accuse d’avoir co-planifié le soulèvement de Lhasa, il y a deux mois.
Sur le plan politique, ce soutien financier ne manque pas de piquant parce que la NED reçoit la plupart de ses subsides du Congrès américain. Les Etats-Unis financent ainsi directement des actions que Pékin juge déstabilisantes ou diffamantes à la veille des Jeux olympiques, explique le journaliste du SDZ.
Dans les années qui viennent de s’écouler, le Congrès a de fait libéré toujours davantage de fonds pour soutenir des “programmes de démocratisation” en Chine et au Tibet. Pour l’année 2006 seulement, le montant s’élève à 23 millions de dollars. Des organisations privées comme la NED sont devenues d’importants instruments de la politique étrangère américaine.
Le journal de Munich cite les propres paroles de l’ancien directeur de la NED, Weinstein: “Beaucoup d’actions que nous lançons maintenant auraient été secrètement menées, il y a vingt-cinq ans, par la CIA”. Les instituts américains de ce type auraient, poursuivent les rédacteurs de la SDZ, également soutenu financièrement la “révolution orange” en Ukraine et la “révolution des roses” en Géorgie, deux “remaniements politiques” clairement dirigés contre les intérêts de la Russie.
Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a ouvertement reproché aux Etats-Unis de soutenir la violence au Tibet. En menant une telle politique, Washington entend saboter les Jeux olympiques de Pékin, a déclaré Chavez lors de l’un de ses discours, tenu récemment à Caracas. Les Etats-Unis veulent, par tous les moyens, fractionner le territoire actuellement sous souveraineté chinoise. Derrière les désordres du Tibet se profilent les intérêts de l’impérialisme américain, pense le président du Venezuela, qui a appelé à soutenir la Chine dans cette épreuve, de même que les Jeux olympiques.
K. KRIWAT.
(article tiré de DNZ/n°23/2008; source: Jean-François Susbielle, “China/USA – Der programmierte Krieg”; édition allemande de: J.-F. Susbielle, “Chine-USA. La guerre programmée. Le XXI° siècle sera-t-il le siècle de la revanche chinoise?”, First Editions, Paris, 2006,ISBN 2-75400-149-2).
00:10 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasie, eurasisme, asie, affaires asiatiques, stratégie, contre-stratégie, manipulations médiatiques | |
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