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jeudi, 08 avril 2010

L'expédition allemande au Tibet de 1938-39

Synergies européennes – Bruxelles/Munich/Tübingen – Novembre 2006

 

Detlev ROSE :

L’expédition allemande au Tibet de 1938-39

Voyage scientifique ou quête de traces à motivation idéologique ?

 

Ernst_Schaefer.jpgLe 20 avril 1938 cinq jeunes scientifiques allemands montent à bord, dans le port de Gènes, sur le « Gneisenau », un navire rapide qui fait la liaison avec l’Extrême-Orient. Le but de leur voyage : le haut plateau du Tibet, entouré d’une nuée de mystères, le « Toit du monde ». Sous la direction du biologiste Ernst Schäfer, s’embarquent pour une aventure hors du commun pour les critères de l’époque, Bruno Beger (anthropologue et géographe), Karl Wienert (géophysicien et météorologue), Edmund Geer (en charge de la logistique et directeur technique de l’expédition) et Ernst Krause (entomologiste, cameraman et photographe).

 

Tous les participants à cette expédition étaient membres des « échelons de protection » (SS), mais ce fait justifie-t-il d’étiqueter cette expédition d’ « expédition SS », comme on le lit trop souvent dans maints ouvrages ? Cette étiquette fait penser qu’il s’agissait d’une expédition officielle du Troisième Reich. Est-ce exact ? Les SS avaient-il vraiment quelque chose à voir avec ce voyage de recherche vers cette lointaine contrée de l’Asie ? Quel intérêt les dirigeants nationaux-socialistes pouvaient-ils bien avoir au Tibet ? Comment cette expédition a-t-elle été montée ; quels étaient ses objectifs, ses motifs ? A quoi a-t-elle finalement abouti ? Beaucoup de questions, qui ont conduit à des études sérieuses mais aussi à l’éclosion de mythomanies, de légendes.

 

Des sources non encore étudiées…

 

« On a raconté et écrit beaucoup de sottises sur cette expédition au Tibet après la guerre », disait le dernier survivant Bruno Beger (1). Cela s’explique surtout par la rareté des sources, qui rend l’accès à ce thème fort malaisé. Il existe certes des travaux à prétention scientifique sur ce sujet, mais, jusqu’il y a peu de temps, nous ne disposions d’aucune analyse complète et détaillée sur les recherches tibétaines entreprises sous le Troisième Reich. Cette lacune est désormais comblée, grâce à une thèse de doctorat de Peter Mierau, un historien issu de l’Université de Würzburg (2). Le thème de ses recherches était la « politique nationale socialiste des expéditions ». Dans le cadre de cette recherche générale, il aborde de manière fort complète cette expédition allemande au Tibet de 1938-39. Mierau a découvert des sources qui n’avaient pas encore été étudiées (ou à peine) jusqu’ici. Certes, ce travail ne répond pas encore à toutes les questions mais, quoi qu’il en soit, les connaissances actuellement disponibles sur cette mystérieuse expédition se sont considérablement élargies.

 

Cette remarque vaut surtout pour les prolégomènes de cette entreprise aventureuse. Le biologiste et ornithologue Ernst Schäfer s’était taillé une bonne réputation en Allemagne, comme spécialiste du Tibet. Deux fois déjà, il avait participé, en 1931-32 et de 1934 à 1936, aux expéditions américaines de Brooke Dolan au Tibet oriental et central. En 1937, Himmler, Reichsführer SS, avait remarqué ce jeune scientifique prometteur et dynamique. Il prit contact avec lui. Schäfer était en train de préparer une nouvelle expédition. Himmler voulait simplement profiter du prestige acquis par le jeune savant. Il voulait inclure l’expédition dans le cadre de l’ « Ahnenerbe », la structure « Héritage des Ancêtres » qu’il avait créée en 1935, et, ainsi, placer l’expédition sous patronage SS (3). Le spécialiste du Tibet était certes déjà membre des SS à ce moment-là, mais il aurait préféré placer son expédition sous le patronage du département culturel des affaires étrangères ou de la très officielle DFG (« Communauté scientifique allemande ») et avait effectué des démarches en ce sens (4).

 

En l’état actuel des connaissances, il n’est donc pas possible d’affirmer ou d’infirmer clairement que les préparatifs de l’expédition aient été entièrement effectués sous la houlette des SS ou de l’Ahnenerbe (5). Le nom officiel de l’expédition était le suivant : « Expédition allemande Ernst Schäfer au Tibet » (= « Deutsche Tibetexpedition Ernst Schäfer »). Himmler eut droit au titre de « patron » de l’expédition et avait tenu à connaître personnellement tous les participants avant qu’ils ne partent et de donner le titre de SS à deux des scientifiques qui ne l’avaient pas encore (Krause et Wienert). Dans les articles des journaux, l’entreprise était souvent citée comme « Expédition SS ». Schäfer lui-même a utilisé cette dénomination à plusieurs reprises (6).

 

Le rôle très restreint de l’Ahnenerbe

 

Il a été question de faire de l’Ahnenerbe, la communauté scientifique fondée par les SS, l’un des commanditaires de cette expédition. On peut le prouver par l’existence d’un programme de travail provisoire intitulé « Ziele und Pläne der unter Leitung des SS-Obersturmführer Dr. Schäfer stehenden Tibet-Expedition der Gemeinschaft « Das Ahnenerbe » (Erster Kurator : Der Reichsführer SS)“ (= Objectifs et plans de l’expédition au Tibet de la Communauté „Héritage des Ancêtres » sous la direction du Dr. Schäfer, Obersturmführer des SS (Premier curateur : le Reichsführer SS) ». Muni de ce document, le département d’aide économique de l’état-major personnel du Reichsführer SS a appuyé le dossier de Schäfer auprès de la DFG (7). Après cette démarche, l’Ahnenerbe n’a plus joué aucun rôle officiel dans les préparatifs et la tenue de l’expédition. L’historien canadien Michael H. Kater, dans son ouvrage de référence sur la question, note que cette « vague institution », aux contours flous, a causé bien des tensions entre Schäfer et les dirigeants de l’Ahnenerbe Wolfram Sievers et Walter Wüst. De plus, l’Ahnenerbe ne semblait pas en mesure de financer quoi que ce soit relevant de l’expédition (8).

 

Ce qui est certain, en revanche, c’est que l’expédition a été financée par des cercles ou initiatives privées. Bruno Beger dit qu’Ernst Schäfer a été en mesure de rassembler quelque 70.000 Reichsmark, dont 30.000 provenaient du « conseil publicitaire » des cercles économiques allemands ; 20.000 RM de la DFG (qui s’appelait jusqu’en 1935 : « Notgemeinschaft Deutscher Wissenschaft ») ; 15.000 RM sont entrés dans les caisses grâce à l’entremise du père de Schäfer, qui était à l’époque le directeur de la fabrique de produits de caoutchouc Phoenix à Hambourg-Harburg ; les 5.000 RM restants ont été offerts par le « Frankfurter Zeitung » (9). Ces donateurs enthousiastes et généreux avaient été séduits par la passion et l’engagement des participants, surtout d’Ernst Schäfer. Beger se souvient encore : « Les instruments scientifiques, les appareils, les équipements photographiques, cinématographiques, sanitaires, presque tout nous a été prêté et même donné » (10).

 

Himmler, pour sa part, s’adressa à Göring pour que celui-ci mette 30.000 RM en devises à la disposition des explorateurs. Il fit verser cette somme à l’avance. Ce n’était pas une maigre somme car il fallait que l’expédition puisse disposer de toutes les sommes nécessaires en devises, pour qu’elle soit tout simplement possible (11).

 

Les premiers Allemands dans la « Cité interdite »

 

Ernst Schäfer s’occupa seul des préparatifs politiques et diplomatiques du voyage scientifique. Vu la situation internationale à l’époque, le chemin vers le Tibet ne pouvait se faire qu’au départ de l’Inde sous domination britannique : il fallait donc obtenir l’autorisation de la Grande-Bretagne. L’adhésion au projet de Britanniques en vue, Schäfer l’obtint grâce à son habilité diplomatique. Il s’embarqua lui-même pour l’Angleterre et en revint avec bon nombre de lettres de recommandation. Les participants à l’expédition ne savaient pas s’il allait être possible d’entrer dans le Tibet, alors indépendant, ni au début de leur voyage ni pendant les premiers mois de leur séjour, qu’ils passèrent pour l’essentiel dans la province septentrionale de l’Inde britannique, le Sikkim. Ce n’est qu’en novembre 1938, après de longues négociations et grâce aux bons travaux préparatoires, que leur parvint une invitation du gouvernement tibétain, comprenant également une autorisation à séjourner dans la « Cité interdite » de Lhassa. Au départ, cette autorisation de séjourner à Lhassa ne devait durer que deux semaines, mais elle a sans cesse été prolongée, si bien que les chercheurs allemands finirent par y rester deux mois. Ils étaient en outre les premiers Allemands à avoir pu pénétrer dans Lhassa.

 

Ce résultat, impressionnant vu les difficultés de l’époque, est dû principalement au travail et à la persévérance personnelle d’Ernst Schäfer et de ses compagnons plutôt qu’à l’action hypothétique des SS et de l’Ahnenerbe. Ernst Schäfer, quand il a organisé cette expédition, a toujours mis l’accent sur son indépendance, sur ses initiatives personnelles ; il a toujours voulu mettre cette entreprise en branle de ses propres forces, pour autant que cela ait été possible. Dans ces démarches, il jouait aussi, bien sûr, la carte de ses contacts SS, les utilisait et les mobilisaient, tant que cela pouvait lui être utile ou se révélait nécessaire (12). Mais en ce qui concerne les préparatifs et le financement (mis à part l’octroi des 30.000 RM en devises), le rôle des SS est finalement fort limité, d’après les nouvelles sources découvertes et exploitées par nos nouveaux historiens.

 

Mais cette modestie s’avère-t-elle pertinente aussi quand il s’est agi de déterminer les buts de l’expédition ? Quels étaient en fait les objectifs que s’était assignés Schäfer en préparant sa troisième expédition au Tibet ? Et que voulait Himmler ? Cette dernière question est bien évidemment la plus captivante, mais aussi celle à laquelle il est le plus difficile d’apporter une réponse précise ; les sources ne nous révèlent rien de bien substantiel. Il n’y a aucune déclaration ni aucun commentaire écrit du Reichsführer SS à propos de cette expédition. Seuls quelques indices existent. Ainsi, Schäfer rapporte, dans ses mémoires non encore publiées, une conversation qu’il a eue avec Himmler et quelques-uns de ses intimes. Himmler lui aurait demandé, lors de cette rencontre, « s’il avait vu au Tibet des hommes aux cheveux blonds et aux yeux bleus ». Schäfer aurait répondu non puis aurait explicité, à l’assemblée réduite des intimes de Himmler, tout son savoir sur l’histoire phylogénétique des hommes de là-bas. Himmler se serait révélé à l’explorateur, ce jour-là, comme un adepte de la « doctrine des âges de glace de Hanns Hörbiger ». Il aurait également fait part à Schäfer qu’il supposait qu’au Tibet « l’on pourrait trouver les vestiges de la haute culture de l’Atlantide immergée » (13). Ernst Schäfer n’a pas cédé : son expédition avait des buts essentiellement scientifiques et aucun autre. Schäfer n’a pas accepté l’exigence première de Himmler d’adjoindre à l’équipe un « runologue », un préhistorien et un chercheur ès-questions religieuses. Il n’a pas davantage accepté de rencontrer l’éminence grise de Himmler, Karl Maria Wiligut pour que celui-ci fasse part de ses théories aux membres de l’expédition (14). Schäfer ne voulait apparemment rien entendre des théories et doctrines occultistes et mythologisantes de Himmler et n’a jamais omis de le faire entendre et savoir (15).

 

Les thèses de Christopher Hale

 

Pourtant, on n’hésite pas à affirmer encore et toujours que cette expédition allemande au Tibet avait un but idéologique. Ainsi, dans un film documentaire de 2004, intitulé « Die Expeditionen der Nazis. Abenteuer und Rassenwahn » (= Les expéditions des nazis. Aventure et folie racialiste) (16), cette rengaine est réitérée. Le témoignage magistral que sortent les producteurs de ce documentaire de leur chapeau est un certain Christopher Hale, journaliste britannique de son état, qui venait de publier un livre sur la question et s’était par conséquent  recommandé comme « expert » (17). La voix off commence par dire dans l’introduction : « Déjà vers la moitié des années 30, les chercheurs SS recherchaient dans le monde entier les traces d’une race des seigneurs évanouie ». Cette recherche aurait été motivée par la « doctrine des âges de glace », déjà évoquée ici, et théorisée par l’Autrichien Hanns Hörbiger. Hale ajoute alors qu’il est parfaitement absurde d’aller chercher des lointains parents des « Aryens » en Asie, sur le « Toit du monde ». Or, c’est ce que voulait, affirme Hale, l’expédition allemande au Tibet. La raison, pour Hale, réside tout entière dans les théories qui veulent que, dans une période très éloignée dans le temps, une civilisation nordique ou aryenne, supérieure à toutes les autres, ait existé et régné sur un gigantesque empire s’étendant de l’Europe au Japon. Cet empire se serait ensuite effondré à cause du mélange entre ses porteurs nordiques et les « races inférieures ». Il aurait cependant laissé des traces, même dans les coins les plus reculés de la Terre. Au Tibet, auraient affirmé ces théories selon l’expert Hale, de telles traces se retrouveraient dans l’aristocratie. Voilà en gros ce que ce Hale a tenté de démontrer. En même temps, il a essayé implicitement de prouver que les SS et l’Ahnenerbe auraient eu un grand rôle dans la préparation et l’exécution de l’expédition.

 

Cette interprétation, proposée par Hale, cadre sans doute fort bien avec les théories occultistes du Reichsführer SS, telles que les décrit Schäfer dans ses souvenirs. La « doctrine des âges de glace », la « doctrine secrète » de Madame Blavatsky et le livre paru en 1923 de l’occultiste russe Ferdinand Ossendowski (« Bêtes, hommes et dieux ») auraient donc été les principales sources d’inspiration de Himmler. La conception qu’évoque Christopher Hale d’un « grand empire aryen » remontant à la nuit des temps nous rappelle aussi les doctrines dualistes et racialistes de ceux que l’on nommait les « Ariosophes ». C’est plus particulièrement Jörg Lanz von Liebenfels qui présentait l’effondrement des anciens aryens comme la conséquence d’un mélange interracial. Les adeptes de ces théories, que l’on pose un peu arbitrairement comme les précurseurs occultes du national socialisme (18), ne voulaient absolument rien entendre d’une raciologie et d’une anthropologie scientifiques, comme celles de E. von Eickstedt et de H. F. K. Günther.

 

Une démarche rigoureusement scientifique

 

Le documentaire « Les expéditions des nazis » suggère donc que les vues bizarres de Himmler, qui sont sans aucun doute attestées, ont influencé les objectifs de l’expédition au Tibet. Ce serait aussi vrai que deux et deux font quatre, alors que les documents préparatoires de l’expédition ne prouvent rien qui aille dans ce sens (19) ! Himmler aurait certes aimé convaincre Schäfer d’aller rechercher au Tibet les traces d’une antique haute culture aryenne disparue. Mais il n’y est pas parvenu. Les membres de l’expédition se posaient tous comme des scientifiques et comme rien d’autre. Ainsi, par exemple, quand Bruno Beger a photographié et pris les mesures anthropomorphiques, crânologiques et chirologiques, ainsi que les empreintes digitales, de sujets appartenant à divers peuples du Sikkim ou du Tibet, quand il a examiné leurs yeux et leurs cheveux, quand il a procédé à une quantité d’interviews, il a toujours agi en scientifique, en respectant les critères médicaux et biologiques de l’époque, appliqués à l’anthropologie et à la raciologie, sans jamais faire intervenir des considérations fumeuses ou des spéculations farfelues.

 

Nous pouvons parfaitement étayer cela en nous référant à un essai de Beger, sur l’imagerie raciale des Tibétains, parue en 1944 dans la revue « Asienberichte » (20). Dans cet essai, Beger nous révèle les connaissances scientifiques gagnées lors de l’expédition. D’après le résultat de ses recherches, les Tibétains sont le produit d’un mélange entre diverses races de la grande race mongoloïde (ou race centre-asiatique ou « sinide »). On peut certes repérer quelques rares éléments de races europoïdes. Ce sont surtout celles-ci, écrit Beger : « Haute stature, couplée à un crâne long (ndt : dolichocéphalie), à un visage étroit, avec retrait des maxillaires, avec nez plus proéminent, plus droit ou légèrement plus incurvé avec dos plus élevé ; les cheveux sont lisses ; l’attitude et le maintien sont dominateurs, indice d’une forte conscience de soi » (21). Il explique la présence de ces éléments europoïdes, qu’il a découverts, par des migrations et des mélanges ; il évoque ensuite plusieurs hypothèses possibles pour expliquer « les rapports culturels et interraciaux entre éléments mongoloïdes et races europoïdes, surtout celles présentes au Proche-Orient ». Il a remarqué, à sa surprise, la présence « de plusieurs personnes aux yeux bleus, des enfants aux cheveux blonds foncés et quelques types aux traits europoïdes marqués » (22) (ndt : cette présence est sans doute due aux reflux des civilisations et royaumes indo-européens d’Asie centrale et de culture bouddhiste après les invasions turco-mongoles, quand les polities tokhariennes ont cessé d’exister ; cette présence est actuellement attestée par les recherches autour des fameuses momies du Tarim). Les remarques formulées par Beger s’inscrivent entièrement dans le cadre de l’anthropologie de son époque ; son essai ne contient aucune de ces allusions ou conclusions « mythologiques », contraire aux critères scientifiques ; Beger n’emploie jamais les vocables typiques de l’ère nationale socialiste tels « Aryens », « nordique » ou « race supérieure » ou « race des seigneurs » (23).

 

Ernst Schäfer a explicité les buts de son expédition

 

Dans le même numéro d’ « Asienberichte », Ernst Schäfer publie, lui aussi, un essai, sous le titre de « Forschungsraum Innerasien » (= « Espace de recherche : Asie intérieure) (24), dans lequel il explique quelles ont été les motifs de son expédition. Après les recherches pionnières effectuées dans le cœur du continent asiatique, lors des premières expéditions qui y furent menées, il a voulu procéder à des recherches plus systématiques en certains domaines et fournir par là même une synthèse des résultats obtenus en diverses disciplines. « Tel était l’objectif de ma dernière expédition au Tibet en 1938-39 ; … elle visait à obtenir une vue d’ensemble, après avoir tâté la réalité sur le terrain à l’aide de diverses disciplines scientifiques, ce qui constitue la condition première et factuelle pour que des spécialistes en divers domaines puissent travailler main dans la main, en s’explicitant les uns aux autres les matières traitées, de façon à compléter leurs savoirs respectifs ; toujours dans le but de faire apparaître plus clairement les tenants et aboutissants de toutes choses ». La tâche principale, qu’il s’agissait de réaliser, était la suivante : « Saisir de manière holiste l’espace écologique exploré », raison pour laquelle « la géologie, la flore, la faune et les hommes ont constitué les objets de nos recherches » (25).

 

Obtenir une synthèse globale et scientifique de ce qu’est le Tibet dans sa totalité, tel a donc été le but de l’expédition allemande au Tibet en 1938-39. Il n’existe aucun indice quant à d’autres motivations ou objectifs dans les rapports rédigés par les membres de l’expédition, qui décrivent leurs faits et gestes au Tibet de manière exhaustive et détaillée (26). L’image qu’ils donnent du Tibet se termine par un résumé des résultats obtenus par leurs recherches, accompagné d’une liste méticuleuse de toutes leurs activités et des échantillons prélevés, ainsi que le texte d’un exposé, prononcé par Schäfer à Calcutta. Parmi les résultats, nous trouvons des rapports sur le magnétisme tellurique, sur les températures, sur la salinité des lacs, sur les plans des bâtiments visités, sur la cartographie relative aux structures géologiques, sur les échantillons de pierres et de minéraux, sur les fossiles découverts, sur les squelettes d’animaux, sur les reptiles, les papillons et les oiseaux, sur les plantes séchées, les graines de fleurs, de céréales et de fruits, auxquels s’ajoutent divers objets à l’attention des ethnologues tels des outils et des pièces d’étoffe. A tout cela s’ajoutent 20.000 photographies en noir et blanc et 2000 photographies en couleurs, ainsi que 18.000 mètres de films (27), dont les explorateurs ont tiré, après leur retour, un documentaire officiel (28).

 

Aucun indice pour justifier les hypothèses occultistes

 

Le livre de Hale ne résiste pas, comme nous venons de le démontrer, à une analyse critique sérieuse. Cette faiblesse s’avère encore plus patente quand il s’agit d’analyser les thèses aberrantes de l’auteur, qui cherche à expliquer l’avènement du Troisième Reich par les effets directs ou indirects de toutes sortes de thèses et théories occultistes ou conspirationnistes. L’historien Peter Mierau l’explique fort bien dans sa thèse de doctorat : « Dans les années qui viennent de s’écouler, la double thématique du national socialisme et du Tibet a été dans le vent dans plusieurs types de cénacles. Les activités de chercheur de Schäfer, dans l’entourage de Heinrich Himmler, sont mises en rapport avec des théories occultistes, ésotéristes de droite, sur l’émergence du monde, avec des mythes germaniques et des conceptions bouddhistes ou lamaïstes de l’au-delà. Pour étayer ces thèses, on ne trouve aucun indice ou argument dans les sources écrites disponibles » (29).

 

Les occultistes endurcis ne se sentent nullement dérangés par ce constat scientifique. Ils affirment alors, tout simplement, que le caractère officiel d’une telle entreprise n’est que façade, pour dissimuler la nature de la « mission secrète » et les « motifs véritables ». Quand on sort ce type d’argument (?), inutile d’insister : ces spéculations ne sont ni prouvables ni réfutables.

 

Tant les tenants des thèses occultistes les plus hasardeuses que les dénonciateurs inscrits dans le cadre de la « correction politique » contemporaine, ne trouveront, dans les sources disponibles sur l’expédition allemande au Tibet de 1938-39, aucun élément pour renforcer leurs positions. Même si les explorateurs ont appartenu aux SS et s’ils ont eu des rapports étroits, dès leur retour en août 1939, avec l’Ahnenerbe (dans le département des recherches sur l’Asie intérieure), l’expédition proprement dite ne poursuivait aucun objectif d’ordre idéologique, comme l’ont affirmé les participants eux-mêmes. Bruno Beger, dans son rapport (30), écrit : « Tous les objectifs et toutes les tâches effectuées dans le cadre de nos recherches ont été déterminés et fixés par les participants à l’expédition, sous la direction de Schäfer. Objectifs et tâches à accomplir avaient tous un caractère scientifique sur base des connaissances acquises dans les années 30 ». Certes, les SS espéraient que les résultats scientifiques de l’expédition permettraient une exploitation d’ordre idéologique, mais cela, c’est une autre histoire ; Himmler espérait sans nul doute que les explorateurs découvrissent au Tibet des preuves capables d’étayer ses théories. Par conséquent, la leçon à tirer de cette expédition allemande au Tibet en 1938-39 est la suivante : elle constitue un exemple évident que même dans un Etat totalitaire, comme voulait l’être l’appareil national socialiste et le « Führerstaat », où le parti et la volonté du chef auraient compénétré ou oblitéré l’ensemble des activités des citoyens, le doigté et l’habilité personnelles, chez un homme comme Schäfer, permettaient malgré tout de se donner une marge de manœuvre autonome et des espaces de liberté.

 

Detlev ROSE.

(Article tiré de la revue « Deutschland in Geschichte und Gegenwart », n°3/2006).

 

Notes:

(1)     Bruno BEGER, Mit der deutschen Tibetexpedition Ernst Schäfer 1938/39 nach Lhasa, Wiesbaden, 1998, page 6. Ce livre récapitule les notes du journal de voyage de Beger, réadaptées pour publication. Il n’a été tiré qu’à une cinquantaine d’exemplaires.

(2)     Peter MIERAU, Nationalsozialistische Expeditionspolitik. Deutsche Asien-Expeditionen 1933-1945, Munich, 2006 (cet ouvrage est également une thèse de doctorat de l’Université de Munich, présentée en 2003). On y trouve une vue synoptique des sources et de l’état des recherches en ce domaine aux pages 27 à 34. Les expéditions de Schäfer sont décrites de la page 311 à la page 363.

(3)     Michael H. KATER, Das Ahnenerbe der SS 1935-45. Ein Beitrag zur Kulturpolitik im Nationalsozialismus, Stuttgart, 1974, page 79.

(4)     MIERAU, op. cit., p. 327, note 2.

(5)     Ibidem, p. 329.

(6)     Ibidem. Les participants auraient marqué leur désaccord quant à la qualification de leur expédition. Cette révélation a été faite à l’auteur de ces lignes par Bruno Beger, via une lettre à son fils Friedrich (6 août 2006).

(7)     MIERAU, op.  cit., p. 332, note 2.

(8)     KATER, op.  cit., p. 79, note 3.

(9)     Communication de Bruno Beger dans une lettre de Friedrich Beger à l’auteur (27 mars 2006). Kater estime que la totalité des frais s’élève à 60.000 RM (p. 79 et ss.). Dans le documentaire « Die Expeditionen der Nazis. Abenteuer und Rassenwahn » (MDR, ZDF Enterprises & Polarfilm, 2004), on prétend que les frais totaux se seraient élevés à plus de 112.000 RM. Le documentaire produit un document, mais le narrateur du film n’en dit pas davantage. Pour en savoir plus sur le financement, cf. MIERAU, op.  cit., p. 329 et ss., note 2.

(10)  Bruno BEGER, op. cit., p. 8, note 1.

(11)  MIERAU, p. 330, note 2. On trouve également un indice dans un discours tenu par Schäfer, peu avant le vol de retour, le 25 juillet 1939, à la tribune de l’Himalaya Club de Calcutta, une association de tourisme et d’alpinisme. Dans ce discours, Schäfer dit avoir reçu le soutien d’Himmler et de Goering ; cf. « Lecture to be given on the 25.7.39 by Dr. Ernst Schäfer at the Himalaya Club », page 4, Bundesarchiv R135/30, 12). Bruno Beger souligne lui aussi l’importance des devises (voir note 6).

(12)  MIERAU, ibidem, p. 331.

(13)  Ernst SCHÄFER, Aus meinem Forscherleben (autobiographie non publiée), 1994, p. 168 et ss. Voir également MIERAU, op. cit., p. 334 et ss. Cf. Rüdiger SÜNNER, Schwarze Sonne. Entfesselung und Missbrauch der Mythen in Nationalsozialismus und rechter Esoterik, Fribourg, 1999, p. 48. 

(14)  SÜNNER, ibidem, pp. 49 à 53. MIERAU, pp. 335-342; l’auteur y évoque de manière exhaustive les idées que se faisait Himmler sur le Tibet et leurs sources.

(15)  KATER, op. cit., p. 79. SÜNNER, ibidem, p. 49 et ss. BEGER (voir note 9): « Le caractère de Schäfer était tel, qu’il ne permettait pas qu’on lui donne des instructions pour organiser ses voyages et pour lui en dicter les missions ; cela valait aussi pour Himmler ».

(16)  Documentaire sur DVD, Die Expeditionen der Nazis. Abenteuer und Rassenwahn, MDR, ZDF Enterprises & Polarfilm, 2004.

(17)  Christopher HALE, Himmler’s Crusade. The True Story of the 1938 Nazi Expedition into Tibet, Londres, 2003.

(18)  Pour comprendre cet univers complexe, voir Nicholas GOODRICK-CLARKE, Die okkulten Wurzeln des Nationalsozialismus, Graz, 1997.

(19)  MIERAU, p. 342, note 2, note en bas de page 1120.

(20)  Bruno BEGER, « Das Rassenbild des Tibeters in seiner Stellung zum mongoliden und europiden Rassenkreis », in : Asienberichte. Vierteljahresschrift für asiatische Geschichte und Kultur, n°21, Avril 1944, pp. 29-53.

(21)  Ibid., p. 45.

(22)  Ibidem, p. 47.

(23)  Rüdiger SÜNNER, op. cit. (note 13). R. Sünner se trompe lui aussi, lorsqu’il écrit que Beger “est allé indirectement à l’encontre des fantaisies himmlériennes sur l’Atlantide » (p. 51). « J’avais reçu une invitation pour participer à un débat sur la doctrine des âges de glace en 1937. Je n’ai pu que secouer la tête devant le caractère abscons des opinions qui y ont été exprimées. Mes camarades de l’expédition, y compris Schäfer, riaient bien fort des thèmes qui y avaient été débattus » : c’est en ces mots que Friedrich Beger reprend les paroles de son père (lettre à l’auteur en date du 22 juin 2006).

(24)  Ernst SCHÄFER, « Forschungsraum Innerasien », in : Asienberichte. Vierteljahresschrift für asiatische Geschichte und Kultur, n°21, avril 1944, pages 3 à 6.

(25)  Ibidem, page 4. Cette présentation correspond à la teneur de la conférence tenue par Schäfer à Calcutta, voir note 11, pages 3 et ss.

(26)  Ernst SCHÄFER, Geheimnis Tibet. Erster Bericht der Deutschen Tibet-Expedition Ernst Schäfer 1938-39, Schirmherr: Reichsführer SS, München 1943. En outre, se référer aux notes de Bruno Beger, voir note 1.

(27)  Cf. Lecture…. (voir note 11), page 6 et ss.

(28)  Ce film est actuellement disponible grâce aux efforts de Marco Dolcetta qui l’a réédité en 1994. A ce propos, cf. H. T. HAKL, « Nationalsozialismus und Okkultismus », in : N. GOODRICK-CLARKE (voir note 18), pp. 194-217, ici p. 204. Hakl, lui aussi, souligne le caractère strictement scientifique de l’expédition, en s’appuyant notamment sur l’essai de Reinhard Greve, „Tibetforschung im SS-Ahnenerbe“, paru dans l’ouvrage collectif, édité par Thomas HAUSCHILD, Lebenslust und Fremdenfurcht. Ethnologie im Dritten Reich, Francfort sur le Main, 1995, pp. 168-209.

(29)  MIERAU, op. cit., p.28. L’auteur vise ici tout particulièrement le roman de Russell McCloud, intitulé, dans sa version allemande, Die Schwarze Sonne von Tashi Lhunpo, paru à Vilsbiburg en 1991. Dans ce roman, un ancien SS explique à l’un des protagonistes que l’histoire mondiale est le produit d’une lutte entre deux puissances occultes (pp. 144 à 173).

(30)  BEGER, op.  cit., p. 278 (voir note 1). Je remercie du fond du coeur monsieur Bruno Beger et son fils Friedrich Beger pour m’avoir permis de consulter notes et documents, pour avoir répondu avec patience à mes nombreuses questions, pour avoir mis à ma dispositions les photographies qui illustrent mon article. A ce propos, je remercie également Monsieur Dieter Schwarz.

 

lundi, 05 avril 2010

Brzezinski sta per finire nella pattumeria della storia?

Brzezinski sta per finire nella pattumiera della Storia ?

di Alessandro Lattanzio

Fonte: saigon2k [scheda fonte]



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zbigniew_brzezinski.jpgIl 23 Febbraio 2010, l’intelligence iraniana assestava un duro colpo alla strategia neo-mackinderiana dell’amministrazione Obama, catturando Abdolmalek Rigi, il capo del gruppo terroristico Jundallah, responsabile di stragi, rapina a mano armata, sequestro di persona, atti di sabotaggio, attentati e operazioni terroristiche contro i civili, esponenti del governo e militari dell’Iran, assassinando in 6 anni oltre 150 persone in Iran, per la maggior parte civili.

Nell’ultimo attentato compiuto dal Jundullah, il 18 ottobre 2009, nella regione di Pishin, nel Sistan-Baluchistan (sud-est dell’Iran, al confine col Pakistan), rimasero uccise più di 40 persone, tra cui 15 componenti e alti ufficiali del Corpo dei Guardiani della Rivoluzione Islamica (Pasdaran), e diversi capi tribali dell’area. Rigi era su un aereo di linea, in un volo notturno, proveniente da Dubai e diretto in Kirghizistan, ma l’aereo è stato intercettato dai caccia dell’aeronautica iraniana e costretto ad atterrare nell’aeroporto di Bandar Abbas, in territorio iraniano. Rigi viaggiava con passaporto afgano, e infatti, probabilmente nell’aprile 2008, aveva incontrato proprio in Afghanistan l’allora segretario generale della NATO, dopo esser stato ospitato presso una base statunitense non precisata. Il fratello di Abdolmalek, Abdulhamid Rigi, che era stato arrestato in precedenza, ha affermato che suo fratello aveva stabilito dei contatti con l’amministrazione statunitense, tramite un certo Amanollah-Khan, il cui nome completo è Amanollah-Khan Rigi, sostenitore del regime dello Shah. Dopo la Rivoluzione del ‘79, Rigi lasciò il paese chiedendo asilo politico negli Stati Uniti. Secondo Abdulhamid gli statunitensi avrebbero arruolato Amanollah-Khan per stabilire un collegamento tra gli USA e il gruppo terroristico Jundallah, e nell’ambito di queste operazioni, Abdolhamid Rigi avrebbe incontrato l’ambasciatore statunitense in Pakistan che gli aveva promesso finanziamenti e un sicuro rifugio in Pakistan. E difatti, sempre secondo Abdolhamid, il governo pakistano è perfettamente al corrente di queste manovre e dove operi il gruppo terroristico Jundallah.

Abdolmalek Rigi ha poi completato le dichiarazioni del fratello:

“Dopo che Obama venne eletto, gli americani ci contattarono e mi incontrarono in Pakistan. Lui mi disse che gli americani chiedevano un colloquio. Io all’inizio non accettai ma lui promise a noi grande cooperazione. Disse che ci avrebbe dato armi, mitragliatrici ed equipaggiamenti militari; loro ci promisero pure una base militare in Afghanistan, a ridosso del confine con l’Iran. Il nostro meeting avvenne a Dubai, e anche lì ripeterono che avrebbero dato a noi la base in Afghanistan e che avrebbero garantito la mia sicurezza in tutti i paesi limitrofi dell’Iran, in modo che io possa mettere in atto le mie operazioni”.

Rigi era diretto a Bishkek, in Afghanistan perché:

“Mi dissero che un alto esponente americano mi voleva vedere e che lui mi aspettava nella base militare di Manas, vicino Bishkek, in Kirghizistan. Mi dissero che se questo alto esponente viaggiava negli Emirati, poteva essere riconosciuto e perciò dovevo andare io da lui. Nei nostri meeting gli americani dicevano che l’Iran aveva preso la sua strada e che al momento il loro problema era proprio l’Iran e non al-Qaida e nemmeno i taliban; solo e solamente l’Iran. Dicevano di non avere un piano militare adatto per attaccare l’Iran. Questo, dicevano, è molto difficile per noi. Ma dicevano che la CIA conta su di me, perché crede che la mia organizzazione è in grado di destabilizzare il paese. Un ufficiale della CIA mi disse che era molto difficile per loro attaccare l’Iran e che, perciò, il governo americano aveva deciso di dare supporto a tutti i gruppi anti-iraniani capaci di creare difficoltà al governo islamico. Per questo mi dissero che erano pronti a darci ogni sorta di addestramento, aiuti, soldi quanti ne volevamo e la base per poter mettere in atto le nostre azioni”.

Il personaggio statunitense che Rigi avrebbe dovuto incontrare, nella base aera dell’USAF di Manas, assieme a un alto funzionario dell’intelligence USA, sarebbe stato Richard Holbrooke, inviato speciale statunitense per l’Afghanistan e il Pakistan, che quel giorno si trovava proprio in Kirghizistan. Ma a un certo punto, le cose, per Rigi, si mettono male: i servizi segreti di Afghanistan e Pakistan, dopo averlo sostenuto per anni nella sua attività terroristica, avrebbero deciso di abbandonarlo all’indomani dell’attentato di Pishin. I servizi segreti pakistani gli dissero, rimanendo però inascoltati, di sparire dalla circolazione, di lasciare la città di Quetta e di rifugiarsi nelle zone montuose del Pakistan. Il 18 Marzo, membri di Jundallah, armati e a bordo di jeep, tentavano di oltrepassare il confine tra Pakistan e Iran, ma appena entrati in territorio iraniano, i terroristi sono caduti in una trappola tesa dalle unità d’élite dei Pasdaran, causando l’eliminazione di numerosi terroristi. Così le forze di sicurezza iraniane infliggevano un altro colpo devastante al Jundullah.

In parallelo con lo smantellamento del Jundullah, l’intelligence iraniana metteva a segno un altro colpo: il 14 Marzo 2010 venivano arrestate trenta persone coinvolte in una cyber-guerra contro la sicurezza nazionale iraniana. La rete clandestina avrebbe ricevuto aiuti dagli Stati Uniti e avrebbe cooperato con gruppi controrivoluzionari monarchici e con l’organizzazione terroristica dei Mujaheddin e-Khalq. Tra i compiti della rete ci sarebbe stata la raccolta di informazioni sugli scienziati coinvolti nel programma nucleare iraniano. In effetti, il giornalista del New Yorker Seymour Hersh rivelò che nel 2006 il Congresso statunitense aveva acconsentito alla richiesta dell’ex presidente George W. Bush di finanziare operazioni coperte in Iran. Hersh, citando Robert Baer, un ex agente della CIA in Medio Oriente, affermò che così vennero stanziati 400 milioni di dollari per le operazioni condotte da al-Qaida, Jundallah e Mujaheddin-e Khalq, con lo scopo di creare il caos in Iran e di screditarne il governo. Inoltre, anche la manipolazione dell’informazione rientrava nel piano di Bush, mentre la CIA stanziava oltre 50 milioni di dollari per attivare un comitato anti-iraniano, denominato IBB, presso il Dipartimento di Stato USA.

Il 17 Marzo 2010, a suggellare il mutamento del quadro strategico regionale, segnalato dalla suddetta svolta nella lotta al terrorismo alimentato dagli apparati d’intelligence e militari statunitensi, Iran e Pakistan hanno firmato l’accordo finale della costruzione del gasdotto TAPI, con cui si trasporterà il gas iraniano in Pakistan, Turchia, e forse India o Cina. Si tratta di un progetto, da completare entro il 2014, che consentirà all’Iran di esportare, per 25 anni, 750 milioni di metri cubi di gas al giorno.

Difatti, il percorso di collaborazione e sovranismo economico-strategico, percorso da Turchia, Iran e Pakistan, non fa altro che cementare e rafforzare la stabilità, già sufficientemente precaria, della regione. Un obiettivo perseguito da Washington, non solo contro Tehran e Islamabad, ma anche contro Ankara. E in effetti, il 22 febbraio 2010, il primo ministro turco, Recep Tayyip Erdogan annunciava che la magistratura turca aveva sventato un tentato golpe militare, arrestando in tutto il paese 51 militari (17 tra generali e ufficiali in pensione, quattro ammiragli e almeno altri 28 ufficiali in servizio) accusati di tentato colpo di stato e di associazione per delinquere. Si trattava dell’operazione ‘Bayloz’ (Martello), volta a rovesciare il governo del Partito Giustizia e Sviluppo (AKP) del premier Erdogan. Ai vertici del complotto vi erano Ibrahim Firtina, ex-capo di stato maggiore dell’aeronautica militare turca ed i suoi omologhi Ozden Ornek, della marina e Ergin Saygun, dell’esercito, che nel 2007 accompagnò a Washington il premier Erdogan, nella sua visita al presidente degli USA George W. Bush, l’ex capo delle forze speciali, il generale Engin Alan, e l’ex comandante del primo corpo d’armata, il generale Cetin Dogan. Inoltre almeno altri sette ufficiali in congedo e sette in servizio sono stati fermati. Lo smantellamento dell’organizzazione ‘Bayloz’ è un effetto collaterale dell’inchiesta su un altro golpe, dell’organizzazione clandestina ‘Ergenekon’ che coinvolse più di 300 persone, ora sotto processo e sorvegliate dalle autorità turche, che venne sventata nel 2003 e che prevedeva attentati terroristici contro due moschee di Istanbul, attacchi con ordigni incendiari a dei musei, oltre all’omicidio del premio nobel per la letteratura, Orhan Pamuk, e dello stesso Erdogan. Tutte azioni volte ad alimentare la ‘strategia della tensione’. Infine era previsto anche l’abbattimento di un aereo di linea turco nel Mar Egeo da attribuire a un caccia greco, con ciò richiamandosi espressamente all’operazione di provocazione ‘Northwood’, stilata dagli Stati Maggiori Riuniti degli Stati Uniti, all’epoca della crisi con la Cuba rivoluzionaria. Tutti aspetti che mostrano chiaramente l’origine di queste organizzazioni eversive turche. Infatti ‘Ergenekon’ era un’organizzazione simile a ‘Gladio’, funzionale quindi alla strategia del piano ‘Stay Behind’ della NATO, con una struttura orizzontale che aveva aderenti in tutti i campo: civili, accademici e militari.

Tali eventi avvengono mentre il Pakistan compie la svolta politica decisiva, attuata a seguito della scoperta e denuncia di una rete clandestina, collegata all’intelligence statunitense, che operava nel suo territorio. Si trattava di un’organizzazione costituita da mercenari, terroristi e squadroni della morte che spargevano terrore presso la popolazione ed effettuavano raid contro svariati obiettivi, pretestuosamente indicati come terroristi o fiancheggiatori dei taliban. Non va escluso che tale rete sia coinvolta nell’ondata dei devastanti attentati che ha colpito il Pakistan negli ultimi anni. Infatti un funzionario del dipartimento alla Difesa USA, Michael Furlong, con la copertura di un programma per la raccolta di informazioni, aveva creato degli squadroni della morte utilizzando una rete di contractor di agenzie paramilitari private, segnatamente un reparto d’elite della Xe Service (ex Blackwater), composta soprattutto da ex membri della CIA e delle forze speciali. Come detto, l’obiettivo era scovare e uccidere presunti taliban e militanti di al-Qaida, sia in Afghanistan che in Pakistan. Furlong aveva assunto i mercenari allo scopo, apparente, di effettuare operazioni di intelligence contro i combattenti e i campi di addestramento taliban, con cui sostenere i militari e i servizi segreti nell’effettuare azioni d’attacco in Afghanistan e in Pakistan (in questo caso aggirando il divieto di operare in territorio pakistano, imposto da Islamabad agli USA), rimanendo al di fuori dalla catena di comando della NATO. In realtà la rete era “al centro di un programma segreto in cui si pianificavano assassinii mirati, azioni mordi e fuggi contro obiettivi importanti ed altre azioni segrete all’interno ed all’esterno del Pakistan”. Probabilmente, la rete occulta di Furlong era controllata dalle gerarchie militari e politiche di Washington, e finanziata sia con fondi distolti dal programma per la raccolta di informazioni, sia probabilmente con lo sfruttamento del narco-traffico della regione. In Germania, in effetti, un servizio trasmesso a febbraio dalla Norddeutsche Rundfunk, la TV pubblica tedesca, ha rivelato che la NATO e il ministero della Difesa tedesco starebbero investigando sulle attività della Ecolog, una multinazionale di proprietà della famiglia albano-macedone Destani, di Tetovo, che con un contratto della NATO, dal 2003, opera in Afghanistan fornendo servizi logistici alle basi dell’ISAF e all’aeroporto militare di Kabul. La Ecolog sarebbe coinvolta nel contrabbando internazionale di eroina dall’Afghanistan. “C’è il rischio che sia stata contrabbandata droga, quindi valuteremo se la Ecolog è ancora un partner affidabile per noi“, ha dichiarato alla Tv tedesca il generale Egon Ramms del NATO Joint Force Command di Brussum, in Olanda. “Siamo al corrente della questione e stiamo investigando con le autorità competenti“, ha confermato un portavoce del ministero della difesa tedesco. Nel 2006 e nel 2008 la Ecolog era stata indagata, in Germania, per traffico di eroina dall’Afghanistan e riciclaggio di denaro sporco. Nel 2002, quando la Ecolog operava in Kosovo per conto del contingente tedesco della KFOR, i servizi segreti di Berlino informarono i vertici della Nato che il clan Destani, collegato all’UCK, controllava il traffico di droga, armi e esseri umani al confine macedone-kosovaro. Il 90 per cento dei quattromila dipendenti della Ecolog sono albano-macedoni.

Non è un caso che rotte del narcotraffico e linee di frattura conflittuali si dispieghino, in modo parallelo, dalle propaggini dell’Himalaya all’Europa balcanica. I fatti su riportati, sono collegati alla politica internazionale enunciata da Obama fin da quando si era candidato alla carica presidenziale degli Stati Uniti d’America, e non a caso Obama è un allievo del neomackinderiano polacco-americano Zbignew Brzezinsky. Brzezinsky ha indicato come obiettivo centrale della politica globale statunitense, impedire che si formi un blocco economico-strategico eurasiatico, intervenendo in quello che Brzezinsky ritiene il ventre molle dell’Eurasia, la macro-regione Balcani-Medio Oriente-Pashtunistan.

Memore del suo successo con i ‘Freedom fighters’, ovvero con i mujahidin afgani che armò e finanziò per combattere la presenza sovietica e il Partito Democratico Popolare in Afghanistan, Bzrezinsky, tramite il suo seguace Barack Obama, ha voluto riprendere la sua vecchia strategia, convinto che la debolezza della Russia e le divisioni fra Iran, Pakistan, India e Cina potessero aiutare gli USA ad approfondire e allargare l’arco delle crisi artificiali che si dipana sulla regione balcanico-mediorientale. Ma l’usura subita dalla forza, vera e immaginaria, degli USA, avutasi grazie alle politiche dell’amministrazione di Bush junior, coniugata all’avanzata economica-strategica di New Delhi e Beijing, alla politica di decisa tutela della propria sovranità da parte di Tehran e alla ripresa, da parte di Mosca, di una politica internazionale di ampio respiro, tesa a creare stretti rapporti di collaborazione e buon vicinato con il suo estero vicino e le altre potenze eurasiatiche, stanno mettendo sotto scacco tutte le mosse di Washington, ideate appunto dal gruppo di Brzezinsky, volte a impedire la realizzazione del peggior incubo per un mackinderiano: la formazione di un blocco economico-strategico in Eurasia. Se, in tale quadro, s’inserisce la crisi con Tel Aviv, conseguenza del riorientamento geostrategico e geopoltico brezinskiano, ossessivamente puntato verso l’Heartland, si può prevedere che il programma neomackinderiano di Washington sia entrato in un vicolo cieco che potrebbe procurare una grave crisi all’amministrazione Obama, che magari potrebbe portare all’abbandono di tale strategia quasi fallimentare. E forse, l’ostinata ricerca di un consenso sul piano interno, procacciato con il varo di una riforma (in realtà demolitoria) per l’estensione della sanità a tutta la popolazione statunitense, rientra nella previsione di questa possibile prossima crisi acuta.



Les Etats-Unis et l'Eurasie: fin de partie pour l'ère industrielle

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2003

 

Les Etats-Unis et l'Eurasie :

fin de partie pour l'ère industrielle

 

Avec l’aube du 21ème siècle, le monde est entré dans une nouvelle phase du combat géopolitique. La première moitié du 20ème siècle peut être comprise comme une longue guerre entre la Grande-Bretagne (et des alliés variables) et l’Allemagne (et des alliés variables) pour la suprématie européenne. La seconde moitié du siècle fut dominée par une Guerre Froide entre les Etats-Unis, qui émergèrent comme la principale puissance militaro-industrielle du monde après la 2ème Guerre Mondiale, et l’Union Soviétique et son bloc de protectorats. Les guerres américaines en Afghanistan (en 2001-2002) et en Irak (qui, en comptant les sanctions économiques et les bombardements périodiques, s’est poursuivie de 1990 jusqu’au moment présent) ont inauguré la dernière phase, qui promet d’être le combat géopolitique final de la période industrielle – un combat pour le contrôle de l’Eurasie et de ses ressources d’énergie.

 

Mon but est ici de tracer les contours généraux de ce chapitre culminant de l’histoire tel qu’il est actuellement en train de s’écrire. D’abord, il est nécessaire de discuter de géopolitique en général et depuis une perspective historique, en relation avec les ressources, la géographie, la technologie militaire, les monnaies nationales, et la psychologie de ses praticiens.

 

Les fins et les moyens de la géopolitique

 

Il n’est jamais suffisant de dire que la géopolitique concerne le « pouvoir », le « contrôle », ou l’« hégémonie » dans l’abstrait. Ces mots n’ont un sens qu’en relation avec des objectifs et des moyens spécifiques : pouvoir sur quoi ou sur qui, exercé par quelles méthodes ? Les réponses différeront quelque peu dans chaque situation ; cependant, la plupart des objectifs et des moyens stratégiques tend à avoir certaines caractéristiques en commun.

 

Comme les autres organismes, les humains sont sujets aux perpétuelles contraintes écologiques de l’accroissement de la population et de l’appauvrissement des ressources. S’il est peut-être simpliste de dire que tous les conflits entre sociétés sont motivés par le désir de surmonter des contraintes écologiques, la plupart le sont certainement. Les guerres sont généralement menées pour des ressources – terre, forêts, voies maritimes, minerais, et (durant le siècle passé) pétrole. Les gens combattent occasionnellement pour des idéologies et des religions. Mais même alors les rivalités pour les ressources sont rarement loin de la surface. Ainsi les tentatives d’expliquer la géopolitique sans référence aux ressources (un récent exemple est Le choc des civilisations de Samuel Huntington) sont soit erronées soit délibérément trompeuses.

 

L’ère industrielle diffère des périodes précédentes de l’histoire humaine par l’exploitation à grande échelle des ressources en énergie (charbon, pétrole, gaz naturel, et uranium) pour les objectifs de production et de transport – et pour l’objectif plus profond d’accroître la capacité de notre environ­nement terrestre à supporter les humains. La totalité des réalisations scientifiques, des consolidations politiques, et des immenses accroissements de population des deux derniers siècles sont des effets prévisibles de l’utilisation croissante et coordonnée des ressources en énergie. Dans les premières dé­cennies du vingtième siècle, le pétrole a émergé comme la plus importante ressource en énergie à cause de son faible coût et de sa facilité d’utilisation. Le monde industriel dépend maintenant d’une manière écrasante du pétrole pour l’agriculture et le transport.

 

La géopolitique mondiale moderne, parce qu’elle implique des systèmes de transport et de communication à l’échelle mondiale basés sur les ressources en énergie fossile, est par conséquent un phénomène unique de l’ère industrielle. Le contrôle des ressources est largement une question de géographie, et secondairement une question de technologie militaire et de contrôle sur les monnaies d’échange. Les Etats-Unis et la Russie étaient tous deux géographiquement bénis, étant auto-suffisants en ressources énergétiques durant la première moitié du siècle. L’Allemagne et le Japon ne parvinrent pas à atteindre l’hégémonie régionale en grande partie parce qu’ils manquaient de ressources énergétiques domestiques suffisantes et parce qu’ils ne parvinrent pas à gagner et à conserver l’accès à des ressources à un autre endroit (en URSS pour l’une et dans les Indes Néerlandaises pour l’autre).

 

Néanmoins si les Etats-Unis et la Russie furent tous deux bien dotés par la nature, tous deux ont dépassé leurs pics de production pétrolière (qui furent atteints en 1970 et 1987, respectivement). La Russie reste un exportateur net de pétrole parce que son niveau de consommation est faible, mais les Etats-Unis sont de plus en plus dépendants des importations de pétrole tout comme de gaz naturel.

 

Les deux nations ont commencé depuis longtemps à investir une grande partie de leur richesse basée sur l’énergie dans la production de systèmes d’armes fonctionnant avec du carburant pour accroître et défendre leur intérêts en ressources à l’échelle mondiale. En d’autres mots, tous deux ont décidé il y a des décennies d’être des joueurs géopolitiques, ou des concurrents pour l’hégémonie mondiale.

 

A peu près les trois-quarts des réserves pétrolières cruciales restantes du monde se trouvent à l’intérieur des frontières des nations à prédominance musulmane du Moyen-Orient et d’Asie Centrale – des nations qui, pour des raisons historiques, géographiques et politiques, furent incapables de développer des économies militaro-industrielles indépendantes à grande échelle et qui ont, au long du dernier siècle, surtout servi de pions des Grandes Puissances (Grande-Bretagne, Etats-Unis, et l’ex-URSS). Dans les récentes décennies, ces nations riches en pétrole à prédominance musulmane ont rassemblé leurs intérêts dans un cartel, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

 

Si les ressources, la géographie et la technologie militaire sont essentielles à la géopolitique, elles ne sont pas suffisantes sans un moyen financier de dominer les termes du commerce international. L’hégémonie a eu une composante financière aussi bien que militaire déjà depuis l’adoption de l’argent par les empires agricoles de l’Age de Bronze ; l’argent, après tout, est une revendication sur les ressources, et la capacité à contrôler la monnaie d’échange peut affecter un subtil transfert en cours de richesse réelle. Celui qui émet une monnaie – particulièrement une monnaie fiduciaire, c’est-à-dire une monnaie qui n’est pas soutenue par des métaux précieux – a un pouvoir sur elle : chaque transaction devient une prime pour celui qui frappe ou imprime l’argent.

 

Durant l’ère coloniale, les rivalités entre le real espagnol, le franc français et la livre britannique furent aussi décisives que des batailles militaires pour déterminer la puissance hégémonique. Pendant le dernier demi-siècle, le dollar US a été la monnaie internationale de référence pour presque toutes les nations, et c’est la monnaie avec laquelle toutes les nations importatrices de pétrole doivent payer leur carburant. C’est un arrangement qui a fonctionné à l’avantage de l’OPEP, qui conserve un consommateur stable avec les Etats-Unis (le plus grand consommateur de pétrole du monde et une puissance militaire capable de défendre les royaumes pétroliers arabes), et aussi des Etats-Unis eux-mêmes, qui perçoivent une subtile dîme financière pour chaque baril de pétrole consommé par toutes les autres nations importatrices. Ce sont quelques-uns des faits essentiels à garder à l’esprit lorsqu’on examine le paysage géopolitique actuel.

 

La psychologie et la sociologie de la géopolitique

 

Les objectifs géopolitiques sont poursuivis dans des environnements spécifiques, et ils sont poursuivis par des acteurs spécifiques – par des êtres humains particuliers avec des caractéristiques sociales, culturelles et psychologiques identifiables. Ces acteurs sont, dans une certaine mesure, les incarnations de leur société dans son ensemble, recherchant des bénéfices pour cette société en compétition ou en coopération avec d’autres sociétés. Cependant, de tels individus puissants sont inévitablement tirés d’une classe sociale particulière à l’intérieur de leur société – généralement, la classe riche, possédante – et tendent à agir d’une manière telle qu’elle bénéficie de préférence à cette classe, même si agir ainsi signifie ignorer les intérêts du reste de la société. De plus, les acteurs géopolitiques individuels sont aussi des êtres humains uniques, avec des connaissances, des préjugés et des obsessions religieuses qui peuvent occasionnellement les conduire à agir en représentants non seulement de leur société, mais aussi de leur classe.

 

Du point de vue de la société, la géopolitique est un combat darwinien collectif pour une capacité de support accrue ; mais du point de vue du géostratège individuel, c’est un jeu. En effet, la géopolitique pourrait être considérée comme le jeu humain absolu – un jeu avec d’immenses conséquences, et un jeu qui ne peut être joué qu’à l’intérieur d’un petit club d’élites.

 

Depuis qu’il y a eu des civilisations et des empires, les rois et les empereurs ont joué une certaine version de ce jeu. Le jeu attire un type particulier de personnalités, et il favorise une certaine manière de pensée et de perception concernant le monde et les autres êtres humains. L’acte de participer au jeu confère un sentiment d’immense supériorité, de distance, de pouvoir, et d’importance. On peut commencer à apprécier la drogue suprêmement excitante que constitue le fait de participer au jeu géopolitique en lisant les documents rédigés par les principaux géostratèges – des textes sur la sécurité nationale signés par des gens comme George Kennan et Richard Perle, ou les livres d’Henry Kissinger et de Zbigniew Brzezinski. Prenons, par exemple, ce passage de l’Etude de Planification Politique N° 23 du Département d’Etat, par Kennan en 1948 : “Nous avons 50 pour cent de la richesse mondiale, mais seulement 6,3 pour cent de sa population. Dans cette situation, notre véritable travail pour la période à venir est de concevoir un modèle de relations qui nous permette de maintenir cette position de disparité. Pour ce faire, nous devons nous dispenser de toute sentimentalité … nous devons cesser de penser aux droits de l’homme, à l’élévation des niveaux de vie et à la démocratisation”.

 

Une prose aussi sèche et fonctionnelle est à sa place dans un monde de services, de téléphones et de limousines, mais c’est un monde totalement coupé des millions – peut-être des centaines de millions ou des milliards – de gens dont les vies subiront l’impact écrasant d’une phrase par-ci, d’un mot par là. A un niveau, le géostratège est simplement un homme (après tout, le club est presque entièrement un club d’hommes) faisant son travail, et tentant de la faire de manière compétente aux yeux des spectateurs. Mais quel travail ! – déterminer le cours de l’histoire, décider du sort des nations. Le géostratège est un Surhomme, un Olympien déguisé en mortel, un Titan en tenue de travail. Un bon poste, si vous pouvez l’obtenir.

 

L’Eurasie – le Grand Prix du Grand Jeu

 

En regardant leur cartes et leurs globes terrestres, les géostratèges britanniques des 18ème et 19ème siècles ne pouvaient pas manquer de noter que les masses de terre du globe sont hautement asymétriques ; l’Eurasie est de loin le plus grand des continents. Il est clair que s’ils voulaient eux-mêmes bâtir et maintenir un empire vraiment mondial, il serait d’abord essentiel pour les Britanniques d’établir et de défendre des positions stratégiques dans tout ce continent riche en minerais, densément peuplé, et chargé d’histoire.

 

Mais les géostratèges britanniques savaient parfaitement bien que la Grande-Bretagne elle-même est seulement une île au large du nord-ouest de l’Eurasie. Sur ce plus grand des continents, la nation la plus étendue était de loin la Russie, qui dominait géographiquement l’Eurasie ainsi que l’Eurasie dominait le globe. Ainsi les Britanniques savaient que leurs tentatives pour contrôler l’Eurasie se heurteraient inévitablement aux instincts d’auto-préservation de l’Empire Russe. Durant tout le 19ème siècle et au début du 20ème, des conflits russo-britanniques éclatèrent à maintes reprises sur la frontière indienne, notamment en Afghanistan. Un fonctionnaire impérial nommé Sir John Kaye appela cela le « Grand Jeu », une expression immortalisée par Kipling dans Kim.

 

Deux guerres mondiales coûteuses et un siècle de soulèvements anti-coloniaux ont largement guéri la Grande-Bretagne de ses obsessions impériales, mais l’Eurasie ne pouvait pas manquer de rester centrale pour tout plan sérieux de domination mondiale.

 

Ainsi en 1997, dans son livre The Grand Chessboard: American Primacy and its Geostrategic Imperatives [Le grand échiquier : la primauté américaine et ses impératifs géostratégiques] , Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité Nationale du président américain Jimmy Carter et géostratège par excellence, soulignait que l’Eurasie devait être au centre des futurs efforts des Etats-Unis pour projeter leur propre puissance à l’échelle mondiale. « Pour l’Amérique », écrivait-il,  “le grand prix géopolitique est l’Eurasie. Pendant un demi-millénaire, les affaires mondiales ont été dominées par des puissances et des peuples eurasiens qui se combattaient les uns les autres pour la domination régionale et qui aspiraient à la puissance mondiale. Maintenant une puissance non-eurasienne est prééminente en Eurasie – et la primauté mondiale de l’Amérique dépend directement de la durée et de l’efficacité avec lesquelles sa prépondérance sera soutenue” [1].

 

L’Eurasie a un rôle de pivot, d’après Brzezinski, parce qu’elle « compte pour 60 pour cent du PNB mondial et environ les trois-quarts des ressources énergétiques connues du monde ». De plus, elle contient les trois-quarts de la population mondiale, « toutes les puissances nucléaires déclarées sauf une et toutes les [puissances nucléaires] secrètes sauf une » [2].

 

Dans la vision de Brzezinski, de même que les Etats-Unis ont besoin du reste du monde pour les marchés et les ressources, l’Eurasie a besoin de la domination américaine pour sa stabilité. Malheureusement, cependant, les Américains ne sont pas accoutumés aux responsabilités impériales : « La recherche de la puissance n’est pas un but qui soulève la passion populaire, sauf dans des conditions d’une menace ou d’un défi soudain pour le sens public du bien-être domestique » [3].

 

Quelque chose de fondamental a basculé dans le monde de la géopolitique avec les attaques terroristes du 11 septembre 2001 – qui a clairement présenté « une menace soudaine … pour le sens public du bien-être do­mestique». Ce basculement a été de nouveau perçu avec la détermination de la nouvelle administration américaine – exprimée avec une insistance croissante en 2002 et pendant les premières semaines de 2003 – d’envahir l’Irak. Ces changements géostratégiques semblent s’être centrés dans une nouvelle attitude américaine envers l’Eurasie.

 

A la fin de la 2ème G.M., quand les Etats-Unis et l’URSS émergèrent comme les puissances dominantes du monde, les Etats-Unis avaient établi des bases permanentes en Allemagne, au Japon, et en Corée du Sud, toutes pour encercler l’Union Soviétique. L’Amérique mena même une guerre manquée et extrêmement coûteuse en Asie du Sud-Est pour acquérir encore un autre vecteur d’encerclement de l’Eurasie.

 

Quand l’URSS s’écroula à la fin des années 80, les Etats-Unis semblèrent libres de dominer l’Eurasie, et donc le monde, plus complètement que toute autre nation dans l’histoire mondiale. La décennie qui suivit fut surtout caractérisée par la mondialisation – la consolidation de la puissance économique collective largement centrée aux Etats-Unis. Il sembla que l’hégémonie US serait maintenue économiquement plutôt que militairement. Le livre de Brzezinski reflète l’esprit de ces temps, recommandant le maintien et la consolidation des liens de l’Amérique avec les alliés de longue date (Europe de l’Ouest, Japon et Corée du Sud) et la protection ou la cooptation des nouveaux Etats indépendants de l’ancienne Union Soviétique.

 

Contrairement avec cette prescription, la nouvelle administration de George W. Bush sembla prendre un virage plus brutal – un virage qui tenait pour acquis les vieux alliés dans son unilatéralisme sans complexes. Par son viol des accords internationaux pour l’environnement, les droits de l’homme, et le contrôle des armes ; par sa poursuite d’une doctrine d’action militaire préventive ; et particulièrement par son obsession apparemment inexplicable de l’invasion de l’Irak, Bush dépensa un énorme capital politique et diplomatique, se créant inutilement des ennemis même parmi les alliés éprouvés. Son motif de guerre – l’élimination des armes de destruction massive de l’Irak – était manifestement ridicule, puisque les Etats-Unis avaient fourni beaucoup de ces armes et que l’Irak ne constituait alors une menace pour personne ; de plus, une nouvelle guerre du Golfe risquait de déstabiliser tout le Moyen-Orient [4]. Qu’est-ce qui pouvait bien justifier un tel risque ? Quelle était la motivation de ce bizarre nouveau changement de stratégie ? A nouveau, une discussion d’arrière-plan est nécessaire avant de pouvoir répondre à cette question.

 

Les Etats-Unis : un colosse à cheval sur le globe

 

A l’aube du nouveau millénaire, les Etats-Unis avaient la technologie militaire la plus avancée du monde et la monnaie la plus forte du monde. Tout au long du vingtième siècle, l’Amérique avait patiemment bâti son empire, d’abord en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, à Hawaï, à Puerto Rico, et aux Philippines, et ensuite (après la 2ème G.M.) par des alliances et des protectorats en Europe, au Japon, en Corée, et au Moyen-Orient. Son armée et son agence de renseignement étaient actives dans presque tous les pays du monde alors que son immense puissance semblait tempérée par sa défense ostensible de la démocratie et des droits de l’homme.

 

Dans les années 80, le gouvernement US tomba sous le contrôle d’un groupe de stratèges néo-conservateurs entourant Ronald Reagan et George Herbert Walker Bush. Pendant des années, ces stratèges travaillèrent à détruire l’URSS (ce qu’ils réussirent à faire en minant l’économie soviétique) et à consolider leur puissance en Amérique Centrale et au Moyen-Orient. Ce dernier projet culmina avec la première guerre USA-Irak en 1990-91. Leur but ouvertement déclaré n’était rien moins que la domination mondiale.

 

Alors que l’administration Clinton-Gore insistait sur la coopération multilatérale, son effort pour la mondialisation commerciale – qui transférait impitoyablement la richesse des nations pauvres aux nations riches – était essentiellement une prolongation des politiques Reagan-Bush. Pourtant, les néo-conservateurs enrageaient d’être exclus des reines du pouvoir. Ils se considéraient comme le leadership légitime du pays, et regardaient Clinton et ses partisans comme des usurpateurs. Quand la Cour Suprême nomma George W. Bush Président en 2000, les néo-conservateurs eurent leur revanche. Avec l’assistance des médias serviles, Bush – le fils choyé d’une famille de la côte Est, riche et avec de puissants liens politiques qui avait fait sa fortune dans la banque, les armes, et le pétrole – réussit à se présenter comme un pur Texan « homme du peuple ». Il s’entoura immédiatement du groupe des stratèges géopolitiques - Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Paul Wolfowitz, et Richard Perle – qui avaient développé la politique internationale de la première administration Bush.

 

Dans son récent article « La poussée pour la guerre », l’analyste des affaires internationales Anatol Lieven fait remonter les racines du programme stratégique d’extrême-droite à une mentalité persistante de guerre froide, au fondamentalisme chrétien, à des politiques intérieures de plus en plus diviseuse, et à un soutien inconditionnel à Israël. Le but basique de domination militaire totale du globe, écrivait Lieven, “était partagé par Colin Powell et le reste de l’establishment de sécurité. Ce fut, après tout, Powell qui, en tant que Président du Conseil des Chefs d’Etat-Major, déclara en 1992 que les Etats-Unis avaient besoin d’une puissance suffisante « pour dissuader n’importe quel rival de simplement rêver à nous défier sur la scène mondiale ». Cependant, l’idée de défense préventive, à présent doctrine officielle, pousse cela un pas plus loin, beaucoup plus loin que Powell aurait souhaité aller. En principe, elle peut être utilisée pour justifier la destruction de tout autre Etat s’il semble même que cet Etat puisse être capable de défier les  Etats-Unis dans le futur. Quand ces idées furent émises pour la première fois par Paul Wolfowitz et d’autres après la fin de la Guerre Froide, elles se heurtèrent à une critique générale, même de la part des conservateurs. Aujourd’hui, grâce à l’ascendance des nationalistes radicaux dans l’Administration et à l’effet des attaques du 11 septembre sur la psyché américaine, elles ont une influence majeure sur la politique US” [5].

 

Que l’administration ait orchestré d’une certaine manière les événements du 11 septembre – comme cela fut suggéré par les commentateurs Michael Ruppert et Michel Chossudovsky – ou pas, elle était clairement prête à en tirer avantage [6]. Bush proclama immédiatement au monde que « soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes ».

 

Avec un budget militaire gonflé, un établissement médiatique craintif et obéissant, et un public effrayé au point d’abandonner volontairement les protections constitutionnelles de base, les néo-conservateurs semblaient avoir gagné le plein contrôle de la nation et être devenus les maîtres de son empire mondial. Mais même alors que leur victoire semblait complète, des rumeurs de dissidence commençaient à se répandre.

 

Insubordination dans les rangs

 

La résistance populaire à la mondialisation commerciale commença à se matérialiser à la fin des années 90, s’unissant pour la première fois dans la manifestation massive anti-OMC à Seattle en novembre 1998. Dès lors, le mouvement anti-mondialisation sembla grandir avec chaque année qui passait, se transformant en un mouvement anti-guerre mondial en réponse aux plans US d’envahir d’abord l’Afghanistan et ensuite l’Irak.

 

Mais le mécontentement vis-à-vis de la domination US du globe ne se limita pas à des gauchistes brandissant des marionnettes géantes dans des manifestations. Alors que les bases militaires américaines s’installaient dans les Balkans dans les années 90, et en Asie Centrale après la campagne d’Afghanistan, les géostratèges en Russie, en Chine, au Japon et en Europe de l’Ouest commencèrent à examiner leurs options. Seule la Grande-Bretagne semblait rester ferme dans son alliance avec le colosse américain.

 

Une réponse apparemment inoffensive à l’hégémonie US mondiale fut l’effort de onze nations européennes pour établir une monnaie commune – l’Euro. Quand l’Euro fut lancé au tournant du millénaire, beaucoup prédirent qu’il serait incapable de rivaliser avec le dollar. En effet, pendant des mois la valeur comparative de l’Euro se fit attendre. Cependant, elle se stabilisa bientôt et commença à monter.

 

Un développement plus inquiétant, du point de vue de Washington, fut la tendance croissante de nations de second ou de troisième rang à abandonner ouvertement les politiques économiques néo-libérales au cœur du projet de mondialisation, puisque les nouveaux gouvernements du Venezuela, du Brésil et de l’Equateur rompirent publiquement avec la Banque Mondiale et déclarèrent leur désir d’indépendance vis-à-vis du contrôle financier américain.

 

En même temps, en Russie le théoricien politique Alexandre Douguine gagnait une influence croissante avec ses écrits géostratégiques anti-américains. En 1997, la même année où parut le livre de Brzezinski Le grand échiquier, Douguine publia son propre manifeste, Les fondements de la géopolitique, recommandant un Empire Russe reconstitué, composé d’un bloc continental d’Etats alliés pour nettoyer la masse terrestre eurasienne de l’influence US. Au centre de ce bloc, Douguine plaçait un « axe eurasien » avec la Russie, l’Allemagne, l’Iran, et le Japon.

 

Alors que les idées de Douguine avaient été bannies à l’époque soviétique à cause de leurs échos de fantaisies pan-eurasiennes nazies, elles gagnaient graduellement de l’influence parmi les officiels russes post-soviétiques. Par exemple, le ministère russe des Affaires Etrangères a récemment décrié la « tendance croissante vers la formation d’un monde unipolaire sous la domination financière et militaire des Etats-Unis » et a appelé à un « ordre mondial multipolaire », tout en soulignant la « position géopolitique [de la Russie] en tant que plus grand Etat eurasien ». Le parti communiste russe a adopté les idées de Douguine dans sa plate-forme ; Gennady Zyouganov, président du parti communiste, a même publié son premier ouvrage de géopolitique, intitulé La géographie de la victoire. Bien que Douguine reste une figure marginale sur le plan international, ses idées ne peuvent qu’avoir une résonance dans un pays et un continent de plus en plus cernés et manipulés par une nation hégémonique puissante et arrogante de l’autre coté du globe.

 

Extérieurement, la Russie – comme l’Allemagne, la France, le Japon, et la Chine – est encore déférente avec les Etats-Unis. Même la dissidence vis-à-vis du montage de Bush pour la guerre en Irak est restée assez modérée. Mais en privé, les dirigeants de tous ces pays sont sans aucun doute en train de faire de nouveaux plans. Peu iraient cependant jusqu’à approuver l’idée d’Alexandre Douguine que l’Eurasie finira par dominer les Etats-Unis, ni l’idée inverse. Néanmoins, en seulement trois ans, l’attitude de nombreux dirigeants eurasiens envers l’hégémonie américaine est passée de l’acceptation tranquille à une critique mordante associée à un examen sérieux des alternatives.

 

Le dilemme américain

 

Douguine et d’autres critiques eurasiens de la puissance américaine commencent par une prémisse qui semblerait ridicule pour la plupart des Américains. Pour Douguine, les Etats-Unis agissent non par force, mais par faiblesse.

 

Pendant de longues années, l’Amérique a supporté une balance commerciale très fortement négative – qu’elle pouvait se permettre seulement à cause du dollar fort, permis à son tour par la coopération de l’OPEP dans la facturation des exportations pétrolières en dollars. La balance commerciale de l’Amérique est négative en partie parce que sa production intérieure de pétrole et de gaz naturel a atteint son point culminant et que la nation dépend maintenant de plus en plus des importations. De même, la plupart des sociétés américaines ont transféré leurs opérations de fabrication outre-mer. Une autre faiblesse systémique vient de la corruption largement répandue dans les sociétés – révélée de façon aveuglante par l’effondrement de Enron – et des liens étroits entre les sociétés et l’establishment politique américain. Bulle après bulle – haute technologie, télécommunications, dérivés, immobilier – ont déjà éclaté ou sont sur le point de le faire.

 

Après le dollar fort, l’autre pilier de la force géopolitique US est son pilier militaire. Mais même dans ce cas il y a des fissures dans la façade. Personne ne doute que l’Amérique possède des armes de destruction massive suffisantes pour détruire le monde plusieurs fois. Mais les Etats-Unis utilisent en fait leur armement de plus en plus à des fins de ce que l’historien français Emmanuel Todd a appelé du « militarisme théâtral ». Dans un essai intitulé « Les Etats-Unis et l’Eurasie : militarisme théâtral », le journaliste Pepe Escobar note que cette stratégie implique que Washington … ne doit jamais apporter une solution définitive à un problème géopolitique, parce que l’instabilité est la seule chose qui peut justifier des actions militaires à l’infini de la part de l’unique superpuissance, n’importe quand, n’importe où … Washington sait qu’elle est incapable de se mesurer aux véritables joueurs dans le monde – Europe, Russie, Japon, Chine. Elle cherche donc à rester politiquement au sommet en brutalisant des joueurs mineurs comme l’Axe du Mal, ou des joueurs encore plus mineurs comme Cuba [7].

 

Ainsi les attaques américaines contre l’Afghanistan et l’Irak révèlent simultanément la sophistication de la technologie militaire US et les fragilités inhérentes de la position géopolitique US. Le militarisme théâtral a le double but de projeter l’image de l’invincibilité et de la puissance américaines tout en maintenant ou en accroissant la domination militaire US sur les nations du tiers-monde riches en ressources. Cela explique largement la récente invasion de l’Afghanistan et l’attaque imminente contre Bagdad. Cette stratégie implique que les actions terroristes contre les Etats-Unis doivent être secrètement encouragées comme justification pour davantage de répression intérieure et d’aventures militaires à l’étranger.

 

Néanmoins nous n’avons pas pleinement répondu à la question posée précédemment – pourquoi la présente administration veut-elle dépenser un si grand capital politique intérieur et international pour mener la guerre imminente en Irak ? Les critiques de l’administration soulignent que c’est une guerre pour le pétrole, mais la situation est en fait plus compliquée et ne peut être comprise qu’à la lumière de deux facteurs cruciaux non pleinement reconnus.

 

La puissance du dollar est remise en question

 

Le premier est que le maintien de la puissance du dollar est en question. En novembre 2000, l’Irak annonça qu’il cesserait d’accepter des dollars en échange de son pétrole, et n’accepterait plus que des Euros. A l’époque, les analystes financiers suggérèrent que l’Irak perdrait des dizaines de millions de dollars à cause de ce changement de monnaie ; en fait, dans les deux années suivantes, l’Irak gagna des millions. D’autres nations exportatrices de pétrole, incluant l’Iran et le Venezuela, ont déclaré qu’elles prévoyaient un changement similaire. Si toute l’OPEP passait des dollars aux Euros, les conséquences pour l’économie US seraient catastrophiques. Les investissements fuiraient le pays, les valeurs immobilières plongeraient, et les Américains se retrouveraient rapidement dans des conditions de vie du Tiers-Monde [8].

 

Actuellement, si un pays souhaite obtenir des dollars pour acheter du pétrole, il ne peut le faire qu’en vendant ses ressources aux Etats-Unis, en souscrivant un emprunt à une banque américaine (ou à la Banque Mondiale – en pratique la même chose), ou en échangeant sa monnaie sur le marché libre et ainsi en la dévaluant. Les Etats-Unis importent en effet des biens et des services pour presque rien, son déficit commercial massif représentant un énorme emprunt sans intérêts au reste du monde. Si le dollar devait cesser d’être la devise de réserve mondiale, tout cela changerait du jour au lendemain.

Un article du New York Times daté du 31 janvier 2003, intitulé « Pour les indicateurs russes, l’Euro dépasse le dollar », notait que « les Russes semblent avoir accumulé jusqu’à 50 milliards de dollars américains en paquets de café et sous leurs matelas, la plus grande réserve parmi toutes les nations ». Mais les Russes échangent tranquillement leurs dollars contre des Euros, et des articles de luxe comme les voitures affichent maintenant des prix en Euros. Plus loin, « La banque centrale de Russie a dit aujourd’hui qu’elle a accru ses avoirs en Euros durant l’année passée jusqu’à 10 pour cent de ses réserves [en devises] étrangères, partant de 5 pour cent, alors que la part de dollars a chuté de 90 à 75 pour cent, reflétant le faible retour d’investissements en dollars » [9].

 

Ironiquement, même l’Union Européenne est préoccupée par cette tendance, parce que si le dollar chute trop bas alors les firmes européennes verront leurs investissements aux Etats-Unis perdre de la valeur. Néanmoins, à mesure que l’UE grandit (elle a programmé l’entrée de dix nouveaux membres en 2004), sa puissance économique est de plus en plus perçue comme dépassant inévitablement celle des Etats-Unis.

Pour les géostratèges US, la prévention d’un passage de l’OPEP des dollars aux Euros doit donc sembler capitale. Une invasion et une occupation de l’Irak donnerait effectivement aux Etats-Unis une voix dans l’OPEP tout en plaçant de nouvelles bases américaines à bonne distance de frappe de l’Arabie Saoudite, de l’Iran, et de plusieurs autres pays-clés de l’OPEP.

 

Le second facteur pesant probablement sur la décision de Bush d’envahir l’Irak est l’appauvrissement des ressources énergétiques US et donc la dépendance américaine croissante vis-à-vis de ses importations pétrolières. La production pétrolière de tous les pays non-membres de l’OPEP, pris ensemble, a probablement culminé en 2002. A partir de maintenant, l’OPEP aura toujours plus de pouvoir économique dans le monde. De plus, la production pétrolière mondiale culminera probablement dans quelques années. Comme je l’ai expliqué ailleurs, les alternatives aux carburants fossiles n’ont pas été suffisamment développés pour permettre un processus coordonné de substitution dès que le pétrole et le gaz naturel se feront plus rares. Les implications – particulièrement pour les principales nations consommatrices comme les Etats-Unis – seront finalement ruineuses [10].

 

Les deux problèmes sont d’une urgence écrasante. La stratégie de Bush en Irak est apparemment une stratégie offensive pour élargir l’empire américain, mais en réalité elle est principalement d’un caractère défensif puisque son but profond est de devancer un cataclysme économique.

 

Ce sont les deux facteurs de l’hégémonie du dollar et de l’épuisement du pétrole – encore plus que l’arrogance des stratèges néo-conservateurs à Washington – qui incitent à un total mépris des alliances de longue date avec l’Europe, le Japon et la Corée du Sud, et au déploiement croissant de troupes US au Moyen-Orient et en Asie Centrale.

 

Même si personne n’en parle ouvertement, les échelons supérieurs dans les gouvernements de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, de l’Arabie Saoudite et d’autres pays sont pleinement conscients de ces facteurs – d’où les changements d’alliance, les menaces de veto, et les négociations d’arrière-salle conduisant à l’inévitable invasion US de l’Irak.

 

Mais la guerre, bien que devenue inévitable, reste un coup hautement risqué. Même s’il se termine en quelques jours ou en quelques semaines par une victoire américaine décisive, nous ne saurons pas immédiatement si ce coup a payé.

 

Qui contrôlera l’Eurasie ?

 

Alors que j’écris ces lignes, les Etats-Unis préparent des plans pour bombarder Bagdad, une ville de cinq millions d’habitants, et pour déverser pendant les deux premiers jours de l’attaque deux fois plus de missiles de croisière qu’il n’en fut utilisé dans toute la première guerre du Golfe. Les obus et les balles à uranium appauvri seront à nouveau employés, transformant une grande partie de l’Irak en désert radioactif et condamnant les futures générations d’Irakiens (et les soldats américains et leurs familles) à des malformations de naissance, à des maladies et à des morts prématurées. Il est difficile d’imaginer que le spectacle de tant de mort et de destruction non-provoquées ne puisse manquer d’inspirer des pensées de vengeance dans les cœurs de millions d’Arabes et de musulmans.

 

Les stratèges géopolitiques américains diront que l’attaque est un succès si la guerre se termine rapidement, si la production des champs pétrolifères irakiens remonte rapidement, et si les nations de l’OPEP sont contraintes de conserver le dollar comme monnaie courante. Mais cette opération (on ne peut pas réellement l’appeler une guerre), entreprise comme un acte de désespoir économique, ne peut que temporairement endiguer une marée montante.

 

Quelles sont les conséquences à long terme pour les Etats-Unis et l’Eurasie ? Beaucoup sont imprévisibles. Les forces qui sont en train d’être libérées pourraient être difficiles à contenir. Les tendances à long terme les mieux prévisibles ne sont pas favorables. Epuisement des ressources et pression démographique ont toujours été annonciateurs de guerre. La Chine, avec une population de 1,2 milliards, sera bientôt le plus grand consommateur de ressources dans le monde. Dans une époque d’abondance, cette nation peut être vue comme un immense marché ouvert : il y a déjà plus de réfrigérateurs, de téléphones mobiles et de télévisions en Chine qu’aux Etats-Unis. La Chine ne souhaite pas défier les Etats-Unis militairement et a récemment obtenu des privilèges commerciaux en soutenant tranquillement les opérations militaires américaines en Asie Centrale. Mais alors que le pétrole – la base de tout le système industriel – se fait de plus en plus rare et que ses réserves sont plus chaudement disputées, on ne peut pas s’attendre à ce que la Chine reste docile.

 

La Corée du Nord, un quasi-allié de la Chine, était tranquillement neutralisée au moyen de négociations pendant l’ère Clinton, mais s’irrite maintenant d’être classée par Bush dans « l’axe du mal » et de voir un embargo US imposé à ses importations en ressources énergétiques cruciales. Par désespoir, elle tente d’attirer l’attention de Washington en réactivant son programme d’armes nucléaires. En même temps, le nouveau gouvernement sud-coréen est totalement opposé à l’unilatéralisme US et veut négocier avec le Nord. Les Etats-Unis menacent de détruire les installations nucléaires de la Corée du Nord par des frappes aériennes, mais cela provoquerait la formation d’un nuage nucléaire mortel sur toute l’Asie du nord-est.

 

Dans le même temps, l’Inde et le Pakistan ont aussi des intérêts qui finiront probablement par diverger de ceux des Etats-Unis. Ces nations voisines sont, bien sûr, des puissances nucléaires et des ennemis jurés avec des querelles frontalières de longue date. Le Pakistan, actuellement un allié des Etats-Unis, est aussi un fournisseur important de matières nucléaires pour la Corée du Nord, et a apporté une aide aux Talibans et à Al-Qaïda – des faits qui soulignent bien à quel point la stratégie de Washington est devenue tortueuse et contre-productive ces derniers temps.

 

Pour les Etats-Unis, le danger est clair : une hypothétique alliance entre l’Europe, la Russie, la Chine et l’OPEP

 

Le pire cauchemar des Américains serait une alliance stratégique et économique entre l’Europe, la Russie, la Chine, et l’OPEP. Une telle alliance possède une logique inhérente du point de vue de chacun des participants potentiels. Si les Etats-Unis devaient tenter d’empêcher une telle alliance en jouant la seule bonne carte encore dans leurs mains – leur armement de destruction massive – alors le Grand Jeu pourrait se terminer par une tragédie finale.

 

Même dans le meilleur cas, les ressources en pétrole sont limitées et, puisqu’elles vont progressivement diminuer pendant les prochaines décennies, elles seront incapables de supporter l’industrialisation prochaine de la Chine ou le maintien de l’infrastructure industrielle en Europe, en Russie, au Japon, en Corée, ou aux Etats-Unis.

 

Qui dominera l’Eurasie ? Finalement, aucune puissance isolée ne sera capable de le faire, parce que la base de ressources énergétiques sera insuffisante pour supporter un système de transport, de communication et de contrôle à l’échelle du continent. Ainsi les fantaisies géopolitiques russes sont tout aussi vaines que celles des Etats-Unis. Pour le prochain demi-siècle il restera juste assez de ressources énergétiques pour permettre soit un combat horrible et futile pour les parts restantes, soit un effort héroïque de coopération pour une conservation radicale et une transition vers un régime d’énergie post-carburant fossile.

 

Le prochain siècle verra la fin de la géopolitique mondiale, d’une manière ou d’une autre. Si nos descendants ont de la chance, le résultat final sera un monde formé de petites communautés, bio-régionalement organisées, vivant de l’énergie solaire. Les rivalités locales continueront, comme elles l’ont fait tout au long de l’histoire humaine, mais l’arrogance des stratèges géopolitiques ne menacera jamais plus des milliards d’humains d’extinction.

 

C’est-à-dire si tout se passe bien et si tout le monde agit rationnellement.

 

NEW DAWN MAGAZINE, Melbourne, Australia.

 

Notes:

 

[1] Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American Primacy and its Geopolitical Imperatives (Basic Books, 1997), p. 30.

[2] Ibid., p. 31.

[3] Ibid., p. 36.

[4] Voir Richard Heinberg, "Behold Caesar," MuseLetter N° 128, octobre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.museletter.com.

[5] Anatol Lieven, "The Push for War," London Review of Books, 30 décembre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.lrb.co.uk/v24/n19/liev01_.html.

[6] Voir les sites web de Michael Ruppert, From the Wilderness www.fromthewilderness.com ; et de Michel Chossudovsky, Centre for Research on Globalisation,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.globalresearch.ca/articles/CHO206A.html.

[7] Pepe Escobar, "Us and Eurasia: Theatrical Militarism," Asia Times Online, 4 décembre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.atimes.com/atimes/archive/12_4_2002.html.

[8] W. Clark, "The Real but Unspoken Reasons for the Upcoming Iraq War,"

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.indymedia.org/front.php3?article_id=231238&group=webcast

[9] Voir Michael Wines, "For Flashier Russians, Euro Outshines the Dollar," New York Times, 31 janvier 2003.

[10] Richard Heinberg, The Party’s Over : Oil, War and the Fate of Industrial Societies (New Society, 2003).

Richard Heinberg, journaliste et enseignant, est membre de la faculté du New College de Californie à Santa Rosa, où il enseigne un programme sur la culture, l’écologie, et la communauté viable. Il rédige et publie la « MuseLetter » mensuelle : http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.museletter.com. Cet article est une adaptation de son livre à paraître, The Party’s Over: Oil, War, and the Fate of Industrial Societies [La partie est finie : pétrole, guerre, et le sort des sociétés industrielles] (New Society Publishers,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.newsociety.com).

 

[Cet article a été publié dans New Dawn N° 77 (mars-avril 2003)].

mardi, 30 mars 2010

Russlands Energie-Strategie für Nord- und Westeuropa

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Russlands Energie-Strategie für Nord- und Westeuropa

F. William Engdahl

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Wenn sich Russlands Nachbarland Ukraine neutral verhält und sich die innenpolitische Lage dort stabilisiert, bedeutet das für Moskau weit mehr, als dass die militärische Bedrohung durch Washington entschärft wird. Denn jetzt kann Russland den einen besonderen Hebel nutzen, der dem Land neben der verbliebenen und noch immer schlagkräftigen Atomstreitmacht verblieben ist, nämlich den Export von Erdgas. Während Russland über die weltweit größten Reserven verfügt, herrscht in Westeuropa, ja sogar in Großbritannien, lebhafte Nachfrage, da die Vorräte in der Nordsee allmählich zur Neige gehen. Der Ostsee-Pipeline von Russland nach Norddeutschland kommt deshalb besondere Bedeutung zu.

Nach Schätzungen westeuropäischer Industriekreise wird die Nachfrage nach Erdgas in den Ländern der Europäischen Union in den kommenden 20 Jahren im Vergleich zu heute um etwa 40 Prozent wachsen. Der Anstieg geht vor allem auf das Konto der Stromerzeugung, weil Erdgas hierfür als saubere und sehr effiziente Energiequelle gilt. Während der Bedarf also steigen wird, geht die Förderung auf den Gasfeldern in Großbritannien, den Niederlanden und anderen EU-Ländern allmählich zurück. (1) Wenn die Ukraine nun von ihrer feindseligen Haltung Moskau gegenüber auf eine »blockfreie« Neutralität – um einen Ausdruck von Janukowytsch zu gebrauchen – umschwenkt, die zunächst auf die Stabilisierung der russisch-ukrainischen Erdgas-Geopolitik konzentriert, eröffnen sich für Russland plötzlich weit stabilere wirtschaftliche Optionen, mit denen der versuchten militärischen und wirtschaftlichen Einkreisung durch Washington begegnet werden kann.

Als Juschtschenko und Saakaschwili in der Ukraine bzw. in Georgien das Zepter übernahmen und gemeinsam mit Washington auf einen NATO-Beitritt hinarbeiteten, konnte Russland unter Putin praktisch nur noch die Energiekarte spielen, um zumindest den Anschein wirtschaftlicher Sicherheit aufrechtzuerhalten. Russland verfügt über die mit Abstand größten Erdgasreserven der Welt. Die zweitgrößten Reserven befinden sich übrigens nach Schätzung des amerikanischen Energieministeriums im Iran, den Washington ja ebenfalls im Visier hat. (2)

Heute verfolgt Russland erkennbar eine faszinierende, äußerst komplexe Energiestrategie. Die Energievorräte werden als diplomatischer und politischer Hebel benutzt, um »Freunde zu gewinnen und die Menschen (in der EU) zu beeinflussen«. Dmitri Medwedew, Putins Nachfolger im Präsidentenamt, ist geradezu prädestiniert für diese Gaspipeline-Geopolitik, denn er war zuvor Vorsitzender des staatlichen Gazprom-Konzerns.

Hoher Einsatz beim eurasischen Schachspiel

In gewissem Sinne ähnelt die eurasische Landmasse heute einem dreidimensionalen geopolitischen Schachspiel zwischen Russland, der Europäischen Union und Washington. Bei dem Spiel geht es für Russland um das Überleben als funktionierende Nation, was Medwedew und Putin offensichtlich auch bewusst ist.

Zu der versuchten militärischen Einkreisung Russlands durch die USA gehörten nicht nur die Rosen- und die Orangene Revolution in den Jahren 2003 und 2004, sondern auch die höchst provokative Pentagon-Politik der Raketen-»Verteidigung«, in deren Rahmen von den USA (nicht von der NATO) befehligte Raketenbasen in Schlüsselländern des ehemaligen Warschauer Pakts, an der unmittelbaren Peripherie errichtet wurden. Als Reaktion verfolgt Moskau jetzt eine eindrucksvolle und hochkomplexe Pipeline-Strategie, die man der amerikanischen Militärstrategie der Einkreisung durch die NATO, der Stationierung von Raketen und der »Farbenrevolutionen«, einschließlich der versuchten Destabilisierung des Iran im vergangenen Sommer durch eine »Grüne Revolution«, oder auch »Twitter Revolution«, wie Hillary Clinton sie salopp nannte, entgegensetzt. Die USA zielten darauf ab, Russland zu isolieren und die potenzielle strategische Allianz in ganz Eurasien zu schwächen.

Für Russland, das erst kürzlich Saudi-Arabien von der Position als größter Erdölproduzent und -exporteur der Welt verdrängt hat, bedeutet der Erdgas-Verkauf im Ausland einen bedeutenden Vorteil, denn Moskau kann den Preis und den Markt für Erdgas besser bestimmen. Anders als beim Erdöl, dessen Preis der strikten Kontrolle von Big Oil (und dessen Mittätern von der Wall Street, wie Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP MorganChase) unterliegt, ist es für die Wall Street viel schwieriger, den Preis für Erdgas zu manipulieren, schon gar nicht durch kurzfristige Spekulation wie beim Erdöl.

Da Erdgas anders als Erdöl vom Bau kostspieliger Pipelines oder LNG-Tanker und LNG-Terminals abhängig ist, wird der Preis normalerweise in langfristigen Lieferabkommen zwischen Verkäufern und Kunden festgelegt. Das bietet für Moskau einen gewissen Schutz vor Preismanipulationen wie 2008/2009 beim Ölpreis durch die Wall Street, als dieser von einem Rekordhoch von 147 Dollar pro Barrel auf unter 30 Dollar nur wenige Monate später gedrückt wurde. Diese Manipulationen hatten verheerende Folgen für Moskaus Einkünfte aus dem Erdölexport, und das genau zu dem Zeitpunkt, als die weltweite Finanzkrise auch russische Banken und Unternehmen von weiteren Krediten abschnitt.

Mit Janukowytsch als ukrainischem Präsidenten scheint nun der Weg frei für geregelte Verträge mit der russischen Gazprom über die Erdgasversorgung in der Ukraine und die Durchleitung nach Westeuropa. Genau die Hälfte der in der Ukraine verbrauchten Energie wird aus Erdgas erzeugt und der größte Teil davon, ca. 75 Prozent, stammt aus Russland. (3)

Jetzt scheint eine tragfähige Einigung zwischen der russischen und der ukrainischen Regierung über den Preis für das importierte russische Gas erreicht worden zu sein. Im Januar 2010 hat die Ukraine einem Gaspreis zugestimmt, der ähnlich hoch ist wie der in Westeuropa, gleichzeitig erhält sie jedoch von der russischen staatlichen Gazprom deutlich höhere Gebühren für die Durchleitung russischen Gases nach Westeuropa. Etwa 80 Prozent der russischen Gasexporte liefen bisher über die Ukraine. (4)

Das wird sich allerdings unter Russlands langfristiger Pipeline-Strategie drastisch ändern, die darauf abzielt, das Land in Zukunft weniger verwundbar durch politische Umwälzungen wie die Orangene Revolution 2004 in der Ukraine zu machen.

Die politische Bedeutung von Nord Stream

Nach der Orangenen Revolution in der Ukraine 2004 verfolgt Moskau die Strategie, die Pipelines nach Westen langfristig nicht mehr durch die Ukraine oder Polen zu führen. Deshalb wird die durch die Ostsee verlaufende Gaspipeline Nord Stream von Russland direkt nach Deutschland gebaut. Der polnische Außenminister Radek Sikorski ist ein in Washington ausgebildeter Neokonservativer. Als Verteidigungsminister war er zuvor maßgeblich an dem Abkommen über die Stationierung der amerikanischen Raketenabwehr beteiligt. Unter Sikorski ist Polen heute eng an die NATO gebunden, ein Aspekt davon ist die Zustimmung zu Washingtons einseitig provokativer Politik der Raketenstationierung. Außerdem versucht er immer wieder, bislang allerdings ohne Erfolg, den Bau der Nord Stream zu blockieren.

Nord Stream war für Russland besonders wichtig, so lange es so aussah, als ob es Washington gelänge, die Ukraine nach der Orangenen Revolution in die NATO zu ziehen. Heute ist die alternative Ostseepipeline für Russland aus anderen Gründen wichtig.

nordstream.jpgDie Nord-Stream-Gaspipeline verläuft von dem russischen Hafen Vyborg nahe St. Petersburg nach Greifswald in Norddeutschland durch die Ostsee in internationalen Gewässern, sie umgeht also sowohl die Ukraine als auch Polen. Als Nord Stream als Joint Venture der beiden deutschen Gasgesellschaften E.ON und BASF und der russischen Gazprom angekündigt wurde – mit dem ehemaligen Bundeskanzler Gerhard Schröder als Vorstand –, verglich Sikorski, damals polnischer Außenminister, das deutsch-russische Gasabkommen mit dem Pakt zwischen Molotow und Ribbentrop, dem 1939 geschlossenen Pakt zwischen Nazideutschland und der Sowjetunion, die damals Polen unter sich aufteilten. (5)

 Sikorskis Logik war vielleicht nicht so ganz präzise, das emotionale Bild dagegen sehr.

Ende 2009 genehmigten auch Schweden und Finnland nach Dänemark die Trassenführung für die Pipeline durch ihren Teil der Ostsee. Mit dem Bau des milliardenschweren Projekts soll im April dieses Jahres begonnen werden, die erste Gaslieferung ist für 2011 vorgesehen. Nach Fertigstellung einer zweiten Parallelpipeline, mit deren Bau 2011 begonnen werden soll, wird Nord Stream voraussichtlich 55 Milliarden Kubikmeter Gas pro Jahr durch die Pipelines leiten, nach Angaben auf der Website von Nord Stream genug, um 25 Millionen Haushalte in Europa mit Gas zu versorgen.

Da Nord Stream dann als wichtigste Lieferroute direkt von Russland zu den wichtigsten Kunden in Deutschland verläuft, und da ein stabiles Transitabkommen durch die Ukraine ausgehandelt worden ist, wird eine Unterbrechung der Gazprom-Lieferungen nach Nordeuropa sehr unwahrscheinlich. Durch Nord Stream wird Gazprom in die Lage versetzt, eine flexiblere Gas-Diplomatie zu betreiben, und Störungen der Lieferung, zu denen es in den vergangenen Jahren in der Ukraine wiederholt gekommen war, werden dann weniger Probleme bereiten.

Ende 2009 hat sich der russische Präsident Dmitri Medwedew in Minsk mit Vertretern aus Belarus (Weißrussland) getroffen, genau zu der Zeit, als Nord Stream die letzten politischen Hürden nahm. Medwedew sagte, Russland denke über den Bau eines zweiten Strangs der großen Jamal-Europa-Pipeline durch Belarus nach, falls es die Nachfrage in Europa erforderlich mache: »Ich bin überzeugt: je mehr Möglichkeiten für die Lieferung von russischem Gas nach Europa bestehen, desto besser für Europa und Russland.« (6)

Darüber hinaus hat Großbritannien soeben einen langfristigen Vertrag mit Gazprom für den Import von Gas über die Nord Stream unterzeichnet – auch das ist eine bedeutsame geopolitische Veränderung. Mehr als vier Prozent der Gasnachfrage sollen 2012 durch diese Lieferung gedeckt werden. Großbritannien wird damit von einem Netto-Gasexporteur zu einem Netto-Importeur. Gegenwärtig bestehen zusätzlich zu den Verträgen der Gazprom mit Deutschland und Großbritannien noch Lieferverträge mit Dänemark, den Niederlanden, Belgien und Frankreich, sie wird dadurch auf dem Energiemarkt der EU zu einem maßgeblichen Faktor.

 

___________

(1) »Eurogas (Europand Union of the National Gas Industry), Natural Gas Demand and Supply: Long-Term Outlook to 2030«, Brüssel 2007, unter: www.eurogas.org/.../Eurogas%20long%20term%20outlook%20to%202030%20-%20fina.

(2) Jim Nichol u.a., »Russia’s cutoff of Natural Gas to Ukraine: Context and Implications«, US Congressional Research Service Report for Congress, Washington, D.C., 15. Februar 2006.

(3) US Energieministerium, »Ukraine Country Analysis Brief, Energy Information Administration«, August 2007, Washington DC, unter http://www.eia.doe.gov/cabs/Ukraine/Full.html.

(4) »International Energy, Russia to supply 116 bn cm of gas to Europe via Ukraine in 2010«, Peking, 19. November 2009, unter http://en.in-en.com.

(5) Simon Taylor, »Why Russia's Nord Stream is winning the pipeline race«, 29. Januar 2009, EuropeanVoice.com, unter http://www.europeanvoice.com/article/imported/why-russia%E2%80%99s-nord-stream-is-winning-the-pipeline-race/63780.aspx.

(6) RIA Novosti, »Russia pledges 30–40% discount on gas for Belarus in 2010«, 23. November 2009, unter http://en.rian.ru.

 

Freitag, 26.03.2010

Kategorie: Geostrategie, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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Rusia, clave de boveda del sistema multipolar

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RUSIA, CLAVE DE BÓVEDA DEL SISTEMA MULTIPOLAR

 de Tiberio Graziani *

 

El nuevo sistema multipolar está en fase de consolidación. Los principales actores son los EE.UU., China, India y Rusia. Mientras la Unión Europea está completamente ausente y nivelada en el marco de las indicaciones-diktat procedentes de Washington y Londres, algunos países de la América meridional, en particular Venezuela, Brasil, Bolivia, Argentina y Uruguay manifiestan su firme voluntad de participación activa en la construcción del nuevo orden mundial. Rusia, por su posición central en la masa eurasiática, por su vasta extensión y por la actual orientación imprimida a la política exterior por el tándem Putin-Medvedev, será, muy probablemente, la clave de bóveda de la nueva estructura planetaria. Pero, para cumplir con tal función epocal, tendrá que superar algunos problemas internos: entre los primeros, los referentes a la cuestión demográfica y la modernización del país, mientras, en el plano internacional, tendrá que consolidar las relaciones con China e India, instaurar lo más pronto posible un acuerdo estratégico con Turquía y Japón y, sobre todo, tendrá que aclarar su posición en Oriente Medio y en Oriente Próximo.

 

               Consideraciones sobre el escenario actual

 

Con el fin de presentar un rápido examen del actual escenario mundial y para comprender mejor las dinámicas en marcha que lo configuran, proponemos una clasificación de los actores en juego, considerándolos ya sea por la función que desempeñan en su propio espacio geopolítico o esfera de influencia, ya sea como entidades susceptibles de profundas evoluciones  en base a variables específicas.

El presente marco internacional nos muestra al menos tres clases principales de actores. Los actores hegemónicos, los actores emergentes y, finalmente, el grupo de los seguidores y de los subordinados. Por razones analíticas, hay que añadir a estas tres categorías una cuarta, constituida por las naciones que, excluidas, por diversos motivos, del juego de la política mundial, están buscando su función.

 

                        Los actores hegemónicos

 

Al primer grupo pertenecen los países que, por su particular postura geopolítica, que los identifica como áreas pivote, o por la proyección de su fuerza militar o económica, determinan las elecciones y las relaciones internacionales de las restantes naciones. Además, los actores hegemónicos influyen directamente también sobre algunas organizaciones globales, entre las cuales se encuentran el Fondo Monetario Internacional (FMI), el Banco Mundial (BM), y la Organización de las Naciones Unidas (ONU). Entre las naciones que presentan tales características, aunque con matices diversos, podemos contar a los Estados Unidos, China, India y Rusia.

La función geopolítica que actualmente ejercen los EE.UU. es la de constituir el centro físico y el mando del sistema occidental nacido al final de la Segunda Guerra Mundial. La característica principal de la nación norteamericana, con respecto al resto del planeta, está representada por su expansionismo, llevado a cabo con una particular agresividad y mediante la extensión de dispositivos militares a escala global. El carácter imperialista debido a su específica condición de potencia marítima le impone comportamientos colonialistas hacia amplias porciones de lo que considera impropiamente su espacio geopolítico (1). Las variables que podrían determinar un cambio de función de los EE.UU. son esencialmente tres: a) la crisis estructural de la economía neoliberal; b) la elefantiasis imperialista; c) las potenciales tensiones con Japón, Europa y algunos países de la América centro-meridional.

China, India y Rusia, en cuanto naciones-continente de vocación terrestre, ambicionan desempeñar sus respectivas funciones macro-regionales en el ámbito eurasiático sobre la base de una común orientación, por otra parte, en fase de avanzada estructuración. Tales funciones, sin embargo, están condicionadas por algunas variables entre las cuales destacamos:

 

a) las políticas de modernización;

b) las tensiones debidas a las deshomogeneidades sociales, culturales y étnicas dentro de sus propios espacios;

c) la cuestión demográfica que impone adecuadas y diversificadas soluciones para los tres países.

 

Por cuanto respecta a la variable referente a las políticas de modernización, observamos que, al estar estas demasiado interrelacionadas en los aspectos económico-financieros con el sistema occidental, de modo particular con los Estados Unidos, a menudo quitan a las naciones eurasiáticas la iniciativa en la arena internacional, las exponen a las presiones del sistema internacional, constituido principalmente por la triada ONU, FMI y BM (2) y, sobre todo, les imponen el principio de la interdependencia económica, histórico eje de la expansión económica de los EE.UU. En relación a la segunda variable, observamos que la escasa atención que Moscú, Pekín y Nueva Delhi prestan a la contención o solución de las respectivas tensiones endógenas ofrece a su antagonista principal, los Estados Unidos, la ocasión de debilitar el prestigio de los gobiernos y obstaculizar la estructuración del espacio eurasiático. Finalmente, considerando la tercera variable, apreciamos que políticas demográficas no coordinadas entre las tres potencias eurasiáticas, en particular entre Rusia y China, podrían a la larga crear choques para la realización de un sistema continental equilibrado.

Las relaciones entre los miembros de esta clase deciden las reglas principales de la política mundial.

En consideración de la presencia de hasta 4 naciones-continente (tres naciones eurasiáticas y una norteamericana) es posible definir el actual sistema geopolítico como multipolar.

 

                        Los actores emergentes

 

La categoría de los actores emergentes reagrupa, en cambio, a las naciones que, valorando particulares bazas geopolíticas o geoestratégicas, tratan de desmarcarse de las decisiones que les imponen uno o más miembros del restringido club del primer tipo. Mientras la finalidad inmediata de los emergentes consiste en la búsqueda de una autonomía regional y, por tanto, en la salida de la esfera de influencia de la potencia hegemónica, que ha de llevarse a cabo mediante articulados acuerdos y alianzas regionales, transregionales y extracontinentales, la finalidad estratégica está constituida por la participación activa en el juego de las decisiones regionales e incluso mundiales. Entre los países que asumen cada vez más la connotación de actores emergentes, podemos enumerar a Venezuela, Brasil, Bolivia, Argentina y Uruguay, la Turquía de Recep Tayyip Erdoğan, el Japón de Yukio Hatoyama y, aunque con alguna limitación, Pakistán. Todos estos países pertenecen, de hecho, al sistema geopolítico llamado “occidental”, guiado por Washington. El hecho de que muchas naciones de lo que, en el periodo bipolar, se consideraba un sistema cohesionado puedan ser hoy señaladas como emergentes y, por tanto, entidades susceptibles de contribuir a la constitución de nuevos polos de agregación geopolítica induce a pensar que el edificio puesto a punto por los EE.UU. y por Gran Bretaña, tal y como lo conocemos, está, de hecho, en vías de extinción o en una fase de profunda evolución. La creciente “militarización” que la nación guía impone a las relaciones bilaterales con estos países parece sustanciar la segunda hipótesis. La común visión continental de los emergentes sudamericanos  y la realización de importantes acuerdos económicos, comerciales y militares constituyen los elementos base para configurar el espacio sudamericano como futuro polo del nuevo orden mundial (3).

Los actores emergentes aumentan sus grados de libertad en virtud de las alianzas y de las fricciones entre los miembros del club de los hegemónicos así como de la conciencia geopolítica de sus clases dirigentes.

El número de los actores emergentes y su colocación en los dos hemisferios septentrionales (Turquía y Japón) y meridional (países latinoamericanos) además de acelerar la consolidación del nuevo sistema multipolar, trazan sus dos ejes principales: Eurasia y América indiolatina.

 

                        Los seguidores-subordinados y los subordinados

 

La designación de actores seguidores y subordinados, aquí propuesta, pretende subrayar las potencialidades geopolíticas de los pertenecientes a esta clase con respecto a su transición a las otras. Hay que calificar como seguidores-subordinados a los actores que consideran útil, por afinidad, intereses varios o por condiciones históricas particulares,  formar parte de la esfera de influencia  de una de las naciones hegemónicas. Los seguidores-subordinados reconocen al país hegemónico la función de nación-guía. Entre estos podemos mencionar, por ejemplo, la República Sudafricana, Arabia Saudí, Jordania, Egipto, Corea del Sur. Los subordinados de este tipo, dado que siguen a los EE.UU. como nación guía, a menos que surjan convulsiones provocadas o gestionadas por otros, compartirán su destino geopolítico. La relación que mantienen estos actores y el país hegemónico es de tipo, mutatis mutandis, vasallático.

En cambio, se pueden considerar completamente subordinados los actores que, exteriores al espacio geopolítico natural del país hegemónico, padecen su dominio. La clase de los países subordinados está marcada por la ausencia de una conciencia geopolítica autónoma o, mejor todavía, por la incapacidad de sus clases dirigentes de valorar los elementos mínimos y suficientes para proponer y, por tanto, elaborar una doctrina geopolítica propia. Las razones de esta ausencia son múltiples y variadas, entre estas podemos mencionar la fragmentación del espacio geopolítico en demasiadas entidades estatales, la colonización cultural, política y militar ejercida por la nación hegemónica, la dependencia económica hacia el país dominante, las estrechas y particulares relaciones que mantienen el actor hegemónico y las clases dirigentes nacionales, que, configurándose como auténticas oligarquías, están preocupadas más de su supervivencia que de los intereses populares nacionales que deberían representar y sostener. Las naciones que constituyen la Unión Europea entran en esta categoría, con excepción de Gran Bretaña por la conocida special relationship que mantiene con los EE.UU. (4).

La pertenencia de la Unión Europea a esta clase de actores se debe a su situación geopolítica y geoestratégica. En el ámbito de las doctrinas geopolíticas estadounidenses, Europa siempre ha sido considerada, desde el estallido de la Segunda Guerra Mundial, una cabeza de puente tendida hacia el centro de la masa eurasiática (5). Tal papel condiciona las relaciones entre la Unión Europea y los países exteriores al sistema occidental, en primer lugar, Rusia y los países de Oriente Próximo y de Oriente Medio. Además de determinar el sistema de defensa de la UE y sus alianzas militares, este particular papel influye, a menudo incluso profundamente, en la política interior y las estrategias económicas de sus miembros, en concreto, las referentes al aprovisionamiento de recursos energéticos (6) y de materiales estratégicos, así como las elecciones en materia de investigación y desarrollo tecnológico. La situación geopolítica de la Unión Europea parece haberse agravado ulteriormente con el nuevo curso que Sarkozy y Merkel han imprimido a las respectivas políticas exteriores, dirigidas más a la constitución de un mercado trasatlántico que al reforzamiento del europeo.

Las variables que, en el momento actual, podrían permitir a los países miembros de la Unión Europea pasar a la categoría de los emergentes tienen que ver con la calidad y el grado de intensificación de sus relaciones con Moscú en referencia a la cuestión del aprovisionamiento energético (North y South Stream), a la cuestión de la seguridad (OTAN) y a la política próximo y medio-oriental (Irán e Israel). Que lo que acabamos de escribir es algo posible lo demuestra el caso de Turquía. A pesar de la hipoteca de la OTAN que la vincula al sistema occidental, Ankara, apelando precisamente a las relaciones con Moscú en lo referente a la cuestión energética, y asumiendo, respecto a las directivas de Washington, una posición excéntrica sobre la cuestión israelo-palestina, está en el camino hacia la emancipación de la tutela americana (7).

Los seguidores y subordinados, debido a su debilidad, representan el posible terreno de choque sobre el que podrían confrontarse los polos del nuevo orden mundial.

 

Los excluidos

 

En la categoría de los excluidos entran lógicamente todos los otros estados. Desde un punto de vista geoestratégico, los excluidos constituyen un obstáculo a las miras de uno o más actores de los actores hegemónicos. Entre los pertenecientes a este grupo, asumen un particular relieve, con respecto a los EE.UU. y el nuevo sistema multipolar, Siria, Irán, Myanmar y Corea del Norte. En el marco de la estrategia estadounidense para cercar la masa eurasiática, de hecho, el control de las áreas que actualmente se encuentran bajo la soberanía de esas naciones representa un objetivo prioritario que ha de ser alcanzado a corto-medio plazo. Siria e Irán se interponen a la realización del proyecto norteamericano del Nuevo Gran Oriente Medio, es decir, al control total sobre la larga y amplia franja que desde Marruecos llega a las repúblicas centroasiáticas, auténtico soft underbelly de Eurasia; Myanmar constituye una potencial vía de acceso en el espacio chino-indio a partir del Océano Índico y un emplazamiento estratégico para el control del Golfo de Bengala y del Mar de Andamán; Corea del Norte, además de ser una vía de acceso hacia China y Rusia, junto al resto de la península coreana (Corea del Sur) constituye una base estratégica para el control del Mar Amarillo y del Mar del Japón.

Los excluidos más arriba citados, en base a las relaciones que cultivan con los nuevos actores hegemónicos (China, India, Rusia) y con algunos emergentes podrían entrar nuevamente en el juego de la política mundial y asumir, por tanto, un importante papel funcional en el ámbito del nuevo sistema multipolar. Este es el caso de Irán. Irán goza del status de país observador en el ámbito de la OTSC, la Organización del Tratado de Seguridad Colectiva, considerada por muchos analistas la respuesta rusa a la OTAN, y es candidato al ingreso en la Organización para la Cooperación de Shangai, entre cuyos miembros figuran Rusia, China y las repúblicas centroasiáticas. Además, tiene sólidas relaciones económico-comerciales con los mayores países de la América indiolatina.

 

                

                

               La reescritura de las nuevas reglas

 

Los países que pertenecen a la clase de los actores hegemónicos anteriormente descrita tratan de proyectar, por primera vez después de la larga fase bipolar y la breve unipolar, su influencia sobre todo el planeta con la finalidad de contribuir, con recorridos y metas específicas, a la realización de la nueva configuración geopolítica global. A finales de la primera década del siglo XXI se asiste, por tanto, al retorno de la política mundial, articulada esta vez en términos continentales (8). La puesta en juego está constituida, no sólo por el acaparamiento de los recursos energéticos y de las materias primas, por el dominio de importantes nudos estratégicos, sino, sobre todo, considerando el número de actores y la complejidad del escenario mundial, por la reescritura de nuevas reglas. Estas reglas, resultantes de la delimitación de nuevas esferas de influencia, definirán, con toda probabilidad durante un largo periodo, las relaciones entre los actores continentales y, por tanto, también un nuevo derecho. No ya un derecho internacional exclusivamente construido sobre las ideologías occidentales, sustancialmente basado en el derecho de ciudadanía como se ha desarrollado a partir de la Revolución Francesa y en el concepto de estado-nación, sino un derecho que tenga en cuenta las soberanías políticas tal y como se manifiestan y se estructuran concretamente en los diversos ámbitos culturales de todo el planeta.

Los Estados Unidos, aunque actualmente se encuentren en un estado de profunda postración causado por una compleja crisis económico-financiera (que ha evidenciado, por otra parte, las carencias y debilidades estructurales de la potencia bioceánica y de todo el sistema occidental), por el duradero impasse militar en el teatro afgano y por la pérdida del control de vastas porciones de la América meridional,  prosiguen, sin embargo, en continuidad con las doctrinas geopolíticas de los últimos años, con la acción de presión hacia Rusia, área geopolítica que constituye su verdadero objetivo estratégico con  vistas a la hegemonía planetaria. En el momento actual, la desestructuración de Rusia, o, por lo menos, su debilitamiento, representaría para los Estados Unidos, no sólo un objetivo que persigue al menos desde 1945, sino también una ocasión para ganar tiempo y poner remedios eficaces para la solución de su propia crisis interna y para reformular el sistema occidental.

Precisamente, teniendo bien presente tal objetivo, resulta más fácil interpretar la política exterior adoptada recientemente por la administración Obama con respecto a Pekín y Nueva Delhi. Una política que, aunque tendente a recrear un clima de confianza entre las dos potencias euroasiáticas y los Estados Unidos, no parece dar en absoluto los resultados esperados, a causa del excesivo pragmatismo y de la exagerada ausencia de escrúpulos que parecen caracterizar tanto al presidente Barack Obama como a su Secretaria de Estado, Hillary Rodham Clinton. Un ejemplo de esa ausencia de escrúpulos y del pragmatismo, así como de la escasa diplomacia, entre otros muchos, es el referente a las relaciones contrastantes que Washington ha mantenido recientemente con el Dalai Lama y con Pekín.

Tales comportamientos, dadas las condiciones de debilidad en que se encuentra la ex hyperpuissance, son un rasgo del cansancio y del nerviosismo con que el actual liderazgo estadounidense trata de enfrentarse y taponar el progresivo ascenso de las mayores naciones eurasiáticas y la reafirmación de Rusia como potencia mundial. Las relaciones que Washington cultiva con Pekín y Nueva Delhi trascurren por dos vías. Por un lado, sobre la base del principio de interdependencia económica y mediante la ejecución de específicas políticas financieras y monetarias, los EE.UU. tratan de insertar a China e India en el ámbito del que denominan como sistema global. Este sistema, en realidad, es la proyección del occidental a escala planetaria, ya que las reglas en las que se basaría son precisamente las de este último. Por otro lado, a través de una continua y apremiante campaña denigratoria, la potencia estadounidense trata de desacreditar a los gobiernos de las dos naciones eurasiáticas y de desestabilizarlas, sirviéndose de sus  contradicciones y de sus tensiones internas. La estrategia actual es sustancialmente la versión actualizada de la política llamada de congagement (containment, engagement), aplicada, esta vez, no sólo a China sino también, parcialmente, a India.

Sin embargo, hay que subrayar que el dato cierto de esta administración demócrata, que tomó posesión en Washington en enero de 2009, es la creciente militarización con la que tiende a condicionar las relaciones con Moscú. Más allá de la retórica pacifista, el premio Nobel Obama, de hecho, sigue, con la finalidad de alcanzar la hegemonía global, las líneas-guía trazadas por las precedentes administraciones, que se reducen, de forma sumamente sintética, a dos: a) potenciación y extensión de las guarniciones militares; b) balcanización de todo el planeta según parámetros  étnicos, religiosos y culturales.

rusland_retreat.jpgAnte la clara y manifiesta tendencia de los EE.UU. hacia el dominio global –en los últimos tiempos marcadamente sustentada por el corpus ideológico-religioso veterotestamentario (9) más que por un cuidadoso análisis del momento actual que llevase la impronta de la Realpolitik –China, India y Rusia, al contrario, parecen ser bien  conscientes de las condiciones actuales que les llaman a una asunción de responsabilidades tanto a nivel continental como global. Tal asunción parece desarrollarse mediante acciones tendentes a la realización de una mayor y mejor articulada integración eurasiática así como mediante el apoyo de las políticas pro-continentales de los países sudamericanos.

 

                        La centralidad de Rusia

 

La reencontrada estatura mundial de Rusia como protagonista del escenario global impone algunas reflexiones de orden analítico para comprender su posicionamiento tanto en el ámbito continental como global, así como también las variables que podrían modificarlo a corto y medio plazo.

Mientras en relación a la masa euroafroasiática, la función central de Rusia como su heartland, tal y como fue sustancialmente formulada por Mackinder, es nuevamente confirmada por el actual marco internacional, más problemática y más compleja resulta, en cambio, su función en el proceso de consolidación del nuevo sistema multipolar.

 

Espina dorsal de Eurasia y puente eurasiático entre Japón y Europa

 

Los elementos que han permitido a Rusia reafirmar su importancia en el contexto eurasiático, muy esquemáticamente, son:

a)      reapropiación por parte del Estado de algunas industrias estratégicas;

b)      contención de los impulsos secesionistas;

c)      uso “geopolítico” de los recursos energéticos;

d)     política dirigida a la recuperación del “exterior próximo”;

e)      constitución del partenariado Rusia-OTAN, como mesa de discusión destinada a contener el proceso de ampliación del dispositivo militar atlántico;

f)       tejido de relaciones a escala continental, orientadas a una integración con las repúblicas centroasiáticas, China e India;

g)      constitución y cualificación de aparatos de seguridad colectiva (OTCS y OCS).

 

Si la gestión, antes de Putin y ahora de Medvedev, del agregado de elementos más arriba considerados ha mostrado, en las presentes condiciones históricas, la función de Rusia como espina dorsal de Eurasia, y, por tanto, como área gravitacional de cualquier proceso orientado a la integración continental, sin embargo, no ha puesto en evidencia su carácter estructural, importante para las relaciones ruso-europeas y ruso-japonesas, es decir, el de ser el puente eurasiático entre la península europea y el arco insular constituido por Japón.

Rusia, considerada como puente eurasiático entre Europa y Japón, obliga al Kremlin a una elección estratégica decisiva para los desarrollos del futuro escenario mundial: la desestructuración del sistema occidental. Moscú puede conseguir tal objetivo con éxito, a medio y largo plazo, intensificando las relaciones que cultiva con Ankara por cuanto respecta a las grandes infraestructuras (South Stream) y poniendo en marcha otras nuevas con respecto a la seguridad colectiva. Acuerdos de este tipo provocarían ciertamente un terremoto en toda la Unión Europea, obligando a los gobiernos europeos a tomar una posición neta entre la aceptación de una mayor subordinación a los intereses estadounidenses o la perspectiva de un partenariado euro-ruso (en la práctica, eurasiático, considerando las relaciones entre Moscú, Pekín y Nueva Delhi), que respondiera en mayor medida a los intereses de las naciones y de los pueblos europeos (10). Una iniciativa análoga debería ser tomada por Moscú con respecto a Japón, incluyéndose como socio estratégico en el contexto de las nuevas relaciones entre Pekín y Tokio y, sobre todo, poniendo en marcha, siempre junto a China, un proceso apropiado de integración de Japón en el sistema de seguridad eurasiático en el ámbito de la Organización para la Cooperación de Shangai (11).

 

Clave de bóveda del nuevo orden mundial

 

Con respecto al nuevo orden mundial, Rusia parece poseer los elementos base para cumplir una función epocal, la de clave de bóveda de todo el sistema. Uno de los elementos está constituido precisamente por su centralidad en el ámbito eurasiático como hemos expuesto anteriormente, otros dependen de sus relaciones con los países de la América meridional, de su política en Oriente Próximo y en Oriente Medio y de su renovado interés por la zona ártica. Estos cuatro factores resultan problemáticos ya que están estrechamente ligados a la evolución de las relaciones existentes entre Moscú y Pekín. China, como se sabe, ha estrechado, al igual que Rusia, sólidas alianzas económico-comerciales con los países emergentes de la América indiolatina, lleva en Oriente Medio y en Oriente Próximo una política de pleno apoyo a Irán y, además, manifiesta una gran atención por los territorios siberianos y árticos (12). Considerando lo que acabamos de recordar, si las relaciones entre Pekín y Moscú se desarrollan en sentido todavía más acentuadamente eurasiático, prefigurando una especie de alianza estratégica entre los dos colosos, la consolidación del nuevo sistema multipolar se beneficiará de una aceleración, en caso contrario, sufrirá una ralentización o entrará en una situación de estancamiento. La ralentización o el estancamiento proporcionarían el tiempo necesario para que el sistema occidental pudiera reconfigurarse y volviera a entrar, por tanto, en el juego en las mismas condiciones que los otros actores.

 

El nudo gordiano de Oriente Próximo y de Oriente Medio – la obligación de una elección de campo

 

Entre los elementos más arriba considerados, referentes a la función global que Rusia podría desempeñar, la política próximo y medio-oriental del Kremlin parece ser la más problemática. Esto es así a causa de la importancia que este tablero representa en el marco general del gran juego mundial y por el significado particular que ha asumido, a partir de la crisis de Suez de 1956, en el interior de las doctrinas geopolíticas estadounidenses. Como se recordará, la política rusa, o mejor, soviética, en Oriente Próximo, después de una primera orientación pro-sionista de los años 1947-48, que, por otra parte, se extendió hasta febrero de 1953, cuando se consumó la ruptura formal entre Moscú y Tel Aviv, se dirigió decididamente hacia el mundo árabe. En el sistema de alianzas de la época, el Egipto de Nasser se convirtió en el país central de esta nueva dirección del Kremlin, mientras el neo-estado sionista representó el special partner de Washington. Entre altibajos, Rusia, tras la licuefacción de la URSS, mantuvo esta orientación filo-árabe, aunque con algunas dificultades. En el cambiado marco regional, determinado por tres acontecimientos principales: a) inserción de Egipto en la esfera de influencia estadounidense; b) eliminación de Irak; c) perturbación del área afgana que atestiguan el retroceso de la influencia rusa en la región y el contextual avance, también militar, de los Estados Unidos, el país central de la política próximo y medio-oriental rusa está lógicamente representado por la República Islámica de Irán.

Mientras esto ha sido ampliamente comprendido por Pekín, en el marco de la estrategia orientada a su reforzamiento en la masa continental euroafroasiática, no se puede decir lo mismo de Moscú. Si el Kremlin no se da prisa y declara abiertamente su elección de campo a favor de Teherán, disponiéndose de esa manera a cortar el nudo gordiano que constituye la relación entre Washington y Tel Aviv, correrá el riesgo de anular su potencial función en el nuevo orden mundial.

 

* Director de Eurasia. Rivista di studi geopolitici – www.eurasia-rivista.org - direzione@eurasia-rivista.org

 

(Traducido por Javier Estrada)

 

 

1. El sistema occidental, tal y como se ha afirmado desde 1945 hasta nuestros días, está estructuralmente compuesto por dos principales espacios geopolíticos distintos, el angloamericano y el de la América indiolatina, a los que se añaden porciones del espacio eurasiático. Estas últimas están constituidas por Europa (península eurasiática y cremallera euroafroasiática) y por Japón (arco insular eurasiático). La América indiolatina, Europa y Japón han de ser considerados, por tanto, en relación al sistema « occidental », más propiamente, como esferas de influencia de la potencia del otro lado del Océano.

2. La ONU, el FMI y el BM, en el ámbito de la confrontación entre el  sistema occidental guiado por los EE.UU. y las potencias eurasiáticas, de hecho, desempeñan la función de dispositivos geopolíticos por cuenta de Washington.

3. Por cuanto respecta al redescubrimietno de la vocación continental de la América centromeridional en el ámbito del debate geopolítico, madurado en relación a la oleada globalizadora de los últimos veinte años, nos remitimos, entre otros, a los trabajos de Luiz A. Moniz Bandeira, Alberto Buela, Marcelo Gullo, Helio Jaguaribe, Carlos Pereyra Mele, Samuel Pinheiro Guimares, Bernardo Quagliotti De Bellis; señalamos, además, la reciente publicación de Diccionario latinoamericano de seguridad y geopolitíca (dirección editorial a cargo de Miguel Ángel Barrios), Buenos Aires 2009.

4. Luca Bellocchio, L'eterna alleanza? La special relationship angloamericana tra continuità e mutamento, Milán 2006.

5. Por motivaciones geoestratégicas análogas, siempre referentes al cerco de la masa eurasiática, los EE.UU. consideran Japón una de sus cabezas de puente, muy semejante a la europea.

6. En el específico sector del gas y del petróleo, la influencia estadounidense y, en parte, británica determinan la elección de los miembros de la UE respecto a sus socios extra-europeos, a las rutas para el transporte de los recursos energéticos y la proyección de las consiguientes infraestructuras.

7. Un enfoque teórico referente a los procesos de transición de un Estado de una posición de subordinación a una de autonomía respecto a la esfera de influencia en que se inscribe, ha sido recientemente tratado por el argentino Marcelo Gullo en el ensayo La insubordinación fundante. Breve historia de la construcción  del poder de las naciones, Buenos Aires 2008.

8. A tal respecto, son significativos los llamamientos constantes de Caracas, Buenos Aires y Brasilia a la unidad continental. En el apasionado discurso de toma de posesión de la presidencia de Uruguay, que tuvo lugar en la Asamblea general del parlamento nacional el 1 de marzo de 2010, el recién elegido José Mujica Cordano, ex tupamaro, subrayó con vigor que “Somos una familia balcanizada, que quiere juntarse, pero no puede. Hicimos, tal vez, muchos hermosos países, pero seguimos fracasando en hacer la Patria Grande. Por lo menos hasta ahora. No perdemos la esperanza, porque aún están vivos los sentimientos: desde el Río Bravo a las Malvinas vive una sola nación, la nación latino-americana”.

9. Eso también en consideración de la  política “prosionista” que Washington lleva en Oriente Próximo y en Oriente Medio. Véase a tal propósito el largo ensayo de J. Mearsheimer e Stephen M. Walt, La Israel lobby e la politica estera americana, Milán, 2007 (Hay versión española, El lobby israelí, Taurus, 2007).

10. Una hipótesis de partenariado euro-ruso, basado en el eje París-Berlín-Moscú, fue propuesto en un contexto diverso del actual en el brillante ensayo de Henri De Grossouvre, Paris, Berlin, Moscou. La voie de la paix et de l’independénce, Lausana 2002.

11. La ampliación de las estructuras continentales (globales en el caso de la OTAN) de seguridad y defensa parece ser el índice del grado de consolidación del sistema multipolar. Además de la OTAN, la OTSC y las iniciativas en el ámbito de la OCS, hay que recordar también el Consejo de Defensa Suramericano (CDS) de  la Unión de Naciones Suramericanas (UNASUR).

12. Linda Jakobson, China prepares for an ice-free Arctic, Sipri Insights on Peace and Securiry, no. 2010/2 Marzo 2010.

 

vendredi, 26 mars 2010

Energie voor Europa: het belang van goede banden met Rusland en Iran

EnergieHet internationale grootkapitaal is ambitieus. Het wil zoveel als mogelijk haar macht uitbreiden. Elkeen die in de weg staat, moet “geneutraliseerd” worden . Na pogingen in Servië, Georgië, Oekraïne, Kirgizië, Oezbekistan, Irak en anderen is nu Iran aan de beurt. Het gebruikte trukje is eenvoudig. Ofwel organiseert de CIA en aanverwante organisaties door aanvoer van letterlijk hele kisten vol dollars “spontane betogingen”, ofwel bombardeert men het land en zijn bevolking.

In het Midden-Oosten bevinden zich een paar landjes die niet zwichten voor de duivelse wellustige gulzigheid van het internationale grootkapitaal. Palestina en Syrië zijn bij ons even bekend als Iran.

De opkomst en groei van de BRIC-landen (Brazilië, Rusland, India en China) maken het leven van de Amerikaanse economische bovenlaag zuur. Heel wat olie- en gasreserves liggen in landen die de VS beschouwen als “kwaadaardig”.

De vraag naar olie en gas neemt wereldwijd toe. De energieproductie concentreert zich meer en meer op landen met grote reserves zoals Rusland, het Midden-Oosten, Iran, Venezuela, enzovoort. De grootste wereldeconomieën worden meer en meer afhankelijk van energie-invoer uit deze landen. De importafhankelijkheid stijgt tot boven de 80% voor de VS, de EU-landen, China en India. Net als de andere veelverbruikers Japan en Zuid-Korea zullen de Europese landen – uitgezonderd Rusland - zo goed als volledig afhankelijk worden van invoer. Met andere woorden : de importafhankelijkheid van 80% zal nog toenemen naar een getal dat zich niet ver van de 100% bevindt. Dit is een voor ons uitermate zwakke positie. Een ietsje meer Europese actie zou meer dan welkom zijn. Het valt op dat Europa er door middel van de alles verlammende Europese Unie passief bij staat.  

Er zijn een paar belangrijke geografische aspecten waar we rekening moeten mee houden : met Europa als continent (omdat wij nu eenmaal hier wonen); met de energieleveranciers en met energiecorridors (transport van energie). De belangrijkste vraag voor ons luidt : wie levert ons de nodige energie en langs welke wegen wordt deze tot bij ons gebracht ? De Europese landen zijn het aan zichzelf verplicht om het eigen belang voorop te stellen. Maar het gebeurt niet.

Iran en de Straat van Hormuz

Iran is net als Rusland een belangrijke energieleverancier.  Het land is echter totaal omsingels door VS-gezinde regeringen en de daarbijhorende Amerikaanse troepen zoals Saoudi-Arabië, Irak (waar de VS nu de door hun gebrachte chaos misbruiken om er aan de macht te zijn), Pakistan en het chaotische Afghanistan. Iets verder bevindt zich het oorlogszuchtige Israël. Rusland-Iran

Belangrijk voor olieuitvoer is de Straat van Hormuz. Deze 21 kilometer brede watercorridor verbindt de Perzische Golf (gelegen aan de zuidkust van Iran) met de Indische Oceaan.  Aan de andere kant van de Perzische golf liggen Saoudi-Arabië, de Verenigde Arabische Emiraten en in het verlengde van de Perzische Golf, de Golf van Oman, bevindt zich het Sultanaat Oman. In de geopolitiek wordt het belang van waterwegen nooit onderschat. De Straat van Hormuz is één van de drukst bevaarde waterwegen. Dagelijks passeren er 17 miljoen vaten olie en 31 miljoen ton vloeibaar gas. De productievolumes van de VS, Europa, Rusland en Azië zullen met de jaren afnemen waardoor de productie in het Midden-Oosten aan belang zal toenemen. Europese landen kunnen zich op deze veranderende situatie beter goed voorbereiden. Het Internationaal Energie Agentschap (IEA) voorspelt dat het olievervoer door de Straat van Hormuz  zal verdubbelen. Men schat dat er dagelijks spoedig 35 miljoen vaten per dag zullen passeren. Ook het gasvervoer zal er enorm toenemen. De Straat van Hormuz wint zienderogen aan belang als energiecorridor van de wereldeconomie. De goede verstaander begrijpt waarom de VS met alle macht deze regio helemaal in handen willen hebben en waarom ze niet opgezet zijn met het “lastige” Iran. De VS importeren via deze Straat dagelijks 2,5 miljoen vaten olie. De regio wordt voor een groot deel door de VS gecontroleerd. Zij beschouwen Iran als een “gevaar”. Iran bevindt zich in een perfecte strategische positie om er de doorgang van olie en gas te bedreigen. Iraanse leiders hebben al gedreigd de olietransporten te verhinderen indien het land wordt aangevallen. Israël zal een zware verantwoordelijkheid op zich nemen indien het zelf Iran aanvalt of de aanval aan de VS-troepen overlaat (via de almachtige Israel-lobby in de VS). De gevolgen van een aanval op Iran zullen het transport en de de prijs van de olie niet in het voordeel van de Europese consument doen evolueren.

Ook de Chinezen beschouwen de Amerikaanse dominantie van de Straat als een bedreiging. In dit kader werden er al contracten afgesloten met Abu Dhabi om de Straat van Hormuz te omzeilen en olie via pijpleidingen naar China te brengen. Hoofdaannemers zijn twee dochterfirma’s van het Chinese staatsbedrijf CNPC.

Oekraïne en de Zwarte Zee

De gasproductie neemt in Europa zienderogen af terwijl de vraag toeneemt. De aanvoer van gas naar Europa gebeurt hoofdzakelijk door pijpleidingen. Zuid-Europa wordt bevooraad via Noord-Afrika, Trinidad-Tobago en het Midden-Oosten. Noord-west Europa krijgt gas van Noorwegen en Rusland. Oost-Europa is helemaal afhankelijk van Russische aanvoer.

Geheel Europa is nu al voor 25% afhankelijk van Russisch gas. Hiervan komt 80% binnen via de Oekraïnse corridor en 20% via Wit-Rusland. De grote afhankelijkheid van de Oekraïnse corridor veroorzaakte veel ongemak bij de Europese landen en bij Rusland omdat het land tijdens de pro-westerse periode de pijpleidingen liet verrotten. Hierdoor vermindert de doorvoer van gas jaarlijks aanzienlijk. De winsten op transitvergoedingen verdwenen veelal in diepe zakken terwijl er zo goed als geen onderhoud werd gedaan. Het is in het belang van alle  partijen (West-Europa, Oekraïne en Rusland) dat de huidige nieuwe regering onder Janoekovitsj  orde schept, de corruptie aanpakt, en mee kan bijdragen aan het bevorderen van goede relaties tussen Rusland, Oekraïne en de Europese landen.

De Europese landen en Rusland waren tot 2004 accoord dat er een Baltische pijpleiding van Rusland naar Duitsland moest komen. Deze zou gewoon door de Baltische Zee lopen. Nu heeft Europa geen zin meer omdat de Baltische landen en Polen dit plots niet meer zien zitten. De Baltische landen en Polen hebben een pattent op  “Russen pesten”.  Zij vrezen dat ze met de komst van de pijpleiding door zee niet meer over een “pest- en verhindermogelijkheden” beschikken. Ook vrezen ze vele transitinkomsten te missen. Een onbegrijpelijk anti-Russisch gedrag gezien deze landen extreem afhankelijk zijn van Russische energie. 

Om de problematische Oekraïnse corridor te omzeilen werken Russen en Italianen aan een nieuwe pijpleiding via de Zwarte Zee en Turkije. De Zwarte Zee is heel belangrijk voor Rusland. Het voert langs daar heel veel olie uit komende vanuit het Russische binnenland en Kaspische Zee. Deze pijpleiding vormt zware concurrentie voor de Nabucco-pijpleiding, die ooit bedoeld was om Iraans gas naar Europa te brengen. Ondanks het gegeven dat deze pijpleiding een verbinding legt tussen Iran en Azerbeidjan enerzijds en West-Europa anderzijds, hebben de VS de aanleg van deze lijn actief gesteund. Als dat geen bemoeienis is in onze zaken ! Gezien Iran niet zomaar naar de Atlantische pijpen danst, wilde men zich in het Atlantische kamp in andere Kaspische landen bevoorraden zoals Turkmenistanen Azerbeidjan. Maar Turkmeens gas wordt voornamelijk door de Russen opgekocht. Een deel dient voor de Russische markt, een ander deel(tje) wordt doorverkocht aan de rest van Europa.  De Europese landen strijden dus in twee blokken – Rusland tegenover de rest van Europa - om Kaspische energie. Intussen heeft ook China zijn geopolitieke belangen en plannen in de Kaspische regio laten zien.

De corridor van Xinjiang

De economische bonzen hebben allen hun oog laten vallen op Centraal-Azië. Japan had na de val van de Sovjet-Unie sterke ambities in die regio, ambities die het moest opbergen wegens politieke hinderpalen. China’s vraag naar meer en meer energie leidde naar het opdrogen van Chinese energietransporten naar Japan.

Centraal-Aziatische grondstoffen dragen bij aan de verdere ontwikkeling van Oost-Azië. Chinese energiebedrijven trachten de energierijke Chinese regio Xinjiang te integreren met de omgeving. Sinds 2006 stroomt er olie van Kazachtstan naar China. Deze pijleidingen zullen door getrokken worden naar de olierijke Kaspische Zee-regio. China sloot ondertussen overeenkosten met Oezbekistan, Turkmenistan en Kazachstan. Verder hebben de Russen een plan om gas uit West-Siberië over het Altajgebergte naar Xinjiang te voeren.  De Russen hebben steeds een grote voorkeur gehad om met Europa zaken te doen, maar de EU heeft onder Amerikaanse druk Ruslands uitgestoken hand steeds geweigerd. De Russen zijn niet van gisteren en besluiten dan maar om zich op hun eigen achtertuin te wenden : Centraal-Azië en China. Dit scenario komt sterk overeen met wat het Amerikaanse grootkapitaal wenst : Rusland weghouden van de rest van Europa en verder richting Azië wegdringen.

Hoewel Xinjiang zelf 25 miljoen ton olie en 16 miljoen ton gas produceert, volstaat dit niet om de energienoden van de energieverslindende Chinese kust te bevredigen. Als energiecorridor naar Centraal-Azië en Rusland is Xinjiang in Noord-West China uitermate belangrijk.  De grens met Pakistan neemt ook aan belang toe. De Chinezen hebben al miljarden geïnversteerd in de Pakistaanse haven Gwadar, gelegen aan de Arabische Zee. Wie de kaart bekijkt, ziet dat de haven op amper 400 kilometer van de Straat van Hormuz ligt . De haven biedt toegang tot de Perzische Golf en de Zee van Oman. Midden-Oosterse en Afrikaanse energietransporten worden met dit strategisch punt enorm ingekort. Nu wordt er nog veel geïmporteerd via de Straat van Malakka. De Straat van Malakka is de belangrijkste route tussen de Indische Oceaan en de Stille Oceaan. Hier worden alle belangrijke Aziatische economieën (India, China, Japan, Zuid-Korea en Taiwan) met elkaar verbonden. Er varen jaarlijks meer dan 50.000 schepen doorheen. Men kan makkelijk begrijpen dat China deze drukke en voor hen lange route wil inkorten. Daarbij komt de moeilijkheid dat de Straat niet diep genoeg is – amper 25 meter -  om de zwaarste olietankers door te laten.

Het Panamakanaal

Het Panamakanaal is zeer belangrijk en hoofdzakelijk aangelegd voor de Amerikaanse economie. Het werd in 1914 aangelegd om de route tussen New York en San Francisco de helft korter te maken. Vandaag zien we dat het Panamakanaal een belangrijke energiecorridor vormt tussen Latijns-Amerika en Oost-Azië. Hugo Chavez, president van Venezuela en groot tegenstander van de VS, beschouwt het kanaal als primordiaal voor de ontwikkeling van de energisector van zijn land. Venezuela beschikt over zware olie en bevat potentieel veel olievelden. Het kan mettertijd de belangrijkste olieleverancier van de wereld worden. Chavez heeft terecht de hele energiesector genationaliseerd. De opbrengsten moeten aan het hele volk ten goede komen en niet aan enkelen, zoals bijvoorbeeld in de VS en in Rusland. Chinese en Russische bedrijven vervangen er de Amerikaanse. China importeert nu al duizenden tonnen olie uit Venezuela en wil het aantal opdrijven. Ook Japan heeft zijn zinnen op de Venezuelaanse olie gezet. Alle Latijns-Amerikaanse olie richting Azië wordt langs het Panamakanaal vervoerd. In 1999 droegen de VS de eigendomsrechten over het kanaal over aan Panama. Het bedrijf Hutchinson-Whampoa van de Hong Kong-Chinese oligarch Li Ka-Shing kocht zich een controlerend belang in waarmee hij meer specifiek beide kanten van het kanaal controleert. Hiermee zijn de Chinese belangen veilig gesteld.

De VS zijn wereldmijd oppermachtig. Maar er groeit concurrentie. Rusland kan steeds beter om met zijn energieproductie en de transitzones. China en India staan aan de deur te kloppen om in de hoogste afdeling mee te dingen naar de kampioenstitel.

Besluit :

China heeft begrepen wat de Europese landen niet willen begrijpen : het opkomen zonder limieten voor het eigen belang. Iran is het enige niet door de VS gedomineerd land in de olierijke Kaspische regio. De Chinezen weten dit en handelen er naar. De vandaag zeer passieve Europese landen staan voor de keuze : of blijven meeheulen met de VS, die ons al 65 jaar bezetten, ons Kosovo aan de hand heeft gedaan en Turkije aan ons been willen lappen, ofwel accoorden sluiten met vrije landen zoals Rusland, Iran en Venzuela. In het kader van een remigratiepolitiek is het trouwens steeds goed om met bepaalde landen goede banden te hebben.

De Europese landen hebben de mogelijkheid om wereldwijd een rol van belang te spelen. Om een rol van belang te spelen moet men eerst en vooral binnenlands stevig op de benen staan. De Europese Unie is een nefaste contructie die best wordt opgeheven. In de plaats kan een verbond (overlegorgaan) komen van vrije landen en volkeren. De EU is één van de verlengstukken van de NAVO, die op zijn beurt de militaire arm is van het internationale grootkapitaal. De NAVO strijdt niet voor een rechtvaardige wereld – want dan zouden ze Israël moeten aanvallen – maar voor de economische belangen van een bepaalde economische kaste.

De Lage Landen zijn volledig importafhankelijk wat betreft primordiale levensbehoeften : voedsel en energie. Onze landbouw wordt doelbewust ten voordele van Amerikaanse genetisch gemanipuleerde import vernietigd. Energie uit fossiele brandstoffen hebben we opgegeven. Onze Europese politici hebben ons lot verbonden aan dat van de goede wil van de VS. De VS hebben echter een eigen politieke agenda : Europa zo veel mogelijk verzwakken. Zij beschouwen ons nog steeds als een gevaarlijke potentiële concurrent.

In afwachting van de ontbinding van de Europese Unie (als instituut) en de oprichting van een Europees overlegorgaan, kunnen de lage Landen best nu al uit de EU stappen. Dan kunnen we zelf vrij en ongebonden akkoorden sluiten met Rusland, Iran, Venezuela en andere belangrijke geopolitieke gebieden en landen.

Kris Roman
N-SA coördinator Buitenlandse Contacten

N-SA coördinator geopolitieke denktank "Euro-Rus"

jeudi, 18 mars 2010

Une analyse dissonante de la décennie postsoviétique

Une analyse dissonante de la décennie postsoviétique


Je vous traduis ci-dessous un texte de Sublime Oblivion, l'étude est très intéressante et va bien à l'encontre des aprioris que nos médias nous donnent sur l'espace Eurasien.

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Cela fait 20 ans que l'URSS a disparue et que les pays de l'ex bloc de l'est sont devenues des acteurs à part entière de l'économie de marché. Cela fait 20 ans que l'on nous présente ses pays divisés en 3 groupes principaux, ceux qui ont parfaitement réussis leur transition démocratique et libérale (les tigres Baltes), et les autres, soit des états qui seraient des états socialistes de marché (Biélorussie) et ceux qui seraient des économies fondées uniquement sur les matières premières (Russie).

Sublime Oblivion a utilisé de nombreuses sources (les statistiques de Angus Madison, les chiffres de la CIA et les projections du FMIpour 2010 afin de créer un nouvel indice : "Indice post soviétique de l'analyse de l'évolution du produit intérieur brut annuel par habitant, en parité de pouvoir d'achat (PPA)", cet indice est basé sur une référence départ de "100" pour l'année 1989 (chute du mur). 
De façon "surprenante", la Biélorussie, nation décriée et que l'on nous fait passer pour une économie 1/3 mondiste et une dictature politique, cette économie socialiste de marché est plus productive qu'elle ne l'était en 1989 et devance largement ses pairs de l'espace post soviétique. En outre, la Biélorussie reste un des états les plus "équilibrés socialement" du monde. Après le chaos des années 90 (suite à la chute du mur) l'économie Biélorusse s'est bien redressée (bénéficiant certes de ressources pétrolières à bas prix par le voisin et ami Russe) mais également sachant parfaitement développer une industrie assez efficace (tracteurs, frigidaires, camions, réfrigérateurs, produits électroniques ..) dont la production est écoulée dans tout l'espace Eurasiatique. Evidemment, l'évolution part d'assez bas, la Biélorussie était un des états les plus pauvres du monde industrialisé et si le pays est attractif pour les retraités et les pensionnaires (les pensions y sont par exemple plus élevées qu'en Russie) ce n'est pas (encore?) un état jugé attractif pour les jeunes européens.
Les tigres Baltes ont subi une très forte croissance dans les années 2000 et cela jusqu'en aout 2008. Ces états que l'on nous présentait comme des modèles de stabilité et de démocratie (sauf pour les 30% de citoyens Russophones) ont en effet attirés les investissements financiers étrangers et finalisés et réussis leur intégration dans l'UE. Et puis dès le début de la crise, les investisseurs ont pris peur et les crédits ont été retirés du pays. Dès lors le château de cartes d'est effondré. Les états Baltes ont été de loin les états les plus touchés en Europe par la crise économique. Leur totale fragilité et l'illusoire solidité économique est alors apparue au grand jour. Aujourd'hui les pronostics les plus optimistes envisagent un retour à la situation de 2007 au mieux 2014 (!). D'ici la il est plausible que les états subissent une grosse émigration de population, tout comme l'Ukraine, vers l'ouest mais aussi vers la Russie ce qui à terme renforcerait le poids politique / économique de la Russie dans ces différents pays.
La Russie justement, à de loin la plus importante économie de la région post soviétique.  Suite à cela, on peut différencier 2 périodes différentes :1989 - 1999 : un tzar faible (Eltsine) était soumis à de puissants Boyards (les Oligarques) qui défendaient chacun leurs intérêts (personnels) mais surtout une vision politique (en partie dictée de l'étranger) : ne pas permettre de retour à un pouvoir politique fort (qui les auraient empêcher de piller le pays) et surtout empêcher le retour des communistes au pouvoir (afin de pouvoir se présenter comme rempart contre ces derniers devant l'Occident et ainsi justifier leur existence).
2000 -..... : un tzar fort a repris le pouvoir et inversé les tendances. Grâce à un retour en force du politique et en bénéficiant du prix élevés des matières premières, ce tzar fort (poutine) a relancé la machine économique et transformé les boyards insoumis en servants dociles ou en les neutralisant complètement.
Bien sur la performance économique de la Russie est insuffisante encore aujourd'hui mais c'est le pays qui revient du plus loin et la décennie Poutine à sauvé le pays du néant et de la catastrophe, ce qui aurait déstabilisé tous les pays voisins. En outre la Russie, comme les pays Baltes était déjà relativement industrialisée et n'a donc pas pu bénéficier d'une croissance ultra forte comme les pays Baltes (investissements financiers bien plus faible) ou la Biélorussie (croissance par une industrialisation forte).  les lecteurs doivent bien comprendre que pendant la première partie de son règne, le pouvoir Russe n'a pas pu se focaliser sur le développement économique mais sur empêcher l'implosion du pays. Il est relativement accepté aujourd'hui que Poutine a empêché l'effondrement mais que c'est Medvedev qui va désormais guider la barque et se charger de la modernisation du pays.

Il a été dit partout que la Russie allait s'effondrer et que la crise allait la frapper de plein fouet. Pourtant j'ai répété ci et la que la crise a touché la Russie "avant" les pays Occidentaux, les sorties de capitaux (poussés par les Américains dès la crise en Georgie) et la baisse des matières premières, ainsi que l'effondrement boursier ayant commencé dès le mois d'aout 2008. Il n'est pas secret non plus que la très grande majorité des gros groupes Russes (d'état notamment) avaient concocté des crédits auprès de banques et d'organismes de crédits Occidentaux et Américains et que les marchés émergents ont été les premiers touchés par les "coupures" de crédits par ces mêmes organismes lorsque la crise a commencé a réellement se faire sentir. Dès lors les coup bas des spéculateurs ont contribué à affaiblir la Russie. Pourtant la Russie se trouve aujourd'hui dans une situation bien meilleure que ses voisins et tous les pronostics sérieux envisagent une sortie de crise pour ce premier trimestre, voir une croissance relativement fortepour l'année 2010 en Russie. Sa solidité politique et ses énormes réserves de change (les 3ièmes au monde) sont en effet deux atouts majeurs pour les années qui viennent (lire à ce sujet cette analyse sur la crise en Russie).
La pire performance de l'espace post soviétique vient de l'Ukraine que l'on nous montre depuis 2005 comme éventuel futur membre de l'UE (!). Pourtant, jusque dans les années 2004, 2005 ce pays était dans la situation de la Biélorussie et recevait autant de gaz à très bas prix que la Biélorussie. Sa position proche de l'UE (via la Pologne marché en plein développement) est également un "plus" non négligeable. En outre le pays à depuis 2005 les faveurs de l'UE et des Occidentaux (Américains en tête, surtout depuis la révolution Orange), alors comment se fait il que ce pays soit moins dynamique que ses voisins ?La raison essentielle est que l'Ukraine n'a jamais réellement décollé ni quitté ses réflexes désastreux des années 90. Cet problème grave d'identité qui frappe le peuple (tiraillé entre son est orthodoxe et son Ouest "uniate") à de graves conséquences. Tout d'abord il enlève toute légitimité (à hauteur de 50%) à tous les politiques (d'ou la faiblesse du Tzar Ukrainien de l'après chute du mur). Cette absence de stabilité politique empêche tout investissement étranger, notamment dans sa partie pauvre et Occidentale, pro Européenne, alors que son est riche et industriel bénéficie lui des crédits et des investissements Russes. C'est une des raisons de l'échec des Orangistes, qui en plus totalement fait cesser la croissance (jusque la pourtant à 2 chiffres), d'avoir ruiné l'état en tentant d'appliquer des réformes libérales sous forme d'un copié collé archaïque, ont laissé une corruption "bien plus" endémique qu'en Russie ou dans les autres états de l'espace post Soviétique, tout en coupant une partie de population de ses racines et de liens amicaux avec son créditeur le plus puissant et le mieux disposé : la Russie. Peut être que l'élection de Ianoukovitch est la meilleure chose qui puisse arriver à ce pays, a savoir un nouveau tzar (moins faible) car adoubé par et l'est et l'ouest et qui tente de replacer l'Ukraine la ou elle doit être, hors de l'OTAN, hors d'une UE ruinée et en décomposition, et dans le nouvel espace douanier Eurasiatique en construction.

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Ci dessous un schéma des autres principales économies (moins développées) d'ex URSS.
L'Azerbaijan est en tête de ces pays, principalement grâce au développement de sa production pétrolière, qui a été multipliée par cinq depuis le début des années 2000. L'utilisation des revenus de ces matières premières à largement contribué à la hausse des revenus / habitants. Une explication identique prévaut pour le Kazakhstan, dont l'évolution de 1991 à 2010 est une croissance supérieure à la Russie (la production de pétrole du Kazakhstan à été multipliée par 4 entre 1991 et 2008). 
En comparaison, la Russie ne produit que 22.6% d'énergie combustible de plus en 2008 que en 1992. La production de pétrole a atteint son apogée en 1998 (11,5 millions de barrels) et à baissé en 1992 (7,8 millions de barrels) pour remonter en 2008 (9,8 millions de barrels).  Des facteurs géologiques mais également politiques (affaire Youkos) ont contribué à ce fait. Depuis le milieu des années 2000, la croissance repose grandement sur une croissance intérieure stimulée par la grande distribution, les transports, la production et la finance ..).

L'Arménie a également connu une croissance relativement forte malgré l'absence de ressources naturelles et une situation géographique difficile notamment un voisinage Turque hostile, un conflit militaire avec un autre voisin hostile, l'Azerbaïdjan, une frontière avec une Georgie s'éloignant de la Russie et au sud l'Iran. (Il est facile d'imaginer que la très forte diaspora Arménienne à travers le monde a contribué à financer l'économie nationale et cela un peu sur le modèle Chypriote ou Libanais).
La Georgie n'a pas de résultats très probants. Le dynamisme de la révolution des roses a été un peu plus fort que après la révolution Orange en Ukraine mais le résultat est très faible pour une nation partant de très bas. Le comparatif avec l'Arménie est sans pitié, et la Georgie ne peut que se contenter d'un mieux que la Moldavie, qui n'est pas une référence en soi. Selon l'analyse de Irakli Rukhadze and Mark Hauf, la Georgie depuis 2003 a en effet été victime d'une émigration massive, d'une hausse de la pauvreté conséquente, accompagnée et poussée par une désindustrialisation violente. La corruption d'état y règne selon les auteurs, le gouvernement faisant payer les business indépendants (de l'état) pour leur éviter toutes poursuites. Cette pression politique n'est pas le fait de la Georgie, elle est relativement présente dans l'ex espace soviétique, néanmoins concernant la Georgie on peut se poser la question de l'image qu'on souhaite en donner dans les médias Occidentaux et la réalité du terrain.
Enfin l'Ouzbékistan a connu une croissance et une évolution bien meilleure que le Tajikistan. L'Ouzbékistan est pourtant une économie non réformée, autoritaire (bien plus que la Biélorussie) mais qui part vraiment de très bas. Le Tadjikistan a lui subi une terrible guerre civile dans les années 1990 (entre communistes et Islamistes) qui a tué près de 100.000 personnes et aujourd'hui c'est le pays le moins avancé de l'espace post soviétique en ce qui concerne la transition démographique (revenu utilisé / nouveau né). Le Kyzgyzstan se situe entre l'Ouzbékistan et le Tajikistan, les résultats du Turkménistan sont eux du niveau de l'Ouzbékistan, je rappelle à mes lecteurs que le Turkménistan est un régime politique très autoritaire et stable qui base ses revenus sur le pétrole et le gaz (5ème producteur au monde) mais également le coton.
L'avenir ?
La Russie a un plan de modernisation, et le ressources financières, administratives et humaines pour le mener à bien, ainsi que la volonté politique nécessaire. Il est plausible que si le pouvoir se maintient dans ces états, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan continueront à connaître des taux de croissances élevés et un fort développement économique. Ces états ont un fort capital humain et semblent travailler en commun, comme le démontre la récente union douanière. Il est plausible et même certain que l'Ukraine rejoigne cet ensemble Eurasien dans les prochaines années.

jeudi, 11 mars 2010

New Article on Dugin

duginssssxxx.jpgNew article on Dugin

Ex: http://traditionalistblog.blogspot.com/
Anton Shekhovtsov, "Aleksandr Dugin’s Neo-Eurasianism: The New Right à la Russe," Religion Compass 3/4 (2009): 697–716

Abstract:
Russian political thinker and, by his own words, geopolitician, Aleksandr Dugin, represents a comparatively new trend in the radical Russian nationalist thought. In the course of the 1990s, he introduced his own doctrine that was called Neo-Eurasianism. Despite the supposed reference to the interwar political movement of Eurasianists, Dugin’s Neo-Eurasian nationalism was rooted in the political and cultural philosophy of the European New Right. Neo-Eurasianism is based on a quasi-geopolitical theory that juxtaposes the ‘Atlanticist New World Order’ (principally the US and the UK) against the Russia-oriented ‘New Eurasian Order’. According to Dugin, the ‘Atlanticist Order’ is a homogenizing force that dilutes national and cultural diversity that is a core value for Eurasia. Taken for granted, Eurasia is perceived to suffer from a ‘severe ethnic, biological and spiritual’ crisis and is to undergo an ‘organic cultural-ethnic process’ under the leadership of Russia that will secure the preservation of Eurasian nations and their cultural traditions. Neo-Eurasianism, sacralized by Dugin and his followers in the form of a political religion, provides a clear break from narrow nationalism toward the New Right ethopluralist model. Many Neo-Eurasian themes find a broad response among Russian high-ranking politicians, philosophers, scores of university students, as well as numerous avant-garde artists and musicians. Already by the end of the 1990s, Neo-Eurasianism took on a respectable, academic guise and was drawn in to ‘scientifically’ support some anti-American and anti-British rhetoric of the Russian government.

mardi, 23 février 2010

Some Geopolitical Remarks on the Arctic Region

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Some Geopolitical Remarks on the Arctic Region

Tiberio Graziani

Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici

direzione@eurasia-rivista.org

www.eurasia-rivista.org

 

 

 

The geopolitical cycles of the Arctic

 

The geopolitical history of the Arctic – leaving aside ancient references to the region and the Viking explorations, that cannot easily be evaluated in typically geopolitical terms – can be divided, in a preliminary approximation, into at least three cycles. 

 

A first great cycle, which we can call the cycle of great exploration and of the initial Arctic maritime activity (maritimisation) can be defined starting around 1553, that is, when the English navigator Hugh Willoughby began searching for a North-East passage, and going to the second half of the 1820s. This first cycle – during which the “maritimisation” process of the Arctic basin took place, set off by the construction of ports and the planning of commercial routes – falls under the heading of the search for new routes to the Orient, an undertaking supported mainly by European nations. At the end of the eighteenth century and the beginning of the nineteenth the regional actors were Denmark and the British and Russian empires. The rivalry between Russia and Great Britain, that is, between a great land-based and a great sea power, is the key to understanding the principal geopolitical tensions in this region in the course of the first years of the nineteenth century. 

 

The agreement signed in 1826 between St. Petersburg and London delimiting the frontier between the so-called “American” Russia and the English possessions in North America inaugurated a new phase in the history of the polar region. Even though that agreement was aimed at reducing frictions between the two geopolitical entities, it wasn’t successful in its intent. The geopolitical tension between the two empires in this part of the planet was mitigated only in 1867, when Russia, in order to block the British from taking root in the Arctic, ceded Alaska to the emerging United States of America for $7.5 million.

Far from being Seward’s Folly, as it was called after the then-Secretary of State, the acquisition of Alaska represented, for the era, the arrival of Washington’s “Nordic” policy. In fact, the US, intending to project its power toward the Arctic pole, had entered into negotiations with Denmark to acquire Greenland. As noted, the USA reached its strategic objective of controlling the majority of the arctic circle only after the Second world War, installing the Thule military base in Greenland.

With the new entrant in the circum-polar navigation club, frictions arose that marked the successive phase of the geopolitical history of the Arctic. This is the cycle of sovereignty or territorial claims, which began in 1826 with the delimitation of the frontier and terminated in 1991 with the dissolution of the USSR. It was characterized by the expression of theories on the partition of the region and its growing militarization, which, started over the course of two World Wars, was, without interruption continued and intensified in the context of the Cold War. The area’s important geostrategic function, which it still plays today, as one of the main platforms for nuclear dissuasion, was fully recognized by the main regional actors, particularly the US and the USSR, and also Canada, and it was fully integrated in the respective geopolitical doctrines of the time.

 

The third cycle, which we can define as Arctic regional identity or multilateralism, placed between 1990 and the first years of this century, is marked by Moscow’s slight commitment – geopolitically fallen back into itself after the collapse of soviet structure – in supporting its own regional interests, by the renewed tensions between Canada and the US, by the timid presence of the European Union, which states the so-called policy of the Nordic Dimension, and, in particular, by some international or multilateral initiatives. These initiatives, based principally on the common Arctic identity, on the idea of an “Arctic Mediterranean,” with regard to minorities and the environment and the so-called sustainable development, are aimed both at reinforcing the internationalisation of the area, and at attenuating the frictions that have emerged in the restricted club of the circum-polar nations regarding sovereignty. It must still be observed that on the plane of real power relationships, especially those concerning military and geostrategic settings, the USA holds, in this brief cycle, the position of dominant nation in the entire zone, both directly and through the Atlantic alliance. The other actors play a marginal cameo role.

 

The Arctic in the multipolar scenario 

 

The Arctic is now, in the structuring of the new multipolar system, one of the most contested areas of the planet, not only because of its energy and mineral resources under the ice pack, but for its particular geostrategic position, the effects that global warming could produce regarding its practical use, and especially because of the return of Russia as a global actor.

Considered for a long time to be of limited geopolitical interest, mainly because of its inaccessibility, the Arctic circle has in fact become – as of August 2, 2007, when the crew of two submarines set the Russian tricolour on the Arctic ocean floor at a depth of 4200 metres – an area of increasing conflict among circum-polar countries and of great interest to China and Japan. This date,  which probably marks the opening of a new geopolitical era for the Arctic region, highlights first of all the renewed interest of Russia to defend its continental and coastal territory as well as the determination followed by the Kremlin to participate in the constitution of a new planetary order after the long period of bipolarism and the shorter, geopolitically catastrophic “unipolar moment.”  

The Russian “claim” on the Arctic space is fully included in the Putin Doctine aimed at re-establishing, in a mulipolar prospective, the due weight of Russia in the entire and complex world space. This is one “claim,” or rather an assumption of responsibility regarding the new world scenario, that  President Medvedev, currently in the  Kremlin, seems to support with conviction.

Moscow, after having reacquired prestige in the Caucasus and in Central Asia, renewed its relationship with China and, especially limited, as much as possible, the crumbling of its “near abroad”, is now turning toward the North.

This shouldn’t in fact be surprising, with the Russian territory, as Pascal Marchand reminds us, being the result of a historical process marked by two geographical natures: continentality,  that is, expansion on the Eurasian continent, and nordicity, expansion towards the Arctic.

These two policies, beyond the push toward the Indian Ocean, indicate again Russia’s destiny in the new great 21st century.

In the frame of reference the Arctic, mythical home of Vedic peoples according to studies carried out by the Indian politician and intellectual Bal Gangadhar Tilak, will become one of the main places in play in the next twenty years.

 

 

 

vendredi, 19 février 2010

A l'assaut de l'Eurasia

A l'assaut de l'Eurasie

Au début du siècle dernier, stratèges et théoriciens Anglo Saxons définissent les impératifs pour l’Angleterre, puis l’Amérique afin de maintenir leurs positions dominantes. Très succinctement, ces puissances "navales", géographiquement isolées doivent éviter l’émergence d’un concurrent fort, surtout si celui-ci est sur le continent. L’effondrement de l’Angleterre et l’avènement des empires en Europe confirmera aux Américain l’impérieuse nécessité pour eux de ne pas s’en faire expulser du continent, mais au contraire d’y prendre position.
OilEurasia.PNGDès le milieu du siècle, la seconde guerre mondiale offre une occasion inespérée pour l’Amérique, dans une Europe affaiblie et divisée, puisque des deux rivaux continentaux (Allemagne nazie et Russie soviétique), il n’en reste qu’un. Cette lutte contre l’URSS a en fait un autre objectif : la prise de pouvoir économique par l’accès aux matières premières et aux ressources naturelles, concentrées au cœur de l’Eurasie. Pour ce faire, l’Amérique propose à l’Europe dévastée le "plan marshall" (1947) destiné à sa reconstruction. 16 états Européens, et la Turquie se partageront les fonds en créant l’OECE dont le but public était "la coordination de l’effort de reconstruction et la libéralisation du commerce et des échanges monétaires". Ce plan Marshall nous le verrons était en fait un cheval de troie, pour "infiltrer" le continent et assouvir la domination Américaine en Europe de l’ouest dans un premier temps, puis vers l’est, au fur et à mesure de l’effondrement de l’URSS. 
Pour ce faire, les stratèges Américains n’utiliseront pas la « guerre », mais des méthodes plus subversives d’entrisme et de prise de contrôle de l’intérieur. Pour ce faire de nombreuses "associations", "institutions", "fonds" ou "ONGs" vont apparaître, qui serviront à "défendre les intérêts Américains" et " promouvoir la vision Américaine du monde", notamment sur le continent. Ces associations apparaissent en trois temps : une première vague pendant le second conflit mondial (destinées à lutter contre le nazisme), une seconde pendant la guerre froide (lutte contre l’URSS) et enfin depuis la chute du mur pour étendre l’influence Américaine à l’est et de façon bien plus offensive, servir de fer de lance à de réels coups d’états (révolutions de couleur), présentés via les relais médiatiques (dont les leurs nous le verrons) comme de simples "basculements démocratiques" dans des zones du monde en "transition démocratique".
Qu’elles soient d’obédience démocrates ou républicaines, les objectifs, méthodes et modes de financements sont très similaires. Celles ci en fait compléter le travail officieux de la CIA et permettre l’installation de gouvernements aux ordres, généralement dans des zones jugées stratégiques. Il est enfin intéressant de noter que les cerveaux de ces associations sont très régulièrement d’anciens Trotskystes, reconvertis à l’Atlantisme forcené, souvent via le néo-conservatisme (america uber alles). Ces « intellectuels » viennent en fait presque tous de la gauche, radicale et ce jusqu’en 1970 date à laquelle l’évolution de l’ultra gauche contre la guerre du Vietnam heurte la perception de l’Amérique qu’ont ces enfants d’immigrants qui ont fuit l’Europe pour le nouveau continent. Ceux-ci rallieront donc dans un premier temps Reagan, puis Clinton et Bush après le 11/09. On peut traduire ce courant comme étant un : « produit de l’influente branche juive du trotskysme américain des années 30 et 40, qui a évolué en libéralisme anticommuniste des années 50 aux années 70, puis en une sorte de droite impériale et interventionniste sans précédent dans l’histoire politique ou la culture américaines. » Parmi les « noms » les plus éminents de ces anciens rebelles de gauche passés à l’interventionnisme évangélique militaire et à une vision unilatérale du monde, on peut citer Paul WolfowitzAlbert WohlstetterIrving KristolWilliam KristolDavid HorowitzMichael Ledeen,Danielle PletkaDavid FrumMichael NovakElliott AbramsRobert KaganJames WoolseyWilliam BennettZalmay KhalilzadGary SchmittNorman Podhoretz, ou encore Richard Perle.
Cette infiltration et prise de contrôle des anciens trotskystes au sein d’associations qui orientent la politique intérieure et extérieure Américaine, influent sur les politiques ou les dirigeants de la CIA voir de grandes multinationales présente une similitude avec les pays Européens, France en tête. En France en effet de nombreux « ex Trotskystes » ont des positions influentes d’intellectuels renommés (Bernard henry levy, Finkelkraut, Gluksman, Goupil, Brukner..) ou encore sont à la tête de mouvements politiques majoritaires (Kouchner, Cohen-Bendit, José Bové ..). Ces « nouveaux intellectuels » sont rangés au cœur du système et non plus dans sa périphérie et ont la faveur de nos médias nationaux, voix du « système » qu’ils étaient si prompt à critiquer. Du soutien à Mao ils sont passés au soutien à l’Amérique. Ils ont combattu les Soviétiques et applaudi la désintégration de la Russie sous Eltsine. Ils ont soutenu la révolution indépendantiste Tchétchène, même si elle était en partie dirigée par des Wahabites, se faisant l’écho des indépendantismes ethnico-religieux tant rêvés par les ennemis prométhéistes de la Russie. Fidèles à la volonté de leur maitres, ils ont religieusement soutenu la guerre de l’OTAN contre la Serbie, et soutenu les nationalismes Croates et Bosniaques, fondé sur la le sang et la religion. Ils se voudraient les guides moraux d’une république qui vient affirme sous le gouvernement Sarkozy son asservissement Atlantiste. Ils sont partisans d’une ligne « dure » contre le Kremlin et les fer de lance d’une Russophobie suintante dans nos médias nationaux. Enfin deux des plus fameux (BHL et Gluksmann) étaient les conseillers Russie des deux finalistes de la présidentielle Française, respectivement Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

L’après guerre …

Freedom House à été créé en 1947 pour répondre à la menace nazie et pousser l’opinion publique à l’interventionnisme dans le conflit mondial. FH soutiendra le plan Marshall en 1949 et se fera rapidement et vigoureusement l’avocat de la politique Américaine en soutenant l’action militaire en Irak, le développement de l’OTAN et en aidant les sociétés postcommunistes dans l’établissement de « médias indépendants, groupe de réflexion non gouvernementaux, et des institutions de base pour des élections politiques ». En 1982, Paul Wolfowitz et les néoconservateurs font entrer en nombre les militants trotskistes dans ces divers organismes, spécialistes de l’entrisme, les seconds défendront les premiers. En 1986, Freedom House met en place à Londres une officine de diffusion d’articles de commande dans la presse internationale via un programme financé par la CIA et lequel seront employé Vladimir Bukovsky, Adam Michnik, André Glucksmann, Jean-François Revel, et quelques autres. Les articles sont repris au Royaume-Uni dans The Daily Mail, The Daily Telegraph et The Times et dans le Wall Street Journal. En 1999, Freedom House a créé le Comité américain pour la paix en Tchétchénie (The American Committee for Peace in Chechnya - ACPC), dirigé par un trio (Zbigniew Brzezinski, Alexander Haig et Stephen J. Solarz) qui a organisé, financé et soutenu le Jihad contres les Soviétiques en Afghanistan. FH compte 120 permanents dans 12 pays (Jordanie, Ukraine, Serbie ..), dirigés par un board de directeurs composé de démocrates comme de républicains et dans lequel on retrouve à la fois l’ancien directeur de la CIA ou encore des stratèges comme Brezinski. FH affirme avoir soutenu des citoyens engagés dans des révolutions en Serbie, en Ukraine, et au Kirghizistan, mais à également œuvré en Jordanie, Algérie, Ouzbékistan et Vénézuela. FH se veut une organisation non lucrative et est financée en grande partie par le gouvernement Américain, mais également par de nombreux donateurs. FH a longtemps été présidé par le représentant démocrate du Nouveau Mexique, Bill Richardson qui cumulait ses fonctions avec celles de vice-président de l’Institut démocrate pour les Affaires internationales (NDI), aux côtés de Madeleine K. Albright. James Woolsey, l’ancien patron de la CIA et inventeur du Congrès national irakien, lui a ensuite succédé et depuis 2005 Freedom House est dirigé par Peter Ackerman (dont nous reparlerons, gardez bien ce nom en tête).
Toujours lié au plan Marshall sera créé en 1972 une institution qui porte son nom : le German Marshall Fund of the United States. Elle se développera rapidement (dès la chute du mur) en Europe de l’est, pour "contribuer" à la transition démocratique des ex-pays communistes. L’institution qui se veut indépendante et apolitique qui a pour ambition de promouvoir les relations transatlantiques, en encourageant un échange d’idées et une coopération accrue entre les États-Unis et l’Europe. 

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L’USAID , créé en 1961 sous le gouvernement Kennedy gère l’aide économique et humanitaire dans le monde. Le directeur de l’USAID est nommé par le président des états-unis et confirmé par le sénat Américain. L’USAID finance de nombreuses autres ONGs comme la NDE ou Freedom House, chargées de soutenir par des moyens légaux le travail de la CIA et notamment l’infiltration des partis politiques pro Occidentaux. L’organisation est soupçonnée de soutenir les partisans de l’Amérique à tous les niveaux (notamment politique). Un exemple ? Lorsque le Yémen a voté contre la résolution américaine d’utilisation de la force en IRAQ en 1990, l’ambassadeur des nations unies Thomas Pickering a trouvé l’ambassadeur Américain en lui disant " ce non vote va vous coûter cher". Dans les jours qui suivirent, l’aide Américaine via USAID fut coupée, le Yémen eu des problèmes avec la banque mondiale et le FMI, et 800.000 yéménites furent exclus d’Arabie Saoudite.

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En 1961 sous la coupe de Kennedy fut également créé le "corps pour la paix" et "l’alliance pour le progrès" paravent destiné à oeuvrer contre la menace communiste en Amérique du sud. L’alliance fut néanmoins un échec et disparu en 1973.

La connection Washington ?

Egalement lié au plan Marshall, la "Brookin institution" à un rôle important. L’institution connu son heure de gloire lorsqu’un de ses membres, léo pasvolsky, également membre du Conseil des Relations Etrangères (un think tank qui a pour vocation a analyser la politique mondiale et comprend plus de 4.000 membres issus du milieu des affaires, de la politique et de l’économie) contribuera dès 1942 à conseiller le président Roosevelt, notamment pour l’établissement du système de "nations unies" (il en rédigea la charte) mais également pour le fonctionnement du "plan marshall". Les experts de l’institution démontreront leur influence après le 11/09 en "témoignant devant le congrès et l’opinion publique Américaine pour réaffirmer le rôle moteur de l’Amérique à l’étranger".
En face de celle ci, de l’autre côté de massachusset avenue à Washington, se situent deux autres "institutions" intéressantes : L’institut Peterson et également la fondation Carnégie qui est une organisation non gouvernementale ainsi qu’un cercle de réflexion et d’influence global dédiée au développement de la coopération interétatique et à la promotion d’un engagement actif des États-Unis sur la scène internationale. Devenu l’un des plus riches et importants think-tanks libéraux du monde, la fondation à joué un rôle prédominant en Russie en ouvrant une filiale à Moscou en 1993 qui a conseillé l’ex président Eltsine dans le processus de privatisation de l’économie ex-soviétique, grâce à l’interface de personnalités comme Yegor Gaidar, récemment disparu. La fondation prendra ensuite position pour défendre Mikhail Khodorkovsky, qui était régulièrement orateur dans les locaux de Moscou.
Néanmoins la Brookin institution (citée plus haut) ayant été jugée très proche des démocrates, elle à son miroir de droite, libéral avec l’American Enterprise Institute (AEI) a été fondé en 1943 pour faire concurrence à la Brookin Institution (citée plus haut et été jugée très proche des démocrates, ) et a été un des architectes majeurs des politiques du gouvernement Républicain de Georges Bush. L’institution se veut défendre le "capitalisme démocratique". L’AEI a longtemps eu comme mentor Irving Kristol ancien trotskyste reconverti, fondateur s’il en est de l’idéologie néoconservatrice. Décédé en septembre dernier, son fils william kristol ayant largement repris le flambeau familial puisque fondateur de la revue néo-conservatrice "weekly standard", fut un des artisans de la réélection de G. Bush, de l’attaque de l’Irak en 2003, mais également fondeur du Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC) et membre du comité de l’American Enterprise Institute, fondé par son père. Anecdote : celui ci titrera un article "vive la France", pour se féliciter du votre contre le traité Européen, démontrant ainsi la gêne des américains face à l’émergence d’un concurrent politique et économique. L’AEI héberge dans ses locaux le PNAC fondé par Kristol serait arrêté depuis 2006 et avait pour objectif d’assurer le leadership mondial des états-unis.

Enfin dans la même zone géographique, on trouve également la Hoover Institution qui est à la base une bibliothèque financée par la fondation Rockefeller pour collecter un maximum d’archives sur l’arrivée des communistes au pouvoir en Russie. La bibliothèque deviendra un think tank formant une partie de l’élite républicaine, et recevant des fonds de divers multinationales comme Merryl linch, JP Morgan, Exxon etc etc et partageant ses directeurs avec l’AEI (ci dessus). La fondation a également sponsorisé un groupe de chercheurs 
En 1998, un groupe de chercheurs de la Hoover Institution pour former George W. Bush aux questions internationales dans sa maison d’Austin (Texas). Ce groupe comprenait de nombreuses personnalités comme Condoleezza Rice., Dick Cheney, Stephen Hadley, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz et même Colin Powell. En retour, en 2001, Condoleezza Rice a été nommée conseillère de sécurité nationale et sept salariés de la Hoover Institution ont été nommés au Pentagone parmi les trente membres du Comité consultatif de politique de Défense (Defense Policy Board Advisory Committee). 

Au cœur de la guerre froide

Le New Endownment for Democracy a été créé en 1983 sous le gouvernement Reagan et son financement passe par le congrès Américain via l’USAID. Elle redistribuerait l’argent reçu du gouvernement pour moitié à ces quatre organisations qui agissent au niveau international :

* National Democratic Institute for International Affairs, lié au Parti démocrate, et présidé par l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright.
* International Republican Institute, lié au Parti républicain et présidé par le sénateur John McCain, rival malheureux de George Bush aux primaires de 2000 et aujourd’hui candidat républicain à la présidence des États-Unis.
* American Center for International Labor Solidarity, fondé par l’AFL-CIO. 
* Center for International Private Enterprise, fondé par la Chambre de commerce des États-Unis.

L’autre moitié des fonds va à plusieurs centaines d’ONG réparties dans le monde. Le NED a financé ou financerait des groupes politiques luttant officiellement pour la démocratie en Europe occidentale dans les années 1980 ainsi que dans les années 2000 dans les pays de l’ex-union soviétique comme en Ukraine, ou encore dans les pays d’Asie centrale comme le Kirghizistan ou l’Ouzbékistan. La NED a développé un système d’institut satellite qui s’inspire de ce qui avait été mis en place par les États-Unis, en tant qu’armée d’occupation, en Allemagne avec la Friedrich Ebert Stiftung, la Friedrich Naumann Stiftung, la Hanns Seidel Stiftung et la Heinrich Böll Stiftung. Aussi, utiliserait-elle ces fondations comme relais financiers dans ce pays plutôt que ses propres instituts. Sur le même principe, la NED aurait trouvé des partenaires dans divers États alliés, membres de l’OTAN ou de l’ex-ANZUS, notamment : la Westminster Foundation for Democracy (Royaume-Uni), Droits et Démocratie (Canada), la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation Robert Schuman (France), l’International Liberal Center (Suède), l’Alfred Mozer Foundation (Pays-Bas).
La NED publie le Journal of Democracy et organise des conférences avec les intellectuels qu’elle sponsoriserait (par exemple l’historien François Furet et le journaliste Jean Daniel pour la France). Celle ci forme également des cadres politiques et syndicaux, partout dans le monde, à l’exercice de la démocratie. La NDE finance et encadre actuellement plus de 6.000 organisations politiques et sociales dans le monde. Elle revendiquerait avoir entièrement créé le syndicat Solidarność en Pologne, la Charte 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie. Ces mouvements ont animé les révolutions de couleur dans les pays concernés, ou été des meneurs dans la lutte anti-Soviétique et par défaut pro-Américaine. Le financement de ces syndicats a comme corollaire que les gouvernements qui découlent de ces renversements de régimes entraine une politique pro-US sans faille (commandes militaires de F16 malgré l’entrée dans l’UE, alignement total sur les positions de la Maison Blanche en Europe de l’Est, participation au partenariat pour la paix en 2005 pour la Serbie, collaboration avec le TPI ..) Enfin, le NED aurait été impliqué dans les campagnes de référendum et le coup d’Etat avorté d’avril 2002 contre la présidence d’ Hugo Chávez au Venezuela.
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On peut citer également l’institut Aspen , Atlantiste et dédié au "commandement éclairé, à l’appréciation d’idées et valeur éternelles, et pour un dialogue ouvert sur des thèmes actuels". En France il organise des débats avec des intellectuels Atlantistes comme le président Nicolas Sarkosy. L’institut est financé par des sociétés comme CapGémini ou encore la chaine d’information (!) Euronews.
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La Jamestown fondation a été créé par la CIA sous le règne Reagan pour mettre en scène les transfuges communistes à l’époque Reagan, elle édite des bulletins spécialisés sur le monde post-communiste et sur le terrorisme qui servent de référence aux think tanks de Washington. A la chute du mur, l’institution reprend du service via le responsable de l’époque de la CIA James Woosley et également par Zbigniew Brzezinski pour ajuster le discours guerre froide (3ième guerre mondiale) à un discours préparant une 4ième guerre mondiale. L’institution publie des bulletins informatiques notamment : 
* Chechnya Weekly : bulletin officiel de l’American Committee for Peace in Chechnya (Comité américain pour la paix en Tchétchénie) de Zbigniew Brzezinski et Alexander Haig, lequel est une filiale dela Freedom House. 
* Eurasia Daily Monitor enfin qui est la publication phare de la Fondation est devenu le quotidien de référence pour les intérêts US dans l’espace post-soviétique. Il stigmatise la Russie de Poutine et célèbre la « démocratisation » en marche des « révolutions » des roses, orange, des tulipes etc.
En réalité la Jamestown Foundation est un élément d’un dispositif plus vaste chapeauté par la Freedom House et connecté à la CIA et est en réalité devenu une agence de presse spécialisée sur les États communistes et postcommunistes et sur le terrorisme. 
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Toujours dans le domaine de la communication, la fondation héritage a également été l’un des plus actifs soutiens de la politique Reagan, axée sur le soutien aux mouvements anticommunistes notamment en Afghanistan ou en Angola. Depuis, la fondation a légèrement basculé du côté démocrate et à été listé comme l’un des think tank les plus influent du pays. Jusqu’à 2001 la fondation publiait une revue (foreign review) qui a depuis été acquis par la Fondation Hoover (voir plus haut). En 2006, la fondation a créé le Margaret Thatcher Center for Freedom pour renforcer les liens "Américano-Anglais". En 2009, la fondation a créé un "scandale" en affirmant que l’armée rouge n’avait pas "libéré" l’europe de l’est du fascisme mais instauré un nouveau totalitarisme. Cette affirmation confirme l’offensive anti-Russe en cours, passant par une révision totale de l’histoire destinée à a terme décrédibiliser tout rôle de la Russie dans l’histoire récente de l’Europe, et ce afin de "repousser" la Russie hors d’Europe, physiquement mais également dans les esprits.

Après la chute du mur

Après la chute du mur, profitant du flottement général et de l’aspiration des nouvelles nations d’Europe de l’est à intégrer l’Europe, ces diverses associations vont bien évidemment contribué à étendre l’influence Américaine en Europe centrale et de l’est, occupant le terrain abandonné par les Soviétiques. Pourtant depuis 1990 leur activité ne s’est pas arrêtée, pas plus que ne s’est arrêté l’activité de Freedom-House après la chute du régime nazi. Toutes ces fondations, institutions, ONGs ont continué à œuvrer "vers l’est", dans un "drang nach osten" sous bannière étoilée et dirigé contre la Russie, l’URSS n’étant plus. Dans cette offensive, il faut citer comme acteur phare le milliardaire Soros, qui a créé en 1993 et 1994 de nombreuses organisations trop peu connues du grand public : l’Open Society, ou encore Human Right Watch, le democracy coalition project. Ou encore l’International Crisis Group. Cette dernière a d’abord été actif en afrique, puis en ex-Yougoslavie et est aujourd’hui présidée par l’ancien président Finlandais Martti Ahtisaari, qui sera nommé par l’ONU envoyé spécial pour le Kosovo. L’ICG a dans son conseil d’administration des anciens conseillers nationaux de sécurité (Richard Allen et Zbigniew Brzezinski), on trouve le prince koweïtien Saud Nasir Al-Sabah, l’ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie Louise Arbour, ou l’ancien commandeur suprême de l’OTAN pendant la guerre de Yougoslavie le général Wesley Clark. Quelques relations financières comme l’ex-président philippin Fidel Ramos ou l’oligarque russe Michail Khodorkovsky, tous membres du Carlyle Group. Figurent aussi des personnalités françaises : Simone Veil, présidente du mémorial de la Shoah, et la journaliste Christine Ockrent, épouse de l’ex-gouverneur du Kosovo Bernard Kouchner. 
Le project syndicate enfin est une agence de presse indépendante qui a racheté différents organes de presse, a financé des radios « indépendantes » (comme B92 en Serbie ou alors radio free europe) et se pose comme un des fers de lance médiatique de la guerre énergétique contre la Russie et cela depuis de longues années. Il est enfin à noter que les organisations de Soros ont été expulsées de Russie fin 2003 et qu’en 2006 un réseau d’espionnage anglo saxon a été démantelé en Russie, dans lequel les agents étaient liés à des organisations étrangères, l’Open Society ayant été impliqué dans l’affaire.

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Nous reviendrons dans un prochain article sur les implications de ces diverses associations dans les révolutions de couleurs et notamment sur le trio : « freedom house » « réseau soros » et « albert einstein institute » dans l’organisation des révolutions de couleurs, ces coups d’états démocratiques destinés à « placer » des gouvernements aux ordres du Pentagone, et ce afin de servir de tête de pont pour l’Amérique dans sa lutte contre la Russie.
Enfin, pour terminer cette étude sur l’agression larvée permanente (toujours basée sur des principes trostkystes de « révolution permanente »), nous nous intéresserons à la pénétration du lobby Américain dans la scène politico-médiatique Française et la conséquence pratique pour la France : servir de tête de pont à l’Amérique, au même niveau qu’une Géorgie ou qu’une Serbie renversée militairement ou par une révolution de couleur.

Du prométhéisme au Heartland

brzez.jpgL’histoire du mouvement prométhéen remonte au début du siècle, lorsque des responsables de « républiques Russes », notamment musulmanes se concertent afin de discuter leur "indépendance". Au début du siècle, lors de ces premiers congrès, deux lignes s’opposent, les partisans d’un nationalisme territorial et les partisans d’une union panturque (le rôle d’intellectuel Turc appelant à la réunification panturque étant relativement importante au sein de ce mouvement). Rapidement, ces questions d’indépendance gagneront les républiques non musulmanes de Russie, notamment dans le Caucase. 
Au sein de cette ligne, l’Ukraine jouera un rôle fondamental, en effet les idées prométhéennes se développent rapidement dans l’entourage du président Petlioura et l’Ukraine enverra même une mission en Géorgie négocier avec le Khanat de Kokand (Turkestan Russe, aujourd’hui Ouzbékistan et dirigé à l’époque par Mustafa Tchokay). Le but de ces "indépendantistes" étaient de s’attirer les grâces des démocraties Occidentales et à ce titre un "appel" fut lancé dans au congrès de Versailles, supposé promouvoir l’émergence des nations. Les Bolcheviques ne laissant guère de place à de quelconques volontés indépendantistes, en 1922, les principaux responsables politiques indépendantistes (Ukrainiens, Georgiens, Bashkirs, Tatars, Azéris ...) s’exilent dans deux directions différentes :
- Une première vague vers Istanbul, mais en lien avec les pays d’Europe de l’ouest. Cette relocalisation forcée contribuera à développer la "conscience Turque" au sein du mouvement Prométhéen mais le discréditera en le diluant dans un rêve expansionniste panturque, nationaliste et impérialiste et jugé peu crédible par les Européens (sur les décombres de l’empire Ottoman) ni par les Bolcheviques.
- Une seconde vague émigre en Europe (ce sera le cas de Tchokay) notamment en France et en Allemagne. Des réseaux se créeront entre Georgiens, Ukrainiens, Russes blancs exilés et de nombreux Azéris. La France est déjà qualifié à cette époque par le Bachkir Zeki Velidov de "centre de combat Turco-musulman" (!) contre la Russie.
En 1924, à Berlin, une rencontre à lieu entre Velidov et un officiel Polonais (Stempovsky) qui lui explique l’idée de la Pologne de lancer un mouvement des "indigènes" de Russie et d’aider ces peuples à obtenir leur indépendance. Les liens entre ces deux personnages datent de la guerre Russo-Polonaise de 1921 durant laquelle la Pologne a engagé de nombreux soldats musulmans des républiques de Russie afin de lutter contre l’armée rouge. 
En 1926, Petlioura est assassiné et c’est Pilsudksi qui prend le pouvoir en Pologne et se fera le chantre de la protection des "peuples" contre l’URSS. La même année, Veki Selidov repart en Turquie apporter son soutien au mouvement prométhéen à Istanbul.
La revue Prométhée se développera dès lors dans de nombreux pays (France, Allemagne, Angleterre, Tchécoslovaquie, Pologne, Turquie, Roumanie..) mais la montée du nazisme en Allemagne rend l’anti-communisme (pierre angulaire du prométhéisme) caduque et cet argument n’est désormais plus repris que par l’extrême droite Européenne. Jusqu’à 1938, le mouvement prométhéen est dirigé par le Georgien Gvazawa et les colonnes de la revues publient des articles de partisans d’Hitler ou de Doriot en France ... Le mouvement semble totalement au mains des fascistes Européens jusqu’en 1938 ou l’Ukrainien Alexandre Choulguine prend les commandes du mouvement, et de la revue. Après le pacte Germano-Soviétique le mouvement se déclare ’anti nazi et anti soviétique’ et les prométhéens se rangeront du côté de l’Angleterre et de la Pologne, contre l’Allemagne et l’URSS.
Dès lors le mouvement bénéficiera de soutiens forts en Pologne (soutien financier) et en France (comité France-orient) sous le parrainage du président du sénat Paul Doumer. Le principal projet sera la création de cette fédération du Caucase (sur le modèle helvétique) mais qui n’aboutira pas, la SDN reconnaissant finalement les frontières de l’URSS, et surtout les tenants de ce prométhéisme se révélant incapables d’unité contre un double front (blanc et rouge) ni même de solidarité.
En 1939, la perte de la Pologne fut un choc pour le mouvement qui fut rapidement happé par l’Allemagne et le gouvernement de Hitler qui dans une logique "post pacte Molotov-Ribbentrop", les stratèges nazis envisageant très bien un éventuel morcellement de l’URSS en petites entités, plus faciles à contrôler, dominer, ou à vaincre militairement. Les Allemands créeront notamment une légion Turkestan constituée de Tatars et Turkestanais mais celle-ci échouera, tout comme l’offensive Allemande à l’est.
A la fin de la guerre, l’URSS est plus forte que jamais et les Prométhéens se tournent vers l’Amérique avec la création d’une "ligue prométhéenne de la charte de l’Atlantique". Le mouvement deviendra un élément au main de la CIA et de lutte contre l’URSS en pleine guerre froide via la création d’organisations tel que " l’institute for the study of URSS" ou " l’american comitee for liberation of bolchevism" (lire à ce sujet la manipulation des mouvements nationalistes Ukrainiens par la CIA à cette époque).
La grande confusion idéologique qui ressort de cette période amènera au développement d’une ligne "prométhéenne" qui se définira par défaut comme "antirusse
Cette analyse d’un mouvement peu connu du grand public doit nous amener à quelques réflexions essentielles pour une bonne compréhension des évènements géopolitiques récents.
Réflexions sur les morcellements territoriaux 


Tout d’abord le projet fondé sur le nationalisme ethnico-régional est un projet "contre" la stabilité de la fédération, c’est le projet de son démembrement et de son éclatement en entités de petites tailles, facilement contrôlables et dominables. Cette tactique que les Polonais et les Allemands souhaitaient appliquer contre la Russie (ou plutôt l’URSS à l’époque) et est très curieusement la "même" tactique qui a été appliqué par l’Amérique et Bruxelles pour l’intégration dans l’Union Européenne et l’OTAN : éclatement de la Tchécoslovaquie, éclatement de la Yougoslavie, demain éclatement probable de l’Ukraine ?
Encore plus curieux pour un novice c’est également le but avoué de certains stratèges militaires anglo-saxons : l’éclatement de la Russie en 3 entités (russo-européenne, centro-sibérienne et extrême orientale), tel qu’expliqué dans le livre le grand échiquier de Zbigniew Brezinski, car la Russie serait : "le seul pays à ne pas avoir été occupé ni soumis à la rééducation politique des vainqueurs". 
En parallèle à cette évolution souhaitée mais inachevée contre la Russie, regardons l’évolution en Europe :
- La première guerre mondiale à achevé l’ère des empires et affirmé l’ère des nations en Europe, notamment via la Société des nations (ancêtre de l’ONU) alors sous patronage Américain, et bien que l’Amérique n’en fit "jamais" partie.
- Le second conflit mondial entérine le processus de perte d’autonomie de ces mêmes nations et ouvre la voie à une hyper-intégration supranationale (du traité de Paris au traité de Lisbonne) tout en favorisant à l’émergence des régions (niveau infranational).
- La fin de la guerre froide entraîne l’extension de cette hyper structure Européenne à l’Europe centrale (2004) et l’Europe de l’est (2007), en morcelant les entités réfractaires (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Ukraine demain ?).
Il serait peut être bon de se demander si le processus de morcellement et de perte d’autonomie de chaque sous entité au sein du territoire Européen est bien comme l’on nous le répète une étape inévitable de l’intégration euro-européenne « ou bien » si au contraire il s’agit d’un processus voulu, souhaité et mis en œuvre afin d’éviter que l’Europe ne devienne une zone du monde autonome, souveraine et capable de volonté politique ainsi que d’indépendance économique et militaire. 
L’idée en vogue (notamment chez les centristes radicaux et les écologistes européens) de renforcement des prérogatives des régions est hautement suspect précisément dans le cas européen ou l’entité comprenant ces régions n’est elle même dotée d’aucune souveraineté réelle. Doit on rappeler que ceux la sont les soutiens inconditionnels de l’Amérique et de l’OTAN et les piliers de la Russophobie qui frappe la planète politique et médiatique Française et Européenne ?


La politique Américaine et la division de l’Europe


Ensuite, l’histoire nous apprend que les voisins proches de la Russie ont souvent été en conflit avec elles et visiblement les complots ne sont pas que d’un côté, pour preuve l’alliance à l’échelle turco-européenne pour "découper la Russie", projet repris par les Allemands lors du second conflit mondial, puis pendant la guerre froide et depuis par les Etats-Unis.
Cet évènement n’est pas anodin et est à mettre en lien avec trois choses :
- Le rôle éminent des Américains dans la déstabilisation politique et militaire de l’Europe (révolutions de couleurs) et de la "Russie" (co-participations à des opérations militaires en Tchétchénie et en Géorgie ..)
- L’analyse Américaine d’une Europe de nouveau divisée entre une "vieille Europe" et une "Nouvelle Europe" n’est en effet pas satisfaisante ni facteur d’apaisement et contribue à asseoir dans l’opinion l’idée que l’Europe n’est pas unie. En réalité cette nouvelle Europe est un ensemble regroupant les nations les plus hostiles à la Russie, de la Pologne aux états Baltes, et la nouvelle vague d’entrant dans la communauté transatlantique et au sein de l’OTAN- Bien plus qu’au sein de l’Europe.
- Le but Américain inavoué est d’utiliser ce territoire de la nouvelle Europe (plus proche de la frontière Russe) pour y installer des bases militaires et des rampes de missile, comme il l’ont fait en Serbie (Bondsteel) et projetaient de le faire en Pologne.. 
Cet objectif fait partie d’un plan plus large dans lequel le contrôle des frontières Russes est essentiel pour maitriser les futurs zones énergétiques mondiales, des frontières Européennes (bondsteel en Serbie, contrôle des mer noire et baltique) au Caucase (Géorgie, bataille des projets de gazoducs ..) et Asie centrale (contrôle du Kirgystan et de l’Afghanistan et donc de la route de la soie).
La prise de contrôle de territoires passe par la prise de contrôle des peuples
L’histoire du mouvement prométhéen est également instructive en ce sens qu’elle témoigne parfaitement de l’objectif ultime que les Américains se sont fixés, à savoir affaiblir la Russie et utiliser les réseaux et les systèmes de lobbies pour affaiblir leur adversaire. Après l’effondrement de la puissance navale anglaise le 20ième siècle voit la montée en force de la puissance Américaine qui s’immisce désormais dans les affaires continentales alors que c’était l’inverse avant.
A la fin de la guerre civile Européenne donc, l’Europe est divisée en deux et les Américains ont parfaitement saisi l’importance capitale de rester dans la course pour maitriser le monde et de vaincre leur ennemi unique : l’union soviétique. Pour cela il faut avant tout contrôler l’espace géographique essentiel que représente le Heartland et que les stratèges anglo-saxons (issus d’école de pensée d’états non continentaux rappelons le) ont théorisés comme étant la clef pour ne pas être isolés des affaires du monde.
La confrontation militaire n’étant que peu réalisable, et les Européens pouvant être insoumis (l’exemple de De Gaulle étant le plus parlant), les américains ont parfaitement compris le rôle de la prise de pouvoir politique par tous les moyens et notamment le reformatage des esprits. Nous ne rentrerons pas dans les détails "mais" indiquerons que cette conspiration Prométhéene a été aspirée et utilisée par la CIA à la fin de la guerre via des ONGs destinées à lutter contre l’URSS ...


Pour la première fois dans notre histoire commune, Polonais, Ukrainiens, Géorgiens, Azéris vont servir les intérêts Américains et être utilisés comme fusible dans le plan géopolitique de maitrise de l’Eurasie. L’échec "provisoire ?" du mouvement prométhéen en tous les cas n’a absolument pas signifié l’arrêt de l’agression Américaine contre l’Europe et le vieux continent.

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Sources : 

jeudi, 18 février 2010

Lesrévolutions de couleur à l'assaut du Heartland

Les révolutions de couleur à l’assaut du Heartland

A la chute du mur, l’Europe pense enfin se réunifier sur les décombres du dernier des "totalitarismes" et rêve d’unité. Sur l’espace postsoviétique, le lobby Américain tisse sa toile et pour ce faire, n’hésitera pas à utiliser les fameuses "associations" pour noyauter les élites, "lobbyer" activement et surtout trouver un subterfuge à la guerre militaire pour renverser les régimes jugés "gênants", via ce que l’on appelle un processus appelé "révolutions de couleur".

orange-revolution-poster.gifLe concept à été popularisé dans les années 2000, pour définir les " transformations politiques dans l’espace post soviétique". C’est du moins la façon dont cela nous a été présenté. En fait, le concept est bien plus ancien, puisqu’il date des années 80, en pleine guerre froide. A l’époque le gouvernement Reagan nous l’avons vu a financé et développé une kyrielle d’institutions, d’organisations destinées à "contrer" par tous les moyens non violents l’influence Soviétique. La plupart étant nous l’avons démontré liées structurellement et bénéficiant de financement indirect du gouvernement Américain via l’USAID. En plus de la NED et de son réseau tentaculaire, en 1983 sera créé l’USIP, et l’Albert Einstein Institution. Cette dernière organisation était initialement chargée d’imaginer une forme de défense civile pour les populations d’Europe de l’Ouest en cas d’invasion par le Pacte de Varsovie. Elle a rapidement pris son autonomie et modélisé les conditions dans lesquelles un pouvoir étatique, de quelque nature qu’il soit, peut perdre son autorité et s’effondrer. Le concept des révolutions de couleurs, soit d’organiser des coups d’états sans violences était né.
(Ce texte est une reprise updatée d’une synthèse de plusieurs articles publiés notamment sur le Réseau Voltaire).
Historique des révolutions de couleurs
 

En Bulgarie en 1990, la première « révolution colorée » réussit. Mécontent du résultat des élections (victoire des communistes), l’opposition hurla à la fraude électorale et descendit dans la rue, instaurant le chaos dans le pays, et ce pendant plusieurs mois.. D’intenses pressions firent céder le parlement Bulgare et un candidat jugé "fiable" par Washington pris le pouvoir après un tapage médiatique appuyé par la NED
En Serbie en 2000, les réseaux Soros, l’Open Society, Freedom House et la NED organisèrent de grandes manifestations entre les deux tours de la présidentielle de l’année 2000. Soutenu par les nationalistes, la révolution pris le nom de révolution des bulldozers car des milliers de mineurs utilisèrent des bulldozers pour prendre d’assaut la capitale et le parlement et ce sans attendre le résultat des élections, (!). Le nouveau gouvernement nommera un premier ministre qui sera assassiné pour avoir "donné’" Milosevic au TPI, ou ce dernier y mourra avant son éventuel jugement. Les troupes Américaines installeront la plus grosse base militaire US au Kosovo et achèveront de faire de cette province Serbe un état indépendant qui n’est toujours 10 ans plus part par reconnu par la majorité des pays du monde.
Géorgie 2003 : Washington, Londres et Paris organisent la "révolution des roses". Selon le schéma classique, l’opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir et prennent le pouvoir. Son successeur Mikhaïl Sakashvili ouvre le pays aux intérêts économiques US et rompt avec le voisin russe. 5 ans plus tard, en août 2008, Sakashvili bombarde la population d’Ossétie du Sud, tuant de nombreux Ossètes, dont la plupart ont la double nationalité russe et des soldats Russes du maintien de la paix sous mandat de l’ONU. Moscou riposte. Les conseillers états-uniens et israéliens présent s’enfuient, le pays est dévasté.
En 2004 en Ukraine : l’élection présidentielle en Ukraine a donné lieu à une manipulation médiatique pour démontrer que les Ukrainiens se sont retrouvés spontanément, bravant le froid et les obstacles du pouvoir pour exiger un changement de régime et plus de démocratie en Ukraine. En effet dès la clôture du scrutin, des résultats divergents sont donnés et des milliers d’Ukrainiens se regroupent sur la place centrale de Kiev ou Viktor Iouchenko appellera à la résistance non-violente contre la dictature. L’OSCE et Freedom House condamneront les falsifications électorales pendant que Vladimir Poutine et Loukachenko reconnaitront la victoire du candidat désigné vainqueur par la commission électorale Ukrainienne. Après 15 jours de manifestation et de pression médiatique (OSCE, OTAN, Conseil de l’Europe, Parlement européen … etc etc) le résultat des élections sera finalement annulé et un troisième tour organisé qui verra la victoire du candidat « Orange ».
Kirghizstan 2005 : l’opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays qui renversent le président Askar Akaïev. C’est la "révolutions des tulipes". L’Assemblée nationale élit comme président le pro-US Kourmanbek Bakiev. Ne parvenant pas à maîtriser ses supporters qui pillent la capitale, il déclare avoir chassé le dictateur et feint de vouloir créer un gouvernement d’union nationale. Il fait sortir de prison le général Felix Kulov, ancien maire de Bichkek, et le nomme ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev vend les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. 
La même année, Inosmi titrait cette phrase de Nuri Turkel : "cette révolution a fait naître de grands espoirs pour le futur de plus de 10 millions d’Ouïgours qui vivent au Turkestan Oriental (Xinjiang) .... "


Liban 2005 : dans les heures qui suivent l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafik Hariri, la rumeur se répand au Liban qu’il a été tué par « les Syriens ». L’armée syrienne, qui — en vertu de l’Accord de Taëf — maintient l’ordre depuis la fin de la guerre civile, est conspuée. Le président syrien est personnellement mis en cause par les autorités états-uniennes, ce qui tient lieu de preuve pour l’opinion publique. La Syrieretirera alors ces soldats. Des élections législatives sont organisées qui voient le triomphe de la coalition « anti-syrienne ». C’est la "révolution du cèdre". Lorsque la "ferveur" retombe, chacun se rend compte que le départ de l’armée syrienne ne change rien économiquement et que le pays n’a plus les moyens de se défendre. Le principal leader « anti-syrien », le général Michel Aoun, se ravise et passe dans l’opposition. Furieux, Washington multiplie les projets pour l’assassiner mais celui-ci s’alliera au Hezbollah autour d’une plate-forme patriotique.



Kenya 2006 : la NED réorganise l’opposition au président kenyan Mwai Kibaki et finance la création du Parti orange de Raila Odinga. Celui-ci reçoit le soutien du sénateur Barack Obama, accompagné de spécialistes américains. mais perdra les élections législatives de 2007. Soutenu par le sénateur John McCain, il conteste la sincérité du scrutin et appelle ses partisans à descendre dans la rue. C’est alors que des messages SMS anonymes sont diffusés en masse aux électeurs de l’ethnie Luo. « Chers Kenyans, les Kikuyu ont volé l’avenir de nos enfants…nous devons les traiter de la seule manière qu’ils comprennent… la violence ». Le pays, pourtant un des plus stables d’Afrique, s’embrase soudainement. Après des journées d’émeutes, le président Kibaki est contraint d’accepter la médiation de Madeleine Albright, en sa qualité de présidente du NDI (le pseudopode démocrate de la NED). Un poste de Premier ministre est créé qui revient à Odinga. Les SMS de la haine n’ayant pas été envoyés depuis des installations kenyanes, on se demande quelle puissance étrangère a pu les expédier.

Grèce 2008
 : des manifestations estudiantines paralysent
 la Grèce 
à la suite du meurtre d’un jeune homme de 15 ans par un policier. Rapidement des casseurs font leur apparition. Ils ont été recrutés au Kosovo voisin et acheminés par autobus. Les centres-villes sont saccagés. Washington cherche à faire fuir les capitaux vers d’autres cieux et à se réserver le monopole des investissements dans les terminaux gaziers en construction. Une campagne de presse va donc faire passer le gouvernement Karamanlis pour celui des colonels et entrainer un changement de premier ministre pour permettre la nomination de Papandreaou.


Les révolutions de couleur qui ont échoué


La première tentative de « révolution colorée » a échoué en 1989 en Chine. Il s’agissait de renverser Deng Xiaoping afin d’ouvrir le marché chinois et à faire entrer la Chine dans l’orbite US. Les jeunes partisans de Zhao envahirent la place Tienanmen. Ils furent présentés par les médias occidentaux comme des étudiants a-politiques se battant pour la liberté face à l’aile traditionnelle du Parti, alors qu’il s’agissait d’une dissidence à l’intérieur du courant de Deng entre nationalistes et pro-US. Après avoir longtemps résisté aux provocations, Deng décida de conclure par la force. La répression fit entre 300 et 1000 morts selon les sources, et la première révolution de couleur échoua.



Au Vénézuela en 2002 : la bourgeoisie de Caracas descend dans la rue pour conspuer la politique sociale du président Hugo Chavez. Par d’habiles montages, les télévisions privées donnent l’impression d’une marée humaine. Ils sont 50 000 selon les observateurs, 1 million d’après la presse et le département d’État. Survient alors l’incident du pont Laguno. Les télévisions montrent clairement des pro-Chavistes armes à la main tirant sur la foule. Dans une conférence de presse, le général de la Garde nationale et vice-ministre de la sécurité intérieure confirme que les « milices Chavistes » ont tiré sur le peuple faisant 19 morts. Il démissionne et appelle au renversement de la dictature. Le président ne tarde pas à être arrêté par des militaires insurgés. Mais le Peuple par millions descend dans la capitale et rétablit l’ordre constitutionnel. Une enquête journalistique ultérieure reconstituera en détail la tuerie du pont Llaguno. Elle mettra en évidence un montage fallacieux des images, dont l’ordre chronologique a été falsifié comme l’attestent les cadrans des montres des protagonistes. En réalité, ce sont les Chavistes qui étaient agressés et qui, après s’être repliés, tentaient de se dégager en utilisant des armes à feu. Les agents provocateurs étaient des policiers locaux (formés par une agence US). 


Birmanie 2007 : de nombreux Birmans s’insurgent contre l’augmentation des prix du fuel domestique. Les manifestations dégénèrent. Les moines bouddhistes prennent la tête de la contestation. C’est la "révolution safran". En réalité, Washington n’a que faire du régime de Rangoon ; ce qui l’intéresse, c’est d’instrumenter le Peuple birman pour faire pression sur la Chine qui a des intérêts stratégiques en Birmanie (pipelines et base militaire de renseignement électronique). Les manifestations dégénèreront et le pouvoir les réprimandera violemment pour rétablir l’ordre et depuis la situation est instable.



Ouest de la Chine, 2009  : le Xinjiang est une région riche, productrice de matières premières et une futur zone de transit des approvisionnements énergétiques de la Chine dont le pipeline Chine-Russie. Des incidents avaient déjà eu lien en 2008 mais pas de l’ampleur de ceux de 2009. Les incidents ont été présentés comme des heurts interethniques violemment réprimandés par les autorités Chinoises. Pourtant nombres de commentateurs avisés voient la main de Washington derrière ces événements (la NEDfinancant officiellement « l’Association américaine des Ouïghours » et le « Congrès ouïghour mondial ») et cela afin de :

- Créer une " Ukraine Ouighoure "
- Priver la Chine des ressources de la région
- Mettre la main sur ces ressources comme cela a été tenté en Russie

- Empêcher une projection de la Chine vers l’espace Centre-Asiatique .

- Desenclaver la Mongolie par rapport à la Chine et à la Russie

Comme ailleurs, internet sera utilisé par la diaspora de l’étranger, pour diffuser des « faux » et des « manipulations », relayés par les ONGs connues et ce afin de déstabiliser l’opinion.
Il ne faut pas oublier cette phrase prophétique de Nuri Turkel : "cette révolution a fait naître de grands espoirs pour le futur de plus de 10 millions d’Ouïgours qui vivent au Turkestan Oriental (Xinjiang) .... "
Moldavie 2009 : lors des élections parlementaires, le parti communiste moldave, pro Russe remporte les élections à la majorité absolue. Les observateurs internationaux affirment que les élections sont conformes mais l’opposition refuse sa défaite et sur le modèle Ukrainien conteste les résultats. Dès lors des émeutes éclatent et 50.000 manifestants attaquent les bâtiments officiels, appellent à la réunification avec la Roumanie et scandent des slogans pro Occidentaux. Les autorités accuseront la Roumanie d’avoir poussé des nationalistes Roumains pour déstabiliser le pays. Le président de la Moldavie acceptera de nouvelles élections qu’il remportera de nouveau mais sans obtenir la majorité. Les partis d’opposition se coalisent et tentent depuis juillet d’élire un président mais sans succès. Le pays déjà le plus pauvre d’Europe est dans une impasse politique.
Iran 2009 : la révolution verte s’inscrit dans cette longue liste de pseudos révolutions. L’administration Bush prend la décision de commanditer une « révolution colorée » en Iran après avoir confirmé la décision de l’état-major de ne pas attaquer militairement ce pays, ce choix étant validé par l’administration Obama. Le scénario prévoyait un soutien massif au candidat choisi par l’ayatollah Rafsandjani, le renversement du président Ahmadinejad et du guide suprême l’ayatollah Khamenei et l’installation d’un gouvernement de transition dirigé par Moussavi. Ce scénario est ancien (2002), et un séminaire a eu lieu à l’American Enterprise Institute, autour du sénateur Joseph Lieberman à propos du « grand marchandage » : Moscou accepterait-il de laisser tomber Téhéran en échange du renoncement de Washington au bouclier anti-missile en Europe centrale ?



Méthode et analyses
Dans tous les cas, Washington prépare à l’avance le gouvernement « démocratique », ce qui confirme bien qu’il s’agit d’un coup d’État déguisé. Le but de Washington des régimes qui lui ouvrent sans conditions les marchés intérieurs, s’alignent sur sa politique étrangère, voir pour indirectement affaiblir des états concurrents. Le mécanisme principal des « révolutions colorées » consiste à focaliser le mécontentement populaire sur la cible que l’on veut abattre, mais en utilisant une majorité manipulée qui croit lutter pour le « bien », la « démocratie » et la « justice », ces impératifs que l’occident à normé comme étant les référents essentiels de notre civilisation.
Pour "tenir" ces semaines de manifestations de rue jusqu’à l’assaut sur le parlement, des permanents existaient, révolutionnaires professionnels regroupés au sein de mouvements de jeunesses, réels fer de lance et gestionnaires pratiques des révolutions de couleurs. Financés par les ONGs oranges (de la NED, à Freedom House à l’Open Society), ces mouvements sont par exemple OtporPora, OK98, Kmara,MjaftOboronaMy, Kahar, Kelkel ou encore Zubr.
Otpor à par exemple envoyé ses cadres se former dès les années 2000 aux techniques de coup d’état non violent (techniques de Gene Sharp et de l’Albert Einstein Institute). La formation aura lieu à Budapest et sera dispensée par Robert Helvey, mandaté par l’IRI de McCain. Après le renversement du régime Serbe (700.000 personnes le 05 10 2000), OTPOR échouera en politique et se fondra dans le mouvement politique au pouvoir de Boris Tadic. Certains cadres choisiront de monter un institut de promotion de leur méthode d’action non violente (filiale locale de l’AEI). Deux cadres de ce « centre », Aleksandar Maric et Stanko Lazendic seront notamment employés par Freedom House pour dispenser des cours de formation en Ukraine. Pour déstabiliser le régime Ukrainien (kouchma-Ianoukovitch), plus de 10 000 cadres de Pora et du Committee on Voters of Ukraine perçoivent un salaire à hauteur moyenne de 3 000 dollars par mois. Ces « salaires » sont entièrement financés par les États-Unis, via l’USAID et la NED. Egalement des milliers de tentes et de couvertures ont été mises à disposition des manifestants pour camper place de l’Indépendance où des repas gratuits sont servis. L’ensemble de la logistique a été préparée par l’USAID. Ces jeunes sont aussi des spécialistes de l’utilisation des « nouveaux réseaux » de type Facebook, ou Twitter, voir de contrôle du SMS (avec l’aide d’hyper structures Américaines) afin d’influer massivement sur une population désemparée. Cela a été particulièrement flagrant en Iran lors de la contestation anti Amadinedjad via Twitter.
Nous l’avons vu ces mouvements de jeunesses ont au préalable reçu des stages de formation à l’action non violente (théories de Gene Sharp, fondateur de l’Albert Einstein Institution) ainsi qu’à la communication et à ne « jamais » nommer le bouc émissaire réellement visé. Cette théorie de la « non violence » s’est développée en Amérique dans les années 80 (également au ceur de la guerre froide) pour préparer une éventuelle résistance en Europe en cas d’invasion de l’armée rouge. Ce philosophe assez peu connu à publié de 1985 à 2005 de nombreux ouvrages sur ces théories de résistance non violente. La CIA prendra rapidement en main l’AEI en installant à sa direction un de ses hommes : Robert Helvey et l’institut disposera de financements abondants de l’International Republican Institute (IRI), l’une des quatre branches de la National Endowment for Democracy (NED). Gene Sharp formera les leader des principaux coup d’états softs de ces 15 dernières années.
Certaines de ces révolutions de couleur ont échouées, en Iran, mais également en Russie (ou pourtant les militants de Kmara ont commencé à former leurs collègues de Oborona) ou en Biélorussie. Il est difficile de clairement expliqué pourquoi la « recette » n’a pas fonctionné à un endroit alors qu’elle marchait ailleurs, néanmoins en Serbie ou en Ukraine, le pouvoir politique était bien évidemment moins solide et plus naïf que en Iran ou en Russie. Egalement, la méthode est aujourd’hui connue. Si en Iran, la personnalité de l’autorité suprême (le guide ) à suffit pour maitriser les ardeurs populaires, le pouvoir Russe lui a réagi bien en amont en créant un anti-mouvement Orange via la jeunesse Russe qui a atteint son apogée avec la manifestation monstre des Nashis en 2005 à Moscou, après les événements en Ukraine.
La popularité des leaders semble aussi importante, le principal déclencheur des mouvements étant la focalisation de l’opinion sur le « leader » devenant soudainement responsable de tous les maux. Ce n’est pas le cas avec des leaders comme Poutine, Chavez ou Loukachenko, dont les états connaissent des croissances économiques notables et une amélioration de niveau de vie. La situation était peut être différente en Ukraine et Serbie d’après guerre.
Le bilan des révolutions de couleur
Qu’en est t’il des révolutions de couleur à l’heure ou j’écris ces lignes ? Dans tous les pays, elles sont plus ou moins des échecs. Aucun régime post-révolution de couleur n’a bénéficié (de par cette révolution) d’un essor, d’un tremplin vers une situation économique ou politique plus stable. Bien au contraire, les gouvernements Orange ont tous échoués.
- La Serbie n’a pas intégré l’UE et seul une manœuvre politique de bas étage (couper le principal parti d’opposition en deux) permet au pouvoir Orange de Tadic de garder le pouvoir. N’oublions pas que l’homme phare issu de la révolution Orange, Vojislav Kostunica est retourné dans l’opposition à l’Amérique et que Dzinzic a été assassiné. Enfin le Kosovo est perdu et les criminels de guerre toujours pas arrêtés.
- En Ukraine, la situation économique s’est aggravé, le président Orange est crédité de 5% des voix aux prochaines élections en 2010 et son bras droit, la nationaliste Ioulia, renégocie avec Moscou.
- Le pouvoir Orange de Georgie est au bord du gouffre après s’être lancé dans une offensive militaire insensée, attaquant des civils et des militaires sous mandat de l’ONU en 2008. Le pays est ruiné, Sakachvili sur un siège éjectable.
- Au Liban le départ de l’armée Syrienne n’a rien arrangé et la terrible guerre de 2006 avec Israel a renforcé l’image du Hezbollah comme défenseur naturel du pays, qui n’a presque pas d’armée.
- Au Kirgistan, le gouvernement est plus ou moins tombé mais la base de Manas est maintenue, au grand dam de Moscou, néanmoins le pays est toujours dans l’instabilité la plus totale.
- En Grèce, la nomination de Papandreaou (candidat des états-unis) suite aux émeutes n’a pas du tout réglé le grave problème économique du pays et les rapprochements Euro-Turcs envisagés par l’Amérique n’ont pu avoir lieu, la Turquie de son côté donnant de nombreux signes d’impatience et de désaccord, notamment que ce soit suite à l’affaire du Xingjang (ou des turcophones ont été maltraité) ou dans ses relations avec Israël.


L’avenir des révolutions de couleur


Pour Karine Ter Sahakian les régimes nés de ces révolutions de couleur n’ont aucun avenir. De la déclaration de l’OTAN qui affirme que Géorgie et Ukraine ne sont pas prêts à rejoindre l’OTAN, à la désintégration de structures totalement superficielles comme le GUAM (destiné uniquement à fédérer les états Orangisés et contrer les intérêts Russes), ou l’échec des régimes politiques Oranges (aggravé par la crise économique), cette dernière affirme que : « L’effondrement des « révolutions de couleur » dans l’espace post-soviétique est tout à fait naturel, voir simplement inévitable. L’enjeu de la démocratie et du libre marché, dont George Bush se gargarisait avec beaucoup d’enthousiasme, s’est avéré prématuré ».
Certes la crise financière a considérablement affaibli les régimes déjà fragiles, dont le principal donateur, à savoir l’Amérique. Mais également la rhétorique des « honnêtes manifestations spontanées et démocratiques » a été parfaitement décryptée et décodée par les régimes politiques s’estimant menacés. Des contre mesures efficaces ont facilement pu être mises en place et ont fait leur preuve en Russie ou en Biélorussie par exemple.
Coup d’arrêt enfin, l’habile défense militaire Russe de août 2008 ou la Russie à démontré qu’elle était prête à militairement s’opposer à ces viols démocratiques et protéger ces citoyens, mêmes à l’extérieur de ses frontières. Les chutes prévisibles et très proches des régimes « symboliques » des révolutions de couleur, à savoir les régimes Sakashvili et Iouchenko « pourraient » même marquer une sorte de reflux de l’influence Américaine en Eurasie. Enfin, il ne faut pas oublier de préciser que les principales victimes sont les « peuples » de ces pays, tout autant les opposants que la majorité manipulée.
Néanmoins, il convient d’être vigilant car le plan de conquête du Heartland si il manque (provisoirement ?) de crédits n’est pas pour autant arrêté, par un miraculeux effet Obama. En effet, les récentes déclarations de Joe Biden laisse penser que les révolutions de couleur sont clairement déjà « envisagées ». Elles devraient évidemment viser les alliés de Moscou (Biélorussie et Kazakhstan en tête) mais également l’Azerbaïdjan que se disputent la Russie, l’Amérique et l’Iran pour son pétrole bien sûr mais également pour son emplacement géo-stratégique au bord de la Caspienne, seul des états touchant cette mer que Washington peut tenter de renverser. Azerbaïdjan ou en 2005 furent fondés trois organisations étudiantes : « Yox (Non) », « Magam (C’est le moment) » et « Yeni Fikir (Nouvelle Pensée) », organisations pour l’instant en sommeil ?


A lire également : les ONGs et la démocratie par l’IDC.

vendredi, 12 février 2010

Afghanistan : Strategie der Vernebelung

afghanistancartessss.jpg

 

Afghanistan: Strategie der Vernebelung

Wolfgang Effenberger - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Am Vortag der Londoner Afghanistan-Konferenz verkündete Bundeskanzlerin Angela Merkel eine »neue Afghanistan-Strategie«. Konnte man in den acht Jahren davor überhaupt von einer Strategie sprechen? – Nach dem preußischen Kriegsphilosophen Carl von Clausewitz stellt die Strategie den – sozusagen – wohlüberlegten und kenntnisreichen Weg dar, um ein angestrebtes Ziel zu erreichen. Das erfordert in erster Linie psychologisch subtiles Agieren, welches präzise von Logik und Vernunft gesteuert wird. Dazu ist eine ständige Standortbestimmung unerlässlich. Aber im Falle Afghanistan scheint nicht einmal der Ausgangsstandort bestimmt worden zu sein!

Der Krieg gegen Afghanistan wurde drei Wochen nach den Terroranschlägen von 9/11 begonnen. Hier hätte auch jedem militärischen Laien Zweifel kommen müssen. Denn ein derartiger Krieg mit fragwürdigen Verbündeten kann nicht in drei Wochen geplant und logistisch vorbereitet werden. Hierzu ist mindestens ein Vorlauf von drei Monaten erforderlich!

Das bestätigt George Arney in seinem BBC-Report US »planned attack on Taleban« vom 18. September 2001. (1) Demnach war die Militäraktion gegen Osama Bin Laden und die Taliban schon Mitte Juli geplant und für Mitte Oktober ins Auge gefasst worden. Diese Aussage wird vom ehemaligen pakistanischen Außenminister Niaz Naik bezeugt.

Der Krieg schien notwendig geworden, nachdem die US-Administration unter US-Präsident Bill Clinton zur Überzeugung kam, dass Afghanistan mit den Taliban nicht nach amerikanischen Vorstellungen zu »stabilisieren« sei. Das hätte eine Stagnation des »großen Spieles« zur Folge gehabt. Ein Patt zwischen amerikanisch-pakistanischen Interessen einerseits und russisch-iranisch-indischen andererseits sollte tunlichst vermieden werden. In diesem Zusammenhang ist auch das UN-Verhandlungsforum »sechs plus zwei« (die sechs Nachbarländer Afghanistans sowie die USA und Russland) unter der Führung des UN-Generalsekretärs Kofi Annan zu sehen. Offenbar war diese vergeblich.

Nachdem der Ausgangspunkt vergessen im Nebel liegt, formulierte die Kanzlerin ein noch nebulöseres Ziel: »Die Verteidigung von Menschenrechten und Sicherheit«. Dazu wurde  eine Truppenaufstockung um 850 Bundeswehrsoldaten und die annähernde Verdoppelung deutscher Polizeiausbilder abgesegnet. Zudem soll die Entwicklungshilfe von 220 Millionen auf 430 Million Euro steigen. Mit diesem linearen Denkansatz der direkten Proportionalität soll mit mehr Soldaten und mehr Geld mehr Sicherheit erreicht werden. Doch zu häufig hat dieses Denken in die Irre geführt, weil die Akteure ihre Augen vor der indirekten Proportionalität verschließen: je mehr kann auch desto weniger bedeuten! Und im Fall Afghanistan dürfte die Sicherheit weiter abnehmen und die Probleme dürften dafür ansteigen. Unbeachtet bleiben die Warnungen des russischen  Journalisten Wladimir Snegirjow (2), der die sowjetische Kampagne und die 1990er-Jahre in Afghanistan beobachtet hat. Seiner Erfahrung nach führt jede Erhöhung der Truppenstärke zu heftigerem Widerstand.

So ist  der gesteigerte Einsatz von unbemannten Kampfflugzeugen mit für die Verschärfung der Sicherheitslage in Afghanistan verantwortlich. Diese Predatoren (Raubtiere) schlagen, wie auch von den Namensgebern gewünscht, bei den ohnmächtigen Opfern wie Raubtiere zu.  Das schürt die Wut der archaischen Bevölkerung und beschert den Taliban weiteren Zulauf.

Die Zunahme der Flugstunden dieser Predatoren beläuft sich im US-Regionalkommando CENTCOM (3) mit den Kriegsgebieten Irak, Afghanistan und Pakistan für den Zeitraum von 2001 bis 2008 auf 1.431 Prozent!

Vor knapp drei Jahren wurden für mehr Sicherheit in Afghanistan sechs Tornado-Aufklärer in Masar-i-Sharif zeitlich befristet stationiert. »Afghanistan wird sicherer durch diesen Einsatz«, versprach Bundesverteidigungsminister Franz Josef Jung in Berlin nach der Kabinettssitzung am 7. Februar 2007. Das Gegenteil ist eingetreten!

Seit  dem Sommer 2008 stellt die Bundeswehr die sogenannten 250 Soldaten starke Quick-Reaction-Force, die bei Bedarf an jedem Ort in Afghanistan offensive Kriegsaktionen durchführt. Seither ist die Lage noch unsicherer geworden und das Ansehen der Deutschen vor Ort dramatisch gesunken.

Nun sollen ausstiegswillige Taliban-Kämpfer mit Wiedereingliederungsmillionen angelockt werden. Hier scheint man aus den Fehlern der ersten Kriegsjahre gelernt zu haben: Ab dem 7. Oktober 2001 fielen nicht nur Bomben und Cruise Missiles auf Afghanistan, sondern auch Abertausende von Flugblättern mit ethisch fragwürdigen Verlockungen. Den perspektivlosen und verzweifelten Menschen wurde etwas angeboten, bei dem selbst viele Menschen der westlichen Welt nicht hätten widerstehen können: lebenslange Finanzsicherheit für die Familie. Dazu brauchte nur ein missliebiger Mitbürger als Taliban denunziert werden. Dann sollte der Slogan »Werden Sie reich und erfüllen Sie sich ihre Träume!« (4) wahr werden.

Wie viele vermeintliche Taliban mögen von dollargierigen Nachbarn verraten worden sein und heute noch in Guantánamo schmachten?

Jetzt will der Westen die Taliban besiegen, indem er gemäßigte Kämpfer von den Extremisten loskauft. Ein ebenso alter wie gescheiterter Versuch: Schon 2005 unternahm der derzeitige und von den USA implantierte Staatschef Hamid Karsai ebenso wie 1986 der damals von der Sowjetunion einge­setzte afghanische Präsident Moham­med Nadschibullah Versöhnungsangebote an die Widerstandkämpfer. Nadschibul­lah scheiterte, und das Programm von Karsai zur Eingliederung der Taliban verlief bisher im Wüstensand. Nun strich parallel zum Wiedereingliederungsangebot der UN-Sicherheitsrat fünf frühere Taliban-Führer von einer schwarzen Liste und ermöglicht ihnen damit, ins Ausland zu reisen und gesperrte Bankkonten zu nutzen. (5)

Dieses Programm offenbart nur die Hilflosigkeit der Verbündeten. Hatten die Taliban laut dem Londoner Forschungsinstitut ICOS 2007 erst 54 Prozent des Landes kontrolliert, sind es 2009 80 Prozent! Den Sieg der Taliban vor Augen, müsste ein Überläufer mit seinen »Wiedereingliederungsvermögen« sofort in einem Drittland – vorzugsweise in der Bundesrepublik – Asyl suchen. Somit wird sich auch dieses »Modell« als Rohrkrepierer erweisen.

Einen Tag vor der London-Konferenz versprach die deutsche Kanzlerin im Bundestag gegenüber der Öffentlichkeit »ehrliche Rechenschaft« abzule­gen: »Ja, es ist wahr: Der Einsatz dauert länger und ist schwie­riger, als wir vor acht Jahren erwartet ha­ben.« (6) Um dann trotzig zu betonen, dass die Aufgabe, dem internationalen Terrorismus zu begegnen, 2001 richtig war und es heute noch ist. Hätte sich doch Frau Merkel am vorangegangenen Samstag die Mühe gemacht, in der Süddeutschen Zeitung den epochalen Artikel von Franziska Augstein zu lesen. Wie eine Gerichtsmedizinerin deckt sie akribisch die Entwicklungen und Zusammenhänge auf, um dann skalpell-scharf zu diagnostizieren: »Die verheerende Entwicklung Afghanistans liegt zuallererst an der amerikanischen Außenpolitik, die nur in einer Hinsicht konsistent ist: Die USA unterstützen immer den, der gerade behauptet, Feind ihrer Feinde zu sein. Und als mächtigstes Land der Welt können die USA es sich leisten, kein politisches Gedächtnis zu haben. Für ihre Fehleinschätzungen von gestern müssen die USA vor nieman­dem gerade stehen. Vor niemandem? Doch, es gibt Ausnahmen: Das sind zual­lererst die Angehörigen der getöteten GIs, die bei allem Patriotismus zuneh­mend daran zweifeln, dass der Tod ihrer Söhne und Brüder einen Sinn gehabt habe.« (7)

Die Kanzlerin hätte Antworten auf die Frage suchen können, warum bisher alle Staaten, die nach Afghanistan einmarschierten, gescheitert sind. Erst die Briten im 19. Jahrhundert, die UdSSR im 20. Jahrhundert, und jetzt – vielleicht – auch Amerikaner und Europäer? Die Antwort könnte in den eigenen Erfahrungen des russische Hindukusch-Beobachters Snegirjow liegen. Er hält nichts davon, den Afghanen Systeme aufzudrängen, die ihnen fremd sind. »Sie wollen keinen Sozialismus, sie wollen keinen Kapitalismus, sie wollen ihr eigenes Leben führen. Hilft man ihnen, das mehr oder weniger zivilisiert zu gestalten, hilft man beispielsweise bei der Ausbildung ihrer Kinder, so wissen sie das sehr zu schätzen.« Für ihn sind die Taliban ein Teil des Volkes und haben nicht nur Anhänger unter den Paschtunen, sondern auch unter den Tadschiken und Usbeken. Mit allen ist der Dialog zu führen. Diese Aussage deckt sich auch mit denen zweier Afghanistan-Experten: dem deutschen Oberstarzt a. D. Dr. Reinhard Erös, Träger des Europäischen Sozialpreises (2004), und dem langjährigen Afghanistan-Korrespondent der ARD, Christoph Hörstel.

Nachdem unter Obama der Krieg gegen die Taliban auch auf Pakistan ausgedehnt worden ist, könnten die Analysen der beiden pakistanischen Generäle und ehemaligen ISI-Geheimdienstchefs helfen, ein aussagekräftiges Lagebild zu zeichnen. General Hamid Gul

zeigt absolutes Verständnis für die Taliban. Seiner Meinung nach verteidigen sie vehement zwei Dinge: ihren Glauben und ihre Freiheit – beides Grundfesten der afghanischen Gesellschaft. Auch hätte sich bisher kein einziger Taliban oder Afghane zu irgendeinen Terroranschlag im Ausland bekannt. »Sie  kämpfen nur auf eigenem Boden, wozu sie nach der UN das Recht haben.« (8)

General Asad M. Durrani, von 1994 bis 1997 Botschafter in der Bundesrepublik, geht noch weiter als sein ehemaliger Kollge Gul. Für Durrani üben die Taliban in ihrem Krieg gegen die Besatzung nur Selbstverteidigung und führen seiner Meinung nach »unseren Krieg«. »Wenn sie aber scheitern und wenn Af­ghanistan unter Fremdherrschaft bleibt, werden wir weiter Probleme haben«, so Durrani im Interview mit dem deutschen Oberstleutnant Jürgen Rose. »Setzt sich die NATO, die stärkste Militärmacht der Welt, wegen ökonomischer und geopolitischer Interessen an der pakistanischen Grenze fest, dann erzeugt das in Pakistan enormes Unbehagen«, so Durrani, um dann auf ein altes Sprichwort zu verweisen: »Sei vorsichtig, wenn Du neben einem Elefanten schläfst, denn er könnte sich umdrehen.« (9)

In London wurde keine neue Strategie beschlossen. Auch alle vorherigen, inflationär viele Strategien sind bei genauer Betrachtung nicht einmal taktische Aushilfen. Die Politik wird in Washington gemacht und Washington kennt das wahre strategische Ziel. Ein Studium der Seidenstraßenstrategie-Gesetze (10) würde hier weiterhelfen.

Die Regierung von Barack Obama und ihre Vorgänger waren immer schon Herren des Verfahrens. Die USA haben 74.000 Soldaten nach Afghanistan entsandt, in diesem Jahr kommen noch 30.000 hinzu. Das von der NATO geführte ISAF-Unternehmen (11) ist längst zu einer amerikanischen Unternehmung geworden, die Verbündeten halten nicht Schritt mit der Dynamik der US-Streitkräfte. Im Einsatzgebiet der Deutschen werden die USA ab April 2010  bis zu 5.000 eigene Soldaten stationieren – annähernd so viele, wie die Bundeswehr dort hat. Eine deutlichere Unmutsbekundung ist kaum denkbar. (12) Der Krieg geht weiter, während sich die Geschichte wiederholt.

 

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Anmerkungen

(1) Arney, George: »US ›planned attack on Taleban‹«, Dienstag, 18. September 2001, 11:27 Uhr unter http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/1550366.stm.

(2) Snegirjow kam als Korrespondent der Komsomol-Zeitung Komsomolskaja Prawda 1981 zum ersten Mal nach Afghanistan. Er blieb ein Jahr und kehrte im Verlaufe der nächsten 20 Jahre immer wieder zurück.

(3) CENTCOM ist das Zentralkommando der sechs US-Regionalkommandozentren und zuständig für den Nahen Osten, Ost-Afrika und Zentral-Asien. Derzeit sind die unterstellten Truppen primär im Irak und Afghanistan eingesetzt. Stützpunkte befinden sich in Kuwait, Bahrain, Katar, den Vereinigten Arabischen Emiraten, Oman, Pakistan, Dschibuti (Camp Le Monier) und mehreren Ländern Zentralasiens.

(4) Gorman, Candace: »Why I am Representing a ›Detainee‹ at Guantanamo« vom 19. September 2006 unter http://www.huffingtonpost.com/h-candace-gorman-/why-i-am-representing-a-_b_29734.html.

(5) Schmidt, Janek: »Wie ködert man Taliban?«, SZ vom 28. Januar 2010, S. 6.

(6) Fried, Nico: »Merkels skeptische Bilanz. Die Kanzlerin hält den Afghanistan-Einsatz für ›schwieriger als erwartet‹ / Opposition fordert Abzug bis 2015«, in: SZ vom 28. Januar 2010, S. 6.

(7) Augstein, Franziska: »Es muss ein Ende sein«, in: SZ vom 23./24. Januar 2010, S. V2/1.

(8) Hamid Gul im Auslandsjournal vom 17. Dezember 2009 unter http://www.zdf.de/ZDFmediathek/beitrag/video/927324/Lagebericht-Afghanistan#/beitrag/video/927324/Lagebericht-Afghanistan.

(9) Durrani, Asad M.: »Nur wenn die Taleban stark genug sind«, erschienen in Ossietzky, 18/2009.  

(10) Die alte Seidenstraße, einst die wirtschaftliche Lebensader Zentralasiens und des Südkaukasus, verlief durch einen Großteil des Territoriums der Länder Armenien, Aserbaidschan, Georgien, Kasachstan, Kirgistan, Tadschikistan, Turkmenistan und Usbekistan; Anhörung über US-Interessen in den zentralasiatischen Republiken am 12.Februar 1998, House of Representatives, Subcommittee on Asia and the Pacific; Silk Road Strategy Act of 1999 (H.R. 1152-106th. CONGRESS 1st Session, S. 579) im Mai 2006 modifiziert: Silk Road Strategy Act of 2006 (S. 2749 – 109 th. Congress).

(11) International Security Assistance Force.

(12) Kornelius, Stefan: »Die Londoner Krücke«, in: SZ vom 28. Januar 2010, S. 4.

 

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Bildquellen

www.longwarjournal.org und www.wirde.com

www.huffingtonpost.com

Archiv Wolfgang Effenberger

 

Donnerstag, 04.02.2010

Kategorie: Gastbeiträge, Geostrategie, Politik

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mardi, 26 janvier 2010

Een Vlaming bij de Nestorianen

Een Vlaming bij de Nestorianen

Ex: http://www.shlama.be/

 

In de late Middeleeuwen reist de Vlaamse monnik Willem Van Rubroek naar Mongolië. Hij zoekt zijn weg door de Aziatische steppe, hij observeert en stelt zijn belevenissen te boek. Een uniek reisverslag over Mongoolse praktijken, ontaarde nestorianen en overdadig drankgebruik. Oosters christendom door een westerse en katholieke bril.   (A. Thiry)  


Reiziger met een missie

Willem Van Rubroek is een franciscaner monnik afkomstig van het dorp Rubroek in Frans-Vlaanderen. In het midden van de 13de eeuw reist hij als boodschapper van de Franse koning Lodewijk IX oostwaarts naar de Mongoolse heerser Mongke. In die tijd beheersen de Mongolen de Zijderoute, ze hebben grote delen van China veroverd en Mongke, een kleinzoon van Djengis Khan, heeft zijn hofhouding in de Mongoolse hoofdstad Karakorum. Willem moet in opdracht van de Franse koning nagaan of Mongke bereid is een bondgenootschap aan te gaan met de christelijke vorsten in het westen. Die machtige alliantie kan de islamieten in het Midden-Oosten in de tang nemen en hun opmars stuiten. Misschien is het zelfs mogelijk de Mongoolse heersers te bekeren tot het ware katholieke geloof.


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Mongoolse ruiters van de horde van de Grote Khan in opmars

In 1254 verblijft Willem Van Rubroek aan het hof van de Grote Khan. Mongke heeft genoeg aan de traditionele Mongoolse gebruiken. Christendom, islam en boeddhisme interesseren hem enkel als het hem goed uitkomt en een verontwaardigde Willem krijgt te horen dat de Franse koning zich moet onderwerpen aan het gezag van de enige wereldheerser, de Grote Khan. Willem denkt er het zijne van en hij schrijft zijn observaties neer in zijn Itinerarium, zijn reisverslag voor de Franse koning. Daarin bericht hij ook over andere christenen die al lang voor hem naar het Verre Oosten zijn getrokken en daar aan missionering hebben gedaan. Ze vertegenwoordigen de Perzische, later de Assyrische, Kerk van het Oosten. Het zijn nestorianen, volgens Willem losbandige ketters die zijn afgedwaald van de Rooms-Katholieke Kerk. Hij schetst een opvallend negatief beeld van hen in zijn Itinerarium. Willem Van Rubroek, Vlaming, katholiek en westerse gezant, schrijft zijn oosterse medechristenen naar de verdoemenis. Daarmee plaatst hij zich in een lange traditie van verkettering en ze zal nog lang na hem standhouden.

Woekeraars en dronkaards

Willem is onderweg naar de Grote Khan. In zijn Itinerarium heeft hij het over de nestorianen. Onbeschrijfelijk hoe die zich gedragen. In 15 Chinese steden zijn er nestorianen. Ze weten niets, ze houden misdiensten met heilige boeken in het Oud-Aramees, maar ze kennen die taal niet eens. Het zijn woekeraars en dronkelappen en sommigen onder hen die met de Tataren samenleven, hebben meerdere vrouwen. Bij het betreden van de kerk wassen ze hun onderlichaam zoals de Arabische islamieten dat doen, en ze eten vlees op vrijdag. Hun bisschop bezoekt hen zelden, en als dat toch gebeurt, wijdt hij alle mannelijke kinderen, ook degenen die nog in de wieg liggen, tot priesters. Die huwen dan later en als hun eerste vrouw overlijdt, nemen ze een andere. De nestoriaanse priesters doen aan simonie, ze laten zich betalen voor elk sacrament dat ze toedienen, en ze bekommeren zich meer om hun eigen welzijn en dat van hun gezin dan om het geloof. Nestorianen voeden de zonen van de Mongoolse edelen op en verkondigen het Evangelie. Maar door hun kwalijke levenswijze en  hebzucht vervreemden ze de jonge Mongolen van het christelijke geloof, want zelfs de Mongoolse heidenen leven volgens Willem vromer dan de nestorianen. 

Feest in de kapel

Eind 1253 bereikt Willem het legerkamp, de ordu, van de Grote Khan. Enkele dagen later wordt hij ontvangen door Mongke. Voorleer hij de tent van de Mongoolse heerser mag betreden, vragen nestoriaanse priesters hem in welke richting hij bidt. Naar het oosten, legt Willem uit. Dat christelijke antwoord bevredigt hen, want omdat hij zijn baard had afgeschoren, hielden ze hem eerst voor een goddeloze boeddhist. Voor alle zekerheid moet hij hen nog de Bijbel uitleggen, en dan mag hij naar binnen. Mongke is een kleine man op een divan. Willem krijgt rijstwijn te drinken, de drank gaat overvloedig rond en tijdens de audiëntie raakt Mongke behoorlijk dronken. Willem geeft vooral zijn ogen de kost en denkt er het zijne van.

 


Tijdens de periode van Driekoningen is Willem getuige van een nestoriaanse eredienst. Voor zonsopgang verzamelen de nestoriaanse priesters zich in de kapel. Ze slaan op het ceremoniële hout en ze zingen plechtig de metten. Dan trekken ze hun kerkgewaden aan en maken het wierookvat klaar. De eerste vrouw van Mongke komt aan met haar kinderen en met andere hofdames. Ze werpen zich ‘op nestoriaanse wijze’ neder ter aarde, hun voorhoofd raakt de grond. Ze beroeren alle afbeeldingen met hun rechterhand, ze kussen die hand en reiken ze aan de omstanders. Dat is de gewoonte bij de nestorianen als ze een kerk betreden. De priesters beginnen te zingen en de edele dame wordt letterlijk bewierookt. Het is al dag geworden als de dame haar hoofdtooi afneemt en Willem haar blootshoofds te zien krijgt. Later verschijnt Mongke zelf. De Grote Khan neemt plaats naast zijn dame voor het altaar en laat zich Willems bijbel en brevier brengen. Hij bekijkt de afbeeldingen en de nestoriaanse priesters leggen hem uit wat die voorstellen. Dan houdt hij het voor bekeken en verlaat de dienst. Zijn dame blijft en deelt geschenken uit aan alle aanwezige christenen. Willem krijgt kostbare stof. Er wordt drank aangebracht, mede, rode wijn en merriemelk. De dame knielt neer met een volle beker in de hand, de nestoriaanse priesters zegenen haar luid zingend en ze ledigt de beker. Willem moet ook voor haar zingen als ze opnieuw wil drinken. Als iedereen al haast dronken is, komt het eten, schapenvlees dat meteen wordt verslonden, en daarna vis. Zo brengen ze de hele dag door. Als de avond valt, hijst de beschonken dame zich in haar wagen en rijdt weg onder het gezang en gejoel van de nestoriaanse priesters.

Geloof en drank in Kakakorum 

Op Palmzondag komt Willem aan in de Mongoolse hoofdstad Karakorum. Met de banier van het Heilige Kruis hoog geheven rijdt hij door het stadsdeel van de moslims naar de kerk van de nestorianen die in processie zijn uitgelopen om hem te begroeten. Het is tijd voor de mis. Door de Mongolen gevangen genomen christenen – Slaven  Georgiërs en Armeniërs – willen de dienst bijwonen, maar de nestorianen eisen dat ze zich eerst door hen laten herdopen. De nestorianen verzekeren Willem dat ze een portie van de olie hebben waarmee Maria Magdalena de voeten van de Heiland heeft gezalfd. Ze beweren dat ze ook wat van het meel bewaren waarvan het brood is gemaakt dat Christus heeft gewijd tijdens het Laatste Avondmaal. Willem stelt vast dat er in Karakorum twaalf boeddhistisch heidense tempels zijn, twee moskeeën ‘waar de wet van Mohammed wordt uitgeschreeuwd’, en één nestoriaans christelijke kerk in de verste uithoek van de stad.
Net voor Pinksteren neemt Willem deel aan een groot religieus debat in Karakorum tussen christenen, islamieten en boeddhisten. Willem verdedigt het christelijke geloof in één almachtige God en haalt het naar eigen zeggen van zijn heidense opponent die vele goden erkent. Hij beschrijft wat volgt, het is een verrassende wending: ‘De nestorianen wilden het woord nemen en ik gaf toe. Maar toen ze wilden redetwisten met de islamieten antwoordden die: “We erkennen dat uw godsdienst waar is en dat wat het Evangelie verkondigt waar is en we willen niet met u redetwisten.” En ze bekenden dat ze in al hun gebeden God smeekten te mogen sterven zoals christenen sterven.’ Waarop de aanwezige christenen en islamieten luidkeels zingen, terwijl de heidense afgodendienaren toekijken en zwijgen. Het eindigt op de wijze die Willem maar al te vertrouwd is: ‘Daarna gingen ze met z’n allen stevig drinken.’

 

Dramatische wending  

In de zomer van 1254 begint Willem Van Rubroek aan de terugreis vanuit Mongolië naar het westen. Hij komt langs de Ararat, de berg met de resten van de ark van Noach. De Armeniërs spreken van de berg Massis en volgens hen mag niemand die beklimmen, want het is de moeder van de wereld. Begin februari 1255 is hij in de Armeense hoofdstad Ani op het hoogplateau aan de rivier de Araks. Willem neemt de oude Armeense eretitel van de stad over, hij noemt Ani de stad van de duizend kerken. Maar hij ziet er ook twee Saraceense synagogen, d.w.z. moskeeën. Verderop steekt hij de vlakte over waar de oprukkende Mongolen het veel grotere ruiterleger van de islamitische Turkse sultan hebben vernietigd. Hij heeft daar zijn bedenkingen bij: ‘In de vlakte waar die moordende veldslag plaatsvond, is door de uitbarsting van een aardbeving een groot meer ontstaan en ik dacht bij mezelf dat het hele land zijn muil had geopend om het bloed van de islamieten te verzwelgen.’

Willem Van Rubroek komt veilig thuis en schrijft zijn belevenissen neer. Hij draagt zijn Itinerarium op een de Franse koning Lodewijk IX. Die had hem naar Mongolië gezonden om er te polsen naar een mogelijke alliantie met de Grote Khan tegen de islamieten. Die Kruistocht op twee fronten is er nooit gekomen. Enkele decennia na de reis van Van Rubroek bekeerden de Mongoolse veroveraars van het Midden-Oosten zich tot de islam. Een dramatische wending, die de ondergang inluidde van de oosterse christenen. Met name de nestorianen moesten het ontgelden en behalve enkele ruïnes, rotsinscripties en grafkruisen is er zo goed als niets overgebleven van hun eens zo invloedrijke aanwezigheid in het Verre Oosten. Het is alsof de Aziatische steppe zich heeft geopend om hen te verzwelgen. Willem Van Rubroek, Vlaamse franciscaan in Franse dienst en reiziger in het ware katholieke geloof, heeft dat niet meer beleefd, maar hij zou er wellicht mee hebben kunnen leven.

 

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Modern times in hedendaags Mongolië
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Mongoolse hoofdstad Karakorum in het binnenland van Mongolië
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Mongkes voorganger Ogadai khan
 




 

lundi, 25 janvier 2010

The Ataman and the Bloody Baron - About Russian warlords and their Assyrian connection

The Ataman and the Bloody Baron

About Russian warlords and their Assyrian connection

Ex: http://shlama.be/

August 1921 somewhere on the Russian-Mongolian border. A lonely warrior on horseback wanders through the endless steppe. He has lost most of his uniform and Mongolian talismans are swaying on his naked chest. It is the last ride of Ungern-Sternberg, the Mad Baron. His Mongolian soldiers will soon seize him and hand him over to the Red cavalry in pursuit of the small army that Ungern has lead from Mongolia into Soviet territory. And so the legend grows – the exploits of Baron Roman von Ungern-Sternberg, the most notorious partner in crime of the Cossack warlord Grigori Semenov in the Siberian Far East during the Russian Civil War.
 
Assyrians and Cossacks
 
In the autumn of 1914 Great-Britain, France and Russia have declared war on Turkey. In the spring of 1915 the Turkish government orders the mass deportation of the Armenians on its territory. The whole Armenian population is driven out of its homeland in eastern Anatolia and an awful number of Armenians is exterminated by Turkish zaptieh and Kurdish bands, while the survivors of these forced marches are left to their fate, without food or shelter in the Syrian desert. 

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Mar Shimun's homeland - Hakkari Mountains
In the summer of 1915 the Assyrian tribes in the Hakkari mountains in SE Turkey come under the sword of Islamic Jihad. Mar Shimun, the patriarch of the Assyrian mountaineers, presides at a general meeting of the Assyrian chieftains. They decide to throw in their lot with the Allied nations against Turkey. Turkish troops and Kurdish irregulars invade the Assyrian homeland. The Assyrians retreat to the high mountains, where they make their last stand. Mar Shimun crosses the passes with a small party and reaches Persian territory that has been occupied by the Russian army. He tries to get support from the Russians and returns to his besieged people in Hakkari.
   The Russians send a small expeditionary force of 400 Cossacks to the Hakkari Mountains. The Cossacks advance towards Oramar, the stronghold of the Kurdish chieftain Soto. Agha Soto is a fierce enemy of the Assyrian mountaineers. He sacks their villages, steals their flocks, he abducts their women and murders the male villagers. The Russian Cossacks are unaware of this. Blinded by Soto’s oriental hospitality, they accept his guides to lead them through the mountain passes. In a deep gorge the Cossacks are ambushed. Soto’s clansmen and other Kurds attack them from all sides and they are slaughtered to the last man. The 18 Cossacks who have stayed behind in Soto’s home as his honoured guests are massacred as well. So much for this Russian attempt to relieve the Assyrians of Hakkari in the summer of 1915.
   The Assyrian mountaineers can only rely on themselves. They break through the enemy lines, they suffer heavy losses when they flee from Hakkari, but the greater part of them survives and most of them become refugees in the Russian occupied northwestern part of Persia. In this region west of Lake Urmia they are among other Christians, Assyrians of the plain, who have been living there for many centuries.
 
Massacre at Gulpashan 
 
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Lake Urmia in northwestern Persia
Even before the arrival of the Assyrians from Hakkari the Assyrian inhabitants of the Urmia plain have endured terrible persecutions from their Muslim neighbours. During the first days of 1915 the Russian armed forces in control of the area suddenly retreat, leaving the Assyrian minority to its fate. Turkish troops occupy Urmia. Thousands of panic-stricken Assyrians of the Urmia region leave their homes and follow the trail of the Russian army, heading north towards the Caucasus. It is a horrendous exodus in midwinter, the weaker ones perish along the way. Those who have stayed behind hope to be spared in their villages or take refuge in the compounds of the British Anglican and the American Presbyterian Missions in Urmia town.  

Gulpashan is one of the most important and prosperous Assyrian villages in the Urmia plain. Paul Shimmon, an Assyrian who has returned to his homeland after his studies in the USA, describes what has happened in Gulpashan. The sister village of Gogtapa has already been plundered and burnt by Muslim mobs, while Gulpashan is at first left in peace. Shimmon mentions that this is probably due to the fact that one of the Assyrian village masters is related to the German consular agent in Urmia. The latter has sent his servant to Gulpashan and Turkish soldiers guard the place.

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Gogtapa - Assyrian graveyard
End February 1915 a band of fanatic Persian Muslims invades the village. They pretend to have come in peace, but then they seize the Assyrian men of Gulpashan, tie them up and drag them to the cemetery. The victims are barbarously butchered and finally the bloodthirsty intruders turn to the village women. After the massacre at Gulpashan American missionaries come from Urmia town to the village to bury the dead. Shimmon concludes: ‘The awful deeds that were perpetrated here were telegraphed to America, whereupon such strong representations were made by the United States Government that an order was given for their cessation.’ Although the Russian army pushes back the Turkish enemy and reoccupies the Urmia region in the early spring of 1915, later events will prove that Shimmon has been too optimistic. 
   In January 1916 Patriarch Mar Shimun, acting as the leader of the united Assyrians, visits the headquarters of the Russian Caucasian Army in Tiflis (Tbilisi), the capital of Georgia. He is received there with great honour by Grand Duke Nicholas, the Tsar’s uncle and the commander in chief of the Russian Caucasian Army. The result of the meeting is that the Russians agree to supply the Assyrians with weapons and ammunition. After Mar Shimun’s return the Russian consul Nikitin, stationed in Urmia, publicly reads the telegram in which Tsar Nicholas II expresses his gratitude towards the Assyrian Patriarch ‘for the help he has rendered in the war and for his willingness to co-operate with us.’
   Soldiers are recruited among Mar Shimun’s mountaineers, they are trained by Russian officers and in the autumn of 1916 two Assyrian battalions are ready for  battle. Russian protection however won’t last much longer. The Tsarist Empire is about to collapse in the turmoil of the revolution of 1917.
 
Enter Semenov and Ungern
 
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Grigori Semenov
Grigori Semenov is a Russian officer of mixed blood. His father was a Siberian Cossack, his mother belonged to the Buryat people living on the steppe east of Lake Baikal, and this distant Transbaikal area is Grigori Semenov’s homeland. When the Fist World War rages at its peak, he serves on the Galician Front that runs through western Ukraine and he distinguishes himself in battle against the Austrian-German enemy. From that period dates his long lasting friendship with a colleague officer, Baron Roman von Ungern-Sternberg.
   The latter has his roots in Baltic Estonia. He is the descendant of German crusaders, the warlike Teutonic Knights, and later on his family builds up a tradition in military service of the Russian Tsarist Empire. His superior, General Wrangel, writes about Ungern in his memoirs: ‘War was his natural element... When he was promoted to a civilised environment, his lack of outward refinement made him suspicious.’
   Semenov and Ungern are reactionary officers, devoted to Russian imperial autocracy and fanatically opposed to all kinds of democratic changes. In other words: the Tsar rules; without his supreme authority chaos is inevitable and Russia will fall apart. It is needless to say that the Russian Revolution of 1917 causes the final and fatal breaking-point in their careers.  
   Towards the end of 1916 Semenov and Ungern request to be posted on the Persian Front. The transfer is granted and in January 1917 they are stationed together in the Urmia region. Semenov joins the Transbaikal Cossacks, the fierce warriors of his Siberian homeland who already serve in that Russian occupied part of Persia, and he becomes the commander of a sotnia or cavalry squadron of the Third Verchne-Udinsk Regiment. That unit has its cantonment ‘in a village close to the shore of Lake Urmia’,  as Semenov puts it. It is Gulpashan, the Assyrian village where about a year before his arrival Persian Muslims have slaughtered a lot of Christian villagers. Bloodshed and massacre – Semenov and Ungern are surrounded by their natural elements. 

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Roman von Ungern-Sternberg
The February Revolution breaks out in Petrograd (Saint Petersburg) and the last Russian emperor, Tsar Nicholas II, abdicates. The Provisional Revolutionary Government issues Army Order 1, which orders the formation of elected soldiers committees. The garrison of Transbaikal Cossacks at Gulpashan elects Semenov as their representative and he leaves for Urmia town where the committee of the Russian Caucasian Army Corps meets. One of the representatives proposes to increase the soldiers’ pay at the expense of the officers’ salary. Such stupid nonsense, Semenov sneers, the revolt of the unleashed rank and file. It gets even worse when Semenov notices that the commander of the Russian army corps in Urmia takes an active part in the public celebration of the revolution.

Semenov and Ungern decide to counter the events with drastic counterrevolutionary action. April 1917 permission is obtained from the local Russian army staff to start recruiting new volunteers among the Assyrians in the Urmia region. They will be trained under the personal command of ‘the exceptionally brave officer Baron RF Ungern-Sternberg’, as Semenov characterizes his companion. 
   The Assyrian volunteers, mainly tribal warriors from the Hakkari mountains, know how to fight, but due to the revolutionary upheaval among the Russian soldiers the efforts of the Assyrian fighters fail to restore military discipline. The Russians are fed up with the war. Domoj! they shout, they want to go home.
 
Guerrilla and Exodus
 
The Russian writer Viktor Shklovsky, who serves in Persia after the February Revolution of 1917, notices that a guerrilla band under the command of the Assyrian general Agha Petros raids the country. Shklovsky writes: ‘The exiled Assyrian mountaineers starved, plundered and aroused the burning hatred of the Persians. They visited the bazaars dressed in small felt caps, multicolored vests and wide pants made from scraps of calico and tied above the ankles with ropes. The Christian religion, which bound the Assyrians together, had long since grown slack and subsisted only as another means of differentiating them from the Muslims.’
   Apparently with the support of Semenov Ungern has trained a tough Assyrian militia, fit for guerrilla fighting and eager to annihilate the enemy. No mercy, raid and kill – it is the kind of warfare Semenov and Ungern will put into practice during the civil war in eastern Siberia. Is it far-fetched to presume that the uncompromising behaviour of the Assyrian warriors has inspired them to some extent?   
  
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Chal castle - Soto's stronghold
Well trained and highly motivated by feelings of revenge, Assyrian militias under the command of Mar Shimun’s brother David and General Agha Petros cross the Persian-Turkish border in the summer of 1917 and march against the Kurdish chieftain Soto at Oramar. Among the Russian Cossack officers who accompany this punitive expedition are neither Semenov nor Ungern. In those days they have already left the Urmia region.
   The Assyrian expeditionary force engages in heavy fighting against the Oramar Kurds. Assyrian warriors conquer and sack Oramar. Soto has fled and the Assyrians hunt him down in his last mountain stronghold at Chal. In a dashing attack they storm the castle and break through its main gate. The Kurdish defenders are slain, others are taken captive and the fortress is burnt to the ground. Soto himself has escaped once more, but the Assyrians have ravaged his territory and back in Urmia they get their reward – Russian military medals for bravery under fire. Viktor Shklovsky cynically  points out the other support the Assyrian fighters have got from their Russian allies: ‘We gave them nothing but rifles and cartridges, and even the weapons supplied were mediocre French three-shot Lebel rifles.’

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Urmia today - Central Square
What follows is sad history. In Russia the Bolsheviks have seized power after the October Revolution of 1917 and in January 1918 the Russians hastily retreat from Urmia. Once again the Assyrians are abandoned and left at the mercy of their enemies. Patriarch Mar Shimun is murdered close to Salmas, during negotiations with the treacherous Kurdish chieftain Simko. Assyrian militias crush a rebellion of Persian bands in Urmia and occupy the town, while Turkish troops are closing in on them. Harsh fighting devastates the region. Agha Petros holds out with his mounted fighters at first, but in plain summer Turkish armed forces break through and invade Urmia.
   The Assyrians have just one option left – a general exodus. The whole Assyrian nation, men, women and children, flee in a desperate attempt to reach the advance guard of a British expeditionary force that is approaching from the south. After the Russian retreat the British have promised to support the Assyrians, but promises is once more the only thing the Assyrians get. They are constantly under attack, there is no food, no shelter, and thousands of Assyrians perish during that awful march of a whole month through the Kurdish mountains of Persia. Those who make it are assembled by the British and taken to a refugee camp north of Baghdad. That summer of 1918 marks the end of the Assyrian nation in the Urmia region. It is also a turning point in the life of Semenov and Ungern, but for them it means the start of their most notorious exploits.
 
Siberian Warlords
 
End 1917 Semenov and Ungern prepare their next move in Manchuli, a gloomy garrison town in eastern Siberia at the Russian-Chinese border. According to them Russia will perish without the Tsar, whose autocratic regime must be restored at all costs. Semenov has been in Petrograd in the summer of 1917, a few months before the Bolshevik October Revolution. He has seen the Petrograd Soviet in action and he is absolutely convinced that the Soviet is dominated by deserters and German agents like Lenin and Trotsky. It is time to stop them.
   The first weeks of 1918 Semenov and Ungern advance from their Manchurian base in northern China with a small force of Buryat cavalry and Russian officers. They engage in guerrilla fighting against the Red Guards along the Trans-Siberian Railroad.  Semenov’s men are pushed back, but in the summer of 1918 anti-Soviet rebellions break out in Siberia. The Bolsheviks are obliged to loosen their grip and Semenov’s Special Manchurian Detachment dashes again into Siberian Russia. He conquers the major railroad centre Chita and makes this town the capital of his territory.
   Civil war with Reds fighting against Whites tears the Russian Empire apart. The former tsarist admiral Kolchak is in full control of the White Siberian government established in Omsk, west of Lake Baikal. The Siberian Far East is set ablaze. Japan has sent a contingent of troops, while an American expeditionary force is about to disembark in Vladivostok. In Transbaikalia, east of Lake Baikal, Semenov pulls the strings with money and weapons he gets from the Japanese. He is promoted ataman, supreme leader, of the Transbaikal Cossacks and that period in Transbaikalia is called the Atamansjtsjina, which means the Ataman’s Reign of Terror. His armoured trains terrorize the area and other trains get the even worse reputation of death trains. They transport Bolshevik prisoners of war to their doom. The Red captives are executed along the way or starved to death and when such a train stops at last on a side track near a station the stench of the corpses in the closed wagons is almost unbearable.

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Ataman Semenov in Soviet jail
Ataman Semonov drinks champagne by the bottle and enjoys the company of a whole bunch of mistresses. Then the Bolsheviks strike back. The Red Army has already defeated Kolchak’s White troops and the next offensive is directed against Semenov’s Transbaikalia. End 1920 the Reds march into Chita. Semenov escapes and flees to Vladivostok. He crosses the Pacific and seeks asylum in the United States. His request is rejected, he is called a criminal of war in the American press and he will have to stand trial. Semenov leaves the States and goes to Japan.
   Finally he settles down in Chinese Manchuria, a puppet state of Japan after 1930, and there he keeps agitating against Soviet Russia as the leader of the White Cossacks. At the end of the Second World War the Soviets invade Manchuria.  Semenov is arrested, put to trial and sentenced to death by a Soviet court. End of August 1946 he is hanged in a basement. The Bolshevik hangmen prolong his agony and shout at him Repent, reptile! And that is how die-hard Cossack warlord Grigori Semenov meets his end.
 
Back to 1920. Semenov still rules in Transbaikal Siberia when Ungern claims his own dominion at the Manchurian border. Russian refugees heading on trains for China are robbed and thank their good fortune if they get through alive. Ungern is equally ruthless towards his own men, a bunch of wild and often sadistic warriors.  Drunkenness and attempts to desert are severely punished. Flogging to death is one of Ungern’s methods. ‘Did you know’, he once said, ‘that men can still walk when their flesh is separated from their bones?’
   In the autumn of 1920, when Semenov is about to leave Transbaikia, Ungern starts his most stunning campaign. He invades Mongolia with a cavalry division of Mongolians, Cossacks and Tibetans, altogether some five thousand troops. The Tibetans have been sent to him by the Thirteenth Dalai Lama, who hopes that Ungern’s army will free Mongolia and Tibet from the Chinese. The first attack of the invaders is driven off, but in February 1921 Ungern’s men storm the Mongolian capital Urga (Ulan-Bator), they massacre the Chinese garrison and sack the city.
   Ancient times of terror and bloodshed revive in Urga during Ungern’s rule. He adopts the features of a militant Buddhist, as appears from his new colourful outfit. In the eyes of his Mongolian followers he is the God of War, the incarnation of Genghis Khan, and he reveals his ultimate plan – restoring the Great Mongolian Empire through fire and sword. He will advance against Soviet Russia and, as he puts it, create a lane of gallows with the corpses of Bolsheviks and Jews.

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Ungern in Mongolia
In the early summer of 1921 Ungern leads his force into Soviet territory. The invaders are crushed by Red Army troops and what is left of Ungern’s ragged mob is scattered in a desperate retreat. Surrender is not an option for the Mad Baron, he urges his men to follow him and strike back from the last stronghold – Tibet. Even extreme madness has its limits, though. The White Russians in his army camp revolt and fire their guns at him. Ungern jumps on his white horse and disappears into the night, looking for his faithful Mongolian outriders. Precisely these men will hand him over to the Red cavalry in pursuit of the invaders.
   In September 1921 he stands trial in a Soviet court in Novosibirsk. When asked by the Bolshevik prosecutor, a Siberian Jew, if he often beat people to death, Ungern answers: I did, but not enough! He is put before a Red firing squad and executed. Legend has it that Baron von Ungern-Sternberg even in better times more than once declared: Ich war ungern von Sternberg. In English: I have always hated being me.
 
Semenov and Ungern – after the Great War Siberian warlords of the worst kind and in the spring of 1917 Russian Cossack officers training Assyrian militias in the Persian Urmia region. The Russian writer Viktor Shklovsky liked the Assyrians, he called them a fantastic people. This may be true, but they have all too often picked the wrong allies. Or maybe these dubious allies picked them. Wrong place, wrong moment and wrong alliances – it seems to be the fate of the small Assyrian nation in history. 
 
Sources: Viktor Shklovsky, Sentimental Journey (Berlin, 1923); James Palmer, The Bloody White Baron (London, 2008); Jamie Bisher, Cossack Warlords of the Trans-Siberian (New York, 2005); Ataman Semenov, O sebe (Moscow, 2002).                                   Text - A. Thiry    

mardi, 19 janvier 2010

J. Parvulesco: les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

dugin_parvulesco.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

Les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

 

Jean PARVULESCO

 

Karl Haushofer

Subha Chandra Bose

in memoriam

 

L'axe franco-allemand est une

Révolution Mondiale

 

Dans les milieux géopolitiques du gaullisme, j'entends à l'intérieur de ses fort confidentiels groupes géopolitiques, dont l'action, quoi qu'on en dise, continue dans l'ombre, on est plus que jamais convaincu de la nécessité vitale, ontologique, d'une grande politique continentale franco-allemande.

 

Car, tout en se tenant très en retrait par rapport aux engagements que le mouvement gaulliste officiel a contracté, actuellement, en France, à travers l'expérience gouvernementale poursuivie par Edouard Balladur et Charles Pasqua, les groupes géopolitiques n'en surveillent pas moins attentivement l'évolution de plus en plus inquiètante de la situation politique générale en Europe.

 

Or, pour le gaullisme de la fin, pour le gaullisme en voie d'accomplissement final, qui seul est nôtre, plus la politique européenne se trouve en difficulté, par rapport à elle-même aussi bien que sur ses fronts d'affirmation extérieure, planétaire, plus il faut que le rapprochement franco-allemand s'intensifie, et qu'à la limite il finisse même par se résoudre en une intégration fédérale décisive, allant jusqu'à l'identification totale. Une identification finale destinée à changer, comme par réverbération sismique, de l'intérieur et irréversiblement, l'ensemble de la situation politique continentale.

 

Le gaullisme, le plus grand gaullisme, a été, est, quoi qu'on en dise et fasse de contraire, et va devoir se poser visionnairement jusqu'à la fin, comme un concept géopolitique axé sur l'intégration de l'ensemble du continent eurasiatique à partir du noyau révolutionnaire central franco-allemand. Pour le Général de Gaulle, la mise en chantier immédiate d'une communauté de destin franco-allemande était, à la fois en termes de devenir et en termes d'achèvement final, une Révolution Mondiale. Cette conscience unitaire fondationnelle, cette intelligence gaulliste supérieure, agonique, du problème franco-allemand trouve ses origines dans les années tragiques, embrasées et chaotiques de la fin de la dernière guerre civile européenne, dans l'hiver fatidique de 1944.

 

Rappelons donc que, dans ses Mémoires,  le Général de Gaulle cite, sans aucun commentaire mais exhaustivement la lettre personnelle qui lui était parvenue, en 1945, par des voies spéciales, de la part de Heinrich Himmler, alors que celui-ci était déjà en train d'être happé par les ténèbres. Lettre dans laquelle Heinrich Himmler adressait un appel prophétique à la constitution d'une future communauté franco-allemande de destin, dont il invitait fortement le Général de Gaulle à en prendre la responsabilité politique immédiate et active. «En vérité le seul chemin qui puisse mener votre peuple à la grandeur et à l'indépendance, c'est celui de l'entente avec l'Allemagne vaincue. Proclamez-le tout de suite! Entrez en rapport, sans délai, avec les hommes qui, dans le Reich, disposent encore d'un pouvoir de fait et veulent conduire leur pays dans une direction nouvelle. Ils y sont prêts. Si vous dominez l'esprit de la vengeance, si vous saisissez l'occasion que l'histoire vous offre aujourd'hui, vous serez le plus grand homme de tous les temps», se permettait encore d'écrire Heinrich Himmler.

 

Or, dès 1945, le tout premier souci, le souci fondamental du Général de Gaulle avait été celui de distinguer, et ensuite de mobiliser, au sein de l'Allemagne dévastée, politiquement et socialement anéantie, les ressources de vie non encore entamées, la “part ultime”, mystérieusement préservée envers et contre tout, afin qu'un autre commencement de l'histoire puisse y trouver ses assises, l'ouverture immédiate de l'ensemble de ses développe­ments à venir, une ouverture-là, d'ailleurs comme prévue d'avance. Ce que le Général de Gaulle allait alors demander  —déjà—  à l'Allemagne, c'était, disait-il, de rebâtir, avec la France, «notre Europe et notre Occident».

 

En parlant de ce dramatique tournant de la nouvelle histoire européenne naissante  —renaissante de ses propres cendres—  le Général de Gaulle notait, alors, dans ses Mémoires:  «Fribourg, en Forêt Noire, groupe pour recevoir de Gaulle tout ce qui est représentatif des régions occupées par nous sur la rive droite du Rhin. Le 4 octobre, le Dr Wohleb me présente les personnalités de Bade. Le 5 dans la matinée, M. Carlo Schmitt introduit celles du Wurtemberg. L'archevêque de Fribourg, Mgr Groeber, ainsi que Mgr Fisher du diocèse de Rotthausen, sont parmi les visiteurs. Puis, ces hommes de qualité, frémissants de bonne volonté, se réunissent afin de m'entendre évoquer «les liens qui, jadis, rapprochaient les Français et les Allemands du Sud et qui doivent, maintenant, réapparaître, pour servir à bâtir notre Europe et notre Occident».

 

Au sujet aussi de cette volonté visionnaire du Général de Gaulle, soucieux de recommencer, à peine la guerre finie, l'histoire occidentale interrompue, de bâtir, en avant, la plus grande histoire européenne à venir en la fondant sur l'axe ontologique franco-allemand, Dominique de Roux écrivait, lui, dans son livre révolutionnaire sur le Général de Gaulle, ces lignes qui resteront, définitivement: «C'est dans ce sens-là qu'il faudrait assurément comprendre l'affirmation du Général de Gaulle, parlant du rapprochement franco-allemand, quand il disait en juin 1963, dans les Charentes, qu'après d'immenses malheurs, ayant conclu entre elles la paix et s'étant unies pour un destin commun, l'Allemagne et la France ont accompli, ensemble, une Révolution Mondiale».

 

Heureux les Pacifiques

 

Cependant, il n'en reste pas moins évident que l'Axe Franco-Allemand ne saura avoir aucune réalité politique et historique directe et active s'il n'était pas soutenu par son dédoublement géopolitique à l'Est, par ce que, en 1994, le ministre des Affaires Etrangères de Moscou, Andreï Kozyrev, n'hésite pas à appeler, lui, l'Axe Germano-Russe.

 

On voit comment le destin suprahistorique de la communauté politique grand-continentale eurasiatique des années à venir s'identifie révolutionnairement avec le destin politique actuel de l'axe grand-européen Paris-Berlin-Moscou, raison d'être déjà en action, fondement de la plus Grande Europe dans laquelle notre génération est appelée à rencontrer son destin et l'épreuve décisive de celui-ci, son épreuve suprême. Car, à présent, «tout rentre à nouveau dans la zone de l'attention suprême».

 

Ainsi devient-il plus qu'urgent, ainsi devient-il vital que l'on se souvienne, aujourd'hui, du fait que la thèse grand-continentale de l'axe Paris-Berlin-Moscou à l'heure présente, répétons-le, thèse contre-stratégique fondamentale des groupes géopolitiques agissant à l'intérieur de la mouvance gaulliste en place  —apparaît comme étant d'une origine bien plus lointaine que celle des premières tentatives de la projeter, de la faire s'incarner directement dans le cours de la grande histoire qu'avait entreprises, d'une manière plus ou moins souterraine, dans les années 1960, le Général de Gaulle alors au pouvoir à Paris en tant que Président de la République, et qui n'avaient à ce moment-là échoué que du seul fait de la très suspecte  —de la plus que suspecte—  incompréhension du gouvernement de Bonn.

 

La thèse de l'axe grand-continental Paris-Berlin-Moscou n'était en effet pas, à l'origine, comme on serait tenté de le croire aujourd'hui, de gènèse exclusivement gaulliste, mais provenait de certains aménagements idéologico-doctrinaux français apportés, pendant les dernières années de la guerre, à Paris, au corps des positions géopolitiques de pointe soutenues, armées doctrinalement, par la vision du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental. Il s'agissait alors des travaux d'aménagement doctrinal ayant pris naissance au sein de certains groupements secrets d'influence et de pénétration qui agissaient, à Paris, sous la responsabilité de Georges Soulès  —mieux connu, plus tard, sous l'identité du romancier Raymond Abellio—  à l'intérieur, et depuis l'intérieur des hautes sphères dirigeantes du Mouvement Social Révolutionnaire (MSR), tout en se tenant en étroite relation  —non sans le soutien, dans l'ombre, de certains services politiques supérieurs allemands—  avec une certaine fraction de la résistance politico-militaire gaulliste sous les ordres, dans la clandestinité, du futur Général de Bénouville.

 

Dans son premier roman, Heureux les Pacifiques,  paru à Paris en 1950, Raymond Abellio soulève un coin du voile en faisant parler un de ses personnages  —un de ses doubles— du fait, jusqu'alors tenu pour secret, qu'il y eût «des socialistes partout», des socialistes nationaux-révolutionnaires, dans tous les camps en confrontation dans ces années-là, et jusqu'au paroxysme même des dernières années de la guerre, après 1942, car il y a aussi  —il y eut, et il s'y verra de plus en plus à l'œuvre, dans l'avenir—  une internationale souterraine, clandestine, du socialisme révolutionnaire national et impérial, un socialisme grand-continental, «eurasiatique». Raymond Abellio: «Il y a, dit-il, des socialistes partout: ils voudraient voir se créer un bloc franco-germano-russe, un axe Paris-Berlin-Moscou qui dégagerait l'Occident de la tutelle et des contradictions de l'économie anglosaxonne».

 

Pour ceux qui savent, les forces premières ontologiquement présentes dans l'histoire en marche resteront, toujours, les mêmes, absolument inchangées. Hier comme aujourd'hui, il n'y a eu, il n'y a qu'un seul ennemi de ce qui sans fin revient à l'attaque pour imposer l'ordre cosmique de sa propre identité polaire des origines, l'Imperium  hors d'atteinte de ceux qui, «venus des étoiles» par la Jonction de Vénus, avaient établi, sur la terre, la première station hyperboréenne des hauts-commencements, et contrôlé toutes les stations de transmigration ultérieures et leurs descentes ontologiques successives et de plus en plus éloignées de l'être  —de ce que Heidegger appelle, lui, 1'«être de l'être»—  et de par cela même de plus en plus obscurcies, nocturnes, oublieuses de toute antériorité, de plus en plus voisines des gouffres du Sud Ultime. Encore que, de toutes les façons, le Sud Ultime, une fois atteint, il provoquera  —cela, je veux dire, provoquera—  comme de par soi-même le Redressement Final, le «Grand Renversement», ce que les voyants des temps védiques avaient désigné du nom de Paravrtti.

 

Or, à l'heure actuelle, le camp polaire du socialisme national-révolutionnaire européen d'ouverture grand-continentale se trouve encore une fois directement mobilisé sur les barricades du combat pour la reconstitution politique et historique immédiate de l'axe Paris-Berlin-Moscou. C'est là, et là seulement que se portent, à présent, tous les combats d'avant-garde, c'est là qu'est en train de se produire, tectoniquement, le renouvellement intérieur, abyssal, de la «grande histoire».

 

Au centre de l'Europe ainsi interpellée par son nouveau destin, l'Allemagne se retrouvera écartelée et par la double attraction et par la double pétition de rencontre qui contredit cette attraction tout en faisant qu'elle s'accomplisse, attraction en cours qu'exercent, sur elle, chacune de son côté et les deux ensemble, et la France et l'Allemagne, l'Ouest et l'Est du Grand Continent Eurasiatique déjà happé par le vertigineux tourbillon final de la réintégration grand-continentale en train de se donner à faire sous les auspices à la fois ardentes et polaires de 1'Imperium Ultimum.

 

D'immenses puissances négatives, dissimulées

 

C'est très précisément la raison pour laquelle d'immenses puissances négatives secrètes, dissimulées, s'opposent aujourd'hui à l'intégration définitive de la France et de l'Allemagne, tout comme d'immenses puissances négatives secrètes s'opposeront aussi, et en même temps, à l'intégration définitive de l'Allemagne et de la Russie : or, dans les deux cas, ces puissances négatives, occultement et depuis toujours assujetties au non-être et au chaos originel dans ses persistances nocturnes, dissimulées, s'avéreront être les mêmes. Si nous sommes donc restés les mêmes, l'ennemi ontologique de tout ce que nous sommes et avons été, de tout ce que nous serons à nouveau, est lui aussi resté le même, inconditionnellement identique à lui-même et à ses missions commandées par les “ténèbres extérieures”.

 

Le péril est également à invoquer, et là, avec la clarté la plus tranchante, des puissantes manœuvres de retardement, de “blocage antifasciste”, de déstabilisation permanente que poursuit, contre nous, à la fois en plein jour et tout à fait dans l'ombre, l'Internationale Socialiste et ceux qui la prédéterminent, silencieusement, dissimulés dans les arrière-coulisses nocturnes de notre propre histoire en cours. Il s'agit donc de dénoncer avec force le socialisme marxiste et cosmopolite, antinational et antieuropéen, subversivement véhiculé par les Partis Socialistes du Portugal, d'Espagne, de France, d'Italie, de Belgique, d'Allemagne, refuges et bases activistes durcies des Partis Communistes apparemment auto-neutralisés, passés au stade tactique des “présupposés antérieurs”. Le cas du PDS italien reste le plus flagrant qui, masses électorales, cadres, organisations parallèles et dirigeants, Achille Occhetto en tête, n'est rien d'autre que le PCI renforcé par les boues alluvionnaires d'un “front populaire” autrement manigancé, et d'autant plus dangereux.

 

D'autre part, la situation reste particulièrement critique en Allemagne, où l'eventuelle arrivée au pouvoir, à la faveur des prochaines élections legislatives, de la SPD confortée par la candidature gauchiste de Rudolf Scharping, dont la pensée politique interlope et les relations subversives avec les formations alternatives clandestines sont notoires, provoquerait une catastrophe politique de dimensions européennes, et sans doute bien plus encore. Ce qui devra donc être empêché par tous les moyens, y inclus, comme disait l'autre, “par les moyens les plus légaux”.

 

Nous nous situerons donc d'emblée, et comme inconditionnellement, aux côtés du chancelier Helmut Kohl, héros de la réunification totale de l'Allemagne et des retrouvailles définitives de l'Allemagne avec elle-même, ainsi que du nouveau recommencement de la plus Grande Europe, qui en provient directement. Que le chancelier Helmut Kohl compte donc sur nous qui, de notre côté, nous saurons toujours qui est qui.

 

Ainsi, le voit-on, toutes les forces en confrontation, dans le visible et dans l'invisible, se retrouvent déjà en état d'alerte maximale, rangées à leurs places préétablies, prêtes à tout.

 

L'heure du grand tremblement de terre se fait proche, qui ébranlera, encore une fois, tout. Aussi vais-je citer là cette terrible parole prophétique du chancelier Helmut Kohl, parole prophétique dont l'actualité intime s'accélere, et qu'il faut savoir comprendre à son double niveau: Ce que nous avons semé en mai, nous en aurons la récolte en octobre.

 

Les déplacements de la “Terre du Milieu”

 

Des changements arrivent partout, et qui vont, tous, dans le même sens, le sens du renouveau total qui s'annonce, et dont c'est à nous autres qu'il reviendra la tâche révolutionnaire d'en maîtriser un jour la ligne de tumulte.

 

Mais la situation, désormais, s'éclaircit, aussi, dans les profondeurs. Si, par rapport à 1'“Empire du Milieu” allemand, par rapport aux  “Terres Immuables” de la centralité polaire, hors d'atteinte, incarnée, en ces temps de la fin, par l'Allemagne, la France, de son côté, y représente, aujourd'hui, et y apporte  —car telle est sa mission prédestinée—  l'ensemble du camp occidental grand-européen, l'Ouest donc du Grand Continent Eurasiatique et, plus visiblement, la base impériale occidentale Madrid-Rome-Bruxelles, la Russie, en ce qui la concerne, représente, et y apporte, principiellement, l'Est du Grand Continent Eurasiatique, comprenant “la plus Grande Inde” et “le plus Grand Japon”.

 

Cependant, ainsi que j'avais déjà eu l'occasion de le montrer dans mon étude sur “les fondements de la géopolitique secrète du gaullisme”, le concept de Heartland, de “terre du milieu”, équivalent géopolitique fondamental des “Terres Immuables” du Taoisme, concept de heartland  déjà défini  —en termes de géopolitique active—  par Sir Halford  John Mackinder, et auquel Karl Haushofer avait aussi souscrit entièrement dans ses travaux, est un concept voué à se déplacer à l'intérieur de l'espace central qui constitue son aire continentale de présence et d'action propres, ses déplacements suivant la spirale qui véhicule en avant et qui manifeste le grand cycle cosmique en cours.

 

Ainsi, qui détient le secret des cheminements prévus d'avance, inscrits d'avance sur la spirale régissant les déplacements du heartland  du Grand Continent Eurasiatique, détient aussi, de par cela même, le secret du devenir de la puissance intérieure de l'Imperium, et de l'historial visible de celui-ci dans l'histoire en marche vers sa conclusion ultime, vers cet Imperium Ultimum où l'histoire sera appelée à s'identifier assomptionnellement avec l'au-delà de l'histoire.

 

Le projet contre-stratégique fondamental des nôtres, à la veille même de nos plus grandes batailles suprahistoriques et révolutionnaires de la fin devra donc savoir trouver l'audace nécessaire pour aller à la rencontre de ce qui nous apparaît comme le secret déjà en action du futur déplacement ontologique du centre de gravité géopolitique du Grand Continent, de sa prochaine recentrification impériale et polaire. Il faut que nous sachions faire de la fatalité même de l'histoire notre arme suprahistorique décisive, le courant porteur de notre plus haut pouvoir d'intervention historique et politique à venir.

 

Pour les nôtres, et en cette heure plus que jamais, les choix profonds du destin sont, d'avance, comme “inscrits dans les étoiles”.

 

Ainsi se fait-il donc que, si, pendant la saison de nos actuelles préliminaires à la mise en place de principe, conceptuelle, du Grand Empire Eurasiatique de la fin l'emplacement ontologique de la “terre du milieu” se trouve encore situé en Allemagne, une fois le processus impérial grand-continental révolutionnairement entamé au niveau de l'action historique et politique directe, et directement inscrite dans l'histoire en cours, le heartland, le principium  des “terres du milieu” va devoir se déplacer  —ainsi que de prévu—  sur la Russie, pour y rejoindre son emplacement prévu depuis toujours, et prévu aussi pour qu'il durât jusqu'à la fin, pendant tout le millénaire  —ou les dix millénaires de notre légende antérieure—  de la prochaine projection temporelle, immédiatement historique, qui sera celle de l'Imperium Ultimum.

 

D'ailleurs, quelqu'un dont le regard est habitué —ou plutôt habilité—  à surprendre l'essentiel du devenir historique sous le cours apparent, obscur et troublé de ses propres contingences à l'œuvre, se doit d'avoir déjà compris, comme de par lui même, que le centre de gravité de la nouvelle histoire occidentale du monde se déplace actuellement vers la Russie, dont l'attirance se fait de plus en plus irrésistible, et dont le cœur le plus profond s'est sans doute déjà mis à battre —à rebattre—  quelque part. Ainsi 1'“élévation polaire” de la Russie, territoire prédestiné de la prochaine émergence des “terres du milieu” s'accomplit-elle, et va.

 

Personne, d'autre part, ne saurait l'ignorer, la Russie, à l'heure présente, se trouve prisonnière d'une situation apparemment sans issue, en proie à des difficultés extraordinaires et tout à fait noires, déstabilisantes, dans une situation encore plus noire que sans aucun doute ne l'était celle de l'Allemagne en 1945, parce que le désastre de l'Allemagne de 1945 ne pouvait pas ne pas pouvoir chercher en lui-même de quoi amorcer le processus d'une reprise future, alors que le vertige suspect dans lequel semble s'enfoncer actuellement la Russie est fait pour qu'il s'auto-intensifie et ne puisse pas s'arracher à la fatalité de mort que l'on y a investie à dessein. Car il y a un vaste dessein à l'œuvre pour empêcher que la Russie n'en vienne à émerger de par elle-même du piège d'anéantissement qui l'enserre de partout et tente de l'étouffer, qui la maintient crucifiée sur l'inconcevable honte de son actuelle réduction ontologique à la misère, au démantèlement économique et social, sans nul secours majeur, et cette conspiration conçue, de l'extérieur et de l'intérieur, préventivement, pour la spolier de sa miraculeuse libération du communisme et pour lui interdire de rejoindre le nouveau destin transcendantal et suprahistorique, polaire, qui est à présent le sien envers et malgré tout.

 

La comparaison de la situation de détresse totale qui est actuellement celle de la Russie de l'interrègne, de la transition post-communiste, et de ce qu'avait été la catastrophe historique de l'Allemagne en 1945 ne concerne que la face visible, extérieure et immédiate des choses.

 

Car, si l'Allemagne, en 1945, avait été vaincue, la Russie, elle, n'a pas été vaincue. Au contraire. La Russie, elle, a été sauvée. Quelle que puisse être la situation actuelle de la Russie, la Russie est, face à nous autres, ressuscitée d'entre les morts. Et cette resurrection, à présent, dit sa voie présente, et sa voie à venir.

 

L'horizon marial de la Nouvelle Russie

 

Or, miraculeusement délivrée, sans guerre civile intérieure ni défaite militaire extérieure, du cauchemar sanglant et sans faille de soixante-dix années de ténèbres et de honte, d'impuissance totale face à l'emprise communiste et de ce qui se cachait derrière le communisme, la Russie ne le fut que par la seule œuvre du Cœur Immaculé de Marie, qui a tenu tous ses engagements secrets et sa mystérieuse promesse de Fatima: aujourd'hui, la Russie est, ainsi que je viens de le dire, un pays ressuscité d'entre les morts, et qui porte dans son être même, et à jamais, les stigmates d'un inconcevable miracle comme autant d'entailles eucharistiques, embrasées vives, déjà irradiantes, salvatrices, inextinguibles.

 

Aussi la Russie, à présent, doit-elle trouver, avant tout, la manière la plus appropriée de faire ses Actions de Grâces, de remercier sa Divine Salvatrice pour la victoire inouïe et très haute, pour l'intervention abyssale dont son Cœur Immaculé a si bien su la faire bénéficier, comme en un songe, comme si de rien il n'y avait entre temps.

 

On se souvient de la prédiction de Saint Maximilien Kolbe, le mystique supplicié d'Auschwitz: que le jour venu, avait-il dit, la statue de Marie remplacera, au sommet du Kremlin, le tourbillon infernal de l'“Etoile Rouge”. Aussi tout doit être mis en branle, et tout de suite, pour que ce changement symbolique vienne à être chose faite, dans les formes, nuptialement. Avant, rien ne se fera de ce qui doit se faire pour la promotion impériale de la Nouvelle Russie appelée à l'avant-garde transcendantale pour les batailles finales de notre Imperium Ultimum.

 

Et, dans cette circonstance, il m'est, à moi, tout à fait impossible de ne pas m'intimer de reproduire, ici, parce que c'est bien ainsi que cela doit se faire, les conclusions de mon récent entretien catholique et marial avec Eric Vatré, entretien publié, depuis, dans un ouvrage de groupe, intitulé La droite du Père.

 

Je commençais donc la dernière partie de ce long entretien par une citation de Pie XII. Un fragment de l'extraordinaire discours que Pie XII avait fait, à Rome, à la Noël 1942. Au cœur même de l'hiver suprêmement décisif, juste à l'instant où tout devait basculer dans les ténèbres de l'égarement et de la défaite, et pour si longtemps et désormais sans plus aucune trêve.

 

«Ne faut-il pas plutôt,  disait Pie XII, que sur les ruines d'un ordre public qui a donné des preuves si tragiques de son incapacité d'assurer le bien du peuple, s'unissent tous les cœurs droits et magnanimes dans le vœu solennel de ne se donner aucun repos jusqu'à ce que dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l'inébranlable centre de gravité de la loi divine, aspirent à se dévouer au salut de la personne humaine et de sa communauté anoblie en Dieu? Ce vœu, l'humanité le doit aux innombrables morts enterrés sur les champs de bataille; le sacrifice de leur vie dans l'accomplissement de leur devoir est l'holocauste offert pour le nouvel ordre social à venir, et qui sera autre».

 

Et moi-même, alors, j'ajoutais ce commentaire, qui reprenait, en l'actualisant, la ligne combattante de Pie XII: «Ayant posé les fondations visibles et invisibles dans le sang, dans 1e sacrifice heroïque et mystique de ceux qui ont donné leurs vies pour l'avenir et l'honneur tragique de leur foi, la nouvelle unité continentale voulue par Rome est en marche, et rien ne l'arrêtera Le soleil de Rome se lève à nouveau à l'occident du monde; l'Europe portée aux dimensions du Grand Continent Eurasiatique redevient une idée transcendantale».  Et ensuite: «Mon message va s'adresser exclusivement à ceux qui se trouvent déjà engagés, ou qui vont l'être, dans la terrible conspiration spirituelle et nuptiale du mystère de l'Incendium Amoris».

 

La conspiration de l'Incendium Amoris, comment agit-elle, quels en sont les buts ultimes et l'ultime horizon d'embrasement? La réponse à cette question nous concerne de la manière la plus directe: «Au-delà de leurs futures incarnations historiques et de ce qui s'y verra impliqué, ainsi, processionnellement, dans les temps portés vers l'assomption finale du Regnum Sanctum, de l'Imperium Sanctum, les grands événements à venir et qui auront tous, dans leur ensemble, Rome pour centre polaire et la lumière métahistorique de Rome pour horizon de retour, en appellent aussi, désormais, et avec une violence de plus en plus passionnée, à une incarnation mariale finale, décisive, coronaire».

 

Et d'une manière encore plus précise, et de par cela même plus périlleuse: «Marie doit assurer de sa venue testimoniale et amoureuse le retour de l'Europe  —de la plus Grande Europe—  à l'être de la foi catholique renouvellée, de même que c'est par la proclamation du dogme de la Coronation de Marie que Rome se doit d'armer surnaturellement son actuelle offensive contre-stratégique finale pour le recouvrement catholique du Grand Continent Eurasiatique». Et pour finir, très dangereusement, et très à dessein ainsi, le Livre de Baruch, III 38, disant, alors qu'il y parlait de la Sagesse: Puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Le cercle des assomptions géopolitiques continentales va-t-il se refermer sur la pétition coronaire d'une assomption d'élévation solaire, d'une montée spirituelle communionale “jusqu'au soleil”, confirmée cosmiquement par la venue même de l'Epouse vêtue de Soleil, de la très virginale Sponsa Soli?

 

Agissant sur l'histoire, nous agissons, aussi, sur l'au-delà de l'histoire, toute vision géopolitique majeure, fondationnelle, décisive, implique également sa propre coronation géothéologique  —voire géothéologale—  car, ainsi que l'écrivait Moeller van den Bruck, «il n'y a qu'un seul Reich comme il n'y a qu'une seule Eglise».

 

A l'échelle donc des ultimes horizons de l'histoire occidentale en marche vers l'accomplissement de sa prédestination la plus cachée, ontologiquement cachée, le but de la “grande géopolitique”, de ce que certains des nôtres et en premier lieu moi-même avons déjà pris coutume d'appeler, entre nous, la “géopolitique transcendantale”, n'est autre que celui qui va devoir s'incarner  —qui, déjà, s'incarne, amoureusement—  dans le dogme cosmique de la Coronation de Marie

 

Néanmoins, pour le moment, l'ordre des urgences sur le terrain apparaît comme autre.

 

Les tâches des missions qui sont nôtres, à l'heure présente, interpellent la part la plus visible et la plus tragique de l'histoire immédiate, retrouvent les dimensions politiques et activistes de nos combats et s'y engagent avec toute l'intensité, avec toute la violence de ceux qui dans le devenir même des contingences interceptent, de l'intérieur, la lumière vivante du perpétuel appel, en eux, de la base polaire antérieure.

 

L'ordre des urgences

 

Pour le moment, l'ordre des urgences contre-stratégiques sur le terrain exige que l'on fasse tout le nécessaire pour que l'Allemagne  —l'Allemagne de l'axe Germano-Russe souhaité par Andreï Kozyrev—  puisse fournir à la Russie, en temps utile, le soutien demandé par son rétablissement et son maintien politique et économico-industriel au niveau de superpuissance planétaire, niveau qui, en principe, ne peut absolument pas ne pas être encore le sien.

 

Seule nous importe, dans le cadre du combat final pour la plus Grande Europe continentale eurasiatique, la Russie dans son identité de superpuissance planétaire disponible aux exigences de sa prédestination impériale suprahistorique.

 

Encore que, désormais, la seule superpuissance continentale planétaire de taille à faire face aux Etats-Unis et aux conspirations océaniques et autres de l'imperium  de fait entretenu par les Etats-Unis au niveau de ses propres prétentions et contingences mondiales, apparaît comme étant la plus Grande Europe, régie par l'axe Paris-Berlin-Moscou et qui déjà s'apprête à s'élever de par elle-même au niveau du futur grand Empire Eurasiatique de la fin, de notre Imperium Ultimum.

 

Nous avançons que le moment politique mondial est donc des plus propices pour qu'à l'intention des nôtres une grille opérationnelle immanente vienne à être établie, produisant les thèses contre-stratégiques et, par la suite, dans un second temps, stratégiques et défensives, destinées à mobiliser, suivant les délais d'une première mise en place impériale grand-continentale d'ensemble, 1es structures doctrinales et d'action directe à la disposition de l'axe fondamental Paris-Berlin-Moscou et des projets révolutionnaires de base poursuivis par celui-ci.

 

Aussi nos dernières analyses de la situation en charge à son niveau impérial grand-continental d'ensemble nous conduisent-elles à répondre aux défis qui se dégagent, de cette situation même, par une grille immanente de sept thèses opérationnelles, quatre thèses contre-stratégiques d'engagement directement continental, et trois thèses stratégiques offensives portant sur un niveau révolutionnaire planétaire. Les combats à l'intérieur et à l'extérieur du Kontinentalblock constituent, cependant, un seul front. Un seul front, un seul commandement.

 

Contre-offensive à l'intérieur, offensive à l'extérieur du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental sur lequel s'exercent les influences polaires, les pouvoirs supérieurs de ce que nous servons nous autres, soldats d'un seul Concept Absolu.

 

Aussi cette grille immanente des sept thèses opérationnelles de base destinées à promouvoir sur le terrain l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou à son niveau impérial d'avant-garde, à son niveau grand-continental eurasiatique, nous apparaît-elle donc devoir être, au moment présent et vue notre situation profonde, très certainement définissable de la manière suivante, et que nous faisons notre entièrement:

 

1.

C'est au tréfonds d'elle-même, de son histoire conçue, voulue, engagée dans sa totalité active, de sa plus occulte prédestination spirituelle, que la Russie  —que la Nouvelle Russie qui est nôtre—  doit tenter d'assurer envers elle-même l'effort suprahumain de trouver  —de retrouver—  son propre centre polaire de gravité, son propre pôle d'unité transcendantale vivante, car c'est bien à partir de ce moment d'embrasement eucharistique intérieur, et seulement à partir de ce moment-là, que la Russie renouvellée en elle-même depuis son centre polaire même, pourra se concevoir réellement en état d'assurer les tâches suprahistoriques impériales qui sont les siennes en propre, depuis toujours et jusqu'à la fin de tout, apocalyptiquement.

 

2.

Car, à ce que la plus Grande Europe, interpellée actuellement par son axe de mobilisation Paris-Berlin-Moscou, peut et doit faire, d'urgence, pour 1e rétablissement politique et économico-industriel de la Nouvelle Russie, la Russie, la Nouvelle Russie, de son côté, doit pouvoir répondre par la mise en œuvre, à sa charge, du renouveau révolutionnaire spirituel et charismatique devant soulever, incendier en conscience et irrationnellement, l'ensemble de l'Europe et du Grand Continent: c'est de Russie, nous ne l'ignorons plus, que devra nous venir, maintenant, le nouvel Incendium Amoris  qui changera tout.

 

3.

Pour l'axe contre-stratégique Paris-Berlin-Moscou, l'objectif économique et industriel absolument prioritaire à l'échelle européenne grand-continentale reste, à l'heure présente, et avant toute autre option de combat, quelle qu'elle fût, celui de la mise en chantier des projets confidentiels concernant 1e développement révolutionnaire en commun de la Sibérie, à tous les niveaux disponibles, avec le soutien à part entière du Japon et excluant d'avance toute participation ou droit de regard des puissances non-continentales comme les Etats-Unis ou de la mouvance à couvert de qui suit les Etats-Unis.

 

D'autre part, il devient évident que la participation immédiate, directe et entière du Japon au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) va constituer, dans les faits, l'acte fondationnel, le vœu originel de l'entrée  —de la rentrée—  du “plus Grand Japon” au sein du camp d'intégration continentale avancé du futur Empire Eurasiatique de la Fin, et que le reste suivra. Une audacieuse volonté, une volonté à la fois abrupte et nouvelle y trouvera ses voies, et toutes ses voies, y inclus celles, prophétiques et sacrales, de la “passe à l'Ouest“.

 

Par ses engagements envers le Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), le Japon se tourne vers l'Ouest, rejoint le Kontinentalblock.

 

Quand Karl Haushofer dit comprendre les Chinois comme une race du Nord en descente migratoire vers le Sud et les Japonais comme une race du Sud en montée migratoire vers le Nord, il définit, en plus, 1e cyclone démographique dont le Japon ne pourra se libérer qu'en échangeant le poids négatif de la Chine dans son environnement océanique immédiat contre le contre-poids positif du Kontinentalblock  dans son grand environnement d'ensemble, planétaire. L'intégration du Japon dans le Kontinentalblock,  sa réorientation vers l'Ouest, représente, pour le Japon, son accession à ce que le Taoisme appelle “la passe de l'Ouest”.

 

Mais “la passe de l'Ouest”  —tel aura été, à la fin, le “grand secret” du Taoisme—  représente, en réalité, le passage obligé, le seul “chemin de passage” vers le Nord, le chemin même de la Jonction de Vénus. Pour la Jonction de Vénus, à revoir, sous son angle opérationnel le plus secret, L'étoile de l'Empire Invisible.

 

Or c'est bien la Nouvelle Russie qui se trouve pressentie pour conduire le Japon dans le périlleux chemin de “la passe de l'Ouest”, dans son retour final vers le Nord et “la zone d'attention suprême” de ses plus occultes gratifications polaires dans les hauts chemins glaciaires de 1'“Acier Polaire”.

 

Car c'est bien par rapport à la mise en marche du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) que le nouvel axe Germano-Russe pressenti par Andreï Kozyrev pourra donner sa pleine mesure, l'Allemagne étant, en cette occurrence précise et tout à fait décisive, le maître d'œuvre et la puissance mobilisatrice centrale de l'ensemble grand-continental appelé à participer à ce projet, premier “grand projet continental” de 1a superpuissance planétaire représentée par la Grande Europe. Dans un certain sens, tout va devoir se passer, désormais, dans l'environnement opérationnel du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), et des implications supérieures de la mise en chantier de celui-ci.

 

4.

A la limite, que sommes-nous d'autre, en ces temps de vertige et de décision secrète, que sommes-nous d'autre que la conscience visionnaire de notre propre action révolutionnaire sur le terrain, action présente et, surtout, action à venir?

 

En d'autres circonstances, nous écrivions déjà: «Porteuse des puissances d'être et de changement révolutionnaire qui lui reviennent en propre, la conscience visionnaire de l'avenir proche et plus lointain de la Grande Europe et de ses destinées eurasiatiques impériales s'approche déjà, et de plus en plus, de l'histoire immédiate, et cette marche d'approche est en elle-même, déjà, de plus en plus d'ordre organisationnel, dans le sens profond, fractal et cosmogonique du terme. L'interpellation organisationnelle de l'histoire en change-t-elle le cours?». Or cette dernière interrogation justifie subversivement et fonde toute notre action présente et à venir, nous donne les droits qui sont déjà nôtres à prétendre à un pouvoir d'emprise transcendantale sur la plus grande histoire, pouvoir d'emprise que nous allons devoir enlever de haute lutte à ceux qui en détiennent aujourd'hui les clés cachées. Des clés qui ne sont d'ailleurs pas celles de l'histoire, mais de 1a sombre anti-histoire qui, pour peu de temps encore, leur sert d'histoire, de faux semblant d'histoire.

 

Ainsi, «une première assemblée consultative géopolitique grand-continentale va devoir se trouver mise en place par nos soins, qui réunira, en vue de consultations ultérieures, que l'on peut déjà envisager dans leurs lignes majeures, des représentants de tous les pays ou régions significatives du Continent Eurasiatique, du Japon à l'Islande, un gouvernement Provisoire Continental (GPC) étant appelé à en émerger par la suite. Et, aussi, un président à vie émergeant de l'entité Impériale de la Fin, élu d'une manière identique à celle qui décide encore de la Dévolution Romaine, et disposant des pleins-pouvoirs ontologiques appartenant à l'état de sa prédestination impériale secrète, mais qui se manifestera en temps prévu, signo dato.  Un président à vie de l'Entité Eurasiatique Impériale de la Fin élevé par l'irrationalité dogmatique à l'état et aux titres d'un concept absolu, et ce “concept absolu” n'étant lui-même, alors, que le dernier état de l'irrationalité dogmatique en action».

 

5.

La première tâche stratégique offensive, la première “tâche extérieure” de l'axe Paris-Berlin-Moscou sera alors celle de pourvoir à l'établissement  —au rétablissement—  des états ontologiques identitaires, d'être et de destin, avec les hautes terres d'Amérique Latine, avant-poste de combat planétaire contre l'impérialiste global de la centrale subversive nord-américaine et de ceux qui la manipulent occultement, et, en même temps, espace de renouveau cosmique en relation directe avec le prochain retour en puissance des Pléiades. A couvert, l'héritage horbigerien, dans 1es Andes, se maintient encore. Or nous y reviendrons, suivant les plans prévus.

 

Ainsi avons-nous pris connaissance, en attendant, et avec la plus extrême attention activiste, de l'article de combat planétaire du Dr Carlos A. Disandro, de La Plata, Bolivie, «Global Invasion y defensa cultural, etnica, telurica», paru dans la revue chilienne Ciudad de 1os Cesares, Vina del Mar, Chili, mars-avril 1993.

 

6.

L'axe continental Paris-Berlin-Moscou devra également assumer  —réassumer, réactiver et redéployer en avant—  toutes les tâches politico-stratégiques sur le terrain, toutes les missions d'intervention révolutionnaire offensive qui avaient déjà été celles du “grand gaullisme”, du gaullisme des années 1960  —le Général de Gaulle étant au pouvoir—  en direction du Québec, du Canada et de la partie des Etats-Unis qui, sur les confins de la Louisiane, garde encore la mémoire souterrainement vivante de ses origines européennes et françaises, tête de pont culturelle et politico-stratégique pour nos futures actions de libération et de recouvrement à terme de nos anciennes Terres Nordiques, de l'“Amérique du Nord”.

 

7.

L'intégration finale de l'ensemble des courants de spiritualités supérieures ayant surgi dans l'espace grand-continental des premières processions hyperboréennes viendra à se constituer sous la protection active des retrouvailles géopolitiques impériales marquant la fin du cycle cosmique actuel, l'Empire Eurasiatique de la Fin se trouvant ainsi porté à être, pour les christologies mariales et paraclétiques de la fin, ce que Rome avait déjà été, une première fois, pour l'ensemble historique du christianisme naissant, pour la “nouvelle religion” appelée à surgir en Occident.

 

Et ce sera donc dans les espaces polaires de la dernière Terre du Milieu, en Russie et dans ce que sera alors devenue la Nouvelle Russie, que viendront se retrouver les descendances éparses de la grande Lumière Antérieure, dont la Dernière Rome ne fera qu'achever en l'accomplissant le processus suprahistorique des retrouvailles intérieures et l'ultime Identité Divine, “Marie de la Fin”.

 

Et, pourquoi ne pas le dire, les hauts travaux de rassemblement, de ressourcement polaire poursuivis actuellement, depuis Moscou, par Alexandre Douguine et les groupes de veilleurs qui lui sont proches et qui s'y trouvent déjà à l'œuvre, entretiennent, sur place, les préliminaires déjà confidentiellement entamées de ce qui, plus tard, mènera au Grand Retour.

 

Or, de même que la réintégration du camp grand-continental du futur Empire Eurasiatique de la Fin devra se faire, pour le Japon, pour “le plus Grand Japon”, par les voies de sa participation fondamentale, ontologique, au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), l'Inde, “la plus Grande Inde”, va rejoindre le même espace métahistorique impérial en apportant aux nôtres, comme de l'intérieur, ce qui, ne fût-ce que d'une façon abyssalement occulte, au tréfonds de la spiritualité hindoue et tibétaine ne peut pas ne pas subsister encore de l'immense Lumière Antérieure, de la “vive lumière” des temps védiques et hyperboréens, polaires, d'avant même les temps védiques.

 

Ainsi la double mission de la Nouvelle Russie à l'Est du Grand Continent Eurasiatique sera-t-elle mise, bientôt, en état d'accomplissement, double mission qui concerne et engage, ainsi que nous l'avons déjà vu, les retrouvailles ontologiques, profondes, de l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou, et de l'ensemble du Grand Continent mobilisé par celui-ci, avec “la plus Grande Inde” et avec le “plus Grand Japon”. Raymond Abellio: il y aura alors des épousailles inouïes.

 

Car ce qui à ce moment-là devra se rejoindre, constituer l'Est du Grand Continent et du suprême Projet Impérial de celui-ci, va s'y rejoindre par l'intermédiaire de la Nouvelle Russie, conçue métahistoriquement pour qu'elle reçoive, en même temps et comme de par le même mouvement, l'Ouest du même Bloc Continental mobilisé par l'Axe fondamental Paris-Berlin-Moscou.

 

A la fin du cycle, et nous y sommes, le Kontinentalblock  de Karl Haushofer aura son centre polaire d'affirmation géopolitique impériale quelque part dans les espaces qui sont actuellement ceux de la Russie, et c'est au cœur même de notre Nouvelle Russie que se tiennent les nouvelles “Terres du Milieu” et leurs inaccessibles espaces intérieurs de virginalité impériale amoureusement, nuptialement au service de l'Ultime Marie et de l'Imperium Ultimum  qui l'entourera dans l'invisible et, aussi, dans le visible. Car, en ce moment prédestiné et très secret, souvenons-nous, comme nous devons le faire, de la parole prophétique fondamentale, du verbum novissimum  de Baruch, puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Tel me semble donc être l'ordre des urgences commandant la ligne fondamentale de nos combats actuels et la grille immanente des thèses opérationnelles destinées à en promouvoir les déploiements sur le terrain, le passage à l'action directe.

 

Jean PARVULESCO.

Paris, le 28 mai 1994.

 

dimanche, 17 janvier 2010

Jemen: Tummelplatz für "al Qaida" oder geopolitischer Engpass für Eurasien

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Jemen: Tummelplatz für »al Qaida« oder geopolitischer Engpass für Eurasien

F. William Engdahl / http://info.kopp-verlag.de/

Am 25. Dezember 2009 wurde in den USA der Nigerianer Abdulmutallab verhaftet, weil er versucht hatte, ein Flugzeug der »Northwest Airlines« auf dem Flug von Amsterdam nach Detroit mit eingeschmuggeltem Sprengstoff in die Luft zu sprengen. Seitdem überschlagen sich die Medien, von CNN bis zur »New York Times«, mit Meldungen, es bestehe der »Verdacht«, dass er im Jemen für seine Mission ausgebildet worden sei. Die Weltöffentlichkeit wird auf ein neues Ziel für den »Krieg gegen den Terror« der USA vorbereitet: Jemen, ein trostloser Staat auf der arabischen Halbinsel. Sieht man sich jedoch den Hintergrund etwas genauer an, dann scheint es, als verfolgten das Pentagon und der US-Geheimdienst im Jemen ganz andere Pläne.

Seit einigen Monaten ist die Welt Zeuge einer immer offener zutage tretenden militärischen Einmischung im Jemen, einem trostlosen Land, das im Norden an Saudi-Arabien, im Westen an den Golf von Aden und im Süden an das Arabische Meer grenzt. An der gegenüberliegenden Küste liegt ebenfalls ein trostloses Land, das in jüngster Zeit Schlagzeilen macht, nämlich Somalia. Alles deutet darauf hin, dass das Pentagon und der US-Geheimdienst dabei sind, die Meerenge Bab el-Mandeb, einen strategischen Engpass für die Ölversorgung der Welt, zu militarisieren. Den Vorwand dafür bieten die Übergriffe somalischer Piraten und die angebliche neue Bedrohung durch al Qaida aus dem Jemen. Außerdem finden sich im Grenzgebiet zwischen dem Jemen und Saudi-Arabien unerschlossene Ölvorkommen, die zu den größten der Welt zählen sollen.

Der 23-jährige Nigerianer Abdulmutallab, dem der vereitelte Bombenanschlag zur Last gelegt wird, hat angeblich erzählt, er sei von der »al Qaida auf der Arabischen Halbinsel« (AQAP) im Jemen auf seine Mission vorbereitet worden. Dementsprechend richtet sich nun die Aufmerksamkeit der Welt auf den Jemen als neues Zentrum der angeblichen Terrororganisation al Qaida.

 Passend dazu schrieb Bruce Riedel, der 30 Jahre für die CIA tätig gewesen war und Präsident Obama in der Frage der Truppenverstärkung in Afghanistan beraten hatte, in seinem Blog über die angeblichen Verbindungen des Bombers von Detroit zum Jemen: »Der Versuch, am Weihnachtstag das Flugzeug der Northwest Airlines auf dem Flug 253 von Amsterdam nach Detroit in die Luft zu sprengen, ist ein erneuter Beweis für den wachsenden Ehrgeiz von al Qaidas Ableger im Jemen, der mittlerweile nicht mehr nur Ziele im Jemen verfolgt, sondern seit dem vergangenem Jahr bei der weltweiten islamischen Jihad mitmischt … Die schwache jemenitische Regierung von Präsident Ali Abdallah Salih, die das Land nie wirklich in den Griff bekommen hat und jetzt mit wachsenden Problemen konfrontiert ist, wird im Kampf gegen AQAP signifikante amerikanische Unterstützung benötigen. (1)

 

Grundzüge der Geopolitik im Jemen

Bevor wir mehr über den jüngsten Zwischenfall sagen können, lohnt es sich, die Lage im Jemen genauer unter die Lupe zu nehmen. Hier gibt es einige Auffälligkeiten im Lichte des von Washington erhobenen Vorwurfs, al Qaida werde auf der Arabischen Halbinsel wieder aktiv.

Anfang 2009 begannen sich die Figuren auf dem jemenitischen Schachbrett zu bewegen. Tariq al-Fadhli, ein ursprünglich aus dem Jemen stammender früherer Jihad-Führer, kündigte nach 15 Jahren seine Allianz mit der jemenitischen Regierung von Präsident Ali Abdullah Saleh auf und erklärte, er werde sich der als Southern Movement (SM) bekannten breiten Oppositionskoalition anschließen. Al-Fadhli hatte Ende der 1980er-Jahre den Mudschaheddin in Afghanistan angehört. Über sein Zerwürfnis mit der Regierung wurde im April 2009 in den arabischen und jemenitischen Medien berichtet. Al-Fadhlis Bruch mit der Diktatur im Jemen gab der Southern Movement neuen Auftrieb. Heute gehört er der Führung dieser Allianz an.

Der Staat Jemen selbst ist ein synthetisches Gebilde, das im Jahr 1990 entstand, als die südliche Demokratische Volksrepublik Jemen nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion ihren wichtigsten ausländischen Unterstützer verlor. Die Vereinigung der Arabischen Republik Jemen im Norden und der Demokratischen Volksrepublik Jemen im Süden weckte kurzfristig Hoffnungen, denen jedoch 1994 ein kurzer Bürgerkrieg ein Ende bereitete. Damals organisierten Teile der Armee des Südens einen Aufstand gegen die Herrschaft von Präsident Ali Abdullah Saleh, den sie als Handlanger des Nordens betrachteten. Saleh hat seit 1978 als Alleinherrscher regiert, zunächst als Präsident der Arabischen Republik Jemen im Norden und ab 1990 als Präsident der neuen vereinigten Republik Jemen. Der Aufstand scheiterte, weil Saleh al-Fadhli und andere konservative islamistische Salafisten und Jihadisten für den Kampf gegen die ehemals marxistischen Kräfte der Jemenitischen Sozialistischen Partei im Süden gewinnen konnte.

Vor 1990 hatten Washington und Saudi-Arabien Saleh und seine Politik der Islamisierung als Mittel zur Eindämmung des kommunistischen Südens unterstützt. (2) Seitdem stützt Saleh seine Einmann-Diktatur auf eine starke salafistisch-jihadistische Bewegung. Dass nun al-Fadhli mit Saleh bricht und sich der südlichen Oppositionsgruppe seiner ehemaligen sozialistischen Widersacher anschließt, bedeutet für Saleh einen herben Rückschlag.

Kurz nachdem sich al Fadhli der Southern-Movement-Koalition angeschlossen hatte, gab es am 28. April 2009 in den südjemenitischen Provinzen Lahj, Dalea und Hadramout Protestkundgebungen. Zehntausende ehemalige Militärangehörige und Zivilangestellte demonstrierten für bessere Bezahlung und Zuschüsse. Solche Proteste hatte es bereits seit 2006 immer häufiger gegeben. Bei den Demonstrationen im April trat al-Fadhli zum ersten Mal öffentlich in Erscheinung. Das gab der lange vor sich hin dümpelnden sozialistischen Bewegung im Süden Auftrieb für eine breitere nationalistische Kampagne. Auch Präsident Saleh wurde dadurch aufgeschreckt und rief Saudi-Arabien und die anderen Mitgliedsstaaten des Gulf Cooperation Council auf, zu helfen, denn andernfalls werde die gesamte Arabische Halbinsel unter den Folgen zu leiden haben.

Das Bild in dem Land, das manche auch als »gescheiterten Staat« bezeichnen, wird dadurch noch komplizierter, dass Saleh im Norden mit einer Rebellion der schiitischen al-Houthi-Gruppe konfrontiert ist. Im September 2009 warf Saleh den Führer der schiitischen Opposition im Iran und Irak Muktada al-Sadr vor, die zaydischen schiitischen Huthi-Rebellen im Norden zu unterstützen. Bei einem Fernsehinterview mit Al Jazeera, das ausgerechnet am 11. September ausgestrahlt wurde, erklärte Saleh: »Wir können die offizielle Seite im Iran nicht beschuldigen, aber die Iraner haben sich an uns gewandt und sich zur Vermittlung bereit erklärt. Also haben die Iraner doch Kontakte zu ihnen [den Houthis], wenn sie zwischen der jemenitischen Regierung und ihnen vermitteln wollen. Auch Muktada al-Sadr in Najaf im Irak hat sich als Vermittler angeboten. Das heißt, es bestehen Verbindungen.« (3)

Die jemenitischen Behörden haben nach eigenem Bekunden Lager von im Iran hergestellten Waffen entdeckt, während die Houthis behaupten, sie hätten jemenitische Ausrüstung mit saudi-arabischer Aufschrift gefunden; sie werfen Sanaa vor, als Stellvertreter Saudi-Arabiens zu operieren. Der Iran hat die Meldungen, wonach iranische Waffen im Nordjemen gefunden worden seien, dementiert, es gebe, anders als diese behaupteten, keine Unterstützung für die Rebellen. (4)

 

Was ist mit al Qaida?

Es entsteht das Bild von Präsident Saleh als einem desperaten, von den USA gestützten Diktator, dem nach zwei Jahrzehnten despotischer Herrschaft über den nunmehr vereinigten Jemen zunehmend die Kontrolle entgleitet. Wirtschaftlich geht es im Land steil bergab, nachdem der Ölpreis 2008 drastisch gefallen ist. Etwa 70 Prozent der Einkünfte des Jemen stammen aus dem Verkauf von Öl. Die Zentralregierung von Präsident Saleh hat ihren Sitz in Sanaa im ehemaligen Nordjemen, die Ölquellen liegen im Südjemen. Trotzdem hat Saleh die Kontrolle über die Einkünfte aus dem Ölexport. Doch angesichts zurückgehender Erlöse wird es für Saleh immer schwerer bis unmöglich, die Oppositionsgruppen wie gewohnt einfach zu kaufen.

In diese chaotische innenpolitische Lage platzte im Januar 2009 die auf ausgewählten Internetseiten veröffentlichte Ankündigung, al Qaida, die angebliche Terrororganisation des von der CIA ausgebildeten Saudi-Arabers Osama bin Laden, habe im Jemen eine eigene Abteilung aufgebaut, die im Jemen selbst und in Saudi-Arabien aktiv werden wolle.

Am 20. Januar 2009 veröffentlichte al Qaida auf jihadistischen Online-Foren eine Erklärung von Nasir al-Wahayshi, der die Bildung einer eigenständigen al-Qaida-Gruppe auf der Arabischen Halbinsel unter seiner Führung ankündigte. Nach seinen Angaben sollte die neue Gruppe, die  »al Qaida auf der Arabischen Halbinsel« aus seiner früheren al-Qaida-Gruppe im Jemen und Mitgliedern der nicht mehr aktiven al-Qaida-Gruppe in Saudi-Arabien bestehen. Laut dieser Presseerklärung sollte der saudi-arabische Staatsangehörige und ehemalige Guantanamo-Häftling Abu-Sayyaf al-Shihri Wahayshis Stellvertreter werden.

Wenige Tage später tauchte im Internet ein Video von al-Wahayshi auf, das den alarmierenden Titel trug: »Wir fangen hier an und treffen uns in al Aqsa«. Mit al Aqsa ist die al-Aqsa-Moschee in Jerusalem gemeint, der Ort, den die Juden als Stätte des zerstörten Tempels Salomons und die Muslime als Al Haram Al Sharif kennen. Das Video enthält Drohungen gegen muslimische Staatsführer, darunter der jemenitische Präsident Saleh, die saudische Königsfamilie und der ägyptische Staatspräsident Mubarak. Man werde die Jihad vom Jemen nach Israel bringen, um die muslimischen heiligen Stätten und Gaza zu »befreien« – ein Vorhaben, das wahrscheinlich zum Dritten Weltkrieg führen würde, wenn jemand so verrückt wäre, es in die Tat umzusetzen.

In dem Video tauchte neben al-Shihri, der als Guantanamo-Häftling Nr. 372 vorgestellt wurde, auch eine Erklärung von Abu-al-Harith Muhammad al-Afwi auf, der als Feldkommandeur und angeblicher Guantanamo-Häftling Nr. 333 bezeichnet wurde. Da Foltermethoden bekanntlich völlig ungeeignet sind, um wahrheitsgemäße Geständnisse aus den Opfern herauszupressen, ist bereits spekuliert worden, die CIA- und Pentagon-Vertreter, die seit September 2001 die Gefangenen in Guantanamo verhört haben, hätten in Wirklichkeit die Aufgabe gehabt, vermittels aversiver Techniken Schläfer oder sogenannte Manchurian Candidates auszubilden, die bei Bedarf vom US-Geheimdienst aktiviert werden können – ein Vorwurf, der sich nur schwer beweisen oder widerlegen lässt. Wenn nun allerdings zwei prominente Guantanamo-Insassen in der neuen al-Qaida-Gruppe im Jemen auftauchen, dängen sich schon Fragen auf.

Offenbar wollen al-Fadhli und die gewachsene Massenorganisation Southern Movement mit der al Qaida im Jemen nicht zu tun haben. In einem Interview erklärte al-Fadhli: »Ich halte enge Verbindungen zu den Jihadisten im Norden und im Süden, eigentlich überall, aber nicht zu al Qaida.« (5) Trotzdem erklärt Saleh, die Southern Movement und al Qaida seien ein und dasselbe, ein Trick, mit dem er sich die Unterstützung Washingtons sichern will.

Nach Einschätzungen in US-amerikanischer Geheimdienstberichten gibt es insgesamt etwa 200 al-Qaida-Mitglieder im südlichen Jemen. (6)

Bei einem Interview im Mai 2009 hat sich al-Fadhli von al Qaida distanziert und erklärt: »Wir waren [im Südjemen] vor 15 Jahren Opfer einer Invasion und leben jetzt unter einer brutalen Besatzung. Wir haben also genug mit unserer eigenen Lage zu tun und können uns nicht um die übrige Welt kümmern. Wir wollen unsere Unabhängigkeit und ein Ende dieser Besatzung.« (7) Ob zufällig oder nicht: al Qaida erklärte sich am gleichen Tag solidarisch mit dem Anliegen des südlichen Jemen.

Am 14. Mai betonte al Wahayshi, der Führer der »al Qaida auf der Arabischen Halbinsel« in einer im Internet verbreiteten Audio-Botschaft seine Unterstützung für die Menschen in den südlichen Provinzen und deren Versuch, sich gegen die »Unterdrückung zu wehren«. Er sagte: »Was in Lahaj, Dhali, Abyan und Hadramut und den anderen Provinzen im Süden geschieht, ist nicht zu tolerieren. Wir müssen [die Menschen im Süden] unterstützen und ihnen helfen.« Er versprach Vergeltung: »Eure Unterdrückung wird nicht straflos hingenommen … Die Morde an Muslimen auf den Straßen sind ein ungerechtfertigtes schweres Verbrechen.« (8)

Das merkwürdige Auftauchen einer winzigen, aber von den Medien sehr stark herausgestellten al Qaida im südlichen Jemen inmitten einer offenbar gut in der Bevölkerung verankerten Front der Southern Movement, die mit den radikalen weltweiten Plänen von al Qaida nichts zu tun haben will, verschafft dem Pentagon eine Art casus belli, um die militärischen Aktionen der USA in dieser strategisch wichtigen Region verstärken zu können.

Tatsächlich hat Präsident Obama zunächst erklärt, die internen Auseinandersetzungen im Jemen seien eine innere Angelegenheit des Landes, und dann doch Luftschläge angeordnet. Nach Angaben des Pentagon wurden bei den Angriffen am 17. und 24. Dezember drei führende al-Qaida-Vertreter getötet; für diese Angaben gibt es jedoch keine Beweise. Jetzt erhält Washingtons »Krieg gegen den Terror« nach dem Bomberdrama von Detroit am Weihnachtstag neuen Auftrieb. Obama hat inzwischen der jemenitischen Regierung von Präsident Saleh Unterstützung angeboten.

 

Wie auf Kommando: die Piraten in Somalia eskalieren ihre Angriffe

Während die Schlagzeilen in CNN von der neuen Bedrohung durch Terrorismus aus dem Jemen beherrscht werden, haben die Angriffe somalischer Piraten auf die Handelsschifffahrt im Golf von Aden und dem Arabischen Meer – also genau der Region südlich des Jemen – wie auf Kommando wieder drastisch zugenommen, nachdem sie durch die internationalen Patrouillen zunächst stark eingedämmt worden waren.

 Am 29. Dezember 2009 berichtete RIA Novosti aus Moskau, somalische Piraten hätten im Golf von Aden vor der Küste von Somalia ein griechisches Handelsschiff gekapert. Am selben Tag war bereits ein unter britischer Flagge fahrender, mit Chemikalien beladener Tanker ebenfalls im Golf von Aden gekapert worden. Mohamed Shakir, der Kommandeur der Piraten, erklärte – offensichtlich im Umgang mit westlichen Medien sehr gewandt – der britischen Zeit The Times am Telefon: »Gestern Abend haben wir im Golf von Aden ein Schiff mit britischer Flagge gekapert.« Die US-Geheimdienstagentur Stratfor berichtet, die Times, die zur Verlagsgruppe von Rupert Murdoch, dem Unterstützer der Neokonservativen, gehört, werde manchmal vom israelischen Geheimdienst genutzt, um nützliche Berichte zu platzieren.

Durch die beiden jüngsten Vorfälle ist die Zahl der Kaperungen und Entführungen im Jahr 2009 auf ein Rekordniveau gestiegen. Bis zum 22. Dezember gab es nach Angaben des International Maritime Bureau’s Piracy Reporting Center 2009 im Golf von Aden und vor der Küste Somalias 174 Angriffe von Piraten, dabei wurden 35 Schiffe entführt und 587 Besatzungsmitglieder als Geiseln genommen. Es stellt sich die Frage, wer die somalischen »Piraten« mit Waffen und Logistik versorgt, sodass sie trotz internationaler Patrouillen von mehreren Ländern erfolgreich operieren können?

Bemerkenswerterweise erhielt Präsident Saleh am 3. Januar einen Telefonanruf des somalischen Präsidenten Sharif Sheikh Ahmed, bei dem dieser Saleh über die jüngsten Entwicklungen in Somalia unterrichtete. Sheikh Sharif, der in Mogadischu über so wenig Unterstützung verfügt, dass er manchmal als Präsident des Flughafens von Mogadischu verspottet wird, erklärte Saleh, er werde ihn über sämtliche terroristische Aktivitäten informieren, die von somalischem Boden aus gegen die Stabilität und Sicherheit des Jemen und der gesamten Region geplant würden. 

 

Engpass für das Öl und andere schmierige Angelegenheiten

Die strategische Bedeutung des Seegebiets zwischen dem Jemen und Somalia ist auch aus geopolitischer Sicht erkennbar. Die Meerenge Bab el-Mandeb wird von der US-Regierung zu den sieben strategisch wichtigen Engpässen für den Öltransport gezählt. Nach Aussage der staatlichen amerikanischen Energy Information Agency »könnten Tanker nach einer Schließung von Bab el-Mandeb den Komplex Suezkanal/Sumed Pipeline nicht mehr erreichen und müssten den Umweg um die südliche Spitze von Afrika nehmen. Die Meerenge Bab el-Mandeb stellt einen Engpass zwischen dem Horn von Afrika und dem Nahen Osten und eine strategisch wichtige Verbindung zwischen dem Mittelmeer und dem Indischen Ozean dar.« (9)

Zwischen dem Jemen, Dschibuti und Eritrea gelegen, verbindet Bab el-Mandeb den Golf von Aden mit dem Arabischen Meer. Öl und sonstige Exporte aus dem Persischen Golf müssen die Bab el-Mandeb passieren, bevor sie in den Suezkanal einfahren. 2006 gab das Energieministerium in Washington bekannt, täglich gelangten schätzungsweise 3,3 Millionen Barrel Öl durch diesen engen Seeweg nach Europa, in die USA und nach Asien. Das meiste Öl, etwa 2,1 Millionen Barrel, geht nach Norden durch Bab el-Mandeb zum Suez/Sumed-Komplex und weiter ins Mittelmeer.

Ein Vorwand für eine Militarisierung der Gewässer in der Umgebung von Bab el-Mandeb durch die USA oder die NATO brächte Washington seinem Ziel der Kontrolle über aller sieben großen Engpässe für den Öltransport auf der Welt ein gutes Stück näher. Dadurch könnten die USA in Zukunft China, die EU und jede andere Region oder jedes Land, das sich der amerikanischen Politik in den Weg stellt, von der Ölversorgung abschneiden. Da erhebliche Mengen saudi-arabischen Öls Bab el-Mandeb passieren, diente eine US-Militärpräsenz an dieser Stelle auch als Warnung an Riad, falls das saudische Königreich mit der Ankündigung erst machen sollte, Öllieferungen an China und andere Länder nicht mehr in Dollar abzurechnen, wie der britische Journalist Robert Fisk kürzlich in der Zeitung Independent geschrieben hatte.

Washington könnte damit die Öllieferungen von dem gerade nördlich von Bab el-Mandeb gelegenen Port Sudan am Roten Meer nach China bedrohen: Diese Verbindung ist für die Deckung des chinesischen Energiebedarfs lebenswichtig.

Zusätzlich zu der geopolitischen Position als Engpass für den weltweiten Öltransport verfügt der Jemen Berichten zufolge auch über einige der größten unerschlossenen Ölreserven der Welt. Das Masila-Becken und das Shabwa-Becken enthalten nach Angaben der internationalen Ölgesellschaften »Weltklasse-Funde« (10). Die französische Total sowie einige kleinere internationale Ölgesellschaften sind an der Entwicklung der Ölproduktion im Jemen beteiligt. Vor etwa 15 Jahren hat mir ein sehr gut unterrichteter Insider in Washington bei einem privaten Treffen erzählt, im Jemen gebe es »genug unerschlossene Reserven, um den Ölbedarf der ganzen Welt für die nächsten 50 Jahre zu decken«. Vielleicht steckt ja doch mehr dahinter, wenn sich Washington in jüngster Zeit solche Sorgen um den Jemen macht, als eine al-Qaida-Truppe, deren Existenz als weltweit agierende Terrororganisation von erfahrenen Islam-Experten ohnehin angezweifelt wird.

 

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Quellen:

1 Bruce Riedel, »The Menace of Yemen«, 31. Dezember  2009, unter http://www.thedailybeast.com/blogs-and-stories/2009-12-31/the-menace-of-yemen/?cid=tag:all1.

2 Stratfor, »Yemen: Intensifying Problems for the Government«, 7. Mai 2009.

3 Zitiert in Terrorism Monitor, Artikel: »Yemen President Accuses Iraqs’ Sadrists of Backing the Houthi Insurgency«, Jamestown Foundation, Band 7, Ausgabe 28, 17. September 2009.

4 NewsYemen, 8. September 2009; Yemen Observer, 10. September 2009.

5 Albaidanew.com, 14. Mai 2009, zitiert in Jamestown Foundation, a.a.O.

6 Abigail Hauslohner, »Despite U.S. Aid, Yemen Faces Growing al-Qaeda Threat«, Time, 22. Dezember 2009, unter www.time.com/time/world/article/0,8599,1949324,00.html#ixzz0be0NL7Cv.

7 »Tariq al Fadhli, in Al-Sharq al-Awsat«, 14. Mai 2009, zitiert in Jamestown Foundation, a.a.O.

8 Interview mit al-Wahayshi, al Jazeera, 14. Mai 2009.

9 US Government, Department of Energy, Energy Information Administration, »Bab el-Mandab«, unter http://www.eia.doe.gov/cabs/World_Oil_Transit_Chokepoints/Full.html.

10 Adelphi Energy, »Yemen Exploration Blocks 7 & 74«, unter http://www.adelphienergy.com.au/projects/Proj_Yemen.php.

 

 

Dienstag, 12.01.2010

Kategorie: Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Politik, Terrorismus

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samedi, 16 janvier 2010

Machtpoker entlang der historischen Seidenstrasse

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Machtpoker entlang der historischen Seidenstraße

Wolfgang Effenberger / http://info.kopp-verlag.de/

Knapp drei Wochen vor der Londoner Afghanistan-Konferenz berichten die Medien über den Kursstreit zwischen Außen- und Verteidigungsminister. (1) Während Westerwelle aus seiner Ablehnung für weitere Truppenzusagen keinen Hehl macht, steht zu Guttenberg allen Wünschen aus Washington sehr pragmatisch gegenüber. Aber auch die Kanzlerin möchte sich profilieren. Obwohl bei einer vergleichbaren Afghanistan-Tagung in Paris nur die Außenminister geladen waren, möchte die soeben vom Time-Magazine zur »Frau Europa« gekürte Kanzlerin in London eine Rede halten. Dabei wäre es im Vorfeld dieser Konferenz angebracht, eine hinreichende Antwort auf die Gretchenfrage zu finden: Warum wird entlang der historischen Seidenstraße getötet und gestorben?

Eine seriöse Antwort findet sich beim US-Geostrategen Ariel Cohen – Mitarbeiter des renommierten Davis Institute for International Studies der Heritage Foundation. Bereits im Juli 1997 erschien von ihm ein bemerkenswerter Artikel über den Aufbau einer »Neuen Seidenstraße« zur Erhöhung der US-ökonomischen Prosperität. (2) Dazu sei in der ersten Hälfte des 21. Jahrhunderts der adäquate Zugang zu den kaukasischen und zentralasiatischen Öl- und Erdgasreserven  zu sichern. (3) Mit den reichlichen Ressourcen im postsowjetischen Raum hätten die USA eine Lösung für die gegenwärtigen Herausforderungen und würden sich vom instabilen Nahen Osten unabhängig machen. Neben dem Zugang zum Öl und Erdgas der Kaspischen Meerregion verbinden die USA nach Cohen mit Eurasien weitere geostrategische Interessen. So würden mache US-Politiker das Entstehen eines neuen russisches Imperiums zunehmend mit Sorge betrachten. Russland könnte versucht sein, die amerikanischen Pläne zu durchkreuzen und selbst die exklusive Kontrolle über die Kaspi-Region gewinnen. Als nicht weniger bedrohlich wird das radikale islamische Regime im Iran gesehen und dessen potenzieller Einfluss auf die islamischen zentralasiatischen Staaten. Auch China hätte das Potenzial, in diesem großen Spiel verwickelt zu werden.

In vorderster Front der besorgten US-Politiker steht der geostrategische Vordenker und ehemalige Sicherheitsberater von US-Präsident Jimmy Carter, Zbigniew Brzeziński. Anfang der 1980er-Jahr hat er die nach Carter benannte Doktrin (4) zur Kontrolle über den Persischen Golf entworfen und dazu die militärische Sicherheitsarchitektur gezimmert: das zentrale US-Kommando CENTCOM. Erst diese Voraussetzung ermöglichte es US-Präsident Bush (senior), 1991 den ersten Krieg gegen Saddam Hussein zu führen. Während die USA siegreich den Golfkrieg beendeten, zerfiel die Sowjetunion und der von ihr geführte Warschauer Vertrag. Nun sollte nach dem Willen des damaligen US-Präsidenten eine »Neue Weltordnung« errichtet werden. 

Dazu definierte  Brzeziński mit bemerkenswerter Offenheit die Prämissen, mit denen die USA ihre Politik in Eurasien auf das Ziel globaler Vorherrschaft ausrichten sollten: Europa im Westen Eurasiens als »demokratischer Brückenkopf« und mit dem Hauptverbündeten Japan im Osten als »fernöstlicher Anker«. Russland solle als das »Schwarze Loch« und der Kaukasus und Zentralasien als der »Eurasische Brückenkopf« behandelt werden. (5)

Im Vergleich zu den früheren Weltmächten beschreibt Brzeziński in seinem richtungsweisenden Buch den Geltungsbereich der heutigen Weltmacht Amerika als einzigartig. Die Vereinigten Staaten kontrollieren nicht nur sämtliche Ozeane und Meere, sondern verfügen auch über die militärischen Mittel, ihrer Macht politische Geltung verschaffen zu können: »Amerikanische Armeeverbände stehen in den westlichen und östlichen Randgebieten des eurasischen Kontinents und kontrollieren außerdem den Persischen Golf.« Somit »ist der gesamte Kontinent von amerikanischen Vasallen und tributpflichtigen Staaten übersät, von denen einige allzu gern noch fester an Washington gebunden wären.« (6)

»Das Buch von Zbigniew Brzezinski wird ohne Zweifel eine wichtige Rolle spielen bei der Diskussion über die Struktur einer künftigen dauerhaften und gerechten Weltordnung« (7), schreibt der langjährige deutsche Außenministers Hans-Dietrich Genscher in seinem sechsseitigen Vorwort zu deutschen Ausgabe. Die UNO wird von Genscher im Rahmen der »gerechten Weltordnung« nicht mehr erwähnt. »Aber genau diese Sicht betrifft den Hauptinhalt und das Wesen dessen, was die Politiker der einzigen Weltmacht USA und die ihrer tributpflichtigen Vasallen mit dem Begriff Neue Weltordnung meinen.« (8) Anderthalb Jahre später muss sich die UN anlässlich des Jugoslawienkrieges mit der Statistenrolle begnügen.

Dankbar waren die visionären geostrategischen Ideen des ehrbaren Zbigniew Brzezinski noch im gleichen Jahr vom Kongress aufgenommen worden. (9) Am 12. Februar 1998 befasste sich ein Unterkomitee des Repräsentantenhauses mit der Rolle der USA in diesem »new great game«. Die  seit 1991 unabhängigen ehemaligen zentralasiatischen Sowjetrepubliken Kasachstan, Kirgisistan, Tadschikistan, Turkmenistan und Usbekistan hätten phänomenale Reserven an Öl und Erdgas und wären bestrebt, Beziehungen zu den Vereinigten Staaten herzustellen. Das Komitee empfahl, die Unabhängigkeit dieser Staaten und ihre Verbindungen zum Westen zu fördern; Russlands Monopol über Öl- und Gastransportwege zu brechen; die westliche Energiesicherheit durch diversifizierte Lieferanten zu fördern; den Bau von Ostwest-Pipelines unter Umgehung des Irans zu ermutigen und Irans gefährlichen Einfluss auf  die zentralasiatischen Länder streitig zu machen. (10)

Nur fünf Tage vor Beginn der 78-tägigen Bombardierung Jugoslawiens verabschiedete der US-Kongress am 19. März 1999 das sogenannte Seidenstraßen-Strategiegesetz (»Silk Road Strategy Act«). Mit diesem Gesetz gossen sich die USA ein grundlegendes Dokument ihrer langfristig angelegten imperialen Geostrategie in Blei. Unverblümt werden die umfassenden wirtschaftlichen und strategischen Interessen der USA in einer riesigen Region definiert, die sich vom Mittelmeer bis nach Zentralasien erstreckt. (11)

Militärisch knapp werden in zahlreichen Unterpunkten Feststellungen getroffen und Handlungsanweisungen gegeben: Die südlichen Länder des Kaukasus mit ihren säkularen moslemische Regierungen würden ein näheres Bündnis mit den Vereinigten Staaten suchen – was auch engere diplomatische und kommerzielle Beziehungen zu Israel bedeuten würde. Die Region des Südkaukasus und Zentralasiens produziere Öl und Gas in ausreichender Menge. Das würde die Abhängigkeit der USA von der unberechenbaren persischen Golfregion reduzieren. Dazu unterstützen die USA die notwendige infrastrukturelle Entwicklung für Kommunikation, Transport, Erziehung, Gesundheit, Energie und Handel in einer Ost-West-Achse, um starke internationale Beziehungen und Handel zwischen jenen Ländern und den stabilen, demokratischen und marktorientierten Ländern von der euroatlantischen Gemeinschaft zu bauen. (12)

Dieses Gesetz lässt die Handschrift von Brzezinski erkennen. In Übereinstimmung mit seinem geostrategischen Konzept zur Beherrschung des eurasischen Kontinents zielt die Seidenstraßen-Strategie darauf ab, die Wettbewerber der USA im Ölgeschäft, darunter Russland, den Iran und China, zu schwächen und die gesamte Region vom Balkan und dem Schwarzen Meer bis an die chinesische Grenze in einen Flickenteppich amerikanischer Protektorate zu verwandeln. (13)

Wie alle Weltmächte zuvor sehen sich die USA gezwungen, ihre durch Weltbank, Internationalem Währungsfonds (IWF) und Welthandelsorganisation (WTO) regulierten Märkte auch militärisch abzusichern. In alter angelsächsischer Tradition stützen sie sich auf die Beherrschung der Meere und auf ein System militärischer Stützpunkte. Hinzu gekommen ist die absolute Lufthoheit und der rapide angestiegene Einsatz sogenannter Drohnen (unbemannter Flugzeuge). Weiter wird an einer Raketenabwehr mit dem Ziel einer »Full Spectrum Dominanz« gearbeitet.

Thomas Friedman, früherer Assistent der US-Außenministerin Madelaine Albright, hat dieses System sehr anschaulich so beschrieben: »Damit die Globalisierung funktioniert, dürfen die Vereinigten Staaten nicht zögern, als die unbesiegbare Weltsupermacht zu agieren, die sie sind. Die unsichtbare Hand des Marktes funktioniert nicht ohne die sichtbare Faust.« (14)
Daneben agierte in den 1990-er Jahren die von der US-Administration gesteuerte Non-Profit-Organisation National Endowment for Democracy (NED) (15) sehr erfolgreich. Die farbenfrohen Revolutionen unter dem Banner der Menschenrechte dürften jedem in Erinnerung sein. Doch bald nach dem 11. September 2001 schien der Terrorismusbegriff zur Kriegsrechtfertigung viel geeigneter als der Begriff der Menschenrechte zu sein (16), wie es die jüngsten Ereignisse im Jemen beweisen.

Sofort nach dem Angriff auf New York begann die US-Regierung ihre »vorderen Basen« in Asien auszubauen. Am 7. Oktober 2001 wurde Afghanistan unter dem Vorwand, Osama bin Laden nicht sofort ausgeliefert zu haben, mit Cruise Missiles und Marschflugkörper des US-amerikanischen und britischen Militärs angegriffen. Hauptangriffsziele  waren Kabul und Khandahar.

Treffend bemerkte die damalige stellvertretende Außenministerin Elizabeth Jones: »Wenn der afghanische Konflikt vorbei ist, werden wir Zentralasien nicht verlassen. Wir haben langfristige Pläne und Interessen an dieser Region.« (17) Heute können die USA von Basen aus dem Irak, Afghanistan, Pakistan, Usbekistan, Turkmenistan, Kasachstan, Kirgisistan, Tadschikistan und Georgien agieren. Als Gegenkraft hat sich die Shanghaier Organisation für Zusammenarbeit (SOZ) (18) gebildet. In ihr sind  vor allem Russland und China bestrebt, eine regionales Gegenstück zur US-Silk-Road-Strategy zu bilden.

Wie würden sich die USA im umgekehrten Fall verhalten?

Ein Meilenstein in der Seidenstraßen-Strategie ist die 2005 fertiggestellte Pipeline BTC, die von Baku am Kaspischen Meer über Georgiens Hauptstadt Tbilisi zum türkischen Mittelmeerhafen Ceyhan führt. Die 1.770 Kilometer lange Leitung ist die erste (größere) auf dem Gebiet der früheren Sowjetunion, die Russland umgeht. Erfolgreich konnte der Einfluss Russlands und Irans auf die Anrainer des Kaspischen Meeres zurückgedrängt werden. Am 13. Juli 2009 unterschrieben Österreich, Ungarn, Rumänien, Bulgarien und die Türkei in Ankara den Vertrag für den Bau der etwa 3.300 Kilometer langen Nabucco-Pipeline, die ebenfalls an Russland vorbeiführen wird. »Nabucco ist damit ein wahrhaft europäisches Projekt«, so EU-Kommissionspräsident José Manuel Barroso in Ankara. Nabucco öffne aber auch die Tür für eine neue Ära in den Beziehungen zwischen der Europäischen Union und der Türkei. Als Berater fungiert der ehemalige deutsche Außenminister Joseph Fischer.

Noch liegen nicht alle Karten in diesem »Großen Spiel« auf dem Tisch. Sicher scheint nur zu sein, dass sich die USA nur durch verlorene Kriege oder einen Staatsbankrott von ihrer Seidenstraßen-Strategie abbringen lassen werden. Der Sieg über Saddam Hussein spielte den USA die nach Saudi-Arabien, Kanada und Iran viertgrößten Ölvorräte in die Hände. Der Zugang zu diesen Reserven wird von ExxonMobil, Shell, BP und Chevron erschlossen. Auch künftig wird es permanente US-Basen im Irak geben. Sie sind notwendig, um glaubwürdig kommerzielle Forderungen im Irak und den umliegende Nahostländer Nachdruck zu verleihen.

Am 22. September 2009 traf sich Außenminister Hillary Clinton im New Yorker Plaza Hotel  mit Gurbangulu Berdimuhamedov, dem Präsidenten von Turkmenistan. Auf dieses öl- und gasreiche zentralasiatische Land richten sich die Wünsche der US-Energiegesellschaften, während die US-Regierung Hilfe im Afghanistan-Krieg erhofft. Artig bedankte sich Clintons Sekretär Robert O. Blake  für Überflugrechte und bescheidene Aufbauprogramme in Afghanistan. Dann wies Blake den turkmenischen Präsidenten auf die wichtige Rolle seines Landes bezüglich der Nabucco-Pipeline hin. Gas aus Zentralasien und auch möglicherweise aus dem Irak solle unter Umgehung Russlands, aber mithilfe Turkmenistans nach Europa transportiert werden. Zu gleichen Zeit führte das turkmenische Fernsehen im Hotel Interviews mit Rex Tillerson, Vorstand von ExxonMobil, mit  Jay Pryor, Chevrons Vizepräsident, und dem ehemaligen US-Außenminister Henry Kissinger. Letzterer sprach sich für  die Pipeline von Turkmenistan über Afghanistan nach Indien und Pakistan aus. Auch Blake hält diese Option für durchaus real. Doch die Energiekonzerne werden erst dann investieren, wenn die Lage in Afghanistan »stabil« geworden ist. Eine Exit-Strategie scheint es nur zur Beruhigung der Bevölkerung zu geben – es ist höchstens der vage Wunsch des Pentagons, dass die Afghanen eines Tages zur Vernunft kommen könnten. (19) Im Gegensatz dazu hoffen nicht nur die Afghanen, dass die amerikanische Bevölkerung dem globalen Streben ein Ende setzt. Das mutige Buch Rules of Disengagement (20) der amerikanischen Juristinnen Majorie Cohn, Präsidentin der National Lawyers Guild, und Kathleen Gilberd, stellvertretende Vorsitzende der Guild's Military Law Task Force, gibt Hoffnung. Darin scheuen sich die Juristinnen nicht, die US-Invasion von Afghanistan als ebenso illegal zu bezeichnen wie die Invasion des Iraks. Den nach Afghanistan abkommandierten Soldaten empfiehlt der US-Journalist Nick Mottern, die Teilnahme abzulehnen oder zumindest das Buch der beiden Damen zu lesen. (21) 

Doch vorerst wird die tiefe  Tragödie bleiben. Es darf befürchtet werden, dass nach dem 28. Januar 2010 das immense Maß Tod und Leid in dieser Region noch gesteigert wird. Eine Militäraktion gegen den Iran könnte die Situation im eurasischen Balkan zur Explosion bringen. Für die Pentagon-Strategen erscheint er immer noch verlockend, wäre doch der Iran als bedeutender Machtfaktor in der Region ausgeschaltet. Die USA erhielten auf der einen Seite eine (kosten-)günstige Verbindung zwischen Kaspischem Meer und Persischem Golf. Der bevorstehende Beitritt des Iran zur SOZ wäre verhindert und eine vergrößerte Operationsbasis für weitere Aktionen in Mittelasien gewonnen. Zugleich könnten die bedeutenden Wirtschaftspartner des Irans – Russland und Frankreich –  erheblich geschwächt werden.

Auf der anderen Seite würde ein entfesselter »eurasischer Balkan« auf ganz Eurasien ausstrahlen.

 

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Anmerkungen:

(1) Gebauer, Matthias: »Afghanistan-Strategie entzweit Westerwelle und Guttenberg«, Spiegel Online vom 8. Januar 2010 unter http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,670657,00.html.

(2) Cohen, Ariel: »U.S. Policy in the Caucasus and Central Asia: Building A New ›Silk Road‹ to Economic Prosperity vom 24. Juli 1997«, unter http://www.heritage.org/Research/RussiaandEurasia/BG1132.cfm.

(3) For an earlier discussion of this subject, see Ariel Cohen, »The New Great Game: Oil Politics in the Caucasus and Central Asia«, Heritage Foundation Backgrounder No. 1065, January 25, 1996. See also »Major Setbacks Looming for American Interests in the Caucasus Region«, Staff Report, Committee on International Relations, U.S. House of Representatives, September 6, 1996, p. 7.

(4) Jimmy Carter: State of the Union Address 1980, January 23, 1980. – »Jeder Versuch einer auswärtigen Macht, die Kontrolle über den Persischen Golf zu erlangen, wird als Angriff auf die vitalen Interessen der USA betrachtet und … mit allen erforderlichen Mitteln, einschließlich militärischer, zurückgeschlagen werden.« Vgl. http://www.jimmycarterlibrary.org/documents/speeches/su80jec.phtml.

(5) Brzeziński, Zbigniew: »A geostrategy for Eurasia«, Foreign Affairs, Sept./Oct. 1997, pp. 50-64; Brzeziński, Zbigniew: »The Grand Chessboard, American Primary and Its Geostrategic Imperatives«, New York 1997.

(6) Brzeziński, Zbigniew: Die einzige Weltmacht, Weinheim, Berlin 1997, S. 41.

(7) Ebenda, S. 14.

(8) Woit, Ernst: »Kolonialkriege  für  eine  Neue  Weltordnung«. Vortrag zum 7. Dresdner Symposium »Für eine globale Friedensordnung« am 23. November 2002; Print-Veröffentlichung: DSS-Arbeitspapiere, Heft 64-2003, S. 7–18.

(9) April 24, 1997: Full Committee Hearing on Conventional Armed forces in Europe Treaty, and Revisions of the Flank Agreement; May 5, 1997: Subcommittee on European Affairs Hearing on The Foreign assistance Program to the Former Soviet Union and Central and Eastern Europe; July 21, 1997: Subcommittee on European Affairs and Subcommittee on Near Eastern and South Asian Affairs Joint Hearing on US Foreign Policy Interests in the South Caucasus and Central Asia; October 22, 1997: Subcommittee on International Economic Policy, Export, and Trade Promotion Hearing on US Economic and Strategic Interests in the Caspian Sea Region, Policies and Implications; February 24, 1998: Subcommittee on International Economic Policy, Export and Trade Promotion Hearing: Implementation of US Policy on Construction of a Western Caspian Sea Oil Pipeline; June 16, 1998: Subcommittee on International Economic Policy, Export, and Trade Promotion Hearing: Implementation of US Policy on Construction of a Western Caspian Pipeline; and March 3, 1999: Subcommittee on International Economic policy, Export and Trade Promotion Hearing on Commercial Viability of a Caspian Sea Main Energy Pipeline …

(10) Anhörung des SUBCOMMITTEE ON ASIA AND THE PACIFIC im US-Repräsentantenhaus vom 12. Februar 1998, »ONE HUNDRED FIFTH CONGRESS, SECOND SESSION: U.S. INTERESTS IN THE CENTRAL ASIAN REPUBLICS« unter http://commdocs.house.gov/committees/intlrel/hfa48119.000/hfa48119_0.htm.

(11) Siehe M. Chossudowsky, GLOBAL BRUTAL. Der entfesselte Welthandel, die Armut, der Krieg, Frankfurt a.M. 2002, S. 391.

(12) Silk Road Strategy Act of 1999 (H.R. 1152 -106th Congress) vom 19. März 1999, Offizieller Titel: »To amend the Foreign Assistance Act of 1961 to target assistance to support the economic and political independence of the countries oft he South Caucasus and Central Asia«, unter http://ftp.resource.org/gpo.gov/bills/106/h1152ih.txt.

(13) Siehe M. Chossudowsky, GLOBAL BRUTAL. Der entfesselte Welthandel, die Armut, der Krieg, Frankfurt a.M. 2002, S. 392 f.

(14) Nach Jean Ziegler, »Der Terror und das Imperium«, in Junge Welt, Berlin, vom 21.05.2002, S. 10.

(15) NED wurde 1983 von Reagan als halbstaatlicher Arm der Außenpolitik gegründet. Das ermöglicht der US-Regierung Mittel an Nicht-US-Organisationen über einen Dritten weiterzugeben.

(16) J. Ross, »Arbeit am neuen Weltbild«, in Die Zeit, Hamburg, Nr. 45 vom 31.10.2001, S. 16.

(17) Monbiot, George: »World Views: A wilful blindness«, in Daily Times vom 12. März 2003, unter http://www.dailytimes.com.pk/default.asp?page=story_12-3-2003_pg4_6.

(18) Der SOZ gehören an Volksrepublik China, Russland, Usbekistan, Kasachstan, Kirgistan und Tadschikistan.

(19) ISAF-Oberkommandierender General Stanley McChrystal will durch den Einsatz von Spezialkommandos zum Ausschalten führender Taliban diesem Ziel näher kommen; Stars and Stripes, 02.01.2010, unter http://www.stripes.com/article.asp?section=104&article=66983.

(20) Cohn, Majorie und Gilberd, Kathleen: Rules of Disengagement: The Politics and Honor of Military Dissent, Sausalito 2009.

(21) Mottern, Nick: »Killing and Dying in ›the New Great Game‹«. A Letter to Members of the US Military on Their Way to Afghanistan, Thursday, 22. October 2009, unter http://www.truthout.org/10220910.

  

Mittwoch, 13.01.2010

Kategorie: Gastbeiträge, Geostrategie, Wirtschaft & Finanzen, Politik, Terrorismus

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mardi, 15 décembre 2009

La Russie: enjeux géopolitiques

minsk_parade_may_2005_1_2.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2006

Robert STEUCKERS:

La Russie: enjeux géopolitiques

 

La “Guerre Froide” n’était pas encore finie et on ne parlait pas encore de Gorbatchev, de sa “glasnost” et de sa “perestroïka” que notre courant de pensée rompait, résolument, notamment sous l’impulsion de Guillaume Faye, avec la vision dominante en Occident, où, des ultra-conservateurs aux ultra-libéraux et aux ultra-gauchistes (trotskistes), tous communiaient dans la vision d’une Union Soviétique comme indéfectible croquemitaine, prête à se jeter, vorace, sur les pauvres Etats-agneaux libéraux, démocratiques, etc. On attribuait cette posture infâmante à l’URSS parce qu’elle était, volens nolens, l’héritière de la Russie éternelle, celle des Tsars qui avaient repoussés Mongols et Tatars hors des territoires européens. Aujourd’hui, pour fustiger les tentatives de renouveau du Président Poutine, on voit s’unir les mêmes forces qui, dans l’univers des media, se livrent sans relâche à ce que l’on appelle désormais “une guerre cognitive” (nous disions: “métapolitique”) afin qu’une majorité de citoyens, dans tous les pays du monde et dans toutes les chapelles politiques imaginables, accepte benoîtement l’une variante ou l’autre du discours vulgarisé en dernière instance par les officines de désinformation américaines. La volonté de ces officines est de “faire voir et concevoir” le monde selon les besoins de la politique hégémonique de Washington. C’est-à-dire de faire accepter sur la planète entière une politique qui 1) vise l’élimination ou la réémergence de toutes les puissances “challengeuses” sur les zones côtières d’Asie et d’Europe, soit sur les “rimlands” des géopolitologues anglo-saxons et 2) continue à parfaire l’encerclement et l’étouffement de la grande puissance maîtresse de la “Terre du Milieu” sibérienne, soit un très vaste territoire situé entre l’Europe, l’Inde et la Chine. Cette puissance est évidemment la Russie.

 

Très nombreux sont ceux de nos contemporains qui entérinent sans la moindre critique cette “vision” des relations internationales, où l’on pose systématiquement comme “ringard” ou “passéiste” tout ce qui émane de la “Vieille Europe qui ergote et tergiverse” (dixit Robert Kagan), de la “Russie corrompue non guérie de son passé totalitaire”, de la Chine “cruelle et rétrograde” ou de l’Inde “aux mains des fondamentalistes hindous” (quand le BJP est au pouvoir). Ces discours, largement répétés dans les media, assénés sans relâche, empêchent un vaste regroupement des forces identitaires, de dimensions continentales, cherchent à éviter l’émergence d’un véritable dialogue entre les civilisations, où chacune conserverait le droit d’être tout simplement elle-même, de respecter l’héritage de ses ancêtres (mos majorum, disaient les Romains), au profit d’une panacée insipide et sans mémoire, globaliste et “panmixiste”, ouverte à toutes les manipulations venues de l’unique hyper-puissance restante.

 

En Europe, la première étape d’une riposte à l’hégémonisme américain est d’ouvrir un dialogue constructif avec la Russie et de combattre efficacement l’offensive “cognitive/métapolitique”, qui est en cours aujourd’hui dans toutes les sociétés européennes et véhicule une russophobie systématique, notamment en prenant toujours la défense des terroristes tchétchènes, en minimisant les malheurs vécus par la population russe et en mettant en exergue les moindres déboires des ignobles “oligarques” pour qu’on les prenne en pitié. Le travail des forces identitaires est avant tout de contrer cette offensive, portée par l’alliance tacite, mais bien réelle, des ultra-libéraux et des trotskistes, infiltrés partout dans l’univers médiatique et dans les rouages de cette détestable politique politicienne, où se font toutes ces décisions calamiteuses pour l’avenir de nos peuples.

 

Ce travail métapolitique, que nous avons à parfaire, dès aujourd’hui, sans retard, je le vois articulé autour de quatre réflexions premières:

◊ Des réflexions d’ordre historique d’abord. Contrairement à la vision purement idéelle dominante, qui aime à se parer du qualificatif de “républicaine” en France, l’histoire des hommes et des peuples n’est jamais la simple succession d’épisodes clos sur eux-mêmes. L’histoire se fait, n’est pas terminée, découle très naturellement de tout ce qui l’a précédé depuis la plus lointaine ère proto-historique et cette histoire, nous y participons, nous sommes plongés en elle, que nous le voulions ou non, et notre destin de zoon politikon en dépend inéluctablement. Ce que je viens d’énoncer, ici, en passant, est d’ailleurs le noyau philosophique essentiel de nos idéaux identitaires. En Grande-Bretagne, les écoliers des “grammar schools”, l’équivalent de nos lycées, collèges, gymnases ou athénées, apprennent l’histoire aujourd’hui dans les atlas historiques de Colin McEvedy, historien et géographe écossais. Pour McEvedy, l’histoire n’est rien d’autre que la collision entre des peuples “archétypaux”, parmi lesquels les “Indo-Européens”, les “Hunno-Turco-Mongols”, les “Sémites” de la péninsule arabique, etc. L’histoire tout entière est le produit des vicissitudes, des systoles et diastoles, qui affectent le destin existentiel de ces peuples “matriciels”, qui les font bouger, aller de l’avant ou se recroqueviller sur leur patrie initiale. Les  périodes offensives sont les périodes de gloire; les périodes de repli indiquent un déclin et une misère.

 

Dans les atlas de McEvedy, on peut suivre à la trace la conquête indo-européenne de l’Asie, d’abord de l’Asie Mineure, puis de l’Asie centrale, de la Perse, de l’Inde et du Sin-Kiang, région à partir de laquelle ils ont sans doute, un jour, atteint le Pacifique. Cette formidable épopée des Cimmériens, Scythes, Sarmates, Alains et Sakhes a commencé en –2500 et s’est achevée par le laminage des cultures indo-européennes, dont celle des Tokhariens, par le terrible assaut des Huns, qui s’est terminé, comme on le sait depuis notre école primaire, dans les Champs Catalauniques en Champagne, où les attendaient de pied ferme les troupes romaines, wisigothiques et alaines. Ce sont les Cosaques, à partir d’Ivan IV le Terrible qui vont venger plus de mille ans de défaites européennes, ou de ressacs cruels, face aux hordes venues de l’”Urheimat” des peuples hunniques, turcs et mongols (Huns, Avars, Magyars, Khazars, Pètchénègues, Coumans, Seldjouks, Tatars, Mongols, Horde d’Or, etc.). La politique britannique du 19ième siècle, puis la politique américaine de Théodor Roosevelt à Georges Bush Junior, vont contester cet acquis formidable de l’histoire russe et européenne et tenter d’en disloquer la cohésion. Avec le risque terrible de rendre définitivement aux peuples turco-mongols islamisés les territoires conquis par les peuples cavaliers indo-européens de la proto-histoire et par les Cosaques d’Ivan et de ses successeurs, dont la Grande Catherine II. L’objectif de la géopolitique anglo-saxonne est de réanimer la dynamique destructrice des peuples nomades pour disloquer un territoire, qui, uni, serait inexpugnable. Zbigniew Brzezinski l’écrit clairement. Nos positions identitaires, basées sur “la plus longue mémoire”, nous interdisent de participer à cet ignoble projet, qui nous mettrait à perpétuité à la merci d’invasions incessantes. En Asie, et sur les rives de l’Océan Indien, dans le Pacifique, nous sommes du côté de la Russie, parce que notre survie en dépend. 

 

Medvedev_Putin.jpg◊ Ensuite, il y a des raisons militaires qui doivent faire de nous les avocats d’un tandem euro-russe. Carl Schmitt nous a enseigné qu’un continent, un grand espace (Großraum), était libre si et seulement si aucune puissance étrangère à son espace pouvait y intervenir. Les interventions des Etats-Unis s’effectuent sur toutes les zones névralgiques du point de vue géo-stratégique: l’intervention dans les Balkans en 1999 visait à occuper la zone qui a servi aux Indo-Européens de la proto-histoire, aux Hittites, aux Galates celtiques, aux Macédoniens d’Alexandre et aux Romains de s’élancer vers le Proche- et le Moyen-Orient (jusqu’à l’Indus pour Alexandre), aux peuples cavaliers de prendre la steppe au nord de la Mer Noire et d’atteindre le Pacifique; l’intervention en Irak vise à verrouiller, sur le territoire de l’ancien empire assyrien, toutes expansions venues du Nord et du Nord-Ouest, c’est-à-dire toute réédition d’un projet euro-turco-arabe (laïc) similaire à celui préconisé, en son temps, par le Kaiser Guillaume II. Le soutien apporté aux terroristes tchétchènes vise à éloigner la Russie du Caucase, à isoler l’Arménie et à éviter que ne se constitue une continuité territoriale pour un éventuel axe Moscou-Téhéran. Les troubles suscités artificiellement en Asie centrale post-soviétique visent à instaurer des régimes américanophiles, qui dénonceront tous les traités d’amitié qui lient encore ces Etats à la Russie, à l’Iran, à l’Inde ou à des pays européens. Ces effervescences, qui prennent très souvent la forme fabriquée et ultra-médiatisée  de la “révolution orange” en Ukraine en décembre dernier, ou, naguère, de la “révolution des roses” en Géorgie, ont pour autre objectif d’empêcher toute jonction territoriale entre la Russie et une Inde redevenue pleinement consciente de son passé.

 

Toutes ces interventions en Eurasie de l’hyperpuissance d’Outre-Atlantique correspondent parfaitement à la définition que donnait Carl Schmitt de l’inacceptable ingérence des thalassocraties dans les affaires intérieures des puissances continentales ou littorales. Face à ces interventions/agressions, car ce sont bel et bien des agressions à l’ère des “guerres cognitives” ou des “guerres électroniques”, il importe de dénoncer clairement et définitivement les alliances militaires telles l’OTAN qui nous lient encore à l’Amérique, de se rapprocher de la Russie, de créer des pôles de production militaro-industriels communs, de lutter sans aucun compromis contre les terrorismes locaux fabriqués à partir de forces tribales excitées par les services spéciaux américains (mafieux albanais, tchétchènes, etc.). Comme nous l’a très bien expliqué Xavier Raufer dans le cas de la collusion patente entre la mafia albanaise et l’UÇK, les ramifications de ces terrorismes touchent, via la drogue, la prostitution, les trafics, les diasporas, les économies parallèles, l’ensemble de nos sociétés et les conduisent sur la pente descendante du déclin et de la déchéance, ce que souhaite également Washington, pour affaiblir l’Europe, pour handicaper sa société civile, pour l’obliger mobiliser des fonds publics considérables, au détriment d’autres secteurs, afin de lutter contre une grangrène mafieuse, intérieure, insidieuse et persistante.

 

◊ Parlons maintenant des raisons énergétiques. Très récemment, le grand hebdomadaire britannique The Economist évoquait les derniers soubresauts dans le jeu géostratégique et géo-économique majeur de la guerre du pétrole, véritable dénominateur commun des événements qui ont secoué récemment les Balkans, le Proche- et le Moyen-Orient, l’Afghanistan et l’Asie centrale; l’enjeu de cette guerre, c’est la domination que tous veulent exercer sur le tracé des oléoducs. En clair, les Etats-Unis ont toujours souhaité que les oléoducs, acheminant le pétrole de la région caspienne, ne passent pas par le territoire de puissances qu’ils jugent ennemies ou potentiellement “challengeuses”, surtout la Russie et l’Iran. Ils ont agencé leur politique de sorte que les oléoducs soient installés sur le territoire d’Etats alliés, faibles et sûrs, manipulables ou satellisés. Leur objectif est de soustraire le pétrole à la gestion immédiate des puissances posées comme adverses (Russie) et de ne pas en faire bénéficier des “alliés” dont on redoute la concurrence potentielle (Europe). Avant l’invasion de l’Irak en 2003, la Turquie, par exemple, jouait sans arrière-pensées le jeu anti-russe, anti-arabe et anti-iranien que lui dictait Washington, en espérant en tirer le maximum de dividendes. Cette apparente servilité reposait sur un calcul simple: la fidélité d’Ankara aux Etats-Unis devait, in fine, être récompensée par le retour de la région pétrolifère, ethniquement kurde, de Mossoul sous une sorte de suzeraineté turque, afin que l’Etat kémaliste puisse bénéficier d’une autonomie énergétique, qu’il n’a jamais plus possédée depuis les traités d’après 1918, qui lui avaient ôté toute souveraineté sur les régions arabes du Croissant Fertile. Sans ce pétrole irakien, rappelons-le, la Turquie est un Etat condamné à la dépendance énergétique et à la stagnation industrielle : elle a pu vivre avec ces  deux inconvénients majeurs pendant quelques décennies, mais le boom démographique qu’elle connait depuis dix ans, et qui a franchi un seuil réellement critique, ne l’autorise plus à s’en contenter. Pour récompenser cet allié fidèle, Washington aurait dû composer; ne pas l’avoir fait et avoir jeté ainsi la Turquie dans une impasse inacceptable est un des échecs majeurs de la diplomatie de Bush junior. Dont les conséquences seront peut-être incalculables...

 

Le refus de Washington d’accorder à la Turquie une part des ressources pétrolières de Mossoul a donc déséquilibré complètement les agencements stratégiques de la guerre froide dans la région. La revue diplomatique américaine Turkish Policy Quarterly, dans son dernier numéro du printemps 2005, constate, sous la plume de politologues américains, israéliens et turcs, que la “relation spéciale” qui liait Ankara à Washington, et qui était quasiment de même nature que celle qui liait les Etats-Unis à la Grande-Bretagne ou à Israël, avait cessé d’exister. La revue constate également que les relations américano-turques ne reposaient sur aucune analyse historique ou culturelle profonde, qu’elles étaient purement fortuites, occasionnelles et stratégiques et n’avaient jamais été étayées par des réflexions de fond. Mark Parris, ambassadeur des Etats-Unis à Ankara de 1997 à 2000, en conclut que le “partenariat stratégique” est devenu un “partenariat allergique”, car, en effet, l’anti-américanisme est devenu le sentiment le plus partagé en Turquie aujourd’hui.

 

Les observateurs patentés en veulent pour preuve deux ouvrages de politique-fiction à grand succès: le premier porte pour titre Amerika Bizimdir (= “L’Amérique est à nous”). Le second: Metal Firtina (= “Tempête de métal”). La trame du premier est l’occupation des Etats-Unis par des armées turques victorieuses qui s’emparent des agences et officines médiatiques et diffusent aussitôt dans le monde une “culture turque” ou pantouranienne, appelée à remplacer ce que nous avons toujours appelé le “mondialisme américano-centré”. Le second ouvrage turc, qui bat là-bas tous les records de vente, évoque au contraire l’occupation de la Turquie actuelle par les armées américaines, après application de la stratégie habituelle, celle des tapis de bombes. D’où le titre, qui pourrait nous paraître énigmatique. Ces deux ouvrages ont contribué à transformer l’allié incontournable d’hier en ennemi absolu. Erdogan ne peut plus ignorer son opinion publique et semble faire machine arrière: il a déjà déclaré que les élections irakiennes n’étaient pas démocratiques et relevaient de la farce. Mais la nouvelle politique turque va encore plus loin : elle négocie avec la Russie, soit l’ennemi d’hier, le passage sur son territoire d’un oléoduc amenant le pétrole russe directement du port russe de Djoubga/Novorossisk à Ceyhan via Samsun sur la Mer Noire. Rappelons ici que Ceyhan est le port méditerranéen qui devait réceptionner en toute exclusivité, selon Washington, les hydrocarbures en provenance de la Caspienne en évitant les territoires iranien et russe. Le plan américain d’isoler la Russie et de la “contenir” d’une manière nouvelle, vient d’échouer par la volte-face turque. 

 

Les avatars du transport des hydrocarbures en Mer Noire et en Méditerranée suivaient la même logique que partout ailleurs sur la planète : empêcher des communications optimales entre le centre du continent eurasiatique et les zones côtières à grande densité œcuménique. Dans les aires maritimes du Pacifique et de l’Océan Indien, la politique américaine des gazoducs et oléoducs était la même : pas de liaison directe entre la Russie-Sibérie, la Chine, les Corées et le Japon. Pas de liaison directe non plus entre la Russie et le vaste espace contenant l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan et bordant l’Océan Indien. L’Arabie Saoudite et les Emirats, pétromonarchies corrompues et pro-américaines, à l’Ouest, et le Pakistan, à l’Est, font barrage contre l’Iran et pratiquent la vieille politique de l’endiguement préconisée depuis le début du 20ième siècle par les géopolitologues anglo-saxons (Mackinder, Lea). La Russie et l’Iran cherchent à faire sauter ce barrage, notamment en appuyant la rébellion beloutche au Sud-Ouest du Pakistan. Commencée immédiatement après la tragédie de Beslan perpétrée par les Tchétchènes, cette révolte, qui a connu son maximum d’intensité en janvier dernier, vise la création d’un Beloutchistan indépendant, sous la direction du chef traditionnel Akbar Bugti et appuyé par Téhéran et Moscou. Ce Béloutchistan indépendant offrirait ses ports sur l’Océan Indien et en ferait les terminaux d’oléoducs et de gazoducs venus de la Caspienne et du Turkestan, où pourraient venir s’approvisionner des pétroliers chinois, japonais et indiens, qui, du coup, ne passeraient plus par des intermédiaires plus ou moins liés aux Etats-Unis. La révolte de l’ethnie guerrière des Béloutches, qui furent une réserve de farouches soldats de l’ancien Empire britannique, fragilise le Pakistan, allié des Etats-Unis. Cette révolte n’est nullement matée à l’heure actuelle; elle constitue la réponse des Iraniens et des Russes aux pressions américaines, notamment au soutien indirect au terrorisme tchétchène. L’issue de cette bataille, de cette “guerre de basse intensité”, comme disent les stratégistes actuels, sera déterminante pour la liberté de toutes les composantes politiques et civilisationnelles de la masse continentale eurasiatique. Les médias occidentaux, orchestrés par les agences médiatiques américaines, ne pipent mot de cette révolte et de cette riposte. Ce qui ne signifie nullement qu’elle n’existe pas : la presse asiatique indépendante en parle beaucoup; nos concitoyens, noyés dans les mensonges de l’américanosphère, ne doivent rien savoir de ce coup de maître sur l’échiquier international: l’”Empire du Bien” doit toujours triompher et ne doit jamais connaître d’échecs...

 

En Extrême-Orient, le Président Poutine vise un apaisement des conflits entre Chinois, Coréens et Japonais, au moment où la “médiasphère” américanisée, justement, ne cesse d’évoquer les  querelles de prestige qui opposent les peuples de la région, à propos des événements de la seconde guerre mondiale et de leurs interprétations divergentes. La perspective eurasiatique des Russes vise la paix et le transit pacifique des hydrocarbures vers les grands centres industriels d’Extrême-Orient. La perspective thalassocratique et maritime des Etats-Unis vise, au contraire, à perpétuer des querelles anciennes, pour éviter que le principal but de guerre japonais, dès 1931 et 1937, soit la constitution d’une “sphère de co-prospérité est-asiatique”, ne puisse revivre dans les circonstances nouvelles de ce début du 21ième siècle.

 

RussianArmy.jpgLa création du nouvel oléoduc entre la Russie et la Méditerranée à travers la Turquie, la révolte béloutche au Pakistan, les projets en Extrême-Orient sont autant d’événements qui doivent nous induire à affirmer le principe clair de la “liberté absolue des peuples d’Eurasie à acheminer et réceptionner les énergies dérivées des hydrocarbures”, version actualisée des principes de libre circulation et de “non-intervention dans un espace donné de puissances hors espace” (Carl Schmitt).

 

◊ Viennent ensuite les raisons technologiques et électroniques. Les explorer exploserait le cadre restreint de notre propos. Mais une chose est certaine: nous ne sommes plus les seuls à réclamer une émancipation européenne en ces matières. Emancipation qui ne peut se réaliser vite qu’avec le concours de la Russie. L’équipe réunie autour de David W. Versailles, Valérie Mérindol, Patrice Cardot et Rémi Barré a sorti un ouvrage-clef pour connaître les bases fondamentales du dossier “Recherche et Technologie” (La recherche et la technologie, enjeux de puissance, Economica, Paris, 2003). Cette équipe plaide pour que soit comblé le “gap” technologique entre les Etats-Unis et le reste du monde (pas seulement l’Europe!), “gap” qui accentue et perpétue la dépendance et l’impuissance de notre continent, en matières civiles et militaires. Le programme GALILEO est la principale réalisation qui tente aujourd’hui de nous  sortir de cette dangereuse impasse. Mais si le projet est audacieux, s’il intéresse Russes, Indiens et Chinois, il court encore le risque d’être devancé par un projet américain analogue, parce que les processus de décision sont trop lents au sein de l’UE, parce que la conscience du danger américain n’est pas partagée par tous et que les traîtres à notre civilisation sont très nombreux, qui croient encore et toujours dans le mythe fallacieux de l’”Amérique libératrice”. Cette course contre la montre, pour imposer et consolider le projet GALILEO, implique l’urgence de joindre tous les efforts existants et pas seulement ceux de la seule UE. Les avancées russes en technologies spatiales sont nécessaires pour construire la politique commune de toutes les puissances eurasiatiques.

 

Le Général d’aviation Jean-Paul Siffre, de l’armée française, avait publié, juste avant de mourir, un ouvrage sur la guerre électronique, véritable vade-mecum, dont le leitmotiv était: “Maître des ondes, maître du monde” (La guerre électronique. Maître des ondes, maître du monde, Lavauzelle, 2003). Le Général Siffre, bon pédagogue, révèle à ses lecteurs comment la guerre électronique est devenue un enjeu primordial dès les années 90, où la maîtrise de l’espace “virtuel” décide de la domination ou.... de la subordination. Brouillages et destructions, au niveau électronique, sont désormais des méthodes de guerre couramment utilisées, qu’il s’agit de connaître, afin que le personnel politique soit capable (?) de prendre les bonnes décisions en ce domaine. Or, cette guerre électronique, qui se déroule dans l’invisible et demeure de la sorte inconnue et imperceptible pour la plupart de nos contemporains, ne peut se gagner sans une maîtrise des technologies de l’espace, domaine dans lequel la Russie, depuis les réalisations pionnières de l’URSS des années 50, possède quelques longeurs d’avance.

 

On a beaucoup parlé d’un “Axe Paris-Berlin-Moscou”, à la suite d’un ouvrage remarqué de Henri de Grossouvre, paru naguère chez “L’Age d’Homme” à Lausanne. Cet Axe demeure un voeu pieux sans une volonté claire de mettre en commun, tout de suite et sans délais, les atouts épars des grandes puissances continentales d’Eurasie. C’est la raison majeure pour laquelle il est impératif de créer et de vulgariser une géopolitique euro-russe et eurasiatique. Pour aboutir à la libération des peuples, asservis par les lobbies pétroliers islamo-yankees, par le terrorisme tchétchène ou al-quaediste  —inféodé à Washington parce que créé de toutes pièces par les services spéciaux américains—  par les réseaux ploutocratiques qui éradiquent nos traditions culturelles (Ezra Pound), par les agences médiatiques manipulatrices,  dont les effets destructeurs ont été critiqués très tôt déjà par George Orwell et Guy Debord.

 

Pour répondre à la menace, il faut une conscience historique, telle celle que nous transmet McEvedy, il faut un système satellitaire euro-russe qui puisse contrer la double guerre que nous mènent les Etats-Unis, soit la guerre cognitive et la guerre électronique, et il faut une liberté totale de construire des oléoducs et de mener une politique énergétique sans l’immixtion permanente d’une hyper-puissance étrangère à notre grand espace eurasien, qui avait été uni jadis, dès la proto-histoire, dont nous conservons la longue mémoire, par les peuples cavaliers indo-européens.

 

Robert STEUCKERS,

Forest-Flotzenberg, juin 2005.

 

Bibliographie :

La plupart des articles cités dans cette bibliographie proviennent du site “Asia Times”, un quotidien asiatique, basé à Singapour, qui constitue un véritable antidote à la pensée “occidentaliste”, “politiquement correcte” et plaide en faveur d’un dialogue entre civilisations sur base d’une rationalité et d’une cohérence géopolitiques. Les journalistes et analystes qui s’expriment sur ce site proviennent de partout, mais souvent d’Iran et d’Inde; ils nous livrent une visiontraditionnelle des relations internationales, rarement entachée par les déséquilibres générés par les “religions  du livre”. Le pseudonyme du principal animateur de la rubrique philosophique de  ce journal électronique  est “Spengler”, ce qui est assez révélateur...  Nous ne saurions que trop conseiller à nos amis maîtrisant l’anglais de se brancher régulièrement sur ce site et d’en exploiter au maximum les ressources.

◊ ◊ ◊

 

- XXX, “Black Sea: Oil over troubled waters”, The Economist, May 28th, 2005.

- Dirk VERMEIRE, “Allergisch Partnership”, Knack, Brussel, 18 mei 2005 (texte néerlandais).

- Iason ATHANASIADIS, “A troubled triangle: Iran, India and Pakistan”, Asia Times : http://www.atimes.com  ( April 22, 2005).

- Ramtanu MAITRA, “US scatters bases to control Eurasia”, Asia Times : http://www.atimes.com  (March 30, 2005).

- John HELMER, “China beats Japan in Russian pipeline race”, Asia Times : http://www.atimes.com  (April 29, 2005).

- Sergei BLAGOV, “Russia walks thin line between Japan and China”, Asia Times : http://www.atimes.com  (April 28, 2005).

- Sergei BLAGOV, “Russia’s hydrocarbon geopolitics”, Asia Times : http://www.atimes.com  (February 3, 2005).

- Ioannis LOUCAS, “The new geopolitics of Europe and the Black Sea Region”, Naval Academy, National Defence Minister’s Staff, http://www.da.mod.uk/CSRC/documents .

- W. Joseph STROUPE, “The inevitability of a Eurasian alliance”, Asia Times : http://www.atimes.com  (August 19, 2004).

- K. Gajendra SINGH, “Russian Bear calls on Grey Wolf”, Asia Times : http://www.atimes.com  (August 28, 2004) (Très important pour connaître les prémisses du nouveau rapprochement russo-turc).

- Ray MARCELO, “India looks  to Russia and Iran for energy”, Financial Times, http://news.ft.com (January 8, 2005).

- Syed Saleem SHAHZAD, “Musharraf blusters as Balochistan boils”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 13, 2005).

- Syed Saleem SHAHZAD, “Tribals looking down a barrel in Balochistan”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 15, 2005).

- K. Gajendra SINGH, “The Kirkuk tinderbox”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 22, 2005) (Sur le contentieux turco-américain à propos des champs pétrolifères de Mossoul et Kirkouk).

- Marwaan MACAN-MARKAR, “India shifts regional geopolitical cards”, Asia Times : http://www.atimes.com  (January 27, 2005).

- Bülent ARAS, “Russia, Turkey stress pragmatic ties”, Asia Times : http://www.atimes.com  (February 10, 2005).

 

jeudi, 10 décembre 2009

Destabilizacion de Oriente Proximo y de Oriente Medio y origen del colapso sovietico en la praxis geopolitica estadounidense

troupessoviet.jpgdesestabilización de Oriente próximo y de oriente medio y origen del colapso soviético en la praxis geopolítica estadounidense

 

di Tiberio Graziani *

 

1979, el año de la desestabilización

 

Entre los distintos acontecimientos de política internacional de 1979, hay dos particularmente importantes por haber contribuido a la alteración del marco geopolítico global, por entonces basado en la contraposición entre los EE.UU. y la URSS. Nos referimos a la revolución islámica de Irán y a la aventura soviética en Afganistán.

La toma del poder por parte del ayatolá Jomeini, como se sabe, eliminó uno de los pilares fundamentales sobre el que se sustentaba la arquitectura geopolítica occidental guiada por los EE.UU.

 

El Irán de Reza Pahlavi constituía en las relaciones de fuerza entre los EE.UU. y la  URSS una pieza importante, cuya desaparición indujo al Pentágono y a Washington a una profunda reconsideración del papel geoestratégico americano. Un Irán autónomo y fuera de control introducía en el tablero geopolítico regional una variable que potencialmente ponía en crisis todo el sistema bipolar.

Además, el nuevo Irán, como potencia regional antiestadounidense y antiisraelí, poseía las características (en particular, la extensión y la centralidad geopolítica y la homogeneidad político-religiosa) para competir por la hegemonía de al menos una parte del área meridional, en contraste abierto con los intereses semejantes de Ankara y Tel Aviv, los dos fieles aliados de Washington y de Islamabad.

 

Por tales consideraciones, los estrategas de Washington, en coherencia con su bicentenaria «geopolítica del caos», indujeron, en poco tiempo, al Irak de Saddam Hussein a desencadenar una guerra contra Irán. La desestabilización de toda la zona permitía a Washington y a Occidente ganar tiempo para proyectar una estrategia de larga duración y, con toda tranquilidad, desgastar al oso soviético.

Como puso de relieve hace once años Zbigniew Brzezinski, consejero de seguridad nacional del presidente Jimmy Carter, en el curso de una entrevista concedida al semanario francés Le Nouvel Observateur (15-21 de enero de 1998, p. 76), la CIA había penetrado en Afganistán con el fin de desestabilizar al gobierno de Kabul, ya en julio de 1979, cinco meses antes de la intervención soviética.

 

La primera directiva con la que Carter autorizaba la acción encubierta para ayudar secretamente a los opositores del gobierno filosoviético se remonta, de hecho, al 3 de julio. Ese mismo día el estratega estadounidense de origen polaco escribió una nota al presidente Carter en la que explicaba que su directiva llevaría a Moscú a intervenir militarmente. Lo que puntualmente se verificó a finales de diciembre del mismo año. Siempre Brzezinski, en la misma entrevista, recuerda que, cuando los soviéticos entraron en Afganistán, él escribió a Carter otra nota en la que expresó su opinión de que los EE.UU. por fin tenían la oportunidad de dar a la Unión Soviética su propia guerra de Vietnam. El conflicto, insostenible para Moscú, conduciría, según Brzezinski, al colapso del imperio soviético.

El largo compromiso militar soviético a favor del gobierno comunista de Kabul, de hecho, contribuyó ulteriormente a debilitar a la URSS, ya en avanzado estado de crisis interna, tanto en la vertiente político-burocrática como en la socio-económica.

Como bien sabemos hoy, el retiro de las tropas de Moscú del teatro afgano dejó toda la zona en una situación de extrema fragilidad política, económica y, sobre todo, geoestratégica. En la práctica, ni siquiera diez años después de la revolución de Teherán, toda la región había sido completamente desestabilizada en beneficio exclusivo del sistema occidental. El contemporáneo declive imparable de la Unión Soviética, acelerado por la aventura afgana y, sucesivamente, el desmembramiento de la Federación Yugoslava (una especie de estado tapón entre los bloques occidental y soviético) de los años noventa abrían las puertas a la expansión de los EE.UU., de la hyperpuissance, según la definición del ministro francés Hubert Védrin, en el espacio eurasiático.

Después del sistema bipolar, se abría una nueva fase geopolítica: la del “momento unipolar”.

El nuevo sistema unipolar, sin embargo, tendrá una vida breve, que terminará –al alba del siglo XXI –con la reafirmación de Rusia como actor global y el surgimiento concomitante de las potencias asiáticas, China e India.

 

Los ciclos geopolíticos de Afganistán

 

Afganistán por sus propias especificidades, referentes en primer lugar a su posición en relación con el espacio soviético (confines con las repúblicas, por aquella época soviéticas, del Turkmenistán, Uzbekistán y Tayikistán), a las características físicas, y, además, a la falta de homogeneidad étnica, cultural y confesional, representaba, a ojos de Washington, una porción fundamental del llamado « arco de crisis », es decir, de la franja de territorio que se extiende desde los confines meridionales de la URSS hasta el Océano Índico. La elección como trampa para la URSS cayó sobre Afganistán, por tanto, por evidentes razones geopolíticas y geoestratégicas.

Desde el punto de vista del análisis geopolítico, de hecho, Afganistán constituye un claro ejemplo de un área crítica, donde las tensiones entre las grandes potencias se descargan desde tiempos inmemoriales.

El área en que se encuentra actualmente la República Islámica de Afganistán, donde el poder político siempre se ha estructurado sobre la dominación de las tribus pastunes sobre las otras etnias (tayikos, hazaras, uzbecos, turcomanos, baluchis) se forma precisamente en la frontera de tres grandes dispositivos geopolíticos: el imperio mongol, el janato uzbeco y el imperio persa. Las disputas entre las tres entidades geopolíticas limítrofes determinarán su historia posterior.

En los siglos XVIII y XIX, cuando el aparato estatal se consolidará como reino afgano, el área será objeto de las contiendas entre otras dos grandes entidades geopolíticas: el Imperio ruso y Gran Bretaña. En el ámbito del llamado “Gran Juego”, Rusia, potencia de tierra, en su impulso hacia los mares cálidos (Océano Índico), India y China choca con la potencia marítima británica que, a su vez, trata de cercar y penetrar la masa eurasiática en Oriente hacia Birmania, China, Tíbet y la cuenca del Yangtsé, pivotando sobre la India, y en Occidente en dirección a los actuales Pakistán, Afganistán e Irán, hasta el Cáucaso, el mar Negro, Mesopotamia y el Golfo Pérsico.

En el sistema bipolar, a finales del siglo XX, tal y como hemos descrito antes, Afganistán se convierte en un terreno en el que se miden una vez más una potencia de mar, los EE.UU., y una de tierra, la URSS.

Hoy, después de la invasión estadounidense de 2001, la que presuntuosamente Brzezinski definía como la trampa afgana de los soviéticos se ha convertido en la ciénaga y en la pesadilla de los Estados Unidos.

 

 

-  ? Director de  Eurasia. Rivista di studi geopolitici – www.eurasia-rivista.org - direzione@eurasia-rivista.org

 

           

dimanche, 22 novembre 2009

Und morgen ganz Eurasien - der Ausbau der US-Brückenköpfe

hires_071220a6849a054_2.jpgUnd morgen ganz Eurasien – der Ausbau der US-Brückenköpfe

Wolfgang Effenberger /

http://info.kopp-verlag.de/

Bereits eine Woche vor dem Besuch von US-Präsident Barack Obama in Japan demonstrierten über 20.000 Japaner in Ginowan gegen den weiteren Ausbau der US-Militärstützpunkte auf der Insel Okinawa und verlangten die Schließung der in der Nähe ihrer Stadt gelegenen amerikanischen Marine-Corps-Futenma-Air-Base. Unter dem Beifall der Demonstranten rief der Bürgermeister von Ginowan, Yoichi Iha, dem japanischen Premierminister Yukio Hatoyama zu, Präsident Obama zu sagen, »dass Okinawa keine US-Basen mehr braucht«. Abschießend forderte der Bürgermeister vom Premier »eine tapfere Entscheidung zu treffen und mit der Last und Qual von Okinawa Schluss zu machen« (1).

Schon früher hatte die Opposition gegen die Anwesenheit einer strategisch bedeutenden US-Militärbasis in Japan Stellung bezogen. Sind doch von diesem »unsinkbaren Flugzeugträger der Vereinigten Staaten« China, Taiwan und Nordkorea leicht zu erreichen. Japan als östliches Einfallstor nach Eurasien.

Eine ähnlich bedeutende Rolle spielt die Bundesrepublik Deutschland im Westen Eurasiens. Obwohl die Bundesrepublik als Brückenkopf der USA deren Operationen in Nahen und Mittleren Osten sowie in Zentralasien erst ermöglicht, sind Vorgänge wie in Japan heute kaum vorstellbar.

Bald 65 Jahre nach dem Zweiten Weltkrieg betteln mit lukrativen Angeboten bundesdeutsche Landes- und Kommunalpolitiker darum, möglichst viele US-Garnisonen in unserem Land zu erhalten. So freut sich Wiesbadens Oberbürgermeister Helmut Müller (CDU) über eine bedeutende Neuansiedlung in der Landeshauptstadt. Völlig unspektakulär war in der US-Armeezeitung Stars & Stripes am 20. Oktober 2009 vom Umzug des Hauptquartiers der US Army/Europa (USAREUR) von Heidelberg nach Wiesbaden zu lesen. (2) Auf dem dortigen US-Airfield Erbenheim soll bis 2013 das neue Europa-Hauptquartier der US Army entstehen. 68 Jahre nach Ende des Zweiten Weltkrieges und nach elf US-Präsidenten seit Harry Truman (1945–1953) sollen in einem amphitheaterähnlichen Einsatz- und Kampfführungszentrum die militärischen Geschicke Europas gesteuert werden. Das 84 Millionen teure dreistöckige Zentrum wird auf ca. 26.500 Quadratmetern mit den neusten Kommunikations- und Planungsgeräten ausgestattet und zur modernsten US-Militäreinrichtung in Europa ausgebaut. Den Grund für den Neubau erläuterte der Operationschef der USAREUR, Brigadegeneral David G. Perkins: »Bisher ist das Hauptquartier der USAREUR weder dazu ausgelegt, noch technisch oder personell so ausgestattet, dass es als Kriegsführungs-Hauptquartier dienen könnte.«

In dieser Transformation sieht Perkins »etwas Bedeutsames, etwas Historisches«. Zur Vorbereitung nahm bereits im Sommer 2008 das USAREUR-Hauptquartier an einer Kommandoübung teil, die unter dem vielsagenden Namen Austere Challenge (Äußerste Herausforderung) lief. Zur Übung gehörte die Errichtung einer vorgeschobenen Kommandozentrale in Grafenwöhr. Das soll den Stäben der USAREUR und des V. US-Corps die Möglichkeit geben, ein simuliertes Kriegsszenario aus der Perspektive eines Hauptquartiers zu erleben. Ebenfalls beteiligte sich das Oberkommando der US-Streitkräfte in Europa – EUCOM in Stuttgart – sowie das Hauptquartier der US-Marine in Europa. Dieses ist identisch ist mit dem der 6. US-Flotte (CNE-C6F in Neapel). Alljährliche Übungen sind geplant.

Neben der Ausbildung zählte Perkins weitere Aufgaben von USAEUR auf: die US Army »schickt Einheiten an die Front, holt sie von dort wieder zurück und sichert die Lebensqualität für die Soldaten und ihre Familien [an ihren europäischen Standorten]« (3). So folgt zwingend der weitere Ausbau der Garnison: eine Army-Unterkunft für 32 Millionen Dollar, ein Unterhaltungszentrum für 8,8 Millionen Dollar und eine Wohnanlage für 133 Millionen Dollar mit bis zu 324 Reihenhäusern, Doppelhäusern und Einfamilienhäusern. Obwohl der Umzug nach Wiesbaden unmittelbar nach Fertigstellung des neuen Kampfführungszentrums vorgesehen ist, hänge nach USAREUR das genaue Umzugsdatum noch von der Zustimmung des Kongresses zu den Baumaßnahmen, von operativen Gegebenheiten sowie von weiteren Bescheiden der Gastgebernation ab. Jedoch haben deutsche Behörden auf den US-Vorgang nur marginalen Einfluss. Das Einsatzzentrum wird innerhalb der US-Liegenschaft in Wiesbaden/Erbenheim gebaut. Die totale Nutzungsüberlassung der deutschen Behörden laut Stationierungsvertrag erlaubt der US- Militärverwaltung freies Spiel der »Notwendigkeiten«. Nach dem Umzug wird die US-Militärgemeinde Wiesbaden um 4.000 Soldaten, Zivilangestellte und Familienmitglieder auf 17.000 Personen anwachsen.

Zugleich sollen die US-Fallschirmjäger der 173rd Airborne Brigade als »Südeuropäische Schnelleingreiftruppe« eine neue Heimat auf dem Flugplatz Dal Molin/Vicenza erhalten. Hier hat das italienische Verteidigungsministerium trotz einiger Widerstände die Baupläne nach einigen Änderungen grundsätzlich gebilligt.

Schon Mitte Dezember 2007 fand in Vicenza eine internationale Kundgebung gegen den geplanten Stützpunkt Dal Molin statt. Neben Aviano – derzeit größte US-Basis Italiens und dem toskanischen Camp Derby – hat die bei Vicenza bereits bestehende US-Großbasis Caserma Ederle eine zentrale Funktion bei den Kriegen gegen Jugoslawien, den Irak und Afghanistan gespielt. Mit der Errichtung des neuen Stützpunktes Dal Molin wird, wie es die Bewegung in Vicenza formuliert, ganz Vicenza zu einer einzigen US-Basis. Dem harten Kern des Widerstandes geht es um mehr als nur um Ederle oder den künftigen Stützpunkt Dal Molin. Sie wollen europaweit US-Basen bekämpfen.

Die Bedeutung des Kosovo für die USA unterstrich US-Vizepräsident Biden bei seinem Besuch am 21. Juni 2009. Obwohl der Internationale Gerichtshof in Den Haag seit dem 17. April 2009 die Rechtmäßigkeit der einseitigen Kosovo-Unabhängigkeit prüft, unterstrich Biden die Unabhängigkeit des Landes als »unumkehrbar«. Ein skandalöses Beispiel für die inzwischen zur Bedeutungslosigkeit degradierten UN. Die USA benötigen ein »unabhängiges« Kosovo, um dort ihren mit viel Geld aufgebauten Stützpunkt Camp Bondsteel langfristig zu nutzen. Nach Rückzug der serbischen Truppen wurde das US-Camp im südlich von Pristina gelegenen Urosevac zum größten Militärstützpunkt seit Vietnam als Außenposten der USA für Operationen im Nahen Osten ausgebaut. Auf dem 3,86 Quadratkilometer großen Stützpunkt können bis zu 7.000 Armeeangehörige aufgenommen werden. (4) Camp Bondsteel soll zum Außenposten der USA für Operationen im Nahen Osten ausgebaut werden und Landebahnen für Kriegsflugzeuge bis hin zu B-52-Bombern erhalten. Ein konkretes Datum für den Abzug der US-Truppen gibt es nicht, vielmehr wird ein Pachtvertrag für 99 Jahre angestrebt. Da ergibt eine endgültige Loslösung von Serbien aus souveränitätsrechtlichen Gründen durchaus einen Sinn. Im Sommer 2001 hob US-Präsident Bush anlässlich eines Besuches im Camp Bondsteel dessen Aufgabe hervor: (5)

»Wir streben eine Welt der Toleranz und der Freiheit an. Von Kosovo nach Kaschmir, vom Mittleren Osten nach Nordirland, ist Freiheit und Toleranz das definierte Ziel für unsere Welt. Und Ihr Dienst setzt hierfür ein Beispiel für die ganze Welt.« (6)

Mit derartig anspruchsvollen ethischen Zielen lassen sich leicht die wirklichen Absichten verdecken. Diese werden parteiübergreifend im elitären Machtzirkel des Council on Foreign Relations (CFR) geschmiedet. Dort finden vor allem Deutungsmuster und Weltbilder regen Zuspruch, die vor über einem Jahrhundert Sir Halford Mackinder, Alfred Thayer Mahan und Nicolas J. Spykman für den angelsächsischen Raum entworfen haben. (7) Rechtzeitig zum US-Präsidentschaftswahlkampf erschien vom vorgestrigen Großmeister der Geostrategie Zbigniew Brzezinski das aus seiner Feder stammende Buch Second Chance (8). Darin unterzieht die graue Eminenz der demokratischen Präsidenten seit Carter und nunmehriger außenpolitischer Berater Barack Obamas die Regierungen Bush I, Clinton und Bush II einer fundamentalen Kritik. Ihnen sei es nach dem Zusammenbruch der Sowjetunion nicht gelungen, ein System dauerhafter amerikanischer Vorherrschaft zu errichten. Nun sei es an der Zeit, verstärkt auf Kooperationen und Absprachen mit Europa und China zu setzen. Dagegen solle Rußland isoliert und möglicherweise auch destabilisiert werden. Das Scheitern der von Brzezinski 1997 formulierten Pläne einer US-Vorherrschaft in Eurasien soll nun durch eine von Europa ausgehende Osterweiterung der NATO kompensiert werden. Die NATO-Mitgliedschaft der Ukraine wird befürwortet und dagegen das russische Bemühen, Einfluss in der Ukraine zu bewahren, als Imperialismus gebrandmarkt. (9)

Die bereits vorhandenen Einrichtungen des US-Militär in den Baltenstaaten sollen durch weitere US-Basen an der Küste des Schwarzen Meeres in Rumänien und Bulgarien ergänzt werden. (10) Auf den beiden Basen sollen über 4.000 US-Soldaten sowie die »Gemeinsame Eingreiftruppe Ost« (Joint Task Force East) stationiert werden. Die Regierungen der beiden Staaten erwarten, dass sich das US-Militär dort für lange Zeit niederlassen wird. (11) Unter anderem dürften diese Basen dazu dienen, um den Transport des Öls und des Gases aus dem Kaspischen Becken zu sichern.

Nicht zu unterschätzen sind auch die politischen Motive, um auch kleinere Truppenkontingente in neuen NATO-Mitgliedsstaaten zu stationieren. Mittels solcher Stationierungsmaßnahmen kann sich Washington eine politisch-wirtschaftliche Einflussmöglichkeit auf die Politik dieser Länder sichern und seine Rüstungsexportinteressen wirksamer wahrnehmen. Dazu braucht man nicht unbedingt Standorte mit guter Infrastruktur und größeren Verbänden, sondern kleinere Standorte, die in Krise und Krieg schnell aufwachsen und zur Unterstützung auch länger anhaltender Kampfhandlungen genutzt werden können. (12)

Trotz des weiteren uneingeschränkten militärischen »Engagements« im Irak, in Afghanistan und nun auch in Pakistan wird das Interesse der bankrotten Vereinigten Staaten deutlich, die eigene militärische Präsenz über Europa hinaus auszudehnen. Schwerpunkte dieses Interesses sind derzeit der Mittlere Osten, der Schwarzmeerraum, der Transkaukasus und Zentralasien sowie Afrika.

Hier sieht der ehemalige US-Botschafter in Nigeria, Princeton Lyman, für Afrika eine neue Bedeutung hinsichtlich »Amerikas relevanten Fragen wie Energie, Terrorismus und Handel« (13). Dieser Erkenntnis wurde 2007 mit der Aufstellung des AFRICA Command (AFRICOM) Rechnung getragen. Dieses Einsatzführungskommando für den afrikanischen Kontinent wurde von EUCOM abgetrennt und ist nun die sechste US-Kommandozentrale für eine bestimmte Region. (14) Zu den Aufgaben dieses Regionalkommandos erklärte US-Präsident George Bush: »Das AFRICA Command wird unsere Bemühungen verstärken, den Menschen in Afrika Frieden und Sicherheit zu bringen und unsere gemeinsamen Ziele von Entwicklung, Gesundheit, Bildung, Demokratie und wirtschaftlichen Fortschritt in Afrika voranzutreiben.« (15) 

Mit Blick auf das Terrornetzwerk Al Kaida soll nach US-Verteidigungsminister Robert Gates die neue Befehlsstelle auch zum »Schutz nichtmilitärischer Missionen und, sofern es nötig ist, auch für militärische Operationen zur Verfügung stehen« (16). Diese Operationen werden im Hauptquartier von AFRICOM in Stuttgart-Möhringen geplant, während EUCOM im nachbarlichen Stuttgart-Vaihingen die Strategien vom Baltikum bis zum Schwarzen Meer umsetzt.

Neben den Befehlszentren in Stuttgart und nun auch bald Wiesbaden ist noch das Luftwaffenhauptquartier der US Air Force Europe in Ramstein – dem größten Stützpunkt der US-Luftwaffe außerhalb der USA – von Bedeutung. Hier wurde und wird die Luftversorgung der Soldaten für die Kriege auf dem Balkan und im Mittleren Osten organisiert. Von der US-Airbase Spangdahlem in der Eifel können die gefürchteten Tarnkappenbomber F-117-A starten, während die Rhein-Main-Airbase in Frankfurt neben Ramstein als die zweite große Drehscheibe der US Air Force agiert. Dort können die riesigen amerikanischen Militärtransporter Galaxy und Globemaster einen Zwischenstopp einlegen. Auch sind hier die mächtigen Tankflugzeuge KC-135 Stratotanker stationiert.

3.500 Kilometer von Bagdad und 5.200 Kilometer von Kabul entfernt liegt im pfälzischen Landstuhl das US-Regional Medical Center (LRMC) mit über 2.000 Mitarbeitern. Landstuhl – die gefühlte deutsche Front in diesem Krieg. Nur acht Kilometer entfernt vom größten Krankenhaus der US Army außerhalb der Vereinigten Staaten landen die mattgrauen C-17-Frachtmaschinen mit ihrer traurigen Fracht. Schwerverletzte werden für ihre weitere Verlegung in die Heimat versorgt, während Leichtverletzte für die Rückkehr in den »Krieg gegen den Terrorismus« behandelt werden. Dieser »Krieg gegen den Terrorismus« wurde nach dem 11. September 2001 nicht als Verbrechensbekämpfung definiert, sondern scheint vielmehr dem Ziel der strategischen Vorherrschaft in dem »Korridor entlang der Seidenstraße« (17) zu dienen. Nach Afghanistan und dem Irak ist der Iran in das Visier der Pentagon-Strategen geraten. Ein Blick in die Landkarte mit dem Verantwortungsbereich des Zentralen US-Kommandos (CENTCOM/Area of Responsibility) genügt.

 

Erst am 9. November 2009 beendeten das U.S. European Command ( EUCOM/ Stuttgart) und die Israel Defense Forces ( IDF) das Luftabwehr-Manöver Juniper-Cobra 2010/JC10. (18) In der zweieinhalbwöchigen Übung wurde in Israel die Einsatzbereitschaft zwischen israelischen und amerikanischen Luftabwehreinheiten trainiert – und abschließend mit scharfen Raketen getestet. Durch seine Teilnahme an diesem Manöver unterstrich US-Admiral Stavridis – in Personalunion Chef aller US-Streitkräfte in Europa und Oberkommandierender sämtlicher NATO-Streitkräfte - die Bedeutung dieses Kriegsspiels. Sollte es vielleicht auch den Iran einschüchtern?

Der Stellenwert der Bundesrepublik Deutschland für die strategischen Absichten der USA lässt sich aus den Angaben in der Base Structure Review 2008 des US-Verteidigungsministeriums ablesen: Von den 761 größeren US-Liegenschaften jenseits der US-Grenzen befinden sich 268 in Deutschland.

Mit weitem Abstand folgen Japan (124) und Südkorea (87). Von den etwa 150.454 dauerhaft in Übersee stationierten US-Soldaten findet sich das größte Kontingent mit 55.147 Soldaten  (19) in der Bundesrepublik.

Ohne bereitwillige deutsche Unterstützung der amerikanischen Aktivitäten könnten die USA ihre Kriege im Irak oder in »AF-PAK« nicht führen. In Grafenwöhr werden die US-Truppen für ihren Einsatz im Irak ausgebildet und von hier aus in den Krieg geflogen. Zurück kommen sie häufig nur noch als Fleischklumpen oder dürfen in Deutschland genesen, um dann wieder zurück in den Krieg geschickt zu werden. Vor diesem Hintergrund mutet die in Deutschland an den Tag gelegte Teilnahmslosigkeit schon sehr zynisch.

Auch weitere Kriege in Eurasien werden nur dank deutscher Hilfe möglich sein. Bisher konnte die US-Armee und ihre Dienstleistungsunternehmen zivile deutsche Flughäfen für den Transport in ihre Kriegsgebiete unkontrolliert nutzen. Obwohl die deutsche Bundesregierung frühzeitig Kenntnis von Verschleppungen mutmaßlicher Terroristen und sogenannter »Gefangenen-Flüge« (Rendition-Flights) hatte, wurden derartige Menschentransporte im deutschen Luftraum nicht unterbunden. (20) 

Hier steht die Bundesregierung in der Verantwortung.

Werden eines Tages die Bürger der Bundesrepublik für die absehbaren Konsequenzen amerikanischer Machtpolitik gerade stehen müssen?

Zum Auftakt seiner Fernostreise unterstrich Barack Obama in Tokio am 14. November 2009 den Anspruch auf die globale Führungsrolle der USA. In seiner Grundsatzrede kündigte er eine Ausweitung der US-Aktivitäten im asiatischen Raum an – soll hier die unter Clinton geborene »Seidenstraßenstrategie« weiter verfolgt werden? Mit dieser Strategie zielt die US-Politik darauf, ihre Wettbewerber im Ölgeschäft, darunter Russland, den Iran und China, zu schwächen und schließlich zu destabilisieren. Das wird im US-Kongressbericht auch ganz offen zugegeben:

»Zu den erklärten Zielen der US-Politik im Hinblick auf die Energieressourcen in dieser Region gehört es, [...] Russlands Monopol über die Öl- und Gastransportrouten zu brechen (21) [...] den Bau von Ost-West-Pipelines zu ermutigen, die nicht durch den Iran verlaufen, sowie zu verhindern, dass der Iran gefährlichen Einfluss auf die Wirtschaften Zentralasiens gewinnt  (22)

Hinzu kommend würde ein Krieg gegen den Iran den USA eine viel solidere Militärbasis im Mittleren Osten als bisher verschaffen und den Einfluss auf Saudi-Arabien und andere Staaten des Mittleren Ostens verstärken. Die USA könnten damit dem gesamten Mittleren Osten ihre Bedingungen aufzwingen. Das werden aber Russland, China und Pakistan sowie auch Indien nicht zulassen.

Als weitere zentrale Themen sprach Obama die US-Stützpunkte in Japan sowie den Kampf gegen den Terrorismus an. Mit seiner Asientour scheint Obama zeigen zu wollen, dass die USA immer noch eine Führungsrolle in der Region innehaben. Angesichts der Finanzkrise, einer maroden Infrastruktur und eines bankrotten Haushaltes scheint das jedoch zunehmend illusorisch sein. Inzwischen sind die Vereinigten Staaten auf dem Finanz und Devisenmarkt von China und Japan abhängig, die gigantische Dollarreserven angehäuft haben. Sollte sich China vom US-Dollar als Leitwährung verabschieden oder gar einen Teil der Dollarreserven verkaufen, so würde das die USA vor große Probleme stellen.


Abkürzungen:

AOR: Area of Responsibility/Verantwortungsbereiche der US-Kommandos

AF-PAK: Afghanistan-Pakistan

AFRICOM: US-Kommandobereich Afrika

CENTCOM: Zentrale US-Kommandobereich

CNE-C6F: Combined Staff of U.S. Naval Forces Europe and Sixth Fleet

EUCOM: US-Kommandobereich Europa

IDF: Israel Defense Forces

NATO: North Atlantic Treaty Organization

USAREUR: US Army/Europa

 

Quellen:

(1) Zitiert aus »Japanese protest US base before Obama visit« in yahoo news unter: http://news.yahoo.com/s/afp/20091108/wl_asia_afp/japanusdiplomacymilitarydemonstration

(2) Patton, Mark: »Contract awarded for Wiesbaden USAREUR center«, in: Stars and Stripes, European edition, Tuesday, October 20, 2009, aufgerufen unter http://www.stripes.com/article.asp?section=104&article=65500

(3) Dougherty, Kevin: »An der USAREUR-Zukunft wird noch gebaut«, in: Stars and Stripes, 28.02.2008,
http://www.stripes.com/article.asp?section=104&article=60285&archive=true

(4) Camp Bondsteel ist modern ausgestattet und bietet zahlreiche Annehmlichkeiten und Einrichtungen des sozialen Lebens: ein Kino, Fitness-Studios, Sportplätze, zwei Kapellen, Bars, einen Supermarkt, mehrere Fastfood-Restaurants, Computer mit Internetanschluss und Videospiele. Im angeschlossenen Laura-Bush-Bildungszentrum können Kurse der University of Maryland und der University of Chicago belegt werden.

(5) Camp Bondsteel ist für Halliburton eine Goldgrube. Von 1995 bis 2000 zahlte die US-Regierung an Kellogg, Brown & Root 2,2 Milliarden US-Dollar für logistische Unterstützung im Kosovo, was der teuerste Vertrag der US-Geschichte ist. Die Kosten für Kellogg, Brown & Root machen fast ein Sechstel der auf dem Balkan für Operationen ausgegebenen Gesamtkosten aus.

(6) US-Präsident George am 24. Juli 2001 im Camp Bondsteel, unter: http://www.whitehouse.gov/news/releases/2001/07/20010724-1.html vom 23. Juli 2008

(7) Ähnliche Ideen hatten einst Friedrich Ratzel, Karl Haushofer und Carl Schmitt für den kontinentalen Raum entworfen.

(8) Brzezinski, Zbigniew: Second Chance. Three Presidents and the Crisis of American Superpower. New York 2007

(9) Vgl. Brzezinski 2007, S. 189

(10) Schon während des Irak-Krieges nutzten in Bulgarien die US-Streitkräfte einen Flugplatz und den Hafen Burgas, in Rumänien den Flugplatz Michail Kogalniceanu und den Hafen von Konstanza. Von diesem Zeitpunkt an wurde über eine Nutzung von Hafenanlagen bzw. Flugplätzen als Logistikstützpunkte in der Nähe der Schwarzmeerküste weiter diskutiert. Vgl. Ward Sanderson: »Laying the groundwork for new positioning«, European Stars and Stripes, 22.08.2004

(11) Balmasov, Sergey: »USA Prepares to Attack Russia in 3 or 4 Years?«, in: Pravda.Ru vom 23. Oktober 2009, abzurufen unter: http://english.pravda.ru/print/world/europe/110090-usa_russia-0

(12) Künftig untergliedern sich die US-Auslandsbasen in drei Kategorien: a) Main Operating Bases (große, ständig genutzte und mit größeren Einheiten und Verbänden belegte Standorte); b) Foward Operating (ständige Standorte, die in Krise und Krieg schnell aufwachsen können) sowie c) Cooperative Security Locations (auf dem Territorium der Gastgebernationen werden Standorte mit wenig US-Personal für bestimmte Operationen zur Verfügung gestellt). Hier können sich vornedisloziierte Waffen oder logistische Einrichtungen zur Unterstützung von Operationen im Einsatzland befinden. So trainieren britische und US-Truppen beispielsweise gelegentlich auf den polnischen Übungsplätzen Drawsko Pomorskij und Wedrzyn.

(13) »Africa is rising on US foreign policy horizon«, in: Alexander’s Oil and Gas Connections, News & Trends: North America, 23/2003

(14) Neben AFRICOM (der größte Teil Afrikas) bestehen fünf weitere US-Kommandozentralen: NORTHCOM (Nordamerika), SOUTHCOM (Mittel- und Südamerika), EUCOM (Europa, Russland), CENTCOM (Naher und Mittlerer Osten einschließlich Afghanistan und der zentralasiatischen ehemaligen Sowjetrepubliken sowie Nordostafrika) und PACOM (Pazifik, einschließlich China).

(15) Stout, David: »Bush Creates New Military Command in Africa« vom 6. Februar 2007 unter: http://nykrindc.blogspot.com/2007/02/president-bush-announces-creation-of.html (aufgerufen am 14. November 2009)

(16) Zitiert aus Mitsch, Thomas: »AFRICOM: Stuttgart wichtigste US-Basis im Wettlauf um Afrikas Öl«, in: AUSDRUCK – Das IMI-Magazin (April 2007).

(17) Mit dem nur fünf Tage vor dem Jugoslawienkrieg verabschiedeten sogenannten »Seidenstraßen-Strategiegesetz« (»Silk Road Strategy Act«) definierten die USA ihre umfassenden wirtschaftlichen und strategischen Interessen in einem militärisch abgesicherten breiten Korridor, der sich vom Mittelmeer bis nach Zentralasien erstreckt.

(18) »IDF and EUCOM Complete Joint Training Exercise For 20 days the two forces trained their cooperation in various defense exercises throughout Israel«, in: Jewish News Today vom 11. November 2009 unter http://www.jewishnews2day.com/jnt/cont.asp?code=8858&cat=uplinks

(19) Weiter aufgezählt sind 8.920 Zivilisten und 33.468 andere Personen (?)

(20) Schäfer, Paul: »Die US-Streitkräfte in Deutschland«, in Freitag, Nr. 15, vom 11. April 2008

(21) Diesem Denken entspringt der Plan, die Gaspipeline Nabucco südlich an Russland vorbeizuführen.

(22) Seidenstraßen-Strategiegesetz: »Silk Road Strategy Act of 1999« (H.R. 1152 – 106th Congress) Offizieller Titel: »Ta arnend the Foreign Assistance Act of 1961 to target assistance to support the econornic and political independence ofthe countries ofthe South Caucasus and Central Asia«. Im Mai 2006 modifiziert: »Silk Road Strategy Act of 2006 (S. 2749 – 109th Congress)«. Offizieller Titel: »A bill to update the Silk Road Strategy Act of 1999 to modify targeting of assistance in order to support the economic and political independence ofthe countries of Central Asia and the South Caucasus in recognition of political and economic changes in these regions since enactment of the original legislation.«

 

Mittwoch, 18.11.2009

Kategorie: Gastbeiträge, Geostrategie, Politik

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samedi, 21 novembre 2009

Madiale Märchenstunde - für eine Handvoll Dollar

taliban.jpgMediale Märchenstunde – für eine Handvoll Dollar

Udo Ulfkotte /

http://info.kopp-verlag.de/

Die Vereinigten Staaten haben mehrfach ganz offiziell erklärt, dass sie Propagandaabteilungen unterhalten, die mediale Stimmung für die US-Einsätze im Irak und in Afghanistan machen sollen. Mitunter lügt man bei solchen Propagandageschichten; auch das ist aus der Sicht der Amerikaner legitim. Und immer wieder fallen die großen »Nachrichtenmagazine« auf die US-Propaganda herein und verbreiten sie bereitwillig. Nun gibt es wieder eine solche Geschichte aus der US-Propagandaabteilung. Und die britische Regierung lügt lieber erst gar nicht mehr, sie teilt der Bevölkerung jetzt ganz offen mit, dass man Menschen kauft – mit Bestechungsgeldern …

Zehn Dollar zahlen die Taliban in Afghanistan pro Tag jedem, der auf ihrer Seite kämpft. Es scheint viele zu geben, die das Geld nehmen und für die Taliban kämpfen. Die ausländischen Truppen stehen jedenfalls vielen Taliban-Kämpfern gegenüber. Die Briten haben nun eine offizielle Dienstanweisung für Afghanistan herausgegeben, die einen neuen Weg zeigt, wie man britisches Leben bis zum Rückzug der britischen Armee aus Afghanistan schont: Die Briten sollen in Afghanistan einfach mehr Geld als die Taliban zahlen. Kämpfer abkaufen heißt die neue Devise. Und wenn Dollar nicht weiterhelfen, weil der Dollarkurs ja ständig verfällt, dann sollen die Briten stets einige Goldstücke bei sich haben und die Taliban-Kämpfer mit Gold aufkaufen. Ein Scherz? Nein, keine Satire, sondern die Realitiät. Die Londoner Times berichtete heute unter der Überschrift »Army tells its soldiers to ›bribe‹ the Taleban« darüber. In dem Bericht heißt es: »British forces should buy off potential Taleban recruits with ›bags of gold‹, according to a new army field manual published yesterday.« Das lässt tief blicken. Anstelle von Munitionstransporten nach Afghanistan wird es also jetzt Gold- und Geldtransporte nach Afghanistan geben. Wem will/kann man das in der europäischen Normalbevölkerung noch erklären?

Muss man auch nicht. Die großen Propagandaabteilungen sorgen ja schon dafür, dass die Menschen in westlichen Staaten noch irgendwie an die Notwendigkeit einer Kriegführung in Afghanistan glauben. Vor wenigen Tagen haben die Propagandaabteilungen wieder einmal Meisterliches vollbracht …

Terroranschläge vom 11. September 2001 – »Pass von 9/11-Helfer in Pakistan aufgetaucht« berichtete das ehemalige Nachrichtenmagazin Spiegel unlängst. In dem Artikel heißt es: »Nun ist seit Jahren die erste Spur von Said Bahaji aufgetaucht. Bei einer von der Armee organisierten Fahrt ins Kampfgebiet von Südwaziristan zeigten pakistanische Soldaten kürzlich Journalisten den deutschen Pass von Said Bahaji, den sie laut eigenen Angaben in einem der Häuser von Extremisten gefunden haben.« Auch die New York Times und andere renommierte Zeitungen erklärten ihren Lesern in jenen Tagen eine angebliche direkte Verbindung zwischen dem »Rückzugsgebiet« der Taliban und den Planern der Terroranschläge des 11. September 2001. Googelt man den Bericht der New York Times, dann findet man ihn wortgleich in 5.785 anderen Medien. Beim Lesen solcher Berichte brennt sich dem Durchschnittsleser tief ins Gedächtnis ein: Taliban = Anschläge vom 11. September 2001. Egal wie rückständig die Steinzeitislamisten der Taliban (die man heute mit Geld und Gold aufzukaufen versucht) auch sein mögen, sie haben angeblich irgendwie etwas mit Terrorplanungen zu tun. Die tiefenpsychologische Aussage dahinter lautet für den Leser: Wenn wir die Taliban in ihren »Rückzugsgebieten« jetzt nicht mit aller Macht bekämpfen, dann gibt es neue Terroranschläge in westlichen Staaten. Man suggeriert den Menschen, dass Terroranschläge in Afghanistan geplant werden. Moslem-Terroristen wie Nidal Malik Hasan, der gerade erst in Fort Hood/Texas unter Berufung auf den Islam viele Muslime ermordete, passen da nicht ins Bild. Nicht einer der Terroranschläge der letzten Jahre ist in Afghanistan oder gar von den Taliban geplant worden. Die Planer der Anschläge von Madrid, von London, die vielen aufgedeckten und verhinderten Anschläge in Deutschland – immer waren die Terroristen heimische Moslems. Das aber will man nicht wahrhaben. 

Wenn man Bevölkerungen einen Krieg schmackhaft machen will, dann braucht man vielmehr Behauptungen, die irrationale Ängste schüren. Dummerweise wurden aber auch die Terroanschläge des 11. September 2001 nicht in Afghanistan und nicht in einem »Rückzugsgebiet« der Taliban geplant, sondern in Hamburg/Deutschland, in Frankreich, in Sarasota/Florida und in Falls Chruch/Virginia. Und  auch das Geld kam nicht aus dem »Rückzugsgebiet« der Taliban, sondern aus Saudi-Arabien. Doch der Krieg wird heute weder gegen Saudi-Arabien, noch gegen Hamburg (Deutschland), Frankreich, Sarasota (Florida) oder Falls Chruch (Virginia) geführt.  

Der US-Nachrichtensender CBS berichtet in diesen Tagen (zum Ärger von Präsident Obama), dass die amerikanische Regierung die Zahl der in Afghanistan und im Irak stationierten US-Soldaten auf mehr als 100.000 erhöhen wolle. Je mehr amerikanische und andere westliche Soldaten man in die Region bringt, umso größer wird die Gefahr von Terroranschlägen in westlichen Staaten – das hat gerade erst das Blutbad von Fort Hood/Texas gezeigt, bei dem der muslimische Major Nidal Malik Hasan aus Wut über die geplante Truppenverstärkung seine Kameraden ermordete. Er wurde nicht aus dem »Rückzugsgebiet« der Taliban gesteuert. Man befürchtet in den USA jetzt, dass alle US-Moslems künftig von den Amerikanern nur noch als Terroristen gesehen werden.

afghanistan-taliban-terrorisme.jpgZurück zum Anfang dieser Geschichte. Die vielen Berichte über einen angeblich gefundenen Pass eines Terrorplaners im »Rückzugsgebiet« der Taliban enthalten nicht eine neue Information. Denn die Tatsache, dass Said Bahaji sich dort aufhält, ist (wie auch der Spiegel in dem Bericht »Pass von 9/11-Helfer in Pakistan aufgetaucht« eingesteht) seit Jahren schon bekannt. Die Veröffentlichung ist ein Propagandaerfolg der Amerikaner. Der Widerstand gegen die Ausweitung des Krieges in der Bevölkerung könnte mit solchen Berichten geringer werden. Die US-Propagandaabteilungen und die Berliner Regierung, die beide die Ausweitung des Krieges und die Entsendung weiterer Truppen planen, werden sich über solche Berichterstattung freuen.

Man kennt das ja alles – erinnern Sie sich: Da gab es vor Jahren die gleichen Propaganda-Berichte über Saddam Hussein und den Irak. Von dort aus seien die Terroranschläge des 11. September 2001 angeblich geplant worden. Man verbreitete das allen Ernstes. Und es wurde gedruckt. Heute ist allein die Erinnerung an diesen Blödsinn peinlich. Unterdessen können heute in aller Ruhe Menschen in Dubai, Hamburg oder den USA Terroranschläge planen. Soldaten, die man in das »Rückzugsgebiet« der Taliban entsendet, werden das nicht verhindern können.   

Und die Taliban in Afghanistan? Die kauft man jetzt für eine Handvoll Dollar auf. Das ist angeblich moderne Terrorabwehr. Eigentlich könnte man die westlichen Soldaten doch nun komplett aus Afghanistan zurückziehen. Man braucht doch jetzt nur noch einen westlichen Zahlmeister, der Tag für Tag mehr als 10 Dollar an jeden Ex-Taliban-Kämpfer auszahlt …

  

Dienstag, 17.11.2009

Kategorie: Allgemeines, Geostrategie, Enthüllungen, 11. Sept. 2001, Akte Islam, So lügen Journalisten, Politik, Terrorismus

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dimanche, 15 novembre 2009

Entretien avec Alexandre Douguine (1992)

dugin1.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1992

Entretien avec Alexandre Douguine, éditeur traditionaliste à Moscou

 

propos recueillis par Robert Steuckers et Arnaud Dubreuil

 

Q.: Monsieur Douguine, vous êtes éditeur à Moscou depuis que la «perestroïka» permet ce genre d'activité indépendante. Vous avez édité ou vous allez éditer les Rig-Véda, la «Volonté de puissance» de Nietzsche, le «Golem» et l'«Ange à la fenêtre» de Gustav Meyrinck, «Chevaucher le Tigre» et «Impérialisme païen» de Julius Evola, «La crise du monde moderne» et le «Règne de la quantité» de René Guénon, «Ungern le Baron fou» de Jean Mabire, «Méphistophéles et l'Androgyne» de Mircea Eliade, etc. Tout cela dans le cadre des éditions AION et de l'association ARCTOGAIA. Mais ces textes, m'avez-vous dit lors de notre première rencontre en juillet 1990, circulaient déjà en samizdat depuis longtemps. Pouvez-vous nous raconter brièvement cette odyssée? Quel impact ont eu ces livres clandestins?

 

AD: Le samizdat en général, les Russes le faisaient pour rire. Mais avec Evola et Nietzsche, qui circulaient en samizdat, il y avait rupture. Leurs écrits tranchaient par rapport au samizdat conventionnel, anti-communiste et démocratique. Ces livres étaient agaçants. On nous prenait d'abord pour des «satanistes», des êtres immoraux, des gens agités par de sombres desseins. L'impact global de nos livres était assez insignifiant parce que la liberté de penser n'a été qu'un résultat  de la liberté d'expression. Les gens n'étaient intéressés que par le nom des auteurs qui avaient des relents scandaleux et non par le contenu de leurs œuvres. Aujourd'hui, le public montre davantage d'intérêt pour le contenu. Il s'habitue peu à peu à des idées comme l'inégalité, l'élitisme, la métaphysique, l'aryanité, la métaphysique juive, la tradition indo-européenne, le traditionalisme, l'eschatologie (mot totalement inconnu avant nos interventions éditoriales). Toutes ces réactions du public sont encore superficielles mais le déclic s'est produit. Le public n'est pas encore capable d'opérer des distinctions entre les diverses écoles de pensée (traditionalisme, néo-spiritualisme, nouvelle droite, troisième voie, New Age, catholicisme, etc.). Il est difficile d'évaluer le tirage de nos titres en samizdat. Nous en imprimions 50 ou 100 et les gens les reproduisaient par dactylographie ou tout autre moyen, surtout en Sibérie, à Krasnoïarsk par exemple. A l'époque, ce type d'édition clandestine était dangereux. Nous risquions la prison ou le camp. Mais c'est en fait la radicalité des théories de Nietzsche et d'Evola qui nous a sauvés. On nous prenait pour des fous; personnellement, j'ai été enfermé pendant un mois dans un asile psychiatrique, avec traitement médical approprié de façon à ce que j'«oublie». Au cours de cette détention, une psychiatre m'a fait administrer un traitement spécial parce que j'avais dit que Heidegger écrivait en allemand, alors qu'elle était persuadée qu'il écrivait en anglais! J'ai eu aussi des ennuis pour des chansons et chansonnettes que je chantais dans nos cercles...

 

Q.: Quels ouvrages comptez-vous éditer dans un avenir très proche?

 

AD.: La chronique de l'Oera-Linda (1); Le dominicain blanc  de Meyrinck et ses contes; ensuite les contes de Lovecraft ainsi que certains de ses articles. Nous aimerions éditer Jean Ray. Plusieurs ouvrages de Guénon, comme l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues. D'Evola, nous envisageons la publication de la Tradition hermétique et de la Révolte contre le monde moderne  sans oublier la Métaphysique du sexe. Nous éditerons aussi nos propres livres: Les voies de l'Absolu de moi-même, un ouvrage consacré à l'eschatologie et à la cyclologie traditionnelle; L'Orientation du Nord  du grand théoricien musulman Djemal Haïdar.

 

Q.: Vous enclenchez une «révolution conservatrice» en Russie. Mais quels sont vos modèles russes? Leontiev indubitablement... Dostoïevski? Berdiaev? Valentin Raspoutine, qui siège dans le Conseil de Gorbatchev? Soljénitsyne et son projet de confédération grande-slave?

 

AD: Nous sommes plutôt des traditionalistes métaphysiciens. Mais nous estimons qu'il est nécessaire d'appliquer les éternels principes de la Tradition à la situation actuelle et cela, d'une manière différente de celle imaginée par le scénario conservateur de ces trois derniers siècles. C'est la raison pour laquelle nous ne nous posons pas comme des «traditionalistes» au sens politique du terme mais comme des révolutionnaires, des innovateurs radicaux. Léontiev nous intéresse beaucoup, parce qu'il envisage l'union des traditionalistes orthodoxes-byzantins et islamiques contre le libéralisme occidental, mais simultanément nous nous intéressons aussi au «critique de la russéité», Tchadaïev (2). Aujourd'hui, Chafarévitch nous apparaît très intéressant parce qu'il est le seul penseur au vrai sens du terme. Raspoutine nous intéresse moins parce qu'il est un traditionaliste politique sans être un révolutionnaire. Deux choses nous distinguent de la droite russe conventionnelle. D'abord, nous sommes des «patriotes du Nord de l'Europe», des défenseurs de la spécificité intrinsèque du Nord de l'Europe, et non seulement de la Russie. Ensuite, à rebours des droites, nous ressentons la dimension proprement eschatologique de notre engagement. Ces deux positions exigent des méthodes radicalement différentes par rapport aux engagements politiques conventionnels. Quant à Dostoïevski, nous ne retenons pas chez lui sa réponse mais son questionner génial. Son personnage Chatov n'est pas pour nous le reflet de sa propre personne; Dostoïevski se retrouve plutôt dans Kirilov mais aussi, en même temps, dans Stavroguine, Verkovenski et tous les autres. Berdiaev, pour nous, n'incarne pas une pensée profonde mais superficielle, trop éclectique. Soljénitsyne apporte du nouveau, dans une perspective qui n'est pas celle de la droite conventionnelle (qui, elle, est impérialiste); son nationalisme est populiste/ethniste, dépourvu de toute arrogance impérialiste. Il veut se débarrasser de l'empire soviétique artificiel, cette construction contre-nature. Nous soutenons ses propositions mais nous souhaiterions les compléter par la célèbre perspective eurasienne/touranienne (3). Le NTS a été intéressant, notamment sur le plan politique, mais il semble avoir été récupéré par quelque force mondialiste, téléguidée depuis Washington.

 

Q.: La perestroïka vous a permis d'être éditeur, d'amorcer votre «révolution conservatrice» sur la place publique. Mais vous la jugez négative pour le peuple russe. Pourquoi?

 

AD: Chez nous, en Russie, la situation politique intérieure bascule dans le grotesque et l'absurdité. Deux courants majeurs s'imposent aujourd'hui à la société soviétique, les droites et les gauches. Tous deux sont des mélanges idéologiques presque impossible à définir. Les droites sont représentées par les communistes conservateurs, staliniens ou brejnéviens, les écrivains patriotiques non communistes voire parfois anti-communistes, le clergé orthodoxe, les groupuscules antisémites et les patriotes radicaux (c'est cette variété hétéroclite que recouvre l'appelation «Pamiat»). Les gauches représentent les diverses variantes du pro-américanisme, les libéraux, les sociaux-démocrates, les anarchistes, soit, en résumé, les gens qui adhèrent à une philosophie économiste et la représentent dans ses aspects les plus purs. Paradoxalement  —c'est un résultat du soviétisme— les droites sont profondément imprégnées par les idéologèmes du gauchisme, du marxisme, du léninisme.

 

A droite, on nie la propriété privée et on cultive une fidélité inconditionnelle au militarisme socialiste. Pire, les droites soviétiques rassemblent les conformistes de tous poils, ceux qui, par le négativisme spirituel soviétique, sont totalement corrompus de l'intérieur. Les droites soviétiques actuelles reconnaissent comme acceptable les pires tares du socialisme soviétique: la servitude personnelle, la castration des volontés, la servilité et la docilité. Le front des droites, par conséquence, défend le système, tout en critiquant ses modifications démo

cratiques. Dans une telle droite, il n'y a aucun trait de la contestation véritable. Ajoutez-y la germanophobie et la frousse irrationnelle devant tout ce qui est taxé, à tort ou à raison, de fascisme ou de nazisme, et vous aurez devant vous le triste spectacle qu'offre cette parodie qu'est la droite soviétique de l'ère perestroïkiste. Cette droite est schizophrène: elle veut conserver frileusement toute une série de tares du régime soviétique et s'engoue simultanément pour les archaïsmes grotesques, tout en voulant reproduire formellement les attributs de l'époque d'avant 1917. Par ailleurs, autre trait caractéristique: cette droite identifie tout ce qui provient de l'Occident au judaïsme et toute forme d'intellectualité à la “maçonnerie”

 

Quant aux gauches, elles ne sont pas plus cohérentes. Elles pensent que la propriété privée, la valeur de la personnalité, le retour des terres aux paysans, la philosophie ontologique, etc., sont les signes les plus purs du gauchisme radical! Tous ces hommes de gauche sont des anti-communistes farouches, les ennemis jurés du marxisme, du léninisme, de l'histoire soviétique, de la Révolution d'Octobre. Leur nouveau mot d'ordre: les valeurs communes à toute l'humanité. Ils sont désormais partisans de la religion et du capitalisme.

 

De ce bric-à-brac idéologique des gauches et des droites ressort tout de même un clivage: celui induit par la question juive ou, inversément, la question de l'antisémitisme. Pour les droites, le «Juif», c'est le mal absolu, même si, dans les discours, elles masquent, par démagogie, l'âpreté de cette affirmation. Pour ces droites, donc, l'origine de tous les troubles actuels et passés réside dans le «sionisme». Dans cet «antisionisme», toutes les variantes de la droite se rejoignent. Inversément, les gauches pensent que l'origine de tous nos maux vient de l'antisémitisme. Les gauches raisonnent ainsi: «l'antisémitisme, c'est la jalousie des pauvres (matériellement, intellectuellement, spirituellement, etc.) pour les riches, de ceux qui sont au bas de l'échelle sociale pour ceux qui sont en haut». Cette jalousie, pour eux, explique tout, y compris la révolution d'Octobre, ce qui est le comble de l'absurdité, le stalinisme, le ureaucratisme, le brejnévisme, etc. Un exemple: une femme, le chef du secteur culturel du Conseil du district de Moscou, m'a dit un jour cette sottise incroyable, typique de la gauche perestroïkiste: “Je n’ai pas lu l’article de Soljénitsyne, “Comment devons-nous  reconstruire notre Russie,”; j’ai voulu savoir ce qu’il disait de l’avalanche d’antisémitisme qui nous tombe dessus. Il ne le mentionne même pas. Tout est clair! C’est un nazi! Je ne le lirai jamais!”.

 

Mais ce qui est le plus frappant dans la Russie d'aujourd'hui, c'est qu'il n'y a aucune volonté d'indépendance d'esprit dans tous ces mouvements politiques. Aucune sincérité ne ressort de ce magma. Tout y est manipulation habile, manipulation qui calcule et spécule sur l'inertie immense de notre peuple russe, abattu et perverti, incapable de quoi que ce soit qui aille dans le sens d'une restauration nationale. Les manifestations d'extrémisme, comme l'antisémitisme de certains cénacles de droite, restent parfaitement contrôlées et sont donc sans danger. Les communistes les plus à droite de Moscou, donc les plus braillards en matière d'«anticommunisme», sont les premiers à fonder des «entreprises mixtes» avec l'aide des monopoles capitalistes et de la Banque mondiale, dont les représentants à Moscou sont de nationalité juive. Pire: les droites sabotent le processus de libéralisation et aident de la sorte les dirigeants actuels de l'URSS à ne libéraliser que ce qu'ils veulent bien libéraliser et à ne privatiser que ce qu'ils veulent s'approprier à leur entier bénéfice. Quand les «conservateurs» s'efforcent de limiter et d'arrêter le processus de libéralisation, ils ne font du tort qu'aux citoyens ordinaires, les habituelles victimes des ignominies soviétiques!

 

Les fractions de gauche et de droite se lancent à la tête les injures de «fascistes» et de «nazis» à qui mieux-mieux. Pour les droites le fascisme, c'est la privatisation et la libéralisation proclamées par les gauches, selon la bonne vieille équation instrumentalisée par les patriotes: Occident = sionisme = hitlérime = capitalisme. Les gauches définissent comme «fascistes» ou «nazies» la «brutalité populiste» des patriotes et leur servilité par rapport au pouvoir.

 

Pour résumer ce que je viens de dire, la perestroïka soviétique, c'est le spectacle organisé et orchestré par les dirigeants du parti (qui, aujourd'hui, se sont déplacés dans le Conseil du Président ou ailleurs). Ils ont créé les marionettes monstrueuses que sont les droites et les gauches, de façon à ce qu'elles discutent et argumentent à l'infini, dans une cacophonie idiote qui ne mène nulle part. De l'autre côté, le peuple ne manifeste que de l'inertie et ne prouve que son impotence absolue. Il est sans vigueur, passif, titube comme un somnanbule, incapable de répondre à cette énorme provocation du pouvoir.

 

La lacune principale, c'est l'absence de contestation véritable, de volonté politique et idéologique indépendante. C'est vrai pour toutes les strates du peuple russe; les autres républiques et nationalités sont différentes mais pas trop différentes! Dans ce capharnaüm, il n'y a ni clarté ni cohérence idéologique. Un écrivain russe, très profond et très réaliste, Youri Mamleev m'a dit un jour: «Il ne faut pas craindre l'américanisation de notre peuple. Ce peuple russe si étrange et énigmatique est capable de défigurer tellement l'américanisme que l'on nous aura imposé que lorsque l'Amérique verra le résultat, elle tournera de l'oeil; ce qu'elle aura provoqué aura basculé dans l'horreur. Les Russes ont déjà tué le communisme en l'idiotisant à l'extrême. Si les Etats-Unis veulent perdre leur MacDonald ou leur Mickey Mouse, qu'ils les envoient en Russie! Il n'existe pas de force au monde qui soit plus grande que la force gigantesque et lente de l'idiotisme russe». Ces paroles de Mamleev sont assez brutales mais elles sont réalistes. Elles proviennent d'un écrivain qui porte un grand intérêt à toutes les formes de pathologie.

 

Les Occidentaux semblent l'ignorer: au niveau idéologique et politique, il ne se produit rigoureusement rien en Russie, mis à part une petite dose homéopathique de libéralisation. Mais celle-ci n'a aucune utilité pour le commun des mortels en Russie. Donc au lieu d'admirer béatement la politique de Gorbatchev, il faut se méfier plus que jamais des changements troublants d'aujourd'hui. Le «Prince de ce monde» ne rencontre plus le moindre obstacle, sauf peut-être l'inertie ou les résidus archaïques des structures psycho-ethniques. Si on compte sur la Russie pour faire advenir les vraies valeurs positives et traditionnelles ou pour déclencher la révolte contre le monde moderne, on se trompe, on s'illusionne. Les peuples des autres républiques auront peut-être plus de chance que les Russes qui ont assimilé l'idéologie destructricedu communisme importé et en ont fait leur idéologie nationale. La dissolution de l'empire soviétique, les Russes la perçoivent comme la fin de leur mission impériale. Or la nation impériale russe est morte. Peut-être qu'un jour surgira une nouvelle nation russe revivifiée et réveillée... Mais ce ne sont pas les droites soviétiques actuelles qui contribueront à ce réveil. Le réveil de la Russie et de l'Europe se produira non pas grâce à tout cela mais malgré tout cela.

 

Q.: Rejoignez-vous Zinoviev qui parle de «catastroïka»?

 

dugin.gifAD: Pas tout à fait. La perestroïka est négative; elle est une catamorphose. Mais Zinoviev néglige l'action des forces occultes et ignore les lois cycliques. Nous, nous mettons l'accent sur les lois cycliques. Après la perestroïka, il adviendra un monde pire encore que celui du prolétarisme communiste, même si cela doit sonner paradoxal. Nous aurons un monde correspondant à ce que l'eschatologie chrétienne et traditionnelle désigne par l'avènement de l'Antéchrist incarné, par l'Apocalypse qui sévira brièvement mais terriblement. Nous pensons que la «deuxième religiosité» et les Etats-Unis joueront un rôle-clef dans ce processus. Nous considérons l'Amérique, dans ce contexte précis, non pas seulement dans une optique politico-sociale mais plutôt dans la perspective de la géographie sacrée traditionnelle. Pour nous, c'est l'île qui a réapparu sur la scène historique pour accomplir vers la fin des temps la mission fatale. Tout cela s'aperçoit dans les facettes occultes, troublantes, de la découverte de ce continent, juste au moment où la tradition occidentale commence à s'étioler définitivement. Sur ce continent, les positions de l'Orient et de l'Occident s'inversent, ce qui coïncide avec les prophéties traditionnelles pour lesquelles, à la fin des temps, le Soleil se lèvera en Occident et se couchera en Orient. C'est Djemal Haïdar qui, parmi nous, a été le premier à nous le faire remarquer. La perestroïka, pour nous, n'est pas envisageable sans le facteur Amérique qui en est le moteur invisible, sur les plans politique et métapolitique. Zinoviev omet d'étudier le facteur occulte "Amérique" qui, pour nous, est essentiel.

 

Q.: Dans la perspective de Léontiev, vous envisagez un grand front traditionnel, alliant les Orthodoxes et les Musulmans et vous y ajoutez la «Tradition nordique»... Pour les Russes et les autres peuples slaves ou baltes, l'idée de la Lumière du Nord est compréhensible... Mais pour les Musulmans? Comment vos amis musulmans interprètent-ils la Lumière du Nord?

 

AD: Pour vous répondre, j'évoquerais d'abord le livre de Henry Corbin qui montre bien que la lumière spirituelle de l'ésotérisme musulman était exactement le lumière du Nord. Un jour, Djemal Haïdar a rencontré un jeune musulman azéri qui lui a révélé que le sang sacré des cinq Imams est attiré vers le pôle magnétique, donc vers le Nord. Il a affirmé que circule parmi les tarikas azéris une légende qui veut que Hitler était un Imam caché, descendant d'Ali. Cette idée peut paraître bizarre mais certains musulmans du Caucase, plus sérieux, n'excluent pas le rôle géopolitique et mystique du Nord pour l'Umma musulmane dans la dernière phase de notre cycle. Un autre jeune intellectuel azéri, connu pour ses positions radicales et fondamentalistes, Heretchi, affirme que l'eugénisme avait d'abord été inventé par l'imâmat avant d'être repris par le IIIième Reich...

 

Q.: Oui, mais les intégristes musulmans n'ont-ils pas oublié la phase ésotériste de l'Islam? Il existe dans les milieux traditionalistes en Europe occidentale un engouement pour le fondamentalisme musulman, alors que celui-ci se réfère beaucoup plus au Coran qu'à un véritable ésotérisme...

 

AD: Le réveil de l'Islam est un phénomène indéniable. Il est évidemment assez confus et porte en soi la tendance wahabitique, c'est-à-dire la tendance moraliste et puritaine, exotériste donc farouchement anti-ésotériste. D'autre part, nous assistons au réveil des tarikas et du soufisme, soit de l'ésotérisme islamique. Ce qui est curieux, c'est que l'on a parfois des Wahabites qui sont en même temps pro-ésotéristes. Cette confusion est bien caractéristique pour tout l'univers de l'Islam soviétique. Parfois certains ésotéristes sont cosmopolites et, dans certains cas, anti-traditionnels. Parmi les représentants de l'Islam populaire, dans ses aspects les plus simples, on rencontre des éléments qui relèvent d'un véritable ésotérisme opératif. Certains tarikas sont devenus de vrais musées et ont cessé d'être des centres spirituels, ce qui joue en faveur des tendances anti-traditionnelles. Il y a comme un renversement des rapports.

 

Q.: Quand Gorbatchev parle de «maison commune» européenne, comment réagissez-vous?

 

AD: Les Russes en général pensent qu'il s'agit de l'abolition de leur empire soviétique, donc de quelque chose de destructeur. Les gens doutent de la capacité de la population soviétique à devenir membre à part entière de la communauté des peuples européens. L'isolement du monde soviétique, du temps de Staline à Brejnev, a donné aux Russes le sentiment d'être normaux parce qu'il n'y avait aucun repère. Aujourd'hui, avec l'ouverture des frontières, les Russes ont un sentiment d'infériorité; ils se sentent comme des idiots, des inférieurs, des «Asiatiques», des sauvages. Moi, personnellement, je suis pour l'unité des peuples européens mais sur la base de la restauration de la Tradition commune spirituelle et nordique. On peut interpréter la «maison commune» de Gorbatchev dans notre sens. C'est sans doute différent de ses intentions mais c'est cela qui est important. De l'Europe unie spirituellement, on pourra passer à l'Eurasie unie spirituellement. Et parler alors de «maison commune» eurasienne.

 

Q.: Quels rapports entretenez-vous, traditionalistes russes, avec des traditionalistes chinoie ou japonais?

 

AD: A présent, nous n'en avons aucun. Mais nous l'envisageons avec intérêt. Ces contacts devront s'opérer sur la base d'études communes de la Tradition primordiale.

 

Q.: Vous utilisez l'expression «Kontinent Rossiya» (Continent Russie). Pouvez-vous nous le préciser?

 

AD: Il s'agit de visualiser la Russie d'une manière nouvelle. Comme un phénomène en soi, énigmatique, que nous devrons examiner petit à petit dans la perspective d'un bloc continental eurasien.

 

Q.: Vous envisagez donc une réorganisation géopolitique de la planète?

 

AD: La logique eschatologique postule nécessairement un changement brusque et global, objectif en quelque sorte, de l'état géopolitique du monde. Notre propos serait d'instaurer à travers tous ces cataclysmes, l'orientation septentrionale et, de ce fait, transcendantale.

 

Q.: Plusieurs revues se sont créées à Moscou, Kontinent Rossiya, Miliy Anguel, Posledniy Polus, Tawhid, Wahdad ainsi qu'une association, Arctogaia; quels sont leurs objectifs, leurs thèmes?

 

AD: Pour ce qui concerne l'association ARCTOGAIA, votre revue Vouloir  a publié, dans son numéro 68/69/70, la déclaration de principe. Je viens de vous remettre celles des revues Kontinent Rossiya  et Miliy Anguel  (cf. encarts, ndlr). Posledniy Polus est un supplément à Kontinent Rossiya,  où paraissent des textes plus actuels, politiques et artistiques. Tawhid  est la revue de l'avant-garde métaphysique islamique fondamentaliste, fondée et animée par le grand penseur et métaphysicien de notre époque, Djemal Haïdar. On y considère l'Islam sous la lumière initiatique et géopolitique, eschatologique, raciale, ethnique, économique, scientifique, artistique. C'est un curieux et génial mélange d'avant-garde intellectuelle et de traditionalisme radical. Wahdad  est le journal édité par le parti musulman Renaissance, mouve

ment fondamentaliste de la plus grande envergure en URSS aujourd'hui.

 

Q.: Monsieur Douguine, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.  

 

 

jeudi, 05 novembre 2009

Eurasia: Continente autarchico!

eurasia_1860.jpgArchives - 2004

Eurasia: Continente autarchico!

Che l’Eurasia possa divenire un continente autarchico non è un’utopia, ma lo confermano i freddi dati economici; per scongiurare tale eventualità, che metterebbe la parola fine alla globalizzazione capitalistica, i moloch del libero mercato stanno correndo ai ripari.

Peraltro, l’Eurasia è l’unico blocco potenziale che negli ultimi 25 anni abbia ridotto i consumi di petrolio a vantaggio di altre fonti energetiche, idrogeno, energia solare … e con il protocollo di Kyoto abbia almeno ipotizzato la possibilità di uno sviluppo economico alternativo.

Analizzando le stime accertate per quanto riguarda le riserve di greggio, gas naturale e carbone, possiamo facilmente comprendere gli scopi delle guerre statunitensi contro Afghanistan e Iraq: un disperato tentativo di accaparrarsi immensi giacimenti di materie prime, evitare un declino ormai irreversibile e mantenere uno stile di vita insostenibile (36,1% di emissioni di anidride carbonica nel mondo, a fronte di una popolazione del 4% circa dell’intero pianeta).

 

Ma lasciamo parlare le cifre. (1)

Il 65,4% delle riserve petrolifere accertate alla fine del 2002 si trovano in Medio Oriente, il 9,4% in Sudamerica e solo il 4,8% in America settentrionale; 8 milioni di barili di greggio vengono estratti ogni giorno in Arabia Saudita, 7,8 in Russia, 5,8 negli USA, 3,5 in Iran, 3,3 in Cina, 3,05 in Messico.

 

* Riserve di greggio (accertate al 2002 in miliardi di barili):

Asia del Pacifico: 38,7

Nord America: 49,9

Africa: 97,5

Eurasia: 97,5

Sud e Centro America: 98,6

Medio Oriente: 685,6

 

* Giacimenti di gas naturale (accertati al 2002, in migliaia di miliardi di m3):

Sud e Centro America: 7,08

Nord America: 7,15

Africa: 11,84

Asia del Pacifico: 12,61

Medio Oriente: 56,06

Eurasia: 61,04

 

* Disponibilità di carbone (accertate al 2002 in miliardi di tonnellate)

Medio Oriente: 1,7

Sud e Centro America: 21,8

Africa: 55,4

Nord America: 257,8

Asia del Pacifico: 292,5

Eurasia: 355,4

 

Ricapitolando, l’Eurasia possiede il doppio delle riserve di greggio degli Stati Uniti (la cui supremazia è ancora schiacciantemente detenuta dal Medio Oriente), è superiore di nove volte per quanto riguarda i giacimenti di gas naturale rispetto a quelli nordamericani e ha disponibilità di carbone per oltre 1/3 maggiore.

Teniamo inoltre presente che -in base agli scenari individuati dai ricercatori della multinazionale Royal Dutch Shell- si assisterà nei prossimi anni a una vera e propria corsa verso il gas naturale -risorsa della quale la Russia è ricchissima-; entro il 2010, esso sostituirà il carbone (che oggi costituisce il 24% della produzione d’energia primaria nel mondo), entro il 2020 il petrolio (ora al 35%).

Se teniamo presente la disponibilità manifestata da vari paesi arabi di vendere il proprio petrolio in euro (Iraq -poi aggredito- Libia, ma anche paesi dell’OPEC e Russia), riusciamo a immaginare facilmente perché oggi gli Stati Uniti stiano giocando allo «scontro di civiltà» e di quale portata sia il tradimento operato da quelle classi dirigenti europee che insistono a mantenerci legati al carro di Washington.

Una sovranità limitata che la nazione italiana paga in modo particolare; nel maggio 1994 viene completamente liberalizzato il prezzo dei prodotti petroliferi, dopo un lungo periodo nel quale esso veniva stabilito dal governo attraverso il CIP (Comitato interministeriale prezzi).

Premesso che il prezzo del petrolio incide in minima parte sul prezzo finale e che il 68% di quello di un litro di carburante è costituito da gravame fiscale che finisce nelle casse dello Stato, bisogna ricordare che rincari o ribassi del restante 32% segue l’andamento di logiche particolari, spesso legate al rapporto domanda-offerta ma che hanno in linea di massima origine negli Stati Uniti (che dominano il mercato mondiale con i loro 19,8 milioni di barili di greggio consumati ogni giorno).

Come rivela Gabriele Dossena sul “Corriere della Sera” «nella formazione delle quotazioni del greggio al New York merchantile exchange intervengono per esempio fattori come il calo delle scorte americane, oppure cambiamenti climatici locali che possono spingere la domanda oltre le previsioni… Un ruolo determinante lo rivestono pure le raffinerie, gli impianti in grado di trasformare il famoso barile di petrolio in una diversità di prodotti finiti…

Ebbene basta un guasto in una di queste raffinerie, oppure un improvviso spostamento della domanda dalla benzina al gasolio o più semplicemente una parziale inattività per manutenzione dell’impianto, ed ecco che i prezzi del prodotto finale come per incanto si impennano per tutto il resto della popolazione mondiale. C’è infatti un indice, sconosciuto ai non addetti ai lavori, che ogni giorno riporta l’andamento delle quotazioni di carburanti e prodotti finiti: è l’indice Platt’s (Platt’s oilgram price service), di origine americana, una sorta di bussola utilizzata dalle compagnie petrolifere per fissare i prezzi che poi vengono applicati in ogni parte del mondo». (2)

Se qualcuno finge ancora di non capire quanto ci costi la dipendenza dal protettorato a stelle e strisce e la logica del mondialismo usurocratico farebbe bene a svegliarsi: la battaglia finale per la “Terra di Mezzo” (l’Heartland) è da tempo iniziata; la coscienza del destino imperiale dell’Eurasia, blocco continentale autarchico e Tradizionale, dev’essere diffusa, pena l’estinzione nel magma indifferenziato del villaggio globale.

 

 

 

Stefano Vernole

 

Note:

(1) Tutti i dati riportati sono tratti dal “Corriere della sera - Documenti”, 20 giugno 2003, p. 5

(2) Gabriele Dossena, “C’è un guasto a una raffineria americana? Da noi benzina più cara”, ibidem

 

 

Ultimo aggiornamento: domenica 15 febbraio 2004

 

vendredi, 30 octobre 2009

Iraq, Afganistan y la doctrina Obama en "el tablero de ajedrez" eurasiatico

Iraq, Afganistán y la doctrina Obama en “el tablero de ajedrez” euroasiático

El teniente coronel Eric Butterbaugh, oficial del Pentágono a cargo de la vocería del Comando Central norteamericano, manifestó que en Iraq, territorio medioriental de 437.072 Km2, permanecen 120 mil soldados estadounidenses, aunque no se enviarán -dijo- los 4 mil previstos que reemplazarían los equivalentes de la Guardia Nacional de EEUU apostados en Bagdad.

Ello significa que en el país medioriental hay, por cada 3,6 kms cuadrados de territorio iraquí, un soldado ocupante de la más agresiva potencia mundial, lo cual es una proporción que pone en duda la legitimidad de cualquier proceso electoral, legislativo o presidencial en un país que aspire a ser reconocido como legal, ocupado por tropas extranjeras.

Sobre esas condiciones muy reales y precisas, el primer ministro iraquí, Nuri al-Maliki se encuentra realizando una visita a Washington para buscar “apoyo político” del gobierno de Barack Obama y así garantizar -ante las diversas fuerzas políticas iraquíes- las mejores condiciones que permitan avalar el reconocimiento legítimo de las próximas elecciones parlamentarias a celebrarse en el 2010, en un país desvastado por la guerra de agresión, desestructurado por los ocupantes norteamericanos y necesitado de apoyo internacional para su reconstrucción.


Se recordará que la tal ‘reconstrucción de Iraq’ nunca pasó de declaraciones altisonantes del dúo Bush-Cheney y que derivó -más que en un hecho positivo para los iraquíes- en el enriquecimiento de empresas privadas del grupo económico estadounidense al cual pertenecen los ex-mandatarios de la Casa Blanca, que se introdujo en Iraq para saquearlo con jugosos contratos firmados “a punta de fusil y de mirillas laser”.

De aquí que ahora el Pentágono haya informado de la cancelación del envío de unos 4 mil soldados estadounidenses y a su vez, haya comunicado que los elementos de su Guardia Nacional estacionados en Bagdad, regresarán a EEUU dentro de cuatro meses, según precisó el alto oficial del Comando Central, en lo que parece ser ‘una lavadita de cara’ de frente a las elecciones parlamentarias iraquíes que proporcionalmente tendrán varios militares norteamericanos por cada urna de votación.

Tales declaraciones, tanto del gobernante iraquí Malikí, como del militar estadounidense Butterbaugh, están inscritas en la actual doctrina estratégica de los EEUU, comenzada a denominarse “Doctrina Obama”, la cual en sus delineamientos iniciales previó “la salida militar” paulatina de Iraq y la ampliación de la ocupación del estratégico territorio de Afganistán con las consiguientes acciones sobre los países fronterizos como Irán, Pakistán, la India, Uzbequistán, Turkmenistán, el occidente de China, Turquía, Armenia y el propio Iraq, y controlar un acceso directo a Rusia a través del Mar Caspio, también fronterizo con Afganistan.

Eric Butterbaugh, al iniciarse la ocupación de Irak, ostentaba el cargo de Mayor de la Fuerza Aérea y Vocero del Comando de Defensa Aeroespacial norteamericano en Colorado Springs. Luego de transcurrir seis años de guerra en Irak donde han muerto más de 4 mil militares estadounidenses, el ahora Teniente Coronel Buterbaugh, como Vocero del Comando Central, parece ser que será quien anuncie otro probable desastre estadounidense, ahora en Afganistán, donde ya la cifra de estadounidenses muertos sobrepasa los 400.

Sin dudas, consolidar esa posición de alta estima geopolítica, por estar en el centro del ”tablero de ajedrez” euroasiático, es lo que parece ser la obsesión de Barack Obama para enfrentar militarmente en un futuro no previsible, a sus más potentes adversarios: China y Rusia.

De manera que Irak, podría a pasar a un segundo plano y entonces pasar al primero, no la guerra en Afganistán, sino el incremento de las contradicciones entre EEUU y todos esos países fronterizos con la nación euroasiática, varios de ellos ya incorporados a la potente Organización de Cooperación de Shanghai OCSh, la cual celebrará en estos días una nueva Cumbre.

Ernesto Wong Maestre

Extraído de ABN.

~ por LaBanderaNegra en Octubre 22, 2009.

Intervista a Vladimir I. Jakunin

 

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INTERVISTA A VLADIMIR I. JAKUNIN

 


a cura di Daniele Scalea e Tiberio Graziani -Eurasia / http:://www.italiasociale.org/

All'inizio del XX secolo, Halford Mackinder scrisse nel suo celebre saggio The Geographical Pivot of History dell'importanza geostrategica delle ferrovie: egli pensava che le strade ferrate transcontinentali costruite dai Russi in Eurasia controbilanciassero il potere marittimo dei popoli anglosassoni, inaugurando una nuova era nei rapporti tra mare e terra e tra Europa e Asia. Lei pensa che le ferrovie russe abbiano ancora una così grande importanza geostrategica?

Lo sviluppo delle infrastrutture dei trasporti è sempre stato visto attraverso il prisma del posizionamento strategico del paese. Si valutava il suo significato economico, sociale e militare-difensivo. Nell'epoca della globalizzazione il trasporto ferroviario non ha perso minimamente la propria importanza dal punto di vista dell'economicità, del rispetto dell'ambiente e della rapidità che caratterizzano il trasporto di merci e persone. Inoltre, se è diminuito il suo potenziale ruolo strategico-militare, in virtù della nuova realtà bellica, il suo significato geopolitico, a mio parere, non ha fatto che aumentare. A ciò contribuisce lo sviluppo dei legami politici ed economici tra i paesi, la necessità di rispondere alle esigenze delle economie dei paesi sviluppati nello svolgimento delle operazioni di importazione ed esportazione nell'ambito della cooperazione commerciale estera, la possibilità di garantire l'accesso al mare dei cosiddetti «paesi di mezzo», l'opportunità di sviluppare in senso reciprocamente vantaggioso i corridoi di trasporto internazionali. E anche la possibilità di uno sviluppo non conflittuale delle relazioni economiche e di offrire assistenza alla realizzazione di infrastrutture ferroviarie per lo sviluppo delle economie di altri paesi, conformemente alle aspirazioni geopolitiche di questa o quella nazione. Un brillante esempio del conseguimento non conflittuale di obiettivi geopolitici reciprocamente vantaggiosi può essere fornito dalla cooperazione di molti paesi e compagnie nello sviluppo del corridoio Ovest-Est lungo il percorso della «Transiberiana».

Vi sono progetti di privatizzazione di RZhD (la compagnia ferroviaria russa). Crede possibile che lo Stato russo si privi d'una quota di maggioranza in un simile settore strategico?

L'attuale legislazione russa esclude la privatizzazione delle infrastrutture ferroviarie della Russia. E benché si possa ipotizzare in linea teorica che nel tempo, sussistenti determinate condizioni politiche ed economiche, ciò sia possibile, è altamente probabile che la Russia proseguirà la riforma del trasporto ferroviario assegnando i diversi tipi di attività (per esempio il trasporto merci, il trasporto passeggeri, la costruzione e manutenzione delle infrastrutture, il trasporto di containers, la logistica e via dicendo) a compagnie indipendenti e privatizzando queste compagnie interamente o in parte.

Cos'è cambiato nelle relazioni tra Russia e Unione Europea dopo la guerra russo-georgiana della scorsa estate?

Questo è un tema a sé stante ed esigerebbe un'approfondita analisi a parte. Mi limiterò a osservare che sulla percezione delle cause e degli effetti del conflitto in Ossezia del Sud, nei paesi dell'Unione Europea e negli Stati Uniti, hanno notevolmente influito tutti i vecchi pregiudizi sulla «pericolosità» della Russia per i «piccoli» paesi europei. A questo ha contribuito non poco la macchina informativo-propagandistica dei mezzi di informazione occidentali. Questo atteggiamento è profondamente mutato solo quando vari giornalisti occidentali, mesi dopo la conclusione della fase più «calda» del conflitto georgiano-ossetino nel quale la Russia era stata trascinata, hanno pubblicato notizie reali sulle azioni condotte dalle autorità e dai militari georgiani in Ossezia, notizie che hanno sconvolto l'opinione pubblica occidentale.
Per quanto concerne le relazioni politiche tra la Russia e gli Stati Uniti, il palese coinvolgimento della precedente amministrazione al fianco del regime di Saakasvili non ha fatto che accrescere la sfiducia.

Nell'ultimo decennio l'economia russa ha pienamente recuperato dai diffìcili momenti degli anni '90. Nella seconda parte dell'estate 2008, tuttavia, il prezzo del petrolio è crollato ed i mercati azionar! russi hanno sofferto gravi perdite. Le prospettive di recupero economico della Russia sono ancora buone?

Oggi la crisi finanziaria si è trasformata in una crisi economica globale ed è opportuno interrogarsi sulle sue cause e sulle sue conseguenze. Senza entrare nel dettaglio, è possibile concludere che la sua sistematicità è il risultato della realizzazione acritica e dogmatica dei punti essenziali della teoria economica neo-liberista, cioè quelli riguardanti la completa eliminazione dello Stato dalla sfera della gestione dello sviluppo economico. Le azioni più recenti, condotte praticamente da tutti gli Stati sviluppati del mondo, dimostrano palesemente il fallimento di questa teoria. Per quanto concerne le prospettive economiche della Russia, esse subiscono l'influsso di una serie di fattori negativi e d'altri positivi. Tra i fattori negativi possiamo elencare il noto orientamento all'esportazione dell'economia, l'incompiutezza della riforma istituzionale, l'insufficiente sviluppo del mercato, l'assenza di un ampio strato di piccole e medie imprese, la lacunosità del sistema bancario e l'assenza, per esempio, di leggi che sanciscano l'obbligo della partecipazione di organizzazioni sociali e professionali e della comunità di esperti alla formulazione delle decisioni governative. Tra gli aspetti positivi, che ci permettono di guardare con ottimismo alle prospettive economiche del paese, includiamo naturalmente la riforma istituzionale attualmente in corso, l'unione del mondo degli affari e delle élites politiche attorno alla dirigenza dello Stato, una base di risorse tra le più ricche e richieste del mondo, risorse umane sufficienti e ben formate (non ostante le conseguenze demografiche degli anni Novanta), l'importante integrazione della Russia nel sistema economico e finanziario mondiale e, infine, riserve finanziarie molto sostanziose accumulate negli anni passati. Attualmente molto — se non tutto -dipenderà dall'efficacia e dalla tempestività dei provvedimenti anticrisi del governo e del mondo imprenditoriale della Russia.

Ritiene che l'attuale crisi economica e finanziaria possa contribuire a cambiare la struttura geopolitica e le gerarchie internazionali, in particolare favorendo l'emergere d'un nuovo ordine mondiale multipolare?

In effetti il mondo multipolare è emerso già molto prima della fase «calda» della crisi finanziaria, come è stato riconosciuto da esperti ben noti negli ambienti politici e scientifici come il professor F. Fukuyama, Z. Brzezinski, H. Kissinger, l'accademico E. Primakov; dai capi di Stato europei e sudamericani, dell'India, della Cina, della Russia; da organizzazioni della società civile e non-governative come il Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di civiltà», dalle Nazioni Unite, dall'UNESCO e molte altre istituzioni. Mi sembra, in pratica, che si possa parlare di un mondo variegato con elementi di pluralità, come riconosciuto dagli autori citati. Di per sé la crisi molto probabilmente produrrà un inasprimento delle contrapposizioni già esistenti tra i vettori di sviluppo del sistema mondiale: unipolarismo contro multipolarismo. Non sarà facile prevederne l'esito. Tuttavia è molto probabile che il ritorno a un mondo unipolare non sarà meno difficoltoso della costruzione di un mondo più giusto.
È ora più o meno ovvio quanto segue: in primo luogo, l'uscita dalla crisi avverrà in un lasso di tempo piuttosto lungo; in secondo luogo, durante quella fase, segnata dalla necessità di ricorrere a provvedimenti cruciali per uscire dalla crisi, avverrà una ricostruzione dell'ordine mondiale, ormai obsoleto, con una ridistribuzione piuttosto radicale dei beni su scala globale; infine, è ormai generalmente riconosciuto che l'attuale struttura del sistema economico-finanziario abbia esaurito le proprie risorse tecnologiche per ciò che riguarda il rinnovamento e l'evoluzione dell'uomo nella sua attività di valorizzazione e sviluppo del mondo. Ed è proprio adesso che sono necessari radicali cambiamenti sociali e civili a livello globale (anche nell'interesse dei promotori di tali cambiamenti).

In che modo un nuovo sistema multipolare potrebbe contribuire a favorire il dialogo tra le civiltà?

Con lo sviluppo, su basi scientifiche, di un sistema d'opinioni che riconosca come sia il dialogo tra le civiltà, e non lo scontro, lo strumento per prevenire conflitti a livello geopolitico, culturale, religioso o geoeconomico. Col rafforzamento del ruolo svolto dalla società civile dei diversi paesi nella formulazione delle ambizioni strategiche delle élites di governo, e coli'influenza della collettività su queste élites non solo attraverso i modi d'espressione della cosiddetta «volontà popolare» già collaudati e in una certa misura orientati da queste élites, ma anche attraverso i metodi del dialogo diretto tra civiltà condotto dai rappresentanti delle diverse civiltà. Questi rappresentanti non sono le organizzazioni e le autorità internazionali, che non conducono un dialogo bensì negoziati, ma gli individui o le organizzazioni non-governative.
Nell'ambito del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di Civiltà», un lavoro efficace e mirato per controllare la realizzazione dei diversi piani di questa trasformazione può essere organizzato come segue:
1) la creazione da parte di un gruppo di esperti e analisti di un Thesaurus (struttura di subordinazione) dei postulati, delle convinzioni e dei valori politici, etico-morali, economico-sociali e via dicendo, più comunemente impiegati nelle discussioni sulla crisi globale;
2) lo svolgimento di diverse iniziative da parte del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di civiltà» per armonizzare i risultati analitici ottenuti con gli attori influenti e con le parti interessate alla trasformazione;
3) l'organizzazione di una campagna di informazione su vasta scala, impiegando i mezzi di informazione interattivi e altre strutture, per l'efficace e rapida introduzione di rappresentazioni coerenti, componente necessaria nel contesto della comunicazione globale sui temi attuali dell'agenda globale;
4) lo svolgimento di un regolare monitoraggio delle reazioni a tale informazione, al fine di valutare la risposta del pubblico alle proposte formulate;
5) in base ai risultati dell'analisi ed alla sintesi di queste reazioni, la pianificazione e realizzazione di dialoghi regionali, specialistici, di ricerca ecc. (impiegando i metodi già sperimentati dalle iniziative del Forum Pubblico Mondiale) al fine di ratificare le decisioni concordate e selezionate in maniera mirata.
La necessità di tali iniziative nell'ambito del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di civiltà» e di strutture simili è giustificata dal fatto che le attuali ricette scientifiche e politiche per uscire dalla crisi circolano in ristrette comunità altamente specializzate, non hanno alcun fondamento legittimo e si impongono alla più ampia pratica internazionale, come accade per esempio con le idee del neo-liberismo, attraverso metodi, politici e d'altro tipo, di natura coercitiva.

In qualità di presidente e cofondatore del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di Civiltà» potrebbe farci un resoconto delle sue attività a partire dal 2002?

Riteniamo che negli ultimi sei anni i partecipanti al Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di civiltà» siano riusciti a creare una piattaforma pubblica, unica nel suo genere, di interazione tra le civiltà per l'analisi e la descrizione dei caratteri fondamentali della nostra epoca, nonché adeguati strumenti di dialogo tra le civiltà nel contesto delle più importanti sfide del nostro tempo: la globalizzazione, il dialogo tra le culture e le religioni, l'influenza delle tendenze economiche mondiali sui rapporti tra le civiltà, l'inammissibilità dell'imposizione forzata dei propri valori a un'altra civiltà, la creazione di un mondo unipolare e molti altri problemi. La «Prima Dichiarazione di Rodi» e le sue conclusioni non solo sono ampiamente note, ma sono anche alla base di una serie di accordi internazionali sulla cooperazione tra Stati. La Conferenza del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di civiltà» si svolge già da sei anni con cadenza annuale nell'isola di Rodi, ed è oggetto di grande attenzione. Nel 2008 vi hanno partecipato circa 500 rappresentanti di più di 64 paesi. Prosegue con successo il programma di sviluppo della comunità in rete di «Dialogo di civiltà», e molto altro. In generale mi sembra che questa attività meriti una valutazione positiva. Ritengo che sia giunto il momento di passare dalla constatazione di un interesse per il dialogo all'esercizio di un'influenza controllata sui processi sociali, impiegando a tal fine tutte le risorse delle organizzazioni non-governative internazionali, degli amici rappresentanti delle comunità di esperti, mezzi di informazione e confessioni religiose. Naturalmente qui dobbiamo impegnarci ulteriormente per strutturare questo interesse con l'obiettivo di trasformarlo in uno strumento di influenza pubblica sullo sviluppo mondiale.

A suo parere quali sono i comuni settori d'interesse che andrebbero rafforzati e sviluppati tra Russia e Unione Europea?

Innanzi tutto, agli interessi strategici della Russia e dell'Unione Europea risponde una tendenza all'approfondimento dell'integrazione nella sfera umanistica e in quella economica, in particolare nel settore del trasporto ferroviario in quanto area di reciproco interesse del tutto priva di conflitti: infatti, una tale cooperazione può avere esito positivo solo se le compagnie dei trasporti condividono gli stessi obiettivi.

Considerando la posizione strategica dell'Italia nel mezzo del Mar Mediterraneo e, soprattutto, la sua «alleanza» asimmetrica con gli USA nel contesto della NATO, crede che Washington permetterà a Roma di sviluppare relazioni politiche e militari con Mosca?

Mi sembra che la domanda sia posta in modo scorretto, laddove si chiede se «Washington possa permettere qualcosa all'Italia». Pur nella chiara alleanza strategica con la NATO e con gli Stati Uniti, nell'emergente condizione di multipolarismo l'Italia è libera di determinare da sola il sistema dei propri interessi geopolitici, e ha ripetutamente dimostrato la propria sostanziale posizione di indipendenza in tutta una serie di eventi controversi verificatisi in tempi recenti. Pertanto ritengo che, finché al mondo esisteranno i confini degli Stati nazionali, continueranno a esistere anche i cosiddetti «interessi nazionali» e le aspirazioni geopolitiche dei governi, e questo influenzerà lo sviluppo di una cooperazione internazionale, e difficilmente esisterà un paese in grado di affermare di essere assolutamente libero da questa influenza.
Roma è la capitale dell'Italia ma anche il centro della Cristianità cattolica. Durante gli ultimi anni, malgrado la promozione d'un dialogo ecumenico ed inter-ecclesiastico con la Cristianità russo-ortodossa, il Vaticano ha esteso le proprie attività in Russia ed in alcuni paesi ex sovietici (ad esempio in Kazakistan). Tra queste attività, possiamo menzionare la creazione di nuove diocesi cattoliche senza neppure interpellare le Chiese ortodosse. Tenendo conto che, nel corso di tali iniziative, il Vaticano ha spesso chiesto a Mosca un maggiore rispetto dei diritti umani-al pari d'alcune ONG o apparati politici occidentali — crede vi siano legami tra le strategie di Washington e quelle del Vaticano?
Ogni chiesa, anche all'interno degli Stati laici, resta parte della società e, quando tocca la sfera della morale e tanto più delle relazioni pubbliche o internazionali, spesso riflette gli atteggiamenti socio-politici dominanti. A mio parere ciò vale effettivamente per alcuni aspetti dell'attività del Vaticano. Dato che il cattolicesimo è ampiamente diffuso nel mondo occidentale, è possibile che nelle sue posizioni sui principali temi risenta dell'influenza ideologica degli Stati Uniti che sono la guida riconosciuta di quel mondo. È possibile che questo sia anche una conseguenza dell'attività economica dello Stato del Vaticano e della sua dipendenza dall'economia statunitense. Il Concilio Vaticano II ha affermato che le altre religioni possono essere condotte attraverso il dialogo sulle posizioni della mentalità europea, in quanto identità più evoluta. Per questo il Concilio ha ampliato la sfera del dialogo, ha riconosciuto la possibilità del dialogo con le altre religioni e le altre civiltà: allo scopo di assimilarle gradualmente. La storia del cattolicesimo dimostra in maniera convincente cosa sia questa linea di dialogo. Le chiese del mondo e le principali confessioni devono, riteniamo, contribuire a instaurare un dialogo efficace tra i popoli. Il problema di un ampio dialogo pubblico è che le principali forze sociali e i partecipanti alla collaborazione internazionale tendono spesso a difendere le proprie posizioni, a persuadere gli altri della loro giustezza, a ricevere conferma delle proprie convinzioni. La religione, al contrario, ha sempre invitato ad affermare il punto di vista della verità universale, ad abbandonare l'insieme delle convinzioni inevitabilmente contingenti e a porsi sul cammino del rinnovamento, del miglioramento di sé. La mentalità individualista agli occhi della coscienza religiosa coincide sempre con il peccato e l'errore. Indubbiamente gli sforzi delle Chiese e delle confessioni permettono di innalzare il livello e la cultura del dialogo tra le organizzazioni pubbliche e le strutture internazionali. È necessario che il dialogo sociale non si concentri solo sui problemi immediati, benché comunque importanti, della politica e della vita sociale. In questo caso il nostro dialogo verrà ripreso e sviluppato, estendendosi a nuovi problemi o aspetti della soluzione di vecchi problemi, cui la coscienza collettiva contemporanea non è in grado di arrivare. Ci sembra che nel miglioramento del dialogo collettivo la Chiesa e le confessioni siano chiamati a fornire una nuova forma di servizio all'uomo e a conseguire una propria sfera pratica di realizzazione della verità e della forza delle proprie rivelazioni. Riteniamo che le profonde tradizioni e potenzialità delle organizzazioni religiose e dei contatti interconfessionali apporteranno un inestimabile contributo al dialogo tra le civiltà. E speriamo che la Chiesa e le confessioni assumano un ruolo attivo nelle nostre iniziative future.

(traduzione dall'originale russo di Manuela Vittorelli)

* Vladimir Ivanovic Jakunin è presidente del Forum Pubblico Mondiale «Dialogo di Civiltà» e della Rossijskie Zheleznye Dorogi, la compagnia ferroviaria dello Stato russo. Tra il 1985 ed il 1991 ha fatto parte della missione diplomatica sovietica presso le Nazioni Unite (gli ultimi tre anni come primo segretario). Dal 2000 al 2003 è stato vice-ministro dei trasporti della Federazione Russa.


18/05/2009

00:15 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, russie, eurasie, eurasisme, asie, entretiens | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook