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samedi, 21 avril 2012

S’il est élu, François Hollande engagera la France dans une intervention militaire de l’ONU en Syrie

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S’il est élu, François Hollande engagera la France dans une intervention militaire de l’ONU en Syrie

Ex: http://jean-marielabraud.hautetfort.com/

Afin de faire revenir le calme en Syrie, où le régime de Bachar el-Assad est fortement contesté par une partie de la population, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le plan proposé par l’ancien secrétaire général de cette organisation, Kofi Annan.

Ainsi, ce texte, par ailleurs accepté le régime de Damas et son opposition, prévoit la fin de la violence, et donc un cessez-le-feu, la mise en place d’un « processus politique ouvert », une aide humanitaire pour les zones touchées par les combats, la fin des détentions arbitraires, la liberté de la presse et le droit de manifester pacifiquement. A cela s’ajoute l’envoi sur le terrain d’une trentaine d’observateurs des Nations unies

Seulement, depuis l’entrée en vigueur du plan Annan, le cessez-le-feu n’a pas été respecté, 123 civils, au moins, ayant été tués, de même que 8 soldats de l’armée régulière.

Pour le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui s’est exprimé devant le Conseil de sécurité, « des incidents violents et le bilan des victimes ont augmenté à nouveau ces derniers jours, avec des bombardements de zones habitées par des civils et des abus commis par les forces gouvernementales ». « La fin de la violence armée est ainsi clairement incomplète » a-t-il ajouté, en soulignant toutefois que les deux camps souhaitent mettre un terme « à la violence sous toutes ses formes ».

Aussi, les ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux et arabes (la Russie et la Chine n’ayant pas souhaité y participer), réunis à Paris le 19 avril, ont indiqué vouloir exercer « une pression maximale sur la Syrie », avec le déploiement rapide d’une force « robuste » d’observateurs en cas d’échec du plan Annan.

« L’opposition a rempli ses obligations au titre du plan Annan (…) Les groupes présents sur le terrain, dont la coordination est pourtant rendue très difficile par la répression, ont respecté le cessez-le-feu malgré les provocations du régime syrien », a expliqué Alain Juppé, le chef de la diplomatie française. « On ne peut pas en dire autant du régime syrien. Il poursuit sans vergogne la répression qui a encore fait des dizaines de morts depuis la date prévue pour l’entrée en vigueur du cessez-le-feu », a-t-il poursuivi.

« Le Conseil de sécurité va devoir adopter une nouvelle résolution pour mettre en place la mission d’observation. Celle-ci doit être dotée du mandat et des moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. La France, avec ses partenaires du Conseil, proposera très rapidement un projet de résolution » a ainsi affirmé Alain Juppé, qui a par ailleurs estimé que les observateurs devraient disposer de « moyens terrestres et aériens ».

Pour Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, « nous devons nous orienter vigoureusement vers le Conseil de sécurité en vue d’une résolution sous le chapitre 7″ de la charte de l’ONU, lequel permet d’imposer – y compris par la force – des sanctions à un pays « en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression ».

Invité à s’exprimer au sujet de cette situation sur les ondes d’Europe1, le candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, a affirmé, s’il est élu, que la France « participerait » à une intervention militaire en Syrie à la condition qu’elle se fasse « dans le cadre de l’ONU » afin de « protéger les civils ».

Par le passé, l’on a déjà connu pareille situation. Comme en Bosnie par exemple, où le général Janvier, commandant de la FORPRONU de 1995 à 1996 parlera du paradoxe d’une « force de paix dans un pays en guerre ».

Cela étant, le général Moustapha Ahmed Al-Cheikh, chef du Conseil militaire de l’Armée syrienne libre (ASL) a demandé une intervention militaire en Syrie, sans l’aval de l’ONU, afin de « mener des frappes chirurgicales sur les installations clés du régime ».

Aussi, si une telle opération de l’ONU venait à être décider, il faudra s’assurer que les insurgés syriens ne voient pas en elle une aide militaire directe en leur faveur – et ce n’est pas gagné – et que les règles d’engagement permettent la protection maximale des casques bleus appelés à y participer. Mais l’on n’en est pas encore là, car il faudra convaincre les Russes et les Chinois au Conseil de sécurité…

 

Source et publication: Zone Militaire

mercredi, 11 avril 2012

La réforme imminente de l'ONU affaiblira l'influence de l'Europe

Voici une preuve de plus que le Royaume-Uni est l'ennemi de l'Europe. Osons la rupture! Boutons hors de l'UE la perfide Albion et remplaçons le marché anglais par celui de la CEI!

 

La réforme imminente de l'ONU affaiblira l'influence de l'Europe

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

La réforme des Nations unies est « imminente » et forcera l'Europe à accepter de jouir d'une moindre influence au sein du Conseil de sécurité, ont expliqué de hauts diplomates à EurActiv.

Le service européen pour l'action extérieure (SEAS) a en effet dû répondre à des critiques selon lesquelles son statut d'observateur au sein de l'institution avait amoindri son influence.

« Le Conseil de sécurité sous sa forme actuelle (voir « Contexte ») ne reflète pas la réalité contemporaine et manque donc de crédibilité », a affirmé à EurActiv l'ambassadeur indien auprès de l'ONU, Hardeep Singh Puri.

« Personnellement, je suis persuadé qu'une réforme est imminente », a-t-il ajouté.

30 % des sièges au Conseil de sécurité

Plusieurs diplomates auprès de l'ONU restent persuadés qu'il sera difficile de mettre en oeuvre une réforme dans un futur proche. Toutefois, un autre haut diplomate a affirmé que le système actuel de représentation de l'UE à l'ONU n'était pas défendable et que toute réforme amènerait le continent à repenser son approche de manière radicale.

« Il y a trop de sièges européens : la Grande-Bretagne et la France sont des membres permanents du Conseil de sécurité et l'Europe a la possibilité d'occuper 30 % de la totalité des sièges », a-t-il expliqué.

Un diplomate de l'UE a dans le même temps expliqué à EurActiv que le nouveau statut d'observateur du SEAS l'obligeait à s'exprimer après tous les autres pays et amenuisait donc son influence.

Le diplomate a affirmé que même si les dirigeants de l'UE avaient aujourd'hui la possibilité de s'exprimer à l'Assemblée générale de l'ONU, le nouveau statut d'observateur de l'UE avait amenuisé son influence. Les Etats membres individuels qui représentaient l'UE en tant que pays exerçant la présidence avaient plus de poids et d’influence, a-t-il expliqué.

Il a ajouté que le Royaume-Uni avait adopté une position difficile au sein de l'ONU en refusant de permettre à l'UE de parler en son nom pour les questions où il estimait avoir des intérêts nationaux à préserver.

Concernant le nouveau statut de l'UE à l'ONU, l'ambassadeur de l'UE Thomas Mayr-Harting a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un grand pas en avant.

Selon lui, cette nouveauté n'a certainement pas diminué l'influence de l'Europe. Elle a au contraire permis une meilleure continuité via les représentants institutionnels de l'UE.

« Ce changement offre également de plus grandes opportunités de synergies entre les différents domaines dans lesquels l'UE et ses membres sont actifs à l'ONU. L'UE, en tant que groupe politique majeur aux Nations unies, peut se faire entendre sur un très large éventail de questions, qu'il s'agisse des défis politiques au Moyen-Orient et en Afrique ou encore de l'aide humanitaire et du développement », a-t-il expliqué.

Concernant la position du Royaume-Uni, M. Mayr-Harting a déclaré : « Ils n'ont aucun problème avec le fait que moi-même ou un autre représentant de l'UE s'exprime ; ils souhaitent simplement que l'on précise clairement si nous parlons au nom de l'UE ou au nom de l'UE et de ses membres. »

Une réforme qui ne se limite pas au Conseil de sécurité

L'ambassadeur de l'UE a affirmé que la réforme envisagée couvrait un large éventail de domaines. Il s'agit de réformer le Conseil de sécurité (aucune position commune à l'UE n'a été adoptée), mais aussi l'administration et le budget, des domaines sur lesquels les Etats membres semblent davantage sur la même longueur d'onde.

Les questions budgétaires sont un « cas spécial », dans la mesure où les Etats membres de l'UE contribuent à hauteur de près de 40 % du budget ordinaire et de maintien de la paix de l'ONU, a déclaré M. Mayr-Harting

« Je pense que tout le monde, y compris le Royaume-Uni, est d'accord sur le fait que parfois, même lorsqu'il s'agit d'une compétence exclusive des Etats membres, comme pour le budget, il est judicieux que nous nous coordonnions et que nous parlions d'une seule voix lorsque c'est dans l'intérêt des contribuables de chaque pays de l'Union européenne », a-t-il expliqué.

Réactions :

« Cette réforme n'aura pas lieu parce que les membres permanents [du Conseil de sécurité] le veulent, mais bien parce que c'est le souhait de l'Assemblée générale », a déclaré l'ambassadeur indien auprès de l'ONU, Hardeep Singh Puri.

« S'il y avait un vote sur cette réforme demain à l'Assemblée générale, quels membres permanents [du Conseil de sécurité] affirmeraient ne pas être d'accord ? » Il s'agirait de l'expression du souhait populaire de toute l'assemblée contre les intérêts particuliers de pays individuels. Il n'y a jamais eu de vote à ce sujet à l'Assemblée générale. Les négociations continuent. Je ne dis pas que les choses bougeront aujourd'hui ou demain, mais nous sommes proches d'une décision », a affirmé M. Singh Puri.

« La réforme prévue concerne plus de domaines que le seul Conseil de sécurité », a expliqué l'ambassadeur de l'UE auprès de l'ONU Thomas Mayr-Harting.

« L'UE a des intérêts dans de nombreux domaines, et notamment dans le fait que l'ONU « agisse comme une seule institution ». L'ONU est un ensemble d'agences et de sous-structures. L'UE utilise souvent l'ONU pour canaliser ses actions humanitaires et de coopération au développement. Nous n'avons donc pas intérêt à ce que ces structures se multiplient. Nous souhaitons que l'ONU améliore ses performances et nous sommes tous d'accord là-dessus », a affirmé M. Mayr-Harting.

Concernant les plaintes contre l'influence trop importante de l'Europe au Conseil de sécurité, l'ambassadeur a déclaré : « Il est vrai que lors des dernières élections pour le groupe des Etats d'Europe orientale, lorsque l'Azerbaïdjan a remporté le scrutin contre la Hongrie et la Slovénie, l'Azerbaïdjan a avancé l'argument que le siège de cinq pays de l'UE au sein du Conseil entraînerait une trop grande influence pour l'Europe. »

« Les gens commencent à poser des questions [sur la réforme] », a confié un haut diplomate de l'ONU à EurActiv, sous le couvert de l'anonymat.

« Cela se fonde sur une victoire remportée il y a 65 ans. Des questions telles que « si les Allemands peuvent renflouer la Grèce, comment peuvent-ils encore se voir refuser un siège en tant que l'un des pays les plus forts d'Europe » circulent dans les couloirs du secrétariat », a ajouté cette source.

Jeremy Fleming - traduit de l'anglais par Amandine Gillet

mercredi, 08 février 2012

Lavrov psychanalyse le bloc BAO: Syrie, ONU, vetos, “hystérie”…

Au vu de la réaction hystérique des chancelleries suite au veto russe et chinois, le Bloc Américaniste et Occidentaliste (BAO) est proche du nervous breakdown.

Lavrov psychanalyse le bloc BAO: Syrie, ONU, vetos, “hystérie”…

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Le flegmatique et inflexible ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a du tout de même laisser percer son incrédulité, en qualifiant assez justement d’“hystériques” (en plus d'être “indécentes”) les réactions occidentales, du bloc BAO, après le double veto chinois et russe au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la question syrienne. Le mot est bien choisi dans la mesure où il renvoie au vocabulaire de la psychiatrie, car c’est évidemment à ce niveau qu'évolue aujourd’hui la pensées lobotomisée, et par conséquent pavlovienne réduite aux acquêts d’une diplomatie compulsive, des susdites diplomaties du bloc. On y trouve pêle-mêle l’élégance suffisante du Quai, l’élégance flegmatique du Foreign Office et l’élégance arrogante du département d’Etat, pour une fois réunies dans un même réflexe, face à l’échec d’un arrangement du type “No-Fly-Zone” (en Syrie), sorte de vol au-dessus d’un nid de coucous (dito, le film)…

L’agence Novosti rapporte, selon sa concision habituelle, le commentaire du ministre Lavrov.

«Les commentaires hystériques qui fusent suite au véto russo-chinois contre la résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie visent à masquer la vraie nature des événements en cours dans le pays, a déclaré lundi aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. “Il me semble qu'à l'aide de ces déclarations hystériques, on essaie surtout de cacher l'essentiel des événements qui ont eu lieu et sont actuellement en cours. Et l'essentiel, c'est qu'en Syrie, il y a plusieurs sources de violence”, a insisté M.Lavrov au terme de négociations avec son homologue bahreïni.

»“Selon le proverbe, celui qui est en colère a rarement raison”, a ajouté M. Lavrov.»

…Ou bien, certes, autres phrases proverbiales, “tout ce qui est excessif est dérisoire” (ou “tout ce qui est excessif est insignifiant”), ou “tout ce qui est exagéré” est insignifiant/dérisoire, etc. Mais nous sommes en vérité bien loin, bien au-delà du domaine proverbial et de la citation. Les exclamations américanistes-occidentalistes, – l’ambassadeur US à l’ONU “dégoûtée”, le “c’est une mascarade” d’Hillary Clinton ou le “c’est un scandale” d’Alain Juppé, – témoignent plus de l’état de leurs psychologies (ne parlons pas d'esprits) que de la vérité d’une situation, à l’ONU ou en Syrie. Inutile d’épiloguer sur cette situation du point de vue politique et diplomatique, laquelle évolue comme une duplication ébouriffante et effectivement pathologique dans les esprits américanistes-occidentalistes de la situation libyenne (même “hystérie” au vu des massacres de Kadhafi, pour aboutir à la situation actuelle, Kadhafi liquidé, désordre institutionnalisé en Libye, massacres originels devenus incertains et sans aucune assurance de la culpabilité de quiconque). (Sur ce point de la situation, l’article de Pépé Escobar du 4 février 2012 fait l’affaire.)

Nous sommes bien au-delà de la machination et de la manœuvre, puisque tout le monde sait parfaitement ce que chacun cherche dans cette aventure et qu’il est question d’observer les attitudes en fonction de cela ; la machination et la manœuvre existent évidemment, et nul n’est dupe à cet égard, et nul n’en ignore rien, et par conséquent cet aspect-là des choses est réglé. Beaucoup plus importantes, la couleur des réactions du bloc BAO, l’humeur effectivement “hystérique” qu’on ressent à partir de toutes les chancelleries des pays du bloc BAO après les avoir constatées autour de la table ronde du Conseil de Sécurité. Le docteur Lavrov n’est certes pas allé assez loin dans son diagnostic.

On se trouve devant une pure réaction d’une psychologie commune et également malade. Il s’agit de forcer les évènements à avoir le sens et la vertu dont le discours virtualiste du bloc BAO veut absolument les parer, – parce que le bloc croit effectivement à ce sens et à cette vertu, et qu’il y croit tellement fort qu’il est prêt à employer les bombes et les avions qui vont bien (plutôt des Rafale que l’Inde préfère, que des JSF que personne n’a jamais vus) pour forcer les évènements à s’y conformer. Il n’est pas, il n’est plus question de domination de l’un sur l’autre, de pression hégémoniques à l’intérieur du bloc, etc. Tous sont égaux et unis et jamais sans doute les avant-garde révolutionnaires que sont les diplomaties des pays du bloc BAO n’ont été aussi égales dans l’exécution des consignes du Système. Ce n’est plus Washington qui mène la danse, ni l’OTAN, ni les Anglo-Saxons, mais bien un unisson général des réactions effectivement “hystériques”. A cet égard, la véritable haine (le mot est d’emploi nécessaire ici) qui a éclaté contre Russes et Chinois samedi à l’ONU, le temps de l'une ou l'autre réplique annonciatrice d'une sorte de nervous breakdown, est la haine du fou contre celui qui lui dénie l’accès à l’univers que son esprit enfiévré dessine pour la satisfaction, qui frôle le besoin extatique, de ses pulsions moralisantes .

Tout cela ne crée pas une politique, ni des armées libératrices, ni les moyens d’intervenir en toute impunité, certes. Dans la vérité des situations, le bloc BAO, avec ses discours enfiévrés et ses bataillons de commentateurs complaisants (la presse-Système n’est pas en reste d’hystérie à cet égard), est bien loin, et même de plus en plus loin de pouvoir répéter, avec la même impunité énervée et agressive, la catastrophe libyenne en Syrie. De ce côté, la situation est “ouverte”. Ce qui est impressionnant, effectivement, c’est la pathologie de la psychologie qu’a révélée la séquence du vote de l’ONU. Elle nous indique que les créatures du Système que sont les directions politiques des pays du bloc BAO, et particulièrement les diplomaties habituées à la sophistication de la pensée et du langage, ne sont effectivement pas loin du nervous breakdown. Ce ne sont pas les vetos russe et chinois qui sont les vrais responsables, mais bien la main de fer du Système qui les oblige à poursuivre leur narrative jusqu’au bout, malgré les heurts de plus en plus violents, de plus en plus déstabilisants, de plus en plus déstructurants, avec la réalité des choses et la vérité des situations.

mardi, 07 février 2012

Manipulation du Conseil de sécurité de l’ONU au profit des USA : les cas irakien, libyen et syrien

Manipulation du Conseil de sécurité de l’ONU au profit des USA : les cas irakien, libyen et syrien

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Les décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sont décrites comme « la volonté de la communauté internationale », et son appui à un programme national confère à ledit programme une autorité morale. Pour cette raison, il est crucial de comprendre les tactiques par lesquelles l’indépendance du Conseil de sécurité de l’ONU est souvent usurpée, et les méthodes de coercition, d’intimidation et de corruption utilisées pour extorquer l’approbation des membres réticents du Conseil de sécurité, ou de ceux des membres farouchement opposés à une action en particulier.

 

Il y a vingt-deux ans, à la suite de l’adoption du Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 678, qui a autorisé l’utilisation de « tous les moyens nécessaires » pour mettre fin à l’invasion irakienne du Koweït, et “approuvé” le lancement de la première guerre du Golfe Persique soutenue par les Nations Unies, l’ancien procureur général des États-Unis, Ramsey Clark, qui avait été témoin des conséquences dévastatrices de la guerre de bombardements massifs de Bagdad, a déclaré que « Les Nations Unies, qui ont été créées ‘afin de prévenir le fléau de la guerre’, sont devenues un instrument de guerre. »

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, le Conseil de sécurité s’est trouvé en danger de devenir un instrument pour porter des coups politiques, utilisé dans le but de « légitimer » les aventures néo-impériale, et la réaffirmation de la domination occidentale sur d’anciens territoires coloniaux en Afrique, en Asie, et au Moyen-Orient. Depuis 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies a souvent été décrit comme “un bras du Pentagone”, ou “une annexe du département d’Etat américain.”

En 1990, seuls deux pays au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies s’opposent au passage de la Résolution 678, et quand le Yémen exprime son vote, l’ambassadeur américain menace effrontément : « Ce sera le vote le plus cher que vous ayez déjà exprimé », et le Etats-Unis coupent immédiatement l’aide de 70 millions de dollars au Yémen.

Plusieurs mois avant le vote, le 25 septembre 1990, M. Abou Hassan, ministre des Affaires étrangères de la Malaisie a déclaré devant le Conseil de sécurité :
« Nous ne pouvons pas ne pas nous sentir perturbés par cette course effrénée, par le remplacement d’une résolution par une autre dans les sept semaines. On peut se demander si le temps est donné à chaque résolution pour pouvoir prendre effet.

Allons-nous aussi vite pour rendre les sanctions efficaces, ou nous préparons-nous à une situation où nous devrons conclure que les sanctions ne sont pas efficaces et que d’autres mesures doivent donc être prises ? La Malaisie n’acceptera pas cette dernière solution. Nous n’acceptons pas que la guerre soit inévitable. [...] La Malaisie croit que notre sentiment de malaise est partagé par beaucoup en dehors du Conseil et que le Conseil devrait faire le point sur le chemin qu’il prend.

La Malaisie, par principe, est opposée à la participation des forces armées des grandes puissances dans une région … En tant que membre non-aligné et venant d’une région qui a été victime de batailles et de guerres menées par les armées des grandes puissances, nous craignons les conséquences d’une présence à long terme des forces militaires des grandes puissances. »

Le 25 septembre 1990, le ministre colombien des Affaires étrangères déclarait :
« Nous souhaitons avant tout appeler à la paix et à la réflexion … nous sommes certains que toute confrontation militaire serait une tragédie que nous regretterions le reste de nos vies. » Le jour suivant, l’ambassadeur de Colombie a déclaré : « Nous espérions qu’un projet de résolution en ce sens pourrait être soumis au Conseil avec notre co-parrainage dans les prochains jours. Le lendemain, nous avons soumis un projet de résolution, avec Cuba, la Malaisie et le Yémen, tenant compte des remarques faites par notre ministre des Affaires étrangères la veille. Mais la vérité est aussi que dès le lendemain toutes sortes de pressions ont commencé à être exercées pour nous amener à oublier notre texte … Qui plus est, on nous a donné à comprendre que notre projet n’avait pas eu l’approbation du Secrétaire général. Cela ne s’est pas avéré être le cas … La semaine dernière, afin d’arriver au texte final de ce qui est maintenant la résolution 674, des consultations intensives ont eu lieu qui nous ont laissés heurtés et frustrés et nous demandant de quelle façon fonctionne le Conseil de sécurité. Ma délégation ne porte pas de jugement sur ces procédures. Nous demandons à tout le monde ici de le faire, du fond de son âme, en gardant à l’esprit l’avenir de l’Organisation des Nations Unies et du monde, ce qui compte vraiment. »

Malgré la ferme opposition à l’action militaire exprimée par la Colombie et la Malaisie au cours des mois qui ont précédé le 16 janvier 1991, le secrétaire d’Etat James Baker était déterminé à forcer ces deux membres non permanents du Conseil de sécurité à soutenir la guerre, malgré leur point de vue. Baker a fait une visite éclair pour y arriver, et a dit au président colombien que son ambassadeur “devenait fou de ces initiatives de paix, et devait être arrêté”. Ceci était accompagné par la menace habituelle de couper l’aide. Baker a poursuivi le ministre malaisien des Affaires étrangères à son hôtel à Tokyo, et a réussi à le forcer à inverser sa position et à voter en faveur d’une action militaire contre l’Irak. Encore une fois les mêmes tactiques ont été utilisées, encore une fois avec succès.

Pendant les semaines précédant le 15 janvier 1991, le Président de l’Algérie avait voyagé à travers le Moyen-Orient et discuté avec les dirigeants de Syrie, Egypte, Jordanie, Oman, d’Irak et d’Iran. Il avait également parlé à deux reprises avec le conseiller du roi Fahd d’Arabie saoudite. Des sources diplomatiques haut placées, accréditées auprès de l’Organisation des Nations Unies, ont confirmé que les accords que le président algérien avait obtenu des dirigeants de chaque pays auraient conduit à une résolution pacifique du conflit en conformité avec les exigences de l’ONU. La dernière réunion devait avoir lieu avec le roi Fahd d’Arabie saoudite. Au dernier moment, le roi a refusé de rencontrer le président algérien, et lui a refusé un visa pour entrer en Arabie Saoudite, affirmant qu’ “il avait besoin de plus de temps”. Selon une source diplomatique haut placée, “Washington ne voulait pas de cette rencontre.”

Le 17 Janvier 1991, le président Bush déclarait que son but était la libération du Koweït, et non pas la conquête de l’Irak, affirmant en outre “nous sommes déterminés à assommer le potentiel d’armes nucléaires de Saddam Hussein. Nous allons aussi détruire ses installations d’armes chimiques”. En faisant ceci, les Etats-Unis se plaçaient eux-mêmes en violation d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU (A/C.1/45/L.38) “interdisant les attaques contre les installations nucléaires”. Les tentatives d’appliquer cette résolution ont été contrées par les menaces des Etats-Unis et des autorités égyptiennes pour que ces efforts soient abandonnés.

L’article 22 de la Convention de La Haye déclare expressément illégale l’utilisation de “tous les moyens nécessaires”. La résolution 678 viole également les articles 25 et 27 de la Convention de La Haye, et viole les articles 1, 2a, 2b et l’article III c de la Convention d’interdiction des génocides. L’enquêteur des Nations Unies Martti Ahtisaari a révélé que les bombardements de la coalition avaient causé “des dégâts quasi-apocalyptiques, détruisant les infrastructures économiques nécessaires à la vie humaine en Irak”, avertissant que “le peuple irakien pourrait bientôt faire face à une nouvelle catastrophe imminente, qui pourrait comprendre épidémies et famines, si un soutien massif aux besoins vitaux n’est fourni.”

Le rapport du 15 Juillet de la mission humanitaire des Nations Unies à l’Irak, présenté par Sadruddin Aga Khan, stipule que : « Le lendemain de la guerre du golfe Persique de janvier et février 1991, se présentait à la communauté internationale un spectacle convaincant de souffrance et de dévastation. Les conséquences tragiques du conflit, la perte incalculable de vies et les destructions, ont été aggravés par des déplacements massifs de populations mal préparées, par les catastrophes écologiques d’une ampleur sans précédent, par l’effondrement des structures vitales des sociétés humaines actuelles [...]. Il est évident que pour un grand nombre de gens en Irak, chaque mois qui passe les rapproche du bord de la calamité. Comme d’habitude, ce sont les pauvres, les enfants, les veuves et les personnes âgées, les plus vulnérables parmi la population, qui sont les premiers à souffrir.”

L’échec de l’administration de George W. Bush d’obtenir du Conseil de sécurité des Nations Unies un soutien à “Shock and Awe”, attaque par bombardement de l’Irak en 2003, a sérieusement ébranlé la crédibilité et le moral de l’opération, et a affaibli la popularité de Bush au point où il devint l’objet de ridicule et sa “mission accomplie” raillée ; ce fut une partie du résultat visible et désastreux de cette guerre, et l’exposition des mensonges utilisés pour justifier la guerre est devenu un facteur majeur dans la campagne présidentielle réussie de Barack Obama.

Le 4 octobre 2011, le projet de résolution S/2011/612 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui recherchait l’approbation du Conseil de sécurité pour prendre des mesures punitives contre la Syrie, a été défait par les vetos émis par la Russie et la Chine.

Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont été outrés de ce que la Résolution 1973, autorisant une zone d’exclusion aérienne en Libye pour la seule fin de protéger les civils, ait été transformée en attaques de la Libye par l’OTAN, et en un soutien flagrant de l’OTAN à l’opposition libyenne, en violation grave du mandat de l’OTAN. En effet, l’ancien président de la Ligue arabe, Amr Moussa a appelé à une réunion d’urgence de la Ligue arabe, et a déclaré : “Ce qui se passe en Libye diffère de l’objectif d’imposer une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons est la protection des civils, et non le bombardement de davantage de civils.”

La résolution 1973 a abouti, en violation de son mandat, à un “changement de régime” et à l’assassinat sans procès de Mouamar Kadhafi, le président libyen, et à un résultat final d’innombrables violations du droit international, sous le couvert de la bénédiction donnée par la résolution 1973 du Conseil des Nations Unies pour la sécurité.

En guise d’explication de la voix de veto de la Russie le 4 octobre, le Représentant permanent de la Fédération de Russie a déclaré :

« Au sein du Conseil, la situation en Syrie ne peut pas être considéré séparément de l’expérience libyenne. La communauté internationale s’alarme à propos de la conformité de la résolution du Conseil de sécurité sur la Libye avec l’interprétation de l’OTAN ; ce doit être un modèle pour l’action future de l’OTAN pour mettre en œuvre la responsabilité de protéger …. La demande d’un cessez-le-feu rapide, transformé en une véritable guerre civile, les conséquences humanitaires, sociales, économiques et militaires dépassant les frontières libyennes. La situation concernant la zone d’exclusion aérienne, s’est transformée en des bombardements de raffineries de pétrole, de stations de télévision et d’autres sites civils. L’embargo sur les armes s’est transformé en un blocus naval de l’ouest en Libye, y compris un blocus des fournitures humanitaires …. En ce qui concerne la Syrie … la poursuite de cette tragédie ne peut pas être blâmée seulement pour les actions dures des autorités. Les événements récents montrent de façon convaincante que l’opposition radicale ne cache plus son penchant extrémiste et s’appuie sur des tactiques terroristes, en espérant des soutiens étrangers et agissant en dehors de la loi. Des groupes armés soutenus par la contrebande et d’autres activités illégales fournissent le matériel, se servent sur le pays, tuent et commettent des atrocités contre des gens qui respectent les autorités policières. »

Le veto russo-chinois qui a empêché le projet de résolution 612 n’était toutefois pas la fin de l’histoire. Ce fut le début d’une campagne furtive, et d’une campagne pas si furtive que ça, des USA et de l’OTAN pour forcer le Conseil de sécurité à soutenir son programme de soumettre et d’imposer un changement de régime en Syrie. Une pression constante sur la Russie et la Chine s’en est suivie pour qu’ils inversent leur position.

Peu après, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et 17 autres états ont coparrainé une résolution qui a été soumise à la Troisième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, condamnant les autorités syriennes pour les violations des droits humains, une résolution qui à aucun moment ne fait référence à des violations flagrantes des droits humains commises par l’opposition syrienne dans ce qui est rapidement devenu une guerre civile. Il était beaucoup plus facile et plus rapide d’obtenir une résolution condamnant les autorités syriennes adoptée par l’Assemblée générale, où de nombreux petits pays, plus faibles, seraient plus accessibles aux différentes formes d’influence que ne serait le cas au Conseil de sécurité. Une fois adoptée, la résolution de la Troisième Commission de l’Assemblée générale pourrait être utilisé pour faire pression, et si nécessaire servir de menace ou de chantage vis-à-vis des membres du Conseil de sécurité perçus comme récalcitrants par les puissances (USA et OTAN). La résolution intitulée « Situation des droits de l’homme dans la République arabe syrienne (A/66/462/Add.3) » a été adoptée le 19 décembre par un vote de 133 en faveur, 54 contre ou abstentions. Une pression extrême sur la Russie et la Chine a continué tout au long de décembre, lorsque la Russie a tenu la présidence du Conseil de sécurité.

Le 8 décembre, par une coïncidence fortuite, la Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Mme Navi Pillay, était à New York, et l’ambassadeur français, Gérard Araud l’a priée de « venir faire un tour » et qu’elle informe le Conseil de sécurité sur la Syrie. De sérieuses questions ont été soulevées à propos de Mme Pillay, qui dépasserait le mandat de son office, et permettrait à son bureau d’être politisé. Il y a eu également des doutes sur son impartialité. Des questions ont été soulevées sur sa présence fortuite à New York, sur la justification de sa visite au Conseil de sécurité, et sur son accueil réellement à l’unanimité par les membres du Conseil. Brusquement, un grand nombre de journalistes se sont mis à fourmiller au Conseil de sécurité après qu’un « vote de procédure » avait été annoncé. Et puis le « vote de procédure » n’a pas eu lieu. Evidemment l’ambassadeur français avait menacé d’un vote procédural pour embarrasser la Russie et la Chine, et amener à Mme Pillay une toute autre audience au Conseil de sécurité.

Pour garder l’équilibre, l’ambassadeur de Chine a demandé instamment que la question de la Palestine soit également considérée, et que la communication de Mme Pillay porte aussi sur les problèmes urgents et graves des violations des droits humains au Moyen-Orient, non pas exclusivement en Syrie. Il y avait une opposition massive, par exemple des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne à inclure la Palestine dans le briefing de Mme Pillay – bien que ces représentants permanents aient insisté sur le fait qu’ils ne s’opposaient pas à inclure la Palestine dans ce briefing – qu’ils ont affirmés, indignés, que l’inclusion de la Palestine était une diversion, et une tentative de détourner l’attention des problèmes en Syrie., Lorsqu’on a demandé à l’ambassadeur de Russie, Président du Conseil de sécurité, s’il avait rencontré une opposition à l’inclusion de Palestine dans le briefing, il a répondu : “Ce que signifie opposition peut devenir une discussion linguistique … j’ai vu chacun des trucs dans le livre qui m’a été présenté, scénarii pour étrangler le président du Conseil de sécurité. “

L’ambassadeur de Russie a fait une déclaration à la presse concernant l’absurdité de cet imbroglio au sein du Conseil de sécurité : “dans certain texte de science-fiction il y avait un petit poème. Il est difficile de traduire des poèmes du russe en anglais, mais c’est devenu quelque chose comme ceci : « Ce matin, une fusée a été lancée. Elle vole à seize fois la vitesse de la lumière, de sorte qu’elle atteindra sa destination à 18 heures … hier. »

Après le briefing, Mme Pillay a parlé brièvement à la presse, alléguant que le 12 décembre, il y avait eu 5.000 morts en Syrie, dont 300 enfants, qu’il y avait des milliers de personnes en détention, qu’on avait torturé, et elle a recommandé que les autorités de la Syrie soient soumises à la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. A aucun moment Mme Pillay n’a identifié la source de son information, et elle est partie avant que j’aie eu l’occasion de prendre des renseignements sur l’identité de ses sources. Puis les Français, les représentants britanniques, portugais et américains ont parlé à la presse réitérant qu’il était « inconcevable que le Conseil de sécurité n’ait pris aucune mesure » et « insupportable que le Conseil soit obligé de garder le silence » au vu des révélations effroyables Mme Pillay. »

J’ai finalement été en mesure de demander au Représentant permanent britannique, Mark Lyall Grant quelle avait été la source d’information de Mme Pillay, et on m’a dit que la source des détails horribles du Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme était 233 membres défectifs de l’armée. Laissant de côté les différentes motivations possibles des membres défectifs de l’armée qui pourraient avoir déformé l’information, l’absence de fourniture par Mme Pillay de toute information sur d’éventuels actes de violence commis par l’opposition, et sa focalisation exclusive sur les violences commises par le gouvernement soulève des questions extrêmement sérieuses au sujet de son objectivité, et de la convenance et de la légalité de l’imprimatur donné par son bureau au profit d’une seule partie dans ce qui est essentiellement une guerre civile. Mme Pillay a fait valoir qu’elle n’avait pas accès à la Syrie. Comment alors est-elle en mesure de fournir une analyse crédible sur les témoignages à propos de violences commises par le gouvernement syrien ? Le Président du Conseil a rappelé à la presse que le 3 août, il y avait eu des rapports suivant lesquels la marine syrienne avait tiré sur l’opposition. Des témoins russes résidant en Syrie ont désavoué ces rapports. Par la suite, aucune mention n’a été faite sur cette divergence, et Mme Pillay n’a jamais investigué sur les rapports présentés par les témoins russes contestant les accusations contre la marine syrienne.

Le 18 décembre, le New York Times rapportait d’horribles morts de civils en raison des frappes de l’OTAN sur la Libye. Le 19 décembre le Secrétaire général Ban Ki-moon, a d’abord nié ces rapports. L’après-midi, dans une mise au point, le Président du Conseil a indiqué que les affirmations de l’OTAN (de zéro victime civile) étaient cruelles et cyniques. L’OTAN était évidemment réticente ou incapable d’enquêter de manière efficace sur les résultats des 7700 bombes ou missiles qu’il a lancés sur la Libye. Le New York Times a déclaré :

« Un examen sur le terrain par le New York Times à propos des raids aériens sur la Libye – y compris des entrevues avec des survivants, des médecins et des témoins, et la collecte des restes de munitions, les rapports médicaux, les certificats de décès et des photographies – rend compte de dizaines de civils tués par l’OTAN dans de nombreuses attaques distinctes. Les victimes, dont au moins 29 femmes ou enfants avaient touchés par les tirs durant leur sommeil … Suivant ce que l’OTAN racontait pendant la guerre, et dans les déclarations subséquentes jusqu’au 31 octobre, l’opération dirigée par l’Alliance aurait été presque impeccable – un modèle de guerre aérienne qui utilise la haute technologie, la planification minutieuse et toute retenue pour protéger les civils des troupes du colonel Kadhafi, ce qui était le mandat de l’alliance. « Nous avons effectué cette opération très précautionneusement, sans perte civile confirmée », a déclaré en novembre le Secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen. Le président du Conseil de sécurité a déclaré que « les Nations Unies devraient aider à enquêter sur les victimes civiles, si l’OTAN ne peut pas faire cela elle-même ».

Alors que le Président du Conseil de sécurité avait déclaré le 9 décembre que les pressions exercées sur lui par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne au sein du Conseil de sécurité avait « failli l’étrangler », le 16 décembre un avis aux médias a été envoyé au corps de presse de l’ONU par Fehmi Khairullah de la « Syria First Coalition », une organisation américaine (la source de son financement n’est pas claire) … annonçant la Journée syrienne de protestation, en déclarant : « le régime syrien tue son propre peuple avec le soutien de la Fédération de Russie au régime criminel syrien ». L’avis aux médias annonçait des manifestations « pour protester contre le soutien de la Russie du régime pénal syrien », a eu lieu le vendredi 16 décembre 2011 de 15 heures jusqu’à 17 heures devant la Mission russe auprès des Nations Unies, 136 East 67 Street, New York 10065 ; les manifestants faisant partie du « Rassemblement des syriens indignés, pour condamner le soutien continu des russes au régime syrien criminel ».

La pression sur le Président du Conseil de sécurité de l’ONU au sein du Conseil de sécurité lui-même, qui, selon ses mots « se sont arrêtés juste avant de l’étrangler », a été complétée par des manifestations de la « Syria First Coalition » devant la mission russe à l’ONU, et une lettre adressée à l’ambassadeur russe, accusait : « Votre droit de veto au sein des Nations Unies soutient non seulement le régime meurtrier, mais aussi bloque toute aide humanitaire à la population désespérée de la Syrie, qui est dans un froid glacial, affamée, apeurée et sans fournitures médicales. » La lettre qui faisait état de 5078 syriens tués ne mentionne pas que cela inclut les 1000 officiels du gouvernement syrien tués par l’opposition, un chiffre admis, même par Mme Navi Pillay, haut Commissaire des droits de l’Homme.

Le 22 décembre, dans la mise au point du Conseil de sécurité, le Président du Conseil a été contraint de défendre son inscription dans l’agenda de décembre du Conseil de sécurité d’une discussion sur les violations des droits humains du peuple palestinien, et sur la question cruciale de civils libyens tués par frappes de l’OTAN. Evidemment le groupe USA / OTAN a exigé que seule la question de la Syrie figurât sur l’ordre du jour du Conseil de sécurité.

L’ambassadrice américaine Susan Rice, indignée de ce que le Conseil de sécurité ait pointé le doigt sur la mort de 70 civils libyens à la suite du bombardement de la Libye par les USA et l’OTAN, a déclaré : « Bienvenue à l’exagération. J’étais récemment en Libye, et le peuple libyen a exprimé son immense gratitude pour l’aide de l’OTAN. » L’ambassadrice Rice a évidemment négligé de rencontrer Mustafa Naji al Morabit, victime parmi beaucoup d’autres de frappes aériennes de l’OTAN. Selon le New York Times, « Le 4 août une bombe éclate dans le petit matin calme et percute leur maison provoquant la chute de la façade. L’épouse de M. Morabit, Eptisam Ali al-Barbar, est décédée le crâne écrasé. Deux de leurs fils, Mohammed, 6 ans et Moataz, 3 ans, ont été tués aussi. Trois orteils du pied gauche de Fatima Omar Mansour, la mère de M. Morabit, ont été amputés, et sa jambe gauche a été brisée. »

« Le 8 août, quatre jours après la destruction de la maison des Morabit, selon les survivants, les médecins et des enquêteurs indépendants, l’OTAN a frappé des bâtiments occupés par des civils, cette fois dans la Majer. Ces attaques ont été les accidents les plus sanglants connus de la guerre de l’OTAN. L’attaque a commencé avec une série de bombes à guidage laser de 500 livres, a appelé GBU-12, comme le suggère les restes des munitions. La première maison, d’Ali Hamid Gafez, 61 ans, qui était bondée avec des proches de M. Gafez, a été disloquée par l’attaque, suivant ses voisins et lui-même. La bombe a détruit le deuxième étage et une grande partie du premier. Cinq femmes et sept enfants ont été tués, plusieurs autres personnes ont été blessées, dont l’épouse de M. Gafez qui a du être amputée de la jambe gauche, suivant le médecin qui a effectué cette opération. Plusieurs minutes après la première frappe, alors que les voisins accourraient pour creuser à la recherche des victimes, une autre bombe a frappé. L’explosion a tué 18 civils, suivant les deux familles … Les premières constatations sur les attaques Majer, qui font partie de l’enquête des Nations Unies sur les actions de toutes les parties en Libye où des civils ont été blessés, ont soulevé des questions sur la légalité de l’attaque en vertu du droit international humanitaire, selon un fonctionnaire proche de l’enquête. »

Le 23 décembre, le président du Conseil de sécurité a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a décrit l’Ambassadrice Rice « d’une rhétorique inhabituellement explosive », et la violence dans la discussion de l’ambassadeur russe sur les civils libyens abattus par des frappes aériennes de l’OTAN. Il a déclaré qu’il était nécessaire de répondre au déchaînement de l’ambassadrice Rice qui « a sombré dans des abus de langage ». Il a cité les accusations du 22 décembre de l’ambassadrice Rice de « grandiloquence, fausses revendications, un truc pas cher, duplicité, redondant et superflu », tous les gros mots utilisés par l’ambassadrice Rice à propos des discussions de l’ambassadeur de Russie sur les victimes civiles de la Libye par les bombardements de l’OTAN. L’ambassadeur de Russie fait alors remarquer : « Vous ne pouvez pas battre une éducation à la Stanford, vous savez ? »

L’ambassadeur de Russie a déclaré que dans le Conseil de sécurité n’y avait pas eu de demande d’enquête sur les victimes civiles des bombardements libyens de l’OTAN, et la question avait été totalement ignorée. Il a également rappelé à la presse que le président Obama avait déclaré qu’il voulait le dialogue avec les Nations Unies et le Conseil de sécurité. Il a ajouté que dans ce cas, il suggère que le « Dictionnaire de jurons de Stanford soit remplacé par quelque chose de plus victorien. »

En réponse à une question sur la dégradation des relations de travail entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dans une atmosphère d’acrimonie au sein du Conseil de sécurité, l’ambassadeur russe a déclaré qu’il s’inquiétait de ce que le « Conseil de sécurité n’évolue pas dans la bonne direction », qu’il y avait des membres qui sont inflexibles, qui demandent que « les choses se fassent à leur manière et non pas autrement », qui ne prennent pas d’autres points de vue en considération, et doivent avoir ce qu’ils demandent immédiatement. Cela « nuira à la capacité du Conseil de sécurité à travailler. ». Il a déclaré que l’action du Conseil de sécurité pour mettre fin à la violence en Syrie ne doit en aucun cas être un « auxiliaire de changement de régime politique », comme s’était avérée la résolution 1973 du Conseil de sécurité sur la Libye. Il a dit que le changement de régime conçu et forcé de l’extérieur du pays est « inévitablement destructeur, entraînant des effusions de sang, et ni le Conseil de sécurité ni les Nations Unies ne devraient avoir rien à voir avec cela. » Il a déclaré que, à 11 heures ce matin la Fédération de Russie avait présenté son troisième projet de résolution sur la Syrie, et que « nous ne passerons pas sous silence la violence causée par l’opposition extrême et ne ferons pas appel à des sanctions ou un embargo sur les armes, car en Libye l’embargo sur les armes n’a d’impact que pour le gouvernement, car l’opposition a reçu illégalement des livraisons d’armes massives de beaucoup de sources.

Le sort du troisième projet de résolution soumis par la Russie le 23 décembre est encore indéterminé. A ce jour, des amendements et suppressions sont demandées par les USA et les pays de l’OTAN pour transformer cette résolution en quelque chose de méconnaissable, exactement à l’opposé de son intention première. Leurs projets actuels comprennent :

« Soulignant la nécessité de résoudre la crise actuelle en Syrie pacifiquement, et soulignant que rien dans la présente résolution oblige les États à prendre des mesures ou des actions dépassant le cadre de la présente résolution, y compris l’usage de la force ou la menace de la force » (Royaume Uni)

Supprimé du projet de résolution russe original : « Exclure toute intervention militaire de l’extérieur »

« Exige pour que le gouvernement syrien réponde à sa responsabilité de protéger sa population, de mettre immédiatement fin aux attaques contre ceux qui exercent leurs droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association pacifiques et de respecter pleinement ses obligations en vertu du droit international applicable ».

Supprimé de ce projet de résolution russe d’origine : « Exige que les groupes armés d’opposition de l’opposition syrienne stoppent les violations des droits humains et les attaques terroristes contre les civils, les institutions étatiques, et contre le personnel et les membres des familles de l’armée et des forces de l’ordre. »

Supprimé de la résolution projet russe d’origine : « Prie instamment les responsables syriens de l’opposition à se dissocier des extrémistes, d’accepter l’initiative de la Ligue des États arabes et de s’engager dans un dialogue substantiel, sans conditions préalables et en profondeur avec les autorités syriennes sur les façons de réformer les autorités syriennes. “

Les Etats-Unis ont exigé les modifications :

Interdiction de voyage et gel des avoirs, pour 19 responsables syriens nommés
Gel des avoirs du gouvernement de la Syrie, y compris de la Banque centrale Syrie et des banques commerciales syriennes
Interdiction de transactions commerciales gouvernementales avec la Syrie, à l’exception des produits stratégiques qui affectent le peuple syrien
Interdiction des vols de / vers la Syrie
Embargo sur les armes (US / Royaume-Uni)

Supprimé de la résolution projet russe d’origine : « Décide que rien dans cette résolution ne doit être interprété comme une autorisation d’ingérence militaire de toute sorte en Syrie par n’importe qui. »

Dans tout cela est remarquablement ignoré le gorille de 300 kg dans le salon ! Le 17 mars, la résolution 1973 sur la Libye a été adoptée au Conseil de sécurité des Nations Unies, et le bombardement de l’OTAN de la Libye a immédiatement suivi. Le lendemain, le 18 mars, des manifestations anti-gouvernementales ont commencé en Syrie. Le 18 avril 2010, la une du Washington Post rapportait :

« Les Etats-Unis fournissent un soutien secret à l’opposition syrienne. Leaked Cables révélait un financement. “Le Département d’Etat a secrètement financé des groupes politiques d’opposition syriens et des projets connexes, y compris une chaîne de télévision par satellite qui diffuse une programmation anti-gouvernementales dans le pays … Barada TV est étroitement liée avec le Mouvement pour la Justice et le Développement, un réseau de syriens exilés basé à Londres. Des câbles diplomatiques américains montrent que le Département d’Etat a déversé pas moins que 6 millions $ au groupement pour faire fonctionner le canal satellite et financer d’autres activités à l’intérieur de la Syrie … Les dirigeants du Mouvement pour la Justice et le Développement sont d’anciens membres des Frères musulmans …. Plusieurs câbles diplomatiques américains de l’ambassade à Damas révèlent que les exilés syriens ont reçu de l’argent d’un programme du Département d’Etat a appelé le “Middle East Partnership Initiative.” Selon les câbles, le Département d’Etat a versé de l’argent au groupe d’exilés via Democracy Council, une association à but non lucratif de Los Angeles. Selon son site Internet, Democracy Council parraine des projets au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine afin de promouvoir les « éléments fondamentaux de sociétés stables ». Le fondateur du conseil et président, James Prince est un ancien membre du personnel du Congrès et conseiller en placement chez Price Waterhouse Cooper… Edgar Vasquez, un porte-parole du Département d’Etat a déclaré que le Middle East Partnership Initiative a alloué 7,5 millions pour les programmes syriens depuis 2005. Un câble de l’ambassade à Damas, cependant, souligne un total beaucoup plus élevé – environ 12 millions $ entre 2005 et 2010 ».

Le financement américain et l’implication dans la déstabilisation de gouvernements indépendants à travers le monde suivent un modèle semblable tout au long de leur longue histoire, depuis la déstabilisation et le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Mossadegh en Iran en 1953, à la déstabilisation et le renversement d’une longue succession de présidents démocratiquement élus : Arbenz au Guatemala, Juan Bosch en République Dominicaine, Goulart au Brésil, Soekarno en Indonésie, Allende au Chili (avec la célèbre déclaration de Kissinger « Nous ne pouvons pas permettre au Chili de devenir communiste à cause de l’irresponsabilité de son propre peuple »). Dans tous les cas, ces gouvernements démocratiquement élus, ne dépendant pas d’un contrôle de sociétés américaines, ont été remplacés par des dictatures militaires qui ont institutionnalisé la torture, et placé les économies de leurs pays sous le contrôle des multinationales basées aux Etats-Unis, appauvrissant leurs propres citoyens.

Le modèle actuel émergeant au Moyen-Orient laisse présager des développements inquiétants dans une trajectoire qui devient évidente. L’autorisation par Conseil de Sécurité de l’ONU de « toutes les mesures nécessaires » dans la résolution 1973 contre le gouvernement libyen a permis une sanglante agression impérialiste inadmissible.
New York Times, 21 août 2011.

« La coordination entre l’OTAN et les rebelles, et entre les groupes rebelles vaguement organisés eux-mêmes, est devenue plus sophistiquée et mortelle dans les dernières semaines, même si le mandat de l’OTAN avait été simplement de protéger les civils, et de ne pas prendre parti dans le conflit … dans le même temps, la Grande-Bretagne, la France et les autres nations ont déployé des forces spéciales sur le terrain en Libye pour aider à former et à armer les rebelles.”

Le renversement de Mossadegh en Iran est décrit en détail par Robert Dreyfus dans « Devil’s Game : How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » (page 109) :

« Mossadegh fait passer la nationalisation de la compagnie pétrolière anglo-perse (APOC). Ce fut un coup catastrophique pour l’Angleterre … L’APOC avait été la fierté et la joie des biens impériaux de Grande-Bretagne. Mossadegh est devenu instantanément un homme détesté par Londres. L’histoire du coup d’état, géré conjointement par la CIA et le M16 a été décrite à plusieurs reprises. Presque jamais signalé, cependant, est le fait que les deux agences de renseignement ont travaillé étroitement avec le clergé de l’Iran, les oulémas, pour affaiblir et finalement renverser Mossadegh. Un rôle crucial a été joué par les foules de la rue, achetées et payées par la CIA et mobilisées par des agitateurs liés à des oulémas, qui ont exigé la démission du Premier ministre Mossadegh et le retour du Shah. L’ayatollah Kashani, le représentant en chef des Frères musulmans en Iran, a été une figure centrale dans la campagne. “

Si le Conseil de sécurité adopte n’importe quelle résolution qui pourrait se transformer en une autorisation permettant « toutes les mesures nécessaires » pour être utilisée pour justifier une action militaire en vue de forcer un changement de régime en Syrie, ce serait masqué par une feuille de vigne de préoccupation pour les « droits humains » du peuple syrien, dans une guerre civile provoquée par les encouragements d’une opposition préfabriquée par les USA et l’OTAN. Cela devrait inévitablement aboutir, comme en Libye, en une « coordination entre l’OTAN et l’opposition », et permettrait d’éliminer la dernière barrière aux grandioses desseins impériaux des USA et de l’OTAN. Cela déclencherait des fantasmes pathologiques de domination mondiale longuement chéris par le russophobe Brzezinski, et d’autres décideurs politique de la même trempe, la rupture de leurs contact précaires avec la réalité, et lancerait les puissances des USA et de l’OTAN dans les erreurs fatales de Napoléon et d’Hitler, la psychose avérée. Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui pourrait être interprétée comme permettant une action militaire des USA et de l’OTAN contre la Syrie propulserait ces forces, déjà ivres de pouvoir, à la prochaine recherche d’une résolution autorisant une action militaire contre l’Iran.

La Libye, la Syrie et l’Iran ont beaucoup de pétrole et encore pas d’armes nucléaires. Toute action contre l’Iran, qu’elles soient menées par les USA, l’OTAN ou Israël, déclencherait une conflagration impossible à contrôler, impliquant potentiellement des états nucléaires, et il serait impossible de déterminer ou de restreindre la direction dès le départ. Et le point final de cette trajectoire serait inévitablement la Russie, qui contrôle d’énormes réserves de pétrole et de gaz convoitées par l’Occident. Mais contrairement à l’aventure insensée de Napoléon et d’Hitler, avant l’ère atomique, aujourd’hui la Russie possède des armes nucléaires, est entourée par des pays de l’OTAN hostiles et est confrontée à la menace de la défense antimissile de l’OTAN. La Russie, dont l’existence est menacée désormais, a abandonné la doctrine de l’Union soviétique de « non utilisation en premier des armes nucléaires ».

Si la Russie résiste à une pression croissante et continue d’interdire toute résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU autorisant “tous les moyens nécessaires” contre la Syrie, cela peut être le moment où, privés du soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies, et incapables de prétendre qu’ils agissent en conformité avec « la volonté de la communauté internationale », la force psychologique des US et de l’OTAN sera épuisée, comme le fut Napoléon à la bataille de Borodino en1812, et Hitler à Stalingrad en 1943. La route vers une troisième guerre mondiale aura été bloquée, et le Conseil de sécurité des Nations Unies se sera racheté de son statut actuel d’instrument de guerre.

Carla Stea
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Carla Stea est une journaliste accréditée auprès du Département d’Etat américain et des Nations Unies. Ses articles ont été publiés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Russie, en Amérique latine, et ont paru dans Latin American Perspectives, Covert Action Quarterly, War and Peace Digest, Rock Creek Free Press, Komsomolskaïa Pravda, Rabotchaïa Tribuna, Sovetskaya Rossia, Novosti Press, et Tapol, Rapport sur les droits de l’homme, Indonésie.

Source : Libya 360

Traduit de l’ anglais par jean-Pierre Geuten

Source : michelcollon.info

mardi, 12 avril 2011

Libye: interventionnisme raté

Libye : interventionnisme raté

 

Entretien avec Günter MASCHKE

 

b045f91a7b81d0dba7645c73226a1d6b.jpgQ. : Monsieur Maschke, l’intervention militaire en Libye est-elle justifiable sur le plan du droit des gens ?

 

GM : Oui, bien sûr, elle est justifiable du point de vue du droit des gens, car il y a une décision du Conseil de Sécurité. Ce qui est important de savoir, cependant, c’est où mène en fin de compte un tel droit des gens, qui rend possible pareilles formes de sanctions. Le droit des gens actuel est ce qui pose finalement problème, parce qu’il veut imposer la paix en menant la guerre.

 

Q. : Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a permis de prendre des mesures d’assez vaste ampleur…

 

GM : On fait miroiter l’existence d’une communauté mondiale de droit. L’interdiction d’intervenir a été vidée de tout contenu depuis bien longtemps déjà. Et le processus s’amplifie encore et toujours : on en vient maintenant à intervenir dans des guerres civiles. Les dernières interventions servent nettement des objectifs impérialistes.

 

Le point essentiel, qu’il convient de souligner, c’est que personne n’a une idée claire de ce qu’il faudra faire après. C’est là que réside le problème, bien au-delà de toutes les prises de position morales. On avait encore une vague idée de ce qu’il fallait faire au Kosovo, en Afghanistan ou en Irak… Mais on connaît trop bien les résultats de ces interventions-là. On ne cesse d’accumuler les problèmes. Ensuite, l’intervention militaire relève du pur irrationnel car la politique intérieure de la Libye ne nous concerne pas.

 

(propos recueillis par Curd-Torsten Weick et parus dans « Junge Freiheit », Berlin, n°15/2011 ; http://www.jungefreiheit.de/ ).

dimanche, 03 avril 2011

Droit d'ingérence impérialiste

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DROIT D'INGÉRENCE IMPÉRIALISTE
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Ex: http://www.philipperanda.com/

La chute du colonel Kadhafi, exigée publiquement par l’Occident, restera une première. Il y aura un avant et un après. Avant, un pays entrait en guerre contre un autre quand il accusait celui-ci, à tort ou à raison, d’être une menace militaire pour lui-même ou pour un pays allié. Même si de tous temps, des gouvernements ont apporté des aides militaires à un camp ou à un autre lors d’une guerre civile, cela se faisait via des “légions” ou des “brigades” qui n’engageaient pas officiellement leurs pays.

Les bombardements de la France en Lybie, d’abord, la coordination par l’Otan des opérations sur le terrain ensuite, la réunion à Londres de quarante ministres des Affaires étrangères pour assurer “le pilotage politique” de l’intervention enfin, se sont faits, eux, au nom du “droit d’ingérence humanitaire” que beaucoup qualifie plus justement de “droit d’ingérence impérialiste”.
Et ce parce que l’actuel régime lybien ne s’était pas écroulé face aux mécontentements d’une partie de sa population, à l’instar de ceux de la Tunisie et de l’Égypte. La détermination du “chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste” (ouf !) à reprendre les choses en main, de façon certes musclée, aurait mis un probable coup d’arrêt aux turbulences qui secouent actuellement tous les pays arabes.
Turbulences dont les USA, son allié traditionnel la Grande-Bretagne, et compère actuel la France, espèrent tirer des profits différents : conserver hégémonie économique et politique pour les premiers au Proche et Moyen-Orient, se construire un stature d’homme d’État international pour faire oublier les déboires de sa politique intérieure pour l’actuel locataire de l’Élysée.
L’échec de la révolution d’une partie du peuple lybien était une menace directe pour de telles ambitions.
Après le traditionnel pilonnage médiatique en bonne et due forme pour asseoir dans les mentalités que Mouammar Kadhafi était à lui tout seul la réincarnation de Gengis Khan, Adolf Hitler et Saddam Hussein et que les opposants à son régime étaient tous de légitimes aspirants à la liberté démocratique, islamistes compris, il n’y avait plus qu’à attendre les premières réactions du Régime de Tripoli contre les insurgés pour décider d’une intervention militaire.
Soit une ingérence caractérisée dans les affaires strictement intérieures d’un pays qui ne menaçait en rien les pays intervenants ;
Soit une volonté désormais officielle de l’ONU de contrôler, militairement si besoin est, les affaires intérieures des pays dans le monde ;
Soit cette fameuse gouvernance mondiale qu’appellent de leurs vœux les plus avides les dirigeants des puissantes multinationales, toutes par essence apatrides.
L’Allemagne s’est abstenu d’apporter sa complicité dans l’affaire pour cause d’élections, dit-on. Après soixante années de culpabilisation massive, les Allemands actuels ne sont effectivement guère enclins à participer à quelque aventure militaire… Plus importantes sont les attitudes de la Russie et de la Chine qui avaient la possibilité de bloquer l’intervention. Ils se sont contentés d’une abstention qui lui laissait le champ libre. Simple hypocrisie ou n’est-il pas légitime se penser qu’ils ont monnayés fort chères leurs neutralités ? Ce qu’ils ont obtenus en échange n’a pas été rendu publique ; c’est peut-être une des surprises à venir bientôt…
À moins que Russie et Chine ne soient persuadés que l’aventure lybienne pourrait peut-être bien être un nouveau bourbier militaire, après celui d’Afghanistan et d’Irak, où les forces auto-proclamés démocratiques pourraient bien à nouveau s’empêtrer. Pour notre part, on le saura en comptabilisant le nombre de soldats français qui pourraient y perdre leur vie. Un décompte macabre qui, de toute façon, ne commencera, comme pour les deux autres pays envahis, que dans l’après-Khadafi…


vendredi, 01 avril 2011

Obamas "Schweinebucht" in Libyen: Imperialistische Aggression verletzt UN-Charta

Obamas »Schweinebucht« in Libyen: Imperialistische Aggression verletzt UN-Charta

Webster G. Tarpley

Am 19. März starteten amerikanische und britische Marschflugkörper gemeinsam mit französischen und anderen NATO-Kampffliegern die Operation Odyssey Dawn oder Operation Ellamy, einen neoimperialistischen Luftangriff unter einem vorgetäuschten humanitären Vorwand, gegen den souveränen Staat Libyen. Und Samstagnacht Ortszeit feuerten amerikanische Marineeinheiten im Mittelmeer im Einklang mit der Resolution 1973 des UN-Sicherheitsrates 112 Marschflugkörper auf Ziele, die nach Behauptung des Pentagons zum libyschen Luftverteidigungssystem gehörten. Aber Mohammed al-Zawi, Generalsekretär des libyschen Parlaments, erklärte auf einer Pressekonferenz in Tripolis, dieser »barbarische Angriff« und diese »grausame Aggression« habe neben militärischen Zielen auch Wohnsiedlungen und Bürogebäude getroffen. In die Krankenhäuser von Tripolis und Misurata seien viele zivile Opfer eingeliefert worden. Zawi warf den ausländischen Mächten vor, eine Rebellenführung zu unterstützen, zu der auch bekannte terroristische Elemente gehörten. Die libysche Regierung wiederholte ihre Forderung an die UN, eine internationale Beobachtergruppe nach Libyen zu schicken, um über die Ereignisse dort objektiv zu berichten.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/webster-g-tarpley/obamas-schweinebucht-in-libyen-imperialistische-aggression-verletzt-un-charta.html

jeudi, 31 mars 2011

Seit wann erlaubt die UNO-Charta den Amerikanern, ihren Staatsbankrott mit noch mehr Krieg zu lösen?

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Seit wann erlaubt die Uno-Charta den Amerikanern, ihren Staatsbankrott mit noch mehr Krieg zu lösen?

von Prof. Michel Chossudovsky

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Die USA und die Nato unterstützen einen bewaffneten Aufstand im Osten Libyens und rechtfertigen dies als «humanitäre Intervention».
Dies ist nicht eine gewaltfreie Protestbewegung wie in Ägypten oder Tunesien. Die Bedingungen in Libyen sind grundsätzlich anders. Der bewaffnete Aufstand im Osten Libyens wird direkt von ausländischen Mächten unterstützt. Die Aufständischen in Bengasi hissten sofort die rot-schwarz-grüne Flagge mit dem Halbmond und dem Stern – die Flagge der Monarchie unter König Idris. Sie symbolisiert die Herrschaft der früheren Kolonialmächte.1
Militärberater und Sondereinheiten der USA und der Nato befinden sich bereits vor Ort. Der Plan war, die Operation mit den Protestbewegungen in den benachbarten arabischen Staaten zusammenfallen zu lassen. Die Öffentlichkeit wurde glauben gemacht, die Proteste hätten spontan von Tunesien und Ägypten auf Libyen übergegriffen.
Die Regierung Obama hilft in Abstimmung mit ihren Alliierten einem bewaffneten Aufstand, und zwar einen versuchten Staatsstreich: «Die Regierung Obama steht bereit, den Libyern ‹Unterstützung jeglicher Art› zu gewähren, um Muammar al Gaddafi zu vertreiben», erklärte die amerikanische Aussenministerin Hillary Clinton am 27. Februar. «Wir knüpfen gerade Kontakte zu vielen unterschiedlichen Libyern, die versuchen, sich im Osten zu organisieren, und wenn sich die Revolution nach Westen ausbreitet, auch dort. Ich denke, es ist noch viel zu früh, um zu sagen, was dabei herauskommt, aber wir werden bereit sein, jede Art von Unterstützung zu gewähren, die von den USA gewünscht wird.»
In den östlichen Landesteilen, in denen die Rebellion Mitte des Vormonats begann, bemüht man sich um die Bildung einer provisorischen Regierung.
Die USA, erklärte Clinton weiter, drohten dem Gaddafi-Regime mit weiteren Massnahmen, aber ohne zu sagen, worum es sich dabei handelt und wann sie angekündigt werden.
Laut [dem früheren republikanischen Präsidentschaftskandidaten und Senator] John McCain sollten die USA «die provisorische Regierung anerkennen, die man bereits zu bilden versucht …». Ähnlich äusserte sich auch Senator Joseph Lieberman, der «handfeste Unterstützung, die Einrichtung einer Flugverbotszone, die Anerkennung der revolutionären Regierung, eine Bürgerregierung und deren Unterstützung durch humanitäre Massnahmen» forderte, «und ich würde sie auch mit Waffen versorgen».2

 Die geplante Invasion

Die USA und die Nato erwägen derzeit eine militärische Intervention unter einem «humanitären Mandat».
«Die USA verlegen Marine- und Luftwaffeneinheiten in die Region», um «das ganze Spektrum an Optionen einer Konfrontation mit Libyen vorzubereiten: Diese Ankündigung machte der Pentagon-Sprecher Oberst Dave Lapan am 1. März. Dann sagte er: «Präsident Obama hat das Militär gebeten, sich auf diese Optionen vorzubereiten, da sich die Lage in Libyen verschlechtere.»3
Das Ziel hinter der «Operation Libya» ist aber nicht, demokratische Verhältnisse zu schaffen, sondern sich der Erdölreserven Libyens zu bemächtigen, die staatseigene National Oil Corporation (NOC) zu destabilisieren und letztendlich die Erdölindustrie des Landes zu privatisieren. Vor allem sollen die Kontrolle und der Besitz des libyschen Erdölreichtums in ausländische Hand übergehen. Die National Oil Corporation nimmt unter den weltweit 100 führenden Erdölkonzernen den 25. Platz ein. Die NOC nimmt den 25. Platz unter den weltweit führenden 100 Unternehmen ein.4
Libyen gehört mit etwa 3,5 Prozent der weltweiten Erdölreserven, mehr als zweimal so viel wie die amerikanischen Lagerstätten, zu den führenden Erdöllieferanten.
Die geplante Invasion Libyens, die bereits im Gange ist, ist Teil des umfassenderen «Kampfs um Erdöl». Praktisch 80 Prozent der libyschen Erdölreserven befinden sich im Sirte-Becken in Ostlibyen.
Die strategischen Einschätzungen hinter «Operation Libya» erinnern an frühere Militäroperationen der USA und der Nato in Jugoslawien und im Irak. In Jugoslawien lösten amerikanische und Nato-Kräfte einen Bürgerkrieg aus. Dahinter stand die Absicht, politische und ethnische Spaltungen loszutreten, die dann letztendlich zur Aufspaltung des gesamten Landes führten. Dieses Ziel wurde unter anderem durch die verdeckte Finanzierung und Ausbildung bewaffneter paramilitärischer Einheiten zunächst in Bosnien (bosnisch-moslemische Armee, 1991–1995) und anschliessend in Kosovo (Befreiungsarmee des Kosovo, UÇK, 1998–1999) erreicht. Sowohl in Bosnien als auch in Kosovo wurde gezielte Medien-Desinformation (darunter Lügen und Fälschungen) eingesetzt, um die von den USA und der EU verbreitete Behauptung, die Regierung in Belgrad habe Kriegsverbrechen begangen, zu untermauern. Damit wurde eine militärische Intervention aus humanitären Gründen  gerechtfertigt.
Ausgerechnet die «Operation Yugoslavia» wird nun als Vorbild von amerikanischen Aussenpolitikern herangezogen: Senator Lieberman verglich «die Lage in Libyen mit den Ereignissen auf dem Balkan in den 90er Jahren des vergangenen Jahrhunderts», als er sagte, die USA hätten interveniert, um einen Völkermord an den Bosniern aufzuhalten. «Zuerst lieferten wir ihnen Waffen, damit sie sich selbst verteidigen konnten. Das, denke ich, sollten wir auch in Libyen machen.»5
Das strategische Szenario besteht darin, auf die Bildung einer Übergangsregierung  in der abtrünnigen Provinz und ihre internationale Anerkennung zu drängen, was letztendlich zu einer Spaltung des Landes führen würde.
An der Umsetzung dieser Option wird schon gearbeitet. Die Invasion Libyens hat bereits begonnen.
«Hunderte amerikanische, britische und französische Militärberater sind in der Kyrenaika, der abtrünnigen östlichen Provinz Libyens, eingetroffen […] Die Berater, unter ihnen auch Mitglieder von Nachrichtendiensten, wurden am Donnerstag, dem 24. Februar, in den Küstenstädten Bengasi und Tobruk von Kriegsschiffen und Flugkörperschnellbooten aus abgesetzt.»6
Sondereinsatzkräfte der USA und ihrer Verbündeten befinden sich bereits vor Ort und liefern den Rebellen verdeckte Unterstützung. Öffentlich wurde dies, als britische SAS-Sonderkommandos in der Region um Bengasi verhaftet wurden. Sie operierten als Militärberater der Oppositionskräfte:
«Für acht Angehörige einer britischen Spezialeinheit, die sich auf einer geheimen Mission befanden, um britische Diplomaten mit führenden Oppositionellen gegen Oberst Muammar Gaddafi in Kontakt zu bringen, endete der Einsatz mit einer Demütigung, als sie von Aufständischen in Ostlibyen festgenommen wurden», berichtete die Sunday Times am 6. März 2011. Die Männer, bewaffnet aber in Zivilkleidung, behaupteten, sie sollten sich über die Bedürfnisse der Opposition informieren und ihnen Hilfe anbieten.»7
Die SAS-Angehörigen wurden verhaftet, als sie eine britische «diplomatische Mission» begleiteten, die illegal in das Land eingereist war (zweifellos von einem britischen Kriegsschiff aus), um mit führenden Vertretern der Aufständischen zu sprechen. Das britische Aussenministerium bestätigte, dass «eine kleine Gruppe britischer Diplomaten nach Ostlibyen entsandt worden sei, um Kontakte zu den Oppositionellen, die die Unterstützung der Aufständischen geniessen, zu knüpfen.»8
Diese Berichte bestätigen nicht nur die militärische Intervention des Westens (darunter einige hundert Angehörige von Spezialeinheiten), sondern machen auch deutlich, dass die Aufständischen die illegale Anwesenheit ausländischer Truppen auf libyschem Boden strikt ablehnen:
«Der SAS-Einsatz hat die libyschen Oppositionellen verärgert. Sie befahlen, die Soldaten sollten in einem Militärstützpunkt eingesperrt werden. Die Gegner Gaddafis befürchten, dieser könne alle Beweise für eine westliche militärische Einmischung ausnutzen, um eine patriotische Unterstützung für sein Regime wachzurufen.»9
Bei dem verhafteten britischen «Diplomaten», der von sieben SAS-Angehörigen begleitet wurde, handelte es sich um einen Mitarbeiter des britischen Geheimdienstes MI-6.10
Inzwischen bestätigen Stellungnahmen der USA und der Nato auch Waffenlieferungen an die oppositionellen Kräfte. Bisher nicht bestätigte Hinweise zeigen, dass den Aufständischen bereits vor den Angriffen [der libyschen Armee] Waffen geliefert wurden. Mit hoher Wahrscheinlichkeit befanden sich Militär- und Geheimdienstberater der USA und der Nato schon vor den Unruhen im Land. Nach dem selben Muster wurde in Kosovo vorgegangen: Sondereinheiten unterstützten und bildeten die UÇK in den Monaten vor den Luftangriffen 1999 und der anschliessenden Invasion Jugoslawiens aus.
Nach jüngsten Berichten konnten die libyschen Regierungseinheiten allerdings einige von den Rebellen kontrollierte Positionen zurückerobern:
«Die Grossoffensive der Pro-Gaddafi-Kräfte, die [am 4. März begann und] das Ziel verfolgt, die wichtigsten Städte und Erdölzentren den Aufständischen wieder zu entreissen, führte [am 5. März] zur Rückeroberung der wichtigen Stadt Sawija und der meisten der wichtigen Erdölstädte rund um den Golf von Sirte. In Washington und London erlitt die Forderung nach einem militärischen Eingreifen einen Dämpfer, als man erkannte, dass die nachrichtendienstlichen Erkenntnisse vor Ort über beide Seiten des libyschen Konflikts zu lückenhaft war, um als Grundlage für Entscheidungen zu dienen.»11
Die Oppositionsbewegung ist über die Frage einer ausländischen Einmischung stark gespalten. Dabei stehen sich die Graswurzelbewegungen einerseits und die von den USA unterstützten «Führer» des bewaffneten Aufstandes andererseits gegenüber, wobei letztere ein militärisches Eingreifen aus «humanitären Gründen» befürworten. Die Mehrheit der libyschen Bevölkerung, sowohl Gefolgsleute wie Gegner des Regimes, lehnen jede Einmischung von aussen ab.

Desinformation durch die Medien

Die weitreichenden strategischen Ziele, die der vorgeschlagenen Invasion zugrunde liegen, werden in der Berichterstattung der Medien nicht erwähnt. Nach den Vorgaben einer arglistigen Medienkampagne, in der Nachrichten und Meldungen buchstäblich ohne bezug auf die realen Ereignisse vor Ort fabriziert werden, ist ein Grossteil der internationalen «veröffentlichten Meinung» auf eine unbedingte Unterstützung einer militärischen Einmischung aus humanitären Erwägungen eingeschwenkt.
Diese Invasion wird in den Planungsstäben des Pentagon bereits ausgearbeitet. Sie soll ungeachtet der Forderungen der libyschen Bevölkerung durchgezogen werden, einschliesslich der Gegner des Regimes, die ihre Ablehnung einer militärischen Einmischung – als Verletzung der Souveränität ihrer Nation – deutlich gemacht haben.

Einsatz der Marine und der Luftwaffe

Sollte es zu dieser militärischen Intervention kommen, wäre die Folge ein offener Krieg, der als «Blitzkrieg» geführt werden soll, was Luftangriffe auf militärische und zivile Ziele einschliesst. In dieser Hinsicht drohte der Kommandeur des amerikanischen Zentralkommandos (Uscentcom), General James Mattis, unverhohlen, die Einrichtung einer «Flugverbotszone» schliesse praktisch umfassende Luftangriffe ein, die sich auch gegen die libysche Luftverteidigung richte:
«Es würde sich um eine Militäroperation handeln – es ginge nicht nur darum, den Menschen zu sagen, sie sollten keine Flugzeuge mehr benutzen. Man muss die Luftverteidigungskapazitäten zerschlagen, um eine Flugverbotszone einzurichten, da darf man sich keine Illusionen machen.»12
Massive Seestreitkräfte der USA und ihrer Verbündeten wurden vor der libyschen Küste eingesetzt. Das Pentagon verlegt weitere Kriegsschiffe ins Mittelmeer. Der Flugzeugträger «USS Enterprise» hatte bereits wenige Tage nach den ersten Unruhen den Suez-Kanal passiert. Auch die amphibischen Kriegsschiffe «USS Ponce» und  «USS Kearsarge» wurden in das Mittelmeer verlegt.
Ferner wurden 400 Marineinfanteristen «im Vorfeld ihres Einsatzes auf Kriegsschiffen vor der libyschen Küste» auf die griechische Insel Kreta verlegt.13
Mittlerweile haben auch Deutschland, Frankreich, England, Kanada und Italien damit begonnen, Kriegsschiffe vor der libyschen Küste einzusetzen. Deutschland hat den Einsatz dreier Kriegsschiffe unter dem Vorwand, bei der Evakuierung von Flüchtlingen an der libysch-tunesischen Grenze helfen zu wollen, angeordnet. «Frankreich schickt seinen Hubschrauberträger «Mistral», der nach Angaben des Verteidigungsministeriums die Evakuierung einiger tausend Ägypter unterstützen soll.»14
Kanada entsendet seine Fregatte «HMCS Charlotttown».
Auch die 17. Luftflotte der USA (mit Namen US Air Force Africa, die auf dem amerikanischen Luftwaffenstützpunkt in Ramstein in Deutschland stationiert ist) soll bei der Evakuierung der Flüchtlinge helfen. Andere Luftwaffenstützpunkte der USA und der Nato in England, Italien, Frankreich und dem Nahen und Mittleren Osten sind ebenfalls einsatzbereit. •

1 siehe Manilio Dinucci, Libya – When historical memeory is erased, Global Research, 28. Februar 2011
2 «Clinton: US Ready to Aid to Libyan Opposition», Associated Press, 27. Februar 2011
3 Manlio Dinucci, «Preparing for ‹Operation Libya›: The Pentagon is ‹Repositioning› its Naval and Air Forces …», in: Global Research, 3. März 2011, Hervorhebungen durch den Verfasser
4 The Energy Intelligence ranks NOC 25 among the world’s Top 100 companies,  Libyaonline.com
5 «Clinton: US Ready to Aid to Libyan Opposition», Associated Press, 27. Februar 2011
6 DEBKAfile, «Amerikanische Militärberater in Kyrenaika eingetroffen», 25. Februar 2011
7 «Top UK commandos captured by rebel forces in Libya», in: Indian Express, 6. März 2011,
Hervorhebung durch den Verfasser
8 «UK diplomatic team leaves Libya», in: World – CBC News, 6. März 2011
9 Reuters, 6. März 2011
10 The Sun, 7. März 2011
11 «Qaddafi pushes rebels back. Obama names
Libya intel panel», in: DEBKAfile, 5. März 2011
12 «U.S. general warns no-fly zone could lead to all-out war in Libya», in: Mail Online, 5. März 2011, Hervorhebung durch den Verfasser
13 «‹Operation Libya›»: US Marines on Crete for Libyan deployment», in: Times of Malta, 3. März 2011
14 «Towards the Coasts of Libya: US, French and British Warships Enter the Mediterranean», in: Agenzia Giornalistica Italia, 3. März 2011.


Quelle: Michel Chossudovsky, Insurrection and Military Intervention: The US-Nato Attempted Coup d’Etat in Libya?, 7. März 2011, http://globalresearch.ca/PrintArticle.php?articleId=23548   
(Übersetzung Zeit-Fragen)

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Depuis quand la Charte de l'ONU permet-elle aux USA de résoudre leur problème de faillite d'Etat en menant une nouvelle guerre?

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Depuis quand la Charte de l’ONU permet-elle aux USA de résoudre leur problème de faillite d’Etat en menant une nouvelle guerre?

 

par Michel Chossudovsky, Canada

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

Il ne s’agit pas d’un mouvement de protestation non violent comme ceux de l’Egypte et de la Tunisie. Les conditions en Libye sont fondamentalement différentes. L’insurrection armée dans l’est de la Libye est directement soutenue par des puissances étrangères. Les insurgés à Benghazi ont immédiatement hissé la bannière rouge, noire et verte avec le croissant et l’étoile: le drapeau de la monarchie du roi Idris, symbolisant le règne des anciennes puissances coloniales.1Les conseillers militaires et les Forces spéciales des Etats-Unis et de l’OTAN sont déjà sur le terrain. L’opération a été planifiée pour coïncider avec les manifestations dans les pays arabes voisins. On a fait croire à l’opinion publique que le mouvement de protestation s’est étendu spontanément de la Tunisie à l’Egypte et ensuite à la Libye.L’administration Obama en consultation avec ses alliés assiste une rébellion armée, à savoir, une tentative de coup d’Etat:«L’administration Obama reste prête à offrir ‹tout type d’assistance› au Libyens cherchant à déloger Mouammar Kadhafi», a affirmé la secrétaire d’Etat Hillary ­Clinton [le 27 février]. «Nous avons contacté de nombreux Libyens de différents horizons qui tentent de s’organiser à l’est et à l’ouest, à mesure que la révolution avance également dans cette direction. Je crois qu’il est trop tôt pour dire comment cela va se dérouler, mais les Etats-Unis seront prêts et préparés à offrir tout type d’assistance souhaitée.» Dans la partie Est du pays, là où la rébellion a débuté au milieu du mois, les efforts visant à former un gouvernement provisoire sont en branle.» Clinton a affirmé que les Etats-Unis menacent de prendre d’autres mesures contre le gouvernement de Kadhafi, mais n’a pas mentionné leur nature ou quand elles seraient annoncées.Les Etats-Unis devraient «reconnaître le gouvernement provisoire que l’on est en train de mettre sur pied [...]» [John McCain]Le sénateur Joseph Lieberman s’est exprimé en des termes similaires, préconisant «un appui tangible, [une] zone d’exclusion aérienne, la reconnaissance d’un gouvernement révolutionnaire, le gouvernement des citoyens, ainsi qu’un appui sous forme d’aide humanitaire et d’armes».2

L’invasion planifiée

Une intervention militaire est maintenant envisagée par les forces des Etats-Unis et de l’OTAN en vertu d’un «mandat humanitaire».«Les Etats-Unis sont en train de repositionner leurs forces navales et aériennes dans la région» pour préparer «leur gamme complète d’options» à l’égard de la Libye: c’est ce qu’annonce hier (mardi 1er mars) le porte-parole du Pentagone, colonel de marines Dave Lapan. Il a ainsi dit que «c’est le président Obama qui a demandé aux militaires de préparer ces options», car la situation en Libye empire.3 Le véritable objectif de l’«Opération Libye» n’est pas d’instaurer la démocratie mais de prendre possession des réserves de pétrole du pays, de déstabiliser la Compagnie pétrolière nationale de Libye (CPN ou NOC en anglais) et de privatiser tôt ou tard l’industrie pétrolière du pays, c’est-à-dire transférer le contrôle et la propriété de la richesse pétrolière libyenne dans des mains étran­gères. La CPN est au 25e rang des 100 compagnies pétrolières les plus importantes.4 La Libye est l’une des plus impor­tantes économies pétrolières au monde, avec approximativement 3,5% des réserves mondiales de pétrole, plus du double de celles des Etats-Unis. L’invasion planifiée de la Libye, laquelle est déjà en cours, fait partie de la plus vaste «bataille du pétrole». Près de 80% des ré­serves pétrolières de la Libye se situent dans le bassin du golfe de Syrte dans l’est du pays. Les hypothèses stratégiques derrière l’«Opération Libye» évoquent les engagements militaires des Etats-Unis et de l’OTAN en Yougoslavie et en Irak.En Yougoslavie, les forces des Etats-Unis et de l’OTAN ont déclenché une guerre civile. Le but était de créer des divisions ethniques et politiques, lesquelles ont finalement mené à l’éclatement d’un pays entier. Cet objectif a été atteint par la formation et le financement clandestin d’organisations paramilitaires armées, d’abord en Bosnie (Armée bosniaque, 1991–95) puis au Kosovo (Armée de Libération du Kosovo (ALK), 1998–1999). La désinformation médiatique (incluant des mensonges purs et simples et des fabrications) a été utilisée à la fois au Kosovo et en Bosnie pour appuyer les affirmations des Etats-Unis et de l’Union européenne voulant que le gouvernement de Belgrade ait commis des atrocités, justifiant ainsi une intervention militaire pour des raisons humanitaires.Ironiquement, l’«Opération Yougoslavie» est maintenant sur les lèvres des responsables de la politique étrangère des Etats-Unis: le sénateur Lieberman a «comparé la situation en Libye aux événements dans les Balkans dans les années 1990 lorsqu’il a dit: les Etats-Unis «sont intervenus pour arrêter un génocide à l’endroit des bosniaques. Et ce que nous avons fait en premier lieu a été de leur fournir des armes pour qu’ils se défendent. Je crois que c’est ce que nous devrions faire en Libye».5 Le scénario stratégique consisterait à faire des pressions en faveur de la formation et de la reconnaissance d’un gouvernement intérimaire dans la province sécessionniste dans le but de faire éclater le pays tôt ou tard.Cette option est déjà en cours. L’invasion de la Libye a déjà débuté.«Des centaines de conseillers militaires étasuniens, britanniques et français sont arrivés en Cyrénaïque, la province séparatiste de l’est de la Libye [...] Les conseillers, incluant des agents du renseignement, sont débarqués des navires de guerre et des bateaux lance-missiles dans les villes côtières de Benghazi et Tobrouk.»6 Les Etats-Unis et les Forces spé­ciales alliées sont sur le terrain dans l’est de la Libye et fournissent un appui clandestin aux re­belles. Cela a été admis lorsque des commandos des Forces spéciales SAS britanniques ont été arrêtés dans la région de Benghazi. Ils agissaient à titre de conseillers militaires pour les forces de l’opposition:«Le Sunday Times révèle aujourd’hui qu’alors qu’ils étaient en mission secrète pour mettre des diplomates britanniques en contact avec des opposants majeurs du colonel Mouammar Kadhafi en Libye, huit commandos des Forces spéciales britanniques ont été humiliés après avoir été détenus par des forces rebelles dans l’est de la Libye.Les hommes, armés, mais en tenue civile, ont affirmé qu’ils étaient là pour vérifier les besoins de l’opposition et offrir de l’aide.»7 Les forces SAS ont été arrêtées alors ­qu’elles escortaient une «mission diplomatique» britannique entrée au pays illégalement (sans aucun doute à bord d’un navire de guerre britannique) pour discuter avec les chefs de la rébellion. Le Foreign Office britannique a admis qu’«une petite équipe diplomatique britannique [avait été] envoyée dans l’est de la Libye pour prendre contact avec l’opposition soutenue par des rebelles».8 Ironiquement, les reportages confirment non seulement une intervention militaire occidentale (comprenant des centaines de forces spéciales), ils reconnaissent également que la rébellion était fermement opposée à la présence illégale de troupes étrangères en sol libyen:«L’intervention des SAS a irrité les opposants libyens qui ont ordonné que les soldats soient enfermés sur une base militaire. Les opposants de Kadhafi craignent qu’il utilise toute preuve d’interférence militaire occidentale pour former un appui patriotique en faveur de son régime.»9 Le «diplomate» britannique capturé avec sept soldats des Forces spéciales était un membre du service de renseignement britannique, un agent du MI6, en «mission secrète».10 Des armes sont fournies aux forces de l’opposition et cela est confirmé par des déclarations des Etats-Unis et de l’OTAN. Malgré l’absence de preuves établies à ce jour, des signes indiquent que des armes ont été livrées aux insurgés avant l’attaque contre la rébellion. Selon toute probabilité, des conseillers militaires et du renseignement des Etats-Unis et de l’OTAN étaient également sur le terrain avant l’insurrection. C’est le modèle appliqué autrefois au Kosovo: des forces spéciales ont entraîné et soutenu l’Armée de libération du Kosovo (ALK) dans les mois précédant la campagne de bombardement et l’invasion de la Yougoslavie en 1999.Toutefois, alors que les événements se déroulent, les forces du gouvernement libyen ont repris le contrôle des lieux détenus par les rebelles:«L’importante offensive lancée par les forces pro-Kadhafi [le 4 mars] pour arracher des mains des rebelles le contrôle des villes et des centres pétroliers les plus importants de la Libye leur a permis de reprendre la ville clé de Zawiya [le 5 mars] et la plupart des villes pétrolières autour du golfe de Syrte. A Londres et Washington, des pourparlers d’intervention militaire aux côtés de l’opposition libyenne ont été mis en sourdine lorsque l’on a réalisé que le renseignement sur le terrain, des deux côtés du conflit, était trop sommaire pour servir de base à la prise de décision.»11 Le mouvement d’opposition est fortement divisé sur la question d’une intervention étrangère.Il y a division entre le mouvement populaire et les «chefs» de l’insurrection armée appuyée par les Etats-Unis et favorisant une intervention militaire étrangère «pour des raisons humanitaires».La majorité des Libyens, à la fois les opposants et les partisans du régime, sont fermement opposés à toute forme d’intervention extérieure.

Désinformation médiatique

Les objectifs stratégiques plus vastes sous-jacents à l’invasion proposée de la Lybie ne sont pas mentionnés par les médias. A la suite d’une campagne médiatique trompeuse, où les nouvelles ont littéralement été fabriquées sans que l’on rapporte ce qui se passait sur le terrain, un large secteur de l’opinion publique internationale a accordé son appui inflexible à une intervention pour des raisons humanitaires.L’invasion est sur la planche à dessin du Pentagone. On prévoit la mettre en œuvre sans tenir compte des demandes de la population libyenne, y compris les opposants du régime qui ont exprimé leur aversion pour une intervention militaire étrangère dérogeant à la souveraineté de la nation.

Déploiement de forces navales et aériennes

Si l’intervention militaire était mise à exécution, elle entraînerait une guerre totale, une blitzkrieg, impliquant le bombardement de cibles militaires et civiles.A cet égard, le commandant du Commandement central étasunien (USCENTCOM), le général James Mattis, a suggéré que l’implantation d’une «zone d’exclusion aérienne» impliquerait de facto une campagne de bombardement extrême ciblant entre autres le système de défense antiaérienne libyen:«Il s’agirait d’une opération militaire. Il ne suffirait pas de dire aux gens de ne pas piloter d’avion. Il faudrait éliminer la capacité de défense antiaérienne afin d’établir une zone d’exclusion aérienne, donc il ne faut se faire d’illusions.»12 Une puissance navale massive des Etats-Unis et des alliés a été déployée le long de la ligne de côte libyenne.Le Pentagone envoie ses navires de guerre vers la Méditerranée. Le porte-avions USS Enterprise avait pour sa part transité par le canal de Suez dans les jours qui ont suivi l’insurrection. (www.enterprise.navy.mil) Les navires d’assaut amphibies des Etats-Unis, l’USS Ponce et l’USS Kearsarge, ont également été déployés en Méditerranée.Quatre cents Marines étasuniens ont été envoyés sur l’île de Crète en Grèce «avant d’être déployés sur des navires de guerre partant pour la Libye.13 Pendant ce temps, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Italie sont en train de déployer des navires de guerre le long de la côte libyenne.L’Allemagne a déployé trois navires de combat en prétextant aider à l’évacuation de réfugiés à la frontière entre la Libye et la Tunisie. «La France a décidé d’envoyer le Mistral, son porte-hélicoptères, lequel, selon le ministère de la Défense, contribuera à évacuer des milliers d’Egyptiens.»14  Le Canada a envoyé la frégate de la Marine NCSM Charlottetown. Entre-temps, la 17e Force aérienne étasunienne dénommée US Air Force Africa, située sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne, aide à l’évacuation de réfugiés. Les ­forces aériennes des Etats-Unis et de l’OTAN en Grande-Bretagne, en Italie, en France et au Moyen-Orient sont en attente. •

Article original en anglais: Insurrection and Military Intervention: The US-NATO Attempted Coup d’Etat in Libya?, publié le 7 mars 2011. globalresearch.ca/PrintArticle.php (Traduit par Julie Lévesque pour Mondialisation.ca)

1     Voir Manlio Dinucci,  La Libye dans le grand jeu du nouveau partage de l’Afrique, 25/2/11

2     Clinton: US ready to aid to Libyan opposition - Associated, Press, 27/2/11

3    Manlio Dinucci, Opération Libye en préparation, Le Pentagone «repositionne» les forces navales et terrestres, Mondialisation.ca, 2/3/11

4    The Energy Intelligence ranks NOC 25 among the world’s Top 100 companies. - Libyaonline.com

5    Clinton: US ready to aid to Libyan opposition - Associated, Press, 27/2/11

6    DEBKAfile, US military advisers in Cyrenaica, 25/2/11

7    Top UK commandos captured by rebel forces in Libya: Report, Indian Express, 6/3/11

8    U.K. diplomatic team leaves Libya - World - CBC News, 6/3/11.

9    Reuters, 6/3/11

10    The Sun, 7/3/11

11    Debkafile, Qaddafi pushes rebels back. Obama names Libya intel panel, 5/3/11

12    U.S. general warns no-fly zone could lead to all-out war in Libya, Mail Online, 5/3/11

13    «Operation Libya»: US Marines on Crete for Libyan deployment, Times of Malta, 3/3/11

14    Towards the Coasts of Libya: US, French and British Warships Enter the Mediterranean, Agenzia Giornalistica Italia, 3/3/11

jeudi, 03 mars 2011

Trafics d'organes de l'UçK

Trafics d'organes de l'UçK
6619a320-2853-11e0-ae41-6950fbdad06d.jpgL’ONU a disposé de témoignages précis dès 2003, sur un possible trafic d’organes organisé au Kosovo, en Albanie et dans d’autres pays étrangers, depuis l’immédiat après-guerre jusqu’en 2000.

C’est l’information révélée par la chaîne de télévision France 24 et l’agence de presse italienne TMNews, et reprise par une grande partie de la presse en Serbie.

L’information est basée sur un document confidentiel, en fait une compilation de rapports d enquêtes et un échange de lettres entre les membres importants des Nations unies au Kosovo et du Tribunal pénal international, daté du 30 octobre 2003.

Apparaissent ainsi dans les lettres les noms de Eamonn Smith, à l’époque chef de la mission du TPI en Macédoine et au Kosovo, de Patrick Lopez Terrez, responsable de la mission locale du TPI et de Paul Coffey, directeur du département justice de la Minuk.

Le document mis en ligne, dont une grande partie a été censurée dans le but évident de protéger les témoins, décrit comment des victimes d’enlèvement de la part d’éléments de l’UCK au Kosovo, ont été emprisonnés, parfois torturés, puis transportés en Albanie du nord dans des camps de detention clandestins.

Si certains prisonniers auraient été exécutés et enterrés en Albanie pour masquer les traces d exactions au Kosovo, d’autres prisonniers ont reçu un « traitement de faveur », en l’occurrence une absence de tortures et une nourriture abondante avant d’être transférés dans une clinique improvisée, la fameuse « maison jaune » des environs de Burrell, où leurs organes auraient été extraits par des médecins albanais et étrangers, dans le but d alimenter des filières internationales de trafic d organes. Les restes des victimes auraient été enterrées dans plusieurs sites, toujours en Albanie.

La plupart des victimes auraient été des Serbes du Kosovo, mais le rapport mentionne aussi des jeunes femmes originaires d Europe de l’Est et même d’Albanie, qui auraient subi le même sort.

Les organes auraient été transportes par voitures à l’Aéroport Rinas de Tirana, puis expédiés par avion vers d’autres pays.


Retrouvez notre dossier :
Trafic d’organes de l’UCK : « Au Kosovo, tout le monde est au courant »


Le trafic aurait été supervisé ou organisé avec l’assentiment de hauts responsables de l’UCK. Le rapport cite ainsi les noms de Ramush et de Daut Haradinaj, mais pas celui de l’actuel Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi, pourtant soupçonné de faits similaires dans le rapport du parlementaire suisse Dick Marty.

« Nous avons reçu l’ordre de ne pas frapper les prisonniers, de bien les traiter. J’ai été surpris, car c’est la première fois que j’entendais cela », raconte l’un des témoins cités par le rapport qui décrit aussi la maison de Burrell comme « très propre, avec une forte odeur de médicaments, comme dans un hôpital ». Un autre extrait fait état de l’évolution du trafic. « Seuls les reins ont été extraits des deux premiers Serbes. L’intention était de se lancer sur le marche. Ensuite, l’organisation s’est améliorée et ils recevaient 45000 dollars par personne ».

Les faits décrits dans le rapport ressemblent a ceux évoqués par Carla Del Ponte dans son livre La chasse. Moi et les criminels de guerre, paru en 2008 et qui avait pour la première fois révélé au grand jour les soupçons de trafic d organes. Des accusations très décriées au Kosovo et en Albanie, mais qui ont été renforcées depuis que le rapport d’enquête sur le sujet du parlementaire suisse Dick Marty a été approuvé par l’assemblée du Conseil de l’Europe en janvier.

Le trafic d organe a aussi été l’un des points de discussions principaux au Conseil de Sécurité de l’ONU qui s’est tenu le 16 janvier, mais les diplomates n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’organisation qui devrait mener une telle enquête. D’un côté, certains pays et le Kosovo réclament une enquête menée par la mission de police et de justice européenne EULEX, d’autres, dont la Serbie, demandent la constitution d’un tribunal spécial mandaté par le Conseil de sécurité.

Quoi qu’il en soit, le rapport en question n’aurait été transmis ni à EULEX ni à Dick Marty au cours de son enquête. Si la Minuk affirme au contraire que le rapport a bien été transmis à EULEX entre fin 2008 et début 2009, le parlementaire suisse a déclaré à France 24 n’avoir jamais eu le document entre le mains, même si les faits décrits dans le rapport lui sont connus.

À l’époque des faits, les missions de l’ONU, de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les militaires de l’Otan, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes en charge de l’administration du Kosovo et de la sécurité de ses habitants, étaient déployées sur le territoire. Mais dépassées par le chaos qui y régnait, elles n’ont pas réagi aux nombreuses exactions commises sur le terrain par l’organisation séparatiste kosovar.

Retrouvez le document de l’ONU (en anglais)

Retrouvez l’article de France 24

http://balkans.courriers.info/article16928.html

mercredi, 29 décembre 2010

Russie, Chine, Inde: une voie trilatérale vers un monde multipolaire

Russie, Inde, Chine : une voie trilatérale vers un monde multipolaire

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Une semaine après que le président américain Barak Obama eut annoncé son soutien à l’Inde qui revendique un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l’Inde et de la Chine (RIC) se sont réunis à Wuhan en Chine, les 14 et 15 novembre.

Les réformes de l’ONU faisaient partie des questions internationales les plus pressantes abordées par S.M. Krishna (Inde), Yang Jiechi (Chine) et Sergei Lavrov (Russie). Mais New Delhi est resté sur sa faim : la rencontre s’est clôturée par un communiqué conjoint en faveur des réformes mais n’allant pas au-delà d’une « appréciation positive du rôle joué par l’Inde dans les affaires internationales » .

La Russie a fortement appuyé la candidature indienne à un siège permanent, mais la Chine a refusé de clarifier sa position, mettant ainsi en évidence une compétition d’ambitions et de projets entre les deux membres pourvus du droit de véto au Conseil de sécurité – Chine et Russie – et le pays qui aspire à les rejoindre à la grande table.

Ces dissonances sur les questions décisives versent de l’eau au moulin des sceptiques qui considèrent que la RIC n’est qu’un club de parlote de plus. Cette conclusion est pourtant erronée. Ce qui compte ici, c’est l’importance croissante de la consultation au sein du trio des puissances émergentes qui détiennent les clés de l’ordre changeant du XXIe siècle.

 

De façon significative, la dixième rencontre trilatérale à Wuhan s’est tenue une semaine après que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE [ou ASEAN]) eut approuvé l’admission des États-Unis et de la Russie au sommet de l’Asie orientale. Au lendemain aussi d’une rencontre entre les dirigeants indiens et chinois à Hanoï, dans un contexte tendu.

Pour conclure, la triade a réitéré son appel à un ordre mondial multipolaire, tout en insistant, dans le même mouvement, qu’ « aucun pays tiers » n’était visé (un euphémisme pour les États-Unis).

L’Inde, la Russie et la Chine ont manifesté des inquiétudes communes à propos de l’Afghanistan, mais leur coopération sur ce point n’a pas avancé. La triade a résolu d’intensifier la coopération antiterroriste mais il semble que Pékin ait bloqué la proposition indienne d’inclure une référence à l’élimination des « refuges » pour les terroristes, allusion au Pakistan pour son rôle en Afghanistan.

Ces différences d’approche et de point de vue des trois puissances émergentes sont naturelles, et c’est exactement pour cela que l’idée de cette triade avait été proposée il y a plus de dix ans par le Premier ministre russe Evgueny Primakov, afin de contrebalancer l’hégémonie de Washington.

La triade encourage aussi l’approfondissement de la coopération dans des domaines divers : agriculture, santé, changements climatiques, catastrophes naturelles et problèmes économiques mondiaux, qui peuvent transformer la vie des populations. La proposition de relier les centres d’innovation des trois grandes économies (Bangalore et Skolkovo par exemple), noyau de la croissance mondiale, est l’une de ces idées qui mêle l’ambition d’une renaissance nationale partagée par les trois pays à leur désir collectif d’avoir plus de poids dans les questions internationales.

Trois, c’est peut-être un de trop, mais dans ce cas-ci, le trio n’a d’autre choix que de gérer ses divergences car chacun des trois pays a plus d’intérêts que de désavantages dans les progrès réalisés par les deux autres. Alors que l’idée d’un G2 est une chimère et tandis que la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU reste une perspective à long terme, le RIC représente un microcosme d’une ère asiatique en gestation qui accentue la nécessité de renforcer la confiance entre les trois piliers d’un monde multipolaire.

La Russie d’Aujourd’hui

dimanche, 11 janvier 2009

Niger: la sale guerre de l'uranium

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Francesca DESSI :

Niger : la sale guerre de l’uranium

« Le monde s’intéresse à la tragédie du Niger ». Les combattants du « Front des Forces pour le Salut » ont revendiqué l’enlèvement et la séquestration de l’envoyé spécial de l’ONU, Robert Fowler, qui avait disparu début décembre au Niger, en même temps qu’un autre diplomate canadien, Louis Guay, et leur chauffeur. Dans une note, parue le 16 décembre sur le site internet du FFS, on pouvait lire : « Le 15 décembre 2008, les combattants du FFS ont mené une opération militaire dans la région de Tillabéry, où ils ont retenu quatre personnes, dont un diplomate canadien, Robert Fowler ».

La revendication est venue après deux jours de silence total. Les traces du diplomate Fowler, qui était arrivé le 11 décembre 2008 au Niger pour assister aux célébrations de la journée de la République à Tillabéry, ont été perdues dans la journée du dimanche 14 décembre, où l’automobile des deux diplomates a été retrouvée dans la zone de Karma, non loin de la capitale Niamey.

D’après le texte de la note, le Front vise à « sensibiliser tous les diplomates qui collaborent avec le régime génocidaire de Mamadou Tandja (le président) » et à « vouloir envoyer un signal fort au Canada parce que ce pays est l’une des mains qui arment Tandja pour combattre les populations autochtones du Nord et du Sud du Niger ».

Le message se terminait par une revendication claire : « nous ne cèderons aucune portion de nos terres avant que des consultations au niveau local n’aient eu lieu, sans une contrepartie et seulement après que l’on ait tout fait pour éviter le risque d’abîmer l’environnement en procédant à l’extraction d’uranium ». Le Front, constitué le 30 mai 2008, combat aux côtés d’un mouvement plus connu, le « Mouvement Nigérien pour la Justice (MNJ) », contre le gouvernement central pour obtenir des investissements plus substantiels et une politique du développement dans les territoires habités par les nomades touaregs, durement éprouvés ces dernières années par l’extraction radioactive de l’uranium de la région.

Les revendications, qui n’ont reçu aucune confirmation officielle jusqu’ici, ont toutefois réussi à nouveau à braquer les spots médiatiques internationaux sur une question fort délicate que l’on avait délibérément « oubliée » : il y a, au Niger, une guerre pour l’uranium ; elle oppose la population du pays au gouvernement de Niamey, qu’on suppose financé par la France qui entend appuyer ses propres intérêts et ceux d’AVEVA, son groupe nucléaire.

En réalité, les dunes sahariennes du pays, riches en ressources inestimables, où ont toujours habité les Touaregs, sont devenues depuis peu terrain de chasse pour divers pays animés par une fringale énergétique, parmi lesquels les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie et aussi, bien entendu, l’Europe. Les firmes énergétiques internationales s’opposent entre elles pour pouvoir obtenir accès aux gisements d’uranium, qui, jusqu’à la fin des années 70 se trouvaient quasi intégralement sous le contrôle monopolistique de la France, qui avait décidé ainsi de se soustraire aux incertitudes du marché de l’uranium brut et de se rendre auto-suffisante sur le plan énergétique. A partir de ce moment-là, le pillage minéralier a pu s’opérer dans le silence, sans inquiéter outre mesure la communauté internationale, avec la complicité des dirigeants officiels du Niger. Bien peu de cénacles ou d’organisations s’intéressaient au sort désespérant et inhumain où végétait la population nigérienne, à ces conditions atroces qui ont forcé les Touaregs à choisir entre trois éventualités : a) mourir d’attrition et disparaître dans le désintérêt de tous, b) survivre vaille que vaille dans des bidonvilles de baraques et de tentes autour des villes nigériennes ou c) combattre. C’est cette dernière option qu’ont choisi les combattants du FFS et, surtout, du MNJ, qui accusent le gouvernement central d’ « exploiter de manière inconsidérée les concessions minières, afin d’obtenir les moyens nécessaires pour mener une politique parricide » et « permettre à l’AVEVA de voler les ressources minières du Niger ».

Les deux mouvements ne demandent pas au gouvernement de Niamey de fermer les robinets miniers mais de mieux répartir les gains et d’accorder davantage d’attention à la santé de la population et, par voie de conséquence, à l’environnement. Mais Tandja, à plusieurs reprises, a claqué la porte des négociations et refusé le dialogue entre les parties, en affirmant que le Niger est une démocratie et que les Touaregs jouissent du droit de participer aux élections et de faire valoir leurs revendications ; il accuse donc les Touaregs de privilégier la révolte armée. Le problème, c’est que la démocratie du Niger est une démocratie faible, dans un pays dont les frontières ont été tracées à la règle et à l’équerre sur une carte en Europe et que l’on y a séparé les déserts et les ethnies sans tenir compte de rien, ni du passé ni de la géographie ni de l’hydrographie : par conséquent, les minorités sont trop faibles et trop fragilisées pour obtenir un poids suffisant dans la politique du pays. Il ne leur reste plus que la lutte armée ou l’enlèvement de quelques diplomates occidentaux pour conserver l’oreille des médias dans le monde et leur rappeler ce qui se passe dans ce petit coin perdu du continent noir.

Francesca DESSI.

(article paru dans le quotidien romain « Rinascita », 17 décembre 2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

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