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jeudi, 03 mai 2018

Quelques extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (2 mai 2018)

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Quelques extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (2 mai 2018)
 
Le point de vue d’Hervé Juvin sur les bombardements occidentaux en Syrie. Il répond aux questions de RT en français (18/04/2018) :
 
- Emmanuel Todd interrogé par France culture se montre rassuré au lendemain des frappes occidentales sur la Syrie. Selon lui « il ne s’est rien passé ». Il ajoute que les trois démocraties originelles (États Unis, Royaume-Uni et France) sont divisées entre une classe oligarchique et une classe populaire, division qui va s’élargissant ce qui lui permet d’annoncer des ruptures en série dans le tissu social. Il note, pour l’avoir lui même éprouvé, que le niveau des diplomates et des politiques russes est très supérieur à celui des occidentaux et que la Russie est devenue à l’insu de son plein gré un modèle pour les partis « populaires »  (terme qu’il préfère à celui de « populistes ») occidentaux, car elle a refusé, contrairement à la Chine, de mettre sa main d’oeuvre au service du capitalisme occidental. Par ailleurs, se basant sur la structure des système familiaux en Syrie, il explique que la victoire de Bachar el Assad était prévisible :
 
Caroline Galacteros : pourquoi la France ne doit pas s’associer aux frappes en Syrie. Cette géopolitologue de l’école réaliste (et patriote) ne voit nul intérêt pour la France à s’engager dans cette nouvelle affaire syrienne. Elle résiste en cela à l’intoxication médiatique qui est souvent le préalable à la guerre. Comme l’Occident ne sait plus mener ses troupes au feu que pour des raisons impérativement humanitaires, il fabrique pour son opinion indigène des bobards idoines sensés émouvoir la sensibilité de son opinion. Le même sketch mensonger nous est servi depuis les mains coupés des enfants par les barbares teutons en 1914 jusqu'aux armes de destruction massive de Saddam-Hitler. Aujourd’hui c’est au tour du boucher Assad de recevoir sa ration de fake news. C’est l’alibi parfait qui sidère les populations jusqu’à ce que le coup soit éventé, bien des années après. Comme le disait Carl Schmitt dans La notion de politique (1927) « Le concept d’humanité est un instrument particulièrement utile aux expansions impérialistes, et sous sa forme éthique et humanitaire, il est un véhicule de l’impérialisme économique » :         
 

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- Enfin, pour en terminer de manière clownesque avec cette affaire des raids sur la Syrie, voici la prestation lacrymale du va-t-en guerre Bernard Henri Lévy. Le ton est grave, la pose solennelle, le débit sentencieux   quand il affirme benoitement que « les occidentaux doivent faire comme les israéliens ». Malheureusement pour sa crédibilité, déjà fortement écornée, Botul a recours à un fake news quand il assimile la situation dans la Ghouta à celle de Sarajevo en 1994-1995. « Je me rappelle, dit-il avec assurance, en Bosnie, à Sarajevo, quand les Serbes envoyaient des armes chimiques sur le marché de Markala… ». Or aucun de ces massacres n’a été décrit par les enquêtes internationales comme relevant de la panoplie des armes chimiques. Ainsi que le confirme à l’AFP Rusmir Smajilhodzic, journaliste de l’agence de Sarajevo. Il déclare en effet que « jamais une attaque chimique n’a été évoquée : ni à l’époque des faits, ni par la suite par les experts ou devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Mais comme disait une autre célébrité commise à la propagande d’État, plus c’est gros plus ça passe… :

- Alain Juillet, ancien directeur du renseignement au sein de la DGSE, haut responsable pour l’intelligence économique auprès du premier ministre s’exprime sans trop de fard et sans langue de bois sur les différentes crises traversées depuis une vingtaine d’années et se risque à quelques approches de prospectives. Entretien parfois lumineux mené par le site Thinkerview en avril 2018, malgré sa longueur (2 heures 16 minute) :
 
- Dans son point de vue sur l’actualité du mois de mars, Michel Drac aborde la politique « protectionniste » de Trump, tire les leçons de l’affaire syrienne et du patatras de l'affaire Skripal, évoque la situation en Europe et au sein de l’OTAN, la bouffonnerie de la politique intérieure française (où le dégagisme rattrape les dégagistes eux-mêmes et où l’on pourrait fort bien se diriger vers une stratégie de la tension et une sortie de l’illusion démocratique). Dans le bonus enregistré le 13 avril il fait le constat que les crises commencent à se percuter…:
 

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Bernard Lugan en entretien avec Tv-Libertés pour présenter son livre  Mai 68 vu d’en face. Membre de la Fédération des Étudiants Nationalistes passé à l’AF parce que son chef était en prison, il mène durant les « événements » une véritable guérilla à la tête de son corps franc. Récit plein de verve d’une rébellion qui se voudrait authentique mais qui, en réalité, a servi les intérêts du régime en place. Il est difficile d’être un authentique « révolutionnaire », surtout quand on n’a que 20 ans et que la fougue l’emporte sur la réflexion :
 
- En avril TVLibertés recevait Michel Geoffroy qui y présentait son dernier livre La super Classe Mondiale contre les peuples (éditions Via Romana, 2018). Énarque, contributeur régulier au site de la Fondation Polémia, l’auteur emprunte son titre à l’étude de Samuel Huntington Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures (éditions Odile Jacob) :
 
- Le samedi politique d’Elise Blaise reçoit Michel Drac pour nous entretenir des relations internationales à travers le match Macron-Trump. L'invité s'exprime avec beaucoup de discernement :
 

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- Vidéo de Michel Drac. Note de lecture à propos du livre de Frédéric Lynn Les hommes libres (éditions Bios). Ce nationaliste français y raconte avec humour son expérience de combattant volontaire au sein des unités indépendantistes du Donbass au cours des années 2014-2016. À l’opposé du narratif de la presse occidentale toujours empressée de nous conter l’opposition entre les bons (ukrainiens) et les méchants (pro-russes), le récit du livre est beaucoup moins contrasté. Il nous présente une guerre qui obéit davantage, du côté des russophones, à des considérations locales qu’à des théories géopolitiques de grande envergure. Il nous explique que l’anti-fascisme officiel des républiques de Donetsk et de Lugansk, ressemble davantage par les valeurs qu’il développe à celles que combattent les antifas occidentaux. Nombreuses remarques également sur le caractère de la Russie profonde. Un exposé lumineux. 
 
- La Constitution inclusive est née, tel est est le constat opéré par Florence Rault sur le site de Causeur. Elle y fustige avec bonheur les nombreuses absurdités proposées par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et le femmes :
 
- L'introduction dans les universités brésiliennes de la discrimination positive fondée sur la « race » ou les caractéristiques phénotypiques pose des problèmes inattendus. Parmi les critères possibles l’État de Para, le plus noir du pays, en a retenu certains et a mis en place une grille d’évaluation comprenant, parmi les cases à cocher, de réjouissantes questions telles celles-ci « le nez du candidat est-il court, large et plat ? Quelle est l’épaisseur de ses lèvres ? La couleur de ses gencives est-elle suffisamment violette ? Sa mâchoire inférieurs est-elle suffisamment prognathe ? » Chaque impétrant recevant un nombre de points relatif à chaque critère comme le type de chevelure ou la forme du crâne. Malgré quelques protestations, les activistes noirs ont insisté pour conserver cette grille afin d’éviter les fraudes. En effet certains candidats en sont venus à se grimer pour paraître plus noir et être admis dans les quotas. Ce retour « nauséabond aux heures les plus sombres » de l’anthropologie physique annonce-t-il une célébration de la crâniométrie et de l’angle facial ? Cela se pourrait bien si l’on en juge par l’étonnante réaction des mouvements noirs, et antiracistes, qui s’en montrent partisans. Comme quoi la société arc-en-ciel brésilienne sait tenir les promesses que le CRAN (comité représentatif des associations noires de France) n’a pas pas encore osé formuler :
 
- Le site de la Fondation Polémia publie l’article d’un fonctionnaire ayant assuré un rôle important dans l’administration du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France. Il décrit l’une des voies offertes aux migrants africains pour rejoindre l’Europe sans trop de difficultés. On y constatera, entre autre, l’action éminemment décisive d’une association comme France Terre d’Asile qui dispose de plus de 900 permanents et d’une dotation annuelle de 68 millions d’euros entièrement versé par l’État, c’est à dire par le contribuable afin d’encourager et d’organiser la submersion de notre continent.
 

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Joseph Savès propose une excellente note de lecture du livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe, la jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (édition Grasset). L’explosion démographique de l’Afrique sub-saharienne rend illusoire le développement de ce continent si sa population doit tripler dans le prochain demi-siècle, or elle triplera à coup sûr. Cela rend inopérant le déversement des sommes folles que le monde développé, surtout européen, y transfert en pure perte. D’autant que 42% des africains âgés de quinze à vingt-quatre ans et 32% des diplômés du supérieur déclarent vouloir émigrer. Le plan qui consiste à aider l’Afrique afin d’y maintenir sa population sur place est un échec, d’autant plus que dès qu’est franchi un seuil minimal de prospérité les africains se montrent désireux de rejoindre l’El Dorado européen où ils sont certains d’être accueillis par la bienveillance des communautés diasporiques . Face à cet immense défi il nous faut choisir entre adopter l'éthique de conviction et l’éthique de la responsabilité. Stephen Smith nous livre tous les arguments pour opérer ce choix en toute connaissance de cause : 
 

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- Pour le politologue Frédéric Saint Clair la droite ne doit pas seulement combattre l’islam politique ou terroriste mais doit lutter contre la propagation de l’islam culturel qui conduit à un séparatisme territorial fondé sur une « halalisation » de la société civile. En conséquence Saint Clair propose de rompre avec les principes libéraux qui ont animé l’action de l’État français jusqu’à présent de manière à prémunir  le socle culturel européen qui fonde nos moeurs. Captivante étude du rôle du nu féminin dans l’identité européenne de Praxitèle à Rodin et de la féminité depuis L’Ilade; une féminité que bien entendu la civilisation islamique ne peut qu’exclure de son panorama. Des analyses pétries d’intérêt qui trouvent leurs bases dans la thèse de Samuel Huntington sur les conflits civilisationnels. Il est par ailleurs l’auteur du livre La droite face à l’islam qui vient de paraitre aux éditions Salvator :
 
- Mission « Defend Europe ». Une série d’opérations de communication rondement menées avec à l’issu de celles ci la sympathie de nombreux français et européens. Malheureusement, les seuls à faire du bruit, médiatiquement parlant, sont les immigrationnistes qui semblent avoir juré la perte de l’Europe. Les autres rasent les murs ou appartiennent à l’immense conjurations que constitue « la majorité silencieuse » qui n’est majoritaire que par son mutisme tonitruant. D’où l’importance de ce genre d’initiative et  la nécessité de la soutenir :
 
- L'émission I Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp se penche principalement sur l’opération Defend Europe qui provoque la rage des journalistes de grand chemin et les piailleries des ligues de vertu  :
 
- Reportage honnête d’ Édouard Chanot (Sputnik) sur l’action de Génération Identitaire au col de l’échelle et les échos qu’elle a reçus :
 

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Le premier mai, avec le recul suffisant, l’OJIM analyse les réactions de la presse mainstream à l’action des Identitaires. Dans ses colonnes elle oppose toujours selon les mêmes mantra les « méchants xénophobes de l’extrême droite raciste agissant telle une milice » rappelant les heures sombres de l’Occupation aux gentils citoyens pro-migrants qui interviennent bénévolement pour secourir des miséreux. Pour le coup ceux- ci ne sont qualifiés ni de « milice », ni d’ultra-gauche et aucun journaliste ne rappelle qu’ils opèrent en bande organisée et le plus souvent qu’il sont largement subventionnés. À aucun moment n’est posée la question de savoir qui agit dans la légalité et qui s’en dispense. Bref, un véritable catalogue de la désinformation en vigueur à l’image de l’inimitable Mélenchon accusant l’extrême droite d’avoir saboté les manifs syndicales du premier mai, alors que tout le monde s’accorde à y voir la main de l'extrême gauche des casseurs, de plus en plus violente au fur et à mesure qu’elle se réduit et que ses objectifs deviennent incompréhensibles :
 
- La manifestation pro-migrants organisée à Gap le samedi 28 avril par une vingtaine d’associations aurait réuni à peine 200 participants (la photographie en plan serré que publie les journaux ne permet pas d’en juger, il faut donc croire l’AFP sur parole). Une misère qui en dit long sur les sentiments de la population à l’égard des immigrés clandestins, mais aussi à l’égard de ceux qui les aident et à l'égard du laxisme de l’État qui abandonne ses frontières à la main-mise des passeurs. Ce rassemblement avaient pour but de protester contre Génération Identitaire qui, faut-il le rappeler, a agi conformément à la loi :
 

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- Pour Michèle Tribalat Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, ne sait absolument pas de quoi il parle puisque selon lui il y a que 200 000 personnes « d’origine étrangère » en Ile de France. La démographe rétablit les chiffres :
 
- Plan Borloo : commentaires éclairés d’Alain Finkielkraut en deuxième partie de son intervention :
 
- Plan Borloo : un tonneau des Danaïdes inutile et nuisible selon Guillaume Bigot. Un point de vue partagé par l’ex-garde des Sceaux Rachida Dati qui déclare dans Ouest-France que la première 
expérience Borloo en 2002 s’est conclue alors par l’instauration d’une véritable économie souterraine basée sur le trafic de drogue tandis que de nombreux élus et responsables politiques, naïfs ou cyniques, en voulant acheter la paix sociale, ont laissé le terrain au communautarisme, aux caïds et aux imams auto-proclamés, tout cela sous la protection d’association comme SOS racisme. Selon elle, ne pas reconnaître, comme le fait Borloo dans ses propositions, que l’islamisme gangrène ces quartiers, c’est s’exposer à échouer. Comme le dit Alain Finkielkraut à propos du plan Borloo « nous sommes la première civilisation à se ruiner pour financer son propre anéantissement » :
- Gabriel Robin trace pour L’incorrect la mythologie qui a présidé au énième plan Borloo pour les banlieues :

lundi, 30 avril 2018

Une Europe aux compétences centrées sur les grandes priorités

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Une Europe aux compétences centrées sur les grandes priorités

Ex: https://lignedroite.club

La nouvelle Europe que Ligne droite appelle de ses vœux doit être dotée de compétences radicalement inverses de celles de l’Europe bruxelloise. Les attributions actuelles de l’Union doivent en effet, pour l’essentiel, être rendues aux États, permettant ainsi à la nouvelle Union de se concentrer sur quelques grandes priorités que Bruxelles délaisse actuellement, comme celles visant à l’indépendance et à la puissance de l’Europe.

Europe bruxelloise : des compétences accessoires et tentaculaires

Aujourd’hui, l’organisation bruxelloise intervient pratiquement dans tous les domaines de la vie quotidienne, multipliant directives et règlements. Elle empiète de ce fait sur les prérogatives des pays membres, créant dans toute l’Union une strate bureaucratique supplémentaire qui obère la souveraineté des États et gêne tant l’activité économique que la vie des citoyens. Ses prérogatives sont pourtant censées être limitées par le principe de subsidiarité selon lequel seules sont traitées au niveau supérieur les questions qui ne peuvent être gérées au niveau inférieur. Mais la Commission fait de ce principe une interprétation extensive et incontrôlée qui la mène à réglementer par exemple les horaires d’utilisation des tondeuses à gazon, la dimension des tables dans les salles de repos des entreprises ou la taille des cages pour poules pondeuses.

L’Union nouvelle : l’Europe à la carte

Ligne droite considère que l’ensemble de ces compétences dites ordinaires doit donc être rétrocédé aux États, tout en instaurant le principe des cercles de coopération. Ces instances permettraient en effet aux pays qui le souhaitent de maintenir entre eux une harmonisation et une coordination sur des sujets qui ne seraient plus de la compétence générale de la nouvelle Union. Ces cercles seraient donc facultatifs et gérés par les États concernés, donnant ainsi corps au principe souple de l’Europe à la carte.

La nouvelle  Europe : priorité à l’identité, à la prospérité et à la puissance

Les instances centrales de l’Union nouvelle, dirigées par les États, pourraient alors se concentrer sur les grandes priorités de la nouvelle Europe, lesquelles constitueraient le noyau dur de leurs compétences. Elles viseraient à faire de l’Europe un grand pôle de puissance, indépendant et souverain, capable de sauvegarder son identité et sa prospérité.

Immigration et commerce : protéger les frontières de l’Union

Le premier domaine de compétence concernerait la défense des frontières extérieures de l’Union avec l’objectif de bloquer toute intrusion migratoire. Une prérogative qui n’empêcherait pas les États membres d’assurer par ailleurs une protection supplémentaire à leurs propres frontières.

Dans le même esprit, l’Union refondée aurait pour mission de garantir à ses frontières une régulation des échanges commerciaux. Il s’agirait de mettre en place un protectionnisme raisonné, notamment sous la forme d’écluses douanières destinées à compenser le dumping social, écologique et monétaire des pays émergents.

Monnaie et industrie : assurer la puissance du continent

Sur le plan monétaire, l’Union aurait pour objectif de faire de l’euro un instrument de la puissance économique de l’Europe. La devise européenne devrait pour cela être gérée au bénéfice de la croissance et de l’emploi et devenir une monnaie de change et de réserve permettant à nos entreprises d’acheter et de vendre en euros sur les marchés internationaux.

Dans le domaine économique, outre la gestion du grand marché, l’Europe devrait mener une stratégie industrielle volontariste visant à la réindustrialisation du continent et à la constitution dans chaque secteur de grands groupes industriels mondiaux ancrés en Europe et loyaux à son égard.

Défense et culture : le retour de la force et de la fierté en Europe

L’Union aurait aussi compétence en matière de défense avec la création de l’Alliance militaire européenne. Cette « Otan européenne » aurait pour but de créer un potentiel militaire capable de rivaliser avec les grandes forces armées mondiales et d’organiser une industrie européenne de l’armement pour garantir, dans ce domaine également, l’autonomie du continent.

Enfin, sur le plan culturel, la nouvelle Europe devrait assurer la promotion de notre commune civilisation et, pour ce faire, instaurer une préférence civilisationnelle et susciter un patriotisme européen.

dimanche, 29 avril 2018

La Révolution "Poutinique" : on en discute avec Guillaume Faye et Yann-Ber Tillenon

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La Révolution "Poutinique" : on en discute avec Guillaume Faye et Yann-Ber Tillenon

Poutine un Diable plébiscité ? Que révèlent les préventions européennes à l'égard de l'homme d'état russe si confortablement élu par son peuple...
 

vendredi, 27 avril 2018

Fin de l'ère des empires maritimes

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Fin de l'ère des empires maritimes

par Dimitri Orlov

Ex: http://www.dedefensa.org

Au cours des 500 dernières années, les nations européennes − le Portugal, les Pays-Bas, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la France et, brièvement, l’Allemagne − ont été capables de piller la planète en projetant leur puissance navale à l’étranger. Comme une grande partie de la population mondiale vit le long des côtes et que la plus grande partie de cette population commerce par voie maritime, les navires armés arrivés soudainement de nulle part pouvaient mettre les populations locales à leur merci. Les armadas pouvaient piller, imposer un tribut, punir les désobéissants, puis utiliser ce pillage et ces rançons pour construire plus de navires, élargissant la portée de leurs empires navals. Cela a permis à une petite région avec peu de ressources naturelles et peu d’avantages concurrentiels au-delà d’une extrême pauvreté et d’une multitude de maladies transmissibles, de dominer le globe pendant un demi-millénaire.

Les héritiers ultimes de ce projet naval impérial sont les États-Unis, qui, avec la puissance aérienne additionnelle, leur flotte de porte-avions et leur vaste réseau de bases militaires à travers la planète, sont supposés pouvoir imposer la Pax Americana sur l’ensemble de la planète. Ou, plutôt dira-t-on, “ont été en mesure de le faire” pendant la brève période entre l’effondrement de l’URSS et l’émergence de la Russie et de la Chine en tant que nouvelles puissances mondiales et leur développement de nouvelles technologies antinavires et anti-aériens. Désormais, ce projet impérial touche à sa fin.

Avant l’effondrement soviétique, l’armée américaine n’osait pas menacer directement les pays auxquels l’URSS avait étendu sa protection. Néanmoins, en utilisant sa puissance navale pour dominer les voies maritimes qui transportaient du pétrole brut, et en exigeant que le pétrole soit échangé en dollars américains, les USA ont pu vivre au-dessus de leurs moyens en émettant des instruments de dette libellés en dollars et en forçant les pays du monde entier à y investir. Les Américains ont pu importer tout ce qu’ils voulaient en utilisant de l’argent emprunté tout en exportant de l’inflation, et en expropriant l’épargne des gens à travers le monde. Dans le processus, les États-Unis ont accumulé des niveaux absolument stupéfiants de dette nationale − au-delà de tout ce qui a été vu auparavant en termes absolus ou relatifs. Lorsque cette bombe de dette explosera, elle propagera la dévastation économique bien au-delà des frontières américaines. Et elle explosera une fois que la pompe à richesse qu’est le pétrodollar, imposée au monde par la supériorité navale et aérienne américaine, cessera de fonctionner.

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Une nouvelle technologie de missiles permet maintenant, à un coût très raisonnable, de vaincre un empire naval. Auparavant, pour mener une bataille navale, il fallait avoir des navires qui surpassaient ceux de l’ennemi en vitesse et en puissance de feu. L’Armada espagnolea été coulée par l’armada britannique. Avec l’époque industrielle surtout au XXème siècle, cela signifiait que seuls les pays dont la puissance industrielle correspondait à celle des États-Unis pouvaient envisager de s’y opposer militairement. Cette situation est désormais dépassée. Les nouveaux missiles russes peuvent être lancés à des milliers de kilomètres, ne peuvent être arrêtés, et il en suffit d’un seul pour couler un destroyer et seulement de deux pour couler un porte-avions. L’armada américaine peut maintenant être coulée sans avoir une contre-armada en opposition. La taille relative des économies américaine et russe ou des budgets de la défense devient sans importance : les Russes peuvent construire de nombreux missiles hypersoniques beaucoup plus rapidement et à un coût infiniment  moindre que ce qui est nécessaire aux Américains pour construire un seul porte-avions.

Tout aussi important est le développement de nouvelles capacités de défense anti-aérienne en Russie : les systèmes S-300 et S-400, qui peuvent largement protéger l’espace aérien d’un pays. Partout où ces systèmes sont déployés, comme en Syrie, les forces américaines sont contraintes de rester hors de portée. Avec leur supériorité navale et aérienne qui s’évapore rapidement, tout ce que les États-Unis peuvent tenter militairement est d’utiliser de grandes forces terrestres − une option politiquement désagréable qui s’est avérée inefficace en Irak et en Afghanistan. Il y a bien sûr l’option nucléaire ; mais, bien que leur arsenal nucléaire ne soit pas susceptible d’être neutralisé de sitôt, les armes nucléaires ne sont utiles qu’en tant que moyens de dissuasion. Leur valeur particulière est d’empêcher les guerres d’atteindre le seuil critique de l’anéantissement mais ce point d’inflexion est bien au-delà de leur domination navale et aérienne mondiale. Les armes nucléaires sont pires qu’inutiles pour un comportement agressif contre un adversaire doté aussi de l’arme nucléaire ; invariablement, elles le transforment en comportement suicidaire. Ce à quoi les États-Unis sont maintenant confrontés est essentiellement un problème financier de dette irrécouvrable et d’une pompe à richesse défaillante, et il apparaît extraordinairement évident que susciter des attaques nucléaires partout dans le monde ne peut résoudre les problèmes d’un empire qui se délite sinon par l’anéantissement collectif.

Les événements qui signalent de vastes changements d’époque dans le monde semblent souvent mineurs lorsqu’ils sont considérés isolément. La traversée du Rubicon par Jules César n’était que la traversée d’une rivière ; les troupes soviétiques et américaines se rencontrant et fraternisant sur l’Elbe étaient, relativement parlant, un événement mineur, loin de l’échelle du siège de Leningrad, de la bataille de Stalingrad ou de la chute de Berlin. Pourtant, ils ont signalé par leur caractère symbolique un changement tectonique dans le paysage historique. Peut-être venons-nous d’assister à quelque chose de similaire avec la récente et minuscule bataille de la Ghouta orientale en Syrie, où les États-Unis ont utilisé un simulacre d’armes chimiques comme prétexte pour lancer une attaque tout aussi symbolique sur certains aérodromes et bâtiments en Syrie. L’establishment de la politique étrangère des États-Unis a voulu montrer qu’il a toujours de l’importance et un rôle à jouer, mais ce qui s’est réellement passé est la mise presque totalement hors-jeu de la puissance navale et aérienne américaine.

Bien sûr, tout cela est une terrible nouvelle pour l’armée américaine et la politique étrangère de l’establishment, ainsi que pour les nombreux membres du Congrès américain dans les districts où le complexe militaro-industriel opère et là où les bases militaires sont situées. De toute évidence, c’est aussi une mauvaise nouvelle pour le business de la défense, pour le personnel des bases militaires et pour beaucoup d’autres. C’est aussi une mauvaise nouvelle sur le plan économique, puisque les dépenses de défense sont à peu près le seul moyen efficace de relance économique dont le gouvernement américain est politiquement capable. Si vous vous en souvenez, les « emplois à la pelle »d’Obama n’ont rien fait pour prévenir la chute spectaculaire du taux d’activité, qui est un euphémisme pour ne pas parler du taux de chômage réel. Il y a aussi le merveilleux plan pour dépenser beaucoup d’argent avec le projet SpaceX d’Elon Musk (tout en continuant d’acheter des moteurs de fusée d’importance vitale aux Russes qui discutent actuellement de bloquer leur exportation vers les États-Unis en représailles des sanctions américaines). En bref, enlevez le stimulus de la défense, et l’économie américaine s’effondrera dans une grande détonation suivie d’un sifflement diminuant graduellement.

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Inutile de dire que tous ceux qui sont impliqués feront de leur mieux pour nier ou cacher le plus longtemps possible que la politique étrangère américaine et le complexe militaro-industriel sont maintenant neutralisés. Ma prédiction est que l’empire naval et aérien de l’Amérique n’échouera pas parce qu’il sera vaincu militairement, ni ne sera démantelé une fois que l’information de son inutilité se diffusera ; au lieu de cela, il sera forcé de réduire ses opérations pour cause de manque de fonds. Il y aura peut-être encore quelques grosses frictions avant qu’il n’abandonne, mais surtout nous aurons beaucoup de gémissements et de geignements. C’est ainsi que l’URSS a trépassé ; c’est ainsi que s’effacera l’Empire américain.

Dimitri Orlov

(Le 19 avril 2018, Club Orlov– Traduction par Le Sakerfrancophone)

jeudi, 26 avril 2018

Michel Geoffroy : la Super Classe Mondiale contre les peuples

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Michel Geoffroy : la Super Classe Mondiale contre les peuples

 
Enarque et contributeur de la Fondation Polémia,
Michel Geoffroy publie un réquisitoire contre la Super
Classe Mondiale dont le représentant en France est
bel et bien Emmanuel Macron. L’oligarchie veut
imposer le chaos, notamment migratoire, mais
l’auteur prévient :”Contre toute attente, l’oligarchie
va échouer”. Revigorant !
 
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Caroline Galacteros : "Retrouver la voie d'une diplomatie réaliste"

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Caroline Galacteros : "Retrouver la voie d'une diplomatie réaliste"

 
Docteur d'Etat en Science politique, colonel de réserve, ancienne auditeur de l'IHEDN, Caroline Galactéros présente le nouveau think tank, qu'elle préside : Geopragma.
 

Hervé Juvin : "Le réel est notre premier problème politique"

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Hervé Juvin : "Le réel est notre premier problème politique"

Conseiller en stratégie, ancien président d'Eurogroup Institute, essayiste, notamment chez Gallimard, Hervé Juvin est vice-président de Geopragma. Lors de la soirée de lancement, il évoquait la nécessité d'une géopolitique réaliste.
 

mardi, 24 avril 2018

Le Libéralisme et ses alternatives pour le XXIème siècle

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Le Libéralisme et ses alternatives pour le XXIème siècle

 
Ex: https://www.katehon.com

2ème colloque de Chisinau (15-16 décembre 2017)
Contribution à la 4ème théorie économique. »

Discours Chisinau le 14 Décembre 2017

Mesdames et Messieurs,

Je suis très honorée d’avoir été invitée à ce deuxième colloque de Chisinau consacré aux questions économiques.Une analyse de la problématique économique sera d’autant plus utile que la question sera abordée sous différents angles, qui permettront d’en mieux cerner les contours. Pour comprendre la question économique, il me semble en effet tout à fait impératif de mettre cette dernière dans un contexte spatio-temporel de nature institutionnelle. Aucune dissertation sur la question économique ne peut valablement trouver de fil conducteur si l’on ne fait pas l’effort de pratiquer une analyse sérieuse de son évolution institutionnelle dans le temps et dans l’espace.

Or l’analyse des institutions, mesdames et messieurs, ne ressort pas à strictement parler du champ de compétence des économistes, qui sont des praticiens du domaine économique. L’examen du cadre institutionnel de l’économie est de la compétence des juristes.C’est donc en ma qualité de juriste que je vais intervenir à l’occasion de ce colloque consacré à la problématique économique. C’est également en ma qualité de juriste que je vais faire une indispensable incursion dans le champ monétaire et financier.

A titre liminaire, il semble utile de replacer le cycle de conférences de Chisinau dans son contexte institutionnel international. Le présent colloque s’inscrit dans le droit-fil de la Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944 qui, si elle avait été appliquée, se serait opposée à la fois à la liberté absolue du commerce international tenu par les multinationales et à l’établissement d’un système monétaire international unifié. Ceci est une vaste histoire…

J’ai commencé l’analyse juridique et institutionnelle de la question économique à l’occasion de mon travail de thèse, consacré à l’entreprise. Par la suite, mon expérience en tantqu’avocate dans le domaine de la fiscalité internationale et plus précisément des prix de transfert,a induit une réorientation du champ de mes analyses. Mon approche, initialement juridique et institutionnelle, du domaine économique s’est peu à peu transformée en approche politique et géopolitique.Parce que touteanalyse institutionnelle se poursuit nécessairement, naturellement, parune mise en perspectivepolitique et géopolitique.

L’économie, en raison des implications qu’elle a dans le quotidien des gens, doit aujourd’hui être considérée comme LA matière politique et géopolitique par excellence.Dans le contexte actuel de crise perpétuelle, si d’aucuns dissertent à l’envie et avec plus ou moins d’arrières pensées, sur l’impasse économique et financière dans laquelle le monde est plongé, personne ne semble entrevoir, et encore moins proposer,la moindre solution pour sortir de l’impasse.

Or, un problème qui ne trouve pas de solution est un problème qui est mal posé.Le problème économique me semblejustement particulièrement mal posé.Pour vous en convaincre, je vais vous faire part des constats auxquels mon approche, que d’aucuns jugeront « iconoclaste »,et qui est d’ordre juridique, institutionnelle, politique et géopolitique a abouti. Le qualificatif « iconoclaste », appliqué dans un contexte de pouvoir temporel et non pas dans un contexte de pouvoir spirituel, ne doit pas faire peur.Il est en effet tout à fait nécessaire de s’opposer à la tradition, même lorsqu’elle date de plusieurs centaines d’années, lorsque celle-ci mène l’humanité à sa perte ; or c’est justement dans cette direction que nous courrons collectivement. Il est des époques qui doivent être politiquement « iconoclastes », et nous sommes justement au cœur d’une telle époque.En pratiquant l’approche politique et géopolitique de l’économie, j’ai découvert un certain nombre d’éléments qui désignent, à eux seuls, la voie conceptuelle permettant de sortir de l’actuelle impasse économico-monétaire. Impasse qui sévit au niveau mondial et qui nous mène tout droit vers la destruction des peuples et la construction d’un gouvernement mondial dirigé par les principaux détenteurs de capitaux de la planète.
Cette petite introduction, nécessaire à la compréhension du sujet, m’amène à fairela remarque selon laquelle les milieux académiques ne considèrent jamais l’économie selon cette approche institutionnelle, politique etgéopolitique, pourtant déterminante. D’un point de vue académique, les économistes pratiquent l’économie tandis que les juristes mettent l’économie en musique règlementaire, sans jamais questionner la pertinence du cadre.Les juristes se cantonnent aujourd’hui à un rôle secondaire consistant à mettre en œuvre et éventuellement àperfectionner les règlementations économiques. Ils ont, depuis beaucoup trop longtemps, abdiqué leur rôle politique consistant à avoir une approche dynamique et critique de la législation.Ce faisant, les juristes sont devenus inutiles, de simples parasites alimentant un système économico-politique, de type newtonien, qui éloigne toujours plus l’humanité du soleil nécessaire à sa survie. Cette pente malheureuse est née de l’influence de la théorie pure du droit d’Hans Kelsen ; à partir de là les juristes praticiens sont devenus structurellement incapables de questionner les finalités du droit, seules les techniques juridiques leur sont restées accessibles.

Pour retourner dans le vif du sujetéconomique et des alternatives envisageables, il faut d’abord et avant tout comprendre que les forces à l’œuvre dans le monde dans lequel nous vivons ont, au fil des siècles, organisé une domination institutionnelle totale du pouvoir économique sur le pouvoir politique. Cette domination devra prochainement trouver sa conclusion logique dans l’avènement d’un gouvernement mondial, appelé « Nouvel Ordre Mondial » par ses partisans. En réalité, ce Nouvel Ordre n’a rien de nouveau, il est l’aboutissement logique de la constante élévation sociale de l’ordre des banquiers commerçants qui a, aujourd’hui, rang de puissance politique. Cet ordre des banquiers commerçants, dont on peut, grosso modo, faire remonter la naissance à l’époque des Grandes Découvertes, en raison du considérable enrichissement dont ils ont pu alors bénéficier, est aujourd’hui arrivé à un point où il a acquis un pouvoir mondial de type monopolistique. Les tenanciers de ce pouvoir économique, à force d’accaparement des richesses, sont parvenus au stade où ils imposent des institutions internationales à leur mesure. Le constat, malheureux, est qu’aucune instance politique n’est plus en mesure de lutter efficacement contre ce conglomérat de banquiers commerçants, qui pratique un pouvoir absolu et sans partage.

« Comment en est-on arrivé là ? »…Est une longue histoire faite de luttes, de contre-luttes et d’un nombre considérable d’abdications.

Dès le début, la caste naissante et ambitieuse des banquiers commerçants a entrepris un mouvement en double révolution (sans jeu de mot), consistant d’une part en un effort conceptuel afin de dissoudre le « pouvoir » politique en place, et d’autre part à mettre en œuvre, pays par pays, une institution capable de centraliser et gérer les masses monétaires en circulation. Concrètement, les deux principaux outils utilisés par le pouvoir économique, pour s’élever au rang de pouvoir politique, ont été : premièrement l’élaboration et la diffusion du principe de « séparation des pouvoirs » et, deuxièmement la mise en place de « banques centrales ».Les Français ont eu un rôle de fer de lance dans la mise en place conceptuelle etinstitutionnelle de ces deux éléments de destruction massif des peuples et des Etats. Il semble juste, en retour,que des Français établissent les mesures conceptuelles qui permettront le rétablissement des Etats au sens politique du terme - qui est le sens premier et le seul pertinent -, dans leur capacité de fonctionnement normal. Dans le contexte actuel, il ne faut en revanche malheureusement pas compter sur des Français pour mettre en œuvre institutionnellement ces concepts nouveauxdont la finalité est la rénovation du pouvoir politique. Nous y reviendrons…

Le premier moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans leur quête du pouvoir est le principe dit « de séparation des pouvoirs », théorisé par Charles Louis de Secondat baron de Montesquieu. Ce principe a eu le succès spatio-temporel que vous savez.Universellement reconnu comme le seul moyen institutionnel de limiter le pouvoir, il a permis une uniformisation générale des modes de gouvernement de tous les pays du monde ; rendant dès lors possible le passage à la phase ultime du gouvernement mondial.

La séparation des pouvoirs, fallacieusement présentée comme une « limitation » du pouvoir, est en réalité une « dissolution » du pouvoir. Il faut, pour s’en convaincre, remonter au sens premier du mot « politique » et se rappeler qu’un gouvernement est la traduction institutionnelle permettantla mise en œuvre de la « politique ». Au sens premier du terme, la « politique » est l’art d’organiser la vie de la Cité. A ce titre, la « politique » doit réguler les comportements individuels de manière à ce qu’ils soient compatibles avec un comportement de groupe, un comportement social. La « politique »s’accompagne donc nécessairement du pouvoir de maîtriser les lois qui s’appliquent sur son territoire, de rendre la justice,ainsi que du pouvoir de contrainte, permettant d’assurer l’intégrité du groupe. Retirer au « pouvoir politique » les fonctions législative et judiciaire revient tout simplement à retirer au pouvoir politique sa raison d’être, qui est en même temps la justification de son pouvoir de contrainte. Si en plus vous retirez au gouvernement la maîtrise de sa monnaie, qui est un des moyens permettant d’œuvrer à la paix sociale, vous obtenez la situation actuelle dans laquelle les Etats ne sont plus des entités politiques mais des entités au service du pouvoir économique caché.
Il faut ajouter que le principe de « séparation des pouvoirs », chargé de dissoudre le pouvoir politique ancien, sera abandonné lorsqu’il aura rempli sa fonction et que le nouveau pouvoir pourra s’exprimer au grand jour. On assiste d’ailleurs précisément à cette évolution dans la construction européenne -qui est le premier pas vers le Nouvel Ordre Mondial - où le principe de séparation des pouvoirs est ouvertement abandonné. La « séparation des pouvoirs » ne sera évidemment pas appliquée par le futur gouvernement mondial.

Le second moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans leur quête du pouvoir est la centralisation des questions monétaires dans leurs mains. Le système de la centralisation monétaire dans les mains des banquiers, que nous appellerons ici - par facilité de compréhension - le « système des banques centrales », est né au Pays-Bas, s’est perfectionné en Angleterre, et s’est ensuite installé en France avant de se répandre dans tous les pays du monde. En se généralisant, le système des banques centraless’estévidemment diversifié et complexifié. La plupart des banques centrales du monde, soixante parmi les plus importantes, sont aujourd’hui gérées et régulées par la Banque des Règlements Internationaux (BRI en français, BIS en anglais) située à Bâle. Cet établissement bancaire et financier, créée en 1930 à l’occasion du plan Young, a été conçu dès l’origine comme une entité juridique de droit public comparable à un Etat, moins, évidemment, la fonction de régulation sociale.Pour l’anecdote - qui n’en est pas une -, ce sont les flux financiers (via de nombreux prêts) qui ont transité par la BRI qui ont financé l’effort de guerre nazi et permis l’avènement du IIIème Reich allemand.

Le « système des banques centrales » s’est vu complété en 1944, au moment des Accords de Bretton Woods, par l’avènement d’institutions bancaires internationales telles que le FMI et la Banque mondiale ; créant dès lors ce qu’il est convenu d’appeler l’ordre financier international. Ce système financier bénéficie du support de nombreux autres organismes bancaires à vocation internationale, régionale et supra nationale telles que la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD, née en 1944 à Bretton Woods), la Banque Européenne d’Investissement (BEI créée en 1958), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD créée en 1991), la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB pour Council of Europe Development Bank ; créée en 1956)… Sans même évoquerles différentes institutions du système financier, de plus en plus intégré, de l’Union Européenne. S’ajoutent à tout ça les nombreux établissements bancaires et financiers chargés, moyennant une politique de prêts à intérêts, de mettre sous dépendance, par le biais d’un relais financier régional ou global,tous les territoires et pays du monde. Cette mise sous tutelle financière mondiale des Etats est cachée derrière les bons sentiments de la prétendue volonté de construire, reconstruire ou aménager les territoires. Il faut ici noter que cacher la réalité factuelle derrière une apparence de « bons sentiments claironnés » est la méthode suivie depuis toujours par les tenants du pouvoir économique afin d’arriver à leurs fins politiques.

A cet égard et dans le droit fil de la méthodologie perverse généralement employée par la caste économique au pouvoir, je dois mettre l’auditoire en garde contreune interprétation fallacieuse, généralement faite, de l’origine de la construction européenne. OUI cette construction s’est faite dans le contexte de la domination américainemondiale du XXème siècle, mais NON elle n’est pas un produit américain au sens strict.

Car il faut considérer que l’Empire américain n’a été, et n’est encore,lui-même qu’un avatar de la puissance économique et financière globale. Cette puissance, qui a pris politiquement conscience d’elle-même au siècle dit des Lumières, s’est successivement incarnée dans les Empires Britannique puis Américain ; les Etats-Unis d’Amérique ont été au XXème siècle ce que la Couronne Britannique fut au XIXème siècle : une matérialisation du pouvoir grandissant des banquiers-financiers.Il n’est pas exclu que les détenteurs de la puissance financière mondiale aient opté pour la Chine en tant que nouvel Empire intermédiaire précédant l’arrivée concrète du gouvernement mondial. Toutefois, leurs plans pourraient être déjoués par le pouvoir politique chinois, qui vient par exemple d’interdire sur son territoire les plateformes de crypto-monnaies et qui semble poursuivre inlassablement depuis quelques années une implacable lutte contre la corruption. L’avenir nous renseignera sur le fait de savoir si la Chine sera ou non le 3ème et dernier Empire global, celui chargé de précéder l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, c’est-à-dire de la dictature universelle...
La construction européenne, dont l’origine technique remonte pour l’essentiel au XIXème siècle, a été pensée par et dans les cercles œuvrant à la domination du pouvoir économique global.La construction européenne est un laboratoire d’essai, elle est la première marche vers l’intégration de ce qui deviendra, inéluctablement au XXIème siècle, si personne ne s’y oppose sérieusement, le gouvernement mondial. L’expérience de l’intégration européenne - qui porte le nom d’Union Européenne - permet aux détenteurs du pouvoir économique de tester in vivo, sur le continent européen, ce qui sera généralisé à l’ensemble du monde et constituera les modalités de fonctionnement du gouvernement mondial. Il ne faut pas s’y tromper !

Je pourrais longuement vous parler de l’actuel engouement pour les crypto-monnaies selon la technologie blockchain, du fonctionnement du circuit économique global et de la façon dont les multinationales s’y sont prises pour mettre les Etats sous leur dépendance économique.Toutefois, ces développements, longs, ne sont pas adaptés au format de cette présentation orale.Je pourrais également vous expliquer l’ensemble des conséquences techniques, en termes d’organisation gouvernementale, de la suppression du principe de « séparation des pouvoirs ».Mais là encore il nous faudrait un temps qui n’est pas compatible avec les exigences de la présentation d’ensemble, à laquelle répond ce discours.Permettez-moi juste de mentionner que si l’article 13 de l’actuelle Constitution russe est en débat, c’est surtout son article 10 qui devrait être mis en cause ;car la « séparation des pouvoirs », qui suppose la « dissolution » du pouvoir, pose un problème politique insoluble à tous les Etats qui l’ont adopté. L’article 13 litigieux, qui certes ajoute le dernier clou au cercueil du « pouvoir », n’est en réalité qu’une manifestation secondaire du problème politique réel.
Pour tous les détailstechniques, je vous donne rendez-vous dans un autre cadre…

Je termine cet exposé en insistant sur le fait que LE DROIT est LE moyen qui permettra soit d’aller toujours plus loin vers l’avènement du gouvernement mondial, soit de stopper ce processus mortifère et d’entreprendre une lutte efficace contre les postulants économiques au pouvoir politique global.

Connaître les techniques juridiques permettant de faire face au danger ne suffit évidemment pas.Il faut y ajouter une réelle détermination politique qui, seule, permettra de mettre ces techniques en œuvre. Cette volonté politique ne doit pas être recherchée dans les pays occidentaux, qui ne sont pas en capacité politique et socio-culturelle de lutter ; le réveil des BRICS doit, à cet égard, être considéré comme un potentiel espoir,tout en gardant à l’esprit que l’ennemi est puissant, y compris dans ces derniers Etats…

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu porter à cet exposé.

lundi, 23 avril 2018

Iranian Oil and European Independence

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Iranian Oil and European Independence

Ex: https://www.geopolitica.ru
 
The Polish media and energy market experts have given a very large, prestigious significance to the arrival of oil tanker "Delta Kanaris" to the Gdansk Refinery, which supplied 130,000. tons of light Iranian oil for the needs of PKN ORLEN. On Friday, 13th April, this was the most important news of the main Polish state television channels, together with the announcement that in a few months PKN ORLEN may sign a long-term agreement for the supply of oil from Iran. And a day later, Polish decision makers were already behaving, saying and looking as if they had heard for the first time in their lives that Iran existed at all. This is a perfect example (of course one of many) for the comprador status of Poland, typical for all Central Europe. With Russia in the background – as always in our times…
 
 "Delivery from Iran has become a reality. Oil from the Middle East gives us many opportunities. First and foremost, it enables diversification of delivery directions and increasing the energy security of the state. No less important, however, is that it is a species that is completely safe for processing at our Płock Refinery, allowing for very satisfactory economic effects" – enjoyed Daniel Obajtek, the Chairman of PKN ORLEN, biggest Polish oil company. What is important aspect - ORLEN is also the eighth largest buyer of Russian oil, in 2017 buying 10.4 million tons for $ 3.8 billion, but company owned by Polish Government is “looking for diversification”.

“Diversify” means buy from Americans

“Diversification” is the most favourable term of present Polish pseudo-economical language, and it is understood as final proof of Polish independence. Independence only from Russia, of course. Changing directions of supply of energy raw materials is just a political decision, because, regardless of Polish-Russian gas disputes (with of course Ukraine in the background) - on the petroleum market Warsaw-Moscow cooperation is just model. Russia supplies Poland with 29% oil purchased (in 2017), while Norway 12%, and thanks to the "Friendship" oil pipeline built in 1965 we have access to the cheapest oil in the region and we enjoy the benefit of both so called transport and geographic rents. If we count the average of last 13 years, it turns out that Russian oil is cheaper by $ 1.6 per barrel. At prices of $ 60-70, it seems not much, but with more than 25 million tons of imported oil, it gives us a huge sum of billions of zlotys of savings per year (compared to average prices of oil purchased by EU countries). Thus, a clean economic calculation means, that trade relations with Russia should continue, America, however, imposes its own solutions under the cover of diversification, forcing purchases of Iraqi or Saudi oil, despite their clearly worse parameters, as heaviness and sulfation. Especially it is Iraqi oil which in recent years has been winning European markets, its share in EU imports increased from 2% in 2005 to over 8% in the previous year. 
 
In the same time Russia also diversifies outlets, especially to China and whole Pacific Region, Iran could therefore prove to be a supplementary supplier for Europe (e.g. Italy in January signed a $6 billion investment deal with Tehran) – but even this solution is unacceptable for Saudi salesmen called American Government. Following Trump’s instructions – London, Berlin and Paris have just supported the new sanctions on Iran, and now all members of EU should accept it. That is why this symbolic contract with Iran, enthusiastically welcomed in Poland – caused quick and aggressive reaction of the Embassy of USA. Management of Polish state television and leader of Polish ruling party they were called urgently by Paul B. Jones, American Ambassador in Warsaw, who announced them that Donald Trump administration is determined to ban further economic and economic Polish ties with Iran. The only one accepted directions of diversification for Poland – these are USA (and their Iraq colony) and Saudi Arabia. Some of the media immediately changed their tone triggering an alarm that because of the contract with Teheran, Poles could get this evil, wrong... oil from Russia! There is no sense in such “argumentation”, but in the present state of mind and towards intensity of propaganda, that argument is still more important than all economic profits…

Not sovereign enough

That way, in the context of earlier enthusiasm for cooperation with Iran - Poland is undergoing one of the next serious tests of its sovereignty and national dignity. As other American colonies, especially in Eastern Europe – Poland is to be as much “independent” as possible to reject the savings, profits and benefits of trade with Russia, but not sovereign enough to buy any from another source, not accepted and pointed by The Big Brother. 
 
However, this is not only about the typical complaints about the subordinate status of Poland and the whole of Europe in the American interests. This also shows straight importance of the Middle Eastern front of the global war for the whole Eurasia. Just as Western Eurasia depends on Russian oil and gas supplies - for Russia, basing the economy almost exclusively on the status of an energy supplier also means addiction, stopping the authorities in Moscow from almost any serious geopolitical decision. In the future bipolar World, Russia, as the center of Eurasia, must play a key role anyway, but Russian economy must look for new variables by itself. Just with that in mind, there is also a place for potential parallel centers – as Iran. And here is the level of the new community: Europe (including Poland), Russia, Iran (also Turkey as an element necessary for security reasons), of course, however, under one essential condition - getting rid of American hegemony. And those stupid 130,000 tons of oil – become a symbol of this the symbol of the liberation.
 

dimanche, 22 avril 2018

« FONDEMENTS DE LA GÉOPOLITIQUE: LE FUTUR GÉOPOLITIQUE DE LA RUSSIE »

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COMPTE RENDU ANALYTIQUE:

« FONDEMENTS DE LA GÉOPOLITIQUE: LE FUTUR GÉOPOLITIQUE DE LA RUSSIE »

 
Ex: https://www.geopolitica.ru

Philosophe, professeur, politologue, sociologue, idéologue, Aleksandr Dougine aime brouiller les pistes. Dans ses « Fondements de géopolitiques », somme de 600 pages paru en 1997, il revient sur un siècle de théorie géopolitique et propose une analyse programmatique de ce que devrait être l’orientation stratégique russe dans une perspective résolument « néo-eurasiste ». Il concerne ainsi plus de 13 chapitres non seulement à la Russie, mais aux pays constituant sa périphérie immédiate, destinés dans l’optique de Dougine à faire partie d’un bloc eurasiatique sous influence russe. Ces thèses, appuyées sur une lecture manichéenne du monde inspirée entre autre de Carl Schmitt, font l’objet de vives inquiétudes occidentales depuis l’annexion de la Crimée et le conflit à l’Est de l’Ukraine.

LA RUSSIE, SON ESPACE ET L’EURASIE SELON DOUGINE

L’homme, décrit dans les médias russes comme « l’idéologue du néo-eurasisme » 1, adhère très tôt à des courants extrémistes marginaux, dès la fin des années 80, telle l’organisation russe anti-sémite, Pamyat 2 créée dans l’illégalité en 1984 puis médiatisée durant la Glasnost à l’occasion de manifestations dénonçant le complot juif international et le sionisme. Dougine est également membre du cercle secret Yuzhinsky 3, crée dans les années 1960, composé d’intellectuels versés dans le mysticisme, le paganisme et le fascisme. Au gré des bouleversements politiques de la Russie de l’après-URSS et de ses relations avec l’appareil politique et le milieu intellectuel, Alexandre Dougine enrichit son discours initialement nationaliste et développe une version d’extrême droite d’une idéologie présente depuis le XIXème siècle dans le paysage intellectuel russe, l’eurasisme. Ce néo-eurasisme consiste “à s’appuyer sur une commune conception de l’identité russe et de son destin impérial : les peuples vivant sur le territoire de l’entité eurasienne appartiennent à une seule et même communauté de destin, leur unité est fondée sur l’alliance turko-slave ainsi que sur le rejet de l’Occident » selon la définition proposée par Marlène Laruelle 4.

Dans l’ouvrage de Dougine, l’idée d’un destin propre au peuple russe se taille la part du lion.

La théorie géopolitique de Dougine, novatrice selon son auteur, puise pourtant ses sources dans l’histoire intellectuelle européenne et russe du 19ème et du 20ème siècle. Il convient de souligner que la géopolitique russe ne s’est pas fondée sur les sciences politiques, géographiques ou stratégiques mais sur l’histoire et principalement la philosophie 5 d’où la prédominance dans l’ouvrage d’Alexandre Dougine et bien d’autres, de concepts tels que les « facteurs de civilisations » (présents chez Danilevski et plus tard chez Spengler dans «Le Déclin de l’Occident»). 

L’idée impériale, sous une forme messianique, civilisatrice ou communiste, a donc toujours été profondément ancrée dans la pensée russe

Dans l’ouvrage de Dougine, l’idée d’un destin propre au peuple russe s’y taille la part du lion. Cette « spécificité russe » a été pensée dès le début du XIXème par ceux qui à l’époque de la Russie tsariste se qualifiaient de « slavophiles ». Opposés à l’idée, défendue par les intellectuels « occidentalistes », selon laquelle l’imitation de l’Occident serait un facteur de progrès, les slavophiles, issus de différentes disciplines, ont cherché à démontrer que la Russie a une trajectoire historico-politique propre, qu’en raison de sa dimension eurasiatique et de sa proximité avec l’univers de la steppe on ne peut la comprendre à l’aide des grilles d’analyse purement occidentales. Cette spécificité russe, d’aucuns comme Lev Gumilev 6 l’ont expliquée par des facteurs naturalistes ; d’autres comme Alexandre Panarin 7 privilégient l’explication culturaliste. Ainsi, en raison de ses filiations idéologiques complexes et de ses nombreux référents culturels, l’eurasisme peut simultanément prendre la forme d’une philosophie, une conception du monde, une politique ou une doctrine. Le néo-eurasisme de Dougine en reprenant cette tradition – qui a pu prendre souvent la forme d’une pensée de la « troisième voie » entre occidentalisme et slavophilie, comme le rappelle Jeffrey Mankoff 8– et en la mâtinant d’une idéologie décadentiste aux accents fascistes l’amène à ses conclusions les plus extrêmes, justifiant comme nous allons le voir une stratégie géopolitique d’influence à peine voilée.

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LA RUSSIE ET SON ESPACE SELON DOUGINE

« Rassembler l’Empire »

Elaboré dans le contexte de détresse sociale et économique post-soviétique qu’à connu la Russie dans les années 1990 9 le courant néo-eurasiste d’Alexandre Dougine reprend à son compte l’idéologie impérialiste russe du 19ème siècle pour « rassembler un nouvel Empire : l’Eurasie » « ni nation-état, ni pouvoir régional » (p.96) car « la Fédération de Russie n’est pas un Etat russe 10 …n’est pas un Etat historique, ses frontières sont aléatoires, ses marqueurs culturels vagues» (p.103).

Rappelons ici que la Russie n’a connu de puissance internationale que sous la forme « impériale » : tsariste ou soviétique et qu’il est difficilement concevable, chez de nombreux penseurs russes, d’imaginer une autre forme de rayonnement ou de « participation à la civilisation » (p.112) autrement que sous cette forme. L’idée impériale, sous une forme messianique, civilisatrice ou communiste, a donc toujours été profondément ancrée dans la pensée russe, et ce dès le début de l’expansion de la Moscovie, au XVIème siècle à travers le territoire eurasiatique.

Poutine et son entourage savent qu’il y a à l’Ouest une tradition séculaire de russophobie qu’il s’agirait de mettre à profit

Or la légitimité impériale ne pouvant plus, dans le contexte qui voit la publication du texte de Dougine, reposer sur une « mission civilisatrice », l’auteur reprend la conception de l’État, organisme vivant, développée par l’ethnographe et géographe allemand Friedrich Ratzel et théoricien du « Lebensraum »11. (p.19) L’éclatement politique et territorial de l’Union Soviétique pousse une partie de la population, notamment ses franges les plus paupérisées et radicalisées, à penser la Russie comme « démembrée » de son espace et de son peuple, telle que l’Allemagne ou la Hongrie de l’entre-deux guerre ont pu le faire. Ce démembrement, cet éclatement est pour Dougine à mettre au compte d’une absence criante de vision géopolitique de la part des dirigeants soviétiques depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et particulièrement en 1989, lorsque « personne parmi les dirigeants soviétiques n’était capable d’expliquer avec cohérence la logique de la politique étrangère traditionnelle eut pour résultat la destruction de l’organisme géant qu’est l’Eurasie ». L’Union Soviétique « pour ne pas avoir pris en considération les travaux de ses patriotes russes les plus exigeants, les plus éclairés » (p.57) se serait retrouvée, comme l’Allemagne d’après-guerre, « dépossédée d’une grande partie de son espace et avec une influence internationale proche du néant. ».

L’eurasisme pragmatique et conservateur de Vladimir Poutine ne s’accorde pas avec le radicalisme de Dougine

Ce jugement extrêmement sévère se couple d’un appel à « rassembler l’Empire », qui s’appuie sur une vision du monde bipolaire inspirée de Mackinder 12. Cette vision d’un affrontement de longue durée entre la Russie continentale et le bloc occidental thalassocratique, fondé sur une « dualité planétaire » (p.54) opposant la tellurocratie, le « Nomos » de la Terre (Carl Schmitt) 13 l’Eurasie, le « Heartland » (Mackinder) d’un côté et la thalassocratie, le pouvoir maritime, le monde anglo-saxon, la « civilisation du commerce » de l’autre, trouve son prolongement direct dans une politique d’expansionnisme vers les pays situés à l’Ouest et au Sud de la Russie. Dougine voit par exemple l’Asie Centrale et le Caucase comme des régions où les relations internationales et la diplomatie doivent être développées afin de contrer le séparatisme, produit de la stratégie thalassocratique (USA, Royaume Uni et leurs alliés).

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« Le futur est au Nord »

La zone arctique du Nord du continent eurasien, hautement stratégique sur le plan énergétique, économique et logistique, représente une zone clé pour la géopolitique eurasiatique. Elle est en effet partagée par cinq autres pays appartenant au bloc « thalassocratique » (entre autres, les Etats-Unis, le Canada), qui entretiennent des convoitises à son sujet, et dont il s’agit de la protéger.

LE REDÉCOUPAGE DE L’EUROPE CENTRALE

Dans la pensée géopolitique de Dougine, le « cordon sanitaire » formé par les états indépendants d’Europe orientale et médiane tel qu’il fut conçu par les puissances thalassocratiques n’a plus lieu d’être et représente un obstacle à la réalisation du projet impérial eurasiatique. « Fait de petites nations et Etats belliqueux et historiquement irresponsables, aux prétentions européennes nombreuses et servilement dépendants de l’Ouest thalassocratique » (p.212), le cordon sanitaire doit évoluer « partout où il existe des facteurs de liens avec l’Eurasie, ou l’orthodoxie, ou une conscience slave, ou la présence d’une population russe ou historiquement proche. » (p.212).Une complète redistribution géopolitique (« et non l’annexion d’un pays ») est prévue pour l’Europe orientale, et se tradurait par « l’établissement d’une fédération d’Etats ou groupes d’Etats dont l’orientation géopolitique serait néanmoins unique ». Ainsi, Dougine, recompose l’Europe du centre par secteurs, afin de créer une zone de coopération et de partenariat stratégique, « de Vladivostok à Berlin » reprenant l’expression de Jean Thiriart 14, et dont la « Nouvelle Allemagne prussienne » serait au centre.

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Le secteur Nord

Le secteur Nord serait centré sur une « Nouvelle Allemagne prussienne », qui prendrait sous sa protection l’ensemble des régions de culture catholique et protestante situées en Europe du Nord-Est. Elle serait composée des régions baltiques et de la Scandinavie, structurées autour de la région historique prussienne autour de Kaliningrad et de Berlin, reliés entre eux par une identité ethnique, culturelle et géographique commune. Dougine s’interroge également sur le problème polono-lithuanien (en raison de leur religion catholique et de leur géopolitique thalassocratique) lequel pourrait présenter un obstacle majeur à la « réorganisation » du Nord. Pour lui l’unique façon de le régler serait de soutenir l’orientation non-catholique de certaines populations (minorités ethniques, communauté orthodoxe et protestante ou sociaux-démocrates). (p.214). De même, le secteur uniate -l’église dite « gréco-orthodoxe », issue de l’allégeance à Rome d’une partie des églises de rite orthodoxe situées dans le sud-est de la Pologne et l’Ouest de l’Ukraine et de la Biélorussie actuelles- ferait partie de ce nouvel espace germano-centré, indépendant de Moscou mais dans lequel la Russie jouerait un rôle de facilitateur.

Le secteur sud

Le secteur sud (Bélarussie, centre de l’Ukraine, Moldavie, Roumanie, Serbie et Bulgarie) en raison de la prédominence des populations slaves et du christianisme orthodoxe, appartient selon Dougine à la « sphère civilisationnelle russe ». De ce fait, Moscou ne pourrait « déléguer ces régions à l’Allemagne » (p.217) et y exercerait toute son influence. Lorsque Dougine évoque l’Ukraine comme « Etat indépendant avec des ambitions territoriales », c’est pour mieux souligner le « grand danger pour toute l’Eurasie » que celles-ci représenteraient. Selon lui l’Ukraine doit de ce fait rester, géopolitiquement, sous la stricte projection de Moscou. Concernant la Crimée, il est intéressant de noter que Dougine n’est pas favorable à son rattachement à la Russie, qui pourrait « susciter une réaction négative ».

LA « DOCTRINE » DOUGINE : UN SOFT POWER À MULTIPLES FACETTES

Une influence faible sur le pouvoir actuel et sur la population russe

Si Dougine a entretenu des liens avec le pouvoir, il en rapidement été écarté par la suite. Conseiller du président de la Douma G. Seleznev en 1998, il crée son parti politique en 2001, Evrazija, rallié à Vladimir Poutine 15. L’eurasisme pragmatique et conservateur 16 de Vladimir Poutine, tourné vers le développement des échanges commerciaux et diplomatiques avec l’Asie tout en s’étant écarté de l’Ouest, ne s’accorde pas avec le radicalisme de Dougine, En le renvoyant de la chaire de sociologie qu’il occupait à l’Université de Moscou, le pouvoir a montré qu’il ne tolérait pas les propos extrémistes et l’appel au meurtre proférés par Dougine contre “les personnes en Ukraine qui devraient être tuées, tuées, tuées » à la suite des événements de 2014. La presse nationale généraliste russe s’épanche peu sur l’homme, même si l’on note le succès de certains articles écrits à son sujet en français et traduits en russe 17

Dans la pensée géopolitique de Dougine, le « cordon sanitaire » formé par les états indépendants d’Europe orientale et médiane n’a plus lieu d’être

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Ses ouvrages ne figurent pas au palmarès des meilleures ventes en librairie 18 même si les récents ouvrages de Dougine sont en vente dans les principaux points de vente des grandes villes, « Les Fondations de Géopolitique » semble l’ouvrage le plus difficile à obtenir 19. Dans une étude Eurobroadmap 20, effectuée en 2015, il apparaît que les étudiants russes, supposés représenter une nouvelle génération plus éclairée et informée que celle de leurs parents, restent peu sensibles à la notion d’Eurasie, selon les définitions proposées par le néo-eurasisme. Les théories de Dougine semblent séduire principalement une frange extrémiste, supra-nationaliste russe, que l’on peut comparer aux mouvements actuels ultra-nationalistes en Europe centrale et occidentale. L’Organisation de la Jeunesse Eurasiste 21 créée en 2005 dans le cadre du Mouvement International Eurasiste, qui lui même se situe dans le sillage du parti Evrazija, reprend toutes les caractéristiques des milices fascistes para-militaires de l’entre-deux guerres : symboles, slogans, camps d’entraînement dispersés sur tout le territoire russe avec cours de géopolitique, préparation physique pour des « actions dans les conditions urbaines » 22 etc.

Un élément rassembleur interne

Bien qu’extrémiste et de ce fait, mise à l’écart des instances dirigeantes, la « doctrine Dougine », mélange de propagande anti-occidentale, de mythes historiques et de messianisme sacré s’inscrit dans le conservatisme du pouvoir et peut être rassembleur d’éléments minoritaires potentiellement «déstabilisants » pour la cohésion nationale  : les régions sensibles, les musulmans, les extrémistes et les nostalgiques de l’URSS, notamment parmi les militaires appartenant à la génération soviétique… Notons de plus que l’orientation résolument conservatrice, notamment sur les questions de société, de la doctrine de Dougine, ainsi que ses accents anti-individualistes et organicistes la rendent efficace auprès d’ une frange à la fois traditionnaliste et extrémiste de la population russe.

dugliv.pngUNE CONTRIBUTION

AU « РУССКИЙ МИР 23»

DANS L’ EUROPE DU CENTRE

 

En mettant l’accent sur la spécificité slavo-orthodoxe des pays d’Europe du centre-est, le néo-eurasisme rejoint  sur de nombreux points l’idéologie nationaliste qui imbue aujourd’hui le discours politique ambiant au sein de ces états. Ainsi est-ce le cas pour la Serbie : Dougine peut y  apparaître comme un allié dans les courants radicaux extrémistes, n’hésitant pas à se réapproprier leur nationalisme exalté et doloriste. Des expressions telles que « la Serbie est une civilisation de la douleur »24, servent à raviver le sentiment d’une grandeur perdue (commun à l’eurasisme russe et au nationalisme grand-serbe) ainsi que les tensions liées au conflit encore en cours de résolution pour les Serbes du Kosovo et de la Republika Srpska, en Bosnie. Dougine revitalise par là même un  soft power » russe présent depuis le XIXème siècle en Serbie, afin de contre balancer l’investissement croissant des américains dans les médias et l’économie serbes 25.

On peut toutefois douter de la compatibilité, sur le long terme, de l’idéologie néo-eurasiste et du nationalisme serbe. Les velléités panslavistes de Dougine se sont révélées d’une manière éclatante lorsqu’en en visite à Belgrade, au mois de juin 2017, il a prononcé les mots suivants, lors d’une conférence de presse: 26 « Le Kosovo, c’est la Serbie et la Serbie, c’est la Russie ». 27 Mais ce risque a été bien pris en compte, en effet, puisque la dernière partie de la phrase a été supprimée sur toutes les vidéos relatant l’événement, entre le 5 septembre, date de la première visualisation pour cet article et le 15 septembre 2017. Au mois de juin, l’Organisation du Mouvement International eurasiste de Dougine a annoncé sa collaboration avec la Faculté de politique et de sécurité internationale de l’Université Nikola Tesla, en Serbie, et l’organisation de cours portant sur « la quatrième théorie politique».28 et la géopolitique balkanique, avec une influence néo-eurasiste.

Un épouvantail à l’Ouest

Restaurer la position de la Russie sur la scène internationale, projeter une image de puissance et d’influence à l’ouest reste une priorité pour le pouvoir. Dès lors, autoriser la véhémence et la provocation d’Alexandre Dougine, bien que dans un cadre limité à l’intérieur de la Russie, peut provoquer des réactions en Europe occidentale en suscitant la crainte et la confusion, mais aussi en ouvrant un débat poussant la Russie sur le devant de la scène. En effet Poutine et son entourage savent qu’il y a à l’Ouest une tradition séculaire de russophobie qu’il s’agirait de mettre à profit, en poussant jusqu’à ses conclusions extrêmes le postulat selon lequel la « voie russe », résolument eurasiste et traditionnaliste ne peut s’envisager que dans le rejet d’un monde unipolaire dominé par les valeurs occidentales stigmatisées comme « décadentes »Screenshot 2017-08-24 23.44.37

Partager :

  1. Komsomolskaïa Pravda, Kommersant, Novaïa Gazeta, Lenta.ru, РБК, Snob.ru, Diplomat.ru, etc…
  2.  Henri Duquenne, « Les mouvements extrémistes en Russie », Le Courrier des pays de l’Est 2007/2 (n° 1060), p. 70-86,
  3. Marlène Laruelle, « The Iuzhinskii Circle: Far-Right Metaphysics in the Soviet Underground and Its Legacy Today”, Russian Review, 2015
  4. Marlène Laruelle, Le Nouveau Nationalisme russe, Cahiers du monde russe, 2010
  5. Oleg Serebrian, La Russie à la Croisée des Chemins, l’Harmattan, 2016
  6. Lev Gumilev (1912-1992) eurasiste naturaliste «fonde le devenir eurasien sur une ethnogenèse russe » – p.79 Alexandra Goujon,  « Martine LaruelleLa Quête d’une Identité Impériale : Le néo-eurasisme dans la Russie Contemporaine, Petra, 2007 » Presses de Sciences Po, 2008
  7. Alexandre Panarin (1940-2003) eurasiste culturalise «rejette le nationalisme ethnique mais s’appuie sur une définition civilisationniste et religieuse d’une Eurasie qui peut prendre la forme d’un empire en raison de sa diversité culturelle et qui doit permettre la fusion de l’orthodoxie et de l’islam » p.100-102 – Alexandra Goujon, « Martine LaruelleLa Quête d’une Identité Impériale : Le néo-eurasisme dans la Russie Contemporaine, Petra, 2007 » Presses de Sciences Po, 2008
  8. Jeffrey Mankoff, RussianForeign Policy : The Return of Great Power Politics, 2009
  9. François Benaroya, « La transition russe ou la redécouverte de la complexité du marché, L’Economie Politique, 2006
  10. Dougine fait ici référence à l’Empire russe et non à l’ethnie
  11. « Lebensraum » ou la théorie de l’espace vital (1901) repose sur l’idée que l’Allemagne doit reconstituer son espace, privé d’empire colonial. Cette théorie sera suivie par la politique extérieure du IIIème Reich, en conquérant de nouveaux espaces pour le peuple allemand (aussi pour des raisons économiques) en Europe, dans les pays limitrophes. 
  12. La théorie du Heartland de Mackinder (1904) oppose la puissance maritime (Rimland : Etats-Unis, Royaume Uni et Occident) à la puissance continentale (Heartland). Ce schéma de perception de « forteresse assiégée » sera celui des Soviétiques et des néo-eurasistes aujourd’hui.
  13.  Dans le « Le Nomos de la Terre » (1950) Carl Schmitt montre que l’existence de l’ordre ne peut être sans enracinement, le rapport à la terre étant le fondement de toute société 
  14. Jean Thiriart, géopoliticien belge, pro-fasciste dans les années 1940, considérait l’Union Soviétique comme le dernier bastion de la civilisation en Europe face au consumérisme américain
  15. Martine Laruelle, « « Dédoublement » d’une idéologie ? Deux partis eurasistes en Russie » Outre-Terre 2003, p. 229
  16. Paradorn Rangsimaporn, «Interpretations of Eurasianism : Justifying Russia’s Role in East Asia », Central Asia Studies,2006
  17. Article paru dans le Nouvel Observateur le 3 mai 2014, « Le Raspoutine de Poutine » par Vincent Jauvert. Cet article traduit en russe a été lu par plus de 4000 personnes et « liké » par 2000. En comparaison, la vidéo youtube (en russe) du cours « Fondements de Géopolitique » de Dougine à l’Université de Moscou a été vue par 1200 personnes.
  18. Le site russe pro-books.ru/raiting destiné aux professionnels de l’édition publie les meilleures ventes de livres d’un échantillon de 11 librairies de Moscou, St Petersbourg et les sites de vente en ligne.
  19. Alexandre Dougine possède sa propre maison d’édition, Artogaia.
  20. Enquête Eurobroadmap effectuée en 2015 et analysée par Belgeo, revue belge de géographie www.belgeo.revues.org
  21. Site de l’organisation www.rossia3.ru et page détaillée des actions, congrès, camps www.ru.wikipedia.org/wiki/Евразийский_союз_молодёжи...
  22. “Ouverture d’un camp de l’Organisation de la Jeunesse Eurasiste dans l’oblast de Vladimir » (« Во Владимирской области открылься лагерь Евраийского Союза Молодежи») www.regnum.ru, 26/08/2006
  23. Fondation Russkiy Mir (Monde Russe) créée en 2007 pour la sauvegarde de la langue russe mais principalement un concept de « rayonnement » culturel, linguistique, religieux et aujourd’hui civilisationnel, que l’on peut dater de l’époque soviétique, sous d’autres appellations.
  24. http://so-l.ru/news/show/aleksandr_dugin_serbiya_civiliza...
  25.  « The growing influence of global media in the region » 29/06/2016 mediaobservatory.net
  26. www.news-front.info/2017/06/30/aleksandr-dugin-na-vidovdan-...
  27. Cette phrase prononcée à la 13ème minute de la conférence, visualisée le 5 septembre, sur youtube, a été modifiée par la suite en supprimant la partie « la Serbie, c’est la Russie ».
  28. wwnews-front.info/2017/06/30/aleksandr-dugin-na-vidovdan-v-belgrade-serby-na-kosovom-pole-znali-odnu-istinu-chto-serbiya-vechnaya-strana/

Geopolitics of water

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Geopolitics of water

 
https://www.geopolitica.ru
 
At the center of the earthly paradise is the Tree of Life. From its roots are born four rivers whose branches, according to St. John Damascene, are to be identified respectively with the rivers Nile (Gihon), Tigris (Hiddekel), Euphrates (Prath) and Ganges (Pison). No coincidence that the four lines along which some of the most important civilizations of antiquity evolved. The water of these rivers has a sacred value that exceeds the function of source and sustenance of life of which they are carriers. From the floods of the Nile, to which a divine character was attributed, depended on the prosperity or otherwise of the ancient Egyptian dynasties. And on an island of Lake Tana, at the source of the Blue Nile, it is said that it was kept, before its transfer to Axum (ancient spiritual center long disputed between Fascist Italy and Britain in the previous century), the Ark of the Covenant, given, according to the Ethiopian national poem The glory of Kings, from King Salomon to Menelik I, the son he had with the Queen of Sheba. And again in 2009, the then patriarch of the Ethiopian Orthodox Church of Coptic Rite, Abuna Paulos, said: Ethiopia is the throne of the Ark of the Covenant.
 
For those familiar with sacred geography, it will not be surprising to see the presence of profound archetypal reminiscences of the aforementioned subject in today's geopolitical dispute around the waters of the Nile. This river, which has a course of over 6000 km, with its tributaries, is a vital and cultural resource for at least 160 million people divided over ten different nations. International jurisprudence regarding the use of this resource is surprisingly limited. In 1929 a Treaty about the waters of the Nile was signed between the Kingdom of Egypt (formally independent) and Great Britain which recognized the country of the Pharaohs the exclusive right to exploit the resource with a small share to be allocated to Sudan. The 1959 Treaty between Egypt and Sudan touched this quota in favor of Khartoum (75% of the water to Egypt and 25% to Sudan) but continued to exclude the eight upstream countries from which the water comes. Nearly 85% of the Nile's waters come from Ethiopia.

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Precisely Ethiopia was the main architect of the Cooperation Framework Agreement of 2010: an agreement made by the Nile Basin Initiative which, without the consent of Egypt and Sudan, has called into question the 1959 Treaty and the volume of water intended for Egypt. The renewed regional ambitions of Ethiopia do not derive exclusively from its proud nationalism or its imperial heritage. These are also born from the observation that the ever increasing rates of economic and demographic growth (the country, with a rate of 8.7%, ranked second in the world as economic growth in 2015) will require an ever-increasing need for water and energy at low cost to support industrial and agricultural development.

The Grand Ethiopian Renaissance Dam

Already in the thirteenth and in the fourteenth century the Ethiopian emperors threatened to intervene to block the course of the Nile. Today, this perspective, long been feared by an Egypt that for centuries has considered the river as an exclusive and intractable property (just think that Mubarak during the entire course of his long presidency has never visited a country in sub-Saharan Africa ), is becoming a reality with the project of the Grand Ethiopian Renaissance Dam: a project capable of annihilating the famous Aswan dam of Nasserian memory in importance and scope and which is leading the region to the brink of the umpteenth armed conflict inherent the rights of exploitation of natural resources. The dam, whose construction site was inaugurated in 2013 (during the Morsi presidency in Egypt) and whose construction is protected by a no-fly zone over the surrounding area, was founded on the basis of a substantial Chinese funding associated with the Italian project by Salini-Impregilo. 1.8 km long and 155 m high, the dam will be the largest structure of its kind in Africa and will support what will be the largest power plant on the continent with a capacity of 6000 megawatts.

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The project, despite the Ethiopian assurances, has naturally upset the Egyptian plans that continue, threatening also the military intervention, to consider inalienable their right to 55.5 billion cubic meters of water on the 88.8 that the river produces every year. For al-Sisi, water is a matter of national security. And Egypt, as he said, is able to protect his national security. A statement that sounds at least paradoxical if one considers that the Arab state, despite the proclamations and the grandiose projects of economic development (doubling of the Suez Canal and exploitation of the Zohr gas field), continues to remain a sort of Saudi economic protectorate: it’s enought think of the transfer of sovereignty to the Saudis, obviously approved by Israel, of the islands of Tiran and Sanafir located at the entrance to the Gulf of Aqaba.
 
The arrogance with which Egypt seeks to prevent a real emancipation or the development of neighboring countries reminds us the Zionist geostrategy all directed to the exclusive possession of natural resources and the maintenance of neighbors in an eternal state of necessity and under the constant threat of retaliation. Consider the fact that recently, in defiance of any rule of international law and in total antithesis with what is the classic deterrence (threat to a potential enemy not to harm you on "your" territory), Israel has managed to threaten the Lebanon of attack in case it builds military infrastructures on its territory or if it exploits the resources of its territorial waters. In fact, even before it was born, the Zionist geopolitical strategy was based on the possession and control of the water resources of the region. It is not simply by religious feeling that the living space for the Jewish state designed by Theodor Herzl recalled the biblical verse:
 
from the river of Egypt (the Nile) to the great river (the Euphrates)
 
The exclusive possession of water is the foundation of Israel's very existence. On it the Zionist entity was able to found the myth, however wholly questionable, of the desert transformed into a garden.
 

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Thus, in the instant after the creation of the state, the first objective was the deviation of the river Jordan. Today, Jordan can only take 30% of this river's waters. And then, with the wars of aggression of 1967 and 1982 (Operation Peace in Galilee in southern Lebanon), Israel managed to seize all the major water resources of historic Palestine, including a good part of the Yarmouk River on Syrian heights of the Golan and part of the Litani River in southern Lebanon. At the same time, Zionist settlers from the West Bank, despite repeated UN convictions and failing to comply with the same conventions Israel is signatory to (above all the IV Geneva Convention of 1949 prohibiting the destruction of property in the occupied territories or the transfer of these to the occupying authorities), exploit water resources and prevent access to the Palestinians. Not to mention that the Israeli national water companies, Mekorot and Tahal, continue to extract water from the Palestinian wells and then resell it at increased price to the Palestinians, while the bills of the Zionist settlers remain at the expense of the World Zionist Organization.
 
Now, returning to the Nile game, it is important to underline that Sudan, so unpopular with the West, is playing a decisive role in it. After its exit from the coalition that attacks Yemen since 2015 and after renewing the diplomatic and commercial ties with Turkey (Egypt's sworn enemy), through the sale of the former Ottoman port of Suakim (an island close to Port Sudan and port with an ancient reputation as a crossroads between Asia and Africa), Sudan began to be represented in the Egyptian media as a nation that is conspiring against Egypt under the shadow of Turkey and, not to mention, of the Iran. In fact, the Sudan of Omar al-Bashir, thanks to the secession of the South imposed by the invading hand of the International Community, despite the parties in conflict had reached a historic agreement in Nairobi shortly before, has lost 50% of its oil resources and was forced to implement programs of profound economic diversification that, once again, affected the problem of exploitation of the waters of the Nile. And this time he could not help but align himself with the Ethiopian claims and firmly oppose the project of division into five parts of the country desired by the United States whose realization would be entrusted, according to al-Bashir, to Eritrea: a nation that has supported not a few terrorist groups in the region and in which Egypt and United Arab Emirates have deployed their troops.

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The situation is deeply unstable and the recent meeting between al-Bashir and al-Sisi does not seem to have mitigated the tension despite the promise of new future meetings. Undoubtedly,  United States can not allow nations like Ethiopia and Sudan to become new pivots of multipolar order. The request to Russia to protect against North American aggression, accompanied by the offer of a military base on the Red Sea and a preferential channel for trade relations, sounds like a further threat to the thalassocratic control over the Eurasian rimland after the weary and unpopular role that the US is playing in the unsuccessful aggression of their Wahhabi allies in Yemen.
 
A country rich in natural resources, Sudan is a crucial junction between North Africa and sub-Saharan Africa. Two arrest warrants of the International Criminal Court are already hanging on the head of its president, unpopular to the West for its unprecedented union between nationalism and Islam. An institution to which 120 countries in the world belong but from which, not accidentally, USA and Israel look good from adhering to: two nations, war criminals in effect, who are in the front row in demanding the capture of al -Bashir. China, in spite of Western sanctions, has sensed the enormous potential of the country and has started the project for the construction of a railway that connects Port Sudan to the capital of Chad, N'Dajamena: a sort of African silk road that in the future could connect the west coast of the continent with the east coast.
 
The repositioning of Ethiopia in a perspective of opposition to the North American hegemonic design (already during the previous US administration prominent exponents of the Church had indicated in Barack Obama the incarnation of the Black Antichrist, sign of the times in the Ethiopian Coptic tradition) and the Sudan's approach to Russia and China are news in the geopolitical dynamics within the macro-region that includes the western shore of the Arabian peninsula, the Red Sea with the basic passages of Suez and Bab el-Mandeb and the northeastern band of Africa . In this context, the match of the Nile can mark a further turning towards the establishment of a real multipolar order.
 
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Original article by Daniele Perra:
 
Translation by Costantino Ceoldo – Pravda freelance
 

La stratégie de l’intimidation : du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct

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La stratégie de l’intimidation : du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct

 

Critique élogieuse du dernier livre d’Alexandre Del Valle par Dr Dominique Schwander

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Dans son livre, lequel est excellent et très bien documenté, Del Valle aborde les sujets actuellement les plus préoccupants pour nos démocraties européennes; il y traite de:

  • la psychologie du terrorisme et du terrorisme psychologique
  • la politique de l’apaisement ou pax islamica
  • la stratégie expansionniste du lobby islamique mondial en Europe
  • la stratégie victimaire, des provocations du communautarisme
  • la dénonciation de l’islamophobie, de la genèse et de l’actualité de l’islamiquement correct
  • les mythes de la dette envers la science arabo-musulmane et de la tolérance à l’’Al-Andalus
  • le mythe de l'Al-Andalus au service de l’irrédentisme et du suprémacisme islamiques.

Cet auteur fin connaisseur de l’islam et brillant enseignant universitaire répond avec lucidité, clairvoyance et impartialité à plusieurs questions actuelles que tout citoyen suisse se pose. En voici quelques unes:

ADV-intim.jpgLe vivre ensemble est-il encore possible, en Europe et aux USA, avec un tel échec de l’assimilation de ces immigrants musulmans et/ou africains ?

L’islam et l’islamiquement correct sont-ils compatibles avec nos Etat-nations, alors que son idéologie politique et sa charria s’impose dans nos quartiers, où la moitié des jeunes musulmans souhaitent l’instauration de la charia et rejettent notre Constitution démocratique et nos lois?

L’islamisation de nos Etat-nations par les musulmans coupeurs de langues (djhadistes soft) et leur victimisme islamiquement correct ne sont-ils pas encore plus dangereux que le terrorisme musulman des coupeurs de gorge (djihadistes hard)?

Est-il possible et comment d’éviter la désintégration des Etats-nations de l’Europe, les tensions croissantes et le risque de guerre civile qui en découle et nous menace ? Pourquoi aucun doctrinaire musulman, ni les gardiens de La Mecque, ni les imams sunnites, ni les ayatollahs ont-ils excommunié et déclaré hérétiques ou apostats les terroristes musulmans?

Pourquoi les angéliques, les idiots utiles et les islamo-collabos propagent-ils que la supposée islamophobie serait plus horrifiante que nos victimes physiques des attentats terroristes musulmans et que la lutte contre l’islamophobie doit primer sur celle contre le terrorisme musulman et la lutte pour notre peuple souverain?

Quel Occidental n’est pas stupéfait par la comparaison du sort des musulmans d’Europe aujourd’hui, libres d’exercer leur virulent prosélytisme, aux juifs d’hier victimes du génocide nazi?

Comment peut-on déradicaliser les jeunes musulmans radicalisés et combattre le jihadisme en Europe alors que de nombreuses et étendues zones de non-droit islamisées sont contrôlées par l’oumma musulmane qui exige de tous les musulmans pratiquants de former dans nos Etats-nations leur société supra-nationaliste séparée des infidèles-mécréants, par définition tous des ennemis de l’islam, par exemple une société de non-France-non état de droit où la menace idéologique et civilisationnelle de l’islam ersatz de religion se répand au nom de la liberté religieuse  et du  droit à la différence?

Voici en résumé quelques réponses, observations et faits pertinents pour encourager les patriotes qui ne sont ni de droite ni de gauche mais pour leur peuple souverain à lire cet imposant et brillant ouvrage de 500 pages que j’ai pu obtenir en trois minutes en format Kindle sur Amazon, ici où je suis au Panama, Etat-nation corrompu, pluri-culturel, pluri-raciste, riche mais avec beaucoup de pauvres et malheureusement également bientôt  multiconflictuel.

  • L’objectif des tous les musulmans pratiquant est, de gré ou de force, la soumission-conquête  et l’islamisation de toute la terre et de tous ces habitants et, grâce à cet acte pieux, de gagner par là leur salut et leur place au paradis sexualisé musulman. Il s’agit donc de supprimer en Europe le christianisme et d’y inclure de force l’islam et les musulmans pratiquants.
  • Tous les musulmans pratiquants utilisent la stratégie de l’intimidation: intimidation morale, culturelle et civilisationnelle pour les uns (djihad soft), et intimidation physique pour les autres (djihad hard).
  • Les premiers nous imposent leur vision totalitaire sous couvert de liberté religieuse et de diversité multiculturelle. Les autres utilisent la violence et la terreur comme outils d’intimidation, de persuasion, de manipulation et de propagande idéologique. Ce terrorisme des égorgeurs ou coupeurs de têtes (hard) est la façon la plus fulgurante de modifier les comportements des adversaires, de diffuser une idée subversive et de leur faire accepter de se soumettre. Ce terrorisme alimente la terreur psychologique et juridique instaurée par les coupeurs de langue (soft) que sont les nouveaux censeurs qui luttent contre l’islamophobie, le blasphème et la liberté d’expression, à coups de revendications, de procès, de scandales et de lynchages médiatiques. Pour nous intimider et nous soumettre, les coupeurs de langues (soft) musulmans ont besoin des coupeurs de tête (hard) musulmans: la terreur de ces derniers dissuade les patriotes occidentaux, les dits blasphémateurs et les clairvoyants islamophobes de combattre le suprémacisme subversif des musulmans coupeurs de langue. Simplement, ceux qui menacent de couper les têtes donnent le ton. En réalité, ces terroristes musulmans ne massacrent pas pour venger les peuples musulmans envahis par les croisés du moyen-âge puis colonisés par des pays occidentaux mais pour qu’on parle de leur cause dans les mass médias et dans le public, pour semer la terreur et pour subjuguer tous ces Européens idiots utiles et toutes ces ONG bien trop attachés à l’apaisement communautaire de l’oumma musulmane militante et missionnée, ceci afin que les musulmans les fassent tomber dans leur piège de l’intimidation et que triomphe un jour leur soit-disante seule vraie religion, l’islam. Tous ces terroristes musulmans sont experts en manipulation des esprits via les mythes tel celui de l’Al-Andalus, le visuel tel la vidéo de sauvages égorgements, les symboles  tel le World Trade Center, leurs slogans bien choisis et lancés au bon moment et évidemment la taqyia.

adv-ccs.jpgL’Organisation de la Coopération islamique (OCI), créée en 1969, à Djedda est le second groupe d’États le plus grand au monde après l’ONU. L’OCI regroupe 57 Etats musulmans poursuivant la promotion mondiale de l’islam-idéologie et de ses lois et règles théocratiques. Son objectif est triple:

La plupart de nos élus occidentaux se sont laissés manipuler et convaincre que la lutte contre l’islamophobie et autres mesures illusoires d’apaisement seraient la meilleure tactique pour calmer la colère de musulmans pratiquants, apaiser les terroristes musulmans, voir les domestiquer. En réalité c’est le contraire qui se passe: plus on cède aux revendications des musulmans pratiquants et de n’importe quel totalitaires, plus ils y voient de la faiblesse et plus ils accroissent leurs exigences. Ainsi par exemple bien trop préoccupées de ne pas offenser les musulmans, des autorités municipales espagnoles culpabilisant et ayant peur des jihadistes hard se sont soumises volontairement et même par anticipation à interdire des magnifiques fêtes culturelles traditionnelles « Moros y cristianos » dans la province de Valence. Une fois de plus des autorités et des élus sont des victimes soumises de la stratégie d’intimidation des musulmans, ménagent  les susceptibilités de ceux dont ils ont peur, de ceux qui risquent d’être violents, les autres, soit toutes sortes de musulmans pratiquants, mais craignent l’islamophobie, qui n’jamais tué personne, de ceux qui ne sont pas violents et qui n’inspirent pas la crainte, soit les chrétiens et les leurs. Dans son roman politique-fiction « 2084 », l’écrivain tunisien Boualem Sansal décrit un monde néo-orwellien soumis au totalitarisme de l’islam-idéologie. Il déclare dans ce livre que « la France finira par devenir islamiste à force de céder aux fanatiques et aux terroristes ».

La culpabilisation est l’arme manipulatrice de destruction psychologique de masse de tous les dictateurs et de tous les totalitaires qui empêchent un peuple souverain de résister à un islam sournois, rampant puis conquérant, cet islam irrationnel qui se nourrit et se renforce de l’incohérence et de la faiblesse provocatrices des sociétés complexées qui cherchent l’illusoire apaisement et cèdent aux intimidations, aux demandes, aux revendications et aux exigences de leurs ennemis et de leurs oppresseurs.

Confronté à la guerre asymétrique que livrent à l’Occident les musulmans pratiquants et leurs terroristes, les Occidentaux doivent ne plus penser en stratégies et tactiques des guerres classiques mais apprendre ce qu’est une guerre asymétrique  et réaliser que tous leurs ennemis et envahisseurs sont des soldats sans uniformes. Même les femmes et les enfants placés comme boucliers humains devant les soldats de DAECH, les soldats du Hamas et les envahisseurs massés aux frontières, en particulier d’Israël et des USA, sont également des soldats sans uniformes.

La Suisse et ses voisins ne vaincront pas cet ennemi et sa guerre asymétrique tant que leurs élus et notre Défenses ne renoncent pas au paradigme de la guerre froide qui leur fait préférer encore aujourd’hui les États musulmans théocratiques du Golfe et la Turquie membre de l’OTAN à la Russie post-soviétique, toujours considérée par de nombreux élus et décideurs américains et européens comme pire que le terrorisme musulman.

Depuis la chute de Grenade en 1492, le mythe andalou est une véritable obsession pour nombre d’islamophiles occidentaux et de musulmans pratiquants du monde. La revendication des territoires musulmans perdus comme l’Al-Andalus a été au centre de tous les attentats islamistes d’Espagne ces quinze dernières années. L’objectif est de terrifier les occupants infidèles de l’Espagne anciennement musulmane jusqu’à ce que les musulmans aient récupéré, avec l’aide de allah, toutes les terres musulmanes perdues. Cette « reconquista » à rebours de l’Al-Andalus fait que l’Espagne est un des pays d’Europe les plus pris en tenaille par l’islam et que l’Al-Andalus est un puissant thème mobilisateur pour les djihadistes tant soft que hard.

adv-cocc.gifC’est le célèbre calife abbasside à Bagdad, Al-Maàmoun, de mère esclave perse (813-833), despote éclairé surnommé prince des mécréants en raison de son soutien à l’école rationaliste des mutazilites, qui encouragea le mouvement des traductions, en particulier du patrimoine intellectuel grec. L’Age d’Or de l’empire abbasside à Bagdad, doit beaucoup à la prestigieuse Université de Gondisapur, dans le sud-est de l’Iran actuel. Ces rares califes éclairés de Bagdad qui étaient à peine musulmans et fortement influencés par les cultures perse et mésopotamienne, étaient adeptes de l’hérésie des mutazilites, qui sera définitivement condamnée un siècle plus tard par les tenants de l’orthodoxie musulmane. La civilisation qui tenta de s’imposer  dans les cours de Bagdad, du Caire, d’Ispahan, ou de Cordoue, était en fait étrangère à l’islam-idéologie. Après cette période d’effervescence intellectuelle, l’islam, abandonnant le soufisme pour l’orthodoxie du sunnisme, forcera, jusqu’à aujourd’hui, les musulmans dans une foi aveugle et une acceptation littérale du coran. Toute tentative d’aggiornamento de l’islam apparut comme une innovation blâmable, une atteinte à l’éternité et à la perfection divine du coran soit-disant révélé à Mahomet, mot par mot par l’ange Gabriel mandaté par allah l’unique dieu. La novlangue musulmane apparut: le terme sophia, sagesse en grec, devint synonyme d’erreur en islam. De la même manière, la notion de bidaà, innovation, devint synonyme de blâmable. Depuis lors, juristes et fidèles de l’islam-idéologie sont soumis à une des quatre écoles orthodoxes du sunnisme. Le chiisme offrant avant Khomeini un peu plus de marge de manœuvre parce qu’il n’a jamais déclaré le coran incréé comme le sunnisme l’a fait. Après qu’aux X et XI ème siècles, les hadiths furent compilés, l’islam sunnite n’a connu ni réformes, ni conciles, ni innovations de grande ampleur, à l’inverse du christianisme et même du judaïsme.

Cette science et cette culture dites arabes ou musulmanes des califats de Bagdad et Cordoue seraient plutôt celle des sciences gréco-persanes-judéo-orientales. Les conquérants arabes et musulmans empruntèrent tout aux peuples conquis ou en contact avec eux, notamment en leur imposant la langue arabe puis le coran. En réalité, bien avant l’apparition de l’islam, tous les peuples installés autour de la Méditerranée, tous fédérés par Rome, formaient une civilisation judéo-chrétienne et méditerranéenne relativement cohérente. On oublie trop souvent que lorsque les arabes et les musulmans conquirent le Moyen-Orient en 630, ils rencontrèrent plus de 600 ans de civilisation assyrienne-chrétienne-syriaque, avec un riche héritage, une culture très évoluée, et des institutions d’enseignement avancées. Les chrétiens des actuels pays musulmans  suivants Syrie, Liban, Irak, Égypte, Iran, Turquie, etc, sont les derniers descendants et héritiers des anciennes civilisations pré-islamiques du Proche et Moyen-Orient

Ces Lumières philosophiques et scientifiques du dit âge d’or de Bagdad et de l’Al-Andalus exprimées en arabe, sont en réalité redevables aux peuples non-arabes conquis par l’empire musulman. Par ailleurs, elles furent  possible non pas grâce à l’islam, lorsque l’orthodoxie musulmane s’amoindrit entre les VIIIe et IXe siècles à Bagdad sous les rares califes abbassides peu orthodoxes et très ouverts, mais malgré l’islam officiel.

Le double mythe de la science arabe-musulmane et de la tolérance d’Al-Andalus est propagé pour masquer les enjeux du jihad qui sont au cœur de l’islamisme conquérant lancé à l’assaut de l’Occident culpabilisé et ouvert à tous les vents. Ce mythe islamophile sert à dissimuler la réalité guerrière du suprémacisme islamique et de son institution la dhimmitude.

Le problème principal posé aujourd’hui en Europe et aux USA par l’islam est le fait que toutes les organisations représentant l’islam et les musulmans pratiquants refusent l’assimilation des musulmans dans leurs pays d’accueil et exigent pour eux des immunités territoriales, des dérogations et des passe-droits, aux règlements scolaires et autres, aux lois et à nos Constitutions démocratiques.

adv-ti.jpgL’objectif des musulmans est de faire interdire, par l’ONU et les démocraties occidentales le blasphème et la liberté d’expression et de conscience, afin que tout le monde se conforme en fin de compte aux commandements liberticides et suprémacistes de la charia, sous couvert de lutte contre la diffamation des religions assimilée à du racisme; tout ce tapage antidémocratique parce que les musulmans seraient les victimes de la pire nouvelle forme de racisme: l’islamophobie assimilée à l’antisémitisme d’hier du nazisme.

De nombreux musulmans pratiquants d’Occident sont hostiles aux pays qui les ont accueillis ou même qui leur ont donné une double nationalité, pays qu’ils qualifient de mécréants,  dévoyés, pervers et ennemis des musulmans et de l’islam.

La médiatisation continuelle de la terreur recherchée par les jihadistes musulmans pratiquants n’a pas déclenché dans nos sociétés culpabilisées une mise à l’index des préceptes présentés comme « sacrés » et légaux qui justifient l’intolérance et la violence musulmane. Tant que le coran et autres textes « sacro-saints » seront lus et se répandront, la vraie colonisation conquérante de l'islam continuera et les musulmans ne serons jamais vaincus.

Le communautarisme ethnique, en particulier de l’oumma musulmane exerce pour la gauche la fonction qu’assurait autrefois, pour le parti communiste, l’existence d’un prolétariat.  La gauche et l’oumma, cette nébuleuse rouge-verte , ont remplacé la défense des ouvriers  par les immigrés musulmans victimisés, ce nouveau prolétariat de substitution.

Pour la gauche, l’islam n’est jamais responsable de sa manière de croire et de pratiquer l’islam, comme le terroriste musulman n’est jamais pleinement responsable de ses actes. C’est la société occidentale capitaliste qui est la véritable responsable de ce qui lui arrive de mauvais de l’islam.

Philosophiquement, la gauche, l’église catholique du pape Francisco et l’islam partagent un même universalisme conquérant et un même messianisme au sujet des pauvres. Ce qui leur plaît, dans l’islam-idéologie, c’est l’égalitarisme de l’oumma et que les exigences des musulmans sont un formidable levier de déstabilisation de l’État bourgeois. La Grande Bretagne, la Belgique, la France et la Suède sont les pays d’Europe où l’alliance islamo-gauchiste est la plus forte.

Nos sociétés européennes gagnées par la mauvaise conscience et subjuguées par ces minorités musulmanes et/ou africaines militantistes, missionnées et tyranniques n’osent plus défendre l’identité européenne et judéo-chrétienne et donc leurs intérêts géo-civilisationnels. Ceci les conduit à considérer des États et organisations civilisationnellement ennemis de l’Occident comme des amis économiques et politiques.

La soumission progressive à l’ordre liberticide de la théocratie islamique est  aussi favorisée par les politiques de compromission et d’apaisement fondées sur les intérêts matériels à court terme, sur la corruption d’élites dirigeantes, l’avidité, les enjeux géopolitiques, énergétiques et financiers et l’achat de votes. Cette soumission n’est pas seulement explicable par les seuls intérêts économiques et électoralistes, car leur ouverture unilatérale aux forces et États musulmans qui persécutent leurs minorités non-musulmanes tout en prétendant défendre des minorités musulmanes persécutées en Europe, n’est pas le fruit d’une faiblesse militaire et géopolitique. Elle est le résultat d’un abandon de tout patriotisme, de toute politique de civilisation par nos dirigeants intimidés par les ligues de vertus multiculturalistes et les lobbies musulmans et islamophiles.

L’objectif du terrorisme en tant qu’arme est d’amener l’adversaire-mécréant ou apostat à penser qu’il est en position de faiblesse radicale et qu’il a par conséquent intérêt à se soumettre de façon anticipatoire afin d’être épargné dans le futur (en cessant de blasphémer, de réclamer l’assimilation des musulmans, de critiquer l’islam, en acceptant une partition communautaire du territoire sur les bases de l’application de la charia et en combattant toujours plus l’islamophobie à mesure que le jihadisme frappe, tant soft que hard, etc.

Le véritable champ de bataille du terrorisme se situe dans les colonnes des journaux et sur les écrans de télévision. Le succès d’une opération terroriste dépend presque entièrement de l’importance de la publicité qu’elle obtient dans nos mass-médias. Cette médiatisation massive de l’acte violent et intimidant obéit à une stratégie rationnelle et calculée pour étendre la terreur.

Le terrorisme musulman trouve naissance dans cette vision théocratique et suprémaciste du renouveau du califat qui promet que le djihadiste musulman gagnera sa place au paradis pornographique. L’origine du jihadisme n’est donc pas à rechercher dans l’exclusion des déshérités. Le terrorisme musulman est une continuation de cet ersatz de religion  et de la politique des musulmans pratiquants, par d’autres moyens.

adv-veo.jpgLe grand cheikh d’Al-Azhar, Ahmed Mohamed Al-Tayeb dirigeant cette université, a encore récemment justifié, d’un point de vue juridique de l’islam le fait, de ne pas excommunier les jihadistes et les terroristes musulmans ou de ne pas leur promettre l’enfer, parce que selon l’islam-idéologie « pour exclure quelquun, il est nécessaire que ce dernier sorte de sa foi, renie sa foi dans les anges, les livres de allah» donc le coran, les hadiths, la charia, etc. Et ce n’est pas le seul doctrinaire musulman a avoir cette ferme opinion antidémocratique que les soldats sans uniforme de DAECH sont de vrais musulmans dont le seul tort est, parfois, d’agir mal individuellement. Cela signifie que si quelques actes des terroristes musulmans sont condamnables, ni l’idéologie de DAECH, ni ses membres ne peuvent être excommuniés tant que ces membres professent l’islam sunnite pur et dur et non une foi hérétique. Autrement dit cela signifie que, pour les doctrinaires/idéologues sunnites précités, les jihadistes terroristes musulmans sont plus orthodoxes et plus musulmans que les pacifiques mais hérétiques musulmans libéraux ou réformistes qui émettent leurs doutes sur les textes musulmans « sacro-saints ». La déradicalisation du jihad soft, prosélyte et institutionnel de nos immigrants desassimilés et du djihad hard des terroristes musulmans est bel et bien un gigantesque problème idéologico-« religieux »-civilisationnel et temporel. Pour prévenir le terrorisme musulman il faut que tout l’Occident pratique, sans tarder  une contre-radicalisation idéologique et une contre guerre psychologique pour éliminer tout djihadisme soft. Il est donc grand temps de déclarer nuls tous les passages du coran, de la sunna (dires et faits du messager Mahomet), de la sira (bibliographie de Mahomet et récits de guerre), de la charia (loi de l’islam) et du fiqh (droit musulman classique) qui incitent à la violence et visent à affaiblir ou détruire la démocratie, nos Constitutions,  nos souverainetés et les peuples souverains de l’Europe. En même temps que cette déradicalisation, il nous faut, d’une part fermer nos pays afin de les couper et de les protéger des organisations mondiales et nationales de l’islam qui manipulent et instrumentent nos concitoyens et d’autre part revaloriser notre identité nationale, notre civilisation occidentale et notre patriotisme assimilateur pour éliminer les traîtres à la patrie qui nous demandent de nous renier nous-mêmes, les faux jetons de la repentance qui nous enseignent la honte de nos ancêtres et de leurs actions passées, les adeptes de l’amour des autres et du mépris des nôtres et de soi, les islamo-collabos, tous les idiots utiles, sans oublier les partisans nationaux et étrangers qui interfèrent et s’ingèrent dans les affaires des pays musulmans souverains.

L’Université sunnite d’Al-Azhar, du Caire, s’est refusée à excommunier les terroristes musulmans alors qu’elle a excommunié de nombreux musulmans libéraux, réformistes, anti-islamistes et anti-jihadistes. La plus grande et prestigieuse faculté doctrinaire du monde musulman sunnite de l’Université Al-Azhar au Caire n’a jamais décrété que prôner le jihad musulman guerrier comme un pilier de l’islam, diaboliser les non-musulmans et les apostats, sont hérétiques. Par contre, cette même université, présentée comme plus modérée que les doctrinaires saoudiens, n’a pas eu d’état d’âme à excommunier nombre de musulmans réformistes, modernistes ou libéraux. Tous les musulmans réformistes qui ont osé préconiser un aggiornamento de l’islam, après avoir dénoncé la violence et l’intolérance de tous les textes « sacro-saints » de l’islam-idéologie ont été mis à l’index, condamnés pour apostasie, assassinés où se sont exilés.

Le lucide maréchal-président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, dans sa  franche conférence aux enseignants de l’Université sunnite d’Al-Azhar, le 29 décembre 2014, a dit « Nous ne faisons pas assez concernant un véritable discours religieux. Le problème n’a jamais été notre foi. Il est lié à une idéologie que nous sanctifions. Je parle dun discours religieux en accord avec son temps. »…» Je madresse aux érudits religieux et prédicateurs »… « Il est inconcevable quen raison de l’idéologie que nous sanctifions, notre oumma dans son ensemble soit source de préoccupations, de danger, de tueries et de destruction dans le monde entier »…  « Je ne parle pas de religion mais d’idéologie, l’ensemble des idées et des textes que nous avons sanctifiés au cours des siècles, à tel point que les contester est devenu très difficile. On en est arrivé au point que cette idéologie est devenue hostile au monde entier. Peut-on imaginer que 1,6 milliard de musulmans tuent une population mondiale de 7 milliards pour pouvoir vivre entre eux ? Cest impensable. Je prononce ces mots ici, à l’université Al-Azhar, devant des prédicateurs et des érudits. Puisse allah être témoin au jour du jugement de la sincérité de vos intentions »… « Vous ne pouvez y voir clair en étant enfermés dans cette idéologie. Vous devez en émerger pour voir les choses de l’extérieur, pour vous rapprocher dune idéologie réellement éclairée. Vous devez vous y opposer avec détermination. »…« Le monde entier attend dentendre vos paroles ; il faut élaborer un nouveau discours religieux en accord avec notre temps »… « Nous devons révolutionner radicalement notre religion sinon nous courrons à notre perte, et nous en serons les seuls responsables ».

Ce qui choque le plus les adeptes de l’islamiquement correct n’est pas l’identité radicale en elle-même, mais celle des seuls Européens-blancs-judéo-chrétiens, sommés de saborder leur civilisation pour se faire pardonner leurs fautes passées, alors qu’ils n’étaient même pas nés! En revanche, on constate que tout ce qui va dans le sens de la (re) valorisation des identités non-occidentales et non-judéo-chrétiennes, en particulier la dite culture musulmane, est présenté comme une acceptation de la diversité multiculturelle et une nécessaire manifestation de  tolérance.

L’islamiquement correct, le fils du politiquement correct, désigne un processus d’intimidation et de correction de tous ceux qui ne se conforment pas à une représentation acritique et non-apologétique du ersatz de religion ou idéologie et de la civilisation musulmanes. Dans son stade avancé, l’islamiquement correct décrit un syndrome de soumission plus ou moins volontaire aux revendications liberticides et aux menaces diverses émanant tant des forces institutionnelles et terroristes de l’islam que des forces néo-tiersmondistes et multiculturalistes qui les exonèrent ou les cautionnent. Au niveau mondial, il désigne une attitude psychologique de capitulation volontaire face au suprémacisme islamique porté par les grandes organisations islamiques mondiales, elles-mêmes financées et soutenues diplomatiquement par des États (monarchies wahhabites du Golfe, Turquie néo-ottomane du calife Erdogan, Pakistan parrain des Talibans, etc.). Ce panislamisme, qui dissimule mal ses desseins politiques conquérants derrière la défense de l’islam-idéologie a connu une très nette progression en Europe et aux États-Unis depuis une trentaine d’années. C’est cette version soft du totalitarisme vert musulman qui est le vrai ennemi dans la mesure où le terrorisme jihadiste, la version hard, n’est qu’un mode d’action guerrier actionné pour intimider, dissuader et soumettre par la violence ceux que les pôles institutionnels de l’islam, qui ont les mêmes buts suprémacistes, ne parviennent pas à intimider par la diplomatie, la manipulation et la taqyia.

adv-gce.jpgInfiltrer, manipuler et noyauter l’ONU; cela en particulier pour dénoncer l’islamophobie, exiger de l’ONU et de tous les Etats-nations non-musulmans de pénaliser le blasphème et la liberté d'expression, alors que justement ce sont les Etats musulmans qui refusent de distinguer entre critiques de l’islam et haine envers les musulmans et qui ont l’antisémitisme le plus extrême et où les chrétiens sont les plus persécutés: mises à mort, emprisonnement, pogroms et dhimma. En réalité pour l’OCI, en vertu du principe de la suprématie islamique contenue dans le coran, la diffamation des religions ne concerne que l’islam!

Contrôler et réislamiser les communautés musulmanes issues de l’immigration et éviter à tout prix leur assimilation et leur désislamisation. L’OCI le dit clairement: « Les communautés dimmigrants musulmans en Europe font partie de la nation islamique» et recommande «une série de mesures visant à empêcher l’intégration et lassimilation des musulmans dans la culture européenne »

utiliser la présence de tant de musulmans en terre infidèle pour en faire des militants missionnés pour propager l’islam. Cela signifie que les États non-musulmans doivent aménager leurs propres lois, constitutions et règlements scolaires pour faire des exceptions au profit des minorités musulmanes qui ne doivent pas être tenues d’obéir à des lois ou règles contraires aux lois de l’islam qui sont au-dessus de tout, à l’instar de la communauté musulmane, la Oumma qui est une et la meilleure du monde.L’OCI affirme, avec arrogance, le rôle civilisateur et historique de l’oumma musulmane que allah a créée «la meilleure communauté suscitée parmi les hommes » (coran 3: 110), celle qui montre le vrai chemin à toute l’humanité. Il s’agit bien, pour l’OCI, d’un plan de conquête politico-idéologique du monde par l’ersatz de religion de Mahomet.L’Arabie saoudite, qui préside l’OCI, a même infiltré le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies basé à Genève; elle a intégré la Commission de la condition de la femme (CSW). Jusqu’en 2022, ce royaume théocratique, sexiste, autoritaire  et connu pour son « chop chop square » et la lapidation des femmes veillera donc à promouvoir les droits des femmes et l’égalité entre les sexes! Moralité: sortir de l’ONU et dissoudre l’inutile et coûteuse ONU. 

Le Dialogue Euro-Arabe (DEA) initié par l’UE a instauré en Europe un vaste  et dispendieux dispositif de refonte et d’islamisation des manuels scolaires et universitaires, en priorité européens. Cette DEA a même accordé un droit de regard  aux pays musulmans intégrés au processus, alors que ces mêmes États violent chez eux les principes de non-discriminations! Dans le monde réel de la Suisse, les rôles restent opposés, puisque l’Occident est la seule civilisation qui respecte et incarne un vrai pluralisme démocratique, libéral et culturel, à la différence des pays musulmans monoculturels, très rarement démocratiques et qui imposent les lois de l’islam et une ethnie aux minorités.

L’Organisation de la Sécurité et de la Coopération en Europe (OSCE) exige que les directions des écoles doivent veiller à ce que les règles et les pratiques de leurs écoles n’aient pas d’effets discriminatoires: habillement, accès à l’apprentissage de sa propre religion, menus à la cantine, dates des vacances. L’OSCE ajoute qu’il faut être particulièrement vigilant en ce qui concerne leurs répercussions sur les jeunes musulmanes. Concernant la refonte des manuels scolaires en Europe, l’OSCE  a fait un copier/coller des demandes de l’OCI et autres organisations musulmanes mondiales.

Les États participants de l’OSCE ont condamné l’islamophobie en parlant de violence et de discrimination envers les musulmans. L’OSCE, contrairement aux déclarations des terroristes musulmans de Daesh, du califat, etc, a fermement rejeté que le terrorisme est associé à une quelque religion ou culture que ce soit.Alors que l’OCI, l’ISESCO et la LIM dénoncent constamment notre islamophobie   et notre soit-disant racisme, l’enseignement saoudien, turc, etc, inculque à leurs élèves un véritable suprémacisme panislamique: « La nation musulmane se caractérise par une particularité qui fait delle la meilleure nation qui ait été engendrée pour lhumanité ».

L’immigration n’est une bonne chose que si le peuple souverain d’accueil est fier de lui-même et de sa nation, donc pas un peuple qui se dénigre lui-même et a perdu sa souveraineté comme le peuple français macronisé et le peuple allemand merkelisé, et exige de ses  gouvernants que l’immigration soit accompagnée d’une stricte politique d’assimilation patriotique qui transforme tous ces immigrants en de futurs citoyens patriotes loyaux et des militants assimilés et convaincus des valeurs et des vertus nationales et civilisationnelles du pays d’accueil. Il est évident, expérience a été faite maintes fois, qu’un immigrant ne peut pas avoir envie de s’assimiler et de s’identifier à une nation, une culture une civilisation qui ne véhicule pas une image positive d’elles-mêmes.

La stratégie de l’intimidation, intellectuelle, physique ou psychologique, des  musulmans théocratiques conquérants, de leurs prédateurs et de leurs djihadistes n’a pas prise sur un peuple souverain et des gouvernants non culpabilisés, fiers de leur bon droit, de leur histoire et de leurs vertus, qui partagent un même esprit de corps avec une vision positive d’eux-mêmes.La gauche et les immigrants extra-européens ne comprennent toujours pas que l’asile n’est pas seulement recevoir des papiers et des allocations sociales mais accepter le contrat social de vivre et de travailler dans une société humaniste du XXI ème siècle et de remplir des devoirs et pas seulement avoir des droits, sans même les mériter.Terminons par un extrait de la Déclaration sur les droits de l’homme en islam adoptée par tous les pays musulmans le 5 août 1990 au Caire lors de la 19e Conférence islamique des ministres des affaires étrangères des pays musulmans.

Article 6 :

a). La femme est l’égale de l’homme au plan de la dignité humaine. Elle a autant de droits que de devoirs. Elle jouit de sa personnalité civile et de l’autonomie financière, ainsi que du droit de conserver son prénom et son patronyme.

b) La charge d’entretenir la famille et la responsabilité de veiller sur elle incombent au mari.

Article 22 :

a)Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la charia.

b) Tout homme a le droit d’ordonner le bien et de proscrire le mal, conformément aux préceptes de la charia.

Article 24 :

Tous les droits et libertés énoncés dans la présente déclaration sont soumis aux dispositions de la charia.

Article 25 : 

La charia est l’unique référence pour l’explication ou l’interprétation de l’un quelconque des articles contenus dans la présente déclaration.

 

Ces articles sont à 100% incompatibles avec la déclaration des droits de l’homme de l’ONU de 1948, notre constitution démocratique, nos lois, la liberté d’expression, la liberté de conscience et l’égalité entre femmes et hommes. Ceci n’empêche pas tant de nos élus d’être islamophiles, islamo-collabos, co-allah-bos et de trahir notre peuple souverain.

Dans son livre, Alexandre del Valle nous a prouvé comment l’oumma  musulmane, cette guerrière nébuleuse musulmane est lancée à la conquête du monde et comment nous pouvons nous défendre, pour nos enfants et nos petits enfants, et reconquérir notre riche histoire, notre culture et notre civilisation.

Dr Dominique Schwander

 

jeudi, 19 avril 2018

Presseschau - April 2018

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Presseschau

April 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

112 Milliarden US-Dollar

Amazon-Gründer Jeff Bezos ist reicher als Bill Gates

https://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/112-milliarden-us-...

 

Interview mit Autor des "Draghi-Crashs"

Insider warnt: "In zwei Jahren fliegt uns das Bankensystem um die Ohren"

https://www.focus.de/finanzen/boerse/interview-mit-autor-...

 

Bargeldabschaffung

Bargeld schützt vor Überwachungsstaat und Meinungsdiktatur

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bargeld-s...

 

(Katerstimmung in linksliberalen Kommentarspalten)

Kommentar: Einfache Antworten

Wahlausgang in Italien: Projekt einer demokratischen EU könnte gefährdet sein

https://www.hna.de/politik/kommentar-italien-einfache-ant...

 

Wahlen in Ungarn: Wenig Chance für die Opposition

Alle gegen Orbáns Ungarn

http://www.pi-news.net/2018/03/alle-gegen-orbans-ungarn/

 

Präsidentschaftswahl in Rußland

Die Notbremse ziehen

von Thomas Fasbender

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-notbr...

 

Katalonien

Verhaftung Puigdemonts

Augen zu und durchfahren lassen

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/augen-zu-...

 

Frankreich

Tatmotiv Judenhaß: Holocaustüberlebende in Paris ermordet

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/tatmotiv-ju...

 

Kriegsschauplätze in Syrien – Was wir über die östliche Ghouta, Afrin und das Euphrat-Tal wissen sollten

https://www.nachdenkseiten.de/?p=42716

 

Schatten überm Frühlingsfest

Kurden fühlen sich vom Westen verraten

https://www.n-tv.de/politik/Kurden-fuehlen-sich-vom-Weste...

 

Nach Schlacht um Afrin

Kurdische Knoten

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kurdische...

 

„Ungläubiger Name“

Eltern in Afghanistan nennen Sohn Donald Trump – Kind bekommt Todesdrohungen

https://www.welt.de/vermischtes/article174677253/Eltern-i...

 

Volkskongress beginnt

China steigert Rüstungsausgaben deutlich

https://www.n-tv.de/politik/China-steigert-Ruestungsausga...

 

Chinas Staatschef Xi Jinping kann lebenslang Präsident bleiben

https://www.welt.de/newsticker/news1/article174422727/Pra...

 

"Tag der Stille". Auf Bali schweigt sogar das Internet

https://www.tagesschau.de/ausland/bali-stille-101.html

 

Verbindungen in die USA

Deutsche Umwelthilfe: Selbstbedienungsbüffet auf Kosten des Steuerzahlers

von Reinhard Westphal

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/deutsche-umwelth...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkel gratuliert SPD zu GroKo-Zustimmung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Broders Spiegel: Maas ist der Gau

https://www.youtube.com/watch?v=a8NxFAhZnh0

 

„Das Vertrauen verloren“ : Marine-Kommandeur rechnet mit von der Leyen ab

http://www.faz.net/aktuell/politik/ich-habe-das-vertrauen...

 

Kramp-Karrenbauer hält viele AfD-Wähler für verloren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kramp-k...

 

Bundeskanzlerin Merkel will AfD „möglichst aus dem Bundestag herausbekommen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174553940/...

 

Verfassungsschutz warnt vor "subkulturell-rechtsextremistischem Hintergrund"

Livestream: „Merkel muss weg“-Demo Hamburg

http://www.pi-news.net/2018/02/livestream-merkel-muss-weg...

 

AfD-Antrag zur deutschen Sprache sorgt für Hohn und Spott

Die AfD möchte Deutsch als Landessprache im Grundgesetz verankern. Die Kritik folgt prompt: Die AfD wolle ihre „eigene Kleinkariertheit“ dem ganzen Land überstülpen.

https://www.tagesspiegel.de/politik/landessprache-geforde...

 

Initiatorin der ersten Anti-Merkel-Demo Uta Ogilvie zu Gast bei AfD-Fraktion im Dialog

https://afd-fraktion-hamburg.de/2018/03/14/initiatorin-de...

 

Rechtspopulist

Mit André Poggenburg tritt der Scharfmacher der AfD ab

https://www.abendblatt.de/politik/article213665977/Mit-An...

 

Zeitungsausträger

Koalitionsvertrag: Eine schäbige Rentenkürzung

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/koalition...

 

AfD-Anfrage

Fast 350 Millionen Euro Kindergeldzahlungen fließen ins Ausland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fast-35...

 

AfD mischt den Bundestag mit Reden auf, wie sie dort seit 20 Jahren nicht mehr zu hören waren. Hier ein paar wenige Reden:

Wieder eine brillante Rede von Dr. Alice Weidel, AfD,  im Bundestag, stellt alles in den Schatten

https://www.youtube.com/watch?v=HvdT3qrOaZI

AfD - Dr. Alice Weidel im Bundestag: "Sie verstehen von Ökonomie überhaupt nichts"

https://www.youtube.com/watch?v=0FKeCfhbYjU

Die Rede des AfD-Abgeordneten Dr. Gottfried Curio zur Vollverschleierung

https://www.youtube.com/watch?v=_o1z7ZAaqY4

Rüdiger Lucassen, AFD: Spricht Tacheles im Bundestag zur Verteidigungspolitik, Einsatz in Mali, Zustand und Einsatzfähigkeit der Bundeswehr

https://www.youtube.com/watch?v=J-8XFwBbX2g

Leif Erik Holm (AfD) haut im Bundestag so richtig auf den Putz

https://www.youtube.com/watch?v=_rnfFNLzKmE

 

650.000 Euro teurer Test

Bundeswehr führt Umstands-Uniformen für schwangere Soldatinnen ein

https://www.focus.de/politik/deutschland/650-000-euro-teu...

 

Wegen Krieg in Afrin

Pro-kurdische Aktivisten besetzen SPD-Zentrale in Frankfurt

http://www.hessenschau.de/politik/pro-kurdische-aktiviste...

 

Kristin Rose-Möhring

Frauenbeauftragte der Bundesregierung will Nationalhymne ändern

https://www.focus.de/politik/deutschland/kristin-rose-moe...

 

Bielefelder Experte: "Polizisten in NRW sind Gewalttätern nicht mehr gewachsen"

http://www.nw.de/lokal/bielefeld/mitte/22087551_Bielefeld...

 

Muslime in der Bundeswehr - Bartels für Imame als Seelsorger

https://www.zdf.de/nachrichten/heute/muslime-in-der-bunde...

 

Kostspielige Kampfmittelbeseitigung

Die Bombenwerfer müssen sich beteiligen

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-bombe...

 

Eindrücke aufarbeiten

Friedrich-Ebert-Schüler besuchen Auschwitz-Gedenkstätte

https://www.op-online.de/region/muehlheim/muehlheim-fried...

 

"Buchhalter von Auschwitz"

Früherer SS-Mann Oskar Gröning ist tot

Der frühere SS-Mann Oskar Gröning ist tot. Der Rentner war 2015 in einem aufsehenerregenden Prozess wegen Beihilfe zum Mord in 300.000 Fällen zu vier Jahren Gefängnis verurteilt worden.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/ehemaliger-ss-mann-...

 

Mecklenburg-Vorpommern

Matrosendenkmal wird saniert: 3,5 Millionen Euro

https://www.welt.de/regionales/mecklenburg-vorpommern/art...

 

PSA18-3.jpg

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Kampf gegen Rechts : Ein Volk von Antifaschisten

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kampf-gegen-rec...

 

(linkes Aktionsbündnis Brandenburg)

Landtag von Brandenburg

Parlamentarisches Gutachten sieht AfD diskriminiert

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/parlamentarisches-gu...

 

(Skandal…)

Unbekannte legen rechtspopulistische Flyer in Bahn-Magazin

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Unbekannte-legen-...

https://www.tagesschau.de/inland/bahn-flyer-asyl-101.html

https://www.focus.de/politik/deutschland/junge-freiheit-b...

 

Gastbeitrag

Demokratie verlangt Antitotalitarismus statt „Antifaschismus“

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/demokrati...

 

Moslemische Masseneinwanderung

Bittere Erkenntnis: Die wahren Antifaschisten sind die anderen

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bittere-e...

 

(Hetzkommentar von Adrian Schulz… Rechte sollen so geächtet werden, "bis sie sich nicht mehr trauen, auch nur zum Bäcker zu gehen.")

Mit Nazis reden bringt nichts

Gibt man Rechtsextremen Raum, füllen sie ihn. Also macht Kommunikation hier wenig Sinn. Man muss ihnen das Leben schwer machen, wo es nur geht.

http://www.taz.de/!5489446/

(Der Autor: https://twitter.com/grosserbizeps )

 

(Ein Experte mit handfester Erfahrung…)

Ex-Außenminister Joschka Fischer sieht „viele Nazis“ in der AfD

https://www.welt.de/politik/article174153474/Joschka-Fisc...

 

„Widerstand als Christenpflicht“

Katholische Jugend fordert Katholikentag ohne AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/katholi...

 

("Hotel Berlin")

Zutritt verboten

Berliner Hotel: AfDler müssen draußen bleiben
https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

Bundestag

AfD-Reden: Union kündigt Faktenchecks an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-red...

 

Betreiber von „Honigmann“ seit 13.11.2017 im Knast. PI hat darüber kein Wort berichtet

https://michael-mannheimer.net/2017/12/28/betreiber-von-h...

 

Leipzig: Wir kommen!

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58315/leipzig-wir-kommen

 

Prozess in Dresden

Lange Haftstrafen für rechtsterroristische "Gruppe Freital"

https://www.focus.de/politik/deutschland/prozess-in-dresd...

 

Martin Sellner und Brittany Pettibone in England verhaftet

https://sezession.de/58336/martin-sellner-und-brittany-pe...

 

Identitäre Bewegung verurteilt Festnahme von Martin Sellner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/identitaere...

 

„Dem Gemeinwohl nicht zuträglich“

Großbritannien verweigert Pegida-Chef Bachmann die Einreise

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/grossbritan...

 

Pirinçci-Rede ins Internet gestellt

Neuer Strafbefehl gegen Pegida-Chef Bachmann

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/neuer-s...

 

Per Leo zur Leipziger Buchmesse

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58351/per-leo-zur-leipziger-buchmesse

 

Leipziger Buchmesse – Antaios, Tumulte, Resonanz

https://sezession.de/58352/leipziger-buchmesse-antaios-tu...

 

Buchmesse: Einschüchterungen und Erklärungen

Benedikt Kaiser

Die Leipziger Buchmesse liegt hinter uns – wir mußten einiges erleben.

https://sezession.de/58357/leipziger-buchmesse-einschuech...

 

Buchmesse Leipzig: Lumpen, Lügen, Lücken

https://sezession.de/58356/buchmesse-leipzig-lumpen-luege...

 

Ellen Kositza und Götz Kubitschek fassen die Leipziger Buchmesse zusammen

https://www.youtube.com/watch?v=hcPf3YH4vvk

 

NSU

Verfahren um Akten-Vernichtung nach Geldauflage eingestellt

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174944754/...

 

Gesinnungsdiktatur in Frankfurt verhindern!

Kongress über Familienkonflikte unter linkem Beschuss

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1298

 

(Die Stadt Wetzlar und Oberbürgermeister Manfred Wagner (SPD) befürworten Gesinnungsrecht und setzen sich über den Rechtsstaat hinweg)

Das Nein zur Vermietung der Stadthalle an die NPD Stadt Wetzlar widersetzt sich dem BVerfG

https://www.lto.de/recht/hintergruende/h/bverfg-wetzlar-n...

 

Zutrittsverbot für NPD Fall Wetzlar: Verfassungsgericht schaltet Kommunalaufsicht ein

http://www.hessenschau.de/politik/fall-wetzlar-verfassung...

 

Thüringer Regierung nach Sprengstoffund in Antifa-Szene unter Druck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/thuerin...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sprengs...

 

Baden-Württemberg

AfD-Landesparteitag: Farbanschlag auf Haus von Pressesprecher

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-lan...

 

Demonstrant krankenhausreif geprügelt

„Merkel muß weg“-Demo: Linksextreme gehen auf Teilnehmer los

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Verletzte Beamte

Kandel: Polizei erhebt schwere Vorwürfe gegen Linksextreme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kandel-...

 

Großeinsatz in Rigaer Straße: Polizei verhaftet Linksradikalen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grossei...

 

Rigaer Straße

Nach Großeinsatz: Linksextreme attackieren Polizei mit Pflastersteinen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-gr...

 

Linksextremistische Straftaten in Hamburg verdoppelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

PSA18-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Yascha Mounk und ein „einzigartiges historisches Experiment“

https://sezession.de/58253/yascha-mounk-und-ein-einzigart...

 

(Herfried Münkler)

"Grenzöffnung" sei richtig gewesen

Top-Historiker behauptet: Merkel hat Europa mit ihrer Flüchtlingspolitik gerettet

https://www.focus.de/politik/deutschland/grenzoeffnung-se...

 

Europa stehen weitere Einwanderungswellen aus Afrika bevor

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/europa-steh...

 

Weltbank warnt vor 140 Millionen „Klimaflüchtlingen“ bis 2050

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/weltbank-wa...

 

UN-Behörde: Migration ist unvermeidlich und wünschenswert

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/un-behoerde...

 

Soziologe hält Auswanderung von Deutschen für unproblematisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soziolo...

 

"Können nicht Gang der Geschichte aufhalten"

Schäuble: Bürger müssen akzeptieren, dass es immer mehr Muslime gibt

https://www.focus.de/politik/deutschland/koennen-nicht-ga...

 

Statistisches Bundesamt

2016 kamen mehr als 1,7 Millionen Ausländer nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/2016-ka...

 

Flüchtlingsziel Nummer eins

Neue Zahlen: In Deutschland suchen mehr Menschen Asyl als im gesamten EU-Rest zusammen

https://www.focus.de/politik/deutschland/asylantraege-deu...

 

Heute stimmt der Bundestag gegen bessere Kontrollen an den Grenzen

https://www.bz-berlin.de/berlin/kolumne/heute-stimmt-der-...

 

Dublin-Verfahren

Griechenland lehnt Rücknahme von Asylbewerbern ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/griechenlan...

 

Linkspartei und Grüne fordern Abschiebestopp nach Afghanistan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspa...

 

Flüchtlinge: Israel einigt sich mit UNHCR auf Umsiedlung von Afrikanern

Statt wie geplant Tausende Afrikaner abzuschieben, will Israel sie nun umsiedeln. Dass auch Deutschland Flüchtlinge aufnehmen soll, bestätigte das UN-Hilfswerk nicht.

http://www.zeit.de/politik/ausland/2018-04/israel-afrikan...

 

Israel

Warum Netanyahu doch keine Flüchtlinge nach Deutschland schickt

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/israel-warum-ne...

 

25 Standorte

Der große Streit um Berlins neue Flüchtlingsunterkünfte

25 neue Unterkünfte sollen in den kommenden Jahren in Berlin entstehen. In den Bezirken gibt es Widerstand gegen die Standorte.

https://www.morgenpost.de/berlin/article213617491/Der-gro...

 

Syrer und Afghanen klagen erfolgreich gegen ihre Asylbescheide

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/syrer-u...

 

Syrer scheitern mit Asylgesuchen in Japan

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrer-schei...

 

Schwedens Integrations-Traum ist geplatzt

Die Sicherheit der Bürger in den Grossstädten ist in Schweden zu einem heissen Politikum geworden. Dass Waffengewalt mehr und mehr von Jugendbanden ausgeht, ist besonders erschreckend.

https://www.nzz.ch/international/schwedens-zerplatzter-in...

 

Die Propaganda vom blonden Babyboom

Ohne Fleiß kein Preis: Die Baby-Lüge

http://www.pi-news.net/2018/03/ohne-fleiss-kein-preis-die...

http://www.spiegel.de/gesundheit/schwangerschaft/geburten...

 

Security pöbelt auf der ITB

Wachleute bedrängen israelischen Tourismusstand

https://www.tagesspiegel.de/berlin/security-poebelt-auf-d...

 

„Drecksdeutscher“

Deutschenfeindlichkeit in Berlin nimmt zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

In Berlin leben über 40.000 abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/in-berl...

 

Essener Tafel

Im sozialen Brennglas

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/im-sozi...

 

Essener Tafelrunde (JF-TV Im Fokus mit Guido Reil)

https://www.youtube.com/watch?v=qX030MB9CNw

 

Kommentar-Wirbel wegen Merkels "Essen-Kritik"

Journalist Claus Strunz kritisiert Angela Merkel offen in Sat.1-Kommentar

https://www.tag24.de/nachrichten/strunz-merkel-kommentar-...

 

Essen

Partei stellt Strafanzeige gegen Tafel und Chef Jörg Sartor

Der Streit um den Aufnahmestopp für Ausländer bei der Essener Tafel geht weiter. Eine umstrittene Kleinpartei stellt nun Strafanzeige gegen den Verein und dessen Vorsitzenden - wegen Steuerhinterziehung.

https://www.focus.de/politik/deutschland/essen-partei-ste...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/einwand...

 

(Zur Essener Tafel)

„hart aber fair“

Tanz um den heißen Brei

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/tanz-um-d...

 

Marl

Weitere Tafel beschließt Aufnahmestopp für Ausländer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weitere...

 

(Ende gut, alles gut…)

Essener Tafel hebt Aufnahmestopp für Ausländer auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

Islamischen Gemeinschaft Deutschland

Lutherische Kirchen verteidigen Zusammenarbeit mit radikalen Moslems

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/lutheri...

 

Psychologe macht Islam mitverantwortlich für Mobbingzunahme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/psychol...

 

Fremdenfeindlichkeit : Mehr als 2200 Angriffe auf Flüchtlinge im Jahr 2017

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/ras...

https://www.freiepresse.de/NACHRICHTEN/DEUTSCHLAND/Rund-2...

 

Innenministerium : Fast 1000 Angriffe auf Muslime und Moscheen

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/950-angriffe-au...

 

Koordinierte Aktion der PKK? Anschlagserie auf türkische Einrichtungen setzt sich fort

https://www.tagesspiegel.de/politik/koordinierte-aktion-d...

 

POL-GI: Pressemeldung vom 10.03.2018: Gießen: Messerangriff in der Schanzenstraße - Polizei fahndet nach zwei Tätern

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/43559/3887647

 

Offenbach

Prozess am Amtsgericht

Gedealt statt abgeschoben

https://www.op-online.de/offenbach/prozess-amtsgericht-of...

 

Bluttat in Flensburg

17-Jährige erstochen: Tatverdächtiger ist abgelehnter Asylbewerber

https://www.shz.de/lokales/flensburger-tageblatt/17-jaehr...

 

Ehepaar mit dem Messer bedroht

Gewaltbereiter Syrer darf in Cottbus bleiben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gewaltb...

 

Prozess in Berlin

Sechs junge Männer sollen 14-Jährige zu Sex genötigt haben

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/berlin-sechs-maenne...

 

Großbritannien

Vergewaltigt und zu Kebab verarbeitet?

https://www.bz-berlin.de/artikel-archiv/vergewaltigt-und-...

https://www.mirror.co.uk/news/uk-news/family-missing-14-y...

 

Burgwedel

24-Jährige gerät mit Jugendlichen in Streit. Dann sticht ein Junge zu

https://www.welt.de/vermischtes/article174876055/Niedersa...

http://www.pi-news.net/2018/03/versuchter-messermord-in-g...

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Reaktionen auf Messerattacken

Messerrepublik Deutschland

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/messerrep...

 

Offenbach

Überfall: Räuber drückt Seniorin an Wand

https://www.op-online.de/offenbach/ueberfall-offenbach-ta...

 

Gewalt auf den Straßen

Polizei stoppt rivalisierende Männergruppen in Duisburg

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

https://www.youtube.com/watch?v=UWO4qQ5YOoQ

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Mitten am Tag

Mit Messer bedroht: Unbekannte überfallen Paketzusteller

https://www.op-online.de/region/frankfurt/messer-bedroht-...

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/4970/3892180

 

(Zu solchen Fällen verkündet der "tagesschau"-"Faktenfinder"…)

Zahlen zur Kriminalität. Keine "Messer-Epidemie" in Deutschland

https://faktenfinder.tagesschau.de/inland/kriminalitaet-d...

 

Mordverdacht: Haftbefehl gegen 32-jährigen Syrer nach Brand in Leipzig

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

 

PSA18-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Schweringen: Unbekannte flexen Hakenkreuz von Kirchenglocke - und ernten nicht nur Applaus

https://www.gmx.net/magazine/panorama/schweringen-unbekan...

 

Islamische Begegnungsstätte

Ein Prunkstück der Architektur: Die Moschee der Zukunft

https://www.abendblatt.de/region/norderstedt/article10802...

 

Norderstedt bekommt eine „einzigartige“ Protzmoschee

https://www.journalistenwatch.com/2018/02/09/norderstedt-...

 

Plädoyer für Rekonstruktion

Neumarkt-Gesellschaft Dresden in Amerika geehrt

http://www.dnn.de/Dresden/Lokales/Leidenschaftliches-Plae...

 

Deutscher Lehrerverband

Lehrerpräsident kritisiert "Inflation an guten Noten"

https://www.merkur.de/welt/lehrerpraesident-kritisiert-in...

 

Intelligenz

In der Bildungspolitik ist selbst die SPD ideologischer als die SED

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/in-der-bi...

 

Verbotenes Spielzeug

So spioniert "Cayla" Kinder aus

http://www.sueddeutsche.de/digital/verbotenes-spielzeug-s...

 

"Leser*innen bald nur noch online": "taz" analysiert sich selbst mit Innovationsreport.

http://www.turi2.de/aktuell/leserinnen-bald-nur-noch-onli...

http://taz.de/report2021/

 

YouTube verbietet Videos zur Waffenherstellung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/youtube-ver...

 

YouTube will mit Wikipedia Verschwörungstheorien bekämpfen

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/youtube-will-...

 

Debatte um Rassismus kam in Frankfurt auf

Diskussion um Namen: Mohren-Apotheke in Kassel bleibt Mohren-Apotheke

https://www.hna.de/kassel/vorderer-westen-ort140786/mohre...

 

Streit um den Begriff „Mohr“

Theologin wirft Übersetzern der Lutherbibel Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/theologin-wirft-uebe...

 

Frankfurts Sprachpolizei: Nie mehr „Elfenbeinküste“!

Kommunale Ausländervertretung dreht endgültig durch

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1294

 

Politische Korrektheit

Australische Airline drängt Mitarbeiter zu gendersensibler Sprache

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australisch...

 

Australiens Krankenschwestern müssen sich zu ihrem „Privileg als Weiße“ bekennen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australiens...

 

Rechte Äußerungen Suhrkamp distanziert sich von Autor Uwe Tellkamp

Bei einer Diskussion in Dresden hat der Schriftsteller Uwe Tellkamp ("Der Turm") AfD-nahe Ansichten vertreten - nicht zum ersten Mal. Nun sieht sich sein Verlag Suhrkamp zu einem ungewöhnlichen Schritt gezwungen.

http://www.spiegel.de/kultur/literatur/uwe-tellkamp-suhrk...

 

Eklat um Uwe Tellkamp

Suhrkamp wechselt ins Lager der Gesinnungsprüfer

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article174394865/E...

 

Maron: Suhrkamp hat Tellkamp ohne Not verraten

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/maron-suhrkamp-hat-t...

 

Vor der Messe: Tellkamp, Grünbein und die Anarchie

https://sezession.de/58332/vor-der-messe-tellkamp-gruenbe...

 

(Zu Uwe Tellkamp)

Meinungsfreiheit

Nicht mehr länger schweigen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nicht-meh...

 

Stilisiert sich Jutta Ditfurth zum Opfer?

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58384/stilisiert-sich-jutta-ditfurth...

 

Safranski: Es gibt keine Pflicht zur Fremdenfreundlichkeit

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/safrans...

 

Heino-Album

NRW-Heimatministerin distanziert sich von Schallplatte mit Heimatliedern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-hei...

 

Erklärung 2018

Prominente Publizisten unterstützen Proteste gegen Flüchtlingspolitik

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/promine...

 

Erklärung 2018 – eine Welle der Bekenntnislust

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/58354/erklaerung-2018-eine-welle-der...

 

Das war’s. Diesmal mit: Afroamerikanern und viel Gerede

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58404/das-wars-diesmal-mit-afroameri...

 

Auf Streife im Internet

Polizei Hessen kämpft gegen Hetzbotschaften in sozialen Netzwerken

https://www.op-online.de/hessen/streife-internet-9727187....

 

Filmwettbewerb KRASS gegen HASS

http://krassgegenhass.junetz.de/

https://www.offenbach.de/leben-in-of/sicherheit-ordnung/k...

(Hier ist denn plötzlich von Rassismus die Rede, womit offenbar wird, um was in Wirklichkeit geht. Um die Abwertung kritischer Haltungen zur Masseneinwanderung. Der Hass der "Antifa" wird selbstverständlich nicht erwähnt…)

https://www.offenbach.de/rathaus/rathaus-aktuell/presseme...

 

Nationalmasochismus und „Anschluß“

https://sezession.de/58343/nationalmasochismus-und-anschl...

 

Steve Bannon in Zürich

„Für gewisse Leute ist er der Teufel“

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fuer-gewisse-...

 

Parallelgesellschaften und Parallelstrukturen

Die Spaltung Deutschlands

Von Roland Tichy

https://www.tichyseinblick.de/tichys-einblick/die-spaltun...

 

„Erklärung 2018“

Aufruhr der Intellektuellen

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/aufruhr...

 

Kapitaldelikte (3): Die Humankapitalisten

https://sezession.de/58213/kapitaldelikte-3-die-humankapi...

 

Kapitaldelikte (4): Kreativwirtschaft

https://sezession.de/58371/kapitaldelikte-4-kreativwirtsc...

 

„The Green Lie“ und die ökosoziale Idee

https://sezession.de/58342/the-green-lie-und-die-oekosozi...

 

Die Grüne Couch - Episode 4

https://www.youtube.com/watch?v=K5EC_drMydg

 

Neues Hambacher Fest

https://neues-hambacher-fest.de/

 

Geheimsache Tiertransporte

Millionen Tiere werden jedes Jahr durch Europa transportiert, bis nach Nordafrika. Rinder und Schafe sind oft tage- oder wochenlang eingepfercht auf Lastwagen und Schiffen unterwegs.

https://www.zdf.de/dokumentation/37-grad/37-geheimsache-t...

 

Botswana

Geier leiden unter Bleivergiftung

http://www.deutschlandfunk.de/botswana-geier-leiden-unter...

 

Weltweiter Antibiotikaverbrauch um 65 Prozent gestiegen

http://www.zeit.de/wissen/gesundheit/2018-03/gesundheit-a...

 

(100 Jahre Frieden von Brest-Litowsk)

Demütigungen blieben erspart

https://jungefreiheit.de/wissen/2018/demuetigungen-bliebe...

Erster Weltkrieg

Durchbruch im Westen

von Dag Krienen

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/durchbruc...

 

Österreich: Achtzig Jahre 1. Opfer

https://sezession.de/58340/oesterreich-achtzig-jahre-1-op...

 

»Sea Changes«: Derek Turner im Gespräch

https://sezession.de/58281/sea-changes-derek-turner-im-ge...

 

Martin Mosebachs „Die 21“

Die Heiligen vom Strand

von Matthias Matussek

https://jungefreiheit.de/kultur/literatur/2018/die-heilig...

jeudi, 29 mars 2018

L'expulsion massive de diplomates russes prépare-t-elle une guerre contre la Russie?

Diplomates-russes-expulses_1_1399_1498.jpg

L'expulsion massive de diplomates russes prépare-t-elle une guerre contre la Russie?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

A la suite de l'affaire Skripal, la Grande Bretagne, suivie de quelques pays européens dont regrettons-le la France, a décidé d'expulser 23 diplomates russes. Ceci comme l'on sait alors que l'intervention du gouvernement russe dans cet empoisonnement est de moins en moins prouvée.

Mais l'on vient d'apprendre que Donald Trump a décidé d'expulser de son côté 60 diplomates, soit les deux-tiers du total des expulsions. Ceci jette une lumière sinistre sur la démarche américaine, ou britannico-américaine si l'on préfère. Si Washington, qui n'était pas directement impliqué dans l'affaire, prend massivement la tête des pays décidés à sanctionner la Russie, on peut craindre que ceci ne soit pas seulement une action de solidarité avec la Grande-Bretagne.

Tout laisse penser au contraire que l'affaire avait été préparée depuis un certain temps par le gouvernement américain pour tuer dans l'oeuf les débuts de coopération économique qui s'amorçaient entre certains pays européens et la Russie. Si cette coopération se développait et prenait un aspect diplomatique, elle entrainerait nécessairement un recul de l'influence politique et économique des Etats-Unis.

A toute petite échelle la volonté de certains pays européens de continuer à travailler avec les Russes dans la mise en place du gazoduc North Stream 2 a du faire partie de la relance de la politique anti-russe américaine. Ceci se fera au détriment des perspectives d'exportation vers l'Europe de gaz de schiste américain (Voir notre article Quel avenir pour le projet de gazoduc North Stream 2 ?)

Si aujourd'hui, à l'occasion de l'affaire Skripal, possiblement montée d'ailleurs par les services secrets américains et britanniques, les Etats-Unis prennent ouvertement la tête d'une offensive visant Moscou, on pourrait craindre que ce ne soit qu'un prélude à des offensives « occidentales » beaucoup plus systématiques. Elles pourraient vite prendre une forme militaire. Nous avons vu ici que la nouvelle doctrine militaire américaine est que des offensives contre la Russie pourraient ne pas dégénérer en guerre atomique mondiale.

On doutera que l'expulsion américaine de 60 diplomates russes soit le premier pas dans une guerre contre la Russie. Voir en ce sens un article rassurant de Alexander Mercouris, pour qui ce ballet de diplomates (ou espions) n'a rien d'exceptionnel. 1) Mais par le second article référencé ci-dessous, l'ancien diplomate indien MK Bhadrakumar rappelle que dans l'histoire récente, notamment en ce qui concerne le début de la Première Guerre Mondiale, ce sont des évènements de ce genre qui ont préparé les catastrophes.

  1. http://theduran.com/expelling-russian-diplomats-tokenism-...

  2. Voir MK Bhadrakumar Expulsion of Russian diplomats portends troubled timeshttp://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

mardi, 27 mars 2018

Les tensions dangereuses augmentent en Allemagne

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Les tensions dangereuses augmentent en Allemagne

par Eberhard Hamer, juriste et professeur d’économie*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

«Le secteur de la construction ne peut plus satisfaire la demande de nouvelles habitations», («Die Welt» du 11/1/18). Malgré un accroissement du volume de construction de 3 à 8% par an, la pénurie de logements augmente non seulement dans les grandes villes mais également dans les villes moyennes – dans les grandes villes même dramatiquement, notamment à Berlin.


Les politiciens du domaine social appellent cela défaillance du marché et exigent des programmes de soutien étatiques massifs. La cause n’est pas la défaillance du marché, mais la défaillance de l’Etat – en raison de la plus grande invasion migratoire provoquée par Merkel et son équipe par l’ouverture des frontières pour tous les migrants dans le système social le plus généreux du monde. Que servent 350 000 nouveaux appartements quand plus de 700 000 immigrants par an ont droit à un logement? Et comme ces personnes ne veulent pas aller à la campagne, mais dans les grandes villes, où leurs compatriotes ont déjà pris pied, c’est justement là – voir Berlin – que suite à l’arrivée en masse le besoin d’appartements, la pénurie de logements et donc la pression sur les prix des loyers augmentent. Ce n’est pas étonnant qu’à Berlin les autochtones dans le besoin ou les étudiants ne trouvent plus «d’habitation payable». L’énorme pression de l’immigration augmente justement dans ce segment de marché et transforme nos grandes villes, qui deviennent plus colorées, plus musulmanes, avec plus de langues parlées et plus prolétaires. Le «manque d’habitations payables» incontestable n’est pas la faute des sociétés immobilières ou d’un marché insuffisant, mais d’une immigration de masse provoquée par de faux philanthropes et admise par la Grande coalition.

Criminalité croissante

Presque quotidiennement, la presse parle d’une «criminalité croissante» dans le pays. Toutes les trois minutes à lieu un cambriolage, chaque heure une attaque contre personnes. La lutte internationale contre le crime se plaint, «que l’Allemagne est devenu le centre et lieu de repos des organisations criminelles mondiales» telles que la mafia, la ’Ndrangheta, les triades, les bandes de voleurs roumains, polonais, ukrainiens et albanais, les réseaux de distribution pour le trafic de drogue international et l’augmentation brutale de la petite délinquance dans nos rues. Malgré l’augmentation des forces de police la criminalité augmente.
De plus en plus de criminels entrent dans le pays, car en Allemagne ont les laisse davantage en paix que dans d’autres pays, l’Allemagne leur offre aussi les prestations sociales complètes et un pays riche avec de bonnes opportunités pour la criminalité. Mais au lieu de prendre au sérieux les craintes de la population, notre politique tolère

  • que les Etats-Unis conduisent leurs troupes de terroristes internationaux battues en Syrie, qu’ils veuillent les réutiliser en Iran, de Mosul et Rakka à d’autres endroits. Entretemps, ils les placent en Allemagne.
  • que le Maroc et la Tunisie vident leurs prisons, pour exporter les criminels vers l’Europe en refusant par la suite de les reprendre,
  • que la plus haute juridiction interdise l’expulsion d’étrangers criminels, parce qu’ils «seraient poursuivis» à l’étranger à cause de leur criminalité,
  • et que des milliers de cabinets d’avocats s’assurent des aides juridictionnelles pour des procès administratifs (200 000) contre la punition de criminels ou le refus de prestations sociales à des étrangers illégaux.

L’Allemagne doit payer davantage

L’UE et toutes les organisations mondiales exigent de l’Allemagne «davantage de solidarité», c’est-à-dire davantage de financements de répartition, car l’Allemagne n’a pas seulement des excédents d’exportation croissants, mais également «suffisamment» de recettes fiscales publiques. Ainsi, l’Allemagne devrait contribuer par des milliards de prestations supplémentaires à un «Plan Marshall pour l’Afrique», devrait subventionner davantage la Grèce, l’Italie ou l’Espagne et financer l’insolvabilité menaçante de la France en abandonnant sa souveraineté financière à l’Europe (Union financière) pour soutenir les fonds d’aide élargis du MES. En outre, les millions de visiteurs sociaux arrivant doivent être alimentés de la même manière que les cas sociaux allemands (Hartz-IV) (2016 = + 700 000) et toutes les prestations sociales doivent être massivement augmentées. Tout cela sans prendre en considération que

  • nous avons certes un boom, mais pas de véritable croissance, plutôt un semblant de reprise suite à une augmentation artificielle de la masse monétaire, menaçant d’éclater bientôt,
  • nos revenus suite aux prestations de la classe moyenne et des ouvriers restent derrière ceux de l’industrie financière, tout en étant de plus en plus taxés, parce que la politique ne supprime pas même les impôts les plus insensés (impôts sur les vins mousseux, impôts de solidarité, impôts de propagande, redevances TV/radio).

Mécontentement croissant

Le mécontentement croissant avec les rendements économiques de la population allemande (le fait de ne pratiquement plus pouvoir acquérir un appartement par son propre effort) est en rapport avec la charge extrême des fournisseurs de services et celle-ci avec la distribution politique de notre prospérité dans le monde. La prétendue «solidarité» avec les réfugiés – également un emballage trompeur, car 94% des immigrants ne sont pas des réfugiés – est seulement une partie de cette exploitation politiquement voulue de notre peuple.
On pourrait continuer avec des exemples similaires. Ils documentent tous que les grandes difficultés de notre population, notamment la crise du logement, la criminalité, le manque de pouvoir faire des économies ou le taux élevé des charges ne sont pas naturels, ne sont pas dus au marché, mais provoqués par des dysfonctionnements et des manipulations étatiques. Notre politique est responsable de nos difficultés et non pas notre système.
Les régulations erronées continueront également avec le nouveau gouvernement
Les décisions de la nouvelle Grande coalition montrent cependant que les principales régulations erronées comme par exemple les paiements de l’Allemagne pour l’EU (Union financière), la sollicitation excessive de notre système social (immigration de masses) et les charges fiscales exagérées de nos prestataires de services ne changeront pas avec la même politique qu’auparavant. La politique est elle-même trop lâche pour nommer les causes des problèmes. Elle craint la punition des majorités électorales, si elle ne faisait que nommer la dépréciation monétaire, l’augmentation de la masse monétaire, l’exploitation de notre système social ou l’extension de l’EU aux frais de l’Allemagne.
Faut-il donc que la bulle financière éclate pour que la pseudo-prospérité redescende au niveau de la véritable prospérité et qu’ainsi la réalisation des exigences exagérées des pays étrangers, des organisations étrangères et des immigrants étrangers ne soit plus possible?    •

*    Eberhard Hamer est un économiste allemand. Après des études d’économie nationale, de théologie et de droit, il a travaillé en tant qu’avocat dans une entreprise. Plus tard, il a obtenu la chaire de politique financière et économique de la Haute Ecole de Bielefeld, où il a enseigné jusqu’à sa retraite en 1994. Dans les années 1970, il a fondé le «Mittelstandsinstitut Niedersachsen» à Hanovre. Hamer est auteur et éditeur de nombreux livres, entre autres «Was tun, wenn der Crash kommt? Wie sichere ich mein Vermögen oder Unternehmen?» [Que faire, quand le crash arrivera? Comment puis-je protéger ma fortune ou mon entreprise?] (10e édition 2008) et «Visionen 2050. Wohin steuern wir? Trends und Prognosen für Deutschland und Europa» [Vision 2050. Où allons-nous? Tendances et prévisions pour l’Allemagne et l’Europe] (2016).

(Traduction Horizons et débats)

Les guerres de l’impérialisme américain au Proche-Orient

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Les guerres de l’impérialisme américain au Proche-Orient

par Matin Baraki*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Aktham Suliman est un journaliste originaire de la Syrie et ancien chef du bureau berlinois de la chaîne de télévision qatarienne Al Jazeera, connue sous le nom «CNN Arabic», qu’il a dirigée de 2002 à 2012. Récemment, il a présenté une brillante analyse critique et objective sur les guerres et le chaos créés par l’impérialisme américain au Proche-Orient. Suliman est trop modeste en voulant limiter son analyse au Proche-Orient. L’auteur parvient à illustrer d’une manière impitoyable les causes, les forces actives et l’arrière-plan stratégique de la catastrophe géopolitique au Proche-Orient et à analyser les dimensions stratégiques allant bien au-delà du Proche-Orient. Il analyse également de manière détaillée le conflit entre Israël et les Palestiniens, en décrivant la politique de l’occupation coloniale du gouvernement israélien et de ses alliés internationaux. (p. 34sq.)
Al Jazeera était la seule chaîne arabe indépendante diffusant en direct des informations sur la brutalité de la guerre impérialiste dirigée par les Etats-Unis contre l’Irak et atteignant ainsi 50 millions de foyers arabes. A l’époque, cela rendit tellement furieux l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le «caniche» de George W. Bush opérant en Europe, qu’il appela à bombarder la centrale d’Al Jazeera de Doha, capitale du Qatar. On n’est pas allé jusque-là, mais la centrale de la chaîne de Bagdad, capitale de l’Irak, fut détruite.
Avec l’«arabellion» [les «Printemps arabes»] l’orientation politique de la chaîne changea. D’une institution informant de manière ouverte et objective, elle se transforma en un instrument du mouvement islamiste «ikhwan al-Muslimin» de la Société des Frères musulmans et de la politique extérieure du gouvernement de l’Emirat de Qatar et des intérêts des Etats-Unis. (p. 18)
Suliman analyse très subtilement les guerres du Golf fomentées par les Etats-Unis, prouve la manière dont les résolutions de l’ONU ont été instrumentalisées et comment les Nations Unies sont constamment humiliées par l’administration américaine. La résolution 678 du 29 novembre 1990 fut interprétée de telle sorte que, du jour au lendemain, on transforma le prétendu bouclier de protection pour les civils en une agression contre l’Irak. (p. 25)
Les inspecteurs de l’ONU ont pu attester que l’Irak ne disposait en réalité d’aucune arme de destruction massive. Pourtant, selon l’auteur, l’armée américaine a tout de même bombardé le pays «à l’âge de pierre» pour détruire sa prétendue capacité nucléaire. (p. 27) En Irak elle a «lâché davantage de bombes que pendant toute la Seconde Guerre mondiale». (p. 26) Le reporter de CNN Bernard Shaw a décrit la situation de la manière suivante: «Le ciel au-dessus Bagdad est en feu». (p. 39)
Les horreurs de la guerre, dont la fin est difficile à déterminer, sont minutieusement décrites. (p. 113–161) Commençant par les tortures à la prison de la CIA d’Abou Ghraib jusqu’à l’exécution de civils dans les rues de Bagdad depuis un hélicoptère par des mercenaires américains, Aktham Suliman nous informe de manière très précise des crimes de guerre commis par les Etats-Unis et leurs alliées. (p. 28sq.)
Suliman démontre que tant l’ambassadrice américaine à Bagdad April Glaspie que le département d’Etat américain ont donné le feu vert au gouvernement de Saddam Hussein pour l’invasion du Koweït. (p. 32) De cette façon, le gouvernement irakien a été attiré dans le piège de Koweït pour être finalement écrasé. Même lors de leur retrait du Koweït, on n’accorda aucune grâce aux unités militaires irakiennes. A mon avis, cela s’apparente à un crime de guerre.
Francis Fukuyama avec sa thèse de la «fin de l’histoire» et Samuel P. Huntington avec son terme violent du «choc des civilisations» sont qualifiés d’incendiaires spirituels soutenant aussi la réelle guerre. (p. 49) Suliman met fortement en cause la version officielle des événements du 11 septembre 2001 et met en avant les liens entre le chef d’Al-Qaïda Ousama ben Laden et le théologien et dirigeant palestinien des Frères musulmans Abdallah Azzam avec la CIA. (p. 65–110)
Dans le dernier chapitre, il décrit, en bon observateur, les dits «printemps arabes» qui n’en étaient point. Je recommande chaleureusement la lecture du livre de Aktham Suliman à quiconque désire s’informer de première main sur les interdépendances et les contextes nationaux, régionaux et internationaux des guerres et des conflits du Proche- et Moyen-Orient.    •

*    Matin Baraki est un politologue et interprète germano-afghan. Après sa formation professionnelle de mécanicien de précision, il a étudié la pédagogie à Kaboul et y a travaillé en tant qu’enseignant. De 1970 à 1974, il a été assistant technique à la faculté de sciences à l’Université de Kaboul. En 1974, il s’est rendu en République fédérale d’Allemagne où il a obtenu son doctorat à l’Université Phillips de Marbourg en 1995. Puis il a enseigné, en tant que politologue, la politique internationale dans les universités de Marbourg, de Giessen, de Kassel et de Münster.

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Suliman, Aktham. Krieg und Chaos in Nahost.
Eine arabische Sicht. Frankfurt/ Main 2017.
ISBN 978-3-939816-40-9
(Traduction Horizons et débats)

«La guerre et le chaos au Proche-Orient»

«Ce livre se comprend, d’un point de vue arabe, comme le curriculum vitae de la mort au Proche-Orient du dernier quart de siècle. Il y a environ 25 ans, au début de l’année 1991, le nombre d’hommes et de femmes armés provenant de plus de trente pays, rassemblés sur une petite zone désertique du nord-est de la péninsule Arabique, atteignit plus d’un demi-million. Pour l’Occident, c’était le début de l’opération «Tempête du désert» pour libérer le Koweït de l’invasion irakienne s’étant déroulée l’été précédent. Pour un grand nombre de personnes du monde arabe, cette opération fut une tempête de la mort, dont la région entre l’océan Atlantique et le golfe Persique ne s’est toujours pas remise. […]
L’ouvrage «La guerre et le chaos au Proche-Orient» ne prétend pas être LA vision arabe, mais UNE vision arabe, sachant que plus de 400 millions d’Arabes vivant dans plus de vingt pays arabes et à l’étranger ont droit à plus d’une seule vue. Mais il y a ce sentiment commun. D’un point de vue arabe, les 25 dernières années ne sont pas seulement des faits et des événements historiques, mais plutôt des moments fatidiques pour des êtres humains de chair et de sang. Ils ont transformé les biographies de millions d’Arabes, y compris celle de l’auteur de ce livre. Toutefois, ou justement pour cette raison, il faut rappeler que du point de vue arabe – malgré toutes les images d’actualité –, la mort et la tristesse ne sont pas les seules réalités au Proche-Orient, sont présentes également la vie et joie.»

Une politique délicate au Proche-Orient

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«Les Etats-Unis ont détruit par le feu de la guerre toute la région de l’Afghanistan à la Libye – région qu’on peut appeler avec raison le berceau de notre civilisation. Les objectifs poursuivis sont la création de nouvelles frontières au Moyen-Orient et la volonté d’envoyer la Fédération de Russie en enfer.»

Une politique délicate au Proche-Orient

par Willy Wimmer*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

hd. Le 15 février 2018, alors qu’un drone venait de pénétrer dans l’espace aérien israélien avant d’être abattu, lors d’une nouvelle attaque israélienne contre des positions en Syrie et la destruction d’un avion de combat israélien, le journal israélien «The Times of Israel» (https://www.timesofisrael.com/russian-official-if-iran-at...) a retransmis les propos de l’ambassadeur adjoint russe Leonid Frolov formulés lors d’une interview: «En cas d’agression contre Israël il n’y aura pas que les Etats-Unis aux côtés de Tel Aviv – la Russie, sera elle aussi, aux côtés d’Israël.» Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense et ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE place cette déclaration dans un contexte politique plus large.

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On n’a probablement encore jamais entendu une telle chose. Un ambassadeur adjoint russe du nom de Frolov s’exprime à Tel Aviv et le monde entier l’écoute. Il désigne Israël comme pays contre lequel la Russie n’acceptera aucune agression. Et il en rajoute. Selon lui, la Russie se tiendra aux côtés d’Israël – tout comme les Etats-Unis – au cas où l’Iran agresserait Israël. Voilà des mots ayant instantanément fait le tour du monde. Le charme de ces paroles prononcées sur les rivages de la Méditerranée par M. Frolov est dû au fait suivant: ce ne sont pas des remarques faites en tant que simple membre d’une hiérarchie. En écoutant attentivement les paroles de M. Frolov, on entend parler son président Poutine. Il n’est guère imaginable qu’un vice-ambassadeur se soit déjà exprimé aussi fermement.

L’objectif essentiel de la politique américaine est l’affaiblissement de la Russie

Les deux guerres du Caucase des années 1990 ont démontré la volonté des Etats-Unis de s’en prendre à la partie faible de la Fédération de Russie. Maintenant, on veut utiliser les peuples caucasiens – ayant peuplés depuis les guerres du Caucase du XIXe siècle les Etats du Levant – contre la Russie actuelle. Il suffit d’écouter l’ancien conseiller en sécurité américain, le général à la retraite Michael Flynn, pour comprendre que les Etats-Unis ont détruit par le feu de la guerre toute la région de l’Afghanistan à la Libye – région qu’on peut appeler avec raison le berceau de notre civilisation. Les objectifs poursuivis sont la création de nouvelles frontières au Moyen-Orient et la volonté d’envoyer la Fédération de Russie en enfer.


A Berlin, nous étions bien avisés d’écouter les diplomates de l’ancienne RDA, fort bien formés et connaissant parfaitement cette région. Cela nous a énormément aidés à bien comprendre les dimensions des affrontements. La révolution iranienne a déclenché de gros bouleversements. Par exemple, que les Etats-Unis ont, de ce fait, perdu leurs stations d’écoute dirigées contre les forces militaires stratégiques de l’Union soviétique le long de la frontière irano-soviétique. Les Soviétiques craignaient alors l’installation de nouvelles stations américaines le long de la frontière afghano-soviétique, ce qui fut empêché par l’invasion de l’Afghanistan. Depuis lors, cette lutte entre Moscou et Washington détermine les événements dans la région, et Washington n’a pas rechigné à la détruire en grande partie.

La Russie est de retour sur la scène internationale

Les Etats-Unis avec leur «alliance de guerre perpétuelle» formée avec l’Angleterre et la France ne se sont pas préoccupés le moins du monde du droit international et de la protection des biens culturels des 5000 ans passés, quand ils ont lancé leurs attaques dans la région entre Kaboul et Tripolis. Moscou se comporte différemment, illustré par son soutien du gouvernement légitime syrien. Après le coup d’Etat de 2014 à Kiev en faveur de Washington, la situation au Proche- et Moyen-Orient s’est rapidement développée en faveur de la capacité d’action russe. Les dirigeants iraniens, israéliens et saoudiens se sont rendus à Moscou et s’y rendent toujours. Le président Poutine peut s’entretenir avec tous, malgré ou plutôt parce qu’il soutien le gouvernement légitime de Damas. Gagner du temps est toujours une bonne maxime en diplomatie.


La honte occidentale est que les Etats-Unis s’engagent dans toutes les guerres mais ne s’engagent nulle part en faveur de la paix. Il se peut qu’on doive faire une exception concernant l’actuel président Trump. Cependant, le comportement de son conseiller principal de sécurité McMaster à Munich a montré qu’il semble être étroitement encerclé par des «Pentagonistes». En comparaison, Poutine, le président russe, donne une tout autre impression.

Et Israël?

Il faudrait que nous nous rappelions tous qu’avant la guerre en Syrie, il était prévu de trouver un accord entre Tel Aviv et Damas concernant le plateau du Golan. Le règlement de ce litige, vieux de plusieurs décennies, a été empêché par un revirement de la part d’Israël. Tel Aviv est appelé à bien réfléchir au sens à donner aux déclarations énergiques de M. Frolov. Il faut également se demander, s’il n’y aura jamais une autre manifestation de perspectives de paix aussi crédibles que celles contenues dans ce «coup de tonnerre» russe? Israël devra également prendre des décisions, pas seulement Téhéran.    •

*    Willy Wimmer a été député du Bundestag pour la CDU de 1976 à 2009, secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense de 1988 à 1992 et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE de 1994 à 2000. Il est co-auteur du livre «Die Wiederkehr der Hasardeure. Schattenstrategen, Kriegstreiber, stille Profiteure 1914 und heute» (avec Wolfgang Effenberger, 2014) et auteur du livre «Die Akte Moskau» (2016).
(Traduction Horizons et débats)

«Les Etats-Unis avec leur ‹alliance de guerre perpétuelle› formée avec l’Angleterre et la France ne se sont pas préoccupés le moins du monde du droit international et de la protection des biens culturels des 5000 ans passés, quand ils ont lancé leurs attaques dans la région entre Kaboul et Tripolis.»

lundi, 26 mars 2018

Dans l’antre du Minotaure

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Dans l’antre du Minotaure

par Georges FELTIN-TRACOL

En 2014, les éditions Le Cercle publient Le Minotaure planétaire. L‘ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial, de Yanis Varoufakis, un professeur d’économie gréco-australien qui a participé à la rédaction de la partie économique du programme de Georges Papandréou, futur Premier ministre socialiste grec entre 2009 et 2011. L’auteur ne sait pas encore qu’il rencontrera souvent ce Minotaure au cours de ses 162 jours de ministre grec des Finances.

varoulivre.jpgYanis Varoufakis raconte dans Conversation entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe cette brève expérience ministérielle et les négociations âpres avec l’Eurogroupe, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et ses homologues, en particulier avec le plus puissant d’entre eux, l’Allemand Wolfgang Schäuble, qui en découlent. Il offre ainsi un témoignage de première main sur les mécanismes de ce qu’on croit être l’« eurocratie ». On reste cependant confondu devant sa naïveté et son absence de sens politique. L’« Homme de connaissance » se mue rarement en « Homme de puissance »…

Extérieur à Syriza dont il désapprouve publiquement le projet économique et affligé par l’alliance scellée avec les souverainistes des Grecs indépendants, Yanis Varoufakis se revendique libéral-démocrate, progressiste, pro-européen et humaniste. C’est par amitié pour Alexis Tsipras et par devoir envers ses compatriotes pressurés et appauvris qu’il accepte cette mission impossible : renégocier la dette de la Grèce. Il croit bénéficier de l’appui total du jeune et nouveau Premier ministre de gauche radicale. Or, dès son entrée en fonction, il apprend que son ministère dépend d’un ministère de l’Économie dont le titulaire n’est autre que le vice-Premier ministre, très lié à certains milieux bancaires. On lui impose ensuite un directeur de cabinet, véritable œil du parti à ses côtés. Varoufakis reconnaît volontiers « avoir été aveugle à une réalité aussi dure et déplaisante (p. 302) ».

En Grèce néo-colonisée

Son livre est poignant quand il mentionne les souffrances endurées par l’héroïque peuple grec. Celles-ci résultent des recommandations de la troïka (la BCE, le FMI et la Commission européenne). Cette officine guère respectable s’indigne de la diminution du traitement des haut-fonctionnaires grecs qui la servent, mais exige la suppression immédiate des aides financières aux plus défavorisés, la réduction du montant des pension des retraités, la hausse des taxes et le paiement immédiat des impôts par des entreprises exsangues. Les versements consentis à la Grèce en font selon l’expression de l’auteur un « Renflouistan » ! Il s’agit en réalité d’une « économie de la canonnière ».

Yanis Varoufakis dénonce l’indéniable processus de colonisation 2.0 de son pays par l’engeance financière cosmopolite. Par exemple, « l’administration fiscale grecque est un des exemples les plus sidérants de régime néocolonial des temps modernes (p. 172) ». En pratique, « le directeur de l’administration [fiscale et douanière] devait désormais être approuvé par la troïka et ne pouvait être renvoyé sans son approbation (p. 57) ». Pis, « certains départements des ministères-gruyères envoyaient d’abord leurs données et leurs documents à la troïka, qui les approuvait, et seulement ensuite à leur ministre. Comme si ce n’était pas assez, la troïka exigeait le droit d’envoyer des émissaires à Athènes, lesquels se rendaient dans les mêmes ministères et rassemblaient des données qu’ils triaient et vérifiaient avant que nous ne les ayons vues (pp. 307 – 308) ». Après juillet 2015, toutes les lois votées par la Vouli, le Parlement monocaméral, devront être en préalable approuvées par la troïka.

Certes, « l’insuffisance du développement, la mauvaise gestion et la corruption endémique de la Grèce expliquent sa fragilité économique permanente (p. 32) ». Il est possible d’y remédier alors que « son insolvabilité, plus récente, est due aux défauts de fabrication fondamentaux de l’Union européenne et de son union monétaire, autrement dit l’euro. À l’origine, l’Union européenne était un cartel de grandes entreprises conçu pour limiter la concurrence entre les principales industries lourdes d’Europe et s’assurer des marchés dans les pays périphériques – l’Italie et, plus tard, la Grèce. Les déficits de pays comme la Grèce étaient le reflet des excédents de pays tels que l’Allemagne. Tant que la drachme était sous-évaluée, les déficits étaient maîtrisés. Mais le jour où la drachme a été remplacée par l’euro, les prêts des banques françaises et allemandes ont envoyé les déficits grecs dans la stratosphère (p. 33) ». Yanis Varoufakis explique qu’avec les difficultés hellènes, « l’austérité révèle sa vraie nature : une politique économique de l’échec fondée sur un moralisme immoral (p. 51) » parce que le renflouement de la Grèce organisé sous la présidence de Sarközy « faisait reposer le plus gros du sauvetage des banques françaises et allemandes sur les contribuables de nations plus pauvres que la Grèce, par exemple la Slovaquie et le Portugal. Ces contribuables-là, de même que ceux de pays co-fondateurs du FMI comme le Brésil et l’Indonésie, seraient contraints, à leur insu, de virer de l’argent aux banques de Paris et de Francfort (pp. 36 – 37) ». Les médiats de propagande ont-ils répercuté cette information ? Non, car, comme le dit le président aviné de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker : « Quand les choses deviennent sérieuses, il faut mentir (p. 35). » Sinon la vérité aux peuples contribuables serait insoutenable d’autant que « plus un banquier est insolvable, surtout en Europe, plus il a de chances de s’approprier des parts importantes des revenus de tous les autres – : ceux qui triment, ceux qui innovent, les pauvres et, bien entendu, ceux qui n’ont aucun pouvoir politique (p. 38) ». Les petites frappes de la délinquance quotidienne devraient devenir des criminels de haut vol intouchables, c’est-à-dire des banksters.

varoumino.jpgSes compétences économiques et son ignorance des codes de la politique-spectacle font de Yanis Varoufakis une proie facile pour la désinformation bankstériste. Contre lui, « la machine de propagande de Bruxelles fonctionnait à plein régime (p. 287) ». Sachant que les « banquiers ont simplement pris le relais et financé les médias afin de manipuler l’opinion publique, donc de contrôler le jeu politique, qui lui permettait de garder les commandes des banques en faillite. Cela dit, contrairement aux promoteurs, ils ont été assez astucieux pour éviter de devenir propriétaires de chaînes de télévision et de journaux déficitaires. Ils ont maintenu en vie les médias en leur offrant des clopinettes en échange de publicités pour leurs banques (p. 66) », il estime qu’« à l’heure où l’establishment dit libéral se récrie face aux fake news de l’alt-right en pleine insurrection, il est utile de se rappeler que, en 2015, ce même establishment a lancé une campagne de retournement de la vérité et de diffamation terriblement efficace contre le gouvernement pro-européen et démocratiquement élu d’un petit pays européen (p. 10) ». La revendication du credo libéral n’est pour lui qu’un prétexte. Critique envers « les télé-évangélistes de l’asservissement (p. 164) », Varoufakis considère qu’« un establishment qui exploite sans vergogne des contre-vérités pour annuler un mandat démocratique et imposer des politiques dont ses propres fonctionnaires savent qu’elles ne sont pas efficaces ne saurait être qualifié de “ libéral ” (p. 476) ». Tout sera mis en œuvre pour briser cet opposant farouche « aux prêts en série insoutenables qui maquillent une faillite pour en faire un problème d’illiquidité (p. 46) ».

De féroces descriptions

Certains portraits croqués dans ce livre sont féroces. L’auteur se surprend de découvrir le socialiste Michel Sapin, ministre français des Finances, tout ignorer de la langue anglaise, maîtriser plus qu’imparfaitement les arcanes économiques et montrer une incroyable duplicité à son égard : cordial en privé, cassant devant les journalistes et les officiels. « La comédie de Michel Sapin était à l’image de ce qui ne fonctionne pas dans la République française (p. 198). » Quelques instants plus tôt, le même Sapin lui avait déclaré : « – Yanis, il faut que vous compreniez. La France n’est plus ce qu’elle était (p. 198). » Que voulait dire le vieux pote de « Flamby » ?

Au fil de ses rencontres électriques avec le président de l’Eurogroupe, le ministre néerlandais Jeroen Dijsselbloem, Varoufakis le trouve « encore plus vil que d’habitude (p. 429) ». Son jugement cinglant embrasse les socialistes français et les sociaux-démocrates allemands qui « n’ont cessé de se contredire, entre promesses creuses et vaines paroles (p. 397) ». L’auteur éprouve en revanche un véritable respect pour Wolfgang Schäuble. Ce partisan implicite du Grexit pense que « des élections ne sauraient changer une politique économique (p. 241) ». À quoi bon alors en organiser et ensuite tenter d’exporter ailleurs les « démocraties » occidentales ? Schäuble jette un temps le masque et se montre tel qu’il est : libéral et sécuritaire. Ancien du FMI et collaborateur de Varoufakis, Glenn Kim présente dans un courriel la personnalité de Schäuble qui « déteste au plus haut point les marchés. Pense qu’ils sont contrôlés par les technocrates. […] C’est un européiste ardent. Il croit au destin d’une Europe à l’allemande (pp. 216 – 217) ». L’auteur évoque un esclandre lors d’une réunion ministérielle, le 16 avril 2015. Ce jour-là, Michel Sapin envoie paître Schäuble qui envisageait accroître l’influence de la troïka au sein de l’Eurolande. En effet, « Wolfgang Schäuble rêvait de voir la troïka dicter sa loi à Paris (p. 479) ». Ce n’est que partie remise. L’auteur se montre en revanche assez bienveillant envers la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et couvre d’éloges Emmanuel Macron.

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Yanis Varoufakis n’approuve pas le Grexit autant de la Zone euro que l’Union pseudo-européenne. Il cherche plutôt une « politique de désobéissance constructive au sein de l’Union européenne. […] La seule alternative possible à la dystopie qui se met en place à mesure que l’Europe se désintègre (p. 481) ». Il soumet donc à la troïka plusieurs plans, mais elle « refusait systématiquement nos propositions sans en avancer une seule de son côté (p. 348) », non seulement pour des motifs techniques ou politiques, mais parce qu’il comprit bientôt que « ce que tous ces hommes avaient en commun : c’étaient tous des transfuges de Goldman Sachs (p. 244) ! » Cela expliquerait-il l’absence de vision politique dans les instances européennes et leur neutralisation par des procédures loufoques ? « La démocratie était morte le jour où l’Eurogroupe avait obtenu le pouvoir de dicter leur politique économique à des États privés de toute souveraineté fédérale démocratique (p. 241). » L’auteur apprend ainsi qu’il ne peut pas distribuer le moindre document de travail informel à ses homologues de l’Eurogroupe sous peine que ce papier soit ensuite débattu au Bundestag. Et si Varoufakis l’envoie en pièce jointe par courriel, il romperait le protocole et le document en question ne serait pas pris en compte ! L’inertie comme direction du désordre…

Yanis Varoufakis déplore en particulier le juridisme tatillon et les pesants rituels qui paralysent les séances de l’Eurogroupe et du conseil européen des ministres. Il apprend vite que les fonctionnaires européens lui mentent, le prennent de haut et ne lui communiquent jamais les documents officiels. Il regrette que la rédaction du communiqué final de l’assemblée soit plus importante que les choix adoptés (ou non). Il s’étonne de règles qui contreviennent aux propres valeurs de la démocratie délibérative. Le président de l’Eurogroupe introduit le sujet; il donne ensuite la parole respectivement aux représentants de la Commission européenne, du FMI et de la BCE; il laisse enfin s’exprimer dans un temps imparti relativement court les ministres. « Un spectateur impartial et sensé en conclurait que l’Eurogroupe n’est là que pour permettre aux ministres de valider et légitimer les décisions prises en amont par les trois institutions (p. 238). »

L’Eurogroupe existe-t-il vraiment ?

global minotaur spanish-cover2.jpeg« Les représentants de l’Europe officielle sont formatés pour exiger des ministres, des Premiers ministres, même du président de la France, qu’ils plient dès les premières menaces des gros bras de la BCE (p. 176). » La réalité est plus féroce encore. Jeroen Dijsselbloem ose tancer Pierre Moscovici, le Commissaire aux Affaires économiques et financières, ce qui « trahissait l’inféodation de la Commission à des forces qui manquent de fondement légal ou de légitimité démocratique. […] Par la suite, chaque fois que [… Pierre Moscovici] ou Jean-Claude Juncker essaieraient de nous aider, j’avais des frissons parce que je savais que ceux qui détenaient le pouvoir nous taperaient dessus sans pitié pour leur montrer l’exemple et remettre la Commission européenne à sa place (p. 265) ». Exaspéré, Varoufakis balance à Christine Lagarde : « Quand la BCE s’acoquine avec des banquiers corrompus et corrupteurs qui sabotent sciemment la démocratie, ça s’appelle une action ennemie (p. 362) ».

Les souvenirs de l’auteur prouvent que ministricules et bureaucrates font en sorte d’exclure et de nier tout cadre politique avec la ferme intention de mettre sur le même niveau fonctionnaires de la troïka et membres de gouvernement. « Les discussions techniques et les discussions politiques doivent être fusionnées et organisées au même endroit (p. 378) », affirme Pierre Moscovici. Le 27 juin 2015, suite à sa demande, le secrétariat de l’Eurogroupe lui répond que « l’Eurogroupe n’a pas d’existence légale, dans la mesure où il ne relève d’aucun des traités de l’Union. C’est un groupe informel réunissant les ministres des Finances des États membres de la la zone euro. Il n’existe donc pas de règles écrites sur ses procédures que son président serait tenu de respecter (p. 441) ». C’est exact, mais la reconnaissance de son caractère informel invalide toutes les restrictions que Jeroen Dijsselbloem a imposées à Yanis Varoufakis ! Oui, « l’Eurogroupe est une drôle de créature. Les traités européens ne lui confèrent aucun statut légal, mais c’est le corps constitué qui prend les décisions les plus importantes pour l’Europe. La majorité des Européens, y compris les politiques, ne savent pas exactement ce que c’est, ni comment il fonctionne (p. 237). » L’auteur s’aperçoit que « le Groupe de travail Eurogroupe (EWG) [est] sur le papier […] l’instance au sein de laquelle se préparent les réunions de l’Eurogroupe; en réalité, ce groupe est une sorte de sombre creuset dans lequel la troïka concocte ses plans et ses politiques (p. 127) ». Relais direct d’Angela Merkel, Thomas Wieser « était président du Groupe de travail Eurogroupe, cet organe dont le rôle est de préparer les réunions de l’Eurogroupe, là où les ministres des Finances de chaque pays prennent les décisions clés. En théorie, donc, Wieser était le délégué de Jeroen Dijsselbloem, ministre des Finances néerlandais et président de l’Eurogroupe. Ce que je ne savais pas et que je mesurerais plus tard, c’est que c’était l’homme le plus puissant de Bruxelles, beaucoup plus puissant que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, ou que Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques et financières (le ministre des Finances de la Commission), voire, en certaines occasions, plus puissant que Dijsselbloem lui-même (pp. 143 – 144) ». Plus qu’une crise monétaire, financière ou économique, on devine que la crise est avant tout politique du fait de l’occultation volontaire et souhaitée du politique. Pourtant, « l’Europe peut donner naissance à des institutions efficaces : la Banque européenne d’investissement. La BEI appartient en effet aux États membres et elle est gouvernée par les ministres des Finances européens (p. 268) ». Le plus grave demeure le consentement béat de la plupart de minables politiciens. Wolfgang Schäuble le reconnaît volontiers au cours d’un échange privé avec Varoufakis : « Vous êtes le seul de l’Eurogroupe à avoir compris que la zone euro est insoutenable. L’union monétaire a été mal conçue. Nous avons besoin d’avoir une union politique, ça, ça ne fait aucun doute (p. 402). » Schäuble applique cependant une politique contraire parce qu’il écarte son européisme militant par rapport à de puissants intérêts atlantistes et mondialistes qu’il représente.

Mieux soutenu par son Premier ministre, Yanis Varoufakis serait peut-être parvenu à négocier avec les usuriers rapaces de la Grèce, car les « institutions », à savoir l’abjecte troïka, commençaient à se diviser entre elles et en leur sein autour de l’acceptation ou non des solutions réfléchies du gouvernement grec. Ce ne fut pas le cas. Dépité par les manœuvres politiciennes tortueuses de Tsipras, prêt à renier ses engagements de campagne afin de rester au pouvoir et d’en jouir quotidiennement, et écœuré par le viol gouvernemental du référendum du 5 juillet 2015 (61,31 pour le « non »), l’auteur démissionne dès le lendemain. La dissolution de la Vouli lui fera ensuite perdre son mandat de député, ayant refusé de se représenter. Aujourd’hui, il fait l’objet d’une accusation de « haute trahison » devant les parlementaires. Un comble ! En devenant ministre, Varoufakis savait qu’il servirait de fusible, mais pas si vite et pas comme bouc émissaire.

Conversation entre adultes est un ouvrage essentiel pour mieux comprendre les rouages absurdes de la machinerie pseudo-européenne, bankstérisée et effectivement proto-maffieuse qui massacre toute véritable idée européenne. Le récit de Yanis Varoufakis est un avertissement pour tout gouvernement qui tenterait de discuter avec les « institutions ». Celles-ci ne connaissent qu’un seul langage : la force. Heureusement que la France détient toujours de l’arme nucléaire…

Georges Feltin-Tracol

• Yanis Varoufakis, Conversation entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe, Éditions Les liens qui libèrent, 2017, 526 p., 26 €.

dimanche, 25 mars 2018

Warum Amerika den Krieg braucht

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Warum Amerika den Krieg braucht

Warum wollen die Amerikaner ständig Krieg, Krieg und noch mehr Krieg? Eine zeitlose Analyse.

Von Dr. Jacques R. Pauwels / Antikrieg

Ex: https://www.contra-magazin.com

Anmerkung der GlobalResearch-Redaktion: Dieser prägnante Artikel wurde am 30. April 2003 von dem Historiker und Politikwissenschaftler Jacques Pauwels in unmittelbarer Folge des Krieges gegen den Irak verfasst. Der Artikel bezieht sich weitgehend auf die Präsidentschaft von George W. Bush. Eine aktuelle Frage: Warum will die Trump-Administration Krieg, einschließlich Krieg gegen Nordkorea, Iran, Russland und China?

Korea, Vietnam, Kambodscha, Irak, Libyen, Syrien, Jemen…. Warum sind die USA seit mehr als einem halben Jahrhundert im Krieg? Und warum unterstützen die Amerikaner die militärische Agenda der USA?

* * *

Kriege sind eine schreckliche Verschwendung von Leben und Ressourcen, und deshalb sind die meisten Menschen grundsätzlich gegen Kriege. Der amerikanische Präsident hingegen scheint den Krieg zu lieben. Warum? Viele Kommentatoren haben die Antwort in psychologischen Faktoren gesucht. Einige meinten, dass George W. Bush es für seine Pflicht hielt, die Arbeit zu beenden, die begonnen wurde, aber aus irgendeinem obskuren Grund von seinem Vater zur Zeit des Golfkriegs nicht abgeschlossen wurde, andere glauben, dass Bush Junior einen kurzen und triumphalen Krieg erwartete, der ihm eine zweite Amtszeit im Weißen Haus garantieren würde.

Ich glaube, wir müssen anderswo eine Erklärung für die Haltung des amerikanischen Präsidenten suchen.

USWM-1.jpgDie Tatsache, dass Bush scharf auf Krieg ist, hat wenig oder nichts mit seiner Psyche zu tun, aber sehr viel mit dem amerikanischen Wirtschaftssystem. Dieses System – Amerikas Marke des Kapitalismus – funktioniert in erster Linie, um extrem reiche Amerikaner wie die "Geld-Dynastie" Bush noch reicher zu machen. Ohne heiße oder kalte Kriege kann dieses System jedoch nicht mehr das erwartete Ergebnis in Form von immer höheren Gewinnen bringen, die die Wohlhabenden und Mächtigen Amerikas als ihr Geburtsrecht ansehen.

Die große Stärke des amerikanischen Kapitalismus ist auch seine große Schwäche, nämlich seine extrem hohe Produktivität. In der historischen Entwicklung des internationalen Wirtschaftssystems, das wir Kapitalismus nennen, haben eine Reihe von Faktoren zu enormen Produktivitätssteigerungen geführt, zum Beispiel die Mechanisierung des Produktionsprozesses, die in England bereits im 18. Jahrhundert begonnen hat. Im frühen 20. Jahrhundert leisteten die amerikanischen Industriellen dann einen entscheidenden Beitrag in Form der Automatisierung der Arbeit durch neue Techniken wie die Produktion am Fließband. Letzteres war eine Innovation, die von Henry Ford eingeführt wurde, und diese Techniken sind daher kollektiv als "Fordismus" bekannt geworden. Die Produktivität der großen amerikanischen Unternehmen stieg spektakulär an.

So rollten bereits in den 1920er Jahren täglich unzählige Fahrzeuge von den Fließbändern der Automobilfabriken in Michigan. Aber wer sollte all diese Autos kaufen? Die meisten Amerikaner hatten damals nicht ausreichend gefüllte Brieftaschen für einen solchen Kauf. Auch andere Industrieprodukte überfluteten den Markt und es entstand eine chronische Disharmonie zwischen dem ständig wachsenden Wirtschaftsangebot und der nachlassenden Nachfrage. So entstand die Wirtschaftskrise, die allgemein als die Große Depression bekannt ist. Es war im Wesentlichen eine Krise der Überproduktion. Lagerhallen platzten vor unverkauften Waren, Fabriken entließen Arbeiter, die Arbeitslosigkeit explodierte, und so schrumpfte die Kaufkraft des amerikanischen Volkes noch mehr, was die Krise noch verschlimmerte.

Es ist nicht zu leugnen, dass in Amerika die Weltwirtschaftskrise während und wegen des Zweiten Weltkriegs endete. (Sogar die größten Bewunderer von Präsident Roosevelt geben zu, dass seine viel beachtete New-Deal-Politik wenig oder keine Erleichterung brachte. Die wirtschaftliche Nachfrage stieg spektakulär an, als der Krieg, der in Europa begonnen hatte und an dem die USA selbst vor 1942 nicht aktiv beteiligt waren, der amerikanischen Industrie erlaubte, unbegrenzte Mengen an Kriegsgerät zu produzieren. Zwischen 1940 und 1945 würde der amerikanische Staat nicht weniger als 185 Milliarden Dollar für solches Gerät ausgeben, und der Anteil der Militärausgaben am BSP stieg damit zwischen 1939 und 1945 von unbedeutenden 1,5 Prozent auf etwa 40 Prozent. Darüber hinaus lieferte die amerikanische Industrie über Lend-Lease gigantische Mengen an Ausrüstung an die Briten und sogar an die Sowjets. (In Deutschland produzierten inzwischen die Tochtergesellschaften amerikanischer Konzerne wie Ford, GM und ITT alle möglichen Flugzeuge und Panzer und anderes Kriegsgerät für die Nazis, auch nach Pearl Harbor, aber das ist eine andere Geschichte). Das Hauptproblem der Großen Depression – das Ungleichgewicht zwischen Angebot und Nachfrage – wurde damit gelöst, weil der Staat die wirtschaftliche Nachfrage durch riesige Aufträge militärischer Art "in Schwung brachte".

Was die einfachen Amerikaner betrifft, so brachte Washingtons Militärausgabenorgie nicht nur praktisch Vollbeschäftigung, sondern auch viel höhere Löhne als je zuvor; es war während des Zweiten Weltkriegs, als das mit der Großen Depression verbundene weit verbreitete Elend zu Ende ging und die Mehrheit des amerikanischen Volkes einen beispiellosen Wohlstand erreichte. Die mit Abstand größten Nutznießer des Kriegswirtschaftsbooms waren jedoch die Geschäftsleute und Unternehmen des Landes, die außerordentliche Gewinne erzielten. Zwischen 1942 und 1945, schreibt der Historiker Stuart D. Brandes, waren die Nettogewinne der 2.000 größten amerikanischen Firmen mehr als 40 Prozent höher als im Zeitraum 1936-1939. Ein solcher "Gewinnboom" sei möglich gewesen, weil der Staat Milliarden von Dollar an Rüstungsgütern bestellt, keine Preiskontrollen eingeführt und die Gewinne kaum oder gar nicht besteuert habe. Diese Großzügigkeit kam der amerikanischen Geschäftswelt im Allgemeinen zugute, insbesondere aber der relativ eingeschränkten Elite der Großkonzerne, die als "Big Business" oder "Corporate America" bekannt sind. Während des Krieges erhielten insgesamt weniger als 60 Firmen 75 Prozent aller lukrativen militärischen und sonstigen staatlichen Aufträge. Die großen Konzerne – Ford, IBM, etc. – erwiesen sich als die "Kriegsschweine", schreibt Brandes, die sich an der großen Talsohle der Militärausgaben des Staates vollfraßen. So steigerte IBM den Jahresumsatz zwischen 1940 und 1945 dank kriegsbedingter Aufträge von 46 auf 140 Millionen Dollar und steigerte den Gewinn entsprechend.

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Amerikas große Konzerne nutzten ihr fordistisches Know-how voll aus, um die Produktion anzukurbeln, aber selbst das reichte nicht aus, um den Kriegsbedarf des amerikanischen Staates zu decken. Viel mehr Ausrüstung wurde benötigt, und um sie zu produzieren, brauchte Amerika neue Fabriken und eine noch effizientere Technologie. Diese neuen Anlagen wurden ordnungsgemäß aus dem Boden gestampft, so dass der Gesamtwert aller Produktionsanlagen des Landes zwischen 1939 und 1945 von 40 auf 66 Milliarden Dollar anstieg. Es war jedoch nicht der Privatsektor, der all diese neuen Investitionen getätigt hat; aufgrund seiner unangenehmen Erfahrungen mit der Überproduktion in den dreißiger Jahren fanden Amerikas Geschäftsleute diese Aufgabe zu riskant. Der Staat hat also 17 Milliarden Dollar in mehr als 2.000 Verteidigungsprojekte investiert. Als Gegenleistung für eine geringe Gebühr durften private Unternehmen diese brandneuen Fabriken mieten, um … zu produzieren und Geld zu verdienen, indem sie die Produktion an den Staat zurückverkauften. Außerdem, als der Krieg vorbei war und Washington beschloss, sich von diesen Investitionen zu trennen, kauften die großen Unternehmen der Nation sie für die Hälfte und in vielen Fällen nur für ein Drittel des realen Wertes.

Wie finanzierte Amerika den Krieg, wie bezahlte Washington die hohen Rechnungen von GM, ITT und den anderen Lieferanten von Kriegsausrüstung? Die Antwort lautet: teilweise durch Steuern – etwa 45 Prozent -, aber viel mehr durch Kredite – etwa 55 Prozent. Dadurch stieg die Staatsverschuldung dramatisch an, nämlich von 3 Milliarden Dollar im Jahr 1939 auf nicht weniger als 45 Milliarden Dollar im Jahr 1945. Theoretisch hätte diese Schuld durch die Erhebung von Steuern auf die riesigen Gewinne, die während des Krieges von Amerikas Großkonzernen eingesteckt wurden, reduziert oder ganz getilgt werden müssen, aber die Realität war anders. Wie bereits erwähnt, hat der amerikanische Staat es versäumt, die Windfall-Profite der amerikanischen Unternehmen sinnvoll zu besteuern, ließ die Staatsschulden explodieren und bezahlte seine Rechnungen und die Zinsen für seine Darlehen mit seinen allgemeinen Einnahmen, d.h. mit Hilfe der durch direkte und indirekte Steuern generierten Einnahmen. Vor allem aufgrund des im Oktober 1942 eingeführten regressiven Steuergesetzes wurden diese Steuern zunehmend von Arbeitern und anderen einkommensschwachen Amerikanern gezahlt, nicht von den Superreichen und den Unternehmen, deren Eigentümer, Großaktionäre und/oder Topmanager diese waren. "Die Last der Finanzierung des Krieges", beobachtet der amerikanische Historiker Sean Dennis Cashman, "wurde fest auf die Schultern der ärmeren Mitglieder der Gesellschaft geschlagen."

Die amerikanische Öffentlichkeit, die vom Krieg betroffen und von der hellen Sonne der Vollbeschäftigung und der hohen Löhne geblendet war, hat dies jedoch nicht bemerkt. Die wohlhabenden Amerikaner hingegen waren sich der wunderbaren Art und Weise bewusst, in der der Krieg Geld für sie selbst und ihre Unternehmen generierte. Übrigens waren es auch die reichen Geschäftsleute, Banken, Versicherer und andere Großinvestoren, die Washington das für die Finanzierung des Krieges benötigte Geld geliehen haben; so profitierte die amerikanische Wirtschaft auch vom Krieg, indem sie den Löwenanteil der durch den Kauf der berühmten Kriegsanleihen generierten Zinsen einsteckte. Zumindest theoretisch sind die Reichen und Mächtigen Amerikas die großen Verfechter des so genannten freien Unternehmertums, und sie lehnen jede Form von staatlicher Intervention in die Wirtschaft ab. Während des Krieges erhoben sie jedoch nie Einwände gegen die Art und Weise, wie der amerikanische Staat die Wirtschaft führte und finanzierte, denn ohne diese groß angelegte dirigistische Verletzung der Regeln des freien Unternehmertums hätte sich ihr kollektiver Reichtum niemals so stark vermehren können wie in diesen Jahren.

Während des Zweiten Weltkrieges haben die wohlhabenden Eigentümer und Topmanager der großen Konzerne eine sehr wichtige Lektion gelernt: Während eines Krieges gibt es Geld zu verdienen, viel Geld. Mit anderen Worten, die mühsame Aufgabe der Gewinnmaximierung – die Schlüsselaktivität innerhalb der kapitalistischen amerikanischen Wirtschaft – kann durch Krieg viel effizienter gelöst werden als durch Frieden; allerdings ist die wohlwollende Mitwirkung des Staates erforderlich. Seit dem Zweiten Weltkrieg sind sich die Reichen und Mächtigen Amerikas dessen bewusst. So ist ihr Mann im Weißen Haus heute [2003, also George W. Bush], der Spross einer "Geld-Dynastie", der ins Weiße Haus katapultiert wurde, um die Interessen seiner wohlhabenden Familienmitglieder, Freunde und Mitarbeiter im korporativen Amerika, die Interessen des Geldes, der Privilegien und der Macht zu fördern.

USWM4.gifIm Frühjahr 1945 war es klar, dass der Krieg, die Quelle fabelhafter Gewinne, bald vorbei sein würde. Was würde dann passieren? Unter den Ökonomen beschworen viele Cassandras Szenarien, die für die politischen und industriellen Führer Amerikas äußerst unangenehm waren. Während des Krieges hatten Washingtons Käufe von Rüstungsgütern und nichts anderes die wirtschaftliche Nachfrage wiederhergestellt und damit nicht nur Vollbeschäftigung, sondern auch beispiellose Gewinne ermöglicht. Mit der Rückkehr des Friedens drohte der Geist der Disharmonie zwischen Angebot und Nachfrage wieder nach Amerika zurückzukehren, und die daraus resultierende Krise könnte noch akuter sein als die Große Depression der "schmutzigen Dreißiger Jahre", denn während der Kriegsjahre war die Produktionskapazität der Nation erheblich gestiegen, wie wir gesehen haben. Arbeiter müssten gerade in dem Moment entlassen werden, in dem Millionen von Kriegsveteranen auf der Suche nach einem zivilen Arbeitsplatz nach Hause kommen würden, und die daraus resultierende Arbeitslosigkeit und der Rückgang der Kaufkraft würden das Nachfragedefizit verschärfen. Aus der Sicht der Reichen und Mächtigen Amerikas war die kommende Arbeitslosigkeit kein Problem; wichtig war, dass das goldene Zeitalter der gigantischen Profite zu Ende gehen würde. Eine solche Katastrophe musste verhindert werden, aber wie?

Militärische Staatsausgaben waren die Quelle hoher Gewinne. Um die Gewinne großzügig fließen zu lassen, waren nach der Niederlage Deutschlands und Japans neue Feinde und neue Kriegsdrohungen dringend nötig. Welch ein Glück, dass es die Sowjetunion gab, ein Land, das während des Krieges ein besonders nützlicher Partner war, der den Alliierten in Stalingrad und anderswo die Kastanien aus dem Feuer geholt hatte, aber auch ein Partner, dessen kommunistische Ideen und Praktiken es erlaubten, sie leicht in den neuen schwarzen Mann der Vereinigten Staaten von Amerika zu verwandeln. Die meisten amerikanischen Historiker geben heute zu, dass 1945 die Sowjetunion, ein Land, das während des Krieges enorm gelitten hatte, keine Bedrohung für die wirtschaftlich und militärisch weit überlegenen USA darstellte und dass Washington selbst die Sowjets nicht als Bedrohung empfand. Diese Historiker bestätigen auch, dass Moskau in der Nachkriegszeit sehr daran interessiert war, eng mit Washington zusammenzuarbeiten.

Tatsächlich hatte Moskau nichts zu gewinnen und alles zu verlieren in einem Konflikt mit der Supermacht Amerika, die dank ihres Monopols der Atombombe voller Zuversicht war. Doch Amerika – das Amerika der Superreichen – brauchte dringend einen neuen Feind, um die titanischen Ausgaben für "Verteidigung" zu rechtfertigen, die nötig waren, um die Räder der Volkswirtschaft auch nach Kriegsende in Schwung zu halten und damit die Gewinnmargen auf dem erforderlichen – oder besser gesagt, gewünschten – hohen Niveau zu halten oder gar zu erhöhen. Aus diesem Grund wurde der Kalte Krieg 1945 nicht von den Sowjets, sondern vom amerikanischen "militärisch-industriellen" Komplex ausgelöst, wie Präsident Eisenhower diese Elite wohlhabender Individuen und Unternehmen bezeichnete, die von der "Kriegswirtschaft" zu profitieren wussten.

In dieser Hinsicht übertraf der Kalte Krieg ihre kühnsten Erwartungen. Immer mehr Kampfmittel mussten produziert werden, weil die Verbündeten in der sogenannten "freien Welt", zu der eigentlich viele böse Diktaturen gehörten, mit US-Ausrüstung bis an die Zähne bewaffnet werden mussten. Darüber hinaus haben die amerikanischen Streitkräfte nie aufgehört, größere, bessere und anspruchsvollere Panzer, Flugzeuge, Raketen und, ja, chemische und bakteriologische Waffen und andere Massenvernichtungswaffen zu fordern. Für diese Waren war das Pentagon immer bereit, große Summen zu zahlen, ohne schwierige Fragen zu stellen. Wie schon während des Zweiten Weltkrieges waren es wieder vor allem die Großkonzerne, die die Aufträge ausführen durften. Der Kalte Krieg brachte beispiellose Gewinne, und sie flossen in die Kassen jener äußerst wohlhabenden Personen, die zufällig Eigentümer, Top-Manager und/oder Großaktionäre dieser Unternehmen waren. (Kommt es als Überraschung, dass in den Vereinigten Staaten frisch pensionierten Pentagongenerälen routinemäßig Jobs als Berater von den großen Korporationen angeboten werden, die in militärische Produktion mit einbezogen werden, und dass die Geschäftsmänner, die mit jenen Konzernen verbunden sind, regelmäßig zu hochrangigen Beamte des Verteidigungsministeriums, zu Beratern des Präsidenten, etc. ernannt werden?)

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Auch während des Kalten Krieges finanzierte der amerikanische Staat seine explodierenden Militärausgaben durch Kredite, wodurch die Staatsverschuldung in schwindelerregende Höhen stieg. 1945 lag die Staatsverschuldung bei "nur" 258 Milliarden Dollar, aber 1990 – als der Kalte Krieg zu Ende ging – betrug sie nicht weniger als 3,2 Billionen Dollar! Das war ein gewaltiger Anstieg, auch unter Berücksichtigung der Inflationsrate, der den amerikanischen Staat zum größten Schuldner der Welt werden ließ. (Übrigens: Im Juli 2002 hatte die amerikanische Staatsverschuldung 6,1 Billionen Dollar erreicht. Washington hätte die Kosten des Kalten Krieges decken können und sollen, indem es die enormen Gewinne der an der Rüstungsorgie beteiligten Unternehmen besteuerte, aber davon war nie die Rede. Als 1945 der Zweite Weltkrieg zu Ende ging und der Kalte Krieg wieder an Fahrt gewann, zahlten die Unternehmen noch immer 50 Prozent aller Steuern, doch im Verlauf des Kalten Krieges schrumpfte dieser Anteil stetig und beträgt heute nur noch etwa 1 Prozent.

Dies war möglich, weil die großen Konzerne der Nation weitgehend bestimmen, was die Regierung in Washington tun darf oder nicht, auch im Bereich der Steuerpolitik. Darüber hinaus wurde die Senkung der Steuerlast von Unternehmen erleichtert, da sich diese nach dem Zweiten Weltkrieg in multinationale Konzerne verwandelten, "überall und nirgends zu Hause", wie ein amerikanischer Autor im Zusammenhang mit ITT geschrieben hat, und es daher leicht fällt, sinnvolle Steuern überall zu vermeiden. In den USA, wo sie die größten Gewinne einstreichen, zahlten 37 Prozent aller amerikanischen multinationalen Unternehmen – und mehr als 70 Prozent aller ausländischen multinationalen Unternehmen – 1991 keinen einzigen Dollar Steuern, während die übrigen multinationalen Unternehmen weniger als 1 Prozent ihrer Gewinne an Steuern überwiesen.

Die himmelhohen Kosten des Kalten Krieges wurden also nicht von denen getragen, die davon profitierten und übrigens auch weiterhin den Löwenanteil der auf Staatsanleihen gezahlten Dividenden einnahmen, sondern von den amerikanischen Arbeitern und von der amerikanischen Mittelschicht. Diese Amerikaner mit niedrigem und mittlerem Einkommen erhielten keinen Pfennig aus den Gewinnen des Kalten Krieges, aber sie erhielten ihren Anteil an der enormen Staatsverschuldung, für die dieser Konflikt weitgehend verantwortlich war. Sie sind es also, die wirklich mit den Kosten des Kalten Krieges belastet wurden, und sie sind es, die weiterhin mit ihren Steuern für einen unverhältnismäßig hohen Anteil der öffentlichen Schulden bezahlen.

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Mit anderen Worten, während die durch den Kalten Krieg generierten Gewinne zum Vorteil einer extrem wohlhabenden Elite privatisiert wurden, wurden ihre Kosten rücksichtslos zum großen Nachteil aller anderen Amerikaner sozialisiert. Während des Kalten Krieges degenerierte die amerikanische Wirtschaft zu einem gigantischen Schwindel, zu einer perversen Umverteilung des Reichtums der Nation zum Vorteil der Reichen und zum Nachteil nicht nur der Armen und der Arbeiterklasse, sondern auch der Mittelschicht, deren Mitglieder gerne dem Mythos anhängen, dass das amerikanische kapitalistische System ihren Interessen dient. Während die Reichen und Mächtigen Amerikas immer größere Reichtümer ansammelten, wurde der Wohlstand, den viele andere Amerikaner während des Zweiten Weltkriegs erreicht hatten, allmählich untergraben und der allgemeine Lebensstandard sank langsam aber stetig.

Während des Zweiten Weltkriegs hatte Amerika eine bescheidene Umverteilung des kollektiven Reichtums der Nation zum Vorteil der weniger privilegierten Mitglieder der Gesellschaft erlebt. Während des Kalten Krieges jedoch wurden die reichen Amerikaner reicher, während die Nichtreichen – und sicherlich nicht nur die Armen – ärmer wurden. Im Jahr 1989, dem Jahr, in dem der Kalte Krieg auslief, waren mehr als 13 Prozent aller Amerikaner – etwa 31 Millionen Menschen – nach den offiziellen Armutskriterien arm, was das Problem definitiv unterschätzt. Umgekehrt besitzen heute 1 Prozent aller Amerikaner nicht weniger als 34 Prozent des Gesamtvermögens der Nation. In keinem großen "westlichen" Land ist der Reichtum ungleichmäßiger verteilt.

Der winzige Prozentsatz der superreichen Amerikaner fand diese Entwicklung äußerst zufriedenstellend. Sie liebten die Idee, immer mehr Reichtum anzuhäufen, ihr ohnehin schon riesiges Vermögen auf Kosten der weniger Privilegierten zu vermehren. Sie wollten es dabei belassen oder, wenn überhaupt möglich, dieses erhabene Schema noch effizienter gestalten. Doch alle guten Dinge müssen ein Ende haben, und 1989/90 brach der beutereiche Kalte Krieg zusammen. Das war ein ernstes Problem. Gewöhnliche Amerikaner, die wussten, dass sie die Kosten dieses Krieges getragen hatten, erwarteten eine "Friedensdividende".

Sie dachten, dass das Geld, das der Staat für Militärausgaben ausgegeben hatte, nun dazu verwendet werden könnte, sich Vorteile zu verschaffen, zum Beispiel in Form einer staatlichen Krankenversicherung und anderer Sozialleistungen, die die Amerikaner im Gegensatz zu den meisten Europäern nie genossen haben. 1992 konnte Bill Clinton tatsächlich die Präsidentschaftswahlen gewinnen, indem er einen nationalen Gesundheitsplan in Aussicht stellte, der natürlich nie zustande kam. Eine "Friedensdividende" war für die wohlhabende Elite des Landes überhaupt nicht von Interesse, denn die Erbringung sozialer Dienstleistungen durch den Staat bringt keine Gewinne für Unternehmer und Unternehmen und schon gar nicht die hohen Gewinne, die durch militärische Staatsausgaben erzielt werden. Es musste etwas getan werden, und zwar schnell, um die drohende Implosion der Militärausgaben des Staates zu verhindern.

Amerika, oder besser gesagt, das korporative Amerika, war seines nützlichen sowjetischen Feindes verlustig gegangen und musste dringend neue Feinde und neue Bedrohungen heraufbeschwören, um ein hohes Maß an Militärausgaben zu rechtfertigen. In diesem Zusammenhang trat Saddam Hussein 1990 wie eine Art Deus ex Machina auf. Dieser Blechtopf-Diktator war zuvor von den Amerikanern als guter Freund wahrgenommen und behandelt worden, und er war bis an die Zähne bewaffnet worden, um einen hässlichen Krieg gegen den Iran führen zu können; es waren die USA – und Verbündete wie Deutschland -, die ihn ursprünglich mit allen möglichen Waffen versorgten. Doch Washington brauchte dringend einen neuen Feind und fingerte ihn plötzlich als schrecklich gefährlichen "neuen Hitler" an, gegen den dringend Krieg geführt werden musste, obwohl klar war, dass eine Verhandlungslösung der Frage der Besetzung Kuwaits durch den Irak nicht ausgeschlossen war.

George Bush Senior war der Casting-Agent, der diese nützliche neue Nemesis Amerikas entdeckte und den Golfkrieg entfesselte, während dessen Bagdad mit Bomben überschüttet wurde und Saddams unglückliche Rekruten in der Wüste abgeschlachtet wurden. Der Weg in die irakische Hauptstadt war weit offen, aber der triumphale Einzug der Marines in Bagdad wurde plötzlich abgeblasen. Saddam Hussein wurde an der Macht gelassen, damit die Drohung, die er bilden sollte, weiter geltend gemacht werden konnte, um zu rechtfertigen, dass Amerika in Waffen gehalten wurde. Schließlich hatte der plötzliche Zusammenbruch der Sowjetunion gezeigt, wie ungelegen es sein kann, wenn man einen nützlichen Gegner verliert.

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Und so konnte Mars der Schutzpatron der amerikanischen Wirtschaft bleiben, genauer gesagt, der Pate der korporativen Mafia, die diese kriegsgetriebene Wirtschaft manipuliert und ihre riesigen Gewinne ernten kann, ohne ihre Kosten zu tragen. Das verachtete Projekt einer Friedensdividende konnte kurzerhand begraben werden, und die Militärausgaben konnten der Dynamo der Wirtschaft und die Quelle ausreichend hoher Gewinne bleiben. Diese Ausgaben stiegen in den 90er Jahren unaufhaltsam an. 1996 beliefen sie sich beispielsweise auf nicht weniger als 265 Milliarden Dollar, aber wenn man die inoffiziellen und/oder indirekten Militärausgaben, wie die Zinsen für Kredite zur Finanzierung vergangener Kriege hinzuzählt, belief sich die Summe 1996 auf etwa 494 Milliarden Dollar, was einem Aufwand von 1,3 Milliarden Dollar pro Tag entspricht! Doch mit nur einem beträchtlich gezüchtigten Saddam als Feindbild fand es Washington zweckmäßig, auch anderswo nach neuen Feinden und Bedrohungen zu suchen. Somalia sah vorübergehend vielversprechend aus, aber zu gegebener Zeit wurde ein weiterer "neuer Hitler" auf der Balkanhalbinsel in der Person des serbischen Führers Milosevic identifiziert. Die Konflikte im ehemaligen Jugoslawien boten also in den 90er Jahren die notwendigen Vorwände für militärische Interventionen, große Bombenangriffe und den Kauf von immer mehr und neueren Waffen.

Die "Kriegswirtschaft" konnte somit auch nach dem Golfkrieg weiter auf allen Zylindern laufen. Angesichts des gelegentlichen öffentlichen Drucks wie der Forderung nach einer Friedensdividende ist es jedoch nicht einfach, dieses System aufrechtzuerhalten. (Die Medien stellen kein Problem dar, da Zeitungen, Zeitschriften, Fernsehsender usw. sich entweder im Besitz großer Unternehmen befinden oder auf sie als Werbeeinnahmen angewiesen sind. Wie bereits erwähnt, muss der Staat kooperieren, also braucht man in Washington Männer und Frauen, auf die man zählen kann, vorzugsweise Individuen aus den eigenen Reihen, Individuen, die sich voll und ganz dafür einsetzen, das Instrument der Militärausgaben zu nutzen, um die hohen Gewinne zu erzielen, die nötig sind, um die sehr Reichen Amerikas noch reicher zu machen. In dieser Hinsicht war Bill Clinton hinter den Erwartungen zurückgeblieben, und das korporative Amerika konnte seine Erbsünde nie verzeihen, nämlich, dass er es geschafft hatte, sich selbst wählen zu lassen, indem er dem amerikanischen Volk eine "Friedensdividende" in Form eines Krankenversicherungssystems versprach.

Aus diesem Grund wurde im Jahr 2000 vereinbart, dass nicht der Clinton-Klon Al Gore ins Weiße Haus zog, sondern ein Team von militaristischen Hardlinern, praktisch ausnahmslos Vertreter des reichen, korporativen Amerika, wie Cheney, Rumsfeld und Rice, und natürlich George W. Bush selbst, Sohn des Mannes, der mit seinem Golfkrieg gezeigt hatte, wie es geht; auch das Pentagon war direkt im Bush-Kabinett in der Person des angeblich friedliebenden Powell vertreten, in Wirklichkeit ein weiterer Todesengel. Rambo zog ins Weiße Haus, und es dauerte nicht lange, bis die Ergebnisse sichtbar wurden.

Nachdem Bush Junior in die Präsidentschaft katapultiert worden war, sah es für einige Zeit so aus, als würde er China zum neuen Erzfeind Amerikas erklären. Ein Konflikt mit diesem Riesen war jedoch etwas riskant; außerdem verdienen allzu viele große Konzerne gutes Geld mit dem Handel mit der Volksrepublik. Eine weitere Bedrohung, vorzugsweise weniger gefährlich und glaubwürdiger, war erforderlich, um die Militärausgaben auf einem ausreichend hohen Niveau zu halten. Zu diesem Zweck hätten sich Bush und Rumsfeld und die Firma nichts bequemeres wünschen können als die Ereignisse vom 11. September 2001; es ist sehr wahrscheinlich, dass sie sich der Vorbereitungen für diese monströsen Angriffe bewusst waren, aber dass sie nichts taten, um sie zu verhindern, weil sie wussten, dass sie davon profitieren würden. Auf jeden Fall nutzten sie diese Gelegenheit, um Amerika mehr als je zuvor zu militarisieren, Bomben auf Menschen zu werfen, die nichts mit dem 11. September zu tun hatten, Krieg nach Herzenslust zu führen und damit für Unternehmen, die mit dem Pentagon Geschäfte machen, beispiellose Verkäufe zu erzielen. Bush hat nicht einem Land den Krieg erklärt, sondern dem Terrorismus, einem abstrakten Konzept, gegen das man nicht wirklich Krieg führen kann und gegen das ein endgültiger Sieg nie erreicht werden kann. In der Praxis bedeutete der Slogan "Krieg gegen den Terrorismus" jedoch, dass sich Washington nun das Recht vorbehält, weltweit und dauerhaft Krieg gegen jeden zu führen, den das Weiße Haus als Terroristen definiert.

Damit war das Problem des Endes des Kalten Krieges endgültig gelöst, denn es gab fortan eine Rechtfertigung für immer höhere Militärausgaben. Die Statistiken sprechen für sich. Die 1996 insgesamt 265 Milliarden Dollar an Militärausgaben waren bereits astronomisch, aber dank Bush Junior durfte das Pentagon im Jahr 2002 350 Milliarden ausgeben, und für 2003 hat der Präsident etwa 390 Milliarden versprochen; es ist nun aber praktisch sicher, dass das Cape von 400 Milliarden Dollar in diesem Jahr gerundet wird. (Um diese Militärausgaben-Orgie zu finanzieren, muss an anderer Stelle Geld gespart werden, z.B. durch die Absage von kostenlosen Mittagessen für arme Kinder; jede Kleinigkeit hilft). Kein Wunder, dass George W. vor Glück und Stolz strahlt, denn er – im Wesentlichen ein verwöhntes, reiches Kind mit sehr begrenztem Talent und Intellekt – hat die kühnsten Erwartungen nicht nur seiner wohlhabenden Familie und Freunde, sondern des gesamten Amerika der Konzerne, dem er seinen Job verdankt, übertroffen.

9/11 versah Bush mit einer Blankovollmacht, Krieg zu führen, wo und gegen wen auch immer er wählte, und wie dieser Aufsatz versucht hat, deutlich zu machen, spielt es keine Rolle, wer als Feind des Tages dran kommt. Letztes Jahr ließ Bush Bomben auf Afghanistan hageln, angeblich weil die Führer dieses Landes Bin Laden beherbergten, aber vor kurzem kam letzteres aus der Mode und es war wieder einmal Saddam Hussein, der angeblich Amerika bedrohte. Wir können hier nicht im Detail auf die spezifischen Gründe eingehen, warum Bushs Amerika unbedingt einen Krieg mit dem Irak Saddam Husseins und nicht etwa mit Nordkorea wollte. Ein Hauptgrund für das Führen dieses bestimmten Krieges sind die Gelüste auf die grossen Ölreserven des Iraks seitens der US-Ölkonzerne, mit denen die Bushes selbst – und Bushiten wie Cheney und Rice, nach der sogar ein Öltanker benannt ist – so eng verbunden sind. Der Krieg im Irak ist auch nützlich als Lektion für andere Länder der Dritten Welt, die nicht nach Washingtons Pfeife tanzen, und als Instrument, um die einheimische Opposition zu entmannen und das rechtsextreme Programm eines nicht gewählten Präsidenten in die Kehle der Amerikaner selbst zu rammen.

Das Amerika des Reichtums und der Privilegien ist vom Krieg abhängig, ohne regelmäßige und immer stärkere Dosen Krieg kann es nicht mehr richtig funktionieren, das heißt, die gewünschten Gewinne bringen. Im Moment wird diese Sucht, dieses Verlangen durch einen Konflikt gegen den Irak befriedigt, der auch den Ölbaronen sehr am Herzen liegt. Aber glaubt jemand, dass die Kriegstreiberei aufhören wird, sobald Saddams Skalp neben den Taliban-Turbanen in George W. Bushs Trophäenvitrine hängt? Der Präsident hat bereits mit dem Finger auf diejenigen gezeigt, die bald an die Reihe kommen werden, nämlich die "Achse des Bösen": Iran, Syrien, Libyen, Somalia, Nordkorea und natürlich Kuba, der alte Dorn in der Seite Amerikas. Willkommen im 21. Jahrhundert, willkommen in George W. Bushs schöner neuer Ära des permanenten Krieges!

Droits de douanes. L'Union européenne devrait-elle imiter Trump?

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Droits de douanes. L'Union européenne devrait-elle imiter Trump? 

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 22 mars, Donald Trump a annoncé qu'il allait taxer ( augmenter les droits de douanes sur) 60 milliards de dollars de marchandises importées de Chine, correspondant à 1.300 lignes de produit. La mesure visa à résorber un déficit avec la Chine qui atteint 375 milliards de dollars, sur un  déficit total avec le monde atteignant 796 milliards (dont il faut déduire un excédent américains sur les services principalement numériques d'environ 400 milliards.

Ceci veut dire que les prix de vente aux Etats-Unis des produits chinois importés augmenteront en proportion, diminuant l'intérêt qu'ils présentent pour les industries et consommateurs finaux américains. Ceux-ci ne cesseront pas pour autant d'importer des produits chinois, mais ceux-ci perdront une partie de leurs avantages au regard des produits équivalents fabriqués aux Etats-Unis.

La Maison Blanche envisage d'appliquer le même traitement aux biens provenant des autres parties du monde, notamment de l'Union européenne, mais la mesure a été différée dans la perspectives de négociations à ouvrir avec les pays producteurs.

Pour officialiser cette démarche, Donald Trump a annoncé le dépôt d'une procédure devant l'Organisation Mondiale du Commerce.

Sans attendre, l'Union européenne, par la voix notamment du commissaire au commerce Pierre Moscovici, s'est élevé contre la décision de Trump, au prétexte qu'elle va à l'encontre d'un principe encore considéré comme intangible entre pays se disant libéraux, le libre circulation des produits et services.

L'union européenne devrait-elle imiter Trump?

Il faudrait se poser la question dans la perspective où l'Union européenne, UE, ne serait pas seulement un instrument au service des intérêts financiers et industriels internationaux, principalement américains, qui dominent à leur profit l'économie mondiale. Supposons cependant que les gouvernements européens puissent décider de cette question au regard de leurs propres intérêts.

Un Etat européen seul, tel que la France et même la riche Allemagne, n'aurait pas intérêt à combattre la liberté des échanges, dans la mesure où chacun d'eux exporte presque autant qu'il importe. Mais si l'UE s'était suffisamment fédéralisée pour se donner des politiques économiques, fiscales et douanières coordonnées, elle représenterait une puissance capable dans de nombreux domaines de soutenir la confrontation avec les Etats-Unis, comme d'ailleurs avec des pays à économie relativement dirigée, tels la Chine et la Russie.

Dans ce cas, il paraît évident que l'UE aurait intérêt à négocier sa politique douanière en fonction de celle de ses partenaires commerciaux. Si les Etats-Unis taxent, comme prévisible, les importations d'acier européen, l'UE devrait taxer en proportion les importations de produits et services américains. Il en serait de même concernant les changes avec la Chine.

Mais il faut bien voir que taxer ne suffirait pas pour redonner de la vigueur à une branche industrielle européenne s'estimant défavorisée dans ses rapports avec les produits de même nature provenant des Etats-Unis ou de Chine.

Il faudrait impérativement que des politiques d'investissements, financées inévitablement par des économies dans d'autres domaines, permettent de reconstruire, sur un mode interventionniste, les entreprises de la branche industrielle ayant pris du retard.

Or ceci ne pourrait malheureusement pas être envisagé en Europe, qui a depuis des années renoncé à mettre en place dans le cadre d'économies partiellement dirigées, dites aussi économies mixtes, des politiques communes d'investissements et de développement. Sauf dans le cas, concernant la France notamment, des industries travaillant pour la défense.

C'est le même reproche qu'il faudrait faire à la politique douanière de Trump. Celle-ci, conformément à ses promesses électorales, visent à renforcer, par exemple, les industries métallurgiques de la Rust Belt qui sont aujourd'hui très archaïques.

Mais ces entreprises ne se moderniseront pas toutes seules et encore moins en un clin d'oeil. Il faudrait que l'Etat américain décide d'investir les dollars gagnés par de nouveaux droits de douanes dans le cadre d'une économie dirigée obligeant les anciennes aciéries à se moderniser. C'est ce qu'avait fait, avec un certain succès, le Commissariat au Plan français des années 50/60. Si Trump ne met pas en place des procédures identiques, les revenus résultant de droits de douanes plus élevés iront se perdre en spéculations diverses sans résultats quant au renforcement du potentiel industriel américain.

Or au delà du protectionnisme annoncé, rien dans le discours de Trump ou dans celui des intérêts politiques et économiques qui applaudissent en ce moment sa décision ne laisse présager - encore une fois hormis le très important secteur de la défense – le moindre interventionnisme économique de l'Etat fédéral, ni même des Etats fédérés.

Note

Sur ce sujet, voir aussi  (sans être nécessairement d'accord sur tout)

https://insolentiae.com/chaud-devant-nouvelle-secousse-bo...


 

samedi, 24 mars 2018

Entretien avec Jean-Loup Izambert La géopolitique de Trump

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Entretien avec Jean-Loup Izambert

La géopolitique de Trump

Ex: https://rebellion-sre.fr

Diplômé de l’École des Hautes Études Sociales, de l’École des Hautes Études Internationales et de l’École Supérieure de Journalisme de Paris, Jean-Loup IZAMBERT a pratiqué depuis 1972 plusieurs qualifications dans la presse régionale, spécialisée et nationale française. Il s’intéresse aux questions économiques, politiques et sociales et s’engage dans son métier en indépendant en 1987. De 1987 à 1995, il collabore régulièrement à l’hebdomadaire VSD, au mensuel économique et financier du groupe Les Échos, et à L’Humanité.

Rébellion : Les orientations géopolitiques des États-Unis sont difficiles à suivre depuis l’élection de D. Trump. Existe t-il une « doctrine Trump » en la matière ?

Jean-Loup Izambert : Pour l’essentiel, Trump poursuit la même politique intérieure que l’ancienne administration Obama. Il en est de même dans le domaine de la politique extérieure puisque depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche les tensions contre plusieurs pays, principalement contre la Fédération de Russie, n’ont cessé d’augmenter et la guerre impérialiste de s’accroître. Quand je parle de guerre impérialiste, je ne parle pas que de la guerre militaire mais également des guerres diplomatique, économique, financière, médiatique et terroriste, de l’espionnage débridé et des provocations que mènent « le pays de la guerre » contre les peuples du monde, y compris sur le continent européen. Son action politique est identique à celle d’Obama et se résume en une phrase : laisser les grandes puissances financières continuer de déréguler et piller l’économie. Pour faire une comparaison française, je dirai qu’il y a à peu près autant de différences entre l’action politique de Trump et celle de Clinton qu’il y en a entre celle du parti « socialiste » ou de Les Républicains avec celle de Macron. Si leurs discours et programmes peuvent paraître divergents sur certains aspects, au-delà des effets d’annonces et de leurs petites querelles médiatiques, ils ont tous sur le fond le même programme commun : laisser les grands propriétaires privés de la finance et de l’économie s’enrichir au détriment de l’intérêt général. C’est en cela, comme je le décris dans le dernier chapitre de Trump face l’Europe, que Trump et Clinton sont les deux faces d’un même système.

trump-face-a-leurope.jpgRébellion : Qui l’entoure sur ces questions ? Les conseillers de la Maison Blanche sont t-ils des néo-conservateurs ou des isolationnistes ?

J-L.I. : Trump est aujourd’hui entouré par des hommes qui sont tous liés, d’une manière ou d’une autre, au complexe militaro-industriel et aux cercles impérialistes de Washington au sein desquels se retrouvent dirigeants de sociétés transnationales, hauts fonctionnaires d’administrations, des membres des services de renseignement et certains militaires. Peu importe à la limite qu’ils soient « néo-conservateurs » ou « isolationnistes » puisqu’ils participent tous à la même politique impérialiste c’est-à-dire à une politique qui n’envisage l’existence des Etats-Unis que comme puissance hégémonique sur le monde. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, les principaux conseillers qui l’entouraient pendant sa campagne et lors de sa première année de présidence ont soit claqué la porte, soit été remerciés pour des raisons diverses. La principale d’entre elles est que la campagne électorale terminée ceux-ci ont découvert, sans doute un peu naïvement, que tout continue à peu près comme avec l’administration Obama. Chaque lobby, économique et militaro-industriel essaie de placer ses hommes pour influer en faveur de ses intérêts particuliers. Ce n’est pas une chose nouvelle au sein du pouvoir étasunien et les jeux des groupes d’influences ne font que prendre un peu plus d’ampleur. Bien sûr ces changements incessants provoquent des troubles dans le fonctionnement de certains secteurs de l’administration étasunienne.

Rébellion : Comment Trump juge l’Union européenne ?

J-L.I. : La seule préoccupation de Trump concernant l’Europe est la même que celle d’ Obama avec son ancienne Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, à savoir neutraliser l’Europe avec deux objectifs : d’une part empêcher par-dessus tout qu’une nouvelle construction européenne se réalise de Vladivostok à Lisbonne et d’autre part pousser les principaux pays d’Europe occidentale à collaborer aux guerres étasuniennes, qu’elles soient diplomatiques, militaires, financières, économiques ou médiatiques. Comme je le rappelle dans Trump face à l’Europe, à la fin des années 1950, la CIA organisait le soutien au « Comité Américain pour une Europe Unie » (American Committee on United Europe – ACUE). Créée en 1950 par l’administration étasunienne, cette organisation avait pour objectif d’empêcher l’Europe occidentale de se rapprocher des pays d’Europe de l’Est, principalement de l’Union soviétique, au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Le journaliste Ambrose Evans-Pritchard, s’appuyant sur des documents déclassifiés des services de l’administration étasunienne, rapporte dans une enquête très documentée (1) qu’« un mémorandum daté du 26 juillet 1950, donne des instructions pour une campagne visant à promouvoir un véritable Parlement européen. Il est signé du Général William J. Donovan, chef du bureau américain des services stratégiques en temps de guerre (OSS), l’ancêtre de la CIA […] Les documents montrent que l’ACUE a financé le Mouvement européen, l’organisation fédéraliste la plus importante d’après-guerre. En 1958, par exemple, l’ACUE a assuré 53,5 % du financement du mouvement […] L’European Youth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial […] Les dirigeants du Mouvement européen – Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak – étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des États-Unis fut tenu secret. L’argent de l’ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d’affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain ». C’est cette mini-Europe que le traité de Maastricht, écrit par les dirigeants des grandes banques liés à la grande finance anglo-saxonne, a enfermé dans de nouvelles frontières après qu’en 1990 les dirigeants communistes d’Union soviétique aient, avec d’autres, décidés d’abattre le « rideau de fer ». Une nouvelle fois, les dirigeants étasuniens ont pris peur que l’Europe occidentale se retrouve avec son entier continent et ouvre ainsi les portes du plus grand espace économique, social et culturel au monde. Trente ans après, ils sont toujours d’autant plus effrayés par cette perspective que la Fédération de Russie est aujourd’hui engagée aves ses partenaires de l’Organisation de coopération et de sécurité (OCS), de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et de la BRICS dans la construction d’un monde multipolaire. Là est la raison essentielle des attaques incessantes de Washington et de Londres contre la Fédération de Russie. Non seulement ce monde s’oppose à tout impérialisme, se débarrasse progressivement du dollar mais il promeut une politique de paix en développant les plus grands chantiers au monde. De plus, la Fédération de Russie est devenue le maillon dynamique reliant l’Europe occidentale et centrale à l’Asie ainsi qu’en témoignent, par exemple, ses partenariats à long terme avec des pays comme la République populaire de Chine, le Kazakhstan, la République socialiste du Viêt Nam ou le Japon. Cela signifie que nous vivons le temps de la fin de l’hégémonie étasunienne sur le reste du monde. Aussi l’Europe occidentale que Trump souhaite plus que jamais est une Europe atlantiste, c’est-à-dire soumise aux intérêts politiques, économiques, militaires et culturels étasuniens, divisée et séparée de son entier continent. Obama ne visait pas un autre objectif lorsqu’il alla en mars 2016, afin de dissuader les anglais de quitter l’Union dite « européenne » qui convient si bien à Washington, jusqu’à s’ingérer ouvertement dans les élections organisées en Angleterre pour influencer les résultats du référendum prévu en juin suivant.

Rébellion : Le retrait des États-Unis des négociations sur le traité Transatlantique vous semble répondre à des objectifs précis du gouvernement Trump ?

J-L.I. : Oui, bien sûr. L’administration Trump s’est désengagée ou a voulu renégocier plusieurs traités multinationaux. Ce fût notamment le cas du Traité de libre-échange transpacifique, le TPP, signé par douze pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam) qui n’a jamais été appliqué en raison de l’opposition du Congrès US ; de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) ; de l’accord de Paris sur le climat ratifié par 147 pays. L’administration Trump vise ainsi deux objectifs principaux : en premier lieu, il tente d’élargir sa base électorale sous le slogan « America first » en faisant croire que son action relance l’économie ; ensuite, il cherche à désengager les Etats-Unis des négociations multi-Etats trop contraignantes pour eux. Il leur préfère des négociations bilatérales dans lesquelles Washington peut imposer plus facilement son hégémonie. C’est notamment le cas avec le gouvernement anglais avec lequel son administration tente péniblement de négocier un accord bilatéral au détriment de l’Europe occidentale. Mais les désengagements de ces traités et les initiatives de toutes sortes comme la multiplication des taxes sur les produits importés aux USA au prétexte de protéger l’économie étasunienne en déclin va contre les intérêts des grands capitalistes qui poursuivent leur mondialisation financière. Vous remarquerez du reste que les milliardaires étasuniens comme George Soros qui financent des associations en Europe occidentale pour y faciliter la déportation et l’implantation de millions de fuyards sont du même « club » que ceux qui enferment les Etats-Unis dans des frontières de barbelés pour s’en protéger chez eux. Ces mesures entravent les intérêts privés des grands capitalistes qui sont hostiles à toute réglementation et à toute régulation de l’économie et des territoires. C’est aussi pourquoi Trump tente de les calmer en diminuant encore les impôts des grandes fortunes et les règlements tout en les laissant continuer de traficoter avec les places off-shore qui sont l’un des piliers de la survie du capitalisme. Un autre fait important est significatif de la poursuite de la politique d’Obama par l’administration Trump : la décision des Etats-Unis et d’Israël de se retirer ensemble, en octobre 2017, de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la (Unesco), sous prétexte qu’elle serait « anti-israélienne ». Depuis 2011, Washington avait arrêté de participer au financement de l’Unesco après que ses pays membres aient admis la parmi ses Etats membres. L’ensemble de ces faits témoignent bien de la volonté de l’administration Trump de continuer la même politique méprisante à l’égard du droit à des peuples à décider de leur avenir, du droit international et des traités dans tous les domaines. « Le pays de la guerre » doit se faire à l’idée que le temps où il pouvait décider à tout moment de la légalité des opérations commerciales entre entreprises d’Etats différents et prononcer des sanctions contre des entreprises étrangères qui ne lui conviennent pas et qui commercent entre elles touche à sa fin. Il est du reste particulièrement honteux pour la France de voir comment le pouvoir politique français s’est couché en 2014 puis en 2015 devant les très lourdes sanctions imposées par les Etats-Unis aux groupes BNP Paribas et Crédit Agricole Société Anonyme au prétexte que ces banques françaises auraient contourné la législation étasunienne sur l’utilisation du dollar dans les transactions commerciales avec des pays sous sanctions de Washington. Mais les yankees ne font qu’occuper le vide en profitant de la lâcheté des dirigeants français.

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Rébellion : Une crise financière et économique majeure est-elle possible dans les prochains mois ? Les géants de la finance préparent-ils ce nouveau choc ?

J-L.I. : Les crises financières sont inhérentes au capitalisme. Elles sont plus nombreuses, rapprochées et fortes au fur et à mesure que le Capital se concentre plus fortement entre les mains de ses principaux acteurs. Ce sont ces opérations de concentration du Capital qui ont pour conséquence la destruction de l’économie réelle. Dans le capitalisme les géants de la finance rançonnent les entreprises et les pays afin de financiariser leurs activités les plus rapidement rentables au profit des intérêts privés de packs de très gros actionnaires. J’en donne plusieurs exemples dans Trump face à l’Europe, notamment au-travers des témoignages de John Perkins, ancien consultant de haut niveau de sociétés transnationales étasuniennes, et du professeur Michel Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la mondialisation basé au Canada. Ces transnationales de la finance sont responsables de ces krachs, s’opposent à toute intervention de l’Etat et propagent leurs activités d’abord à partir des zones économiques les plus déréglementées. Les autorités de régulation des marchés financiers ne régulent plus grand-chose et n’ont plus d’autre choix que de laisser courir les marchés financiers livrés à eux-mêmes. A ce stade de développement du capitalisme que Lénine qualifiait d’impérialisme, derrière des immeubles de verre et des bilans en quadrichromie sur papier glacé, les intégristes du marché se livrent à des pratiques criminelles pour servir les exigences d’accumulation du Capital des grandes fortunes de l’oligarchie financière.

Rébellion : Pouvez-vous donner des exemples de la manière dont les acteurs financiers du capitalisme organisent ces krachs financiers au détriment de l’économie réelle ?

J-L.I. : Les exemples ne manquent pas et se multiplient depuis les années 2000. Bridgewater Associates, l’un des plus importants fonds d’investissement étasunien, vient de nous en donner un nouvel exemple. En quelques mois, d’octobre 2017 à février dernier, cette société du trading de haute fréquence a multiplié ses paris à la baisse sur la valeur des titres de plusieurs grandes sociétés d’Europe occidentale pour un total de 17,7 milliards d’euros (22 milliards de dollars), pariant sur un krach dans les douze à dix-huit prochains mois. Bridgewater a ainsi spéculé à la baisse pour la moitié du DAX allemand, – l’équivalent allemand du CAC40 – soit sur 5,93 milliards d’euros (7,3 milliards de dollars), sur des sociétés transnationales à base capitalistique française (BNP Paribas, Total, Sanofi, Vivendi, Airbus) à hauteur de 3,65 milliards d’euros ( 4,5 milliards de dollars), sur dix-huit sociétés italiennes pour 2,43 milliards d’euros (3 milliards de dollars) et sur plusieurs grands groupes comme la banque néerlandaise ING ou le groupe finlandais de télécommunications Nokia.

Cette action concentrée sur des sociétés transnationales – toutes situées en Europe occidentale dans le cas présent – est un processus classique de la spéculation à hauts risques. Il s’agit pour Bridgewater d’opérer une vente à découvert. Celle-ci consiste à vendre des actions à un certain cours en espérant que celui-ci va chuter fortement pour pouvoir les racheter ensuite moins chères et engranger ainsi de super profits tout en renforçant sa position financière au sein de ces entreprises. Il suffit de vendre au moment où la baisse commence puis d’acheter lorsque celle-ci s’arrête. Mais à l’origine il ne s’agit que d’une information financière, largement reprise par des médias, et avec laquelle il faut être très prudent. Il faut toujours garder en mémoire que dans la financiarisation de l’économie les achats d’actions se portent à la hausse non sur les entreprises potentiellement les plus rentables mais sur celles dont la communication financière accrédite l’idée qu’elles le sont ou qu’elles constituent une opportunité et qu’une majorité le pense. Et une majorité le pense d’autant plus facilement que cette information furtive qui suggère l’acte d’achat ou de vente est diffusée au moment opportun par les communicants des sociétés de trading. Elle circule rapidement et largement par les médias qui s’empressent de la relayer. Pour la plupart d’entre eux, l’information est émise par un spécialiste des marchés financiers donc par une institution « honorable » qui a pignon sur rue et, pour eux, celle-ci ne peut en conséquence qu’être vraie. Ce type d’action comme celle de Bridgewater peut aussi être destiné à favoriser des sociétés transnationales concurrentes de celles visées. Vous remarquerez que dans cette opération le fonds d’investissement US ne cible aucune entreprise étasunienne. Les européennes visées ne le sont pas en raison de leur place sur le marché européen mais plutôt de leur dépendance vis-à-vis du marché étasunien ou international. Pour ma part je n’y vois pas un effet de « la main invisible du marché » mais plutôt une attaque en règle contre des concurrentes de sociétés transnationales étasuniennes. J’observe, par ailleurs, que cette opération spéculative à hauts risques vient après l’échec cuisant des années de campagne de Washington et de quelques pays de l’Union « européenne », principalement l’Angleterre et la France, contre la Fédération de Russie. C’est un aspect des contradictions du capitalisme dont les monopoles concurrents se battent entre eux pour se disputer de « nouveaux territoires économiques » en s’affaiblissant mutuellement. Aussi, il faut toujours se méfier de ce genre d’annonces médiatiques. Quand des sociétés du trading de haute fréquence opèrent ce genre d’actions elles doivent s’entourer de la plus grande discrétion et agir très rapidement afin que personne ne vienne entraver leurs opérations d’une manière ou d’une autre. En la matière, la réussite dépend de l’information – captée et diffusée par l’opérateur financier – et de sa rapidité. Aussi, la désinformation et la manipulation des marchés financiers sont devenues un sport pratiqué par la plupart des grandes banques et sociétés financières dans lequel tous les coups sont permis.

Dans son remarquable travail de recherche, Jean-François Gayraud, haut fonctionnaire de la police nationale, livre des exemples révélateurs de cet aspect criminel du capitalisme. (2) Cette désagrégation des milieux financiers par ces crises qui se succèdent traduit le désarroi de leur système devenu complètement incontrôlable, un peu comme frappé par une succession de crises de panique devant une très lente mort qu’ils savent inéluctable et à laquelle ils se refusent. Mais pour ces gens-là, les conséquences économiques et sociales n’ont d’importance que dans la mesure où elles peuvent leur permettre de s’enrichir.

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Rébellion : Comment le capitalisme peut-il être en même temps de plus en plus affaibli, rester aussi facilement incontrôlable et poursuivre sa mondialisation financière ?

J-L.I. : Il y a effectivement une situation qui peut paraître contradictoire dans le fait que le capitalisme est affaibli et continue de subsister en poursuivant son développement. L’économie réelle du capitalisme est en pleine déconfiture et son développement n’est plus que financier. ICD London, société basée à Londres spécialisée dans le conseil, la création, la domiciliation et la gestion de sociétés basées dans les places off shore indique que « le rôle des paradis fiscaux dans la mondialisation est important. Ils sont l’un des piliers sans lequel la mondialisation économique contemporaine ne pourrait pas fonctionner (…) ils jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du capitalisme aujourd’hui. Ils ont connu un boom dans les années soixante et ils ont aujourd’hui un poids considérable dans le commerce international. Toutes les grandes banques internationales ont installé des succursales dans les paradis fiscaux. Ces territoires s’insèrent dans l’économie mondiale avec un poids économique tout particulier. » Les marchés financiers sont devenus aujourd’hui un vaste complexe de systèmes informatisés et interconnectés auquel ces centres financiers internationaux garantissent « le secret des transactions financières.» Dans ces conditions d’opacité, de liberté totale des mouvements de capitaux internationaux, de structures échappant à la réglementation bancaire internationale et aux services fiscaux et de réseaux hautement informatisés, des acteurs importants des marchés financiers capitalistes perdent des dizaines de millions de dollars, voire beaucoup plus, en quelques minutes.

Il existe une multitude de Hedge Funds qui sont spécialisés sur des stratégies différentes, voire sont parfois multi-stratégies. La plupart sont basés aux îles Caymans, aux Etats-Unis et à la City de Londres qui est la première place off shore du continent européen. Des algorithmes informatiques sont conçus pour prendre des décisions de trading et exécuter seuls les ordres sur les marchés financiers en fonction de différents paramètres. Leur contenu est différent selon la ou les stratégies du fonds financier. Certains prennent à la fois des positions vendeuses et acheteuses sur des actions, d’autres se focalisent sur les sociétés dont l’actualité peut avoir un fort impact sur la valeur de ses actions, parient sur les matières premières, sur l’évolution des taux d’intérêt ou même sur l’évolution à court terme de la croissance de l’ensemble d’un secteur l’économie mondiale, etc. Ces stratégies nécessitent une très importante quantité de connaissances, des informations précises et de nombreux calculs, souvent complexes, que les capacités de calculs du cerveau humain ne permettent pas de réaliser rapidement. Les algorithmes sont les outils de calcul, d’analyse et de décision qui peuvent dépasser les possibilités humaines en réagissant bien plus rapidement pour réaliser l’objectif pour lequel ils ont été programmés . Mais, ainsi que l’explique Jean-François Gayraud, « une fois que le trader a choisi un algorithme, qu’il l’a actionné, il perd le contrôle du processus engagé. Des machines surpuissantes communiquent entre elles. Et plus personne ne comprend en totalité ces marchés financiers. » Les algorithmes qui opèrent sur les marchés financiers sont nourris d’intelligence artificielle, conçus pour être autonomes, dotés d’une réelle indépendance décisionnelle et capables d’enregistrer et d’apprendre, donc de « progresser » dans un contexte évolutif très complexe qui échappe à l’entendement humain. Et comme le souligne Gayraud, « personne, là encore, ne peut donc savoir comment ils vont se comporter. » C’est ainsi, que parmi d’autres nombreux exemples que cite Jean-François Gayraud, Infinium Capital Management, l’une des plus puissantes sociétés de courtage des Etats-Unis, a perdu en février 2010 plus de 1 million de dollars en 3 secondes avec un nouvel algorithme destiné à… dégager des profits sur le marché du pétrole brut ! La même année, deux mois plus tard, le 6 mai, eut lieu le premier krach majeur imputé au trading de haute finance sur un modèle similaire à celui initié aujourd’hui par Bridgewater : en 45 minutes 1000 milliards de dollars se sont volatilisés ! Wall Street n’a pu être sauvée que par une suspension des cotations, un peu comme on débranche un simple ordinateur qui continue de travailler hors contrôle. Ces opérations ne visent pas à optimiser l’économie au profit de l’intérêt général mais à permettre à des groupes de gros actionnaires privés d’accumuler un profit maximum immédiat. Les montages financiers sont si complexes que seuls des initiés peuvent y recourir. A l‘autre bout de ce monde aussi passionnant et créatif qu’égoïste et répugnant, l’immense masse des producteurs fait les frais de cette « économie-casino ». Nous sommes en plein dans cette crise économique et financière majeure. Elle ne se manifeste pas de manière identique aux crises passées car celle-ci n’est plus conjoncturelle mais structurelle. De krach en krach, elle touche et gangrène lentement comme un cancer tous les aspects de la société : économique, financier, social, culturel, moral.

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Rébellion : L’élection de Donald Trump n’a donc rien changé. Pourtant des médias disent que le chômage baisse et que l’économie repart. Qu’en pensez-vous ?

J-L.I. : Je renvoie ceux qui diffusent de telles fausses informations en reproduisant les chiffres officiels de l’administration étasunienne aux travaux de chercheurs, d’enquêteurs, d’économistes et de statisticiens étasuniens comme ceux de The Economic Innovation Group. Tout d’abord, des organismes étasuniens officiels eux-mêmes contredisent certains des propres chiffres émis par le gouvernement pour tenter de faire croire à une reprise économique. Le Bureau du recensement des Etats-Unis, indique que plus de 146 millions d’Etasuniens sur 321 millions figurent dans les catégories « revenu médiocre » ou « faible revenu ». De son côté, si l’on prend comme référence les recherches du Département des statistiques du travail étasunien (3) il appert que plus de 102 millions sont sans emploi. Parmi ceux-ci 94,708 millions sont exclus du marché du travail et 47 millions, soit plus que la population de l’Espagne, ne survivent que de coupons alimentaires tandis que 1,6 million d’enfants dorment dans des refuges. Le Bureau de la Réserve Fédérale qui conduit des enquêtes sur la situation économique et financière de la population constatait en mai 2016 que 47% de la population se trouvait dans l’impossibilité de sortir 400 dollars pour couvrir les frais relatifs à une visite aux urgences sans devoir emprunter ou vendre quelque chose ! Ensuite, dans son étude intitulée The 2017 Distressed communities index publiée à la fin de l’année 2017 et qui dresse une situation de l’évolution des conditions de vie de la population, The Economic Innovation Group constate que la précarisation économique de la population des USA continue de s’aggraver et de s’étendre. Permettez-moi de citer quelques extraits : « La précarisation des populations américaines a fortement augmenté depuis 2000 », atteignant dans plusieurs Etats des pourcentages d’augmentation compris entre 20 et 50% ; « Le pourcentage de la population vivant en état de total détresse (distressed) diffèrent selon les États, mais peut atteindre des pourcentages impressionnants. Exemple : 43% des habitants de l’État du Mississipi sont en situation de détresse absolue» ; « 54,3% de la population des États-Unis est aujourd’hui en voie de précarisation ou en détresse », etc. Voilà des données qui, pour le moins, permettent de douter des chiffres officiels sur la prétendue chute du chômage à moins de 5% relayée par des médias officiels et sites Internet français…(4) Ceux qui disent que les choses vont mieux depuis que Trump est au pouvoir peuvent également se reporter au Rapport financier annuel de l’année 2017 publié en février dernier par le Département du Trésor US lui-même. Ils y apprendront en tournant les pages de ce document, on ne peut plus officiel, que le gouvernement étasunien a un passif de 20 400 milliards de dollars !( 5) Chaque seconde la dette publique étasunienne augmente de plus de 47 200 euros, soit de plus de 4 milliards de dollars chaque jour ! Mais, à ce chiffre doit s’ajouter, a minima, les 3 000 milliards de dollars d’endettement des Etats de l’Union, des comtés et des communes étasuniennes… A ma connaissance, le Saker Francophone est le seul média de langue française a avoir publié intégralement ce rapport financier du gouvernement US. Dans un article de Simon Black commentant le rapport du gouvernement étasunien mis en ligne par le Saker Francophone, l’économiste observe que « la valeur actualisée totale nette des dépenses futures par rapport aux revenus futurs » pour la sécurité sociale et l’assurance maladie est de 49 000 milliards de dollars. Cela signifie que les deux programmes de retraite et de soins de santé sont insolvables de près de 50 000 milliards de dollars mais surtout que le gouvernement US est dans le rouge à hauteur de près de 70 000 milliards de dollars ! ( 6)

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Le déficit du gouvernement US en 2017 atteint un record : 1.200 milliards de dollars, soit plus que le PIB australien ! Tel est le pays de Trump que des médias bourgeois présentent comme « l’homme le plus puissant du monde ». Belle « démocratie » et magnifique « relance économique » ! Connaissez-vous un seul média français qui ait traité de cette situation dramatique des Etats-Unis comme de ses causes ? L’administration Trump a-t-elle pris des mesures d’urgence pour contrer le chômage, la baisse des salaires, la précarité qui continue de se répandre sur le pays, permettre aux Etasuniens d’accéder à des logements de qualité à bas loyers, relancer l’économie, faciliter l’accès aux soins et à l’éducation de la population ? Aucune et pour une raison simple : il lui aurait fallu pour cela remettre la grande finance au service du développement économique et de l’intérêt général, ce qui est contraire à l’essence même du capitalisme. Le parti « Républicain » comme le parti « démocrate » n’ont, bien sûr, aucunement l’intention de changer le système dont ils sont les promoteurs. Les dirigeants des sociétés transnationales capitalistes, principalement anglo-saxonnes, sont les principaux responsables de la crise et les Etats-Unis sont les plus touchés par celle-ci car la finance et l’économie y sont moins régulées et contrôlées par la puissance publique. Même si l’administration Trump n’est au pouvoir que depuis dé but 2017, force est de constater que dans tous les domaines les géants financiers que vous évoquez ont les mains encore plus libres et la situation héritée de l’administration Obama ne fait que s’aggraver. De même, à la suite de l’administration Obama, celle de Trump s’active à répandre la guerre : au nord-est de la Syrie et en Afghanistan en armant de nouveaux groupes terroristes et en violant le droit international, en développant l’OTAN que Trump qualifiait hier « d’organisation obsolète » lors de sa campagne électorale, en faisant voter le budget militaire le plus important de l’histoire des Etats-Unis – 700 milliards de dollars – et surtout en relançant l’armement nucléaire. Nous sommes donc bien en plein dans le choc que vous évoquez qui peut encore gagner en violence dans tous les pays gérés par le même système politique et économique.

Rébellion : Que vaut dès lors la théorie selon laquelle l’Europe serait plus ou moins à l’abri de la crise des Etats-Unis et le discours de Macron sur « l’Europe qui protège les Européens » ?

J-L.I. : Formé à l’ENA, le président français a été formaté pour gérer le système. Son action est semblable à celle d’un « compteur de petits pois » dont l’activité se borne à programmer des taxes, des règlements et des lois qui protègent et favorisent les intérêts privés de la bourgeoisie à qui il doit son pouvoir. Celle-ci le fait danser comme un pantin sur le thème « laissez-nous faire sire et protégez-nous beaucoup ». Au Parlement dit « européen » qui n’a d’européen que le nom puisque l’Europe ne se borne pas aux 27 de la Commission « européenne » mais compte 51 pays dont la Fédération de Russie qui est la plus grande puissance de notre continent, les parlementaires de droite comme de gauche – exception faite des parlementaires communistes, tout particulièrement ceux du Parti communiste de Grèce (KKE) -, votent la plupart du temps ensemble. Les élus qui se déclarent « socialistes » ou de « gauche » votent avec les partis de droite représentant les grands propriétaires privés de l’économie et de la finance. Les hauts fonctionnaires de Bruxelles qualifient pudiquement cette tromperie de « bonne entente » des « grandes coalitions ». Sur les questions essentielles traitant de la gestion de la crise capitaliste, de l’organisation politique, administrative et économique des territoires (pays, régions, zones géopolitiques), les « socialistes » votent de plus en plus fréquemment avec les coalitions de la classe capitaliste (Groupe du Parti Populaire Européen – PPE –, du centre droit Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe – ADLE, groupe Europe des Nations et des Libertés (MENL). Qu’il s’agisse des normes de sécurité, de la politique agricole commune, de la fiscalité, de l’union bancaire, de la qualité des carburants, des obligations légales pour l’industrie agro-alimentaire, de la règlementation environnementale, de l’immigration ou même de la guerre et de l’intervention dans les affaires intérieures d’Etats, sur tous ces sujets des groupes de lobbying « travaillent » les députés de PPE et PSE. Au-delà des discours, passé le temps des élections ceux-ci gèrent tous deux le même système d’organisation économique et politique sur l’Europe occidentale. La droite et la gauche se retrouvent ainsi à voter ensemble sur des enjeux inter-institutionnels (organisation et responsabilité du service diplomatique de l’Union européenne, financement de l’Union européenne par de nouvelles taxes, budget pluriannuel 2014-2020, etc.) comme sur des enjeux variables (Politique agricole commune –PAC-, modalité de réintroduction de contrôles temporaires aux frontières nationales, énergie nucléaire). Dans une étude sur l’analyse d’une vingtaine de votes clés ayant marqué les politiques européennes et nationales entre 2009 et 2014, Yves Bertoncini – administrateur de la Commission européenne et directeur de Notre Europe – Institut Jacques Delors – et Thierry Chopin – Docteur en sciences politiques de l’Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur des études de la fondation Robert Schuman -, indiquent que sur la période 2009-2014 « plus des deux tiers des votes par appel nominal analysés par Vote Watch Europe traduisent la formation de majorités de grande coalition au Parlement européen, c’est-à-dire de majorités formées sur la base d’une négociation entre les groupes PPE et S&D » (Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen – S&D). Sur cette période la proportion de votes communs entre PPE et PSE (S&D) s’établissait à une moyenne globale de 64,5 % ! Les auteurs de ce rapport très intéressant sur qui vote quoi loin de sa terre d’élection soulignent que « c’est parce que des élus issus d’autres forces politiques, y compris le Front de gauche et le Front national, peuvent fréquemment se rallier à ces votes que près de la moitié d’entre eux ressortent de facto de la catégorie des « majorités de consensus », et que seule l’autre moitié (c’est-à-dire un tiers) peut être classée dans la catégorie des « majorités de grande coalition » stricto sensu.(7) .De même, le Front national « se joint à plus de la moitié des coalitions PS et UMP » constatait déjà en mai 2014 la journaliste Diane Jean. (8) La conséquence de cette mascarade et de cette tromperie qui devraient conduire les électeurs à déserter massivement le scrutin des prochaines élections de 2019 au Parlement « européen » est que la crise capitalise continue de se propager sur l’Europe occidentale de Maastricht avec les deux mêmes tendances dominantes qu’aux Etats-Unis: un enrichissement continu et accentué des fortunes privées à très hauts revenus et des difficultés et un appauvrissement de la grande masse du peuple. Selon un rapport présenté en septembre 2015 par Isabel Ortiz, Directrice du Département de la Protection sociale à l’Organisation internationale du travail (OIT), « 123 millions de personnes sont actuellement exposées au risque de pauvreté au sein de l’UE (soit un quart de la population de l’Union), contre 116 millions en 2008 ». (9) .Le capitalisme est dans la crise la plus profonde qu’il n’ait jamais connue et celle-ci ne peut continuer à ce rythme soutenu qu’en raison de l’absence de force politique qui éclaire sur les causes de la crise et propose des ruptures radicales avec ce système. Les gens sont conscients que les choses ne vont pas mais ne voient pas comment changer vraiment les choses.

Rébellion : Face à cette mondialisation financière et aux guerres des Etats-Unis contre l’Europe que vous décrivez dans Trump face à l’Europe, quelle analyse faites-vous des forces qui déclarent s’opposer au système ?

izam.jpgJ-L.I. : Dans le travail de Jean-François Gayraud auquel je faisais référence, l’auteur donne une idée de l’importance de la pénétration de la grande finance privée dans l’appareil d’Etat et des moyens dont elle a su se doter. Mais, par voie de conséquence, il met aussi en évidence les connaissances et le niveau de conscience que le peuple doit acquérir pour prendre l’économie en mains. L’enjeu est de taille ainsi que le décrit Hervé Sérieyx lorsqu’il analyse les liens entre l’entreprise et la société dans son ouvrage Alerte sur notre contrat social  (10 ) « Par simple souci d’efficacité économique, il s’agit, dit-il, de passer du « personnel-instrument » au service de l’organisation à « l’organisation-instrument » au service des personnes ». Cette simple phrase est un appel à la réflexion pour changer tout le système de production et cela commence au cœur des entreprises auxquels hommes et femmes consacrent l’essentiel de leur existence. Or, dans l‘immédiat il n’y a rien à attendre des centrales syndicales nationales que leurs directions ont transformé en associations caritatives et de « randonneurs Bastille-République » qui négocient la régression quand il faut la combattre. Rien à attendre non plus, en l’état actuel, du parti communiste dirigé par une bordée d’apparatchiks dont la plupart n’ont jamais travaillé de leur vie et sont ignorants des réalités du monde de l’entreprise et de la grande finance comme des relations internationales.

De « l’insoumis » Mélenchon qui fit hier campagne pour le traité de Maastricht avant de voter la guerre de l’OTAN contre la Libye en 2011 avec ses amis « socialistes » et de droite au Parlement « européen » au Front national, chacun se dispute l’aménagement du système à coups de réformettes ; chacun y va de son petit couplet sur le thème de «l’avenir en commun » et « au nom du peuple » mais aucun ne propose des mesures afin de mettre un terme à la mainmise de la grande finance sur l’avenir du peuple. Comme l’écrit Jean-François Gayraud, ce « capitalisme de connivence » s’accommode parfaitement d’une « démocratie de basse intensité » : « votez pour qui vous voudrez, cela est indifférent, puisque au final c’est le marché et non le parlement qui décide. » Face à ce désert politique et syndical, vous avez un grand patronat organisé au plan international et dirigé par des personnes formées à la gestion capitaliste d’entreprises économiques et financières, des traders rodés aux circuits financiers internationaux et aux montages économico-financiers les plus complexes réservés à des initiés. Concernant les directions de la plupart des organisations ouvrières, la gestion démocratique reste un slogan. Les syndicats et les partis politiques dits « démocratiques » ne menant pas la bataille d’idées dans les entreprises et au plan national à la hauteur des enjeux, les salariés découvrent du jour au lendemain, par exemple, qu’ils vont être licenciés d’entreprises dont ils font la richesse et qui réalisent souvent des super profits. Des directions syndicales appellent même à négocier le montant des primes de licenciements quand c’est l’entreprise, l’emploi et le contrat social français qu’il faut défendre. Le drame est devenu profond et le grand patronat poursuit sa destruction de l’économie avec l’appui du gouvernement Philippe et du ministre de l’Economie Le Maire.

Rébellion : Un peu comme Trump l’a déclaré et fait voter, le ministre français de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, veut supprimer l’ISF sur les valeurs mobilières et baisser l’impôt sur les sociétés, en le ramenant de 33,3 % à 25 %. Cela peut-il changer les choses ?

J-L.I. : La réduction par le gouvernement de Trump du taux de l’impôt sur les sociétés de 35 à 21%, les dispositions pour que les entreprises rapatrient aux Etats-Unis les capitaux qu’elles détiennent à l’étranger – ce qui ne les gênera en rien puisqu’elles peuvent placer ceux-ci en offshore aux Etats-Unis -, la suppression de l’amende que devaient payer les citoyens renonçant à souscrire une couverture maladie avec l’augmentation des primes d’assurance maladie qui vont suivre et autres mesurettes sont, comme le soulignait Nouriel Roubini dans Les Echos, « du sur-mesure pour les plus riches » (11) Des mêmes mesures semblables entraîneront en France comme aux Etats-Unis les mêmes conséquences : la dette va continuer de s’alourdir, la croissance n’augmentera pas et les inégalités vont s’accentuer. Les riches vont devenir encore plus riches tandis que l’immense majorité de la population va connaître des difficultés grandissantes, une réduction drastique des services publics et la pauvreté va continuer de se développer. C’est la suite des politiques précédentes qui, depuis le gouvernement Fabius de 1984, ont toujours laissé courir la financiarisation de l’économie contre le développement économique derrière un discours sur la lutte contre le chômage, la création d’emplois et la relance de l’économie. Les patrons vont payer encore moins d’impôts et être ainsi encore un peu plus dégagés de leur participation au développement des entreprises et de leur environnement. Le ministre Le Maire trompe d’autant plus les gens qu’il ne peut ignorer que l’Etat apporte des milliards d’euros à perte dans des entreprises transnationales qui non seulement ne créent pas d’emplois mais sont les principaux « fabricants de chômage » du pays. Les sociétés de l’indice boursier CAC40 sont celles qui réalisent les plus importants chiffres d’affaires. En 2017 ces entreprises ont engrangé plus de 94 milliards d’euros de profits pour un chiffre d’affaire cumulé de 1252 milliards d’euros. Or, ces sociétés du CAC40 sont celles qui captent la très grande majorité des aides publiques de Bruxelles mais surtout de l’Etat et des collectivités locales tout en bénéficiant d’autres milliards d’euros d’exonérations fiscales à différents titres. Il ressort des études et rapports réguliers du Comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements (COSAPE) que, si vous prenez en compte le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et l’ensemble des aides et exonérations sociales et fiscales de toutes sortes, de 2012 à 2017, le montant annuel moyen du soutien de l’Etat central et des collectivités locales aux entreprises se situe à plus ou moins 200 milliards d’euros selon les années ! (12) D’année en année ce montant ne cesse de croître sans aucun effet en faveur de l’emploi, bien au contraire : le chômage et le sous-emploi continuent d’augmenter, ces grandes entreprises de licencier et de délocaliser, le tissu social et économique de se désagréger. La casse du Code du travail et l’accélération du processus de privatisations commencées sous le ministre « socialiste » Macron se poursuivent aujourd’hui sous le président Macron et vont détériorer encore plus la situation en portant de nouveaux coups au contrat social français. Ces privatisations créent les conditions favorables à l’écroulement de nouveaux pans de l’économie et ouvre grand les portes des entreprises privatisées à leur financiarisation. La grande finance va pouvoir désormais y assouvir sans aucune contrainte son appétit de profits maximums immédiats afin de permettre à ses clients privilégiés, à ses gros actionnaires et à des cadres supérieurs de s‘enrichir plus et plus vite. Le grand patronat et ses politiciens qui n’arrêtent pas de discourir sur les bienfaits de la mondialisation, de la liberté d’entreprise et du prétendu poids des charges en France sont ainsi la plus lourde charge que le pays doive supporter dans le budget de l’Etat ! Quel parti politique propose d’en finir réellement avec ce pillage permanent de l’Etat par ces accapareurs ?

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Rébellion : La France macroniste a t-elle encore un rôle dans le jeu international ?

J-L.I. : Emmanuel Macron est un partisan «des Etats-Unis d’Europe», soumis à la Commission « européenne » dont il applique les orientations et embrigadé dans l’OTAN dirigé par les Etats-Unis. Il ne peut donc tenir sur l’Europe qu’un discours trompeur et réducteur de phrases vides d’avenir pour éviter la réalité géographique, historique, politique, économique et culturelle de notre continent. Il s’est même dit prêt, en avril 2017, à bombarder la Syrie « sans mandat de l’ONU » ! Voilà qui en dit long sur son mépris pour l’Assemblée générale de l’ONU, le droit international et le respect de la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Après les crimes d’agression commis depuis Sarkozy contre la Libye puis contre la Syrie, la France de Macron est aujourd’hui en pleine illégalité internationale. Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Philippe, continue de diriger la politiqué étrangère de la France en toute impunité alors qu’il est l’un des principaux responsables du trafic de matériel militaire et d’armes et de l’entraînement de groupes irréguliers et criminels contre la République arabe syrienne. Ces actions en font un complice du crime d’agression et des crimes de guerre dont l’ancien président Hollande est le principal instigateur français Ces violations flagrantes du droit international et du droit humanitaire, outre qu’elles ont prolongé et aggravé le conflit armé déclenché par Washington, Londres et Paris ont mis en danger la paix, la sécurité et la stabilité régionale. Vous avez pu lire les faits que je rapporte sur la complicité de l’Etat français avec des groupes criminels dans les deux tomes de 56. (14) Il n’y a donc rien à attendre de ce président et de ce gouvernement qui poursuivent la même politique atlantiste que celle des présidences et gouvernements passés depuis les années soixante-dix. Entre une politique intérieure soumise aux Grandes orientations de politique économique – les Gopé – décidées par les fonctionnaires de la Commission « européenne » et une politique étrangère alignée sur les desiderata de Washington, le seul rôle que la France puisse jouer est celui d’une cantinière qui attend les consignes de ses maîtres.

Notes :

1/ Euro-federalists financed by US spy chiefs (Les Euro-fédéralistes financés par les dirigeants de l’espionnage US), par Ambrose Evans-Pritchard (Bruxelles), The Telegraph, 19 septembre 2000. Les documents ont été trouvés par Joshua Paul, un chercheur à l’université de Georgetown à Washington. Ils incluent des dossiers des Archives nationales des États-Unis

2/ Le nouveau capitalisme criminel, par Jean-François Gayraud, préface de Paul Jorion, Ed. Odile Jacob.

3/ Source : Bureau of Labor Statistics, BLS, 3 juin 2016.

4/ Source : The Economic Innovation Group, The 2017 Distressed communities index, www.eig.org

5/ Source : FY2017, Financial Report of the United States Government, p.55.

6/ Source : FY2017, Financial Report of the United States Government, p.58 et suivantes, le Saker Francophone : US : Un bilan financier déficitaire abyssal en 2017, par Simon Black, 27 février 2018, http://lesakerfrancophone.fr/us-un-bilan-financier-defici...

7/ Sources : Clivage et compromis politiques au Parlement européen : comment vote-t-on à Strasbourg ? par Thierry Chopin et Camille Lépinay, Fondation Robert Schuman (Centre de recherches français sur l’Europe), 13 décembre 2010 et Des visages sur des clivages – Les élections européennes de mai 2014, par Yves Bertoncini et Thierry Chopin, Études et Rapports, 7 mai 2014, Fondation Robert Schuman, Vote Watch Europe, et Notre Europe-Institut Jacques Delors

8/ Quand les députés FN votent avec l’UMP et le PS à Bruxelles, par Diane Jean, Le Monde.fr, 23 mai 2014.

9/ Rapport Une Europe au service de la majorité et non d’une élite, Oxfam France, 9 septembre 2015, p. 3, intervention d’Isabel Ortiz, Directrice du Département de la Protection sociale à l’Organisation internationale du travail (OIT), www.oxfamfrance.org

10/ Alerte sur notre contrat social, par Hervé Sérieyx, Ed.Eyrolles.

11/ Les baisses d’impôt de Trump, du sur-mesure pour les plus riches, par Nouriel Rubini, Les Echos, 9 novembre 2017.

12/ L’argent des contribuables dans les poches des actionnaires, CGT, pôle économique, 25 septembre 2017 et Les aides publiques aux entreprises privées c’est 200 milliards d’euros ! par Daniel Roucous, L’Humanité, 5 février 2018.

13/ 56, tomes 1 et 2, par Jean-Loup Izambert, IS Edition, en version broché et numérique (www.amazon.fr).

Quel avenir pour le projet de gazoduc North Stream 2?

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Quel avenir pour le projet de gazoduc North Stream 2?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le projet de gazoduc dit North Stream 2 vise à permettre à la Russie d'exporter son gaz naturel vers l'Allemagne et éventuellement vers d'autres pays européens. Il va directement à l'encontre des projets de Washington consistant à vendre à l'Europe du gaz de schiste américain qui sera transporté à travers l'Atlantique par une flotte de méthaniers.

Aussi ouverts que soient les gouvernements européens aux intérêts des Etats-Unis, le programme américain ne suscite aucun enthousiasme. Le gaz une fois livré en Europe sera considérablement plus cher que le gaz russe, relativement aux coûts comparés du transport. De plus, une grande incertitude règne concernant la pérennité des gisements de gaz de schiste américains à échéance d'une dizaine d'année.

Les Etats-Unis se devaient de réagir. Le 15 mars un groupe bipartisan de sénateurs a demandé au Département fédéral du Trésor de s'opposer au projet, menaces de sanctions à l'appui. La raison invoquée est purement politique. North Stream permettra à la Russie, selon eux, d' « influencer » l'Europe...comme si le projet de gaz américain ne permettrait pas à à Washington d'influencer les gouvernements européens en faisant dépendre une partie de leurs approvisionnements en gaz de la volonté américaine.

Les bons élèves de l'Amérique en Europe, la Pologne, la Moldavie et l'Estonie, rejointes par l'Ukraine, ont par la voix de leurs gouvernements ou de leurs Parlements, repris l'argument américain. North Stream 2 sera un facteur déstabilisant, qui affaiblira l'Europe. Gazprom, qui vendra le gaz en Europe, n'est pas une entreprise pétrolière russe, mais une plate forme politique permettant à Moscou d'exercer une coercition sur l'Europe.

Au niveau de l'Otan et de la Commission européenne, cet avis est très largement partagé, mais ces deux organismes manquent de base légale pour intervenir dans des domaines relevant du droit commercial.

Par contre, le jeune chancelier autrichien Sebastian Kurz vient de s'exprimer. Si le slogan de l'Amérique est « America first », celui de l'Autriche est « Autriche d'abord ». La chancelière Merkel à son tour considère que le projet North Stream 2 ne pose pas de problèmes, vu la diversité des sources auxquelles peut s'adresser l 'Allemagne.

Seule l'Ukraine y perdra, car le transit actuel du gaz par son territoire deviendra redondant et plus coûteux. Elle verra disparaître les 2 milliards de droits de transit annuels qu'elle perçoit.

L'avenir proche dira qui commande dans l'Union européenne, les Etats-Unis ou l'Allemagne et l'Autriche, que rejoindra probablement la France. Les paris sont ouverts.

Pour en savoir plus

US Threatens Sanctions for EU Firms Participating In Nord Stream 2
https://russia-insider.com/en/us-threatens-sanctions-eu-f...

Voir aussi

https://insolentiae.com/les-americains-ont-leur-interet-p...

Le prétendu impérialisme chinois

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Le prétendu impérialisme chinois

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La Chine ne renforce pas sa présence géopolitique en menaçant militairement ses voisins, comme ne cesse de le prétendre Washington. A plus forte raison elle explique ne pas comprendre l'acharnement américain à la présenter, après la Russie, comme une menace existentielle pour l'Amérique, alors qu'elle n'a jamais fait de démonstration de force à l'égard de ce pays.

Tout au plus a-t-elle voulu, face au déploiement de puissance navale américaine en Mer de Chine Sud, marquer en y envoyant une ou deux unités sa volonté de voir laisser libre ce passage essentiel à son équilibre économique et politique.

C'est par contre en accélérant la mise en place de son grand programme de Nouvelle Route de la Soie (ou BRI, Belt and Road Initiative https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_route_de_la_soie qu'elle prétend s'affirmer comme puissance incontournable dans cette partie du monde. Nous avons plusieurs fois précédemment présenté et discuté cette initiative. Aujourd'hui, il est évident que Pékin cherche à accélérer la mise en place du processus.

Le président Xi Jinping a présidé en mai 2017 une première table-ronde associant des représentants de tous les Etats concernés. Il s'agit de la Roundtable Summit Phase One Sessions of the Belt and Road Forum. Voir https://www.cnbc.com/2018/01/28/first-official-belt-and-r...

Il y a expliqué que la BRI était effectivement essentielle pour la Chine. Celle-ci pourra y investir ses réserves de change considérables permettant la réalisation de travaux d'infrastructures bénéficiant à tous les pays associés. Ce faisant, elle pourra y utiliser ses excédents de production d'acier et de ciment. La BRI fera appel à des financements publics-privés ouverts à tous. Il s'agira d'un pas important vers l'internationalisation du yuan comme monnaie commune d'échange. Mais Xi a confirmé que cette initiative ne devrait en rien être considérée comme ayant un caractère militaire.

Face à ce qu'ils considèrent comme une menacé économique d'ampleur, le Japon, l'Inde, l'Australie et évidemment les Etats-Unis accélèrent la mise en place d'une mini-BRI présentée essentiellement comme un moyen de combattre la domination économique de la Chine. Mais ce projet peine encore à recueillir les financements nécessaires. Comme il fallait s'y attendre, l'accession de Xi au statut de président à vie leur sert à justifier l'accusation de vouloir être désormais le nouvel Empereur de Chine. Mais en dehors d'arguments purement politiques, cette accusation ne suffit pas à mobiliser les dollars nécessaires à la mise en place de la future mini-BRI.

Plus inquiétant pour les Etats-Unis est le fait que la Chine et la Russie se sont associées dans une Union Economique Eurasiatique, Eurasia Economic Union (EAEU) qui devrait réunir les Etats intéressés par la BRI avec divers membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai, Shanghai Cooperation Organization (SCO) et du BRICS. Un pays pivot dans cet ensemble est le Kazakhstan https://fr.wikipedia.org/wiki/Kazakhstan dont l'importance dans cette partie de l'Eurasie ne cesse de grandir. On notera que ce pays entretient avec la France de nombreux liens de coopération, notamment dans le domaine de l'éducation.

Aujourd'hui, la liaison par rail entre le Xinjiang en Chine et l'Europe de l'Est, via le Kazakhstan et la Russie, prend 15 jours. Elle devrait ne demander que 10 jours avec l'amélioration des liaisons résultant des premiers investissements de la BRI et quelques jours seulement quand les trains à grande vitesse prévus auront été mis en service. Ceci se fera évidemment au détriment des liaisons maritimes. Ces dernières ne resteront compétitives que pour les très gros tonnages.

La faiblesse géostratégique de la BRI est que les lignes ferroviaires prévues dans un premier temps seront à la merci d'attentats terroristes qui désorganiseront les transports. L'armée chinoise serait incapable de les empêcher. Mais manifestement la Chine fait le pari de la paix. A-t-elle raison?

vendredi, 23 mars 2018

L'Allemagne retrouve la voie de l'atlantisme

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L'Allemagne retrouve la voie de l'atlantisme

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le nouveau ministre des Affaires Etrangères allemand, Heiko Mass (SPD) a revendiqué dans son allocution d'ouverture le 14 mars une continuité avec ses prédécesseurs Frank-Walter Steinmeier et Sigmar Gabriel, ceci dans la volonté de doter l'Allemagne d'une politique étrangère indépendante et forte, en participation avec celle des autres pays européens.

Il s'agira en particulier, selon lui, de contribuer à la construction dans l'Union européenne d'une politique étrangère et d'une politique de défense et de sécurité (sous entendu, qui lui manquent encore). L'Allemagne demandera un siège non permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU. Elle devra se préparer à des décisions énergiques.

Sans le dire ouvertement, il veillera à construire une force militaire allemande plus efficace que celle dont l'Allemagne dispose actuellement, ce que la Chancelière s'était jusqu'ici pratiquement refusée à faire.

Ceci est bel et bon. Mais contrairement à son prédécesseur Sigmar Gabriel, il a multiplié les accusations à l'égard de la Russie, accusée d'avoir « annexé » la Crimée et de mener une politique hostile à l'Ukraine. Sigmar Gabriel avait plaidé pour une levée des « sanctions » américaines contre la Russie. Dans la crise ukrainienne, au contraire, Heiko Maas a réaffirme la nécessité pour l'Allemagne d'agir en accord, non seulement avec ses alliés européens, mais avec les Etats-Unis.

Dans l'affaire Skripal, il a manifesté la volonté de collaborer avec le gouvernement britannique pour demander à Moscou d'apporter la preuve de sa non-responsabilité. A défaut, son refus ne « sera pas sans conséquences ».

Il faut retenir de ces déclarations d'intentions que Berlin ré-endossera la politique qui était la sienne depuis 4 ans, consistant à prendre ses instructions, via l'Otan ou directement, auprès de l' « allié américain ». Contrairement à ce que souhaite semble-t-il une partie du patronat allemand soucieux d'avoir avec la Russie des relations normales, non pénalisées par les « sanctions », Heiko Mass retrouve tous les accents de la guerre froide. Ce sera aussi sans doute la position du nouveau gouvernement de coalition.

L'Allemagne ce faisant, comme la France son principal allié, renoncera à se déterminer en grande puissance indépendante entre les Etats-Unis et la Russie. Elle retombera sous le contrôle d'une Amérique voulant garder son monopole de décision dans un monde dont Washington refusera longtemps encore de reconnaître la multipolarité.

Heiko Mass https://fr.wikipedia.org/wiki/Heiko_Maas

 

 

jeudi, 22 mars 2018

Syrie : comment y comprendre quelque chose

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Syrie : comment y comprendre quelque chose

Michel Lhomme
Philosophe, politologue

Ex: https://metamag.fr

Les armées kurdes ont officiellement été formées pour combattre Daech dans leur région. Or, il s’avère  qu’elles ont aussi combattu l’armée syrienne et que dans cette région, elles aident à instaurer une base américaine sur la frontière. Avec 3 000 soldats américains présents, 15 000 Kurdes et 15 000 combattants de Daech « repentis », il s’agit pour les États-Unis de créer une zone “autonome” entre les deux pays, la Turquie et la Syrie et d’y maintenir une base arrière capable d’assurer leur hégémonie sur la région. Les forces spéciales françaises participent à cette opération.

L’intervention turque entamée le 21 janvier dans la région et le retrait parallèle des troupes russes sans doute âprement négocié entre Ankara et Moscou est une réponse inattendue pour l’Occident et en particulier pour la France qui n’imaginait pas  se retrouver contre le nouveau Bismarck ottoman, membre par ailleurs de l’Otan. Par l’intervention turque d’Afrin, l’espoir américain de laisser une écharde entre la Turquie et la Syrie s’amenuise de jour en jour. De fait, Erdogan n’a jamais digéré le coup d’État manqué orchestré contre lui par les USA en 2016 et il s’est juré de faire payer Washington au prix fort, quitte à renverser ses alliances et voir avec jubilation les forces kurdes définitivement écrasées.

En diversion de la question kurde du nord-est de la Syrie, la ville de Damas est actuellement bombardée par Al-Qaïda, soutenue  par la coalition occidentale depuis la Ghouta orientale. On reparle donc de la Syrie dans les médias et la guerre continue. La Ghouta orientale, zone banlieue assez vaste de Damas était peuplée avant la guerre par plus de 400 000 personnes. Selon l’Onu, ils seraient aujourd’hui 367 000. Selon le gouvernement syrien, ils sont beaucoup moins et en tous cas, pas plus de 250 000.

Sur le Ghouta, la famille d’ Allouche règne sans pitié. Depuis la victoire d’Alep, la reprise en main de la Ghouta orientale est devenu l’objectif principal de l’armée syrienne puisque sa population y sert de bouclier humain et affamée régulièrement si elle ne prête pas allégeance au wahhabisme et à la charia. Depuis six ans, les jihadistes attaquent régulièrement Damas depuis la Ghouta, terrorisent et massacrent les habitants du quartier dans le silence le plus total de la communauté internationale. Bachar el Assad a décidé d’en finir et de libérer la Ghouta orientale des jihadistes.

Curieusement  la déclaration d’Emmanuel Macron a-t-elle été  suivie de l’annonce d’une conversation téléphonique entre Macron et le président turc Recep Tayyip Erdogan, soulignant «l’impératif absolu que la cessation des hostilités (…) soit immédiatement et pleinement respectée », en conformité avec la résolution 2401 du Conseil de sécurité votée et défendue par Paris. La France maintient plus que fermement sa position anti-Assad en s’opposant maintenant non seulement à la Russie (elle respecte à la lettre l’embargo) mais à la Turquie. L’ONU a réclamé une trêve de 30 jours en Syrie pour distribuer des aides humanitaires et évacuer les blessés de la Ghouta. Emmanuel Macron aurait souligné auprès d’Erdogan que cette trêve humanitaire « s’appliquait à l’ensemble du territoire syrien, y compris à Afrine, et devait être mise en œuvre partout et par tous sans délai ».

Sans mentionner directement la résolution de l’ONU, Erdogan a désavoué clairement Emmanuel Macron et affirmé qu’il n’y aurait jamais de trêve dans l’enclave d’Afrin « jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé », respectant à ce titre l’esprit en fait du processus d’Astana et de l’accord entre la Turquie, la Russie et l’Iran sur la volonté de démantèlement de la région par les Occidentaux (Usa, France, Royaume-Uni). En tentant d’imposer un cessez-le-feu de trente jours dans la Ghouta, le Royaume-Uni et la France ne font pas mystère de leur soutien à la famille Allouche et de leur hostilité à la République arabe syrienne en général et à son président.