Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 11 août 2024

Le néolibéralisme en Amérique latine: leçons pour les nationalistes à l'ère de la mondialisation

MILEI PINOCHET AFP.jpg.jpeg

Le néolibéralisme en Amérique latine: leçons pour les nationalistes à l'ère de la mondialisation

par Yaro Deli

Source: https://dissidenthub.wordpress.com/2024/04/11/neoliberalism-in-latin-america-lessons-for-nationalists-in-the-age-of-globalization/

Avec Javier Milei au pouvoir depuis décembre 2023, les Argentins ont opté pour une solution radicale au malgoverno économique qui a frappé leur pays pendant des décennies. Milei, souvent qualifié de populiste et/ou d'"extrême-droite" par les médias dominants, est bien mieux caractérisé comme une Margaret Thatcher latino-américaine. Avec des propositions néolibérales de grande envergure, il espère sortir son pays des abysses économiques et de la corruption qui y sévit depuis des décennies pour l'amener à la croissance et à la prospérité. Toutefois, les recettes qu'il souhaite appliquer pour y parvenir se sont déjà révélées être une arme à double tranchant - c'est le moins que l'on puisse dire. Ce fut le cas pour le Royaume-Uni sous Thatcher. Mais plus loin de nous, en Argentine, ces idées néolibérales ont déjà été expérimentées. Au Chili, le dictateur Augusto Pinochet a supervisé la mise en œuvre de politiques économiques néolibérales du même type que celles dont Milei est un partisan enthousiaste.

Mais à quoi ressemblaient exactement ces politiques dans le cas du Chili ? Existe-t-il de nombreuses similitudes entre la voie suivie par le Chili et la direction prise par Milei pour l'Argentine d'aujourd'hui ? Et comment juger ces politiques et leurs résultats d'un point de vue nationaliste ?

L'héritage de Pinochet et ce que signifie être nationaliste

Pour répondre à ces questions, je voudrais évaluer le régime chilien dirigé par le général Pinochet, qui a duré de septembre 1973 à mars 1990. Pour ce faire, je me concentrerai sur les années connues sous le nom de "miracle chilien" et sur la récession qui l'a suivi, en mettant l'accent sur les politiques économiques du régime. Tout d'abord, parce qu'il s'agit du sujet le plus débattu. Deuxièmement, parce que le "miracle économique" est présenté comme la principale source de légitimité du régime par ses partisans. Et troisièmement, parce qu'il s'agit de l'aspect dont nous pouvons tirer des leçons pour aujourd'hui. Je ferai mon analyse d'un point de vue nationaliste. Je comprends le nationalisme comme étant constitué de quelques prémisses de base. Un nationaliste veut d'abord et avant tout le meilleur pour sa propre nation. En outre, il veut que sa nation soit aussi souveraine et indépendante que possible. La mondialisation va donc à l'encontre du nationalisme, car elle brise la souveraineté politique au profit d'institutions supranationales. Mais elle brise aussi toute forme de contrôle national sur la production nationale.

9780691208626.jpg

full-chicago-boys.jpg

Le Chili sous l'emprise des Chicago boys

Pour bien comprendre la période historique en question, il faut analyser non seulement le contexte national, mais aussi le contexte international. L'année du coup d'État, 1973, est marquée par une crise économique mondiale, qui fait suite à une récession mondiale et à la fameuse crise pétrolière de la même année. La solution préconisée par les pays industrialisés pour lutter contre ce malaise économique consistait à soutenir les coups d'État militaires dans le tiers-monde, ce qui a permis de restructurer l'économie mondiale.

Les pays industrialisés, les États-Unis en tête, ont imposé une économie basée sur la demande (monétarisme intérieur couplé à une focalisation sur l'exportation vers les marchés étrangers), selon les idées de l'économiste néolibéral américain Milton Friedman. Cela s'est fait en soutenant différents régimes militaires. Il existe de nombreuses preuves de l'implication de la CIA dans la chute d'Allende et dans l'ascension et le soutien de Pinochet.

Au Chili, ces idées néolibérales ont été mises en pratique par les "Chicago boys", des étudiants chiliens qui ont fréquenté l'université de Chicago et qui ont ensuite occupé des postes de premier plan au sein du gouvernement chilien et de l'élite économique.

La menace marxiste

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de facteurs internes qui ont poussé les militaires à agir. Robin Harris, dans son article intitulé "A Defamed Counter-Revolutionary" (1) (Un contre-révolutionnaire diffamé), est très clair à ce sujet. Le chaos et la violence de gauche, l'anarchie et le banditisme (de la part des foules comme de l'État) sous et avant Allende étaient bel et bien présents. Les milices communistes, qu'Allende et son parti ne pouvaient ou ne voulaient pas contrôler, se sont emparées de parcelles de terre, qui se sont transformées en zones contrôlées par la gauche, propageant la violence le cas échéant. Les institutions démocratiques chiliennes, telles que les différents tribunaux et la Chambre des députés, ont tenté de résister à l'usurpation constante du pouvoir par Allende (de la même manière qu'elles ont tenté plus tard de résister au régime autocratique de Pinochet).

Il est important de noter que le parti d'Allende a obtenu le plus grand nombre de voix lors des élections de 1970, mais qu'il n'a jamais obtenu de majorité lors des élections des trois années suivantes. De plus, Allende ne devrait pas nécessairement se voir accorder la présidence. Selon la constitution chilienne, n'importe lequel des deux premiers candidats à la présidence peut techniquement devenir président. Allende n'a obtenu que 1,3 % de plus que son dauphin. Alors pourquoi est-il devenu président? Parce que les institutions responsables ont voulu lui donner une chance, après qu'il se soit engagé à respecter la constitution. Cependant, il est vite apparu qu'il n'avait pas tenu cette promesse (2).

01-4-678x455.jpg

Allende_supporters-scaled.jpg

Le Chili est devenu un point chaud pour les révolutionnaires du monde entier. Leur nombre a atteint de telles proportions qu'ils représentaient la menace d'une armée communiste, prête à conduire violemment le Chili vers le communisme. Et ce n'est pas un scénario impensable : grâce à ses liens personnels avec Castro, le dirigeant cubain a remis à Allende des caisses remplies d'armes. L'histoire sanglante et effroyable des guerres civiles latino-américaines est bien connue de tous, et les communistes chiliens préparaient leur pays à rejoindre cette liste. Le coup d'État militaire avait donc certainement ses raisons. Cependant, le fait que les Américains "n'étaient, en fait, pas directement concernés" par le coup d'État, comme l'a déclaré Harris, est manifestement faux. Il y a plus de preuves que nécessaire, sous la forme de documents officiels de la CIA, qui le démontrent indéniablement (3).

Néanmoins, les fabrications et les exagérations sur Pinochet et son régime, ainsi que l'hypocrisie classique de la gauche, sont en effet des désagréments trompeurs qui frustrent toute personne soucieuse de vérité et de nuance. Je suis donc d'accord avec Antony Daniels (4 )lorsqu'il parle de la romantisation d'Allende et du socialisme latino-américain en général, ainsi que du double standard et de la sélectivité des intellectuels de gauche. Toutefois, cela ne signifie pas que nous devrions passer sous silence les graves défauts de Pinochet et de son gouvernement.

836_medium.jpg

L'expérience monétariste

La question est donc de savoir comment s'est déroulée l'expérience monétariste. Étant donné que la légitimité du régime reposait et repose encore largement sur l'hypothèse qu'il a sauvé l'économie chilienne, la réponse à cette question est cruciale pour son verdict final. En ce qui concerne l'état de l'économie, les opinions varient de très positives à très négatives. Commençons par le positif.

Au fil des ans, le régime est parvenu à faire baisser l'inflation de manière significative. Le déficit public a été ramené à 2,6 % du PIB en 1975 (contre 24,7 % en 1973), grâce à la réduction des dépenses publiques. La junte a également réussi à développer le secteur industriel des fruits, qui est devenu l'un des principaux secteurs d'exportation. En effet, l'exportation de fruits reste encore aujourd'hui un élément vital de l'économie chilienne. Avec le poisson, le bois et le vin, l'exportation de fruits a permis de mettre fin à la dépendance économique à l'égard du cuivre en tant que produit d'exportation, qui a longtemps été un point faible de l'économie chilienne. C'est également un point que Harris souligne dans son article. En ce qui concerne la politique sociale, le gouvernement a lancé des programmes de lutte contre la pauvreté qui ont aidé directement ceux qui en avaient le plus besoin. Gonzalo Cordero (5) et Robin Harris ont fait valoir ce point de manière plutôt triomphante, bien qu'en réalité, les niveaux de pauvreté soient restés élevés. En outre, d'importantes améliorations ont été apportées à la réduction de l'analphabétisme, avec plus de succès que sous le régime d'Allende. La mortalité infantile a également diminué régulièrement.

2030-juntos-nuestra-fruta-valdra-mas.jpg

Ces politiques ont toutefois eu un prix élevé à payer, sous la forme d'une récession économique. Le chômage a atteint plus de 20% en 1975 (alors qu'il n'était que de 3,8 % à l'époque d'Allende) et la production nationale s'est effondrée. L'économie chilienne s'est redressée entre 1976 et 1979. Le PIB a augmenté en moyenne de 4% par an, bien que cette croissance ait été aigre-douce en raison des inégalités croissantes qui l'accompagnaient et qui menaçaient constamment l'ordre social (6). Cette période est communément appelée "le miracle chilien". Mais la crise économique de 1979 a frappé le monde entier. Pour le Chili, cela signifie que les investissements productifs nécessaires à l'économie du pays n'ont pas été réalisés. Le fardeau de la dette s'est alourdi, ce qui a entraîné des problèmes de liquidité et, en fin de compte, la faillite de plusieurs banques (7).

Le soi-disant "miracle économique" s'est avéré n'être qu'une simple reprise après la récession de 1975 et un prélude à celle de 1981-1983, qui a détruit tous les acquis antérieurs. Il n'est pas surprenant que le gouvernement ait dû expérimenter quelque peu le nouveau modèle économique avant de mettre les choses sur la bonne voie. Une croissance meilleure et plus régulière a été réalisée à partir de 1984, bien que la croissance du PIB par habitant soit restée pratiquement stagnante. Dans l'ensemble, la croissance économique de l'ère Pinochet a été assez médiocre (8), tandis que les conséquences sociales - même en tenant compte du difficile héritage de l'hyperinflation socialiste - ont été désastreuses. Par conséquent, maintenir l'idée d'un "miracle économique", comme le font tant d'enthousiastes néolibéraux, n'a aucun fondement dans la réalité.

Alors pourquoi parler de miracle économique ? Parce qu'il n'y a rien de miraculeux à ce qu'un pays en développement connaisse une légère augmentation de sa production économique sur une période de près de deux décennies. En outre, un article publié en 2022 (9) dans la Latin American Research Review par Edwar E. Escalante a montré que la croissance économique remarquable du Chili au cours de la période 1985-1997 n'était pas due à l'autocratie de Pinochet. Cela va totalement à l'encontre du récit présenté par les fanboys néolibéraux des politiques économiques du régime. Cela ne veut pas dire que le Chili se porte très bien aujourd'hui. Avec le socialisme au pouvoir, il est raisonnable de penser que les choses seraient bien différentes aujourd'hui.

Les dangers de la mondialisation

Mais il y avait un autre problème de taille. Les politiques néolibérales avaient pour objectif de privatiser l'économie, de la rendre plus équitable pour tous les acteurs (nationaux et internationaux) et de donner au Chili une position plus compétitive sur le marché mondial. Mais en plus des promesses non tenues, les politiques économiques ont abouti à une plus grande monopolisation de l'économie au lieu d'une participation économique plus importante et plus large. Le résultat a été que l'industrie chilienne a été complètement monopolisée par cinq grands groupes économiques.

Il convient également d'observer plus en détail le type de dettes gigantesques auxquelles le Chili a dû faire face au cours de cette période. C'est en 1981 que le gouvernement a eu des difficultés à rembourser ses dettes, ce qui a entraîné une chute des investissements étrangers. En 1983, les dettes s'élevaient même à plus de 3,4 milliards de dollars, dont 45% d'intérêts. L'augmentation des exportations était la solution néolibérale prescrite. Dans la pratique, cela signifiait que la production nationale était progressivement abandonnée, car tous les produits étaient destinés aux marchés étrangers. Les denrées alimentaires, par exemple, représentaient 20% du total des importations en 1984. Il en va de même pour la production industrielle.

f6147dddc714e7d9c0ec40d070a7becd.jpg

Les banques, cependant, n'avaient pas d'autre choix que de continuer à accorder des crédits. En effet, tant les entreprises qui les demandaient que les banques qui les payaient appartenaient au même groupe économique. En fin de compte, le gouvernement a dû planifier le remboursement des dettes. Pour ce faire, il a contrôlé l'administration de toutes les banques, et donc 85% du système financier chilien. Le contrôle du gouvernement sous Allende était donc d'une toute autre nature !

De plus, les secteurs qui s'en sortaient le mieux étaient principalement ceux contrôlés par la bourgeoisie et la classe moyenne. La plupart des Chiliens n'ont donc pas profité de la croissance économique. Cependant, la récession de 1979-83 a montré que même les secteurs qui se portaient bien au départ étaient condamnés à cause des nouvelles politiques économiques. En effet, la demande de matières premières et de produits industriels a chuté, ce qui s'est traduit par une baisse des exportations pour le Chili et le tiers monde en général. Le dicton "ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier" s'applique très bien ici. Si l'économie d'un pays dépend uniquement des exportations, une baisse de la demande peut être, et dans le cas du Chili a été, catastrophique. Ces pays ont dû subir des mesures d'austérité massives. Le rêve néolibéral de sauver l'économie nationale en l'intégrant dans l'économie mondialisée s'est transformé en cauchemar économique. Le Chili a ainsi perdu non seulement sa démocratie, mais aussi une grande partie de son indépendance économique.

capitalism-and-freedom.jpg

Pinochet : une conclusion critique

Il est bien connu que Pinochet n'était pas un génie économique. Sa politique a été élaborée par un groupe d'économistes néolibéraux inspirés par Milton Friedman. Cette théorie économique considérait l'intervention de l'État comme la principale cause de l'inflation persistante, de la production inefficace et du chômage. L'exportation était le mot magique qui résoudrait tous les problèmes du Chili. Mais c'est le contraire qui s'est produit, et les recettes néolibérales de Pinochet ont échoué.

Est-ce entièrement la faute de Pinochet ? Pas entièrement. Je suis convaincu que le général croyait honnêtement que ce qu'il faisait (ou laissait faire) était dans le meilleur intérêt de son pays. Et je crois aussi qu'il y a eu de véritables améliorations. Cela ne signifie pas pour autant que ce qu'il a fait était juste. Et si l'on replace son règne dans un contexte plus large, le verdict devient plutôt condamnable, surtout si l'on tient compte de toutes les violations des droits de l'homme.

Pinochet a été aidé au pouvoir par les Américains, dans l'intérêt de leur propre pays. Le Chili a peut-être connu une croissance économique médiocre (bien qu'il n'y ait jamais eu de "miracle économique") et a arrêté une révolution socialiste (à un coût social élevé), mais le pays a perdu son indépendance politique et surtout économique au profit des États-Unis et du monde occidental en général. Et bien que je ne plaide pas nécessairement en faveur d'un protectionnisme économique total et de l'autarcie (ce qui, dans le cas du Chili, serait de toute façon impossible), une position nationaliste est inconciliable avec la remise en cause de l'autonomie et de la souveraineté d'un pays, qu'elle soit économique ou autre.

Je suis d'accord avec le rédacteur en chef de The European Conservative, qui a appelé à "regarder à travers le prisme de la civilisation" (11) pour juger des régimes comme celui de Pinochet. Mais quelle civilisation ? Une civilisation dirigée par des banquiers et des militaires tout-puissants ? Une civilisation où tant de Chiliens sont opprimés, torturés et terrorisés? (12). De quelle civilisation s'agit-il ? Le communisme du passé est mort. Le principal ennemi est désormais le mondialisme. Allende et Pinochet représentaient tous deux ce double ennemi. Le premier sur le plan politique, le second sur le plan économique. Et malgré tout ce que Pinochet a fait de bien, c'est sa principale erreur.

Et qu'en est-il de Milei ?

Milei n'est pas Pinochet pour des raisons évidentes. Mais je pense qu'il est possible de faire des comparaisons perspicaces dont nous pouvons tirer les leçons nécessaires pour aujourd'hui. La mondialisation est toujours une histoire de vainqueurs et de perdants. Mais dans cette histoire, la victoire ou la perte n'est pas déterminée par les vertus, comme le proscrit notre meilleure et plus ancienne littérature européenne, de l'Odyssée à l'Edda. La victoire ne signifie pas ici le triomphe de ces vertus héroïques, mais le triomphe du profit, qui revient presque exclusivement à une oligarchie assoiffée de richesses. C'était le cas au Chili il y a 50 ans, et c'est la même chose en Argentine aujourd'hui. Comme l'écrit Hans Vogel dans son article sur le sujet, les richesses du pays vont aux riches étrangers et à une élite corrompue (13).

000_33WM48B.jpg

Dans le cas du Chili comme dans celui de l'Argentine, ce riche étranger est principalement les États-Unis. Dans ce contexte, la dollarisation que Milei souhaite mettre en œuvre est révélatrice : il souhaite remplacer le peso par le dollar. Il souhaite également faire passer les relations commerciales de l'Argentine avec les États-Unis avant celles avec la Russie, la Chine et le Brésil. Il convient toutefois de noter une différence importante avec le Chili de Pinochet. Dans le cas du Chili, il y a eu des machinations politiques évidentes de la part des États-Unis, qui ont fait pression pour que les politiques économiques néolibérales aillent de pair avec l'autoritarisme politique anticommuniste dans l'ensemble du tiers-monde. Dans le cas de l'Argentine, il n'y a pas eu d'ingérence manipulatrice de la part des États-Unis. Elle n'était pas non plus nécessaire ; les facteurs internes qui ont permis à Milei d'être élu étaient plus que suffisants. L'inflation galopante, encore plus grave qu'au Chili, était le facteur le plus important. Il va sans dire que les conséquences sociales de ces politiques seront probablement les mêmes.

Et qu'en est-il de l'autre côté ? Qu'en est-il des perdants ? Ce ne sont pas les sans talent et les médiocres qui perdront, mais le Peuple. Le peuple dans son ensemble est toujours du côté des perdants de la mondialisation. Comme le note Alexander Marcovics, Milei a procédé à des coupes sociales massives pour alléger la dette nationale. Aussi nécessaires que puissent être certaines politiques à cet égard, ce sont "les Argentins ordinaires [qui] sont censés sortir la charrette de la boue". En outre, les politiques néolibérales de Milei constituent une fausse alternative, menaçant de transformer l'Argentine en "une colonie boursière américaine", comme le dit si bien Markovics (14). Cela nous amène à la deuxième similitude : la perte de souveraineté.

Pour que la politique soit possible, un peuple (ou tout autre sujet politique) doit pouvoir prendre des décisions librement et avoir le pouvoir d'agir sur ces décisions. Il s'ensuit que la souveraineté est à la fois une condition préalable et un résultat nécessaire de toute politique réelle. La souveraineté est donc la première vertu qui permet de mesurer si une nation tient son destin entre ses mains et si elle est donc réellement libre. Il est essentiel de noter que le Chili et l'Argentine, soumis aux diktats du néolibéralisme et de la mondialisation, ne sont pas souverains et ne sont donc pas libres. La primauté de l'économie a transformé la politique en servante du capital (international) et a jeté aux orties toute autonomie monétaire et économique.

930568c_5618233-01-06.jpg

L'avenir de l'Argentine

Quelle est donc la voie à suivre pour l'Argentine ? Outre Milei, le deuxième candidat le plus populaire aux élections présidentielles était Sergio Massa (photo), un peroniste. L'héritage du peronisme est complexe (15). Une grande partie de la mauvaise gestion économique de l'Argentine contemporaine est due à des peronistes corrompus. Toutefois, il est essentiel de faire la distinction entre l'héritage et l'importance de Perón et de son épouse Eva, d'une part, et les hommes politiques qui prétendaient suivre ses traces mais qui n'ont pas tenu leurs promesses, d'autre part. Comme l'a fait remarquer le professeur Cristián Barros dans son article sur Milei pour Arktos, "le programme dirigiste de substitution des importations et, contradictoirement, la nécessité d'acheter des technologies à l'étranger, ont imposé à la Casa Rosada, le siège du gouvernement, un besoin chronique de prêts, d'abord en livres sterling, puis en dollars, pour financer sa propre infrastructure" (16).

Lorsque l'Argentine a adopté des politiques libérales pour tenter d'atténuer ses problèmes économiques, des effets pervers similaires à ceux observés au Chili sous Pinochet se sont produits: accumulation de prêts étrangers et des dettes correspondantes, démantèlement de l'industrie nationale et mesures d'austérité sévères. Le rêve peroniste d'une autarcie totale s'est avéré difficile à réaliser dans un pays latino-américain en développement comme l'Argentine. Encore une fois, je ne propage pas une telle stratégie. Cependant, aller trop loin dans la direction opposée, comme l'a fait Pinochet, risque de produire les mêmes problèmes d'insolvabilité des banques, un besoin chronique de prêts et un pillage économique par Washington et d'autres acteurs puissants. Et je pense qu'il est raisonnable d'affirmer que l'Argentine sous Milei sera confrontée à des problèmes similaires.

En conclusion, il y a un certain nombre de leçons importantes à tirer de ces histoires et des événements actuels. Les nationalistes authentiques doivent se méfier du capitalisme néolibéral, qui est inévitablement lié au mondialisme et qui, en règle générale, sape exactement ce que les nationalistes veulent préserver et protéger: leur peuple et son héritage culturel. Le terme "droite" étant généralement utilisé pour décrire les idéologues qui défendent ces politiques, il a été subverti et, dans de nombreux cas, il est devenu inutile de s'y identifier. En outre, de nombreux commentateurs politiques, en particulier ceux qui appartiennent à la Nouvelle Droite française à la suite d'Alain de Beonist, ont depuis longtemps noté que le mode binaire "gauche-droite" est dépassé, inutilisable et intellectuellement limitatif. Par conséquent, nous, nationalistes, devrions penser et analyser en termes au-delà de la dichotomie gauche-droite si nous voulons éviter le piège néolibéral-capitaliste, c'est-à-dire si nous voulons éviter de nous tirer une balle dans le pied.

Cet article est également publié sur Arktos Journal : "Le néolibéralisme en Amérique latine : Leçons pour les nationalistes à l'ère de la mondialisation" (arktosjournal.com)

Notes :

(1) Harris, Robin, "A Defamed Counter-Revolutionary", dans : The European Conservative, édition d'automne.

(2) Packenham, Robert A. et Ratliff, William, What Pinochet Did for Chile | Hoover Institution What Pinochet Did for Chile

(3) Chili (globalsecurity.org)

(4) Daniels, Anthony, "The Revolutionary Worldview", in : The European Conservative, édition d'automne.

(5) Cordero ,Gonzalo, 'The Paradox of Modernizing Authoritarianism', in : The European Conservative, édition d'automne.

(6) L'inégalité économique structurelle héritée du régime reste la principale raison de l'agitation sociale au Chili en 2019. Voir Comment le modèle économique de Pinochet a conduit à la crise actuelle qui engloutit le Chili | Chili | The Guardian.

(7) Pour une étude critique du Chili sous Pinochet, axée sur son économie et dans une perspective marxiste, voir Frank, André Gunder et Aravena, Oscar Catalan (eds.), Chile onder Pinochet. Een Latijnsamerikaans volk in gijzeling, Sua/Novib : Amsterdam - Den Haag, 1984. Ce chapitre et le suivant s'appuient largement sur cet ouvrage. Le livre est en néerlandais et n'est malheureusement pas traduit en anglais. Cependant, le prof. André Gunder Frank a publié plusieurs ouvrages en anglais sur ce sujet.

(8) Smith, Noah, Pinochet's economic policy is vastly overrated (noahpinion.blog). Voir aussi Fiori, José Luís Les mythes sur le Chili de Pinochet qui persistent au Brésil aujourd'hui | openDemocracy

(9) Escalante, Edwar E., 'The Influence of Pinochet on the Chilean Miracle', in : Latin American Research Review (2022), vol. 57, 831-847. Disponible en ligne via le lien suivant : The Influence of Pinochet on the Chilean Miracle (cambridge.org).

(10) Violations des droits de l'homme au Chili sous Augusto Pinochet - Wikipédia, Rapport Rettig - Wikipédia

(11) Fantini, A.M., Un autre 11 septembre ━ Le conservateur européen

(12) Vogel, Hans, Javier Milei : L'Empire contre-attaque - Arktos

(13) Markovics, Alexander, Contre Milei - Arktos

(14) Un article intéressant sur ce sujet, qui adopte une vision positive du péronisme, est celui de E. Ravello, "Los tres momentos del Peronismo". Traduction anglaise par Thomas White pour Dissident Hub : Les trois moments du péronisme - Dissident Hub (wordpress.com)

(15) Barros, Cristián, Adieu, Argentine - Arktos

 

dimanche, 10 décembre 2023

Le Chili est attaqué par les mondialistes: il est temps que les patriotes commencent à se défendre

8206e23fe9200d161cb96b7801e26dc3.jpg

Le Chili est attaqué par les mondialistes: il est temps que les patriotes commencent à se défendre

Le Chili pourrait bientôt sombrer dans le chaos et la tyrannie, ce qui conduirait à sa destruction

Sven von Storch

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/11/normal-0-21-f...

Le Chili pourrait bientôt sombrer dans le chaos et la tyrannie, ce qui mènerait finalement à sa destruction.

Pour éviter cela, il est très important que nous sachions quels sont les objectifs politiques de la nouvelle proposition constitutionnelle et quels sont les acteurs qui se cachent derrière elle. Et comment ces acteurs espèrent tirer profit de ce processus.

L'intention - et l'objectif politique - de la nouvelle proposition constitutionnelle et mondialiste est de déstabiliser le Chili et de le détruire en tant qu'État-nation. Ensuite, s'approprier son territoire et ses ressources naturelles. Laisser les Chiliens sans souveraineté et comme des citoyens de seconde zone sur leur propre territoire.

Empêcher cela - aujourd'hui - est possible et urgent. Si nous, patriotes, luttons ensemble et unis pour la défense de l'actuelle Constitution du Chili.

Pour comprendre contre quoi et qui nous luttons aujourd'hui, il est nécessaire de savoir comment nous en sommes arrivés là.

Qu'est-il arrivé au Chili et aux Chiliens au cours des dernières années et jusqu'à aujourd'hui ?

Depuis quelques années, le Chili et les Chiliens sont attaqués par ce que l'on appelle une "guerre hybride", par des acteurs extérieurs et mondialistes.

Qu'est-ce que cela signifie pour notre lutte pour la défense du Chili aujourd'hui ?

Une guerre hybride est une attaque d'une force extérieure contre un autre pays, qui n'est pas menée avec des armes conventionnelles ou du Hard Power. En d'autres termes, elle n'est pas menée avec une force militaire manifeste et directe.

Une guerre hybride est menée au moyen de ce que l'on appelle le soft power, c'est-à-dire officiellement avec une façade et une apparence civiles. En d'autres termes, des opérations secrètes sont menées par divers agents militaires et de renseignement étrangers en civil, des civils infiltrés ou des élites locales cooptées dans le pays afin d'affaiblir, de déstabiliser et de détruire le pays de l'intérieur.

66d8a9783e2eedc5f5d13593e58f7c88.jpg

Parallèlement, des forces extérieures cherchent à l'intérieur du pays, par l'intermédiaire de leurs ONG, représentations internationales et locales, groupes de réflexion et même ambassades, à prendre le contrôle de la bureaucratie et des principales institutions de l'État et du gouvernement du pays attaqué, afin d'en prendre peu à peu le contrôle et la direction.

Il s'agit alors de mettre un pays comme le Chili sous dépendance, dans la sphère du pouvoir et de l'ordre d'une force extérieure.

L'objet de la guerre hybride n'est plus les armes telles que les canons, les chars, les navires ou les avions de l'ennemi, mais l'esprit humain du citoyen ordinaire du pays attaqué. Le but de cette action est d'implanter des peurs, des idées, des idéologies, des perceptions et des sentiments de culpabilité dans l'esprit des citoyens. Il s'agit de diviser et de manipuler leur comportement afin de régner sur une population divisée et sans protection.

Les trois principaux objectifs d'une guerre hybride, dont le Chili et le peuple chilien sont les victimes, sont les suivants :

1) Premièrement : la destruction, de l'intérieur du Chili, de sa dimension de sécurité et de défense, par des forces extérieures, par l'intermédiaire de leurs agents locaux et nationaux.

2) Deuxièmement : la destruction, à l'intérieur du Chili, de sa dimension psychosociale, par des forces extérieures, par l'intermédiaire de leurs agents locaux et nationaux. En d'autres termes, la destruction et l'inversion du système de croyances et de valeurs des Chiliens.

3) Troisièmement : la destruction, de l'intérieur du Chili, de sa dimension économique et financière, par des forces extérieures, par l'intermédiaire de ses agents locaux et nationaux. En d'autres termes, la destruction du bien-être de chaque Chilien et de l'autonomie économique de la nation chilienne.

566bf8e36e8e445c030cd98e1f7a8cb2.jpg

Les instruments les plus courants dans une guerre hybride, et qui ont été appliqués au Chili, sont les suivants :

1) (premièrement) : la désinformation, qui consiste à créer le chaos et la confusion, à détourner l'attention des questions et des priorités importantes, et à maintenir le peuple dans la tromperie et le mensonge.

2) (Deuxièmement) : le contrôle du récit de l'opinion publique, qui s'effectue par l'intermédiaire des grands médias. Par exemple, la censure des médias alternatifs et des réseaux sociaux.

3) (Troisièmement) : diviser pour régner, c'est-à-dire que le pays est divisé entre différentes questions et idéologies, afin d'empêcher son unité et sa capacité à se défendre et à diriger.

4) (Quatrièmement) : la destruction du système économique, monétaire et financier.

5) (Cinquièmement) : la destruction du système de valeurs éthiques et morales du Chili.

6) (Sixièmement) : une politique migratoire de frontières ouvertes, sans contrôle.

7) (Septième) : la captation et la corruption subtile ou expresse des élites locales-nationales.

8) (Huitième) : la destruction de la sécurité des citoyens, par des émeutes et des troubles sociaux, l'encouragement de la violence, du vol, du terrorisme et du crime organisé, la destruction de la justice et de la confiance en elle, etc.

C'est ce qui a été fait au Chili ces dernières années. Une réalité que les élites chiliennes responsables ont tenté de cacher et qui doit aujourd'hui être rendue publique. Maintenant, ces mêmes acteurs, externes et globalistes, qui dans le passé ont travaillé depuis l'intérieur du pays pour déstabiliser et détruire l'ordre du Chili, offrent - aujourd'hui - à travers leurs agents locaux-nationaux traditionnels et nouveaux cooptés, une nouvelle constitution - Fake and Globalist. Qui cherche à mettre en œuvre l'Agenda 2030, à s'approprier enfin, légalement, étape par étape, la souveraineté du Chili, son territoire et ses ressources naturelles, et à laisser ses citoyens sans défense et sans leurs droits fondamentaux, prisonniers d'un régime totalitaire et d'une idéologie perverse et inhumaine.

dTyQX4X1_400x400.jpg

Par conséquent, voter en faveur de la fausse Constitution signifie livrer le Chili aux mêmes forces extérieures qui cherchent depuis quelques années à déstabiliser et à détruire l'ordre, la sécurité et le progrès du Chili.

Par conséquent, voter en sa faveur signifie amener le Chili, dans les années à venir, à une situation d'instabilité et de misère maximales, qui conduira à la destruction du Chili tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Par conséquent, voter en faveur de ce projet, c'est livrer le Chili à un régime despotique et totalitaire, aux mains de la "gouvernance" mondiale.

Pour sauver le Chili - aujourd'hui - de cette tragédie, nous, les patriotes, devons voter contre cette fausse constitution.

Voter #EnConta, c'est récupérer la défense et la souveraineté du Chili. C'est prendre le chemin de la reconquête du Chili comme notre patrie.

Voter #EnConta, c'est reprendre les rênes de notre destin, nous les Chiliens.

Et nous pouvons le faire - je vous le promets - aujourd'hui ! Si nous luttons ensemble et empêchons cette fraude politique et votons #EnContra le 17 décembre.

Ces dernières semaines, les patriotes chiliens se sont levés et ont commencé à se mobiliser avec rapidité, astuce et courage. Maintenant, dans la prochaine étape, qui vient de commencer, dans la lutte pour défendre le Chili, nous devons mobiliser tous ceux que nous connaissons et doubler nos efforts personnels. Afin de remporter une victoire qui jettera les bases d'un avenir de liberté pour le Chili.

Il est de notre responsabilité de ramasser à terre le drapeau du Chili, qui a été jeté par ceux en qui nous avions confiance. Et de le hisser à nouveau au sommet.

Ensemble, nous gagnerons, nous récupérerons notre liberté et notre souveraineté.

Longue vie au Chili.

Que Dieu bénisse le Chili et ses familles.

lundi, 22 novembre 2021

Sur l'ingérence de la Grande-Bretagne en Amérique latine

1200px-America_noviter_delineata.jpg

Sur l'ingérence de la Grande-Bretagne en Amérique latine

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitica.ru/article/o-vmeshatelstve-britanii-v-dela-latinskoy-ameriki

Début novembre, des émeutes ont éclaté en Araucanie, au Chili. Les initiateurs étaient des membres d'une population indigène connue sous le nom de Mapuche. En cause: des attaques contre la police et l'armée; les autorités ont répondu par la force. Au cours d'une opération spéciale, plusieurs militants munis d'armes automatiques ont été arrêtés. L'état d'urgence a été déclaré dans la région. Mais cela n'a pas arrêté les manifestants, qui ont répondu par des barrages routiers et des incendies criminels.

De nombreux militants des droits de l'homme, notamment des pays occidentaux, ont immédiatement condamné les actions des autorités, soulignant le statut des Indiens Mapuche en tant que peuple indigène opprimé. Mais les Mapuches sont des citoyens à part entière au Chili et en Argentine voisine et ne sont donc pas privés de droits constitutionnels. Le problème, c'est que si les Mapuches sont des indigènes, il existe en outre un mouvement de Mapuches dont les membres se livrent depuis des années à des actes de sabotage, à la destruction des biens d'autrui et à des attaques contre d'autres citoyens, qu'ils appellent en quelque sorte des occupants.

EH0okaJXUAAccie_edited-900x507.jpg

Tout ceci est organisé dans le cadre du projet "Nation Mapuche". Il s'agit d'un projet séparatiste à la base, qui vise à séparer des parties du Chili et de l'Argentine et à créer un État indépendant sur leur base. Selon cette organisation, "la Nation Mapuche couvre tout le sud de Bio Bio (Chili) et le sud de Salado et Colorado (Argentine) jusqu'au détroit de Magellan". Fait révélateur, les Mapuchistes utilisent l'anglais plutôt que l'espagnol. Et leur siège social se trouve au Royaume-Uni, avec un bureau enregistré au 6 Lodge Street, Bristol, depuis 1996. Les Mapuchistes ont même leur propre prince autoproclamé appelé Frédéric 1er. La Royal Air Force promeut activement le sujet sous couvert de défense des droits de l'homme.

Leur site web affirme que le peuple Mapuche "n'a jamais renoncé" à ses droits souverains ou à la restitution de son territoire ancestral" et diffuse des allégations d'"invasion", de "génocide", de "répression" et d'"espionnage" par les États du Chili et de l'Argentine.

_methode_times_prod_web_bin_784d41ac-0ad8-11ea-96a6-b8ef146759ed.jpg

Selon l'avocat chilien Carlos Tenorio, qui représente la famille des agriculteurs assassinés par les Mapuches, ces personnes n'expriment pas leurs revendications par les voies juridiques institutionnelles, mais par l'action directe. "Nous traversons la période la plus difficile depuis que j'ai travaillé sur ce dossier il y a deux décennies. Un manque total de contrôle qui va de pair avec le climat politique", a-t-il déclaré. L'avocat a fait une distinction entre les "demandes des communautés indigènes" qui sont faites "institutionnellement" et "d'autres groupes qui sont maintenant armés et ont déclaré la guerre à l'État chilien".

L'affaire qu'il défend a eu lieu en janvier 2013 dans un champ de 40 hectares situé dans le sud du Chili et appartenant à la famille Luchsinger. Ils ont été attaqués par une bande de 40 hommes qui ont brûlé la maison et ses habitants. En Amérique latine, on parle des Mapuchistas comme d'un réseau anglais inhabituel qui encourage le séparatisme dans le sud du Chili et en Argentine.

Compte tenu des relations tendues entre l'Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des Malouines/Malvinas (îles Falkland), Londres a un intérêt évident à porter atteinte à la souveraineté de cet État.

La stratégie de la Grande-Bretagne semble plutôt astucieuse. Alors qu'à l'époque de la guerre froide, Londres a aidé les régimes de droite d'Amérique centrale à balayer les populations indigènes (notamment au Guatemala) et à fournir des armes à ces pays, la situation dans la partie sud du continent semble aujourd'hui tout à fait opposée. Mais la Grande-Bretagne continue le vieux système en Colombie, où elle a des intérêts économiques.

Selon le journalisme d'investigation, l'ambassade britannique à Bogotá investit massivement dans son réseau et mène une campagne de relations publiques visant à "améliorer la perception" de la Grande-Bretagne. Selon les documents du ministère britannique des Affaires étrangères, 6000 £ ont été dépensées en 2019-20 pour mener une "analyse de la perception du soft power du Royaume-Uni en Colombie" qui a aidé à "identifier les intérêts futurs pour l'association dans les messages publics et les médias sociaux". "L'objectif à long terme", note l'ambassade du Royaume-Uni à Bogota, est de "construire de nouveaux réseaux d'influence et de connexions avec des publics plus diversifiés en Colombie... ce qui conduira à une amélioration des perceptions et à un changement de comportement à l'égard du Royaume-Uni". L'ambassade a déclaré que le projet comprenait "un certain nombre de domaines de travail conjoint avec des parties prenantes colombiennes clés" par lesquels l'ambassade chercherait à "améliorer son profil" au cours de l'année 2021. Les domaines de coordination comprenaient "la sécurité et la défense".

En outre, 25.000 £ ont été allouées à la création d'une nouvelle "campagne de sensibilisation à l'environnement et à la biodiversité". Ces thèmes ont été identifiés à la suite d'une enquête.

Fait révélateur, plus de la moitié des meurtres d'écologistes dans le monde en 2020 ont eu lieu en Colombie, certains d'entre eux étant liés à ceux qui luttent contre les projets des entreprises britanniques dans le pays.

Un rapport publié l'année dernière a révélé que 44 % des attaques récentes liées à des entreprises en Colombie visaient des défenseurs des droits de l'homme qui avaient fait part de leurs préoccupations concernant cinq entreprises. Il s'agit notamment de la mine de charbon de Cerrejón, qui appartient aux sociétés minières cotées à Londres BHP, Anglo American et Glencore, ainsi qu'à AngloGold Ashanti, également enregistrée à Londres.

L'année dernière, David Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme et l'environnement, a déclaré que la mine de charbon de Cerrejón avait "gravement endommagé l'environnement et la santé de la plus grande communauté indigène du pays". Et en juin de cette année, UKCOL2021 a été lancé, ce qui permettra de continuer à établir l'influence britannique en Colombie.

Il est révélateur que, parallèlement à l'annonce de ce programme, la police colombienne réprimait des manifestations qui, selon Human Rights Watch, ont fait 63 morts. Mais l'ambassade britannique à Bogota est restée muette sur la question, ce qui n'a rien à voir avec le comportement des diplomates britanniques dans d'autres pays, comme la Russie, où toute bousculade des hooligans et des provocateurs qui narguent la police lors de manifestations non coordonnées est accueillie par des hurlements retentissants.

La raison est probablement que le Royaume-Uni est indirectement responsable de ces meurtres, car il a mis en œuvre deux programmes avec la police colombienne de 2015 à 2020, pour un coût de plusieurs millions de livres.

B9726951127Z.1_20210506121631_000+G8HI2U18L.2-0.jpg

Directement en Colombie, une équipe spéciale britannique est désormais stationnée pour aider les forces armées colombiennes, elles aussi accusées à plusieurs reprises de tuer des civils.

Londres est connu pour soutenir activement le président colombien Ivan Duque, au pouvoir depuis 2018 et représentant le Parti démocratique (PCD) de centre-droit. La proximité de la Colombie avec les territoires britanniques d'outre-mer dans les Caraïbes permet à Londres de suivre de près les processus politiques dans les Caraïbes. Il n'est pas exclu que de nombreuses provocations de la Colombie contre le Venezuela aient également été organisées avec l'implication directe de l'armée et des services de renseignement britanniques.

mercredi, 04 mai 2016

CIUDAD DE LOS CESARES n°107

rom.jpg

CIUDAD DE LOS CESARES n°107

Revista de Política y Cultura Alternativas.
Fundada en Santiago de Chile en Junio de 1988.
Director: Erwin Robertson R.
Dirección postal: Casilla 16.480, Santiago 9, Chile.
Dirección electrónica: ciudad_de_los_cesares@yahoo.com
Marzo / Mayo de 2016

CC-ob_7c65a2_107.jpegCon este Equinoccio de Otoño se inicia el XXVIII año de Ciudad de los Césares. Como ya en ocasiones anteriores, los aniversarios –jalones que marcan el camino recorrido- sirven para tomar nuevos alientos, mirar hacia atrás por un momento –medir la distancia recorrida- y reemprender la marcha. Es posible que algunos caminantes se hayan rezagado; y es que, como en una peregrinación, nadie –dice nuestro recordado José Luis Ontiveros en el último artículo entregado a Ciudad de los Césares- está excluído de trazar sobre su alma el itinerario de su cura o de su perdición; y, al fin, es el corazón el camino que nunca se equivoca.

Como siempre, se comienza con lo que al orden de la Polis se refiere; y en cuanto a ello, el redactor E.R. nos advierte, en “Asociación Transpacífica y geopolítica global”, que la Ciudad, si llega a adherir a un tratado, corre el riesgo de incorporarse a una geopolítica que no es la suya; y que, en esta materia, lo primero es definir al Enemigo.

Cuáles son las trampas que este tipo de tratados suele presentar, nos enseña también Bernard Notin en “La picardía de los acuerdos comerciales globalitarios”.

En “Clausewitz y Schmitt: Guerra y Política”, Pablo Anzaldi quiere indicar el camino para sobrepasar el malestar liberal de Iberoamérica, llamando al estudio de estos dos clásicos del pensamiento político.

Por su parte, Teodoro Klitsche de la Grange observa en “La resurrección de las naciones- Nacionalismo y globalización” que la tendencia nacionalista, y su expresión concreta, el Estado nacional, están más vivos de lo que se había dado por hecho hace algún tiempo.

Entrevistado en “Marx, Gramsci, Gentile. Para una filosofía de la acción, más allá de derechas e izquierdas”, el filósofo italiano Diego Fusaro declara que esta fase totalitario-absoluta del capitalismo ha vuelto obsoletas las antiguas distinciones políticas y llama, en consecuencia, a la unión de todas las fuerzas anticapitalistas.

A propósito de una obra sobre una corriente política chilena, Renato Carmona se pregunta “¿Cómo desarrollar un discurso que comprenda adecuadamente la situación política actual?”. Y “ciclo”, “situación”, “discurso”, “comprensión” y, en suma, “cultura política”, son las nociones clave que interroga. “Entre ruptura y permanencia- Actualidad de Cioran”, de Yannick Sauveur, quiere mostrar efectivamente como el escritor rumano de los años Treinta es el mismo de la Posguerra, y cuán actual sigue siendo.

Renzo Giorgetti, por su lado, presenta “Una imagen de la contra-iniciación”, valiéndose nada menos que de una novela de Louis-Claude de Saint-Martin, el Filósofo Desconocido. “Música alternativa y Tradición. Barbarossa Umtrunk” da a conocer esta banda musical y sus referencias culturales, mediante una entrevista a su fundador.

Y por fin, Guillermo Sepúlveda nos sugiere una “Autoterapia para sanar una personalidad deconstruída”. Quedan todavía los Libros: esta vez nos encontramos con Luis Oro Tapia (El concepto de realismo político), Wolfgang Martynkewicz (Salón Deutschland), Takashi Furubayashi/ Hideo Kobayashi (Últimas palabras de Yukio Mishima), Hugo Eduardo Herrera (La derecha en la crisis del Bicentenario) y Gloria Dünkler (Yatagán).

En suma, todo un cargamento, lector, que esperamos sea para tu inquietud. Salve.

http://revistaciudaddeloscesares.blogspot.fr/

vendredi, 18 décembre 2015

Ciudad de los Césares N°106

ciudad106.jpeg

Ciudad de los Césares N°106

Diciembre de 2015 / Febrero de 2016

Presentación

Los lectores antiguos de Ciudad de los Césares conocen sus ritmos y sus tiempos y saben tener paciencia; saben que esta revista, viviendo normalmente al límite de sus medios, o más allá de ellos, se toma sus libertades en relación con las regularidades que de una publicación periódica se esperan. Que, no obstante, espera volver siempre junto a esos lectores, así los dioses la asistan. Como hace en la presente ocasión.

Temas de interés en la política nacional y en la internacional se han acumulado en estos meses. De los más relevantes de ellos se hace cargo E.R. en “Derrotas no heroicas y apetito constituyente”: se trata de los tropiezos que en su vida internacional el país experimenta, y de los senderos  por donde se quiere llevarlo en lo interior. Sin dejar de dar una mirada a los acontecimientos que en el ancho mundo se suscitan. Renato Carmona, en “De historia y de terrorismo”, indaga en los dos tópicos contenidos en su título, en busca de referencias culturales más profundas para la política del momento. Por su parte, nuestro amigo Guillermo Andrade nos entrega una crónica de actualidad en “¿Versalles o Brest-Litowsk? El acuerdo nuclear de Irán”. Y como siempre, el economista francés Bernard Notin desnuda la realidad de la economía global, ahora en “La oligarquía criminal del occidentalismo”. Encontramos también todo un análisis del estado actual del mundo, en sus aspectos jurídico y político, en las “Notas sobre la dependencia de los Estados y la Globalización”, del jurista italiano Teodoro Klitsche de la Grange.


Pasamos a otro terreno con la entrevista al escritor francés Luc-Olivier d’Algange, ya conocido en Ciudad de los Césares, quien habla de la lengua como recurso contra la uniformación, de las remniscencias de lo más lejano y del momento del Paraíso. “Los Kalash, últimos paganos del Hindu Kush”, nos lleva al tema de la difícil supervivencia de esta etnia indoeuropea, según la conferencia del lingüista y estudioso de la mitología Jean Vertemont. “Navidades rabínicas”, del profesor argentino Arnaldo Rossi, enseña la interpretación del cristianismo que en ciertos intelectuales judíos se encuentra, y la recepción que ella tiene en medios católicos. “Autorretrato” es a modo de la despedida del fallecido escritor mexicano José Luis Ontiveros. Por cierto, el amigo que nos ha dejado es especialmente recordado. Por último, y como es habitual, los libros, siempre parte del bagaje que los seguidores de una cultura alternativa deben portar: Giorgio Agamben, Michel Houellebecq, el chileno Martín Cerda están entre ellos, así como el volumen que recoge las ponencias del Encuentro de la América Románica de Buenos Aires en 2014, y aquel que reune las visitas del escritor Miguel Serrano a Ciudad de los Césares. A más de las revistas recibidas. Todo un material para discutir, pues; y con ello, hasta la próxima: ¡salve!, lector.

Ciudad de los Césares
Revista de Política y Cultura Alternativas
Casilla 16480 Santiago 9 Chile

00:05 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, chili, amérique latine, amérique du sud | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 20 février 2015

CIUDAD DE LOS CÉSARES N° 104

CIRCULA

CIUDAD DE LOS CÉSARES N° 104

DICIEMBRE 2014 / FEBRERO 2015

 

PRESENTACIÓN DEL NUEVO NÚMERO

http://revistaciudaddeloscesares.blogspot.com
 
Bajo el signo de Jano, dios de doble faz, este número de Ciudad de los Césares enlaza el fin del año que terminó y el que se inicia; todo un nuevo ciclo anual que se propone cumplir esta insistente y persistente publicación, que corre ahora por su XXVII Año. Como es su norma, la política en distintos planos es sujeta a su mirada; pero asimismo todo aquello que configura una visión del mundo. Lo más grave, y también lo leve y sonriente puede ser objeto de esta contemplación.

 

Como un auspicio nefasto, los primeros días del año trajeron un hecho sangriento que conmocionó al mundo globalizado, del cual es un producto más. ¿Nos identifica la causa de las víctimas –y de cuáles víctimas? ¿La libertad de expresión o la lucha de los pueblos? Preguntas que no admiten respuestas simples o unilaterales, porque son cuestiones complejas las que están implicadas. Y como son posibles miradas dispares, en este número se publican el homenaje del historiador belga de la literatura Robert Steuckers a una de las víctimas del atentado de Charlie Hebdo, él mismo una figura difícil de clasificar: “Homenaje a Bernard Maris”; y el vibrante alegato del escritor mexicano José Luis Ontiveros mostrando la otra cara de los mismos hechos: “Charlie and the Europid Band”. Sin relación directa con estos hechos, pero sí a propósito de la imagen mediática del mundo del islam, el sufí Abdurrahman Vergara explica, en “Estado y Sharîa”, la distancia que separa las concepciones juridicistas y literalistas de la ley islámica –presentes, por ejemplo, en el grupo denominado ISIS, actuante en Irak y Siria-, de la interpretación espiritual del tradicionalismo islámico.

 

Veamos lo permanente. Creen algunos que, bajo las vicisitudes de la política chilena, late soterrada una crisis; o que se avanza hacia ella, de modo que su plena manifestación se alcanzará antes de mucho. Si tal crisis existe en realidad, y cuál sería su exacto rostro y dimensión, es lo que ocupa en este número a E.R. Nuestro redactor no deja, al mismo tiempo, de dar una mirada a los acontecimientos internacionales. Por su parte, Luis Oro se pregunta si Chile es un país de idólatras, distinguiendo entre las idolatrías y las teologías populares al uso. En “Variedades”, G.A. comenta sobre la arqueología y las primaveras árabes y sobre el caos como medio de gobierno.  Renato Carmona, en “El Discurso del Tiempo”, repasa definiciones autorizadas como una orientación en la guerra de conceptos, que es también guerra semántica. En “Tradicionalismo, nacional-bolchevismo, Cuarta Teoría Internacional”, Guillermo Andrade pasa revista a las ideas declaradas de Aleksandr Dugin, publicista ruso que ha alcanzado notoriedad en ciertos círculos. Crítica como es la revisión, invita sin duda a que nuestros amigos formulen otras opiniones al respecto.

 

Continuando con la publicación de las ponencias leídas en el VI Encuentro de la América Románica (2013), se presenta la segunda parte de “El mito imperial en la América Románica”, de Francisco de la Torre, quien señala ahora la continuidad de este mito en nuestras tierras.

 

Pablo Antonio Anzaldi, cientista político argentino, se plantea, en “Naturaleza y política en el Leviathán de Thomas Hobbes”, el problema sugerido en su título y muestra la vigencia del pensamiento hobbesiano en nuestra América. En “Epiménides, Solón, Anacarsis”, el historiador italiano Renzo Giorgetti rastrea los fundamentos metapolíticos de la obra política de Solón, legislador de Atenas. El escritor francés Claudio Bourrinet, en su “Consideración intempestiva sobre el Arte”, reivindica el arte (tal cual) frente a lo contemporáneo. Y los Libros, como siempre. Jerónimo Molina (Raymond Aron, realista político), Arnaldo Rossi (La experiencia griega del Ser y del hombre. Parménides y Prometeo), Walter Burkert (Homo Necans) y Aníbal Barrera (La saga de un excapitán) son los autores, diferentes por cierto entre sí, propuestos esta vez a los lectores.
 
Finalmente, una nota sobre la versión argentina del Encuentro de la América Románica, que celebró en Buenos Aires los quince años de la publicación hermana El Pampero Americano.

mercredi, 15 janvier 2014

La RDA faisait des affaires avec Pinochet!

280383-pinochet.jpg

La RDA faisait des affaires avec Pinochet!

MUNICH – Après le coup d’Etat militaire de septembre 1973 au Chili contre le gouvernement socialiste d’Allende, la RDA communiste, inféodée alors au bloc soviétique, a manifesté bruyamment sa solidarité avec les victimes de ce putsch et a amorcé une propagande véhémente contre le régime militaire du Général Augusto Pinochet, suivie en cela par toutes les gauches et par les “bobos” de toutes catégories. Le monde soviétique et les médias occidentaux faisaient cause commune, sans jamais démontrer que le régime de Pinochet était un banc d’essai pour l’économie néo-libérale des “Chicago Boys”. La RDA accorde alors l’asile politique à plus de deux mille Chiliens et rompt toutes les relations diplomatiques avec Santiago. Mais cette hostilité, savamment mise en scène selon toutes les règles de l’art de l’agitprop, ne fut qu’un seul côté de la médaille. Un historien contemporain, Georg Dufner, d’origine chilienne mais installé en Allemagne, a examiné attentivement les documents de la STASI (la police politique est-allemande) et a consigné le fruit de ses recherches dans un essai paru dans les très sérieux et très scientifiques “Vierteljahrhefte für Zeitgeschichte”, n°4/2013 (“Cahiers trimestriels d’histoire contemporaine”). Dans ce texte, on peut apprendre que “le gouvernement de la RDA avait décidé de poursuivre son commerce extérieur avec le Chili” car ce pays andin “jouait un rôle tout particulier dans la fourniture de biens d’importation et de matières premières à la RDA”. Pour cette raison, entièrement pragmatique, “l’Etat allemand des ouvriers et paysans” a gardé les meilleures relations économiques avec la junte néo-libérale, en dépit de sa propagande officielle. Dans les années 1974 et 1975, les relations économico-commerciales entre la RDA et le régime de Pinochet ont même connu leur apogée, ce que Berlin-Est cherchait bien entendu à garder secret.

Ces faits, incontournables, montrent que les langage propagandistes et les démonisations sont des discours destinés à berner les gogos. Et que tous les gauchistes, mâles et femelles, qui nous ont bassiné les oreilles dans les années 70 à propos de Pinochet, de ses pompes et de ses oeuvres, étaient bel et bien de profonds imbéciles, des manipulés sans cervelle, dont les héritiers actuels sont encore de plus grosses andouilles, plus lourdauds encore quand ils énoncent leurs “vérités” de gauche ou leurs nouvelles “vérités”, cette fois habillées de sottises néo-libérales.

Source: “Junge Freiheit”, Berlin, n°49/2013; http://www.jungefreiheit.de . Pour le travail de l’historien Georg Dufner, voir http://www.ifz-muenchen.de ).

vendredi, 21 septembre 2012

Parada militar 2011 Chile [5 de 10]

Parada militar 2011 Chile [5 de 10]

 

jeudi, 21 juillet 2011

Chilenas Bellas en Uniforme Militar

Chilenas Bellas en Uniforme Militar

jeudi, 31 mars 2011

Marcha de los Jinetes de Fehrbelliner - Ejercito de Chile

Marcha de los Jinetes de Fehrbelliner

Ejercito de Chile

00:05 Publié dans Militaria, Musique, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, armées, musique militaire, militaria | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 12 novembre 2010

Last Encounter with Carl Jung

carl-gustav-jung-jpg1.jpg

Last Encounter with Carl Jung

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Alex Kurtagić

Author’s Note:

This is a translation of the article by Serrano published by the Chilean newspaper El Mercurio in 1961, following Carl Jung’s death.

It’s six in the morning, 8 June. I open the doors to my room in New Delhi—doors which open to a small white terrace, already fulgurating with sunlight. The tremendous June heat starts early in the day. I am partially naked, and in a moment I will begin my yogic exercises of sun adoration, “Suryanamaskar.” The trees’ incredible verdure, even in this weather, and the birdsong of infinity, greet me. A servant, who is from around these parts, approaches me with that measured step of the Indians and says to me, “Salam, Sahib.” It’s his respectful greeting. He hands me a piece of paper. It’s a telegram. I open it without hurry, almost absent-mindedly. I see that it comes from Zurich and it surprises me that this is the case. I begin reading and I am perplexed. The telegram reads as follows: “Dr. Jung died peacefully yesterday at noon. Best wishes.” It is signed by Beiley and Jaffe: the young lady that kept him company, who walked him home—an extraordinary woman—; and his private secretary, a Swiss citizen.

A great sadness immobilizes me right there—my eyes are moist, perhaps because of the intense sun, or perhaps not. It was so recently that I had been with Dr. Jung, at his house in Küsnacht, next to Lake Zurich. I might have been the last foreign friend to see him. The news has hit me in the depths of my soul. I have had the enormous fortune of having been prefaced by Jung—that, having been the first and last time that he penned a preface for a purely literary work.

I received a letter from him at the time of our last year’s earthquakes in Chile. He said, “Even if modern men of science will not accept it, there is a relationship between Nature and the soul. Mother Nature now attunes itself to our civilization and begins also to visit destruction. Unfortunately, it has been your country’s turn this time. I have thought of Chile so much lately!”

The remembrance flies, I see its image, it’s on my mind. So very recently I arrived at his house, amid a fine rain. Jung’s house is in the outskirts of Zurich, in Künsnacht. At the entrance’s portal there is a phrase in Latin that reads, more or less, “Think or not in God. He is always present.” Inside there are paintings and beautiful objects, antique engravings, mediaeval paintings. I was received by Ms. Beiley, who invited me into a small living room, where she served us tea.

We talked about Dr. Jung. She told that me he had not been well during the last few days, feeling very tired as a result of working intensively on a 80-page essay he had written in longhand, as usual, directly in English for an American publication, and due to appear soon with the title “Man and his Myths.” Ms. Beiley is very worried, as Jung has said to her, “I wish to go, but you tie me here.” She does not believe him, as she thinks that Dr. Jung is still interested in life and the Earth. He has told me that “to die is also to go to Jung’s collective Unconscious, only to then, from there, go back to the realm of forms, of forms . . .” Hesse has also told me that “Jung is a giant, a giant mountain in our time.” And he has asked me to forward Jung his greetings—“the steppe wolf’s greetings,” he has said.

Jung has been unwell, it is true, but he’s afflicted by no illness. That day he had felt better  and even got up to receive me. Ms. Beiley asks that we go upstairs, but also that I don’t stay long so as not to tire him. We entered his study. And there was Jung, on a chair, next to the window facing the lake. He’s wearing a Japanese robe that makes him look like a Zen Buddhist monk, an old samurai, or a magus from earlier times. He is haloed by a crepuscular light, and he is surrounded by alchemical engravings and a great paining of the Hindu god Shiva on the summit of Mount Kailash.

He smiles with that smile of his, filled with cunning, wisdom, and benevolence. He reaches for his pipe, but fails. I tell him, “What a beautiful Japanese robe.” It is a ceremonial robe. Out of my pocket I take box from Kashmir that I have brought him as a present. He looks at it and says, “It’s made out of turquoise.” And then he adds, “I’ve never been to Kashmir. I traversed the South of India; Madora—all those very ‘interesting’ places.” He then talks to me about the Hindus and the Chinese; he makes reference to a book by a Chinese master of Zen Buddism, whose name I can’t remember now, and he tells me that it is the best he has read on the subject. I transmit Hermann Hesse’s greetings and I relate my conversation with that writer about death. I explain that I have asked him whether it is important to know that there is something beyond death. Jung meditates for a while and states that the question has been posted incorrectly—that I should have asked whether there is reason to believe that there is something beyond death.

085_MiguelSerrano.jpgI now ask Dr. Jung, “And what do you believe? Is there?” He answers, “if the human mind can operate independently of the brain, then it operates independently of space and time. And if it operates independently of space and time, it is incorruptible.”

And what do you believe, Dr. Jung? What do you think?

I have seen men wounded by bullets to the brain during the war who have a lost all brain function and who nevertheless have dreams and are able to remember them afterwards. What is it they dream? There are small children, who don’t yet have a defined self, whose consciousness is diffuse and spread over their bodies, yet who have deep and personal dreams that mark them for the rest of their lives. There is no self there. What is that other they dream?

Do you believe, Dr. Jung, that there exists something like a subtle body, an astral body, the “Linga-Sarira” of Hindu philosophy, which detaches itself upon death?

I don’t know. I have seen objects materialize and mediums move objects from afar without touching them with their physical bodies.

And Dr. Jung continues:

Sometime ago I was very ill, almost in a coma; everybody thought that I would die and maybe even that I was suffering greatly, because in this condition one’s body makes people believe that one is suffering. But in reality I felt as if I were floating and experienced a marvelous sense of freedom. I remembered it afterwards.

Dr. Jung always wore on his right hand a ring with a Gnostic gem. An Egyptian gem. We spoke about the meaning of that ring, and he explained, “All these symbols are alive in me.” His memory and culture, even at the age of 85, was incredible.

At times he spoke like a poet, like a magus, like a mystic. One time he said to me, “My message is not wholly understood; only poets understand it.”

Now I ask him:

What will happen to mankind in the coming technological supercivilization? Do you think that, in twenty years, anyone will care about the spirit of symbols, in the midst of the era of interplanetary journeys, with the Sputniks, the Gagarins, and the Shephards? Will not the spirit come to appear passé?

Dr. Jung smiles cunningly and states:

Sooner or later man will have to return to himself, even if from the stars. All this that is happening now is an extreme form of escapism, because it is easier to reach Mars than to find oneself. If man doesn’t find himself, then he faces the greatest of dangers: his own annihilation. On journeys into outer space there is also an unconscious attempt to solve the gravest of all problems that man will have to face in the future: overpopulation.

Dr. Jung was going to continue talking about this very important topic when Ms. Beiley entered the room to say that Dr. Jung’s daughter and son-in-law were waiting. I had not fulfilled my promise of a brief conversation.

But now I know it doesn’t matter, because mine was to be his last interview. And something perhaps told me that this was the case, for when I reached the door I stopped and turned my head. Jung sat there staring at me, with a soft smile and lifting his hand in a gesture of farewell. His last one. The hand with the Gnostic ring. I bowed, respectfully.

Source: http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news251020101138...

dimanche, 31 octobre 2010

Il mito antartico di Miguel Serrano

Il mito antartico di Miguel Serrano

Autore: Francesco Lamendola

Ex: http://www.centrostudila runa.it/

serrano.jpgQualcosa o qualcuno si agita nelle bianche distese del continente antartico; una presenza non umana, prigioniera di sogni indicibili. Ciò che scrivevano Edgar Allan Poe nel Gordon Pym e Howard Phillips Lovecraft ne Le Montagne della Follia non era semplice creazione letteraria; i Grandi Antichi vissero davvero nell’Antartide. Né sono fantasia i racconti degli indigeni Ona della Terra Fuoco sugli straordinari poteri dei loro stregoni o “kon”, capaci di ibernarsi nei ghiacci, e sfidare – praticamente – l’immortalità.

Ne è convinto lo scrittore ed esoterista cileno Miguel Serrano (nato nel 1917), improbabile figura di fanatico nazista eppure poeta affascinante, convinto che Hitler sia stato l’ultimo avatar o incarnazione del dio Vishnu, e che abbia lasciato il suo corpo fisico per trasfigurarsi in un corpo immateriale, rifugiandosi – appunto – tra i ghiacci del Polo Sud…

Nato nel 1917, diplomatico in pensione, il novantenne Miguel Serrano è senza dubbio una figura tra le più discusse della cultura del suo paese, il Cile, e dell’intera letteratura mondiale. Personaggio politicamente scorretto quant’altri mai (basti dire che è, ed è sempre stato, un fanatico sostenitore di Hitler e del nazismo), ha subìto una sorta di censura da parte dell’editoria europea, tanto che vi è tuttora pochissimo conosciuto, nonostante il suo valore artistico non sia di molto inferiore a quello del celebratissimo Pablo Neruda e senz’altro non da meno di quello di un altro scrittore cileno contemporaneo, molto tradotto all’estero negli ultimi anni, Francisco Coloane. Tuttavia le sue posizioni ideologiche sono difficilmente separabili dalla sua opera puramente letteraria e ciò spiega in parte l’ostracismo di cui è stato vittima. Per la stessa ragione, ossia l’estrema difficoltà di separare la dimensione politico-filosofica da quella artistico-letteraria, non è senza imbarazzo che ci accostiamo alla figura e all’opera controversa e discutibile di questo autore, imbarazzo dovuto al fatto che si potrebbe leggere il nostro interesse per lui, impropriamente, in chiave di riabilitazione ideologica. Al contrario, riteniamo doveroso confrontarci con la sua opera letteraria per il semplice fatto che, tra quanti scrittori si sono occupati dei Poli nella letteratura occidentale, egli occupa un posto in sommo grado eminente; vorremmo anzi dire che occupa, in un certo senso, il posto più notevole, poiché lui solo non ha visto nei Poli (anzi, nel Polo Sud: poiché solo di esso si è occupato) un mero pretesto scenografico per sviluppare una trama narrativa o una creazione poetica, bensì il centro e la ragione stessa della sua arte e della sua concezione poetica.

Miguel Serrano, Il Cordone doratoDa giovane Serrano abbraccia il marxismo; poi, deluso dal comunismo, alla vigilia della seconda guerra mondiale, aderisce al Partito nazionalsocialista cileno di Jorge Gonzalez von Marées, collaborando al giornale Trabajo (Il lavoro) e poi fondando la rivista letteraria La Nueva Edad, dalle cui colonne fiancheggia la politica dell’Asse e passa in seguito a una decisa propaganda antisemita. Egli sostiene, riprendendo l’antica concezione gnostica e catara, che Yahweh incarna il principio del male, è il Demiurgo che ha creato il mondo e che regna sui pianeti caduti, sul mondo delle tenebre; e che esiste un complotto sionista il cui obiettivo ultimo è quello di instaurare il dominio mondiale del giudaismo. Fra il 1941 e il 1942 avviene la svolta più importante nell’itinerario di Serrano: l’ingresso in un circolo esoterico capeggiato da un cileno-tedesco, il quale è convinto che Hitler sia un avatar, una incarnazione del dio Vishnu la cui missione è combattere una lotta eroica – non solo sul piano fisico e materiale, ma anche e soprattutto sul piano mentale – contro le nere forze dissolvitrici del Kali-Yuga, e che è possibile mettersi telepaticamenrte in contatto con centri iniziatici dell’Himalaia e con lo stesso Hitler. A guerra finita, tra parentesi, Serrano sostiene che Hitler ha rinunciato al suo corpo fisico ma si è alchemicamente costruito un corpo di luce con il quale si è trasferito nell’Antartide, donde aspetta il momento di ritornare per riprendere la lotta contro le forze delle tenebre. In quest’ultima parte del suo pensiero, Serrano coniuga miti e leggende degli Araucani e soprattutto degli Ona, il ramo dei Tehulche stabilito nella Terra del Fuoco, circa l’esistenza di un qualcosa, di un grande spirito che ha le fattezze di un gigante (la figura biancovestita del finale di Gordon Pym?), laggiù nelle bianche soltudini del Sud, fra i ghiacci eterni e le nebbie di un mondo intatto e misterioso, con la fede in una missione divina di Hitler – posizione che lo accomuna a quella strana figura di esoterista che fu Savitri Devi.

Nel 1947-48 Serrano prende parte, come giornalista, alle spedizioni antartiche della marina da guerra cilena e ne riporta la convinzione che i nazisti, negli anni precedenti, vi abbiano costruito delle basi segerete (1) e che il corpo di Hitler – trasfigurato, come quello di Cristo dopo la resurrezione – si è portato laggiù dopo la caduta di Berlino in mano ai Sovietici.

Più tardi compie dei viaggi in Europa e stringe amicizia con lo psichiatra Carl Gustav Jung e lo scrittore Hermann Hesse; inoltre fa conoscenza con il poeta Ezra Pound e il filosofo Julius Evola, oltre che con Otto Skorzeny, l’ex paracadutista tedesco che aveva liberato Mussolini dalla prigionia sul Gran Sasso. Nel 1953 entra nel corpo diplomatico e svolge funzioni di ambasciatore in India (fino al 1962), Jugoslavia, Romania, Bulgaria, Austria. Rimosso da ogni incarico dal presidente Salvador Allende nel 1970, si ritira in esilio in Svizzera, a Montagnola nel Canton Ticino, abitando nella stessa casa che era stata di Hermann Hesse. Nel 1973, dopo il colpo di stato del generale Augusto Pinochet, Serrano rientra in Cile, dove si segnala per la clamorosa partecipazione a convegni e commemorazioni di personaggi come Rudolf Hess o come i sessantadue giovani nazisti cileni che furono uccisi, nella loro patria, nel 1938. Ha svolto inoltre un’intensa attività di conferenziere e di scrittore, dando alle stampe un numero considerevole di libri di filosofia, esoterismo, poesia, narrativa, memorie. Tra i titoli più importanti ricordiamo La Antàrtica y otros Mitos (1948), Quien llama en los Hielos (1957), Las visitas de la Reina de Saba, con prefazione di C. G. Jung (1960); El circulo hermético, de Hesse a Jung, tradotto in lingua inglese con il titolo Jung and Hesse: A Record of Two Friendships (1965); El Cordòn Dorado: Hitlerismo Esotérico (1974); Adolf Hitler, el Ultimo Avatara (1984); No Celebraremos la Muerte de los Dioses Blancos (1992), e le Memorias de El y Yo, ossia Hitler e lui stesso, in quattro volumi (1996-1999). Instancabile, il terribile vegliardo continua a scrivere e a far parlare di sé, rilasciando interviste anche su temi di attualità; come quella del gennaio 2004 in cui accusa gli Stati Uniti di volersi impadronire della Patagonia mediante il cavallo di Troia delle organizzazioni ecologiste.

Tutto ciò crediamo che basti per delineare la figura di un personaggio scomodissimo e francamente indifendibile, non solo sul piano politico ma anche su quello strettamente culturale; e tuttavia non privo, come poeta e come cultore di antichissimi miti amerindi, di un suo fascino strano, oltre che di una indubbia tenacia nel remare controcorrente, che si esita se qualificare come franchezza brutale o come sfrontatezza e autentico vaneggiamento. Comunque, in questa sede ci limiteremo ad approfondire l’interesse di Miguel Serrano per la dimensione mitica e poetica dell’Antartide, caratterizzata da potenti squarci visionari che ne fanno un legittimo continuatore, e anzi un originale rielaboratore, del Poe di Gordon Pym e del Lovecraft de Le Montagne della Follia. I due testi più notevoli, in questo senso, dello scrittore cileno sono La Antàrtica y otros Mitos, (L’Antartide e altri miti), pubblicato a Santiago nel 1948, e Quien llama en los Hielos (Chi chiama nei ghiacci), pubblicato a Santiago (e, più tardi, a Barcellona), nel 1957; nessuno dei due è stato finora tradotto in lingua italiana, né in inglese. (2) Nel secondo, Serrano racconta di un sogno nel quale una creatura misteriosa gli rivela che l’immortalità si raggiunge fra i ghiacci e si consegue a patto di ibernarsi, in vista del supremo combattimento con l’Angelo delle Ombre. Tuttavia, noi concentreremo ora la nostra attenzione sul primo di questi due libri, che ci pare più significativo nel senso della tradizione esoterica relativa al continente antartico e più “in linea”, idealmente, con quelli già esaminati di Poe e di Lovecraft.

La Antàrtica y otros Mitos è la trascrizione di una serie di conferenze tenute dall’autore nella sua patria. Fin dalla copertina, il libro tributa un omaggio esplicito al Gordon Pym e alla sua dimensione esoterica: vi campeggia la figura spaventosa di un gigante alato, bicorne, che impugnando un tridente si staglia al di sopra di un candido paesaggio ghiacciato. Del resto, come osserva Erwin Robertson, l’Antartide in se stessa è un mito (3); dunque il “mito antartico” di Serrano non è che una variante di un mito preesistente alla tradizione esoterica occidentale, già presente – secondo lui – nelle credenze del popolo che da migliaia d’anni vive più vicino a quel mistero: gli Ona della Terra del Fuoco.

Ma lasciamo la parola a Sergio Fitz Roa, uno dei più noti studiosi di Serrano nei paesi di lingua spagnola:

“Serrano riporterà numerose leggende intorno al tema che ci interessa: le cronache delle guerre degli Onas (antichi abitanti della Terra del Fuoco), la leggenda della vergine dei Ghiacci, il continente Lemuria, il gigante di Poe e, ancora, la sfacciata idea che Adolf Hitler vive nel freddo antartico. E anche se a prima vista ci sembra non esistere alcuna relazione tra ciascuna di esse, vi è, dato che tutte queste leggende fanno riferimento ai misteriosi dimoratori dell’Antartide. Vi è qui un altro punto nel quale confluisce il pensiero di questi tre autori [cioè Poe, Serrano e Lovecraft]. Serrano conosce il racconto di Poe e riguardo al Gigante Bianco annota: ‘Poe conosceva la leggenda dei Selknam sugli Jon che abitano l’Isola Bianca. O sapeva anche del Prigioniero dell’Antartide, che vive nel suo nero fondo, e che per questo stesso motivo appare bianco?

“Per capire chi sono gli Jon e a che cosa si riferisca Serrano quando parla dell’Isola Bianca, si raccomanda di leggere la pagina 25 de La antàrtica y otros Mitos, dove si spiega che gli antichi Onas (i Selknam erano solo una delle tribù Onas) credevano nell’esistenza degli Jon: uomini di una casta aristocratica dotati di facoltà sovrannaturali e possessori dei Misteri. ‘Furono gli Jon, maghi Selknam della Terra del Fuoco, coloro che conservano i segreti insegnati da Queno e che ancora si immortalizzavano imbalsamandosi entro i ghiacci del sud, per resuscitare rinnovati nel più lontano futuro. Dicono anche i Selknam che è nel Sud, lì, in quell’Isola Bianca che sta nel Cielo dove dimorano gli spiriti dei loro antenati, conducendo una vita libera da preoccupazioni’ (4).

“Saranno questi spiriti ancestrali gli Antichi menzionati da Lovecraft? Sarà l’Antartide quella Isola Bianca della quale parlano le vecchie leggende onas?

“Serrano, che fu uno dei primi cileni a visitare la regione antartica, ci parla della relazione esistente fra questo luogo e la follia e segnaliamo, da parte nostra, che il titolo dell’indimenticabile racconto di Lovecraft Alle Montagne della Follia non è dovuto a un capriccio o a una trovata ingegnosa per richiamare l’attenzione di alcuni lettori febbricitanti.

“Serrano dirà che l’unica via per comprendere questa realtà del Sud o, meglio, per salvarsi dalla follia che lì è in agguato, è il Sogno; ed il mondo dei sogni è un elemento classico nella narrativa di H. P. Lovecraft.

“L’inquietante possibilità che esista una entità non-umana nell’Antartide si registra anche nelle pagine del testo dell’autore cileno. Il sincronismo tra questi due scrittori ci lascia stupefatti, soprattutto per il fatto che Miguel Serrano non conosceva l’opera di Lovecraft, quando scrisse La Antàrtica y otros Mitos. Citiamo, allora, Serrano, che con la sua arte ci ricorda i vecchi alchimisti: ‘Senza dubbio, in quel continente del riposo e della morte vive qualcuno. Un prigioniero si agita, avendo come mezzo di sopravvivenza il fuoco ardente ed eterno. Questa idea di Serrano si plasma anche in un altro testo del medesimo autore: Quien llama en los Hielos.

“In esso vi è un paragrafo di una bellezza terribile: ‘Io ho visto questo essere, questo Angelo nero: lì, nel suo recinto del Polo Sud. È in una immensa cavità oscura che egli risiede… Spazi enormi, senza limiti, lievi e deprimenti allo stesso tempo, che si estendono, sicuramente, nell’interiorità psichica della Terra, al di sotto dei ghiacci eterni. E così si muove il Zinoc… Ascende o discende fino all’estremo di quell’apertura e, da lì, si lancia ad una velocità vertiginosa in cerca del suo altro estremo, della sua fine irraggiungibile… Tutta l’eternità l’ha trascorsa in questo sforzo, cadendo a testa in giù, cercando di raggiungere il luogo antipodico dal quale è stato proscritto dall’inizio stesso della creazione. Il nord è il suo sogno, il suo profondo anelito e la sua maggior sofferenza’. Lovecraft, da parte sua, nel suo racconto scriverà qualcosa di rivelatore: ‘Fondarono nuove città terrestri, le più importanti di esse nell’Antartico, perché quella regione, scenario del loro arrivo, era sacra. A partire da allora, l’Antartico fu come prima il centro della Civiltà degli Antichi, e tutte le città costruite lì dalla prole di Chtulhu furono distrutte’. Più innanzi il narratore del racconto di Lovecraft indicherà che le mappe incontrate nella vecchia città polare mostrano che le città degli Antichi nell’epoca pliocenica si trovavano, nella loro totalità, al di sotto del 50° parallelo di latitudine Sud. Queste referenze di entrambi gli autori sono fondamentali, perché ci indicano l’opposizione simbolica tra il Polo Nord (o la mitica Iperborea) ed il Polo Sud, sede degli Antichi. Qusta opposizione non risponde solamente a una differenza di carattere geografico ma, prima di tutto, a delle differenze spirituali. In effetti, il Polo Nord è il polo positivo – in termini cristiani, il Bene – ed il Polo Sud, secondo la stessa prospettiva, il Male. Senza dubbio, questi opposti, conformi ai princìpi della filosofia manichea, sono complementari. Entrambi i Poli mantengono l’Ordine della Terra, regolano il buon funzionamento energetico del nostro mondo. L’unica possibile differenza ha relazione col tipo di energia che irradiano detti luoghi, dacché in verità sono dei centri energetici. Questa conoscenza che si esprime attraverso la letteratura moderna (Lovecraft e Serrano), che differenzia i centri volitivi terrestri, concorda punto per punto col pensiero antico o tradizionale che insegnarono i maestri indoeuropei, per i quali le parole che danno il nome ai distinti luoghi sacri sono: Cielo, Terra o Mondo, Centro e Inferno. Il Cielo, per essi, è la dimora degli eroi, coloro che vissero la vita come si deve, e corrisponde ad Iperborea o al nostro Polo Nord; la Terra è il luogo abitato o il terreno di spedizioni e viaggi, essi la identificavano con l’Asia e l’Europa. L’Inferno , che era la casa dei dèmoni – gli Antichi e gli shoggots - sembra non essere mai stata descritta e ubicata con maggior dettaglio dagli antichi saggi indoeuropei. Questo Inferno è per noi il Polo Sud” (5).

È appena il caso di notare che, negli ultimi decenni, alcuni autori hanno incominciato a ventilare la possibilità che sia esistita effettivamente un’antica civiltà nel continente antartico, che poi l’avanzata dei ghiacci avrebbe lentamente soffocato e le cui rovine giacerebbero, quindi, a migliaia di metri sotto la calotta glaciale del Polo Sud. Il primo ad avanzare questa ipotesi, a quanto ne sappiamo, è stato proprio uno studioso italiano, Flavio Barbiero, col suo libro Una civiltà sotto il ghiaccio che, negli anni Settanta, è passato praticamente inosservato; anche se, poi, le sue tesi sono state riprese in gran parte da due scrittori canadesi di successo, Rand e Rose Flem-Ath. (6) Il libro di Barbiero recava una presentazione di Silio Zavatti, il quale confermava la sua straordinaria capacità di pensare in maniera indipendente rispetto ai dogmi dell’archeologia e della scienza accademica, mantenendo un’apertura epistemologica di trecentosessanta gradi pur essendo abituato, lui uomo di scienza, a muoversi sul solido terreno dei fatti. Il nucleo delle tesi dell’autore era che esistette un’antichissima civiltà primordiale, erede diretta di quella di Atlantide, che svolse il ruolo di centro di diffusione per le successive culture a noi note dell’antichità.

“Continuando a credere nella teoria diffusionista – scriveva Zavatti nella sua prefazione – […] bisognerebbe ammettere che nonostante millenni di lenta maturazione, popoli profondamente diversi abbiano inventato simultaneamente l’agricoltura, l’architettura, gli usi, gli ordinamenti sociali ecc. che presentano un fondo comune senza che vi fossero stati dei contatti di qualsiasi ordine.

“Sarebbe voler credere nell’impossibile e infatti nessuno più vi presta fede.

“Bisogna allora ritornare a un’origine comune della civiltà e non c’è altra strada che riprendere il creduto mito di Atlantide. Non s’inventa nulla perché in tutte le civiltà antiche se ne parla, dai Maya agli Egizi, dai Sumeri agli Indiani, pur sotto nomi diversi.

“Ecco, dunque, che il quadro si completa; le navi atlantidi superstiti della tragedia approdarono in terre diverse e i loro occupanti, in misura più o meno sensibile, influenzarono le culture delle popolazioni incontrate, quando addirittura non le formarono. Solo così si spiega il fondo comune di tutte le civiltà e la spiegazione non ha bisogno di funambolismi per apparire logica. […]

“La prova per eccellenza che la teoria del Barbiero è esatta si può avere soltanto da uno scavo sistematico da farsi in un determinato punto dell’isola Berkner ma, come si è detto, gli ostacoli che si frappongono alla realizzazione del progetto sono molteplici e di varia natura.” […]

“Al principio del 1976 l’ing. Barbiero ebbe la possibilità di aggregarsi a una spedizione alpinistica e un po’ scientifica, organizzata alla garibaldina, che per una ventina di giorni operò nell’area della Penisola Antartica, una regione, cioè, molto lontana dal Mare di Weddell e dall’isola Berkner, ma che poteva riservare pur sempre delle sorprese. Infatti fu nell’isola Seymour che il capitano norvegese C. A. Larsen trovò, nel 1893, una cinquantina di palline di sabbia e ‘cemento’ messe su colonnette dello stesso materiale. Larsen scrisse che quegli oggetti sembravano ‘fatti da una mano umana’. Un’espressione generica per dire che erano oggetti fatti molto bene? Forse, e infatti non li fece mai studiare e analizzare ed oggi, putroppo, non li possediamo più perché andarono distrutti nell’incendio della sua casa a Grytviken (Georgia Australe).

“Nel corso della spedizione del 1976 l’ing Barbiero scoprì nell’isola Re Giorgio (una del gruppo delle Shetland Australi), una grande quantità di tronchi semifossilizzati che potrebbero risalire a 10-12.000 anni fa. Purtroppo gli istituti scientifici ai quali erano stati inviati i campioni di questi tronchi per la datazione col metodo del C14 non hanno fatto conoscere ancora la loro risposta. In Antartide sono stati trovati, a più riprese, dei fossili di alberi e altre piante (Robert Falcon Scott stesso ne riportò moltissimi), ma se i tronchi semifossilizzati trovati da Barbiero risalgono veramente a un massimo di 12.000 ani fa, si ha la prova che fino a quell’epoca l’Antartide poteva essere abitata e molti fatto coinciderebbero con le affermazioni contenute nei dialoghi di Platone e, di conseguenza, con l’ipotesi avanzata da Barbiero in questo volume” (7).

Anche studiosi anglosassoni, come il professor Charles Hapgood, erano giunti a conclusioni analoghe, studiando il problema di alcune antiche carte geografiche che rivelano conoscenza “impossibili”, a meno di ammettere l’esistenza di una evoluta civiltà antidiluviana, padrona dei mari all’epoca in cui la morsa dei ghiacci con aveva ancora stretto l’Antartide, e dalla quale sarebbero derivate le conoscenze cartografiche e marittime altrimenti inspiegabili; si veda, per tutte, la celebre carta nautica dell’ammiraglio turco Piri Reis (8). Fantasie? Certo è che Miguel Serrano, così come Lovecraft e, forse, Poe, hanno dato voce poetica a una ipotesi che ora alcuni studiosi di formazione scientifica hanno ripreso con la massima serietà: che quanto oggi sappiamo sul continente antartico è solo una piccola parte della sua storia antichissima, misteriosa e affascinante; che forse vi fiorirono, prima dell’ultima glaciazione, le imponenti città di una razza evoluta; che forse qualcosa o qualcuno ancora vi si trova, in attesa di essere rivelato all’umanità.

Note

1) Cfr. ROBERT, James, La guerra segreta della Gran Bretagna in Antartide, su Nexus, nr. 61 e 62 del 2006; Temolo, Luca, I dischi volanti di Hitler, su Xché, nr. 3 del 2003; TROMBETTI, Pierluigi, Una base nazista in Antartide, su Hera Magazine; BACCARINI, Enrico, Dal nazismo occulto al fascismo esoterico, su Archeomisteri, nr. 20 e 21 del 2004.

2) Ci serviremo, pertanto, della traduzione italiana di alcuni passi dell’opera eseguita dal sito Internet Alchemica (www.alchemica.it/antartidemito.html).

3) ROBERTSON, Erwin, Por el Hombre que Vendrà, in Ciudad de los Césares, nr. 18, 1990.

4) Il missionario-esploratore De Agostini, uno dei massimi conoscitori della Terra del Fuoco, che conobbe diversi sciamani e potè osservarli da vicino nelle loro attività occulte, li chiama non Jon, ma Kon, e afferma che “il potere dei Kon si estendeva fin dopo morti e per questo i Kon venivano seppelliti con la faccia rivolta all’ingiù, affinché non potessero inviare malattie ai vivi”: DE AGOSTINI, A. M., Trent’anni nella Terra del Fuoco, Torino, S. E. I., 1955, p. 302.

5) FRITZ ROA, Sergio, La Antártica y el mito lovecraftiano, originariamente in Ciudad de los Césares, nr. 47, 1997.

6) FLEM-ATH, Rand e Rose, La fine di Atlantide, Casale Monferrato, Piemme ed., 1997.

7) BARBIERO, Flavio, Una civiltà sotto ghiaccio, Milano, Ed. Nord, Milano, 1974, pp. XII-XV.

8) HAPGOOD, Charles P., Maps of Ancient Sea King, Adventure Unilimited Press, 1996; HANCOCK, Graham, Impronte degli Dèi, Milano, Corbaccio, 1996; Id., Civiltà sommerse, Milano, TEA, 2005.

samedi, 27 mars 2010

Géopolitiques de l'Argentine et du Chili

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989

Géopolitiques de l'Argentine et du Chili

 

Bertil HAGGMAN

 

conesud.pngSi le Canal de Panama est bloqué, le trafic maritime n'a d'autre alternative que d'emprunter la route qui passe par le Cap Horn. C'est pourquoi tant l'Argentine que le Chili ont une très grande importance géopolitique. A l'époque de la guerre froide, ces deux pays étaient des cibles privilégiées des tentatives de pénétration soviétique. Le long littoral de la côte argentine face à l'Atlantique Sud (1700 miles) fait de ce pays une puissance atlantique. De l'autre côté du cône austral de l'Amérique du Sud se trouve le Chili, dont la côte pacifique est longue de 2600 miles. Le territoire chilien s'étend sur une centaine de miles plus au Sud. Le Détroit de Drake entre la Péninsule Antarctique et le Cap Horn constitue une connexion vitale entre les Océans Pacifique et Atlantique. Il nous apparaît dès lors fort important de procéder à une étude de la géopolitique chilienne et argentine en Europe, afin que nous nous rendions bien compte de l'importance géostratégique et géopolitique vitale de cette région du monde.

 

La géopolitique argentine

 

En Argentine, on s'intéresse très fort à la géopolitique et on y consacre toutes sortes de recherches. La pensée géopolitique s'y est développée en deux étapes depuis 1940. La première étape a commencé vers 1940 et s'est poursuivie jusqu'au début des années 50. La première théorie géopolitique moderne d'Argentine semble être celle mise en œuvre par Emilo R. Isolas et Angel Carlos Buerras. En 1950, ils publient tous deux Introduccion a la geopolitica argentina. Nos deux auteurs y affirmaient que les doctrines géopolitiques conçues à l'étranger n'étaient pas toujours pertinentes pour l'Argentine. Ce sont eux également qui ont introduit la méthode d'inverser les cartes. Celles-ci, dans leurs travaux, étaient centrées sur l'Argentine et sur le “pivot de l'Antarctique”. Cette manière de jeter un regard sur le monde rappelle des tentatives similaires, réalisées au Canada et aux Etats-Unis, quand on cherchait, là-bas, à souligner l'importance de l'Arctique. L'importance de l'Antarctique a acquis progressivement une signification cardinale dans les théories géopolitiques argentines. Isolas et Buerras plaidaient pour le renforcement des liens entre l'Argentine et le Chili et pour le retour des Iles Malouines/Falklands à l'Argentine.

 

Plus d'une décennie s'est écoulée, avant que de nouvelles idées géopolitiques voient le jour, mais les thèses de Buerras et Isolas continuaient néanmoins à être étudiées et approfondies dans les universités, les écoles et les académies militaires. En 1966, Justo P. Briano, un Colonel qui avait enseigné au Collège Militaire en 1940-41 publie un ouvrage de très grand intérêt. Entre 1960 et 1964, il était devenu professeur de géopolitique à l'Institut de Science Politique de la Salvador University. Dans Geopolitica y geostrategia americana, il affirme que la géopolitique est une science. Elle est, affirme-t-il, un instrument inestimable pour les hommes politiques qui guident effectivement la nation. Briano militait pour l'unification du continent sud-américain. Il voulait ce que l'on appelait l'“intégration”, autour de l'Argentine et du Brésil, alliés des Etats-Unis dans un “groupe américain”.

 

Jorge Atencio, également Colonel et Professeur de géopolitique à l'Université Nationale de Cuyo (Mendoza) fut le successeur immédiat de Briano, en soumettant à ses élèves et ses collègues un nouvel ouvrage majeur de géopolitique, intitulé Que es geopolitica? Ce livre constitue une interprétation claire de la pensée géopolitique et en adapte les thèses d'un point de vue argentin. L'Argentine, explique Atencio, n'a nul besoin d'étendre son territoire mais doit le développer. Atencio inclut dans le territoire argentin les Iles Malouines et l'immense secteur argentin de l'Antarctique. Il affirme également que la mer est importante. Les Amériques du Nord et du Sud disposent d'énormes réserves territoriales et sont les dépositaires de larges territoires, en deuxième position par rapport à l'Asie. Atencio réclame de ses compatriotes qu'ils s'intéressent davantage à la mer et qu'ils déployent un maximum d'efforts pour développer les zones “vierges” de l'Argentine.

 

Fernando A. Milia, Amiral en retraite, était lié à l'Institut des Etudes stratégiques. Son livre Estrategia e poder militar  (1965) est une tentative de créer une doctrine stratégique argentine. L'Amiral Milia prétend que la stratégie se limite aux exigences de la politique étrangère, de la politique intérieure et de l'économie. Le développement économique est nécessaire pour accroître le potentiel militaire. La théorie de Milia cherche à intégrer dans son concept stratégique l'entièreté ou des parties des territoires voisins. Cette volonté a été dénommée “intégrationniste”.

 

La pensée géopolitique contemporaine en Argentine est surtout liée à deux thématiques. La première est orientée vers la restauration du pouvoir et de l'influence de l'Argentine par le biais d'une forme ou une autre de politique “intégrationniste”, parfois d'inspiration nationaliste. L'autre thématique se retrouve dans des travaux dont l'orientation générale opte pour la coopération ou pour l'intégration économique et militaire (c'est l'intégrationnisme non nationaliste). Le schéma ci-dessous montre bien quels sont les objectifs de chacune des deux écoles:

 

XXXX

 

En 1975, Osiris Guillermo Villegas, Général à la retraite, publie Tiempo geopolitico argentino.  Il y explique que l'Argentine a besoin d'un nouveau modèle national qui lui permette d'accélérer son développement. Les atouts qui lui permettraient de réaliser un tel programme sont: l'autonomie de décision, la rentabilisation économique de la région et la création d'une société développée, originale et créative. L'intégration nationale doit tout à la fois tabler sur les efforts du peuple et sur les forces armées, recommande le Général Villegas. Dans une annexe de son livre, Villegas donne 160 recommandations politiques originales, afin de réaliser ce nouveau modèle de société.

 

Le géopolitologue le plus péroniste des années 70 reste sans conteste Gustavo Cirigliano. Dans son livre Argentina triangular: geopolitica y projecto nacional  (1975), , il affirme que l'Argentine est une puissance “triangulaire” et non pas circulaire. Elle s'est developpée selon deux axes: l'axe andéen et l'axe de la Plata et a ainsi englobé la Patagonie, les Malouines et le secteur argentin de l'Antarctique. Cirigliano a également suggéré un projet d'intégration continental, devant s'achever en 1990, incorporant le Canada en 1994 et l'Espagne en 1995. Le livre de Cirigliano a été critiqué, on l'a jugé trop utopique, mais on l'a également loué parce qu'il mettait l'accent sur l'intégration continentale.

 

Gomez Rueda, Professeur à l'Université de Cuyo, est proche de Villegas dans sa pensée. Son ouvrage Teoria y doctrina de la geopolitica  (1977) démontre que la géopolitique est liée à la politique, la géographie et l'histoire et est fortement connectée à la stratégie. Rueda a forgé une nouvelle théorie géopolitique, la théorie relativiste. Rueda vise l'intégration continentale des dix pays de l'Amérique du Sud, afin de ne plus former qu'un seul pays. Il affirme aussi que l'Argentine est le centre géopolitique du Ters-Monde. Dans son livre, il subdivise l'Amérique du Sud en cinq régions géopolitiques; parmi celles-ci, la région biocénanique, comprenant le cône austral de l'Amérique du Sud, soit le Chili et l'Argentine.

 

José Felipe Marini est également un Colonel en retraite de l'Armée de Terre; il enseigne la géopolitique au Collège national de guerre et à l'Institut des Services étrangers. En 1980, il a publié trois ouvrages de géopolitique, dont certains avec un co-auteur. L'ouvrage principal de Marini date de 1978 et s'intitule Geopolitica argentina: Bases para su formulacion. Il y perçoit l'Argentine comme une île, séparée par de longues distances océaniques de l'Europe, de l'Afrique et de l'Australie. Il se fait l'avocat d'une étroite coopération avec le Chili, pays dont la position est similaire. L'Argentine doit peupler et développer les espaces vacants de son territoire et formuler des objectifs politiques sur le long termes (des périodes de 20 à 25 ans) afin d'assurer son développement.

 

Dans un livre intitulé El poder del Pan,  Rodriguez Zia plaide pouru ne intégration complète de l'Argentine, de la Bolivie, du Paraguay et de l'Uruguay, afin d'amorcer une politique qui favorise à outrance la production de denrées alimentaires. Il affirme que cette région appelée à s'intégrer est la plus habitable de tout l'hémisphère sud. Le bassin de la Plata pourrait constituer une formidable réserve de production alimentaire. La théorie du Heartland de Mackinder ne survivra pas, prophétise Zia, car le véritable problème de l'avenir sera la faim. Le vrai pouvoir sera le “pouvoir du pain”.

 

L'Argentine a développé un véritable programme d'enseignement de la géopolitique dans ses collèges militaires et dans ses universités civiles. Même dans les écoles secondaires, la géopolitique est enseignée d'une manière relativement intensive. Après le retour d'un pouvoir civil dans les années 80, l'influence de la géopolitique s'est peut-être un peu amoindrie mais reste importante et ne cesse d'exprimer les intentions stratégiques et politiques du pays, sur le plan des politiques intérieure et extérieure.

 

La géopolitique en Argentine s'est étoffée au départ de l'“Instituto do Estudios geopoliticos” (IDEG) et de sa revue Geopolitica. Il y a également eu un “Instituto Argentino de Estudios Estratégicos y de las Relaciones Internacionales” (INSAR), à la tête duquel se trouvait le Général Guglialmelli. Cet institut publiait la revue Estrategia, qui a cessé de paraître. L'INSAR peut être considéré comme plus nationaliste, tandis que l'IDEG est plus intégrationniste.

 

La tradition géopolitique en Argentine remonte bien avant 1940, mais j'ai surtout voulu attirer l'attention de mes lecteurs sur la géopolitique moderne. Il me faut toutefois citer un ouvrage ancien, Interesa argentinos en el mar  (1916), rédigé par l'Amiral Segundo R. Storni. L'intention de l'Amiral Storni était de réveiller l'intérêt des Argentins pour la mer. Storni combinait les concepts de Ratzel et de Mahan. Il estimait que l'Argentine devait se doter d'une vaste flotte marchande, de même que d'une flotte de pêche. Les forces navales étaient nécessaires pour protéger les navires civils. On considère aujourd'hui que Storni est le fondateur d'une géopolitique argentine orientée vers la mer.

 

La géopolitique chilienne

 

Le Chili a produit moins de textes géopolitiques que l'Argentine, toutefois, ce pays a la caractéristique d'avoir été gouverné à partir de 1973 par un Président géopolitologue et auteur d'un traité de géopolitique, Geopolitica. Ce Président, c'était Augusto Pinochet. Le Chili est une puissance navale dans l'Océan Pacifique, position qui a influencé toute sa conception de la stratégie et de la géopolitique. Comme en Argentine, les Chiliens s'intéressent énormément au continent Antarctique. Les débuts de la géopolitique moderne au Chili remonte aux années 40 et sont marqués par des livres aussi importants que Chile o une loca geografia (1940) et Tierra de Oceano (1946, tous deux de Benjamin Subercaseaux. En 1944, Oscar Pinochet de la Barra avait publié La Antartica chilena.

 

L'un des principaux géopolitologues chilien dans les années 30 et 40 a été le Général Ramon Canas Montalva. Ce militaire a avancé de nombreuses théories, parmi lesquelles nous retiendrons surtout la revendication chilienne d'une part du continent antarctique. Un décret présidentiel avait jadis délimité les revendications chiliennes dans cette aire: de 53° à 90° de longitude ouest. La première base chilienne sur ce continent a été établie en 1947. Dans un article paru en 1948, le Général Canas Montalva lance quatre nouveaux concepts géopolitiques:

1. L'ère du Pacifique commence, signalant que les ères méditerranéenne et atlantique viennent de prendre fin.

2. L'importance du lieu géographique dans toute géopolitique.

3. Le Chili détient une responsabilité d'ordre géopolitique dans la défense continentale et a un destin propre.

4. Le Chili est une puissance du Pacifique-Sud.

Les Amériques doivent dès lors devenir les continents de l'ère nouvelle. Par sa position géographique, le Chili doit être en mesure de contrôler les voies aériennes et maritimes dans la région. Dans un article ultérieur, intitulé Reflexiones geopoliticas  (1), le Général Canas Montalva jette les bases de ses théories géopolitiques. Un an plus tard, il propose la fondation d'une “Confédération du Pacifique”, étape vers l'unification du continent.

 

Dans les années 50, Pablo Ihl a développé ces idées. Il plaide en faveur d'une solution “tiers-mondiste” pour le Chili, en association avec d'autres puissances du Pacifique et du continent sud-américain.

1. Le Chili doit proposer une union économique et commerciale entre le Chili, l'Argentine, le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l'Equateur, le Paraguay, l'Uruguay, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les îles du Pacifique.

2. Le Chili doit travailler à l'avènement d'une grande nation sud-américaine, comprenant tous les pays de ce continent, ainsi que le Mexique et les Etats centre-américains.

 

Ihl voulait l'intégration d'autres nations sud-américaines. Comme le Général Canas Montalva dans les années 50, il réagit contre une menace argentine. Il réclame un “bloc pacifique” pour contrer les pressions de Buenos Aires. Vers 1960, Canas Montalva avait également attiré l'attention de ses compatriotes sur l'importance géostratégique du Canal de Beagle.

 

En 1968, Julio Cesar von Chrismar Escuti publie Geopolitica: Leyes que se deducen del estudio de la expansion de los Estados. Von Chrismar affirmait qu'il existe une série de “lois géopolitiques”. Il en a identifié 35 et les a analysées brièvement. Il met l'acent sur la sécurité et le développement, dans des termes que l'on retrouve dans les écrits géopolitiques d'Argentine et du Brésil. Ses vues reflètent surtout l'option de l'Académie de guerre, où le Général Augusto Pinochet Ugarte était professeur de géopolitique. C'est d'ailleurs lui qui écrira la préface du livre de von Chrismar. Ce dernier enseigne la géopolitique à l'Academia Superior de Seguridad Nacional.

 

La même année, Pinochet publie son livre Geopolitica, résultat de quinze années d'enseignement de cette discipline et de stratégie. Le point de départ de Pinochet est la théorie de Ratzel sur l'Etat comme organisme vivant. La croissance de l'Etat est l'étape la plus importante dans le cycle de vie d'une nation. Pinochet récapitule l'histoire de la pensée géopolitique depuis l'antiquité et le moyen-âge. Pinochet explique que pour comprendre la naissance, la croissance et le dépérissement des Etats, il faut être conscient du rôle qu'ont eu les réactions aux défis d'ordre spatial, ainsi que d'un nombre d'autres facteurs tels la géostratégie.

 

Augusto Pinochet et von Chrismar forment en quelque sorte une école distincte de la géopolitique chilienne. Ils présentent les lois et les concepts de la géopolitique de façon telle que les gouvernements sont appelés à les appliquer pour le bien de l'organisme Etat. Plus tard, dans les années 70, une géopolitique plus nationaliste voit le jour. Ainsi, Federico Manuel Bermudez se fait l'avocat d'une “mer chilienne” dans le Pacifique et veut étendre les eaux territoriales jusqu'à 200 miles. Cette “mer chilienne” devait avoir les limites suivantes: à partir de la frontière nord du Chili, les géopolitologues nationalistes tracent une ligne jusqu'à l'Ile de Pâques, puis la font descendre vers le Sud-Est jusqu'à la limite des revendications chiliennes dans l'Antarctique, soit 90° de longitude Ouest, pour revenir au territoire continental du pays. A l'Est, ils tracent une ligne à partir du Canal de Beagle, la prolongent vers l'Est, à travers l'Arc des Antilles australes jusqu'à la limite orientale des revendications chiliennes dans l'Antarctique. Cette délimitation de la “mer chilienne” aurait donné au Chili le cinquième de l'Océan Pacifique. Notons que le Chili n'a pas revendiqué une extension de sa souverainté sur toute cette zone.

 

Dans les années 80, le Chili a produit énormément de textes géopolitiques. Après 1973, émerge une “nouvelle géopolitique”. Elle prend des aspects à la fois nationalistes et intégrationnistes, mais ce sont nettement les formes nationalistes qui dominent. La “nouvelle géopolitique” a l'ambition politique de souligner le rôle du Chili en tant que puissance pacifique. En 1981, l'“Instituto Geopolitico de Chile” (IGC) est fondé. Son directeur est le Prof. Hernan Santis Arena (2). L'IGC produit toute une série de publications, ainsi qu'une revue, la Revista Chilena de Geopolitica. L'institut impulse d'importants débats en matières de géopolitique et promeut le développement de la science géopolitique dans cet important pays du cône austral de l'Amérique du Sud.

 

Bertil HAGGMAN.

(Paper no. 4, Geopolitics in South America, Part 1, The Cone: Argentina and Chile, 1989, Center for Research on Geopolitics, Helsingborg, Suède).

samedi, 27 février 2010

Chile y la formacion de su Esrtado-Nacion

ModifChili.jpgChile y la formación de su Estado-nación

 

                                                                                 Alberto Buela (*)

 

Luego de la derrota española en la definitiva batalla de Maipú el 5 de abril de 1818, los vencedores, las fuerza criollas, se enfrentaron con el problema de la organización del territorio que tenía un sistema colonial de gobierno. Había que establecer un modelo político nuevo, una organización administrativa que lograse reemplazar la antigua administración. De modo tal que se produjo un doble quiebre, como sucedió en toda Nuestra América: a) un quiebre político, el reemplazo de una administración y un régimen, el de la monarquía por la república. Y b) un quiebre de la identidad subjetiva de la nación, no más españoles americanos sino simplemente americanos (ideal de Bolivar y San Martín) o chilenos, paraguayos, argentinos, etc. (ideal del nacionalismo de patria chica) que fue lo que realmente sucedió.

 

La función de construir un Estado-nación propio va a ir emparejada a la importancia que adquieren las armas, así se va cumplir aquí el adagio de Clausewich: la guerra es la continuación de la política por otros medios. En el caso de Chile, a la guerra de la Independencia continuarán Portales y la batalla de Lircay, la guerra contra la confederación peruano-boliviana y la guerra civil de 1851.

 

Es que a partir de 1818 la unidad política alrededor del Estado-nación se va a tornar confusa e inestable y así lo que establecía O´Higgins, lo derribaba Freire y aquello que sostenía éste, lo volteaba Pinto. En realidad, ellos eran obstáculos a la integración en un orden nacional. Es que el caudillismo y los intereses locales eran divergentes. Así O´Higgins se enfrenta a los terratenientes, quienes eran representados por Freire. Fracasa en Chile el proyecto federalista. Y se impone luego de la derrota de Freire en la batalla de  Lircay en 1830, el unitarismo del régimen portaliano, que no fue otra cosa que la síntesis entre la espada y la civilidad. Los dos autores más significativos en esta tema; el ensayista e historiador Alberto Edwards Bello (1874-1932) en su libro La Fronda aristocrática y el historiador Mario Góngora (1915-1985) en su libro Ensayo histórico sobre la noción de Estado en Chile en los siglo XIX y XX  van a respaldar con sus investigaciones esta tesis.

 

A partir de 1830 surge un gobierno fuerte pero extraño al militarismo de los tiempos de la independencia, que proclama la Constitución de 1833  sosteniendo que Chile es una república democrática y representativa, pero que al carecer de tradición republicana debe ser gobernada autoritariamente. Y Diego Portales es el principal resorte de ese régimen aun cuando no sea el presidente.

Aparece entonces en el horizonte político chileno la Confederación peruano-boliviana que “siempre serán más que Chile en todo orden  Y que “debemos dominar para siempre el Pacífico”  según Portales, por lo tanto, “guerra a la Confederación que debe desaparecer”.

Sin embargo, Portales es asesinado en Cerro Barón y el propósito de los conspiradores, detener la guerra contra el cholo Santa Cruz no sólo no se cumplió sino que de impopular, la guerra se transformó en una causa nacional.

Con el triunfo del general Bulnes triunfador de Yungay en 1841 y su posterior asunción a la presidencia de la República se consolida definitivamente el Estado-nación chileno en donde la “institucionalidad portaliana” reemplazó definitivamente al antiguo “caudillaje”.

 

 

(*) arkegueta, aprendiz constante, mejor que filósofo

alberto.buela@gmail.com

Casilla 3198 (1000) Buenos Aires