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mardi, 04 janvier 2022

Du Loup des steppes à Bardamu : Hesse et Céline contre le monde moderne

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Du Loup des steppes à Bardamu: Hesse et Céline contre le monde moderne

Nicolas Bonnal

C’est le hasard de mon livre sur Céline qui me fit retrouver Hermann Hesse, écrivain déjà bien oublié. Mais dans le Loup des steppes il nous semble, sans nous balancer dans la littérature comparée, qu’il aborde le problème de la modernité comme Céline. On est à l’époque de la guerre, de la massification, des abrutissements modernes et des années folles. Voyez la Foule de King Vidor pour évaluer le beuglant…

On commence par les hommes-masse de notre époque (traduction de Juliette Parry) » :

« Il ne s’agit pas ici de l’homme tel que le connaissent l’école, l’économie nationale, la statistique, de l’homme tel qu’il court les rues à des millions d’exemplaires et qu’on ne saurait considérer autrement que le sable du rivage ou l’écume des flots : quelques millions de plus ou de moins, qu’importe, ce sont des matériaux, pas autre chose. »

Hesse décrit aussi la vie ennuyée de cet homme-masse façonné par l’industrie et cet écœurement qui en sourd :

« …celui qui a vécu des jours infernaux, de mort dans l’âme, de désespoir et de vide intérieur, où, sur la terre ravagée et sucée par les compagnies financières, la soi-disant civilisation, avec son scintillement vulgaire et truqué, nous ricane à chaque pas au visage comme un vomitif, concentré et parvenu au sommet de l’abomination dans notre propre moi pourri, celui-là est fort satisfait des jours normaux, des jours couci-couça comme cet aujourd’hui ; avec gratitude, il se chauffe au coin du feu ; avec gratitude, il constate en lisant le journal qu’aujourd’hui encore aucune guerre n’a éclaté, aucune nouvelle dictature n’a été proclamée, aucune saleté particulièrement abjecte découverte dans la politique ou les affaires…»

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Comme Céline ou Ortega Y Gasset (et des dizaines d’autres), Hermann Hesse dénonce cette émergence cette civilisation de la masse satisfaite :

« Je ne comprends pas quelle est cette jouissance que les hommes cherchent dans les hôtels et les trains bondés, dans les cafés regorgeant de monde, aux sons d’une musique forcenée, dans les bars, les boîtes de nuit, les villes de luxe, les expositions universelles, les conférences destinées aux pauvres d’esprit avides de s’instruire, les corsos, les stades… »

Une brève allusion à notre américanisation – qui frappe aussi Chesterton ou Bernard Shaw à cette époque :

« En effet, si la foule a raison, si cette musique des cafés, ces plaisirs collectifs, ces hommes américanisés, contents de si peu, ont raison, c’est bien moi qui ai tort, qui suis fou, qui reste un loup des steppes, un animal égaré dans un monde étranger et incompréhensible, qui ne retrouve plus son cli mat, sa nourriture, sa patrie. »

Le personnage couche avec des danseuses lesbiennes découvre le fox-trot et la musique nègre. Mais voici ce que dit la danseuse:

« Crois-tu que je ne puisse comprendre ta peur du fox-trot, ton horreur des bars et des dancings, ta résistance au jazz-band et à toutes ces insanités ? Je ne les comprends que trop, et aussi ton dégoût de la politique, ton horreur des bavardages et des agissements irresponsables des partis et de la presse, ton désespoir en face de la guerre, celle qui fut et celle qui viendra, en face de la façon dont on pense aujourd’hui, dont on lit, dont on construit, dont on fait de la musique, dont on célèbre les cérémonies, dont on fabrique l’instruction publique ! Tu as raison, Loup des steppes, tu as mille fois raison, et pourtant tu dois périr. Tu es bien trop exigeant et affamé pour ce monde moderne, simple, commode, content de si peu ; il te vomit, tu as pour lui une dimension de trop. »

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Après on donne une définition de loup des steppes (titre d’un groupe de pop au temps jadis) :

 « Celui qui veut vivre en notre temps et qui veut jouir de sa vie ne doit pas être une créature comme toi ou moi. Pour celui qui veut de la musique au lieu de bruit, de la joie au lieu de plaisir, de l’âme au lieu d’argent, du travail au lieu de fabrication, de la passion au lieu d’amusettes, ce joli petit monde-là n’est pas une patrie… »

Et si Céline a dit que la vérité de ce monde c’est la mort :

« Il en fut toujours ainsi, il en sera toujours ainsi ; la puissance et l’argent, le temps et le monde appartiennent aux petits, aux mesquins, et les autres, les êtres humains véritables, n’ont rien. Rien que la mort… »

Et si Céline a dit que la postérité c’est pour les asticots :

« La gloire, ça n’existe que pour l’enseignement, c’est un truc des maîtres d’école. »

Antisémitisme ; Hesse le voit pointer comme la prochaine guerre dès le début des années vingt, au moment où Céline vit le Voyage :

« Il n’a pas vécu la guerre, ni le bouleversement des bases de la pensée par Einstein (cela, pense-t-il, est du domaine des mathématiciens) ; il ne voit pas comment se prépare autour de lui la prochaine guerre ; il tient pour haïssables les Juifs et les communistes ; il est un brave gosse insouciant et gai qui se prend au sérieux, il est digne d’être envié. »

L’Allemagne est déjà prête pour la prochaine guerre comme le voit Bainville à la même époque. On a aussi fait ce qu’il fallait au traité de Versailles (lisez Guido Preparata à ce sujet) :

« C’est cela qu’ils ne me pardonnent pas, car, bien entendu, ils sont tous innocents : le Kaiser, les généraux, les grands industriels, les politiciens, les journaux, nul n’a rien à se reprocher, ce n’est la faute de personne. On croirait que tout va on ne peut mieux dans le monde ; seulement, voilà, il y a une douzaine de millions d’hommes assassinés. »

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Hesse aussi hait ces journaux qui rendront fou Céline :

« Deux tiers de mes compatriotes lisent cette espèce de journaux, entendent ces chansons matin et soir ; de jour en jour, on les travaille, on les serine, on les traque, on les rend furieux et mécontents ; et le but et la fin de tout est encore la guerre, une guerre prochaine, probablement encore plus hideuse que celle-ci. »

Hesse décrit dégoûté une absorption des journaux :

« C’est bizarre, tout ce qu’un homme est capable d’avaler ! Pendant près de dix minutes, je lus un journal et laissai pénétrer en moi, par le sens de la vue, l’esprit d’un homme irresponsable, qui remâche dans sa bouche les mots des autres et les rend salivés, mais non digérés. C’est cela que j’absorbai pendant un laps de temps assez considérable. »

Et si Céline parle de la musique judéo-saxo-nègre, Hesse aussi :

« Lorsque je passai devant un dancing, un jazz violent jaillit à ma rencontre, brûlant et brut comme le fumet de la viande crue. Je m’arrêtai un moment : cette sorte de musique, bien que je l’eusse en horreur, exerçait sur moi une fascination secrète. Le jazz m’horripilait, mais je le préférais cent fois à toute la musique académique moderne ; avec sa sauvagerie rude et joyeuse, il m’empoignait, moi aussi, au plus profond de mes instincts, il respirait une sensualité candide et franche ».

Céline et les nègres ? Hermann Hesse et les nègres, et la bonne musique nègre :

« Et cette musique-là avait l’avantage d’une grande sincérité, d’une bonne humeur enfantine, d’un négroïsme non frelaté, digne d’appréciation. Elle avait quelque chose du Nègre et quelque chose de l’Américain qui nous paraît, à nous autres Européens, si frais dans sa force adolescente. L’Europe deviendrait-elle semblable ? Était-elle déjà sur cette voie ? »

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Toute la vieille culture est remise en cause comme chez Elie Faure à la même époque :

« Nous autres vieux érudits et admirateurs de l’Europe ancienne, de la véritable musique, de la vraie poésie d’autrefois, n’étions-nous après tout qu’une minorité stupide de neurasthéniques compliqués, qui, demain, seraient oubliés et raillés ? Ce que nous appelions « culture », esprit, âme, ce que nous qualifiions de beau et de sacré n’était-ce qu’un spectre mort depuis longtemps, et à la réalité duquel croyaient seulement quelques fous ? Ce que nous poursuivions, nous autres déments, n’avait peut-être jamais vécu, n’avait toujours été qu’un fantôme ? »

Comme dit Debord l’ancienne culture elle est congelée.

Néanmoins Hesse ne fait pas preuve d’hypocrisie, et il nous donne sa deuxième définition du loup des steppes  c’est un bohême collaborateur de cette bourgeoisie.

« En effet, la puissance de vie du bourgeoisisme ne se base aucunement sur les facultés de ses membres normaux, mais sur celles des outsiders extrêmement nombreux, qu’il est capable de contenir par suite de l’indétermination et de l’extensibilité de ses idéals. Il demeure toujours dans le monde bourgeois une foule de natures puissantes et farouches. Notre Loup des steppes Harry en est un exemple caractéristique. Lui, qui a évolué vers l’individualisme bien au-delà des limites accessibles au bourgeois, lui qui connaît la félicité de la méditation, ainsi que les joies moroses de la haine et de l’horreur de soi, lui qui méprise la loi, la vertu et le sens commun, est pourtant un détenu du bourgeoisisme et ne saurait s’en évader. »

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On se vent âme et corps au monde moderne et à sa technique de divertissement. Si notre Céline a dit que les Américains font l’amour comme les oiseaux, Hermann Hesse montre que son époque est libérée et son Allemagne de Weimar aussi :

« La plupart étaient extraordinairement douées pour l’amour et assoiffées de ses joies ; la plupart le pratiquaient avec les deux sexes ; elles ne vivaient que pour l’amour, et à côté des amis officiels et payants elles cultivaient d’autres liaisons amoureuses. Actives et affairées, soucieuses et frivoles, sensées et pourtant étourdies, ces libellules vivaient leur vie aussi enfantine que raffinée, indépendantes, ne se vendant que selon leur bon plaisir, attendant tout d’un coup de dés et de leur bonne étoile, amoureuses de la vie et cependant bien moins attachées à elle que ne le sont les bourgeois, toujours prêtes à suivre un prince charmant dans son château de conte de fées, toujours demi-conscientes d’une fin triste et fatale. »

La fille lui reproche de ne pas savoir danser, d’avoir appris le grec et le latin. Vian dira qu’il vaut mieux apprendre à faire l’amour que s’abrutir sur un livre d’histoire. Mais Céline tape tout le temps sur notre éducation et veut nous rapprendre le rigodon.

Le cinéma cette petite mort (Céline) ; voici comment Hesse décrit le procès.

« En flânant je passai devant un cinéma, je vis des enseignes lumineuses et de gigantesques affiches coloriées ; je m’éloignai, je revins sur mes pas et finalement j’entrai. Je pourrais demeurer là bien tranquillement jusqu’à onze heures environ. Conduit par l’ouvreuse avec sa lanterne, je trébuchai dans la salle obscure, je me laissai tomber sur un siège et me trouvai tout à coup en plein dans l’Ancien Testament. Le film était un de ceux qu’on tourne à grands frais et avec force trucs soi-disant non pas pour gagner de l’argent, mais dans des buts sublimes et sacrés ; les maîtres de catéchisme y conduisent en matinée leurs élèves. »

Après il tape encore plus fort sur ce cinéma :

« Ensuite, je vis le Moïse monter sur le Sinaï, sombre héros sur une sombre cime, et Jéhovah lui communiquer les dix commandements, avec le concours de l’orage, de la tempête et des signaux lumineux, cependant que son peuple indigne, entre-temps, dressait au pied du mont, le veau d’or et s’abandonnait à des distractions plutôt bruyantes. Il me paraissait bizarre et incroyable de contempler ainsi les histoires saintes, leurs héros et leurs miracles, qui avaient fait planer sur notre enfance les premières divinations vagues d’un monde surhumain ; il me semblait étrange de les voir jouer ainsi devant un public reconnaissant, qui croquait en silence ses cacahuètes : charmante petite saynète de la vente en gros de notre époque, de nos gigantesques soldes de civilisation… »

Et il dit ce qu’il en pense de cette société de consommation et de divertissement :

« Seigneur mon Dieu ! pour éviter cette saleté, c’étaient non seulement les Égyptiens, mais les Juifs et tous les autres hommes qui eussent dû périr alors d’une mort violente et convenable, au lieu de cette petite mort sinistrement mesquine et bourgeoise dont nous mourons aujourd’hui. »

La petite mort du monde bourgeois est ici là dans le poste de T.S.F.

« Mais c’était, je le vis bientôt, un appareil de T.S.F. qu’il avait dressé et mis en marche ; installant le haut-parleur, il annonça : « Vous entendrez Munich, le Concerto grosso en F-Dur de Haendel. »

En effet, à ma surprise et à mon épouvante indicible, l’appareil diabolique se mit à vomir ce mélange de viscose glutineuse et de caoutchouc mâché que les possesseurs de phonographes et les abonnés de la T.S.F. sont convenus d’appeler musique… »

Sources :

Le loup des steppes

Céline, le pacifiste enragé

 

mercredi, 22 avril 2020

Depoliticize yourself

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Tibet DIKMEN:                                                             

Depoliticize yourself

In these modern times, every fundamental aspect of humanity (and beyond) has been politicized. The politicization of these fundamental assets of life has inevitably caused them to be claimed by different factions racing in the political arena. The stagnation caused by these ‘claims’ has made it impossible to provide concrete solutions to matters, that weren’t even supposed to be matters in the first place. As every subject that is politicized stagnates, important and authentic assets are being deliberately politicized so that their destruction can get carried out quicker : justice, economic freedom, environement and ecology, tradition and religion (from what’s left of it), family and gender, city planning and architecture,etc…

Let us also not forget that, which ever faction that manages to become mainstream, to get ‘democratically elected’ and gain seats, to officially brand itself under terms such as ‘left, centre, right,...’ or that gets any form of attention from the media, is directly or indirectly at the service of the dark side.

Both the right and the left wing belong to the same dragon.

Politics, in its modern concept, is the dragon that Archangel St-Michael is fighting, and is therefore a threat to the prevealing of Life.

Humans are biological creatures and thus, a part of the natural Whole.

Concepts and corrupted virtues that are forced upon us by self-entitled ‘democratical governments’ such as equality, human rights, liberty and more, are in their essence opposite to the natural order of the Universe. This has resulted in a gradual and somehow ‘unconscious’ quantification of the qualitative aspects of our lives.

It is always easier to delete numbers than to delete deep rooted abstract and metaphysical concepts. The destructive nature of democracy can also be seen outside and around us, its corrupt modern virtues are not only a foe for humanity but for the entire living things on this planet. From an objective point of view, humans are the ones who have the least suffered from this decay. However, this illusion is only temporary ; the one who is cutting the branch on which he sits, will only get a sense of his mistakes when he achieves his ultimate goal.

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In order to ‘ride the tiger’ and survive the civilisational and cultural crumble, some of the Traditionalist thinkers defend a ‘passive apolitiea’ stance. This stance rests on the perception that sooner or later, these modern heretics will auto-annihilate themselves by drowning in their own decay. However, even if they have forgotten it, these are biological beings and are directly linked to the whole. Even if cancerous, they are part of the organism. This would mean that when the time of auto-annihilation will come, they will annihilate the earth with themselves. This can be compared to a very modern phenomenon: the suicide bomber dies alongside the bomb that explodes. Taking the lives of those around him, and damaging the environment too. It is unnecessary for me to emphasize the consequences that 7.5 billion unconscious humans will cause on this tired planet. This behaviour is easily predictable and it’s footsteps can even be seen as of today. With the outbreak of this ‘debatable’ pandemia, some individuals have attempted to contaminate people by spitting and licking public infrastructure (A big number of such cases has been recorded in Belgium, USA and China). This may be the result of a failed individualistic mentality : ‘If I die, everyone should die with me.’

In order to prevent this global mental meltdown, an ‘active apolitea’ is necessary.

Idealistic men should leave former rivalry behind and gain consciousness and unity.

All political institutions, concepts, and autorities along with economical establishments should be boycotted. Anything that is a result of modernity should be boycotted, this can range from ditching ones TV from the window to refusing to ride a car. The entire space-time in which we are currently stuck in, should be denied. This will not only result in the individual reconnecting with the infinite but, will also detach the individual from the modern ‘volunteer slave’ mentality and give him the necessary awareness to fight it. Ideals and values connected to the infinite are the only truly effective weapons we can arm ourselves with.

As for societal order, a forced depopulation and degrowth must be enhanced. This will directly and/or indirectly help the planet recover from the deep wounds modern humans have inflicted it with their evergrowing hedonistic desires.

Some parts of the world population facing this ‘forced healing of earth’ will, eventually, gain consciousness of their ‘uselesness’ and will be aware that they take too much space. A big majority of the ‘useless’ will have to sacrifice themselves for the good of the ‘Universe, Nature and Whole’.

Those who are too selfish and/or scared of death, will rush to try to make themselves useful, some will manage to find hidden talents (that were prevented to arise due to a modern lobotomising lifestyle) and some who fail to do so, will have to embrace death. For the ones that meet the natural requirements to stay alive, will have to give back what has been forcefully taken. It is our duty as honorable critters to ask forgiveness and rebuild. But this time, it is not going to be about size or numbers for the Truth does not deal with such reductive concepts.

Humanity must gain awareness of its place in the natural order as soon as possible and (re)gain its decency and humility. Otherwise, doom awaits.

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A planet of waste

Self-destructive hedonism is not as modern as we may think. It has been the result of the « ego » since our dawn. However, the proportion that it has taken in current times is the result of an ‘enlightened ideal’ that the modern world is so proud with : Individualism. Splitting an organism into seperate entities, each thinking that the world revolves around them, and forcefully feeding their ‘ego’ like water-inflated chickens, has resulted in an entire century of degeneration.

This is a very well programmed ‘separatism’ agenda, first separating humanity from the Whole and then from itself. To maintain this unconsciousness  in the long-term, animalistic pulsions have been severly taunted and kept alive in order to boggle the mind. Furthermore neverding empty desires and reductive behaviour have been succesfully advertised with the help of technology. This also proves that technological advancement, which is a result of democratical progress, is also an enemy of existence once it reaches its ultimate goal. Feeding such a big population with such atrocities is not an easy task, a big portion of ‘life’ has therefore been compromised to meet the demand.

Countless industrial sites and mass-production around every corner of the planet are continuously expoliting the planet. (How much can something inside a barcoded plastic package be called food ?). A child expoliting his mother in order to feed his hedonism must be the biggest heresy of our age.

The necessary actions that must be undertaken in order to stop this, as we have stated above, will put an end to this excessive gluttony and over-exploitation. However, an enormous chunk of concrete waste alongside chemical and bio-engineered desolation will remain.

What to do with empty skyscrapers, brutal concrete blocks, uncountable amount of waste and dead bodies ?

dimanche, 23 février 2020

»Gegen die moderne Welt« Ellen Kositza empfieht Mark Sedgwick

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»Gegen die moderne Welt«

Ellen Kositza empfieht Mark Sedgwick

 
Ellen Kositza, Literaturredakteurin der Zeitschrift »Sezession«, bespricht Mark Sedgwicks »Gegen die Moderne Welt«.
 
Bestellen kann man den Titel hier: https://www.antaios.de
 

dimanche, 27 août 2017

Die Entzauberung der Welt

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Die Entzauberung der Welt

Stefan Martin

Ex: http://aka-blaetter.de

Immer deutlicher treten die Fehlentwicklungen der Moderne zu Tage. Werner Kunze beschäftigt sich mit der Frage, ob die Moderne noch zukunftstauglich ist. Herausgekommen ist eine brillante Analyse des herrschenden Zeitgeistes.

Das Unbehagen an der Moderne wächst. Es mehren sich die Stimmen derer, die eine kritische Bestandsaufnahme fordern. „Die herrschende Kultur des Westens ist ganz ersichtlich an immanente Grenzen gestoßen, sie ist erschöpft, wie nach einer durchtanzten Nacht, ihr Make-up rissig“ konstatiert der Bundesverfassungsrichter Udo Di Fabio in seinem 2005 erschienen Buch „Die Kultur der Freiheit“.

Die Epoche der Moderne beginnt mit der Französischen Revolution und ihrer populären Forderung nach Freiheit, Gleichheit und Brüderlichkeit. Der Königsberger Philosoph Immanuel Kant gibt den Leitspruch der Aufklärung „Sapere aude. Habe Mut, dich deines eigenen Verstandes zu bedienen“ aus. Fortan soll der Mensch ein selbstbestimmtes, von allen gesellschaftlichen und religiösen Zwängen befreites Leben führen. Ratio und Vernunft stehen im Zentrum der Bewegung. Die Aufklärer glauben zutiefst an die Veränderbarkeit der politisch-sozialen Verhältnisse. Nicht wenige, wie der Franzose Auguste Comte (1798–1867) sehen in dem aufkeimenden Zeitalter der Moderne das finale, unübertreffliche Stadium der Geschichte.

Und heute, so fragt Werner Kunze: Haben sich die weitreichenden Hoffnungen und Erwartungen der Gesellschaftsingenieure von 1789 erfüllt? Zweifellos hat der wissenschaftlich-technische Fortschritt eine bewundernswerte Verbesserung unserer materiellen Lebensverhältnisse bewirkt. Wir leben gesünder, behaglicher und komfortabler als jemals zuvor. Aber sind wir auch glücklicher? Augenscheinlich ist dem nicht so. Die rapide Abnahme der Geburtenzahl in Deutschland, das Auseinanderbrechen der Familienbande – von der Politik oft verharmlosend als Patchwork-Glück dargestellt – und die drastische Zunahme psychischer Erkrankungen wie Burn-Out und Depression sprechen für sich und können, so Werner Kunze, von Menschen guten Willens nicht länger ignoriert werden. Ein ganzes Heer von Psychologen, Psychiatern und Sozialarbeitern ist mittlerweile nötig, um die psychischen Schäden in unserer Gesellschaft wenigstens oberflächlich zu behandeln.

Der Fortschritt wird’s schon richten!

Wie stellt sich die Moderne uns heutigen Zeitgenossen dar? Der Autor nähert sich der Frage aus der Vogelperspektive, um das große Ganze besser in den Blick nehmen zu können. Er hofft so, zu übergeordneten Erkenntnissen zu gelangen, denn „wer sich nur in der Froschperspektive bewegt, braucht sich nicht zu wundern, wenn er zumeist nur Schlamm und Dreck sieht“. Zu den Charakteristika der Moderne zählt Kunze die enthemmte Beschleunigung, die Ausrichtung des einzelnen an der Masse, eine nie da gewesene Konzentration auf das Materielle mit Geld als universellem Bewertungsmaßstab sowie die offenkundige Orientierungs- und Ziellosigkeit der gesellschaftlichen Eliten. Der Fortschritt wird’s schon richten!

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Die Beschleunigung hat nahezu alle Lebensbereiche erfasst. Das Rad der Moderne dreht sich schneller und schneller. Wo das Ziel abhanden kommt, werden Tempo und Schnelligkeit zum Selbstzweck erhoben.  Besonders offenkundig wird dies in der Politik. Was heute noch im Brustton der Überzeugung verkündet wird (die Renten / die Banken etc. sind sicher, der Mindestlohn / die Wehrpflicht / die Atomkraft etc. stehen nicht zur Debatte), ist schon morgen Schnee von gestern.

Ein weiteres Kennzeichen der Moderne sieht Kunze in der Vermassung: Massenmedien, Massengeschmack, Massenverhalten. Niemand zwingt uns, groteske Casting-Shows anzuschauen und Dieter Bohlen dabei zu beobachten, wie er vor laufender Kamera Minderjährige bloßstellt. Auch unsere Daten im „sozialen Netzwerk“ Facebook hinterlegen wir ganz freiwillig. Der allseits propagierte Individualismus steht dabei in krassem Gegensatz zur freiwilligen Ausrichtung des Individuums an der Masse. Trashfernsehen, Facebook & Co. sind auffälliger Ausdruck dieses Zeitgeist-Phänomens.

Nicht zuletzt ist es die einseitige Betonung des Materiellen, die den Zeitgeist prägt. Mehr als 200 Jahre nach dem Beginn der Aufklärung hat die materialistische Weltanschauung, nach der nur das als existent gilt, was sich nach naturwissenschaftlichen (und damit vermeintlich objektiven) Gesetzmäßigkeiten erklären lässt, auf ganzer Linie gesiegt. Längst ist der Materialismus in den Bereich des Privaten übergeschwappt. Von der Beherrschung der Natur durch den wissenschaftlich-technischen Fortschritt ist es nur noch ein kleiner Schritt zur Beherrschung der zwischenmenschlichen Angelegenheiten. Menschliche Beziehungen werden verzweckt. Oder wie es der Soziologe Aldo Haesler jüngst in der ZEIT ausdrückte: „Heute dienen menschliche Beziehungen als Rohstoff, um einen künstlichen Mehrwert herzustellen. In unserer Vorstellung ist jede Beziehung ein potentielles Win-Win-Spiel.“ Networking nennt man das auf Neudeutsch.

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Immaterielle menschliche Bedürfnisse wie Geborgenheit, Liebe, Gefühle, Ästhetik und Phantasie bleiben zunehmend auf der Strecke. Völlig zu Recht beklagt der Autor eine Halbierung des Menschen: „Heute gilt es als chic, cool zu sein, nüchtern, distanziert, emotionsfrei. Wir sprechen vom falschen Pathos, kennen aber auch kein richtiges mehr. Wir sind innerlich ärmer, weil rationaler geworden.“ Den Preis für die unser gesamtes Leben durchdringende Intellektualisierung und Rationalisierung hat Max Weber bereits 1919 benannt: Die Entzauberung der Welt. Wehmütig erinnert Kunze an die nach zwei verlorenen Weltkriegen verschüttet gegangene Tradition des deutschen Idealismus. Noch Fichte, Hölderlin, Hegel und Schelling sahen den Menschen als ganzheitliches Wesen mit einem elementaren Bedürfnis nach Sinn und Methaphysik. Besonders angetan haben es ihm die deutschen Romantiker. Hier gerät Kunze nachgerade ins Schwärmen:  „Der Romantik gebührt das Privileg, sich als erste Bewegung mit den grundsätzlichen Fragen der Moderne kritisch auseinandergesetzt zu haben. Sie behält einen Ehrenplatz als eine der schönsten und sympathischsten Blüten am prächtigen Baum der deutschen Kultur- und Geistesgeschichte“. In der romantischen Hinwendung zu Gemüt, Gefühl, Freundschaft und Liebe erblickt er einen nach wie vor existenten, heute jedoch leider fast ausgetrockneten Teil der deutschen Volksmentalität. Sehr früh habe sich die deutsche Romantik gegen den kalten Rationalismus gewandt und mit Leidenschaft versucht, der Tradition, der Gefühlsseite des Menschen, der Poesie und der Musik ihren Platz zu geben.

Wie anders die heutigen Zeiten! Von Transzendenz und Religion erwarten wir schon lange keinen Halt mehr. Das letzte soziale Band in unserer Gesellschaft scheint das Geld zu sein. Wo menschliche Nähe, Empathie und Geborgenheit zum knappen Gut verkommen und Gefühle bestenfalls als peinlich gelten, fungiert das immer unsichtbarer werdende Geld als letztes Schmiermittel im Räderwerk der modernen Gesellschaft. Man mag sich gar nicht vorstellen, was passiert, wenn sich die materiellen Lebensverhältnisse – beispielsweise in Folge einer  weiteren Eskalation an den Finanzmärkten oder der plötzlichen Verknappung fossiler Energieressourcen – merklich verschlechtern.

Zu den Paradoxien der Moderne gehört, dass sich viele der aufklärerischen Ideen in ihr Gegenteil verkehrt haben. Stichwort: freie Meinungsäußerung. Heutzutage wird jeder, der gegen die vom Zeitgeist verordneten Dogmen verstößt, an den medialen Pranger gestellt. Zu diesem Dogmenbestand zählen: Das Individuum hat Vorrang vor der Gemeinschaft, alle Menschen sind prinzipiell gleich, der Mensch ist von Natur aus gut, Prägungen durch Herkunft, Abstammung, Begabung, Vererbung existieren nicht oder sind irrelevant. Wer vom vorgegebenen Tugendpfad (Thilo Sarrazin, Eva Herman) abweicht, wird zum Abschuss freigegeben. Mit Meinungsfreiheit hat das freilich nichts mehr zu tun. Die modernen Tugendwächter, die ständig auf der Lauer liegen, um Verstöße gegen die Political Correctness aufzuspüren und anzuprangern, haben augenscheinlich ihren John Stuart Mill (1806–1874) nicht gelesen. In seiner Schrift „Über die Freiheit“ weist Mill eindringlich auf die Gefahr des Despotismus über das Individuum hin: „In der Diskussion darf keine Meinung, mag sie noch so vereinzelt sein, unterdrückt werden. Denn wie können wir sicher sein, ob die Meinung, die wir uns anschicken zu unterdrücken, eine falsche Meinung ist?“ Vor der Gefahr des „Despotismus der Gesellschaft über das Individuum“ sind auch so genannte offene Gesellschaften nicht gefeit.

Eindrucksvoll führt Kunze dem Leser die Kollateralschäden der Moderne vor Augen. Jede dritte Ehe in Deutschland wird geschieden, in Großstädten gar jede zweite. 37 % aller erwachsenen Frauen leben als Single. Die Zahl der Patchwork-Familien steigt kontinuierlich. Logische Folge der Auflösung der Familienbande (im Zusammenspiel mit der rasenden Beschleunigung des Lebens) ist die starke Zunahme psychischer Erkrankungen wie Burn-Out und Depression, deren Behandlung 2008 Kosten von knapp 15 Milliarden Euro verursachte. Neben Managern, Sozialarbeitern und Akademikern sind in zunehmendem Maße Kinder und Jugendliche davon betroffen.

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Die Bilanz der 68er „Kultur“-Revolution ist verheerend

Auch die Bevölkerungsentwicklung gibt Anlass zur Sorge: Die Geburtenrate in Deutschland ist seit der 68er-Kulturrevolution um die Hälfte (!) gesunken. Demographieforscher können die weitere Entwicklung ziemlich genau vorhersagen: In 100 Jahren werden noch ca. 25 Millionen Deutsche in unserem Land leben. Der eigentliche Skandal besteht laut Kunze darin, dass „unsere Volksvertreter mitsamt den öffentlichen Medien kein Wort des Entsetzens oder auch nur des Bedauerns über die Katastrophe verlieren, dass die jahrhundertelange Geschichte der Deutschen im 21. Jahrhundert endgültig und unwiderruflich zu Ende geht.“

Die düstere Stimmungslage in Deutschland drückt sich nicht zuletzt in der wachsenden Distanz der Menschen zur Demokratie aus. Nach einer im September 2009 veröffentlichten Umfrage sind gut zwei Drittel der Deutschen überzeugt, „von den Parteien belogen zu werden.“ Jeder dritte Deutsche hat kein Vertrauen mehr in die Demokratie.

Wie konnte es dazu kommen? Die Ursachen für die besorgniserregende Entwicklung in Deutschland sieht Kunze in der 68er Bewegung, an der er kein gutes Haar lässt. Keineswegs handele es sich dabei um eine längst vergangene Protestbewegung Flower Power bewegter Studenten, sondern um manifestierten Zeitgeist. Dieser trete als „unsichtbarer Dirigent auf, den niemand ausdrücklich gerufen hat, dem sich aber fast alle beugen.“ Als Ahnherren der 68er Bewegung macht Kunze den Philosophen Jean Jacques Rousseau (1712–1778) aus. In dessen 1755 veröffentlichter Schrift „Abhandlung über den Ursprung der Ungleichheit unter den Menschen“ stellt Rousseau die Behauptung auf, der Mensch sei von Natur aus gut und erst durch Kultur und Zivilisation verdorben worden. Anders ausgedrückt: Wenn wir den guten Menschen wieder auffinden wollen, müssen wir zur Natur zurück. Die 68er-Adepten der Frankfurter Schule um Adorno, Horkheimer und Marcuse griffen Rousseaus These vom „guten Menschen im Naturzustand“ begierig auf und verleibten sie ihrer verqueren Philosophie ein. Seither gehört es zur festen Überzeugung der 68er und ihrer Nachfahren im Geiste, den Menschen von den Zwängen und Verpflichtungen des Staates, der Arbeit, der Familie, der Gesellschaft etc. zu befreien.

Tatsächlich trifft Kunze hier einen wunden Punkt. Das Gesellschaftsbild der 68er beruht auf einem naiven und vollkommen realitätsfremden Menschenbild. Die Mär vom „edlen Wilden“ ist durch moderne Forschung längst widerlegt (selbst den Hippies ist es mit Drogenunterstützung nicht gelungen, dem paradiesischen Naturzustand näher zu kommen). In der Abrechnung mit der 68er Generation entfacht Kunze einen wilden Furor. Ihre Weigerung, die Ambivalenz des Menschen anzuerkennen, zeuge von mangelndem Realitätssinn und ideologischer Verblendung. Der Mensch sei eben nicht nur vernünftig und gut, sondern bisweilen auch egoistisch, verantwortungslos und niederträchtig. Mit Verve prangert er die Radikalität an, mit der die 68er gewachsene kulturelle Errungenschaften, angefangen von bürgerlichen Tugenden bis hin zu staatlichen Institutionen, zerstört haben.

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Es gibt sie noch, die blaue Blume

Die Symptome sind damit benannt. Doch welche Therapie empfiehlt Kunze? Es geht nicht ohne die Ergänzung durch die Kant’sche Pflichtethik, insbesondere nicht ohne die Ausrichtung am Gemeinwohl. Es geht nicht ohne die Reaktivierung von bürgerlichen Tugenden wie Fleiß, Anstand, Verlässlichkeit und Verantwortungsbewusstsein. Es geht nicht ohne die Rückbesinnung auf bewährte Traditionen. Es geht zuallerletzt nicht ohne die Rückeroberung der Meinungsmacht im Lande.

Und des Autors persönlicher Wunsch? „Eine gewisse Rückbesinnung auf die Romantik. Von Zeit zu Zeit und bei passender Gelegenheit. Es gibt sie noch, die blaue Blume, sie hat sich nur vor den profanen Blicken versteckt.“

Werner Kunze: „Die Moderne. Ideologie, Nihilismus, Dekadenz”.  Bublies Verlag 2011, 336 S., 19,80 Euro.

Stefan Martin

geb. 1979, Ingenieur, VDSt Freiberg.

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mercredi, 31 août 2016

Conférence: révolte contre le monde moderne!

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samedi, 19 décembre 2015

Exaltación y centralización de lo inferior en el mundo moderno

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Exaltación y centralización de lo inferior en el mundo moderno: Humanitarismo, filantropía, animalismo y ecología.

Ex: http://septentrionis.wordpress.com

Una de las caras del pensamiento contemporáneo, aquel que ha descendido y desvalorado además de rebajado los arquetipos Divinos propios de la perfección, los cuales fundamentarían y asentarían los principios de un supuesto sacrificio por remontar los escalones descendidos en contra la Idea de lo Sagrado, es, esta cara de la que hablamos; el humanismo antropocéntrico.

Dicha aspiración es cohibida por una ideología centrípeta a lazos materiales o en el mejor de los casos, existenciales pero siempre humanos y de naturaleza netamente psico-física. No únicamente ese refreno a estadios superiores causada por una physis acotada a lo personal es consecuencia de la negatividad de mirada, sino principalmente la descentralización de un principio rector metafísico del Universo. Esto supone o bien la pasividad pura del sujeto o bien la pretensión no arribada a categorías del Intelecto más allá de la razón para la compresión completa así como la vivencia de esta comprensión pura.

El humanismo junto al pensamiento antropocéntrico, ambos entendidos como comprensión y percepción epistemológica de la naturaleza y Cosmos a través únicamente de la magnitud y medición de lo humano y del humano son un giro, total y universal, a la supremacía de la persona de exclusivos atributos presentes en su nivel de existencia, la cual rige y decreta todo lo demás. Es por ello que antes del entendimiento del humanismo como un resurgir de unos estudios clásicos, se entendía por este la antítesis de la escolástica y por ende lo contrario a la visión jerárquica y vertical del Universo de actos, potencias y del primer motor inmóvil Aristotélico haciendo cúspide. El humanismo antropocéntrico es pues una primera toma de contacto con la futura cosmología horizontal y terrenal, la cual hace girar un Todo siendo refinado por lo humano.

Este virado y desviado ángulo será una de los signos que marcarán la nueva concepción de la actual situación, no sólo filosófica sino espiritual, de Occidente.

El origen de esta idea surge como fenómeno previo a la llegada de la Ilustración y del enciclopedismo, ambas concepciones con nexos comunes a este humanismo antropocéntrico, que casó con sucesos filosóficos e históricos como el racionalismo Cartesiano[1] o la Reforma Luterana, junto a la Contrarreforma de la Iglesia Católica con su correspondiente concilio de Trento. Si antes se filtraba la experiencia vivencial con la tabula rasa de lo humano, ahora se hace una exaltación de este, junto a su razón, ignorando la espiritualidad fuera del teísmo de la época. Es así como se forja la revolución Francesa y la ya caída en picado de Europa, la cual hizo posible la propagación en líneas políticas de la moderna democracia Parlamentaria traída de Inglaterra, así como la mala fragua del socialismo materialista Ruso y su hermano el capitalismo, el cual reina imperante hasta nuestros días de forma destructiva.

El descenso propio de la edad actual, desde las alturas Apolíneas a fondos del deleite
hueco ya ni racionalista, de cielos de Dioses y Héroes a suelos de hormigón, no es estático, pues bien sigue como bacilo patológico propagándose con distintas máscaras y en dirección a lo más bajo.

Estas podrían ejemplificarse con la filantropía caritativa o el humanitarismo desmedido entre otros. Alguno se echará las manos a la cabeza al escuchar críticas a estos dos enfoques o conceptos, pero si bien ambos pueden tener puntos positivos, también ambos radican y se originan en la descentralización, distorsión y viraje de la idea Tradicional, pues esta filantropía o humanitarismo desplaza un Principio metafísico más allá de humano a lo humano,  acaba con la idea de emanación y multiplicidad a partir de este Principio y desorienta haciendo defensa de una cosmología centrípeta y exaltante de sí mismo, el humano, haciendo caída en estadios o estaciones inferiores dentro de una jerarquía cósmica. Junto a ello la búsqueda de la sensación y emoción o de ayuda meramente material o económica y sus frutos –Sakama Karma.- y su a veces altruismo ególatra contrasta con aquel desinterés del yo personal en la acción y por lo tanto en la ayuda que se cree que se hace, lección que Meister Eckhart pincelaba en uno de sus sermones sobre el “desasimiento”[2], pues en la acción el movimiento llevado a cabo por la compasión del yo y no por el desapego transparente es un acto egoísta[3]. El problema de la búsqueda de los frutos de la mentalidad contemporánea, sean intereses como comentamos emocionales como físicos –económicos, políticos…- se contrapone a la visión del Nishkana Karma o “acción sin deseo”, la cual queda ilustrada cuando Krishna en su conversación con el guerrero Arjuna dice; “Sólo tienes derecho al acto, y no a sus frutos. Nunca consideres que eres la causa de los frutos de tu acción ni caigas en la inacción[4], subyugando así la acción al deber Trascendental y de ninguna manera a sus frutos, concepción propia del verdadero Kshatriya.

Así mismo, el centrar y describir al humano como eje polar es errada en principio. Existe por ello un humanitarismo desmedido que no actúa equitativamente como la ideología moderna clama, buscando la igualdad o la “igualación cripto-forzada”. No defendemos ni al humanitarismo universal ni a esa visión moderna, pues este humanitarismo debe ser como todo, de arriba hacia abajo, del centro hacia afuera y entendido desde ópticas no pragmáticas, las cuales tienen como germen el expansionismo cultural –o a-cultural según se vea.- y lo cual se traduce en mecanización y globalización tecnológica y subyugación de cualquier rincón del planeta. En definitiva, la destrucción de la diversidad defendida por esa misma ideología del pensamiento único y moderno. Por lo que respecta a esta idea de igualación, esta nos parece contradictoria metafísicamente con el principio jerárquico de la naturaleza y Cosmos, así como de igualdad en condición humana, la cual al no concebirse desde la realidad de acto tiende a forzar de cualquier manera esta igualación, generando así un hombre masa. He aquí la espiral de caída y contradicción en lo que intentamos exponer.

Junto a lo anterior, es necesidad el comentar en especial la perspectiva con la cual la filantropía como movimiento es realizada. Desde conductas aburguesadas el filántropo actúa caritativamente a través de eventos sociales o campañas, en los cuales de nuevo de manera material o económica se dispone a ayudar sin inmiscuirse, tanto en el proceso como en la ayuda como tal, la cual ni siquiera se concibe que pudiera ser propia y humana, contradiciendo así al significado literal de la etiqueta que porta como philos anthropos. No es lugar para discutir el bien causal de la filantropía, pues lo que nos atañe es el principio que acciona dicho movimiento así como la mentalidad con la que se lleva a cabo. Esta última, la cual se desarrolla entre una pasividad y vista lejana del caritativo que descansa y se funda en la apatía moderna. Pretende de esta forma atacar al problema normalmente económico a través de la economía y contemplando diferencias entre naciones basándose en el llamado “Estado de bienestar”, diferencias que son únicamente de tipo capital, tecnológico y material –Por supuesto jamás artísticas, culturales y mucho menos espirituales.-. Así el filántropo intenta amollentar el problema con lo que el problema ha sido creado; El materialismo. Así pues, parafraseando a Evola en “Cabalgar al Tigre” diremos que la acción que no parta “del núcleo profundo del ser, supraindividual…, que toma la forma de un ser en tanto que es acto” deberá ser considerada errónea tanto en causa como en origen.

Si bien aquí vemos dos conceptos modernos, digamos, exaltadores del hombre, existen bien otros aún más disonantes como puede ser el animalismo o el anti-especismo. Recordemos que lo que intentamos exponer es la descentralización de un Origen metafísico a estadios inferiores como en los casos anteriores era el hombre o sus acepciones y en casos excepcionales, lo animal en su sentido más basto, y de ahí la crítica a estas vertientes de pensamiento moralista ligadas a la caída de la cual hablamos. El animalismo como movimiento tiene diferentes dimensiones y niveles, pues si bien suele estar unido a dietas vegetarianas o veganas la moralidad causante de estas varía en un espectro entre el supuesto respeto al derecho a la vida animal, la oposición a granjas intensivas monstruosas abortos del capitalismo o una exaltación extrema de la criatura hasta niveles superiores al humano en derecho, fundamentando, el animalista, la inferioridad en defensa o raciocinio de dicha criatura. Todo esto junto a una supuesta militancia que no es otra cosa que un colectivismo que gira entorno a esta idea que comentamos, la cual es regada con tintes sentimentalistas y emocionales.

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Reafirmamos el amor a los animales así como la contrariedad a la masificación, maquinación y desnaturalización de las granjas y mataderos. Por otra parte centrar este escrito en los prejuicios de este movimiento o vertiente que pensamos tiene como origen debilitamientos y monomanías precedentes; tras las diversas caídas desde visiones de dominios metafísicos, el darwinismo o teoría evolucionista junto al cientifismo, se perpetraron haciendo a la ciencia técnica el dogma universal y eterno.  Ambas visiones de forma sinérgica intentaron dilucidar al humano biológico y psicológico desde parámetros animales pensando que este, el animal, era un ser vivo básico por el cual se explicarían los instintos que supuestamente mueven al hombre. Una vez más el terror a enfrentarse con lo Absoluto hizo que el hombre moderno cayese en lo pequeño, simple y materialista. Esto presupuso que el humano y el animal están en un mismo nivel de existencia, lo cual es falso, falsedad que a su vez se sobrepone a la idea de que la única diferencia entre estos es el mero raciocinio y la cual trataremos más adelante. A esto se suma la fuerza tóxica que este pensamiento genera secularizando cualquier acción humana que sea realizada como sacralización inmanente, ya sea el rito, el sexo[5], la organización social o política e incluso la espiritualidad, exponiendo que se trata de estímulos mecánicos y subconscientes que preceden la razón del movimiento del humano, o la religiosidad, limitándola a una explicación mítica del subconsciente ligado con sucesos incapaces de aclararse en el momento.

Nos situamos así en una perspectiva plana y llana donde los principios vitales humanos corresponden a los animales y la diferencia es más cuantitativa –cantidad de capacidad- que cualitativa –capacidad en sí-. A partir de esta hipérbole de pensamiento asimila dos planteamientos contemporáneos; La igualdad y el sentimentalismo frenético.

La impresión y pretensión de la igualdad es etiqueta del pensamiento moderno, donde esta equidad evangélica de raza, género e individuo pasa a lo animal afirmando su derecho a la vida a pesar de la poca consistencia de fundamentos que sostengan una legitimidad más allá de la moral y la lástima. La falta de comprensión o tal vez la negación propia a esta, hace que no se aprecie el hecho de que la igualdad no es ni un fin ni una herramienta así como que la desigualdad existe en origen y es causa primitiva. En cuanto al derecho, si anteriormente entre los siglos XVII Y XVIII se concebía como herramienta con la finalidad “idílica” del “progreso positivista”, tal y como Hobbes o Locke propusieron, en la actualidad  es la moralidad como tal, la cual de carácter temporal y relativo, genera el derecho. Esto denota que esa idea de “progreso positivista”,  junto a la moralidad moderna, son los conceptos que establecen al propio derecho y su supuesta justicia. Esta inversa ecuación genera que no solo el derecho, la ley y su vía activa, la legislación, sean engendradas por principios morales y humanos  –estos en el más bajo sentido de la palabra.-, sino que incluso la idea de estado y por ende la política sea confeccionada desde estos principios de los que hablamos, los cuales son subjetivos a caracteres y personalidades tanto individuales como colectivos en un sentido restringido y no orgánico o Absoluto. El Estado como mero mecanismo que sirve para una determinada finalidad y no como forma de alto simbolismo como apostilla Spengler.

El derecho como tal no es concebido o más bien contemplado por la Tradición, pues se trata en cualquier de los casos de una “igualación” horizontal y forzosa de dos o más sujetos en cuanto a propiedades cuantitativas así como,  y aún más nocivo, cualitativas. La idea de derecho supone no atender o apreciar esas cualidades, sean del tipo que sean, las cuales consideramos de carácter superior a las puramente numéricas. Lo anterior equivale irremediablemente la negación de cualquier propiedad o atributo para llegar a una supuesta objetividad y neutralidad entre sujetos, ya que esta es la única manera de legitimar la sentencia o dictamen. Esta intentona de una regla Universal de juicio y derecho –contraria totalmente al Suum Cuique.- afecta al concepto de “Derecho Animal”, pues se intenta fundamentar un amparo que primero cualifica al animal como portador de una tutela, la cual no contempla de forma individual por razones obvias y segundo que coloca a la criatura en una escala métrica, en la cual parece que el hombre moderno intente crear una idea antropomorfa de absolutamente todo lo vivo desde como comentamos, ópticas puramente emocionales.

Lo anterior junto a la inversión de valores morales o éticos, estos engendrados desde ejes personales, crea una flexibilidad infinita en cuanto a derecho y legislación, la cual es usada por defensores de este pensamiento[6]. Dicha se cimienta en un anti-especismo que intenta evidenciar cierta discriminación de carácter moral entre animales y otros animales u hombre[7]. Si bien existen defensas animalistas sin ser igualitaristas en este sentido, trataremos adelante sobre otro convencionalismo moderno como es la idea de ecología desde un punto de vista pragmático y materialista.

Tratando directamente sobre la diferenciación de las cualidades entre el hombre y el animal diremos que el ser posee poder –pues es causal.- de trascender su condición ontológica. Esta característica es la mayor diferencia entre el hombre y el resto de los animales y no su raciocinio como paradójicamente los racionalistas suelen defender.

Así como un hombre con una consciencia cual sea de lo Absoluto puede contemplar, en este ejemplo, niveles inferiores a su estado actual desde cierta superioridad así como la posibilidad de continua “refinación” y aspiración a ese Absoluto según sus cualidades, también el hombre –refiriéndonos al hombre común.- por lo general, aunque cada vez de forma menos efectiva, debido a la edad en la que nos encontramos y los agentes que reinan en esta, contiene en potencia dicha potencialidad -valga la redundancia.- de superación de estadios en primer lugar existenciales y tras ello metafísicos. Esta potencialidad está ligada como capacidad a las cualidades y características del sujeto en cuestión, la cual es obviamente nula en los animales. Esto marca una gran diferencia entre el hombre y el animal por la incapacidad de una comprensión escatológica así como su razón de existencia de este último, la cual se trata de una mera subsistencia y no de pura trascendencia como es en el caso del hombre.

A esto añadiremos entrando en cuestiones metafísicas, que el moralismo que parece pulular por estos círculos es totalmente inválido como sustento teórico. Como venimos comentando y desde nuestra perspectiva, el sentido de involución y emanación desde un principio niega que la persona como tal en su sentido más exterior sea capaz de generar o de discernir conceptos o cuestiones que giran en torno al “Bien” y “Mal”, –persona como centro o “productora” de la Verdad, lo cual se trata del antropocentrismo moderno que aquí denunciamos.- bornes que unimos en este caso a la deontología y moralidad animalista. Esta dualidad no existe en estados superiores y por lo tanto no es real en sí misma, sino que se trata de una degradación de la Verdad que se crea al comparar polos que comprenden una equivalencia complementaria. Significa que el hombre como tal no puede concebir o entender esta relatividad sin haber entendido la objetividad total de esta, es decir, la dimensión directamente superior a la dualidad relativa que se propone comprender. Si en caso contrario se cae en esa dualidad se cae en el tremendo error de juzgar de forma personal, desde como decimos, cuestiones totalmente temporales y por lo tanto falsas. Es por ello que también sería incorrecto de hablar de “Ética Animalista”, pues la Ética desde la llamada ciencia de la moral debe ser entendida como producto de un individuo tras su reflexión y que únicamente consideraremos correcta cuando esta sea generada por valores eternos y por lo tanto por el ser mismo de este individuo y no sus apetencias personales y temporales. Esta ética puede no coincidir con la moral colectiva, es más, no debería, pues contemplamos la cualidad de cada individuo, lo cual hará que se encuentre dentro de unos atributos, los cuales marcaran su posición en cuanto a su propiedad y condición, lo cual sustentará la diversidad humana propia de la multiplicidad del Cosmos y del propio Ser. Es por ello que la moralidad o la “axiología” animalista pueden únicamente sustentarse en conceptos inferiores tales como lo afectivo que corresponde a posiciones restringidas a la psique y donde el bien o mal se queda en términos a lo sumo morales sino inferiores.

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El sentimentalismo que se adopta, sea para fundamentar, sea para defender la idea de animalismo, parece tener resonancias en ciertas vanguardias de pensamiento así como artísticas que vemos, de una manera u otra, ligadas a valores Cristianos –nos referimos a valores devocionales sin ningún componente trascendente o meramente “inmanentista” como en es el caso del Puritanismo- como la pasión, la devoción, vehemencia y compasión o piedad, los cuales parecen haber sido en algún momento descentrados de su verdadera misión como valores religiosos a, en un primer lugar, un Cristianismo humanista distorsionado por los tiempos hasta en la actualidad, valores totalmente profanos, estos fuera de cualquier contexto religioso o espiritual y entendidos como meras predilecciones morales. Si aunamos todo esto al menos en pretérito al Cristianismo no es por casualidad, pues como bien se sabe personajes como San Bernardo hasta los Perfectos y Perfectas Cataras hacían un uso restringido de la carne. Cierto es que existen diferencias, pues mientras San Bernardo parece ser impulsado al vegetarianismo por simple y mera disciplina, los Cataros desde su visión gnóstica y dualista lo unían a cierto “desprecio” por lo existencial y terrenal, por lo que concebían que tanto el sexo como la carne, en un amplio sentido de esta última, incluyendo la animal, cual acto “impuro”. Percepción que no de forma casual compartían con no solo maniqueos Persas o Sirios sino también Chinos como se demuestra en el Codex Manichaicos Coloniensis con comentarios de Samuel N.C. Lieu.

Existen ciertos antecedentes bíblicos sobre este tema nos centraremos en algunos de ellos; “Además del “no matarás”, la privación de consumo de carne tiene sus fundamentos escriturarios: “Es bueno que te abstengas de la carne”, dice san Pablo en la Epístola a los Romanos, y escribe en la de los Corintios: “Si una carne ha de escandalizar a mi hermano, nunca la comeré”. Podía invocarse también la visión de Pedro, en los Hechos de los Apóstoles: una sábana desciende del cielo, cargada de toda clase de animales; una voz le dice a Pedro: “Levántate, mata y come” y Pedro responde: “Jamás en la vida, Señor, porque nunca comí nada impuro ni mancillado”[8]. Origen, Clemente de Alejandría, Juan Crisóstomo, Basilio el grande así como Jaime, Mateo o Pedro llevaron una vida sin consumo de carne animal. Así también grupos de origen cristiano como la Iglesia Adventista, iglesia de origen “Millerista”[9] y de corte mesiánico, como la “Bible Christian Church”, secta Metodista, propagaron el movimiento vegetariano en Estados Unidos. Situándonos en la Europa Teísta, esta rota entre el Catolicismo moderno y las diversas iglesias y sectas protestantes[10], la fundamentación del movimiento animalista ligado al Cristianismo era sintetizar de una forma burda, por diversas razones, el evangelio y escrituras bíblicas con el vegetarianismo. Ideas como el deber de la manutención del “Paraíso Terrenal” en el cual se debía crear un estado idílico de respeto máximo a la creación, lo cual incorporaba en muchos de los casos la no-ingesta animal, defendido por personalidades como J.F. Newton o el romántico Percy Bysshe Shelley, los cuales llegan a esto de forma transversal a los Cataros, haciendo del mito bíblico del árbol y el jardín del Edén una alegoría a la comida de la carne como pecado en la cual en el Paraíso Primordial la dieta era supuestamente vegetariana. Perspectiva muy parecida a la de Thomas Thyron el cual se dedicó a difundir sus ideas ligando el vegetarianismo al diablo en su libro “The Way of Health”, mezclando razonamientos puramente dietéticos con un doctrina vegetariana sincretista Hindú, Pitagórica y Bíblica o las ideas que defendía el científico Emanuel Swedenborg. Desde esta tentativa de aunar el vegetarianismo y animalismo a una tosca lectura y comprensión de la doctrina Cristiana, las razones de expansión de ambos movimientos -pues entrambos van de la mano en este caso.- han sido varias, estas con el paso del tiempo cada vez centralizadas en ideas más racionales o por exponerlo en su contrariedad, más ateístas. J.F. Newton, al cual nombrábamos antes, fue en parte influenciado por su doctor Londinense William Lambe, el cual abogaba por una dieta vegetariana defendiendo con esta su simple salubridad. No son pocos los grupos o individuos que siguen justificando esta línea así como la defensa del medio ambiente y ecología mundial [11]o el vegetarianismo y animalismo como única vía para el desarrollo y evolución social[12]. Para cerrar este apartado, comentar que son algunos los que han visto un claro nexo entre el Cristianismo y Vegetarianismo como fuente con corrientes como el romanticismo, el idealismo filosófico así como dogmas modernos protestantes–anabaptismo, hermandad de Moravia…- e incluso la Teosofía[13]. Nosotros no trataremos de discutir cual es el producto de tal, pues creemos que la degradación de nuestro tiempo comprende, afecta y compendia todo lo anterior y no al contrario, es decir, nada de lo anterior es el origen de la decadencia sino producto o influenciado de tal, sino en origen, en alguna de sus partes.

Es pues tarea, para complementar nuestra tarea de definir de una forma más clara, el hablar de diferentes mascaras que han acabado por defender un estilo de vida animalista y vegetariano a través de diversas deformaciones. Nos centraremos ahora en las varias distorsiones del Budismo e Hinduismo por parte de la mentalidad –y decimos mentalidad porque no trasciende más allá de eso- moderna Occidental. Estas deformaciones, realizadas desde un sincretismo que realiza una grosera lectura de los Textos Sagrados junto a delirios de “Nueva Era”, retuercen ideas como el Karma o la “Reencarnación”. Tras ello producen extrañas concepciones que forzadamente y junto a un emocional infantilismo derivan en defensas de un estilo de vida sin consumo de producto animal. Solo nos queda comentar desde la estricta lectura de pasajes Orientales la falta de sostenimiento de estas desfiguraciones, Así pues en textos como el Artha-shastra se afirma el consumo de carne animal así como su tratado –secado, frescura…-, en el Mahabharata donde cantidad de personajes que hacen uso de carne, el Anguttara Nikaya encontrado en el Tipitaka o incluso leyendo a personajes relacionados con el Ayurbeda Tradicional tales como Sushruta Samhita, Charaka y Vagbhata los cuales recomiendan en varios casos en consumo animal y su salubridad. Si bien existe un nexo entre el vegetarianismo y estas doctrinas en la actualidad, este parece haber sido influencia de razas y espiritualidades lunares y totémicas, ya que los Arios consumían entre otras cosas carne[14]. Esto implica que el vegetarianismo no está ligado a estas Tradiciones en origen, sino que se trataría de un componente totalmente exógeno y añadido de forma tardía al periodo Védico. Ni siquiera existió un vegetarianismo a nivel social o popular, ya que aun teniendo en cuenta la frecuencia de consumo animal por parte de los Arios, no existía ningún tabú e incluso llamaban a sus invitados “Goghna” o mata-vacas porque en la visita y festín se incluía la matanza de res[15]. Creemos, dejando el tema ya que no prescinde de mayor explicación, que la inclinación a religiones Orientales o Árabes puede ser dada por una exaltación de lo exterior como contrapeso a un moderno descontento hacia uno mismo, a su cultura y lo propio, una endofobia que genera junto a la propaganda contemporánea y junto a cierto anhelo “no centrado”, una predilección por lo exótico, lo cual en este caso y por actuación de los tiempos ni siquiera se puede calificar de doctrina Tradicional “práctica”.

Pues bien, sintetizando, como vemos las razones y fundamentos pueden ser más o menos racionalistas –que no racionales y mucho menos lógicos.- y los que parecen siempre estar asentados en pilastras sentimentales o emocionales jugando a una empatía debilitadora que iguala, como hemos argumentado, niveles no comparables. El caso animal y el humano son completamente diferentes y hacer distinción de lo diferente no es más que eso y no un “especismo” que parece ser para estos círculos una palabra sino sinónima equivalente a “racismo” y con la cual se intenta colegir, casi cual tabú, estas visiones modernas.

Por ultimo nombraremos otro de los problemas que pensamos han sido desvirtuados de raíz. Se trata del movimiento ecologista, movimiento que más allá de basarse en una misión de defensa del ecosistema apoyándose en estudios meramente científicos – La ecología como ciencia.- hace de estos una herramienta, con la cual considera la naturaleza algo subyugado al hombre o en su defecto, la naturaleza y su protección como necesidad para la supervivencia humana. Ambos casos ejemplos un débil antropocentrismo soberbio que erra paradójicamente en el mismo concepto que el de los enemigos de estos ecologistas.

Si bien se intenta hacer cierta diferenciación hablando de la ecología basada en un ecocentrismo, este centrado en el vínculo humano-naturaleza y por otro lado el ambientalismo, entendido como una postura más pragmática, pensamos que ambos erran en razonamiento, sea concediendo una superioridad al humano o equiparándolo este con la naturaleza, pues comprendemos al humano dentro de la naturaleza y esta dentro de un Cosmos integrándose así en una unidad absoluta. Esto marca la disimilitud, ya que mientras vemos a un Todo que supera, contiene y se desempeña como consciencia, estos movimientos conciben al humano como axis y con ello doblegan el universo a la persona. Esto hace que los rudimentos del ecologismo, en el cual aunamos al ambientalismo y las diferentes ciencias técnicas, tales como el ecologismo político, errados en principio, pues desencadenan cual prisma irregular confusiones ilícitas e inadmisibles. Una de las más significativas es el entendimiento de la naturaleza como depósito de reservas el cual debe ser protegido por el bien de la supervivencia. Esta concesión materialista la cual tiene como intención “…El disfrute de un medio ambiente en óptimas condiciones… la defensa de un desarrollo humano respetuoso con la Naturaleza en el que el aprovechamiento racional de tales recursos sea garantía para su conservación y bienestar… y una nueva ordenación del territorio que garantice la conservación de los espacios naturales, racionalice el uso y disfrute de los mismos, evite el deterioro de los suelos y la desertificación, promueva un racional aprovechamiento de los recursos y optimice para todo el territorio las necesidades que la sociedad demanda…”[16] alejándose de cualquier precepto supra-humano en cualquier sentido. Ya Marx con su visión materialista concebía la relación del hombre con la naturaleza diciendo que “La tierra es su despensa primitiva y es, al mismo tiempo, su primitivo arsenal de instrumentos de trabajo. Le suministra, por ejemplo, la piedra que lanza, con la que frota, percute, corta, etc. Y la propia tierra es un instrumento de trabajo aunque exija, para su cultivo, para poder ser utilizada como instrumento de trabajo, toda otra serie de instrumentos y un desarrollo de la fuerza de trabajo relativamente grande.”[17], diluyendo la idea de naturaleza, tierra y sus recursos como simple fuente de utilidad.

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Ya no solo es la interpretación de la naturaleza y lo que esta contiene –El ecosistema en un campo científico.- como algo a ser utilizado y explotado, también digno para el disfrute humano más hedonista, lo cual aún nos parece más grave que se use como razón de motivo ideológico.

Antecedentes contrarios a estas posiciones podemos encontrar varios, tal como el Dharma o conducta Sagrada en Oriente, la cual es conforme a la ley de Ordenación Cósmica o Rita, la que contiene en sí misma las leyes naturales y por supuesto humanas. Esta conducta contempla una dimensión metafísica así como una jerarquía de estados propios del Ser, cosa totalmente carente en la actualidad, ya que la naturaleza y sus leyes son entendidas –o más bien analizadas.- desde el punto de vista secularizado y meramente científico-cuantitativo. La diferencia en este caso se trata por un lado de una comprensión cosmológica Total en el caso Tradicional, ya que penetra en aspectos de carácter espiritual y metafísico, estos conteniendo y jamás negando aspectos de carácter científico, mientras que por otro, en la actualidad como decimos no es más que un análisis sintético incompleto, pues este intenta penetrar en la Naturaleza a través de conceptos exteriores como la técnica, muy inferiores potencialmente a lo que intenta estudiar o comprender.

Centrándonos ahora no en esta concepción Universal del ecologista, que se encierra en una mera visión espacial que no traspasa límites humanos, sino en la defensa del ecologismo y por ende naturaleza a través de esta concepción de la que hablamos, veremos que la comprensión de los márgenes totales se ciñen a una realidad únicamente física que contiene sus frutos y sus leyes desarrolladas, estas resueltas por la ciencia. El problema aparece cuando se exploran diferentes y más amplios límites, los cuales no son capaces de ser estudiados por la disciplina científica. Esto sucede ya que esta disciplina se fundamenta en el estudio experimental, numérico y fenoménico en un sentido material, lo que implica que los resultados de esta ciencia serán por ello numéricos, sucesos físicos y producto de la experimentación estadística.

La potencialidad propia de la ciencia así como su capacidad en cuanto a análisis de un campo son directamente proporcionales a los resultados que la experimentación obtenga, resultados que dependiendo del método serán más o menos cualitativos pero siempre con un fuerte componente puramente numérico, que limitara la integralidad y exactitud las conclusiones. Esto acota la naturaleza y su estudio al mero análisis de deseos catastrales particulares de un plano únicamente físico, lo que invalida su objetividad en cuanto al estudio de la Naturaleza total. “La naturaleza –y por ende lo que esta contiene- es nunca únicamente natural”[18] y la defensa de la misma desde una posición que no llega a contemplar sus diferentes aspectos no solo comete el error de equidistar al hombre dentro del círculo natural, sino que se desacierta de manera feroz con un materialismo dogmático nocivo para esta.

Esto equivale a la defensa de la naturaleza desde formulaciones que están ligadas en visión a ese materialismo antropocéntrico, tales como la sostenibilidad numérica y parcial, la preservación de espacios naturales específicos o nuevas perspectivas de defensa como la “ecología profunda”[19] la cual parece ser el límite más alto de comprensión de la naturaleza desde ejes racionales, queriendo desligarse de la anterior visión de naturaleza maquinal sintética, y prefiriendo hablar de una red total de sucesos y potencialidades con una causalidad circular, todo esto explicado a través de la física, ecología y psicología además de algunos puntos moralistas.

Todas estas intenciones, posiblemente buenas en intención, no contemplan una visión holística e integra de la naturaleza ni del Cosmos, así como tampoco una defensa que proponga a través de un “imago mundi” la construcción u ordenación de la tierra a imagen de lo Superior, pues esta sería el único procedimiento, ya que implicaría un acatamiento de unas leyes que por Principio son innegables, inmutables y universales –lo que significa que comprenden varios dominios dentro y fuera de planos meramente físicos- además de su correspondiente estudio y comprensión. No hay pues otra forma de encontrar una armonía que abarque cualquier personalidad del Cosmos que el estudio y comprensión de este de manera íntegra, entendiendo su propiedad como manifestación y extensión indefinida, con sus cualidades propias como multiplicidad, las cuales solo pueden ser contenidas y vislumbradas en una mirada sintética de la Naturaleza entendiendo que la verdadera esencia de todas las cosas es una con el Origen. Es por ello que las leyes cambian y se modifican en cuanto al grado que manejan pero nunca de forma sustancial dada su realidad universal.

Lo escrito anteriormente no fundamenta cierto nihilismo misantrópico negando u obviando cualidades puramente vitales del hombre, tampoco un rompimiento o quiebra entre estadios existenciales y humanos con estadios metafísicos, olvidando los primeros. Así, menos aún un escepticismo relativista sin ordenación[20]. Todo lo contrario, ordenar el Orden y con ello armonizar y conciliar cotas de realidad verticalmente, sin la negación de ninguna de ellas y en grado de una jerarquía marcada no por el hombre, lo cual sería un orden relativo y subjetivo, sino por lo Eterno[21]. Idea opuesta a la cosmología humanista y antropocéntrica la cual criticamos y observamos que ha dado frutos así como concepciones posteriores erróneas y falsas, sesgando estadios superiores al hombre y analizándolos desde una experimentación limitada a estos. Esto hace que la polarización de la realidad oscile entre ejes puramente racionales, psicológicos, sensacionales, físicos y por último puramente automáticos, mecanicistas y casi animalescos como ocurre en la actualidad[22].

Examinando los temas anteriores podemos apreciar que el hombre actual no contempla un contorno del campo potencial humano mayor a la cerca moderna, contorno que en su Totalidad supera sin lugar a dudas a la razón pura, entendida como saber maquinal cuantitativo, estático y muerto. Por ello podemos sentenciar que la negación a vislumbrar planos del Misterio es la privación de la experiencia de lo vivo. Esto sea desde diferentes máscaras, disimulos o pretextos como pueden ser los aquí comentados, pues estos parten de un principio erróneo e inferior, del cual todo su producto es compuesto por esa corrupción primeriza. Así entendemos que lo inferior no puede actuar como superior y no podemos el marcar pautas vivenciales desde conjeturas meramente morales, sentimentales o prácticas. La Ordenación de carácter humano y personal entendemos que debería ser una plena hierofanía, llevada a cabo fielmente cual exégesis del Cosmos y realizada por “Deber Sagrado”[23], jamás por pragmatismo de su funcionamiento u otras concesiones menores, aunque estas puedan existir en condición de producto accesorio.

La causa y razón de ser de estos cuatro conceptos que hemos comentado son erradas en Principio. Si bien estos conceptos varían en cuanto a idealización, concepción de realidad y expresión de sí mismo, podemos observar que existen elementos comunes en estos y que son propios de una manera u otra a la decadencia que impera;  moralismo filosófico, sentimentalismo, materialismo, secularización de cualquier índole, sincretismo y confusión… todos ellos ligados a la centralización de un principio inferior correspondiente a niveles no superiores a los sutiles, por lo tanto subordinados o totalmente faltos de un Principio Rector. Este desconcierto se puede considerar activo en el sentido que crea a su vez lo que es en esencia, y cual cadena causa desconcierto. La ignorancia no puede trascender de ella por si misma sino por la distinción y discernimiento de lo Real con esta ignorancia.


[1]“En todas sus formas, el racionalismo se define esencialmente por la creencia en la supremacía de la razón, erigida en categoría de verdadero “dogma”, e implicando asimismo la negación de todo cuanto es supraindividual y sobre todo de la intuición intelectual pura, lo que entraña lógicamente la exclusión de todo verdadero conocimiento metafísico.” Guénon, René (2013) El Reino de la Cantidad y los Signos de los Tiempos §85 Madrid. Paidós.

[2] “Presta atención a ti mismo; y allí donde te encuentras a ti, allí renuncia a ti; esto es lo mejor de todo” Eckhart, Meister (2013) Tratados y Sermones. 3. De las personas no desapegadas que están llenas de propia voluntad §112 Buenos Aires. Las Cuarenta.

[3] Importante hacer separación entre estas dos ideas modernas y la idea del socorro, ayuda, desprendimiento o generosidad. Pues estos dos planteamientos, en origen, son totalmente opuestos.

[4]Anónimo (2009) Bhagavad Gita con los comentarios de Sankara. Cap. II El sendero del Discernimiento v.47 §68 Trotta Paradigmas. Crítica Barcelona.

[5] La visión psicoanalítica del sexo que diluye el acto sexual en una maraña de mero origen psicológico, instintivo e incluso como construcción cultural, social histórica o de reafirmación de género. Véase para completar conocimientos sobre el tema Evola,Julius (2005) Metafísica de sexo. José J. de Olañeta.

[6] Véase obras como “Animal Revolution; Changing attitudes towards Especiesism” o “The Political Animal; The conquest of Especiesism” Ambas escritas por Richard R. Ryder y en habla Inglesa.

[7] Entiéndase el especismo desde el prisma animalista como ” prejuicio o actitud parcial favorable a los intereses de los miembros de nuestra propia especie y en contra de los de otras.” Singer, Peter (1999) Liberación Animal. Madrid. Editorial Trotta.

[8]Roquebert, Michel (2010) Nosotros, Los Cataros. La Ascesis. Barcelona. Crítica Barcelona.

[9] Véase William Miller. Predicador que reconoció su error al intentar predecir una supuesta venida de Cristo a la tierra. Propulsor de los Testigos de Jehová.

[10] Para una visión más amplia: Coomaraswamy, Rama P. (2007) La Destrucción de la Tradición Cristiana. Sanz y Torres.

[11]Marly Winckler – Presidente de la Sociedad Vegetariana Brasileña (www.svb.org.br).

Secretaria Regional para Latinoamérica de la International Vegetarian Union (IVU) en el artículo “Otro Mundo no es posible”.

[12]Mark F. Carr and Gerald R. Winslow – en el artículo “Meatless diet: Moving beyond intellectual assent?”.

[13]Spencer, Colin (1996) The Heretic’s Feast, A History of Vegetarianism (Ed. En Ingles) §197 Londres. University Press of New England.

[14]Eastwood, Cyril (1966) Life and Thought in the Ancient World (Ed. En Ingles) Londres. University of London Press.

[15]Spencer, Colin (1996) The Heretic’s Feast, A History of Vegetarianism (Ed. En Ingles) §75 Londres. University Press of New England.

[16] Principios ideológicos de una entre tantas asociaciones ecologistas Españolas.

[17]Marx, Karl (1959) El Capital. Cap. V. Proceso de Trabajo y Proceso de Valorización §132 Fondo de Cultura Económica.

[18] Cita en Eliade, Mircea (1887) The Sacred & The Profane (Ed. En Inglés) §116 EEUU. A. Harvest/HBJ Book.

[19] Véase Capra, Frithjof  (1998) La Trama de la Vida. Barcelona. Anagrama.

[20] “El orden humano y el orden cósmico no están separados como suele imaginarse en la actualidad, sino que, por el contrario, están íntimamente unidos de tal forma que cada uno de ellos reacciona constantemente sobre el otro dándose una correspondencia entre sus respectivos estados.” Guénon, René (2013) El Reino de la Cantidad y los Signos de los Tiempos §104 Madrid. Paidós.

[21] “Porque de Él, por Él y para Él son todas las cosas. A Él sea la gloria por los siglos. Amén” Romanos 11:36.

[22] “Podemos concluir así, el racionalismo, por constituir la negación de todo principio superior a la razón, provoca como consecuencia práctica el uso exclusivo de esta misma razón cegada, valga la expresión, por el hecho mismo de verse aislada del intelecto puro y trascendente cuya luz, normal y legítimamente, debe reflejar el ámbito individual.” Guénon, René (2013) El Reino de la Cantidad y los Signos de los Tiempos §88 Madrid. Paidós.

[23] Recordando aquella “Hacer aquello que debe ser hecho” del Majjhima Nikaya

                 MARS VIGILA

mercredi, 17 juin 2015

J. M. Vivenza: crise du monde moderne, et si Guénon avait eu raison?


Jean-Marc Vivenza:

La crise du monde moderne, si René Guénon avait raison ?

Extrait tiré du site http://www.baglis.tv
Débat sur l’atemporalité de l’ouvrage emblématique de René Guénon: « La crise du Monde moderne », paru en 1927. La crise évoquée par René Guénon inaugure-t-elle une ère nouvelle en liaison avec les quatre âges de l’humanité tels que le définit la cosmologie hindoue du Manvantara Ou bien doit-on, avec le recul du siècle passé la lire comme un simple texte apocalyptique ?
Pour voir l'intégralité de cet exposé allez sur
http://www.baglis.tv/philosophie-video/metaphy

samedi, 08 février 2014

Croisade contre le monde moderne...

Croisade contre le monde moderne...

La revue Réfléchir et Agir publie dans son dernier numéro (n°46 - hiver 2014), disponible en kiosque, un dossier sur le monde moderne et les moyens de s'y opposer...

 

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Au sommaire :

Événement: Rebatet et Cousteau, taulards à la recherche du temps perdu

Dossier : Croisade contre le monde moderne

Les jumeaux divins du monde moderne : l'argent et le marché

La turbo-consommation

Les vrais maîtres du monde : les multinationales

Le poids de la drogue dans la politique mondiale

Heidegger, la tradition, la révolution, la résistance et l’« anarquisme »

La désertion du monde

Entretien avec Renaud Camus

Faut-il casser la techno-science ?

Demain, la grande hybridation ?

Entretien avec Márton Gyöngyösi

 

Réflexion : Hans Günther et la pensée nordique

Histoire : Esclavage, la mémoire sélective

Littérature : Stevenson, l’Écosse et le grand large

Beaux-arts : Brassaï

Musique : Georges Brassens

et les rubriques habituelles...

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mercredi, 23 octobre 2013

La mitología de la modernidad

por Dalmacio Negro

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Minorías organizadas en lobbies reivindican como conquistas democráticas las cosas más absurdas.

El estado de naturaleza, la doctrina de la soberanía político-jurídica, el contractualismo, el Estado, la Sociedad, y el ciudadano como el hombre perfecto son los grandes mitos que subyacen en el subsuelo de las constituciones modernas, cajas de Pandora del artificialismo imperante en las relaciones humanas.

1.- Luís Díez del Corral observó hace tiempo en La función del mito clásico en la literatura contemporánea, que los mitos clásicos habían perdido su expresividad originaria y Manfred Frak dedicó más tarde algunos libros a “la nueva mitología” de la modernidad. El libro del jurista italiano Danilo Castellano Constitución y constitucionalismo, una espléndida síntesis, breve y muy clara, sobre la naturaleza del constitucionalismo nacido de las revoluciones modernas y sus vicisitudes, sugiere que el constitucionalismo descansa en doctrinas que operan como mitos.

2.- La tendencia más característica del pensamiento moderno interrumpió la mayor de las revoluciones imaginables: la desacralización del mundo que llevaba a cabo el cristianismo. La cultura de la civilización occidental, incluida la resurrección de la mitología, en este caso artificialista -una manera de desacralizar que, al prescindir de su causa, aniquila la vida natural-, tiene la impronta de esa desacralización o desdivinización de la Naturaleza, que suele describirse como secularización, palabra que, si significa algo, es la tendencia a la politización de la vida.

Aparte de hechos como el cambio en la imagen del mundo con los descubrimientos, etc., contribuyeron en el plano intelectual a la nueva mitologización la influencia de la Pólis griega de la mano del humanismo, según la tesis, que se pasa demasiado por alto, del alemán Paul Joachimsen, el suizo Werner Naef o el español Álvaro d’Ors; la del gnosticismo según Voegelin y la reducción del poder a sus connotaciones inmanentistas, de lo que dio Maquiavelo fe notarial. La Reforma protestante les dejó libre el campo al separar la razón (eine Hure, una prostituta según Lutero), de fe, rompiendo la relación entre este mundo y el sobrenatural, del que, como reafirmó el gran teólogo Urs von Balthasar, depende el mundo natural.

Los fundadores de la ciencia moderna estaban convencidos de que Dios había ordenado racionalmente la Creación, siendo posible por tanto conocer mediante la razón las leyes que la gobiernan. Sin embargo fue fundamental el auge de la ciencia, a pesar de haberla hecho posible la desacralización de la Naturaleza, que ahuyentó las creencias ancestrales en signos, fuerzas, seres misteriosos y supersticiones, para reactivar las explicaciones mitológicas: las ideas tienen consecuencias y una de las más peligrosas puede ser su divulgación, como gustaba sugerir Leo Strauss y la ciencia se divulgó como un medio de emancipación del mundo natural de su dependencia del sobrenatural. Algo parecido ha ocurrido con la teoría de la relatividad de Einstein. Al popularizarse la idea, ha contribuido poderosamente a difundir la creencia en que no hay verdades objetivas, impulsando el relativismo moral tan de moda.

3.- La conocida tesis de René Girard de que existe una lucha permanente entre el polémico logos griego de Heráclito y el logos del evangelio de San Juan, resume muy bien el proceso desencadenado en el mundo moderno, en el que se habría impuesto el logos naturalista, de naturaleza mítica. La teología, como fuente de la verdad del orden universal, era considerada el saber supremo en la jerarquía de los saberes. Pero la metafísica empezó a separarse de ella y ante el fracaso de la teodicea (“justificación de Dios”) de la metafísica racionalista, incapaz de demostrar la existencia de Dios, se empezó a poner la fe en la ciencia natural. Separado este mundo del sobrenatural por la Reforma,la ciencia da por lo menos certezas y seguridad acerca de las cosas terrenas.

Esa tendencia del pensamiento moderno impulsada por la metafísica armada con la ciencia, devino una creencia colectiva en la época romántica caracterizada por la revalorización, a la verdad un tanto inconsciente, de la mitología en la que se inserta el constitucionalismo.

4.- Decía Cassirer al comienzo de su libro El mito del Estado: «la preponderancia del pensamiento mítico sobre el racional en algunos de nuestros sistemas políticos modernos es manifiesta». Cassirer se quedó corto al decir “algunos”, seguramente porque el libro vio la luz en 1946. Él mismo afirma casi a continuación que «en la vida práctica y social del hombre, la derrota del pensamiento racional parece ser completa e irrevocable. En este dominio, el hombre moderno parece que tuviera que olvidar todo lo que aprendió en el desarrollo de su vida intelectual. Se le induce a que regrese a las primeras fases rudimentarias de la cultura humana. En este punto, remachaba Cassirer, el pensamiento racional y el científico confiesan abiertamente su fracaso; se rinden a su más peligroso enemigo».

El progreso del pensamiento mítico a partir de esa fecha, evidencia la claudicación del pensamiento racional y el científico. Es más, este último, en su degeneración ideológica, el cientificismo, produce continuamente infinidad de nuevos mitos. Recientemente, los mitos de las “ideologías de la estupidez” (A. Glucksmann), entre ellas las bioideologías, intelectualmente endebles pero muy poderosas dada la debilitación del pensamiento por el auge de esa estupidez que había detectado ya Robert Musil; por la destrucción del sentido común denunciada por Alfred N. Whitehead; por ”el oscurecimiento de la inteligencia” advertido por Michele Federico Sciacca; por la “derrota del pensamiento” constatada por Alain Finkielkraut;… En fin, por la infantilización diagnosticada por Tocqueville como una pandemia a la que es propensa la democracia y fomentan las oligarquías para afirmar su poder.

Los mitos que alberga el modo de pensamiento ideológico, dominan hoy el panorama de las ideas, entre ellas las políticas, jurídicas y sociales. Según el sociólogo Peter Berger, nuestra época es una de las más crédulas que han existido. Sin duda por la apariencia de cientificidad de que se revisten ideas de las que se aprovechan minorías para hacer su negocio.

5.- El profesor Castellano busca el lazo común entre los tres constitucionalismos que distingue: dos europeos, el constitucionalismo “continental” a la francesa y el “insular” inglés, y el extraeuropeo “estadounidense”. No obstante, existe una diferencia entre los anglosajones y el francés: y este último pretende desde su origen ser algo así como la cuadratura del círculo de la mitología política moderna, cosa que no pretenden los otros, más enraizados en la realidad meta-antropológica (von Balthasar), que en la visión meta-física moderna.

Los sistemas políticos que imitan el constitucionalismo a la francesa son prácticamente míticos. De ahí su naturaleza intrínsecamente revolucionaria, pues la Gran Revolución aspiraba a recomenzar la historia partiendo del Año Cero (1789), en contraste con los otros dos, que, menos metafísicos y antiteológicos, eran conservadores, como sentenció Macauley, en tanto no partían del Derecho -la Legislación- como un instrumento revolucionario, sino de la libertad como un presupuesto meta-antropológico cuya protección es, justamente, la razón de ser del Derecho.

En efecto, el verdadero sujeto del constitucionalismo continental no es el hombre libre sino, igual que en la Pólis,el ciudadano, una creación legal en tanto miembro de una comunidad artificial, la estatal.

6.- ¿Cuál es el fundamento intelectual del constitucionalismo? La lógica de la vida colectiva y del orden social es el Derecho de manera parecida a como lo es la Matemática en el orden de la naturaleza. Pero mientras aquella es práctica, empírica, puesto que pertenece al mundo de la libertad, la de la Matemática es teórica, deductiva, puesto que su mundo es el de la necesidad. El Derecho es por tanto el fundamento de los órdenes humanos concretos, en contraste con lo que llama Castellano «la tesis de la geometría legal», según la cual, «el derecho no es el elemento ordenador de la comunidad política (y, por tanto, bajo un cierto prisma preexistente a ella), sino que nacería con el Estado, que -a su vez- se generaría por el contrato social». Esta es la clave del constitucionalismo continental, que instrumentaliza el Derecho poniéndolo al servicio de la política estatal, una política distinta de la sometida al Derecho. De ahí el auge de la politización a través de la Legislación.

7.- El jusnaturalismo racionalista, que fundamenta el constitucionalismo, continuaba formalmente la tradición medieval de la omnipotentia iuris. Pero mientras el antiguo Derecho Natural se asienta como indica su nombre en la naturaleza de las cosas y en la costumbre, el nuevo descansa en la concepción puramente meta-física que excluye la teología (Grocio, Alberigo Gentile, Hobbes…). La anterior omnipotentia iuris, que pervive como un residuo, descansaba en la tradición del Derecho Natural para la que el orden cósmico es congruente con la naturaleza humana. La moderna se rige por el ingenuo jusnaturalismo racionalista, causa del artificialismo político, social, jurídico y moral, pues no se atiene a lo natural, tal como lo muestran las costumbres y la experiencia, sino a la recta ratio. Ésta construye el orden social como un producto abstracto al que ha de adaptarse la naturaleza humana.

8.- ¿Por qué es ingenuo este derecho natural?
En primer lugar, porque al ser puramente racional, “teórico”, su contenido queda a merced de la voluntad, con lo que su racionalidad depende de la coincidencia o no con la realidad empírica, con las costumbres, los usos y las tradiciones de la conducta. En segundo lugar, porque descansa en el mito del contractualismo político, liberador de otro mito, el del estado de naturaleza. Éste es un mito bíblico, pero en el sentido del mito como una forma de expresar la realidad. Idea que, vulgarizada, impulsó el romanticismo. «Para los verdaderos románticos, dice Cassirer, no podía existir una diferencia señalada entre la realidad y el mito; cabía ahí tan poco como entre poesía y verdad».

9.- Hobbes convirtió el estado de naturaleza caída del que hablaban los Padres de la Iglesia en el mito fundacional que justifica otro gran mito: el del contrato político, que, a pesar de la critica de Hume, dio origen a una interminable serie de mitos como el del poder constituyente, al que dedica Castellano un capítulo. Hume no pudo tampoco impedir que su neurótico amigo, el calvinista Rousseau, radicalizase el contractualismo. Hobbes se había contentado con distinguir lo Político y lo Social como el Estado y la Sociedad que, en cierto modo, se limitaban entre sí, puesto que la moral seguía dependiendo de la Iglesia. Rousseau los unificó en un sólo contrato, el contrato social, para acabar con la Iglesia y restaurar el estado de naturaleza, que en su opinión no era cainita como suponía Hobbes, sino todo lo contrario. La supresión o superación del dualismo hobbesiano, será una obsesión desde el romanticismo .

10.- Una consecuencia de la Gran Revolución es la consideración de la revolución como fuente de legitimidad, pues su idea central consistía en garantizar los Derechos del hombre y del ciudadano frente al despotismo monárquico. Mientras los otros dos constitucionalismos se contentaban con garantizar las libertades naturales mediante el Derecho, el francés trasladó el derecho divino de los reyes en el que se apoyaba la no menos mítica soberanía estatal al ciudadano. El ciudadano es el mito clave del constitucionalismo, cuya causa final consiste en la potenciación de la ciudadanía aunque vaya en detrimento de la libertad, pues el ciudadano no es el hombre libre por naturaleza sino una construcción legal, que reserva la ciudadanía para unos pocos, la burguesía revolucionaria triunfante, el tercer estado de Sieyés, una clase económica.

11.- El socialismo se enfrentó a esta situación fáctica, manifiestamente injusta, reivindicando no la igualdad formal, legal inherente a la libertad política, sino la igualación material de todos para establecer la ciudadanía universal. No se opone, pues, al espíritu burgués sino que quiere extenderlo a todas las clases: la verdadera democracia consiste en que participen todos como ciudadanos de las comodidades, placeres y bienestar de la burguesía. Algo así como una clase media universal de espíritu bourgeois. En su versión pacifista, el “socialismo evolutivo” (Bernstein), que prefiere la revolución legal a la revolución violenta, pacta con el odiado capitalismo, igual que había pactado antes la monarquía con la burguesía para afirmar su poder. La socialdemocracia es un capitalismo estatista que identifica el progreso y la democracia con el aburguesamiento universal .

12.- El ciudadano de la Pólis griega combinado por Rousseau con el creyente calvinista de su Ginebra natal -el propio Rousseau- aderezado con la visión de la vida campesina, es la figura central del constitucionalismo. El mito del ciudadano unirá luego los tres constitucionalismos bajo la rúbrica, anota Danilo Castellano, del pluralismo de la ideología de los derechos humanos, más que mítica supersticiosa, si creer en los derechos humanos es, al decir de MacIntyre, como la creencia en las brujas y los unicornios. Las ideologías, llevadas por su lógica y por la demagogia, al instalar como su principio el derecho a la autodeterminación individual, han llegado así al punto en que, sin quererlo, disuelven los órdenes políticos fundados en el constitucionalismo, abstractos por su concepción pero concretos gracias a la presión del poder político.

Ha surgido así un nuevo estado de naturaleza de guerra de todos contra todos fundado en el artificialismo, en el que minorías organizadas en lobbies reivindican como conquistas democráticas las cosas más absurdas. Entre ellas, están alcanzando una gran intensidad política las relacionadas con la “cuestión antropológica”, la última producción de la ideología de la emancipación. Este artificioso estado de naturaleza necesita sin duda de un nuevo constitucionalismo que contenga la destrucción del Estado, de la democracia, de la Sociedad, y, en último análisis, de la cultura y la civilización.

Fuente: Diario español República Constitucional

lundi, 11 avril 2011

Il manifesto antimoderno di Luigi Iannone

Il manifesto antimoderno di Luigi Iannone

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

Nelle settimane passate ho letto un saggio interessante di Luigi Iannone intitolato Manifesto antimoderno (Rubbettino). Per la varietà dei temi trattati e la densità delle considerazioni e dei rimandi che racchiude (in poco più di centosessanta pagine) è difficile, o quasi impossibile, tentarne una recensione esaustiva, che dia cioè conto di tutte le questioni sollevate. Mi limito quindi, più modestamente, ad alcune considerazioni sorte dalla mia lettura.

Come rivela il titolo, oggetto del libro è la modernità. Effettivamente l’autore attua una critica serrata ai fondamenti filosofici, storici, materiali e spirituali del moderno, tanto nella sua totalità quanto nei suoi elementi costitutivi; ma parte dalla consapevolezza che è impraticabile ogni passatismo. Questa è un’impostazione condivisibile: la semplice riproposizione di schemi ormai travolti da nuove idee vittoriose è tragicamente destinata alla sconfitta, e ancor più ogni forma di mitificazione di un passato puramente astratto e ideale, secondo il modello rousseauviano variamente declinato. È però anche vero che la ripresa del passato in chiave mitica è stata operata tante e tante volte nella storia, sin da epoche molto remote. Ancora in età imperiale avanzata era diffusa tra i Romani una (ri-e)vocazione dell’epoca repubblicana che, in forme assai diverse, avrebbe costituito la cifra anche del Rinascimento, poi dell’arte neoclassica e, ancora successivamente, persino della tendenza predominante nell’architettura di alcuni regimi totalitari; e gli esempi si potrebbero moltiplicare con molti altri riferimenti, anche extraeuropei. Forse sarà nuovamente concepito un legame ideale con il passato, magari arcaico, capace di spingerci, con una forma definita, nell’avvenire.

Il libro si costituisce di quattro capitoli, dedicati al disagio della realtà, alla morte della bellezza, a tempo e storia e alla Tecnica. Forse l’ultimo dei temi è il primo per rilevanza, come viene riconosciuto da tanti filosofi contemporanei, e come venne messo in luce da alcune tra le menti più acute della Rivoluzione conservatrice tedesca, cui Iannone ha dedicato lunghi studi (Jünger, Schmitt, Heidegger, Spengler ecc.). Dai tempi dell’Operaio jüngeriano la Tecnica sembra però aver mutato volto, o meglio aver mutato il volto del mondo da essa mobilitato; lo Stato mondiale che sta affermandosi in modo (almeno apparentemente) inesorabile è speculare a quello preconizzato da Jünger, essendo a tutti gli effetti un matriarcato – come “valori”, estetica e visione del mondo. La Tecnica ha cioè effettivamente forgiato una nuova Figura, ma più che di Operaio sembra trattarsi di Consumatore.

A proposito di Figure, sono molto interessanti le considerazioni di Iannone sul Partigiano schmittiano, che pare divenuta la caratteristica fondamentale dei conflitti contemporanei. L’inimicizia totale che ne è la caratteristica, con il conseguente travolgimento di quei limiti che caratterizzavano le guerre normate dallo jus publicum europaeum, ha invaso ogni angolo del mondo, con risultati di ferocia abissale divenuti ormai quotidiani; e persino il dilagare di episodi aberranti di cronaca nera sembra inserirsi in questa stessa logica.

Anche riguardo l’eclissi del sacro, su cui Iannone si sofferma, potrebbe valere la considerazione che non ha senso tentare di rianimare i cadaveri. Ma d’altra parte appare probabile che il sacro torni comunque a manifestarsi con impeto, se è vera la considerazione di Mircea Eliade che il sacro è condizione della stessa esistenza umana: solo la totale de-umanizzazione potrebbe portare alla perdita completa del sacro (ma, a mio avviso, dovrebbe trattarsi di una de-umanizzazione in senso completamente regressivo e animalesco). E’ vano tentare di preconizzare quali forme il sacro possa assumere in futuro; è però verosimile che un’enorme crisi spirituale, come l’attuale, possa propiziarne la riaffermazione.

Il lettore del Manifesto antimoderno si troverà ad osservare i problemi caratteristici della modernità in maniera particolarmente cruda e radicale, e talvolta ancor più di quanto non fosse già portato a fare per indole o formazione: già questo è sufficiente a consigliarne la lettura. A ciò si deve però aggiungere che l’autore ha un’eccezionale capacità di analisi, una grande forza espressiva e arricchisce il suo testo con innumerevoli rimandi e consigli di approfondimento più o meno impliciti: chi osservi il mondo con autentico interesse troverà quindi in questo libro un riferimento tanto prezioso quanto raro nell’editoria odierna.

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lundi, 21 février 2011

Negativity

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Negativity

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Trying to grow up and be “cool” was a painful time. It is always every bit as immature as that previous sentence suggests. Some of the sheep surge out ahead socially and adopt attitudes and behaviors, and so many of the rest follow. It’s a big Ponzi scheme that keeps someone on top.

When you’re growing up however, especially in those too-painful-to-recall teenage years, “cool” is your ticket out of being a child. Before you were aware of social pressures, you just did what your parents told you and thought the same things were awesome that they thought were awesome.

Then you need to break away. Prove to the world you’re your own person, and you do that by negating all that happy harmless pleasant world of childhood, and racing into the cold arms of whatever adult pleasures and pitfalls you can find.

The goofy thing is that a decade on, you’ll find most people are doing the same thing: they’re adopting a pose they see on movie screens or TVs, or maybe read about or saw another person do, to be cool. The most common method is an affected disinterest or negativity, a kind of fatalism where you put all your energy into yourself and ignore the world.

If you wonder why sunglasses are featured in any media vision of “cool,” it’s because they (metaphorically) do this. They hide the eyes, the windows to the soul, and make you look entirely disinterested. While I walk through this wasteland, I’m above you all because I couldn’t care less, they say.

Yet like traffic staggers in cascading waves backward from a single car braking, the coolness Ponzi pyramid is like a game of Secret. You whisper the cool secret to a friend, he or she tells another, and so on across the room, and when it gets to the other side, it’s a degraded or tangential form of itself.

The result is that most people distill “cool” into negativity and apathy, which leaves them with nothing to like except themselves. They translate this immediately into bitterness, because you can only please yourself so much before you wonder why you’re caught in a repetitive loop.

Negativity underscores much of our society, but most of it is covert. People do not want to expose themselves to criticism so they do not speak of their negativity, only act out its effects, usually by denying the joy inherent to life and replacing it with a hidebound tendency to replace the possibility of joy with the certainty of the mundane.

  • Jobs. We would all rather sit at do-nothing desk jobs where our responsibilities are few and nothing exciting happens, than explore more rigorous and less “safe” situations where we might actually feel alive.
  • Ugliness. “Utilitarian” does not explain why our architecture is so brain-dead functional, blocky and ugly, or why we choose to line our streets in clashing signs and commercial messages. If public opinion turned against these, they’d vanish overnight.
  • Love. Love is a risky playing field. Sex, and then settling for the person you can have sex with and not hate, is not. We like to think we’re romantics but really we’re searching for another high, orgasm or otherwise, to lift out us out of our pervasive negativity. But you cannot have it without risk.
  • Anti-depressants. Much of our society is strung out on SSRIs. These drugs work by filtering out anything too intense, whether good or bad, leaving you a pleasantly confused zombie. It’s safer that way, but you miss out on the good that might be stuck to the bad because “what goes up, must go down” — sometimes.
  • Culture. Surface is the word. Profundity makes us alarmed and makes our inevitable deaths and utter powerlessness at that event seem more like they are real and we will face them. Denial favors movies about the dramatic misery of others, unrealistic violence and catty sexual drama that when you think about actually living it, seems a pathway to the paralyzing boredom of actions without meaning.

We have been given a world where fruit grows on trees, blue sky sunny days wash over us like the touch of God, and there are uncountable challenges which can reveal infinite joy. It’s like a giant piece of paper that renews itself at the touch of our crayons. Yet rarely do you see it expressed this way.

In fact, people seem to prefer compulsion. I didn’t choose to be in love with her; I got flung into it by lust that I just couldn’t resist. The man is beating me down at the job but heck, I’ll get a twelve pack and watch some porn. I’m being forced to go out and chase away my fears, maybe conquer something I’d always wanted to experience.

These dark words make dark times. Our society prizes a kind of oblivious politeness that emphasizes only the positive because we believe none of it, and are looking for those uplifting little treats and moments of levity to distract us from what we feel has already won, a pervasive and radical depression.

No matter what we find at the ends of politics or philosophy, or how seriously we take it, our souls need to lift themselves up from this dark mire. By the grace of something unknown, we are here, we can think, we can decide, and we can make beauty in ourselves and our world.

If you stop to think of it, we live in paradise, except when by our own hands we choose to dwell in darkness.

dimanche, 20 février 2011

Naiveté

Naiveté

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Ingenue.jpgOur modern society is based on a simple principle: in the name of everyone else’s rights, shove them aside and assert your perfect and immutable right to do whatever you want. It’s like a shopping mall with a moral justification attached.

Part of the fallout from this little deception is that we all become naive in our inability to see the actual motivations of the people around us. For starters, it’s not polite. In addition, it makes us a target. Finally, it forces us to see our own entrenchment in this scam.

We are oblivious to it normally because of our society’s insistence on reversed thinking. Normally, you think from cause to effect. Socialization makes you think from effect to “intent,” a nebulous cause attributed to the desires of others, and ignore any effects but the one you saw first.

Our naivete manifests itself in such mundane ways that we come to accept it like a tapeworm, ignoring the squirming after every meal, because it doesn’t act like a threat. It only undermines everything we do.

CBS News correspondent Lara Logan is recovering in an American hospital this week after being sexually assaulted and beaten by a mob in Egypt’s Tahrir Square late on Friday.

The same day that Egyptian President Hosni Mubarak stepped down, Logan was surveying the mood of anti-Mubarak protesters for a “60 Minutes” story when she and her team “were surrounded by a dangerous element amidst the celebration,” CBS said in a statement Tuesday. The network said that a group of 200 people were then “whipped into a frenzy,” pulling Logan away from her crew and attacking her until a group of women and Egyptian soldiers intervened. – LAT

As my able colleagues at In Mala Fide and Dissention have pointed out, there may be cause for doubting her narrative.

But there is also a bigger picture: our naiveté makes us think that any revolution is the act of benevolent, educated, restrained, good-natured and helpful people. Our media says these people are freedom fighters, so they can’t be a large discontented mob of semi-criminals who want to see the world burn. And so we treat them as if they were Western intellectuals calmly discussing politics in one of our comfy American suburbs.

In the modern industrialized world, we are committed to thinking the best of each other and to equality. Equality means that every point of view is valid. That means we reverse our thinking, and stop wondering what people are trying to achieve, and start muddling our minds by fitting their intent into a narrow range of acceptable thoughts.

In this emasculated thinking, Somali pirates are “forced” to steal because they’re poor; they can’t simply be murdering bastards in a country where 99% of the population are not pirates. From our naive view, any revolution is an ideological quest for the equality of all, not a power grab by a hungry group who turn out to be murdering bastards:

Moaz Abdel Karim, an affable 29-year-old who was among a handful of young activists who plotted the recent protests here, is the newest face of the Muslim Brotherhood. His political views on women’s rights, religious freedom and political pluralism mesh with Western democratic values. He is focused on the fight for democracy and human rights in Egypt.

A different face of the Brotherhood is that of Mohamed Badi, 66-year-old veterinarian from the Brotherhood’s conservative wing who has been the group’s Supreme Guide since last January. He recently pledged the Brotherhood would “continue to raise the banner of jihad” against the Jews, which he called the group’s “first and foremost enemies.” He has railed against American imperialism, and calls for the establishment of an Islamic state. – WSJ

They must be laughing all the way to the bank. Trot our your most innocent-sounding members, seize power, and then do whatever it was you really wanted to do. On a purely military level, that would be replacing the relatively stable Mubarak regime with an Egypt geared up to impoverish itself trying to invade technologically superior Israel.

More naiveté:

Interviews by NBC News with some of the plaintiffs in the case reveal disturbing and previously unreported allegations of sexual abuse in the military, including some in the war zones of Afghanistan and Iraq. In addition, one of the plaintiffs, identified as a naval aviator, charges in the lawsuit that she was drugged and gang-raped by two of her colleagues while serving at Tinker Air Force Base in Oklahoma just two months ago.

Mary Gallagher, a former sergeant in the Air National Guard, says that within weeks of being deployed to an air base outside of Baghdad in 2009 she was brutally assaulted by a fellow sergeant who burst into the ladies’ room, pushed her up against the wall, pulled her pants and underwear down and ground his genitals against her, talking the whole time how much he was enjoying it.

“I thought he was going to kill me that night,” Gallagher told NBC in an interview. “I felt completely isolated and alone and really scared. Here I was, in the middle of a foreign country in the middle of a war.” – MSN

It’s as if these people just got hit in the head with the frying pan of life. Soldiers, geared up for aggression and under great stress, with a few bad apples in the crop, raping women? It could happen, you know. But we want to keep sleepwalking ahead with the idea of equality, and so we’re going to assume every viewpoint is valid and everyone is benevolent.

We in the West are walking chumps who seem to invite others to victimize us because of our naivete. Whether that’s stumbling into a third world country and picking as the new leader the first bloodstained warlord who claims he likes capitalism, or believing desperate defectors who tell us what we want to hear, or even thinking that we can have government debt that exceeds our economy and still turn out OK. It’s like no one is driving our reckless bus in its mad dash down the road, but it doesn’t matter, because as individuals we’re all partying it up in here.

Amy Sullivan, senior editor of Time magazine, was at a security checkpoint in Miami Airport on Tuesday when she opted out of passing through a backscatter scanning device – described by experts as a ‘virtual strip search’.

When she went through a metal detector instead and was searched by a woman, a male Transportation Security Administration (TSA) official is alleged to have said: ‘Hey, I thought she was mine – I was going to do her!’

Ms Sullivan’s claims follow those of Eliana Sutherland, who was flying from Orlando Airport last November and said security workers picked her out for further screening because of the size of her breasts. – Daily Mail

Our comfortable lifestyles make us oblivious to everything but the obvious. We stagger in circles, denying the underlying truths, and then when they hit us in the face (like a rake left lying in the grass), we turn around and make excuses, talk a lot about rights and equality, and hope that fixes the problem somehow.

If you wonder why worldwide we’re getting less respect suddenly, it’s because as our economy bankrupts itself and we let politics take precedence over reality in our leadership, we’re increasingly revealing why we’re naive — it’s not because we’re “nice,” but because we’re completely in denial.

samedi, 23 octobre 2010

La Laïcité décérébrée de la France et l'avenir politique de l'Europe

La laïcité décérébrée de la France et l’avenir politique de l’Europe

Ex: http://www.mecanopolis.org/

Par Manuel de Diéguez

 Face au messianisme conquérant d’une démocratie placée sous le joug d’un empire planétaire de la « liberté » et de la « justice », l’Europe asservie oppose depuis bientôt trois quarts de siècle un repli stratégique illusoire. Triste camp retranché, en vérité, qu’une apologie désespérée des simples « cultures », piteuse retraite dans la multiplicité et la diversité des folklores censés opposer la barrière infranchissable des régions à l’expansion apostolique et vassalisatrice d’un empire victorieux ! Toutes les civilisations vaincues recourent au stratagème d’un panégyrique éploré et stérile de leur passé glorieux. On croit repousser les Tamerlan de l’histoire à seulement cultiver des fleurs de grand prix, on croit terrasser les barbares à les enivrer de parfums qu’ignorent leurs narines. Les trésors pillés du musée de Bagdad fleurent bon dans les foires et sur les marchés du Nouveau Monde. L’Occident oubliera-t-il que la seule civilisation insubmersible est née à Athènes ?

 

Elle n’avait pas de joyaux somptueux à étaler aux regards ; son seul glaive était celui de la raison. Alors, les premières victoires des argumentations rigoureuses ont couronné les enchaînements de la dialectique, alors le diadème de la logique est devenu pour toujours le casque et la tiare de la civilisation mondiale. La pensée rationnelle de demain triomphera-t-elle des cultures décérébrées de notre temps?

Les premiers architectes du discours raisonné avaient compris que la démocratie serait philosophique ou ne serait pas. Les théocraties ne pensent pas – leurs dieux savent tout – tandis que le pouvoir des masses populaires combat un ennemi plus difficile à vaincre que les idoles – l’opinion publique. Du moins les prêtres disposaient-ils d’un noyau dur de l’entendement politique dont ils avaient reçu l’armure en héritage et dont les ancêtres avaient fait étinceler les cuirasses, tandis que la démocratie guerroie avec le chaos cérébral du plus grand nombre, ce qui la condamne à demeurer à jamais minoritaire et désarmée sur l’agora.

Parmi les capitulations cérébrales des civilisations qu’entraîne leur chute dans la servitude politique, la première est celle de la laïcité française, qui a renoncé au scalpel de la pensée critique et qui donnera demain à une France en voie de décérébration une place de choix au musée des « arts premiers » du quai Branly.

C’est au cœur de ce naufrage de la raison que je me suis demandé si l’Europe vassalisée par la  » doxa  » du clergé des modernes quittera l’horticulture culturelle dans laquelle elle s’est peureusement réfugiée. J’ai donc imaginé un dialogue serré entre la laïcité au bistouri d’un apprenti-philosophe et celle d’un républicain culturaliste, afin de tenter d’illustrer la tragédie du dépérissement de l’encéphale de la France.

1- La laïcité et les croyances religieuses

Le fantassin de la laïcité nationale: Voyez-vous, Monsieur, la ruine de la République de l’intelligence tient à l’asthénie politique de la laïcité. Comment voulez-vous fonder l’unité morale et intellectuelle d’un pays dont le culte de la raison avait pourtant bâti les premiers autels, comment voulez-vous convertir aux droits et aux pouvoirs de la méthode le peuple des logiciens de 1789 si nous renonçons à former les générations montantes à l’école d’un discours raisonné? Hélas, notre pauvre éducation nationale n’initie plus les enfants aux principes qui guidaient la droiture de l’intelligence française – elle se contente de charger leur mémoire de savoirs tout bêtement exacts.

Le philosophe : Fort bien, Monsieur, mais comment définissez-vous la laïcité?

Le fantassin : La laïcité, c’est la tolérance à l’égard de toutes les religions de la terre, la laïcité, c’est le respect que professe notre civilisation à l’égard de toutes les croyances sacrées qui rendent désormais le monde aussi providentiellement divers que du temps du polythéisme, la laïcité c’est la substitution de la bénédiction républicaine à la bénédiction apostolique. Tous les catéchismes et tous les mythes sacrés en bénéficieront dorénavant – et, dans le même temps, quel élan unanime du genre humain vers la compréhension rationnelle du monde si la laïcité, c’est également et tout à la suite la proclamation sans ambages de la séparation radicale des catéchèses ecclésiales et des Etats rationnels!

Le philosophe : Je crains de rencontrer la résistance d’une première casemate fortifiée sur le chemin de l’œcuménisme que suivra votre raison en promenade; car je doute de la cohérence cérébrale d’une laïcité que vous placez maintenant sur la même route fleurie que la théologie prospère des Eglises. Qu’est-ce que votre tolérance équitablement partagée entre les droits de la logique d’Euclide et celle de la Révélation? Par quel raisonnement d’une rigueur exemplaire, je l’espère, fondez-vous le rayonnement de la France rationnelle dans le monde sur un postulat philosophique contradictoire par nature et par définition? Car vous nous présentez les attraits d’une tolérance complaisante aux dieux dont un long usage de leurs bénédictions a certifié la pédagogie. Mais leurs doctrines se trouvent en guerre les unes avec les autres. Comment votre tolérance se présentera-t-elle, dans le même temps, en porte-parole assermenté de la vigueur et de la cohérence de la pensée républicaine? La logique universelle dont la raison véritable est armée déploiera-t-elle par centaines les banderoles d’une légitimation générale des usages et des traditions les plus absurdes?

Le fantassin : Tout Etat responsable se fonde sur une raison responsable. Comment défendez-vous une laïcité politiquement irresponsable et, par conséquent, incivique?

Le philosophe : Fort bien: vous avouez que votre tolérance n’est pas philosophique pour un sou, mais seulement politique en diable; vous avouez que les démocraties l’ont adoptée pour le seul motif qu’elles l’ont jugée payante, donc de nature à défendre l’ordre public à peu de frais. Mais alors, comment annoncerez-vous tout à trac aux croyants les plus convaincus, donc aux citoyens persuadés de la pertinence de leur orthodoxie religieuse , que la République consent non point à valider franchement, mais seulement à « tolérer » hypocritement leur erreur et qu’elle met beaucoup d’habileté politique à plaquer le masque de la charité sur le visage d’une France devenue tartufique des pieds à la tête?

Si vous avez affaire à des cervelles pour lesquelles deux et deux font cinq, pourquoi renoncez-vous si vite à réfuter leur aberration? Tout simplement, parce que vous savez bien que les croyances religieuses sont tenaces et même indéracinables, de sorte que vous vous dites qu’il appartient à tout Etat de sens rassis de les accepter du bout des lèvres, donc de renoncer à faire régner de force les théorèmes des géomètres de la condition humaine dans les têtes rebelles à en écouter les prémisses et les conclusions. Mais c’est assurer seulement la paix civile que d’édicter l’interdiction pure et simple de débattre sérieusement de la nature des dieux. En politique, ce n’est pas la logique, mais seulement la politique qui dit ce qui est rationnel et ce qui ne l’est pas. Votre tolérance est donc feinte et contrefaite du seul fait qu’elle n’est pas honnêtement légitimable dans l’ordre des sciences et des savoirs reconnus, votre laïcité décérébrée n’est rien de plus que la forme du machiavélisme que l’éducation nationale des démocraties a lovée au cœur d’une Liberté rendue secrètement acéphale, mais fière de la vacuité cérébrale de son civisme.

2 – La laïcité et la logique

Le fantassin : Ne savez-vous pas que la séparation de l’Eglise et de l’Etat commence sur les bancs de l’école et qu’elle repose entièrement sur l’enseignement, dès le plus jeune âge, des droits de la raison, donc sur l’initiation des enfants aux pouvoirs de l’argumentation logique? Comment la France de notre génération déverserait-elle les principes d’une logique cacochyme dans les têtes innocente de la génération suivante?

Le philosophe : Dans ce cas, dites-moi, je vous prie, comment vous édifiez sans le dire et en catimini une République que vous avez amputée en coulisses de l’esprit de logique de la France, dites-moi, je vous prie, ce qu’il en est d’une nation que vous ne prétendez laïque que pour rire? Quel sens faut-il donner à votre refus masqué, mais catégorique d’exercer pleinement les droits de la pensée rationnelle? L’autorité régalienne qu’exerce votre laïcité retorse et contrefaite, vous en déguisez non moins pieusement la doctrine que l’Eglise fait monter le pain de sa dogmatique dans le four de sa sainteté. Mais qu’est-ce qu’un Etat tellement illogique qu’il renoncera non moins fermement qu’une tyrannie cauteleuse ou une théologie impérieuse à convaincre l’adversaire par des démonstrations serrées et conduites en bon ordre? Que vous placiez l’autorité de votre despotisme sur un trône terrestre ou céleste, ce sera toujours à un maître que vous obéirez. Croyez-vous vraiment que la France laïque pourra s’offrir longtemps le luxe de jeter la pensée logique par-dessus bord, croyez-vous vraiment que la République fera de l’irrationnel le levain de sa foi aussi aisément que l’Eglise reçoit la manne de la Révélation dans ses ciboires?

Le fantassin : L’arbitraire s’accompagne toujours d’une oppression. Je ne vois pas de quelle oppression les croyants auraient à se plaindre au sein de notre République. Ce sont la Monarchie de Juillet, la Restauration et le second Empire qui ont mis en place une dictature catéchétique, si j’en crois une éducation nationale qui me l’a enseigné sur les bancs de l’école laïque.

Le philosophe : Imaginez un instant une France dans laquelle la religion catholique, apostolique et romaine aurait retrouvé dans leur plénitude, primo, l’exercice de la puissance publique, secundo, l’autorité du clergé sur la société civile, tertio, les moyens de la hiérarchie sacerdotale de régner sur les esprits dont elle disposait sous la monarchie; puis, imaginez que cet Etat armé de nouveau et jusqu’aux dents des droits de son ciel, que cet Etat, dis-je, daigne vous accorder une grâce particulière, celle de vous damner de votre propre chef; imaginez, de surcroît, que ce sceptre d’une fausse liberté soit censé vous élever au rang d’élu d’un Dieu résigné – celui que le progrès continu des savoirs rationnels dans le siècle contraindrait, de son propre aveu, à vous décorer des insignes de son propre accommodement aux prétentions effrontées du profane. Dans ce cas, ne s’agirait-il pas exclusivement, pour les représentants assermentés de leurs dogmes aux abois, de sauvegarder bon gré mal gré les apparences d’un ordre public et d’une unité théologiques de la nation, alors que celle-ci serait censée avoir chu dans les affres du temporel et se trouverait livrée aux tortures de la damnation aux yeux du Saint Siège? Que diriez-vous de tant de bienveillance et de bénignité apparente d’une Eglise de ce genre à votre égard, de tant de clémence et de condescendance du Vatican pour votre hérésie, de tant de mépris de Rome sous l’affichage benoît de sa charité?

Et maintenant, prenez la situation inverse, celle d’une République devenue maîtresse des lieux. Ne sera-t-elle pas contrefaite à son tour, une laïcité frappée de l’interdiction doctrinale de réfuter le péché d’ignorance et de sottise dans les écoles publiques, ne sera-t-elle pas hypocrite, elle aussi, une raison républicaine dont le refus de raisonner se parera d’une sagesse politique souveraine ? Mais croyez-moi, les fidèles ne sont pas dupes des gages de votre fausse bonté. Ils préfèreraient que vous tiriez le fer que d’assister au spectacle de vos dérobades sous l’apprêt de vos bénédictions laicisées.

3 – La laïcité respectueuse

Le fantassin : Je ne vois pas comment la laïcité respecterait les croyances religieuses de bonne foi si elle leur infligeait l’humiliation de les réfuter sur le pré. Les bons républicains n’ont pas d’autre choix que de laisser l’ épée au fourreau.

Le philosophe : Dans ce cas, je vois se dessiner à l’horizon une difficulté morale de plus forte taille encore que la difficulté cérébrale, celle de la définition du respect. Est-ce respecter les peuplades primitives de s’incliner bien bas devant leurs grigris? Est-ce respecter un interlocuteur que de demeurer bouche cousue devant lui, mais de n’en penser pas moins? Est-ce respecter un ignorant que de juger inguérissable sa sottise? Voyez le coup de force inavoué que vous cachez sous les dehors trompeurs de votre respect: vous laissez l’illettré croupir dans son trou, mais vous tranchez les armes à la main de l’étendue des pouvoirs intellectuels et politiques que vous concédez à son idole. Ce sera à votre seule initiative que le totem se verra signifier votre interdiction pure et simple de se mêler de politique au sein de la République. Vous réduisez les apanages de l’amulette du ciel au droit que vous lui accordez de dresser l’oreille aux prières de ses adorateurs; mais ces derniers, vous les parquez dans leurs demeures ou leurs temples et vous ratatinez les prérogatives de leur culte au point de leur interdire de jamais se manifester au grand jour et sur la voie publique. Mais, dans le même temps, vous renoncez prudemment à convaincre les croyants de l’inanité de leur théologie.

Le fantassin : La République ne réfute les dieux que dans la mesure où la nécessité s’en impose aux démocraties rationnelles. Les juifs ont réfuté les idoles des païens, non point jusqu’à les proclamer inexistantes, mais seulement en tant qu’impuissantes, donc inutiles, puisque non profitables à leur politique; les chrétiens sont allés un peu plus loin – les dieux trop anthropomorphes à leurs yeux étaient ridicules et ne pouvaient exister. Mais leurs connaissances psychologiques des dieux rentables n’allait pas jusqu’à psychanalyser la politique de l’idole panoptique qu’ils s’étaient donnée. Pourquoi voulez-vous que la République réfute une divinité autrefois omnipotente et omnisciente, mais qui n’est plus enseignée ni dans les écoles publiques, ni dans les écoles confessionnelles, puisque les manuels scolaires ont été déniaisés dans les deux institutions et que tous les enseignants reconnus sont désormais habilités par des diplômes laïcs?

Le philosophe : Que voilà un beau prétexte pour mettre un terme à la conquête de la connaissance scientifique du genre simiohumain! A ce compte, nous ne saurons jamais ni pourquoi les ancêtres ont cru en leurs faux dieux pendant trois millénaires, alors qu’ils excellaient déjà dans les arts et les sciences, ni pourquoi nous croyons encore en trois fantômes qui trépasseraient aussitôt dans l’ordre politique si nous leur retirions leurs fourches du diable et leurs marmites infernales – ce dont les Eglises se gardent bien.

Quelle est la solidité de votre prétendue science de tous les dieux ou d’un seul si elle vous interdit encore de vous mêler résolument de leurs affaires dans la cité et de leur fermer le caquet? Elle est infirme, votre anthropologie critique si elle vous autorise à ne condamner les idoles que superficiellement, donc sans oser les citer à comparaître devant votre tribunal, faute, me semble-t-il, de vous trouver en mesure de rédiger l’acte d’accusation qui répondrait à la question de savoir pourquoi l’encéphale des évadés de la zoologie sécrète des dieux ; elle est manchote, votre science du simianthrope si elle n’ose prêter une oreille même distraite au Céleste enraciné au plus secret de l’inconscient du singe vocalisé. Mais si votre judicature n’est pas suffisamment légitimée à vos propres yeux, comment pouvez-vous prétendre respecter un ciel auquel vous interdisez pourtant d’autorité de mettre le nez dans les affaires de votre République? Pourquoi ne daignez-vous pas réduire sa folie a quia ? Les chrétiens ont osé ridiculiser les autels des païens et anéantir leurs simulacres sacrés. Pourquoi reculez-vous devant la superbe des trois dieux uniques qui vous font délirer, alors qu’ils ne se chamaillent qu’avec les atouts que vous leur avez mis entre les mains? Comment se fait-il que vous les saluiez d’un hochement de tête et que vous poursuiviez votre chemin en détournant les yeux? Craignez-vous d’en apprendre davantage sur l’homme et sur la politique qu’à réfuter Neptune ou Apollon?

Et puis, votre laïcité au petit pied a-t-elle seulement des titres à se proclamer citoyenne si vous vous contentez de remplacer les fausses allégations de Jupiter par la prosternation des Français et de leur Ministère de l’éducation nationale devant le mutisme apeuré de l’intelligence de la France? Qu’avez-vous fait du cerveau de la nation depuis 1905? Puisque nous savons, nous, que l’idole à trois têtes devant laquelle notre espèce continue de s’agenouiller n’a d’autre domicile que les boîtes osseuses en folie des déments qui les adorent, l’honnêteté qui inspire l’esprit de logique de la République exige pour le moins que nous consentions à les extraire des cervelles et à en exposer les effigies sur les places publiques.

4 – La République aux cent têtes

Le fantassin : Si Périclès avait ordonné la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il lui aurait bien fallu sauver les apparences de la foi à Athènes; et comment les aurait-il sauvées sans imposer le silence, du moins en public, aux prêtres de Zeus, d’Athéna, de Mars et de Poséidon ? Allez-vous redonner à l’Eglise de France le droit de haranguer et même d’ameuter les citoyens dans la rue ? Nous avons mis deux siècles à seulement limiter quelque peu le pouvoir immense dont disposait l’Eglise sous la monarchie et qui lui permettait d’égarer le faible entendement des foules de l’époque ; et maintenant vous prétendez tout subitement redonner au clergé gallican le droit de tromper les sots, et cela sous le prétexte, absurde par définition, selon lequel le droit naturel des dévots devenus républicains serait de nous faire entendre leurs arguties avec la même docilité pieuse qu’ils doivent, eux, à leur ignorance et à leur naïveté ! Mais vous savez bien que si vous mettez face à face un savant et un ignorant et si vous demandez au public de les départager, ce sera toujours le plus bavard et le plus malin qui se verra couronné des lauriers du vainqueur. Si l’astrologie était enseignée dans nos écoles, la moitié des Français croiraient à l’astrologie. Comment pouvez-vous redonner tous leurs droits aux idoles, et cela au nom même de la laïcité?

Le philosophe : Tiens, tiens, vous voilà tout allumé d’une saine indignation philosophique , vous voilà monté sur le pont d’une raison plus logicienne! Mais vous éludez encore la vraie question, qui n’est pas de combattre sur le front des droits de l’ignorance et de la sottise, mais de préciser ce qu’il en coûtera à la raison incohérente du XXIe siècle que vous nous préparez, vous qui videz la laïcité du contenu qui la définit, vous qui la rendrez si fièrement irrationnelle à son tour qu’elle vous reconduira tout droit à la même capitulation de la pensée logique que la théologie du Moyen Age. Savez-vous que, plus d’un siècle après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, un tiers des Français croit encore dur comme fer en l’existence du paradis et de l’enfer? Vous estimez qu’il n’est pas digne d’une République de la raison de perdre son temps à réfuter des totems. Mais savez-vous que les concepts se totémisent à leur tour et qu’on ne devient un spéléologues des profondeurs de l’inconscient de la « raison » elle-même que si l’on a appris à observer les idoles verbifiques qui trônent dans les têtes?

Le fantassin : Sachez , Monsieur le philosophe, que la République ne viole pas les consciences, sachez que la démocratie compte sur les progrès constants de la raison dans le monde, même si ces progrès doivent se révéler d’une lenteur désespérante, sachez que la France refuse tout net de fonder les droits de la pensée rationnelle sur le recours à la force.

Le philosophe : Mais, mon bon Monsieur, qui vous parle de faire appel à la force des baïonnettes ? Votre laïcité faussement revêtue des apanages d’une République d’avant-garde, mais engagée sur le front de bataille de la raison totémisée du monde actuel, votre laïcité, dis-je, refuse avec persévérance d’honorer les droits attachés depuis Voltaire à l’exercice de la pensée critique; et votre refus de décrypter la totémisation rampante de la raison des modernes et d’en connaître la généalogie suffira grandement à fonder votre espèce de liberté intellectuelle sur un obscurantisme condamné à ignorer les ressorts anthropologiques de vos idéalités sacralisées. Vous avez beau jeu de vous faire une gloire de garder vos gendarmes dans leurs casernes si votre pacification cérébrale de la France repose sur votre censure des conquêtes de la postérité du siècle des Lumières. Je vois les mâchoires discrètement sacerdotalisées de votre République verbifique dévorer à belles dents les « hérésies » de la raison combattante de demain.

Qu’en est-il de la raison de la France rousseauiste dont vous bénissez encore les ciboires et les cierges ? Vous êtes les nouveaux naturistes ; c’est pourquoi vous croyez n’avoir pas à vous mettre sur la piste de la divinité même fatiguée de votre temps. Vous ne refusez que les théologiens qui ont minutieusement recensé les traits de leur idole à l’école de deux millénaires de leur doctrine. Vous avez seulement dépassé les théoriciens du ciel qui vous dessinaient les contours abrupts ou amollis de leur roi dans les nues et sur la terre. Ceux-là, pourquoi se tueraient-ils à faire semblant d’apprendre les secrets d’une idole dont ils prétendent connaître les arcanes en long et en large et depuis tant de siècles? Mais vous, pourquoi n’avez-vous pas connaissance des rouages du dieu Liberté qui rôde dans les couloirs de votre République et qui fait fumer vos sacrifices sur les autels du langage devant lesquels votre démocratie ensanglantée se prosterne?

5 – La quête de la raison

Le fantassin : Où voulez-vous en venir?

Le philosophe : Vous le savez bien : si la République se prélassait dans les aîtres d’ une raison accomplie, donc arrivée à bon port, croyez-vous que la France demeurerait un Etat intellectuellement vivant? La pensée suit son chemin de croix. Il lui est interdit de prendre place sur le bateau ivre que sa rivale, la théologie, croit conduire d’une main sûre. Jamais le paradis de la vérité rationnelle ne rivalisera à armes égales avec celui d’une mythologie exercée, elle, à s’enfermer de génération en génération et de siècle en siècle dans des fortins inattaquables. Mais s’il appartient à la République de la raison de poursuivre inlassablement son voyage, comment fonderiez-vous l’ordre public sur une forme nouvelle de la paresse d’esprit, celle que vous avez baptisée la tolérance au pays d’Alice? Sous le masque de votre tolérance, j’y reviens, je vois un refus sacerdotal de faire progresser la connaissance des secrets redoutables du genre humain, je vois l’orgueil et la peur à travers les trous du manteau de votre parcelle de raison.

Le fantassin : J’ai foi en l’avenir de la science, Monsieur, j’ai foi en l’élan naturel que la révolution française a donné à l’intelligence dans le monde entier. Comment ne vaincrait-elle pas un adversaire tapi derrière les murailles fissurées de ses dogmes? Comment ne terrasserait-elle pas les régiments de la peur à l’école des légions aguerries d’une logique dont rien ne saurait arrêter la marche?

Le philosophe : Que voilà un beau stratège! J’ai déjà dit que les religions n’ont pas à fortifier sans relâche leurs châteaux forts, puisqu’elles ont disqualifié d’avance et à jamais les armes présentes et futures de leurs agresseurs. Est-il une stratégie plus assurée de l’emporter à tous coups que de n’avoir en rien à réfuter des arguments? Mais voyez comme nous sommes à la peine: si nous n’allons pas défier l’ennemi dans ses retranchements, si nous n’ouvrons pas une brèche dans ses rangs, si nous suspendons un seul instant nos assauts sur un champ de bataille qui nous est étranger, si nous n’observons pas la rouille qui menace sans cesse nos propres armes, si nous ne fortifions pas sans relâche nos propres campements à l’école des dangers de la pensée vivante, donc faillible, nous tomberons dans la même léthargie cérébrale qui, depuis l’âge des premiers singes raisonneurs, donne à la foi la citadelle inviolable de sa somnolence pour trésor. Ce ne sont pas des légions sous les armes que nous combattons, c’est le sommeil du genre humain. Croyez-moi, cet ennemi-là dispose de ressources dont vous mesurez mal l’étendue. Si vous n’y prenez garde, une laïcité à l’usage de Paul et Virginie et que vous croyez encore habile à naviguer entre les récifs périra beaucoup plus rapidement que la paresse d’esprit des croyances dont les Bernardin de Saint Pierre de la démocratie auront renoncé à combattre les ténèbres, parce qu’il est dans la nature d’une raison bucolique de périr corps et biens dans la stagnation, tandis que les religions prospèrent à servir de havres tranquilles à une humanité avide de s’engourdir.

Le fantassin : Monsieur, ne pensez-vous pas que votre philosophie d’une laïcité périlleuse et sans cesse au combat conduira l’humanité tout entière à l’anarchie? « De l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace », disait Danton. Mais quels Etats et quelles sociétés peuvent-ils se condamner à faire progresser sans fin leur apostolat? Ne vaut-il pas mieux administrer prudemment la boîte osseuse de la France et des Français, quitte à la laisser faire escale dans une rade trop tranquille, s’il est mortel de la livrer précipitamment aux risques de la navigation en haute mer? Car enfin, si la République socratique que vous appelez de vos vœux était vouée à approfondir sans relâche la connaissance la plus angoissante des secrets du genre humain et si la science de notre évolution en panne se révélait de plus en plus mortelle pour la cité, n’en viendrions-nous pas à nous demander pourquoi il existe des religions messianiques, donc pourquoi notre espèce se forge des dieux prometteurs, donc pourquoi elle s’enivre de songes tour à tour euphoriques et terrifiants, donc pourquoi les évadés de la nuit animale se montrent bien souvent, je vous le concède, plus prêts à prendre les armes pour défendre les rêves qui comblent leurs attentes que leurs pauvres lopins sur la terre ? Est-il de sage politique finaliste, Monsieur, d’expédier la sotériologie républicaine et la démocratie édénique siéger dans le royaume du salut par le savoir si, décidément, les extases du vrai savoir sont incompatibles avec les exigences de l’action?

6 – Le regard sur le Dieu des singes

Le philosophe : Je ne vous le fais pas dire! Voyez-vous, depuis la parution de L’origine des espèces de Darwin en 1859 et de l’Interprétation des songes de Freud en 1900, ce n’est plus l’astronomie minusculisée de Copernic qui se voit frappée d’interdit par tous les Etats du monde, mais la spectrographie anthropologique du Dieu de la délivrance que nos ancêtres adoraient. Au XVIIIe siècle, c’était encore le récit de la création qui commençait de se trouver réfuté par les encyclopédistes ; aujourd’hui, c’est la croyance en l’existence même d’une idole soi-disant rédemptrice, mais aux châtiments sauvages et aux récompenses trompeuses, d’une idole de la délivrance qui se révèle scindée entre trois cervelles calculatrices, trois morales intéressées, trois théologies harponneuses, trois clergés gros et gras, trois hameçons catéchétiques, trois codes pénaux en lambeaux, une idole qui se révèle un totem aussi sanglant que stupide et que nos anthropologues relèguent dans le paléolithique. Votre laïcité sera bonne à jeter aux orties si, cent six ans après la loi de séparation de l’Eglise et de l’ Etat, elle n’ose pas davantage démontrer les duperies du ciel que Descartes ne s’est risqué à défendre l’héliocentrisme quatre-vingts ans après la parution du De Revolutionibus du grand Polonais. Qu’en est-il de l’animal politique coincé entre ses béatitudes et ses tortures infernales et que nous appelons « Dieu »?

Le fantassin : Vous allez un peu fort ! Vous avez de la chance que la République ait aboli la sainte inquisition et ses bûchers!

Le philosophe : La raison est à l’école des blasphèmes et des sacrilèges. Voyez dans quel abîme de l’ignorance et de la sottise vous vous précipitez si, près d’un demi-millénaire après le procès de Galilée, vous prétendez priver la République des saintes profanations de la raison de demain. Car vous allez substituer aux pouvoirs d’un ciel abêti et cruel les apanages, régaliens à leur tour, des Etats auto- idéalisés à l’école des artifices de leur propre verbiage. Si vous vous décidez à faire débarquer dans nos écoles la connaissance anthropologique de la sauvagerie de tous les dieux, quel portrait de la barbarie de nos ancêtres que le spectacle du monstre céleste qui se faisait offrir leur chair et leur sang sur ses offertoires et auquel nos malheureux ascendants payaient le tribut de la rédemption de leurs squelettes! Si la République devenait le nouvel Isaïe de la raison du monde, comme nous jetterions allègrement aux orties le garant de l’éternité de nos ossatures! Voyez comme nous sommes loin du petit séisme astronomique qui a bouleversé la boîte crânienne des théologiens du cosmos il y a un demi-millénaire, voyez comme notre siècle sera celui du chambardement de la science du fonctionnement cérébral de notre espèce ou ne sera pas. Souvenez-vous de ce que les décadences sont toujours liées aux paniques de la pensée. Ce sera au prix de la décadence de la civilisation mondiale de l’intelligence que vous porterez votre laïcité acéphale sur les fonts baptismaux des formes nouvelles de l’ignorance du monde. Mais peut-être la vraie France fécondera-t-elle la conque osseuse d’une humanité encore en devenir.

7 – L’homme et l’imaginaire

Le fantassin : Comment démontrez-vous l’inexistence, sous quelque forme spatiale que ce soit, du Dieu des sacrifices sanglants dans un univers devenu multidimensionnel? Et puis, même si l’idole n’existait que dans les esprits, songez qu’un Dieu privé de ses foudres et de sa chambre des tortures désarmerait la République des châtiments. Retirerez-vous son glaive dans l’imaginaire à la France dite « des armes et des lois »?

C’est pourquoi je me demande si la République, elle, se trouve ailleurs que dans le cerveau des Français. Je vous défie de jamais rencontrer ce personnage au coin de la rue; mais si vous soutenez qu’il se cacherait dans les articles de la Constitution, qu’il se ferait voir davantage en chair et en os sur les bancs de l’Assemblée nationale, que son corps serait visible sous l’uniforme des agents de la force publique, que les robes noires des magistrats et des ténors du Barreau manifesteraient sa réalité physique, vous me répondrez que la France et son Etat ne sont présents que sous l’os frontal des habitants de ce pays et que la géographie se refuse à porter secours aux attentes de l’esprit et du cœur. La question se réduit donc, me semble-t-il, à celle de savoir pourquoi les dieux ont eu d’abord des bras et des jambes, puis se sont réduits à un souffle dans l’éther, alors que la France ne se gêne pas de donner le change et de faire croire qu’elle existe indépendamment de la foi de ses fidèles et qu’elle aurait donc besoin de l’étoffe de ses drapeaux et des rubans de ses décorations pour bien montrer qu’elle n’arbore des signes et des signaux que pour se prouver à elle-même qu’elle n’est ni une vapeur, ni un simple acteur de l’esprit.

Mais ne pensez-vous pas que l’humanité a besoin de substantifier des personnages mentaux et que la politique veut rencontrer son propre corps collectif et le concrétiser dans l’imaginaire afin de s’en faire un interlocuteur public? Mais alors, ne pensez-vous pas que le dieu des cierges et des ciboires est construit sur le même modèle? Voyez comme il a besoin de cérémonies, de rites, de chasubles, de crosses d’évêques et de régiments de prêtres pour exister, lui aussi, à l’exemple de la France!

Le philosophe : Vous voyez bien que la dissection anthropologique de « Dieu » nous éclaire sur la vie des Etats et des hommes dans l’imagination patriotique et religieuse confondues! Songez que le simianthrope est un animal né social et que, de la fourmi aux abeilles et aux loups, les animaux socialisés par la nature se révèlent hiérarchisés, donc placés par leur capital psychogénétique sous les ordres d’un chef à la fois réel et imaginaire, de sorte qu’ils se sentent appelés par leur propre dédoublement cérébral à se ranger docilement sous un sceptre bicéphale et à en respecter les commandements bifaces avec une docilité ou une indocilité qu’ils appellent leur liberté ou leur servitude. Puis le lent grossissement de la conque osseuse du singe évolutif au cours des âges l’a nécessairement conduit à se demander ce qu’il adviendrait de ses chefferies physiques et mentales s’il n’avait pas de harpon pour capturer et domestiquer l’air, la mer et les étendues célestes.

C’est pourquoi une simiohumanité devenue peu ou prou post-zoologique à la rude école d’apprentissage des millénaires de ses songes s’est donné dans les nues des maîtres fabuleux et de plus en plus proportionnés à l’extension de son environnement oculaire et mental. Mais comment retirer leur casquette aux idoles si je suis un animal dédoublé entre son corps et ses songes ? Quand la difficulté de séparer Poséidon de la mer et Apollon du soleil est devenue plus difficile que de séparer Hermès du commerce, il nous a bien fallu reléguer Zeus dans un au-delà du monde visible, mais sans lui retirer pour autant les cordes qui nous rattachent à lui. Nous en avons profité pour attribuer au glaive sanglant de la justice de Zeus des qualités morales et politiques de plus en plus incompatibles avec sa fonction de président de nos tribunaux et de garde-chiourme de nos prisons. Depuis lors, trois idoles carcérales et séraphiques à souhait sont devenues les étais, les poutres de soutènement et les recours du singe qu’épouvante le vide et le silence de la geôle de l’immensité dans laquelle il se trouve enfermé.

Le fantassin : Vous vous demandez donc comment nous allons désensauvager l’idole des singes sans la réduire à une potiche politique.

Le philosophe : Je me demande avant tout comment nous arracherons la République aux griffes d’un empire étranger si notre laïcité en était réduite à recourir aux armes de la raison rudimentaire des ancêtres. Etes-vous sûr que votre laïcité acéphale se révèlera l’instrument d’un asservissement moins complaisant de la France et de l’Europe à l’empire américain qu’une idole trop hâtivement désarmée? Autrement dit, sommes-nous condamnés à retourner aux dieux primitifs pour survivre ou bien allons-nous nous donner un Dieu de l’intelligence? Mais ce Dieu-là, comment le ferons-nous « exister »?

Le fantassin : Fort bien, fort bien ; mais pourquoi croyez-vous que Socrate a bu dans un esprit patriotique la ciguë mortelle dont les archontes de la ville ont jugé de sage politique de lui tendre la coupe? Ne pensez-vous pas que ce philosophe indocile a compris le danger pour la philosophie elle-même de tomber dans une misanthropie incivique si elle ne scellait pas une alliance docilement patriotique et indissoluble avec les Etats de son temps ? Votre « Dieu » de l’intelligence, sur quelle balance pèserez-vous la supériorité de son encéphale?

8 – La sainteté de la raison

Le philosophe : Vous admettez donc que si la sagesse politique la plus médiocre était l’âme véritable de la laïcité, il nous faudrait négocier la bancalité cérébrale de la République d’aujourd’hui avec les archontes . Mais ne croyez-vous pas que les vrais guerriers de la laïcité se mettent à l’école et à l’épreuve de la ciguë socratique?

Le fantassin : Bon, entrons encore davantage dans les sacrilèges de votre dialectique de la sainteté de la raison: certes, la France socratique ne saurait rendre la raison de notre siècle aussi ignorante et aveugle que la bonne et sotte théologie de nos ancêtres. Mais si nous lui fournissions des arguments acérés, croyez-vous que nous nous serons mis à l’abri pour si peu? Qui nous assurera que nous ne courrons pas à bride abattue vers l’autre danger que vous avez évoqué, celui de tomber dans un second Moyen Age? Comment les peurs qu’on prend pour des garde-fous ou des sauve-qui-peut protègeraient-ils les démocraties des audaces fécondes, donc selon vous, des blasphèmes créateurs que prononcera la raison? Vous dites que si une Liberté fondée sur le refus d’accorder ses droits à la pensée critique devait se rendre aussi catéchétique dans les coulisses que sa rivale dans le ciel, le tour serait venu, pour la fille aînée d’une raison privée de votre bistouri, d’enfanter un obscurantisme du XXIe siècle. Vous dites que cet obscurantisme de la dernière cuvée se prétendra faussement laïc et démocratique à souhait. Mais comment démontrez-vous que seul le scalpel d’une laïcité résolument pensante protègera la France des attraits du faux messianisme de la démocratie américaine. Comment démontrez-vous qu’une laïcité timide serait l’arme d’une vassalisation irrésistible de l’Europe?

Le philosophe: Ne voyez-vous pas que le culte d’une raison démocratique amputée conduira le monde moderne à un tartuffisme de la liberté politique aussi contrefait que le culte précédent, qui livrait les vaincus à leur vainqueur sous les couleurs d’une divinité faussement irénique et toujours complice du plus fort, ne voyez-vous pas que votre France se prosternera devant les idoles du langage forgées sur l’enclume des idéalités politiques du Nouveau Monde, ne voyez-vous pas que les totems du triomphateur se révèleront non moins redoutables que les grigris dont la monarchie fleurissait ses autels, ne voyez-vous pas que votre République d’une laïcité décérébrée armera de pied en cap un clergé bureaucratique auquel sa piété docile servira d’échine aussi flexible que celle du clergé chrétien, ne voyez-vous pas que votre scolastique des droits de l’homme enfantera une classe dirigeante fière de sa demi « raison » politique, ne voyez-vous pas que votre sacerdoce de la Liberté distribuera les nouveaux bénéfices ecclésiastiques dont la fonction publique déversera la manne et le pactole, ne voyez-vous pas que le nouvel esprit d’orthodoxie qui s’imposera au cœur de l’Etat de demain sera forgé sur l’enclume des idéaux de la démocratie américaine?

9 – Un double examen de conscience

Parvenus à cette auberge, le dialogue entre nos deux bretteurs a marqué une pause. Le fantassin se disait que si la guerre entre une laïcité devenue acéphale sur les autels des idéalités de la République devait mettre en danger la sainteté toute verbale des démocraties de la Liberté, le genre humain se vaporiserait dans des abstraction pseudo rédemptrices et que le danger de se prosterner devant des idoles verbales forgées par les démocraties auto-idéalisées serait aussi grand que de retourner au vocabulaire du Moyen Age. De son côté, le philosophe s’interrogeait maintenant avec angoisse sur le sort politique qui menaçait la science anthropologique encore au berceau dont il rêvait. Le tribunal des idéalités était-il appelé à se changer en un nouveau saint office? La censure idéologique interdirait-elle de formuler les méthodes de décryptage des secrets théologiques du singe rêveur? L’évolution cérébrale dangereusement pseudo rationnelle de l’animal parlant le reconduirait-elle à châtier les nouveaux blasphèmes de la pensée?

Certes, la généalogie critique de l’espèce de raison que sécrète l’encéphale simiohumain allait permettre de spectrographier les personnages verbaux que les semi évadés de la zoologie encensent dans leur tête et dans leur cœur. Mais une République tolérante à l’égard du sacrilège socratique accepterait-elle la déconfiture du  » Dieu  » mimétique qui se regardait depuis tant de siècles dans le miroir que sa créature lui tendait? La France n’était pas près de jeter à la casse l’idole vieillie qui conduisait l’Europe à la décadence; au contraire, elle jugeait préférable de la requinquer un instant afin qu’elle renforçât les chaînes que le conquérant lui avait attachées aux chevilles.

Et pourtant il était bien évident que les Etats européens condamnés à se refléter dans leurs identités collectives magnifiées par le ciel de leur servitude politique et religieuse seraient conduits à la dissolution pure et simple. Certes, un continent qui demeurerait sous la tutelle de ses songes sacrés allait tomber dans l’ignorance et la sottise des vassaux qui proclament toujours que leur défaite serait l’expression de la volonté impénétrable de l’idole de leur vainqueur; mais une humanité indocile et qui saurait qu’elle n’a décidément jamais eu d’autre interlocuteur qu’elle-même serait-elle encore de taille à fonder l’éthique de sa résurrection sur son abandon dans le vide de l’immensité ? Le fantassin de la laïcité se tourna vers son ami le philosophe:

- Ne pensez-vous pas, Monsieur, lui dit-il, que si la République et le cosmos n’avaient plus de gouvernail à se partager, nous ferions naufrage ensemble?

Le philosophe lui répondit :

- Je ne me résignerai jamais à boiter sans fin entre les félicités de la bêtise et les désespoirs de l’intelligence.

Et le dialogue reprit pour quelques instants encore.

10 – Comment pousser Dieu dans le dos ?

Le fantassin : Je vous concède que « Dieu » n’était qu’un malheureux apprenti pédagogue. Nos ancêtres encore dans l’enfance s’échinaient de siècle en siècle à la double tâche de porter humblement sa casaque dans leurs prières et à le déniaiser à l’école de leur intelligence naissante; et il est vrai qu’ils l’ont éduqué avec suffisamment de succès d’une époque à l’autre qu’ils l’ont rendu au moins égal en esprit aux plus sages de ses créatures. Mais où puisaient-ils les ressources cérébrales qui leur permettraient de lui attribuer peu à peu des qualités morales et intellectuelles en progrès sur les précédentes? Quand le flair politique de leur créateur mythique, fort médiocre à l’origine, eut appris peu à peu à égaler celui de tous les Machiavel de sa théologie , quand sa science de l’avenir cérébral de sa créature eut fait pâlir d’envie les plus grands docteurs de son Eglise, pourquoi ne s’est-on pas demandé de quelle intelligence ses prophètes nourrissaient leurs performances cérébrales et quelles étaient les armes du bord qui leur avaient permis d’installer progressivement dans le cosmos une divinité capable de se perfectionner lentement?

Le philosophe : Réjouissez-vous, Monsieur, c’est précisément sur ce modèle que la République fonctionne en réalité dans les têtes. La démocratie, elle aussi, tente sans relâche de porter remède à ses infirmités. Les sachant inguérissables par nature, cette théologienne invétérée gesticule sur les planches d’un théâtre croulant sous les détritus. Mais si vous mettez en parallèle les ahanements respectifs d’un « Dieu » fatigué et d’une République calquée sur les progrès poussifs de son intelligence, ne disposerez-vous pas d’un programme transcendant aux soubresauts irrationnels de l’Histoire?

11 – L’intelligence ascensionnelle

Le philosophe se disait maintenant qu’un regard de l’intelligence ascensionnelle du simianthrope pourrait faire aller de l’avant et parallèlement l’encéphale du créateur fabuleux d’autrefois et la matière grise de sa malheureuse créature; car celle-ci demeurait obstinément emboîtée dans son propre effigie dûment célestifiée. Qu’en était-il d’une idole et d’une République tellement calquées l’une sur l’autre qu’on les voyait courir de conserve parmi les ruines du monde et rivaliser d’ambition à lui donner une direction? Certes, « Dieu » n’avait jamais été qu’une idole à dégrossir dans les laboratoires du devenir; et si on la plaçait au-dessus de ses adorateurs, c’était seulement afin d’apprendre plus facilement à se regarder progressivement du dehors. Mais n’est-ce pas devenir « divin », si je puis dire, que d’apprendre à porter un regard de haut et de loin sur les animaux sacrés dont nos ancêtres avaient peuplé le cosmos et qu’ils appelaient des dieux? Quand on a su qu’il s’agissait d’idoles à décoder, on est parvenu à courir à leurs côtés, puis à surplomber leurs ateliers. Si la laïcité enfantait un regard toujours provisoire sur l’infirmité cérébrale et morale des trois dieux uniques, ne deviendrait-elle pas l’Isaïe des modernes?

Imaginons donc une République future et qui se serait armée d’un télescope dont le miroir réfléchirait ensemble le tortionnaire souterrain et le vaporisateur de nos ancêtres. Quelle comète de l’intelligence de l’humanité ! Nos ancêtres peuplaient les nues d’animaux politiques sauvages et difformes. Quels forgerons d’un « Dieu » bancal sommes-nous inconsciemment demeurés au sein d’une République à laquelle Socrate enseigne un « Connais-toi » perpétuellement ouvert – celui que la philosophie ne cessera jamais de demeurer à elle-même. A nous de savoir si nous délivrerons ce diamant de sa gangue.

Quand le fantassin de la laïcité pensante et le philosophe se séparèrent, le premier était armé d’un regard d’anthropologue sur les abysses des Républiques, le second d’une spéléologie du genre simiohumain plus inachevable que jamais.

Manuel de Diéguez, le 3 octobre 2010

Manuel de Diéguez est un philosophe français d’origine latino-américaine et suisse.

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vendredi, 13 mars 2009

Fight Club als metafoor

Fight club als metafoor

Ik onthecht me van fysieke macht en bezittingen, fluisterde Tyler, want slechts door mezelf te vernietigen kan ik de grotere kracht van m’n geest ontdekken” (Palahniuk, 2007, p. 110). Die ene zin vat eigenlijk de betekenis van Fight Club samen. Het boek van Chuck Palahniuk werd aanvankelijk door sommige recensenten “te duister”, “te gewelddadig”, “te rauw en schril en dogmatisch” bevonden. Veel uitgevers waren aanvankelijk dan ook niet echt happig naar dit of ander werk van de schrijver. Pas sinds de verfilming door David Fincher geniet het boek ook bekendheid bij het grote publiek.

Anarchistisch, boeddhistisch, nihilistisch en fascistisch - zo wordt Fight Club dikwijls omschreven door de gepatenteerde moraalridders. Fascistisch, omdat het standaardcliché wil dat het fascisme de ideologie van het geweld is. Nochtans is geweld voor geen enkele ideologie een doel, maar steeds een middel. Al die elementen brengen ons haast onvermijdelijk bij het werk van Julius Evola - werk dat naarmate de jaren verstreken steeds meer werd beïnvloed door wat hij zelf “het boeddhisme van de oorsprong” noemde. Naast het werk van Evola komt hieronder ook dat van Guy Debord en Slavoj Zizek aan bod.

Traditie

Volgens de Traditie komen het lot van de wereld (macrokosmos) en dat van de mens (microkosmos) met elkaar overeen. De moderne wereld en de moderne mens worden nu meer dan ooit gekenmerkt door een innerlijke verscheurdheid of ontbinding die zo oud is als de geschiedenis zelf, want ze is begonnen met de overgang van mythische naar historische tijden volgens Herodotus. De IJzeren Tijd van de Grieken, de Wolftijd van de Germanen, de Kali Yuga van de Hindoes treedt haar laatste fase binnen. Het verval wordt uitgedrukt door de verwijdering tussen godheid en mens, hemel en aarde, tussen zijn en worden, tussen geest en lichaam. In het christendom krijgt ze de bijzondere, want Semitische vorm van de erfzonde. De orde van een traditionele beschaving beoogt steeds het herstel van de primordiale toestand, zowel in de wereld als in de mens. Deze orde moet volgens Evola worden gezien als het resultaat van de innerlijke gesteldheid van een bepaald menstype dat nu bijna volledig verdwenen is. De pijlers van de traditionele orde worden ook de indirecte weg van de zelfverwezenlijking genoemd: “Het is duidelijk dat de regel om zichzelf te zijn, inhoudt dat men voor eenieder kan spreken van een ‘eigen natuur’ (welke ze ook zij) als iets welomschreven en herkenbaar. Maar dit is problematisch, vooral dezer dagen” (Evola, 1982, p. 59). Op deze pijlers wordt uitvoerig ingegaan in het basiswerk Rivolta contro il Mondo Moderno.[1] Zij vorm(d)en als het ware de bedding voor een rivier die nu volledig overstroomd is.

Gedifferentieerde mens

Die indirecte weg levert een gedifferentieerde mens en maatschappij op - de disciplinering of socialisering en de maatschappelijke geleding is in overeenstemming met de eigen natuur - maar moet nu als een afgesloten weg worden beschouwd volgens Evola. De krachten die in de moderne wereld werkzaam zijn, zijn deze van de overstroming en de ontbinding. Zandzakjes helpen niet meer tegen de dijkbreuk. De kosmos zal terugkeren naar de oorspronkelijke chaos. “De ondersteuning die de Traditie zal kunnen blijven brengen”, aldus Evola, moet daarom vóór alles komen “van de doctrine die er de principes van bevat in de preformele staat - tegelijk verheven boven en voorafgaand aan de bijzondere vormen die zich ontwikkelden in de loop van de geschiedenis” (Evola, 1982, pp 14-15). Het einde van de moderne wereld zal zich het eerst in het Westen - haar bakermat - voltrekken. Het mag niet worden vertraagd door het vastklampen aan versleten historische vormen. De komst van het nulpunt en het nieuwe begin moet worden versneld. Er moet “een nieuwe vrije ruimte, die de preconditie kan zijn van een latere vormende actie” (Evola, 1982, p. 16) worden geschapen. De gedifferentieerde mens is in de huidige uitzonderingstoestand aangewezen op de directe weg, die in normale omstandigheden het karakter heeft van een “interne doctrine” (bijvoorbeeld contemplatie, heroïsche actie, initiatie). In dat alles schuilt ook de betekenis van het oosterse gezegde waaraan diens laatste belangrijke werk, Cavalcare la Tigre, zijn titel ontleent: “Wie de tijger berijdt, kan er zelf niet door worden aangevallen”. Hij kan misschien zelfs nog het rennen van de tijger in de gewenste richting sturen. Ook de oorspronkelijke ondertitel drukt die betekenis goed uit: “Existentiële oriëntaties voor een tijdperk van ontbinding“.

Nihilisme

Friedrich Nietzsche geldt als de ontdekker, maar ook als de eerste bestrijder van het nihilisme. Nietzsche pleit voor een actief nihilisme: het leven aanvaarden zoals het is zonder berusting. Eén paradox van de nietzscheaanse filosofie is volgens Evola dat ze zo sterk de onschuld van het worden (”de eeuwige wederkeer”) benadrukt - ook tegen modern wetenschapsbijgeloof in - dat ze uiteindelijk een nieuwe finaliteit verkondigt: de Übermensch. Een andere paradox van deze filosofie ligt in het feit dat ze de immanentie zo sterk benadrukt dat ze transcendentie veronderstelt, zoals wanneer Nietzsche schrijft: “Geest is leven dat in het leven zelf snijdt”. In de Traditie geldt het ik of het zelf als “immanent transcendent” (lees: in maar niet van de wereld). Dat standpunt leunt nauw aan bij het oorspronkelijke boeddhisme - een “geestelijk realisme” (Romualdi, 1985) - dat volgens Evola in de huidige omstandigheden nog als een directe weg in aanmerking komt voor het raciale en etnische substraat van de Europeanen.[2] Wat de  westerse traditie betreft, zijn gelijkaardige opvattingen terug te vinden in de Duitse mystiek en het Griekse neoplatonisme.[3] Zelfvernietiging en zelfverwezenlijking liggen dicht bij elkaar waar woorden tekortschieten: “Wat het westerse boeddhisme niet wil accepteren, is dus dat het uiteindelijke offer van de ‘reis naar je Zelf’ juist dit Zelf is” (Zizek, 2005, p. 93).

In de Traditie geldt niet de vereenzelviging met het zijn, maar die met het worden als illusoir. Uitgerekend de vereenzelviging met het worden is het hoofdkenmerk van de moderne mens. ‘Bevrijding’ betekent voor de moderne mens niet de vernietiging van de factor worden, maar van de factor zijn - ‘grens’, ‘maat’ of ‘vorm’. De verscheurde natuur van de moderne mens is dus quasi totaal. De psychofarmaca worden nu geacht te waken over de ‘volksgezondheid’ en het ‘zielenheil’ van de moderne mensheid.[4] Tegen een achtergrond van ontketende chaoskrachten zet Evola in Cavalcare la Tigre zijn “existentiële oriëntaties” uiteen voor een gedifferentieerde mens, die opnieuw meester moet zijn over zijn krachten en het gif van de moderne wereld moet gebruiken als een tegengif. De gedifferentieerde mens kiest voor zelfdiscipline en gehoorzaamt zijn eigen wet. Tegen een achtergrond van passief nihilisme - het kuddegedrag van de genotzoekende “laatste mensen” - verkondigt Evola dus zijn eigen actieve nihilisme.[5] Cavalcare la Tigre heeft dan ook Also sprach Zarathustra als uitgangspunt.

Fight Club

“Zo testen boeddhistische tempels al tig jaren gegadigden, zegt Tyler. Je zegt tegen die gegadigde dat ie weg moet gaan, en als z’n vastberadenheid zo groot is dat ie drie dagen bij de ingang wacht zonder eten of beschutting of aanmoediging, dan en dan alleen kan ie binnenkomen en met de training beginnen” (Palahniuk, 2007, 129-130). Zo verloopt de rekrutering bij Fight Club of - beter gezegd - bij Project Mayhem (Project Heibel). Beide kunnen worden beschouwd als een soort directe weg: “De asceet [is] de ‘outcast’ bovenaan, degene die zich onthecht van de vorm, omdat hij afstand doet van het illusoire centrum van de menselijke individualiteit. Hij doet het niet door de trouw aan zijn eigen natuur, hij keert zich direct tot het Principe waaruit elke ‘vorm’ voortkomt” (Evola, 1991, p. 156). De hogere ascese kan de gedaante aannemen van de actie of van de contemplatie.[6] In Fight Club heet de ascese van de actie: “tot op de bodem gaan” of “zelfvernietiging”. Ook een scène uit V for Vendetta drukt iets gelijkaardigs uit - de scène waarin V Evey tot het uiterste op de proef stelt, tot op het ogenblik dat ze haar dood kalm in de ogen kan kijken. De intensiteit van de beproevingen hebben in haar iets gewekt wat haar doet kiezen voor de zelfvernietiging of de zelfopoffering. Sommigen zullen dat ‘actief nihilisme’ noemen, omdat het de absolute bevestiging is van het nietzscheaanse levensbeginsel (’wil tot macht’, ‘leven als lijden’, ‘amor fati‘ enz.). Anderen, zoals Evola, zullen stellen dat dit levensbeginsel maar half is, omdat het enkel immanent is. ‘Leven’ zonder transcendent element wordt beschouwd als een vegetatieve categorie die geen enkele andere ‘zin’ of ‘waarde’ kent dan voortplanting en zelfbehoud. Tot slot markeert Project Heibel ook de overgang van de persoonlijke verlossing naar de maatschappelijke verlossing: “Net zoals Fight Club doet met winkelbedienden en schappenvullers, zo zal Project Heibel de beschaving vernietigen opdat we iets beters van de wereld kunnen maken” (Palahniuk, 2007, p. 125).

Spektakel

Als het over maatschappijkritische films gaat, duiken dikwijls dezelfde titels en thema’s op. In Welkom in de woestijn van de werkelijkheid (Zizek, 2005) bemerken we verwijzingen naar The Matrix - waaraan het boek zijn titel ontleent - en opnieuw Fight Club, als aanklachten tegen de vervreemding van de moderne mens. Het is niet gemakkelijk om de dieperliggende motieven van boeken en films te duiden als het referentiekader ontbreekt, zelfs bij het doelpubliek. De feiten bewijzen nochtans dat er weldegelijk een gemeenschappelijk referentiekader bestaat voor ‘nieuw-linkse’ en ‘nieuw-rechtse’ maatschappijkritieken. De eerste hebben het over ‘vervreemding’ en de laatste over ‘ontbinding’ en “verval’. Een concreet voorbeeld is te vinden in het voorwoord van Chevaucher le tigre - namelijk een kritische lofbetuiging van La société du spectacle van Guy Debord - en de laatste titel sluit dan weer naadloos aan bij Welkom in de woestijn van de werkelijkheid van Slavoj Zizek. Het spektakel neemt bij Debord de plaats in van het warenfetisjisme bij Marx: “Het spektakel is geen geheel van beelden, maar een maatschappelijke verhouding tussen personen door bemiddeling van beelden” (Debord, 2005, 4). De eerste verschuiving die de overheersing van de economie op de maatschappij volgens Debord met zich meebracht, is die van het zijn naar het hebben. Nu is die van het hebben naar het schijnen - “waaraan ieder daadwerkelijk ‘hebben’ zijn onmiddellijke prestige en zijn uiteindelijke functie moet ontlenen” (Debord, 2005, 17) - aan de orde. Nog volgens Debord zijn de moderne levensmodellen verworden tot ‘idolen’. Het idool is de “spectaculaire voorstelling van de levende mens” of de “specialisatie van het schijnbaar geleefde” (Debord, 2005, 60).

Passie voor het reële

Bij Zizek neemt de spektakelmaatschappij de vorm aan van een volledig gedigitaliseerde en gevirtualiseerde werkelijkheid. Bij hem worden alle dingen van hun wezen ontdaan: “Op de hedendaagse markt vinden we een hele reeks producten waaruit de schadelijke stoffen zijn gehaald: koffie zonder cafeïne, slagroom zonder vet, bier zonder alcohol, … en de lijst gaat verder: hoe zit het met virtuele seks als seks zonder seks, de Colin Powell-doctrine van oorlog zonder slachtoffers (aan onze kant natuurlijk) als oorlog zonder oorlog, de tegenwoordige herdefiniëring van politiek als bestuurskunde van experts, tot en met het hedendaagse multiculturalisme als een ervaring van de Ander ontdaan van zijn Andersheid (de geïdealiseerde Ander die fascinerende dansen danst en een ecologisch zuiver, holistische benadering van de werkelijkheid heeft, terwijl praktijken als het slaan van je vrouw buiten zich blijven…)?” (Zizek, 2005, p. 15) Het verzet tegen deze onechte wereld vertaalt zich volgens hem in wat Badiou “la passion du réel” (de passie voor het reële) noemde. Geweld wordt gezien als teken van authenticiteit: “In tegenstelling tot de 19de eeuw van utopische of ‘wetenschappelijke’ projecten en idealen en plannen voor de toekomst, streefde de 20ste eeuw ernaar het Ding zelf tevoorschijn te brengen, een onmiddellijke verwerkelijking van de Nieuwe Orde waarnaar men zo verlangde. Het ultieme en bepalende moment van de 20ste eeuw was de directe ervaring van het reële als tegenpool van de alledaagse sociale werkelijkheid - het reële in zijn uiterste geweld als de prijs die betaald moet worden voor het afpellen van de bedrieglijke lagen van de werkelijkheid” (Zizek, 2005, p. 11). De postmoderne passie voor de schijn moet dus uitmonden in een gewelddadige terugkeer naar de passie voor het reële. Die terugkeer naar de passie voor het reële is als het ware de Nemesis van het postmodernisme en het heersende passieve nihilisme. Fight Club is niets anders dan deze passie voor het reële.

Fetisj

Waar het spektakel een voorstelling is, is de fetisj een voorwerp. Een fetisj is dus iets wat een ‘bovennatuurlijk’ karakter krijgt en de maatschappelijke verhoudingen en tegenstellingen verdoezelt. Ze hebben dus dezelfde maatschappelijke functie. Zo noemt Zizek elektronisch geld de belangrijkste economische fetisj en democratie de belangrijkste politieke fetisj.[7] Het zijn precies de kredietinstellingen - belichamingen van het financiële kapitalisme - die het doelwit zijn van Project Heibel, dat iedereen op nul wil zetten door een einde te maken aan de schuld- en renteslavernij. Om de lijn door te trekken naar de huidige financiële crisis: de deregulering (lees: internationalisering) van het financiële kapitalisme heeft de geldillusie op de spits gedreven. Zo is een absurde derivatenzwendel goed voor maar liefst 1000 triljoen dollar, terwijl het BNP van alle landen ter wereld amper 60 triljoen dollar bedraagt. De financiële crisis is de schijn die werkelijkheid wordt. Die confrontatie met de (schijn)werkelijkheid komt hard aan. De vraag is hoe de in haar diepe slaap verzonken spektakelmaatschappij zal reageren op de omwentelingen die eraan zitten te komen?[8] Want zoals steeds achterhaalt de waarheid vroeg of laat de leugen. Opnieuw is de Nemesis daar, deze keer in de vorm van Project Heibel dat afrekent met het geldfetisjisme.

Discipline

De geconditioneerde burger - de passieve nihilist - zal het scheppende karakter van geweld of het verheffende karakter van discipline moeilijk kunnen begrijpen: “De ware antithese van de bourgeoiswereld is niet de proletariër of - erger nog - het rioolestheticisme van de ‘artiesten’ die doen alsof ze in de soep van de bourgeoisberoemdheden spuwen, maar wél de militaire geest. De ware staat heeft niet de bedoeling de maatschappij in een kazerne te veranderen, maar haar te veranderen op een manier dat een bepaalde militaire ethiek - met haar cultus van eer en trouw, zin voor moed en lichamelijke discipline - zich doet gelden op alle vlakken en in het bijzonder bij de jeugd” (Romualdi, 1985, p. 115). Zizek zegt precies hetzelfde over militaire trouw als hij de zeemzoete westerse afkooksels van het zenboeddhisme bekritiseert.[9] Discipline is - nog volgens Zizek - het enige bezit van hen die niets bezitten.[10] Anders “zit je gevangen in je mooie nestje en de dingen die je vroeger bezat, bezitten nu jou” (Palahniuk, 2007, p. 42). In Fight Club betekent discipline zelfvernietiging en zelfvernietiging discipline. Het naamloze hoofdpersonage, een slapeloze workaholic, breekt met alle illusies die hij heeft: “Destijds leek mijn leven gewoon zo compleet en misschien moeten we alles kapotmaken om iets beters van ons zelf te creëren” (Palahniuk, 2007, p. 51). Ook Cavalcare la Tigre gaat over zelfdiscipline. Het werk breekt ook met de illusies van het kleinburgerlijke conservatisme en traditionalisme. En hoewel het geen politiek werk is, heeft het bij heel wat van zijn politiek geëngageerde lezers gezorgd voor een ommezwaai in (nationaal-) revolutionaire zin. Zo kunnen we de invloed van Cavalcare la Tigre tussen de lijnen terugvinden in Alexander Doegins Metafysica van het nationaal-bolsjewisme. Ook Doegin vertoont trouwens gelijkenissen met de passie voor het reële.[11]

Besluit

Fight Club belichaamt het actieve nihilisme van enkele paria’s tegen het passieve nihilisme van de grote massa’s. Het eerste nihilisme is gewelddadig, maar ook bevrijdend en scheppend. Het andere is minstens even gewelddadig, maar veel minder merkbaar, want geestdodend en verslavend. Het geweld van Fight Club gaat in tegen een geweld waarvan velen zich nog nauwelijks bewust zijn: “Het geweld van het geld dat de zielen koopt, van de politieke leugen die hen beduvelt, van de economische uitbuiting die hen ketent, van de grote media die hen afstompen, van de pornografie die hen verlaagt, van de reclame die hun laagste instincten bespeelt”, zoals Philippe Baillet schrijft in het voorwoord van Chevaucher le tigre. Het spektakel laat ons in een droomwereld met droomverlangens leven, maar de werkelijkheid is sterker dan de schijn. De schijn van orde is - wat onze politieke actie betreft - de belangrijkste belemmering voor de schepping van een nieuwe orde en nieuwe vormen. Die orde of traditie - ingegeven door kleinburgerlijk conformisme of conservatisme - is immers evenzeer een illusie. Cavalcare la tigre leert ons dat er geen positieve structuren meer zijn, tenzij de nieuwe structuren die we zelf moeten scheppen. En waar ze er wel nog zijn, zullen ze niet door de verdediging maar door de aanval worden gered. We moeten durven loslaten om iets nieuws en beters te scheppen en moeten weten dat de verlossing van de schijn niets anders betekent dan een terugkeer van het reële en het essentiële. De essentie komt voort uit een innerlijke gesteldheid en de omstandigheden van de moderne wereld kunnen zelfs bevorderlijk zijn voor de vorming van een dergelijke gesteldheid. Dat is precies de betekenis van Cavalcare la Tigre en Fight Club.

Vbr. cand. rer. pol. Frederik Ranson

Bibliografie

Debord, G. (2005). De spektakelmaatschappij. Amsterdam: de Dolle Hond. Geraadpleegd op 11 november 2008 op http://www.marxists.org/nederlands/debord/1967/1967spektakel.htm

Doegin, A. (2006). Le prophète de l’eurasisme, Paris: Avatar.

Evola, J. (1982). Chevaucher le tigre. Paris: Guy Trédaniel.

Evola, J. (1991). Révolte contre le monde moderne. Lausanne: L’Age d’Homme.

Palahniuk, C. (2007). Fight Club. Breda: De Geus.

Romualdi, A. (1985). Julius Evola: L’homme et l’oeuvre. Puiseaux: Pardès.

Zizek, S. (2005). Welkom in de woestijn van de werkelijkheid. Nijmegen: SUN.

00:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, fight club, sociologie, actualité, monde moderne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 12 novembre 2008

Mutaçao dos dispositivos

Mutação dos dispositivos

ex: http://testemunhodoestetico.blogspot.com/


«Existem duas categorias [no ser]: os seres vivos (ou substâncias) e os dispositivos. Entre estas, e como terceiro elemento, os sujeitos. Chamo sujeito àquilo que resulta da relação e, por assim dizer, do corpo-a-corpo entre os vivos e os dispositivos. Naturalmente, como na antiga metafísica, as substâncias e os sujeitos parecem confundir-se, mas não completamente. Por exemplo, um único indivíduo, uma única substância, podem ser a sede de vários processos de subjectivação: o utilizador de telemóveis, o internauta, o autor de narrativas, o apaixonado pelo tango, o militante antiglobalização, etc. Ao desenvolvimento infinito dos dispositivos do nosso tempo corresponde um desenvolvimento igualmente infinito de processos de subjectivação».

Giorgio AGAMBEN, Che cos'è un dispositivo?, pp. 32-33
(obra traduzida pelo autor deste blogue)

Parece claro que, a par da linguagem, a casa será talvez o mais antigo dispositivo. Tal como nos deixámos prender quase inadvertidamente naquela, também a casa (simultaneamente enquanto função arquitectónica e enquanto metáfora) se foi impondo como dispositivo omnipresente. A sua capacidade para manipular e distribuir relações de força encontra-se aparentemente diluída na cidade pós-moderna, no seu aparente ecletismo, na sua festividade. Mas é precisamente aí que a casa se revela um dispositivo cada vez mais vorazmente apetecido pelas dinâmicas de subjectivação evocadas por Agamben.

O aparelhamento que uma casa hoje fornece - dispositivo ele próprio ramificado em inúmeros outros dispositivos - não parece reflectir algumas das significações sólidas que lhe estavam historicamente associadas, quer sejam jurídicas, militares ou simbólico-genealógicas. A casa reflecte a docilidade política dos sujeitos, a sua amnésia cultural e a sua dispersão psíquica. A casa actual é uma casa económica (coisa que sempre foi) num sentido hipertrofiado. Serve uma economia polimorfa que atravessa o corpo, os objectos, o tempo vivido e as escalas imaginárias dos seres vivos.

A casa é, cada vez mais, o lugar do trabalho na medida em que, precisamente, deixou de ser um dispositivo de negociações entre economia doméstica (da «casa») e economia urbana. Ao deixar de sê-lo, a casa torna-se (à semelhança da linguagem) dispositivo de dispositivos, aparelhamento multiforme que tanto se orienta para o interior orgânico dos habitantes como o exterior inorgânico. Em consequência, a casa torna-se (mais) um dispositivo mutante, em si mesmo ilegível para as lógicas urbanísticas que não sejam apenas as que servem as redes de fluidez dos transportes físicos e das trocas imateriais.

Relembrando o tema que abriu este blogue: toda a casa comemorativa é hoje entendida como uma máquina demasiado sólida, sobretudo se pensarmos que ela evoca constantemente, a categoria do histórico. Contudo, esta é amplamente recuperável para a economia contemporânea se nela fizermos irromper o princípio que rege um outro dispositivo como o telemóvel: o tempo passa aqui a ser um processo de espacialização incessante. Tópica voraz, impossibilidade de profanar a fundação no tempo porque o tempo histórico já não é aquilo que se manipula aí.