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samedi, 11 juin 2016

Dominique Venner : il breviario dei ribelli

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Un coup d’État des juges en Pologne, soutenu par l’Union européenne

Bras de fer invraisemblable auquel se livrent, en Pologne, le Tribunal constitutionnel et la majorité politique, issues des élections de juin et d’octobre 2015, incarnée, respectivement, par le président de la République, Andrzej Duda et Beata Szydlo, tous deux membres du parti populiste Droit et Justice (PiS).

À l’origine, la loi relative au Tribunal constitutionnel, adoptée le 25 juin 2015 par l’ancienne législature (dominée par Plateforme civique [PO]), instaurant une procédure spéciale et dérogatoire de nomination des juges constitutionnels. Officiellement, cette disposition « résultait de la nécessité d’assurer la continuité des travaux du Tribunal en période électorale (le mandat de la VIIe Diète [nom de la chambre basse polonaise, NDLR] devant s’éteindre, au plus tard, le 30 novembre 2015)… », selon le juriste Wojciech Zagorski qui ajoute : « On peut douter de la sincérité du motif officiel. En réalité, la majorité sortante venait de perdre le premier tour du scrutin présidentiel et pressentait la défaite aux élections parlementaires prévues pour l’automne. En modifiant le projet de loi relative au Tribunal, la VIIe Diète s’arrogeait donc la possibilité de nommer cinq nouveaux juges constitutionnels. »

Depuis lors, le pays vit suspendu à un échange politique et juridique des plus tendus entre partisans de l’ancienne majorité au pouvoir (le parti PO, qui a gouverné en coalition avec le parti « paysan » PSL), soutenant le président du Tribunal, le professeur de droit Andrzej Rzepliski et les actuels dirigeants dont Duda qui refuse, notamment, d’assermenter trois juges nommés in extrémis par l’ancienne Diète, le 8 octobre 2015. Pour ne pas alourdir le présent propos, nous nous permettrons de renvoyer le lecteur à notre excellent confrère du Visegràd Post qui narre par le menu ce psychodrame politico-constitutionnel insensé au cœur de l’Europe[1].

On pouvait espérer que les choses s’aplanissent avec le temps, le jeu des institutions comme la bonne volonté des acteurs pouvant conduire, sinon à un règlement définitif de ce conflit, du moins à un consensus politico-judiciaire assimilé à une pax romana, voire à un pacte de non-agression… En attendant les prochaines élections.

Mais c’était sans compter sur la Commission européenne qui, le 1er juin, s’est permis de rendre un avis négatif sur l’État de droit en Pologne, étape préalable, selon Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission, pour « orienter le dialogue en cours avec les autorités polonaises, en vue d’aboutir à une solution », ce, dans le cadre du « mécanisme de protection de l’État de droit mis en place par l’UE. »

En application de l’article 7 du traité sur l’Union européenne (TUE), cela signifie, de deux choses l’une : soit la mise en place d’un mécanisme de prévention « s’il existe un ‘‘risque clair de violation grave des valeurs [de l’Union]’’» (se traduisant par un avertissement), soit l’enclenchement d’un mécanisme de sanction « si l’on constate ‘‘l’existence d’une violation grave et persistante’’ des valeurs sur lesquelles se fonde l’Union, y compris l’État de droit » (par exemple, suspension du droit de vote au Conseil, sans que l’État ainsi puni ne puisse se dérober à ses obligations, notamment en se retirant de l’UE). Quoi qu’il advienne, ce serait une première dans l’Union européenne.

Un tel scénario illustre, jusqu’à la caricature, le coup d’État de droit auquel participe activement cet illégitime pouvoir sans représentation démocratique qu’est la Commission de Bruxelles. Rien que de très banal, en définitive, car, toute à sa démarche d’intégration forcée, l’UE (et, avant elle, la CEE), par le truchement de la Cour de justice, son bras armé, se livre à une interprétation « téléologique » des traités fondateurs en extrapolant délibérément le sens littéral de ces derniers, dans une finalité purement idéologique. À ce pronunciamiento normatif s’ajoute celui des juges (notamment ceux des cours suprêmes et constitutionnelles des États membres) se substituant sans mandat aux peuples « qui-votent-mal-et-n’entendent-rien-aux-affaires-européennes. »

Comme le souligne pertinemment Olivier Bault du Visegràd Post, « les fonctionnaires non élus de la Commission européenne, outre qu’ils s’ingèrent dans la politique intérieure d’un État membre en prenant clairement parti pour son opposition libérale et européiste, ont décidé de soutenir le pouvoir arbitraire et illimité de juges non élus.[2]»

En outre, au lieu d’épingler la VIIe Diète qui cherchait visiblement à verrouiller le Tribunal constitutionnel par des magistrats inamovibles pour 9 ans (article 194 de la Constitution polonaise) acquis à la future opposition, l’UE s’évertue à enrayer, a posteriori, le processus authentiquement démocratique qui a donné la victoire à un parti certes conservateur (notamment sur le plan des mœurs), mais pas farouchement eurosceptique et plutôt de tendance atlantiste.

Notes:

[1] http://visegradpost.com/fr/2016/04/23/comprendre-le-conflit-autour-du-tribunal-constitutionnel-polonais/

[2] http://visegradpost.com/fr/2016/06/07/commission-europeenne-contre-democratie-polonaise/

Oskar Freysinger: «le personnel politique n’a pas envie de voir le peuple s’émanciper»

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Oskar Freysinger: «le personnel politique n’a pas envie de voir le peuple s’émanciper»

Oskar Freysinger
Conseiller national UDC, enseignant
Propos recueillis par Jordi Vives
 

Présent à Béziers à l'occasion du Rendez-Vous « Oz ta droite » organisé par Robert Ménard, Oskar Freysinger (UDC) a répondu aux questions de notre correspondant en France et compare la situation politique en France et en Suisse.

Les Observateurs : Que pensez-vous de l'initiative de Robert Ménard d'avoir organisé ce Rendez-Vous de Béziers ?

Oskar Freysinger : Je trouve ça excellent. Robert Ménard a du courage, le paysage politique actuellement n'est pas favorable au débat serein et constructif, il le fait. Il a montré en tant que maire de Béziers qu'il était capable de résister à quelques pressions et je trouve ça admirable de voir qu'il y a des gens qui ont des poils où je pense.

Les Observateurs : Quelle comparaison peut-on faire aujourd'hui entre la situation en France et la situation en Suisse ?

Oskar Freysinger : C'est difficilement comparable, nous n'avons pas en Suisse ce phénomène de blocage institutionnel, de contournement institutionnel et ensuite de réaction violente de la population parce que tout le système est construit autrement. Le système français est quasiment construit du haut vers le bas avec un très fort centralisme, très jacobin. En Suisse nous avons le fédéralisme avec un peuple souverain. Le peuple n'a pas besoin de faire grève parce qu'il a les instruments institutionnels pour s'opposer au pouvoir.

Les Observateurs : Quand on regarde le résultat des élections, on constate que l'UDC est le premier parti de Suisse mais pourtant il ne dirige pas le pays comme en France avec le Front National.

Oskar Freysinger : Ça c'est voulu, le système suisse n'est pas fait pour une alternance, pour donner le pouvoir à une seule coterie. C'est le partage du pouvoir. En France, le Front National n'a jamais pu avoir un ministre ni être représenté selon sa force réelle à l'Assemblée Nationale, ce qui est un scandale absolu. Un parti qui draine autant d'électeurs devrait avoir une représentation digne de ce nom au parlement. Si on avait le même système en Suisse, nous, l'UDC, on serait dans la même situation que le Front National or nous avons deux membres au gouvernement fédéral. On est largement représentés au parlement fédéral parce que nous sommes le parti le plus fort. La France et la Suisse ne sont pas comparables, nous avons un système fédéraliste, un système avec la démocratie directe avec la notion d'équilibre des énergies et du partage du pouvoir.

Les Observateurs : Est-ce que la France devrait s'inspirer de la Suisse ?

Oskar Freysinger : C'est difficile d'aller appliquer cela du jour au lendemain. Il faudrait peut-être arriver avec un premier élément de démocratie directe qui serait un référendum mais un référendum réel où le peuple s'exprime clairement et que le parlement ensuite applique. Ça ce serait un premier élément sans chambouler tout le système mais où le peuple aurait alors beaucoup moins la nécessité de tout bloquer, ce qui est dommageable pour le pays, pour les entreprises, pour tout le monde. Le peuple aurait alors au moins un instrument pour commencer à résister. Le problème c'est que le personnel politique n'a absolument pas envie de voir le peuple s'émanciper, prendre part à la gestion publique. Les énarques ne sont pas formés pour ça, ils sont formés pour représenter une élite qui dicte ce qui est bon pour le peuple. Comment voulez-vous arriver alors à quelque chose ? Pour que les choses changent il va falloir une crise et elle sera probablement plutôt européenne que française.

Les Observateurs : Qu'est-ce qui pourrait déclencher cette crise ?

Oskar Freysinger : Une crise financière. Le système financier actuel est construit sur du sable mouvant. Faire tourner la planche à billets et croire que ça créé de la richesse c'est une illusion. C'est juste une question de temps, ça peut encore tenir un certain moment.

Les Observateurs : Vous parlez d'une crise économique mais est-ce que ça ne pourrait pas être également une crise migratoire ?

Oskar Freysinger : La crise migratoire ça peut créer des conflits mais ça sera plutôt une sorte de guerre civile, une violence urbaine de plus en plus forte avec des groupes ethniques qui se battent mais je ne crois pas que la situation sera exacerbée s'il n'y a pas l'aspect financier qui aggrave la chose. Il faut cette paupérisation, ce désespoir de la population pour que vraiment quelque chose se passe. Là actuellement on n'y est pas vraiment, on gueule, on manifeste mais on n'y est pas encore. S'il y a vraiment une crise grave et avec 60 % à 70 % de la population des banlieues qui vit de l'assistance sociale, si l’État n'est plus capable de payer, ils vont prendre par la violence ce qu'ils estiment être leur dû.

Propos recueillis par Jordi Vives

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Sept films à voir ou à revoir sur Paris

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Sept films à voir ou à revoir sur Paris

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Paris est la plus belle ville du monde ! Au risque de décevoir titis et gavroches, il se pourrait que la sentence péremptoire ne soit pas ou plus communément partagée. Seuls les apaches s'en étaient peut-être déjà convaincus. Oh certes, on peut comprendre que Jean-Baptiste Gresset ait pu écrire qu'"on ne vit qu'à Paris, et l'on végète ailleurs." Paris jouit d'un prestige mondial inégalé et la Ville lumière offre, il est vrai, un remarquable exemple d'unité architecturale du 19ème siècle, un petit joyau d'orfèvrerie dessiné par le préfet Georges-Eugène Haussmann. La révolution haussmannienne ne manqua néanmoins pas de se faire au détriment d'un Lutèce définitivement enterré et du Paris médiéval, cher à Victor Hugo, dont il ne subsiste plus ça-et-là que quelques minuscules quartiers, vestiges d'îlots villageois, perdus au centre de voraces immeubles. "Respirer Paris, cela conserve l'âme", écrivait d'ailleurs l'auteur de Notre-Dame. Mais respire-t-on encore Paris ?, cette vieille dame au maquillage dégoulinant qui ne survit plus que grâce au souvenir de ses heures joyeuses et insouciantes d'une vieille gloire perdue. Il est vrai qu'il est de bon ton aujourd'hui de mépriser l'oppression citadine. "Qui est assez fort désormais pour vivre dans les villes qui prolifèrent comme des cancers ? Et qui est assez fort pour n’y plus vivre ?", questionnait Raymond Abellio. L'injustice certaine de la métaphore de la vieille dame peut certainement, et doit !, s'appliquer à toutes les cités tentaculaires. Que les Parisiens, qui eux-aussi n'aiment pas Paris mais ne peuvent vivre ailleurs, pour reprendre la formule d'Alphonse Karr, nous excusent de la férocité du langage. Mais il sera autorisé d'être plus féroce à l'égard de Paris que de Londres ou Berlin tant il faut être le plus dur avec soi-même. Paris est devenue sale, Paris est devenue dangereuse, Paris est devenue moche, Paris est devenue aussi ennuyeuse que la province française... Telle une fille de Pigalle, Paris a perdu son âme en s'offrant à l'étranger, qu'il soit provincial en quête de reconnaissance sociale ou étranger en conquête de reconnaissance territoriale. Il paraît que c'était mieux avant ! C'était en tout cas différent et Paris n'avait pas à s'infliger de condenser en son sein un échantillon exhaustif de cultures africaines et orientales qui ont cessé de coexister avec le titi depuis bien longtemps en l'étouffant et le remplaçant. Oui, Paris a perdu de sa superbe de jour comme de nuit. Il en va jusqu'à l'Ecole de Guerre économique qui publia, voilà deux ans, un pamphlet des plus sérieux et remarquablement détaillé au titre inquisiteur : Pourquoi les nuits parisiennes (et ne créent pas d'emploi). Elles le sont d'autant plus depuis un certain 13 novembre... Il n'y a plus qu'à espérer une nouvelle Commune. Les Versaillais sont déjà arrivés place de la République...

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CHERI

Film franco-anglo-allemand de Stephen Frears (2009)

Paris au début du vingtième siècle. Léa de Lonval est une riche courtisane qui entame sa fin de carrière après le retour de son comte russe dans son pays natal. Approchant la cinquantaine, elle n'en demeure pas moins d'une beauté toujours aussi remarquable. Mais le déclin de son activité de courtisane est inéluctable. Aussi, Léa s'autorise-t-elle de séduire Chéri, de son véritable nom Fred Peloux, 19 ans et jeune fils de Charlotte, une ancienne consœur et rivale. Ces six années passées auprès de Nounoune, ainsi que Chéri la surnomme, lui apprennent un savoir inestimable sur l'amour et les femmes. La mère du jeune homme entend bien désormais mettre un terme à la relation afin que Chéri se construise un avenir. Chéri est promis à Edmée, fille unique de Marie-Laure, autre courtisane. Les amants savent désormais que les jours de leur relation sont comptés. Si chacun feint l'indifférence, il se pourrait que leur lien amoureux soit plus fort qu'ils ne voulaient bien l'admettre. Leur liaison ne devait ainsi durer qu'une saison...

Le Chéri de Frears constitue la seconde adaptation du roman éponyme de Colette après une première par Pierre Billon en 1950. Avec plusieurs scènes tournées en Angleterre et à Biarritz, Chéri n'est pas un film parisien stricto sensu. Il demeure néanmoins une plaisante illustration de société mondaine parisienne de la Belle époque que le réalisateur dénature quelque peu en anglicisant largement l'œuvre. Si les costumes et décors du Vieux Paris sont majestueusement représentés, le film manque cruellement de souffle. Frears se trompe rarement au cinéma. Il s'emmêle pourtant ici les pellicules. Michelle Pfeiffer n'en demeure pas moins époustouflante, comme toujours, dans un rôle d'amante initiatrice, prisonnière d'un monde bourgeois qui la quitte petit à petit mais dont la courtisane refuse d'abandonner les artifices.

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LE DERNIER TANGO A PARIS

Titre original : Ultimo tango a Parigi

Film franco-italien de Bernardo Bertolucci (1972)

De nationalité américaine et d'âge mûr, Paul s'est établi à Paris. Sa femme qu'il n'est jamais vraiment parvenu à comprendre s'est suicidée récemment. Il n'en demeure pas moins anéanti par la mort de Rosa. Tandis qu'il visite un grand appartement désert à louer par une matinée d'hiver, Paul fait la connaissance de Jeanne, jeune parisienne aussi belle qu'envoutante. Les deux êtres font l'amour dans le lieu sans rien connaître de l'autre, pas même le prénom. L'américain loue l'appartement dans lequel il donne rendez-vous à Jeanne pour leurs ébats sexuels d'une violence sans cesse croissante. Rapidement, la situation devient insoutenable. Paul est ivre de sexe et de mort. Car comble de l'horreur, le cadavre de sa femme gît dans l'une des chambres de l'appartement du seizième arrondissement, dans laquelle Paul lui rend visite avant de décider de l'inhumation. Progressivement, le brutal Paul se dévirilise complètement au contact de la mystérieuse Jeanne qui prend l'ascendant sur lui...

Le film se déroule sur trois jours qui s'échelonnent du suicide de Rosa à ses obsèques. Trois jours pendant lesquels les deux héros se livrent à des jeux érotiques désespérés et violents ; chacun retournant ensuite à ses préoccupations quotidiennes. Né d'un fantasme de Bertolucci, le film provoqua un scandale monstre, de par ses scènes de sexe, jugées bien au-delà de la révolution sexuelle nouvellement admise, au point que l'œuvre fut classée X dans nombre de pays dont la France. Bertolucci et ses deux acteurs principaux furent même condamnés par la justice italienne pour pornographie, sur pression du Vatican. On a vu pire depuis... Le réalisateur évoque avec son indiscutable talent le Paris post-soixante-huitard tandis que certaines images du quartier Montparnasse raviront les nostalgiques. Marlon Brando et Maria Schneider sont au sommet de leur art ; l'allemande qui n'en ressortit pas moins traumatisée par certaines scènes et ne pardonna jamais au réalisateur. Il y aurait encore mille choses à écrire au sujet de ce chef-d'œuvre de critique des rapports humains contrariés par la nouvelle redéfinition des schémas socio-sexuels entre hommes et femmes. A voir absolument !

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DOUCE

Film français de Claude Autant-Lara (1943)

L'année 1887 à l'approche des fêtes de la Nativité, la comtesse de Bonafé héberge dans son hôtel particulier son fils le comte Engelbert et sa petite-fille Douce, âgée de 17 ans. Irène Comtat est la gouvernante de la jeune Douce. La jeune fille est follement amoureuse de Fabien Marani, le régisseur, dont Irène est l'amante. Si le régisseur caresse l'idée de faire naviguer Irène jusqu'au Canada, afin de s'établir avec sa chère et tendre, cette dernière ambitionne plutôt des épousailles avec Engelbert, veuf depuis peu. Marani s'aperçoit de la duplicité d'Irène après que le comte ait demandé en mariage la douairière. Tandis que la comtesse entre dans une rage folle, Marani se venge en enlevant la jeune Douce, fort consentante à cette idée au demeurant. Les turpitudes bourgeoises de la maisonnée ne manquent pas de scandaliser le Tout-Paris. Devenus amants, le régisseur et Douce se rendent à une représentation théâtrale à l'Opéra comique. Un incendie ravage bientôt les lieux...

La satire sociale constitue l'une des clés du cinéaste réprouvé Autant-Lara. Issue d'une adaptation du roman éponyme de Michel Davet, la présente œuvre ne déroge pas à la règle et l'hypocrisie de la bourgeoisie parisienne y est allégrement épinglée. Et finalement, la classe populaire en prend également pour son grade. Douce est bien plus qu'un simple mélodrame comme le cinéma sous l'Occupation a pu en fournir parmi les plus insipides. La censure vichyssoise entreprit de supprimer quelques répliques jugées trop critiques à l'égard des mœurs de la bonne société conservatrice et plus ostentatoirement qu'intrinsèquement catholique. Par bonheur, il fut possible de les restaurer par la suite. Autant-Lara est définitivement un cinéaste non-conforme et on revoit toujours avec le même plaisir Odette Joyeux à l'écran. La reconstitution du Paris de la fin du 19ème siècle est, en outre, formidablement faite.

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LE FABULEUX DESTIN D'AMELIE POULAIN

Film français de Jean-Pierre Jeunet (2000)

Lorsqu'elle était enfant, son père lui a diagnostiqué un cancer qu'elle ne portait pas. Aujourd'hui âgée de 22 ans, Amélie Poulain est serveuse dans un bar-tabac de la butte Montmartre. Un trésor caché dans sa salle de bains et Amélie découvre un coffret empli de souvenirs d'enfance qu'elle entend bien restituer à son propriétaire. De nature profondément débonnaire, faire le bonheur des autres est la plus belle récompense de la jeune femme. Chaque jour, elle observe les gens et se laisse emporter par son imagination fertile. Sans l'air d'y toucher, la serveuse intervient dans la vie de chacun pour arranger les petits tracas quotidiens de tous ceux qui entourent son monde enchanté. Plus que tout autre, Nino Quincampoix recueille toute l'attention d'Amélie. Quincampoix dont la vie est rythmée par le train fantôme et la fréquentation d'un sex-shop et qui cherche inlassablement à retrouver les visages des photos d'identité oubliées dans les Photomatons. Ne pensant qu'aux autres, la belle Amélie en arriverait presque à oublier son propre bonheur. Il lui apparaîtra sous les traits de Quincampoix....

Delicatessen, La Cité des enfants perdus, L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet..., cinéaste avare en réalisations, Jeunet, passé maître dans le cinéma français en matière de création d'un univers, ne cesse d'approcher les plus grands. Et pourtant, il manque toujours ce petit quelque chose. Amélie Poulain ne déroge pas à la règle bien qu'il demeure un excellent film qui fonctionne comme un machine à remonter le temps. On a envie de s'immerger dans ce Montmartre disparu. Jeunet excelle dès lors qu'il s'agit d'offrir au spectateur une galerie de personnages tous aussi tendres que loufoques. Un film qui rend tout simplement joyeux, même les plus irascibles grincheux, à l'exception notable des xénophiles fanatiques qui se plaignirent du peu de diversité ethnique de ce Paris féérique et qui se délectent qu'"un drapeau frappé d'un croissant flottera sur Paris"... Jeunet livre un plaisant hommage au village parisien.

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LES MYSTERES DE PARIS

Film français de Jacques de Baroncelli (1943)

En 1820 à Paris, Fleur de Marie est une jeune femme habituée aux quartiers les plus infâmes. Un certain Rodolphe l'extraie des bas-fonds. Ce mystérieux personnage s'avère en réalité être le grand Duc de Gerolstein, parti à la recherche d'une fille qu'il eût autrefois avec la comtesse Sarah MacGregor, sa maîtresse à la méchanceté diabolique, qui fit disparaître l'enfant. MacGregor ne voit pas d'un bon œil que Gerolstein s'entiche à venir en aide à la pauvresse dont le cœur est d'une pureté sans faille. L'amante fait enlever Fleur et la séquestre à la prison Saint-Lazare. Le duc bienfaiteur part de nouveau en quête, cette fois à la recherche de Fleur. Mais se pourrait-il que Fleur et l'enfant disparu constituent la même personne ?...

Le roman éponyme d'Eugène Sue fut l'objet de nombreuses adaptations à la qualité inégale. Plus encore que la version d'André Hunebelle en 1962, l'œuvre de Baroncelli demeure la meilleure adaptation du pavé de l'auteur du 19ème siècle. Il est vrai que le Baron de Baroncelli, cinéaste prolixe, n'en était pas à son coup d'essai en matière d'adaptation cinématographique de classiques de la littérature française. Le film est servi par une talentueuse pléiade de premiers et seconds rôles tandis qu'un grand soin est apporté aux costumes et décors malgré la disette qui frappait la production cinématographique sous l'Occupation. La réalisation a néanmoins quelque peu vieilli et d'aucuns jugeront la mièvrerie de certaines scènes parfaitement insupportable.

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LES RENDEZ-VOUS DE PARIS

Film français d'Eric Rohmer (1995)

Paris n'est-elle pas la ville de l'Amour ? Esther est très amoureuse d'Horace. Tout s'effondre lorsqu'un ami l'informe que Monsieur entretient des rendez-vous galants avec d'autres femmes dans un café du parvis de Beaubourg. Esther pense piéger Horace en utilisant un beau jeune homme et Aricie, une jeune femme à propos de laquelle elle ignore qu'elle est une récente conquête de son ami. Benoît enseigne la philosophie en province mais réside en banlieue parisienne. Il rencontre un jour une jeune femme qui s'ennuie de son fiancé et de leur relation morne. Une histoire d'amour naît entre les deux êtres mais la jeune femme ne parvient pas à quitter son fiancé jusqu'à ce qu'elle le croise par hasard en galante compagnie dans un quartier de Paris. Une suédoise débarque dans la capitale pour visiter la ville. Une jeune peintre lui sert de guide. La jeune scandinave est loin d'être impressionné par la peinture du gavroche. Vexé, il fixe néanmoins à la femme dans un restaurant le soir. Le peintre fait la connaissance d'une autre femme un peu plus tard qui, elle, se montre enthousiasmée par son coup de pinceau. Mais elle doit retourner auprès de son mari. Le peintre se résigne à rejoindre la suédoise au restaurant. Qui ne vient pas...

Film composé de trois sketches présentant autant de jeux de séduction dans autant de quartiers parisiens. Ces trois histoires sublimées par le talent impressionniste de Rohmer enseignent la vanité des apparences trompeuses et de la frivolité des cœurs. D'aucuns jugeront le scénario trop intellectualisant avec des paroles trop empreintes et précieuses de littérature. De Beaubourg au Marais, en passant par Montparnasse et Luxembourg, Rohmer offre une balade romantique et désenchantée de cette capitale romantique qu'est Paris. Ce film est une carte-postale. Rohmer excelle une fois de plus. C'est une bonne habitude pour ce cinéaste non-conforme que fut le regretté Rohmer, décédé il y a six ans.

LA TRAVERSEE DE PARIS

Film franco-italien de Claude Autant-Lara (1956)

traversee_de_paris_affiche.jpgParis est occupée par les armées du Reich en cette année 1943. La pénurie d'essence, sévissant en France, réduit à l'inactivité le chauffeur de taxi Marcel Martin. Le chauffeur survit en transportant clandestinement des colis destinés à l'alimentation du marché noir. L'activité n'est pas sans risque et Martin apprend que son compère vient d'être arrêté par la police. Il lui faut le remplacer au plus vite. Dans un bistrot, Martin fait la connaissance impromptue de Grandgil, qu'il prend pour un plâtrier, qui acceptera d'entreprendre la traversée de Paris. Le duo se rend chez Jambier, épicier de la rue Poliveau. L'épicier les charge de convoyer un cochon réparti dans quatre valises dans une boucherie de la rue Lepic. Six kilomètres périlleux au cours desquels toutes les péripéties peuvent se produire. A plus forte raison lorsque le nouvel acolyte Grandgil se révèle vite incontrôlable...

Librement inspiré de la nouvelle éponyme de Marcel Aymé, Autant-Lara signe l'un des films les plus cultes du cinéma français, remarquablement emmené par le trio gouailleur Bourvil, Louis de Funès et Jean Gabin. Les répliques cinglantes font mouche, surtout lorsqu'il s'agit de railler l'enrichissement scandaleux de certains Français sur le dos de ces "Salauds de pauvres" qui ont tout autant à se reprocher avec les compromis qui deviennent des compromissions et les petites lâchetés du quotidien. La réalisation au vitriol ne manqua d'ailleurs pas de choquer les bonnes consciences qui préféraient garder un souvenir plus manichéen de l'Occupation, en cette période des Trente glorieuses lorsque le film sortit en salles. Le cinéma français est sur le point d'enfanter la Nouvelle vague qui rebat toutes les cartes de l'art cinématographique. Un certain cinéma populaire va disparaître. Il est interdit de ne pas l'avoir vu !

Virgile / C.N.C

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

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Reinhold Oberlercher – Der letzte Hegelianer

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Reinhold Oberlercher – Der letzte Hegelianer

PDF der Druckfassung aus Sezession 67 / August 2015

von Siegfried Gerlich

Politisch verfemte Denker der Zeitgeschichte sind Legion, aber Reinhold Oberlercher ist ein Enfant terrible gesteigerter Art: vom linksliberalen Juste Milieu ignoriert, flieht ihn nicht minder auch die rechtskonservative Szene. Sogar in der radikalen Rechten steht Oberlercher auf verlorenem Posten, seit Hans-Dietrich Sander sich von dem Starautor seiner Staatsbriefe trennte und selbst Horst Mahler sich mit seinem geistigen Mentor überwarf.

So beschränkt sich seine Anhängerschaft mittlerweile auf jenen verlorenen Haufen kompromißloser Nationalrevolutionäre, die dem »Deutschen Kolleg« verbunden geblieben sind, welches 1994 gegründet und 1998 von Mahler und Oberlercher als »Schulungseinrichtung der nationalen Befreiungsbewegung der Deutschen« zu neuem Leben erweckt wurde.

Oberlerchers einsame Stellung verdankt sich jedoch nicht nur seinem politischen Extremismus, sondern zumal seinem philosophischen Rigorismus. Denn bei allen didaktischen Ambitionen, die Oberlercher notorisch wie einen Oberlehrer dozieren lassen, bewegt er sich durchweg auf einem zu hohen Theorieniveau, um noch mit volkspädagogischer Breitenwirkung rechnen zu können. Und die wenigen ihm geistig gewachsenen Intellektuellen scheuen jede Auseinandersetzung, so als würde unweigerlich zum politischen Gefolgsmann, wer sich mit Gewinn an seinen theoretischen Schriften abarbeitet.

Dabei lebt in Oberlerchers doktrinärer Unduldsamkeit noch immer der revolutionäre Habitus des einstmaligen Agitators des Hamburger SDS fort, und gewiß hätte er es ohne seine marxistischen Lehrjahre kaum zu jener dialektischen Meisterschaft gebracht, mit der er noch Adolf Hitler als legitimen Erben von Karl Marx auszuweisen versteht.

Jedenfalls besticht Oberlerchers Werk durch eine so strenge Systematik und stupende Sachkompetenz in nahezu allen Wissensbereichen, daß nicht nur Rechte, sondern auch Liberale und Linke ihren politischen Verstand daran schulen könnten – und sei es mit dem Ziel, den fatalen Strategien seines überspitzten Intellektualismus auf die Schliche zu kommen anstatt sich mit begriffsstutzigem Kopfschütteln zu begnügen.

Am 17. Juni 1943 in Dresden geboren und später in Leipzig aufgewachsen, wurde Oberlercher bereits 1959 »republikflüchtig« und siedelte nach Hamburg über, wo er seit 1965 Philosophie, Pädagogik und Soziologie studierte und die »Wortergreifung« von 1968 intellektuell munitionierte.

Während des »roten Jahrzehnts«, als die revoltierenden Pragmatiker ihren kommoden Marsch durch die Institutionen antraten, arbeitete der revolutionäre Theoretiker dagegen an einer Formalisierung des Marxschen Kapital und gab die Zeitschrift Theorie und Klasse heraus.

roberhegel51Z+Su7RhYL.jpgOberlerchers philosophischer Totalitätsanspruch sollte indessen erst in den folgenden Dekaden ganz hervortreten: Das 1986 vollendete enzyklopädische System der Sozialwissenschaften wurde 1994 in eine sozialphilosophische Lehre vom Gemeinwesen überführt und 2014 von einem holistischen System der Philosophie [2] überwölbt.

Auf seinem nicht weniger totalisierenden politischen Denkweg wiederum durchlief Oberlercher nach marxistischen Anfängen erst noch eine sozialdemokratische sowie eine anarchistische Phase, bevor sich schließlich eine nationalrevolutionäre Position herauskristallisierte, welche die frühe »dutschkistische« Programmatik geläutert in sich aufnahm.

Als Hegelianer war Oberlercher davon überzeugt, daß die Philosophie weder rechts noch links stehen dürfe, da sie das »Ganze« als das »Wahre« zu denken habe. Und weil der mittlere, der liberale Weg als einziger nicht nach Rom führt, ließ er die Extreme so überhitzt aufeinanderprallen, daß es dabei gleichsam zu einer »nationalmarxistischen« Kernfusion kam.

Einen »Nationalmarxisten« darf Oberlercher sich ohne Koketterie nennen, hat er doch die Marxsche Klassenanalyse, mit der Das Kapital unvollendet abbrach, konsequent weitergeführt [3] und aus den ökonomischen Produktionsfaktoren die ihnen entsprechenden politischen Parteiungen abgeleitet:

Wie der »Liberalismus« das »Kapital« repräsentiert, so der »Konservatismus« den »Grundbesitz« und der »Sozialismus« die »Arbeitskraft«.

Um eine angemessene Repräsentation dieser Eigentumsklassen zu gewährleisten, müßten die Parteien daher wieder als reine, kämpferische »Klassenparteien« auftreten, nachdem die sogenannten »Volksparteien«, die eben nicht das ganze Volk vertreten, sich den Staat zur Beute gemacht und die öffentlichen Kassen geplündert haben.

Nur durch die Abschaffung der kapitalistischen Klassenherrschaft wie der parlamentarischen Parteienherrschaft läßt sich nach Oberlercher das Staatsvolk in seine politischen Rechte einsetzen; denn nicht nur eine despotische Monopolpartei bolschewistischen Typs, auch ein pluralistisches Parteiensystem kapitalistischen Typs usurpiert die verfassungsgebende Gewalt des Volkes, welches allein in einem souveränen Nationalstaat zu historischem Dasein findet.

Der wesensgemäße Lebensraum des Staates ist mithin nicht die bürgerliche Gesellschaft, die ihn ökonomisch zu vereinnahmen trachtet, sondern die durchaus unbürgerliche Staatengesellschaft, in der er sich politisch zu behaupten hat. Aber freilich unterscheidet sich der historisch gewachsene »Nationalstaat« kontinentalgermanischer Prägung charakteristisch von der politisch gewollten »Staatsnation« angloamerikanischer Provenienz, welche kein kulturell homogenes »Volk« versammelt, sondern lediglich eine multikulturell heterogene »Bevölkerung« zusammenhält.

Insofern taugen gerade klassische Einwanderungsländer, die von »staatsgeborenen Pseudovölkern« besiedelt werden, keinesfalls als Modell für »volksgeborene Staaten« wie Deutschland, das traditionell ein die osteuropäischen Länder kulturell bereicherndes Auswanderungsland gewesen war.

In diesem modernen Gegensatz von bodenständigen Nationalstaaten und wurzellosen Staatsnationen aber sieht Oberlercher noch immer den alten Widerstreit zwischen »seßhaft-produktiven« und »nomadisch-extraktiven« Lebens- und Wirtschaftsformen fortwirken:

Hatten einst indogermanische Bauernvölker dank der kulturstiftenden Erfindung des Ackerbaus die »neolithische Revolution« getragen, welche dem prähistorischen Jäger- und Sammlerdasein des Menschen ein Ende setzte, so rüsteten sich dagegen orientalische Nomadenvölker zu einer »anti-neolithischen Gegenrevolution«, indem sie mit ihrer primitiven Raub- und Viehwirtschaft eine Politik der verwüsteten und abgeweideten Erde betrieben.

Viele Jahrtausende später wiederum, als die von Europa ausgegangene industrielle Revolution sich als Fortsetzung der neolithischen Revolution mit technisch fortgeschrittenen Mitteln entfaltet hatte, waren es »kosmopolitische Kapitalnomaden« vornehmlich aus den Vereinigten Staaten, die »parasitäre Abweidungsfeldzüge« gegen produktive Volkswirtschaften und gehegte Kulturlandschaften unternahmen.

Schon die extrem-calvinistischen Pilgrims, die mit ihrer alttestamentlichen Verschärfung der katholischen Werkheiligkeit zur kapitalistischen Erfolgsheiligkeit zugleich die lutheranische Gnadenheiligkeit zurückwiesen und so das germanische Reformationswerk insgesamt verrieten, wähnten sich als auserwähltes Gottesvolk und beschworen damit jenes »Unheilige Reich« herauf, welches sich nachmals durch »frömmelnden Imperialismus und globalen Interventionismus« auszeichnen sollte.

Einstweilen hat der US-amerikanische Globalkapitalismus sein Militär als freihändlerische Eingreiftruppe in einen missionarischen Dauereinsatz versetzt, um mit frei flottierendem Spekulationskapital alles standortgebundene Produktionskapital ungehemmt in den Ruin treiben zu können.

Vollends seit die Deregulierung von Finanzmärkten und Warenströmen auch immer mobilere Informationsfluten und Migrationsströme freisetzt, erweist sich die »Nomadologie« als Schicksalsgesetz einer im Posthistoire versandenden Moderne.

Gleichwohl sind nach Oberlercher seßhafte germanisch-europäische Kulturstaaten gegen mobile orientalische wie angloamerikanische Migrationsgesellschaften, die noch dem nomadischen Gesetz der Wüste gehorchen oder bereits hochtechnisierte Wüstenstürme entfesseln, allemal im Recht, da nur sie beglaubigtes »Recht« und beständiges »Eigentum« von bloßem »Gesetz« und beweglichem »Besitz« überhaupt unterscheiden können.

roberlphilo40553332z.jpgIn Opposition zu einer gesetzes- und vertragsförmig normierten Weltgesellschaft aus entwurzelten Individuen fordert Oberlercher folgerichtig die rechts- und ordnungsgemäße Wiedereinwurzelung von souveränen Volksgemeinschaften, wie sie nur eine »völkische Weltrevolution« durchsetzen könnte.

Und für diese am Selbstbestimmungsrecht der Völker ausgerichtete Totalrevolution weist er, kaum überraschend, den Deutschen als dem »reichsbildenden Volk Europas« die Führungsrolle zu: War der Deutschen Nation schon vom Heiligen Römischen Reich das Amt des »Katechonten« übertragen worden, so hätte sich ein erneuertes Deutsches Reich als stabilisierende Ordnungsmacht der künftigen europäischen Geschichte und zumal als »antiimperialistischer Aufhalter« einer »judäo-amerikanischen Endzeitherrschaft« zu bewähren.

Als letzter Fluchtpunkt von Oberlerchers unzeitgemäßen Betrachtungen aber firmiert stets das Dritte Reich, und allein aus dessen hegelmarxistischer Umdeutung erklärt sich die Entschiedenheit, mit der er Rudi Dutschke zur neuen deutschen Führergestalt und die RAF zum »Waffen-SDS« als vorauseilender »Reichs-Armee-Fraktion« eines »Viertes Reiches« stilisiert hat.

Als Schüler Hegels, der die Deutschen aufgrund ihrer geglückten Reformation zum neuzeitlichen Träger des Weltgeistes berufen hatte, aber auch Marxens, der keine proletarische Klassenherrschaft errichten, sondern das Proletariat als Klasse vernichten und im Volk aufgehen lassen wollte, vertritt Oberlercher die tollkühne Auffassung, die von beiden Denkern avisierte National- und Sozialrevolution sei in der nationalsozialistischen Revolution zumindest ansatzweise zur Wirklichkeit geworden.

Indem Oberlercher den Nationalsozialismus allerdings scharf gegen den Faschismus abgrenzt, bezieht er eine buchstäblich »antifaschistische« Position, die gegen Max Horkheimers bekanntes Diktum, wer vom Kapitalismus nicht reden wolle, solle auch vom Faschismus schweigen, keinerlei Einwände erhebt.

Denn gemessen an Hitler, der eine »antikapitalistische Volksrevolution« vollzogen habe und damit dem Ideal der von Hegel gefeierten germanischen Volksdemokratie treu geblieben sei, muß Mussolini nachgerade als ein konterrevolutionärer Etatist erscheinen, der weit mehr Affinitäten zu Lenin aufweist:

Wie der russische Bolschewismus eine »asiatische Konterrevolution« war, die sich am orientalischen Despotismus und zumal der pharaonischen Zwangswirtschaft orientierte, so stellt entsprechend der italienische Faschismus eine »antike Konterrevolution« dar, sofern er sich an der römischen Diktatur ausrichtete und das Volk unter der Herrschaft eines zum Imperium überhöhten Staates begrub.

Deutschland hingegen habe gerade aufgrund seines nationalromantischen Antikapitalismus und seiner antirömischen Affekte einen echten »völkischen Sozialismus« hervorgebracht.

Immerhin räumt Oberlercher ein, daß das Dritte Reich zum Scheitern verurteilt war, da es durch seine faschistischen Bündnisse korrumpiert worden und in seinen imperialistischen Herrschaftsanmaßungen auf faschistisches Niveau herabgesunken sei. Zudem habe Hitler das deutsche Volk, anstatt es als »Rechtssubjekt« zu konstituieren und zum Souverän des politischen Gemeinwesens zu erheben, nach jüdischem Vorbild zur »Rasse« naturalisiert und für eine altisraelische Lebensraumpolitik instrumentalisiert.

Aber auch in der nationalsozialistischen Judenverfolgung kann Oberlercher nur eine »tätige Beihilfe zur jüdischen Religionspropaganda« sehen, die sich nicht ohne Grund gegen deren Urheber selbst gewendet habe – denn als »radikal böse« gilt ihm bezeichnenderweise nicht der reale Völkermord, sondern vielmehr das religiöse »Völkermordgebot«.

Daß Oberlercher aus einschlägigen Stellen des 5. Buches Mose, unbekümmert um tatsächliche jüdische Lehrmeinungen, einen solchen kategorischen Vernichtungsimperativ glaubt extrahieren zu dürfen, ist indessen nicht nur seinem unversöhnlichen Antijudaismus geschuldet, zu dem er sich forsch und freimütig bekennt, sondern ebensowohl seinem unerschütterlichen Hegelianismus.

Auch für Oberlercher nämlich ist die Weltgeschichte das Weltgericht, und schon darum durften all jene Zeitgenossen, welche die Deutschen nach der Judenvernichtung für ein »von der Geschichte widerlegtes Volk« (Otto Westphal) hielten, keinesfalls Recht behalten.

Und gegen jene Geisteshistoriker, die lange zuvor schon den »Zusammenbruch des Hegelschen Systems« vermeldet hatten, suchte Oberlercher mit einem wahrhaft kindlichen Urvertrauen in den deutschen Idealismus dieses »Allerheiligste des deutschen Geistes« wieder in Kraft zu setzen. Die größte Herausforderung der Hegelschen Geschichtsphilosophie aber war die Theodizee: die Rechtfertigung Gottes, wodurch »das Übel in der Welt begriffen, der denkende Geist mit dem Bösen versöhnt werden« sollte.

Und weil dieses Böse, als welches die Epoche der Aufklärung noch das Erdbeben von Lissabon erlebt hatte, nach der Epoche des Faschismus sich in Auschwitz zu inkarnieren schien, mußte Oberlercher alles daran setzen, eine philosophische Versöhnung noch und gerade mit dieser entsetzlichsten Untat der deutschen Geschichte zustande zu bringen.

roberllegal8136703034.jpgMit sicherem Gespür für den würdigen Feind attackierte er den »kafkaesken Professor« Theodor W. Adorno, der in seinen philosophischen Fragmenten einen Angriff auf das deutsche Systemdenken geführt und das »Ganze« zum »Unwahren« erklärt hatte.

Insbesondere Adornos Negative Dialektik [4], die er als »jüdische Rache« für Auschwitz beargwöhnte, suchte Oberlercher durch eine »positive Dialektik« von deutscher Gründlichkeit zu parieren. Unerschrocken zitierte er Paul Celans berüchtigtes Verdikt vom Tod als »Meister aus Deutschland«, um diesem eine ungeheuerliche affirmative Wendung zu geben: »Nur der Tod aus Deutschland ist ein Meisterwerk, jede der vielen schlechten Auschwitz-Kopien seit dem zweiten Weltkrieg zeigt das.«

Doch selbst mit solchem wahnwitzigen Bekennermut, der freilich die notorischen Auschwitz-Revisionisten ihrer Gesinnungsschwäche überführte, blieb Oberlercher am Ende nur Hegel treu.

Denn nicht obwohl, sondern weil Oberlercher sich stets als der konsequenteste aller Hegelianer verstand, mußte er in letzter Konsequenz auch zum Hitlerianer werden und ungerührt darüber hinwegsehen, daß gerade Hitlers Vernichtungspolitik aus Hegels bekanntem Bild von der Geschichte als »Schlachtbank«, auf welcher »das Glück der Völker, die Weisheit der Staaten und die Tugend der Individuen zum Opfer gebracht werden«, eine geradezu monströse Wahrheit freigesetzt hat.

Insofern zeugt Oberlerchers bis zur Manie gesteigerte Apologie des Dritten Reiches immer auch von einer verzweifelten Abwehr jener Depression, die den deutschen Geist nach dessen Untergang befiel und bis zur Selbstverleugnung trieb.

Aber wenn er mit einer intellektuellen Stringenz und einem militanten Ethos ohnegleichen auch nach den Katastrophen des 20. Jahrhunderts noch einmal versucht hat, »die Vernunft in der Geschichte« zu erweisen und selbst Auschwitz in den Dienst des Wahren, Guten und Schönen zu zwingen, so konnte daraus nur eine sich selbst kompromittierende, schwarze Theodizee resultieren.

Der tragische Umstand, daß gerade Oberlerchers messerscharfer Verstand ihn zu diesem Wahnsinn mit Methode verführte, ist dabei so wenig zu verkennen wie der terroristische Grundzug eines Denksystems, in dessen perfektionistischer Hermetik schlechthin alles aufgeht – das konservative Wissen um die problematische Mängelnatur des Menschen aber ausgelöscht ist.

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[1] PDF der Druckfassung: http://www.sezession.de/wp-content/uploads/2015/12/Sez_67_Gerlich.pdf

[2] System der Philosophie: http://antaios.de/grossist/16323/system-der-philosophie

[3] konsequent weitergeführt: http://antaios.de/detail/index/sArticle/21638

[4] Negative Dialektik: http://antaios.de/detail/index/sArticle/21639

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