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dimanche, 07 juin 2015

L’autre Europe d’Adinolfi

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L’autre Europe d’Adinolfi

par Georges FELTIN-TRACOL

Après Nos belles années de plomb (2004), Pensées corsaires (2008), Orchestre rouge (2013) et Années de plomb et semelles de vent (2014), Gabriele Adinolfi commence à être bien connu du public français. Ce court essai consacré à la question européenne contribue au grand combat des idées. Outre un prix modique, l’impression d’opuscules facilite la diffusion de pensées concises et ramassées. Déjà, à la fin des années 1970, la rédaction évolienne francophone de la revue Totalité et, précédemment, le Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie sortaient des brochures, véritables munitions pour la réflexion, signées du Belge Daniel Cologne (Éléments pour un nouveau nationalisme en 1977) et d’autres auteurs activistes italiens tels le « Groupe des Dioscures » (L’assaut de la vraie culture, 1979), Giorgio Freda (La désintégration du système, 1980) ou Adriano Romualdi (La Droite et la crise du nationalisme, 1982). Le texte d’Adinolfi est d’ailleurs dédié à Romualdi, à Pierre Drieu La Rochelle et à Jean Thiriart.

 

Penser une autre monnaie européenne

 

l-europe.jpgRomain et Italien, Gabriele Adinolfi est aussi un ardent Européen et souhaite ouvrir un débat non convenu sur notre destin commun. Certes, il est le premier à pester contre cette « Europe que nous n’aimons pas (p. 41) ». Son propos déstabilise parfois le lecteur eurosceptique ou souverainiste national béat. Ainsi est-il « favorable au maintien de l’euro mais avec d’autres paramètres (p. 62) ». Dans le cadre des activités du Centre d’études Polaris qu’il a fondé, Adinolfi a en effet demandé à des économistes et à des juristes de travailler sur une Banque centrale européenne dépendante des banques nationales re-étatisés. Il envisage par exemple un « système de monnaie complémentaire (M.C.) […qui] se base sur un certificat nommé R.A.S. (reçu autoliquidant de souscription) (pp. 66 – 67) » dont l’inspirateur serait le théoricien des monnaies fondantes, Silvio Gesell.

 

Liant idée européenne et ambition économique continentale, l’auteur se réclame d’une économie solidaire et enracinée, relocalisée, dans laquelle prospéraient de petites et moyennes entreprises, propriétés de leurs employés. Partisan d’une logique corporative rénovée, Adinolfi entend surtout « rassembler et représenter toutes les classes au lieu de favoriser les consortiums au dépend des producteurs locaux et des salariés (p. 61) ».

 

Contrairement donc aux souverainistes nationaux et aux nationalistes qui se déclinent en « stato-nationaux », en séparatistes régionaux et en communautaristes superficiels, Gabriele Adinolfi insiste sur « l’Europe comme nécessité (p. 17) ». Aux temps de la Guerre froide et du condominium planétaire États-Unis – U.R.S.S., l’unité européenne indépendante vis-à-vis de ces deux blocs gémellaires était une obligation. « Aujourd’hui, encore plus qu’hier, l’Europe – c’est-à-dire nous tous – est menacée d’extinction et son unité de puissance est à la fois nécessité et identité (p. 34). » Toutefois, le recours à l’Europe exige au préalable l’ouverture sur une dimension psychologique cruciale qui prépare des cadres spirituels qui ne peuvent être en Europe de l’Ouest que des références antiques et médiévales. l’urgence impose de retrouver l’être européen alors que des hordes surgies d’Asie et d’Afrique franchissent chaque jour la Méditerranée et ses détroits. La communauté européenne se sait maintenant encerclée par de multiples menaces toutes mortelles les unes des autres (invasion migratoire, atlantisme, théocratie obscène des droits de l’homme, gendérisme, sociétalisme, islamisme, primat de l’économie devenue folle…). Néanmoins, les Européens qui commencent peu à peu à réagir ne doivent pas à leur tour s’engluer dans les miasmes mortifères de l’économisme. Adinolfi constate qu’en « se limitant aux revendications socio-économiques, ceux qui devraient être les héritiers d’une ligne nationale-révolutionnaire ont perdu le sens de l’Ennemi (p. 33) ».

 

Misère du militantisme pantouflard

 

Il y a du boulot ! Militant exemplaire, Gabriele Adinolfi admoneste les nouveaux militants qui forment « un milieu de fachos consommateurs, de fachos plaintifs, de fachos présomptueux, et de fachos de bar aux concepts enfoncés dans le crâne sans avoir jamais pensé à les peser ou les radiographier (p. 12) ». Naguère, « le militant n’était pas un consommateur d’idées reçues ou un télévotant, il n’obéissait pas au langage binaire et ne s’imaginait pas la révolution comme un flash sur la vitrine d’un “ social network ” ou comme une rafale de “ tweet ” ou de “ textos ” (p. 10) ». Eux aussi pâtissent du grand changement anthropologique en cours qui valorise l’hyper-individualisme si bien qu’au final « on ronronne, on grogne, on se réfugie dans des dogmes, on hululule aigri parce qu’insatisfait de soi et de la vie, mais on ne se remet presque jamais en cause (p. 13) ». Une Europe consciente d’elle-même serait au contraire capable de réhabiliter, voire d’inventer de nouvelles manières d’être.

 

Sachant que l’Europe est devenue auprès des opinions publiques continentales un sujet négatif, déprécié et stérile, Adinolfi examine différentes idées reçues contre elle. Il observe qu’une Europe unie et forte entraverait l’hégémonie étatsunienne, que ce n’est pas qu’un projet franc-maçon (le Vatican le souhaitait aussi) et que les actuelles institutions de l’Union pseudo-européenne ne servent pas exclusivement le mondialisme et les intérêts bancaires. Il serait quand même préférable de redonner aux Européens le sens de « l’idéal universel des Révolutions nationales et de l’Imperium (p. 46) ».

 

Gabriele Adinolfi apprécierait-il de rectifier « des populismes, qui n’iront nulle part s’ils ne sont pas dotés d’une conception stratégique, active, positive, révolutionnaire et s’ils ne sont pas guidés par d’authentiques classes dirigeantes militantes (p. 46) » ? Les amorces existent pourtant ! Malgré des persécutions de plus en plus vives,  CasaPound et le Blocco Studentesco en Italie, et Aube dorée en Grèce réussissent un fantastique maillage territorial complété par des initiatives culturelles et sociales qu’on doit encourager, reproduire ici et maintenant et étendre aux questions environnementales, scolaires, de loyers, de cadre de vie, etc. Notre Europe libérée retrouvée – car identitaire et tiercériste – ne se réalisera qu’au contact de la seule réalité et auprès de populations autochtones pour l’instant déboussolées. Leur rendre une orientation véritable digne de leur histoire représente un enjeu majeur. Oui, « l’Europe est une nécessité absolue, mais elle ne se fera jamais si elle n’est pas d’abord une identité consciente et combattante, à la hauteur du Mythe qu’elle représente (p. 79) ». La mobilisation totale pour notre cher continent, l’Alter-Europe, commence par la lecture de L’Europe d’Adinolfi.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Gabriele Adinolfi, L’Europe, Les Bouquins de Synthèse nationale (116, rue de Charenton, 75012 Paris), 80 p., 2015, 10 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4377

Sovereignty, Sedition and Russia’s Undesirable NGOs

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F. William Engdahl

Sovereignty, Sedition and Russia’s Undesirable NGOs

On May 23, 2015 Russian President Vlaldimir Putin signed into law a new bill from the Duma that now gives prosecutors power to declare foreign and international organizations “undesirable” in Russia and shut them down. Predictably US State Department spokesperson, Marie Harf, said the United States is “deeply troubled” by the new law, calling it “a further example of the Russian government’s growing crackdown on independent voices and intentional steps to isolate the Russian people from the world.”

Under the new law Russian authorities can ban foreign NGOs and prosecute their employees, who risk up to six years in prison or being barred from the country. The EU joined the US State Department in calling the law a “”worrying step in a series of restrictions on civil society, independent media and political opposition.” The George Soros-funded NGO, Human Rights Watch, condemned the law as did Amnesty International.

As with many things in today’s world of political doublespeak, the background to the new law is worth understanding. Far from a giant goose-step in the direction of turning Russia into a fascist state, the new law could help protect the sovereignty of the nation at a time it is in a de facto state of war with, above all, the United States and with various NATO spokesmen who try to curry favor with Washington, such as Jens Stoltenberg, its new Russophobic civilian head.

Russia has been targeted by political NGO’s operating on instructions from the US State Department and US intelligence since the collapse of the Soviet Union in the beginning of the 1990’s. The NGOs have financed and trained hand-picked opposition figures such as Alexei Navalny, member of a group called Russian Opposition Coordination Council. Navalny received money from the Washington NGO National Endowment for Democracy (NED), an acknowledged front for CIA political dirty tricks in their “weaponization of human rights and democracy” project.

Prior to the new NGO law, Russia had a far softer law—actually based on an existing US law, the Foreign Agents Registration Act (FARA)—that requires foreign-financed Russian NGOs to merely register as agents of a foreign country. Called the Russian Foreign Agent Law, it went into effect in November 2012, after US NGOs had been caught organizing numerous anti-Putin protests. That law requires non-profit organizations that receive foreign donations and serve as the instrument of a foreign power to register as foreign agents. The law was used to audit some 55 foreign-tied Russian NGOs, but to date has had little effect on the operations of those NGOs such as Human Rights Watch or Amnesty International.

The NED

The case of NED is illustrative. The NED is a huge global operation that, as its creator, Allen Weinstein, who drafted the legislation establishing NED, said in an interview in 1991, “A lot of what we do today was done covertly 25 years ago by the CIA.” In fact NED was initially the brainchild of Ronald Reagan’s CIA director, Bill Casey, as part of a major “privatization” of the CIA. NED’s budget comes from the US Congress and other State Department-friendly NGOs like George Soros’ Open Society Foundations.

The NED has sub-units: National Republican Institute, which is headed by Senator John McCain, the man who played a key role in the 2014 USA coup d’etat in Ukraine. The National Democratic Institute, tied to USA Democratic Party and chaired now by Clinton Secretary of State and Serbian bombing advocate, Madeline Albright. The NED Board of Directors includes the kernel of the Bush-Cheney neo-conservative warhawks like Elliott Abrams; Francis Fukuyama; Zalmay Khalilzad, former Iraq and Afghan US ambassador, and architect of Afghan war; Robert Zoellick, Bush family insider and ex-World Bank President.

In other words, this “democracy-promoting” US NGO is part of a nefarious Washington global agenda, using weaponized so-called Human Rights and Democracy NGOs to get rid of regimes who refuse to click their heels to commands of Wall Street or Washington. NED has been at the heart of every Color Revolution of Washington since their success toppling Slobodan Milosevic in Serbia in 2000. Their coups installed pro-NATO presidents in Ukraine and Georgia in 2003-4, attempted to destabilize Iran in 2009, ran the Arab Spring operations to redraw the political map of the Middle East after 2011, and more recently HongKong’s “Umbrella Revolution” last year to embarrass China. The list goes on.

NED in Russia today

Inside Russia, despite the foreign agents law, the well-financed NED continues to operate. Since 2012 NED doesn’t disclose names of organizations in Russia they finance, something they did previously. They only name the sector and rarely activities that they financing. Moreover, there is no Annual report for 2014, a critical year after the CIA coup in Ukraine when Washington escalated dirty tricks against Moscow and de facto declared a state of war against the Russian Federation by imposing financial sanctions designed to cripple Russia’s economy. In every US Color Revolution to date, the USA institutions, Wall Street banks and hedge funds always try to create economic chaos and use that to stir political unrest, as in Brazil today against BRICS leader President Dilma Rousseff.

What the NED is spending millions of American taxpayer dollars for in Russia is highly revealing. In their online abridged report for 2014 NED reveals that among numerous projects in Russia they spent $530,067 under a category, Transparency in Russia: “To raise awareness of corruption.” Are they working with Russian prosecutors or police? How do they find the corruption they raise awareness of? That naturally also has a side benefit of giving Washington intimate details of corruption, real or imagined, that can be later used by its trained activist NGOs such as Navalny groups. An American NGO financed by US Congress, tied to the CIA and Victoria Nuland’s State Department decides which Russian companies are “corrupt”? Please…

Another category where the Washington-financed NED spends considerable sums in Russia today is labeled Democratic Ideas and Values: $400,000 for something called “Meeting Point of Human Rights and History–To raise awareness of the use and misuse of historical memory, and to stimulate public discussion of pressing social and political issues.” That sounds an awful lot like recent attempts by the US State Department to deny the significant, in fact decisive, role of the Soviet Union in defeating the Third Reich. We should ask who decides what are “pressing social and political issues,” the NED? CIA? Victoria Nuland’s neo-cons in the State Department?

Shoe on other foot

Let’s imagine the shoe on the other foot. Vladimir Putin and the Russian FSB foreign intelligence service decide to set up something they call a “National Enterprise to Foster American Democracy” (NEFAD). This Russian NEFAD finances to the tune of millions of dollars the training of American black activist youth in techniques of swarming, twitter riots, anti-police brutality demos, how to make Molotov cocktails, use of social media to put the police in a bad light. Their aim is to put spotlight on human rights abuses of US Government, FBI, police, government, institutions of public order. They seize on an obscure ambiguous incident in Baltimore Maryland or Chicago or New York and send Youtube videos around the world, twitter messages about the alleged police brutality. It doesn’t matter if the police acted right or wrong. Thousands respond, and march against the police, riots break out, people are killed.

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Dear readers, do you imagine that the US Government would permit a Russian NGO to intervene in the sovereign internal affairs of the United States of America? Do you think the FBI would hesitate one second to arrest all NEFAD persons and shut down their operations? This is just what the US Congress-financed, CIA-backed, National Endowment for Democracy is doing in Russia. They have no business at all being anywhere in Russia, a sovereign nation, nor for that matter in any foreign country. They exist to stir trouble. The Russian government should politely show them the door, as truly undesirable.

In October, 2001, days after the shock of the attacks on the World Trade towers and Pentagon, the Bush Administration passed a bill that essentially tears up the Bill of Rights of the American Constitution, one of the finest constitutions in history. The USA Patriot Act as it was cynically named by its sponsors, permits the US Government among other things to conduct “surveillance of suspected terrorists, those suspected of engaging in computer fraud or abuse (sic!), and agents of a foreign power who are engaged in clandestine activities.” Another provision of this Patriot Act allows the FBI to make an order “requiring the production of any tangible things (including books, records, papers, documents, and other items) for an investigation to protect against international terrorism or clandestine intelligence activities.”

There was barely a peep of outrage over this de facto USA police state law, a law which is now up for renewal in Congress. The fact that the NED stopped showing who they give money to in Russia proves they have something to hide. NED is the heart of the “Weaponization of Human Rights” operations by CIA and US State Department to do regime change in the world, so they can get rid of “uncooperative” regimes. As I stated in a recent Russian interview on the NED, shortly before this new law was enacted, I am astonished that Russia has not made such a law long ago when it was clear those US NGOs were up to no good. The NED is indeed an “undesirable” NGO, as are Human Rights Watch, Freedom House, Open Society Foundations and the entire gaggle of US-government-fostered human rights NGOs.

 F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

samedi, 06 juin 2015

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

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Author: Eric Draitser

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

The news that Lyudmila Alekseyeva, head of the Russian Non-Governmental Organization (NGO) the Moscow-Helsinki Group, will be returning to the Presidential Council for Human Rights, has been heralded by many in the liberal establishment in Russia as a victory for their cause. Indeed, as an adversary of President Putin on numerous occasions, Alekseyeva has been held as a symbol of the pro-Western, pro-US orientation of Russian liberals who see in Russia not a power seeking independence and sovereignty from the global hegemon in Washington, but rather a repressive and reactionary country bent on aggression and imperial revanchism.

While this view is not one shared by the vast majority of Russians – Putin’s approval rating continues to hover somewhere in the mid 80s – it is most certainly in line with the political and foreign policy establishment of the US, and the West generally. And this is precisely the reason that Alekseyeva and her fellow liberal colleagues are so close to key figures in Washington whose overriding goal is the return of Western hegemony in Russia, and throughout the Eurasian space broadly. For them, the return of Alekseyeva is the return of a champion of Western interests into the halls of power in Moscow.

Washington and Moscow: Competing Agendas, Divergent Interests

Perhaps one should not overstate the significance of Alekseyeva as an individual. This Russian ‘babushka’ approaching 90 years old is certainly still relevant, though clearly not as active as she once was. Nevertheless, one cannot help but admire her spirit and desire to engage in political issues at the highest levels. However, taking the pragmatic perspective, Alekseyeva is likely more a figurehead, a symbol for the pro-Western liberal class, rather than truly a militant leader of it. Instead, she represents the matriarchal public face of a cohesive, well-constructed, though relatively marginal, liberal intelligentsia in Russia that is both anti-Putin, and pro-Western.

There could be no better illustration of this point than Alekseyeva’s recent meeting with US Assistant Secretary of State Victoria Nuland while Ms. Nuland was in Moscow for talks with her Russian counterparts. Alekseyeva noted that much of the meeting was focused on anti-US perception and public relations in Russia, as well as the reining in of foreign-sponsored NGOs, explaining that, “[US officials] are also very concerned about the anti-American propaganda. I said we are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community.”

There are two distinctly different, yet intimately linked issues being addressed here. On the one hand is the fact that Russia has taken a decidedly more aggressive stance to US-NATO machinations throughout its traditional sphere of influence, which has led to demonization of Russia in the West, and the entirely predictable backlash against that in Russia. According to the Levada Center, nearly 60 percent of Russians believe that Russia has reasons to fear the US, with nearly 50 percent saying that the US represents an obstacle to Russia’s development. While US officials and corporate media mouthpieces like to chalk this up to “Russian propaganda,” the reality is that these public opinion numbers reflect Washington and NATO’s actions, not their image, especially since the US-backed coup in Ukraine; Victoria Nuland herself having played the pivotal role in instigating the coup and setting the stage for the current conflict.

So while Nuland meets with Alekseyeva and talks of the anti-US perception, most Russians correctly see Nuland and her clique as anti-Russian. In this way, Alekseyeva, fairly or unfairly, represents a decidedly anti-Russian position in the eyes of her countrymen, cozying up to Russia’s enemies while acting as a bulwark against Putin and the government.

And then of course there is the question of the foreign agents law. The law, enacted in 2012, is designed to make transparent the financial backing of NGOs and other organizations operating in Russia with the financial assistance of foreign states. While critics accuse Moscow of using the law for political persecution, the undeniable fact is that Washington has for years used such organizations as part of its soft power apparatus to be able to project power and exert influence without ever having to be directly involved in the internal affairs of the targeted country.

From the perspective of Alekseyeva, the law is unjust and unfairly targets her organization, the Moscow-Helsinki Group, and many others. Alekseyeva noted that, “We are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community… [and] the fact the authorities in some localities are trying more than enough on some human rights organizations and declare as foreign agents those who have not received any foreign money or engaged in politics.”

While any abuse of the law should rightly be investigated, there is a critical point that Alekseyeva conveniently leaves out of the narrative: the Moscow-Helsinki Group (MHG) and myriad other so-called “human rights” organizations are directly supported by the US State Department through its National Endowment for Democracy, among other sources. As the NED’s own website noted, the NED provided significant financial grants “To support [MHG’s] networking and public outreach programs. Endowment funds will be used primarily to pay for MHG staff salaries and rental of a building in downtown Moscow. Part of the office space rented will be made available at a reduced rate to NGOs that are closely affiliated with MHG, including other Endowment grantees.” The salient point here is that the salary of MHG staff, the rent for their office space, and other critical operating expenses are directly funded by the US Government. For this reason, one cannot doubt that the term “foreign agent” directly and unequivocally applies to Alekseyeva’s organization.

But of course, the Moscow-Helsinki Group is not alone as more than fifty organizations have now registered as foreign agents, each of which having received significant amounts from the US or other foreign sources. So, an objective analysis would indicate that while there may be abuses of the law, as there are of all laws everywhere, by and large it has been applied across the board to all organizations in receipt of foreign financial backing.

It is clear that the US agenda, under the cover of “democracy promotion” and “NGO strengthening” is to weaken the political establishment in Russia through various soft power means, with Alekseyeva as the symbolic matriarch of the human rights complex in Russia. But what of Putin’s government? Why should they acquiesce to the demands of Russian liberals and allow Alekseyeva onto the Presidential Council for Human Rights?

The Russian Strategy

Moscow is clearly playing politics and the public perception game. The government is very conscious of the fact that part of the Western propaganda campaign is to demonize Putin and his government as “authoritarian” and “violators of human rights.” So by allowing the figurehead of the movement onto the most influential human rights-oriented body, Moscow intends to alleviate some of that pressure, and take away one of the principal pieces of ammunition for the anti-Russia propagandists.

But there is yet another, and far more significant and politically savvy reason for doing this: accountability. Putin is confident in his position and popularity with Russians so he is not at all concerned about what Alekseyeva or her colleagues might say or do on the Council. On the other hand, Putin can now hold Russian liberals accountable for turning a blind eye to the systematic violations of human rights by the Kiev regime, particularly in Donbass.

One of the primary issues taken up by the Presidential Council for Civil Society and Human Rights in 2014 was the situation in Ukraine. In October 2014, President Putin, addressing the Council stated:

[The developments in Ukraine] have revealed a large-scale crisis in terms of international law, the basic norms of the Universal Declaration of Human Rights and the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. We see numerous violations of Articles 3, 4, 5, 7 and 11 of the 1948 UN Universal Declaration of Human Rights and of Article 3 of the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide of December 9, 1948. We are witnessing the application of double standards in the assessment of crimes against the civilian population of southeastern Ukraine, violations of the fundamental human rights to life and personal integrity. People are subjected to torture, to cruel and humiliating punishment, discrimination and illegal rulings. Unfortunately, many international human rights organisations close their eyes to what is going on there, hypocritically turning away.

With these and other statements, Putin placed the issue of Ukraine and human rights abuses squarely in the lap of the council and any NGOs and ostensible “human rights” representatives on it. With broader NGO representation, it only makes it all the more apparent. It will now be up to Alekseyeva and Co. to either pursue the issues, or discredit themselves as hypocrites only interested in subjects deemed politically damaging to Moscow, and thus advantageous to Washginton. This is a critical point because for years Russians have argued that these Western-funded NGOs only exist to demonize Russia and to serve the Western agenda; the issue of Ukraine could hammer that point home beyond dispute.

And so, the return of Alekseyeva, far from being a victory for the NGO/human rights complex in Russia, might finally force them to take the issue of human rights and justice seriously, rather than using it as a convenient political club to bash Russians over the head with. Perhaps Russian speakers in Donetsk and Lugansk might actually get some of the humanitarian attention they so rightfully deserve from the liberals who, despite their rhetoric, have shown nothing but contempt for the bleeding of Donbass, seeing it as not a humanitarian catastrophe, but a political opportunity. Needless to say, with Putin and the Russian government in control, the millions invested in these organizations by Washington have turned out to be a bad investment.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Pero ¿son necesarios los partidos políticos?

por Ernesto Milá

Info|krisis

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Tras la muerte de Franco parecía como si no hubiera forma de asentar una democracia sin partidos políticos. Se aceptaba entonces de manera casi unánime que la estructura de un partido político era la forma más directa y auténtica que tenía el ciudadano para participar directamente en la política. Desde entonces han pasado casi cuarenta años, tiempo suficiente como para haber comprobado hasta la saciedad que la representatividad de los partidos políticos es casi nula: sus dirigentes se representan a sí mismos, a nadie más. Los partidos ya no son opciones ideológicas o programáticas, sino grupos de intereses particulares; nada más. En estas circunstancias hace falta plantearse si los partidos son el canal más adecuado de participación democracia. Y, sobre todo, plantearse alternativas. El anti-partido es una de ellas.

Los partidos han decepcionado. Están decepcionando. Decepcionan cada día más. Incluso los nuevos partidos decepcionan rápidamente (lo hemos visto con Podemos y Ciudadanos, con ERC y con Sortu) en la medida en que ya no son opciones ideológicas concretas, ni propuestas para realizar reformas, sino estructuras que se mecen al viento, según los gustos de la población (de una población cada vez más apática, incapaz de interpretar y comprender la realidad en la que vive y pasiva). Tales “gustos” oscilan en función de los criterios implantados por las empresas de comunicación que, a su vez, responden a los intereses de los grandes grupos mediáticos.

Si a la falta de criterios doctrinales y programáticos que justifiquen la existencia de los partidos políticos, se añade el que sus diputados en el parlamento tienen una invariable tendencia a votar según los deseos de su jefe de grupo parlamentario y carecen, no sólo de rostros, sino de personalidad y voluntad propia, se entenderá que el régimen político español sea una “democracia formal”, que tiene muy poco que ver con la “democracia real”. O por expresarlo con palabras del Premio Nobel Alexandr Solzhenitsin, nos encontramos inmersos en un sistema “en el que puede decirse todo, pero no sirve para nada”.

Partidos políticos: la crónica de una crisis anunciada

La crisis de los partidos políticos empezó cuando renunciaron a tener esquemas doctrinales propios y perfectamente definidos, a partir de los cuales el programa político emanaba casi de manera automática. En lugar de eso, convirtieron a sus programa en una especie de inventario oportunista de buenas intenciones que derivaban de las encuestes formuladas a los electores y no de una particular visión del mundo y de la política que compartieran todos los miembros de esa formación política.

Puesto que no había una definición ideológica común, lo único que unía a los miembros de un partido político eran los intereses comunes, intereses, siempre, espurios, sino facciosos.  Fue así como los partidos se convirtieron en grupos de intereses particulares y dejaron de ser plataformas de doctrinas políticas. No se trataba de conquistar el poder para introducir cambios y reformas en la marcha de la sociedad, sino más bien de controlar los resortes del poder para satisfacer ambiciones personales o de grupo. El programa quedaba, a partir de entonces, como una especie de documento que estaba ahí por puro azar y que nadie tenía la más mínima intención en llevar a la práctica.

Parlamento: una selección a la inversa

En tal contexto, en las cúpulas de los partidos políticos era evidente que se iba a realizar una selección a la inversa: los más honestos, aquellos en los que creían en una determinada doctrina y en gestionar a la sociedad con unos principios concretos, se fueron retirando de la actividad política, dejando el puesto a los ambiciosos y oportunistas sin escrúpulos, a los egomaníacos y psicópatas, a los simples mangantes o a los pobres espabilados…

Hoy, en el parlamento español quedan pocas personas eficientes y capaces, muchas menos aún con experiencia en gestión más allá del cargo político y una aglomeración de diputados compuesta por todo tipo de corruptos, imputados o imputables con interés por corromperse en el plazo más breve posible si ello implica una promoción personal y beneficios que, de otra manera, no se conseguirían trabajando con constancia y honestidad.

En su inmensa mayoría, los profesionales brillantes, los gestores eficientes, los individuos con experiencia, han desertado de la política y se dedican a los negocios privados y, desde luego, no quieran saber nada con unas instituciones en las que deberían tragar sapos, renunciar a su personalidad, no poder mirar a los electores a los ojos sin que se les caiga la cara de vergüenza por las mentiras electorales y las promesas sistemáticamente incumplidas o, simplemente, vivir digna y honestamente. Dignidad y honestidad no son, en la España de hoy, términos compatibles con el parlamentarismo ni con las instituciones.

Una democracia tan “formal” como viciada

Si los partidos solamente representan a sus equipos dirigentes y si estos, a su vez, comen de la mano de los grandes consorcios financieros, entonces es que la democracia está viciada de partida y depositar un voto una vez cada cuatro años es una mera formalidad que no cambiará nada: salgan elegidos unos u otros, la plutocracia (el poder del dinero) impondrá sus normas sin distinción de siglas.

Los partidos han fracasado porque la modernidad ha impuesto el pensamiento único y el culto a lo políticamente correcto. Difundidas a través de los grandes medios de comunicación de masas, estas formas de ver el mundo, repercuten directamente en la opinión pública que se configura como un gran conglomerado carente por completo de espíritu crítico, dócil, y llevado de una opción a otra con la mansedumbre con que las ovejas van al matadero. El elector ideal para un partido político es aquel que cree en las promesas electorales y se desentiende del día a día de la política.

Ahora bien ¿existe alguna forma de reformar un sistema así concebido?

De la “democracia formal”  a la “democracia real”

En primer lugar, digamos, que existen otros modelos y que estos son todavía más necesarios en la medida en que el nombre que corresponde a esta “democracia formal” es partidocracia y la partidocracia ha fracasado. Si la “democracia formal” es hoy sinónimo de partidocracia, la democracia “real”, deberá tener, indudablemente, otra formulación.

Se suele llamar a la “democracia formal” y al sistema parlamentario como “inorgánico” en la medida en que la representación se realiza a través de estructuras artificiales (los partidos políticos). Frente a este concepto de democracia limitada al mero ejercicio de las libertades públicas, pero en el que el ciudadano tiene vedado el control y la supervisión del ejercicio del poder que realizan los partidos, existe una “democracia orgánica” que, manteniendo el sistema de libertades y derechos públicos, concibe la representatividad a través de “estructuras naturales”: el municipio y la profesión especialmente.

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Así como el parlamento actual está compuesto únicamente por representantes de los partidos políticos, en un parlamento “orgánico”, se sentarían en los escaños los representantes de la sociedad. ¿Quién puede entender mejor los problemas de la educación que los representantes de los sindicatos de profesores y maestros? ¿Quién puede entender mejor los problemas de la investigación científica sino los científicos mismos? ¿Quién podrá expresar más directamente las necesidades de la industria, del comercio o de la hostelería, sino los representantes de las patronales de estos sectores? ¿Y los intereses de los jóvenes o de las Fuerzas Armadas o de la Iglesia? ¿Los defenderán mejor representantes de los partidos políticos o de esas mismas instituciones y grupos sociales?

En la “segunda descentralización” que algunos defendemos (y que debería sustituir a la “primera descentralización” fracasada y frustrada que ha dado lugar al Estado de las Autonomías, a su faraonismo y a sus tensiones, corruptelas y mezquindades) los municipios también deberían de estar representados en el parlamento de la nación (o en el senado).

Así pues, la alternativa a la partidocracia es un modelo de organización en el que se pongan límites al poder de los partidos y que, sobre todo, no se les tenga por el único canal a través del cual se expresa la “voluntad nacional”. Ésta será la suma de las voluntades de los distintos organismos y estructuras que componen el cuerpo de la Nación. Podrían desaparecer los partidos políticos y nada esencial se perdería. No podría, en cambio, desaparecer la universidad, las fuerzas armadas, los ayuntamientos, el comercio, etc, sin que se produjera una catástrofe nacional. Por tanto es a partir de estos cuerpos intermedios de la sociedad como hay que remodelar la participación política y la representatividad.

De los partidos al anti-partido

La lógica implica que el tránsito de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica” debe pasar por una serie de etapas, la primera de las cuales es ir restando poder a los partidos políticos e introduciendo la representación “orgánica” en determinadas instituciones (el Senado, por ejemplo, debería de ser una cámara de representación de la sociedad a través de sus estructuras profesionales y municipales, con capacidad de veto sobre las decisiones del parlamento. Una especie de “Cámara Alta” de la que dependa, en última instancia, las políticas a adoptar por el ejecutivo, mientras que el Parlamento es solamente una cámara de preparación de leyes y una primera instancia de control del gobierno).

Es fundamental, por ejemplo, que los partidos políticos desaparezcan de las instituciones: del Consejo de Radio Televisión y de los consejos regionales equivalentes, de las Cajas de Ahorros y de cualquier organismo económico. Hay que redimensionar los partidos políticos a su papel real en la sociedad. El número de afiliados a los partidos políticos es minúsculo y eso indica, a las claras, el desinterés que la población experimenta hacia ellos. No pueden, por tanto, arrogarse el 100% de representatividad de una sociedad que está de espaldas a todos ellos.

La gran contradicción del momento actual estriba en que para reformar el sistema político hace falta un partido político que asuma y defienda es propuesta ante la sociedad. Hasta ahora, todos los partidos políticos que han irrumpido en el ruedo español con propuestas de reforma, cuando han adquirido una masa crítica han terminado renunciando a tales reformas, “centrándose”, esto es, desnaturalizándose y asumiendo lo “políticamente correcto” y el “pensamiento único”. Por tanto, no es un partido lo que se necesita para cambiar la configuración de la representación, sino un anti-partido que empiece negando el poder omnívoro de los partidos.

Un anti-partido, en definitiva, para poner en cintura a los partidos políticos. Un anti-partido para reformar a la sociedad. Un anti-partido para realizar el tránsito de la “democracia formal” a la “democracia real”, de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica”. Objetivo lejano, casi remoto, pero no por ello objetivo menos necesario.

Fuente: Info|krisisernestomila@yahoo.es

vendredi, 05 juin 2015

Renzi: fin de l'état de grâce

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RENZI : FIN DE L’ÉTAT DE GRÂCE
 
La ligue prend la tête de la droite italienne
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
« Un stop pour Renzi ». C’est un journal qui lui est très favorable qui le dit, la Repubblica, une sorte de Monde à l’italienne.

Un échec électoral de Renzi lors des régionales en Italie est un fait. Comme il est le chouchou des médias, notamment français, on a surtout insisté sur le fait que sa gauche conserve 5 régions en jeu sur 7.

Mais l’effondrement de l’électorat est spectaculaire. Le score global du PD, 22,5 % des scrutins, est largement inférieur aux 40 % obtenus lors des élections européennes. Perdre quasiment un électeur sur deux, c’est tout de même une étrange victoire.

Les commentateurs italiens relevaient tous l'affaiblissement de M. Renzi. « Aujourd'hui pour Renzi, il est plus difficile de gouverner », commentait le journal de centre-droit La Stampa. Même si les personnalités et les enjeux locaux ont souvent été déterminants, le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir il y a un an et demi sur un programme de réformes tous azimuts, souffre des divisions internes au sein de son parti, où des "frondeurs" n'ont pas digéré sa récente réforme électorale et ses options libérales en économie.

Le changement à droite est également important
 
En remportant la Ligurie, ce qui était inattendu, Silvio Berlusconi a sauvé les meubles. Certes, l’époque où Forza Italia (FI) dépassait 30 % des voix est un souvenir lointain, mais, avec 11,5 % des suffrages, le seuil fatidique des 10 % a été dépassé. L’engagement personnel de Silvio Berlusconi, libéré des obligations de sa peine à des travaux d’utilité publique, dans la campagne électorale y est pour beaucoup.

La progression de la Ligue du Nord, aux positions anti-européennes et anti-immigration souvent xénophobes, confirme cependant la fin du règne de Berlusconi sur la droite italienne. Non seulement la Ligue du Nord conserve la Vénétie, mais elle obtient 13 % des voix à l’échelon national, nettement devant Forza Italia. Un miracle pour une formation qui pesait 4 % des voix en 2013.

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Ce succès place son secrétaire Matteo Salvini devant un choix stratégique. « La Ligue est l'alternative la plus sérieuse à Renzi aujourd'hui en Italie », a lancé M. Salvini, surnommé "l'autre Matteo", assurant que son parti ne cherchait pas seulement à  arrêter le flot des migrants et démanteler les camps roms, mais aussi à proposer des alternatives sur "l'agriculture, les retraites, l'économie". Un parti maintenant vraiment national et pour tous les Italiens. Une alternative plus crédible que celle des « podemos » de la botte qui cependant bénéficient d’un regain de popularité.
 

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M5S exprime davantage un vote protestataire qu’un projet politique. Au cours des derniers mois, Beppe Grillo lui-même avait paru se désintéresser de sa créature politique et s’était écarté du champ politique. Les commentateurs annonçaient le déclin de M5S. Il n’en est rien.  Le  M5S, en perte de vitesse après son triomphe (25%) aux législatives de 2013, reste le deuxième parti du pays et recueille même le plus grand nombre de voix en Ligurie, en Campanie et dans les Pouilles.

Voila donc un nouveau paysage politique italien intéressant :  le modèle de Valls en perte de vitesse, la gauche anti-austérité toujours dynamique et la droite recomposée avec un « Fn » italien musclé, premier parti de la péninsule devant les républicains du Sarkozy italien , Berlusconi. A moins que ce ne soit le contraire.

Illustration en tête d'article : Matteo Renzi, Président du Conseil Italien
 

Chômage et démographie

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Chômage et démographie
 
Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement.
 
Ecrivain
Fondateur du NON
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Peu de choses m’exaspèrent autant, face aux divers journaux télévisés, où Dieu sait pourtant que les motifs d’exaspération ne manquent pas, que les autocongratulations rituelles sur l’excellente santé prétendue de la démographie française.

Elles sont exaspérantes à mes yeux pour deux motifs, à deux niveaux.

Il y a d’abord que ce dynamisme tant célébré de la démographie française, bien loin d’être un élément de force et l’expression d’une résistance face au changement de peuple, en est en fait la manifestation même. Qui naît en si appréciable quantité dans notre pays, en effet ? Les rejetons des remplaçants, pas ceux des remplacés. Il suffit pour s’en convaincre d’observer dans les journaux les listes des naissances et aussi celles des décès. Je sais bien qu’on a reproché à Robert Ménard de tabler abusivement sur les prénoms pour se faire une idée opératoire des aspirations et des besoins divers de ses différentes catégories d’administrés, mais enfin il est peu vraisemblable, et même l’hypothèse est statistiquement négligeable, que Benoît Lamagistère exige de la viande halal, à la cantine du collège, et que Saïd Ben Lassaouï se fasse porter pâle samedi prochain pour cause de première communion. Je ne dis pas que c’est exclu mais c’est peu vraisemblable.

Or, au premier coup d’œil à la chronique « carnet » des journaux, on constate sans aucun doute possible que les Jacques, les Benoît, les Philippe, les Léon, les Gérard et autres Maxime ont une fâcheuse tendance à passer l’arme à gauche, tandis que les Saïd, les Yacine, les Mamadou, les Yasmina, les Mohammed et les Chérif mettent à naître et à proliférer, au contraire, une ardeur et un enthousiasme incomparables.

Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement. Toutes les dispositions prises pour stimuler la natalité ont surtout constitué une formidable incitation à l’immigration de masse et elles précipitent le changement de peuple. La nature même de la prétendue bonne santé de la démographie française fait que je n’y vois, personnellement, aucun motif de réjouissance.

D’autre part, et plus profondément, en toute indépendance de ses aspects ethniques plus ou moins souhaitables, faut-il nécessairement considérer que c’est une bonne santé pour la seule raison que c’est un dynamisme (relatif) ? Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a là matière à discussion. Or, justement, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, la discussion est ce qui est exclu d’emblée. Il naît en France, proportionnellement, plus d’enfants que dans les autres pays européens : nous sommes censés nous en réjouir tous, sans exception. Je conçois très bien qu’on le fasse, et je respecte ceux qui le font, d’autant qu’ils sont majoritaires parmi mes amis politiques, souvent natalistes ardents, au moins pour les indigènes européens. Mais j’aimerais bien qu’il soit fait une place à l’opinion contraire, et pas seulement parce que c’est la mienne.

Je tiens pour ma part, en effet – j’ai souvent eu l’occasion de le dire -, que la terre n’en peut plus de l’homme ; qu’aucune croissance, et surtout pas la croissance démographique, ne peut être poursuivie indéfiniment ; que l’artificialisation a mangé en France l’équivalent de sept départements en dix ans ; que la campagne disparaît ; que la banlieue gagne et s’universalise ; qu’il n’y a plus d’espace pour l’âme et pour la beauté ; que les vieux peuples allemand, italien ou russe ont bien raison de témoigner la sagesse d’une déflation démographique modérée ; que la France n’a jamais été si grande ni si belle qu’avec quarante ou cinquante millions d’habitants (à vrai dire, c’est plutôt vingt, mais je ne suis pas un extrémiste) ; que l’élément le plus agissant de puissance et de bonheur sera bientôt l’espace et non plus le nombre hébété ; que donc ce serait folie d’essayer de faire autant d’enfants que les Africains mais qu’il faut bien plutôt les empêcher de faire les leurs en Europe – et si possible les dissuader d’en faire en si grand nombre de toute façon, dans l’absolu, où que ce soit.

À quoi on m’objecte toute sorte de choses, et par exemple que la croissance démographique est indispensable à la croissance tout court, laquelle, à son tour, est seule à même de réduire le chômage. Je ne tiens pas plus que cela à la croissance tout court, mais l’exigence de réduction du chômage constitue un argument massue, auquel on ne peut rien opposer. Il a servi à promouvoir bien des désastres, écologiques, notamment, esthétiques, culturels, paysagers. Mais voici que se présente sur le tard un allié inattendu et précieux, pour les thèses décroissantistes et les miennes. À quoi serait due en effet, selon les plus récentes analyses économiques, la persistance irréductible, en France, d’un taux de chômage exceptionnel, aussi exceptionnel que ladite bonne santé démographique ? Eh bien précisément à cette prétendue bonne santé : laquelle, jointe à l’effondrement du système scolaire, lui-même assez étroitement lié au changement de peuple, jette tous les ans sur le marché de l’emploi des bataillons toujours plus fournis de nouveaux travailleurs potentiels, pour lesquels il est impossible de trouver toujours plus d’emplois, d’autant qu’une importante proportion d’entre eux sont parfaitement inaptes au moindre.

Moralité brève (j’ai été trop long) : déflation démographique ; restauration scolaire (par le biais de l’inévitable sécession des volontaires des trois ordres : professeurs, parents d’élèves et élèves eux-mêmes) ; décolonisation ; remigration.

jeudi, 04 juin 2015

Le plan stratégique de l'ambassade US

Islam & immigration, le plan stratégique de l'ambassade US

Analyse du plan stratégique du gouvernement américain en France visant à faire de l'immigration afro-orientale et musulmane le fer de lance des USA et de l'OTAN sur le territoire français.

Source :

https://wikileaks.org/plusd/cables/07...

https://wikileaks.org/plusd/cables/05...

https://wikileaks.org/cable/2010/01/1...

Die deutsche Bildungskatastrophe

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Die deutsche Bildungskatastrophe

von Niels Krautz

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Mehr Sexualkundeunterricht ist wichtiger als Geschichte, Selbstdenken wird durch politische Indoktrination ersetzt. Zweifelsohne: Um Deutschlands Bildungssystem steht es schlecht. Dabei gäbe es durchaus positive Vorbilder.

Bildung gilt als höchstes Gut einer zivilisierten Gesellschaft. Mit ihr sind Imperien aufgestiegen und gefallen. Die Politik hat die ehrenvolle Aufgabe, ein hohes Bildungsniveau aufrechtzuerhalten und zu fördern – steht sie doch für die erfolgreiche Zukunft einer Nation.

So zumindest das philosophische Optimum: Doch heute demonstriert die Wirklichkeit in Deutschland ein krudes System ohne Bildung, ohne Freiheit und ohne Wert.

Vom philosophischen Denken zur politischen Bildung

bitte_nicht_stoeren.gifWas damals im antiken Griechenland so gut begann, ist heute nur noch eine Persiflage des ursprünglichen Bildungsideals. Die alten Meister von damals – wie Platon, Aristoteles und Sokrates – würden sich heute im Grabe umdrehen, wenn sie sehen könnten, was aus der Freiheit des selbstständigen Denkens geworden ist.

Von ihnen wurde geistige Selbstständigkeit gefördert und das Wissen an sich als intrinsisch, also in sich selbst erstrebenswert, angesehen. Heute ist das jedoch nur noch selten der Fall. Der Philosoph, nach Platon ein Mensch, der die Wahrheit, das Schöne und das Gute liebt, hatte eine Vormachtstellung in der griechischen Polis. Er galt als ein Mensch, der die Vervollkommnung des Glückes durch Weisheit bzw. Bildung erlangt hat.

Auswendiglernen statt Hinterfragen

In der heutigen Form der Schule wird selten Wert darauf gelegt, dass der Schüler sich philosophisch, also denkend, betätigt. Die Lehrer sind zufrieden, wenn der Jugendliche das eingeflößte Wissen auswendig gelernt hat wie ein Gedicht. Es ist egal, ob der Schüler es versteht oder sich näher damit beschäftigt, was seinen Geist ungemein erweitern würde. Das ist auch nicht gewollt: Denn würde sich der junge Mensch zu tief in seine Studien vertiefen können, dann würde er erkennen, dass das heute gelehrte Wissen auf einem unsicheren Fundament ruht.

Denn vieles was uns unsere heutigen Schulbücher füllt, sind zumeist nur Theorien. Die Aufgabe der schulischen Bildung sollte es aber sein, den Studenten dafür zu sensibilisieren, auch einmal den Geist schweifen zu lassen. Ihm müssen andere Gedankengänge ermöglicht werden. Ohne das kritische Hinterfragen einer Theorie würde es keinen Fortschritt geben. Hätte Galileo nicht das christliche Weltbild hinterfragt, würden wir heute noch glauben, dass die Erde eine Scheibe sei.

Falsche Prämisse in der Bildung

Was wir heute als Bildung verstehen, steht im vollkommenen Gegensatz zu dem, was die Gelehrten der letzten Jahrhunderte ausgemacht hat – nämlich das selbstständige Denken, das Erforschen und Prüfen von Fakten. Schon die alten Meister von damals wussten, dass Wissen nur dann von Nutzen ist, wenn es verstanden wurde und in der Praxis, also im Handeln, eingesetzt werden kann. Was heutzutage in vielen Schulen gelehrt wird, ist so lebensfern, dass die Jugend lebensunfähig gemacht wird. Grundsätzliche Dinge wie Prozentrechnung, ordentliches Lesen und Schreiben werden zu einer Herausforderung. Das Zitieren von Textpassagen wird zur Prämisse.

Das zeigt, dass unser heutiges Bildungssystem eher eine Systembildung ist, also eine politische Indoktrinierung von Meinungen. Es beginnt schon in der Grundschule: Kinder werden dazu erzogen gleichgeschlechtliche Partnerschaften erstrebenswert zu finden und jede sexuelle Abnormität als normal anzuerkennen. Ein Beispiel – von vielen – dafür ist das von Rot-​Grün initiierte Frühsexualisierungsprogramm in Niedersachsen. Dieser rote Faden zieht sich durch die gesamte schulische Laufbahn des jungen Menschen, es folgen hierbei unzählige Projekte gegen politisch Missliebige. Der Geschichtsunterricht entartet zu einer politischen Propagandashow. Ohne Schuldgefühl für die eigene Bildungspolitik treibt die Regierung ihre Bemühungen weiter voran, den letzten Rest Verstandes aus jungen Menschen zu filtern.

Lehrer sind bereits jetzt überfordert

Das Wissen um sexuelle Vielfalt scheint da wichtiger geworden zu sein als geografische und geschichtliche Kenntnisse, die das Allgemeinwissen eigentlich ausmachen sollten. Es muss den normalen Bürger nicht wundern, warum die Jugendsprache immer mehr verroht. Schon der Gelehrte und preußische Bildungsreformer Wilhelm von Humboldt stellte fest, dass die Sprache das Denken und das Wissen eines Menschen verbalisiert.

Diejenigen, die am ehesten den Verfall der Bildung hier in Deutschland bemerken, sind die Lehrer. Auf ihrem Rücken werden Reformen und Projekte durchgeführt. Ein gutes Beispiel hierfür sind Klassen, die aus Behinderten und normalen Schülern bestehen – also die sogenannte „inklusive Bildung“ oder Inklusion. In Schweden, Finnland und Norwegen funktioniert dieses Projekt wunderbar und erzielt Erfolge. Doch in Deutschland passiert das komplette Gegenteil: Durch einen vorherrschenden Lehrermangel und unzureichende Schulung der aktiven Lehrer. Aufgrund der somit verbundenen Überforderung der Lehrkräfte entsteht ein beträchtlicher Leistungsabfall – sowohl bei behinderten wie auch nicht behinderten Kindern.

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Vorbild Skandinavien

Infolge der durchgeführten PISA-​Tests der vergangenen Jahre wissen wir, dass Länder wie Finnland im Vergleich zu anderen europäischen Staaten in der Bildungspolitik weit vorne liegen. So gab es in Deutschland laut einer Studie der Universität Hamburg im Jahre 2011 7,5 Millionen erwachsene Analphabeten bzw. Menschen mit minimalen Schreib– und Lesefähigkeiten. Das entspricht in etwa einem Siebtel der Erwerbstätigen hierzulande. In Finnland dagegen liegt die Zahl der Analphabeten weit unter einem Prozent. Doch das finnische Erfolgsrezept ist nicht besonders kompliziert, es beruht auf klarem Menschenverstand.

So werden Bildungseinrichtungen exzessiv gefördert, so dass auch Kinder aus unteren sozialen Schichten eine adäquate Bildung genießen können. Die finanziellen Förderungen beinhalten auch kostenlose Schulessen und Verkehrsmittelnutzung zur Schule – das scheint in Deutschland in weiter Ferne zu liegen. Weiterhin bilden finnische Lehrer Netzwerke, die zur Qualitätssicherung des Unterrichtes beitragen sollen. Das pädagogische Studium in den skandinavischen Ländern wird als besonders hochwertig angesehen. Kinder werden in Finnland erst mit sechs oder sieben Jahren eingeschult, damit sie möglichst eine lange Zeit Zuhause oder im Kindergarten verbringen und ihre frühe Kindheit genießen können.

In der Grundschule geht das Prinzip ähnlich weiter. Während in Deutschland die Nachmittage der Kinder mit Hausaufgaben vollgestopft werden, weil die Lehrer sonst ihren vorgegebenen Lehrplan nicht durchkriegen, so gibt es in Finnland keine bis sehr wenige Hausaufgaben. Das Prinzip hierbei ist es dem Kind möglichst viel Freiraum zu garantieren, damit es sich in der Gesellschaft bewegen und seine Sozialkompetenz stärken kann. Aus Deutschland dagegen, dem einstigen Land der Dichter und Denker, ist eine Nation der Halbwissenden und Fehlgeleiteten geworden. Doch eingeengtes Denken kann dem deutschen Lande keine Entwicklung ermöglichen – geschweige denn eine Zukunft.

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

 
Vivien Hoch
Doctorant en philosophe, consultant en communication
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

République-Française.jpgEn France, il faut toujours rester très attentif aux manipulations entreprises sous le sceaux des «valeurs de la République». Or, ces dernières semaines, nous avons assisté à une propagande  immense et grotesque autour de la République, de ses valeurs et de la question ontologique de qui « est ou n’est pas » républicain.  Grotesque ? Évidemment ! Le « Je suis Républicain » a remplacé le « Je suis Charlie », en couvrant le même vide d’un manteau grossier.

La res publica est l’administration des affaires communes, le souci de ce que l’on a en partage, le fait que le collectif a en charge le commun. Le commun détermine ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. Comme le montre l’excellent travail de Jean de Viguerie sur L’histoire du citoyen (Via Romana), c’est là tout le drame de l’exclusion républicaine : qui n’est pas républicain ne fait pas partie de la communauté, ne peut gérer les affaires communes, n’est pas rentré dans la matrice, n’a pas été re-formé, régénéré, dirait Vincent Peillon, et ne peut donc pas devenir citoyen.

C’est pourquoi on assiste en France à une course grotesque à qui va être « le plus républicain », sport dans lequel la gauche excelle, mais que pratique dorénavant, et allègrement, les formations politiques de droite.

Ainsi l’UMP qui s'est renommé Les Républicains – en bafouant, au passage, l’histoire de la droite française, qui se définit justement « de droite » par sa position à l’assemblée lors du débat sur le droit de veto du roi. Ou encore le député RBM Gibert Collard a déposé le nom« Front National Républicain », et le tient à disposition de Marine le Pen.

Ce qu’il faut saisir, c’est qu’au fond, la devise « Nous sommes tous républicains » repose surle même mécanisme de manipulation psychologique que la devise « Je suis Charlie ». Il faut « traquer ceux qui ne sont pas Républicains », comme « il faut traquer ceux qui ne sont pas Charlie » (Nathalie Saint-Cricq).

Restituons le mécanisme républicain  de l’ « après Charlie » :

– Le 18 janvier 2015, Claude Bartolone réactive la religion de la République : « Intraitable sur les valeurs de la république. Intraitable. Le jour où l’on affaiblit ce socle, nous sommes renvoyés les uns et les autres à notre communauté ou à notre religion et c’est le vivre ensemble qui est menacé. (…) Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y a une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la république. ». On est pas loin de ce qu’écrit Vincent Peillon, quand il affirme que « la République se construit dans la mort de Dieu » ; ou encore de Nicolas Weill, journaliste dans un grand quotidien, qui écrivait en 2004 : « L’édification de la République se confond avec une lutte à mort contre des adversaires implacables, comme furent en France la contre-révolution catholique ou le nationalisme ethnique » (Le Monde, 12 mars 2004).

– le 22 janvier 2015, sort un document intitulé « grande mobilisation pour les valeurs de la République ». On y découvre notamment que les « rites républicains doivent être revalorisés », que « le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la compréhension et la célébration des rites républicains. », que les « candidats au concours de professeur des écoles seront évalués sur leur capacité à faire partager les valeurs de la République » et que les « comportements mettant en cause les valeurs de la République seront traités ». Dans le document, je n’ai vu nulle part un embryon de définition des « valeurs de la République ». Il a du être avorté : tout embryon, même d’idée, n’a pas d’existence réelle pour eux.

– En mars 2015, le projet de loi sur le renseignement, qui permet de mettre sur écoute les personnes qui mettraient en doute « la forme républicaine des institutions ».

– En avril, on a le droit au plan antiracisme : « la République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme », qui débloque 100 millions d’euros parce que « Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, et l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », nous dit Manuel Valls.

– Le 15 avril, Claude Bartolone rend au Président de République le document « libérer l’engagement des français et refonder le lien civique :  la république par tous et pour tous », produit avec la fondation Jean-Jaures et la fondation pour l’innovation politique (Fondapol). On y lit notamment que « nous devons prendre toutes les mesures qui permettront que chacun ait le sentiment que la République est présente partout », et qu’il faut mettre en place « des temps républicains, de rites et de rituels ». La « sacralisation laïque » des cérémonies au Panthéon en sont un exemple probant !

Il ne s’agit pas là d’en appeler à la royauté, ou de critiquer grassement la République, en faire le bouc-émissaire des maux de ce monde – ce serait rentrer dans leur dialectique perverse. Il s’agit de simplement de critiquer ce qu’ils en font. Et il s’agit également de rappeler :

– Que le souci de la chose commune n’est pas forcément opposée à la monarchie – Jean Bodin (Les VI livres de la République, 1576) a démontré que la République est l’affaire de tous sous un Roi.

– Que l’idéologie égalitariste n’est pas forcément une valeur fondamentale de la République – l’aristocrate romain Cicéron promeut une République de l’excellence.

– Et que la République ne se réduit même pas à la souveraineté nationale, comme on l’a entendu plusieurs amis ces derniers jours, parce que l’idée d’une république des lettres ou d’une république chrétienne (Respublica christiana), alliance des pays de chrétienté en Europe, est elle aussi une idée « républicaine ».

On ne lie pas un peuple sur du vide. Le fait que la République française a prié devant deux cercueils vides, il y a quelques jours, au Panthéon, n’est pas anodin. Le tour de vis totalitaire auquel on assiste en ce moment, sous l’égide des valeurs de la république, est du même acabit : on nous impose des valeurs mortes, dans un cercueil vide. Ne nous laissons pas enterrer !

mercredi, 03 juin 2015

Transnistrie, prochain baril de poudre?

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Transnistrie, prochain baril de poudre?

par Yury Nickulichev

Ex: htpp://zejournal.mobi

Il est assez déplorable comment, ces dernières années, nous sommes devenus de bons élèves de la "géographie militaire", nous souvenant des noms de régions, de provinces, de villes et villages parce que tous ceux-ci sont devenus des zones de combat, des champs de bataille ou des zones d'instabilité. Etait-ce Mark Twain qui dit : "Dieu créa la guerre afin que les étasuniens apprennent la géographie?" Ou bien était-ce le Mal qui nous donnait toutes ces leçons?  


Un nouveau conflit semble doucement bouillir. Maintenant c'est la Transnistrie, une bande de territoire et un Etat, la République moldave du Dniestr.

Ses frontières sont la rivière Dniestr et de l'autre côté, l'Ukraine. En 1990, cette région déclare son indépendance et se sépare de la Moldavie, se trouvant de cette manière fortement étreinte par d'un côté la Moldavie et de l'autre l'Ukraine. Pour maintenir la paix et la sécurité dans cette zone, un commandement uni et trilatéral de forces de la paix, comprenant des soldats russes, moldaves et des unités transnistriennes, fut établi en 1992, avec l'ajout de 10 observateurs ukrainiens en 1998. L'Ukraine fut aussi une partie lors de nombreuses négociations au sujet de la Transnistrie, incluant les dernières de 2006.

Jusque là, tout va bien, mais depuis quelques jours, Kiev a annulé les accords de 1995 qu'elle avait avec la Russie, concernant le transit militaire russe vers Transnistrie à travers l'Ukraine. Avec la Moldavie n'y étant pas obligée, cela signifie que les unités du maintien de la paix russes, sont de facto, emprisonnées. Le temps nous montrera si cette situation en est une sans issue, mais ces développements semblent extrêmement dangereux. Pour comprendre, un peu d'histoire.

Depuis l'époque soviétique, la Transnistrie est le lieu de résidence de trois groupes ethniques majeurs: les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens, dont l'élément slave des Russes et des Ukrainiens constituent un large majorité d'à peu près 60 %. Ces gens parlent russe ou ukrainien ou les deux, depuis des temps immémoriaux, donc quand le Parlement Moldavie décida en 1989 que la langue officielle de la République serait le Roumain (le moldave) écrit en alphabet latin et que dans les 5 ans, tous les "non-roumains" devaient avoir appris cette langue, cela créa un large sentiment d'insécurité auprès des russophones et ukrainophones de Transnistrie.

Pendant ce temps, le nationalisme pan-roumain en Moldavie, avec comme idée la réunification avec la Roumanie, semblait être devenu une obsession qui avait atteint les sommets. A ce moment, avec "les suspicions que la Roumanie revenait à son passé fasciste", la Transnistrie déclara son indépendance de la Moldavie. Ce qui suivi fut une série de clashs entre chacun des côtés, culminant avec la plus violente de ce conflit armé, lorsque la base Russe en Moldavie de la 14e Armée fut emporté par la République qui venait de se détacher. Voici comment le général Lebed, alors commandant de la base de la 14e Armée, décrivait la situation en 1992: "650 personnes ont été tuées et 4.000 blessées du côté transnistrien uniquement. Le nombre de réfugiés est de 120.000 à 150.000. Les usines, ci-inclus la raffinerie, l'usine bio-chimique et la brasserie, ont été mise en feu dans le Bendery, ou 50 % des maisons ont été détruites et les infrastructures médicales fortement endommagées, ne sont plus utilisées."

"Je puis confirmer officiellement", continue-t-il, "que sur le territoire de la Transnistrie, il n'y a pas de post-Communistes, pro-Communistes, neo-Communistes ou quoi que ce soit comme sorte de régime. Il y a simplement des gens qui y vivent, qui sont systématiquement brutalement annihilés. De plus, ils sont annihilés d'une manière que les SS d'il y a 50 ans, ressembleraient à des écoliers en comparaison... L'ombre du fascisme plane sur ce territoire. Je pense que notre autrefois grand pays devrait avoir connaissance de cela. Il devrait se souvenir de l'histoire et se souvenir de ce qui se passe quand on fait des concessions au fascisme." (Citation de Harold Elletson: “The General Against the Kremlin.”)

Mais revenons à la situation actuelle. Ce qui rend les derniers développements en Transnistrie dangereux, est le fait que contrôlé par les autorités de Transnistrie et garder par des soldats russes, il y a un énorme stock de munitions soviétiques, à 2 km de la frontière ukrainienne. Avec 22.000, ou même plus, tonnes d'équipements et de munitions militaires, c'est le plus grand stock d'armes en Europe. Un énorme baril de poudre, un volcan en dormance... Que se passera-t-il, s'il explose?

Commentaire : Je tenais à signaler que Saakashvili, ancien président géorgien qui lanca une guerre stupide contre son peuple en 2008, dont la Russie écrasa les forces en quelques jours, vient d'être nommé chef de la région d'Odessa en Ukraine, voisine de la Transnistrie. Il reste rechercher internationalement pour crimes contre l'humanité, il avait emprisonné 60,000 opposants politiques dans son pays et avait de facto, légaliser la torture, il avait perdu les élections et avait fui le pays le lendemain. Il a ce week-end, renoncé à sa nationalité géorgienne et recu la nationalité ukrainienne et le même jour, le poste de gouverneur.

Yury Nickulichev est professeur à l'Académie Russe pour l'Economie et le Service Civil


- Source : Yury Nickulichev

Kampf um Deutschland

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Kampf um Deutschland
Von  
Ex: http://www.compact-online.de
 

Wenn nicht alles täuscht, wird seit geraumer Zeit eine neue Runde im globalen Ringen um Vorherrschaft eingeläutet. Um nicht falsch verstanden zu werden: Weder die Russische Föderation, noch China, Indien, Brasilien oder die mit den Briten geschlagene Europäische Union kommen in den Verdacht, entsprechende Absichten zu hegen. Allenfalls läuft sich der eine oder andere gerade warm. Der Russischen Föderation kann man nach Jahren eines politischen Leichtgewichtes allemal unterstellen, gerade wieder den aufrechten Gang einzuüben und auf gleicher Augenhöhe zu bestehen. Was soll daran falsch sein?

Die Vereinigten Staaten sind allerdings einer alten Leidenschaft erlegen. Mit großem Medienaufwand unterstellen sie jedem anderen das, was sie selbst gerade umtreibt, wenn man im mehr als einhundert Staaten auf dem Globus eigene Truppen unterhält. Es scheint die Regierung in Washington nicht zu stören, wenn sie auf die seit Jahrzehnten zu verantwortende Blutspur quer über den euro-asiatischen Kontinent hingewiesen wird. Das hat in dieser Zeit niemand anderes so perfekt hingelegt. Natürlich muss die Welt in diesem amerikanischen Vorgehen die Begründung dafür finden, dem Statut für den Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag nicht beigetreten zu sein. Es ist schon pervers. Die Vereinigten Staaten müssen einen Krieg nach dem anderen anzetteln, um den Folgen aus Den Haag zu entgehen. Ein anderes Bild ist nicht möglich, es sei denn, sie führen Kriege um der Kriege wegen.

Dafür gibt es überraschende Indikationen. Damit ist nicht Herr Soros gemeint, der seine Sorge um einen bevorstehenden dritten Weltkrieg öffentlich vernehmen lässt. Es sind zwei Beobachtungen, die jeder seit gut zwei Jahren machen kann. In dem Maße, wie sich die zwei tragenden Säulen der gegen Deutschland und die Achsenmächte gerichtete Kriegskoalition in die Haare geraten und an die jeweilige Gurgel gehen, werden offenkundig die jeweiligen Archive geöffnet und Weltbilder bei denen ins Wanken gebracht, die die Alleinschuld an allem Elend dieser Welt bereits in den Genen manifestiert hatten. Selten haben sich so lesenswerte Artikel und Kommentare in den Gazetten und dem sich zu einer letzten Brutstätte der Freiheit aufschwingendem Internet wiedergefunden, wie in diesen Monaten.

Die bisherige Ordnung – ohne den Begriff der neuen amerikanischen Weltordnung verwenden zu wollen – hat sich geistesgeschichtlich darauf konzentriert, gleichsam mit einer Festungsmauer bestimmte Thesen über alleinige Verantwortlichkeiten zu umgeben. In diese Mauern werden derzeit Breschen geschlagen. Dies geschieht interessanterweise seitens derjenigen, die jahrzehntelang alles unternommen haben, Deutschland und die Deutschen als den Hort alles Bösen darzustellen. Henry Kissinger hatte in Peking vor den versammelten Staatsmännern der führenden Mächte schon 2004 darauf hingewiesen, dass es das Unvermögen aller vor dem ersten Weltkrieg führenden Staaten gewesen war, nicht fertigzubringen, eine frische, aufstrebende und wirtschaftlich überaus erfolgreiche Macht wie Deutschland in die bestehende Ordnung zu integrieren. Man sagt nun gemeinhin, dass die Geschichte von den Siegern geschrieben wird. Seit Fischer wissen wir allerdings, dass die Sieger es den Besiegten überlässt, dies auch noch zu Papier zu bringen. Dem hat Christopher Clark mit schlafwandlerischer Sicherheit den Boden entzogen. Man kann sich nur fragen, wie die dahinter stehende Absicht sein könnte?

Da sind die vor Wochen in Chicago gemachten Äußerungen des Stratfor-Chefs, Herrn George Friedman, prima facie eindeutiger. Es war schon schweres Geschütz, das da aus Chicago abgefeuert worden ist und man hat nicht den Eindruck, dass über Frau Dr. Sarah Wagenknecht hinaus irgendjemand im politischen Berlin davon etwas mitbekommen hat.

Der Publizist Wolfgang Effenberger hat vor einigen Monaten bereits darauf aufmerksam gemacht, dass in den letzten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts von finanzstarken Amerikanern aus Chicago alles unternommen worden ist, die verschiedenen Völkerschaften der Donaumonarchie gegen Wien so aufzubringen, wie es nach dem kriegsbedingten Zerfall dieses Reiches manifest geworden ist. Damit wurde zum ersten Male deutlich, dass neben der staatlichen Verantwortung in Washington an interessierte politische und vor allem wirtschaftlich potente Zirkel gleichsam Deputate zur Durchsetzung eigenmächtiger Ziele vergeben werden.

Der Charme dieser Überlegungen besteht darin, dass notfalls der gewaltige amerikanische Militärapparat zur Durchsetzung entsprechender privater Ziele herangezogen werden kann. Herr Soros kann mit Milliardenaufwand seine Vorstellungen in Mittel-und Osteuropa zur Geltung bringen, notfalls gegen die Vorstellungen vor Ort gewählter Regierungen oder dem Selbstbestimmungsrecht der jeweiligen Völker.

George Friedman, der einem Apparat aus ausgeschiedenen Geheimdienstleuten und Militärs vorsteht, hat allerdings eine neue Hausmarke gesetzt, deren Sprengkraft noch nicht einmal zu ahnen ist. Uns soll wohl klargemacht werden, dass schon seit der Gründung des Deutschen Reiches 1871 es der zielgerichteten amerikanischen Politik zu verdanken gewesen ist, in geeigneter Weise Unfrieden auf dem europäischen Kontinent zu schüren und sich gleichzeitig bestehender und möglicher oder nur geahnter Rivalen auf dem Kontinent zu entledigen, sei es nur das ehemalige Mutterland, Frankreich, das kaiserliche Deutschland mitsamt der Donaumonarchie oder gar Russland. Vor diesem Hintergrund erscheint es fast zwangsläufig, entgegen jeder eigener Erkenntnis, den Achsenmächten die Alleinschuld am ersten Weltkrieg aufzubürden, denn einer musste die berühmte „Torte ins Gesicht“ bekommen. Hätte man sich vorstellen können, neben dem revolutionsgeschüttelten Deutschland den Verbündeten wie Frankreich oder Großbritannien die gewaltigen Kriegsschulden als den Verbündeten des Krieges auferlegen zu können?

Über die Jahrzehnte, wenn man Herrn Friedman folgt, hat man sich daran abgearbeitet und wenn Präsident Obama in wenigen Tagen in die „Alpenfestung“ kommt, wird er die Überwachungsstaaten ohne jeden störenden Einfluss vorfinden. Die internationalen Zeitungen und generell die Medien, sind voll davon, dass es jetzt gegen Russland gehen soll und wenn man sich die NATO-Verantwortlichen anhört, dann können sie es kaum erwarten. Den Amerikanern wird gemeinhin unterstellt, am kurzfristigen Erfolg interessiert zu sein. Wer hätte es allerdings gedacht, dass sie so das „Friedman´sche Gesetz“ befolgen und über Jahrhunderte planen. Sie treffen allerdings auf ein Russland, das jedenfalls den Eindruck erweckt, nicht mehr herum geschubst werden zu wollen und zu können. Es wird gerade Moskau sein, dass dabei Deutschland und die Deutschen im Auge hat. Das hat politische Folgen. Das war schon in den letzten Jahrzehnten sowohl in Bonn als auch in Berlin festzustellen. Immer dann, wenn es selbst auf dem politischen Feld den Leuten im Bündnis zu viel wurde, erhob sich einer und erinnert an die care-Pakete. Das hatte Wirkung und das war bekannt. Sollte Herr Soros Recht behalten, geht es jetzt darum, ob wir wieder Schlachtfeld werden? Und dann fällt uns Herr Friedman mit seiner Aussage über das Vorgehen gegen uns seit 1871 ein. Er steht dabei nicht alleine, wie man sogar in diesen Tagen im „Handelsblatt“ nachlesen kann.

Presseschau - Juni 2015

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Presseschau - Juni 2015

AUßENPOLITISCHES
 
EZB-Chef Draghi: Der Euro ist „irreversibel“
 
Bargeldverbot & Kapitalkontrollen – so will die EU-Mafia den Euro retten!
 
(Wer möchte diesen Preis nicht haben?...)
„Blauer Bär“
Berlin vergibt Preis gegen „antieuropäischen Populismus“
 
Ungarns Ministerpräsident Viktor Orbán
„Europa soll der Kontinent der Europäer bleiben“
 
Deutsch-Russisches Verhältnis
Große Völker, kleine Geister
 
Gedanken beim Anblick der Moskauer Feiern am 9. Mai
Die Gesichter der Vergangenheit sind unsere Herkunft
 
Neuer Posten in der Ukraine
Saakaschwili ist Gebietsgouverneur
 
Geheimdienst-Affäre
Fischer: Kooperation mit den USA „essentiell“
 
Die USA sollen die Mission Bin Laden erfunden haben
Die Version Washingtons lautet so: US-Geheimdienste spürten Osama Bin Laden auf, eine Eliteeinheit erschoss ihn im Feuergefecht, sein Leichnam wurde im Meer bestattet. Alles falsch, schreibt Pulitzer-Preisträger Seymour Hersh.
 
Weltkulturerbe: IS kündigt Zerstörung der Statuen von Palmyra an
 
Totale Erfassung ab 2017
China will seine Bürger perfekt steuern
 
Kim Jong Un wählt die Todesart
Flakfeuer für Minister, Schläge fürs Volk? Nordkoreas absurde Exekutions-Hierarchie
 
Nordkorea
Land des Schreckens
 
Hymnenstreit in Japan: Millionenentschädigung für Lehrer
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Warum sagen sie nicht, was ist?
Nie haben sich deutsche Politiker so sehr vor der Wahrheit gedrückt. Das ist angesichts der Krisen verständlich, aber gefährlich.
 
Wahl im kleinsten Bundesland
Das laternenrote Bremen
Bremen wählt eine neue Bürgerschaft. Bundesweit kann das Ansehen des „deutschen Griechenlands“ kaum mehr sinken. Doch ändern will daran anscheinend niemand etwas.
 
Bernd Lucke ist als Parteiführer gescheitert
Nur sein Rückzug kann die AfD retten
 
AfD-Richtungsstreit
Lucke fordert Höcke zum Parteiaustritt auf
 
Gerüchte über Parteineugründung
Plant er eine neue Partei? AfD-Chef Lucke verlässt offenbar die Euro-Kritiker
 
AfD ohne Bernd Lucke? Oder nur ein "größerer Auftritt"?
 
Wirbel um Landeschef Höcke
Jüdischer Verband greift AfD-Spitze an
 
AfD: Amtsenthebungsverfahren gegen Höcke eingeleitet
 
AfD – Erfurter Resolution
 
JA zu Björn Höcke
 
Enteignet Lucke!
Der „Weckruf 2015“ ist eine politische Bankrotterklärung
 
Rechtspopulismus
Bernd Lucke hat fertig, die AfD aber noch lange nicht
 
(Video)
JF-TV-Interview
Petry: „Schließe Zusammenarbeit mit Lucke aus“
 
Bürger Für Frankfurt (BFF) im Römer statt Freie Wähler
Rückkehr zum Gründungsnamen wird vollzogen
 
Pädophiliebericht des Berliner Landesverbandes
Bis zu 1000 Missbrauchsopfer bei den Grünen in den 80er und 90er Jahren
 
Griechenland
Reparationen: Grüne unterstützen Gauck-Vorstoß
 
Es ist erbärmlich, Herr Bundespräsident!
 
Gedenkfeier in Dachau
Zentralrat: Deutschland hat moralische Pflicht zur Aufnahme von Flüchtlingen
 
Dokumentation
Zweiter Weltkrieg: So grausam wüteten die Amerikaner
 
8. Mai – Ein Zwischenruf zum Untergang
von Stefan Scheil
 
(Kritisches zu den Befreiungsfeiern…)
Was tun? (1): In den kommenden Tagen …
 
Gedenken an Kriegsende
Joachim Gauck dankt Sowjetsoldaten für Befreiung
 
(Antifaschistischer Zivilisationsbruch)
Kommentar zur Befreiungsideologie
Antifaschistischer Zivilisationsbruch
von Thorsten Hinz
 
Zweiter Weltkrieg
Deutsche Opfer sind vergessen
von Paul Rosen
 
(Eine Top-Geschäftsidee…)
NS-Gedenken
In Frankfurt glänzen jetzt 1000 Stolpersteine
 
Pfarrerin empört
Streit um Soldatengräber in Offenhausen
 
Impressionen von der Gedenkstätte in Guthmannshausen
 
Entschädigung für gefangene Rotarmisten kommt
 
Die Besetzung Norwegens 1940 – Ein Gespräch mit Stefan Scheil
 
Sudetendeutsche
Nicht zu leise sein
von Gernot Facius
 
Brünn: Stadtrat entschuldigt sich für Todesmärsche
 
Italien - Erster Weltkrieg
Der Angriff des Vagabunden
von Stefan Scheil
 
23. Mai 1945 – ein Nachtrag
 
(Zur Beihilfe der Briten zum Mord an den Kosaken)
Ans Messer geliefert
von Jan von Flocken
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
#deraustausch – Großkampagne der Identitären
 
(Zwischentag Erlangen)
Rechte veranstalten "Messe" bei Erlanger Burschenschaft
 
Kirche und Gewerkschaften
Neues Bündnis gegen „Rechtspopulismus“ gegründet
 
Rechtsradikale Terror-Gruppe
Razzien gegen "Oldschool Society": Wollten die Neonazis am Wochenende zuschlagen?
 
"Old School Society"
Neonazis wollten Muslime und Ausländer töten
 
NSU-Prozess
Mord in Kassel steht erneut im Mittelpunkt
 
Türkische Terrorgruppe
Innenministerium verbietet linksextreme Zeitung
 
Bürger Für Frankfurt (BFF) im Römer statt Freie Wähler
Rückkehr zum Gründungsnamen wird vollzogen
 
CDU-Vorsitzender Becker: Diffamierung statt Argumente
Stellungnahme des BFF-Fraktionsvorsitzenden Wolfgang Hübner
 
Äußerungen zu NPD-Mitgliedern
AfD: Gauland und Petry rücken von Höcke ab
 
(Zu AfD, Pegida und den Identitären…)
Was tun? (2): In den kommenden Wochen …
 
Linksextremisten attackieren Frauke Petry
 
Hamburg
Einrichtung von Gefahrengebieten war grundgesetzwidrig
 
Unter Eid die Unwahrheit gesagt?
Justizeklat in Hamburg: Staatsanwalt verweigert Anklage gegen Gregor Gysi
 
(Zum Fall Herfried Münkler)
Professoren im Visier
Ins Blickfeld der Blockwarte gerückt
von Karlheinz Weißmann
 
München
Als Gäste unerwünscht
Rechte sollen draußen bleiben
 
Meinung
Tolerant, toleranter, totalitär
von Felix Krautkrämer
 
Dresden
SPD-Oberbürgermeisterkandidatin sagt Pegida Kampf an
 
(Zur besagten SPD-Oberbürgermeisterin; einst also zum SED-Kader gehörend)
Eva-Maria Stange
 
(Dresden; "Grünen"-Politiker schlägt Investorin)
Grünen-Politiker Michael Ton
Rücktritt nach Ohrfeige gegen Bagger-Investorin
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Zum Begriff "Flüchtlinge"
Wenn Begriffe verwirren sollen
von Dieter Stein
 
Illegale Einwanderung
Jeder kämpft für sich allein
von Michael Paulwitz
 
(Zur EU-Asylantenquote)
Brüsseler Danaergeschenk
von Michael Paulwitz
 
Übergänge zu Polen und Tschechien
Grenzkontrollen: Polizei verhindert dutzende Straftaten
 
(Video)
Was wenn du in Afrika geboren wärest? Mythen der Multikultis widerlegt Nr. 4
 
Feindbestimmung mit progressivem Populismus
 
(Dann möge der Vatikan die Einwanderer aber auch auf eigene Kosten auf eigenem Territorium beherbergen und verköstigen…)
Legale Einreise nach Europa
Vatikan prüft eigene Visa für Flüchtlinge
 
Vatikan-Visum soll Flüchtlinge legal nach Europa bringen
 
Kölner Erzbischof
Woelki gegen Zerstörung von Schleuserbooten
 
Grüne wollen Asylanten in Altenheimen unterbringen
 
Ingolstadt
Diskoverbot für Asylbewerber
„Die Schwarzen haben ein Frauenproblem“
 
(Video zum offenbar versuchten Anschlag in Oberursel)
JF-TV Direkt: Anschlagsversuch von Salafisten
 
(Frankfurter gegen Islamismus)
Vorwärts und nicht vergessen
Sozial – Herzlich – Mutig
 
Das Heerlager der Heiligen (Werkstatt 1): vollständige Fassung!
 
Wildsteig: Gutmenschen flüchten vor der Krätze
 
Mehr Flüchtlinge als Einwohner in Gießen! Bürger haben Angst vor Asylanten
 
Blutige Messerattacke
Gericht verhandelt nach Messerattacke in Frankfurter Kirche
Eine blutige Messerattacke, ausgerechnet in einer Frankfurter Kirche, die als Flüchtlingsunterkunft genutzt wird, beschäftigt das Landgericht. Ein Mann aus Ghana muss sich verantworten.
 
(Was das wohl für Banden sind?...)
Mitarbeiter-Streik: Eiffelturm bleibt wegen Taschendieben geschlossen
Sie kommen in Banden, beklauen Touristen und bedrohen das Personal. Aus Protest gegen Taschendiebe haben die Angestellten des französischen Wahrzeichens ihre Arbeit niedergelegt.
 
(Dass die Herkunft von Täter und Opfer nicht genannt wird, also kein zweiter "Fall Tugce" inszeniert wird, lässt Rückschlüsse auf die möglichen Nationalitäten zu, vor allem des Täters. Bislang ist nur dies zu lesen: "Der in Untersuchungshaft sitzende Tatverdächtige ist der Polizei zufolge Mitglied in einem Boxklub, hat aber in Deutschland keinen festen Wohnsitz.")
Mann stirbt nach Schlägerei in Frankfurter Club
Ein 41-jähriger Mann ist bei einer Schlägerei an der Tanzfläche im Club "Gibson" so schwer am Kopf verletzt worden, dass er starb. Unter den Gästen: Fußballer Nelson Valdez – er musste auf die Wache.
 
Schlossgrabenfest in Darmstadt
Schläger mit Rastazöpfen prügelt Mann bewusstlos
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Video)
Pro Wiederaufbau
 
Viele historische Plätze wurden in den 1960er-Jahren dem Autoverkehr geopfert / Ausstellung zeigt Auswirkungen auf die Stadtarchitektur
Vom Marktplatz zum Parkplatz
 
Bronzepferde von Josef Thorak: Fahnder finden verschollene Nazi-Kunst
 
Schreitende Pferde
Verschollene Nazi-Kunst entdeckt
 
Nazi-Kunst aus der Reichskanzlei
Hitlers Bronzepferde sollen ins Museum
 
Berlin: Weiterer Bezirk verbannt „sexistische Werbung“
 
Wien bekommt homosexuelle Ampelmännchen
 
Homosexuellen-Ehe
Berufsempörte bombardieren „Westfalenblatt“
 
Shitstorm wegen Homophobie zeigt Wirkung
„Westfalen-Blatt“ trennt sich von Autorin Barbara Eggert
 
Polyamorie
Weil die Basis sicher ist
 
Wertewandel – das Richtige erzählen
 
Bloggen unter Spannung
 
Social Media
Das Netz bist du!
Amerikanische Collegeschüler nutzen Facebook anders als japanische Hausfrauen. Der Anthropologe Daniel Miller erforscht in seiner weltweit größten Studie zu Sozialen Netzwerken deshalb vor allem den Einzelfall. von Kilian Trotier
 
Persönlichkeitsanalyse Deine Sprache verrät dich
Wie fleißig ist dieser Bewerber? Lügt der Versicherte, der einen Schaden meldet? Eine Software hilft Firmen, solche Fragen zu beantworten. Genial – und unheimlich. Ein Selbstversuch.
 
(Zunehmende Komplett-Überwachung)
Telematik-Tarife
Blackbox im Pkw - Versicherer wollen Autofahrer überwachen
 
Überwachtes Fahrverhalten
Revolution der Kfz-Versicherung
Wer vorsichtig fährt, spart künftig bei der Versicherungsprämie. Eine Blackbox im Auto kontrolliert das Fahrverhalten. Der Preis dafür ist hoch: Keine Fahrt bleibt mehr geheim.
 
(auweia…)
"Willkommen in der Hölle": Show über NS-Terror in Tschechien
 
Tschechische Reality-Show schickt Familie in Nazi-Zeit
 
„Wirtschaftswoche“ startet Werbekampagne für die EU
 
Dahrendorf und die Quadratur des Kreises
 
(Ideen zum Aufbau eines europäischen Ethno-Staates…)
Arthur Kemps Nova Europa
 
Politische Korrektheit
Empörung über Berliner Travestie-Künstler
 
(Zur Politischen Korrektheit…)
Politische Korrektheit
Kontrolliert wird flächendeckend
von Thorsten Hinz
 
UN gegen illegale Müllexporte
"Ein Tsunami aus Elektroschrott"
 
Wir blöden Primaten
Die Wissenschaftsjournalistin Elizabeth Kolbert führt uns vor Augen, wie wir die Welt verwüstet haben. Dafür hat sie jetzt den Pulitzerpreis bekommen. Ein Gastbeitrag von Reiner Klingholz
 
Das Millionen-Geschäft mit abgelaufenem Essen
Mit dem, was Supermärkte wegwerfen, macht Dan Cluderay Millionen. Online verkauft der Brite Produkte, die ihr Mindesthaltbarkeitsdatum überschritten haben. Auch an deutsche Kunden wird geliefert.
 
(Nun auch im Land der Sambatänzer…)
Steigendes Übergewicht in Brasilien
Friedhof reagiert auf Fettleibigkeit im Land
 
Umstrittene Operation: Italienischer Chirurg will Kopf transplantieren
 
Propagandafilm fürs Scheitern
Kampflichtspiel des Weltekels
Trotz Filmbluts kein Horror, trotz Kalauern keine Komödie: Mit „Sieg der Vernunft“ hat der Hamburger Ditterich von Euler-Donnersperg einen ironischen neostalinistischen Propagandafilm gedreht.
 

mardi, 02 juin 2015

La Russie face à la russophobie occidentale

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La Russie face à la russophobie occidentale
 
Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.
 
Consultant en organisation d’entreprise
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Depuis le XVe siècle, l’insoumission à une religion, puis à un modèle culturel mondial est une des principales causes de la russophobie. Tout comme Constantinople a été le prolongement de Rome, Moscou a prolongé l’héritage byzantin. Il n’y a pas de troisième Rome mais une continuité de civilisation avec un déplacement de son centre.

L’héritage byzantin a été reçu par Ivan III le Grand en 1472. Lorsqu’il accueillit sa future épouse Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, il refusa l’entrée de Moscou au cardinal Bonumbre qui escortait l’héritière. Le Vatican cherchait alors une alliance contre les Turcs. Contre un changement de religion, le pape offrait à Ivan III la couronne impériale avec comme conséquence la suzeraineté de Rome via le Saint-Empire romain germanique.

En confirmant l’orthodoxie comme religion d’État, la Moscovie actait son insoumission au catholicisme, à l’Occident, se condamnant à l’isolement et à l’ostracisme. Par le mariage, la Russie intégrait Byzance avec sa religion, sa culture, son histoire. À Byzance sont associés des mots tels que faste, rêve et aussi intrigue, mystère, clan, massacre ou torture. Ce sont ces mêmes mots dont on affuble aujourd’hui la Russie.

La Russie a hérité de la notion d’oikouménè byzantine, de monde byzantin. Une de ses caractéristiques était de rassembler dans un même système politique et idéologique des peuples de langues et de cultures différentes. Des peuples qui prient dans des langues allant du slavon à l’arménien en passant par le grec, avec des codes sociétaux différents mais qui tous ont le même rapport à Dieu et le même respect du chef de l’État.

De Byzance, la Russie a conservé la tradition politique romaine, l’héritage littéraire grec, la foi chrétienne orthodoxe et la capacité de gérer de multiples langues et ethnies dans un même espace. Ce multiculturalisme impose un État fort pour éviter le communautarisme, désintégrateur de nations. Renouant avec ses racines, la Russie refuse toute vassalité à l’Occident ou à l’Orient. Elle est fidèle à ses valeurs, à son héritage, à son histoire.

Les plus farouches adversaires de la Russie sont ceux qui cherchent à imposer leur pauvreté culturelle par la force ou l’étranglement économique. Toutes leurs manœuvres ne visent qu’à faire renier par les peuples les valeurs constitutives de leurs nations. La vacuité culturelle et spirituelle facilite l’asservissement des peuples.

Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.

Désormais, c’est la peur d’un rayonnement civilisationnel fédérateur qui alimente la russophobie. Héritière de l’Empire romain d’Orient, de Byzance, la Fédération de Russie est intimement multiculturelle. Un atout décisif pour le futur, pour le monde multipolaire.

Tout comme la Russie l’a été en 2000, la France est devant le même choix : dilution mondialiste ou rayonnement international.

lundi, 01 juin 2015

Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA

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Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA
 
L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Dans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles.

L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ?

Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant.

Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre.

Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…

La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

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La politique agricole ne doit pas être réduite à la compétitivité et aux frontières ouvertes

par Reinhard Koradi

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Dans certains domaines économiques des frontières ouvertes peuvent bien apporter des avantages, aussi bien pour l’offreur que pour le demandeur. Les relations économiques internationales sont en fin de compte la conséquence de la présence de ressources différentes, de conditions de production, mais aussi de l’aptitude ou des capacités de production. Sous cet angle le libre accès au marché peut certainement être considéré comme un progrès. Cependant, les guerres pour les ressources ne montrent que trop clairement que le libre-échange doit souvent céder la place au pouvoir du plus fort. Les marchés ne sont véritablement libres que si l’égalité, l’équité et la transparence sont disponibles sans réserves. L’économie du marché libre devrait comprendre impérativement la liberté d’un Etat souverain de décider de façon autonome de sa participation et de l’ampleur de la libéralisation et de la dérégulation. On entendrait rapidement le reproche de «profiteur» partout à la ronde mais si chaque partie fait usage de son droit d’Etat souverain de sauvegarder les intérêts de ses citoyens, ce reproche de «profiteur» peut facilement être récusé.

Le libre-échange détruit la souveraineté nationale

Il y a plusieurs raisons qui sabotent les conditions d’un véritable marché libre. Une des causes principales est la violation de la souveraineté nationale. Le régime (économique) universel défini par l’OMC, le FMI, la Banque mondiale et l’OCDE montre de graves lacunes. A la partialité s’ajoute avant tout le manque de volonté de penser et d’agir de façon différenciée. Le fait d’ignorer sciemment les différences dans les situations de départ et les conditions cadres différentes ainsi que la prétention à l’infaillibilité, violent le droit à l’autodétermination de peuples souverains. Dans ce contexte, il faut aussi déclarer comme inquiétants les accords transnationaux en train d’être négociés (TTIP, TiSA). S’ils entrent un jour en vigueur, les Etats nationaux et leurs gouvernements seraient par la suite encore plus dépendants des intérêts commerciaux des grandes sociétés transnationales. En signant de tels accords, les entités politiques et les autorités soumettent l’autonomie de leurs Etats aux objectifs mondiaux, égoïstes et orientés au pouvoir d’une minorité à grande puissance financière. La politique perd ainsi son indépendance et court le risque de se retrouver entièrement au service des intérêts partisans de la haute finance.


Des corrections correspondantes sont donc urgentes. Les Etats doivent à nouveau insister sur leur droit à l’autodétermination et s’opposer énergiquement aux prétentions de pouvoir autoritaire des chefs de sociétés et de lobbyistes économiques. Accordés selon les besoins spécifiques des pays et de leurs populations, il est nécessaire de rompre les contenus des accords et des obligations ordonnés globalement – et de les résilier, si nécessaire. Alternativement, il faudrait examiner la conclusion d’un accord correspondant entre deux partenaires souverains ou bien la propre activité par des organisations et des activités auto-responsables.

Le contrôle démocratique et la solidarité sont soumis à des pressions

C’est valable avant tout lorsqu’il s’agit de l’approvisionnement de base. La responsabilité d’un approvisionnement de base optimal est en main des pouvoirs publics. En Suisse, ce sont donc la Confédération, les cantons et les communes. Au cours des discussions sur la dérégulation, la libéralisation, la privatisation, la compétitivité et le Public management, la garantie de l’approvisionnement en biens assurant la subsistance, respectivement les biens et les services nécessaires à la vie se sont considérablement détériorés. De plus en plus le dogme que l’Etat serait inefficace s’est imposé, la concurrence favoriserait la prospérité et le marché libre serait le régulateur du marché le plus efficace. A cela il faut répondre qu’une infrastructure construite et maintenue par les pouvoirs publics représente une garantie solide de sécurité de l’approvisionnement, assure la fiabilité, la haute qualité, et l’égalité des chances et contribue ainsi de façon essentielle à l’attractivité d’un pays ou d’une région. La commercialisation des devoirs publics (approvisionnement en énergie et en eau, circulation, formation, système de santé, administration et sécurité) mine dans beaucoup de domaines le système de milice très efficace et le travail précieux de bénévoles. Ainsi, le contrôle démocratique de ces tâches essentielles d’approvisionnement se perd et la solidarité au sein de la population se trouve sous pression par la pensée dominante de la concurrence.

L’agriculture est une réassurance

Pour l’approvisionnement de base, l’agriculture productrice est d’importance centrale. Depuis des décennies l’importance d’un approvisionnement de base garanti est négligée de façon inadmissible et on poursuit une politique agricole incomplète réduite à la concurrence et aux frontières ouvertes – bien camouflé par un voile écologique adapté aux exigences dominantes. En réalité, une telle politique ne satisfait nullement aux exigences politiques, sécuritaires, sociales et économiques.


La conséquence de cette politique est que les paysans, pas seulement en Suisse, luttent pour leur survie tout en s’observant mutuellement de manière assez critique. La politique agricole actuelle occulte totalement les aspects de la politique d’approvisionnement et donc du maintien nécessaire des infrastructures pour une production alimentaire indigène et se transforme de plus en plus en un laboratoire d’essais in situ néolibéraux. Les paysans se retrouvent donc peu à peu dans une crise existentielle dangereuse. Ils sont pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les coûts de production augmentent, notamment à cause des réglementations débordantes concernant la production et la qualité et des mesures de contrôle supplémentaires. De l’autre côté, les prix de leurs produits baissent continuellement – ce qui est voulu par la politique. L’«assainissement» structurel, également exigé par la politique agricole officielle, presse les agriculteurs dans le piège de l’investissement. Les petites unités d’exploitation perdent leur base d’existence à cause des revenus en baisse et sont donc forcées ou d’abandonner leur activité ou de l’élargir à l’aide d’investissements conséquents. La quantité de production ainsi augmentée fait pression sur les prix. Cette spirale s’accélère constamment et réduit dangereusement le nombre des exploitations agricoles productrices, mettant en danger la sécurité d’approvisionnement. Ce processus conduit finalement à l’industrialisation de l’agriculture – également en Suisse.

L’industrialisation est certes peu appétissante, mais ce qui pèse encore plus lourd ce sont la perte de souveraineté alimentaire et les tragiques destins individuels des familles paysannes. Pour justifier cette politique, on avance des slogans parlant de compétitivité et de réduction des prix pour les denrées alimentaires. Le caractère explosif de ces incitations dans le domaine agricole reste cependant caché. Déstabilisation de la sécurité d’approvisionnement, dépendance de l’étranger, perte d’emplois précieux et abandon de l’autodétermination concernant la production et la consommation des denrées alimentaires en Suisse. Ce qui reste, c’est la question de savoir qui profite des bénéfices de cette augmentation d’efficience. Ce ne sont certainement pas les consommateurs, bien qu’on tente à tout moment de nous le faire croire.


On ne peut pas s’attendre à ce que cela change automatiquement. Donc, la seule voie possible, c’est le sursaut des citoyens. Ce sont eux qui doivent se pencher sérieusement sur le scénario qu’un jour, leurs assiettes resteront vides, parce que la Suisse ne produit plus suffisamment, que l’importation de l’étranger ne fonctionne plus suite à des «désaccords» politiques et peut-être même parce que tout simplement le pouvoir d’achat n’est plus suffisant? La concentration dans la production alimentaire ne se limite pas aux paysans. Il y a aussi les secteurs en amont et en aval qui souffrent de la même manière de la restructuration agricole, mettant finalement en danger la place économique Suisse et les emplois qui y sont liés.

Un changement de cap en vue?

Les Nations Unies ont déclaré l’année 2014 Année internationale de l’agriculture familiale et 2015 Année internationale des sols. Avec cette déclaration, on veut attirer l’attention sur l’importance des sols pour la biodiversité, la sécurité alimentaire, l’agriculture et d’autres prouesses en partie inconnues des sols. Divers offices fédéraux, représentants des organisations de métiers et de branches ainsi que des Organisations non-gouvernementales (ONG) organisent en Suisse au cours de cette année différentes activités concernant le milieu de vie qu’est le sol.


La prise de conscience que les sols représentent un bien très précieux et limité, nous force de nous occuper soigneusement et de façon responsable de cette base nécessaire à toutes les activités économiques. L’équilibre entre utilisation et protection de la ressource naturelle qu’est le sol pose des exigences élevées aux acteurs compétents à tous les niveaux. Ce sont naturellement avant tout les paysans qui sont concernés. Etant donné qu’ils connaissent parfaitement l’importance des sols comme base d’existence, nous pouvons faire confiance en leur savoir, leur expérience et leur respect dans ce domaine. Les sols arables diminuent cependant de plus en plus. L’urbanisation (construction de lotissements), changements d’affectation, espaces de détente, renaturation des fleuves et des bords de lacs ainsi que la protection de l’environnement vont souvent à l’encontre de la production de biens agricoles. Souvent les intérêts commerciaux sont prépondérants face aux valeurs idéelles avancées. Une politique agricole durable et moderne doit trouver un équilibre sensé entre l’agriculture productrice et l’écologie. Il n’est pas acceptable de construire une opposition entre l’écologie et la production alimentaire assurant l’existence dans notre pays.


Au cours de l’Année internationales des sols, il faut aussi thématiser la souveraineté nationale sur l’exploitation des sols. Le pouvoir de disposer des ressources nationales – et les sols en font impérativement partie – doit rester, ou devenir, intangible dans le monde entier.
Le sol avec tous ses trésors naturels doit être déclaré base de vie incontestable pour les êtres humains vivant dans leurs pays respectifs et ne doit jamais être utilisé ou abusé en tant que «bien commerçable» ou objet de spéculation. L’achat de terres arables («Land-Grabbing») dans les pays moins développés par des investisseurs internationaux et des Etats riches doit être stoppé. Au lieu d’acheter des terres dans des pays étrangers, il est urgent d’utiliser les propres ressources de façon responsable, de les aménager et de garantir l’autosuffisance par la production agricole indigène à l’aide de mesures ciblées.

Augmenter le sens des responsabilités aussi en Suisse

De plus en plus de personnes reconnaissent l’importance de l’autosuffisance pour la stabilité interne et la souveraineté d’un peuple. En Suisse, divers initiatives populaires sont en route. Toutes ces initiatives exigent un renforcement de la souveraineté alimentaire. L’Union suisses des paysans tout comme Uniterre et les Verts expriment dans leurs initiatives leur mécontentement croissant concernant l’actuelle politique agricole dans notre pays. Le grand nombre de signatures obtenues affirme que ce mécontentement se retrouve également dans de larges pans de la population.


Dans ce contexte, il faut également prendre en compte l’interpellation du conseiller national Ernst Schibli de mars 2015. Il s’est adressé au Conseil fédéral de la manière suivante (extrait): «Bien que la Suisse affiche le taux d’autoapprovisionnement le plus bas d’Europe, la politique agricole de la Confédération est axée sur une exploitation de plus en plus extensive. Or, vu la situation dans le pays et à l’étranger, c’est l’inverse qui devrait être le cas.»


Il demande au Conseil fédéral s’il a conscience de l’importance de l’étroite collaboration entre l’agriculture productrice et les secteurs en amont et en aval pour maintenir l’approvisionnement varié et suffisant en denrées alimentaires indigènes. Puis il demande au gouvernement s’il est prêt à définir les conditions-cadres nécessaires pour que les fournisseurs de prestations de l’ensemble de la chaîne de création de valeur aient des perspectives et qu’ils puissent remplir leur mandat à long terme, et cela également pour les entreprises de plus petite taille. En outre, l’interpellant souhaite savoir si le Conseil fédéral est favorable à un approvisionnement suffisant en denrées alimentaires indigènes de grande qualité.


Le Conseil fédéral n’y a pas encore donné de réponse. Les signes venant de la population soulignent cependant l’urgence et l’importance de cette requête.

C’est à nous de prendre les choses en main

Les bases de la politique agricole suisse sont fixées dans la Constitution fédérale à l’article 104 sur l’agriculture:
1    La Confédération veille à ce que l’agriculture, par une production répondant à la fois aux exigences du développement durable et à celles du marché, contribue substantiellement:
a.    à la sécurité de l’approvisionnement de la population;
b.    à la conservation des ressources naturelles et à l’entretien du paysage rural;
c.    à l’occupation décentralisée du territoire.
Les citoyens suisses sont appelés à se servir de leurs droits politiques pour exiger la mise en œuvre de l’article 104. Ce qui doit absolument faire partie d’une politique agricole moderne et durable (dans le sens du maintien de la productivité), c’est la protection et la promotion des structures de production et d’approvisionnement existantes. Au moyen de bases législatives et des ordonnances correspondantes, il faut garantir à l’agriculture en général et aux paysans une base d’existence fiable et durable. Les «réformes» en cours empêchent la planification et la gestion de l’exploitation à long terme et contiennent avant tout des risques considérables lors du règlement de la succession. Il faut également exiger que l’ensemble des instruments – souvent présentés de façon anodine (règlement des paiements directs, base de calculs et leur application) –, servant principalement à l’assainissement structurel et conduisant à la disparition des petites et moyennes exploitations agricoles, soient éliminés.
Nous devons nous séparer de la «politique du beau temps» et penser de façon différenciée aux scénarios de crise potentiels. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons déterminer la réelle importance de l’agriculture pour notre indépendance politique et notre sécurité de l’approvisionnement. De même, nous pourrons promouvoir et soutenir les «primes de risque» nécessaires à développer une politique structurelle favorisant la sécurité alimentaire dans notre pays.


Actuellement, nous en avons encore le temps.


Une lueur d’espoir représente le massif rejet du contre-projet gouvernemental à l’initiative sur la «sécurité alimentaire» de l’Union suisse des paysans. Le projet des initiants avait été transformé en son contraire par le Conseil fédéral. Au lieu de donner une perspective aux familles paysannes suisses et de protéger l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires indigènes ainsi que de protéger les terres arables pour la production agricole, le Conseil fédéral propage l’accès au libre-échange agricole. Une telle réinterprétation d’une initiative populaire fédérale n’a pas été du goût des participants à la consultation concernant le contre-projet gouvernemental.


Une première possibilité pour renforcer l’agriculture indigène se présentera aux citoyens avec la votation populaire concernant l’initiative sur la sécurité alimentaire. Profitons-en pour transformer notre politique agricole de manière à ce quelle soit adaptée aux défis de l’avenir et fiable pour l’approvisionnement en denrées alimentaires indigènes de notre pays. •

dimanche, 31 mai 2015

Les négociations secrètes sur les accords commerciaux représentent une menace pour les droits de l’homme

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Les négociations secrètes sur les accords commerciaux représentent une menace pour les droits de l’homme

par le professeur Alfred M. de Zayas,

expert indépendant de l’ONU pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Genève, le 23 avril 2015 – Le professeur Alfred de Zayas, expert indépendant des Nations Unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, s’est exprimé jeudi de manière très préoccupée quant au manque général de conscience des effets négatifs qu’entraînent les accords de libre-échange et les accords concernant la protection réciproque des investissements bi- et multilatéraux – les versions existantes comme celles en cours de négociation – sur le respect des droits de l’homme dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en voie de développement.

Je suis préoccupé par le secret qui entoure les négociations sur les accords commerciaux dont sont exclus des groupes d’intéressés tels les syndicats, les associations écologistes, les mouvements pour la sécurité alimentaire et les professionnels de la santé.


La divulgation proactive par les gouvernements, d’authentiques consultations et la participation des citoyens aux processus décisionnels sont indispensables, si ces accords sont sensés être légitimés démocratiquement.


L’adoption de tels accords par une procédure accélérée a des effets négatifs sur la promotion d’un ordre mondial démocratique et équitable.


Cela introduit une sorte de privation des droits des populations et constitue une violation des droits de l’homme exigeant que chaque citoyen ait le droit et la possibilité de participer à la gestion des affaires publiques (article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques [PIDCP]).


On constate un manque général de conscience quant aux conséquences négatives des accords de libre-échange existants, bi- et multilatéraux, sur le libre exercice des droits de l’homme – dont notamment le droit à la santé, le droit à la formation et le droit de vivre dans un environnement sûr, propre, sain et durable.


Tenant compte des nombreux accords actuellement négociés et des risques potentiels qu’ils exercent sur les droits de l’homme et sur l’environnement, leurs répercussions éventuelles dans ces deux domaines devraient être évaluées d‘urgence par des analyses d’impact ex ante et ex post [au préalable et après les faits, ndt.].


Je suis particulièrement préoccupé par les conséquences sur les droits de l’homme qu’avaient et auront, visiblement aussi à l’avenir, les arbitrages entre investisseurs et Etats («Investor-state dispute settlement» (ISDS), un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats1) et notamment par les règlementations permettant aux investisseurs de contester la validité de la législation nationale et des décisions de l’administration nationale si ceux-ci risquent de diminuer les bénéfices des investisseurs.


De tels tribunaux entre Etats et investisseurs se composent de médiateurs (juges dans un tribunal arbitral), généralement des avocats d’entreprise, dont l’indépendance a été remise en question suite à des conflits d’intérêts. Il n’y a aucune possibilité de faire appel contre leurs décisions et on ne peut nulle part leur demander des comptes.


Le manque évident d’indépendance, de transparence et de responsabilité des tribunaux d’arbitrage ISDS représente également une violation (prima facie [au premier regard, ndt.]) du principe fondamental de légalité, comme cela est stipulé dans le droit international, notamment à l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), exigeant que les procédures judiciaires doivent être réglées par des tribunaux indépendants.
On a objecté que les ISDS privilégient le «big business» face aux droits et aux intérêts des salariés et des consommateurs. La construction de systèmes parallèles de règlement des litiges et la levée des contrôles et des possibilités de recours sont incompatibles avec les principes de la constitutionnalité et de l’Etat de droit et sont donc nuisibles aux bien-être moral de la société («contra bonos mores» [contraire aux bonnes mœurs, ndt.]).


Etant donné que tous les Etats sont liés par la Charte des Nations Unies, tous les accords bi- et multinationaux doivent correspondre à cette Charte et donc aux principes de l’égalité et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à l’égalité souveraine des Etats, à l’interdiction des menaces ou du recours à la force et à l’interdiction de l’intervention dans les affaires faisant fondamentalement partie de la jurisprudence interne des Etats.


Selon l’article 103 de la Charte des Nations Unies,2 les dispositions des accords de libre-échange et ceux concernant la protection réciproque des investissements doivent, tout comme les décisions des tribunaux d’arbitrage ISDS, être compatibles avec la Charte de l’ONU. Ils ne doivent conduire ni à une violation ni à une dégradation ni à une suppression de la protection par les droits de l’homme. Par ailleurs, ils ne doivent pas non plus mettre en danger la souveraineté étatique ou l’obligation fondamentale de l’Etat de garantir les droits de l’homme et le bien de toutes personnes vivant dans le champ d’application de sa jurisprudence. Les accords ou les décisions de tribunaux d’arbitrage violant les droits humanitaires internationaux sont nuls et non avenus, puisqu’ils ne sont pas conformes à l’article 103 de la Charte des Nations Unies et en contradiction avec l’«ordre public» international. •

Source: www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Page/DisplayNews.aspx?NewsID=15883&LangID=E
(Traduction Horizons et débats)

1 Procédure judiciaire, devant les tribunaux d’arbitrage envisagés, par laquelle des fédérations industrielles, des groupements économiques ou des entreprises peuvent porter plainte contre des gouvernements, sans que le contraire soit possible.


2 L’article 103 de la Charte des Nations Unies prévoit qu’«en cas de conflit entre les obligations des membres des Nations Unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord international, les premières prévaudront».

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Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

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Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

Auteur : Philippe Migault
Ex: http://zejournal.mobi

On pourrait se demander si, pour les fauteurs de guerre, l’entretien d’une peur permanente n’est pas plus rentable que la guerre elle-même. Une guerre, quelle que soit sa férocité et sa durée, peut toujours prendre fin, et elle peut devenir incontrôlable à tout moment. En revanche, l’entretien de la peur permanente face à une menace fictive est facilement contrôlable, dosable à souhait, pour aboutir, finalement, aux mêmes résultats : état de guerre, pouvoirs accrus, maitrise de la gestion de la population, et surtout, une industrie de l’armement qui fonctionne à plein. Que demander de plus ?

Qu’il s’agisse des guerres ou de toute autre crise, Spin Doctors et médias réutilisent les mêmes procédés, ressassent les mêmes « informations », dès lors que les évènements se prolongent. C’est ce qu’on appelle dans la presse un marronnier.

Vous avez aimé vous faire peur l’été dernier, quand toute la presse occidentale annonçait la ruée des blindés russes sur l’Ukraine, assurait que Vladimir Poutine était prêt à « prendre Kiev en deux semaines »? Vous adorerez la nouvelle série de l’été, la menace nucléaire en Europe. Pour les acteurs pas de surprise, le casting reste le même. Dans le rôle de l’innocente victime, l’Ukraine. Dans celui des ignobles renégats, les séparatistes du Donbass. Le côté obscur de la force conserve son siège au Kremlin. Comme dans tout bon western le justicier ne peut être qu’Américain. France et Allemagne tiennent leur rôle de figurants. Enfin l’Union Européenne se charge du chœur, commentant une tragédie à laquelle elle n’a pas même les moyens de prendre part.Bien entendu il faut pour cette « saison 2 » maintenir le spectateur en haleine.Celui-ci a constaté que la grande charge annoncée de l’Armée Rouge, que l’on disait ressuscitée, n’a finalement pas eu lieu.S’il est un tant soit peu averti, il ne lui aura sans doute pas échappé qu’un général français, patron de la Direction du Renseignement Militaire, a vendu la mèche sur le scénario de l’an dernier, révélant ce que tous les esprits un tant soit peu indépendants savaient, ou subodoraient, à savoir que les services de renseignement américains avaient une fois encore monté une grossière opération d’intoxication et que le risque d’attaque russe en Ukraine n’avait jamais été avéré.Il faut donc faire plus fort pour que « l’occidental » moyen s’inquiète, s’indigne. En deux mots, y croit.

En conséquence nous assistons depuis plusieurs jours à une montée en puissance des rumeurs alarmistes.Parce qu’il faut bien reprendre un peu des ingrédients précédents, l’agence Reuters a annoncé hier que l’un de ses envoyés spéciaux dans l’Oblast de Rostov a aperçu des trains transportant des blindés et des lance-roquettes multiples. Une forte concentration de troupes aurait été constatée à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la frontière russo-ukrainienne.

Peu importe à Reuters que Rostov-sur-le-Don soit le quartier général de la région militaire « Sud » de la Russie, où de très nombreuses forces sont stationnées compte tenu de l’instabilité du Caucase. Il va de soi pour l’agence anglo-canadienne que ces unités ne peuvent être destinées qu’à une chose: participer aux combats du Donbass si ceux-ci devaient reprendre.

Avant-hier le quotidien « The Moscow Times », dont on connaît « l’impartialité » vis-à-vis des autorités russes, rapportait que la marine lettone avait constaté qu’un sous-marin russe était passé à 9 kilomètres de ses eaux territoriales, tandis qu’un Antonov-22, pour les béotiens un vieil avion de transport quadrimoteurs non armé, avait volé à proximité de la Lettonie, mais au-dessus des eaux internationales, mardi.Peu importe au Moscow Times que le trafic naval et aérien entre les principales bases de la marine russe en Baltique, Saint-Pétersbourg et Baltiïsk, s’effectue nécessairement en longeant les côtes lettones. Peu importe qu’aucune violation des eaux territoriales ou de l’espace aérien n’ait eu lieu. Il s’agit bien entendu d’une tentative d’intimidation ou d’espionnage.

Ultime ingrédient du scénario catastrophe, le Secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, a dénoncé mardi la « rhétorique nucléaire » russe, condamnant le possible déploiement de missiles Iskander dans l’oblast de Kaliningrad, et jugeant que « les bruits de botte russes sont injustifiés, déstabilisants et dangereux ». Barack Obama et son Vice-Président, Joe Biden, ont immédiatement surenchéri sur le même thème. Une atmosphère qui a permis au très atlantiste webzine franco-américain Slate de surfer sur la vague en annonçant mercredi que « pour un officiel de l’OTAN une guerre éclatera cet été (et que) si on a de la chance, elle ne sera pas nucléaire ».Peu importe à Slate que sa source, John Schindler, soit un ancien analyste de la NSA, dont on connaît la fiabilité, et qu’il enseigne à l’Ecole navale américaine. Peu importe que M. Schindler rapporte les propos anonymes d’un membre de l’OTAN, organisation dont chacun sait qu’elle ne crie jamais au loup pour rien. Nous sommes, à n’en pas douter, au bord de l’holocauste thermonucléaire.

Nul n’est en mesure de dire combien de temps encore la tragédie ukrainienne se prolongera. Longtemps sans doute tant les haines sont désormais durablement installées et les facteurs susceptibles d’aggraver innombrables.

Ce qui est certain c’est que la guerre de propagande engagée dans les médias des différentes parties en présence va sans doute aller, elle, s’intensifiant, avec, à la clé, des affirmations de plus en plus péremptoires, un ton de plus en plus effrayant, bref tous les ingrédients du bourrage de crâne.

 - Source : Philippe Migault

samedi, 30 mai 2015

Paix et coopération pour l’Europe entière

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Paix et coopération pour l’Europe entière

par le Pr Viatcheslav Dachitchev,

* ancien colonel d’Etat-major; Académie russe des sciences

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Le développement de l’Europe est marqué par une particularité terrible – la lutte continuelle pour l’hégémonie entre la France, l’Allemagne et la Russie ou précédemment l’Union soviétique. Un combat qui a duré des siècles, qui a dépassé les frontières de l’Europe et s’est étendu à des guerres mondiales. Il a apporté aux peuples, en périodes régulières, des souffrances, des victimes et des destructions terribles. Les Etats-Unis ont tiré de cette «confrontation européenne» d’immenses avantages géopolitiques et économiques. Elle lui a finalement permis, de prendre contrôle de l’Europe occidentale pour la positionner face à la Russie et pour précipiter les Européens dans une crise politique pré-guerrière au début du XXIe siècle. Le maintien et si besoin l’aggravation de cette «confrontation européenne» sont devenus des missions primordiales de la politique mondiale des Etats-Unis. La Grande-Bretagne a, elle aussi, exploité la collision entre les intérêts français, allemands et russes à son avantage.

dachéééé.jpgAussitôt qu’une des trois puissances mentionnées commença à aspirer à l’hégémonie, les deux autres s’unissaient contre elle. La Russie et la Prusse entrèrent en lice contre la France napoléonienne, lorsque celle-ci commença la conquête de l’Europe. Pendant la Première Guerre mondiale, la France et la Russie unirent leurs forces contre l’Allemagne. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique et la France luttèrent à nouveau contre le danger menaçant de l’hégémonie de l’Allemagne nazie. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’y joignirent.


Après la Seconde Guerre mondiale, le commandement stalinien a pris la relève en tant que porte-bannière de la politique hégémoniste. Entrainée par une attitude missionnaire communiste expansive – l’idéologie de la lutte des classes se trouvant en contradiction avec les lois de la géopolitique –, elle édifia pendant et à la suite de la guerre son contrôle sur l’Europe centrale et du sud-est en imposant aux pays de cette région le système de société soviétique. D’entrée les puissances occidentales y virent une sérieuse violation de l’équilibre des forces géopolitiques en Europe et dans le monde ainsi qu’une très sérieuse menace de leurs intérêts et de leur indépendance. C’est sur ce terrain que l’union des forces des Etats-Unis et des Etats d’Europe occidentale prospéra pour former un front commun face à l’Union soviétique. C’est avec grand plaisir que les élites américaines au pouvoir adoptèrent
le rôle de garant et sauveur des Etats occidentaux face au «danger venant de l’Est». C’est ainsi que se forma une coalition antisoviétique au niveau mondial. L’Union soviétique se trouva dans une situation extrêmement difficile et vulnérable. Les Etats-Unis cependant obtinrent la possibilité d’imposer leur dominance aux pays d’Europe de l’Ouest.

La division en Europe fut bénéfique pour les Etats-Unis

Il faut cependant avouer que cela fut suscité par de mauvais calculs graves et des décisions insensées de la part des dirigeants soviétiques d’alors. Au lieu d’utiliser toutes les forces du peuple soviétique et les richesses naturelles incommensurables à l’intérieur du pays pour la consolidation et l’amélioration de la société soviétique, les dirigeants entraînèrent le pays dans un affrontement inutile, destructif et dépourvu de toutes chances de succès avec les puissances occidentales. Sans parler du fait, qu’ils créèrent les conditions permettant aux Etats-Unis de se développer en une superpuissance mondiale, à un candidat à l’hégémonie mondiale qui commença à dicter sa volonté aux pays européens. La lutte éclatant périodiquement dans le triangle France–Allemagne–Russie (ou Union soviétique), qui créa la «guerre froide» et une profonde division en Europe, profita uniquement aux Etats-Unis. Et c’est pour cette raison que deux principes devinrent partie intégrante de la doctrine de politique étrangère des Etats-Unis: «garder les Américains en Europe» («to keep Americans in»), donc garantir la dominance des Etats-Unis en Europe, et «tenir à l’écart la Russie» («to keep Russia out»), donc empêcher par tous les moyens un rapprochement et une collaboration entre la Russie et les Etats européens, notamment l’Allemagne.

La Perestroïka et les principes d’une nouvelle politique étrangère

La prise de conscience du caractère nuisible de cette impasse dans les relations internationales en Europe et la nécessité de quitter cette voie, commença au cours de la perestroïka (réformation). Celle-ci permit aux dirigeants soviétiques de reconnaître qu’il était urgent de sortir l’Union soviétique de cette confrontation dangereuse avec l’Occident. Celle-ci menaçait non seulement toute l’humanité de l’apocalypse, mais dévorait également les meilleures forces du pays et empêchait de trouver des solutions aux importantes tâches à résoudre au niveau de la politique intérieure, notamment garantir une bonne qualité de vie et un haut niveau de vie aux citoyens soviétiques.


Dès 1985, les nouveaux dirigeants soviétiques, avec Michail Gorbatchev en tête, prirent cette tâche en mains. Dans les années de la perestroïka, on élabora les principales bases pour la nouvelle philosophie dans la politique extérieure soviétique. Ces bases principales sont les suivantes:
•    Refus et condamnation de toute politique messianique de dominance;
•    fin de la confrontation Est–Ouest et de la course aux armements;
•    respect du principe que dans les relations internationales doit régner la force du droit et non pas la force du plus fort;
•    reconnaissance du droit de chaque peuple, de choisir sa propre voie de développement;
•    démocratisation et humanisation profonde des relations internationales;
•    créer un lien indissoluble entre la politique et la morale;
•    transformation de la grande Europe (UE) en une Europe unie et création d’une entité qui sera à la fin un paysage juridique et culturel européen au niveau politique et économique («maison commune européenne»);
•    réorganisation de l’OSCE en une organisation centrale capable d’agir en faveur de la sécurité et de la coopération entre les Etats de la nouvelle Europe;
•    Suppression graduelle de la structure des blocs dans les relations internationales en Europe et interdiction de sphères d’influence et d’hégémonie sur le continent européen.
Tous ces principes caractérisèrent l’essence de la nouvelle politique étrangère socialiste. Sur la base de ces principes eut lieu l’unification pacifique de l’Allemagne, sans laquelle la «guerre froide» n’aurait pas pu être surmontée. Les pays d’Europe de l’Est ont obtenu leur indépendance. On abandonna la guerre en Afghanistan et retira les troupes soviétiques.

La Charte de Paris pour une nouvelle Europe – destinée à être oubliée par Washington

Le mémorable 21 novembre 1990 fut la cerise sur le gâteau de la politique étrangère soviétique sous Michail Gorbatchev, lorsque les représentants de tous les Etats européens signèrent une charte fondamentale internationale – la Charte de Paris pour une nouvelle Europe. Pour la première fois dans l’histoire, on atteignit un consensus européen sur le maintien de la paix, la sécurité et la coopération entre tous les Etats européens. Cette Charte de Paris fut également signée par les Etats-Unis et le Canada. Ils ne pouvaient pas rester à l’écart de cette tentative européenne de paix et de création d’une nouvelle Europe. Sinon les Etats-Unis auraient risqué la perte de leur crédibilité. C’est pourquoi ils se sentirent forcés de faire ce pas, bien que les principes de la Charte de Paris étaient dans le fond contraires à la doctrine de la politique étrangère américaine, fondée sur la division de l’Europe et la prédominance américaine. Après le délabrement de l’Union soviétique, Washington entreprit tout son possible pour faire oublier et disparaître la Charte de Paris de l’agenda européen. Et il en fut ainsi. Ceci causa un grave préjudice à la sécurité et la coopération européennes.
L’élite dominante américaine s’est donc rendue coupable qu’un des accords internationaux les plus importants du XXe siècle ait disparu. Ce traité était l’expression de véritables intérêts vitaux pour tous les peuples européens. Sous la pression exercée par Washington, on l’oublia même dans les mass médias occidentaux. Il paraît étrange qu’après 1991 même les responsables de la politique étrangère russe ne le mentionnèrent plus jamais. Dans la Charte de Paris, il s’agit pourtant du destin de l’Europe: «Nous, chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats participant à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, sommes réunis à Paris à une époque de profonds changements et d’espérances historiques. L’ère de la confrontation et de la division en Europe est révolue. Nous déclarons que nos relations seront fondées désormais sur le respect et la coopération. L’Europe se libère de l’héritage du passé. Le courage des hommes et des femmes, la puissance de la volonté des peuples et la force des idées de l’Acte final de Helsinki ont ouvert une ère nouvelle de démocratie, de paix et d’unité en Europe.»


Quelles paroles magnifiques! Il semblait que devant les peuples européens, ayant souffert au cours du XXe siècle de trois guerres mondiales – deux «chaudes» et une «froide» – avec tout ce que cela comprend d’horreurs indicibles, de pertes et de souffrances, s’ouvraient des lendemains réjouissants et des possibilités de créer une toute nouvelle Europe de paix, de stabilité et de coopération.

Les principes de la Charte de Paris

Il vaut la peine de rappeler les principes les plus importants de la Charte de Paris. Et cela non seulement par intérêt historique mais aussi parce que cela nécessite de les régénérer et de les appliquer en politique européenne afin d’écarter les dangers menaçant la sécurité du Vieux Continent et du monde entier. Car ce n’est pas par hasard que nous entendons de plus en plus souvent des voix irritées parler de la possibilité d’une nouvelle guerre mondiale. Voici donc les principes fondamentaux:


•    s’abstenir de recourir à toute forme de menace ou d’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique des Etats, ou d’agir à l’encontre des principes et des buts de la Charte des Nations Unies, de l’OSCE et du droit international.
•    Il faut donner une qualité nouvelle aux relations en matière de sécurité. La sécurité est indivisible et la sécurité de chaque Etat participant est liée de manière indissociable à celle de tous les autres. Pour le règlement des différends il faut trouver des moyens pacifiques. Il faut mettre au point des mécanismes de prévention et de résolution des conflits entre les Etats participants. Tous les pays s’engagent à coopérer pour renforcer la confiance et la sécurité.
•    Il est urgent de promouvoir la limitation des armements et le désarmement en Europe.
•    La réaffirmation de l’égalité de droits des peuples et leur droit à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies et aux normes pertinentes du droit international dans ce domaine, y compris celles qui ont trait à l’intégrité territoriale des Etats.
•    Il est indispensable d’intensifier les consultations politiques et d’élargir la coopération pour résoudre les problèmes économiques, sociaux, environnementaux, culturels et humanitaires. Cette résolution commune et l’interdépendance croissante des pays signataires de la Charte de Paris contribueront à vaincre la méfiance de plusieurs décennies, à accroître la stabilité et à bâtir une Europe unie.
•    Les dix Principes de l’Acte final guideront vers cet objectif. La pleine mise en œuvre de tous les engagements de la OSCE doit servir de fondement aux initiatives pour permettre aux nations de vivre conformément à leurs aspirations.
•    Il faut que l’Europe soit ouverte au dialogue et à la coopération avec les autres pays – y compris les Etats-Unis et le Canada –, favorable aux échanges et engagée dans la recherche de réponses communes aux défis du futur.
Ces nouveaux principes de la coopération européenne devaient, une fois réalisés, terminer une fois pour toutes les guerres sur le continent européen. Ils contiennent, en vue du XXIe siècle, la nouvelle philosophie de la paix et de la coopération entre les peuples.1

Cliché de l’ennemi et sanctions – aliénation artificielle de la Russie face à l’Europe

dach50_34339.jpgDans l’oubli de la Charte de Paris, l’Europe plongea à nouveau dans un état caractérisé par la division, la prédominance des Etats-Unis, la politique de l’isolement et l’affaiblissement de la Russie, sa diabolisation dans les yeux des publics européen et américain, une guerre de l’information sans précédent contre ce pays, menée de manière rusée et sournoise, ainsi qu’un renforcement massif de la politique antirusse de l’OTAN et de l’UE. En outre, on organisa des changements de régime «de couleur» dans les pays de l’espace post-soviétique avec le but d’y installer des gouverneurs américains, orientés vers la confrontation avec la Russie.
La situation en Europe s’aggrava fortement après le coup d’Etat de Kiev et la prise de pouvoir des nationalistes radicaux qui se déroula selon le scénario américain et financé par l’argent américain.2 Les leaders de l’«Euro-Maïdan» avaient été soigneusement sélectionnés par les services secrets des Etats-Unis et commencèrent strictement à accomplir toutes leurs missions. Dès le début, ils menèrent une politique caractérisée par des paroles antirusses et le combat contre la Russie, ce qui était aussi dans l’intérêt des stratèges américains. En Ukraine, ils déclenchèrent une guerre civile cruelle et fratricide. A Washington, on s’attendait à une intervention de la Russie ce qui aurait donné le prétexte de transformer la crise ukrainienne en un bain de sang européen. Il faut aussi dire que la relance des principes de la Charte de Paris pourrait servir à terminer la tragédie ukrainienne et que cette prise de conscience commence à gagner toujours plus de terrain dans les pays européens.


Les sanctions prises par les Etats-Unis contre la Russie étaient un élément essentiel de la crise européenne, leur objectif étant d’isoler la Russie encore davantage de l’Europe et d’aggraver la situation générale sur le continent. En outre, elles doivent créer une «image hostile» artificielle de la Russie en tant que grande puissance agressive.


Les hommes politiques expérimentés en Occident n’ont pas de peine à deviner ce qui se cache derrière l’image mensongère que donnent les Etats-Unis et ses vassaux européens de la Russie. L’ancien chancelier de la République fédérale d’Allemagne, Helmut Schmidt a déclaré déjà le 20 novembre 2007 dans une interview accordée à la radio Deutsche Welle: «La Russie ne représente aucun danger. Le danger vient des Etats-Unis.»

L’issue pour sortir de l’impasse

Aujourd’hui la renaissance d’un mouvement européen basé sur la Charte de Paris pour une nouvelle Europe, gagne de plus en plus en importance.3 Le respect des principes de cette Charte peut constituer une issue pour sortir l’Europe de la dangereuse impasse dans laquelle elle s’est engagée. La Charte correspond aux intérêts non seulement de la Russie, mais de tous les Etats européens.


Hans-Dietrich Genscher, pendant 18 ans ministre des Affaires étrangères de la République fédérale et par cette expérience un des politiciens européens les plus expérimentés en la matière, s’est prononcé en faveur du retour à la Charte de Paris. Dans son discours du 10 novembre 2012 à Berlin au centre culturel Willy-Brandt sur le sujet «La responsabilité des Allemands concernant l’Europe», il a expressément souligné que la fin durable d’une politique de domination est la condition primordiale pour une nouvelle Europe. Auparavant, le 18 mai 2012, il avait publié un article intitulé «Pas de confrontation, mais une coopération avec la Russie».4 Il y déclare: «Aujourd’hui, il faut que l’Amérique, l’Europe et la Russie déterminent ensemble leurs intérêts communs. Ils convergent beaucoup plus que certains bureaucrates de la sécurité à Bruxelles et des administrations comparables à Washington le pensent […]. Il en va aussi du rapport avec notre grand voisin à l’Est et de profiter des atouts d’une coopération Est-Ouest. Dans une situation se présentant difficile, il faut la sagesse des grandes personnalités politiques. Et cela signifie d’en finir avec la confrontation et de ne pas en permettre une nouvelle […]. Et il est important que l’Europe s’acquitte des grands projets de la Charte européenne de 1990. [mis en évidence par W. D.] Tout cela et la solution des grands problèmes de notre temps n’est possible qu’en commun avec la Russie, mais en aucun cas contre la Russie.»5

Les enseignements du XXe siècle: toute politique de prédominance est illégale

A vrai dire, cela est la conclusion principale de l’histoire du développement européen au cours du XXe siècle. Au XXIe siècle, il faut, pour assurer la survie, une nouvelle philosophie de paix et de coopération déclarant toute politique de prédominance contraire à la loi et créant des garanties fermes contre l’éclatement de la guerre en Europe et contre toutes les forces voulant la fomenter de l’extérieur. Il semble que certains politiciens européens, dont le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, en sont conscients. Un processus unique en témoigne: leur voyage commun à Moscou et les contacts constants avec le président russe Vladimir Poutine lors de l’élaboration des mesures pour terminer la guerre en Ukraine, une guerre qui menace sérieusement la paix européenne. Tout porte à espérer que cette visite prépare une bonne base pour la coopération entre la France, l’Allemagne et la Russie pour fortifier l’unité de l’Europe, la sécurité et le bien-être de tous les peuples européens, ainsi que leur progrès économique, scientifique et culturel.

Coopération au lieu de confrontation pour le bien des peuples européens

Maintenant, les conditions pour la convocation d’une nouvelle réunion européenne ont mûri. Il est temps de décider du retour de l’Europe aux principes renouvelés de la Charte de Paris conformément aux exigences actuelles. C’est le moment, avant qu’il ne soit trop tard, d’abandonner la voie erronée de la confrontation entre les pouvoirs européens et de se mettre au travail pour créer une nouvelle Europe. La coopération étroite entre la France, l’Allemagne et la Russie doit servir à son bien-être. La coopération qui met définitivement un terme aux guerres dont les Européens ont tellement souffert.


Dans ce contexte, on peut se demander quelles seront les conséquences de cette coopération sur le statut, l’activité et le rôle géopolitique de l’Union européenne. Sans aucun doute, elle permettra d’élargir fortement le cadre de l’UE et d’augmenter l’efficacité politique et économique de cette organisation supranationale. Cela reviendrait à créer un nouvel espace d’intégration européen allant de Lisbonne à la côte de l’océan Pacifique et non pas uniquement à l’Oural, comme Charles de Gaulle l’avait imaginé. Cela ouvre aux pays de l’Europe des perspectives uniques et favorables pour tous les développements politique, économique, scientifique et culturel.


Cet espace d’intégration européen deviendra un élément d’un nouvel ordre mondial. Franz Betschon – colonel de l’état-major suisse – en a parlé de manière très intéressante dans son livre.6 Selon ses idées, l’image de l’avenir pourrait se présenter de la manière suivante: l’Europe et l’Asie forment une unité économique; la notion de «l’Occident» perd son importance; l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord cessent d’exister sous forme d’une entité homogène; l’Europe continentale s’orientera vers l’Est; les Etats-Unis perdent leur prédominance; l’UE et OTAN seront remplacés par autre chose.


La variante du développement global, telle que la présente Franz Betschon, est naturellement à comprendre comme un avenir éloigné. Mais on doit lui accorder qu’il a détecté assez correctement les grandes tendances de l’évolution du nouvel ordre mondial et la place de l’Europe dans cet ordre. Le succès d’un développement dans ce sens est autant dans l’intérêt de la Russie que des autres pays européens.    •

(Traduction Horizons et débats)
1    La «Charte de Paris pour une nouvelle Europe» se trouve dans de nombreuses langues sur Internet.
2    Pour approfondir cf. V. Dachitchev: La tragédie
ukrainienne et la nouvelle ‹guerre froide› des Etats-Unis contre la Russie, in: Sozial-humanitäre Kenntnisse, n° 4, 2004; Geopolitik, n° 1, 2014 (en russe)
3    Plusieurs études concernant ce sujet par l’auteur. Cf. «Es ist an der Zeit zu den Prinzipien der Pariser Charta zurückzukehren.» in: Geopolitika, 15/8/12; dans le recueil «Geopolitik. Theorie, Geschichte, Praxis. Arbeiten der internationalen wissenschaftlich-praktischen Konferenz», wiss. Verlagszentrum «Raum und Zeit», Moscou 2012. «Die Pariser Charta – eine Zukunftschance für Europa», in: Wirtschaftliche und philosophische Zeitung, n° 36 (926), septembre 2012
4    Hans-Dietrich Gentscher: «Nicht Konfrontation, sondern Kooperation mit Russland», in: Tagesspiegel, 19/5/12. L›article a été reproduit en Russie dans la revue Raum und Zeit, n 1, 2013
5    Dans la revue déjà citée Raum und Zeit, p. 13
6    Franz Betschon. Das eurasische Schachturnier. Krisen, Hintergründe, Prognosen. Frankfurt/Main, 2009

* Viatcheslav Dachitchev, né à Moscou en 1925, est politologue et historien. Il est fils du général Ivan Fjodorovich Dachitchev (1897–1963). Il participa à la Seconde Guerre mondiale entre 1943 et 1945 dans le groupe de reconnaissance du 4e front ukrainien. De 1945 à 1949, il étudia l’histoire moderne à l’Université Lomonossov et enseigna à l’Académie militaire «M. W. Frunse». Il continua ses études jusqu’en 1953. De 1953 à 1968, il travailla comme rédacteur de divers magazines militaires. Dans les années 60, il fut entre autre maître de conférences à l’Université de Moscou. De 1972 à 1990, il dirigea le service des questions de politique étrangère à l’Institut des pays socialistes de l’Académie des sciences et de 1987 à 1989, il fut en même temps sous Gorbatchev, président du Conseil scientifique consultatif au ministère soviétique des Affaires étrangères. Jusqu’en 1990, il dirigea le département des questions de politique étrangère à l’Institut d’études économiques et politiques de l’Académie russe des sciences. Au début de la perestroïka, il fut également professeur à l’Académie diplomatique du ministère soviétique des Affaires étrangères. Il fut le conseiller de Gorbatchev en matière de politique étrangère et passe pour un pionnier de la détente entre l’Est et l’Ouest, de la réunification allemande et, de manière générale, des droits de l’homme, de la démocratie et de l’économie de marché. Dans les années 90, il enseigna comme «professeur invité» à l’Université libre de Berlin (1991), aux universités de Munich (1992) et de Mannheim (1995). De 1997 à 2005, il fut membre du comité de la fondation «Marion-Dönhoff». En 1995, il eut l’honneur de recevoir le «Prix Friedrich-Joseph-Haass» pour l’«excellente contribution à l’entente russe-allemande». En 1998, il retourna en Russie et travailla jusqu’en 2006 en tant que chercheur principal pour les études géopolitiques au Centre des études économiques et politiques à l’Institut économique de l’Académie des sciences de Russie.

Was ist los in Mazedonien?

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Was ist los in Mazedonien?

von Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Vor 14 Jahren, im Jahr 2001, stand das nördlich an Serbien und südlich an Griechenland grenzende kleine Balkanland Mazedonien monatelang in den Schlagzeilen. Das Land drohte in einem Bürgerkrieg zu versinken. Kämpfer einer mazedonischen UÇK, unterstützt von der kosovarischen Organisation mit demselben Namen und auch von US-Geheimdiensten und US-Militärs, überzogen Mazedonien mit Anschlägen und Angriffen auf Polizei und Militär des Landes. Die UÇK-Kämpfer und ein grosser Teil der westlichen Politiker und Medien sprachen damals von einem berechtigten Kampf gegen die Diskriminierung der albanisch-stämmigen Bevölkerung im Lande, andere Stimmen ordneten die Gewalttaten der UÇK, ähnlich wie beim Kosovo, in grössere geopolitische Zusammenhänge ein. Im August 2001 einigten sich die Konfliktparteien auf ein Abkommen, das der albanisch-stämmigen Bevölkerung gesellschaftliche und politische Sonderrechte einräumte. Einer der damaligen führenden UÇK-Kämpfer aus dem Jahr 2001, Ali Ahmeti, sitzt heute in der Regierung des Landes.
Die vergangenen 14 Jahre war es ruhig geworden um das Land. Seit 2005 ist Mazedonien Beitrittskandidat für die EU. Es heisst sogar, das Land wolle in die Nato. Aber die Regierung des Landes hat sich den Sanktionen der US-Regierung und der EU-Regierungen gegen Russland nicht angeschlossen. Statt dessen hat sie sich bereit erklärt, eine Transitstrecke in Mazedonien für die von Russland geplante Pipeline durch die Türkei (Turkish Stream) zu bauen. Die Führung der Pipeline-Trasse durch die Türkei hatte Russ­land mit der Türkei Anfang 2015 ausgehandelt. Sie soll statt South Stream, deren geplanter Verlauf durch Bulgarien von der EU behindert wurde, gebaut werden, um russisches Erdgas ungehindert nach Südosteuropa bis hin nach Österreich transportieren zu können. Mazedonien ist als Transitland für den Pipelinebau sehr wichtig.1


Seit 2 Wochen ist Mazedonien in die Schlagzeilen zurückgekehrt. Anlass war eine Razzia der Polizei des Landes in der Stadt Kumanovo. Dort gibt es ehemalige UÇK-Kämpfer, die Attentate geplant haben sollen. Sehr wahrscheinlich sind sie auch am Drogenhandel beteiligt. Die Stadt gilt als Zwischenstation für aus Afghanistan kommende Drogentransporte. Sie liegt ganz nahe bei der Grenze zu Serbien, aber auch nahe der Grenze zum Kosovo, der Hauptumschlagplatz für die Drogentransporte nach Europa ist. Bei der Razzia in Kumanovo kam es zu stundenlangen Feuergefechten, bei denen 22 Menschen starben, darunter 8 Polizisten.

 

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Westliche Medien kommentierten die Ereignisse unterschiedlich. Manche sprachen von einem zu harten Vorgehen der mazedonischen Sicherheitskräfte, das ethnisch motiviert gewesen sei und sich gegen die albanisch-stämmige Bevölkerung gerichtet habe. Andere behaupten, der Ministerpräsident des Landes habe die Feuergefechte in Kumanovo inszeniert, um von eigenen Problemen und der Unzufriedenheit der Bevölkerung abzulenken. Richard Howitt von den sozialistischen Fraktion im EU-Parlament meinte gar, die Bürger Mazedoniens hätten nach den Kämpfen in Kumanovo ein Trauma erlitten.


Interessanterweise hat aber selbst der ehemalige UÇK-Kämpfer und das heutige Regierungsmitglied Ali Ahmeti in einem Interview mit der österreichischen Zeitung «Die Presse» (19.5.2015) zugegeben: «Ich kann nicht verneinen, dass wir einige der Leute kennen, die daran beteiligt waren. Einige davon waren frühere Mitglieder der UÇK.» Um dann aber gleich im Anschluss Russ­land zu attackieren: «Meine Sorge ist auch: Warum hat Moskau aus der Sache ein Thema gemacht? Russlands Aussenminister Lawrow hat gesagt, die euroatlantische Erweiterung auf dem Balkan sei eine Provokation für Russland. Und vor einigen Tagen hat Lawrow bei einem Besuch in Serbien behauptet, die Vorfälle in Mazedonien seien von der Nato, der EU und Washington provoziert worden. Ich weise das massiv zurück.»


In der Tat hat der russische Aussenminister jetzt schon mehrfach geäussert, dass hinter den Vorgängen in Mazedonien der erneute Versuch einer «farbigen Revolution» steckt (siehe Text auf Seite 2). Ein paar Tage nach den Feuergefechten in Kumanovo gab es in der Hauptstadt des Landes Demonstrationen gegen den Ministerpräsidenten und die Forderung nach seinem Rücktritt und nach Neuwahlen. In westlichen Medien, zum Beispiel von der international ausgestrahlten Deutschen Welle, werden diese Proteste in den höchsten Tönen als Ausdruck demokratischen Aufbegehrens gewürdigt. Dem Ministerpräsidenten werden illegale Abhöraktionen und Korruption vorgeworfen. Kritik an der Regierungsspitze und Forderungen nach grundlegenden Änderungen der Politik sind auch der Tenor der Stellungnahmen aus der EU und den USA. Lauter als in den vergangenen Jahren wird von EU-Politikern ein baldiger EU-Beitritt des Landes gefordert. Besonders hervor tun sich dabei Politiker aus dem EU-Parlament. Der Integrationsprozess in die EU, so der Abgeordnete der Europäischen Volkspartei im EU-Parlament, Edward Kukan, sei eines der wichtigen Instrumente, die helfen könnten, die Krise zu überwinden. Die EU-Kommission forderte die mazedonische Regierung auf, wieder auf die «richtige Spur» zu kommen, also in Richtung EU-Mitgliedschaft und EU-Politik.


Kritische Stimmen aus Russland und aus Serbien – dort beobachtet man bis in die Regierung hinein die Vorgänge in Mazedonien mit grösster Sorge – werden hingegen als «Verschwörungstheorie» abgetan – so zum Beispiel von der Deutschen Presseagentur (dpa) am 19. Mai oder von der Zeitung «Die Welt» am 20. Mai – und sogar ins Gegenteil gewendet. So heisst es, Russland wolle Mazedonien dem westlichen Bündnis entreissen und das westliche Bündnis spalten. So zum Beispiel vom SPD-Politiker und ehemaligen Staatssekretär im deutschen Verteidigungsministerium Walter Kolbow. Kolbow war Staatssekretär unter dem deutschen Verteidigungsminister Rudolf Scharping von der SPD, der 1999 einer der deutschen Wortführer für den völkerrechtswidrigen Krieg gegen Jugoslawien war. Auch die US-Regierung zeigt sich an dem kleinen Land auf dem Balkan sehr interessiert. Bei n-tv.de hiess es am 20. Mai: «Die Krise im Land bereitet auch der US-Regierung Sorgen. Seine Regierung verfolge das Geschehen in Mazedonien genau, sagte der Sprecher des US-Aussenministeriums Jeff Rathke. Die Behörden müss­ten die gegen die Regierung erhobenen Vorwürfe prüfen, die sich ‹aus jüngsten Enthüllungen› ergäben.»
Interessant ist aber auch, was die Schweizer Internetseite Schweizer Magazin berichtet. Dort heisst es in einem Beitrag vom 20. Mai zu den Demonstrationen gegen die mazedonische Regierung: «Am vergangenen Wochenende wurden einige tausend Demonstranten aus allen Ecken des Landes mit Bussen herangekarrt, von denen viele für ihre Demonstrationsbegeisterung sogar 500 Denar erhielten. Sie sollten auf Anweisung von George Soros Medien mit geschickten Kameraeinstellungen die Zahl der Demonstranten als ‹100 000› präsentieren.» Zudem sollen von den Regierungsgegnern Schlägertrupps engagiert worden sein.
Wie dem auch sei, es gibt gute Gründe dafür, sich ein genaueres Bild zu machen, das über die Berichte der westlichen Mainstream-Medien hinausgeht. Dem dient für einen ersten Blick die folgende Zusammenstellung.    •

1    Eine ausführliche Analyse zur Bedeutung der Balkan-Staaten für die europäische Energieversorgung leistet der Artikel von Jens Berger: Europa und der kalte Pipeline-Krieg, www.nachdenkseiten.de  vom 20.5.2015

Mazedonien – Blaupause nach dem Muster von «Regime change»

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Mazedonien – Blaupause nach dem Muster von «Regime change»

Interview mit Zivadin Jovanovic*,

Präsident des Belgrad Forum for a World of Equals

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Sputniknews: Bei seinem kürzlichen Besuch in Serbien äusserte sich Sergej Lawrow über die Sorge Russlands hinsichtlich der Gewalt in Mazedonien und der Idee eines «Gross­albaniens». Welche Unterstützung haben albanische Nationalisten auf dem Balkan und international?

Zivadin Jovanovic: Wir sind alle wirklich sehr besorgt wegen der laufenden Destabilisierung von Mazedonien. Zu den wachsenden sozio-ökonomischen Problemen in der Region kommen hier nun massive Gewalt und die politische Destabilisierung von Mazedonien hinzu. Die Idee von Grossalbanien ist alt, aber sie ist durch die Nato-Aggression von 1999 unterstützt worden, und 2008 wurde die Idee weiter verstärkt durch die unilaterale Sezession der serbischen Provinzen Kosovo und Metohija, unterstützt und anerkannt von den USA und den meisten Regierungen der EU/Nato-Mitgliedstaaten. Es kann kaum bezweifelt werden, dass die gegenwärtige Destabilisierung von Mazedonien nicht ohne den Willen und ohne die Unterstützung derselben westlichen Kräfte geschehen kann. Stellungnahmen von verschiedenen westlichen Hauptstädten, die Teilnahme von einigen westlichen Botschaftern an den Demonstrationen in Skopje, die Slogans und allgemein die westliche Propaganda sind mehr als deutlich. Serbien ist gewiss eines der Länder in der Region, die für die Stabilisierung von Mazedonien sind und die die Idee von «Grossalbanien» verurteilen.

Denken Sie, dass die gegenwärtigen Proteste ein Versuch sind, die jetzige Regierung von Mazedonien zu destabilisieren? Und glauben Sie, dass diese Versuche mit den «farbigen Revolutionen» und den «Regime change»-Operationen zusammenhängen, die vom Westen gesponsert waren, das heisst im ehemaligen Jugoslawien (Otpor!), in Georgien (Rosenrevolution) oder in der Ukraine (Euro­maidan)?

Ich denke, dass die jetzigen Vorgänge in Mazedonien nach dem «Regime change»-Muster in Serbien (Jugoslawien) und in anderen Orten in Europa und in Nordafrika verlaufen, oder wie die derzeitigen Versuche, Brasilien, Venezuela und Argentinien zu destabilisieren. Es gibt sicherlich bestimmte Details, die von Land zu Land verschieden sind, aber die wesentlichen Phasen und Instrumente sind die Propagandamaschinerie, um in der Bevölkerung Unzufriedenheit zu schaffen, massive Proteste und sogar bewaffnete Zwischenfälle zu organisieren, Forderungen nach «Veränderungen» voranzutreiben und schliesslich legal gewählte Regierungen zu stürzen.

Lawrow sagte, dass die jüngsten «Ereignisse in Mazedonien vor dem Hintergrund des Verzichts der mazedonischen Regierung, sich der Sanktionspolitik gegen Russland anzuschliessen, ablaufen» und Skopje zudem «eine aktive Unterstützung in bezug auf den Bau der Gaspipeline Turkish Stream gezeigt» hat. Sind die USA daran interessiert, die Region für geopolitische Zwecke zu destabilisieren?

Ich glaube, Lawrow hat Recht. Die USA haben Angst, die Kontrolle über Europa und über Europas Zusammenarbeit mit Russland zu verlieren. Diesbezüglich betrachtet Wa­shington jedes Projekt, das Europa auf lange Sicht eigenständig, sicher und unabhängig macht, so wie South Stream, Turkish Stream oder irgendein anderes Projekt, als seinen geostrategischen Interessen entgegenstehend und versucht, das mit allen Mitteln zu verhindern. Mazedonien ist keinesfalls gross oder stark, aber es sieht Turkish Stream und den Freihandel mit Russland als im besten Interesse seines Landes. Bedauerlicherweise haben die USA ausser ihren eigenen Interessen kein Interesse für irgend jemanden, schon gar nicht für Mazedonien. Das ist die imperiale Logik. Aber die Zeit für die Weltpolizei ist abgelaufen. Die Geschichte schreitet weiter ungeachtet imperialer Prognosen.    •

*    Zivadin Jovanovic war von 1998 bis 2000 Aussenminister der Bundesrepublik Jugoslawien.

Quelle: www.beoforum.rs/en  vom 19.5.2015
(Übersetzung Zeit-Fragen)

jeudi, 28 mai 2015

La Russie étend son influence au sud

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La Russie étend son influence au sud

Auteur : The Saker
Ex: http://zejournal.mobi

La Russie projette d'inviter l'Inde, le Pakistan et l'Iran dans l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). C'était en discussion depuis longtemps, mais cette fois, c'est officiel : Sergei Lavrov vient de déclarer que lors du prochain sommet des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), la Russie proposera d'entamer le processus menant à l'adhésion de l'Iran comme membre effectif, ainsi que de l'Inde et du Pakistan.

Petit rappel. Les pays suivants sont actuellement membres de l’OCS : Chine, Kazakhstan, Kirghizstan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan ; les pays suivants sont actuellement observateurs et, par conséquent, candidats possibles : Afghanistan, Inde, Iran, Mongolie et Pakistan, tandis que le Belarus, le Sri Lanka et la Turquie sont des partenaires de dialogue. La prochaine future OCS inclurait donc, comme membres titulaires : la Chine, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan.

Il est important de rappeler que l’OCS est une organisation de sécurité incluant une forte composante militaire. Alors que son objectif principal est la coordination des États membres dans leur lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme, l’OCS a mené un certain nombre d’exercices militaires. L’OCS n’est pas une alliance militaire formelle, mais elle compte en son sein des pays qui sont membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), à savoir la Russie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Nous pourrions dire très approximativement que la fonction de l’OCS est similaire à celle de l’OTAN alors que celle de l’OTSC peut se comparer à celle du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (Supreme Headquarters Allied Powers Europe – SHAPE). Cette comparaison n’est pas à prendre à la lettre, mais de même qu’en Europe nous pouvons observer une alliance économique (l’UE), une alliance politique de sécurité (OTAN) et un commandement purement militaire (SHAPE), nous voyons en Asie l’Union économique eurasiatique (UEE), qui est l’alliance économique, l’OCS comme organisation politique de sécurité, et l’OTSC, l’organisation purement militaire.

Inutile de dire que tout cela horrifie positivement la Maison Blanche : non seulement les États-Unis se sont opposés à la création de l’OCS, de l’OTSC et de l’UEE à chaque étape du processus, mais la consolidation de ces organisations est une illustration vivante de leur perte d’influence et de puissance. Les États-Unis ont tenté de le bloquer, ils ont exercé des pressions énergiques pour empêcher quiconque d’y adhérer et ont même tenté de l’ignorer – et ils ont échoué : l’OCS croît en augmentant ses membres et son influence.

Pour dire les choses clairement, les États du BRICS sont maintenant parvenus à lancer un défi direct à l’hégémonie économique des États-Unis sur notre planète.  Les gens de Washington commencent à prendre lentement conscience de l’ampleur de la menace à laquelle l’Empire est confronté.

Ces développements illustrent aussi le contraste dramatique entre les méthodes et les objectifs diplomatiques des États-Unis et de la Russie. Alors que les États-Unis favorisent la méthode classique du diviser pour mieux régner, la Russie privilégie la méthode unir et diriger, conçue pour réunir d’anciens ennemis (comme l’Inde et le Pakistan ou la Chine et l’Inde) et construire de larges coalitions.

La perspective que l’Iran rejoigne l’OCS est perçue par Washington comme une provocation ouverte, un soufflet au visage de l’Empereur, tout particulièrement à un moment où les États-Unis et le royaume d’Arabie saoudite sont en guerre au Yémen, précisément dans le but de contenir l’Iran (évidemment, contenir la Russie, la Chine et l’Iran en même temps n’était pas un plan très intelligent, pour commencer!).  La réponse des États-Unis est prévisible : punir tous ceux qui sont impliqués dans le chaos. Cette fois, c’est la minuscule Macédoine qui fait l’objet de l’agression US (via les terroristes du Kosovo membres de l’UCK téléguidée par la CIA) avec l’intention délibérée d’envoyer à tout le monde le message suivant : mettez-vous du côté de la Russie et vous le payerez très cher. Il y a donc eu des avertissements d’analystes russes sur les risques des entraînements d’ISIS/EI en Géorgie ou une reprise de l’insurrection tchétchène, mais cette fois, avec le soutien direct des Ukronazis. Oncle Sam tente apparemment de frapper la Russie dans son ventre mou, mais ce plan n’a aucune chance de réussir parce qu’un tel ventre mou n’existe plus.

Le mythe de ventre mou de la Russie

Parmi les nombreux mythes de la géopolitique ancien style, il y avait le fameux ventre mou de la Russie. Pour être honnête, il y avait un peu de vérité là-dedans, mais pas beaucoup. Aujourd’hui, cependant, c’est tout à fait faux.

En réalité, les résultats combinés des deux guerres en Tchétchénie, de la guerre en Géorgie, de la guerre civile en Ukraine, de la menace terroriste au Daghestan, de l’insurrection wahhabite au Tadjikistan et du chaos provoqué par les États-Unis en Irak ont tous contribué à la définition et à la mise en œuvre d’une politique à long terme de la Russie pour cuirasser son maillon faible.

La toute première manifestation de cette politique a été la décision de déployer la division d’élite motorisée 201 au Tadjikistan en soutien direct aux gardes qui surveillent la frontière russo-tadjike.  Plus tard, cette décision a été rebaptisée 201e Base, pour refléter les compétences uniques de cette unité. Actuellement, des sous-unités de cette base sont cantonnées dans trois villes tadjikes, d’où elles couvrent toutes les zones sensibles. La 201e est, selon tous les standards, une force formidable, de loin supérieure à tout ce que le Tadjikistan ou l’Afghanistan pourraient déployer. Mais les Russes ont fait un pas de plus : les capacités récemment testées des forces aéroportées russes à se déployer en quelques heures au Tadjikistan ; sans aucun avertissement, des éléments de la 98e Division aéroportée ont été mis en alerte et transportés avec tout leur équipement et leurs armes au sud du Tadjikistan.

Cet exercice a été spécifiquement mené sous l’égide des forces de réaction rapide du CSTO et était destiné à tester la capacité russe de projeter sa puissance militaire exactement à la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan.

Actuellement, la position russe en termes de sécurité à l’égard de l’Afghanistan repose sur les éléments suivants : d’abord, maintenir de bonnes relations avec la population tadjike du nord de l’Afghanistan ; ensuite, renforcer les gardes-frontière et les forces armées régulières tadjiks en leur fournissant des instructeurs et de l’équipement ; déployer des troupes de gardes-frontières russes aux côtés de leurs collègues tadjiks ; puis maintenir une puissance de combat pugnace sous la forme de la 201e Base et, enfin, être prêt à renforcer cette 201e avec des forces aéroportées. Résultat, la Russie est maintenant capable de déployer un groupe de combat extrêmement puissant en 48 heures n’importe où, à l’intérieur ou à proximité du Tadjikistan.

Un autre exemple du ventre blindé de la Russie est la non moins formidable 58e armée basée dans et autour de la Tchétchénie, dont le récent record au combat comprend la défaite des Tchétchènes wahhabites en 2000 et celle de l’armée géorgienne en 2008.  La 58e armée est l’une des mieux entraînées et équipées des forces russes. Aujourd’hui, elle peut aussi compter sur le soutien total des forces tchétchènes loyales à Ramzan Kadyrov, et qui sont sans aucun doute les forces armées les mieux entraînées et les plus expérimentées du Caucase. Si les fous d’ISIS/EI tentent de pénétrer dans le Caucase (disons, par la Géorgie), ils se heurteront à une force militaire extrêmement puissante, qui serait supérieure à tout ce que la Syrie ou l’Irak pourraient déployer.

Enfin, il y a la Flotte de la mer Noire, considérée à l’époque soviétique comme la moins capable et, franchement, la moins importante des quatre Flottes soviétiques (Nord, Pacifique, Baltique et, en dernier, mer Noire – par ordre d’importance). Maintenant, avec la guerre civile en Ukraine et après la guerre en Géorgie, la flotte en mer Noire a retrouvé de l’importance, spécialement comme Flotte de Crimée. Les dirigeants russes ont annoncé qu’ils renforceront considérablement non seulement le groupe de forces en Crimée, mais également la Flotte de la mer Noire.

La solution choisie par la Russie a été la création, en Crimée, d’un groupement militaire séparé comprenant 96 formations et unités, dont la tâche inclura non seulement la protection des intérêts russes en mer Noire et dans le district fédéral de Crimée, mais aussi la réponse aux défis sur toute la distance de la zone maritime. En d’autres termes – projection de puissance.

La forteresse de Crimée, la Flotte de la mer Noire, la 58e armée et la 201e Base font toutes partie d’une nouvelle ceinture de force solidement blindée sur le ventre de la Russie, qui est tout à fait prête à faire face à toute menace venant du sud.

Conclusion

Au cours des dernières décennies, la Russie a investi des ressources considérables dans le développement d’une politique à multiples dimensions vers le Sud et l’Est. Au niveau politique, des organisations telles que l’OCS, l’OTSC et les BRICS forment un réseau d’alliances sur le soutien desquelles la Russie peut compter. Sur un plan militaire, la Russie a installé des verrous militaires sur son flanc sud en mer Noire, au Caucase et en Asie centrale et a développé ses capacités d’envoyer des renforts puissants à ces verrous. En effet, la Russie a créé un cordon sanitaire pour se protéger elle-même de l’instabilité sur sa frontière méridionale.  Cette combinaison de mesures politiques et militaires a donné à la Russie un haut niveau de souplesse pour répondre à n’importe quelle crise ou défi.

- Source : The Saker

L’ombra della rivoluzione colorata torna sui Balcani

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Nel caos macedone

L’ombra della rivoluzione colorata torna sui Balcani

Marcello Ciola

Ex: http://www.ilgiornale.it
 

Verso la fine di aprile un gruppo di rappresentanti dal Regno Unito, Stati Uniti, Turchia e Danimarca, auto-proclamandosi come “delegazione dell’OSCE”, si era recato nella ex Repubblica Jugoslava di Macedonia (FYROM) con la “missione” di porre domande e richieste al governo del neo eletto (ma al quarto mandato dal 2006) Nikola Gruevski.

Il Ministro degli Esteri russo, Sergej Lavrov, nei giorni successivi aveva presentato una interrogazione al segretario in carica dell’OSCE, il serbo Ivica Dadic, per far luce sulla faccenda. In tempi più recenti, sempre Lavrov ha sostenuto l’ipotesi che in FYROM si fosse ordito un tentativo di “rivoluzione colorata” proprio in occasione di quella “missione”.

Sono noti a tutti i fatti relativi agli scontri armati tra forze di polizia macedoni e un commando di reduci dell’UCK (Esercito di Liberazione del Kosovo) avvenuti a Kumanovo lo scorso 9 maggio e le proteste iniziate il 17 maggio a Skopje - in principio i due eventi erano stati programmati simultaneamente. Allo stesso modo, sono conosciute le motivazioni che hanno spinto diverse decine di migliaia di manifestanti a scendere in piazza: il premier macedone è accusato di autoritarismo, corruzione e, soprattutto, di spionaggio. Le intercettazioni sono state consegnate (presumibilmente da servizi segreti stranieri) nelle mani del leader dell’opposizione, il socialdemocratico Zoran Zaev, che fu accusato di corruzione, arrestato insieme a 5 suoi collaboratori 8 anni fa per poi essere graziato dall’ex presidente del suo partito e allora presidente della FYROM, Branko Crvenkovski. Ora, i due sono alla testa della protesta di Skopje accompagnati dall’ex primo ministro Radmila Sekerinska, già membro di spicco della fondazione Open Society del magnate George Soros (che ha sovvenzionato diverse rivoluzioni colorate nel vecchio blocco socialista), e da Srdja Popovic, leader dell’istituto CANVAS (legato a doppio filo con OTPOR, organizzazione che ha guidato la rivolta contro Milosevic in Jugoslavia). Insieme, invocano le dimissioni del governo in carica minacciando una nuova majdan in stile ucraino, ottenibile sfruttando le divisioni etniche, religiose e storiche connaturate nella FYROM. Immediato è stato il sostegno giunto dagli Stati Uniti e, più specificatamente, di Victoria Nuland, sottosegretario di Stato per gli Affari Europei, e da Paul Wohlers, ambasciatore USA presso Skopje. Come qualche cronista ha sottolineato, il sostegno che gli USA (e di alcuni suoi alleati) hanno garantito alla protesta di Skopje e al partito socialdemocratico può essere legato alle scelte politiche di Gruevski nei confronti della Russia. Infatti, il Premier macedone non ha appoggiato le sanzioni contro la Russia e, soprattutto, ha supportato il progetto di gasdotto Turkish Stream, sostituto del fallito South Stream, risolvendo l’impasse in cui si erano trovati al Cremlino. Con questa strategia, la FYROM si è candidata come hub balcanico fondamentale per il transito delle risorse energetiche russe, che dal suo territorio giungerebbero in Austria passando da Serbia e Ungheria. Così facendo, però, Gruevski ha suscitato dei malumori oltre oceano, rischiando di portare in Macedonia quell’instabilità tipicamente balcanica che ora affligge tutto il limes dello spazio ex-sovietico. Per alcuni, le radici del colosso russo Gazprom non devono consolidarsi nei Balcani e non è un caso che si facciano pressioni internazionali sempre più forti per costruire un nuovo Kosovo, la Vojvodina, tra Serbia e Ungheria e non è un caso che lo spettro del “pan-albanismo”, supportato dal mito della Grande Albania, sia utilizzato come chiave di volta della stabilità/instabilità balcanica a partire dalla Grecia per finire in Serbia passando per il Montenegro e per la FYROM, ora nell’occhio del ciclone.

Malgrado la difficoltà della situazione, Gruevski mostra una forte volontà di percorrere la strada dell’interesse nazionale seppur rimanendo nell’alveo della koiné europea – si veda l’incontro con Papa Francesco degli scorsi giorni e l’organizzazione di un incontro con Lavrov nel prossimo futuro, pur mirando all’adesione al blocco europeo e atlantico. Bruxelles e Washington, però, non sembrano accontentarsi di un’adesione alla UE e alla NATO (cosa che accadrebbe anche con i socialdemocratici al potere); piuttosto, sembrano volere l’ennesima chiusura politica nei confronti dei russi, forzando un cambio di regime attraverso l’instabilità della Macedonia e conseguentemente di tutta la regione. Ancora una volta, i Balcani si dimostrano essere quella “grande polveriera” che erano 100 anni fa.

Marcello Ciola
Associate analyst del think tank “Il Nodo di Gordio”
www.NododiGordio.org

mercredi, 27 mai 2015

La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

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La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

Par Guillaume Faye

FRANCE (NOVOpress avec Guillaume Faye)

La stratégie de Washington est de créer un conflit ouvert en Europe avec la Russie, en y entraînant l’Union européenne. La crise ukrainienne n’est qu’un aspect de cette politique. Une guerre contre la Russie est envisagée sérieusement. Essayons de décrypter sereinement les événements et les faits, en évitant l’anti-américanisme simpliste et dogmatique ; en séparant bien les desseins des dirigeants oligarques américains et les Etats-Unis, comme nation, dans leur complexité sociologique et politique.

9 mai 2015 : l’affront fait à la Russie

Lors des cérémonies du 9 Mai à Moscou célébrant le 70e anniversaire de la victoire alliée, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux – et en particulier européens – n’étaient pas présents. Pour la France, seul M. Fabius, ministre des Affaires étrangères était à Moscou. Et encore, il s’est contenté de déposer une gerbe, refusant d’assister au traditionnel défilé militaire sur la Place Rouge. Ce boycott est probablement le résultat d’un ordre de Washington, auquel les gouvernements européens ont obéi avec servilité, comme toujours. C’est un geste inamical envers la Russie, voire insultant et d’une stupidité diplomatique insondable pour les Européens.

Boycotter la cérémonie de la victoire à Moscou, alors que sans la Russie et les peuples de l’URSS cette victoire aurait été obtenue par Hitler, a été une décision symbolique très blessante pour la nation russe. Ce fut une provocation de plus. D’autant que Vladimir Poutine s’était poliment rendu en Normandie pour l’anniversaire du Débarquement, répondant à l’invitation de M. Hollande.

M. Poutine d’ailleurs, dans son discours à l’occasion du défilé militaire du 9 mai, a bien dénoncé la volonté des dirigeants occidentaux – pilotés par Washington– de vouloir déstabiliser les relations internationales. Par ce boycott, les gouvernements occidentaux ont voulu manifester une hostilité à la Russie, lui signifier son exclusion du concert des nations. La France a suivi – quelle honte ! – oubliant son principe d’indépendance en matière de politique extérieure. Ce geste, d’une immense portée symbolique, a humilié le sentiment national russe et aura pour les Européens de graves conséquences. Car ce n’est pas la Russie qu’on isole, c’est l’Europe qui s’isole.

La démonstration de force de l’armée russe à l’occasion du défilé du 9 mai correspond à une volonté dissuasive et non pas agressive. C’est un message envoyé à Washington. La Russie augmente son effort militaire mais sans commune mesure avec le colossal budget militaire US (50% des dépenses mondiales en la matière). Le Kremlin anticipe une agression militaire US qui ne relève pas de la science-fiction, comme nous le verrons plus loin.

Le prétexte du boycott fut l’”annexion” de la Crimée, alors que cette dernière, territoire russe, a été rattachée à la Fédération de Russie par référendum régulier. Mais la véritable raison de cette insulte faite à la Russie est l’obéissance à Washington. Nos dirigeants ne sont pas tant antirusses qu’américanolâtres. Ils obéissent au suzerain.

L’erreur ukrainienne

Un membre du parti ultra-nationaliste paramilitaire aux accointances néonazies, Pravyi Sektor, M. Dmytro Iaroch, a été nommé début avril 2015 conseiller au ministère de la Défense du gouvernement de Kiev. Pravyi Sektor combat aux côtés de l’armée ukrainienne dans l’Est séparatiste, une armée qui a été responsable de milliers de morts civils russophones et de l’exode de populations qui ont dû fuir en Russie. Une armée qui bénéficie de livraisons d’armes américaines, voire européennes, et de l’aide logistique de la CIA. Le Pentagone vient d’envoyer des troupes américaines en Ukraine pour ”entrainer” l’armée de Kiev. Le but est évidemment de préparer une guerre. Face à cela, la propagande essaie de nous faire croire que Moscou envoie des troupes qui envahissent l’Est de l’Ukraine.

Le gouvernement de Kiev – issu en réalité d’un coup d’État– financé par Washington, ses satellites et ses affidés, totalement irresponsable, cherche, sur ordres, à lancer une confrontation armée avec la Russie. Les ultra nationalistes ukrainiens sont les idiots utiles du Pentagone et de la CIA qui ne cherchent qu’une seule chose : un conflit armé en Europe contre la Russie, qui déborderait le cadre géopolitique ukrainien. Ce serait le couronnement de la stratégie américaine post-URSS : empêcher la naissance de la ”Maison Commune”, une solution de bon sens, de paix et de prospérité que Gorbatchev comme Poutine ont défendue. L’idée d’une hostilité entre Ukrainiens et Russes est une tragédie, construite par Washington.

Le gouvernement de Kiev commet une erreur majeure, peut-être par aveuglement, peut-être aussi par soumission corrompue aux donneurs d’ordre américains. Car l’intérêt fondamental de l’Ukraine est son bon voisinage avec la Russie, dans tous les domaines y compris économiques, et non pas son alignement sur Washington et son annexe, Bruxelles. Les Ukrainiens comprennent-t-ils qu’ils sont instrumentalisés ?

Le déshonneur français

Le refus – scandaleux– du gouvernement français de livrer à la marine russe les navires Sébastopol et Vladivostok (de la classe Mistral), alors que des paiements avaient été effectués, en rompant unilatéralement et illégalement un contrat, est dévastateur pour l’image et la réputation de la France. Les pressions de Washington sont derrière ce renoncement à livrer les navires, ce qui prouve à quel point le PS au pouvoir est asservi à la politique étrangère américaine. Dans cette affaire, où le gouvernement français a joué le rôle du cocu consentant, le but de Washington n’était nullement d’empêcher le prétendu ”impérialisme russe” de se doter de matériel naval occidental pouvant menacer les voisins de la Russie. Il s’agissait de casser les reins à une coopération militaro-industrielle franco-russe et surtout de nuire aux exportations militaires françaises – concurrentes des américaines – en dégradant la fiabilité de la France comme fournisseur. Cela fait plus de 50 ans que les gouvernements américains essaient par tous les moyens de torpiller les exportations de la filière industrielle de défense française. C’est la logique de Washington. Et les plus critiquables, dans cette lamentable affaire, ne sont pas les Américains, qui jouent leur jeu, mais le gouvernement français qui abdique, obéit, renonce à sa souveraineté et à l’indépendance nationale.

En refusant de se rendre à Moscou le 9 mai à l’invitation de Poutine, Hollande « s’est aligné sans nécessité sur la position américaine d’un boycott de la Russie qui la jette imprudemment dans les bras de la Chine », explique Renaud Girard qui ajoute : « dans cette lente dérive de la Russie vers la Chine, on ne voit pas très bien où se situe l’intérêt stratégique de la France » (Le Figaro, 12/05/2015). La France commet une erreur majeure de politique étrangère, oubliant les principes de De Gaulle : notre allié principal est la Russie et non pas les États-Unis. Ces derniers ne sont pas un ennemi, certes, mais un adversaire, un compétiteur. Le seul véritable ami naturel de la France comme de nos partenaires continentaux de l’UE, c’est la Russie. Cette réalité est à la fois géopolitique et historique.

Opinions russes sur les manipulations américaines

Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, déclarait récemment : « la décision d’élargir l’Otan vers l’Est a été prise par les Etats-Unis et leurs alliés en 1993. Je l’ai, dès l’origine, qualifiée d’erreur majeure. […] Cela constituait une violation de l’esprit des déclarations et assurances qui nous avaient été données en 1990 » (Russia Beyond the Headlines, 19/11/2014). Le secrétaire d’État américain James Baker avait en effet juré à Gorbatchev en 1990 qu’il n’y aurait pas d’élargissement de l’Otan vers l’Est. Il savait qu’il mentait. Et aujourd’hui, après la Pologne et les Pays baltes, Washington cherche un casus belli avec Moscou en poussant l’Ukraine à adhérer, comme il y a incité la Georgie.

Vladimir Iakounine, président des chemins de fer russes RZD et proche de Poutine, a déclaré à propos des sanctions économiques contre la Russie, décidées par les USA et appliquées servilement par l’Europe : « leur but principal n’est pas de mettre la Russie à genoux, mais d’empêcher que la coopération entre Russes et Européens n’engendre le premier concurrent de l’économie américaine. […] Les sanctions nous ferment l’accès aux marchés internationaux de capitaux. Elles ont encore un autre effet, en poussant les dirigeants russes à réorienter le développement économique du pays vers l’Asie, les pays émergents et les pays non membres de l’Otan. Cela représente une grande partie du monde. » (entretien avec Philippe Gélie, Le Figaro, 21/04/2013)

Le politologue et universitaire moscovite associé au Club Valdaï, Andreï Souchentsov, écrivait : « la Russie a réévalué ses rapports avec l’Occident. Les projets de création d’un ordre mondial sur un pied d’égalité ne se sont pas réalisés. Les États-Unis et l’Otan ont utilisé unilatéralement la force à plusieurs reprises dans des conflits au mépris du droit international. Menant une politique indépendante dans la défense de ses intérêts, Moscou se voit accusé de ”ne pas jouer selon les règles ”. La crise ukrainienne est devenue la dernière et la plus importante conséquence de cette rupture de l’équilibre de l’ordre international » (Rossiyskaya Gazeta, 19/11/2014).

Dans le même numéro de cette revue, Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense, explique qu’au cours de son premier mandat présidentiel, Vladimir Poutine avait sincèrement cru à la perspective d’un ordre multinational multipolaire et à une entente sincère avec les USA contre des menaces communes, ainsi qu’à la construction d’une alliance structurelle avec une Europe libre. Mais devant un gouvernement US grisé par la chute de l’URSS, succombant à ses tentations de superpuissance interventionniste autoritariste et belliciste (d’autant plus agressive qu’elle se sait provisoire (1)), Poutine a dû déchanter. Dès 2012, explique Loukianov « il s’est interrogé sur le sens des initiatives de Washington qui lui semblaient viser à une déstabilisation de l’ordre mondial plutôt qu’à son renforcement. Le ton de son discours prononcé au club Valdaï cette année (Sotchi, octobre 2014) avait une pointe de fatalisme. Poutine ne s’attend plus à un changement de la part des Etats-Unis, il dénonce simplement le côté dévastateur de leurs actions. […] Vladimir Poutine refuse de jouer selon les règles définies par les dirigeants américains ».

Le nouveau rideau de fer

Depuis la chute du Mur de Berlin et la dissolution du Pacte de Varsovie, l’Europe et la France ont mené vis-à-vis de la Russie une politique étrangère catastrophique, sur ordre de Washington. L’occasion unique d’un partenariat puissant euro-russe (la ”Maison Commune”) a été sabordée. Contrairement aux promesses faites à Gorbatchev, en échange de la réunification de l’Allemagne, l’Otan s’est étendu vers l’Est, jusqu’aux portes de la Russie. Washington et l’Otan jouaient la carte de la déstabilisation de l’Europe et de l’humiliation agressive de la Russie, qui leur apparaissait, depuis la chute de l’URSS, comme un pays en déclin et à soumettre.

Mais la renaissance de la puissance russe, avec Poutine, a changé la donne. Poutine, dans son discours de la Wehrkunde à Munich en 2007 annonçait que la Russie reprenait sa liberté stratégique et géopolitique. C’est pourquoi Washington a fomenté et financé le coup d’ État de Maïdan et lancé dans la provocation anti-russe le nouveau gouvernement de Kiev. Le but des Etats-Unis est clair : reconstituer le rideau de fer, couper l’Europe de l’Ouest de la Russie pour mieux vassaliser la première, entretenir une tension permanente (la nouvelle guerre froide) avec le Kremlin, catastrophique pour l’Europe. Le boycott des cérémonies de la victoire à Moscou le 9 mai 2015, qui est un affront calculé par Washington et les milieux atlantistes européens, marque bel et bien le retour de cette seconde guerre froide. Geste symbolique d’hostilité.

Pour les Européens pusillanimes, adeptes de la servitude volontaire, roulés dans la farine par leur suzerain américain, cela signifie la fin de l’alliance russe, indispensable à notre sécurité collective, et la destruction du grand projet de partenariat macro-économique global UE–Russie. Le pire est le gouvernement français qui trahit et tourne le dos à ce partenaire, à cet allié naturel qu’est la Fédération de Russie, au mépris de notre intérêt national, pour obéir à un pseudo-allié qui nous méprise et donc le seul but est nous asservir à sa puissance tutélaire et souriante, tout en regardant avec joie notre dissolution dans une colonisation de peuplement et une islamisation galopante.

L’hypothèse et le projet d’une guerre contre la Russie.

Aussi bien en Ukraine que dans les Balkans ou en Géorgie, le bellicisme déstabilisateur de l’Otan, directement dirigé par Washington, cherche l’affrontement armé. Par exemple, en mars 1999, l’Otan est intervenue militairement – et illégalement– contre la Serbie pour aider les séparatistes albanais du Kosovo, en jurant de faire de ce pays un havre de paix démocratique et multiethnique. Aujourd’hui, le Kosovo est un État voyou, mafieux et raciste, qui a chassé toutes les minorités serbes et non albanophone et qui mène une guérilla sanglante pour déstabiliser sa voisine, la Macédoine. Bravo et merci à l’Otan et à Washington. Le 7 août 2008, le gouvernement géorgien antirusse de Saakachvili, candidat à l’UE et à l’Otan, aidé par les Américains, bombardait Tsinkhvali, la capitale de l’Ossétie du Sud séparatiste, tuant des centaines de civils et dix observateurs militaires russes. Et, déjà à l’époque, on s’est scandalisé que les Russes réagissent !

La stratégie de Washington est de pousser l’Otan au bras de fer avec Poutine, au bord du gouffre, au risque d’un affrontement armé. Ce fut le sens de la visite d’Obama à Talinn où il rencontra, début septembre 2014, les présidents des trois pays baltes, jadis incorporés dans l’URSS et aujourd’hui membres de l’Otan. Sous le prétexte que la Russie les menace – pur fantasme, mais infusé dans les opinions publiques –, thèse défendue par Thomas Wright, de la Brookings Institution, il s’agit de provoquer le Kremlin en renforçant militairement l’Otan à ses frontières immédiates. Actuellement, l’Otan met en place dans cette zone une” force de réaction rapide” prépositionnée dans les pays d’Europe de l’Est (readiness action plan, ” plan de réactivité”) En parallèle, Washington renforce son soutien à l’armée ukrainienne et augmente la pression pour faire adhérer Kiev à l’Otan. Afin de faire naître, de manière totalement irresponsable, un casus belli avec Moscou. Tout cela est perçu comme un grave danger et une menace majeure par le gouvernement russe, qui réoriente sa doctrine militaire en fonction de ces provocations, comme l’a rappelé Mikhail Popov, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité russe.

Les cadres supérieurs du Pentagone (qui déterminent la politique de la Maison Blanche) (2) se réjouissent des réactions russes à leurs provocations. Leur but est de multiplier ces dernières pour créer a war situation, un état de guerre contre la Russie. Un clash (”heurt”) militaire avec l’armée russe, en risquant une escalade nucléaire, est intégré dans les protocoles militaires américains. Les services secrets russes savent parfaitement ce que je dis : le Pentagone veut une confrontation armée Otan/ Russie dans l’arc géopolitique nord-sud Baltique-Mer Noire.

Les faiblesses et les dangers de la stratégie US

Mais les souhaits américains d’isoler et d’étouffer la Russie échouent. Aux commémorations du 9 mai à Moscou, le président chinois Ji Xin Ping et le premier ministre indien Narendra Modi étaient présents au premier rang. Leurs pays représentent 2,5 milliards d’hommes. Au contraire, le suivisme servile et aveugle d’une Union européenne obéissant aux USA est en train de nous isoler du monde.

De plus, cette politique aventureuse de Washington suscite d’importantes critiques aux Etats-Unis mêmes. John J. Mearsheimer avertissait dans le magazine Foreign Affairs de « la détermination de Poutine d’empêcher la Georgie et l’Ukraine de rejoindre l’Otan » en ajoutant : « les Etats-Unis et leurs alliés devraient abandonner leur plan d’occidentaliser l’Ukraine, et tenter d’en faire une zone neutre entre l’Otan et la Russie ». La chef de la commission de renseignement du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, parlait sur NBC de l’inefficacité des sanctions en ces termes : « les Russes sont un peuple endurant et courageux, ils surmontent toutes les difficultés économiques. Je ne suis pas sûre que des sanctions puissent avoir le moindre effet ». Elle en appelait à un dialogue direct avec Poutine, se démarquant de la position de son propre gouvernement.

Le risque d’une hubris américaine existe, c’est-à-dire la volonté de déclencher une guerre pour maintenir l’hégémonie américaine ou pour tenter une résoudre une crise financière et économique géante qui menace. Le cow boy peut devenir fou et tirer dans le saloon. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire que Washington, animé par un mélange schizophrène de cynisme et d’idéalisme, se lancerait dans un aventurisme militaire catastrophique. Le chaos actuel du Moyen-Orient est partiellement le fruit des interventions insensées des Bush père et surtout fils, le plus dingue des deux. Avec, comme toujours dans l’histoire, des interventions armées américaines, justifiées par des prétextes fabriqués. L’éléphant dans un magasin de porcelaines.

N’oublions pas que les USA, s’ils ne sont pas une puissance militariste – au sens classique du mot – sont un pays belliciste. L’énorme budget militaire du Pentagone et le complexe militaro-industriel sont au centre de l’appareil économique américain mais aussi du financement de la classe politique. Le système américain a fondamentalement besoin d’un état de guerre sinon permanent, du moins récurrent. Une confrontation armée avec la Russie est très sérieusement envisagée dans les milieux du Pentagone et du complexe militaro-industriel. Peu importent les conséquences : la politique étrangère américaine a toujours manqué de sagesse et de finesse ; la brutalité et l’irréflexion sont ses marques de fabrique. De même qu’un mépris pour les règles et institutions internationales qui ne sont valables que pour les autres, pas pour les USA ; sans oublier cette certitude naïve de se prendre pour le gendarme du Bien, avec tous les droits.

La diabolisation de Vladimir Poutine et de son gouvernement, présentés comme une dictature autocratique par la propagande US relayée servilement dans tout l’Occident – alors qu’ils sont très populaires dans la population russe – ne présage rien de bon. Du temps de l’URSS, les risques de guerre étaient de 10%. Aujourd’hui, ils sont de 60%.

L’impasse

Ce qui a terriblement ennuyé Washington, ce furent les fragiles accords de Minsk passés entre Mme Merkel, M. Hollande, M. Poutine et le gouvernement de Kiev pour un cessez-le-feu. De quoi se mêlent la France et l’Allemagne ? L’objectif américain est de briser la trêve, de relancer la guerre. Une guerre civile en Ukraine de l’est qui, comme un furoncle infectieux, pourra déboucher sur une vraie guerre, où l’on pourra impliquer la Pologne et les pays baltes, c’est l’objectif. Bien sur, Mister Obama ne cherche pas cela. Mais c’est un pion, ce n’est pas lui qui dirige. Il n’a pas d’idées précises, il obéit aux maîtres qui l’ont fait élire, comme dans toute ploutocratie. Tout président américain fait la politiques des lobbies qui l’ont fait élire. En Russie, Poutine fait la politique du peuple qui l’a élu.

Les grands perdants sont les pays européens soumis aux Etats-Unis. D’autant plus que le traité commercial transatlantique va les asservir un peu plus, uniquement de leur faute. On leur fait croire que le danger et l’ennemi sont à l’Est, la Russie, alors que c’est l’allié naturel. Tandis que la véritable menace vient du Sud, comme l’actualité le démontre tous les jours. Mais cette stratégie américaine est stupide à long terme pour les Etats-Unis eux-mêmes. Plutôt que de s’entendre avec un bloc euro-russe indépendant, ils poussent la Russie dans les bras de la Chine et se constituent ainsi un adversaire redoutable. Quant aux nations de l’Union européenne, incapables de contenir une immigration de peuplement massive concomitante d’une islamisation, elles semblent sortir de l’Histoire. Les stratèges washingtoniens s’en félicitent ; les stratèges russes le déplorent. Quand allons-nous nous réveiller ? Quand l’intelligence et la lucidité vont-elles ressurgir ? Après l’explosion.

(1) Toute hégémonie est passagère. Charles Krauthammer a lancé en 1990 le concept de « moment d’unipolarité », c’est-à-dire la période pendant laquelle les Etats-Unis, étant la seule vraie superpuissance, pouvaient agir à leur guise. Il estime cette période, qui a commencé au début des années 1990 à la chute de l’URSS, entre 25 et 30 ans. Ça se termine.

(2) La véritable direction de la politique des USA n’est pas déterminée par la présidence, la Maison Blanche, mais par la triarchie Pentagone/ CIA/ Complexe militaro-industriel.” Les Trois Sœurs ”. Le président américain (contrairement aux présidents français ou russes) est un exécutant et non pas un directeur. (Cf. autres articles de ce blog sur ce sujet).

Guillaume Faye

Une révolution de couleur en Macédoine

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Une révolution de couleur en Macédoine

Auteur : Paul Craig Roberts
Traduction Dominique Muselet 
Ex: http://zejournal.mobi

Pendant la guerre froide Washington avait peur que les communistes ne fomentent des manifestations et ne les fassent  dégénérer en révolutions pendant que des politiciens acquis à leur cause attendaient dans les coulisses pour prendre le pouvoir et ainsi étendre l’empire soviétique. Aujourd'hui, c’est exactement ce que fait Washington.

Nous avons récemment assisté à une opération de ce genre en Ukraine et, maintenant, une autre semble avoir lieu en Macédoine.

La fondation National Endowment for Democracy a été créée en 1983. Son but officiel est de promouvoir la démocratie à l'étranger. Son véritable but était de fomenter des désordres en Europe de l'Est soviétique. Aujourd'hui, la NED utilise l’argent de nos impôts pour renverser les gouvernements qui ne sont pas alignés sur Washington.

La NED finance des organisations non-gouvernementales (ONG) dans les pays que Washington veut déstabiliser. Ces ONG opèrent sous couvert de promouvoir «la démocratie » et les «droits de l'homme». Elles recrutent des meneurs  parmi les étudiants idéalistes et les politiciens mécontents, et les lancent contre le gouvernement en place dont  Washington souhaite réduire l'indépendance.

Les étudiants idéalistes sont tout simplement les dupes de ces ONG, et les politiciens mécontents veulent uniquement le  pouvoir et ils sont prêts à servir Washington pour l'obtenir.

Selon le secrétaire d'Etat adjoint, Victoria Nuland, Washington a dépensé 5 milliards  de dollars en Ukraine pour former des politiciens et implanter des d'ONG faisant office de cinquième colonne de Washington. Lorsque le président de l'Ukraine, Viktor Ianoukovitch, a refusé d'aligner l'Ukraine sur les intérêts de Washington, Washington a lâché ses cinquièmes colonnes, et le gouvernement de M. Ianoukovitch a été renversé par la violence. Malgré tous les discours de Washington sur la démocratie, le fait que le gouvernement de M. Ianoukovitch soit démocratiquement élu et que la prochaine élection doive avoir lieu seulement quelques mois plus tard, n'a pas empêché Washington de renverser Ianoukovitch.

Maintenant, le même sort semble attendre l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kirghizistan, et la Macédoine. La plupart des Américains ne savent pas où sont ces pays. L'Arménie et l'Azerbaïdjan se trouvent à l'est de la mer Caspienne et sont d’anciennes provinces de l'Union soviétique. Le Kirghizistan est une ancienne province soviétique à la  frontière de la Chine. La Macédoine, lieu de naissance d'Alexandre le Grand, est une ancienne partie du nord de la Grèce, mais au 20e siècle des morceaux de la Macédoine sont passés en Bulgarie, Serbie et Albanie avant de devenir une province de Yougoslavie. Quand Washington a détruit la Yougoslavie, la Macédoine est devenue une république indépendante de deux millions d’habitants. La Macédoine est un pays enclavé, entouré par la Grèce au sud, la Bulgarie à l'est, l'Albanie à l'ouest, et au nord par le Kosovo créé par la Serbie et Washington.

Pourquoi Washington veut-il contrôler la Macédoine?

Le gouvernement macédonien a refusé de se joindre aux sanctions de Washington contre la Russie et il soutient le projet de pipeline de gaz naturel russo-turc qui livrera le gaz naturel russe à l’Europe en traversant la Turquie jusqu’à la frontière grecque.

La Grèce est pillée par l'Union européenne, le FMI et les banques néerlandaises  et allemandes. Cela pousse la Grèce dans les bras de la Russie du fait que le soutien russe est la seule solution que la Grèce a trouvé pour mettre fin à l'austérité écrasante que l'UE impose au peuple grec. La Macédoine se trouve entre la Grèce et la Serbie, un pays qui ne porte pas Washington et l'UE dans son cœur, depuis la dislocation de la Serbie qui a suivi l’agression de Washington et de l'OTAN. Washington n’aime pas l’idée que l'énergie russe, sur laquelle il n’aurait aucun contrôle, soit livrée à ses Etats vassaux européens via les alliés de la Russie en Europe.

En prenant le contrôle de la Macédoine, Washington espère couper la Grèce de la Serbie et peut-être réussir à convaincre la Grèce de s’aligner sur le projet de pipeline de Washington qui approvisionnerait l'Europe à partir de l'Azerbaïdjan, réduisant, de ce fait, l'influence de la Russie en Europe.

La Macédoine a une minorité albanaise. L'Albanie est un vassal de Washington et un membre de l'OTAN. Washington soutient les Albanais dissidents de Macédoine, les manifestants sont dans les rues, le gouvernement macédonien est accusé de corruption comme le fut le gouvernement ukrainien, et le Département d'Etat américain exprime son inquiétude devant la crise politique macédonienne que Washington a orchestrée.

Washington ne cesse de se gargariser avec la démocratie et les droits humains, mais n'a aucun respect ni pour l’une ni pour les autres. Le seul intérêt de ces notions pour Washington, est qu’il peut s’en servir pour accuser les gouvernements qu’il veut renverser de ne pas les respecter.

Le gouvernement russe comprend ce qui se passe.  Mais on ne sait pas encore si le fait d’avoir assisté  sans rien faire au renversement  du gouvernement ukrainien lui a servi de leçon.

Pour les Etasuniens, à la différence de Washington, la question est de savoir si la quête effrénée de l'hégémonie américaine mérite de risquer une guerre avec la Russie et la Chine. Les néo-conservateurs, qui contrôlent la politique étrangère des États-Unis d’une main de fer, croient que l'hégémonie passe au-dessus de tout. Mais les Etasuniens tirent-ils assez de plaisir par procuration du fait qu’une poignée de néoconservateurs règne en maîtres sur le monde, pour accepter le risque d'une guerre nucléaire?

La politique d’agression pure et simple que Washington mène contre la Russie devrait inquiéter non seulement le peuple américain mais aussi le monde entier. Une guerre se prépare. Une guerre avec la Russie signifie également une guerre avec la Chine. Ce n’est  pas une guerre que Washington et ses vassaux ni l’humanité en tant que telle peuvent gagner.

Dr Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au Trésor pour la politique économique et rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal. Il a été chroniqueur à Business Week, Scripps Howard News Service, et Creators Syndicate. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Ses articles sur internet ont attiré l’attention mondiale. Les derniers livres de Roberts sont : L'échec de capitalisme du laissez faire et la dissolution économique de l'Occident et Comment l'Amérique fut perdue.

dimanche, 24 mai 2015

Le lobby du gaz de schiste dicte sa loi à l’Europe

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Le lobby du gaz de schiste dicte sa loi à l’Europe

Auteur : Olivier Petitjean
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La Commission européenne vient de créer un groupe d’experts sur l’exploitation « propre et non polluante » des huiles et gaz de schiste dans un esprit d’ »échange d’idées équitable et équilibré« . La grande majorité des «experts» est en toute simplicité des employés de l’industrie pétrolière et gazière qui ont pris les commandes de ce dossier.

Au total, 70 % des membres de ces experts ont des liens financiers avec l’industrie pétrolière et gazière dont l’objectif est de convaincre les citoyens que le gaz de schiste est un bienfait.

Ainsi sur 60 « experts » déjà nommés, 40 % travaillent pour des entreprises comme Total, GDF Suez ou Shell, directement impliquées dans le gaz de schiste, ou pour des lobbies du secteur pétrolier et gazier, comme l’Union française des industries pétrolières (UFIP).

Convaincre les citoyens que le schiste est sain, bon et pragmatique

Et de l’aveu même d’un de ses membres, ce groupe d’experts, financé par les impôts des européens et non pas par les pétroliers, aura pour but de rendre l’attitude des citoyens européens plus « pragmatique » et « favorable » aux gaz de schiste.

 

 

Malgré l’opposition massive des citoyens européens au gaz de schiste, la Commission européenne persiste dans la direction opposée. Après avoir exempté ces activités d’études d’impact environnemental spécifiques, elle met en place aujourd’hui un « réseau » d’experts largement dominé par les industriels et les gouvernements favorables au gaz de schiste. Les Amis de la terre Europe et le Corporate Europe Observatory, basé à Bruxelles, publient aujourd’hui une étude sur la composition de ce réseau, dont l’intitulé « Carte blanche for fracking » laisse présager le faible niveau d’indépendance de ces « experts ».

Les Experts:

Jean-Louis Schilansky, par ailleurs président du « Centre de documentation sur les hydrocarbures non conventionnels », le lobby récemment créé par les entreprises françaises intéressées au développement du gaz de schiste, en fait par exemple partie.

Les représentants de la société civile, en revanche, se comptent sur les doigts d’une main : ils ne sont que cinq !

Le reste est constitué soit de scientifiques dont la majorité est liée financièrement à l’industrie, soit de représentants de bureaux publics de recherche géologique, dont les intérêts sont souvent étroitement liés à ceux des promoteurs du gaz de schiste.

Faire croire aux bienfaits des huiles de schiste

Le « réseau européen scientifique et technologique européen sur l’extraction des hydrocarbures non conventionnels » a pour mission officielle de collecter des informations sur les développements du gaz de schiste en Europe et d’évaluer les technologies utilisées pour les extraire. Ces experts seront ainsi chargés d’étudier les méthodes de fracturation hydraulique et ses alternatives éventuelles.

Ce réseau devra travailler, selon la Commission, dans un esprit d’« échange d’idées équitable et équilibré ». L’une des cinq personnes désignées par la Commission pour présider les groupes de travail du « réseau », le Polonais Grzegorz Pie?kowski, se montre plus franc : « La mise en place [de ce réseau] est un pas en vue de renverser l’attitude défavorable ou soupçonneuse envers le gaz de schiste qui prévaut en Europe en une attitude plus pragmatique et, en dernière instance, favorable. »

La Commission coutumière du fait

La Commission européenne s’est déjà retrouvée sous le feu des critiques pour avoir mis en place des groupes d’experts dominés par les intérêts industriels, que ce soit dans le domaine des OGM, des perturbateurs endocriniens, de la régulation de la finance, ou de la pollution de l’air.

Ce qui ne l’empêche pas de récidiver aujourd’hui avec les gaz de schiste et la fracturation des sols. Elle a directement sélectionné les cinq présidents des groupes de travail : on y retrouve deux représentants d’entreprises pétrolières et gazières (CoconoPhillips et Cuadrilla), deux représentants de gouvernements pro-gaz de schiste (Royaume-Uni et Pologne) et le Français François Kalaydjian, employé de l’Institut français du pétrole, une organisation de recherche française liée à l’industrie et connue pour ses prises de positions favorables aux énergies fossiles.

Passage en force par les lobbies

Au final, une large majorité des membres du réseau, soit en personne soit à travers les entreprises, gouvernements et organisations qu’ils représentent, se sont déjà fait remarquer par leurs prises de position favorables au gaz de schiste ou par leur opposition à des régulations trop strictes de ces activités.

Interpellé par les associations, le Joint Research Center (JRC), dont la mission est de coordonner les groupes d’experts de la Commission européenne, se contente de jouer avec les mots : comme il ne s’agit pas d’un groupe officiellement chargé de « conseiller » la Commission, mais seulement de rassembler des informations, il ne serait pas sujet aux normes d’équilibre et d’indépendance requises pour les autres groupes d’experts. De sorte que le JRC ne voit « aucune raison de modifier les règles ou la structure des groupes de travail ou leurs présidents ».

« Sous couvert de mettre en place un ‘réseau scientifique et technologique’, la Commission utilise des fonds publics pour créer un lobby favorable à l’industrie pétrolière et gazière, dénoncent les Amis de la terre Europe et le Corporate Europe Observatory. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que malgré l’opposition massive du public, la Commission cherche une nouvelle fois à faire entrer discrètement le gaz de schiste par la porte de derrière, en essayant de faire en sorte que la question ne soit pas ‘si’ l’Europe veut la fracturation hydraulique, mais ‘comment’. »


- Source : Olivier Petitjean