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dimanche, 27 mars 2016

L’Occident et la Turquie – un sale jeu qui dure

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L’Occident et la Turquie – un sale jeu qui dure

par Willy Wimmer

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

hd. Depuis le sommet de l’UE avec la Turquie du 6 et 7 mars, d’importants fonctionnaires dirigeants de l’UE et quelques rares Etats de l’UE – en première ligne la chancelière allemande – ont donné le mot d’ordre qu’une solution durable avec la Turquie concernant la question migratoire va bientôt être finalisée et résoudra durablement les problèmes des mois passés. Willy Wimmer a été pendant plus de 30 ans député du Bundestag de la CDU, secrétaire d’Etat au ministère de la Défense et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. Son analyse illustre pourquoi l’espoir d’arriver à un accord durable dans la question des réfugiés avec la Turquie est une chimère. Non seulement à cause des revendications de la Turquie et les contenus des programmes prévus, mais aussi parce que l’Occident lui-même joue un sale jeu avec la Turquie: d’une part, on veut la garder comme alliée militaire dans la région du Moyen-Orient, d’autre part, on soutient déjà depuis des années – depuis l’agression illégale, en violation du droit international, de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 – une politique de désintégration de ce pays et la formation d’un Etat kurde. Willy Wimmer craint que l’Allemagne puisse soudainement se retrouver dans une situation internationale difficile, suite à laquelle elle aurait à payer un prix très élevé, comme cela s’est produit à la suite de la Première Guerre mondiale.

Quiconque le désire peut prendre connaissance de ce que la Turquie veut et demeure en état de faire, en volant en hélicoptère entre la métropole de Diyarbakir et la frontière irako-syrienne par dessus un paysage presque infini. Jusqu’à l’horizon, on observe au début de l’été des champs de céréales. Mais ce n’est qu’une première vue, il est nécessaire de regarder plus attentivement. A tout moment, on reconnaît des murs de fondation de maisons, de villages et de villes détruites au milieu du vert soutenu. Ils témoignent de la lutte du gouvernement turc contre les Kurdes au cours des années 1970 quand plus de 3000 villages et villes ont été rasés. Des centaines de milliers de personnes ont ainsi perdu leur base de vie et leur patrie. Cela s’est passé avec l’aide de grands propriétaires terriens kurdes soutenant le gouvernement turc à Ankara dans la lutte contre les Kurdes. Prétendument, il s’agissait jadis comme aujourd’hui de combattre le PKK, mais en réalité, Ankara créa de cette manière une immense région dépeuplée pour tenir à distance les Kurdes d’Irak et de Syrie. Aux millions de personnes, ayant dû quitter leur patrie, il ne resta rien d’autre que d’aller vivre sur la côte méditerranée turque ou d’émigrer à Stuttgart ou Cologne.


A l’époque, nous Occidentaux avions accepté cette situation sans broncher, car il y avait une justification officielle de la part du gouvernement turque suite à la guerre froide. Dans la lutte contre le communisme athée qu’on imaginait chez le Kurdes chaque moyen était bon. Donc: éliminons les Kurdes. Dans la République turque cette attitude n’a vraisemblablement pas changée entretemps. La dimension de la lutte semble le prouver.

Nouvelle stratégie de l’OTAN après la «victoire» dans la guerre froide

La guerre de l’OTAN contre Belgrade en 1999 fut ressentie à Ankara comme si l’on sonnait le glas pour la Turquie. Sans s’occuper du droit international en vigueur, l’Occident s’est mis à nettoyer les Balkans de toute influence russe et de les fileter à sa guise, bombes sur Belgrade incluses. Précisément pour un pays de transit comme la Turquie, il était évident que les démarches occidentales dans les Balkans visaient au contrôle des tracés des voies de transport du pétrole et du gaz.


Mme Ciller, chef du gouvernement turc d’alors, a entrepris diverses activités dans les Balkans pour éviter le pire. Le gouvernement turc n’avait qu’à observer son propre pays, pour étudier les conséquences des séparations ethniques que poursuivaient notamment les Etats-Unis pour mieux imposer leurs buts dans cette région. Si l’on compte correctement toutes les peuplades vivant sur le territoire de la Turquie entre les Arméniens, les Kurdes et le Turcs, on arrive à vingt-quatre au sein de la République turque. Donc assez d’aspects à prendre en compte dans les calculs des stratèges occidentaux. Selon le modèle des années 1970, les acteurs des Etats-Unis et de leurs alliés les plus proches savent parfaitement que les flux de déplacés atterriront quelque part entre Flensburg et Passau.

Merkel et le mirage turc

Comme un moulin à prières et avec une sorte de dernier espoir, la Chancelière fédérale encore en fonction parle d’une amélioration de la situation migratoire, pouvant être atteinte uniquement en coopération avec la Turquie. Il faudrait conseiller à Berlin de lire les journaux. Il est effarant de constater toutes ces déclarations d’intention fanfaronnes que nous avons dû subir au cours des derniers mois. En relation avec la Turquie, on a même proposé d’envoyer des bâtiments de l’OTAN dans la mer Egée pour verrouiller les flux migratoires. Les navires n’avaient pas encore quitté leurs ports d’attache quand Ankara ne se sentait déjà plus lié à son engagement: jamais au monde on reprendrait sur territoire turc les personnes sauvées par les bateaux de l’OTAN dans la mer Egée. Mais pourquoi la Turquie devrait-elle se comporter différemment de ceux qui promettent des milliards sans jamais les débourser pour financer l’aide humanitaire turque? Un «souk» n’est rien à côté de la manière dont on se comporte l’un envers l’autre tout en appelant cela «relations amicales». Cependant Ankara réalise une chose: à l’ouest de la Turquie, on supplie Ankara de coopérer pour stopper la migration vers l’Europe et à l’est du pays, on applique le scalpel contre la volonté de la Turquie – d’ailleurs, par les mêmes acteurs s’activant en Occident pour faciliter les flux migratoires, prochainement aussi de Libye, pour protéger les flancs des guerres américaines.


Ankara a tenté faire disparaître la Syrie de la carte et entend en même temps sonner vigoureusement le glas dans la partie orientale de son territoire.


Depuis la fin de la Première Guerre mondiale le monde a assigné aux Kurdes un destin spécial. On ne leur a pas même accordé ce que les Azéris entre l’Iran et l’Azerbaïdjan avaient obtenu, excepté au cours d’une très courte période.

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Apprendre de l’histoire?

Ce qui se passe actuellement dans cette Grande région, nous renvoie 100 ans en arrière. Tout porte à croire qu’on veut à nouveau nous relier, nous les Allemands, avec le destin de cette région, avec des conséquences que nous ne pourront guère influencer. Pour quiconque s’est approfondi ces dernières semaines dans l’ouvrage historique de David Fromkin1 pour trouver des réponses aux questions concernant les problèmes actuels de cette Grande région, la situation actuelle, c’est du déjà-vu. Cette bible de l’histoire récente du Moyen- et Proche-Orient est intitulée «The Peace to End All Peace», ce qui est un titre tout à fait adapté à la situation actuelle. Si l’on tire les leçons des évènements de l’époque, la grande importance de cette région pour nous en Europe apparaît clairement. Ceci avant tout parce qu’Israël a perdu toute ses craintes de se positionner ouvertement en faveur de l’aspiration des Kurdes à fonder leur propre Etat. Cela a de grandes conséquences, car le gouvernement fédéral n’a pas hésité, tout en connaissant le soutien d’Israël aux Kurdes, à envoyer des troupes dans la région kurde.

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C’est une fois de plus du déjà-vu. En Allemagne, on a oublié ce que David Fromkin et d’autres ont écrit. La société juive et notamment les citoyens américains de religion juive étaient très favorables à l’entrée en guerre des Empires centraux contre l’Entente dans la Première Guerre mondiale. Le surplus en droits que les citoyens juifs avaient obtenus dans l’empire allemand, en comparaison à d’autres Etats, y était pour beaucoup. Cela devait changer fondamentalement pour correspondre aux intérêts de l’Entente, comme on a pu le démonter grâce aux archives de Moscou rendues publique par la suite. Le célèbre «Accord Sykes-Picot» entre l’Angle­terre et la France fut un moyen adapté. L’empereur allemand continua à soutenir ses alliés ottomans et ne réagit pas aux exigences envers lui, visant à créer un «foyer national du peuple juif» en Palestine. En fait, en Allemagne, il n’est pas nécessaire d’en dire davantage pour expliquer pourquoi aujourd’hui des soldats allemands se trouvent dans une région, où Israël propage ouvertement et sans fard la formation d’un Etat indépendant. Il est difficile d’agir de manière plus anhistorique en s’étonnant par la suite des conséquences en Allemagne.    •
(Traduction Horizons et débats)

1     Le livre de David Fromkin «A Peace to End All Peace: The Fall of the Ottoman Empire and the Creation of the Modern Middle East» a paru en 1989. Il décrit les évènements, ayant abouti à la désintégration de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. Cela eut des conséquences drastiques pour le Proche-Orient qui, selon Fromkin, menèrent à une nouvelle guerre mondiale, très peu connue, durant jusqu’à nos jours.

samedi, 26 mars 2016

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation

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«Je suggère que nous nous reposions sur la source antique de la démocratie européenne: la volonté du peuple»

Extrait du discours du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur l’état de la nation, le 28 février 2016

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Mesdames, Messieurs,

Les deuxième et troisième décennies du XXIe siècle seront les décennies de l’immigration massive. Nous entrons dans une ère à laquelle nous ne sommes pas préparés. Nous avons cru que ce genre de choses n’aurait pu se produire que dans un lointain passé, ou resterait confiné dans les pages des livres d’histoire. En fait, pourtant, les quelques années à venir verront de plus en plus de gens – des multitudes dépassant la population entière de certains pays européens – se fixer en Europe. Il est temps de faire face à la réalité. Il est temps de marquer la séparation entre ce qui existe et ce que nos voudrions voir exister. Il est temps de dissiper les illusions, les théories sophistiquées, les idéologies et les rêves utopiques.


La réalité, c’est que depuis longtemps déjà, un monde de sociétés parallèles s’est développé avec une régularité persistante, loin sous la surface, dans un certain nombre de pays européens. La réalité, c’est que selon un naturel ordre des choses, cela fait régresser notre monde – et avec lui, nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants. La réalité, c’est que ceux qui arrivent ici n’ont aucune intention d’adopter notre mode de vie parce qu’ils considèrent que le leur a plus de valeur, de force et de visibilité que le nôtre. Et pourquoi, d’ailleurs, en changeraient-ils? La réalité, c’est qu’ils ne fourniront pas le supplément de main-d’œuvre que nécessitent les usines d’Europe de l’Ouest.


Dans les faits, on voit que pour des générations entières le taux de chômage est beaucoup plus élevé – parfois même plusieurs fois supérieur – parmi les gens n’étant pas d’origine européenne. La réalité, c’est que les pays européens n’ont pas non plus été capables d’intégrer les personnes en provenance d’Asie et d’Afrique, même ceux arrivés graduellement, sur un laps de temps couvrant plusieurs décennies. Comment pourraient-ils dans ce cas y parvenir maintenant, si rapidement et pour un si grand nombre de personnes? La réalité, c’est que nous sommes incapables d’utiliser le monde musulman pour résoudre les problèmes démographiques d’une Europe indéniablement vieillissante et diminuée, sans y perdre notre mode de vie, notre sécurité et nous y perdre nous-mêmes. La réalité, c’est qu’à moins que nous n’y mettions rapidement le holà, nous allons voir émerger un niveau de tension ingérable, entre une Europe vieillissante et un jeune monde musulman, entre une Europe séculaire et athée et un monde musulman de plus en plus fervent, entre une Europe incapable de fournir des emplois à sa propre jeunesse qualifiée et un monde musulman sous-qualifié. Et ceci n’est pas en train de se produire dans une contrée lointaine, par conséquent sans danger pour nous, mais ici, au cœur de l’Europe.

Mesdames, Messieurs,

Il n’est cependant pas trop tard pour les élites européennes d’appréhender la leçon du Général de Gaulle: «La politique doit se baser sur les faits. La politique, quand elle est un art, un service, et non une exploitation, consiste à agir pour un idéal fondé sur la réalité des faits». La réalité est historique, culturelle, démographique et géographique. Il n’est peut-être pas encore trop tard pour que nous comprenions que la réalité n’est pas une limite à la liberté. L’enseignement que nous sommes à présent en train d’en tirer, c’est que la liberté ne peut exister en opposition à la réalité; sans réalité il n’y a rien d’autre que délire politique et intoxication politique. Nous pouvons bien sûr bâtir notre monde sur notre désir des idéaux les plus nobles, mais si ce monde n’est pas basé sur des faits réels, il demeurera un vœu pieux. Lorsqu’on s’oppose au réel, il n’y a ni avancement individuel, ni progrès communs; il n’y a plus qu’échec, déception, amertume et finalement, cynisme et autodestruction. C’est sans doute pourquoi on voit tant de malheureux politiciens à l’esprit noble et libéral errant dans les couloirs de Bruxelles. Que nous le voulions ou non, les vagues d’immigration massive n’auront jamais rien de pacifique: lorsque des flots de populations se cherchent une nouvelle patrie, cela mène inévitablement à des conflits car ces personnes désirent occuper des endroits où d’autres vivent déjà: des gens qui ont fait de ces endroits leurs propres chez-eux et qui souhaitent protéger leurs foyers, leurs cultures et leurs modes de vie.

Mesdames, Messieurs,

L’histoire a enfoncé notre porte: elle a assiégé les frontières de l’Europe, la sécurité des cultures européennes et des citoyens européens. Bien que l’urgence ne favorise pas la pensée nuancée – et encore moins les sentiments raffinés – ce n’est pourtant pas contre les migrants que nos devons nous insurger. La majorité d’entre eux sont aussi des victimes: victimes de l’effondrement des gouvernements dans leurs pays, victimes de mauvaises décisions internationales, victimes des passeurs. Ils font ce qu’ils pensent être dans leur propre intérêt. Le problème est que nous autres Européens ne faisons pas ce qui devrait être dans notre propre intérêt. Il n’existe pas de meilleur mot pour désigner l’action de Bruxelles que celui d’«absurde». On dirait le capitaine d’un navire se dirigeant droit vers une collision et qui, au lieu d’entreprendre une manœuvre d’évitement, se préoccuperait de déterminer lesquels des canots de sauvetage doivent être non-fumeurs. C’est comme si, au lieu de réparer l’avarie de la coque, nous discutions de savoir quelles cabines seraient inondées et dans quelle mesure elles le seraient.

Mes amis,

En fait, on peut stopper l’immigration massive. L’Europe est une communauté d’un demi-milliard de personnes – cinq cent millions d’habitants. Nous sommes plus nombreux que les Russes et les Américains réunis. La situation de l’Europe – son développement technologique, stratégique et économique – lui donne les moyens de se défendre.
Le fait que Bruxelles soit incapable d’organiser la défense de l’Europe est déjà un problème en soi, mais il y a un autre problème, encore plus important, qui est qu’elle manque de la volonté de s’en charger. A Budapest, Varsovie, Prague et Bratislava, il nous est difficile de comprendre comment nous avons pu atteindre ce point où il est devenu possible à des gens venant d’autres continents et d’autres cultures de pouvoir être admis ici en Europe, sans aucun contrôle. Il est difficile de comprendre l’affaiblissement de l’instinct naturel et fondamental de notre civilisation, qui est de garantir notre propre défense, celle de nos familles, de nos foyers et de notre terre.


Mais, Mesdames et Messieurs, nous avons réellement des choses à défendre: la coexistence des nations européennes, libres, chrétiennes et indépendantes; les mêmes racines, les mêmes valeurs, la même histoire, la même interdépendance géographique et géopolitique; l’égalité entre les sexes; la liberté et la responsabilité; la libre concurrence et la solidarité; la fierté et l’humilité; la justice et la pitié. Nous sommes tout cela: c’est cela l’Europe. L’Europe est Hellas, la Grèce antique, pas la Perse; c’est Rome, pas Carthage; c’est le christianisme, pas un califat. Quand nous le disons, nous ne proclamons pas que nous sommes meilleurs, mais que nous sommes différents. Démontrer l’existence d’une civilisation européenne indépendante ne signifie pas qu’elle soit meilleure ou pire; cela veut seulement dire «nous, nous sommes comme ceci et vous, vous êtes comme cela».
Il y a quelques années encore, ces idées paraissaient évidentes. Il y a quelques années encore, il nous semblait que nous étions d’accord. Il y a quelques années encore, les choses avaient l’air en ordre: les cœurs et les esprits des dirigeants européens avaient l’air d’être en accord avec notre notion de ce qui était juste. L’un après l’autre, ils avaient décrété la mort du multiculturalisme. Il y a quelques années encore, nous pensions qu’ils avaient réalisé que les arrivées massives de migrants ne pouvaient favoriser leur intégration dans leurs pays. Mais en 2015, tout a changé. L’harmonie d’autrefois s’est désintégrée. Nous sommes tombés en chute libre, exactement dans le chaos intellectuel dont nous avions lutté pour sortir. Un beau matin, tout d’un coup, nous nous sommes réveillés au son de la «Willkommenskultur». Les dirigeants européens nous racontent maintenant que nous devons aider. En haut lieu, on nous presse de montrer notre solidarité et d’offrir notre assistance.

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Mes Amis,

Tout cela est naturel. Nous n’avons pas non plus des cœurs de pierre. Il est également vrai que nous n’avons pas des têtes de cailloux. Nous gardons présente à l’esprit la règle la plus importante lorsqu’on offre son aide: si nous les aidons ici, ils viendront ici; si nous les aidons là-bas, ils resteront là-bas. Au lieu de tenir compte de cette règle, Bruxelles a commencé à encourager ceux qui vivaient dans les endroits les plus pauvres et les moins chanceux du monde à venir en Europe et à échanger leurs existences pour quelque chose de différent. Chaque soir, dans la moitié du monde – ou au moins dans la moitié de l’Europe – les gens, chez eux, tentent de comprendre ce qui a bien pu arriver et ce qui se cache derrière tout ceci. Bientôt, chaque famille en Europe parviendra à sa propre explication – et je ne veux pas manquer de m’atteler à la mienne. De la façon dont je le vois, à Bruxelles et dans quelques autres capitales européennes, les élites politiques et intellectuelles se considèrent comme des citoyens du monde – par opposition à la majorité de la population, qui a, elle, un fort sentiment national. De la façon dont je le vois, les dirigeants politiques en sont également conscients. Et comme ils n’ont aucune chance de se faire comprendre par leur propre peuple, ils préfèrent lui tourner le dos. Comme on le dit dans cette partie du monde, «ils savent ce qu’il faut faire, ils osent le faire et ils le font». Mais ceci signifie que le vrai problème n’est pas à l’extérieur de l’Europe, mais en Europe. Ceux qui mettent le plus en danger l’avenir de l’Europe ne sont pas ceux qui veulent y venir, mais les dirigeants politiques, économiques et intellectuels qui essaient de redessiner l’Europe contre la volonté de ses populations. C’est ainsi que, pour planifier le transfert en Europe de plusieurs millions de migrants, est apparue la plus bizarre coalition de l’histoire du monde: les passeurs de clandestins, les activistes des droits de l’homme et les hauts dirigeants européens.

Mesdames et Messieurs,

A ce jour, nous admettons sans contrôle ni sélection des centaines de milliers de personnes venant de pays avec lesquels nous sommes en guerre, sur les territoires desquels les Etats membres de l’Union européenne sont engagés dans des opérations militaires. On ne nous a laissé aucune possibilité de dépister ceux qui pouvaient représenter un danger pour nous. A ce jour non plus, nous n’avons aucune idée de qui est terroriste, qui est criminel, qui est migrant économique et qui a réellement pris la fuite pour sauver sa vie. Il est difficile de ne pas appeler cela autrement que de la folie. […]

Mes Amis,

Nous devons arrêter l’avancée de Bruxelles. Ils se sont mis dans la tête qu’ils allaient répartir entre nous – de façon obligatoire et ayant force de loi – les migrants qui ont été transférés en Europe. Cela porte le nom de «quotas migratoires imposés». Ils ont pris cette décision de façon unilatérale, illégale, irrationnelle, injuste et minable concernant 120?000 migrants. En outrepassant avec mépris et en contournant le principe de souveraineté nationale représenté par les Premiers ministres des Etats membres, ils ont décrété l’adoption de cette loi directement au Parlement européen. Nous contestons cette décision et nous luttons pour son annulation devant la Cour européenne. A Bruxelles aussi, bien qu’en Hongrie, il semble que l’appétit vienne en mangeant. Ils veulent donc mettre en place un système appliqué à chaque migrant et chaque Etat membre qui assurera une redistribution obligatoire, continuelle et permanente des migrants.

Mes Amis,

L’UE est clairement divisée en deux camps: d’un côté il y a les fédéralistes, et de l’autre les tenants de la souveraineté nationale. Les fédéralistes veulent des Etats-Unis d’Europe et des quotas migratoires imposés, tandis que les supporters de la souveraineté nationale veulent une Europe composée de pays libres mais ne veulent pas entendre parler de quelque forme de quotas que ce soit. C’est ainsi que les quotas migratoires imposés sont devenus l’essence et le symbole même de l’époque où nous vivons. Ceci est important en soi, mais contient aussi tout ce que nous craignons, ce dont nous ne voulons pas, et recèle un potentiel explosif par rapport à l’alliance des peuples européens. Nous ne pouvons nous permettre de laisser Bruxelles se placer au-dessus des lois. Nous ne pouvons nous permettre de laisser les conséquences de politiques insensées se répandre dans les pays ayant respecté l’observance de chaque traité et de chaque loi – comme nous l’avons fait nous-mêmes. Nous ne pouvons nous permettre de les laisser nous forcer ou forcer qui que ce soit d’autre à importer les fruits amers de leurs politiques malavisées. Nous ne voulons pas – et nous ne le ferons pas – importer le crime, le terrorisme, l’homophobie et l’antisémitisme en Hongrie. Il n’y aura pas en Hongrie de zones urbaines hors-la-loi, il n’y aura pas de violence dans les rues ou de rixes entre migrants, il n’y aura pas d’incendies criminels dans les camps de réfugiés, et les gangs n’enlèveront ni nos femmes, ni nos filles. En Hongrie, nous étoufferons dans l’œuf toute tentative de ce genre et nous les punirons de manière conséquente.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne renoncerons pas à notre droit à décider avec qui nous désirons vivre et avec qui nous ne voulons pas vivre. C’est pourquoi nous devons résister à ceux qui cherchent à populariser l’idée des quotas en Europe et nous leur résisterons. «Un risque est toujours risqué», comme le dit la vieille blague de Budapest, et nous devons en fait rassembler notre courage. Nous allons devoir en faire preuve car, pour la plus grande gloire de la démocratie européenne nous devons nous dresser face à la censure, au chantage et aux menaces. En Belgique, on a retiré des librairies des livres écrits par le ministre hongrois de la Justice et la presse de certains Etats répand sur nous des mensonges éhontés. Le ton qu’on emploie contre la Hongrie est insolent, grossier et agressif. De plus, on nous menace également de sanctions économiques, on nous accuse d’ingratitude par rapport aux soutiens que nous avons reçus. C’est une réaction semblable à celle du prêtre de l’histoire à qui l’on demandait d’éliminer les inégalités de richesses. «Parfait», dit-il, «partageons-nous le travail: vous convainquez les riches de donner et je convaincrai les pauvres d’accepter». C’est comme cela qu’on conçoit les choses. La réalité, cependant, est que nous ne devons rien – pas le moindre sou. Affaiblie, saignée à blanc, non compétitive et dénuée de tout capital après quarante-cinq ans de communisme, la Hongrie a ouvert ses portes aux compagnies occidentales. Chacun en a profité: les compagnies occidentales ont rapatrié autant d’argent à partir de la Hongrie que l’Europe en a envoyé ici. Nous sommes quittes et nous n’avons pas de compte à rendre.

Mesdames et Messieurs,

Finalement, comment pourrons-nous stopper l’offensive des quotas migratoires de Bruxelles? Je suggère que nous fassions confiance à l’antique source de la démocratie européenne: la volonté du peuple. S’il est vrai que le peuple ne veut pas de l’actuelle et démente politique d’immigration de Bruxelles – et même qu’il s’y oppose – nous devons faire place à sa voix et écouter ce qu’il a à dire. Après tout, l’Union européenne est basée sur les fondements de la démocratie. Cela signifie que nous ne devons pas prendre de décisions qui puissent changer dramatiquement la vie des gens sans les consulter, et contre leur volonté. C’est pourquoi nous allons organiser un référendum en Hongrie. Ceci ne concerne pas le quota, déjà décidé et actuellement contesté devant les tribunaux; ceci est déjà du passé. Le référendum concerne le futur: nous appelons les citoyens hongrois à combattre, en opposition au nouveau système européen des quotas migratoires imposés qui sera à l’ordre du jour en mars. Nous croyons que, même dans son état actuel, Bruxelles ne doit pas dépasser les limites de ses propres concepts. Cela ne doit pas se retourner contre les Européens.


L’Union européenne ne doit pas être une sorte d’«Union soviétique réactivée». Nous, les Hongrois, ne rejetterons pas l’Europe, en dépit de toutes ses faiblesses, de son émaciation et de son instabilité; et nous ne l’abandonnerons pas, malgré son actuel accès d’égarement. Nous sommes des citoyens de la même Europe spirituelle et historique, au même titre que Charlemagne, Léonard de Vinci, Beethoven, Saint Ladislas, Imre Madâch ou Béla Bartók. Notre Europe est bâtie sur des fondations chrétiennes et nous sommes fiers qu’elle ait accompli la réalisation de la liberté humaine et spirituelle. Nous sommes nombreux en Europe, et nous avons différents modes de pensée. Il y a ceux qui croient en des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité et il y a ceux qui croient en la trinité de Dieu, la patrie et la famille, et un royaume à venir de foi, d’espoir et d’amour. Mais quelles que soient nos croyances personnelles, aucun d’entre nous ne souhaite une Europe se soumettant, confrontée à un torrent humain délibérément dirigé vers nous, à des demandes agressives d’affirmation de morales et de coutumes différentes. Nous ne croyons pas que l’Europe soit condamnée à ce destin, nous ne croyons pas que l’Europe choisira de renoncer à des valeurs millénaires. Nous ne le croyons pas mais, Monsieur le Président Balog, ce que nous savons et affirmons, c’est que la Hongrie ne s’engagera pas d’un seul pas sur ce chemin.


Vive l’Europe, Vive la Hongrie!    •

Source: www.miniszterelnok.hu/in_english_article/prime_minister_v... 

(Traduction Horizons et débats)

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«Notre place est dans le camp de la paix»

km. Le 28 février 2016 à Budapest, le premier ministre hongrois Victor Orban a prononcé devant le Parlement un discours sur l’état de la nation, lequel a provoqué l’attention bien au-delà des frontières du pays. Alors que la première partie de son intervention portait avant tout sur l’histoire, le passé et l’avenir du pays, il a développé dans la seconde partie, que nous rapportons ci-dessous, le thème préoccupant actuellement l’Europe: les millions de personnes en provenance d’Asie et d’Afrique qui cherchent actuellement à migrer en Europe. On peut cependant ajouter que la première partie du discours est aussi digne d’intérêt, car elle montre un politicien ne répondant pas aux critères habituellement en vigueur chez nous. En témoigne la surprenante déclaration en faveur de la paix faite par Orban et livrée en ces termes: «C’est uniquement en l’absence de toute pression hostile de la part de grandes puissances que les Hongrois pourront être indépendants, uniquement dans ce cas qu’ils pourront vivre en liberté, qu’ils pourront emprunter la voie qui démontre leur talent et leur volonté […]. Bien sûr, il y a des époques, et cela a été vrai autrefois pour notre région, où ont soufflé des vents belliqueux, et où toute ligne politique s’est trouvée réduite à la question ‹qui est avec qui?›. Si de telles époques, si pénibles, devaient se reproduire, ce serait toujours à notre désavantage. Nous en étions vraiment malades, au point même de sembler en être arrivés au point de recevoir les derniers sacrements. C’étaient de tristes temps, pleins de tragiques cauchemars. A cette époque, ces rêves étaient remplis de hyènes, de vautours tournant en rond au-dessus des champs, de personnes déplacées, de réfugiés, de centaines de milliers de gens fuyant les camps de la mort. C’est donc un droit sacré de la politique extérieure hongroise que ce désir de paix chez nous, Hongrois. Notre place est dans le camp de la paix. Il n’est pas dans l’intérêt des Hongrois de se joindre à ces actions internationales irrespectueuses, insultantes, et qui agressent le sentiment national de l’un ou l’autre pays. […] Cette politique complaisante, prétentieuse et basée sur la supériorité morale, si séduisante et si souvent populaire dans la moitié occidentale du continent – et parfois aussi de l’autre côté du grand étang – n’est ni notre politique, ni notre voie, et elle n’est pas plus dans notre intérêt. La paix, la collaboration, le commerce, les investissements mutuels, l’équilibre régional de nos intérêts, la mise en place de ces mêmes intérêts – constituent les pierres angulaires de la politique étrangère (nationale) hongroise».

vendredi, 25 mars 2016

La Route de la soie du XXIe siècle: «Une ceinture – une route»

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La Route de la soie du XXIe siècle: «Une ceinture – une route»

par Živadin Jovanovic, président du «Belgrade Forum for a World of Equals»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Débuts mars, je suis de retour de Chine. J’y ai participé à un laboratoire d’idées de l’Initiative «Nouvelle Route de la soie du XXIe siècle», fondée par le président chinois Xi Jinping en 2013. La conférence a eu lieu dans la région chinoise de Shenzhen, avec 80 participants d’une cinquantaine de pays de l’Europe, de l’Asie, du Proche-Orient et de l’Amérique latine. Des représentants officiels importants de nombreux pays y participaient, par exemple d’importants diplomates israéliens, iraniens, biélorusses, kirghizes, afghanes et kazakhes. On y trouvait des politiciens connus comme l’ancien chancelier autrichien Alfred Gusenbauer, l’ancienne présidente kirghize Rosa Otunbayeva et d’autres personnes.


La conférence a été organisée par le Chinese Center for Contemporary World Studies (CCCWS), le gouvernement de la ville de Shenzhen et l’Université Fudan de Shanghai. L’Association internationale de la Nouvelle Route de la soie a été fondée et la Déclaration de Shanghai a été divulguée.


Les invités visitèrent en outre Pékin, Chong­qing et le district Dazu dans la province de Sichuan. Shenzhen est le centre de la production de téléphones portables et a, avec ses 13 millions d’habitants, une population presqu’aussi grande que Hongkong. Les visiteurs furent accueillis par une représentation du gouvernement, par des politiciens et des scientifiques de Pékin.


J’ai appris que Chongqing est la plus grande ville de Chine. Elle est située au bord du fleuve Yangzi, a 33 millions d’habitants, produit chaque année 3 millions de voitures et 55 millions d’ordinateurs portables. Elle joue un rôle central pour la relation de la Chine centrale vers l’est en direction de l’Océan pacifique et vers l’Asie du Sud-Est, et vers l’ouest en direction de l’Asie centrale, la région de Volgograd en Russie et l’Europe centrale. Les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine soutiennent particulièrement cette relation entre Chongqing et Volgograd.


La Route de la soie est un projet d’envergure mondiale pluridimensionnel, ayant pour but la modernisation et l’intensification du partenariat financier entre la Chine, l’Asie, l’Afrique et toute l’Europe. Ceci permet l’évolution économique tout le long de l’immense ceinture de la nouvelle Route de la soie et intensifie la collaboration culturelle, instaure la compréhension et la confiance mutuelle entre les Etats et les civilisations. Pour la réaliser, il est nécessaire de construire ou de moderniser les routes, les chemins de fer, les installations pour les transports maritimes, le réseau aérien, les systèmes énergétiques et de communication, la production industrielle et agroalimentaire. Environ 900 milliards de dollars de fonds chinois sont nécessaires. L’UE devrait contribuer 315 milliards de dollars en plus pour assurer le plein succès du projet. Cependant, selon certaines sources, l’UE ne serait en mesure d’assurer actuellement que 60 milliards et a demandé le reste du montant à la Chine. Pour le moment, les Etats-Unis ne semblent pas vouloir participer ou soutenir cette initiative chinoise pour la nouvelle Route de la soie.


Les Etats-Unis n’ont pas adhéré à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, en réalité d’origine chinoise, (Asian Infrastructure Investment Bank – AIIB) malgré le fait que cette banque ait attiré déjà plus de 60 pays qui en sont membres, y compris les plus proches alliés des Etats-Unis en Europe, telle la Grande-Bretagne. Par contre, on croit observer que les Etats-Unis tentent de rassembler tous les pays de l’espace asiatique et pacifique, ayant pour une raison ou une autre une tendance à hésiter à collaborer avec la Chine ou bien ayant des conflits avec elle. Ainsi, les Etats-Unis tentent de créer un contrepoids à cette initiative chinoise ou même de la bloquer. Washington n’est guère ravi de la participation de l’Union européenne à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Pour cette raison, les Américains multiplient leurs efforts pour pousser Bruxelles à accepter le TTIP aussi rapidement que possible et à mettre cet accord de libre-échange transatlantique en vigueur. C’est une sorte de course de la vie à la mort, pas seulement entre adversaires, mais également entre pays habituellement alliés. Pour certains pays, cela s’explique en raison de causes économiques, pour d’autres en raison de causes géopolitiques.

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Outre l’UE, adhérente à cette initiative notamment pour des raisons économiques, il s’est formé, il y a trois ans, le groupe «Chine plus 16» pour soutenir les intérêts des pays d’Europe centrale et du Sud-Est au sein de cette initiative. Pour le moment, la Chine a mis à disposition 10 milliards de dollars à ce groupe particulier pour divers projets d’infrastructure. La Serbie devrait obtenir 1,5 milliard de dollars, ce qui attribue une certaine importance à ce pays. Une partie de ce montant a déjà été investie dans la construction de deux ponts – l’un sur le Danube, l’autre sur la Sava. Le reste est réservé à la modernisation de la voie ferroviaire entre Belgrade et Budapest. Ce n’est que le début de la modernisation du «corridor européen no 10» qui reliera les ports de Pirée et de Thessaloniki en Grèce avec l’Europe centrale et septentrionale.


La Chine a également entrepris la construction d’une autoroute entre Belgrade et Bar (situé au Monténégro sur la côte adriatique), et le projet thermoélectrique «Obrenovac II». Simultanément, des négociations sont en cours pour la construction d’un parc industriel dans une zone franche, qui sera le premier projet de ce type dans cette partie de l’Europe. Dans tous les projets serbo-chinois, il est prévu de respecter méticuleusement les normes européennes élevées de la protection de l’environnement. Certains participants de la Conférence de Shenzhen ont souligné l’importance de relier les «trois mers», donc la mer Adriatique, la mer Noire et la mer Baltique. Pour ce faire, la voie navigable du Danube sera améliorée et modernisée.


L’initiative de la Nouvelle Route de la soie (en bref: «Une ceinture – une Route») tout juste lancée, il y a quatre ans, comprend déjà dans son projet, le long de cette ceinture, 75 zones franches avec des parcs industriels dans 35 pays. Environ 950'000 personnes ont trouvé un emploi et ces activités ont rapporté jusqu’à présent plus de 100 milliards de dollars de recettes fiscales aux pays participants. S’y ajoutent de nouvelles autoroutes, des lignes de chemins de fer, des ports et des ponts. C’est donc un début prometteur pour cette initiative «Nouvelle Route de la soie», malgré la misère du reste de l’économie mondiale.    •
(Traduction Horizons et débats)

 

Terroristes en Chine et en Syrie

«Un rôle-clé dans l’initiative de la nouvelle Route de la soie doit être attribué à l’actuelle région autonome ouïgoure du Xinjiang où passaient autrefois deux des anciennes voies commerciales les plus importantes au nord et au sud du désert du Taklamakan. […] Depuis les années 1990, il y a constamment des troubles au Xinjiang et des attaques terroristes visant les Chinois Han vivant dans la région. Bien qu’il y ait depuis l’époque des Han, des Chinois ethniques vivant au Xinjiang – dont la part de la population n’a guère changé depuis le début du XIXe siècle – et bien que la République populaire de Chine ait une des lois sur les minorités les plus progressistes du monde, il reste une petite partie des Ouïgoures percevant la politique chinoise comme une menace pour leur ethnie et aspirant donc à un Etat indépendant. […] Le Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO), fondé par des terroristes ouïghours, a revendiqué la responsabilité de plusieurs attentats au Xinjiang et dans d’autres parties de la Chine. Il n’aspire pas seulement à l’indépendance du Xinjiang, mais également à l’installation d’un califat d’Asie centrale. Aux services de quels pouvoirs se trouve le MITO, relève de plusieurs circonstances intéressantes: après les attaques contre le World Trade Center de New York le 11 septembre 2001, il fut placé sur la liste des groupes terroristes par les Etats-Unis et en fut à nouveau biffé en 2004. Aujourd’hui, les unités du MITO se battent aux côtés des groupes terroristes en Syrie. Comme d’autres forces anti-syriennes, le MITO profite du soutien de la Turquie. C’est ainsi que la ville de Jisr al-Choghour, près de la frontière turque entre Idleb et Lattaquié, a été colonisée à l’aide des services de sécurité turques après sa ‹libération› des Ouïghours exilés – beaucoup d’entre eux étant venus de la Turquie – et sert depuis de camp d’entraînement pour le MITO».

Extrait de Hannes A. Fellner: «Handel statt Krieg». In: junge Welt du 7/3/16

«Coopération internationale pacifique au bénéfice de toutes les parties concernées»

«Ce n’est donc pas un hasard si le gouvernement chinois actuel utilise pour son initiative le nom de ‹Route de la soie›. Pour la République populaire, il est synonyme, en tant que paradigme – dans l’esprit de la stratégie chinoise du soft power –, pour un échange économique et culturel, basé sur la coopération internationale pacifique au bénéfice de toutes les parties concernées. L’initiative «une ceinture – une route» vise d’abord à l’intégration, dans une zone économique commune, des pays et régions limitrophes à l’ancienne Route de la soie (Chine, Afghanistan, nord de l’Inde et du Pakistan, Tadjikistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turkménistan, nord de l’Iran, Irak, Syrie). La procédure est de développer les infrastructures, de simplifier et d’intensifier le commerce et de renforcer les contacts culturels. Le plan prévoit, entre autre, la construction de lignes de chemins de fer pour les trains à grande vitesse d’une longueur de 80?000 kilomètres.»

Extrait de Hannes A. Feller: «Handel statt Krieg». In: junge Welt du 7/3/16

mercredi, 23 mars 2016

Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

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Facing Turkey, Europe Chooses Suicide

By

Voltairenet.org & http://www.lewrockwell.com

Democracy is a tramway – you climb on to get where you want to go, then you climb off. Recep Tayyip Erdoğan (1996)

The European Council of the 17th and 18th March 2016 adopted a plan which aimed to solve the problems posed by the massive influx of migrants from Turkey [1]. 28 heads of state and government submitted to the demands of Ankara.

We have already analysed the way in which the United States wanted to use the events in the Near East in order to weaken the European Union [2]. At the beginning of the current «refugee crisis», we were the first to observe that this event had been deliberately provoked and the insoluble problems that it was going to cause [3]. Unfortunately, all our analyses have been verified, and most of our positions have now been widely adopted by our erstwhile detractors.

Going further, we would like to study the way in which Turkey has seized control of the game, and the blindness of the European Union, which persistently remains one step behind.

Recep Tayyip Erdoğan’s game

President Erdoğan is unlike other politicians. and it seems that the Europeans, neither the people nor their leaders, have realised this.

• First of all, he came from the Millî Görüş, a pan-Turkish Islamic movement with connections to the Muslim Brotherhood of Egypt, and favourable to the restoration of the Caliphate [4]. According to him – and also to his allies of the Milliyetçi Hareket Partisi (MHP) – the Turkish people are the descendants of Attila’s Huns, who were themselves the children of the Steppenwolf of Central Asia, with whom they share endurance and cold-heartedness. They form a superior race who are destined to rule the world. Their soul is Islam.

President Erdoğan is the only head of state in the world who proclaims an ethnic supremacist ideology, perfectly comparable to Nazi Aryanism. He is also the only head of state in the world who denies the crimes of history, notably the massacres of non-Muslims by Sultan Abdülhamid II (the Hamidian massacres of 1894-95 – at least 80,000 Christians murdered and 100,000 Christians incorporated by force into the harems), then by the Young Turks (the genocide of the Armenians, the Assyrians, the Chaldeans, the Syriacs, the Pontic Greeks and the Yezidis, from 1915 to 1923 – at least 1,200,000 dead) – a genocide which was executed with the help of Germa n officers, including Rudolf Höß, the future director of the camp at Auschwitz [5].

While celebrating the 70th anniversary of freedom from the nightmare of Nazism, President Vladimir Putin emphasised that «ideas of racial supremacy and exclusivism provoked the bloodiest war in History» [6]. Then, during a march – and without naming Turkey – he called on the Russian people to be ready, if necessary, to renew the sacrifice made by their grand-parents in order to save the very principle of equality between all humanity.

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• Secondly, President Erdoğan, who is supported by only one-third of the population, governs his country alone and by force. It is impossible to know precisely what the Turkish people are thinking, because the publication of any information questioning President Erdoğan’s legitimacy is now considered as an attack on state security, and leads immediately to prison. However, if we refer to the latest studies published, in October 2015, less than one-third of the electorate supports him. This is much less than the Nazis in 1933, who could count on 43% of the votes. This is why President Erdoğan was only able to win the general elections by means of outrageous trickery. Amongst others –

- The opposition media were gagged – the major dailies,Hürriyet and Sabah, as well as ATV television, were attacked by thugs from the party in power, and investigations targeted journalists and Press organs accused of supporting «terrorism» or having published slanderous criticisms of President Erdoğan. Web sites were blocked, Internet service providers cancelled the offers of opposition TV channels, and three out of five national TV channels, including the public channel, broadcast programmes which were clearly in favour of the party in power. The other national TV stations, Bugün TV and Kanaltürk, were closed by the police.

- A foreign state, Saudi Arabia, poured 7 billion pounds of «gifts» into Turkey to help «convince» the electorate to support President Erdoğan (about 2 billion Euros).

- 128 political headquarters of the left-wing party (HDP) were attacked by thugs from President Erdoğan’s party. Many candidates and their teams were beaten up. More than 300 Kurdish businesses were destroyed. Several dozen HDP candidates were arrested and placed in provisional detention during the campaign.

- More than 2,000 opposition figures were killed during the election campaign, either by direct attacks or else by governmental repression against the PKK. Several villages in the South-East of the country were partially destroyed by army tanks.

Since Erdoğan’s «election», an iron veil has fallen over the country. It has become impossible to find information concerning the condition of Turkey in the national Press. The main opposition daily, Zaman, has been placed under supervision and now restricts itself to the praise of the greatness of «Sultan» Erdoğan. The civil war, which is already raging in the East of the country, is spreading, by means of terrorist attacks, to Ankara and as far as Istanbul, to the total indifference of the Europeans [7].

Mr Erdoğan governs almost alone, accompanied by a small group which includes Prime Minister Ahmet Davutoğlu. During the electoral campaign, he declared publicly that he was no longer applying the Constitution, and that all powers were now in his hands.

On the 14th March 2016, President Erdoğan declared that as far as the struggle with the Kurds was concerned, «… democracy, liberty and the rule of law no longer have the slightest value». He announced his intention to expand the legal definition of «terrorist» to include all those who are «enemies of the Turks» – in other words, those Turks and non-Turks who are opposed to his supremacy.

In a project costing half a billion Euros, Recep Tayyip Erdoğan ordered the construction of the largest Presidential palace ever occupied by a head of state in world history – the «White Palace», in reference to the colour of his party, the Justice and Development Party, or AKP. It extends over 200,000 square metres, and houses a plethora of services, including ultra-modern secure bunkers, linked to satellites.

• Thirdly, President Erdoğan uses powers which he has given himself – anti-constitutionally – to transform the Turkish state into the godfather of international jihadism. In December 2015, the Turkish police and legal system were able to establish the personal connection between Mr. Erdoğan and his son Bilal with Yasin al-Qadi, Al-Qaïda’s global banker. He fired the policemen and the magistrates who had dared to «damage the interests of Turkey» (sic), while Yasin al-Qadi and the state sued the left-wing newspaper BirGün for having reproduced my editorial, «Al-Qaeda, NATO’s Timeless Tool».

Last February, the Russian Federation presented a report to the Intelligence department of the UN Security Council which attested to the support by the Turkish state for international jihadism, in violation of numerous UN Resolutions [8]. I published a precise study of these accusations which was immediately censored in Turkey [9].

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The response of the European Union

The European Union had sent a delegation to supervise the general elections of November 2015. It held back the publication of its report for a long time, then decided to publish a short, diluted version.

Panicked by the reaction of their populations against the massive entry of migrants – and, for the Germans, the abolition of a minimum wage which resulted – the 28 heads of state and government of the Union worked out a procedure which would leave Turkey to solve their problems for them. The High Commissioner of the United Nations for Refugees, Filippo Grandi, immediately pointed out that the solution chosen was in violation of international law, but even supposing that this may improve, it is not the main problem.

The Union agreed to

- pay 3 billion Euros annually to Turkey to help it deal with its obligations, but with no structure for verifying the use of this funding,

- end the visa requirements for Turkish nationals who enter the Union [10] – it is only a question of months, even weeks,

- accelerate the negotiations for Turkey’s adhesion to the Union – this will take a lot longer and will be a more random process.

In other words, blinded by the recent electoral defeat of Angela Merkel [11], the European leaders have settled for applying a temporary solution to slow the flux of migrants, but without seeking to resolve the origin of the problem, and without taking into account the infiltration of jihadists among the refugees.

The Munich precedent

In the 1930’s, the elites of Europe and the United States considered that the USSR, by its model, threatened their class interests. They therefore collectively supported the Nazi project for the colonisation of Western Europe and the destruction of the Slavic people. Despite repeated appeals by Moscow for the creation of a vast alliance against Nazism, European leaders accepted all the demands of Chancellor Hitler, including the annexation of the regions peopled by the Sudetes. These were the agreements of Munich (1938), which forced the USSR, in order to save its own skin, to conclude, in turn, the Germano-Soviet Pact (1939). It was only too late that certain of the leaders of Europe, then the United States, realised their error, and decided to ally with Moscow against the Nazis.

Now, under our very eyes, the same errors are being repeated. The European elites consider the Syrian Republic to be an adversary – either they are defending the colonial point of view of Israël, or they hope to recolonise the Levant themselves and appropriate the gigantic and still unexploited reserves of gas. They, therefore, supported the secret operation by the United States for «régime change» and pretended to believe in the fable of the «Arab Spring». After nearly five years of proxy war, noting that President Bachar el-Assad is still there despite the fact that his resignation has been announced a thousand times, the Europeans have decided to finance – to the tune of 3 billion Euros per year – Turkish support for the jihadists, allow them victory and the end of the migrations. It will not be long before they realise [12], too late, that by repealing the visa regulations for Turkish citizens, they have authorised the free circulation to Brussels from the Al-Qaïda camps in Turkey [13].

The comparison with the end of the 1930’s is all the more pertinent since, during the Munich agreements, the Nazi Reich had already annexed Austria without provoking any particular reaction from the other European states. Today, Turkey already occupies the North-East of a member state of the European Union, Cyprus, and a strip a few kilometres wide in Syria, which it administrates via a specially nominated wali (prefect). Not only does the European Union let that pass, but by its attitude, encourages Ankara to pursue its annexations with no regard for international law. The common logic of Chancellor Hitler and President Erdoğan is based on the unification of «race» and the cleansing of the population. Hitler wanted to unite the populations of «German «race» and cleanse them of «foreign elements» (the Jews and the gipsies) while Erdoğan wants to unite the populations of «Turkish race» and cleanse them of «foreign elements» (the Kurds and the Christians).

In 1938, the European elites believed in the friendship of Chancellor Hitler, today they believe in the friendship of President Erdoğan.

Entre les mâchoires du loup…

Entre les mâchoires du loup…

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

loup2816279282_1.gifIl faut croire que nous arrivons à un carrefour dans notre Histoire suite à un emballement frénétique typique de notre société post-moderne. 2015 marque en effet le début de ce qui semble être une nouvelle ère avec le retour en puissance du terrorisme islamique sur le sol européen et ce pour le plus grand malheur de l’irénisme ambiant et de l’hédonisme-matérialiste de l’homo occidentalis. Hélas ! La réponse à la menace terroriste est tout aussi funeste que la menace elle-même : outre le déni de réalité, l’état d’urgence et la société sécuritaire. Nous sommes littéralement dans la gueule du loup.

Le contexte

« Nous devons cette vérité à nos peuples: il y a aura d'autres attaques, des attaques d'ampleur, c'est une certitude. Cet hyper-terrorisme est là pour durer. » C’est en ces termes que le premier ministre français, Manuel Valls, décrivit la situation lors la Conférence sur la sécurité de Munich en février dernier. Les uns y verront un langage de vérité, le fameux « parler vrai », tandis que le autres, dont nous faisons partie, y voyons surtout un aveu de faiblesse, soit l’arbre qui cache la forêt déboisée de ce qui fut jadis la souveraineté de l’Etat-nation. Pour Carl Schmitt, « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle », et autant dire qu’en raison des attaques terroristes de 2015 on ne la sent pas vraiment, la souveraineté de l’état.

La mâchoire supérieure : l'état d'urgence

En conséquence des attentats du vendredi 13 novembre 2015, François Hollande déclara l’état d’urgence. A première vue rien de vraiment surprenant. Cependant ce dernier en étant prolongé, pour l’instant ad vitam aeternam, et, conjugué avec les nouvelles lois sur le renseignement, esquisse un tout autre dessein : Des militants écologistes l’ont appris à leur dépend lors de la COP21… L’état d’urgence est supposé être effectif jusqu’à la fin de la résolution du problème. Hors un « hyper-terrorisme » qui « est là pour durer » suppose donc un état d’urgence qui est là pour durer également. L’exceptionnel devient donc prétexte à l’instauration de mesures émanant d’un gouvernement se sentant en danger car honnis et contesté par sa base. Cet état d’urgence est, la plupart du temps, à géométrie variable : certaines manifestations sont maintenues malgré des troubles à l’ordre public (manifestations d’antifas mais aussi de lycéens) tandis que d’autres sont arbitrairement interdites (notamment les manifestations de patriotes). La devise du gouvernement « français » ? Dur avec les faibles, faible avec les durs ! Quant à l’efficacité du dit état d’urgence, nous l’avons vu de nos propres yeux lors de l’affaire de la conférence de Bernard Lugan le 3 mars dernier à Clermont-Ferrand (http://bernardlugan.blogspot.fr/2016/03/echec-de-la-tentative-de-censure-et.html). On peut donc, en plein état d’urgence, constituer des groupes armés pour attaquer des étudiants et un hôtel sans que cela pose le moindre problème. Remplacez les militants d'extrême-gauche par des islamistes armés de kalachnikovs et nous vous laissons imaginer le carnage...

La mâchoire inférieure : le nouveau terrorisme islamique

C’est un ennemi de l’intérieur organisé en réseau et charpenté par un dogme : l’islam. Tous les musulmans ne sont pas terroristes certes, mais tous les terroristes dont nous parlons sont musulmans et se réclame de l’islam. C’est un fait indiscutable. Dans nos pays d’Europe de l’Ouest, et plus particulièrement en France et en Belgique, des foyers d’infection se sont petit à petit développés avec, à n’en pas douter, un « laisser-faire » de la part de l’Etat. Ce terreau, nous le savons, est constitué avant tout par des délinquants et de criminels ré-islamisés, des« islamoccidentaux », qui empruntent le pire du dogme et du fanatisme islamique et le pire de la société occidentale : d’un point de vue sociologique, nous avons à faire à un cocktail redoutable… Ces créatures hybrides sont donc passées de la vente de drogue aux attentats de masse devenant de facto l’avant-garde violente de l’islamisation de l’Europe. Impossible d’agir en conséquence si les dirigeants et les classes politiques françaises et européennes n’admettent pas l’incompatibilité ontologique entre l’Islam/islam et la société occidentale, mais aussi avec notre Weltanschaaung et notre conception de l’Imperium Européen.

Les mâchoires se referment

Le résultat, nous le voyons aujourd’hui avec les attentats sur le sol belge, est la création et l’instauration d’un climat anxiogène. Maintenir la population dans la peur est le but premier mais aussi le point commun entre l’Etat Français et les organisations islamo-terroristes. L’agneau se tourne vers son berger ou se soumet au prédateur, l’un étant souvent le persona (masque) de l’autre. Des années d’intense propagande ethno-masochiste, de repentance et surtout d’irénisme ont transformé ce qui fut il y a bien longtemps l’hoplite de la Grèce antique en festivus festivus pacifiste. Redresser la barre est un défi de taille.

Ainsi nous devons faire face à deux menaces à la fois : d’une part, un système oligarchique de plus en plus autoritaire qui détourne les pouvoirs étatiques pour arriver à ses fins et se maintenir en place (la mâchoire supérieure) ; d’autre part une menace politico-religieuse nourrie de la décrépitude de nos sociétés occidentales et de l’impossible assimilation de milliers d’étrangers de culture musulmane sur notre sol (la mâchoire inférieure) et de leur religion conquérante. Les deux veulent instaurer à terme une dictature reposant sur des idéaux universalistes, bien que l’essence de ceux-ci soient envisagés de manière complètement différente par les deux parties (anthropo-centré et individualiste pour le premier, theo-centré et holiste pour le second). Par conséquent nous devons comprendre que nous venons d’entrer dans les années décisives et que nous devons nous préparer individuellement et collectivement. Ensuite, il est évident qu’une troisième voie s’impose : rejeter le choc de civilisation en ne prenant parti ni pour le camp occidental ni pour l’Islam : Le dualisme n’est pas une fatalité de l’Histoire mais une fatalité de l’esprit humain.

Donatien/CNC

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

 

mardi, 22 mars 2016

Un européisme offensif pour surmonter le monde.

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Un européisme offensif pour surmonter le monde

Par Gérard Dussouy

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Face au changement mondial qui, avec ses perturbations de toutes natures (et qui n’ont rien à voir avec on ne sait quelle « main invisible », maléfique en l’occurrence), précipite les nations européennes dans un profond déclin, jusqu’à saper les bases de la civilisation européenne, les classes politiques au pouvoir persistent dans leurs errements suicidaires pour leurs peuples, en termes d’identité, d’emploi, ou d’indépendance. Quant aux divers mouvements populistes qui, en réaction, émergent un peu partout en Europe, ils ne perçoivent pas d’autre issue que celle d’un repliement, national ou régional, frappé d’une impuissance mortelle.

En effet, le vrai niveau de la lutte politique, parce que le seul où elle peut être efficace, est aujourd’hui continental. En premier lieu, il se situe au cœur même de l’Union européenne dont il est urgent que les peuples européens se la réapproprient en écartant la caste idéologique et technocratique qui la dirige.

Changer les formes pour sauver le fonds. Il faut comprendre, une fois pour toutes, que si l’on veut sauver ou préserver le fonds, à savoir la civilisation européenne avec son substrat humain (ses nations ancestrales), il faut, d’une part, rompre avec la logique libérale et purement mercantile imposée par les Etats-Unis depuis l’effondrement de l’Union soviétique, et, d’autre part, pour s’adapter aux réalités du monde, savoir changer les formes politiques, c’est à dire les institutions étatiques périmées. Compte tenu des bouleversements qui n’ont fait que commencer, et des périls grandissants, que chacun saisit désormais au quotidien, l’européisme rassembleur et offensif est à l’ordre du jour.

Maintenant que la construction libérale de l’Europe est à l’agonie, et que les Etats nationaux étalent leurs incapacités respectives dans la nouvelle distribution mondiale de la puissance (en particulier dans le champ de la démographie-question centrale du 21ème siècle), il est plus que jamais indispensable de réunir les dernières forces vives nationales dans le même Etat européen, et d’arrêter des stratégies unitaires tous azimuts.

L’incapacité des partis de gouvernement à changer leur vision du monde.

Avant tout parce qu’elles y trouvent leur intérêt financier, mais en raison, aussi, du formatage idéologique dont nos sociétés sont l’objet (facilité par une inculture historique généralisée) les élites dirigeantes des Etats européens s’accrochent à leurs croyances. Elles ne veulent pas admettre que leurs valeurs ne sont pas universelles, mais qu’elles sont contingentes d’une ère qui s’achève, celle de la modernité occidentale. Elles n’entendent pas mettre en cause les dogmes de la métaphysique des Lumières que sont : l’identification de la vérité (!) à l’universel, la conviction que la raison annihile les prédéterminations, l’unité du genre humain et la perfectibilité de l’homme, le développement économique et l’enrichissement mutuel grâce au libre-échange. Parce que cela leur sied, moralement et matériellement. Alors que tout ce que l’on observe concourt à contester le maintien d’une telle rhétorique.

hqdefault.jpgUne idéologie néfaste. Aussi bien la connaissance que l’expérience de la diversité, d’un côté, que les conséquences malheureuses de la mondialisation pour des pans entiers de la société, d’un autre, ont rendu cette rhétorique illusoire et dangereuse. Mais nos élites inhibées ne veulent pas l’admettre. De plus, à force d’avoir voulu séparer la culture de la nature, en surestimant la première pour dénigrer la seconde, elles ne peuvent pas comprendre que les idées occidentales n’ont mené l’humanité, sans jamais réussir à la convertir à leurs croyances, que tant qu’elles ont été portées par une infrastructure humaine et matérielle dynamique. Or, ce n’est plus du tout le cas. Maintenant, compte tenu du bouleversement des rapports de force mondiaux, culturels inclus, l’aspiration à une société humaine universelle signifie la fin de la civilisation européenne.

Outre son parti-pris idéologique, le problème de la classe politique européenne est qu’elle est obsédée par le souci de la croissance économique ou, ce qui revient au même dans nombre de pays européens, par la crise qu’elle-même a contribué à créer en avalisant le libre-échange avec les pays à bas salaires. Elle n’a jamais voulu légiférer pour faire en sorte que les grandes compagnies privilégient l’investissement dans l’espace européen. Il en va ainsi parce que l’idéologie basique libérale, à savoir la primauté de l’enrichissement individuel, a vaincu. Mieux, elle a retourné en sa faveur le préjugé universaliste égalitariste de la gauche, par une sorte de renversement gramscien, en obtenant qu’elle approuve l’installation en Europe d’un sous-prolétariat massif issu de l’ancien Tiers-monde.

Néanmoins, en raison d’une demande intérieure qui s’affaiblit, pour cause de vieillissement marqué, c’est la stagnation économique qui s’installe. Et pour longtemps, car contrairement à ce que la classe dominante claironne, malgré les nouvelles technologies, les beaux jours ne reviendront pas de si tôt. Elle pense alors résoudre les problèmes posés par la démographie européenne défaillante, en faisant appel aux susdites populations allogènes qui affluent par millions (3,6 millions de places offertes par le gouvernement allemand, d’ici à 2020 !).

Des contradictions insupportables. Cette politique systématique de portes ouvertes à tous les flux, matériels et humains, est cautionnée par tous les partis de gouvernement qui s’y croient obligés, qui n’en imaginent pas d’autres, et qui l’appliquent sans s’inquiéter du fait qu’elle prépare des temps barbares. Car le monde historique, et non pas rêvé, dans lequel nous sommes, reste le monde des forces et de la force, comme tout le démontre autour de nous, et maintenant aussi chez nous.

Devant tant de contradictions, seule la puissance des tabous, entretenue par les communicants de service, fait tenir encore le système. Alors que l’interprétation officielle du monde est démentie, tous les jours, par le réel, ils écrasent le champ symbolique et interdisent ainsi la diffusion d’autres façons de penser le monde. On retrouve là une fonction essentielle de l’idéologie qui est de maintenir des formes obsolètes de pensée en dissimulant tout ce qui les dément.

Les limites des populismes.

Malgré toute la défiance qui existe dans les populations européennes envers les partis de gouvernement, pour les raisons que nous venons d’évoquer, les différentes consultations électorales qui ont eu lieu en Europe, ces dernières semaines ou ces derniers mois, ont montré, encore une fois, les limites du populisme.

La faiblesse des partis « attrape-tout ». En France, l’échec du FN à s’emparer d’au moins une des deux ou trois régions qui lui étaient promises, dans un contexte de désaffection du vote qui lui est favorable, est symptomatique de la faiblesse programmatique d’un parti attrape-tout fondé sur le seul réflexe protestataire. Et, qui plus est, demeure un « parti de l’isoloir » (où l’on se cache pour voter pour qui l’on veut), tant il est vrai qu’il manque de cadres compétents (sinon on les connaitrait) et de militants capables d’être en nombre sur le terrain (ce qui serait une faiblesse rédhibitoire en cas de prise miraculeuse du pouvoir), alors même qu’il prétend agir dans la sphère sociale. A l’appui du constat, d’une part, la prestation pathétique de la candidate du Front National dans le Nord-Pas de Calais-Picardie face à son concurrent des Républicains quand celui-ci la questionna sur l’opportunité du retour des frontières pour une région située au cœur de l’Europe, et quand ils débattirent de l’euro. Il n’est pas étonnant que seuls 22% des Français jugent qu’elle ferait une bonne présidente et que 62% d’entre eux qui n’ont jamais voté pour le FN, n’ont pas l’intention de le faire à l’avenir. D’autre part, il y a l’incapacité notoire du parti nationaliste à mobiliser des manifestations de masse. S’il a hérité de l’ancien parti communiste français la fonction tribunitienne qui était la sienne (à savoir, celle de porte parole des classes défavorisées), il est très loin de pouvoir rivaliser, à distance dans le temps, avec lui dans ce domaine. Cela faute de disposer d’un appareil partisan comparable et d’un relais syndical comme la CGT.

L’inconséquence politique des dirigeants. En Espagne, le succès de Podemos s’explique, lui aussi, par le mécontentement d’une grande partie de la population. Mais, il est des plus relatifs, et sans doute éphémère, tant le mouvement est incapable de trouver des alliés, et de préconiser des solutions crédibles (autrement dit non démagogiques et soutenables par l’économie espagnole) pour résoudre la crise sociale. En effet, il est d’autant plus incapable d’y parvenir que, comme l’ultra gauche en France, il est internationaliste. Et qu’à ce titre, il ne saurait admettre que c’est la mondialisation qui a ruiné la plupart des industries espagnoles, et que le salariat espagnol est victime, comme tous les autres en Europe, de la concurrence mondiale.

Et que penser de la motivation de ces populistes régionalistes qui rêvent d’une souveraineté, nécessairement fictive compte tenu des potentiels régionaux concernés, à la seule fin, non exprimée bien sûr, de pouvoir mieux s’intégrer au marché mondial en faisant de leur terre respective un paradis fiscal ? A l’instar des nationalistes affairistes catalans qui entendent transformer leur province en une sorte de Grande Andorre (de culture catalane par ailleurs). Minoritaires en voix (47,8% des bulletins), lors des dernières élections régionales, mais majoritaires en sièges au parlement de Barcelone, grâce au mode de scrutin régional espagnol, ils ont quand même du mal à convaincre que l’Espagne est leur pire ennemi.

L’horizon des populismes est, certes, provisoirement large et dégagé, mais il n’est pas celui du pouvoir et encore moins celui de la maîtrise des réalités.

L’absence de projet politique en adéquation avec le réel. Rassembler des mécontents de tous les bords (et ils sont de plus en plus nombreux) est une chose. Proposer un projet de gouvernement crédible parce qu’en adéquation avec le réel et parce que susceptible de se donner les moyens de peser dans la balance du pouvoir mondial, est autre chose. Or, c’est là le seul critère qui vaille. Tout le reste n’est que verbiage, phantasmes, ou illusion. Car les vraies questions sont : quel Etat en Europe est en mesure de mettre en échec les stratégies de domination des Etats-Unis ou de la Chine ? Quel Etat est en mesure de se mettre, individuellement, à l'abri des fluctuations financières ? De quel pouvoir dispose-t-il pour négocier avec les géants de la finance ou avec les nouvelles économies ? Bon courage aux Anglais, si le Brexit est voté ! A quoi bon reprendre sa souveraineté monétaire si c’est pour disposer d’une monnaie dépréciée et être obligé d’acheter des devises étrangères (dollar ou yuan) pour régler ses paiements internationaux, et un jour, parce que cela arrivera, pour rembourser ses dettes ? Comment s’opposer, seul, et de façon durable, aux mouvements migratoires ou aux forces terroristes ?

Le seul enjeu politique qui s’avère pertinent : la prise du pouvoir à Bruxelles.

Le problème actuel des populismes, aussi légitimes qu’ils soient dans leur aspiration à porter les revendications des populations maltraitées par les politiques mises en place par des gouvernements, tous motivés par l’idéologie libérale et cosmopolite, est qu’ils n’ont rien d’autre à opposer à celle-ci qu’une utopie nostalgique et régressive. En effet, tandis que l’on peut parler d’une idéologie des groupes dominants parce que le libéralisme mondial satisfait leurs intérêts, et que cela les empêche, à la fois, d’en comprendre les effets préjudiciables et d’estimer objectivement l’état réel de la société, l’utopie des populistes consiste à croire que l’on peut revenir en arrière, voire retrouver la gloire passée, ou encore maintenir ce que de longues luttes sociales ont permis d’acquérir, en occultant des pans entiers de la réalité du monde et des changements irréversibles qui se sont opérés. Car, en effet, si le marché mondial donne l’impression de pouvoir se fracturer, la redistribution de la puissance est bel et bien effective, et avec elle, celle de la richesse et des ambitions. Dans ce nouveau contexte, les Etats nationaux européens ne sont plus que des petites puissances inaptes à retenir un mouvement du monde qui leur est devenu défavorable

theories_rel_inter_t2_L12.jpgLa mutation radicale du champ de l’action politique. Le niveau pertinent de l’action politique pour les Européens conscients des désastres qui s’annoncent et du dépassement des solutions nationales, dans un monde globalisé, est, d’évidence, celui du continent.

Après la crise bancaire de 2008 et la crise de la zone euro non résolue, celle des réfugiés le démontre à son tour. La rationalité politique de la pensée européiste consiste ici à accepter le nouveau monde tel qu’il est, et à produire une nouvelle compréhension de ce monde (car rien ne sert de nier le changement, et de regretter le passé aussi brillant qu’il ait été). Mais, en même temps, l’éthique politique de ce même européisme est une nouvelle volonté du monde en devenir, une volonté des Européens de sauvegarder leurs identités et de compter encore longtemps dans l’histoire, grâce à un rétablissement en leur faveur des rapports de force qui conditionnent tout, qui sont l’essence de la politique mondiale

A ce stade de la réflexion, deux chemins différents, mais qui ne sont pas exclusifs sous certaines conditions, s’offrent aux générations qui viennent pour conduire la lutte politique dont l’objectif est la prise du pouvoir en Europe (à Bruxelles en l’occurrence, d’un point de vue institutionnel), sachant que toute victoire qui demeurerait nationale ou provinciale serait à court terme annihilée. Le premier consiste à persister, malgré tout, dans la voie nationale avec des perspectives de réussite aléatoires selon les pays, puis, dans le meilleur des cas, si les divergences ne sont pas trop grandes et si les contentieux ne sont pas trop nombreux, à envisager des alliances entre les nouveaux pouvoirs contestataires de l’ordre imposé.

2296011837r.jpgLe second, celui qui permettait de sortir des chemins battus, réside dans l’invention d’un style et d’un organe politiques, tous les deux transnationaux, dont l’objectif est l’investissement coordonné du Parlement européen par les mouvements citoyens qui ont commencé à éclore. Et dont on peut concevoir qu’ils ne vont pas cesser de se multiplier au fur et à mesure que le contexte de crises va se confirmer et se durcir. La question qui se pose, et que l’organisme transnational a à résoudre, est celle de leur convergence et de leur fédération dans l’objectif précis de conquérir par les urnes le Parlement européen, afin de pouvoir ainsi changer de l’intérieur l’Union européenne, et par conséquent toutes les politiques non conformes aux intérêts des Européens conduites jusqu’à maintenant. Parce que le Parlement a les pouvoirs de le faire, dès lors qu’existerait en son sein un bloc nettement majoritaire de députés solidaires dans leur vision d’une Europe émancipée de ses vieux tabous idéologiques et consciente de la précarité de son avenir.

Bien évidemment, s’il s’avérait, qu’entre-temps, des pouvoirs nationaux prenaient conscience de l’impérieuse transformation du champ politique et, de ce fait, découvraient la convergence de leurs intérêts propres avec la démarche précédente, leur appui serait des plus décisifs. Il en découlerait la possibilité que se forme un premier noyau étatique dans la perspective d’une unification européenne en plusieurs temps.

Plateforme organisationnelle et doctrinale. Comme l’Histoire l’enseigne, c’est toujours dans l’épreuve que se fondent les grandes constructions. L’épreuve commune permet d’abord la prise de conscience de la précarité de la situation, puis la réflexion sur l’état des lieux et les solutions à trouver, et enfin, sur l’action à entreprendre. Peut-on voir, dès lors, dans les protestations contre « l’islamisation de l’Europe », écume d’un envahissement sournois, ou contre la négociation du traité transatlantique, aussi différemment intentionnés que soient les divers protagonistes, des indices, attendant que d’autres apparaissent, d’une réelle prise de conscience et d’une révolte européenne potentielle? C’est une possibilité, car l’identification d’ennemis ou de défis communs, supposés ou réels peu importe, est un préalable à toute construction politique.

Ce qu’il y a de sûr, aujourd’hui, c’est qu’on ne résoudra pas les crises apparues en se terrant dans les vieilles institutions, mais en élargissant l’horizon de la reconquête idéologique, culturelle et économique à toute l’Europe, et en retrouvant, par avancées simultanées et coordonnées dans toutes les provinces du continent, la voie de la maîtrise. Les premiers mouvements à l’instant évoqués, et tous ceux qui adviendront, doivent servir de « planches d’appel » à un saut vers l’action européenne dans toutes les directions possibles. Car, bien entendu, tout est lié. Et il faut offrir aux groupes résistants dispersés dans l’espace européen une image rationalisée de l’histoire qui se joue sous leurs yeux et qui sera leur lien. En effet, la dispersion politique est l’obstacle insurmontable des populismes, alors que la perspective du rassemblement des peuples européens, qui ont tout inventé, est grosse d’une dynamique irrésistible. Nous avons besoin pour cela d’un européisme intellectuellement offensif qui soit, à la fois, explicatif et critique, propositionnel et programmatique. Mais, comme on ne pense que pour agir, et que la théorie et la praxis vont ensemble, ce nouvel élan mental doit s’accompagner d’un travail d’organisation à l’échelle continentale, préalable aux initiatives à venir.

Au seuil d’une régression civilisationnelle irréversible et d’une dilution ethnocidaire dans le magma universel, un leitmotiv s’impose aux Européens lucides et décidés à ne pas subir : inventer un nouveau style politique continental pour changer les formes politiques afin de sauver le fonds (le substrat humain et civilisationnel de l’Europe).

Gérard Dussouy

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

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Door: Dirk Rochtus

Duitse nationalisten willen weer vriend zijn met Rusland

Ex: http://www.doorbraak.be

In Duits-nationaal voelende kringen, zoals ook bij de AfD, leeft begrip voor Rusland. Die sympathie komt niet uit de lucht vallen.

Geen enkele partij aan de rechterflank van de Duitse christendemocraten (CDU en CSU) was tot nu toe een langdurig succes beschoren. De neonazistische NPD bijvoorbeeld vegeteert als muurbloempje. Maar nu is er de populistische Alternative für Deutschland (AfD) die zich als enige kracht rechts van de christendemocratie weet te verankeren. Dat tonen de verkiezingen van 13 maart in drie Duitse deelstaten aan. De AfD zetelt daarmee al in acht deelstaatparlementen en breidt haar invloed verder uit. Dat zou op lange termijn ook zijn weerslag kunnen hebben op de buitenlandpolitiek van de Bondsrepubliek Duitsland, meer bepaald tegenover Moskou. De AfD steekt haar begrip voor Rusland niet onder stoelen of banken. Haar vice-voorzitter Alexander Gauland noemt Rusland een 'legitieme partner in het concert van de mogendheden' en een bondgenoot in 'de strijd tegen het islamitisch terrorisme'. Zeker met dat laatste raakt de AfD een gevoelige snaar bij een groot gedeelte van de Duitse bevolking.

Bondgenootschap


Een korte historische terugblik leert ons dat Duitsland en Rusland er bijzondere relaties op nahielden. Met het Verdrag van Rapallo van 16 april 1922 bijvoorbeeld vonden Duitsland als verliezer van de Eerste Wereldoorlog en Rusland als jonge Sovjetstaat elkaar, juist omdat beide toen voor het Westen nog paria's waren. In diezelfde periode waren er ook Duitse intellectuelen die dweepten met Rusland als alternatief voor het 'decadente' Westen. Arthur Moeller van den Bruck, boegbeeld van de 'Konservative Revolution' en auteur van het boek 'Das dritte Reich' (1923), brak een lans voor de samenwerking van het Duitse en het Russische volk als 'jonge volkeren', die omwille van hun dynamiek de toekomst zou toebehoren. Linke Leute von rechts, zo werden die Duitse nationalisten genoemd die toen droomden van een bondgenootschap met de Sovjet-Unie in de strijd tegen het kapitalistische Westen. Na de Tweede Wereldoorlog integreerde de Bondsrepubliek Duitsland zich in het Westen vanuit het geloof in de waarden van de democratie. Bondskanselier Konrad Adenauer (CDU) loodste de jonge West-Duitse staat binnen in Europa (via de Europese Gemeenschap voor Kolen en Staal) en in de trans-Atlantische gemeenschap via de Noord-Atlantische Verdragsorganisatie (NAVO). Maar zelfs tijdens de Koude Oorlog bleef de Bondsrepubliek zich bewust van de noodzaak aan goede betrekkingen met Moskou.

'Europa van de naties'

Zo komt het dat er in het huidige Duitsland heel wat Russlandversteher te vinden zijn in de politiek, de media en de academische wereld, zowel aan de linker- als aan de rechterzijde. Iemand die van heel links naar heel rechts ging, is de publicist Jürgen Elsässer die zijn sympathie betuigde voor de pro-Russische vleugel van de AfD. Hij interviewde in 2013 voor het extreemrechtse magazine Compact de Russische filosoof Alexander Dugin, de theoreticus van de Euraziatische beweging. Volgens Dugin zou Rusland Europa moeten beschermen tegen het 'verderfelijke' liberalisme en tegen het 'imperialistische' Amerika, en daarvoor de Westerse landen via hun parlementen moeten infiltreren. Dat doet Moskou nu al, bijvoorbeeld door financiële steun te geven aan het Franse Front National. Zoiets weigert de AfD, maar ze gaat geestelijk wel mee met Rusland. De nationaal-conservatief denkende Gauland praat de annexatie van de Krim door Rusland goed, en strijkt zo de Europese Unie tegen de haren in. Het electorale succes van de AfD zal het koor van Russlandversteher binnen maar ook buiten Duitsland versterken en zo ook het geloof in een 'Europa van de naties'.

(Dit artikel verscheen eerder in De Morgen).

samedi, 19 mars 2016

Les USA peuvent changer les lois de l'UE, selon un rapport

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Les USA peuvent changer les lois de l'UE, selon un rapport

Ex: http://zejournal.mobi

La Commission européenne sera obligée de consulter les autorités américaines avant d'adopter de nouvelles propositions législatives à la suite de la mise en vigueur de l'accord avec les Etats-Unis sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), selon un document divulgué.

Un document divulgué, obtenu par le groupe d'action indépendant Corporate Europe Observatory (CEO) au cours des négociations entre l'UE et les Etats-Unis sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), a révélé qu'une commission non élue sera mise en place, elle aura le pouvoir de décider dans quels domaines une coopération avec Washington devrait avoir lieu, en écartant ainsi les Etats membres de l'UE et le Parlement européen, rapporte le quotidien britannique Independent.

L'objectif principal du TTIP est d'harmoniser les règles transatlantiques dans un éventail de domaines, y compris la sécurité alimentaire et les produits de consommation, la protection de l'environnement ainsi que les services financiers et bancaires.

Le document divulgué concerne le chapitre "coopération réglementaire" des négociations, qui, selon l'Union européenne, se traduira par "réduire les formalités administratives pour les entreprises de l'UE sans rogner leurs droits".

Toutefois, le document démontre un labyrinthe de procédures qui pourraient ligoter toutes les propositions de l'UE qui vont à l'encontre des intérêts des Etats-Unis, estime le groupe d'actions.

Selon les procédures révélées par le document, les autorités réglementaires américaines auront un "rôle discutable" dans le processus législatif de Bruxelles et affaibliront ainsi le Parlement européen.

"La détermination de l'UE et des Etats-Unis de mettre les grandes entreprises au cœur des processus de prise de décisions est une menace directe faite aux principes démocratiques. Ce document montre comment la coopération réglementaire du TTIP facilitera l'influence des grandes entreprises ainsi que l'influence des Etats-Unis sur le processus législatif avant qu'une proposition ne soit même présentée aux parlements", a déclaré Kenneth Haar, analyste de CEO.

Nick Dearden, directeur du groupe d'action britannique Global Justice Now, affirme que c'est "effrayant" que les Etats-Unis puissent obtenir le pouvoir de contester et de modifier les règlements européens avant que les politiciens européens aient l'occasion d'en discuter.

"Nous parlons de la souveraineté actuelle dans ce pays (le Royaume-Uni, ndlr), il est difficile d'imaginer une menace plus grave à notre souveraineté que cet accord commercial", a-t-il indiqué.

TTIP, TAFTA ou encore Traité transatlantique: trois noms pour un même projet qui doit abolir tous les obstacles aux échanges de chaque côté de l'Atlantique. Depuis le lancement des négociations sur cet accord, une coalition d'ONG et de partis politiques européens dénonce l'opacité qui entoure l'accord sur le TTIP. Il est effectivement discuté dans le plus grand secret, loin des médias et des citoyens.


- Source : Sputnik (Russie)

vendredi, 18 mars 2016

Forest: «On s'attend à une vague d'attentats coordonnés»

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«On s'attend à une vague d'attentats coordonnés»

L'opération anti-terroriste de Forest vient confirmer les craintes des services de renseignement et des experts en contre-terrorisme. Interview.

Ex: http://www.20min.ch

Que s'est-il passé mardi dans la commune bruxelloise de Forest?

Claude Moniquet (expert en contre-terrorisme): Cette perquisition devait être un devoir d'enquête classique pour l'équipe d'enquêteurs franco-belge mise sur pied après les attentats de Paris, un acte extrêmement banal, dans un appartement qu'on croyait vide car il n'y avait pas d'abonnements à l'eau ni à l’électricité. Les policiers sont d'ailleurs arrivés avec un minimum de précautions. Mais, coup de chance, ils sont tombés sur ce qui constitue manifestement une cellule terroriste ou un embryon de cellule en train de préparer quelque chose. Des gens actifs, lourdement armés, comme l'atteste la présence de 11 chargeurs de kalachnikov dans l'appartement.

Que préparaient-ils?

«Depuis les attentats de Paris, on s'attend à une vague d'attentats coordonnés et concomitants dans plusieurs villes d'Europe. L'EI en parle dans sa propagande, le renseignement dispose d'éléments en ce sens, et c'est aussi une question de logique. Avec le printemps, les combats au sol et les raids aériens vont s'intensifier en Irak et en Syrie, ce qui va affaiblir l'EI. Pour eux, la seule possibilité de faire diversion, c'est des attentats à l'extérieur. Et on sait qu'entre l'été et l'automne 2015, 20 à 30 activistes relativement opérationnels, chevronnés, entraînés, similaires à ceux qui ont opéré à Paris, sont arrivés en Europe, c'est-à-dire de quoi faire beaucoup de dégâts.

Les clignotants étaient au rouge bien avant le 13 novembre, on savait depuis début 2015 que la menace d'un attentat était majeure. Mais aujourd'hui, on est à l'écarlate. On sait qu'ils en ont les moyens. Je ne serais d'ailleurs pas étonné d'avoir, dans les jours qui viennent, une vague d'opérations policières dans des pays comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Autriche.

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Est-ce que l'opération de Forest peut y changer quelque chose?

«Ça dérange leurs plans, mais ça ne va pas les arrêter, car elle montre qu'ils (les jihadistes) sont extrêmement déterminés. On est en face de gens qui ne sont pas là pour rigoler, ils tirent avant de réfléchir ou de parler. Ils n'y a absolument rien à négocier, ils sont là pour tuer ou être tués. Mohamed Belkaïd, mort dans l'opération, s'est clairement sacrifié pour retarder la police et permettre à ses complices de fuir. Cela montre que sa vie est moins importante que celle de l'organisation, de ses complices.

Son profil est aussi un motif d'inquiétude: il était à peine connu de la police, pas fiché. En même temps, avec un peu de chance, les enquêteurs ont trouvé dans l'appartement non seulement des traces ADN, mais aussi de l'informatique et de la téléphonie. Cela peut leur permettre d'en savoir plus sur les liens en Europe entre les cellules, d'identifier des personnes, de confirmer ou connaître leur positionnement géographique. Mais c'est trop tôt pour le dire. Surtout que les deux suspects qui se sont enfuis ont probablement tout tenté pour emporter ordinateurs et téléphones. Et s'ils se font repérer pendant leur cavale, ils riposteront car ce qui est sûr c'est que ces gens là préparent toujours des caches et n'ont pas de problème pour se procurer des armes. On n'a que peu de chances de les attraper vivants.

(20 minutes/afp)

Entretien avec Petr Mach sur la crise migratoire

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Entretien avec Petr Mach sur la crise migratoire

La crise migratoire en Europe inquiète particulièrement les pays d’Europe centrale qui ne possèdent pas la même tradition d’asile que les pays d’Europe occidentale. Nous avons joint le député européen tchèque Petr Mach, du Parti des citoyens libres, pour nous apporter son éclairage sur la question.

Interview : Alimuddin Usmani

Après le Brexit pourrait survenir le Czexit. Qu’en pensez-vous?

Le peuple tchèque fait partie des nations eurosceptiques. Notra ancien président Klaus critiquait l’Union européenne à cause du transfert de compétence en direction de Bruxelles, l’actuel président Zeman la critique actuellement en raison de l’immigration. Les Tchèques ne veulent absolument pas de l’euro. Mais, contrairement à la Grande-Bretagne, nous n’avons pas de Premier ministre qui souhaiterait soumettre notre appartenance à l’UE à un référendum. Si toutefois le gouvernement impose une loi en faveur d’un référendum généralisé, mon parti va sans aucun doute récolter des signatures afin qu’un référendum puisse se dérouler en République tchèque à propos de l’Union européenne.

Pour l’instant la République tchèque a réussi à éviter un afflux de migrants sur son territoire. Comment l’expliquez-vous?

Les migrants ne veulent pas se rendre en République tchèque. Le tchèque est une langue compliquée pour eux, nous n’offrons pas d’aides sociales généreuses pour les migrants et il n’y a pas de communautés musulmanes ici. En Allemagne, en France, en Suède, il y a un cocktail, composé de communautés musulmanes et de protection sociale généreuse, qui agit comme un aimant auprès des migrants.

Pensez-vous qu’un réfugié quittant son camp situé en Turquie ou en Grèce a le droit de poursuivre sa route dans d’autres pays européens?

Le réfugié peut demander l’asile où bon lui semble, mais nous n’avons pas l’obligation de le lui accorder. Lorsque les Grecs ne parviennent pas à stopper la migration de Turquie, alors il est parfaitement légitime que la Macédoine le fasse. En dernière instance, cela profitera à la Grèce et à la Turquie. Les migrants du monde entier-de Libye, d’Afghanistan- affluent en Turquie puis en Grèce pour qu’ils puissent poursuivre leur périple en Europe. S’ils ne parviennent pas à aller pus loin que la Grèce, alors ils cesseront également de se rendre en Turquie et en Grèce. La meilleure façon d’aider la Grèce et la Turquie, c’est de commencer à contrôler nos propres frontières.

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D’après un psychiatre allemand, Angela Merkel souffre d’un orgueil qui la rend insensible à la critique et la conduit à mener une politique irrationnelle. Qu’en pensez-vous?

Aujourd’hui les Allemands cherchent à atteindre le multiculturalisme de manière convulsive et artificielle, afin qu’ils effacent les ombres de leur histoire. La première chose à laquelle pensent les gens à propos de l’Allemagne c’est-Hitler. Et aujourd’hui, les Allemands ouvrent leurs bras aux réfugiés du monde entier pour qu’ils puissent dire d’eux-mêmes à quel point ils sont gentils. Les Allemands devraient se rendre compte qu’ils ne portent pas la culpabilité de leurs ancêtres et qu’ils ne devraient pas chercher à se laver de cette culpabilité. Ils ont parfaitement le droit de défendre leurs frontières et leur culture comme tout un chacun.

Une enquête de l’institut économique Ifo a démontré que seuls sept pour cent des entreprises allemandes employaient actuellement des réfugiés. Avez-vous des craintes pour l’avenir économique de l’Allemagne?

Je ne crains pas seulement pour l’avenir économique de l’Allemagne mais également et avant tout pour son avenir politico-social. Les migrants resteront, pour la plupart d’entre-eux, dépendants des aides sociales. Il est difficile d’employer un migrant non-qualifié qui ne maîtrise pas l’allemand, alors que le salaire horaire minimum est de 8,50 euros. Cela représente deux fois plus que le coût d’un ouvrier en République tchèque. Les migrants représenteront un poids pour le budget de l’Etat et les autres gens ne les aimeront pas. C’est malheureusement un terreau fertile pour l’extrémisme.

Pour finir, j’ai une question un peu provocante. Les pays d’Europe occidentale sont affectés par une immigration de masse. Le fait d’avoir vécu  pendant 41 ans sous un régime communiste ne représente-il pas une chance pour vous?

Le communisme nous a isolé, c’est vrai. Mais il y a encore une raison qui explique tout cela. Ni la République tchèque, ni la Pologne, ni la Hongrie n’ont jamais eu de colonies. Au cours du 20ème siècle, la France, la Belgique et la Grande-Bretagne ont accueilli de nombreux migrants issus de leurs anciennes colonies.

mardi, 15 mars 2016

Que signifie le terme de parti ou mouvement populiste?

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Que signifie le terme de parti ou mouvement populiste?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans le langage de la vie politique courante, qualifier un parti ou un mouvement de populiste représente une critique extrêmement grave, voire une disqualification définitive. Ceci s'observe non seulement en Europe mais aux Etats-Unis. La plus grande critique formulée par ceux qu'exaspère la montée apparemment irrésistible de Donald Trump au sein des votes républicains est de dire qu'il s'agit d'un candidat populiste. En Europe, il en est de même.

Tous ceux qui à droite et même à gauche s'opposent aux décisions des majorités politiques, sur quelque sujet que ce soit, sont à un moment ou un autre accusés de populisme. Il ne s'agit pas d'un compliment. Au sens d'un langage politique encore très répandu, l'adjectif n'est pas en effet  flatteur. Il désigne celui qui pour se rendre populaire, flatte les tendances présentées comme les plus basses de l'opinion, les plus incompatibles avec une pratique démocratique consensuelle, respectueuse des différences. Le populisme est confondu alors avec la démagogie. Selon une définition courante, la démagogie désigne une pratique politique dans lequel les dirigeants ou les oppositions « mènent le peuple en le manipulant pour s'attirer ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions ».

Est alors condamnée comme populiste toute position venant en contradiction avec les choix politiques « officiels », qu'ils inspirent les programmes gouvernementaux ou ceux des multiples intérêts, financiers, économiques ou médiatiques s'exprimant par l'intermédiaire de ces programmes. Le terme permet de refuser toute prise en compte de ce qui pourrait être légitime dans les critiques de la société sous ses formes actuelles, en les présentant comme des dérives populistes.

Les exemples de ce mépris véritable de la discussion démocratique sont nombreux. Ainsi sont généralement qualifiés de populistes les partis dits d'extrême-droite ou d'extrême gauche. Ceci permet d'éviter toute analyse de ce que leurs programmes peut présenter de recevable. Ceci permet surtout d'éviter de rechercher quelles sont les forces généralement peu démocratiques qui s'opposent à certaines des positions ou revendications de ces partis.

Ainsi aujourd'hui sont dits populistes ceux qu'exaspèrent l'enfermement des Etats européens dans une Union qui a toujours été et se révèle de plus en plus manipulée par la superpuissance américaine. Sont dits populistes, d'un bout à l'autre de l'Union européenne, ceux qui demandent plus de protection face à une concurrence dite « libre et sans contraintes » imposée en fait par un grand capital dominé par les Etats-Unis. Sont dits populistes ceux qui veulent défendre les identités nationales ou régionales, à l'encontre d'une culture uniformisante imposée par les objectifs de la consommation de masse.

Migrations

Plus récemment, les Etats ou les groupes sociaux qui veulent résister à des migrations alimentées par les intérêts qui veulent détruire la civilisation européenne sont également qualifiés de populistes, nationalistes et xénophobes. Plutôt que reconnaître la légitimité de leur désir de survie, on les présente alors comme des résurgences de ce que l'Europe avait connu de pire, notamment le nazisme. Au soir du 13 mars où les élections régionales ont permis à l'Alliance pour l'Allemagne (AFD) d'effectuer une percée lors de trois scrutins régionaux dimanche, obtenant de 10% à 23% des voix, les médias conservateurs n'hésitent pas à y voir un retour au national-socialisme. C'est à se demander si la CDU d'Angela Merkel ne souhaiterait pas que l'AFD se radicalise et favorise l'émergence de nouveaux Adolphe Hitler, pour se redonner une légitimité qu'elle est en train de perdre.

Il en est de même en France. Beaucoup d'électeurs n'ont pas de sympathie particulière pour le Front National, mais ce ne sera pas en traitant de populistes des revendications aussi légitimes qu'une prise de distance à l'égard de Bruxelles et qu'un rapprochement avec Moscou que l'on déconsidérera les candidats FN lors de futures élections. Ainsi en ce qui concerne Jean-Luc Mélanchon. Pour le déconsidérer, les hommes politiques de la majorité actuelle qualifient de populistes des propositions qui sont au contraire empreintes d'intelligence et de pertinence. A cette aune, ce sera bientôt tout ce que la France compte encore d'esprits libres et constructifs qui voudront s'affirmer populistes. Nous serons pour notre part fiers d'en être.

 

samedi, 12 mars 2016

Accord sur les migrants. Naïveté ou mensonge?

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Accord sur les migrants. Naïveté ou mensonge?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lundi 7 mars, les 28 dirigeants réunis à Bruxelles n'ont pas été jusqu'à entériner le nouveau plan « germano-turc » consistant à renvoyer des Syriens, candidats à l'asile, de Grèce en Turquie. Mais les « principes » de « mesures audacieuses » étudiées dans la plus grande discrétion, la veille, par la chancelière Angela Merkel et le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, ont été clairement fixés dans une déclaration finale commune.
 
Les dirigeants européens ont toutefois décidé de repousser la formalisation d'un véritable accord aux 17 et 18 mars, lors d'un nouveau conseil « spécial migrants ».Tout laisse penser qu'ilss ne reviendront pas alors sur les termes de l'accord.

La chancelière allemande et le premier ministre turc, avec la bénédiction de la Commission, ont proposé de renvoyer massivement des Syriens déjà présents dans les îles grecques, y compris certains d'entre eux qui y auraient déjà déposé une demande d'asile, vers la Turquie. Puis, sur la base « d'un Syrien admis pour un Syrien expulsé », d'acheminer ceux qui sont dans des camps en Turquie directement vers l'Europe, selon une procédure contrôlée, copilotée par les Nations Unies.

L'ensemble des associations humanitaires s'est élevé contre ces mesures, qualifiées de déportation. Apparemment, elles se trouveront bien, pour des raisons qui sont sans doute plus politiques qu'humanitaires, d'une arrivée en Europe, généralement via la Turquie, de migrants économiques provenant de pays n'ayant rien de particulièrement dictatorial. Quant aux réfugiés politiques, il sera impossible pratiquement de les distinguer non seulement de migrants économiques mais aussi de candidats terroristes infiltrés par Daesh.

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Ce qui surprend davantage est l'affirmation par Berlin et Ankara, confortée par Bruxelles, du fait qu'il sera possible, à la suite de l'accord, de demander à la Turquie de reprendre les migrants et les réfugiés arrivés en Grèce et de les réinstaller chez elle. Les Syriens en situation irrégulière, jusqu'ici tolérés sinon invités en Allemagne, seront aussi réadmis en Turquie. Par ailleurs, on voit mal comment acheminer vers l'Europe , sur la base « d'un Syrien admis pour un Syrien expulsé », les Syriens dotés du statut de réfugié politique et actuellement dans des camps en Turquie.

Résolutions inapplicables

Toutes ces résolutions, qui satisfont peut-être les gouvernements et les opinions, seront en pratique totalement inapplicable. Ceci pour plusieurs raisons:

- Les entrées massives par la mer se poursuivront. Ni Frontex ni l'Otan n'ont reçu mandat pour repousser manu militari, et moins encore détruire, les bateaux de migrants. Or sinon comment les garde-côtes turcs, à
supposer qu'ils le veuillent, et les quelques navires européens, pourront-ils, sur des centaines de kilomètres de côtes découpées, arrêter des embarcations de migrants qui chaque nuit, s'élancent par dizaines à l'assaut de la Grèce? Quant aux départs de Libye, ils ne cesseront pas, bien au contraire. On peut sur les images des sauvetages observer l'utilisation de pneumatiques flambants neufs et de bateaux en bois qui, manifestement, ont été récemment construits. D'où proviennent-ils ?

Les renseignements militaires et les services douaniers européens ont fini par comprendre comment les passeurs libyens disposaient d'une réserve de moyens nautiques pour ainsi dire inépuisable. Concernant les pneumatiques et les moteurs, les tra
fiquants semblent se fournir auprès de plusieurs réseaux très vraisemblablement asiatiques et plus particulièrement chinois. Des conteneurs venus d'Asie utilisent le transport maritime international pour être débarqués, notamment au port libyen de Misrata. Inutile de préciser que la fabrication en grande série et à bas coût de pneumatiques de qualité extrêmement médiocre par des fournisseurs asiatiques permet aux passeurs d'acquérir à très bon marchés des embarcations que les prix extorqués aux migrants permettront vite de récupérer.

Les trafiquants disposent également de bateaux en bois. Dans ce cas, la matière première utilisée pour les construire proviendrait au moins en partie d'Europe du nord.  Les réseaux criminels se fourniraient ainsi en Scandinavie et dans certains autres pays riverains de la Baltique, sous couvert de pseudos besoins, par exemple la construction de maisons. Dans ce cas, le bois transite lui aussi, à l'instar des gonflables produits en grande quantité en Asie, grâce au transport maritime régulier. La Finlande, la Suède et la Norvège, grands producteurs de bois en Europe du nord, ne peuvent pas ignorer ce trafic.

Les entrées par les routes terrestres se poursuivront aussi, malgré les frontières de barbelés mises en place. Celles-ci ne résistent pas à une foule déterminée. Certains gardes frontières, en Macédoine, ont été accusés d'avoir fait épisodiquement usage d'armes à feu. Mais comment pourraient-ils faire autrement, sauf à laisser passivement passer les foules, comme cela se produit partout ailleurs?

- Evoquons un autre problème. Comment espérer contrôler les titres de centaines de milliers de migrants, sans papiers, dotés de papiers illisibles ou munis de faux-papiers fabriqués par milliers en Libye et en Turquie. Et comment assurer l'ordre et un minimum de moyens sanitaires au sein de files d'attente en permanence sur le bord de l'insurrection? Pour ce faire, il faudrait mettre en place des milliers de douaniers ou gendarmes habilités à opérer ces contrôles. Ces effectifs n'existent évidemment pas.

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- Parmi les autres impossibilités que les diplomates, notamment allemands, se refusent à voir, il faudra faire en sorte que des individus et groupes qui ne veulent pas bouger d'un mètre de l'endroit où ils sont installés puissent être contraints à se rendre en Turquie ou à retourner en Syrie. Ce seraient alors des dizaines de milliers de policiers et militaires qu'il faudrait mobiliser, vu la nécessité de se mettre à quatre pour maitriser les récalcitrants Et sur quels moyens de transport les embarquer?

- Un dernier point, tout aussi préoccupant, mais rarement abordé, concerne de qu'il adviendra des migrants regroupés dans les camps prévus en Turquie. Ceux qui accepteront d'y rester seront en proie à tous les maux nés de l'oisiveté, du mauvais état sanitaire et des conflits internes dont les femmes seront les premières victimes. Alors à juste titre les humanitaires pourront parler de véritables camps d'extermination sur le mode nazi.

Félicitations à Erdogan

Il est clair qu' à l'occasion de l'accord du 7 mars, Erdogan a de nouveau fait une très bonne affaire. Il recevra de nouveaux milliards d'euro, fera supprimer la nécessité de visa pour les dizaines de milliers de citoyens turcs voulant se rendre dans l'Union, verra les demandes d'adhésion de la Turquie à l'Union examinées avec une tolérance nouvelle, malgré les massacres de Kurdes et les répressions aux libertés civiles qu'il ne cesse de multiplier.

En considération de cette accumulation d'incohérences et d'impossibilités, sinon de mensonges délibérés, ce ne serait pas faire preuve de conspirationnisme que se demander qui, finalement, mène le jeu. Si nous avions un Donald Trump en Europe, au lieu d'un Donald Tusk, la réponse serait vite apportée.

On observera que le même jour 7 mars, des forces djihadistes qui prolifèrent en Libye ont attaqué la frontière tunisienne à Ben Gardane. Elles ont tenu la ville pendant 24h. Il en est résulté 54 morts. Tunisie-Europe, moyens différents, mêmes objectifs.

08/03/2016

vendredi, 11 mars 2016

Un regard inquiet vers l’Allemagne

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«L’intoxication de la culture du débat»

Un regard inquiet vers l’Allemagne

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

En 1952, juste quelques années après la guerre et seulement un an après sa création, la Cour constitutionnelle fédérale allemande a interdit, pour la première fois dans son histoire un parti: la Sozialistische Reichspartei (SRP) [parti socialiste de l’empire]. Ce parti se considérait comme le successeur de la NSDAP [parti d’Hitler]. Quatre ans plus tard, en 1956, fut décidé jusqu’à nos jours, une nouvelle et ultime interdiction de parti, à savoir le Parti communiste allemand (KPD).


La Cour constitutionnelle tenta, par ces deux interdits, à répondre aux dispositions de la toute jeune Loi fondamentale de la République fédérale allemande, dans ses articles sur les partis (Article 21 Lf.), exigeant une démocratie forte: «Les partis qui, d’après leurs buts ou selon le comportement de leurs adhérents, tendent à porter atteinte à l’ordre constitutionnel libéral et démocratique, ou à le renverser, ou à mettre en péril l’existence de la République fédérale d’Allemagne, sont anticonstitutionnels.» Et de continuer: «La Cour constitutionnelle fédérale statue sur la question de l’anti-constitutionnalité.» Notamment cette dernière disposition devait garantir que le reproche de l’anti-constitutionnalité ne devienne pas un instrument de campagne électorale et de diffamation des adversaires politiques et que la question de l’anti-constitutionnalité soit étudiée de façon approfondie au plan juridique.


On sait peu de choses sur la façon dont la Cour constitutionnelle avait défini l’anti-constitutionnalité et notamment la notion de l’ordre constitutionnel libéral et démocratique (FDGO) évoqué dans l’article 21. On ne peut omettre de rappeler cette définition :
«L’Ordre constitutionnel libéral et démocratique dans le sens de l’article 21 II GG est un ordre qui établit, en dehors de toute violence et contrainte, un ordre d’Etat de droit sur la base de l’autodétermination du peuple, selon la volonté de la majorité, dans la liberté et l’égalité. Il faut inclure dans les principes fondamentaux de cet ordre au moins: le respect des droits humains concrétisés dans la Loi fondamentale, notamment le droit de la personne à la vie et au libre épanouissement, le respect de la souveraineté populaire, de la séparation des pouvoirs, de la responsabilité du gouvernement, du respect de la loi de la part de l’administration, de l’indépendance des tribunaux, du principe du multipartisme et de l’égalité de chances pour tous les partis politiques avec le droit constitutionnel de la formation et de l’exercice d’une opposition.» (BVerfGE 2, 1; Leitsatz 2, 12s.)


Malgré cela, on est en Allemagne en passe de placer les opinions et les activités politiques indésirables sous le verdict d’«extrémisme» politique afin de les rendre anticonstitutionnelles. Pendant plusieurs décennies, au cours de la guerre froide, il était opportun de mettre en garde notamment contre l’«extrémisme de gauche» et de mettre cette étiquette sur nombre de mouvements sociaux critiques. Depuis le début des années 90, certains cercles n’ont pas hésité à utiliser cette notion à la suite de l’adhésion de la RDA à l’espace occidental du pays – malgré la situation catastrophique due à cette adhésion, tant sur le plan économique que social, des populations de cette partie du pays – et recommencent depuis quelques années à utiliser la grande menace de l’«extrémisme de droite» concernant les citoyens de la partie orientale de l’Allemagne.


L’ancien président du Bundestag Wolfgang Thierse a exprimé sa suspicion envers la population de l’Est de l’Allemagne. Ce fut le cas après que, dans une ville de l’est de l’Allemagne, une centaine de personnes avaient tenté, en criant «Nous sommes le peuple», d’empêcher les passagers d’un bus de sortir devant un centre d’hébergement pour réfugiés et que, dans une autre ville de la région, un autre centre tout neuf ait été incendié avant qu’il n’ait pu être utilisé. Thierse a su immédiatement qui dénoncer en affirmant que les populations de l’est de l’Allemagne étaient plus «réceptives pour des messages misanthropes» et «moins enracinées dans leurs convictions démocratiques et morales». Cela rappelle les années 90 lorsqu’on tenta d’expliquer des manifestations violentes d’une certaine jeunesse de l’Est par des thèses absurdes qui devaient surtout servir à dénigrer l’éducation et le système scolaire de l’ancienne RDA.

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Les différents points de vue entre l’Est et l’Ouest du pays est illustré par le livre d’un partisan du mouvement PEGIDA (Sebastian Hennig: «Pegida. Spaziergänge über dem Horizont. Eine Chronik» [Une promenade au-dessus de l’horizon. Une chronique]). On peut lire dans la préface: «On ne peut nier: la majorité des manifestants de Pegida sont des personnes ayant déjà été dans la rue en automne 1989. […] L’engagement de Pegida de 2014/2015 n’est pas la suite de la révolution de 1989/90. Mais il y a des ressemblances: en y regardant de près même des ressemblances étonnantes. Nous sommes confrontés à une accumulation de problèmes qu’on ne peut exprimer avec le vocabulaire du système politique au pouvoir. Ceux qui tentèrent de poser ouvertement les questions dérangeantes dans leur propre langage furent rapidement traités de nazis par la presse alignée – ou se présentant comme telle. Cette réaction stupide de la presse a attisé les protestations et a finalement accentué la mobilisation des forces. Le fait de parler d’une ‹manifestation nazie› n’est que le reflet d’une impuissance des responsables politiques, incapables de sortir de leurs idées fixes, ne voulant pas se confronter à la nouvelle réalité. La phrase d’introduction du premier appel de Neues Forum de septembre 1989 reste entièrement d’actualité: ‹Dans notre pays, il semble que la communication entre l’Etat et la population est perturbée›.»


Michael Beleites, auteur de la préface du livre a tout de même été représentant de la Saxe pour les documents de la Stasi pendant 10 ans, de 2000 à 2010. Ne serait-il pas possible qu’un grand nombre des habitants de l’Allemagne de l’Est ait une plus forte sensibilité face aux mensonges et à la tromperie en politique et aux tendances dictatoriales?

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Un collègue de parti de Wolfgang Thierse, le ministre allemand de la Justice Heiko Maas est allé plus loin encore. Il a placé tous ceux qui émettaient des doutes quant à la légitimité de la politique allemande actuelle concernant l’asile et les réfugiés, dans le groupe des «incendiaires spirituels» [geistige Brandstifter]. On ne fit pas même halte devant l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Udo Di Fabio, ayant rédigé une expertise juridique pour le gouvernement bavarois, ce qui incita un journal tout à fait conformiste («Kölner Stadt-Anzeiger») d’écrire le 15 février 2016: «La perversion de la culture du débat en est venue à ce que le ministre de la Justice Heiko Maas (SPD) place l’ancien juge de la Cour constitutionnelle Di Fabio dans le groupe des incendiaires spirituels.» Le triste dérapage verbal du politicien de la CDU et commissaire de l’UE Günther Oettinger face à la présidente du parti Alternative für Deutschland (AfD) Frauke Petry, n’a retenu l’attention des médias que brièvement. Normalement, de tels manquements à la dignité d’autrui exigeraient une démission.


Mais une telle perversion de la culture du débat n’est pas due au hasard. Son objectif est la diffamation et l’affaiblissement de la démocratie. Il s’agit d’empêcher une opposition «fondée sur la Constitution et capable de représenter une opposition». En ce basant sur le bon vieux principe «diviser pour régner!». C’est le résultat du fait que la classe politique du pays veut gouverner contre la volonté du peuple et qu’il n’est donc plus possible de lutter avec des arguments. Et cela se passe dans une situation où de lourdes tâches nous attendent. En fait, la politique allemande se trouve, depuis un certain temps déjà, face à une série de crises sérieuses et très réelles. Un coup d’œil attentif dans les journaux le prouve. Mais en réalité, on ne s’efforce pas de trouver des solutions à ces crises, mais bien au contraire de les attiser (sciemment?). Au lieu de chercher avec la population des solutions, auxquelles les gens pourraient faire confiance, on construit des états d’exceptions, on parle d’«absence d’alternatives», on impose de force des solutions, on gouverne contre le peuple – et tout cela avec le soutien des médias, mais aussi avec celui de personnalités et de pays étrangers, voire d’organisations internationales. Une chose est certaine: ce n’est pas ainsi qu’on trouvera des solutions correspondant au bien commun.


Dans son livre «Mit der Ölwaffe zur Weltmacht» [Vers la domination du monde avec l’arme du pétrole] William F. Engdahl a intitulé un chapitre «Le ‹projet Hitler›». Il y décrit les réseaux du monde de la finance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne dans les années 20 et 30 du siècle passé, qui mirent tout en œuvre pour affaiblir les démocraties européennes et permettre aux dictateurs de prendre le pouvoir. D’autres ouvrages importants confortent les thèses du livre d’Engdahl. Ce sont entre autres ceux de l’historien anglais Antony C. Sutton «Wallstreet und der Aufstieg Hitlers» [Wallstreet et la montée d’Hitler], de l’historien suisse Walter Hofer paru en 2001 et de l’historien américain Herbert R. Reginbogin «Hitler, der Westen und die Schweiz 1936–1945», ou encore celui paru il y a quelques années de Hermann Ploppa «Hitlers amerikanische Lehrer. Die Eliten der USA als Geburtshelfer des Nationalsozialismus» [Les maîtres américains d’Hitler. Les élites américaines comme accoucheuses du national-socialisme].


Aujourd’hui, même sans l’apparition d’un nouveau Hitler, le danger de la dictature est bien réel, également d’une dictature en Allemagne – cette fois-ci venant d’une autre direction géopolitique et avec d’autres formes de propagande que celle utilisée au cours des 12 années entre 1933 et 1945. Quel autre sens pourrait avoir sinon ce chaos voulu? Faut-il croire que la classe politique allemande voit sa voie vers la démocratie bouchée par l’ignorance et l’arrogance? Ou y aurait-il un plan caché dans tout ça?

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Martin Niemöller, ce théologien évangélique poursuivi par les nazis, nous a transmis la pensée suivante: «Lorsque les nazis ont déporté les communistes, je me suis tu, car je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont mis en prison les sociaux-démocrates, je me suis tu, car je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils s’en prirent aux syndiqués, je me suis tu, car je n’étais pas syndiqué. Lorsqu’ils s’en sont pris à moi, il n’y avait plus personne pour protester.»


Cette pensée n’a-t-elle pas regagné en actualité face à la «perversion de la culture du débat», des tentatives d’exclusion sociale et de dénigrements en Allemagne? 

Une policière décrit la vie quotidienne dans les grandes villes allemandes

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Toujours plus d’espaces de non-droit étatique en Allemagne

Une policière décrit la vie quotidienne dans les grandes villes allemandes

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

rt. En novembre 2013, une lettre de lecteur fit fureur dans la revue Deutsche Polizei. La policière allemande d’origine grecque Tania Kambouri y racontait ouvertement sa vie quotidienne de policière sur le terrain. Elle décrit avec précision les lieux de non-droit qui se sont formés en plein centre de l’Allemagne, essentiellement dans les quartiers musulmans de la région de la Ruhr, à Brême ou à Berlin. En tant que policière, elle se heurte à toujours plus de difficultés dans l’exercice de son travail et en tant que fonctionnaire, elle est de moins en moins respectée. Dans l’accomplissement de son travail, elle n’est plus respectée en tant qu’être humain, très souvent blessée dans sa dignité et cela la touche profondément.


kambouriL._SX312_BO1,204,203,200_.jpgLa lettre de lecteur de Tania Kambouri fut très bien accueillie par ses collègues, ce qui l’incita à décrire ses expériences professionnelles dans un livre intitulé «Deutschland im Blaulicht – Notruf einer Polizistin» [L’Allemagne et les gyrophares – Appel d’urgence d’une policière]. Prenant des situations quotidiennes vécues dans son travail de policière sur le terrain, par exemple les parcages non autorisés, des disputes, des prises aux mains ou des contrôles d’identités, cette femme de 33 ans constate que les règles fondamentales d’un ordre libéral et démocratique sont de moins en moins respectées et cela particulièrement par des groupes de migrants. Ces gens ne reconnaissent pas la police comme représentante de la force publique mais y voient leurs ennemis. De ce fait, les policiers sont de plus en plus empêchés d’accomplir leurs missions et doivent craindre d’être victimes de violences. Il n’est plus question d’imposer le droit. Du coup, on observe des espaces de non-droit dans lesquels ce ne sont plus les lois qui régissent, mais la loi du plus fort.


Tania Kambouri critique les dits «juges de paix» des clans musulmans qui interviennent lors de disputes entre musulmans. Ces personnes ne jugent pas selon les lois allemandes, mais selon leurs propres traditions. Ainsi les structures parallèles se renforcent et l’ordre étatique est remis en question. Jusqu’à présent la politique et la justice ont fermé les yeux. Ainsi, Tania Kambouri exige davantage de soutien politique et juridique pour le travail de la police.

Elle ne se contente toutefois pas de décrire les dysfonctionnements, mais elle en analyse l’origine et soumet des propositions. Ce n’est certes pas par hasard qu’elle s’appuie sur des propositions de la procureure berlinoise Kirsten Heisig,1 malheureusement décédée bien trop jeune. Ce n’est qu’en appliquant avec énergie et conséquence les normes étatiques, à l’aide des moyens mis à disposition par l’Etat de droit, qu’on pourra faire disparaître les structures parallèles. Il faut poser les bases dès le jardin d’enfants. L’apprentissage de la langue allemande et la coopération avec les parents doivent être exigés et sont primordiaux. Les infractions et les délits – même mineurs – doivent être sanctionnés immédiatement pour avoir un effet d’apprentissage et de changement de comportement. Cela exige une coopération étroite entre les divers offices et institutions. La réduction de l’aide sociale doit également être envisagée dans de tels cas. Tout comme Kirsten Heisig, Tania Kambouri établit un rapport entre des sanctions trop faibles ou fixées tardivement et la stabilisation des comportements délinquants.Malgré plusieurs tentatives politiques de la faire plier, Tania Kambouri a tenu bon. Pour elle, seule la Loi fondamentale allemande compte. Selon elle, il va de soi qu’il est possible pour toute personne immigrée d’entreprendre des efforts d’intégration dans le pays, ce qui est le cas pour la grande majorité. La société doit exiger de toute personne voulant rester dans le pays cette capacité d’adaptation et une initiative personnelle. Comme conclusion, l’auteur décrit les difficultés quotidiennes auxquelles se heurte la police dans son travail. Il apparaît que les policiers en Allemagne sont de plus en plus victimes d’injures, voire d’agressions physiques, sans réel soutien de la part de la politique et de la justice. Tania Kambouri exige plus de compréhension et de soutien.    •

1    Kirsten Heisig. Das Ende der Geduld. Konsequent gegen jugendliche Gewalttäter.

ISBN 978 3 451 30204 6

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jeudi, 10 mars 2016

La Russie, nation d’Europe et non d'Eurasie

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La Russie, nation d’Europe et non d'Eurasie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ma position n’a pas changé d’un iota. La Russie est une nation d’Europe. Or je constate depuis longtemps que deux camps s’opposent à ce sujet, pour des raisons parfois opposées mais paradoxalement souvent identiques, niant à la Russie sa pleine et entière européanité. En Russie même, on oppose traditionnellement les occidentalistes (западники) et les slavophiles (славянофилы), les premiers considérant la Russie comme européenne et même comme « occidentale » et les seconds envisageant la Russie comme une civilisation en tant que telle, autour de la notion de « monde slave ». Ce second courant a désormais pris dans les faits le nom d’eurasisme et a notamment Alexandre Douguine pour chef de file.

eastnta239YhbH1re2do0o1_500.jpgCe dernier semble avoir mal assimilé l’opposition « Europe vs Occident » de la Nouvelle Droite française dont il tenta d’être le représentant en Russie, l’amenant à adopter des positions très ambigües concernant l’islam. On a souvent prêté à Douguine une influence déterminante sur Vladimir Poutine mais ce dernier n’a joué des thèmes eurasistes que pour provoquer une Europe dont il a espéré le soutien pendant longtemps et dont il désespère de la voir se soumettre sans pudeur aux USA en adoptant par ailleurs une politique migratoire et morale absolument suicidaire. Douguine également a apporté un soutien sans mesure aux sécessionnistes du Donbass, ce qui est aussi erroné selon moi que d’apporter un soutien aux supplétifs nationalistes ukrainiens de Soros, car tout ce qui divise l’Europe, et donc l’Ukraine, sert les intérêts géo-stratégiques américains.

La vision américaine de la Russie est celle d’un pays non-européen qu’il convient de repousser en Asie. C’était aussi la vision nazie qui niait au peuple russe son européanité/aryanité jusqu’en 1944 où, la défaite s’annonçant, elle changea radicalement de position en soutenant l’armée Vlassov. C’est la doctrine Brzezinski que les dirigeants polonais et lituaniens notamment suivent aveuglément, agissant en idiots utiles d’une puissance qui soumet l’Europe à son diktat. La vision eurasiste est aussi celle d’un pays bipolaire, d’une civilisation russe en tant que telle, qui serait à la fois européenne et asiatique. Cette vision est celle de ce que je pourrais appeler un « souverainisme russe » qui, tournant le dos à l’Europe, s’oriente vers l’Asie, exactement comme le souverainisme français tend à s’orienter vers l’Afrique.

L’histoire véritable du peuple russe est pourtant tout à fait étrangère à ces conceptions. Le premier peuplement n’est pas slave mais iranophone nomade. L’Ukraine et le sud de la Russie ont été en effet peuplés de haute antiquité par les Proto-Iraniens dont les nomades Cimmériens, Scythes puis Sarmates furent les héritiers et survivances, alors que d’autres Iraniens (futurs Mèdes et Perses) envahirent l’ancienne Elam pour fonder l’Iran moderne. Ces Scythes et Sarmates n’étaient donc pas des Asiatiques mais bien des Européens au sens strict, tout comme leurs descendants du Caucase, les Ossètes ou Alains, mieux connus en Europe occidentale pour avoir envahi la Gaule et l’Hispanie.

Le second peuplement de l’actuelle Russie (d’Europe) fut celui des Slaves, partis du bassin du Pripet en Belarus actuels, et qui peuplèrent non seulement l’Ukraine et la Russie actuelles mais aussi une partie d’Europe Centrale (les Polanes fondèrent ainsi la Pologne tandis que les Serbes envahissaient l’empire byzantin). Ces Slaves formèrent l’essentiel du peuplement russe, influencé au nord par des peuples finno-ougriens, eux aussi européens. A ce peuplement de départ, il faut ajouter plusieurs autres peuples venus d’Europe, notamment les Goths puis les Varègues (Suédois).

C’est par la rencontre entre les Slaves de l’Est (futurs Russes, Ukrainiens et Biélorusses) et les Varègues (Vikings de l’Est, surtout de souche suédoise) que naquit la Rus’ de Kiev, un des grands empires du moyen-âge. La Rus’ (Русь) de Kiev reposait donc sur un système mixte, avec apports germaniques et influences occidentales précoces. Il suffit de songer au mot « roi » en russe qui provient soit du germanique *kuningaz (князь), soit du nom franc Karl/Carolus (король). Sa religion était issue du paganisme slave, mâtiné d’éléments scandinaves, autour notamment du culte de Perun/Thor et de celui de Volos/Odhinn. La mythologie slave en effet est clairement indo-européenne donc européenne, analogue à celle des Baltes, des Germains et des Celtes. De même, les Slaves possédaient l’équivalent des druides celtes, avec leurs « mages (волхвы).

Jusqu’aux invasions mongoles du XIIIème siècle, l’histoire de la Russie ne diffère pas du reste de l’Europe. Les « Russiens » choisirent l’orthodoxie grecque plutôt que le catholicisme latin pour des raisons d’opportunité et de géographie, l’un et l’autre étant par ailleurs européens. Soumise à un joug tatar et musulman de plus de deux siècles, la Russie n’en conservera que quelques termes. Prétendre que cela aurait fait de la Russie un pays eurasiatique serait comme d’affirmer que l’Espagne est eurafricaine. Quant au « despotisme oriental » qu’on prête aux tsars, c’est de toute évidence une exagération occidentale. Même si la Russie a été coupée des évolutions du reste de l’Europe, ses structures comme le servage l’ayant maintenu dans un relatif archaïsme, cela n’en fait pas moins un pays européen. Elle a su rattraper une bonne partie du retard et le communisme l’a maintenu dans un conservatisme sociétal plutôt bénéfique à une époque où le reste de l’Europe semble atteint de sénilité précoce.

La Russie n’est pas occidentale, et d’ailleurs l’Occident même n’existe pas vraiment, car on confond sous ce terme l’Europe et ses (anciennes) colonies de peuplement, émancipées au XIXème siècle pour la plupart. Mais elle n’est pas non plus asiatique. Il ne faudrait pas se tromper en considérant son expansion territoriale en Asie à partir d’Ivan IV en 1588, et notamment sa conquête de la Sibérie, comme ayant changé la nature du peuple russe. Lorsque la Russie s’empare de la Sibérie, c’est au nom de la civilisation européenne, c’est une extension de l’Europe qui s’impose en Asie. Les peuples non-européens de Russie, que ce soit en Russie d’Europe (au sud-est) ou en Russie-Sibérie, ne sont pas des russes, mais des peuples soumis à la Russie. Ils ne changent donc pas la nature de la Russie, tout comme les DOM-TOM ne font pas de la France un pays africain, océanien ou méso-américain.

Occidentalistes et slavophiles s’opposaient donc stérilement. Cette opposition factice rappelle celle entre Renan et Fichte, alors que la conception française de la nation n’était pas moins ethnique en vérité que celle de son voisin germanique. Car la Russie est européenne aussi parce qu’elle est slave et dans cet hiver identitaire elle est même désormais plus européenne que la France. Elle aura certainement un rôle important à jouer dans le relèvement civilisationnel de l’Europe que nous appelons de nos vœux. Il faut également espérer que Poutine restera insensible aux sirènes eurasistes. La marginalisation récente de Douguine laisse penser qu'il n'est pas dupe.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mercredi, 09 mars 2016

Elections slovaques: à droite toute!

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Elections slovaques: à droite toute!

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

On s’attendait à une victoire de Robert Fico, premier ministre sortant du SMER, parti social-démocrate aux accents nationalistes et anti-migrants. Elle a été au rendez-vous certes mais apparaît davantage comme une victoire à la Pyrrhus. Avec 28.3% des voix, le SMER perd 16 points, ce qui peut s’apparenter à une sérieuse déconvenue, et n’obtient que 49 sièges, loin des 75 sièges requis pour former une majorité. Au moins Robert Fico peut se satisfaire de l’absence d’un grand parti d’opposition.

Les grands gagnants sont les différentes formations de droite nationale dont la division ne fut désastreuse pour aucune. Le Parti National Slovaque (SNS), qui avait été écarté du parlement en 2012 avec 4.6% des voix (< 5%, synonyme d’élimination), renaît littéralement sous la conduite de son nouveau dirigeant Andrej Danko et obtient 8.7% des voix et 15 sièges. L’éviction du Le Pen slovaque, Ian Slota, en 2013, est pour beaucoup dans ce résultat. C’est certes un score inférieur à celui que les sondages pouvaient lui faire espérer. Mais la concurrence fut forte. Ainsi, le LSNS (« Parti du peuple – Notre pays ») de Marian Kotleba, considéré parfois comme néo-fasciste, obtient 8% des voix (contre 1.6% en 2012) et 14 députés. A ces deux partis classique, il faut ajouter le mouvement Sme Rodina (« Nous sommes une famille » du populiste Boris Kollar, qui pendant toute sa campagne a tapé sur les migrants musulmans. Il obtient 6.6% des voix et 11 sièges.

La droite eurosceptique et libérale incarnée par le mouvement Sloboda a Solidarita (« Liberté et solidarité ») s’impose comme deuxième parti du pays avec 12.1% des voix (contre 5.9% en 2012) et 21 sièges. Les autres formations de droite s’en sortent honorablement, à savoir le nouveau venu SIET (5.6% et 11 sièges) et le mouvement OL’ANO (11% des voix et 19 sièges, +2.4 points). Seul les chrétiens démocrates (KDH) échouent de peu et sont éliminés, avec 4.9% des voix (-4 points). Enfin, le Mouvement des Hongrois (SMK/MKP) avec 4% des voix reste à peu près au même niveau qu’en 2012 (-0.26).

Avec une droite nationale réunie à 23.4% des voix, on peut dire que l’opinion publique slovaque s’est radicalisée suite à la crise des migrants. Il s’agissait pour les Slovaques de mettre la barre suffisamment à droite pour donner à Robert Fico des arguments solides pour résister aux pressions de l’Union Européenne. C’est désormais le cas. Même si ce dernier est malgré tout fragilisé et va probablement devoir s’allier avec ces formations ou en tout cas avec une partie d’entre elles. 

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Ces résultats vont encourager ceux qui pensent que soutenir au pouvoir une ligne dure aboutit à décomplexer la population et à ouvrir la porte à des formations beaucoup plus radicales. Le cas hongrois l’indique aussi avec un Jobbik qui est souvent en deuxième position derrière le mouvement de Viktor Orban et ce au détriment de la sociale-démocratie. En revanche, en Tchéquie, depuis l’époque des années 90 où le parti des Républicains inquiétait l’opinion occidentale, aucun mouvement nationaliste n’a émergé, mais la droite tchèque est assez à droite pour l’empêcher.

Le groupe de Visegrad commence désormais à se singulariser par cette montée d’un courant nationaliste et donc potentiellement ou ouvertement eurosceptique, qui est en réalité motivée par une inquiétude croissante des populations face à l’immigration non-européenne et/ou musulmane qui touche l’Europe occidentale. Boris Kollar a notamment fait campagne sur le fait que Bratislava n’ait pas à connaître la situation de Cologne et de Paris. En France, on préfère fermer les yeux, comme ce politologue de BFM-TV expliquant ce matin que la France était le pays d’Europe ayant le moins d’immigrés, ce qui va contre tout sens commun, puisque ne prenant pas en compte les flux antérieurs.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 08 mars 2016

Espana 2000 en Madrid

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On demande un Prince Eugène

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On demande un Prince Eugène

Discours prononcé par Tomislav Sunic

20 février 2016, Klagenfurt, Autriche

Ex: http://www.polemia.com

Tout tourne toujours autour de bonnes ou de mauvaises dénominations politiques. Nous tous, nous nous désignons comme des citoyens épris de liberté qui sommes très inquiets aujourd’hui de l’avenir de l’identité européenne. En revanche, nos adversaires, à savoir les soi-disant « antifascistes», nous désignent comme des xénophobes, des racistes ou des nazis. Par notre propre expérience, acquise en ex-Yougoslavie et en Amérique multiculturelle, et suite aux recherches de nombreux sociologues, nous savons que les Etats multiculturels ne connaissent pas une vie bien longue. Tôt ou tard ils s’effondrent dans une guerre civile. Je me réfère à nouveau à l’ancien Etat bric-à-brac yougoslave qui a fini, malgré les éloges académiques, par s’écrouler sous la diversité des divers intérêts de ses peuples constituants.

Le chaos migratoire d’aujourd’hui porte un nom erroné, à savoir « la crise des réfugiés ». Parmi ces milliers et milliers de migrants qui se précipitent vers l’Autriche, la plupart ne sont guère des réfugiés. Ce sont des « réfugiés » dans la mesure où ils ont été déjà décrits comme réfugiés par la classe dirigeante et les médias autrichiens. Curieusement, tous ces migrants ne demandent pas l’asile en Turquie ou le long de la route des Balkans. Tous veulent absolument rejoindre l’Allemagne. Ils imaginent l’Autriche, l’Allemagne et la Suède comme des pays de cocagne où l’on peut se procurer de belles femmes. Mais non, Messieurs, Mesdames ! On ne devrait pas blâmer ces migrants pour leurs fausses perceptions : ce sont nos politiciens avec leurs fausses promesses qui fournissent de faux espoirs aux migrants.

L’utopie multiculturelle véhiculée par nos politiciens porte un autre faux nom, à savoir l’expression passe-partout « la culture de bienvenue », bien que le nom exact soit plutôt la « culture de l’auto-élimination », la « culture de la culpabilité » ou la « culture de la haine de soi ». Ce qui est connu à l’heure actuelle sous le vocable de « la culture de bienvenue » n’a rien à voir avec la traditionnelle culture européenne de l’hospitalité. La culture de l’accueil d’aujourd’hui n’est qu’un substitut libéral pour le projet communiste qui a échoué. Ce qu’autrefois les communistes en Europe de l’Est n’ont pas pu atteindre par la tyrannie, le Système en place est en train de le réaliser grâce à son ersatz idéologique nommé le multiculturalisme. Le communisme s’est effondré en Europe de l’Est, parce qu’il a su beaucoup mieux concrétiser ses promesses matérialistes dans le libéralisme. Le Système s’imagine que toutes les nations européennes peuvent être remplacées par des migrants non européens dans un supra-Etat multiculturel, et qu’à leur tour, en tant que pièces de rechange, ces migrants sont censés être continuellement renouvelés.

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Si nous demandons à nos politiciens et apôtres du multiculturalisme s’ils veulent aller habiter des quartiers multiculturels, y compris les quartiers Vienne-Favoriten ou Neukölln en Allemagne, ils nous diront : « Pas question ! » Ils aiment bien prêcher leur amour de la société multiculturelle tant qu’ils se tiennent à l’écart des immigrés et tant qu’ils vivent dans leurs ghettos dorés en toute sécurité. Si, un de ces jours, la classe dirigeante et ses bien-pensants décident d’y vivre, je ne manquerai pas de leur présenter mes excuses. J’ai vécu fort longtemps dans des quartiers multiculturels aux Etats-Unis et j’y ai bien appris toute la signification de la double serrure sur ma porte et le sens des armes à feu.

Au niveau historique et philosophique, la folie multiculturelle d’aujourd’hui ou la prétendue culture de l’accueil en Autriche, en Allemagne et dans l’Union européenne, représente le dernier avatar de l’idéologie de l’hypermoralisme décrite autrefois par Arnold Gehlen. On peut également démontrer d’une manière scientifique que plus la population d’un pays est ethniquement et culturellement homogène, comme au Japon par exemple, plus ce pays est habité par des citoyens ethniquement et culturellement semblables, plus la survie de cet Etat, y compris le sens de la solidarité de ses citoyens, y sera assurée. Chez les peuples non européens d’Afrique et d’Asie, par exemple, il est inconcevable d’importer d’autres peuples en masse. Ce n’est que chez les peuples européens souffrant du mal de vivre qu’on observe cet accueil suicidaire, jamais dans les riches pays non européens comme l’Arabie Saoudite, par exemple. En fin de compte, cette pathologie hypermoraliste et altruiste conduit l’Europe droit au suicide. Dès qu’un peuple, en l’occurrence les Allemands, devient las de la vie, cela ne signifie en aucun cas la fin du politique : cela signifie la fin d’un peuple faible.

Pourquoi cet hyper-altruisme et cette culture de l’auto-abolition sont-ils si prononcés aujourd’hui en Allemagne et en Autriche et beaucoup moins dans d’autres pays européens ? La raison n’est pas difficile à deviner : toute critique du multiculturalisme vaut à un homme politique ou à un universitaire, en Autriche ou en Allemagne, les stigmates du « fascisme ». Et cela revient toujours à une notice nécrologique sur le plan professionnel. M. Werner Faymann et Mme Merkel, par crainte des amalgames nazis, doivent donc se protéger par une surenchère de l‘importation massive d’immigrants. L’idéologie du multiculturalisme est devenue une forme de légitimité négative dans toute l’Europe et surtout au sein de la classe politique allemande et autrichienne. Par conséquent, tout débat qui traite d’une manière critique du multiculturalisme est qualifié de « xénophobe ». Le mot tabou « xénophobie » est ainsi devenu pour la classe politique européenne une belle excuse pour pérenniser l’éternel statu quo politique.

En revanche, les critiques du multiculturalisme sont présentés par les médias comme des méchants absolus, voire comme des criminels. De cette manière, les apôtres du multiculturalisme peuvent justifier toutes les aberrations de leur propre Système en les désignant comme un moindre mal. Les politiciens autrichiens et allemands le savent fort bien et, par conséquent, ils doivent se montrer, aux yeux du monde, plus catholiques que le Pape. Ils doivent renchérir sur les inondations migratoires massives vers l’Allemagne et l’Autriche. Autrement dit, ils se sentent contraints de traiter les migrants mieux que ceux-ci ne s’y attendent. Il serait naïf de penser que les disciples actuels de la culture d’accueil en Autriche peuvent être contredits par des arguments. Le mot allemand « der Gutmensch » (le bien-pensant) décrit parfaitement cette espèce autocensurée multiculturelle et hypermoraliste. Si quelqu’un aujourd’hui en Autriche s’aventure par hasard à citer ses sources scientifiques au sujet du mythe multiculturel, il finit aussitôt sur l’écran de la police de la pensée. Les partis dirigeants et leurs médias ne maintiennent leur pouvoir que grâce à la diabolisation de ceux qui pensent autrement, comme ce fut par exemple le cas en ex-Yougoslavie communiste, où tout dissident était étiqueté fasciste ou criminel de droit commun. La classe politique en Autriche, mais également ailleurs en Europe, est empêtrée dans des simulacres politiques qui, d’une part, idéalisent les peuples non européens et, d’autre part, dénigrent les populations autochtones.

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Or la pseudo-culture de l’accueil ne peut durer. Au lieu de conduire à la compréhension mutuelle entre les peuples elle approfondit les haines mutuelles. Ceci a été observé de nombreuses fois dans toutes les sociétés multiculturelles. Par exemple, les Américains d’origine asiatique n’aiment pas les Afro-Américains et les Afro-Américains ne sont pas bien vus des Latinos hispaniques. Les émeutes entre membres de différentes nationalités parmi les migrants d’aujourd’hui ne sont guère évoquées en public. Or, même si les « mauvais Allemands » et tous les « mauvais nazis » et tous les « fachos » du monde disparaissent, cela n’empêchera pas la haine mutuelle et la guerre entre ces divers groupes et peuples non européens. Le racisme et l’hostilité envers l’Autre ne sont pas le privilège des Autrichiens, des Allemands ou d’autres peuples européens.

La mensongère culture de l’accueil d’aujourd’hui nous oblige donc à désigner notre ennemi principal. L’important est de souligner que ce ne sont pas les immigrés asiatiques ou africains qui portent le blâme pour le déclin de l’Europe, mais les politiciens du Système et leur « superclasse » capitaliste. Il s’ensuit que, pour restaurer notre identité allemande, autrichienne ou l’ensemble de l’identité européenne, nous devons d’abord démanteler le capitalisme débridé et le remplacer par d’autres valeurs. Le multiculturalisme est un mythe qui se rattache à la croissance économique sans limites et aux flux migratoires sans limites. Les migrants non européens savent bien qu’ils ne peuvent vivre sans souci que dans une Europe pleine de haine de soi. Les sentiments de haine de soi n’existent guère chez les politiciens de leurs pays d’origine. Le capital financier des oligarques européens, associé à des sentiments de culpabilité parmi les Européens, ainsi qu’à une gauche prédicatrice du multiculturalisme, ne fait que renforcer davantage la migration de millions de migrants non européens. Si les Européens veulent restaurer leur propre identité, ils doivent d’abord faire table rase du capitalisme débridé. L’immigration étrangère s’arrêtera immédiatement. Les migrants n’auront en effet plus aucune raison de résider dans nos pays et de vivre de faux espoirs.

Nous allons bientôt voir comment notre histoire évolue. En rétrospective, la question se pose à nous tous : à quoi a-t-il servi que le Prince Eugène conduise ses longues guerres contre les conquérants turcs ? Heureusement, l’histoire est ouverte et il ne tient qu’à nous de la refaire à nouveau. Cette fois-ci, ce ne sont pas des années, mais les jours de la décision qui sont devant nous. Or, nous connaissons tous le plus grand principe de sagesse politique de tous les temps : celui qui se fait brebis trouvera un loup pour le manger. Alors, Mesdames et Messieurs, ne soyons plus des brebis. La lutte continue.

Je vous remercie de votre attention.

Tomislav Sunic
www.tomsunic.com

21/02/2016

(*) Voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_de_Savoie-Carignan
http://www.identitaere-generation.info/sunic-wo-bleibt-pr...

lundi, 07 mars 2016

Colloque: de la guerre au Proche-Orient à l'immigration et au terrorisme en Europe

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An Interview with Edward Limonov

Edward Limonov – ghetto thug, vagabond, writer in Parisian salons, irresistible seducer, sniper, and founder of the party The Other Russia – on the war in Ukraine.

An Interview with Edward Limonov

The premier Italian daily, Il Corriere Della Serra, published a long interview with Edward Limonov by Paolo Valentino on two pages in its Sunday supplement, La Lettura, on 8 February 2015. The following was translated by Eugene Montsalvat from the French version.

In a year, Russian society has radically changed. We have lived with more than 20 years of humiliations, as a country and as a people. We have submitted to defeat after defeat. The country that Russia constructed, the Soviet Union, committed suicide. A suicide assisted by greedy foreigners. For 23 years we have remained in a full collective depression. The people of a great country constantly needs victories, not necessarily of a military nature, but it should see itself as a victor. The reunification of Crimea with Russia was seen by the Russians as the victory that we had lacked for so long. Finally! That was something comparable to the Spanish Reconquista.
– Edward Limonov

He has done everything and been everything in his life. Edouard Veniaminovitch Savenko, alias Edward Limonov. Ghetto thug, maybe KGB agent, beggar, vagabond, butler of a progressive American mogul, poet, writer in Parisian salons, irresistible seducer, sniper with Arkan’s Tigers at the time of the collapse of Yugoslavia, political leader, founder of the National Bolshevik Party before it dissolved, and he created the party The Other Russia.

But Limonov, sour as the citrus from which he takes his pseudonym, is above all an anti-hero, an aesthete, an outsider who has always chosen, voluntarily, the camp you shouldn’t choose, without ever being a loser for all that.

Basically, Edouard Limonov is a grand exhibitionist, who never feared the risks and paid the heavy price for all his adventures: for example, with two and a half years in prison, of which a dozen months were spent in Penal Colony Number 13, on the steppe near Saratov, in 2003.

It can seem paradoxical that for the first time in his life full of dangers, the personality made famous by the eponymous book by Emmanuel Carrère found himself more marginalized, in the catacombs of Russian national history, as a charismatic eccentric capable of leading a few dozen desperadoes. Fully on the contrary, he is today clearly in the mainstream, a champion of nationalist inspiration, which has spread in the collective spirit of the Russian nation due to the events in Ukraine and the reaction of the Western countries.

Limonov received us in his little apartment in the center of Moscow, near Mayakovsky Place. A large and robust young man picked us up a few streets from there, and led us to the building. Another beefy guy opened the armoured door. These are his militants, who serve as his bodyguards.

He will soon be 72, and, despite his silver hair, seems twenty years younger. Thin, narrow-faced with his famous goatee, and wearing a small earring, he is dressed all in black, with tight pants, a sleeveless vest, and a turtleneck sweater.

He spoke in a soft voice, slightly hoarse. He had a calm demeanour and a certain gentleness, in apparent contradiction with the furor that has marked his life.

‘You Westerners, you understand nothing of what happened’, he began, offering a glass of tea.

av-recruit.jpgWhat don’t we understand?

That Donbass is populated by Russians. And that there is no difference with the Russians who live in the neighbouring regions, in Russia, like Krasnodar or Stavropol: the same people, the same dialect, the same history. Putin is at fault for not saying it clearly to the USA and Europe. It is in our national interest.

So for you, Ukraine is Russia?

No, not entirely. Ukraine is a little empire, composed of territory taken from Russia, and others taken from Poland, Czechoslovakia, Romania, and Hungary. Its borders were the administrative frontiers of the Soviet Socialist Republic of Ukraine. Borders that never existed. It’s an imaginary territory, that, I repeat it, only exists due to administrative decrees.

Take Lviv, the city that is considered to be the the capital of Ukrainian nationalism: you know that Ukraine received it in 1939 with the signing of the Molotov-Ribbentrop Pact. At that time, 57% of the population was Polish, the rest principally Jewish, and there were practically no Ukrainians. The south of the country was then given to Ukraine after having been conquered by the Red Army. That’s history. But then, when Ukraine was separated from the Soviet Union, it did not return those territories, beginning with Crimea, which was given as a gift by Khrushchev in 1954. I do not understand why Putin has yet to say that Donbass and Russia, they’re the same thing.

Maybe because they are territories recognized at the international level.

When the territory of the Soviet Union was dismembered, in 1991, the international community mocked it. Did anyone say anything? No. That is what I reproach the West for: applying a double standard to international relations. There are certain rules for a country like Russia, and others for the West. There will not be peace in Ukraine so long as they won’t liberate their colonies, I mean Donbass. Putin is at fault for not saying it directly.

Maybe Putin does so because he doesn’t want to annex Donbass, as he did with Crimea, because that can only create problems?

Maybe you are right. Maybe he didn’t want to annex Crimea. That was his duty, whether it pleases him or not. He is the President of Russia. And he risked a lot.

A limited risk all the same, because his popularity remains above 80%.

He still benefits from the effects of the inertia created by Crimea. But if he abandons Donbass, by leaving it to the government of Kiev, with the thousands of Russian volunteers who risk being killed, his popularity will melt like snow in the Sun. For the moment, that doesn’t seem to be the case, but Putin is stuck.

What will he do, according to you?

He reacts well. He is in the process of radicalizing. He understood that the Minsk accords were a farce. They only aid the Ukrainian President, Poroshenko. Even if he doesn’t want to, he must act. A year ago, when the problem of Crimea arose, Putin was obsessed with the Olympic Games, which he considered as his great work. He was happy. He was obliged to put in practice the plans prepared by the Russian Army, that have evidently existed for a long time. Crimea was a victory for Putin, although despite himself. Donbass was not absolutely on the horizon. The Western countries accuse him of wanting to annex it, but in fact he is very hesitant.

After Ukraine, what will be the next territories that will be reconquered? The Baltic countries?

No, evidently not. To return to Ukraine, I believe that it should exist as a state, composed only of the Western provinces that can be considered as Ukrainian. It’s not that I want to deny their culture and their beautiful language. But I repeat it: on the condition that they liberate the Russian territories.

You have attacked Putin many times in the past. So is he the leader Russia needs, yes or no?

We have an authoritarian regime. And Putin is the leader that we have. There is no means to escape it. But there is a difference between the Putin of the first two elections and that of today. The first was catastrophic, given his inferiority complex of an old KGB petty officer. He liked the company of international leaders: Bush Jr., Schröder, Berlusconi. But he learned over time. He improved. He said goodbye to the glitter and began serious work. He is in a difficult time, and he does what is necessary. It is impossible today not to ask him to be authoritarian.

Can Russia be a non-authoritarian country?

If Obama continues to say that he must punish us, then this obliges us to have authoritarian leaders.

What does Russia represent for you?

The greatest European nation. We are twice as numerous as the Germans. Truly, we are Europe. The Western part is a little appendix, not only in terms of territory, but also in wealth.

In truth, the European Union is the number one commercial power in the world.

There are things more important than commerce and markets.

actualité,europe,affaires européennes,ukraine,russie,géopolitique,edward limonov,entretien,littérature,littérature russe,lettres,lettres russesIf you the the greatest European power, why are you also nationalists?

We are no more nationalists than are the French or Germans. We are a power more imperial than nationalist. I recall that more than 20 million Muslims live in Russia, but they are not immigrants, they have always been there. We are anti-separatist. Certainly, there is still an ethnic nationalism in Russia, luckily in the minority, and that creates problems. I am not a Russian nationalist and I have never been. I consider myself to be an imperialist. I want a country with all its diversity, but rallying to Russian civilisation, culture, and history. Russia can only exist as a mosaic.

But are you, or are you not, part of the Western world?

That is not important. It’s a dogmatic question, without real meaning. Is South Korea part of the Western world? No, and yet it is considered as such. Where is the border of the West? That is not important for Russians.

What distinguishes Russian identity?

Our history. We are not better than others, but not worse either. We do not accept being treated as inferiors, left to the side and humiliated. That enrages us. It’s our spiritual state today.

The West claims the values of the French Revolution: democracy, separation of powers, the rights of man. Is democracy part of your values?

For Russians, the most important and fundamental notion is that of spravedlivost. This means justice, in the senses of social justice, equity,and aversion to inequalities. I think that our spravedlivost is very close to what you call democracy.

The sanctions and the economic crisis, could they threaten Putin’s position?

I think that in the world today, economics is overvalued. It is the passions which are the motor of history. We can resist economic pressure, and we will resist. But will Putin do what he must do in Donbass? Look at our history: the Siege of Leningrad, the Battle of Stalingrad. We can do it. There were many throughout history who tried to beat us, from Napoleon to Hitler. But Russian national pride weighs more than political economy, and I think I know the character of my people well.

vendredi, 04 mars 2016

Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

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Elections parlementaires irlandaises – les partis classiques sanctionnés

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les élections législatives en Irlande se déroulent depuis vendredi dernier. Si le nombre total et respectif d’élus pour chaque parti est encore indéterminé, nous connaissons les résultats du vote de préférence, qui permet de déterminer le poids respectif de chaque parti dans l’opinion publique.

Le Fine Gael d’Enda Kenny, parti sortant car actuellement au pouvoir, qui avait dû gérer la crise, est durement sanctionné par les électeurs. Avec 25.5% des voix, il recule de plus de 10.6 points, ce qui est une sévère déconvenue, les électeurs ayant sanctionné le gouvernement dans les urnes d’une manière plus forte que les sondages ne le présageaient, alors que le dernier sondage lui donnait 30% des voix.

Le Fianna Fail, qui est légèrement plus au centre que le Fine Gael, profite de cet effondrement. Avec 24.3% des voix, il talonne le Fine Gael de près d’un point et surtout il progresse de près de 7 points en cinq ans. Un autre grand vainqueur de ce scrutin est le parti nationaliste « de gauche » Sinn Fein, qui obtient 13.8% des voix (+3.9), ce qui constitue une progression significative au détriment du parti au pouvoir, même si les sondages pouvaient lui faire espérer jusqu’à entre 15 et même 20%.

Autre puni par les électeurs, le Labour Party qui avec 6.6% recule de près de 13 points. Il est notamment concurrencé par les Sociaux-Démocrates (Social Democrats) qui obtiennent 3% des voix, mais aussi par les Verts (Green Party) avec 2.7% (+0.9) et par le mouvement anti-austérité AAA-PBP avec 3.9% des voix (+1.7).

Les formations indépendantes, candidats indépendants aussi bien qu’alliance des indépendants (Independent Alliance), obtiennent en tout 17.2% des voix (+5.1), ce qui témoigne de l’insatisfaction de nombreux électeurs par rapport aux formations institutionnelles classiques.

Une formation nouvelle de centre-droit, le mouvement Renua Ireland (« Nouvelle Ere »), émerge doucement avec 2.2% des voix pour une première candidature aux élections législatives. En revanche, malgré un contexte migratoire européen très inquiétant, la « droite nationale » représentée par les Démocrates Catholiques (Catholic Democrats) continue de ne pas peser, n’obtenant que 0.1% des voix.

Pour la première fois, les deux grands partis de centre-droit (FG et FF) n’obtiennent pas 50% des voix (49.8%) mais cet affaiblissement ne profite pas à la gauche classique (Labour) et pas autant au Sinn Fein que ce dernier pouvait l’espérer. C’est au bénéfice de petites formations nouvelles, de gauche ou de centre-droit, mais surtout au profit des candidats indépendants des partis, que les votes sont allés.

Se profile en conséquence une grande coalition Fine Gael / Fianna Fail qui ne peut néanmoins que favoriser les mouvements d’opposition et notamment le Sinn Fein. L’Irlande elle aussi entre dans l’ère de l’instabilité politique, même si cela se fait davantage au profit de la gauche, comme en Espagne et au Portugal, que d’une droite de conviction encore très marginale, le Sinn Fein ne relevant pas d’un national-populisme mais d’une sociale-démocratie plus ou moins patriote.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

La revue de presse de Pierre Bérard

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La revue de presse de Pierre Bérard

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

• Reportage sur le peuple des Kalashs à l'extrême nord-ouest du Pakistan. Contrairement à ce qu'il est dit il ne s'agit pas du "dernier peuple indo-aryen" du Pakistan. Fussent-ils convertis à l'islam, ils ne changent pas de langue pour autant et demeurent des membres de la grande famille indo-européenne comme la plupart des Pakistanais et des Afghans qui les entourent.
 
 
• Entretien particulièrement captivant de Jean-Claude Michéa avec Le Comptoir. En deux parties.
 
 
 
• L'émission "Bistro libertés" sur Télé Libertés recevait récemment Ivan Blot pour un aimable babillage où toutes les "droites" caquettent entre elles sans qu'il en sorte grand chose.
 
 
• Le Monde (du Bien) a consacré une interminable chronique pour dénoncer la parution sur le service publique de l'émission Un Oeil sur la Planète consacrée à la Syrie et diffusée le 18 février (voir notre précédente revue de presse). En effet le camp occidentalo-progressiste largement majoritaire dans nos médias s'est senti mis en cause, à juste titre, par ce documentaire que nous avons pour notre part trouvé relativement "objectif". Pratiquant une tolérance à sens unique les atlantistes n'admettent guère que l'on s'attaque à leurs propres préjugés et disposent d'une armada d'hommes de presse tout prêts à  les défendre quand ils sont mis en cause comme le montre la presse mainstream qui a unanimement réagi à cette émission (par exemple L'Express). Une plainte a même été déposée auprès de Madame Dephine Ernotte, PDG de France Télévisions, accusant le documentaire de s'alimenter "aux thèses les plus farfelues des médias conspirationnistes". Le grand mot est lâché. Il signifie généralement que les plaignants n'ont pas d'autres arguments à faire valoir. 
 
 
• La politique arabe de la France se réduit à une inféodation à l'Arabie saoudite et à la guerre que mène celle-ci contre les chiites. Une impasse selon le géostratège Hadrien Desuin,.
 
 
• Pour Stephen Kinzer, ex-envoyé spécial du New York Times en Syrie, par leur narration les médias étasuniens induisent en erreur l'opinion occidentale sur ce qui se passe au Proche-Orient et plus particulièrement dans la guerre civile syrienne.
 
 
• Une France emportée depuis la Révolution par l'obsession de l'égalité, la dictature de la Raison et la dynamique du progrès permanent. C'est ainsi que Slobodan Despot réfléchit sur ce qui nous advient.
 
 
• Une savoureuse chronique de Slobodan Despot parue originellement sur Antipresse n° 13, ici reprise sur Causeur. On ne plaisante pas en Suisse avec le droit d'asile.
 
 
• Dans la rubrique "Le désinvité d'Antipresse" Slobodan Despot livre une excellente interview de Caroline Galacteros, collaboratrice du Point. Celle-ci évoque avec beaucoup de lucidité les enjeux stratégique de l'année 2016 et condamne l'aveuglement de l'Europe poussée à agir contre ses intérêts pour le seul avantage des États Unis, puissance certes hégémonique mais déclinante. Elle analyse la crise des migrants et l'éclatement de l'Union européenne qu'elle entraine comme le clou le plus récent enfoncé dans le cercueil des utopies transfrontièristes européennes. Elle pronostique la fin de l'occidentalisme comme modèle dominant.
 
 
• Dans une conférence organisée par le groupe Europe des Nations et des Libertés du parlement européen, dont le leadership est assuré par le Front national, Xavier Moreau (à partir de la 22 minute) explique pourquoi la France doit se retirer de l'OTAN.
 
 
• Dans une longue émission de Meta TV Michel Drac pose très raisonnablement les grands axes de la géopolitique européenne et tente quelques perspectives intéressantes sur ce que pourrait faire un éventuel pouvoir de rupture. Il insiste beaucoup sur la non viabilité de l'euro dans son architecture actuelle. Se contenter de la première et de la troisième partie, la seconde se résumant à un bavardage où l'argumentation se perd dans les sables mouvants.
 
 
• Périco Légasse fait le point sur la crise systémique que traverse l'agriculture française et la détresse du monde agricole. Au premier rang des coupables, la FNSEA qui depuis des décennies accule les paysans à une industrialisation sans limite de leurs exploitations et les grandes enseignes commerciales vendant à prix cassés du lait en poudre néo-zélandais, des fruits et légumes saturés de pesticides, des viandes infâmes, des produits cuisinés nocifs que l'auteur n'hésite pas à appeler de la "merde".
 
 
int4556.jpg• Nicolas Dupont-Aignan trace le portrait des fossoyeurs de l'agriculture française. Malheureusement, en accusant à juste titre les politiques, sa charge rate une partie non négligeable de sa cible : pourquoi les professions agro-pastorales ont elles été poussées depuis 50 ans sous prétexte de maximisation des profits vers une agro-chimie toxique qui a empoisonné durablement les sols, l'eau, l'air et les organismes pour un résultat final qui s'avère finalement non rentable sous la pression de l'Europe et de la mondialisation ? En cette matière comme en d'autres si l'on est pas protégé on sera toujours dépassés par de plus escrocs que soi au nom, bien entendu, de la "concurrence libre et nos faussée".
 
 
• Parution chez Via Romana d'un essai de Jean-Yves Le Gallou Immigration. La catastrophe. Que faire.
 
 
 
• I-Média du 19 février. À partir de la 30 ème minute BHL,  squatter des écrans, voit de l'antisémitisme partout. Un imposteur à la charnière de puissants réseaux qui lui assurent une rente de notabilité.
 
 
• I-Média du 26 février essentiellement centré autour du personnage de Bernard Arnaud sur un thème de toujours, "celui qui paye l'orchestre choisit la musique". À propos notamment du film Merci patron de François Ruffin.
 
 
• François Ruffin, toujours, taillant un costume (Kenzo, bien sûr) à Bernard Arnaud. Cette fois ci vu par l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
 
 
• L'OJIM publie une fiche exhaustive sur Raphaël Glucksmann, néo-conservateur à l'américaine et partisan déterminé de la "société ouverte" sans limite.
 
 
• Les islamologues Gilles Kepel (orientaliste sérieux) et Raphaël Liogier (sociologue angélique ne parlant pas l'arabe...) étaient les invités d'Alain Finkielkraut à l'émission Répliques de France culture du 20 février et répondaient à la question : "Quelle est l'identité de notre ennemi et la nature de la guerre qu'il nous livre ?".
 
 
• Dans un superbe article Hervé Juvin met les points sur les i. Sur Breizh-Info il publie : "Crise des migrants. Serons-nous victimes des victimes", une vigoureuse alarme annonçant la fin de nos systèmes sociaux de solidarité fondés sur un haut degré de mutualisation et ployant sous le nombre des "réfugiés". Les idiots utiles qui se laissent berner au nom de leurs scrupules humanitaires par cette véritable entreprise de destruction ont une cervelle de colibri.
 
 
• Dans nos pays, seuls les migrants sont "souverains" car ils tirent de leur fragilité même un pouvoir que nul n'est moralement autorisé à contester. Une chronique du magistrat Philippe Bilger.
 
 
• Dans un article du Figaro Vox le juriste Aléxis Théas traite à propos de l'immigration des dangers d'une loi irresponsable votée en catimini le 18 février. Une loi bien entendu largement favorable au parti de l'Autre et paralysante pour l'autorité d'un État qui se flatte de maitriser l'immigration.
 
 
• Malgré les révélations de Snowden, de Udo Ulfkotte etc, combien de gens demeurent persuadés que les États-Unis protègent l'Europe ?
 
 
• Hajnalka Vincze, Au-delà de la question du Brexit.
 
 
• Un bon article de Coralie Delaume sur le Brexit: pour cette spécialiste du droit communautaire européen les Britanniques, résolus à défendre bec et ongles leurs intérêts nationaux, étonnent de ce coté ci de la Manche où ce genre de pratique semble tombé en désuétude. La présence du Royaume Uni dans les institutions européennes n'a servi qu'un seul objectif : y accélérer le dérégulation de toute chose pour le plus grand bénéfice de la City. Ce qui fut fait à partir de l'Acte unique.
 
 
• Le sommaire intéressant de la dernière livraison du trimestriel Réfléchir & Agir.
 
 
• KontreKulture présente le nouveau livre de Lucien Cerise. Le neuro-piratage qui permet à l'oligarchie de s'emparer de la psyché des peuples est au cœur de l'analyse développée par l'ouvrage. 
 
 
• La revue Rébellion interroge Alain de Benoist sur Le Traité transatlantique.
 
 
• Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien Démocrate, exprime devant les cameras de TV Libertés son opposition au TAFTA, puis évoque le conflit syrien. Pour lui la diplomatie française n'a plus la culture qu'il faudrait pour comprendre les problèmes de Proche-Orient d'où ses initiatives pour le moins irréalistes en ce qui concerne la guerre civile syrienne. Notre lecture des conflits inter-arabes si elle sert les intérêts anglo-saxons n'est pas conforme à nos intérêts.
 
 
• De Pascal G. Lassalle reprise d'un article d'abord mis en ligne par le Cercle non conforme le 2 janvier 2016. Il s'agit d'une brève biographie de Stepan Bandera figure du nationalisme ukrainien assassiné en Allemagne par les services soviétiques en 1959. S'il est effectivement faux de prétendre qu'il fut "un massacreur de Juifs" comme le font de trop nombreux Russes victimes d'une historiographie d'origine communiste, il est également erroné de soutenir que le Donbass est "une poche de soviétisation et de russification extrême". Le Donbass est pour l'essentiel peuplé par des Russes en révolte contre le pouvoir de Kiev soumis à des éléments minoritaires corrompus et pro-américains dont le premier acte législatif sitôt le coup d'État du Maïdan réalisé fut de dénier l'identité de ses habitants. Il n'est nul besoin d'être un "agent russe stipendié" (il en existe certes) pour le penser.
 
 
• Mark Zuckerberg marche seul au milieu d'un troupeau d'hommes zombifiés. Bonne analyse.
 
 
• Et pour finir cette nouvelle désarmante pour les adeptes de la "dé-radicalistion".
 
 

jeudi, 03 mars 2016

Nordicism Today

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Nordicism Today

Ex: http://www.counter-currents.com

In general, northwest European nations and nations of predominantly northwest European descent (such as the United States of America, Canada, Australia, and New Zealand), have in the modern era been more prosperous, cohesive, dynamic, and civil than other European nations. There is a downright boring regularity with which international organizations and think-tanks report, year after year, that the “nicest” places to live are Sweden, Denmark, Norway, Finland, Switzerland, Austria, and Canada. The most economically prosperous and dynamic Western countries consistently include the United States, Canada, Great Britain, and Germany (the latter despite absorbing an economically deformed and damaged East Germany).

The relationship between northwest Europeans and other Europeans in some respects parallels that between Europeans and non-Europeans: There is often pronounced envy for the Northwest Europeans’ perceived success, often seesawing between imperfect imitation and nativist self-assertion.

There are something like concentric circles of self-confidence and envy as one goes from the northwest European core outwards. This is particularly evident in the politics of the European Union, in which tensions and crises often reflect heterogeneity between European nations.

Thus France, despite being a fairly strong performer generally, looks longingly upon German economic competitiveness. French elites have also been jealous of German economic discipline in avoiding recourse to inflation and monetary devaluations. French elites’ push to create the euro common currency was in part motivated by a desire to lock France into a Germany-style monetary system in which devaluations and inflation would be materially impossible, thus, they thought, forcing Teutonic discipline and virtue upon the country.

Italy, with a prosperous northern part of the country and an underperforming south, is much the same. The Italians adhere to the European Union as a way of achieving a northern European quality of life and civility. Italian participation in the Eurozone was, quite explicitly, predicated on a desire to abandon the undisciplined chaos of Italian parliamentary politics and its associated inflation and deficits. Italian elites quite self-consciously chose, instead, to subject their country to a semi-authoritarian European macroeconomic regime, in the hope of acquiring German-style monetary and budgetary disciplines.

One could say the same thing of Spain, Portugal, Greece, and indeed most of the Balkans, such as Romania and Bulgaria. In each case, the nation’s economics are mediocre and her politics and society are variably corrupt, and each longs to live like northern Europeans by associating with them through the European Union. The same is true for some prospective nations seeking to join the Union such as Ukraine, Serbia, and Moldova. They all hope northwest European virtue will rub off on them as a result of socialization in a joint polity.

One can enlarge the circle further still: Russia has long been torn between Westernizing and nativist tendencies. No doubt Nikolai Trubetzkoy has written most eloquently on the Sisyphean futility of aping northwest Europeans (whom he called “Romano-Germans”):

Europeanized [i.e. Westernizing] nations, finding it impossible to keep pace with the Romano-Germans and so gradually falling behind, try to catch up from time to time by attempting long leaps. Such leaps distort the entire course of historical development. A nation must cover very quickly a distance that the Romano-Germans covered gradually and over a much longer period of time. It must skip several historical rungs and create overnight, ex abrupto, what arose in Romano-Germanic nations as a result of a “series of historical changes”. The consequences of such “leaping” evolution are terrible. Every leap is followed by a period of apparent (from the European standpoint) stagnation, when it is necessary to bring order to the culture, to coordinate the results achieved by a leap in a particular area with other elements of the culture. During this period of “stagnation”, the nation again falls even farther behind. The histories of Europeanized nations are always characterized by brief periods of apparent “progress”, alternating with more or less protracted periods of “stagnation”. In destroying the wholeness and the unbroken incrementalism of the historical process, such historical leaps also disrupt tradition, which is already fragile in a Europeanized nation.

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Let us emphasize: unbroken tradition is a prerequisite for normal evolution. Leaps and jumps create a temporary illusion that the “common European level of civilization” has been achieved, but they cannot advance a nation in the true sense of the word. Leaping evolution wastes national energies, which are already overburdened owing to the very existence of Europeanization. Just as a person who, in trying to keep pace with a speedier companion, will become exhausted and collapse after resorting to long jumps to catch up, so a Europeanized nation will perish after choosing such an evolutionary path and squandering there its national energies. And all of this will happen while faith in oneself is lost, and without the sustaining sense of national unity which was destroyed long before by the fact of Europeanization.

No doubt, trying to acquire northwest European habits through socialization is not an entirely futile idea. But personally, I tend to side with Trubetzkoy and Mircea Eliade in thinking that each European nation should embrace its own personality, rather than lose self-confidence in setting up (northwestern) “Europe” as the ultimate ideal and wasting energies in crudely imitating this imagined model. Nothing is possible, for either a man or a nation, without self-knowledge and self-esteem.

Finally, beyond Europe, Turkey under Mustafa Kemal Atatürk made a strategic decision to shed her imperial, Islamic, and Middle Eastern heritage in favor “joining Europe” with the creation of a secular French-style nation-state. This ambition has failed, Turkey remaining what Samuel Huntington called a “cleft country” torn between civilizations, perpetually kept out of the European Union, and increasingly returning to its Islamic and Middle Eastern roots under Recep Tayyip Erdoğan. This is visible, not least, in the Turks’ partial abandonment of secularism and their almost Semitic attachment to Turkish immigrants and their descendants in the West. Erdoğan explicitly considers ethnic Turks in the West, regardless of whether they are first generation immigrants or born there, to be an extension of his nation (in this, the Turkish attitude is identical to that of North African Arab governemnts).

Conversely, northwest European countries are often the most skeptical of the EU project. Great Britain, Sweden, Denmark, Norway, Switzerland, and Iceland have all opted out of parts of the European Union. These countries, being prosperous and civil on their own, do not feel the need for association with other Europeans to improve their lot and are more likely to have the self-confidence to believe they can get by just fine on their own.

There is another aspect of northwest Europeans which is worth consideration: Their nations are consistently the most “pozzed.” Those nations which are the most fanatical and authoritarian in pursuing the imperatives of liberal-egalitarian and multiculturalist ideology, are typically of northwest European stock. Sweden’s notorious excesses are roundly mocked. Canada’s baby-faced Prime Minister Justin Trudeau is a caricature of an effeminate liberal, almost every day performing a new emasculating profession of Potemkin equality, of literally crying to disown his ancestors in the hope of appeasing Amerindians, and of justifying feminist policies on the utterly mindless grounds that “it’s [the current year]!” (Trudeau’s profession of egalitarianism is suspect by the fact that, like Hillary Clinton, he is only a senior politician by being the heir of a political family. His egalitarianism is shown to be an outright fraud by his attack on the BDS movement, which argues for relatively minor economic sanctions on Israel until the Jewish state lives up to the West’s supposed democratic ideals and ceases to oppress the Palestinians. Hence Trudeau has no interest in applying egalitarianism on the world’s most ethnocentric and most privileged ethnic group.) Germany has been the most enthusiastic major European nation in welcoming millions of uneducated, often illiterate, low-IQ military-age African and Islamic males. Great Britain and the United States are in general not far behind in proudly advertising their embrace of the suicide cult.

Correlation does not always imply causation. The roots of northwest Europeans performance and degeneracy are no doubt very complex and difficult to disentangle. I have no interest in resurrecting crude Nordicist theories, extremist interpretation of which have, no doubt, been the among the most important causes for European fratricide and collapse in the twentieth century.

But I also believe that the truth should never fear investigation. It seems too much to think all these correlations are mere coincidences. The speculation of many human biodiversity scholars about the so-called “Hajnal line” often smacks as a euphemism, conscious or not, of Nordicism. Speaking of which, the quite obvious genetic cluster formed by northwest European nations just happens to largely coincide with the outlines of the Hajnal line.

All this fits rather neatly with the traditional thesis that northwest Europeans — having evolved during the Ice Age in a harsh environment with low population density — would have been selected from relatively lower ethnocentrism, and possibly for moralistic cooperation, defined by cultural group norms rather than ethnocentric boundaries. It would certainly predict lower corruption among northwest European nations and higher ethnocentrism and relatively intractable corruption everywhere else. No doubt northwest Europeans’ relative success in creating prosperous and comfortable societies, also tends to reduce the ethnocentric instinct and lower their guard to the threats posed by multiculturalism.

In any event, all this should be freely investigated.

As an addendum, I would stress that I have no interest in advocating “Nordic superiority.” Firstly, parochialism and the narcissism of small differences dividing our nations has been disastrous in the past and will be equally disastrous if maintained in the future. Genetic differences among Europeans remain absolutely minuscule compared to differences between continents, and most pointedly between us and rising China or the exploding populations of Africa and the Ummah.

Secondly, no doubt there are unique desirable adaptations among each European group, which should be preserved, identified, and cultivated. What’s more, what is evolutionarily adaptive is highly contextual, depending on often fluctuating environment. Northwest Europeans may have traits which fostered their dynamism and success in the past, but today these same traits seem to make them uniquely vulnerable to egalitarian and multiculturalist propaganda, and are making them wreck their own nations with the greatest enthusiasm. On current trends, we can safely say that within a hundred years America, Anglo-Canada, Quebec, Germany, Great Britain, France, the Benelux countries, and the Nordic countries will simply cease to exist as nations. The existential prospects for eastern and southern European nations, not forgetting Argentina, are infinitely brighter.

Céline believed that the White race’s fate was sealed with Germany’s defeat at Stalingrad. Adolf Hitler failed perhaps above all because of his contempt for the Slavs, a catastrophic error of doctrine for which he, his Germany, and all of Europe paid then and are paying still an incalculable price. And yet — what irony! — today these same Slavs seem to be those most likely to survive this century and carry on the torch of European civilization.

 

ISIS is Already in Eastern Europe

An interview with Polish MEP Andrzej Zapałowski about the worsening situation in Ukraine and what it means for Europe's security as a whole.

The following is an interview with state security expert, Dr. Andrzej Zapałowski. He was formerly a member of the Polish and European parliaments, where in the latter he was Vice Chairman of the delegation to the EU-Ukraine Parliamentary Cooperation Committee and a member of the Committee on Agriculture and Rural Development. At the moment he is a senior lecturer at the University of Rzeszow.

You have said that 70,000 prisoners out of a total of 140,000 are to be released in Ukraine. You also suggest that the melting pot of Ukrainian nationalists, released criminals, refugees infiltrated by ISIS, and an uncontrolled flow of weapons can be a threat to the whole Europe – starting from the border with Ukraine. Could you elaborate on this issue in the context of the wall that could potentially be built on the border between Poland and Ukraine?

In Ukraine there is a draft of a bill which proclaims amnesty for about 70,000 prisoners. The head of the State Penitentiary Service of Ukraine reports that within this group, about 1,000 murderers might be released. On top of that, there is an ongoing criminalisation of political life among the nationalist volunteer units in Ukraine. The nationalists have lost support from some of the oligarchs, so now they lack the necessary resources to continue. They do not answer directly to the Army or the Ukrainian Ministry of Internal Affairs, so they have to take care of themselves. Therefore, they are trying to take over sectors that were previously dominated by organized crime. It turns out, for example, that a few kilometres of the Ukrainian-Slovak border have been overtaken by criminal groups, according to local media reports. We are dealing with a situation where not only is Ukraine the most corrupt country in Europe, and one of the most corrupt countries in the world, but is additionally a state in which successive groups are making profits from organized crime.

You have to remember that in the war in Donbas, Chechens who are accused of terrorist activities and of having associations with ISIS are fighting on the Ukrainian side. The Ukrainian Security Service estimates that at least 70–80 people might be linked to ISIS in Ukraine.

We know that ISIS and Ukraine have a common enemy: Russia. Turkey, in turn, supports ISIS, something which was recently confirmed by Russia. In this context, how do you understand the statement of the Ukrainian politician and leader of the Crimean Tatars, Mustafa Dzhemilev, who said that Turkey is ready to consider supplying Ukraine with needed military equipment? In view of this, are we dealing with ISIS setting up in Eastern Ukraine, and thus in Europe?

ISIS is already in Eastern Europe. The Dzhokhar Dudayev Battalion has been accused of blowing up pylons that carried electricity to Crimea. Turkey, which has considerable military potential, will probably not support the Tatars in Ukraine so much, but rather Ukraine directly, in an effort to intensify its military operations against Russia. The situation makes it clear that Turkey would be very keen on a Ukrainian offensive in Donbas, and therefore declares that it will provide the Ukrainian Army with modern, offensive military weapons. This is highly dangerous in the context of a further destabilisation of Eastern Europe.

Eight million immigrants will try to get to Europe this year, warns the German Minister for Economic Cooperation and Development, Gerd Müller. What do you think will happen to Europe in the long term, in the context of such a large migration and the arrival of ISIS militants hiding among refugees?

It has been officially stated that during this year alone, 80,000 people have already fled to Greece. All these people will soon move through Bulgaria and the Romanian Carpathians and into Ukraine. I’m afraid that with such a deep economic collapse, the entire Ukrainian criminal underworld – and not only that – will make it possible to smuggle immigrants into Poland and Slovakia, and this will create a huge industry. In fact, the ships that will depart from Turkey by sailing through the Black Sea will eventually arrive at the Ukrainian ports and unload thousands of immigrants, who will later be transported to the Slovakian and Polish borders.

If Western Europe continues to put pressure on migration, we will face a situation where Alternative for Germany will have support on the level of several dozen percentage points, and France will elect a president like Ms. Le Pen. If, by the beginning of 2017, we see a big change in Western Europe, these immigrants will be sent back. The only question is where to. Some sub-Saharan African countries have openly declared that they will not take their citizens back, as in the case of the Afghan government (sic). Of course, some of the consequences will also be suffered by the members of the Visegrád Group.

The important issue here is a dynamic Catholicism that pushes Islam back. All these immigrants who are coming to Europe are not only followers of Islam, but they are also actively practicing this religion. These people are part of a mission to convert Europe to Islam, and perhaps this is why the centres which govern them insist that this first wave is arriving in countries that are already so atheistic that they have abandoned their Christian roots. This obviously makes them an easy target. In the context of a living Catholicism, Central Europe will thus witness a violent conflict between vital Catholicism and dynamic Islam.

About The Author

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Konrad Stachnio is a journalist and political analyst who is working with several different media outlets, most recently New Eastern Outlook.

Presseschau - März 2016