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samedi, 28 novembre 2015

Faits et acteurs du Vendredi 13

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Faits et acteurs du Vendredi 13

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Vendredi 13. Une date que l’on retiendra et les superstitieux ne manqueront pas d’y voir un signe. A croire que ce n’était pas un hasard… Non, effectivement. Nous le verrons dans cette série d'articles. En ce jour noir, la France a connu la pire attaque terroriste de son histoire. En six attaques quasiment simultanées à Paris et au Stade de France, notre pays est revenu à la réalité. Il faut dire que les attentats de Janvier n’avaient pas réellement touché les Français eux-mêmes mais une caste journalistique hautaine et moralisatrice. Celle-ci, bien qu’étant portée aux nues par nombre de nos compatriotes lobotomisés, n’avait finalement pas grand-chose à voir avec eux. Les gens ont bien vite zappé et « l’esprit Charlie » s’était évaporé depuis des mois… Cette fois, c’est différent. Le peuple, Monsieur tout le monde, a été visé. Et touché. Au restaurant, au stade, en concert, dans la rue. L’homo festivus a été la victime de l’immigré terroriste dans un pays qui paraît incapable de protéger sa population. De multiples raisons l’expliquent : idéologiques et politiques. Au cœur d’un système globalisé, le pays légal (la République) a tout fait pour étouffer le pays réel (les Français). Cela dure depuis des décennies. Les « élites » qui nous dirigent nous ont menés dans le mur, à un point de non-retour, à une guerre avec un ennemi qui est à la fois intérieur et extérieur. Elles sont responsables et nous avons tout à craindre des évolutions futures de la situation, tant vis-à-vis d’éventuelles nouvelles actions terroristes sur notre sol et en Europe qu’au niveau du renforcement du pouvoir étatique par le biais de lois liberticides qui ne risquent pas d’être limitées à des fondamentalistes qu’on commence seulement à inquiéter alors que leur dangerosité est connue depuis toujours.

Comme nous l’avions fait pour les attentats de Janvier ou, plus récemment, sur la question des « migrants », nous diviserons la question en plusieurs Regard sur l’actu. Notre propos y gagnera en clarté, d’autant que la masse d’informations à traiter est énorme. Il va sans dire que nous ne prétendons ici aucunement à l’exhaustivité.

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Quelques éléments importants de l’affaire

Les faits, tout le monde les connaît et il serait laborieux de revenir en détail sur eux. Au-delà du nombre énorme de morts et de blessés, c’est la méthode employée qui fait froid dans le dos : mitrailler, tuer de manière directe et indistincte pour finalement se faire exploser. Psychologiquement, pour les agresseurs, c’est autre chose que de poser une bombe à distance. Pour les agressés et la société dans laquelle ils vivent, également. Rien de mieux pour toucher les esprits et terroriser la population. La barbarie dont ont fait preuve les terroristes est allée très loin car non contents de tirer sur les gens, ils ont également eu recours à leurs couteaux pour « torturer leurs victimes blessées en tranchant leur estomac quand elles gisaient sur le sol » raconte une survivante anglaise du massacre du Bataclan.

Les victimes, quant à elles, n’avaient pas été choisies par hasard. Les tueurs voulaient éliminer des Blancs, des Français, des « croisés ». On s’en doutait bien mais le Parisien nous le confirme avec ce passage éclairant sur la tuerie du Bataclan :

« Les tueurs sont impitoyables. Ils ont pourtant épargné Alexis*, un jeune majeur « typé », comme le décrit une amie, dont la peau mate le fait souvent passer pour un jeune d'origine maghrébine. « Ils l'ont visé, puis se sont repris, explique cette proche. Ils lui ont dit : Toi, t'es des nôtres !, et ils ont tiré sur un autre jeune à ses côtés. »

Les victimes, on peut les voir en détail ici. On se rend compte que la grande majorité d’entre elles est blanche, d’un niveau social plutôt élevé et âgée globalement de 25 à 40 ans. Certes, beaucoup sont des bobos… Mais ces personnes n’ont pas été tuées pour cela. C’est le fait d’être Européens qui les a condamnées à mort sur leur propre sol. Les quelques victimes issues de la diversité sont donc des dommages collatéraux pour des terroristes dont la fureur meurtrière a sans doute été aidée par la prise de drogue. Des seringues ont été trouvées dans la chambre d’hôtel louée par Salah Abdeslam. Par ailleurs, un témoin présent vendredi soir devant le Bataclan avait repéré le comportement louche des fous d’Allah « Ils avaient des têtes de morts-vivants », a-t-il assuré.

Le captagon, la fameuse drogue des djihadistes dont on parle tant depuis des semaines a-t-elle été utilisée ? Surnommée la « drogue des djihadistes », on peut l’absorber « par voie orale [via des cachets] ou à l'aide d'une seringue. Le Captagon est principalement utilisé, comme toutes les amphétamines, en tant qu'excitant, stimulant et anorexigène ».

"La drogue est normalement proscrite par la religion des djihadistes. Mais ces derniers en prennent pour voir leurs performances décupler et leur peur disparaître lors des combats. Outre l'euphorie, le produit permet de ne pas ressentir le sommeil ou la faim. Les effets peuvent durer jusqu'à 48 heures. Les témoignages de personnes ayant croisé des drogués au Captagon sont édifiants. "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient même alors qu'on les bourrait de coups forts", décrit un officier syrien.

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A propos des assassins

Cette prise de drogue ne serait pas surprenante étant donné le profil des terroristes (voir ici). Les frères Abdelslam en consommaient et en trafiquaient. Salah, délinquant notoire, avait déjà fait de la prison pour cette raison et il tenait avec son frère Brahim un bar à Molenbeek où sont attestés des trafics de stupéfiants. Comme souvent, on est aux frontières troubles entre islamistes radicaux et racailles. Voyez le cas de Bilal Hafdi, 20 ans, l’un des kamikazes du Stade de France. Un article du Point nous apprend que : « ce Français résidant en Belgique, qui a participé aux attentats les plus sanglants que la France ait connus, publie [sur Facebook] des photos d'une étonnante banalité : soirées shit-PlayStation en jogging Adidas, cocktail en maillot au bord de la piscine, doigts d'honneur en pagaille, avec « le petit frère » habillé aux couleurs du Real Madrid, photos avec la bande en bas des tours... Quelques clichés de post-ado, aussi, dopés à la testostérone : des liasses de billets neufs, en euros, ou une photo d'émeutes urbaines en France, qu'il titre « Nique la police ».

Que l’Islam radical semble loin ! Et pourtant ! Ce lien entre racailles et islam radical est indéniable et certaines petites frappes passent de l’un à l’autre en quelques mois comme ce fut le cas pour Hafdi. Ismaël Omar Mostefaï, l’un des tueurs du Bataclan, avait 8 condamnations à son actif mais n’était jamais allé en prison comme de bien entendu. Conduite sans permis, outrages et rébellion, détention de stupéfiants... le C.V. normal de la racaille d’origine extra-européenne… D’ailleurs, le look de toutes ces charmantes personnes, même s’il se devait d’être discret pour ne pas se faire remarquer, ressemblait d’après les témoins davantage à Monsieur tout le monde qu’à Ben Laden. « Des mecs de 25-30 ans, maghrébins avec une barbichette, pas du tout le look salafiste » d’après un survivant du Bataclan. Nous ferons les mêmes constatations pour Hasna Aït Boulahcen, la femme djihadiste tuée lors de l'assaut de Saint-Denis. Son voisinage la décrit comme un "garçon manqué au physique quelconque", en "blue-jean, casquettes, lunettes". "Elle laisse le souvenir d'une fêtarde, avec son petit chapeau de cow-boy et ses santiags." Elle "fumait de temps en temps et buvait dans les soirées", raconte un ancien ami. Son frère précise la manière dans elle s'est radicalisée:

Tout bascule il y a six mois. Elle commence à porter "le jilbabe", tenue recouvrant l'intégralité du corps excepté le visage, "puis, un mois après, elle était passée au niqab. Elle s'était fabriqué sa propre bulle, elle ne cherchait aucunement à étudier sa religion, je ne l'ai jamais vue ouvrir un Coran".

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On le voit, ces déracinés qui se cherchent dans une société qui n'est pas la leur et qui est malade de surcroît se radicalisent du jour au lendemain d'une manière bien moins cadrée qu'on ne le croirait. On en sourirait presque... sauf que faiblesse d'esprit rime facilement avec dangerosité. La preuve.

Ismaël Omar Mostefaï et Samy Amimour étaient originaires de la région parisienne et bénéficiaient des avantages de la doulce France : un logement social payé par vos impôts pour le premier et un emploi à la RATP, gangrénée par les radicaux, pour le second. Tous deux étaient allés faire leurs armes en Syrie sans être vraiment inquiétés par la justice. Même chose pour les « belges » : Bilal Hafdi et les frères Abdelslam, surveillés et fichés mais laissés suffisamment tranquilles pour venir assassiner chez nous. Même chose pour Ahmad Ad Mohammad, 25 ans, clandestin, euh migrant, qui a traversé l’Europe à partir de la Grèce et a même eu le temps de s’amuser dans un camp de réfugiés serbe. Tout d'abord niée par politiciens et médias aux ordres, l'équation "réfugiés"-terroristes n'est plus rejetée devant tant d'évidences. Même Valls reconnaît que certains terroristes ont profité de la crise migratoire pour rentrer en France ou en Belgique. Quand même!

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Molenbeek connection

On le constate, on a affaire à des réseaux internationaux qui profitent de l’absence de frontières et du délit de faciès pour planifier assez tranquillement leurs actions terroristes. Les attaques du vendredi 13 ont, en effet, été planifiées en Belgique. Le commanditaire aurait été Abdelhamid Abaaoud, tué avec la femme présente (sa cousine: Hasna Aït Boulahcen) lors de l’assaut de Saint-Denis. Décrit récemment comme le djihadistes le plus recherché de Belgique, il est lié à bien d’autres affaires de terrorisme. Sans surprise, il a pu multiplier les déplacements en Europe "les doigts dans le nez" alors qu'il est cadre de l'Etat Islamique... Et il était dans le métro parisien le soir des attentats! Allez regarder cette vidéo où il se vante des atrocités qu’il a commises en Syrie. Comme ses amis les frères Abdelsam, il est originaire de Molenbeek en Belgique, commune de 100.000 habitants située à deux pas de Bruxelles.

Sorte de Roubaix en pire, surnommée « Mollahbeek », cette ville est considérée comme la plaque tournante du djihadisme francophone. Ville musulmane, ethniquement perdue, Molenbeek est liée de près ou de loin à bien des attentats récents en France (le Thalys) en Belgique et ailleurs (Madrid en 2004). Mais que s’est-il passé pour qu’on en arrive là chantent en cœur les médias du système ? Réponse intéressante d’un politicien belge :

"Pendant vingt ans, une sorte d’omerta a régné. Ceux qui tentaient de la briser étaient traités d’islamophobes ou de racistes. Au cœur de ce système figurait le puissant Philippe Moureaux, coqueluche des médias, qui a longtemps exercé un véritable magistère moral et politique sur la politique bruxelloise. A la fois Bourgmestre de Molenbeek, Président de la Fédération socialiste de Bruxelles et Vice-Président du PS national, il faisait régner un climat de terreur intellectuelle contre lequel peu osaient se lever. Bien avant que le think tank « Terra Nova », proche du Parti socialiste français, ne le théorise, Philippe Moureaux avait compris que l’avenir du socialisme (bruxellois) passait par les immigrés qui allaient devenir, symboliquement, le nouveau prolétariat, remplaçant une classe ouvrière autochtone en rapide diminution."

Zone de non-droit où les islamistes sont rois, Molenbeek fait partie de ces dizaines de villes européennes où la jeunesse immigrée et déracinée s’est tournée vers la délinquance, les trafics et/ou le fondamentalisme religieux. Vous me direz, au moins, ils prouvent que l’intégration à grande échelle est un mythe… Dans une tribune récente dans le Figaro, Pierre Vermeren, professeur spécialiste de l'histoire du Maghreb contemporain à l'université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, décrit l'histoire, l'origine et les activités des Marocains de Belgique qui expliquent le sanctuaire salafiste de Molenbeek :

"Austérité ancestrale et culture insulaire, hostilité viscérale au régime marocain et à son islam, rejet de l'Etat qui rappelle la Sicile, liberté religieuse à tous vents, réseaux mafieux structurés par 40 ans de business (10 milliards de $ de chiffre d'affaires annuel) au profit des maffias du Rif et de leurs obligés, du Maroc au Benelux, liberté de mouvement depuis Schengen, absence de surveillance policière efficace, antécédents historiques désastreux, ressentiment, culture de la violence dans un univers hostile, chômage de masse… la base arrière de Molenbeek a une très longue histoire."

Ceci explique que :

"Une partie de cette jeunesse belge (NDLR: non: étrangère) frappée par le chômage et la crise se tourne vers le fondamentalisme religieux, alors que la police belge n'a aucune expérience en la matière, à l'inverse de la police française plus expérimentée, et qui laisse travailler les services marocains auprès de leurs ouailles".

Devant les évènements, la classe politique se réveille et n’a plus de mots assez durs pour fustiger, à l’image de Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, ces Molenbeek qu’ « il y a partout en France ». Qui a fait venir ces immigrés ? Qui leur a permis de faire la loi sur un sol n’étant pas le leur par lâcheté et bas intérêts politiques ? Poser la question implique la réponse.

Alors que les interpellations se poursuivent en Belgique dans l’entourage des terroristes « belges » et qu'on annonce même la vengeance du frère de Hasna Ait Boulahcen qui se serait mis en route vers la France, Salah Abdelslam, toujours en fuite, aurait été aperçu à… Molenbeek. Où il doit se sentir suffisamment en sécurité. L’habitude. Des Molenbeek, effectivement, il y a partout en France et en Europe. La Belgique est, quant à elle, sacrément gangrénée et de nombreux soutiens à l'EI y vivent. L’Etat Islamique étant bien implanté dans nombre de ces lieux, il a tout à disposition pour agir. Autant dire que les vers sont dans le fruit et que ces territoires hostiles alliés aux dizaines de millions de musulmans présents sur notre continent ne vont pas faciliter la lutte anti-terroriste dans le futur. Le système a laissé prospérer ces lieux où réseaux islamistes et délinquants se côtoient et s’entraident. Il n’a pas fini d’aller y perquisitionner... à l’image de l’action policière qui s’est déroulée à Hem (Nord) pour trouver un fabriquant d’explosifs suspecté d’avoir des liens avec Salah Abdeslam…

L'Etat Islamique "a vraisemblablement choisi d'utiliser des combattants étrangers européens pour lancer les attaques de Paris, car ces combattants maintiennent des connexions avec des réseaux radicaux et criminels dans leurs pays. Ces réseaux aident à fournir les armes et la logistique nécessaires à la mise en œuvre d'une opération comme les attaques de Paris" affirme une spécialiste.

Nous sommes dans de beaux draps... et pour longtemps!

Dans quelques jours, notre prochain Regard sur l'actu: Vendredi 13: L'Etat coupable!

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Vendredi 13: le système est coupable!

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Vendredi 13: le système est coupable!

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Je n’ai fait que le dire et le répéter en ces pages, il ne faut pas compter sur le système pour nous protéger. Nous, c’est le peuple dans son ensemble, le vrai peuple. Pas l’oligarchie dominante ni les immigrés et consorts, chouchoutés, protégés et excusés systématiquement. Longtemps persuadés qu’ils pouvaient avoir confiance en leurs piètres dirigeants, les Français commencent enfin à comprendre que leur sécurité est toute relative et que l’Etat ne s’en soucie plus guère depuis des lustres. Il aura fallu pour cela les pires attaques terroristes jamais réalisées en France et 130 morts. C’est par la voix d’Emmanuelle Prévost, sœur de l’une des victimes du Bataclan, que l’on a entendu ces derniers jours la prise de conscience du pays réel. La jeune femme et sa famille ont décidé de boycotter l’hommage national rendu aux victimes et l’ont fait savoir dans les médias ainsi que sur les réseaux sociaux : "Nous refusons cette main tendue par les représentants politiques français." Emmanuelle Prévost fustige l’apathie de l’Etat qui n’a pris aucune mesure depuis janvier pour lutter contre le terrorisme. "Dix mois plus tard, les mêmes hommes sont en mesure de recommencer" dit-elle fort justement en soulignant ô combien les personnes fichées S circulent librement en France et lors de leurs escapades syriennes. Evoquant le cas du fameux Jawad Bendaoud, hébergeur d’Abdelhamid Abaaoud et menteur le plus minable qu’on ait vu, la jeune femme s’étonne que ce multirécidiviste ait pu ainsi courir les rues de Saint-Denis. « Caïd violent et dangereux », Jawad-la-vérité-si-je-mens, a été condamné 13 fois depuis 2010 pour « stupéfiants, détention d'armes aggravée en réunion, faux et usage de faux, conduite en état d'ivresse et sous l'emprise de stupéfiants, violences conjugales, violences aggravées en réunion » Et tout cela sans compter le meurtre qu’il commit en 2008 « pour avoir tué à coups de hachoir un adolescent de 16 ans pour une obscure histoire de portable »… Jawad, qui devrait encore croupir en prison pour cette odieuse boucherie, courrait les rues librement en enfreignant les lois tranquilou. La magistrature gauchiste avait été, comme toujours, d’une infinie compréhension avec lui, la « chance pour la France » qui allait probablement devenir un nouveau Montaigne exotique maniant le hachoir comme l’auteur des Essais maniait la plume… Forte de ces constatations irrécusables, Emmanuelle Prévost conclut en s’adressant à la classe politique. Elle ne mâche pas ses mots : "Votre main tendue, votre hommage, nous n'en voulons pas et vous portons comme en partie responsables de ce qui nous arrive ! C'est plus tôt qu'il fallait agir."

Après une première salve consacrée aux évènements et aux acteurs du Vendredi 13, cette seconde partie de notre Regard sur l’Actu se concentrera à démontrer que la responsabilité des attentats qui ont frappé la France est à mettre au crédit de l’Etat, de ses serviteurs et de ses rouages. En un mot, c’est le système dans son ensemble qui est coupable de la situation dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui, situation qui explique les récents attentats. Cette responsabilité est plurielle : idéologique, juridique et politique.

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Des risques bien connus

L’Etat ne peut certes pas tout prévoir mais aurait pu et aurait dû se préparer à de nouvelles attaques après celles de janvier. La menace était bien connue et ne pas y avoir prêté attention est criminel. L’Etat Islamique avait mis en garde la France depuis des mois. Il n’avait rien caché de ses intentions et s’était permis de dévoiler l’une de ses tactiques : utiliser la crise migratoire pour faire passer en Europe des djihadistes. Bingo ! C’est ce qui s’est passé ! Allez revoir les multiples articles de presse qui, il y a plusieurs mois déjà, tiraient la sonnette d’alarme. Maintenant que le mal est fait, on ose enfin en parler au grand jour. Le journal anglais Sunday Times résume la situation :

« Des dizaines, voire des centaines, de terroristes supposés ont rejoint l'Europe via la Turquie ou la Libye, au gré des vagues de réfugiés affluant sur le Vieux Continent. Ces révélations vont dans le sens de certaines déclarations des autorités françaises qui laissent entendre que deux des personnes impliquées dans les attentats de Paris sont passées par la Grèce, comme tous ceux qui fuient la guerre en Syrie. »

Le Sunday Times met en cause « Les facilités avec lesquelles les sympathisants de l'Etat islamique peuvent entrer et sortir de l'espace Schengen, un espace sans frontière qui compte 26 États membres, dont la France et la Belgique, mais pas le Royaume Uni. » C’est une évidence !

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L’avis des spécialistes

Une autre évidence est que nos services de renseignements n’ont pas fait leur travail correctement. Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste et actuel vice-président du TGI de Lille s’est beaucoup exprimé dans les médias depuis les attentats et pointe nombre d’épineux problèmes : « il est clair que nous sommes particulièrement vulnérables du fait de notre position géographique, de la facilité d'entrer sur notre territoire pour tous les djihadistes d'origine européenne, Français ou non ». Lui aussi souligne « la volonté clairement et sans cesse exprimée par les hommes de l'EI de nous frapper. » Ce n’était un secret pour personne…

Trévidic n’hésite pas à faire un constat amer mais très intéressant de la situation (ici et ) :

« Après le conflit en Irak [en 2003], on a vu la propagande djihadiste et la radicalisation monter en flèche. On ne commence à traiter les causes que maintenant car ça explose. Pendant 10 ans, on a rien fait sur ce terrain »

« L'évidence est là : nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable. Bien sûr, on arrête des gens, on démantèle des cellules, on a de la chance aussi, comme on a pu le voir avec certaines affaires récentes, mais la chance ou le fait que les terroristes se plantent dans leur mode opérationnel, ou encore que des citoyens fassent preuve de grande bravoure, ça ne peut pas durer éternellement. Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l'indigence à l'heure où la menace n'a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j'ai constaté par moi-même qu'il n'y avait parfois plus d'enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n'ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. »

Alexandre Goussak, ex-directeur du département de lutte anti-terroriste du FSB (services russes du renseignement) de 1985 à 1998, donne un avis proche :

"Je suis persuadé qu’on aurait pu prévenir (les attentats). Et je vois les failles qui les ont rendus possibles. Ces attentats ont eu lieu parce que la France n’a pas fait de la sécurité sa priorité. Les forces de l’ordre auraient dû agir il y a déjà dix ans, lorsque les premières émeutes ont éclaté dans les banlieues parisiennes. Les autorités auraient dû accorder plus d’attention à ces jeunes qui brûlaient des voitures, car c’est à ce moment-là que la vision du monde des Français issus de l’immigration est entrée en contradiction avec celle des autres Français. Bien sûr, il y a aussi des raisons sociales à ces attentats. Mais l’État aurait dû – et pu – identifier cette menace et l’empêcher de se répandre."

"Les services savaient qu’un attentat se préparait, mais ont été incapables de dire quand il allait survenir, ce que je trouve très étonnant. Les services ont différents moyens de contrôler la préparation d’attentats, en premier lieu via des agents recrutés au sein de la communauté où évoluent les éléments dangereux. Je ne parviens pas à comprendre comment ces terroristes ont pu se procurer des armes sans que les services en soient informés. J’en déduis que les Français n’avaient pas de réseau d’agents infiltrés. S’ils avaient eu au moins un agent dans les cercles radicaux, il aurait peut-être été possible d’éviter le pire."

Toutes ces erreurs qui ont rendu possible les attentats

L’adage populaire dit que « quand on veut, on peut ». C’est bien mon avis car, à la mollesse d’avant les attentats, a succédé une frénésie d’action qui, semble-t-il, porte ses fruits. La France est tout de même un pays ayant des services de renseignements avec des capacités réelles. Que ceux-ci aient attendus 130 morts pour se réveiller laisse toutefois songeur… Comme le notait Marie Delarue sur Boulevard Voltaire il y a quelques jours :

"Quatre jours après les attentats, on sait à une exception près qui les a commis, d’où venaient les terroristes, par où ils sont passés et qui les a aidés. Preuve que lorsqu’on veut savoir… En 36 heures, des centaines de perquisitions ont été menées, des armes de guerre et des explosifs découverts dans des planques où, nouveau miracle, on a su en une nuit où aller les chercher et les récupérer ! Comme les terroristes n’en avaient pas la liste dans la poche, on peut donc imaginer que les adresses étaient connues depuis un moment."

On en conclura facilement que l’Etat n’a pas voulu agir avant alors qu’il en avait la possibilité. Il avait sans doute d’autres priorités, comme la protection des écoles juives qui monopolisaient depuis janvier pas moins de 4700 policiers et gendarmes, excusez du peu ! Comme dans la Ferme des animaux d’Orwell, il semble que certains soient plus égaux que d’autres…

Les renseignements étaient connus, une partie des terroristes aussi. Que devons-nous en conclure ? Que l’Etat se contrefiche de votre sécurité tant que lui-même n’est pas en cause. Après 130 morts, il doit redorer son blason et mettre, temporairement, son je m’en foutisme en sommeil.

Le manque d’effectifs est déploré par tous les spécialistes, Marc Trévidic en tête. « Nous n’avons pas assez d’enquêteurs » dit-il. En tout cas, ce n’est pas seulement ce manque d’hommes qui est à mettre en cause pour toutes les erreurs qui se sont produites dans cette affaire, si ? Ce serait bien trop facile. Des récidivistes identifiés vont et viennent dans notre pays, partent et reviennent de Syrie, prennent l’avion partout en Europe sans problème. La réalité est là. On le lit même dans le Figaro : « Qu'ils soient français ou étrangers, les djihadistes prennent l'avion et franchissent les frontières comme on prend le métro! » Toujours dans cet article, un ex-magistrat antiterroriste s’exprime sur la question : «Ils passent souvent avec leurs vrais passeports. Même pas des documents falsifiés!» Nous avons affaire soit à de gros nuls, soit à des traîtres. Ou aux deux en même temps !

Quasiment tous les auteurs (hors les « migrants ») des attentats du Vendredi 13 étaient fichés et repérés : Samy Amimour, frappé par un mandat d'arrêt international mais rentré tranquillement en France pour participer aux attentats ou Omar Ismaïl Mostefaï, fiché « S » (sûreté de l’Etat) dès 2010. Ce dernier avait, de plus, été « selon Ankara, signalé deux fois à Paris pour son appartenance à la mouvance jihadiste. La police turque "a informé la police française en décembre 2014 et janvier 2015" à son propos (il était entré sur le territoire turc en 2013, pour ensuite certainement rallier la Syrie), et "nous n'avons jamais eu de retour de la France", a affirmé un responsable turc. » Même chose du côté des « Belges » de Molenbeek… Un enquêteur affirme que les services belges ne sont pas meilleurs que les nôtres : « alors qu'ils ont la plus grosse proportion de départs en Syrie des pays occidentaux, les Belges ne sont pas au niveau. » Pour noircir encore le tableau, on constate que les échanges de renseignements entre pays laissent énormément à désirer, ce qui explique combien les terroristes peuvent aller d’un Etat à un autre sans soucis…

Des renseignements provenant d’autres pays, la France en a pourtant bien reçus! Et pas des moindres ! Les services algériens avaient prévenu de l’imminence d’une attaque. Plus scandaleux encore, l’ancien directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, a ainsi affirmé que les services secrets syriens avaient la liste des combattants djihadistes français opérant en Syrie et qu’ils l’ont proposée à la France. Mais Manuel Valls l’a refusée ! Pourquoi ? Car cette liste provenait des services de Bachar al-Assad et il était impensable de traiter avec un tyran !

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La politique extérieure de la France : une cause majeure

Reprenons ici les propos de bon sens du président syrien Bachar al-Assad :

« Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l’expansion du terrorisme. On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n’ont pas écouté. »

Ecoutons maintenant des avis venus d’Algérie. En premier lieu, le général à la retraite Abdelaziz Medjahed, qui déclare ceci :

« La France a joué avec le feu et elle s’est brûlée. Tout cela est le résultat de la politique française. La France, la Turquie et le Qatar ont encouragé le terrorisme et ils l'ont fabriqué en Syrie et en Libye. Ce qui s'est passé vendredi dernier, c'est l'arroseur arrosé.»

Amar Ghoul, ministre algérien du Tourisme et de l'artisanat est définitif : « La France récolte ce qu'elle a semé en Syrie et en Libye. La France et les autres pays s'attendaient à quoi ? ». On se le demande… En tout cas, l’exécutif français ne compte certainement pas changer son fusil d’épaule envers ses chers alliés qataris et saoudiens, soutiens inconditionnels de l’islamisme radicalo-terroriste dans le monde entier. Manuel Valls feint d’y croire dur comme fer: l’Arabie Saoudite et le Qatar lutteraient contre l’Etat Islamique ! Il n’y a pas de raison d’en douter ! Le fait qu'ils financent sur notre propre sol des mosquées salafistes, ça ne compte pas! Il existerait même un lien entre le régime de Bachar et l’Etat Islamique nous assure ce super-menteur qui continue à trahir la France par lâcheté et mercantilisme. Responsables de la situation actuelle, ils le sont : lui, son gouvernement et son ridicule président. Mais n’oublions pas tous ceux qui les ont précédés, les mêmes mais avec une autre étiquette, l’infâme Sarkozy en tête qui détruisit la Libye avec BHL comme ministre de la guerre !

Les raisons idéologiques : source de futurs désastres

Dans notre société moderne minée par le laxisme et le manque de couilles, le terrorisme idéologique qu’on peut nommer droit-de-l-hommisme ou marxisme culturel, a une responsabilité écrasante. Les Français et les Européens, en perdant leur âme véritable, seul réel rempart à la chienlit que nous connaissons, se sont affaiblis, ont tout accepté et en ont redemandé. Ils ont maintenu, soutenu et loué par paresse, faiblesse et ignorance un système qui n’a fait que les nier et les mener dans le mur. Les représentants soi-disant démocratiques qu’ils ont choisis leur ont imposé des millions d’immigrés non-blancs et inassimilables. La voilà la vraie raison : la présence de dizaines de millions de musulmans sur notre sol. Population qui fait de plus en plus la pluie et le beau temps chez nous et que la pseudo-justice gauchiste excuse systématiquement (voir le problème des récidivistes). Un bon nombre de ces non-Européens ne se reconnaît pas ou plus dans la société multiculturelle qu’ils se sont vus imposer (comme nous) par une oligarchie ne rêvant que de les fondre eux aussi dans une humanité égalitariste, marchande et dénuée de toute identité. Parmi ces millions de musulmans, combien sont en cours de radicalisation ? Combien se radicaliseront demain ? Combien convertiront-ils d’Européens de souche ? Nous n’avons pas fini de nous opposer au terrorisme, croyez-moi…  Ils sont partout: 1200 fiches "S" rien qu'en Saint-Saint-Denis! 10.500 radicaux islamistes fichés "S" sur tout le territoire! On les trouve même à côté de chez vous ou travaillant dans les centrales nucléaires. S’en débarrasser signifierait prendre des mesures radicales et inédites (comme la remigration) qui ne risquent pas d’être à l’ordre du jour ces prochaines années…

Heureusement que nous voyons nos peuples européens se réveiller peu à peu et commencer à comprendre la situation mortifère qui est celle de notre continent. Car, pour ce qui est de nos classes politiques, en Europe occidentale tout du moins, le changement, ce n’est pas pour maintenant (sauf, pour la France, le FN  qui a bien sûr eu des positions de très bon sens comme le montre ici ce discours de Marion Maréchal Le Pen à l'assemblée). On parle de frontières, de déchéance de nationalité, de peine de mort parfois... oui mais… cela solutionnera-t-il totalement le problème des millions d’inassimilables qui sont ici chez eux et dont la démographie risque en plus de nous emporter dans un futur très proche?

Prochain volet de ce Regard sur l'actu la semaine prochaine.

Rüdiger / C.N.C.

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

Stumbling to War With Russia?

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Stumbling to War With Russia?

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Ex: http://www.lewrockwell.com

Turkey’s decision to shoot down a Russian warplane was a provocative and portentous act.

That Sukhoi Su-24, which the Turks say intruded into their air space, crashed and burned — in Syria. One of the Russian pilots was executed while parachuting to safety. A Russian rescue helicopter was destroyed by rebels using a U.S. TOW missile. A Russian marine was killed.

“A stab in the back by the accomplices of terrorists,” said Vladimir Putin of the first downing of a Russian warplane by a NATO nation in half a century. Putin has a point, as the Russians are bombing rebels in northwest Syria, some of which are linked to al-Qaida.

As it is impossible to believe Turkish F-16 pilots would fire missiles at a Russian plane without authorization from President Tayyip Recep Erdogan, we must ask: Why did the Turkish autocrat do it?

Why is he risking a clash with Russia?

Answer: Erdogan is probably less outraged by intrusions into his air space than by Putin’s success in securing the Syrian regime of Bashar Assad, whom Erdogan detests, and by relentless Russian air strikes on Turkmen rebels seeking to overthrow Assad.

Imperiled strategic goals and ethnicity may explain Erdogan. But what does the Turkish president see down at the end of this road?

And what about us? Was the U.S. government aware Turkey might attack Russian planes? Did we give Erdogan a green light to shoot them down?

These are not insignificant questions.

For Turkey is a NATO ally. And if Russia strikes back, there is a possibility Ankara will invoke Article V of NATO and demand that we come in on their side in any fight with Russia.

And Putin was not at all cowed. Twenty-four hours after that plane went down, his planes, ships and artillery were firing on those same Turkmen rebels and their jihadist allies.

Politically, the Turkish attack on the Sukhoi Su-24 has probably aborted plans to have Russia join France and the U.S. in targeting ISIS, a diplomatic reversal of the first order.

Indeed, it now seems clear that in Syria’s civil war, Turkey is on the rebel-jihadist side, with Russia, Iran and Hezbollah on the side of the Syrian regime.

But whose side are we on?

As for what strategy and solution President Obama offers, and how exactly he plans to achieve it, it remains an enigma.

Nor is this the end of the alarming news.

According to The Times of Israel, Damascus reports that, on Monday, Israel launched four strikes, killing five Syrian soldiers and eight Hezbollah fighters, and wounding others.

Should Assad or Hezbollah retaliate, this could bring Israel more openly into the Syrian civil war.

And if Israel is attacked, the pressure on Washington to join her in attacking the Syrian regime and Hezbollah would become intense.

Yet, should we accede to that pressure, it could bring us into direct conflict with Russia, which is now the fighting ally of the Assad regime.

Something U.S. presidents conscientiously avoided through 45 years of Cold War — a military clash with Moscow — could become a real possibility. Does the White House see what is unfolding here?

Elsewhere, yet another Russia-NATO clash may be brewing.

In southern Ukraine, pylons supporting the power lines that deliver electricity to Crimea have been sabotaged, blown up, reportedly by nationalists, shutting off much of the electric power to the peninsula.

Repair crews have been prevented from fixing the pylons by Crimean Tatars, angry at the treatment of their kinfolk in Crimea.

In solidarity with the Tatars, Kiev has declared that trucks carrying goods to Crimea will not be allowed to cross the border.

A state of emergency has been declared in Crimea.

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Russia is retaliating, saying it will not buy produce from Ukraine, and may start cutting off gas and coal as winter begins to set in.

Ukraine is as dependent upon Russia for fossil fuels as Crimea is upon Ukraine for electricity. Crimea receives 85 percent of its water and 80 percent of its electricity from Ukraine.

Moreover, Moscow’s hopes for a lifting of U.S. and EU sanctions, imposed after the annexation of Crimea, appear to be fading.

Are these events coordinated? Has the U.S. government given a go-ahead to Erdogan to shoot down Russian planes? Has Obama authorized a Ukrainian economic quarantine of Crimea?

For Vladimir Putin is not without options. The Russian Army and pro-Russian rebels in southeast Ukraine could occupy Mariupol on the Black Sea and establish a land bridge to Crimea in two weeks.

In Syria, the Russians, with 4,000 troops, could escalate far more rapidly than either us or our French allies.

As of today, Putin supports U.S.-French attacks on ISIS. But if we follow the Turks and begin aiding the rebels who are attacking the Syrian army, we could find ourselves eyeball to eyeball in a confrontation with Russia, where our NATO allies will be nowhere to be found.

Has anyone thought this through?

vendredi, 27 novembre 2015

Guy Mettan et la Russie

 

Guy Mettan et la Russie

Conférence de l'ASIN (Association pour une Suisse Indépendante et Neutre), Genève, 21 novembre 2015

Geopolítica en el entorno del Mar Negro

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Geopolítica en el entorno del Mar Negro

jeudi, 26 novembre 2015

Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

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Robert Steuckers :
Réflexions sur la géopolitique et l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée

Dérives multiples en marge de la crise grecque

La crise grecque est majoritairement perçue comme une crise économique et monétaire, détachée de tout contexte historique et géopolitique. Les technocrates et les économistes, généralement des bricoleurs sans vision ni jugeote, englués dans un présentisme infécond, n’ont nullement réfléchi à la nécessité, pour l’Europe, de se maintenir solidement dans cet espace est-méditerranéen, dont la maîtrise lui assure la paix. Sans présence forte dans cet espace, l’Europe est déforcée. Ce raisonnement historique est pourtant établi : les croisades, l’intervention aragonaise en Grèce au 14ème siècle (avec la caste guerrière des Almogavares), etc. montrent clairement que ce fut toujours une nécessité vitale d’ancrer une présence européenne dans cet archipel hellénique, menacé par les faits turc et musulman. L’absence de mémoire historique,entretenue par les tenants de nos technocraties banquières et économistes, a fait oublier cette vérité incontournable de notre histoire : la gestion désastreuse de la crise grecque le montre à l’envi.

Erdogan, Toynbee et la dynamique turque

La puissance régionale majeure dans cet espace est aujourd’hui la Turquie d’Erdogan, même si toute puissance véritable, de nos jours, est tributaire, là-bas, de la volonté américaine, dont l’instrument est la flotte qui croise dans les eaux de la Grande Bleue. Trop peu nombreux sont les décideurs européens qui comprennent les ressorts anciens de la dynamique turque dans cette région, qui donne accès à la Mer Noire, aux terres noires d’Ukraine, au Danube, au Caucase, au Nil (et donc au cœur de l’Afrique orientale), à la Mer Rouge et au commerce avec les Indes. Comprendre la géopolitique à l’œuvre depuis toujours, dans ce point névralgique du globe, même avant toute présence turque, est un impératif de lucidité politique. Nous avons derrière nous sept siècles de confrontation avec le fait turc-ottoman mais c’est plutôt dans l’histoire antique qu’il convient de découvrir comment, dans la région, le territoire en lui-même confère un pouvoir, réel ou potentiel, à qui l’occupe. C’est le byzantinologue Arnold J. Toynbee, directeur et fondateur du « Royal Institute of International Affairs » (RIIA), et par là même inspirateur de bon nombre de stratégies britanniques (puis américaines), qui a explicité de la manière la plus claire cette dynamique que pas un responsable européen à haut niveau ne devrait perdre de vue : la domination de l’antique Bithynie, petit territoire situé juste au-delà du Bosphore en terre anatolienne, permet, s’il y a impulsion adéquate, s’il y a « response » correcte au « challenge » de la territorialité bithynienne (pour reprendre le vocabulaire de Toynbee), la double maîtrise de l’Egée et de la Mer Noire. Rome devient maîtresse de ces deux espaces maritimes après s’être assurée du contrôle de la Bithynie (au prix des vertus de César, insinuaient les méchantes langues romaines…). Plus tard, cette Bithynie deviendra le territoire initial du clan d’Osman (ou Othman) qui nous lèguera le terme d’« ottoman ».

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Une Grèce antique pontique et méditerranéenne

On parle souvent de manière figée de la civilisation grecque antique, en faisant du classicisme non dynamique à la manière des cuistres, en imaginant une Grèce limitée tantôt à l’aréopage d’Athènes tantôt au gymnase de Sparte, tantôt aux syllogismes de ses philosophes ou à la géométrie de ses mathématiciens, une Grèce comme un îlot isolé de son environnement méditerranéen et pontique. Le point névralgique de cette civilisation, bien plus complexe et bien plus riche que les petits professeurs classicistes ne l’imaginaient, était le Bosphore, clef de l’ensemble maritime Egée/Pont Euxin. Le Bosphore liait la Grèce égéenne à la Mer Noire, la Crimée et l’Ukraine, d’où lui venait son blé et, pour une bonne part, son bois et ses gardes scythes, qui assuraient la police à Athènes. La civilisation hellénique est donc un ensemble méditerranéen et pontique, mêlant divers peuples, de souches européennes et non européennes, en une synthèse vivante, où les arrière-pays balkaniques, les Thraces et les Scythes, branchés sur l’Europe du Nord finno-ougrienne via les fleuves russes, ne sont nullement absents. L’espace hellénique, la future Romania d’Orient hellénophone, l’univers byzantin possèdent donc une dimension pontique et l’archipel proprement hellénique est la pointe avancée de ce complexe balkano-pontique, situé au sud du cours du Danube. En ce sens, l’espace grec d’aujourd’hui, où s’étaient concentrées la plupart des Cités-Etats de la Grèce classique, est le prolongement de l’Europe danubienne et balkanique en direction du Levant, de l’Egypte et de l’Afrique. S’il n’est pas ce prolongement, si cet espace est coupé de son « hinterland » européen, il devient ipso facto le tremplin du Levant et, éventuellement, de l’Egypte, si d’aventure elle redevenait une puissance qui compte, comme au temps de Mehmet Ali, en direction du cœur danubien de l’Europe.

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bithynia.gifToynbee, avec sa thèse bithynienne, a démontré, lui, que si l’hellénité (romaine ou byzantine) perd la Bithynie proche du Bosphore et disposant d’une façade pontique, la puissance qui s’en empareraitpourrait aiséments’étendre dans toutes les directions : vers les Balkans et le Danube, vers la Crimée, la Mer Noire et le cours des grands fleuves russes, vers le Caucase (la Colchide), tremplin vers l’Orient perse, vers l’Egypte en longeant les côtes syrienne, libanaise, palestinienne et sinaïque, vers le Nil, artère menant droit au cœur de l’Afrique orientale, vers la Mer Rouge qui donne accès au commerce avec l’Inde et la Chine, vers la Mésopotamie et le Golfe Persique. L’aventure ottomane, depuis la base initiale des territoires bithynien et péri-bithynien d’Osman, prouve largement la pertinence de cette thèse. L’expansion ottomane a créé un verrou d’enclavement contre lequel l’Europe a buté pendant de longs siècles. La Turquie kémaliste, en rejetant l’héritage ottoman, a toutefois conservé un pouvoir régional réel et un pouvoir global potentiel en maintenant le territoire bithynien sous sa souveraineté. Même si elle n’a plus les moyens techniques, donc militaires, de reprendre l’expansion ottomane, la Turquie actuelle, post-kémaliste, garde des atouts précieux, simplement par sa position géographique qui fait d’elle, même affaiblie, une puissance régionale incontournable.

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Une Turquie ethniquement et religieusement fragmentée derrière un unanimisme apparent

Le fait turc consiste en un nationalisme particulier greffé sur une population, certes majoritairement turque et musulmane-sunnite, mais hétérogène si l’on tient compte du fait que ces citoyens turcs ne sont pas nécessairement les descendants d’immigrants guerriers venus d’Asie centrale, berceau des peuples turcophones : beaucoup sont des Grecs ou des Arméniens convertis en surface, professant un islam édulcoré ou un laïcisme antireligieux ; d’autres sont des Kurdes indo-européens sunnites ou des Arabes sémitiques également sunnites ; d’autres encore descendent d’immigrants balkaniques islamisés ou de peuples venus de la rive septentrionale de la Mer Noire ; à ces fractures ethniques, il convient d’ajouter les clivages religieux: combien de zoroastriens en apparence sunnites ou alévites, combien de derviches à la religiosité riche et séduisante, combien de Bosniaquesslaves dont les ancêtres professaient le manichéisme bogomile, combien de chiites masqués chez les Kurdes ou les Kurdes turcisés, toutes options religieuses anciennes et bien ancrées que l’Européen moyen et les pitres politiciens, qu’il élit, sont incapables de comprendre ?


Le nationalisme turc de facture kémaliste voulait camper sur une base géographique anatolienne qu’il espérait homogénéiser et surtout laïciser, au nom d’un tropisme européen. Le nationalisme nouveau, porté par Erdogan, l’homme qui a inauguré l’ère post-kémaliste, conjugue une option géopolitique particulière, celle qui combine l’ancienne dynamique ottomane avec l’idéal du califat sunnite. Les Kurdes, jadis ennemis emblématiques du pouvoir kémaliste et militaire, sont devenus parfois, dans le discours d’Erdogan, des alliés potentiels dans la lutte planétaire amorcée par les sunnites contre le chiisme ou ses dérivés. Mais tous les Kurdes, face à l’acteur récent qu’est l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ne se sentent pas proches de ce fondamentalisme virulent et ne souhaitent pas, face à un sunnisme militant et violent, céder des éléments d’émancipation traditionnels, légués par leurs traditions gentilices indo-européennes, par un zoroastrisme diffus se profilant derrière un sunnisme de façade et de convention, etc.

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Erdogan toutefois, avec son complice l’ancien président turc Gül, avait avancé l’hypothèse d’un néo-ottomanisme affable, promettant, avec le géopolitologue avisé Davoutoglu, « zéro conflits aux frontières ». Cette géopolitique de Davoutoglu se présentait, avant les dérapages plus ou moins pro-fondamentalistes d’Erdogan et le soutien à l’Etat islamique contre les Alaouites pro-chiites du pouvoir syrien, comme une ouverture bienveillante des accès qu’offre le territoire turc, union des atouts géographiques bithynien et anatolien.

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Echec du néo-ottomanisme

L’Europe, si elle avait été souveraine et non pas gouvernée par des canules et des ignorants, aurait parfaitement pu admettre la géopolitique de Davoutoglu, comme une sorte d’interface entre le bloc européen (de préférence libéré de l’anachronisme « otanien ») et le puzzle complexe et explosif du Levant et du Moyen-Orient, que le néo-ottomanisme déclaré aurait pu apaiser et, par la même, il aurait annihilé certains projets américains de balkaniser durablement cette région en y attisant la lutte de tous contre tous, selon la théorie de Donald M. Snow (l’intensification maximale du désordre par les uncivilwars).

Cependant l’Europe, entre la parution des premiers écrits géopolitiques et néo-ottomanistes de Davoutoglu et les succès de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, a connu un ressac supplémentaire, qui se traduit par une forme nouvelle d’enclavement : elle n’a plus aucune entrée au Levant, au Moyen-Orient ou même en Afrique du Nord, suite à l’implosion de la Libye. La disparition du contrôle des flux migratoires par l’Etat libyen fait que l’Europe se trouve assiégée comme avant le 16ème siècle : elle devient le réceptacle d’un trop-plein de population (essentiellement subsaharienne) et cesse d’être la base de départ d’un trop-plein de population vers les Nouveaux Mondes des Amériques et de l’Océanie. Elle n’est plus une civilisation qui rayonne, mais une civilisation que l’on hait et que l’on méprise (aussi parce que les représentants officiels de cette civilisation prônent les dérives du festivisme post-soixante-huitard qui révulsent Turcs, Africains et Arabo-Musulmans).

Dimensions adriatiques

Si cette civilisation battue en brèche perd tous ses atouts en Méditerranée orientale et si la Grèce devient un maillon faible dans le dispositif européen, ce déclin irrémédiable ne pourra plus prendre fin. Raison majeure, pour tous les esprits qui résistent aux dévoiements imposés, de relire l’histoire européenne à la lumière des événements qui ont jalonné l’histoire du bassin oriental de la Méditerranée, de l’Adriatique et de la République de Venise (et des autres Cités-Etats commerçantes et thalassocratiques de la péninsule italienne). L’Adriatique est la portion de la Méditerranée qui s’enfonce le plus profondément vers l’intérieur des terres et, notamment, vers les terres, non littorales, où l’allemand est parlé, langue la plus spécifiquement européenne, exprimant le plus profondément l’esprit européen. La Styrie et la Carinthie sont des provinces autrichiennes germanophones en prise sur les réalités adriatiques et donc méditerranéennes, liées territorialement à la Vénétie. L’Istrie, aujourd’hui croate, était la base navale de la marine austro-hongroise jusqu’au Traité de Versailles. L’Adriatique donne accès au bassin oriental de la Méditerranée et c’est la maîtrise ininterrompue de ses eaux qui a fait la puissance de Venise, adversaire tenace de l’Empire ottoman. Venise était présente en Méditerranée orientale, Gênes en Crimée, presqu’île branchée sur les routes de la soie, laissées ouvertes par les Tatars avant qu’ils ne se soumettent à la Sublime Porte. Cette géopolitique vénitienne, trop peu arcboutée sur une masse territoriale assez vaste et substantielle, n’est peut-être plus articulable telle quelle aujourd’hui : aucun micro-Etat, de dimension urbaine ou ne disposant pas d’une masse de plusieurs dizaines de millions d’habitants, ne pourrait fonctionner aujourd’hui de manière optimale ni restituer une géopolitique et une thalassopolitique de grande ampleur, suffisante pour sortir justement toute la civilisation européenne de l’impasse et de l’enclavement dans lesquels elle chavire de nos jours.

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Double atout d’une géostratégie néo-vénitienne

Le concert européen pourrait déployer unenouvelle géopolitique vénitienne, qui serait une perspective parmi bien d’autres tout aussi fécondes et potentielles, pour sortir de l’impasse actuelle ; cette géopolitique vénitienne devrait dès lors être articulée par un ensemble cohérent, animé par une vision nécessairement convergente et non plus conflictuelle. Cette vision pourrait s’avérer très utile pour une projection européenne efficace vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers l’espace pontique. Venise, et Gênes, se projetaient vers le bassin oriental de la Méditerranée et vers la Mer Noire, au-delà du Bosphore tant que Byzance demeurait indépendante. Cette double projection donnait accès aux routes de la soie, au départ de la Crimée vers la Chine et aussi, mais plus difficilement au fil des vicissitudes qui ont affecté l’histoire du Levant, au départ d’Antioche et des ports syriens et libanais vers les routes terrestres qui passaient par la Mésopotamie et la Perse pour amener les caravanes vers l’Inde ou le Cathay.

La présence des villes marchandes italiennes à Alexandrie d’Egypte donnait aussi accès au Nil, à cette artère nilotique qui plongeait, au-delà des cataractes vers les mystères de l’Afrique subsaharienne et vers le royaume chrétien d’Ethiopie. Les constats que nous induisent à poser une observation des faits géopolitiques et géostratégiques de l’histoire vénitienne et génoise devraient tout naturellement amener un concert européen sérieux, mener par des leaders lucides, à refuser tout conflit inutile sur le territoire de l’Ukraine actuelle car ce territoire donne accès aux nouvelles routes qui mènent de l’Europe occidentale à la Chine, que celles-ci soient ferroviaires (les projets allemands, russes et chinois de développement des trains à grande vitesse et à grande capacité) ou offre le transit à un réseau d’oléoducs et de gazoducs. Aucune coupure ne devrait entraver le développement de ces voies et réseaux. De même, les territoires libanais, syriens et irakiens actuels, dans l’intérêt d’un concert européen bien conçu, devraient ne connaître que paix et harmonie, afin de restaurer dans leur plénitude les voies d’accès aux ex-empires persans, indiens et chinois. Le regard vénitien ou génois que l’on pourrait jeter sur les espaces méditerranéen oriental et pontique permettrait de générer des stratégies de désenclavement.

L’Europe est ré-enclavée !

Aujourd’hui, nous vivons une période peu glorieuse de l’histoire européenne, celle qui est marquée par son ré-enclavement, ce qui implique que l’Europe a perdu tous les atouts qu’elle avait rudement acquis depuis la reconquista ibérique, la lutte pluriséculaire contre le fait ottoman, etc. Ce ré-enclavement est le résultat de la politique du nouvel hegemon occidental, les Etats-Unis d’Amérique. Ceux-ci étaient les débiteurs de l’Europe avant 1914. Après le désastre de la première guerre mondiale, ils en deviennent les créanciers. Pour eux, il s’agit avant tout de maintenir le vieux continent en état de faiblesse perpétuelle afin qu’il ne reprenne jamais plus du poil de la bête, ne redevienne jamais leur créancier. Pour y parvenir, il faut ré-enclaver cette Europe pour que, plus jamais, elle ne puisse rayonner comme elle l’a fait depuis la découverte de l’Amérique et depuis les explorations portugaises et espagnoles du 16ème siècle. Cette stratégie qui consiste à travailler à ré-enclaver l’Europe est la principale de toutes les stratégies déployées par le nouvel hegemon d’après 1918.

versailles.pngMême s’ils ne signent pas le Traité de Versailles, les Etats-Unis tenteront, dès la moitié des années 20, de mettre l’Europe (et tout particulièrement l’Allemagne) sous tutelle via une politique de crédits. Parallèlement à cette politique financière, les Etats-Unis imposent dans les années 20 des principes wilsoniens de droit international, faussement pacifistes, visant à priver les Etats du droit à faire la guerre, surtout les Etats européens, leurs principaux rivaux, et le Japon, dont ils veulent s’emparer des nouvelles conquêtes dans le Pacifique. On peut évidemment considérer, à première vue mais à première vue seulement, que cette volonté de pacifier le monde est positive, portée par un beau projet philanthropique. L’objectif réel n’est pourtant pas de pacifier le monde, comme on le perçoit parfaitement aujourd’hui au Levant et en Mésopotamie, où les Etats-Unis, via leur golem qu’est Daech, favorisent « l’intensification maximale du désordre ». L’objectif réel est de dépouiller tout Etat, quel qu’il soit, quelle que soient ses traditions ou les idéologies qu’il prône, de sa souveraineté. Aucun Etat, fût-il assiégé et étouffé par ses voisins, fût-il placé par ses antécédents historiques dans une situation d’in-viabilité à long terme à cause d’une précédente mutilation de son territoire national, n’a plus le droit de rectifier des situations dramatiques qui condamnent sa population à la misère, à l’émigration ou au ressac démographique. Or la souveraineté, c’était, remarquait Carl Schmitt face au déploiement de ce wilsonisme pernicieux, la capacité de décider de faire la guerre ou de ne pas la faire, pour se soustraire à des situations injustes ou ingérables. Notamment, faire la guerre pour rompre un encerclement fatidique ou un enclavement qui barrait la route à la mer et au commerce maritime, était considéré comme légitime. Le meilleur exemple, à ce titre, est celui de la Bolivie enclavée au centre du continent sud-américain, suite à une guerre du 19ème siècle, où le Pérou et le Chili lui avaient coupé l’accès au Pacifique : le problème n’est toujours pas résolu malgré l’ONU. De même, l’Autriche, vaincue par Napoléon, est privée de son accès à l’Adriatique par l’instauration des « départements illyriens » ; en 1919, Clémenceau lui applique la même politique : la naissance du royaume de Yougoslavie lui ôte ses bases navales d’Istrie (Pola), enlevant par là le dernier accès des puissances centrales germaniques à la Méditerranée. L’Autriche implose, plonge dans la misère et accepte finalement l’Anschluss en 1938, dont la paternité réelle revient à Clémenceau.

Versailles et le wilsonisme bétonnent le morcellement intra-européen

Ensuite, pour l’hegemon, il faut conserver autant que possible le morcellement territorial de l’Europe. Déjà, les restrictions au droit souverain de faire la guerre gèle le tracé des frontières, souvent aberrant en Europe, devenu complètement absurde après les traités de la banlieue parisienne de 1919-1920, lesquels rendaient impossible tout regroupement impérial et, plus précisément, toute reconstitution, même pacifique, de l’ensemble danubien austro-hongrois, création toute naturelle de la raison vitale et historique. Ces traités signés dans la banlieue parisienne morcellent le territoire européen entre un bloc allemand aux nouvelles frontières militairement indéfendables, « démembrées » pour reprendre le vocabulaire de Richelieu et de Haushofer, et une Russie soviétique qui a perdu les glacis de l’Empire tsariste (Pays Baltes, Finlande, Bessarabie, Volhynie, etc.). Le double système de Versailles (de Trianon, Sèvres, Saint-Germain, etc.) et des principes wilsoniens, soi-disant pacifistes, entend bétonner définitivement le morcellement de la « Zwischeneuropa » entre l’Allemagne vaincue et l’URSS affaiblie par une guerre civile atroce.

La situation actuelle en découle : les créations des traités iniques de la banlieue parisienne, encore davantage morcelées depuis l’éclatement de l’ex-Yougoslavie et de l’ex-Tchécoslovaquie, sans oublier le démantèlement des franges ouest de la défunte Union Soviétique, permet aujourd’hui aux Etats-Unis de soutenir les revendications centrifuges tantôt de l’une petite puissance résiduaire tantôt de l’autre, flattées de recevoir, de toute la clique néoconservatrice et belliciste américaine, le titre louangeur de « Nouvelle Europe » audacieuse face à une « Vieille Europe » froussarde (centrée autour du binôme gaullien/adenauerien de la Françallemagne ou de l’Europe carolingienne), exactement comme l’Angleterre jouait certaines de ces petites puissances contre l’Allemagne et la Russie, selon les dispositifs diplomatiques de Lord Curzon, ou comme la France qui fabriquait des alliances abracadabrantes pour « prendre l’Allemagne en tenaille », obligeant le contribuable français à financer des budgets militaires pharaoniques, notamment en Pologne, principale puissance de la « Zwischeneuropa », censée remplacer, dans la stratégie française ce qu’était l’Empire ottoman contre l’Autriche des Habsbourg ou ce qu’était la Russie lors de la politique de revanche de la Troisième République, soit un « rouleau compresseur, allié de revers », selon la funeste habitude léguée par François I au 16ème siècle. La Pologne était donc ce « nouvel allié de revers », moins lourd que l’Empire ottoman ou que la Russie de Nicolas II mais suffisamment armé pour rendre plus difficile une guerre sur deux fronts.

Depuis les années 90, l’OTAN a réduit les effectifs de la Bundeswehr allemande, les a mis à égalité avec ceux de l’armée polonaise qui joue le jeu antirusse que l’Allemagne ne souhaitait plus faire depuis le début des années 80. La « Zwischeneuropa » est mobilisée pour une stratégie contraire aux intérêts généraux de l’Europe.

Des séparatismes qui arrangent l’hegemon

Dans la partie occidentale de l’Europe, des mouvements séparatistes sont médiatiquement entretenus, comme en Catalogne, par exemple, pour promouvoir des idéologies néo-libérales (face à d’anciens Etats jugés trop protectionnistes ou trop « rigides ») ou des gauchismes inconsistants, correspondant parfaitement aux stratégies déconstructivistes du festivisme ambiant, stratégies favorisées par l’hegemon, car elles permettent de consolider les effets du wilsonisme. Ce festivisme est pleinement favorisé car il se révèle l’instrument idéal pour couler les polities traditionnelles, pourtant déjà solidement battues en brèche par soixante ou septante ans de matraquage médiatique abrutissant, mais jugées encore trop « politiques » pour plaire à l’hegemon, qui, sans discontinuer, fabrique à la carte des cocktails affaiblissants, chaque fois adaptés à la dimension vernaculaire où pointent des dissensus exploitables. Cette adaptation du discours fait croire, dans une fraction importante des masses, à l’existence d’une « identité » solide et inébranlable, ce qui permet alors de diffuser un discours sournois où la population imagine qu’elle défend cette identité, parce qu’on lui fabrique toutes sortes de gadgets à coloration vernaculaire ; en réalité, derrière ce théâtre de marionnettes qui capte toutes les attentions des frivoles, on branche des provinces importantes des anciens Etats non pas sur une Europe des ethnies charnelles, ainsi que l’imaginent les naïfs, mais sur les réseaux mondiaux de dépolitisation générale que sont les dispositifs néo-libéraux et/ou festivistes, afin qu’in fine tous communient, affublé d’un T-shirt et d’un chapeau de paille catalan ou basque, flamand ou wallon, etc. dans la grande messe néo-libérale ou festiviste, sans jamais critiquer sérieusement l’inféodation à l’OTAN.

Rendre tous les Etats « a-démiques »

Ainsi, quelques pans entiers du vieil et tenace ennemi des réseaux calvinistes/puritains anglo-américains sont encore davantage balkanisés : l’ancien Empire de Charles-Quint se disloque encore pour rendre tous ses lambeaux totalement «invertébrés » (Ortega y Gasset !). Les Bretons et les Occitans, eux, ne méritent aucun appui, contrairement aux autres : s’ils réclament autonomie ou indépendance, ils commettent un péché impardonnable car ils visent la dislocation d’un Etat occidentiste, dont le fondamentalisme intrinsèque, pure fiction manipulatrice, ne se réclame pas d’un Dieu biblique comme en Amérique mais d’un athéisme éradicateur. Les Bretons ne revendiquent pas la dissolution d’une ancienne terre impériale et européenne mais d’un Etat déjà « adémique », de « a-demos », de « sans peuple » (« a » privatif + démos, peuple en grec, ce néologisme ayant été forgé par le philosophe italien Giorgio Agamben). Il faut donc les combattre et les traiter de ploucs voire de pire encore. La stratégie du morcellement permanent du territoire vise, de fait, à empêcher toute reconstitution d’une réalité impériale en Europe, héritière de l’Empire de Charles-Quint ou de la « Grande Alliance », mise en exergue par l’historien wallon Luc Hommel, spécialiste de l’histoire du fait bourguignon. La différence entre les indépendantismes anti-impériaux, néfastes, et les indépendantismes positifs parce qu’hostiles aux Etats rénégats, qui, par veulerie intrinsèque, ont apostasié l’idéal d’une civilisation européenne unifiée et combattive, ne doit pas empêcher la nécessaire valorisation de la variété européenne, selon les principes mis en exergue par le théoricien breton Yann Fouéré qui nous parlait de « lois de la variété requise ».

Des tissus de contradictions

En Flandre, il faut combattre toutes les forces, y compris celles qui se disent « identitaires », qui ne revendiquent pas un rejet absolu de l’OTAN et des alliances nous liant aux puissances anglo-saxonnes qui articulent contre l’Europe le réseau ECHELON. Ces forces pseudo-identitaires sont prêtes à tomber, par stupidité crasse, dans tous les pièges du néo-libéralisme. En Wallonie, on doit rejeter la tutelle socialiste qui, elle, a été la première à noyer la Belgique dans le magma de l’OTAN, que les adversaires de cette politique atlantiste nommaient le « Spaakistan », rappelle le Professeur Coolsaet (RUG).

En Wallonie, les forces dites « régionales » ou « régionalistes » sont en faveur d’un développement endogène et d’un projet social non libéral mais sans redéfinir clairement la position de la Wallonie dans la grande région entre Rhin et Seine. La littérature wallonne, en la personne du regretté Gaston Compère, elle, resitue ces régions romanophones de l’ancien Saint-Empire dans le cadre bourguignon et les fait participer à un projet impérial et culturel, celui de Charles le Téméraire, tout en critiquant les forces urbaines (et donc non traditionnelles de Flandre et d’Alsace) pour avoir torpillé ce projet avec la complicité de l’« Universelle Aragne », Louis XI, créateur de l’Etat coercitif moderne qui viendra à bout de la belle France des Riches Heures du Duc de Berry, de Villon, Rutebeuf et Rabelais.

Compère inverse la vulgate colportée sur les divisions de la Belgique : il fait des villes flamandes les complices de la veulerie française et des campagnes wallonnes les protagonistes d’un projet glorieux, ambitieux et prestigieux, celui du Duc de Bourgogne, mort à Nancy en 1477. Certes Compère formule là, avec un magnifique brio, une utopie que la Wallonie actuelle, plongée dans les eaux glauques de la crapulerie politique de ses dirigeants indignes, est aujourd’hui incapable d’assumer, alors que la Flandre oublie sa propre histoire au profit d’une mythologie pseudo-nationaliste reposant sur un éventail de mythes contradictoires où se télescopent surtout une revendication catholique (le peuple pieux) contre les importations jacobines de la révolution française et une identification au protestantisme du 16ème siècle, dont les iconoclastes étaient l’équivalent de l’Etat islamiste d’aujourd’hui et qui ont ruiné la statuaire médiévale flamande, saccagée lors de l’été 1566 : il est dès lors plaisant de voir quelques têtes creuses se réclamer de ces iconoclastes, au nom d’un pannéerlandisme qui n’a existé que sous d’autres signes, plus traditionnels et toujours au sein de l’ensemble impérial, tout en rabâchant inlassablement une hostilité (juste) contre les dérives de Daech, toutefois erronément assimilées à toutes les formes culturelles nées en terres islamisées : si l’on se revendique des iconoclastes calvinistes d’hier, il n’y a nulle raison de ne pas applaudir aux faits et gestes des iconoclastes musulmans d’aujourd’hui, armés et soutenus par les héritiers puritains des vandales de 1566 ; si l’on n’applaudit pas, cela signifie que l’on est bête et surtout incohérent.

Les mythes de l’Etat belge sont eux aussi contradictoires car ils mêlent idée impériale, idée de Croisade (la figure de Godefroy de Bouillon et les visions traditionnelles de Marcel Lobet, etc.), pro- et anti-hollandisme confondus dans une formidable bouillabaisse, nationalisme étroit et étriqué, étranger à l’histoire réelle des régions aujourd’hui demeurées « belges ».

En Catalogne, la revue Nihil Obstat(n°22, I/2014), publiée près de Tarragone, rappelle fort opportunément que tout catalanisme n’a pas été anti-impérial : au contraire, il a revendiqué une identité aragonaise en l’assortissant d’un discours « charnel » que l’indépendantisme festiviste qui occupe l’avant-scène aujourd’hui ne revendique certainement pas car il préfère se vautrer dans la gadoue des modes panmixistes dictées par les officines d’Outre-Atlantique ou communier dans un gauchisme démagogique qui n’apportera évidemment aucune solution à aucun des maux qui affectent la société catalane actuelle, tout comme les dérives de la NVA flamande dans le gendérisme (made in USA avec la bénédiction d’Hillary Clinton) et même dans le panmixisme si prisé dans le Paris hollandouillé ne résoudront aucun des maux qui guettent la société flamande. Cette longue digression sur les forces centrifuges, positives et négatives, qui secouent les paysages politiques européens, nous conduit à conclure que l’hegemon appuie, de toutes les façons possibles et imaginables, ce qui disloque les polities, grandes et petites, d’Europe, d’Amérique latine et d’Asie et les forces centrifuges qui importent les éléments de dissolution néolibéraux, festivistes et panmixistes qui permettent les stratégies d’ahurissement visant à transformer les peuples en « populations », à métamorphoser tous les Etats-Nations classiques, riches d’une Realpolitik potentiellement féconde, en machines cafouillantes, marquées par ce que le très pertinent philosophe italien Giorgio Agamben appelait des polities « a-démiques », soit des polities qui ont évacué le peuple qu’elles sont pourtant censées représenter et défendre.

L’attaque monétaire contre la Grèce, qui a fragilisé la devise qu’est l’euro, afin qu’elle ne puisse plus être utilisée pour remplacer le dollar hégémonique, a ébranlé la volonté d’unité continentale : on voit réapparaître tous les souverainismes anti-civilisationnels, toutes les illusions d’isolation splendide, surtout en France et en Grande-Bretagne, tous les petits nationalismes de la « Zwischeneuropa », toutes les formes de germanophobie qui dressent les périphéries contre le centre géographique du continent et nient, par effet de suite, toute unité continentale et civilisationnelle. A cette dérive centrifuge générale, s’ajoutent évidemment les néo-wilsonismes, qui ne perçoivent pas le cynisme réel qui se profile derrière cet angélisme apparent, que percevait parfaitement un Carl Schmitt : on lutte parait-il, pour la « démocratie » en Ukraine ou en Syrie, pour le compte de forces sur le terrain qui s’avèrent très peu démocratiques. Les festivismes continuent d’oblitérer les volontés et ruinent à l’avance toute reprise d’une conscience politique. Les séparatismes utiles à l’hegemon gagnent en influence. Les séparatismes qui pourrait œuvrer à ruiner les machines étatiques devenues « a-démiques » sont, eux, freiner dans leurs élans. L’Europe est un continent devenu « invertébré » comme l’Espagne que décrivait Ortega y Gasset. L’affaire grecque est le signal premier d’une phase de dissolution de grande ampleur : la Grèce fragilisée, les flots de faux réfugiés, l’implosion de l’Allemagne, centre du continent, l’absence de jugement politique et géopolitique (notamment sur le bassin oriental de la Méditerranée, sur la Mer Noire et le Levant) en sont les suites logiques.

Robert Steuckers.

Madrid, Alicante, Hendaye, Forest-Flotzenberg, août-novembre 2015.

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

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De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

par l’inter-collectif L’INTERNATIONALE

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant, en passant par tous les 11 septembre petits, grands ou moyens, le terrorisme c’est toujours et partout le spectacle d’imposture étatique de la crise mondiale du chaos de la marchandise !

 

« Les bombes-fusées qui tombaient chaque jour sur Londres étaient probablement lancées par le gouvernement de l’Océania

lui-même, juste pour maintenir les gens dans la peur »

George Orwell, 1984

 

Les opérations sous fausse bannière ou « sous faux pavillon », parfois désignées sous l’anglicisme de false flag sont des actions de perfidie et d’artifice stratégiques menées avec utilisation de marques de reconnaissance fabriquées, contrefaites, postiches, fourbes ou empruntées, dans le cadre d’opérations clandestines destinées à désigner un responsable inexact, imaginaire et trafiqué qui commise par tout autre que lui mais qui permettra de la sorte que tous les bénéfices en reviennent à celui qui justement l’aura cependant perpétré.

 

Au tout début du mois d’août 1964, deux destroyers américains qui s’étaient engagés dans les eaux territoriales du Nord-Viêtnam, essuyèrent soi-disant des tirs de la part de batteries nord vietnamiennes.

 

Il est établi aujourd’hui par la documentation déclassifiée que ces « Incidents du Golfe du Tonkin » ont constitué une manoeuvre délibérée de feinte, de provocation et de simulation pour prétexter une escalade de l’intervention américaine dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont de la sorte révélé que le texte de la position rédigée par l’administration Johnson l’avait été en fait plusieurs mois avant la date desdits « incidents ». Le manège légendaire de cet accrochage arrangé a donc fourni au président Johnson la couverture tant attendue pour faire voter le texte de la Résolution qui lui donna les moyens de déclarer la guerre sans avoir à demander au préalable l’autorisation du Congrès.

 

Même si cette péripétie fut en réalité le contraire de ce que le spectacle officiel en a dit puisqu’elle n’a jamais existé réellement qu’en stricte contradiction avec la logorrhée des experts étatico-médiatiques du faux omniprésent qui l’ont évidemment narrée de manière retournée, cela a bien entendu suffi à convaincre la conscience hallucinée et obéissante des Américains de l’utilité d’une riposte. Johnson a donc pu paisiblement autoriser alors les raids aériens de terreur sur le Viêtnam par ce casus belli entièrement forgé par les officines et les ateliers de l’ombre. Sur cette lancée de simulacres, de fourberie, de sang et de larmes, les Bush, Clinton et Obama et tous leurs laquais de l’Europe bruxelloise n’ont cessé en Irak, en Yougoslavie en Afghanistan et ailleurs, de démontrer que partout où règne le spectacle capitaliste de la terreur démocratique, les seules forces autorisées sont celles qui reproduisent la terreur capitaliste du spectacle démocratique.

 

Durant ces dernières années, les premiers grands attentats étatiques sous fausse bannière eurent spectaculairement lieu en Italie lors des années de plomb lorsque la modernisation de l’esclavage citoyenniste rendit nécessaire que le gouvernement fit de l’attentat aveugle le mode opératoire le plus approprié à la psychologie de masse de la soumission, de l’in-conscience et de la cécité. Ainsi, le 2 août 1980, à 10 h 25, à la gare de Bologne, une bombe posée dans la salle d’attente explosait. Elle tuait 85 personnes et en blessait plus de 200, arrivant ou partant de la gare pour cette période de fort trafic estival.

 

Dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation du tripatouillage officiel italien, malgré mille et une occultations savantes ou grossières, fut néanmoins obligée de reconnaître que derrière cet attentat, il y avait bien l’existence d’une vaste organisation criminelle gouvernementale où l’on retrouvait la maffia, la loge maçonnique P2 et les services spéciaux les plus secrets de l’appareil d’État… Bien entendu, les commanditaires profonds du massacre n’ont jamais été découverts puisque cachés derrière les comparses secondaires de l’organisation Gladio, ceux-ci se trouvaient au cœur central et insaisissable de l’état-major de la stratégie de la tension élaborée par les États-Unis via l’OTAN et ses divers magasins et affidés, ceci tant pour neutraliser les velléités dommageables de non-alignement de certains courants politiciens italiens que pour briser la radicalité ouvrière des grèves sauvages qui débordait alors dangereusement les chiens de gardes politiques et syndicaux.

 

La crise du spectacle démocratique de la dictature marchande est désormais à son point culminant et le chaos étatiquement programmé y est alors amené à produire partout et sans cesse son mythique ennemi inventé, le terrorisme qui est en fait sa seule vraie défense en ce temps de décomposition universelle où la liberté despotique de l’argent et ses conséquences véritables ne peuvent être encore acceptées qu’au regard d’antagonismes factices et d’attaques insidieuses sous fausses bannières constamment mises en scène par le biais d’orchestrations machiniques de vaste ampleur.

 

L’histoire du terrorisme est désormais l’une des forces productives majeures du spectacle étatique mondialiste; elle définit donc le cœur stratégique du dressage social puisque les spectateurs doivent retenir de la pédagogie de l’attentat, que, en comparaison au terrorisme, toute la pourriture quotidienne de la vie fausse devra leur demeurer préférable et préférée.

 

L’union sacrée de la servitude volontaire n’a bien évidemment qu’un temps mais le confusianisme mystérieux des bombes barbouzardes conserve toujours là un intérêt évident bien que sa durée soit éminemment toujours et de plus en plus rétrécie…

 

Dans le monde du spectacle de la marchandise où les intérêts agissants de la dictature démocratique des Mafia de l’argent sont à la fois si bien et si mal obscurcis, il convient toujours pour saisir les mystères du terrorisme d’aller au-delà des rumeurs médiatiques policières puisque la sauvegarde des secrets de la domination opère continûment par attaques fardées et véridiques artifices.

 

Le leurre commande le monde du fétichisme de la marchandise et aujourd’hui d’abord en tant que leurre d’une domination qui ne parvient plus à vraiment s’imposer au moment où l’économie historique de la crise manifeste explosivement la crise historique de l’économie elle-même. Du meurtre d’Aldo Moro par les brigades rouges étatiques aux attentats pentagonistes du 11 septembre et en passant évidemment par la disparition violemment paramétrée de John Fitzgerald Kennedy sans oublier les tueries hautement calculées des télépilotés Merah, Kouachi et autres Coulibaly, la société du spectacle de l’indistinction marchande ne cesse de s’éminemment montrer comme le monde de l’inversion universelle où le vrai est toujours réécrit comme un simple moment nécessaire de la célébration du faux.

 

Derrière les figurants, les obscurs tirages de ficelles et les drapeaux mal bricolés, les vrais commanditaires sont adroitement camouflés puisqu’ils résident invariablement dans ces lieux impénétrables et énigmatiques, inaccessibles à tout regard, mais qui du même coup les désignent par cette ruse de la raison qui rend précisément percevable ce qui se voulait justement in-soupçonnable.

 

Le masquage généralisé se tient derrière le spectacle qui donne ainsi à infiniment contempler quelque chose en tant que complément décisif et stratégique de ce qu’il doit empêcher simultanément que l’on voit et, si l’on va au fond des choses, c’est bien là son opération la plus importante; obliger à sans cesse observer ceci pour surtout ne point laisser appréhender cela.

 

Par-delà chaque tueur fou opportunément manipulé dans les eaux troubles du djihadisme téléguidé, ou de l’extrémisme supervisé existe, en premier lieu, l’incontournable réalité du gouvernement du spectacle de la marchandise lequel dorénavant possède tous les moyens techniques et tous les pouvoirs gestionnaires d’altérer et de contre-faire l’ensemble de la production sociale de toute la perception humaine mise sous contrôle. Despote absolu des écritures du passé et tyran sans limite de toutes les combinaisons qui arrangent le futur, Big Brother pose et impose seul et partout les jugements sommaires de l’absolutisme démocratique des nécessités du marché de l’inhumain. On commet une très lourde erreur lorsque l’on s’exerce à vouloir expliquer quelque attentat en opposant la terreur à l’État puisqu’ils ne sont jamais en rivalité. Bien au contraire, la théorie critique vérifie avec aisance ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient si facilement rapporté lors des très enténébrées disparitions de Jean de Broglie, Robert Boulin, Joseph Fontanet, Pierre Berégovoy et François de Grossouvre. L’assassinat n’est pas étranger au monde policé des hommes cultivés de l’État de droit car cette technique de mise en scène y est parfaitement chez elle en tant qu’elle en est désormais l’articulation de l’un des plus grands quartiers d’affaires de la civilisation moderne.

 

Le temps terroriste de la manipulation étatique actuelle signale que la crise de la baisse du taux de profit est entrée dans sa phase de fétichisme supérieur…

 

Dans les contradictions historiques du temps présent, le gouvernement du spectacle mondial vise tout à la fois à briser le réveil communard des luttes de classe (qui vient…) et « OTANiser » toujours plus sa province française  par le biais du faux drapeau terroriste spectacliste…

 

Le chaos terroriste étatique de la marchandise est le seul langage possible de la crise terminale du Capital… Nous contemplons ainsi le tableau faussaire d’un chaos spectaculaire impeccablement organisé pour le Proche- et le Moyen-Orient puis pour la planète toute entière, dans des cadres de déguisement strictement conformes à la stratégie du gouvernement du spectacle mondial qui tente désespérément d’échapper au marasme catastrophique d’un dollar en débâcle chronique… Al-Qaïda puis Daech sont là les accablantes métastases de la crise mondiale du taux de profit provisionnés par les pétrodollars du Qatar et de l’Arabie Saoudite et armés par eux avec délégation directe de Washington et blanc-seing de Tel-Aviv… Et la France atlantisée jusqu’à la mœlle est de la sorte bombardée jusqu’au cœur de Paris pour toujours davantage marcher au pas des réseaux et services clandestins terroristes de l’OTAN dont les faux drapeaux constituent bien sûr une industrie marchande spectaculaire de premier ordre fétichiste…

 

À Beyrouth au Liban, le 12 novembre 2015, deux attentats quasi-simultanés frappent le quartier chiite de Burj El-Barajneh sous contrôle du Hezbollah. Les deux attentats sont revendiqués par l’organisation des services américains de l’État islamique. Cette attaque terroriste intervient deux jours après que l’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah et des troupes iraniennes, ait remporté une victoire significative contre Daech en reprenant l’aéroport de Kweires, à l’Est d’Alep. Le lendemain, 13 novembre, les attentats spectaculaires commis à Paris sous le même  drapeau à multiples tiroirs cabalistiques et qui ont tué 130 personnes en faisant de multiples blessés, sont venus solennellement rappeler à la province américaine d’Europe que la guerre sans fin du chaos OTANiste est un dogme obligatoire du capitalisme intégral qui doit pulvériser tout le Levant ainsi que l’ensemble des périphéries de l’Eurasie afin d’en faire une chasse gardée de la fusion terroristo-pananoïaque israélo-américaine de la crise universalisée du fétichisme de la marchandise.

 

Le terrorisme d’État industriel n’est rien d’autre que  l’errance de la religion monothéiste de la crise historique de la marchandise…

 

Au moment arrivé de la tyrannie spectaculaire de la crise du capitalisme drogué, le crime règne en fait comme le paradigme le plus parfait de toutes les entreprises commerciales et industrielles dont l’État est le centre étant donné qu’il se confirme là finalement comme le sommet des bas-fonds et le grand argentier des trafics illégaux, des disparitions obscures et des protections cabalistiques. Plus que jamais, en ce moment très spécifiquement crisique où en France, reprenant le témoin d’une droite complètement épuisée, la gauche du Capital bien vite superbement exténuée est en charge des affaires d’un marché en pleine décomposition, l’exutoire terroriste risque de devenir de plus en plus tentant pour détourner la colère qui monte, il est temps d’en finir avec toutes les mystifications et tous les malheurs historiques de l’aliénation gouvernementaliste afin de commencer à pressentir la possibilité de situations humaines authentiques.

 

Hors de l’économie politique de la non-vie, il convient exclusivement d’organiser le retour aux sources à une communauté d’existence enfin débarrassée de toute exploitation et de toute domination.

 

Inter-collectif L’Internationale

novembre 2015


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

Vaincre le terrorisme

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Vaincre le terrorisme

par José Castano
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

« L’expérience des dernières générations me convainc pleinement que, seule l’inflexibilité de l’esprit humain, fermement dressé sur le front mouvant des violences qui le menacent, et prêt au sacrifice et à la mort en proclamant : « Pas un pas de plus ! » Seule, cette inflexibilité de l’esprit assure la véritable défense de la paix de l’individu, la paix de tous et de toute l’humanité. » (Alexandre Soljenitsyne)

Qu’ils soient intégristes, fanatiques religieux ou anarchistes, les terroristes prêchent le viol de la société, et, par conséquent, ils ne sauraient être traités comme des adversaires réguliers. Car « vouloir donner aux choses le sens de ses désirs est la pire forme de dérèglements de l’esprit ». Ainsi s’est exprimé Bossuet dans une de ses prédictions au souffle lyrique de ses visions grandioses.

Le caractère d’extrême gravité que revêt le terrorisme international a fait de la France l’une de ses plaques tournantes et nous met dans l’obligation de réagir avec fermeté contre tous ceux qui tentent de faire de notre pays un « champ de tir » du terrorisme, son refuge ou son « laboratoire d’expériences » révolutionnaires… d’autant plus que ces actions terroristes impliquent nécessairement une chaîne de connivence et d’appui logistique sur notre sol et une préparation minutieuse…

Cependant, notre juridiction actuelle est mal adaptée à l’action répressive que la société doit exercer contre les criminels qui mettent en cause sa légitimité. Devant pareil danger, la réaction doit non seulement s’adapter à l’adversaire en retournant contre les terroristes le conseil de Lénine : « Ne laissez jamais se constituer de Vendées », mais conduire aussi à une prise de conscience populaire. A la stratégie de déstabilisation des terroristes, la Nation doit répondre par une « stratégie de répulsion ». Cette stratégie implique en premier lieu le contrôle étroit des communautés étrangères dans le pays, afin de prévenir le prolongement sur notre territoire de luttes extérieures, partant : se protéger d’un terrorisme par « vases communicants » ou par osmose.

La mise en œuvre du plan « Sentinelle » qui mobilise actuellement 10 000 hommes sur le territoire national (et cela pour « aussi longtemps que la situation l’exigera (sic) » a précisé le ministre de la Défense -ce qui peut se traduire, comme ce fut déjà le cas pour le plan Vigipirate, par le maintien définitif du dispositif- ne saurait être la solution idéale car envisager la mobilisation de nos soldats (hébergés de surcroît dans des conditions précaires alors que les « sans papiers » bénéficient de chambres d’hôtels) dans la durée n’est pas la mission des armées. Un soldat est préparé à faire la guerre ; il n’a aucune formation de police et ce n’est pas sa vocation. On ne pourra donc, indéfiniment, le maintenir dans des missions statiques en limitant sa tâche à un rôle de vigile ou de « supplétif des forces de police » sous peine de l’« user », de le démotiver et d’éroder son potentiel de combat.

A la guerre révolutionnaire ou « guerre sainte » prônée par les islamistes, nous devons opposer la guerre populaire totale ou guerre de libération nationale. Face à une menace terroriste, il faut faire le choix majeur qui s’impose et en tirer toutes les conséquences ; agir sans oublier la foi formulée par Engels : « Ne jamais jouer avec l’insurrection armée et, quand on la commence, la mener jusqu’au bout ». La France est aux yeux de l’islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu’il la traite.

Nous n’arriverons probablement jamais -en dépit de toute fermeté- à réduire totalement les actions criminelles mais il serait possible d’en limiter le nombre par l’instauration d’une juridiction et de tribunaux d’exception identiques à ceux créés par le régime gaulliste durant la guerre d’Algérie afin d’éradiquer l’OAS… et qui menèrent sans le moindre état d’âme au poteau d’exécution quatre soldats français dont deux officiers.

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Puisque cela fut accompli contre des patriotes dont le seul crime fut de vouloir conserver l’Algérie française, pourquoi cette juridiction ne serait-elle pas reconduite contre les ennemis de la France reconnus coupables d’avoir sacrifié des victimes innocentes ? Dès lors, le rétablissement et la mise en application immédiate de la peine de mort seraient prononcés à leur endroit. Qui a tué doit être tué ! L’horreur du mal est le principe même de la justice. Elle doit s’imposer comme une règle impérative, car elle est notre propre raison. « La loi, en général, est la raison humaine –disait Montesquieu- en tant qu’elle gouverne tous les peuples de la terre »…

Les demi-mesures, comme c’est le cas actuellement, ne mènent à rien car les vices impunis s’accroissent à l’infini. Mais châtier les coupables, les condamner à mort ou leur infliger une sanction à la hauteur de leurs crimes, ne ferait -dans notre société émolliente, indifférente, conservatrice- que révolter les consciences de la « bien-pensance », des associations « humanistes » et provoquer la colère des islamo-compatibles issus de la gauche bobo-caviar et de la droite capitularde et louvoyante toujours prompts à brandir le carton rouge au nom de leur angélisme républicain.

Dostoïevski écrivait déjà, dans la « légende du Grand Inquisiteur » : « Qui aime trop l’humanité en général est en grande partie incapable d’aimer l’homme en particulier. Qui plaint trop le malfaiteur est fort souvent incapable de plaindre la victime ». Et le drame actuel c’est que nos sociétés vieillottes s’interdisent tout moyen coercitif. Elles ont lentement accumulé pendant une longue procession de siècles, les règles, les précautions et les interdits destinés à protéger l’idée qu’elles se faisaient de la civilisation. Elles ont imaginé couler la sagesse dans des lois… codifier l’indulgence et la mesure, pour défendre l’homme contre lui-même. Préoccupées d’exorciser la violence qui bouillonne toujours confusément dans des instincts mal maîtrisés, elles ont naturellement été conduites à interdire la seule forme de violence sur laquelle elles pouvaient peser : la cruelle mais indispensable gamme des châtiments qui prétendent moins punir le crime, que décourager le criminel.

Négligeant cette suprême mise en garde d’Aristote « Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante », elles ont inventé un arsenal de répression humain conçu à l’exacte mesure de coupables considérés comme des « égarés » ou des « déséquilibrés ». Or, on ne combat pas des terroristes avec de simples lois. On doit adopter une riposte appropriée afin de les arrêter dans leur élan velléitaire et agressif. « Plus l’État est corrompu, plus les lois se multiplient » clamait Tacite, cet historien et sénateur de l’antique Rome.

La France vit sous des menaces de plus en plus récurrentes que l’on ne peut contenir par la seule force de la loi. « Les français vont devoir s’habituer non à la menace des attentats, mais à la réalité des attentats qui vont, à mes yeux, immanquablement survenir. Nous sommes désormais dans l’œil du cyclone, le pire et devant nous » a déclaré dans « Ouest France », le 14 novembre 2015, le juge Marc Trévidic.

En effet, la France est confrontée à l’un des plus graves périls de son histoire et ne doit pas s’embarrasser de préjugés pour prendre les mesures appropriées afin d’assurer sa propre survie. « Celui qui s’incline devant des règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais » soutenait Léon Trotski.

Quand la liberté est frêle, en péril, alors on ne transige pas et Saint-Just d’annoncer en ces termes la répression sanglante des mouvements contre-révolutionnaires et royalistes pendant la Révolution : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! ». C’était, certes, La Terreur mais cette célèbre citation revient en pleine actualité.

Aujourd’hui, empêtrée dans ses règles, ses décrets et ses scrupules, voilà la civilisation paralysée par les dogmes qui la fondent et les lois qui la défendent, qui ne peut transgresser sans se renier. Et voici les barbares –forts de cette assurance- qui répandent leur terreur en voulant tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d’un passé qu’ils haïssent parce qu’ils ne le comprennent pas. Et ils tentent d’imposer leur loi par l’assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu’elles n’en imaginent plus l’éventuel retour. Voici qu’enchaînées par les règles qu’elles ont accumulées pour se prémunir contres les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s’abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues… Et voici que s’écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d’égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n’ont fait autant de ravages… semé autant de morts… Jamais on n’a assassiné autant d’hommes au nom du bonheur de l’humanité… Jamais le mot de Malaparte n’a été plus juste : « Jamais on n’a couché autant de Christs dans les charniers du monde ».

Et nous, pauvres occidentaux, sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu’irrémédiablement condamnés à capituler… au nom de la défense de la civilisation qui n’est autre qu’un suicide devant un assaut qui en nie l’essentiel.

Soljenitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas nous a appris qu’il existe un seul moyen de résister à la violence : c’est la fermeté ! »

Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n’est plus important que l’application d’une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l’égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.

José Castano, 24 novembre 2015

Europe Is Run by Hollow Men

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Will Europe Man Up?

Europe Is Run by Hollow Men: They keep importing foreign welfare clients, says Patrick J. Buchanan.

If the purpose of terrorism is to terrify, the Islamic State had an extraordinary week. Brussels, capital of the EU and command post of mighty NATO, is still in panic and lockdown.

“In Brussels, fear of attack lingers” was Monday’s headline over The Washington Post’s top story, which read:

“Not since Boston came to a near-standstill after the Boston Marathon bombing in 2013 has the life of a major Western city been brought to a halt this way by the fear of terrorism.”

Below that is this headline: “After Paris, a campaign changed by fear.”

That story is about what’s happened in our presidential race: “Across the country … have come pronouncements of anger and fear not seen after the terrorist attacks in London and Madrid — or even in some ways after Sept. 11 2001.”

warholl4QGRtDb3Sbc6KY.jpgVoters speak of “feeling more afraid of the Islamic State, more horrified by the imagery of the beheadings and other atrocities.”

The New York Times’ Roger Cohen describes the Paris he loves.

“[T]hey are shaken. There is a void in the streets too empty, a new suspicion in appraising glances, a wary numbness. Paris is afflicted with absences — the dead, of course; visitors frightened away; minds frozen by fear; and tranquility lost. The city feels vulnerable.”

“I think France is attacked above all for what it is,” writes Cohen, “That in turn is terrifying. … I don’t think Paris has ever felt so precious or precarious to me as it did over the past week.”

Terrible as the massacres were, some perspective is in order.

What happened on Friday the 13th is that nine fanatics of the Islamic State, using suicide vests and AK-47s, slaughtered people at restaurants, a soccer stadium and in a concert hall.

The death toll of 130 is being called the “worst attack on French soil since World War II.”

Yet, from August 1914 to November of 1918, World War I, 850 French died every day for 51 months, a total of 1.3 million in four years in a country not nearly so populous as France is today.

On Aug. 22, 1914, some 27,000 French soldiers died resisting the German invasion. Yet France survived to dictate terms to Berlin.

But that France was another country than today’s.

In our own Civil War, in a country one-tenth as populous as today, 400 Americans, North and South, died every day for four years.

The point of this recital is not to minimize the horror in Paris.

But it is to suggest that when Jeb Bush calls the attack on Paris “an organized effort to destroy western civilization,” he is ascribing to our enemies in ISIS powers they do not remotely possess.

hollnunu.jpgIndeed, the terror, fear, panic and paralysis exhibited today is in ways more alarming than the massacre itself. Russia lost twice as many people on that airliner blown up over Sinai as died in France. But Russia and Vladimir Putin do not appear to be terrorized.

Every week in Iraq, terrorists claim as many lives as were lost in France. In Syria’s civil war, 250,000 have died. This translates into more dead every day for four years than died in Paris on Nov. 13.

What has happened to a West that once ruled the world?

By any measure — military, economic, scientific — the Islamic State, compared to the West, is a joke.

What the Islamists do have, however, is this: If they can reach the West and are willing to give up their lives, and can learn how to fire an AK-47 or construct a suicide vest, they can terrify the peoples of the West by slaughtering dozens or scores of them.

For 10 days, ISIS killers have dominated world news, television, print and social media. So doing, they have engendered a real fear in the heart of Western man.

The strength of ISIS, of the Islamist militants, of those willing to die driving the “Crusaders” out of their lands, beheading infidels, imposing sharia, attacking the West, lies in an emptiness in the soul of Western Man.

Many Europeans are the “hollow men” of T. S. Eliot’s depiction.

They have repudiated their cradle faith Christianity, apologized for the sins of their fathers and sought to make reparations, embraced La Dolce Vita, materialism and hedonism, freeloaded off U.S. defense for 70 years, ceased to have children, thrown open their borders to former colonial peoples to come and repopulate the continent, and turned their back on patriotism to celebrate diversity and globalism.

They invited the world in. And the world is coming to enjoy the lavish fruits of their welfare states and, one day, will be using the West’s concept of one-man, one-vote to rule the countries that ruled their ancestors.

The colonized are slowly becoming the conquerors.

The challenge of ISIS is not entirely unhealthy. It will tell us whether Europe has the will to survive.

As for Paris, time to move on. For, given the triumph this has been for ISIS, more such massacres are inevitable.

Patrick J. Buchanan [send him mail] is co-founder and editor of The American Conservative. He is also the author of seven books, including Where the Right Went Wrong, and Churchill, Hitler, and the Unnecessary War. His latest book is Suicide of a Superpower: Will America Survive to 2025? See his website.

mercredi, 25 novembre 2015

Penser l’urgence et ses suites

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Penser l’urgence et ses suites

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Au lendemain des attentats des 7 et 9 janvier 2015, des commentateurs les décrivaient comme le « 11 septembre français ». Ils ignoraient alors que ces tristes événements seraient largement dépassés dix mois plus tard par une série d’attaques près du Stade de France et dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, faisant cent trente tués et plus de quatre cents blessés. Le vendredi 13 novembre, la France vient de subir un nouveau « 11 septembre » en attendant les prochains, plus terribles encore avec des bombes chimiques, bactériologiques, voire « sales » peu coûteuse à monter. « Chaque fois, on ramasse plus de cadavres, s’inquiète le criminologue Xavier Raufer. Merah : 7 morts; Charlie Hebdo : 17 morts; Bataclan : près de 140 morts. Si l’on n’y prend pas garde, le prochain coup sera exponentiel avec 1 000 victimes (1). »

 

Auteur d’une politique étrangère idéologique, démente et aventureuse, adepte de l’irénisme criminel et responsable de l’intrusion dangereuse et massive d’immigrés, potentiellement terroristes, le gouvernement hexagonal se trouva un instant désemparé avant de déclarer dans la nuit même l’état d’urgence. Le recours à cette situation d’exception prévue par la loi du 3 avril 1955 décidée par Edgar Faure, qui supplée aujourd’hui tant l’état de siège (article 36 de la Constitution de 1958) que les pouvoirs présidentiels exceptionnels (article 16) paraît légitime. « La violence créé en effet une situation exceptionnelle, écrit Julien Freund, et elle se prend elle-même pour norme (2). »

 

D’abord appliqué au seul sol métropolitain, l’état d’urgence s’étend à compter du 19 novembre à l’Outre-mer, à l’exception des territoires autonomes d’Océanie (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna) et de la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Paradoxalement, cette dernière qui accorde largement ses suffrages au PS, garde encore une réelle homogénéité ethnique… L’extension de l’état d’urgence confirme que « la politique est directement en contact avec l’existence, elle défend des positions et particularise les problèmes (3) ».

 

Bien que privilégiant la morale au politique, le gouvernement Hollande – Valls a saisi que « s’il y a une situation exceptionnelle et que le salut public est en jeu, il est de son devoir de prendre la décision qui convient, quitte à revenir sur les mesures prises une fois que la situation est redevenue normale (4) ». Ne soyons toutefois pas dupes. On ne reviendra pas à la normalité antérieure au vendredi 13 parce que l’Occident globalitaire est en guerre. Il est même la guerre, cette nouvelle « guerre [qui] n’est plus isolable dans le temps, mais se diffracte en une série de micro-opérations, militaires et policières, pour assurer la sécurité (5) » comme le démontre l’intervention policière épaulée par l’armée à Saint-Denis au matin du 18 novembre.

 

Il faut désormais craindre qu’après s’être abattues sur les cellules, plus ou moins activées, des islamistes, les mesures prises dans le cadre d’un état d’urgence prolongé jusqu’en février 2016 s’élargissent à tous les résistants, les réfractaires, les dissidents aux différentes facettes du mondialisme (gendérisme, sociétalisme, islamisme, libre-échangisme…). « Tout État deviendra nécessairement policier, prévenait Jean Cau, il y a quarante-quatre ans, puisque la morale ne sera plus qu’une pratique sociale formelle dont seul le policier connaîtra les tables et les codes. Si vous ne croyez plus à rien, vous serez obligés de croire à la police (6). » Nous y sommes !

 

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Croire à la police signifie ici appliquer au nom du misérable « vivre ensemble “ ripoublicain ” » le fameux « Pas d’amalgame » alors qu’il est avéré que les assassins sont des islamistes dont certains proviennent des « migrants ». La crudité du constat risquerait cependant d’indisposer l’incroyable culot publicitaire de Libération qui invente une supposée « Génération Bataclan. Jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… », incarnant, d’après l’ineffable Laurent Joffrin, « une certaine ouverture culturelle, un libéralisme de mœurs, un cosmopolitisme qui n’exclut pas une forme de patriotisme convivial, comme en témoigne la prolifération des trois couleurs françaises sur les pages Facebook… (7) ». Pour son confrère Didier Péron, « les terroristes ont ciblé le mode de vie hédoniste et urbain d’une génération déjà marquée par “ Charlie ” (8) ». Cette jeunesse s’est prise de plein fouet le retour du tragique et le choc de l’histoire, elle qui ignorait jusqu’à présent le sens du mot « sacrifice »… « La guerre tuait des jeunes gens, déplorait Jean Cau. Certes. La paix continuée tue et vide la jeunesse (9). » Ce vide découle d’un mal existentiel profond. « L’Occident ne comprend ni son angoisse ni sa décadence et bredouille des milliards d’explications. Il n’en est qu’une : le triomphe de la moralité de l’esclave sans maître. Refuser d’entendre cela, c’est se boucher les oreilles en croyant que le tonnerre ne gronde plus dans le ciel (10). » Le manque d’énergie, de virilité, de verticalité est flagrant. Et ce, à un moment où cette population citadine vit dans une métropole qui devient « tout à fait compatible avec la guerre. Le conflit armé n’est qu’un moment de sa constante reconfiguration (11) ». La situation d’état d’urgence contraste par ailleurs avec l’attitude de populations qui n’ont jamais connu la conscription et encore moins le feu des batailles. Théoriquement interdits, les rassemblements sur la voie publique s’organisent partout en France afin de rendre hommage aux victimes. Est-ce suffisant ?

 

La jeunesse mitraillée en terrasse, terrassée par les sbires de l’État islamique, créé par des officines quelconques de l’État profond US, épanche son anxiété dans une consommation frénétique et futile. Or, « le contrôle s’intègre à merveille au paysage de la marchandise, montrant à qui veut bien la voir sa face autoritaire (12) ». Ces jeunes meurtris, toujours festifs, ouverts, progressistes, cosmopolites, modernes, hédonistes, tiendront-ils devant les commandos déterminés de Daech ? Adopteront-ils enfin un ascétisme certain ? Réviseront-ils leurs comportements impolitiques ? Probablement pas, sauf s’ils se défont de leurs préjugés humanitaristes. Qu’ils admettent en outre que l’autorité vraie, organique, « n’est donc pas seulement supériorité des moyens physiques, elle implique en plus l’ascendant, comme on dit de nos jours, d’une valeur (13) ». Cette valeur à venir, ou plutôt ces valeurs fondamentales, seront d’abord portées et vécues par un nouveau type de soldat politique bientôt de retour en Europe. En effet, « qu’on le veuille ou non, le règne de la paix est une préparation à la guerre (14) ».

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Xavier Raufer, « La priorité : s’adapter à l’ennemi », Le Figaro Magazine, 20 novembre 2015.

 

2 : Julien Freund, L’essence du politique, Dalloz, 2004, p. 187.

 

3 : Idem, p. 202.

 

4 : Id., p. 124.

 

5 : Comité invisible, L’insurrection qui vient, La Fabrique, 2007, pp. 42 – 43.

 

6 : Jean Cau, Le temps des esclaves, La Table Ronde de Combat, 1971, p. 48.

 

7 : Laurent Joffrin, « Tolérance », Libération, 16 novembre 2015.

 

8 : Didier Péron, « La jeunesse qui trinque », Libération, art. cit.

 

9 : Jean Cau, op. cit., pp. 27 – 28, souligné par l’auteur.

 

10 : Idem, p. 14.

 

11 : Comité invisible, op. cit., p. 42.

 

12 : Idem, p. 39.

 

13 : Julien Freund, op. cit., p. 378.

 

14 : Idem, p. 549.


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Vendredi 13 novembre: des points de vue militaires sur les événements

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Vendredi 13 novembre: des points de vue militaires sur les événements

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Le GIGN est la force d'action spéciale de la gendarmerie française, une des meilleures forces militarisée, comme le SAS britannique, le Delta Force des Etats-Unis, les groupes Yana huma au Pérou. Ils sont formés au plus haut niveau, psychologiquement, militairement et  sont en particulier spécialistes des prises d'otage, de sauvetage de civils à partir de positions terroristes, de chasses à l'homme, d'assauts contrôlés, et n'excluent jamais l'usage de la haute technologie. In fine, ce sont des as, des pros de l'assaut. Et pourtant ? Avons-nous encore des forces spéciales dignes de ce nom ou sont-elles aussi instrumentalisées par le management de la terreur ? Selon les informations officielles et les prises de parole du procureur de Paris, l'attaque d'un groupe de terroristes retranché dans un appartement de Saint-Denis a fait 2 ou 3 morts et a permis l'arrestation de 8 personnes, mais il aura fallu prés de 7 heures d'assaut pour en venir à bout. Pourquoi d'ailleurs, l'ex-directeur du GIGN a-t-il besoin d'en raconter autant ?  S'adresse-t-il surtout à ses collègues étrangers qui auront du mal à croire à la véracité d'une telle attaque ?

François Hollande a donc décidé d’envoyer notre groupe aéronaval en Syrie pour officiellement lutter contre l'ISIS mais ce qui est assez curieux et nous nous en faisions l'écho déjà dans une brève cette semaine, c'est la composition du groupe aéronaval qui accompagne le porte-avions Charles De Gaulle. Alors qu’il était prévu que la Task Force 473 (nom du groupe aéronaval français) rejoigne le golfe arabo-persique pour y assurer la permanence aéronavale de la coalition avant l’arrivée, sur zone, du porte-avions américain USS Truman, le programme de la dite Task Force 473 a été subitement modifié suite aux attentats du 13 novembre. Le groupe aéronaval français prendra donc position en Méditerranée orientale, au large de la Syrie. 

On peut comprendre ce changement, puisque le porte-avions permettra l’utilisation de nombreux appareils de bombardement des positions de l’Etat Islamique sauf que ce bombardement a déjà été effectué et avec quel brio par la Russie cette semaine et on ne voit pas  ce que la France y rajouter. Par contre, la composition du groupe aéronaval pose plusieurs questions. En effet, il est composé, outre du Charles de Gaulle, de la frégate de défense aérienne  « Chevalier Paul », de la frégate anti-sous-marine « La Motte-Picquet », du bâtiment de commandement et de ravitaillement « Marne » et d’un sous-marin nucléaire d’attaque. La question est simple et professionnelle : que vient faire ici une frégate anti-sous-marine? Daesh n’a, que l'on sache, pas de forces navales, et encore moins de sous-marins. Même question pour le sous-marin nucléaire d’attaque. Un tel sous-marin sert en principe à la lutte anti-sous-marine et à la lutte anti-navires dans le cas de blocus ou de protection d’une flotte. Daesh a t-il donc des navires et/ou des sous-marins que l'on nous aurait cachés ?

Il y a deux hypothèses de réponse :  soit le matériel sort « pour sortir », faire tourner les machines en situation de guerre, cela peut se justifier, soit François Hollande a en tête autre chose qu’une « simple » campagne aérienne de bombardements contre Daesh, c'est-à-dire qu'il envisage une confrontation avec la flotte syrienne et donc avec la flotte russe, la Russie étant alliée à la Syrie à la demande du Président Assad. On notera d'ailleurs en passant que Vladimir Poutine a ordonné à l’Etat Major russe de contacter le groupe aéronaval quand il sera sur zone, pour coordonner leurs actions. Vu qu’il était prévu que le groupe se mette sous commandement américain, cela paraît assez surréaliste à gérer pour les Français, pour qui, obéir à Washington ne pose aucun problème de conscience surtout pour le capitaine de frégate, commandant le sous-marin nucléaire d'attaque Améthiste, Philippe Naudet

Hollande, Fabius, Le Drian ont-ils l’intention d’attaquer les forces syriennes parallèlement à Daesh ? Il va sans dire que dans ce cas de figure, on sortirait complètement du cadre de la large coalition proposée par la Russie depuis plusieurs semaines et on serait finalement en plein casus belli par rapport à Moscou et à la parole donnée en apparence, par les Français. 
 

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La loi sur le renseignement pour éviter les attentats, vraiment ?

Jusqu'à présent, des sources non officielles ont indiqué que la France a été avertie quelques jours avant par les États-Unis, la Tunisie, l'Algérie et l'Irak d'une menace imminente pour sa sécurité nationale. Certains des assaillants des attentats de Paris avaient même été signalés et repérés et étaient sous le contrôle tant de la DGSI que de la DGSE, les services de renseignements internes et externes français. Pourtant, la France aurait été prise par surprise. 

Il y a donc eu forcément des failles dans le système français de sécurité et ce, malgré toutes les réformes mises en œuvre par les gouvernements successifs en vertu notamment de la «loi du renseignement militaire» votée en juin et décrétée en octobre à la suite des fusillades de Charlie Hebdo. Nous pourrions nous demander aussi où se situent ces failles? Trois niveaux existent. 

La première faille serait politique: le gouvernement n'a pas su attribuer des ressources suffisantes et des mandats clairs à nos services de renseignement dans la lutte externe et interne contre le terrorisme ? Il aurait par idéologie anti-raciste, pro-immigrée et pro-réfugiée délibérément écarté certaines listes (la déclaration de Squarcini à l'hebdomadaire Valeurs Actuelles le confirme, même si ces déclarations semblent être une manoeuvre politique car pourquoi ne pas avoir adressé cette liste à un magistrat et non à un ami d'un ami)). 

Le deuxième est au niveau logistique et tactique : elle renvoie aux interactions entre les services qui n'ont pas pu ou pas su coopérer ensemble. 

La dernière faille serait enfin opérationnelle: les agents du renseignement français travaillant sur de multiples cas particuliers ne parviendraient plus à évaluer correctement la menace du point de vue de sa sécurité intérieure, dans un mélange explosif de délinquance de droit commun et de fondamentalisme sur fond de quartiers de non-droit où la police ne rentre même plus ? 

Depuis les tueries de  "Charlie Hebdo", le nombre officiel de menaces et de personnes à surveiller a en effet fortement augmenté. Plus de 11 000 noms seraient ainsi présents sur les fichiers des personnes possédant des caractéristiques de radicalisation terroriste. C'est beaucoup trop pour pouvoir tout suivre. La DGSI ne dispose absolument plus du personnel suffisant ou des fonds nécessaires pour faire un tel travail de taupe régulière et de maillage intelligent du territoire. Pourquoi le service des renseignements généraux a-t-il été noyé dans la DGSI ? Les ressources et le personnel allouées aux services de renseignement ont été considérablement diminué depuis Nicolas Sarkozy. Il n'y a plus de policiers dans les commissariats à la pause déjeuner. Souvenons-nous de l'esclandre de Madame Morano gare du Nord.

Enfin terminons sur la COP21 

Un régiment complet  de sa Majesté serait en France, pourquoi ? Il est là mais son cantonnement est tenu secret. Est-il là pour le G20 mais alors qui est-il censé protéger ? L'armée française est-elle vraiment en sous-effectif pour défendre la France au point d'en appeler à la perfide Albion ? Qui donnera les ordres ? C'est en tout cas une de ses petites révélations métamag que nous aimons souvent, comme cela mine de rien, distiller à nos lecteurs avertis. Vive les Anglais : n'oublions pas qu'ils nous ont donné aussi Charles Morgan à l'Institut avec son Ode à la France qu'un éditeur courageux pourrait rééditer actuellement avec un succès garanti à la clef.  

mardi, 24 novembre 2015

Vivre dans une société de plus en plus sécurisée et de plus en plus vulnérable

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Vivre dans une société de plus en plus sécurisée et de plus en plus vulnérable

A Bogota, le 23 mai 2014. REUTERS/John Vizcaino.

C’est la triste loi du terrorisme que d’imposer de plus en plus de contraintes à des pays de plus en plus vulnérables. La Colombie, le Mexique, le Liban et Israël montrent ce qui nous attend.

Bogota (Colombie)

José Antequera vit dans le quartier de La Macarena à Bogota. Je le retrouve dans un petit café en bas de chez lui, face à un commissariat de police. Un commissariat? Le mot «caserne» ou «compound» conviendrait mieux.

Des policiers en armes montent la garde. Le ballet incessant des voitures militarisées frappe. Devant nous, je vois un pick-up circuler dans la rue. Il a un gyrophare et, sur la plateforme arrière, six policiers lourdement armés scrutent les mouvements des passants. Bogota est un pays «en guerre». Et cela dure depuis des années.

José Antequera est habitué à ces mesures de sécurité exceptionnelles. Il les approuve du bout des lèvres. Il ne peut pas faire autrement. Son père a été assassiné. «Mon père était en faveur de la paix. Il a été assassiné parce qu’il était pour la paix», me dit le jeune homme, dont les propos sont traduits par sa copine. Son regard est sévère, mais il prête peu d’attention aux hommes en armes. L’habitude.  

Naissance d’une société sécuritaire

La semaine qui a précédé les attentats de Paris, j’étais à Bogota. Hasard du calendrier. J’ai pu voir, sur place, ce qu’était une société sécuritaire. Et ce à quoi la France allait devoir désormais s’habituer.

«Nos forces armées ont mis en place une véritable national security», résume José Antequera. Et en effet, pour faire face aux attaques et enlèvements politiques des FARCs, des narcotrafiquants ou des groupes para-militaires, quand ce n’est pas simplement pour freiner la petite délinquance de droit commun, la Colombie à bâti une société ultra-sécurisée.

 

Pour entrer dans le moindre immeuble de bureau, il faut laisser ses papiers d’identité et se faire prendre en photo. Des services de sécurité privés veillent partout. Lorsque le lieu est stratégique –par exemple le siège de la radio RCN ou des chaînes de télévision nationales NTN 24 ou Caracol, où je me rends–, la sécurité s’accompagne de chiens renifleurs, d’hommes en armes, de vitres blindées et de portiques de sécurité dignes des aéroports. Il m’a fallu une quinzaine de minutes de fouilles et de contrôles pour pouvoir pénétrer dans ces médias stratégiques.

Si on veut changer de l’argent, on doit présenter son passeport et laisser ses empreintes digitales (pour lutter contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent). Si on veut se rendre dans un restaurant ou un grand magasin, on doit obtenir le feu vert d’un vigile. Même chose si on visite un ami dans le moindre appartement privé. Le budget dédié à la sécurité est le premier poste gouvernemental en Colombie et les sociétés de sécurité privées pullulent.

Lorsqu’on circule dans la rue, surtout le soir, des barrages inopinés de police sont fréquents. Ils suscitent souvent de longs embouteillages, le temps que les pièces d’identités soient vérifiées ou, parfois, que les coffres des voitures soient fouillés.

Du fait des risques d’enlèvements, il n’est guère possible de prendre un taxi dans la rue. Pour éviter les problèmes, il faut appeler une compagnie spécialisée et obtenir d’elle un double code: le premier doit être donné au chauffeur, qui est ainsi protégé; le second est fourni par lui au client, lequel est à son tour en sécurité. Je teste à plusieurs reprises le système du «double code» et cela, en effet, fonctionne bien.

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Partout une sécurité d’aéroports

A Bogota, les habitants semblent habitués à ces contrôles incessants. Il en va de même au Mexique. A Mexico, le système sécurisé des taxis se rapproche de celui de Bogota. A Veracruz, Monterrey, Puebla ou Xalapa, des villes mexicaines particulièrement dangereuses, j’ai également vu lors de plusieurs voyages des policiers en armes sillonner les rues dans des pick-ups sécurisés. Partout, on est fouillé à l’entrée des immeubles; les portiques de sécurité sont innombrables; les vigiles montent la garde. Avoir un rendez-vous professionnel ressemble à un passage de sécurité d’aéroport.

En Israël, le système sécuritaire est à la fois plus moderne et plus perfectionné. Cela commence dès la frontière, à l’aéroport Ben Gourion, où tout visiteur fait l’objet d’un interrogatoire intense, souvent répété à plusieurs reprises par différents agents spécialisés. A l’entrée des grands magasins, des gares routières ou des lieux de culte, l’armée monte la garde. Partout, dans les bus comme dans les restaurants, on voit des hommes –et des femmes– avec leurs fusils, puisque les militaires sont autorisés à garder leurs armes jusque dans leurs déplacements privés. A 18 ans, tout le monde effectue d’ailleurs un service militaire de trois ans (deux ans pour les femmes).

Lorsqu’on circule entre les villes israéliennes (pour ne pas parler des passages vers des zones contrôlées par les Palestiniens), les check-points sont fréquents, inopinés ou plus réguliers. L’armée est présente à de nombreux carrefours stratégiques, avec des véhicules blindés. Les conscrits sont lourdement armés.

Il en va de même au Liban où j’ai pu constater, encore en octobre dernier, que les sièges des principaux lieux officiels –les ministères ou, par exemple, le siège de la chaîne de télévision Future– sont de véritables bunkers. Des dalles de bétons entourent ces lieux stratégiques, avec maints grillages barbelés et, parfois, un char d’assaut est même posté. Dans les grands hôtels, on passe systématiquement sacs et valises dans des détecteurs et des scanners.

«Avec plus de policiers, on n’est pas forcément mieux protégé», résume toutefois José Antequera à Bogota. Certes, ces démonstrations de force et ces mesures sécuritaires exceptionnelles rassurent les habitants de Colombie, d’Israël, du Mexique ou du Liban. Mais elles n’empêchent guère les commandos bien armés ou les attentats minutieusement préparés.

Face à des vigiles peu ou pas armés, face à des policiers qui ne peuvent surveiller chaque rue et chaque café, les attaques restent partout possibles. Il y en a constamment, au Mexique comme en Israël. C’est la tragique loi du terrorisme que de donner naissance partout à des sociétés à la fois de plus en plus sécurisées et de plus en plus vulnérables. Et on risque de devoir ajouter, désormais, à la liste de ces pays hautement sécuritaires, la France.

Attentats de Paris: la phase d’exploitation

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Attentats de Paris: la phase d’exploitation

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Vendredi dernier, la France découvrait de façon très concrète l'ampleur de la menace islamique pesant sur son territoire. Une semaine plus tard la situation a évolué: aux réactions de bon sens des premières heures - promesse d'une riposte impitoyable, contrôles aux frontières, volonté affichée d'expulser les indésirables - sont assez vites venues se greffer des déclarations parasites, stériles, voire contre-productives. Si l'enquête proprement dite a progressé à grands pas, le train des mesures politico-juridiques semble bien avoir déraillé avant même de quitter la gare.

Cela n'a rien de surprenant. Les élites de France (et d'ailleurs) ne seraient pas arrivées là où elles sont sans un grand sens de l'improvisation et de l'escamotage leur permettant de se ramener à leur agenda initial quelle que soit la force des événements venus, un instant, les perturber. Après quelques heures de déclarations émues, les hauts fonctionnaires et les bureaux politiques ont donc travaillé d'arrache-pied pour en revenir au plan initial: maintenir le statu-quo et garder le pouvoir, et peut-être même le renforcer.

Entre désinformation et agenda politique, un petit tour d'horizon s'impose.

L'épopée du faux passeport syrien

La découverte d'un passeport syrien à côté du cadavre d'un des assaillants du Bataclan fut un épisode tout à fait symptomatique d'une communication de crise échappant pendant quelques heures à l'exécutif. Rapportée par un policier sans doute sous le coup de l'émotion, elle fut transmise à un journaliste et reprise immédiatement par de nombreux médias internationaux. Plus possible désormais de planquer ce détail sous le tapis du secret de l'instruction, voire du Secret Défense. Mais le pire arriva ensuite lorsqu'une source gouvernementale grecque confirma que les empreintes digitales du porteur du passeport avaient été enregistrées à Lesbos le 3 octobre!

Le passeport retrouvé au Bataclan fut donc l'écueil sur lequel plusieurs mensonges vinrent se fracasser:

  • L'innocuité du flot de migrants, au sein desquels ne saurait se trouver le moindre terroriste;
  • La qualité de la surveillance des frontières de l'Espace Schengen et des frontières intérieures dans l'Union Européenne;
  • La vigilance de la surveillance des milieux islamistes par les services de renseignement français.

Il fallut donc orchestrer un rétropédalage massif. Premier angle d'attaque, minimiser l'importance de ce "mystérieux" passeport - sans succès. Dès les premières heures, outre le conditionnel de circonstance, on insista lourdement sur le fait que ce passeport syrien "serait un faux". Mais qu'est-ce que cela change? Les empreintes digitales du kamikaze ne laissent aucun doute. Il a bien suivi la route des migrants dans les Balkans. Le fait d'avoir employé un faux document n'illustre rien d'autre que la faiblesse du contrôle des frontières de l'Espace Schengen. A ce stade, on se demande même d'ailleurs si se munir du moindre passeport était réellement nécessaire...

L'incongruité de la découverte de ce passeport sur les lieux du massacre donna également lieu à divers détournements de piètre qualité sur le Web. Tout cela ne pouvait être qu'une "manipulation". Restait à inventer laquelle.

La dernière phase de la stratégie de désinformation, la plus vicieuse, fut lancé par plusieurs personnalités politiques ; par exemple le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, qui jugea lundi que ce passeport pouvait être "une fausse piste" lancée par le groupe Etat islamique pour "radicaliser" le débat migratoire. Les graines du doute étaient plantées, à dessein.

Est-il possible que les terroristes aient gardé sur eux un faux passeport syrien juste pour orienter, post-mortem, le débat sur les migrants et la politique migratoire? Sans pouvoir l'exclure totalement, l'hypothèse paraît largement invraisemblable. Elle ne cadre pas avec une attaque synchronisée contre le public d'un match de football, des terrasses de restaurants, ou une salle de concert la veille du week-end - bref, des Bobos parisiens dans leurs activités habituelles. Les assaillants eurent-ils attaqué une permanence du Front National ou un repaire de patriotes, on aurait pu penser qu'ils jetaient de l'huile sur le feu ; mais le soir du 13 novembre, ils s'attelèrent au contraire à s'aliéner une des communautés françaises les plus ouvertes face à l'islam, ce qui ne traduit pas un niveau élevé de conscience politique...

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Les troupes de l'Etat Islamique ne brillent guère par leur intelligence, essayant par exemple d'abattre des avions russes à l'aide de préservatifs gonflés. En Europe, les islamistes sont difficiles à repérer et à surveiller, essentiellement à cause de leur nombre, mais leur mode de pensée est extrêmement simple: les infidèles doivent être tués, dominés ou convertis, point. Ils sont capables de subtilité, mais essentiellement dans le domaine des subterfuges visant à se dissimuler face à leurs cibles. En l'occurrence, on se demande d'ailleurs, même pour une "tête pensante" de Daesh, quel serait l'intérêt de focaliser l'attention sur les migrants musulmans. Le seul effet serait d'instiller la méfiance et de rendre plus compliquée encore leur arrivée sur le sol européen, soit un résultat totalement contre-productif.

De toute évidence, l'hypothèse tordue d'un faux passeport abandonné exprès ne tient absolument pas la route du point de vue de l'Etat Islamique. Mais elle tient au contraire parfaitement debout du point de vue de l'Union Européenne et de sa classe politique, prête à toute invention pour peu qu'elle contribue à rendormir une opinion publique agitée.

Dans ces heures difficiles, un petit mensonge ne coûte pas cher...

La ritournelle du Padamalgam™

Bien que la société française soit très inquiète, il faut absolument l'apaiser. A cette fin, le Padamalgam, un puissant opiacé, est distillé à large dose depuis une semaine. Pas un jour ne passe sans que paraissent plusieurs articles décrivant en long, en large et en travers toutes les opérations de communications opérées par les communautés musulmanes européennes, les messages d'amour et de tolérance, les gestes d'apaisement des uns et des autres - jusqu'aux victimes des terroristes elles-mêmes.

Malgré des télescopages malheureux, nous assistons ainsi à un étalage continuel de textes parfois très beaux. Pensons par exemple au fameux Vous n'aurez pas ma haine d'un père dont la famille vient d'être brisée:

"Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde (...) Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l'affront d'être heureux et libre. Car vous n'aurez pas sa haine non plus."

Oui, hormis que ce petit garçon sera peut-être un peu moins "heureux et libre" maintenant qu'il est orphelin de mère et qu'il finira par comprendre qu'il est en danger à cause de la veulerie de gens comme son père, ce qui pourrait alimenter une certaine amertume à l'adolescence... Car, il faut bien le reconnaître, continuer à vivre comme si de rien n'était suite aux attentats de Paris revient exactement à laisser de nouveaux attentats se préparer sur un mode opératoire identique.

Dans le même ordre d'idée, les citoyens dotés d'un minimum de mémoire se rappelleront la photo du petit Aylan Kurdi, l'enfant mort noyé retrouvé sur une plage turque, disponible en gros plan dans tous les médias. Visiblement, à ce moment, la "nécessité d'informer" (d'une certaine façon, cela va sans dire) prenait apparemment le pas sur d'autres obligations journalistiques comme la déontologie, le respect des morts, la protection des mineurs et tutti quanti.

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Malgré la polémique les médias s'empressèrent de rétorquer qu'ils avaient toutes les raisons de procéder comme ils le firent. Le contraste n'en est que plus grand avec la volonté actuelle de masquer une image du massacre du Bataclan circulant sur Twitter et Facebook. Dès lors, on comprend bien que les justifications liées à la "dignité humaine" ou au "secret de l'enquête" ne sont rien d'autre que des prétextes. La photo d'Aylan Kurdi devait être diffusée parce qu'elle servait certains objectifs politiques ; celles de la tuerie du Bataclan doivent être retirées parce qu'elles les desservent.

Il en est d'ailleurs de même avec les témoignages directs rapportant des égorgements et des coups de poignard portés au ventre des victimes par l'équipe de terroristes islamistes du Bataclan. Ces informations sont pour l'heure cantonnées aux médias étrangers, sur lesquels le gouvernement français n'a pas prise. Les médias suisses, eux, se contentant de censurer ces détails sordides non par obéissance mais par proximité idéologique.

Une fois de plus, l'affrontement fait rage entre les sources institutionnelles et les réseaux sociaux pour connaître la vérité.

Maastricht ou la Sécurité

Le dernier volet de l'exploitation politique des attentats de Paris dépasse le simple cadre de l'information pour provoquer des effets sur toute la population française et jusque dans les plus hautes instances européennes.

"Le Pacte de Sécurité l'emporte sur le Pacte de Stabilité." Ces mots sont ceux de François Hollande et donnent une idée de la bassesse du chef d’État, prêt à exploiter la mort de plus d'une centaine de victimes pour s'épargner des obligations de bonne gestion.

Depuis 2007 la France n'a jamais respecté les critères de Maastricht d'un déficit maîtrisé des dépenses publiques - sans même entrer dans la polémique de la pertinence de critères aussi larges. Les déclarations du président d'un retour dans les clous en quelques années n'ont jamais été rien d'autre que des paroles en l'air destinées à donner le change à Bruxelles ; les attentats de Paris lui apportent désormais une posture morale qui suffira à quémander perpétuellement la clémence des autorités de surveillance européennes.

Il est clair pour quiconque en aurait jamais douté que la France ne respectera jamais les critères d'un déficit public annuel en-dessous de 3% de PIB, et encore moins maintenant alors qu'elle dispose d'une excuse.

La sécurité a un prix, c'est un fait. François Hollande s'engage ainsi à recruter 8'500 policiers, gendarmes et juristes dans le cadre d'un large panel de mesures. Mais toutes ces dépenses, étalées sur plusieurs années, resteront une goutte d'eau dans l'océan des déficits de l’État français. Est-il question de renvoyer chez eux les criminels étrangers qui peuplent les prisons hexagonales? De mettre un terme à l'arrosoir des politiques sociales, qui représentent une véritable manne pour les mouvements terroristes en plus de miner tout espoir d'intégration par le travail? De remettre sur la table les critères d'acquisition de la nationalité ou la surveillance pérenne des frontières?

Il n'est évidemment pas question de tout cela. A la place, la France rajoutera une strate de bureaucratie sur un pays qu'elle écrase. Mieux encore, en guise de réforme François Hollande demande une facilitation et une pérennisation de l'état d'urgence: en un mot, encore plus de pouvoir discrétionnaire à disposition de la police et de l'exécutif. Pour que même Jean-Luc Mélenchon s'en inquiète, on comprend que certaines bornes ont été franchies.

Les politiciens français savent parfaitement exploiter quelque chose d'aussi abominable qu'une attaque terroriste ; ils maîtrisent parfaitement la maxime résumée par le maire démocrate de Chicago Rahm Emanuel:

« Ne jamais gâcher une bonne crise. »

 Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, 22 novembre 2015

lundi, 23 novembre 2015

Molenbeek expliqué à nos voisins français

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Molenbeek expliqué à nos voisins français

Par Kevin Desmet

Le journal flamand De Morgen, équivalent de son homologue parisien Libération, situé bien à gauche de l’échiquier politique, habitué à distiller les fadaises d’un discours dit de gauche mais qui n’a plus rien de social et a fortiori de « socialiste », dressait, au lendemain du carnage de Paris un bilan provisoire de l’affaire qui émeut l’Occident depuis la nuit du 13 au 14 novembre derniers. Ce dossier, qui abordait les manquements de la « Sûreté de l’Etat » belge et le foyer jihadiste de Molenbeek, prend une certaine saveur rétrospective après la tirade de Zemmour, appelant à bombarder cette commune multiculturelle plutôt que Raqqa en Syrie.


De fait, cette fameuse « Sûreté de l’Etat » ou « Staatsveiligheid » en néerlandais, n’avait que pour seule tâche, naguère, de surveiller la subversion communiste (réelle ou imaginaire) et surtout un ennemi intérieur, le nationalisme flamand. Toute personne qui s’approchait de ce croquemitaine-là était dans le collimateur, bien plus que le stalinien non repenti ou le maoïste surexcité. Les francophones qui cherchaient un « modus vivendi » entre les communautés linguistiques belges étaient aussi suspectés de faire le jeu de « séparatistes » dont on faisait automatiquement des suppôts de feu Adolphe Hitler. La bêtise de ces milieux était (et est encore) effarante. Ce sont les deux Dupondt d’Hergé qui, mécaniquement, cherchent à arrêter ou à épauler Tintin sans être jamais capables d’intuition ou d’empathie. Le dessinateur avait vu juste : une instance étatique est toujours incapable de discernement ; seuls les vertueux, qui le sont parce qu’ils ont un cœur pur et une intuition infaillible, peuvent résoudre les problèmes. Aujourd’hui, ces vertueux, imaginés par les commanditaires du journal Le Vingtième Siècle en 1928-29, sont considérés comme des subversifs : ils sont surveillés, traqués, poursuivis par une magistraille aux ordres, par les hyènes qui peuplent des médias de plus en plus médiocres. Les jihadistes réels ou potentiels, eux, bénéficient d’une paix royale : tout soupçon contre l’un ou l’autre de ces angelots est considéré comme du racisme, dont assimilable à l’hitlérisme et, par ricochet, au nationalisme flamand et au « séparatisme ». D’un côté, des boucs émissaires ; de l’autre des intouchables parés de toutes les vertus et bénéficiant de toutes les tolérances.


De Morgen constate en effet que les services de la « Sûreté de l’Etat » ne comptent pas, dans leurs rangs, des arabisants capables de déchiffrer les messages, conversations téléphoniques, productions littéraires ou pamphlétaires des salafistes, wahhabites et autres exotiques animant l’antichambre du terrorisme de Daech. Si elle n’en compte pas, ou n’en compte que trop peu, c’est qu’on ne les a pas recrutés puisque le jihadisme, pourtant en phase ascendante depuis deux grosses décennies, n’a jamais été considéré comme un problème important, contrairement, par exemple, à une association littéraire flamande qui étudierait les poèmes ou les dissertations musicales d’un abbé plus ou moins « séparatiste » à ses heures de colère politique. Bêtise, stupidité crasse et aveuglement de Béotien.


Apparemment le machin ne compterait pas davantage de turcologues avertis dans ses rangs pour surveiller une diaspora pourtant turbulente et appuyée par son ambassade et ses réseaux mafieux. Rien n’a permis de prévoir et d’empêcher les dérapages d’extrémistes turcs, mobilisés par les ondes depuis Ankara contre leurs compatriotes kurdes, araméens ou autres. Incendies volontaires, voies de fait, émeutes ont pu avoir lieu sans entraves et surtout sans répression aucune pour ôter aux récalcitrants l’envie de recommencer. Nous avons là un milieu, potentiellement très violent, qui n’est pas contrôlé ni réprimé, au nom, sans doute, des valeurs atlantiques qu’ils sont censés partager puisque la Turquie est membre de l’OTAN… Aujourd’hui, non contente d’exciter ses extrémistes, la Turquie soutient Daech en lui achetant du pétrole à prix bradé. Analyse simple, bien présente sur les médias anglo-saxons qui contestent les politiques bellicistes de Londres et Washington, bien présente aussi dans les études établies par les services allemands mais analyse que les Dupondt de la « Sûreté de l’Etat » belge ne font pas. Les lanceurs turcs de cocktails Molotov sont d’agréables plaisantins ; le club local de philatélistes flamands, lui, est dans le collimateur : il risque, en examinant la dentelure d’un timbre de l’époque de Léopold II, de répandre des idées « séparatistes ».


Le nouveau ministre de l’intérieur dément le reproche du Morgen : pour lui, la Sûreté aligne bien quelques arabisants, peut-être deux ou trois turcologues, mais ce sont sans doute ceux qu’il vient de recruter pour combler les lacunes de ses prédécesseurs, dont une mégère folle à lier qui n’a laissé derrière elle que les résultats de ses gaffes, bévues et boulettes. La péronnelle n’est pas douée mais elle a obtenu des voix de braves handicapés de la dure-mère autochtones, incapables de jauger ses incompétences, de troupeaux de subsahariens ignorant les tenants et aboutissants de la société belge, de jihadistes potentiels qui jargonnent leurs conneries salafistes et d’extrémistes turcs complotant le prochain jeu pyromaniaque à commettre contre de pauvres Kurdes. C’est l’arithmétique sans âme de ces suffrages qui compte en partitocratie et non les compétences, non le bon sens, non la simple capacité de discernement. Justement, le bon sens veut que l’on refuse absolument d’importer des querelles venues d’horizons très lointains, d’espaces géoculturels totalement étrangers à notre paisible Nord-Ouest européen. La devise aurait dû être de rejeter fermement toute importation de conflits extérieurs à la sphère civilisationnelle européenne. Les fauteurs de telles importations doivent être jugés, condamnés et expulsés et, le cas échéant, leurs ambassadeurs rappelés à l’ordre voire expulsés, en dépit de l’OTAN, de l’avis d’Hillary Clinton ou des humeurs d’Obama. Personne en Belgique n’a envie d’exporter en Anatolie, en Atlas ou en Syrie les querelles intracommunautaires belgo-belges et si des extrémistes wallons ou flamands décidaient d’incendier un foyer culturel ou de molester d’autres de leurs compatriotes à Diyarbakir ou à Emirdag, je trouverais très juste qu’ils aient affaire à la justice locale.


Ceci dit, il est certes de bon ton, depuis toujours, de brocarder les badernes de la « Sûreté de l’Etat » mais la transformer en un club distingué d’arabisants pointus et de turcologues chevronnés est une impossibilité pratique, tout simplement parce que des savants de bon acabit n’ont pas l’étoffe de flics et, ensuite, de tels spécialistes en langues orientales parleraient un arabe classique, raffiné et pur, et non pas l’un de ces innombrables dialectes abâtardis, parlés des côtes atlantiques du Maroc jusqu’au littoral d’Oman, en passant par la Mauritanie et le Soudan. Il faudrait non seulement de bons arabisants mais aussi des virtuoses de mille et un dialectes mélangés à des langues africaines, berbères, hamito-sémitiques, nilotiques, turques, kurdo-persanes, etc.


La question doit alors être posée : peut-on intégrer (et je ne parle même pas d’assimiler) des masses importantes de nouveaux concitoyens, venues de civilisations exotiques où des visions hostiles à l’égard de la nôtre existent, sont repérables, dormantes (comme jusqu’ici) ou réactivées (depuis le retour des fondamentalismes) ? Le sociologue allemand Gunnar Heinsohn constatait, il y a une quinzaine d’années, dans un best-seller largement vendu Outre-Rhin, que l’espace géoculturel islamique comptait une masse impressionnante de jeunes hommes de quinze à trente ans. Dans aucun cas de figure, en terres islamiques ou ailleurs, une telle masse ne peut être assimilée. Les Américains visaient à les atteler à une nouvelle société de consommation (peut-être celle qui devait éclore suite aux printemps arabes) mais ce projet d’un Greater Middle East consumériste, correspondant à l’espace géographique de l’USCENTCOM américain, est désormais un beau fiasco. Dans un tel vivier, on peut recruter des candidats à la guerre, en l’occurrence au Jihad. Exactement comme on recrutait en Irlande ou dans certaines régions d’Allemagne pour faire face à Napoléon à Waterloo ou pour combler les rangs des armées envoyées dans tous les coins de l’Empire britannique au 19ème. Il y a donc, chez ces jeunes de quinze à trente ans, dans les pays musulmans comme dans les diasporas musulmanes d’Europe et d’ailleurs, une masse critique d’esprits échaudés en quête d’un combat qui donne sens à la vie. Facteur incontournable que les tenants imbéciles des idéologies irénistes en Occident n’ont pas tenu compte. On allait les « civiliser » par la sécurité sociale, l’idéal hippie, les gay prides, les concerts à la Woodstock, l’espoir d’obtenir un emploi dans le secteur tertiaire, les variétés de la télé, le football ou la philatélie : le jihadisme fait voler en éclat cette illusion stupide.

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On n’a rien obtenu de tout cela mais bel et bien ce Molenbeek qui excite la verve de Zemmour et aussi, faut-il l’ajouter, de quelques voix moins médiatisées liées aux services secrets français. Molenbeek, commune voisine de Bruxelles et fleuron de l’industrialisation de la capitale belge avant 1914, devait devenir le phare du multiculturalisme à la belge. Philippe Moureaux, l’ancien maire de cette commune, un fils de notaire nanti, passé au socialisme par esprit de lucre et de calcul et aujourd’hui largement septuagénaire, s’est employé à cette tâche. Molenbeek n’est pas devenu un phare malgré ses efforts mais, au contraire, un repoussoir. Le bonhomme, arrogant et buté, ne désarme pourtant pas : au lendemain des massacres de Paris, il en remet une couche dans les colonnes du Soir. Sa politique, prétend-il, a été la seule bonne. Molenbeek serait demeuré un phare s’il avait pu poursuivre sa politique de « proximité ». Ces propos triomphalistes et narcissiques ont provoqué, sur internet, un déluge d’insultes de la part de ses anciens administrés autochtones et d’autres Bruxellois. Le Soir, moniteur totalitaire qui impose à la capitale belge une chape de « correction politique » sans nuances, est obligé de véhiculer cette colère populaire, faute de perdre ses derniers lecteurs.


Cet entretien a suscité des critiques dans les propres milieux socialistes que Moureaux avait dominés de sa faconde brutale pendant près de trois décennies. Ainsi, Hans Bonte, maire de Vilvorde, faubourg industriel proche de Bruxelles, rappelle que sa commune a fourni huit jihadistes connus aux troupes de Daech. Trois sont revenus et circulent librement, dont un seul est muni d’un bracelet. Ce dernier est passé dans le bureau de Bonte pour lui signifier qu’il déménageait à Bruxelles parce que là, au moins, il n’était pas aussi étroitement surveillé. Le lascar a déménagé et personne ne sait plus où il se trouve… Il n’y a pas meilleur preuve de laxisme et d’incompétence, donnant raison à ceux qui inspirent Zemmour dans ses tirades anti-molenbeekoises. Pourtant, Molenbeek, passé aujourd’hui de l’islamo-socialisme multicultureux à la Moureaux au libéralisme insipide et bon teint de la nouvelle mairesse François Schepmans, n’est pas du tout une zone de « no-go » ou de « non-droit », contrairement à ce qu’affirme un paquet d’exagérateurs en tous genres. On peut circuler dans Molenbeek. Y faire son marché. Mais dans une ambiance multiculturelle plus chamarrée qu’à Charonne par exemple. 40% de la population totale est musulmane. Dans les vieux quartiers limitrophes du centre historique de Bruxelles, cette proportion monte à 80% ou plus. Le fondamentalisme a fait une progression inquiétante au sein de cette population, en dépit du laïcisme prononcé qu’affichait Moureaux au début de sa carrière, où, à tous les repas, il bouffait du curé et du Flamand (parce que les populations flamandes demeuraient plus fidèles au catholicisme sociologique). Les fondamentalistes acharnés restent certes minoritaires mais l’histoire nous enseigne que les minorités sont toujours plus actives et virulentes que les majorités pétries de quiétude. Les actions politiques, révolutionnaires ou terroristes découlent de cette virulence minoritaire et deviennent aisément légendaires, si elles engrangent des succès. A Molenbeek, ce sont donc ces minoritaires salafistes qui donnent le ton. Le laïcisme socialiste de Moureaux, ponctué de laïcisme maçonnique soi-disant adepte des « Lumières », a généré un obscurantisme à faire pâlir le plus obtus des ultramontains du 19ème. Bel exemple d’hétérotélie, de dérive paradoxale entre les intentions et le résultat. La génèse de Daech en Belgique provient donc bel et bien de ce laïcardisme bouffeur de curés, à défaut de pouvoir bouffer du mollah ou de l’imam. C’est au nom des Lumières que l’obscurité a envahi cette commune. La dinguerie laïcarde a accouché de la dinguerie wahhabite, au bord du Canal de Willebroeck. Double déni du réel : l’un déni accouche de son contraire apparent ; en bout de course, on a toujours du déni, le négatif n’engendrant que du négatif.

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Vingt ans de mayorat de Moureaux débouchent sur un quartier ingérable, dont les folies meurtrières frappent désormais Paris, à 300 km en TGV de Bruxelles. Rappelons aussi que ce sinistre Moureaux est l’inventeur et le promoteur de la fameuse loi contre le racisme : ses actions anti-racistes à Molenbeek ont conduit à l’horreur sans nom qui vient de meurtrir la Ville-Lumière. La loi contre le racisme n’avait pas pour but de punir les incivilités grossières de quelques poivrots passant leur colère sur les pauvres allochtones. Elle avait bien plutôt pour but d’annihiler toute critique des déviances dangereuses que certains voyaient pointer à l’horizon dès la fin des années 70.

molenbeekPEREUBUmg54a41d5d72733.jpgEn effet, sous la férule de Moureaux, officiellement adepte des Lumières révolutionnaires, républicaines et maçonniques dans un pays anciennement hispanique et habsbourgeois qui a toujours largement vomi ce type de discours ou s’en moquait copieusement, toute critique à l’égard du salafisme rampant, du « racisme » de ce salafisme qui rejetait la culture européenne dominante et toutes les autres cultures (animiste subsaharienne, bouddhiste d’Asie, etc.) issues d’autres immigrations, de sa misogynie, était assimilé au racisme colonialiste ou hitlérien, à l’antisémitisme centre-européen, au pogromisme ukrainien, etc. Alors que ce salafisme prônait un rejet, pratiquait des amalgames, posait des jugements a priori qui sont autant d’attitudes négatives propres aux formes de racisme que la loi de Moureaux entendait réprimer mais uniquement au détriment de la paisible population autochtone, connue pour sa jovialité et sa tolérance. Cette loi ne reposait pas sur des faits objectifs mais sur des opinions, que des esprits missionnaires et quasi messianiques entendaient généraliser sous peine de punition. Donc nous avions deux poids deux mesures. Mauvaise politique. Le salafiste pouvait traiter de porc ou de singe, d’impurs ou de mécréants n’importe quel autochtone sans que celui-ci ne pouvait rétorquer par des termes inélégants comme « macaque », « bougnoul », « moutouf », « tchouk-tchouk » ou autres indélicatesses, courantes à Bruxelles avant la « Loi Moureaux ». Ce sentiment d’être toujours du mauvais côté, du côté des méchants, des hitléromaniaques, explique le mépris et l’agressivité des Belges de souche à l’adresse de leur ancien bourgmestre socialiste, copieusement insulté sur le site lesoir.be , parfois traiter de « crapule » dans le courrier des lecteurs du Soir.

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Le journal flamand de gauche, De Morgen, pourtant antiraciste, hostile aux politiques critiquant l’immigration, constate que Moureaux a été « aveugle ». Et que cet aveuglement était volontaire, pour obtenir les voix de tous les immigrés de sa commune, fondamentalistes compris, parce que l’électorat populaire belge, traditionnellement socialiste, diminuait en nombre. Paris valait bien une messe pour Henri IV. Pour Moureaux, Molenbeek valait bien quelques fatwahs contre les « souchiens » fulminées par des imams de garage. En fermant les yeux devant ce racisme qui tue et exclut l’Autre, tous les Autres, à qui mieux mieux, déguisé derrière le paravent de la religion, Moureaux conservait le pouvoir et ses prébendes, alors tant pis pour les principes voltairiens et persiflants, applicables seulement aux autochtones demeurés vaguement catholiques qui ne votaient plus pour lui. Dans le langage multicultureux de Moureaux, le terme « proximité », tiré du jargon des intellos parisiens, signifiait « clientélisme ». Du moment que l’on était client, on pouvait tout faire, y compris cracher sur les Lumières, dont Moureaux se réclamait, faire de l’obscurantisme, pratiquer de l’exclusion, débiter des conneries grosses comme des maisons, applaudir au massacre des chiites, des yezidis, des baathistes laïques ou des alaouites, génocider les peuples résiduaires de l’Orient complexe, s'esbaudir au spectacle du dynamitage des temples de Palmyre, allègrement commettre des crimes contre l’humanité, massacrer des civils. Conserver des voix était tout ce qui comptait : cette attitude cynique interpelle évidement les traditions démocratiques du pays car elles ont été dévoyées en partitocratie, laquelle permet tout pourvu que cela ne gène pas son fonctionnement à très court terme.


De Morgen laisse la parole à Bilal Benyaich, sociologue d’origine marocaine, issu de la VUB flamande qui prône les valeurs des Lumières, analyste sans concession des dérives allochtones en région bruxelloise, nommé secrétaire d’Etat à la lutte contre le terrorisme en 2014. Le diagnostic de ce sociologue bardé de diplôme, exemple emblématique d’une intégration parfaitement réussie, est cruel et sans appel : « Le PS, pour des considérations électoralistes, a commis de lourdes erreurs à Bruxelles. Le parti (socialiste) a dansé sur les airs que jouaient ces gens (= les fondamentalistes) pour pouvoir capitaliser leurs voix. Dans les années 80, le parti maintenait encore une ligne anti-radicale. Dans les années 90, il a abandonné cette ligne. Bon nombre d’imams ont alors introduit l’islam salafiste. Les parents ont suivi. Ils sont coresponsables du fait que des éléments jihadistes incontrôlés circulent dans les rues de Bruxelles ».


Pour Moureaux, ces analyses sont dues à « l’hystérie des Flamands » : elles n’ont dès lors aucun fondement. La nouvelle bourgmestre (mairesse) libérale, Françoise Schepmans rétorque : c’était la volonté de Moureaux « de faire de Molenbeek un laboratoire de la multiculturalité », démarche qui a conduit à la situation actuelle qui permet à des petites cellules jihadistes de ecruter des molenbeekois pour commettre allègrement des crimes contre l’humanité en Syrie comme à Paris. L’enfer est pavé de bonnes intentions et qui veut faire l’ange fait la bête (de l’Apocalypse). Il y a beaucoup de sagesse dans les adages populaires. Les bonnes intentions (irresponsables) que proclament les nuisances idéologiques sont la matrice d’une criminalité sans nom et, il faut bien le dire aujourd’hui, les tenants de ces nuisances idéologiques sont les responsables, non encore jugés et condamnés, de crimes abominables, du même genre de ceux qu’ils reprochent à leurs adversaires politiques, toujours campés comme hitléromanes. La Belgique saura-t-elle trancher dans le lard, faire arrêter et condamner ceux qui sont responsables moralement des carnages d’Irak, de Syrie et de Paris ? Aura-t-elle le courage, la force morale, de rejeter ses politiciens qui ont permis ces dérives sanglantes, pour que, plus jamais, des individus aussi immondes puissent exercer encore des fonctions politiques, fussent-elles modestes ? On en doute, ce pays est gangréné. Les cerveaux de la plupart de nos concitoyens sont rongés par la lèpre incurable des idéologies tirées des éthiques de conviction, hostiles à toute attitude responsable.


De Morgen prétend que ce fondamentalisme, qui a émergé notamment à Molenbeek, est dû à la pauvreté, à la précarité. C’est une dernière illusion de gauche de ce journal de gauche : on sait très bien que le jihadisme ne dérive pas nécessairement de la pauvreté et ce n’est certainement pas le cas des terroristes molenbeekois du Bataclan ou de Charonne. Bilal Benyaich est plus lucide que le ramassis d’illuminés et de méchants idiots qui constituent le personnel politique belge. Il écrit : « Le grand problème, c’est que le nombre de personnes, qui croient en ce discours de suprématie musulmane, est très élevé. Dans certains quartiers, on peut aisément parler d’une moitié de la population. Seule une très petite minorité prend les armes mais le potentiel est énorme. Nous avons affaire à des dizaines de milliers de jeunes qui se sont socialisés dans le schéma ‘nous-contre-eux’, partagé par l’extrême-droite et les extrémistes islamistes qui ne voient à l’horizon qu’une guerre entre l’Occident et l’islam. Ce ne sont pas nécessairement des musulmans puritains mais ils constituent un énorme vivier potentiel pour l’Etat islamique et autres mouvements similaires ». Ce n’est donc pas un exposant de l’extrême-droite ou un conservateur inquiet qui prend la parole ici, mais un sociologue « maroxellois » qui sait de quoi il parle. Son diagnostic de secrétaire d’Etat à la lutte contre le terrorisme pourrait parfaitement servir à un procureur du Roi pour instruire enfin le procès qui devra conduire à la condamnation sévère des multicultureux électoralistes qui, par folie et irresponsabilité, ont provoqué la mort atroce, inutile, de centaines de milliers d’innocents, en Irak, en Syrie et à Paris, avec la bénédiction initiale de leurs maîtres américains et des manipulateurs de la CIA et de la NSA, sans oublier les mécènes saoudiens ou qataris.

Kevin Desmet.

 

Russia Debates Unorthodox Orthodox Financial Alternative

Russia Debates Unorthodox Orthodox Financial Alternative

Ex: http://journal-neo.org

A significant debate is underway in Russia since imposition of western financial sanctions on Russian banks and corporations in 2014. It’s about a proposal presented by the Moscow Patriarchate of the Orthodox Church. The proposal, which resembles Islamic interest-free banking models in many respects, was first unveiled in December 2014 at the depth of the Ruble crisis and oil price free-fall. This August the idea received a huge boost from the endorsement of the Russian Chamber of Commerce and Industry. It could change history for the better depending on what is done and where it further leads.

Some 20 years ago during the Yeltsin era, within the chaos of Russian hyperinflation and IMF “shock therapy,” the Russian Orthodox Church introduced a similar proposal for interest-free banking as an alternative. During that time a gaggle of liberal pro-free-market Russian economists around Yeltsin, such as Yegor Gaider, prevailed. They instead opened Russia’s state-owned assets to literal plunder by western banks, hedge funds and corporations.

In my first visit to Russia in May 1994 to give a talk at a Russian economic institute on IMF shock therapy, I saw first-hand the lawless mafia, russkaya mafiya, speeding through the near-empty Tverskaya Street near Red Square in new state-of-the-art Mercedes 600 limos without license plates. It was a devastating time in Russia and Washington and the technocrats at the IMF knew exactly what they were doing to foster the chaos.

US sanctions focus attention

By 2014 much has changed in Russia. Most significantly, the infatuation with everything American of two decades ago has understandably vanished. The US Treasury financial sanctions were launched in stages in 1914 against specific individuals around President Putin, specific banks and corporations dependent on foreign credit. They had the effect of forcing a critical rethinking among Russian intellectuals, government officials and in the Kremlin itself.

The Washington attacks, legally-speaking acts of warfare against a sovereign nation, were initiated by the US Treasury’s Office of Terrorism and Financial Intelligence, the only government finance agency in the world with its own in-house intelligence agency. The Office was created under the pretext of going after and freezing the assets and bank accounts of drug cartels and terrorists, something it seems strangely inept at if we judge from their record regarding groups like ISIS or Al Qaeda in Iraq. It seems to be far better going after “undesireable” countries like Iran and Russia. It has offices around the world, including in Islamabad and Abu Dhabi.

Those US Treasury financial warfare sanctions and the prospect of much worse to come have sparked a deep debate within Russia on how to defend the nation from more attacks. Vulnerability to western sanctions in their banking system has led Russia, like China, to develop an internal Russian version of SWIFT interbank payments. Now the very nature of money and its control is at the heart of the debate.

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Unorthodox Orthodox Proposal

In January 2015, in the depth of the financial crisis, with a Ruble at half what it had been months earlier and oil prices in a free-fall as a result of the September 2014 John Kerry-King Abdullah agreement, the Moscow Patriarchate reissued its idea.

Dmitri Lubomudrov, the Orthodox Church’s legal adviser told the media at that time, “We realized we couldn’t stay dependent on the Western financial system, but must develop our own. As with the Islamic system, the Orthodox one will be based not just on legislation, but on Orthodox morality as well, and will be an invitation to businessmen seeking security at a time of crisis.” Among its features would be interest-free credit issuance and prohibition of investment in gambling casinos or such activities going against Church moral values.

Then in early August this year the Orthodox plan for interest-free money creation gained a major added support. Sergei Katyrin, head of the Russian Chamber of Commerce and Industry, after meeting with Vsevolod Chaplin, the senior Orthodox cleric overseeing the project, announced, “The Chamber of Commerce and Industry supports the creation of the Orthodox Financial System… and is ready to provide its platform for detailed and professional discussion of these questions together with the relevant committees of the chamber.” The proposal is aimed at reducing Russia’s reliance on the Western banking system, an essential national economic security requirement.

Much as with Islamic banking models than ban usury, the Orthodox Financial System would not allow interest charges on loans. Participants of the system share risks, profits and losses. Speculative behavior is prohibited, as well as investments in gambling, drugs and other businesses that do not meet Orthodox Christian values. There would be a new low-risk bank or credit organization that controls all transactions, and investment funds or companies that source investors and mediate project financing. It would explicitly avoid operations with active financial risks. Priority would be ensuring financing of the real sector of the economy, its spokesman stated.

Interestingly, Russia’s largest Islamic autonomous republic, Tatarstan, recently introduced Islamic banking into Russia for the first time and it was supported positively by German Gref, CEO of the state-owned Sperbank, Russia’s largest bank. This May, Gref called it a very important instrument amid the current problems with raising funds on international markets. In July Sberbank and the Republic of Tatarstan signed an agreement on cooperation in the field of Islamic financing.

Under Czar Alexander III and his Finance Minister Nikolai Bunge, Russia established the Peasant Land Bank in the beginning of the 1880’s to give interest-free loans to the liberated peasantry that had been freed from serfdom in 1861 by his father, Alexander II and given land. The Land Bank invested in the modernization of Russian agriculture with farmers only paying a small handling charge for credits. The result was such a spectacular rise in Russian wheat, and other cereals that Russia became the world “bread basket” up to outbreak of World War I, exceeding the combined production of the USA, Argentina and Canada by some 25%.

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Glazyev proposals

The new prominence of the Orthodox Monetary model in Russian discussions comes at a time when one of Vladimir Putin’s economic advisers, Sergei Glayzev, the person advising the President on Ukraine as well as relations with fellow-members of the Eurasian Economic Union, has presented a plan for enhancing Russia’s national economic and financial security under the quite sensible assumption that the financial sanctions and now military pressures from Washington and NATO are no whimsical accident but a deep-seated strategy of weakening and economically destroying one of the two nations which stand in a way of a globalist US New World Order.

In May 2014, a few weeks after the Obama Administration imposed a series of select sanctions on key Russian individuals, banks and energy companies, striking at the heart of the economy, Glazyev made an interview with the Russian financial paper, Vedomosti, in which he proposed a number of prudent defensive measures. Among them were several which are now policy. This has included a credit and currency swap with China to finance critical imports and a shift to settlement in national currencies–Ruble and RMB; creation of a Russian interbank information exchange system, analogous to SWIFT, for payments and settlements within the Eurasian Economic Union and other partner countries.

A strategic proposal of Glazyev that the state impose a halt on all export of gold, precious metals, and rare earth elements, and that the Central Bank buy up gold mined by foreign companies to build monetary gold reserve strength, was, unfortunately, refused by Central Bank Governor Elvira Nabiullina who told the Duma, “We don’t believe that a moratorium is needed on gold exports. We are able to buy enough gold to diversify our gold and currency reserves.”

Nabiullina has come under criticism from members of the Duma for being far too slow in building the gold reserves of the ruble. Russia today is the world’s second largest gold producer after China, and China has been building its Peoples’ Bank of China gold reserves in recent years at a feverish pace. Western central banks, led by the Federal Reserve, since gold backing for the dollar was abandoned in August, 1971, have done everything, including brazen market manipulation, to discourage gold currency reserves around the world.

Most recently, on September 15 Glazyev presented a new series of economic proposals to the Presidential Russian Security Council to, as he stated it, reduce the vulnerability to western sanctions over the coming five years and achieve foundations for long-term growth and economic sovereignty. Among his proposals were creation of a State Committee on Strategic Planning under the President of the Russian Federation, together with a State Committee for Scientific and Technological Development, modeled on a system created in Iran during the 1990s following the introduction of Western sanctions there.

The first measure, creation of a Committee on Strategic Planning, echoes the highly successful French national Planification model introduced under President Charles de Gaulle, that was credited with transforming France from a stagnant peasant-dominated economy to an advanced, innovative modern industrial nation by the early 1970’s.

In the 1960’s France had a General Commission of the Plan which surveyed the entire economy to identify critical weaknesses that needed attention for overall national development. They would set goals for the coming 5 years. General Commission members were senior civil servants consulting with business leaders, trade unions and other representative groups. Each proposed plan was then sent to the national parliament for voting approval or change.

The crucial difference between France’s 5-year Planification and the Soviet 5-year central planning model was that the French was indicative and not imperative as was the Soviet Five Year Plan. Private or state companies could freely decide to focus on a sector such as railway development knowing the state would encourage the investment with tax incentives or subsidies to lower risk and make it attractive. It was highly successful until the mid-1970’s when the massive oil shocks and increasing Brussels supra-national rule-making made it increasingly difficult to implement.

There are other features to the detailed Glazyev proposal, among the most interesting his proposal to use Central Bank resources to provide targeted lending for businesses and industries by providing them with low interest rates between 1-4 percent, made possible by quantitative easing to the tune of 20 trillion rubles over a five year period. The program also suggests that the state support private business through the creation of “reciprocal obligations” for the purchase of products and services at agreed-upon prices.

Russia is in a fascinating process of rethinking every aspect of her national economic survival because of the reality of the western attacks. It could produce a very healthy transformation away from the deadly defects of the Anglo-American free-market banking model.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/11/22/russia-debates-unorthod...

Le viol de la cité

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Le viol de la cité

par Patrice-Hans Perrier

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous avons pris le parti de relire un classique de la philosophie politique afin d’y puiser quelques victuailles conceptuelles en cette période tumultueuse entre toutes. Les derniers attentats de Paris ont été exécutés à une époque charnière, dans un contexte où l’Imperium semble vouloir reprendre la main au Moyen-Orient. Les commanditaires qui téléguident la nébuleuse dite de l’État islamique (EI) sont les mêmes qui profitent de l’ouverture des frontières afin de pulvériser la souveraineté des états au moment de composer notre analyse. Et, si le procès politique devenait caduc au moment même où nos représentants s’apprêtent à décréter l’état d’urgence généralisé ?

La politique n’est plus un art : elle dérive de plus en plus vers la sphère de la gestion des activités humaines liées à la survie de l’espèce. C’est en partie ce que soutient la philosophe Hannah Arendt dans la première partie de son opus intitulé « Condition de l’homme moderne ». (*) Reprenant l’observation de Martin Heidegger à propos de la dérive techniciste du monde moderne, Arendt nous met en garde contre l’anéantissement de la volonté politique qui menace nos cités. Le citoyen, devenu consommateur, ne possède plus rien en propre et son aliénation croissante est tributaire du rôle qui lui est assigné au cœur de la société postmoderne. Le consommateur s’exécute, sans discuter, alors qu’une caste de professionnels de la politique fait semblant de gouverner. Le procès politique n’est plus qu’un leurre dans un contexte où nos gouvernants ont remis les clefs de la cité à de puissants conglomérats apatrides.

Il est difficile, dans un tel contexte, d’analyser les actualités afin d’en extraire un sens, une direction qui puisse nous aider à identifier les jalons du procès politique en cours de déroulement. Certaines puissances anonymes (l’état profond) ont subventionné la nébuleuse de l’État islamique et de ses affidés afin de pulvériser l’ordre géopolitique au Moyen-Orient, de faire main-basse sur de nouveaux gisements énergétiques et de remodeler cette région du monde au profit du projet d’un « Grand Moyen-Orient » susceptible de conforter leur domination.

Les vases communicants

Pendant ce temps, les mêmes commanditaires faisaient pression sur la classe politique pour que l’ouverture des frontières soit maintenue in extenso, histoire d’accueillir les flots de réfugiés et de « migrants » en provenance de ce Moyen-Orient plongé dans les grands remous de cette réingénierie forcée. Il devenait patent qu’un projet de « Grande Europe » s’actualisait alors que les effets délétères de la recomposition d’une partie du monde risquaient de faire exploser le cœur de l’Europe pro-atlantiste. Les vases communicants de la géopolitique fonctionnent à plein rendement à l’heure où nos dirigeants politiques sont incapables de prendre des décisions susceptibles d’avoir un impact en temps réel sur la gouvernance de nos cités.

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Action – réaction

Les récents attentats terroristes qui ont frappé Paris de plein fouet permettront à ceux qui sont véritablement aux manettes d’actionner une nouvelle séquence de décisions arbitraires. De nouvelles forces d’intervention se préparent d’ores et déjà au combat afin d’aller frapper quelques cibles affiliées à la nébuleuse de l’EI, des mesures de musellement de la liberté d’expression seront adoptées sous peu, la tension montera encore d’un cran et le chaos s’étendra de plus belle. Les résultats seront à la hauteur des attentes des commanditaires de toute cette agitation sans queue ni tête. La Russie risque d’élargir son périmètre d’intervention dans l’espace aérien syrien, ce qui pourrait entraîner, par voie de conséquence, le déclenchement d’un véritable conflit régional. Les alliés de l’état syrien voudront intervenir et châtier une partie des pays commanditaires de cette fumeuse nébuleuse islamiste. D’autres populations seront déplacées, avec pour conséquence une augmentation des flux de réfugiés prenant d’assaut les métropoles européennes. La boucle sera bouclée, alors que la reconfiguration de l’ensemble européen pourra démarrer.

Une politique de destruction contrôlée

Le domaine public a été supprimé au profit d’une « politique sociétale » qui permet à d’astucieux intérêts privés d’empiéter sur le bien commun. À l’heure où l’ubiquité de la communication court-circuite la chronologie des événements réels, on peut raisonnablement affirmer que les grands régisseurs de la machination politique sont capables de fabriquer de toutes pièces une partie de l’histoire officielle. Le consentement sera manufacturé en fonction de la grille de lecture commandée pour la circonstance.

Hannah Arendt nous prévient que, dans un contexte où l’impérialisme techniciste triomphe, « la propriété a perdu sa valeur d’usage privé, qui était déterminée par son emplacement, pour prendre une valeur exclusivement sociale déterminée par sa perpétuelle mutabilité, la fluctuation des échanges ne pouvant être fixée temporairement que par rapport à un dénominateur commun, l’argent ». Cette assertion est capitale en cela qu’elle illustre avec concision le phénomène de dérive progressive qui gangrène l’habitus de l’ancien citoyen.

Ainsi, pour préciser notre propos, qu’il nous soit permis de rappeler à nos lecteurs que plusieurs instances municipales ont déjà procédé à la confiscation d’un grand nombre de résidences secondaires ou inhabitées afin de les mettre à la disposition des nouveaux « migrants » qui essaiment aux quatre coins de l’Europe de l’Ouest. Les autorités publiques, sous couvert de mesures extraordinaires d’aide aux réfugiés, procèdent à la liquidation d’une part croissante de la propriété privée des petits rentiers, des personnes à la retraite ou des exploitants agricoles.

Une citoyenneté dissoute

Ce bouquet d’actions illégales (couvertes par des décrets d’exception) permettra de mettre en place de véritables « zones franches » au cœur de nos cités, alors que la destruction du tissu social prendra des proportions nouvelles. Les habitants de ces « zones franches » seront subventionnés, dispensés de payer des taxes et feront l’objet de mesures de surveillance onéreuses. Cette situation fera en sorte d’obliger les pouvoirs municipaux à augmenter le fardeau fiscal imposé aux petits exploitants et autres infortunés propriétaires implantés dans le paysage des nations touchées par ce fléau. Les pouvoirs publics, obligés d’obéir aux desiderata de l’hyper-classe mondialiste, deviendront, conséquemment, les complices d’un phénomène de spéculation qui permettra à des holdings immobiliers ou à des trusts de faire main basse sur une partie du patrimoine des « nationaux » devenus de véritables indésirables chez eux. 

Le nouveau consommateur, qui ne produit pratiquement plus rien, est en voie de devenir un ilote, privé de son habitus naturel. Arendt fait le lien avec la politique de l’ancienne Grèce, dans un contexte où le foyer (oikia) et la famille représentaient les lieux de la reproduction générique de l’espèce. La vie en dehors du foyer familial, permettant de participer à l’organisation future de la cité, les hommes d’action pouvaient s’adonner à l’art de la politique. Une borne salutaire séparait la sphère privée de l’espace publique.

De nos jours, la techni-cité fait en sorte de brouiller les pistes, dans un contexte où la politique ne sert plus qu’à régenter les rapports de forces qui mettent en scènes des intérêts privés qui finissent par phagocyter l’espace public, l’AGORA. C’est ainsi que la sphère privée et l’espace publique finissent par être anéantis au profit d’un nouvel espace social, mu par une « politique sociétale ». Et, Arendt de préciser que « l’avènement des « sciences du comportement » signale clairement le dernier stade de cette évolution, quand la société de masse a dévoré toutes les couches de la nation et que le « comportement social » est devenu la norme de tous les domaines de l’existence ».

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La nouvelle ingénierie sociale

Nous avons eu l’occasion, à plusieurs reprises, de nous pencher sur le phénomène de la « postmodernité à géométrie variable », ce contexte anxiogène qui permet aux « ingénieurs sociaux » de littéralement démolir la conscience de l’individu lambda. Les médias sociaux tiennent le rôle de caisse de résonnance au service de la mise en place de cette ingénierie destinée à remodeler nos habitudes de vie. Les Anonymus, collectif de pirates informatiques travestis en justiciers virtuels, viennent de déclarer la guerre à DAESH, une autre excroissance de la nébuleuse « islamiste ». Plusieurs médias – dominants ou résistants – ont salué avec empressement la décision des Anonymus de pirater les comptes des médias sociaux de plusieurs milliers d’affidés de DAESH. À y regarder de plus près, Anonymus représente le bras « armé » d’une opinion publique qui est muselée et prise en otage par le monde médiatique.

Les trublions de l’information jouent aux défenseurs de la veuve et l’orphelin, prenant pour cible certaines composantes de la nébuleuse « terroriste ». « Les gouvernements sont incapables de nous protéger », semble dire les Anonymus, alors pourquoi ne pas nous défendre par nos propres moyens ? Peu nous importe si l’action entreprise par Anonymus est justifiable ou non, ce qui nous intéresse c’est le rôle joué par cette « nébuleuse de la contre-information » dans le cadre de la vaste entreprise d’ingénierie sociale qui se met en place présentement. Dans un contexte où le gouvernement français parle d’adopter des mesures extraordinaires – temporairement – on peut s’en inquiéter à juste titre. Malgré les vœux pieux de la classe politicienne, les flux de réfugiés prendront encore plus d’ampleur, alors que la circulation des simples citoyens fera l’objet de mesures de contrôle systématiques.

La nouvelle cible à l’ordre du jour c’est DAESH et les autres émanations de la constellation « islamiste ». Qu’il nous soit permis de mettre un bémol face aux assertions d’un Jacques Sapir qui affirmait, récemment, « qu’en décidant de décréter l’état d’urgence, le Président de la République a fait un acte de souverain. Il l’a fait en notre nom à tous, au nom du peuple français ». Nous croyons que le gouvernement Hollande profitera de l’état d’urgence pour faire régner une politique de la terreur et ainsi mettre au pas la grogne populaire et les mouvements de résistance qui menacent  l’« ordre républicain ». Les flux de migrants vont, peut-être, se tarir momentanément et les forces de l’ordre seront en mesure de sécuriser une partie du territoire français. Toutefois, cet état d’urgence permettra de museler toutes les voies qui s’opposaient, d’ordinaire, à la politique extérieur menée par la France depuis Sarkozy. La France n’aura d’autre choix que de se joindre aux forces coalisées derrière l’OTAN et la politique impérialiste pourra se poursuivre vaille que vaille.

Anonymus conforte la position d’impuissance du citoyen lambda en proposant d’agir à la place d’une classe politique qui est discréditée et qui n’a plus les moyens de ses ambitions. Chemin faisant, les mécanismes de l’ingénierie sociale en phase opératoire agissent comme de puissants adjuvants, alors que la joute politique ressemble à une pièce de théâtre. Nous assistons, impuissants et prostrés, à la destruction de nos habitus pérennes et à l’abolition définitive d’une part importante de cette liberté qui est l’apanage de notre civilisation moribonde. C’est le procès médiatique qui a pris le relais, alors que certains intérêts privés se sont appropriés l’entièreté du domaine public. Il ne nous reste plus que les rogatons de la politique sociétale pour nous divertir. En espérant pouvoir chasser cette angoisse qui paralyse notre conscience de citoyens dépossédés.

Patrice-Hans Perrier

Note

(*) Hannah Arenddt, in « Condition de l’homme moderne – THE HUMAN CONDITION. Éditeur Calmann-Lévy, Collection AGORA, Paris, 1961. ISBN : 2-86917-029-7.

Génération Rantanplan

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Génération Rantanplan

Publié par amoyquechault2.over-blog.com

Lorsqu’une nation est aussi férocement et sauvagement agressée, on s’attendrait à sentir le sol et les murs de la maison commune trembler sous la violence du rugissement de colère et de rage de son peuple, terrifiant cri de la bête blessée relevant la tête dans un violent soubresaut d’orgueil et de courage pour mordre sans pitié la main qui l’a frappé.

Or, depuis vendredi dernier, l’atmosphère n’est saturée que d’un long miaulement femelle, un vaste gémissement tragique et pleurnichard, un immense sanglot fienteux expurgé par des millions de bouches tremblotantes et hagardes, postillonnant spasmodiquement leur incompréhension terrorisée.

« Mais pourquoi nous ? Pourquoi nous ? » répète inlassablement le bobo libéral-libertaire recroquevillé en position fœtale sur la moquette 100% fibres naturelles de son loft rénové du 11e arrondissement. « Pourquoi moi et mes frères, pourquoi mes semblables, ces gens bien éduqués, tolérants, ouverts, antiracistes jusqu’à l’extrême limite du trognon, écolos-sympas et gay-friendly ? ». Entre deux crèmes de jour et un tri sélectif, il s’interroge profondément. Et il a raison. En effet, pourquoi frapper la génération bisounours, celle qui aime tout le monde sauf, bien sûr, les sales fachos et, bien entendu, ses ignobles ancêtres obscurantistes et esclavagistes ? Pourquoi eux, qui ne cessent de répéter que l’Islam est une religion de paix et de fraternité qui a toute sa place en Europe, eux qui étaient prêts à toutes les acceptations et les reptations pour ne pas froisser la susceptibilité de nos hôtes mahométans, glorieux rédempteurs de toutes les vilénies et de toutes les tares d’un Occident criminel ? Pourquoi eux qui ne demandaient pas mieux que de faire de nouvelles pipes aux Muzz et autres minorités de tous poils ? A l’horreur, s’ajoute donc l’injustice. Inimaginable. Insupportable. Si au moins ils avaient liquidé Marine, Zemmour ou Houellebecq, il y aurait une logique, une cohérence. Mais là ? C’est le camp du bien qu’on attaque, ce sont ceux qui avaient tous les brevets de citoyenneté mondiale et d’amour sans frontières qu'on assassine. Scandale dans le scandale, abomination dans l’abomination ! Comment peut-on haïr à ce point des gentils ? Face à cette interrogation déstabilisante, empressons-nous d’ajouter des fleurs dans nos cheveux et allons vite nous trémousser à Bastille sur du John Lennon, transe cathartique et expiatoire pour somnambules trop soudainement éveillés et désirant retourner au plus vite dans les limbes cotonneuses du sommeil médiatico-bien pensant. La narcolepsie, ultime remède au réel. Ressortons aussi les vieux drapeaux « Peace and love » mités, les arcs-en-ciel délavés, et dégueulons d’un amour si général, si global, si diffus, si incantatoire, qu’il devient sans consistance ni objet. On n’aime plus quelqu’un ou quelque chose, on aime tour court. Même ce qui nous tue. J’aime tout parce que je ne suis plus rien. Suicide collectif et festif par overdose d’amour universel.

Ne faudrait-il pas repenser notre modus operandi en matière de terrorisme ?

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Ne faudrait-il pas repenser notre modus operandi en matière de terrorisme?
 
Cessons de montrer à nos agresseurs qu'à chaque fois qu'ils frappent sur notre territoire, ils déstabilisent le pays, poussent le président de la République à rassembler le Congrès, à rappeler les forces armées, etc.
 
Commandant de police
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Si l’on fait le rapport du nombre d’intervenants dans les forces de police pour l’arrestation d’un terroriste « vivant », on arrive peu ou prou à 1.000/5, sans parler des 5.000 cartouches qui ont été tirées par nos forces de police lors de l’intervention à Saint-Denis.

Imaginons qu’au même instant, dans les dix plus grandes villes de France, des terroristes passent à l’action. Allons-nous avoir la capacité de rassembler plus de 20.000 policiers sur les lieux d’opération, allons-nous déplacer les chars d’assaut pour parvenir à circonscrire des équipes de 4 ou 5 terroristes ? Somme toute, qu’est-ce qui fait la différence entre un preneur d’otages à la suite d’un braquage de banque et un terroriste, si ce n’est que le but recherché par les protagonistes est d’un côté l’argent et de l’autre l’application d’une idéologie crapuleuse ? Et pourtant, une prise d’otages dans une banque n’a jamais déplacé plus d’une trentaine de policiers.

Ne faudrait-il pas, alors, repenser le mode d’intervention de nos forces de police en matière de terrorisme et, d’une manière plus concrète encore, interdire les médias de diffuser en direct ces interventions afin de ne pas fournir des informations capitales aux terroristes assiégés, mais surtout aux autres terroristes qui voient en direct leurs complices sous le feu de nos forces de l’ordre et, par conséquent, peuvent ainsi organiser leur évasion du territoire ou, pire encore, déclencher une autre attaque en guise de revanche.

Si nous prenons l’intervention à Saint-Denis, nos renseignements avaient permis de situer exactement la position des terroristes : on savait qu’ils occupaient un petit local d’à peine 30 m2, par conséquent il s’agissait d’interpeller 3 ou 4 personnes. Le temps jouant pour nos forces de police, il y a bien un moment où l’un des terroristes serait sorti pour aller chercher de quoi manger. Il suffisait alors de l’interpeller discrètement jusqu’à ce que le prochain subisse le même sort, mais surtout le premier arrêté aurait pu fournir suffisamment d’informations pour faciliter l’arrestation des autres protagonistes.

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En résumé, ne serait-il pas plus opérationnel d’intervenir dans l’ombre et le silence, de placer un système de surveillance sophistiqué pour détecter tous les mouvements des terroristes à l’intérieur du domicile, ou bien de diffuser à l’intérieur un produit soporifique au lieu d’envahir le quartier avec des véhicules de police laissant apparaître en grosses lettres « BRI » ou « RAID », comme si ces services avaient besoin de publicité médiatique.

Cessons de montrer à nos agresseurs qu’à chaque fois qu’ils frappent sur notre territoire, ils déstabilisent le pays, poussent le président de la République à rassembler le Congrès, à rappeler les forces armées, etc. Lorsqu’on veut inquiéter le terrorisme, on agit comme lui, dans l’ombre et le silence, et l’on fait disparaître ses soldats sans coup férir.

dimanche, 22 novembre 2015

Malika Sorel-Sutter: «Un rouleau compresseur idéologique»

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Malika Sorel-Sutter: «Un rouleau compresseur idéologique»

Ex: http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr

La gauche porte une énorme responsabilité dans les événements dramatiques que nous venons de vivre. Depuis des décennies, par une attitude confinant au terrorisme intellectuel, elle a empêché toute forme de débat sur les thèmes de l’immigration et de l’intégration. Même encore aujourd’hui, l’argument misérable et dérisoire de la gauche reste:

« Vous faites le jeu du Front national ! »

Le magazine Le Point a consacré un article à Malika Sorel-Sutter, essayiste, à l’occasion de la parution de son livre : « Décomposition française – Comment en est-on arrivé là ? » Son livre dénonce l’hégémonie de la gauche et les conséquences de son irresponsabilité dans le domaine de l’immigration. Voici cet article qui comprend des extraits du livre de l’auteur :

Brûlot : Dans « décomposition française, l’essayiste ne ménage pas une gauche « sectaire et hégémonique« 

Le titre se veut volontairement anxiogène: « Décomposition française ». Et il faut le prendre au sérieux. Car Malika Sorel n’est pas dans l’analyse froide, distante et chiffrée d’une société française multifracturée. Non, cette ex-membre du Haut Conseil à l’intégration a vu « le réel ». Elle le raconte, ou plutôt le hurle, égrenant ces vérités constatées au coeur même de notre système administratif et du monde politique. En étant constamment dans le déni des réalités, notamment concernant l’immigration, le communautarisme et l’intégration, la gauche ne sort pas indemne de ce brûlot salutaire.

Extraits

decomposition-couv-ombre.jpgLa droite avance souvent ses pions à découvert, et il est alors possible de l’affronter lorsque cela s’avère nécessaire pour défendre la république. La gauche préfère emprunter une tout autre approche. Les gens de gauche, pendant longtemps, ont eu plutôt tendance à avancer leurs pions en douce, le sourire aux lèvres, le catéchisme des belles valeurs en bandoulière, des valeurs nobles …

… celles qui ne coûtent pas grand-chose sur le plan personnel,
mais peuvent rapporter gros quand elles sont brandies, affichées, mises en scène.

Notre société de l’image est avide de bons sentiments et de belles histoires, il faut produire de la légende. La difficulté à déjouer les attaques menées contre la république se trouve augmentée du fait que les gens de gauche, qui se présentent comme républicains depuis quelques années et sont d’ailleurs identifiés comme tels par l’opinion publique – quand bien même ils oeuvrent contre les principes républicains – , sont en réalité d’abord de gauche, c’est-à-dire qu’ils adhèrent d’abord et avant tout à un ensemble d’idées, avant d’être républicains. Ils préféraient se dire démocrates auparavant.

C’est pourquoi il a été si difficile de lutter contre l’avancée de leur rouleau compresseur idéologique, qui a abouti à la mise à terre, l’un après l’autre, des principes républicains. (… ) Ils se protègent entre eux, en toutes circonstances, y compris sur le dos de la république, qu’ils jurent pourtant maintenant défendre, la main sur le coeur. Nous l’avons vu, entre autres, avec le principe d’égalité, qui a été laminé par l’introduction de la discrimination positive par les socialistes – circulaire du 1 er juillet 1981 portant création des zones d’éducation prioritaires – , ainsi que pour tout ce qui concerne la laïcité, et ce depuis la première affaire du voile (Creil, 1989) ( … ).

Le problème, et il est de taille, c’est que les gens de gauche se trouvent très fortement représentés dans les milieux artistiques, créatifs, intellectuels, enseignants, de la recherche, qui exercent une influence sur l’opinion publique,

y compris par le biais de la formation des jeunes, et dans la haute administration, sans même que les citoyens puissent s’en douter; c’est un tropisme politique ancien: les gens qui se sentent plutôt de droite s’orientent davantage vers le monde des entreprises privées. ( … )

Cet esprit sectaire, complètement intériorisé, de la gauche, je l’ai maintes fois vu à l’oeuvre, y compris lors de la rédaction de rapports au sein du Haut Conseil à l’intégration. Un jour, alors que nous planchions sur des cas de déstabilisation d’établissements scolaires par le port de l’abaya – robe longue couvrant tout le corps – , un membre de la direction d’un établissement qui réfléchissait avec nous sur les réponses appropriées à donner à ces provocations exprima sa crainte que les médias ne soient informés de ce type d’affaire, que le gouvernement s’en saisisse (en l’occurrence, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, d’autant que des menaces de mort avaient été proférées à l’encontre d’enseignants qui s’étaient dressés pour défendre la laïcité alors même qu’ils étaient abandonnés à leur sort par leur hiérarchie). In fine, cela ferait gagner des points à Nicolas Sarkozy, pensait-il. Et il ne le voulait vraiment pas … Il aurait préféré que personne ne sache rien des immenses difficultés auxquelles il était confronté. (… )

L’hégémonie culturelle de gauche se manifeste depuis au moins trois décennies dans les médias comme dans les milieux politiques.

Les idées de gauche sont partout. Soutenue par un bataillon de personnalités dans le monde du spectacle, dans les milieux de l’éducation, de la justice, des médias, ainsi que dans le monde universitaire et associatif …

… la gauche a rendu impossible tout traitement des questions de l’immigration et de l’intégration.

Dans tout ce qui a été fait ou n’a pas pu se faire, et ce depuis quarante ans, la gauche a exercé une influence considérable. C’est elle qui occupe, grâce à nombre de médias qui orientent et manipulent l’opinion publique, le sommet de la hiérarchie des responsabilités dans la crise majeure qui secoue la France. Elle qui règne, quasi sans partage, sur le plan des idées et de la morale.

Malika Sorel-Sutter dans Le Point

Et bien dites-moi, elle décoiffe madame Malika Sorel-Sutter ! Quel réquisitoire !

J’avais d’ailleurs déjà publié un texte de cette essayiste dans cet article : « Immigration : ces vérités si difficiles à dire« .


En savoir plus sur http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/malika-sorel-sutter-un-rouleau-compresseur-ideologique/#r51kJ2z8uHGxj8EL.99

Les attentats de Paris, des attentats contre l'Europe

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Les attentats de Paris, des attentats contre l'Europe

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
La Dépêche de Tahiti, un quotidien d'Outre-mer particulièrement extrémiste titrait en pages intérieure,s mardi 17 novembre, au lendemain de la réunion du Congrès à Versailles: «Attentats de Paris : Hollande prône un autre régime constitutionnel ». Soyons clair et soyez le plus objectif possible, imaginez-vous à la terrasse d'un café en Afrique ou en Amérique du Sud (car enfin Paris n'est pas la seule ville des bistrots ou des tertulias comme l'on dit en espagnol), vous seriez, disons, trois jours après une « attack », un « attentat » et vous tombez sur un tel titre. Il va de soi, vous n'en doutez pas un instant que vous vous trouvez dans un pays où il vient tout simplement d'y avoir un coup d'Etat. Alors, les Français seraient-ils devenus si crétins en politique pour être à ce point incapables de repérer les concepts politiques les plus élémentaires ? Et la démocratie française serait-elle descendue si bas au point d'adopter comme méthode de gouvernement celle d'une simple République bananière africaine en un mode un peu plus sophistiqué dans la manière tout simplement morbide de faire amener les chars dans ses avenues ?

François Hollande n'a martelé : «C'est la guerre» que pour réclamer les pleins pouvoirs qui, pour l'instant ne lui ont toujours pas été tout à fait octroyés. Les mesures annoncées devant le Parlement ont pourtant bien l'air de quelque chose comme d'un Patriot Act hexagonal, la reprise du modèle américain du 11 septembre, modèle pourtant controversé et qui forcément suscite sa version officielle et ses contre-versions. A la Matinale de France Inter de lundi, Manuel Valls a été on ne peut plus clair : «Je crois que les Français attendent de nous, que pour assurer la sécurité des Français, parfois on doit restreindre un certain nombre de nos libertés». En fait, les Français n'attendent pas cela de Manuel Valls, ils attendent qu'il démissionne mais cela personne dans la classe politique y compris le Front national ne le réclame. Certains veulent même aller plus loin comme Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains pour les élections régionales en Île-de-France qui estime qu'il faut «repenser complètement notre système de sécurité» ou Laurent Wauquiez, du parti Les Républicains lui-aussi qui considère que «ceux qui sont de nationalité française doivent être massés dans des camps d'internement». C'est vrai que les pleins pouvoirs, cela conduit au Vel d'Hiv, à Drancy ou à Guantanamo.

Cela fait à peu près un an que l’on évoque un Patriot Act à la française, depuis la loi sur le renseignement et surtout depuis les événements de janvier à Paris. Si une loi calquée sur le Patriot Act américain venait à être adoptée en France, les conséquences sur les libertés individuelles seraient importantes. Concrètement cette loi, mise en place au lendemain des attaques du 11 Septembre, a compris un élargissement des pouvoirs du FBI, CIA, NSA dans la lutte contre le terrorisme, au détriment de libertés fondamentales. Véritable loi d'exception, le Patriot Act a été vivement dénoncé aux États-Unis par les défenseurs des libertés civiles qui pointaient à quel point le texte, jugé liberticide, contrevenait à des principes aussi fondamentaux que la présomption d'innocence, les Conventions de Genève sur le statut de prisonnier de guerre, le droit à la vie privée, aux opinions libres ou encore au droit de propriété. Ainsi cette loi a permis la surveillance de masse des communications sur Internet et a autorisé les écoutes téléphoniques. Les perquisitions, saisies de documents ou de biens ont été possibles, sans que le propriétaire en ait été informé. Plus encore, les agences gouvernementales étaient autorisées à accéder aux données informatiques sans autorisation. Même la justification d'un lien avec une enquête terroriste n'était plus un préalable requis. Enfin le Patriot Act a créé une catégorie juridique bancale, celle du «combattant ennemi» qui a permis de détenir sans limite et sans inculpation toute personne soupçonnée de projet terroriste.
 
Révision de la Constitution, lois discriminatoires, suspension éventuelle des élections ou interdiction d'un parti national, n'est-ce donc pas ce que cache non pas la fuite en avant de François Hollande mais les attentats organisés, super maîtrisés en fait du vendredi 13 novembre.
 
L'effet d’aubaine dans le calendrier est trop beau pour n'être qu'un pur hasard : cop 21, élections régionales catastrophiques pour le pouvoir, retournement en Syrie avec la déclaration de guerre russe, impopularité croissante, délinquance et insécurité au maximum mais aussi naufrage économique avec surtaxations des ménages, désindustrialisation accélérée, accroissement du chômage, déficit budgétaire qui dépasse les cadres européens malgré les engagements internationaux pris. Il faut avouer que les attentats du 13 novembre arrangent bien leur monde comme le 11 septembre survenu aussi après un naufrage électoral (le comptage des voix de Bush en Floride). Or nous connaissons ce scénario, il est bien rodé, il porte un nom en analyse politique c'est la stratégie de la tension, le management de la terreur, la politique du chaos contrôlé : actes de terrorisme, médiatisation à outrance et réaction sécuritaire. Ainsi, l'état d'urgence donnera-t-il l'impression pour quelque temps que le pouvoir gouverne mais en réalité, nous sommes comme aurait dit Baudrillard dans le simulacre. Il ne peut empêcher les cris Allah Akbar dans les prisons, et en dépit d'une loi sur le voile intégral votée et promulguée, il n'ose arrêter et déporter ces familles qui ostensiblement manifestent leur appartenance à l'islamisme intégral par une burqua salafiste signe ostensible de radicalisme  même si la dernière trouvaille des médias aux ordres est que l'habit de Belphégor est une mesure de protection citoyenne !

Il ne nous faut donc pas seulement pointer du doigt l’incohérence de la diplomatie française mais aussi dénoncer son islamophobie compulsive et quasi-délirante afin de poser la question du pourquoi d'une telle instrumentalisation de l'islamisme intérieur à des fins sécuritaires. Il s'agit donc de poser la question de l'Etat profond français. Quand s'est-il formé ? Comment s'est-il constitué ? Qui le représente ? Que se cache-t-il derrière un projet désormais avoué par le chef de l’État lui-même de changement du régime constitutionnel français ?

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Nous sommes entrés dans la 6ème République promise d'Arnaud Montebourg sauf que cette 6ème République n'en sera pas une. Le vote des Français n'y aura plus aucune importance puisqu'ils ne pourront voter que pour ce qu'on leur demandera de voter et quand on leur demandera, quand les sondages seront un peu plus favorables. Nous sommes dans les conséquences de la stratégie du choc : profiter du désarroi provoqué par un événement exceptionnel pour faire passer des mesures inacceptables en temps normal et pulvériser la menace, par exemple d'une victoire du front national ou de manifestations altermondialistes de la COP 21 un peu trop voyantes

Les musulmans ne sont donc en fait que les boucs émissaires d'une dictature en marche qui en réalité ne les vise pas du tout (ils sont nécessaires au grand remplacement et aux nouveaux marchés) mais visent les nationaux, les identitaires, les dissidents, les irrécupérables, tous ceux qui s'opposent au mondialisme, au gouvernement mondial en constitution (la COP 21). Il ne s'agit pas d'éradiquer l'Islam (c'est d'ailleurs toute l'ambigüité du ''pas d'amalgame'')  mais de permettre la création programmée, réfléchie d’un régime juridique spécial, d'une sorte de néo-constitutionnalisme – « l’état de crise permanent » – permettant de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles attentatoires aux libertés publiques et contraires à la Constitution mais répondant aux nécessités de la défense de l'oligarchie financière mondialiste c'est-à-dire précisément de l'état profond. Il s’agit de pouvoir pérenniser le régime de l’état d’urgence, de l'état d'exception qui autorise le transfert de pouvoirs de police de l’autorité civile à l’autorité militaire, une loi dont nous dit François Hollande qu'elle sera « plus protectrice, plus adaptée au développement des nouvelles technologies et à la menace terroriste ».

La stratégie du chaos, le management de la terreur est la nouvelle idéologie du régime, elle se substitue à l'anti-racisme périmé et qui ne prenait plus. La guerre de civilisation est le support et le pivot de la propagande mondialiste rénovée et bien sûr, comme toutes les idéologies, le modèle présente une image schématique et falsifiée du réel qui en masque ses enjeux et surtout ses buts fondamentaux à savoir la spoliation économique des masses et l'anti-poutinisme primaire. En réalité, on prépare par la fausse guerre de civilisation de Huntington (les Européens contre les Arabes) à la vraie guerre de demain, celle des Occidentaux contre les Asiates (Russie et Chine inclus). La vision binaire qu’on introduit dans les têtes n'est qu'un conditionnement de la peur civile nécessaire à contrôler pour ce qui risque d'advenir. Signe révélateur si pour la première fois et très officiellement dans son sermon de lundi, le pape argentin François a utilisé le terme de « troisième guerre mondiale », une troisième guerre mondiale qui aurait commencé à Paris, il importe de préciser que cette troisième guerre mondiale n'est pas du tout la guerre contre l'islam qui n'en est rien d'autre que son leurre parisien mais celle contre Poutine et la Russie. C'est aux missiles de Poutine que la France doit se préparer et qu'en réalité, on la prépare, une nouvelle guerre hybride où les soldats ne seront plus des combattants mais des protecteurs de radiation. En focalisant sur l’Islam la menace, Islam le Zorro, on divertit et empêche de comprendre le grand conflit à venir. 

Or, il semblerait en effet que ce conflit ait été décidé en haut lieu. L'Etat profond mondial, l’oligarchie semble avoir effectivement pris, après le grand remplacement, la décision de la « grande confrontation » étant donné la déroute financière prévisible qui l'attend dans les mois qui viennent. Totalement ruiné, nous sommes en réalité en pleine transformation systémique de l'Occident. Pourquoi ? La politique étrangère nord-américaine était partie, dans les années 1990, d’un projet de domination de l’Eurasie, passant par l’affaiblissement définitif de la Russie et la préparation à une confrontation du type guerre froide avec la Chine. Zbigniew Brzezinski avait synthétisé la vision globale des élites étasuniennes dans Le Grand échiquier, paru en 1997. Une quinzaine d’années plus tard, George Friedman a présenté une ambition plus modeste, adaptée au déclin relatif de la puissance américaine : reprendre la politique britannique du « balance of power » , à savoir dans chaque région du monde, veiller à ce qu’il existe un équilibre des forces sans que s’y développe aucune puissance hégémonique ni aucune coalition des forces anti-américaines. Friedman éclaire bien le contexte qui a présidé au déclenchement de la crise ukrainienne : les USA doivent à tout prix empêcher le rapprochement entre l’Allemagne et la Russie, car une alliance UE-Russie serait en mesure de résister aux pressions économiques américaines. De même, explique Friedman, au Proche-Orient, il est indispensable de faire émerger un équilibre entre la Turquie, l’Iran, Israël, l’Égypte et l’Arabie Saoudite. Cela passe par l'éviction de Bachar-el-Asad, la constitution d'un grand Israël. La crise migratoire européenne organisée et planifiée (l'infrastructure et l'argent des passeurs) est à replacer dans ce contexte global des crises économiques des pays d'accueil, la désinflation, la production monétaire illimitée de la BCE comme de la FED dont la bulle éclatera forcément dans les mois qui viennent étant donné la yuanisation en cours de l'économie mondiale.

En fait, par la fermeture des frontières françaises, l'Europe n'existe plus dans les faits. On devrait d'ailleurs - et nous l'espérons vivement - pouvoir très rapidement licencier les fonctionnaires de Bruxelles. Il importait en effet dans la perspective de l'ultime confrontation mondialiste commencée en 14-18 de casser l'Europe, une Europe qui retournera sous peu c'est-à-dire dans quelques mois à sa vocation première celle d'être le champ de bataille de la réalisation de l'Esprit dans le monde, comme l'écrirait Hegel.

Personne dans les milieux militaires ne remet en question la préparation et la réalisation professionnelle des attentats du 13 novembre. Ces attentats auraient été impossible en Allemagne, où le système de sécurité est beaucoup plus stricte et efficace. Les commanditaires n'ont pas non plus ciblé l'Espagne ou l'Italie puisque ces Etats ne sont pas membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et engagés aussi ouvertement que la France en Syrie. François Hollande n'est pas un leader fort et son gouvernement était avant les attentats largement affaibli. Cependant, quels que soient les commanditaires et ils peuvent aussi être Français, ce qui demeure important c'est de bien voir qu'ils ont finalement atteint leur objectif  : l'Europe est effrayée et affaiblie et il y a une accélération stupéfiante par cet événement de la désintégration progressive de l'Europe. Parallèlement, la dépendance européenne sur les États-Unis a fortement augmenté et c'est à Washington que François Hollande passe prendre ses ordres avant de rencontrer Poutine. On ne peut donc plus attendre maintenant de l'UE qui en fait n'existe plus, un changement de positions sur la Russie et le Moyen-Orient. L'Europe n'a pas suffisamment mûri pour pouvoir jouer le rôle d'un acteur indépendant sur la scène mondiale. 

Mais revenons sur l'Europe. Á Métamag, nous avons tenté depuis le début de proposer la description de la crise systémique globale qui est en gestation depuis 2001 dans une perspective européenne afin de faire prendre conscience aux Européens de la faiblesse des États-Unis et de l'opportunité qui existait alors de finaliser le processus d'indépendance du continent. Dominique Venner, s'est sacrifié en plein Notre-Dame pour cette cause. Nous nous inscrivons désormais dans ce sillage. Cet objectif européiste n'est pas seulement motivé par un intérêt purement géopolitique : il est métapolitique. Il se fonde sur la prédiction forte que nous avons  souvent répété dans les pages de Métamag : la transition du monde occidental centré vers le monde multipolaire se passera mal si l'Europe ne parvient pas à se dégager à temps du camp occidental dans lequel l'« Amérique dure » l'enferme. Associée à une Europe, disloquée, l'Amérique n'a plus alors de raison de se remettre en question et peut mettre ainsi en place une pure stratégie de puissance et de confrontation pour tenter de suivre son leadership global, sachant et pariant que la confrontation se fera comme à son habitude en Europe et non sur son sol. L'aveuglement des dirigeants européens et de ses citoyens est telle qu'ils prennent  dans les attentats de Paris des vessies (les musulmans) pour des lanternes (les Américains). Or, le pire qui puisse arriver à un peuple en « guerre», ce n'est pas seulement de mourir mais c'est de ne pas savoir pourquoi ou de croire mourir pour une autre cause.

Freysinger, censuré par le journal Le Temps, son interview en entier

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Freysinger, censuré par le journal Le Temps, son interview en entier

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Vous voulez savoir comment Le Temps, "journal de référence", traite ses interlocuteurs ? Voici un exemple parlant.

Le mardi 17 novembre, Xavier Lambiel me téléphone en me disant que sa rédaction veut réaliser une interview approfondie qui révèle le fond de ma pensée politique. Je lui réponds que j’ai un emploi du temps démentiel et lui demande quel délai il me donne.

Réponse : c’est assez urgent, pour demain mercredi, ou au plus tard jeudi.

Après réflexion, je lui suggère de m’envoyer ses questions par mail, lui promettant une réponse exhaustive avant la nuit.

Les questions m’étant parvenues dans l’après-midi, j’y ai répondu pendant presque deux heures. Un temps qu’il a fallu aménager dans mon agenda.

Mercredi, je reçois un mail du journaliste m’informant que l’interview ne paraîtra que vendredi 20. Je lui réponds que c’est OK pour moi.

Le jeudi, enfin, un nouveau courriel m’annonce que la rédaction renonce finalement à publier l’interview le lendemain et qu’elle ne la publiera que la semaine suivante à la condition que je sois sur le ticket UDC pour le Conseil fédéral !

Là, je fais savoir à Xavier Lambiel qu’il n’a plus besoin de me téléphoner et que je ne répondrai plus à aucune sollicitation du Temps, n’appréciant pas d’être pris pour un con. Je m’y tiendrai et ne m’étonne plus que ce journal, dirigé par des amateurs incompétents et des cuistres, voie son lectorat fondre de jour en jour.

Pourquoi cette censure ? Peut-être les rédacteurs ont-ils été mécontents des réponses que j’ai données à des questions très polémiques ? Peut-être n’ai-je pas suffisamment illustré la thèse selon laquelle l’UDC serait composée de butors ou de mononeurones ? Quoi qu’il en soit, je ne permettrai pas que mon temps et ma parole soient suspendus au bon vouloir ou aux manipulations tactiques des calamiteux maîtres du Temps. Je publie donc ci-dessous l’entretien tel quel.

Comme disent les journalistes, « le public a le droit de savoir »…


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INTERVIEW

Pourquoi dites-vous que la troisième guerre mondiale a déjà commencé depuis longtemps ?

Elle a commencé au lendemain de la deuxième, de manière insidieuse et lente. Nous avons été, pendant des décennies, comme des grenouilles baignant dans une eau tiède. Une tiédeur confortable faite de progrès social, de consommation, de divertissement. Et nous n’avons pas remarqué que nous y perdions notre âme. Maintenant, l’eau est devenue très chaude. Sous peu, elle sera bouillante et nous y passerons tous. Une civilisation qui est en dessous du seuil de 2,1 enfants par couple, qui se renie elle-même, qui jette aux oubliettes toutes ses valeurs et qui renie des pans entiers de son histoire est vouée à disparaître.

Le crépuscule des dieux approche et nous ne voulons rien voir venir.

C’est le déni qui nous tuera, l’aveuglement et l’inaction. Nous nous sommes évertués à nourrir sur notre sein le serpent qui nous mordra et nous le considérons toujours comme un doux chaton ronronnant !

Pourquoi dites-vous de l’Europe qu’elle est « malade » ?

Elle est malade de ses élites lâches et corrompues, de gens ne considérant plus le bien commun, mais seulement leurs petits intérêts propres, leurs ambitions, leurs prébendes. Ils ne font plus rêver personne. Ils ont perdu toute crédibilité. Leur incapacité à prendre des décisions nécessaires et à les assumer plonge les pays européens dans un marasme grandissant. Ils veulent tellement plaire qu’ils renient leurs racines, leur culture, leur histoire, car ça risquerait d’être « mal vu ». Or, un politicien n’a pas à plaire, il a à faire ce qui est juste, il a à faire ce qui doit être fait, et tant pis pour l’image. C’est le seul moyen pour retrouver une cohérence, le seul chemin pour retrouver le respect des citoyens.

N’exagérez-vous pas quand vous dites que « les écrits de Voltaire seront brûlés sur la place publique dans 20 ans » ?

Absolument pas. On s’évertue déjà maintenant à les interdire, car ils risquent d’offusquer certains milieux. Demain, on les brûlera sur la place publique. La soumission de la société civile à des idéologies doctrinales et liberticides finit toujours par des autodafés.

Vous prétendez représenter « l’anticorps contre la barbarie ». Que voulez-vous dire ?

Je suis un crieur dans le désert, un avertisseur. Depuis des années, je me bats contre la propagation, à l’intérieur du corps social, d’éléments criminogènes et liberticides qui ne sont pas issus de notre culture, de notre droit, de notre histoire. L’application rigoureuse de la sharia n’est pas compatible avec l’État de Droit tel que nous le concevons (arrêt Refah, CEDH 2001). Laisser des extraterritorialités juridiques se propager met en danger l’État de Droit. Accepter la coexistence de systèmes juridiques contradictoires crée des conflits et des tensions menant à la violence et la guerre civile. L’Europe doit défendre avec vigueur ce qui fait d’elle une exception civilisationnelle, elle doit revendiquer son droit de défendre ses valeurs immuables : la dignité individuelle inviolable, la liberté d’expression, le libre arbitre. C’est notre devoir envers nos enfants, envers nous-mêmes. L’Europe doit extirper les éléments liberticides qui cherchent à détruire notre société de l’intérieur en se prévalant des droits que nous leurs accordons tout en privant d’autres de leurs droits et en se moquant des devoirs qu’ils ont face à leur pays d’accueil.

La théorie du remplacement à laquelle vous souscrivez n’est-elle pas catastrophiste ou paranoïaque ?

La réalité est là. Les chiffres sont terrifiants. L’Europe est devenue stérile. Elle sent la mort. Entre l’euthanasie et l’avortement, les forces vives de notre continent s’amenuisent. Nous prolongeons la vie, mais nous n’en créons plus, parce que nous ne croyons plus en notre futur, en nos valeurs, en nous-mêmes. Nous passons d’une impulsion fugace à l’autre, nous consommons la vie comme si c’était un Big Mac, nous tuons notre ennui par des divertissements futiles, nous fuyons l’autre en le tenant à distance par l’électronique, nous nions la maladie et la mort en nous cloisonnant, nous nous déresponsabilisons par une pathologisation de nos dérives, par le recours systématique à des psys. Nous bourrons nos enfants de Ritaline pour qu’ils se tiennent tranquilles, nous prônons la solidarité et l’ouverture, mais nous cultivons notre égoïsme en nous refermant sur nous-mêmes. De cette manière, nous avons affaibli nos défenses, perdu notre vigueur. Des peuples plus forts, plus brutaux, portés par un dogmatisme étroit, vont finir par nous balayer.

Vous évoquez parfois « la haine de la race blanche ». Cet argument n’est-il pas un renversement de paradigme pratiqué par ceux qui haïssent l’islam ?

Pas du tout. C’est de la haine de l’homme blanc de lui-même que je parle, de son autoflagellation, de sa culpabilisation qui le pousse à ne plus oser s’affirmer, à se taire, à se coucher devant la barbarie croissante.

Vous êtes parfois taxé de racisme et classé à l’extrême droite de l’échiquier politique. Où considérez-vous vous situer sur cet échiquier ?

Je suis un démocrate convaincu. Un défenseur acharné de la vie, de la liberté individuelle qui ne peut exister que si l’homme assume ses choix. Je suis un défenseur de l’état de Droit et de la seule vraie liberté, celle qui est au fond de nous, cette étincelle d’essence spirituelle qui nous habite et qui a pour nom : amour transcendant ! Cela fait de moi un homme qui échappe aux clivages traditionnels, un humaniste et un mystique en même temps. Je refuse tous les totalitarismes, qu’ils soient collectivistes ou doctrinaires, car ils sont toujours matérialistes et cherchent donc le pouvoir absolu dans un monde limité. Quelle aberration. Il n’y a pas d’autre pouvoir que le pouvoir d’amour.

Pour vous, les Américains œuvrent à la perte de l’Europe en favorisant volontairement la crise migratoire actuelle. Vous considérez-vous comme antiaméricain ou comme pro russe ?

Je constate que les Américains ne sont plus le « policier de la planète », mais le premier générateur d’un chaos mondial. Ses jalons s’appellent Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Ex-Yougoslavie, Ukraine et j’en passe. L’empire US ne veille qu’à ses intérêts propres. Il ne connaît que des pays qui se soumettent à son diktat ou des pays qui s’y opposent et qu’il faut combattre.

La Russie a le courage de s’opposer à la Némésis yankee. Elle a retrouvé des valeurs, des couleurs, retrouvé la foi ; malgré les difficultés, elle est vivante ! Les USA ne sont plus qu’un propagateur de mort et de destruction et l’OTAN est leur instrument obéissant. Je suis convaincu que le futur de l’Europe se fera avec la Russie et non pas contre elle. C’est justement cette collaboration que les Yankees essaient par tous les moyens d’empêcher, sachant qu’il en émergerait un formidable contre-pouvoir économique, social, culturel et peut-être militaire.

Vous critiquez régulièrement les médias. Est-ce que les théories dites « complotistes » vous séduisent ?

Pour qu’il y ait complot, il faudrait qu’il y ait un semblant de réflexion ! Or, la plupart des médias sont aux ordres. Ils propagent la doxa dominante, se copient les uns les autres, condamnent malgré la présomption d’innocence, ignorent toute conception d’équité. Ils vivent désormais plus par l’image et sa dérive émotionnelle que par le verbe. Je les utilise comme ils m’utilisent. C’est un jeu de dupes. J’ai besoin de la visibilité qu’ils offrent malgré les distorsions de mon image et eux ont besoin d’un méchant pour pouvoir se faire un film qu’ils tentent de vendre à la foule.

Vous vous exprimez régulièrement en France ou en Allemagne. Avez-vous l’ambition d’être reconnu comme un idéologue des droites dures européennes ?

Dans mes conférences, je parle de démocratie directe, de la dignité inaliénable de l’homme, de la souveraineté. J’y parle de collégialité, de compromis, de dialogue. J’y parle de paix sociale, de droits populaires étendus, d’équilibres sensibles. J’y parle de la Suisse, un modèle d’essence métaphysique unique au monde. La Suisse est le seul pays sur terre qui a su traduire les lois immuables d’Antigone dans sa réalité politique vécue. Chez nous, Antigone fait le boulot de Créon sans devoir se renier. Chez nous, le cadavre de Polynice est enterré rapidement afin de rendre à la terre ce qui est sorti de la terre et permettre le pardon et le renouveau. En Suisse, les cadavres ne sont pas exhibés à des fins politiques. La Suisse est un perpetuum mobile, l’incarnation du développement durable politique. La Suisse est une horloge sensible, aussi forte que fragile, elle offre un mode de gouvernance unique dans l’histoire du monde, c’est un moule précieux qu’il faut propager, qu’il faut exporter, car c’est grâce à lui que le monde peut guérir.

Votre pensée politique est-elle gouvernementale et a-t-elle sa place au Conseil fédéral ?

Si ce que je viens de répondre dans cet interview n’est pas « gouvernemental », alors je crains que le gouvernement ne soit qu’une coquille vide.

Source : blog d'Oskar Freysinger

samedi, 21 novembre 2015

Conférence de Vienne: Feuille de route pour une transition politique en Syrie

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Conférence de Vienne

Feuille de route pour une transition politique en Syrie

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous venons de voir que le G20 s'est en conclusion de son sommet du 15 et 16/11 prononcé pour une union des Etats en vue de lutter contre le terrorisme. Les termes employés étaient suffisamment vagues pour que l'on ne perçoive pas concrètement par quoi cette union se traduirait. Mais l'intention était là, diront les optimistes.
 
Dans des perspectives plus concrètes, le communiqué final de la conférence de Vienne sur la Syrie, publié le 16/11, affirme l'existence d'un accord de principal général en vue de la lutte contre le djihadisme. Mais il faut bien voir ce qu'était cette conférence de Vienne, deuxième série de négociations engagées sous l'égide de l'ONU à Genève. L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, en faisant connaître les conclusions de la conférence, a bien précisé que celle-ci avait pour principal objectif l'identification des groupes d'opposition qui composeront la « délégation unifiée » pour un règlement politique de la crise syrienne. »

Il s'agissait, dit en termes diplomatiques, de trouver un accord sur le sort futur de Bashar al Assad entre la Russie et l'Iran, soutiens de ce dernier, d'une part, et d'autre part les Etats-Unis et ses alliés exigeant son départ. Parmi ceux-ci se trouve jusqu'ici la France, particulièrement et pour des raisons peu compréhensibles, exigeante à cet égard.

La conférence était tenue sous l'égide d'un « Groupe international de soutien à la Syrie » comprenant une vingtaine de pays et organisations internationales, recherchant une transition politique en Syrie, c'est-à-dire une méthode aussi pacifique que possible permettant le départ de Bashar al Assad et son remplacement par un gouvernement « démocratique ». Cette méthode devrait en principe éviter que, Bashar parti, des groupes violents se réclamant de l'Etat islamiste ou Daesh ne prennent sa place.

Selon le communiqué du groupe, les grandes puissances, dont les États-Unis, la Russie, l'Union européenne, les pays arabes et l'Iran, soutiennent « un cessez-le feu et un processus mené par les Syriens qui d'ici six mois (...) établira un calendrier pour rédiger une nouvelle Constitution (...) Des élections libres et équitables auraient lieu conformément à cette nouvelle Constitution d'ici à 18 mois ».

Irréalisme

Or au delà d'une volonté clairement exprimée des acteurs politiques de s'unir et d'intensifier la lutte contre Daesh, dans un contexte dramatique marqué par les attaques de Paris, les objectifs affichés semblent irréalistes. Les positions restent antagonistes, notamment sur le point clé, l'avenir de Bachar al Assad. Les Etats-Unis, les pays européens, la Turquie et l'Arabie saoudite réclament des garanties sur son départ dans un délai fixé, c'est-à-dire une transition certes progressive mais rapide. De son côté, la Russie a exigé une distinction claire entre groupes terroristes et « rebelles modérés » pour faire cesser tout soutien à des organisations comme le Front al-Nosra, branche d'el-Qaida en Syrie, appuyé officiellement par l'Arabie saoudite et le Qatar et que l'Amérique continue à approvisionner en dollars et armes semi-lourdes.

Les attentats de Paris, véritable « acte de guerre », selon les termes de François Hollande , devraient accélérer la prise de conscience de l'absence de leviers efficaces pour lutter contre Daesh. L'action de celui-ci déborde largement le cadre régional pour incarner une menace globale.  Daesh est considéré comme un simple mouvement terroriste qu'on peut éliminer par quelques frappes aériennes. On néglige le fait que Daech s'appuie sur une base politique importante: les Arabes sunnites frustrés par l'arrivée d'un pouvoir chiite à Bagdad, et la construction nationale kurde en Syrie et en Irak.

On a parlé à Vienne d'une intervention conjointe avec les Iraniens, les Saoudiens et les Turcs, mais ces pays ont des buts divergents à l'égard de Daesh. Ce n'est plus un secret que de dire que Daesh est l'allié stratégique des Turcs contre les Kurdes et des Saoudiens contre les alliés de l'Iran. Il faudrait en fait, comme le proposent les Russes, un changement d'alliance complet au profit de l'Iran pour être efficace contre Daech. Ceci est aujourd'hui inconcevable.

Petit espoir

Un petit espoir demeure cependant. François Hollande, principal intéressé aujourd'hui à un accord entre Américains et Russes sur ce sujet, vint d'annoncer qu'il rencontrerait personnellement dans les prochains jours Barack Obama et Vladimir Poutine, pour les convaincre d'engager des négociations constructives sur la question de la Syrie et de Bashar al Assad. Celles-ci devraient aller bien au delà de leur entretien rapide au G20. La France, à cette occasion, devrait cesser de mettre en préalable à tout accord le départ immédiat de Bashar.

Post-Scriptum à 19h.

Poutine ordonne à sa marine de «coopérer» avec les Français

Bonne nouvelle. Peut-être le CdG pourra-t-il offrir à des Su d'apponter pour se ravitailler ou en cas d'avarie. Encore faudra-t-il que le commandant du PA (Chut) ait reçu l'ordre de ne pas ouvrir le feu.

 

La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

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La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

Par Christophe Hecker

Ex: http://www.contrepoints.org

Les éditions spéciales tournent en boucle sur les chaînes de télévision et sur les ondes radio depuis les horribles attentats qui ont frappé notre pays en ce funeste vendredi 13 novembre. Le paysage audiovisuel français s’est mis au diapason et accorde – à juste titre – une couverture médiatique à ces évènements à la hauteur de l’émotion et de l’incompréhension qu’ils continuent de susciter parmi nous tous. Durant ces dizaines d’heures d’émissions, on tâche de traiter l’épineuse question du terrorisme, se faisant succéder aux micros les plus éminents experts en la matière.

Cependant, malgré les analyses solides et les éclairages étayés, force est de constater qu’une question est trop peu abordée dans cet immense décryptage : celle du financement du terrorisme. Et pourtant, elle mériterait qu’on s’y attarde longuement puisqu’elle soulève des interrogations sous-jacentes quant au rôle ambivalent de certains pays du Proche et du Moyen Orient. Ces mêmes pays qui s’avèrent être des partenaires de choix pour la France, en raison de leur importance stratégique pour nos approvisionnements énergétiques. Disons-le plus concrètement : des pays dont dépend totalement la France en matière d’approvisionnement énergétique.

Certains s’interrogeront sûrement quant à une telle allégation, pensant que notre pays est indépendant d’un point de vue énergétique, grâce à notre immense puissance nucléaire qui assure près de 75% de notre consommation d’électricité. C’est oublier que notre pays ne carbure pas qu’à l’électricité et que nos besoins en gaz et en pétrole sont très importants aussi. Nous consommons ainsi chaque jour près de 2 millions de barils, que nous importons à hauteur de 99%. Et cela nous coûte très cher chaque année, plombant littéralement notre balance commerciale. Ainsi la facture énergétique de la France était de 54 milliards d’euros en 2014, dont 44 milliards affectés aux seuls produits pétroliers, soit 82% du montant total.

Or, parmi nos fournisseurs, à qui nous consacrons donc une part considérable de nos richesses, figurent des pays sur lesquels pèsent de sérieux doutes quant à leurs liens avec le terrorisme, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite. C’est Bernard Squarcini, l’ancien patron des renseignements intérieurs français, qui avait dressé en 2013, dans son livre Renseignement français, nouveaux enjeux, un portrait peu reluisant de celui qu’on pourrait littéralement qualifier « d’allié énergétique » tant nous dépendons de lui pour notre approvisionnement en pétrole. Les conclusions de Bernard Squarcini étaient sans ambages, avançant notamment que « Bandar Ben Sultan, chef des renseignements saoudiens, était derrière le financement des groupes djihadistes en Afghanistan, en Syrie, au Liban, en Égypte, au nord de l’Afrique ».

Avec sa rente pétrolière monumentale, et ce malgré la chute du baril, l’Arabie Saoudite a en effet la latitude pour dilapider ses immenses réserves, y compris de façon ignoble en sponsorisant des organisations terroristes. La France est indirectement un contributeur à cette sordide tirelire puisque, en 2014, avec 20% de nos importations de pétrole provenant de ce pays, ce sont près de 9 milliards d’euros qui ont atterri dans l’escarcelle saoudienne. Quelle part de la « dotation française » est affectée au terrorisme ? Impossible de le dire évidemment mais on ne peut s’empêcher en tout cas de penser que nos dépenses pétrolières contribuent indirectement à l’essor des mouvements terroristes. Dit autrement : c’est l’argent des Français qui permet en partie d’armer les illuminés qui viennent ensuite perpétrer des attentats contre eux.

Pourquoi une telle clémence à l’égard de ce régime, et depuis si longtemps, alors que, de l’aveu de Bernard Squarcini, en 2013 toujours, « nous savions depuis 20 ans que les banques saoudiennes, égyptiennes et koweïtiennes finançaient les groupes islamistes » ? Pour vendre occasionnellement des Airbus, des Rafale, ou encore des centrales nucléaires comme ce fut le cas cet été ? Les plus cyniques – pour rester poli – diront qu’il s’agit là de « realpolitik ». Le déplacement de la délégation française dans le Golfe cet été nous en a encore livré une triste illustration : fort de ces succès commerciaux, le Président Hollande se targua du « partenariat stratégique » avec l’Arabie Saoudite. Et lorsqu’on lui demanda de commenter le rapport d’Amnesty International évoquant le « bilan épouvantable » de ce pays en matière de droits de l’homme, il se contenta de confesser du bout des lèvres être… « préoccupé ».

Aujourd’hui, à l’heure de livrer, selon les propres mots du Président, « une lutte impitoyable contre le terrorisme », ces postures diplomatiques et ces atermoiements masochistes doivent cesser ! La riposte militaire a commencé, elle est indispensable, mais elle sera insuffisante. Pour juguler ce fléau, il faudra s’attaquer aussi à ce qui permet à des mouvements comme Daesh de prospérer aussi rapidement : leur financement. Et nous y avons une part de responsabilité. Plus encore que les opérations militaires, ce front demandera du courage et de la détermination pour arrêter de se cacher derrière le confortable – devenu sordide – prétexte de la realpolitik. Il s’agira de remettre en cause les partenariats qui ont cours depuis des décennies en ce qui concerne notre approvisionnement en pétrole. Puisque, pour paraphraser un expert du domaine, « le pétrole c’est 10% d’économie et 90% de politique », faisons de la politique, de la vraie !

À l’instar de la coalition militaire que le Président Hollande appelle de ses vœux depuis quelques jours, il s’agira, en matière de gaz et de pétrole, de tisser ou de renforcer des alliances avec des pays dont nous sommes réellement alliés. En ce sens, le retour récent et inattendu des États-Unis au premier plan sur la scène énergétique mondiale des exportateurs est bienvenu. Des contrats portant sur la fourniture de gaz ont déjà été signés entre nos deux pays et les premières livraisons sont prévues en 2016. En ce qui concerne le pétrole, le brut américain pourra traverser l’Atlantique et rejoindre nos côtes après que la vieillissante interdiction de l’exporter sera levée. Cela ne saurait tarder.

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Mais les États-Unis ne pourront pas tout, leurs capacités de production ne saurait suffire à répondre à nos besoins. Pour nous assurer une véritable sécurité énergétique, aux sens à la fois économique et politique, il faudra aller encore plus loin et réduire notre dépendance à l’égard de nos fournisseurs étrangers. Elle est aujourd’hui presque totale avec respectivement 98% et 99% du pétrole que nous consommons. C’est un débat frappé du sceau de l’omerta qu’il faudra ressusciter : celui des hydrocarbures de schiste. Alors qu’un rapport de l’EIA confirmait encore en septembre 2015 que la France disposait potentiellement dans son sous-sol des plus grandes ressources en gaz et en pétrole de schiste, de nature à couvrir pendant plusieurs décennies les besoins de notre consommation intérieure, nous persistons à maintenir la loi du 13 juillet 2011 interdisant tout programme de recherches sur le sujet. En attendant, nous continuons à faire des courbettes à des pays qui contribuent au bon fonctionnement des organisations terroristes qui nous prennent pour cible.

Aux esprits chagrins qui objecteront qu’une réponse d’ordre énergétique est bien dérisoire face à un contexte géopolitique extraordinaire comme celui que nous connaissons actuellement, il sera judicieux de rappeler qu’il existe pourtant un précédent en France : celui de notre ambitieux programme nucléaire civil. Initié par le Général de Gaulle, dans le prolongement du nucléaire militaire, il le considérait comme l’outil indispensable de l’indépendance nationale. Mais c’est bel et bien un contexte international exceptionnel qui accéléra de façon fulgurante l’essor du nucléaire en France : le premier choc pétrolier en 1973. Sous la présidence de Georges Pompidou, le plan Messmer fut adopté, accélérant la course à la sécurité énergétique avec le souci de protéger les Français des conséquences de la guerre économique qu’avaient décidé de nous faire les pays du Golfe. Le contexte était à l’époque pourtant bien moins dangereux que celui dans lequel nous évoluons actuellement mais les décisions politiques n’en étaient pas moins fortes.


En savoir plus sur http://www.contrepoints.org/2015/11/20/229785-la-lutte-contre-le-terrorisme-pose-la-question-de-nos-alliances-energetiques#eCYvvVpQVtIs8Ibv.99

vendredi, 20 novembre 2015

External control over Ukraine using network technologies

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External control over Ukraine using network technologies

By Leonid Savin

Silicon Valley "Soros" and coups d’etat

Obviously, the Euromaidan in 2013 was not a spontaneous reaction to the Viktor Yanukovych and Mykola Azarov statement to examine more carefully the EU association agreement. It was planned and directed by foreign consultants and donors. If, at the time of the color revolutions in the beginning and the first half of the 2000s, the name of a financial speculator, George Soros, and his Open Society Institute that was quite active in the former Soviet countries after the collapse of the Soviet Union, were often mentioned; now new persons, paying for preparation for coups d’etat or undertaking neoliberal reforms, have appeared.

One of these persons is Pierre Omidyar , an American multi-billionaire, an Iranian migrant from France, the founder and owner of eBay. There are suspicions that the US intelligence services involved in the business, as well as in the Mark Zuckerberg’s Facebook story that was strongly denied the possible connection with the CIA and the NSA. But, obviously, if the American security agencies keep an eye on the private correspondence and interests of citizens all over the world using its special programs, the purchase / sale through the virtual auction are also part of their interests. So all these processes are under their control.

Omidyar, like Soros, having earned his first easy money by selling tickets online in 1996 and then expanded the range of services significantly, raised his income and became an investor. In 2004, he together with his wife Pamela announced about his philanthropic ideas and founded the Omidyar Network. Like many other millionaire philanthropists, whether Bill and Melinda Gates Foundation who established their own foundation, or other American companies owners, Omidyar charities is mainly aimed at other countries, not at American society. Serious attention and considerable resources was given to the Mass medias. In 2010 the Omidyar company launched the project of Investigative Journalism (clearly to promote the democratic ideals like many other American benefactors do), and in 2013 he invested 25 million dollars in the First Look Media, a journalistic project. The Omidyar project united several key person such as Glenn Greenwald from the British newspaper Guardian , who had became known through publications based on the information leaked by Edward Snowden, Jeremy Scahill, who is known for his hotspots reporting, and Laura Poitras from the MacArthur foundation that connected with the Freedom of the Press Foundation.

But the financing programs of Ukrainian anti-government groups under the pretext of democratic transformation began earlier than the media project was launched.

According to the post on the Omidyar Network site, in 2011 more than 1 million dollars were invested in the Centre UA project. At the same time the USA invested about 335 thousand dollars in 2010, and about 770 thousand dollars in 2013. Officially, the investment was aimed to create openness and accountability of the government.

The paranoia that swallowed up the Maidan and other Ukrainian regions, where the activists repeated like a mantra statements on the Yanukovich’s regime corruption, was advisedly promoted by Centre UA organization: the Noviy Grazdanin (New Citizen), the Chestno (Honestly) and the Stop to Censorship that were financed by the Omidyar network.

All the NGOs are in hands of Anatoly Rybachuk, Viktor Yushchenko’s Secretary of State and Deputy Prime Minister who was in charge of Ukrainian integration into the EU, the NATO and other Western organizations. Omidyar himself boasted that his company would control public policy in Ukraine by the NGOs.

The Ukrainian counterpart of Pierre Omidyar has to be learnt in detail to understand more deeply the situation.

Rybachuk started his career in Kiev Customs service then traveled on abroad, so he was invited in the International Relations Department of the National Bank of Ukraine. There he met Viktor Yushchenko for the very first time. Rumor has it that it was him who introduced the future president with Catherine Chumachenko, the former CIA collaborator who later became his wife. Rybachuk passed internship on Wall Street and on the City of London: the two world financial centers. In 1999 – 2001 he was in head of the Ukrainian Prime Minister Service Victor Yushchenko, and in 2002 he became a member of the Viktor Yushchenko's block, named Our Ukraine. In February – September 2005 he took office of the Ukrainian Vice-Prime Minister on European integration of the first Yulia Tymoshenko’s government, and he chose this post himself. From September 2005 to October 2006 he was the State Secretary of Ukraine, then the head of the Presidential Office.Since October 2006 he was Staff Advisor of the Ukrainian President, Viktor Yushchenko. In 2008, he was fired, and then he headed the supervisory board of Foundation of the Suspіlnіst (Community).

It is very significant that in 2010 Rybachuk criticized his former boss, Viktor Yushchenko: "When he was president, I just realized that his policy on his political partners won’t lead to anything good. I got a lot of things when I worked on the President Office, and I realized that Yushchenko, unfortunately, was not the president who really wanted to adopt European reforms in Ukraine. We have no more cooperation, and I don’t see his anymore." However, he did not hesitate to use quite intensive and critical characteristics to describe other politicians and businessmen. Viktor Baloga who took his post in the Presidential Office was called phedo-oligarh and traitor. And Dmitry Firtash was described like: "Уou’ll never find any evidence that Firtash finance various politicians. If you claim it, you will face the court and lose the case. In Ukraine, the financing of political parties is very ambiguous process. Firtash, now, can finance under so many names, by such firms and small companies of his partners that you will never puzzle it out. But, like every big business, Firtash lays eggs in different baskets... If Tymoshenko became the President, Firtash would find a way to get closer to her".

However, Rybachuk started not that evident game against Ukrainian society by creating and helping opposition’s non-governmental organizations.

In December 2007, while being a presidential adviser, Rybachuk founded a Euro-Atlantic University in Kiev, jointly with his social organization Foundation Suspilnist and Europe XXI with the support of the Taras Shevchenko National Institute of Journalism of Kyiv, with the diplomatic missions of Slovakia and the USA in Ukraine, and with some domestic and foreign organizations.

On the opening ceremony the University gave its symbols to the NATO headquarter, and Rybachuk gave students a lecture, saying that the university's goal is to provide the global dialogue and understanding, to establish democratic values, to develop civil society and social partnership by strengthening the European and Euro-Atlantic cooperation. He noted that one of the project priorities is to attract people to take part in debates on the Ukrainian national interests and its new challenges, particularly in the security and the development of civil society.

At the same time, the Rybachuk’s foundation site posted the information that that in 2013-15, within the Euro-Atlantic studies, media, sports and creative activities, including the Euro-Atlantic schools of security and intercultural dialogue in different regions of Ukraine, are planned.

In mid-2011 some Ukrainian media said that Rybachuk took part in several journalistic projects, particularly, by coordinating the activities of the Ukrainskaya Pravda (Ukrainian Truth) journalists.

But the fundemental work, aimed to undermine and then overthrow the current government, was made with help of some NGOs that had a key role in preparing euromaidan: the New Citizen , the public association Center UA and the social movement Chesno (Honestly) that was founded and initiated by Rybachuk. The Chesno which has as its symbol, a garlic, and its slogan is "Filter Rada!", became the main network that other liberal Ukrainian NGOs and Western donors had joined. The Chesno financial and analytical report for October 2011– December 2012 shows such investors as the Renaissance International Foundation (the structure of the Soros Foundation), the Swedish Agency for Development Cooperation (SIDA), the US Agency for International Development (USAID), and the UNITER (the US government special program on Ukrainian reforms) , the IFES , Washington foundation for monitoring elections around the world, the international organization PACT Inc. and the Omidyar Network Fund.

It is possible to say that the whole work was led by Rybachuk in November 2011: a group of planners, facilitators, translators, speakers, communications manager, photo and video operators, editors and volunteers. The Chesno report reveals cities where the Ukrainian citizens’ brainwashing was conducted and who and how did it. It consists of arranging of round tables and panel discussions, creating of videos and websites, using social networks for promotion, making up of information products, conducting regions trips, broadcasting TV programs, foreign guests and international observers visiting. Some very enthusiastic activists (driving guest on a personal car, giving access to the facilities, regaling with cookies etc), were mentioned in the report.

buyiong-america.jpgAnalyzing groups and organizations working with the Chesno, it turned out that the liberal and pro-European NGOs has close relations with the Ukrainian nationalist organizations and sometimes they are just the same institutions under different names.

For example, in Sumy, Ukrainian town, the Chesno partner is the Bureau for Policy Analysis. Its director is Oleg Medunitsa, the former head of the Nationalist Youth Congress, a vigorous Russophobe who arrange for many years activities against Russian Orthodox Church in Ukraine (for example, the 2006 events in Chernigov when some activists tried to capture the church of St. Catherine) and pro-Russian movements (now he is the deputy for the Batkivshchyna (Fatherland) party). Other regions have practically the same situation.
Meanwhile, in March 2012 Rybachuk, participating in the conference of the Ottawa Ukrainian-Canadian Congress announced that he was preparing a new Orange Revolution. In an interview to the Financial Post he said: "People are not afraid. We now have 150 NGOs in all the major cities in our ‘clean up Parliament campaign’ to elect and find better parliamentarians... The Orange Revolution was a miracle, a massive peaceful protest that worked. We want to do that again and we think we will."

Unfortunately, the Ukrainian government understood too late the real purpose of the NGOs network. Only in February 2014 the organizations were accused of money laundering. Rybachuk said then that he "considers these police actions as the continuation of systematic repression of authorities against civil society", noting that it was most likely caused by the Centre UA controversial film about Mezhyhiria (the Ukrainian Presinent’s residence), named Open Access, and by the Chesno members who had taken an active part in the Euromaidan events. But soon the militants and snipers did their duties, Yanukovich escaped, so the law-enforcement system of Ukraine came under the control of Euromaidan activists, and Rybachuk, as usual, could evade penalty.

Now is Omidyar’s turn.

The American edition Pando notes that " Omidyar working hand-in-glove with US foreign policy agencies to interfere in foreign governments, co-financing regime change with well-known arms of the American empire — while at the same time hiring a growing team of soi-disant "independent journalists" which vows to investigate the behavior of the US government at home and overseas, and boasts of its uniquely "adversarial" relationship towards these government institutions."

Jeremy Scahill who was recruited for the Omidyar project First Look Media, said in an interview on the new media agency policy: " We had a long discussion about this internally; about what our position would be if the White House asked us to not publish something ... With us, because we want to be adversarial, they won’t know what bat phone to call. They know who to call at The Times, they know who to call at The Post. With us, who are they going to call? Pierre? Glenn?"

Omidyar's case is not unique. And, unfortunately, the type of such activities is not limited by the only one country. Using vast resources and the latest technologies, the businessmen-philanthropists are often criticized for their great role in increasing social inequality. In the USA they are called Silicon Valley millionaires because all their offices are concentrated in the famous Silicon Valley in California.
By the way, the Omidyar company board consists of another such a Silicon Valley millionaire, Marc Andreessen , co-founder of Netscape Communications Corporation and famous creatives engineer who worked with large firms of information technology sphere. Later he founded a venture capital fund, the Andressen Horowitz, and launched the first commercial online resource that offers virtual currency Bitcoin that was banned even in the United States. By the way, Andreessen has a quite specific view on science and knowledge, in 2013 he announced that the value of humanitarian education declined, and people only need to learn the math.

Often the relationship of the millionaires with American politicians who have a fairly aggressive program is marked.

For example, Peter Thiel, the founder of PayPal, used to finance Republican Ron Paul who has received from him about 2.6 million dollars for his Endorse Liberty project using the Super PAC system. Thiel calls himself a libertarian (that’s mean a supporter of the social and political groups whose members promote the legalization of sodomy and other indecencies of the "enlightened West") and an opponent of democracy. More interesting is the fact that The very first investor of Thiel’s commercial project, Palantir firm, founded in 2004, was the CIA venture capital firm CIA, In-Q-Tel. The Palantir client list consists of the US State Department, the CIA, the FBI, the Army, the Marines, the Air Force, the police departments in New York and Los Angeles, and a large number of financial institutions, trying to protect them self against bank fraud. But, at the same time, Palantir was involved in a scandal in 2011 when it was accused of "creating electronic dossiers on political opponents of the Chamber through illicit means."

The history of Omidyar financing the Ukrainian NGOs is interesting bythe financing scheme of the neo-liberal groups that continues the goal of the Orange Revolution, was widely spread by the journalist from one of the Omidyar project. It was Marcy Wheeler, the political analyst of The Intercept who focused on national security. Exploring the financial investment in Ukraine, he found out that the revolution in Ukraine is most likely a coup d’etat caused by "deep" forces following the interests of “Pax Americana”. Many other journalists decided to investigate it and find tracks of persons who had invested in Ukraine. This is a media boomerang that hit the eBay owner. At least in the USA, some independent media started to look after the activities of his company and other business connected to US intelligence agencies. But there are some specific characteristics. For example, the Pando notes that Omidyar now has in his team Glenn Greenwald and Laura Poitras , two persons who have access to a complete NSA database that was stolen by Snowden. So the same billionaire who started the Ukrainian revolution together with the USAID, has exclusive access to the secrets of the US National Security Agency, and only a some independent media dare voice a skeptical word about it.

Analysis of the activities of the Silicon Valley businessmen is badly needed in other countries for a full understanding of the current events.

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

 

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

L'historien et écrivain Youssef Hindi, ainsi que Jean-Michel Vernochet, nous livrent leur analyse des terribles événements qui ensanglantent actuellement la France, le Liban et la Syrie.

Cette interview a été réalisée à Beyrouth le 14 novembre 2015, alors que nous étions en transit de Damas à Paris.