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dimanche, 24 juillet 2022

La revue de presse de CD - 24 juillet 2022

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La revue de presse de CD

24 juillet 2022

EN VEDETTE

La décision d’extrader Assange : la preuve que les leçons de liberté de l’Occident sont une farce

La persécution d’Assange est la plus grande menace à la liberté de la presse en Occident depuis des années. C’est aussi un monument éclatant de la fraude des autodafés américains et britanniques.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/la-decision-d-extrader-assange-...

AMÉRIQUE DU SUD

Chili : nouvelle constitution, dangers pour le pays

Le nouveau gouvernement chilien vient de présenter un projet de constitution qui a été approuvé par l’Assemblée constituante. Le texte doit désormais être ratifié par un référendum. Celui-ci, long de près de 400 articles, change complètement la structure sociale et politique du pays, ouvrant la voie à une profonde déstabilisation. Analyse de Pablo Ortuzar.

Revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/chili-la-constitution-des-d...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 10 au 16 juillet 2022

Dans la revue de presse RT de cette semaine, l’Ukraine qui s’enlise dans la défaite tout en la niant, l’Europe et les Etas Unis qui se préparent à un hiver catastrophique pendant que la Russie se prépare à une grande guerre et le reste du monde qui continue de se regrouper, loin de la folie occidentale.

Lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-10-au...

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Qui va fact-checker les fact-checkers ?

Quand on voit qu’un important organisme international de Fact-checkers est financée par une fondation possédant 2 milliards de dollars d’actions du géant pharmaceutique Johnson & Johnson et qu’une autre est financée par la fondation Bill et Melinda Gates, n’est-il pas légitime de penser qu’ils ne sont pas neutres sur la question des vaccins ?

laselectiondujour.com

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Infantilisation et culpabilisation sont en bateau, Olivier Véran tombe à l’eau

À la sortie du Conseil des ministres du mercredi 20 juillet, Olivier Véran nous a repris par la main pour nous indiquer à nouveau les « bons gestes » — non plus ceux qui empêchent le Covid de passer par nous, mais ceux qui nous permettront bientôt de compenser l’absence de gaz russe. L’infantilisation générale continue.

causeur.fr

https://www.causeur.fr/covid-canicule-olivier-veran-infan...

ÉCOLOGIE

Comment s'opposer à un projet éolien

Des éoliennes risquent d'être installées près de chez vous ? Des moyens existent pour contrecarrer ce type de projet, voire l'empêcher, à condition de réagir vite et d'adopter la bonne démarche. Nos conseils pour résister.

synthesenationale.hautetfort.com

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ÉCONOMIE… DE GUERRE !

L’UE et le sabotage de l’État nous conduisent dans le mur

Frédéric Farah est économiste et enseignant à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est notamment l’auteur de « Fake State : l’impuissance organisée de l’État en France » et « Introduction inquiète à la Macron-économie » (avec Thomas Porcher). Il explique comment l’État s’est dépouillé de tous ses principaux leviers d’action politique et économique pour ne devenir qu’un simple gestionnaire au jour le jour de son impuissance. Cette lente déliquescence prend racine dans le tournant de la rigueur de 1983, et trouve sa manifestation la plus équivoque avec l’Union Européenne

Les-crises.fr

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Quand on prive les Français de moutarde, ça leur monte au nez !

C’est un règlement européen qui a interdit l’insecticide qui évite les attaques de graines de moutarde, le phosmet (vendu sous le nom de Boravi). Résultat prévisible : la production française a été divisée par quatre ! La France a donc délégué au Canada le soin de couvrir 80% de ses besoins en graines de moutarde, avec ses méthodes ! Merci aux écologistes, aux instances européennes et aux gouvernements qui se sont pliés à leurs ukases. En somme, la moutarde cultivée avec des pesticides, c’est comme le pétrole de schiste : interdit en France, mais importé des États-Unis à cause de l’embargo sur la Russie… Prochain épisode : la voiture électrique ? Les batteries polluent et parfois s’embrasent. 

Laselectiondujour.com

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ÉNERGIES

Énergie: Quand un État est gouverné par l'idéologie plutôt que par le bon sens

Que se passe-t-il si l'on pense pouvoir faire fonctionner un État industriel avec de l'énergie solaire et des éoliennes ? Et que se passe-t-il si, dans le même temps, on impose des sanctions et des embargos à son principal fournisseur d'énergie sans avoir de réelles alternatives ? C'est alors bien vrai que, tôt ou tard, les lumières s'éteindront. Toute personne normalement constituée le sait. Seul le gouvernement allemand ne semble pas s'en être rendu compte. Par un mélange de déni de la réalité et d'aveuglement idéologique, on y conduit tout un pays vers l'abîme.

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« Nous sommes en guerre énergétique avec l’Allemagne ! »

Expert en politique énergétique et auteur d’ouvrages remarqués comme : “Eoliennes, la face noire de la transition écologique” et “Nucléaire, les vérités cachées”, Fabien Bouglé poursuit son travail de lanceur d’alerte en affirmant que le modèle énergétique allemand (Energiewende) est un échec. Le mix charbon-éoliennes se heurte au mur de la réalité. De plus, pour Fabien Bouglé, les sanctions prises contre la Russie vont faire exploser la facture d’électricité des Allemands et des Européens, les coupures d’électricité vont se multiplier. L’expert va au-delà des analyses économiques pour révéler que le lobby des éoliennes allemand a infiltré le ministère français de l’écologie. Pour Fabien Bouglé, il ne fait aucun doute que la France est dorénavant en guerre énergétique avec l’Allemagne. Vidéo.

lalettrepatriote.com

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L'Europe perd la « guerre psychologique » sur le gaz avec la Russie

L'intrigue est toujours la même : L'Union européenne et ses Etats membres font preuve de fermeté à l'égard de la Russie, ils la sanctionnent et visent à frapper son économie afin de dissuader son action guerrière ; ponctuellement, cependant, dans chaque discussion en cours, la question du gaz revient sur le devant de la scène car les pays européens se rendent compte qu'il est presque totalement impossible de remplacer complètement le gaz de Moscou à court terme sans devoir affronter un véritable tsunami énergétique ; cela rend les sanctions caduques et offre une arme de pression que la Russie de Vladimir Poutine peut utiliser sans frais.

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Adieu l’ancienne époque, bonjour la nouvelle époque. Par Dmitry Orlov.

Le plus difficile, lorsqu’on vit une période de profonds changements, c’est que personne ne se soucie de vous informer que les temps ont changé et que rien ne sera plus comme avant. Certainement pas les têtes parlantes à la télévision, qui sont souvent les dernières à le savoir. Vous devez vous en rendre compte par vous-même, si vous le pouvez. Mais je suis là pour vous aider. Tout est lié à l’énergie. Rien à la technologie – c’est accessoire -, rien à la supériorité militaire – c’est éphémère et largement imaginaire – et certainement rien à une quelconque forme d’autosatisfaction politique ou culturelle – c’est illusoire.

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Gaz russe: l'Europe prépare les esprits à une "économie de guerre"

Winter is coming. Après deux ans de restrictions sanitaires, les Européens vont devoir composer avec d'autres mesures strictes, cette fois-ci liées à l’énergie. Le mercredi 20 juillet, la Commission européenne a présenté son plan pour faire face à d’éventuelles coupures de gaz par la Russie ; elle appelle les États membres à baisser de 15 % leur consommation d'énergie. De son côté, le gouvernement français a appelé ses concitoyens à multiplier les efforts du quotidien.

francesoir.fr

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ÉTATS-UNIS

Les représentants américains à la résidence de l’ambassadeur de France pour la fête nationale du 14 juillet

Samuel Brinton est un ingénieur nucléaire américain et un activiste LGBTQ nommé secrétaire adjoint adjoint du combustible usé et de l’élimination des déchets au Bureau de l’énergie nucléaire en janvier 2022. Rachel Levine est une pédiatre et femme politique américaine. Depuis le 26 mars 2021, elle est secrétaire adjointe à la Santé des États-Unis dans l’administration du président Joe Biden, ce qui fait d’elle la première personne transgenre de l’histoire américaine membre d’une administration présidentielle. Ne manquez pas la photo !

Fdesouche.com

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FRANCE

Les « Uber Files » révèlent la stratégie du chaos de l’entreprise: peut-elle vraiment changer ?

Depuis sa création en 2009, Uber a connu une histoire controversée, allant de violents conflits entre chauffeurs à un logiciel secret prétendument utilisé pour échapper aux forces de l’ordre. Aujourd’hui, une fuite de plus de 124 000 documents nommés Uber Files montre à quel point l’entreprise, sous la direction de son cofondateur et ancien PDG Travis Kalanick, a tiré parti de ce chaos pour se développer dans 40 pays.

Theconversation.com

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Qui sommes nous ?

« La France, ce vieux pays, issu d’un vieux continent », disait avec emphase Dominique de Villepin le 14 février 2003 à la tribune de l’ONU dans un discours qui fut sans nul doute l’un des derniers sursauts d’une France où le Verbe tutoyait l’action. Une France dans laquelle nos gouvernants avaient encore les moyens de leurs ambitions et des références culturelles et historiques leur permettant une vision de long terme pour assumer une réelle pensée stratégique pour notre pays. Par Ghislain de Castelbajac, membre fondateur et membre du Conseil d’administration, de Geopragma.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/18127-2/

Un matin à Montparnasse

La décadence, ça se voit aussi à l'œil nu. À la lumière d'une expérience personnelle, un matin gare Montparnasse, Georges Kuzmanovic constate les conséquences de décennies de gouvernance inepte et dogmatique.

frontpopulaire.fr

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Grenoble: la capitale des Alpes hors de contrôle

Malgré la « cellule psychologique » grotesque mise en place par les équipes d’Éric Piolle, à Grenoble, le père du délinquant abattu sur son scooter par la police, jeudi, entend porter plainte. La police affirme que le passager du deux roues, toujours en fuite, avait pointé vers elle sa kalachnikov. Délinquance, règlements de comptes, islamisme, burqini, attaques gauchistes ou tensions à Science-Po : la ville de l’Isère pâtit aussi de la mauvaise réputation de son maire.

Causeur.fr

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France : le délitement s’accélère

Le délitement de la capitale française illustre de façon inquiétante la déliquescence avancée de tout le pays.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/07/22/435560-france-le-...

GÉOPOLITIQUE

Un premier accord sur les céréales ukrainiennes et le déblocage de Kaliningrad

Il ne reste plus qu'à attendre, malheureusement, que l'Amérique sorte du tunnel, même s'il est difficile de voir comment. Un simple cessez-le-feu peut offrir une certaine marge de manœuvre à cet égard, car il peut être vendu comme une impasse momentanée, comme ce fut le cas pour la guerre de Corée, une impasse qui a ensuite duré plusieurs décennies. Mais même cette solution présente des problèmes critiques pour Washington, qui doivent être surmontés d'une manière ou d'une autre. Toutefois, il convient également de noter que l'alternative folle de l'option de l'apocalypse, à réaliser par l'escalade (nous renvoyons sur ce point à une note de Responsible Stratecraft), également prônée avec ferveur par les néocons et leurs acolytes, semble avoir perdu de son mordant pour le moment. Bien. 

euro-synergies.hautetfort.com

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Accélération de l’Histoire et défaite de l’Occident

Nous avions dit dans ces colonnes qu’il était possible que l’intervention militaire du 24 février 2022 enclenche un processus pouvant mettre fin à la domination multiséculaire de l’Occident sur le monde. Les événements qui se déroulent depuis quatre mois semblent confirmer cette hypothèse, et en tout cas c’est manifestement la voie que la Russie et les pays « du Sud » ont décidé d’emprunter.

vududroit..com

https://www.vududroit.com/2022/07/acceleration-de-lhistoi...

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LECTURE

Titre :

La fabrique du crétin. Vers l’apocalypse scolaire, de Jean-Paul Brighelli. L’Archipel, 208 p., 2022.

Auteur :

Jean-Paul Brighelli est un Corse né à Marseille en 1953, normalien, agrégé de Lettres. Il a enseigné pendant 45 ans au collège, au lycée puis en classes préparatoires. Il est l’auteur de nombreux essais et collabore à différents journaux dont Causeur.

Présentation :

Cet essai fait suite au bestseller du même nom -sous titre : la mort programmée de l’école – en 2005 qui a été vendu à plus de 150 000 exemplaires. Le style est vif, les accusations frontales et les exemples abondants, malheureusement… Le constat est implacable. D’ailleurs, même nos « élites » nous en font la démonstration. Pouvez-vous citer un véritable homme politique actuel ou un capitaine d’industrie en exercice ?

Extraits :

« Darwin encore : la société libérale n’a pas besoin d’un peuple cultivé. Elle a besoin de consommateurs semi-illettrés, susceptibles d’être déplacés comme des pions dans un système uberisé des pieds à la tête, abrutis de télévision, manipulés à chaque élection pour la plus grande gloire d’une caste en autoremplacement »

« Récuser l’élitisme n’engendre pas la démocratisation, mais le favoritisme. Quand l’École ne remplit plus sa tâche de sélection, c’est à l’état-civil – de qui êtes-vous l’enfant ? – d’opérer le tri. La fin des bons élèves, honnis par des décideurs qui flirtaient à peine avec la moyenne, ouvre le règne des ‘’fils et filles de’’ »

« Le structuralisme dévoyé par les pédagos a ceci de particulier qu’il s’intéresse au langage hors de toute historicité. La langue n’est pas analysée en diachronie – à parti du latin, pour l’essentiel – mais en synchronie, telle qu’elle se présente dans l’instant. Cette haine de la mise en perspective chronologique prendra toute son extension dans le révision des programmes d’histoire. »

« Sous prétexte de favoriser la créativité de l’élève – mais comment être créatif quand on ne vous a pas enseigné les bases techniques de la création ? -, les pédagogistes célèbrent par avance, en ces années 1970, le culte de l’enfant roi. Ils se montrent en cela les fourriers du libéralisme avancé, qui veut des consommateurs auxquels on laissera l’illusion du choix pour mieux fourguer à tous les fétiches de la consommation de masse. »

« […] ce qui reste d’école n’est plus qu’une garderie nationale, set seuls les élèves issus des classes les plus huppées s’en sortent. Parce que, grâce au collège unique, au regroupement familial, à René Haby et à Giscard d’Estaing, quand vous êtes né dans la rue, désormais, vous y restez. »

« L’évaluation des collèges dans le cadre de Pisa montre qu’entre garçons et filles, fin troisième, il y a un écart équivalent à une année d’études. Sur les cent quarante mille adolescents déscolarisés à ce moment-là, la tête vide et susceptible de se remplir d’une quelconque idéologie de substitution, les deux tiers sont des garçons – les trois quarts parmi les jeunes issus de l’immigration maghrébine.’ »

« Par quoi a-t-on remplacé les héros ? Par son contraire, qui est la victime. Les faiseurs de programmes, en une quinzaine d’années, sous la pression de groupes qui avaient chacun leur agenda, ont mis en avant une histoire des vaincus, des colonisés, des esclaves. Au lieu de fabriquer de l’enthousiasme, on a construit du ressentiment, de la frustration, de la culpabilité. »

« Tous égaux, tous zéros. »

« La connivence culturelle, le piston, la situation sociale de papa-maman sont désormais facteurs premiers. C’est ainsi que l’on remplace l’aristocratie républicaine par une oligarchie d’incapables. »

«‑Le discours de la tolérance moderne est en fait un discours d’exclusion : tolère-moi ou je te tue. »

« On tente de nous vendre, depuis vingt ans, une laïcité adjectivée : ‘’aménagée’’, ‘’inclusive’’, ‘’multiple’’ ou ‘’apaisée’’. Une laïcité à géométrie variable. Autant de dérobades et de défaites. Toute adjectivation est une abdication. »

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MONDIALISME/TOTALITARISME

Électricité : les Français qui consomment moins bientôt récompensés ?

Trouvé sur le site de TF1 : « Des spécialistes de l'énergie proposent que les compteurs Linky soient utilisés pour inciter les Français à baisser leur consommation. Une solution qui répondrait à la fois à la crise énergétique et à celle du pouvoir d'achat. Un système de récompense sur lequel s'est penché TF1. » A quand le petit susucre pour le bon petit citoyen bien soumis et lobotimisé ?

tf1info.fr

https://www.tf1info.fr/conso/video-sobriete-energetique-e...

MOYEN-ORIENT

Un dépeceur de journaliste pour sauver l’Occident de ses menaces existentielles

Pour sauver le monde libre, il faut imposer des sanctions à la Russie, lesquelles, par effet boomerang, étouffent l’économie occidentale. Pour sauver l’Occident de cette menace existentielle, il faut traiter avec un dépeceur de journaliste. Telle est la logique diplomatique. Joe Biden vient de conclure sa visite officielle en Arabie Saoudite. Dernière étape du ravalement de façade de Mohammed ben Salmane, prince héritier et régent de facto d’Arabie Saoudite. Mieux connu sous les sigles de MBS, le prince est reconnu par la CIA ainsi que la justice turque comme le commanditaire direct de l’assassinat de Jamal Khashoggi, en 2018 à Ankara.

Francesoir.fr

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RÉFLEXIONS

La France penche-t-elle vers plus d’autoritarisme ?

La situation politique en France est un terreau exceptionnel pour le développement de l’autoritarisme. Non seulement les « crises » écologiques, institutionnelles, géopolitiques s’éternisent mais elles sont devenues la normalité de la vie quotidienne.

Theconversation.com

https://theconversation.com/la-france-penche-t-elle-vers-...

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RUSSIE

Les pays baltes se sont coupés de la Russie. Entretien avec Céline Bayou

De leur indépendance en 1991 à l’invasion de l’Ukraine en 2022, les pays baltes se sont toujours montrés très méfiants à l’égard de la Russie. Une volonté d’indépendance qui est passée par l’entrée dans l’UE et dans l’OTAN, mais qui se heurte aux réalités géographiques et humaines de la région baltique. Indépendance, une idée plus qu’une réalité ?

Revueconflits.com

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Nous aurions dû savoir que les sanctions contre la Russie ne fonctionneraient pas comme prévu

Un récent rapport de Bloomberg a attiré l’attention sur les conséquences fâcheuses mais prévisibles des vastes sanctions contre la Russie : « Mais certains responsables de l’administration Biden s’inquiètent désormais en privé du fait qu’au lieu de dissuader le Kremlin comme prévu, les sanctions exacerbent plutôt l’inflation, aggravent l’insécurité alimentaire et punissent les Russes ordinaires plus que Poutine ou ses alliés. »

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/nous-aurions-du-savoir-que-les-...

Poutine révèle les véritables causes de la crise énergétique en Europe

En conclusion de sa visite de travail en Iran, Vladimir Poutine a répondu aux questions des médias le 19 juillet 2022. Comme la presse occidentale a « oublié » de reprendre, même partiellement sa réponse, nous avons repris certaines des explications de Poutine sur ce que l’on subit chez nous de moins en moins « à l’insu de notre plein gré » !

lecridespeuple.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/07/22/poutine-revele-les-...

SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Des médecins ayant prescrit des traitements précoces convoqués par l’Ordre des médecins

Hydroxychloroquine, ivermectine, azithromycine… des scientifiques tentent depuis le début de la crise du Covid-19 de faire connaitre l’efficacité de ces traitements précoces contre le virus. Dernièrement, des médecins libéraux ayant prescrit ces médicaments ont reçu une convocation par leur conseil départemental de l’Ordre des médecins. Mettant en cause leur décision de prescription, l’organisme prévoit rien de moins que des conseils de discipline. Le début d’une nouvelle « chasse aux sorcières à grande échelle », estime le médecin généraliste, Grégory Pamart, toujours suspendu depuis le 15 septembre suite à son refus de recevoir la vaccination contre le Covid-19.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-france/des-medecins-a...

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Incendies en Gironde : Olivier Marleix demande la réintégration des pompiers non-vaccinés

Alors que deux gigantesques feux de forêts ravagent depuis sept jours le département, le chef de file des LR à l’Assemblée appelle à réintégrer les pompiers suspendus. Une demande, déjà formulée par les députés Nupes et RN qui appellent plus largement à réhabiliter l’ensemble des personnels non-vaccinés.

Marianne.net

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Rapport du nombre de décès à l'hôpital entre vaccinés et non-vaccinés: les chiffres parlent enfin

Depuis avril 2022, il y a clairement plus de vaccinés ayant un schéma vaccinal complet que de non-vaccinés qui décèdent à l’hôpital. Cette situation s’est accélérée et devient de plus en plus marquée avec les dernières données (55% vs 45%). Ces résultats sont aussi validés pour les entrées en hospitalisation et entrées en soins critiques. Il n’est donc pas possible de conclure à une quelconque efficacité du vaccin puisque l’indicateur n’est pas favorable aux vaccinés. Étude de Patrice Taravel, scientifique (ancien ingénieur au CNRS) et informaticien.

Francesoir.fr

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UNION EUROPÉENNE

Des oublis fort à propos : le spectacle de la candidature de l’Ukraine à l’adhésion à l’UE

Faire preuve de sympathie ne justifie que rarement d’oublier toute règle. Dans le cas de l’Union européenne, faire fi des règles d’admission semble être une pratique chronique. Les dossiers présentés par les États candidats ont été, quand on l’a souhaité, montés en haut de la pile ou trafiqués pour l’occasion. Et d’autres candidatures, quel qu’en soit l’avancement, sont restées lettres mortes. Pour un collectif qui devrait vraiment nettoyer l’écurie d’Augias avant d’accepter davantage d’occupants, l’allégresse enthousiaste avec laquelle la candidature symbolique présentée par l’Ukraine a été accueillie ne fait pas exception à l’usage.

lesakerfrancophone.fr

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500 millions d’amende pour les Français ? Ils sont fous ces Européens !

Selon Le Point, un « conseiller » gouvernemental avouerait que, en application d’une directive Européenne de 2018, la France risque une forte amende de 500 millions d’euros pour ne pas avoir suffisamment développé les énergies renouvelables (EnR), notamment éoliennes et photovoltaïques.

contrepoints.org

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À cause de l’UE, la lutte contre la délinquance mise à mal

La décision de la Cour de cassation, le 13 juillet, de révoquer la compétence des procureurs dans l'accord d’accès aux données de téléphonie dans le cadre d’enquêtes pénales suscite l’inquiétude. Derrière cette décision, c’est avant tout le strict respect de la législation européenne qui a opéré. Et c’est bien la lutte contre la délinquance qui sortira perdante de cette affaire.

frontpopulaire.fr/

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co12886328/a-cause-de...

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Pour Ursula von der Leyen, l’Azerbaïdjan est un « partenaire fiable »

Lors de l’accord trouvé pour doubler ses importations de gaz en provenance d’Azerbaïdjan, l’Union européenne s’est bien gardée d’évoquer l’état de la démocratie dans ce pays du Caucase à l’origine de la guerre contre les Arméniens du Haut-Karabakh. La déclaration d’Ursula von der Leyen, pour qui l’Azerbaïdjan est un « partenaire fiable », peine à convaincre.

frontpopulaire.fr

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vendredi, 22 juillet 2022

L'OTAN est-elle en morceaux ? L'Europe implose-t-elle ?

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L'OTAN est-elle en morceaux ? L'Europe implose-t-elle ?

Luigi Tedeschi

Source: https://www.centroitalicum.com/la-nata-e-a-pezzi-leuropa-implode/

Mais surtout, qui tombera dans le "piège de Thucydide", la Russie ou les États-Unis ?

Depuis le début de la guerre d'Ukraine, l'interprétation de l'évolution du conflit par le courant dominant occidental est sans ambiguïté : la stratégie de Poutine visant à diviser l'Occident a échoué, étant donné l'unité granitique de l'OTAN face à l'ennemi commun, et les sanctions conduiraient bientôt au défaut de paiement de la Russie, avec la déstabilisation politique du régime de Poutine qui en découlerait. Aujourd'hui, nous devons constater l'absence totale de fondement de ces prédictions. Les sanctions, plutôt que la Russie, ont plutôt conduit à une crise énergétique et à une récession économique imminente en Europe, avec des résultats imprévisibles. L'unité même de l'OTAN et de l'UE, au-delà de la rhétorique pro-occidentale et russophobe, est tout à fait apparente. De profonds clivages et des conflits potentiels sont évidents entre les membres de l'OTAN et de l'UE. Il faut s'attendre à ce que l'Occident sorte de cette crise profondément divisé.

L'OTAN est-elle en morceaux ?

Au sein de l'OTAN, on peut distinguer plusieurs zones géopolitiques aux histoires et aux intérêts très divers et conflictuels.

La région balte se compose de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne, dont l'adhésion à l'UE a été conçue comme une conséquence directe et nécessaire de l'adhésion à l'OTAN. Ces pays constituent une zone d'influence des États-Unis, qui ont remplacé l'URSS sur le plan militaire. La présence de l'OTAN dans la région balte est donc configurée comme un avant-poste stratégique et idéologique occidental (en tant que zone la plus nettement russophobe de l'OTAN), en opposition à la Russie.

En revanche, la région scandinave, dans laquelle l'OTAN a été renforcée par la récente adhésion de la Suède et de la Finlande, est une zone d'influence anglo-saxonne-britannique depuis la Seconde Guerre mondiale, opposée à la Russie, mais également encline au compromis avec Moscou. Étant donné la culture pacifiste qui prévaut chez les peuples scandinaves, l'éventualité de conflits guerriers avec la Russie est hautement improbable.

La zone d'Europe centrale et occidentale, représentée par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne (les Pays-Bas se situent entre l'influence germanique et anglo-saxonne), qui constitue le noyau prédominant de l'UE, résiste en revanche largement au nouveau rideau de fer érigé par l'OTAN en Europe de l'Est. L'Europe continentale, bien qu'elle se soit jointe aux sanctions contre la Russie, est néanmoins opposée à la rupture des liens tant historiques-culturels qu'économiques avec Moscou, car une telle rupture géopolitique affecterait négativement l'économie européenne dans une très large mesure et pourrait saper la propre suprématie économique de l'Allemagne. Il faut également tenir compte du fait que les pays d'Europe de l'Est sont en réalité des satellites économiques d'une Allemagne dont l'influence économique dominante ne s'accompagne pas d'une primauté politique correspondante, étant donné sa subordination à l'OTAN et aux États-Unis. Le rôle propre de l'UE est actuellement très affaibli et marginalisé par rapport à l'OTAN. Il suffit de mentionner le cas de la Pologne, un pays qui a été sanctionné par la Cour européenne de justice pour avoir violé l'État de droit. Ces sanctions ont été écartées en raison du rôle stratégique de premier plan joué par la Pologne dans l'expansion de l'OTAN à l'est. Enfin, il convient de noter que la prédominance de l'OTAN en Europe a complètement contrecarré les aspirations européennes à la création de sa propre autonomie stratégique.

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La Hongrie d'Orban, bien que membre de l'OTAN, mène une politique autonome. La Hongrie n'a jamais rompu ses liens énergétiques avec la Russie et résiste aux sanctions occidentales contre Poutine.

La Turquie est un membre de l'OTAN qui poursuit néanmoins sa propre politique étrangère autoréférentielle. Elle ne s'est pas associée aux sanctions contre la Russie. Au contraire, elle a assumé un rôle de médiateur dans le conflit.

La création d'un nouveau "rideau d'acier" en Europe de l'Est, dans un esprit russophobe, a fait disparaître l'intérêt stratégique de l'OTAN pour la région méditerranéenne de l'Europe. Ces changements dans la stratégie géopolitique de l'OTAN impliquent directement l'Italie.

Cependant, dans la zone méditerranéenne, le désintérêt apparent de l'OTAN pour le front sud de l'Europe (déterminé par le désengagement américain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), s'est en fait transformé en un assentiment tacite à la politique d'expansion néo-ottomane d'Erdogan, avec la pénétration conséquente de la Turquie sur le continent africain, au détriment de l'Europe et surtout de l'Italie, qui a été évincée de la Libye. La Turquie est membre de l'OTAN, qui poursuit néanmoins une politique impérialiste en Méditerranée et en Afrique, mais les stratégies d'Erdogan ne sont jamais en contradiction avec celles de l'OTAN.

L'Europe est-elle en train d'imploser ?

Le conflit entre les États-Unis et la Russie en Ukraine a également une signification idéologique. La propagande dominante repropose le choc des civilisations entre l'Occident libéral-démocratique et les autocraties de la Russie et de la Chine. Ce qui émerge de cet affrontement, c'est la configuration du modèle occidental comme civilisation supérieure, comme expression de la primauté américaine dans le monde. Primauté en vertu de laquelle, les guerres américaines sont idéologiquement et moralement légitimées comme des missions de défense de la civilisation occidentale. Mais dans le modèle libéral-démocratique occidental, des facteurs de crise et de conflit apparaissent, qui conduiront finalement à la décadence progressive de l'Occident lui-même.

La crise du modèle occidental est évidente : l'UE elle-même a largement contribué au processus de désintégration progressive des institutions politiques des États européens.

L'Allemagne est la puissance économique dominante de l'UE, mais elle n'est pas pertinente sur le plan géopolitique en raison de son statut de pays à souveraineté limitée au sein de l'OTAN. Étant donné sa dépendance au gaz russe, une crise énergétique et une guerre pourraient mettre en péril sa propre primauté économique. Sur le plan interne, l'Allemagne apparaît divisée en trois zones culturellement et socio-économiquement diversifiées: la Bavière, qui est le pays le plus avancé économiquement et qui dispose également d'un large degré d'autonomie au sein de l'UE, la zone rhénane-hanséatique et la partie orientale correspondant à l'ancienne RDA.

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Cette dernière zone, en ce qui concerne l'approvisionnement énergétique, n'est pas reliée à l'Occident, car elle est approvisionnée en pétrole russe par l'oléoduc Druzhba, qui traverse le Belarus et la Pologne. Par conséquent, les Länder de l'Est auront du mal à se libérer de la dépendance énergétique russe et resteront exposés aux éventuelles représailles de Poutine contre l'Ouest et aux éventuelles actions de désintégration de la Pologne en fonction anti-russe. Ajoutez à cela le fait que la réunification allemande a eu lieu par l'annexion de l'ancienne RDA à la RFA, avec l'accaparement par cette dernière des ressources économiques et la déconstruction du tissu industriel de l'ancienne Allemagne de l'Est. Les Länder de l'Est ont subi un fort déclin démographique et leurs conditions économiques et sociales actuelles sont bien inférieures à celles des citoyens de l'Ouest. Les Allemands de l'Est (les Ossis) sont largement convaincus qu'ils vivent dans un état d'inégalité économique et politique flagrant, et la réunification allemande est considérée comme une occupation des territoires de l'Est par l'Allemagne de l'Ouest. Ainsi, les sentiments pro-russes sont largement répandus au sein de la population de l'ancienne RDA, par opposition aux terres occidentales qui ont toujours été alignées sur l'Occident et l'OTAN. Avec la guerre, cette ligne de fracture entre l'Est et l'Ouest pourrait s'accentuer.

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Un réarmement de l'Allemagne avec des investissements de 100 milliards a été prévu dans le cadre de la stratégie de l'OTAN pour s'opposer à la Russie. L'Allemagne devra donc détourner des ressources considérables des investissements dans l'économie et les infrastructures sociales pour les affecter à l'armement. La hausse des prix de l'énergie, l'inflation et la pénurie de semi-conducteurs sont des facteurs qui pourraient nuire à la compétitivité de l'industrie allemande et européenne basée sur l'exportation. Il est toutefois très douteux qu'une population décimée par la récession économique imminente puisse accepter cette transformation du statut géopolitique de l'Allemagne d'une puissance économique dominante à une puissance militaire en fonction de la politique américaine d'endiguement de la Russie. L'opinion publique allemande est actuellement très critique à l'égard de la "coalition des feux de signalisation" du gouvernement Scholz en ce qui concerne la politique économique et le rôle de l'Allemagne dans la crise ukrainienne.

En France, la crise institutionnelle s'est manifestée de plein fouet. Le mécontentement social qui a déjà explosé avec les gilets jaunes ces dernières années est appelé à s'étendre et l'abstentionnisme est désormais majoritaire aux élections générales. Ces phénomènes mettent en évidence le détachement total entre le peuple français et ses institutions. L'ingouvernabilité actuelle de la France de Macron, qui résulte des résultats des dernières élections, en est une démonstration claire.

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En Italie aussi, l'abstention de vote est endémique. Les gouvernements techniques, ou en tout cas les gouvernements non représentatifs des orientations exprimées par le corps électoral, se succèdent depuis plus d'une décennie. Les gouvernements techniques et/ou d'unité nationale tels que ceux de Draghi et de Macron représentent la prévalence de pouvoirs technocratiques légitimés par l'UE qui priment sur la volonté du peuple. Les gouvernements pilotés par le pilote automatique européen ont progressivement subverti les institutions démocratiques et profondément affecté la souveraineté même des États.

En outre, un processus de décomposition de l'État s'est manifesté depuis longtemps en Europe avec l'émergence du phénomène de l'autonomisme/séparatisme. L'Espagne (avec la Catalogne) et la Grande-Bretagne (avec l'Écosse et l'Irlande du Nord) sont en état de dissolution avancée. Dans l'UE, un système de division territoriale par zones économiques homogènes a été imposé au détriment de l'unité et de l'indépendance des États-nations.

Ce n'est certainement pas Poutine qui provoquera la dissolution de l'Europe, qui pourrait au contraire imploser de l'intérieur, déchirée par les inégalités sociales ou entre États et par les égoïsmes régionaux, nationaux ou de classe.

L'occidentalisation prédatrice de l'Ukraine

La solidarité occidentale avec l'Ukraine s'avère cynique et hypocrite. Lors de leur rencontre à Kiev avec M. Zelensky, Macron, Draghi et Scholz ont soutenu la candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'UE, qui pourrait se concrétiser dans une décennie. Mais l'entrée de l'Ukraine dans l'UE n'est rien d'autre que son intégration dans le système capitaliste occidental.

La future Ukraine, en tant que membre de l'UE, sera en fait incorporée à l'Europe de l'Est, c'est-à-dire à la zone de domination économique allemande, en tant que fournisseur de matières premières et de main-d'œuvre bon marché, et deviendra un territoire pour les délocalisations industrielles de l'Occident. L'adhésion de l'Ukraine à l'UE représenterait donc l'intégration d'un pays (vivant déjà en Occident dans un statut de subalternité politique), dans un système d'expansion économique incontrôlée, d'inégalités, dominé par les oligarchies financières de l'UE.

Cependant, l'Ukraine est un pays dont les ressources ont déjà été pillées par les multinationales de l'Ouest. Après l'effondrement de l'URSS, l'indépendance de l'Ukraine a vu la mise en œuvre de programmes de privatisation de ses ressources agricoles et industrielles, sous l'égide du FMI, qui a accordé des financements liés à l'imposition de la rigueur budgétaire et de politiques d'austérité. L'Ukraine compte 32 millions d'hectares cultivés et produit annuellement 64 millions de tonnes de céréales et de graines, ainsi que de l'orge et de l'huile de tournesol, dont elle est l'un des principaux exportateurs mondiaux. L'Ukraine, qui est devenue l'un des plus importants marchés agroalimentaires du monde, a fait l'objet de gigantesques vagues spéculatives suite aux réformes ultralibérales imposées par l'Occident. De grands fonds d'investissement, tels que Black Rock, ont rapidement acquis les actifs agroalimentaires de l'Ukraine. Selon les estimations d'Open Democracy, 10 entreprises privées contrôlent aujourd'hui 71 % du marché agricole ukrainien. Outre les oligarques ukrainiens, des multinationales telles que Monsanto, Cargill, Archer Daniels Midland et Dupont détiennent la gestion des usines de reproduction, des usines d'engrais et de l'infrastructure commerciale d'exportation.

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Une crise alimentaire aux effets dévastateurs est en cours, notamment dans le tiers monde, en raison de la pénurie de denrées alimentaires exportées d'Ukraine et de Russie. Mais la crise concerne moins la guerre que la spéculation financière. Une interview récente dans il Manifesto de l'économiste français Frédéric Mousseau, intitulée "Le blé est là, la spéculation sur les prix provoque la crise", révèle ce qui suit : "La FAO a déclaré début mai que les stocks mondiaux de céréales sont relativement stables. La Banque mondiale confirme que les stocks de céréales sont proches des records historiques et que les trois quarts des récoltes russes et ukrainiennes avaient déjà été livrées avant le début de la guerre. Nous pouvons dire qu'il n'y a pas de pénurie imminente mais plutôt une forte spéculation sur les marchés à terme pariant sur des augmentations de prix et des famines futures afin de maximiser les profits"... "Il est clair qu'il y a une crise alimentaire, avec des millions ou des centaines de millions de personnes dans le monde en état d'insécurité, sans accès à une nourriture adéquate ou dépendant des réseaux d'aide sociale, mais cela existe indépendamment de la guerre. Il y a une crise alimentaire, mais c'est une crise sans réelle pénurie de nourriture".

Le commerce rapace de la reconstruction de l'Ukraine

Alors que la guerre s'éternise, la perspective d'une planification commerciale pour la reconstruction de l'Ukraine devient de plus en plus d'actualité en Europe. Lors de la "Conférence pour la reconstruction de l'Ukraine" qui s'est tenue récemment à Lugano, Zelensky a présenté un plan de 750 milliards pour la décennie 2023-2032. Cela soulève la question de trouver les fonds nécessaires. Dans l'UE, des dons sont envisagés, des émissions d'euro-obligations comme pour le NGEU (mais il ne sera pas facile de surmonter l'hostilité des pays frugaux), ou la levée de fonds par l'utilisation des 300 milliards d'actifs et de capitaux russes gelés par les gouvernements occidentaux (dont la confiscation ne sera probablement pas autorisée par les tribunaux).

Quelles garanties l'Ukraine peut-elle offrir contre un tel financement ? Peut-on prévoir un endettement de l'Ukraine qui entraînera l'expropriation de ses ressources par les créanciers de l'Occident ? Toutefois, une répartition des zones de reconstruction entre les États occidentaux a été prévue. L'Italie s'est vu attribuer Donetsk, qui est toutefois désormais aux mains des Russes. C'est un territoire occupé depuis 2014 par les séparatistes russes. Et le paradoxe est que la reconstruction se ferait sur un territoire bombardé par les Ukrainiens afin de le reconquérir.

L'Ukraine est un pays dévasté non seulement par la guerre, mais aussi et surtout par les politiques néolibérales imposées par l'Occident. Après 30 ans d'indépendance, les revenus et la qualité de vie sont inférieurs aux normes des années 1990. Sur le plan démographique, l'Ukraine connaît une baisse marquée du taux de natalité et un taux de mortalité infantile élevé, tout en étant décimée par l'émigration. La migration est considérée comme une grande opportunité pour les pays capitalistes, car la mobilité de la main-d'œuvre augmente l'"armée industrielle de réserve" et favorise la compression des salaires. Mais l'émigration prive les pays d'origine de ressources humaines. Les migrations en provenance d'Europe de l'Est, un phénomène corrélé à l'expansion de l'OTAN en Eurasie, révèlent le destin tragique auquel de nombreux peuples sont tombés avec l'avènement de la mondialisation. En effet, l'Occident a transformé des millions d'individus, qui occupaient souvent des positions sociales très différentes dans leur État d'origine, en un peuple de soignants, de travailleurs et de parias.

41tG5AjAuuL.jpgLa situation de la reconstruction de l'Ukraine est bien décrite par Fabio Mini, co-auteur avec Franco Cardini du livre Ucraina, la guerre e la storia, PaperFist 2022 : "Entre-temps, l'UE a déjà déboursé 600 millions sur le milliard accordé pour l'aide. La Banque mondiale a déjà accordé un prêt supplémentaire de 350 millions et une garantie pour 139 millions supplémentaires. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une allocation de 2,2 milliards. La Pologne, l'Allemagne et la France sont déjà en première ligne dans la course à la reconstruction. Mais l'inventaire de reconstruction pourrait prendre des années. L'Ukraine "libérée" se prépare à être un État esclave de la dette aux mains d'une troïka qui ne fera de remise à personne (Grèce docet). Sur le plan démographique, l'Ukraine est déjà un pays au bord de la capitulation avec un déclin constant de 7 pour mille et une forte émigration. Dans une nation dévastée par la guerre, les gens ne reviennent pas volontiers et le pays devient dépendant des transferts de fonds des émigrants (ce qu'est déjà l'Ukraine), et la proie des profiteurs d'après-guerre qui contrôlent généralement les gouvernements et n'enrichissent certainement pas la population".

L'Occident et le nouveau multilatéralisme

Cette guerre a fait apparaître un profond clivage dans la géopolitique mondiale, qui n'est pas celui entre l'Ouest et l'Est de la guerre froide. Au contraire, un contraste marqué est apparu entre l'Occident et le reste du monde, c'est-à-dire le non-Occident. La mondialisation a donc échoué, en tant que phénomène d'expansion économique et financière illimitée qui a conduit parallèlement à l'exportation mondiale d'un système néo-libéral anglo-saxon. Ce n'est pas une coïncidence si la disparition de la mondialisation coïncide avec le déclin de la puissance américaine. La mondialisation n'a pas généré le dialogue, la pacification et le développement entre les peuples, mais a, au contraire, fait naître des contrastes de plus en plus marqués et produit des conflits sans fin.

La ligne de faille d'incommunicabilité de plus en plus profonde qui sépare l'Occident des peuples des autres continents est de nature idéologique et culturelle. L'identité assumée par l'Occident au cours des trois derniers siècles découle de la culture des Lumières, qui est à l'origine de la société libérale et donc de la domination capitaliste au niveau mondial. Le modèle occidental est fondé sur un individualisme abstrait qui conduit à l'éradication des identités historiques et culturelles des peuples, en vue d'un progrès illimité et irréversible. Par conséquent, en vertu d'une idéologie qui postule le dogme a priori de la nécessité historique du progrès, l'Occident s'est légitimé pour imposer sa supériorité morale (coïncidant parfaitement avec la doctrine américaine de la "destinée manifeste", selon laquelle les valeurs et les intérêts des États-Unis sont identifiés aux destinées du monde), avec l'exportation au monde d'un modèle de société néolibéral qui implique l'annulation du sens et de la conscience de l'histoire des peuples.

La société européenne vit dans la dimension de la post-histoire depuis le milieu du siècle dernier. L'Europe actuelle est en effet dépourvue de mémoire historique, éloignée des événements géopolitiques du présent et incapable de concevoir des projets d'avenir. La dimension de la non-histoire dans laquelle se débat l'Europe actuelle est bien décrite par Romano Ferrari Zumbini dans un article intitulé "L'Occident dans le piège de Narcisse", paru dans le numéro 5/2022 de Limes : "La société occidentale du XXIe siècle est imprégnée de rationalisme. Les Lumières sont immanentes à la société contemporaine. Pensez à la fascination du mot <révolutionnaire> : quel annonceur n'utilise pas l'adjectif <révolutionnaire> pour propager avec emphase la meilleure qualité (plus ou moins réelle) d'un nouveau produit à lancer sur le marché ? Le neuf est toujours une garantie de mieux. Ce faisant, on efface le passé et on hypothèque le présent, destiné à succomber face à l'avenir".

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La guerre russo-ukrainienne est en fait un conflit géopolitique entre les États-Unis et la Russie destiné à transformer l'ordre mondial. Son issue et surtout ses conséquences sont imprévisibles. Dans ce conflit, il faut faire la distinction entre un agresseur tactique, qui a matériellement provoqué la guerre (la Russie), et un agresseur stratégique, qui a rendu la guerre inévitable (les États-Unis). Dans le livre susmentionné "Ukraine, guerre et histoire", Franco Cardini propose à nouveau une interprétation des événements tirée de la culture classique : le "piège de Thucydide". Selon Franco Cardini : "Le piège qui porte son nom se déclenche lorsqu'une grande puissance, qui se sent pourtant menacée par la décadence, croit pouvoir arrêter ce processus négatif en attaquant une puissance subordonnée et périphérique. Les Athéniens l'ont fait avec Delos à l'origine de l'événement connu sous le nom de <guerre du Péloponnèse>. Mais derrière la fragile Délos se cachait la grande Sparte : et c'est là l'origine de la ruine de la Grèce antique".

Alors, Poutine est-il tombé dans le piège qui, en attaquant l'Ukraine, a provoqué une intervention américaine qui, à long terme, usera et déstabilisera la Russie, ou bien Biden est-il tombé dans le piège qui, avec la guerre, provoquera une alliance entre la Russie et la Chine qui mettra fin à la suprématie américaine dans le monde ? Toute réponse est impossible pour le moment, étant donné l'imprévisibilité de l'histoire.

Cependant, un nouvel ordre mondial inspiré par le multilatéralisme est en train de prendre forme. Un sommet des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est tenu entre le 23 et le 24 juin, d'où sont sorties les lignes directrices d'un nouvel ordre mondial. Ces pays représentent un tiers de la masse continentale du monde, 43% de la population mondiale et 25% du PIB mondial, et détiennent une grande partie des matières premières de la planète. Cette adhésion est appelée à se développer. L'Argentine, puissance agricole condamnée à la cessation de paiement par l'impérialisme américain, et l'Iran, grand producteur de pétrole, sous embargo américain et soumis à la criminalisation internationale pour n'avoir jamais cédé à la puissance américaine, veulent adhérer.

Les BRICS sont des pays très divers dans leurs cultures et leurs intérêts. Cependant, ils sont capables de générer une opposition géopolitique mondiale aux États-Unis. Dans ce nouveau contexte multilatéral, l'Occident apparaît isolé et réduit dans son rôle géopolitique hégémonique dans le monde. Andrea Zhok, dans un article récent intitulé "The Upside Down of the World We Have Come to Know" (L'envers du décor du monde que nous avons appris à connaître), l'exprime ainsi : "Bien sûr, les BRICS auront toujours du mal à évoluer harmonieusement, car ils sont issus d'une pluralité de traditions et de cultures différentes, mais tant que l'empire américain et ses brimades internationales existeront, ils auront à la fois une forte incitation à le faire et un guide clair sur ce qu'il faut faire.

Ainsi, malgré les revers, ce sera le scénario émergent, qui submergera et bouleversera le monde que nous avons connu. Il faudra quelques décennies pour en voir pleinement les effets économiques et démographiques, mais un effet sera visible immédiatement : les provinces de l'empire américain devront faire face à l'effondrement de leur propre structure idéologique, celle qui les a amenées à élever la théorie économique néolibérale et la théorie éthique libérale au rang de seule vision du monde.

mercredi, 20 juillet 2022

Poutine, un leader machiavélien

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Poutine, un leader machiavélien

Ezequiel Corral

Source: https://grupominerva.com.ar/2022/07/putin-un-lider-maquiavelico/

Dans la modernité, en raison de la notion de progrès, nous avons tendance à écarter de nombreuses idées du passé, estimant qu'elles sont dépassées pour notre époque. Ainsi, nous considérons que les écrits et les avertissements du passé ne sont plus valables dans le présent ou ne conservent plus qu'une leçon anecdotique.

Pour la stratégie, en revanche, le passé est une source pédagogique inépuisable. L'œil militaire avisé y trouve des vérités utiles pour l'art de la guerre. L'histoire n'est donc pas une chose morte, mais une réalité en mouvement qui se répète de différentes manières. Bien démêler le présent du passé peut mener à la victoire.

Dans ces termes, il existe de nombreux écrits exemplaires qui traversent le terrain commun de la pensée stratégique. Nous pouvons citer les plus célèbres, comme Vom Kriege de Clausewitz ou L'art de la guerre du Chinois Sun Tzu. Mais les citations et réflexions favorites de l'académie militaire se trouvent dans Le Prince de Niccolò Machiavel, écrit au 16ème siècle.

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En parcourant plusieurs paragraphes de ce classique, on peut trouver des instructions précises pour la politique, l'armée ou la vie quotidienne. Ayant acquis une réputation péjorative, le "machiavélisme", pour son amoralité supposée, reste néanmoins présent dans la mémoire collective comme la création d'un éducateur rusé et efficace.

C'est pourquoi, lorsque quelqu'un est précis dans ses objectifs, ne semble pas agir de manière improvisée, mais que nous voyons plutôt dans ses actions les conséquences de décisions qui ont été préméditées avec subtilité et à l'avance, nous disons qu'il s'agit d'une personne "machiavélique". Et, dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, de l'ouverture de ce qui semble être un "monde multipolaire" et de la crise du modèle américain en tant qu'axe de la politique mondiale, il y a un protagoniste qui se distingue des autres : Vladimir Poutine. C'est pourquoi, dans la perspective du Prince, nous nous proposons d'analyser la situation actuelle et les raisons pour lesquelles le dirigeant russe commence à emprunter des sentiers battus par les grands hommes.

La conquête du peuple

L'une des premières leçons que Machiavel nous a enseignées dans son livre est la suivante : "Toujours, même si vous avez une très forte armée, vous avez besoin de la faveur des habitants lorsque vous entrez dans une région".

Le président Vladimir Poutine a cet avantage dans la zone de conflit. La population de la région de Donbass, où se concentre le conflit, lui est sympathique, car elle est composée d'une majorité russophone et pro-russe.

Les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk sont en guerre depuis près de dix ans avec l'État ukrainien, auquel appartient le territoire contesté du Donbass. Avec le déclenchement de la guerre en 2022, le gouvernement russe a reconnu la souveraineté de ces républiques populaires. D'ailleurs, l'armée russe est entrée dans le Donbass non seulement avec la faveur de ses habitants, mais aussi en contact régulier avec ses dirigeants depuis des années. Elle l'a fait en exerçant sa diplomatie ou en facilitant l'accès aux milices russes auto-organisées et aux armes par des couloirs sur la frontière russo-ukrainienne à l'est.

Mais il ne suffit pas de conquérir un territoire et de s'attirer les faveurs de la population. Le roi Louis XII de France, mentionne Machiavel, a envahi Milan et a été rapidement expulsé parce qu'il n'avait pas gagné la faveur des habitants. Ils ont été trompés par le nouveau prince, qui n'a pas répondu à leurs attentes et les a déçus. Compte tenu des attitudes et des antécédents de la Russie en ce qui concerne les conflits en Ukraine, on ne peut guère s'attendre à un rejet de l'invasion par les peuples de l'Est. Nous devons considérer, en principe, l'annexion réussie de la Crimée, désormais placée sous souveraineté russe en 2014.

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D'autre part, l'attitude officielle du gouvernement russe n'est pas de dominer l'ensemble du territoire ukrainien, mais de libérer l'est de l'Ukraine et de prendre le contrôle d'un corridor sud qui irait apparemment de l'est à l'ouest de l'Ukraine jusqu'à joindre le territoire moldave. Une telle démarche permettrait de consolider la domination russe sur la mer Noire, de sécuriser l'oblast de Crimée et de bloquer l'accès de Kiev à la mer. Incidemment, le corridor permettrait une communication terrestre avec la République de Transnistrie, dont la reconnaissance est limitée. Ce territoire est un autre point de conflit, car la Russie en est la gardienne et le gouvernement moldave le revendique.

Poutine possède également deux autres avantages du Prince de Machiavel. Selon Machiavel, il est plus facile de maintenir ou de reconquérir un État qui a été perdu auparavant ou s'il partage la même langue. Historiquement, le territoire ukrainien n'a jamais été épargné par les conflits. C'est un espace qui peut être façonné au gré de celui qui, à un moment donné de l'histoire, exerce le pouvoir dans la zone eurasienne. C'est cette lutte qui se manifeste actuellement, mais c'est le peuple ukrainien qui a subi les malheurs de la fortune et les horreurs de l'Union soviétique.

Au-delà de la souveraineté ukrainienne et du caractère litigieux de la question, la région qui fait l'objet du litige et les domaines que la Russie veut sécuriser peuvent être considérés comme un ancien État (anticipant la relativité de la question). Comme nous l'avons mentionné plus haut, il va de soi pour la majorité russophone et pro-russe, que son origine soit naturelle ou artificielle.

En outre, Machiavel mentionne que, si le peuple n'est pas habitué à la liberté et est maltraité, il est facile de briser la ligne de succession du prince (dans ce cas, le gouvernement ukrainien) si on lui accorde la liberté et si on le respecte dans ses coutumes.

Les dommages causés à la population de Donbass vont au-delà de la guerre soutenue contre les républiques populaires. La discrimination et la fragmentation des populations russophones ont conduit au massacre d'Odessa en mai 2014. Lors d'une manifestation pro-russe, des centaines de manifestants se sont réfugiés dans la Maison des syndicats, qui a été incendiée par des nationalistes ukrainiens libéraux, faisant 47 morts et 214 blessés.

Cette situation s'est aggravée avec l'arrivée au pouvoir du président ukrainien Volodimir Zelensky en 2019. Le leader ukrainien a mis en place une politique d'isolement racial russophobe et a conçu un programme de réinterprétation historique de l'Ukraine basé sur les massacres perpétrés par l'Union soviétique. Si chaque peuple a le droit de légitimer et de construire sa propre histoire, la manière dont cette nouvelle Ukraine a été planifiée n'a fait qu'aggraver la souffrance de ses habitants. Elle a dégradé son tissu social, creusé les différences et conduit à une guerre que l'Ukraine ne peut pas gagner.

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Compte tenu de cette histoire, briser l'emprise de Kiev sur l'Ukraine reléguée ne posera aucun problème à Poutine : il leur donnera une liberté qu'ils ne possèdent pas et maintiendra des coutumes qui ne sont pas très éloignées des leurs. Enfin, le dirigeant russe parviendra à ne pas partager le pouvoir dans le Donbass avec des concurrents plus forts que son pays, n'aura pas besoin de réprimer le peuple et, dans l'adversité, obtiendra gratuitement sa faveur.

Par conséquent, et suivant d'autres maximes machiavéliennes pour la domination d'États extérieurs, la Russie absorbera formellement ou indirectement une grande partie du territoire ukrainien, s'alliant au bloc des républiques populaires - le côté faible mais moralement avantageux - car elle recherchera sa liberté et la destruction de l'ennemi commun à tout prix.

À l'avenir et selon Machiavel, Poutine pourrait opter pour trois moyens de maintenir la loyauté de l'État conquis. La première façon est de la ruiner, ce qui est peu probable compte tenu du droit international. Plus probablement, Poutine adoptera une combinaison des deux autres voies ; d'une part, il "habitera" une partie du territoire par le biais d'alliances, en reconnaissant l'autodétermination des peuples ou en absorbant des républiques. D'autre part, il encouragera la création d'une oligarchie à Kiev, qui assurera la souveraineté russe à l'avenir.

La Russie dans le contexte mondial actuel et Poutine en tant que stratège

Machiavel fait l'éloge des capitaines romains, car ils étaient des maîtres de la prudence et de l'anticipation. Grâce à ces compétences, ils ont anticipé les événements et les ont traités avant qu'ils ne deviennent irrémédiables. Le temps, dit-il, "apporte le bon et le mauvais" ; c'est pourquoi il n'est pas conseillé de l'attendre les bras croisés.

Le rôle géopolitique de l'Ukraine en Europe n'est pas indifférent à la sécurité et à la souveraineté nationales de la Russie. Nous pouvons comprendre ce pays selon la définition du Colonel Banos comme un pivot géopolitique : ce sont des pays qui, compte tenu de leur situation géographique, sont pertinents et permettent de "conditionner l'accès des autres à certaines ressources ou lieux" ; ils sont généralement utilisés par les superpuissances également pour éviter les affrontements directs avec d'autres axes de pouvoir géostratégiques importants.

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Ce conflit, principalement, doit être compris dans un contexte où les États-Unis perdent leur pouvoir sur les autres États émergents et annoncent leur déclin. Dans cette perspective, il est important pour l'Europe d'être en désaccord avec la Russie afin de maintenir la pression sur le pôle de puissance asiatique. Ainsi, les puissances atlantiques ont créé un "ennemi de la Russie libre" dans leur quête de maintien du pouvoir, tout comme, par le passé, elles ont imaginé un Saddam Hussein armé de produits chimiques pour justifier l'invasion du territoire irakien.

L'OTAN continue de s'étendre et d'installer des bases militaires orientées vers la frontière russe. Lors d'une conférence, Poutine a déclaré : "Que penseraient les Américains si nous placions nos missiles à la frontière du Canada ? Une telle action provoquerait une catastrophe mondiale, comme la crise des missiles cubains. Au lieu de cela, elle est tolérée si elle est planifiée par le Nord et ses sous-fifres démocratiques.

Après la chute du mur de Berlin, lorsque la guerre froide a pris fin et que la lutte contre le communisme n'était plus un spectre menaçant de détruire l'humanité, la Russie a accepté les conditions du monde libéral pour devenir une république : elle a accepté de devenir libérale en remplissant tous les prérequis nécessaires pour devenir un pays démocratique, capitaliste et "civilisé" aux yeux de l'Occident ; elle s'est démembrée en douze parties pour créer un tampon de sécurité entre l'Europe et l'Asie ; elle a renié ses valeurs traditionnelles et son histoire pour appartenir au monde heureux et globalisé.

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Mais rien de tout cela ne suffira et l'Occident continuera à considérer la Russie comme un ennemi. L'Occident n'a donné aucune garantie de souveraineté à la Russie et a poursuivi son expansion, générant une pression géopolitique considérable. La dernière tentative a consisté à accepter l'Ukraine dans le cadre de ce plan, en se rapprochant encore plus des frontières, afin de s'assurer que le mouvement de dé-russification et de militarisation en Ukraine serve de fer de lance pour le coup final à porter à la puissance eurasienne.

D'un point de vue militaire, la Russie sait, comme le mentionne à juste titre Machiavel, que les armes mercenaires ne sont bonnes qu'en temps de paix et que les armées auxiliaires sont "toujours nuisibles : car si l'on perd, on est rejeté, et si l'on gagne, on est prisonnier". Et que, lorsque le chef est bon en armes, il ne souhaite tout simplement pas aider, mais s'agrandir sur le dos d'un autre. Pour cette raison même, le soi-disant soutien que les États-Unis et les pays européens de l'OTAN apportent à l'Ukraine est futile. Ce n'est tout simplement pas un inconvénient pour l'envahisseur, qui sait que, pour que les équipements militaires soient efficaces, il est nécessaire d'intensifier le conflit et, souvent, il s'agit simplement d'un moyen économique de mettre indirectement au rebut des unités anciennes ou désaffectées.

D'autre part, les propres armes et capacités militaires de l'Ukraine se sont jusqu'à présent révélées insuffisantes ; sa force aérienne a été anéantie au cours des trois premiers jours de la guerre et sa défense anti-aérienne, bien que renforcée, est constamment attaquée.

Peut-être, de toutes les recommandations machiavéliennes, avec sa réputation de "timer" et de diplomate, Poutine n'en est pas le meilleur représentant. Mais la Russie d'aujourd'hui a montré qu'elle pouvait faire face à la plus grande campagne de dénigrement de l'histoire ; elle fait face à des sanctions économiques extravagantes et à la censure publique ou privée. Elle a ancré son économie en Europe, qui se retrouve aujourd'hui à étouffer ou à accepter les paiements énergétiques en roubles ; la Russie a sécurisé ses alliances en Asie ; et elle a détruit la liberté avec laquelle l'Occident opérait au sein du continent européen. "Là où il y a de bonnes armes, il doit y avoir de bonnes lois", écrivait Machiavel, et ici, les lois de l'Occident n'ont eu aucun effet sur le bastion impérial russe. L'invasion militaire est, en réalité, la préservation et la construction de la Russie en tant que peuple souverain fondé sur la prudence et la prévoyance. Le temps nous dira si elle sera capable de maintenir un mouvement tactique sur la scène mondiale ou si la fortune finira par jouer contre elle.

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Sur les qualités de prince modèle de Poutine

L'Occident a poursuivi un programme de sanctions et d'attrition économique qui pourrait faire tomber n'importe lequel des gouvernements démocratiques actuels. Mais la Russie a soutenu pendant quatre mois une série de contre-mesures défensives inattendues qui l'ont non seulement maintenue debout, mais renforcée. De ce point de vue, Poutine a prudemment suivi la maxime de ne jamais rester inactif en temps de paix.

À l'œil de tout observateur avisé, d'un point de vue socio-économique, il apparaît que la Russie, si elle n'a pas entièrement consolidé le terrain dans l'actuelle confrontation, l'a au moins fait indirectement ou par addition. En ce sens, nous pouvons dire que la Russie a suivi le modèle machiavélien, en ayant toujours à l'esprit son influence militaire, et qu'elle était également résolue lorsqu'elle affirmait sa supériorité morale et guerrière.

Dans un sens personnaliste et aux yeux de la presse internationale, le président russe a réussi à se tailler la figure princière idéale : se montrant toujours dans des situations non conventionnelles et risquées, comme le judo, la chasse, la conduite de camions, il montre un homme d'action qui, dans son passé, était un agent du KGB. Il atteint ainsi un double objectif: être aimé et être respecté ou craint. Et même si l'Occident n'apprécie plus cet homme, il sera toujours craint pour ses vertus, réelles ou non, et pour son grand pouvoir.

Et par le réel, nous pouvons dire qu'une vertu machiavélienne est d'être un grand dissimulateur, car personne ne sait avec certitude quelles sont ses véritables intentions et comment et pourquoi ce concours va se terminer. Poutine a toujours été entouré d'intrigues, de tsarisme, de ses positions contradictoires, tendant souvent à favoriser les diktats de la puissance mondiale libérale à laquelle il est maintenant censé s'opposer.

En fin de compte, l'important est d'être aimé dans son propre État, et c'est le cas, selon les sondages. La Russie dénote une grande force et une grande tranquillité chez elle grâce à la mentalité de son peuple et à la sécurité de ses dirigeants. Le gouvernement, quant à lui, gère les tensions par la force ou la politique, et est capable de gérer les tensions.

Nous ne devons pas négliger le halo religieux qui imprègne l'ensemble du concours. La Russie prétend dépoussiérer ses prouesses historiques contre le nazisme et ressuscite un mort qui est loin d'être analogue. En plus de se défendre contre les intentions conquérantes de l'OTAN, elle lutte contre un nazisme ukrainien bizarre, qui est soutenu par le pouvoir libéral et par un président juif. Ainsi, et avec le mysticisme chrétien orthodoxe russe, il impose un messianisme qui répond à une norme machiavélienne consistant à toujours opérer ou feindre une religiosité exemplaire.

Considérations finales

L'écriture de Machiavel est un travail d'ingénierie politique, mais elle possède également des principes ontologiques. Il s'agit d'un traité sur l'harmonie des forces, celles que tout prince doit opérer de telle sorte que, en plus d'être un roi, il soit aussi un souverain. Et comme le pouvoir est en mouvement, même si vous le possédez, vous pouvez toujours le perdre. Poutine a entamé une grande bataille, composée de batailles plus petites mais tout aussi importantes. Seul l'avenir nous dira si la prévoyance et la prudence du président font l'objet d'un scénario prémédité ou si, au contraire, au fur et à mesure qu'émergeront des pressions et d'autres agents désireux de s'emparer du pouvoir, il pourra continuer à maintenir l'impassibilité qui est la vertu de tout grand seigneur.

 

Le post-stalinisme de Poutine

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Le post-stalinisme de Poutine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/06/27/putinin-jalkistalinismi/

"Nous ne pouvons pas comprendre ce qui se passe actuellement en Ukraine si nous considérons le président russe Vladimir Poutine comme un simple fou et n'essayons pas de comprendre son inquiétant projet géophilosophique", écrit l'Italien Roberto de Mattei dans une revue néoconservatrice américaine.

De Mattei, qui est apparemment occidentalo-centré, considère les mouvements géopolitiques de Poutine comme carrément "révolutionnaires", car il adopte une approche propagandiste de l'ouverture du sujet par le marxisme-léninisme et le stalinisme. L'Église orthodoxe russe reçoit également sa part de critiques.

De Mattei fait référence aux idées d'un autre Italien, le philosophe Augusto Del Noce, qui, selon lui, fournissent "des outils d'interprétation utiles pour comprendre l'objectif de Poutine".

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Prof. Roberto de Mattei.

Pour Del Noce, "l'idée de révolution est formulée de manière plus complète et cohérente dans le virage marxiste de la philosophie spéculative vers la philosophie pratique".

La déclaration de Marx dans ses célèbres Thèses sur Feuerbach (1845) - "les philosophes n'ont fait qu'expliquer le monde de différentes manières, mais leur tâche est de le changer" - exprime une nouvelle relation entre la pensée révolutionnaire et la réalité.

Mais la vérité des idées se mesure dans la pratique - c'est-à-dire dans le résultat historique de l'action politique. La pensée révolutionnaire avait deux objectifs : renverser l'ancien et établir un ordre radicalement nouveau. Le philosophe conservateur Del Noce a soutenu qu'en fin de compte, ces deux objectifs s'annuleraient mutuellement.

Cette contradiction a donné lieu à une dispute entre les deux héritiers de Lénine, Lev Trotsky et Joseph Staline. Trotsky a accusé Staline de trahir la révolution en consolidant le pouvoir de l'État, des autorités et de la bureaucratie en Russie.

Alors que Staline voulait promouvoir un socialisme d'État nationaliste, les banquiers américains, qui faisaient partie des "cosmopolites sans racines" autour de Trotski, voulaient que les cercles de capitaux privés exercent le pouvoir suprême et que les grandes entreprises dirigent le monde en réseau à la place des États.

En 1985, alors que les fondations de l'Union soviétique commencent à s'effriter, la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev, visant à réformer le système économique, fait la une des journaux. Cependant, le programme de réforme a échoué et l'appareil d'État a tenté de piloter l'éclatement de l'Union soviétique.

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Vladimir Shlapentokh.

Gorbatchev est remplacé par Boris Eltsine. Selon Vladimir Shlapentokh (photo), un sociologue russe qui a émigré aux États-Unis, l'empire communiste a été remplacé par un "empire féodal" caractérisé par la "collaboration du crime organisé et de l'ancienne nomenklatura communiste". La contribution américaine n'est pas mentionnée ici, bien que le magazine Time ait un jour ouvertement jubilé en affirmant que ce sont les Américains qui ont aidé Eltsine à accéder au pouvoir.

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Del Noce est mort en 1989, quelques semaines seulement après la chute du mur de Berlin. Il avait prédit que le marxisme devrait céder la place au "pragmatisme de la civilisation technologique".

La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne a été signée à Nice le 7 décembre 2000. La Charte des droits fondamentaux ignore complètement les racines chrétiennes de l'Europe, car la religiosité traditionnelle ne cadre pas avec les plans des eurocrates qui exécutent la volonté de l'élite qui dirige l'Occident. Selon Del Noce, "le marxisme est mort à l'Est mais s'est concrétisé à l'Ouest".

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Augusto del Noce.

L'année même de l'adoption de la charte laïque de l'UE, Vladimir Poutine a été élu président de la Fédération de Russie. Dès le début, il a défini sa position politique à la fois contre l'héritage de Gorbatchev et contre la domination de l'Occident libéral. Les positions de l'administration Poutine étaient plus conservatrices que celles de l'Occident arc-en-ciel.

Gorbatchev voulait achever le processus de démantèlement du stalinisme entamé par Nikita Khrouchtchev, sans abandonner les enseignements de Lénine. "La "source idéologique de la perestroïka" est Lénine, a-t-il déclaré, affirmant que les œuvres de Lénine doivent être "réinterprétées" et "repensées" afin de comprendre en profondeur la méthode léniniste. Gorbatchev a cherché à éliminer les vestiges du stalinisme au sein du système soviétique.

De Mattei affirme que Poutine est, au contraire, un post-stalinien, "parce qu'il préfère revenir à Staline plutôt qu'à Lénine". Poutine présente Staline comme une figure patriotique qui a restauré l'unité territoriale et la grandeur morale de la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Selon Poutine, c'est grâce à Staline que l'Union soviétique est redevenue une grande puissance après mai 1945. Le régime de Staline a gagné la "grande guerre patriotique" en réveillant les sentiments nationalistes et la solidarité spirituelle des Russes, qui avaient été détruits par "l'internationalisme de classe".

Pour Poutine, "Staline a redéfini le rôle de la Russie soviétique dans la Seconde Guerre mondiale en restaurant ses valeurs patriotiques et en s'opposant au nazisme". Mais il a également restauré ses valeurs religieuses à travers l'orthodoxie et le patriarcat de Moscou.

Après les batailles de Stalingrad et de Koursk, le 4 septembre 1943, Staline reçoit la visite du métropolite Sergei de Moscou et de Kolomna, du métropolite Alexy de Leningrad et de Novgorod, et du métropolite Nikolai de Kiev et de Galitch.

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Le ministre des Affaires étrangères, Viatcheslav Molotov, le directeur du NKGB, Vsevolod Merkulov, et le colonel Georgii G. Karpov, chargé de surveiller les organisations religieuses, ont également assisté à la réunion. L'historien Adriano Roccucci considère cette rencontre comme un tournant dans les relations entre l'Église et les Soviétiques.

Afin d'impliquer l'Église russe dans ses plans visant à étendre l'influence de l'Union soviétique, Staline profite de cette réunion pour autoriser la convocation d'un concile et l'élection d'un nouveau patriarche. Quatre jours plus tard, le 8 septembre, la Conférence des évêques de l'Église orthodoxe russe s'est réunie à Moscou. Dix-neuf évêques y ont participé.

Lors de ce concile, le vieux métropolite Sergei (Stragorodsky, 1867-1944) a été élu patriarche de Moscou et de toute la Russie, suite au décès du patriarche Tikhon (Bellavin, 1865-1925). Un synode de six membres a également été élu, dont Alexy I (Simansky, 1877-1960), qui a été élu patriarche après la mort de Sergei en 1944.

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Alexis II.

Aux deux patriarches de Staline ont succédé Pimen (Izvekov, 1910-1990), dont la tâche était de démontrer au monde les vertus de la politique soviétique, et Alexei II (Riduger, 1929-2008), qui représentait le groupe hiérarchique "brejnévien". En 2009, l'actuel patriarche Kirill (Vladimir Mikhailovich Gundyayev) a été élu à la tête de l'Église orthodoxe russe.

Deux ans après que Poutine soit devenu président de la Fédération de Russie, l'orthodoxie a été déclarée "religion d'État" en vertu de la loi réformée de 1997 sur la liberté de religion. La loi reconnaît également l'islam, le judaïsme et le bouddhisme comme "religions traditionnelles" en Russie, mais pas le catholicisme romain.

De Mattei se plaint que l'Église catholique n'est pas autorisée à mener des "activités de conversion" en Russie. La "mission impériale" de la Russie est, selon lui, non seulement liée aux ambitions géopolitiques de Poutine, mais aussi "au désir du Patriarcat de Moscou d'exercer son autorité religieuse en dehors des frontières de la Russie et dans toute l'ancienne Union soviétique, contre l'ingérence du Patriarcat de Constantinople et, surtout, du Vatican".

De Mattei, un catholique, estime que Poutine a redonné à la Russie "la dimension messianique du communisme" en proposant une "voie de salut" pour l'Europe, comprenant "la rupture des liens géopolitiques avec les États-Unis" et "la rupture des liens religieux avec l'Église de Rome".

Je n'ai pas personnellement observé Poutine faire des déclarations contre l'Église catholique, et sa conception de l'économie de marché ne peut être décrite comme "communiste" en aucun cas, mais les arguments de De Mattei s'inscrivent certainement dans la ligne adoptée par le magazine religieux-politique First Things, qui met l'accent sur le "judéo-christianisme" américain.

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De Mattei, considéré comme un traditionaliste, défend les unitariens catholiques romains d'Ukraine et le régime corrompu de Kiev, bien que le supposé "post-stalinisme" de Poutine offre peut-être une alternative plus authentiquement conservatrice au nihilisme de l'ordre libéral de l'Occident.

Du gaz d'Algérie ? Pas assez pour sauver l'Italie de la récession

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Du gaz d'Algérie ? Pas assez pour sauver l'Italie de la récession

Par Filippo Burla

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/economia/gas-algeria-non-basta-verso-stagnazione-239172/

Quatre milliards de mètres cubes en plus. C'est la quantité de gaz que l'Algérie, qui est maintenant devenue le premier fournisseur de l'Italie, s'est engagée à livrer à partir des prochaines semaines. Une bouffée d'air frais pour remplir les réserves et affronter l'hiver prochain avec un peu plus de certitude, mais cela ne suffira pas à donner du souffle à notre économie. En fait, les prévisions pour la fin de cette année et l'année prochaine (mais aussi pour 2024) s'assombrissent de jour en jour à mesure que nous nous rapprochons de l'arrêt des approvisionnements en provenance de Russie.

Pourquoi le gaz de l'Algérie ne suffira pas

La première raison est stratégique. Si l'Allemagne va littéralement à l'encontre de sa politique de fournisseur (presque) unique - à la poursuite de laquelle l'Italie a été empêchée de devenir une plaque tournante euro-méditerranéenne de l'or bleu -, avec l'interruption des flux en provenance de Moscou et la nécessité de se tourner vers d'autres, le pouvoir de négociation de cette dernière augmentera. L'exact opposé du principe de diversification, qui devrait guider toutes ces décisions en vue d'équilibrer les relations entre clients et fournisseurs. La deuxième raison est d'ordre économique. Compte tenu de la manière dont le marché est structuré sur le vieux continent, l'explosion des prix est désormais difficile à contenir, quelle que soit la quantité, la qualité ou la répartition géographique du gaz naturel entrant.

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De la croissance à la (quasi) stagnation

Il y a quelques mois, la Banque d'Italie prévoyait, en cas d'embargo total contre la Russie, deux ans de récession et au moins un demi-million d'emplois partis en fumée. Le danger que plus aucun gaz n'arrive de l'Est devient chaque jour plus concret, et les estimations pour le futur proche vont en conséquence. Nous pourrons peut-être échapper au signe moins devant la tendance du PIB cette année, mais seulement parce que le flux ne s'est pas arrêté entre-temps et que nous avons mis suffisamment de foin dans la basse-cour. Or, selon le dernier bulletin de Via Nazionale, ce qui devait être, selon le gouvernement, une croissance de près de 5 % au plus tard à l'automne pourrait, dans le scénario défavorable, tomber en dessous de 1 %.

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D'une croissance soutenue à une quasi-stagnation, le pas a été court et nous livre un PIB au point mort aux niveaux de 2016, qui étaient à leur tour ceux du début du millénaire : la récupération des vingt années perdues devient de plus en plus difficile. La situation ne s'améliorera pas en 2023, lorsque - toujours dans le cas d'un scénario défavorable d'interruption des approvisionnements en provenance de Moscou - la croissance du PIB connaîtra une contraction proche de deux points de pourcentage. À ce stade, il faudra attendre 2024 pour une reprise, mais en présence d'une image détériorée, surtout du côté de l'emploi : "Le taux de chômage au cours de la période de deux ans 2023-24, écrit Palazzo Koch, atteindrait des niveaux supérieurs à ceux préfigurés dans le scénario de base d'un peu plus d'un point de pourcentage", donc au-dessus de 9%. Tout cela à condition qu'aucune autre (auto)sanction n'arrive. Ou encore pire.

Filippo Burla

mardi, 19 juillet 2022

Le cyclone nationaliste sur l'Irlande du Nord

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Le cyclone nationaliste sur l'Irlande du Nord

Andrea Muratore

SOURCE : https://it.insideover.com/nazionalismi/il-ciclone-nazionalista-sullirlanda-del-nord.html

La journée du 5 mai 2022 est entrée dans l'histoire de l'Irlande du Nord. À l'occasion du 41e anniversaire de la mort de Bobby Sands lors de la grande grève de la faim menée par les prisonniers sécessionnistes de l'Armée républicaine irlandaise (Ira) contre le gouvernement britannique de Margaret Thatcher, pour la première fois, les formations pro-détachement en Ulster ont remporté plus de sièges que les Unionistes lors des élections locales.

La victoire du Sinn Fein entre dans l'histoire

À l'Assemblée d'Irlande du Nord, renouvelée pour la septième fois depuis l'Accord du Vendredi Saint de 1998, la majorité relative est allée à la gauche nationaliste Sinn Fein, dont la composante catholique et sécessionniste est favorable à la réunification avec les comtés de la République d'Irlande. Les Verts du Sinn Fein ont obtenu 29% des voix et 27 sièges sur 90.

Cette décision, associée à d'autres dynamiques en cours d'apurement entre le Royaume-Uni et l'Irlande, constitue un carrefour pour le pays. Depuis le 5 mai, l'Ulster est pratiquement enfermé dans une impasse institutionnelle en raison du fait que le Parti unioniste démocratique (DUP), deuxième avec 21,3 % et 25 sièges, ne veut pas donner le feu vert à l'accord d'unité nationale qui permettrait à Michelle O'Neil, leader du Sinn Fein, de devenir Premier ministre selon le système de la division des pouvoirs. L'Irlande du Nord est légalement dirigée par un gouvernement de cohabitation entre Unionistes et Nationalistes, le siège de Premier ministre étant garanti au parti le mieux placé et celui de député au mieux placé des partis opposés.

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Le problème de l'Ulster ressurgit

Les Dup font de l'obstruction. Et la raison est également liée au lien entre l'Irlande du Nord et la question britannique. Les unionistes irlandais ressentent encore la "trahison" de Boris Johnson, qui, en concluant l'accord de Brexit, a accepté la possibilité de placer la frontière douanière entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne aux frontières maritimes entre l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, ce qu'ils voulaient éviter par voie terrestre dans la forme interne de l'île celtique. Amener, en effet, une partie du Royaume-Uni à rester dans l'union douanière et les contrôles des autorités de l'UE à s'appliquer à une zone du pays soumise à la souveraineté de Londres.

Le leader du parti DUP Donaldson a demandé une action décisive du Royaume-Uni et, peu avant sa chute, l'exécutif dirigé par Johnson a présenté plusieurs projets de loi visant à affaiblir le pouvoir d'influence des autorités de l'UE sur l'Irlande du Nord. Voir la réaction sévère de l'UE, qui accuse Londres de violer le droit international, sans pour autant échauffer les esprits de l'ancien allié du gouvernement irlandais du Parti conservateur britannique, qui, sur les votes des Dup, tient le haut du pavé à Westemeinster de 2017 à 2019.

L'enracinement des Dup a été si radical que même Liz Truss, ministre des affaires étrangères de Johnson, a averti les Unionistes de "laisser tomber" et de débloquer la situation en Irlande du Nord. Mais la crainte atavique des unionistes de voir une victoire du Sinn Fein faire "notre jour", pour reprendre la célèbre expression de Bobby Sands, fait monter la tension.

Comment l'Irlande du Nord change

Comme pour de nombreuses régions du Royaume-Uni, 2016 a été une année cruciale pour l'Irlande du Nord, où la partie britannique de l'île a voté massivement en faveur du Remain dans le cadre du référendum sur le Brexit (55,78 % contre 44,22 % en faveur du Leave). Eh bien, dans cette optique, le Sinn Fein a sans doute pu coopter en sa faveur le mécontentement populaire d'une partie de la population, notamment dans la capitale Belfast, dû à la crainte d'un détachement économique et social du reste de l'île. En particulier, le Sinn Fein, aidé par le soutien extérieur de la Dup au gouvernement conservateur entre 2017 et 2019, a également utilisé l'arme de l'anti-austérité contre ses opposants et ses partenaires forcés au gouvernement. Le Dup a été présenté comme le parti qui a sapé la sécurité sociale des Irlandais du Nord, approuvé la bévue du Brexit et, surtout, maintenu en vie pour longtemps un gouvernement de Londres considéré comme hostile à l'Ulster.

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La pandémie a fait le reste puisque la hache de la récession s'est abattue sur l'Irlande du Nord et ce n'est que fin 2021 que les niveaux de PIB du dernier trimestre de 2019 avant la pandémie ont été reconfirmés, tandis qu'en mai, l'emploi dans la région était encore inférieur à la fin de la dernière année de normalité. Les catholiques d'Irlande du Nord ont également bénéficié de la montée en puissance du Sinn Fein de la République d'Irlande, devenu le premier parti en termes de votes et la plus grande force d'opposition aux exécutifs centristes et libéraux de Dublin.

Le Sinn Fein en guerre contre l'austérité

Des deux côtés de la frontière, le Sinn Fein a fait équipe, a recadré sa rhétorique d'unification pour la présenter de manière positive aux modérés du Nord et du Sud. L'Irlande des égaux" est la nouvelle devise du parti dirigé par les deux femmes-symbolistes, Michelle O'Neill et MaryLou McDonald, qui étudient pour devenir respectivement premier ministre et première ministre d'Irlande. La force du Sinn Fein a été de rallier à la cause nationaliste une ligne de fracture qui, dans l'Irlande plus contemporaine, et particulièrement en Ulster, n'avait en fait pas existé sous une forme intense : le clivage gauche-droite.

Le Sinn Fein, à l'approche du vote du 5 mai, note le Foreign Policy Research Institute, s'est concentré sur le fait que "le Brexit, Covid-19 et la guerre en Ukraine ont dévasté l'économie irlandaise des deux côtés de la frontière. Ainsi, lors des élections pour l'assemblée du Stormont, le parti s'est judicieusement concentré sur la lutte contre la crise du coût de la vie et sur la réparation du "service de santé" par la réduction des temps d'attente dans les hôpitaux, des besoins concrets soudés à la rhétorique libérale et pro-marché. Le parti a "promis d'investir plus d'un milliard de livres dans les soins de santé et 300 millions de livres pour lutter contre le coût élevé de la vie". Tout cela ressemble à ce qui a été fait de l'autre côté de la frontière, car en République d'Irlande, les membres du Sinn Fein "se sont battus pour des salaires décents, des loyers plus bas, le soutien des droits de négociation collective des syndicats et un engagement à augmenter les paiements sociaux".

Le Dup a été frappé par la difficulté de contrer un large programme interpartis à cette pression politique, et il est probable qu'il en soit de même pour les formations centristes qui soutiennent le premier ministre Leo Varadkar à Dublin. Et donc depuis 2016, année du centenaire de l'insurrection qui a ouvert la voie à l'indépendance de l'Irlande vis-à-vis de l'Empire britannique, la formation a perdu du terrain en s'identifiant aux politiques conservatrices, au Brexit et à leurs conséquences redoutées.

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L'avenir et le rôle des États-Unis

Quel avenir, alors, pour l'Irlande du Nord ? Andrew Gamble, politologue à l'université de Cambridge, a écrit dans Domino que les sujets brûlants des prochaines années pourraient être le développement des tendances actuelles : d'une part, la soudure des deux branches du Sinn Fein sur un discours commun, nationaliste modéré, de gauche et anti-austérité, qui, selon le Nord, peut vendre l'unification comme le meilleur véhicule pour la prospérité de l'Irlande du Nord. De l'autre, la rupture de l'entente cordiale entre le DUP et les conservateurs britanniques, qui dure depuis le XIXe siècle.

Dans les deux cas, on parle de perspectives capables d'influencer les scénarios internationaux. Le Sinn Fein de l'Irlande républicaine est certainement beaucoup plus prudent que sa branche nordiste en ce qui concerne l'unification à court terme, car il doit briser le cordon sanitaire du Fianna Fael et du Finn Gael, le "grand centre" de l'Eire, à son égard, tandis que la rupture Tory-Dup sur le protocole nord-irlandais peut avoir pour conséquence de radicaliser davantage les unionistes dans leur sortie de facto de l'accord du Vendredi Saint. Pour lesquels le gouvernement reviendrait désormais aux catholiques et qui sont la base d'une coexistence qui a mis fin à une guerre civile de faible intensité et qui, à plusieurs reprises ces dernières années, a montré des signes de ne pas être complètement éteinte. Si l'impasse persiste, Londres pourrait invoquer la règle directe sur l'Irlande du Nord en contournant le Vendredi Saint de 1998. Dans ce cas, l'Irlande du Nord exploserait comme elle l'a fait entre 2013 et 2020 avec plusieurs cas de protestations et d'affrontements entre Unionistes et Nationalistes.

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"Il y a le silence des cimetières de ces régions, bruyant et plein de chagrin. Une zone de guerre sans véritable paix mais seulement du calme. Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant", a écrit Leonardo Palma sur Geopolitica.info en racontant le Belfast divisé et tendu des jours du 20e anniversaire des accords du Vendredi Saint. La tension à Belfast et dans ses environs est revenue à plusieurs reprises à des niveaux élevés et il en sera de même à l'avenir. À tel point que les garants de la paix dans la région ont même inclus les États-Unis. Dont le président, Joe Biden, est un catholique d'origine irlandaise qui a exprimé à plusieurs reprises ses opinions favorables au Vendredi saint. M. Biden et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont mis en garde le DUP et le Royaume-Uni contre la tentation de saper l'accord du Vendredi Saint, et des organisations telles que le Comité américain du Brexit ont ouvertement condamné la gestion de l'Irlande du Nord par le Royaume-Uni. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, dans la communauté américaine d'origine irlandaise, la cause du Sinn Fein gagne une sympathie croissante. Et entre Dublin et Belfast, ils sont certains que beaucoup seraient prêts à faire un clin d'œil aux nationalistes s'ils arrivaient au pouvoir. Après tout, dans leur intention, l'Irlande du Nord dirigée par le Sinn Fein voudrait montrer que la possibilité de se détacher de la couronne de Londres est possible. Tout comme Washington a prouvé que c'était possible au 18e siècle.

L'Ukraine entre racines russes et influences polono-occidentales

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L'Ukraine entre racines russes et influences polono-occidentales

Luca Siniscalco

Source: http://www.4pt.su/it/content/lucraina-tra-radici-russe-e-influssi-polacco-occidentali

Les Russes d'origine, ceux de la Rus' de Kiev, ont rapidement été soumis aux influences occidentales, notamment polonaises : d'où la genèse de la distinction entre Slaves orientaux. La force motrice de l'Empire russe serait le groupe ethnique des Russes orientaux, doté d'une noblesse, d'une armée et de structures étatiques. Les futurs Ukrainiens et Biélorusses, quant à eux, seraient pour la plupart devenus des serfs de la noblesse polonaise. Ces peuples paysans n'ont pas développé une culture écrite de haut niveau avant le 19e siècle.

Le sort de l'Ukraine, auquel la presse italienne a accordé tant d'espace ces derniers mois, est de moins en moins au centre des préoccupations des médias grand public. Peut-être - pardonnez ma franchise - n'est-ce qu'une bonne chose, étant donné la désinformation partiale et unilatérale proposée par les principaux organes de presse. La pensée unique - une représentation linguistique et communicative précise d'un modèle géopolitique à prétention unipolaire - a réussi à affirmer un canon exclusif d'interprétation d'une question qui est au contraire incroyablement complexe. Au-delà des suppositions respectives et des affiliations symboliques légitimes, il convient de réfléchir lucidement aux origines et aux conséquences historiques, géopolitiques et économiques d'une crise - celle de l'Ukraine - qui n'est qu'une pièce d'un jeu beaucoup plus vaste. Une mise au point est nécessaire. Afin de mettre en évidence certains des liens centraux de ce numéro, nous vous proposons quelques points saillants de deux conférences intéressantes qui se sont tenues à Milan cette semaine : la première, The Eagle and the Bear - Towards a New 'Cold War' ? (20 avril, Université de Milan) mettait en vedette Aldo Ferrari, membre de l'ISPI et professeur à l'Université Ca' Foscari de Venise, en tant qu'expert de l'histoire et de la culture de la Russie et du Caucase ; la seconde (22 avril, Libreria Popolare in Via Tadino) proposait une présentation de l'essai The Russian-Ukrainian conflict. Geopolitics of the New World Dis(order), un volume aigu de l'historien hétérodoxe Eugenio Di Rienzo, publié par Rubbettino.

Quels sont les termes de base pour aborder la question sans être aveuglé par le sentimentalisme, le manichéisme politiquement correct et la superficialité analytique ?

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Tout d'abord, il faut noter que le clivage au sein de l'Ukraine n'est pas un coup de tonnerre, mais une condition structurelle, génétique même, de la structure étatique du pays. La région de Kiev est la zone d'origine du premier État russe, la Kievan Rus'. C'est de ce noyau médiéval, né au 9e siècle de notre ère et qui a duré jusqu'en 1240, avec l'invasion mongole, qu'est née l'identité russe, qui est donc intrinsèquement européenne. Ces racines se sont ensuite étendues vers l'est, reprenant l'héritage mongol et fondant la conscience multiethnique, multireligieuse et multinationale qui a caractérisé d'abord l'Empire russe, puis l'URSS. C'est avec l'établissement de cette identité eurasienne que se sont formées les trois branches des Slaves orientaux : russe, ukrainienne et biélorusse.

Les Russes d'origine, ceux de la Rus' de Kiev, ont rapidement été soumis aux influences occidentales, notamment polonaises : d'où la genèse de la distinction que l'on opère généralement en étudiant les Slaves de l'Est.

La force motrice de l'Empire russe serait le groupe ethnique des Russes orientaux, doté d'une noblesse, d'une armée et de structures étatiques.

 Les futurs Ukrainiens et Biélorusses, quant à eux, seraient pour la plupart devenus des serfs de la noblesse polonaise. Ces peuples paysans n'ont pas développé une culture écrite de haut niveau avant le 19e siècle. Une fois que les territoires ukrainiens ont été réintégrés dans la structure de l'État russe, l'identité originale a été restaurée. C'est du moins le point de vue russe, parfois en désaccord avec une perception nationaliste ukrainienne. Cette dernière identité est cependant très récente - elle s'est développée au cours du XIXe siècle - et répond à des revendications de décentralisation et de pluralisme local qui, après une répression sans doute sévère, ont été reconnues par l'URSS, au nom d'une idéologie fédéraliste. La structure étatique de l'Ukraine n'a donc émergé qu'en 1922 en tant que république socialiste. Elle n'incluait pas la Crimée, qui est restée partie intégrante de la Russie jusqu'en 1954, avec le don symbolique de Chruščëv.

i__id7412_mw300_mh500__1x.jpgL'Ukraine avait aussi paradoxalement une majorité linguistique russe. La question ethnique est également complexe. Aldo Ferarri a fait remarquer qu'il n'est pas facile de faire des distinctions au sein des trois groupes qui composent les Slaves orientaux, qui sont si semblables d'un point de vue génétique, linguistique - l'ukrainien et le russe se ressemblent, beaucoup d'Ukrainiens parlent même mieux le russe et un dialecte est même apparu qui mélange les deux langues - et religieux - Ukrainiens et Russes sont tous deux orthodoxes (même si dans l'ouest de l'Ukraine il y a l'Église uniate, c'est-à-dire une Église d'Europe de l'Est qui est revenue à la communion avec le Saint-Siège). Il existe également de nombreux mariages mixtes, qui font que la distinction entre Russes et Ukrainiens n'est pas plus facile que celle entre Emiliens et Romagnols - selon une comparaison effectuée par Ferrari lui-même.

Une approche généologique du problème - selon la meilleure leçon nietzschéenne - ne peut que mettre en évidence le lien historique et culturel séculaire - de Kultur, en somme - existant entre l'Ukraine et la Russie. L'Ukraine est certes un territoire liminaire, tourné vers l'Europe, mais elle ne peut y être indifféremment intégrée sans déraciner violemment le lien traditionnel avec Moscou.

Cette conscience historique doit également porter sur les événements les plus récents. Ils révèlent une division radicale de l'Ukraine en ses composantes occidentale et orientale. Si dans l'ensemble du pays la matrice russe est indélébile, la perception de soi des communautés ukrainiennes est indubitablement hétérogène.

Source initiale: http://news.russia.it/l-ucraina-tra-radici-russe-e-influssi-polacco-occi...

lundi, 18 juillet 2022

L'éternel retour du référendum écossais : les risques pour le Royaume-Uni

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L'éternel retour du référendum écossais : les risques pour le Royaume-Uni

Matteo Muzio

Source: https://it.insideover.com/politica/leterno-ritorno-del-referendum-scozzese-i-rischi-per-il-regno-unito.html

"Nous avons clos la question pour une génération", a déclaré triomphalement le Premier ministre britannique de l'époque, David Cameron, au lendemain du référendum pour réclamer l'indépendance de l'Écosse, qui a eu lieu le 18 septembre 2014. Grâce au soutien de personnalités du Parti travailliste, comme l'ancien Premier ministre Gordon Brown, un Écossais de Glasgow, le Non l'a emporté avec 55 % du soutien des électeurs. À l'époque, on craignait qu'une Écosse indépendante n'aurait pas eu un chemin facile à parcourir vers l'adhésion à l'UE et on s'inquiétait de perdre le régime des pensions britanniques. De plus, selon les chiffres du gouvernement écossais, 44,6 % des adultes en Écosse ne paient pas d'impôt sur le revenu, ce qui signifie que leurs revenus sont inférieurs à 12.560 £. Un signe que le système d'aide sociale britannique soutient un grand nombre de personnes ayant des problèmes à s'entretenir au quotidien.

En 2016, la victoire du Brexit lors d'un autre référendum a changé la donne : l'Écosse s'est retrouvée hors de l'Union européenne contre son gré: 63 % des Écossais ont choisi de rester avec Bruxelles. Au Parlement d'Édimbourg, pendant ce temps, la domination du Scottish National Party, parti de gauche et indépendantiste, n'a pas faibli. Après les élections de 2021, ils ont été confirmés au pouvoir pour la quatrième fois consécutive, dans une coalition avec les Verts qui partagent leur ligne indépendantiste. Après la sortie de Londres de l'Union le 31 janvier 2020, le climat à Bruxelles est devenu beaucoup plus favorable à une éventuelle Écosse en tant que nouvelle nation.

À Édimbourg, des oreilles avaient écouté : le 19 décembre 2019, une nouvelle loi a été votée permettant d'organiser des référendums sans demander l'autorisation de Londres ; passant ainsi outre le point de vue du gouvernement de Boris Johnson selon lequel, comme l'affirmait son prédécesseur Cameron, la question était close pour une génération. La partie écossaise, cependant, a fait valoir que les conditions matérielles avaient beaucoup changé et que l'adieu à Bruxelles remettait tout en jeu. Selon les mots du premier ministre Nicola Sturgeon, le fait que l'Écosse "ne veut pas d'un gouvernement de Boris Johnson, ne veut pas quitter l'Union européenne et veut plutôt choisir son propre avenir" est une condition suffisante pour essayer à nouveau.

Le succès des élections générales de 2019, avec 48 sièges écossais au Parlement de Londres sur les 59 disponibles et une reconduction en 2021, corrobore cette thèse. Il faut dire aussi que ce contraste a drainé le soutien des travaillistes écossais en faveur des conservateurs locaux, liés à Londres, unionistes, mais moins conservateurs que leurs collègues anglais. Ainsi, un unionisme sous-jacent dans la société écossaise reste en arrière-plan, bien que divisé entre les partis "anglais", les conservateurs, les travaillistes et les libéraux-démocrates. Fin 2020, cependant, l'indépendantisme a atteint des niveaux très élevés : selon un sondage Ipsos-Mori d'octobre 2020, le soutien à la rupture avec l'Angleterre avait atteint 58 %. Par conséquent, en prévision des élections de mai 2021, le gouvernement de Sturgeon a préparé un plan en onze points au cas où les indépendants obtiendraient une majorité aux élections de cette année-là : un objectif qui a ensuite été atteint en mai 2021, grâce à huit députés écossais verts et à leur programme autonomiste, qui leur a permis d'entrer au gouvernement.

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Pour le ministre de l'autonomie régionale, Michael Gove, le plan d'Édimbourg n'a aucune chance d'être reconnu comme valable par Londres. En outre, sa réalisation pose d'autres problèmes : peu avant les élections de 2021, l'ancien premier ministre Alex Salmond a mené une scission créant le parti Alba (Alba est le nom gaélique de l'Écosse), très critique à l'égard du premier ministre, qui a été accusé d'utiliser la question "uniquement pour se plaindre à Londres". Une hypothèse également confirmée par l'ancien bras droit de Boris Johnson, Dominic Cummings, qui a écrit dans l'un de ses récents livres "qu'il n'y a pas de réelles intentions d'organiser le référendum parce que le front du Oui n'est pas sûr de gagner".

Le 14 juin, la première d'une série d'études visant à prouver que l'hypothèse de l'indépendance est la meilleure option de toutes a été présentée par le Premier ministre Sturgeon. Un livre blanc affirmant qu'une Écosse indépendante serait "plus riche, plus équitable et plus juste". Par rapport à dix autres nations européennes, Édimbourg se classe actuellement au dernier rang pour divers indicateurs. Alors que certains critiques, comme le journal londonien The Times, suggèrent qu'en réalité le document ne contient aucune proposition majeure et n'est rien d'autre qu'une approbation de propagande pour la cause de l'indépendance. Il est possible que ce soit le cas, étant donné que le secrétaire à la Constitution, Angus Robertson, a déclaré publiquement qu'un nouveau référendum est prévu pour octobre 2023, une déclaration confirmée ultérieurement par la première ministre écossaise elle-même avec les atours de l'officialité. Difficile pour un nouveau dirigeant à Downing Street de changer d'avis sur ce point. Il est toutefois possible que la campagne du référendum renforce la position du parti conservateur, quel que soit le nouveau leader.

dimanche, 17 juillet 2022

L'Europe perd la "guerre psychologique" sur le gaz avec la Russie

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L'Europe perd la "guerre psychologique" sur le gaz avec la Russie

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/energia/leuropa-sta-perdendo-la-guerra-psicologica-sul-gas-con-la-russia.html

Le 13 juillet, Gazprom, le géant russe de l'énergie, a déclaré qu'après l'arrêt de dix jours pour des travaux de maintenance prévus de longue date, le flux de gaz par Nord Stream pourrait ne pas reprendre. Cette décision a semé la panique parmi les opérateurs, mais n'a pas été une surprise : il s'agit d'un nouveau cas de prophétie autoréalisatrice dans les relations russo-européennes depuis le début de la guerre en Ukraine.

L'intrigue est toujours la même : L'Union européenne et ses Etats membres font preuve de fermeté à l'égard de la Russie, ils la sanctionnent et visent à frapper son économie afin de dissuader son action guerrière ; ponctuellement, cependant, dans chaque discussion en cours, la question du gaz revient sur le devant de la scène car les pays européens se rendent compte qu'il est presque totalement impossible de remplacer complètement le gaz de Moscou à court terme sans devoir affronter un véritable tsunami énergétique ; cela rend les sanctions caduques et offre une arme de pression que la Russie de Vladimir Poutine peut utiliser sans frais.

Les gestes symboliques et démonstratifs, les interruptions ou coupures d'approvisionnement et les déclarations sont chaque fois calibrés par Moscou dans un jeu astucieux de guerre psychologique contre l'Occident. En sachant, comme le comprend la Russie, que les marchés, auxquels la nécessité de fixer le prix de l'énergie en Europe est largement déléguée, subiront des tensions et des incertitudes.

Dans tout cela, ceux qui gagnent sont les Russes eux-mêmes. L'Europe s'efforce, prudemment, de diversifier ses approvisionnements par rapport à la dépendance excessive actuelle vis-à-vis de Moscou. Mais elle ne peut se passer pour l'instant de certaines des importations restantes en provenance de l'Est. Et grâce à la stratégie de pression de Moscou, les prix s'envolent et la Russie peut se blinder en augmentant sa trésorerie énergétique même dans un contexte de baisse des approvisionnements de l'Europe : au moins 530 millions d'euros par jour ont été garantis par l'Union européenne à la Russie pour les achats d'énergie depuis le 24 février 2022. En quelque 140 jours de guerre, cela représente 74,2 milliards d'euros. Les importations européennes sont en tête des revenus russes : comme le note Il Sole 24 Ore, "la Russie a tiré 93 milliards d'euros de revenus des exportations de combustibles fossiles", dont le charbon, "au cours des 100 premiers jours de la guerre (du 24 février au 3 juin)". Nous parlons d'un excédent commercial sans précédent. L'UE en a importé 61 %, pour une valeur d'environ 57 milliards d'euros. L'Italie se classe troisième en tant qu'importateur mondial".

La dépendance est explicitement déclarée par l'Europe. Et l'Union tout entière n'a pas compris la stratégie de guerre psychologique testée par Moscou depuis l'été 2021. L'hiver dernier, la crise des prix a mis en évidence que la Russie fournissait à l'Europe du Nord-Ouest des volumes de gaz inférieurs à ceux des années précédant l'ère Covid-19 : en particulier, entre septembre 2021 et octobre 2021, ils ont chuté d'environ 17 %. Pendant ce temps, la courbe des prix a montré une impressionnante montée en puissance. Le 6 octobre, la nouvelle d'éventuels problèmes dans la certification de Nord Stream 2 a fait grimper les prix de 30 % en quelques heures pour atteindre 116,83 euros par MWh.

Le 21 décembre, les expéditions russes vers l'Allemagne via l'oléoduc Yamal-Europe ont chuté sans explication, provoquant la panique. Le prix, qui un mois plus tôt s'était établi à 87 euros par MWh, a décollé à 179,18 euros. La guerre en Ukraine n'a fait qu'étendre ce qui existait déjà sur le terrain depuis un certain temps : en période de tension politique, il est commode pour Moscou de tirer sur la corde et de déclencher le chaos.

Le 3 mars, la Russie a ventilé un arrêt des approvisionnements après la décision de l'Allemagne de ne pas certifier Nord Stream 2, faisant monter le prix du gaz européen au point Ttf à plus de 200 euros pour la première fois. La même dynamique s'est produite le 26 avril suivant lorsque le gaz a été coupé à la Pologne et à la Bulgarie : le prix a augmenté de plus de 25 % en quelques heures après être tombé aux niveaux d'avant-guerre, ce qui a amené de nombreux pays à conclure des accords avec la Russie pour payer les contrats en roubles. Après que le mois de mai ait marqué une nouvelle période d'accalmie, ramenant le gaz à 80 euros par MWh après les premières politiques de diversification, une nouvelle flambée s'est produite à la mi-juin lorsque, à l'occasion du voyage de Mario Draghi, Olaf Scholz et Emmanuel Macron à Kiev, la Russie a réduit ses approvisionnements vers l'Italie et l'Allemagne.

Depuis lors, la victoire psychologique russe est définitive, ce que l'on pouvait déjà deviner en entendant les mots sur le "chômage de masse et la pauvreté" que l'Allemagne risquait sans le gaz russe, selon le ministre de l'économie Robert Habeck, prononcés le 15 mars. Le résultat ? Les prix sont passés de 81 à 181 euros entre le 13 juin et le 13 juillet. L'intrigue est claire : à chaque fois que le prix se stabilise ou recule, la Russie lance des coups de pression et une guerre économique hybride auxquels l'Europe réagit ponctuellement dans le désarroi, en se mettant au pied du mur et en rendant explicite sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Comment s'en sortir ? En se préparant à supporter le poids de l'embargo énergétique, qui est désormais une option mise sur la table. Mais aussi, sinon surtout, avec des politiques cohérentes : et aujourd'hui plus que jamais, le plafonnement des prix intérieurs apparaît comme un moyen viable de donner à l'Europe des armes pour répondre au chantage énergétique russe. Tertium non datur : il faut savoir qu'avec la stratégie des sanctions, l'arme énergétique est devenue un instrument de pression légitime (et prévisible) pour la Russie. Et soyez prêt à empêcher Moscou de l'exploiter en permanence à l'approche de l'hiver.

Un premier accord sur les céréales ukrainiennes et le déblocage de Kaliningrad

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Un premier accord sur les céréales ukrainiennes et le déblocage de Kaliningrad

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/56721/un-primo-accordo-sul-grano-ucraino-e-lo-sblocco-di-kaliningrad

La réunion à Istanbul sur le rétablissement du transit ukrainien de céréales en mer Noire a été couronnée de succès. Antonio Guterres, Secrétaire général de l'ONU, l'organisme qui a servi de médiateur entre les Russes et les Ukrainiens aux côtés de la Turquie, a déclaré que la réunion des délégations des pays en guerre était "une lueur d'espoir",

Une déclaration relayée par l'agence Anadolu, qui ajoute : "Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a annoncé que les responsables turcs, ukrainiens, russes et de l'ONU avaient convenu de créer un centre de coordination à Istanbul pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes."

"Akar a déclaré que les participants ont trouvé un terrain d'entente sur plusieurs questions techniques, telles que la sécurité de la navigation sur les routes commerciales, ainsi que sur les contrôles conjoints d'entrée et de sortie dans les ports."

Il reste encore quelques détails à régler, poursuit l'agence d'Ankara, qui seront discutés lors d'une réunion ultérieure qui se tiendra en Turquie, mais les "progrès" sur ce point ont également été confirmés par Zelensky, qui était jusqu'à présent le plus réfractaire à l'entente car, comme d'autres dans le camp occidental, il espérait utiliser la crise alimentaire mondiale comme levier pour une intervention des navires de l'OTAN en mer Noire.

Le nœud du blé ukrainien semble donc avoir été dénoué, même si le manque d'officialité, qui n'arrivera qu'après la prochaine réunion, incite à une certaine prudence.

Au-delà de la donnée en elle-même, qui est plus que pertinente, il faut noter qu'une fois de plus, la part du lion des négociations russo-ukrainiennes a été prise par la Turquie, qui avait déjà favorisé les rencontres entre les parties au début de la guerre.

Et c'est depuis l'effondrement du dialogue initial que Russes et Ukrainiens ne s'étaient pas rencontrés, ce qui rend ce sommet sur le blé encore plus important.

Et il est intéressant, dans ce sens, que la note de remerciement finale de Guterres ait loué la Turquie pour son "engagement exceptionnel" au cours des discussions, ainsi que pour le "rôle critique qu'Ankara jouera à l'avenir" (également Anadolu).

Guterres fait référence à la finalisation de l'accord sur les céréales, mais le flou de la phrase laisse également entrevoir autre chose, à savoir la possibilité qu'Ankara puisse arracher davantage aux parties belligérantes.

Une possibilité encore incertaine, mais il convient de noter que, parallèlement à l'accord sur le blé ukrainien, le différend sur Kaliningrad, l'enclave russe à laquelle la Lituanie avait imposé un blocus commercial, suscitant l'irritation risquée de Moscou (le Washington Post l'a qualifié de "provocation imprudente"), a également été débloqué.

L'UE a finalement convaincu la Lituanie, réticente, de laisser passer les trains entre l'enclave et la Russie.

Un one-two sur fond de déclarations belliqueuses. Des indices de détente qui semblent s'aligner sur les scénarios de certains analystes qui parlent d'un changement de climat sur le conflit.

Nous ne sommes pas à la fin de la guerre, ni, semble-t-il, au début de sa fin. Mais nous sommes certainement à la fin de son commencement. En d'autres termes, l'Occident a maintenant reconnu que toutes ses prédictions d'une victoire à court terme sur la Russie, produite par une vaillante résistance militaire ukrainienne (lire l'OTAN) et l'effet dévastateur des sanctions, ont été réduites à néant par la réalité.

Une réalité qui a également posé des critiques dramatiques à l'autre perspective, cette fois-ci à long terme : celle d'une guerre qui épuiserait le pays de Poutine. Là aussi, la réalité dit que cette guerre épuise l'Europe et une grande partie du monde plus que la Russie.

Une fois ces géostratégies illusoires terminées, l'Occident doit revoir ses plans. Il reste, certes, bien que moins affirmée, la perspective d'user la Russie (elle ne peut pas non plus s'éteindre avant la fin de la partie). Mais à côté de cela, des hypothèses d'un tout autre signe commencent également à être envisagées, à savoir comment sortir indemne de cette souricière dans laquelle les néocons et les dirigeants de l'OTAN ont conduit le monde.

Si l'on pense seulement que le flot d'armes vers l'Ukraine était censé servir, comme tous les stratèges - télévisés et autres - l'ont répété et le répètent, à amener Kiev à la table des négociations en position de force, on peut voir comment cette perspective s'amenuise également, car la position de l'Ukraine s'affaiblit de jour en jour.

Il s'agit donc de mettre fin au conflit sans donner la victoire à Poutine, ce qui devient de plus en plus difficile au fil du temps.

Les déclarations des dirigeants ukrainiens sur la création prochaine d'une armée d'un million d'hommes ne changent rien à l'affaire. Il s'agit d'une hyperbole propagandiste, car les armées ne sont pas créées de toutes pièces, et les civils ne peuvent pas non plus être transformés par magie en troupes de choc en quelques jours. Ce sont là des trucs de boucher, de producteurs de chair à canon.

Il ne reste plus qu'à attendre, malheureusement, que l'Amérique sorte du tunnel, même s'il est difficile de voir comment. Un simple cessez-le-feu peut offrir une certaine marge de manœuvre à cet égard, car il peut être vendu comme une impasse momentanée, comme ce fut le cas pour la guerre de Corée, une impasse qui a ensuite duré plusieurs décennies. Mais même cette solution présente des problèmes critiques pour Washington, qui doivent être surmontés d'une manière ou d'une autre.

Toutefois, il convient également de noter que l'alternative folle de l'option de l'apocalypse, à réaliser par l'escalade (nous renvoyons sur ce point à une note de Responsible Stratecraft), également prônée avec ferveur par les néocons et leurs acolytes, semble avoir perdu de son mordant pour le moment. Bien. 

La revue de presse de CD - 17 juillet 2022

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La revue de presse de CD

17 juillet 2022

EN VEDETTE

Alain de Benoist : « Ceux qui récusent l’existence de deux blocs iront dans le mur »

Passionnante interview parue dans la revue « Le nouveau conservateur » de juin 2022.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/media/02/01/29347...

ASIE

Comment la Chine recrute son armée des ombres

Pékin pratique l’espionnage à une échelle industrielle. Cette guerre de l’ombre a besoin de cerveaux. Les étudiants sont les cibles privilégiées d’une société technologique qui est en réalité la façade discrète du APT40. Sous cette dénomination sont regroupés les pirates informatiques d’élite de l’État chinois. Le Financial Times (FT) a révélé les résultats d’une enquête menée par Eleanor Olcott et Helen Warrell (voir leur article en lien ci-dessous). Elles ont identifié et contacté 140 jeunes diplômés chinois qui ont étudié l’anglais dans les universités publiques de Hainan, Sichuan et Xi’an.

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Le nationalisme complexe de la génération Z en Chine

La jeune génération chinoise est souvent associée à l'hyper-nationalisme. Cela simplifie à l'excès leur relation complexe et individualisée avec leur pays.

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Scientisme et technologies, cocktail totalitaire

L’avènement du Big Data permet aussi d’envisager la collecte et le traitement de données dans des proportions inédites. Le développement d’univers virtuels comme le métaverse dont rêve Mark Zuckerberg renforce le risque qu’une quantité considérable de données personnelles soient collectées par des grandes sociétés. Le scénario catastrophe serait une collusion entre secteur privé et public, le premier collectant les données et le second s’en servant pour asseoir son pouvoir.

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« Uber Files » : le Code pénal appelle ça du « trafic d’influence ».

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Les fondations et leurs liens avec les médias

Nous avons déjà parlé des cercles d’influence, Le Siècle, Bilderberg, les Young Leaders de la French American Foundation, de l’ECFR… mais les fondations ont aussi une influence, c’est même leur raison d’être : Terra Nova, Jean Jaurès, Fondapol, IFRAP, Montaigne, etc… Un excellent dossier de La Lettre A de début juin 2022 a exploré leurs liens avec les médias, les réseaux sociaux et les agences d’influence.

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Turbine or not turbine ? L’Allemagne en plein marasme

To be, or not to be, that is the question : en quelques mots, Shakespeare a fait dire à son prince Hamlet la question existentielle d’être, quitte à souffrir, ou de ne plus être en se rebellant et en risquant la mort. Les Allemands vivent ces jours-ci ce refrain universel du doute : vivre avec le gaz russe ou mourir économiquement sans le gaz russe, telle est la question.

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La "gauche" avance en Amérique du Sud... au profit des USA et du mondialisme

C'est pourquoi nous voyons comment la gauche arrive au pouvoir dans une situation mondiale tendue dans l'arrière-cour des États-Unis, sans que ces derniers ne réagissent. Washington non seulement accepte, mais valide comme démocratiques les gouvernements qui acceptent de suivre ses politiques, même s'ils pensent qu'elles sont anticapitalistes. Alors qu'elle adopte cette attitude envers le Boric sud-américain, elle déclare la guerre à ceux qui ne s'alignent pas sur ses intérêts, qu'ils soient de gauche ou d'"extrême droite" comme Bolsonaro. Il est temps de commencer à réfléchir à ce qui détermine réellement la dialectique actuelle, la dichotomie gauche/droite ou cette dispute entre l'hégémonie anglo-saxonne et le modèle multipolaire mené par la Russie et la Chine.

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La fin de la Pax Americana. De la chute d'un empire

L'empire américain n'est pas encore au bord de l'effondrement, mais sa prétention à la puissance est en grande partie caduque. D'une certaine manière, l'empire américain ressemble à son président actuel - il semble être frappé de sénilité. Il reste à voir dans quelle mesure les Européens seront en mesure d'utiliser la faiblesse croissante de l'empire américain pour renforcer leur propre position. Actuellement, ils sont absolument sous la domination du Pentagone et ne jouent qu'un rôle secondaire dans l'OTAN, tant sur le plan militaire que politique

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http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/09/l...

FRANCE

Uber Files : comment Emmanuel Macron s'est impliqué lors de l'arrivée du géant des VTC en France

Des milliers de documents internes d’Uber datant de 2013 à 2017 révèlent que l’entreprise, confrontée à l’hostilité des pouvoirs publics et à de vastes ennuis judiciaires, a pu bénéficier de la bienveillance et de l’appui d’Emmanuel Macron lorsqu’il était au ministère de l’Économie.

Franceinfo.fr

https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/uber-files/...

Jean-François Carenco à l’Outre-Mer : mensonge et répression au programme ?

Jean-Yves La Gallou déclarait il y a quelques jours sur Twitter : « Il y a 2 sortes de préfets: ceux qui respectent leurs interlocuteurs et ceux qui imposent brutalement les décisions du pouvoir. Carenco, comme Lallement, est de la catégorie des brutaux, ceux que Macron préfère. Il est là pour faire payer aux Antilles leurs votes Le Pen et NUPES. »

polemia.com

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GÉOPOLITIQUE

Crise militaire, énergétique et alimentaire

Début juin, le Center for Strategic and International Studies ("think tank" très proche du Pentagone et de l'industrie américaine de l'armement dont il est copieusement financé) a publié un article (intitulé "The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war") qui décrit bien un certain changement de paradigme dans l'approche nord-américaine du conflit en Europe de l'Est. Il semble désormais tout à fait possible que l'Ukraine ne regagne pas son territoire à l'est, qu'elle ne reçoive pas les niveaux d'aide dont elle a besoin pour se reconstruire rapidement, qu'elle soit confrontée à des menaces permanentes de la Russie à l'est qui limiteront sa capacité à recréer une zone industrialisée, et qu'elle soit confrontée à des problèmes majeurs en termes de commerce maritime.

euro-synergies.hautetfort.com

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Géopolitique de la mer Baltique

Huit des neuf pays bordant la mer Baltique sont membres de l'Union européenne, et les nouvelles possibilités de meilleure coordination ont assuré un niveau de vie plus élevé aux citoyens de ces États membres. Cependant, même avec une bonne communication et une bonne coopération internationale et interrégionale, les nouveaux avantages de l'adhésion à l'UE n'ont pas été pleinement réalisés, et les problèmes de la région n'ont pas encore été résolus. La région de la mer Baltique (RMB) est très diverse en termes d'économie, de nature et de culture.

euro-synergies.hautetfort.com

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IMMIGRATION

Plus de 1.000 enfants ont été violés et exploités sexuellement pendant 30 ans à Telford (G-B) et les autorités ont “ignoré” ces abus “par crainte d’être perçues comme racistes”, révèle une commission d’enquête

Une commission d’enquête a conclu que plus de 1 000 enfants ont été violés et exploités sexuellement pendant 30 ans à Telford, où la police et le conseil municipal ont “ignoré” les abus par crainte qu’une enquête sur les hommes “asiatiques” (pakistanais) n’exacerbe les tensions raciales.

Fdesouche.com

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JAPON

Shinzo Abe. La mort d’un révisionniste compétent

Le dernier mandat de Shinzo Abe en tant que Premier ministre a duré huit ans. C’est une durée étonnante, car au Japon, les premiers ministres ne restent que rarement plus d’un an. Il faut des qualités particulières pour survivre politiquement aussi longtemps que Shinzo Abe. Les crimes par arme à feu sont extrêmement rares au Japon. Sur la douzaine de crimes par an qui se produisent, la plupart sont commis entre des groupes rivaux de la mafia japonaise, les yakuzas. La police japonaise va probablement conclure que le tireur était un « individu isolé« . C’est bien possible, mais il y a certainement d’autres personnes qui tireront profit de l’incident.

Lesakerfrancophone.fr

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LECTURE

Démonter le monde-machine

La revue Nature & Progrès a demandé à Pièces et main d’œuvre pour son numéro d’avril-mai 2022 une mise à jour sur la machination de l’agriculture - dans sa version cybernétique notamment - et sur la dépendance à l’égard du technotope. D’où le titre de l’article : « Démonter le monde-machine ». Le dossier du numéro, intitulé « Quels outils, pour quels paysans ? », comprend également des articles sur la traction animale, le bélier hydraulique et les ingénieux bricoleurs de l’Atelier paysan. Réjouissant à lire pour les lecteurs en quête de « solutions alternatives » - et tant mieux si les élèves ingénieurs renient leur dressage pour s’intéresser à la terre.

Piecesetmaindoeuvre.com

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Antipresse n° 345 / 10.7.2022

Le plus qu’excellente revue hebdomadaire de Slobadan Despot, parmi son sommaire toujours très fourni et passionnant, a publié dans la réflexion toujours excitante d’Éric Werner, Enfumages, un texte intitulé « Un nazisme structurel », traitant du fait que « l’on s’apprête à ‘’donner une forme nouvelle à l’humanité’’ ». Il fait notamment référence à l’écrivain de science-fiction C.S. Lewis qui, dans « L’abolition de l’homme » paru durant la Seconde guerre mondiale, écrit, « à l’époque où personne ne s’occupait des LGBT », ceci : 

« Le processus qui, si on ne l’arrête pas, abolira l’homme, va aussi vite dans les pays communistes que chez les démocrates et els fascistes. Les méthodes peuvent (au premier abord) différer dans leur brutalité. Mais il y a parmi nous plus d’un savant au regard inoffensif derrière son pince-nez, plus d’un dramaturge populaire, plus d’un philosophe amateur qui poursuivent en fin de compte les mêmes buts que les dirigeants de l’Allemagne nazie. Il s’agit toujours de discréditer totalement les valeurs traditionnelles et de donner à l’humanité une forme nouvelle conformément à la volonté (qui ne peut être qu’arbitraire) de quelques membres ‘’chanceux’’ d’une génération qui a appris comment s’y prendre. »

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MONDIALISME/TOTALITARISME

Techno-fascisme : Big brother va se déplacer avec vous

Quelque part sur cette planète quelqu’un a décidé que vous ne devriez plus avoir de vie personnelle. Jusqu’à récemment, seuls les complotistes osaient en parler. Aujourd’hui, le journal suisse du dimanche ose annoncer ce qui rapproche toujours plus de la transgression ultime. Interdire à tout un chacun d’avoir une vie privée.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2022/07/10/techno-fascisme-...

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MOYEN-ORIENT

Joe Biden et les despotes saoudiens : une soumission très révélatrice

L’abandon immédiat par Joe Biden de son vœu de 2020 de faire des Saoudiens des « parias », et son soutien croissant au régime, montrent la tromperie fondamentale de la propagande américaine.

Les-crises.fr

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OTAN

La Turquie, membre perturbateur de l’OTAN 

Un curieux jeu à trois se déroule sous nos yeux. Ses trois acteurs se veulent impériaux : la Turquie rêve de l’empire ottoman, la Russie de l’empire qu’étaient l’URSS et la sainte Russie ; et l’OTAN, qui est aussi une sorte d’empire, américain ou occidental au choix.

https://www.contrepoints.org/2022/07/12/434875-la-turquie...

Disputes internes au sein de l'OTAN

Dans le sillage des opérations militaires russes, deux nouveaux États souhaitent rejoindre l'alliance offensive américaine de l'OTAN : la Suède et la Finlande. La fin de la neutralité déjà bien érodée de ces deux Etats signifierait une menace potentielle pour la Russie venant du nord : Saint-Pétersbourg, la deuxième ville russe, Mourmansk, le port de la mer du Nord, ainsi que des forces navales supplémentaires de l'OTAN dans la région de la mer Baltique, donneraient de sérieux tracas à Moscou.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Les leçons du parlementarisme britannique sur la responsabilité politique

Ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, avec la démission récente de Boris Johnson de la présidence du Parti conservateur et peut-être bientôt du poste de Premier ministre, nous donne des leçons sur l’éthique.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/07/10/434660-les-lecons...

Comment (et pourquoi et par qui) la gauche est passée de l'homophobie à l'idéologie arc-en-ciel...

Pendant près d'un siècle, le sexe était tabou pour la gauche marxiste. Plus que tabou, il était mal vu et vécu au plus mal. Puis, lorsque la révolution d'octobre a eu lieu et que les partis communistes sont apparus, le sexe a été vécu comme une "déviation petite-bourgeoise". Marx n'avait rien dit sur la sexualité : la seule "oppression" qu'il connaissait était celle de la bourgeoisie sur le prolétariat, donc personne n'avait à s'émanciper sexuellement de quoi que ce soit. Dans les quelques références que l'on trouve dans les œuvres complètes de Marx, les femmes sont assimilées à des enfants : il soutient que les femmes doivent être considérées comme des "êtres faibles" dont le capital va abuser, en les payant moins qu'elles ne le méritent et en les faisant travailler à la limite de leurs forces.

euro-synergies.hautetfort.com

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Ministère de la Santé : Braun, nommé pour ne rien changer

François Braun n’est pas un homme politique, ni socialiste et encore moins un administratif contrairement à ses trois prédécesseurs. Voici donc trois raisons d’espérer. Un espoir bien vite parti en fumée. Après les socialistes, la santé est désormais confiée aux techniciens. L’objectif affiché est ici de sortir la question sanitaire du débat politique en cédant aux cadres de santé. Or, la victoire de la technocratie n’est rien d’autre que l’absence de direction claire, démocratiquement choisie et ce indépendamment voire contre la sphère étatique.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/07/12/434873-ministere-...

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« Je n'ai jamais autant douté de la volonté de transparence du gouvernement », Laurence Muller-Bronn, sénatrice

Près d'un an après l'allocution du 12 juillet 2021 au cours de laquelle le président de la République avait annoncé l’instauration du passe sanitaire accompagnée d’une obligation de vaccination contre le Covid-19 pour le personnel de santé, Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin (apparentée LR), dénonce dans cette vidéo la volonté du gouvernement de tirer de nouveau avantage de la période estivale, pour tenter de prolonger « de façon déguisée » le passe sanitaire et mettre en place un mode de gouvernance par décrets : « Le gouvernement a trouvé un artifice pour passer au-dessus des chambres parlementaires, pour éviter le débat démocratique, c’est de gouverner par décrets », alerte-t-elle.

francesoir.fr

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Balance avantages/risques des injections anti-covid19, au 28 juin 2022

Depuis deux ans, nous subissons une propagande permanente pour les « vaccins covid » qui a débuté avant même qu’ils n’existent et les agences sanitaires ont, pour la plupart, affirmé que leur balance avantage/risque était favorable bien avant que leurs essais ne soient terminés et qu’elles ne disposent de données publiées et vérifiables. Cette revue factuelle, basée sur les données officielles de l’OMS avant et depuis les campagnes de vaccination, vise à vérifier la pertinence de leurs avis. Au 28 juin 2022, plus de 12 milliards d’injections ont été réalisées sur près de la moitié de la population mondiale. En l’absence de résultats officiels des essais phase 3 qui ne se termineront qu’en 2023, on peut déjà évaluer l’efficacité des injections en analysant l’évolution de l’épidémie avant et depuis les grandes campagnes d’injections.

nouveau-monde.ca

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Rapport mensuel de situation Covid planétaire du 2 juillet 2022 0h00 GMT

Malgré une vaccination de masse menée tambours battants depuis début décembre 2020, l’épidémie aura été deux fois plus meurtrière en 2021 qu’en 2020 (contamination et nombre de décès) sur l’ensemble de la planète. La vaccination n’a donc pas fait reculer l’épidémie partout où elle a été appliquée en 2021 et pour les 6 premiers mois de 2022, les chiffres n’ont pas été bien meilleurs qu’en 2020, sans vaccin. Les pays en développement les moins vaccinés d’Afrique et d’Asie s’en sont, d’ailleurs, beaucoup mieux sortis, et se remettent plus vite que les pays développés les plus vaccinés : c’est un fait.

antipresse.net

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Sommet mondial sur le Covid: 17.000 scientifiques appellent à mettre fin à l'état d'urgence sanitaire

Lors d'un sommet mondial sur le Covid, 17.000 médecins et scientifiques ont fait une déclaration commune le 11 mai par la voix de leurs représentants. Appelant à mettre un terme à l'état d'urgence sanitaire enclenché au début de la crise du Covid-19, ils accusent les grandes sociétés pharmaceutiques, les gouvernements, les agences de santé publique et les médias grand public d'avoir, par leurs actions, causé la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes.

francesoir.fr

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UKRAINE

L’Ukraine est la dernière catastrophe néoconservatrice

La guerre en Ukraine est l’aboutissement d’un projet de 30 ans du mouvement néoconservateur américain. L’administration Biden est remplie des mêmes néoconservateurs qui ont défendu les guerres voulues par les États-Unis en Serbie (1999), en Afghanistan (2001), en Irak (2003), en Syrie (2011), en Libye (2011) et qui ont tant fait pour provoquer la Russie à envahir l’Ukraine.

Geopragma.fr

https://geopragma.fr/18117-2/

UNION EUROPÉENNE

Les dirigeants européens vont nous appauvrir

Des choses que nous trouvons aujourd’hui essentielles ne seront peut-être plus accessibles qu’à une élite. Les commissaires européens et nos ministres verts en feront partie, bien sûr.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/07/11/434556-les-dirige...

La Commission européenne a dépensé plusieurs centaines de milliers d’euros d’argent public pour des projets « Drag Queen » destinés aux jeunes dans le cadre d’Erasmus+

Un rapport examinant les dépenses publiques de l’UE compilé par l’eurodéputé allemand Nicolaus Fest, fourni exclusivement à nos confrères de Breitbart London, a révélé qu’au moins 221 550 euros ont été dépensés pour des projets et des spectacles de Drag Queen destinés aux jeunes par le biais du programme Erasmus+ de l’Union. Ce programme, qui vise à soutenir les jeunes dans l’éducation, la formation et le sport, dispose d’un budget estimé à 26,2 milliards d’euros.

lalettrepatriote.com

https://lalettrepatriote.com/la-commission-europeenne-a-d...

 

samedi, 16 juillet 2022

La rébellion des paysans néerlandais

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La rébellion des paysans néerlandais

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2022/07/06/det-hollandska-bondeupproret/

Ces derniers jours, les Pays-Bas ont été secoués par de vastes manifestations contre la politique agricole. Le gouvernement du pays prévoit de réduire les émissions d'azote de 50 % d'ici 2030, ce qui signifie concrètement que de nombreux agriculteurs seront contraints de quitter leur exploitation. Des dizaines de milliers d'agriculteurs se sont rassemblés dans des manifestations massives, avec des actions telles que des colonnes de tracteurs, le blocage de la distribution alimentaire, des visites aux domiciles des ministres et des voitures de police fracassées. La police a répondu par la violence à plusieurs endroits, notamment par des fusillades. Tout cela est intéressant pour plusieurs raisons, notamment parce que cela fait partie du conflit entre le peuple et les élites décrit par Samuel Francis dans Leviathan & Its Enemies, un conflit qui va s'accélérer dans les turbulentes années 2020.

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Dans ce Léviathan, Francis s'intéresse notamment au processus par lequel le peuple, le "prolétariat post-bourgeois", parvient à la conscience de soi. Il s'agit d'un processus de longue haleine comportant des phases d'essais et d'erreurs, ainsi qu'une tendance à la corruption des représentants des premières formes d'organisation, qui doivent ensuite être actualisés par de nouvelles formes. Ce processus peut être comparé à l'étude de Marx sur le développement correspondant de la classe ouvrière au 19ème siècle, de la "classe en soi" à la "classe pour soi". Elle comporte au moins deux aspects, l'un organisationnel et l'autre idéologique. Le peuple doit trouver à la fois des formes organisationnelles pour sa lutte et une analyse/idéologie contemporaine correcte mais inspirante. Ils doivent notamment être conscients de la ligne fondamentale du conflit.

Nous pouvons ici comparer à la fois avec les soulèvements paysans historiques et avec la Commune de Paris de 1870, ce qui nous rappelle le facteur temps. Les paysans et les ouvriers insurgés n'ont pas toujours le temps de développer des organisations et des idéologies. Pendant une phase historique plus répressive en Occident, ils ne sont pas non plus autorisés à le faire. Cela signifie que la rébellion paysanne, qu'elle soit pré-moderne ou post-moderne, peut temporairement paralyser le système mais peut tout aussi souvent être neutralisée par des "négociations" destinées à gagner du temps, temps qui est ensuite utilisé pour sévir et faire des exemples chez les participants à la révolte (comparez le traitement des participants à la "prise du Capitole" ou de Tamara Lich du Canada). Nous l'avons vu en partie avec les gilets jaunes en France, les camionneurs canadiens et les manifestations contre les vaccins en Allemagne et ailleurs.

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Les paysans des Pays-Bas, par contre, ont eu trois ans pour se développer sur le plan organisationnel et idéologique. En 2019 déjà, par exemple, la Farmers Defence Force a été fondée pour protéger les agriculteurs contre les militants des droits des animaux ; les plans de réduction drastique des émissions d'azote et du bétail sont également en gestation depuis plusieurs années. Les agriculteurs ont eu le temps de se préparer et de s'entraîner lors des précédentes protestations, négociations et actions. L'opinion publique soutient largement les agriculteurs. Dans un sondage réalisé en juin de cette année, 45 % d'entre eux les soutiennent pleinement tandis que 26 % seulement s'y opposent clairement. Non seulement les agriculteurs ont protesté contre les plans du gouvernement, mais le secteur de la construction en sera également fortement affecté. Le soutien est donc généralisé, malgré le fait que ce n'est pas la première fois que les agriculteurs ont, diplomatiquement parlant, étiré la législation du pays dans leurs protestations et malgré le fait que de nombreux Néerlandais sont directement touchés par celles-ci dans leur vie quotidienne.

Une question intéressante ici est de savoir si les paysans et les chauffeurs de camion peuvent être des équivalents modernes de ce que Marx voyait en son temps comme l'avant-garde du prolétariat. Ce ne sont pas les ouvriers non qualifiés qui l'intéressaient le plus, mais les ouvriers industriels qualifiés qui auraient pu être tout à fait capables de diriger eux-mêmes les industries (Bakounine, en revanche, voyait d'un meilleur œil les paysans et les "transprolétaires", mais c'est une autre histoire, tout comme la croyance de von Salomon en la paysannerie nord-allemande). Il existe certaines conditions pour que les paysans et les camionneurs jouent un rôle similaire, y compris lorsqu'il s'agit de petits travailleurs indépendants qui se heurtent au programme du totalitarisme managérial. Ils ont également un rôle central dans les chaînes d'approvisionnement contemporaines, notamment en matière de nourriture, ainsi qu'une habitude d'autonomie et des outils de travail facilement utilisables pour les grèves de rue et les blocages. L'un des côtés du modèle conflictuel théorisé par Francis, le peuple, est encore limité parce qu'il ne dispose pas de sa propre élite, mais l'avant-garde prometteuse en dispose. Soit dit en passant, Houellebecq était ici prophétique avec la description des paysans et des troubles sociaux dans Sérotonine.

L'une des faiblesses du peuple par rapport à l'élite dans le conflit actuel est le manque de réseaux internationaux, à l'instar de l'Internationale marxiste, qui semble toutefois en voie de rectification. Les camionneurs comme les paysans bénéficient d'un grand soutien de la part des populations de nombreux pays, même si cela ne se traduit pas nécessairement par un soutien matériel. Pourtant. Les premières formes de ce soutien suggèrent également qu'il ne s'agit pas seulement de mouvements à enjeu unique dirigés contre des aspects singuliers de la politique (immigration, télévision, vaccins, politique de l'azote, etc.) mais qu'il existe souvent une compréhension plus large du conflit. Sur le plan politique, la situation rappelle celle de 1870, où un certain nombre d'idéologies plus ou moins dépassées étaient représentées du côté de la Commune de Paris. Mais cela est inévitable et, sous la pression de la partie adverse, également transitoire. D'ailleurs, les réactions de la "gauche" établie aux protestations paysannes nous rappellent de quel côté elle se trouve dans le conflit décrit par Francis.

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Dans le même temps, la couverture médiatique sélective des gilets jaunes et des manifestations néerlandaises nous rappelle que l'opposition est bien organisée et dispose de ressources importantes. L'absence de couverture médiatique est probablement due au fait que les élites ne veulent pas que les gilets jaunes et les paysans en colère rappellent aux autres peuples occidentaux que l'inaction n'est pas la seule option. C'est également au cours de ces protestations, des situations prérévolutionnaires si vous voulez utiliser le langage marxiste, que les pouvoirs en place sont contraints de dévier et de briser leurs propres règles. Lorsque nous voyons comment les participants à la "prise du Capitole" sont traités et exploités dans le récit de l'establishment, cela nous rappelle à la fois la description de Carl Schmitt de "l'état d'exception" et le discours de Zizek sur les "dessous obscènes du pouvoir". Il est toutefois douteux que ces méthodes répressives puissent contrôler le mécontentement populaire généralisé à long terme ; nous avons déjà vu des signes de déloyauté de la police envers l'establishment lors des phases initiales de conflits similaires au Canada et ailleurs. Aux Pays-Bas, notamment, l'establishment pourrait avoir un défi éducatif à relever en expliquant pourquoi il choisit de faire passer ses nouvelles politiques environnementales pendant une crise aiguë, et mondiale, de l'alimentation et de l'économie. Ainsi que la raison pour laquelle le souci de l'environnement revêt si souvent les caractéristiques de la lutte de classe de l'élite contre son propre peuple.

Les voix anti-guerre des dissidents polonais sont en hausse

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Les voix anti-guerre des dissidents polonais sont en hausse

Michael Krupa

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/le-voci-contro-la-guerra-dei-dissidenti-polacchi-sono-aumento

La Pologne est considérée comme l'un des adversaires de principe de la Russie et l'ensemble de l'establishment politique tente de nous en convaincre. Toutefois, si nous écoutons les voix des Polonais ordinaires, la situation ne semblera plus aussi claire.

Il ne fait aucun doute que la Pologne est et a été la principale voix de l'OTAN et de l'Union européenne en faveur d'une approche plus agressive de la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. Outre les reproches quotidiens du gouvernement et du président polonais à l'encontre de Moscou et de sa ligne de conduite perversement soumise à Kiev, deux développements récents prouvent clairement que la politique orientale de Varsovie devient de plus en plus une aberration.

Le 9 mai, l'ambassadeur de la Fédération de Russie en Pologne, Sergey Andreev, a été éclaboussé de peinture rouge lors d'une visite d'un cimetière de guerre soviétique à Varsovie par des activistes ukrainiens. Iryna Zemlana, qui était personnellement responsable de l'attaque, n'a pas été arrêtée par la police et, qui plus est, a réussi à s'échapper de Varsovie.

Cet acte frappant, qui aurait dû être poursuivi, a même été modérément salué par le ministre polonais de l'Intérieur, Mariusz Kamiński, sur Twitter. Il convient de rappeler ici que l'agression ou l'insulte active d'un représentant d'un État étranger est réglementée par l'article 136 du Code pénal polonais. Cette disposition stipule dans son premier paragraphe que "quiconque, sur le territoire de la République de Pologne, commet une agression active sur le chef d'un État étranger ou sur le chef d'une représentation diplomatique accréditée de cet État ou sur une personne bénéficiant d'une protection similaire en vertu de lois, d'accords ou de coutumes internationaux généralement reconnus, est passible de la peine de privation de liberté pour une période comprise entre trois mois et cinq ans".

Le deuxième paragraphe est libellé comme suit : "Quiconque, sur le territoire de la République de Pologne, commet une agression active contre une personne faisant partie du personnel diplomatique d'une représentation étrangère ou un fonctionnaire consulaire d'un État étranger, dans l'exercice de leurs fonctions officielles, est puni d'une peine de privation de liberté pouvant aller jusqu'à 3 ans".

À la lumière de ces éléments, dire que Zemlana a abusé de son statut d'invité en Pologne est un euphémisme. Le manque total d'intérêt pour les poursuites de la part des autorités polonaises est un acte criminel en soi.

Quelques jours plus tard, le 10 mai, le quotidien britannique The Telegraph publiait un article du Premier ministre Mateusz Morawiecki, dont les premières lignes affirmaient : "La monstrueuse idéologie russe doit être vaincue. Il est l'équivalent au 20e siècle du communisme et du nazisme et constitue une menace mortelle pour l'Europe". Il est difficile d'imaginer que Morawiecki puisse dire cela sans rire, et pourtant nous y sommes. Laissez l'actuel premier ministre polonais essayer de vaincre les néocons !

Pour un observateur extérieur, il semblerait que la Pologne ne souhaite rien d'autre que d'entrer dans la mêlée en Ukraine, tout en expliquant que les malheurs économiques que connaît déjà la grande majorité des Polonais, en raison de la nature radicale de la politique de sanctions anti-russes, sont quelque chose d'insignifiant. Heureusement, les voix dissidentes se multiplient de jour en jour. J'ai décidé de contacter trois représentants du monde diplomatique, universitaire et médiatique respectivement pour démontrer au lecteur international, en paraphrasant les premières lignes de l'hymne national polonais, que "la Pologne n'est pas encore perdue !"

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Les autorités polonaises doivent poursuivre les intérêts polonais

Le Dr Jacek Izydorczyk (photo) a été ambassadeur de Pologne au Japon de 2017 à 2019 et enseigne actuellement le droit à l'université de Łódź. L'estimé professeur a été l'un des premiers anciens diplomates à critiquer ouvertement le programme pro-guerre du gouvernement polonais après le début des hostilités en Ukraine.

Izydorczyk ne mâche pas ses mots et va droit au but : "Il est dans l'intérêt de la Pologne de mettre fin à la guerre dès que possible, car qu'il s'agisse d'une véritable troisième guerre mondiale ou d'une simple guerre locale avec la participation de la Pologne, cela signifie la destruction de notre pays et la mort de milliers, voire de millions de nos citoyens".

L'ancien diplomate estime que les intérêts polonais et américains ne sont pas identiques en Ukraine, malgré la campagne de propagande massive des médias qui prétend le contraire. Et s'il ne préconise pas un abandon total de l'alliance formelle avec les États-Unis, Izydorczyk voit la nécessité d'un rééquilibrage immédiat vers "un minimum d'affirmation de soi et de défense de sa position". Les citoyens polonais, souligne Izydorczyk, ne doivent pas hésiter à faire pression sur le gouvernement actuel du parti Droit et Justice, dont les membres "ont été éduqués à la haine aveugle de la Russie et à des absurdités telles que le culte de Napoléon et de son expédition à Moscou".

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La communauté universitaire en Pologne voit sa liberté d'expression sévèrement restreinte

Le professeur Adam Wielomski (photo), politologue conservateur, a développé dans notre échange les questions soulevées par l'ambassadeur Izydorczyk. Interrogé sur l'apparente unanimité de l'élite universitaire polonaise sur la situation en Ukraine, M. Wielomski a pointé du doigt deux principaux facteurs responsables de cet état de fait. "Une partie de la communauté universitaire répète ce qu'elle entend à la télévision et l'autre partie a peur de s'exprimer. La communauté universitaire en Pologne voit sa liberté d'expression sévèrement restreinte parce qu'une habitude s'est développée d'écrire des lettres de plainte contre les professeurs pour avoir exprimé des opinions autres que triviales dans les médias. Les professeurs ont peur d'être convoqués dans le bureau du recteur et de devoir se justifier. La communauté préfère ne pas s'exprimer sur une question controversée, sauf si elle est en accord avec les médias. Paradoxalement, ceux qui sont au courant de la situation politique restent silencieux et les principaux "experts" sont les journalistes peu instruits. En substance, cela signifie que les "professeurs ont des droits civils limités en Pologne par rapport aux personnes ordinaires. Ils ont été terrorisés par les médias libéraux et l'université n'est plus un lieu de libre débat".

Wielomski estime que dans la situation géopolitique actuelle, la Pologne a deux options : soit être une courroie de transmission commerciale sur l'axe Pékin-Moscou-Berlin-Paris et en tirer parti, compte tenu de sa situation géographique, soit ne devenir rien de plus qu'"un mandataire des États-Unis en Eurasie". Les élites polonaises ont choisi la deuxième option : "Elles ont peut-être raison, mais pour ma part, je n'étais pas convaincu. Pour être honnête, ils n'ont même pas essayé de convaincre qui que ce soit, car après 1989, il n'y a pas eu de débat sur cette question en Pologne. Le gouvernement a été pris en charge par des personnes qui avaient été dans l'opposition jusqu'en 1989 et qui ont reçu de l'argent de la CIA pour leurs activités, pacifiant non seulement les opinions opposées, mais évitant également un débat sur cette question".

Cette absence de débat sérieux sur des questions aussi cruciales que l'orientation géopolitique de la Pologne "impose l'unanimité sur chaque question importante". Varsovie devrait s'efforcer d'imiter l'approche modérément prudente de Paris et de Berlin et peut-être même la position ouvertement anti-guerre de l'allié supposé de la Pologne à Budapest.

Lorsqu'on lui demande d'évaluer les possibilités d'émergence de forces politiques axées sur le réalisme en politique orientale et une formulation plus affirmée des intérêts nationaux polonais, sans interférence de Washington ou de Berlin, Wielomski est pessimiste. "En Pologne, il y a peu de chances que cela se produise. Même le parti "populiste" de droite de la Confédération, qui a des vues antisystémiques, comme on dit aux États-Unis, s'est pratiquement effondré à cause du différend sur la question de savoir si la Pologne peut définir sa propre raison d'être, ou si elle est définie par l'ambassade des États-Unis. Il s'est avéré que la plupart des membres de la Confédération sont entrés au Sejm avec des slogans antisystème uniquement pour frapper à la porte du Système et signaler qu'ils étaient "prêts à le servir". Tout cela est imputable à ce que Wielomski appelle une "maladie de l'âme polonaise" particulière, qui se manifeste principalement non seulement par un manque de réalisme en politique étrangère, "mais aussi par une certaine fierté irrationnelle de ne pas mener une telle politique". Wielomski encadre le choix de Varsovie par les mots suivants : "En politique, soit on défend ses propres intérêts, soit on agit dans l'intérêt des autres".

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Aucune nuance autorisée

Le Dr Wojciech Golonka (photo) est un philosophe catholique et un chroniqueur régulier du principal hebdomadaire polonais de centre-droit Do Rzeczy (DR). La RD est restée l'un des très rares endroits traditionnels où la dissidence par rapport à la ligne politiquement correcte sur l'Ukraine est tolérée. Cela est sans aucun doute dû aux références impeccables en matière de liberté d'expression de Paweł Lisicki, qui dirige la partie rédactionnelle de la publication.

Grâce à un modus operandi aussi louable, Golonka a pu publier une interview du colonel à la retraite Douglas Macgregor, une voix américaine qui avait besoin d'être entendue en Pologne. "L'adoption d'un récit à somme nulle, qui n'est pas contesté, est très propice à la politique intérieure et permet également de dissimuler temporairement les problèmes actuels : le toilettage de la Pologne par Bruxelles, l'inflation galopante, la crise des réfugiés, le mécontentement social. Toute critique du gouvernement peut donc désormais être étouffée par l'impératif de combattre Poutine, et dans les conditions polonaises, aucun parti politique majeur ne se permettra de placer la raison au-dessus de l'atmosphère de russophobie systémique susmentionnée", déclare Golonka. Il estime que les tentatives de la Pologne de censurer les médias russes, qui présentent une perspective différente sur la guerre en Ukraine, sont "ridicules".

L'interdiction de Russia Today dans les premiers jours du conflit était un exemple clair de dépassement de la part du gouvernement. Selon M. Golonka, "les solutions visant à restreindre les libertés civiles devraient, d'une part, être sous le contrôle des tribunaux et, d'autre part, être appropriées aux situations d'urgence, dont le cadre est défini par la Constitution polonaise. Toute décision arbitraire du pouvoir exécutif utilisant une justification purement rhétorique corrompt l'état de droit et crée des précédents d'arbitraire gouvernemental dangereux pour les citoyens".

Golonka souligne que "les personnes qui ont soif d'informations ou d'analyses différentes utilisent déjà les médias dits alternatifs. Cependant, ces lieux restent encore relativement marginaux en Pologne en termes d'impact et d'influence. Selon lui, cette terrible situation découle du fait que "la société polonaise n'a pas connu de période appropriée dans son histoire contemporaine au cours de laquelle elle a pu mûrir à la lumière des mécanismes de la démocratie, sans être soumise à des facteurs externes et à des luttes internes entre factions pour le pouvoir".

"La télévision ment" était le célèbre slogan des jours heureux du mouvement Solidarité. Plus maintenant, semble être l'avis du jeune chroniqueur.

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Le regretté professeur Andrzej Walicki (photo), l'un des plus grands spécialistes polonais de la Russie et de la pensée politique russe, a défini dans l'une de ses dernières interviews la grande logique qui anime l'arrogance de Varsovie en matière de politique étrangère en ces termes : "Principalement un complexe d'infériorité envers l'Ouest, compensé par un complexe de supériorité envers l'Est".

Dans les circonstances actuelles, les voix dissidentes susmentionnées, parmi beaucoup d'autres (heureusement !), donnent du courage aux Polonais ordinaires, qui préfèrent ne succomber à aucun des complexes.

vendredi, 15 juillet 2022

Agriculture - "Farm to fork" : la destruction programmée de notre agriculture

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Agriculture - "Farm to fork" : la destruction programmée de notre agriculture

Source: https://www.unzensuriert.at/content/151861-farm-to-fork-die-geplante-zerstoerung-unserer-landwirtschaft/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Passés sous silence par l'opinion publique, les agriculteurs européens s'opposent de plus en plus à une politique qui vise à les priver de leur gagne-pain. Ce sont là des plans élaborés par une clique qui n'hésite pas à tuer pour réaliser ses fantasmes idéologiques. Le "Green Deal", la stratégie "Farm to Fork" de l'Union européenne, est à l'origine de la mort programmée des agriculteurs.

La stratégie "Farm to Fork" porte un coup fatal aux agriculteurs

Entre-temps, les citoyens de l'UE souffrent énormément des décisions et des règlements pris à Bruxelles. Qu'il s'agisse des sanctions contre la Russie, qui ont déjà porté préjudice à l'agriculture et qui ont actuellement conduit à une crise énergétique, ou d'un "Green Deal" qui, pour des raisons purement idéologiques, met l'économie européenne sens dessus dessous.

La Commission européenne décrit la stratégie "Farm to Fork" comme la "pièce maîtresse" de ce dernier. L'objectif de cette stratégie est de rendre les systèmes alimentaires prétendument "équitables, sains et respectueux de l'environnement", selon la Commission. En réalité, le programme exige que 10 % des terres agricoles européennes soient mises en jachère. En outre, l'agriculture doit renoncer à la moitié des produits phytosanitaires. Une autre exigence est que l'Europe se convertisse à 25% à l'agriculture biologique. A cela s'ajoutent des directives selon lesquelles l'épandage d'engrais doit être réduit de manière drastique. Tout cela à une époque où le monde glisse vers une crise alimentaire et où les prix des denrées alimentaires explosent.

Moins d'engrais, pas de protection des cultures - moins de récolte

La seule réduction des engrais entraînera des pertes de récolte considérables. En effet, si le sol contient moins d'éléments nutritifs, la croissance et le rendement par hectare seront d'autant plus faibles. Il y a quelques jours à peine, l'Allemagne s'est soumise à une directive sur les nitrates et les Pays-Bas appliquent brutalement une directive sur l'azote qui va coûter leur maison et leur exploitation à d'innombrables agriculteurs.

Et en Autriche, de plus en plus d'agriculteurs abandonnent leurs fermes chaque jour, en silence et sans que l'on s'en rende compte. Trahis par les ministres de l'Agriculture de l'ÖVP et leurs prétendus représentants des agriculteurs de l'Union des agriculteurs chrétiens-démocrates. Ce qui a déjà conduit notre pays à ne plus être autosuffisant dans de nombreux domaines de la production alimentaire et à dépendre des importations.

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jeudi, 14 juillet 2022

Énergie: Quand un État est gouverné par l'idéologie plutôt que par le bon sens

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Énergie: Quand un État est gouverné par l'idéologie plutôt que par le bon sens

Source: https://www.unzensuriert.at/content/151802-wenn-ein-staat-von-linken-ideologen-und-kriegstreibern-regiert-wird/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Que se passe-t-il si l'on pense pouvoir faire fonctionner un État industriel avec de l'énergie solaire et des éoliennes ? Et que se passe-t-il si, dans le même temps, on impose des sanctions et des embargos à son principal fournisseur d'énergie sans avoir de réelles alternatives ? C'est alors bien vrai que, tôt ou tard, les lumières s'éteindront. Toute personne normalement constituée le sait. Seul le gouvernement allemand ne semble pas s'en être rendu compte. Par un mélange de déni de la réalité et d'aveuglement idéologique, on y conduit tout un pays vers l'abîme.

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L'ex-patron d'E.ON s'exprime clairement

Lors d'une interview sur la chaîne YouTube "Mission Money", l'ancien PDG d'E.ON Johannes Teyssen (photo) avait déjà mis en garde il y a deux mois contre les conséquences d'une interruption des livraisons de gaz en provenance de Russie. Il estimait qu'une telle éventualité était extrêmement dangereuse pour l'économie allemande. Cela entraînerait un effondrement de la structure industrielle de base, qui a besoin de gaz naturel.

L'ensemble de la chaîne de valeur ajoutée serait également touchée. Si l'on comprend la quantité de chimie contenue dans un nombre infini de produits, on sait ce qui se passerait si de grands sites comme Ludwigshafen (site principal du géant de la chimie BASF) ne produisaient plus rien et à quelle vitesse d'autres industries en aval, auxquelles on ne pense pas du tout, seraient confrontées à des problèmes d'approvisionnement, a déclaré l'économiste.

Une telle évolution provoquerait une grave récession. Rien de comparable avec la crise de Corona, où seul le commerce de détail avait été touché pendant quelques mois. Un tel scénario ne devrait pas être déclenché volontairement, a déclaré Teyssen à un moment où l'UE discutait encore d'un embargo sur le gaz.

Les conséquences des sanctions n'ont pas été pensées jusqu'au bout

Entre-temps, le gazoduc Nordstream 1 est provisoirement fermé pour maintenance. Et personne ne sait si Vladimir Poutine le remettra en service et quelle quantité de gaz sera alors encore livrée. Pour l'économie allemande, mais aussi européenne, c'est un scénario catastrophe dont elle est elle-même responsable.

Ainsi, la ministre verte des Affaires étrangères Annalena Baerbock, associée à l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, a été la plus bruyante lorsqu'il s'est agi de déclarer la guerre économique à la Russie et d'approvisionner l'Ukraine en armes. Et ils ont trouvé en la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, une partenaire de génie. Mais la frénésie guerrière de ces deux dames et de leurs compagnons de route pourrait trop vite déboucher sur une énorme gueule de bois. Et c'est la population qui devra faire les frais de tout le gâchis qu'elles ont provoqué.

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mardi, 12 juillet 2022

Uber Files, le dossier choc sur la multinationale américaine: pression et argent pour changer les lois européennes

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Uber Files, le dossier choc sur la multinationale américaine: pression et argent pour changer les lois européennes

Alessandro Della Guglia

SOURCE : https://www.ilprimatonazionale.it/cronaca/uber-files-il-dossier-choc-sulla-multinazionale-americana-pressioni-e-soldi-per-cambiare-le-leggi-europee-238602/

En mai dernier, nous avons été interrogés dans ce journal, Il Primato nazionale: que faisait Mario Draghi avec le PDG mondial d'Uber ? Pourquoi le Premier ministre italien avait-il décidé de rencontrer "en secret" Dara Khosrowshahi (photo), venu à Rome depuis la lointaine Californie ? À l'époque, cela nous semblait être le prélude au feu vert de la multinationale américaine en Italie, une ouverture vers la conclusion définitive - autant qu'évitable - du processus réglementaire de réforme de tout un secteur, déjà entamé en 2019.

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Aujourd'hui, la question à poser est tout autre : dans quelle mesure et de quelle manière le géant californien a-t-il fait pression sur les gouvernements européens (y compris l'italien) ces dernières années ? La réponse dans ce cas est plutôt facile : beaucoup de fois, voire trop de fois. Du moins à en juger par ce qui ressort du dossier choquant réalisé par un consortium international de journalistes d'investigation et rapporté par un certain nombre de journaux européens prestigieux (dont le Guardian, la BBC, Le Monde et L'Espresso). Baptisé "Uber Files", l'impressionnant dossier comprend plus de 120.000 interceptions, 83.000 e-mails et d'autres fichiers sur les opérations menées par la multinationale américaine entre 2013 et 2017.

"Uber Files", le dossier choc sur la multinationale américaine

"Uber a secrètement mené pendant des années des campagnes de pression et de persuasion auprès de chancelleries à travers toute l'Europe et aux États-Unis, tout en soutenant sa manœuvre agressive d'expansion mondiale par des pratiques à la limite de la légalité, voire en dehors de celle-ci", écrit le Guardian. Et c'est sans doute le nom du président français Emmanuel Macron qui est le plus important et le plus compromettant et qui apparaît dans ce copieux dossier. Car selon le Guardian, d'après les documents en question, Macron aurait "secrètement aidé Uber dans ses activités de lobbying en France". Mais la multinationale américaine aurait approché plusieurs autres dirigeants de diverses manières :
- l'actuel président américain Joe Biden, l'actuel chancelier allemand Olaf Scholz, l'ancien ministre britannique des finances George Osborne, l'ancienne commissaire européenne Neelie Kroes et même l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi. L'enquête se concentre notamment sur les agissements du cofondateur d'Uber, Travis Kalanick (photo), qui aurait agi "en utilisant la force brute pour introduire les services de son entreprise, quitte à violer les lois et règlements régissant les services de taxi".

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À titre d'exemple, selon ce que révèle le dossier, les hauts responsables d'Uber auraient sorti des phrases pour le moins déconcertantes, qui soulignent une philosophie d'entreprise impitoyable : "Nous sommes des putains d'illégaux", "Mieux vaut demander le pardon que la permission", "Nous commençons d'abord par l'entreprise, puis vient la tempête de règles et de contrôles".

Italie, "Opération Renzi"

Mais dans le dossier, tel que révélé par L'Espresso, apparaît également la dénommée "Italy-operation Renzi", un nom de code pour identifier une campagne de pression menée par Uber - de 2014 à 2016 - qui visait à conditionner le premier ministre italien de l'époque ainsi que certains ministres et députés du PD socialiste. Dans des courriels envoyés par des cadres supérieurs de la multinationale américaine, Renzi est décrit comme "un partisan enthousiaste d'Uber". Pour approcher le Premier ministre italien de l'époque, Uber aurait également impliqué des personnalités institutionnelles importantes telles que John Phillips, l'ambassadeur américain à Rome à l'époque.

Renzi s'est défendu en disant qu'il n'avait "jamais personnellement" suivi les questions relatives aux taxis et aux transports, qui étaient alors gérées "au niveau ministériel, pas par le Premier ministre". Le leader d'Italia Viva confirme toutefois qu'il a rencontré l'ambassadeur Phillips à plusieurs reprises, mais ne se souvient pas avoir jamais discuté d'Uber avec lui. En tout cas, comme le précise L'Espresso, le gouvernement dirigé par Renzi n'a pas approuvé de mesures spécifiques en faveur de la multinationale américaine. La pression du colosse californien reste, décidément, inquiétante. Ainsi qu'une série de méthodes déconcertantes mises en œuvre par Uber, sur différents fronts. "Des travailleurs exploités, sous-payés, espionnés, licenciés sans préavis ni justification. Des programmes secrets pour bloquer les ordinateurs des entreprises lors des perquisitions de la police. L'argent s'est déplacé vers les paradis fiscaux pour éviter de payer des impôts, tandis que des milliards de pertes apparaissent dans les bilans officiels", rapporte L'Espresso.

Alessandro Della Guglia

Où en sommes-nous ? Leonid Savin, expert russe en géopolitique, a répondu à nos questions sur l'avenir possible

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Où en sommes-nous ?

Leonid Savin, expert russe en géopolitique, a répondu à nos questions sur l'avenir possible

Costantino Ceoldo & Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/donde-estamos

Près de six mois se sont écoulés depuis le début de l'opération militaire spéciale russe en Ukraine et le scénario qui se présente à nous n'est pas celui auquel l'Occident s'attendait.

Les attentes caressées par les chancelleries occidentales ici, dans l'Empire du Bien, étaient de voir la Russie perdre son élan initial en peu de temps, pour finir dans une coulée de boue suite aux sanctions politiques et économiques et aux défaites militaires de plus en plus patentes, jusqu'à ce que les armées russes soient obligées de s'arrêter et de rentrer à Moscou la tête basse et la queue entre les jambes, vaincues et humiliées.

Il est difficile de comprendre ce qui passe par la tête de nombreux analystes occidentaux qui nient l'évidence ou, du moins, ne suspendent pas leur jugement en attendant des événements plus précis. Peut-être qu'un sens mal placé du patriotisme pousse certains à se ranger systématiquement du côté de ce qui est maintenant le mauvais côté depuis la chute du mur de Berlin et la dissolution de l'Union soviétique. En pensant aux autres, feu le journaliste allemand Udo Ulfkotte me vient aussi à l'esprit, aux nécessités de la vie quotidienne et à ces petits luxes indispensables qui rendent la vie si agréable à certains qu'ils en oublient qu'ils ne sont que des scribouillards dont on loue les services (ndlr: Sur Udo Ulfkotte, lire: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2017/01/15/une-grande-perte-pour-nos-libertes-udo-ulfkotte-est-mort.html ).

Malgré la quantité impressionnante de sanctions que l'Occident a imposées à la Russie de Poutine, malgré l'aide militaire, économique et en matière de renseignement apportée au régime de Kiev, le Donbass est désormais presque entièrement libéré et Moscou se prépare à libérer également Odessa et la Transnistrie. À moins d'un bouleversement inattendu sur le terrain en faveur de Kiev et de son président qui peut jouer du piano avec son propre pénis, la guerre se terminera probablement par une victoire russe et la réalisation des objectifs déclarés de Moscou.

Quels objectifs, à moyen et à long terme ?

Leonid Savin, un expert russe en géopolitique, a répondu à nos questions sur l'avenir possible.

Pourquoi la politique étrangère américaine stagne-t-elle depuis des décennies sur les voies habituelles que nous connaissons tous bien maintenant ?

La principale technique américaine est simple. En politique intérieure, elle se fonde sur la formule du triangle de fer (entreprises - lobbies - gouvernement) qui se reflète également dans la politique étrangère. Dans les relations internationales, en revanche, Washington utilise le principe de la carotte et du bâton, masqué par l'idée de hard power/soft power. Mais l'objectif est le même: contrôle des ressources à l'étranger, domination et hégémonie.

Est-il possible que la situation actuelle, y compris la guerre en Ukraine, soit due au caractère excessivement raisonnable de la Russie envers l'Occident dans le passé ?

C'est à cause de l'irresponsabilité et de la logique tordue de l'Occident. Même aux États-Unis, de nombreux scientifiques et personnalités politiques s'accordent à dire que la crise en Ukraine est le résultat de l'expansion de l'OTAN impulsée par les États-Unis. Nous constatons maintenant que de nombreuses initiatives de la part des gouvernements occidentaux, en particulier des États-Unis, ont eu lieu pour isoler et fragmenter la Russie. L'esprit de la guerre froide est encore dans leur tête. Mais l'époque de la guerre froide est révolue. La Russie n'attendra pas de voir comment l'Occident tente de la détruire.

La Maison Blanche, le Pentagone et le Département d'État suivent-ils la même ligne de conduite convenue, ou devons-nous nous attendre à une autre "fronde des généraux" comme cela s'est produit avec la Syrie ?

Il semble que la Maison Blanche et le Département d'Etat soient d'accord sur la Russie. Le Pentagone est plus prudent, mais suit les ordres de Biden et Blinken. Le ministère de la Défense a récemment annoncé qu'il allait fournir une aide supplémentaire à l'Ukraine. Globalement, nous voyons donc une stratégie unifiée contre la Russie.

La crise ukrainienne vise-t-elle également à neutraliser les aspirations de Berlin à une plus grande indépendance vis-à-vis de Londres et de Washington ? À votre avis, Berlin aurait-il pu chercher la protection de Moscou ces dernières années en poursuivant un programme sur le long terme ?

L'axe Moscou-Berlin-Paris est le pire cauchemar des atlantistes. En effet, le livre de Brooks Adams écrit à la fin du 19e siècle contient la thèse de la nécessité pour l'Amérique d'empêcher une future amitié entre la Chine, la Russie et l'Allemagne au profit de Washington. Les États-Unis craignent l'intégration continentale de l'Eurasie sous quelque forme que ce soit. C'est pourquoi ils utilisent la stratégie du "diviser pour régner". Jusqu'à présent, il n'y a aucun signe que Berlin s'engage dans une politique souveraine et indépendante. Certains ministres font simplement des pas de géant. Nous avons entendu que l'Allemagne ne fournira plus d'armes à l'Ukraine parce qu'elle doit maintenir la Bundeswehr dans un état normal de fonctionnement. C'est une bonne nouvelle, mais elle n'est pas suffisante. D'autre part, la leçon de la Russie sur l'approvisionnement et les prix du gaz aidera les politiciens allemands à bien réfléchir.

L'opération militaire spéciale en Ukraine se déroule-t-elle comme prévu ?

Oui, c'est le cas. Nous procédons étape par étape. Il n'y a pas de termes concrets, seulement des objectifs. Maintenant, la République populaire de Lugansk a été libérée. L'étape suivante sera la République populaire de Donetsk et d'autres régions d'Ukraine. Chaque jour, il y a moins de chances pour la dictature de Zelensky et plus de chances pour les prochaines revendications russes.

Kiev court-il le risque sérieux de se retrouver enclavé et de voir l'étendue de son territoire fortement réduite, même au profit de certains de ses "amis" à la frontière occidentale ?

Les "amis" de la frontière occidentale sont très intéressés par l'intégration de ces parties de l'Ukraine dans leur territoire le plus rapidement possible. Je pense que ce genre d'opportunité se présentera bientôt. Mais la côte revêt également une importance stratégique pour l'Ukraine. Les régions qui produisent la majeure partie du PIB de l'Ukraine (les secteurs industriels du sud-est) sont actuellement sous contrôle russe. Le port d'Odessa sera une bonne récompense après d'autres succès dans la région de Zaporozhie et la région de Nikolaev sous administration russe (très bientôt, espérons-le).

Pouvez-vous nous informer sur les laboratoires biologiques américains (malheureusement) notoires en Ukraine ?

Les dernières nouvelles concernaient le lien entre les citoyens russes disparus en Ukraine depuis 2014 et l'activité de ces laboratoires. Des enquêtes sont en cours.

Parlons économie : le système MIR rend-il la Russie indépendante de SWIFT et à l'abri de son éventuelle exclusion ?

En Russie, nous pouvons utiliser Mastercard et Visa ; il n'y a pas encore de problèmes. Le MIR est plus indépendant car c'est un produit national, mais il est limité à l'étranger. Aujourd'hui, les gouvernements russes négocient pour l'installer dans des pays amis.

À quoi ressemblera la nouvelle monnaie de réserve internationale, sera-t-elle exclusive ou coexistera-t-elle avec le dollar ?

Sur le marché boursier russe, nous constatons que le yuan est plus utile que le dollar américain. La Chine est en train de construire son propre système de transaction. En outre, Pékin et Moscou ont convenu d'organiser une autre monnaie mondiale pour éviter toute dépendance.

Le moment unipolaire américain est-il définitivement terminé ?

Oui, bien sûr. Mais comme pour tout changement global, nous aurons des turbulences pendant un certain temps encore.

Si vous le permettez, j'aimerais conclure par une question naïve : pourquoi les peuples occidentaux sont-ils encore si convaincus que leurs gouvernements sont "bons" ?

Les raisons sont peu nombreuses. Les gouvernements sont issus du peuple et le mythe de la démocratie reste fort. Les élites politiques disposent d'outils d'influence, de l'éducation aux médias en passant par l'appareil répressif. Enfin, ces dernières décennies, on a assisté à un sérieux déclin de la pensée politique indépendante, influencée par le consumérisme.

Shinzo Abe et Olof Palme, des tragédies parallèles

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Shinzo Abe et Olof Palme, des tragédies parallèles

Par Felipe Quintas

Source: https://jornalpurosangue.com/2022/07/10/shinzo-abe-e-olof-palme-tragedias-paralelas/

L'assassinat de Shinzo Abe m'a rappelé celui de l'ancien Premier ministre suédois Olof Palme (1927-1986). Tout comme Abe l'a fait en critiquant Zelensky et en prônant un plus grand dialogue avec la Chine, même s'il avait un bilan plutôt belliqueux à l'encontre de Pékin, Palme a également déplu aux intérêts des détenteurs de la puissance occidentale.

Dans sa dernière interview, accordée à une chaîne de télévision grecque deux jours avant d'être abattu, Palme, en février 1986, interrogé sur la Communauté économique européenne (le prédécesseur de l'Union européenne et qui se préparait déjà à le devenir), a déclaré que la Suède n'avait pas l'intention d'y adhérer et qu'elle était préoccupée par la suppression de l'indépendance nationale et le degré de centralisation de l'entité.

En fait, après l'assassinat de Palme, la Suède a rapidement donné son accord pour rejoindre la Communauté économique européenne et a libéré les banques étrangères pour qu'elles entrent dans le pays, ce qui était interdit depuis le 19e siècle. Le pays s'aligne également de plus en plus au plan international sur le bloc de l'OTAN, affaiblissant la politique étrangère indépendante que Palme avait construite en envoyant des armes au Vietnam contre les États-Unis et en Palestine contre Israël et en rejetant l'embargo économique contre Cuba. L'adhésion de la Suède à l'OTAN aujourd'hui est la conséquence de ce qui a commencé en 1986.

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L'assassinat de Palme a symboliquement marqué la fin de l'ère sociale-démocrate en Suède et le début de sa décadence industrielle, sociale et internationale, qui l'a fait cesser d'être une référence internationale pour devenir finalement insignifiante. Tout porte à croire qu'il n'en sera pas autrement avec le Japon, s'il reste lié à la zone d'influence occidentale. L'assassinat d'Abe, comme celui de Palme, ne visait pas seulement à l'éliminer physiquement, mais à éliminer toute trace d'indépendance vis-à-vis des instances financières et militaires anglo-américaines. Le monde d'aujourd'hui est pourtant bien différent, et les chances de succès de l'empire de l'OTAN s'amenuisent.

L'interview complète se trouve sur le lien suivant: https://www.youtube.com/watch?v=cp64ZTBS0Ps. Palme aborde également des points intéressants qui n'ont certainement pas plu à la finance occidentale, comme la défense de l'énergie nucléaire, la nécessité de l'emploi et du développement économique et la crainte que les nouvelles technologies, si elles sont mal utilisées, n'entraînent une augmentation du chômage et une perte de liberté. Il résume bien les vues d'un vieux social-démocrate, de ceux qui aujourd'hui n'auraient plus leur place dans les hémicycles parlementaires et seraient traités de "dinosaures du jurassique" et de fascistes. 

Note de la rédaction:

En 1986, nous avions émis, dans le numéro 27 de la revue Vouloir (couverture, ci-dessus), un avis qui tranchait, à l'époque, sur les visions d'Olof Palme. On nous avait accusés de "pousser le bouchon trop loin". De faire du "national-gauchisme" (etc.). On ne pouvait pas dire du bien de cette homme politique suédois parce que c'était un "socialiste" dans un pays dit "permissif". C'est dire que nous sommes heureux, aujourd'hui, de lire des conclusions similaires sous la plume d'un camarade brésilien.

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lundi, 11 juillet 2022

Les bellicistes éco-durables

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Les bellicistes éco-durables

par Andrea Zhok 

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/i-bellicisti-eco-sostenibili

Parmi les milliers de choses qui m'échappent dans le cheminement de la pensée des dirigeants occidentaux, il en est une qui concerne le sujet séculaire du réchauffement climatique.

Supposons que la contribution anthropique au réchauffement climatique soit effectivement déterminante (je sais que ce n'est pas facile à prouver, mais c'est une possibilité à envisager).

À la lumière de ce constat, il serait en effet judicieux de réduire la portée mondiale d'un certain nombre de productions et de systèmes de production à fort impact (non seulement en ce qui concerne les gaz à effet de serre, mais en général la pollution atmosphérique qui sévit dans de nombreuses agglomérations urbaines).

Maintenant, si l'urgence première est effectivement d'endiguer ces processus à l'échelle mondiale, ma question est la suivante : mais provoquer une rupture par une guerre mondiale de quelque manière que ce soit, avec une course aux armements associée, est-ce vraiment une voie astucieuse ?

Je veux dire, vous conviendrez que pour obtenir un quelconque résultat mondial, nous avons besoin d'un niveau élevé d'accord mondial sur les stratégies. Sinon, si les quelque 800 millions d'Occidentaux adoptent la stratégie environnementale X et que les 6,5 milliards de non-Occidentaux adoptent la stratégie environnementale non-X, on n'obtiendra pratiquement aucun résultat.

Donc, si je comprends bien, vous nous demandez, à nous Occidentaux, de faire du vélo, d'éteindre les barbecues, de réintroduire ou de développer l'énergie nucléaire, de mettre au rebut les voitures à combustion, etc. etc. alors que dans le même temps, vous nous obligez à nous isoler, en tant qu'Occidentaux, de la majorité de la population de la planète, à entamer une course aux armements avec eux (une industrie proverbialement energivore), à fomenter des conflits directs comme en Ukraine (quelqu'un veut faire le calcul des "émissions nocives" d'une guerre où l'artillerie joue un rôle prépondérant ?), avec pour conséquence le recours d'urgence à toutes les sources d'énergie qui étaient taboues jusqu'à hier matin (du charbon au fracking) ?

En termes plus simples.

Croyez-vous vraiment que le réchauffement climatique d'origine anthropique est l'horizon d'une catastrophe future ? Eh bien, alors nous avons sacrément besoin de concorde internationale et de pactes coordonnés, et vous devez tout faire pour y parvenir.

Si, en revanche, vous cherchez systématiquement les ennuis, provoquez la plus grande puissance nucléaire du monde de quelque manière que ce soit (de Maidan à Kaliningrad), exigez que les conflits ne prennent fin qu'avec la défaite finale de l'un des prétendants, déclarez que la Chine est une menace pour la sécurité internationale et ordonnez à "votre peuple" de rompre tous les liens culturels, économiques et diplomatiques avec les BRICS, eh bien, cher ami, permettez-nous de douter que vous considériez le réchauffement climatique comme la menace que vous dites être.

Alors, on peut bien faire du vélo parce que c'est la santé, mais pour ne savoir ni lire ni écrire, on croira aux stratégies climatiques occidentales quand on verra un comportement cohérent au sommet.

Et un comportement cohérent ne consiste pas à se déguiser en prophètes écologistes pendant que vous alimentez la troisième guerre mondiale.

18:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bellicisme, écologistes, verts | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 10 juillet 2022

Disputes internes au sein de l'OTAN

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Disputes internes au sein de l'OTAN

Par Alexander Markovics

Dans le sillage des opérations militaires russes, deux nouveaux États souhaitent rejoindre l'alliance offensive américaine de l'OTAN : la Suède et la Finlande. La fin de la neutralité déjà bien érodée de ces deux Etats signifierait une menace potentielle pour la Russie venant du nord : Saint-Pétersbourg, la deuxième ville russe, Mourmansk, le port de la mer du Nord, ainsi que des forces navales supplémentaires de l'OTAN dans la région de la mer Baltique, donneraient de sérieux tracas à Moscou. Tous les pays de l'OTAN sont favorables à l'élargissement au nord - mais le deuxième membre le plus puissant de l'Alliance sur le plan militaire, la Turquie dirigée par Recep Tayip Erdogan, oppose son veto à l'élargissement de l'Alliance. Erdogan exige que la Finlande et la Suède cessent de soutenir les groupes kurdes PKK et YPG.

Bien que le PKK figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE, ce groupe terroriste d'obédience avérée à la gauche, qui s'aligne de plus en plus sur la ligne libérale de l'Occident depuis la fin de la Guerre froide, dispose d'un vaste réseau de soutien en Europe, notamment en Allemagne et en Autriche. Pour la Turquie, cela est particulièrement important, car un conflit armé couve depuis des décennies dans l'est du pays avec des partisans du PKK - qui utilisent notamment des pays comme la Finlande et la Suède pour échapper aux poursuites judiciaires d'Ankara. Pour la Turquie, cette demande est un aspect non négociable de sa souveraineté. Son récent veto montre que, depuis la présidence d'Erdogan, elle est prête à faire valoir ses intérêts nationaux, même face à Washington. Ainsi, la Turquie a également refusé de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie. Ce faisant, la Turquie prend non seulement en compte ses intérêts économiques - elle dépend non seulement du gaz russe, mais aussi des céréales et des touristes de Moscou - mais suit également la vieille doctrine d'Atatürk consistant à entretenir de bonnes relations avec la Russie.

Enfin, Ankara se souvient très bien des événements de l'été 2016 : à l'époque, l'Occident avait soutenu un coup d'État du mouvement Gülen (un ancien partenaire d'Erdogan) contre son allié fidèle, la Turquie. Peu après, des provocations de militaires pro-occidentaux à l'encontre de la Russie ont culminé avec la destruction d'un avion russe. Une guerre entre la Turquie et la Russie - et donc une guerre mondiale - était alors imminente, qui n'a pu être évitée que grâce à la médiation courageuse des cercles eurasiens de Russie et du Parti de la Patrie en Turquie.  

L'attitude de l'Occident dans ce conflit au sein de l'OTAN reste ambivalente : en particulier dans la lutte contre l'État islamique - également créature de l'Occident - Washington a misé sur un soutien aux associations kurdes armées et à l'État kurde "Rojava", créé grâce au soutien occidental. Cette entité, créée dans le cadre de la guerre en Syrie, viole encore aujourd'hui la souveraineté de la Syrie et sert l'Occident en privant l'État du Levant de ressources précieuses - pétrole, coton et nourriture. Du point de vue occidental, les combattants kurdes ne semblent pas encore avoir fait leur devoir. La Turquie est également active dans le nord de la Syrie et n'y joue pas un rôle glorieux, notamment en occupant la ville d'Afrin. Les préoccupations sécuritaires de la Turquie vis-à-vis des milices kurdes au service de l'Occident peuvent se justifier, mais pas l'occupation de certaines parties du pays voisin. L'offensive récemment annoncée par la Turquie contre les Kurdes dans le nord de la Syrie est un casse-tête pour Washington et dépend du bon vouloir de la Russie, qui y détient la maîtrise de l'air.

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Le président croate Zoran Milanovic s'oppose également à l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, ce qui le place en porte-à-faux par rapport au gouvernement croate - le journal Deutsche Stimme a rapporté sa position critique sur les mesures Corona. Milanovic veut bloquer l'élargissement au nord jusqu'à ce que les Croates obtiennent une position plus forte dans la loi électorale bosniaque. Il contribue ainsi à déstabiliser davantage l'État bosniaque sous protectorat de l'UE/OTAN, dont la pérennité est de plus en plus mise en doute, y compris par les Serbes.

La revue de presse de CD - 10 juillet 2022

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La revue de presse de CD

10 juillet 2022

EN VEDETTE

Technopolice : L’escroquerie du citoyennisme numérique

La Quadrature du net (QDN), association « pour un Internet libre, décentralisé et
émancipateur
» (tendance « RGPD »), était à Calais le 21 juin, Roubaix le 22 et Lille le 24, avec sa « Caravane de la Technopolice », afin d’alerter les citoyens sur les technologies de surveillance de masse dans l’espace public, et de lancer contre celles-ci une plainte collective : « Partout sur le territoire français, la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières. » Ladite « Quadrature » - pourtant un working space d’ingénieurs, de juristes et d’experts – révèle ainsi qu’elle ne sait, ni ce qu’est la police ; ni ce qu’est la technopolice. Mais qu’attendre de gens qui ne voient même pas l’ineptie du jeu de mots qui leur sert d’enseigne. La « quadrature du cercle » qu’ils essaient de détourner par humour machinal étant le type même du problème irrésoluble. Quoi que prétendent la QDN et ses experts, l’« Internet libre » et le « numérique inclusif » ne seront jamais qu’un oxymore et un pléonasme. Examen d’une escroquerie en association citoyenne.

Piecesetmaindoeuvre.com

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/technopolice_...

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ASIE

Ouzbékistan et Karakalpakstan : une tentative de révolution de couleur venue d’Occident?

L’Ouzbékistan, un pays relativement petit coincé entre le Turkménistan enclavé au sud et le Kazakhstan au nord, subit une refonte de l’État et connait une vague de protestations [sanglantes] que certains analystes qualifient d’« ingérence étrangère » dans ce qu’on appelle le Karakalpakstan.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/07/04/revolution-de-coule...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Revue de presse RT (Russia Today) du 26 juin au 2 juillet 2022

Au programme de notre exercice hebdomadaire de contre information, essentiellement la guerre froide entre l’OTAN, la Russie et la Chine qui se réchauffe de semaines en semaines.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-26-ju...

ÉCONOMIE

Embargo sur le pétrole russe : l’UE se tire-t-elle une balle dans le pied ?

Souhaitant encore accentuer la pression sur Moscou, l’Union européenne a adopté le 30 mai dernier un embargo sur le pétrole russe. Si cette décision aura certes un coût économique pour la Russie, Vladimir Poutine peut néanmoins espérer s’en tirer grâce au prix très élevé du baril et en trouvant de nouveaux acheteurs. Pour l’UE, qui connaît déjà une forte inflation, l’addition risque en revanche d’être salée, surtout si les profits des géants du pétrole demeurent aussi intouchables. En parallèle, la nécessité de trouver des fournisseurs de substitution devrait encore renforcer le pouvoir de Washington sur le Vieux continent, malgré le coût environnemental catastrophique des hydrocarbures de schiste.

Leventseleve.fr

https://lvsl.fr/embargo-sur-le-petrole-russe-lue-se-tire-...

L'économie du futur devrait avoir trois objectifs principaux

Si nous parlons d'économie, alors c'est de l'avenir du post-capitalisme qu'il s'agit. Et le "post-capitalisme" est un mot clé autour duquel, me semble-t-il, il serait utile de développer un débat public, spécialisé, institutionnel. Il y a trois signes, trois symptômes, à mon avis, qui indiquent que le post-capitalisme est déjà en marche, que les tendances fortes que nous observons ne sont plus le capitalisme mais ce qui vient après.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/05/l...

ÉTATS-UNIS

Pendant que la FED détruit les emplois et les salaires, les PDG profitent de l’inflation

La Fed s’est lancée dans une politique anti-inflationniste destinée à détruire les emplois et à maintenir les salaires à un bas niveau. Mais un nouveau rapport montre à quel point les PDG profitent exorbitamment des hausses de prix.

Les-crises.fr

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FRANCE

Macron, le kéké président

On raconte que lorsque le 19 juin au soir, il a appris les résultats des élections législatives qui le privaient d’une majorité parlementaire, Emmanuel Macron aurait dit : « on rentre dans le bizarre ». Si cette anecdote est vraie, elle en dit long sur qui est aujourd’hui à la tête de l’État français. Dont nous avons eu confirmation avec la nomination du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, lequel témoigne de la véritable infirmité politique de Macron. Il est complètement étranger dans sa pratique à ce que préconisait Richelieu, « la politique c’est de rendre possible ce qui est nécessaire ».

Vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/07/macron-le-keke-president/

GÉOPOLITIQUE

L'Inde, la Russie et l'Iran font des affaires par le biais du corridor INSTC alors que New Delhi continue d'échapper à la pression américaine

Essais de transport de marchandises russes depuis Astrakhan vers un port du sud de l'Iran jusqu'à leur destination au port Jawaharlal Nehru de Mumbai. L'Autorité portuaire Jawaharlal Nehru à Mumbai (JNPA), qui fait partie du Corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), marque les premiers pas de l'Inde, qui rejoint l'axe émergent Russie-Iran-Inde.

euro-synergies.hautetfort.com

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IMMIGRATION

Immigration dans l’UE en 2021 : plus de demandes d’asile, moins d’expulsions

Eurostat, le service de statistique de l’Union européenne, vient de publier les premiers chiffres de l’immigration issue de pays tiers dans l’Union européenne en 2021. Bien que partielles, les informations disponibles font ressortir que, si la crise sanitaire semble derrière nous, la crise migratoire ne cesse de s’amplifier. Plus inquiétant encore, alors que le nombre de franchissements clandestins des frontières extérieures de l’UE a fortement augmenté, les refus d’entrée sur le territoire de l’UE et les expulsions ne font que baisser depuis 2010.

polemia.com

https://www.polemia.com/immigration-dans-lue-en-2021-plus...

ISLAMISME

Les dollars du Qatar : une arme de corruption massive

C’est le vénérable quotidien anglais « The Times » qui a fait cette révélation le mois dernier. Le Prince Charles, héritier du trône britannique, a accepté un don de 3 millions d’euros entre 2011 et 2015 de la part de l’ancien Premier Ministre qatari Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani (HBJ). Cet argent a été offert en trois versements d’1 million d’euros de la main à la main et sous la forme de billets de 500 euros. La banque privée Coutts a enregistré les dépôts sur les comptes du fonds humanitaire du Prince Charles (« The Prince of Wales’ Charitable Fund »).

Laselectiondujour.com

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LECTURE

Philip K. Dick et les pré-personnes

Philip K. Dick (1928-1982) est l'un des grands écrivains de science-fiction du 20ème siècle. Ses récits ont servi de base à un certain nombre d'adaptations cinématographiques interprétées de manière plus ou moins indépendante, notamment Blade Runner, Total Recall, The Man in the High Castle et Adjustment Bureau. *

euro-synergies.hautetfort.com

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MONDIALISME/TOTALITARISME

Cercles et clubs d’influence, un nouveau fichier croisé

Quelles sont les influences réelles du Siècle, du groupe de Bilderberg, du World Economic Forum (WEF), de l’European Council on Foreign Relations (ECFR), du Cercle de l’Oratoire, de la French-American Foundation (FAF) qui parraine les Young Leaders ? Entre cachotteries des uns et fantasmes des autres, les réponses peuvent varier. Mais l’interpénétration de ces mondes, dont nous avons déjà parlé, est intéressante à observer.

Ojim.fr

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MOYEN-ORIENT

Faiblesse chronique d'Israël

Le 21 juin 2022, le Premier ministre israélien Naftali Bennett et son adjoint, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, ont annoncé leur décision de dissoudre la Knesset (parlement) et d'organiser des élections générales anticipées. Selon l'accord, Lapid prendrait le poste de premier ministre intérimaire et Bennett deviendrait le premier ministre alternatif en charge du dossier iranien. Israël a connu de terribles troubles politiques ces dernières années, et que les nouvelles élections seront les cinquièmes en trois ans et demi.

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OTAN

L'OTAN et la déstabilisation de l'Asie

Dans son nouveau concept stratégique dévoilé cette semaine, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) reconnaît ouvertement que la puissance et l'influence mondiale croissantes de la Chine remettent en cause l'alliance et que le rapprochement de Pékin avec Moscou va à l'encontre des intérêts occidentaux. Les puissances rivales devraient toujours être maintenues en état de faiblesse et de soumission.

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L'OTAN et la déstabilisation du monde

J'ai jeté un rapide coup d'œil au "nouveau concept stratégique" de l'OTAN issu de la récente réunion de Madrid. On y lit : "La Fédération de Russie a violé les normes et les principes qui ont contribué à un ordre de sécurité européen stable et prévisible [...] Nos concurrents testent notre résilience (un terme très cher aux élites atlantistes) et cherchent à exploiter l'ouverture, l'interconnexion et la numérisation de nos nations. Ils s'ingèrent dans nos processus démocratiques et institutionnels [...] mènent des activités malveillantes dans le cyberespace et l'espace, promeuvent des campagnes de désinformation, instrumentalisent les migrations, manipulent les approvisionnements énergétiques et emploient la coercition économique. Ces acteurs sont également à l'avant-garde d'un effort délibéré pour saper les normes et les institutions multilatérales et promouvoir des modèles autoritaires de gouvernance". Traduction anti mondialiste.

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RÉFLEXIONS

La relation entre la technologie et la religion

De nombreux laïcs et non-croyants de toutes sortes ont tendance à considérer la religion et la science comme fondamentalement incompatibles. Cette incompatibilité est également imaginée pour s’étendre à la relation entre la religion et la technologie, puisque la technologie est un produit de la science et que la science ne peut pas aller de l’avant sans la technologie, surtout aujourd’hui. Ainsi, bon nombre d’athées s’émerveillent avec incrédulité du nombre d’ingénieurs qui sont également des créationnistes et du nombre de personnes dans les industries de haute technologie qui affichent de grandes motivations religieuses.

lesakerfrancophone.fr

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RUSSIE

Les 10 mystères de la guerre d’Ukraine

  1. Pourquoi l’armée russe a t-elle attaqué le 24 février 2022 ?
  2.  Pourquoi les Russes attaquent-ils à 1 contre 2 ?
  3. Pourquoi les Russes ont-ils lancé l’assaut contre Kiev et Kharkov ?
  4. Que s’est-il passé à Tchernobyl ?
  5. Que s’est-il passé à Energodar ?
  6. Quid des laboratoires biologiques US ?
  7. Où sont passés les 50 officiers français de Marioupol + autres officiers de l’OTAN) ?
  8. Que s’est-il passé à Boutcha ?
  9. Que s’est-il passé à Kramatorsk ?
  10. L’île aux serpents

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Lissitchansk, ou le sentiment pro-russe libéré

Avec la conquête éclair de Lissitchansk par les troupes combinées de la Fédération de Russie et de la République populaire de Lugansk (RPL), officialisée le 2 juillet, une page de la guerre dans le Donbass s’achève. La première des deux républiques auto-proclamées du Donbass est à présent entièrement « libérée », pour reprendre le terme qu’emploient les pro-Russes. Le chef de la RPL, Leonid Pasechnik, a d’ailleurs fait une déclaration solennelle ce 3 juillet. Le dernier village de la région encore sous contrôle ukranien, Bilogorovka - célèbre pour la tentative de franchissement de l’armée russe qui s’est terminée en échec fracassant en mai dernier, avec la perte d’un bataillon entier – a été pris le 3 juillet.

Francesoir.fr

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

« 95.000 morts du Covid ? Comment l’INSEE surestime la hausse de mortalité » par Pierre Chaillot

Le 19 mai 2022, l’INSEE a publié une étude consacrée à l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur la mortalité de mars 2020 à décembre 2021. Nous avions déjà répondu point par point au précédent bilan démographique, lui aussi très alarmiste, publié le 19 janvier 2021. Plus d’un an après, l’INSEE choisit de nouveau les éléments de comparaisons qui surestiment le plus possible la mortalité. Ce faisant, l’institut se met au service de la communication gouvernementale, manquant à son devoir de neutralité et d’objectivité.

Qg.media/blog/laurent-mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/95-000-morts-du-...

Le Covid-19 provient d’un laboratoire américain, selon le président de la commission du Lancet

Jeffrey Sachs, qui préside la commission Covid-19 de la prestigieuse revue médicale, a affirmé que le virus mortel n’était pas issu de la nature. Selon Jeffrey Sachs, économiste et auteur de renommée mondiale, le Covid-19 n’est pas issu de la nature, mais plutôt d’un rejet accidentel « des laboratoires américains de biotechnologie ». Il s’exprimait lors d’une conférence organisée par le groupe de réflexion GATE Center, en Espagne, à la mi-juin.

Lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/07/06/le-covid-19-provien...

UNION EUROPÉENNE

Fin de la bureaucratie de la décarbonation aux États-Unis, mais non dans l’UE

La Cour suprême des États-Unis met fin à la bureaucratie qui entend contrôler la vie des Américains. Il serait urgent de protéger la vie des citoyens européens contre la bureaucratie inutile et liberticide de Bruxelles-Strasbourg.

Revueconflits.com

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samedi, 09 juillet 2022

G7: le prochain coup qu'on se tire dans le pied - Le prix plafond du G7 pour le pétrole russe

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G7: le prochain coup qu'on se tire dans le pied

Auteur : U.K. 

Source: https://zurzeit.at/index.php/der-naechste-schuss-ins-eigene-knie/

Le prix plafond du G7 pour le pétrole russe

Le sommet du G7 qui s'est achevé mardi au château d'Ellmau, en Haute-Bavière, a donné naissance à une nouvelle idée pour mettre à genoux les recettes d'exportation de la Russie - pour de vrai ! Le G7, ou "Groupe des Sept", est un groupe informel de chefs de gouvernement qui se considèrent comme les "pays les plus industrialisés du monde". Il est piquant de constater que la Chine, de loin la deuxième puissance économique mondiale, n'en fait pas partie, pas plus que l'Inde, sixième sur la liste selon les dernières données de la Banque mondiale. En revanche, l'Italie, championne de la dette, peut y participer, de même que le Canada, qui occupe la neuvième place dans ce classement, mais qui est un fidèle acolyte des États-Unis.

Il n'a pas échappé aux sept chefs de gouvernement réunis dans la pittoresque station de montagne, qui ont d'ailleurs dû être protégés par 7.000 (je dis bien: 7.000 !) policiers, que malgré tous les blocages économiques de l'Occident contre la Russie, les revenus de Poutine provenant de la vente de pétrole, de gaz et de charbon sont plus importants que jamais. En effet, grâce aux sanctions, les prix mondiaux des matières premières énergétiques ont atteint des sommets historiques, comme chacun d'entre nous le constate en faisant le plein d'essence ou au plus tard lors de la prochaine facture de chauffage.

Et au lieu de vendre à l'Europe, la Russie vend de plus en plus les quantités restantes à la Chine, à l'Inde ou à des clients en Afrique. A des pays qui n'ont jamais été consultés sur les sanctions et qui ne les soutiennent pas non plus. La Russie rend ces accords attrayants en proposant des rabais de 20 à 25% sur le prix actuel du marché mondial. Mais Gazprom, Lukoil & Co. peuvent les accorder généreusement, car même avec cela, le produit de la vente est encore plus élevé qu'avant la guerre d'Ukraine.

Pour remédier à cette situation, le château d'Ellmau a imaginé un véritable coup de génie: un prix plafond pour le pétrole russe, fixé par l'acheteur. Remarquez, un prix maximum que l'Allemagne ou l'Autriche, par exemple, seraient prêtes à payer par baril de pétrole ou par mètre cube de gaz. Dans le cas contraire, ils n'accepteraient plus de pétrole en provenance de l'empire de Poutine. C'est à peu près aussi logique que si je disais dans une auberge que je ne paierais pas plus de 4 euros pour une escalope et 2 euros pour un demi. Si l'aubergiste n'accepte pas, je reste affamé et assoiffé en signe de protestation - en ces temps difficiles, tout le monde doit faire des sacrifices.

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Les politiciens dans leur bulle - on ne peut plus l'appeler autrement - veulent tout au plus accorder à la Russie un prix qui se situe juste au-dessus des coûts de production russes. Dans ce cas, selon leurs rêves naïfs, l'énergie dont l'Europe a tant besoin continuerait d'affluer, mais la Russie n'en tirerait plus de bénéfices massifs. Dans le cas du pétrole, cette règle serait contrôlée par des menaces de sanctions contre les assureurs maritimes qui assurent des cargaisons de pétroliers "trop chères", et dans le cas du gaz, on cesserait tout simplement de puiser du gaz dans le gazoduc si le prix ne convenait pas.

Croire qu'en Russie, on accepterait ce genre de choses relève d'un manque total d'ouverture d'esprit et d'une méconnaissance totale des marchés des matières premières. Pour le pétrole et le charbon, les flux commerciaux sont depuis longtemps en train de passer de l'Occident à l'Asie. Et pour le gaz, la Russie développe actuellement de manière intensive les capacités des terminaux de GNL à Sakhaline et à Vladivostok, d'où toute l'Asie peut être approvisionnée. En outre, le gazoduc Power of Siberia vers la Chine fonctionne désormais à plein régime et un deuxième tube est en cours de construction.

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En mai, la Russie est devenue pour la première fois le premier fournisseur de pétrole brut de la Chine, avec 2 millions de barils par jour, supplantant l'Arabie saoudite, qui était jusqu'à présent son principal fournisseur, soit une augmentation de 55% par rapport à l'année précédente. Une grande partie des livraisons passe par l'East Siberia Pacific Ocean Pipeline, en dehors de toute influence occidentale. Même la menace de l'assurance est désormais une épée émoussée : la compagnie d'État Russian National Reinsurance Company offre désormais une couverture suffisante pour tous les navires marchands de la Sovcomflot russe, et les compagnies d'assurance chinoises, encore plus puissantes, assurent désormais les navires battant pavillon de pays tiers s'ils transportent des cargaisons russes. Les prestations ne sont certes pas tout à fait au même niveau que celles des compagnies occidentales, mais cela suffit amplement aux clients d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Cette nouvelle idée de sanction devrait donc s'avérer être une balle dans le pied. Il est peu probable que Poutine se plie au diktat des prix occidentaux. D'abord parce que cela n'en vaut pas la peine sur le plan commercial, ensuite pour des raisons de politique de puissance. En effet, compte tenu de la situation actuelle sur le marché mondial, la Russie peut désormais supporter sans problème une année de suspension des livraisons en Europe. Mais nous, nous ne pouvons pas le faire.

De la soumission des Européens à Biden et aux présidents démocrates

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De la soumission des Européens à Biden et aux présidents démocrates

Nicolas Bonnal

Biden, si gâteux et impopulaire qu’il soit chez lui, peut exiger ce qu’il veut de ses sujets européens ; même Obama n’osait pas – n’osa pas – aller si loin ; il est vrai que cette soumission est suicidaire et risque d’être génocidaire, et par là limitée dans le temps et dans l’espace : par haine rabique de la Russie et soumission social-démocrate aux intérêts ricains en Europe, on peut benoitement demander à tout un continent de crever.

On verra. Impossible n’est pas européen, par les temps qui courent.

Il y a quelques années j’avais publié sur fr.sputniknews.com un texte de rappel repris par Médiapart : Trotsky soulignait la soumission des Européens aux yankees.

« Contrairement à ses disciples archéo-crétins ou néocons, Léon Trotsky est souvent irréprochable sur le terrain de l’analyse: voyez ce qu’il dit de Léon Blum dans son journal! Sur l’actuelle soumission de l’Europe, on peut lire ces lignes prononcées en juillet 1924:

« Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. C’est ce à quoi il tend. Il assignera aux financiers et aux industriels européens des secteurs déterminés du marché. Il réglera leur activité. En un mot, il veut réduire l’Europe capitaliste à la portion congrue… »

Trotsky confirmait une balkanisation de l’Europe voulue par les USA :

« Déjà, dans les thèses pour le 3e congrès de l’I. C., nous écrivions que l’Europe est balkanisée. Cette balkanisation se poursuit maintenant. »

Trotsky soulignait aussi le risible «mot d’ordre d’émancipation » si caractéristique de l’invraisemblable cruauté américaine (Tocqueville ou Beaumont en parlaient déjà : pour liquider les Indiens ou exploiter les noirs, faites donner les juristes !) :

« L’histoire favorise le capital américain: pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation. En Europe, les États-Unis demandent l’application de la politique des “portes ouvertes”… Mais, par suite des conditions spéciales où se trouvent les États-Unis, leur politique revêt une apparence de pacifisme, parfois même de facteur d’émancipation. »

Puis j’ajoutais :

« Trotsky affirme que le meilleur allié des Etasuniens dans cette infecte inféodation des Européens n’est jamais la droite, quelque couards et stupides que puissent être ses politiciens! Non, le meilleur allié du ploutocrate américain, c’est la gauche, c’est la social-démocratie. Et c’est le Révolutionnaire du siècle passé qui l’écrit :

« Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. Que fait en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l’Europe ? Ils s’éduquent et s’efforcent d’éduquer les masses ouvrières dans la religion de l’américanisme; autrement dit, ils font de l’américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique. »

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Il faut reconnaître que ce rappel, si juste qu’il soit, doit être nuancé : les Européens ont méprisé Bush (c’était encore autorisé) puis craché sur Trump, qui ne leur avait fait aucun mal ; et ils divinisent Biden, qui ne demandent que leur mort – ainsi il est vrai (Davos-City oblige) que la mort des USA. Biden incarne à la perfection le complexe décrit jadis par le libertarien Rothbard : welfare state et warfare state. Un Etat incompétent, dépensier, chaotique, méphitique, interventionniste, tentaculaire et démentiel est la marque aujourd’hui de l’Amérique démocrate comme de son atroce ersatz de colonie européenne : l’Europe n’est pas le petit cap de l’Asie de Valéry, mais bien celui de l’Amérique qui peut en faire l’usage ordurier qu’elle désire. Les partis socialistes et les droites post-souverainistes (le « centre » façon Juppé-Macron-Bayrou)  iront jusqu’au bout dans cette vilénie qui tourne à l’infamie. Aux Gamelin de Xavier Moreau  succèdent les Ganelon.

Les prochaines élections US devraient consacrer (sauf truquage informatique béni par Zuckerberg et les médias) un triomphe républicain ; les républicains sont moins populaires en Europe catho-centriste-socialo que les démocrates mais on ne sera pas sortis de l’auberge. Ce qui nous sauvera c’est une volonté de vivre pas une volonté de suivre un maître (une élite hostile au sens strict) qui extermine froidement depuis 1917 la civilisation européenne.

Sources :

Bibliographie Léon Trotsky- Discours sur les perspectives de l’évolution mondiale (Marxists. Org)

https://blogs.mediapart.fr/danyves/blog/220117/comment-trotsky-explique-la-soumission-europeenne-aux-usa

 

vendredi, 08 juillet 2022

Crise militaire, énergétique et alimentaire

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Crise militaire, énergétique et alimentaire

Par Daniele Perra

Source: https://www.eurasia-rivista.com/crisi-militare-energetica-e-alimentare/

Début juin, le Center for Strategic and International Studies ("think tank" très proche du Pentagone et de l'industrie américaine de l'armement dont il est copieusement financé) a publié un article (intitulé "The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war") qui décrit bien un certain changement de paradigme dans l'approche nord-américaine du conflit en Europe de l'Est. Il semble désormais tout à fait possible que l'Ukraine ne regagne pas son territoire à l'est, qu'elle ne reçoive pas les niveaux d'aide dont elle a besoin pour se reconstruire rapidement, qu'elle soit confrontée à des menaces permanentes de la Russie à l'est qui limiteront sa capacité à recréer une zone industrialisée, et qu'elle soit confrontée à des problèmes majeurs en termes de commerce maritime.

En sachant pertinemment que très peu de personnes au sein de l'administration américaine étaient convaincues de la possibilité réelle d'une "victoire totale" de l'Ukraine dans ce conflit (l'objectif a toujours été de le prolonger jusqu'au bout, de "se battre jusqu'au dernier Ukrainien", comme l'a souligné Franco Cardini), l'article montre néanmoins un net changement en termes de rhétorique officielle si l'on considère qu'il déclare également que seule une "infime partie" des attaques des Russes sur le sol ukrainien peut être formellement définie comme des crimes de guerre.

En fait, des décennies d'élucubrations (dans de nombreux cas, elles étaient une fin en soi) sur la soi-disant "guerre hybride" (également produites en Russie même, pensez à la "doctrine Gerasimov") ont obscurci l'esprit des "stratèges" et des "analystes" occidentaux qui n'ont pas été préparés à une nouvelle guerre conventionnelle menée par l'utilisation coordonnée (et à grande échelle) de moyens militaires, politiques et économiques. Et dans laquelle le terrorisme informationnel et la manipulation psycho-cognitive ont principalement touché le camp occidental non directement belligérant, où les médias ont sciemment choisi d'exploiter la "tragédie" en la séparant de ses causes, afin d'en inverser la responsabilité dans l'espace et le temps.

En particulier, passant outre les analyses extemporanées qui, dès la fin du mois de février, montraient la Russie prise au piège et la stratégie américaine gagnante sur toute la ligne, peu d'entre eux ont immédiatement pris conscience du niveau global du conflit: c'est-à-dire des profonds changements que l'affrontement entraînait rapidement dans la structure économique, financière et géopolitique mondiale existante et de la crise tout aussi profonde dans laquelle il plongeait (et plonge encore) l'Occident (surtout sa composante européenne) sur le plan économique et militaire.

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C'est précisément l'Europe qui, au lieu de réagir de manière hystérique, aurait dû conserver la capacité nécessaire d'analyse politico-militaire des événements, afin de limiter immédiatement les dégâts et de freiner un conflit dont la prolongation accroît de jour en jour les effets dévastateurs sur la sécurité et l'économie du continent. En effet, pour paraphraser Carl Schmitt, elle s'inspire de la principale puissance anti-européenne de l'histoire contemporaine: les Etats-Unis d'Amérique. Un tel conflit, quelle qu'en soit l'issue, exige une refonte totale (ou plutôt une restructuration) des forces militaires et des armées des différentes nations européennes, qui ont été réduites de moitié à la fin de la guerre froide et regroupées au sein de l'alliance inégale que l'on appelle l'OTAN: un instrument qui (pour Washington) a eu le "mérite" de transformer la possible menace soviétique de représailles nucléaires contre les États-Unis en la certitude inévitable d'une guerre de dévastation nucléaire et conventionnelle en Europe.

Ce discours, cependant, nécessite d'abord une analyse des événements de la guerre d'Ukraine de ces derniers mois. La pénétration initiale des forces russes le long des frontières nord et est de l'ancienne république soviétique avait créé un front de plus de 1500 km (très long par rapport au nombre de troupes initialement déployées par Moscou, environ 150.000 plus 50.000 soldats des républiques séparatistes). Ce chiffre a été réduit de moitié après le retrait russe des régions de Kiev, Cernihiv et Sumy et la concentration consécutive des forces dans le Donbass (dont la "libération" reste l'objectif déclaré) et dans les régions de Kherson, Mikolayv, Melitopol et Zaporizhzhia. L'Ukraine, pour sa part, a pu déployer 250.000 hommes entre les forces régulières, la Garde nationale et les milices incorporées à l'intérieur du pays (tristement célèbres pour les crimes de guerre commis au cours des huit années du précédent conflit) [2]. Ils ont été rejoints par environ 7000 mercenaires étrangers (principalement des mercenaires français, polonais, géorgiens, canadiens et américains, pour la plupart bien entraînés et revenant d'autres théâtres de guerre). Selon des sources militaires russes, 2000 de ces "combattants internationaux" sont tombés au combat, tandis que 2000 autres ont abandonné le front, se plaignant de la violence excessive des combats [3].

Or, il convient de préciser d'emblée qu'en termes de nombre et de moyens employés, ce conflit (malgré les limites que Moscou s'est imposées en matière de contrôle de l'espace aérien et l'utilisation, pour la plupart, de véhicules obsolètes) n'est comparable ni aux guerres des Balkans (à l'exception des 78 jours de bombardements de l'OTAN sur la Serbie) ni aux guerres occidentales en Irak et en Afghanistan, ni à l'agression contre la Libye. Entre mars et avril 2003, la "coalition des volontaires", par exemple, a affronté une armée irakienne en déroute après plus d'une décennie de régime de sanctions. Et ces guerres peuvent être classées dans le cadre d'"affrontements asymétriques" dans lesquels la plupart des opérations militaires sont de nature anti-insurrectionnelle (y compris les grandes campagnes telles que Falluja en Irak, où 15.000 Anglo-Américains ont réussi avec beaucoup de difficultés, et très probablement grâce à l'utilisation d'armes au phosphore, à venir à bout de 4000 insurgés).

Le 17 juin, le ministère de la Défense à Kiev a admis que l'Ukraine perdrait environ 50 % de ses capacités militaires totales (le pourcentage est probablement plus élevé). À peu près au même moment, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis son assistant David Arakhamia, déclarent respectivement que les pertes ukrainiennes sont de 100 puis de 1000 par jour.

Il est très difficile de savoir si ces chiffres sont réels ou le résultat de la propagande et du besoin pressant de nouvelles aides occidentales. Cependant, ils mettent en évidence le fait qu'un tel volume de pertes (comme nous avons déjà essayé de le démontrer dans l'article précédent Guerre démographique et économique) est en tout cas insoutenable pour Kiev à long terme. Surtout si l'on tient compte du fait que certaines divisions de l'armée ukrainienne, laissées sans ordres et sans soutien logistique dans la zone (hostile) de Severodonetsk, auraient subi des pertes s'élevant à 90 % de leurs effectifs.

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Les services de renseignement britanniques et nord-américains parlent de plus de 15.000 victimes dans le camp russe (plus ou moins l'équivalent de dix ans de guerre en Afghanistan dans les années 1980). Kiev affirme avoir neutralisé 33.600 soldats ennemis. Le volume réel des pertes des deux côtés ne peut être établi avec certitude [4]. Comme l'a déclaré l'analyste Gianandrea Gaiani, même si les pertes russes étaient de moitié (7500), cela resterait un nombre élevé selon les normes occidentales actuelles (et non selon un modèle de guerre conventionnel). En effet, il faut savoir que les principales armées européennes (France, Allemagne et Italie), réduites en nombre mais à fort contenu technologique, disposent en moyenne d'environ 80.000 hommes et d'un nombre limité de véhicules blindés et d'avions. En outre, l'armée italienne a un âge moyen de 39,8 ans parmi les volontaires en service permanent, dont plus de 57% ont plus de 40 ans [5]. Dans l'éventualité d'un conflit conventionnel dans lequel elles devraient faire tourner des troupes sur la ligne de front, aucune de ces armées ne serait capable de déployer plus de 15.000 hommes à la fois dans la bataille avec une résilience limitée à quelques semaines en cas de taux de pertes élevé et d'utilisation intensive des munitions. En particulier, aucune armée européenne ne semble préparée à un conflit mené principalement dans la dimension terrestre, décisive lorsque l'enjeu est la recherche (comme dans le cas russe) d'un espace vital (ou espace de sécurité) refusé dans sa totalité (physiquement et virtuellement) par l'Occident. C'est pourquoi le "blocus" de Kaliningrad, même s'il est étudié stratégiquement comme un instrument de pression dans les négociations, s'avère assez risqué, surtout à la lumière du non-respect des accords de transit entre l'enclave et le reste du territoire russe élaborés par Moscou et Bruxelles au début des années 2000.

Cela devrait expliquer la réticence mal dissimulée de nombreux gouvernements européens à déclarer ouvertement le montant et les caractéristiques de l'aide militaire envoyée à l'Ukraine (peut-être plus limitée qu'on ne le pense), alors que, au contraire, le ministère américain de la Défense a choisi de publier en détail la valeur et la quantité de chaque article spécifique envoyé. Le site informatique du gouvernement nord-américain indique que, depuis le 24 février, les États-Unis ont fourni 5,6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine (8,6 "investis" au total depuis 2014). Ces fournitures comprennent : 1400 systèmes de défense antiaérienne Stinger, 6500 missiles antichars Javelin, 126 obusiers M777, des drones tactiques Puma, 20 hélicoptères Mi-17 (dont 16 étaient en possession de l'armée de l'air afghane), 7000 armes légères et 50 millions de munitions, plus de 700 munitions détournées [6].

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Toutefois, en partie en raison du changement de paradigme susmentionné, il a été décidé de ne pas envoyer d'"armes offensives" telles que les drones Grey Eagle en raison du risque (très élevé) que leur technologie sophistiquée tombe entre les mains des Russes.

Si les données militaires ne sourient pas à l'Europe, les données économiques sont dramatiques. Plus précisément, le problème de l'approvisionnement en énergie (avec des prix en constante augmentation) entraînera une crise économique structurelle dont il sera très difficile de sortir, étant donné que les tentatives désespérées de diversification n'auront aucun impact à court terme. L'idée même de pouvoir compter immédiatement sur le GNL nord-américain, à l'heure où Gazprom coupe ses approvisionnements en réponse au régime de sanctions, semble avoir été tuée dans l'œuf après qu'un mystérieux accident (pour le plus grand plaisir du marché intérieur américain) a mis hors service le terminal GNL de Freeport au Texas (photo), d'où partent les méthaniers qui acheminent le gaz liquéfié vers l'Europe [7].

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Le régime de sanctions pratiquement auto-imposé par l'UE a également sapé le "Green Deal" et la transition supposée vers une économie à émissions nulles d'ici 2050 [8]. Une telle approche nécessite des ressources et des investissements considérables pour développer de nouvelles technologies et procéder à une véritable restructuration énergétique. Des ressources qui, à l'heure actuelle, ne sont plus disponibles, car le coût de plus en plus élevé de l'énergie réduit considérablement la compétitivité des économies européennes à l'échelle mondiale. Le Green Deal inclut inévitablement le développement d'infrastructures pour le stockage et le transport des énergies renouvelables. En outre, les matériaux utilisés pour la production de technologies liées aux énergies renouvelables (panneaux solaires, batteries de stockage, véhicules électriques) sont fabriqués à partir de métaux rares (cobalt, nickel, manganèse, lithium) que l'UE importe et pour lesquels la Russie détient d'importantes parts de marché avec la capacité relative d'influencer leur développement. Moscou est le deuxième plus grand producteur de cobalt et le troisième plus grand producteur de nickel au monde. Le premier producteur européen de manganèse est l'Ukraine (huitième au monde), bien que cette production soit concentrée dans le Donbass, désormais perdu. Enfin, la Chine contrôle 46 % de la production mondiale de lithium. En outre, l'utilisation du GNL nord-américain (plus cher pour le consommateur final) et produit par fracturation hydraulique, ainsi que le temps nécessaire à la construction de nouveaux terminaux et la consommation considérable d'énergie pour le processus de transformation, sont également "écologiquement hostiles". 

Dans ce contexte, bien que Bruxelles tente de parler d'une seule voix, les intérêts de chaque pays restent différents, tout comme les sources d'énergie respectives. L'Allemagne et l'Italie sont très dépendantes du gaz ; la France s'appuie fortement sur l'énergie nucléaire ; les petits pays comme la Grèce, Chypre et Malte dépendent du pétrole.

40% des importations européennes de gaz proviennent de Russie, 18% de Norvège, 11% d'Algérie et 4,6% du Qatar. 30 % des combustibles fossiles proviennent de Russie [9]. Le remplacement des approvisionnements énergétiques russes n'est concevable qu'à long terme et, à court terme, le prix élevé des ressources pourrait entraîner des problèmes économiques et sociaux, même pour les pays qui n'importent pas directement de Moscou.

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La soi-disant "crise du blé" mérite également quelques considérations finales. À cet égard, il convient de réaffirmer que le blocus ukrainien du blé ne représente pas un problème irrémédiable au niveau mondial. Selon les données de la FAO, le blé ukrainien représente 3,2% de la production mondiale.  En 2021, l'Ukraine était le huitième producteur mondial avec 25 millions de tonnes par an. Le premier producteur mondial est la Chine (134 millions), suivie de l'Inde (108) et de la Russie (86, premier exportateur mondial). Il convient de noter que l'UE dans son ensemble serait le deuxième producteur mondial avec 127 millions de tonnes. Cette crise n'affecterait donc théoriquement pas du tout l'Europe.

Les augmentations de prix (avant le conflit) ne sont pas proportionnelles à la pénurie de matières premières, mais sont le résultat d'une attente future, le produit de contrats dits "dérivés". Des parties qui n'ont rien à voir avec le blé (en dehors du circuit de production), utilisent en fait les titres dérivés à des fins de simple spéculation (par exemple, ils les achètent à 30 et les revendent à 40). Une pratique qui, jusqu'aux années 1990, était interdite sur ce type de marchandise par l'Organisation mondiale du commerce. Cependant, la libéralisation totale du secteur qui a suivi a permis l'utilisation de ces instruments de spéculation financière. Comme l'a déclaré le professeur Alessandro Volpi : "Le marché des céréales, comme le marché de l'énergie, vit sur une attente de tendances, avec des paris réels qui déterminent le prix. S'il y a un conflit, si chaque jour on nous rappelle que le blé ukrainien est bloqué, si de nouvelles restrictions de production sont annoncées, les paris seront à la hausse et les prix auront tendance à augmenter" [10].

La crise alimentaire est donc déconnectée du déroulement du conflit. En 2021, 44 pays souffraient déjà de pénuries alimentaires (33 en Afrique et 11 en Asie) [11]. La hausse des prix de l'énergie, des carburants et des céréales et la spéculation qui y est associée n'ont fait qu'aggraver une situation déjà problématique, qui conduira plus de 440 millions de personnes à souffrir de la faim dans les mois à venir, avec pour corollaire des migrations incontrôlées et la possible réouverture du "front" des OGM en Europe et dans le monde (ce n'est pas une coïncidence si les multinationales qui produisent des semences génétiquement modifiées sont les mêmes qui produisent des herbicides à base de glyphosate).

Ajoutez à cela le fait qu'un éventuel accord entre la Russie et la Turquie sur le déminage des ports ukrainiens (malgré les craintes de Kiev) et sur le transit des navires marchands en mer Noire coupera du "jeu alimentaire" les forces qui pensaient pouvoir l'utiliser comme une arme de pression humanitaire contre Moscou.

NOTES

[1] A. H. Cordesman, The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war, www.csis.org.

[2] Voir le rapport de l'OSCE intitulé War crimes of the armed forces and security forces of Ukraine : torture and inhuman treatment, www.osce.org. Elle déclare : "L'ampleur de l'utilisation de la torture et le fait que cela soit fait systématiquement prouvent que la torture est une stratégie intentionnelle desdites institutions, autorisée par leurs dirigeants". Ces institutions, précise le rapport, sont précisément les forces de sécurité ukrainiennes, la Garde nationale et ses milices associées. Le rapport précise également que le droit européen ne justifie en aucun cas la torture et ne prévoit aucune exception, même en cas de confrontation armée ou de menace pour la sécurité nationale.

[3] G. Gaiani, Premières indications (amères) de la guerre en Ukraine, www.analisidifesa.it.

[4] Le 9 juin, Moscou a déclaré avoir abattu 193 avions ukrainiens, 130 hélicoptères et plus de 1 000 drones. Le 19 juin, Kiev a affirmé avoir abattu 216 avions, 180 hélicoptères et 594 drones russes. Indépendamment des chiffres gonflés, il est néanmoins évident que dans le contexte de l'utilisation de systèmes anti-aériens S-300 et S-400 à longue portée et de systèmes anti-aériens portables dans des champs de bataille survolés à basse altitude par des hélicoptères, le nombre de pertes d'avions peut encore être élevé.

[5] Premières indications (amères) de la guerre en Ukraine, ibid.

[6] Voir la coopération des États-Unis avec l'Ukraine en matière de sécurité, www.state.gov.

[7] M. Bottarelli, L'utopie di chi spera nel GNL di USA, Africa e Israele, www.ilsussidiario.net.

[8] I. Dimitrova, L'UE et son secteur énergétique après l'Ukraine, www.eurasia-rivista.com.

[9] Ibid.

[10] Voir Crise du blé, ce n'est que de la spéculation, www.collettiva.it.

[11] Voir FAO : Record de production céréalière mondiale en 2021, www.askanews.it.

Géopolitique de la mer Baltique

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Géopolitique de la mer Baltique

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/geopolitics-baltic-sea?fbclid=IwAR19IaHuEhZ1yoxfwXeLVLeYtmA5iCn2VhZcQDyfqP-UnoD0RGEsC3kMm24

Les développements dans le domaine de la sécurité dans la région de la mer Baltique montrent une forte tendance à la régionalisation de la sécurité européenne.

En décembre 2007, le Conseil européen a publié les conclusions de sa présidence, invitant la Commission européenne à présenter une stratégie européenne pour la région de la mer Baltique au plus tard en juin 2009. Jusqu'alors, le Parlement européen n'avait demandé qu'une stratégie visant à résoudre les problèmes environnementaux urgents de la mer Baltique. La Commission a présenté sa communication sur la stratégie de l'UE pour la région de la mer Baltique (EUSBSR) le 10 juin 2009, accompagnée d'un plan d'action détaillé. Ils ont été approuvés par le Conseil européen en octobre 2009 et la stratégie de l'UE pour la région de la mer Baltique est ainsi devenue la première stratégie macro-régionale de l'UE.

En 2012, la Commission a défini trois grands objectifs pour la stratégie: "Sauver la mer", "Connecter la région" et "Accroître la prospérité". En outre, la Commission a suggéré de définir des indicateurs et des objectifs mesurables pour chaque objectif. Pour refléter ces changements, le plan d'action a été mis à jour en 2013 en fonction des objectifs de la stratégie Europe 2020.

Après une vaste consultation des États membres, le plan d'action a été mis à jour en 2015. Grâce à cette mise à jour, la stratégie est devenue plus rationnelle et s'est concentrée sur trois objectifs principaux. En 2017, le plan d'action a été révisé avec quelques mises à jour et corrections techniques, un chapitre actualisé sur le transport en politique, un nouveau point sur l'éducation en politique et une section dans le chapitre sur la gestion décrivant la procédure de changement des coordinateurs thématiques.

La version actuelle du Plan d'action est entrée en vigueur en 2021. Le plan d'action révisé est plus ciblé et tient compte des nouveaux défis mondiaux, du nouveau cadre stratégique de l'UE et du cadre financier pluriannuel 2021-2027, ainsi que des défis de la stratégie. Le plan d'action révisé contient également des références pour "intégrer" la Stratégie dans les politiques et les programmes de financement de l'UE.

La zone couverte par la Stratégie est principalement le bassin de la mer Baltique, y compris les zones intérieures. Elle compte environ 85 millions d'habitants, dont 8 États membres de l'UE (Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Lituanie, Pologne, Suède) ainsi que la Russie.

Huit des neuf pays bordant la mer Baltique sont membres de l'Union européenne, et les nouvelles possibilités de meilleure coordination ont assuré un niveau de vie plus élevé aux citoyens de ces États membres. Cependant, même avec une bonne communication et une bonne coopération internationale et interrégionale, les nouveaux avantages de l'adhésion à l'UE n'ont pas été pleinement réalisés, et les problèmes de la région n'ont pas encore été résolus. La région de la mer Baltique (RMB) est très diverse en termes d'économie, de nature et de culture.

Les États membres partagent de nombreuses ressources communes et sont interdépendants. Cela signifie que les mesures prises dans un domaine peuvent rapidement entraîner des résultats dans d'autres domaines ou affecter la région dans son ensemble.

La politique "Énergie" de l'UE dans la région de la mer Baltique, coordonnée par le BEMIP, la Lituanie et la Lettonie, vise à garantir une énergie compétitive, fiable et durable dans la région de la mer Baltique.

La coopération régionale dans le secteur de l'énergie repose sur le plan d'interconnexion des marchés énergétiques de la Baltique (BEMIP), qui couvre les infrastructures énergétiques, les marchés du gaz et de l'électricité, la production d'énergie, la sécurité de l'approvisionnement énergétique, l'efficacité énergétique et les sources d'énergie renouvelables. Dans le domaine des marchés de l'électricité et du gaz, l'accent est mis sur la création d'un marché régional de l'énergie ouvert, concurrentiel et pleinement intégré dans la région de la mer Baltique.

Dans le secteur de l'énergie, la Lituanie est chargée de développer l'efficacité énergétique et les sources d'énergie renouvelables afin d'atteindre les objectifs stratégiques de l'UE dans ce domaine (en coordination avec la Lettonie).

Une initiative est actuellement en cours pour créer une plateforme sur l'efficacité énergétique afin de promouvoir la coopération transfrontalière entre les États de la mer Baltique pour atteindre les objectifs de l'UE en matière d'efficacité énergétique.

Lors de l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie, il convient de prêter attention à trois "points".

Premièrement, le fait que le champ d'application de la Stratégie ait été établi par le Conseil européen a influencé la manière dont la discussion a été menée dans cette région. Le texte du document se concentre sur la résolution des problèmes environnementaux, notamment ceux liés à la navigation. La conclusion du Conseil appelle à une séparation effective des sphères internes et externes de la politique. Cette disposition contredit l'expérience déjà acquise dans la résolution des problèmes les plus urgents de la mer Baltique, y compris les problèmes environnementaux, ainsi que les questions de navigation de nature transnationale et transfrontalière, incluant ainsi par définition les États non membres de l'UE.

Deuxièmement, les différences qui concernent la gestion semblent être importantes. La Commission européenne a proposé une stratégie qui devrait coordonner les éléments existants, ainsi que surveiller et examiner attentivement les réalisations, les besoins et les défis, visant à maintenir la dynamique du plan d'action en conséquence. Dans la résolution, le Parlement a appelé à une solution très différente : en partie par sa proposition d'organiser des sommets annuels des États de la mer Baltique avant la réunion d'été du Conseil européen et de développer les organisations régionales au sein et en dehors du système de l'UE.

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La dernière conclusion importante concernait le processus de travail visant à améliorer la stratégie. Le processus de consultations publiques, qui s'est déroulé d'août 2008 à février 2009, a été conçu non seulement pour améliorer la Stratégie, mais aussi pour faciliter le processus de son approbation. Les consultations ont impliqué des États, des régions, un certain nombre d'organisations gouvernementales non gouvernementales et internationales, ainsi que des citoyens individuels. Au cours des différentes réunions, la Stratégie a pu mettre en évidence les positions fondamentales partagées par une grande majorité des participants :

    - La nécessité absolue d'une stratégie pour la région de la mer Baltique,
    - La nécessité d'une approche intégrée pour obtenir des résultats,
    - Le rôle important de la Commission européenne dans le développement de la Stratégie,
    - La concentration sur des projets spécifiques pour obtenir des résultats réels,
    - L'absence du besoin de créer de nouvelles institutions, étant donné la présence d'un nombre important d'organisations existantes,
    - Le désir d'aller au-delà des déclarations vides et de travailler avec les pays leaders avec des objectifs spécifiques et des délais clairement définis.

Il convient de noter le rôle de l'étude de l'expérience de l'OTAN dans la région de la mer Baltique. C'est qu'avec la fin de la bipolarité de la Guerre froide, le système de sécurité européen est de plus en plus fragmenté selon des lignes régionales, reflétant souvent des fractures historiques et des modèles traditionnels de coopération et de conflit. Pendant la guerre froide, les membres de l'OTAN tels que la Norvège et la Turquie partageaient une préoccupation commune en matière de sécurité nationale - la menace soviétique perçue. Quelles que soient les différences de situation géostratégique, cela leur posait un problème commun, qui a servi de base à la coopération dans le domaine de la sécurité au sein de l'Alliance. Avec la fin de la guerre froide et la disparition de l'Union soviétique, les intérêts de sécurité nationale de la Norvège et de la Turquie se sont concentrés sur leurs problèmes régionaux spécifiques, qui sont d'ailleurs très différents. Dans toute l'Europe, la régionalisation de l'agenda de la sécurité est évidente.

En Europe du Sud-Est, la rivalité traditionnelle des "Balkans" a refait surface, ainsi que de nouveaux problèmes de construction d'États et de nations. C'est ce qui donne aux relations internationales dans cette région troublée un caractère particulier - et très sanglant.

Les développements dans le domaine de la sécurité dans la région de la mer Baltique montrent la même tendance : le désir de régionalisation de la sécurité européenne. Les États de la région de la mer Baltique partagent des préoccupations communes en matière de sécurité régionale, qui découlent de différents modèles de coopération dans la région. En ce sens, ils font partie du "complexe de sécurité" régional.

Les principales menaces pour la biodiversité de la mer Baltique sont les suivantes.

L'eutrophisation. Elle a entraîné une augmentation du nombre d'algues planctoniques, une augmentation de la fréquence des proliférations d'algues toxiques et une diminution des niveaux d'oxygène dans les eaux profondes de la mer Baltique.

Pêche. La pêche d'espèces de poissons clés telles que le cabillaud, le hareng, le saumon et l'anguille n'est actuellement pas viable en raison de la surexploitation et de la détérioration des conditions de reproduction. Les prises accessoires de mammifères marins, d'oiseaux de mer et d'espèces de poissons non ciblées sont trop élevées.

Pollution par des substances nocives et des hydrocarbures. Les polluants organiques causent des problèmes de santé et de reproduction pour les mammifères et les oiseaux marins.

Introduction d'espèces non indigènes. Des changements dans la structure et les composants de l'écosystème sont causés par les espèces introduites. L'introduction intentionnelle, l'encrassement et les eaux de ballast sont trois voies importantes par lesquelles les organismes pénètrent dans la mer Baltique. Les connexions fluviales avec les eaux saumâtres de la mer Noire et de la mer Caspienne augmentent le risque d'introduction à partir de ces zones.

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C'est ainsi que le programme de surveillance de la Baltique (BPM) a été mis en place. Les objectifs de la surveillance coopérative de l'environnement marin de la mer Baltique (COMBINE) sont d'identifier et de quantifier les effets des rejets/activités anthropiques dans la mer Baltique dans le contexte des changements naturels du système, et d'identifier et de quantifier les changements de l'environnement par des actions réglementaires. Le programme comprend des mesures hydrographiques, l'impact des apports anthropiques de nutriments sur le biote marin, les niveaux de polluants dans les organismes individuels et l'impact des polluants sur la structure des communautés.

Le programme de surveillance de la Baltique, qui fait partie de COMBINE, est mis en œuvre par la Commission d'Helsinki. Le programme de surveillance constitue une bonne base pour se faire une idée générale des conditions environnementales de la mer Baltique et des moyens de les améliorer. En outre, des accords bilatéraux ont été signés concernant la surveillance environnementale de certaines parties de la mer Baltique, comme le golfe de Botnie entre la Finlande et la Suède et le Sound entre le Danemark et la Suède. Le Danemark, la Norvège et la Suède coopèrent dans le Kattegat et le Skagerrak. Ces programmes offrent une certaine compensation temporaire à l'absence de programmes de surveillance dans les zones marines protégées (ZMP) elles-mêmes.

Bien entendu, la région de Kaliningrad et la Russie dans son ensemble constituent désormais à la fois un défi et une menace lointaine pour les pays de l'UE ayant accès à la Baltique. Les actions inadéquates de la Lituanie ont déjà conduit à un nouveau foyer de tension. D'autres provocations sont également possibles. En réponse, la Russie pourrait prendre des mesures susceptibles de saper la stratégie baltique de l'UE, ce qui pourrait rendre les pays baltes et Bruxelles plus prudents.