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jeudi, 08 juin 2023

Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

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Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

par Timur Fomenko

SOURCES DE L'ARTICLE : https://nexusnewsfeed.com/article/geopolitics/the-g7-is-an-outdated-tool-of-the-us-neo-empire/ & https://www.cese-m.eu/cesem/2023/05/il-g7-e-uno-strumento-obsoleto-del-neo-impero-americano/

Washington a coopté à la fois les gagnants et les perdants de la Seconde Guerre mondiale pour défendre la domination occidentale dans le monde.

Le sommet des nations du G7 s'est tenu à Hiroshima, au Japon, le week-end dernier.

Le choix d'Hiroshima est significatif pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Hiroshima est connue dans le monde entier comme la ville que les États-Unis ont bombardée, avec Nagasaki, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bombardement qui a conduit à la capitulation de l'Empire du Japon et à la transformation de ce pays en un État client des Américains.

Deuxièmement, conformément au double effort d'endiguement américain contre la Chine et la Russie, le Japon s'efforce de se remilitariser. Par conséquent, bien que le Japon préside le G7 cette année, l'événement a été une approbation des objectifs géopolitiques centrés sur les États-Unis et impliquant les deux pays.

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Mais que dire du G7 lui-même ?

Fondé en 1975 en tant qu'organisation de l'époque de la guerre froide et intégrant brièvement les aspirations de l'Occident à l'égard de la Russie post-soviétique, le groupe prétend représenter les pays industriels les plus avancés du monde, mais n'importe qui pourrait dire qu'il s'agit aujourd'hui d'une catégorie obsolète. Des pays comme la Chine et l'Inde, dont les économies sont plus importantes que celles de la plupart des membres du G7, ne font pas partie du groupe. Le caractère et l'agenda du G7 sont plutôt idéologiques, l'objectif étant de préserver à tout prix une vision du monde dominée par l'Occident.

Il ne faut pas perdre de vue que le G7 est un regroupement effectif d'anciens empires qui régnaient autrefois sans partage sur le monde et qui sont aujourd'hui tenus sous l'aile protectrice des États-Unis qui en ont fait leurs vassaux. Étonnamment, les trois puissances de l'Axe de la Seconde Guerre mondiale, vaincues par les Alliés, font partie de ce groupe.

Bien que les régimes fascistes respectifs de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon aient été détruits à juste titre, après la guerre, ces pays ont tous été reconstruits en tant qu'États clients des États-Unis et leurs intérêts respectifs ont été placés entre les mains de Washington.

De même, les empires alliés sortis victorieux de la guerre, notamment la France, la Grande-Bretagne et son domaine impérial, avec le Canada, ont découvert que la guerre avait gravement épuisé leurs ressources et leur puissance nationale au point qu'ils ne pouvaient plus continuer à se positionner sur l'échiquier international comme les superpuissances mondiales qu'ils avaient été. Ils ont donc passé le relais aux États-Unis et s'appuient depuis sur Washington pour garantir leurs intérêts dans le monde.

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Quoi qu'il en soit, tous ces pays occupaient des positions privilégiées découlant de leurs époques impériales respectives. Ayant colonisé la majeure partie du globe et le Japon ayant occupé militairement une grande partie de l'Asie, ces pays s'étaient énormément enrichis. La fabuleuse richesse de la Grande-Bretagne, par exemple, est directement liée à l'exploitation de l'Afrique et de l'Inde.

Les empires coloniaux avaient un caractère strictement commercial, l'idéologie servant à justifier l'agression, tout en soutenant leurs intérêts économiques par une immense puissance militaire. Cela a donné à ces pays le privilège qui a constitué la distinction entre le Nord et le Sud.

Incapables de maintenir leurs empires, que ce soit par épuisement ou par défaite, ces pays ont cherché et cherchent à maintenir les privilèges économiques injustes qu'ils ont obtenus au cours de leurs périodes impériales respectives en se soumettant aux États-Unis, un "néo-empire", héritier de l'ordre international qu'ils ont créé.

Ainsi, le G7, l'agrégation de tous ces pays en un seul groupement idéologique, n'est pas un hasard. Leur objectif respectif est de maintenir leurs privilèges économiques et de tenter de supprimer les changements dans l'ordre international qui menacent leur position, représentée dans ce cas par la montée du Sud et de la Chine.

Dans cette note, le G7 dirigé par les États-Unis accepte d'essayer d'empêcher la Chine de progresser dans les technologies de pointe. Il veut également empêcher d'autres pays d'adhérer au modèle de développement proposé par Pékin et maintenir l'écart de richesse fondamental entre le Nord et le Sud de la planète.

Le G7 veut être le seul groupe autorisé à imposer des sanctions et des embargos massifs à d'autres pays, puis à dénoncer la défense des intérêts de la Chine comme une "coercition économique".

Ils veulent également s'assurer que ni la Chine ni la Russie ne puissent remettre en cause la domination militaire historique de l'Occident.

Les États-Unis ont en effet coopté les vainqueurs et les perdants de la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de l'URSS) au sein d'un même groupe et l'ont utilisé pour assurer la continuité du monde dans lequel ils ont été investis d'un rôle de chef de file.

Cependant, un fait indéniable est que le monde évolue dans un sens qui n'est pas favorable au G7. Ils n'ont plus ce degré de domination et leur part du PIB mondial ne fera que diminuer. Alors que les économies des pays BRICS continuent de croître et que la multipolarité émerge, il est peu probable que leur petit club exclusif soit en mesure d'essayer de dicter les flux de l'économie mondiale.

Ce petit club veut rester riche tout en empêchant les autres de s'enrichir.

Mais cela ne fonctionnera pas.

jeudi, 01 juin 2023

L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine

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L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine

Oleg Ladogin

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/defensa/40781-2023-05-25-18-06-03

Début mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé un long voyage autour du monde. Le premier pays qu'il a visité a été la Finlande, puis il s'est rendu aux Pays-Bas; Volodymyr Zelensky a également participé au sommet des pays nordiques, dans le but de "discuter de la situation de la guerre d'agression russe en Ukraine, du soutien apporté à l'Ukraine par les pays du Nord, des relations de l'Ukraine avec l'UE et l'OTAN".

S'exprimant en ligne lors du sommet de Copenhague sur la démocratie, Volodymyr Zelensky a critiqué les pays européens qui hésitent à autoriser l'Ukraine à rejoindre l'Union européenne, et a également appelé les pays de l'OTAN à prendre une décision positive sur l'adhésion de l'Ukraine dès le sommet de l'alliance qui se tiendra en juillet à Vilnius. Il convient de noter que le Seimas lituanien a même adopté une résolution spéciale sur l'invitation de l'Ukraine à adhérer à l'OTAN.

Auparavant, le Washington Post avait écrit que les 31 membres de l'OTAN s'accordaient à dire que, malgré le soutien apporté à Kiev, l'OTAN n'inviterait pas officiellement l'Ukraine à adhérer à l'Alliance lors de ce sommet. L'Allemagne et la Hongrie s'opposent ouvertement à l'admission de l'Ukraine au sein de l'OTAN à l'heure actuelle.

Du 13 au 15 mai, Volodymyr Zelensky a réussi à se rendre en Italie, en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, où il a principalement tenté d'obtenir des armes supplémentaires pour l'Ukraine, bien que la fourniture de ces armes ait été annoncée à l'avance. Le dirigeant ukrainien a lui-même promu l'idée de la création d'une "coalition aérienne" par les Européens pour transférer des avions de combat modernes à l'Ukraine et former des pilotes ukrainiens.

Par ailleurs, on ne peut passer sous silence la rencontre du président ukrainien avec le pape François au Vatican, qui lui a offert un rameau d'olivier. Cependant, Volodymyr Zelenskyy n'a pas hésité à dire dans une interview à la télévision italienne que "avec tout le respect dû à Sa Sainteté, nous n'avons pas besoin de médiateurs, nous avons besoin d'une paix juste" basée sur la "formule de paix" ukrainienne, ce qui signifie qu'aucun compromis avec la Russie ne sera fait.

Le 19 mai, le président ukrainien a participé au sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite, où il n'a manifestement pas obtenu le même que effet politique que le retour de la Syrie au sein de la Ligue et que la présence de son président Bachar al-Assad à ce sommet. Volodymyr Zelensky n'a pas été en mesure d'apporter un soutien matériel à l'Ukraine à l'issue de cette réunion. Le lendemain, il est arrivé au sommet du G7 au Japon.

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Une large discussion sur la situation en Ukraine a eu lieu à Hiroshima, avec la participation de pays invités et non membres du G7 tels que l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et quelques autres. En marge du sommet, Volodymyr Zelenskyy a rencontré personnellement le président américain Joe Biden et a discuté de diverses questions urgentes.

Le principal résultat obtenu par l'Ukraine est que le président américain a déclaré à ses alliés qu'il n'interdirait pas aux pilotes ukrainiens de s'entraîner à piloter des F-16 américains. Les responsables américains se sont engagés à déterminer dans les mois à venir quel pays transférera des avions de combat à l'Ukraine et en quelle quantité.

Il est évident que l'objectif initial du voyage mondial de Volodymyr Zelensky était d'obtenir des garanties de sécurité après la fin du conflit, et l'Ukraine comptait sur la perspective d'adhérer à l'OTAN. Or, personne en Europe, à l'exception des pays baltes et de la Pologne, n'est disposé à être directement responsable de la sécurité de l'Ukraine en vertu de l'article 5 du traité de l'OTAN.

Il est caractéristique qu'après la rencontre des présidents ukrainien et américain au sommet du G7, le communiqué de la Maison Blanche ne dise pas un mot sur la possibilité d'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Toutefois, la version ukrainienne des résultats de la réunion contient les propos de Vladimir Zelensky sur l'importance d'obtenir des garanties de sécurité pour l'Ukraine avant d'adhérer à l'alliance nord-atlantique.

En ce sens, les visites du président ukrainien dans les principales capitales européennes et le sommet du G7 apparaissent comme un échec. La rhétorique de ses partenaires s'est réduite à la seule question de la fourniture d'une assistance militaire, l'Ukraine n'ayant reçu aucune garantie de sécurité.

Dans le même temps, les journalistes occidentaux ont tourmenté le président ukrainien en lui posant des questions sur la contre-offensive annoncée pour le printemps. Volodymyr Zelensky est bien conscient que le plus le niveau du soutien militaire occidental à l'Ukraine sera élevé, plus les performances de la contre-offensive seront tangibles.

En réponse à une question similaire posée par des journalistes, le président ukrainien a répondu : "Il y a un risque que le soutien diminue si les actions offensives ne sont pas couronnées de succès. Mais il me semble que ce n'est pas une idée générale. Ils n'ont pas été très actifs pendant toute la période de soutien à l'Ukraine".

Dans une interview accordée à la BBC, Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine avait besoin de plus de temps pour lancer cette contre-offensive tant attendue, parce que son armée attend la livraison d'une aide militaire sibstantielle, promise par l'Occident. Parallèlement, en avril, le général Christopher Cavoli, chef du Commandement européen (Eurocom) des États-Unis et commandant suprême des forces armées alliées en Europe pour le compte de l'OTAN, a déclaré que l'Ukraine avait reçu "plus de 98 %" des véhicules de combat demandés.

Commentant la déclaration du président ukrainien le 9 mai, le chef du département d'État américain Anthony Blinken a de nouveau insisté sur le fait que toutes les armes demandées par l'Ukraine avaient été livrées, sans mentionner, bien sûr, les chars américains Abrams. Joe Biden, répondant aux questions des journalistes lors du sommet du G7, a déclaré : "Nous et nos alliés de l'OTAN savons combien de brigades ukrainiennes sont entraînées, nous connaissons le niveau de cet entraînement et nous supposons que l'offensive ukrainienne a des chances de réussir".

À en juger par ces propos, les États-Unis envoient l'Ukraine dans une contre-offensive, indépendamment du désir et de la volonté de la partie ukrainienne. La chef de la mission ukrainienne auprès de l'OTAN, Natalya Galibarenko, a même dû tempérer les passions: "Nous disons maintenant à nos partenaires internationaux: soyez patients, ne nous poussez pas trop fort. Il est maintenant plus important de réfléchir à ce qui peut être fait d'autre pour que cette contre-offensive soit couronnée de succès".

Le 16 mai, France24 écrivait que les capitales occidentales espéraient une contre-offensive dans l'espoir que l'Ukraine puisse aller de l'avant et forcer la Russie à s'asseoir à la table des négociations selon les conditions de Kiev, afin d'ouvrir la voie à la fin du conflit. Publié sur le site de la Maison Blanche, le communiqué conjoint en 15 points des pays du G7 indique clairement que le processus de négociation visant à résoudre le conflit russo-ukrainien est condamné dès le départ s'il va à l'encontre des intérêts de l'Occident.

Par conséquent, la visite de Li Hui, le représentant spécial du gouvernement chinois pour le règlement du conflit ukrainien, à Kiev le 17 mai, n'a eu aucune implication pratique. L'Occident ne laisse pas le choix à l'Ukraine, il l'oblige même à battre sa coulpe face à l'armée russe, car les garanties et les perspectives de sécurité pour l'Ukraine seront déterminées uniquement par les résultats de sa contre-offensive.

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Les pays occidentaux sont clairement accablés par ce conflit; ils ne peuvent pas maintenir longtemps le niveau actuel d'intensité des hostilités. Les États-Unis veulent se concentrer sur la confrontation avec la Chine, et la "vieille Europe" veut juguler la crise économique, qui a été exacerbée par les sanctions énergétiques contre la Russie.

Le 18 mai, le Financial Times a publié un article indiquant que les États-Unis considèrent les cinq prochains mois comme décisifs pour l'issue du conflit et comme "la dernière véritable chance pour l'Ukraine de faire la différence sur le terrain". Le même jour, Politico écrivait que la question du gel du conflit en Ukraine dans le cadre du "scénario coréen" avait été discutée à la Maison Blanche par manque de fonds. Un conflit gelé est tout à fait bénéfique pour les États-Unis, car il peut être dégelé à un moment inopportun pour la Russie.

Ces publications montrent que malgré les appels fanfarons de Volodymir Zelensky sur la nécessité de vaincre la Russie sur le champ de bataille, sous prétexte qu'elle veut détruire non seulement l'Ukraine mais aussi l'Europe, l'Occident est bien conscient qu'il est impossible de vaincre une puissance nucléaire avec des armes conventionnelles.

Seul l'Occident compte sur une contre-offensive ukrainienne si réussie qu'elle conduirait à la déstabilisation de la société russe même après le gel du conflit. Le Wall Street Journal a écrit en mars, citant ses sources, que Washington et les capitales européennes s'attendent à ce que la contre-offensive ukrainienne "fasse un trou" dans la défense de la Russie. En théorie, cela donnerait aux forces de Kiev un tel avantage sur le champ de bataille que la Russie serait contrainte d'entamer des pourparlers de paix dans lesquels le Kremlin céderait au moins le territoire qu'il a acquis depuis le début de l'Opération militaire spéciale. Les autorités russes pourraient alors être confrontées à la colère de leur propre population.

En janvier de cette année, le conseiller du chef du cabinet du président ukrainien, Mikhail Podolyak, a exprimé à peu près le même scénario selon lequel l'Ukraine souhaite mettre fin au conflit, dès que certains succès de l'armée ukrainienne démoraliseraient la Russie et provoqueraient là-bas des protestations sociales.

Dans une interview accordée en mai à la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle, Mikhaïl Podolyak, développant son idée, a déclaré qu'il était nécessaire de provoquer une guerre civile en Russie et de stimuler le séparatisme dans les régions. Sinon, après tout accord de paix, l'esprit impérial de la Russie ne changera pas et elle continuera à menacer ses voisins.

Ici, inutile de compter sur la mémoire des Ukrainiens qui ont refusé de mettre en œuvre les accords de Minsk, tout cela a été littéralement effacé par la propagande. Selon le conseiller du président ukrainien, la Russie est venue pour tuer tous les Ukrainiens et ainsi détruire l'Ukraine.

Il semblerait que ce mensonge soit trop évident, car dès le premier jour de l'Opération militaire spéciale, le secrétaire de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a expliqué que Moscou était prêt à négocier avec Kiev, sur la base des problèmes de sécurité de notre pays exprimés par le président russe Vladimir Poutine. Personne ne propose de négociations le jour où les hostilités commencent s'il veut vraiment détruire l'ennemi, mais cela ne rentre pas dans le cadre de la propagande ukrainienne.

Dans ses messages de propagande, Mikhail Podolyak justifie auprès des Européens l'objectif qui est de provoquer l'effondrement de la Russie. Il s'étonne publiquement de la vénération de la culture russe par certains Européens, avec l'engouement pour de grands écrivains tels Dostoïevski et Tchekhov, affirmant que cette haute littérature n'est qu'une couverture pour camoufler la nature agressive de la Russie. En d'autres termes, il appelle à l'effacement de la contribution russe à la civilisation européenne et à l'effacement du code culturel russe.

Plus encore, dans un degré de russophobie fanatique, le chef du département du renseignement du ministère ukrainien de la défense, Kirill Boudanov, est intervenu dans une interview avec Yahoo News, justifiant le terrorisme et le meurtre de Daria Douguina, en disant: "nous avons tué et nous continuerons à tuer des Russes partout dans le monde jusqu'à la victoire complète de l'Ukraine". Le Times britannique publie sans hésiter un article intitulé "L'Ukraine a tué des propagandistes russes, a admis le chef des services de renseignement".

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Les faits relatifs au non-respect par l'Ukraine de la Convention de Genève sur les non-combattants sont connus depuis longtemps, mais la justification d'actes terroristes contre des civils aurait dû provoquer une condamnation substantielle de la part de l'"Occident civilisé", ce qui n'a pas été le cas.

Inconsciemment, l'Occident lui-même ouvre une "fenêtre béante" aux activités terroristes des radicaux de droite et de gauche qui, par exemple, ont opéré en Europe après la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'effondrement et le pillage de l'URSS, lorsqu'un boom de la consommation a pris forme à l'Ouest. Aujourd'hui, l'Europe est loin d'être prospère et encourage involontairement l'esprit du terrorisme, ce qui signifie que l'histoire peut se répéter.

Pour résumer les objectifs et les messages de l'Occident collectif, il semble que les Russes qui ne sont pas sur les fronts ouverts par l'Opération militaire spéciale devront faire preuve de la même force morale et émotionnelle que leurs combattants dans les tranchées, car la campagne d'information des opérations psychologiques destructrices qui accompagnera la contre-offensive ukrainienne devrait être très forte, tout cela dans le but de déstabiliser la société russe. N'oubliez donc pas que la Russie se bat aujourd'hui pour son avenir.

 

jeudi, 25 mai 2023

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre

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La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre

Par Marcelo Ramirez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-encuentro-del-g7-ha-avanzado-significativamente-hacia-el-desastre-por-marcelo-ramirez/

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre avec l'approbation d'une nouvelle proposition visant à donner à Zelensky des avions américains F16.

Les F16 sont des avions de quatrième génération que les États-Unis fabriquent depuis des décennies et vendent à leurs alliés. Ils sont coûteux et représentent un bond en avant dans les capacités de Kiev à attaquer la Russie.

Il est étrange que cette option, maintes fois rejetée par les États-Unis, soit aujourd'hui présentée comme une alternative susceptible de changer le cours de la guerre. Après le rôle d'avant et d'après du Javelin, du Switch Blade, du Himars et des chars Leopard II, c'est enfin au tour du F16, la dernière étape avant le F35.

Les F16 nécessitent un long entraînement pour les pilotes sélectionnés, ce qui signifie du temps, des ressources et, surtout, de donner un préavis pour les Russes. Les spécialistes militaires préviennent qu'en réalité, ces avions seront des proies faciles pour les systèmes antiaériens russes avancés, dont le S400, qui peuvent les "voir" et les abattre avant qu'ils ne puissent agir.

De plus, le F16 est conçu pour un théâtre d'opérations où il existe des bases opérationnelles, des pistes d'atterrissage et des chaînes logistiques de maintenance adéquates. L'Ukraine ne dispose pas de ces infrastructures, qui ont été pulvérisées par la Russie il y a plusieurs années.

Les possibilités sont réduites à des opérations à partir de bases polonaises ou voisines, ce qui serait une situation très risquée, contre laquelle Moscou a sérieusement mis en garde. Poutine est poussé dans ses derniers retranchements avec des armes plus offensives et plus dangereuses qui sont produites en dehors de la zone de conflit. Jusqu'à présent, la Russie s'est contentée de créer un système de destruction des équipements et des hommes qui les utilisent.

Les actions russes consistent à inviter les forces ukrainiennes au combat dans des situations complexes, poussées par la nécessité de présenter de bonnes nouvelles selon les besoins de la propagande occidentale.

La chute de Bakhmut, Artemovsk pour les Russes, a exacerbé la situation. Après des mois de propagande où les Ukrainiens eux-mêmes soulignaient l'importance stratégique de cette ville et d'envoi inconsidéré d'armes et d'hommes se fixant la tâche impossible de résister aux musiciens de Wagner, la défaite imminente a rendu la chose plus explicite.

Finalement, ce qui était prévisible, mais non moins acceptable pour les dirigeants occidentaux, se produisit.

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La seule réponse possible serait la négociation en acceptant non seulement les territoires conquis par la Russie, mais en mettant sur la table les exigences de Poutine, un retour aux frontières de l'OTAN d'avant 1997.

Il y a un peu plus d'un an, il semblait inconcevable que Poutine exige la neutralité de l'Europe de l'Est comme zone de sécurité non négociable, mais aujourd'hui, nous constatons que non seulement cette exigence est réalisable, mais qu'elle est bien plus importante et qu'elle envisage une redéfinition des bases de la puissance mondiale.

La Russie, comme la Chine, demande que son importance soit reflétée dans des organisations internationales équitables et non plus dépendantes de l'humeur atlantiste.

Face à cette réalité, deux positions de base se dessinent en Occident, l'une de désescalade par la recherche d'un processus de paix, l'autre d'escalade vers la confrontation nucléaire, au moins en Europe.

La visite de Zelensky au Vatican a fini par refléter ces divergences, avec une attitude visiblement discourtoise à l'égard du pape François. Cette rebuffade, indigne d'un dirigeant mondial de l'importance qu'il perçoit, est frappante.

Même si les propositions de paix du pape ne sont pas prises en considération, la courtoisie diplomatique indique que la possibilité de négocier sera formellement acceptée, même s'il n'y a aucune intention de le faire. Non seulement cela ne s'est pas produit, mais Zelensky, de manière tout à fait inutile et flagrante, a snobé le chef de la foi majoritaire dans le monde, à savoir la foi catholique. Il est également assez étrange que le Vatican n'ait pas prévu et convenu de quelques mesures minimales avec la délégation ukrainienne.

La tenue vestimentaire, les déclarations susmentionnées et le symbolisme, y compris les gestes, du comédien devenu chef du monde libre sont difficiles à justifier.

Les raisons de ce comportement peuvent rester incertaines, mais il est clair qu'il existe une division croissante sur le front occidental. Les États-Unis ont autour d'eux un cercle d'alliés proches - des subalternes qui ont bénéficié de soutiens économiques qui leur ont permis d'avoir un meilleur niveau de vie pour leurs sociétés que les autres, et qui suivent les ordres de Washington à la lettre.

Ce cercle est encore relativement solide, même s'il présente quelques fissures dues aux résultats décevants de la stratégie actuelle.

Une autre sphère de nations, autrefois liée au monde anglo-saxon, commence à s'en détacher et à prendre un air d'indépendance. L'Arabie saoudite, pilier du pétrodollar, a ignoré les exigences occidentales et fait preuve d'une indépendance frappante.

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L'Inde, considérée comme un allié potentiel de l'AUKUS, a montré de nombreux signes d'indépendance, tout comme les nations de l'ANASE pour la plupart.

Les mauvaises nouvelles continuent pour l'Occident, car Erdoğan, qui est devenu un cauchemar pour ses anciens alliés, était présenté comme un dirigeant dont le pouvoir prendrait fin après les élections. Les sondages, une fois de plus, ont dit à l'Occident ce qu'il voulait entendre et ont affirmé que le dirigeant turc perdrait les élections de 10 points.

Les espoirs occidentaux s'amenuisent, car il lui manque un demi-point au premier tour pour remporter la victoire. À tel point que des rumeurs font état d'un nouveau printemps turc, cette fois pour tenter de l'évincer du pouvoir.

Si le coup d'État de la CIA avec le religieux Guillen n'avait pas réussi à l'époque, celui-ci a beaucoup moins de chances. Non seulement parce qu'Erdoğan s'est déjà nettoyé des éléments putschistes, mais aussi parce que l'environnement géopolitique est différent. La puissance atlantiste se dilue et l'axe sino-russe consolide sa puissance.

Comment changer l'équation ? Le déclin de l'Occident s'est opéré sur le plan civil, mais la question militaire s'y est ajoutée. Non seulement Bajmut tombe, mais on constate que si les F16 restent une promesse et que les chars occidentaux arrivent au compte-gouttes et avec des modèles de second rang, il n'en va pas de même pour les systèmes antiaériens.

Chaque pays occidental a envoyé ce qu'il avait de mieux, mais rien n'entame l'arsenal russe. Les anciens systèmes soviétiques s'avèrent plus efficaces que les systèmes occidentaux les plus récents et les plus coûteux.

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LES ÉTATS-UNIS ONT JOUÉ LE RÔLE LE PLUS DIFFICILE. Les États-Unis ont joué la carte de la fermeté, en mettant en place le système norvégien de missiles surface-air avancés (NASAMS), censé protéger Washington et la Maison-Blanche.

Ce système a connu le même sort que le Patriot PAC-3, le dernier né de la défense antiaérienne américaine, qui a fait l'objet d'une énorme publicité.

Lors du premier tir croisé connu avec les systèmes russes, l'Ukraine a perdu le premier complexe. Il n'est pas encore possible de savoir s'il s'agit d'une perte totale ou partielle, étant donné qu'il y a plusieurs modules. 30 tirs à raison de 5 millions de dollars par unité en quelques minutes ont montré clairement qu'un tel coût est impossible à supporter.

Ajoutez à cela qu'aucun d'entre eux n'a réussi à détruire le missile hypersonique Kinzhal, et qu'au cours du processus, plusieurs modules de lancement, des radars et peut-être le module de contrôle central ont été détruits, et la plaisanterie est de mise pour l'Occident.

Il existe un deuxième système que la Russie a l'intention de trouver pour détruire et mettre fin à l'aventure des Patriot ukrainiens.

Si le coup porté au portefeuille a été plus que considérable, le problème le plus important est celui du prestige. La crème de la technologie américaine a été vaincue sans effort par la Russie en une seule opération combinant plusieurs actions.

Le prestige des États-Unis a été détruit et cela a confirmé ce que nous savions déjà : les systèmes Patriot ne sont pas efficaces, les Saoudiens le savent, comme ils l'ont découvert lors de leur confrontation avec les Yéménites.

Est-il judicieux de dépenser des milliards pour des systèmes qui sont bien inférieurs aux systèmes russes moins chers ?

Ces doutes grandissent et brisent la confiance, et frappent l'industrie militaire, incidemment, dans sa crédibilité. Les Britanniques tentent d'apporter leur aide avec leurs Shadow Storm, des missiles furtifs qui promettaient d'ébranler la Russie et qui, trois jours après l'annonce de leur mise en service, ont commencé à être abattus.

Comme pour les Himars, il semble que la guerre électronique russe n'était pas seulement de la propagande et qu'elle est très efficace, confondant les cibles, générant de faux missiles, changeant les coordonnées et toute une série d'autres actions qui ont toutes une finalité : mettre hors d'état de nuire les coûteux systèmes occidentaux.

Uranium appauvri qui a déjà contaminé des terres que la Russie considère comme siennes, missiles à longue portée, chasseurs de quatrième génération, l'Occident avance pas à pas, l'escalade ne s'arrête pas et rien ne fonctionne. La guerre militaire, comme la guerre économique, semble avoir son destin scellé ; il semble seulement qu'un tour de roue décisif puisse changer le cours qui est la défaite de l'Occident.

C'est précisément le débat dans l'atlantisme, du moins là où les décisions sont prises : escalade vers la guerre nucléaire ou résignation au fait que le monde sera multipolaire et renégociation des conditions ? Ce n'est rien d'autre qu'une capitulation qu'il faudra présenter comme une victoire, mais qui n'est pas crédible.

Il n'y a pas d'alternative, les routes sont fermées et mènent toutes à l'une des deux possibilités. Les sociétés occidentales, absentes et intoxiquées par la propagande, doivent réagir pendant qu'il est encore temps. Et ce temps est compté.

Le jeu s'accélère, la Russie semble de plus en plus solide et l'Occident se divise entre négociateurs et kamikazes.

De la querelle interne à l'Occident naîtra le résultat final, et nous saurons s'il y aura ou non la guerre. Nous ne le saurons pas vraiment, elle se produira, si elle a lieu, dans quelques heures. Lorsque nous en prendrons conscience, elle sera probablement terminée et nous saurons seulement qui sera le vainqueur, s'il y en a un.

19:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, g7, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 14 mai 2023

G7 et G20

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G7 et G20

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/g7-i-g20

Deux clubs de l'économie mondiale

Le sommet du G7 se tiendra à Hiroshima, au Japon, du 19 au 21 mai 2023. Il est déjà clair qu'il se déroulera dans une atmosphère placée entièrement sous le signe de l'exceptionnalisme occidental, comme en témoignent les résultats de la dernière réunion ministérielle dans la ville de Karuizawa, où de hauts diplomates du G7 ont exprimé leur position sur un certain nombre de questions. Il s'agit notamment de désapprouver les positions prises par un certain nombre de pays, ainsi que d'affirmer des déclarations visiblement infondées faites dans l'espoir de marquer des points auprès des représentants d'autres pays, alors que la confiance dans l'Occident collectif décline rapidement.

Tout cela s'est reflété dans un long communiqué de vingt pages des ministres des affaires étrangères des pays du G7 (+ représentant de l'UE) publié le 18 avril.

Il convient de noter que les ministres des affaires étrangères du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que le haut représentant de l'Union européenne, se sont engagés "à maintenir et à renforcer un ordre international libre et ouvert, fondé sur l'État de droit" - un système qui a vu le jour après la Seconde Guerre mondiale, qui a été considérablement consolidé après l'effondrement de l'URSS et qui est largement dominé par les États-Unis. Jusqu'à récemment, il est resté pratiquement incontesté, mais le tournant vers la multipolarité érode ses fondements petit à petit. Dans une tentative paniquée de maintenir son hégémonie, Washington trouve un nouveau moyen et une nouvelle raison de justifier ce modèle unipolaire et parasitaire, et ses satellites sont contraints d'y contribuer, même si cela ne leur profite pas.

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S'adressant à la presse, le ministre japonais des affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi (photo), a déclaré sans ambages que l'un des engagements du G7 était de "s'opposer fermement aux tentatives unilatérales de modifier le statu quo où que ce soit dans le monde", ce qui est bien sûr l'objectif recherché par la Chine et la Russie, qui s'efforcent, elles, de créer un espace économique unique dans le cadre d'un ordre mondial multipolaire.

En ce qui concerne les différents problèmes et menaces, les politiciens occidentaux placent la Russie en tête de liste, tout en notant même "l'utilisation de ressources alimentaires et énergétiques comme armes". Bien que ce soit l'Occident qui ait imposé des sanctions, fait sauter le gazoduc Nord Stream et imposé un certain nombre d'interdictions sur divers produits en provenance de Russie, il est donc bien clair que c'est l'Occident qui est à l'origine de toutes ces mesures. Il est clair que c'est l'Occident, avec à sa tête les États-Unis, qui utilise comme arme tous les domaines à sa disposition, y compris le droit humanitaire. Et avec l'aide de ses médias, il tente de mener une propagande agressive, dont une grande partie des informations relève de la désinformation grossière.

La deuxième place, dans le rapport, mentionne la région indo-pacifique et les activités de l'ANASE, mais assez brièvement.

Ensuite, on passe directement à la Chine, qui, comme la Russie, est tenue pour responsable de la destruction de l'Union européenne !

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Le G7 est préoccupé par l'escalade et les tensions autour de Taïwan, mais aussi par d'autres questions. Cependant, certaines dispositions sont exprimées sur un ton impératif: "s'abstenir de menaces, de coercition, d'intimidation ou de recours à la force. Nous restons gravement préoccupés par la situation dans les mers de Chine orientale et méridionale [...] Les revendications maritimes expansives de la Chine dans la mer de Chine méridionale ne reposent sur aucune base juridique et nous nous opposons aux activités militaristes de la Chine dans la région".

La Chine, dans la liste, est suivie par la Corée du Nord, avec une référence non seulement aux armes nucléaires et aux programmes de missiles balistiques (auxquels, en tant que puissance souveraine, la Corée du Nord a tout à fait droit), mais aussi à une sorte de "crise humanitaire" dans le pays et à des "violations systématiques des droits de l'homme". Ce passage s'apparente clairement à une ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Les dirigeants du Myanmar, de l'Afghanistan et de l'Iran sont ensuite condamnés avec la même ferveur. L'Iran est également crédité d'"activités déstabilisatrices, y compris le transfert de missiles, de drones et de technologies connexes à des acteurs étatiques et non étatiques et à des groupes considérés comme proxies". Le soutien de l'Iran à la Russie est également condamné et, bien sûr, la situation à l'intérieur du pays.

Un bloc important de textes est consacré au désarmement, que le G7 est censé soutenir. Alors pourquoi élargir l'OTAN et fournir des armes au régime de Kiev et à Taïwan ?

L'affirmation selon laquelle il faut suivre les règles de l'ONU, y compris les décisions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, est également assez hypocrite. Le G7 a manifestement la mémoire courte: l'invasion de l'Irak en 2003 par les États-Unis avec le soutien de la Grande-Bretagne a été menée sans le consentement de l'ONU. Il en a été de même pour le bombardement et l'occupation de l'Afghanistan, que les États-Unis et leurs complices ont piteusement quitté vingt ans plus tard.

Fait révélateur, la Chine a immédiatement réagi à ce communiqué. Lors de sa conférence de presse habituelle, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré que le G7 "s'est grossièrement ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a malicieusement vilipendé et discrédité la Chine". Le communiqué lui-même reflète "l'arrogance, les préjugés et la volonté délibérée du groupe de bloquer et de contenir la Chine. Nous le regrettons et le rejetons, et nous avons fait une démarche ferme auprès du pays hôte, le Japon".

Le ministre a indiqué que le G7 tentait de manipuler les récits pour tromper le public. Il ne peut en aucun cas parler au nom de la communauté internationale.

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Wang Wenbin (photo) a également souligné les contradictions apparentes dans le document du G7 et en a donné une description juste : "Le G7 se met dans la peau d'un juge et fait des commentaires absurdes sur les politiques de sécurité stratégique et de contrôle des armements des autres pays, sapant constamment le système international de désarmement nucléaire et de non-prolifération. Comment un tel comportement peut-il gagner la confiance de la communauté internationale ? Les États-Unis disposent de l'arsenal nucléaire le plus important et le plus avancé au monde. Ils se sont retirés des traités et des organisations de contrôle des armements, adhèrent à une politique de dissuasion nucléaire de premier recours, continuent de moderniser leur triade nucléaire, renforcent et tentent de reproduire les accords de partage nucléaire et font progresser le déploiement avancé des forces stratégiques. Les États-Unis sont devenus l'élément le plus destructeur et la plus grande source de risque pour la paix et la sécurité internationales. En outre, les États-Unis et le Royaume-Uni transfèrent ouvertement des réacteurs de sous-marins nucléaires et de l'uranium hautement enrichi, de qualité militaire, à l'Australie, ce qui pose de sérieux risques de prolifération et contredit l'objet et le but du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)".

Et il a ajouté: "Je voudrais souligner que le Japon, qui assure la présidence tournante du G7, a adopté une position politique très hypocrite en matière de contrôle des armements. Le Japon s'est longtemps présenté comme une victime des explosions nucléaires et un défenseur d'un monde sans armes nucléaires. Mais en réalité, le Japon est confortablement installé sous le parapluie nucléaire des États-Unis, et il décourage les États-Unis d'utiliser des armes nucléaires en premier, en s'y opposant. Or, désormais, certains hommes politiques japonais évoquent même la possibilité de partager des armes nucléaires avec les États-Unis. En outre, le gouvernement japonais a ignoré les intérêts du public international en insistant sur le déversement dans l'océan de l'eau contaminée par le nucléaire provenant de la centrale nucléaire de Fukushima. Cette décision a entraîné un risque imprévisible de contamination nucléaire pour les populations du monde entier.

Une fois de plus, nous appelons le G7 à cesser de vilipender les autres pays et à cesser de fomenter l'antagonisme et la confrontation. Les pays du G7 doivent réfléchir à leurs propres politiques stratégiques de sécurité, mettre en œuvre de bonne foi leurs obligations internationales respectives en matière de contrôle des armements et assumer la responsabilité qui leur incombe pour la paix et la sécurité dans le monde".

La critique de la Chine est très pertinente. En effet, pour construire un monde multipolaire, il est nécessaire de démystifier les mythes et les faux récits que colporte l'Occident collectif.

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D'ailleurs, le G7 est-il vraiment "grand" ? Après tout, lorsque ce club a été créé, la part de ces pays dans l'économie mondiale était très différente. Aujourd'hui, le PIB de la Chine est presque égal à celui des États-Unis, et les autres membres du G7 ont collectivement un PIB à peu près équivalent à celui de la RPC.

Le G20, plutôt que le G7, a plus de poids à cet égard, et cette année, il sera intéressant d'observer la position de l'Inde, qui a remporté la présidence de l'organisation après l'Indonésie.

karthik2-1.jpgComme l'écrit Karthik Nachiappan (photo), "le programme de l'Inde pour le G20 semble ambitieux et se concentre sur ce que Delhi considère comme les défis mondiaux les plus importants: le changement climatique et la croissance durable, l'émancipation des femmes, les biens publics numériques, la sécurité alimentaire et la réforme des institutions financières internationales. Au fur et à mesure des discussions dans les groupes de travail du G20, on peut comprendre ce que l'Inde espère mettre au centre du G20 : les politiques de développement mondial et les inégalités, qui se manifestent de manière éclatante dans l'affaire du covid-19 et dans la crise ukrainienne, sans que cette dernière soit formellement identifiée comme la cause principale".

En effet, l'Inde veut beaucoup, mais en réalité, New Delhi parviendra-t-elle à réformer les institutions actuelles au profit des pays en développement et du Sud ?

Il convient de rappeler que l'idée originale du G20 a été lancée par le président américain Bill Clinton qui, lors de la réunion de 1997 de la Coopération économique Asie-Pacifique, a suggéré que les pays du G7 invitent les ministres des finances du groupe des économies "d'importance systémique" pour discuter des moyens de répondre à la crise. Début 1998, le secrétaire américain au Trésor, Robert Rubin, a convoqué les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales de 22 pays. Ce groupe a également été appelé le groupe Willard.

Le premier sommet du G-22 s'est tenu à Washington en avril 1998, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Début 1999, le G-22 a été remplacé par un groupe beaucoup plus large de 33 pays, mais cette tendance à l'élargissement ne s'est pas développée.

Comme on le voit, le G20 est né, à l'origine, dans les profondeurs du collectif occidental. Officiellement, il "vise à créer un nouveau mécanisme de dialogue informel dans le cadre institutionnel de Bretton Woods, à renforcer le dialogue sur les questions clés de politique économique et financière entre les économies d'importance systémique et à promouvoir la coopération pour parvenir à une croissance économique mondiale stable et soutenue qui profite à tous". Il convient de noter que le FMI et la Banque mondiale font également partie, avec les États, du G20, qui continue de servir les intérêts d'un petit groupe d'élites occidentales.

Au départ, toutes les discussions au sein de ce groupe visaient à prévenir et à résoudre les crises financières systémiques plutôt qu'à réformer le modèle néolibéral de l'économie mondiale. Mais la crise financière ultérieure de 2007-2008, provoquée par la politique spéculative de l'oligarchie américaine, n'a pas pu être évitée et, par conséquent, le G20 n'a pas été efficace.

D'autre part, il est clair que l'invitation d'autres pays à rejoindre le groupe était liée aux tentatives du bloc néolibéral occidental de légitimer ses actions auprès du reste du monde en assurant la présence d'États asiatiques, africains et latino-américains. Par conséquent, malgré ses intentions, il est peu probable que l'Inde opère un changement majeur, mais toute tentative de dés-établissement sera accueillie favorablement par la majorité mondiale.

Et lorsqu'il s'agit de tentatives réelles d'engagement collectif pour résoudre divers problèmes, il vaut mieux se tourner vers le G7.

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jeudi, 04 mai 2023

L'Annus Horribilis des pays du G7

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L'Annus Horribilis des pays du G7

par Guido Salerno Aletta

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25413-guido-salerno-aletta-l-annus-horribilis-per-i-paesi-del-g7.html

Annus Horribilis, telle fut l'année 2022 pour les pays du G7 : la violente hausse des prix à l'importation, amorcée à la fin du printemps 2020 et qui a culminé entre août et septembre dernier, a contribué à faire voler en éclats les comptes déjà précaires du commerce extérieur : ils sont tous passés dans le rouge, à la seule exception de l'Allemagne, qui a pourtant enregistré son pire excédent commercial depuis 2000, profitant une fois de plus de l'extraordinaire faiblesse de l'euro par rapport aux fondamentaux de son économie.

Entre 2021 et 2022, le déficit commercial des biens et services des États-Unis s'est aggravé de 101 milliards de dollars, passant de 1090 milliards de dollars à 1191 milliards de dollars, malgré le fait que les exportations américaines de produits énergétiques aient augmenté de 152 milliards de dollars, passant de 264 milliards de dollars à 416 milliards de dollars (+57%). Le déficit du Canada est passé de 64 à 93 milliards de dollars, celui de la Grande-Bretagne de 85 à 108 milliards de livres sterling et celui de la France s'est effondré de 31 à 88 milliards d'euros. L'Italie s'est également effondrée, passant d'un excédent de 41 milliards à un déficit de 30 milliards, tandis que le déficit du Japon a plus que doublé, passant de 1783 milliards à 19.966 milliards de yens. L'Allemagne a réduit de moitié son excédent, structurel depuis 2000, passant de 199 à 81 milliards d'euros.

Le déficit commercial le plus important de l'année 2022 s'explique également par la faiblesse des monnaies nationales par rapport au dollar, monnaie dans laquelle sont généralement déterminés les prix des biens sur les marchés internationaux et réglées les transactions. Il y a tout lieu d'espérer que le phénomène inflationniste des prix à l'importation s'atténue: en Allemagne, l'indice (2015=100), qui était passé de 95,2 en avril 2020 à 141,1 en août dernier, était déjà retombé à 132,2 en février dernier. Cette tendance positive a également profité à l'Italie, qui a vu sa balance commerciale redevenir excédentaire de 2,1 milliards d'euros sur le mois: les prix à l'importation ont diminué de 1,7 % par rapport à janvier et n'ont augmenté que de 1,3 % par rapport à l'année précédente. Mais l'Allemagne et l'Italie sont des exceptions au sein du G7: ce sont les deux seuls pays qui ont adopté une discipline mercantiliste stricte de compression des salaires.

Si les États-Unis peuvent encore s'accommoder d'un déficit structurel du commerce extérieur, qui plus est croissant, c'est uniquement parce qu'ils disposent de la position d'"acheteur en dernier ressort": ils constituent le plus grand marché d'exportation de produits manufacturés au monde. Pour tous les autres, ce n'est pas le cas: le Canada est dans le rouge depuis 2008, la Grande-Bretagne depuis 2013 et la France depuis 2014. Le Japon, après avoir surmonté la phase de crise du quinquennat 2012-2016 avec les Abenomics, enregistre un solde extérieur mensuel négatif ininterrompu depuis juillet 2021: la faiblesse manifeste du yen, dans un contexte international de taux d'intérêt très élevés, s'est ajoutée à une hausse des prix internationaux qui apparaît en fait structurelle.

Non seulement le coût plus élevé de l'énergie produite à partir de sources alternatives aux énergies fossiles, en raison des lourds investissements nécessaires, pénalise particulièrement les pays comme ceux d'Europe engagés dans la décarbonisation de la production, mais il s'y ajoute une asymétrie dans la concurrence commerciale internationale: la Chine et l'Inde notamment, mais aussi de nombreux autres pays récemment industrialisés qui n'ont pas adhéré aux sanctions contre la Russie, bénéficient d'approvisionnements énergétiques en provenance de la Russie à des conditions particulièrement favorables. Un déséquilibre qui ne semble pas pouvoir être corrigé à court terme.

Pour l'Occident, les trois facteurs qui ont conduit à une faible inflation structurelle dans les deux premières décennies du siècle semblent avoir disparu: la baisse du coût du travail en Chine et dans les pays ex-communistes d'Europe, l'abondance et le caractère bon marché des livraisons de gaz russe à l'Europe aujourd'hui interrompues, et des politiques budgétaires orientées vers l'équilibre et donc non inflationnistes. Si les politiques monétaires extraordinairement accommodantes en termes de taux d'intérêt ont certainement milité en faveur de la baisse des coûts pour les producteurs endettés, les injections de liquidités ont maintenu les prix des actifs cotés à un niveau élevé, créant sans doute les bulles spéculatives sur les marchés à terme de matières premières qui ont conduit à la poussée inflationniste qui a débuté à la fin du printemps 2020.

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La question énergétique redevient fondamentale : l'attitude très restrictive de l'OPEP+, qui a récemment encore réduit la production de pétrole, même face au ralentissement de la demande mondiale, afin de maintenir inchangé le revenu global de ses membres, rappelle les conséquences systémiques de la crise pétrolière de 1973, qui a marqué un changement profond et irréversible du rapport de force entre pays producteurs et transformateurs de pétrole, avec l'abandon des productions industrielles énergivores et la désindustrialisation. Cette fois encore, l'Europe s'en sort avec des os brisés, car l'Amérique a eu pendant des décennies une production industrielle absolument négligeable et vend du GNL à l'Europe, comme à d'autres producteurs, à un prix qui ne peut qu'être beaucoup plus élevé que celui des livraisons russes antérieures.

Ce n'est pas une question de prestige : importer plus que l'on exporte, consommer plus que l'on produit, c'est s'endetter.

Les États-Unis sont déjà le plus grand débiteur du reste du monde, avec une position financière internationale nette négative de 16.117 milliards de dollars. La Grande-Bretagne et la France sont également endettées, respectivement à hauteur de 151 milliards de livres et de 602 milliards d'euros. Les actifs du Canada et du Japon, respectivement 615 et 3185 milliards de dollars, ajoutés à ceux de l'Allemagne et de l'Italie, respectivement 2750 et 74 milliards d'euros, ne suffisent pas à équilibrer les comptes.

Imprimer de l'argent ne suffit pas : ceux qui veulent payer avec une monnaie dévaluée doivent accepter des prix de plus en plus élevés.

La dégradation de la balance commerciale des pays du G7 en 2022 s'explique par les pénuries structurelles insurmontables de matières premières, de pétrole et de gaz, aggravées par le conflit géopolitique avec la Russie et la Chine : la perspective la plus effrayante n'est pas seulement l'appauvrissement, mais aussi l'isolement et l'implosion.

jeudi, 18 août 2022

Nouvelle géopolitique, créer le G10 + 2

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Nouvelle géopolitique, créer le G10 + 2

Rodolfo Sanchez Mena

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/nueva-geopolitica-crear-g102

Nous allons analyser d'un point de vue géopolitique la création du G10 qui regrouperait le Mexique, le Brésil, l'Indonésie, la Turquie, l'Inde et l'Iran, l'Argentine, le Venezuela, l'Afrique du Sud, le Nigeria + la Chine-Russie.

Le changement géopolitique que connaît le monde prendrait une nouvelle physionomie avec la création du G10+2 avec les pays non alignés et le Sud global, alliés à la Chine et à la Russie, afin de multiplier le potentiel des puissances intermédiaires et avec cette constellation réaliser un nouveau monde où règneront la paix, la prospérité et le bien-être des peuples du monde.

Le G10+2 rassemble des puissances moyennes d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique. Elle possède la plupart des ressources stratégiques du monde. Pour l'essentiel, les membres du G10+2 ont développé une culture très riche, avec une tradition d'humanisme et de solidarité. Ils disposent d'énergie, de mines, de ressources alimentaires, d'eau, pour les transformer en bien-être et en richesse généralisés afin de libérer les êtres humains de l'esclavage du travail salarié. La création du G-10+2, avec la Chine et la Russie, consoliderait le monde multipolaire, ce serait la fin du monde unipolaire et de sa stratégie de domination néolibérale.

Afin de maintenir la domination hégémonique et la déprédation de ces ressources et fondamentalement pour arrêter la nouvelle géopolitique qui se profile à l'horizon avec la création de ce G10+2, deux sommets ont été organisés, celui du G7 et celui de l'OTAN en Espagne.

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En termes géopolitiques, le G7 réunit sept pays qui ont déjà perdu leur hégémonie mondiale, avec en tête les États-Unis et leur allié nord-américain, le Canada, et les Européens, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Allemagne, et le seul pays asiatique, le Japon.

Cinq pays stratégiques, l'Argentine, l'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et l'Afrique du Sud, participaient à la deuxième session du G7 en tant qu'invités stratégiques, dans le but de bloquer la création du G10+2. Le président de l'Argentine, Alberto Fernández, était le seul représentant de l'Amérique latine, des Caraïbes et des Antilles. Et le seul gouvernement qui soutient les sanctions contre la Russie. L'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et l'Afrique du Sud s'abstiennent d'imposer des sanctions. Le président Fernández, face à la guerre énergétique déclenchée contre la Russie, a proposé à l'Europe les ressources stratégiques que possède son pays comme alternative d'approvisionnement et de baisse des prix: "Nous avons les deuxièmes réserves de gaz de schiste et les quatrièmes réserves de pétrole de schiste du monde".

L'importance de la présence du président indonésien Joko Widodo, un rôle clé pour le G7, puisqu'il assure la présidence tournante du G20, le groupe qui réunit les grandes puissances et les puissances émergentes, dont fait toujours partie la Russie.

Il est important de noter que l'Inde et l'Afrique du Sud font toutes deux partie des BRICS. L'Argentine et l'Iran ont demandé à rejoindre les BRICS, ce qui consolidera et élargira la participation de l'Iran dans la région de l'Amérique latine.

Le président français Macron appelle le Venezuela et l'Iran à réintégrer le marché du pétrole pour contrer les prix et les pénuries de pétrole de Poutine. Le Venezuela et l'Iran sont tous deux des alliés de la Russie et de la Chine. Les Européens reconnaissent Juan Guaydo comme le président du Venezuela nommé par les États-Unis. Le président vénézuélien Maduro s'est rendu en Iran pour renforcer les accords géostratégiques.

Le président iranien Seyed Ebrahim Raisi a reçu le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov. "Raisi a déclaré que le renforcement de la coopération est un moyen efficace de lutter contre les sanctions américaines et l'unilatéralisme économique contre les pays indépendants... Lavrov a également déclaré que la Russie soutient le rôle de l'Iran dans les organismes internationaux et régionaux, y compris l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS)". Point important étant donné l'insistance à vouloir que l'OCS rejoigne les BRICS.

Biden arrive au sommet du G7 à son pire moment, nous dit Bloomberg. Ses partenaires européens craignent une défaite électorale de Biden lors des élections de novembre. "Le chancelier allemand Olaf Scholz... voit en Biden une force motrice pour maintenir la pression sur Moscou et pense que l'unité entre les alliés pourrait s'effilocher une fois de plus si les républicains remportent à nouveau la Maison Blanche en 2024."

Les Français voient des conséquences à court terme de la défaite de Biden "Plusieurs dirigeants du G-7 s'inquiètent du fait qu'une défaite à mi-parcours limitera ce que Biden peut promettre et réaliser dans les mois à venir, selon un haut fonctionnaire du gouvernement français...".

Un débat inconfortable sur le soutien à l'Ukraine émerge rapidement. "Le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a été l'allié le plus engagé de Biden sur l'Ukraine, a abordé la question dans un article d'opinion... dans le journal italien Corriere della Sera..."

"Sous la surface, des approches différentes de la crise ukrainienne émergent parmi les pays occidentaux : la crainte que les Européens ne poussent à une solution négociée rapidement ?" écrit Johnson. "Il y a un risque de lassitude vis-à-vis de l'Ukraine dans le monde. Et c'est clair."

En réponse à la lassitude exprimée par Johnson, "Biden a nié cette semaine que la fatigue s'installe, mais a reconnu qu'"il va y avoir un peu de jeu d'attente : ce que les Russes peuvent soutenir et ce que l'Europe va être prête à soutenir."

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Le sommet de l'OTAN en Espagne devrait ouvrir un nouveau front de guerre dans les 10 pays qui composent la région du Sahel : Sénégal, Gambie, Mauritanie, Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Cameroun et Nigeria.

Un conflit prolongé en Ukraine, où même les États-Unis n'ont pas l'intention d'y mettre fin, couplé au scénario de guerre hybride de l'OTAN qui s'élargit au Sahel, avec les groupes fondamentalistes du Jihad islamique, est lié à la théorie spéculative visant à user Poutine et à provoquer sa chute. L'échec des sanctions contre la Russie et leur boomerang sur l'Occident incitent à accélérer le changement géopolitique.

Pour les pays d'Amérique latine, la création d'un G10+2 est le moyen de sortir des conséquences de la guerre en Ukraine, affirme Carlos Fernández-Vega dans sa chronique "Dinero", en analysant le diagnostic de la CEPALC. "Le conflit actuel, souligne la CEPALC, a accentué la tendance à une plus grande régionalisation des échanges et de la production que l'on observe depuis quelques années au niveau mondial. L'Amérique latine et les Caraïbes n'échappent pas à cette tendance, selon laquelle les pays recherchent une plus grande autonomie stratégique dans l'approvisionnement en produits et intrants clés".

C'est à cela que sert la nouvelle géopolitique en Amérique latine, en Asie et en Afrique avec la création du G10+2 ; une nouvelle stratégie en faveur de la paix, du bien-être et de la défense des ressources stratégiques, pour empêcher leur pillage et la promotion d'un nouveau colonialisme pour sauver Biden et le vieux monde du changement géopolitique mondial.

samedi, 09 juillet 2022

G7: le prochain coup qu'on se tire dans le pied - Le prix plafond du G7 pour le pétrole russe

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G7: le prochain coup qu'on se tire dans le pied

Auteur : U.K. 

Source: https://zurzeit.at/index.php/der-naechste-schuss-ins-eigene-knie/

Le prix plafond du G7 pour le pétrole russe

Le sommet du G7 qui s'est achevé mardi au château d'Ellmau, en Haute-Bavière, a donné naissance à une nouvelle idée pour mettre à genoux les recettes d'exportation de la Russie - pour de vrai ! Le G7, ou "Groupe des Sept", est un groupe informel de chefs de gouvernement qui se considèrent comme les "pays les plus industrialisés du monde". Il est piquant de constater que la Chine, de loin la deuxième puissance économique mondiale, n'en fait pas partie, pas plus que l'Inde, sixième sur la liste selon les dernières données de la Banque mondiale. En revanche, l'Italie, championne de la dette, peut y participer, de même que le Canada, qui occupe la neuvième place dans ce classement, mais qui est un fidèle acolyte des États-Unis.

Il n'a pas échappé aux sept chefs de gouvernement réunis dans la pittoresque station de montagne, qui ont d'ailleurs dû être protégés par 7.000 (je dis bien: 7.000 !) policiers, que malgré tous les blocages économiques de l'Occident contre la Russie, les revenus de Poutine provenant de la vente de pétrole, de gaz et de charbon sont plus importants que jamais. En effet, grâce aux sanctions, les prix mondiaux des matières premières énergétiques ont atteint des sommets historiques, comme chacun d'entre nous le constate en faisant le plein d'essence ou au plus tard lors de la prochaine facture de chauffage.

Et au lieu de vendre à l'Europe, la Russie vend de plus en plus les quantités restantes à la Chine, à l'Inde ou à des clients en Afrique. A des pays qui n'ont jamais été consultés sur les sanctions et qui ne les soutiennent pas non plus. La Russie rend ces accords attrayants en proposant des rabais de 20 à 25% sur le prix actuel du marché mondial. Mais Gazprom, Lukoil & Co. peuvent les accorder généreusement, car même avec cela, le produit de la vente est encore plus élevé qu'avant la guerre d'Ukraine.

Pour remédier à cette situation, le château d'Ellmau a imaginé un véritable coup de génie: un prix plafond pour le pétrole russe, fixé par l'acheteur. Remarquez, un prix maximum que l'Allemagne ou l'Autriche, par exemple, seraient prêtes à payer par baril de pétrole ou par mètre cube de gaz. Dans le cas contraire, ils n'accepteraient plus de pétrole en provenance de l'empire de Poutine. C'est à peu près aussi logique que si je disais dans une auberge que je ne paierais pas plus de 4 euros pour une escalope et 2 euros pour un demi. Si l'aubergiste n'accepte pas, je reste affamé et assoiffé en signe de protestation - en ces temps difficiles, tout le monde doit faire des sacrifices.

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Les politiciens dans leur bulle - on ne peut plus l'appeler autrement - veulent tout au plus accorder à la Russie un prix qui se situe juste au-dessus des coûts de production russes. Dans ce cas, selon leurs rêves naïfs, l'énergie dont l'Europe a tant besoin continuerait d'affluer, mais la Russie n'en tirerait plus de bénéfices massifs. Dans le cas du pétrole, cette règle serait contrôlée par des menaces de sanctions contre les assureurs maritimes qui assurent des cargaisons de pétroliers "trop chères", et dans le cas du gaz, on cesserait tout simplement de puiser du gaz dans le gazoduc si le prix ne convenait pas.

Croire qu'en Russie, on accepterait ce genre de choses relève d'un manque total d'ouverture d'esprit et d'une méconnaissance totale des marchés des matières premières. Pour le pétrole et le charbon, les flux commerciaux sont depuis longtemps en train de passer de l'Occident à l'Asie. Et pour le gaz, la Russie développe actuellement de manière intensive les capacités des terminaux de GNL à Sakhaline et à Vladivostok, d'où toute l'Asie peut être approvisionnée. En outre, le gazoduc Power of Siberia vers la Chine fonctionne désormais à plein régime et un deuxième tube est en cours de construction.

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En mai, la Russie est devenue pour la première fois le premier fournisseur de pétrole brut de la Chine, avec 2 millions de barils par jour, supplantant l'Arabie saoudite, qui était jusqu'à présent son principal fournisseur, soit une augmentation de 55% par rapport à l'année précédente. Une grande partie des livraisons passe par l'East Siberia Pacific Ocean Pipeline, en dehors de toute influence occidentale. Même la menace de l'assurance est désormais une épée émoussée : la compagnie d'État Russian National Reinsurance Company offre désormais une couverture suffisante pour tous les navires marchands de la Sovcomflot russe, et les compagnies d'assurance chinoises, encore plus puissantes, assurent désormais les navires battant pavillon de pays tiers s'ils transportent des cargaisons russes. Les prestations ne sont certes pas tout à fait au même niveau que celles des compagnies occidentales, mais cela suffit amplement aux clients d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Cette nouvelle idée de sanction devrait donc s'avérer être une balle dans le pied. Il est peu probable que Poutine se plie au diktat des prix occidentaux. D'abord parce que cela n'en vaut pas la peine sur le plan commercial, ensuite pour des raisons de politique de puissance. En effet, compte tenu de la situation actuelle sur le marché mondial, la Russie peut désormais supporter sans problème une année de suspension des livraisons en Europe. Mais nous, nous ne pouvons pas le faire.

mercredi, 29 juin 2022

Et maintenant, les atlantistes copient la route de la soie chinoise. Aux frais des contribuables

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Et maintenant, les atlantistes copient la route de la soie chinoise. Aux frais des contribuables

Adele Piazza

Source: https://electomagazine.it/e-ora-gli-atlantisti-copiano-la...

D'ici à 2027, les pays du G7 investiront 600 milliards dans plusieurs "projets révolutionnaires visant à combler le manque d'infrastructures dans les pays en développement, à renforcer l'économie et les chaînes d'approvisionnement mondiales et à promouvoir la sécurité nationale des États-Unis", a annoncé M. Biden, soulignant que les États-Unis contribueront à hauteur de 200 milliards au "Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux". Les États-Unis ont déjà révélé certains projets : une centrale photovoltaïque en Angola, une usine de production de vaccins au Sénégal et un câble de télécommunications sous-marin de 1000 miles qui reliera Singapour à la France via l'Égypte et la Corne de l'Afrique. Ensuite, il y a un projet intéressant de fermeture des centrales électriques au charbon en Afrique du Sud, sur lequel l'Allemagne semble miser.

L'opération américaine visant à défier Pékin, qui est également coupable de continuer à soutenir la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine en achetant son pétrole, ne s'arrête pas à l'Allemagne. Dans le plan stratégique qui sera lancé à l'issue du sommet de l'OTAN à Madrid fin juin, la Chine et ses défis seront pour la première fois mentionnés comme une source de préoccupation. L'initiative "Belt & Road", en effet, envisage l'intégration logistique des pays du Moyen-Orient et de l'Asie occidentale, avec des investissements destinés à la croissance économique et sociale des pays situés le long des routes commerciales, créant ainsi une synergie qui profiterait à beaucoup. L'évolution des sanctions contre la Russie permettra de comprendre où se concentrera la demande énergétique européenne, dont les besoins étaient jusqu'à présent strictement dépendants des importations en provenance de Moscou. Il s'agit d'une situation dangereuse, qui voit la Chine se rapprocher de plus en plus de la Russie et s'éloigner de plus en plus du bloc atlantique, tandis que l'Europe doit trouver d'urgence de nouveaux partenaires commerciaux. Biden invite les pays européens à revoir leurs échanges avec Moscou, mais ne les force pas à y renoncer, sachant pertinemment que le chemin vers l'autosuffisance énergétique européenne est - contrairement à celui des États-Unis - encore long et plein d'embûches.

L'initiative "Belt and Road", ou les "nouvelles routes de la soie", est la grande aspiration de la Chine pour relier Pékin à l'Europe, à la Russie, au Moyen-Orient, en passant par l'Asie centrale et l'Asie du Sud-Est. Un réseau de routes, de liaisons terrestres et maritimes qui permettra à la grande puissance commerciale asiatique de renforcer les échanges avec ses voisins et avec de nouveaux et anciens partenaires économiques.

À la méfiance qui existait déjà à l'égard de Pékin de la part des États-Unis, s'ajoutent les craintes croissantes d'une éventuelle entente avec la Russie concernant la guerre en Europe, et l'occupation de Taïwan en mer de Chine méridionale. Avec un Occident en difficulté, aux prises avec une guerre aux portes, des prix des matières premières qui montent en flèche, et des coronavirus pas encore définitivement vaincus, la situation n'est pas des meilleures.

Même les pays hostiles à l'expansionnisme chinois, comme l'Inde, l'Australie, le Vietnam, la Corée du Sud, les Philippines et, surtout, Taïwan - de plus en plus inquiets des incursions chinoises continues dans leur espace aérien - ne voient pas d'un bon œil un tel expansionnisme commercial, tout en sachant qu'il leur apporterait à eux aussi des avantages économiques considérables.

Les Chinois seront gênés dans leurs relations avec la Russie, "des relations qui ne peuvent pas revenir à ce qu'elles étaient avant la guerre en Ukraine", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz aux journalistes lors du G7 à Elmau. Scholz, a confirmé que ce qui s'est passé en Ukraine représente un "point de rupture dans les relations internationales", et a accusé le gouvernement russe de rompre tous les accords de coopération internationale.

mercredi, 08 septembre 2021

Afghanistan : G-7 ou G-20, tel est le dilemme

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Afghanistan : G-7 ou G-20, tel est le dilemme

Ex: https://piccolenote.ilgiornale.it/52844/afghanistan-g-7-o-g-20-questo-e-il-dilemma

Il y a beaucoup de nouvelles en provenance d'Afghanistan, qui est actuellement au centre du monde. Parmi celles-ci, il convient de noter celles qui sont de première importance, c'est-à-dire celles qui ouvrent des perspectives.

La première concerne les répercussions géopolitiques du retrait : la guerre perdue par les États-Unis semble avoir ouvert de nouvelles possibilités de manœuvre pour éloigner l'Europe de Washington.

G-7 vs G-20

Elargir l'Atlantique était la mission impossible de la communauté européenne, née comme une entité autonome, mais incapable de s'écarter des lignes directrices du dogme atlantiste, d'abord par les consignations de Yalta et ensuite par la superfétation de l'Amérique comme seule puissance mondiale.

Cette mission impossible semble être soudainement devenue possible, du moins aux yeux de certains politiciens européens, après la défaite afghane. C'est ce qu'a déclaré explicitement le ministre britannique de la défense, selon lequel les États-Unis ne sont désormais "plus une puissance mondiale, juste une puissance (parmi d'autres)".

Ainsi, par exemple, l'hypothèse de la création d'une armée européenne a regagné du terrain, comme le souhaitait récemment le président Mattarella, ce qui retirerait les États-Unis de la gestion des forces armées du Vieux Continent par le biais de l'OTAN. Cette hypothèse, cependant, a toujours été reprise et toujours rejetée. Nous verrons bien.

Au-delà des suggestions d'un élargissement de l'Atlantique, l'autre controverse déclenchée par le retrait américain concerne la modalité avec laquelle l'Occident doit aborder le rébus afghan.

Il y a une véritable guerre, sous la surface, entre les deux hypothèses présentes sur le terrain. La première voit l'Occident faire pression pour que le nouveau gouvernement afghan évite d'établir des relations politiques et économiques avec la Chine et la Russie, dans l'hypothèse où le pays pourrait devenir une plaque tournante pour des actions de déstabilisation envers ces deux puissances et envers les pays asiatiques qui leur sont liés.

La seconde consiste à aborder la question afghane de manière coordonnée avec Moscou et Pékin, une démarche qui pourrait offrir de réelles opportunités de détente internationale entre les trois puissances à projection mondiale.

Aujourd'hui, la controverse sur le sujet se concentre sur la possibilité de créer un G-20 sur l'Afghanistan, ou des variantes sur le même sujet (G-7 élargi à Moscou et Pékin, etc.), ou si l'on se limite à un accord entre les seuls pays occidentaux qui inclut, au moins provisoirement, quelques pays asiatiques, en premier lieu l'Inde, le Japon et le Pakistan, mais de manière subordonnée aux diktats occidentaux.

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De ce point de vue, la tentative de Mario Draghi apparaît positive, lui qui - au nom et pour le compte des milieux européens et américains qui poussent dans ce sens - après avoir contacté Moscou, a eu ce matin, 7 septembre 2021, une conversation téléphonique avec Xi Jinping pour relancer l'hypothèse du G-20.

Résistance

Cette guerre secrète, car c'est bien de cela qu'il s'agit, se mêle à celle qui oppose ouvertement les talibans à la résistance du Panjshir, où le fils du mythique Ahmed Masoud, qui avait à l'époque stoppé l'avancée des talibans dans le pays, s'est proposé de suivre les traces de son père en créant une résistance contre le nouveau gouvernement.

Une initiative qui a trouvé un soutien chez ceux qui, en Amérique, n'ont pas accepté le retrait de Biden. Un soutien qui n'est pas seulement moral, puisque le Washington explique que la guérilla de Masoud a des "communications régulières" avec "l'équivalent afghan de la Cia et des Bérets verts", c'est-à-dire de ces franges de la sécurité afghane gérées directement par l'Agence et par les forces spéciales américaines.

Mais les demandes d'aide officielle des États-Unis, avancées par la résistance, sont tombées dans l'oreille d'un sourd : d'une part, Washington ne peut pas négocier avec le gouvernement de Kaboul, comme il le fait, et, en même temps, aider ses opposants armés.

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Elle ne semble pas non plus avoir profité de l'éloge dithyrambique de cette résistance par Bernard-Henri Lévy, le chantre des guerres néo-con, qui a légitimé de sa plume toutes les iniquités des guerres sans fin, de l'intervention en Afghanistan à la guerre en Irak, de la guerre en Libye à la guerre en Syrie.

Il ne s'agit pas de criminaliser le fils du grand général Masoud, mais seulement de rendre compte de la complexité du problème afghan et des multiples instrumentalisations possibles de ce qui s'y passe.

Et d'observer la tentative de résistance avec la relativité du cas : s'il est vrai que l'émirat afghan n'est pas une perspective réjouissante pour la population, tenter de résoudre la question par les armes ne semble pas le plus approprié, étant donné que cela ne ferait que prolonger l'interminable conflit afghan.

Cela dit, il semble que la résistance soit à bout de souffle ou même, selon les communiqués des talibans, qui affirment avoir pris le contrôle du Panjshir, qu'elle soit déjà terminée.

Masoud, le fils, ne peut pas compter sur le soutien russe et européen dont bénéficiait son père, ni sur celui de la Chine, alliée au Pakistan, qui entretient des relations profitables avec les talibans. Ni, semble-t-il, de celle de la Turquie, qui négocie avec Kaboul.

D'où la difficulté de recevoir l'aide également par le Turkménistan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan, qui sont étroitement liés aux pays susmentionnés limitrophes de l'Afghanistan. Et sans lignes d'approvisionnement adéquates, il est difficile d'organiser la résistance,

En bref, la tentative de Masoud semble jusqu'à présent irréaliste, et il ne semble pas que les tentatives d'accord avec Kaboul, qui ont également été avancées, avec leurs contre-propositions restées secrètes, aient abouti,

Ainsi, malgré certains démentis, le communiqué de victoire des talibans, qui clôt cette variable, semble avoir du crédit.

Il reste donc à voir comment se terminera la véritable guerre, celle qui se déroule dans les cercles du pouvoir occidental, entre ceux qui soutiennent qu'il faut négocier avec Kaboul en accord avec la Chine et la Russie et ceux qui rêvent encore d'utiliser ce pays tourmenté dans le Grand Jeu Asiatique, en l'utilisant contre Pékin et Moscou.

Une perspective déjà perdue, après tant d'années de massacres inutiles, mais donnée factuelle à laquelle de nombreux milieux ne se résignent toujours pas.

jeudi, 17 juin 2021

L’Empire des Clowns contre le Péril Jaune

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L’Empire des Clowns contre le Péril Jaune

Par Pepe Escobar

Source The Saker’s Blog

Il faut faire preuve d’une grande crédulité pour considérer que le G7, le club le plus exclusif de ceux qui se prétendent démocratiques, est encore pertinent en 2020. Dans la réalité, même en tenant compte de l’inégalité structurelle inhérente au système mondial actuel, la production économique du G7 représente à peine 30 % du total mondial.

Cornwall a été au mieux un spectacle embarrassant. Une troupe de médiocres se faisant passer pour des « dirigeants » posant masqués pour des séances de photos et se donnant des coup de coudes en guise de salut, alors que lors de la fête privée avec la reine d’Angleterre, âgée de 95 ans, tout le monde était sans masque et se mêlait joyeusement dans une apothéose de « valeurs partagées » et de « droits de l’homme ».

La quarantaine à l’arrivée, les masques imposés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et la distanciation sociale ne concernent bien sûr que la plèbe.

Le communiqué final du G7 fut l’habituel blabla jonché de platitudes et de promesses. Mais il contient quelques pépites. A commencer par le « Build Back Better » – ou B3 – qui apparaît dans le titre. B3 est désormais le nom de code officiel pour le Grand Reset et le New Green Deal.

Ensuite, il y a le remix du Péril jaune, avec les troupes de choc constitués de « nos valeurs » qui « demande à la Chine de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales », avec un accent particulier sur le Xinjiang et Hong Kong.

L’histoire derrière tout cela m’a été confirmée par un diplomate de l’UE, un réaliste (oui, il y en a à Bruxelles).

L’enfer s’est déchaîné à l’intérieur de la salle – exclusive – du G7 lorsque l’axe anglo-américain, soutenu mollement par le Canada, a tenté de pousser l’UE-3 et le Japon à condamner explicitement la Chine dans le communiqué final au sujet des « preuves » absolument bidons de l’existence de camps de concentration au Xinjiang. Contrairement aux accusations politisées de « crimes contre l’humanité », la meilleure analyse de ce qui se passe réellement au Xinjiang a été publiée par le collectif Qiao.

L’Allemagne, la France et l’Italie – le Japon se faisant presque invisible – ont au moins montré un peu de cran. Internet a été coupé dans la salle pendant ce très dur « dialogue ». Vous parlez de réalisme – une vraie représentation des « leaders » vociférant à l’intérieur d’une bulle.

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La dispute a essentiellement opposé Biden – en fait ses manipulateurs – à Macron, qui a insisté pour que l’UE-3 ne soit pas entraînée dans la logique d’une guerre froide 2.0. Un point sur lequel Merkel et Mario « Goldman Sachs » Draghi ne pouvaient qu’être d’accord.

Finalement, la table divisée du G7 a choisi de se mettre d’accord sur une « initiative » intitulée « Build Back Better World » – ou B3W – pour contrer l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie.

Reset ou sinon…

La Maison Blanche, comme on pouvait s’y attendre, a devancé le communiqué final du G7. Une déclaration retirée ultérieurement de son site web pour être remplacée par le communiqué officiel, assure que « les États-Unis et leurs partenaires du G7 restent profondément préoccupés par l’utilisation de toutes les formes de travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, y compris le travail forcé, parrainé par l’État, de groupes et minorités vulnérables dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie solaire et de l’habillement – les principales chaînes d’approvisionnement concernées étant au Xinjiang ».

« Le travail forcé » est le nouveau mantra qui relie aisément la diabolisation conjointe du Xinjiang et des Routes de la soie. Le Xinjiang est la plaque tournante cruciale qui relie les Routes de la soie à l’Asie centrale et au-delà. Le nouveau mantra du « travail forcé » ouvre la voie à l’entrée de B3W dans l’arène en tant que « paquet » venant « sauver » les droits de l’homme.

Nous avons ici un G7 bienveillant qui « offre » au monde en développement un vague plan d’infrastructure qui reflète ses « valeurs », ses « normes élevées » et sa façon de faire des affaires, contrairement au manque de transparence, aux pratiques de travail et environnementales horribles et aux méthodes de coercition qui sont la marque de fabrique du péril jaune.

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Traduction : près de 8 ans après l’annonce des Nouvelles routes de la soie par le président Xi, après avoir été ignorées et/ou diabolisées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le Sud est censé s’émerveiller devant une vague « initiative » financée par des intérêts occidentaux privés dont la priorité est le profit à court terme.

Comme si le Sud allait se laisser prendre à ce gouffre à dettes remixé du FMI et de la Banque mondiale. Comme si « l’Occident » avait la vision, l’attrait, la portée et les fonds nécessaires pour faire de ce projet une véritable « alternative ».

Il n’y a aucun détail sur le fonctionnement de ce B3W, ses priorités et la provenance des capitaux. Les idéalisateurs du B3W feraient mieux d’apprendre des Routes de la soie elles-mêmes, via le professeur Wang Yiwei.

L’initiative B3W n’a rien à voir avec une stratégie de commerce et de développement durable destinée aux pays du Sud. Il s’agit d’une carotte illusoire que l’on fait miroiter à ceux qui sont assez fous pour croire à la notion d’un monde divisé entre « nos valeurs » et les « autocraties ».

Nous en revenons toujours au même thème : armé de l’arrogance de l’ignorance, l’« Occident » montre son incapacité à comprendre les valeurs chinoises. Le biais de confirmation s’applique. D’où la vision d’une Chine comme « menace pour l’Occident ».

Nous sommes des bâtisseurs de choix

Plus inquiétant encore, B3W est un bras du Grand Reset.

Pour l’approfondir, rien de mieux que d’examiner Building a Better World For All, de Mark Carney.

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Carney occupe une position unique : ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, envoyé spécial de l’ONU pour l’action climatique et les finances, conseiller du Premier ministre Boris « Global Britain » Johnson et du Premier ministre canadien Justin Trudeau, et administrateur du Forum économique mondial (WEF).

Traduction : un idéologue majeur du Grand Reset, du New Green Deal et du B3W.

Son livre – qui devrait être lu en tandem avec l’opus de Herr Schwab sur la Covid-19 – prêche un contrôle total des libertés individuelles ainsi qu’une remise à zéro des financements de l’industrie et des entreprises. Carney et Schwab considèrent la Covid-19 comme l’« opportunité » parfaite pour cette remise à zéro, dont l’aspect bénin et altruiste met l’accent sur une simple « régulation » du climat, des affaires et des relations sociales.

Ce Brave New Woke World qui vous est présenté par une alliance de technocrates et de banquiers – du World Economic Forum et l’ONU aux manipulateurs de l’hologramme « Biden » – semblait jusqu’à récemment avoir le vent en poupe. Mais des signes à l’horizon révèlent que c’est loin d’être une affaire réglée.

Les propos tenus par Tony Blair, l’un des piliers de B3W, en janvier dernier, sont révélateurs : « Plus tôt nous le comprendrons et plus tôt nous commencerons à mettre en place les décisions [nécessaires pour avoir] un impact profond dans les années à venir, mieux ce sera. »

Blair, dans un lapsus freudien, non seulement dévoile le jeu (« impact profond dans les années à venir », « monde nouveau ») mais révèle également son exaspération : les moutons ne sont pas rassemblés aussi vite que nécessaire.

Tony sait qu’il y a toujours la bonne vieille punition : si vous refusez le vaccin, vous devez rester enfermé.

BBW est le logo d’une boite de production de films porno. Le B3W pourrait finalement se révéler n’être qu’un porno social toxique.

Pepe Escobar

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

mardi, 15 juin 2021

G7, OTAN et sommet avec Poutine : les dirigeants colonialistes veulent former une alliance contre la Chine et décider du sort du monde

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G7, OTAN et sommet avec Poutine : les dirigeants colonialistes veulent former une alliance contre la Chine et décider du sort du monde

Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/34384-g7-otan-y-cumbre-con-putin-los-cabecillas-colonialistas-pretenden-una-alianza-contra-china-y-decidir-el-destino-del-mundo

La Chine dénonce la décision que vient de prendre le G7 de contrer Pékin, car l'époque où quelques pays décidaient pour le monde est révolue, prévient-elle.

"L'époque où les décisions mondiales étaient dictées par un petit groupe de pays est révolue", a déclaré dimanche un porte-parole de l'ambassade de Chine au Royaume-Uni, cité par l'agence de presse britannique Reuters.

Il a entériné la position du géant asiatique, soulignant que "les pays, grands ou petits, forts ou faibles, pauvres ou riches, sont égaux, et que les affaires du monde doivent être gérées par des consultations entre tous les pays".

Le diplomate chinois a fait ces remarques après que le Groupe des Sept (G7) - le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les États-Unis - a adopté samedi une position unifiée pour contrer la Chine.

Comment le G7 cherche-t-il à contrer la Chine ?

Les dirigeants des pays membres du G7, réunis à Carbis Bay, au Royaume-Uni, ont décidé de lancer leur super-projet "Reconstruire en mieux pour le monde", censé "répondre aux énormes besoins en infrastructures des pays à revenu faible ou intermédiaire", selon la Maison Blanche.

Les nations ont accepté l'initiative comme une alternative au projet de développement économique chinois "One Belt, One Road". L'objectif est d'aller au-delà de la proposition chinoise, selon le communiqué de la Maison Blanche.

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Quel est l'objectif du mégaprojet "One Belt, One Road" ?

L'idée de la ceinture économique et de la route maritime de la Route de la soie, qui vise à relier l'Asie et l'Europe, a été présentée en 2013 par le président chinois Xi Jinping. Le projet prévoit la reconstruction de l'ancienne route de la soie et la création d'une route maritime parallèle. Il comprendrait 60 pays, 75 % des réserves énergétiques connues du monde, 70 % de la population mondiale et générerait 50 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Les États-Unis, qui, parmi d'autres pays occidentaux, sont de farouches détracteurs du projet chinois, ont exercé des pressions sur différents États pour qu'ils n'adhèrent pas au projet chinois, car ils considèrent la Nouvelle route de la soie comme un grand défi pour leurs intérêts face à l'un de leurs principaux rivaux, le géant asiatique.

Les dirigeants des pays du G7 ont conclu qu'ils devaient adopter une approche unifiée vis-à-vis de la Chine, a déclaré à Reuters une source au sein de l'administration du président américain Joe Biden.

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Le fonctionnaire, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, a expliqué que les dirigeants des plus grandes économies du monde se sont mis d'accord sur une position commune concernant les exportations chinoises à "prix injustement bas" et les violations présumées des droits de l'homme par le géant asiatique.

"Je dirais qu'il y avait unanimité en termes de volonté de s'exprimer contre les abus des droits de l'homme et les violations des libertés fondamentales qui invoquent nos valeurs communes", a déclaré la source de l'agence. "Il y avait un engagement à agir en réponse à ce que nous voyons".

En ce sens, le G7 aurait fait des progrès significatifs par rapport au sommet d'il y a trois ans, lorsque le communiqué final ne mentionnait même pas la Chine, a ajouté le fonctionnaire.

Toutefois, des sources de CNN ont affirmé que les parties ne sont pas parvenues à un accord sur leur approche de Pékin.

Selon le média, Joe Biden a exhorté ses homologues à critiquer publiquement les "pratiques antidémocratiques" de la Chine et a souligné la nécessité d'agir. Le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau lui ont donné raison.

Pendant ce temps, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre italien Mario Draghi et des représentants de l'Union européenne ont cherché à mettre en évidence les domaines de coopération avec la Chine.

Le G7 estime qu'il est nécessaire de "rivaliser" avec la Chine et de la "contrer" en tant que "défi pour les démocraties".

Les dirigeants du G7 prônent la nécessité de "contrer et de concurrencer" la Chine sur des défis allant de la sauvegarde de la démocratie à la course à la technologie, a déclaré dimanche le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, à l'issue du sommet qui s'est tenu au Royaume-Uni ce week-end.

"Pas seulement de la bouche de Biden"

S'adressant aux journalistes à bord d'Air Force One en route pour Bruxelles, M. Sullivan a souligné que, en ce qui concerne la Chine, la réunion a marqué "des progrès significatifs comme jamais auparavant" au sein du G7 et "reflète une convergence croissante qui n'existait pas il y a quelques années".

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"Il existe un large consensus sur le fait que la Chine représente un défi important pour les démocraties du monde", a déclaré le conseiller. En ce sens, il a expliqué que les dirigeants se sont mis d'accord sur la nécessité de maintenir un agenda commun par rapport à Pékin, y compris les scénarios dans lesquels "s'élèverait, contrerait et rivaliserait" avec le géant asiatique.

En ce sens, M. Sullivan a déclaré que des mots comme "counter" et "compete" "sortaient de la bouche de tous les dirigeants présents dans la salle, et pas seulement de Joe Biden".

Comment Biden se perd en marge du sommet du G7

Le président américain Joe Biden se perd dans la cafétéria lors du sommet du Groupe des Sept (G7), suscitant les rires des témoins.

Vendredi, lors du sommet du G7 en Cornouailles, dans le sud du Royaume-Uni, Biden a connu un incident gênant lorsqu'il est entré lentement dans une terrasse de cafétéria, dans la confusion.

"Comment se passent vos réunions en Cornouailles ?" lui demande une femme, probablement une journaliste qui était sur place. À ce moment-là, le chef confus se fige, fait un geste du pouce et répond "très bien".

Juste après, la première dame des États-Unis, Jill Biden, s'est approchée du président et l'a orienté dans la bonne direction pendant que les visiteurs de la cafétéria riaient.

VIDÉO: https://www.hispantv.com/noticias/ee-uu-/494149/biden-se-pierde-cafeteria

Les dirigeants du G7 s'accordent sur l'objectif de zéro émission nette de carbone d'ici 2050

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que les dirigeants mondiaux réunis au sommet du G7 ont convenu de décarboniser le secteur de l'énergie et se sont engagés à réduire les émissions nettes à zéro d'ici 2050 et à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius maximum.

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"L'accord du G7 visant à mettre fin au financement mondial du charbon est une grande réussite et envoie un message fort au monde", a déclaré Mme Von der Leyen, qui a fait remarquer qu'actuellement, 25 % de l'énergie utilisée dans les pays de l'UE provient de sources renouvelables et que, d'ici 2030, ils prévoient de porter ce pourcentage à 38 %.

Les dirigeants du G7 ont également convenu d'augmenter leurs contributions pour respecter l'engagement d'allouer 100 000 millions de dollars par an pour aider les pays les plus pauvres à réduire leurs émissions de carbone, face au réchauffement climatique.

Dans le projet de communiqué, vu par Reuters, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie et le Japon ont déclaré qu'ils "mobiliseront 100 milliards de dollars par an de sources publiques et privées jusqu'en 2025."

"À cette fin, nous nous engageons à augmenter et à renforcer toutes nos contributions publiques internationales globales au financement du climat au cours de cette période et nous appelons les autres pays développés à se joindre à nous et à augmenter leurs contributions à cet effort", indique le document.

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L'OTAN tient un sommet axé sur la Russie, Poutine et Biden s'affrontent

BRUXELLES (Sputnik) - Le secrétaire général de l'OTAN, l'économiste norvégien Jens Stoltenberg, a assuré que le sommet de l'organisation militaire à Bruxelles portera sur la Russie et sur la première rencontre entre les dirigeants de Washington et de Moscou, respectivement Joe Biden et Vladimir Poutine.

"Nos relations avec la Russie sont à leur plus bas niveau depuis la fin de la guerre froide", a déclaré M. Stoltenberg avant le début de la réunion de l'OTAN.

L'organisation militaire, a-t-il ajouté, s'adapte et a déjà renforcé ses capacités de défense collective.

Le secrétaire général a également déclaré que les membres de l'OTAN consulteront M. Biden avant sa rencontre avec le président russe prévue le 16 juin en Suisse.

M. Stoltenberg a fait remarquer que les dirigeants de l'OTAN confirmeront lors de leur sommet la relation double avec Moscou, avec une défense forte d'une part et un dialogue d'autre part.

"Nous allons essayer de dialoguer avec la Russie. Le dialogue n'est pas un signe de faiblesse, mais de force", a-t-il souligné.

Ces dernières années, l'OTAN a accru son activité militaire près des frontières de la Russie, ce qui inquiète les autorités russes.

L'OTAN prévoit de laisser l'Europe sans missiles nucléaires

Les États membres de l'OTAN devraient s'opposer officiellement au déploiement de missiles nucléaires terrestres en Europe après la réunion du président américain Joe Biden avec d'autres chefs d'État à Bruxelles, rapporte Defense News.

Cette position, qui fait écho à des commentaires antérieurs du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, est exposée dans un projet de communiqué qui sera publié après le sommet de l'OTAN du 14 juin.

Selon Defense News, après le sommet de l'Alliance atlantique, une déclaration sera faite pour interdire le déploiement d'armes nucléaires terrestres en Europe. Le refus officiel de placer des armes nucléaires en Europe nécessite l'approbation du président américain. Selon les médias, une telle décision pourrait aider M. Biden à obtenir le soutien des partisans de la maîtrise des armements si l'interdiction des missiles nucléaires basés au sol en Europe devient officielle.

Les discussions de l'OTAN ont débuté alors que l'on apprenait que Moscou allait à nouveau proposer un moratoire sur le déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire et à courte portée. Cette démarche est considérée comme un moyen possible d'apaiser les tensions avec Moscou et d'intensifier le dialogue sur le contrôle des armements avant le sommet États-Unis-Russie qui se tiendra à Genève le 16 juin.

Selon les médias russes, à la mi-septembre 2020, le président Vladimir Poutine a envoyé un message aux capitales de plusieurs dizaines de pays, dont des membres de l'OTAN, proposant un moratoire sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire et à courte portée en Europe et dans d'autres régions. La même lettre a été envoyée à Stoltenberg.

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Le cabinet allemand confirme que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ne figure pas à l'ordre du jour actuel

BERLIN (Sputnik) - L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est pas à l'ordre du jour de l'OTAN, a déclaré la porte-parole adjointe du Cabinet allemand, Ulrike Demmer.

La veille, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que rien ne garantit que l'Ukraine ne rejoindra pas l'OTAN et a appelé à réfléchir aux "lignes rouges" à ne pas franchir. Le président a souligné qu'en cas d'entrée de l'État ukrainien dans l'Alliance, une fusée lancée depuis la ville ukrainienne de Kharkov ou depuis Dniepr n'aura besoin que de 7 à 10 minutes pour atteindre la partie centrale de la Russie.

"Vous connaissez notre approche de l'Ukraine, l'importance de notre coopération avec elle, mais son adhésion à l'OTAN n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré M. Demmer lors d'une conférence de presse, commentant les préoccupations du dirigeant russe.

En 2014, l'Ukraine a renoncé à son statut d'État non aligné. En juin 2016, le pays a proclamé l'adhésion à l'OTAN comme un objectif de politique étrangère. En 2019, le Parlement ukrainien a adopté des amendements constitutionnels proclamant l'objectif de rejoindre l'Union européenne et l'Alliance atlantique.

En juin 2020, l'Ukraine est devenue le sixième État à bénéficier du statut de partenaire de l'OTAN aux possibilités élargies.

mardi, 10 septembre 2019

Macron et la déshérence du projet occidental

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Macron et la déshérence du projet occidental

Par Nicolas Bonnal

Source nicolasbonnal.wordpress.com

Philippe Grasset a eu le nez creux en relevant ce texte extraordinaire. Que se passe-t-il quand le représentant du système se met à parler juste, quand il nous coupe l’herbe sous le pied ? Car Macron peut désintégrer son opposition antisystème avec ce discours aux ambassadeurs, qui succède à un faux G7-simulacre où le Donald s’est fait piéger comme un alevin.

Macron avait reçu Poutine après son élection, et il l’a revu à Brégançon, mettant fin à la débile/soumise diplomatie héritée des années Hollande-Obama. Et comme en plus il reconnaît la violence de l’ordre néo-libéral financiarisé et la logique des révoltés… en bref, on a un chef d’État qui a compris, ce qui vaut mieux qu’un chef d’État qui fait semblant de nous avoir compris. On étudiera ici la justesse de la pensée, et pas les résultats d’une politique qui nous indiffère du reste.

Et dans ce long discours (17 000 mots) dont on a surtout apprécié la première partie analytique, on a relevé cette observation sur la fin de la domination occidentale :

Nous le vivons tous ensemble ce monde et vous le connaissez mieux que moi, mais l’ordre international est bousculé de manière inédite mais surtout avec, si je puis dire, un grand bouleversement qui se fait sans doute pour la première fois dans notre histoire à peu près dans tous les domaines, avec une magnitude profondément historique. C’est d’abord une transformation, une recomposition géopolitique et stratégique. Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde.

Puis, comme un savant synthétiseur qu’il est, Macron rappelle finement :

Nous nous étions habitués à un ordre international qui depuis le 18ème siècle reposait sur une hégémonie occidentale, vraisemblablement française au 18ème siècle, par l’inspiration des Lumières ; sans doute britannique au 19ème grâce à la révolution industrielle et raisonnablement américaine au 20ème grâce aux 2 grands conflits et à la domination économique et politique de cette puissance. Les choses changent.

Oui, l’Angleterre c’était l’usine, l’Amérique la guerre (froide, tiède, interminable, et il le fait bien comprendre). La France c’était la culture.

Ensuite, surtout, ce président incrimine la médiocrité occidentale et ses méchantes manières :

Et elles sont profondément bousculées par les erreurs des Occidentaux dans certaines crises, par les choix aussi américains depuis plusieurs années et qui n’ont pas commencé avec cette administration mais qui conduisent à revisiter certaines implications dans des conflits au Proche et Moyen-Orient et ailleurs, et à repenser une stratégie profonde, diplomatique et militaire, et parfois des éléments de solidarité dont nous pensions qu’ils étaient des intangibles pour l’éternité même si nous avions constitué ensemble dans des moments géopolitiques qui pourtant aujourd’hui ont changé.

Puis on remarque que le monde est de facto multipolaire malgré les tweets de Dumb-Trump et Dumber-Bolton :

Et puis c’est aussi l’émergence de nouvelles puissances dont nous avons sans doute longtemps sous-estimé l’impact.

La Chine au premier rang mais également la stratégie russe menée, il faut bien le dire, depuis quelques années avec plus de succès. J’y reviendrai. L’Inde qui émerge, ces nouvelles économies qui deviennent aussi des puissances pas seulement économiques mais politiques et qui se pensent comme certains ont pu l’écrire, comme de véritables États civilisations et qui viennent non seulement bousculer notre ordre international, qui viennent peser dans l’ordre économique mais qui viennent aussi repenser l’ordre politique et l’imaginaire politique qui va avec, avec beaucoup de force et beaucoup plus d’inspiration que nous n’en avons.

Essentiel aussi, on souligne l’habileté et la stratégie de ces nouveaux venus (encore que l’Inde de Modi fasse plutôt grimacer) qui contraste avec l’absence de méthode des américains, digne du colonel Kurz :

Regardons l’Inde, la Russie et la Chine. Elles ont une inspiration politique beaucoup plus forte que les Européens aujourd’hui. Elles pensent le monde avec une vraie logique, une vraie philosophie, un imaginaire que nous avons un peu perdu.

L’occident, coquille vide qui a perdu le sens, cela nous fait un beau débat, qui va de Goethe à Valéry… Enfin un qui a compris que la Chine et la Russie sont dirigées de main de maître.

Vient une autre surprise. Le commis présumé des banques et des oligarques reconnaît que la matrice a fourché… Et cela donne :

D’abord elle s’est profondément financiarisée et ce qui était une économie de marché, que certains avaient pu même parfois théoriser en parlant d’économie sociale de marché et qui était au cœur des équilibres que nous avions pensé est devenue une véritable économie d’un capitalisme cumulatif où, il faut bien le dire, d’abord la financiarisation puis les transformations technologiques ont conduit à ce qu’il y ait une concentration accrue des richesses chez les champions, c’est-à-dire les talents dans nos pays, les grandes métropoles qui réussissent dans la mondialisation et les pays qui portent la réussite de cet ordre.

L’économie de marché nous replonge dans la pauvreté après un siècle et demi de succès :

Et donc l’économie de marché qui jusqu’à présent par la théorie des avantages comparatifs et tout ce que nous avions sagement appris jusque-là et qui permettait de répartir la richesse et qui a formidablement marché pendant des décennies en sortant de manière inédite dans l’histoire de l’humanité des centaines de millions de concitoyens du monde de la pauvreté, a replongé et conduit à des inégalités qui ne sont plus supportables. Dans nos économies, la France l’a vécu ces derniers mois, très profondément mais en fait nous le vivons depuis des années et dans le monde entier. Et cette économie de marché produit des inégalités inédites qui au fond viennent bousculer en profondeur là aussi notre ordre politique.

C’est l’économie des manipulateurs de symboles dont nous avions parlé en citant Robert Reich (« The work of nations« ).  Macron reconnaît et donc comprend la colère des classes moyennes :

Quand les classes moyennes qui sont le socle de nos démocraties n’y ont plus leur part, elles doutent et elles sont légitimement tentées ou par des régimes autoritaires ou par des démocraties illibérales ou par la remise en cause de ce système économique…

Et sur les britanniques qui ont voulu sortir de cette Europe bureaucrate notre orateur remarque :

Et au fond, ce que les brexiteurs ont proposé au peuple britannique qui était un très bon mot d’ordre : reprendre le contrôle de nos vies, de notre nation. C’est ce que nous devons savoir penser et agir dans une nation ouverte. Reprendre le contrôle. Fini le temps où on expliquait à nos concitoyens la délocalisation, c’est l’ordre des choses, c’est une bonne chose pour vous. Les emplois vont en Pologne ou en Chine, au Vietnam et vous allez retrouver le … on n’arrive plus à expliquer cette histoire. Et donc, nous devons trouver les moyens de peser dans la mondialisation mais aussi de repenser cet ordre international.

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Une bonne petite mise au point sur les américains :

Les États-Unis d’Amérique sont dans le camp occidental mais ils ne portent pas le même humanisme. Leur sensibilité aux questions climatiques, à l’égalité, aux équilibres sociaux qui sont les nôtres n’existe pas de la même manière.Il y a un primat de la liberté qui caractérise d’ailleurs la civilisation américaine très profondément et qui explique aussi nos différences même si nous sommes profondément alliés. Et la civilisation chinoise n’a pas non plus les mêmes préférences collectives pour parler pudiquement, ni les mêmes valeurs.

Car Macron voudrait éviter la soumission à un bloc ou à l’autre. Il faudrait donc l’Europe.  Il ajoute étonnamment :

Le projet de civilisation européenne ne peut pas être porté ni pas par la Hongrie catholique, ni par la Russie orthodoxe. Et nous l’avons laissé à ces deux dirigeants par exemple, et je le dis avec beaucoup de respect, allez écouter des discours en Hongrie ou en Russie, ce sont des projets qui ont leurs différences mais ils portent une vitalité culturelle et civilisationnelle, pour ma part, que je considère comme erronée mais qui est inspirante.

Il préfère se réclamer de la Renaissance et des Lumières. Aucun commentaire.

Il nous rassure sur son armée :

Nous sommes en passe de devenir de manière indiscutable la première armée européenne par les investissements que nous avons décidé, par la loi de programmation militaire, par la qualité de nos soldats et l’attractivité de notre armée. Et aujourd’hui, en Europe, personne n’a cette vitalité et personne n’a décidé ce réinvestissement stratégique et humain. Ce qui est un point essentiel pour pouvoir peser. Et nous restons une grande puissance diplomatique, membre permanent du Conseil de sécurité, au cœur de l’Europe et au cœur de beaucoup de coalitions.

Il met en garde sur la Russie, tel John Mearsheimer :

Je pense en plus que pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique parce que nous poussons la Russie soit à un isolement qui accroît les tensions, soit à s’allier avec d’autres grandes puissances comme la Chine, qui ne serait pas du tout notre intérêt.

Une mise au point pour l’Amérique :

Mais pour le dire en termes simple, nous ne sommes pas une puissance qui considère que les ennemis de nos amis sont forcément les nôtres ou qu’on s’interdit de leur parler…

Et d’ajouter sur cette architecture de confiance et de sécurité qui lui avait valu les gluants sarcasmes du Donald :

Nous sommes en Europe, et la Russie aussi. Et si nous ne savons pas à un moment donné faire quelque chose d’utile avec la Russie, nous resterons avec une tension profondément stérile. Nous continuerons d’avoir des conflits gelés partout en Europe.

Je crois qu’il nous faut construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe, parce que le continent européen ne sera jamais stable, ne sera jamais en sécurité, si nous ne pacifions pas et ne clarifions pas nos relations avec la Russie.Ce n’est pas l’intérêt de certains de nos alliés, soyons clairs avec ce sujet.

On rappelle les faiblesses de la Russie – en les outrant certainement :

… cette grande puissance qui investit beaucoup sur son armement, qui nous fait si peur a le produit intérieur brut de l’Espagne, a une démographie déclinante et un pays vieillissant, et une tension politique croissante. Est-ce que vous pensez que l’on peut durer comme cela ? Je pense que la vocation de la Russie n’est pas d’être l’alliée minoritaire de la Chine…

Sur la Chine il rappelle :

Nous respectons les intérêts et la souveraineté de la Chine, mais la Chine doit elle aussi respecter pleinement notre souveraineté et notre unité, et sur ce plan la dynamique européenne est essentielle. Nous avons commis des erreurs profondes il y a 10 ans sur ce sujet.

Que d’erreurs occidentales décryptées… Et pour parler comme Laetitia, « pourvu que ça dure », cette lucidité et ce rapprochement avec la Russie. Pour le reste, les rassemblements nationaux et autres France insoumises ont du souci à se faire. Et les antisystèmes aussi…

Le fait d’avoir assimilé le basculement mondial de ces dernières décennies et d’avoir pris la mesure des inégalités créées par une économie postindustrielle ne donne pas à cette présidence une garantie pour échapper à l’échec ou à la manip’ ; mais reconnaissons aussi que pour la première fois depuis longtemps un esprit présidentiel est capable de saisir et d’analyser les grandes transformations de cette époque étrange.