dimanche, 13 mars 2022
La revue de presse de CD - 13 mars 2022
La revue de presse de CD
13 mars 2022
EN VEDETTE
Guerres de l’information, un regard sur les tragédies oubliées
Plutôt que de disséquer l’avalanche de fausses nouvelles sur le conflit russo-ukrainien ou russo-américain par procuration si on préfère l’expression, nous publions en tribune libre la traduction d’un article du 27 février 2022 paru sous la signature de Marina Montessano sur le blog du médiéviste italien Franco Cardini de l’université de Florence. Se replonger sur les précédentes guerres européennes qui furent aussi des guerres de l’information, avec leur lot de mensonges, permet de mieux appréhender le conflit actuel. Les sous-titres sont de notre rédaction.
OJIM
https://www.ojim.fr/guerres-information-tragedies-oubliees/
ASIE
L’Asie face à la guerre en Ukraine
L’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes a provoqué des réactions partagées en Asie. Tiraillés entre le camp occidental et celui de Moscou, beaucoup de pays asiatiques ont joué la carte de la neutralité pour préserver leurs intérêts stratégiques. La guerre en Ukraine sert ainsi de révélateur du positionnement des pays asiatiques dans les nœuds de rivalités qui parcourent l’Indopacifique.
Conflits
https://www.revueconflits.com/lasie-face-a-la-guerre-en-u...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION
SorosLeaks : Comment le réseau Soros fonctionne en Hongrie
Les entretiens Skype divulgués par le journal Hongrois Magyar Nemzet montrent clairement que des organisations financées par les fondations Open Society (OSF) influencent les journalistes étrangers pour qu’ils donnent une image déformée de la Hongrie et du gouvernement hongrois. Il devient également évident que les hommes de confiance de George Soros ont des pions dans une partie de la presse libérale nationale : L’OSF finance plusieurs médias hongrois et ses militants veillent à ce que le « bon » contenu soit publié.
Breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/03/08/181178/sorosleaks-...
Pfizer finance les fact-checkeurs employés par Facebook
Le laboratoire pharmaceutique Pfizer finance une partie des programmes de formation au journalisme utilisés par Facebook pour former ses partenaires de « fact-checking » chargés de « combattre la désinformation » et de censurer les publications qui critiquent les vaccins contre le Covid-19. Alors que la notion de conflits d'intérêt a été complètement évacuée au cours de cette crise Covid, le géant médical a tissé une vaste toile avec géants du numérique et organismes de presse, dont les fils apparaissent progressivement au grand jour.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-monde/pfizer-finance-...
ÉCOLOGIE
Les enjeux stratégiques de l’hydrogène dans la transition énergétique
Nous constatons un véritable engouement en faveur du développement de l’hydrogène, que ce soit au niveau de gouvernements, d’industriels et d’organisations internationales. Qu’est-ce qui explique une telle dynamique politique sur le plan international ?
IRIS
https://www.iris-france.org/165548-les-enjeux-strategique...
ÉTATS-UNIS
Les États-Unis confirment l’existence de laboratoires biologiques en Ukraine, la Russie exige des réponses
Lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain ce mardi 8 mars, la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland a déclaré que des bio-laboratoires existent bel et bien sur le sol ukrainien. Cette déclaration faisait suite à une question sur l’éventuelle présence d’armes chimiques en Ukraine. Après avoir confirmé cette réalité, la diplomate a insisté sur l’importance d’œuvrer à empêcher la Russie de mettre les mains sur ces armes biologiques, visiblement inquiète de la progression des formes armées russes sur le territoire ukrainien. De son côté, le ministère de la Défense russe a fait état de ces mêmes programmes biologiques militaires, soulignant l’implication des États-Unis dans leur financement. Selon cette même source, le gouvernement de Kiev aurait aussi procédé à un nettoyage d’urgence des traces de ces laboratoires.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-monde/les-etats-unis-...
FRANCE
Emmanuel Macron était en train de négocier avec les assassins du préfet Erignac afin d’obtenir le soutien des « nationalistes » de Corse pour l’élection présidentielle. On apprend dans le Canard enchainé de ce jour qu'Emmanuel Macron était en train de négocier avec les assassins du préfet Érignac afin d'obtenir le soutien des « nationalistes » de Corse pour l'élection présidentielle.
Fdesouche.com
https://www.fdesouche.com/2022/03/09/emmanuel-macron-etai...
GAFAM
Omicron, le concurrent redouté par Bill Gates
On sait que Bill Gates a été très inquiet lors de l’apparition de ce nouveau variant. Il semble bien que cette inquiétude ne soit pas liée aux personnes qui pourraient en mourir, mais à l’immunité naturelle et stérilisante que l’infection par Omicron induirait potentiellement.
Francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-sante/omicron-le-concur...
GÉOPOLITIQUE
L’Ukraine, terrain de jeu des oligarques ? Pendant ce temps, la Monnaie Unique Mondiale se précise sur fond de dépossession.
La chose est résumée par l’auteur à succès israélo-libanais, Yuval Noah Harari dans un entretien à Science & Vie : « Nous vivons dans un monde global, mais les écoles et les livres ne nous racontent toujours que des histoires de “paroisse” sur un pays ou sur une culture particulière. La réalité est qu’il n’y a pas un seul pays indépendant dans le monde. Notre planète est toujours divisée en deux cents pays différents, mais ils dépendent tous de forces économiques, politiques et culturelles, qui sont, elles, globales. ».
Le blog de Liliane Held Khawam
https://lilianeheldkhawam.com/2022/03/08/lukraine-terrain...
Le monde occidental est-il sous la domination d’intérêts privés ?
Les réactions et les sanctions qui se sont abattues sur la Russie montrent de manière très claire et nette la domination complète des pays occidentaux par les intérêts des financiers mondialistes et de l’OTAN. Ceci donc à l’exclusion complète de l’intérêt politique des Etats et des peuples.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/03/09/181143/le-monde-oc...
Les détroits turcs fermés aux bâtiments de guerre : quelles conséquences ?
Les détroits turcs, à savoir le Bosphore et les Dardanelles, sont stratégiques pour l’accès à la mer Noire. Leur statut est régi par la convention de Montreux signée en 1936, qui reconnaît la libre circulation pour le trafic civil, tout en permettant des restrictions pour les bâtiments militaires, parmi lesquelles l’interdiction de passage pour ceux-ci en cas de conflit. Sa mise en œuvre récente par Ankara est l’occasion de revenir sur l’historique et sur les conséquences concrètes de cette convention.
Conflits
https://www.revueconflits.com/jean-yves-bouffet-conventio...
RÉFLEXION
Le spectacle de la fin du monde ancien
Le fait que nous soyons à ce point surpris, y compris l’auteur de ces lignes, par l’invasion russe de l’Ukraine, témoigne de la perte d’une capacité d’analyse obscurcie par l’arrogance inconsciente de ce que l’on appelle « l’occidentalisme ». Et également par un rapport au temps, envahi par ce que l’on appelle le « présentisme », c’est-à-dire limitation de notre mémoire à ce qui s’est passé la semaine dernière. Et nous avons pris l’habitude de plaquer sur le réel une morale unilatérale et utilitaire qui nous fait oublier le caractère tragique de l’Histoire.
Vu du Droit
https://www.vududroit.com/2022/03/le-spectacle-de-la-la-f...
Appel lancé aux amoureux de la liberté !
Extrait de la réception de François Sureau à l’Académie française ce 3 mars 2022 :
« Le 20e siècle a été marqué par la voix d’un intellectuel qui connaissait mieux que quiconque le système régissant le goulag. Seul avec sa plume cet homme, Alexandre Soljenitsyne, s’était battu de toutes ses forces pour dénoncer le totalitarisme soviétique et exiger la liberté. Il n’a eu de cesse de dénoncer les agissements pervers des oppresseurs de la société et de ceux qui pervertissent l’humanité en la piégeant avec un matérialisme consumériste dégradant. »
Le blog de Liliane Held Khawam
https://lilianeheldkhawam.com/2022/03/06/appel-lance-aux-...
Genre : la fabrique des impostures wokistes
Le nouveau livre du linguiste Jean Szlamowicz dissèque la manière dont les nouveaux idéologues tentent d’imposer leurs manipulations intellectuelles. Son bistouri aiguisé n’épargne aucun aspect de leur verbiage pseudo-scientifique. Extraits des Moutons de la pensée. Nouveaux conformismes idéologiques, qui vient de paraître aux Editions du Cerf, présentés par l’auteur.
causeur.fr
https://www.causeur.fr/wokisme-deconstruction-neofeminism...
RUSSIE
Le spectacle de la fin du monde ancien
Le fait que nous soyons à ce point surpris, y compris l’auteur de ces lignes, par l’invasion russe de l’Ukraine, témoigne de la perte d’une capacité d’analyse obscurcie par l’arrogance inconsciente de ce que l’on appelle « l’occidentalisme ». Et également par un rapport au temps, envahi par ce que l’on appelle le « présentisme », c’est-à-dire limitation de notre mémoire à ce qui s’est passé la semaine dernière. Et nous avons pris l’habitude de plaquer sur le réel une morale unilatérale et utilitaire qui nous fait oublier le caractère tragique de l’Histoire.
Vu du Droit
https://www.vududroit.com/2022/03/le-spectacle-de-la-la-f...
Les oligarques russes ne sont pas près de renverser Poutine
En quête de moyens pour arrêter et punir Vladimir Poutine – ainsi que ceux qui l’ont soutenu et ont profité de son règne – après l’invasion de l’Ukraine, le président américain Joe Biden et d’autres dirigeants mondiaux lorgnent du côté des oligarques russes. Présentation de ces gros capitalistes russes.
Theconversation.com
https://theconversation.com/les-oligarques-russes-ne-sont...
SANTÉ/MENSONGES/LIBERTÉ
L’anxiété écologique, enjeu démographique pour la France et l’Europe
Les effets de l’anxiété due à la perception du changement climatique au sein de la jeunesse sont d’une ampleur que l’on n’avait jusqu’alors pas imaginé, et ont le pouvoir d’aggraver un vieillissement délétère déjà à l’œuvre.
Conflits.com
https://www.revueconflits.com/lanxiete-ecologique-enjeu-d...
Un scandale ivermectine ? Qui se cache derrière les conclusions modifiées de l'étude du Dr Andrew Hill ?
Ivermectine : vers un scandale majeur ? "De l’indifférence scandaleuse au mensonge criminel", publiions-nous fin 2020. En janvier 2021, dans un "debriefing", Andrew Hill nous confiait qu'il jugeait ce traitement prometteur. Il y a près d'un an, nous racontions les graves soupçons qui pesaient sur lui, Tess Lawrie supposant qu'on lui avait forcé la main, pour modifier les conclusions de son étude devant trancher sur l'efficacité de l'ivermectine contre le covid-19 : voir "Ivermectine et fraude scientifique : vers un #UnitaidGate ?" (16 mars 2021). Ce changement de cap ne laisse pas d'interroger, et on en apprend davantage aujourd'hui sur une des personnes qui pourrait en être à l'origine.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-sante/scandale-ivermect...
UNION EUROPÉENNE
Flicage européen
Communiqué de presse datant du 3 février 2022 : « La Commission européenne propose aujourd'hui de prolonger d'un an, soit jusqu'au 30 juin 2023, le certificat COVID numérique de l'UE. Le virus de la COVID-19 reste largement répandu en Europe et il est impossible, à ce stade, de déterminer l'incidence d'une augmentation possible des infections au second semestre de 2022 ou de l'apparition de nouveaux variants. La prorogation du règlement permettra aux voyageurs de continuer à utiliser leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union lorsque les États membres maintiennent certaines mesures de santé publique. La Commission adopte la proposition aujourd'hui pour que le Parlement européen et le Conseil puissent conclure la procédure législative à temps, avant l'expiration du règlement actuel. »
Europa.eu
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_...
Ces scandales qui suivent Ursula von der Leyen depuis Berlin
En juin 2020, un rapport d’enquête parlementaire est venu porter une ombre à la réputation d’Ursula von der Leyen, pourtant présentée par l’eurocratie comme une femme politique au parcours irréprochable. Retour sur ces affaires que la présidente de la Commission européenne n’aime pas voir resurgir.
frontpopulaire.fr
https://frontpopulaire.fr/o/Content/co794190/ces-scandale...
Une Europe « inclusive et ferme ta gueule »
La crise ukrainienne montre que l’Europe est inclusive, bienveillante et démocratique, et si vous ne le pensez pas, vous serez tendrement broyé.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/03/09/422865-une-europe...
08:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, affaires européennes, presse, médias, journaux | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 12 mars 2022
L'Europe suspendue entre l'être et le non-être : est-ce une patrie commune ou un cadavre atlantique ?
L'Europe suspendue entre l'être et le non-être: est-ce une patrie commune ou un cadavre atlantique?
par Luigi Tedeschi
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-europa-sospesa-tra-essere-e-non-essere-e-una-patria-comune-o-un-cadavere-atlantico
L'avènement du multilatéralisme dans la géopolitique mondiale place l'Europe devant un dilemme existentiel entre: être une patrie commune ou ne pas être un cadavre atlantique. L'histoire impose parfois des choix cruciaux et inéluctables.
La nécessaire neutralité de l'Ukraine
La guerre en Ukraine a des origines lointaines. Elle est le résultat de tensions de longue date qui ont explosé en raison de l'ineptie européenne et de la politique expansionniste de l'OTAN, qui ont empêché l'existence d'un équilibre stable entre la Russie et l'Occident. Avec l'effondrement de l'URSS et l'indépendance des républiques d'Europe de l'Est qui faisaient déjà partie de l'ancien empire soviétique, la logique de partition déjà éprouvée à Versailles en 1919 avec le démembrement des empires centraux s'est reproduite. L'Europe était en fait fragmentée en de nombreux États, souvent artificiels, et de nombreux peuples, très différents sinon hostiles les uns aux autres, étaient contraints de vivre ensemble. Comme on le sait, Versailles a jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale.
L'ouest de l'Ukraine est peuplé de catholiques ukrainophones qui veulent être intégrés à l'Europe, tandis que l'est est habité par une population majoritairement orthodoxe et russophone qui s'identifie à la Russie. Pour Kissinger, l'indépendance de l'Ukraine était un facteur d'instabilité politique potentielle. Soljénitsyne, qui considérait que l'Ukraine faisait partie intégrante de l'histoire et de l'identité russes, s'y opposait. Une réconciliation pacifique entre les deux âmes de l'Ukraine s'est avérée impossible, en raison de l'expansion progressive de l'OTAN à l'est, qui envisageait l'intégration de l'Ukraine à l'Ouest en hostilité ouverte avec la Russie, qui, elle, voyait sa sécurité menacée. Le coup d'État pro-occidental de Maidan en 2014 en est une preuve objective.
Il était possible de parvenir à un équilibre géopolitique qui empêcherait cette guerre d'éclater : la médiation européenne aurait pu favoriser l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, à condition qu'elle ne rejoigne pas l'OTAN. Une telle perspective aurait impliqué une rupture entre l'Europe et l'Alliance atlantique. Mais l'Europe n'est pas une entité géopolitique indépendante ; au contraire, elle ne trouve son unité que dans le contexte atlantique.
En effet, l'Ukraine est déjà associée à l'UE depuis 2017 et a bénéficié d'un financement européen de plus de 5 milliards, en plus des 1,2 milliard déboursés récemment. Par ailleurs, les accords de Minsk de 2014 (jamais respectés par l'Ukraine), entre la Russie et l'Ukraine, qui prévoyaient l'autonomie des républiques russophones du Donbass, ramenées à la souveraineté ukrainienne, ont été signés sous les auspices de l'OCDE. Afin d'éviter un conflit russo-ukrainien, l'Europe pourrait exiger que la partie ukrainienne les respecte. Mais l'Europe a brillé par son ignorance coupable.
Cette guerre entraînera une redéfinition des frontières entre l'Occident et la Russie, évoquant un retour au rideau de fer qui a marqué l'époque de la guerre froide. Mais les similitudes sont plus apparentes que réelles. Pendant la guerre froide, deux puissances mondiales, les États-Unis et l'URSS, se sont affrontées en tant que systèmes idéologiques, politiques et économiques alternatifs, entre lesquels les affrontements (jamais directs) alternaient avec les négociations. Aujourd'hui, les États-Unis et la Russie sont tous deux des puissances capitalistes. Les Américains ne reconnaissent pas le statut de puissance mondiale de la Russie et ne concluent donc pas d'accords avec Poutine, qui n'est pas considéré comme un partenaire égal. Avec la dissolution de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie, l'OTAN, en tant qu'alliance de défense de l'Occident contre la menace soviétique, aurait également dû être liquidée. L'expansion dans les pays d'Europe de l'Est et les guerres "humanitaires" menées par l'OTAN sur une période de 30 ans ont réfuté la nature défensive de l'Alliance atlantique. Il faut également considérer que l'OTAN a été fondée en 1949, tandis que le Pacte de Varsovie a vu le jour en 1955. Donc, entre les États-Unis et l'URSS, qui a dû se défendre contre qui ? La nature agressive de l'OTAN n'était-elle pas génétique ?
Cette guerre aurait pu être évitée si la nécessaire neutralité de l'Ukraine avait été reconnue. La stabilité et la sécurité de la région ne peuvent être garanties que par la neutralité ukrainienne, comme l'a observé Henry Kissinger : "Trop souvent, la question ukrainienne se présente comme une épreuve de force : l'Ukraine choisit-elle de rejoindre l'Est ou l'Ouest ? Mais si l'objectif de l'Ukraine est de survivre et de prospérer, elle ne peut être l'avant-poste de deux factions qui se combattent - elle doit être un pont." Kissinger, en 2014, était également un prophète facile lorsqu'il a déclaré qu'en l'absence d'une politique de réconciliation, "la dérive vers le conflit va s'accélérer, et à ce rythme, elle se produira assez rapidement".
L'Amérique, une puissance en crise entre pacifisme et russophobie
Cette guerre a éclaté parce qu'elle a été déclenchée par le désir de la Russie de sauvegarder sa sécurité et de contrer l'avancée de l'OTAN à l'est et par le désir des États-Unis d'éradiquer toute relation entre l'Europe et la Russie et de réaffirmer ainsi leur domination sur l'Europe elle-même. Les États-Unis ont en fait facilité l'invasion russe en déclarant leur réticence à s'engager dans une intervention militaire directe et en refusant tout accord avec Poutine. L'Amérique de Biden est pacifiste. Les divisions au sein de la société américaine ont eu pour effet de paralyser la politique étrangère américaine. L'aile libérale de la côte américaine ne veut pas la guerre pour des raisons pacifistes-idéologiques, pas plus que la population intérieure, patriotique par nature mais désormais fatiguée et désabusée par la succession des défaites américaines dans le monde.
L'Occident veut donc contrer la Russie avec l'arme des sanctions. Avec l'éviction de la Russie du système de paiement rapide et l'embargo économique, elle veut provoquer l'implosion financière de la Russie, avec le défaut de paiement russe associé. Mais la Russie est déjà sous le coup de sanctions depuis 2014. L'arme des sanctions provoque nécessairement des représailles et s'est toujours révélée inefficace. Au contraire, les sanctions politiques renforcent la cohésion interne des nations et encouragent la production de biens pour remplacer les produits étrangers qui ne sont plus importés. En outre, la Russie a été bien équipée au fil des ans pour faire face à de telles éventualités. Devenue économiquement vulnérable lors de la crise de 2014, la Russie a adopté ses propres contre-mesures. Depuis 2016, l'économie russe a enregistré une croissance annuelle du PIB de plus de 4 %, augmenté ses réserves de 631 milliards de dollars, principalement en devises autres que le dollar, contre une dette de 350 milliards de dollars, augmenté ses réserves d'or de 196 %, réalisé d'importants investissements dans le numérique, et le commerce avec la Chine s'élève désormais à 140 milliards de dollars, avec l'objectif d'atteindre 200 milliards de dollars.
Les sanctions ont évidemment aussi un impact majeur sur l'Occident, étant donné l'interdépendance des marchés mondiaux. L'Europe dépend du gaz russe pour 40 % de ses besoins et, puisque les approvisionnements de Gazprom ont été exclus des sanctions, paradoxalement, l'UE finance indirectement les dépenses militaires russes pour l'invasion de l'Ukraine avec les revenus de l'énergie. Alors que la bourse russe a été fermée pour cause de baisse excessive et que le rouble est à son plus bas niveau historique, les marchés européens ont enregistré des pertes de plus de 20 % depuis janvier. Standard & Poor's a rétrogradé la dette publique de la Russie au statut de "junk", mais cette dette ne représente que 20 % du PIB. La crise énergétique, avec des prix du gaz et du pétrole à des niveaux records et une inflation galopante, ainsi que la hausse des prix des matières premières, causent des dommages importants à l'économie européenne. Par le biais de sanctions, l'Occident veut amener la Russie à faire défaut, mais toute implosion russe impliquerait aussitôt l'Europe, étant donné l'exposition du système bancaire européen à la Russie (l'Italie seule est exposée pour plus de 25 milliards), et le blocage des flux commerciaux avec la Russie elle-même. Pour l'Europe, les dommages causés par les mesures de sanction sont encore incalculables.
L'expansion progressive de l'OTAN en Eurasie occidentale est conforme à une stratégie américaine bien connue, poursuivie depuis 1991. La pénétration de l'Atlantisme en Eurasie entraînerait la déstabilisation de la Russie. Les guerres qui ont déjà éclaté en Géorgie et en Tchétchénie, ainsi que la révolution colorée en Ukraine, sont des événements fonctionnels à une stratégie globale : la décomposition de la Russie en de nombreux petits États et leur insertion dans le contexte de l'OTAN, avec l'exploitation indiscriminée de leurs ressources, sous l'égide de la domination américaine.
L'objectif est de reproduire en Russie la stratégie qui a conduit à la fragmentation de l'ex-Yougoslavie (qui a également été expérimentée sans succès au Moyen-Orient). Mais quelqu'un a-t-il prévenu Biden et son équipe que la Russie n'est pas comparable à la Yougoslavie ? Le défaut de paiement et la déstabilisation économique de la Russie devraient être suivis d'une déstabilisation politique, avec la défenestration de Poutine par un complot ourdi par les oligarques russes sanctionnés. Mais les États-Unis, qui ont été incapables de faire tomber Saddam, Assad ou Milosevic, pourront-ils un jour faire tomber Poutine et avec lui tout l'appareil politique et militaire russe ?
À l'ONU, la résolution condamnant la Russie, outre l'unité des talibans européens pro-OTAN et son approbation par 141 voix, a enregistré 35 abstentions et 5 voix contre. Parmi les abstentions figurent la Chine, l'Inde, l'ensemble du monde islamique (à l'exception du Qatar et du Koweït), l'Afrique du Sud, le Brésil, le Mexique et le Congo. Il est donc nécessaire de réfléchir à l'importance économique et géopolitique de ces pays (qui, par ailleurs, détiennent une grande partie des matières premières mondiales et représentent la moitié de la population mondiale). La Turquie elle-même n'appliquera pas de sanctions à la Russie et Israël s'est déclaré prêt à jouer un rôle de médiateur dans le conflit : les intérêts d'Israël ne coïncident manifestement pas toujours avec ceux des Américains. Le front abstentionniste est donc hostile à l'Occident et constitue une démonstration tangible que la Russie n'est nullement isolée dans le contexte géopolitique mondial. La politique de l'Occident américain est inspirée par une profonde russophobie, qui conduira à l'isolement de l'Occident lui-même et à sa réduction géopolitique.
La politique expansive de l'OTAN a favorisé la création d'un partenariat russo-chinois qui pourrait devenir stratégique. La Chine a adopté une politique d'attention prudente dans le conflit russo-ukrainien. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Ukraine, mais il faut surtout noter que 90 % du commerce de l'Europe avec la Chine passe par la Russie et l'Asie centrale. Cette guerre pourrait être un coup mortel pour l'économie européenne. Mais le plus important est que l'intensification des relations économiques et politiques de la Chine, de l'Inde et du monde islamique avec la Russie entraînerait une contraction drastique de la zone dollar, qui a jusqu'à présent dominé le commerce mondial. Et, à cet égard, on peut s'interroger : mais l'euro n'a-t-il pas été créé comme monnaie alternative au dollar afin de libérer l'Europe de la tyrannie financière américaine ? Cependant, des changements systémiques dans l'économie mondiale nous attendent.
L'Europe sortira-t-elle de son hibernation historique ?
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec les accords de Yalta et de Potsdam, l'Europe est divisée en deux zones d'influence : l'américaine à l'ouest et la soviétique à l'est. Alors que l'Europe de l'Est a souffert de l'occupation soviétique et de ses régimes totalitaires, l'Europe occidentale a accepté la domination américaine avec un large consentement. Le régime pro-américain de souveraineté limitée a ensuite été étendu, après 1989, aux pays de l'ancien bloc soviétique et s'est étendu à l'UE elle-même, au point de déterminer une identification parfaite entre l'Europe et l'OTAN.
L'Europe a ainsi renoncé à son indépendance et à un rôle puissant dans le contexte géopolitique mondial. Le statut de l'Europe est comparable à celui d'un colonialisme consentant, c'est-à-dire un groupe de pays économiquement avancés, à la prospérité généralisée, mais politiquement aseptisés, culturellement américanistes, dépourvus de pouvoir de décision et de responsabilité en matière de défense et de politique internationale, délégués aux États-Unis. Ce statut colonial, perpétué jusqu'à ce jour, a représenté la sortie de l'Europe de l'histoire.
Ce modèle socio-politique, qui a présidé à la fondation de l'UE elle-même, trouve sa pleine réalisation en Allemagne, qui, en vertu de sa suprématie économique continentale, l'a imposé à l'ensemble de l'Europe. Depuis 70 ans, l'Allemagne vit dans la dimension de la post-histoire. Le diplomate allemand Thomas Bagger a effectivement déclaré que "la fin de l'histoire était une idée américaine, mais une réalité allemande". Dans un article paru dans Limes, Ulrike Franke affirme que, pour la génération des millennials allemands, l'histoire est un récit d'événements passés, et non un processus dynamique en constante évolution. L'oubli de la mémoire historique a condamné les nouvelles générations à vivre dans une dimension existentielle absorbée par l'éternel présent. Il s'agit d'une dimension nihiliste, qui implique l'impossibilité de concevoir des réalités historiques et des horizons futurs comme des alternatives à celle-ci. Le progrès, le bien-être, le cosmopolitisme libéral pacifiste et le marché mondial sont les traits distinctifs d'un modèle économique et social occidental post-historique, qui a néanmoins généré dans la génération post-1989 l'idée de vivre dans le meilleur des mondes possibles.
Ulrike Franke dit : "Et la fin de l'histoire a pris notre avenir. Après tout, nous savions tous comment cela allait se terminer. La politique est devenue ennuyeuse - une activité administrative plutôt qu'une compétition idéologique. Et cela peut aussi nous aider à comprendre pourquoi tous les partis allemands prétendent toujours être du centre. Il semble qu'il ne soit pas nécessaire de penser stratégiquement à l'avenir. Une telle vision ahistorique de la réalité a été transmise à l'ensemble de l'Europe, qui est devenue un continent dépourvu de toute identité culturelle et sans aucune perspective d'avenir".
L'avènement de la post-histoire est lié à une époque où la souveraineté politique de l'Europe était dévolue au protectorat atlantique. L'UE elle-même a été créée en tant qu'organe supranational intégré à l'OTAN à l'extérieur et en tant que structure financière qui a établi un système économique d'extrême compétitivité entre les États à l'intérieur. L'UE n'a pas favorisé le développement et l'émancipation, mais a créé un système de domination économique de l'Allemagne et de ses satellites dans lequel la croissance allemande s'est accompagnée d'une dépression dans les pays du sud. Mais aujourd'hui, l'Europe est confrontée à un ordre géopolitique considérablement modifié. Les États-Unis poursuivent des objectifs qui ne sont pas compatibles, voire conflictuels, avec l'Europe.
Les États-Unis, qui se sont engagés à contenir la Russie et la Chine, n'ont plus l'intention de soutenir les dépenses militaires pour la défense des pays européens, qui sont tenus de consacrer 2 % de leur PIB à l'armement. L'objectif géopolitique poursuivi par les Américains n'est en fait pas la défense de l'Ukraine contre l'invasion russe, mais la restauration de leur domination politique absolue dans l'espace européen, en rompant les relations entre l'Europe et la Russie et en interrompant les flux commerciaux entre l'Europe et la Chine. Une Europe, dévastée par la crise économique provoquée par l'urgence énergétique et réduite dans son rôle de puissance économique dans le monde (surtout en ce qui concerne ses exportations vers les USA), pourrait être réduite à une condition de subordination totale aux USA. Les États-Unis pourraient alors imposer à l'Europe un traité de libre-échange transatlantique capricieux, semblable au tristement célèbre TTIP.
Le retrait américain d'Afghanistan a entraîné un changement substantiel de la stratégie géopolitique américaine. La politique étrangère de Biden, dans la continuité de celle d'Obama et de Trump, n'envisage pas d'interventions militaires dans le monde, sauf si les intérêts américains sont directement menacés. Par conséquent, des déploiements politico-militaires de dimension continentale ont été mis en place pour sauvegarder les zones d'influence de l'Amérique dans le monde. Dans le cadre de cette nouvelle stratégie géopolitique américaine, à travers le pacte abrahamique, la nouvelle OTAN du Moyen-Orient a été établie, dirigée par Israël et avec la participation de nombreux pays arabes. Et aussi l'AUKUS, qui est une alliance militaire dans la zone Indo-Pacifique qui vise à contenir la puissance chinoise. La décision de l'Allemagne d'allouer 100 milliards d'euros aux dépenses d'armement doit être interprétée de la même manière. Jusqu'à hier, le réarmement allemand aurait suscité l'inquiétude de tout l'Occident. L'Europe, sous la direction de l'Allemagne, devrait devenir une puissance continentale au sein de l'OTAN dans une fonction anti-russe. Mais il semble hautement improbable que la société allemande accepte de mourir pour l'Ukraine, comme la société japonaise le ferait pour Taïwan.
La phase post-historique de l'Europe touche donc à sa fin. Une perpétuation de l'hibernation historique de l'Europe est inconcevable. Nous devons occuper une place dans une histoire en constante évolution, sinon l'histoire elle-même s'occupera de nous, c'est-à-dire que d'autres décideront pour nous en fonction de leurs propres intérêts. Et dans notre cas, ce seront les Américains qui décideront.
L'Europe à la croisée des chemins entre multilatéralisme et abandon de l'histoire
Le conflit entre Poutine et l'Occident a pris la dimension d'une opposition d'époque de nature historico-idéologique. Depuis la crise de 2014, la réaction de Poutine au tournant pro-occidental en Ukraine a été interprétée par le courant dominant officiel comme la renaissance d'une conception de la politique du XIXe siècle, qui a été reproposée à travers la résurrection du nationalisme russe comme une réaction à une Russie assiégée et visant à défendre ses frontières et à sauvegarder son indépendance nationale. Ces concepts étaient considérés par l'intelligentsia libérale comme relégués à des époques historiques dépassées. Poutine est donc considéré comme un leader anti-historique.
Cependant, nous voyons dans le conflit ukrainien une opposition géopolitique et un affrontement idéologique, qui avaient déjà émergé dans l'histoire récente. L'Occident est dominé par un système néolibéral et une culture postmoderne qui postulent l'individualisme absolu, les droits de l'homme, la primauté de l'économie sur la politique, l'éradication des cultures identitaires et la dissolution des États. Ainsi, le conflit entre l'Occident et la Russie, selon l'idéologie libérale, est interprété comme le choc entre liberté et répression, progrès et réaction, démocratie et autocratie, laïcité et obscurantisme.
L'émergence de nouvelles puissances continentales telles que la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran et d'autres puissances mineures, qui revendiquent au contraire leur propre identité nationale, la valeur de la patrie en tant que destin commun des peuples, leurs racines historiques et culturelles, a mis en évidence depuis longtemps le déclin de l'idéologie libérale comme seul canon d'interprétation de la réalité dans une clé post-historique, individualiste et progressiste. La défense des droits de l'homme et l'imposition du système libéral-démocratique au niveau mondial constituent donc les valeurs en vertu desquelles l'Occident revendique sa suprématie morale dans le monde. Ces principes constituent la légitimation idéologique du "Nouvel Ordre Mondial". Les conflits qui ont eu lieu au cours des dernières décennies démentent les hypothèses idéologiques sur lesquelles repose le "Nouvel Ordre". C'est ce que dit Alberto Negri dans son article dans "Il Manifesto" du 13/02/2022 : "Cette fois, l'atlantisme est nu. Comme le roi" : "Quel "ordre" libéral les États-Unis et l'OTAN préconisent-ils? Celle qui a incité Washington à utiliser les djihadistes contre l'URSS dans les années 1980? Celle de l'Afghanistan 2021? L'"ordre" de l'intervention fabriquée en Irak en 2003? L'"ordre" de la guerre en Libye en 2011, dont les désastres sont encore sous nos yeux?
L'"ordre" américain qui nous a valu des attaques en Europe et des millions de migrants traités comme des objets et repoussés dans le désespoir, tout en nous privant des ressources énergétiques de nos voisins? L'"ordre" de la Turquie, un pays de l'OTAN utile pour massacrer les Kurdes sous le sultan Erdogan? L'"ordre" qui réduit au silence et efface les Palestiniens?
Les Américains et les atlantistes s'arrogent le droit de décider de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, s'accrochant à des principes d'autodétermination des peuples qu'ils sont les premiers à violer.
Prenez la Syrie : pendant des années, Washington et Bruxelles ont déclaré que "Assad devait partir", mais pour le déstabiliser, ils ont encouragé Erdogan à envoyer des milliers d'égorgeurs djihadistes de l'autre côté de la frontière. Ils ont demandé à la Syrie de rompre ses liens avec l'Iran, puis la Russie, alliée historique de Damas, est intervenue.
Que voulait l'Occident, peut-être le bien des Syriens, toujours maintenus sous un embargo dramatique? Que voulaient les Américains de l'Afghanistan? Pour se venger du 11 septembre 2001, comme Biden l'a lui-même admis? Eh bien, après avoir tué Ben Laden, ils auraient pu partir, mais ils sont restés et ont tué plus de civils que les talibans, à qui ils ont rendu le pays, et maintenant ils se vengent sur la population en gelant les fonds afghans et en entravant l'acheminement de l'aide humanitaire.
L'unilatéralisme américain a généré de nouveaux conflits dans le monde entier entre les États dominés par le néolibéralisme et les États dominés par la souveraineté, entre les gagnants et les perdants de la mondialisation, entre l'Occident post-moderniste et l'Orient traditionaliste. Ce conflit irréductible est également présent au sein de la société occidentale. Les classes dominantes sont idéologiquement libérales et mondialistes, les classes subalternes revendiquent les valeurs communautaires, l'État-providence, les cultures identitaires.
Le monde occidental s'est révélé anti-historique dans la mesure où il n'a pas su comprendre l'esprit de notre époque, dans laquelle un nouvel ordre multipolaire émerge dans la géopolitique mondiale. Et c'est la cause du déclin progressif de l'unilatéralisme américain.
Nous sommes au seuil d'un tournant historique, annoncé prophétiquement par Alexandre Douguine dans son ouvrage La quatrième théorie politique: "La seule alternative plausible, aujourd'hui, se trouve dans le contexte d'un monde multipolaire. Le multipolarisme peut garantir à chaque pays et civilisation de la planète le droit et la liberté de développer son propre potentiel, de s'organiser intérieurement selon l'identité de sa culture et de son peuple, de fournir une base acceptable pour un système de relations internationales justes et équilibrées entre les nations du monde. La multipolarité doit être fondée sur le principe d'équité entre les différentes organisations politiques, sociales et économiques des diverses nations. Le progrès technologique et l'ouverture croissante doivent favoriser le dialogue entre les peuples et les nations et leur prospérité, mais ne doivent pas pour autant mettre en péril leur identité. Les différences entre les civilisations ne doivent pas nécessairement culminer dans un affrontement inévitable - contrairement à ce que pensent de manière simpliste certains auteurs américains. Le dialogue - ou plutôt le polylogue - est une possibilité réaliste que nous devrions tous explorer.
L'avènement du multilatéralisme dans la géopolitique mondiale place l'Europe devant un dilemme existentiel entre être une patrie commune ou ne pas être un cadavre atlantique. L'histoire impose parfois des choix cruciaux et inéluctables.
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Idéologie, propagande et conflit
Idéologie, propagande et conflit
Par Daniele Perra
Source: https://www.eurasia-rivista.com/ideologia-propaganda-e-conflitto/
"Par conséquent, c'est un précepte ou une règle générale de la raison que tout homme doit s'efforcer d'obtenir la paix, dans la mesure où il a l'espoir de l'obtenir, et lorsqu'il ne peut l'obtenir, rechercher et utiliser toutes les aides et tous les avantages de la guerre. La première partie de cette règle contient la première loi fondamentale de la nature, qui est de rechercher la paix et de l'obtenir. La seconde, la somme de la loi de la nature, qui consiste à se défendre par tous les moyens possibles."
(Thomas Hobbes, Léviathan)
Dans son interprétation personnelle de l'œuvre la plus célèbre de Thomas Hobbes, Carl Schmitt souligne combien la figure du Léviathan évoque avant tout "un symbole mythique plein de significations cachées" [1]. Ce mythe, selon le grand juriste allemand, doit être compris avant tout comme une lutte séculaire d'images. En effet, dans le livre de Job, à côté de la figure du Léviathan (l'animal marin le plus fort et le plus indomptable), un autre animal est dépeint avec autant d'importance et de richesse de détails : le Béhémoth terrestre.
Après un rapide examen des interprétations chrétiennes de ce "mythe" (par exemple, selon l'Apocalypse de Jean, dans le célèbre Liber Floridus du 12e siècle, l'Antéchrist est représenté trônant sur Léviathan tandis qu'un démon chevauche Béhémoth), Schmitt se concentre sur l'exégèse juive, où les deux bêtes deviennent des symboles des puissances mondaines et païennes hostiles aux Juifs. "Le Léviathan", affirme Schmitt, "représente les bêtes sur mille montagnes (Psaumes 50:10), c'est-à-dire les peuples païens" [2]. Dans ce sens, l'histoire du monde est présentée comme une lutte des peuples païens les uns contre les autres. En particulier, la lutte se déroule entre le Léviathan - les puissances maritimes - et le Béhémoth - les puissances terrestres.
Béhémoth essaie de déchirer le Léviathan avec ses cornes, tandis que le Léviathan bouche la gueule et les narines de Béhémoth avec ses nageoires, le tuant. Ceci, poursuit Schmitt, est "une belle image de l'étranglement d'une puissance terrestre par un blocus naval" [3] (la référence, bien sûr, est au blocus naval avec lequel les Britanniques ont étranglé l'économie allemande pendant la Première Guerre mondiale). Dans tout cela, les Juifs regardent les peuples de la terre s'entretuer: "pour eux, ces massacres et égorgements mutuels sont légaux et casher. C'est pourquoi ils mangent la chair des peuples tués et en tirent la vie" [4].
Si l'interprétation schmittienne de ce thème biblique est appliquée aux événements actuels, il n'est pas particulièrement difficile d'identifier la Russie et l'Europe respectivement comme le Béhémoth et le Léviathan, et les États-Unis comme ceux qui "se nourrissent de la chair des tués et en vivent".
Dans deux articles publiés sur le site Eurasia, intitulés "L'ennemi de l'Europe" et "Comparaison des modèles géopolitiques", on a tenté d'expliquer comment les Etats-Unis, à travers deux guerres mondiales en l'espace de trente ans (ce n'est pas une coïncidence si l'historien Eric Hobsbawm a parlé d'une "deuxième guerre de trente ans" et Ernst Nolte d'une "guerre civile européenne"), ont réussi à évincer la Grande-Bretagne de son rôle de puissance mondiale, l'épuisant dans une lutte sans merci avec l'Allemagne. La "Grande Guerre" se prête particulièrement bien à ce schéma d'interprétation, puisque les États-Unis ne sont intervenus qu'après s'être transformés de pays débiteur en pays créditeur et après s'être assurés que les concurrents européens sortiraient du conflit, quelle que soit l'issue, dans des conditions économiques désastreuses. Et il ne semble pas déplacé d'utiliser le même schéma d'interprétation pour la crise actuelle en Europe de l'Est, étant donné que, aujourd'hui comme en 1914, les États-Unis sont le plus grand pays débiteur du monde.
Toutefois, une telle approche nécessite une réflexion approfondie. Nous avons choisi de commencer cette analyse par une citation de Thomas Hobbes pour la simple raison que le philosophe anglais reconnaît que l'État est avant tout un système de sécurité destiné à garantir la sécurité de son peuple et à éviter un retour à l'état de nature : la lutte de tous contre tous.
Hobbes déclare expressément qu'il est du devoir de tout homme de rechercher la paix. Mais lorsque cela ne peut être réalisé, il a le droit d'utiliser les avantages de la guerre. Le penseur de Malmesbury, à son crédit, dit aussi autre chose. Plus précisément, il affirme la nécessité du respect des pactes, car : "sans une telle garantie les pactes sont vains et ne sont que des paroles vides, et le droit de tous les hommes à toutes choses demeurant, on est toujours dans la condition de la guerre [...] Mais quand un pacte est fait, alors le rompre est injuste et la définition de l'injustice n'est rien d'autre que le non-respect du pacte" [5].
Et encore : "C'est pourquoi celui qui rompt l'alliance qu'il a contractée, et qui déclare par conséquent qu'il pense pouvoir le faire avec raison, ne peut être reçu dans une société qui se réunit pour la paix et la défense, si ce n'est par l'erreur de ceux qui le reçoivent, ni, une fois reçu, rester sans que ceux qui voient le danger de leur erreur" [6].
Quelle est l'utilité de ces citations face au conflit actuel en Ukraine ? Il est bon de procéder par ordre. En 1987, les États-Unis et l'Union soviétique ont signé le traité INF - Intermediate-range Nuclear Force Treaty, qui réglementait le placement de missiles balistiques à courte et moyenne portée sur le sol européen. À peu près au même moment, Washington a donné à Moscou des garanties que l'OTAN ne s'étendrait pas vers l'est.
En 2014, l'Ukraine était dirigée par Viktor Ianoukovitch, dont le principal défaut (plus que la corruption généralisée) était d'avoir opté pour une éventuelle entrée du pays dans l'Union économique eurasienne. En effet, dans sa vision, l'ex-république soviétique était censée être un pont entre l'est et l'ouest et non une rupture géographique entre la Russie et le reste de l'Europe. Dans une interview accordée à CNN quelques semaines après le coup d'État à Kiev, le spéculateur ("philanthrope") George Soros a ouvertement déclaré qu'il avait contribué à renverser le "régime pro-russe" afin de créer les conditions nécessaires au développement d'une démocratie de type occidental. Non seulement cela, mais le gouvernement ukrainien post-golpiste a été sélectionné selon une méthodologie d'entreprise. Plus précisément, la sélection a été effectuée par deux cabinets de "chasseurs de têtes", Pedersen & Partners et Korn Ferry, qui ont choisi 24 personnes sur une liste de 185 candidats parmi les étrangers vivant en Ukraine (sans surprise, le gouvernement post-golpiste comprenait un Américain, un Lituanien et un Géorgien) et les Ukrainiens vivant au Canada et aux États-Unis. L'ensemble du processus - et cela ne devrait pas être une surprise - a été financé par Soros lui-même par le biais de la fondation Renaissance et du réseau de conseil politique [7].
Non moins troublant a été le processus de sélection de l'actuel président ukrainien, que la propagande atlantiste, dans un élan d'humour et de blasphème, a comparé à Salvador Allende. Volodymir Zelens'kyi, acteur et comédien d'origine juive aux talents incontestables (étant donné sa capacité à hypnotiser un public occidental déjà enivré par deux années de rhétorique pandémique militariste), avant de se consacrer à la politique était sous contrat avec la télévision privée du puissant oligarque Igor Kolomoisky. Également d'origine juive, ancien président de la Communauté juive unie d'Ukraine et du Conseil européen des communautés juives, Kolomoisky est également connu pour avoir financé les groupes paramilitaires qui massacrent les civils dans le Donbass depuis huit ans et pour avoir placé des primes de 10.000 dollars sur les têtes des miliciens séparatistes (Il va sans dire que ce sont les mêmes groupes qui ont assassiné le journaliste italien Andy Rocchelli (photo, ci-dessous) dans le silence absolu de nos médias, bien plus intéressés à défendre les droits bafoués d'un étudiant égyptien en études de genre).
Biographie: https://www.worldpressphoto.org/andy-rocchelli
Or, pour en revenir à l'affirmation hobbesienne selon laquelle "la définition de l'injustice n'est rien d'autre que le non-respect de l'alliance", on ne peut manquer de rappeler qu'en plus d'avoir accepté une large expansion de l'OTAN vers l'Est, les États-Unis ont opté en 2018 (sous l'administration Trump) pour un retrait unilatéral du FNI, sanctionnant de fait la possibilité d'amener leurs missiles aux frontières de la Russie. Comment la deuxième puissance militaire du monde aurait-elle dû réagir à un tel acte ? Il est bon de commencer par les aspects diplomatiques.
Le 17 décembre 2021, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a publié le projet d'accord sur les garanties de sécurité soumis à l'OTAN et aux États-Unis. Il s'agissait notamment : a) d'exclure toute nouvelle expansion de l'OTAN vers l'est (y compris l'Ukraine) ; b) de ne pas déployer de troupes supplémentaires ; c) d'abandonner les activités militaires de l'OTAN en Ukraine, en Europe de l'Est, dans le Caucase et en Asie centrale ; d) de ne pas déployer de missiles à moyenne et courte portée dans des zones à partir desquelles d'autres territoires peuvent être touchés ; e) de s'engager à ne pas créer de conditions pouvant être perçues comme des menaces ; f) de créer une ligne directe pour les contacts d'urgence [8].
En outre, Moscou a expressément exigé le retrait de la déclaration de Bucarest dans laquelle l'OTAN a établi le principe de la "porte ouverte" en ce qui concerne l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'alliance. Naturellement, Washington et l'OTAN ont rejeté en bloc les demandes russes.
Il est essentiel de souligner ce fait, car la liberté invoquée aujourd'hui par le président ukrainien dans ses appels "sincères" n'est rien d'autre que la "liberté" de ses protecteurs de placer sur le sol ukrainien des missiles qui peuvent atteindre Moscou en quelques minutes, la détruisant avant même qu'elle ait une chance de réagir. Et la rhétorique belliqueuse utilisée par les gouvernements collaborationnistes européens (l'Italie en premier lieu) défend cette idée plutôt bizarre de liberté, sur la base de laquelle (nous le répétons) la deuxième puissance militaire du monde (ainsi que le principal fournisseur d'énergie de l'Europe) ne se voit pas garantir le droit à la sécurité.
Pour cette idée malsaine de la liberté (l'Italie est une fois de plus au premier rang, malgré la présence de plus de 70 têtes nucléaires américaines qui en font une cible directe en cas d'éventuelles représailles), il a été décidé d'envoyer des armes à Kiev (qui finiront dans les mains de groupes paramilitaires plus intéressés par la chasse à leurs concitoyens pro-russes que par la guerre contre les Russes) et de ne soumettre qu'un quart du système bancaire russe à des sanctions.
Au nom de cette idée de liberté, produit de la manipulation idéologico-géographique qui porte le nom d'Occident, le suicide économique et financier de l'Europe a été décidé (à la grande joie de Washington). Et toujours sur la base de cette idée dérangeante de la liberté, une "chasse aux sorcières" a été déclenchée, dans laquelle des artistes de renommée internationale sont priés d'abjurer leur patrie ; dans laquelle des cours sur Dostoïevski sont annulés, pour être ensuite rétablis lorsqu'un auteur ukrainien donne un avis "contradictoire" (comme si le par condicio pouvait s'appliquer à la littérature) ; dans laquelle toute voix en désaccord avec la vulgate officielle est réduite au silence et accusée de pro-poutinisme ; et dans laquelle les trente dernières années d'agression de l'OTAN (dont soixante-dix-huit jours de bombardement de la Serbie) et les huit années précédentes de guerre en Ukraine sont oubliées.
Il existe un terme pour tout cela : la guerre idéologique. La guerre idéologique est une guerre dans laquelle, pour reprendre la définition de Schmitt, l'ennemi est diabolisé et criminalisé. Par conséquent, elle devient digne d'être anéantie. La guerre idéologique ne connaît aucune limite et se fonde sur la subversion de la réalité. C'est la guerre imaginaire des pseudo-intellectuels, des journalistes et des analystes géopolitiques en proie à une surexcitation guerrière. C'est la guerre dans laquelle de faux mythes sont créés : la résistance héroïque des soldats ukrainiens sur l'île aux Serpents (qui se sont rendus sans tirer un coup de feu), le fantôme de Kiev abattant six avions de chasse russes (qui n'ont jamais existé), la résistance ukrainienne retournant les panneaux de signalisation pour confondre l'avancée russe (à l'ère de la guerre technologique). Cette guerre imaginaire est celle dans laquelle la Russie est décrite comme un pays isolé alors qu'en réalité elle renforce sa coopération avec la Chine et le Pakistan (deux puissances nucléaires) et dans laquelle l'UE et l'Anglosphère sont présentées comme le "monde entier".
NOTES
[1] C. Schmitt, Sul Leviatano, Il Mulino, Bologna 2011, p. 39.
[2] Ibid, p. 45.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] T. Hobbes, Leviatano, BUR, Milan 2011, p. 149.
[6] Ibidem, p. 155.
[7] Se Soros e la finanza scelgono il governo dell’Ucraina, www.ilsole24ore.com.
[8] Russie : les garanties de sécurité demandées à l'OTAN sont révélées, www.sicurezzainternazionale.luiss.it.
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vendredi, 11 mars 2022
Pourquoi Biden voulait que Poutine attaque l'Ukraine
Pourquoi Biden voulait que Poutine attaque l'Ukraine
Maria Scopece
Toutes les convergences parallèles de la Russie et des États-Unis en Ukraine. Le rôle du Qatar sur le gaz à destination de l'Europe selon l'administration américaine. Et les faiblesses internes de Biden et de Poutine. Conversation entre Germano Dottori (Limes) et Lucio Martino (Institut Guarini)
SOURCE : https://www.startmag.it/mondo/ucraina-russia-usa/?fbclid=IwAR2eShy-pb385NegsS_0TTT8kXsvbNBTzUFlRIl2uAArvB5XNheqDgeB7Qc
Cui prodest la menace de guerre en Ukraine ? Au président russe Vladimir Poutine et au président américain Joe Biden. Le professeur Germano Dottori, analyste géopolitique et conseiller scientifique de la revue de géopolitique Limes, et Lucio Martino, membre de l'Institut Guarini pour les affaires publiques de l'Université John Cabot et ancien directeur de recherche au Cemiss, le Centre militaire d'études stratégiques, soutiennent la convergence parallèle des intérêts des deux dirigeants.
Dossier Ukraine
"Les objectifs de politique étrangère actuellement poursuivis par l'administration américaine sont clairement wilsoniens, l'extension et la protection de la démocratie partout dans le monde font désormais partie d'une stratégie et d'une idéologie néo-conservatrices - a souligné Lucio Martino lors d'une conversation sur la page Facebook du professeur Dottori . De plus, la politique étrangère de l'administration Biden est entre les mains de personnes comme Victoria Nuland, l'épouse de Robert Kagan, l'idéologue de l'administration de Bush fils, celui des guerres du Moyen-Orient, mais aussi comme Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale, ou Antony Blinken, le secrétaire d'État lui-même. C'est la même équipe qui a signé la politique étrangère américaine de 2003, la guerre en Irak, la question du Kosovo de 2008 et la crise ukrainienne de 2014. C'est une équipe qui a pour objectif de réduire la taille de la Fédération de Russie, de ce point de vue idéologique, il y a donc une cohérence."
Victoria Nuland et le scandale de la crise ukrainienne de 2014
Victoria Nuland est une diplomate de longue date, elle a été directrice adjointe du département des affaires soviétiques pendant la présidence Clinton et conseillère du vice-président Dick Cheney. George Bush Jr l'a nommée ambassadrice auprès de l'OTAN à Bruxelles et, sous le président Obama, elle est devenue secrétaire d'État adjointe aux affaires européennes et eurasiennes, gérant les relations diplomatiques avec les pays européens et l'OTAN. Elle a joué un rôle central dans la gestion de la crise ukrainienne en 2014, et a été au centre d'un scandale parce qu'elle a dit Fuck the EU lors d'un appel téléphonique privé avec l'ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt. L'appel téléphonique a été intercepté et publié sur Youtube.
Biden et les difficultés de la politique intérieure
Environ un an après son élection, Joe Biden navigue déjà en eaux troubles. Sa cote d'approbation personnelle n'a cessé de baisser, passant de 55 % à 36 %, son retrait précipité d'Afghanistan a porté un coup à son image, l'inflation a atteint 6 % pour la première fois depuis des décennies et le déficit fédéral a atteint le chiffre record de 3000 milliards de dollars. "L'administration Biden n'a guère connu de lune de miel avec son électorat", a ajouté M. Martino. "L'inflation est la plus élevée depuis quarante ans, ce qui a même entraîné une pénurie de produits de première nécessité. C'est un pays divisé culturellement, politiquement et aussi ethniquement selon des lignes identitaires qui sont les mêmes que celles de la guerre civile d'il y a 150 ans". Dans ce contexte, le succès en politique étrangère pourrait être une porte de sortie. "L'administration Biden se tourne vers la politique étrangère pour chercher l'affirmation et le succès, ce théâtre pourrait être l'Ukraine".
Les intérêts américains au Qatar
L'une des raisons des intérêts anti-russes des États-Unis concerne le gaz qatari. Selon Lucio Martino, les Etats-Unis voudraient "rediriger les intérêts européens loin de la Russie par le biais d'un mécanisme de sanction encore plus sévère que celui qui est actuellement en place. Je ferais le rapprochement entre la crise ukrainienne et l'accord qui vient d'être conclu avec le Qatar, qui est un autre grand producteur de gaz naturel". Le Qatar "a été élevé au rang de pays allié, presque comme s'il était membre de l'OTAN. Le grand dessein, s'il en est un poursuivi par l'administration Biden, me semble être celui-ci", a ajouté M. Martino.
Poutine cherche le succès en politique étrangère
Détourner l'attention des problèmes intérieurs vers la politique étrangère n'est pas l'apanage de l'administration américaine. "J'ai l'impression que le succès que Poutine cherche à obtenir actuellement en Ukraine est de fixer des enjeux et d'empêcher l'alliance atlantique de s'étendre davantage vers l'est, en arguant que la Fédération de Russie ne peut l'accepter, et en essayant également de montrer aux dirigeants ukrainiens actuels que la garantie de sécurité fournie par l'Occident à leur pays n'est pas si solide. Le jeu dialectique qui se joue entre les parties atteindra à un moment donné un "moment de vérité".
La guerre : une hypothèse plausible pour le déclenchement des sanctions
La guerre, selon Dottori, serait une hypothèse plausible. Mon impression est que les Américains essaient de convaincre les Russes que l'agression peut être payante", selon le conseiller scientifique de la revue Limes : "Au moment où ils font savoir au monde entier que la guerre est probable, ils en font en quelque sorte une hypothèse normale, voire acceptable, à laquelle l'opinion publique internationale est préparée, et d'autre part, en abandonnant les Ukrainiens à leur destin, ils mettent Poutine dans la position de devoir envisager une attaque facile, ou en tout cas une situation dans laquelle l'Ukraine se retrouve complètement seule".
L'attaque contre l'économie européenne
Tout cela peut entraîner d'énormes conséquences. "Si les Russes n'attaquent pas, la stratégie américaine tire un coup dans l'eau - a ajouté M. Dottori - Si les Russes attaquent et mènent une offensive même limitée, des sanctions sont déclenchées, ce qui pourrait être le véritable objectif de l'administration américaine, afin de séparer définitivement la Russie du marché européen de l'énergie et de porter en quelque sorte un coup à la solidité de l'économie européenne à un moment où l'Europe sort de la pandémie et a besoin de se relancer. La stratégie comporte de multiples objectifs dans lesquels l'Europe peut également être une cible. L'Ukraine est un jeu complexe dans lequel les Européens, les Américains et les Russes ne sont pas complètement alignés, en fait ils me semblent être en compétition les uns avec les autres.
Maria Scopece
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Une famine mondiale de 2022 à 2024 ne peut plus être évitée
Une famine mondiale de 2022 à 2024 ne peut plus être évité
Source: https://www.xandernieuws.net/algemeen/wereldwijde-hongersnood-2022-2024-kan-niet-meer-worden-voorkomen/
Les prix des denrées alimentaires vont augmenter de 20 à 100 % dans les mois à venir, y compris en Europe - Au moins 2 milliards de personnes risquent de mourir de faim en raison de la réduction de la production d'engrais causée par les sanctions occidentales contre la Russie.
(05.00) - La production alimentaire mondiale s'effondre à la suite d'une série d'événements et de développements dramatiques. Il en résultera une famine généralisée qui touchera des milliards de personnes et qui ne pourra être arrêtée et durera jusqu'en 2024. Certains types d'aliments disparaîtront des rayons, tandis que les autres deviendront extrêmement chers. Dans les mois à venir, nous pouvons donc nous attendre à des augmentations de prix comprises entre 20 et 100 %. Le prix de certains produits peut même tripler. Cela poussera des centaines de millions de personnes, qui luttent déjà contre les prix insensés de l'énergie, au bord de la pauvreté profonde et provoquera des troubles sociaux de grande envergure.
Les principales causes de la faim imminente dans le monde :
* La politique climatique/énergétique occidentale anti-CO2 qui interdit les combustibles fossiles et veut éliminer le CO2, et tue donc tout le secteur agricole qui, dès lors, subit des coûts extrêmement élevés ; (Voir aussi notre article du 6 novembre 2021 : La pénurie d'engrais due à l'arrêt des combustibles fossiles entraînera une famine mondiale en 2022 - 2023: https://www.xandernieuws.net/algemeen/tekort-kunstmest-door-stopzetten-fossiele-energie-leidt-tot-wereldwijde-hongersnood-in-2022-2023/ )
* Les sanctions économiques occidentales contre la Russie, qui ont plongé l'Europe dans une crise énergétique et stoppé l'exportation de composants (cruciaux) d'engrais. Environ 5 milliards de personnes en dépendent. Avec une réduction de 25 à 30 % de la production d'engrais, au moins 2 milliards de personnes risquent de mourir de faim ;
* La guerre provoquée par l'Occident en Ukraine, qui a empêché les semis de blé, de maïs, de soja et d'autres cultures cette année, et bloqué les ports de la mer Noire ;
* Le système bancaire central dominé par l'Occident, qui crée une inflation vertigineuse (une hyper-inflation) suite à des années d'impression numérique d'énormes quantités d'argent ;
* Le refroidissement global résultant du minimum solaire et de la diminution rapide du champ magnétique ;
* La sécheresse, résultat de conditions météorologiques extrêmes créées par le refroidissement global, qui a provoqué une forte baisse de la production en Chine, en Russie, aux États-Unis et au Canada. Pas moins de 71 % de la récolte de blé américaine pour 2022 est affectée par la sécheresse.
Les agriculteurs américains font déjà état d'une augmentation de coût d'environ 300 % pour produire des cultures telles que le blé. Les prix des engrais, des semences, du carburant et de toutes sortes de machines et d'équipements s'envolent. Le prix sans précédent de l'essence et du diesel a également fait exploser les coûts de transport des aliments.
Pour l'instant, nous mangeons encore de la récolte d'hiver, mais d'ici la fin de l'été, nous serons dépendants de ce qui pousse au printemps. Les cultures nécessaires à cet effet ne sont pas assez plantées pour le moment. La Hongrie a donc cessé d'exporter ses céréales pour nourrir sa propre population. La Turquie, l'Égypte et la Tunisie dépendent presque entièrement de la Russie et de l'Ukraine pour leur blé, mais elles aussi doivent limiter leurs exportations.
L'ONU a confirmé que l'inflation alimentaire atteint déjà 20%. D'ici l'été et l'automne, il est probable qu'elle aura atteint environ 50 %.
Le Vaxxicide peut encore freiner la demande
Natural News écrit que la seule chose qui puisse réduire la demande de nourriture est le génocide mondial par les vaccins C*oo*viiii*d (vaxxicide). En particulier dans l'Ouest blasé, un nombre record de personnes sont déjà mortes, sont tombées gravement malades ou ont été handicapées par les injections obligatoires, et plus tard cette année, également obligatoires, la manipulation génétique ARNm. Les piqûres de rappel pourraient multiplier encore davantage le nombre de victimes.
L'Occident (WEF) principale cause de toutes les misères
Historiquement, les pénuries alimentaires et les famines entraînent toujours des troubles sociaux majeurs, des révoltes, des révolutions, des guerres civiles et des guerres internationales. Cela ne signifie pas que tous les pays et toutes les villes seront également touchés et plongés dans le chaos, mais cela signifie que la vie de chaque habitant du monde deviendra de plus en plus incertaine, difficile et peu sûre. Les habitants des zones rurales ne doivent pas penser qu'ils seront épargnés, car lorsque la nourriture dans les villes viendra à manquer, des hordes de personnes chercheront où elle se trouve et l'emporteront par la force.
Beaucoup de misère aurait pu être évitée si l'Ukraine et l'Occident avaient mis en œuvre les accords de Minsk et donné à la population du Donbass une voix sur son propre avenir, comme convenu. Au lieu de cela, avec le soutien financier, politique et militaire de l'Occident, le régime néo-nazi de Kiev a entamé une campagne génocidaire au ralenti contre la population russophone. Lorsque la Russie n'a eu d'autre choix que d'intervenir, elle a été et est progressivement exclue et expulsée de l'ordre mondial occidental. Des milliards de citoyens du monde vont payer cela de leur avenir et même de leur vie.
Qu'est-ce que la plupart des causes de ce désastre ont en commun ? Qu'elles ont été initiées ou provoquées par l'Occident. Plus précisément par l'ONU / l'OMS (= l'empire des Gaaate*s / Rooothhhs*child / Rockefeller) et le Forum économique mondial de Klaus "Great Reset" Schwab, auquel tous les gouvernements actuels - y compris le Néerlandais - ont cédé leur souveraineté sans même présenter cette option ou la communiquer à leurs propres populations. Objectif : poursuivre l'établissement de l'Empire mondial du Grand Reset, qui est devenu une menace pour la survie de toute l'humanité.
Xander
(1) Natural News
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À l'ère de la perte de la réalité Une nouvelle ère de l'irrationnel commence-t-elle ?
À l'ère de la perte de la réalité
Une nouvelle ère de l'irrationnel commence-t-elle ?
Andreas Mölzer
Source: https://andreasmoelzer.wordpress.com/2022/03/10/im-zeitalter-des-realitatsverlusts/
Quelle fierté n'avons-nous point de vivre à l'époque sublimes de nos belles Lumières, d'une société ouverte et d'une vision du monde libérale et scientifiquement fondée? Nous avions laissé derrière nous le sombre Moyen-Âge, l'époque des guerres de religion à caractère fondamentaliste et le XXe siècle avec ses idéologies totalitaires, le fascisme et le communisme soviétique. Et avec l'effondrement du socialisme réellement existant, on a même cru un moment que l'ère de la paix éternelle était arrivée. La fin de l'histoire et la victoire globale de la démocratie libérale ont été proclamées. La seule superpuissance restante, les États-Unis d'Amérique, a certes tenté d'imposer cette dernière à l'échelle mondiale, ou du moins de faire de cette démocratie libérale la référence pour tout État dans le monde entier.
Comme nous le savons aujourd'hui, il s'agit d'une tentative vaine et probablement insensée. Quant à la société ouverte et à son prétendu caractère éclairé et progressiste, il apparaît de plus en plus clairement que cette magnifique société ouverte est de plus en plus régulée par les impavides maximes du politiquement correct et qu'au lieu d'éclaircir et d'élargir nos horizons, ce sont désormais de nouveaux dogmes qui dominent, issus de tristes courants à la mode comme le féminisme, le gendérisme, le Black Lives Matter, la "wokeness" et autres fadaises du même acabit. Ainsi, en y regardant de plus près, on peut rapidement avoir l'impression que nous ne vivons pas du tout dans une ère éclairée, mais plutôt au début d'une ère d'irrationalité foncière.
Au début de celle-ci se trouve l'hypothèse de "l'homme nouveau", tel que la gauche le conçoit depuis la Révolution française, en passant par le marxisme pour aboutir à l'École de Francfort, et tel qu'elle veut le réaliser à tout prix - par la violence s'il le faut. Cet "homme nouveau", qui nie purement et simplement la nature humaine telle qu'elle s'est développée au cours de l'évolution, avec toutes ses profondeurs et ses abysses, est devenu la source du totalitarisme et des génocides partout où il a été tenté de le faire émerger par la violence, au forceps. Cela était déjà évident lors de la phase meurtrière de la Révolution française, où des milliers de personnes ont dû passer la tête sous la lunette de la guillotine. C'est également évident dans le cas de la politique meurtrière de Joseph Staline en Union soviétique, ainsi que dans le communisme de l'âge de pierre de Pol Pot au Cambodge ou dans la révolution culturelle de Mao Zedong en Chine.
Mais ce n'est pas seulement "l'homme nouveau" dans la société sans classes du socialisme réellement existant qui a donné naissance à de telles monstruosités. L'"homme nouveau" de sang aryen, né de l'illusion raciale et de l'idéologie de l'homme supérieur, devait lui aussi devenir la source d'atrocités terribles. La Seconde Guerre mondiale et le génocide en furent la conséquence. La négation de la nature humaine, qui allait de pair avec la conception de l'"homme nouveau", indiquait déjà un pas vers l'irrationalité. Ceux qui croient pouvoir changer la société en prenant l'attitude de l'ingénieur social et en ignorant, voire en niant l'homme dans ses forces et ses faiblesses, dans ses besoins et ses capacités, et en substituant à la psychologie et à la biologie humaines des prescriptions idéologiques comme mesure de toute chose, doivent finalement recourir à des moyens tyranniques et à l'ignorance de la réalité pour imposer leurs objectifs. Une entreprise qui a douloureusement échoué au siècle dernier, comme nous pouvons facilement le constater avec le fascisme national-socialiste, mais aussi avec le communisme soviétique.
L'hostilité à l'égard de la technique et l'ignorance des connaissances scientifiques, qui sont apparues comme un contre-mouvement à l'idolâtrie absolue de la technique après la révolution industrielle, constituent un pas supplémentaire vers l'ère de l'irrationnel en laquelle nous entrons. Si, après la révolution industrielle et dans le cadre du développement de technologies toujours plus performantes, on a cru que la technique permettrait de résoudre tous les problèmes de l'humanité, une sorte d'idéologie technophobe, d'hostilité à l'égard de la technique, s'est développée au cours des dernières décennies, en quelque sorte comme un mouvement inverse. Ce mouvement irrationnel et idéologisé est porté par les différents partis verts qui se sont constitués à travers l'Europe. La nouvelle gauche, issue du mouvement de 68, a rapidement récupéré le mouvement antinucléaire. Le mouvement hostile à la guerre du Vietnalm a donné naissance au mouvement pour la paix, qui s'est en outre opposé à l'utilisation militaire des armes nucléaires.
C'est sur la base de ces mouvements que se sont développés les partis verts qui, dans les années 80, étaient si puissants qu'ils ont fait leur entrée dans les assemblées et les parlements respectifs. A l'origine, la protection de l'environnement et de la nature était plutôt l'apanage de groupes conservateurs. L'ironie de l'histoire veut que ce soit justement la gauche marxiste, auparavant inspirée par l'Est soviétisé, qui ait réussi à camoufler son idéologie profondément rouge sous un vernis vert.
L'hostilité générale à l'égard de la technique qui en résulte, associée à une certaine critique générale de la croissance et du progrès, implique une nouvelle orientation vers une nouvelle irrationalité rédhibitoire. D'une part, les Verts ont revendiqué tous les bienfaits de l'ère technique et les avantages d'une civilisation hautement technologique, d'autre part, les technologies modernes ont été de plus en plus diabolisées. En outre, une profonde incompréhension du fonctionnement de la technologie elle-même s'est renforcée dans ces cercles. Par méconnaissance et ignorance des lois de la nature, ce sont des couches sociales qui ont la parole dans ces domaines et qui ne peuvent tout simplement plus comprendre comment et pourquoi les choses fonctionnent, sur quelle base les fonctions techniques se déroulent. On appuie sur l'interrupteur et la lumière s'allume. On ne sait pas pourquoi il en est ainsi. Une sorte de croyance au miracle s'est installée, semblable à celle qu'avaient les hommes de l'âge de pierre face aux phénomènes naturels : on ne comprend pas ce qui se passe, on croyait à l'époque à des puissances supérieures et aujourd'hui à l'évidence d'une civilisation hautement technologique.
A cela s'ajoute un autre facteur qui favorise la perte de contact avec la réalité dans notre société : l'oubli croissant de l'histoire. Pour comprendre et évaluer les relations politiques, économiques et sociales, il faudrait une connaissance approfondie de l'évolution historique. Or, ce sont précisément les couches sociales qui se considèrent à la pointe de l'esprit du temps et dont la religion civile politiquement correcte est l'hédonisme qui pratiquent une ascèse informationnelle consciente en matière de connaissances historiques. Et ce, non pas pour parvenir à leurs propres conclusions sans être influencés, mais par ignorance. De même que l'on tente d'ignorer la véritable nature de l'homme, telle qu'elle est donnée biologiquement et psychologiquement, on tente également d'ignorer l'histoire de l'humanité en croyant que l'on est plus intelligent aujourd'hui, ici et maintenant, que toutes les générations qui nous ont précédés.
L'affirmation du philosophe selon laquelle quiconque ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre est totalement étrangère aux porteurs de la nouvelle ère irrationnelle. Même les lois du matérialisme dialectique, telles que nous les connaissons depuis Marx et Engels, ont complètement disparu de la conscience politique et sociale. On est certes de gauche dans l'air du temps, mais on croit pouvoir oublier la connaissance de l'histoire.
Pour l'essentiel, ce sont donc ces trois phénomènes - l'ignorance de la condition humaine biologique et psychologique par la quête de "l'homme nouveau", l'hostilité à la technique et l'ignorance des lois naturelles physiques et chimiques, et l'oubli de l'histoire - qui conditionnent la voie vers une nouvelle ère hautement irrationnelle. Il reste à voir quelles seront les conséquences néfastes de cette perte de contact avec la réalité dans l'ensemble de la société. Si l'humanisme, les Lumières et la recherche scientifique ont permis à l'humanité d'atteindre des sommets dans le cadre de son évolution culturelle, la nouvelle ère de l'irrationnel nous exposera probablement à des dangers que nous pensions avoir surmontés depuis longtemps.
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jeudi, 10 mars 2022
Il n'y a pas de souveraineté sans multipolarité !
Tácio Nepomuceno Reis:
Il n'y a pas de souveraineté sans multipolarité !
Source: http://novaresistencia.org/2022/03/08/nao-ha-soberania-sem-multipolaridade/
La crise en Ukraine a mis à nu une méthodologie de guerre qui n'était déjà pas si nouvelle et fut naguère utilisée par l'Occident libéral contre ses ennemis dans le monde : l'isolement par les sanctions. Les tentatives de noyade économique et politique sur la "scène internationale" nous incitent à renforcer la nécessité de promouvoir la multipolarité pour assurer la souveraineté !
Plusieurs nations dans le monde sont aujourd'hui soumises à des embargos de toutes sortes en raison de leurs alignements politiques et de leurs régimes. Il est remarquable d'observer que l'étouffement des économies est l'une des tactiques les plus utilisées dans le monde contemporain contre tout régime dissident. Provoquer la faim, les pénuries et autres malheurs est devenu une pratique courante de l'Occident et passe inaperçue pour tout défenseur des droits de l'homme qui se respecte. Le cas cubain, par exemple, illustre la stratégie centrale de ces actions : provoquer la faim et les pénuries afin de susciter la révolte et de renverser le régime. Nous pouvons citer de nombreux autres exemples, comme le cas vénézuélien. Lors de la dernière crise ayant eu des répercussions médiatiques, la nouvelle s'est répandue dans les médias qu'il y avait une pénurie de médicaments dans le pays des Caraïbes. À l'époque, une grande partie de la soi-disant "communauté internationale" a dénoncé cette prétendue pénurie, la posant comme une émanation du régime chaviste. Cependant, ces boosters médiacratiques cachaient soigneusement les camions de médicaments achetés par le gouvernement vénézuélien à des sociétés PRIVÉES colombiennes: ils étaient bloqués à la frontière en raison des embargos commerciaux.
Actuellement, en Russie, nous avons assisté à la maximisation complète de la puissance que peut détenir un blocus contre un pays. L'ordre unipolaire décadent des États-Unis a mobilisé plusieurs autres pays et entreprises pour boycotter complètement la Russie et son économie. Les entreprises quittent le pays, les mécanismes d'intégration commerciale excluent la plus grande nation slave de leurs opérations et les organisations sportives bannissent les athlètes et les équipes russes des compétitions internationales. La tentative d'isoler et de détériorer l'économie russe suit le même exemple que celui appliqué contre Cuba : provoquer des pénuries pour provoquer la révolte. Mais il est intéressant de se demander : qui ces mesures affectent-elles ? Il est notoire dans d'autres cas que les embargos économiques affaiblissent les couches les plus pauvres de la société. Un embargo agit comme une "bombe de la faim", provoquant divers problèmes sociaux. Après tout, nous nous demandons à nouveau, quelle est la différence entre tuer avec un missile ou affamer un peuple à mort ?
La fragilité des économies internationalement intégrées démontre une conséquence claire et catastrophique de la mondialisation des marchés : la destruction en termes réels du concept de toute souveraineté politique. Aucun État ne peut suivre sa propre voie sans devoir subir des conséquences graves, car il dépend directement ou indirectement de toute une communauté internationale dans un contexte économique désormais global. Les États sont devenus les otages de l'unipolarité occidentale qui définit ce qui est bien et ce qui est mal. Être en dehors de l'alignement imposé au contexte international occidental signifie signer une condamnation à mort si l'on n'a pas la capacité d'autosuffisance stratégique de son économie.
La guerre des sanctions contre la Russie démontre clairement le besoin latent de lutter pour des États plus autonomes et indépendants. Un État qui n'est pas capable de maintenir les bases de son économie sans participation extérieure est condamné à être une colonie moderne, avec une indépendance de jure et un couteau sur la gorge en pratique. L'exemple russe, ainsi que les autres exemples que nous venons de citer, nous enseignent que si nous voulons avoir un Brésil véritablement souverain, indépendant et aligné sur ses propres intérêts, nous devons tenir en mains propres la gestion et le contrôle de notre économie. La vraie souveraineté est celle qui peut être garantie par elle-même ! Il n'y a pas de souveraineté au-delà des frontières de l'empire dans l'unipolarité ! Il n'y aura de véritable souveraineté pour nous que dans le monde multipolaire !
Défendre les ennemis de l'unipolarité, c'est défendre le monde multipolaire ! La victoire de la Russie est aussi la victoire du Brésil !
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mercredi, 09 mars 2022
Guerre Russie-Ukraine, la Suède exclut de rejoindre l'OTAN : "Cela déstabiliserait davantage cette partie de l'Europe"
Guerre Russie-Ukraine, la Suède exclut de rejoindre l'OTAN : "Cela déstabiliserait davantage cette partie de l'Europe"
Source: https://www.ilfattoquotidiano.it/2022/03/08/guerra-russia-ucraina-la-svezia-esclude-lingresso-nella-nato-si-destabilizzerebbe-ulteriormente-questa-parte-delleuropa/6519815/?utm_campaign=mondo&utm_medium=twitter&utm_source=twitter
Le Premier ministre social-démocrate Magdalena Andersson, à l'issue d'une réunion avec les principales forces politiques suédoises, est intervenu dans une conférence de presse pour expliquer avoir envoyé à Bruxelles un document commun pour rappeler qu'en cas d'attaque armée, les Etats membres sont tenus de fournir "soutien et assistance avec tous les moyens disponibles".
La Suède ne veut pas adhérer à l'OTAN. La raison ? Le risque de déstabilisation de l'Europe, avec des réactions possibles de la Russie. "Si la Suède décide en ce moment de poser sa candidature à l'OTAN, cela déstabiliserait encore plus notre partie de l'Europe", a déclaré le Premier ministre social-démocrate Magdalena Andersson lors d'une conférence de presse après une réunion avec les principales forces politiques suédoises.
Andersson est intervenu après que l'invasion russe de l'Ukraine ait ouvert le débat sur l'éventuelle entrée de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN. Mais pour l'instant, Stockholm ne veut pas changer sa politique. Et, avec le gouvernement finlandais, a déclaré M. Andersson, il a envoyé un document commun à Bruxelles rappelant qu'en cas d'attaque armée, les États membres sont tenus de fournir "soutien et assistance avec tous les moyens disponibles", comme le stipule "la clause de défense commune contenue dans le traité de Lisbonne".
M. Andersson n'a pas exclu d'envoyer du matériel de guerre à l'Ukraine, même si pour l'instant la Suède préfère se concentrer sur la lutte contre les cyberattaques et le piratage informatique. L'invasion russe de l'Ukraine préoccupe beaucoup l'opinion publique des deux pays neutres où, pour la première fois depuis la naissance de l'Alliance atlantique, les sondages montrent une majorité, bien qu'à peine supérieure à 50 %, en faveur de l'adhésion à l'OTAN.
12:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, suède, scandinavie, europe, affaires européennes, politique internationale, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 08 mars 2022
La contre-mesure diplomatique de Poutine pour étrangler l'Occident
La contre-mesure diplomatique de Poutine pour étrangler l'Occident
Federico Giuliani
Source: https://it.insideover.com/economia/la-contromossa-diplomatica-di-putin-per-strozzare-loccidente.html
Des armes pour vaincre la résistance ukrainienne sur le champ de bataille. Une diplomatie, menée en parallèle et avec audace, pour s'assurer un précieux parapluie contre les sanctions occidentales. L'opération militaire de Vladimir Poutine en Ukraine consiste en deux directives qui vont dans le même sens et au même rythme. La tentative de la Russie semble plutôt évidente : créer un nouvel espace géopolitique au sein duquel opérer économiquement avec des acteurs capables de remplacer, en tout ou en partie, les désormais anciens partenaires européens et américains.
Il est impossible de ne pas regarder la Chine, dont le rôle, aux fins de l'avenir de la Russie, est d'une importance vitale. Bien sûr, Pékin condamne la guerre et espère la résolution pacifique de chaque conflit, mais cette opportunité est trop belle pour que Xi Jinping fasse complètement volte-face. D'autre part, le principal rival des Russes et des Chinois est les États-Unis, pris au piège, ou du moins concentrés malgré eux sur le siège de Kiev. Flatter Washington, surtout d'un point de vue psychologique, est trop tentant pour ceux qui voudraient proposer un modèle alternatif à celui des Etats-Unis.
C'est peut-être la raison pour laquelle, lors des derniers Jeux d'hiver Pékin 2022, et avant le 24 février, Xi et Poutine ont conclu quelques accords dont la signification stratégique n'est comprise que maintenant. Anticipant une possible tempête économique de sanctions et d'interdictions, Moscou a préféré être sûr de déverser son gaz et son pétrole dans une nation de 1,4 milliard d'habitants. Une belle clientèle qui, au moins à court terme, pourrait endiguer les effets des sanctions sur les Russes.
Les jeux du pétrole ?
Attention, toutefois, à l'Arabie saoudite. Au cours des dernières heures, bien que peu se soient attardés sur ce détail, il y a eu un appel téléphonique entre Poutine et Mohammed bin Salman Al Saud, le prince héritier saoudien. Selon les rapports du Kremlin, les deux dirigeants ont souligné, et avec satisfaction, que les pays membres de l'Opep+ remplissent leurs obligations.
Obligations contractées et Opec+ : le pétrole et l'Organisation des pays exportateurs et producteurs de pétrole
L'Opec+ implique les 14 membres de l'Opep (Arabie saoudite, Algérie, Angola, Équateur, Émirats arabes unis, Gabon, Guinée équatoriale, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar, Venezuela) et les producteurs non-OPEP, à savoir l'Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunei, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, la Russie, le Soudan et le Sud-Soudan. Ce club produit environ 71% du pétrole mondial. Son objectif est, entre autres, de stabiliser les prix du pétrole en contrôlant les quotas de production.
Pour en revenir aux entretiens Poutine-Bin Salman, il est apparu que les membres de l'Opep+ "contribuent à assurer la stabilité du marché mondial du pétrole" et que la Russie et l'Arabie saoudite continueront à coordonner leurs approches dans ce cadre.
Le rôle de l'Arabie Saoudite
Le sujet des sanctions imposées à la Russie par divers pays occidentaux a également été abordé lors de l'appel téléphonique. Les deux dirigeants ont parlé du caractère "inacceptable" que revêt la "politisation" de la question de l'approvisionnement énergétique mondial. "Les parties ont exprimé leur intérêt mutuel pour la poursuite du développement global du partenariat mutuellement bénéfique entre la Russie et l'Arabie saoudite et sont convenues de poursuivre les contacts à différents niveaux", peut-on encore lire dans la note du Kremlin.
En bref, en rassemblant tous les points, on ne peut exclure que la Russie ait non seulement cherché à obtenir davantage de certitudes de la part de l'Arabie saoudite, mais qu'elle tente également de trouver un moyen de déclencher une tempête de pétrole contre les pays occidentaux, ou quelque chose de similaire. De quelle manière ? En faisant entrer Ryadh dans le club formé par la Russie et la Chine. Il n'y a pas de certitudes, mais les hypothèses assez fortes ne manquent pas.
Reuters a rapporté deux nouvelles qui méritent d'être étudiées. Tout d'abord, bin Salman ferait pression sur le président américain Joe Biden pour qu'il le reconnaisse comme le véritable dirigeant du royaume et pour obtenir un appui plus fort dans la coûteuse guerre du Yémen. Ce serait l'une des raisons pour lesquelles le prince héritier résiste à la pression américaine pour pomper davantage de brut afin de faire baisser le prix du pétrole, qui a augmenté depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine. En outre, Ryadh souhaite maintenir en vie la relation pétrolière avec Moscou.
Venons-en au deuxième point : l'agence de presse saoudienne SPA, citant bin Salman lui-même, a écrit que l'Arabie saoudite a la possibilité de réduire ses investissements aux États-Unis. Pour mémoire, les investissements saoudiens à Washington et dans ses environs s'élèveraient à quelque 800 milliards de dollars. De même, bin Salman pourrait se rapprocher encore plus de la Chine pour boucler le cercle autour de la Russie.
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lundi, 07 mars 2022
Guerre de désinformation, de droite et de gauche, au service de l'OTAN
Guerre de désinformation, de droite et de gauche, au service de l'OTAN
par KontraInfo (6 mars, 2022) - https://kontrainfo.com/guerra-de-desinformacion-por-derecha-y-por-izquierda-al-servicio-de-la-otan-por-marcelo-ramirez/
Par Marcelo Ramírez
On entend souvent aujourd'hui des théoriciens de la guerre expliquer que la confrontation cinétique, comme on appelle les affrontements armés dans le jargon militaire, n'est que le dernier maillon d'une chaîne constituée d'actions de différents ordres allant du culturel au psychologique, en passant par l'économique ou le technologique.
Le concept de base est que la préparation d'une guerre implique l'affaiblissement préalable de l'ennemi. L'Art suprême de la guerre consiste à soumettre l'ennemi sans combattre, comme l'a déjà dit Sun Tzu au 6e siècle avant J.-C., et deux millénaires et demi plus tard, c'est toujours le cas.
La confrontation entre la Russie et les États-Unis est bien plus que la guerre quisévit aujourd'hui en Ukraine, c'est une guerre menée sur de nombreux fronts où l'armée n'est qu'un des nombreux scénarios dans lesquels se joue la dispute entre deux modèles, l'Occident mondialiste libéral à base financière, d'une part, et, d'autre part, le reste de l'humanité. La Russie n'est qu'un acteur de plus, peut-être le plus déterminé, qui est le bélier d'un monde qui a commencé à dire "ça suffit" à la prédominance qui s'est transformée en hégémonie absolue après la chute de l'Union soviétique.
Les élites occidentales se sont retrouvées du jour au lendemain sans rival, à la vieille des années 1990, si bien que cela aurait pu signifier la dissolution de l'OTAN et la paix universelle, avec une vie plus heureuse, hélas, nous avons assisté à une concentration de plus en plus grande des richesses ainsi qu'à une augmentation de la belligérance menée par une OTAN qui sortait de son cadre d'opérations initial et qui, derrière des portes closes, a commencé, à partir de 2001 avec le 11 septembre, à créer un État policier dans lequel elle a accru le contrôle sur ses propres citoyens jusqu'aux extrêmes que nous connaissons aujourd'hui.
Le différend se pose alors face au déclin de l'Occident en termes productifs, technologiques et culturels et à la montée en puissance d'autres acteurs menés par la Chine et la Russie. Cette confrontation a entraîné plus de 100 sanctions occidentales contre la Russie depuis l'arrivée au pouvoir de Poutine jusqu'à aujourd'hui. La même chose a commencé à se produire pour la Chine lorsque l'Occident a perçu que la nation asiatique auparavant perméable, rentable et obéissante devenait une menace pour sa prépondérance.
Les modèles qui s'affrontent, l'un avec un corporatisme privé mondial, l'autre avec des Etats-nations forts qui subordonnent le pouvoir de l'argent aux décisions politiques, se traduisent depuis plusieurs années, en Occident, par des processus provoquant délibérément une confluence de mesures visant à ralentir d'abord, puis à détruire, la montée en puissance de ces puissances émergentes, plus faibles en apparence mais dotées d'un ADN historique propre des nations puissantes, présentant des modèles politiques différents mais unis face à la frousse qu'elles inspirent aux milieux mondialistes.
L'Occident a décidé que le temps de l'attente était écoulé, que le cours ascendant et la puissance accumulée par les plus fortes puissances émergentes devaient être stoppés car ils risquaient de devenir incontrôlable, l'anglosphère/américanosphère aurait ainsi perdu le contrôle des événements mondiaux dont elle avait bénéficié pendant des siècles.
Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Le mondialisme occidental, expression ultime de ce modèle capitaliste productif, devenu financier, qui a donné naissance à l'Anglosphère, a décidé que la dernière option disponible pour empêcher que le pouvoir mondial change de mains, que le dernier rapport à imposer, c'était la guerre.
C'est ce qui nous amène à un présent où les rebelles décident qu'il n'est pas opportun de s'emparer du pouvoir par la force des armes car les USA, en gros (car l'anémie militaire des puissances européennes est notoire), peuvent détruire le monde dans leur chute. La Russie et la Chine croient simplement que l'état de l'Occident est en phase terminale et qu'elles ne peuvent qu'attendre qu'il tombe sous le poids de ses contradictions, de sa corruption et de sa faiblesse intrinsèque.
Cela détermine ce que nous voyons ces derniers temps, un Occident qui fait appel à tout ce qui est en son pouvoir pour éviter un déclin qui s'est déjà transformé en chute libre. Ainsi, nous trouvons aujourd'hui une Ukraine où des éléments marginaux s'identifient au nazisme et se voient attribuer un statut militaire, comme le bataillon Azov ou Aidar, qui expriment le suprémacisme racial du nazisme en appelant à l'extermination des Ukrainiens d'origine russe mais cette fois, contrairement au nazisme historique, en se mettant au service des États-Unis.
Ces groupes partagent un front commun avec les groupes djihadistes, dont beaucoup ont été amenés directement de Syrie ou ont ensuite fait de courts séjours dans d'autres conflits parrainés par la CIA et le MI6.
Ce qui est éclectique à première vue, ce qui serait incompatible comme l'huile et l'eau, est émulsifié sous le parapluie de l'OTAN. Il est donc clair que, de l'opération Gladio en Europe au djihadisme islamique, tout répond du même cerveau.
Tout cet aspect idéologique culturel est soutenu par deux pouvoirs conventionnels, la presse et les structures financières.
L'Occident utilise l'information comme une arme pour créer un monde de fumée et de miroirs afin de contrôler l'opinion publique, du moins dans ses propres sociétés, et d'essayer de secouer celles des autres. La campagne médiatique choquante déclenchée n'a jamais été vue auparavant, pas même à l'époque de la guerre du Golfe. Vous pouviez y trouver des voix dénonçant ce qui se passait, des voix minoritaires, mais des voix qui existaient quand même.
Bien sûr, le niveau du journalisme et des "spécialistes" était bien plus élevé qu'aujourd'hui, de simples répétiteurs des idées des autres, sans vol propre et sans même l'intention d'en avoir un.
Nous voyons alors comment chacune des actions et chacun des acteurs sont présentés de manière inverse à la réalité : celui qui a été persécuté pendant des décennies est présenté comme le persécuteur, celui qui est violé est l'agresseur, et celui qui est innocent est coupable.
Sur cette base, ils construisent un récit prétendument éthique et moral qui déforme et manipule les informations dans ce sens et s'appuie sur des mensonges systématiques et répétitifs. Sachant que la plupart des gens n'ont ni les informations ni le temps de savoir ce qui se passe, ils fixent les concepts au fur et à mesure.
Si un citoyen se sent plus concerné, il devra faire face à la cataracte des spécialistes dont les think tanks ou les académies sont soutenus par le mondialisme lui-même avec son réseau d'ONG et de fondations associées à des organisations internationales. Qui s'élèverait contre ceux qui les nourrissent ou, dans ce cas, financent leurs études et leurs conférences à l'étranger ?
Si cela ne suffit pas, il existe un réseau politique qui soutient les politiques atlantistes. D'un côté, nous avons le libéralisme classique qui ne cache pas son amour pour les États-Unis, soutenant explicitement ses politiques et se battant pour être ses représentants dans leurs pays, tandis que pour ceux qui se méfient des États-Unis, nous avons un menu à la carte.
S'ils sont des amoureux du capitalisme du 18e siècle, nous avons un groupe hétéroclite de libertaires, dont le blason les distingue des libéraux classiques, mais dont le noyau intérieur est le même. D'un point de vue critique des États-Unis, ou du moins formel, ils décident que tout est pareil et que Poutine est pareil à Biden.
La stratégie est simple, ceux qui ne peuvent être convaincus que le modèle anglo-américain est le meilleur de l'humanité sont placés sur une étape critique qui égale ceux qui cherchent un autre modèle.
Nous verrons des appels à une liberté abstraite et l'invocation de modèles inexistants dans l'histoire qui leur permettent d'être critiques envers la réalité en proposant quelque chose de magique et d'absent.
Ceux qui critiquent des états de chose en place au départ du discours utopique, qui s'avère toujours impraticable, ne développeront jamais une vision réaliste mais la présence bruyante de leurs discours parvient à freiner tout soutien à la Russie et à son peuple.
Curieusement, un fragment d'une expression de Klaus Schwab apparaît qui parle de Poutine comme d'un jeune homme prometteur, permettant une offensive libertaire dans sa sphère naturelle, qui est l'internet, avec des images incendiaires et des titres jaunes chargés d'épithètes envers le leader russe. Ne leur demandons pas de comprendre un quelconque contexte, tel que la Russie libérale des années 1990 avec Boris Eltsine, qui a rendu impossible toute ascension politique en dehors de ces voies.
L'important est de comprendre les politiques de Poutine une fois au pouvoir, ce qu'il fait réellement et si cela est compatible avec les politiques mondialistes du Forum de Davos, par exemple. Sans comprendre cela, nous arrivons à de mauvaises conclusions, tout en emprutant le chemin que le mondialisme lui-même trace, en semant des miettes de pain pour nous amener au but qu'il veut nous faire atteindre.
Les libertaires, se faisant l'écho des fake news et des auteurs liés à la CIA ou au MI6, diffusent leur position hostile à l'égard de la Russie et de la Chine tout en abjurant l'État, le nationalisme et la religion, éléments qui sont au cœur de la politique de Poutine.
De curieuses coïncidences qui alimentent les soupçons quand on voit les espaces que leur laissent les réseaux et les médias ainsi que les financements généreux qui leur permettent d'augmenter le nombre de leurs followers en faisant appel aux services de sociétés dédiées à l'augmentation du trafic sur les réseaux sociaux.
Si l'on ajoute à cela l'expérience antérieure de leur formation dans des universités ou des centres liés au Pentagone et le financement généreux, une fois de plus, qui leur permet de publier des livres, de donner des conférences dans différents pays et de générer des actions de marketing, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi maintenant, en ce moment même, l'offensive anti-Poutine apparaît avec des arguments typiques de la CIA.
Le progressisme et le "néo-marxisme" font également partie du tableau de la guerre de l'information et de la culture qui conditionne ensuite les volontés et permet de faire pression sur les gouvernements pour qu'ils se joignent aux sanctions.
Des présidents comme Boric, la social-démocratie européenne, les organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty International, sont des accessoires pour confondre leurs partisans qui croient qu'ils luttent contre le fascisme... en soutenant le nazisme ukrainien.
Les différentes ONG ont bien travaillé pour cela, les féministes disant que Poutine est sexiste et misogyne, les groupes comme les Femen, les ONG LGBTQ+ parlant d'homophobie et de persécution en Russie et en Ukraine, sont celles qui préparent l'atmosphère pour que les indécis finissent par soutenir l'OTAN.
Sans parler de certains hispanistes qui croient que se ranger du côté de ceux qui occupent Gibraltar et les Malouines, c'est défendre l'Hispanidad, un monde qui a été désarticulé par l'Empire britannique, c'est défendre les intérêts de ce monde, ils complètent un tableau qui vise à affaiblir la menace qui pèse sur le modèle occidental moribond.
Il s'agit de la préparation préalable aux actions militaires que l'OTAN recherche dans une course folle pour empêcher l'inévitable, déclenchant une escalade qui pourrait se terminer par une guerre thermonucléaire qui anéantirait des milliards de personnes sur terre, détruisant l'économie actuelle.
Plus alarmant encore, il existe des groupes puissants qui défendent la nécessité de réduire la population pour répondre aux exigences des nouvelles technologies.
Ce que nous voyons aujourd'hui est une guerre mondiale à différents niveaux, l'un des rares que domine encore l'Occident est la communication, et c'est ce qui nous fait voir que la Russie avait tort, que son économie va être pulvérisée et qu'elle est seule.
Cependant, les faits réels montrent que la Chine remplacera SWIFT dans une large mesure, que la Russie placera ses produits et obtiendra ce dont elle a besoin auprès de pays comme la Chine, l'Inde, les pays de l'ANASE, le Brésil, le Mexique, l'Amérique latine, surtout l'Afrique, le Pakistan. Même Israël se déclare neutre et la Turquie comprend de nombreuses actions russes.
Tout cela montre que le grand perdant est l'Europe, et que les États-Unis sont affaiblis parce que leurs partenaires déjà en déclin, maintenant avec le déclin de l'énergie et de nombreuses matières premières russes, verront leurs économies chuter précipitamment et leur poids mondial diminuer brusquement.
Le monde réel n'est pas celui que nous montrent les médias officiels et alternatifs sous leur contrôle. Les premiers mouvements montrent qu'en dehors de l'écume de la propagande, la situation est négative pour l'Occident à moyen terme, et c'est précisément ce qui augmente le danger de guerre.
21:22 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre hybride, désinformation, otan, russie, états-unis, américanosphète, anglosphère, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La guerre mondiale à l'Est
Stefan Schubert
La guerre mondiale à l'Est
Ex: https://kopp-report.de/der-weltkrieg-im-osten/
D'un point de vue purement militaire, la guerre en Ukraine est un conflit militairement limité, comme on le dit sobrement dans le jargon militaire. Mais les sanctions ont pris une telle ampleur et une telle dynamique que leurs effets s'apparentent à une bombe atomique économique. La destruction totale de l'économie russe est désormais l'objectif ouvertement revendiqué par l'Occident. Mais cette bataille finale comporte des risques considérables, tant pour la puissance économique allemande que pour la situation militaire à l'Est. Ce n'est rien de moins que jouer avec le feu, car personne n'est en mesure de prédire comment un Vladimir Poutine ébranlé et acculé va réagir.
La plus haute fonctionnaire de l'UE, Ursula von der Leyen, qui n'a pas été élue à ce poste mais qui doit son pouvoir uniquement à ceux qui tirent les ficelles dans les coulisses, est en mode guerre depuis plusieurs jours. Cela surprend beaucoup l'observateur objectif, car pas un seul coup de feu n'a été tiré sur un pays membre de l'UE. Ce qui est encore plus déconcertant, c'est la motivation de von der Leyen pour faire avancer le "mode guerre" au sein de l'UE.
Une telle volonté d'action de sa part a non seulement manqué à tous les soldats de la Bundeswehr pendant son mandat de ministre de la Défense, et c'est exactement le contraire qui s'est produit.
Lors d'entretiens personnels, des officiers d'élite ou haut gradés la caractérisaient comme la "fossoyeuse" de la troupe en raison de son action qui fut quasiment destructrice. Comme elle a été intronisée par Angela Merkel, qui a représenté la déstabilisation de l'Allemagne comme aucun autre chancelier, la boucle est bouclée. Von der Leyen parle désormais ouvertement de la destruction de la base économique de la Russie. De tels fantasmes de destruction contre les 145 millions d'habitants du grand pays de l'Est ont une connotation plus que déconcertante au regard de l'histoire commune du siècle dernier.
Il faudrait plusieurs pages pour simplement énumérer les innombrables sanctions contre la Russie : l'exclusion des banques russes de SWIFT s'est accompagnée de la privation des Russes d'une grande partie de leurs propres réserves d'or et de devises, d'une valeur de plus de 600 milliards de dollars. La FIFA, l'UEFA et le Comité olympique ont exclu des athlètes et des équipes russes, et une chasse publique aux milliardaires russes, les oligarques, a été lancée. Ils ne sont pas accusés d'avoir participé à la guerre en Ukraine, mais seulement d'être "proches" de Poutine.
Le vieil homme blanc américain Joe Biden, dans son premier discours sur l'état de l'Union, a lancé à la face des milliardaires russes, et sans doute à celle de Poutine lui-même, la déclaration de guerre suivante : "Nous allons prendre vos yachts, vos appartements de luxe et vos jets privés".
Malgré tout son zèle, l'Occident, qui se pose comme si moralement supérieur, semble, ces jours-ci, ne plus accorder aucune importance aux bases juridiques de ces expropriations et confiscations. La classe supérieure russe doit désormais se trouver dans la quasi impossibilité de séjourner en Europe et en Amérique à cause des sanctions et du durcissement de la politique des visas. Roman Abramovitch, entre autres - qui est encore propriétaire du club de football londonien FC Chelsea, serait en train d'essayer de vendre sa villa de 180 millions d'euros et son penthouse londonien de trois étages pour 26 millions de livres.
Le message de l'UE et des Américains pour les oligarques s'assène à coups de maillet. Ceux qui sont avec Poutine, même s'ils sont neutres, ne pourront ni gagner ni investir de l'argent en Occident, et même les longues vacances en yacht sur la Côte d'Azur tomberont à l'eau. Mais le véritable message de ce message va bien au-delà des projets de vacances, car il met en œuvre un appel direct au coup d'État contre Poutine. Ce n'est que si les milliardaires russes s'opposent ouvertement à Poutine et participent à un changement de régime, sous quelque forme que ce soit, qu'il y aura un avenir pour eux et leurs enfants en Occident. Cette déclaration de guerre de l'Occident va créer un front mondial qui risque d'entraîner la nouvelle puissance mondiale, la Chine, dans le conflit. En effet, la Chine s'est jusqu'à présent exprimée de manière pro-russe et pourrait atténuer bon nombre des sanctions imposées par l'Occident. Au plus tard dans ce cas, le conflit ukrainien se transformerait en une guerre économique mondiale.
Les Russes sont les nouveaux non vaccinés
Bien entendu, nous compatissons avec les Ukrainiens et ils ont besoin de notre aide. L'armée russe a envahi le pays sur ordre de Poutine. Point final. L'expansionnisme de l'OTAN vers l'Est a certes pu être l'un des déclencheurs, mais il ne justifie pas la guerre contre le pays voisin. Surtout maintenant, alors que la stratégie militaire risque de changer. La guerre éclair s'étant enlisée, le nombre de victimes dans les villes risque désormais d'être élevé. Les chars, les tirs de missiles et les attaques aériennes menacent de détruire les centres-villes et les infrastructures.
Mais, malgré toutes les critiques, qu'y peuvent les plus de 3 millions de personnes d'origine russe qui vivent en Allemagne ? L'incitation de certains groupes de la population contre d'autres, qui, eux, seraient bien ciblés par la politique et les médias contrairement à certains, tient la république en otage depuis des années déjà et la polarise. Les effets de cette incitation de masse frappent maintenant les Russes en Allemagne.
Les réseaux sociaux montrent un petit supermarché russe dans la Ruhr dont les vitrines ont été brisées et dont la façade a été recouverte de peinture blanche. Un restaurateur allemand a immédiatement déclaré que toutes les personnes ayant un passeport russe étaient des personnes indésirables qu'il refusait de servir. Même les jeunes enfants ne sont pas épargnés par cette société civile qui se targue d'être si tolérante. Sur les réseaux sociaux, une vidéo devient virale : un père tente de parler à une enseignante de son fils qui est rentré à la maison perturbé. L'enseignante, qui serait une de ces auxiliaires qui aident les élèves à faire leurs devoirs, cela n'est pas clairement établi, avait forcé le garçon à enlever sa veste préférée, car il s'agissait d'une veste de l'équipe olympique russe.
La bien-pensante, dûment idéologisée, a alors prononcé la phraséologie typique de ces derniers jours, celle qui évoque la "solidarité" avec l'Ukraine et autres. Nous en sommes arrivés là dans ce que nos dirigeants et nos idéologues appellent "la meilleure Allemagne de tous les temps".
19:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, ukraine, actualité, affaires européennes, europe, allemagne, intolérance, harcèlement moral, ursula von der leyen | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 06 mars 2022
La revue de presse de CD - 06 mars 2022
La revue de presse de CD
06 mars 2022
EN VEDETTE
La chaîne russe RT France fermée sans procès : une décision qui fait peur
« Cette chaîne n’est pas disponible dans votre pays ». Le message s’affiche désormais en blanc sur fond de bandeau rouge sur le site de RT France, la déclinaison française de la chaîne russe Russia Today. Après Facebook et Instagram lundi soir, YouTube a à son tour bloqué mardi le flux vidéo des médias russes Russia Today (RT France) et Sputnik. Une décision « avec effet immédiat » justifiée par Youtube auprès de l’AFP par « la guerre en cours en Ukraine ». Selon Russia Today, contactée par BV ce 1er mars vers 16h45, la chaîne fonctionnait toujours sur Twitter et continuait à émettre sur Free, CanalSat et Molotov.
Bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/la-chaine-russe-rt-france-fermee...
DÉSINFORMATION/CORRUPTION
« Devant les sénateurs : saint Xavier, comédien et martyr », par Aude Lancelin
Le jeudi 18 février dernier, c’était au tour de Xavier Niel, patron du groupe Le Monde, d’être auditionné au Sénat dans le cadre de la commission d’enquête visant à évaluer l’impact de la concentration des médias en France sur la démocratie. Beaucoup de mensonges, de storytelling et de bluff, qui ne laisse rien augurer de bon quant à l’issue d’une commission où les grands oligarques français de l’information auront été approximativement interrogés et constamment ménagés
QG.media
https://qg.media/2022/02/21/devant-les-senateurs-saint-xa...
« Le Seigneur des anneaux » d’Amazon souille le chef-d’œuvre de Tolkien
La plus grande menace de la Terre du Milieu et du monde du Seigneur des anneaux n’est plus Sauron ou Morgoth, mais les wokes.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/03/05/422688-le-seigneu...
Le Media Development Investment Fund : arme financière des réseaux d’influence médiatique de George Soros
Anciennement “Media Développement Loan Fund” de 1995 à 2013, le Media Development Investment Fund (MDIF) est destiné à soutenir financièrement « les entreprises indépendantes du secteur des médias et de l’information opérant dans des environnements difficiles, surtout dans les pays ayant un passé en matière d’oppression de la presse ».
ojim.fr
https://www.ojim.fr/media-development-investment-fund-geo...
ÉCOLOGIE
Agriculture européenne : Farm to Fork ou N’importe Quoi
Le volet agriculture et alimentation du « green deal » connu sous le nom de stratégie « Farm to Fork » est une catastrophe qui va fragiliser encore plus l’Europe.
Contrepoint.org
https://www.contrepoints.org/2022/03/05/422765-agricultur...
5 démentis sur l’utilité des éoliennes en mer ou sur terre
Voici cinq arguments faux sur les éoliennes en mer ou sur terre.
Contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/03/03/422640-5-dementis...
ÉTATS-UNIS
Afrique de l’Ouest : Quand les protégés des États-Unis multiplient les coups d’État
Neuf protégés des États-Unis ont renversé des gouvernements depuis 2008, dont l’un la semaine dernière. Pendant ce temps, les attaques extrémistes ont augmenté de 70 %.
Les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/afrique-de-l-ouest-quand-les-pr...
Brève analyse de la politique étrangère américaine
« Mais je soutiens que les crimes commis par les États-Unis durant cette même période [depuis 1945] n’ont été que superficiellement rapportés, encore moins documentés, encore moins reconnus, encore moins identifiés à des crimes tout courts. » Harold Pinter, Prix Nobel de la paix 2005.
Breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2022/03/03/180796/politique-e...
FRANCE
Médecins étrangers en France : le scandale continue
L’annonce a fait peu de bruit, mais l’information est d’importance : 1 200 médecins algériens vont bientôt arriver en France pour y exercer leur activité professionnelle. Le gouvernement français favorise ainsi le départ de professionnels qualifiés du Maghreb, sans résoudre pour autant en profondeur le problème récurrent du manque de médecins qui sévit dans notre pays depuis plusieurs années. Pire, il crée d’autres problèmes dans les pays d’origine des professionnels de soins qui arrivent en France.
Polémia
https://www.polemia.com/medecins-etrangers-en-france-le-s...
GAFAM
Une société américaine de surveillance affirme que l'iCloud d'Apple est un atout "phénoménal" pour les forces de l'ordre
Lors d'une présentation non publique, un représentant de la société américaine de surveillance PenLink a fait l'éloge de l'iCloud d'Apple, le qualifiant de "phénoménal". Certes, Apple ne déverrouille pas les iPhone à la demande des forces de l'ordre, mais leurs sauvegardes dans l'iCloud sont remises après l'obtention d'un mandat de perquisition. Ainsi, l'iCloud d'Apple permettrait de consulter les iPhone et de demander l'emplacement exact de suspects via Google et Facebook. Les messages WhatsApp pourraient également être lus via les sauvegardes - pour autant que ceux-ci ne soient pas chiffrés
Developpez.com
https://www.developpez.com/actu/331436/Une-societe-americ...
La tech française dans la guerre des données
Nouvelle bataille entre les États-Unis et l’Europe quant à la gestion des données personnelles. Cette fois-ci, c’est Facebook qui lance l’offensive, ouvrant un risque majeur pour les entreprises européennes.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/charles-degand-angelsquare/...
L'esclavage numérique et la fin de l'enseignement
Le monde de l'éducation a été totalement happé par l'engouement pour la numérisation. A l'occasion de la pandémie, le GAFAM s'est frotté les mains. De manière anarchique d'abord, puis, formellement ou non, de concert avec les administrations, les géants technologiques ont profité du choc pandémique (la "Shock Doctrine" de Naomi Klein s'applique ici à la perfection) pour usurper les fonctions pédagogiques qui n'appartiennent qu'aux parents, aux instituteurs et aux professeurs.
euro-synergies
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/02/27/l...
GÉOPOLITIQUE
Souveraineté alimentaire et développement durable, entretien avec Thierry Pouch
La forte hausse des prix de l’alimentation a fait prendre conscience de l’enjeu de la souveraineté alimentaire. Méthodes de production, intrants et produits chimiques, maitrise des flux commerciaux, les enjeux alimentaires sont immenses, d’autant que la demande de nourriture est croissante. Entretien avec Thierry Pouch, membre de l’Académie d’Agriculture de France, pour mieux en saisir les enjeux.
Revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/souverainete-alimentaire-et...
LECTURE
« Les infiltrés. Comment les cabinets de conseil ont pris le contrôle de l’État », de Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre. Allary Éditions, 2022
Présentation :
« C’est l’histoire d’un putsch progressif, presque rampant, sans effusion de sang mais qui, de l’intérieur, a changé la France. Depuis vingt ans, les consultants se sont installés au cœur de l’État. Gestion de la pandémie et de l’hôpital, stratégie militaire, numérisation de nos services publics… : les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manœuvre dans tous les ministères. On les retrouve même au cœur de nos services de renseignements. […] Ce livre relate ce suicide assisté. » (extrait de la 4e de couverture)
Auteurs :
Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre sont grands reporters à l’Obs. Le premier à notamment participer à l’excellent témoignage de Frédéric Pierucci, « Le piège américain : l’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique raconte » (JC Lattès, 2019) sur l’affaire Alstom.
Extraits :
« Les responsables de la santé publique parlent entre eux du ‘’paradoxe du serpent’’. Ou comment l’État paie deux fois. La première pour que des cabinets l’incitent à rogner les budgets, la seconde pour que ces mêmes cabinets l’aident à suppléer les carences qu’ils ont eux-mêmes contribué à organiser ».
« Les consultants américains sont les héritiers du taylorisme. Dans les années 1980, ils vont appliquer la même ‘’organisation scientifique du travail’’ à la démanteler à coups de privatisations, et transforment les fonctionnaires, du moins ceux qui ont échappé à la purge, en ouvriers de bout de chaîne, privés d’autonomie et soumis à des reportings permanents. »
« A la fin des années 2010, McKinsey a été mis en cause par la justice américaine pour avoir joué un rôle, au travers de ses conseils aux grands laboratoires, dans la surprescription de médicaments à base d’opiacés, qui a coûté la vie à 500 000 personnes aux Êtats-Unis. En février 2021, McKinsey a accepté de verser 573 millions de dollars pour éteindre les poursuites. »
« En 2007, le maître d’œuvre de la RGPP [La révision générale des politiques publiques] s’appelle Éric Woerth. Personne ou presque ne le note à l’époque, mais avant d’exercer en politique, il a travaillé pendant vingt ans dans le conseil : chez Bossard Consultants, précurseur français de la diffusion du New Public Management, puis chez le géant de l’audit Arthur Andersen. »
« ‘’Emmanuel Macron ? C’est l’idole des consultants ! Tout simplement parce qu’il est comme eux.’’ Alain Minc nous livre ce diagnostic en octobre 2021, lorsque nous l’interrogeons sur le rapport singulier du chef de l’État avec les ‘’infiltrés’’ »
« Les cabinets, en investissant la bataille des idées, incitent leurs clients (privés ou publics) à acheter leurs prestations. Ce n’est jamais dit comme ça évidement. La ‘’com’’ des consultants est plus subtiles. Mais le ‘’diagnostic-vente’’ revient à être juge et partie. Et si pour la présidentielles 2022, ils affichent ouvertement leur programme, en réalité, cela fait longtemps qu’ils labourent le terrain, y compris auprès de la fine fleur des économistes. »
« Henri Verdier, qui était le directeur interministériel du numérique jusqu’en 2018, est bien placé pour le savoir. Il n’a cessé d’entendre au sein de ses équipes : ‘’Nous avons deux soucis, les GAFAM et les CASSOS’’. Soit d’un côté les Américains Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft et de l’autre les Français Capgemini, Atos, Sopra Steria, Orange, et SIA Partner. Les CASSOS, donc. Un vilain sigle pour ces entreprises florissantes. ‘’Sans elles, l’État ne sait plus faire’’, reconnaît cependant Henri Verdier, normalien et ex-créateur de start-up. L’État est devenu accro : il a pris l’habitude de se retrouver au consulting informatique sans songer à former ses propres experts. »
« ‘’On a créé des tas d’échelons intermédiaires (l’unité, le pôle, le groupe hospitalier) qui ont chacun leurs tableaux Excel pour suivre de soi-disant indicateurs de qualité. Mais les tableaux donnent une vision virtuelle de l’hôpital, pas une vision réelle’’, constate de son côté le professeur André Grimaldi, qui s’inquiète encore pour l’avenir : ‘’Cette organisation en chaîne de production a fini par dégrader la qualité des soins, en poussant les médecins à délaisser ce qui ne peut pas être valorisé par les indicateurs’’. […] ‘’Ce qui était vendu comme un indicateur de qualité était en fait un indicateur de productivité’’, raconte le chercheur Nicolas Belorgey. »
« La montée en puissance du consulting est en effet concomitante de la déresponsabilisation progressive du personnel politique, paniqué à l’idée de devoir rendre des comptes jusque devant un tribunal. Une dérive que la Cour des comptes dénonçait, dès 2014, jugeant très ‘’contestable (…) l’utilisation des consultants comme cautions techniques des décisions de l’Administration, parfois en doublons avec des avis internes, avec pour objectif ou conséquence une dilution de la responsabilité des décideurs publics.’’ »
« La priorité consiste à stopper un processus de privatisation larvée afin de bâtir un futur commun. Ministres et hauts fonctionnaires doivent en urgence se ‘’désintoxiquer’’ du consulting, réapprendre à penser par eux-mêmes, et cesser d’être les faire-valoir des grands cabinets américains. C’st au prix de cet effort qu’ils redeviendront ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être, d’authentiques responsables politiques. A l’heure où nous terminons ce livre, alors que la campagne présidentielle bat son plein, les consultants sont déjà à la manœuvre. Frédéric Lemoine – huit ans chez Capgemini puis chez McKinsey – s’est vu charger par Valérie Pécresse de penser son programme. Et c’est à une autre ancienne de McKinsey, Marguerite Cazeneuve, qu’Emmanuel Macron a confié le soin de réfléchir à sa future réforme des retraites. Cela pose une question cruciale ! qui décide de notre avenir et du périmètre d’action de notre État ? »
PROCHE ORIENT
L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité
L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité.
Les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/l-apartheid-d-israel-contre-les...
RUSSIE
L’eau. L’autre enjeu de la guerre en Ukraine. Entretien avec Franck Galland
L’eau potable, comme la question des vivres, est un sujet primordial, bien que souvent négligé dans l’analyse des conflits armés. Cette ressource qui nous paraît si abondante et facile d’accès dans le monde occidental n’est pas une réalité pour tous. Ce sont des défis auxquels les stratèges Russes comme Ukrainiens vont devoir résoudre tout au long de cette guerre. Décryptage avec Franck Galland, spécialiste des questions sécuritaires liées aux ressources en eau.
Revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/franck-galland-guerre-eau-u...
SANTÉ/MENSONGES/LIBERTÉ
Pendant que l’Ukraine flambe, le puçage des populations continue
On ne sait pas comment s’achèvera le triste cirque ukrainien, mais rien ne semble vouloir arrêter l’asservissement des peuples. On détourne notre attention avec l’incohérence crasse maintenant habituelle (on veut la liberté des Ukrainiens mais on est farouchement contre celle des Français, non vaccinés, pas assez pucés-passés-QRCodisé, par exemple), mais c’est malheureusement pour mieux laisser toutes les autorités occidentales fabriquer nos propres chaînes, placer nos propres barreaux à la prison que nous nous construisons avec application.
Contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2022/03/04/422593-pendant-qu...
09:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, france, presse, journaux, médias | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes
Sur la situation géopolitique dans les Caraïbes
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitica.ru/article/o-geopoliticheskom-polozhenii-v-karibskom-basseyne
La transformation des processus clés de la politique mondiale et l'intensification de l'action de la Russie en Amérique latine obligent à regarder de plus près la région située à proximité immédiate des États-Unis - les Caraïbes, qui sont un carrefour pour les intérêts de nombreuses grandes puissances.
La plupart des acteurs de la région sont de petits pays, même s'il existe des géants comme le Mexique et le Venezuela. Certains sont des clients des Etats-Unis, un certain nombre ont des politiques indépendantes et sont en bons termes avec la Russie. Mais la plupart préfèrent trouver un équilibre.
En raison de sa proximité avec les États-Unis, Washington a toujours accordé une attention particulière à la région. En 1983, alors que la guerre froide faisait encore rage, les États-Unis ont lancé l'Initiative du bassin des Caraïbes (ICB), qui est devenue la pierre angulaire de l'interaction économique entre les États-Unis et les Caraïbes.
L'idée était de fournir une aide économique à la région afin de faire des États de la région des satellites fiables. Il s'agissait d'une sorte de soft power visant à contrer toute influence de l'Union soviétique et de ses alliés, surtout de Cuba. Officiellement, comme aujourd'hui, elle était justifiée par la nécessité de promouvoir et de renforcer les démocraties des Caraïbes.
L'ICB se compose de deux programmes commerciaux destinés aux pays et territoires des Caraïbes et d'Amérique centrale : la loi sur la relance économique des Caraïbes (CBERA) et la loi sur le partenariat commercial des Caraïbes (CBTPA).
Aujourd'hui, l'ICB fournit des avantages à 17 pays dans le cadre de la CBERA, dont huit sont également bénéficiaires de la CBTPA. La CBERA est imprescriptible et la CBTPA a été re-prolongée par le Congrès américain jusqu'en 2030. Les États-Unis offrent aux pays des Caraïbes un accès favorable à leur marché, ainsi qu'une impulsion en faveur de réformes libéralisées.
En 2016, la loi sur l'engagement stratégique États-Unis-Caraïbes a été adoptée, qui vise à accroître l'engagement avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile dans la région. Les États-Unis partent du principe qu'ils n'ont pas encore tiré suffisamment d'avantages des Caraïbes et vont identifier divers points focaux pour s'engager, c'est-à-dire accroître leur influence.
Les États-Unis sont le premier partenaire commercial des Caraïbes et, à leur tour, les Caraïbes sont le sixième partenaire commercial des États-Unis, avec 35,3 milliards de dollars passant entre eux chaque année. En 2017, la région était le troisième marché d'exportation américain de produits manufacturés en Amérique latine, après le Mexique et le Brésil.
Toutefois, en dehors de l'accord de libre-échange entre la République dominicaine et l'Amérique centrale (CAFTA-DR), les pays des Caraïbes ne disposent pas d'accords de libre-échange bilatéraux avec les États-Unis, n'ayant accès aux marchés américains que par le biais de l'ICB.
Présence militaire américaine
Les États-Unis restent le principal partenaire des Caraïbes en matière de coopération sécuritaire. La région abrite sept bases militaires américaines clés qui font partie du Commandement sud des États-Unis (SOUTHCOM), et la sécurité a été un élément central de la stratégie américaine dans les Caraïbes [i]. Les bases américaines actives en Amérique latine sont connues sous le nom de "Forward Operation Locations" (FOL) ou Cooperative Security Locations (CSL).
Ironiquement, l'une des bases est située à Cuba, dans la province de Guantanamo et représente en fait l'occupation illégale de la République depuis 1959. Le Honduras possède une base à Palmerola/Soto Cano, qui abrite environ 500 militaires américains + 600 entrepreneurs civils (dont des ressortissants honduriens).
Au Salvador, les avions de l'US Navy et de la Drug Enforcement utilisent l'aéroport international de Comalapa. La garnison qui s'y trouve fait partie du Joint Interagency Group basé à Key West, en Floride. Les îles de Curaçao et d'Aruba, qui sont des territoires d'outre-mer des Pays-Bas, ont rendu leurs territoires disponibles pour une présence militaire américaine.
L'armée américaine est assistée par les garde-côtes néerlandais. Une base militaire américaine existe à Antigua depuis la Seconde Guerre mondiale. L'US Air Force loue désormais le site au gouvernement d'Antigua. Aux Bahamas, il existe un centre pour tester les nouvelles armes sur l'île d'Andros. Il est associé à la marine américaine, mais d'autres membres de l'OTAN - Canada, Danemark, Allemagne, Grèce, Italie, Norvège, Grande-Bretagne - sont régulièrement présents sur le site. Enfin, l'armée américaine utilise régulièrement le port principal du Panama à Basco Núñez de Balboa pour le ravitaillement en carburant et le déchargement [ii].
Au large des côtes du Panama, l'armée américaine mène continuellement depuis 2003 des exercices militaires PANAMAX sous le prétexte de sécuriser le fonctionnement du canal. Il est intéressant de noter qu'aucune menace n'a jamais pesé sur le canal [iii].
La stratégie 2017-2027 de l'US SOUTHCOM indique que les défis potentiels futurs comprennent les réseaux de menaces transrégionaux et transnationaux qui incluent les organisations criminelles traditionnelles ainsi que la capacité croissante des organisations extrémistes telles que l'ISIL et le Hezbollah opérant dans la région, en utilisant les institutions faibles des Caraïbes et de l'Amérique latine. L'US SOUTHCOM note également que la région est "extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles et aux épidémies de maladies infectieuses" en raison des problèmes de gouvernance et d'inégalité.
Enfin, le rapport reconnaît la présence croissante de la Chine, de l'Iran et de la Russie dans la région et que les intentions de ces pays constituent "un défi pour toute nation qui valorise la non-agression, l'état de droit et le respect des droits de l'homme" [iv]. Ces préoccupations ont servi de prétexte pour renforcer les relations entre les États-Unis et les gouvernements de plusieurs pays de la région.
Dans ce cadre, l'Initiative de sécurité du bassin des Caraïbes (CBSI) est un partenariat de sécurité collaborative qui soutient la coopération en matière de lutte contre le trafic, de prévention du crime et d'initiatives de sécurité citoyenne.
Entre 2010 et 2018, le programme a dépensé plus de 556 millions de dollars. Le programme se concentre sur la coopération maritime et aérienne, le renforcement des capacités d'application de la loi, la sécurité des frontières et des ports, la réforme judiciaire et la prévention de la criminalité chez les jeunes à risque. Il implique le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression, le ministère de la Défense et l'Agence américaine pour le développement international.
Le rôle de la Chine, les intérêts de la Russie et d'autres pays
Fait important, entre 2002 et 2019, le commerce entre la région et la Chine a été multiplié par huit, passant de 1 à 8 milliards de dollars. Malgré l'existence du Forum de coopération économique et commerciale Chine-Caraïbes, les relations commerciales reposent essentiellement sur des accords bilatéraux, qui permettent à la Chine d'exporter principalement des produits manufacturés de grande valeur.
Le commerce sur les marchés chinois reste cependant largement unilatéral ; la CARICOM n'a pas d'accord d'accès préférentiel avec la Chine, qui a toujours un énorme excédent commercial dans la région. Grâce à sa présence croissante dans les Caraïbes, la Chine a de plus en plus attiré les partenaires commerciaux de longue date de Taïwan ces dernières années, alors même que Taïwan continue de proposer des accords de libre-échange bilatéraux dans le cadre d'une lutte d'influence.
Quatre des 15 pays qui reconnaissent Taïwan se trouvent dans les Caraïbes. Néanmoins, ces pays ont toujours un volume d'échanges nettement supérieur avec la Chine continentale, car Taïwan attire ses alliés dans la région principalement par le biais d'investissements et d'aides étrangères.
Le commerce entre le Mexique et les pays du CARICOM est également relativement insignifiant. Quant au Mexique, le commerce avec les Caraïbes représente moins de 0,1 % de son portefeuille de commerce international. Collectivement, les autres pays d'Amérique latine ont également des échanges minimes avec les pays du CARICOM : ces derniers ont exporté 2,2 milliards de dollars vers l'Amérique latine et importé 3 milliards de dollars de la région en 2019.
Le commerce entre les pays de la CARICOM et le Canada est également faible. Cette relation économique est régie par l'Accord commercial entre le Canada et les Caraïbes (CARIBCAN), qui accorde aux pays des Caraïbes un accès en franchise de droits au Canada de manière unilatérale dans le cadre d'une initiative similaire à l'ICB. Cependant, malgré de nombreuses négociations, les États des Caraïbes n'ont pas encore conclu d'accord de libre-échange officiel avec le Canada, comme ils l'ont fait avec l'Union européenne.
En 2008, le Forum des Caraïbes a signé l'accord de partenariat économique CARIFORUM-UE, donnant à chaque région un accès préférentiel à l'autre. L'Union européenne est le deuxième partenaire commercial du CARIFORUM après les États-Unis. Elle importe principalement du carburant et des produits miniers des Caraïbes.
En 2010, la Russie et le CARIFORUM ont signé un protocole d'accord et établi un mécanisme de dialogue politique et de coopération. Et ce cadre juridique d'engagement s'étend [v]. En 2013, la Russie a effacé 277.000 dollars de dette envers la Guyane, et en 2015, un accord a été signé pour restructurer la dette de la Grenade.
Lorsque la question de la Crimée a été examinée à l'ONU en 2014, évaluant le retour de la Crimée à la Russie, la plupart des États des Caraïbes ont adopté une position neutre. Ces États étaient Antigua-et-Barbuda, la Jamaïque, le Guyana, le Suriname, la République Dominicaine, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Peu de pays ont voté contre la Russie, parmi lesquels des pays traditionnellement pro-américains comme la Barbade, les Bahamas, Haïti et Trinité-et-Tobago [vi].
Depuis 2018, tous les pays des Caraïbes sont devenus exempts de visa pour les citoyens russes.
Le 27 juillet 2019, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une visite au Suriname, a noté l'intérêt des pays de la Communauté des Caraïbes à accroître la coopération et le dialogue politique avec Moscou : "Nous avons un intérêt mutuel à accroître la coopération, y compris le dialogue politique, entre les membres de la Communauté des Caraïbes et la Russie" [vii].
Selon l'ambassadeur russe en Guyane, Nikolay Smirnov, qui représente également notre pays à la Barbade, à Grenade, à Trinité-et-Tobago et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, "les pays des Caraïbes soutiennent le concept de multipolarité avec un rôle de coordination pour l'ONU, la règle du droit international et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États".
Et leurs voix ont un certain poids dans les arènes internationales, d'autant plus qu'ils adoptent souvent une position consolidée sur les grandes questions à l'ordre du jour international - qu'il s'agisse de la mise en œuvre des dispositions de l'Accord de Paris sur le climat, de la levée de l'embargo commercial et économique contre Cuba ou de la nécessité de résoudre la crise au Venezuela sans pression ni ingérence extérieures" [viii].
Dans la région, la Russie n'a une présence militaire conventionnelle qu'au Venezuela et au Nicaragua, avec des conseillers et des formateurs. Au Nicaragua, la Russie contribue également à la lutte contre le crime organisé, en particulier les tentatives d'utiliser le pays comme pays de transit pour les drogues.
La proximité de la région avec les États-Unis en fait une route majeure pour les activités illicites, notamment pour les organisations criminelles colombiennes et mexicaines qui coopèrent avec des groupes locaux pour le trafic de drogue dans les Caraïbes. Mais récemment, des cargaisons de drogue ont également été envoyées directement en Europe via des ports colombiens et brésiliens.
Le développement énergétique peut également présenter un certain intérêt. Seuls trois pays des Caraïbes - la Guyane, le Suriname et Trinité-et-Tobago - sont des exportateurs nets d'énergie, tandis que les autres dépendent fortement des importations de produits pétroliers [ix]. Trinité-et-Tobago est un important fournisseur d'énergie de la région, mais doit faire face à une baisse des revenus pétroliers en raison de la chute des prix mondiaux.
Le Guyana et le Suriname sont également sur le point de devenir des acteurs sérieux dans l'exploration des hydrocarbures dans la région, selon les données récentes des compagnies pétrolières internationales. Les réserves du bassin dit de la Guyana, dont la production a débuté en 2019, sont estimées à 10 milliards de barils, ce qui en fait l'hôte de l'un des 50 plus grands bassins pétroliers du monde.
La Guyane est membre du Commonwealth britannique et est le seul pays anglophone du continent. En outre, la Grande-Bretagne possède des territoires dans la région - Anguilla, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans et Montserrat font toutes partie des Petites Antilles, autrefois découvertes par Christophe Colomb et conquises par l'Espagne.
Trinité-et-Tobago est depuis longtemps le plus grand producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) des Caraïbes et le sixième plus grand producteur de GNL au monde, ce qui en fait la seule nation insulaire de la région qui n'est pas un importateur net d'énergie.
Les Caraïbes sont également considérées comme ayant un énorme potentiel pour une transition énergétique verte, étant donné leur abondance de possibilités de production d'énergie solaire, éolienne, géothermique volcanique et (dans des circonstances limitées) marémotrice et hydroélectrique.
Il semble qu'une position plus active de la Russie dans la région, ainsi que sa participation à divers projets économiques et d'infrastructure, pourraient accroître le statut et le rôle de Moscou, et favoriser une nouvelle expansion de sa présence politique et même militaro-politique.
Notes:
[i] https://www.coha.org/the-u-s-militarys-presence-in-the-greater-caribbean-basin-more-a-matter-of-trade-strategy-and-ideology-than...
[ii] https://www.state.gov/wp-content/uploads/2019/12/WHA-US-Caribbean-2020-Report-web.pdf
[iii] https://www.navaltoday.com/2016/07/26/panamax-military-exercise-kicks-off/
[iv] https://web.archive.org/web/20170622051944/http://www.southcom.mil/Portals/7/Documents/USSOUTHCOM_Theater_Strategy_Final.pdf?ver...
[v] https://interaffairs.ru/news/show/23281
[vi] http://vestnik.bukep.ru/articles_pages/articles/2014/2014-4/Articles_362-365.pdf
[vii] http://caribbean-russia.com/frend
[viii] https://iz.ru/668332/nataliia-portiakova/kariby-i-rossiia-podderzhivaiut-kontceptciiu-mnogopoliarnosti
[ix] https://data.worldbank.org/indicator/EG.FEC.RNEW.ZS?locations=S3
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samedi, 05 mars 2022
Les vulnérabilités de la politique intérieure et extérieure des États-Unis
Les vulnérabilités de la politique intérieure et extérieure des États-Unis
Leonid Savin
Ex: https://www.geopolitica.ru/article/uyazvimosti-ssha-vo-vnutrenney-i-vneshney-politike
Le nouveau cycle de confrontation entre la Russie et l'Occident [i] nous oblige, nous Russes, à réfléchir à la manière d'infliger des dommages à nos adversaires sans recourir à un conflit armé. Le principal instigateur de la campagne anti-russe étant les États-Unis, il est logique de prendre en compte les faiblesses de cet État afin de les exploiter au niveau géopolitique mondial.
Certains problèmes aux États-Unis n'ont rien à voir avec un programme international et reflètent des luttes politiques internes et une dégradation générale de la culture politique. Par exemple, la tendance à la LGBTQisation de la société américaine a atteint un tel sommet que les autorités publiques de ce pays qualifient déjà les mots "Maman" et "Papa" d'offensants, ce qui est bien sûr perçu comme des actions inacceptables par la partie conservatrice de la société [ii].
La bataille entre les partisans des valeurs traditionnelles et les pervers de tous poils se poursuit dans les branches législatives et judiciaires des différents États. Les républicains exploitent cette question pour prendre leur revanche lors des élections de mi-mandat au Congrès américain. La polarisation pourrait en outre conduire à la radicalisation d'un certain nombre de mouvements sociaux, dont beaucoup représentent des organisations militarisées. Cela a le potentiel d'ouvrir un conflit armé au sein du pays selon des lignes idéologiques.
L'économie américaine n'est pas non plus en très bonne santé. En décembre dernier encore, l'inflation des prix à la consommation s'élevait à 6,8 %, le taux le plus rapide depuis quatre décennies. L'inflation a déjà atteint un niveau record sur plusieurs années et le pays connaît également une bulle boursière et immobilière causée par les achats excessifs d'obligations par la Réserve fédérale.
L'économiste de renom Desmond Lachman, qui a précédemment travaillé au FMI, a souligné que "la dernière chose dont M. Biden a besoin avant les élections de mi-mandat de cette année, c'est que les bulles boursières et immobilières américaines éclatent. Néanmoins, c'est exactement ce qui pourrait se produire si la Fed est effectivement obligée de relever les taux d'intérêt pour tuer le dragon inflationniste auquel les prix élevés du pétrole donnent maintenant un nouvel élan.
Cela semble particulièrement pertinent étant donné que les bulles du marché boursier et du marché immobilier ont été fondées sur l'hypothèse que les taux d'intérêt resteraient éternellement à leurs niveaux actuels ultra-bas" [iii].
Étant donné qu'il est peu probable que la situation entre la Russie et l'Ukraine soit résolue de sitôt, il y a de fortes chances que les prix du pétrole restent élevés dans un avenir prévisible, surtout si des sanctions sont imposées au secteur pétrolier russe. Cela ne laisserait guère d'autre choix à la Réserve fédérale que de freiner sa politique monétaire pour éviter que les attentes d'inflation nationales ne s'atténuent [iv].
Le gouvernement Biden a également été sévèrement critiqué pour le fait que les nouvelles lois relatives à l'allocation budgétaire pour contenir la Chine et soutenir le Pentagone détourneront des dizaines de milliards de dollars de l'éducation, des soins de santé et d'autres objectifs sociaux [v].
Les différends territoriaux des États-Unis avec leurs voisins peuvent également constituer un moyen efficace de détourner l'attention et de semer la confusion dans les partenariats au sein des membres de l'OTAN.
Si l'adage bien connu veut que les États-Unis n'aient que le Mexique et le poisson parmi leurs voisins, le Canada représente précisément le genre de cas où il existe des précédents en matière de conflits territoriaux. Et la dégradation économique pourrait exacerber ces tensions, car les zones revendiquées par les deux États présentent un intérêt pour les poissons et les fruits de mer et contiennent également d'importantes ressources énergétiques.
En tout, il y a cinq zones maritimes où le Canada et les États-Unis sont en désaccord sur leur propriété. La détérioration des relations entre les pays pourrait être précisément due à ceux-ci.
La première zone contestée est le détroit de Juan de Fuca, qui sépare l'île de Vancouver en Colombie-Britannique, au Canada, de la péninsule abritant l'Olympic National Park dans l'État de Washington, aux États-Unis. La frontière entre les deux pays passe en plein milieu du détroit. Les deux pays conviennent que la frontière doit être équidistante. Mais chaque côté utilise des points de base légèrement différents, ce qui entraîne de légères différences dans la ligne frontalière.
De plus, le gouvernement de la Colombie-Britannique a rejeté les frontières canadiennes et américaines, ainsi que tout le principe d'équidistance. Il affirme le principe de la continuation naturelle, en déclarant que la limite appropriée est le canyon sous-marin (également appelé Juan de Fuca). Cette approche est favorable à la Colombie-Britannique, mais le gouvernement canadien n'est pas disposé à abandonner le principe d'équidistance, ce qui pourrait lui coûter cher dans d'autres domaines.
Le contraire est vrai à l'entrée de Dixon. Au nord de celle-ci se trouve l'île du Prince de Galles. Malgré son nom royal, l'île fait partie des États-Unis. Au sud de Dixon Inlet se trouve l'archipel canadien de Haida Gwaii, connu jusqu'en 2010 sous le nom d'îles de la Reine-Charlotte.
Les eaux qui les séparent sont riches en poissons, attirant les prédateurs, les albatros et, bien sûr, les humains. Il est intéressant de noter que le conflit actuel trouve ses racines dans une confrontation entre l'Empire russe et la Grande-Bretagne. La frontière actuelle entre l'Alaska et le Canada correspond au traité de Saint-Pétersbourg de 1825. Cet accord entre la Russie et la Grande-Bretagne a tracé une ligne entre les intérêts des deux pays dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord. Elle établit 54°40' de latitude nord comme limite sud de l'Amérique russe.
Le différend a ensuite été réglé par arbitrage international en 1903. La frontière terrestre actuelle se situe à 35 miles (56 km) à l'est de l'endroit où l'océan rencontre la côte, à mi-chemin entre les lignes revendiquées par les deux parties.
Les Canadiens, cependant, étaient mécontents. Si la frontière avait été légèrement plus en leur faveur, ils auraient eu un accès maritime direct aux champs aurifères du Yukon. Le tribunal arbitral a également défini la frontière maritime de l'Alaska avec le Canada. La ligne dite A-B partait du cap Muzon, le point le plus au sud de l'île Dalles, la plus méridionale de l'Alaska, vers l'est jusqu'au continent. Cela a laissé la majeure partie de l'entrée de Dixon du côté canadien de la ligne.
Mais les Américains ont vu les choses différemment. Ils pensaient que la ligne A-B concernait la frontière terrestre ; la frontière maritime passait bien au sud de cette ligne. Cela a coupé l'entrée de Dixon en deux : la partie nord menant aux États-Unis, la partie sud au Canada.
Ces opinions sont toujours défendues par les deux gouvernements à ce jour. L'une des raisons pour lesquelles cette question est si difficile à résoudre est le saumon du Pacifique présent dans la région, qui va y frayer chaque année.
Relativement récemment, dans les années 1990, la concurrence entre les pêcheurs canadiens et américains dans la région a dégénéré en une "guerre du saumon", les deux parties arrêtant occasionnellement les équipages de l'autre. La situation a atteint son paroxysme en 1997, lorsque des pêcheurs canadiens ont bloqué un ferry de l'Alaska, retenant effectivement ses passagers en otage pendant trois jours. Aujourd'hui, la situation est moins tendue. Mais le problème sous-jacent n'a toujours pas été résolu.
Dans la mer de Beaufort, il existe également une zone cunéiforme contestée au nord de l'endroit où la frontière entre l'Alaska et le territoire du Yukon atteint la mer. Cette frontière terrestre suit le 141e méridien ouest, comme convenu dans le traité de Saint-Pétersbourg de 1825 entre la Russie et la Grande-Bretagne.
Le Canada soutient que cette ligne doit être suivie à 200 milles nautiques (370 km) au nord dans la mer, et qu'il s'agit là de la frontière maritime. Mais les États-Unis soutiennent que la frontière maritime devrait être perpendiculaire à la ligne de côte lorsqu'elle entre dans la mer. La différence est une superficie d'environ 8100 miles carrés (21.000 kilomètres carrés).
La dispute porte sur d'importantes réserves de pétrole et de gaz cachées sous la glace et l'eau. Selon l'Office national de l'énergie du Canada, le biseau pourrait contenir jusqu'à 1,7 milliard de mètres cubes de gaz et 1 milliard de mètres cubes de pétrole, soit suffisamment pour répondre aux besoins énergétiques du pays pendant de nombreuses années. Et ces réserves pourraient devenir plus accessibles dans quelques années, lorsque la glace reculera en raison du changement climatique.
Ensuite, il y a le passage du Nord-Ouest, représentant une route à travers divers canaux dans le vaste archipel du Nord, qui est bloqué par la glace depuis de nombreux mois. Au cours des dernières décennies, le changement climatique et la réduction de la glace de mer qui en résulte ont rendu les canaux du nord du Canada plus navigables. En 2007, un navire commercial a accompli le voyage sans l'aide d'un brise-glace, ce qui est une première.
Si la route du nord pouvait laisser passer les superpétroliers et autres navires trop grands pour le canal de Panama, cela réduirait considérablement leur seule option actuelle : un voyage autour du Cap Horn, à la pointe sud de l'Amérique du Sud. Comme la température globale de la Terre continue à augmenter, le passage du Nord-Ouest deviendra de plus en plus navigable, ne serait-ce qu'en été. Cela signifie que le différend territorial sur le passage du Nord-Ouest risque d'éclater à nouveau.
Pour le Canada, le problème est assez clair : toute voie navigable potentielle s'ouvrant à la navigation internationale passerait par les eaux canadiennes sur lesquelles le pays exerce une souveraineté totale, ce qui signifie que le Canada peut accorder l'accès ou facturer des frais de passage comme il l'entend.
Cependant, les États-Unis et plusieurs autres pays soutiennent qu'un passage du Nord-Ouest viable et de jure serait un détroit international ouvert au passage en transit sans restriction ni compensation.
En 1969, le pétrolier américain SS Manhattan a effectué le passage sans demander l'autorisation préalable des Canadiens. Pour donner suite, le brise-glace Polar Sea de la Garde côtière américaine a fait de même en 1985. Bien que ce dernier ait été autorisé à être inspecté par la Garde côtière canadienne, l'opinion publique canadienne est devenue furieuse et un scandale diplomatique a éclaté.
En 1986, le Canada a réaffirmé sa souveraineté sur le passage du Nord-Ouest, une revendication que les États-Unis ont refusé de reconnaître. Pour désamorcer la situation, les deux pays ont signé en 1988 un accord de coopération dans l'Arctique qui n'abordait pas la question de la souveraineté en tant que telle mais clarifiait certaines questions pratiques.
Selon le droit de la mer, les navires en transit n'ont pas besoin d'un permis de passage, mais ils ne peuvent pas se livrer à des recherches. L'accord partait du principe que les navires de l'US Coast Guard et de l'US Navy seraient toujours considérés comme effectuant des recherches, et qu'un permis de transit devrait donc toujours être demandé.
Le traité est resté en vigueur pendant environ dix ans. Fin 2005, des photos de l'USS Charlotte au pôle Nord ont été publiées. Bien sûr, personne n'a demandé au Canada la permission de passer. La réponse du Canada a été qu'il a décidé de ne plus utiliser le terme "passage du Nord-Ouest" et a désigné la zone comme "eaux intérieures du Canada".
Les États-Unis, en revanche, s'en tiennent à leur interprétation du droit international et se réservent le droit de considérer les eaux intérieures du Canada comme des eaux internationales. Incidemment, c'est aussi la position qu'ils défendent sur la mer de Chine méridionale et d'autres zones revendiquées par d'autres pays, en l'appelant "le droit à la libre navigation".
Un autre point de conflit est l'île aux phoques de Machias (photo), au large des côtes du Maine. Elle se trouve à moins de 10 miles des côtes du Maine. Les Canadiens y ont établi leur présence sous couvert de travailler comme gardiens de phare. Les États-Unis, en revanche, la considèrent comme leur propriété. En 2002, le Canada a autorisé ses pêcheurs à y pêcher en été, ce qui a entraîné un conflit direct avec les pêcheurs du Maine.
Les droits des Indiens, y compris les demandes d'indemnisation, la possibilité de sécession du Texas et la montée du sentiment séparatiste dans les États riches (cela s'est déjà produit en Californie pendant la Grande Dépression, lorsque le gouvernement de l'État a imposé une interdiction d'entrée et l'a même entourée d'une clôture en fil de fer barbelé) sont également des cas intéressants qui ne peuvent être écartés. Enfin, l'énorme population hispanique, qui augmente rapidement, surtout dans le sud. Un rappel de l'annexion de certaines parties du Mexique par les États-Unis serait le bienvenu au sein de la communauté latino-américaine.
Notes:
[i] https://russtrat.ru/analytics/26-fevralya-2022-0010-8991
[ii] https://c-fam.org/friday_fax/biden-admin-says-mother-and-father-are-offensive/
[iii] https://www.19fortyfive.com/2021/12/americas-growing-inflation-problem-who-is-to-blame/
[iv] https://www.19fortyfive.com/2022/02/joe-bidens-next-economic-nightmare-an-oil-price-shock/
[v] https://fpif.org/the-u-s-competes-with-china-at-what-cost/
19:34 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, canada, états-unis, vancouver, maine, passage du nord-ouest, géopolitique, politique internationale, amérique du nord, océan arctique, océan pacifique, pêche, richesses halieutiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Des librairies prises pour cibles
Des librairies prises pour cibles
par Georges FELTIN-TRACOL
Depuis la colère légitime et insatisfaite des « Gilets jaunes », il ne fait pas bon d’être un élu du soi-disant ensemble macronien, majoritaire par le jeu biaisé d’une forte abstention. L’actualité rapporte que des députés se font régulièrement menacer, insulter, voire frapper, par des manifestants opposés à l’actuelle tyrannie sanitaire. Les maires et les conseillers municipaux connaissent eux aussi ces désagréments inhérents à un quotidien de plus en plus difficile pour les petites gens. Le système médiatique d’occupation mentale s’en scandalise et dénonce ces intimidations violentes. Incapables de rétablir la sûreté dans bien des banlieues de l’immigration gangrenées par le trafic de drogue, les autorités hexagonales promettent une réponse prompte et implacable envers les auteurs de ces incivilités. Or, tous ces grands indignés se taisent quand certaines librairies deviennent les victimes d’attaques répétées.
Sous la présidence de « Flamby » Hollande et dans le prolongement de la « Manif pour Tous », la librairie Facta du défunt Emmanuel Ratier située dans le IXe arrondissement de Paris fut à deux reprises vandalisée. Quelques années plus tard, les pressions perdurent à l’égard des librairies non conformistes de la capitale. Charlie Hebdo du 14 avril 2021 consacrait sa deuxième page à une enquête dessinée sur les quatre dernières librairies qui résistent encore au fléau du politiquement correct. Il s’agit de la librairie Duquesne, de la Librairie française, de la librairie éponyme de l’ami Vincent, ancien de Facta, et de La Nouvelle Librairie tenue par le rédacteur en chef d’Éléments, François Bousquet. Ce dernier établissement a subi dès son ouverture bien des actes hostiles. Installée en face des jardins du Luxembourg en plein Quartier latin, cette librairie fut la cible de plusieurs séries de dégradations revendiquées par les antifas qui bénéficient d’une étonnante impunité. Si près du Sénat, n’y a-t-il donc pas de caméras de surveillance capables d’enregistrer les visages des délinquants ?
À Nancy, depuis plus d’un an existe la librairie Les Deux Cités. Sa simple présence a déclenché la vindicte rageuse de la gauche et de l’extrême gauche sans oublier la détestation officielle de la municipalité sociétaliste. Les gérants ne cachent pas qu’ils sont patriotes français et catholiques de tradition. Ils ont même osé fonder les Éditions du Verbe Haut (voir à ce propos sur Radio MZ les émissions « Vent d’Est » n° 14 du 16 juillet 2020 et n° 16 du 17 septembre 2021). Leur librairie reçoit des jets de peinture sur la vitrine, quand ce n’est pas de la glu mise dans la serrure ou des slogans injurieux peints sur la façade. Le 12 février 2022, elle accueille une séance de dédicace commune de la Française d’origine camerounaise Stella Kamnga et de Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles. Un attroupement d’une trentaine d’individus masqués (en pleine rue ! Belle preuve de suivisme covidien) se forme devant la librairie. Ils scandent les habituelles inepties. Pendant ce temps, le maire, sourd, aveugle et muet devant toutes ces agressions, manifeste aux côtés de ses potes quelque peu dérangés, car protester contre une librairie honorable dénote des troubles mentaux flagrants. Il aimerait bien la faire couler, car il n’en apprécie pas le ton général. Les Deux Cités a déposé une dizaine de plaintes et de mains courantes sans que la justice n’y prête la moindre attention. On se demande bien pourquoi…
On retrouve une situation semblable au Puy-en-Velay en Haute-Loire. Au début de l’été 2021 a ouvert la librairie Arts enracinés dans le centre historique de la ville mariale non loin de la cathédrale et du rocher Corneille d’où surplombe la statue de la Vierge Marie construite à partir de la fonte des canons pris à Sébastopol lors de la Guerre de Crimée.
La présence de cette librairie dans une ville moyenne de la France périphérique a suscité la haine des gauchistes. Ceux-ci ont monté RAFAHL (Réseau antifasciste Haute-Loire). La librairie ponote pâtit de dégradations courantes et de calomnies colportées par l’opposition de gauche au conseil municipal du Puy. Obsédé par les années 1930 et fantasmant en longueur de journée sur le début de la décennie 40, un collectif informel amasse quelques associations microscopiques comme la CGT Educ’action, Solidaire 43 - Sud Éducation, Europe Écologie - Les Verts, La France insoumise, le SNES - FSU, Génération.S de Benoît « 6,36 % » Hamon, le PCF, ATTAC, la section altiligérienne de RESF (Réseau Éducation sans frontières), la Ligue des droits de l’homme et des quelques philanthropes de l’Union communiste libertaire.
Cette ribambelle d’associations souvent subventionnées par les pouvoirs publics complaisants amalgament des incidents divers et accusent la librairie de tous leurs malheurs ainsi que de favoriser une ambiance violente en ville… Ses clients, une fois les bras chargés de bouquins, en profiteraient pour agresser de pauvres antifas qui passeraient par là, ce qui est bien sûr infondé. En réalité, les antifas, épris de drogues et de boissons alcoolisées, se battent entre eux pour des questions de bouteille, de joint, de fric et d’intimité animalière. Pour expliquer leur état déplorable, les blessés désignent ensuite d’inexistantes « phalanges littéraires de l’Ordre noir imprimé ».
Malgré l’interdiction préfectorale, le 5 février dernier, environ quatre cents crasseux envahirent la préfecture vellave afin d’exiger la fermeture de la librairie (pour quel motif légal ?) en attendant de vouloir peut-être la liste complète de ses amis et autres fidèles clients. En dehors de Lyon, la plupart provenaient de deux grands centres régionaux de contamination politico-hystérique : Clermont-Ferrand et Saint-Étienne. La capitale auvergnate reste un fief socialiste. Quant à la préfecture de la Loire, l’édile, macronien contrarié, est en rupture de ban avec Les Républicains. Ces deux maires et leurs équipes laissent proliférer dans différents quartiers la constitution de foyers gauchistes.
Proches de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne, on reproche aux librairies de Paris, de Nancy ou du Puy-en-Velay de vendre des ouvrages politiquement incorrects comme des biographies de Jésus Christ, de Jeanne d’Arc ou les romans de Céline. Elles commettent par ailleurs l’horreur intellectuelle de tenir des conférences. Par exemple, au Puy, chaque samedi se déroulent à partir de 17 h « Les après-midis de la Chouette ». Faudrait-il raser les murs pour pouvoir y écouter des intervenants comme Marion Sigaut, Stéphanie Bignon, Bruno Favrit, Rémi Soulié ou votre serviteur ?
Rappelons que toutes ces actions de racailles contre des lieux de culture dissidente ne soulèvent aucune réprobation de la part des médiacrates et de ces grandes consciences morales qui invoquent en permanence les fameuses « valeurs ripoublicaines ». Soyons certains que si des militants identitaires osaient protester contre l’implantation d’une librairie gauchiste, d’un centre d’accueil pour immigrés clandestins ou d’une salle de shoot, les condamnations judiciaires tomberaient aussitôt.
La vie est un combat incessant. Les gérants de ces honorables librairies le savent. En dépit de journées fastidieuses et face à une adversité certaine, ils ne plient cependant pas. Au contraire, ils persistent et signent, fiers du travail déjà accompli, et certainement ravis d’emmerder les fanges de l’infrapolitique hexagonale.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 22, mise en ligne le 1er mars 2022 sur Radio Méridien Zéro.
19:01 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, librairies, intolérance, censure, violences urbaines, fanatisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Comment les sanctions accélèrent le Reset et la débâcle occidentale
Comment les sanctions accélèrent le Reset et la débâcle occidentale
par Nicolas Bonnal
J’ai demandé récemment si on vivait le Grand Reset ou simplement le grand épisode apocalyptique occidental : fin des énergies fossiles, fin de l’ère industrielle et bon écroulement de la cité Potemkine euro-américaine bâtie sur une montagne de dettes. La guerre de Poutine accélère cette formidable déglingue que certains ont prophétisé. Et comme il m’arrive d’être optimiste, je dirais qu’il semble difficile d’établir une dictature totalitaire et numérique dans le cadre d’un effondrement énergétique et systémique. On le peut après une guerre civile mais je ne vois pas nos brillantes élites la gagner cette guerre.
Le litre d’essence est à 2.13 euros, les 1000 m3 de gaz à 2500 dollars. On n’est qu’au début. Dirigé par des Trudeau, des Macron et des Biden, l’Occident est mal parti. Militairement il est nul (voyez mon texte sur Buchanan) et cela se savait en haut lieu. Cela se sait en tout lieu maintenant. Même Zelenski le dit ! Il n’avait pas vu la défaite face à l’Iran, la défaite au Yémen, en Syrie et leur retraite de ‘roussie’ en Afghanistan ? Bureaucratie odieuse destinée à plumer le contribuable l’OTAN n’est pas là pour se battre : tout au plus peut-il par son incompétence et sa chutzpah déclencher la Fin du Monde.
Restent la chasse aux chefs d’orchestre et la guerre hybride – qui n’est pas très brillante intellectuellement (souvenez-vous des frites rebaptisées Freedom fries pendant la très utile et morale guerre contre l’Irak). Patrick Armstrong repris par Bruno Bertez écrit à ce sujet :
« Pour l’Occident, tel qu’il a été, c’est fini. La confusion, les conneries, la vantardise, l’hystérie, les interdictions : l’Occident n’a plus rien dans sa besace. Verser de la vodka russe dans les toilettes, virer un chanteur et réalisateur, changer le nom d’une boisson ou d’une salade, interdire les chats ou les arbres, sanctionner un ploutocrate russe et voler son yacht, porter un t-shirt bleu et jaune. Pathétique. »
Il reste les sanctions, les goulues et jouissives sanctions, les érotomanes sanctions ; qui vont nous faire encore plus mal qu’à la Russie. Pourquoi ? « Les Occidentaux ne se tirent plus de balles dans le pied mais dans la tête » disait Charles Gave à Bercoff. On rappellera que nous vivons dans une idiocratie et ce dans tous les pays occidentaux. Pepe Escobar écrit lui sur notre présent effondrement industriel :
« …L'Allemagne et d'autres pays n'ont pas commencé à ressentir la douleur de la privation de gaz, de minéraux et de nourriture. CELA va être le vrai jeu…jusqu'à 60 % des industries manufacturières allemandes et 70 % des industries italiennes pourraient être contraintes de fermer définitivement, avec des conséquences sociales catastrophiques. La machine européenne ultra-kafkaïenne non élue à Bruxelles a choisi de commettre un triple hara-kiri en se présentant comme des vassaux abjects de l'Empire, en détruisant toutes les impulsions de souveraineté française et allemande restantes et en imposant l'aliénation de la Russie et de la Chine. »
L’Occident anglo-saxon en est réduit comme à ses débuts (cf. Keynes) à la piraterie (on vole l’or, l’argent, les yachts, tout ce qui traîne).
Mais Patrick Armstrong ajoute :
« Le judo consiste à tromper et à utiliser la force de l’adversaire contre lui. Poutine, le judoka, a poussé l’Occident au suicide. Il a dévoilé ce qui n’était pas compris : Mettez votre argent dans nos banques, nous pouvons le confisquer ; placez vos actifs sur notre territoire, nous pouvons les voler ; utiliser notre argent et nous pouvons l’annuler ; mettez votre yacht dans notre port, nous pouvons le pirater; Mettez votre or dans notre coffre, nous pouvons le saisir. »
Les conséquences sont claires avec la méfiance de tous les pays émergents (c’est le retour de Bandoeng ou du communisme nationaliste de décolonisation) et fin rapide du SWIFT :
« C’est une leçon qui retentira dans le monde entier. Une illustration nue que « l’ordre international fondé sur des règles » est simplement une fiction: nous élaborons les règles et vous ordonnons de leur obéir. Dans 2 ou 3 semaines, tout le monde dans le monde qui est sur la liste des cibles potentielles de l’Occident aura déplacé ses actifs hors de portée de l’Occident. Xi se permettra un petit sourire. »
Et Armstrong de conclure :
« Quant aux sanctions occidentales contre la Russie, je pense qu’il y a une réponse très simple à cela : la semaine dernière, 1000 mètres cubes de gaz coûtaient 1000 $ ; aujourd’hui , c’est plus du double. La semaine prochaine, ce ne sera certainement pas moins cher.
Idem pour l’aluminium, la potasse, le titane, le blé. Les compagnies aériennes russes louent leurs avions. Maintenant quoi? Les moteurs-fusées sont russes. Ce que les Occidentaux ne comprennent pas, c’est que le rouble est la monnaie que les Russes utilisent à l’intérieur du pays, mais que le prix du pétrole et du gaz est la monnaie russe à l’extérieur du pays. Je suis stupéfait de la stupidité : ils se coupent la gorge et détruisent leurs propres économies. »
Autrement dit pour nos énarques à la Trissotin : les sanctions ne renforcent pas les Russes ; elles les enrichissent. Et Poutine finance ainsi ses opérations. Les menaces démentes de Biden contre l’Inde et le reste du monde ne risquent pas d’accroître la confiance dans ce système américain qui peut à tout moment voler sa clientèle.
Comme on le sait, les Russes ont des problèmes avec leurs banques, avec Apple, avec Facebook, avec Google, les GAFAM étant la dernière émanation impériale destinée à nous tourmenter plus que les Russes ou les Chinois. Mais rien qui ne puisse être réglé promptement (voir l’article de Karine Bechet-Golovko à ce sujet), et celui de Pepe Escobar sur la doctrine Glaziev (couper les ponts avec l’Occident, et passer à l’étalon-or).
Il reste à ces élites mondialistes à se venger sur leur troupeau, ce qui semble facile vu le degré de soumission ou de conditionnement de ces populations accoutumées à être conditionnées et maltraitées. On pourrait avoir la confiscation de l’argent, la fin du gaz et de toute électricité, la fin des usines (déjà arrêtées en Allemagne), bref le Grand Reset de Schwab ou le plan Morgenthau, le célèbre banquier de Roosevelt qui voulait réduire de moitié la population allemande.
Sources :
https://thesaker.is/how-russia-will-counterpunch-the-u-s-...
https://brunobertez.com/2022/03/04/russia-observer-tactiq...
https://brunobertez.com/2022/03/03/larme-de-lor-le-verita...
https://russiepolitics.blogspot.com/2022/03/premiere-vict...
https://reseauinternational.net/buchanan-et-le-grand-effo...
https://reseauinternational.net/du-grand-reset-a-la-grand...
https://reseauinternational.net/guerre-du-gaz-leurope-pre...
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Entre guerre et pandémie, pourquoi la mondialisation commence à s'effriter
Entre guerre et pandémie, pourquoi la mondialisation commence à s'effriter
Francesca Salvatore
Source: https://it.insideover.com/economia/guerra-e-pandemia-perche-la-globalizzazione-inizia-a-sgretolarsi.html
Lorsque la pandémie a éclaté, le syndrome des rayons vides a démontré deux choses : les effets dévastateurs d'une psychose collective (les supermarchés n'ont jamais fermé un seul jour) et la mesure dans laquelle certaines entraves du village planétaire avaient mis en échec producteurs et consommateurs, en particulier dans le secteur alimentaire, un réseau complexe d'interactions impliquant les agriculteurs, les intrants agricoles, les usines de transformation, le transport maritime, les détaillants. Pendant des décennies, les gouvernements n'ont pas fait grand-chose pour protéger les petites exploitations agricoles et les producteurs de denrées alimentaires qui ont été évincés par ces géants commerciaux, générant des aberrations telles que Singapour, qui importe 90 % de ses denrées alimentaires de l'étranger, ou la très avancée Australie, qui exporte environ deux tiers de ses produits agricoles vers la turbulente région Asie-Pacifique.
Avertissements sinistres
La crise des équipements de protection individuelle avait également créé de véritables vagues de panique : au début de l'urgence, plusieurs pays du monde ont littéralement combattu le Covid à mains nues dans les unités de soins intensifs. A cela s'ajoute un épisode singulier, qui a accentué ces craintes, pendant la phase encore aiguë de la pandémie : le cargo taïwanais Ever Given, naviguant vers le port de Rotterdam, en Hollande, en provenance de Yantian, en Chine s'est échoué au nord du port de Suez en mars dernier, générant un incroyable effet domino quant aux produits avariés, aux coûts et aux livraisons manquées.
Bloomberg a estimé que le blocage du canal de Suez, par lequel passent 12 % des marchandises mondiales et 30 % du trafic de conteneurs expédiés par voie maritime, a créé une perte économique d'au moins 9,6 milliards de dollars par jour, en raison de la non-livraison des marchandises à bord des navires bloqués dans le canal et de celles qui attendent dans les ports. Les marchandises arrimées dans les navires bloqués par le canal valaient à elles seules environ 8,1 milliards de dollars, selon la LLoyd's List.
L'affaire ukrainienne n'est pas loin du croquemitaine des blocages maritimes et des frontières fermées, et avec eux des chaînes d'approvisionnement. Ce qui est remis en question, ce n'est pas la mondialisation culturelle et technologique, qui nous permet de vivre avec les conflits et permet aux êtres humains de communiquer en temps réel, mais le système que le village global a développé autour de la production de nourriture, d'objets, et de l'empreinte énergétique de nos sociétés. La question fondamentale est de savoir pourquoi les aliments qui nous nourrissent chaque jour doivent parcourir jusqu'à 10.000 km pour arriver dans nos assiettes ; pourquoi, si l'industrie des micropuces tombe en panne à l'autre bout du monde, nous ne pouvons pas compenser leur manque ; et pourquoi l'énergie nécessaire pour produire tout cela doit provenir de milliers de kilomètres, ce qui nous oblige à marchander avec des zones instables de la planète et à faire des compromis avec des régimes illibéraux.
Vers la souveraineté alimentaire ?
Bien que ce conflit soit très différent de la Seconde Guerre mondiale, lorsque cette région était en proie à de véritables vagues de famine, ce qui se passe en Ukraine rayonne déjà vers l'extérieur et menace la disponibilité de la nourriture dans les nations moins prospères. Ceux-ci sont devenus dépendants des exportations de céréales et d'autres produits alimentaires en provenance d'Ukraine et de Russie, qui représentent désormais 29 % des exportations mondiales de céréales. Ils contribuent également à 19% des exportations mondiales de maïs et à 80% des exportations mondiales d'huile de tournesol. La mer Noire est au cœur de ce commerce transnational, et avec le risque de devenir une poudrière et de bloquer les expéditions vers la mer d'Azov, les prix à terme du blé ont déjà grimpé en flèche. Si cela se traduit par des retards et des pertes de plusieurs millions de dollars dans les pays les plus riches, une foule de nations à faible revenu risquent une famine pure et simple et une détérioration générale de la santé publique en raison du prix des céréales. La Russie et le Belarus sont également les principaux exportateurs d'engrais, la Russie étant en tête du classement mondial ; les prix, qui étaient déjà élevés avant la guerre, ont augmenté. La pénurie d'engrais met en péril la production agricole mondiale, qui en dépend, si elle n'est pas anesthésiée.
Il y a des nations dans le monde qui, ayant su se diversifier ou du moins être hautement technologiques, ont bien fait face à la pandémie : l'Italie, par exemple, a de bons antécédents en matière de chaînes d'approvisionnement courtes et les a redécouvertes ces deux dernières années ; la Chine moderne, un pays complètement différent du passé, avec de nouvelles technologies et des investissements records, a travaillé pendant des années pour améliorer sa sécurité alimentaire, dépensant des dizaines de milliards de dollars au cours de la dernière décennie pour racheter de grandes entreprises de semences. Ces efforts semblent avoir adouci le coup porté à l'industrie alimentaire au plus fort de la pandémie.
Pour toutes ces raisons, la question de la souveraineté alimentaire est revenue sur le devant de la scène au cours des 24 derniers mois : des pays comme le Népal, le Mali, le Venezuela et bien d'autres ont déjà reconnu la souveraineté alimentaire comme un droit constitutionnel de leur peuple, car elle semble être la meilleure défense contre tout choc économique.
Réduire nos empreintes énergétiques
La crise énergétique est la deuxième implication majeure, après le désastre humanitaire, du conflit en Ukraine. La géopolitique du pétrole au cours du siècle dernier nous a montré à maintes reprises à quel point cette ressource est sensible à la politique internationale. Surtout, la géopolitique du gaz naturel est devenue plus complexe, sur laquelle on a spéculé à des niveaux intolérables, dans la croyance que l'or bleu pouvait être compris comme une source de transition. Il ne faut pas oublier que la géopolitique du gaz avait déjà montré comment certains événements ne concernant pas le Moyen-Orient pouvaient briser et reconstruire des équilibres internationaux. Dans les années 2000, avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en Russie, l'épreuve de force avec les oligarques du pétrole et du gaz s'est rapidement achevée, conduisant à la réalisation du contrôle de l'État sur d'autres sources d'énergie par le biais de Gazprom. Le président a promu un nouveau nationalisme, estimant que le gouvernement devait créer de grandes multinationales capables de rivaliser avec l'Occident. En 2001, il a changé l'équipe de direction de Gazprom, en 2003, il a fait arrêter le président du principal actionnaire de Yukos et en 2004, il a pris une autre direction, en augmentant la taxe à l'exportation sur le pétrole brut. Bien que la Russie ait reculé à la deuxième place en tant que propriétaire lointain de gaz, elle est restée le plus grand exportateur de gaz au cours de la dernière décennie, approvisionnant les pays d'Europe de l'Est et de l'Ouest atteints par les gazoducs de l'ère soviétique. Le transport est resté la véritable criticité du gaz naturel car il est sujet à des conflits géopolitiques : d'où les accusations répétées de l'Amérique et de l'Europe contre la Russie d'utiliser ses ressources pour retrouver une position de superpuissance. Des critiques confirmées ces derniers jours.
Il est clair que les événements de ces derniers jours viennent tragiquement heurter des décennies de choix énergétiques contre les projets que l'Europe et le monde entier avaient en matière de climat et d'utilisation des énergies renouvelables. L'Allemagne, pays en transition énergétique par excellence, mais aussi point chaud en raison des événements autour de Nord Stream 2, est le lieu où ces difficultés et contradictions se manifestent en premier. Environ 55% des importations de gaz de l'Allemagne proviennent de Russie, ainsi que 50% de la houille et environ 30% du pétrole. Alors que l'Allemagne dispose d'une réserve stratégique de pétrole, qui, selon la loi, doit durer 90 jours, il n'existe aucune exigence de ce type pour le gaz et le charbon. Ici, seules les entreprises elles-mêmes décident de leurs réserves. Il est désormais clair qu'il s'agissait d'une erreur stratégique et le ministère de l'Économie veut faire passer les changements juridiques le plus rapidement possible. L'Union européenne envisage de prendre des mesures pour renforcer sa sécurité énergétique alors que les sanctions de plus en plus sévères contre la Russie et l'escalade de la violence en Ukraine ont suscité des inquiétudes quant à l'approvisionnement pour l'hiver prochain.
L'Europe importe de Russie environ 40 % de son gaz, 35 % de son pétrole brut et plus de 40 % de son charbon. Alors que l'incertitude grandit quant à ces importations et que les réserves de gaz de l'UE tombent en dessous de 30 %, le bloc européen cherche des alternatives à l'énergie russe et planifie soigneusement l'hiver prochain. "La situation actuelle est tendue", a déclaré Kadri Simson, commissaire européen à l'énergie. Toutefois, les éminences grises européennes se veulent rassurantes quant à la fin de cet hiver et à l'été à venir. Cependant, la question de la souveraineté énergétique est une fois de plus étroitement liée aux questions de sécurité nationale, comme dans les années 1970, qui ne nous ont rien appris ou presque.
L'alimentation et l'énergie seront donc les deux directions dans lesquelles la mondialisation devra se remodeler. Le court et le moyen terme seront nécessaires pour faire face aux difficultés générées par la pandémie et aux résultats imprévus du conflit en Ukraine. Il s'agit d'un changement de rythme et de vision qui nous obligera à nous défaire des engagements internationaux antérieurs, des idéologies sclérosées et des politiques nationales à courte vue. L'arrière-cour va-t-elle se rétrécir au nom du froid et du ventre ?
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vendredi, 04 mars 2022
Le grand dessein de la Moscovie post-soviétique et les prémisses culturelles du poutinisme
L'Ukraine, un Non-Etat ? La Russie, une succession d’Empires ? La démocratie, un ennemi mortel de l’Etat russe ?
Le grand dessein de la Moscovie post-soviétique et les prémisses culturelles du poutinisme
Irnerio Seminatore
Depuis la guerre de Tchéchénie et celle de Géorgie, les théories sur l'empire ont cessées d'être marginales dans l'historiographie de la Russie post-soviétique
Elles constituent en revanche le terreau culturel des "silovikis", les anciens du KGB, devenus les décideurs de l'Etat actuel. Ces conceptions se résument à un cadre conceptuel selon lequel l'Etat russe est un Etat-civilisation et l'histoire de la Russie, depuis l'époque païenne, est une succession d'empires, ceux de Kiev-Novgorod, de la Moscovie, des Romanov et de Staline, pour lesquels la démocratie et le libre débat sont des ennemis mortels (Prokhanov).
A la base de l'invasion de l'Ukraine il y a l'idée que la liberté mène à l'anarchie et aux coups d'Etats (Maïdan) et que ceux-ci conduisent, par l'intervention de l'étranger (hégémon ,Otan, UE), au démembrement de l'Etat russe et à une menace vitale pour son existence (missiles rapprochés) .
La réévaluation de Staline et de son génie, fut celle d'avoir sauvé l'Etat, par remise en selle de l'autocratie, contre la folie démocratique généralisée, imputée aux bolchéviques, coupables d'avoir établi un pouvoir collégial au sommet de l'Etat.
Le "poutinisme", dans un contexte marqué par ce révisionnisme post-soviétique, est une lecture de la réalité internationale dans laquelle l'Ukraine est un non-Etat et un bras armé de l'étranger et ce dernier se rapproche sournoisement par vagues successives (par les élargissements de l'Otan), dans le but d'anéantir la Russie.
Dans ce cadre, l'Europe occidentale, impuissante, puisque subalterne de l'Amérique, ne peut apporter de solutions à la fissuration induite par l'Occident, à cause de l'inexistence d'une politique étrangère autonome et par la dissociation de l'unité indispensable (Raymond Aron) du "verbe diplomatique et de l'action militaire".
Dissociation qui conduit tout droit à un pouvoir désarmé (Macron) et à une politique internationale posée comme "politique des valeurs" (UE).
Dans une situation internationale où la position des Etats ne correspond plus aux principes juridiques de l'indépendance et de la souveraineté, en raison surtout des nouveaux systèmes d'armes et, du point de vue du système international, en raison de l'existence d'alliances intégratives à vocation régionale, la mutation des régimes politiques ne peut conduire au revirement des alliances et des engagements de sécurité que si elle est suscitée ou soutenue de l'extérieur par le leader du système (les Etats-Unis d'Amérique). Tel est le cas de l'Ukraine.
Dans de pareilles situations les jeux d'influences sont démultipliés et les politiques d'aide, d'amitié et de coopération recouvrent en réalité des projets stratégiques de déstabilisation (des différents types de révolution de couleur et des interventions diverses, ouvertes ou sournoises)
Or, sur la scène mondiale, la communauté internationale représente idéologiquement le pendant des Etats, qui ne sont jamais complètement autonomes. En sa forme et en sa structure, la communauté internationale (onusienne et multilatéraliste), à la recherche d'un ordre stable, se plie à la cohérence du système hégémonisé par le pouvoir dominant (l'Amérique), donc "la compétition s'organise en fonction du conflit" (Raymond Aron).
Ainsi le noyau et le centre de rassemblement d'autres Etats, comme lieu de compétition entre hégémonies, américaines et russes, devient non seulement l'Ukraine, mais l'espace occidental tout entier, le "Rimland" européen (Europe de l'Ouest et de l'Est). L'enjeu n'est plus seulement régional, mais mondial; pire, multipolaire et systémique.
Or le pari historique pris par la Russie avec l'invasion de l'Ukraine, lui impose de ne pas subir une défaite, car elle perdrait alors, non seulement vis à vis de l'Occident, mais du monde entier et, en particulier, de l'Orient chinois et serait déclassée dans la hiérarchie de la "Triade" et des puissances du système international dans son ensemble.
Dans cette hypothèse et en termes de pur pouvoir politique, imposé par l'issue du conflit, Poutine et le poutinisme sortiraient de l'histoire et laisseraient la place à l'Empire du milieu renaissant.
Selon des observateurs désenchantés, par son invasion de l'Ukraine, la Russie ferait davantage, pour l'unité de l'Europe et de l'Union Européenne , en termes de blâmes et d'acrimonie anti-américaine, que la multiplicité des Sommets et des déclarations multilatéralistes des institutions "démocratiques". Des manifestations de rues, en rajouteraient, aussi bien à l'intérieur de la Russie, qu'à l'extérieur.
Assisterions nous ainsi, avec "l'opération spéciale" lancé contre un pays-frère mais asservis à Hégémon, à la renaissance de la "Doctrine Medvedev" sur la sécurité européenne de 2008 à Berlin, visant à faire contrepoids à l'Otan, dans un espace eurasien intégré, à l'image du vieux Pacte de Varsovie défunt?
Cela serait alors le "début véritable de reconstitution de l'Union Russe, c'est à dire de l'Etat civilisationnel, qui à différentes périodes de son histoire, s'est appelé grande principauté de Moscou, royaume de Moscou, empire de Russie et Union Soviétique"? Comme l’a rappelé Poutine à la Conférence de Munich en 2007 (photo, ci-dessus), les bases d'un rassemblement anti-hégémonique, porté par le vent de l'histoire, étaient déjà là, mais devaient encore être coordonnés et démultipliés, composés de plusieurs axes fondamentaux, idéologique, diplomatico-stratégique et militaire".
Axe idéologique, car l'Occident aurait perdu le leadership intellectuel et moral. Axe diplomatico -stratégique, car la puissance américaine est un obstacle au plein épanouissement des potentialités eurasiennes du continent, rapprochant l'Est et l'Ouest. Axe militaire, puisque "le parapluie américain sur l'Europe se serait effondré". Puisque "l'Atlantisme a vécu, selon Medvedev, nous devons parler d'unité au sein de tout l'espace euro-atlantique de Vancouver à Vladivostok(2008)", mais au nom "des intérêts nationaux" et non des alliances ou des blocs. Au cas où cette proposition aurait été acceptée, la "solidarité européenne » aurait volé en éclat et la Russie se serait retrouvée au coeur du dispositif de sécurité européen, en symétrie du pouvoir chinois dans l'Asie-Pacifique.
Plus d'un chef d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pense aujourd'hui que l'opération spéciale consistant à décapiter politiquement l'Ukraine, vise ce même objectif, bien que les Européens portent une partie des responsabilité pour ne pas avoir entendu ni satisfait les revendications de sécurité de la Russie, depuis l'effondrement de l'Urss. Ainsi, derrière la crise de l'Ukraine, le test de la sécurité européenne a pour objectif la relation entre la Russie et l'Allemagne et de façon plus large, le bras de fer mondial entre le multilatéralisme occidental et le multipolarisme eurasiatique, autrement dit la forme de gouvernement démocratique et la forme autocratique.
Bruxelles le 27 février 2022
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Finlandisation de l'Ukraine ? - Deux points de vue de l'Autriche neutre
Finlandisation de l'Ukraine ?
Deux points de vue de l'Autriche neutre
Erich Körner-Lakatos & Bernhard Tomaschitz
Source : https://zurzeit.at/index.php/ploetzlich-ist-fuer-selenskij-eine-neutralitaet-der-ukraine-denkbar/ & https://zurzeit.at/index.php/kommt-es-zur-finnlandisierung-der-ukraine/
Va-t-on vers une finlandisation de l'Ukraine?
Erich Körner-Lakatos
Neutralité et renonciation à l'adhésion à l'OTAN : une alternative envisageable
Au vu de la situation en Ukraine, on parle ces derniers jours de la possibilité que le pays situé sur le Dniepr renonce à l'avenir à adhérer à l'OTAN et devienne un Etat durablement neutre. Des signes en ce sens sont même apparus dans la bouche du président Volodymyr Zelenski (soit dit en passant, le prénom Volodymyr signifie Vladimir ; Zelenski et son adversaire Poutine partagent donc au moins le même prénom). Avant cela, Emmanuel Macron avait déjà évoqué le terme de finlandisation, car la Finlande et l'Ukraine sont tout à fait comparables d'un point de vue géographique : les deux pays ont une longue frontière avec leur voisin oriental, la Russie, qui est militairement surpuissante.
En d'autres termes, la finlandisation signifie que le petit voisin ne peut affirmer son indépendance limitée que si sa neutralité présente une caractéristique particulière, à savoir un déséquilibre en faveur de la Russie. Un autre parallèle saute aux yeux : la Finlande et l'Ukraine ont longtemps fait partie de la Russie des Tsars, l'Ukraine en sa totalité en fit même partie après le pays nordique, et, dans ses frontières actuelles pendant la seule période de domination communiste. Les deux pays n'ont pu obtenir leur indépendance étatique que pendant une période de faiblesse de la Russie.
Pour comprendre ce que signifie la finlandisation pour la future Ukraine, il est nécessaire de se pencher sur l'histoire de la Finlande pendant qu'a germé le processus qui a donné, in fine, cette forme particulière de neutralité.
Comme on le sait, la Finlande faisait partie de la sphère d'intérêt soviétique en vertu du protocole additionnel secret du pacte Molotov-Ribbentrop signé en août 1939. C'est pourquoi les troupes soviétiques ont envahi les trois États baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, sans rencontrer de résistance. Il en fut autrement en Finlande : pendant la guerre dite de l'hiver 1939/40, l'armée finlandaise, relativement petite, remporte des succès défensifs et met à mal l'Armée rouge, affaiblie par les purges de Staline. Ce n'est qu'au bout de six mois que la supériorité de Moscou se fait sentir et qu'Helsinki doit demander un armistice et subir des pertes territoriales, tout en étant épargnée par l'occupation.
La situation est similaire après la guerre dite "de Continuation" qui rangea la Finlande du côté allemand dans le cadre de l'entreprise Barbarossa. En 1944, la Finlande n'est pas non plus occupée, mais commence alors une période qui durera jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique et qui est connue sous le nom de finlandisation, c'est-à-dire de prise en compte particulière des sentiments et des souhaits de Moscou.
Sous les présidences de Juho Paasikivi (1946-1956) et d'Urho Kekkonen (1956-1981), la Finlande a plutôt le statut de vassal de l'Union soviétique, du moins en politique étrangère. Kekkonen, qui appartient au parti paysan du centre et gouverne de manière presque dictatoriale, fait participer les communistes finlandais au gouvernement. On murmure même que Kekkonen a travaillé pendant des années pour les services secrets soviétiques, le KGB.
L'obéissance anticipée d'Helsinki est frappante. Lorsque la télévision suédoise diffuse un film basé sur la nouvelle d'Alexandre Soljenitsyne Un jour dans la vie d'Ivan Denissovitch, la Finlande coupe les émetteurs des îles Åland (un groupe d'îles dans le golfe de Botnie entre la Suède et la Finlande) parce que le bureau de la censure d'Helsinki interdit le film car il est considéré comme hostile aux Soviétiques. Le roman L'Archipel du Goulag, également écrit par Soljenitsyne, ne peut pas être publié en finnois - le chef de l'État Kekkonen s'y oppose. Par crainte d'effrayer Moscou.
Les manuels scolaires ne doivent rien contenir qui puisse fâcher les amis russes (les deux pays ont signé un traité d'amitié en 1948). Même la vie culturelle est soumise à une censure sévère : les acteurs et les artistes de cabaret qui se permettent de faire de petites blagues sur le voisin de l'Est n'obtiennent plus de rôles.
Leonid Brejnev et son Politburo vieillissant se réjouissent d'autant plus des quelque mille manifestations festives organisées en Finlande en 1970. L'occasion en est le retour du centenaire de la naissance de Vladimir Ilitch Lénine, le fondateur de l'Union soviétique.
D'autre part, entre 1945 et 1979, l'économie finlandaise connaît un essor fulgurant, basé sur l'économie de marché occidentale. On se transforme pour le voisin de l'Est en une sorte d'épicerie fine, qui profite certes en premier lieu à la nomenklatura, c'est-à-dire à la classe des fonctionnaires du PC soviétique.
En ce qui concerne l'Ukraine, une neutralité à la finlandaise serait un moindre mal. D'autres scénarios - un État vassal à la manière de la Biélorussie, voire une incorporation totale dans la Fédération de Russie - ne sont probablement pas du goût des citoyens ukrainiens.
***
Soudain, la neutralité de l'Ukraine est envisageable pour Zelensky
Dr. Bernhard Tomaschitz
Un statut de neutralité aurait permis à l'Ukraine d'éviter la guerre avec la Russie
Dans le cadre de l'opération militaire lancée par la Russie en Ukraine, les troupes russes ont désormais atteint la capitale Kiev. Face au désespoir de sa propre situation, le président ukrainien Volodimir Zelensky est manifestement en train de changer d'avis.
Dans un message vidéo diffusé sur Telegram, Zelensky a déclaré qu'il était prêt à discuter d'un statut de neutralité pour l'Ukraine: "Nous n'avons pas peur de la Russie, nous n'avons pas peur de parler avec la Russie, de parler de tout : des garanties de sécurité pour notre pays et un statut de neutralité". Si l'Ukraine avait négocié plus tôt un statut de neutralité avec la Russie ou avait déclaré sa neutralité de son propre chef au lieu de se laisser entraîner dans le sillage de la politique hégémonique américaine, le pays aurait évité bien des désagréments. Notamment la guerre actuelle avec son puissant voisin de l'Est.
En outre, Zelenskij s'est plaint de ce qu'il considère comme un manque de solidarité de la part de l'OTAN : "Nous sommes livrés à nous-mêmes. Qui est prêt à partir en guerre pour nous ? Honnêtement, je ne vois personne. Qui est prêt à donner des garanties à l'Ukraine pour qu'elle devienne membre de l'OTAN ? Franchement, tout le monde a peur".
Pour les États-Unis, l'Ukraine, qui a été réarmée et qui devait se rapprocher de l'OTAN, était un instrument important pour parfaire l'endiguement de la Russie. Mais dans la situation actuelle, les pays de l'OTAN ne sont pas prêts à envoyer des soldats dans ce pays non-membre, pour des raisons compréhensibles. En ces heures amères, l'Ukraine et son président Zelenski doivent se rendre compte qu'ils ont été des pions dans le jeu des États-Unis.
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jeudi, 03 mars 2022
Géopolitique d'un échec
Géopolitique d'un échec
par Stefano De Rosa
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/geopolitica-di-un-fallimento
Au lieu de justifier une critique à sens unique contre la Russie, les événements de guerre en Ukraine devraient surtout interpeler l'Union européenne sur sa fonction politique, laquelle est inexistante, et sur sa subordination aux États-Unis et à l'OTAN
Au cours de l'été 2008, l'actualité internationale et la diplomatie du monde entier ont été monopolisées par la crise russo-géorgienne. Presque tous les commentateurs et décideurs politiques ont traité les événements caucasiens selon la distinction habituelle entre "bons" et "mauvais", plaçant la Géorgie, l'OTAN, les États-Unis et l'UE parmi les premiers et la Russie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud parmi les seconds.
L'affaire présentait des analogies avec la question du Kosovo, une région serbe à majorité albanaise qui, une décennie plus tôt, a jugé bon de se séparer de la Serbie, faisant valoir un droit fondé sur l'autodétermination des peuples et donnant naissance à une nation artificielle. Chacun se souvient de la façon dont l'Occident - avec sa logique coloniale du XIXe siècle - s'est comporté face à la réaction légitime de Belgrade qui, voulant préserver son intégrité territoriale, ne pouvait tolérer le séparatisme islamo-kosovar.
L'OTAN, composée d'États membres dans un but de défense mutuelle, a bombardé un État souverain - la Serbie - sans que cet Etat n'ait menacé l'un de ses membres. Pour la première fois, l'Alliance atlantique est intervenue dans une guerre civile sans mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, inaugurant ainsi une nouvelle ère dans les relations internationales, dans laquelle le "droit d'ingérence" était justifié par la défense de la démocratie, des minorités et des droits de l'homme.
Un critère refusé, par exemple, aux Serbes de Bosnie (quelques années plus tôt), aux Kurdes ou au Tibet, au nom de la (prétendue) intangibilité des frontières. Cette guerre - une monstruosité juridique avalisée, de surcroît, en Italie par le gouvernement D'Alema - s'est révélée être un dangereux précédent historique, dont la légitimité a été contestée par de larges couches de l'opinion publique internationale et, de manière significative, par la Russie elle-même.
Plus de neuf ans plus tard, les camps des acteurs se sont inversés: c'est la Russie, alliée traditionnelle de la Serbie, qui a bénéficié politiquement de l'indépendance vis-à-vis de la Géorgie des deux petites républiques ethniques caucasiennes, désireuses d'entrer dans la sphère d'influence et la protection militaire du Kremlin. Pourquoi la Russie aurait-elle fait fi en 2008 du principe d'autodétermination (si cher au président Wilson en 1919) alors qu'en 1999, son exercice était garanti aux Kosovars avec la précieuse contribution de l'uranium appauvri des bombes lancées sur Belgrade ?
Cela n'a pas eu pour résultat le bombardement de Moscou par l'OTAN en 2008. De toute évidence, l'intangibilité des frontières était considérée comme un principe élastique à adapter au potentiel atomique ou au droit de veto à l'ONU du "mauvais" pays. Les récurrences de l'histoire (et parfois de la géographie) se sont répétées au cours de l'hiver 2022 en Ukraine. Les revendications des républiques autoproclamées de Donetsk et Luhansk dans le Donbass reconnues par Moscou étaient similaires à celles des républiques ethniques de Géorgie en 2008 et similaires aussi avec celles du Kosovo en 1999: les raisons invoquées étaient linguistiques, culturelles et religieuses pour justifier un détachement légitime (malgré une application intermittente du principe d'autodétermination des peuples) d'avec l'État auquel elles appartiennent.
Plutôt que de se diviser, de se demander si les craintes de la Russie sont fondées et si les raisons de son action militaire sur le territoire ukrainien sont justifiées, il serait plus constructif de se demander quelle est la fonction actuelle de l'Union européenne et si, dans cette affaire, elle n'a pas manqué une nouvelle occasion de se libérer de la protection des États-Unis, d'un point de vue énergétique et militaire, et de se différencier de l'OTAN, d'un point de vue politico-international. Une approche géopolitique à long terme pourrait peut-être offrir des éléments pour une meilleure compréhension prospective des événements et nous permettre d'échapper au joug d'une propagande narrative banalisée et à sens unique.
À cet égard, la théorie organique de l'État élaborée en 1897 par Friedrich Ratzel peut venir à la rescousse. Il considère l'entité étatique comme un organisme vivant et, en tant que tel, ayant tendance à s'étendre, à acquérir de nouveaux espaces également par le biais de fusions entre États et à lutter pour la conquête de son espace vital (le Lebensraum, l'espace géographique dont il a besoin pour vivre). Selon Ratzel, ce sont les batailles et les conflits, et non les accords, qui régissent les relations entre les États.
À la mort de Ratzel en 1904, Sir Halford Mackinder (photo), dans un discours célèbre à Londres, a parlé du "pivot géographique de l'Histoire", le Heartland, le cœur eurasien de la Terre. Le géographe anglais a appelé cette région l'île du monde, dominée par le Heartland. Mackinder a écrit en 1919 : "Celui qui dirige l'Europe de l'Est dirige le Heartland ; celui qui dirige le Heartland dirige l'île du monde ; celui qui dirige l'île du monde dirige le monde". Il est facile d'y voir les préoccupations d'un exposant de la "thalassopolitique" dont parle Julien Freund.
La Première Guerre mondiale venait de se terminer. Pour Mackinder, il était essentiel d'empêcher une alliance entre l'Allemagne et la Russie et donc la conquête du Heartland. D'où la nécessité de créer des "États tampons" pour contrecarrer ce projet. Malgré les développements ultérieurs de la Seconde Guerre mondiale, de la Guerre froide et de l'effondrement du système soviétique, son modèle peut encore être adopté avec succès pour clarifier la dynamique d'un présent qui, autrement, serait incompréhensible.
Il ne peut y avoir de politique - pour emprunter à Carl Schmitt - que s'il existe une pluralité d'entités politiques entretenant entre elles des relations amicales ou hostiles. L'unification politique du monde poursuivie par la globalisation économique et financière conduit à une "dépolitisation totale" (Alain de Benoist). Le dilemme schmittien entre le monopole mondial d'une seule puissance (univers), d'une part, et les sphères d'intervention et les aires de civilisation (plurivers), d'autre part, est la véritable clé d'interprétation de ce qui se passe sur le flanc oriental de l'Europe.
Sans connaître l'issue, le mérite de l'initiative russe est, pour l'instant, au moins celui d'avoir remis la géographie et la politique sur le devant de la scène. Elle a également mis en évidence une saine distinction entre solide et liquide, entre fermeture et ouverture, entre identité et hybridité, entre enracinement et nomadisme, entre sentiment de limitation et omnipotence. C'est sur ces dichotomies que les chancelleries et les consciences individuelles doivent être appelées à s'exprimer. Il ne s'agit pas d'adhérer sans critique à ces visions stratégiques et culturelles ou de les partager. Ce qui est important, cependant, c'est de ne pas les négliger ou de les reléguer dans les scories contaminées de l'histoire.
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Ukraine, la première guerre sociale et cybernétique de l'histoire
Ukraine, la première guerre sociale et cybernétique de l'histoire
Francesca Salvatore
Source: https://it.insideover.com/guerra/ucraina-la-prima-guerra-social-e-cyber-della-storia.html
Une guerre étrange qui nous catapulte dans le troisième millénaire. Semblable à aucune autre, si ce n'est la peur et les rues tachées du sang des innocents. Le conflit en Ukraine est une émission en direct constante qui passe par les réseaux sociaux comme une émission en direct continue d'un reality show dystopique. Les réseaux sociaux sont remplis d'images postées par les protagonistes eux-mêmes qui, à l'aide de smartphones et de connexions précaires, se documentent, demandent de l'aide et exorcisent la peur.
Le reportage en direct rend obsolètes les reporters, les correspondants, les relais, les documents et les histoires. D'autre part, le web est un protagoniste sombre. La guerre de l'information du Kremlin va de pair avec l'escalade militaire en cours. Le flux de désinformation se poursuit depuis des mois afin de discréditer l'Ukraine en tant que pays et en tant que société. Puis il y a ceux, comme le collectif Anonymous, le réseau sans visage de "bons" geeks, qui décident de faire la guerre à Poutine en sabotant ses sites gouvernementaux. C'est comme être dans les Hunger Games, mais ce n'est "que" le début de 2022.
Un conflit sur l'air
"Papa, maman, je vous aime". La vidéo d'un jeune soldat ukrainien partant en guerre a fait le tour du monde. Un "Piero" 3.0 qui ne laisse pas derrière lui une photo en noir et blanc, immobile à côté d'un pilier, et encore moins des lettres du front qui arriveront des semaines plus tard. Il emmène son monde à la guerre avec lui, et marquera la guerre par des nouvelles de chez lui. Tant que ce téléphone émet, c'est une bonne nouvelle. Les réseaux sociaux arrivent dans les abris, tandis que les bombes déchirent le ciel et nous font passer nous aussi des "foyers chaleureux" au théâtre de la guerre. Les objectifs des téléphones portables bénis/maudits immortalisent les regards, les chars d'assaut, documentent la vie et la mort. Et c'est sur les réseaux sociaux que les dirigeants lancent des appels et des réparties.
Le président ukrainien Zelensky n'abandonne jamais son téléphone, et c'est son sceptre en ces heures tragiques. De ce téléphone, il écrit des messages sur les réseaux sociaux, prend des photos pour témoigner qu'il est vivant, incite les Ukrainiens à résister par des messages vidéo, dirige l'armée: le web fait partie intégrante de sa mythopoïèse, qui mêle chevalerie, courage et drame.
Mais les médias sociaux sont aussi la bête noire de Moscou en ce moment : Facebook a interdit à tous les médias d'État russes de parrainer et de monétiser leur contenu, tandis que Moscou a bloqué l'accès à Twitter sur le territoire russe. Le web est devenu un véritable front où s'affrontent vérité, mensonges et post-vérités, où les fake news sont générées et les démentis correspondants à la vitesse de l'éclair. Facebook a commencé à bloquer le contenu de quatre médias russes comme étant des sources possibles d'informations trompeuses, déclenchant la colère de Poutine qui demande que ces blocages soient retirés. Les forums de discussion, les photos de profil, les histoires et les reels deviennent instruments de guerre, pour la fomenter, la documenter, se rebeller contre elle.
La cyberguerre est déjà là
Parallèlement à une invasion, les cyberattaques mettent le grappin sur un système étranger. L'année 2021 nous a silencieusement habitués à ce nouveau type d'attaques, puisque leur nombre et leur gravité moyenne ont atteint des niveaux jamais égalés en Italie ou à l'étranger. Un exemple frappant est l'attaque contre le Colonial Pipeline aux États-Unis, qui a révélé en mai dernier, pour la première fois, comment les pirates informatiques peuvent perturber le fonctionnement du système d'un pays : le plus important réseau d'oléoducs américains a été bloqué, les approvisionnements ont été interrompus et le président Biden a été contraint de déclarer l'état d'urgence en pleine pandémie. La puissance de l'attaque, principalement à des fins d'extorsion, avait ouvert un énorme point d'interrogation sur l'avenir. Jeudi, le jour où Moscou a attaqué l'Ukraine, le Conseil européen, en plus de condamner l'invasion, a appelé "la Russie et les formations soutenues par la Russie à cesser les campagnes de désinformation et les cyber-attaques", marquant ainsi le début d'une nouvelle ère.
Toutefois, il ne s'agit pas entièrement d'une cyberguerre. La bataille du web et des réseaux sociaux en matière d'informations trafiquées et déformées est le volet information de cette guerre, mais en soi, elle n'est rien d'autre que les fausses informations traditionnelles véhiculées auparavant par d'autres méthodes. Plusieurs cyberattaques ont eu lieu ces derniers jours, dont l'origine remonte à Moscou. Selon les experts du Washington Post, dans les prochains jours, les cyberattaques vont s'intensifier pour deux raisons principales : en réponse aux sanctions occidentales ; et comme instrument de soutien tactique aux opérations militaires sur le terrain.
La guerre hybride que suppose le conflit ukrainien est ainsi confirmée. En ce qui concerne le premier point, selon le journal, dans les prochaines heures, "il est très probable que nous assisterons à l'intensification de l'utilisation de capacités cybernétiques offensives avec des cyberattaques en guise de représailles contre les sanctions imposées à la Russie". Même l'Italie ne peut se targuer d'être à l'abri : le secteur de l'énergie en particulier est sur le qui-vive, où les attaques pourraient être plus probables et potentiellement plus dommageables.
Le 22 février, les spécialistes de l'Unité 42, le groupe de recherche basé à Palo Alto et spécialisé dans les cybermenaces, ont signalé "une augmentation significative des cyberattaques" au cours des neuf jours précédents. Depuis la mi-février, une série d'attaques Ddos (celles qui bloquent les réseaux et les infrastructures) a frappé le gouvernement et les banques ukrainiennes.
Le 23 février, des organisations américaines (CISA, FBI, National Security Agency) et le National cyber security center (NCSC) britannique ont signalé la propagation de Cyclops Blink, un malware distribué à l'aide d'une mise à jour du célèbre antivirus WatchGuard. Les agences ont remonté la piste du malware jusqu'à Sandworm, une organisation cybercriminelle bien connue qui a des liens avec le gouvernement russe : une équipe qui comprendrait plusieurs officiers militaires du Crane (Direction principale des renseignements russes). Il s'agit du même groupe responsable des attaques de 2015 et 2017 contre l'Ukraine via le ransomware Petya.
Les Anonymous et la "bonne guerre"
Les hacktivistes du célèbre groupe qui se cache derrière le masque de Guy Fawkes enchaînent actuellement les actions. Dans un long message vidéo, le mouvement international de pirates informatiques a déclaré la "guerre" au président Poutine après que les troupes russes ont envahi l'Ukraine dans le cadre d'une opération appelée "OpRussia - Defend Ukraine". Dans la vidéo, le collectif appelle les gens à rejoindre la cyber-guerre au nom de la défense des droits de l'homme.
Samedi, le groupe de pirates informatiques a rendu inaccessibles depuis longtemps les sites Web du Kremlin et du ministère de la Défense, ainsi que celui du diffuseur russe RT - la première chaîne d'information en langue anglaise de Russie. Samedi également, après que Poutine a ordonné une plus grande censure de ce qui pouvait être montré à la télévision, les Anonymous ont piraté les réseaux de télévision et ont diffusé un montage de la guerre en cours. En arrière-plan, une chanson russe de Monatyk, qui a participé au concours Eurovision de la chanson en 2017. Et encore, un site du réseau de contrôle du gaz russe a également été piraté, dans le cadre de l'offensive contre la Russie et pour la défense de l'Ukraine. Il s'agit du terminal russe Linux à Nogir, en Ossétie du Nord. "Nous avons modifié les données et augmenté la pression du gaz à tel point que cela a failli provoquer un incendie", peut-on lire dans un tweet des hackers. "Mais cela n'a pas été le cas", ajoute-t-il, "grâce à l'action rapide d'une personne responsable. En tant que collectif, Anonymous a pour objectif d'aider à fournir des informations valables au peuple russe sur les actions "folles" de Poutine, tout en essayant d'aider le peuple ukrainien en fournissant des colis de soins, en essayant de garder les canaux de communication ouverts et en aidant à obscurcir leurs communications des "yeux indiscrets".
Au début, les opérations perturbatrices des hackers les plus notoires du monde ont suscité un soutien inconditionnel et une sympathie collective. Mais de nombreux doutes entourent une organisation aussi mystérieuse et pourtant puissante de "justiciers du web". Combien de hackers y a-t-il dans le collectif ? Comment s'organisent-ils ? La série d'actions perturbatrices en Russie est-elle vraiment de leur fait ? Est-il possible qu'un État soit derrière eux, se cachant pour empêcher l'escalade ? À ce stade de la "règle de suspicion", toutes les hypothèses sont plausibles.
Le collectif est officiellement né en 2003 lorsque des images et du contenu sont apparus pour la première fois de manière anonyme sur "4Chan", un site anglophone de conseil en image fondé par Christopher Poole en 2003, sur le modèle du site japonais "2channel". Dès le départ, Anonymous s'est déclaré être "une idée, un drapeau qui rassemble ceux qui veulent la justice et l'honnêteté dans le monde". Parmi leurs exploits les plus récents, citons les menaces à l'encontre d'Elon Musk, accusant le milliardaire de surinfluencer les cryptomonnaies par le biais de ses messages sur les médias sociaux ; et encore l'attaque contre l'Église de Scientologie en 2008, contre Visa et Mastercard en 2010 et l'opération KKK en 2015, lorsque les identités de plus de 1000 membres du Ku Klux Klan ont été rendues publiques.
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Colonel Douglas Macgregor : "Poutine met en garde l'Otan depuis 15 ans"
Colonel Douglas Macgregor : "Poutine met en garde l'Otan depuis 15 ans"
Roberto Vivaldelli
Source: https://it.insideover.com/guerra/il-colonnello-macgregor-putin-ha-avvisato-per-15-anni-la-nato.html
L'ancien président américain Donald Trump a toujours apprécié et tenu en haute estime les opinions hors normes du colonel Douglas Macgregor, à tel point qu'il a failli le nommer conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche après le départ de John Bolton en 2019. Vétéran de la guerre du Golfe, Macgregor est l'auteur de Breaking the Phalanx, un texte proposant la réforme de l'armée américaine, qui a intéressé le secrétaire à la Défense de l'époque, Donald Rumsfeld, à l'automne 2001. Après avoir quitté l'armée en 2004, Macgregor a souvent été invité à commenter la politique étrangère américaine à la télévision - sur Fox News, en particulier -, souvent à partir d'une position moins conventionnelle, critiquant l'immigration illégale et le magnat libéral, George Soros, avec des mots très durs.
Le 27 juillet 2020, la Maison Blanche a annoncé l'intention de Donald Trump de nommer Macgregor au poste d'ambassadeur des États-Unis en Allemagne, mais les médias libéraux américains ont lancé une offensive haineuse contre le vétéran de l'armée américaine en raison de ses positions, ce qui a conduit à l'enlisement de sa nomination au sein de la commission des affaires étrangères du Sénat. Lorsque l'idée de s'installer à Berlin a été écartée, il a été nommé conseiller principal du secrétaire à la défense par intérim Christopher Miller le 11 novembre 2020. Aujourd'hui, le colonel Macgregor est de retour dans l'actualité, une fois de plus en raison de ses opinions résolument "contre-culturelles" sur l'invasion russe de l'Ukraine, telles qu'exprimées sur Fox News. Nous l'avons rattrapé pour lui poser quelques questions.
Macgregor : "Poutine a averti l'Occident depuis des années"
Selon le vétéran de l'armée américaine, l'invasion russe de l'Ukraine était planifiée depuis des mois. L'objectif de Vladimir Poutine, explique-t-il, "est de faire en sorte que les États-Unis et leurs alliés ne puissent pas stationner des missiles et des forces de combat à la frontière" avec la Fédération de Russie. Dans son discours du 24 février, le président russe a souligné que "ce qui se passe est une mesure nécessaire. On ne nous a laissé aucune possibilité de faire autrement". Une lecture correcte, selon le colonel Macgregor. "Oui. Poutine a essayé à plusieurs reprises, depuis au moins 15 ans, de signaler l'opposition de la Russie à l'avancée de l'OTAN vers les frontières de la Russie."
Le colonel explique quels sont les objectifs du Kremlin en Ukraine : "Moscou veut une Ukraine neutre, non alignée et non hostile à la Russie. Le modèle est l'Autriche et son traité d'État de 1955. Il n'est pas enclin à traverser le Dniepr et à se diriger vers l'ouest. L'armée russe a déjà encerclé et coupé les forces ukrainiennes à l'est du fleuve Dniepr. Elle souhaiterait une résolution telle que décrite. Si cela échoue, elle écrasera les forces ukrainiennes, traversera le Dniepr et annexera ou déclarera l'Ukraine orientale comme une République russe indépendante. Cela lui donnerait le "tampon" qu'elle souhaite", explique Macgregor. "Compte tenu de la géo-hydrographie de l'Ukraine occidentale, elle peut retenir au-delà du Dniepr les forces occidentales qui tenteraient de traverser le fleuve et qui rencontreraient une destruction certaine par des moyens conventionnels." Mais combien de temps l'armée ukrainienne peut-elle résister à l'avancée russe ? L'expert n'a aucun doute: "Au maximum 30 jours". Et les sanctions économiques n'arrêteront pas Moscou: "Les sanctions ont-elles forcé Moscou à quitter la Crimée ? Les sanctions ont-elles forcé l'Iran à se soumettre aux exigences des États-Unis et d'Israël ? Non. Les sanctions ne changent pas les gouvernements".
"Biden a provoqué la Russie"
L'ancien conseiller principal du Pentagone sous l'administration Trump explique quelles ont été les erreurs de l'actuel locataire de la Maison Blanche, Joe Biden. Il aurait essayé de tout faire sauf d'établir un dialogue diplomatique avec la Fédération de Russie: "Biden a commencé son mandat en condamnant Poutine et son gouvernement. Il n'a pas cessé de menacer Poutine et de pousser les gouvernements européens à le rejoindre. Plus sérieusement, Macgregor note que "les forces américaines ont mené des exercices et des opérations militaires à moins de 50 miles nautiques de Saint-Pétersbourg". En revanche, l'ancien président Donald Trump a "écouté le président Poutine, en cherchant à améliorer les relations avec la Russie". Cependant, note-t-il, "Poutine a compris que le président Trump avait été subverti par son propre gouvernement et a conclu qu'il devait se préparer à une nouvelle administration américaine hostile. Encore une fois, le résultat est l'action en cours dans l'est de l'Ukraine".
Une autre question clé concerne l'ordre mondial qui émergera après la fin du conflit. L'isolement de l'Occident et les sanctions économiques sévères pousseront la Russie à se tourner de plus en plus vers la Chine, mais attention : il ne s'agit pas, pour le moment, d'une véritable "alliance". "Moscou et Pékin ne sont pas des alliés", explique le colonel Macgregor. "Ce sont des partenaires stratégiques qui entretiennent des relations économiques mutuellement bénéfiques. Tous deux sont menacés par les États-Unis et, bien sûr, coopèrent pour des raisons de sécurité."
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mercredi, 02 mars 2022
Mourir à 50 ans dans une église orthodoxe ou à 70 ans dans un supermarché occidental: tel est le choix de la ménagère ukrainienne !
Mourir à 50 ans dans une église orthodoxe ou à 70 ans dans un supermarché occidental: tel est le choix de la ménagère ukrainienne !
par Frédéric Andreu
Ce qui motive en premier lieu les masses humaines, guidés par des élites débiles, résident au niveau du bas-ventre. Les Ukrainiens se trouvent devant un choix de civilisation et identitaire que leur imposent, ni la Russie, ni l'Europe européenne, mais les forces otanesque de la division. Ils sont partagés entre, d'un côté, la perspective d'un salaire à 200 Euros qu'impliquerait le rattachement au contre-Empire du grand frère russe et de l'autre, les paillettes lucifériennes de l'Occident...
Le problème, c'est que la stratégie impériale des Etats-Unis et de l'Otan oblige à ce faux choix. Elle pose un limes entre votre âme et votre ventre. Cela c'est la victoire postume de Brzezinski, le merlin noir des élites étatuniennes.
A ce jeux-là, il n'est pas impossible que l'Ukraine connaisse un partage géopolitique en deux, au niveau du fleuve Dniepr. Mais cela rimerait alors avec le martyr des minorités de part et d'autre. Cette politique serait la victoire des puissances atlanto-sionistes qui sont derrière ce scénario diabolique.
L'un des rares politiques français qui ne s'y résigne pas n'est pas issu des rangs de la droite. C'est Jean-Luc Mélanchon, ancien député socialiste, certes, mais pas plus ni moins que ne l'était Marcel Déat avant guerre... En fait, la classe politique embourgeoisée et technocratique qui règne en France et à Bruxelles, capables des pires traîtrises et des pires non-sens historiques, déclarent en coeur: “avec nos sanctions, nous allons isoler la Russie !”.
L'hôpital se moque vraiment de la Charité ! Ces idiots utiles de l'Amérique pensent isoler un pays-continent 35 fois plus vaste que la France, allié de surcroît à la Chine et à l'Inde, pays dont le réservoir démographique correspond à la moitié de la population mondiale !
Résultat de cette stupidité sans nom est le suicide de l'Europe : c'est la petite péninsule européenne et non la Russie qui serait isolée comme une tête isolée du corps.
L'Europe aurait alors pour seule perspective d'être une annexe du grand marché américain. Bien sûr, que les démographes se rassurent, l'Afrique pourra toujours suppléer au manque démographique des Européens : les populations noires déracinées pourront se déverser, toujours plus nombreuses, sur le Vieux Continent, avec la bénédiction d'un pape tiers-mondiste et des élites européennes panmixistes.
Quand cette classe de Libéraux-traitres non élue qui dirige l'Union Européenne parle de paix, il faut entendre LGBTISME, pensée unique, matérialisme pratique, MacDonaldisation souriante de la société. Avec la mise au ban de la Russie, l'Europe sera en “paix” à la puissance dix. Voici le contenu du mot “paix” pour la génération à venir ! Adieu Homère et Pic de la Mirandole ; bonjour le clown multicolore Mac Do !
Les partisans du réel savent au contraire que l'Europe a tout intérêt à s'ouvrir à cette Russie frappée de l'aigle à deux têtes, l' ”empire bicéphale” reliant notre présent à la grande politique transcontinentale des derniers Bourbons.
En effet, on ignore trop souvent, dans le pays régicide qui a coupé la tête à Louis XVI, que le projet du Bon Roi était non seulement de lier alliance avec la maison des Habsbourg par le mariage avec Marie Antoinette, mais aussi de créer une alliance commerciale, voire plus, avec la Russie de Catherine II. A l'époque les élites russes et européennes ne parlaient pas seulement en terme de taux d'inflation et de statistique, ils ne parlaient pas dans un anglais d'aéroport mais dans le français de Molière. Ils parlaient de philosophie, de découverte des îles, de voyage, de vin et de belles lettres.
On ne sait généralement pas, non plus, que cette politique que les derniers Bourbons ont incarné par des mariages et des liens diplomatiques, est dans les faits, le même tropisme que Napoléon Bonaparte a suivi mais que l'Empereur a été contraint de faire par la guerre...
Les deux tentatives ont échoué, mais c'est pourtant ce flambeau-là qu'il faudrait reprendre car il est inscrit dans le destin même de la France, à la fois politique et spirituel. Il s'agit aussi de faire passer l'oxygène du poumon gauche (l'Europe) au poumon droit (la Russie) et vice-versa. Ce futur est tout simplement inscrit dans le critérium géographique de la terre puisque la France commence le Grand Continent et la Russie le termine, preuve que le plan spirituel et matériel ne s'opposent pas. Cela, Louis XVI et Catherine II le savaient, lui le catholique pratiquant ; elle, l'orthodoxe, lorsqu'elle déclara que la France devait être “nation privilégiée de la Russie”. La Révolution dite “française”, fomentée en réalité par des agents anglais, allait mettre un terme à ce rêve.
Et si le rêve de la Monarchie et de l'Empire napoléonien se réalisait finalement par un socialiste franc-maçon d'inspiration révolutionnaire ? Dans ce cas, Jean-Luc Mélanchon resterait dans l'Histoire d'abord et avant tout comme Français !
17:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ukraine, réflexions personnelles, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 01 mars 2022
La guerre en Europe et l'autodestruction de l'Occident
La guerre en Europe et l'autodestruction de l'Occident
Stefan Schubert
https://kopp-report.de/krieg-in-europa-und-die-selbstzerstoerung-des-westens/
Alors que les hommes politiques allemands se sont confortablement installés dans leur monde parallèle aux couleurs de l'arc-en-ciel, monde dans lequel des licornes en train de brouter peuvent décider chaque jour si elles préfèrent être aujourd'hui une femelle ou un mâle, les armes parlent à nouveau en Europe. Avec un projet planifié à long terme, mis en œuvre avec autant d'habileté stratégique que d'absence de scrupules, Poutine a mis fin brutalement à l'une des plus longues périodes de paix du continent européen. Et la seule chose que les politiciens allemands, incapables de gérer la crise, parviennent à faire en cette heure historique, c'est de débiter des phrases creuses et d'éclairer en bleu et jaune la porte de Brandebourg.
Dans ce texte, il ne sera pas question de la violation du droit international ou de l'agenda mondialiste de l'OTAN, mais de la destruction de l'Allemagne, de la destruction de son identité et de la modification délibérée de la composition de sa population. Certes, de nombreux réseaux internationaux agissent depuis l'étranger, mais le plus grand ennemi du citoyen allemand aujourd'hui se cache dans son propre pays.
Alors que le principal objectif des gouvernements occidentaux est de rééduquer leur propre population et de la transformer en une masse conformiste sans défense (notamment avec les mesures décidées suite à l'apparition du coronavirus), d'autres pays créent des faits. Nous ne connaissons la chute de l'Empire romain que par les livres d'histoire, or nous assistons non seulement en direct à l'effondrement historique du monde occidental, et nous nous trouvons en plein dedans.
Alors qu'en Allemagne, le gouvernement fédéral le plus incompétent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a commencé son œuvre de destruction, les absurdités des élites berlinoises s'empilent chaque jour un peu plus. Une ministre des Affaires étrangères qui n'est même pas capable de manipuler son propre CV et son livre de bonnes manières pour qu'ils résistent à un simple examen et qui, pour l'une de ses premières interventions lors de son entrée en fonction, baragouine quelque chose à propos d'une "politique étrangère féministe". Et puis, il y a cet homme portant une perruque et des vêtements de femme qui a obtenu un mandat au Bundestag grâce aux quotas de femmes chez les Verts.
Et une ministre de l'Intérieur qui s'enfonce de plus en plus dans les marécages de l'extrême gauche antifa, diffame les promeneurs pacifiques (ndt: qui contournent les interdictions de manifester) et est sur le point de pousser à une nouvelle immigration de masse incontrôlée. De plus, des responsables de parti occupant les plus hautes fonctions de l'État, le président de la Cour constitutionnelle fédérale et le président de la protection constitutionnelle fédérale, donnent l'impression, dans leurs interventions et leurs décisions, d'avoir déclaré la guerre à une partie de leur propre peuple.
En outre, dans la soi-disant "lutte contre la droite", les autorités des forces de sécurité sont soumises à de telles vagues d'épuration que la police et l'armée ne sont plus que l'ombre des jours précédents et ont été privées de leur capacité opérationnelle.
Cet État de gauche détruit systématiquement la capacité de défense de cette génération et des suivantes et veut les rééduquer pour en faire une jeunesse unitaire gauche-verte : végétalienne, antiraciste et activiste pour le climat. Une jeunesse qui finit par appliquer une à une toutes les directives du gouvernement - sans réfléchir par elle-même. Les mesures arbitraires, l'obligation de porter un masque à l'extérieur, etc. sous prétexte de l'épidémie du coronavirus, servent ici de modèle pour les années à venir.
Parallèlement, le gouvernement de gauche lance une véritable campagne de destruction de l'industrie allemande. A cause de l'idéologie verte, maquillée en tournant énergétique, de grands secteurs économiques risquent de perdre leur compétitivité internationale, de faire faillite ou de voir leur production partir à l'étranger. Sur l'autel de cette idéologie, on renonce en outre à des prix abordables pour l'électricité et le gaz, ainsi que la sécurité énergétique des 83 millions de citoyens de ce pays. Les black-out sont aussi certains que les amen à l'église. Parlons-en de l'Église: au lieu de fournir un soutien moral et une foi solide en ces temps difficiles, les institutions ecclésiales allemandes (protestantes et catholiques) se perdent dans un marécage sordide, fait d'enrichissements personnels et d'abus pédophiles. Cette liste est loin d'être exhaustive, mais elle illustre la chute délibérée d'une nation autrefois si fière.
L'Occident - préoccupé par lui-même, sans défense et sans projet
Cette destruction de l'intérieur par une idéologie de gauche ne se limite pas à l'Allemagne. On l'observe de la même manière en Amérique, en France, en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres pays. Alors que l'Occident est détruit par les réseaux mondialistes à la suite de la "grande réinitialisation", des pays et des groupes concurrents reconnaissent sa faiblesse et l'exploitent pour défendre leurs propres intérêts. La Chine, la Russie et la fuite humiliante devant les talibans d'Afghanistan ne sont qu'une partie de ce nouvel ordre mondial.
Alors que la stupidité est récompensée par des postes ministériels en Allemagne, Poutine crée des faits. Les slogans répétés de l'Occident et les innombrables menaces de sanctions ne provoquent plus qu'un haussement d'épaules en dehors des élites occidentales. Moscou et Pékin semblent s'être concertés sur leur approche, la Chine critiquant ouvertement les États-Unis et annonçant qu'elle ne se joindra à aucune des sanctions occidentales. Au contraire, le pays demande publiquement la levée de celles-ci. Et comme l'Europe et l'Amérique dépendent du flux économique constant de la Chine dans tous les domaines de la vie, l'Occident a été relégué au rang de spectateur sur la scène mondiale.
L'armée allemande a été systématiquement détruite par les politiques et le ministère de la Défense a été transformé en dispensaires pour politiciennes usées. Les noms des fossoyeurs au féminin de notre armée sont: Ursula von der Leyen, Annegret Kramp-Karrenbauer et Christine Lambrecht. Si vous essayez de survivre à une telle direction, vous n'avez pas besoin d'une guerre d'usure sur le front de l'Est pour vous rendre sans défense. Et non, il ne s'agit pas de fake news - Ursula von der Leyen a fait modifier les chars allemands pour que les femmes enceintes puissent également les conduire dans la cour de la caserne. La révélation publique de la Bundeswehr est complétée par le plus haut gradé de l'armée de terre allemande, l'inspecteur de l'armée de terre Alfons Mais (photo), qui dénonce la négligence de la préparation opérationnelle pendant des années. Dans la crise ukrainienne, la Bundeswehr est "plus ou moins à sec", ce sont ses mots exacts.
L'ère de l'Occident et de sa suprématie sur le monde est désormais définitivement révolue. Après la fuite humiliante devant des guerriers de Dieu à la belle barbe bien fournie en Afghanistan, c'est maintenant un Waterloo à l'est du continent européen. Les impacts se rapprochent et les secousses actuelles sont déjà perceptibles à Berlin.
"Accéder au canal Telegram de l'auteur Stefan Schubert : le point de situation de Schubert, https://t.me/SchubertsLM
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lundi, 28 février 2022
Guerre en Ukraine : le suicide de l'Europe
Guerre en Ukraine : le suicide de l'Europe
par Luigi Tedeschi
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/guerra-in-ucraina-le-responsabilita-dell-europa-zombie-atlantica
L'invasion de la Russie est arrivée, l'attaque contre l'Ukraine s'est déroulée selon les prédictions (et les souhaits) de Biden. En fait, les avertissements répétés d'invasion, l'état d'alerte de l'OTAN et les sommets récurrents avec les dirigeants européens avaient un but précis : réaligner l'Occident face à l'ennemi absolu du moment, en tant que menace pour le nouvel ordre mondial orchestré par les États-Unis. Après la fuite humiliante d'Afghanistan, avec l'état de guerre civile qui perdure aux Etats-Unis, avec la crise économique post-pandémique et le retour corrélatif de l'inflation, la présidence Biden, qui s'est avérée très faible et qui connait une forte baisse de soutien interne, était à la recherche d'une nouvelle urgence, afin de rallier l'opinion publique nationale et les alliés de l'OTAN contre un nouvel ennemi absolu. Et cela s'est incarné dans la figure de Poutine, déjà défini comme un "criminel" au début de sa présidence. La figure de l'ennemi irréductible, de la menace perpétuelle pour la sécurité des Etats-Unis, pour les valeurs de l'Occident, est un mantra récurrent de la politique étrangère américaine. La perspective d'un ennemi à combattre et à vaincre constitue donc un mythe fondateur, assumé de temps à autre pour justifier idéologiquement le rôle dominant de la puissance mondiale américaine.
Du point de vue américain, il ne s'agissait pas de défendre l'intégrité territoriale et de sauvegarder l'indépendance de l'Ukraine, mais d'imposer à la Russie l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. En réalité, l'expansion progressive de l'OTAN en Europe de l'Est a représenté une phase décisive de la stratégie de pénétration en Eurasie, avec le démembrement consécutif de la Russie : il s'agissait de reproduire, à grande échelle, la même stratégie du chaos déjà expérimentée dans l'ex-Yougoslavie, après la dissolution de l'URSS. Cette politique expansionniste de l'OTAN a toutefois été entravée par la réaction de la Russie de Poutine qui, dès 2014, avec l'occupation de la Crimée et du Donbass, a réussi à s'opposer à l'occidentalisation de l'Ukraine suite à la "révolution colorée" (c'est-à-dire le coup d'État) de Maïdan, qui a retiré l'Ukraine de la sphère d'influence russe.
Poutine s'oppose à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN car il veut préserver les besoins de sécurité de la Russie. Mais il existe un précédent historique bien connu : lorsque l'URSS a voulu installer ses bases de missiles à Cuba, la menace de guerre nucléaire de l'Amérique de Kennedy a contraint l'Union soviétique à abandonner ses plans.
On peut donc se demander comment Biden entendait protéger l'Ukraine de l'invasion russe, puisqu'il n'a accepté aucune négociation avec Poutine qui permettrait d'éviter la poursuite de l'expansion de l'OTAN vers l'est et qu'il a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne voulait pas autoriser une intervention militaire américaine en Ukraine. L'Occident s'est borné à déclarer verbalement qu'il n'était pas prévu que l'Ukraine rejoigne l'OTAN dans un avenir proche, mais Biden a refusé de conclure un quelconque accord officiel avec Poutine sur la question. En outre, la confiance de Zelenski lui-même dans le soutien européen et américain est totalement incompréhensible à la lumière des résultats des conflits précédents en Afghanistan, en Géorgie et au Kurdistan (pour n'en citer que quelques-uns), où les Américains se sont retirés et ont toujours abandonné leurs alliés à leur sort.
Mais les États-Unis poursuivent des objectifs bien différents dans le conflit ukrainien. L'invasion russe de l'Ukraine est une excellente occasion pour les États-Unis de rompre les relations entre l'Europe et la Russie et de tuer dans l'œuf toute velléité d'autonomie européenne vis-à-vis de l'OTAN et des États-Unis. Des divisions européennes internes apparaissent au sujet des sanctions contre la Russie. Une grave crise énergétique pourrait réduire la puissance économique de l'Allemagne et de l'Europe et placer l'Europe dans une position subordonnée dans la zone d'influence atlantique. Cependant, l'UE s'est alignée sur la russophobie américaine. Scholz, en représailles à l'invasion russe, a bloqué le démarrage du gazoduc Nord Stream 2. Biden a été exaucé. En effet, les États-Unis ont l'intention de libérer l'Europe de la dépendance énergétique russe afin de lui imposer la dépendance énergétique américaine.
L'imposition même de sanctions à la Russie est contestée en Europe. Tant en matière d'approvisionnement énergétique que dans le domaine économique et financier. En excluant la Russie du système des transactions rapides internationales, l'intention est de provoquer l'isolement et l'effondrement économique ultérieur de la Russie. Mais la Russie possède déjà son propre système de paiement et pourrait également utiliser les systèmes alternatifs fournis par la Chine. Dans ce cas, il y aurait une restriction mondiale significative de la zone dollar. Le blocage du système de paiement swift entraînerait également une grave crise du système bancaire et économique européen. Les banques françaises et italiennes sont exposées à la Russie à hauteur de plus de 50 milliards d'euros, l'Italie dépend à 50 % du gaz russe et ses exportations vers la Russie s'élèvent à environ 8 milliards d'euros par an. La mondialisation a conduit à l'interdépendance mondiale des marchés. L'Occident est maintenant la victime du système même qu'il voulait imposer au monde.
Depuis Obama, les États-Unis prévoient de réduire le rôle de l'économie européenne dans le monde. Mais la fin des échanges entre l'Occident et la Russie n'aurait pour effet que de renforcer l'axe russo-chinois (qui se targue déjà d'un volume d'échanges de 140 milliards), en opposition ouverte avec l'Occident. L'Occident, en outre, a supprimé sa propre mémoire historique. Si, pendant la guerre froide, l'URSS et la Chine de Mao avaient été alliées, quel aurait été le sort de l'Occident ?
L'invasion russe de l'Ukraine aurait-elle pu être évitée ? La réponse est affirmative. Les accords de Minsk, qui prévoyaient l'autonomie des régions russophones du Donetsk et de Luhank (Lugansk) et les laissant sous la souveraineté ukrainienne, auraient pu être mis en œuvre. Mais l'Ukraine a refusé. Les rencontres diplomatiques entre les dirigeants russes et occidentaux se sont révélées être un dialogue de sourds, étant donné le refus américain préjudiciable à tout accord avec Poutine (qui fait déjà l'objet de sanctions occidentales depuis 2014) sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Jusqu'à la veille de l'invasion, Zelenski avait réitéré sa position en faveur de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE et à l'OTAN, telle qu'elle est inscrite dans sa constitution.
Mais surtout, c'est l'Europe qui est responsable du triste sort de l'Ukraine, soumise à l'invasion dévastatrice de la Russie. On peut pécher en pensée, en parole, en acte et par omission. Et les péchés d'omission commis par cet ectoplasme atlantique qu'est l'Europe sont irrémédiables. En fait, l'Europe aurait pu proposer une négociation autonome avec la Russie, impliquant l'adhésion de l'Ukraine à l'Europe, mais pas à l'OTAN. Cela aurait permis de préserver l'intégrité de l'Ukraine en imposant sa neutralité en tant que pays-pont nécessaire dans les relations entre l'Europe et la Russie. Le rôle de l'OTAN en tant qu'avant-poste armé aurait au contraire condamné l'Ukraine à la dépendance économique et militaire de l'Occident.
Dans ce contexte, l'Europe se serait désengagée de l'Alliance atlantique. Mais cette perspective est rejetée par l'Europe, car elle signifierait que l'Europe assume le rôle d'un acteur autonome par rapport aux États-Unis dans la géopolitique mondiale. Dans l'UE actuelle, l'OTAN s'identifie et se superpose à l'Europe. Tous les anciens membres du Pacte de Varsovie, qui étaient russophobes, sont devenus membres de l'UE, comme ils appartiennent à l'OTAN. L'européanisme actuel coïncide donc avec l'atlantisme. En conclusion, l'UE existe en tant qu'organe européen supranational au sein de l'Alliance atlantique.
Dans cette perspective atlantiste (et l'unité européenne au sein de l'OTAN est continuellement réaffirmée par tous les dirigeants des États membres de l'UE), l'Europe ne peut que subir, tant économiquement que politiquement, les conséquences du conflit entre les États-Unis et la Russie, seuls véritables protagonistes de la crise ukrainienne. Comme l'a déclaré Alberto Negri dans son récent article "Poutine et les Européens unis dans le paradoxe", cette situation présente également des aspects paradoxaux : "Mais le meilleur est encore à venir. L'augmentation de la consommation et des investissements en 2021 et d'autres facteurs ont contribué à la multiplication par quatre du prix du gaz en Europe. Ainsi, la Russie a également multiplié le chiffre d'affaires de Gazprom, alors qu'elle a considérablement réduit ses approvisionnements. En outre, Moscou reste le plus grand fournisseur unique de pétrole en Europe, avec une part de 25 %. En bref, le moteur de l'économie européenne est entre les mains de Poutine et l'argent européen finance l'effort de guerre russe. Est-ce qu'on va s'en sortir ?" Ou assisterons-nous, comme tout le suggère, au suicide de l'Europe ? Mais un zombie, c'est-à-dire un mort-vivant, peut-il se suicider ?
16:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, politique internationale, union européennes, affaires européennes, russie, ukraine | | del.icio.us | | Digg | Facebook