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lundi, 22 juin 2009

Dé-dollarisation: le démantèlement de l'empire militaire et financier américain

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Dé-dollarisation : le démantèlement de l’empire militaire et financier américain
par Michael Hudson - http://contreinfo.info/

Les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai, réunis à Iekaterinbourg avec l’Inde et le Brésil, n’ont guère d’autre choix que de rechercher une alternative au dollar, juge l’économiste Michael Hudson. Continuer à financer à crédit la consommation américaine, les dépenses du Pentagone et de ses 750 bases à l’étranger, en accumulant des dollars et des bons du Trésor équivaudrait pour eux à accumuler en parallèle les risques tant financiers que militaires. Ils sont désormais contraints, estime-t-il, d’inventer une voie de sortie du dollar. L’heure est venue pour un monde multipolaire a affirmé le Président russe Medvedev, et le président de la Banque centrale chinoise lui fait écho en déclarant que l’objectif est désormais de créer une une monnaie de réserve internationale qui ne serve pas les intérêts exclusifs des USA. Hudson indique que les autorités américaines se sont vues infliger une fin de non recevoir à leur demande d’assister au sommet de l’OCS. Ce non, dit-il, c’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir.

Par Michael Hudson, 13 juin 2009

La ville Russe de Iekaterinbourg, la plus importante à l’est de l’Oural, pourrait désormais être connue comme le lieu où sont morts non seulement les tsars mais aussi l’hégémonie américaine. Non pas uniquement l’endroit où le pilote américain Gary Powers a été abattu en 1960, mais aussi celui où l’ordre financier international dominé par les USA a été mis à bas.

La remise en cause de l’Amérique sera le thème principal des réunions élargies de Iekaterinbourg, en Russie (ex-Sverdlovsk) des 15 et 16 Juin rassemblant le président chinois Hu Jintao, le président russe Dmitri Medvedev et les représentant les six pays de l’ Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Cette alliance regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan. L’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie y ont le statut d’observateurs. Mardi le Brésil s’y joindra pour les discussions commerciales entre les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). 

Les participants ont assuré à des diplomates américains que leur objectif n’était pas le démantèlement de l’ empire financier et militaire des États-Unis. Ils veulent simplement discuter de l’aide mutuelle, indépendamment du rôle des États-Unis, de l’OTAN ou du dollar américain en tant que support du commerce international. Les diplomates américains se demandent ce que cela signifie vraiment, si ce n’est une étape visant à rendre l’hégémonie américaine obsolète. C’est ce que signifie « monde multipolaire », après tout. Pour commencer, en 2005, l’OCS avait demandé à Washington d’établir un calendrier de retrait de ses bases militaires en Asie centrale. Deux ans plus tard, les pays de l’OCS se sont ralliés officiellement à la position des ex-républiques de la CEI appartenant à l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), qui avait été fondée en 2002 en tant que contrepoids à l’OTAN. 

Pourtant, la réunion n’a suscité que le désintérêt collectif de la presse aux États-Unis et même en Europe, bien que l’ ordre du jour y soit de remplacer le standard mondial du dollar par un nouveau système financier, ainsi qu’un nouveau système de coopération pour la défense. Un porte-parole du Conseil des Relations Extérieures (Un institut d’études géopolitiques américain, ndt) a déclaré qu’il pouvait difficilement imaginer que la Russie et la Chine puissent surmonter leurs rivalités géopolitiques [1], suggérant que l’Amérique peut pratiquer le « diviser pour régner » que la Grande-Bretagne a si habilement utilisé durant de nombreux siècles pour fragmenter les opposition dans son propre empire. Mais George W. Bush ( qui déclarait « Je suis un rassembleur, non un diviseur ») s’est placé dans la continuité de l’administration Clinton pour pousser la Russie, la Chine et leurs voisins à trouver un terrain d’entente, lorsqu’il s’agit de trouver une alternative au dollar, et du même coup à la possibilité pour les Etats-Unis de prolonger indéfiniment leur déficit de la balance des paiements.

Cette séquence, qui pourrait représenter les dernières manifestations de l’hégémonie américaine, a débuté dès le mois d’avril lors de la conférence du G-20, et est devenue encore plus explicite à Saint-Pétersbourg au Forum économique international du 5 Juin, lorsque M. Medvedev a demandé à la Chine, la Russie et l’Inde de « construire un ordre mondial de plus en plus multipolaire. » Ce qui signifie en clair : nous avons atteint nos limites en ce qui concerne les subventions à l’encerclement militaire de l’Eurasie par les Etats-Unis, tout en les laissant s’approprier nos exportations, nos entreprises, les actifs et les biens immobiliers en échange d’une monnaie de papier de valeur douteuse. 

« Le système unipolaire maintenu artificiellement » dont a parlé M. Medvedev [2], est fondé sur « un seul grand centre de consommation, financé par un déficit croissant, et donc de plus en plus de dettes, une monnaie de réserve jadis forte et une domination dans le système de l’évaluation des actifs et des risques. » A la racine de la crise financière mondiale, a t-il conclu, il y a le fait que les États-Unis produisent trop peu et dépensent trop. Leurs dépenses militaires sont particulièrement choquantes, comme par exemple le renforcement de l’aide militaire américaine à la Géorgie annoncé la semaine dernière, le bouclier de l’OTAN en Europe de l’Est, et la mainmise des États-Unis dans les régions riches en pétrole comme le Moyen-Orient et l’Asie centrale. 

Le point de friction avec tous ces pays est celui de la capacité qu’ont les États-Unis de faire fonctionner indéfiniment la planche à billets. Le surplus de dépenses d’importations des consommateurs américains par rapport aux exportations, les rachats par les USA de quantités de sociétés étrangères et de biens immobiliers, les dépenses que le Pentagone effectue à l’étranger : tous ces dollars aboutissent dans les banques centrales étrangères. Elles sont ensuite confrontées à un choix difficile : soit recycler ces dollars aux États-Unis en achetant des bons du trésor américains, soit laisser le « marché libre » déterminer le cours de leur monnaie par rapport au dollar - et par là même à déterminer le prix de leurs exportations sur les marchés mondiaux, créant ainsi du chômage et provoquant la faillite d’entreprises.

Lorsque la Chine et d’autres pays recyclent leurs flux de dollar US en achetant des bons du Trésor pour « investir » aux États-Unis, cette accumulation n’est pas vraiment volontaire. Cela ne reflète pas une foi en l’économie américaine qui rémunèrerait l’épargne des banques centrales, ni une quelconque préférence d’investissement, mais tout simplement un manque d’alternatives. Les « marchés libres » à la mode des USA piègent les pays dans un système qui les obligent à accepter indéfiniment des dollars. Mais désormais, ils veulent en sortir.

Cela implique la création d’une nouvelle alternative. Plutôt que de faire simplement « des changements cosmétiques comme certains pays et peut-être les organisations financières internationales pourraient le vouloir », comme l’a dit M. Medvedev à Saint-Pétersbourg : « ce dont nous avons besoin, ce sont des institutions financières d’un type tout à fait nouveau, où ne domineraient ni les problèmes politiques et les motivations [sous-jacentes], ni aucun pays en particulier. »

Lorsque les dépenses militaires à l’étranger ont provoqué le déficit la balance des paiements US et ont conduit les Etats-Unis à abandonner l’étalon or en 1971, les banques centrales se sont trouvées démunies de cet actif traditionnellement utilisé pour solder les déséquilibres des paiements. La solution par défaut a consisté à investir les flux issus des paiements ultérieurs en obligations du Trésor américain, comme si celles-ci étaient « aussi fiables que l’or ». Les banques centrales détiennent maintenant pour 4 000 milliards de dollars de ces obligations dans leurs réserves internationales. Ces prêts ont également financé la plupart des déficits budgétaires du gouvernement américain depuis maintenant plus de trois décennies ! Etant donné que la moitié environ des dépenses discrétionnaires du gouvernement américain est consacrée aux opérations militaires - dont plus de 750 bases militaires à l’étranger et dans des opérations de plus en plus coûteuses dans les pays producteurs de pétrole et ceux qui permettent son transit - le système financier international est organisé de manière à financer le Pentagone, ainsi que les rachats par les États-Unis d’actifs étrangers censés rapporter beaucoup plus que les bons du Trésor que les banques centrales étrangères détiennent.

La principale question à laquelle sont confrontées les banques centrales mondiales est donc de savoir comment éviter d’ajouter encore plus de dollars US à leurs réserves et, par conséquent, de financer encore plus les dépenses qui creusent le déficit des États-Unis - y compris les dépenses militaires à leurs propres frontières ? 

Pour commencer, les six pays de SCO et les pays du BRIC ont l’intention de commercer dans leurs propres monnaies afin de bénéficier mutuellement du crédit que les États-Unis avait monopolisé jusqu’à présent à son profit. À cette fin, la Chine a passé des accords bilatéraux avec l’Argentine et le Brésil pour effectuer leur échanges commerciaux en renminbi, la monnaie chinoise, plutôt qu’en dollar, en livre sterling ou en euros [3] . Il y a deux semaines, la Chine a également conclu un accord avec la Malaisie pour que les deux pays commercent en renminbi [4]. L’ancien Premier ministre, le Dr. Tun Mahathir Mohamad, m’a expliqué en janvier qu’en tant que pays musulman la Malaisie voulait éviter de faire tout ce qui pourrait faciliter l’action militaire américaine contre les pays islamiques, y compris la Palestine. La nation a trop d’actifs en dollars, ont expliqué ses collègues. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a écrit officiellement sur son site Internet que l’objectif est maintenant de créer une monnaie de réserve « indépendante d’une nation particulière » [5]. C’est l’objet des discussions à Iekaterinbourg.

En plus d’éviter de financer la prise de contrôle par les États-Unis de leur propre industrie et l’encerclement militaire américain de la planète, la Chine, la Russie et d’autres pays voudraient certainement se développer comme l’Amérique l’a fait. En fait, ils considèrent les États-Unis comme une nation hors-la-loi, financièrement et militairement. Comment caractériser autrement une nation qui promulgue un ensemble de lois pour les autres - sur la guerre, le remboursement de la dette et le traitement des détenus - mais n’en tient pas compte elle-même ? Les États-Unis sont maintenant le plus grand débiteur mais ont évité la punition des « ajustements structurels » imposés à d’autres pays endettés. Les taux d’intérêt US et les réductions d’impôt, alors les déficits commerciaux et budgétaires explosent, sont considérés comme le comble de l’hypocrisie, lorsqu’ils sont comparés à l’austérité que les programmes de Washington imposent aux autres pays par le biais du FMI et des officines de Washington.

Les États-Unis demandent aux pays endettés de vendre leurs services publics et leurs ressources naturelles, d’augmenter leurs taux d’intérêts et d’augmenter les impôts au détriment de la paix sociale pour dégager un maximum d’argent et payer les créanciers.

Et aux USA, le Congrès a empêché la société Chinoise CNOOK d’acheter Unocal pour des raisons de sécurité nationale, tout comme il a empêché Dubaï d’acquérir des exploitations portuaires américaines et empêché des fonds souverains d’acheter des infrastructures clés. Les étrangers sont invités à imiter les japonais qui avaient investi dans des « éléphants blancs » comme le Rockfeller Center, sur lequel les investisseurs ont rapidement perdu un milliard de dollars puis ont fini par se retirer. 

À cet égard, les États-Unis n’ont pas vraiment laissé à la Chine et aux autres pays en situation d’excédent de la balance des paiements d’autres choix que de devoir trouver un moyen d’éviter de nouvelles accumulations de dollars. À ce jour, la Chine tente de diversifier ses avoirs en dollars ailleurs qu’en bons du Trésor US, qui ne se sont pas révélés très fructueux. Hank Paulson, qui venait de la banque Goldman Sachs, avait conseillé à la banque centrale chinoise d’investir dans les titres à haut rendement émis par Fannie Mae et Freddie Mac, en expliquant que ceux-ci étaient de facto des obligations publiques. Ces titres se sont effondrés en 2008, mais au moins, le gouvernement américain a repris ces deux organismes de prêt hypothécaire, augmentant de facto de 5 200 milliards de dollars la dette nationale. En fait, ce renflouement a été rendu nécessaire en grande partie à cause des investissements effectués par les Etats étrangers.

Infliger des pertes aux investisseurs gouvernementaux étrangers aurait quelque peu atteint la réputation des bons du Trésor, non seulement en détruisant la crédibilité des États-Unis, mais aussi parce que les émissions d’obligations par le gouvernement étaient insuffisantes pour absorber les dollars qui coulaient à flot dans l’économie mondiale avec la montée en flèche du solde déficitaire de la balance des paiements des États-Unis. 

En recherchant de nouveaux actifs pour protéger la valeur de leurs avoirs en dollars alors que la bulle de crédit de la Réserve fédérale se traduisait par une baisse des taux d’intérêt, les fonds souverains chinois ont cherché à se diversifier à la fin de 2007. La Chine a pris des participations dans les fonds d’ investissement Blackstone et Morgan Stanley à Wall Street, Barclays en Grande-Bretagne, dans la Standard Bank d’Afrique du Sud (qui fut affiliée à la Chase Manhattan du temps de l’apartheid dans les années 1960) et dans le conglomérat financier belge Fortis proche de l’effondrement. Mais le secteur financier américain s’écroulait sous le poids de sa dette phénoménale, la valeur des actions des banques et des firmes d’investissement a plongé dans le monde entier.

Les étrangers voient le FMI, la Banque mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce comme les représentants de Washington dans un système financier soutenu par les bases militaires américaines et les porte-avions qui entourent la planète. Mais cette domination militaire est un vestige d’un empire américain qui n’est plus en mesure de régner par sa force économique. La puissance militaire américaine est basée davantage sur des armes atomiques et les frappes aériennes à longue distance que sur les opérations au sol, qu’il est devenu politiquement trop impopulaire de monter sur une grande échelle. 

Sur le front économique, on ne voit pas comment les États-Unis pourraient trouver les 4 000 milliards de dollars qu’ils doivent aux gouvernements étrangers, à leurs banques centrales et aux fonds souverains mis en place pour écluser la surabondance de dollars. L’Amérique est devenue un mauvais payeur et de fait, une mauvais payeur agressif sur le plan militaire, car elle cherche à conserver le pouvoir sans pareil jadis gagné sur le plan économique. La question qui se pose est de savoir comment peser sur son comportement. Yu Yongding, un ancien conseiller de la banque centrale de Chine désormais membre de l’Académie des Sciences chinoise, a proposé de faire remarquer au secrétaire américain au Trésor Tim Geithner que les États-Unis devraient « épargner » d’abord et avant tout en pratiquant une réduction de leur budget militaire. « Les recettes fiscales des Etats-Unis ne sont pas susceptibles d’augmenter à court terme en raison de la faible croissance économique, de la rigidité des dépenses et du coût de mener deux guerres. » [6

À l’heure actuelle, c’est l’épargne étrangère, et non pas celle des américains, qui finance le déficit budgétaire américain en achetant la plupart des bons du Trésor. Cela se traduit par un impôt levé sans la contrepartie d’une représentation des électeurs étrangers sur la manière dont le gouvernement des États-Unis utilise leur épargne forcée. Pour les « diplomates » du système financier , il est donc nécessaire d’élargir le champ d’application de leurs politiques, au-delà du seul marché de secteur privé. Les taux de change sont déterminés par de nombreux facteurs, en plus de celui des « consommateurs brandissant des cartes de crédit » , pour reprendre l’euphémisme habituel qu’utilisent les médias américains à propos du déficit de la balance des paiements. Depuis le 13ème siècle, la guerre a été un facteur dominant dans la balance des paiements des grandes nations - et de leurs dettes. Les obligations d’Etat financent essentiellement des dettes de guerre, dans la mesure ou en temps de paix les budgets ont tendance à être équilibrés. Ceci relie directement le budget de la guerre à la balance des paiements et aux taux de change. 

Les pays étrangers se voient encombrés de reconnaissances de dette qui ne seront pas honorées - dans des conditions telles que s’ils agissent afin de mettre fin au festin américain, le dollar va plonger et leurs avoirs en dollars vont chuter par rapport à leur monnaie nationale et aux autres devises. Si la monnaie chinoise s’apprécie de 10% par rapport au dollar, sa banque centrale enregistrera l’équivalent de 200 milliards de dollars de pertes sur ses 2 000 milliards de dollars.

Cela explique pourquoi, quand les agences de notation envisagent que les titres du Trésor des États-Unis puissent perdre leur notation AAA, elles ne veulent pas signifier que le gouvernement ne serait pas en mesure d’imprimer des dollars papier pour honorer ses dettes. Elles indiquent plutôt que la valeur du dollar va se déprécier internationalement. Et c’est exactement ce qui se passe en ce moment. Lorsque M. Geithner prit un visage grave pour déclarer devant un auditoire à l’Université de Pékin au début du mois de Juin qu’il croyait en un « dollar fort » et que les investissements de la Chine aux États-Unis étaient sûrs, il a été accueilli par des rires sarcastiques [7]. 

L’anticipation d’une hausse des taux de change de la Chine incite les spéculateurs à chercher à emprunter des dollars pour acheter du renminbi et bénéficier de la hausse. Pour la Chine, le problème est que ce flux spéculatif deviendrait une prophétie auto-réalisatrice en faisant grimper sa monnaie. De ce fait, le problème des réserves est intrinsèquement lié à celui des contrôles de capitaux. Pourquoi la Chine devrait-elle voir ses compagnies rentables vendues pour des dollars fraîchement créés, que la banque centrale doit utiliser pour acheter à faible taux des bons du trésor américain ou perdre encore plus d’argent à Wall Street ? Pour éviter ce dilemme, il est nécessaire d’inverser la philosophie de l’ouverture des marchés de capitaux que le monde a adopté depuis Bretton Woods en 1944.

A l’occasion de la visite de M. Geithner en Chine, « Zhou Xiaochuan, directeur de la Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a déclaré que c’était la première fois depuis que les pourparlers semestriels ont commencé en 2006, que la Chine avait besoin d’apprendre des erreurs de l’Amérique tout comme de ses succès » lorsqu’il fut question de la déréglementation des marchés de capitaux et du démantèlement des contrôles. 

Une ère est donc arrivée à son terme. Face à des dépenses démesurées des Etats-Unis, la dé-dollarisation menace de forcer les pays à revenir aux doubles taux de change, qui furent fréquents entre les deux guerres mondiales : un taux de change pour le commerce des produits, un autre pour les mouvements de capitaux et les investissements, tout au moins pour les économies de la zone dollar [8].

  Même sans contrôle des capitaux, les pays réunis à Iekaterinbourg prennent des mesures pour éviter de recevoir involontairement de plus en plus de dollars. Voyant que l’hégémonie globale des États-Unis ne peut pas se poursuivre en l’absence du pouvoir d’achat qu’ils leur procurent eux-mêmes, ces gouvernements cherchent à hâter ce que Chalmers Johnson a nommé dans son ouvrage « les douleurs de l’empire » : la faillite de l’ordre mondial financier et militaire américain. Si la Chine, la Russie et leurs alliés non-alignés suivent leur propre chemin, les États-Unis ne pourront plus vivre grâce à l’épargne des autres (sous la forme de leurs propres dollars recyclés), ni disposer de cet argent pour financer des dépenses militaires illimitées. 

Des responsables américains voulaient assister à la réunion de Iekaterinbourg en tant qu’observateurs. On leur a répondu : non. C’est un mot que les américains vont entendre beaucoup plus souvent à l’avenir. 

Michael Hudson est un économiste spécialisé dans le domaine de la balance des paiements. Il a été le conseiller économique en chef du candidat Démocrate à la présidentielle Dennis Kucinich. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont : « Super Imperialism : The Economic Strategy of American Empire »


Publication originale Michael Hudson, traduction Madeleine Chevassus pour Contre Info


[1] Andrew Scheineson, “The Shanghai Cooperation Organization,” Council on Foreign Relations, Updated : March 24, 2009 : “While some experts say the organization has emerged as a powerful anti-U.S. bulwark in Central Asia, others believe frictions between its two largest members, Russia and China, effectively preclude a strong, unified SCO.”

[2] Kremlin.ru, June 5, 2009, in Johnson’s Russia List, June 8, 2009, #8.

[3] Jamil Anderlini and Javier Blas, “China reveals big rise in gold reserves,” Financial Times, April 24, 2009. See also “Chinese political advisors propose making yuan an int’l currency.” Beijing, March 7, 2009 (Xinhua). “The key to financial reform is to make the yuan an international currency, said [Peter Kwong Ching] Woo [chairman of the Hong Kong-based Wharf (Holdings) Limited] in a speech to the Second Session of the 11th National Committee of the Chinese People’s Political Consultative Conference (CPPCC), the country’s top political advisory body. That means using the Chinese currency to settle international trade payments ...”

[4] Shai Oster, “Malaysia, China Consider Ending Trade in Dollars,” Wall Street Journal, June 4, 2009.

[5] Jonathan Wheatley, “Brazil and China in plan to axe dollar,” Financial Times, May 19, 2009.

[6] “Another Dollar Crisis inevitable unless U.S. starts Saving - China central bank adviser. Global Crisis ‘Inevitable’ Unless U.S. Starts Saving, Yu Says,” Bloomberg News, June 1, 2009.

[7] Kathrin Hille, “Lesson in friendship draws blushes,” Financial Times, June 2, 2009.

[8] Steven R. Weisman, “U.S. Tells China Subprime Woes Are No Reason to Keep Markets Closed,” The New York Times, June 18, 2008.

jeudi, 11 juin 2009

The Economic Crisis of the Western System: A geopolitical Approach

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The Economic Crisis of the Western System:

A Geopolitical Approach

 

 

TIBERIO GRAZIANI *

 

Eurasia. Rivista di studi geopolitici

(Eurasia. Journal of Geopolitical Studies)

Italy

 

 

Concerning the ongoing crisis several analyses have been performed, generally from an economic point of view. In this context, several studies have been produced with the purpose of analysing the impact of the crisis on global economy and on worldwide industrial systems. The results of these studies contribute to finding solutions for the overcoming of the crisis, without loss of power by the western system led by US. Since at the present time a new multipolar system seems to be emerging after the US’s unipolar moment, it is necessary to think about the relation between the different geopolitical postures of the world players and the crisis. Taking into account the different geopolitical strategies of the main global actors (US, EU, Russia, China, India), their different cultural identities and ambitions can help us to define better approaches in order to rebuild (or build) social stability and to find new forms of international cooperation in the conditions of this crisis.

 

 

 

Global crisis or Western System crisis?

 

 

Generally, we refer to the ongoing financial (but also economic and industrial) earthquake as to a “global crisis”; this is an expression which is true only partially and in some contexts. But, if we analyse it from a geopolitical point of view, we see that the financial disaster is, first of all, an inner crisis of the Western System, which is generating some consequences in other geopolitical areas.

In order to express this concept in a better way, it is worthwhile to describe, concisely, what we mean by Western System and Global System and analyse the role of the so-called globalisation process in the geopolitical frame.

 

 

Definitions

1 — Western System (WS). From a geopolitical point of view, we can state that the WS is constituted basically by US, Europe (EU) and Japan (plus Canada, Australia, New Zealand). The central role of this large geopolitical area is carried out by the US and its historical special partner: Great Britain. EU and Japan (respectively the western and the eastern sides of the Eurasian Continent) are the periphery of this zone, with an important geostrategical function with respect to the Eurasian landmass. In fact, since the end of the Second World War and in the frame of US geopolitical doctrine, EU countries and Japan constitute two symmetrical US bridgeheads having the peculiar function of controlling Russia and China, the two lungs of Eurasia. Actually, for historical, geographic and cultural reasons the natural geopolitical position of Europe and Japan should be Eurasian, not Atlantic.

The control of the Eurasian landmass, which would bring about the hegemony of US in the north hemisphere of the planet, has conditioned both the foreign policy of Washington and the North American military industrial system, particularly in the last few years.

According to Henry Kissinger the US is an island outside of Eurasia. The former National Security Adviser and Secretary of State under President Richard Nixon reckons that a unique Great Power hegemonizing Eurasia’s two main spheres, Europe and Asia, would be a strategic danger for the US. This kind of danger, Kissinger clarifies, must be averted, even in the case that the supposed Great Power would not show aggressive intentions, because, if these intentions become aggressive in future, Washington could not determine the events, because the effectual resistance capacity of the US has decreased. (Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp. 634-635).

 

2 — Global System (GS). In the current geopolitical framework this expression (originating from the Information Communication Technologies lexicon) means the programmatic will of the Western System to hegemonize the planet, mainly on financial, economic and technological basis. The Global System has to be considered as a project; a goal to be reached by means of the economic and financial competitiveness’ tools and processes.

The architrave of the strategy aimed to the creation of a Global System is the economic interdependence among the States at worldwide scale.

The attempt to create  a Global System — at the financial level — reflects the “political” intentions of great financial groups.

 

3 — Globalisation. We agree with the definition given by French economist Jacques Sapir “the so-called globalisation is actually the combination of two processes. The first one is the world extension of the capitalism — in its industrial form — to areas that it had not yet touched. The second one, which is to a large extent the implementation of US policy, corresponds to a voluntaristic policy of financial and commercial opening” (Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 63-64). In other words, the role of the globalisation process has been a US strategy for the world hegemony, during its “unipolar moment”.

 

 

The Western crisis and the new Multipolar System

All of us know that the so-called global financial crisis is, actually, a cluster of several crises that, starting from the US, are now spreading all over the planet, affecting national economies and, hence, impacting their related social stabilities. Adopting a geopolitical perspective, we can observe that the crisis, starting from the geopolitical centre of the Western system, has first begun to propagate within its periphery, mainly EU countries and Japan, and in a second phase has irradiated to the eastern hemisphere of the globe. The speed and intensity of the crisis’ spread is conditioned by the structural differences of the countries targeted.

 

Moreover we see that the global (western) crisis occurs:

 

-          during a geopolitical shift (from a unipolar to a multipolar system, which seems to have its fundamental pillars in Eurasia and South America, respectively in the north-eastern hemisphere and in south-western hemisphere of the globe);

-           in a specific economic frame, where new key players are emerging in Asia (China and India), economically, financially and industrially;

-          during the reaffirmation of Russia as global player and, above all, as potential Eurasian pivot area.

 

In such a situation, the crisis could not only accelerate the transition from a unipolar to a multipolar system, but also could consolidate it. In fact, European countries, finally, should understand that their fundamental and specific interests (energy supply, security, cultural development) have a continental dimension and are strictly connected with Russian and Asian ones. Within a Eurasian integrated context, Europe would find its natural geopolitical posture, cooperating with these countries on basis of parity. The European “peninsula” would constitute a sort of hinge area between Asia and Africa and carried out the role of the Eurasian port on the Atlantic Ocean.

The consolidation of the multipolar system requests the shifting of the European countries from the passive peripheral role of the Western System to an active one within the potentially emerging Eurasian integration. The change of geopolitical posture of Europe is an essential condition in order to overcome the ongoing crisis and build social stability, coherently with its culture based on anti-individualistic principles.

Analogous signals seem to appear in Japan. Tokyo is more and more interested in increasing political and economic relations with Beijing and New Delhi, and, above all, in gaining an active role in partnership with these two Asian countries, in the eastern area of the Eurasian landmass.

 

 

 

Tensions within the Western System with respect to “how to overcome the crisis”

 

 

Referring to the solutions aimed at solving the crisis, we observe that some important tensions have been arisen within the Western area. The crisis, in other words, seems to unveil the deep differences between Europe and US, with respect to their attitudes about economic matter and social welfare. Paris and Berlin - even if they both are dominated by Atlanticist governments (Sarkozy and Merkel are, in fact, the expression of the neo-Atlanticist European oligarchy) - had to take into account the fact that, structurally, the so-called neo-liberalist dynamics of the European economies (apart from Great Britain) are based on the contradiction between neo–liberalist behaviours and the practices inspired by the principles of solidarity.

Behaviours and practices characterized by an attitude of solidarity are, nowadays, still present in Continental and Mediterranean Europe - despite the periodic and massive waves of ultra-liberalism occurred during the last two decades and, above all, the recurrent warnings (more often real threats or diktat than simple warnings) advanced by some international economic organizations (among them: World Bank, International Monetary Fund, World Trade Organization, some private credit rating agencies).

The solidarity-based attitude of European countries articulates itself into several social institutions; among them we can mention (even if partially privatised in the last years) those which aim at supporting retired and unemployed people (social security), at providing some social services (for instance, medical care), at supporting some strategic companies and, particularly, SMEs which constitute - for some aspects - the economic tissue of the whole European Union.

If we take into account what we have described in the last lines, we understand better the discrepancy occurred – between US and EU representatives- in the frame of the multilateral meetings devoted to the “global” crisis.

Anyway, even if the marked differences (more regulations requested by EU countries; more “free market” requested by US) did not generate a “real” solution for the crisis, (at least so far) and even if, in addition, they did not provoke a split between US and EU countries, these differences have posed surely a big problem inside the “western home”.

The Western System, administrated by the Atlanticist oligarchy, must face the fact that its “peripheries” (EU countries and Japan) are no longer so reliable as they were in the past, despite the several military and economic treaties, the deep economic interdependence and the presence of US military troops (NATO) widely spread out in Europe and in Mediterranean Sea. Europe, in particular, could escape out of the US control, if the north American economic strategy tries to put the own debts of US on the shoulders of the European citizens.

The return to an economy “controlled” by the State and the so-called protectionist measures undertaken by the US and some European countries, far from being really political solutions, sound more as selfish and opportunist temporary ways out, adopted by the western ruling oligarchies. In other terms, this kind of escamotages, based on the involvement of the State in the economic and financial fields, have the clear aim of using the State to pay the debts provoked by irresponsible speculation of some financial lobbies. There is neither a political vision nor a solidarity-based vision of the economy, but, rather, the neo-liberalistic exploitation of the national revenues and savings. US finance needs the neo state-based economy just to take breath in a particularly moment of its history.

The designed targets to pay the crisis are the peripheries of the western system; i.e. Europe and Japan. These two geo-economic areas are characterized, for historical reasons, by a still diffused familiar culture of saving, which is completely missing in the US. Moreover their related economic systems, even if free-market oriented and on neo-liberalist behaviours based, still maintain some corporate characters. For different, but analogous reasons, the two peripheries of the Western System should face the crisis better than US.

 

 

 

The emerging players

 

 

The new global players (Russia, China and India) should face the global crisis with less damage with respect to US and Europe.

Russia and China should react enough well to the tremor, triggered by the financial speculation, mainly because of their political structures and the steadiness of the respective central political powers. To a certain extent, we can expect that the shock wave of the financial crisis could break against the Eurasian wall constituted principally by China and Russia. This is possible if Moscow and Beijing start carrying out joint economic and monetary policies, in the very next future.

Concerning India, we think that New Delhi, in order to overcome the crisis without deep damage, should balance the weakness of its own political system by strengthening economic relations with Moscow and Beijing within the frame of a common Eurasian vision. The geopolitical integration of Eurasia could be the better way to reduce the aftermath of the crisis and, obviously, to contribute to consolidate the emerging multipolar system.

Among the new emerging players, obviously, also Brazil, Argentina and Venezuela must be included. As known, during the last few years these countries, located in the southern American subcontinent, the one time US “backyard”, have strengthen strategic relationship with the main Eurasian countries, China, Russia and some middle east countries (among them, Iran) in order to participate actively to the geopolitical global shift from unipolar to multipolar system. In such a new context of important relations among countries owners of energetic resources and worldwide important raw materials, Brazil, Venezuela and, under some aspects, Argentina, should resist to the consequences originating from the “global” crisis.

 

 

 

Europe

 

 

Regarding the building economic security and social stability in Europe we reckon that the European governments must, first of all, reconsider their geopolitical postures, which means to acquire the total sovereignty in all the fields: political, economical, military, cultural. In general, the Europeans should reflect that their own interests are “Eurasian interests”, no US or “Western” interests. For Europeans (not for the nowadays ruling oligarchies) there is no economic freedom without continental sovereignty.

Concerning some practical aspects, we point out only two main aspects on which the European governments should focus their attention:

a)      reformulation of the banking system and

b)      building of a new mixed economy.

The banking system, as all of us know, is, nowadays, a “private” institution, focused to make profit. It doesn’t take into account the social frame where it acts and the consequences that it could provoke. The banking system is “not responsible”: that cannot be longer tolerated. In order to rebuild the social and the economic stability, in fact, the banking system should become a “social” institution, having the aim of providing a service to the whole society.

The creation of a European “integrated new mixed economy” is something very important and deeply connected with the European banking system’s reformulation.

This is possible starting by the public financing of strategic infrastructures related to energy and communications at continental scale, in the context of a cooperation with Russia and North Africa and Near East Countries.

Other main axis to be regarded are:

-the development of the European integrated military industry;

-the development of the European integrated research devoted to high technologies;

-the implementation of useful tools for the increasing of the social justice and solidarity at continental scale with respect to the local traditions;

-the creation of a collective security organisation at continental scale (Europe – Russia) and at Mediterranean scale (Europe – North Africa);

-the strengthening of cultural relations within the Ancient Continent (Europe – Asia – Africa) on the basis of the “Eurasian spiritual unity”.

 

 

 

Conclusions

 

 

The geopolitical perspective, for which the so-called global crisis is mainly an inner crisis of the Western System, has led us to consider as unnatural the posture of Europe within the US geopolitical area. Hence, the solution of the crisis has to be found out of the “liberalist” practices, imposed by the US as winner of the second world war and “adopted” by Europeans in the last 60 years, in contradiction with their solidarity-based attitudes.

The reposition of Europe within the Eurasian context is considered as the prerequisite in order to build social security and economic stability, following the principle: there is no social and economic development without sovereignty.

The main European frameworks which need to be considered and reformulated are the banking system and the economic system. The shifting of the banking system from private to public service is stressed. The reorienting of the liberalist economic system to a European new mixed economy is proposed.

 

* Tiberio Graziani is director of Eurasia. Rivista di Studi geopolitici - Italy

 e-mail: direzione@eurasia-rivista.org

website: www.eurasia-rivista.org

 

mardi, 09 juin 2009

La regionalizacion de los mercados como factor de integracion geopolitica

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LA REGIONALIZACIÓN DE LOS MERCADOS COMO FACTOR DE INTEGRACIÓN GEOPOLÍTICA

Tiberio Graziani*

 

En los últimos años los procesos de fragmentación (balcanización) del espacio global y de mundialización de los mercados nacionales o regionales han contribuido, sinérgicamente, a sustentar la hegemonía del mayor actor global, los Estados Unidos de América, y, consecuentemente, de los grupos de presión que se expresan a través de su dirigencia. Sin embargo, la actual crisis económico-financiera del sistema “occidental” y la regionalización estructural de algunos mercados ( América meridional, Eurasia), que parecen sustanciar la reordenación del planeta en grandes espacios geopolíticos (multipolarismo), aceleran el declive de la “nación necesaria” y se oponen a los procesos de mundialización. El proceso de mundialización, que gira en torno al principio de la interdependencia económica, podría ser sustituido, a medio plazo, por un proceso de regionalización de base continental, centrado en el principio de complementariedad.

 

 

Mundialización, fragmentación territorial e interdependencia económica

 

En la introducción a la ponderosa compilación “L’espace mondial: fractures ou interdépendances?”, los editores P. Dallenne y A. Nonjon (1) proponen, como clave de lectura principal para la comprensión del complejo fenómeno conocido como mundialización (2) (o globalización, según la terminología en uso en el área cultural anglosajona), el análisis geoeconómico, con la declarada finalidad de “éviter l’arbitraire de toute prospective géopolitique”.

 

Pasando por alto aquí toda polémica referente a la geopolítica, tal y como se deduce de la cita que acabamos de reproducir, consideramos que el análisis geoeconómico – cuyo campo de investigación está constituido por el estudio de las estrategias económico-comerciales y financieras de los Estados, de las grandes empresas industriales, de las organizaciones internacionales (como por ejemplo la ONU, el Banco Mundial o el Fondo Monetario Internacional) – tiene  el indudable mérito  de ayudarnos en la valoración de las tendencias macroeconómicas, y a veces microeconómicas, que influyen, corroboran o subyacen a algunas conductas típicamente geopolíticas (3).

 

Las variables económicas, de hecho, si son estudiadas cuidadosamente a nivel planetario y fuera de todo esquema ideológico o historicista, permiten comprender de manera más acabada algunas praxis geopolíticas y trazar mejor los probables órdenes mundiales futuros; además, su estudio tiene el valor de desvelar el peso ( y las estrategias) de algunos importantes grupos de presión económico-financieros en la influencia sobre las decisiones de gobiernos nacionales y en la desestabilización del eqilibrio político y social de zonas completas del Planeta, evidentemente, en beneficio de sus propios intereses y de los gobiernos que apoyan. Sólo por poner un ejemplo, todo el mundo conoce la influencia que el complejo militar-industrial estadounidense, en estrecha conexión con el lobby del petróleo (4), ha ejercido en las decisiones estratégicas de la “guerra al terrorismo” –que aún perdura – emprendida a escala global, después del 11 de septiembre de 2001, por la Administración Bush (5). Como, por otro lado, todo el mundo sabe, aunque sólo sea por dar otro ejemplo, la función desempeñada por las potentes ONG’s, dirigidas por el financiero “filántropo” George Soros, en la desestabilización de la ex Yugoslavia (6), en la perturbación del “exterior próximo” de Rusia (Bielorrusia y Ucrania), en algunas áreas críticas del continente eurasiático (Chechenia, Georgia, Osetia, Kirguistán, Myanmar, Tíbet, etc.).

 

 

Más precisamente, con respecto a las estrechas relaciones entre las políticas económicas de los EEUU y el proceso de mundialización, Jacques Sapir escribe que « lo que se llama “mundialización” en el lenguaje corriente es, en realidad, la combinación de dos procesos. El primero es el de la extensión mundial del capitalismo en su forma industrial en las regiones que no había tocado todavía. El segundo, que en gran medida es la aplicación de la política americana, corresponde a una política voluntarista de apertura financiera y comercial. » (7).

 

Considerando los Estados como entidades asimilables a las grandes empresas, es posible describir el espacio global como un vasto campo de fuerzas que estructuran el mundo en espacios dominantes y en periferias más o menos integradas económicamente. Tal descripción de las entidades estatales y de su función con respecto a las relaciones con el espacio y el poder, a las estrategias para la adquisición de la supremacía comercial y tecnológica (dos elementos característicos de la mundialización contemporánea) nos lleva a considerar que el actual proceso de mundialización está atravesando una profunda crisis, ya que las actividades económicas, comerciales y financieras parecen organizarse cada vez más según bases regionales y dimensiones continentales.

 

Desde un punto de vista político, es decir, de la soberanía, observamos que el regionalismo comercial, esto es, la integración regional sobre bases económico-comerciales y financieras –llevada a cabo mediante instrumentos como la cooperación interestatal, la zona de libre intercambio, la unión de aduanas, el mercado común, la unión monetaria –expresa un importante valor geopolítico, pudiendo constituir un volante para la unificación política del área específica.

 

Esta evolución de los procesos económicos en sentido regional y continental puede ser interpretada como una respuesta, en el plano económico y social, a los desequilibrios que el proceso de mundialización ha supuesto en los últimos años en vastas áreas del Planeta. Tal proceso , vale la pena recordarlo, ha provocado ( y sigue provocando) la ulterior fragmentación de la soberanía  territorial de algunos espacios concretos del globo convertidos en entidades estatales extremadamente frágiles, haciendo muy dificultosa su gobernabilidad, en beneficio del sistema occidental; en beneficio, por tanto, de una escasísima parte de la población mundial, cuando no de pocas y particulares élites. La formación de grandes espacios económicamente autosuficientes y políticamente soberanos –a partir de la consolidación/integración de los ya existentes, entre los cuales se encuentran Rusia, China, India en el hemisferio septentrional y Brasil y Argentina en el meridional –constituiría, en cambio, un elemento de mayor estabilidad social y política para todo el Planeta. Otro elemento que es preciso subrayar con fuerza acerca de la globalización es que esta, procediendo hacia la uniformización mundial de las costumbres y de las producciones, tiende a nivelar las especificidades culturales de los pueblos, asimilándolas, además, en una lógica neocolonial, a los “valores” occidentales.

 

En referencia al proceso de mundialización, constatamos con P. Dallenne y A. Nonjon, que se remiten a la lección de Jacques Ténier (8), que “la integración regional se combina con [aquel] en una dialéctica de refuerzo/oposición” (9)

La integración regional refuerza los mecanismos mundializadores cuando inserta a regiones enteras en el mercado global, apelando al principio de interdependencia económica, y se opone a esos mismos mecanismos, cuando, en cambio, por oportunidades políticas y/o necesidades geopolíticas, integra a áreas enteras en una lógica que aquí definimos de autosuficiencia o complementariedad, sustrayéndolas, por tanto, al proceso de mundialización.

La integración regional, entonces, presenta, a ojos del analista, un carácter híbrido. En el ámbito de esta relación trataremos de analizar cómo tal peculiaridad se manifiesta en dos áreas del Planeta: Sudamérica y Eurasia y cómo se relaciona con los procesos de mundialización, fragmentación e integración de los espacios geopolíticos.

 

 

Hemisferio occidental: el caso de la América meridional

 

Consideremos en primer lugar el caso de la América meridional y cómo las dos lógicas opuestas, de refuerzo y oposición al proceso de mundialización, podrán contribuir a influir en los futuros escenarios geopolíticos de todo el área.

Por un lado, constatamos que los EEUU tratan de agregar desde hace mucho tiempo a los Países de América central y meridional en el ámbito de redes económico-comerciales (ALENA/NAFTA, ALCA/FTTA) y de cooperación militar (Tratado Interamericano de Asistencia Recíproca), con el evidente fin de mantener su propia hegemonía sobre todo el hemisferio occidental, siguiendo la estela de la tradición inaugurada por el presidente Monroe en 1823. La realización de tales redes implica la fragmentación territorial y la despotenciación de las soberanías nacionales de toda la América meridional. Generalmente la fragmentación y la despontenciación de las soberanías nacionales son ejecutadas mediante la despolitización de las clases dirigentes de los Países objeto de la integración económico-comercial, o, siguiendo las reglas del soft power (10), a través de la cooptación directa, y a menudo temporal, de algunas oligarquías locales seleccionadas (políticas, culturales, económicas) en los mecanismos de la economía y de la finanza mundiales, o, más burda y drásticamente, con la desestabilización política y económica de las zonas de interés, valiéndose de preexistentes tensiones endógenas, o creando artificialmente otras nuevas.

 

“Atomizar” la soberanía territorial en entidades estatales débiles e interdependientes es la condición esencial para que los EEUU y las grandes compañías puedan llevar a cabo una integración coherente con el proceso de mundialización –precisamente según los principios de la interdependencia económica –de todo el subcontinente, o bien un control total de este.

Por tanto, obstaculizar todo posible ensamblaje entre los actores regionales que pueda ser susceptible de tener consecuencias políticas propedéuticas para la constitución de un probable espacio geopolíticamte cohesionado, o de algún modo económicamente autosuficiente, en tal marco, resulta para los defensores (y controladores) del “libre mercado” un imperativo esencial; este imperativo determinará, muy probablemente, la estrategia que Washington tendrá que adoptar en los próximos años, con el fin de mantener sus propias prerrogativas sobre lo que era su antiguo “patio trasero”.

 

Por otro lado, tenemos, en cambio, el constante tejido de acuerdos y relaciones entre los diversos Países sudamericanos, principalmente entre Argentina y Brasil, entre Venezuela y Bolivia, entre Venezuela y Brasil, para la constitución de oportunas redes regionales dirigidas a liberar todo el subcontinente de la tutela (económica y militar) estadounidense. Para algunos analistas y hombres políticos de la América meridional, entre quienes se encuentran los brasileños Samuel Pinheiro Guimarães (11) y Luiz Moniz Bandeira (12), y los argentinos Alberto Buela y Félix Peña, este tipo de integración regional (Mercosur, ALBA, Comunidad andina, etc.) — que los partidarios del neoliberalismo llaman “bloques regionales” para evidenciar su función negativa con respecto a los procesos de mundialización (13) –podría constituir uno de los puntos de partida para la unificación monetaria y geopolítica de todo el subcontinente americano. En este sentido, recordemos que, a partir de octubre de 2008, Brasil y Argentina adoptarán, para sus intercambios, el Sistema de Pago en Moneda Local (SML) en lugar del dólar estadounidense. La adopción del SML es un primer paso hacia la integración  monetaria de toda la región sudamericana.

Por tanto, parece que el principio de interdependencia económica –elemento esencial del proceso de mundialización –está siendo sustituido por el de complementariedad.

La tensión que genera la contraposición entre la constitución de un espacio meridional económica (y coherentemente) unificado y la comprensible resistencia de los EEUU determinará, con toda verosimilitud, el futuro geopolítico de todo el hemisferio occidental.

Observemos que algunos analistas estadounidenses, muy conscientes del declive de su País, como por ejemplo Robert A. Pastor, consideran que para superar el actual momento crítico, Washington debe asumir “un enfoque continental (a continental approach)” con una North American Community, que debería incluir a Canadá, los Estados Unidos y  Méjico (14).

 

 

Hemisferio oriental: el caso de Eurasia

 

En el caso de Eurasia la cuestión es un poco más compleja. Aquí intervienen, de hecho, algunos factores geoestratégicos importantes que condicionan, a partir del hundimiento de la Unión Soviética, las praxis geopolíticas y geoeconómicas de los EEUU y de algunos lobbies interesados en los inmensos recursos de la masa eurasiática. Desde un punto de vista geoestratégico, observemos, sintéticamente, que Washington está obligado a:

 

-          mantener la parte occidental de Eurasia (la Europa propiamente dicha) como cabeza de puente para controlar a Rusia y Oriente Próximo;

-          perturbar algunas áreas asiáticas, principalmente la zona caucásica y el arco del Himalaya con la finalidad de condicionar a Moscú y Nueva Delhi y llevar a término el proyecto del “Gran Oriente Medio”;

-          tratar de fragmentat el territorio de la República Popular China en al menos cuatro áreas: Tíbet, Xinjiang, Mongolia interior y China centro-oriental;

-          mantener, finalmente, a Japón (la parte oriental de la masa eurasiática), como cabeza de puente especular a Europa, para controlar a Rusia y China, los dos pulmones de Eurasia.

 

Tal situación parece, a medio y largo plazo, insostenible para Washington. El amplio espectro de actividades destinadas a sostener su expansionismo debe, de hecho, saldar cuentas con la evidente crisis económica-financiera que aflige, actualmente, su estado de salud interna. Además, la ex hiperpotencia debe tomar nota de la gestación de un sistema multipolar articulado sobre grandes espacios continentales, que afectan tanto al Norte como al Sur del planeta: un espacio muy diferenciado, pero, por oportunidades políticas, económicas y de seguridad colectiva, bastante cohesionado, representado, en el hemisferio septentrional, por los acuerdos ruso-chino-indios y otro, en ciertos aspectos más homogéneo, en el hemisferio meridional, constituido por las nuevas relaciones entre Argentina y Brasil.

 

En el pasado reciente, según Jacques Sapir, « un punto central de la estrategia hegemónica de los Estados unidos después de 1991 era la conjugación de una política de debilitamiento de Rusia para que esta no pudiera jamás volver a ser el competidor global que fue la URSS, con una integración de este país en los marcos de la política americana. La apuesta política del debilitamiento era evidente. En cuanto a la integración, debía prevenir toda posible alianza  de Rusia y China, con el riesgo para los Estados Unidos de ver las capacidades técnicas en el dominio militar de la primera asociarse al dinamismo económico previsible de la segunda» (15).

 

Atrapado entre las necesidades de orden geoestratégico, como pesada herencia de su “momento unipolar” (16), y los imperativos impuestos por los procesos de mundialización de los mercados, Washington debe revisar profundamente su propia función de potencia global.          Recientemente, Condoleeza Rice, en su ensayo publicado en Foreign Affairs, la revista de estudios internacionales del Council on Foreign Relations, parece haber registrado implícitamente la actual debilidad de Washington, sosteniendo, con sentido realista (pese a la retórica “misionera” y “civilizadora” que recorre su escrito), que los EEUU deben tener “aliados permanentes” (permanent  allies) (17).

 

Por cuanto respecta a Europa, la potencia norteamericana, en acuerdo con su socio especial (special partner), Gran Bretaña, en un breve arco temporal, ha logrado llevar hacia sus posiciones no sólo a los gobiernos de la parte oriental (Países Bálticos, Ucrania, Polonia, Eslovaquia, República Checa, Hungría y Rumania), es decir, la Nueva Europa, según la acepción del ex ministro de Defensa estadounidense, Rumsfeld, sino sobre todo a Francia y Alemania. La Unión Europea, controlada por los tandem de los atlanticist modernizers Merkel-Steinmeier, Sarkozy-Kouchner y Brown-Milliband, en realidad, no es “europea”, sino “atlántica”. Esta Europa, confeccionada por las cancillerías de Londres, París, Berlín y Washington, lejos de reforzar el carácter unitario político del propio espacio, parece cada vez más inclinada a deshacerse a lo largo de tres líneas de fractura principales: Europa continental (Alemania y Francia), la Nueva Europa (Europa oriental), y la Unión euromediterránea. En relación a los procesos de mundialización, la integración euromediterránea de los atlanticist Sarkozy y Merkel, en lugar de constituir un “bloque regional” mediterráneo (18), tiene la finalidad de despolitizar a las clases dirigentes de los Países árabes, cooptándolas en los mecanismos del mercado y de la finanza mundiales, aumentando así el grado de interdependencia económica de estos países con la economía mundial y, sobre todo, de impedir a la Turquía de Erdogan –interesada en intensificar las relaciones con Moscú y Teherán (19) –  que evolucione como un autónomo e importante agente de decisiones en el Mediterráneo y en Oriente Próximo y Medio (20). Esta nueva Europa “tripartita” (y, por tanto, todavía más débil) entra en la actual estrategia transatlántica estadounidense que, destinada a limitar los daños de la Administración Bush en el área medioriental, necesita refortalecer sus relaciones con Europa como “socio político”, pero, al mismo tiempo, no puede correr el riesgo de que este socio sea, incluso sólo en potencia, mínimamente independiente. Una Europa débilmente transatlántica podría, de hecho, repensar su propia función fuera del contexto “occidental” americanocéntrico, acercándose a Rusia e intensificando sus relaciones con China e India – sobre bases de complementariedad y no de interdependencia económica –y, por cuanto se refiere al hemisferio occidental, con los Países del Mercosur.

 

En referencia a las “zonas de crisis” (área transcaucásica, Oriente próximo y Oriente medio y el arco del Himalaya), los procesos de mundialización proceden a través de una bien ideada estrategia de perturbación, destinada a debiltarlas ulteriormente en el plano político y social (Afganistán, Irak, Pakistán, Myanmar), y de préstamos “excepcionales” a las organizaciones y/o entidades estatales que parece que se ponen en marcha hacia la construcción de sociedades democráticas (21) y aceptan, por tanto, las reglas del libre mercado (véase el caso de Georgia, Azerbayán y Uzbekistán).

 

Con respecto al espacio chino-indio, el proceso de mundialización no parece que se desarrolle según lo que habían previsto los análisis macroeconómicos y financieros. Las decisiones en materia económica de los gobiernos de Pekín y Nueva Delhi, aunque diferentes, de hecho, parece que prefiguran, en los próximos años, la creación de un sistema integrado de las economías de los dos colosos asiáticos, a partir de las inversiones chinas para el desarrollo de las infraestructuras indias, y por el apoyo indio al sector chino de los servicios y de la información, necesitado de las tecnologías informáticas para desarrollar ulteriormente el orden económico nacional. En sustancia, parece prefigurarse un auténtico “bloque regional”. Se preve que, al cabo de dos o tres años, los intercambios comerciales entre los dos países alcancen el umbral de los cincuenta mil millones de dólares. Además, es preciso considerar que las necesidades energéticas de los dos Países asiáticos –China e India importan del exterior, respectivamente, el 70% y el 40% del petróleo que consumen –imponen a sus gobiernos políticas eurasiáticas, es decir, el establecimiento de fuertes acuerdos económicos con Rusia e Irán (socios complementarios), y “sudamericanos” (acuerdos con Brasil y Venezuela): todos ellos socios a los que Washington no parece querer en exceso. El reciente choque (julio de 2008) entre EEUU, China e India, acaecido en  el ámbito de las negociaciones sobre el comercio global referente a los productos agrícolas, parece que responde a ese contexto más general. En tal contexto podría caber también la reunión del Big Five (Brasil, India, China, Méjico y Sudáfrica), que tuvo lugar en Sapporo, en paralelo a la cumbre del G8 ( Hokkaido, 7-9 julio de 2008).

 

Además, los acuerdos chino-indios podrían favorecer una nueva relación entre Pekín y Tokio. Los dos antagonistas históricos, de hecho, en el contexto de una integración económica comercial de toda la región oriental de Asia, podrían encontrar puntos de conveniencia política para la estructuración de un sistema multipolar. También en este caso el principio de la interdependencia económica sería sustituido por el de la complementariedad. Si eso llegase a suceder, el declive de los EEUU como potencia global sería imparable y veloz.

 

Para tal potencial amenaza, los EEUU, en este momento particular de crisis económico-financiera y de crecimiento de China e India, necesitan revisar profundamente su posición también con Japón, de modo especular a su política transatlántica con Europa, ya sea por obvios motivos estratégicos, o por motivaciones vinculadas a su expansionismo económico. Brzezinski, considerando que las nuevas realidades políticas globales parecen indicar el declive de “Occidente”, considera que la “Comunidad atlántica tiene que mostrarse abierta a una mayor participación por parte de los países no europeos” (22). El ex consejero de Carter preve una función de Japón ( y también de Corea del Sur) en el ámbito de la OTAN, con el fin de que Tokio esté aún  más ligado a los intereses nacionales de los EEUU.

 

Conclusiones

De todo lo que hemos considerado brevemente más arriba se deduce que el fenómeno de la regionalización de los mercados en los dos hemisferios del Planeta, hasta hace no mucho tiempo estrictamente coherente con el proceso de mundialización y, sobre todo, orgánico a las doctrinas geopolíticas de dominio mundial que perseguían los EEUU en las últimas décadas, parece que se desarrolla  cada vez más en un sentido grancontinental y, por tanto, contribuye, a medio plazo, a la integración geopolítica de grandes espacios autosuficientes. El principio mundializador y mundialista de la interdependencia económica a escala planetaria parece, además, que es sustituido por el de complementariedad, como nueva base para integrar, a escala continental, las diversas economías en el respeto de las especificidades y de las tradiciones culturales de las poblaciones del Planeta.

Por tanto, el siglo XXI estará marcado, en el plano geoeconómico, por la tensión que se instaurará entre los procesos de mundialización y los procesos orientados a la construcción de grandes espacios continentales, económicamente complementarios.

 

* Cofundador del IEMASVO [Istituto Enrico Mattei di Alti Studi per il Vicino e Medio Oriente, ha sido su vicepresidente (2007-2008)].

Docente de geopolítica en el IEMASVO, da seminarios y cursos de geopolítica en algunas universidades y centros de investigación y análisis.

Docente del Istituto per il Commercio Estero (ICE – Ministerio de Asuntos Exteriores italiano), hasta ahora ha dado cursos en varias partes del mundo como Uzbekistán, Argentina, India, China, Libia.

Dirige “Eurasia. Rivista di studi geopolitici” y la colección “Quaderni di geopolitica” (Edizioni all’insegna del Veltro), Parma, Italia.

 

direzione@eurasia-rivista.org

www.eurasia-rivista.org

 

 

  1. Pierre Dallenne, Alain Nonjon (editores), L’espace mondial: fractures ou interdépendence? Un panorama géoéconomique, in L’espace mondial: fractures ou interdépendances?, Ellipses, Paris 2005, pp. 11-23.

  2. Aymeric Chaupadre, François Thual, Dictionnaire de géopolitique, Ellipses, Paris 1999, pp.551-555.

  3. Sobre las relaciones entre geopolítica y geoeconomía, nos remitimos a Pascal Lorot (editor), Introduction à la géoéconomie, Economica, Paris 1999.

  4. Franco Cardini, Astrea e i Titani. Le lobbies americane alla conquista del mondo, Editori Laterza, Roma-Bari 2003. Sobre el papel de los lobbies, véase también John J. Mearsheimer, Stephen M. Walt, La Israel lobby e la politica estera americana, Mondadori, Milano 2007.  (Hay versión española, El lobby israelí, Taurus, 2007)

  5. A tal respecto recordamos que el proceso de remilitarización de la política estadounidense comienza durante la crisis financiera del bienio 1997-1998. A principios de 1997 se funda el  think-tank necon PNAC (The Project for the New American Century). Los miembros de esta organización, que incluye a personajes influyentes como Donald Rumsfeld, envían, el 26 de enero de 1998, una carta al entonces presidente Clinton sobre la oportunidad de emprender acciones militares contra Irak; el infome Rumsfeld, referente a la amenaza de un ataque con misiles balísitcos contra los Estados Unidos, es de julio de 1998 (http://www.fas.org/irp/threat/missile/rumsfeld/toc.htm ).

  6. Yves Bataille, Il futuro geopolitico della Serbia, en Y. Bataille, A. De Rienzo, S. Vernole, La lotta per il Kosovo, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2007. Y. Bataille, "Rivoluzione arancione" in Ucraina, tentativi USA in Eurasia e Banana Chiquita, www.eurasia-rivista.org, 25 de enero de 2005.

  7. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 63-64.

  8. Jacques Ténier, Intégrations régionales et mondialisation. Complémentarité ou contradiction, La Documentation française, Paris 2003.

  9. Pierre Dallenne, Alain Nonjon, op. cit., p. 12.

10. Joseph Nye, Soft Power, Einaudi, Torino 2005.

11. Samuel Pinheiro Guimarães, Le sfide dell’integrazione sudamericana, www.eurasia-rivista.org, 8 julio de 2008.

12. Luiz Moniz Bandeira (entrevista a), Unasur: un sistema efficace per evitare la subordinazione dell’America del Sud, www.eurasia-rivista.org, 28 de mayo de 2008.

13. El proceso de integración de la América indiolatina es sostenido por China y Rusia, que, representando al “amigo lejano”, son percibidas por los gobiernos de Caracas, Buenos Aires y Brasilia como mucho más fiables que los “vecinos” norteamericanos.

14. Robert A. Pastor, The Future of North America, Replacing a Bad Neighbor Policy, Foreign Affairs, July-August 2008, vol. 87, n. 4, p. 84-98.

15. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siécle, Paris, 2008, p. 113.

16. Richard Hass, The Age on Nonpolarity. What Will Follow U.S. Dominance, Foreign Affairs, vol. 87, n. 3, May-June 2008, pp. 44-56

17. Condoleezza Rice, Rethinking the National Interest. American Realism for a New World, Foreign Affairs, July-August 2008, vol. 87, n. 4, p. 7.

18. En este sentido, es interesante leer lo que escribe el contraalmirante Jean Dufourcq, hoy jefe de la Oficina de Investigaciosn del Colegio de defensa de la OTAN en Roma, en Pour une solidarité stratégique euro-maghrébine, Géoéconomique, n. 42, été 2007, Choiseul, Paris 2007. El autor, pese a sostener que “le fait régional est un trésor de la planète à proteger au nom de la diversité génétique de celle-ci” (p.74), considera, sin embargo, que el porvenir común (la communauté de destin et d’interest euro-maghrébine) debe ser favorecido por “l’apparition d’une formule de laicité tolérant”: en otras palabras, se evidencia la función hegemónica de la cultura occidental con respcto a la arabo-islámica y a la islámica.

19. Aldo Braccio, Russia e Turchia: aumenta la collaborazione, y, del mismo autor, Turchia e Iran: un laboratorio per l’intesa contro gli scenari di guerra, respectivamente en www.eurasia-rivista.org, 5 de junio de 2008 y 24 de julio de 2008.

20. La reciente crisis georgiana nuevamente ha llamado la atención de los observadores sobre la importancia de los Dardanelos. Véase Fabio Mini, Prove di battaglia oltre lo stretto dei Dardanelli, La Repubblica, 27 agosto 2008, p. 2.

21. Francis Fukuyama, State Building. Governance and World Order in the Twenty-First Century, Profile Books Ltd, Great Britain 2005.

22. Zbigniew Brzezinski, L’ultima chance, Salerno editrice, Roma 2008, p. 150.

 

(trad. Javier Estrada)

 

mercredi, 29 avril 2009

Les monnaies parallèles fleurissent aux Etats-Unis

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Les monnaies parallèles fleurissent aux Etats-Unis

Le Plenty, l’Ithaca Hours et les autres ont pour objectif de favoriser les échanges locaux

A chacun sa monnaie! A travers l’Amérique, un certain nombre de petites villes et de communautés se sont mises à imprimer leurs propres billets, visant ni plus ni moins qu’à détrôner le roi dollar. Bienvenue aux royaumes du Plenty, de l’Ithaca Hours ou des BerkShares.

L’objectif est double: alors que le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter et que l’argent se fait plus rare, il s’agit à la fois de disposer d’une nouvelle unité d’échange ainsi que de favoriser l’économie locale. Le principe? Des individus et des commerces s’engagent à former un réseau dans lequel la nouvelle monnaie sera utilisée. Puis celle-ci est échangée contre des dollars à des taux préférentiels, par exemple à 90 centimes. Dans les magasins qui l’acceptent, elle aura cependant la même valeur que 1 dollar. Le gain est immédiat pour les consommateurs ainsi que, espère-t-on, pour les vendeurs, qui profitent d’un regain de la demande.

Comme durant
la Grande Dépression

La pratique fait bien sûr penser à ce qui se faisait pendant la Grande Dépression. Face à des banques qui fermaient les unes après les autres, des centaines de nouvelles monnaies ont été créées par les villes, les Etats, les entreprises ou les unions syndicales. Depuis lors, bien que marginal, le procédé n’a jamais été totalement abandonné.

Selon le sociologue Ed Collom, qui s’est spécialisé dans les formes sociales «alternatives» à l’University of Southern Maine, «plus de 80 communautés ont tenté par le passé des expériences similaires aux Etats-Unis, surtout au début des années 1990». A l’époque, il s’agissait surtout, pour des groupes marginaux, de combattre l’avancée de la mondialisation, en promouvant la consommation locale. Seule une vingtaine d’entre elles auraient survécu bon an mal an. Mais aujourd’hui, à la faveur de la crise économique, le phénomène connaît un sursaut inattendu.

Il y a quelques jours, une banque locale s’est ainsi mise à accepter le Plenty à Pittsboro, en Caroline du Nord, donnant à cette monnaie une solidité dont ne pouvaient que rêver la poignée de militants qui l’avaient créée en 2002. Dans le Massachusetts, ce sont désormais douze banques qui acceptent les BerkShares au prix de 95 cents l’unité. Quelque 370 magasins locaux ont adhéré à ce système, qui a vu le jour il y a deux ans et qui est devenu entre-temps le plus important du pays. Au total, ce sont plus de 2,3 millions de Berk­Shares qui ont déjà circulé dans les magasins, les restaurants ou les supermarchés.

Ce regain des monnaies de singe est vu avec scepticisme par la plupart des économistes, qui mettent toutefois en avant son caractère limité. A l’heure des échanges mondiaux, il équivaut à tenter de placer des barrières autour des communautés, notent-ils, en le comparant à une forme de protectionnisme.

Signe de vitalité

Mais d’autres y voient au contraire, surtout dans les milieux de gauche, un signe de vitalité des populations locales et autant de mini- «plans de relance» économiques. En tout état de cause, la pratique est tout à fait légale aux Etats-Unis pour autant que ces billets ne ressemblent pas trop aux dollars et que les transactions soient déclarées au fisc.

«Lorsque vous stimulez l’économie locale, vous n’apportez pas de produits de l’autre bout du monde», explique Melissa Frey, l’un des promoteurs du Plenty, qui milite dans les milieux associatifs depuis des années. Selon elle, cette initiative servira à resserrer les rangs des habitants et, partant, à créer «un meilleur style de vie pour tout le monde».

Ces temps, les initiateurs du Plenty, comme ceux de l’Ithaca Hours, dans le nord de l’Etat de New York, recevraient des dizaines de coups de fil d’autres communautés qui, de La Nouvelle-Orléans à l’Alaska, veulent s’inspirer de leurs modèles. Alors que le système financier mondial donne le sentiment d’avoir perdu les pédales, cet enthousiasme traduirait l’envie des habitants de reprendre le contrôle des événements. «Notre société est devenue plus consciente des enjeux. Il y a un intérêt marqué pour la reprise en main de nos relations vis-à-vis des banques et de l’argent.»

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lundi, 27 avril 2009

Historique de la crise financière des subprimes

Historique de la crise financière des subprimes

Par Janpier DUTRIEUX

Europe Nous publions un article de notre ami Janpier Dutrieux paru sur son site prosperite-et-partage.org

1. L’étincelle

Nous sommes à la fin des années 1990. Le marché immobilier américain est tendanciellement à la hausse. Les taux d’intérêt de la FED (Réserve fédérale) sont alors peu élevés. Assurées de la hausse progressive de l’immobilier et conscientes de la faiblesse des taux d’intérêt, les banques et les sociétés de prêts immobiliers se lancent dans la distribution de crédits immobiliers hypothécaires (ou mortage), à taux variables, et à hauts risques (subprimes) auprès d’une clientèle à bas revenus, et en situation précaire.

Avec la hausse, chacun espérait revendre plus cher. Pour se procurer des liquidités et conforter leur bilan, ces banques et sociétés de prêt revendirent leurs créances à risque auprès d’autres banques et de fonds spéculatifs 1 sur les marchés boursiers internationaux en les titrisant 2. Par exemple, la Banque de Chine détenait 10 milliards de dollars en titre « subprime » en fin août 2007.

Cependant, la FED commença à relever ses taux d’intérêt dans le courant de l’année 2004. Les banques qui avaient consenti les prêts immobiliers commencèrent alors à solliciter très agressivement tous les propriétaires (par courrier, téléphone, etc.) pour les inciter à monétiser leur plus value immobilière, c’est-à-dire à reprendre un crédit pour financer la hausse du crédit en cours souscrit à taux variable. Aux Etats-Unis, en effet, le bien acheté à crédit est hypothéqué et permet de garantir de nouveaux crédits. Malgré ces nouveaux crédits, de nombreux ménages ne purent plus financer leurs crédits. Leurs biens immobiliers furent mis en vente.

Mais, conséquence de la hausse des taux d’intérêt, la valeur de l’immobilier baissa alors que les taux d’intérêt s’élevaient. Avec des prêts à taux variables, les ménages ne purent plus rembourser une valeur immobilière achetée au plus haut prix. Les banques qui avaient prêté ne purent plus recouvrer leurs créances puisque la valeur du bien baissait sur le marché. Il en fut de même des autres banques et fonds qui avaient racheté ses créances titrisées. Les premières difficultés du crédit hypothécaire américain apparurent en fin 2006.

Les procédures de saisie s’élevèrent aux Etats-Unis et dépassèrent le million dans les 6 premiers mois de 2007, soit une procédure sur 112 foyers, notamment en Californie, en Floride, au Michigan, en Ohio et en Géorgie. Les emprunteurs se retrouvèrent à la rue, les prêteurs en faillite, les titres subprimes se négociaient de moins en moins sur les marchés financiers, les banques manquaient de liquidités, les clients perdaient confiance, le crédit allait manquer, l’activité économique se réduire, les marchés s’étioler et les bourses des valeurs s’effondrer.

2. Le vent incendiaire

La titrisation des créances à risque (supprime) a permis aux banques qui avaient accordé ces crédits immobiliers à des ménages américains de s’en débarrasser et de transférer le risque de non recouvrement aux institutions financières acquéreuses (banques et fonds spéculatifs notamment) sur un marché international. « La mondialisation financière fait qu’il est bien difficile, si le feu n’est pas circonscrit au départ, de l’arrêter ensuite. Il explique que les difficultés d’un compartiment très étroit du crédit immobilier américain se transforment en une crise bancaire puis monétaire et financière sur toute la planète. Tout le monde est aujourd’hui concerné par ce qui se passe chez son voisin 3. »

La création monétaire : Le banquier joue entre les flux entrants (dépôts nouveaux et retour de crédits consentis) et sortants (crédits consentis) en créant de la monnaie (de crédit bancaire ex nihilo) par duplication monétaire (en accordant des crédits de plus long terme que les dépôts qui les couvrent). Autrement dit, il prête de l’argent qu’il ne possède pas dans ses caisses. Il prête en anticipant la rentrée de dépôts : ce sont les crédits qui font les dépôts.

Banque centrale : Quand une banque (secondaire) manque de dépôts pour couvrir les retraits, elle se refinance auprès d’autres banques (marché interbancaire) ou, à défaut, auprès de la Banque centrale, préteur en dernier ressort. La Banque centrale dispose de plusieurs instruments de régulation monétaire (taux d’intérêt, appel d’offres, prise en pension, réserves obligatoires, open market).

Création et destruction monétaires : « (…) C’est le principe fondamental de la création monétaire : si je fais un crédit papier de 100 et si je sais qu’une grande partie de ce crédit reviendra chez moi banquier, je peux multiplier le crédit bien au-delà du stock d’or dont je dispose. (…) Le mécanisme est décrit dans l’adage : « les prêts font les dépôts ». Le crédit fait les dépôts, il fait l’argent. Et non l’inverse ! Avis à ceux qui croient que l’épargne fait l’argent. Quel contresens économique ! (…) Mais la vraie garantie de la création monétaire, c’est l’anticipation de l’activité économique, du cycle production consommation. Encore faut-il que cette anticipation soit saine : toute création monétaire saine débouche sur une destruction monétaire équivalente. (…) Nous percevons mieux la nature de la monnaie : des dettes (des créances sur la banque émettrice) qui circulent. Des dettes qui, si elles sont saines, doivent, par l’activité économique, provoquer leur remboursement. Aujourd’hui, la monnaie est détachée de tout support matériel, on peut en créer à l’infini. » Bernard Maris, Anti-manuel d’économie, éd. Bréal, oct. 2003, p. 219

Les banques n’osèrent plus se prêter mutuellement des liquidités contre des titres. La crise immobilière dégénéra ainsi en crise des marchés, puis en crise du crédit. Quelques conséquences : BNP Paribas annonça le gel de 3 SICAV monétaires investies dans des titres adossés à des crédits subprimes américains le jeudi 9 août, le lendemain les Bourses mondiales enregistraient le risque : - 3,71 % à Londres, - 3,13 à Paris, - 1,48 % à Frankfort, - 3,05 à Amsterdam, - 4,20 % à Séoul. Le 16 septembre, la clientèle de la banque britannique Northern rock commença à former de longues files d’attente pour retirer leurs dépôts. Plus de 8 % de ses dépôts totaux, soit plus de trois milliards d’euros, furent retirés 4. Les Banques centrales, prêteurs en dernier ressort, prirent conscience du risque d’assèchement monétaire (credit crunch), et des conséquences systémiques (effet domino, effet papillon, contagion et récession) de la crise. La BCE fut la première à injecter des liquidités à court terme (148 milliards d’euros le 9 août) suivie par la FED (59 milliards de dollars le 10 août), qui baissa fin 2007 ses taux de 0,75 % en les ramenant à 3,50 %. En fin janvier 2008, son principal taux était raméné à 3 % contre 5,25 % en août 2007. Conséquence, le dollar baissa encore, élevant mécaniquement l’euro. Un euro valait 1,4905 dollar le 31 janvier 2008. Les Européens apprécient.

Enfin, ce furent les fonds souverains 5 qui vinrent investir dans les banques et les sociétés qui accusaient des dépréciations de capital consécutives à la crise des titres subprimes en les privant d’une partie de leur indépendance. De nombreuses banques, ébranlées par cette crise, autorisèrent l’arrivée dans leur capital de fonds souverains (Citygroup, Barclays, Fortis). Ainsi, le 11 décembre 2007, UBS, première banque suisse, qui annonçait des pertes capitalistiques de 10 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros). fit appel à l’Agence d’investissement du gouvernement de Singapour, qui y investit 6,6 milliards d’euros, soit 9 % du capital.

Mais ces actions ne semblent pas suffire pour ramener la confiance. L’action des Banques centrales devient toujours plus délicate. Une baisse des taux d’intérêt peut être mal interprétée par les marchés ou ne profiter qu’à des opérations spéculatives avec effet de levier (LBO) 6 sans entraîner la production. Les craintes que cette crise affecte l’économie réelle, et en premier lieu, les Etats-Unis, locomotive (à crédit) du monde, et dégénère en récession mondiale, sont d’actualité.

3. Boucs émissaires et critiques

Comme dans chaque crise ou krach, on recherche des coupables. En 1929, ce furent les ventes à découvert, en 1987, les programmes automatiques d’achats et de ventes, en 2007, on accusa l’opacité des bilans des banques qui ne font pas apparaitre les crédits à risques, les agences de notation 7 accusées d’apprécier la rentabilité au détriment de la sécurité, et les fonds d’investissements et spéculatifs « hedge funds ».

Cette crise résulte de deux facteurs :

1- elle fut généré parce que l’on a prêté à des gens peu solvables lorsque les taux d’intérêt étaient bas. 2- elle s’intensifia car les prix de l’immobilier baissèrent. Baisse consécutive à la remontée des taux d’intérêt de la FED. C’est une conséquence de la baisse des prix de l’immobilier et des facilités monétaires.

La crise des subprimes est la première grande crise systémique bancaire qui trouve son origine dans les crédits des ménages.

On notera que la BCE fut a priori « la plus active, en injectant plus de 250 milliards d’euros, une opération qui a eu pour effet de provoquer un gonflement de la masse monétaire, donc en totale contradiction avec son discours de vigilance anti-inflationniste. »

Inversement, on peut se demander pourquoi dès la fin 2006, « la FED n’a rien entrepris pour tenter d’éteindre l’incendie avant qu’il ne se propage. Les Banques centrales censées veiller à la stabilité financière mondiale ne viennent pas seulement de démontrer leur impuissance à prévenir les crises, mais aussi leur incapacité à les gérer en douceur » 8.

On oublie trop souvent l’analyse de Clément Juglar : « Qu’est-ce que le crédit », soulignait-il, c’est « le simple pouvoir d’acheter en échange d’une promesse de payer », mais comme « la fonction d’une banque ou d’un banquier est d’acheter des dettes avec des promesses de payer, (….) la pratique seule du crédit amène ainsi, par l’abus qu’on est porté à en faire, aux crises commerciales » 9.

« Les banques créent de la monnaie très simplement. Lorsque le titulaire d’un compte obtient un prêt à court terme (moins d’un an), par exemple une avance sur salaire : dans ce cas, la banque inscrit au crédit du bénéficiaire la somme demandée (d’où le terme de crédit). Elle a créé de la monnaie scripturale à partir de rien. Une inscription sur un compte lui a suffit. » Denis Clerc, Déchiffrer l’économie, La découverte, Poche, 15 édit. 2004, chapitre 4 La monnaie et le crédit, p. 163.

On se permettra également de critiquer in fine le dogme monétariste de la BCE et d’une façon générale l’incapacité des Banques centrales (c’est-à-dire du politique) à discipliner les marchés. On sait ainsi que pour garantir la stabilité des prix en dessous de 2 %, la BCE a défini une norme de progression de M3 (agrégat monétaire de référence) de 4,5 %, soit 2,5 % au titre de la croissance et 2 % d’inflation tolérée. Mais, pendant le 1er semestre 2007, la progression fut de 10,9 %. M3 est l’agrégat monétaire de référence et incorpore la monnaie stricto sensu, c’est-à-à-dire les billets et les dépôts à vue (M1), les placements à court terme (M2-M1) et les placements à plus long terme (M3-M2). Le tableau ci-dessous récapitule la part de chaque agrégat incorporé dans M3. Puis, il note la contribution de chacun de ces agrégats intermédiaires la croissance de M3.

Part de la croissance de M3 dévolue à ses agrégats intermédiaires pendant le 1er semestre 2007. 10 Structure de M3 Contribution à la croissance de la masse monétaire M1 (billets, DAV) 47 % 31 % M2-M1 (placements) 38 % 44 % M3 –M2 (actifs financiers négociables) 15 % 25 % Total M3 100 % 100 %

On constate ainsi que seuls 31 % de la création monétaire vinrent abonder M1, agrégat de la monnaie stricto sensu qui alimente les échanges dans le circuit économique de la production et de la consommation des biens et services. En revanche, 69 % de cette création monétaire se sont transformés en placements et actifs financiers et vinrent ainsi alimenter les marchés financiers. Autrement dit, la BCE nourrit l’inflation des marchés financiers, les opérations de levier, la spéculation sur les marchés immobiliers mais s’avère incapable de rendre à la monnaie sa fonction initiale de faciliter l’activité économique.

4. Notre conclusion

Les crises commerciales, bancaires et financières ne datent pas d’aujourd’hui. Cependant, la responsabilité individuelle restait circonscrite aux seuls preneurs de risques (banques, épargnants trop avides, entrepreneurs). Au XIXe siècle, la discipline de l’étalon or qui exigeait la couverture intégrale de tous les crédits par des dépôts, et des dépôts par des encaisses 11, limitait, voire supprimait, le refinancement aujourd’hui contraint par le risque systémique de la Banque centrale « prêteur en dernier ressort ». Mais cette exigence de couverture intégrale de tous les crédits par des dépôts de terme aussi long qui était à l’origine de la théorie bancaire fut progressivement abandonnée. Elle n’est plus imposée aux établissements bancaires dont la fonction s’avère commerciale que d’intérêt public et social. Nombreux sont les observateurs qui déplorent que les Banques centrales si réservées pour injecter de nouvelles liquidités afin de soutenir l’activité économique et les investissements à long terme, souvent publics car peu rentables à court terme, soient en revanche d’une obséquieuse générosité pour renflouer les pertes des banques secondaires et de quelques spéculateurs. Mais pour comprendre cette immorale servilité, il convient certainement de rappeler qu’à l’origine du débat sur la fonction du prêteur en dernier ressort, au XIXe siècle en Grande Bretagne, « le comité parlementaire de 1858 avait décrit la Banque d’Angleterre comme « la banque en dernier ressort en cas de panique »12. Autrement dit, la fonction d’émission monétaire de la Banque centrale se limitait à la sauvegarde d’un système frauduleux (prêter ce que l’on ne possède pas) et au maintien des privilèges de la caste des rentiers au détriment de celle des entrepreneurs. Les choses n’ont guère changées depuis. La chrématistique est toujours bien servie.

Il faut rendre aux Etats et à leurs Banques centrales le monopole naturel et historique de création monétaire au service de l’humanité, du bien commun et de la pérennité planétaire. Il faut revenir à une couverture intégrale des crédits pas les dépôts, et des dépôts par des encaisses en monnaie de base (ou centrale). Il reste que l’accumulation des dettes dans les pays développés, aux Etats-Unis comme en Europe, provoquera encore demain d’autres chocs, crises et krachs conséquences des premiers ou totalement indépendants. De surcroît, la baisse des taux d’intérêt américains enchérira mécaniquement l’euro et pénalisera l’économie européenne. Stagnation, récession, crises bancaires et boursières, ainsi s’ouvre 2008.

Source : Europae Gentes


 

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samedi, 11 avril 2009

Capital et zombie

Capital et Zombie

Editorial du numéro 35 de Rébellion ( disponible au début de la semaine prochaine) : http://rebellion.hautetfort.com

Si le développement du monde moderne et sa mobilisation totale sous l’égide de la puissance scientifico-technique ont réalisé le « désenchantement du monde », la danse méphistophélesque du cycle de valorisation du capital s’étendant à tout le globe terrestre n’a parallèlement guère laissé d’espace vierge où le fétichisme de la marchandise n’aurait pas cours. Ainsi toutes les pratiques et croyances humaines se trouvent être ensorcelées par le processus de mondialisation contemporain. Les dernières semaines de rébellion aux Antilles viennent nous rappeler, via le vocabulaire vaudou, et l’articulation dialectique contradiction principale/contradiction secondaire recouvrant le binôme lutte de classe /lutte de race, qu’il est toujours possible de se « dézombifier ». Le soi disant contrat social cher aux théoriciens du droit naturel de l’époque ascensionnelle du mode de production capitaliste n’était en réalité qu’un pacte inégal et trompeur avec le royaume des ténèbres et son maléfique souverain, le capital qui est la valeur ayant le diable au corps. Contre quelques rares et insuffisantes espèces sonnantes et trébuchantes, le prolétaire, libre contracteur sur un marché de dupes, ne pouvait qu’aliéner son âme, sa volonté et donc son corps à un maître collectif ivre de consommation de sa force de travail. Le prolétaire était transformé en zombie auquel étaient magnanimement accordées les miettes plus ou moins importantes issues du productivisme le plus abject.

Dans sa phase d’expansion coloniale, le capital n’avait guère d’autre ressource pour satisfaire sa soif de profit et de trafic que d’instaurer dans certains pays le mode de production esclavagiste excluant le salariat et son illusoire liberté, mais dont la finalité - à la différence de l’esclavage antique ou perdurant dans des pays non européens au marché plus ou moins restreint dans son intensité - était essentiellement tournée vers l’exportation en direction des métropoles européennes. C’est ainsi que la France a hérité dans ses départements antillais d’une société à structure coloniale puis néocoloniale en ce sens que la domination de classe s’articule à une domination de race. L’inertie propre aux représentations idéologiques, couplée aux archaïsmes économiques hérités de phases économiques antérieures a largement laissé perduré une situation sociale et politique jugée à juste titre comme insupportable par la majorité des antillais. Et comme la crise capitaliste s’approfondissant ne laisse aucun lieu de la planète à l’abri d’une paupérisation croissante, les prolétaires antillais poussés dans leurs derniers retranchements ne purent que se lancer dans la lutte de classe. Nous disons bien de classe ; car si l’esclave-marchandise fut bien importé pour sa corporéité visible de race, son usage effectif dans le procès de consommation de sa force de travail fut effectivement réalisé au sein du rapport social capitaliste engendré au sein du commerce mondial (et l’épanouissant en retour) et du rapport entre les nations dominantes se partageant celui-ci et son espace géographique. L’identité antillaise visible dans sa corporéité raciale et ses pratiques culturelles put ainsi apparaître au premier plan de la lutte récente, dirigée très souvent et immédiatement contre la minorité béké, tout aussi visible en sa position dominante. Mais ce qui est visible, l’apparence, fait retour à son intelligibilité essentielle : la contradiction principale - l’activité humaine devenant marchandise - celle entre le travail mort (le capital accumulé) et le travail vivant (la force de travail). Quand le capital ne peut plus consommer de force vive de travail (crise) il la laisse dépérir, elle est surnuméraire. Quand il ne peut l’entretenir un tant soit peu en attendant de nouvelles opportunités d’extension de marché (chômage, allocations diverses) sa condition s’aggrave : le prolétaire vit de plus en plus comme un zombie. Lorsque le descendant d’esclaves n’a pu accéder, du moins pas la majorité d’entre eux, à la condition des couches moyennes à cause de la pérennité de structures économico-sociales remontant à une phase antérieure du mode de production capitaliste, la contradiction secondaire raciale (secondaire parce que dérivée de la situation du commerce de l’esclave-marchandise comme nous l’avons expliqué ci-dessus) se manifeste au premier plan, se réactualise car engendrée par la dynamique propre à la contradiction principale qui, elle, s’approfondit parce qu’universelle (crise actuelle du capitalisme).

En conséquence de quoi nous considérons que la lutte des travailleurs antillais ces dernières semaines, signifie une tentative de reprise en main de leur propre destin dans leurs conditions particulières d’existence ainsi qu’une réponse adéquate à la paupérisation dont ont actuellement à pâtir tous les travailleurs confrontés à la crise capitaliste. C’est là toute la portée de ce que nous appelons, faisant référence à la culture des caraïbes, leur dézombification. Désormais celle-ci a gagné la métropole où la journée de grève du 19 mars a été un succès alors que pleuvent quotidiennement les licenciements sur la tête des prolétaires. Alors qu’aux Antilles accouraient quelques quimboiseurs aux visages pâles venus offrir leurs services afin de récupérer le mouvement de révolte, on pourra compter ici également sur la gauche et l’extrême gauche du capital pour faire tourner en rond les travailleurs, désamorcer la puissance de leur combat qui devra s’actualiser pour résister à l’ampleur de la crise économique et sociale du capital. Néanmoins la ficelle est usée et de plus en plus de monde comprend le rôle alloué à ces soit disants anticapitalistes promus par les médias de la bourgeoisie. Ainsi chacun a pu voir sur Internet les images de l’agression conduite contre le cortège du centre Zahra venu apporter son soutien au combat de la résistance palestinienne lors d’une manifestation parisienne, par les bandes policières anarcho-trotskistes. Les travailleurs comprendront à l’occasion de leurs luttes ce que représente le gauchisme depuis des décennies : quelques rouages secrets du pouvoir du capital.

Les enjeux actuels sont gigantesques ; le système n’a d’autre solution à proposer à sa crise structurelle qu’un discours lénifiant sur son illusoire refondation et moralisation et la pratique d’une planétarisation de son économisme délirant le conduisant à une course aux abîmes dans des conflits impérialistes guerriers de grande ampleur. Obama sera l’exécuteur de cette tension extrême dirigée vers les puissances à abattre pour les Etats-Unis, que sont principalement la Russie et la Chine, et cela selon les vœux de son mentor et stratège, et des intérêts de la Trilatérale qu’il représente, Brzezinski. L’Europe comme toujours fait montre de son néant politique et du vide sidéral de ses intentions. Elle est zombifiée par la volonté impériale étasunienne et Sarkozy vient d’annoncer, ce que nous qualifiions dans notre précédent éditorial de ce qui restera le « fait marquant de la présidence sarkozyenne », l’intégration totale de la France au sein de l’OTAN, trahissant de fait la grande vision géopolitique gaullienne d’indépendance de notre Nation et de l’Europe à l’égard de l’impérialisme étasunien. Le Général de Gaulle avait clairement analysé ce qui se tramait au moyen de cette structure militaire impérialiste déployée sur notre continent : « le protectorat américain sous le couvert de l’OTAN ». Charles de Gaulle en 1966. Le représentant politique de la bourgeoisie française vient de céder le glaive de notre souveraineté à l’empire unipolaire porteur du projet du choc des civilisations et de la stratégie d’occupation et de démantèlement de l’espace eurasien.

Tout comme aux Antilles, ti baron samedi veille la nuit à l’entrée des cimetières, ti baron Sarkozy veille désormais à l’entrée du cimetière de l’indépendance nationale et du destin de l’Europe.   

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mercredi, 01 avril 2009

El imperialismo internacional del dinero

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El imperialismo internacional del dinero


Alberto Buela (*)


La fabulosa y enorme crisis de la economía usamericana y su inusitada proyección mundial con la conmoción de todos los mercados de valores nos obliga a la siguiente meditación.


Los hechos:

A finales del 2008 la quiebra del banco de los hermanitos Lehmann, uno de los grupos financieros que fundara el Banco de la Reserva Federal de USA en 1913, le costó al tesoro norteamericano 700.000 millones de dólares y otro tanto a los gobiernos europeos en el auxilio de sus bancos también afectados con la explosión de la burbuja financiera.


Algunas sotovoces se dejaron oír en el sentido de averiguar hacia que país fueron derivados parte de semejantes fondos financieros computados como pérdidas, pero nadie lo firmaba. El hecho que llamaba la atención es que de los Estados-nación modernos organizados al estilo occidental y con peso relativo en el orden internacional, el único que no tomó ninguna medida oficial de auxilio a sus bancos fue el Estado de Israel.


El tema siguió en el más absoluto silencio, pero una vez más la fuerza de la realidad se impuso sobre el simulacro o el disimulo. Explotó el lunes 15 de diciembre, primero en los diarios de España (había perdido el Banco Santander 2500 millones de dólares), el fraude por 50.000 mil millones de dólares realizado por Bernard L. Madoff, un judío norteamericano a quien le confiaron sus ahorros organizaciones judías y judíos enriquecidos como Stiven Spielberg, Elie Wiesel, Robert Lappin, Julian Levitt, Fred Wilpon, Norman Braman, Erza Merkin, Carl Shapiro, Frank Lautenberg, Benbassat y &, y Reichmuth y &, entre tantos otros.


Hoy se sabe, en Argentina lo denunció antes que nadie Eduardo Linares comentando en un estupendo artículo titulado Steven Spielberg y “The Madoff’s list” by Tim Roth, que “Tan sólo Lehman Brothers y Berni Madoff, expatriaron, nunca mejor usado el término, 400 mil y 100 mil millones de dólares a bancos del Estado de Israel antes de declararse en bancarrota los primeros y ser apresado por fraude el segundo”, esta es la razón profunda de por qué el Estado de Israel fue el único estado de forma occidental que no se conmovió para nada por la gran crisis financiera newyorkina.


La teoría:


El imperialismo ha sido caracterizado por el marxismo desde que Lenín escribió sobre el tema en 1916 en su folleto El imperialismo la fase superior del capitalismo, donde afirma en el prólogo para franceses y alemanes: “En esta obra hemos probado que la guerra 1914-1918 ha sido, de ambos lados beligerantes, una guerra imperialista (esto es, una guerra de conquista, de bandidaje y de robo), una guerra por el reparto del mundo. Me he apoyado precisamente en estos datos generales irrefutables al describir el reparto del mundo en 1876 y en 1914 (§ VI) y el reparto de los ferrocarriles en todo el globo en 1890 y en 1913 (§ VII)… Este "botín" se reparte entre dos o tres potencias rapaces de poderío mundial, armadas hasta los dientes (Estados Unidos, Inglaterra, Japón) que, por el reparto de su botín, arrastran a su guerra a todo el mundo”. Y termina en el último párrafo afirmando: “La época del capitalismo moderno nos muestra que entre los grupos capitalistas se están estableciendo determinadas relaciones sobre le base del reparto territorial del mundo”.

Y es a partir de Lenín que para el marxismo-leninismo el imperialismo se limita a la dupla Estados Unidos-Inglaterra. No hay en el marxismo, en general, ni una sola palabra acerca del “imperialismo internacional del dinero”. Claro está, ello habría significado poner en contradicción su propia revolución bolchevique que como es sabido fue financiada por el imperialismo internacional del dinero de las bancas judeo usamericanas como la Warburg, Khun, Loeb y Cía, la Jacobo Schiff, etc. Ello lo corrobora el mismísimo León Trotsky, apellidado Bronstein, quien criticó la exagerada y desproporcionada intervención y preponderancia de los hebreos en la revolución y el partido bolchevique.


Origen del concepto:


Quien habla por primera vez del imperialismo internacional del dinero fue el papa Pío XI en su encíclica Quadragesimo Anno en 1939 quien afirma tajantemente: Por lo que atañe a las naciones en sus relaciones mutuas, de una misma fuente manan dos ríos diversos: por un lado, el nacionalismo o imperialismo económico(el mundo liberal); y del otro, el no menos funesto y execrable internacionalismo o imperialismo internacional del dinero(la finanza apartida) para el cual, donde esta el bien, allí su patria (ubi bene, ibi patria est).” 1

Esta clara distinción ubica a la sana doctrina social católica como término medio entre dos extremos opuestos: capitalismo y marxismo; liberalismo y socialismo; nacionalismo e internacionalismo.

En nuestros días se debe a ese buen pensador nacional Santiago Alonso el rescate de este tema tan actual, quien en el anexo de libro de Alan Jones Cómo funciona el mundo presenta su excelente trabajo El imperialismo internacional del dinero. Y así afirma: “Llama la atención que se haya extendido un manto de silencio o del olvido respecto de las enseñanzas sobre el imperialismo internacional del dinero, así como la poca o ninguna apelación que se hace de ella…tantas omisiones, olvidos e ignorancia nos hace sospechar de la existencia de alguna voluntad oculta que obstinadamente ignora o no quiere saber o no desea que se difunda sobre la importancia ni el rol específico que tiene el citado imperialismo en el destino de los pueblos”2.


En el orden político


Este imperialismo internacional del dinero tuvo su mejor caracterización politológica en la idea de sinarquía lanzada y utilizada por el General Perón allá por los años setenta.

El término sinarquía es una palabra griega compuesta por el prefijo “syn” que significa con, lo que da idea de convergencia y “arjé” que significa principio. El sentido etimológico menta la convergencia de profunda de de principios de poder, en apariencia contrapuesto, que gobiernan el mundo3.

Con motivo de la entrevista que le realizara el coronel Cornicielli como enviado del General Lanusse en España a Perón este respondió sobre el tema afirmando: “El problema es liberar al país para seguir libres. Es decir, que nosotros debemos enfrentar a la sinarquía internacional manejada desde las Naciones Unidas, donde están el comunismo, el capitalismo, la masonería, el judaísmo y la Iglesia Católica – que también cuando la pagan entra-. Todas estas fuerzas que tienen miles de colaterales en todo el mundo son las que empiezan a actuar” (diario La Razón, 4/7/72).

En su momento esta idea de sinarquía dio mucha tela para cortar. La izquierda marxista a través de sus múltiples voceros siempre la catalogó como una idea trasnochada de Perón, quien en el atardecer de su vida comenzaba a divagar. El mundo liberal la cuestionó como una versión más de la idea del complot político típica del mundo militar de donde provenía Perón. La Iglesia católica hizo mutis por el foro sabiendo que cualquier cuestionamiento del peronismo la ponía contra la gran masa del pueblo argentino. Y lo más grave que dentro del universo peronista no fue tomada seriamente en cuenta. Se bastardeó su uso y se abusó de un concepto político poco desarrollado. Esto último lo hace notar el historiador norteamericano, especialista en peronismo, Joseph Page quien afirma: “El tema está tratado con humor en la revista Cuestionario. Existe una descripción aparentemente seria de la sinarquía en A. Buela”4.


No podemos olvidar acá que quien trabajó con mayor asiduidad el tema desde el orden intelectual fue nuestro maestro José Luís Torres (1901-1965),el fiscal de la década infame, y en ese sentido tenemos que recordar su extraordinario trabajo Nos acechan desde Bolivia (1952) donde denuncia, según sus palabras, las andanzas y mutaciones de los “cuervos de las finanzas internacionales” y la intervención de la ONU, como organismo clave de dominación mundial, para invalidar las elecciones del 6 de mayo de 1951 que otorgaron en Bolivia el triunfo al Movimiento Nacionalista Revolucionario de Paz Estensoro.

Es interesante notar como en Iberoamérica luego del triunfo de la revolución cubana, el marxismo se apodera del monopolio del antiimperialismo al menos en su aspecto mediático y propagandístico, mientras que el nacionalismo popular se refugia más bien en la batalla por la restauración cultural de nuestros pueblos.

Triunfa así la versión marxista del imperialismo como etapa superior del capitalismo, la del imperialismo como una categoría universal plasmado en una sola nación: los Estados Unidos.

Se abandona, entonces, la idea del nacionalismo hispanoamericano del imperialismo como un “internacionalismo situado”, el imperialismo con pelos y señales, donde, si bien existe una primacía indudable de la banca judía, convergen regímenes comunistas, liberales y dictatoriales.

Esta primacía del marxismo sobre el nacionalismo hispanoamericano, incluso a pesar que éste último se adelantó en el tiempo con las denuncias pormenorizadas que realizaron Torres y tantos otros autores, y a pesar de la firme, decidida y clara definición de Perón del imperialismo como sinarquía. A pesar de todo ello el peronismo o mejor aún los peronistas vergonzantes que hacen de ideólogos, buscan en el movimiento radical de Forja el semental ideológico del peronismo. Olvidando o peor aun desconociendo o tergiversando la verdad indudable que el peronismo como nacionalismo antiimperialista de carácter hispanoamericano tiene su fuente en la profundidad de dicho nacionalismo.

Y así, y esto es significativo a tener en cuenta, mientras el nacionalismo europeo se identifica con la idea de Estado-nación, el nacionalismo popular hispanoamericano tiende a identificarse con la idea de nación-pueblo., identificación que obedece a una doble exigencia histórica: a) a la integración étnica y cultural en la formación de nuestra identidad a través del mestizaje y b) el carácter revolucionario de nuestros propios pueblos expresado en la movilidad social y política que se da en Iberoamérica a diferencia de Europa.5


Algunas conclusiones


Hoy asistimos luego de la debacle financiera internacional a una avalancha inconmensurable de artículos y libros, publicaciones y videos de todo tipo, pelo y señal que nos quieren explicar qué es lo que sucede en el mundo. De esta avalancha se destacan como es natural y habitual los intelectuales de la izquierda progresista como Noam Chomsky, James Petras, Samir Amin, Antonio Negri, Slavoj Zizek et alii quienes se desgañitan denunciado las mil tropelías del imperialismo usamericano pero sin decir no pío acerca de quienes son los gerentes responsables, ciertos y reales, de tamaño desastre financiero internacional. En una palabra, por los prejuicios de su formación marxista denuncian al imperialismo “sobre la base del reparto territorial del mundo” según afirmaba Lenín, pero no al “imperialismo internacional del dinero” que es la causa última de la gigantesca estafa internacional a todos los pueblos de la tierra, salvo a uno.

Es extraordinario ver y leer las mil y una explicaciones que nos brindan estos esforzados teóricos de lo políticamente correcto a quienes se les puede aplicar el viejo verso criollo: Que gente que sabe cosas, la gente de este albardón. Que gente que saber cosas, pero cosas que no son.


Si alguna enseñanza puede dejar semejante descalabro financiero y económico internacional es que la economía es algo demasiado serio para dejarla en manos de economistas y especuladores y que a los dueños del mundo, a aquellos que manejan los piolines detrás de los batidores, les importan un bledo los pueblos y sus padecimientos, salvo uno.


Un obrero metalúrgico como Lula, que no es un genio pero que prefiere antes que nada a su Brasil natal, lo acaba de denunciar en términos simples ante la presencia del premier inglés Brown: “La descomunal crisis actual fue causada por comportamientos irracionales de gente blanca de ojos azules, que antes parecía saber todo y ahora demostró no saber nada. No es responsabilidad de ningún negro, indio o pobre” (diario La Nación 27/3/09).



(*) alberto.buela@gmail.com

1 Pío XI: Encíclica Quadragesimo anno, parágrafo 110

2 Alonso, Santiago: en Como funciona realmente el mundo, de Alan Jones, Buenos Aires, Ed. Segunda Independencia, 2004, pp.330 y 331

3 Cfr. Buela, Alberto: La sinarquía y lo nacional, Buenos Aires, Ed. Marcos, 1983

4 Page, Joseph: Perón( segunda parte), Buenos Aires, Ed. Javier Vergara, 1984, p. 327

5 Quien más en profundidad ha trabajado esta idea en América ha sido uno de los padres de la sociología indiana don Julio Ycaza Tigerino en su libro Perfil político y cultural de Hispanoamérica, Madrid, Ed. Cultura Hispánica, 1971

00:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : imperialisme, argent, finances, economie, globalisation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 29 mars 2009

Du 11 septembre à la crise économique: unestratégie pour imposer une "gouvernance mondiale"

Du 11 septembre à la crise économique : une stratégie pour imposer une « Gouvernance Mondiale »

Par Tobias Salander

yes-we-can [1]

En l’an 19 de la guerre, les Etats membres de l’alliance de guerre USA-UK-Allemagne se retrouvent au bord de la faillite d’Etat. Mais au lieu de transformer maintenant le complexe militaro-industriel en une économie de la paix et de mettre les forces économiques au service de la population, ils poursuivent et élargissent même les guerres - et attaquent des Etats comme la Suisse pour recouvrer de l’argent pour leurs caisses de guerre vides. Au lieu de vivre les principes du droit international et du droit international humanitaire, les Etats guerriers suivent toujours le même modèle: Le stratège chinois Sun Tzu déjà l’a recommandé au Ve siècle av. J.-C. à son souverain dans son œuvre «l’Art de la guerre», les empereurs romains l’ont traité comme maxime d’Etat, au temps de la Renaissance, Machiavel l’a recommandé dans son «Il principe», au XXe siècle cette stratégie archi-vieille a couru sous le couvert de «Gladio» et «Stratégie de la tension», au XXIe siècle sous le titre «Guerre contre le terrorisme», ou depuis Obama ce sont des actions du «smart» ou du «soft power». Les temps ou les modes changent, mais le principe reste toujours le même: Il s’appelle «divide et impera», diviser pour régner.

Diviser pour mieux régner

Si tu veux soumettre les autres, par simple soif du pouvoir et de l’argent, travaille avec des tromperies, des mensonges et déforme les faits, donc agis de sang-froid. Exerce de la pression de l’extérieur. Etudie également de façon approfondie l’objet de ta cupidité, dé­finis les divers groupes de population qui y vivent, leurs points communs et les points sur lesquels ils diffèrent. Essaie de les monter les uns contre les autres, si nécessaire avec des agents provocateurs infiltrés. Une infamie par ci, un assassinat par là, si nécessaire commis par toi-même ou bien par des agents payés, renforcés par les médias, et le tour est joué.

Répandons de la propagande d’atrocités, amenons un des groupes à appeler à l’aide et offrons-nous comme sauveteur de la misère causée de l’extérieur. Puis, il s’agit d’accompagner l’intervention par les médias, de la camoufler en la présentant comme intervention humanitaire et de chercher la reconnaissance du grand public mondial bien manipulé. Si l’intervention cause un chaos, la population indigène sera sous le choc, ce qui est souhaitable, car ainsi des changements bien plus profonds se réalisent beaucoup plus vite - et en plus sans résistance. Finalement, on offre de l’aide pour la reconstruction des destructions faites soi-même par ses propres entreprises. Avec un accompagnement médiatique habile, l’industrie cinématographique et des spin-doctors, formés pour la guerre psychologique [2], on reconstruit le pays, retombé à l’âge de pierre et on édite le tout comme jeu vidéo dans l’industrie du divertissement pour que les enfants sachent déjà tôt comment de nos jours on peut «aider le monde» afin que sa propre bourse se remplisse sans aucune scrupule.

L’Otan et la stratégie de la tension

Après la Seconde guerre mondiale l’alliance de l’Ouest, l’Otan, dominée par les Etats-Unis, a agi d’après la méthode décrite ci-dessus: Giulio Andreotti était le premier à l’avouer devant le tribunal: Oui, nous avons essayé de semer la panique parmi la population. Oui, nous avons tué nous-mêmes et accusé l’adversaire. Oui, nous avons appelé cela la stratégie de la tension, nous voulions que la population fasse appel à un Etat fort, nous avons voulu les bombarder dans la soumission, oui, nous avons effectué des «false flag operations» - mais nous nous trouvions en la meilleure compagnie: tous les Etats de l’Otan avaient leurs armées secrètes, tous étaient guidés par l’Otan, en partie par la CIA américaine, en partie par le MI6 anglais. Oui, même le gouvernement socialiste français avait son armée secrète guidée par les USA, oui, même l’Allemagne, etc. Dans l’Espagne de Franco, c’était l’armée secrète qui était le gouvernement.

eat-this [3]

Les mensonges de la guerre du Golfe

Et pendant la guerre du Golfe, en 1991/92? Tout a commencé par un mensonge, avec des combines et des escroqueries. Après que Saddam Hussein ait reçu le soutien de l’Occident dans la guerre contre l’Iran qui a duré huit ans, qu’il ait été littéralement invité par la diplomatie des USA à opérer contre les forages koweïtiens dans leurs gisements, le dénigrement contre le pays-modèle Irak a été initié par cette histoire d’infirmière mensongère - une infirmière qui avait été engagée sous une fausse identité par la société de relations publiques Hill&Knowlton, pour convaincre le public que c’était uniquement la guerre qui pouvait aider contre des assassins de prématurés.

Bombes et révolutions des couleurs

Ou bien le démantèlement du modèle de la Yougoslavie: La très estimée troisième voie entre capitalisme et économie socialiste planifiée devait être détruite par les bombes, une tête de pont sur la route stratégiquement importante du pétrole et du gaz vers le Caucase devait être établie. Là aussi: mensonge après mensonge: le massacre de pauvres gens faisant la queue devant une boulangerie de Sarajevo («Brotschlangenmassaker»), le soi-disant Plan Fer-à-cheval («Hufeisenplan») du Kosovo, la dénonciation calomnieuse des Serbes ,qui avaient aidé d’innombrables juifs pendant la Seconde guerre mondiale, comme de nouveaux nazis, à nouveau mise en scène par une agence des relations publiques, cette fois-ci Ruder&Finn, dont le chef juif, James Harff s’est vanté publiquement de ce mauvais coup.

Et puis la sale comédie de Rambouillet. Avec un protocole additionnel secret, l’annexe B, on avait posé des conditions aux Serbes qu’aucun Etat souverain n’aurait pu accepter. La Serbie fut obligée de refuser et l’Otan eut enfin son prétexte pour l’attaque - cependant toujours contre le droit international.

Et si l’on n’a pas vraiment pu atteindre l’objectif voulu avec ces guerres d’agression à l’encontre du droit international, comme celle contre la Serbie, on a eu recours à l’organisation de groupes internes payés qui se sont habillés de couleurs appropriées et qu’on envoyait ainsi contre les sièges des gouvernements. Vendus comme mouvements démocratiques sous les caméras du public mondial, ces révolutions des couleurs téléguidées ont renversé le gouvernement à Belgrade, ensuite à Kiev, en Géorgie et se sont cependant cassé les dents en Biélorussie et en Russie - ce qui a valu à ces pays-là le re­proche d’être des «passéistes» - tout simplement parce qu’ils ne voulaient pas se plier au diktat des Chicago Boys avec leur idéologie de privatisation.

487629765 [4]

«Patriot Act» - «Loi des pleins pouvoirs» moderne

Après la «false flag operation» du 11 septembre, les Etats démocratiques de l’Ouest ont été transformés de façon sournoise par des lois de mise au pas, d’espionnage, de surveillance au «Patriot act», en des espèces d’Etats pré-totalitaires, pour pouvoir ainsi soumettre d’autres pays sans être dérangés par une opposition interne. L’Afghanistan et l’Irak ont été bombardés ouvertement et livrés au pillage par les multinationales, la guerre a été plus couverte contre l’Iran, la Syrie, le Liban. En même temps, par contre, plusieurs Etats latino-américains ont réussi à se libérer de la coupe du FMI et de la Banque mondiale et à s’opposer en commun à cette hégémonie. Que le résultat en ait été la réactivation de la quatrième flotte montre que l’autonomie et la souveraineté ne sont pas tolérées par les cercles du pouvoir de Washington.

Avec la Suisse, l’alliance de guerre se cassera les dents

Et maintenant, en l’an 19 de la guerre, l’alliance germano-anglo-américaine se trouve au bord de la banqueroute. Quoi de plus na­turel que de se procurer cet argent par le chantage auprès d’économies nationales saines qui jusqu’à présent n’ont pas voulu se plier au diktat ?

Les attaques actuelles contre la Suisse neutre, avec sa démocratie directe, gardienne des Conventions de Genève et patrie du CICR, havre d’un modèle à succès de l’économie du marché social, suivent le modèle bien connu cité ci-dessus - bien que pour le moment encore dans une version non sanglante et dans les premières phases de sa réalisation.

Avec des mensonges, des déformations, des menaces ouvertes, la Suisse doit être mise au pas. On peut s’attendre à des tentatives de monter des groupes de population les uns contre les autres, de créer et de financer des groupes radicaux pour pouvoir ensuite lancer des cris médiatiques. Il y a déjà eu plusieurs tentatives, jusqu’à présent sans succès. Mais la population suisse est trop bien formée et trop fortement ancrée dans les traditions de la démocratie directe, de la citoyenneté honnête pour ne pas être capable de démasquer les actions couvertes, les manipulations et les menaces, et dire de quoi il s’agit vraiment, soit: des machinations criminelles d’élites criminelles qui veulent se procurer de l’argent pour continuer de soumettre le monde afin de créer un «Nouvel ordre mondial».

Propagé par George Bush en 1990, ce «Nouvel ordre mondial» se heurtera à la résistance musclée de la population suisse, tout comme la tentative de créer un nouvel ordre mondial des national-socialistes dans les années 1930 a rencontré la résistance ferme de la Suisse neutre et en état de se défendre. «Contre les poings rouges et bruns» c’était jadis la devise de la démocratie apte à se défendre. «Tous pour un, un pour tous contre le smart-power des USA, le toupet de la City londonienne et l’arrogance allemande à la Merkel», c’est le commandement de l’heure en l’an 2009.

Tobias Salander



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[4] Image: http://www.mecanopolis.org/wp-content/uploads/2009/03/487629765.jpg

mercredi, 25 mars 2009

Operatie Camille Gutt II

Ex: http://www.n-sa.be/ 

Operatie Camille Gutt II

 
IMFDe politieke en financiële gangsters van de machtskaste hebben weer een origineel plan bedacht om het geld van het eigen volk door te kunnen sluizen naar het buitenland. Of beter gezegd, hoe ze geld weg kunnen pikken uit de zakken van de gewone mensen om het daarna in de casino-jackpots (eenarmige dieven) van het wereldkapitalisme te stoppen. De  verantwoordelijke voor deze diefstal is Minister van Financiën Reynders. Hij heeft deze kostelijke grap bedacht. Mijnheer is dan ook een ware marionet  en vertegenwoordiger van een vazalstaat, een vazalstaat van de kapitaallobby die men in de Brusselse salons billenkletsend België noemt. Want inderdaad, deze Belgische rampstaat is eigenlijk geen echte in zijn hoedanigheid, maar een omhulsel, dat gebruikt wordt door machtselites voor eigen gewin en als melkkoe voor globalistische projecten van de op het wereldkapitaal en op de wereldmarkt gerichte financiële dievenbendes. Wat heeft deze mijnheer Reynders ditmaal gepresteerd (naast liegen, bedriegen en banken verkopen)? Op een bijeenkomst van de 20 belangrijkste industrie- en groeilanden, de G20 (waar België niet eens toe behoort) heeft deze parvenu zich als een dronken lor die niet goed bij zinnen is ons volk verplicht om aan het IMF (Internationaal Monetair Fonds) 4 miljard euro over te maken. "We hebben 2% van het totaalbedrag beloofd", zegt Reynders, "zo plaatsen we ons bij de eerste 20 financiers van het IMF". Voor een land dat straks weer meer dan 140% van zijn BNP tekort heeft mag deze daad zonder schroom als het werk van een gek worden gezien. Maar alleen zo kunnen de internationale bankiers aan de roulettetafels van de beurzen blijven hangen en zichzelf met vals spel verrijken.
 
In totaal wil het IMF zo een slordige 500 miljard dollar bijeenscharrelen om zo de carrousel van het lenen en ontlenen verder te doen draaien. Dat deze geldmiddelen uit louter lucht bestaan kan verder niemand een barst schelen, zolang de volkeren die daarvoor moeten opdraaien maar interest op die luchtbellen blijven betalen is alles dik in orde, daar leeft (en feest) het internationaal kapitaal tenslotte van. De beloofde 4 miljard Belgische euro's komen volgens Reynders eigen verklaringen uit de reserves van de nationale bank. Die nationale bank is het bijhuis van de Europese centrale bank, het geldmachientje van de €urocratie en de €urokapitalisten. Daar drukt men in navolging van de Federal Reserve Bank uit de VSA geld met hopen. Het is dan ook niet verwonderlijk dat de €urobank graag de wereldwijde redding van de USD en het accepteren van deze in feite waardeloze munt verder wil ondersteunen. De ECB en de Federal Reserve Bank van de VSA hebben het niet voor niks op een akkoordje gegooid in 2007. Onder de dekmantel van de Term Auction Facilite hebben de €urokapitalisten zich toen verplicht om ervoor te zorgen dat de VSA in de €urozone een constante liquiditeit bezit. Ze kunnen die waardeloze rommeldollars hier dus altijd kwijt. Je kan het vergelijken met wat de Chinezen doen, die nemen ook waardeloze Amerikaanse dollars aan in ruil voor nog waardelozere staatsobligaties.
 
Sinds Bretton Woods is alleen de dollar aan de goudstandaard gekoppeld en is meer dan 3/4 van de wereldvoorraad goud in Amerika. Alleen is er een klein probleem, dat goud is niet het eigendom van Amerika, maar van alle staten die zich bij het IMF hebben aangesloten. Ook het Belgische goud zit daar onder een wapperende Stars & Stripes, het zal nog een leuk spektakel opleveren als onze Vlaams-nationalisten (die anders zo verzot zijn op de VSA) ooit bij een mogelijke zelfstandigheid dat goud terug willen halen. Kunnen ze Beliën erop afsturen, die is nu toch al Amerikaanse ambassadeur bij de Republiek Madou-rodam. "We love Amerika", weet je wel. In ieder geval Sarkozy en Gordon Brown hebben zich al neergelegd bij de dollarhegemonie om nog maar te zwijgen van de dienstdoende Amerikaanse slippendraagster in Duitsland, DDR-Genosse Merkel. Deze drie onderbazen van €uropa (waarvan er een is die niet meedoet met het €uromonopoliegeldspel) hebben aan de Amerikanen voorgesteld om een nieuw Bretton Woods verdrag te sluiten om de huidige crisis te keren. Volgens medewerkers van deze club moet een dergelijk nieuw akkoord leiden tot één enkele wereldbank en uiteindelijk tot een wereldregering. We weten al waar die wereldregering zal gevestigd worden. Ja, juist kameraden, in Obamaland. Daar doen ze dat goed, grote stukken van dat land lijkt al op Kenia, uitgedroogd, dor en geen wegen. Obama moet zich daar als een visje in het riool voelen.
 
De vraag bij dit alles is of wij in ons land gediend zijn met het weggeven van geld waar wij uiteindelijk als gemeenschap de rentelasten van zullen mogen ophoesten. Er wordt verwacht dat het tekort op de begroting dit jaar zal oplopen tot 3,3% van het BBP wat betekent dat er ongeveer 11 miljard euro tekort zal zijn om de boel draaiende te houden, het Belgische circus incluis. De 4 miljard die wij nu aan het door Amerikaans kapitalisme gedomineerde IMF geven, betekent dat we een derde van dat tekort makkelijk hadden kunnen opvangen (het geld ligt volgens Reynders toch maar te beschimmelen in de NBB). Als we al het geld dat we dit jaar weggegeven hebben aan buitenlandse- in plaats van onze eigen sukkelaars bij elkaar tellen, zal dat nog wel enkele miljarden 'transfers' opleveren. Ook het Kriegsspiel van General Oberst Von Crem kost ons het eten uit onze bejaarden hun mond. Niet uit de mond van Von Crem en de rest van de kliek politieke gieren natuurlijk. Neen, die feesten lekker door, ze houden zelfs verkiezingsbals, waar ze zichzelf laten verkiezen. Hiep, hiep, hoera voor de democratie! De monetaire verdwijnkunsten zijn net als al de fratsen van de politieke goochelaars niet eens origineel te noemen.
 
In 1945 hadden we reeds tovenaars die geld konden wegtoveren. Dat gebeurde door inbeslagnamens, blokkering van tegoeden. Kortom, het openlijk wegpikken van andermans spaargeld. Deze gangsterstreek stond op naam van een zekere Camille Gutt en werd naar zijn naam dan ook Operatie Gutt genoemd. Al het geld lekte weg en werd voor 90% waardeloos. Enkel de kloosters werden vrijgesteld van deze maatregelen die zogenaamd tegen het 'zwartgeld' verdiend onder den Duits waren bedoeld. Maar in realiteit moest ons land zijn geldvoorraad saneren en kijken hoeveel ze met deze methode konden stelen van de burgers om zo de gedane kosten van onze bevrijders (den Amerikaan) mee te betalen. De Amerikanen waren dankbaar voor zo veel dienstbaarheid en lieten Camille Gutt benoemen tot eerste voorzitter van het IMF.
 
Een groot deel van onze politieke elite wil maar al te graag de broek afsteken om toch maar in de gunst te staan bij de Amerikanen. Altijd goed voor de carrière. Voor het volk blijft de schuldenopbouw en de last om die af te betalen. De elite vegeteert, het volk wordt economisch en sociaal gesaneerd. Er is maar één manier om die gangsters te stoppen.
 
SOLIDARISEREN !

Eddy Hermy
Hoofdcoördinator N-SA

00:40 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgique, flandre, wallonie, politique, crise, finances, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 18 mars 2009

Nicht viel mehr als vage Hoffnungen...

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Nicht viel mehr als vage Hoffnungen

ex: http://www.zuzeit.at

Universitätsprofessor Erich Streissler zu den Bankenkrisen in Osteuropa, den staatlichen Konjunkturpaketen und anderen wirtschaftlichen Aussichten

Herr Professor, die österreichische Bundesregierung ist äußert bemüht, eine europäische Hilfsaktion für Osteuropa zustandezubringen. Warum ist gerade Österreichs Interesse so groß, daß es den osteuropäischen Staaten gut geht?

Erich Streissler: Das Interesse ergibt sich daraus, daß gerade die österreichischen Banken – und man muß sagen in Konkurrenz zu den deutschen – die Bankbeziehungen zu den osteuropäischen Ländern in besonderem Maße übernommen haben und dort – kann man sagen – mit langjährigem Erfolg für Österreich wirtschaftlich tätig sind. Nun gibt es, wie bei vielen Ländern auf der Welt, dort finanzielle Schwierigkeiten, und da wird natürlich dann händeringend versucht, Hilfsaktionen zu finden.

Jetzt sind es von den österreichischen Banken in erster Linie die Erste Bank und Raiffeisen, aber auch die Bank Austria, jetzt Unicredit, die hier die Hauptlast eventueller Kreditausfälle zu tragen haben?

Streissler: So ist es auch. Man muß aber festhalten – und das wird vielfach von amerikanischen Begutachtern nicht gesehen –, daß ein großer Unterschied zwischen der Finanzkraft der mittel- und osteuropäischen Staaten besteht. Die Finanzkraft dieser Staaten ist vielmehr zu hinterfragen als die Finanzkraft der privaten Kreditgläubiger. Insbesondere wurden hier der Hausbau und -kauf finanziell unterstützt, und diese Kunden sind wesentlich besser als die Staatsreputation. Das muß man hier unterscheiden, freilich ist hier ein Bedenken hinzuzufügen: Alle diese Ostwirtschaften – und da ist dann schon ein riesiger Unterschied etwa zur Slowakei oder zu Slowenien – haben nicht den Euro als Währung, und daher gibt es, wie auch in Rußland, eine starke Abwertungstendenz dieser Währungen. Die Kredite sind aber vielfach in Euro vergeben worden, wodurch natürlich dann die Kreditverpflichtung für den Kreditnehmer stark steigt, und da herrscht natürlich dann die Angst, daß der aine oder andere das dann nicht zurückzahlen kann.

Wobei aber davon auszugehen sein wird, daß, ähnlich wie bei uns, bei Kreditvergaben ausreichende Sicherheiten genommen werden seitens der Kreditgeber?

Streissler: Natürlich!

Das heißt, Grund und Boden?

Streissler: Ja, so ist das. Grund und Boden, das ist klar, aber das Problem ist – ein Problem das in jeder Weltwirtschaftskrise auftritt, das auch bei den Japanern ab 1990 aufgetreten ist – daß diese Sicherstellungen im Wert sehr stark gefallen sind, so daß der Kredit nicht mehr voll gesichert ist.

Wenn wir davon ausgehen, daß das eine sehr breit gestreute Klientel an Kreditnehmern ist, kann man ja auch sagen, daß das Risiko der einzelnen Banken ziemlich breit gestreut ist.

Streissler: Das individuelle Ausfallsrisiko ist natürlich breit gestreut, aber nicht das systemische Risiko, d. h., daß alle Leute natürlich Rückzahlungsschwierigkeiten bekommen, wenn in ihrer eigenen Währung der zurückzuzahlende Kredit um ein Drittel oder noch höher steigt.

In den Vorhersagen über das Wirtschaftswachstum in diesen osteuropäischen Staaten gibt es ja nur drei Länder, wo es wirklich kritisch ist. Das sind die Ukraine, Ungarn und eventuell auch noch Rumänien.

Streissler: Ja, und die Erste Bank ist am stärksten in Rumänien engagiert, die Raiffeisenbanken am stärksten in der Ukraine.

Jetzt gibt es seitens der einzelnen Regierungen eine Reihe von Konjunkturpaketen, die aber scheinbar nicht zu greifen scheinen. Woran liegt das?

Streissler: Erstens sind die staatlichen Initiativen meistens vage Hoffnungen, zweitens hat noch niemand von den vorhandenen Verantwortungsträgern eine Weltwirtschaftskrise selbst erlebt. Da gehen rasch die Verschuldungen hoch und das Wirtschaftswachstum geht überall herunter. Denken Sie daran, daß für die Vereinigten Staaten noch vor wenigen Monaten sehr optimistische Prognosen im Raum standen. Nehmen wir nur die Vereinigten Staaten. Ich glaube, es war Anfang Dezember, da haben wir erfahren, daß die Vereinigten Staaten bereits seit dem Dezember davor in Rezession in dem Definitionssinne Amerikas, d. h. in einer Senkung des Sozialproduktes sind. Und es ist soeben erst durch die Zeitungen gegangen, daß im vierten Quartal 2008 ganz entgegen dem, was vorher erwartet war, die Vereinigten Staaten einen Abschwung im Ausmaß von, auf das Jahr gerechnet, 6 % des Sozialproduktes hatten, das ist sehr hoch. Auch in Deutschland gehen die Erwartungen rapide zurück. Diese Zahlen, die da von Politikern genannt werden, sind Hausnummern mit besonderer Problematik, weil es politische Hausnummern sind.

Ist es nicht so, daß man zwangsläufig mit Hausnummern arbeiten muß? Denn so wirklich genau weiß wahrscheinlich niemand, wie sich das weiterentwickelt.

Streissler: Selbstverständlich, die Zukunft ist für jeden von uns im genauen Ausmaße undurchschaubar.

Die Britische Nationalbank hat den Zinssatz auf den historischen Tiefstand von 0,5 % abgesenkt, auch die Europäische Zentralbank hat ihren Leitzinssatz gesenkt. Sind das geeignete Maßnahmen, um wieder einen Aufschwung im Ansatz hervorzurufen?

Streissler: Das wird gehofft, bislang gibt es keinerlei Beweis, daß das irgendwie wirkt. Vergessen Sie nicht, wessen Zinsen das sind. Das sind die Zinsen, die eventuell bis zu einem gewissen Ausmaß Banken von der Notenbank bekommen können, das hat für individuelle Personen als solches nichts zu bedeuten.

Das schlägt sich dann aber auch auf die Kreditzinsen durch, oder?

Streissler: Das ist keineswegs klar. Wahrscheinlich hat es Effekte auf die Zinsen der Sparbucheinleger bei den Banken, die dieses Argument gebrauchen um Sparzinsen zu senken. Es bezieht sich aber überhaupt nicht auf die Zinssätze, die die Kreditnehmer zahlen müßten.

Jetzt sind die Banken an sich in einer sehr positiven Konstellation, ihre Refinanzierungskosten sinken …

Streissler: Nur ein kleiner Teil der Refinanzierungskosten.

Aber dieser Teil, den sie über die Nationalbanken refinanzieren, den kriegen sie jetzt billiger, sie bekommen vom Staat Haftungen und auch Eigenkapitalzuschüsse. Müßten jetzt nicht die Banken ihrerseits aktiv werden und versuchen, in der Wirtschaft einen positiven Effekt durch günstige Kreditvergabe hervorzurufen?

Streissler: Naivlinge, genannt Politiker, glauben das, aber das ist nicht der Fall. Die Kredite, die vom Staat gewährt werden, haben einen Zinssatz, von 8 %. Da muß ein längerfristiger Schuldner bei den Banken wohl an die 12 % zahlen, und ich kann mir nicht vorstellen, daß man das in Anspruch nimmt.

Es wird immer wieder davon gesprochen, daß die Ukraine vor einem Staatskonkurs stünde. Halten Sie das für möglich, und kann es sich die westeuropäische Welt überhaupt leisten, dieses Land in Konkurs gehen zu lassen?

Streissler: Die Frage ist, ob sie es sich leisten kann, sie nicht in Konkurs gehen zu lassen, so würde ich die Frage stellen. Staatskonkurse gibt es typischerweise, und es wird in dieser Zeit zu etlichen kommen.

Ich meine, Island ist ja bereits praktisch im Staatskonkurs. Bei Argentinien ist zu befürchten, daß der nächste Staatskonkurs bevorsteht. Pakistan hat größte Schwierigkeiten, und ich würde nicht mich wetten trauen, daß die Ukraine nicht in Staatskonkurs geht.

Das Gespräch führte Walter Tributsch.

mardi, 17 mars 2009

Benjamin Barber : La crise: une opportunité pour le changement?

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La crise : une opportunité pour le changement ?

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Le marché pourrait-il enfin servir nos intérêts ? Ou continuerons-nous d’être à son service ? Quel type de capitalisme voulons-nous, avec quel rapport à la culture, à la démocratie et à la vie ? L’équipe économique “très Rubin” (Robert Rubin était ministre des Finances de l’administration Clinton) d’Obama semble avoir été choisie pour rassurer plutôt qu’innover, et ses membres pour réparer les dégâts qu’ils ont eux-mêmes provoqués. Même s’ils y parviennent, feront-ils beaucoup plus que restaurer le statu quo ante du capitalisme, en répétant les erreurs qui ont provoqué la débâcle actuelle ?

Même les esprits progressistes qui émettent des critiques – qu’on ne trouve pas dans l’équipe d’Obama – continuent de penser selon le prisme de l’économie. Oui, les banquiers et les hommes politiques s’accordent à dire qu’il faudrait plus de surveillance réglementaire, une plus grande prise de participation de l’Etat dans le capital des banques qu’il renfloue et une réouverture du robinet du crédit, fermé pour le moment. Un important plan de relance, accordant une place appréciable à l’environnement, aux énergies alternatives, aux infrastructures et à la création d’emplois, est dans les tuyaux – et c’est une bonne chose. Mais il est difficile d’y voir le début d’une véritable réflexion sur le rôle dominant du marché dans notre société. Personne ne remet en question le rôle dévolu à la consommation comme force motrice du commerce. Ou celui des échanges commerciaux comme fondement de la vie publique et privée, au point de les placer au-dessus d’autres valeurs telles que le pluralisme, la vie spirituelle et la poursuite du bonheur (immatériel). Les économistes et les hommes politiques de toutes allégeances persistent à dire que le défi consiste à ranimer une demande moribonde. […]

 

La crise du capitalisme mondial appelle une révolution des mentalités – des changements fondamentaux dans les attitudes et les comportements. Les réformes ne doivent pas simplement pousser les parents et les enfants à fréquenter à nouveau les centres commerciaux ; elles doivent surtout les inciter à moins acheter, à épargner plutôt qu’à dépenser. Il faut encourager des transports publics efficaces et la disparition des véhicules gourmands en carburant. Et pourquoi ne pas mettre en œuvre des politiques qui amènent les producteurs à cibler les véritables besoins des consommateurs, même si ces derniers ont peu de moyens, plutôt que de créer de faux besoins pour les riches parce que ce sont eux qui ont l’argent ?

 

Il faut repenser l’ethos culturel en prenant la culture au sérieux. Les arts jouent un rôle majeur dans le développement des aspects non commerciaux de la société. Il est temps que des subventions encouragent une véritable éducation artistique destinée à enseigner aux jeunes les joies et le pouvoir de l’imagination, de la créativité et de la culture pour qu’ils deviennent acteurs et spectateurs, et non plus consommateurs. L’activité physique et les loisirs sont également des biens publics qui ne doivent pas dépendre de l’argent qu’un individu est capable de débourser. Ils appellent la construction de parcs et de pistes cyclables plutôt que celle de complexes multisalles et de centres commerciaux.

 

Et pourquoi les nouvelles technologies de la communication sont-elles utilisées presque uniquement à des fins commerciales ? Leur architecture est démocratique, et leur capacité à créer des réseaux est profondément sociale. Pourtant, elles ont été en grande partie réservées à des usages privés et commerciaux plutôt qu’à des fins pédagogiques ou culturelles. Leurs possibilités démocratiques et artistiques doivent être explorées, et même subventionnées. Une telle transformation sera sans aucun doute très coûteuse, car elle risque de prolonger la récession. Les capitalistes devront peut-être assumer des risques qu’ils préfèrent socialiser (en faisant payer les contribuables). On leur demandera de créer de nouveaux marchés plutôt que de profiter des anciens. D’investir et d’innover, afin de créer des emplois et de participer à l’émergence d’un nouveau type de consommation, répondant enfin aux véritables besoins de la population.

 

La bonne nouvelle, c’est que les gens commencent déjà à dépenser moins, à attendre de recevoir leur salaire avant d’acheter et à se sentir soulagés par ce moratoire sur le shopping. Ils préfèrent subitement les cartes de débit aux cartes de crédit. Certains parents se rebellent contre les publicitaires, qui traitent leurs enfants de 4 ans comme de futurs consommateurs. Plutôt que de chercher à sortir à reculons de cette pagaille, pourquoi ne pas essayer de trouver une solution en allant de l’avant ? Trop idéaliste ? Si nous devons survivre à l’effondrement du capitalisme de consommation qui a pris possession du corps politique au cours des trente dernières années, l’idéalisme doit devenir notre nouveau réalisme. Car si le combat se déroule entre le corps matériel, défini par l’instinct de possession individualiste, et l’esprit humain, défini par l’imagination et la compassion, une réponse économique purement technique ne sera pas suffisante. Elle restaurera simplement l’enfer de la société de l’hyperconsommation qui a conduit au désastre actuel.

 

Il y a dans l’Histoire des moments épiques, souvent provoqués par des catastrophes, qui permettent des changements culturels fondamentaux. Nous sommes à l’un de ces tournants. Grâce à l’effondrement du crédit mondial, des changements radicaux deviennent possibles. »

 

 

Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l’Université du Maryland, The Nation, février 2009

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vendredi, 13 mars 2009

Interventie van F. Ranson ("Fête des Identitaires")

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Interventie van Frederic Ranson ("Fête des identitaires", Sint-Pieters-Leeuw, 28 februari 2009)

 

Ik heb de eer u vandaag het manifest van het nieuw-solidarisme voor te stellen. In het licht van het onderwerp van vandaag zou ik er twee ideeën in het bijzonder uit willen onthouden, ter overweging door het publiek. Eerst en vooral zou ik de deelnemers en de organisatoren willen bedanken voor hun bijdrage aan een soort gedachtewisseling die men elders in Vlaanderen niet meer kent, ondanks de veel gunstigere voorwaarden dan in Franstalig België. Identitairen die zich vandaag om sociale vraagstukken bekommeren, is al een goede manier om de nieuw-solidaristen te omschrijven.

 

In het kort gesteld is de crisis die we nu beleven deze van meer dan dertig jaar Angelsaksisch neoliberalisme. De naoorlogse internationale financiële architectuur is door de Verenigde Staten en hun hoge bankwezen altijd zodanig uitgedacht dat de lusten voor zichzelf zijn en de lasten voor de rest van de wereld. Sinds de jaren zeventig dient het neoliberalisme als nieuw instrument om hun financiële belangen veilig te stellen. De liberalisering van hun financiële markten heeft hun toegelaten de dollarheerschappij te bestendigen. Vervolgens zijn het Verenigd Koninkrijk en later de Europese Unie hen gevolgd. Het eerste gevolg ervan was dat de “sociale kapitalen” – geaccumuleerd gedurende decennia – getransfereerd zijn naar een geglobaliseerde financiële markt. Het tweede gevolg ervan was de ontwikkeling van de financiële derivaten, tegengewicht voor de risico’s op een gedereguleerde markt. De omvang van de financiële crisis is een goede indicator voor de graad van amerikanisering en globalisering.

 

Men moet goed beseffen op welke manier niet alleen de economische of financiële voorwaarden, maar daardoor evenzeer de politieke voorwaarden zijn veranderd. Ja, ze zetelen nog, onze parlementairen, maar ze zijn bijna gedegradeerd tot gemeenteraadsleden in het grote “werelddorp”. Het nationale kader, basis van ons sociale model en van de consensus arbeid-kapitaal, is bezig te verdwijnen, ondermijnd door het neoliberalisme en de vrijhandel. De verburgerlijking van rechts en links heeft hen totaal onbekwaam gemaakt om alternatieve oplossingen voor te stellen. Tegenover hun onbekwaamheid en tegenover die nieuwe voorwaarden dringen nieuwe antwoorden zich op. De huidige crisis vormt een breuk. Ofwel ziet men in deze crisis een nieuwe fase van concentratie en globalisering. Ofwel ziet men er een gelegenheid in om een legitieme volkswoede te organiseren en alternatieven te formuleren.


Het eerste idee dat ik graag wil onderstrepen is de hernationalisering van sectoren van de staat en de economie, zowel de financiële als de reële economie, van Fortis tot Opel. In de huidige toestand – waarin we worden misleid met eurocratische en andersglobalistische voorstellen die elkaar afwisselen, waarin het eenheidsdenken een “socialisme van de bankiers” aanprijst, enzovoort – is die eis reeds een revolutionaire daad. Het tweede idee om te onthouden, is dat van de monetaire soevereiniteit, wat een herdefiniëring van ons gebruikelijke begrip over geld inhoudt. Ik kom hierop terug bij wijze van kort antwoord aan de heer Robert. De ideale synthese van de tweede ideeën zou de overeenstemming zijn tussen de reële en de financiële economie. Dus: geen zeepbellen meer, geen inflatie, geen deflatie, maar een “euflatie” (neologisme van Antonio Miclavez). Helaas, dat is niet het beleidsdoel van onze centrale banken, die slechts semi-publiek zijn. Zij handelen in het belang van de bankiers en niet in het belang van de volkeren. Dezelfde kritieken – in de traditie van het populisme –  tegen de Amerikaanse Federal Reserve zijn van toepassing op de Europese Centrale Bank. De eerste banken die genationaliseerd zullen moeten worden zijn dus de centrale banken zelf!


De heer Robert heeft net het “economische mirakel” van het nationaal-socialistische Duitsland toegeschreven aan zijn minister van Economie, Schacht, en diens “politiek die zeer veraf stond van het 25-Puntenprogramma”. Anderen zullen het toeschrijven aan Keynes. Welnu, wat was het geheim van dat mirakel? De openbare werken en de Duitse herbewapening werden respectievelijk betaald met Mefo- en Öffa-wissels, dus alternatief of aanvullend geld, uitgegeven zonder de openbare schuld te doen toenemen, dat wil zeggen: gebaseerd op het begrip monetaire soevereiniteit. Deze wissels of bonnen waren op zijn minst een hybride idee, omdat ze effectief al werden voorgesteld in het 25-Puntenprogramma, onder de naam “Staatskassengutscheine” (schatkistbonnen). Vanzelfsprekend gingen de ideeën van zijn auteur, Gottfried Feder, nog veel verder. Zijn ideeën stonden zeer dicht bij de antieke en scholastieke principes die vandaag nog aanwezig zijn in het islamitische financieren. Schacht, ten gronde een bankier, heeft uiteindelijk zelfs de verdere emissie van dat geld zonder schuld geweigerd, zoals een andere beruchte bankier, Necker, méér dan een eeuw vóór hem, de emissie van assignaten had geweigerd. Is alternatief geld een utopie vandaag de dag? Nee! Wie kent bijvoorbeeld niet de dienstencheques of de maaltijdcheques, die eenvoudigweg vormen van alternatieve verloning zijn?


Misschien lijken die enkele voorstellen nog voorbarig of futuristisch, maar wij zijn er zeker van dat de verergerende situatie hen steeds meer aanvaardbaar en aanvaard zal maken. Het is dus vooral belangrijk om deze afspraak met de 21ste eeuw niet te missen of de versterking van het systeem te ondergaan door een toegenomen “global governance” die reeds gemeengoed gemaakt wordt door het eenheidsdenken. Ik dank u voor uw aandacht.

lundi, 09 mars 2009

La déréglementation du marché et ses conséquences

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LA DEREGLEMENTATION DU MARCHE ET SES CONSEQUENCES


À partir des années 70, les structures économiques relativement rigides issues de l’après-guerre ont été démantelées par les tenants d’une liberté économique sans limites. Ils sont parvenus à mettre en place une triple déréglementation, monétaire, commerciale et financière, liée par l’idéologie et des intérêts croisés. La libéralisation financière pousse ainsi celle du commerce puisque les multinationales qui investissent à l’étranger cherchent ensuite à exporter. La libéralisation monétaire pousse la libéralisation financière pour permettre aux entreprises de se couvrir contres les évolutions erratiques du cours des monnaies. On oublie aujourd’hui le rôle fondamental de la fin de la convertibilité du dollar en 1971, qui a accéléré la financiarisation de l’économie (le marché des devises est le premier au monde). Puis, les accords commerciaux se sont multipliés pour démanteler les barrières douanières et assurer une circulation la plus libre possible des biens. Enfin, les années 80 ont vu une accélération de la déréglementation financière jusqu’à ce que les échanges financiers soient 50 fois plus importants que ceux de marchandises.


La déréglementation a eu trois conséquences. La première a été un gonflement incontrôlé de l’endettement (des ménages et des Etats), permis par le manque d’encadrement des pratiques financières. Les institutions financières peuvent créer toujours plus de monnaie par rapport à leurs capitaux, que ce soit par l’effet de levier, qui permet de prêter ou placer davantage que ce qui est autorisé (par le hors bilan) ou la titrisation (qui permet de sortir le risque du bilan). Les excès de cette libéralisation sont particulièrement bien illustrés par les excès du marché de l’immobilier subprimes aux Etats-Unis, que Paul Jorion décrit si bien.


La deuxième conséquence est une amplification radicale du caractère cyclique de nos économies et la multiplication des crises. Nous vivons dans un monde économique de plus en plus instable : krach boursier en 1987, crise économique du début des années 90 (conséquence d’une bulle immobilière), crise asiatique de 1997, bulle Internet de 2001, subprimes en 2007. Et du fait de la libéralisation, la contagion est plus rapide et les crises sont plus violentes. Le repli de la régulation laisse mieux apparaître le caractère exagérément cyclique du marché, exubérant à la hausse comme à la baisse.


La troisième conséquence est une hausse des inégalités. Le libre-échange non régulé des pays développés avec les pays émergents provoque une déflation salariale et une hausse du chômage. Le système actuel ne profite au mieux qu’à 10% de la population. Et la hausse des inégalités se retrouve également dans la soumission accrue des entreprises au diktat du marché. Enfin, cette inégalité transparaît dans le rapport entre les entreprises et les citoyens puisque les premières s’accaparent une part toujours plus grande de la richesse au détriment des salaires, preuve que déréglementation ne rime pas forcément avec concurrence.


Pire, les trois conséquences de la déréglementation se renforcent entre elles. En effet, c’est bien la hausse des inégalités aux Etats-Unis qui a provoqué la catastrophe des subprimes puisque les ménages modestes ont compensé par l’emprunt la baisse de leur pouvoir d’achat à cause à la déréglementation financière. Et c’est la déréglementation monétaire et financière qui pousse les pays d’Asie à engranger des excédents colossaux pour se protéger des marchés, créant d’énormes déséquilibres financiers mondiaux.


De manière intéressante, les tenants du système ont gagné une partie de la bataille en parvenant à qualifier la destruction de la réglementation économique issue de l’après-guerre des beaux noms de mondialisation, globalisation ou déréglementation. En effet, comment être contre ces termes, porteurs de valeurs positives ? Notre combat idéologique passera également par les mots et il nous revient de qualifier ce qu’est vraiment cette évolution de ce capitalisme sauvage : la loi de la jungle, la loi du plus fort ou l’anarchie néolibérale. Pire, certains ont réussi à faire passer ce retour en arrière pour moderne. Il s’agit d’une arnaque incroyable tant cette idéologie tend à revenir au capitalisme sauvage du tournant du siècle, celui d’avant les grandes conquêtes sociales. En quelque sorte, pour reprendre Paul Jorion, il s’agit d’une volonté de retour du capitalisme à l’état de nature, d’un déni de tout ce qui fait l’humanité, l’abandon du processus de civilisation où le bien commun et la solidarité l’emportent sur les calculs égoïstes individuels. Quelques économistes darwiniens ont vendu l’idée que la somme des égoïsmes correspond à l’intérêt général et qu’une main invisible bienveillante veille sur le marché pour promouvoir le "laissez faire" et le "laissez passer"… »


Laurent Pinsolle, "La crise de l’anarchie néolibérale", Agoravox, 11 février 2009

dimanche, 08 mars 2009

Dans les coulisses de la crise, la nouvelle guerre du pétrole

Dans les coulisses de la Crise, la nouvelle guerre du pétrole

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Par Maxime Lion
Altermedia France

L’organisation des Pays exportateurs de Pétrole (Opep) pourrait procéder à une nouvelle baisse de sa production, en mars, lors de sa prochaine réunion à Vienne. C’est en tout cas ce qu’a affirmé samedi à Alger le ministre algérien de l’Énergie et des mines Chakib Khelil. Raisons invoquées : le possible maintien à la baisse des cours du brut. Ceci alors même que l’Agence internationale de l’Énergie abaissait vendredi ses prévisions de demande mondiale pétrolière, tablant désormais sur une contraction en 2009 comme en 2008. L’occasion de faire le point sur un marché fondamental de l’économie moderne où le politique n’est jamais loin.

 

Une véritable guerre « discrète » fait aujourd’hui rage sur le marché du Pétrole. Du côté des offreurs, l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole, qui représente 40 % de la production mondiale et qui bénéficie du soutien de la Russie, se veut le syndicats de défense des pays producteur : il rêve d’un baril de pétrole à 60 $ afin de rentabiliser l’ensemble des exploitations des ses membres, et d’assurer de confortables profits pour les plus compétitifs d’entre eux, comme l’Arabie Saoudite. La demande, quant à elle, s’organise pour l’essentiel autour des pôles occidentaux et asiatiques. Cependant, les États-Unis, premier consommateur au monde d’hydrocarbure et inventeurs de toute la filière économique du pétrole, donne le la : le prix du pétrole est actuellement gouverné par le niveau des stocks américains de pétrole. Depuis l’été dernier, il oriente les courts toujours dans le même sens, la baisse.

Si la baisse des courts s’explique avant tout par une cause objective - la chute de la demande de pétrole attestée par la litanie des rapports mensuels de l’Agence Internationale de l’Énergie annonçant une régression de la consommation de brut de 0,6 % en 2009 - elle devrait être compensée en grande partie par le diminution de la production de l’OPEP, suivie par celle opérée par la Russie. L’objectif est de relancer le baril à la hausse pour atteindre un objectif de court terme de 45 $ la baril. Or, peine perdue : alors que les consignes ont été relativement suivies par les pays membres de l’organisation, la production se maintient, voire augmente légèrement. Qui sont les coupables, augmentant leur production contre toute logique économique ? La réponse : des pays à la fois producteur et consommateur qui ont plus à perdre dans les surcoûts d’un pétrole en hausse que dans les pertes de leur propre puits… et en tout premier lieu les États-Unis, suivis de la Chine et du Brésil.

La baisse des courts du pétrole semble ainsi être devenu un objectif majeur de la politique américaine. Certains y ont vu un motif essentiel de la volonté de l’oncle Sam de freiner les ardeurs israéliennes quant à une campagne de raids aériens sur l’Iran, craignant les conséquences d’un conflit prolongé au Moyen Orient sur les courts de l’or noir. Qu’est-ce qui pousse les Américains à maintenir à grand frais les courts du pétrole à des courts les plus bas possibles, quitte à hypothéquer l’avenir de leur propre industrie pétrolière ?

La réponse est simple : le choix de la surchauffe de la planche à billet comme moyen de venir à bout de la crise, voire de la dépression économique. Le nouveau président O’Bama a promis d’injecter 850 milliards de dollars dans l’économie américaine sous forme d’infrastructures et de réduction d’impôts. D’où vient l’argent ? De bons du trésor dont la valeur repose dans la crédulité des étrangers dans la puissance de l’Oncle Sam. Si ces derniers ne suffisent pas, la planche à billet fera le reste. Or ce schéma ne fonctionne que tant que la confiance en la monnaie est maintenue par une inflation quasi nulle, garantissant, du moins à court terme, son pouvoir d’achat. Or le facteur principal de la chute de l’inflation aux Etats-unis, au point qu’elle devienne une véritable déflation, est justement la chute des courts des hydrocarbures. Une forte augmentation des courts de pétrole, ou choc exogène, suite à une crise géopolitique, aurait pour conséquence de relancer dramatiquement l’inflation et ainsi de transformer les injections massives de liquidités dans l’économie en empoisonnement du système financier mondial. A la crise - se matérialisant par la chute des valeurs des actifs, actions et immobiliers, c’est-à-dire une destruction de richesse - s’ajouterait l’effondrement du dollar, ce qui finirait de laminer le revenu des actifs… Il s’agit du pire scénario des économistes, l’hyper-inflation, qui se caractérise par une défiance générale pour la monnaie papier dite fiduciaire. Cette dernière revient à sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire quasi-nulle, celle d’un petit papier imprimé en quadrichromie… Ceci signifierait l’arrêt de mort du dollar, et donc la fin de l’empire américain car il n’y a pas d’Empire sans impôt impérial.

Les liens entre le Politique et l’Économique ne sont jamais aussi forts qu’en tant que crise, et l’Histoire n’est jamais loin. Si la crise a aujourd’hui surtout le goût amer des licenciements et du marasme, marquant la fin d’un modèle économique, elle est aussi l’annonce de changements profonds, du mutations insoupçonnées. A nous de les décryptées afin de fêter la fin de ce « monde vétuste et sans joie… »


Article printed from AMI France: http://fr.altermedia.info

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vendredi, 06 mars 2009

El postneoliberalismo y sus bifurcaciones

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El postneoliberalismo y sus bifurcaciones

 

Ana Esther Ceceña
Observatorio Latinoamericano de Geopolítica

 

 

El neoliberalismo tocó fin definitivamente con la crisis estallada en 2008. No hay vuelta atrás. El mercado, por sí mismo, es autodestructivo. Necesita soportes y contenedores. La sociedad capitalista, arbitrada por el mercado, o bien se depreda, o bien se distiende. No tiene perspectivas de largo plazo.

Después de 30 años de neoliberalismo ocurrieron las dos cosas. La voracidad del mercado llevó a límites extremos la apropiación de la naturaleza y la desposesión de los seres humanos. Los territorios fueron desertificados y las poblaciones expulsadas. Los pueblos se levantaron y la catástrofe ecológica, con un altísimo grado de irreversibilidad, comenzó a manifestarse de manera violenta.

Los pueblos se rebelaron contra el avance del capitalismo bloqueando los caminos que lo llevaban a una mayor apropiación. Levantamientos armados cerraron el paso a las selvas; levantamientos civiles impiden la edificación de represas, la minería intensiva, la construcción de carreteras de uso pesado, la privatización de petróleo y gas y la monopolización del agua. El mercado, solo, no podía vencer a quienes ya estaban fuera de su alcance porque habían sido expulsados y desde ahí, desde el no-mercado, luchaban por la vida humana y natural, por los elementos esenciales, por otra relación con la naturaleza, por detener el saqueo.

El fin del neoliberalismo inicia cuando la medida de la desposesión toca la furia de los pueblos y los obliga a irrumpir en la escena.

Los cambios de fase

La sociedad capitalista contemporánea ha alcanzado un grado de complejidad que la vuelve altamente inestable. De la misma manera que ocurre con los sistemas biológicos (Prigogine, 2006), los sistemas sociales complejos tienen una capacidad infinita y en gran medida impredecible de reacción frente a los estímulos o cambios. El abigarramiento con el que se edificó esta sociedad, producto de la subsunción pero no eliminación de sociedades diferentes, con otras cosmovisiones, costumbres e historias, multiplica los comportamientos sociales y las percepciones y prácticas políticas a lo largo y ancho del mundo y abre con ello un espectro inmenso de sentidos de realidad y posibilidades de organización social.

La potencia cohesionadora del capitalismo ha permitido establecer diferentes momentos de lo que los físicos llaman equilibrio, en los que, a pesar de las profundas contradicciones de este sistema y del enorme abigarramiento que conlleva, disminuyen las tendencias disipadoras. No obstante, su duración es limitada. En el paso del equilibrio a la disipación aparecen constantemente las oportunidades de bifurcación que obligan al capitalismo a encontrar los elementos cohesionadores oportunos para construir un nuevo equilibrio o, en otras palabras, para restablecer las condiciones de valorización del capital. Pero siempre está presente el riesgo de ruptura, que apunta hacia posibles dislocamientos epistemológicos y sistémicos.

Los equilibrios internos del sistema, entendidos como patrones de acumulación en una terminología más económica, son modalidades de articulación social sustentadas en torno a un eje dinamizador u ordenador.

Un eje de racionalidad complejo que, de acuerdo con las circunstancias, adopta diferentes figuras: en la fase fordista era claramente la cadena de montaje para la producción en gran escala y el estado en su carácter de organizador social; en el neoliberalismo el mercado; y en el posneoliberalismo es simultáneamente el estado como disciplinador del territorio global, es decir, bajo el comando de su vertiente militar, y las empresas como medio de expresión directa del sistema de poder, subvirtiendo los límites del derecho liberal construido en etapas anteriores del capitalismo.

Los posneoliberalismos y las bifurcaciones

La incertidumbre acerca del futuro lleva a caracterizarlo más como negación de una etapa que está siendo rebasada. Si la modalidad capitalista que emana de la crisis de los años setenta, que significó una profunda transformación del modo de producir y de organizar la producción y el mercado, fue denominada por muchos estudiosos como posfordista; hoy ocurre lo mismo con el tránsito del neoliberalismo a algo diferente, que si bien ya se perfila, todavía deja un amplio margen a la imprevisión.

Posfordismo se enuncia desde la perspectiva de los cambios en el proceso de trabajo y en la modalidad de actuación social del estado; neoliberalismo desde la perspectiva del mercado y del relativo abandono de la función socializadora del estado. En cualquiera de los dos casos no tiene nombre propio, o es un pos, y en ese sentido un campo completamente indefinido, o es un neo, que delimita aunque sin mucha creatividad, que hoy están dando paso a otro pos, mucho más sofisticado, que reúne las dos cualidades: posneoliberalismo. Se trata de una categoría con poca vida propia en el sentido heurístico, aunque a la vez polisémica. Su virtud, quizá, es dejar abiertas todas las posibilidades de alternativa al neoliberalismo -desde el neofascismo hasta la bifurcación civilizatoria-, pero son inciertas e insuficientes su fuerza y cualidades explicativas.

En estas circunstancias, para avanzar en la precisión o modificación del concepto es indispensable detenerse en una caracterización de escenarios, entendiendo que el espectro de posibilidades incluye alternativas de reforzamiento del capitalismo -aunque sea un capitalismo con más dificultades de legitimidad-; de construcción de vías de salida del capitalismo a partir de las propias instituciones capitalistas; y de modos colectivos de concebir y llevar a la práctica organizaciones sociales nocapitalistas.

Trabajar todos los niveles de abstracción y de realidad en los que este término ocupa el espacio de una alternativa carente de apelativo propio, o el de alternativas diversas en situación de coexistencia sin hegemonismos, lo que impide que alguna otorgue un contenido específico al proceso superador del neoliberalismo.

El posneoliberalismo del capital

Aun antes del estallido de la crisis actual, ya eran evidentes los límites infranqueables a los que había llegado el neoliberalismo. La bonanza de los años dorados del libre mercado permitió expandir el capitalismo hasta alcanzar, en todos sentidos, la escala planetaria; garantizó enormes ganancias y el fortalecimiento de los grandes capitales, quitó casi todos los diques a la apropiación privada; flexibilizó, precarizó y abarató los mercados de trabajo; y colocó a la naturaleza en situación de indefensión. Pero después de su momento innovador, que impuso nuevos ritmos no sólo a la producción y las comunicaciones sino también a las luchas sociales, empezaron a aparecer sus límites de posibilidad.

Dentro de éstos, es importante destacar por lo menos tres, referidos a las contradicciones inmanentes a la producción capitalista y su expresión específica en este momento de su desarrollo y a las contradicciones correspondientes al proceso de apropiación y a las relaciones sociales que va construyendo:

1. El éxito del neoliberalismo en extender los márgenes de expropiación, lo llevó a corroer los consensos sociales construidos por el llamado estado del bienestar, pero también a acortar los mercados. La baja general en los salarios, o incluso en el costo de reproducción de la fuerza de trabajo en un sentido más amplio, fue expulsándola paulatinamente del consumo más sofisticado que había alcanzado durante el fordismo.

La respuesta capitalista consistió en reincorporar al mercado a esta población, cada vez más abundante, a través de la producción de bienes precarios en gran escala. No obstante, esta reincorporación no logra compensar ni de lejos el aumento en las capacidades de producción generadas con las tecnologías actuales, ni retribuir las ganancias esperadas. El grado de apropiación y concentración, el desarrollo tecnológico, la mundialización tanto de la producción como de la comercialización, es decir, el entramado de poder objetivado construido por el capital no se corresponde con las dimensiones y características de los entramados sociales. Es un poder que empieza a tener problemas serios de interlocución.

2. Estas enormes capacidades de transformación de la naturaleza en mercancía, en objeto útil para el capital, y la capacidad acumulada de gestión económica, fortalecida con los cambios de normas de uso del territorio y de concepción de las soberanías, llevaron a una carrera desatada por apropiarse todos los elementos orgánicos e inorgánicos del planeta. Conocer las selvas, doblegarlas, monopolizarlas, aislarlas, separarlas en sus componentes más simples y regresarlas al mundo convertidas en algún tipo de mercancía fue -es- uno de los caminos de afianzamiento de la supremacía económica; la ocupación de territorios para convertirlos en materia de valorización. Paradójicamente, el capitalismo de libre mercado promovió profundos cercamientos y amplias exclusiones. Pero con un peligro: Objetivar la vida es destruirla.

Con la introducción de tecnologías de secuenciación industrial, con el conocimiento detallado de genomas complejos con vistas a su manipulación, con los métodos de nanoexploración y transformación, con la manipulación climática y muchos otros de los desarrollos tecnológicos que se han conocido en los últimos 30 años, se traspasó el umbral de la mayor catástrofe ecológica registrada en el planeta. Esta lucha del capitalismo por dominar a la naturaleza e incluso intentar sustituirla artificialmente, ha terminado por eliminar ya un enorme número de especies, por provocar desequilibrios ecológicos y climáticos mayores y por poner a la propia humanidad, y con ella al capitalismo, en riesgo de extinción.

Pero quizá los límites más evidentes en este sentido se manifiestan en las crisis de escasez de los elementos fundamentales que sostienen el proceso productivo y de generación de valor como el petróleo; o de los que sostienen la producción de la vida, como el agua, en gran medida dilapidada por el mal uso al que ha sido sometida por el propio proceso capitalista. La paradoja, nuevamente, es que para evitar o compensar la escasez, se diseñan estrategias que refuerzan la catástrofe como la transformación de bosques en plantíos de soja o maíz transgénicos para producir biocombustibles, mucho menos rendidores y tan contaminantes y predatorios como el petróleo.

El capitalismo ha demostrado tener una especial habilidad para saltar obstáculos y encontrar nuevos caminos, sin embargo, los niveles de devastación alcanzados y la lógica con que avanza hacia el futuro permiten saber que las soluciones se dirigen hacia un callejón sin salida en el que incluso se van reduciendo las condiciones de valorización del capital.

3. Aunque el neoliberalismo ha sido caracterizado como momento de preponderancia del capital financiero, y eso llevó a hablar de un capitalismo desterritorializado, en verdad el neoliberalismo se caracterizó por una disputa encarnizada por la redefinición del uso y la posesión de los territorios, que ha llevado a redescubrir sociedades ocultas en los refugios de selvas, bosques, desiertos o glaciares que la modernidad no se había interesado en penetrar. La puesta en valor de estos territorios ha provocado una ofensiva de expulsión, desplazamiento o recolonización de estos pueblos, que, evidentemente, se han levantado en contra.

Esto, junto con las protestas y revueltas originadas por las políticas de ajuste estructural o de privatización de recursos, derechos y servicios promovidas por el neoliberalismo, ha marcado la escena política desde los años noventa del siglo pasado. Las condiciones de impunidad en que se generaron los primeros acuerdos de libre comercio, las primeras desregulaciones, los despojos de tierras y tantas otras medidas impulsadas desde la crisis y reorganización capitalista de los años setenta-ochenta, cambiaron a partir de los levantamientos de la década de los noventa en que se produce una inflexión de la dinámica social que empieza a detener las riendas sueltas del neoliberalismo.

No bastaba con darle todas las libertades al mercado. El mercado funge como disciplinador o cohesionador en tanto mantiene la capacidad desarticuladora y mientras las fuerzas sociales se reorganizan en correspondencia con las nuevas formas y contenidos del proceso de dominación. Tampoco podía ser una alternativa de largo plazo, en la medida que la voracidad del mercado lleva a destruir las condiciones de reproducción de la sociedad.

El propio sistema se vio obligado a trascender el neoliberalismo trasladando su eje ordenador desde la libertad individual (y la propiedad privada) promovida por el mercado hacia el control social y territorial, como medio de restablecer su posibilidad de futuro. La divisa ideológica del "libre mercado" fue sustituida por la "seguridad nacional" y una nueva fase capitalista empezó a abrirse paso con características como las siguientes:

1. Si el neoliberalismo coloca al mercado en situación de usar el planeta para los fines del mantenimiento de la hegemonía capitalista, en este caso comandada por Estados Unidos, en esta nueva fase, que se abre junto con la entrada del milenio, la misión queda a cargo de los mandos militares que emprenden un proceso de reordenamiento interno, organizativo y conceptual, y uno de reordenamiento planetario.

El cambio de situación del anteriormente llamado mundo socialista ya había exigido un cambio de visión geopolítica, que se corresponde con un nuevo diseño estratégico de penetración y control de los territorios, recursos y dinámicas sociales de la región centroasiática. El enorme peso de esta región para definir la supremacía económica interna del sistema impidió, desde el inicio, que ésta fuera dejada solamente en las manos de un mercado que, en las circunstancias confusas y desordenadas que siguieron al derrumbe de la Unión Soviética y del Muro de Berlín, podía hacer buenos negocios pero no condiciones de reordenar la región de acuerdo con los criterios de la hegemonía capitalista estadounidense. En esta región se empieza a perfilar lo que después se convertiría en política global: el comando militarizado del proceso de producción, reproducción y espacialización del capitalismo de los albores del siglo XXI.

2. Esta militarización atiende tanto a la potencial amenaza de otras coaliciones hegemónicas que dentro del capitalismo disputen el liderazgo estadounidense como al riesgo sistémico por cuestionamientos y construcción de alternativas de organización social no capitalistas. Sus propósitos son el mantenimiento de las jerarquías del poder, el aseguramiento de las condiciones que sustentan la hegemonía y la contrainsurgencia. Supone mantener una situación de guerra latente muy cercana a los estados de excepción y una persecución permanente de la disidencia.

Estos rasgos nos llevarían a pensar rápidamente en una vuelta del fascismo, si no fuera porque se combinan con otros que lo contradicen y que estarían indicando las pistas para su caracterización más allá de los "neos" y los "pos".

Las guerras, y la política militar en general, han dejado de ser un asunto público. No solamente porque muchas de las guerras contemporáneas se han enfocado hacia lo que se llama "estados fallidos", y en ese sentido no son entre "estados" sino de un estado contra la sociedad de otra nación, sino porque aunque sea un estado el que las emprende lo hace a través de una estructura externa que una vez contratada se rige por sus propias reglas y no responde a los criterios de la administración pública.

El outsourcing, que se ha vuelto recurrente en el capitalismo de nuestros días, tiene implicaciones muy profundas en el caso que nos ocupa. No se trata simplemente de privatizar una parte de las actividades del estado sino de romper el sentido mismo del estado. La cesión del ejercicio de la violencia de estado a particulares coloca la justicia en manos privadas y anula el estado de derecho. Ni siquiera es un estado de excepción. Se ha vaciado de autoridad y al romper el monopolio de la violencia la ha instalado en la sociedad.

En el fascismo había un estado fuerte capaz de organizar a la sociedad y de construir consensos. El estado centralizaba y disciplinaba. Hoy apelar al derecho y a las normas establecidas colectivamente ha empezado a ser un disparate y la instancia encargada de asegurar su cumplimiento las viola de cara a la sociedad. Ver, si no, los ejemplos de Guantánamo o de la ocupación de Irak.

Con la reciente crisis las instituciones capitalistas más importantes se han desfondado. El FMI y el Banco Mundial son repudiados hasta por sus constructores. Estamos entrando a un capitalismo sin derecho, a un capitalismo sin normas colectivas, a un capitalismo con un estado abiertamente faccioso. Al capitalismo mercenario.

El posneoliberalismo nacional alternativo

Otra vertiente de superación del neoliberalismo es la que protagonizan hoy varios estados latinoamericanos que se proclaman socialistas o en transición al socialismo y que han empezado a contravenir, e incluso revertir, la política neoliberal impuesta por el FMI y el Banco Mundial. Todas estas experiencias que iniciaron disputando electoralmente la presidencia, aunque distintas entre sí, comparten y construyen en colaboración algunos caminos para distanciarse de la ortodoxia dominante.

Bolivia, Ecuador y Venezuela, de diferentes maneras y con ritmos propios, impulsan políticas de recuperación de soberanía y de poder participativo, que se ha plasmado en las nuevas Constituciones elaboradas por sus sociedades.

La disputa con el FMI y el Banco Mundial ha determinado un alejamiento relativo de sus políticas y de las propias instituciones, al tiempo que se inicia la creación de una institucionalidad distinta, todavía muy incipiente, a través de instancias como el ALBA, el Banco del Sur, Petrocaribe y otras que, sin embargo, no marcan una pauta anticapitalista en sí mismas sino que apuntan, por el momento, a constituir un espacio de mayor independencia con respecto a la economía mundial, que haga propicia la construcción del socialismo. Considerando que, aun sin tener certeza de los resultados, se trata en estos casos por lo menos de un escenario posneoliberal diferente y confrontado con el que desarrollan las potencias dominantes, es conveniente destacar algunos de sus desafíos y paradojas.

1. Para avanzar en procesos de recuperación de soberanía, indispensable en términos de su relación con los grandes poderes mundiales --ya sea que vengan tras facetas estatales o empresariales--, y para emprender proyectos sociales de gran escala bajo una concepción socialista, requieren un fortalecimiento del estado y de su rectoría. Lo paradójico es que este estado es una institución creada por el propio capitalismo para asegurar la propiedad privada y el control social.

2. Los procesos de nacionalización emprendidos o los límites impuestos al capital transnacional, pasándolo de dueño a prestador de servicios, o a accionista minoritario, marca una diferencia sustancial en la capacidad para disponer de los recursos estratégicos de cada nación. La soberanía, en estos casos, es detentada y ejercida por el estado, pero eso todavía no transforma la concepción del modo de uso de estos recursos, al grado de que se estimulan proyectos de minería intensiva, aunque bajo otras normas de propiedad. Para un "cambio de modelo" esto no es suficiente, es un primer paso de continuidad incierta, si bien representa una reivindicación popular histórica.

3. El reforzamiento del interés nacional frente a los poderes globales o transnacionales va acompañado de una centralización estatal que no resulta fácilmente compatible con la plurinacionalidad postulada por las naciones o pueblos originarios, ni con la idea de una democracia participativa que acerque las instancias de deliberación y resolución a los niveles comunitarios.

4. Las Constituyentes han esbozado las líneas de construcción de una nueva sociedad. En Bolivia y Ecuador se propone cambiar los objetivos del "desarrollo" por los del "buen vivir", marcando una diferencia fundamental entre la carrera hacia delante del desarrollo con la marcha horizontal e incluso circular del buen vivir, que llamaría a recordar la metáfora zapatista de caminar al paso del más lento. La dislocación epistemológica que implica trasladarse al terreno del buen vivir coloca el proceso ya en el camino de una bifurcación societal y, por tanto, la discusión ya no es neoliberalismo o posneoliberalismo sino eso otro que ya no es capitalista y que recoge las experiencias milenarias de los pueblos pero también la crítica radical al capitalismo. Los apelativos son variados: socialismo comunitario, socialismo del siglo XXI, socialismo en el siglo XXI, o ni siquiera socialismo, sólo buen vivir, autonomía comunitaria u horizontes emancipatorios.

Ahora bien, la construcción de ese otro, que genéricamente podemos llamar el buen vivir, tiene que salirse del capitalismo pero a la vez tiene que transformar al capitalismo, con el riesgo, siempre presente, de quedar atrapado en el intento porque, entre otras razones, esta búsqueda se emprende desde la institucionalidad del estado (todavía capitalista), con toda la carga histórica y política que conlleva.

El posneoliberalismo de los pueblos

Otro proceso de salida del neoliberalismo es el que han emprendido los pueblos que no se han inclinado por la lucha electoral, fundamentalmente porque han decidido de entrada distanciarse de la institucionalidad dominante. En este proceso, con variantes, se han involucrado muchos de los pueblos indios de América, aunque no sólo, y su rechazo a la institucionalidad se sustenta en la combinación de las bifurcaciones con respecto a la dominación colonial que hablan de rebeliones larvadas a lo largo de más de 500 años, con las correspondientes a la dominación capitalista. Las naciones constituidas en el momento de la independencia de España y Portugal en realidad reprodujeron las relaciones de colonialidad interna y por ello no son reconocidas como espacios recuperables.

La resistencia y las rebeliones se levantan a veces admitiendo la nación, más no el estado, como espacio transitorio de resistencia, y a veces saltando esta instancia para lanzarse a una lucha anticapitalista-anticolonial y por la construcción-reconstrucción de formas de organización social simplemente distintas.

Desde esta perspectiva el proceso se realiza en los espacios comunitarios, transformando las redes cotidianas y creando condiciones de autodeterminación y autosustentación, siempre pensadas de manera abierta, en interlocución y en intercambio solidario con otras experiencias similares.

Recuperar y recrear formas de vida propias, humanas, de respeto con todos los otros seres vivos y con el entorno, con una politicidad libre y sin hegemonismos. Democracias descentradas. Este es el otro camino de salida del neoliberalismo, que sería muy empobrecedor llamar posneoliberalismo porque, incluso, es difícil de ubicar dentro del mismo campo semántico. Y todos sabemos que la semántica es también política y que también ahí es preciso subvertir los sentidos para que correspondan a los nuevos aires emancipatorios.

Lo que viene después del neoliberalismo es un abanico abierto con múltiples posibilidades. No estrechemos el horizonte cercándolo con términos que reducen su complejidad y empequeñecen sus capacidades creativas y emancipatorias. El mundo está lleno de muchos mundos con infinitas rutas de bifurcación. A los pueblos en lucha toca ir marcando los caminos.

Bibliografía

Acosta, Alberto 2008 "La compleja tarea de construir democráticamente una sociedad democrática" en Tendencia N° 8 (Quito).

Prigogine, Ilya 2006 (1988) El nacimiento del tiempo (Argentina: Tusquets).

Constitución de la República del Ecuador 2008.

Asamblea Constituyente de Bolivia 2007 Nueva Constitución Política del Estado (documento oficial)

jeudi, 05 mars 2009

Intervention de F. Ranson au Colloque identitaire (28-02-09)

Frédéric RANSON:

Intervention au colloque identitaire du 28 février 2009

Sint-Pieters-Leeuw (Brabant)

Il m’incombe aujourd’hui de vous présenter le manifeste du néo-solidarisme. En fonction du sujet d’aujourd’hui, j’en voudrais retenir deux idées en particulier, à méditer par le public. D’abord, je voudrais féliciter les organisateurs et les autres participants pour leur contribution à un genre de débat qu’on ne connaît plus ailleurs en Flandre, malgré des conditions plus favorables qu’en Belgique francophone. Des identitaires s’occupent aujourd’hui des questions sociales et c’est déjà une bonne description pour les néo-solidaristes.

 

En bref, la crise que nous vivons est celle de plus de trente ans de néolibéralisme anglo-saxon. L’architecture financière mondiale de l’après-guerre a toujours été conçue, par les Etats-Unis et leur haute finance, de telle manière que les profits soient pour eux-mêmes et les charges pour le reste du monde. Depuis les années septante, le néolibéralisme sert de nouvel instrument pour assurer leurs intérêts financiers. L’ouverture des marchés financiers a permis  de prolonger l’hégémonie du dollar. Ensuite, suivaient le Royaume-Uni et plus tard l’Union européenne. La première conséquence était que les « capitaux sociaux » des Etats européens, accumulés depuis des décennies, étaient alors transférés à un marché financier mondialisé. La deuxième conséquence était l’invention des produits dérivés, contrepartie pour les risques sur un marché dérégulé. L’ampleur de la crise actuelle est un indice du degré d’américanisation et de mondialisation.

 

Il faut se rendre compte de quelle manière, non pas seulement les conditions économiques ou financières, mais par là aussi les conditions politiques ont changé. Oui, ils sont encore là, les parlementaires, mais ils sont presque dégradés jusqu’au niveau de conseiller communal dans le « village global ». Le cadre national, base de notre modèle social et du consensus entre travail et capital, est en voie de disparition, sapé par le néolibéralisme et le libre-échangisme. L’embourgeoisement des droites et des gauches les a rendu totalement incapables à proposer des alternatives. Face à leur incapacité et face aux nouvelles conditions, de nouvelles réponses s’imposent. La crise actuelle est une rupture. Ou bien on voit dans cette crise une nouvelle phase de concentration et de mondialisation. Ou bien on y voit une occasion d’organiser une colère légitime et de proposer des alternatives.

 

La première idée que je veux retenir de notre manifeste est donc celle de la renationalisation de l’Etat et de l’économie, tant l’économie monétaire que l’économie réelle, de Fortis à Opel. Dans les conditions actuelles, où vous étés trompés par des propositions européanistes et altermondialistes qui se relaient, où la pensée unique prône un « socialisme des banquiers » et ainsi de suite, cette revendication est déjà un acte révolutionnaire. La deuxième idée à retenir est celle de la souveraineté monétaire, qui implique une redéfinition des notions habituelles sur l’argent. J’y reviens en brève réponse à monsieur Robert. La synthèse idéale de ces deux idées serait la correspondance entre l’économie réelle et l’économie monétaire. Donc : plus de bulles, plus d’inflation, plus de déflation, mais « euflation » (notion d’Antonio Miclavez). Hélas, nos banques centrales semi-publiques n’ont pas ce but. Elles agissent dans l’intérêt des banquiers et pas dans l’intérêt des peuples. Les mêmes critiques, dans la tradition populiste, à la Réserve fédérale américaine peuvent s’appliquer à la Banque centrale européenne. Les premières banques à nationaliser seront donc les banques centrales elles-mêmes !

 

Monsieur Robert vient d’attribuer le « miracle économique » de l’Allemagne nationale-socialiste à son ministre de l’économie Schacht et sa « politique très éloignée du programme en 25 points ». D’autres l’attribueront à Keynes. Eh bien, quel était le secret de ce miracle ? Les travaux publics et le réarmement allemands étaient payés par des « bons Öffa » et des « bons MeFo », donc de l’argent alternatif ou supplémentaire, sans accroître la dette publique, c’est à dire basé sur la notion de souveraineté monétaire. Ces bons étaient au moins une idée hybride, parce que ils étaient effectivement déjà proposée dans le Programme en 25 Points sous le nom de « Staatskassengutscheine » (bons du Trésor publique). Evidemment, les idées de son auteur, Gottfried Feder, allaient encore plus loin. Ses idées étaient très proches des principes antiques et scholastiques, aujourd’hui encore présents dans le financement islamique. Schacht, profondément banquier, a enfin même refusé l’émission ultérieure de cet argent sans dette, ainsi qu’un autre célèbre banquier, Necker, plus d’un siècle avant lui, avait refusé l’émission des assignats. L’argent alternatif est-il une utopie aujourd’hui ? Non ! Qui ne connaît pas les chèques de repas ou les chèques de service, qui sont simplement des formes de salaire alternatif ?

 

Peut-être ces quelques propositions semblent encore précoces ou futuristes, mais nous sommes surs que la situation aggravante les rendra de plus en plus acceptées. L’importance est de ne surtout pas rater ce rendez-vous avec le 21ième siècle, ou de subir le renforcement du système par une « gouvernance mondiale » accrue et répandue par la pensée unique. Je vous remercie pour votre attention.

dimanche, 01 mars 2009

Monnaie et Europe

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1989

 

Monnaie et Europe

par Pierre Le Vigan

"Un krach financier est-il possible?". C'est sur cette in-terrogation que s'ouvrait Dynasteurs,  sept mois a-vant le krach (mars 1987). La réponse positive don-née à cette question mettait l'accent sur la décon-nexion entre économie "réelle" (assise sur la pro-duc-tion) et économie financière. Cette déconnexion, no-tée par la plupart des observateurs, se mesurait par l'écart croissant entre une production en crois-san-ce faible, surtout s'agissant de la production in-dus-trielle (hors services), et des transactions finan-cières en plein essor.

"Le marché monétaire international, note C. Alphan-dery, fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-qua-tre (…) et enregistre des transactions quotidiennes pour des montants avoisinant 10.000 milliards de dollars" (Le Monde,  17 avril 1987).

Le cancer financier

La désintermédiation financière, c'est-à-dire l'accès di-rect des firmes au marché financier contribue à trans-former "le marché de l'argent (…) en un mar-ché parfait, exemple pur de la cause libérale", expli-que M. Bertoniche qui note encore: "les mouve-ments financiers sont devenus sans commune me-sure avec ceux des marchandises: le rapport est de 50 à 1, puisque pour 5 milliards de dollars (en mo-yen-ne) d'échanges commerciaux quotidiens, les flux monétaires à travers les frontières sont supérieurs à 200 milliards de dollars" (Le Monde,  24 février 1987).

Un véritable "cancer financier" se serait ainsi déve-loppé, l'hypertrophie de la sphère financière créant des "bulles spéculatives" et menaçant en retour l'é-co-nomie réelle, déjà atone, de déstabilisation. Ainsi, la baisse des cours consécutive au krach de 1987 a ac-centué la fièvre d'offres publiques d'achats.

Cette analyse, juste à certains égards, aboutit néan-moins à rendre extérieur (exogène) le krach financier par rapport à l'ensemble des logiques économiques en œuvre aujourd'hui. Or, la financiarisation qui a abou-ti à un premier krach n'est pas étrangère —bien au contraire— aux stratégies de financement des entre-prises et aux conditions qui leur sont faites par l'E-tat (voir notamment Pierre Vosges, "Croissance fi-nancière dans la crise et mesure des profits totaux", in Issues  n°17, 1983).

Une diminution de la valeur ajoutée produite par les entreprises

S'agissant du premier aspect, il n'est pas inutile de rappeler le sens de cette banalité qui est que les en-tre-prises recherchent le plus haut taux de profit.

Cela veut dire que les choix d'investissement sont ef-fec-tués en fonction du rapport entre le profit et le capital total avancé.

La valeur ajoutée n'est donc pas maximisée par rap-port au capital matériel et financier mais avant tout par rapport aux salaires (productivité du travail, dite apparente). On observe en l'occurence une diminu-tion de la valeur ajoutée produite par les entreprises.

Précisément, Jacky Fayolle a démontré qu'un inves-tissement brut industriel d'un montant identique a généré depuis 10 ans une valeur ajoutée supplé-mentaire décroissante, des importations de plus en plus con-sidérables, et un effet sur l'emploi qui, de positif en 1970, est devenu négatif 10 ans plus tard.

La recherche du taux de profit le plus élevé possible aboutit ainsi à une inefficacité économique en terme de valeur ajoutée créée, donc d'emploi. Mais les ef-fets de cette dictature du taux de profit sont considé-rablement aggravés quand l'Etat pratique, ou du moins accepte, des taux d'intérêt réels élevés. Ceux-ci sont toujours présentés comme un moyen de pro-motion d'un franc fort.

Le franc fort

Or, l'idée de la nécessité d'un franc "fort" relève de plu-sieurs postulats sur lesquels il faut s'interroger. Ainsi est-il admis que seul un franc fort protègerait l'é-pargne populaire.

En fait, la protection de celle-ci nécessite seulement que le taux de rémunération des dépôts soit supé-rieur au taux d'inflation.

Plus généralement, un franc fort serait le signe d'une économie forte, et comme tel devrait être défendu. Mais quand ne se manifeste aucunement la caracté-ris-ti-que principale d'une économie forte, la capacité de dégager un excédent commercial, —cas de la Fran-ce depuis 1986— le choix d'un franc fort artifi-ciellement, par des taux d'intérêt réels élevés, expri-me une orientation fondamentale de politique écono-mique qui est le développement massif des exporta-tions de capitaux.

La part grandissante des investissements à l'étranger des grandes entreprises françaises est une consé-quen-ce de cette politique si tant est que la vraie poli-tique industrielle des libéraux est leur politique monétaire.

La contradiction majeure

La recherche d'un franc fort, dans une situation où l'économie ne donne pas aux libéraux d'autres ar-mes que les taux d'intérêt, enferme dans une contradiction. D'une part, les taux d'intérêt élevés sont né-cessaires, tant à la venue de capitaux étrangers qu'à l'exportation de capitaux français (achats d'usi-nes, création de réseaux commerciaux…) condi-tion-nés par la défense du taux de change; d'autre part, ils maintiennent l'asthénie de l'investissement et donc contribuent à la non compétitivité alimentant un déficit commercial qui affaiblit le franc.

La solution de fond ne peut être extérieure: deman-der à la République Fédérale d'Allemagne de soute-nir le franc par des achats.

La situation de la RFA —et du Japon— montre de plus qu'une économie à fort excédent commercial, si elle dispose de marges supérieures pour maintenir l'ac-tivité et l'emploi à un niveau plus satisfaisant se heurte à l'étau américain.

En effet, la menace d'un déficit budgétaire accru des Etats-Unis fonctionne comme un formidable moyen de pression puisqu'elle équivaut à une nouvelle bais-se du dollar qui renforce la compétitivité des expor-ta-tions américaines, menace les marché européens et donc les balances commerciales de nos pays.

La stratégie américaine: faire financer le déficit des USA

Or, les Etats-Unis financent leur déficit budgétaire par des taux d'intérêt qui, pour inciter à l'achat de bons du trésor, doivent être supérieurs à ceux cons-ta-tés en Europe.

L'appel aux capitaux étrangers pour financer le dé-fi-cit budgétaire américain nécessite donc une baisse re-lative des taux des pays abritant des masses consi-dérables de capitaux disponibles, essentiellement la RFA et le Japon.

Mais cette pression à la baisse ne doit pas, pour les Amé-ricains, aboutir, par la relance des investisse-ments, à un renforcement réel des économies euro-péennes, pays "forts" (RFA) et "faibles" (France) confondus.

Il y a donc chantage américain à un dollar (encore plus) faible, auquel pousse la reprise de l'inflation aux Etats-Unis, dont l'écart avec le Japon et la RFA est d'environ 4% début 1988.

Européens et Japonais acceptent le chantage américain

En acceptant ce chantage, Européens et Japonais sou-tien-draient donc le dollar avec leurs capitaux tout en acceptant une relance intérieure à fort contenu d'im-portations américaines, afin de limiter le déficit commercial d'outre-atlantique. Or, en acceptant de ser-vir de béquilles à l'économie américaine, le Ja-pon, la RFA et leurs zones d'influences économi-ques respectives compromettent leurs propres inté-rêts.

Ainsi pour la RFA, les orientations retenues pour 1988 consistent-elles, sous prétexte de "conver-gen-ce des politiques économiques", dans une réduction de l'excédent commercial, une hausse de la demande intérieure supérieure à celle du PNB, en bref tous les éléments d'une pénétration accrue du marché intérieur par les produits américains.

Il s'agit, note l'économiste communiste Yves Dimi-co-li, de "faire la place à la surproduction améri-caine" —et ce non sans risques de relance inflationniste et donc de nouvelles montées des taux d'intérêt, alle-mands d'abord, européens ensuite par voie de con-sé-quence.

Au Japon, M. Nakasone a demandé aux Japonais de dé-penser 100 dollars supplémentaires en produits amé-ricains (contre 583 dollars par an actuellement)!

L'Europe —qui n'a pas les marges de concession du Japon, —et qui devrait se poser la question du pour-quoi de ces concessions— est donc prise dans une con-tradiction insoluble si elle accepte de servir de bé--quille à l'économie américaine et en d'autres ter-mes, si elle pense la crise comme déséquilibre du sys-tè-me mondial.

Il y a toujours eu déséquilibre...

Celui-ci a en effet toujours été en déséquilibre et la vraie question est de savoir qui profite de ces désé-qui-libres. En ne remettant pas en cause leur inté-gra-tion dans ce système mondial, les pays européens sont donc condamnés à tisser indéfiniment la toile de leur dépendance en soutenant une économie améri-caine à la fois défaillante (son avance technologique a disparu) et toujours dominante pour des raisons monétaires et du fait de la place géopolitique des Etats-Unis dans le monde. L'issue réside donc, com-me le montre bien le numéro sur  l'Amérique de la revue J'ai tout compris  (n°5, janvier 1988), dans l'autonomie croissante de la sphère économique européenne.

En effet, les mouvements qui affectent les Etats pris isolément sont devenus d'une force difficilement sur-montable. Le rapport entre les réserves de change des Etats et les capitaux détenus par les agents éco-nomiques privés était, il y a 20 ans, de 5 à 1 en fa-veur des Etats. Il y a 10 ans, il était de 1 à 3 (donc en faveur des marchés privés).

Maintenant, il est de 1 à 10. "Les Etats luttent actuel-le-ment pour la survie de leur identité" (François Rachline, "La crise financière et les Etats débordés", Le Monde,  6 juin 1988).

Retour à l'étalon-or?

Dans cette situation, l'idée du retour à un système de change étalonné sur l'or consiste à prendre l'effet pour la cause, la suppression des taux de change fixes pour la cause des mouvements massifs de capi-taux alors que c'est l'inverse (1). Cette proposition po-se de toute façon des problèmes insolubles (voir encadré).

La proposition de création d'un étalon-matières pre-mières auquel seraient liées les devises-clés n'est pas plus satisfaisante en raison du caractère tendancielle-ment décroissant des prix des matières premières, du risque de fortes fluctuations dues à la substituabilité, aux spéculations sur le niveau des stocks, aux inter-ven-tions étatiques. Tous ces élements feraient d'un indice de prix de matières premières "certainement l'un des plus mauvais indicateurs imaginables de l'in-flation mondiale" (Pierre Noël Giraux, "Un rideau de fumée", Le Monde,  17 mai 1988).

Il ne jouerait ni comme réducteur d'incertitudes, ni comme réducteur de l'hégémonie américaine.

La souveraineté monétaire

Il faut donc, pour organiser une maîtrise européenne de la croissance et une reconquête du plein emploi, commencer par le commencement: la souveraineté monétaire. Dans le cas d'une économie ne bénéfi-ciant pas du privilège du dollar-monnaie nationale et internationale —celle-ci nécessite le contrôle des ca-pi-taux et de la création monétaire (à 90% par les ban-ques). Diverses mesures s'ensuivent:

On peut rompre avec la facturation en dollar des ven-tes françaises aux Etats-Unis. On peut empêcher la spéculation par divers systèmes de pénalités frappant les comptes des non résidents des banques euro-péen-nes. On peut, en opérant une nécessaire unifica-tion monétaire européenne, accroître fortement la co-opé-ration dans un premier temps entre les banques cen-trales notamment par la mutualisation d'une par-tie des réserves de change.

Il est clair qu'une telle politique nécessite un rôle nou-veau de la RFA qui, comme le note justement Jean-Jacques Rosa, "nous dicte à travers le S.M.E. une restriction monétaire obsolète" (Le Figaro,  6 et 7 février 1988).

Une baisse des taux d'intérêt

Or, la politique monétaire doit se donner en Europe l'objectif premier d'une baisse des taux d'intérêt. Il est en effet simple à comprendre que si les taux d'in-térêt réels (c'est-à-dire déduction faite de l'inflation) sont —comme c'est le cas actuellement— supérieurs aux taux de profits des entreprises, celles-ci préfère-ront les investissements de portefeuille aux investis-sements productifs, physiques ou immatériels.

Il faut donc que les taux d'intérêt réels soient "posi-tifs pour permettre le financement du futur, le finan-ce-ment sain —par l'épargne— de l'investissement, mais inférieurs au taux de croissance en volume du Produit Intérieur Brut pour ne pas déprimer l'activité économique" (Pierre Pascallon, "Le fardeau des taux d'intérêt réels élevés: insurmontable?", Les Pe-ti-tes Affiches,  24 septembre 1986).

Un tel objectif nécessite une déconnexion entre les taux en Europe et les taux américains.

La France y est particulièrement intéressée puis-qu'en-tre ses taux à long terme et ceux des Etats-Unis existe la plus forte corrélation des grands pays in-dus-triels.

Les deux scénarios de Michel Aglietta

L'enjeu capital des taux d'intérêt réels —ou taux d'ac-tualisation— relevé par Jean-Gilles Malliarakis (voir Troisième Voie,  n°2, 1987) est l'objet des analyses de nombreux économistes. Michel Aglietta dé-fi-nit ainsi la principale conséquence de la hausse des taux d'intérêt réels: "La concomitance d'une crois-sance déprimée, d'un investissement insuffisant, d'une dégradation de l'emploi et d'un déplacement du partage des revenus au détriment des salariés" ("Le défi communautaire", République,  n°1, 1988).

Afin de se remettre sur ce que les économistes appellent un sentier de croissance, Michel Aglietta envisage deux scénarios.

Le premier consisterait à revenir à un système de chan-ges intra-européens flottants au service de la ré-duction des déficits extérieurs pour un taux de crois-sance préalablement choisi en fonction d'un objectif de réduction du chômage.

Un tel scénario, "souplesse des taux de change dans un espace financier caractérisé par une grande mobilité des capitaux, soumettrait le SME aux mêmes ava-tars que le SMI (système monétaire internatio-nal)", d'où, à notre sens, l'extrême importance de l'établissement d'un contrôle des capitaux rigou-reux.

Le deuxième scénario envisagé par M. Aglietta con-sis-te dans l'instauration d'une solidarité budgétaire entre pays et régions d'Europe au service de la crois-sance. Ceci implique un système de changes fixes.

Changes fixes et dimension continentale

Or, que l'Europe s'unisse économiquement en évo-luant vers l'économie dirigée —ce qui suppose l'é-mergence d'un pouvoir politique européen assurant cette direction— ou qu'elle reste un champ de ma-nœuvres des multinationales, il n'en reste pas moins que les conséquences logiques de l'acte unique euro-péen sont claires: "le marché intérieur européen dans le domaine des biens et services implique les chan-ges fixes; ces derniers et l'intégration financière con-duisent à une abolition des souverainetés monétaires nationales" (art. cit.).

La conséquence inévitable, plus que le maintien —tou-jours réversible— de monnaies nationales à taux de change fixe avec définition en commun des objectifs de croissance monétaire, c'est la création d'une monnaie unique européenne.

La première étape en serait bien sûr la substitution d'in-tervention en Ecus aux interventions bilatérales en monnaies nationales.

Mais le point important est qu'une telle monnaie peut être mise au service de politiques parfaitement divergentes.

Le contrôle européen —et non plus national— des mouvements de capitaux sera encore —si la volonté politique qui prévaut est celle d'un développement fondé sur le plein emploi des hommes— un des élé-ments indispensables de la politique monétaire de l'Eu-rope vis-à-vis du Yen et du Dollar, politique qui déterminera le niveau des taux d'intérêt dans nos pays, et donc largement le volume de l'activité et de l'emploi.

Techniquement, la déconnexion est donc parfaite-ment possible. Il reste aux Européens à apprendre à vouloir.

Pierre LE VIGAN.

Note:

(1) Sur la crise du système monétaire international, voir notamment Paul Fabra, "Le Saint Graal des chan-ges fixes"; Patrick Verley, "Le mythe de l'étalon-or", (Le Monde,  9 Mars 1988), et la remar-quable analyse de Jean-Marc Siroën, "Quoi de nou-veau?… l'hégémonie américaine", qui met en garde contre les illusions que l'internationalisation d'autres monnaies que le dollar (Ecu, Yen) rétablirait à elle seu-le l'"équilibre" du système et soustrairait Europe et Japon aux pressions américaines (Le Monde,  22 mars 1988).

 

 

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lundi, 16 février 2009

La guerre oubliée de l'Amérique contre les banques centrales

La guerre oubliée de l’Amérique contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, traduit par Régis Mex pour Mecanopolis / http://www.mecanopolis.org


« Laissez moi décider et contrôler la régulation de la masse monétaire d’une nation, et je me fiche de ce qui fait les lois. »

Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie de banquiers du même nom

spirit

Beaucoup de personnalités notables américaines telles que Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, et Andrew Jackson se sont élevés contre le système des banques centrales utilisé à travers l’Europe et l’ont combattu.

Un billet issu d’une banque centrale, connu sous le nom de Billet de la Réserve Fédérale, est monnaie courante. Ces billets sont donnés au gouvernement en échange d’intérêts que ce même gouvernement devra rembourser sur la somme empruntée. La première chose qu’il advient généralement est que, pour rembourser ces mêmes intérêts, l’emprunteur demande davantage de créances, ce qui crée un cercle vicieux qui se termine finalement par la destruction totale de la valeur monétaire et la banqueroute de la nation. L’histoire se répète à de nombreuses reprises.

Ceci amène la question de savoir pourquoi un système si pervers existerait ? La raison est que pendant la procédure d’arrangement, qui peut durer des siècles, les banquiers centraux qui créent la monnaie amassent d’impressionnantes fortunes sur la large somme des intérêts collectés. Ce principe est, en essence, un transfert des biens de la majorité à une élite de quelques-uns. Les chefs de gouvernements préfèrent un tel système parce qu’il ne nécessite pas de budgets pour être équilibré. Il est bien plus politiquement pratique d’emprunter, pour ensuite taxer directement les citoyens.

Les effets d’une dévalorisation de la monnaie courante et de l’accumulation de la dette ne sont pas flagrantes, et d’après les mots attribués à Vladimir Lénine par John Maynard Keynes :

“Par un processus contenu d’inflation, les gouvernements peuvent confisquer, secrètement et de manière inobservée, une importante part des biens de leurs citoyens… Il n’y a pas de plus subtil, de plus sûrs moyens de détourner les bases existantes d’une société que la débauche de la stabilité monétaire. Le processus engage toutes les forces cachées des lois économiques du côté de la destruction, et le fait d’une manière que pas un homme sur un million n’est capable de diagnostiquer.” (John Maynard Keynes)

A travers l’histoire des États-Unis, il y a eu une bataille entre les banques centrales et leurs intérêts sur l’emprunt et ceux qui s’y sont opposés. Les États-Unis sont nés du résultat direct de ce combat. Lire la suite de La guerre oubliée de l’Amérique  contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, Financial Sense University, traduit de l’anglais par Régis Mex pour Mecanopolis

 

mardi, 10 février 2009

Bankencrisis is ook crisis van de Belgische instellingen

Bankencrisis is ook crisis van de belgische instellingen

Ex: http://www.n-sa.be/
De financiële crisis die reeds enkele maanden aanhoudt is de laatste dagen weer in een stroomversnelling geraakt. Ook nu weer mag de Staat opdraven als redder omdat te ver doorgedreven liberaliseringen de banken op de rand van de afgrond hebben gebracht (en Kaupthing, Fortis,…zelfs in de afgrond). De Vlaamse regering schoot KBC te hulp, meteen het startschot voor een tweede ronde van grandioze verspilling van belastinggeld aan het grootkapitaal. In ongeveer drie maanden tijd hebben de politieke waterdragers van het grootkapitaal het gepresteerd zo maar eventjes 25 miljard euro, (zijnde 1000 miljard oude Belgische franken!!) in de private banken te stoppen. Er wordt overigens niet aan getwijfeld dat de banken in de nabije toekomst opnieuw bij de staat zullen aankloppen. De gevolgen van de financieel-economische crisis die ze zelf hebben veroorzaakt moeten ze nog incasseren.  

Historisch gezien wordt de Kredietbank en haar aanhangsels als zowat de financiële ruggengraat aanzien van de Vlaamse welvaart en industriële ontwikkeling in de 2de helft van de 20ste eeuw. Wat Fortis / Generale Bank was voor belgië, is KBC voor velen, zeker in de brede Vlaamse Beweging, voor Vlaanderen. Reeds voor de oorlog wist de Kredietbank, als voorloper van KBC en opvolger van de ‘Algemeene Bankvereeniging’, een Nederlandstalige burgerij en de voor Vlaanderen typische kleine en middelgrote ondernemingen aan te spreken die zich bij de grote Franstalige banken niet zo thuis voelden. De Kredietbank heeft zo een vorm van cultureel nationalisme weten te gebruiken om er economisch beter van te worden. Deze omkering, waarbij nationalisme instrument voor de kapitalistische economie wordt, sluit nochtans niet uit dat degene die het gebruikt er toch ook in gelooft zoals de Antwerpse voorzitter van de Kredietbank, Fernand Collin, dat destijds bewees. Maar, niet alleen behoorde die Vlaamsgezinde elite in de omgeving van de Kredietbank logischerwijs nooit tot het nationalistische kamp die financieel en economisch gewin zouden opofferen voor één of andere ‘Vlaamse idee’, vandaag de dag is die nationale binding compleet verwaterd of verdwenen. Vlaanderen als begrip en het nationalisme er rond was vooral welkom als het iets kon opleveren. KBC heeft vooral nog steeds het imago een echte Vlaamse bank te zijn. Een imago, maar ook niets meer dan dat…

 

De crisis toont nog maar eens aan dat we over een eigen sterke Vlaamse volksstaat moeten beschikken die het bankwezen naar zich toe trekt en het monopolie over de geldcreatie bezit. Binnen de belgische structuur zitten we opgescheept met ondermeer Waalse politici die niet enkel knecht zijn van het grootkapitaal maar ook geen verantwoording hoeven af te leggen tegenover het Vlaamse volk. Ondermeer PS-politica Onckelinckx verklaarde dan ook niet meteen geneigd te zijn de federale overheid als reddingsboei te laten optreden voor die “Vlaamse” KBC, een bank die zoals eerder gezegd een Vlaams imago heeft. Toen verzekeraar Ethias in de problemen raakte, betaalden de Vlamingen via de federale staatskas evenwel gul mee om deze oogappel van de Waalse PS te redden. Het spaargeld van de gewone Vlaming kan hen vierkant gestolen worden, zij dienen immers enkel hun Waalse bevolking rustig en goed gezind te houden. Enkele maanden na de Fortis-affaire blijkt duidelijk dat de belgische Staat ofwel in de onmogelijkheid, ofwel in de manifeste onwil verkeert om als Staat de Vlaamse burgers en bedrijven te beschermen tegen de kwalijke gevolgen van liberaliseringen op de financiële markten.

Uit een zeer recent rapport van het VN-Bureau voor Drugs en Misdaad blijkt dat interbancaire kredieten betaald werden met geld uit de drugshandel en ander misdaadgeld. Nog voor de overheden met geld over de brug kwamen, werd in de tweede helft van 2008 de vraag naar liquiditeit van het banksysteem in Europa al in belangrijke mate ingelost door drugsgeld dat als enige grootschalige kapitaal direct beschikbaar was. Georganiseerde misdaad en liberaal-kapitalisme zijn onlosmakelijk met elkaar verbonden. De vraag moet gesteld worden of er in het najaar van 2008 grote hoeveelheden misdaadgeld naar Fortis zijn gevloeid.

 

De bankencrisis legde bovendien de totale mislukking van de belgische staat, haar instellingen en haar politieke klasse bloot. De crisis was de spreekwoordelijke druppel voor de regering Leterme. Na maandenlang geklungel en pure onkunde volgde nu het ontslag. Partijpolitieke spelletjes, vooral tussen de Waalse PS en de MR, alsook diverse domme uitspraken en tussenkomsten van individuele politici zijn dagelijkse kost. Schoolvoorbeeld is de Waalse liberaal Reynders, die als gangmaker mag aanzien worden achter de uitverkoop van de grootste bank van dit land aan de Fransen van BNP Paribas. Met een domme uitspraak over nieuwe kapitaalinjecties kelderde hij bovendien nog eens de beurskoers van KBC. De man presteerde het ook nog eens te pleiten voor de oprichting van een openbare “bad bank”, een slechte bank die alle “slechte” kredieten van de private banken zou overnemen zodat de financiële instellingen niet continu onder de dreiging leven om het slachtoffer te zijn van speculatie op de financiële markten. De dreiging en risico’s zouden dan afgewenteld worden op de belastingbetaler terwijl de aandeelhouders op hun beide oren kunnen slapen. Zo’n “bad bank” is een permanent zwaard van Damocles boven de overheidsfinanciën.

 

Eind 2008 kwam de federale regering al KBC ter hulp maar pas nadat de typisch belgische wafelijzerpolitiek werd bovengehaald. KBC met haar Vlaams imago kon enkel geld krijgen van de overheid indien ook steun werd verleend aan Sonaca, telg uit de Waalse vliegtuigindustrie. De nieuwe eerste minister Van Rompuy blinkt samen zijn “nieuwe” regering al evenmin uit in veel daadkracht. De federale politiek zit in een complete impasse op het moment dat de Staat als enige instelling de facto orde op zaken zou moeten stellen. In de voorbije maanden is er niet één politicus in belgië opgestaan die krachtdadig het roer in handen neemt, integendeel. Men lijkt zich in de regeringen en parlementen niet bewust van de situatie, men doet de ene domme publieke uitspraak na het andere dwaze voorstel, men speelt naar hartelust partijpolitieke spelletjes. Op geen enkel moment is er werk gemaakt van een duidelijk en globaal plan ter bestrijding van de crisis, men loopt de feiten achterna en pleegt wat oplapwerk. Fortis werd korte tijd genationaliseerd en daarna verpatst aan de Fransen, bij Dexia verkreeg de overheid aandelen in ruil voor staatssteun, bij KBC gaat het over achtergestelde leningen van zeer lange duur. Men pakt bank per bank aan, telkens op andere wijze en zonder fundamentele oplossingen.

 

En dit alles is nog het minste! Het ergste van de ganse situatie is dat de regeringen in feite zijn overgegaan tot pure diefstal van belastinggeld op zeer grote schaal. Het zijn dus niet enkel politieke klungelaars, het zijn gewoon criminelen. Zo heeft bijvoorbeeld de Vlaamse overheid van bendeleider Peeters reeds 2 miljard euro in KBC gestopt en houdt het nog eens 1,5 miljard klaar. Vlaanderen was net schuldenvrij, en moet nu opnieuw gaan lenen. Maar de overheid –zowel de Vlaamse als de federale- krijgt niets van macht, controle of zelfs inspraak in ruil voor die inbreng van belastingsgeld! Er verandert dus niets aan de bestaande aandeelhoudersstructuur in KBC, kortom de staat redt een private onderneming van de ondergang en geeft dus een cadeaucheque aan de aandeelhouders die gespaard worden, zonder dat die laatsten zelf een financiële inbreng doen ter redding van hun bank. Voor wie nog enigszins geloofde dat het parlement als hoeksteen van de liberaal-democratie hier enige zeggingsschap in heeft of had is er aan voor de moeite: zonder enige discussie of parlementaire afspraken zijn de bendes van Leterme / Van Rompuy en van Peeters met belastingsgeld overgegaan tot depannage van private banken. In maart 2008 bedroeg de beurswaarde van de drie grote banken Fortis, KBC en Dexia gezamenlijk nog bijna 81 miljard euro. De overheid verkwanselde blindelings nog eens 22,4 miljard euro aan deze drie (naast 1,5 miljard voor Ethias). Uiteindelijk hebben Fortis, Dexia en KBC in januari 2009 nog een gezamenlijke beurswaarde van iets meer dan 9 miljard euro! In nauwelijks 4 maanden tijd hebben de politieke plutocraten een belangrijk deel van het sanerings- en besparingswerk in de overheidsfinanciën van de afgelopen 15 à 20 jaar ongedaan gemaakt!

 

Aan Vlaams-nationale zijde is het ondertussen armoede troef inzake antwoorden en voorstellen betreffende deze crisis. Buiten wat oppervlakkig geklaag over de –uiteraard schandalige- uitverkoop van Fortis aan de Fransen van BNP Parisbas is er weinig te beleven. Sommigen stelden samen met Luc Van der Kelen van Het Laatste Nieuws al tevreden vast dat Vlaanderen dankzij de KBC-crisis en het “snelle optreden” van de bende rond minister-president Peeters bewezen heeft belgië niet meer nodig te hebben! Dat het in werkelijkheid om het zuiverste bewijs gaat dat dit officiële Vlaanderen de facto een belgië in het klein is, daar ging men gemakshalve aan voorbij! Indien men aan Vlaams-nationale zijde écht “Vlaams geld in Vlaamse handen” wil, dan is het hoog tijd om de neoliberale dogma’s van vrije marktwerking voorgoed achterwege te laten! N-SA herhaalt dat de enige oplossing ligt in een verregaande vernieuwing van het banksysteem waarbij ook definitief gebroken wordt met de renteslavernij, woeker en speculatie. Wij wensen geen “bad bank”, wij willen geen zoveelste schijnnationalisering, om een Fortis Morgana door de storm te loodsen. De doorgevoerde schijnnationalisaties hier en elders in Europa laten de bankiers gewoon aan het roer, om het schip nadien weer cadeau te doen aan nieuwe speculanten. Het is niet meer dan logisch dat een Staat die kapitaal in de banken inbrengt, er ook zelf het beheer van overneemt. Ons pleidooi voor het nationaliseren van de banken wordt ten andere ondersteund door de pleidooien voor –weliswaar tijdelijke- nationalisaties vanwege diverse economen (de Leuvense prof Paul de Grauwe, Nobelprijswinnaar Paul Krugman in de NYTimes, Prof. Willem Buiter,…).

Een openbaar statuut kan in elk geval een waarborg bieden tegen wild speculerende bankiers en tegen riskante operaties met onze spaargelden en pensioenen. Een openbaar statuut maakt stringente regels mogelijk. Geen mandaten in private raden van beheer voor de bestuurders. Geen cumul. Afgebakende bezoldiging voor de bankleiding, zonder gouden parachutes. Een controlecomité met vertegenwoordigers van corporaties, sociale organisaties en klanten, en met vetorecht in strategische beslissingen. Oprichting van een Corporatie voor het Bankwezen ter vervanging van de Commissie voor Bank- en Financiewezen (CBFW), en die de financiële stromen tussen de banken en spaarkassen in kaart brengt. Oprichting van een Vlaamse openbare Volksbank met goedkopere dienstverlening. Een openbare Vlaamse volksbank is ook een waarborg om de opbrengsten ervan terug in de gemeenschap te investeren: in sociale woningbouw, energiebesparing, de zorgsector, duurzame economie. Bovendien moet deze Vlaamse Volksbank opnieuw de bevoorrechte schuldeiser van de staat en de gemeenten worden. Vandaag eisen privébanken hoge interesten op de overheidsschulden. Het is natuurlijk gemakkelijker die schuld te heronderhandelen met een overheidsbank.

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jeudi, 29 janvier 2009

Sp.a pleit voor nationalisering Fortis

Sp.a pleit voor nationalisering Fortis

Sp.a-voorzitster Caroline Gennez kwam in haar speech op de nieuwjaarsreceptie van de partij uitvoerig terug op de bankencrisis. Ze voerde een pleidooi voor de nationalistering van Fortis Bank.
(belga) - Gennez besteedde in haar speech veel aandacht aan de bankcrisis. Dat de federale regering het niet eens raakte over KBC en de Vlaamse ploeg wel meteen over de brug kwam met een kapitaalsinjectie toont volgens haar het verschil aan tussen een regering met en een regering zonder sp.a. 'De Vlaamse regering staat achter haar banken. Niet om ze te verpatsen aan het buitenland, maar om ze een moeilijke periode te laten overbruggen', klonk het.Dat de federale regering Fortis verkoopt aan BNP Paribas kan voor sp.a niet door de beugel. 'In heel Europa is er geen enkel land dat zijn grootste bank aan het buitenland verkocht heeft. Deze regering doet dat wel.' De Vlaamse socialisten pleiten alvast voor een volledige nationalisering van Fortis Bank. 'De regering heeft nog exact 17 dagen om haar trots door te slikken. Il n'y a que des imbécils qui ne changent pas d'avis', zei ze over minister van Financiën Didier Reynders met een citaat van Jacques Brel.

Heisa

Voor het overige heeft Gennez zich zondag op de nieuwjaarsreceptie van haar partij nog eens geëxcuseerd voor de heisa die is ontstaan naar aanleiding van het binnenhalen van Bert Anciaux en andere ex-Vl.Pro'ers. Anciaux en co gaven zondag present in Mechelen.

Gennez gaf toe dat sommigen nog niet veel plezier hebben beleefd aan hun nieuwe lidkaart, maar ze benadrukte ook dat progressieven 'de verdomde plicht' hebben om samen te werken.

De ruzie rond het al dan niet veranderen van de partijnaam naar aanleiding van de komst van Anciaux en co was zondag op de sp.a-nieuwjaarsreceptie in de Mechelse Vleeshalle gespreksthema nummer een. De onvrede over de manier waarop een en ander is verlopen, zit bij verschillende militanten en mandatarissen nog altijd diep.
Verantwoordelijk

Ook Gennez kwam erop terug in haar speech. '2009 is niet glorieus begonnen. De integratie van de VlaamsProgressieven is niet goed gegaan. Er zijn wonden geslagen die niet hoefden. Er zijn misverstanden gecreëerd waar enkel duidelijkheid gepast was. Ik ben als voorzitter verantwoordelijk voor die misverstanden', luidde het. Gennez herhaalde dat sp.a sp.a blijft en zei tevreden te zijn dat de partij de rangen nu heeft gesloten.

Zonder Anciaux en co bij naam te noemen, stelde de sp.a-voorzitster dat sommige nieuwe leden nog niet veel plezier hebben beleefd aan hun nieuwe lidkaart. Met een citaat van Abraham Lincoln - I don't like that man. I have to get to know him better - liet ze uitschijnen dat alles wel zal goedkomen. Met een verwijzing naar onder meer Johan Vande Lanotte en Patrick Janssens beklemtoonde ze daarnaast dat outsiders binnen de partij in het verleden al vele malen zijn uitgegroeid tot sterkhouders.
De Vits

Dat ex-ABVV-voorzitster Mia De Vits geen plaats meer krijgt op de Europese lijst, valt in vakbondskringen niet in goede aarde. Tijdens haar toespraak verwelkomde Gennez speciaal ABVV-topman Rudy De Leeuw en maakte ze bekend dat ze zaterdag De Vits nog heeft proberen overtuigen om toch een plaats op een Vlaamse lijst te aanvaarden. 'Ze heeft niet ja gezegd, maar ze heeft wel beloofd dat ze er nog eens zou over nadenken.'
Explosieve cocktail

De verkiezingen staan volgens Gennez in het teken van een keuze tussen een warme, eerlijke samenleving en een rechtse, kille maatschappij. De sp.a-voorzitster haalde daarbij vooral uit naar de 'ultraliberale' Open Vld in de regering-Van Rompuy. 'De federale regering bereidt een explosieve coctail voor van lineaire lastenverlagingen en begrotingstekorten en binnen enkele jaren zal men vaststellen dat er geen geld meer is voor de sociale zekerheid. Daar lig ik wakker van.' Gennez hekelde ook nogmaals het afschaffen van de lastenverlaging voor oudere werknemers.

De speech van Gennez werd niet afgesloten met het zingen van de Internationale. Erik De Bruyn van Sp.a Rood en enkele aanhangers begonnen dan maar spontaan de socialistische hymne te scanderen.


 

Sp.a heeft gelijk dat het strijd voor de nationalisering van fortis, wij moeten onze bank idd niet verkopen aan het buitenland.

Het doet ons overigens ook plezier dat de plooien binnen sp.a nog lang niet zijn glad gestreken en dat Gennez bezig is sp.a nog verder uit elkaar te drijven.

samedi, 24 janvier 2009

Plaidoyer pour un protectionnisme européen!

Sortons de la crise ! Plaidoyer pour un protectionnisme européen.
Par Karl Hauffen

Depuis le mois d’août 2007 la crise financière n’en finit pas de faire des ravages jusqu’à se transmettre désormais à l’économie réelle et menacer la planète d’une grave dépression. On reste toutefois surpris de voir que parmi nos élites aucune analyse des causes profondes à l’origine de la crise n’ait été ni produite, ni même entamée. Certes, afin d’éviter la déflagration totale du système, des solutions ont été apportées dans la précipitation - consistant d’ailleurs essentiellement à émettre des chèques en bois - mais aucune d’entre elles ne se révèle en mesure de corriger durablement le grand chaos désormais installer au cœur de l’économie monde, un chaos qui ne cesse de s’amplifier et de se propager. Refusant de reconnaitre les apories du modèle dont elle tire sa richesse, l’hyperclasse mondiale en a perdu tout simplement le contrôle. Son pouvoir consiste donc désormais à faire croire, coût d’annonce médiatique après coût d’annonce médiatique, qu’elle est en mesure de relancer l’économie grâce à des milliers de milliards virtuels cachés dans son chapeau et dont elle ne dispose pas dans la réalité.

La mondialisation première responsable de la crise
Sur la base des travaux de nombreux économistes reconnus, il apparait pourtant évident que cette crise est d’abord et avant tout une faillite de la mondialisation économique et financière imposée aux populations par une petite élite mondiale depuis la fin des années 80. En ayant libéralisé les échanges mondiaux de biens et de capitaux, en ayant fait sauter tous les verrous douaniers et étatiques visant à réguler les flux marchands, la mondialisation s’est révélée sous les traits d’un système libre-échangiste planétaire dénué d’écluses et entièrement livré au principe des vases communicants : les emploies industrielles partaient des pays développés vers les pays émergents à faibles coûts salariaux acculant ainsi les ménages des mêmes pays développés à s’endetter pour acheter les biens qu’ils ne produisaient désormais plus. Lorsque le 15 septembre 2008 la banque Lehman Brother se déclara officiellement en faillite, c’est toute cette machinerie de redistribution des rôles entre pays émergents et pays développés qui venait d’atteindre la masse critique au-delà de laquelle le système mondialiste entrait dans une réaction en chaîne de fission nucléaire.

Une crise de l’endettement provoquée par une déflation salariale sans précédent.
Qu’on le veuille ou non, la crise financière actuelle est donc d’abord une crise de l’endettement. En effet, fidèles aux logiques dictées par la mondialisation, les pays émergents ont opté pour des politiques de prédation en pratiquant un dumping social et écologique à l’échelle planétaire. Cette concurrence a provoqué en Europe et aux Etats-Unis un effet de déflation salariale, les menaces de délocalisation systématiquement brandies obligeant les salariés à accepter une dégradation de leurs conditions salariales et sociales afin de conserver leurs emplois. Le recours à l’immigration permit également d’étendre les effets de cette déflation salariale à des secteurs économique non délocalisables comme le bâtiment, l’hôtellerie ou la restauration. Pour compenser les effets de cette redoutable concurrence internationale, les pays développés n’avaient d’autres choix que de mettre en œuvre des stratégies par déficit. Ainsi devant la stagnation de leurs revenus, les ménages ont été conduits à accroitre leur taux d’endettement pour maintenir leur capacité de consommation. Un surendettement rendu possible grâce à une libération financière qui tolérait la création de produits bancaires toxiques permettant de sortir du bilan des banques des crédits de plus en plus pourris et insolvables. Certains pays plus dirigistes optèrent également pour un endettement public, certes plus propre en apparence mais qui revient finalement au même et s’avère en prime bien plus difficile à reformer. Ni vu, ni connu, l’appauvrissement structurel des économies occidentales disparaissait ainsi par magie des tableaux statistiques et comptables. L’engrenage infernal de la crise des subprimes pouvait alors pleinement dérouler sa logique folle jusqu’à que les déséquilibres monétaires internationaux deviennent intenables.

Avant tout, briser la spirale de la déflation
A la lumière de ce constat, on éprouve donc bien de la peine à croire que les mesures prises par Sarkozy suffiront à contenir la grande déconfiture économique que tout le monde annonce pour l’Europe. Ni les plans de relance annoncés par le gouvernement, ni les aides financières abyssales garanties au secteur bancaire ne sauront compenser le déséquilibre structurel de l’économie-monde. Sortir de la crise implique en priorité de briser la spirale infernale de la déflation salariale. Comment envisager sérieusement une hausse des salaires et une relocalisation des activités industrielles sans d’abord mettre en place un système d’écluses douanières ? Car rappelons-le une fois encore : la crise actuelle est avant tout le résultat de déséquilibres provoqués par une mondialisation libérale mettant en concurrence des espaces de développement par trop hétérogènes. Ces profonds déséquilibres ne pourront être résolus sans d’abord procéder à un découplage partiel et raisonné entre les grandes régions économiques de la planète. L’avènement d’un ordre monétaire stable nécessite un encadrement du commerce international incompatible avec un libre-échange débridé. Un développement social et économique planétaire en bon ordre implique donc de revoir complètement l’organisation mondiale de l’économie.

Reconstituer des zones d’échange régionales homogènes
Nous savons maintenant qu’aucun équilibre monétaire international ne pourra être viable sans un minimum d’équilibre des balances commerciales. La crise actuelle vient de nous enseigner que cet équilibre ne saurait être obtenu par le simple jeu du marché. Des règles claires doivent donc être définies et appliquées afin de réguler les échanges internationaux en pénalisant et les stratégies par déficit et les stratégies misant sur le dumping social ou écologique. Le projet mondialiste de libre-échange planétaire faisant fi des frontières, des peuples et des nations apparait pour ce qu’il est et a toujours été : une pure folie. Pour sortir de la crise, de grandes zones régionales de libre-échange, regroupant des pays aux structures économiques à peu près homogènes, devront être constituées. Les échanges entre ces grandes zones devront être régulés par des politiques protectionnistes souples et transparentes assises sur de solides accords bilatéraux. Toutefois, il serait complètement illusoire de vouloir mener cette politique sans déléguer aux pouvoirs nationaux une part de la régulation. Le souhait de Jacques Attali de voir confier l’économie-monde à une gouvernance mondiale stratosphérique (élue par qui et représentant qui ?) est tout simplement irréaliste, dangereux et proprement anti-démocratique. Nous pensons au contraire que seule une coordination interétatique laissant une marge de manœuvre confortable aux échelons nationaux sera à même de garantir des résultats vraiment satisfaisants et durables. Car nous savons mieux que quiconque que seuls les pouvoirs nationaux peuvent correctement connaitre et défendre les intérêts de leurs peuples.

Un protectionnisme pro-européen à l’encontre des intérêts étatsuniens
En Europe, l’Union européenne se voit toute désignée pour jouer cette mission de coordination interétatique. A elle donc de consolider une zone d’échange régionale protégée et d’en fixer les modalités d’interaction avec les autres zones économiques ou grands Etats du monde. Il lui revient aussi clairement la mission de contribuer à la redéfinition des règles mondiales de contrôle des flux de capitaux et de fixation des taux de change. Difficile toutefois d’envisager l’esquisse de ces solutions salutaires sans se heurter au refus catégorique des Etats-Unis. C’est aussi pourquoi il nous semble nécessaire de rappeler que si les Européens veulent vraiment s’en sortir, ils devront forcément accepter l’idée d’une friction, voire d’une opposition, avec Washington. Dans cette partie de bras de fer, l’Europe devra se rapprocher de la Russie (allié géostratégique naturel) de manière à peser de tout son poids pour imposer aux USA une vision moins univoque de l’économie monde. On reste cependant consterné d’observer qu’au moment même où l’Europe trouve enfin une opportunité historique de s’affirmer, ses Etats membres agissent isolément dans la plus grande confusion cédant à un égoïsme contre-productif qui confine à l’incompétence. Même consternation encore lorsque nous constatons que Sarkozy a précisément choisi cette phase historique pour conduire à contretemps la France sur une politique d’alignement atlantiste qui va à l’encontre de tous nos intérêts économiques et stratégiques. Les oligarques européens et bruxellois, trop compromis avec l’hyperclasse mondialiste et n’ayant pas pris toute la mesure des bouleversements en cours, se révèlent incapables ni d’imaginer, ni de préparer le monde d’après la crise. Alors que la crise gronde de plus en plus fort et annonce une ère nouvelle en gestation, il est grand temps que l’Europe reprenne la pleine souveraineté de son destin et rompe avec le dictat des barons de Wall-Street. Il est grand temps également que les Européens renversent une classe dirigeante qui a complètement failli et s’avère incapable d’aller contre les intérêts de l’hyperclasse capitaliste mondiale.

 


 

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vendredi, 23 janvier 2009

Autopsie de la crise financière

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AUTOPSIE DE LA CRISE FINANCIÈRE


« Le spéculateur, la crise financière qui secoue l’économie mondiale n’est que l’aboutissement logique d’une évolution qui s’est accélérée. Par son développement même, le capitalisme a atteint des limites qu’il est incapable de dépasser et ne survit que par des subterfuges à la crise de ses trois piliers : l’accumulation du capital, la consommation, le travail.


Du fait des gains croissants de productivité et de la baisse de contenu en travail des produits, la production n’est plus capable de valoriser l’ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conservant la forme de capital financier. Une industrie financière s’est constituée qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autres que diverses formes d’argent. C’est cette industrie que nous voyons s’écrouler. Cette impossibilité croissante de valoriser le capital est accentuée par la baisse du pouvoir d’achat dans tous les pays ayant adopté le dogme néolibéral. Le recours à l’endettement massif, dont les subprimes ne sont que le dernier épisode, a servi à masquer cette évidence en poussant des millions de travailleurs à consommer des richesses qu’ils n’avaient pas encore créées. C’est cette course à l’endettement qui vient de s’enrayer. Elle devrait logiquement être suivie par un effondrement de la consommation. Cet effondrement de la consommation sera lui-même accentué par la disparition du travail-emploi-marchandise. Ce n’est pas seulement le plein emploi, c’est l’emploi lui-même que le post-fordisme a entrepris de supprimer. Derrière des taux de chômage flatteurs et très souvent manipulés, cette destruction est visible dans la réalité des chiffres de la durée du travail qui traduit une dégradation très profonde de la qualité des derniers emplois créés. (...)


Par cette évolution, en détruisant ses moteurs, le capitalisme travaille à sa propre extinction et fait naître des possibilités sans précédent de passer à une économie affranchie de la domination du capital sur le mode de vie, les besoins et la manière de les satisfaire. C’est cette domination qui demeure l’obstacle insurmontable à la limitation de la production et de la consommation. Elle conduit à ce que nous ne produisons rien de ce que nous consommons et ne consommons rien de ce que nous produisons. Tous nos désirs et nos besoins sont des besoins et des désirs de marchandises, donc des besoins d’argent. L’idée du suffisant – l’idée d’une limite au-delà de laquelle nous produirions ou achèterions trop, c’est-à-dire plus qu’il ne nous en faut – n’appartient pas à l’économie ni à l’imagination économique. Elle peut par contre appartenir à l’imagination citoyenne. »



TTO, "Crise Financière ou Agonie du Capitalisme ?", Agoravox, 30 septembre 2008

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mardi, 20 janvier 2009

Spunti di riflessione sulla crisi economica

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http://www.rinascita.info/

 

Spunti di riflessione sulla crisi economica

  

Mercoledì 14 Gennaio 2009 – 17:50 – Vittoriano Peyrani

  
 



Per risolvere la crisi economica in atto i nostri politici suggeriscono di aumentare i consumi, rimedio pericoloso per l’ecosistema e per il senso morale poiché suggerisce di comprare e discaricare oggetti con maggiore frequenza. Questo, poi, in un sistema globalizzato rischia di far aumentare le importazioni di prodotti finiti da altre nazioni che, sfruttando oltre ogni limite la loro manodopera, possono permettersi una concorrenza sleale. Diversamente, cioè comprando prodotti italiani, si aumenterebbe comunque l’importazione di materie prime generando ugualmente più forti passivi di bilancio con conseguente pericoloso esborso di interessi passivi sul debito. In ultima analisi si avvantaggerebbe solo il sistema bancario.
Gli economisti, invece, suggeriscono di fare investimenti per aumentare la produttività rischiando di far sprecare risorse in quanto la recessione generale mette in forse la possibilità di vendita sia all’interno che all’estero. […]

Si deve evitare di perpetuare il potere delle banche internazionali che si basa su di un grave sfruttamento del lavoro e dei consumatori.

L’economia classica è funzionale al potere parassitario degli attuali signori del denaro e non può portare soluzioni positive ai problemi perché ha già fallito con disastri ancora non del tutto calcolabili.


Economisti e politici, con una modestia che purtroppo non hanno mai dimostrato, studino con attenzione come si fece in Italia ad attenuare la crisi economica del 1929, anche allora iniziata negli Stati Uniti.


L’Italia era stata oggetto di sanzioni gravissime da parte degli stati aderenti alla Società delle Nazioni, angloamericani e francesi in primis. Era stata costretta a ricorrere ad una autarchia dispendiosa e di complessa realizzazione.
Certo allora eravamo governati da un dittatore che in realtà tale non era potendo solo legiferare, come anche ora spesso avviene, per decreti. Questi dovevano essere poi approvati dai due rami del parlamento, Camera della Corporazioni che rappresentava il mondo del lavoro, della cultura e delle arti, e Senato del Regno, di nomina regia e quindi non controllabile dal cosiddetto dittatore. Comunque il sistema era basato su di un consenso popolare di gran lunga superiore a quello dei governi attuali che sono oggetto di grande dissenso e critiche perché non prendono in nessuna considerazione i bisogni delle famiglie.


Il successo fu dovuto alla scelta di leggi e di uomini.
Vediamo che cosa dovrebbero recepire gli studiosi dall’esame del passato per trovare le cause e i rimedi ai guasti di oggi:

1) Innanzitutto lo studio del passato dimostra che un sistema globalizzato non è utile al miglioramento della condizione dei popoli ma è solo un meccanismo favorevole all’accentramento del dominio politico planetario da parte della finanza. Se mai, invece, la globalizzazione porta in sé i germi di mali incontrollabili, come inflazione, stagflazione, deflazione.
il libero mercato non è che una formula ipocrita per favorire i gruppi commerciali più forti e non certo per aumentare il benessere e la libertà di tutti.


In un sistema caratterizzato dal gigantismo e dalla liberalizzazione dei monopoli statali, la concorrenza non può verificarsi per gli incroci di possesso di azioni fra gruppi che dovrebbero confrontarsi sfidandosi con l’abbassamento dei prezzi, ma che non lo fanno perché avvantaggerebbero un’azienda e ne danneggerebbero un’altra, sempre di loro proprietà.


In conclusione gli incentivi alla produzione ed al consumo possono avere effetti solo in mercati circoscritti e che si possano proteggere con sistemi doganali efficaci, cosa che viene demonizzata in ogni modo dal pensiero unico democratico.
Nelle recenti riunioni del “G8” e del “G20” si è stabilito che i rimedi devono essere uguali e concordati in tutto il pianeta ma si attende quanto proporrà il neopresidente Obama non appena sarà integrato nelle sue funzioni. In sostanza si aspetta il verbo del presidente del paese che ha generato la crisi, che ha tutte le intenzioni di farla pagare agli altri, che continuerà sulla strada del liberismo che ha creato questa devastazione per i risparmiatori di tutto il mondo. Egli ha condotto la campagna elettorale (come del resto pure il suo avversario Mac Cain) con i soldi dei banchieri che ora controllano il suo operare.

 
Si parla di una nuova Bretton Wood per mantenere, attraverso una moneta unica di riferimento a livello planetario, ancora il dollaro, il potere finanziario nelle mani di coloro che da queste devastazioni hanno sicuramente ottenuto arricchimenti ancora più veloci. Gli Stati Uniti, attraverso gli enti finanziari in loro potere, come Banca dei Regolamenti Internazionali, Banca Mondiale, Fondo Monetario Internazionale ed altri ancora, cercano con le buone come aperture di credito. sorvolando sui conseguenti interessi, o con le cattive (guerre, ritorsioni economiche, sanzioni, minacce) di evitare decisioni autonome degli altri paesi mentre stanno strangolandoli e appropriandosi delle loro ricchezze più rapidamente che mai. Sanno benissimo che la prima nazione che si sgancerà dal sistema monetario internazionale ne avrà grandi vantaggi ma sfuggirà alla loro presa.


Studiando la storia si dovrebbe notare che l’Italia, in un breve ventennio, nonostante una crisi economica internazionale di gran lunga superiore a quella che fino ad ora si sta presentando e nonostante una chiusura autarchica imposta dal resto del mondo con le sanzioni, ebbe momenti di una certa prosperità: si studino quali provvedimenti furono presi e li si adattino ai nostri tempi.


E più ancora si studi la Germania Nazionalsocialista che dal 1933 al 1939, cioè in soli sei anni, in un sistema economicamente chiuso, cioè senza sfruttare colonie o mercati altrui, trovò lavoro per quattordici milioni di disoccupati e portò alle famiglie un benessere prima sconosciuto.


Non si vuole studiare quali interventi legislativi e quali modalità di scelte di uomini si attuarono e non si vuole applicare oggi quanto vi era di positivo, con le opportune modifiche imposte dai tempi. Questo implicherebbe, infatti, una drastica riduzione del libero mercato, cioè a dire della libera speculazione, che i signori del denaro non vogliono accettare.
Concludendo la rovina attuale è generata dai seguenti fattori.


La globalizzazione che ha tolto ogni freno alla esagerata cupidigia delle banche e delle multinazionali del commercio. Basti un esempio: il petrolio è salito da 30 a 150 dollari al barile non per la tanto decantata legge della domanda e dell’offerta (non è mai mancato o scarseggiato) e non per aumenti dei costi di produzione ma solo per lo spostamento dell’attenzione e degli investimenti dalle borse, in crisi, al mercato delle materie prime da parte di chi non voleva diminuire i propri usuali enormi guadagni. Tali operazioni sono state pagate dagli automobilisti, oltre cha da tutto il sistema economico, con un tremendo aumento dei prezzi. Questa è una delle concause della attuale crisi.


Le liberalizzazioni. Le aziende nazionalizzate talvolta funzionavano egregiamente come le Poste Italiane, le Ferrovie dello Stato, E.N.I., E.N.E.L, A.G.I.P., S.A.I.P.E.M. e molte altre. Alcune invece avevano un forte passivo. La colpa gravissima della burocrazia politico-amministrativa statale, è che, invece di sistemarle le ha fatte andare peggio per poi svenderle al capitale nazionale o straniero. Non si può ignorare l’evidente corredo di conflitti di interessi e tangenti date a quei politici che hanno deciso l’operazione e che precedentemente erano stati consulenti delle grandi banche acquirenti (sic!).


Il signoraggio della moneta concesso a banche private crea un artificioso debito pubblico perché i governi, invece di stampare in proprio moneta in biglietti di stato, si indebitano con le banche che creano denaro dal nulla (biglietti di banca), senza alcuna copertura o garanzia aurea o in beni immobiliari e lo imprestano agli stati contro interesse. Gli stupidi pensano che se battesse moneta lo stato creerebbe, esagerando nell’emissione, una grave inflazione ed hanno più fiducia nelle banche private. Santa ingenuità! I risultati delle sovranità monetaria ceduta ai privati si vedono nella crisi spaventosa che incombe su di noi tutti. I privati hanno come scopo unico del loro agire il guadagno e siccome non vi è alcun controllo popolare, democratico o di enti appositi, superano ogni limite immaginabile di ingordigia.


Il disordine, l’incapacità, di una classe dirigente inetta, corrotta e meschina non controllata in nessun modo da governo o da enti costituiti al proposito.


Il sistema politico che crea irresponsabilità dei vertici e della gerarchia esponendola al ricatto ed alla corruzione di un sistema finanziario strapotente ed incontrollato che vive sull’equivoco di un potere che salirebbe dal basso, con le elezioni. Il potere invece, da qualche secolo, discende dai poteri forti finanziari internazionali. Prova ne sia che tutti indistintamente i nostri politici della maggioranza ma anche dell’opposizione, si recano negli Stati Uniti, evidentemente per la conferma della investitura nelle loro funzioni. Questo sistema crea poi un’inversione dei valori veramente immorale; si pensi solo al fatto che un qualsiasi maneggione di una cooperativa di prestazioni d’opera può in pratica scegliere chi mandare a lavorare e chi no mentre al datore di lavoro, che paga le tasse, supera la rete di disposizioni paralizzanti, crea lavoro, investe e rischia il proprio denaro, la legge non da questa possibilità! […]


Gli economisti ed i politici, già declassati nella stima generale per non aver previsto questa crisi e per non saper quali provvedimenti prendere per superarla, devono snebbiarsi il cervello dai pregiudizi indotti da un pressione fortissima a favore della globalizzazione: è stata questa a portare la rovina e la porterà sempre più in futuro. Che si debba abbandonare il sistema economico attuale lo prova il fatto che, dopo che gli Stati Uniti hanno immesso in circolazione 700 e più miliardi di dollari, creando le premesse per una grave svalutazione della moneta e quindi della retribuzione del lavoro, l’Europa ed il Giappone sono state costrette a fare altrettanto perché diversamente ci sarebbero state ripercussioni negative sull’equilibrio dell’import-export. […]

Per evitare la iattura dell’abbassamento del nostro tenore di vita senza nemmeno vantaggio per i paesi emergenti ma solo per le multinazionali commerciali, dunque, la soluzione è quella di dimenticare, almeno parzialmente e provvisoriamente, il libero mercato selvaggio. I paesi emergenti devono, in altre parole, consumare la loro superproduzione all’interno, considerato anche che le loro popolazioni hanno bassissimi consumi e sfruttano i loro concittadini creando un danno a loro ed a noi.

E poi, chi andrà a raccontare ai disoccupati che il libero mercato è indispensabile al miglioramento generale dell’economia quando oggi appare evidente che esso serve solo allo sfrenato arricchimento della compagnie commerciali? Il libero scambio dei prodotti è solo funzionale ai poteri forti internazionali che non vogliono mollare la presa per quanto riguarda il loro dominio sul pianeta attraverso il denaro. Studiando il passato si deve ricordare che una cosa sono i sistemi politici, discutibili finché si vuole, altro sono i risultati economici ottenuti con la socializzazione delle imprese e la compartecipazione dei lavoratori agli utili. In questo modo i lavoratori sono innalzati a sentirsi parte attiva e responsabile di un progetto generale con risultati socio-economici inimmaginabili dagli economisti di maniera. L’ideologia liberista ha già dato rovinosa prova della sua applicazione. Occorre un cambiamento radicale.

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mardi, 13 janvier 2009

Crise mondialiste: les mondialistes y voient la preuve... qu'il n'y a pas assez de mondialisme

Novopress, 9/1/2009 : "Pour la commissaire à la Concurrence européenne Neelie Kroes (photo), « la crise actuelle ne peut être résolue par des approches locales, protectionnistes, ou par une résurgence des nationalismes ». Dans le contexte de la crise, « il peut être tentant de paniquer et d’avoir recours au protectionnisme. De dé-globaliser, en quelque sorte». Et «c’est ce qui se passe dans certains pays», a-t-elle déploré. « Il n’y a pas d’alternative à la mondialisation » a-t-elle prévenu, ajoutant qu’il ne faut pas « tout reformuler », mais « garder ce qui marche et changer ce qui ne marche pas ». « Nous avons besoin de réponses mondiales. Sur le front des politiques de concurrence la tendance va dans la bonne direction ».

« Nous avons besoin des interventions de l’Etat et d’une meilleure régulation pour fixer les règles du jeu », a néanmoins reconnu la commissaire, afin d’« éviter que le capitalisme dégénère en casino ou en copinage ». Des propos qui ont été repris au bond par Nicolas Sarkozy qui vient de mettre en garde les Etats-Unis contre toute tentation de bloquer l’adoption de mesures de « refondation du capitalisme » lors du prochain sommet du G20 à Londres. « Il ne peut plus y avoir un seul pays qui explique aux autres “payez la dette qui est la nôtre”, il ne peut plus y avoir un seul modèle », a doctement expliqué à ses amis américains un Nicolas Sarkozy qui semble avoir oublié qu’il préside aux destinées d’un pays « en faillite » selon les termes mêmes de son Premier ministre, et qui croule sous le poids d’une dette abyssale…

Les propos très natio-centrés du président de la République ont suscité l’ironie de président du Front National. « Auréolés d’une gloire factice, éblouis par des idées qu’ils croyaient modernes, ils ont détruit les nations, les Etats constitués (…) les services publics, tous livrés aux lois de la marchandisation universelle » a lancé M. Le Pen lors de ses vœux à la presse, au nouveau siège du parti à Nanterre. « Les voilà tous, avec l’ardeur des néophytes, des nouveaux convertis, défenseurs des nations protectrices, des intérêts de la communauté nationale, adeptes du contrôle et des réglementations, eux qui ne juraient hier que par le “laissez faire, laissez aller” ! » a-t-il ironisé."

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vendredi, 09 janvier 2009

Un point de vue lucide sur la crise!

ENFIN UN POINT DE VUE LUCIDE SUR LA CRISE !


SOS « Avec plus de 10’000 milliards de francs suisses, les mesures prises – pour le moment – par les différents pouvoirs publics mondiaux pour sauver le système bancaire sont d’une ampleur inconnue jusqu’ici ! Et je dis bien pour le moment. Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a annoncé le 21 octobre qu’il était pour un deuxième plan plan de relance. Du jamais vu ! (...) Avec le plan de sauvetage suisse de 68 milliards de francs, pour le moment pour la seule UBS, nous avons affaire à des chiffres tout à fait impressionnants puisque cela représente 12% du produit intérieur brut (PIB, la richesse produite) de la Suisse. (...)


L’Etat est intervenu massivement pour sauver le système bancaire. Mais aujourd’hui, il y a une très grande différence (avec la crise de 1929). Un acteur est presque complètement absent : le mouvement ouvrier. A l’époque, il a défendu des solutions qui allaient dans le sens d’une alternative au capitalisme. En 1934, par exemple, l’USS (Union Syndicale Suisse) a lancé une initiative de crise qui demandait le contrôle des banques, des cartels, des trusts et de l’exportation des capitaux par les pouvoirs publics. Aujourd’hui, l’USS ou le Parti Socialiste Suisse demandent la limitation des bonus et des revenus des dirigeants des banques. C’est très loin d’être une réponse à la hauteur. (...)


Nous sommes face à la plus grande crise capitaliste depuis les années 1930. C’est la preuve que le capitalisme est un système qui ne marche pas. On assiste actuellement à la démonstration dans les faits que l’ensemble du discours néolibéral qu’on nous assène depuis des années, selon lequel le marché est capable de s’autoréguler lui-même, que le capitalisme amène croissance et bien-être à tous, que moins il y a d’Etat et de services publics mieux on se porte est faux de A à Z. Il y a donc un problème idéologique énorme pour tous les défenseurs du système. (...) Tous les efforts des idéologues de la bourgeoisie et du grand patronat sont menés pour dire que ce n’est pas la faute du capitalisme. Ils individualisent et personnalisent la question en mettant la responsabilité sur les dirigeants bancaires trop avides. C’est ce qui se cache derrière cette question sur les bonus et revenus exorbitants. On doit certes les dénoncer, mais ce n’est pas le fond du problème. Cette crise renvoie à des contradictions systémiques. Ce sont les règles du jeu lui-même qui sont à transformer.


La principale contradiction, c’est que le système capitaliste est basé sur la recherche du taux de profit maximum. Les quelques freins qui avaient été mis durant les années 1930 et la Deuxième Guerre mondiale ont été supprimés durant les trente dernières années par les néolibéraux. Dans le secteur industriel, on a donc une baisse relative des salaires et un transfert massif des richesses des salariés vers le patronat. Mais comme tous les patrons limitent les salaires, il y a une contradiction puisque l’on n’arrive plus à vendre les marchandises. C’est pourquoi les capitaux ne sont plus réinvestis dans la sphère productive, mais se dirigent vers la sphère financière où des profits plus élevés peuvent être obtenus car on y stimule l’endettement, les montages financiers et la spéculation, qui "résolvent" provisoirement le problème de la limitation des salaires. Il se forme donc une bulle financière qui finit inévitablement par éclater car elle n’est plus du tout en rapport avec l’économie réelle. C’est le mécanisme à la base de quasiment toutes les crises financières qui, depuis plus d’un siècle, se reproduisent avec une régularité de métronome.


L’Etat est juste là pour socialiser les pertes, c’est-à-dire sauver les principaux actionnaires sur le dos de la population laborieuse, puis il se retirera. En Suisse, L’Etat n’entre même pas provisoirement dans le capital. Le prêt-convertible de 6 milliards de la Confédération peut se transformer en actions, mais le Directeur de l’Administration fédérale des finances, membre du Parti Socialiste, le dit déjà dans Le Temps du 21 octobre : "Pour nous il a toujours été clair que nous ne voulions pas entrer directement dans le capital d’une banque". (...) L’autorégulation, c’est autoriser le renard dans le poulailler à déterminer lui-même ses règles de comportement. On a vu à quoi ça aboutit : plus de 100 milliards de pertes pour la seule UBS. Pourtant, le Conseil fédéral et la BNS veulent continuer dans cette voie avec quelques règles pour des fonds propres plus élevés. Mais la pression du profit est telle que même ces règles dérisoires sont faites pour être transgressées. (...)


Il faudrait une socialisation des banques, c’est-à-dire transformer le système du crédit en véritable service public, contrôlé par les usagers et les pouvoirs publics. L’idée peut sembler utopique. Elle ne l’est pas. C’est grosso modo l’idée qui était à l’origine des banques cantonales. C’était une revendication du Parti Radical des années 1840-50 et du mouvement démocratique des années 1860-70 : faire des établissements de crédit publics au service du développement économique de la région, au service de l’ensemble de la population. (...)


On entre dans une crise majeure dont le prix sera un chômage supplémentaire de millions de personnes, une baisse des salaires, des plans d’austérité et donc une baisse des prestations sociales. Et il faudra encore payer le service de la dette qui explose en raison des plans de sauvetage des actionnaires bancaires. Les impôts vont forcément augmenter ou l’inflation se chargera de faire payer la note aux salariés. Un nombre restreint de super-banques vont alors émerger. Avec une nouvelle crise dans quelques années, si les règles du jeu ne sont pas changées.


Il y a quelque chose de particulièrement obscène dans cette crise. En quelques semaines, des gouvernements débloquent 10’000 milliards de francs suisses pour sauver leurs banques et rester dans la course inter-capitaliste. Mais depuis des années, les mêmes gouvernements nous disent qu’il n’y a pas d’argent lorsqu’il s’agit d’une revendication sociale visant à améliorer la vie de la population. A l’échelle mondiale, pour résoudre les questions centrales — faim, accès à l’eau potable, éducation de base gratuite, soins gynécologiques pour les femmes, suppressions de toutes les maladies et pandémies soignables — il faudrait un investissement d’un peu plus de 100 milliards de francs par année durant 12 ans. Là, il n’y avait pas l’argent. Et en quelques semaines, c’est six fois cette somme qui est déboursée, sans problème, en l’absence de toute démocratie. »



Sébastien Guex, professeur à l’Université de Lausanne, spécialiste en histoire politique, économique et sociale, interviewé par le journal du syndicat Comédie, novembre 2008

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