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vendredi, 06 janvier 2017

L’eau sale dans les «guerres propres» occidentales Par Maxime Chaix

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L’eau sale dans les «guerres propres» occidentales

L’instrumentalisation de l’eau dans les conflits armés est une tactique plurimillénaire. Selon le géographe Philippe Boulanger, dès l’Antiquité, « le détournement des eaux [est] recommandé par le stratège chinois Sun Tse dans L’Art de la guerre (Ve siècle av. J.-C.), ou par le stratège romain Frontin dans Les stratagèmes (Ier siècle apr. J.-C.) ». D’après l’historien Jean-Nicolas Corvisier, il existe dans la Grèce antique « une certaine conscience de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas durant les conflits (…) : ne pas utiliser des armes interdites ; ne pas empoisonner les eaux ; ne pas priver d’eau une Cité (…) Toutefois, si ces pratiques sont réprouvées, elles sont loin d’être inconnues. Certaines ont même fini par se banaliser avec le temps. (…) En revanche, l’interdit sur l’empoisonnement des eaux est beaucoup plus respecté ». 2 500 ans plus tard, et malgré le développement du Droit international humanitaire depuis un siècle et demi, le recours à des tactiques illégales qui transforment l’eau en arme est une constante dans les guerres occidentales, qu’elles soient ouvertes (Irak, Kosovo, Libye…) ou clandestines (Yémen, Syrie…).

En septembre 2016, le Huffington Post rapporta qu’une « une station de pompage fournissant de l’eau aux quartiers d’Alep-Est tenus par les rebelles [avait] été détruite par des bombardements », ajoutant que les adversaires de Bachar el-Assad avaient « répondu en fermant une station approvisionnant le reste de la ville, laissant deux millions de personnes sans accès à l’eau potable. » Un an auparavant, dans un texte cosigné par cinq parlementaires français, le député syrien Boutros Merjaneh et le journaliste franco-libanais Nader Allouche dénoncèrent le fait que « les groupes armés à Alep, qui ont pris possession de la station de pompage et d’épuration de l’eau, [avaient] décidé de couper l’accès à [cette ressource vitale], dont ils [privaient] intentionnellement la population d’Alep, qui compte encore 2,5 millions d’habitants. » Rappelant les « relations privilégiées de la France avec les belligérants et leurs parrains » du Golfe, ils incitèrent en vain les autorités françaises à s’opposer à cette manœuvre des milices anti-Assad.

Depuis la fin décembre, le même processus d’instrumentalisation militaire de l’eau est à l’œuvre dans la région de Damas, chaque camp se renvoyant la responsabilité de cette situation tragique qui affecte près de 5 millions de civils. Comme l’a rapporté le site israélien YNetNews.com, en se basant sur des informations de Reuters, « la source d’Aïn el-Fijé, qui fournit 65 % des réserves d’eau de Damas, a été bloquée par les rebelles ; ces derniers auraient également contaminé l’eau avec du carburant », tandis que les opposants à Bachar el-Assad accusent l’armée syrienne d’avoir bombardé la station de pompage de cette ville. Durant ce conflit, les milices rebelles autant que les forces loyalistes ont utilisé l’eau potable pour déstabiliser l’ennemi, ce qui a durement touché la population. Sachant que l’État français et ses alliés soutiennent l’opposition anti-Assad, ils se sont abstenus de protester lorsque la rébellion a empêché des millions de personnes d’accéder à l’eau potable, tout en dénonçant les crimes de l’armée syrienne et de ses soutiens. À l’aune de l’Histoire récente, cette complaisance occidentale face à de telles méthodes n’est pas surprenante, puisque les systèmes nationaux de distribution d’eau ont été systématiquement visés durant les « guerres propres » des puissances de l’OTAN (Golfe, Yougoslavie, Afghanistan, Libye), et dans les « guerres inavouables » où elles sont clandestinement impliquées (Yémen, Syrie).

Yougoslavie, Afghanistan : des guerres « propres » et « humanitaires » ?

Lancée en 1999, la guerre du Kosovo est la première application moderne du concept de « guerre humanitaire », autrement qualifiée d’« intervention d’humanité ». Or, comme l’a souligné l’universitaire Jean-Baptiste Jeangène Vilmer – qui est pourtant un défenseur de la doctrine de « Responsabilité de Protéger » (R2P) appliquée en Libye –, « la campagne aérienne de l’OTAN au Kosovo a été une catastrophe humanitaire. Elle constitue encore aujourd’hui l’un des cas les plus exemplaires de violation du principe de proportionnalité. La majorité des purges a eu lieu après le début des bombardements, et on a des raisons de croire qu’ils les ont accélérées. Lord Carrington lui-même, ancien ministre des Affaires étrangères britannique, Secrétaire général de l’OTAN et président de la Conférence Européenne sur la Yougoslavie, pense que ce sont les bombardements qui ont causé le nettoyage ethnique. » Moins connues de l’opinion publique, d’autres conséquences négatives de cette intervention militaire sont à déplorer, et elles discréditent la notion orwellienne de « guerre propre » popularisée en 1991, durant l’opération Tempête du désert.

En janvier 2001, un rapport de l’Assemblé parlementaire du Conseil de l’Europe dénonça l’impact écologique de cette campagne de l’OTAN en Serbie et au Kosovo. D’après ce document, « entre le 24 mars et le 5 juin 1999, 78 sites industriels et 42 installations énergétiques en Yougoslavie ont été endommagés par les bombardements et les frappes de missiles [, ce qui a] entraîné une grave contamination de l’air, de l’eau et du sol par des substances dangereuses. » Cet impact environnemental ne s’est pas limité à la Yougoslavie, « qui possède des nappes phréatiques d’importance européenne ; leur contamination peut avoir des incidences négatives à de grandes distances du territoire yougoslave. La situation est d’autant plus grave que les capacités d’auto-épuration des eaux souterraines sont nettement inférieures à celles des cours d’eau », selon les auteurs de ce rapport – qui soulignèrent également l’impact nocif des munitions à l’uranium appauvri. En outre, la destruction des infrastructures fournissant l’électricité ou l’eau potable – telles que les stations d’épuration –, ont massivement affecté les civils, ces frappes visant à encourager un rejet populaire de Slobodan Milosevic, alors Président de la République fédérale de Yougoslavie. Titrant que ces opérations réduisaient les Serbes à des « hommes des cavernes », le New York Times rapporta qu’« après deux mois de bombardements, qui commencèrent le 24 mars [1999], une OTAN désireuse de paralyser l’effort de guerre serbe s’[attaqua] intensivement au réseau électrique de ce pays, et les réserves d’eau dépendant des pompes électriques en [souffrirent] considérablement. Les bombes hautement explosives [causèrent] des dommages permanents à ces deux systèmes. »

Deux ans plus tard, à la suite du 11-Septembre, « Tony Blair et Georges W. Bush [appelèrent] de leurs vœux la formation d’une coalition militaro-humanitaire avant d’attaquer l’Afghanistan ». Les opérations furent lancées quelques semaines après ces attentats. À l’époque, les infrastructures garantissant l’accès à l’eau potable dans ce pays furent également visées par les avions de la coalition occidentale, qui frappèrent notamment les réseaux et les installations électriques permettant aux civils d’extraire l’eau de leur sol. Durant cet automne 2001, le peuple afghan venait de subir trois années consécutives de sécheresse. De ce fait, le cabinet de recherches énergétiques Frost & Sullivan souligna que ces frappes de l’OTAN suscitaient « de vives préoccupations en termes de santé publique et d’hygiène, puisque les villes [et les villages afghans avaient] besoin d’électricité pour pomper l’eau ». Ce pays entrait alors dans sa troisième décennie de guerre ininterrompue, ce qui avait délabré le système national d’assainissement des eaux et d’irrigation. S’ils n’en sont pas à l’origine, les bombardements occidentaux en Afghanistan ont aggravé une situation déjà critique, alors que ce pays traversait une crise de l’eau qui a persisté jusqu’à présent.

Comme s’en est récemment alarmé le médecin humanitaire Teck Young Wee, « partout sur cette planète, les enfants devraient pouvoir accéder à l’eau [potable]. Mais dans un Afghanistan “démocratique”, qui est soutenu par la communauté internationale et qui est le pays “le plus frappé par des drones”, Zuhair n’est qu’une personne parmi les 73 % de citoyens afghans qui n’ont pas accès à de l’eau potable et propre. Quelque chose me contrariait alors : puisque l’État afghan et les gouvernements alliés ne semblent pas vraiment préoccupés par la résolution des causes premières de cette crise de l’eau, de celle de l’environnement et de bien d’autres [fléaux], que pouvions-nous faire, [mon ONG] et moi-même ? » Ainsi, malgré les dizaines de milliards de dollars investis par la communauté internationale dans la reconstruction de ce pays – dont une part substantielle a été détournée à des fins de corruption –, l’accès à l’eau potable reste un problème majeur pour les trois quarts des Afghans.

Sur le long terme, les tactiques ciblant les infrastructures d’assainissement et de distribution de l’eau peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les populations (maladies infectieuses, pandémies, cancers, pénuries…). Or, considérant le manque d’études épidémiologiques sur cette question, il est impossible de mesurer l’impact de ces politiques, qui échappent souvent à l’attention médiatique. Il est donc difficile de sensibiliser l’opinion sur ces méthodes mortifères et illégales. En effet, selon l’article 54 du Protocole I additionnel aux Conventions de Genève de 1949, de tels actes constituent des crimes de guerre. Dans certains cas, ils peuvent même être considérés comme des tactiques génocidaires s’ils engendrent la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle », en vertu de l’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui fut adopté par les Nations-Unies en 1948. Puisqu’elles ont induit le recours prémédité à des tactiques de privation d’eau potable ayant gravement affecté plusieurs millions de civils, nous allons expliquer dans quelle mesure les guerres du Golfe, de Libye et du Yémen pourraient entrer dans ce dernier cas de figure.

En Irak, l’eau est une « arme de destruction massive » depuis 1991

Au début de l’année 1991, les États-Unis, la France et leurs alliés lancèrent en Irak ce qui était présenté par CNN et d’autres médias occidentaux comme une « guerre propre », mais qui s’est avérée bien plus sale qu’on ne la décrivait. À l’époque, les images des puits de pétrole en feu ont marqué l’opinion, et l’on se rappelle donc qu’en janvier 1991, « Saddam Hussein [ordonna] la destruction des sites d’exploitation pétrolière dans le but de créer une pollution marine, le dysfonctionnement des usines de traitement de l’eau salée et des obstacles à un possible débarquement de la coalition. Les forces irakiennes [mirent] le feu à 60 puits de pétrole le 21 janvier, puis jusqu’à 613 (sur 732 dynamités) à la fin de février, produisant une catastrophe écologique équivalant à 12 fois (…) le désastre de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989 [, selon le Pentagone] ». Peu évoqué dans les médias grand public – contrairement à ces sabotages de l’armée irakienne –, un fait historique encore plus dérangeant échappe à la mémoire collective, et discrédite totalement cette notion de « guerre propre ».

En effet, selon l’expert britannique Nafeez Ahmed, « des chiffres de l’ONU jamais remis en question démontrent qu’environ 1,7 million de civils irakiens sont morts à cause [du] régime de sanctions (…) imposé par l’Occident [à la fin de la guerre du Golfe], dont près de la moitié étaient des enfants. Il semblerait que cette abondance de morts ait été intentionnelle. Parmi les biens interdits par les sanctions de l’ONU, l’on peut recenser des produits chimiques et des équipements essentiels au fonctionnement du système national de traitement des eaux de l’Irak. Un document secret de l’Agence de Renseignement militaire du Pentagone (DIA) (…) a été découvert par le Professeur Thomas Nagy, qui enseigne à l’École de Commerce de l’Université George Washington. Selon lui, ce document constitue “un plan de génocide contre le peuple irakien”. » Toujours selon Nafeez Ahmed, « dans son article scientifique (…), le Professeur Nagy expliqua que ce document de la DIA révélait, dans “les moindres détails, une méthode parfaitement opérationnelle pour ‘délabrer complètement le système de traitement des eaux’ d’une nation entière” pendant une décennie. Par conséquent, la politique de sanctions créerait “les conditions favorables à une vaste propagation de maladies, dont des épidémies de grande ampleur (…) liquidant ainsi une vaste portion du peuple irakien”. »

D’autres sources confirment cette politique génocidaire et son caractère intentionnel, dont la lettre adressée en mai 2000 par le parlementaire américain Tony Hall à la secrétaire d’État Madeleine Albright. Comme s’en alarmait alors ce représentant au Congrès, « je partage les inquiétudes de l’UNICEF face à la détérioration permanente des systèmes d’assainissement et d’approvisionnement de l’eau sur la santé des enfants [irakiens]. Première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, les maladies diarrhéiques ont dorénavant atteint des proportions épidémiques, et elles touchent quatre fois plus de personnes qu’en 1990. Les restrictions frappant les contrats dans le secteur de l’eau et de l’assainissement sont la première raison de la hausse des maladies et des décès. Sur les 18 contrats concernés, 17 interdictions ont été imposées par le gouvernement des États-Unis. (…) [Madame Albright,] je vous implore de reconsidérer votre décision [d’interdire ces contrats], car les maladies et les décès sont la conséquence inévitable de ne pouvoir ni consommer de l’eau potable, ni s’assurer une hygiène minimale. »

Quatre ans plus tôt, en mai 1996, une journaliste de l’émission télévisée 60 Minutes rappela à la secrétaire d’État Madeleine Albright que cette politique de sanctions imposée par les puissances occidentales avait tué « un demi-million » d’enfants irakiens en 5 ans, selon des estimations de l’UNICEF. Visiblement choquée par ces chiffres, elle lui demanda si cela « en valait la peine ». Sans hésiter, la secrétaire d’État lui répondit par l’affirmative, ce qu’elle regrettera des années plus tard, mais sans démentir ce lourd bilan. En d’autres termes, Madeleine Albright reconnut puis confirma la responsabilité centrale du gouvernement des États-Unis dans ce qui constitue un génocide au regard du Droit pénal international. Depuis ces aveux, aucun dirigeant occidental n’a été inquiété pour ce crime de grande ampleur, et l’Irak continue de s’enfoncer dans le chaos depuis l’invasion illégale de cette nation en 2003. À l’époque, selon le New Yorker, les soldats américains « découvrirent un pays brisé par les sanctions. Les centrales électriques vacillaient, les canaux d’irrigation étaient bouchés, les ponts et les routes tombaient en ruine ; dans leur majorité, les infrastructures semblaient avoir été improvisées. Le gouvernement des États-Unis dépensa ensuite des milliards de dollars pour les reconstruire. »

Malgré les sommes colossales investies dans la reconstruction de ce pays, les conditions de vie de la majorité des Irakiens restent catastrophiques, notamment en termes d’accès à l’eau potable. Selon le dernier rapport annuel du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) relatif à l’Irak – qui a été publié un an avant l’offensive de Mossoul –, « les besoins humanitaires [dans ce pays] sont énormes, et ils sont en croissance permanente. L’accès aux services de santé essentiels représente un besoin immédiat pour 8,5 millions de personnes. À travers le pays, 6,6 millions de personnes ont un besoin urgent d’accéder à l’eau, à des installations sanitaires et à de l’aide en termes d’hygiène. (…) Les systèmes de distribution hydrique et d’assainissement des eaux usées sont délabrés, ce qui amplifie le risque de crises majeures de santé publique. » Depuis lors, selon les dernières estimations de l’OCHA, les conditions de vie de la population se sont encore dégradées, ce qui n’a pas empêché l’Irak de redevenir un producteur et un exportateur majeur de pétrole. « Mission accomplished ».

En Libye, quand la « guerre humanitaire » assoiffe la population

En 2011, vingt ans après le lancement de l’opération Tempête du désert, l’OTAN est intervenue en Libye au nom de la « Responsabilité de Protéger ». Quatre ans plus tard, pour citer à nouveau Nafeez Ahmed, « de nombreux commentateurs parlent de la crise de l’eau qui s’aggrave à travers [ce pays], sachant que les besoins dépassent la production. Certains ont souligné le contexte environnemental de raréfaction de l’eau due aux changements climatiques. Or, ils ont ignoré le fait que [la Grande Rivière Artificielle (GRA),] le complexe système national d’irrigation patiemment construit et développé depuis des décennies afin de régler ce problème, fut délibérément ciblé et dégradé par l’OTAN. (…) En septembre [2011], (…) l’UNICEF rapporta que la destruction partielle de la GRA avait laissé 4 millions de Libyens sans eau potable. [En 2016,] la GRA est toujours en mauvais état, et la crise de l’eau en Libye continue de s’aggraver. »

Ces dernières années, d’autres experts ont confirmé une probable intensification de cette crise. Les raisons qu’ils invoquent pour l’expliquer sont principalement d’ordre naturel, telles que la rareté de l’eau dans cette région désertique. Or, les frappes de l’OTAN ont fortement détérioré le système national de distribution de l’eau en Libye, tout en retardant le développement de la GRA. En 2016, si l’on se base sur les estimations de l’OCHA, « environ 680 000 personnes [dans ce pays nécessitaient] une aide humanitaire pour satisfaire leurs besoins basiques en consommation d’eau et en hygiène (…) Par ailleurs, le traitement des eaux usées [était] de plus en plus préoccupant, en particulier pour les demandeurs d’asile et les migrants. » Selon le spécialiste des questions environnementales Kieran Cooke, le système de la GRA « pourrait s’effondrer si le chaos en Libye perdure – aboutissant à une pénurie chronique d’eau potable qui affecterait des millions de personnes ».

Comme l’avait rapporté Bloomberg.com en mai 2015, les problèmes d’accès à l’eau en Libye sont également dus aux coupures d’électricité engendrées par le délabrement du système électrique national et les affrontements continuels entre milices rivales. La campagne de l’OTAN ayant engendré ce chaos sécuritaire et la destruction partielle des infrastructures libyennes, elle fut donc un facteur central d’aggravation de cette crise de l’eau qui menace l’avenir de ce pays. De toute évidence, le recours à cette tactique fut intentionnel, puisque les frappes contre ces équipements ne constituèrent en aucun cas des bavures, mais des attaques planifiées et assumées par l’état-major de l’OTAN. Au Yémen, des méthodes similaires de destruction intentionnelle des infrastructures d’assainissement et de distribution de l’eau sont employées par la « coalition arabe ». Bien qu’étant central, le rôle des États occidentaux dans ces opérations n’est toutefois pas assumé, sachant que cette guerre ne peut être justifiée par les motifs humanitaires attrayants qui ont légitimé l’intervention en Libye.

Au Yémen, un désastre humanitaire aggravé par les puissances de l’OTAN

Avant le conflit qui oppose depuis mars 2015 la coalition dirigée par l’Arabie saoudite aux rebelles houthis, le Yémen était déjà répertorié parmi les nations devant affronter les pénuries d’eau les plus graves. D’après certains experts, les nappes phréatiques de ce pays pourraient d’ailleurs être épuisées dès cette année. Dans un tel contexte, la guerre de la « coalition arabe » contre les Houthis a exacerbé une crise humanitaire qui préexistait, avec l’appui décisif mais confidentiel d’au moins trois États occidentaux. En effet, comme l’a souligné Régis Soubrouillard en avril 2015, le Pentagone, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et la DGSE aident l’armée saoudienne à planifier ses bombardements et à sélectionner ses cibles, notamment au moyen de renseignements satellitaires. En mai 2016, dans Le Figaro, le grand reporter George Malbrunot confirma l’implication clandestine de militaires français dans cette guerre, un haut gradé anonyme lui ayant affirmé que la France était « très discrètement cobelligérante », fournissant des « dossiers d’objectifs » ou effectuant des « missions de reconnaissance (…) non seulement par satellite, mais aussi avec des avions ». L’engagement direct des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans ce conflit est mieux couvert par la presse anglo-saxonne, et il ne se limite pas à des ventes d’armements. En effet, des officiers militaires de ces deux pays aident notamment leurs alliés locaux à planifier leurs opérations. La « coalition arabe » est donc une expression qui masque, intentionnellement ou non, le rôle majeur des gouvernements américain, français et britannique dans cette offensive aux conséquences humanitaires désastreuses – notamment en termes d’accès à l’eau potable.

Comme l’a rapporté Amnesty International en février dernier, « j’ai été témoin de ce que les Yéménites endurent – voir des corps tirés des décombres à Sanaa ou des restes humains parmi les gravats jonchant le site d’une station d’épuration visée par une frappe aérienne à Hajja ». En janvier 2016, l’UNICEF expliquait que « les enfants représentent au moins la moitié des 2,3 millions de personnes déplacées de leur foyer, et au moins la moitié des 19 millions de personnes qui s’efforcent chaque jour de trouver de l’eau potable ; (…) Les services publics de santé, d’eau et d’assainissement ont été décimés et ne peuvent pas répondre aux besoins toujours croissants d’une population désespérée. » Ainsi, des millions de civils yéménites subissent les conséquences des bombardements massifs d’infrastructures civiles par la « coalition arabe ». Ces opérations aggravent le manque chronique d’eau potable, ce qui favorise l’émergence ou la propagation d’épidémies de maladies diarrhéiques et de choléra. En d’autres termes, les dirigeants occidentaux ayant décidé d’appuyer secrètement cette offensive sont juridiquement coresponsables de l’aggravation d’un désastre humanitaire dans la nation la plus pauvre du Moyen-Orient. En effet, ces opérations limitent considérablement l’accès à l’eau potable dans un pays qui connaissait déjà des difficultés structurelles dans ce domaine, sans parler des pénuries de nourriture suscitée par les bombardementsd’infrastructures agroalimentaires et le blocus imposé par la « coalition arabe ».

Dans les « guerres propres », des millions de malades et d’assoiffés 

Dans les pays de l’OTAN, la guerre au Yémen passe au second plan. En revanche, l’indignation politico-médiatique s’est massivement concentrée sur Alep-Est, ce qui est paradoxal puisque la reprise de ces quartiers par les forces syriennes et leurs alliés représente une défaite militaire majeure pour al-Qaïda. À Mossoul, le même objectif est recherché par la coalition dirigée par les États-Unis, mais l’offensive contre Daech « a longuement piétiné » et les civils paient un lourd tribut dans cette opération, qui pourrait encore durer plusieurs mois. Dans ce contexte orwellien – où les jihadistes sont décrits comme « modérés » ou « extrémistes » en dépit de leur idéologie commune –, les opinions occidentales s’indignent des exactions de Bachar el-Assad et de ses soutiens, mais n’ont majoritairement pas conscience de l’implication de leurs gouvernements respectifs dans ce qui pourrait constituer des crimes de guerre, voire de génocide, au Yémen et dans les autres conflits étudiés à travers cet article.

Secrètement engagées dans des guerres inavouables au Levant et dans la Péninsule arabique, les puissances de l’OTAN y ont soutenu une coalition arabe et des mercenaires salafistes notoirement insensibles aux Conventions de Genève et aux droits de l’Homme. Entre autres actes de barbarie, ces forces sunnites ont empêché des millions de personnes d’accéder à l’eau potable. Plus globalement, depuis 1991, les États occidentaux ont affirmé conduire des « guerres propres » en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Libye. Or, durant ces opérations, les infrastructures fournissant l’eau à la population ont été massivement et intentionnellement dégradées, engendrant des crises humanitaires ayant affecté des millions de civils. Et comme nous l’avons souligné, les pénuries d’eau courante ne sont que l’un des innombrables fardeaux imposés aux peuples « libérés » par ces offensives. De ce fait, et malgré les risques majeurs induits par sa présidence, il est plutôt rassurant que Donald Trump rejette les politiques de « changement de régime », qui sont hors de contrôle depuis le 11-Septembre, et qui ont provoqué la plupart des catastrophes humanitaires décrites dans cet article. Néanmoins, au vu de son hostilité ouverte à l’égard de la Chine, des ex-généraux bellicistes qui domineront son équipe de sécurité nationale, et de sa volonté de durcir la guerre contre Daech en assouplissant les règles d’engagement au détriment des civils, tempérons notre optimisme et gardons à l’esprit que les promesses n’engagent que celles et ceux qui les reçoivent.

PAR MAXIME CHAIX 

Journaliste indépendant, traducteur de Peter Dale Scott, être humain engagé.

Source: https://blogs.mediapart.fr/maxime-chaix/blog/050117/l-eau...

mercredi, 16 décembre 2015

La guerra del agua de los yihadistas

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La guerra del agua de los yihadistas

Por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://www.elespiadigital.com

Ahora que presento en la FIL de Guadalajara mi libro Las guerras globales del agua: privatización y fracking (http://goo.gl/fgqbMX) –próximo viernes 4, salón Agustín Yáñez–, cobran relieve coyuntural las guerras del agua libradas por los yihadistas del Estado Islámico (EI), según la óptica sesgada de Ambika Vishwanath, colaboradora de Stratfor (la CIA en las penumbras) y politóloga del Medio Oriente y agua/seguridad energética (https://goo.gl/nFn0wk).

Hace poco evoqué cuatro rubros primordiales –a los que habría que agregar un quinto: el agua– que manejan los yihadistas del virtual Sunistán, que el pugnaz neoconservador straussiano John Bolton –ex embajador bushiano en la ONU– invoca como nuevo Estado (http://goo.gl/7y4VLa) y parte de los esquemas de balcanización de Siria e Irak: 1) venta de armas de Occidente; 2) venta de su petróleo a Occidente e Israel (https://goo.gl/uZimt8); 3) financiamiento y blanqueo, y 4) telecomunicaciones y redes sociales encriptadas (http://goo.gl/F4O2sF).

Si el alma de los yihadistas es el petróleo (http://goo.gl/OzVGVY), no se puede esquivar su control del agua regional, que usan como arma bélica geopolítica, según Ambika Vishwanath: el uso de los recursos naturales de los yihadistas del EI para conseguir sus recursos estratégicos (sic) subyace en el petróleo, al unísono del agua en su combate para establecer un califato.

La guerra del agua yihadista amenaza la existencia misma de las poblaciones que viven bajo su régimen opresivo.

Ambika Vishwanath aduce que sus oponentes (sic) no se mueven para cortar su control sobre las fuentes de agua de Irak y Siria, lo cual puede dificultar (sic) liberar la región del dominio del EI a largo plazo.

No aborda que el Tigris y el Éufrates nacen en Turquía (http://goo.gl/cRMGP6), miembro de la OTAN, hoy colocada en el ojo del huracán después del derribo del avión ruso (http://goo.gl/2tTLzO).

¿Controla de facto la OTAN los ríos estratégicos Tigris y Éufrates, yugulares de Siria, Irak e Irán?

Antes de la Cumbre de Cambio Climático COP21 en París, ya las sequías y las bajas precipitaciones pluviales en Irak y Siria competían con el desastre del terrorismo perpetrado por humanos para destruir las planicies fértiles anegadas por los dos ríos.

Según Ambika Vishwanath, Medio Oriente es presa de la competencia en años recientes conforme los estados y grupos han cambiado cada vez más de simplemente cortar el abastecimiento de agua por un periodo corto hasta desviar sus flujos o drenar completamente los abastos con el fin de amenazar o someter a los consumidores.

Los yihadistas del EI “desde que expandieron sus reclamos territoriales en la parte occidental (sic; nota: es su parte ‘oriental’) de Siria, han usado el agua como instrumento para su estrategia más amplia de avanzar y establecer su control sobre los nuevos territorios”, cuando los ríos Tigris y Éufrates representan un papel central en su planeación.

El grupo (sic) cortó un camino a través de Siria e Irak y capturó las ciudades claves de Maskana, Raqqa, Deir el Zour y al-Bukamal, situadas a lo largo del río Éufrates (http://goo.gl/kbgzQ1).

En el frente iraquí, los yihadistas capturaron fácilmente (sic) las ciudades ribereñas Qaim, Rawah, Ramadi y Faluyá.

La captura de Rawah y Ramadi les otorgó acceso directo a dos de los grandes lagos de Irak: Haditha y Tharthar, mientras que su captura exitosa (sic) de Mosul y Tikrit siguió una estrategia similar con el fin de capturar otras ciudades y villorrios a lo largo de su flujo, cuando el objetivo era Bagdad, ya que con el control del agua y su infraestructura tendrían secuestrada (sic) la región entera.

¿La DIA y la CIA (http://goo.gl/N0ztOi) experimentan ya en la antigua Mesopotamia y en Siria las guerras geopolíticas globales del agua del siglo XXI, en imitación a las guerras del petróleo del siglo XX?

Ambika Vishwanath arguye que desde antaño los ríos Éufrates y Tigris han sido una fuente importante de disputa entre Turquía, Siria, Irak e Irán (¡supersic!).

Hoy los yihadistas han destruido la infraestructura hidráulica: acueductos, plantas sanitarias, puentes y cables conectados e instalaciones de agua, además de que han usado al agua como un instrumento de violencia al inundar de forma deliberada ciudades y al contaminar el líquido vital, lo cual ha arruinado las economías locales al interrumpir la generación eléctrica y la agricultura.

Hasta ahora los yihadistas han presuntamente envenenado el agua en las pequeñas ciudades sirias, han cerrado las puertas de las presas en Faluyá y Ramadi, han cortado el agua a Mosul (la ciudad más habitada de Irak) y amenazan inundar Bagdad.

La captura de la presa de Mosul por el EI le concede un control de más de 75 por ciento de la generación eléctrica de todo Irak (¡supersic!).

En 2014, los yihadistas cerraron la presa Nuaimiyah en Faluyá y mediante su deliberada inundación (¡ remember Tabasco!) destruyeron 200 kilómetros cuadrados de territorio y ciudades/villorrios de Irak, con los consecuentes desplazamientos migratorios masivos.

Sus geopolíticas hazañas acuíferas no se han detenido y en junio de 2015 cerraron la presa en Ramadi (provincia de Anbar), lo cual redujo el flujo a los célebres pantanos de Irak.

Ahora los yihadistas acusan (¡supersic!) a los gobiernos de Siria e Irak de imitar su chantaje acuífero, lo que resalta que el agua es ya un instrumento bélico en la región y cobra inaudita relevancia en regiones desérticas y propensas a sequías debido al cambio climático.

Ambika Vishwanath juzga que el agua tiene el poder de dinamizar o arruinar una economía, debido a su importancia tanto para la generación eléctrica como en la producción agrícola.

Pareciera que Ambika Vishwanath, la geopolitóloga de Stratfor, no está enterada de la implosión del gran Medio Oriente y de las guerras tricontinentales cuando aboga por una cooperación regional para compartir el agua entre Turquía, Siria, Líbano y Jordania (nota: le faltó agregar Israel, Irak e Irán) para crear una región económica integrada… en medio de la desintegración y balcanizaciones.

La guerra del agua yihadista en Irak y Siria no es la primera en su género en el gran Medio Oriente, ya que Israel opera una obscena guerra del agua contra los palestinos de Gaza y Cisjordania (http://goo.gl/GYnEP3), sin contar su anexión ilegal de los Altos del Golán, donde nacen los tributarios del vital río Jordán, despojados por el Estado sionista.

Cuando concilien sus intereses geoestratégicos Estados Unidos y Rusia, arriba en el Olimpo, y alcancen su equilibrio geoestratégico global con China en el urgente nuevo orden tripolar –al unísono de los principales actores europeos: Francia, Alemania y Gran Bretaña–, y a escala regional sus cinco poderes zonales –Turquía, Irán, Arabia Saudita, Egipto e Israel– consigan el punto de equilibrio geopolítico, después de tanta destrucción traducida en balcanizaciones y migraciones masivas al interior como al exterior (que han alcanzado a Europa), entonces se podrán dirimir los repartos pacíficos del agua, que ha sido usada en forma dual: para destruir y construir. Una acrobacia geoestratégica y geopolítica nada sencilla que ha rebasado el Rubicón humanista.

mercredi, 29 octobre 2014

Water Pressures in Central Asia

Water Pressures in Central Asia

International Crisis Group

Ex: http://moderntokyotimes.com

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EXECUTIVE SUMMARY AND RECOMMENDATIONS

Water has long been a major cause of conflict in Central Asia. Two states – Kyrgyzstan and Tajikistan – have a surplus; the other three say they do not get their share from the region’s great rivers, the Syr Darya and Amu Darya, which slice across it from the Tien Shan, Pamir Mountains, and the Hindu Kush to the Aral Sea’s remains. Pressures are mounting, especially in Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. The population in Central Asia has increased by almost ten million since 2000, and limited arable land is being depleted by over-use and outdated farming methods. Extensive corruption and failing infrastructure take further toll, while climate change is likely to have long-term negative consequences. As economies become weaker and states more fragile, heightened nationalism, border disputes, and regional tensions complicate the search for a mutually acceptable solution to the region’s water needs. A new approach that addresses water and related issues through an interlocking set of individually more modest bilateral agreements instead of the chimera of a single comprehensive one is urgently needed.

The root of the problem is the disintegration of the resource-sharing system the Soviet Union imposed on the region until its collapse in 1991. Kyrgyzstan and Tajikistan provided water to Kazakhstan, Turkmenistan and Uzbekistan in summer and received Kazakh, Turkmen and Uzbek coal, gas and electricity in winter. The system had broken down by the late-1990s, and a plethora of bilateral and regional agreements and resolutions concluded in that decade failed to fix it. The concerns Crisis Group identified in 2002 – inadequate infrastructure, poor water management and outdated irrigation methods – remain unaddressed, while the security environment is bleaker.

Regional leaders seem disinclined to cooperate on any of their main problems. Suspicion is growing between the most directly affected countries, Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. Personal relations between Tajik President Emomali Rahmon and Uzbek President Islam Karimov have been icy for years, and Karimov and his ministers are increasingly prone to make bellicose statements. International partners, including Russia, the European Union (EU) and the U.S., say they can do little if the countries remain fixated on a narrow interpretation of national interests. Differences over upstream hydropower projects require intensive, high-level resolution. Though some localised efforts to improve water supply have worked, usually with donor aid, corruption has undermined more ambitious ones. Yet, the failure of the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments to modernise water-dependent sectors such as energy and agriculture increases their mutual dependence.

For all its complexity, the water issue is probably the one that offers some opportunity for solution. As a Swiss water specialist observed, “water can be a driver of conflict but it can also be a driver of peace”. It is an objective problem, and equitable distribution and a concomitant energy exchange would produce tangible benefits for all. Removal of the water factor from the more intractable problems of borders and enclaves, meanwhile, might mitigate conflicts and perhaps even help solve them. Improved water infrastructure and management projects could thus be crucial for building peace and political stability, while promoting development and economic growth.

Attempts at comprehensive regional solutions have foundered on mistrust. Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan (and their international backers) should act now in the border areas of the Ferghana Valley to end the annual cycle of competition and conflict over water by dividing the water issue into more manageable portions – seeking gradual, step-by-step solutions along conceptual and geographical lines rather than one all-inclusive resource settlement. If Uzbekistan will not participate, Kyrgyzstan and Tajikistan should work bilaterally. Meanwhile, high-level mediation should be sought to address Uzbekistan’s objections to upstream hydropower projects.

There is no guarantee this would work, but it could give these three states an opportunity to modernise infrastructure and the management of water resources as well as train a new generation of technical specialists. The agreements would also set a modest precedent for other spheres in which cooperation is sorely needed and might help defuse tensions in the region, while improving the grim living conditions of most of its population.

RECOMMENDATIONS

To develop a modern, corruption-free, and efficient water management system in the region firewalled from other disputes between Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan, the UN and the donor community, including Russia, the European Union (EU) and China:

  1. Recognise that the Syr Darya and Amu Darya rivers should be the subject of separate water-sharing agreements.
  2. Promote and mediate individual bilateral water and energy sharing agreements between Kyrgyzstan and Uzbekistan and Uzbekistan and Tajikistan, pending a comprehensive agreement on their management.

To the donor community, including Russia, the EU and China:

  1. Expand infrastructure modernisation programs:
  2. a) in urban areas regarding water meters and improved sanitation; and
  3. b) in agricultural areas regarding modern techniques such as drip irrigation.
  4. Prioritise water issues at the highest levels of engagement with the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments and use international and local media to publicise the need for progress.
  5. Work with the smallest units of government, or directly with local communities, to mitigate corruption; and make further funding conditional on the implementation of anti-corruption measures.
  6. Build energy sector reform, including anti-corruption measures, into financing plans for large hydropower projects.

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan:

  1. Commit to resolving border demarcation problems without using water or energy as a coercive factor; facilitate cross-border cooperation between police forces and form a tripartite intra-regional council to oversee day-to-day management of water and land resources parallel to high-level border delimitation negotiations.
  2. Investigate and prosecute corruption and misuse of donor money.
  3. Embark on large-scale public education programs highlighting the extent of water wastage.
  4. Ask donors to design and implement cross-border economic development projects focusing on border and enclave issues, including the management and maintenance of shared water resources for agriculture.

Bishkek/Brussels, 11 September 2014

Europe and Central Asia Report N°233

The International Crisis Group kindly allows Modern Tokyo Times to publish their esteemed articles based on important research. Please check the website of this highly valued international organization at http://www.crisisgroup.org/

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http://www.crisisgroup.org/en/regions/asia/central-asia/233-water-pressures-in-central-asia.aspx

Asia, Energy Issues, Geopolitics

samedi, 09 novembre 2013

L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU

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L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU
Le grand enjeu du XXIème siècle


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Parmi les produits fondamentaux pour la vie humaine on trouve l’eau, bien collectif pour les groupes humains, mais les congrégations multinationales la commercialisent désormais. Cette privatisation de l’eau est susceptible de servir de détonateur à des conflits entre groupes multinationaux et populations autochtones, puisque l’eau de qualité est de plus en plus difficile à obtenir. La chaîne allemande de télévision DW a produit un reportage dans lequel est exposé comment trois entreprises commercialisent 70% de l’eau qui se vend sur la planète. Le groupe Nestlé - puis Coca Cola et Pepsi Cola - est propriétaire de 73 marques et il en résulte à la fois une destruction de la qualité des eaux thermales lorsque le groupe a pu s’approprier l’exploitation de celles-ci et une spoliation de la population chaque fois que des accords ont été passés avec les politiciens locaux pour que le groupe Nestlé utilise l’eau déjà traitée par le pays. 

Un débat sans fin

 
Deux positions prétendent synthétiser les attitudes possibles à l’égard des droits de consommation et d’usage de ce produit indispensable. Certains Etats et des ONG affirment qu’il s’agit d’un bien public auquel chacun doit accéder ; le secteur “privé” considère qu’un produit alimentaire comme l’eau n’a rien qui justifie une modalité d’administration publique. Si des individus ne peuvent la payer, il appartient à l’Etat dont ils dépendent de prendre les mesures nécessaires. 

De temps à autre, on arrive à entendre la voix de Maude BARLOW, la spécialiste mondialement reconnue du thème, auteur du livre “l’or bleu”. Elle explique que les quelques entreprises qui ont accaparé le marché de l’eau se retrouvent dans plus de cent pays et dominent 70 % du marché. Elles utilisent pour arriver à leurs fins une méthode bien huilée. D’abord, elles demandent une concession et, en échange, fournissent prébendes, gratifications et soultes aux décideurs qui ont donné cette autorisation. Puis les prix augmentent car chaque activité est soumise à une tarification spéciale : la distribution, la purification, etc., Tout processus est calculé et justifie une hausse. Comme il est fréquent que des pays n’aient pas la technologie dont disposent ces multinationales, le discours en faveur de la privatisation - et des prix de pillage - en est facilité.
 
Le fait que des zones entières manquent d’eau ou en nécessitent pour l’agriculture justifie des évolutions comme le transport par tankers, soit dans des cuves soit dans des sacs plastiques gigantesques. On envisage cette dernière solution pour déplacer par remorquage de grandes quantités d’eau depuis le lieu d’origine jusqu’au pays de destination. Il y a aussi les nouvelles constructions d’aqueducs  prévues par exemple à partir des Alpes pour l’Europe ou vers la Californie,aux Etats-Unis.

Il y a quelques années, à l’époque où le FMI avait à sa tête le français Camdessus, qui fut aussi un bon serviteur des néantologues mondialistes, il fut mis en avant le principe de la désalinisation de l’eau de mer. Mais le coût en limite la pratique à quelques pays aux revenus pétroliers plantureux. Les multinationales comme Nestlé, Coca-Cola, Pepsi-Cola, … préfèrent vider les nappes phréatiques que les techniques actuelles ont détectées. Un exemple très significatif se trouve en Amérique Latine avec la “quadruple frontière”.

Le cas de la quadruple frontière 

 
La nappe phréatique “Guaraní”, dans le sous-sol de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay est une justification à la présence de militaires étrangers qui disposent de bases, comme celle des USA au Paraguay, lieu où s’entraînent aussi des commandos aux fonctions douteuses. Il a déjà été évoqué, dans les années écoulées, la possibilité de transporter l’eau de cette réserve vers des pays demandeurs en utilisant les voies des fleuves Parana et Paraguay. Cela est susceptible de démarrer à n’importe quel moment car la corruption est aussi facile à mener à bien là-bas qu’ici.
 
L’été dernier, entre le 1 juillet et le 31 août, l’armée du Paraguay et les forces américaines ont mené de concert des exercices, dans la zone du “Chaco Paraguayo”, connue pour être un terrain très inhospitalier. Les trompettes de la propagande assurent que l’empathie et la camaraderie entre les militaires des Etats-Unis et du Paraguay est parfaite, aussi parfaite que l’était celle qui régnait en 1960 entre les pays bolchéviques et leur grand frère.  L’astuce, quoique grossière, continue à s’utiliser avec succès : nous sommes tous camarades et le pouvoir infâme aime tout le monde, à condition d’être son esclave obéissant. 

Depuis le 5 mai 2005, le Paraguay a autorisé le gang des néantologues à s’installer de manière permanente dans le pays. Les étatsuniens entrent et sortent sans contrôle, avec toutes les cochonneries qu’ils veulent, sous forme d’armes et autres...Ils ne sont responsables de rien vis à vis de la population ou du milieu ambiant. Leur base militaire est établie dans la province de Boqueronen à l’Ouest du Paraguay, soit à 250 Km de la Bolivie et proche de l’Argentine. Elle est dotée d’une piste d’atterrissage pour les avions B52 et autres Galaxie. De là, elle surveille les réserves de gaz et de pétrole de la Bolivie, puis la réserve d’eau douce, seconde en importance sur la planète, la nappe Guarani.

Les Israéliens aussi

Le Président Horacio Cartes est protégé par 5 gardes du corps israéliens, auxquels il conviendrait d’ajouter ceux qui veillent sur ses filles, sa femme, sa mère, etc., lesquels profitent de leur position pour inviter des coreligionnaires à arpenter le pays et ses frontières, afin de connaître et combattre l’Armée du Peuple Paraguayen. D’un bout à l’autre de l’Occident, les mensonges se ressemblent. Cette Armée du Peuple n’existe que dans l’imagination de ceux qui en ont besoin pour camoufler leurs infamies. Elle justifie une militarisation du pays et surtout la mise sous tutelle israélienne des ressources en eau. La nappe Guarani n’est pas une ressource pour les populations, mais un butin que les pillards de la planète veulent s’approprier.

Tout prendre, tout contrôler

 
La spécialiste de la question de l’eau en Argentine, Elsa Bruzzone, a rappelé qu’en 2004, le Pentagone avait adressé un rapport au gouvernement des Etats-Unis pour proposer de prendre le contrôle militaire des ressources en eau de la planète. Le rapport s’appuyait sur l’analyse des experts de l’ONU affirmant qu’entre 2020 et 2030, 90% de la population n’aura plus accès à une eau vraiment saine. Laissera-t-on piller l’eau de la réserve Guarani et organiser le contrôle de l’accès à l’eau un peu potable à travers quelques congrégations multinationales.
 
Comment tolérer cette infamie?

samedi, 12 octobre 2013

Il Tibet e il problema idrico cinese

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Il Tibet e il problema idrico cinese nel contesto dell’Asia Meridionale

Francesco Bellomia 
 
Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

Si discute spesso del crescente fabbisogno energetico cinese e dunque delle problematiche relative al reperimento di materie prime come petrolio, gas naturale e carbone, ma, nell’ambito delle risorse naturali, ciò non rappresenta l’unica esigenza a cui la classe dirigente a Pechino deve far fronte. La mancanza di acqua, unita all’inquinamento di una parte delle risorse idriche disponibili, sta divenendo infatti una questione sempre più pressante, un problema che finisce per ripercuotersi sulla stessa crescita economica del paese, oltreché sulla stabilità sociale e sui rapporti della Cina con gli stati limitrofi nell’area dell’Asia Meridionale.

plateaumap_lgLa Cina detiene il 7% delle risorse mondiali di acqua, stante però una popolazione equivalente al 20% del totale, Pechino si classifica al centesimo posto su centosettantacinque paesi nel ranking relativo alle risorse idriche mondiali pro capite (con un ammontare di 2.093 m3 di acqua a persona)1.Essendo quella cinese un’economia ancora in espansione, il fabbisogno idrico ne risulterà certamente crescente in maniera esponenziale, soprattutto dal punto di vista industriale e abitativo. Sei regioni nel paese registrano già consumi di acqua superiori alle risorse disponibili, mentre altre cinque vengono considerate al di sotto della soglia di criticità (fissata a 1000 m3 di acqua pro capite)2.

Vi è poi un problema di distribuzione tra nord e sud. Il 77% delle risorse idriche è infatti concentrato nel sud del paese, mentre si trovano invece al nord il 64% delle terre arabili e il 40% della produzione industriale. Una parte delle risorse di acqua inoltre, non può essere utilizzata a causa degli elevati livelli di inquinamento. Il 34% dell’acqua dei sette maggiori fiumi cinesi è classificata come inquinata, di questa il 14% come altamente inquinata, il che la rende inservibile anche per gli usi industriali o agricoli. Secondo la FAO, intorno alle aree urbane, soprattutto quelle industrializzate del nord, il 90% dei fiumi può essere considerato come altamente inquinato3. Come è noto, alla base di tali dati vi è la priorità data da Pechino allo sviluppo industriale rispetto alle problematiche relative alla tutela ambientale, che però stanno finendo per ripercuotersi in maniera indiretta sullo stesso sviluppo economico del paese.

Per tentare di attenuare le carenze idriche e favorire un riequilibrio delle risorse tra nord e sud, il governo centrale cinese ha posto in essere alcuni imponenti progetti, sia in termini ingegneristici che economici, tra i quali spicca il South-North Water Diversion Project. Dai costi stimati di 62 miliardi di dollari, il progetto prevede la costruzione di tre sezioni di canali e dighe che, in diversi punti lungo il fiume Yangtze, dovrebbero convogliare l’acqua verso la parte nord del paese. L’obiettivo è di deviare annualmente, verso le pianure settentrionali, 45 miliardi di metri cubi di acqua.

I progetti di costruzione di dighe e di deviazione dei corsi d’acqua, oltreché rappresentare ulteriori minacce dal punto di vista ambientale, rischiano di esacerbare le relazioni di Pechino con i paesi confinanti. Centrale da questo punto di vista è la regione tibetana. Le abbondanti risorse idriche del Tibet sono un’ulteriore ragione per cui l’area ha un un’importanza fondamentale per la Cina, non solo dal punto di vista economico, ma anche strategico.

Nascono infatti in Tibet o nell’area dell’Altopiano tibetano, fiumi di importanza vitale non solo per la parte nord-orientale della Cina, come lo Yangtze o il Fiume Giallo, ma anche per gli altri paesi dell’Asia sud-orientale. È il caso dello Yarlung Tsangpo, che dal Tibet scorre verso l’India (dove prende il nome di Brahmaputra) e il Bangladesh; del fiume Saluen che raggiunge invece Myanmar e Thailandia; del fiume Mekong, che, partendo dalla regione tibetana, attraversa Myanmar, Laos, Thailandia, Cambogia e Vietnam; e del fiume Indo che dal Tibet confluisce poi in India e Pakistan, rappresentando per quest’ultimo la più importante fonte idrica del paese. Si tratta di corsi d’acqua che sono già stati oggetto della costruzione di dighe o altre infrastrutture di deviazione dei flussi, o che sono al centro di progetti in tal senso, pianificati dalle autorità cinesi.

In particolare, i piani riguardanti lo Yarlung Tsangpo, come la costruzione della diga di Zangmu o la sezione occidentale del South-North Water Diversion Project, diffondono una certa apprensione in India. Quest’ultima risulta dipendente dalla Cina non soltanto per la parte settentrionale del fiume Brahmaputra, ma anche per altri corsi d’acqua, come il già citato Indo e un suo importante affluente il Sutej, entrambi i quali sorgono all’interno della regione tibetana. L’India, come la Cina, deve essa stessa fare i conti con i problemi derivanti dalla cronica mancanza d’acqua, per cui la salute e la reperibilità delle proprie risorse idriche diventa vitale per Nuova Delhi. Per questi motivi, in più di un’occasione, gli indiani hanno chiesto alla Cina di essere trasparente, riguardo alla condivisione dei dati idrogeologici relativi al proprio tratto dei fiumi transfrontalieri. Le questioni riguardanti il Tibet restano dunque ancora una volta centrali nell’ambito dei rapporti sino-indiani. Relazioni segnate in larga parte da diffidenza, e che in passato hanno conosciuto significative tensioni collegate proprio allo status della regione tibetana.

Nei conflitti che possono derivare dal possesso delle risorse idriche di un fiume, è evidente il vantaggio di essere paesi “a monte” rispetto che “a valle”. In questo senso, rinunciare al Tibet significherebbe per la Cina perdere il controllo, non solo delle risorse idriche presenti nella regione, ma anche delle sorgenti di fiumi d’importanza fondamentale per il fabbisogno di molti paesi in tutta l’Asia Meridionale, corsi d’acqua che assicurano dunque a Pechino un potere strategico vitale.

Ultimamente, l’economia cinese sta subendo significativi rallentamenti e, secondo diversi analisti, la fase delle crescite a due cifre si è ormai ampiamente conclusa. Tutto ciò può avere significative conseguenza sulla tenuta del sistema. Al momento, i rischi maggiori per Pechino, più che dalle tensioni indipendentiste in Tibet o nello Xinjiang (seppur ancora ampiamente presenti), sembrerebbero nascere soprattutto dalle tensioni sociali che possono derivare dai problemi economici, oltreché dalla richiesta di maggiori diritti. Per anni, la solidità del sistema è stata garantita non solo dalla repressione, ma anche dalle opportunità che una crescita economica impetuosa sembrava offrire.

Da questo punto di vista, il Tibet, visti gli ulteriori margini di crescita economica, la ricchezza di minerali e altre risorse naturali, le possibilità di trasferimenti aggiuntivi di popolazione da aree sovrappopolate, continuerà a giocare un ruolo fondamentale. La regione è cambiata molto negli ultimi anni, la classe dirigente a Pechino infatti, non vi ha portato solo repressione e censura (o popolazioni di etnia Han), ma anche un certo sviluppo economico, particolarmente visibile soprattutto a Lhasa. Uno sviluppo percepito però da una buona parte dei tibetani come “colonialismo”, e dunque come una minaccia alla propria identità. Per decenni, a farla da padrone in Tibet sono stati la geografia e la natura, oggi lo sviluppo tecnologico ha reso la regione un po’ meno inospitale. Chi ha avuto la possibilità di visitarla testimonia di come appaia per certi versi come un “cantiere a cielo aperto”.

Tornando al problema idrico, secondo il 2030 Water Resources Group la domanda cinese di acqua nel 2030 supererà l’offerta di 201 miliardi di metri cubi4. Seppur le previsioni in questi ambiti sono sempre azzardate, la questione non può certo essere negata. Diventa fondamentale per Pechino un utilizzo più efficiente delle proprie risorse e una maggiore sensibilità riguardo ai problemi ambientali. Ulteriori progetti di deviazione e sfruttamento dei fiumi presenti nell’area sud-occidentale sembrerebbero inevitabili. L’acqua ha un’importanza vitale non solo dal punto di vista industriale o agricolo, ma anche da quelli della produzione di cibo, della salute, degli usi abitativi. Non bisogna dimenticare poi, che i vari corsi d’acqua fungono anche da fonti di produzione di energia idroelettrica, consentendo alla Cina di diversificare le sue fonti, attenuando la dipendenza dai combustibili fossili. La tenuta del sistema è quindi in buona parte legata alla disponibilità futura di una risorsa vitale e insostituibile.

L’acqua del Tibet dunque, sembrerebbe destinata a divenire sempre più un ulteriore terreno di attrito tra la Cina e i paesi limitrofi, i quali già accusano Pechino di scarsa trasparenza sui piani di gestione dei propri tratti dei corsi d’acqua transfrontalieri. In definitiva, nel contesto dell’Asia Meridionale, il rischio maggiore è che l’enorme fabbisogno cinese di acqua lasci a bocca asciutta tutti gli altri.

NOTE:
Francesco Bellomia, dottore magistrale in Relazioni Internazionali (Università degli Studi di Roma "La Sapienza"), è ricercatore associato del programma "Asia Meridionale" dell'IsAG.

1. Dato relativo al 2011. The World Bank.
2. Le suddivisioni amministrative in deficit idrico sono: Ningxia, Shanghai, Jiangsu, Tianjin, Pechino e Hebei. Le aree invece considerate in condizione di “carenza idrica” sono: Henan, Shandong, Shanxi, Liaoning e Gansu. Si tratta di 11 regioni che da sole forniscono il 45% del totale del PIL cinese, Chinawaterrisk.org.
3. Aquastat - FAO's global water information system.
4. Charting Our Water Future, "2030 Water Resources Group", 2009.

vendredi, 11 janvier 2013

Le Nil, un enjeu géostratégique et de puissance

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Le Nil, un enjeu géostratégique et de puissance

par Quentin CALLIES
 
 
Le passage d’un fleuve ou d’un cours d’eau sur ses terres procure de nombreux avantages à la nation traversée. On peut citer les avantages économiques, pour l’irrigation des terres arables ou pour permettre à la population de s’abreuver, logistique, pour la circulation des marchandises, ou encore environnementaux avec un climat plus « tempéré » à l’approche d’un fleuve. Pour en profiter pleinement, cela impose d’avoir la maîtrise du fleuve et de ses sources. En effet, le rapport de force entre pays au niveau des sources d’eau douce se calque sur leurs parcours. On distingue donc l’amont et l’aval. Plus le pays est proche de la source, plus son emprise sur le fleuve sera grande. Nous pouvons citer les exemples du Mékong et de la région de l’Ancienne Mésopotamie. Les sources du fleuve Mékong se trouvent sur les hauts-plateaux tibétains, maitrisés par les Chinois. Tout au long du parcours, des barrages ont été construits pour développer la production hydroélectrique. Ces infrastructures et leur utilisation ont drastiquement diminué le débit du fleuve, et certaines zones plus en aval (Vietnam, Laos, Cambodge) sont touchées par la sécheresse due à cette baisse, ce qui débouche invariablement sur des tensions transfrontalières. D’autres projets de barrage sont encore à l’étude aujourd’hui et contribuent à envenimer les relations entre ces pays.

Du côté du Tigre et de l’Euphrate, la Turquie, qui maîtrise les sources venant du Taurus (zone de hauts plateaux), a développé un gigantesque projet hydroélectrique pour le développement de la région kurde. Ce ne sont pas moins de 22 barrages (1) qui sont sortis de terre et qui a donné ce surnom à la Turquie : Le robinet du Proche Orient. Le pays a donc mis sous pression les pays plus en aval, la Syrie et l’Irak. Des menaces de guerre ont plusieurs fois pesé sur la région, notamment lors des différents remplissages des lacs de retenue qui réduisent à peau de chagrin le débit des fleuves.

Mais cette domination des pays amont sur les pays en aval à une exception, le Nil. Il représente l’exemple inverse de l’idée développée ici. L’Egypte se situe à l’embouchure à du Nil (le plus en aval), et contrôle le fleuve ainsi que ses voisins. Le pays tente par tous les moyens de garder cette position dominante sur le fleuve, indispensable à sa survie. Le Nil possède deux sources, l’une au lac Victoria (le Nil Blanc) et l’autre au Lac Tana (Nil Bleu) en Ethiopie, qui se rejoignent à Khartoum, capitale du Soudan. Le Nil Bleu fournit le débit le plus important. Tout ce qui touche de près ou de loin au niveau d’eau de ces lacs, ou au débit du Nil tout au long de son parcours, est névralgique pour chacun des pays traversés. Nous accentuerons cette étude sur les trois pays suivants : L’Egypte, l’Ethiopie, le Soudan.

Le Nil est un enjeu géostratégique pour les pays qui se trouvent sur son parcours, en particulier pour l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. L’Egypte et le Soudan ont une pluviométrie annuelle très faible (2). Le Nil est ainsi l’unique pourvoyeur de l’eau consommée dans ces deux pays. Nous excluons le cas des réserves fossiles non renouvelables dans les profondeurs du désert car elles ne constituent pas une réserve durable. Le Nil apporte l’eau dont la population a besoin, permet l’irrigation et la fertilisation (le limon) des terres arables pour l’agriculture, la production d’électricité et le développement des industries,… Il est à la fois le cœur et le poumon de ces deux pays. Sans lui, rien ne serait possible. Sa maîtrise est donc un enjeu majeur pour les gouvernements qui se succèdent, et ce depuis l’Antiquité.
Le statut de l’Ethiopie est foncièrement différent, car elle possède une pluviométrie parmi les plus élevées d’Afrique, plus précisément sur ses hauts-plateaux (plus de 3 000mm de pluie annuelle). Dans l’utilisation du Nil Bleu, l’Ethiopie doit faire avec le bon vouloir de ses deux voisins au Nord. Chacun de ses projets de barrage pour retenir une eau précieuse en cas de sécheresse, est accueilli avec réticence. Ils sont sources de tensions entre ces trois pays. Pour le contrôle du Nil, l’Ethiopie est soumise à la puissance de l’Egypte et du Soudan.

Le Nil est source de velléités. Les conflits pour le contrôle du Nil font partie intégrante de son histoire. Indéniablement, l’Egypte et le Soudan ont une position hégémonique sur le cours du Nil. D’où vient-elle ? La peur qui habite l’Egypte depuis l’Antiquité est de voir les peuples voisins contrôlés le débit ou les rives du Nil. Dès l’Antiquité, les Egyptiens ont poussé très loin au Sud pour contenir les incursions des peuples nomades et des pillards, pour garder intact le potentiel agricole et le pouvoir du pays. Certains monarques du Sud ont même menacé de détourner les eaux du fleuve. Plus proche sur l’échelle chronologique, la fin du XIXème siècle dans cette région fut marquée par une tentative d’annexion de l’Ethiopie par l’Egypte afin de s’assurer le contrôle des sources du Nil Bleu. Cette échec lance un processus de contrôle au moyen de traités dans une relation dominant/dominé, avec la menace d’une annexion pour les pays non signataires. Ce sera le cas pour l’Ethiopie (1902) qui s’engage à ne pas retenir ou dérouter le Nil. A cette époque, le colon britannique assure à l’Egypte une place souveraine dans la gestion du fleuve. En 1929, un traité partage le débit du Soudan (8%) et de l’Egypte (92%), et accorde à cette dernière un droit de veto sur les éventuelles constructions de barrages en amont. Le Soudan tentera de renégocier le traité en 1959, mais se heurta à une vive réaction de l’Egypte. L’Ethiopie réapparaît sur l’échiquier à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et sa prise d’indépendance vis-à-vis de l’Italie vaincue, et inquiète une nouvelle fois le gouvernement égyptien. Celui-ci décide alors de changer radicalement sa stratégie de régulation du Nil et de ses crues, parfois dévastatrices, à l’extérieur des frontières. Il se recentre sur son propre territoire. Cette stratégie précède la construction en 1958 du Barrage Nasser et de son lac de retenue avec une capacité d’une année complète des besoins du pays entier. Au cœur de la Guerre Froide, l’Egypte va orienter sa vision vers le Proche Orient et ses alliés arabes, et non plus vers le sud. Le Soudan aussi changera sa stratégie, en commençant à produire du pétrole à destination des pays occidentaux. Une fracture se forme, entre deux pays arabes, se détournant de « l’Unité de la vallée du Nil »(3) et s’orientant vers l’Occident et le Proche Orient, et les pays non arabes « africains ».

Le fleuve est aussi source de coopération. En 1999, une coopération est entérinée entre les pays traversés par le Nil (sauf l’Erythrée), l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), chapeautée par le Programme des Nations Unies aux Développement (PNUD). L’objectif est maintenant d’assurer une gestion durable et équitable du Nil, et de renforcer les liens qui unissent les signataires. Mais la fracture perdure. Les anciens Etats hégémoniques (Egypte, Soudan) s’appuient sur leur droit « historique » alors que les pays non-arabes demandent un meilleur partage et une possibilité d’utiliser le Nil à leur convenance, notamment par le biais de constructions hydroélectriques. L’Egypte conserve le contrôle mais perd du terrain par rapport à ses voisins africains. Les pays entourant le lac Victoria (Ouganda, Tanzanie, Kenya, Rwanda) et l’Ethiopie signent, en 2010, un nouveau partenariat, le River Nile Cooperative Framework. Pour la première fois, l’Egypte et le Soudan ne sont pas représentés. Des nouveaux termes apparaissent,  la nécessité d’éviter une situation de « stress hydrique », amène les contractants à évoquer la construction d’infrastructures hydroélectriques, puis de canaux d’irrigation. L’Egypte et le Soudan ne sont même pas consultés.

Le Nil est très clairement un enjeu de puissance entre deux puissances historiques vacillantes, minées par des problèmes internes extrêmement graves, et les pays africains misant sur le fleuve pour se développer et se rassembler en une seule et même entité. En effet, la Révolution arabe, la mise en place d’un nouveau gouvernement et la lutte contre le terrorisme dans le Sinaï, ainsi que la partition et les affrontements avec le Sud-Soudan, obligent l’Egypte et le Soudan a « lâché du lest » sur la question du Nil. Les signataires du RNCF ont convaincu d’autres pays de parapher le traité. Tour à tour, le Burundi et la République Démocratique du Congo rentrent dans le groupe. L’arrivée du Sud-Soudan et de l’Erythrée, comme observateurs, implique une redistribution des cartes et oblige une renégociation complète des différents traités. Les gouvernements égyptiens et soudanais savent désormais que le rapport de force s’est inversé. Ils doivent viser une harmonisation des différents traités pour la gestion du Nil et essayer de garder une position permettant leur croissance, sachant que le Sud-Soudan se rangera sûrement aux côtés des pays en amont. L’idéal serait, dans un premier temps, de se mettre d’accord sur les projets hydroélectriques car non-consommateurs d’eau, tout en essayant de préserver le débit du fleuve au maximum, et de capitaliser sur la question de la pollution car le fleuve est l’un des plus pollués au monde, notamment à cause des rejets d’eaux usées.

Quentin CALLIES

1. Article tiré du Monde, « Turquie, Syrie, Irak : les barrages de la discorde », 16/03/2009 par Guillaume Perrier. 

2. Carte de l’Atlas de l’Eau en Afrique sur le niveau de pluviométrie annuelle en Afrique, fait par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, 2011.

3. Citation d’Emilie Lavie – dans son article « Coup de théâtre dans le Bassin du Nil » publié le 25 mai 2011 sur le site Gafe-geo.net

vendredi, 20 janvier 2012

De nieuwe geopolitieke dynamiek van Gesamteuropa

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Archief 1995

Robert Steuckers:

De nieuwe geopolitieke dynamiek van Gesamteuropa

 

In 1995 worden de Main en de Donau eindelijk door middel van een kanaal met elkaar verbonden. Daardoor ontstaat een waterweg van Rotterdam tot de Zwarte Zee en zo verder tot de Kaukasus. Deze waterweg is de eigenlijke ruggengraat van Europa als continent. Aangezien het IJzeren Gordijn neergehaald werd en Duitsland opnieuw verenigd is staat deze nieuwe verkeersroute borg voor een enorme economische en culturele dynamiek. Concreet betekent dit dat de Oekraïense tarwe en de olie uit de Kaukasus rechtstreeks naar het hart van Europa, lees: naar Duitsland, getransporteerd kunnen worden. Daardoor verliest de door de Amerikaanse Zesde Vloot gecontroleerde Middellandse Zee aan geostrategisch gewicht. Gorbatsjov kon als baas van de verrotte communistische sekte de aarde niet teruggeven aan de Oekraïense boeren, maar de nieuwe partijen die vandaag in de Oekraïne aan de macht komen, zullen dit zeker wel doen. Daardoor zal Oekraïne binnen 10 jaar opnieuw de rol van graanschuur van Europa kunnen spelen. De graanprijs zal dalen, aangezien de transportkosten door de kortere afstanden niet meer zo hoog zullen liggen. 

Conclusie: we bevinden ons opnieuw op hetzelfde punt als in 1914. 

Dat willen het Westen en de VS zo lang mogelijk uitstellen, precies zoals Carl Schmitt het opgemerkt had. In de ogen van de Großraumdenker uit Plettenberg waren uitgerekend de Angelsaksische machten de „vertragers van de geschiedenis“. Sinds de val van de Berlijnse Muur voelen de VS aan dat hun uur in Europa geslagen heeft. Europa laat zich niet meer zo gemakkelijk controleren. Het keizerlijke Duitsland wilde tussen 1890 en 1916 de binnen-Europese Rijn/Main/Donau-dynamiek met een Midden-Oosten-dynamiek aanvullen, meer bepaald door de bouw van een spoorlijn tussen Constantinopel en de Perzische Golf te financieren. Van zodra Gorbatsjov over het “Gemeenschappelijke Huis” had gesproken en was begonnen zijn Centraal-Europese kameraden te laten vallen, wisten de Amerikanen instinctief dat de potentiële macht van het Europa van 1914 opnieuw begon te kiemen. Daarom kon Washington enkel op de zwakste plek toeslaan: in de Golf. Waarom? Omdat de Golf als watervlakte het diepst in het Euraziatische continent binnendringt en omdat van daaruit uiterst belangrijke strategische locaties in bedwang kunnen worden gehouden, bijvoorbeeld de Kaukasus en Iran, een land dat, zoals bekend, een draaischijf tussen oost en west is. Controle over de Golfregio stoort elke harmonieuze ontwikkeling in het bekken van de Zwarte Zee. 

Verder heeft het VS-horige westen er alle belang bij dat de strijd tussen Kroaten en Serviërs zich vereeuwigd. Deze strijd betekent: 

1. Volledige storing van het rivierverkeer op de Donau tussen de Hongaarse en de Roemeense grens. Daardoor wordt elke positieve ontwikkeling in het Donaubekken verhinderd. De Middellandse Zee blijft de enige waterweg voor het transport van tarwe en olie en blijft onder controle van de Amerikaanse en Israëlische vloot en luchtmacht. De rivierweg van het continent zou vanzelfsprekend onder controle van andere, lokaal gebonden machten binnen het Gemeenschappelijke Huis gebleven zijn. 

2. Storing van het verkeer in de Adriatische Zee. Mocht er rust in de Adriatische Zee heersen, dan zou de haven van Triëste zijn vroeger belang herwinnen. De regio Venetië-Triëste vormt ook, vanuit geopolitiek standpunt, het diepste binnendringen van de Middellandse Zee in de richting van Centraal-Europa. Langs de as Stettin-Triëste groeide in de Middeleeuwen de macht van het Boheemse huis Przemysl (Ottokar II). 

Het is verre van toeval dat de Golfoorlog en de Balkanoorlog vlak na elkaar hebben plaatsgevonden. Op die manier breekt het westen de groot-Europese dynamiek, wier centrum door Duitsland en door het sterk Hongaars gekleurde Donaubekken (Kárpát-Duna Nagy Haza, ofte “de grootruimte van de Karpaten en de Donau” in de woorden van de Hongaarse nationalisten) gevormd wordt. 

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De EU heeft in deze tragedie een vuile rol gespeeld. In plaats van haar krachten te bundelen heeft ze de vertragingsstrategie, die enkel de VS ten goede komt, gehanteerd. Laat ons ook niet vergeten dat de VS de opmars van Hitler onverschillig vanop een afstand gadegeslagen hebben en pas tegen Duitsland begonnen te stoken, nadat er in 1934 landbouwverdragen tussen het Rijk en Joegoslavië ondertekend werden (cf. William S. Grenzbach, Germany's Informal Empire in East-Central Europe. German Economic Policy Toward Yugoslavia and Rumania, 1933-1939,  Franz Steiner Verlag, 1988; cf. ook Hans-Jürgen Schröder, «Widerstände der USA gegen europäische Integrationsbestrebungen in der Weltwirtschaftskrise 1929-1939», in Helmut Berding (ed.), Wirtschaftliche und politische Integration in Europa im 19. und 20. Jahrhundert, Vandenhoeck & Ruprecht, 1984).   

De sceptici hoeven slechts enkele boeken uit de periode van de Eerste Wereldoorlog open te slaan, om te begrijpen dat het westen, wil het de Germaanse macht in oostelijk Zuid-Europa afremmen, de tactiek van de verbrande aarde moet toepassen in de Balkan en in Mesopotamië. De Nederlandse minister Hans Van den Broek heeft in de Zuid-Slavische ruimte de politiek van de VS uitgevoerd door het ontbindingsproces van de Joegoslavische staat door middel van zijn moratorium te vertragen. En deze politiek dient allerminst de belangen van zijn eigen land, dat er alle belang bij heeft om zich bij de Centraal-Europese dynamiek aan te sluiten. Hetzelfde geldt voor alle Beneluxlanden, alsook voor de Elzas en voor Lotharingen. Onder Franse druk mocht er vóór 1914 en na 1918 geen spoorlijn tussen Antwerpen en Düsseldorf gebouwd worden. Tegenwoordig spreekt men er nog niet over, maar wil men Amsterdam en Parijs met een hogesnelheidstrein verbinden, hoewel de tijdwinst tussen Brussel en Amsterdam slechts 8 minuten zou bedragen! Teneinde de eurocraten deze 8 minuten te kunnen doen uitsparen moet heel Antwerpen kapotverbouwd worden! Tussen de Moezel en de Rijn heeft men in Elzas-Lotharingen nog geen kanaal gebouwd, om zo het gebied met Centraal-Europa te verbinden. 

Deze politiek van het afsnijden van de west- en de oostmark van het Rijk was de essentie van de Franse politiek vóór, tijdens en na de Eerste Wereldoorlog. Helemaal duidelijk wordt deze wil (zijnde de wil om het centrum van ons continent te vernietigen) in het boek van de Franse geopoliticus André Chéradame (Le Plan pangermaniste démasqué,  Parijs, Plon, 1917). De Donaumonarchie moest ofwel opgedeeld worden, ofwel tegen het Hohenzollernrijk ondersteund resp. opgehitst worden, Bulgarije moest ingedamd worden, Roemenië en Servië moesten uitgebreid worden, Turkije uit het Midden-Oosten verjaagd worden, teneinde ervoor te zorgen dat het industriële Duitsland in deze gebieden geen onmiddellijk aangrenzende afzetmarkten meer kon vinden. Deze politiek wordt voortgezet door de VS, die op die manier nog enkele jaren kunnen ademen, alvorens te verstikken onder hun schuldenlast. De rond Duitsland gecentreerde EU moet vandaag in haar uitbreiding naar het oosten afgeremd worden, zodat ze van de voormalige Sovjetunie geen soort Ergänzungsraum zou kunnen maken.

Amerika probeert Mexico als Ergänzungsraum te verwerven, maar, ondanks een aanzienlijke rijkdom aan grondstoffen, is Mexico niet zo groot als Siberië. De ellendige politici van de EU, die ideologisch ongeschoold en geopolitiek onwetend zijn, voeren een politiek die het einde van Europa als cultuurcentrum met zich meebrengt. Wanneer men dit vaststelt, beseft men dat er beter gevormde mensen in de beslissingscentra nodig zijn.

Robert Steuckers.     

mercredi, 16 mars 2011

Krieg um Wasser

Krieg um Wasser: Südliche Nil-Anrainer rationieren Wasser des Lebensstromes und pusten damit Ägyptens Lebenslichter aus

Udo Ulfkotte

 

carte-du-nil.jpgNiemals brechen Kriege völlig überraschend aus. Man muss nur die wirklich wichtigen Nachrichten analysieren, dann kann man ein wenig in die Zukunft blicken. Die wichtigste Nachricht für 83 Millionen Ägypter lautete in den vergangenen Wochen nicht etwa, dass Diktator Mubarak gestürzt wurde. Man kann mit oder ohne Diktator leben. Man kann ja auch mit oder ohne Öl leben. Aber man kann nicht ohne Wasser leben. Die südlichen Nil-Anrainer drehen den Ägyptern jetzt immer mehr das Wasser des Lebensstromes ab. Sechs Nil-Anrainer haben einen entsprechenden Vertrag geschlossen. Und Ägypten hat kein Veto-Recht. Das Leben entlang des Nils ist abhängig vom Wasser. Sobald das Wasser abgedreht wird, ist Krieg unausweichlich. Egal, ob mit Demokratie oder ohne.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/udo...

lundi, 21 juin 2010

Site de la Consolation, février 2008

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Février 2008, site de la Consolation, Franche-Comté. Les sources et les chutes de la Consolation sont légendaires. On le sait. En juillet 2006, après 32 ans, j'y suis retourné. Consternation: la sécheresse avait tari les sources. Quelques ruissellements à peine suintaient des flancs de la montagne. Février 2008, en plein hiver mais sous un soleil printanier, surprise: l'eau avait retrouvé tous ses droits. Atmosphère féérique. Grondement des flots qui jaillissent des nappes phréatiques de cette terre d'Europe centrale. Pour aller se précipiter vers le Dessoubre, le Doubs, la Saône, le Rhône et la Méditerranée. Alternance de couleurs: le vert éternel des mousses et des sapins. Le blanc de l'écume. Les bruns et les gris des terres et des roches. Et, à contre-jour, ce bleu féérique qui englobe tout. Inoubliable.

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samedi, 19 juin 2010

La "Mère Volga" se meurt...

volga%5B1%5D.jpgLa "Mère Volga" se meurt...

Article de La Libre Belgique (15/06/2010)

Le plus grand fleuve de Russie est une catastrophe écologique. En cause, l’activité humaine et l’indolence des pouvoirs publics.

Boris Toumanov

Correspondant à Moscou

La Volga, le plus grand fleuve du continent européen (3 530 kilomètres) et un des symboles mondialement connus de la Russie, continue de s’éteindre sous le poids insupportable de la pollution due à l’activité et à la négligence humaine. Selon l’Institut écologique du bassin de la Volga, les ressources hydriques du fleuve subissent actuellement une charge huit fois plus grande par rapport à celle subie en moyenne par l’ensemble des autres ressources hydriques de la Russie.

Ce chiffre ne donne pourtant qu’une très faible idée de la vraie dimension du désastre. Selon les statistiques officielles, 45 % de la production industrielle et 50 % de la production agricole de la Russie sont concentrés dans le bassin de la Volga. C’est dans cet espace également que se trouvent 60 villes qui figurent sur la liste des 100 agglomérations urbaines les plus polluées du pays. Le volume des écoulements pollués déversés dans les eaux de la région constitue 38 % du chiffre général pour toute la Russie.

A cause de ça, les petits affluents de la Volga se trouvent dans un état critique. Selon les activistes du mouvement écologique local "Aidons les fleuves", les douze rivières de Nijni Novgorod, un des plus grands centres industriels du bassin de la Volga, sont d’ores et déjà "mortes". Précisons également que sur toute la longueur de la partie navigable du fleuve, on dénombre quelque deux milles et demi de bateaux abandonnés ou coulés avec leur chargement qui contaminent les eaux par le reste de combustibles ou par les produits chimiques.

Cette situation est aggravée par le fait que la cascade de barrages des huit centrales hydro-électriques ont transformé la Volga en un chapelet de lacs stagnants que sont devenus les réservoirs d’eau. C’est aussi une des raisons pour lesquelles l’eau du fleuve qui était potable aux années 50 du siècle dernier, ne l’est plus, ayant perdu sa capacité naturelle d’auto-purification.

Ajoutons que, selon les chercheurs de l’Université California Santa Barbara, le delta de la Volga se trouve dans la dizaine de zones côtières les plus polluées du monde. Cela ne surprend guère quand on sait que les berges cultivées - pour ne parler que de cette source de pollution - déversent dans le fleuve des tonnes et des tonnes d’engrais chimiques.

Inutile de dire que l’ensemble de ces facteurs a gravement déséquilibré le milieu biologique du fleuve, ce qui a fait de lui une puissante source de pollution. Des centaines de millions de poissons déchiquetés par les huit barrages contribuent à la destruction du milieu naturel de la Volga en catalysant la profusion des algues bleu-vert qui couvrent de 20 à 30 % de la surface des réservoirs d’eau. Elles dégagent 300 espèces de substances organiques toxiques dont 200 restent inconnues à cause de l’absence du biomonitoring expliquée par le manque de moyens financiers. Cette masse à acidification élevée est capable d’autoreproduction, ce qui rend irréversible le cercle vicieux de la pollution. Résultat : dans certains secteurs de la Volga, la part des poissons mutants a atteint en 2007 90 % !

Les efforts sporadiques entrepris par les autorités locales et les écologistes pour remédier à cette situation restent manifestement insuffisants face à l’indolence traditionnelle de la population et des chefs d’entreprises industrielles et agricoles. En attendant la Volga va vers une catastrophe écologique.

jeudi, 01 octobre 2009

La conexion de las cuencas hidrograficas de Suramérica

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La conexión de las cuencas hidrográficas de Suramérica

 

 

 

Alberto Buela (*)

 

La navegación fluvial del Plata al Guaria es el eje más genuino de la integración suramericana el resto sono parole.

 

Sostiene muy bien el geopolitólogo belga Robert Steuckers que “ningún poder serio puede sobrevivir sin una dominación y una sujeción de la tierra y del espacio”.[1]  Todos los imperios antiguos organizaron la tierra mediante la construcción de carreteras como en el caso de Roma o mediante el control de los grandes ríos navegables como Egipto o China.

 

Si nosotros en Suramérica pretendemos constituir un gran espacio autocentrado con características de soberano y libre, debemos llevarnos de este consejo que nos viene dado por la historia.

 

Este subcontinente americano tiene una extensión de casi 18 millones de kilómetros cuadrados, el doble de los Estados Unidos así como el doble de Europa, posee, aparte de otras menores, tres grandes cuencas fluviales: la del río Amazonas (6.430.000 km.2), la del río de la Plata (4.000.000 km.2) y la del río Orinoco (1 millón km.2), que cubren dos tercios de su territorio y que forman una nutrida red de 50.000 km de vías navegables de grandes y pequeños cursos de agua que se extienden por toda América del Sur.

 

Así pues el tema de la vinculación por vía fluvial desde el Plata en Argentina-Uruguay al Guaria en Venezuela es un asunto de crucial valoración geopolítica y estratégica. Hablando con propiedad es un tema de metapolítica, por ser esta la interdisciplina que estudia las grandes categorías que condicionan la acción política.

 

Antecedentes históricos

 

El estudio del tema se viene arrastrando desde hace varios siglos y hasta ahora no ha pasado de buenas intenciones.

 

El primer antecedente que encontramos es en 1773 cuando el gobernador del Matto Grosso, Luiz de Cáceres, pensó construir un canal entre los ríos Alegre, afluente del Guaporé de la cuenca amazónica y el Aguapey, afluente del Paraguay de la cuenca del Plata. En esa estela sigue el Barón de Melgaço en 1851.

 

El primer estudio experimental lo encontramos en el geógrafo inglés  William Chandless: Resumo do intinerario da descida do Topajoz en octubre de 1854, (Notas, Río de Janeiro 1868) donde va a mostrar que en el descenso del río Topajoz viajando desde su desembocadura en el Amazonas se puede navegar hasta el Juruena que termina vinculado en las nacientes del Guaporé. Se busca el acceso al Amazonas por el este pero sin resolver el tema de la vinculación de las dos cuencas. Este trabajo es profundizado en Brasil por los ingenieros José de Moraes en 1869 con su “Plan Moraes” de navegación del Plata al Orinoco y luego por el ingeniero Andre Rebousas en 1874. Es de destacar que los estudios brasileños sobre la interconexión de las tres cuencas son de una precisión y detalle exquisitos y además son muchos trabajos, pero ninguno, absolutamente ninguno provocó ni un solo movimiento de tierra. Esta es la queja del gran estudioso brasileño del tema en el siglo XX don Paulo Mendes da Rocha.

 

El otro antecedente ilustre es el de presidente Sarmiento que hizo estudiar a un grupo de científicos franceses la posibilidad navegar sin interrupción desde la desembocadura del Río de la Plata hasta la del Orinoco. Algo que había ya expuesto en 1850 en su libro Argirópolis o la capital de los Estados Confederados del Río de la Plata, cuyo emplazamiento estaría en la Isla Martín García en el estuario del río de la Plata.

 

 

Cincuenta años después, en 1909, el geógrafo uruguayo Luis Cincineto Bollo en su libro Suramérica, pasado y presente afirma que “la futura gran ruta comercial de Sud América es el canal”  y propone seguir la tesis de Chandless de unir la cuenca del Plata con la del Amazonas por el Topajoz y no por el Guaporé-Madeira.

 

En 1916 aparece la Carta potomografica especial de America do Sul  Francisco Jaguaribe de Matos, padre del gran sociólogo brasileño Helio Jaguaribe, quien indica las claras posibilidades de conexión entre los ríos Guaporé y Paraguay.

 

Años después, en 1941, La Conferencia regional de los países del Plata reunida en Montevideo recomendó, a propuesta de Argentina, a los Estados miembros continuar los estudios existentes sobre conexión de los tres grandes sistemas hidrográficos de América del Sur.

 

Un año más tarde el ingeniero Ernesto Baldasarri dicta una conferencia titulada La vinculación de las cuencas del Amazonas y del Plata [2] donde expone que la vinculación entre las dos cuencas se puede realizar por dos caminos: por el este siguiendo los ríos Amazonas, Tapajoz, Juruena, Diamantino, Paraguay, Paraná, el Plata con un recorrido de 7.000 kms Y el otro por los ríos Amazonas, Madeira, Mamoré, Guaporé, Alegre, Aguapey, Jaurú, Paraguay, Paraná, el Plata con 8.500 kms de recorrido.

 

En 1947 aparece un trabajo liminar por su detalle técnico y precisión conceptual el del geógrafo Horacio Gallart Cruzando la América del sur desde el río de la Plata hasta el Orinoco, por vía fluvial [3] y el mapa de la ruta fluvial suramericana propone es por los ríos Paraná, Paraguay, Jaurú, Aguapey (cuenca del Plata), Alegre, Guaporé, Mamoré, Madeira, Amazonas, Negro (cuenca del Amazonas), Casiquiare y Orinoco.

 

Y en 1962 se publica el trabajo del ingeniero Gabriel del Mazo, historiador del radicalismo, legislador y publicista; ministro de defensa 58/59 titulado: Proyecto de un canal sudamericano [4]  en donde  se ocupa de analizar la vinculación entre las tres cuencas estableciendo que con la construcción de un canal intermedio de 30 km (entre las nacientes de los ríos Casiquiare y Negro) se salva la dificultad para vincular el Orinoco con el Amazonas y quedarían así vinculados y para conectar el Guaporé con el Paraguay, se deberá construir un canal de 8 km. con una diferencia de altitud de 30 metros, insignificante desnivel que divide las aguas de las dos más grandes cuencas hidrográficas de América del Sur: la del Amazonas y del Plata.

 

Entre diciembre de 1979 y mayo de 1980  hermanos Georgescu, venezolanos de origen rumano, navegaron los ríos Orinoco, Casiquiare, Negro, Amazonas, Madeira, Mamoré, Guaporé, Paraguay, Paraná y de la Plata, hasta la ciudad de Buenos Aires, cumpliendo una travesía de más de 8.000 km. Con ello demostraron prácticamente la existencia del eje fluvial norte - sur que permite la comunicación de las principales cuencas y las posibilidades que tienen los países de América del Sur de conectarse. El regreso por la misma vía se inició el 18 de enero de 1981.

 

Dificultades geográficas

 

Sabemos luego de los trabajos del ingeniero Ernesto Baldasarri que existen dos rutas para vincular el Amazonas y el Plata.

 

La vía más frecuentada hasta el presente es aquella que recorrieron Roger Courteville [5] en los años 30 y los hermanos Georgescu a principio de los 80. La misma que recomendó el geógrafo Horacio Gallart y el ingeniero Gabriel del Mazo, la que va del Plata al Amazonas volcada al oeste por el Guaporé-Madeira.

 

Existen acá dos dificultades muy simples de salvar. Navegando de sur a norte nos encontramos, en primer lugar, con la necesidad de la construcción de un canal de 8 km que una los ríos Aguapey y Alegre que corren largo trecho en paralelo. El primero afluente del Jaurú que lo es a su vez del Paraguay y el segundo del Guaporé.

La segunda dificultad la plantean las cachoeiras, cachuelas o pequeños saltos de agua sobre el río Madeira que surgen entre Guajará-Mirim y Porto Velho que en su conjunto significan un descenso de 66 metros de las aguas del río, lo que exige la construcción de un sistema de represas, hoy con la tecnología existente de fácil y rápida realización.[6]

 

Finalmente la vinculación entre el Amazonas y el Orinoco no ofrece mayores dificultades salvo los rápidos o raudales Atures y Maypures del Casiquiare cuya navegación se hace en base a baqueanos o prácticos conocedores de toda la red de ríos adyacentes como lo atestiguan los hermanos Georgescu que lo navegaron de ida y de vuelta sin inconvenientes.[7]

 

La segunda vía es la propuesta por Cincineto Bollo que navegando de sur a norte va del Paraguay, al Diamantino, Juruena, Tapajoz para desembocar en el Amazonas. Parte de este largo viaje fue relatado magníficamente por el fotógrafo francés naturalizado brasileño Hécules Florence (1804-1879) en su libro Vingem fluvial: Do Tieté do Amazonas.

 

Afirma Gabriel del Mazo que: A solo dos kilómetros al este de las fuentes del Paraguay nace el río Negro (Preto) afluente occidental del Arinos (Tapajoz). En esta zona donde laten y brotan las fuentes del Amazonas y del Plata existe el relato del dueño de una fazenda del Estivado (río afluente del Arinos) quien afirma que eventualmente unió el Amazonas y el Plata pues “se propuso regar su jardín” y cavó un canal entre dos de sus afluentes originarios”. [8]

Vemos como esta vía no ofrece mayores dificultades geográficas por superar.

 

Dificultades políticas

 

La demora inconcebible luego de tres siglos de propuesta de un canal suramericano no encuentra otra explicación que las dificultades políticas que se han opuesto a su realización. Es  sabido luego de una larga historia de desencuentros que las estrategias de Argentina y Venezuela chocan con la del Brasil en este punto.

 

Brasil desalienta la navegación del Plata al Amazonas porque ello supone abrirle el acceso de la Amazonia a la Argentina.  Además de las dos vías se encuentra descartada la propuesta por el geógrafo uruguayo Bollo, aquella que va a través del Tapajoz pues ello implica penetrar en el corazón mismo del Brasil. Esta es una dificultad política insalvable y entendible. Una potencia emergente como Brasil no puede permitir que barcos de Venezuela y Argentina transiten libremente por el centro estratégico de su territorio.

 

Descartada esta posibilidad solo queda la vía del oeste que navega por ríos limítrofes del Brasil con Paraguay y con Bolivia, pero la resistencia también se siente. Pues la estrategia de Brasil como la de los Estados Unidos es salir al oeste y no extenderse de norte a sur, y el canal suramericano se inscribe en esta última estrategia. Brasil no tiene necesidad de navegar el Casiquiare para llegar al Guaira ni tiene necesidad de navegar el Guaporé para llegar al Plata. La Superintendencia de Navegación interior del Brasil muestra oficialmente que la estrategia del país lusitano es buscar la integración del Brasil por separado  con Perú y Bolivia por un lado, con Argentina, Paraguay y Uruguay por otro, con Ecuador, Colombia y Venezuela por otro. Esto hay que tenerlo en cuenta porque sino corremos el riesgo de caer en un utopismo voluntarista que solo nos lleva a producir ensayos sobre el tema. Hay que decirlo con todas las letras, la necesidad es de Argentina, Venezuela, Colombia, Ecuador, Perú y Bolivia que podrían sacar sus productos en grandes cantidades, en forma económica y no contaminante.

 

La realización de este canal suramericano supone, antes que nada, persuadir y convencer a la intelligensia  brasileña de Itamaraty de las ventajas que su realización puede acarrearle al Brasil [9], de lo contrario seguiremos escribiendo ensayos sobre la conexión de las tres cuencas de América del Sur y leyendo amables diarios de viajes de los impenitentes viajeros europeos.[10]

 

(*) CeeS- Centro de estudios estratégicos suramericanos- UTN- Federación del Papel

 

alberto.buela@gmail.com



[1] Entrevista de Metamedia publicada en Geosur Nº 352-352, Montevideo, sep-oct 2009, p.16

[2] Publicada en la revista Ingeniería, publicación del Centro Argentino de Ingenieros, Buenos Aires, mayo de 1942 pp.285 a 293

[3] En Revista de Geografía Americana, año XV, Buenos Aires, octubre de 1947

[4] Publicado, entre otros, en revista Estrategia Nº 61/62, Buenos Aires, enero-feb. 1980 pp. 30 a 39

5 De Buenos Aires a l`Amazona par le centre de l´Amerique du Sud, revista “L´Ilustration”, Paris Nº 20, sep. 1930

6 Sobre este tramo de la navegación es irremplazable el trabajo de Monseñor Federico Lunardi:  De Guajará-Mirim a Porto Velho en Revista de Geografía Americana N° 64, enero 1939

[7] Los ríos de la integración suramericana, Universidad Simón Bolivar, Caracas, 1984

[8] Del Mazo, Gabriel: op.cit. p.34

[9] Por ejemplo, se podría argumentar que si la Hidrovía Paraguay-Paraná conectara efectivamente Puerto Cáceres en Mato Grosso, con el de Nueva Palmira en Uruguay, la soja brasileña y paraguaya podría desembarcar en el exterior U$S 25 más barata, por tonelada, que la soja de EE.UU.. De igual forma, si la Hidrovía careciera de los obstáculos de dragado y balizamiento que hoy tiene, lo que actualmente se transporta en treinta días podría llegar a transportarse en un máximo de diez días.

[10] Existe en italiano un viejo trabajo Giuseppe Puglisi: Dal Plata al Orinoco per via fluviale, publicado en la revista "Le Vie d'Italia e del Mondo" (año I, Nos. 11 y 12), noviembre y diciembre de 1933.