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mercredi, 09 octobre 2024

L’eau et les denrées alimentaires comme « armes » 

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L’eau et les denrées alimentaires comme « armes » 

Source : https://unser-mitteleuropa.com/148731

Depuis 2020, sous le prétexte de sauver le climat et la planète, un coup inouï a été porté contre les droits humains à la liberté.

Dans ce contexte, ce sont surtout les denrées alimentaires et, de plus en plus, l’eau qui préoccupent les « sauveurs du monde » et qui deviennent des « armes pour lutter contre toute possible désobéissance ».

« Guerre hybride avec des armes alimentaires »

Dans le cadre de cette guerre hybride, menée à des niveaux divers, l’alimentation est devenue, depuis un certain temps, une arme contre les peuples. Depuis quelques années, en effet, un seuil qualitatif a été franchi : on ne s’exprime plus que dans les termes forgés par le « Green Deal » de l’UE, tout en menant la lutte contre le paysannat, à propos de laquelle nous avons déjà amplement parlé.

De plus en plus souvent, l’approvisionnement en eau se retrouve dans le collimateur. Pour le sommet des Nations unies sur le futur, qui s’est tenu en septembre, une proposition a été formulée, selon laquelle un organe gouvernemental global devrait contrôler à terme tous les systèmes vitaux, y compris celui de l’eau.

Sur cette question, David A. Hughes a publié récemment un essai, dont le sous-tire sonne apocalyptique : « Le grand empoisonnement, la guerre contre les paysans, la viande produite en laboratoire, le ‘Pharma Food’ et l’eugénisme, la pénurie alimentaire créée artificiellement et le danger menaçant d’une pénurie d’eau artificielle ».

Ce qui frappe, actuellement, c’est que cette année-ci, même un pays riche en eau comme l’Autriche, les autorités ont dû, à plusieurs reprises, avertir la population qu’elle risquait et risquera de vivre un manque d’eau. Pourtant, ce pays alpin dispose d’énormément d’eau. Malgré cela, le blog de la SPÖ socialiste expliquait, il y a quelques semaines, que, très bientôt, « une commune sur quatre » en Autriche risquait de se retrouver à court d’eau. La pénurie d’eau deviendra un problème toujours croissant, disaient-ils.

Une pénurie d’eau créée artificiellement

La pénurie d’eau, créée artificiellement, doit désormais constituer un souci permanent. En 2022, le Forum Economique Mondial avait tenu une conférence de presse pour mettre sur pied la « Global Commission on the Economics of Water ». A cette occasion, le professeur Mariana Mazzucato s’est lamenté parce qu’on n’avait pas réussi « à vacciner tous les gens sur la terre » et parce que les mutations climatiques apparaissaient « un peu trop abstraites ».

« L’eau…, tous les enfants savent qu’il est important d’avoir de l’eau, quand on joue au football et que l’on a soif. Il s’agit dès lors de susciter l’engagement de tous les citoyens et citoyennes en ce domaine et de leur inculquer, d’une certaine manière, la notion de bien commun. Pourrions-nous, cette fois-ci, obtenir réellement un résultat, alors que, dans d’autres occasions, nous avons lamentablement échoué ? » (Forum économique mondial, 2022).  

Tout cela ressemble à une proposition, d’utiliser l’eau, si nécessaire à la vie, pour faire aboutir le projet de construire le ‘nouvel ordre mondial’. En mars 2023, à New York, s’est tenu le congrès des Nations-Unies pour l’eau, le tout premier congrès de ce type depuis 46 ans. Le slogan de ce congrès était : « Unir le monde pour l’eau ». Le CDP, partenaire de l’ « International Sustainability Standards Board » pour la divulgation des données climatiques, avait déjà attiré l’attention des investisseurs en juin 2024, leur disant que « le risque émanant de l’eau n’est pas entièrement pris en compte par les marchés financiers ». Le CDP mettait en garde sur les conséquences des ‘limitations à l’accès à l’eau’ » (CDP, 2024, p. 4). Si les ‘capitalistes catastrophistes’ font leurs de telles positions, ce ne sera plus qu’une question de temps pour qu’une pénurie artificielle d’eau devienne réalité.

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samedi, 25 mars 2023

La géopolitique de l'eau

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La géopolitique de l'eau

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/geopolitika-vody

Le facteur de l'hydrohégémonie devient un atout important dans les conflits de politique étrangère.

L'eau est traditionnellement considérée comme l'une des ressources les plus importantes dont l'accès doit être garanti. Elle est directement liée à la sécurité alimentaire, c'est-à-dire à l'agriculture, mais s'applique également à tous les types d'industrie (puisque l'eau est nécessaire à une grande variété de cycles de production, de la création de semi-conducteurs au fonctionnement d'équipements standard) et à la production d'électricité.

Les problèmes d'accès aux sources d'eau entraînent automatiquement des effets négatifs tels que les migrations, les épidémies, le déclin économique et les conflits. Le concept d'hégémonie de l'eau est donc apparu dans le contexte de la souveraineté des États (ou plutôt de l'interaction des souverainetés des différents États et de leurs intérêts nationaux). L'hydrohégémonie est une hégémonie au niveau du bassin fluvial, obtenue grâce à des stratégies de gestion de l'eau telles que l'accaparement des ressources, l'intégration et l'endiguement (i).

Les stratégies sont mises en œuvre par le biais d'une variété de tactiques (par exemple, la coercition - la pression, les traités, l'accumulation de connaissances, etc.) qui sont rendues possibles par l'exploitation des asymétries de pouvoir existantes dans un contexte institutionnel international faible.

Les processus politiques extérieurs au secteur de l'eau façonnent les relations hydropolitiques de diverses manières, allant des avantages tirés d'une coopération hégémonique aux aspects déloyaux de la domination. Le résultat de la concurrence en termes de contrôle de la ressource est déterminé par la forme que prend l'hégémonie, généralement en faveur de l'acteur le plus puissant. L'établissement d'une position dominante dans la gestion d'un système fluvial peut être considéré comme un outil attrayant pour un acteur hégémonique en place, car il lui permet de fixer unilatéralement des objectifs nationaux au-dessus de ceux des autres agents. En outre, le contrôle unilatéral crée un effet de levier politique sur les pays en aval (ii).

Zeitoun et Warner ont donc étudié des bassins fluviaux tels que le Jourdain, le Nil, l'Euphrate et le Tigre, mais le modèle pourrait également s'appliquer à d'autres régions - en Asie, en Europe, dans les Amériques. Mais il y a aussi des cas plus proches de nous. Le barrage hydroélectrique de Rogun, au Tadjikistan, a déjà provoqué des tensions entre le Tadjikistan et l'Ouzbékistan (iii).

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La répartition de l'eau est toujours un problème en Asie centrale

Par exemple, le deuxième plus grand lac d'Asie, le lac Balkhash au Kazakhstan, est directement lié au fleuve Ili, dont les sources se trouvent en Chine. L'écosystème Ili-Balkhash couvre 400.000 kilomètres carrés, soit plus que la Grande-Bretagne, le Danemark, la Suisse, les Pays-Bas et la Belgique réunis. Auparavant, la consommation d'eau en Chine même, destinée à approvisionner la région autonome ouïgoure du Qinjiang et à répondre à la demande de l'industrie locale, avait fait baisser le niveau du fleuve, ce qui se traduisit par une diminution rapide de la profondeur du lac (iv). Ces dernières années, le développement des terres et l'expansion des rizières en Chine se sont poursuivis, ce qui se traduit par une diminution du volume d'eau dans le Balkhash (v). Il faut tenir compte du fait que les pénuries d'eau entraînent également la désertification et la perte de fertilité des sols (vi). Il s'agit là d'un phénomène universel. Des conflits similaires à ceux qui opposent le Tadjikistan et l'Ouzbékistan ont lieu dans d'autres régions.

Par exemple, les différends concernant l'eau du fleuve Brahmapoutre sont depuis longtemps une cause de friction politique entre l'Inde et la Chine. En avril 2010, lors de la visite du ministre indien des affaires étrangères S. M. Krishna à Pékin, les Chinois ont désigné pour la première fois une zone du Brahmapoutre où le barrage original de Zangmu, au Tibet, devait être construit. Les fonctionnaires chinois ont assuré à l'Inde que les projets se dérouleraient normalement et ne créeraient pas de pénurie d'eau en aval. En réponse aux demandes ultérieures de l'Inde pour plus d'informations sur les projets, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Hong Lei, a déclaré : "La Chine adopte une attitude responsable à l'égard des projets de transbordement: "La Chine adopte une attitude responsable à l'égard du développement des eaux transfrontalières. Notre politique est que la protection va de pair avec le développement, et nous prenons pleinement en compte les intérêts des pays en aval" (vii).

De plus amples informations sur le projet de barrage ont été publiées dans le cadre de l'actuel plan énergétique quinquennal de la Chine, rendu public en janvier 2013. Ce plan comprenait des propositions de construction de trois barrages de taille moyenne sur le fleuve Yarlung Zangbo. Cela a eu pour effet d'accroître les tensions entre les deux pays, car l'Inde n'a pas été consultée avant le dévoilement du plan et n'en a eu connaissance que par la presse chinoise. Le gouvernement indien a donc été contraint de protester vigoureusement. Le conflit entre les deux pays ne s'est pas arrêté là.

Lorsque la Chine a achevé la construction du projet hydroélectrique de Zangmu (510 MW) au Tibet en octobre 2015, la plupart des médias indiens se sont inquiétés du fait que le barrage empêchait l'eau de s'écouler dans le Brahmapoutre en aval (viii). Un fonctionnaire du ministère chinois des affaires étrangères a fait remarquer que Zangmu faisait partie du projet Riverside et qu'il ne retarderait donc pas l'écoulement de l'eau.

En effet, ce projet ne retient pas l'eau, mais le limon, lui, est retenu, ce qui a un impact sérieux sur la fertilité en aval. Techniquement, le projet construit un barrage pour détourner l'eau de la rivière vers le tunnel. Le barrage détourne généralement entre 70 et 90 % de l'eau, en fonction du permis environnemental obtenu. Cette eau chargée de limon est d'abord déviée vers un bassin de décantation afin que le limon puisse se déposer au fond. En effet, celui-ci brise les arêtes des pales des turbines. L'eau débarrassée du limon est ensuite acheminée dans un long tunnel au bout duquel elle tombe verticalement sur les pales de la turbine. La rotation de la turbine produit de l'électricité. L'eau est ensuite redirigée vers la rivière. De cette manière, l'eau elle-même n'est pas retenue. Mais les boues elles-mêmes se déposent au fond du premier réservoir et sont rejetées dans le lit de la rivière, juste en aval du mur du barrage. La question est de savoir si la force de l'eau qui s'écoule du barrage est suffisante pour transporter une proportion significative de cette boue en aval. Dans la plupart des cas, ce n'est pas possible.

Or, c'est ce limon qui rétablit la fertilité des sols en aval, ce qui rend cette question cruciale.

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L'Himalaya est la chaîne de montagnes la plus jeune du monde et les fleuves qui en descendent reconstituent la fertilité des sols dans certaines des plus anciennes régions cultivées de la planète, dans toute l'Asie. Le delta du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna est presque entièrement composé de ce limon. Des questions controversées se posent également en Thaïlande. Plusieurs barrages sur le Mékong, tels que ceux de Pak Beng et de Luangphabang, sont prévus dans la région, mais certains pensent qu'ils ne sont pas nécessaires pour le système électrique thaïlandais. La société civile et la population thaïlandaises s'interrogent également sur la possibilité d'acheter davantage d'électricité aux pays voisins, y compris les barrages sur le Mékong à Pak Beng et Luang Prabang. Depuis l'année dernière, chaque ménage voit sa facture d'électricité augmenter chaque mois. Ils se demandent "à quoi bon acheter davantage alors que nous disposons déjà d'un énorme excédent énergétique de plus de 50 %" (ix), puisque le coût principal est supporté par les contribuables. Les écologistes tirent également la sonnette d'alarme car ils estiment que l'équilibre naturel sera perturbé.

En ce qui concerne la Russie, la situation concernant la répartition des ressources en eau est différente selon la localisation de la frontière. Par exemple, la frontière russo-finlandaise (1200 km) compte environ 450 rivières, ruisseaux et lacs. Leur cours est généralement orienté vers la Russie et les principales rivières sont la Vuoksa, la Hiitolanjoki et la Tuloma. Le débit total est de 780 mètres cubes par seconde. Il existe quatre centrales hydroélectriques sur la Vuoksa, deux en Finlande et deux en Russie. La Commission finno-russe sur l'utilisation des eaux frontalières s'occupe de la régulation du débit de l'eau. Étant donné que le cours supérieur des rivières se trouve en Finlande, Helsinki a théoriquement plus de chances d'exercer une hégémonie sur l'eau que Moscou.

En ce qui concerne le Kazakhstan, la Russie a une position équilibrée, puisque l'Oural coule en Russie, tandis que le Tobol, l'Ishim et l'Irtych coulent au Kazakhstan. Il n'y a pas eu de problèmes d'eau entre les deux pays en ce qui concerne ces fleuves. Cependant, le cours supérieur de l'Irtych se trouvant en Chine, il en résulte un différend trilatéral et Pékin se montre réticent à répondre aux demandes russes et kazakhes de réglementer l'utilisation et la protection des ressources en eau. En ce qui concerne l'Ukraine, la Russie a un avantage majeur en contrôlant le cours supérieur des principaux affluents du Dniepr - les grands fleuves Desna, Psel, Seim et Voskla. Il convient d'ajouter que le Belarus, pays allié, contrôle les fleuves Pripyat et Dniepr.

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La Russie pourrait potentiellement utiliser sa position stratégique, non seulement sur le plan géoéconomique, mais aussi sur le théâtre des opérations militaires.

En particulier, des véhicules de surface et sous-marins sans pilote pourraient être lancés dans ces fleuves pour recueillir des renseignements. De tels modèles sont en service dans l'armée américaine, et certains d'entre eux sont fabriqués sous la forme de poissons, ce qui constitue un déguisement extérieur. Idéalement, l'utilisation de ces véhicules permettrait de créer un réseau fiable de capteurs afin d'obtenir des informations opérationnelles (par exemple, sur les mouvements d'équipements sur les ponts ou sur l'activité à proximité des véhicules spéciaux qui se trouvent à proximité des berges). Si le besoin d'une telle activité persiste, cet atout hydrohégémonique pourrait être un outil utile pour affronter l'ennemi. 

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Notes:

(i) Zeitoun, M., & Warner, J. (2006). Hydro-hegemony-a framework for analysing transboundary water conflicts (L'hydro-hégémonie : un cadre pour l'analyse des conflits transfrontaliers liés à l'eau). Water policy, 8(5), 435-460.

(ii) Energy Transitions and Geopolitics in South Asia : The Contest for Hydro-Hegemony on the Brahmaputra. https://www.efsas.org/publications/articles-by-efsas/energy-transitions-and-geopolitics-in-south-asia/

(iii) https://cyberleninka.ru/article/n/spory-vokrug-rogunskoy-ges.

(iv) https://www.thenewhumanitarian.org/report/71924/kazakhstan-efforts-under-way-save-lake-balkhash

(v) https://tengrinews.kz/kazakhstan_news/obmelenie-balhasha-osobo-progressiruet-poslednie-godyi-444432/

(vi) https://www.who.int/news-room/questions-and-answers/item/climate-change-land-degradation-and-desertification.

(vii) Mark Christopher. Water Wars : The Brahmaputra River and Sino-Indian Relations' (2013). Études de cas CIWAG. https://digital-commons.usnwc.edu/ciwag-case-studies/7/

(viii) Joydeep Gupta. Brahmaputra dams hold back silt, not water. 6 novembre 2015. https://www.thethirdpole.net/en/energy/tibet-dams-hold-back-silt-not-water/

(ix) Tyler Roney. Interview : "Le peuple thaïlandais doit avoir son mot à dire sur l'énergie hydroélectrique du Mékong". 31 janvier 2023. https://www.thethirdpole.net/en/energy/interview-pai-deetes-thai-people-need-say-in-mekong-hydropower/

 

vendredi, 29 juillet 2022

Axe du Mal: piraterie dans les eaux autour de la péninsule arabique

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Axe du Mal: piraterie dans les eaux autour de la péninsule arabique

Damir Nazarov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/piratstvo-osi-zla

Israël semble s'être établi sur plusieurs îles dans des mers adjacentes à la fois. Nous parlons de Socotra (mer d'Arabie) et de Tiran (mer Rouge). Si les choses sont beaucoup plus simples avec Tiran (les Saoudiens et les Egyptiens mettent gentiment l'île à la disposition des sionistes), la situation avec Socotra laisse présager une nouvelle guerre d'indépendance pour le peuple yéménite.

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Profitant de sa position privilégiée dans l'intervention saoudienne contre le Yémen, l'armée émiratie a commencé à occuper Socotra à partir de 2015 dans l'espoir de créer un sentiment pro-émirati. L'établissement d'une tribu loyaliste a échoué, après quoi les Émirats ont entamé un processus d'expulsion des habitants de l'île. C'est ainsi que le "Yémen collectif" (Nord et partiellement Sud) a réalisé que les EAU avaient décidé de s'emparer de l'île. Les habitants comparent les actions des Émirats à la Nakba palestinienne. La première base militaire émiratie à Socotra date de 2018, puis en 2021, les Émirats ont continué à renforcer leur contingent et ont occupé l'île d'Abd-El Kouri.

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Les raisons de l'occupation en dehors de la géopolitique sont nombreuses pour le fidèle satellite de l'Amérique, comme le pétrole, selon le gouverneur d'Aden : "il y a six secteurs pétroliers prometteurs sur l'île", une zone touristique attrayante, bien que le directeur de la promotion du tourisme au Yémen ait noté que les Émirats ont déjà détruit l'environnement naturel de l'île. Dans tous les cas, les deux parties du conflit ont donc beaucoup de travail à faire pour créer les conditions nécessaires au tourisme. Néanmoins, il y a un an, les EAU ont pu organiser un voyage pour 4000 Israéliens sur l'île. Outre les hydrocarbures et les loisirs, Socotra possède des herbes rares réputées pour leurs pouvoirs de guérison, ouvrant la voie à la création de médicaments de qualité. Le tandem émirati-sioniste a déjà pris possession de cette végétation unique et utilise ces éléments de la flore en pharmacologie, a rapporté une "communauté indépendante de biologistes américains". Des races rares d'oiseaux, ont également été pillées par les Émirats. Les célèbres "arbres champignons" ornent désormais les rues de Dubaï après avoir été volés sur l'île. Le vol de ce type de ressources naturelles fait partie du programme de "développement vert" des EAU.

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Le pillage des ressources de Socotra va de pair avec un plan au service du sionisme, où les EAU cherchent à rendre l'île yéménite disponible pour une présence militaire "néo-khazar". Depuis 2020, le Mossad, avec l'aide des moukhabarat des EAU, prépare activement Socotra à ouvrir un nouveau chapitre dans l'opposition à l'Iran et à ses alliés. Dans ce cas, le sionisme tente de créer des problèmes à Ansar Allah. En plus de combattre les révolutionnaires yéménites, les "nouveaux Khazars" et les Émirats rêvent de contrôler les lignes maritimes qui s'étendent du nord de la mer d'Oman au golfe d'Aden et à la mer Rouge. La prise de Socotra est la première étape d'une "stratégie pirate" pour le contrôle des ports et des détroits. Après Socotra, par exemple, les Émirats ont saisi en 2017 l'île de Mayon, située à l'entrée du détroit de Bab al-Mandab. Selon Emirates Links, des "officiers israéliens" étaient également impliqués dans l'occupation de l'île. Plus tôt en 2015, les EAU ont construit des bases militaires au Somaliland et en Érythrée. Selon l'Administration américaine d'information sur l'énergie, plus de 6,2 millions de barils par jour de pétrole brut et de ses dérivés et environ 30 % du commerce mondial de gaz naturel passent par ledit détroit.

Le sionisme avait l'œil sur Bab al-Mandab immédiatement après la révolution de septembre 2014, lorsque Netanyahu a déclaré qu'il y avait "danger si Ansar Allah atteint Bab al-Mandab". Les craintes des occupants sont faciles à expliquer, car ils dépendent du transport maritime pour la plupart de leurs transactions commerciales. Selon Haaretz, 90% des importations et exportations "israéliennes" se font par voie maritime, et 12% de ces transactions passent par le détroit de Bab al-Mandab. La fermeture du détroit porterait donc un coup sans précédent à l'économie des occupants de la Palestine. Le vice-ministre de l'information, Fahmi al-Yusifi, a noté que "les mouvements israéliens au Yémen ne sont pas apparus hier ou aujourd'hui, et ils n'ont pas été causés par l'intervention des Émirats, cela s'est passé il y a des décennies, notamment depuis 1973, lorsque le Yémen a participé à la guerre d'Octobre et a fermé Bab al-Mandab face aux cuirassés, ce qui a été un facteur dans la retraite d'"Israël" et son retrait des îles Tiran et Sanafir." Al-Yusifi affirme qu'une telle présence est la pierre angulaire de l'usurpation des îles les plus importantes de l'océan Indien en faveur du sionisme, car elle est conforme aux ambitions expansionnistes des occupants de la région. Le fait est que le rôle des Émirats arabes unis en faveur d'"Israël" s'étend du détroit d'Ormuz, en passant par Socotra et Bab al-Mandab, jusqu'aux côtes de la Somalie, de Djibouti, de l'Érythrée, du Soudan, de l'Égypte et de la Libye, l'État du Maroc allant encore plus loin. Cette démarche des Émirats constitue une occupation conjointe des îles yéménites et de la côte yéménite. Quiconque se souvient des événements du milieu des années 90 sait que le régime de Sanaa (*) a cédé une partie de l'archipel de Hanish à l'Érythrée, qui a à son tour conclu des contrats avec "Israël" pour fournir une partie de cet archipel."

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En plus de la piraterie, selon les médias occupants de la "terre sainte", il existe déjà un accord de coopération militaire entre "Israël" et les EAU en mer Rouge. En outre, les ressources d'information de l'"entité temporaire" indiquent ouvertement qu'outre les Émirats, l'Arabie saoudite, l'Éthiopie et les séparatistes du sud du Yémen sont d'autres alliés des occupants en termes de saisie de territoires maritimes. Il est certain que l'alliance des pirates et de leurs laquais ne se limitera pas à la mer d'Arabie, son objectif est le golfe Persique.

Il y a cependant un aspect positif à cette histoire sordide de colonisation de la région. À la surprise de Riyad et d'Abou Dhabi, des pays comme la Somalie et Oman ont refusé de soutenir l'intervention des Émirats et ont clairement exprimé leur position selon laquelle Socotra appartient au Yémen, notamment l'État africain a souligné à plusieurs reprises le statut de l'archipel qui doit dépendre de Sanaa. Les Emiratis et les sionistes sauront désormais que dans les futures guerres navales, Ansar Allah pourrait trouver des alliés inattendus. Entre-temps, le peuple de Socotra forme déjà une vaste opposition aux occupants sous toutes les formes.

Vous pouvez voir la beauté de l'archipel ici:

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P.S. Il n'y a pas que le sionisme qui rêve de s'emparer des îles du Yémen, la Grande-Bretagne a aussi la nostalgie de son ancienne colonie, de plus il y a des rumeurs de l'intention des Américains d'établir leur base militaire sur l'île de Mayon pour protéger le sionisme.

(*) - la dictature de feu Saleh.

mercredi, 24 mars 2021

L'eau est le composé chimique le plus abondant dans la nature, mais la guerre pour l'"or bleu" ne fait que commencer

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L'eau est le composé chimique le plus abondant dans la nature, mais la guerre pour l'"or bleu" ne fait que commencer

Pecus Ganèsh Tomasino

https://www.lintellettualedissidente.it/

Le composé chimique le plus abondant dans la nature est l'eau. Un être humain privé d'eau meurt au bout d'une poignée d'heures plus ou moins longues, et d'après ce que nous pouvons savoir, cette substance exerce naturellement sur tout et tous une force qui s'apparente d'une certaine manière à la gravité. Les premières grandes communautés humaines ont été fondées sur les rives de cours d'eau importants et constants (il va sans dire : le Tigre et l'Euphrate), et aujourd'hui encore, la disponibilité de l'eau par habitant est un indice de la richesse absolue du territoire analysé. Les communautés humaines gravitent autour de l'eau ou la font graviter autour d'elles. La question semble évidente, mais elle ne l'est peut-être pas tant que cela : à quoi sert l'eau dans l'Anthropocène? D'une manière générale, et en la réduisant à l'essentiel, elle est utilisée pour boire, nettoyer, irriguer, éclairer et fabriquer. Les entreprises qui se chargent généreusement de donner de l'eau aux assoiffés sont pléthore, et parmi elles, seules quinze se disputent un marché d'environ trois cents milliards d'euros par an. Les plus grands sont : français, américains, chinois ; et ils produisent de l'eau en bouteille, des boissons gazeuses et des produits assimilés. En revanche, en ce qui concerne les autres fonctions de l'eau, les questions se compliquent et prennent une forme qui vous fait prendre la tête. Les aspects technico-politico-économiques de la gestion des ressources en eau vont de la campagne aux universités, des plus hauts niveaux des géants financiers aux coulisses les plus secrètes.

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Michael Burry.

Michael Burry, qui n'a même pas quarante ans, qui a parié en 2007 sur l'échec du fameux "too big to fail" et a gagné haut la main (aujourd'hui, il dirige la société Scion Capital Investment), à la question de savoir sur quoi il avait décidé d'investir, a répondu laconiquement : "Je vais investir dans l'eau". De la disponibilité en or bleu dépend, de manière directe, la capacité à produire des aliments et du bétail et donc, en bonne logique déductrice, à constituer une part fondamentale des balances commerciales entre les différents pays, mais aussi, et ce n’est pas la moindre des choses, la quantité d'énergie électrique qui peut être produite de manière totalement propre, en faisant face uniquement aux coûts d'investissement initial et d'entretien. Les centrales hydroélectriques associées à des réservoirs plus ou moins artificiels constituent aujourd'hui le moyen le plus économique et le plus propre de produire de l'énergie à des coûts d'exploitation techniquement négligeables. Surtout, si les investissements initiaux sont très importants et considérés comme stratégiques, s’ils sont pris en charge par les différents circuits éparpillés dans le monde et si ensuite, en raison de vicissitudes habituelles, de crises économiques, de guerres ou d'accords multilatéraux, ces structures se retrouvent entre les mains de géants privés de l'énergie.

L'énergie produite est évidemment utilisée pour les processus industriels, mais attention, car l'eau est utilisée dans les processus industriels de tellement de façons (de la chimie fine à l'industrie lourde) qu'il est peut-être commode de la définir comme le composé le plus abondant dans la nature, mais aussi comme le plus important pour les communautés humaines. Dans un monde surpeuplé et harcelé par l'instabilité climatique, il devient évident que les technologies de découverte, de collecte, de distribution, d'utilisation et de récupération de l'eau sont stratégiques, et les nations souveraines, plus ou moins animées par des tendances hégémoniques ataviques, le savent; et donc, de manière plus ou moins légitime, tendent à s'accaparer le plus d'eau possible.

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Les pays les plus actifs dans ce secteur fondamental sont évidemment les États-Unis et le Royaume-Uni, les deux principales puissances anglo-saxonnes, la France et la Chine, la Russie étant apparemment à la traîne. Essentiellement donc les puissance qui occupent les sièges permanents des Nations Unies. Le Brésil, par exemple, qui est le pays disposant des ressources en eau les plus riches du monde et qui devrait donc être aussi l'un des plus riches, voit son indice de Gini - exprimé en pourcentage - égal à 51,3 (un coefficient qui, s'il est égal à zéro, indique que les revenus sont également et parfaitement répartis entre tous et égal à un indique, au contraire, qu'ils sont parfaitement centralisés entre les mains d'une seule personne). Le Brésil est l'un des pays les plus inégalitaires au monde, alors qu'il est l'un des plus riches en ressources, et pas seulement en ressources en eau. Mais c'est là une autre affaire. Au fil des ans, dans le plus grand pays d'Amérique latine, depuis la fin du siècle dernier, une riche série de privatisations a permis à des entreprises privées (dans le cas spécifique de Suez surtout) de s'emparer à des fins lucratives des structures de gestion et de distribution de l'eau brésilienne en échange de promesses contractuelles de nature souvent opaque.

Quelle est donc la géopolitique de l'eau ou des eaux ? Le fleuve Colorado est d'abord riche et florissant aux États-Unis, où il irrigue des millions d'hectares de terres et produit des quantités exorbitantes d'énergie, avant d'être réduit à un filet d'eau toxique à la frontière avec le Mexique. Le Danube traverse sur une longueur de 2800 km dix pays européens, jaillit en Allemagne et se jette dans la mer Noire sur les côtes roumaines. Depuis des siècles, il est le théâtre d'affrontements transfrontaliers. Son bassin hydrographique intéresse au total près d'une vingtaine de pays, dont l'Italie pour 0,15%. Le lac Aral, qui, à cause de ses dimensions est souvent appelé ‘’mer’’, n'existe presque plus aujourd’hui, tout simplement, à cause de l'utilisation forcenée et déséquilibrée des eaux de ses affluents et de son bassin. La mer Morte, l'un des bassins d'eau les plus fascinants et les plus salés au monde, est au centre d'un litige entre la Jordanie et Israël pour la construction d'un canal qui devrait amener les eaux de la mer Rouge à la mer Morte en produisant de l'énergie en exploitant la différence naturelle d’altitude de plus de 400 mètres qui existe entre les deux mers.

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Le réseau fluvial Yarlung-Tsangpo-Brahmapoutre est l'un des plus grands et des plus puissants réseaux hydrographiques de la planète. Il est au centre d'un conflit territorial très complexe concernant les droits d'utilisation des ressources entre deux des puissances les plus prometteuses de la planète (la Chine et l'Inde) qui veulent exploiter ce réseau fluvial, chacune pour sa part, au maximum. Et ce ne sont là que des exemples flagrants de conflits autour des eaux de surface. Il serait exagéré de dire qu'à la base de chaque conflit il y a une question d'approvisionnement en eau; mais il n'est certainement pas exagéré de dire que les ressources en eau d'un territoire poussent les pouvoirs politico-économiques à se déplacer jusqu'au point de confrontation afin de pouvoir en exploiter au moins une partie considérée comme équitable. La nappe aquifère dite des grès de Nubie est le plus grand bassin d'eau souterraine, considérée comme fossile, qui n’a jamais été découverte et peut-être même imaginée. Elle est située dans l'un des territoires les plus secs et les moins développés de la planète, qui se trouve également être, malheureusement depuis de nombreuses années, l'un des plus instables politiquement. Au-dessus de ce réservoir de vie aux dimensions bibliques se trouvent les déserts du Tchad, du Soudan, de la Libye et de l'Égypte. Khadafi avait commencé à réaliser un projet pharaonique d'exploitation des eaux de cette strate, plaçant, de ce fait et stratégiquement, la Libye dans une position enviable avec d’énormes avantages géopolitiques: est-ce un hasard si aujourd'hui ce même pays n'est plus qu'une sorte de vague souvenir ? Comme le disait Andreotti : "penser mal, c'est toujours avoir raison".

Et l'Italie ? Que fait l'Italie, que fait-elle avec l'eau ? En gros, il discute, de manière animée, et, comme d'habitude, conclut peu. Le numéro 3/2020 de la célèbre revue italienne de renseignement, Gnosis, est un volume très élégant, au ton presque poétique, entièrement consacré à l'eau, dans lequel l'état actuel et futur des arts et techniques concernant cette substance est exposé avec beaucoup de précision et d'acuité. Malheureusement, la position de l'Italie sur le plan géopolitique est vague et les choix effectués en matière de gestion de ses ressources en eau domestiques sont très rares, à l'exception de quelques bonnes pratiques mises en œuvre par Ferrero, l'une des plus grandes entreprises du secteur mondial de la distribution alimentaire et l'une des moins empêtrées dans le bourbier sociopolitique italien. En gros, l'Italie a fait la sourde oreille au merveilleux moment de civilisation exprimé par la population lors du référendum sur l'eau, rabaissant ce que le peuple a élevé au rang de bien commun universel à une simple affaire de parti ; l’Italie officielle ne comprend pas le potentiel éducatif consistant à optimiser et utiliser les ressources naturelles en général et de l'eau en particulier ; elle n'a aucun rôle au niveau local ou mondial dans l'exploitation durable des ressources en eau, sauf partiellement l’Eni ; elle n'a aucun rôle politique technologique et/ou industriel actif dans les secteurs les plus stratégiques de la gestion de l'eau, il suffit de dire que parmi les 25 personnalités les plus influentes dans le domaine de l'eau il n'y a même pas un Italien. Le nouveau ministre de la transition écologique Roberto Cingolani a non seulement compris l'état de dégradation et d'abandon dans lequel nous nous trouvons, mais il a prospecté l'avenir en avançant la un argument clé qui fera comprendre pourquoi l'eau est si importante maintenant. L'avenir proche, et selon toute vraisemblance le siècle entier qui nous attend, sera alimenté par des batteries, et aussi efficaces et écologiques qu'elles puissent être, elles doivent être et seront chargées et rechargées avec de l'électricité durable. Le ministre dit, et écoutons-le car il n'a pas tort, que oui, la fusion froide, comme on l'appelle improprement, sera le mécanisme de base de la production d'énergie pour l'avenir, nous ne savons pas encore à quelle distance temporelle, mais c'est à partir de l'eau que nous produirons la plus grande partie de l'énergie à court et moyen terme avec une technologie plus que centenaire : l'électrolyse. Voici le mystère. À partir de la molécule d'eau exposée à l'action magique de la cathode et de l'anode traversées par un courant électrique approprié, par oxydoréduction, la liaison entre l'hydrogène et l'oxygène est rompue, produisant les deux espèces chimiques distinctes. Isolé et correctement stocké, l'hydrogène est une source d'énergie propre et pratiquement inépuisable, car son utilisation génère à nouveau de l'eau.

Si le siècle dernier a été celui des combustibles fossiles et des plastiques hydrocarbonés, nous devons ramener notre mémoire à la splendeur imaginative de feu Enrico Mattei: l'homme dont la folie visionnaire l'a amené à exiger six pattes pour l’animal mythologique qui est devenu le symbole de l’Eni parce que quatre ne suffisaient pas, et dont la charité chrétienne l'a amené à penser naïvement qu'il était possible de créer un développement pour tous de manière équilibrée en suivant un partage équitable des biens que nous offre le Seigneur, bref un Icare moderne ; ou encore à nous rappeler les exploits scientifiques de l'éminent et brillant prof. Giulio Natta, qui a inventé la matière première, si plastique qu'elle est devenue précisément le Plastique, à la base de tout le design qu'aujourd'hui, si bien que nous en retrouvons bêtement un peu partout ne pouvant éviter d'en ingérer une certaine quantité chaque jour. Ce siècle sera le siècle de l'eau, et Michael Burry gagnera une fois de plus beaucoup d'argent. La vraie question est de savoir si l'Italie sera enfin capable de trouver sa place dans le monde, en commençant à penser et à formuler des demandes modérées et légitimes de développement qui soient cohérentes avec les niveaux et les capacités que nous sommes en mesure de mettre en œuvre dans ce pays. Il est clair que la position géographique n'aide pas, elle est trop stratégique ; à tel point que si nous devenions trop souverains en tant qu'Italiens, nous pourrions être trop influents. C'est à la classe dirigeante de comprendre comment s'y prendre. Le 22 mars, pour ce que cela vaut, est la Journée mondiale de l'eau et l'Italie n'a même pas été invitée.

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mardi, 07 janvier 2020

Main basse sur l’eau : la bataille de l’or bleu

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Main basse sur l’eau : la bataille de l’or bleu

Source : Arte, Youtube 

Ex: https://www.les-crises.fr

Le prometteur marché de l’eau s’annonce comme le prochain casino mondial. Les géants de la finance se battent déjà pour s’emparer de ce nouvel “or bleu”. Enquête glaçante sur la prochaine bulle spéculative.

Réchauffement climatique, pollution, pression démographique, extension des surfaces agricoles : partout dans le monde, la demande en eau explose et l’offre se raréfie. En 2050, une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries. Après l’or et le pétrole, l’”or bleu”, ressource la plus convoitée de la planète, attise les appétits des géants de la finance, qui parient sur sa valeur en hausse, source de profits mirobolants. Aujourd’hui, des banques et fonds de placements – Goldman Sachs, HSBC, UBS, Allianz, la Deutsche Bank ou la BNP – s’emploient à créer des marchés porteurs dans ce secteur et à spéculer, avec, étrangement, l’appui d’ONG écologistes. Lesquelles achètent de l’eau “pour la restituer à la nature”, voyant dans ce nouvel ordre libéral un moyen de protéger l’environnement. En Australie, continent le plus chaud de la planète, cette marchandisation de l’eau a pourtant déjà acculé des fermiers à la faillite, au profit de l’agriculture industrielle, et la Californie imite ce modèle. Face à cette redoutable offensive, amorcée en Grande-Bretagne dès Thatcher, la résistance citoyenne s’organise pour défendre le droit à l’eau pour tous et sanctuariser cette ressource vitale limitée, dont dépendront 10 milliards d’habitants sur Terre à l’horizon 2050.

Le prix de la vie

De l’Australie à l’Europe en passant par les États-Unis, cette investigation décrypte pour la première fois les menaces de la glaçante révolution en cours pour les populations et la planète. Nourri de témoignages de terrain, le film montre aussi le combat, à la fois politique, économique et environnemental, que se livrent les apôtres de la financiarisation de l’eau douce et ceux, simples citoyens ou villes européennes, qui résistent à cette dérive, considérant son accès comme un droit universel, d’ailleurs reconnu par l’ONU en 2010. Alors que la bataille de la gratuité est déjà perdue, le cynisme des joueurs de ce nouveau casino mondial, au sourire carnassier, fait frémir, l’un d’eux lâchant : “Ce n’est pas parce que l’eau est la vie qu’elle ne doit pas avoir un prix.”

Main basse sur l’eau

Documentaire de Jérôme Fritel (France, 2018, 1h30mn)

Source : Arte, Youtube, 18-12-2019

dimanche, 22 avril 2018

Geopolitics of water

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Geopolitics of water

 
https://www.geopolitica.ru
 
At the center of the earthly paradise is the Tree of Life. From its roots are born four rivers whose branches, according to St. John Damascene, are to be identified respectively with the rivers Nile (Gihon), Tigris (Hiddekel), Euphrates (Prath) and Ganges (Pison). No coincidence that the four lines along which some of the most important civilizations of antiquity evolved. The water of these rivers has a sacred value that exceeds the function of source and sustenance of life of which they are carriers. From the floods of the Nile, to which a divine character was attributed, depended on the prosperity or otherwise of the ancient Egyptian dynasties. And on an island of Lake Tana, at the source of the Blue Nile, it is said that it was kept, before its transfer to Axum (ancient spiritual center long disputed between Fascist Italy and Britain in the previous century), the Ark of the Covenant, given, according to the Ethiopian national poem The glory of Kings, from King Salomon to Menelik I, the son he had with the Queen of Sheba. And again in 2009, the then patriarch of the Ethiopian Orthodox Church of Coptic Rite, Abuna Paulos, said: Ethiopia is the throne of the Ark of the Covenant.
 
For those familiar with sacred geography, it will not be surprising to see the presence of profound archetypal reminiscences of the aforementioned subject in today's geopolitical dispute around the waters of the Nile. This river, which has a course of over 6000 km, with its tributaries, is a vital and cultural resource for at least 160 million people divided over ten different nations. International jurisprudence regarding the use of this resource is surprisingly limited. In 1929 a Treaty about the waters of the Nile was signed between the Kingdom of Egypt (formally independent) and Great Britain which recognized the country of the Pharaohs the exclusive right to exploit the resource with a small share to be allocated to Sudan. The 1959 Treaty between Egypt and Sudan touched this quota in favor of Khartoum (75% of the water to Egypt and 25% to Sudan) but continued to exclude the eight upstream countries from which the water comes. Nearly 85% of the Nile's waters come from Ethiopia.

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Precisely Ethiopia was the main architect of the Cooperation Framework Agreement of 2010: an agreement made by the Nile Basin Initiative which, without the consent of Egypt and Sudan, has called into question the 1959 Treaty and the volume of water intended for Egypt. The renewed regional ambitions of Ethiopia do not derive exclusively from its proud nationalism or its imperial heritage. These are also born from the observation that the ever increasing rates of economic and demographic growth (the country, with a rate of 8.7%, ranked second in the world as economic growth in 2015) will require an ever-increasing need for water and energy at low cost to support industrial and agricultural development.

The Grand Ethiopian Renaissance Dam

Already in the thirteenth and in the fourteenth century the Ethiopian emperors threatened to intervene to block the course of the Nile. Today, this perspective, long been feared by an Egypt that for centuries has considered the river as an exclusive and intractable property (just think that Mubarak during the entire course of his long presidency has never visited a country in sub-Saharan Africa ), is becoming a reality with the project of the Grand Ethiopian Renaissance Dam: a project capable of annihilating the famous Aswan dam of Nasserian memory in importance and scope and which is leading the region to the brink of the umpteenth armed conflict inherent the rights of exploitation of natural resources. The dam, whose construction site was inaugurated in 2013 (during the Morsi presidency in Egypt) and whose construction is protected by a no-fly zone over the surrounding area, was founded on the basis of a substantial Chinese funding associated with the Italian project by Salini-Impregilo. 1.8 km long and 155 m high, the dam will be the largest structure of its kind in Africa and will support what will be the largest power plant on the continent with a capacity of 6000 megawatts.

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The project, despite the Ethiopian assurances, has naturally upset the Egyptian plans that continue, threatening also the military intervention, to consider inalienable their right to 55.5 billion cubic meters of water on the 88.8 that the river produces every year. For al-Sisi, water is a matter of national security. And Egypt, as he said, is able to protect his national security. A statement that sounds at least paradoxical if one considers that the Arab state, despite the proclamations and the grandiose projects of economic development (doubling of the Suez Canal and exploitation of the Zohr gas field), continues to remain a sort of Saudi economic protectorate: it’s enought think of the transfer of sovereignty to the Saudis, obviously approved by Israel, of the islands of Tiran and Sanafir located at the entrance to the Gulf of Aqaba.
 
The arrogance with which Egypt seeks to prevent a real emancipation or the development of neighboring countries reminds us the Zionist geostrategy all directed to the exclusive possession of natural resources and the maintenance of neighbors in an eternal state of necessity and under the constant threat of retaliation. Consider the fact that recently, in defiance of any rule of international law and in total antithesis with what is the classic deterrence (threat to a potential enemy not to harm you on "your" territory), Israel has managed to threaten the Lebanon of attack in case it builds military infrastructures on its territory or if it exploits the resources of its territorial waters. In fact, even before it was born, the Zionist geopolitical strategy was based on the possession and control of the water resources of the region. It is not simply by religious feeling that the living space for the Jewish state designed by Theodor Herzl recalled the biblical verse:
 
from the river of Egypt (the Nile) to the great river (the Euphrates)
 
The exclusive possession of water is the foundation of Israel's very existence. On it the Zionist entity was able to found the myth, however wholly questionable, of the desert transformed into a garden.
 

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Thus, in the instant after the creation of the state, the first objective was the deviation of the river Jordan. Today, Jordan can only take 30% of this river's waters. And then, with the wars of aggression of 1967 and 1982 (Operation Peace in Galilee in southern Lebanon), Israel managed to seize all the major water resources of historic Palestine, including a good part of the Yarmouk River on Syrian heights of the Golan and part of the Litani River in southern Lebanon. At the same time, Zionist settlers from the West Bank, despite repeated UN convictions and failing to comply with the same conventions Israel is signatory to (above all the IV Geneva Convention of 1949 prohibiting the destruction of property in the occupied territories or the transfer of these to the occupying authorities), exploit water resources and prevent access to the Palestinians. Not to mention that the Israeli national water companies, Mekorot and Tahal, continue to extract water from the Palestinian wells and then resell it at increased price to the Palestinians, while the bills of the Zionist settlers remain at the expense of the World Zionist Organization.
 
Now, returning to the Nile game, it is important to underline that Sudan, so unpopular with the West, is playing a decisive role in it. After its exit from the coalition that attacks Yemen since 2015 and after renewing the diplomatic and commercial ties with Turkey (Egypt's sworn enemy), through the sale of the former Ottoman port of Suakim (an island close to Port Sudan and port with an ancient reputation as a crossroads between Asia and Africa), Sudan began to be represented in the Egyptian media as a nation that is conspiring against Egypt under the shadow of Turkey and, not to mention, of the Iran. In fact, the Sudan of Omar al-Bashir, thanks to the secession of the South imposed by the invading hand of the International Community, despite the parties in conflict had reached a historic agreement in Nairobi shortly before, has lost 50% of its oil resources and was forced to implement programs of profound economic diversification that, once again, affected the problem of exploitation of the waters of the Nile. And this time he could not help but align himself with the Ethiopian claims and firmly oppose the project of division into five parts of the country desired by the United States whose realization would be entrusted, according to al-Bashir, to Eritrea: a nation that has supported not a few terrorist groups in the region and in which Egypt and United Arab Emirates have deployed their troops.

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The situation is deeply unstable and the recent meeting between al-Bashir and al-Sisi does not seem to have mitigated the tension despite the promise of new future meetings. Undoubtedly,  United States can not allow nations like Ethiopia and Sudan to become new pivots of multipolar order. The request to Russia to protect against North American aggression, accompanied by the offer of a military base on the Red Sea and a preferential channel for trade relations, sounds like a further threat to the thalassocratic control over the Eurasian rimland after the weary and unpopular role that the US is playing in the unsuccessful aggression of their Wahhabi allies in Yemen.
 
A country rich in natural resources, Sudan is a crucial junction between North Africa and sub-Saharan Africa. Two arrest warrants of the International Criminal Court are already hanging on the head of its president, unpopular to the West for its unprecedented union between nationalism and Islam. An institution to which 120 countries in the world belong but from which, not accidentally, USA and Israel look good from adhering to: two nations, war criminals in effect, who are in the front row in demanding the capture of al -Bashir. China, in spite of Western sanctions, has sensed the enormous potential of the country and has started the project for the construction of a railway that connects Port Sudan to the capital of Chad, N'Dajamena: a sort of African silk road that in the future could connect the west coast of the continent with the east coast.
 
The repositioning of Ethiopia in a perspective of opposition to the North American hegemonic design (already during the previous US administration prominent exponents of the Church had indicated in Barack Obama the incarnation of the Black Antichrist, sign of the times in the Ethiopian Coptic tradition) and the Sudan's approach to Russia and China are news in the geopolitical dynamics within the macro-region that includes the western shore of the Arabian peninsula, the Red Sea with the basic passages of Suez and Bab el-Mandeb and the northeastern band of Africa . In this context, the match of the Nile can mark a further turning towards the establishment of a real multipolar order.
 
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Original article by Daniele Perra:
 
Translation by Costantino Ceoldo – Pravda freelance
 

vendredi, 06 janvier 2017

L’eau sale dans les «guerres propres» occidentales Par Maxime Chaix

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L’eau sale dans les «guerres propres» occidentales

L’instrumentalisation de l’eau dans les conflits armés est une tactique plurimillénaire. Selon le géographe Philippe Boulanger, dès l’Antiquité, « le détournement des eaux [est] recommandé par le stratège chinois Sun Tse dans L’Art de la guerre (Ve siècle av. J.-C.), ou par le stratège romain Frontin dans Les stratagèmes (Ier siècle apr. J.-C.) ». D’après l’historien Jean-Nicolas Corvisier, il existe dans la Grèce antique « une certaine conscience de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas durant les conflits (…) : ne pas utiliser des armes interdites ; ne pas empoisonner les eaux ; ne pas priver d’eau une Cité (…) Toutefois, si ces pratiques sont réprouvées, elles sont loin d’être inconnues. Certaines ont même fini par se banaliser avec le temps. (…) En revanche, l’interdit sur l’empoisonnement des eaux est beaucoup plus respecté ». 2 500 ans plus tard, et malgré le développement du Droit international humanitaire depuis un siècle et demi, le recours à des tactiques illégales qui transforment l’eau en arme est une constante dans les guerres occidentales, qu’elles soient ouvertes (Irak, Kosovo, Libye…) ou clandestines (Yémen, Syrie…).

En septembre 2016, le Huffington Post rapporta qu’une « une station de pompage fournissant de l’eau aux quartiers d’Alep-Est tenus par les rebelles [avait] été détruite par des bombardements », ajoutant que les adversaires de Bachar el-Assad avaient « répondu en fermant une station approvisionnant le reste de la ville, laissant deux millions de personnes sans accès à l’eau potable. » Un an auparavant, dans un texte cosigné par cinq parlementaires français, le député syrien Boutros Merjaneh et le journaliste franco-libanais Nader Allouche dénoncèrent le fait que « les groupes armés à Alep, qui ont pris possession de la station de pompage et d’épuration de l’eau, [avaient] décidé de couper l’accès à [cette ressource vitale], dont ils [privaient] intentionnellement la population d’Alep, qui compte encore 2,5 millions d’habitants. » Rappelant les « relations privilégiées de la France avec les belligérants et leurs parrains » du Golfe, ils incitèrent en vain les autorités françaises à s’opposer à cette manœuvre des milices anti-Assad.

Depuis la fin décembre, le même processus d’instrumentalisation militaire de l’eau est à l’œuvre dans la région de Damas, chaque camp se renvoyant la responsabilité de cette situation tragique qui affecte près de 5 millions de civils. Comme l’a rapporté le site israélien YNetNews.com, en se basant sur des informations de Reuters, « la source d’Aïn el-Fijé, qui fournit 65 % des réserves d’eau de Damas, a été bloquée par les rebelles ; ces derniers auraient également contaminé l’eau avec du carburant », tandis que les opposants à Bachar el-Assad accusent l’armée syrienne d’avoir bombardé la station de pompage de cette ville. Durant ce conflit, les milices rebelles autant que les forces loyalistes ont utilisé l’eau potable pour déstabiliser l’ennemi, ce qui a durement touché la population. Sachant que l’État français et ses alliés soutiennent l’opposition anti-Assad, ils se sont abstenus de protester lorsque la rébellion a empêché des millions de personnes d’accéder à l’eau potable, tout en dénonçant les crimes de l’armée syrienne et de ses soutiens. À l’aune de l’Histoire récente, cette complaisance occidentale face à de telles méthodes n’est pas surprenante, puisque les systèmes nationaux de distribution d’eau ont été systématiquement visés durant les « guerres propres » des puissances de l’OTAN (Golfe, Yougoslavie, Afghanistan, Libye), et dans les « guerres inavouables » où elles sont clandestinement impliquées (Yémen, Syrie).

Yougoslavie, Afghanistan : des guerres « propres » et « humanitaires » ?

Lancée en 1999, la guerre du Kosovo est la première application moderne du concept de « guerre humanitaire », autrement qualifiée d’« intervention d’humanité ». Or, comme l’a souligné l’universitaire Jean-Baptiste Jeangène Vilmer – qui est pourtant un défenseur de la doctrine de « Responsabilité de Protéger » (R2P) appliquée en Libye –, « la campagne aérienne de l’OTAN au Kosovo a été une catastrophe humanitaire. Elle constitue encore aujourd’hui l’un des cas les plus exemplaires de violation du principe de proportionnalité. La majorité des purges a eu lieu après le début des bombardements, et on a des raisons de croire qu’ils les ont accélérées. Lord Carrington lui-même, ancien ministre des Affaires étrangères britannique, Secrétaire général de l’OTAN et président de la Conférence Européenne sur la Yougoslavie, pense que ce sont les bombardements qui ont causé le nettoyage ethnique. » Moins connues de l’opinion publique, d’autres conséquences négatives de cette intervention militaire sont à déplorer, et elles discréditent la notion orwellienne de « guerre propre » popularisée en 1991, durant l’opération Tempête du désert.

En janvier 2001, un rapport de l’Assemblé parlementaire du Conseil de l’Europe dénonça l’impact écologique de cette campagne de l’OTAN en Serbie et au Kosovo. D’après ce document, « entre le 24 mars et le 5 juin 1999, 78 sites industriels et 42 installations énergétiques en Yougoslavie ont été endommagés par les bombardements et les frappes de missiles [, ce qui a] entraîné une grave contamination de l’air, de l’eau et du sol par des substances dangereuses. » Cet impact environnemental ne s’est pas limité à la Yougoslavie, « qui possède des nappes phréatiques d’importance européenne ; leur contamination peut avoir des incidences négatives à de grandes distances du territoire yougoslave. La situation est d’autant plus grave que les capacités d’auto-épuration des eaux souterraines sont nettement inférieures à celles des cours d’eau », selon les auteurs de ce rapport – qui soulignèrent également l’impact nocif des munitions à l’uranium appauvri. En outre, la destruction des infrastructures fournissant l’électricité ou l’eau potable – telles que les stations d’épuration –, ont massivement affecté les civils, ces frappes visant à encourager un rejet populaire de Slobodan Milosevic, alors Président de la République fédérale de Yougoslavie. Titrant que ces opérations réduisaient les Serbes à des « hommes des cavernes », le New York Times rapporta qu’« après deux mois de bombardements, qui commencèrent le 24 mars [1999], une OTAN désireuse de paralyser l’effort de guerre serbe s’[attaqua] intensivement au réseau électrique de ce pays, et les réserves d’eau dépendant des pompes électriques en [souffrirent] considérablement. Les bombes hautement explosives [causèrent] des dommages permanents à ces deux systèmes. »

Deux ans plus tard, à la suite du 11-Septembre, « Tony Blair et Georges W. Bush [appelèrent] de leurs vœux la formation d’une coalition militaro-humanitaire avant d’attaquer l’Afghanistan ». Les opérations furent lancées quelques semaines après ces attentats. À l’époque, les infrastructures garantissant l’accès à l’eau potable dans ce pays furent également visées par les avions de la coalition occidentale, qui frappèrent notamment les réseaux et les installations électriques permettant aux civils d’extraire l’eau de leur sol. Durant cet automne 2001, le peuple afghan venait de subir trois années consécutives de sécheresse. De ce fait, le cabinet de recherches énergétiques Frost & Sullivan souligna que ces frappes de l’OTAN suscitaient « de vives préoccupations en termes de santé publique et d’hygiène, puisque les villes [et les villages afghans avaient] besoin d’électricité pour pomper l’eau ». Ce pays entrait alors dans sa troisième décennie de guerre ininterrompue, ce qui avait délabré le système national d’assainissement des eaux et d’irrigation. S’ils n’en sont pas à l’origine, les bombardements occidentaux en Afghanistan ont aggravé une situation déjà critique, alors que ce pays traversait une crise de l’eau qui a persisté jusqu’à présent.

Comme s’en est récemment alarmé le médecin humanitaire Teck Young Wee, « partout sur cette planète, les enfants devraient pouvoir accéder à l’eau [potable]. Mais dans un Afghanistan “démocratique”, qui est soutenu par la communauté internationale et qui est le pays “le plus frappé par des drones”, Zuhair n’est qu’une personne parmi les 73 % de citoyens afghans qui n’ont pas accès à de l’eau potable et propre. Quelque chose me contrariait alors : puisque l’État afghan et les gouvernements alliés ne semblent pas vraiment préoccupés par la résolution des causes premières de cette crise de l’eau, de celle de l’environnement et de bien d’autres [fléaux], que pouvions-nous faire, [mon ONG] et moi-même ? » Ainsi, malgré les dizaines de milliards de dollars investis par la communauté internationale dans la reconstruction de ce pays – dont une part substantielle a été détournée à des fins de corruption –, l’accès à l’eau potable reste un problème majeur pour les trois quarts des Afghans.

Sur le long terme, les tactiques ciblant les infrastructures d’assainissement et de distribution de l’eau peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les populations (maladies infectieuses, pandémies, cancers, pénuries…). Or, considérant le manque d’études épidémiologiques sur cette question, il est impossible de mesurer l’impact de ces politiques, qui échappent souvent à l’attention médiatique. Il est donc difficile de sensibiliser l’opinion sur ces méthodes mortifères et illégales. En effet, selon l’article 54 du Protocole I additionnel aux Conventions de Genève de 1949, de tels actes constituent des crimes de guerre. Dans certains cas, ils peuvent même être considérés comme des tactiques génocidaires s’ils engendrent la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle », en vertu de l’article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui fut adopté par les Nations-Unies en 1948. Puisqu’elles ont induit le recours prémédité à des tactiques de privation d’eau potable ayant gravement affecté plusieurs millions de civils, nous allons expliquer dans quelle mesure les guerres du Golfe, de Libye et du Yémen pourraient entrer dans ce dernier cas de figure.

En Irak, l’eau est une « arme de destruction massive » depuis 1991

Au début de l’année 1991, les États-Unis, la France et leurs alliés lancèrent en Irak ce qui était présenté par CNN et d’autres médias occidentaux comme une « guerre propre », mais qui s’est avérée bien plus sale qu’on ne la décrivait. À l’époque, les images des puits de pétrole en feu ont marqué l’opinion, et l’on se rappelle donc qu’en janvier 1991, « Saddam Hussein [ordonna] la destruction des sites d’exploitation pétrolière dans le but de créer une pollution marine, le dysfonctionnement des usines de traitement de l’eau salée et des obstacles à un possible débarquement de la coalition. Les forces irakiennes [mirent] le feu à 60 puits de pétrole le 21 janvier, puis jusqu’à 613 (sur 732 dynamités) à la fin de février, produisant une catastrophe écologique équivalant à 12 fois (…) le désastre de l’Exxon Valdez en Alaska en 1989 [, selon le Pentagone] ». Peu évoqué dans les médias grand public – contrairement à ces sabotages de l’armée irakienne –, un fait historique encore plus dérangeant échappe à la mémoire collective, et discrédite totalement cette notion de « guerre propre ».

En effet, selon l’expert britannique Nafeez Ahmed, « des chiffres de l’ONU jamais remis en question démontrent qu’environ 1,7 million de civils irakiens sont morts à cause [du] régime de sanctions (…) imposé par l’Occident [à la fin de la guerre du Golfe], dont près de la moitié étaient des enfants. Il semblerait que cette abondance de morts ait été intentionnelle. Parmi les biens interdits par les sanctions de l’ONU, l’on peut recenser des produits chimiques et des équipements essentiels au fonctionnement du système national de traitement des eaux de l’Irak. Un document secret de l’Agence de Renseignement militaire du Pentagone (DIA) (…) a été découvert par le Professeur Thomas Nagy, qui enseigne à l’École de Commerce de l’Université George Washington. Selon lui, ce document constitue “un plan de génocide contre le peuple irakien”. » Toujours selon Nafeez Ahmed, « dans son article scientifique (…), le Professeur Nagy expliqua que ce document de la DIA révélait, dans “les moindres détails, une méthode parfaitement opérationnelle pour ‘délabrer complètement le système de traitement des eaux’ d’une nation entière” pendant une décennie. Par conséquent, la politique de sanctions créerait “les conditions favorables à une vaste propagation de maladies, dont des épidémies de grande ampleur (…) liquidant ainsi une vaste portion du peuple irakien”. »

D’autres sources confirment cette politique génocidaire et son caractère intentionnel, dont la lettre adressée en mai 2000 par le parlementaire américain Tony Hall à la secrétaire d’État Madeleine Albright. Comme s’en alarmait alors ce représentant au Congrès, « je partage les inquiétudes de l’UNICEF face à la détérioration permanente des systèmes d’assainissement et d’approvisionnement de l’eau sur la santé des enfants [irakiens]. Première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, les maladies diarrhéiques ont dorénavant atteint des proportions épidémiques, et elles touchent quatre fois plus de personnes qu’en 1990. Les restrictions frappant les contrats dans le secteur de l’eau et de l’assainissement sont la première raison de la hausse des maladies et des décès. Sur les 18 contrats concernés, 17 interdictions ont été imposées par le gouvernement des États-Unis. (…) [Madame Albright,] je vous implore de reconsidérer votre décision [d’interdire ces contrats], car les maladies et les décès sont la conséquence inévitable de ne pouvoir ni consommer de l’eau potable, ni s’assurer une hygiène minimale. »

Quatre ans plus tôt, en mai 1996, une journaliste de l’émission télévisée 60 Minutes rappela à la secrétaire d’État Madeleine Albright que cette politique de sanctions imposée par les puissances occidentales avait tué « un demi-million » d’enfants irakiens en 5 ans, selon des estimations de l’UNICEF. Visiblement choquée par ces chiffres, elle lui demanda si cela « en valait la peine ». Sans hésiter, la secrétaire d’État lui répondit par l’affirmative, ce qu’elle regrettera des années plus tard, mais sans démentir ce lourd bilan. En d’autres termes, Madeleine Albright reconnut puis confirma la responsabilité centrale du gouvernement des États-Unis dans ce qui constitue un génocide au regard du Droit pénal international. Depuis ces aveux, aucun dirigeant occidental n’a été inquiété pour ce crime de grande ampleur, et l’Irak continue de s’enfoncer dans le chaos depuis l’invasion illégale de cette nation en 2003. À l’époque, selon le New Yorker, les soldats américains « découvrirent un pays brisé par les sanctions. Les centrales électriques vacillaient, les canaux d’irrigation étaient bouchés, les ponts et les routes tombaient en ruine ; dans leur majorité, les infrastructures semblaient avoir été improvisées. Le gouvernement des États-Unis dépensa ensuite des milliards de dollars pour les reconstruire. »

Malgré les sommes colossales investies dans la reconstruction de ce pays, les conditions de vie de la majorité des Irakiens restent catastrophiques, notamment en termes d’accès à l’eau potable. Selon le dernier rapport annuel du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) relatif à l’Irak – qui a été publié un an avant l’offensive de Mossoul –, « les besoins humanitaires [dans ce pays] sont énormes, et ils sont en croissance permanente. L’accès aux services de santé essentiels représente un besoin immédiat pour 8,5 millions de personnes. À travers le pays, 6,6 millions de personnes ont un besoin urgent d’accéder à l’eau, à des installations sanitaires et à de l’aide en termes d’hygiène. (…) Les systèmes de distribution hydrique et d’assainissement des eaux usées sont délabrés, ce qui amplifie le risque de crises majeures de santé publique. » Depuis lors, selon les dernières estimations de l’OCHA, les conditions de vie de la population se sont encore dégradées, ce qui n’a pas empêché l’Irak de redevenir un producteur et un exportateur majeur de pétrole. « Mission accomplished ».

En Libye, quand la « guerre humanitaire » assoiffe la population

En 2011, vingt ans après le lancement de l’opération Tempête du désert, l’OTAN est intervenue en Libye au nom de la « Responsabilité de Protéger ». Quatre ans plus tard, pour citer à nouveau Nafeez Ahmed, « de nombreux commentateurs parlent de la crise de l’eau qui s’aggrave à travers [ce pays], sachant que les besoins dépassent la production. Certains ont souligné le contexte environnemental de raréfaction de l’eau due aux changements climatiques. Or, ils ont ignoré le fait que [la Grande Rivière Artificielle (GRA),] le complexe système national d’irrigation patiemment construit et développé depuis des décennies afin de régler ce problème, fut délibérément ciblé et dégradé par l’OTAN. (…) En septembre [2011], (…) l’UNICEF rapporta que la destruction partielle de la GRA avait laissé 4 millions de Libyens sans eau potable. [En 2016,] la GRA est toujours en mauvais état, et la crise de l’eau en Libye continue de s’aggraver. »

Ces dernières années, d’autres experts ont confirmé une probable intensification de cette crise. Les raisons qu’ils invoquent pour l’expliquer sont principalement d’ordre naturel, telles que la rareté de l’eau dans cette région désertique. Or, les frappes de l’OTAN ont fortement détérioré le système national de distribution de l’eau en Libye, tout en retardant le développement de la GRA. En 2016, si l’on se base sur les estimations de l’OCHA, « environ 680 000 personnes [dans ce pays nécessitaient] une aide humanitaire pour satisfaire leurs besoins basiques en consommation d’eau et en hygiène (…) Par ailleurs, le traitement des eaux usées [était] de plus en plus préoccupant, en particulier pour les demandeurs d’asile et les migrants. » Selon le spécialiste des questions environnementales Kieran Cooke, le système de la GRA « pourrait s’effondrer si le chaos en Libye perdure – aboutissant à une pénurie chronique d’eau potable qui affecterait des millions de personnes ».

Comme l’avait rapporté Bloomberg.com en mai 2015, les problèmes d’accès à l’eau en Libye sont également dus aux coupures d’électricité engendrées par le délabrement du système électrique national et les affrontements continuels entre milices rivales. La campagne de l’OTAN ayant engendré ce chaos sécuritaire et la destruction partielle des infrastructures libyennes, elle fut donc un facteur central d’aggravation de cette crise de l’eau qui menace l’avenir de ce pays. De toute évidence, le recours à cette tactique fut intentionnel, puisque les frappes contre ces équipements ne constituèrent en aucun cas des bavures, mais des attaques planifiées et assumées par l’état-major de l’OTAN. Au Yémen, des méthodes similaires de destruction intentionnelle des infrastructures d’assainissement et de distribution de l’eau sont employées par la « coalition arabe ». Bien qu’étant central, le rôle des États occidentaux dans ces opérations n’est toutefois pas assumé, sachant que cette guerre ne peut être justifiée par les motifs humanitaires attrayants qui ont légitimé l’intervention en Libye.

Au Yémen, un désastre humanitaire aggravé par les puissances de l’OTAN

Avant le conflit qui oppose depuis mars 2015 la coalition dirigée par l’Arabie saoudite aux rebelles houthis, le Yémen était déjà répertorié parmi les nations devant affronter les pénuries d’eau les plus graves. D’après certains experts, les nappes phréatiques de ce pays pourraient d’ailleurs être épuisées dès cette année. Dans un tel contexte, la guerre de la « coalition arabe » contre les Houthis a exacerbé une crise humanitaire qui préexistait, avec l’appui décisif mais confidentiel d’au moins trois États occidentaux. En effet, comme l’a souligné Régis Soubrouillard en avril 2015, le Pentagone, la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et la DGSE aident l’armée saoudienne à planifier ses bombardements et à sélectionner ses cibles, notamment au moyen de renseignements satellitaires. En mai 2016, dans Le Figaro, le grand reporter George Malbrunot confirma l’implication clandestine de militaires français dans cette guerre, un haut gradé anonyme lui ayant affirmé que la France était « très discrètement cobelligérante », fournissant des « dossiers d’objectifs » ou effectuant des « missions de reconnaissance (…) non seulement par satellite, mais aussi avec des avions ». L’engagement direct des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans ce conflit est mieux couvert par la presse anglo-saxonne, et il ne se limite pas à des ventes d’armements. En effet, des officiers militaires de ces deux pays aident notamment leurs alliés locaux à planifier leurs opérations. La « coalition arabe » est donc une expression qui masque, intentionnellement ou non, le rôle majeur des gouvernements américain, français et britannique dans cette offensive aux conséquences humanitaires désastreuses – notamment en termes d’accès à l’eau potable.

Comme l’a rapporté Amnesty International en février dernier, « j’ai été témoin de ce que les Yéménites endurent – voir des corps tirés des décombres à Sanaa ou des restes humains parmi les gravats jonchant le site d’une station d’épuration visée par une frappe aérienne à Hajja ». En janvier 2016, l’UNICEF expliquait que « les enfants représentent au moins la moitié des 2,3 millions de personnes déplacées de leur foyer, et au moins la moitié des 19 millions de personnes qui s’efforcent chaque jour de trouver de l’eau potable ; (…) Les services publics de santé, d’eau et d’assainissement ont été décimés et ne peuvent pas répondre aux besoins toujours croissants d’une population désespérée. » Ainsi, des millions de civils yéménites subissent les conséquences des bombardements massifs d’infrastructures civiles par la « coalition arabe ». Ces opérations aggravent le manque chronique d’eau potable, ce qui favorise l’émergence ou la propagation d’épidémies de maladies diarrhéiques et de choléra. En d’autres termes, les dirigeants occidentaux ayant décidé d’appuyer secrètement cette offensive sont juridiquement coresponsables de l’aggravation d’un désastre humanitaire dans la nation la plus pauvre du Moyen-Orient. En effet, ces opérations limitent considérablement l’accès à l’eau potable dans un pays qui connaissait déjà des difficultés structurelles dans ce domaine, sans parler des pénuries de nourriture suscitée par les bombardementsd’infrastructures agroalimentaires et le blocus imposé par la « coalition arabe ».

Dans les « guerres propres », des millions de malades et d’assoiffés 

Dans les pays de l’OTAN, la guerre au Yémen passe au second plan. En revanche, l’indignation politico-médiatique s’est massivement concentrée sur Alep-Est, ce qui est paradoxal puisque la reprise de ces quartiers par les forces syriennes et leurs alliés représente une défaite militaire majeure pour al-Qaïda. À Mossoul, le même objectif est recherché par la coalition dirigée par les États-Unis, mais l’offensive contre Daech « a longuement piétiné » et les civils paient un lourd tribut dans cette opération, qui pourrait encore durer plusieurs mois. Dans ce contexte orwellien – où les jihadistes sont décrits comme « modérés » ou « extrémistes » en dépit de leur idéologie commune –, les opinions occidentales s’indignent des exactions de Bachar el-Assad et de ses soutiens, mais n’ont majoritairement pas conscience de l’implication de leurs gouvernements respectifs dans ce qui pourrait constituer des crimes de guerre, voire de génocide, au Yémen et dans les autres conflits étudiés à travers cet article.

Secrètement engagées dans des guerres inavouables au Levant et dans la Péninsule arabique, les puissances de l’OTAN y ont soutenu une coalition arabe et des mercenaires salafistes notoirement insensibles aux Conventions de Genève et aux droits de l’Homme. Entre autres actes de barbarie, ces forces sunnites ont empêché des millions de personnes d’accéder à l’eau potable. Plus globalement, depuis 1991, les États occidentaux ont affirmé conduire des « guerres propres » en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Libye. Or, durant ces opérations, les infrastructures fournissant l’eau à la population ont été massivement et intentionnellement dégradées, engendrant des crises humanitaires ayant affecté des millions de civils. Et comme nous l’avons souligné, les pénuries d’eau courante ne sont que l’un des innombrables fardeaux imposés aux peuples « libérés » par ces offensives. De ce fait, et malgré les risques majeurs induits par sa présidence, il est plutôt rassurant que Donald Trump rejette les politiques de « changement de régime », qui sont hors de contrôle depuis le 11-Septembre, et qui ont provoqué la plupart des catastrophes humanitaires décrites dans cet article. Néanmoins, au vu de son hostilité ouverte à l’égard de la Chine, des ex-généraux bellicistes qui domineront son équipe de sécurité nationale, et de sa volonté de durcir la guerre contre Daech en assouplissant les règles d’engagement au détriment des civils, tempérons notre optimisme et gardons à l’esprit que les promesses n’engagent que celles et ceux qui les reçoivent.

PAR MAXIME CHAIX 

Journaliste indépendant, traducteur de Peter Dale Scott, être humain engagé.

Source: https://blogs.mediapart.fr/maxime-chaix/blog/050117/l-eau...

samedi, 25 juin 2016

Israël-Palestine: la guerre de l'eau

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Bob Woodward
Ex: http://www.decryptnewsonline.com

Le Proche-Orient est une zone géographique qui connaît ce que les experts appellent, une situation dite de « stress hydrique », c’est-à-dire un déséquilibre structurel entre son capital en eau limité et sa consommation, en très forte croissance compte tenu de son rythme démographique et de son développement économique.

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation a développé une échelle permettant d’évaluer la situation hydrique de différents Etats. Une situation hydrique suffisante a été fixée à 1 700 mètres cubes d’eau par personne par année. Entre ces deux extrêmes on considère que les Etats sont en situation de stress hydrique, c’est-à-dire que la situation est préoccupante.

On ne peut valablement aborder la bataille de l’eau dans le conflit israélo-palestinien, et plus largement dans la cadre de la crise au Proche-Orient, sans tenir compte de l’effet inducteur d’un ensemble d’épiphénomènes vecteurs d’accélération d’une issue, que celle-ci soit la paix ou l’enlisement de la guerre. L’eau, tout comme la violence qui règne dans ces territoires, est chargée d’une force perturbatrice dans un contexte où l’hégémonie est validée et radicalisée par une sémantique de nature idéologique, celle de l’Etat d’Israël.

La question de l’eau a pris un caractère géopolitique évident dans les relations entre Israël et les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, où les tensions prennent leur origine dans une disparité flagrante de consommation entre ces deux communautés qui partagent les même sources d’approvisionnement en eau.

Dans cette région au climat semi désertique, où les pluies sont inexistantes d’Avril à Septembre, avec des températures oscillant durant cette période entre 30°C et 50°C, la question de l’eau prend une dimension cruciale dans le processus de paix israélo-palestinien.

Le contrôle de l’eau c’est ce qui permet la viabilité et la puissance économique de l’Etat Hébreu. Elle est très vite devenue la clé de voûte de la stratégie sioniste dès le début du XXème siècle.

On peut se demander alors quelle place occupe l’eau, dans la culture et dans la religion de l’Etat d’Israël. Comment et dans quelle mesure, cet élément naturel, devient un symbole culturel et religieux important dans le politique ?

paleau.gifComment l’Etat Hébreux pourrait-il accepter de partager de manière plus équitable cette ressource si rare et risquer de se mettre en péril ?

Il en va de la viabilité, de la puissance de l’Etat Hébreux mais aussi des promesses que Dieu a fait à ce peuple.

Comment le peuple élu de Dieu, dont les valeurs doivent s’étendre dans le monde entier, pourrait-il vivre dans une terre promise qui serait trop pauvre en eau pour maintenir son niveau de développement ? Autrement dit, comment accepter de ne pas être à la hauteur des promesses que Dieu a fait à Moïse, et avant lui, à Abraham ?

C’est un fait que depuis 65 ans, l’Etat Hébreu utilise une grande partie des eaux souterraines qui s’écoulent aussi, en suivant une courbe naturelle, dans son territoire. Les deux tiers des besoins hydrauliques d’Israël sont assurés par les eaux souterraines de Cisjordanie, qui sont de plus en plus exposées à la pollution et à l’exploitation excessive. L’épuisement des réserves, combiné à l’arrivée de nouveaux migrants, ne fait qu’accentuer le problème. Le potentiel en eau de la Cisjordanie est constitué de l’eau de surface du Jourdain et de petits cours d’eau, plus de l’eau souterraine de trois nappes phréatiques régulièrement générées grâce aux pluies.

Les disponibilités en eau sont très préoccupantes pour Israël et les Territoires occupés, car il se situe bien en-deçà du seuil de 500 mètres cubes par an et par habitant. Les prélèvements dépassent les ressources et il y a surexploitation des nappes souterraines.

En effet les nappes phréatiques, d’un accès facile et peu coûteux, sont trop souvent surexploitées et elles peuvent connaître des rabattements importants. Cela entraîne une salinisation des eaux. Quand elles sont en position littorale il y a appel au vide et intrusion de l’eau de mer : c’est le phénomène du biseau salé des hydrogéologues. Les exploitants pompent alors dans les puits les moins profonds de l’eau salée ou saumâtre.

Ce phénomène est connu à Gaza, en Palestine, où l’eau de la nappe devient peu à peu impropre à la consommation humaine.

Dans ce contexte alarmant, Israël exploite la majeure partie des ressources en eau laissant les Palestiniens se contenter de la portion congrue.

Rajoutons que la plus grande partie de ses ressources ont été obtenues après la création de l’Etat d’Israël en 1948, grâce à l’occupation de territoires s’appropriant ainsi toutes les sources d’approvisionnement de la région. Cette occupation des différents territoires dits « occupés » nous permet de qualifier cette action de la part d’Israël, d’hydro-stratégique, puisqu’elle visait, certes, une extension territoriale, mais pas n’importe laquelle, celle qui permettait d’accroître son contrôle sur les ressources en eau de la région.

L’hydro-stratégie peut se définir comme l’art de manœuvrer des forces pour accomplir les fins de la politique selon des considérations hydrauliques.

I. Historique du contrôle de l’eau par Israël : un enjeu de conflit

Il faut remonter au début du XXème siècle pour saisir la complexité et la sensibilité du problème des frontières et celui de l’eau, au moment où commence la colonisation juive, lancée par Théodore Herzl, le théoricien du sionisme.

Simultanément, alors que le sionisme politique n’affichait, hors ses prétentions territoriales, que des aspirations culturelles, un parti religieux, le Mizrahi, se forme en 1902 pour revendiquer la "terre promise" afin de ré-ancrer les juifs dans le territoire biblique que Dieu leur a concédé et qui leur a été retiré parce qu’ils ont refusé l’Alliance. Il s’agit donc d’un mouvement de re-judéisation morale et religieuse qui risque de faire capoter le sionisme. En 1904 cependant, le sionisme politique reçoit l’appui de Chaïm Weizmann, d’origine russe, qui sera plus tard président de l’Etat d’Israël et qui s’installe en Angleterre.

Rappelons les grandes dates de l’histoire de la création de l’Etat d’Israël, ses extensions territoriales et sa mainmise sur les ressources hydrauliques de la région :

• 1917. Par la Déclaration Balfour, la Grande-Bretagne promet la « création d’un foyer national juif en Palestine » . Les premiers sionistes rachètent alors les terres en Palestine pour les cultiver afin d’y forger un nouveau peuple juif, comme ce fut déjà le cas, précédemment dans l’histoire.

Ce retour à la terre s’est immédiatement heurté à un obstacle majeur : le manque d’eau. La Palestine du mandat britannique est une terre aride où la seule réserve d’eau douce importante est le Lac de Tibériade qui fait frontière avec la Syrie et la Transjordanie.

• 1919. Le Président de l’Organisation Mondiale sioniste, Chaïm Weizmann adresse une lettre au Premier Ministre britannique, Lloyd George, lui demandant d’étendre la frontière nord de la Palestine de manière à englober toutes les sources d’eau tenant ainsi compte au-delà des considérations historiques ou religieuses, des considérations hydrauliques.

Il y soulignait déjà que « Tout l’avenir de la Palestine dépend de son approvisionnement en eau pour l’irrigation et pour la production d’électricité ; et l’alimentation en eau doit essentiellement provenir des pentes du Mont Hermon, des sources du Jourdain et du Fleuve Litanie » . Les frontières ainsi proposées englobent Israël, mais aussi Gaza, la Cisjordanie, les hauteurs du Golan, des portions du Liban, de la Syrie et de la Jordanie.

paleau3.jpgC’est dans ce contexte qu’un hydrologue américain, Elwood Mead, sera invité par les sionistes à venir en Palestine, c’est chose faite en 1923 et en 1927.

Lors de ces deux voyages, il ne visitera que les colonies juives et établira un Etat des lieux de la situation de l’eau et des futurs projets hydrauliques à prévoir par les sionistes. Il donnera ensuite, des indications pour irriguer le Néguev, aride, en prélevant l’eau du Jourdain.

Ses travaux inspirent le Plan Hayes du nom d’un ingénieur américain qui préconise « l’irrigation des terres de la vallée du Jourdain, la dérivation des eaux du Jourdain et du Yarmouk pour la création d’énergie hydraulique, le détournement des eaux du nord de la Palestine vers le désert du Néguev au sud et l’utilisation de l’eau du Litani au sud du Liban » .

Ceci confirme l’importance que revêt l’eau dans la construction et la viabilité de l’Etat d’Israël sur le plan humain, économique et sécuritaire.

A la suite du génocide juif, l’ONU vote un plan de partage créant deux Etats et un statut International pour Jérusalem. Les juifs acceptent mais les Palestiniens le rejètent prétextant que leur population est plus nombreuse que la population juive.
• 15 mai 1948. L’Etat d’Israël est proclamé, et la même année le nouvel Etat se fixe quatre objectifs :
o contrôler le Lac de Tibériade ;
o le Jourdain ;
o la zone côtière et ses villes ;
o ainsi que le désert du Néguev dans le but de le faire fleurir pour absorber les flux migratoires et rassembler la diaspora juive.

• 1953. Israël va mettre en pratique notamment les directives du plan Hayes et commencer à détourner les eaux du Jourdain. Elle entreprend la construction du « National Water Carrier », colonne vertébrale à partir du nord du Lac de Tibériade qui lui permet de détourner vers elle la majeure partie du cours d’eau.
La Syrie et la Jordanie se plaignent et les Nations Unis critiquent ces actions israéliennes. Le Président Eisenhower décide d’envoyer en « médiateur » ou plutôt en conciliateur, Eric Johnston pour proposer un plan de répartition des ressources hydrauliques.
Après plusieurs négociations, en 1955 il fait une proposition favorable aux Israéliens.
Israël va donc poursuivre ses projets.

• 1964. Israël a fini de réaliser à partir du lac de Tibériade, l’interconnexion des eaux sur l’ensemble du territoire jusqu’au désert du Néguev, mis en valeur par l’irrigation, réussissant ainsi à réaliser l’idéal sioniste qui consiste à « faire fleurir le désert ». Les Arabes ripostent à plusieurs reprises, mais sans succès.

• 1967. La « guerre des six jours » est d’une certaine manière une guerre pour l’eau puisque les territoires désormais dits « occupés » par Israël lui permettent de contrôler la totalité des ressources, c’est-à-dire :
o le Golan, véritable château d’eau ;
o plus une partie du cours du Yarmouk ;
o ainsi que les trois grandes nappes aquifères de Cisjordanie, ce qui lui permet donc le contrôle de tout le cours du Jourdain.

Cette guerre lui permet d’achever la mise en œuvre de ses plans hydrauliques et son emprise territoriale sur toute la Cisjordanie, Gaza et les hauteurs du Golan.
Elle accapare le désert du Sinaï, non pour les ressources mais pour forcer l’Egypte à la laisser passer par le canal de Suez, ce qui donnera lieu à l’accord de Paix dit les "Accords de Camp David" et lui permettra en 1982 de rendre le Sinaï.

Cette guerre des six jours sera suivie d’une politique de colonisation c’est-à-dire d’implantations de juifs dans ces territoires conquis par la force. Cette colonisation permet de contrôler directement sur le terrain le niveau d’utilisation de l’eau par les populations locales (interdiction pour l’agriculture, pour le forage de puits...), mais également de développer la politique du fait accompli c’est-à-dire faire en sorte qu’il devienne impossible de rendre ces territoires par la présence de villes entières juives.

• 1978. Elle occupe le sud Liban pour achever en quelque sorte cet approvisionnement - avec notamment l’usage et le détournement d’une partie du Fleuve Litani par un système de pompage - sud Liban qu’elle ne libérera qu’en 2000, suite à une résistance acharnée du Hezbollah installé dans cette région.

II. Une répartition inégale de cette eau rare dans cette région

Israël contrôle tout le système de l’eau des territoires occupés de Palestine. Il organise un partage inégal et délibéré des ressources en eau : Israël détourne 75 % des ressources en eau des territoires occupés, ne laissant que 25 % aux Palestiniens.

La consommation moyenne en eau par habitant d’un Israélien est 5 fois plus importante que celle d’un Palestinien. Outre le rationnement en eau, les Palestiniens sont victimes de destruction de puits, de canalisation d’eau et d’assainissement, par l’armée israélienne.

Israël n’a cessé d’implanter des colonies juives (voir carte en annexe) dans les territoires occupés, au plus près des réserves en eau, voire en les détournant à leur profit. La surexploitation des puits de Gaza rend l’eau impropre à la consommation domestique. Le contingentement de l’eau imposé par Israël rend tout développement impossible dans les territoires occupés, met en cause la survie des Palestiniens et engendre de graves problèmes sanitaires.

La 26ème mission de protection du peuple palestinien, en juillet 2002 a relevé :
• La destruction des puits dans la bande de Gaza et dans la région de Rafah, du système d’assainissement et des canalisations en eau.
• La destruction des citernes sur les toits, mitraillés par l’armée (à Ramallah, Jénine et Rafah)
• Les vertes collines des colonies juives dans la vallée du Jourdain et leur arrosage incessant parfois inutile, à côté des espaces caillouteux et secs occupés par les Palestiniens.
Aujourd’hui, les 2/3 des besoins d’Israël sont assurés par les ressources provenant de l’extérieur des frontières de 1948 :
• environ 1/3 provient de Cisjordanie et de la nappe de la bande de Gaza ;
• et 1/3 provenant du lac de Tibériade et du Yarmouk.
Cette utilisation des eaux ne peut se faire que par un contrôle draconien et inégalitaire de la consommation palestinienne dans les Territoires :
• limitation des cultures ;
• interdiction de forer ;
o prix prohibitif de l’eau, etc.
75 % de l’eau des Territoires occupés est consommé par Israël et ses colonies. Le rapport de population entre Israël et les Territoires est de 2 à 1 et celui de la consommation d’eau de 11 à 1 !

Les discussions à venir avec les Palestiniens s’averrent difficiles : ils réclament 80 % des ressources de la Cisjordanie ce qui signifierait pour Israël une diminution de 20 % des ressources actuellement disponibles! Le dossier de l’eau est donc de toute première importance dans un éventuel règlement de paix.

De l’autre côté, Israël ne semble donc pas vouloir concéder une partie des ressources et applique bon nombre de règlements malgré leur contestation.

Ignorant les conventions de Genève, le gouvernement israélien applique aux Territoires occupés une loi datant de 1959 faisant de l’eau « une propriété publique soumise au contrôle de l’Etat ».

En effet, juste après l’occupation, le contrôle de l’eau fut confié à l’autorité militaire qui fit interdire toute nouvelle construction d’infrastructures liées à l’eau, puis elle s’empara de toutes les ressources en eau de Palestine, les déclarant propriété de l’Etat. En 1982, la compagnie d’eau israélienne, Mekorot, prend le contrôle de la ressource palestinienne en eau.

Des puits palestiniens sont ainsi détruits et les ressources en eau sont asséchées par des forages à grande échelle et des prélèvements à partir de puits très profonds pour le seul usage des Israéliens.

La législation militaire est introduite et la colonisation signifie le maintien stratégique sur les ressources hydrauliques de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, sans quoi Israël ne peut ni se développer, ni survivre.

Dès lors on comprend comment, le contrôle de l’eau et de la terre, couple indissociable, dirige la stratégie sioniste.

La politique agricole israélienne est l’expression même de l’idéal sioniste de « faire fleurir » le désert. Ainsi porter atteinte à l’agriculture est synonyme de s’attaquer à l’âme du pays.

Les exportations sont aussi une manière de montrer au reste du monde qu’en Israël rien ne manque sur le plan de la qualité de vie, qu’elle est vouée à être un grand pays, et que l’immigration des juifs vers Israël, considérer comme un « havre de paix », peut continuer à se poursuivre.

paleau4.jpgC’est pourquoi, aucun responsable politique israélien ne peut renoncer à « l’or bleu » des Territoires occupés. Israël considère comme un casus belli toute tentative d’appropriation de ses ressources en eau par les pays voisins. C’est le cas par exemple pour la Syrie, qui convoite une partie du Jourdain. Aujourd’hui le territoire de Gaza restitué aux Palestiniens, est un territoire qui a connu des pompages tellement excessifs que ce qu’il reste d’eau est impropre à la consommation (pollution, salinisation…), sachant que les nappes phréatiques mettent des décennies à se reconstituer.

Les perspectives à long terme sont alarmantes, car la région manque d’eau et en manquera de plus en plus car les ressources sont limitées et la demande ne fera qu’augmenter, compte tenu du rythme démographique élevé des deux côtés !

La Banque Mondiale prévoit que la demande vers 2040 pour Israël, les Territoires occupés et la Jordanie pourrait s’élever à 7 milliards de mètres cubes !

De toute évidence les ressources du bassin du Jourdain sont insuffisantes.

De ce fait la solution pourrait être régionale par des transferts d’eau, d’où l’intérêt porté au Litanie libanais, ou par le recours coûteux à des ressources non conventionnelles : dessalement de l’eau de mer, recyclage des eaux usées (...), mais là aussi les ressources financières sont inégales et les Palestiniens ne pourront se permettre d’endosser ces coûts. Ainsi, la perspective d’une coopération régionale pourrait s’avérer être une solution difficile à mettre en place, mais réalisable car cette eau si rare et si précieuse va aussi terriblement manquer pour Israël, si les surexploitations sont maintenues à ce rythme.

La question du partage de l’eau est un point clé d’un éventuel processus de paix israélo-palestinien et d’un apaisement des relations interétatiques au sein « d’une région du monde où le problème de la pénurie en eau avec ses répercussions politiques, se pose avec le plus de gravité ». Car, exception faite du Liban et de la Turquie dotés d’un potentiel hydraulique conséquent, les climats arides ou semi désertiques des autres pays du Proche-Orient, aggravés par des phénomènes de surexploitation et de surconsommation chroniques, font de l’eau une ressource rare et convoitée, donc polémogène. Des alternatives permettent cependant d’espérer une issue positive aux problèmes de la rareté et de la gestion de l’eau sur le plus ou moins long terme.

En 1995, Ismail Serageldin, vice-président de la Banque mondiale pour les questions de développement durable, déclarait : « les guerres du prochain siècle auront l’eau pour objet ». Un géographe de l’Université de l’Oregon, Aaron Wolf, s’est intéressé aux discordes entre États liées à l’eau de 1950 à 2000: sur 1831 litiges - soit en moyenne 30 par an -, deux tiers ont été réglés par des accords de coopération, 507 sont apparus véritablement dangereux et 21 seulement ont débouché sur des opérations militaires. Sur ces 21, 18 ont été le fait d’Israël. On peut identifier trois conflits importants au Moyen-Orient liés au contrôle de la ressource hydrique : celui opposant l’Irak, la Syrie et la Turquie à propos des fleuves de l’Euphrate et du Tigre ; celui entre la Syrie, Israël, les Territoires palestiniens et la Jordanie sur le partage des eaux du Jourdain ; le problème de l’utilisation des nappes aquifères entre Israël et l’Autorité palestinienne. Ce sont ces deux derniers cas qui nous intéressent ici.

Il peut être intéressant de croiser l’étude d’Aaron Wolf avec un rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization) qui signale que dans le bassin du Jourdain, partagé entre quatre Etats (Liban, Syrie, Territoires palestiniens - donc Israël - et Jordanie), la ration d’eau individuelle est des plus réduites. En considérant qu’une situation de « stress hydrique » advient à partir du moment où un pays dispose de moins de 500 m3 d’eau par habitant et par an, presque tous les pays du Proche-Orient en sont victimes. La FAO estime que la quantité d’eau potable de bonne qualité disponible par personne et par an est de 250m3 en Israël, 85m3 dans les Territoires palestiniens et 200m3 en Jordanie. La ressource est rare, mais aussi très inégalement répartie puisque le nord d’Israël dispose de 500m3/pers/an, et le Liban et la Syrie, soit les deux pays en amont du Jourdain, disposent de 3000m3 pour le premier et 1200m3 pour le second.

Israël, qui développe dès sa création en 1948 l’utilisation agricole, met très tôt en œuvre une stratégie de conquête hydrique. Car son eau vient de l’extérieur de son territoire national. Le Jourdain constitue sa principale source d’eau. Né au Liban, le fleuve se dirige du Nord au Sud et reçoit trois affluents majeurs. Il traverse le lac de Tibériade, grande réserve d’eau douce d’Israël, avant de se jeter dans la mer Morte. Le bassin du Jourdain intègre aussi des aquifères souterrains localisés notamment sous les collines de Cisjordanie, et entre Haïfa et Gaza (plaine littorale).

Les rapports de force actuels autour de la ressource en eau remontent ainsi à la fondation d’Israël et surtout à la guerre des Six Jours, parfois perçue comme la première guerre de l’eau. Selon Ariel Sharon : « Les gens considèrent généralement que la guerre des Six-Jours a débuté le 5 Juin 1967. C’est la date officielle, mais en réalité, elle avait débuté deux ans et demi plus tôt, le jour où Israël avait décidé d’intervenir contre le détournement des eaux du Jourdain. A partir de là, une tension sourde et permanente s’installa le long de la frontière israélo-syrienne ». En 1953, Tel-Aviv entreprend le creusement du canal du National Water Carrier, destiné à détourner l’eau du bassin du Jourdain depuis le lac de Tibériade, soit le nord de la mer de Galilée, vers le désert du Néguev. Cette initiative provoque la colère des Etats arabes voisins, qui lancent à leur tour des projets de détournement des eaux du Jourdain en établissant des barrages sur ses affluents du Yarmouk et du Litani. Israël bombarde à plusieurs reprises les travaux, entrainant une grave détérioration de ses relations avec le Liban, la Syrie et la Jordanie. Lors de la Guerre des Six Jours, les Israéliens conquièrent le plateau du Golan et la Cisjordanie, contrôlant de facto les ressources hydrauliques. A partir de là, il est tentant de voir dans la question de la sécurité de l’approvisionnement en eau d’Israël un motif majeur du déclenchement de l’attaque de 1967. Mais, comme le rappelle le géographe Frédéric Lasserre, l’eau n’est qu’un facteur parmi d’autres, la stratégie militaire d’Israël visant d’abord en 1967 à réduire la menace égyptienne et à contrer les entrées en guerre de la Jordanie et de la Syrie. Néanmoins, il n’en reste que contrôler la vallée du Jourdain répond à des considérations de sécurité – créer une zone tampon contre d’éventuelles incursions ennemies – mais aussi d’approvisionnement en eau. Car en ayant la mainmise sur les territoires palestiniens, Israël contrôle les ressources aquifères de Gaza et de la Cisjordanie. L’occupation du Sud Liban lui permet aussi de contrôler le plateau du Golan et de détourner, jusqu’à son retrait en 2000, les eaux du Litani. De pays en aval, Israël passe ainsi à la position très enviée de pays en amont du Jourdain.

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L’eau est donc un paramètre à prendre en compte dans le conflit israélo-palestinien. Car, alors que les ressources se situent principalement chez les Palestiniens, Israël en dispose et les gère seul pour pourvoir aux besoins des deux populations. Dans l’ensemble, 40 % de son eau provient des Territoires palestiniens.

Pour combler ses besoins croissants, l’Etat juif a élaboré une législation rigoureuse sur l’eau. Une loi de 1959 stipule qu’elle est une propriété publique soumise au contrôle de l’Etat. En 1967, elle est étendue aux Territoires occupés dont les eaux sont déclarées « ressource stratégique sous contrôle militaire », permettant à Israël d’exercer un monopole. D’après un rapport de l’UNICEF de 2005, s’appuyant sur une étude de la Banque Mondiale, Israël puise ainsi dans le seul aquifère de Cisjordanie 86% de ses ressources en eau (soit le quart de sa consommation nationale), les colons 4% et les Palestiniens 10%. Dans l’ensemble, un tiers des ressources d’Israël provient des eaux de surface, notamment du Jourdain, le reste provient des eaux souterraines (sa nappe littorale, celle de Cisjordanie, et de la bande de Gaza). S’ajoutent d’importantes restrictions à l’accès à l’eau pour la population palestinienne qui est soumise à des quotas, qui doit obtenir une autorisation spéciale des autorités militaires israéliennes pour creuser tout nouveau puits et qui doit payer son eau agricole au prix de l’eau potable, soit un prix quatre fois supérieur à ce que payent les colons israéliens profitant d’un système de subventions. Le mur de sécurité séparant Israël et la Cisjordanie vient en outre désorganiser les systèmes d’irrigation palestiniens.

Et le problème, à première vue, semble s’aggraver. Déjà en situation de stress hydrique, les besoins en eau tendent à augmenter avec la forte pression démographique, l’existence de projets de développement agricole basés sur une forte irrigation et la dégradation des ressources existantes. Car la surexploitation des ressources se traduit par une baisse significative de la quantité disponible et par une importante salinisation de la nappe phréatique, provoquant à Gaza une situation de quasi pénurie. « La nappe phréatique a été tellement exploitée que c’est de l’eau salée qui coule aujourd’hui au robinet […] ‘’95% de l’eau ne correspond pas aux standards de l’eau potable et, en 2016, ce sera 100%’’ assure Monther Shoblak, directeur général du service des eaux de Gaza ».

C’est ainsi qu’en 2005, toujours d’après l’UNICEF, Israël consommait environ 2 000 millions de m3 d’eau par an alors que ses ressources oscillaient entre 1 400 et 1 600 millions de m3. Jusque-là, il semblait ainsi qu’un accord de paix avec les Palestiniens poserait à Israël de graves problèmes d’approvisionnement en eau, car l’Autorité palestinienne demande trois choses :

Les droits sur la presque totalité de la nappe de montagne, en bonne partie centrée sur la Cisjordanie

Le droit au partage des eaux du Jourdain

Le droit au partage des eaux de la Mer morte, lac salé bordé par la Jordanie, la Cisjordanie et Israël

Malgré un conflit qui semble, au premier abord, insoluble, il faut éviter de tirer des conclusions hâtives. Frédéric Lasserre montre bien que la gestion de l’eau ressort bien plus de choix politiques et sociaux que de spéculations sur la réduction des quantités disponibles. C’est le concept d’adaptation sociale et son corollaire, la gestion des tensions internes par les pouvoirs publics, qui constitue pour lui la pierre angulaire de toute étude sur les conflits de l’eau. Au Proche-Orient, comme partout ailleurs, les recours sont nombreux pour tenter de combler les besoins des uns et des autres.

1) La coopération internationale

Le droit international relatif à l’eau est encore flou et peu homogène. On peut distinguer trois doctrines juridiques concurrentes : les pays d’amont privilégient celle de « la souveraineté territoriale absolue » sur les eaux présentes sur le territoire national ; les pays d’aval celle de « l’intégrité territoriale absolue », chaque Etat devant permettre aux cours d’eau de poursuivre leur cours ; celle enfin de « la première appropriation » consistant à donner la priorité à ceux étant les premiers à avoir mis l’eau en valeur. En d’autres termes, les Palestiniens disent la géographie est pour nous, les Israéliens l’histoire est pour nous. Le droit international ne tranche pas entre ces deux positions. La convention de New York de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation comprend ainsi des contradictions implicites. L’article 5 mentionne le principe de « la souveraineté territoriale absolue » alors que l’article 7 mentionne celui de la « première appropriation ».

Les accords régionaux et bilatéraux ont quant à eux donné des résultats mitigés. En 1953, le plan Johnson prévoit la conclusion d’un accord à l’échelle du bassin du Jourdain, pour tenter de favoriser la coordination entre les usages respectifs. Mais Israël refuse de signer l’accord, tandis que la Ligue arabe décide de rejeter tout accord sur le partage de l’eau dans le bassin du Jourdain tant qu’un accord politique n’aura pas réglé la question palestinienne.

Une entente n’est pas pour autant impossible. Le traité de paix signé entre la Jordanie et Israël en 1994 ouvrent ainsi les bases d’un règlement de répartition équitable entre les deux pays.

2) L’amélioration du système d’irrigation

Près de 70% des ponctions en eau sont destinées à l’agriculture. On constate d’ailleurs que le niveau du Jourdain est sept fois plus bas aujourd’hui qu’il y a 50 ans en raison des nombreux détournements pour les projets d’irrigation. Par ailleurs, plus le pays est pauvre, plus il consomme d’eau pour irriguer : les pays dits « du tiers-monde » utilisent ainsi deux fois plus d’eau par hectare que les pays industrialisés, pour une production agricole en moyenne trois fois inférieure en valeur. Dans les Territoires palestiniens, réduire les besoins en eau agricole consisterait à améliorer le système d’irrigation en modernisant un réseau vieux et défectueux dont le taux de fuite est estimé à 40%. Israël dispose de toute la technologie nécessaire pour les y aider (taux de fuite de moins de 10%).

Faire revivre la Mer Morte

mermorte.jpgDe plus en plus d’espoir sont placés dans le projet fou consistant à faire revivre la mer Morte, qui était à terme condamnée si aucune action politique n’était entreprise. Comme la mer d’Aral, ce lac salé a perdu en un demi-siècle près du tiers de sa superficie, si bien qu’il est aujourd’hui divisé en deux bassins distincts. En cause, les prélèvements excessifs du Jourdain qui l’alimente et l’évaporation importante de l’eau due aux usines de production de sel qui le bordent.

Jusque-là, la principale solution mise en avant pour contrer la menace d’assèchement total du lac consistait à creuser un canal depuis la mer Rouge jusqu’à la mer Morte pour l’alimenter. Une étude de faisabilité a même été réalisée en 2006, estimant le projet à 3 ou 4 milliards de dollars. Le « canal de la paix » porte bien son nom puisqu’il pourrait bénéficier à terme à l’ensemble des protagonistes. Cependant, certaines organisations environnementales ne manquent pas de pointer le risque écologique d’un tel projet.

Une autre alternative se dessine aujourd’hui. Selon Gilbert Benhayoun, professeur d’économie et président du groupe d’Aix, Israël arrive à faire en sorte d’extraire moins d’eau du lac de Tibériade, permettant un débit plus rapide des eaux du Jourdain. A terme, si cette politique se poursuit, on peut penser que le Jourdain pourra à nouveau alimenter, ou réalimenter, le mer Morte.

4) Les eaux non conventionnelles

Toujours d’après G. Benhayoun, la situation a changé avec les avancées technologiques et la crise de l’eau en Israël est en passe d’être définitivement terminée. Les Israéliens pourraient ainsi produire bientôt suffisamment d’eau pour pourvoir à leurs besoins dont près de la moitié serait déjà couverte par de l’eau dite « non conventionnelle », c’est-à-dire issue du traitement des eaux usées et de la désalinisation. Israël est d’ailleurs le premier pays au monde pour le traitement des eaux usées, à hauteur de 90%, ressource qui est ensuite réutilisée dans l’agriculture. A noter cependant que les colons ne recyclent que 60% des leurs.

Alors qu’aujourd’hui près d’1% seulement de l’eau potable est produite par dessalement dans le monde, Israël dispose déjà de quatre usines de désalinisation, une à Ashkelon, une à Hadera, une à Palmachim et la dernière en date à Ashdod. Et le gouvernement israélien a approuvé récemment la construction d’une cinquième usine à Sorek, au sud de Tel-Aviv, qui permettra de combler encore un peu plus l’écart entre les besoins et les ressources en eau propres d’Israël. D’après certains experts qui se sont exprimés lors du Symposium « énergie-eau » qui s’est tenu cette année au sein de CleanTech pour son 17e Sommet annuel, Israël pourrait bientôt produire environ 600 millions de mètres cubes d’eau dessalée par an, couvrant près de 80 % de l’eau potable en milieu urbain.

L’eau de mer pourrait ainsi devenir l’une des principales ressources alternatives à la rareté de l’eau douce au Proche-Orient comme en témoigne les projets en cours pour construire une usine de dessalement à Gaza dont la population a essentiellement accès à de l’eau souterraine polluée, ou encore à Aqaba (projet israélo-jordanien). Mais les freins sont encore nombreux. Ces installations nécessitent en effet des besoins énergétiques lourds et coûtent extrêmement chères.

Ainsi, même si la crise de l’eau est encore bel et bien une réalité au Proche-Orient, elle change progressivement de nature. Au fil du temps, il s’agira plus d’une crise de répartition, de distribution, plutôt qu’une question de rareté réelle. Cela rejoint les conclusions de Frédéric Lasserre affirmant que le problème de l’eau est moins géographique que politique. Et le principal problème entre Israël et les Territoires palestiniens est que les accords d’Oslo II de 1995, qui devaient régler la question de l’eau pour cinq ans en attendant un accord final, n’ont toujours pas été mis à jour alors que le cadre n’est plus du tout adapté. Ses besoins en eau douce étant en passe d’être pourvus, Gilbert Benhayoun souligne que ce serait un beau geste politique de la part de l’Etat hébreu que d’accéder aux demandes de l’Autorité palestinienne qui souhaite récupérer la souveraineté sur ses ressources hydriques.

mercredi, 16 décembre 2015

La guerra del agua de los yihadistas

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La guerra del agua de los yihadistas

Por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://www.elespiadigital.com

Ahora que presento en la FIL de Guadalajara mi libro Las guerras globales del agua: privatización y fracking (http://goo.gl/fgqbMX) –próximo viernes 4, salón Agustín Yáñez–, cobran relieve coyuntural las guerras del agua libradas por los yihadistas del Estado Islámico (EI), según la óptica sesgada de Ambika Vishwanath, colaboradora de Stratfor (la CIA en las penumbras) y politóloga del Medio Oriente y agua/seguridad energética (https://goo.gl/nFn0wk).

Hace poco evoqué cuatro rubros primordiales –a los que habría que agregar un quinto: el agua– que manejan los yihadistas del virtual Sunistán, que el pugnaz neoconservador straussiano John Bolton –ex embajador bushiano en la ONU– invoca como nuevo Estado (http://goo.gl/7y4VLa) y parte de los esquemas de balcanización de Siria e Irak: 1) venta de armas de Occidente; 2) venta de su petróleo a Occidente e Israel (https://goo.gl/uZimt8); 3) financiamiento y blanqueo, y 4) telecomunicaciones y redes sociales encriptadas (http://goo.gl/F4O2sF).

Si el alma de los yihadistas es el petróleo (http://goo.gl/OzVGVY), no se puede esquivar su control del agua regional, que usan como arma bélica geopolítica, según Ambika Vishwanath: el uso de los recursos naturales de los yihadistas del EI para conseguir sus recursos estratégicos (sic) subyace en el petróleo, al unísono del agua en su combate para establecer un califato.

La guerra del agua yihadista amenaza la existencia misma de las poblaciones que viven bajo su régimen opresivo.

Ambika Vishwanath aduce que sus oponentes (sic) no se mueven para cortar su control sobre las fuentes de agua de Irak y Siria, lo cual puede dificultar (sic) liberar la región del dominio del EI a largo plazo.

No aborda que el Tigris y el Éufrates nacen en Turquía (http://goo.gl/cRMGP6), miembro de la OTAN, hoy colocada en el ojo del huracán después del derribo del avión ruso (http://goo.gl/2tTLzO).

¿Controla de facto la OTAN los ríos estratégicos Tigris y Éufrates, yugulares de Siria, Irak e Irán?

Antes de la Cumbre de Cambio Climático COP21 en París, ya las sequías y las bajas precipitaciones pluviales en Irak y Siria competían con el desastre del terrorismo perpetrado por humanos para destruir las planicies fértiles anegadas por los dos ríos.

Según Ambika Vishwanath, Medio Oriente es presa de la competencia en años recientes conforme los estados y grupos han cambiado cada vez más de simplemente cortar el abastecimiento de agua por un periodo corto hasta desviar sus flujos o drenar completamente los abastos con el fin de amenazar o someter a los consumidores.

Los yihadistas del EI “desde que expandieron sus reclamos territoriales en la parte occidental (sic; nota: es su parte ‘oriental’) de Siria, han usado el agua como instrumento para su estrategia más amplia de avanzar y establecer su control sobre los nuevos territorios”, cuando los ríos Tigris y Éufrates representan un papel central en su planeación.

El grupo (sic) cortó un camino a través de Siria e Irak y capturó las ciudades claves de Maskana, Raqqa, Deir el Zour y al-Bukamal, situadas a lo largo del río Éufrates (http://goo.gl/kbgzQ1).

En el frente iraquí, los yihadistas capturaron fácilmente (sic) las ciudades ribereñas Qaim, Rawah, Ramadi y Faluyá.

La captura de Rawah y Ramadi les otorgó acceso directo a dos de los grandes lagos de Irak: Haditha y Tharthar, mientras que su captura exitosa (sic) de Mosul y Tikrit siguió una estrategia similar con el fin de capturar otras ciudades y villorrios a lo largo de su flujo, cuando el objetivo era Bagdad, ya que con el control del agua y su infraestructura tendrían secuestrada (sic) la región entera.

¿La DIA y la CIA (http://goo.gl/N0ztOi) experimentan ya en la antigua Mesopotamia y en Siria las guerras geopolíticas globales del agua del siglo XXI, en imitación a las guerras del petróleo del siglo XX?

Ambika Vishwanath arguye que desde antaño los ríos Éufrates y Tigris han sido una fuente importante de disputa entre Turquía, Siria, Irak e Irán (¡supersic!).

Hoy los yihadistas han destruido la infraestructura hidráulica: acueductos, plantas sanitarias, puentes y cables conectados e instalaciones de agua, además de que han usado al agua como un instrumento de violencia al inundar de forma deliberada ciudades y al contaminar el líquido vital, lo cual ha arruinado las economías locales al interrumpir la generación eléctrica y la agricultura.

Hasta ahora los yihadistas han presuntamente envenenado el agua en las pequeñas ciudades sirias, han cerrado las puertas de las presas en Faluyá y Ramadi, han cortado el agua a Mosul (la ciudad más habitada de Irak) y amenazan inundar Bagdad.

La captura de la presa de Mosul por el EI le concede un control de más de 75 por ciento de la generación eléctrica de todo Irak (¡supersic!).

En 2014, los yihadistas cerraron la presa Nuaimiyah en Faluyá y mediante su deliberada inundación (¡ remember Tabasco!) destruyeron 200 kilómetros cuadrados de territorio y ciudades/villorrios de Irak, con los consecuentes desplazamientos migratorios masivos.

Sus geopolíticas hazañas acuíferas no se han detenido y en junio de 2015 cerraron la presa en Ramadi (provincia de Anbar), lo cual redujo el flujo a los célebres pantanos de Irak.

Ahora los yihadistas acusan (¡supersic!) a los gobiernos de Siria e Irak de imitar su chantaje acuífero, lo que resalta que el agua es ya un instrumento bélico en la región y cobra inaudita relevancia en regiones desérticas y propensas a sequías debido al cambio climático.

Ambika Vishwanath juzga que el agua tiene el poder de dinamizar o arruinar una economía, debido a su importancia tanto para la generación eléctrica como en la producción agrícola.

Pareciera que Ambika Vishwanath, la geopolitóloga de Stratfor, no está enterada de la implosión del gran Medio Oriente y de las guerras tricontinentales cuando aboga por una cooperación regional para compartir el agua entre Turquía, Siria, Líbano y Jordania (nota: le faltó agregar Israel, Irak e Irán) para crear una región económica integrada… en medio de la desintegración y balcanizaciones.

La guerra del agua yihadista en Irak y Siria no es la primera en su género en el gran Medio Oriente, ya que Israel opera una obscena guerra del agua contra los palestinos de Gaza y Cisjordania (http://goo.gl/GYnEP3), sin contar su anexión ilegal de los Altos del Golán, donde nacen los tributarios del vital río Jordán, despojados por el Estado sionista.

Cuando concilien sus intereses geoestratégicos Estados Unidos y Rusia, arriba en el Olimpo, y alcancen su equilibrio geoestratégico global con China en el urgente nuevo orden tripolar –al unísono de los principales actores europeos: Francia, Alemania y Gran Bretaña–, y a escala regional sus cinco poderes zonales –Turquía, Irán, Arabia Saudita, Egipto e Israel– consigan el punto de equilibrio geopolítico, después de tanta destrucción traducida en balcanizaciones y migraciones masivas al interior como al exterior (que han alcanzado a Europa), entonces se podrán dirimir los repartos pacíficos del agua, que ha sido usada en forma dual: para destruir y construir. Una acrobacia geoestratégica y geopolítica nada sencilla que ha rebasado el Rubicón humanista.

dimanche, 03 mai 2015

Geopolitica dell’acqua

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Geopolitica dell’acqua

Molto più che il petrolio, l'acqua sta diventando la nuova risorsa strategica nel controllo di popolazioni e intere regioni. Il suo monopolio potrebbe alterare notevolmente la geopolitica, alimentare conflitti socio-politici e militari.
 
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it 
 

La cinematografia è stata in grado molto spesso di descrivere problematiche socio-politiche in modo assai più accurato della saggistica o dei manuali universitari. Nel film della saga di James Bond Quantum of Solace, uscito nel 2008, l’imprenditore Dominc Greene cerca di ottenere il controllo dei bacini di approvvigionamento idrico della Bolivia, al fine di imporre un monopolio di mercato su questa importante risorsa. Per buona parte del film, si è portati a credere che il vero piano sia il controllo di un giacimento petrolifero. L’oro nero è stato infatti per decenni la principale risorsa energetica da controllare, al punto da provocare crisi economiche, instabilità socio-politiche, colpi di Stato e conflitti militari. Da qui a qualche anno il quadro di riferimento potrebbe mutare radicalmente e, proprio come descritto nel film di James Bond, l’acqua diventerà la nuova risorsa su cui nazioni, società, imprenditori e trafficanti tenteranno di imporre il proprio monopolio.

L’importanza dell’approvvigionamento idrico non è infatti sentita unicamente da associazioni ambientaliste o attivisti no-global, ma anche da autorevoli esponenti dei governi e studiosi di relazioni internazionali. Il generale Colin Powell, comandante in capo dell’Esercito statunitense durante la Guerra del Golfo e Segretario di Stato nell’amministrazione Bush Jr., spiegò infatti che: “Lo sviluppo sostenibile è un obbligo morale e umanitario, ma è anche un imperativo per la sicurezza. Povertà, degrado ambientale e diseguaglianze portano alla distruzione di popolazioni, società, nazioni. Questa triade nefasta può destabilizzare stati e persino intere aree geografiche”. Un duro richiamo all’importanza delle risorse ambientali è stato fatto anche dal Segretario Generale dell’Onu Ban Ki Moon, il quale, congiuntamente alla crisi ucraina e siriana, ha ricordato i rischi che una sottovalutazione delle conseguenze di una crisi dell’acqua può avere per la sicurezza internazionale.

Di “guerre dell’acqua” si parla infatti già da qualche decennio e nel 1989, l’ex Segretario UN Boutros-Ghali, all’epoca Ministro degli esteri egiziano, denunciò che la sicurezza nazionale dell’Egitto era nelle mani di almeno altri otto Paesi africani. L’appello chiarisce bene che il controllo della risorsa idrica non ha valore unicamente come fattore ambientale, ma influisce pesantemente sul piano economico, politico e strategico di una Nazione; il potere di pressione che possiedono i paesi a monte dei fiumi è chiaramente maggiore di coloro che si trovano a valle. La minaccia di una guerra per il controllo del petrolio è cosa data per acquisita, ma in un futuro di medio-termine l’acqua rischia di accendere molti più conflitti politico-militari dell’oro nero. In alcune aree del mondo, corrispondenti a quasi il 40% della popolazione mondiale, la scarsità di acqua potrebbe avere gli stessi effetti della crisi dei prezzi del petrolio nel 1973.

L’India e il Bangladesh sono in competizione da anni per il controllo del Gange, il Messico e gli Stati Uniti per il Colorado, la Repubblica Ceca e l’Ungheria per Danubio e nell’Asia centrale cinque repubbliche ex sovietiche si contendono i già risibili bacini dell’Amu Darja e del Sjr Darja. Ma è sopratutto nel Medio Oriente che i conflitti per il controllo idrico potrebbero modellare fortemente gli scenari geopolitici ed economici. Tornando all’Egitto, nel Paese oltre 60 milioni di abitanti dipendono per lo più interamente dalle acque del Nilo, sebbene le origini del fiume si trovino in altre regioni. L’85% delle acque sono infatti generate dalla piovisità dell’Etiopia dove scorrono come Nilo azzurro verso il Sudan e soltanto dopo raggiungono il paese dei Faraoni. Il restante 15% dipende dal cosi detto Nilo bianco, ossia il sistema fluviale che nasce dal lago Vittoria in Tanzania e raggiunge la controparte azzurra nei pressi di Khartoum, capitale sudanese.

In base ad accordi del 1959 con il Sudan, l’Egitto ha diritto a 55,5 miliardi di metri cubi di acqua (su 84) mentre a Khartoum ne spettano 18,5. Per completare il fabbisogno idrico, l’Egitto integra con modesti metri cubi di acque freatiche, drenaggio agricolo e acque di scolo municipali trattate. Ma la richiesta di acqua non è costante nel tempo e, secondo le stime, entro un decennio il paese potrebbe aver bisogno di oltre 70 miliardi di metri cubi di acqua. I nuovi accordi tra i paesi africani che beneficiano delle acque del Nilo hanno invece già portato il Cairo a rivolgersi al Consiglio di Sicurezza dell’Onu ritenendo violati i propri diritti di approvvigionamento idrico. La problematica affrontata dall’Egitto è però, come detto, comune a decine di paesi: Botswana, Bulgaria, Cambogia, Ungheria, Congo, Lussemburgo, Mauritania, Paesi Bassi, Romania, Siria, Israele, tutti ricevono più del 75% delle loro risorse idriche da paesi vicini che si trovano a monte.

Una soluzione politica al conflitto israelo-palestinese si è arenata negli anni ’50 anche per via di inconciliabili posizioni sulle acque del Giordano, che servono da fonte idrica tanto per i territori palestinesi quanto per Israele. L’avvenire dello sfruttamento di questo fiume è motivo di discussione tra i paesi della regione e si somma alle preoccupazioni per la scarsità generale di acqua in tutto il quadrante mediorientale. Calcoli relativi agli sviluppi demografici, all’evoluzione climatica e idrologica, sembrano anticipare forti gap nel rapporto domanda-offerta delle risorse idriche negli anni che verranno, con conseguenti tensioni politiche. Il 70% delle acque mediorientali è infatti destinato alle colture irrigue, sebbene esse siano in una fase di forte declino; questo perché, agli occhi dei governanti arabi, l’autarchia alimentare, l’esigenza di contenere fenomeni di inurbamento incontrollabili e le pressioni esercitate dalle lobby degli agricoltori, sono fattori molto più importanti nella scelta di allocazione delle risorse.

Il controllo delle acque è evidente sarà sempre più importante e strategico, forse perfino più del petrolio. L’accendersi o lo scongiurarsi di conflitti militari e di crisi economico-sociali potrebbero rapidamente dipendere da un bene che si è troppo spesso dato per scontato. Ormai, come insegna la Libia e la Siria, anche un conflitto regionale può avere conseguenze di portata geopolitica ampie e pericolose. Sfortunamente, James Bond potrà disinnescare le speculazioni di avidi imprenditori soltanto nella celluloide.

mercredi, 29 octobre 2014

Water Pressures in Central Asia

Water Pressures in Central Asia

International Crisis Group

Ex: http://moderntokyotimes.com

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EXECUTIVE SUMMARY AND RECOMMENDATIONS

Water has long been a major cause of conflict in Central Asia. Two states – Kyrgyzstan and Tajikistan – have a surplus; the other three say they do not get their share from the region’s great rivers, the Syr Darya and Amu Darya, which slice across it from the Tien Shan, Pamir Mountains, and the Hindu Kush to the Aral Sea’s remains. Pressures are mounting, especially in Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. The population in Central Asia has increased by almost ten million since 2000, and limited arable land is being depleted by over-use and outdated farming methods. Extensive corruption and failing infrastructure take further toll, while climate change is likely to have long-term negative consequences. As economies become weaker and states more fragile, heightened nationalism, border disputes, and regional tensions complicate the search for a mutually acceptable solution to the region’s water needs. A new approach that addresses water and related issues through an interlocking set of individually more modest bilateral agreements instead of the chimera of a single comprehensive one is urgently needed.

The root of the problem is the disintegration of the resource-sharing system the Soviet Union imposed on the region until its collapse in 1991. Kyrgyzstan and Tajikistan provided water to Kazakhstan, Turkmenistan and Uzbekistan in summer and received Kazakh, Turkmen and Uzbek coal, gas and electricity in winter. The system had broken down by the late-1990s, and a plethora of bilateral and regional agreements and resolutions concluded in that decade failed to fix it. The concerns Crisis Group identified in 2002 – inadequate infrastructure, poor water management and outdated irrigation methods – remain unaddressed, while the security environment is bleaker.

Regional leaders seem disinclined to cooperate on any of their main problems. Suspicion is growing between the most directly affected countries, Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan. Personal relations between Tajik President Emomali Rahmon and Uzbek President Islam Karimov have been icy for years, and Karimov and his ministers are increasingly prone to make bellicose statements. International partners, including Russia, the European Union (EU) and the U.S., say they can do little if the countries remain fixated on a narrow interpretation of national interests. Differences over upstream hydropower projects require intensive, high-level resolution. Though some localised efforts to improve water supply have worked, usually with donor aid, corruption has undermined more ambitious ones. Yet, the failure of the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments to modernise water-dependent sectors such as energy and agriculture increases their mutual dependence.

For all its complexity, the water issue is probably the one that offers some opportunity for solution. As a Swiss water specialist observed, “water can be a driver of conflict but it can also be a driver of peace”. It is an objective problem, and equitable distribution and a concomitant energy exchange would produce tangible benefits for all. Removal of the water factor from the more intractable problems of borders and enclaves, meanwhile, might mitigate conflicts and perhaps even help solve them. Improved water infrastructure and management projects could thus be crucial for building peace and political stability, while promoting development and economic growth.

Attempts at comprehensive regional solutions have foundered on mistrust. Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan (and their international backers) should act now in the border areas of the Ferghana Valley to end the annual cycle of competition and conflict over water by dividing the water issue into more manageable portions – seeking gradual, step-by-step solutions along conceptual and geographical lines rather than one all-inclusive resource settlement. If Uzbekistan will not participate, Kyrgyzstan and Tajikistan should work bilaterally. Meanwhile, high-level mediation should be sought to address Uzbekistan’s objections to upstream hydropower projects.

There is no guarantee this would work, but it could give these three states an opportunity to modernise infrastructure and the management of water resources as well as train a new generation of technical specialists. The agreements would also set a modest precedent for other spheres in which cooperation is sorely needed and might help defuse tensions in the region, while improving the grim living conditions of most of its population.

RECOMMENDATIONS

To develop a modern, corruption-free, and efficient water management system in the region firewalled from other disputes between Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan, the UN and the donor community, including Russia, the European Union (EU) and China:

  1. Recognise that the Syr Darya and Amu Darya rivers should be the subject of separate water-sharing agreements.
  2. Promote and mediate individual bilateral water and energy sharing agreements between Kyrgyzstan and Uzbekistan and Uzbekistan and Tajikistan, pending a comprehensive agreement on their management.

To the donor community, including Russia, the EU and China:

  1. Expand infrastructure modernisation programs:
  2. a) in urban areas regarding water meters and improved sanitation; and
  3. b) in agricultural areas regarding modern techniques such as drip irrigation.
  4. Prioritise water issues at the highest levels of engagement with the Kyrgyz, Tajik and Uzbek governments and use international and local media to publicise the need for progress.
  5. Work with the smallest units of government, or directly with local communities, to mitigate corruption; and make further funding conditional on the implementation of anti-corruption measures.
  6. Build energy sector reform, including anti-corruption measures, into financing plans for large hydropower projects.

To the governments of Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan:

  1. Commit to resolving border demarcation problems without using water or energy as a coercive factor; facilitate cross-border cooperation between police forces and form a tripartite intra-regional council to oversee day-to-day management of water and land resources parallel to high-level border delimitation negotiations.
  2. Investigate and prosecute corruption and misuse of donor money.
  3. Embark on large-scale public education programs highlighting the extent of water wastage.
  4. Ask donors to design and implement cross-border economic development projects focusing on border and enclave issues, including the management and maintenance of shared water resources for agriculture.

Bishkek/Brussels, 11 September 2014

Europe and Central Asia Report N°233

The International Crisis Group kindly allows Modern Tokyo Times to publish their esteemed articles based on important research. Please check the website of this highly valued international organization at http://www.crisisgroup.org/

https://twitter.com/CrisisGroup International Crisis Group on twitter

http://www.crisisgroup.org/en/regions/asia/central-asia/233-water-pressures-in-central-asia.aspx

Asia, Energy Issues, Geopolitics

samedi, 09 novembre 2013

L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU

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L’OCCIDENT MET LA MAIN SUR L’EAU
Le grand enjeu du XXIème siècle


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Parmi les produits fondamentaux pour la vie humaine on trouve l’eau, bien collectif pour les groupes humains, mais les congrégations multinationales la commercialisent désormais. Cette privatisation de l’eau est susceptible de servir de détonateur à des conflits entre groupes multinationaux et populations autochtones, puisque l’eau de qualité est de plus en plus difficile à obtenir. La chaîne allemande de télévision DW a produit un reportage dans lequel est exposé comment trois entreprises commercialisent 70% de l’eau qui se vend sur la planète. Le groupe Nestlé - puis Coca Cola et Pepsi Cola - est propriétaire de 73 marques et il en résulte à la fois une destruction de la qualité des eaux thermales lorsque le groupe a pu s’approprier l’exploitation de celles-ci et une spoliation de la population chaque fois que des accords ont été passés avec les politiciens locaux pour que le groupe Nestlé utilise l’eau déjà traitée par le pays. 

Un débat sans fin

 
Deux positions prétendent synthétiser les attitudes possibles à l’égard des droits de consommation et d’usage de ce produit indispensable. Certains Etats et des ONG affirment qu’il s’agit d’un bien public auquel chacun doit accéder ; le secteur “privé” considère qu’un produit alimentaire comme l’eau n’a rien qui justifie une modalité d’administration publique. Si des individus ne peuvent la payer, il appartient à l’Etat dont ils dépendent de prendre les mesures nécessaires. 

De temps à autre, on arrive à entendre la voix de Maude BARLOW, la spécialiste mondialement reconnue du thème, auteur du livre “l’or bleu”. Elle explique que les quelques entreprises qui ont accaparé le marché de l’eau se retrouvent dans plus de cent pays et dominent 70 % du marché. Elles utilisent pour arriver à leurs fins une méthode bien huilée. D’abord, elles demandent une concession et, en échange, fournissent prébendes, gratifications et soultes aux décideurs qui ont donné cette autorisation. Puis les prix augmentent car chaque activité est soumise à une tarification spéciale : la distribution, la purification, etc., Tout processus est calculé et justifie une hausse. Comme il est fréquent que des pays n’aient pas la technologie dont disposent ces multinationales, le discours en faveur de la privatisation - et des prix de pillage - en est facilité.
 
Le fait que des zones entières manquent d’eau ou en nécessitent pour l’agriculture justifie des évolutions comme le transport par tankers, soit dans des cuves soit dans des sacs plastiques gigantesques. On envisage cette dernière solution pour déplacer par remorquage de grandes quantités d’eau depuis le lieu d’origine jusqu’au pays de destination. Il y a aussi les nouvelles constructions d’aqueducs  prévues par exemple à partir des Alpes pour l’Europe ou vers la Californie,aux Etats-Unis.

Il y a quelques années, à l’époque où le FMI avait à sa tête le français Camdessus, qui fut aussi un bon serviteur des néantologues mondialistes, il fut mis en avant le principe de la désalinisation de l’eau de mer. Mais le coût en limite la pratique à quelques pays aux revenus pétroliers plantureux. Les multinationales comme Nestlé, Coca-Cola, Pepsi-Cola, … préfèrent vider les nappes phréatiques que les techniques actuelles ont détectées. Un exemple très significatif se trouve en Amérique Latine avec la “quadruple frontière”.

Le cas de la quadruple frontière 

 
La nappe phréatique “Guaraní”, dans le sous-sol de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay est une justification à la présence de militaires étrangers qui disposent de bases, comme celle des USA au Paraguay, lieu où s’entraînent aussi des commandos aux fonctions douteuses. Il a déjà été évoqué, dans les années écoulées, la possibilité de transporter l’eau de cette réserve vers des pays demandeurs en utilisant les voies des fleuves Parana et Paraguay. Cela est susceptible de démarrer à n’importe quel moment car la corruption est aussi facile à mener à bien là-bas qu’ici.
 
L’été dernier, entre le 1 juillet et le 31 août, l’armée du Paraguay et les forces américaines ont mené de concert des exercices, dans la zone du “Chaco Paraguayo”, connue pour être un terrain très inhospitalier. Les trompettes de la propagande assurent que l’empathie et la camaraderie entre les militaires des Etats-Unis et du Paraguay est parfaite, aussi parfaite que l’était celle qui régnait en 1960 entre les pays bolchéviques et leur grand frère.  L’astuce, quoique grossière, continue à s’utiliser avec succès : nous sommes tous camarades et le pouvoir infâme aime tout le monde, à condition d’être son esclave obéissant. 

Depuis le 5 mai 2005, le Paraguay a autorisé le gang des néantologues à s’installer de manière permanente dans le pays. Les étatsuniens entrent et sortent sans contrôle, avec toutes les cochonneries qu’ils veulent, sous forme d’armes et autres...Ils ne sont responsables de rien vis à vis de la population ou du milieu ambiant. Leur base militaire est établie dans la province de Boqueronen à l’Ouest du Paraguay, soit à 250 Km de la Bolivie et proche de l’Argentine. Elle est dotée d’une piste d’atterrissage pour les avions B52 et autres Galaxie. De là, elle surveille les réserves de gaz et de pétrole de la Bolivie, puis la réserve d’eau douce, seconde en importance sur la planète, la nappe Guarani.

Les Israéliens aussi

Le Président Horacio Cartes est protégé par 5 gardes du corps israéliens, auxquels il conviendrait d’ajouter ceux qui veillent sur ses filles, sa femme, sa mère, etc., lesquels profitent de leur position pour inviter des coreligionnaires à arpenter le pays et ses frontières, afin de connaître et combattre l’Armée du Peuple Paraguayen. D’un bout à l’autre de l’Occident, les mensonges se ressemblent. Cette Armée du Peuple n’existe que dans l’imagination de ceux qui en ont besoin pour camoufler leurs infamies. Elle justifie une militarisation du pays et surtout la mise sous tutelle israélienne des ressources en eau. La nappe Guarani n’est pas une ressource pour les populations, mais un butin que les pillards de la planète veulent s’approprier.

Tout prendre, tout contrôler

 
La spécialiste de la question de l’eau en Argentine, Elsa Bruzzone, a rappelé qu’en 2004, le Pentagone avait adressé un rapport au gouvernement des Etats-Unis pour proposer de prendre le contrôle militaire des ressources en eau de la planète. Le rapport s’appuyait sur l’analyse des experts de l’ONU affirmant qu’entre 2020 et 2030, 90% de la population n’aura plus accès à une eau vraiment saine. Laissera-t-on piller l’eau de la réserve Guarani et organiser le contrôle de l’accès à l’eau un peu potable à travers quelques congrégations multinationales.
 
Comment tolérer cette infamie?

vendredi, 14 juin 2013

War and Water

War and Water: Hydropolitics Propel Balkanization in Africa

Ex: http://www.globalresearch.ca/

Wherever there are reports of melting glaciers and a future of diminished water resources, there is an increasing Balkanization of nation-states. Those who manipulate world events for maximum profit understand that it is much easier to control water resources if one is dealing with a multitude of warring and jealous mini-states than it is to deal with a regional power…

The Nile Basin is seeing record fragmentation of nation-states by secessionist and other rebel movements, some backed by the United States and its Western allies and others backed by Egypt and Saudi Arabia. Yet other secessionist groups are backed by regional rivals such as Ethiopia, Eritrea, Uganda, and Sudan.

Ethiopia has announced that its Grand Ethiopian Renaissance Dam project on the Blue Nile will begin diverting the Blue Nile at the end of 2014. Ethiopia’s decision has set off alarm bells down river in Sudan and Egypt, which are both critically dependent on the Nile for drinking water, irrigation, and in the case of Egypt’s Aswan High Dam, electric power. A 1959 agreement between Egypt and Sudan guarantees Egypt 70 percent and Sudan 30 percent of the Nile’s water flow.

Egypt’s government has warned Ethiopia, a historical rival, not to restrict the Nile water flow to the extent that it would adversely affect the Aswan Dam or Egypt’s water supply. Sudan has voiced similar warnings. Cairo and Khartoum are also aware that their mutual enemy, Israel, has close relations with Ethiopia and the Republic of South Sudan, the world’s newest nation. The independence of South Sudan would not have been possible without the backing of Israel’s leading neo-conservative allies in Washington and London.

The White Nile flows from the Tanzania, Rwanda, Burundi, through Uganda and South Sudan, to Sudan. Egypt and Sudan have also been concerned about Israel’s heavy presence in South Sudan. The South Sudanese secession put tremendous pressure on the future territorial integrity of Sudan, which faces additional Western- and Israeli-backed breakaway movements in Darfur and northeastern Sudan.

Independence for South Sudan was long a goal of former Secretary of State Madeleine Albright and her god-daughter, current U.S. ambassador to the UN Susan Rice. The splitting of Sudan into an Arab Muslim north and a black Christian and animist south was also long a goal of Israel, which yearned for a client state in South Sudan that would be able to squeeze the supply of the Nile’s headwaters to Egypt and north Sudan.

South Sudan’s independence was cobbled together so rapidly, its Western sponsors were not even sure, at first, what to call the country. Although South Sudan was finally agreed upon, other proposals were to call the nation the «Nile Republic» or «Nilotia,» which were rejected because of the obvious threatening meaning that such names would send to Cairo and Khartoum.

 

 

The names «Cush» or «Kush» were also rejected because of their reference to the land of Cush that appears in the Jewish Bible and the obvious meaning that such a name would have for those who accuse Israel of wanting to expand its borders beyond the borders of the Palestinian mandate. «New Sudan» was also rejected because of implied irredentist claims by South Sudan on the contested oil-rich Abyei region between Sudan and South Sudan.

Egypt has been lending quiet support to Ethiopian and Somali secessionists, which Cairo sees as a counterweight to Ethiopian neo-imperialist designs in the Horn of Africa. Although Ethiopia maintains good relations with the breakaway Republic of Somaliland, Addis Ababa does not want to see Somalia fragmented any further. But that is exactly what is desired by Cairo to keep Ethiopia’s military and revenues preoccupied with an unstable and collapsing neighbor to the east.

Two other parts of Somalia, Puntland and Jubaland, also spelled Jubbaland, have declared separatist states. Jubaland should not be confused with the capital of South Sudan, Juba, which is being relocated to Ramciel, close to the border with Sudan. However, all this confusion and map redrawing is a result of increasing hydropolitics in the region, as well as the ever-present turmoil caused by the presence of oil and natural gas reserves. The Rahanweyn Resistance Army is fighting for an independent state of Southwestern Somalia.

Somaliland has its own secessionist movement in the western part of the country, an entity called Awdalland, which is believed to get some support from neighboring Djibouti, the site of the U.S. military base at Camp Lemonier.

Ethiopian troops, supported by the African Union and the United States, are trying to prop up Somalia’s weak Federal government but Somalia’s fracturing continues unabated with Kenya supporting a semi-independent entity called «Azania» in a part of Jubaland in Somalia.

There are also a number of nascent separatist movements in Ethiopia, many being brutally suppressed by the Ethiopian government with military assistance from the United States, Britain, and Israel. Some of these movements are backed by Eritrea, which, itself, broke away from Ethiopia two decades ago. Chief among the groups are the Ogadenis, who want a Somali state declared in eastern Ethiopia and the Oromo, who dream of an independent Oromia.

Ethiopia’s ruling dictatorship has tried to placate the Oromos and Ogadenis with peace talks but these moves are seen as window dressing to placate Ethiopia’s benefactors in Washington and London.

However, separatist movements throughout the Horn of Africa took pleasure in the advent of South Sudan because they saw the «inviolability» of colonial-drawn borders, long insisted upon by the Organization of African Unity and the African Union, finally beginning to wither. In fact, that process began with Eritrea’s independence in 1993. Eritrea also faces its own secessionist movement, the Red Sea Afars. The Afars also maintain separatist movements in Ethiopia and Djibouti, the latter having once been known as the French Territory of the Afars and Issas.

In another U.S. ally, Kenya, the homeland of President Barack Obama’s father, Muslims along the coast have dusted off the Sultan of Zanzibar’s 1887 lease to the British East Africa Company of the 10-mile strip of land along the present Indian Ocean coast of Kenya. Legally, when the lease expired the strip was to revert back to control of the sultan. Since the Sultan was ousted in a 1964 coup, the coastal Kenyans argue that the coastal strip was annexed illegally by Kenya and that, therefore, the coastal strip should be the independent Republic of Pwani. The discovery of major oil and natural gas reserves in Uganda and South Sudan has resulted in plans for pipelines to be built to the port of Mombasa, the would-be capital of Pwani on the Indian Ocean. In Kenya, hydropolitics and petropolitics in the Horn of Africa has resulted in Balkanization spilling into Kenya.

In the Himalayas, glacier retreat and rapidly diminishing snow cover are also adding to hydropolitical angst and fueling separatist movements backed by the bigger powers in the region: India, China, Pakistan, and Bangladesh. Snow melt is now being seen in some parts of the Himalayas in December and January. Four dams on the Teesta River, which flows from Sikkim through north Bengal to the Brahmaputra basin, have not only affected the geo-political situation in Sikkim, which has nascent independence and Nepali irredentist movements, but also helps to fuel demands for increased autonomy for Gorkhaland, Bodoland, and Assam, an independent Madhesistan in southern Nepal, an ethnic Nepali revolt in southern Bhutan, and consternation in Bangladesh, where the Brahmaputra and Ganges converge to largely support a country with a population of 161 million people. Bangladesh has also seen its share of secessionist movements, including the Bangabhumi Hindu and the Chittagong Hill Tracts movements.

Hydropolitics, petropolitics, and the status quo, like water and oil, do not mix, especially when it comes to the preservation of current borders. Northeastern Africa and South Asia are not unique in this respect.

samedi, 11 mai 2013

Le guerre per l’acqua in Africa

Le guerre per l’acqua in Africa

Secondo un rapporto di Archivio Disarmo, nel continente nero il rischio di “idroconflitti” è particolarmente “grave”

Francesca Dessì

L’acqua è la fonte della vita. Come la maggior parte delle risorse naturali, è oggetto del contendere e alimenta dissapori e ostilità. È soprannominata, non a caso, “l’oro blu”. Per lei sono state combattute tante guerre e ce ne saranno altre nel prossimo futuro. È quanto emerge in un rapporto intitolato “I conflitti per l’acqua. Le aree e i caratteri più significativi dei conflitti per l’acqua in Africa”, pubblicato ieri dall’Istituto di ricerche internazionali Archivio Disarmo. Nel continente nero, il rischio di “idroconflitti”, si legge nel documento, “è particolarmente grave, dato che ogni Paese africano condivide almeno un fiume e quindici Stati ne condividono cinque o più determinando un contesto geopolitico nel quale risulta inevitabile la presenza di attriti. (…)Se più Paesi fanno riferimento alla stessa fonte idrica, l'uso condiviso di questa risorsa può generare competizione e discordia”. L’esempio più eclatante è il Nilo, che bagna l’Egitto, il Sudan, il Sud Sudan, l’Etiopia, l’Eritrea, il Kenya, l’Uganda, la Tanzania, il Ruanda, il Burundi e la Repubblica democratica del Congo. La gestione comune dell’acqua e l’interdipendenza idrologica delle nazioni e dei popoli si ripercuotono “oltre confine”. Il rapporto fa alcuni esempi: “La ritenzione d’acqua a monte dei fiumi limita i flussi a valle, l’inquinamento può essere trasportato in altri Paesi e la presenza di dighe, oltre a impedire il flusso naturale dell’acqua, può causare il deposito di limo nei bacini idrici artificiali, impedendo che questo prezioso fertilizzante naturale raggiunga le pianure a valle”.


Pertanto, si legge sempre nel documento, “la divergenza di potere economico e politico degli Stati che condividono lo stesso bacino genera relazioni asimmetriche nelle quali tendono a prelevare gli interessi dei Paesi più forti ( vedi l’Egitto, ndr) che si riflettono nella scelta delle modalità di uso della risorsa e di disciplina dei conflitti”.


In Africa c’è poi il problema dei cicli di siccità che si tramutano in stragi di carestie. Come si evince dallo studio di Archivio Disarmo “la carenza d’acqua è un problema della vita di tutti i giorni per gran parte della popolazione. In molti Paesi, vista la scarsità delle risorse idriche, l’irrigazione agricola dipende esclusivamente dalle condizioni climatiche”.


Secondo un rapporto pubblicato venerdì scorso dalla Fao, la carestia ha ucciso 260mila persone in Somalia tra il 2010 e il 2012. Circa la metà era costituita da bambini sotto i cinque anni. Dati allarmanti che non tengono conto dell’intera regione del Corno d’Africa, colpita da una delle più drammatiche crisi di siccità degli ultimi vent’anni, e di quella del Sahel.
“Con la domanda crescente e una storia di cattiva gestione delle risorse di molti governi africani” precisa il rapporto di Archivio Disarmo “i conflitti sembrano quasi inevitabili, alimentati, oltre che dalla ineguale distribuzione delle risorse idriche tra i Paesi, anche, a livello locale, dalla privatizzazione delle risorse idriche, dall’inquinamento massiccio delle falde acquifere dovuto allo sfruttamento del suolo da parte delle multinazionali del petrolio e dal rancore delle molte persone sfollate a causa delle dighe lungo i fiumi”. È il caso del Delta del Niger, la regione meridionale della Nigeria, dove le fuoriuscite di petrolio dagli oleodotti e la pratica di “gas flaring” (un processo in cui il gas che fuoriesce dai giacimenti viene bruciato a cielo aperto) hanno devastato l’ecosistema fluviale, distrutto la pesca e reso imbevibile l’acqua. Per quanto riguarda le dighe, l’esempio più lampante è quella dell’Etiopia, dove il governo di Addisd Abeba sta sfrattando migliaia di indigeni dalle loro terre nella valle dell’Omo per la costruzione della mega-diga, che si chiama Gilgel Gibe III, e per la vendita delle terre fertili alle multinazionali.

Secondo lo studio di Archivio Disarmo, i conflitti possono essere generati “anche per l’utilizzo della falde freatiche, che contengono oltre il 90% dell’acqua dolce allo stato liquido a livello mondiale, quando queste si snodano sotto dei confini statali. Queste riserve oggi sono oggetto di uno sfruttamento sempre più intenso nelle zone aride del mondo”. Si fa l’esempio, nel rapporto, del più grande sistema acquifero detto “Arenaria nubiana” che attraversa un’area di oltre due milioni di chilometri quadrati compresi tra Ciad, Egitto, Libia e Sudan. “Esso contiene grandi quantità di acque sotterranee dolci non rinnovabili perché risalenti a migliaia di anni fa durante climi molto più umidi”.


“I principali conflitti e le contese per l'acqua in Africa - prosegue lo studio - hanno inevitabilmente luogo nelle aree dei bacini dei principali fiumi del continente. (…) Di solito al primo stadio della disputa uno dei Paesi beneficiari delle fonti idriche comuni intraprende un’azione unilaterale di sfruttamento con progetti che intervengono sui corsi d'acqua: ciò causa la protesta degli altri Paesi che vedono intaccate le loro risorse idriche e possono far seguire vere e proprie condizioni di ostilità, mentre nell’ultima fase i Paesi in conflitto riprendono i contatti diplomatici e si sforzano di trovare lente e complesse risoluzioni”.
L’esempio più naturale è forse quello del Nilo. Uno dei fiumi più lunghi al mondo ( al secondo posto, dopo il Rio delle Amazzoni), che ha dato la vita all’Egitto con le sue piene periodiche. Eppure il Nilo nasce in Sudan, dall’unione delle acque del Nilo Azzurro e del Nilo Bianco, che a loro volta nascono rispettivamente dal Lago Tana in Etiopia e dal Lago Vittoria, le cui acque attraversano i confini di Kenya, Uganda, Tanzania. Ognuno di questi Paesi ha il diritto sovrano di poter gestire le acque del fiume, costruendo dighe o altri progetti. Ma non sulla carta, in quanto violerebbero gli accordi internazionali sulle acque del Nilo, del tutto favorevoli all’Egitto.


Il primo accordo sulle acque del Nilo è stato firmato nel 1929 da Egitto e Gran Bretagna, che agiva in nome delle sue colonie dell’Africa orientale. È poi stato in parte rinegoziato nel 1959, poco prima dell’inizio dei lavori per la grande diga di Assuan, da Egitto e Sudan ormai indipendenti, dando ai due Stati rispettivamente 55,5 e 18,5 miliardi di metri cubi d’acqua all’anno. Ma tutti gli altri Paesi non hanno partecipato alla spartizione. E ormai da anni chiedono, in particolare Tanzania e Etiopia, di poter riaprire la partita negoziale per stabilire delle quote più eque di utilizzo delle acque.
 


07 Maggio 2013 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=20724

mercredi, 23 novembre 2011

Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire

 

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Federico DAL CORTIVO:

 Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire

L’eau est un bien précieux et, dans un futur proche, elle pourra constituer un “casus belli” quand il s’agira, une fois de plus, d’exporter la “démocratie” dans l’une ou l’autre région du monde

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Le ministre indien des ressources hydriques, Pawan Kumar Bansal (photo), s’est rendu récemment à Téhéran pour y représenter l’Inde au XXIème Congrès sur la sécurité alimentaire et hydrique: ce sont là des sujets du plus haut intérêt pour ces deux grands pays de la masse continentale eurasienne. Bansal a surtout mis l’accent sur “l’importance de détenir une sécurité alimentaire sur la scène mondiale actuelle”, ce qui a pour corollaire la disponibilité en eau pour la population et les cultures; l’eau, véritable or bleu, est essentielle pour toute autosuffisance en ces secteurs d’activité humaine.

Le ministre indien, après avoir souligné les affinités qui existent entre l’Inde et l’Iran, a également rappelé qu’il manquait une stratégie commune en ce domaine hydrique/alimentaire. “L’Inde investit beaucoup en ce moment dans le secteur hydrique, avec sa population de plus de 1,7 milliard d’habitants; les recherches pour trouver de nouvelles sources d’eau s’effectuent de concert avec la construction d’implantations spécifiques, destinées à la distribution et l’épuration”. Bansal a ensuite ajouté: “Le gouvernement de la Nouvelle Delhi carresse le projet d’augmenter de 20% l’efficacité des systèmes d’irrigation en l’espace de cinq années, projet qui va de paire avec un renforcement des capacités technologiques de la productivité agricole”. “Toutes les activités concernant l’eau et son utilisation”, a poursuivi le ministre indien, “devront être abordées avec l’implication totale et complète de la population et des diverses entités collectives locales, de manière à responsabiliser également les utilisateurs quant à l’usage correct de cette précieuse ressource”.

L’eau représente de fait un bien de plus en plus important sur le plan stratégique, au vu de ce qui se passe dans le monde actuel où la consommation par tête d’habitant a doublé depuis le début du 20ème siècle, avec un maximum de quelque 1700 m3 par habitant aux Etats-Unis.

Dans le monde, il y a environ 1400 millions de km3 d’eau, dont 96% se trouvent dans les océans; seule une petite partie est constituée d’eau douce, dont 1,74% est immobilisée dans les glaces et 1,7% dans les nappes phréatiques souterraines; par conséquent, moins d’1% de l’eau douce se trouve dans les fleuves et les lacs de surface. En 2000, l’ONU avait fixé huit objectifs de développement mondial; parmi ceux-ci, il y avait la volonté de réduire, dans la mesure du possible, la part de la population mondiale sans accès à l’eau potable.

Derrière ces aspects purement humains de l’utilisation de l’or bleu, il y a les intérêts de ceux qui veulent contrôler cette richesse et s’en accaparer comme c’est déjà le cas pour le pétrole.

Carlos Pareyra Mele, analyste argentin et expert ès géopolitique de l’Amérique latine, soutient la thèse que depuis le milieu des années 80 du 20ème siècle, l’eau est devenue un objectif considéré comme stratégique par les gouvernements américains qui la camouflent généralement derrière un discours sur la “biodiversité”. En 2004, toujours selon cet expert argentin, le journal “The Guardian” a rendu public un rapport secret d’un conseiller du Pentagone, A. Marshall, dans lequel ce dernier avertissait les autorités américaines que, vu le réchauffement climatique, l’eau deviendra bien vite une matière première précieuse, dont il faudra nécessairement s’assurer le contrôle, du moins de ses sources les plus importantes.

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Or c’est justement le continent sud-américain qui recèle les plus grands bassins d’eau douce du monde, avec 25% du total de la planète entière. Cette masse hydrique pourrait fort bien attirer l’attention de la superpuissance américaine qui chercherait alors à contrôler, pour son compte propre, cette énorme masse d’eau douce disponible, soit par le biais de ses seules multinationales soit en organisant la déstabilisation politique des Etats latino-américains. Ce qui ne serait pas nouveau même si aujourd’hui de telles manigances semblent moins probables qu’aux temps jadis. L’Amérique du Sud cherche depuis deux bonnes décennies à sortir le plus rapidement possible de son statut d’“arrière-cours” des Etats-Unis; ceux-ci s’étaient substitués à l’Angleterre et avaient pillé à grande échelle les immenses richesses naturelles de ce continent. Cependant, les Sud-Américains ne doivent pas baisser la garde, comme d’ailleurs personne sur cette planète ne doit la baisser, parce que ce qui est en jeu, ce sont les matières premières et les richesses naturelles. Soyons-en sûrs, elles attireront l’attention de Washington et de ses alliés. Face à leurs manoeuvres, il s’agira de ne pas être désarmé.

Federico DAL CORTIVO.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 28 octobre 2011 – http://rinascita.eu ).

 

lundi, 21 mars 2011

Die "Libysche Revolution" und die gigantischen libyschen Wasserreserven

Die "Libysche Revolution" und die gigantischen libyschen Wasserreserven

Die Dämonisierung Gaddafi in der westlichen Pressehurerei nach dem Motto: “Ein bißchen Wahrheit vermischt mit einer Menge Lügen” lässt nur zu deutlich darauf schließen, wer hinter der “Libyschen Revolution” steckt. Nachdem die Russen die westliche Presse wieder einmal wegen der angeblichen Bombardierung der Bevölkerung durch Gaddafis Luftwaffe der Lügen strafen konnten, ist es keineswegs mehr von der Hand zu weisen, dass die “Libysche Revolution” in Gänze auf Befehl der einschlägigen Weltbrandstifter in London angezettelt wurde.

Die “eingefrorenen” Milliarden im Ausland, die angeblich im Privatbesitz Gaddafis waren, dürften eher Gelder sein, die dem libyschen Staat gehören. Und an die wollen die Globalisten heran. Wo werden wohl Mubaraks abgebliche 70 Milliarden Auslandsguthaben landen? Und in Zukunft die saudischen , bahrainischen und kuwaitischen Auslandsvermögen? Gewiss nicht bei der Bevölkerung dieser Staaten. Noch lukrativer sind natürlich die Erdölbestände dieser Länder, die bald unter direkter Kontrolle der Londoner City stehen werden.

Gaddafi ist ( oder war) die vielleicht wichtigste Figur in Nordafrika, denn es hat sein Land an die Spitze des afrikanischen Kontinent gebracht und die Erdöleinnahmen Libyens nicht in Paläste, Yachten und Fuhrparks gesteckt, sondern in sein Land investiert. Darauf wurde in diesem Artikel schon eingegangen. Aber das ist noch nicht alles:

Der “wahnsinnige” Gaddafi hat 1980 ein riesiges Projekt zur Wasserversorgung für Libyen, Ägypten, Sudan und den Tschad begonnen und beinahe fertiggestellt. Es ist gefährlich, ohne einen Cent der Weltbank und des IWF ein Projekte durchzuziehen, welches das Potential hat, ganz Nordafrika in einen blühenden Garten zu verwandeln. Das steht dem Ziel der Destabilisierung der Region entgegen, welche die Londoner City anstrebt, um die Weltdikatur der Konzerne durchzusetzen. Am 01. September 2010 konnte der erste Großabschnitt des Projektes nach dreißigjähriger Planung und Bauzeit in Betrieb genommen werden. Das sind 5 Monate vor Beginn der Unruhen, also bevor das Projekt im wahrsten Sinne des Wortes Früchte tragen konnte.

Im Süden Libyens gibt es vier große Wasserreservoirs (Kufra basin, Sirt basin, Morzuk basin und Hamada basin), in denen 35.000 Kubikkilometer(!) Wasser lagern. Um sich von der Größe der Reservoirs ein Bild zu machen: Nehmen Sie die Fläche der Kolonie Deutschland und stellen sie sich einen ebenso großen See mit 100 Metern Wassertiefe vor! Diese quasi unerschöpflichen Wasserreserven sind für die Globalisten, die das Weltwassergeschäft monopolisieren wollen, viel wichtiger, das das libysche Öl! Ein Kubikmeter unbelastetes, extrem reines Wasser kann mit einem Kostenaufwand von unschlagbaren 35 Cent gefördert werden.

Unterstellt man einen Abgabepreis von nur 2 Euro/Kubikmeter (den Globalisten werden sicherlich lukrativere Geschäftsmodelle einfallen), so beziffert sich der Wert dieser Wasserreservoirs höchster Güte auf 58 Billionen (58.000.000.000.000.-) Euro!

Mit diesem Projekt hätte Libyen eine wahrlich “grüne Revolution” in Gang gesetzt und die Versorgung Afrikas mit Lebensmitteln übernehmen können. Vor allem hätte es Libyen und Nordafrika aus den Klauen des IWF befreit und unabhängig gemacht. Selbstversorgung? Ein Reizwort für das Bankster- und Konzernkartell, das auch schon den Jonglei-Kanal vom weißen Nil in den Süden Sudans blockierte, in dem die CIA die Sezessionskriege im Südsudan anheizte.  Die Globalisten setzten lieber auf teure Entsalzungsanlagen, selbstverständlich über die Weltbank finanziert und von ihren Konzernen erbaut.

Am 20.03.2009 konnte man in den Maghreb-Nachrichten lesen:

Libysche Offiziere präsentierten zum ersten Mal auf dem 5. Weltwasserforum in Istambul ein Projekt zur Wasserförderung, das auf 33 Milliarden Dollars geschätzt wurde. Das Projekt wurde als die  8. Weltwunder bezeichnet und  sieht die Errichtung eines künstlichen Flusses vor, damit die Bevölkerung im Norden Libyens mit trinkbarem Wasser versorgt werden können.   Die Projektarbeiten wurden seit 1980 auf Aufrag des libyschen Führers, Muammar Gaddafi, eingeführt. 2/3 des Projekts wurde bereits fertig gestellt. Es handelt sich um eine 4 000 Km lang Wasserleitung, die im Grunde liegendes gepumptes Wüstenwasser durch die libysche Sahara in den Norden fliessen lässt.  „Die Studien zeigten, dass das Projekt kostensparender als die anderen Altrnativen war.“ meldete der für das Grundwassermanagement zuständige  Fawzi al Sharief Saeid.

Lake Gabron, one of the Germa Lakes, Fezzan, Libya. Photo: Martin Spencer Greening the desert projects Like at Jardinah and Sulug near the coast south of Benghazi, there are a few highly irrigated and extremely larger farms in the desert which are irrigated using water from the “Great Man Made River project”. This project taps into huge underground aquifers under the desert. The two largest farms are near Kufra in the central eastern desert and at Makunsah which is 50 kilometres south of the middle of the Germa lake complex. These farms have a micro-climate greatly different from the surrounding desert.

Der Wasservorrat reicht nach Berechnungen bis zu 4.860 Jahren, wenn die davon profitierenden Staaten Libyen, Sudan, Tschad und Ägypten ihn wie es vorgesehen verwenden.

Haben Sie davon schon gehört, oder lesen Sie etwa  die Maghreb-Nachrichten nicht? Warum erfährt man davon im Westen so wenig? Bei der Einweihungsfeier sagte Gaddafi , dass dieses Projekt “die größte Antwort auf Amerika ist, das uns anklagt, den Terrorismus zu befördern.”  Auch Mubarak war ein großer Anhänger des Projekts.

Quelle:

http://www.water-technology.net/projects/gmr/

http://de.wikipedia.org/wiki/Jonglei-Kanal

http://poorrichards-blog.blogspot.com/2011/03/virtually-u...

http://american_almanac.tripod.com/libya.htm

http://www.africanbirdclub.org/countries/Libya/geography....

http://www.goumbook.com/tag/libya/

http://www.politaia.org/kriege/die-libysche-revolution-un...

Der Artikel hier als PDF-Dokument zum herunterladen: Die libysche Revolution

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samedi, 16 janvier 2010

Sauberes Wasser wird immer knapper

watergirlholdingpail1.jpgSauberes Wasser wird immer knapper

Michael Grandt / http://info;kopp-verlag.de/

Weltweit haben 25 Prozent der Landbevölkerung keinen Zugang zu Trinkwasser, 40 Prozent leben ohne sanitäre Infrastruktur. Es könnte bald zu größeren Konflikten um den Rohstoff Wasser kommen.

Die größten Verschwender von Wasser sind die Asiaten, gefolgt von den Nordamerikanern und Europäern. Am wenigsten verbrauchen die Menschen in Australien/Ozeanien und Lateinamerika. In Afrika ist die Lage am schlimmsten, über die Hälfte des Kontinents leidet an Wassermangel.

Derzeit wohnen eine halbe Milliarde Menschen in Ländern, die von Wasserknappheit betroffen sind. Laut UN-Angaben werden es in 40 Jahren rund 1,8 Milliarden sein und weitere fünf Milliarden werden in Gegenden wohnen, wo es schwierig ist, den Wasserbedarf zu decken.

Auf das Konto der Bewässerung landwirtschaftlicher Flächen gehen derzeit rund 70 Prozent des weltweiten Wasserverbrauchs. Doch die Verfügbarkeit des Oberflächenwassers, der Feuchtigkeitsgehalt der Böden und der Grundwasserspiegel gehen aufgrund immer häufiger auftretender Überschwemmungen, Dürren, Erdrutsche und Hurrikans zurück, was die landwirtschaftlichen Erträge mindert. Um die Weltbevölkerung auch in Zukunft ernähren zu können, muss die Landwirtschaft ihre Produktion steigern. Dafür müsste aber bis im Jahr 2030 die Bewässerung der landwirtschaftlichen Flächen um knapp 20 Prozent zunehmen.

Auch der private Verbrauch hat rasant zugenommen: Seit 1950 stieg der weltweite Wasserverbrauch mehr als doppelt so schnell wie die Bevölkerung und je höher der Lebensstandard, umso mehr Wasser wird im Haushalt verschwendet. Das lässt sich an einem Beispiel illustrieren: Ein durchschnittlicher Europäer verbraucht heute achtmal so viel Süßwasser wie seine Großeltern.

Dabei ist ein großer Teil der Verschwendung vermeidbar, denn nur 55 Prozent des Wassers werden tatsächlich verbraucht, der Rest geht durch Versickern, tropfende Hähne, Verdunsten bei der Bewässerung oder durch undichte Stellen in Verteilungsnetzen verloren.

Und auch das Abwasser ist ein Problem: In den Entwicklungsländern werden 90 Prozent des Abwassers und 70 Prozent der Industrieabfälle ungeklärt weitergeleitet und gelangen zum großen Teil ins Oberflächenwasser. Hinzu kommt, dass sich die Megacitys in den Entwicklungsländern aufgrund des starken Bevölkerungswachstums stark vergrößern. Sie werden bald in ihren Abfallproblemen versinken, die Mehrheit der dort lebenden Menschen dann in Kloaken leben.

Es gibt einige Möglichkeiten, dieses schreckliche Szenario zu verhindern: Bei der Bewässerung gezielt wassersparende Techniken einsetzen, die Produktions- und Verteilstrukturen für Trinkwasser verbessern, Kläranlagen installieren, mehr Geld in Infrastruktur und Ausbildung qualifizierter Arbeitskräfte stecken und den privaten Verbrauch einschränken.

Gelingen all diese Maßnahmen nicht, wird es bald zu internationalen Konflikten kommen, um sich den Zugang zu sauberem Wasser zu sichern.

 

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Quellen:

www.wordlwatercouncil.org

www.unwaterorg

www.internationalrivers.org

Le Monde diplomatique: Atlas der Globalisierung

 

Dienstag, 05.01.2010

Kategorie: Allgemeines, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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