Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 21 avril 2018

II Jornadas Metapoliticas Madrid, 14-04-2018

jornada.jpg

Ediciones Fides y Ohka

II Jornadas Metapoliticas

Madrid, 14-04-2018

1) Javier R. Portella

Javier R. Portella departiendo sobre Cataluña
 
 

2) Enrique de Acedo

Enrique de Acedo departiendo sobre Geopolitica
 
 

3) Mesa Redonda sobre Cataluña

Mesa-debate sobre la actualidad de Cataluña en la que intervienen: Raúl, Nacho Larrea, Eduardo Arroyo y Juan Antonio LLopart (de izda. a dcha.)
 
 

3) José Javier Esparza

José Javier Esparza departiendo sobre mayo del 68
 
 

4) Fernando Marquez

 
Fernando Marquez departiendo sobre Jünger
 

Interventions au Colloque Iliade (7 avril 2018)

iliadefêe.jpg

Interventions au Colloque Iliade

(7 avril 2018)

Thibault Mercier: Le droit des Européens à la continuité historique

Intervention de Thibault Mercier, avocat, au colloque « Fiers d’être Européens » le 7 avril 2018. "La continuité historique d’un peuple implique l’existence d’un passé. Passé conjugable au présent permettant ainsi sa transmission aux générations futures. En Europe, une obligation pénitente de repentance, couplée à un enseignement de l’Histoire sans chronologie et qui fait la part belle aux cultures et civilisations étrangères, empêchent notre peuple de convoquer son passé collectif."
 
 
 

Bernard Lugan: Refuser la repentance coloniale

Intervention de Bernard Lugan, historien, directeur de la revue L’Afrique réelle, lors du colloque « Fiers d’être Européens » le 7 avril 2018. « Il faut refuser le repentance coloniale ».
 
 

Javier Portella: Du nihilisme à l’ethno-masochisme

Intervention de Javier Portella, essayiste, directeur de la revue en ligne El Manifiesto (Espagne), lors du 5e colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, le 7 avril 2018. "L'ethnomasochisme a plusieurs expressions. Elles vont de la repentance pour l’œuvre de colonisation accomplie par l’Europe jusqu’à l’assomption de la responsabilité pour l’ensemble des maux frappant le monde entier. En même temps, une sorte de vénération, voire de supériorité, est accordée (explicitement ou implicitement) à la culture et à la façon d’être des peuples non-européens (au sens culturel et non géographique du terme)."
 
 
 

Philippe Conrad: Le front de la mémoire et de l’histoire

 
Première allocution de Philippe Conrad, historien, président
de l’Institut ILIADE, lors du colloque « Fiers d’être
Européens » le 7 avril 2018.
 
 
 

Jean-Yves Le Gallou: XXIe siècle : vers un nouveau cycle européen ?

"L'Europe comme civilisation peut-elle encore survivre ?
Oui, à une condition: qu'elle sorte de l'horrible XXème
siècle. Le XXème siècle, c'est selon Dominique Venner
le siècle de 1914, un siècle de catastrophes..." Mot de
conclusion de Jean-Yves Le Gallou au Ve colloque
ILIADE, le 7 avril 2018 à Paris.
 
 

Le rire de Roncevaux,

par Irène de France

Colloque "Fiers d'être Européens" - Le rire de Roncevaux,
libre réinterprétation en français du chant basque "Hegoak"
(ou "Txoria txori" de Joxian Artze) par Irène de France,
évoque le souvenir de la bataille de Roncevaux où Roland,
le neveu de Charlemagne, rendit son dernier soupir
en soufflant dans son cor le 15 août 778. Au-delà du
tragique de la mort des héros, ce chant se veut porteur
de joie et d'espérance pour les âmes qui auraient oublié
que la nature du temps est cyclique et qu'aux hivers
les plus sinistres succèdent toujours les printemps
les plus lumineux.
Paroles : Irène de France.
Musique : Mikel Laboa.
 

Martin Lichtmesz: Die US-amerikanische Rechte unter Trump: Eine Bestandsaufnahme

lichtmesz.jpg.940.jpg

Martin Lichtmesz:

Die US-amerikanische Rechte unter Trump: Eine Bestandsaufnahme

 
Martin Lichtmesz gibt eine kundige Einführung in den »Amerikanismus«.
 
sezession.de
antaios.de
staatspolitik.de
 

Françoise Bonardel: Jung et la Gnose

Carl-Gustav-Jung.jpg

Françoise Bonardel

Jung et la Gnose

Françoise Bonardel présente son dernier ouvrage Jung et la Gnose paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux. Soutenez nous.
Soyez mécène : https://www.tipeee.com/cerclearistote ou faites un don Paypal via notre site internet (lien en rouge, en bas à droite) : http://cerclearistote.com/
 

vendredi, 20 avril 2018

Kêrvreizh reçoit l'éditeur Jean Picollec

JPed.jpg

Kêrvreizh reçoit l'éditeur Jean Picollec

Jean Picollec et Yann-Ber Tillenon évoquent le combat breton et ses acteurs politiques et philosophiques qui l'ont porté dans l'Histoire aux heures les plus sombres. Pour que le souffle de l'esprit "brezhon" continue d'inspirer les artistes du Politique pour animer "Breizh" dans la grande Europe fédérale!
 
 
 

Bernard Lugan : Mon Mai 68, vu d’en face

BL-po.jpg

Bernard Lugan : Mon Mai 68, vu d’en face

 
 
L’universitaire de renom est, en mai 68, responsable de l’Action
Française à Nanterre et chargé du service d’ordre de cette
organisation royaliste. Dans un ouvrage truculent, il offre
un témoignage enthousiasmant sur ces événements et sur
une génération de vrais rebelles. Répondant aux questions
de Martial Bild, Bernard Lugan dessine l’état d’esprit de
l’époque et la postérité de celle-ci. Un récit amusant mais
aussi un tableau sans concession d’une jeunesse
d’extrême-gauche qui écrivait « Interdire d’interdire »
mais qui a engendré le « politiquement correct », forme la
plus achevée de l’interdiction.
 
► Faîtes un don pour soutenir le travail de TV Libertés :
► Retrouvez l'actualité de la WebTV sur notre site :
► Suivez-nous sur Facebook :
► Suivez ce lien pour nous suivre sur Twitter :
► Vous pouvez également faire un don directement via Facebook : https://www.facebook.com/tvlibertes/a...
 
 
 
histoire,mai 68,france,livre,bernard lugan,action française

18:46 Publié dans Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, mai 68, france, livre, bernard lugan, action française | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Song of the Kamikaze Pilots

kkjap.jpg

Song of the Kamikaze Pilots

Imperial air force special attack unit song

 
Just the thoughts of a kamikaze pilot about to meet his destiny...
 
Lyrics:
 
燃料片道 
テンツルシャン
涙で積んで 行くは琉球 
死出の旅 エーエ 
死出のたび 地上離れりや 
テンツルシャン この世の別れ
想ひだします 
母の顏 エーエ 
母の顏 雨よ降れ降れ 
テンツルシャン
せめても雨よ 整備する身の 
この辛さ エーエ 
この辛さ
 

Eric de la Maisonneuve: Les Routes de la Soie

seidenstrasse.jpg

Eric de la Maisonneuve:

Les Routes de la Soie

Le général Eric de la Maisonneuve, spécialiste de la Chine, évoque pour nous l'histoire des routes de la Soie de la Préhistoire aux projets de Xi Jinping.
 

jeudi, 19 avril 2018

Europe’s Dams are Cracking: A Review

inv-2.jpg

Europe’s Dams are Cracking: A Review

Audio version: To listen in a player, use the one above or click here [2].

To download the mp3, right-click here [2] and choose “save link as” or “save target as.”

To subscribe to the CC podcast RSS feed, click here [3].

Konrad Windisch, ed.
Europas Dämme bersten: Ursachen, Hintergründe und Folgen des Flüchtlings-Tsunamis [4]
Pähl: Hohe Warte, 2017

inv-titre.jpg

Europas Dämme bersten (Europe’s Dams are Cracking) is an enlightening, informative, but necessarily (at least for any reader sympathetic to the views of the authors) depressing account of the migration wave which rolled over Europe starting in 2015 and its significance.The editor’s name is given as Konrad Windisch. In his Foreword, Konrad Windisch states that Europas Dämme bersten was composed by what he calls a “diverse community of authors.” Whoever the authors were, it is likely that Herr Windsich’s enthusiasm inspired this book and took it through to the publishers, for Konrad Windisch has been himself active for years in what may loosely be termed the cause of ethnic identity. Born in Vienna in 1932, Windisch has been a contributor to the Austrian political periodical Der Eckart for many years, and has produced poetry and novels as well; but there is nothing lyrical about Europas Dämme bersten, unless intensity can be considered lyrical in itself.

Europas Dämme bersten focuses on the historic decision taken in 2015 by Chancellor Angela Merkel to immediately allow persons seeking asylum in Europe to enter the German Republic, and in many cases to be transported there by special trains. This decision disregarded the rules for granting asylum which had been in force in Western Europe since the Second World War. The Chancellor, who neither consulted other national leaders nor sought consensus apart from a small coterie of her most intimate advisers, and without seeking the approval of the Bundestag, issued instructions to abandon frontier controls on the night of September 4, 2015. This instruction “only” directly affected several thousand migrants who were stranded at Keleti train station in Budapest, where the Hungarian government had steadfastly refused to allow them to leave the country for Western Europe. The decision was the symbolic high point of Merkel’s policy to ensure that as many as a million non-European immigrants could settle in Germany during the course of 2015. To this day, her government has not seen fit to submit any legal justification for the decision.

The authors make clear in this book that the decision did not mark a precedent in the sense of kickstarting a new, more immigrant-friendly policy, but nevertheless, it did mark a precedent. It represented a new point of departure in terms of tactics. It was the beginning of a new frankness in immigration policy. Previously, when addressing the subject of mass immigration, Western governments would cite “peculiar circumstances” relating to a specific “historical mission,” or to the “duty” of a specific nation dealing with a specific immigration issue. With Berlin’s open-border decision of 2015, all this changed. No national precedent was proffered. Instead, an appeal was made to “European values” and “humanity,” and this book documents many instances of such pleas. For example, Helmut Zilk, who was the Mayor of Vienna, commented on schools which had already reached a proportion of 88% non-Austrian pupils in 1988: “It is not a disadvantage but a great advantage for the city.” (p. 162) The book offers a rich supply of similar quotations.

Migrants in 2015 were welcomed in the name of the universal cause of human justice and fellow feeling that had been building for years. People in positions of responsibility fell over themselves to praise migrants and the alleged enrichment brought about by immigration, but subtly, the plea for humanity and generosity shifted over time to became more universal and more ideological. Two mantras in particular, which had once been confined to an ultra-Left fringe, went mainstream and were adopted by the welcoming authorities of the churches, NGOs, business, and politics: “open borders” and “one world.”

INV-1.jpg

This book describes the surreptitious way in which the hubris-ridden actor who is the German Chancellor personally welcomed the opening of the gates. The writers leave the reader in no doubt that her actions were proactive and deliberate, not reactive and emotional, which is the impression she seeks to convey in her utterances. The account given in Europas Dämme bersten puts the lie to the popular belief that Merkel’s decision was “spontaneous” and an emotional gesture of common humanity in response to a terrible situation that was prompted, as alleged in the media, by the fate of a three-year old Syrian child, Alan Kurdi, whose lifeless body was photographed on a Turkish beach at the beginning of September. Popular wisdom holds that this prompted Merkel to make her “humanitarian gesture” two days later.

The authors of Europas Dämme bersten tell another story. According to their well-documented account, Merkel had planned her open-door policy for months, if not years, in advance. Her actions frequently belied her words, for the comments and speeches cited here often seem intended to lull citizens into a false sense of security. In 2010, for example, in a widely reported statement, Merkel acknowledged that “multiculturalism has failed” and that “we can do without immigration that will be a burden on our social system” (p. 18). By 2013, the tone had changed, and she began issuing statements such as “increasing variety is an enrichment, too” and “openness towards qualified immigrants is necessary because of demographic changes in Germany” (p. 19).

The authors show that the immigration compromise which had been sold to voters by the Christian Democratic Union (CDU) in 1993, one which set a cap on the number of permanent immigrants settling in Germany each year, had been subverted and ignored from the beginning. The book puts the numbers of people streaming into Germany even before the so-called “refugee crisis” that was allegedly caused by the Syrian War at one hundred thousand a year. (This reviewer rejects the use of the word “refugee,” given that these settlers are in their great majority not refugees as defined by international law, as the authors elsewhere in this book themselves point out.) Far from doing anything to counter this development, Merkel’s succeeding administrations (at the time of writing, there have already been four) encouraged it. In March 2015, the government raised benefit entitlements for asylum-seekers. The European Commission itself noted that only one in every six asylum-seekers in Germany whose claims were rejected would be expelled. Reassurances continued. In August 2015, the Chancellor stated that economic migrants who were not entitled to remain in Germany should be expelled more briskly. At the end of August, only days before the fateful decision, the Minister of the Interior conceded on a television morning show that in the long term, eight hundred thousand refugees would be “too many” – too many migrants per year, that is (p. 20).

Some of the language of Merkel, the pastor’s daughter, cited in this book strikes a Pharisaical note. Migrants must be received in Germany, “otherwise this is not my country.” It is “my damned duty” to allow asylum-seekers into the country in their hundreds of thousands (p. 21). Merkel also flippantly misquotes a declaration famously attributed to Martin Luther. The Chancellor who swore in her inauguration to “work for the well-being of the German people” echoed the religious reformer in these words: “Hier sitze ich und kann nicht anders” (“Here I sit and can do nothing else”) (p. 21). The insistence that there is “no alternative” to Europe’s journey towards becoming a completely multi-cultural, multi-racial “democracy” belongs to the cynical sophistry of a being who likes to insist on the “inevitability” of events and the “lack of alternative” to her own decisions.

inv-3.jpg

Among friends of mass immigration, gestures of “humanity,” “generosity,” “common decency,” and “human empathy” are replacing earlier insistence on historically-determined unique national circumstances. Examples which this reviewer can recall – the authors of this book and this review among them – of what many will regard as a presaging of things to come include Turkish “guest workers” in Germany, which were supposedly required to bolster the labor force in order to kickstart the post-war economy. In the case of Britain, Commonwealth immigrants from the West Indies and the Indian subcontinent were granted full rights of British citizenship and a British passport under legislation which drew on the traditions and perceived obligations of Britain as head of the Commonwealth and of the former imperial “motherland.” In the case of France, in response to defeat in Algeria and its attendant responsibilities, or for reasons based on the rights of French citizenship which were granted to the inhabitants of former colonial possessions in the Caribbean, new nationals were welcomed with the full benefits of French citizenship and were allowed to become fully-entitled citizens of the Grande Nation.

However the tone may have changed, particularly since 2015, the enthusiasm for non-European immigration into Europe, examples of which this book offers in abundance, remain the same. Arguably, the tone has even mounted. Reasons offered for welcoming non-European immigrants are no longer pragmatic and national, but have abruptly become sentimental and universal. 2015 therefore marks a watershed. Merkel briefly dispensed with legal props and seems to have permanently discarded what the authors maintain is a pretext, namely that mass immigration into the German Republic was a specifically national issue. Explanations nurtured up till then which tended to reassure the skeptics, and divided the opposition between “moderate” conservative opponents of mass immigration and their sympathizers on one side and radical opponents of immigration and their sympathizers on the other, seem to have been cast aside.

The chapter headings of the book give a clear indication of the arguments of its contents: “The Great Migration Lie,” “Did Everything Really Happen by Chance?”, “The Economic Aspect,” “Systematic Breach of the Duty of the State, the State Betrays Its Citizens,” “The Criminalization of Casandra,” and “Who is Directing the Refugee Invasion?” With a plethora of quotations from original sources, the authors present their case that the latest immigration wave was planned and managed from “behind the scenes.” In other words, they believe that the action was the fulfillment of a plan, and since the plan was secret, of a conspiracy. The authors begin “Who is Directing the Refugee Invasion?” with a quotation from a speech by the Czech President Milos Zeman in his 2015 Christmas address: “What we are looking at here is not a spontaneous movement of peoples, but an organized invasion.” (p. 237)

It can be, and indeed has often been, objected that there is little “evidence” of such a conspiracy – evidence in the sense of a smoking gun that people had planned the crisis. In arguing against observing a conspiratorial pattern behind events, some have pointed out that there is no sense in wishing such a malaise on Europe. These objections are not difficult to refute. By definition, a conspiracy is not a matter of common knowledge. If the German Chancellor were to announce in a speech that her immigration policy is part of a plan to destroy Germany as a nation of predominantly white German inhabitants and transform it into a multi-racial province of a universal order, her plan would not be a conspiracy. Having said that, the authors here do assemble an impressive array of quotations pointing in the direction of a widespread desire among people of prestige and influence to work towards that very transformation. Some of the comments cited are so banal and devoid of serious intellectual content as to read like parody. In one case, Christian Rainer, a journalist writing for the prestigious magazine Wirtschaftswoche (Business Week), said in 1992 about immigration into Austria that “whoever insists on seeing more children with fine Austrian facial characteristics and smelling pleasantly is blind and brutal.” (p. 162)

Merkel’s own statements on immigration through the years have been contradictory: sometimes appearing skeptical and sometimes welcoming. The reality is that her actions have always worked towards increasing the number of immigrants coming into Germany. The contradictions in her statements, of which I have already cited examples, are irreconcilable. They indicate either confusion amounting to a split personality, or, as seems far more likely, they are cynically calculated. They may be calculated for two ends: first, as a party political strategy and an attempt to curry favor with voters, and second, as part of a plan to replace the native population. Indeed, they may – which strikes this reviewer as by far the most plausible interpretation – be something of both. It is hard to disagree with the book’s principal argument that this is a planned assault on European identity at its core, namely in its ethnic homogeneity. The wish to replace ethnic nation-states with multi-racial, Western-style “democratic” ones is widespread, and again, the authors have no trouble in providing quotations to support their belief that many of those in positions of power are not only accepting the progress of ethnic transformation in their country because they must, but they are also keen to accelerate the process.

inv-4.jpg

Merkel’s decision, which amounts to a diktat, looks very much like a case of testing the waters, to see how the native population would react to open borders before making the final, impending decision, which internationalists can be expected to put into force as soon as they can be sure there will be no mass opposition to it. This is namely to open all national borders in Europe permanently so that people will be permitted to enter and settle from anywhere in the world just as they please, or, as this book argues, where they are encouraged, induced, paid, and perhaps even told to go. That would lead to the destruction of Europe as a continent of white people, which the authors clearly believe is the intention of many leading politicians. The evidence presented in this account substantiates this claim, and to this reviewer’s knowledge, no alternative interpretation has ever been put up to explain how it is that millions of non-Europeans are permitted to make a home in Europe, other than the already-mentioned argument that permitting mass immigration is an emotional reflex to specific events.

There have been until now many who have been made uneasy by the march of events, but have been able to reassure themselves that lax policies on immigration are “blunders” which can be made good again once the blunder is recognized. Such persons are loath to abandon the political habits of a lifetime. Nevertheless, the belief is widespread and deeply embedded in many people that mass immigration is “inevitable,” something like a sea tide, and anyway, nothing too much to worry or even think about. The experts at the top will manage it. The wish to remain respectable, a love of the quiet life, and fear of the social consequences of dissenting, along with a deep-seated optimism that “things can’t be as bad as they look,” has cocooned people and provided them with the vain hope, which many politicians encourage, that politician/party x or y would put matters to right by “managing the problem.” This book argues against such willful self-delusion and the easy way of baseless optimism (“optimism is cowardice,” as Spengler said). 2015 was the year when the establishment ceased to brandish its own pretexts and bromides. If Grima Wormtongue does not take his own disguise seriously anymore, why should anybody else?

What did the experiment tell the Chancellor and those she serves? Neither the authors of this book nor this reviewer can be sure, of course, but it would seem likely that the message is: “It could have been worse but it could also have been much better.” There has been no massive outburst of revolt, nothing like civil war, nothing approaching a revolution; nevertheless, enthusiasm for mass immigration remains confined to loud, but small, groups. One fact about which virtually everyone agrees on both sides is that there has been an increase in fear and insecurity among the population at large since 2015, which has only been exacerbated by subsequent developments and the promise – or threat – of many more immigrants to come. According to the establishment Suddeutsche Zeitung in February 2015, sixty-one percent of Germans and fifty-seven percent of citizens from all EU nations are opposed to immigration into their country from outside the EU. The writers again make the observation – as often made as often as it is ignored by establishment politicians – that the people were never asked in the first place if they wanted immigration. The authors also quote the former German Chancellor, Helmut Schmidt, to the effect that there should be no further immigration from outside Europe (pp. 290-291). The authors do not make the obvious comment here: that this is not the first example of a retired politician pronouncing home truths when no longer holding public office.

The authors note that even though every survey carried out in Germany on the subject of immigration shows that a majority are opposed to more non-European immigration, tens of thousands continue to arrive. Populist discontent has increased hugely since 2015, arising from the desire to “regain control” of events. Many commentators believe that without Merkel’s action, the referendum in Britain in 2016 would have gone in favor of the EU.

inv-6.jpg

One important aspect of the reaction to immigration which I did not find in this book is the relevance of social class. Opposition to mass immigration into Western Europe in recent years has tended to run along class lines. In Britain, Germany, and France especially, the well-to-do seem to broadly accept the proposition that border controls could and even should be abandoned completely, while there is widespread skepticism, often amounting to outright hostility, among the less well-educated classes of voters in those countries. This skepticism has been reinforced over the years by the occurrence of serious crimes linked to new migrants from Africa and the Middle East, and especially the rise of migrant gangs and cliques, which overwhelmingly affect the socially disadvantaged and tend to take place in socially disadvantaged areas.

By focusing on the events of 2015 and their consequences, Konrad Windisch’s book highlights the importance of the precedence-setting event. The conclusion implied here, though not spelled out in black and white, is that this is not “business as usual” on the part of internationalists, but a next step in the creation of a new world order in which human ethnicity will be permitted to play no part and nations will function only as geographical denominations and administrative zones of a central authority. The book argues that mass immigration is part of a conspiracy, and in 2015 the conspiracy looking to achieve open borders and the dismantling of the nation-state openly declared itself, and has become an earnest political proposition. To the extent that this is the case, it can well be argued that the conspiracy is morphing into an open declaration of intent, and then the word “conspiracy” will no longer be applicable; the word “policy” will apply instead. The reader is led to conclude that any talk of “mistakes” or “blunders” in the context of open-border policies for Europe can only be self-delusion at best or conscious falsification at worst. The book further provides a detailed account of the measures taken to ensure that immigrants (intentionally misnamed “refugees” by the establishment media) were enticed and assisted in coming to Northern Europe.

The subtitle of this book is Ursachen, Hintergründe und Folgen des Flüchtlings-Tsunamis (The Causes, Background, and Consequences of the Refugee Tsunami). The first chapter describes the events around the open-door decision of 2015 and argues clearly and convincingly that the decision was illegal under the rules of the German Constitution (specifically the amended clause of 1993, approved by the Chancellor, to the 1948 Constitution of the German Federal Republic), was a breach of the EU Asylum Procedures Directive of 2005, and an abuse and willful misinterpretation of the protection of refugees as laid down by the United Nations Convention relating to the Status of Refugees of 1951. The reader is shown that the “refugees” were encouraged and assisted in passing through the first countries they arrived at (usually Italy and Greece) in order to continue on their way to Germany and Sweden. That the decision also constituted a complete abandonment of the German governing party’s electoral commitments seems worthy of little more than a cynical shrug, but the authors discuss the point at some length, anyway. The election manifesto of the governing CDU declared in 2002 that “Germany must have stronger control of immigration and be more able to limit it. Immigration as a solution to demographic changes in Germany is unacceptable.” (p. 17). As late as 2013, the same CDU declared in its election manifesto that it rejected “immigration aimed at abusing European generosity.”

The first sign that the Chancellor would change course from the “guest worker” and “hard-case asylum seekers” pretext to something more radical in terms of enforced globalization came in 2014, when the CDU abolished the obligation of German residents with the right to German citizenship to choose between German and another citizenship. Henceforth, children of parents from outside Germany could hold dual nationality; for example, they could hold both a German and Turkish passport and enjoy the right to vote in both countries, as well as the rights to enjoy the benefits of citizenship in both countries. This Doppelpassregelung (dual passport rule) is seen by the authors, and this reviewer, as a preparatory step to abandoning any hitherto pertaining exclusivity of German citizenship. It subsequently emerged and has been revealed by the opposition Alternative for Germany (AfD) that the entire family of a dual passport holder resident in Germany is covered by German health insurance even when that family is resident in the other country.

Europas Dämme bersten rightly avoids stressing unlikely “boiling pots” of anger, or projecting a forthcoming “popular eruption of anger,” a “minute before midnight,” a “a ticking time bomb of anger,” and other such hyperbolic language which all too often provides false hope in an imminent “revolt of the masses.” The other side of the coin of a defeatist “nothing can be done” is unsubstantiated optimism which anticipates revolution or system collapse just around the corner, or which places exaggerated hopes in huge electoral successes by openly white ethnic parties. By and large, the book rightly avoids such language, but it fails to adequately highlight what is undoubtedly a vulnerable side to the cajoling propaganda of the multiculturalists, and that is the financial burden created by the one-world project. To be fair, the book does have some interesting data about financial burdens in the chapter entitled “The State Betrays Its Citizens” and notes that while average net incomes rose in the 1980s by sixty-one percent, average accommodation costs rose over the same period by one hundred sixteen percent (p. 194). A report by the Austrian Institute of Economic Research published in February 1992 stated clearly that the “opening to the east and the flood of foreigners into Austria put pressure on the housing market of which nobody in the 1980s had dreamed.” Nevertheless, the book would have benefited from providing more figures about the costs of housing, support, and providing insurance for “refugees,” and not least the money flowing from the taxpayer to fund diverse institutions, charities, NGOs, foundations, and the like that are working to support immigration and defend immigrant causes. In this reviewer’s experience, nothing is more likely to fire up the “average Joe” than an awareness of what the brave new world is costing and going to cost him.

inv-5.png

The book notes Merkel’s quasi-religious language – and not only Merkel’s. The former President of the German Republic, Joachim Gauck, like the Chancellor a former citizen of Communist East Germany and given to addressing the public with sermonizing platitudes (he is also a former pastor), had helped to prepare the way for Germany’s second mass immigration wave (after that of the post-war “guest workers”) by traveling around the world at taxpayer expense to promote the advantages of living and working in Germany. In Bangalore in February 2014, for example, he announced that “we have room in Germany” (p. 19). Doubts and misgivings from regional politicians (Marxists and liberals from other political parties approved the government’s policy, so there was no opposition in the Bundestag) about the advisability of touring the world to encourage non-Europeans to consider migrating to Germany were brushed aside. Already in May 2015, as the number of Syrians clamoring to get to Europe was rising, the Chancellor declared that we “must go beyond Dublin,” a reference to the Dublin Convention signed by EU member states in 1990 which sought to “determine rapidly the member state responsible” for a refugee. This legal fig leaf was used by the Chancellor to allow a million migrants into Germany, and in a matter of months the right to asylum had no ceiling. As the authors of this work point out, this is a distortion of the 1951 Convention, because it overlooks the fact that the rule applies to individual applications, not to the mass migration of so-called asylum-seekers, which it had not envisaged, besides the fact that according to the rules of the Convention, an asylum-seeker must seek asylum in the first country of arrival, which for geographical reasons could not be Germany.

The writers go on to describe the fateful move of 4-5 September 2015, which bears a disturbing resemblance to a military strike. The leader of the CDU government’s coalition partner, the Christian Social Union (CSU), was fortuitously “unreachable” on the night when the decision was made, while the Minister of the Interior was fortuitously ill and only informed of his leader’s historic decision after it had been taken. The authors say that they are unable to provide an exact, blow-by-blow account of events because such has never been made available, but they do describe the supplying of special trains for migrants in the Balkans. The Chancellor claimed that the decision to let everyone in the Balkans move on to Germany was an “exception.” As much credit may be accorded to this assurance as any other statement made by this particular politician. If the migrant “tsunami” of 2015 was part of a plan, who was behind it? Just a few ephemeral politicians like Merkel? The writers are convinced that the man behind the political actors was and is the Hungarian-Jewish multimillionaire George Soros, who is quoted as saying, “the EU in the coming years must take in at least a million asylum seekers a year” (p. 28).

In the second chapter of this book, “The Transformation of Asylum Rights,” the authors provide the reader with some of the legal background which legitimized the migration wave carried out under the noses of a half-sleeping population (which was literally fast asleep in the sense that Merkel’s Ja word was given to the border authorities late at night). After the West had engineered the overthrow of Muammar Gaddafi, Libya became an important route for Africans to reach Italy. The European Court of Justice ruled against the Italian government sending migrants back to Libya. The legal appeal against it was made (or rather made for them) by eleven migrants from Somalia and thirteen from Eritrea, who in 2009 (the date reminds us that mass migration did not begin in 2015, but only the decision to embrace it openly) were apprehended by Italian coastal authorities off the coast of Lampadusa and taken back to Libya. The Arab Spring came in 2011, initiated, claim the authors, by Western intelligence. Gaddafi is quoted as having said shortly before his death in reference to their attempts to topple him, “You fools! You have released the avalanche of African migration and you have supported al-Qaeda.” Libya and Syria were targeted by the West for destruction. However much or however little credence one wishes to give to the theory that the plan behind massive immigration was to shatter the independence of European nation-states, there can be no doubt that the foreign and domestic polices of Western rulers are leading to that end.

inv-7.jpg

Back to the night of September 4, 2015 – the “night Germany lost control” as some put it, or the “night Germany perished forever,” as this reviewer would put it. The way had been prepared, the precedents laid down, the barriers removed, and Merkel’s Ja was given, so the masses moved – some on foot, some by means of trains provided courtesy of the German taxpayer – past recalcitrant Hungary and on to the promised land of the North. The further twist to this sorry tale is that many of those who had been genuinely disrupted and uprooted and sought a better life in the West had left their homelands as a result of wars encouraged, supported, and financed by the very same politicians who now appealed “on grounds of humanity” for Europeans to open doors and hearts to them.

The book notes that migrants are more fertile than the indigenous population of Germany and Austria, a fact which both accelerates the process whereby the new citizens replace the aboriginal population and can and is used by internationalists to argue for the need of immigration from outside Europe. The process is described in this book as a “controlled death march” (gesteuerter Todesmarsch). The indigenous population has itself to blame. Whites, especially the white middle class, are not replacing themselves, while non-whites are doing more than filling the breach to sustain population levels in white nations. Attention has often been drawn to the fertility of non-whites, but less to the low fertility of whites themselves, and extraordinarily – even perversely (a fact not mentioned here) – fertility seems to be lowest among whites who describe themselves as “racially aware.” Wikipedia does not reveal whether Konrad Windisch is himself blessed with children, nor does this book tell the reader, which is to be regretted. After all, fertility begins at home, and it would have been reassuring to learn that Konrad Windisch will not die childless. Unlike Western politicians, Turkish President Recep Erdogan has no qualms about speaking on the subject. The London Daily Telegraph for March 17, 2017 reports:

Turkish president Recep Tayyip Erdoğan has called on Turkey’s citizens in Europe to step up their rates of procreation and have five children each, saying a booming Turkish population would be the best answer to the EU’s “vulgarism, antagonism, and injustice.”

Many of Europe’s (still) white leaders are themselves childless, including the Prime Minister of Britain, the President of France, and the German Chancellor.

inv-8.jpg

The argument that immigration is part of a “cradle war” is not lost on indigenous believers in multi-racialism, either. This is from Renate Göllner, writing in issue 6/2000 of Konkret about white birth rates in Austria. On page 171, she is quoted as saying:

Every mother and every father, whether they want to or not, literally underpins the state in a new way, the means to racist and nationalist ends. Every child who sees the light of day as a citizen of this state indirectly contributes to keeping a migrant out.

In view of such clear statements as Erdogan’s and the fact of low white fertility, it is time that those who complain about this state of affairs should “fight back” in kind and scotch once and for all the argument, so often cited in Europas Dämme bersten (but arguments heard all the time in any case), that Europe needs immigration on the grounds that the native population is not reproducing itself.

This book delves deep into the “we need immigrants” pretext for immigration, a standard conservative trope in response to voters’ concerns. In a report from 2001 by the so-called population division of the United Nations, there is talk of so-called “replacement migration.” The name speaks for itself. The following statement can be found [5] on the United Nations’ own Website:

Focusing on these two striking and critical population trends, the report considers replacement migration for eight low-fertility countries (France, Germany, Italy, Japan, Republic of Korea, Russian Federation, United Kingdom, and the United States) and two regions (Europe and the European Union). Replacement migration refers to the international migration that a country would need to offset population decline and population aging resulting from low fertility and mortality rates.

(The United Nations copy editors evidently consider it unnecessary to include the definite article in country names, such as the United Kingdom.) The popular image of the desperate refugee putting all his savings into a dangerous trip across the Mediterranean is contradicted here. The book argues that the operation was financed by outsiders. When the talk is about the financing of human smugglers (the cost of transporting one migrant across the Mediterranean, according to this book, is anywhere between seven and fourteen thousand euros), George Soros’ name again crops up, although direct information about that billionaire’s involvement is scanty, since his “dirty work” is carried out not on direct orders but by willing surrogates, or the surrogates of surrogates. Soros himself, however, has spoken on the subject of migration, opining that immigration into Europe should be “at least a million a year.” Each year, the number will be much higher than this, as Soros is doubtless well aware.

The book also reveals that NGOs assist and finance migrants on their way to Europe, and work to protect illegal migrants or those without papers from expulsion once they have reached their chosen destination. It provides details on how a subsidiary organization of Soros’ Open Society Foundations, W2EU, has prepared travel guides and manuals specially for prospective migrants which provide advice as to how best to penetrate a given European nation. The motto of the group is: “For freedom of movement: Independent information on refugees and migrants coming to Europe.” The name may not trip easily off the tongue, but the intent is clear; and this is only one of many organizations [6] helping migrants. There are hundreds, if not thousands. The book mentions that by registering with W2EU, a migrant can opt for a preferred country, click on contacts, and have access to useful addresses in the chosen country (the book provides what can be found under Austria as an example). The information is provided in English, French, Arabic, and Farsi.

inv-9.jpg

The authors fail to mention the important role played by influential business lobbies in aiding and encouraging immigration. Economic interests dovetail with long-term plans to alter the ethnic composition of Europe. The construction industry is a case in point. Since 2015, there has been, unsurprisingly, a construction boom in Germany, and the price of real estate in urban areas has risen dramatically. Green sites in cities are being sought and sequestered for construction purposes; older houses are being demolished to be replaced by buildings which house more families. A German business manager privately informed this reviewer that he had “inside knowledge” that the managers of real estate and construction companies were “hugely pleased” by the migration wave in 2015, and had encouraged the Chancellor in her decision.

The book pays attention (although in this reviewer’s view it could have done so more) to the extraordinary levels of financial support which have been made available to pro-immigration groups and the financial machinery at work to encourage and support mass immigration. In the year 2013, the reader is told, Caritas, a worldwide confederation of Roman Catholic so-called “development and social service organizations,” earned 687 million euros in Austria, of which 385 million was “remuneration for services” paid by the state, contradicting the widely-held belief that Caritas is chiefly church-funded. Caritas is highly active in protecting and assisting immigrants. Caritas in Germany, and the Protestant equivalent, Diakonie, own schools, property, nursery schools, nursing homes, and hospitals, employing one and a half million people, and which together have a turnover of 45 billion euros (p. 371). On pages 388 and 389, the authors provide a long list of groups involved in pro-immigration policymaking. In Austria, they are all (Caritas too) linked to on the Website of a group called ZARA (Civil Courage and Anti-racist Work). In Austria in 2013, Caritas, along with Zara, Amnesty International, and SOS Mitmensch, were the principle initiators of a campaign to draw attention to and “set a sign against the behavior of the government in relation to refugees.” The authors provide a long list of signatories to this document, among whom was, interestingly, one Barbara Coudenhove-Kalegri, the niece of one of the founding spirits of a multi-racial European conglomerate, Richard von Coudenhove-Kalegri [7].

The conservative German-language newspaper Junge Freiheit carried an article in March on an organization called “betterplace,” which, as it states on its own Website, “offer[s] organizations broader reach by providing marketing campaigns, partner portals, and additional donations through our corporate partner solutions.” It acts as an outsourcing service for charities. For a small commission (the organization is a registered charity itself), the organization employs young people to collect on behalf of client charities. It was lauded by Germany’s Ministry of the Interior in 2015 for its role in collecting money for pro-immigrant organizations. One of the charities assisted by “betterplace” is zusammen-für-flüchtlinge.de (Together for Refugees). The taxpayers helped this organization to the tune of 450,000 euros, which were donated directly by the German Ministry of the Interior via “betterplace.”[1] [8]

Europas Dämme bersten should have given more space to the financial aspect of pro-immigration policy not only for the sake of completeness, but also insofar as the book seeks to make people more conscious of what is taking place. It is the financial aspect which the great majority of people best understand, and the more they learn of the amounts of money used to fund mass immigration, the less enthusiastic they tend to be. Whatever the authors of this book or anyone else may wish, it is not romantic national sentiment, tribal verve, or even religious feeling which will be at the core of a groundswell of rejection of the multi-racial state, if such a groundswell ever does arise. It will be in response to the mundane matters of living standards, jobs, security, and the allocation of financial resources. The book notes the remarkable fact that all the million migrants of 2015 were equipped with mobile phones, which they used to obtain aid and directions. It has never been made clear who paid for the phones and their usage charges. This is perhaps detective work for an enthusiastic student of events.

The book goes on to discuss the absurd disproportion in crime reporting, notably with the cover-up of the activities of so-called Muslim “grooming gangs” (in franker times, it used to be called “white slave trafficking”) in Rotherham and Telford in England, where vulnerable working-class girls have been reported as being systematically entrapped and abused over the course of many years, plied with drugs, gang-raped, and forced into prostitution by Pakistani gangs.

inv-9b.jpg

On the whole, the book gives the reader the impression of having been written by just one author. The writing is factual, hard-hitting, embittered, clear, and focused, and the opinions given by the “authors’ collective” are almost entirely consistent. The book does present one apparent slight divergence of view, or at least of emphasis, namely in the interpretation of the predominating force working towards the ethnic transformation of a subcontinent. Towards the end of the book, it is stated that “just the same ethnocide” as that taking place in Europe is also taking place in Russia and the United States (there is an interesting but unfortunately undocumented mention of a kind of Russian “white flight” from the south to the north of the Russian Federation), whereas in earlier chapters there are strong hints that recent mass migration to Europe, and especially the events of 2015, can be interpreted as part of the geopolitical strategy of the United States to destroy Europe as a rival political power. This latter view echoes that of many thinkers, such as Jean Thiriart and Francis Parker Yockey, that the United States is the center of a kind of anti-Europe. On page 252, the authors cite Yevgeni Fjodorow, a member of the Russian Duma, who stated in 2013 that:

It is clear to us that migration to Europe was initiated in the USA in order to destroy the European nation-states. Although the European nation-states present themselves as allies of the USA, the aim of the USA remains to destroy the European nation-states. . . . US control of national states takes it as a given that their national identity will have to be destroyed, and that applies not just to American colonies but to American vassal states as well. If there is no more German identity, there can be no German resistance to the USA . . . That is what the USA is doing. They are insisting on Turkey’s becoming a member of the EU, a demand which keeps coming from the USA! The strategy of the USA is to destroy the national identities of all peoples and lands . . . Already Germany has twenty million migrants. (pp. 252-253)

Twenty million is undoubtedly an exaggeration, but as matters are today, that figure will become true in a matter of a few years! Whether this view is correct or not, it helps to explain the rising level of invective and provocation directed against Russia by the Western establishment media in recent years.

If the United States and Russia are suffering from similar developments, as is stated elsewhere in this book, how can the US be part of a geopolitical strategy of subversion in Europe? It is plausible that certain persons and organizations may have their centers of operation in the United States (George Soros comes to mind), but could hardly be described as acting on behalf of American strategic interests. Nevertheless, there undoubtedly have been persons in positions of power in the US who have welcomed and even promoted demographic disruption in Europe of a kind which they were less keen to see in their own nation. One only has to think of the famous “sealed train” transporting Lenin, like a secret weapon, back to Russia under the aegis of Imperial Germany.

Despite the undoubted existence of such geostrategic factors, however, the predominant feeling of the authors of this book seems to be that the enemies of Europe belong to a class, an elite, or a tribe, not just to one nation. “When we write of America [in the context of ‘subverting Europe’],” the authors assure the reader, “we do not mean the Alaskan logger or the Texan cattle rustler.” Quite so. The main argument of the book is comparable to that of Patrick Buchanan in his The Death of the West, and Patrick Buchanan is even quoted to the effect that Europeans are not facing the threat of the death of the West; they are undergoing it.

inv-9C.jpg

It is no secret that many European cities have witnessed race riots, nor that the problems of parallel cultures, the failure to integrate, and the conflict between Islamic and secular law are not likely to be resolved soon. What is surprising is that, as we learn here, in 2008 the CIA was already predicting chaos in urban centers in Europe. Presumably, “chaos” is something worse than just rioting, which has frequently occurred in European cities as a result of racial discontent for decades. Perhaps “chaos” is intended to signify that rioting also has a religious dimension, which does mark a point of departure from the mere hooliganism and civil rights riots of earlier decades. The book notes the following projection [9], which was taken from the archives of The Washington Post and was made by Michael Hayden, the Director General of the CIA at the time:

European countries, many of which already have large immigrant communities, will see particular growth in their Muslim populations while the number of non-Muslims will shrink as birthrates fall. Social integration of immigrants will pose a significant challenge to many host nations – again boosting the potential for unrest and extremism . . .

The authors of Europas Dämme bersten stress the legal aspect of the developments that have been taking place in the German Republic over the past decade, and draw the reader’s attention to what they argue amount to breaches of the German Constitution, for example Article 20: “Alle Staaatsgewalt geht vom Volke aus” (all state power emanates from the people), and the fact that the Chancellor has sworn during her inaugurations to secure the protection and well-being of her people, on which grounds she is theoretically liable for prosecution for breaking her oath. But just as one should be modest in expecting redress when complaining of police brutality to the police, it seems naïve to expect that Germany’s Constitutional Court (Verfassungsgericht), which was created by and for the maintenance of the system and the establishment parties, will respond to a complaint that the Chancellor is acting unconstitutionally.

Be that as it may, the authors provide an account of attempts made by German lawyers to appeal to the Constitutional Court against Merkel’s September 2015 decision. The appeals were rejected out of hand. The reader is told that the right of the judges to dismiss appeals without scrutinizing them was intended to discourage frivolous cases from being taken to court. The authors then insist, as though they really believe that the judges of the court might not be aware of the fact, that the complaint in question was not frivolous.

This stresses an underlying – not stated, but prevalent – sense that the authors are uncertain as to whether they acknowledge the legitimacy of the German state and its Constitution, or whether they consider themselves to be in revolutionary opposition to it. At one point they note that what they call the “refugee tsunami” will “impair growth.” Apparently, the authors are unaware that the drive to more “growth” and the never-ending claim and counter-claim by establishment politicians that one party or another is good or bad for “growth” is a key aspect of globalization and a mantra of international capitalism, the driving force of mass migration in the first place. The writers assume that hindering “growth” is in itself a bad thing, but offer no explanation as to why they think this should be so. On this point at least, they agree with Angela Merkel, whose economic arguments consist of little more than asserting that her government is “ensuring growth,” to which the “new citizens,” it is said, will handsomely contribute. Talk of the benefits of mass migration stress “growth” as driven by migration; similarly, a major pro-EU argument used against Britain’s leaving the European Union is that leaving will be “bad for growth.”

The uncertainty regarding legality amounts to an unresolved dilemma in Europas Dämme bersten, a dilemma which is by no means unique to this book, between what may be called a constitutional and revolutionary response to what the authors consider to be planned ethnocide. This dilemma is a crucial one, but not easy to resolve. Everyone opposed to the ongoing revolutionary ethnic transformation of Europe has to ask themselves whether they are opposed to these developments as deadly symptoms of a political and economic order which itself must be destroyed, or whether they are opposed to events which, however terrible, may and should be challenged and reversed within the legitimate and accepted structures of the system itself. The authors themselves appear to waver unhappily between these two positions. However, it is clear to them that there is “to an increasing extent a tendency towards a denial of justice” from the state, and the remark that “two opposing fronts are coming into view” poses a question which is not answered in this book: Is the reader who agrees with their narrative being provided here with one that is necessarily on one side in this war?

So much of the book is concerned with legality and illegality that one might think that the authors believe there is still a constitutional way to reverse events, but a recurring insistence on Widerstand (resistance) points in the other direction. A non-German reader might be amused by the fact that the authors go to some trouble to reassure their readers that in the German Constitution there is enshrined a “fundamental right” to political resistance! Militant identitarians will doubtless be relieved to learn that.

Regardless of whether they have doubts about the kind of action to take, the authors are in no doubt about what is at stake. “Germany and Europe,” they write, “are not just in a crisis, they are on the brink of their abolition.” (p. 309) The use of the word abolition (Abschaffung) is probably a conscious nod towards Thilo Sarazzin’s Deutschland schafft sich ab (Germany is Abolishing Itself), a book published in 2010 which argued that Merkel’s policies would logically lead to the disappearance of the German people and of Germany as the home of that people. It is not the case that the authors are presenting a picture so dark that a reader might feel compelled to resign himself to an ignoble end of civilization, however, as the authors specifically state that despair is unwarranted:

This vision of an end of times should not be allowed to induce a sense of despair or resignation. On the contrary, it offers their last historical chance to resist the prevailing system, to stop the replacement of a people, and to reverse the immigration of aliens. The recent rise of non-parliamentary movements is a sign of a sustainable national consciousness in Europe for the first time since 1945. (p. 310)

inv-9DD.png

The writers mention the Prague Declaration of 2016, which was signed by a great number of movements, in favor of a fortress Europe. Appeals to legality continue with a chapter covering the rights of indigenous peoples under the Charter of Human Rights. This is not black humor (the book does not shine for its humor), but a sober suggestion that, in the not-too-distant future, in the lifetimes of many people alive today, it is reasonable to expect that the indigenous peoples of some European countries will constitute a minority of their countries’ total population, and thus be entitled to protection under the provisions of the UN Charter. Five pages of the book are given over to long citations from the UN charter.

The writers eschew the adumbration of some deep, ongoing conspiracy going back into the mists of time; nevertheless, they argue convincingly that events have not occurred spontaneously, and they believe that immigration-friendly decisions made by Western leaders since 1945 are not “mistakes,” but are part of a plan. For those who dream of a harmonious, multi-racial democracy, immigration measures are sensible ones and part of a long-term strategy to change the face of Europe, and ultimately of the entire globe, in pursuit of instituting a new world order.

The conflict which, as the writers say, is “emerging with ever greater clarity” is – as the reader must conclude, since it is not stated here in so many words – between those who understand identity as essentially a matter of inheritance and those who understand identity as essentially a matter of personal choice. It is the difference outlined by David Goodhart in his important work, The Road to Somewhere [10]; but the distinction was not first identified by Goodhart. Josef Joffe, the publisher of the internationalist liberal weekly Die Welt, wrote the following:

For centuries Germans were chained to their origins: ancestry, belief, language. This country is developing at this very moment a modern conception of nationality: German is not what one “is” but what one “becomes”; not biological, but an act of will . . . (p. 319)

So far, so clear. But what should the reader of this book do to counter the march of events? Like so many books of its kind, it is strong on facts and arguments but weak on recommendations. It is not that a reader should expect works like this to provide a program of political action, although the book does provide a brief outline of some actions which the right kind of government may be expected to take. The authors quote Peter Scholl-Latour, who presumably rhetorically posed the question, “Will the honor of the white man consist of nothing more than a presentment of his own destruction?” The authors wishfully propose a repatriation of “foreigners” (an ambiguous term in multi-racial societies and in the days of dual nationality) to their countries of origin, which they state – with comic understatement – will require “a change in thinking about the solving of regional problems.” Indeed it will.

There is no orientation in Europas Dämme bersten towards activity, no naming of names and dropping of hints, as to what a reader might personally do as a first step toward getting involved in changing the world. The “other side” does not invite passivity. The message drummed out by these well-financed organizations to those who want a new world order is very clearly, “You can do your bit to change the world. Get active.” The absence of an impulse towards activism is all the more regrettable because the book has appeared at a time, as it itself acknowledges, when opposition is indeed arising in many different forms: sometimes traditionally political, sometimes in the shape of protest groups, or of associations and publications, all seeking in their own way to challenge the consensus of indifference and acceptance which made the 2015 invasion possible, and not least, challenging the defeatism and indifference which permits the election and reelection of sinister mediocrities like Merkel in the first place.

inv-9EEEEE.jpgThose who are aware of the true meaning of events can now see behind a smokescreen which is becoming ever thinner, thanks in part to the actions of the globalists themselves, and should not be satisfied merely with a narrative or explanation. Statistics and facts are good for argument, but they should be seen in that light and not as something sufficient in themselves. One feature of our times, and of which this book is an example, is that public affairs have become more events-driven than ideology-driven. I do not mean that I believe we have reached the stage, as some writers such as Alain de Benoist maintain, that populism has replaced ideology, in particular the Right-Left divide, but I do believe that society is moving in the direction of a populist division between those in favor of the global plan and those opposed to it. This is not a thesis, but a description of an ongoing struggle taking place every day in countless forms before our eyes, and a description of them is missing from this book. There is a need, for example, for pragmatic alliances, such as the successful demonstration for free speech that was held at Hyde Park Corner in London in March, the Brexit vote, Donald Trump’s election, and the huge defeat of pro-immigration parties in Italy this year. This book describes the cracking of the dam, but offers too little advice as to how the dam can be repaired. There is virtually no mention of culture. It is telling that while Konrad Windisch’s Europas Dämme bersten is being widely promoted on the Internet among German-language speakers, his poetry is out of print. To put his money where his mouth is, this reviewer has just bought the only available secondhand collection of his book, Gefängislieder. Gedichte (Prison Songs: Poems)!

But although leaning towards passivity, the authors are ultimately not pessimistic:

The people have become more active in the face of the threat. Demonstrations in European cities, to the consternation of the ruling class, are not slowing down. Alternative, national media are shooting up all over the place like mushrooms, and the time-honored practice of killing with the silent treatment is no longer effective. They have lost control of the media already. . . . [T]he ruling class is not able to integrate the masses of migrants so fast that they can be used as willing cattle with the right to vote to keep the established class in power, if the indigenous population now turns to identity movements. . . . At the same time, a passive resistance will play an important role in the form of civil insubordination, including the delaying or dragging out of regulations and directives. (p. 311)

A reader should come away from this book neither depressed by a description of the devastation wrought by a Chancellor apparently intent on leading her people to utter destruction, nor lulled into wishful thinking by understatements or fanciful optimism which begins “on the day when . . .” Rather, he should come away with a sense that the optimism of the book and the achievements of its editor is something to be emulated. If the book at all encourages the reader to understand that commitment should follow thought, then Europas Dämme bersten and others like it will prove worth writing, worth reading, and worth reviewing.

Note

[1] [11] Christian Schreiber, “Nicht Immer nur Bare Münzen,” Junge Freiheit, March 9, 2018.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/04/europes-dams-are-cracking/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/04/4-6-18-3.jpg

[2] here: https://cdn.counter-currents.com/radio/Europas Dämme Bersten Review Audiofile.mp3

[3] here: https://www.counter-currents.com/tag/podcasts/feed/

[4] Europas Dämme bersten: Ursachen, Hintergründe und Folgen des Flüchtlings-Tsunamis: https://store.hohewarte.de/bucher/605-europas-daemme-bersten-9783882023695.html

[5] found: http://www.un.org/esa/population/publications/migration/migration.htm

[6] many organizations: https://calaismigrantsolidarity.files.wordpress.com/2010/12/welcome-2-europe-english.pdf

[7] Richard von Coudenhove-Kalegri: https://en.wikipedia.org/wiki/Richard_von_Coudenhove-Kalergi

[8] [1]: #_ftn1

[9] following projection: http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/04/30/AR2008043003258.htm

[10] The Road to Somewhere: https://www.counter-currents.com/2018/01/going-somewhere/

[11] [1]: #_ftnref1

Presseschau - April 2018

PSA18-1.jpg

Presseschau

April 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

112 Milliarden US-Dollar

Amazon-Gründer Jeff Bezos ist reicher als Bill Gates

https://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/112-milliarden-us-...

 

Interview mit Autor des "Draghi-Crashs"

Insider warnt: "In zwei Jahren fliegt uns das Bankensystem um die Ohren"

https://www.focus.de/finanzen/boerse/interview-mit-autor-...

 

Bargeldabschaffung

Bargeld schützt vor Überwachungsstaat und Meinungsdiktatur

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bargeld-s...

 

(Katerstimmung in linksliberalen Kommentarspalten)

Kommentar: Einfache Antworten

Wahlausgang in Italien: Projekt einer demokratischen EU könnte gefährdet sein

https://www.hna.de/politik/kommentar-italien-einfache-ant...

 

Wahlen in Ungarn: Wenig Chance für die Opposition

Alle gegen Orbáns Ungarn

http://www.pi-news.net/2018/03/alle-gegen-orbans-ungarn/

 

Präsidentschaftswahl in Rußland

Die Notbremse ziehen

von Thomas Fasbender

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-notbr...

 

Katalonien

Verhaftung Puigdemonts

Augen zu und durchfahren lassen

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/augen-zu-...

 

Frankreich

Tatmotiv Judenhaß: Holocaustüberlebende in Paris ermordet

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/tatmotiv-ju...

 

Kriegsschauplätze in Syrien – Was wir über die östliche Ghouta, Afrin und das Euphrat-Tal wissen sollten

https://www.nachdenkseiten.de/?p=42716

 

Schatten überm Frühlingsfest

Kurden fühlen sich vom Westen verraten

https://www.n-tv.de/politik/Kurden-fuehlen-sich-vom-Weste...

 

Nach Schlacht um Afrin

Kurdische Knoten

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kurdische...

 

„Ungläubiger Name“

Eltern in Afghanistan nennen Sohn Donald Trump – Kind bekommt Todesdrohungen

https://www.welt.de/vermischtes/article174677253/Eltern-i...

 

Volkskongress beginnt

China steigert Rüstungsausgaben deutlich

https://www.n-tv.de/politik/China-steigert-Ruestungsausga...

 

Chinas Staatschef Xi Jinping kann lebenslang Präsident bleiben

https://www.welt.de/newsticker/news1/article174422727/Pra...

 

"Tag der Stille". Auf Bali schweigt sogar das Internet

https://www.tagesschau.de/ausland/bali-stille-101.html

 

Verbindungen in die USA

Deutsche Umwelthilfe: Selbstbedienungsbüffet auf Kosten des Steuerzahlers

von Reinhard Westphal

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/deutsche-umwelth...

 

PSA18-2.jpg

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkel gratuliert SPD zu GroKo-Zustimmung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Broders Spiegel: Maas ist der Gau

https://www.youtube.com/watch?v=a8NxFAhZnh0

 

„Das Vertrauen verloren“ : Marine-Kommandeur rechnet mit von der Leyen ab

http://www.faz.net/aktuell/politik/ich-habe-das-vertrauen...

 

Kramp-Karrenbauer hält viele AfD-Wähler für verloren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kramp-k...

 

Bundeskanzlerin Merkel will AfD „möglichst aus dem Bundestag herausbekommen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174553940/...

 

Verfassungsschutz warnt vor "subkulturell-rechtsextremistischem Hintergrund"

Livestream: „Merkel muss weg“-Demo Hamburg

http://www.pi-news.net/2018/02/livestream-merkel-muss-weg...

 

AfD-Antrag zur deutschen Sprache sorgt für Hohn und Spott

Die AfD möchte Deutsch als Landessprache im Grundgesetz verankern. Die Kritik folgt prompt: Die AfD wolle ihre „eigene Kleinkariertheit“ dem ganzen Land überstülpen.

https://www.tagesspiegel.de/politik/landessprache-geforde...

 

Initiatorin der ersten Anti-Merkel-Demo Uta Ogilvie zu Gast bei AfD-Fraktion im Dialog

https://afd-fraktion-hamburg.de/2018/03/14/initiatorin-de...

 

Rechtspopulist

Mit André Poggenburg tritt der Scharfmacher der AfD ab

https://www.abendblatt.de/politik/article213665977/Mit-An...

 

Zeitungsausträger

Koalitionsvertrag: Eine schäbige Rentenkürzung

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/koalition...

 

AfD-Anfrage

Fast 350 Millionen Euro Kindergeldzahlungen fließen ins Ausland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fast-35...

 

AfD mischt den Bundestag mit Reden auf, wie sie dort seit 20 Jahren nicht mehr zu hören waren. Hier ein paar wenige Reden:

Wieder eine brillante Rede von Dr. Alice Weidel, AfD,  im Bundestag, stellt alles in den Schatten

https://www.youtube.com/watch?v=HvdT3qrOaZI

AfD - Dr. Alice Weidel im Bundestag: "Sie verstehen von Ökonomie überhaupt nichts"

https://www.youtube.com/watch?v=0FKeCfhbYjU

Die Rede des AfD-Abgeordneten Dr. Gottfried Curio zur Vollverschleierung

https://www.youtube.com/watch?v=_o1z7ZAaqY4

Rüdiger Lucassen, AFD: Spricht Tacheles im Bundestag zur Verteidigungspolitik, Einsatz in Mali, Zustand und Einsatzfähigkeit der Bundeswehr

https://www.youtube.com/watch?v=J-8XFwBbX2g

Leif Erik Holm (AfD) haut im Bundestag so richtig auf den Putz

https://www.youtube.com/watch?v=_rnfFNLzKmE

 

650.000 Euro teurer Test

Bundeswehr führt Umstands-Uniformen für schwangere Soldatinnen ein

https://www.focus.de/politik/deutschland/650-000-euro-teu...

 

Wegen Krieg in Afrin

Pro-kurdische Aktivisten besetzen SPD-Zentrale in Frankfurt

http://www.hessenschau.de/politik/pro-kurdische-aktiviste...

 

Kristin Rose-Möhring

Frauenbeauftragte der Bundesregierung will Nationalhymne ändern

https://www.focus.de/politik/deutschland/kristin-rose-moe...

 

Bielefelder Experte: "Polizisten in NRW sind Gewalttätern nicht mehr gewachsen"

http://www.nw.de/lokal/bielefeld/mitte/22087551_Bielefeld...

 

Muslime in der Bundeswehr - Bartels für Imame als Seelsorger

https://www.zdf.de/nachrichten/heute/muslime-in-der-bunde...

 

Kostspielige Kampfmittelbeseitigung

Die Bombenwerfer müssen sich beteiligen

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-bombe...

 

Eindrücke aufarbeiten

Friedrich-Ebert-Schüler besuchen Auschwitz-Gedenkstätte

https://www.op-online.de/region/muehlheim/muehlheim-fried...

 

"Buchhalter von Auschwitz"

Früherer SS-Mann Oskar Gröning ist tot

Der frühere SS-Mann Oskar Gröning ist tot. Der Rentner war 2015 in einem aufsehenerregenden Prozess wegen Beihilfe zum Mord in 300.000 Fällen zu vier Jahren Gefängnis verurteilt worden.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/ehemaliger-ss-mann-...

 

Mecklenburg-Vorpommern

Matrosendenkmal wird saniert: 3,5 Millionen Euro

https://www.welt.de/regionales/mecklenburg-vorpommern/art...

 

PSA18-3.jpg

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Kampf gegen Rechts : Ein Volk von Antifaschisten

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kampf-gegen-rec...

 

(linkes Aktionsbündnis Brandenburg)

Landtag von Brandenburg

Parlamentarisches Gutachten sieht AfD diskriminiert

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/parlamentarisches-gu...

 

(Skandal…)

Unbekannte legen rechtspopulistische Flyer in Bahn-Magazin

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Unbekannte-legen-...

https://www.tagesschau.de/inland/bahn-flyer-asyl-101.html

https://www.focus.de/politik/deutschland/junge-freiheit-b...

 

Gastbeitrag

Demokratie verlangt Antitotalitarismus statt „Antifaschismus“

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/demokrati...

 

Moslemische Masseneinwanderung

Bittere Erkenntnis: Die wahren Antifaschisten sind die anderen

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bittere-e...

 

(Hetzkommentar von Adrian Schulz… Rechte sollen so geächtet werden, "bis sie sich nicht mehr trauen, auch nur zum Bäcker zu gehen.")

Mit Nazis reden bringt nichts

Gibt man Rechtsextremen Raum, füllen sie ihn. Also macht Kommunikation hier wenig Sinn. Man muss ihnen das Leben schwer machen, wo es nur geht.

http://www.taz.de/!5489446/

(Der Autor: https://twitter.com/grosserbizeps )

 

(Ein Experte mit handfester Erfahrung…)

Ex-Außenminister Joschka Fischer sieht „viele Nazis“ in der AfD

https://www.welt.de/politik/article174153474/Joschka-Fisc...

 

„Widerstand als Christenpflicht“

Katholische Jugend fordert Katholikentag ohne AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/katholi...

 

("Hotel Berlin")

Zutritt verboten

Berliner Hotel: AfDler müssen draußen bleiben
https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

Bundestag

AfD-Reden: Union kündigt Faktenchecks an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-red...

 

Betreiber von „Honigmann“ seit 13.11.2017 im Knast. PI hat darüber kein Wort berichtet

https://michael-mannheimer.net/2017/12/28/betreiber-von-h...

 

Leipzig: Wir kommen!

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58315/leipzig-wir-kommen

 

Prozess in Dresden

Lange Haftstrafen für rechtsterroristische "Gruppe Freital"

https://www.focus.de/politik/deutschland/prozess-in-dresd...

 

Martin Sellner und Brittany Pettibone in England verhaftet

https://sezession.de/58336/martin-sellner-und-brittany-pe...

 

Identitäre Bewegung verurteilt Festnahme von Martin Sellner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/identitaere...

 

„Dem Gemeinwohl nicht zuträglich“

Großbritannien verweigert Pegida-Chef Bachmann die Einreise

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/grossbritan...

 

Pirinçci-Rede ins Internet gestellt

Neuer Strafbefehl gegen Pegida-Chef Bachmann

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/neuer-s...

 

Per Leo zur Leipziger Buchmesse

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58351/per-leo-zur-leipziger-buchmesse

 

Leipziger Buchmesse – Antaios, Tumulte, Resonanz

https://sezession.de/58352/leipziger-buchmesse-antaios-tu...

 

Buchmesse: Einschüchterungen und Erklärungen

Benedikt Kaiser

Die Leipziger Buchmesse liegt hinter uns – wir mußten einiges erleben.

https://sezession.de/58357/leipziger-buchmesse-einschuech...

 

Buchmesse Leipzig: Lumpen, Lügen, Lücken

https://sezession.de/58356/buchmesse-leipzig-lumpen-luege...

 

Ellen Kositza und Götz Kubitschek fassen die Leipziger Buchmesse zusammen

https://www.youtube.com/watch?v=hcPf3YH4vvk

 

NSU

Verfahren um Akten-Vernichtung nach Geldauflage eingestellt

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174944754/...

 

Gesinnungsdiktatur in Frankfurt verhindern!

Kongress über Familienkonflikte unter linkem Beschuss

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1298

 

(Die Stadt Wetzlar und Oberbürgermeister Manfred Wagner (SPD) befürworten Gesinnungsrecht und setzen sich über den Rechtsstaat hinweg)

Das Nein zur Vermietung der Stadthalle an die NPD Stadt Wetzlar widersetzt sich dem BVerfG

https://www.lto.de/recht/hintergruende/h/bverfg-wetzlar-n...

 

Zutrittsverbot für NPD Fall Wetzlar: Verfassungsgericht schaltet Kommunalaufsicht ein

http://www.hessenschau.de/politik/fall-wetzlar-verfassung...

 

Thüringer Regierung nach Sprengstoffund in Antifa-Szene unter Druck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/thuerin...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sprengs...

 

Baden-Württemberg

AfD-Landesparteitag: Farbanschlag auf Haus von Pressesprecher

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-lan...

 

Demonstrant krankenhausreif geprügelt

„Merkel muß weg“-Demo: Linksextreme gehen auf Teilnehmer los

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Verletzte Beamte

Kandel: Polizei erhebt schwere Vorwürfe gegen Linksextreme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kandel-...

 

Großeinsatz in Rigaer Straße: Polizei verhaftet Linksradikalen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grossei...

 

Rigaer Straße

Nach Großeinsatz: Linksextreme attackieren Polizei mit Pflastersteinen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-gr...

 

Linksextremistische Straftaten in Hamburg verdoppelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

PSA18-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Yascha Mounk und ein „einzigartiges historisches Experiment“

https://sezession.de/58253/yascha-mounk-und-ein-einzigart...

 

(Herfried Münkler)

"Grenzöffnung" sei richtig gewesen

Top-Historiker behauptet: Merkel hat Europa mit ihrer Flüchtlingspolitik gerettet

https://www.focus.de/politik/deutschland/grenzoeffnung-se...

 

Europa stehen weitere Einwanderungswellen aus Afrika bevor

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/europa-steh...

 

Weltbank warnt vor 140 Millionen „Klimaflüchtlingen“ bis 2050

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/weltbank-wa...

 

UN-Behörde: Migration ist unvermeidlich und wünschenswert

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/un-behoerde...

 

Soziologe hält Auswanderung von Deutschen für unproblematisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soziolo...

 

"Können nicht Gang der Geschichte aufhalten"

Schäuble: Bürger müssen akzeptieren, dass es immer mehr Muslime gibt

https://www.focus.de/politik/deutschland/koennen-nicht-ga...

 

Statistisches Bundesamt

2016 kamen mehr als 1,7 Millionen Ausländer nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/2016-ka...

 

Flüchtlingsziel Nummer eins

Neue Zahlen: In Deutschland suchen mehr Menschen Asyl als im gesamten EU-Rest zusammen

https://www.focus.de/politik/deutschland/asylantraege-deu...

 

Heute stimmt der Bundestag gegen bessere Kontrollen an den Grenzen

https://www.bz-berlin.de/berlin/kolumne/heute-stimmt-der-...

 

Dublin-Verfahren

Griechenland lehnt Rücknahme von Asylbewerbern ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/griechenlan...

 

Linkspartei und Grüne fordern Abschiebestopp nach Afghanistan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspa...

 

Flüchtlinge: Israel einigt sich mit UNHCR auf Umsiedlung von Afrikanern

Statt wie geplant Tausende Afrikaner abzuschieben, will Israel sie nun umsiedeln. Dass auch Deutschland Flüchtlinge aufnehmen soll, bestätigte das UN-Hilfswerk nicht.

http://www.zeit.de/politik/ausland/2018-04/israel-afrikan...

 

Israel

Warum Netanyahu doch keine Flüchtlinge nach Deutschland schickt

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/israel-warum-ne...

 

25 Standorte

Der große Streit um Berlins neue Flüchtlingsunterkünfte

25 neue Unterkünfte sollen in den kommenden Jahren in Berlin entstehen. In den Bezirken gibt es Widerstand gegen die Standorte.

https://www.morgenpost.de/berlin/article213617491/Der-gro...

 

Syrer und Afghanen klagen erfolgreich gegen ihre Asylbescheide

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/syrer-u...

 

Syrer scheitern mit Asylgesuchen in Japan

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrer-schei...

 

Schwedens Integrations-Traum ist geplatzt

Die Sicherheit der Bürger in den Grossstädten ist in Schweden zu einem heissen Politikum geworden. Dass Waffengewalt mehr und mehr von Jugendbanden ausgeht, ist besonders erschreckend.

https://www.nzz.ch/international/schwedens-zerplatzter-in...

 

Die Propaganda vom blonden Babyboom

Ohne Fleiß kein Preis: Die Baby-Lüge

http://www.pi-news.net/2018/03/ohne-fleiss-kein-preis-die...

http://www.spiegel.de/gesundheit/schwangerschaft/geburten...

 

Security pöbelt auf der ITB

Wachleute bedrängen israelischen Tourismusstand

https://www.tagesspiegel.de/berlin/security-poebelt-auf-d...

 

„Drecksdeutscher“

Deutschenfeindlichkeit in Berlin nimmt zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

In Berlin leben über 40.000 abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/in-berl...

 

Essener Tafel

Im sozialen Brennglas

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/im-sozi...

 

Essener Tafelrunde (JF-TV Im Fokus mit Guido Reil)

https://www.youtube.com/watch?v=qX030MB9CNw

 

Kommentar-Wirbel wegen Merkels "Essen-Kritik"

Journalist Claus Strunz kritisiert Angela Merkel offen in Sat.1-Kommentar

https://www.tag24.de/nachrichten/strunz-merkel-kommentar-...

 

Essen

Partei stellt Strafanzeige gegen Tafel und Chef Jörg Sartor

Der Streit um den Aufnahmestopp für Ausländer bei der Essener Tafel geht weiter. Eine umstrittene Kleinpartei stellt nun Strafanzeige gegen den Verein und dessen Vorsitzenden - wegen Steuerhinterziehung.

https://www.focus.de/politik/deutschland/essen-partei-ste...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/einwand...

 

(Zur Essener Tafel)

„hart aber fair“

Tanz um den heißen Brei

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/tanz-um-d...

 

Marl

Weitere Tafel beschließt Aufnahmestopp für Ausländer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weitere...

 

(Ende gut, alles gut…)

Essener Tafel hebt Aufnahmestopp für Ausländer auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

Islamischen Gemeinschaft Deutschland

Lutherische Kirchen verteidigen Zusammenarbeit mit radikalen Moslems

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/lutheri...

 

Psychologe macht Islam mitverantwortlich für Mobbingzunahme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/psychol...

 

Fremdenfeindlichkeit : Mehr als 2200 Angriffe auf Flüchtlinge im Jahr 2017

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/ras...

https://www.freiepresse.de/NACHRICHTEN/DEUTSCHLAND/Rund-2...

 

Innenministerium : Fast 1000 Angriffe auf Muslime und Moscheen

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/950-angriffe-au...

 

Koordinierte Aktion der PKK? Anschlagserie auf türkische Einrichtungen setzt sich fort

https://www.tagesspiegel.de/politik/koordinierte-aktion-d...

 

POL-GI: Pressemeldung vom 10.03.2018: Gießen: Messerangriff in der Schanzenstraße - Polizei fahndet nach zwei Tätern

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/43559/3887647

 

Offenbach

Prozess am Amtsgericht

Gedealt statt abgeschoben

https://www.op-online.de/offenbach/prozess-amtsgericht-of...

 

Bluttat in Flensburg

17-Jährige erstochen: Tatverdächtiger ist abgelehnter Asylbewerber

https://www.shz.de/lokales/flensburger-tageblatt/17-jaehr...

 

Ehepaar mit dem Messer bedroht

Gewaltbereiter Syrer darf in Cottbus bleiben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gewaltb...

 

Prozess in Berlin

Sechs junge Männer sollen 14-Jährige zu Sex genötigt haben

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/berlin-sechs-maenne...

 

Großbritannien

Vergewaltigt und zu Kebab verarbeitet?

https://www.bz-berlin.de/artikel-archiv/vergewaltigt-und-...

https://www.mirror.co.uk/news/uk-news/family-missing-14-y...

 

Burgwedel

24-Jährige gerät mit Jugendlichen in Streit. Dann sticht ein Junge zu

https://www.welt.de/vermischtes/article174876055/Niedersa...

http://www.pi-news.net/2018/03/versuchter-messermord-in-g...

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Reaktionen auf Messerattacken

Messerrepublik Deutschland

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/messerrep...

 

Offenbach

Überfall: Räuber drückt Seniorin an Wand

https://www.op-online.de/offenbach/ueberfall-offenbach-ta...

 

Gewalt auf den Straßen

Polizei stoppt rivalisierende Männergruppen in Duisburg

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

https://www.youtube.com/watch?v=UWO4qQ5YOoQ

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Mitten am Tag

Mit Messer bedroht: Unbekannte überfallen Paketzusteller

https://www.op-online.de/region/frankfurt/messer-bedroht-...

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/4970/3892180

 

(Zu solchen Fällen verkündet der "tagesschau"-"Faktenfinder"…)

Zahlen zur Kriminalität. Keine "Messer-Epidemie" in Deutschland

https://faktenfinder.tagesschau.de/inland/kriminalitaet-d...

 

Mordverdacht: Haftbefehl gegen 32-jährigen Syrer nach Brand in Leipzig

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

 

PSA18-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Schweringen: Unbekannte flexen Hakenkreuz von Kirchenglocke - und ernten nicht nur Applaus

https://www.gmx.net/magazine/panorama/schweringen-unbekan...

 

Islamische Begegnungsstätte

Ein Prunkstück der Architektur: Die Moschee der Zukunft

https://www.abendblatt.de/region/norderstedt/article10802...

 

Norderstedt bekommt eine „einzigartige“ Protzmoschee

https://www.journalistenwatch.com/2018/02/09/norderstedt-...

 

Plädoyer für Rekonstruktion

Neumarkt-Gesellschaft Dresden in Amerika geehrt

http://www.dnn.de/Dresden/Lokales/Leidenschaftliches-Plae...

 

Deutscher Lehrerverband

Lehrerpräsident kritisiert "Inflation an guten Noten"

https://www.merkur.de/welt/lehrerpraesident-kritisiert-in...

 

Intelligenz

In der Bildungspolitik ist selbst die SPD ideologischer als die SED

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/in-der-bi...

 

Verbotenes Spielzeug

So spioniert "Cayla" Kinder aus

http://www.sueddeutsche.de/digital/verbotenes-spielzeug-s...

 

"Leser*innen bald nur noch online": "taz" analysiert sich selbst mit Innovationsreport.

http://www.turi2.de/aktuell/leserinnen-bald-nur-noch-onli...

http://taz.de/report2021/

 

YouTube verbietet Videos zur Waffenherstellung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/youtube-ver...

 

YouTube will mit Wikipedia Verschwörungstheorien bekämpfen

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/youtube-will-...

 

Debatte um Rassismus kam in Frankfurt auf

Diskussion um Namen: Mohren-Apotheke in Kassel bleibt Mohren-Apotheke

https://www.hna.de/kassel/vorderer-westen-ort140786/mohre...

 

Streit um den Begriff „Mohr“

Theologin wirft Übersetzern der Lutherbibel Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/theologin-wirft-uebe...

 

Frankfurts Sprachpolizei: Nie mehr „Elfenbeinküste“!

Kommunale Ausländervertretung dreht endgültig durch

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1294

 

Politische Korrektheit

Australische Airline drängt Mitarbeiter zu gendersensibler Sprache

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australisch...

 

Australiens Krankenschwestern müssen sich zu ihrem „Privileg als Weiße“ bekennen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australiens...

 

Rechte Äußerungen Suhrkamp distanziert sich von Autor Uwe Tellkamp

Bei einer Diskussion in Dresden hat der Schriftsteller Uwe Tellkamp ("Der Turm") AfD-nahe Ansichten vertreten - nicht zum ersten Mal. Nun sieht sich sein Verlag Suhrkamp zu einem ungewöhnlichen Schritt gezwungen.

http://www.spiegel.de/kultur/literatur/uwe-tellkamp-suhrk...

 

Eklat um Uwe Tellkamp

Suhrkamp wechselt ins Lager der Gesinnungsprüfer

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article174394865/E...

 

Maron: Suhrkamp hat Tellkamp ohne Not verraten

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/maron-suhrkamp-hat-t...

 

Vor der Messe: Tellkamp, Grünbein und die Anarchie

https://sezession.de/58332/vor-der-messe-tellkamp-gruenbe...

 

(Zu Uwe Tellkamp)

Meinungsfreiheit

Nicht mehr länger schweigen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nicht-meh...

 

Stilisiert sich Jutta Ditfurth zum Opfer?

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58384/stilisiert-sich-jutta-ditfurth...

 

Safranski: Es gibt keine Pflicht zur Fremdenfreundlichkeit

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/safrans...

 

Heino-Album

NRW-Heimatministerin distanziert sich von Schallplatte mit Heimatliedern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-hei...

 

Erklärung 2018

Prominente Publizisten unterstützen Proteste gegen Flüchtlingspolitik

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/promine...

 

Erklärung 2018 – eine Welle der Bekenntnislust

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/58354/erklaerung-2018-eine-welle-der...

 

Das war’s. Diesmal mit: Afroamerikanern und viel Gerede

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58404/das-wars-diesmal-mit-afroameri...

 

Auf Streife im Internet

Polizei Hessen kämpft gegen Hetzbotschaften in sozialen Netzwerken

https://www.op-online.de/hessen/streife-internet-9727187....

 

Filmwettbewerb KRASS gegen HASS

http://krassgegenhass.junetz.de/

https://www.offenbach.de/leben-in-of/sicherheit-ordnung/k...

(Hier ist denn plötzlich von Rassismus die Rede, womit offenbar wird, um was in Wirklichkeit geht. Um die Abwertung kritischer Haltungen zur Masseneinwanderung. Der Hass der "Antifa" wird selbstverständlich nicht erwähnt…)

https://www.offenbach.de/rathaus/rathaus-aktuell/presseme...

 

Nationalmasochismus und „Anschluß“

https://sezession.de/58343/nationalmasochismus-und-anschl...

 

Steve Bannon in Zürich

„Für gewisse Leute ist er der Teufel“

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fuer-gewisse-...

 

Parallelgesellschaften und Parallelstrukturen

Die Spaltung Deutschlands

Von Roland Tichy

https://www.tichyseinblick.de/tichys-einblick/die-spaltun...

 

„Erklärung 2018“

Aufruhr der Intellektuellen

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/aufruhr...

 

Kapitaldelikte (3): Die Humankapitalisten

https://sezession.de/58213/kapitaldelikte-3-die-humankapi...

 

Kapitaldelikte (4): Kreativwirtschaft

https://sezession.de/58371/kapitaldelikte-4-kreativwirtsc...

 

„The Green Lie“ und die ökosoziale Idee

https://sezession.de/58342/the-green-lie-und-die-oekosozi...

 

Die Grüne Couch - Episode 4

https://www.youtube.com/watch?v=K5EC_drMydg

 

Neues Hambacher Fest

https://neues-hambacher-fest.de/

 

Geheimsache Tiertransporte

Millionen Tiere werden jedes Jahr durch Europa transportiert, bis nach Nordafrika. Rinder und Schafe sind oft tage- oder wochenlang eingepfercht auf Lastwagen und Schiffen unterwegs.

https://www.zdf.de/dokumentation/37-grad/37-geheimsache-t...

 

Botswana

Geier leiden unter Bleivergiftung

http://www.deutschlandfunk.de/botswana-geier-leiden-unter...

 

Weltweiter Antibiotikaverbrauch um 65 Prozent gestiegen

http://www.zeit.de/wissen/gesundheit/2018-03/gesundheit-a...

 

(100 Jahre Frieden von Brest-Litowsk)

Demütigungen blieben erspart

https://jungefreiheit.de/wissen/2018/demuetigungen-bliebe...

Erster Weltkrieg

Durchbruch im Westen

von Dag Krienen

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/durchbruc...

 

Österreich: Achtzig Jahre 1. Opfer

https://sezession.de/58340/oesterreich-achtzig-jahre-1-op...

 

»Sea Changes«: Derek Turner im Gespräch

https://sezession.de/58281/sea-changes-derek-turner-im-ge...

 

Martin Mosebachs „Die 21“

Die Heiligen vom Strand

von Matthias Matussek

https://jungefreiheit.de/kultur/literatur/2018/die-heilig...

Bulletin célinien n°406 (avril 2018)

LFC par Isabel MAHE (2) peinture huile 41x33.JPG

Bulletin célinien n°406 (avril 2018)

Sommaire : 

Élizabeth, une vie célinienne 

Rencontre avec Jean Monnier 

Le bras de fer entre Gallimard et le Crif continue 

La nouvelle épuration littéraire 

Lettres d’Alphonse Juilland à Éric Mazet (I).

Édith et Colette

BCavr18.jpgC’est une sorte de miracle: à la fin de l’année passée, Rémi Ferland, l’éditeur des Écrits polémiques, découvre au marché aux puces de Québec quelques exemplaires d’une brochure à la couverture bleu ciel: L.-F. Céline / Lettres familières. Au sommaire: trente-deux lettres, soit onze à sa fille Colette et vingt et une à Édith Follet, sa deuxième épouse. Toutes écrites après la guerre : les premières du Danemark, les suivantes de Meudon. La composition, réalisée à l’aide d’une machine à écrire électrique, est rudimentaire. Guère d’indication si ce n’est une mention anonyme d’éditeur : « Petits papiers / près Halifax / chez la Belle Hortense (sur le port) ». Qui a donc pu publier outre-Atlantique ce modeste recueil recelant de vrais trésors ? Le mystère est entier… Toujours est-il que Ferland a eu la bonne idée de rééditer cette correspondance sous la forme d’une élégante plaquette avec, cette fois, comme titre Lettres à Édith et à Colette (voir en dernière page). Dans sa biographie, François Gibault nous en avait déjà révélé quelques unes et il n’avait certes pas eu tort d’écrire que beaucoup de celles adressées à Édith « sont de véritables lettres d’amour ». En témoigne notamment cette lettre qui commence ainsi : « Que tu le veuilles ou non tu seras mon Édith chérie jusqu’à la mort et au-delà ! » et où percent, comme dans bien d’autres, le remords et les regrets: « Mon Édith chérie encore bien pardon je suis bien marri et j’ai bien souffert je t’assure et je suis bien malheureux de penser à ma sottise. » C’est assurément un Céline bien différent de celui que l’on nous dépeint aujourd’hui qui apparaît dans cette correspondance. Un être tout en sensibilité, d’une grande finesse et maniant un humour subtil, comme dans cette lettre où il se plaît à pasticher Mme de Sévigné : « Ma très chère, ma mie, mon cœur, je vais vous narrer une nouvelle, dont tout Versailles est bouleversé, le roi en a tenu Conseil de n’en savoir autant, voici en mille mots, non en dix ! ce qu’il faut que vous gardiez secret… » Et d’enchaîner avec cette observation prosaïque : « Votre plante bretonne, fougère d’eau, a été dépotée, et mise en terre, parfaitement, et paraît s’en trouver très bien… ne le dites à âme qui soit ! La pluie aidant vous la retrouverez géante. » Les lettres à sa fille, écrites en exil, ne sont pas moins émouvantes.  L’une d’entre elles se conclut ainsi : « Oh pas de cadeaux ! pas d’envois ! Je les laisse à la douane ! Des baisers ! Des baisers ! C’est tout ! Des paroles d’espoir aussi bien que j’en tienne vraiment une immense provision en stock ! à l’écœurement ! (…) Toute mon affection à tes enfants, à toi. Ton papa. Louis. »  Certains  n’ont pas compris que Céline, fuyant de nouvelles affections car trop émotif, n’ait pas souhaité rencontrer ses petits-enfants à Meudon. Quant à Colette, on sait que sur le conseil de son avocat, elle renonça à l’héritage de son père. Celui qu’il eût fallu conserver précieusement c’est la correspondance qu’elle reçut de lui lorsqu’elle était enfant. Et Édith, les très nombreuses lettres qu’elle eut de Louis Destouches avant leur mariage. …Hélas !
 
• Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Édith et à Colette, Éditions 8, collection “Anciens”, n° 20, 2018, 58 p. Cette plaquette hors commerce est réservée aux membres de l’Association des Amis de l’Édition Huit. La cotisation s’élève à 50 $ canadiens (soit environ 32 €). Plus de renseignements sur le site de l’éditeur : https://www.editionshuit.com. Ou écrire à l’éditeur, 747 rue des Mélèzes, Québec (Québec) G1X 3C8.

À noter que deux lettres figurant dans le tome III de la biographie de François Gibault ne sont pas reprises dans cette plaquette ; en revanche, les deux lettres adressées à Colette publiées dans Études céliniennes (n° 5, hiver 2009-2010) et Le Bulletin célinien (n° 331, juin 2011) y figurent. Une édition scientifique de ces lettres, avec datation de celles-ci et appareil critique consistant, reste à faire.

mercredi, 18 avril 2018

Entretien avec Robert Steuckers pour le site Europe Maxima

RS-Europa3volIM.png

Entretien avec Robert Steuckers pour le site Europe Maxima
 
propos recueillis par Thierry Durolle
 
Europe Maxima : En ce début d’année 2018 paraît donc votre tant attendue trilogie intitulée Europa. Pourriez-vous, en préambule, nous expliquer sa genèse ?
 
Les textes qui figurent dans les 996 pages de cette trilogie sont tirés de mes anciennes revues, sont des conférences prononcées au fil du temps ou encore des entretiens accordés à des revues ou des sites amis, le tout sur une période d’un peu plus de vingt-cinq ans. Je n’avais pas l’intention de publier quoi que ce soit, n’ayant jamais eu la vanité du graphomane qui s’ingénie à noircir du papier pour compenser on ne sait trop quelle blessure de sa petite enfance. Jusqu’au jour où j’ai rencontré Jules Dufresne des éditions du Lore qui m’a littéralement assiégé pour que je lui remette mes textes sur la révolution conservatrice allemande. Dufresne, avec l’ardeur de sa jeunesse, a ouvert la boite de Pandore : à sa suite, Laurent Hocq, directeur des Editions Bios (Lille), m’a fait subir un deuxième siège pour que je compose cette trilogie. Laurent Hocq a pris de sérieux risques financiers pour lancer cette entreprise et je lui en suis très reconnaissant ; j’attends surtout de mes lecteurs qu’ils lui rendent hommage et qu’ils l’épaulent dans ses initiatives. Chaque texte de cette trilogie a en fait une histoire, est né de circonstances particulières, liées à mes tribulations de gamin métapolitologue, qui m’ont fait pérégriner de colloques en conférences à travers toute l’Europe : j’ai surtout une dette ineffaçable envers deux hommes aujourd’hui décédés, Gilbert Sincyr, ancien Président de l’association grande-européenne « Synergies européennes » et Robert Keil, animateur du Cercle Hermès à Metz et co-fondateur, avec André Wolf, de l’association « Minerve ». Sincyr et Keil se sont décarcassés pour organiser des colloques et des conférences, des universités d’été et des séminaires à tour de bras. Les textes de la trilogie sont aussi le fruit de leurs efforts, de leur énergie qu’ils ont dépensée sans compter. Je n’oublie pas, non plus, deux amis allemands, Heinz-Dieter Hansen de Hambourg et le Dr. Rolf Kosiek, qui m’ont invité régulièrement à prendre la parole devant leurs publics respectif ni les efforts de trois amis milanais, Marco Battarra, Alessandra Colla et Maurizio Murelli, de la « Società Editrice Barbarossa », sans qui les magnifiques universités d’été italiennes de « Synergies européennes » n’auraient pas été possibles ni la superbe collection de livres, baptisée « Sinergie Europee ». Enfin, je remercie mon éditeur espagnol actuel Manuel Quesada, dont le deuxième volume de la trilogie reprend un entretien, ainsi que mon éditrice australienne Gwendolyn Taunton, philosophe traditionaliste très pointue, qui a pris le risque, elle, de me faire connaître dans le monde anglo-saxon. En fait, je réactive un vieux combat en entrant dans le troisième âge : quelques humoristes facétieux de mes compatriotes flamands disent que je suis le Colonel du « Volkssturm métapolitique ».

La genèse de cette trilogie réside donc toute entière dans le travail des deux cercles que j’avais cofondés avec Jean Eugène van der Taelen à Bruxelles en 1983, l’EROE (« Etudes, Recherches et Orientations européennes ») et avec Gilbert Sincyr en 1994 (« Synergies européennes »).

Pour se procurer la trilogie "Europa":

www.editionsbios.fr

http://www.facebook.com/editionsbios.fr/

@EditionsBIOS

+33 7 70 27 00 46

Europe Maxima : L’histoire-géographie, la politique et la géopolitique sont des disciplines qui vous sont familières et qui se taillent une part de lion dans votre trilogie. La spiritualité, quant à elle, n’est principalement évoquée, qu’en rapport à l’idée d’empire. L’idée de non-séparation du pouvoir temporel et de l’autorité spirituelle vous séduit-elle ?

jvlmzm.jpgOui, certes, l’histoire et la géographie, plus exactement un mixte des deux, est ma passion, sinon depuis l’enfance, du moins depuis la troisième année de notre école secondaire, où l’on nous avait suggéré l’achat du petit atlas historique des collégiens, rudement bien fait et qui m’a tout de suite passionné. Plus directement, dans la mouvance du militantisme métapolitique qui fut et reste le mien, l’événement déclencheur du processus qui nous a mené à la trilogie que vous évoquez, a été l’obligation de remettre, en juin 1980, un travail de fin d’études pour le cours de « relations internationales », donné par Madame Massart, fille d’un ancien député wallon, gaulliste à tous crins. Comme j’étais en classe d’allemand à la haute école des traducteurs-interprètes, il fallait que le travail soit basé sur des ouvrages allemands ou fasse référence à la politique allemande, comme, par exemple, l’Ostpolitik de Willy Brandt à l’époque. J’ai demandé à présenter un ouvrage que j’avais acquis par correspondance : le livre de l’ancien général autrichien Jordis von Lohausen, intitulé Mut zur Macht (Le courage de la puissance), dont l’auteur, avant de revenir dans la nouvelle armée autrichienne après la seconde guerre mondiale, avait été animateur de la radio de son pays où il présentait avec une formidable concision, et une diction merveilleuse, les villes d’art italiennes. Cette concision se retrouve dans son livre qui mêle justement savoirs historiques et géographiques et s’appuie sur une cartographie originale et très suggestive, comme le voulait précisément Karl Haushofer, lorsqu’il dirigeait, pendant l’entre-deux-guerres, son institut de géopolitique : une bonne carte suggestive valait pour lui une longue démonstration écrite. Quand je devais remettre mon travail à Mme Massart, nous étions en 1980, l’année qui a suivi l’accession de Margaret Thatcher au pouvoir au Royaume-Uni. Reagan, autre propagateur d’un « conservatisme néolibéral », allait accéder à la magistrature suprême aux Etats-Unis ; outre sa volonté de pratiquer une politique de retour au libéralisme dur et pur, il entendait mettre un terme au statu quo d’une guerre froide dominée par la double idée d’un dégel graduel et d’une coexistence pacifique, sans que ne soient modifiées les limites des zones d’influence, acquises pas les deux grandes puissances du duopole américano-soviétique.
 
Cette perspective reaganienne, qui était de vouloir bouleverser cet ordre duopolistique, avait été secrètement activée par Zbigniew Brzezinski dès la fin des années 1970. Selon ces plans, les pièces de l’échiquier planétaire devaient nécessairement bouger : elles ne le pouvaient que si l’on réactivait des dynamiques refoulées comme, par exemple, l’islamisme militant, pour plonger le ventre mou et centre-asiatique de l’URSS dans une effervescence permanente, obligeant Moscou à lâcher du lest. La stratégie, avec l’appui financier saoudien, sera d’abord appliquée en Afghanistan. La suite tragique, non terminée, de cette opération, nous la connaissons trop bien : la stratégie initiée par Brzezinski a débouché sur une guerre permanente et un enlisement sans fin. Ce n’est pas là une politique impériale au sens noble du terme mais la création d’un chaos infécond et criminel qui affecte toute la planète.  

cmevaah.jpg

Aux Etats-Unis aussi, on commençait, tout à la fin des années 1970, à reparler sérieusement de géopolitique, notamment avec Colin S. Gray, qui entendait réactualiser la géopolitique thalassocratique de Halford John Mackinder et de Nicholas Spykman (dont Olivier Zajec, il y a deux ans, a exploré méthodiquement l’œuvre en France). Enfin, avec l’appui d’un excellent professeur écossais, Mr. Sidgwick, j’avais potassé à fond les atlas historiques de Colin McEvedy et lu le captivant ouvrage de Paul Johnson, The Offshore Islanders, ouvrage critique à l’endroit des orientations politiques britanniques, qui avaient omis de miser sur un développement intérieur, sur une stratégie économique d’investissement patrimonial, sur un développement des sciences chimiques et sur une colonisation intérieure des Iles Britanniques, à l’instar des politiques bismarckiennes de l’Allemagne réunifiée à partir de 1871. Tout le reste de mes démarches découle de ce contexte universitaire : j’ai voulu offrir tout cela à une certaine école métapolitique. En vain. J’ai reçu un accueil grossier, sotte gesticulation d’autodidactes gougnafiers, dont vous avez sûrement entendu parler…

pedro-banos-asi-se-domina-el-mundo.jpg

Ceci dit, la pédagogie dont faisait preuve Lohausen, décédé en 1997, vient d’être ressuscitée par un Colonel espagnol qui s’est mis volontairement à la retraite, Pedro Banos, dans Asi se domina el mundo – Desvelando las claves del poder mundial (Ariel, 2017). Paru en novembre 2017, cet ouvrage a été réédité six fois ( !) entre sa parution initiale et février 2018. Il explicite de manière particulièrement didactique les principes géopolitiques immuables, l’impossibilité d’échapper à l’histoire, la permanence des intérêts, les géostratégies impassables, le danger d’ignorer l’idiosyncrasie des peuples, etc. Si je m’enthousiasmais pour Lohausen en 1979, à 23 ans, je m’enthousiasme avec la même ferveur pour le livre du Colonel Banos en 2018, à 62 ans.

Revenons à la spiritualité, deuxième thème de votre question : il est évident que j’ai été frotté à Evola (plutôt qu’à Guénon, tout en appréciant hautement la critique que celui-ci formulait à l’encontre du monde moderne, avec l’idée de « cubification » du monde, reprise aujourd’hui avec brio par le penseur espagnol Ernesto Milà, par ailleurs géopolitologue avisé). J’ai participé aux premières activités de la défunte revue Totalité, aventure qui donnera naissance, ultérieurement, aux éditions Pardès.

marc-eemans-geoffroi-coquelet.png

En Belgique, les activités évoliennes, le Centro Studi Evoliani, étaient dirigées par Marc. Eemans, figure étonnante de la pensée européenne, à laquelle seule la revue Antaios de Christopher Gérard a rendu naguère un hommage mérité. Qui a été Marc. Eemans, né en 1907 et décédé en 1998, l’année du centenaire d’Evola ? Jeune écolier à Termonde (Dendermonde) en Flandre orientale, il est initié par un professeur de son « athénée » aux études wagnériennes et à la mythologie scandinave et germanique. Adolescent, il adhère, par esprit de révolte, au dadaïsme et au surréalisme, accessoirement au léninisme : il fera un magnifique portrait du leader de la révolution russe, aujourd’hui exposé à Saint-Pétersbourg. Dans les années 1920, il rencontre l’avant-gardiste flamand Paul van Ostaijen, qui, dans l’un de ses manifestes, explique que le mysticisme médiéval de la région sise entre l’Escaut et le Rhin, donne déjà toutes les recettes pour une « illogique » fondamentale permettant de jeter bas le système dominant, tâche que s’était assignée André Breton, qui avait aussi dit, entre mille et une autres choses, qu’il préférait s’allier au Dalaï Lama (pas celui d’aujourd’hui… !) plutôt que d’œuvrer à la défense d’un système occidental qu’il jugeait inique et mortifère. Peu ou prou, Evola, qui vient, lui aussi, du dadaïsme, van Ostaijen et Breton ont, in fine, la même démarche, en dépit de toutes leurs différences, de leurs idiosyncrasies respectives : le point commun à ces trois hommes, c’était de chercher une voie pour échapper à l’impasse moderne. C’est donc, très naturellement, la conclusion que tire le jeune Eemans à la fin des années 1920 ; tout feu, tout flamme, il s’en va prononcer une petite conférence sur les mystiques médiévales flamandes et rhénanes, devant le groupe des surréalistes bruxellois, autour de René Magritte. Ce groupe s’affiche comme résolument laïque, antireligieux jusqu’à la caricature, « communistophile », combattant inlassablement la « Calotte » et voilà qu’il s’insurge bruyamment et vulgairement devant l’idée de van Ostaijen et d’Eemans de réhabiliter Maître Eckhart, Sœur Hadewych ou encore Ruusbroec l’Admirable. Eemans est exclu pour « cléricalisme », alors que, justement, cette mystique de notre moyen-âge lumineux permet d’échapper à tout encadrement stérilisateur.

Plus tard, dans le cercle évolien animé par Eemans et le regretté Salvatore Verde (qui fondera, après son retour en Italie, la revue Antibancor) et dans l’antenne de Totalité en Belgique, soit le « Cercle Culture et Libertés » (CCL), alors animé par Alain Derriks, parce que Daniel Cologne était parti enseigner en Suisse, l’idée d’un Empire gibelin spiritualisé faisait route, lentement mais sûrement : je me rappelle avoir balbutié une présentation d’un article de Giorgio Locchi, paru dans un numéro de Nouvelle école, sur la notion d’Empire (de Reich), lors d’une réunion où l’émouvant écrivain prolétarien Pierre Hubermont était présent. Hubermont était certes sorti du communisme dur et pur pour trente-six raisons, liées notamment à une adhésion au planisme d’Henri de Man et aux événements de la Guerre d’Espagne (tout comme la figure fascinante de Ward van Overstraeten, fondateur du PCB dès le lendemain de la première guerre mondiale). Hubermont adhérait à un communisme pacifiste où les peuples d’Europe auraient fédéré leurs énergies pour retrouver justement l’idée germanique d’Empire, dont sa Wallonie natale avait toujours été partie prenante, notamment en offrant des contingents bien fournis de tercios, à l’époque hispano-impériale, ou des régiments d’élite à l’époque autrichienne.

frederick-ii-holy-roman-emperor-1.jpg

L’idée d’Empire est certes politique et aussi spirituelle car, ne l’oublions jamais, Frédéric II de Hohenstaufen aimait l’œuvre et la spiritualité naturaliste de François d’Assise. Eemans avait consacré un ouvrage, hélas jamais publié, à ce magnifique Empereur et Roi de Sicile, travail qui lui avait permis de se lier d’amitié avec l’académicien Marcel Brion, lui aussi fasciné par cette figure tragique de l’histoire européenne. Les Néerlandophones du groupe ne juraient, eux, que par un ouvrage allemand consacré à l’Empereur et dû à l’historien Ipsen. Ex-potaches latinistes et donc aptes à lire l’italien, Derriks et moi avons pris contact avec les groupes néogibelins italiens de Parme et de Padoue, afin de parfaire cette démarche spirituelle, métapolitique et politique. C’est ainsi que nous avons tous deux fait l’acquisition du livre d’Antonino De Stefano, qui abordait, entre autres choses, les liens entre l’impérialité du Staufer et la spiritualité ascétique et naturelle/cosmique du Poverello d’Assise.

N’étant pas un théologien stricto sensu, je ne vais pas entrer dans le débat, infini d’ailleurs, sur la primauté du spirituel ou du temporel : il est évident que notre démarche associait les deux, sans l’intention de faire chavirer les démarches spirituelles dans une stérilité apolitique ou les démarches politiques/temporelles dans la sécheresse d’un mécanicisme infécond. Cette effervescence intellectuelle de nos vingt ans est toujours active chez le sexagénaire valétudinaire que je suis devenu. La flamme brûlait encore, très vive, chez le nonagénaire Eemans : il n’y pas de raison de capituler, c’est un hommage qu’il faut lui rendre, à lui et à tous ceux qui, dans le même espace philosophique, ont montré la même endurance.

Ces souvenirs, j’en ai bien conscience, ne répondent pas exactement à votre question qui demande une réponse précise, bien ronde et bien ficelée. Cette réponse existe bel et bien dans une œuvre magistrale, celle de l’Espagnol Antonio Medrano, jadis collaborateur de Totalité. Medrano a fait un chemin impressionnant depuis les temps héroïques de Totalité. Son œuvre, pour faire succinct, englobe la spiritualité, la politique et la vie quotidienne (qu’il convient de mettre au diapason des traditions vives ou refoulées d’Europe et d’Asie). Medrano est l’auteur de plusieurs bestsellers que l’on retrouve dans toutes les librairies d’Espagne, dont mon favori reste celui qui nous enjoint à « tuer les dragons en nous », renouant avec la spiritualité que dégageaient les cultes de Saint-Michel, Saint-Georges et Santiago de Compostelle.

luchacon.jpgQuantitativement, l’oeuvre d’Antonio Medrano est presque aussi abondante que celle d’Evola, qu’il complète magistralement, avec brio et esprit didactique. Je ne comprends pas pourquoi ce travail, magnifique, indispensable, n’a jamais été réceptionné par ses anciens correspondants en France. Tout comme, d’ailleurs, l’œuvre monumentale, avec des volumes dépassant les 80.000 ventes, de l’ancien correspondant espagnol de la ND, José Javier Esparza. Ou encore les ouvrages d’Ernesto Milà, notamment l’anthologie intitulée Milicia, nous révélant tous les aspects d’une spiritualité kshatriyaque qu’il convient, pour nous, miliciens métapolitiques, d’intérioriser et de transmettre pour nous donner, et donner à tous ceux qui voudront bien nous suivre et nous relayer à l’heure de notre mort, ce que Frithjof Schuon appelait très judicieusement, un « centre ». Cet ostracisme à l’égard de ces œuvres espagnoles formidables est un scandale, un grave manquement à la rigueur métapolitique. Pour quels inavouables et sordides motifs ? Jalousie ? Mépris ? Je ne sais. Je vais m’assigner pour tâche de faire connaitre ces travaux dans une phase prochaine de mes modestes démarches d’instituteur et de perroquet, de petit hussard noir de l’ « Empire eurasiatique de la Fin », comme le disait Jean Parvulesco, découvert, lui aussi, dans les pages de Totalité…      

Europe Maxima : Votre conception de l’idée d’empire n’est donc pas sans rappeler celle défendue autrefois par Julius Evola. Est-ce que vous vous considérez comme un (néo) gibelin ? Pensez-vous que cette idée d’empire représente un projet politique d’avenir ? Enfin, est-ce que l’école dite de la Tradition primordiale eut une influence sur vous ?

Oui, c’est clair, ma démarche est gibeline et kshatriyaque, même si je suis un civil car finalement, pour Clausewitz, la guerre n’est jamais qu’un expédient qui poursuit la politique par d’autres moyens et qui poursuit aussi, cela va sans dire, la métapolitique. L’Empire n’est pas un « projet politique d’avenir », il est un projet de toujours, au-delà des contingences et vicissitudes temporelles. Si nous n’avons pas d’Empire, nous sommes condamnés à dépérir politiquement et biologiquement : la chute de l’Empire romain a entraîné l’Europe dans de longs siècles de misère, la fin des rois wisigothiques en Espagne a permis l’invasion arabo-berbère de la péninsule ibérique et de la Septimanie languedocienne, la fin du pseudo-empire soviétique a failli faire basculer la Russie dans la « smuta » eltsinienne, la fin de l’impérialité romaine-germanique a plongé l’Europe centrale dans un impolitisme calamiteux, la fin de l’Empire chinois/mandchou a plongé la Chine dans de longues décennies d’une effroyable misère, où s’affrontaient des warlords inconscients de tout destin commun : pour von Lohausen, le territoire impérial romano-germanique (qui comprend la Bohème), flanqué de l’espace gallique pour former le noyau carolingien de l’histoire médiévale et moderne de l’Europe, constitue la « paume » de notre sous-continent à laquelle sont liés cinq « doigts » péninsulaires ou insulaires (Ibérie, Italie, Balkans, Scandinavie, Iles Britanniques) ; si la « paume » est morcelée, mutilée, les périphéries « digitales » vont, elles aussi, à vau-l’eau. Christopher Steding avait parlé d’une « neutralité intellectuelle impolitique », à propos des espaces culturels des périphéries germaniques (mais non allemandes/non prussiennes) de l’Empire allemand de Bismarck, où le bourgeoisisme intellectuel apolitique dominant et, de ce fait, irresponsable, que l’on observait aux Pays-Bas, en Scandinavie et en Suisse alémanique, exerçait une séduction mortifère, entraînant les Allemands à oublier leur vocation « archangélique et michaëlienne ».

C’est là que nous retrouvons la « tradition primordiale » : celle-ci remonte, comme je l’explique dans la trilogie, aux peuples cavaliers indo-européens de la proto-histoire, dont le Professeur Lebedinsky a retracé l’épopée dans une série de livres d’importance primordiale. Par ailleurs, pour le Professeur américain contemporain Christopher Beckwith, dans Empires of the Silk Road, ces peuples cavaliers génèrent la vision d’un prince accompagné d’une suite, d’un comitatus, soumis à une rude discipline spirituelle, guerrière et cavalière, exigeant une fidélité inconditionnelle jusqu’à la mort. Ce sont ces princes-là, et les hommes qui les suivent, qui fondent les empires et c’est le seul modèle qu’il convient de reproduire, surtout après les périodes de « smuta », de déclin, de déliquescence et, ajoute Beckwith, pour renverser la vapeur après les dégâts profonds commis par les communismes modernisateurs. Les traditions avestiques, védiques et zoroastriennes révèlent cette spiritualité fondatrice d’empires, avec des héros sublimes, de Rama à Zarathoustra. Nous trouvons une illustration de cette spiritualité dans l’œuvre de Jean Haudry et dans celle de Paul du Breuil.

Cette spiritualité implique la vision d’un rapport fécond entre terre et ciel, le ciel étant l’espace lumineux, celui de la Grande Lumière. Elle implique un culte des oiseaux, notamment des aigles, symboles de tous les empires, car les oiseaux effectuent en permanence un va-et-vient entre le sol tellurique des hommes et le monde ouranien des dieux (ou de Dieu). Elle génère aussi le culte des archanges ailés, messagers des dieux ou de Dieu sur la Terre, aujourd’hui oubliés dans la religion officielle qui bascule dans la fange du moralisme, de la bigoterie voire du sociétal. Elle nous rappelle aussi que le moteur de notre civilisation n’a pas été seulement le monarchisme ou le papisme romain mais surtout les ordres de chevalerie, avatars des comitati indo-européens de la protohistoire. Eux sont à coup sûr les porteurs de la tradition primordiale, comme l’explique Paul du Breuil.    

Europe Maxima : Dans le premier tome intitulé « Valeurs et racines profondes de l’Europe », vous retracez l’histoire de la bataille de Lépante. Nous  devons saluer la qualité de ce texte où se côtoient exactitude et détails historiques à une plume rendant la lecture passionnante. Pourquoi êtes-vous revenu sur ce moment de l‘histoire de l’Europe ?

force_honneur.jpgLe très long récit sur la bataille de Lépante est une œuvre de commande : il y a quelques années est paru un gros volume de format DINA4, consacré aux batailles décisives qui ont fait l’Europe ou l’ont menacée en ses fondements quand elles ont été des défaites. Elève de Herder et de Dilthey, mais aussi du postsioniste israélien Ilan Pappé, je m’insurge contre l’idée éminemment moderne ou mécaniciste (Herder et Dilthey sont en quelque sorte des « modernes »), qui imagine que l’on peut fixer avec une exactitude mécanique, le début ou la fin d’un processus historique. Je ne pouvais pas rédiger un papier sur la bataille de Lépante sans évoquer la très longue épopée qui a opposé les Empires d’Europe (Rome et Byzance) aux peuples hunniques, turcs et mongols : nous avons donc une bataille plus que millénaire, dont l’enjeu a été notre Europe péninsulaire, entre Européens et Ouralo-Altaïques, dont les Wachstumsspitzen (les pointes avancées de leurs croissances géographiques), pour paraphraser Haushofer, ne peuvent que se télescoper comme le montrent les derniers discours et rodomontades d’Erdogan en Turquie. Mes amis bruxellois, non inféodés à un quelconque cénacle, et la ND gréciste flamande, section de Louvain, m’avaient demandé, en 2004, de brosser un tableau du choc pluriséculaire entre Européens et Turcs : l’article sur la bataille de Lépante est la fusion de cette double conférence, prononcée en français et en néerlandais, et d’une étude plus systématique de la bataille en soi du 7 octobre 1571 et de tous les enjeux stratégiques en Méditerranée (Chypre, Rhodes, Malte) car, ne l’oublions pas, la Méditerranée encercle l’Europe par le Sud, ce qui a des effets délétères, si une puissance hostile la tient, y compris en ses régions septentrionales : c’est une leçon que les géopolitologues et les historiens des thalassocraties anglo-saxonnes n’ont jamais oubliée. On trouve d’ailleurs, chez Mackinder et Mahan, la trace de cette obsession d’encercler l’Espagne, la France (sa façade méditerranéenne), l’Italie, les Balkans et l’Anatolie, en contrôlant l’entièreté de cette mer intérieure qui s’enfonce profondément dans la masse continentale euro-afro-asiatique. C’est la raison de la présence de la flotte américaine entre Gibraltar et Suez et de l’existence de l’Etat d’Israël. L’étude des longs prolégomènes de la bataille de Lépante nous enseigne ce que signifie, géopolitiquement parlant, l’espace maritime méditerranéen.

Europe Maxima : Vous retracez les attaques à l’encontre de l’unité européenne, qu’elles soient internes ou externes. Qu’est le plus grand danger actuellement pour l’Europe et ses peuples selon vous ?

Le danger le plus grave, le plus mortel, pour les peuples, les empires et les civilisations, c’est l’impolitisme. Je rappelle très souvent l’adage d’Arthur Moeller van den Bruck : le libéralisme fait périr les peuples. L’idéologie libérale, dans toutes ses facettes, dans toutes ses déclinaisons, celles de gauche comme celles de droite, est un poison mortel pour les cités, de quelque dimensions qu’elles soient. La fusion des utopies dites de gauche, des élucubrations libertaires, freudo-marxistes et pansexualistes des années 1960 et du néolibéralisme thatchéro-reaganien a généré un cocktail idéologique à géométrie variable, particulièrement nocif, contre lequel aucun contrepoison n’a été trouvé, si ce n’est notre vision des choses mais elle est encore bien incapable de « faire masse », comme dirait Elias Canetti, pour bloquer les processus de déliquescence ou pour lancer une contre-offensive réellement efficace. Le triomphe du macronisme en France montre bien que la « masse » requise n’est pas encore atteinte, dans l’opposition populaire à cette expression particulièrement affligeante et ridicule de la « grande fusion gauchiste/néolibérale », pour faire concrètement barrage à ces germes du néant et du kali yuga. Ce mixte diabolique de toutes les perversions antipolitiques, à l’œuvre dans la société et dans le « sociétal », ne permet aucunement de « vertébrer » les cités, selon l’expression de José Ortega y Gasset. Une cité « invertébrée » est condamnée à la stagnation, à la mort lente mais certaine. Si cette stagnation perdure trop longtemps, le temps mort, le temps perdu avant que l’accumulation des frustrations ne permette à l’opposition positive de « faire masse », risque effectivement de faire passer les cités, les Etats et l’ensemble de notre civilisation de vie à trépas parce que la « masse » oppositionnelle requise, pour bloquer le déclin par une vigoureuse riposte katéchonique, ne se coagule pas à temps.  

Europe Maxima : Votre deuxième tome « De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale »  a pour sujet central l’Eurasie. Qu’est-ce qui vous  attire dans l’idée d’Eurasisme ? Sont-ce des relents « schmittiens » de théorie des grands espaces ?

jmbf.jpgL’idée d’Eurasie, avant même que le terme « eurasisme » ne soit devenu courant dans l’espace métapolitique qui est le nôtre, était présente en nos têtes : d’abord, au niveau romantique, par le fameux livre de Jean Mabire consacré au « Baron fou », Fiodor von Ungern-Sternberg. Ce livre nous montrait la nécessité de maîtriser l’espace entre la Volga et le Pacifique. Gamin, j’avais fait une élocution à l’école sur l’aventure de Vitus Behring, le marin danois au service des tsars qui avait traversé l’Arctique jusqu’au détroit qui porte aujourd’hui son nom : l’idée n’a cessé de me trotter dans la boule ! L’imagerie de notre enfance, véhiculée par la série de chromos « Historia », nous vantait la gloire du R. P. Verbist devenu grand mandarin dans la Chine impériale au 17ième siècle. La biographie insigne de ce jésuite flamand a donné à la pensée politico-diplomatique belge un tropisme chinois récurrent, impliquant la nécessité de relier l’Europe occidentale à la Chine en se servant de la Russie comme pont. Cette idée allait se manifester concrètement pendant la première guerre mondiale : le Corps militaire des automitrailleuses belges est alors envoyé au secours de l’armée russe sur le front de Galicie, introduisant du même coup l’arme automobile blindée dans les stratégies de l’armée tsariste d’abord, de l’armée rouge ensuite. Dans notre groupe, le grand-père et le grand-oncle de l’un de nos camarades avaient été enrôlés dans cette troupe et une belle photo de ces deux jeunes officiers belges, en uniforme russe, trônait dans sa chambre d’adolescent. Finalement, la mort au combat du grand-oncle fit que le grand-père, son frère jumeau, resta en Belgique et ne participa pas à cette formidable aventure militaire eurasienne, qui mena le Corps belge des automitrailleuses jusqu’à Vladivostok (l’écrivain wallon Marcel Thiry, qui fit partie de cette troupe, et, aujourd’hui, le Professeur flamand Wim Coudenys ont rédigé d’excellents ouvrages sur cette aventure militaire ; au cours de cette dernière semaine de mars 2018, l’historien Hugues Wenkin vient de faire paraître Des Belges au service du Tsar ! aux éditions ardennaises Weyrich).

Gottfried+Wilhelm+Leibniz.jpgLe tropisme chinois (et japonais) des milieux diplomatiques belges est en fait une traduction de la pensée politique du philosophe et mathématicien allemand des 17ième et 18ième siècles, Leibniz. Celui-ci se méfiait dans un premier temps de la « Moscovie » (comme on disait à l’époque) et lui attribuait des « tares mongoles ». La disparition du Royaume de Pologne-Lituanie, considéré, avant l’avènement de la Russie, comme un barrage protecteur en Europe centrale et occidentale, et l’européanisation de la Moscovie sous l’action de Pierre le Grand et de son élite germanique (allemande, hollandaise, flamande et suédoise) fait de Leibniz le premier penseur eurasien (avant la lettre) car il veut relier les deux pôles de haute civilisation, l’Europe et la Chine, par le « pont moscovite ». La réalisation de ce concert euro-russo-chinois, pour Leibniz, consoliderait les acquis des plus hautes civilisations de la planète. Aujourd’hui, les Chinois sont « leibniziens » et suggèrent la création d’un réseau de chemins de fer transeurasiens et de communications maritimes via les océans indien et arctique : les fameuses « nouvelles routes de la soie ».

Pour Carl Schmitt, à qui je consacrerai très bientôt un ouvrage, l’idée de « grand espace », de Grossraum, est d’abord limitée à l’Europe, dont toutes les composantes devaient revenir peu ou prou à un écoumène catholique traditionaliste, se remémorant sa matrice et sa forme romaines, avant que la déliquescence de la théologie catholique et des partis se réclamant, partout en Europe, du catholicisme, ne l’ait profondément déçu. Chez Carl Schmitt et chez Anton Zischka, on peut déceler une idée qui était en l’air dans l’entre-deux-guerres et dans les années 1950, avant la grande vague de la décolonisation : l’idée d’Eurafrique, dont les zélotes les plus enthousiastes voulaient assécher partiellement la Méditerranée par la construction d’un gigantesque barrage à Gibraltar, nouveau pont terrestre artificiel permettant l’acheminement de marchandises par chemins de fer transsahariens et transméditerranéens. On trouve certes chez Schmitt une volonté de se dégager des tutelles anglo-saxonnes et thalassocratiques : les pages de son journal posthume Glossarium sont très explicites à ce sujet. Schmitt voit dans toute thalassocratie un pouvoir qui liquéfie tout, dissout toute assise tellurique et sape la viabilité des structures et des formes politiques. Mais on ne trouve pas vraiment, dans son œuvre, une vision eurasienne du « grand espace ». En revanche, on la trouve chez Haushofer, suite au pacte germano-soviétique et au Pacte d’Acier (entre l’Italie, l’Allemagne et le Japon) : le géopolitologue allemand parle alors d’une « troïka » puis d’un « quadrige », qui fédère toutes ses forces pour balayer l’impérialisme britannique, notamment en Iran et en Inde. Haushofer apportait ainsi un point final aux spéculations des « nationaux-bolchevistes » des années 1920 (parmi lesquels Ernst Jünger), qui rejetaient l’Occident, ses formes de libéralisme et ses stratégies géopolitiques impérialistes. Les événements de la seconde guerre mondiale le décevront profondément, ainsi que son fils Albrecht, lié au complot du 20 juillet 1944 contre Hitler et, par suite, assassiné dans la prison de Berlin-Moabit. Karl Haushofer et son épouse Martha se suicideront après la défaite allemande.

Europe Maxima : Vous expliquez qu’il n’y a pas un mais plusieurs eurasismes. Dans laquelle de ces variantes vous retrouvez-vous ?

L’eurasisme est effectivement, avant toutes autres choses, l’ensemble des spéculations russes sur le destin de l’Empire des tsars, de la terre russe en général et de la jeune URSS. On a parlé, en Russie, successivement d’un mythe scythe, d’un espace germano-slave puis d’une fusion slavo-turque, où l’orthodoxie post-byzantine et l’islam (surtout turc et iranien) ne s’opposeraient plus et forgeraient une alliance pérenne contre les forces antitraditionnelles dans le monde. L’idée avait germé dans la tête de Konstantin Leontiev au 19ième siècle, suite à la vague d’anti-occidentalisme qui avait déferlé sur la Russie après la guerre de Crimée. Les idées de Leontiev et, celles, pourtant modernistes, de Nikolaï Danilevski (sur la jeunesse des peuples slaves et le vieillissement des peuples d’Occident) puis celles, plus récentes, de Lev Gumilev, décédé en 1992 (lequel entrevoyait la fusion slavo-turque) vont se mêler en un cocktail, souvent instable, révélant un eurasisme foncièrement anti-occidental, fulminant contre la « synthèse romano-germanique ». Tout cela transparaît dans la pensée d’Alexandre Douguine. Si la synthèse germano-slavo-balte hellénisante, dont rêvait la Tsarine Catherine II pour la Crimée reconquise en 1783, pouvait séduire, de même que l’exaltation de la fusion germano-slave prussianisée chez son fils Paul I ou que les mythes scythes, l’idée d’une fusion slavo-turque, qui serait « hunnique » en ses directions géopolitiques et nierait ipso facto la geste cosaque en Sibérie, elle, est impossible à vendre en Europe occidentale, sauf à d’indécrottables masochistes. Même dans une Europe occidentale qui rejetterait tous ses modernismes et abandonnerait toute forme de libéralisme. 

Cependant une Russie-puissance ne peut renoncer à ses « directions géopolitiques » habituelles, lancées dans l’espace géographique du bassin de la Volga et de la Caspienne puis de la Sibérie dès le règne d’Ivan le Terrible, ni à la volonté de synthèse euro-russe de Pierre le Grand, faute de sombrer dans le chaos et surtout dans la récession. Sa présence courageuse en Syrie participe d’une volonté de perpétuer l’héritage de Catherine II qui entendait bien avoir une fenêtre sur la Méditerranée orientale.  

Je défends l’idée d’un eurasisme où aucune des composantes ne serait diabolisée selon les recettes éculées de la russophobie ou des anti-occidentalismes outranciers qui jettent le bébé avec l’eau du bain. Cette idée est effectivement née et s’est concrétisée immédiatement après la Guerre de Sept Ans au 18ième siècle. Suite aux défaites françaises en Amérique du Nord et en Inde, la thalassocratie anglaise jette les bases de sa puissance maritime sur la planète toute entière. En Europe, la France fait la paix avec l’Autriche-Hongrie, jusqu’alors son ennemie héréditaire, et celle-ci est alliée aux Russes de Catherine II dans sa grande offensive contre les Ottomans dans le Caucase, en Ukraine et en Mer Noire. Le futur Louis XVI épouse Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, mettant un terme à une guerre interminable de plus de trois siècles, commencée sous Charles le Hardi (dit le « Téméraire » en France). La France développe une politique maritime sur sa façade atlantique qui lui permettra, à terme, de damer le pion à l’Angleterre lors de la guerre d’indépendance des Treize Colonies, les futurs Etats-Unis. Mieux : la politique maritime de Louis XVI s’étend au Pacifique, où il avait envoyé La Pérouse. Les Russes explorent également le Pacifique et s’installent dans les Iles Hawaï, en Alaska et jusqu’en Californie où ils auront, longtemps, jusqu’en 1842, une frontière commune avec l’Empire espagnol ! Nous avons donc eu, au 18ième siècle, un eurasisme concret, efficace, progressiste au bon sens du terme. La Révolution française, manigancée depuis Londres, y mettra un terme, inaugurant de longues décennies de misères et de destructions. Le Congrès de Vienne, après la défaite napoléonienne à Waterloo, restitue une sorte d’union eurasiatique de l’Atlantique au Pacifique, sous la forme de la Sainte-Alliance ou « Pentarchie ». Elle ne durera que peu de temps. Les premières lézardes se forment lors de l’indépendance belge, où Français et Britanniques s’allient pour détruire le « Royaume-Uni des Pays-Bas », dont la reine était la sœur du Tsar. La guerre de Crimée mettra un terme définitif à toute coopération pentarchique, enclenchant un processus de russophobie dans le monde anglo-saxon et un processus d’occidentalophobie en Russie, qu’atteste notamment le Journal d’un écrivain de Dostoïevski. Toute vision eurasienne en Europe centrale et occidentale doit être portée par une volonté de restaurer la triple alliance franco-austro-russe du 18ième siècle et les bonnes intentions de la Pentarchie du 19ième. Il faut rejeter conjointement la russophobie et l’hostilité délirante au romano-germanisme, puisque l’idée de Saint-Empire est éminemment traditionnelle et non une idée issue de l’interprétation outrée et délirante de l’idéologie des Lumières par une brochette de crapules avocassières de Paris et de ses environs.   

Duginxcvvbnb.jpgEurope Maxima : Nous sommes un certain nombre à penser qu’un type de néo-eurasisme - celui professé par un Alexandre Douguine par exemple - n’est ni plus ni moins que le cache-sexe d’un nouvel impérialisme russe. Qu’en pensez-vous ? Le fait de critiquer, ou d’émettre des réserves sur la Russie de Vladimir Poutine, envisagée par certains comme la « Troisième Rome », est plus que clivant. Au point de voir apparaître parfois un véritable « reductio  ad atlanto-sionum » et de transformer certains acteurs de l’extrême-droite française en militants antifascistes...

Les deux principes qui doivent guider nos réflexions et nos démarches pragmatiques sont, premièrement, l’idée d’une union indéfectible des trois grands peuples slaves (Grands-Russes, Biélorusses et Ukrainiens), préconisée par Soljénitsyne, et, deuxièmement, l’interdiction de manipuler les peuples ou les Etats de l’ « étranger proche » contre la Russie, contre l’Europe ou contre l’Iran ou l’Inde. Cela passe par une dissolution de l’OTAN, bien évidemment, l’effondrement du système communiste ayant rendu cette alliance militaire centrée sur les Etats-Unis complètement caduque et inutile. C’est là un axiome à ne jamais perdre de vue : toute alliance transatlantique, impliquant l’immixtion de puissances de l’hémisphère occidental, donc de puissances extérieures à l’espace civilisationnel européen et à l’écoumène méditerranéen, ou l’immixtion de puissances historiquement hostiles à la civilisation européenne en tous les syncrétismes qu’elle a présentés au cours de son histoire pluriséculaire, est un danger qui menace notre civilisation en ses fondements les plus profonds car les unes entendent les affaiblir (donc les détruire à petit feu) tandis que les autres entendent les faire disparaître de la scène internationale par la violence djihadiste (ou assimilée).

Selon les principes succinctement énoncés par Leibniz, aucune turbulence retardatrice des synergies et des convergences à l’œuvre sur le territoire des grands pôles civilisationnels européen et chinois ni sur le gigantesque pont russe ou russifié qui les relierait, soit sur toute la masse continentale eurasienne et africaine, ne peut être tolérée si elle va dans un sens souhaité par une puissance extérieure à ces espaces ou si elle abonde dans le sens voulu par des religiosités ou des idéologies hostiles aux syncrétismes féconds des empires d’hier et d’aujourd’hui, et hostiles, je précise, au nom de farfeluteries théologiques ou idéologiques qui se veulent « fondamentalistes », que cela émane des corpus religieux et civilisationnels chrétiens, musulmans ou juifs. Quand ces fondamentalismes farfelus fusionnent, dans des stratégies retardatrices ou porteuses de turbulences inutiles et nuisibles, avec les linéaments dissolvants du néolibéralisme, ils doivent être combattus avec opiniâtreté et vigilance : on pense à la synthèse entre fondamentalisme puritain américain, fondamentalisme djihadiste de toutes moutures et néolibéralisme dans le chef du financier Soros ou encore aux mixtes délétères que sont les « révolutions orange » ou assimilées, théorisées par Gene Sharp au profit du Pentagone.

Créer des foyers de turbulences est l’une des stratégies favorites des thalassocraties qui ne veulent pas que se créent des synergies ou des sphères de coprospérité sur la masse continentale, au-delà des grands océans Atlantique et Pacifique qui délimitent l’hémisphère occidental. Ces foyers sont nombreux : Donbass (et demain la Moldavie), Kosovo, Syrie, conflit israélo-palestinien, Irak, Afghanistan, Birmanie avec les Rohingyas, troubles dans l’isthme birmano-thaïlandais, tiraillements dans la Mer de Chine méridionale, etc. Partout, on voit la main de services liés à l’hyperpuissance de l’hémisphère occidental alliée aux fondamentalismes wahhabites. Toutes les puissances d’Europe et d’Asie doivent s’opposer de concert à la création et l’entretien de telles turbulences : il en va de la survie de toutes les civilisations syncrétiques, de grande profondeur temporelle, qui se sont déployées et installées dans ces vastes régions du monde.

Pour revenir plus précisément à la Russie, où Douguine occupe une place idéologique importante ou dont l’importance est gonflée dans les médias occidentaux, force est d’accepter son analyse qui est partie du constat de la déchéance russe sous Eltsine dans les années 1990. La Russie, pas plus que la France, l’Allemagne et le reste de l’Europe, n’est faite pour le libéralisme des oligarques ou du CAP40 : il est donc nécessaire de faire un pas en retrait (je n’ai pas dit en « arrière » comme l’auraient dit les progressistes néolibéraux…) par rapport aux recettes désormais éculées du libéralisme à l’anglo-saxonne ou à la mode bricolée et imposée à l’Europe après 1945 (je veux désigner ici le libéral-constitutionnalisme « octroyé » disait Hans-Dieter Sander, récemment décédé, ou dit aujourd’hui le politologue allemand Josef Schüsselburner, deux hommes que j’avais traduits du temps des revues Vouloir et Nouvelles de Synergies européennes).

OrbanP.jpg

On parle désormais de « démocraties illibérales » pour fustiger, dans les médias dominants, ces « pas en retrait » que l’on peut observer dans des pays comme la Pologne (en dépit de son alliance ferme avec la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique), en Hongrie avec Orbàn et, bien sûr, en Russie avec Poutine. Ce pas en retrait doit impérativement être fait face à toutes les folies sociétales qui tourneboulent les démocraties et les sociétés qui ne veulent pas franchir le pas vers cet « illibéralisme » salvateur et rééquilibrant. A cela doit s’ajouter, si le « libéralisme » persiste à être confondu avec les délires néolibéraux en vogue depuis Thatcher et Reagan, une ferme intention de revenir au moins au capitalisme rhénan (explicité dans les années 1990 par Michel Albert) ou au capitalisme patrimonial ou à l’ordo-libéralisme, avec un rejet sans ambigüité du capitalisme spéculateur et manchestérien et un retour définitif à diverses formes de planisme (comme au temps du gaullisme des années 1960) ou aux pratiques de l’économie dite de la « régulation ». En gros, nous devons opérer un retour aux économies dites « hétérodoxes », qui tiennent toutes bien compte des contextes géographiques et historiques des zones qu’elles sont appelées à gérer.

C’est l’illibéralisme des positions de Poutine qui fait sa force, les Russes sachant instinctivement que les délires sociétaux de l’américanosphère occidentale ou que le libéralisme des oligarques ne peuvent qu’apporter des malheurs, même si cette posture politique, éminemment politique, ne leur procure, pour l’instant, qu’un développement socio-économique moins spectaculaire au niveau des ménages qu’en Europe, où pourtant, la récession se fait cruellement sentir, notamment dans la France dite « d’en-bas » (cf. Christophe Guilluy), une récession affligeante que les médias ne cessent de dissimuler derrière leurs écrans de fumée idéologiquement corrects. En ce sens, la Russie est sans doute la « Troisième Rome » de notre époque, celle de l’illibéralisme appuyé par son église orthodoxe, aussi et surtout parce que l’UE, profondément dévoyée, ne veut plus être la réincarnation de la « Première Rome », germanisée à partir de 955, suite à la bataille de Lechfeld, emportée par l’Empereur Othon I.

En évoquant la réduction à l’ « atlanto-sionisme » et la mutation de certains nationalistes en anti-fascistes, vous voulez sûrement parler de la nouvelle question ukrainienne qui agite les milieux européistes illibéraux, où les uns prennent parti pour les combattants pro-russes du Donbass et les autres pour les militants du bataillon « Azov ». Personnellement, je ne veux pas de querelles et d’affrontements sur le territoire de l’Ukraine ni dans la région du Caucase : de tels affrontements ne font que le jeu des puissances de l’hémisphère occidental qui enrayent de la sorte les communications entre l’espace russo-sibérien, le Caucase, l’Iran, l’Inde et la Chine. Aucun frein aux communications ne peut avoir lieu en ces zones-là de notre propre « étranger proche » (qui est aussi celui des Russes). L’ « atlanto-sionisme » des polémistes que vous évoquez n’est pas une sorte de croquemitaine métaphysique mais est bel et bien, pour moi, l’hyperpuissance dont l’Etat profond est marqué par l’idéologie iconoclaste, puritaine et bibliste, née dans les années 1560 dans la région de Valenciennes et de Maubeuge, qui a déclenché une vague de vandalisme délirant en Flandre et en Hollande, avant de passer en Angleterre puis, avec l’exil des pèlerins du Mayflower, aux futurs Etats-Unis. L’Etat profond, c’est cela, c’est cette identification à un message biblique complètement artificiel, étranger même aux vieilles communautés juives, message qui forme la texture intime de l’Etat profond américain qui a dominé la planète sans partage depuis 1945 et qui est challengé uniquement par la Chine depuis une quinzaine d’années. Ni les combattants du Donbass, partagés entre paléo-communistes et nationalistes orthodoxes, ni les militants du bataillon Azov n’entendent, me semble-t-il, partager l’idéologie anti-syncrétique des biblistes américains, des télé-évangélistes puritains, des chrétiens sionistes (plus nombreux que tous les sionistes et juifs des Etats-Unis !) ou des néo-sionistes israéliens (dénoncés avec pertinence par les universitaires post-sionistes de l’Etat hébreu, dont on ne lit pas assez les thèses dans les milieux métapolitiques que nous suivons ou apprécions). Ce qui est navrant, c’est que douguinistes virulents et azovistes zélés communient conjointement dans le culte de la révolution conservatrice allemande des années 1920, citent et traduisent Arthur Moeller van den Bruck, Ernst Jünger, Oswald Spengler et Martin Heidegger sans se rendre compte que tous ces grands penseurs, dont on ne cesse de potasser les œuvres tant elles sont pertinentes et pérennes, percevaient, sans hésitation, l’américanisme, en tant que forme outrancière du modernisme, comme le plus grand danger qui guettait l’humanité. Leurs lectures communes devraient plutôt les inciter à former un front commun ! Je crains qu’en Ukraine et au Donbass, et par ricochet en Russie, on ne soit en train de reproduire sans aucune adaptation nécessaire, des formes désuètes ou démonétisées du passé : d’un côté, il y a exaltation des formes propres au Troisième Reich allemand, de l’autre, retour aux formes complètement anachroniques du communisme soviétique, y compris dans les commémorations officielles de la Fédération de Russie, alors que le ministre russe des affaires étrangère Sergueï Lavrov pratique une diplomatie parfaitement traditionnelle après que les Américains ont rejeté explicitement la pratique de la diplomatie, décriée comme une vieillerie propre à la « Vieille Europe » franco-allemande. Il y a donc un hiatus sérieux à déplorer entre une pratique diplomatique, traditionnelle et vénérable, qu’il convient de « re-planétariser », et des nostalgies ridicules qui permettent d’orchestrer une propagande antirusse, sur la base d’un vieil antisoviétisme anachronique mais remis au goût du jour, en Europe de l’Est, notamment en Pologne et dans la partie de l’Ukraine qui est marquée par l’église uniate. Ce folklore soviétique, stupidement réactivé à l’ère postsoviétique, a les mêmes effets qu’aurait, en Pologne, en France ou en Tchéquie, la réactivation des défilés allemands des années 1930 dans l’Allemagne de Merkel ! Le retour à des formes passées mais non traditionnelles est inutile et contreproductif.

solj8.jpg

Enfin, je repense avec tristesse à tous les efforts qu’avait entrepris un écrivain comme Wolfgang Strauss, un ancien interné du goulag de Vorkhuta, pour réconcilier, dans une perspective populiste et organique, les Allemands, les Russes et les Ukrainiens : sa pensée s’alignait sur celle de Soljénitsyne et pouvait être qualifiée de « folciste », de « néo-slavophile » ou de « néo-narodnikiste ».     

Europe Maxima : Dans le dernier tome « L’Europe, un balcon sur le monde » vous ouvrez la perspective européenne sur le reste du monde. Il fut un temps où l’Europe dominait le globe. Dorénavant on pourrait presque dire l’inverse. La multipolarité est-elle vraiment un avantage pour l’Europe ? L’opposition Nord/Sud n’est pas pour autant caduque...

Ne nous faisons pas d’illusions : la domination véritable de l’Europe sur le reste du monde n’a été que de courte durée. Je dirais qu’elle a duré de l’installation des Anglais à Aden jusqu’à leur départ des Indes en 1947. Soit à peu près 124 ans, le huitième d’un millénaire. Jusqu’à la mainmise totale des Anglais sur les Indes en 1847, année où Victoria devient « Impératrice », les grands pôles économiques de la planète sont l’Inde et la Chine, qui valent à elles deux plus de 35% de l’économie mondiale. Le 19ième siècle voit le triomphe, en Europe, d’une révolution industrielle basée sur le charbon et l’acier, puis, dans la première décennie du 20ième, sur le pétrole, qui sera d’abord américain, caucasien (donc russe) ensuite, puis, finalement moyen-oriental (iranien et arabe-saoudien). Nous assistons à un ressac économique de l’Europe, malheureusement accompagné d’un déclin moral sans précédent, qui fait de nous la risée de la planète : libéraux, soixante-huitards, maniaques du sociétal et du gendérisme contribuent à rendre ce qui reste de notre civilisation complètement ridicule et aberrant. Bon nombre de peuples non européens rejettent à juste titre ce pandémonium et nous couvrent de leur mépris : la haine du Blanc est aussi (mais pas seulement) la haine envers un homme qui a profondément et ridiculement dégénéré, ce que l’on n’attendait pas du tout de lui, à qui on reproche désormais de nier les assises du réel social, biologique, ontologique. Certes la haine due au ressentiment, à un sentiment d’infériorité mal placé, existe aussi mais elle n’osait pas, jusqu’ici, s’exprimer avec la même frénésie. Le déclin de l’Europe est bien sûr tributaire des effets désastreux des deux guerres mondiales, avec les épouvantables saignées qui en ont découlé et que l’on repère dans une France qui a dû faire appel très tôt à des immigrations non européennes, dans une Allemagne où le ressac démographique atteint des proportions très inquiétantes, dans une Russie qui ne s’est jamais vraiment remise des pertes humaines du communisme et de la guerre de 1941-1945. Moralement, nous assistons à une implosion de la civilisation européenne : Paul Valéry, Thomas Mann (dans La montagne magique), Christopher Isherwood (qui a décrit le Berlin décadent sous la République de Weimar) et bien d’autres encore ont observé les premiers balbutiements de cet effondrement. Après la seconde guerre mondiale, les services américains vont induire, par les médias, le cinéma, certaines revues, une junk culture décadente, dans le but à peine dissimulé était d’affaiblir l’Europe et de l’empêcher à jamais de retrouver ses lustres d’antan. Ce travail de sape va s’effectuer sur deux tableaux : d’une part, une culture de frivolités et de distraction totale pour empêcher élites et classes populaires d’avoir une pensée véritablement politique, au service de la Cité et du long terme, et d’autre part, une culture de la culpabilité et de la repentance pour empêcher ces mêmes catégories sociales de poursuivre la trajectoire éternelle de leur histoire propre, en les amenant à juger celle-ci toujours imparfaite et toujours criminelle.

sjjc.jpgLa multipolarité est, dans ce cadre, une revendication d’autonomie de la part d’autres grandes puissances ou de quelques puissances régionales dites émergeantes, aujourd’hui essentiellement russe et chinoise (puisque l’Europe est hors du jeu sous la double chape de cette junk culture et de cette culture de la repentance). Cette revendication d’autonomie conteste aux Etats-Unis le droit de gérer seuls la planète et de promouvoir uniquement leur ordre du jour dans les affaires de tous les continents. A terme, cette revendication de multipolarité, à laquelle l’Europe devrait participer, vise la juxtaposition pacifique d’entités s’assimilant à des empires ou des « grands espaces » selon la conception de Carl Schmitt, lequel définissait, tout comme son disciple Bernhard Willms, le monde comme un pluriversum et non un universum, ainsi que le voulait le Président presbytérien Woodrow Wilson, l’homme politique américain dont Schmitt a toujours vivement contesté les visions et cela, dès le début de son itinéraire intellectuel, dès les années 1920.

Quand vous parlez de la résilience de « l’opposition Nord/Sud », je suppose que vous évoquez le terrible problème des immigrations africaines en Europe, accentué davantage encore depuis l’effondrement total de la Libye du Colonel Khadafi, suite aux prises de décision les plus calamiteuses de l’histoire récente, notamment dans le chef du Président bling-bling Nicolas Sarközy. Cette « opposition », comme vous dites, doit être regardée sous deux angles : 1) elle est possible uniquement parce que l’installation de tous les migrants imaginables est désormais possible et financièrement avantageuse pour eux, sans que ne soit pratiquée une discrimination positive et qualitative à l’égard de ces migrants, et sans une évaluation objective, et très stricte, de l’utilité sociale de cette installation massive. Un filtrage restrictif serait utile, justement sur base de la possible utilité sociale que pourrait éventuellement revêtir le migrant. Toute installation sauvage, comme cela se passe aujourd’hui, est à proscrire ; 2) la politique des portes ouvertes, préconisée par les médias dominants, les bonnes consciences (que Hegel appelait les « belles âmes » dans des textes incisifs que l’on ferait bien de relire, surtout à gauche de l’échiquier politique conventionnel), est ni plus ni moins qu’un instrument des réseaux dominés par Washington pour noyer l’Europe dans une population qui ne dépend, finalement, que des allocations sociales, généreusement distribuées depuis les « Trente Glorieuses », devenues bien vite les « Quarante Piteuses ». Comme on l’observe dans l’Allemagne de Merkel depuis 2015, quand les portes se sont ouvertes toutes grandes aux flots de migrants en provenance de partout et de nulle part, le magnifique édifice du système allemand de sécurité sociale s’est lézardé dangereusement, avec un nombre croissant et finalement assez impressionnant d’Allemands, surtout des retraités ou des jeunes ménages (ce qui est très grave démographiquement parlant), qui plongent tous dans une effrayante précarité. En France, cet afflux massif, sans réelle utilité sociale, empêche les pouvoirs publics de s’occuper des régions périphériques, qui plongent dans une récession très inquiétante. On reste pantois en constatant que les partis politiques dominants, sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens, oeuvrent aujourd’hui à détruire totalement les systèmes de sécurité sociale qu’ils ont édifiés jadis, à la suite de longs combats, menés par des militants socialistes ou jocistes exemplaires, dont le travail est allègrement trahi et dont les bénéficiaires potentiels sont grugés sans vergogne.

Sans même mentionner les budgets démesurés que les pays européens vont devoir consacrer au maintien de l’ordre dans leurs villes suite à ces immigrations incontrôlées, celles-ci entraîneront un gonflement démesuré des frais sociaux, des allocations familiales et de substitution et des nouveaux logements sociaux à construire en lisière des grandes villes. Donc ces migrations, socialement et économiquement inutiles, même si elles ont été tolérées au départ par les principes généreux des socialistes et des jocistes, ont pour but politique, non pas d’assimiler des populations africaines, moyennes-orientales ou autres, au nom d’un eudémonisme éclairé ou caritatif, mais de lester les budgets des Etats européens afin qu’ils n’investissent plus dans un enseignement de qualité, dans la recherche et le développement en hautes technologies (satellites, nanotechnologie, avionique de pointe, télécommunications, etc.) et surtout pour qu’ils ne développent plus leurs forces armées, dont les budgets et les effectifs sont, en effet, constamment réduits. Nous déboucherons alors très vite, si ce n’est déjà fait, sur la ruine de l’Etat napoléonien ou clausewitzien ou encore gaullien, bâti sur le principe romain du Si vis pacem, para bellum. Et sur la ruine de l’Etat-Providence, construit par les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates, depuis la deuxième internationale et depuis l’encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII.

Les médias, qui, en bout de course, finissent toujours par reprendre des mots d’ordre préalablement lancés par des officines médiatiques américaines, habilement téléguidées par les services spéciaux, favorisent cette immigration massive et inutile, non pas pour pratiquer une politique d’assimilation ou pour concrétiser un programme charitable basé sur l’importante vertu éthique et politique qu’est la générosité, mais pour torpiller tous projets européens dans les domaines cruciaux que sont le développement technologique et les forces armées. A cause des budgets nationaux déséquilibrés par l’hypertrophie subite et inattendue du social, les investissements impératifs, pour toute entité politique vivante, sont impossibles à réaliser. Le mixte idéologique, couplant gauchisme sociétal et néolibéralisme, et les immigrations massives sont des armes de quatrième génération pour paralyser le seul « grand espace » qui pourrait réellement défier Washington en tant qu’unique superpuissance, soit en s’autonomisant soit en forgeant des alliances conditionnelles avec des puissances petites et grandes de son environnement eurasien immédiat.  

XIputin.jpg

Europe Maxima : La Chine pèse dorénavant dans l’équation économico-politique mondiale. Où la situeriez-vous parmi les forces en présence ?

La Chine, qu’on le veuille ou non, qu’on le déplore ou non, constitue aujourd’hui un modèle intéressant à observer sinon à imiter. On dit, notamment en Allemagne avec le sinologue Aust, qu’elle doit sa renaissance à la réactivation des principes de Confucius, après la parenthèse communiste et maoïste. Cette affirmation est évidemment exacte, Confucius, d’après la thèse de Karl Jaspers sur les « périodes axiales de l’histoire », étant l’un de ces indépassables fondateurs de valeurs créatrices et consolidatrices de civilisations, qui ont émergé entre le septième et le cinquième siècles avant l’ère chrétienne en Chine, en Inde, en Iran, en Palestine juive et en Grèce. Confucius a joué en Chine un rôle similaire à celui d’Aristote dans l’orbe hellénique, en proposant une vision réaliste et pragmatique des choses politiques, des res publicae. Yvan Blot a raison de nous rappeler, très souvent, que la lecture des œuvres d’Aristote est un impératif d’hygiène intellectuelle, surtout celles qui sont relatives à la politique et à l’éthique (dont l’indispensable Ethique de Nicomaque). Une Chine qui opère un retour aussi net à Confucius devrait être flanquée d’une Europe qui retournerait sans détours inutiles à la Politique d’Aristote et à son Ethique de Nicomaque. Car, il y a, pour notre sous-continent, la nécessité urgente de revenir aux humanités classiques, battues en brèche depuis l’avènement calamiteux des biblismes iconoclastes au 16ième siècle, qui ont été, avant tout, une révolte, profondément imbécile, contre le retour aux racines préchrétiennes de l’Europe grecque et latine. La Renaissance n’est pas autre chose que ce retour. Cet iconoclasme imbécile constitue la base première, la source idéologique initiale, de l’Etat profond américain et des hystéries destructrices du wahhabisme saoudien. Les adversaires principaux et secondaires de l’Europe classique s’articulent sur un dispositif idéologico-théologique qui cultive l’intention bien arrêtée de détruire tous les acquis de civilisation antérieurs à l’avènement de leurs faux prophétismes.

Dans un tel contexte, la Chine, le Japon, l’Inde hindouïste (rassemblée derrière les étendards du BJP), constituent tous trois de puissants môles de résistance à toutes les théologies hostiles aux valeurs ancrées dans la profondeur temporelle ainsi qu’aux idéologies modernistes éradicatrices, en dépit de la terrifiante parenthèse communiste que la Chine a connue. Ces trois pôles non abrahamiques peuvent nous aider à nous débarrasser de toutes les scories théologiques et idéologiques qui se sont malheureusement incrustées dans notre psyché depuis les catastrophes du 16ième siècle et des guerres de religion en Europe occidentale et depuis les révolutions jacobines et communistes, qui se prétendaient « éclairées », pour mieux plonger l’Europe dans la confusion et dans l’horreur. De même, les principes confucéens, shintoïstes et védiques qui animent la Chine, le Japon et l’Inde actuels peuvent parfaitement constituer des antidotes à la piètre mixture de soixante-huitardisme, de néolibéralisme et de gendérisme qui immerge nos sociétés occidentales dans la bouffonnerie la plus abjecte.

Enfin, si la Chine de Xi Jinping est à nouveau confucéenne, elle est aussi inspirée par des théoriciens de la politique et de l’économie qui sont purement européens. Après les guerres de l’opium, menées par le Royaume-Uni et la France contre la Chine impériale dans la première moitié du 19ième siècle, le Céleste Empire a connu un siècle de honte et d’humiliation, qu’il n’est pas prêt d’oublier. Marx a eu des disciples qui ont donné mauvaise réputation à son œuvre, dont les protagonistes de la « révolution culturelle » dans la Chine maoïste et la fameuse « Bande des Quatre ». Le 19ième siècle allemand a toutefois révélé un autre penseur politique, bien plus important, et dont les retombées pratiques ont toutes été positives et incontournables. Je veux parler de Friedrich List, théoricien du développement économique et infrastructurel des nations, surtout celles qui étaient sur la voie d’un développement. List a préconisé le développement de la Zollunion allemande par la création d’un système de douane particulier et par la création de voies de communication ferroviaires. Tout à la fois sujet prussien et citoyen américain, List a préconisé le creusement de canaux entre les Grands Lacs du continent nord-américain et la côte atlantique pour acheminer vers les ports le surplus de blé cultivé dans le Wheat Belt, de même, il a proposé de relier par chemins de fer l’Atlantique au Pacifique, donnant aux Etats-Unis la puissance démultipliée que donne toute forme de bi-océanité. En France, il a proposé la « colonisation intérieure » du territoire. Ses idées n’ont pas manqué de séduire les mandarins clairvoyants qui entendaient sortir au plus vite du siècle de honte, imposé surtout par les Anglais. Les Républicains chinois, qui arriveront au pouvoir à Pékin en 1911, ont eu des ministres et des hauts fonctionnaires qui avaient retenu la leçon de List. L’idée actuelle des routes de la Soie est bel et bien un avatar contemporain de la pensée de List et de ses disciples chinois. Un projet listien pour le 21ième siècle !

Certes, le phénomène connexe au néolibéralisme qu’est la délocalisation des petites industries, dont les industries textiles et du jouet, par exemple, est un expédient qui a favorisé la montée de la Chine au détriment de notre petit tissu industriel localisé et disséminé sur l’ensemble de nos territoires nationaux. Si nous devons applaudir la Chine de Xi Jinping aujourd’hui, c’est pour le projet des routes de la Soie. Si nous devons nous en méfier, c’est parce que nous devons absolument reconstituer chez nous notre petite industrie qui a été délocalisée à cause des élucubrations des théoriciens irréalistes du néolibéralisme.   

Europe Maxima : Que pensez-vous du réveil de l’islam ? Adhérez-vous à la thèse du choc des civilisations ou avons-nous affaire, en fait, à une instrumentalisation des franges radicales de l’islam par certaines officines occultes ?

Je ne pense pas que l’hystérie fondamentaliste qui agite le monde islamique aujourd’hui soit un « réveil ». C’est une crise, un cri de colère face à une incapacité fondamentale et phénoménale de participer aux synergies fécondes des autres civilisations. Cette incapacité n’est pas un propre à la civilisation islamique puisque celle-ci, grâce à d’habiles et ingénieux syncrétismes, a pu, à certains moments-clés de l’histoire, atteindre des niveaux d’excellence incontestable et développer ce que d’aucuns nomment, un peu abusivement, des « Lumières » musulmanes (Islamic Enlightenment). Le terme est abusif car on ne peut transposer des phénomènes euro-occidentaux comme le moyen-âge ou les Lumières dans des contextes civilisationnels différents. C’est là une importante leçon que nous ont léguée Oswald Spengler et son disciple tunisien Hichem Djaït. S’il n’y a pas eu de phénomènes entièrement assimilables aux Lumières ouest-européennes dans les autres civilisations, dont l’islam, il y a eu, en revanche, des syncrétismes féconds, là-bas, qui ont donné des résultats positifs qui doivent être étudiés, analysés et imités, si cela s’avère utile. Or, les fondamentalismes wahhabites et salafistes qui font rage aujourd’hui dans le monde musulman et ont plongé la Syrie dans une horreur qu’elle ne méritait vraiment pas, rejettent avec véhémence les syncrétismes qui ont fait la gloire de bon nombre de phénomènes civilisationnels musulmanisés. Ce rejet sanctionne simultanément l’incapacité à se brancher sur d’autres excellences civilisationnelles et à se nourrir des acquis concrets d’autrui. Reproche que l’on peut évidemment adresser au fondamentalisme américain, incapable de reconnaître de l’excellence en dehors de ses messages étriqués.

La vigueur des syncrétismes ne se vérifie pas seulement dans certaines phases de l’histoire de la civilisation islamique. Elle se vérifie également dans notre propre civilisation. La chevalerie européenne, qui fut vectrice de progrès organisationnels, notamment dans le chef des ordres hospitaliers, est un syncrétisme romano-germano-sarmate christianisé. Le thomisme est un syncrétisme helléno-chrétien qui restitue à Aristote toute la place qu’il doit avoir dans les vastes cités politiques, qu’elles soient nôtres ou autres (mais alors sous d’autres oripeaux, dont les oripeaux confucéens). En islam, il y a eu des syncrétismes irano-islamiques ou aristotélo-islamiques : ceux précisément que les fondamentalismes salafistes veulent détruire de fond en comble aujourd’hui, tout en étant ouvertement ou secrètement alliés au puritanisme de l’Etat profond américain, désireux, lui, de détruire les racines vives de la civilisation européenne.   

Europe Maxima : Nous serons d’accord que l’Europe ne pourra jamais incarner une troisième voie autonome tant qu’elle sera inféodée au bloc occidental. Comment pourrions-nous nous émanciper de cette tutelle ?

Est-il encore opportun de parler de « Troisième Voie » ? On en parlait, du temps où se dressaient le Rideau de Fer et le Mur de Berlin, séparant une orbe capitaliste d’un orbe où régnait le communisme. La « Troisième Voie » voulait biffer les aspérités du communisme, tout en proposant un socialisme solidariste et en cherchant à réduire les excès du capitalisme en régulant « corporativement » les instances productrices de l’économie, selon les théories suggérées par Proudhon, De Man, de Mun, Sorel, etc. Aujourd’hui, le communisme est mort. Il n’y a plus que le capitalisme sous le signe extrême du néolibéralisme qui soit en piste en Europe, face à des « grands espaces » ou de petits pays qui optent parfois pour l’illibéralisme, en désirant gommer les aspects les plus déplaisants du néolibéralisme, les dérives folles du sociétal et les affres incapacitants de la repentance perpétuelle. La « Troisième Voie » d’hier est aujourd’hui une « Deuxième Voie », plurielle et contextualisée, en révolte contre la volonté frénétique de vouloir tout universaliser. Les pays illibéraux adhèrent partiellement à cette « Deuxième Voie » alternative, en refusant l’alignement sur la pensée unique propagée par la superpuissance thalassocratique dominante, qui ne veut qu’un seul modèle économique, celui du néolibéralisme. L’objectif est d’infléchir l’illibéralisme, réaction partielle et incomplète, vers une alternative plus radicale, dans le sens où l’adjectif qualificatif « radical » ne doit pas être confondu avec le qualificatif/substantif « extrémiste » car il indique une volonté de retour à ce qui relève des racines donc des profondeurs (temporelles et telluriques) de toute histoire particulière. La « Deuxième Voie » n’est pas aujourd’hui un corpus tout fait mais un corpus en gestation et en devenir qui vise l’érosion de toutes les pesanteurs, et demain de toutes les traces, de la « Première Voie » dominante. Dilthey, penseur allemand du 19ième, disait que l’on ne pouvait définir que les formes mortes et que l’on ne pouvait jamais définir ce qui était vivant, en marche, en devenir. Une des faiblesses de notre mouvance métapolitique est de ne pas avoir suffisamment étudié les méthodes de Dilthey, héritier de Herder, précurseur de Spengler et de toutes les pensées organicistes du 20ième siècle, au-delà même des excellences de la « révolution conservatrice » allemande dont bon nombre d’entre nous se posent comme les seuls héritiers.

Etre inféodé au bloc occidental dominé par les Etats-Unis, c’est être inféodé à une puissance qui veut notre affaiblissement perpétuel comme l’explique aujourd’hui, en Espagne, la Colonel Pedro Banos. Peut-on raisonnablement vouloir son affaiblissement perpétuel ? Sa déchéance ? Non, bien sûr. Seuls les fous veulent un tel état de choses (et ils sont hélas fort nombreux aujourd’hui au sein même de nos Etats…). Pour se dégager de cette inféodation, un front du refus est nécessaire, articulé entre tous les Européens au-delà des frontières étatiques et linguistiques. Ce front du refus, ce front de la rétivité générale comme j’ai déjà eu l’occasion de l’appeler, est une œuvre métapolitique d’envergure à laquelle pas un seul combattant métapolitique ne peut se soustraire : elle peut se décliner sous de multiples formes, par exemple, en proposant par la parole et l’écrit une géopolitique alternative, en luttant de toutes les manières possibles et imaginables contre la fameuse junk culture, dénoncée par l’Américaine Suzanne Jacoby, en revalorisant tout ce qui est vernaculaire contre les habitudes universalistes de consommation alimentaire, de consommation culturelle, en boycottant systématiquement tous les produits venus d’Outre-Atlantique (portables, voitures, ordinateurs, loisirs, boissons, parcs d’attraction ...), en s’insurgeant contre les fusions industrielles et financières qui livrent des entreprises historiquement européennes à des cartels américains, en luttant contre toutes les injustices socio-économiques qu’entraîne le néolibéralisme, en revalorisant les héritages classiques européens dans l’enseignement et en littérature, en philosophie, en art. Il va de soi qu’il convient de militer, comme militaient les mouvements communistes des années 1950 jusqu’à l’affaire des missiles en Allemagne entre 1979 et 1982, contre l’OTAN, contre la participation de nos Etats aux opérations de l’OTAN, contre l’expansion de cette alliance contraire à nos intérêts, contre la présence de puissances non européennes dans cette organisation. En France, cela signifie un retour à la politique gaullienne de non inféodation. En Suisse, en Autriche, en Suède et en Finlande, cela signifie une volonté de demeurer des Etats neutres, non alignés. Le travail nécessaire pour se dégager de cette inféodation, qui nous mène à une mort lente mais en phase d’accélération rapide et de plus en plus imminente, est le plus important qui soit, le plus ample à parfaire.

(réponses formulées à El Campello/Alicante, avril 2018).

mardi, 17 avril 2018

Frithjof Schuon et la grandeur des indiens

FS-portr.jpg

Frithjof Schuon et la grandeur des indiens 

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

« Sa tête rasée de très près n’offrait d’autres cheveux que cette touffeque l’esprit chevaleresque des Indiens conserve sur le sommet de la tête, comme pour narguer l’ennemi qui voudrait le scalper… » (Le dernier des Mohicans).

Pour mieux apprécier les références à Frithjof Schuon, on se reportera au film d’Elliott Silverstein, un homme nommé cheval ; à celui de mon regretté ami Irvin Kershner, la revanche d’un homme nommé cheval. Au Dernier des mohicans de Michael Mann (scénario tarabiscoté mais fantastique partition de Trevor Jones), mais aussi à la version de 1936 avec Randolph Scott dans le rôle de Hawk Eye. Enfin bien sûr à Danse avec les loups qui en dépit de son catéchisme bon enfant, sensibilisa une opinion distraite.

FS-p1.jpgIci on va juste tenter d’élever le débat américain (en oubliant Trump, ses tweets et ses bombes) avec Frithjof Schuon, immense ésotériste suisse de culture alémanique et musulmane, qui a vécu en Amérique du Nord auprès de ses chers sioux lakotas…

Il est amusant avant de commencer de rappeler que les costumes indiens dans un homme nommé cheval venaient d’Hollywood ! Cette anecdote digne de Baudrillard rappelle que nous sommes tombés si bas que même quand nous parlons de tradition, nous évoluons dans le simulacre.

On ne va pas pleurnicher, on va citer Schuon.

Schuon écrit dans Avoir un centre, le message d’un art vestimentaire :

« Le vêtement indien des Plaines « humanise » la Nature vierge, il transmet quelque chose de l’immensité des prairies, de la profondeur des forêts, de la violence du vent et autres affinités de ce genre. On aurait du reste tort d’objecter - comme aiment à le faire les « démystificateurs » professionnels - que le vêtement indien n’avait qu’une portée sociale et pratique limitée, que tous les individus ne le portaient pas, d’autant que la nudité, pour les Peaux-Rouges, avait elle aussi sa valeur à la fois pratique et symbolique ; mais ce qui importe ici, ce n’est pas le flottement des modalités, c’est le génie ethnique qui, s’il peut s’extérioriser de diverses façons, reste toujours fidèle à lui-même et à son message foncier.

C’est un fait curieux que beaucoup de gens aiment les Indiens mais n’osent pas l’avouer, ou l’avouent avec des réticences de commande, en se désolidarisant ostentatoirement du « bon sauvage » de Rousseau aussi bien que du « noble sauvage » de Cooper, et surtout de tout « romantisme » et de tout « esthétisme » ; sans oublier le souci de ne pas être pris pour un enfant. »

Sur la plume d’aigle Schuon rappelle :

« La plume d’aigle, comme l’aigle lui-même, représente le Grand-Esprit en général et la présence divine en particulier, nous a-t- on expliqué chez les Sioux ; il est donc plausible que les rayons du soleil, lui-même image du Grand-Esprit, soient symbolisés par des plumes. Mais ces plumes très stylisés, qui constituent le soleil à cercles concentriques, représentent également le cocon, symbole de potentialité vitale ; or la vie et le rayonnement solaire coïncident pour d’évidentes raisons.

Un des symboles les plus puissants du soleil est la majestueuse coiffure en plumes d’aigle ; celui qui la porte s’identifie à l’astre solaire, et il est facile de comprendre que tout le monde n’est pas qualifié pour la porter ; sa splendeur - unique en son genre parmi toutes les coiffures traditionnelles du monde suggère la dignité à la fois royale et sacerdotale ; donc le rayonnement du héros et du sage. »

FS-p2.jpgIci le grand esprit inspire notre sage alsacien :

« Le vêtement du chef ou du héros suggère l’aigle s’élevant vers le soleil : la nature de l’aigle, c’est de voler vers le haut, donc aussi de voir les choses de loin, « de haut » précisément : l’aigle monte et ensuite plane dans une lumineuse solitude. »

L’aigle va ici au-delà du message impérial européen :

« Selon une tradition quasi universelle, l’aigle symbolise lui- même le soleil ; ce qu’exprime précisément la parure de plumes d’aigle. Autrefois, chaque plume devait être gagnée : l’identification de l’homme avec l’astre solaire exige un drame héroïque. »

Sur les vêtements et leurs franges Schuon ajoute – et sur le calumet :

« Les objets les plus divers peuvent être ornés de broderies et de franges ; l’un des plus importants est le sac contenant la « Pipe de Paix » et le tabac rituel, la fonction de ce dernier étant de se sacrifier en brûlant et de monter vers le Grand-Esprit. Ce sac fut apporté aux Indiens, avec le Calumet, par la « Femme Bisonne-Blanche » (Pté- San Win en lakota) ; et c’est elle - ou plus précisément son archétype céleste, Wohpé - qui fait monter la fumée et nos prières vers le Ciel. »

Après il ne faut pas s’étonner du prestige de ces indiens de notre volonté de les imiter, même quand c’est pour les combattre.

Schuon ajoute, toujours dans Avoir un centre :

« Le prestige dont jouissent les Indiens dans les milieux et les pays les plus divers s’explique par la coïncidence proprement fascinante de qualités morales et esthétiques, par la combinaison d’un courage intrépide et stoïque avec une extraordinaire expressivité des physionomies, des vêtements et des ustensiles.

Le fait que l’Indien se perpétue dans les jeux des enfants presque dans le monde entier, et parfois dans les jeux des adultes, ne peut être un hasard sans signification ; il indique un message culturel d’une puissante originalité, un message qui ne peut mourir et qui survit, ou plutôt rayonne, comme il peut. »

Un peu de Nietzsche (« royauté d’un enfant », dit son maître et ancêtre Héraclite bellement) pour nous rapprocher des enfants et des indiens : 

« L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.

Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte affirmation : l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.

Je vous ai nommé trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient chameau, comment l’esprit devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. »

FS-p3.jpgLa destruction des indiens a été mille fois plus dénoncée par Hollywood que l’esclavage. Ce n’est pas un hasard : le sujet était jugé plus noble notamment par Tocqueville.

Schuon note sur cette destruction bien démocratique :

« La démocratie est pratiquement la tyrannie de la majorité ; la majorité blanche, en Amérique, n’avait aucun intérêt à l’existence de cette minorité rouge ; de ce fait l’armée - qui dans certains cas aurait dû défendre les droits des Indiens, droits solennellement garantis par des traités - défendait les intérêts des Blancs à l’encontre de ces accords. Qui dit démocratie dit démagogie ; en un tel climat, une criminalité populaire « de fait » devient une criminalité gouvernementale « de droit », du moins quand la victime se situe en dehors de la collectivité incluse dans telle légalité démocratique. »

Mais dans REGARDS SUR MONDES ANCIENS, Schuon est presque optimiste. Cette destruction devait hélas avoir lieu pour des raisons cycliques (le Kali-Yuga pour tout le monde) et elle n’a pas empêché un paradis de mille ans ou plus !

« Pour bien comprendre le destin abrupt de la race indienne, il faut tenir compte du fait que cette race a vécu pendant des millénaires dans une sorte de paradis pratiquement illimité ; les Indiens de l’Ouest s’y trouvaient encore au début du XIXesiècle. Ce fut un paradis rude, certes, mais offrant une ambiance grandiose à caractère sacré, et comparable à bien des égards à ce que fut l’Europe nordique avant l’arrivée des Romains »

Schuon rappelle notre âge de fer :

« Comme les Indiens s’identifiaient spirituellement et humainement à cette nature inviolée, et inviolable selon eux, ils en acceptaient toutes les lois, donc aussi la lutte pour la vie en tant que manifestation du « principe du meilleur » ; mais avec le temps, et en fonction des conséquences de l’« âge de fer » où prédominent les passions et où disparaît la sagesse, les abus se répandirent de plus en plus ; un individualisme héroïque, mais vindicatif et cruel obscurcissait-les vertus désintéressées, comme ce fut du reste le cas chez tous les peuples guerriers. »

Tout cela était condamné comme le monde elfique et oublié de Tolkien (il y a des ressemblances troublantes entre le style du Seigneur des Anneaux et le Dernier des Mohicans) :

fs-p4.jpg « La situation privilégiée des Indiens - en marge de l’« Histoire » et des écrasantes civilisations citadines - devait finir par s’épuiser ; il n’y a rien d’étonnant à ce que cet épuisement d’un paradis en quelque sorte vieilli coïncidât avec les temps modernes. »

Comme Tocqueville Schuon rappelle que la triste destruction s’est fait au nom des idéaux modernes :

« Mais de toute évidence, cet aspect unilatéral de fatalité ne saurait atténuer ni excuser aucune des vilenies dont l’Indien a été la victime depuis des siècles, sans quoi les notions de justice et d’injustice n’auraient pas de sens et il n’y aurait jamais eu d’infamie ni de tragédie. Les défenseurs de l’invasion blanche et de toutes ses conséquences font volontiers valoir que tous les peuples ont de tout temps commis des violences ; des violences, oui, mais non pas forcément des bassesses, perpétrées, par surcroît, au nom de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, de la civilisation, du progrès et des droits de l’homme... La destruction consciente, calculée, méthodique, officielle - et non point anonyme - de la race rouge, de ses traditions et de sa culture, en Amérique du Nord et aussi en Amérique du Sud, loin d’avoir été un processus inévitable - et éventuellement excusable par des lois naturelles à condition qu’on ne prétende pas les avoir dépassées grâce à la « civilisation » - cette destruction, disons-nous, demeure en réalité l’un des plus grands crimes et l’un des plus insignes vandalismes dont l’Histoire ait gardé le souvenir. »

Tocqueville sur le même sujet :

« Les Espagnols, à l'aide de monstruosités sans exemples, en se couvrant d'une honte ineffaçable, n'ont pu parvenir à exterminer la race indienne,ni même à l'empêcher de partager leurs droits;les Américains des États-Unis ont atteint ce double résultat avec une merveilleuse facilité, tranquillement, légalement, philanthropiquement, sans répandre de sang, sans violer un seul des grands principes de la morale aux yeux du monde. On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l'humanité… »

Schuon rajoute magnifiquement : On condamne le mal pour sa nature, non pour son caractère inévitable.

Le passage :

« Ceci dit, il reste l’aspect inéluctable des choses, celui de la fatalité, en vertu duquel ce qui est possible ne peut pas ne pas se manifester en quelque manière, et tout ce qui arrive a ses causes proches ou lointaines ; cet aspect du monde et du destin n’empêche toutefois pas les choses d’être ce qu’elles sont : le mal reste le mal sur son propre plan. On condamne le mal pour sa nature, non pour son caractère inévitable ; ce dernier, on l’accepte, car le tragique entre nécessairement dans le jeu divin, et ne serait-ce que parce que le monde n’est pas Dieu… »

fs-p5.jpgNous avons écrit un livre sur le paganisme au cinéma. Schuon établit lui une comparaison entre les indiens et LES japonais des grands temps :

« Certaines tribus - les Algonquins surtout et les Iroquois - distinguent le démiurge d’avec l’Esprit suprême : ce démiurge a souvent un rôle quelque peu burlesque, voire luciférien. Une telle conception du Pouvoir créateur, et du dispensateur primordial des arts, n’est point particulière aux Peaux-Rouges, comme le prouvent les mythologies de l’Ancien Monde, où les méfaits des titans voisinent avec ceux des dieux ; en langage biblique, nous dirons qu’il n’y a pas de Paradis terrestre sans serpent, et que sans ce dernier il n’y a pas de chute et pas de drame humain, ni aucune réconciliation avec le Ciel. Comme la création est malgré tout quelque chose qui s’éloigne de Dieu, il faut bien qu’il y ait en elle une tendance déifuge, si bien qu’on peut considérer la création sous deux aspects, divin l’un et démiurgique ou luciférien l’autre ; or les Peaux-Rouges mélangent les deux aspects, et ils ne sont pas seuls à le faire ; rappelons seulement, dans la mythologie japonaise, le dieu Susano-o, génie turbulent de la mer et de la tempête. »

Art de l’espace, le cinéma était fait pour célébrer les indiens. Schuon encore :

« L’on sait le rôle crucial que jouent les directions de l’espace dans le rite du Calumet. Ce rite est la prière de l’Indien, dans laquelle l’Indien parle, non seulement pour lui-même, mais aussi pour toutes les autres créatures ; l’Univers entier prie avec l’homme qui offre la Pipe aux Puissances, ou à la Puissance. »

Schuon évoque ensuite les rites. Nous les citons pour le principe :

« Mentionnons ici également les autres grands rites du Chamanisme peau-rouge, du moins les principaux, à savoir la Loge à transpirer, l’Invocation solitaire et la Danse du Soleil1; nous choisissons le nombre quatre, non parce qu’il marque une limite absolue, mais parce qu’il est sacré chez les Peaux-Rouges et qu’il permet, en fait, d’établir une synthèse qui n’a rien d’arbitraire.

La Loge à transpirer est le rite purificatoire par excellence : par lui, l’homme se purifie et devient un être nouveau. Ce rite et le précédent sont absolument fondamentaux ; le suivant l’est aussi, mais en un sens quelque peu différent.

L’Invocation solitaire - la « lamentation » ou l’« envoi d’une voix » - est la forme la plus élevée de la prière ; elle peut être silencieuse2, suivant les cas. C’est une véritable retraite spirituelle, par laquelle tout Indien doit passer une fois dans sa jeunesse - mais alors l’intention est particulière - et qu’il peut renouveler à tout moment suivant l’inspiration ou les circonstances.

La Danse du Soleil est d’une certaine façon la prière de la communauté entière ; pour ceux qui l’exécutent, elle signifie - ésotériquement tout au moins - une union virtuelle qu’il a été décrit comme un homme sincère par des blancs qui pourtant n’avaient aucun préjugé favorable ; la vérité est sans doute qu’il a été, lui aussi, une victime des circonstances. Pour ramener tout ce mouvement à ses justes proportions, il faut le regarder dans son contexte traditionnel, le « polyprophétisme » indien et l’« apocalyptisme » propre à toute religion, puis dans son contexte contingent et temporel, l’écroulement des bases vitales de la civilisation des Plaines. »

Autre grand moment sur cette splendide destinée initiatique et chevaleresque :

« La fascinante combinaison de l’héroïcité combative et stoïque et de l’allure sacerdotale conférait à l’Indien des Plaines et des Forêts une sorte de majesté à la fois aquilin et solaire, d’où cette beauté puissamment originale et irremplaçable qui s’attache à l’homme rouge et contribue à son prestige de guerrier et de martyr1. Comme les japonais du temps des samouraïs, le Peau-Rouge était profondément artiste dans sa manifestation personnelle même : outre que sa vie était un jeu perpétuel avec la souffrance et la mort2et de ce fait une sorte de karma-yogachevaleresque, il savait donner à ce style spirituel un revêtement esthétique d’une expressivité insurpassable. »

L’indien devient un vrai héros de western qui va déteindre sur le pauvre homme blanc déraciné (hélas il va déteindre en solo pas au collectif) :

fs-p6.jpg« Un élément qui a pu donner l’impression que l’Indien est un individualiste - par principe et non de facto seulement - c’est l’importance cruciale que revêt chez lui la valeur morale de l’homme, le caractère si l’on veut, d’où le culte de l’acte. L’acte héroïque et silencieux s’oppose à la parole vaine et prolixe du lâche ; l’amour du secret, la réticence de livrer le sacré par des discours faciles qui l’affaiblissent et le dilapident, s’expliquent par là. Tout le caractère indien se laisse en somme définir par ces deux mots, si de telles ellipses sont permises : acte et secret ; acte foudroyant, au besoin, et secret impassible. Tel un roc, l’Indien d’autrefois se reposait en lui-même, en sa personnalité, pour ensuite la traduire en acte avec l’impétuosité de l’éclair ; mais en même temps il restait humble devant le Grand Mystère dont la nature environnante était, pour lui, le message permanent. »

Enfin ces lignes sur la nature qui ne sont pas si éloignées (hélas pour nous) que cela de notre saint Bernard de Clairvaux :

« La nature est solidaire de la sainte pauvreté et aussi de l’enfance spirituelle ; elle est un livre ouvert dont l’enseignement de vérité et de beauté ne s’épuise jamais. C’est au milieu de ses propres artifices que l’homme se corrompt le plus facilement, ce sont eux qui le rendent avide et impie ; auprès de la nature vierge, qui ne connaît ni agitation ni mensonge, l’homme a des chances de rester contemplatif comme l’est la nature elle-même. »

Quand l’homme est tombé si bas, peut-il encore rêver ?

Tiens, un peu de Fenimore Cooper, pour vous donner envie de le relire, ce plus grand classique de la littérature initiatique pour enfants :

« Il serait impossible de donner une idée du respect et de l'affection que témoigna toute la peuplade en voyant arriver inopinément un homme qui semblait déjà appartenir à un autre monde. Après quelques instants passés dans un silence commandé par l'usage, les principaux chefs se levèrent, s'approchèrent de lui tour à tour, lui prirent une main et l'appuyèrent sur leur tête, comme pour lui demander sa bénédiction. Les guerriers les plus distingués se contentèrent ensuite de toucher le bord de sa robe. Les autres semblaient se trouver assez heureux de pouvoir respirer le même air qu'un chef qui avait été si vaillant et qui était encore si juste et si sage. »

Sources

Frithjof Schuon – Avoir un centre ; regards sur les mondes traditionnels (archive.org)

Fenimore Cooper – Le dernier des Mohicans (ebooksgratuits.com)

Nicolas Bonnal – Le paganisme au cinéma (Dualpha ; Amazon.fr)

Tocqueville – De la démocratie en Amérique, I, deuxième partie, dernier chapitre

Nietzsche – Les trois métamorphoses, dans Zarathoustra

La beat generation

BG-auteurs.jpg

La beat generation

Orages d'acier - 09/10/2016

Fréquence Orages d'acier #36 :
 
La Beat generation Emission avec Hector Burnouf, Clovis de forme et le Dr. Gluck présentée par Monsieur K..
La Beat Generation, un manifeste en rupture avec l'Amérique
Jack Kerouac Sur la route,
Alan Ginsberg,
William Burroughs
Route rythme et macadam contre Moloch, experience hallucinogène, esthétique et éthilique
 
En péripherie de la Beat:
 
Charles Bukosky
Alchool et conscience altérée,
Julius Evola et la Beat génération : antimaterialisme, anti impérialisme, antibourgeoisisme
Evola, LSD, transgression et et aristocratie narcotique
Zero drogue
Une emission en compagnie de Dyonisos
Fétichisation de la Beat : l'exposition du Centre Pompidou,
Kerouac à Paris, narquois sur la mode américaine,
Amour des choses vraies et les petites gens,
Kerouac, un Orwell américain ?
Common decency,
Kerouac, mystique, bigot et puritain,
Recupération par les élites décomposées,
Kerouac Catholique, Breton et Français du Canada !
Kerouac disciple de Saint François d'Assise,
Kerouac "marie" une amérindienne...
 
24'45'' Pause musicale
 
La Beat et les femmes,
Mysoginie et amour des femmes,
Beat et homosexualité transgressive,
Modernité radicale, modernes anti modernes,
Baroque et picaresque,
Guerriers et colons et mystiques,
Satori du samourai,
 
Spiritualités: du Judaisme au Boudhisme et à l'Hindouisme,
Yukio Mishima,
Pantheisme cosmique,
Beat ou béats ?
Aspects litteraires, une expérience autobiographique - retour de Sainte-Beuve,
Postérité de la Beat,
Beat et Hussards,
Actualité de la Camisole, la revue de la Droite universitaire.
 
® Musiques : Apache" de The Shadows (Google Play • iTunes) Mr. Wullie Blake The Beat Generation featuring Jack Kerouac
Générique : Kreuzweg Ost - Für Kaiser, Gott und Vaterland https://soundcloud.com/orages-dacier/...
 

Mai 68: Discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet

RS-MV-mai68.jpg

De quoi Mai 68 est-il le nom ?
Samedi 28 avril 2018

Discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet

A l’occasion du cinquantenaire de mai 68, l’équipe d’ER Lille vous invite à une discussion/débat entre Robert Steuckers et Jean-Michel Vernochet, dans le cadre d’un enregistrement public de son Libre Journal, afin de répondre à cette question, plus complexe qu’il n’y paraît : « De quoi mai 68 est-il le nom?»

Réservations : reservation.erlille@outlook.fr

lundi, 02 avril 2018

14 de abril 2018: II Jornadas metapolitica

cartel2018_low.jpg

00:05 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, madrid, métapolitique, espagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 01 avril 2018

Vendredi 13 avril : Conférence de Lucien Cerise à Toulouse

confLC.jpg

Vendredi 13 avril : Conférence de Lucien Cerise à Toulouse

Créature emblématique du cinéma d’horreur depuis les années 1970, le zombie n’a conservé de l’être humain que l’enveloppe, et encore dans un état de dégradation avancée. Il erre sans but sinon celui de consommer la chair de ceux qui n’ont pas encore été contaminé. On notera que le zombie haïtien, duquel celui de George Romero et consorts s’inspire très librement, est la victime d’un prêtre vaudou marionnettiste usant de diverses techniques pour diriger ses mouvements.

Toute ressemblance avec l’habitant moyen des grandes villes modernes est fortuite…

Le capitalisme mondialisé zombifie les populations qu’il touche, c’est-à-dire qu’il généralise un profil psychologique de type « zombie », fondé sur l’incapacité à dire « non » et à se rebeller. Quelles sont les ressources de la culture et de l’identité françaises qui permettent de se prémunir contre cette épidémie de zombies ?

L’auteur Lucien Cerise, spécialiste de l’ingénierie sociale, sera en conférence à Toulouse le vendredi 13 avril 2018 pour nous parler de cette sorcellerie d’un nouveau genre et de ses effets sur nos contemporains.

RDV donc le vendredi 13 avril à Toulouse 

Entrée 5 euros – Stands et dédicaces

Réservation obligatoire sur reservationconferencerebellion@gmail.com

00:27 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, toulouse, france, lucien cerise | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook