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mardi, 24 novembre 2015

Attentats de Paris: la phase d’exploitation

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Attentats de Paris: la phase d’exploitation

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Vendredi dernier, la France découvrait de façon très concrète l'ampleur de la menace islamique pesant sur son territoire. Une semaine plus tard la situation a évolué: aux réactions de bon sens des premières heures - promesse d'une riposte impitoyable, contrôles aux frontières, volonté affichée d'expulser les indésirables - sont assez vites venues se greffer des déclarations parasites, stériles, voire contre-productives. Si l'enquête proprement dite a progressé à grands pas, le train des mesures politico-juridiques semble bien avoir déraillé avant même de quitter la gare.

Cela n'a rien de surprenant. Les élites de France (et d'ailleurs) ne seraient pas arrivées là où elles sont sans un grand sens de l'improvisation et de l'escamotage leur permettant de se ramener à leur agenda initial quelle que soit la force des événements venus, un instant, les perturber. Après quelques heures de déclarations émues, les hauts fonctionnaires et les bureaux politiques ont donc travaillé d'arrache-pied pour en revenir au plan initial: maintenir le statu-quo et garder le pouvoir, et peut-être même le renforcer.

Entre désinformation et agenda politique, un petit tour d'horizon s'impose.

L'épopée du faux passeport syrien

La découverte d'un passeport syrien à côté du cadavre d'un des assaillants du Bataclan fut un épisode tout à fait symptomatique d'une communication de crise échappant pendant quelques heures à l'exécutif. Rapportée par un policier sans doute sous le coup de l'émotion, elle fut transmise à un journaliste et reprise immédiatement par de nombreux médias internationaux. Plus possible désormais de planquer ce détail sous le tapis du secret de l'instruction, voire du Secret Défense. Mais le pire arriva ensuite lorsqu'une source gouvernementale grecque confirma que les empreintes digitales du porteur du passeport avaient été enregistrées à Lesbos le 3 octobre!

Le passeport retrouvé au Bataclan fut donc l'écueil sur lequel plusieurs mensonges vinrent se fracasser:

  • L'innocuité du flot de migrants, au sein desquels ne saurait se trouver le moindre terroriste;
  • La qualité de la surveillance des frontières de l'Espace Schengen et des frontières intérieures dans l'Union Européenne;
  • La vigilance de la surveillance des milieux islamistes par les services de renseignement français.

Il fallut donc orchestrer un rétropédalage massif. Premier angle d'attaque, minimiser l'importance de ce "mystérieux" passeport - sans succès. Dès les premières heures, outre le conditionnel de circonstance, on insista lourdement sur le fait que ce passeport syrien "serait un faux". Mais qu'est-ce que cela change? Les empreintes digitales du kamikaze ne laissent aucun doute. Il a bien suivi la route des migrants dans les Balkans. Le fait d'avoir employé un faux document n'illustre rien d'autre que la faiblesse du contrôle des frontières de l'Espace Schengen. A ce stade, on se demande même d'ailleurs si se munir du moindre passeport était réellement nécessaire...

L'incongruité de la découverte de ce passeport sur les lieux du massacre donna également lieu à divers détournements de piètre qualité sur le Web. Tout cela ne pouvait être qu'une "manipulation". Restait à inventer laquelle.

La dernière phase de la stratégie de désinformation, la plus vicieuse, fut lancé par plusieurs personnalités politiques ; par exemple le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, qui jugea lundi que ce passeport pouvait être "une fausse piste" lancée par le groupe Etat islamique pour "radicaliser" le débat migratoire. Les graines du doute étaient plantées, à dessein.

Est-il possible que les terroristes aient gardé sur eux un faux passeport syrien juste pour orienter, post-mortem, le débat sur les migrants et la politique migratoire? Sans pouvoir l'exclure totalement, l'hypothèse paraît largement invraisemblable. Elle ne cadre pas avec une attaque synchronisée contre le public d'un match de football, des terrasses de restaurants, ou une salle de concert la veille du week-end - bref, des Bobos parisiens dans leurs activités habituelles. Les assaillants eurent-ils attaqué une permanence du Front National ou un repaire de patriotes, on aurait pu penser qu'ils jetaient de l'huile sur le feu ; mais le soir du 13 novembre, ils s'attelèrent au contraire à s'aliéner une des communautés françaises les plus ouvertes face à l'islam, ce qui ne traduit pas un niveau élevé de conscience politique...

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Les troupes de l'Etat Islamique ne brillent guère par leur intelligence, essayant par exemple d'abattre des avions russes à l'aide de préservatifs gonflés. En Europe, les islamistes sont difficiles à repérer et à surveiller, essentiellement à cause de leur nombre, mais leur mode de pensée est extrêmement simple: les infidèles doivent être tués, dominés ou convertis, point. Ils sont capables de subtilité, mais essentiellement dans le domaine des subterfuges visant à se dissimuler face à leurs cibles. En l'occurrence, on se demande d'ailleurs, même pour une "tête pensante" de Daesh, quel serait l'intérêt de focaliser l'attention sur les migrants musulmans. Le seul effet serait d'instiller la méfiance et de rendre plus compliquée encore leur arrivée sur le sol européen, soit un résultat totalement contre-productif.

De toute évidence, l'hypothèse tordue d'un faux passeport abandonné exprès ne tient absolument pas la route du point de vue de l'Etat Islamique. Mais elle tient au contraire parfaitement debout du point de vue de l'Union Européenne et de sa classe politique, prête à toute invention pour peu qu'elle contribue à rendormir une opinion publique agitée.

Dans ces heures difficiles, un petit mensonge ne coûte pas cher...

La ritournelle du Padamalgam™

Bien que la société française soit très inquiète, il faut absolument l'apaiser. A cette fin, le Padamalgam, un puissant opiacé, est distillé à large dose depuis une semaine. Pas un jour ne passe sans que paraissent plusieurs articles décrivant en long, en large et en travers toutes les opérations de communications opérées par les communautés musulmanes européennes, les messages d'amour et de tolérance, les gestes d'apaisement des uns et des autres - jusqu'aux victimes des terroristes elles-mêmes.

Malgré des télescopages malheureux, nous assistons ainsi à un étalage continuel de textes parfois très beaux. Pensons par exemple au fameux Vous n'aurez pas ma haine d'un père dont la famille vient d'être brisée:

"Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde (...) Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l'affront d'être heureux et libre. Car vous n'aurez pas sa haine non plus."

Oui, hormis que ce petit garçon sera peut-être un peu moins "heureux et libre" maintenant qu'il est orphelin de mère et qu'il finira par comprendre qu'il est en danger à cause de la veulerie de gens comme son père, ce qui pourrait alimenter une certaine amertume à l'adolescence... Car, il faut bien le reconnaître, continuer à vivre comme si de rien n'était suite aux attentats de Paris revient exactement à laisser de nouveaux attentats se préparer sur un mode opératoire identique.

Dans le même ordre d'idée, les citoyens dotés d'un minimum de mémoire se rappelleront la photo du petit Aylan Kurdi, l'enfant mort noyé retrouvé sur une plage turque, disponible en gros plan dans tous les médias. Visiblement, à ce moment, la "nécessité d'informer" (d'une certaine façon, cela va sans dire) prenait apparemment le pas sur d'autres obligations journalistiques comme la déontologie, le respect des morts, la protection des mineurs et tutti quanti.

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Malgré la polémique les médias s'empressèrent de rétorquer qu'ils avaient toutes les raisons de procéder comme ils le firent. Le contraste n'en est que plus grand avec la volonté actuelle de masquer une image du massacre du Bataclan circulant sur Twitter et Facebook. Dès lors, on comprend bien que les justifications liées à la "dignité humaine" ou au "secret de l'enquête" ne sont rien d'autre que des prétextes. La photo d'Aylan Kurdi devait être diffusée parce qu'elle servait certains objectifs politiques ; celles de la tuerie du Bataclan doivent être retirées parce qu'elles les desservent.

Il en est d'ailleurs de même avec les témoignages directs rapportant des égorgements et des coups de poignard portés au ventre des victimes par l'équipe de terroristes islamistes du Bataclan. Ces informations sont pour l'heure cantonnées aux médias étrangers, sur lesquels le gouvernement français n'a pas prise. Les médias suisses, eux, se contentant de censurer ces détails sordides non par obéissance mais par proximité idéologique.

Une fois de plus, l'affrontement fait rage entre les sources institutionnelles et les réseaux sociaux pour connaître la vérité.

Maastricht ou la Sécurité

Le dernier volet de l'exploitation politique des attentats de Paris dépasse le simple cadre de l'information pour provoquer des effets sur toute la population française et jusque dans les plus hautes instances européennes.

"Le Pacte de Sécurité l'emporte sur le Pacte de Stabilité." Ces mots sont ceux de François Hollande et donnent une idée de la bassesse du chef d’État, prêt à exploiter la mort de plus d'une centaine de victimes pour s'épargner des obligations de bonne gestion.

Depuis 2007 la France n'a jamais respecté les critères de Maastricht d'un déficit maîtrisé des dépenses publiques - sans même entrer dans la polémique de la pertinence de critères aussi larges. Les déclarations du président d'un retour dans les clous en quelques années n'ont jamais été rien d'autre que des paroles en l'air destinées à donner le change à Bruxelles ; les attentats de Paris lui apportent désormais une posture morale qui suffira à quémander perpétuellement la clémence des autorités de surveillance européennes.

Il est clair pour quiconque en aurait jamais douté que la France ne respectera jamais les critères d'un déficit public annuel en-dessous de 3% de PIB, et encore moins maintenant alors qu'elle dispose d'une excuse.

La sécurité a un prix, c'est un fait. François Hollande s'engage ainsi à recruter 8'500 policiers, gendarmes et juristes dans le cadre d'un large panel de mesures. Mais toutes ces dépenses, étalées sur plusieurs années, resteront une goutte d'eau dans l'océan des déficits de l’État français. Est-il question de renvoyer chez eux les criminels étrangers qui peuplent les prisons hexagonales? De mettre un terme à l'arrosoir des politiques sociales, qui représentent une véritable manne pour les mouvements terroristes en plus de miner tout espoir d'intégration par le travail? De remettre sur la table les critères d'acquisition de la nationalité ou la surveillance pérenne des frontières?

Il n'est évidemment pas question de tout cela. A la place, la France rajoutera une strate de bureaucratie sur un pays qu'elle écrase. Mieux encore, en guise de réforme François Hollande demande une facilitation et une pérennisation de l'état d'urgence: en un mot, encore plus de pouvoir discrétionnaire à disposition de la police et de l'exécutif. Pour que même Jean-Luc Mélenchon s'en inquiète, on comprend que certaines bornes ont été franchies.

Les politiciens français savent parfaitement exploiter quelque chose d'aussi abominable qu'une attaque terroriste ; ils maîtrisent parfaitement la maxime résumée par le maire démocrate de Chicago Rahm Emanuel:

« Ne jamais gâcher une bonne crise. »

 Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, 22 novembre 2015

lundi, 23 novembre 2015

Molenbeek expliqué à nos voisins français

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Molenbeek expliqué à nos voisins français

Par Kevin Desmet

Le journal flamand De Morgen, équivalent de son homologue parisien Libération, situé bien à gauche de l’échiquier politique, habitué à distiller les fadaises d’un discours dit de gauche mais qui n’a plus rien de social et a fortiori de « socialiste », dressait, au lendemain du carnage de Paris un bilan provisoire de l’affaire qui émeut l’Occident depuis la nuit du 13 au 14 novembre derniers. Ce dossier, qui abordait les manquements de la « Sûreté de l’Etat » belge et le foyer jihadiste de Molenbeek, prend une certaine saveur rétrospective après la tirade de Zemmour, appelant à bombarder cette commune multiculturelle plutôt que Raqqa en Syrie.


De fait, cette fameuse « Sûreté de l’Etat » ou « Staatsveiligheid » en néerlandais, n’avait que pour seule tâche, naguère, de surveiller la subversion communiste (réelle ou imaginaire) et surtout un ennemi intérieur, le nationalisme flamand. Toute personne qui s’approchait de ce croquemitaine-là était dans le collimateur, bien plus que le stalinien non repenti ou le maoïste surexcité. Les francophones qui cherchaient un « modus vivendi » entre les communautés linguistiques belges étaient aussi suspectés de faire le jeu de « séparatistes » dont on faisait automatiquement des suppôts de feu Adolphe Hitler. La bêtise de ces milieux était (et est encore) effarante. Ce sont les deux Dupondt d’Hergé qui, mécaniquement, cherchent à arrêter ou à épauler Tintin sans être jamais capables d’intuition ou d’empathie. Le dessinateur avait vu juste : une instance étatique est toujours incapable de discernement ; seuls les vertueux, qui le sont parce qu’ils ont un cœur pur et une intuition infaillible, peuvent résoudre les problèmes. Aujourd’hui, ces vertueux, imaginés par les commanditaires du journal Le Vingtième Siècle en 1928-29, sont considérés comme des subversifs : ils sont surveillés, traqués, poursuivis par une magistraille aux ordres, par les hyènes qui peuplent des médias de plus en plus médiocres. Les jihadistes réels ou potentiels, eux, bénéficient d’une paix royale : tout soupçon contre l’un ou l’autre de ces angelots est considéré comme du racisme, dont assimilable à l’hitlérisme et, par ricochet, au nationalisme flamand et au « séparatisme ». D’un côté, des boucs émissaires ; de l’autre des intouchables parés de toutes les vertus et bénéficiant de toutes les tolérances.


De Morgen constate en effet que les services de la « Sûreté de l’Etat » ne comptent pas, dans leurs rangs, des arabisants capables de déchiffrer les messages, conversations téléphoniques, productions littéraires ou pamphlétaires des salafistes, wahhabites et autres exotiques animant l’antichambre du terrorisme de Daech. Si elle n’en compte pas, ou n’en compte que trop peu, c’est qu’on ne les a pas recrutés puisque le jihadisme, pourtant en phase ascendante depuis deux grosses décennies, n’a jamais été considéré comme un problème important, contrairement, par exemple, à une association littéraire flamande qui étudierait les poèmes ou les dissertations musicales d’un abbé plus ou moins « séparatiste » à ses heures de colère politique. Bêtise, stupidité crasse et aveuglement de Béotien.


Apparemment le machin ne compterait pas davantage de turcologues avertis dans ses rangs pour surveiller une diaspora pourtant turbulente et appuyée par son ambassade et ses réseaux mafieux. Rien n’a permis de prévoir et d’empêcher les dérapages d’extrémistes turcs, mobilisés par les ondes depuis Ankara contre leurs compatriotes kurdes, araméens ou autres. Incendies volontaires, voies de fait, émeutes ont pu avoir lieu sans entraves et surtout sans répression aucune pour ôter aux récalcitrants l’envie de recommencer. Nous avons là un milieu, potentiellement très violent, qui n’est pas contrôlé ni réprimé, au nom, sans doute, des valeurs atlantiques qu’ils sont censés partager puisque la Turquie est membre de l’OTAN… Aujourd’hui, non contente d’exciter ses extrémistes, la Turquie soutient Daech en lui achetant du pétrole à prix bradé. Analyse simple, bien présente sur les médias anglo-saxons qui contestent les politiques bellicistes de Londres et Washington, bien présente aussi dans les études établies par les services allemands mais analyse que les Dupondt de la « Sûreté de l’Etat » belge ne font pas. Les lanceurs turcs de cocktails Molotov sont d’agréables plaisantins ; le club local de philatélistes flamands, lui, est dans le collimateur : il risque, en examinant la dentelure d’un timbre de l’époque de Léopold II, de répandre des idées « séparatistes ».


Le nouveau ministre de l’intérieur dément le reproche du Morgen : pour lui, la Sûreté aligne bien quelques arabisants, peut-être deux ou trois turcologues, mais ce sont sans doute ceux qu’il vient de recruter pour combler les lacunes de ses prédécesseurs, dont une mégère folle à lier qui n’a laissé derrière elle que les résultats de ses gaffes, bévues et boulettes. La péronnelle n’est pas douée mais elle a obtenu des voix de braves handicapés de la dure-mère autochtones, incapables de jauger ses incompétences, de troupeaux de subsahariens ignorant les tenants et aboutissants de la société belge, de jihadistes potentiels qui jargonnent leurs conneries salafistes et d’extrémistes turcs complotant le prochain jeu pyromaniaque à commettre contre de pauvres Kurdes. C’est l’arithmétique sans âme de ces suffrages qui compte en partitocratie et non les compétences, non le bon sens, non la simple capacité de discernement. Justement, le bon sens veut que l’on refuse absolument d’importer des querelles venues d’horizons très lointains, d’espaces géoculturels totalement étrangers à notre paisible Nord-Ouest européen. La devise aurait dû être de rejeter fermement toute importation de conflits extérieurs à la sphère civilisationnelle européenne. Les fauteurs de telles importations doivent être jugés, condamnés et expulsés et, le cas échéant, leurs ambassadeurs rappelés à l’ordre voire expulsés, en dépit de l’OTAN, de l’avis d’Hillary Clinton ou des humeurs d’Obama. Personne en Belgique n’a envie d’exporter en Anatolie, en Atlas ou en Syrie les querelles intracommunautaires belgo-belges et si des extrémistes wallons ou flamands décidaient d’incendier un foyer culturel ou de molester d’autres de leurs compatriotes à Diyarbakir ou à Emirdag, je trouverais très juste qu’ils aient affaire à la justice locale.


Ceci dit, il est certes de bon ton, depuis toujours, de brocarder les badernes de la « Sûreté de l’Etat » mais la transformer en un club distingué d’arabisants pointus et de turcologues chevronnés est une impossibilité pratique, tout simplement parce que des savants de bon acabit n’ont pas l’étoffe de flics et, ensuite, de tels spécialistes en langues orientales parleraient un arabe classique, raffiné et pur, et non pas l’un de ces innombrables dialectes abâtardis, parlés des côtes atlantiques du Maroc jusqu’au littoral d’Oman, en passant par la Mauritanie et le Soudan. Il faudrait non seulement de bons arabisants mais aussi des virtuoses de mille et un dialectes mélangés à des langues africaines, berbères, hamito-sémitiques, nilotiques, turques, kurdo-persanes, etc.


La question doit alors être posée : peut-on intégrer (et je ne parle même pas d’assimiler) des masses importantes de nouveaux concitoyens, venues de civilisations exotiques où des visions hostiles à l’égard de la nôtre existent, sont repérables, dormantes (comme jusqu’ici) ou réactivées (depuis le retour des fondamentalismes) ? Le sociologue allemand Gunnar Heinsohn constatait, il y a une quinzaine d’années, dans un best-seller largement vendu Outre-Rhin, que l’espace géoculturel islamique comptait une masse impressionnante de jeunes hommes de quinze à trente ans. Dans aucun cas de figure, en terres islamiques ou ailleurs, une telle masse ne peut être assimilée. Les Américains visaient à les atteler à une nouvelle société de consommation (peut-être celle qui devait éclore suite aux printemps arabes) mais ce projet d’un Greater Middle East consumériste, correspondant à l’espace géographique de l’USCENTCOM américain, est désormais un beau fiasco. Dans un tel vivier, on peut recruter des candidats à la guerre, en l’occurrence au Jihad. Exactement comme on recrutait en Irlande ou dans certaines régions d’Allemagne pour faire face à Napoléon à Waterloo ou pour combler les rangs des armées envoyées dans tous les coins de l’Empire britannique au 19ème. Il y a donc, chez ces jeunes de quinze à trente ans, dans les pays musulmans comme dans les diasporas musulmanes d’Europe et d’ailleurs, une masse critique d’esprits échaudés en quête d’un combat qui donne sens à la vie. Facteur incontournable que les tenants imbéciles des idéologies irénistes en Occident n’ont pas tenu compte. On allait les « civiliser » par la sécurité sociale, l’idéal hippie, les gay prides, les concerts à la Woodstock, l’espoir d’obtenir un emploi dans le secteur tertiaire, les variétés de la télé, le football ou la philatélie : le jihadisme fait voler en éclat cette illusion stupide.

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On n’a rien obtenu de tout cela mais bel et bien ce Molenbeek qui excite la verve de Zemmour et aussi, faut-il l’ajouter, de quelques voix moins médiatisées liées aux services secrets français. Molenbeek, commune voisine de Bruxelles et fleuron de l’industrialisation de la capitale belge avant 1914, devait devenir le phare du multiculturalisme à la belge. Philippe Moureaux, l’ancien maire de cette commune, un fils de notaire nanti, passé au socialisme par esprit de lucre et de calcul et aujourd’hui largement septuagénaire, s’est employé à cette tâche. Molenbeek n’est pas devenu un phare malgré ses efforts mais, au contraire, un repoussoir. Le bonhomme, arrogant et buté, ne désarme pourtant pas : au lendemain des massacres de Paris, il en remet une couche dans les colonnes du Soir. Sa politique, prétend-il, a été la seule bonne. Molenbeek serait demeuré un phare s’il avait pu poursuivre sa politique de « proximité ». Ces propos triomphalistes et narcissiques ont provoqué, sur internet, un déluge d’insultes de la part de ses anciens administrés autochtones et d’autres Bruxellois. Le Soir, moniteur totalitaire qui impose à la capitale belge une chape de « correction politique » sans nuances, est obligé de véhiculer cette colère populaire, faute de perdre ses derniers lecteurs.


Cet entretien a suscité des critiques dans les propres milieux socialistes que Moureaux avait dominés de sa faconde brutale pendant près de trois décennies. Ainsi, Hans Bonte, maire de Vilvorde, faubourg industriel proche de Bruxelles, rappelle que sa commune a fourni huit jihadistes connus aux troupes de Daech. Trois sont revenus et circulent librement, dont un seul est muni d’un bracelet. Ce dernier est passé dans le bureau de Bonte pour lui signifier qu’il déménageait à Bruxelles parce que là, au moins, il n’était pas aussi étroitement surveillé. Le lascar a déménagé et personne ne sait plus où il se trouve… Il n’y a pas meilleur preuve de laxisme et d’incompétence, donnant raison à ceux qui inspirent Zemmour dans ses tirades anti-molenbeekoises. Pourtant, Molenbeek, passé aujourd’hui de l’islamo-socialisme multicultureux à la Moureaux au libéralisme insipide et bon teint de la nouvelle mairesse François Schepmans, n’est pas du tout une zone de « no-go » ou de « non-droit », contrairement à ce qu’affirme un paquet d’exagérateurs en tous genres. On peut circuler dans Molenbeek. Y faire son marché. Mais dans une ambiance multiculturelle plus chamarrée qu’à Charonne par exemple. 40% de la population totale est musulmane. Dans les vieux quartiers limitrophes du centre historique de Bruxelles, cette proportion monte à 80% ou plus. Le fondamentalisme a fait une progression inquiétante au sein de cette population, en dépit du laïcisme prononcé qu’affichait Moureaux au début de sa carrière, où, à tous les repas, il bouffait du curé et du Flamand (parce que les populations flamandes demeuraient plus fidèles au catholicisme sociologique). Les fondamentalistes acharnés restent certes minoritaires mais l’histoire nous enseigne que les minorités sont toujours plus actives et virulentes que les majorités pétries de quiétude. Les actions politiques, révolutionnaires ou terroristes découlent de cette virulence minoritaire et deviennent aisément légendaires, si elles engrangent des succès. A Molenbeek, ce sont donc ces minoritaires salafistes qui donnent le ton. Le laïcisme socialiste de Moureaux, ponctué de laïcisme maçonnique soi-disant adepte des « Lumières », a généré un obscurantisme à faire pâlir le plus obtus des ultramontains du 19ème. Bel exemple d’hétérotélie, de dérive paradoxale entre les intentions et le résultat. La génèse de Daech en Belgique provient donc bel et bien de ce laïcardisme bouffeur de curés, à défaut de pouvoir bouffer du mollah ou de l’imam. C’est au nom des Lumières que l’obscurité a envahi cette commune. La dinguerie laïcarde a accouché de la dinguerie wahhabite, au bord du Canal de Willebroeck. Double déni du réel : l’un déni accouche de son contraire apparent ; en bout de course, on a toujours du déni, le négatif n’engendrant que du négatif.

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Vingt ans de mayorat de Moureaux débouchent sur un quartier ingérable, dont les folies meurtrières frappent désormais Paris, à 300 km en TGV de Bruxelles. Rappelons aussi que ce sinistre Moureaux est l’inventeur et le promoteur de la fameuse loi contre le racisme : ses actions anti-racistes à Molenbeek ont conduit à l’horreur sans nom qui vient de meurtrir la Ville-Lumière. La loi contre le racisme n’avait pas pour but de punir les incivilités grossières de quelques poivrots passant leur colère sur les pauvres allochtones. Elle avait bien plutôt pour but d’annihiler toute critique des déviances dangereuses que certains voyaient pointer à l’horizon dès la fin des années 70.

molenbeekPEREUBUmg54a41d5d72733.jpgEn effet, sous la férule de Moureaux, officiellement adepte des Lumières révolutionnaires, républicaines et maçonniques dans un pays anciennement hispanique et habsbourgeois qui a toujours largement vomi ce type de discours ou s’en moquait copieusement, toute critique à l’égard du salafisme rampant, du « racisme » de ce salafisme qui rejetait la culture européenne dominante et toutes les autres cultures (animiste subsaharienne, bouddhiste d’Asie, etc.) issues d’autres immigrations, de sa misogynie, était assimilé au racisme colonialiste ou hitlérien, à l’antisémitisme centre-européen, au pogromisme ukrainien, etc. Alors que ce salafisme prônait un rejet, pratiquait des amalgames, posait des jugements a priori qui sont autant d’attitudes négatives propres aux formes de racisme que la loi de Moureaux entendait réprimer mais uniquement au détriment de la paisible population autochtone, connue pour sa jovialité et sa tolérance. Cette loi ne reposait pas sur des faits objectifs mais sur des opinions, que des esprits missionnaires et quasi messianiques entendaient généraliser sous peine de punition. Donc nous avions deux poids deux mesures. Mauvaise politique. Le salafiste pouvait traiter de porc ou de singe, d’impurs ou de mécréants n’importe quel autochtone sans que celui-ci ne pouvait rétorquer par des termes inélégants comme « macaque », « bougnoul », « moutouf », « tchouk-tchouk » ou autres indélicatesses, courantes à Bruxelles avant la « Loi Moureaux ». Ce sentiment d’être toujours du mauvais côté, du côté des méchants, des hitléromaniaques, explique le mépris et l’agressivité des Belges de souche à l’adresse de leur ancien bourgmestre socialiste, copieusement insulté sur le site lesoir.be , parfois traiter de « crapule » dans le courrier des lecteurs du Soir.

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Le journal flamand de gauche, De Morgen, pourtant antiraciste, hostile aux politiques critiquant l’immigration, constate que Moureaux a été « aveugle ». Et que cet aveuglement était volontaire, pour obtenir les voix de tous les immigrés de sa commune, fondamentalistes compris, parce que l’électorat populaire belge, traditionnellement socialiste, diminuait en nombre. Paris valait bien une messe pour Henri IV. Pour Moureaux, Molenbeek valait bien quelques fatwahs contre les « souchiens » fulminées par des imams de garage. En fermant les yeux devant ce racisme qui tue et exclut l’Autre, tous les Autres, à qui mieux mieux, déguisé derrière le paravent de la religion, Moureaux conservait le pouvoir et ses prébendes, alors tant pis pour les principes voltairiens et persiflants, applicables seulement aux autochtones demeurés vaguement catholiques qui ne votaient plus pour lui. Dans le langage multicultureux de Moureaux, le terme « proximité », tiré du jargon des intellos parisiens, signifiait « clientélisme ». Du moment que l’on était client, on pouvait tout faire, y compris cracher sur les Lumières, dont Moureaux se réclamait, faire de l’obscurantisme, pratiquer de l’exclusion, débiter des conneries grosses comme des maisons, applaudir au massacre des chiites, des yezidis, des baathistes laïques ou des alaouites, génocider les peuples résiduaires de l’Orient complexe, s'esbaudir au spectacle du dynamitage des temples de Palmyre, allègrement commettre des crimes contre l’humanité, massacrer des civils. Conserver des voix était tout ce qui comptait : cette attitude cynique interpelle évidement les traditions démocratiques du pays car elles ont été dévoyées en partitocratie, laquelle permet tout pourvu que cela ne gène pas son fonctionnement à très court terme.


De Morgen laisse la parole à Bilal Benyaich, sociologue d’origine marocaine, issu de la VUB flamande qui prône les valeurs des Lumières, analyste sans concession des dérives allochtones en région bruxelloise, nommé secrétaire d’Etat à la lutte contre le terrorisme en 2014. Le diagnostic de ce sociologue bardé de diplôme, exemple emblématique d’une intégration parfaitement réussie, est cruel et sans appel : « Le PS, pour des considérations électoralistes, a commis de lourdes erreurs à Bruxelles. Le parti (socialiste) a dansé sur les airs que jouaient ces gens (= les fondamentalistes) pour pouvoir capitaliser leurs voix. Dans les années 80, le parti maintenait encore une ligne anti-radicale. Dans les années 90, il a abandonné cette ligne. Bon nombre d’imams ont alors introduit l’islam salafiste. Les parents ont suivi. Ils sont coresponsables du fait que des éléments jihadistes incontrôlés circulent dans les rues de Bruxelles ».


Pour Moureaux, ces analyses sont dues à « l’hystérie des Flamands » : elles n’ont dès lors aucun fondement. La nouvelle bourgmestre (mairesse) libérale, Françoise Schepmans rétorque : c’était la volonté de Moureaux « de faire de Molenbeek un laboratoire de la multiculturalité », démarche qui a conduit à la situation actuelle qui permet à des petites cellules jihadistes de ecruter des molenbeekois pour commettre allègrement des crimes contre l’humanité en Syrie comme à Paris. L’enfer est pavé de bonnes intentions et qui veut faire l’ange fait la bête (de l’Apocalypse). Il y a beaucoup de sagesse dans les adages populaires. Les bonnes intentions (irresponsables) que proclament les nuisances idéologiques sont la matrice d’une criminalité sans nom et, il faut bien le dire aujourd’hui, les tenants de ces nuisances idéologiques sont les responsables, non encore jugés et condamnés, de crimes abominables, du même genre de ceux qu’ils reprochent à leurs adversaires politiques, toujours campés comme hitléromanes. La Belgique saura-t-elle trancher dans le lard, faire arrêter et condamner ceux qui sont responsables moralement des carnages d’Irak, de Syrie et de Paris ? Aura-t-elle le courage, la force morale, de rejeter ses politiciens qui ont permis ces dérives sanglantes, pour que, plus jamais, des individus aussi immondes puissent exercer encore des fonctions politiques, fussent-elles modestes ? On en doute, ce pays est gangréné. Les cerveaux de la plupart de nos concitoyens sont rongés par la lèpre incurable des idéologies tirées des éthiques de conviction, hostiles à toute attitude responsable.


De Morgen prétend que ce fondamentalisme, qui a émergé notamment à Molenbeek, est dû à la pauvreté, à la précarité. C’est une dernière illusion de gauche de ce journal de gauche : on sait très bien que le jihadisme ne dérive pas nécessairement de la pauvreté et ce n’est certainement pas le cas des terroristes molenbeekois du Bataclan ou de Charonne. Bilal Benyaich est plus lucide que le ramassis d’illuminés et de méchants idiots qui constituent le personnel politique belge. Il écrit : « Le grand problème, c’est que le nombre de personnes, qui croient en ce discours de suprématie musulmane, est très élevé. Dans certains quartiers, on peut aisément parler d’une moitié de la population. Seule une très petite minorité prend les armes mais le potentiel est énorme. Nous avons affaire à des dizaines de milliers de jeunes qui se sont socialisés dans le schéma ‘nous-contre-eux’, partagé par l’extrême-droite et les extrémistes islamistes qui ne voient à l’horizon qu’une guerre entre l’Occident et l’islam. Ce ne sont pas nécessairement des musulmans puritains mais ils constituent un énorme vivier potentiel pour l’Etat islamique et autres mouvements similaires ». Ce n’est donc pas un exposant de l’extrême-droite ou un conservateur inquiet qui prend la parole ici, mais un sociologue « maroxellois » qui sait de quoi il parle. Son diagnostic de secrétaire d’Etat à la lutte contre le terrorisme pourrait parfaitement servir à un procureur du Roi pour instruire enfin le procès qui devra conduire à la condamnation sévère des multicultureux électoralistes qui, par folie et irresponsabilité, ont provoqué la mort atroce, inutile, de centaines de milliers d’innocents, en Irak, en Syrie et à Paris, avec la bénédiction initiale de leurs maîtres américains et des manipulateurs de la CIA et de la NSA, sans oublier les mécènes saoudiens ou qataris.

Kevin Desmet.

 

Russia Debates Unorthodox Orthodox Financial Alternative

Russia Debates Unorthodox Orthodox Financial Alternative

Ex: http://journal-neo.org

A significant debate is underway in Russia since imposition of western financial sanctions on Russian banks and corporations in 2014. It’s about a proposal presented by the Moscow Patriarchate of the Orthodox Church. The proposal, which resembles Islamic interest-free banking models in many respects, was first unveiled in December 2014 at the depth of the Ruble crisis and oil price free-fall. This August the idea received a huge boost from the endorsement of the Russian Chamber of Commerce and Industry. It could change history for the better depending on what is done and where it further leads.

Some 20 years ago during the Yeltsin era, within the chaos of Russian hyperinflation and IMF “shock therapy,” the Russian Orthodox Church introduced a similar proposal for interest-free banking as an alternative. During that time a gaggle of liberal pro-free-market Russian economists around Yeltsin, such as Yegor Gaider, prevailed. They instead opened Russia’s state-owned assets to literal plunder by western banks, hedge funds and corporations.

In my first visit to Russia in May 1994 to give a talk at a Russian economic institute on IMF shock therapy, I saw first-hand the lawless mafia, russkaya mafiya, speeding through the near-empty Tverskaya Street near Red Square in new state-of-the-art Mercedes 600 limos without license plates. It was a devastating time in Russia and Washington and the technocrats at the IMF knew exactly what they were doing to foster the chaos.

US sanctions focus attention

By 2014 much has changed in Russia. Most significantly, the infatuation with everything American of two decades ago has understandably vanished. The US Treasury financial sanctions were launched in stages in 1914 against specific individuals around President Putin, specific banks and corporations dependent on foreign credit. They had the effect of forcing a critical rethinking among Russian intellectuals, government officials and in the Kremlin itself.

The Washington attacks, legally-speaking acts of warfare against a sovereign nation, were initiated by the US Treasury’s Office of Terrorism and Financial Intelligence, the only government finance agency in the world with its own in-house intelligence agency. The Office was created under the pretext of going after and freezing the assets and bank accounts of drug cartels and terrorists, something it seems strangely inept at if we judge from their record regarding groups like ISIS or Al Qaeda in Iraq. It seems to be far better going after “undesireable” countries like Iran and Russia. It has offices around the world, including in Islamabad and Abu Dhabi.

Those US Treasury financial warfare sanctions and the prospect of much worse to come have sparked a deep debate within Russia on how to defend the nation from more attacks. Vulnerability to western sanctions in their banking system has led Russia, like China, to develop an internal Russian version of SWIFT interbank payments. Now the very nature of money and its control is at the heart of the debate.

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Unorthodox Orthodox Proposal

In January 2015, in the depth of the financial crisis, with a Ruble at half what it had been months earlier and oil prices in a free-fall as a result of the September 2014 John Kerry-King Abdullah agreement, the Moscow Patriarchate reissued its idea.

Dmitri Lubomudrov, the Orthodox Church’s legal adviser told the media at that time, “We realized we couldn’t stay dependent on the Western financial system, but must develop our own. As with the Islamic system, the Orthodox one will be based not just on legislation, but on Orthodox morality as well, and will be an invitation to businessmen seeking security at a time of crisis.” Among its features would be interest-free credit issuance and prohibition of investment in gambling casinos or such activities going against Church moral values.

Then in early August this year the Orthodox plan for interest-free money creation gained a major added support. Sergei Katyrin, head of the Russian Chamber of Commerce and Industry, after meeting with Vsevolod Chaplin, the senior Orthodox cleric overseeing the project, announced, “The Chamber of Commerce and Industry supports the creation of the Orthodox Financial System… and is ready to provide its platform for detailed and professional discussion of these questions together with the relevant committees of the chamber.” The proposal is aimed at reducing Russia’s reliance on the Western banking system, an essential national economic security requirement.

Much as with Islamic banking models than ban usury, the Orthodox Financial System would not allow interest charges on loans. Participants of the system share risks, profits and losses. Speculative behavior is prohibited, as well as investments in gambling, drugs and other businesses that do not meet Orthodox Christian values. There would be a new low-risk bank or credit organization that controls all transactions, and investment funds or companies that source investors and mediate project financing. It would explicitly avoid operations with active financial risks. Priority would be ensuring financing of the real sector of the economy, its spokesman stated.

Interestingly, Russia’s largest Islamic autonomous republic, Tatarstan, recently introduced Islamic banking into Russia for the first time and it was supported positively by German Gref, CEO of the state-owned Sperbank, Russia’s largest bank. This May, Gref called it a very important instrument amid the current problems with raising funds on international markets. In July Sberbank and the Republic of Tatarstan signed an agreement on cooperation in the field of Islamic financing.

Under Czar Alexander III and his Finance Minister Nikolai Bunge, Russia established the Peasant Land Bank in the beginning of the 1880’s to give interest-free loans to the liberated peasantry that had been freed from serfdom in 1861 by his father, Alexander II and given land. The Land Bank invested in the modernization of Russian agriculture with farmers only paying a small handling charge for credits. The result was such a spectacular rise in Russian wheat, and other cereals that Russia became the world “bread basket” up to outbreak of World War I, exceeding the combined production of the USA, Argentina and Canada by some 25%.

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Glazyev proposals

The new prominence of the Orthodox Monetary model in Russian discussions comes at a time when one of Vladimir Putin’s economic advisers, Sergei Glayzev, the person advising the President on Ukraine as well as relations with fellow-members of the Eurasian Economic Union, has presented a plan for enhancing Russia’s national economic and financial security under the quite sensible assumption that the financial sanctions and now military pressures from Washington and NATO are no whimsical accident but a deep-seated strategy of weakening and economically destroying one of the two nations which stand in a way of a globalist US New World Order.

In May 2014, a few weeks after the Obama Administration imposed a series of select sanctions on key Russian individuals, banks and energy companies, striking at the heart of the economy, Glazyev made an interview with the Russian financial paper, Vedomosti, in which he proposed a number of prudent defensive measures. Among them were several which are now policy. This has included a credit and currency swap with China to finance critical imports and a shift to settlement in national currencies–Ruble and RMB; creation of a Russian interbank information exchange system, analogous to SWIFT, for payments and settlements within the Eurasian Economic Union and other partner countries.

A strategic proposal of Glazyev that the state impose a halt on all export of gold, precious metals, and rare earth elements, and that the Central Bank buy up gold mined by foreign companies to build monetary gold reserve strength, was, unfortunately, refused by Central Bank Governor Elvira Nabiullina who told the Duma, “We don’t believe that a moratorium is needed on gold exports. We are able to buy enough gold to diversify our gold and currency reserves.”

Nabiullina has come under criticism from members of the Duma for being far too slow in building the gold reserves of the ruble. Russia today is the world’s second largest gold producer after China, and China has been building its Peoples’ Bank of China gold reserves in recent years at a feverish pace. Western central banks, led by the Federal Reserve, since gold backing for the dollar was abandoned in August, 1971, have done everything, including brazen market manipulation, to discourage gold currency reserves around the world.

Most recently, on September 15 Glazyev presented a new series of economic proposals to the Presidential Russian Security Council to, as he stated it, reduce the vulnerability to western sanctions over the coming five years and achieve foundations for long-term growth and economic sovereignty. Among his proposals were creation of a State Committee on Strategic Planning under the President of the Russian Federation, together with a State Committee for Scientific and Technological Development, modeled on a system created in Iran during the 1990s following the introduction of Western sanctions there.

The first measure, creation of a Committee on Strategic Planning, echoes the highly successful French national Planification model introduced under President Charles de Gaulle, that was credited with transforming France from a stagnant peasant-dominated economy to an advanced, innovative modern industrial nation by the early 1970’s.

In the 1960’s France had a General Commission of the Plan which surveyed the entire economy to identify critical weaknesses that needed attention for overall national development. They would set goals for the coming 5 years. General Commission members were senior civil servants consulting with business leaders, trade unions and other representative groups. Each proposed plan was then sent to the national parliament for voting approval or change.

The crucial difference between France’s 5-year Planification and the Soviet 5-year central planning model was that the French was indicative and not imperative as was the Soviet Five Year Plan. Private or state companies could freely decide to focus on a sector such as railway development knowing the state would encourage the investment with tax incentives or subsidies to lower risk and make it attractive. It was highly successful until the mid-1970’s when the massive oil shocks and increasing Brussels supra-national rule-making made it increasingly difficult to implement.

There are other features to the detailed Glazyev proposal, among the most interesting his proposal to use Central Bank resources to provide targeted lending for businesses and industries by providing them with low interest rates between 1-4 percent, made possible by quantitative easing to the tune of 20 trillion rubles over a five year period. The program also suggests that the state support private business through the creation of “reciprocal obligations” for the purchase of products and services at agreed-upon prices.

Russia is in a fascinating process of rethinking every aspect of her national economic survival because of the reality of the western attacks. It could produce a very healthy transformation away from the deadly defects of the Anglo-American free-market banking model.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/11/22/russia-debates-unorthod...

Le viol de la cité

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Le viol de la cité

par Patrice-Hans Perrier

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous avons pris le parti de relire un classique de la philosophie politique afin d’y puiser quelques victuailles conceptuelles en cette période tumultueuse entre toutes. Les derniers attentats de Paris ont été exécutés à une époque charnière, dans un contexte où l’Imperium semble vouloir reprendre la main au Moyen-Orient. Les commanditaires qui téléguident la nébuleuse dite de l’État islamique (EI) sont les mêmes qui profitent de l’ouverture des frontières afin de pulvériser la souveraineté des états au moment de composer notre analyse. Et, si le procès politique devenait caduc au moment même où nos représentants s’apprêtent à décréter l’état d’urgence généralisé ?

La politique n’est plus un art : elle dérive de plus en plus vers la sphère de la gestion des activités humaines liées à la survie de l’espèce. C’est en partie ce que soutient la philosophe Hannah Arendt dans la première partie de son opus intitulé « Condition de l’homme moderne ». (*) Reprenant l’observation de Martin Heidegger à propos de la dérive techniciste du monde moderne, Arendt nous met en garde contre l’anéantissement de la volonté politique qui menace nos cités. Le citoyen, devenu consommateur, ne possède plus rien en propre et son aliénation croissante est tributaire du rôle qui lui est assigné au cœur de la société postmoderne. Le consommateur s’exécute, sans discuter, alors qu’une caste de professionnels de la politique fait semblant de gouverner. Le procès politique n’est plus qu’un leurre dans un contexte où nos gouvernants ont remis les clefs de la cité à de puissants conglomérats apatrides.

Il est difficile, dans un tel contexte, d’analyser les actualités afin d’en extraire un sens, une direction qui puisse nous aider à identifier les jalons du procès politique en cours de déroulement. Certaines puissances anonymes (l’état profond) ont subventionné la nébuleuse de l’État islamique et de ses affidés afin de pulvériser l’ordre géopolitique au Moyen-Orient, de faire main-basse sur de nouveaux gisements énergétiques et de remodeler cette région du monde au profit du projet d’un « Grand Moyen-Orient » susceptible de conforter leur domination.

Les vases communicants

Pendant ce temps, les mêmes commanditaires faisaient pression sur la classe politique pour que l’ouverture des frontières soit maintenue in extenso, histoire d’accueillir les flots de réfugiés et de « migrants » en provenance de ce Moyen-Orient plongé dans les grands remous de cette réingénierie forcée. Il devenait patent qu’un projet de « Grande Europe » s’actualisait alors que les effets délétères de la recomposition d’une partie du monde risquaient de faire exploser le cœur de l’Europe pro-atlantiste. Les vases communicants de la géopolitique fonctionnent à plein rendement à l’heure où nos dirigeants politiques sont incapables de prendre des décisions susceptibles d’avoir un impact en temps réel sur la gouvernance de nos cités.

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Action – réaction

Les récents attentats terroristes qui ont frappé Paris de plein fouet permettront à ceux qui sont véritablement aux manettes d’actionner une nouvelle séquence de décisions arbitraires. De nouvelles forces d’intervention se préparent d’ores et déjà au combat afin d’aller frapper quelques cibles affiliées à la nébuleuse de l’EI, des mesures de musellement de la liberté d’expression seront adoptées sous peu, la tension montera encore d’un cran et le chaos s’étendra de plus belle. Les résultats seront à la hauteur des attentes des commanditaires de toute cette agitation sans queue ni tête. La Russie risque d’élargir son périmètre d’intervention dans l’espace aérien syrien, ce qui pourrait entraîner, par voie de conséquence, le déclenchement d’un véritable conflit régional. Les alliés de l’état syrien voudront intervenir et châtier une partie des pays commanditaires de cette fumeuse nébuleuse islamiste. D’autres populations seront déplacées, avec pour conséquence une augmentation des flux de réfugiés prenant d’assaut les métropoles européennes. La boucle sera bouclée, alors que la reconfiguration de l’ensemble européen pourra démarrer.

Une politique de destruction contrôlée

Le domaine public a été supprimé au profit d’une « politique sociétale » qui permet à d’astucieux intérêts privés d’empiéter sur le bien commun. À l’heure où l’ubiquité de la communication court-circuite la chronologie des événements réels, on peut raisonnablement affirmer que les grands régisseurs de la machination politique sont capables de fabriquer de toutes pièces une partie de l’histoire officielle. Le consentement sera manufacturé en fonction de la grille de lecture commandée pour la circonstance.

Hannah Arendt nous prévient que, dans un contexte où l’impérialisme techniciste triomphe, « la propriété a perdu sa valeur d’usage privé, qui était déterminée par son emplacement, pour prendre une valeur exclusivement sociale déterminée par sa perpétuelle mutabilité, la fluctuation des échanges ne pouvant être fixée temporairement que par rapport à un dénominateur commun, l’argent ». Cette assertion est capitale en cela qu’elle illustre avec concision le phénomène de dérive progressive qui gangrène l’habitus de l’ancien citoyen.

Ainsi, pour préciser notre propos, qu’il nous soit permis de rappeler à nos lecteurs que plusieurs instances municipales ont déjà procédé à la confiscation d’un grand nombre de résidences secondaires ou inhabitées afin de les mettre à la disposition des nouveaux « migrants » qui essaiment aux quatre coins de l’Europe de l’Ouest. Les autorités publiques, sous couvert de mesures extraordinaires d’aide aux réfugiés, procèdent à la liquidation d’une part croissante de la propriété privée des petits rentiers, des personnes à la retraite ou des exploitants agricoles.

Une citoyenneté dissoute

Ce bouquet d’actions illégales (couvertes par des décrets d’exception) permettra de mettre en place de véritables « zones franches » au cœur de nos cités, alors que la destruction du tissu social prendra des proportions nouvelles. Les habitants de ces « zones franches » seront subventionnés, dispensés de payer des taxes et feront l’objet de mesures de surveillance onéreuses. Cette situation fera en sorte d’obliger les pouvoirs municipaux à augmenter le fardeau fiscal imposé aux petits exploitants et autres infortunés propriétaires implantés dans le paysage des nations touchées par ce fléau. Les pouvoirs publics, obligés d’obéir aux desiderata de l’hyper-classe mondialiste, deviendront, conséquemment, les complices d’un phénomène de spéculation qui permettra à des holdings immobiliers ou à des trusts de faire main basse sur une partie du patrimoine des « nationaux » devenus de véritables indésirables chez eux. 

Le nouveau consommateur, qui ne produit pratiquement plus rien, est en voie de devenir un ilote, privé de son habitus naturel. Arendt fait le lien avec la politique de l’ancienne Grèce, dans un contexte où le foyer (oikia) et la famille représentaient les lieux de la reproduction générique de l’espèce. La vie en dehors du foyer familial, permettant de participer à l’organisation future de la cité, les hommes d’action pouvaient s’adonner à l’art de la politique. Une borne salutaire séparait la sphère privée de l’espace publique.

De nos jours, la techni-cité fait en sorte de brouiller les pistes, dans un contexte où la politique ne sert plus qu’à régenter les rapports de forces qui mettent en scènes des intérêts privés qui finissent par phagocyter l’espace public, l’AGORA. C’est ainsi que la sphère privée et l’espace publique finissent par être anéantis au profit d’un nouvel espace social, mu par une « politique sociétale ». Et, Arendt de préciser que « l’avènement des « sciences du comportement » signale clairement le dernier stade de cette évolution, quand la société de masse a dévoré toutes les couches de la nation et que le « comportement social » est devenu la norme de tous les domaines de l’existence ».

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La nouvelle ingénierie sociale

Nous avons eu l’occasion, à plusieurs reprises, de nous pencher sur le phénomène de la « postmodernité à géométrie variable », ce contexte anxiogène qui permet aux « ingénieurs sociaux » de littéralement démolir la conscience de l’individu lambda. Les médias sociaux tiennent le rôle de caisse de résonnance au service de la mise en place de cette ingénierie destinée à remodeler nos habitudes de vie. Les Anonymus, collectif de pirates informatiques travestis en justiciers virtuels, viennent de déclarer la guerre à DAESH, une autre excroissance de la nébuleuse « islamiste ». Plusieurs médias – dominants ou résistants – ont salué avec empressement la décision des Anonymus de pirater les comptes des médias sociaux de plusieurs milliers d’affidés de DAESH. À y regarder de plus près, Anonymus représente le bras « armé » d’une opinion publique qui est muselée et prise en otage par le monde médiatique.

Les trublions de l’information jouent aux défenseurs de la veuve et l’orphelin, prenant pour cible certaines composantes de la nébuleuse « terroriste ». « Les gouvernements sont incapables de nous protéger », semble dire les Anonymus, alors pourquoi ne pas nous défendre par nos propres moyens ? Peu nous importe si l’action entreprise par Anonymus est justifiable ou non, ce qui nous intéresse c’est le rôle joué par cette « nébuleuse de la contre-information » dans le cadre de la vaste entreprise d’ingénierie sociale qui se met en place présentement. Dans un contexte où le gouvernement français parle d’adopter des mesures extraordinaires – temporairement – on peut s’en inquiéter à juste titre. Malgré les vœux pieux de la classe politicienne, les flux de réfugiés prendront encore plus d’ampleur, alors que la circulation des simples citoyens fera l’objet de mesures de contrôle systématiques.

La nouvelle cible à l’ordre du jour c’est DAESH et les autres émanations de la constellation « islamiste ». Qu’il nous soit permis de mettre un bémol face aux assertions d’un Jacques Sapir qui affirmait, récemment, « qu’en décidant de décréter l’état d’urgence, le Président de la République a fait un acte de souverain. Il l’a fait en notre nom à tous, au nom du peuple français ». Nous croyons que le gouvernement Hollande profitera de l’état d’urgence pour faire régner une politique de la terreur et ainsi mettre au pas la grogne populaire et les mouvements de résistance qui menacent  l’« ordre républicain ». Les flux de migrants vont, peut-être, se tarir momentanément et les forces de l’ordre seront en mesure de sécuriser une partie du territoire français. Toutefois, cet état d’urgence permettra de museler toutes les voies qui s’opposaient, d’ordinaire, à la politique extérieur menée par la France depuis Sarkozy. La France n’aura d’autre choix que de se joindre aux forces coalisées derrière l’OTAN et la politique impérialiste pourra se poursuivre vaille que vaille.

Anonymus conforte la position d’impuissance du citoyen lambda en proposant d’agir à la place d’une classe politique qui est discréditée et qui n’a plus les moyens de ses ambitions. Chemin faisant, les mécanismes de l’ingénierie sociale en phase opératoire agissent comme de puissants adjuvants, alors que la joute politique ressemble à une pièce de théâtre. Nous assistons, impuissants et prostrés, à la destruction de nos habitus pérennes et à l’abolition définitive d’une part importante de cette liberté qui est l’apanage de notre civilisation moribonde. C’est le procès médiatique qui a pris le relais, alors que certains intérêts privés se sont appropriés l’entièreté du domaine public. Il ne nous reste plus que les rogatons de la politique sociétale pour nous divertir. En espérant pouvoir chasser cette angoisse qui paralyse notre conscience de citoyens dépossédés.

Patrice-Hans Perrier

Note

(*) Hannah Arenddt, in « Condition de l’homme moderne – THE HUMAN CONDITION. Éditeur Calmann-Lévy, Collection AGORA, Paris, 1961. ISBN : 2-86917-029-7.

dimanche, 22 novembre 2015

Malika Sorel-Sutter: «Un rouleau compresseur idéologique»

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Malika Sorel-Sutter: «Un rouleau compresseur idéologique»

Ex: http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr

La gauche porte une énorme responsabilité dans les événements dramatiques que nous venons de vivre. Depuis des décennies, par une attitude confinant au terrorisme intellectuel, elle a empêché toute forme de débat sur les thèmes de l’immigration et de l’intégration. Même encore aujourd’hui, l’argument misérable et dérisoire de la gauche reste:

« Vous faites le jeu du Front national ! »

Le magazine Le Point a consacré un article à Malika Sorel-Sutter, essayiste, à l’occasion de la parution de son livre : « Décomposition française – Comment en est-on arrivé là ? » Son livre dénonce l’hégémonie de la gauche et les conséquences de son irresponsabilité dans le domaine de l’immigration. Voici cet article qui comprend des extraits du livre de l’auteur :

Brûlot : Dans « décomposition française, l’essayiste ne ménage pas une gauche « sectaire et hégémonique« 

Le titre se veut volontairement anxiogène: « Décomposition française ». Et il faut le prendre au sérieux. Car Malika Sorel n’est pas dans l’analyse froide, distante et chiffrée d’une société française multifracturée. Non, cette ex-membre du Haut Conseil à l’intégration a vu « le réel ». Elle le raconte, ou plutôt le hurle, égrenant ces vérités constatées au coeur même de notre système administratif et du monde politique. En étant constamment dans le déni des réalités, notamment concernant l’immigration, le communautarisme et l’intégration, la gauche ne sort pas indemne de ce brûlot salutaire.

Extraits

decomposition-couv-ombre.jpgLa droite avance souvent ses pions à découvert, et il est alors possible de l’affronter lorsque cela s’avère nécessaire pour défendre la république. La gauche préfère emprunter une tout autre approche. Les gens de gauche, pendant longtemps, ont eu plutôt tendance à avancer leurs pions en douce, le sourire aux lèvres, le catéchisme des belles valeurs en bandoulière, des valeurs nobles …

… celles qui ne coûtent pas grand-chose sur le plan personnel,
mais peuvent rapporter gros quand elles sont brandies, affichées, mises en scène.

Notre société de l’image est avide de bons sentiments et de belles histoires, il faut produire de la légende. La difficulté à déjouer les attaques menées contre la république se trouve augmentée du fait que les gens de gauche, qui se présentent comme républicains depuis quelques années et sont d’ailleurs identifiés comme tels par l’opinion publique – quand bien même ils oeuvrent contre les principes républicains – , sont en réalité d’abord de gauche, c’est-à-dire qu’ils adhèrent d’abord et avant tout à un ensemble d’idées, avant d’être républicains. Ils préféraient se dire démocrates auparavant.

C’est pourquoi il a été si difficile de lutter contre l’avancée de leur rouleau compresseur idéologique, qui a abouti à la mise à terre, l’un après l’autre, des principes républicains. (… ) Ils se protègent entre eux, en toutes circonstances, y compris sur le dos de la république, qu’ils jurent pourtant maintenant défendre, la main sur le coeur. Nous l’avons vu, entre autres, avec le principe d’égalité, qui a été laminé par l’introduction de la discrimination positive par les socialistes – circulaire du 1 er juillet 1981 portant création des zones d’éducation prioritaires – , ainsi que pour tout ce qui concerne la laïcité, et ce depuis la première affaire du voile (Creil, 1989) ( … ).

Le problème, et il est de taille, c’est que les gens de gauche se trouvent très fortement représentés dans les milieux artistiques, créatifs, intellectuels, enseignants, de la recherche, qui exercent une influence sur l’opinion publique,

y compris par le biais de la formation des jeunes, et dans la haute administration, sans même que les citoyens puissent s’en douter; c’est un tropisme politique ancien: les gens qui se sentent plutôt de droite s’orientent davantage vers le monde des entreprises privées. ( … )

Cet esprit sectaire, complètement intériorisé, de la gauche, je l’ai maintes fois vu à l’oeuvre, y compris lors de la rédaction de rapports au sein du Haut Conseil à l’intégration. Un jour, alors que nous planchions sur des cas de déstabilisation d’établissements scolaires par le port de l’abaya – robe longue couvrant tout le corps – , un membre de la direction d’un établissement qui réfléchissait avec nous sur les réponses appropriées à donner à ces provocations exprima sa crainte que les médias ne soient informés de ce type d’affaire, que le gouvernement s’en saisisse (en l’occurrence, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, d’autant que des menaces de mort avaient été proférées à l’encontre d’enseignants qui s’étaient dressés pour défendre la laïcité alors même qu’ils étaient abandonnés à leur sort par leur hiérarchie). In fine, cela ferait gagner des points à Nicolas Sarkozy, pensait-il. Et il ne le voulait vraiment pas … Il aurait préféré que personne ne sache rien des immenses difficultés auxquelles il était confronté. (… )

L’hégémonie culturelle de gauche se manifeste depuis au moins trois décennies dans les médias comme dans les milieux politiques.

Les idées de gauche sont partout. Soutenue par un bataillon de personnalités dans le monde du spectacle, dans les milieux de l’éducation, de la justice, des médias, ainsi que dans le monde universitaire et associatif …

… la gauche a rendu impossible tout traitement des questions de l’immigration et de l’intégration.

Dans tout ce qui a été fait ou n’a pas pu se faire, et ce depuis quarante ans, la gauche a exercé une influence considérable. C’est elle qui occupe, grâce à nombre de médias qui orientent et manipulent l’opinion publique, le sommet de la hiérarchie des responsabilités dans la crise majeure qui secoue la France. Elle qui règne, quasi sans partage, sur le plan des idées et de la morale.

Malika Sorel-Sutter dans Le Point

Et bien dites-moi, elle décoiffe madame Malika Sorel-Sutter ! Quel réquisitoire !

J’avais d’ailleurs déjà publié un texte de cette essayiste dans cet article : « Immigration : ces vérités si difficiles à dire« .


En savoir plus sur http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/malika-sorel-sutter-un-rouleau-compresseur-ideologique/#r51kJ2z8uHGxj8EL.99

Les attentats de Paris, des attentats contre l'Europe

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Les attentats de Paris, des attentats contre l'Europe

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
La Dépêche de Tahiti, un quotidien d'Outre-mer particulièrement extrémiste titrait en pages intérieure,s mardi 17 novembre, au lendemain de la réunion du Congrès à Versailles: «Attentats de Paris : Hollande prône un autre régime constitutionnel ». Soyons clair et soyez le plus objectif possible, imaginez-vous à la terrasse d'un café en Afrique ou en Amérique du Sud (car enfin Paris n'est pas la seule ville des bistrots ou des tertulias comme l'on dit en espagnol), vous seriez, disons, trois jours après une « attack », un « attentat » et vous tombez sur un tel titre. Il va de soi, vous n'en doutez pas un instant que vous vous trouvez dans un pays où il vient tout simplement d'y avoir un coup d'Etat. Alors, les Français seraient-ils devenus si crétins en politique pour être à ce point incapables de repérer les concepts politiques les plus élémentaires ? Et la démocratie française serait-elle descendue si bas au point d'adopter comme méthode de gouvernement celle d'une simple République bananière africaine en un mode un peu plus sophistiqué dans la manière tout simplement morbide de faire amener les chars dans ses avenues ?

François Hollande n'a martelé : «C'est la guerre» que pour réclamer les pleins pouvoirs qui, pour l'instant ne lui ont toujours pas été tout à fait octroyés. Les mesures annoncées devant le Parlement ont pourtant bien l'air de quelque chose comme d'un Patriot Act hexagonal, la reprise du modèle américain du 11 septembre, modèle pourtant controversé et qui forcément suscite sa version officielle et ses contre-versions. A la Matinale de France Inter de lundi, Manuel Valls a été on ne peut plus clair : «Je crois que les Français attendent de nous, que pour assurer la sécurité des Français, parfois on doit restreindre un certain nombre de nos libertés». En fait, les Français n'attendent pas cela de Manuel Valls, ils attendent qu'il démissionne mais cela personne dans la classe politique y compris le Front national ne le réclame. Certains veulent même aller plus loin comme Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains pour les élections régionales en Île-de-France qui estime qu'il faut «repenser complètement notre système de sécurité» ou Laurent Wauquiez, du parti Les Républicains lui-aussi qui considère que «ceux qui sont de nationalité française doivent être massés dans des camps d'internement». C'est vrai que les pleins pouvoirs, cela conduit au Vel d'Hiv, à Drancy ou à Guantanamo.

Cela fait à peu près un an que l’on évoque un Patriot Act à la française, depuis la loi sur le renseignement et surtout depuis les événements de janvier à Paris. Si une loi calquée sur le Patriot Act américain venait à être adoptée en France, les conséquences sur les libertés individuelles seraient importantes. Concrètement cette loi, mise en place au lendemain des attaques du 11 Septembre, a compris un élargissement des pouvoirs du FBI, CIA, NSA dans la lutte contre le terrorisme, au détriment de libertés fondamentales. Véritable loi d'exception, le Patriot Act a été vivement dénoncé aux États-Unis par les défenseurs des libertés civiles qui pointaient à quel point le texte, jugé liberticide, contrevenait à des principes aussi fondamentaux que la présomption d'innocence, les Conventions de Genève sur le statut de prisonnier de guerre, le droit à la vie privée, aux opinions libres ou encore au droit de propriété. Ainsi cette loi a permis la surveillance de masse des communications sur Internet et a autorisé les écoutes téléphoniques. Les perquisitions, saisies de documents ou de biens ont été possibles, sans que le propriétaire en ait été informé. Plus encore, les agences gouvernementales étaient autorisées à accéder aux données informatiques sans autorisation. Même la justification d'un lien avec une enquête terroriste n'était plus un préalable requis. Enfin le Patriot Act a créé une catégorie juridique bancale, celle du «combattant ennemi» qui a permis de détenir sans limite et sans inculpation toute personne soupçonnée de projet terroriste.
 
Révision de la Constitution, lois discriminatoires, suspension éventuelle des élections ou interdiction d'un parti national, n'est-ce donc pas ce que cache non pas la fuite en avant de François Hollande mais les attentats organisés, super maîtrisés en fait du vendredi 13 novembre.
 
L'effet d’aubaine dans le calendrier est trop beau pour n'être qu'un pur hasard : cop 21, élections régionales catastrophiques pour le pouvoir, retournement en Syrie avec la déclaration de guerre russe, impopularité croissante, délinquance et insécurité au maximum mais aussi naufrage économique avec surtaxations des ménages, désindustrialisation accélérée, accroissement du chômage, déficit budgétaire qui dépasse les cadres européens malgré les engagements internationaux pris. Il faut avouer que les attentats du 13 novembre arrangent bien leur monde comme le 11 septembre survenu aussi après un naufrage électoral (le comptage des voix de Bush en Floride). Or nous connaissons ce scénario, il est bien rodé, il porte un nom en analyse politique c'est la stratégie de la tension, le management de la terreur, la politique du chaos contrôlé : actes de terrorisme, médiatisation à outrance et réaction sécuritaire. Ainsi, l'état d'urgence donnera-t-il l'impression pour quelque temps que le pouvoir gouverne mais en réalité, nous sommes comme aurait dit Baudrillard dans le simulacre. Il ne peut empêcher les cris Allah Akbar dans les prisons, et en dépit d'une loi sur le voile intégral votée et promulguée, il n'ose arrêter et déporter ces familles qui ostensiblement manifestent leur appartenance à l'islamisme intégral par une burqua salafiste signe ostensible de radicalisme  même si la dernière trouvaille des médias aux ordres est que l'habit de Belphégor est une mesure de protection citoyenne !

Il ne nous faut donc pas seulement pointer du doigt l’incohérence de la diplomatie française mais aussi dénoncer son islamophobie compulsive et quasi-délirante afin de poser la question du pourquoi d'une telle instrumentalisation de l'islamisme intérieur à des fins sécuritaires. Il s'agit donc de poser la question de l'Etat profond français. Quand s'est-il formé ? Comment s'est-il constitué ? Qui le représente ? Que se cache-t-il derrière un projet désormais avoué par le chef de l’État lui-même de changement du régime constitutionnel français ?

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Nous sommes entrés dans la 6ème République promise d'Arnaud Montebourg sauf que cette 6ème République n'en sera pas une. Le vote des Français n'y aura plus aucune importance puisqu'ils ne pourront voter que pour ce qu'on leur demandera de voter et quand on leur demandera, quand les sondages seront un peu plus favorables. Nous sommes dans les conséquences de la stratégie du choc : profiter du désarroi provoqué par un événement exceptionnel pour faire passer des mesures inacceptables en temps normal et pulvériser la menace, par exemple d'une victoire du front national ou de manifestations altermondialistes de la COP 21 un peu trop voyantes

Les musulmans ne sont donc en fait que les boucs émissaires d'une dictature en marche qui en réalité ne les vise pas du tout (ils sont nécessaires au grand remplacement et aux nouveaux marchés) mais visent les nationaux, les identitaires, les dissidents, les irrécupérables, tous ceux qui s'opposent au mondialisme, au gouvernement mondial en constitution (la COP 21). Il ne s'agit pas d'éradiquer l'Islam (c'est d'ailleurs toute l'ambigüité du ''pas d'amalgame'')  mais de permettre la création programmée, réfléchie d’un régime juridique spécial, d'une sorte de néo-constitutionnalisme – « l’état de crise permanent » – permettant de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles attentatoires aux libertés publiques et contraires à la Constitution mais répondant aux nécessités de la défense de l'oligarchie financière mondialiste c'est-à-dire précisément de l'état profond. Il s’agit de pouvoir pérenniser le régime de l’état d’urgence, de l'état d'exception qui autorise le transfert de pouvoirs de police de l’autorité civile à l’autorité militaire, une loi dont nous dit François Hollande qu'elle sera « plus protectrice, plus adaptée au développement des nouvelles technologies et à la menace terroriste ».

La stratégie du chaos, le management de la terreur est la nouvelle idéologie du régime, elle se substitue à l'anti-racisme périmé et qui ne prenait plus. La guerre de civilisation est le support et le pivot de la propagande mondialiste rénovée et bien sûr, comme toutes les idéologies, le modèle présente une image schématique et falsifiée du réel qui en masque ses enjeux et surtout ses buts fondamentaux à savoir la spoliation économique des masses et l'anti-poutinisme primaire. En réalité, on prépare par la fausse guerre de civilisation de Huntington (les Européens contre les Arabes) à la vraie guerre de demain, celle des Occidentaux contre les Asiates (Russie et Chine inclus). La vision binaire qu’on introduit dans les têtes n'est qu'un conditionnement de la peur civile nécessaire à contrôler pour ce qui risque d'advenir. Signe révélateur si pour la première fois et très officiellement dans son sermon de lundi, le pape argentin François a utilisé le terme de « troisième guerre mondiale », une troisième guerre mondiale qui aurait commencé à Paris, il importe de préciser que cette troisième guerre mondiale n'est pas du tout la guerre contre l'islam qui n'en est rien d'autre que son leurre parisien mais celle contre Poutine et la Russie. C'est aux missiles de Poutine que la France doit se préparer et qu'en réalité, on la prépare, une nouvelle guerre hybride où les soldats ne seront plus des combattants mais des protecteurs de radiation. En focalisant sur l’Islam la menace, Islam le Zorro, on divertit et empêche de comprendre le grand conflit à venir. 

Or, il semblerait en effet que ce conflit ait été décidé en haut lieu. L'Etat profond mondial, l’oligarchie semble avoir effectivement pris, après le grand remplacement, la décision de la « grande confrontation » étant donné la déroute financière prévisible qui l'attend dans les mois qui viennent. Totalement ruiné, nous sommes en réalité en pleine transformation systémique de l'Occident. Pourquoi ? La politique étrangère nord-américaine était partie, dans les années 1990, d’un projet de domination de l’Eurasie, passant par l’affaiblissement définitif de la Russie et la préparation à une confrontation du type guerre froide avec la Chine. Zbigniew Brzezinski avait synthétisé la vision globale des élites étasuniennes dans Le Grand échiquier, paru en 1997. Une quinzaine d’années plus tard, George Friedman a présenté une ambition plus modeste, adaptée au déclin relatif de la puissance américaine : reprendre la politique britannique du « balance of power » , à savoir dans chaque région du monde, veiller à ce qu’il existe un équilibre des forces sans que s’y développe aucune puissance hégémonique ni aucune coalition des forces anti-américaines. Friedman éclaire bien le contexte qui a présidé au déclenchement de la crise ukrainienne : les USA doivent à tout prix empêcher le rapprochement entre l’Allemagne et la Russie, car une alliance UE-Russie serait en mesure de résister aux pressions économiques américaines. De même, explique Friedman, au Proche-Orient, il est indispensable de faire émerger un équilibre entre la Turquie, l’Iran, Israël, l’Égypte et l’Arabie Saoudite. Cela passe par l'éviction de Bachar-el-Asad, la constitution d'un grand Israël. La crise migratoire européenne organisée et planifiée (l'infrastructure et l'argent des passeurs) est à replacer dans ce contexte global des crises économiques des pays d'accueil, la désinflation, la production monétaire illimitée de la BCE comme de la FED dont la bulle éclatera forcément dans les mois qui viennent étant donné la yuanisation en cours de l'économie mondiale.

En fait, par la fermeture des frontières françaises, l'Europe n'existe plus dans les faits. On devrait d'ailleurs - et nous l'espérons vivement - pouvoir très rapidement licencier les fonctionnaires de Bruxelles. Il importait en effet dans la perspective de l'ultime confrontation mondialiste commencée en 14-18 de casser l'Europe, une Europe qui retournera sous peu c'est-à-dire dans quelques mois à sa vocation première celle d'être le champ de bataille de la réalisation de l'Esprit dans le monde, comme l'écrirait Hegel.

Personne dans les milieux militaires ne remet en question la préparation et la réalisation professionnelle des attentats du 13 novembre. Ces attentats auraient été impossible en Allemagne, où le système de sécurité est beaucoup plus stricte et efficace. Les commanditaires n'ont pas non plus ciblé l'Espagne ou l'Italie puisque ces Etats ne sont pas membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et engagés aussi ouvertement que la France en Syrie. François Hollande n'est pas un leader fort et son gouvernement était avant les attentats largement affaibli. Cependant, quels que soient les commanditaires et ils peuvent aussi être Français, ce qui demeure important c'est de bien voir qu'ils ont finalement atteint leur objectif  : l'Europe est effrayée et affaiblie et il y a une accélération stupéfiante par cet événement de la désintégration progressive de l'Europe. Parallèlement, la dépendance européenne sur les États-Unis a fortement augmenté et c'est à Washington que François Hollande passe prendre ses ordres avant de rencontrer Poutine. On ne peut donc plus attendre maintenant de l'UE qui en fait n'existe plus, un changement de positions sur la Russie et le Moyen-Orient. L'Europe n'a pas suffisamment mûri pour pouvoir jouer le rôle d'un acteur indépendant sur la scène mondiale. 

Mais revenons sur l'Europe. Á Métamag, nous avons tenté depuis le début de proposer la description de la crise systémique globale qui est en gestation depuis 2001 dans une perspective européenne afin de faire prendre conscience aux Européens de la faiblesse des États-Unis et de l'opportunité qui existait alors de finaliser le processus d'indépendance du continent. Dominique Venner, s'est sacrifié en plein Notre-Dame pour cette cause. Nous nous inscrivons désormais dans ce sillage. Cet objectif européiste n'est pas seulement motivé par un intérêt purement géopolitique : il est métapolitique. Il se fonde sur la prédiction forte que nous avons  souvent répété dans les pages de Métamag : la transition du monde occidental centré vers le monde multipolaire se passera mal si l'Europe ne parvient pas à se dégager à temps du camp occidental dans lequel l'« Amérique dure » l'enferme. Associée à une Europe, disloquée, l'Amérique n'a plus alors de raison de se remettre en question et peut mettre ainsi en place une pure stratégie de puissance et de confrontation pour tenter de suivre son leadership global, sachant et pariant que la confrontation se fera comme à son habitude en Europe et non sur son sol. L'aveuglement des dirigeants européens et de ses citoyens est telle qu'ils prennent  dans les attentats de Paris des vessies (les musulmans) pour des lanternes (les Américains). Or, le pire qui puisse arriver à un peuple en « guerre», ce n'est pas seulement de mourir mais c'est de ne pas savoir pourquoi ou de croire mourir pour une autre cause.

samedi, 21 novembre 2015

The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

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The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

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Ex: http://www.lewrockwell.com

In Buddhism, it is taught that things do not simply happen. Causes and conditions lead up to them: This is because that is, and that is because this is. Even something like a hurricane doesn’t just happen; a series of weather causes and conditions leads up to it. This is a universal truth. The Bible tells us that whatsoever a person sows, so shall he reap. And: A man does not pick figs from thistles.

Here we are, once again, beating the war drum here in America. As if France doesn’t have their own military to pursue a military solution to the attacks in Paris. We’re not asking the right questions when it comes to ISIS. The question right now is, “What do we do about them?” The question that needs to be asked is, “What are the causes and conditions that led up to ISIS?” No, I’m not getting into some moral relativist diatribe about how “one man’s terrorist is another man’s freedom fighter” because that’s actually what the United States government does. That is one of the causes and conditions that led up to ISIS.

People have forgotten, this all began with the idea that someone besides Bashar al-Assad needed to run Syria. What’s more, no one wanted to wait for that to happen naturally or as a matter of socio-political evolution. No, it was decided that Assad needed to go sooner rather than later. Whose idea was this? The United States government. To that end, the U.S. began arming and training paramilitary entities that became ISIS eventually. There are several causes and conditions right there in a nutshell.

The United States never asked, “Who is a better person than Assad to lead Syria?” In fact, there was no person that stood up and declared himself to be the Syrian Thomas Jefferson. And hadn’t the U.S. falsely imagined such Jeffersons capable of manifesting in places such as Afghanistan and Iraq? Therefore, there were no causes and conditions that could lead up to anything but senseless violence since there was, in fact, no actual goal towards a better government or even a popular person/figure to rally behind. There was no manifesto, no drafted constitution, no socio-political ideal other than the ideal the United States claimed of “freedom”. Yes, well, “freedom” is a big word. What did that mean in Syria? Anyone know? No one can answer that question because it was the United States saying that. To the groups that the U.S. backed, it was a free-for-all to see who would be the last man standing and become the new boss (worse than the old boss) but the new boss America liked. Until it didn’t, as happened with Saddam Hussein.

So, if we’re going to go to war in Syria, what causes and conditions are coming into play? One only needs to look at what happened to Afghanistan and Iraq. Precariously propped up regimes built on a house of cards (actually, built upon a house of U.S. dollar bills) that is only a hop, skip, and a suicide bombing away from a coup d’état to install a guy that’ll make the Ayatollah Khomeini look like a hippie. People fail to understand that the United States cannot and will not ever “win” such a war no matter how many chairborne rangers mindlessly chant “USA, USA, USA!!” for a war they won’t have to go fight themselves. In fact, that mantra—USA, USA, USA!!!—is just the mantra of the cult of patriotism; the most dangerous religion on the planet. So far, Islamic suicide bombers are not capable of taking the entire planet with them. The United States government can, because we still have the biggest arsenal of nuclear weapons on the planet. Put that into your missile silo and smoke it. So to speak.

Syria is the latest installment in the Quagmire-Of-The-Month Club—-collect them all! I think a major ground war is already on the way, with the expensive shipping and handling fees attached. Again, there is no way to win a war in Syria, not the way the United States wants to “win” it. The causes and conditions created by a U.S. war in Syria are already in play and have been since we began arming terrorists. Those chickens will continue coming home to roost for quite some time. But let the U.S. go in there and decide it needed to occupy that country, er, excuse me, build a democracy over there. That insurgency born from resistance to the U.S. occupation will become an even bigger terrorist magnet than ISIS. The West will look back with fondness on the days they only had ISIS to deal with, rather than probably five to ten other highly-organized irregular armies. And all of them capable of crossing into Western nations undetected by Western dumb-giant intelligence agencies.

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The U.S. created an irregular army that was capable of defeating Syria’s modern professional army in battle. Oops, guess what? It was also capable of defeating Iraq’s army. The U.S. doesn’t realize that the ambitions of a group such as ISIS do not become immediately obvious. Nor do they advertise who they are. The U.S. thought it could manipulate the irregulars that became ISIS. In turn, the U.S. itself got manipulated. The U.S. then thought it could use ISIS anyway and after Assad was gone, get rid of ISIS with a few airstrikes. However, this turned out like the guy that gets a baby alligator as a pet. Before he knows it, it’s gotten huge and one day, eats his poodle. So he dumps it into a local pond and imagines he’s done. It gets bigger and bigger, preying on various animals in the pond. One day, the guy forgets he put the alligator there and goes for a midnight swim in the pond and ends up as a snack. When you do business with predators, see, they will always end up biting you in the keester one day.

That’s the gist of the tale. The U.S. engaged in business with predators in Syria. They were hunting Assad with the goal of taking Syria as their own territory. Classic predator action. They even marked their territory and the U.S. failed to read that. Therefore, if you are creating this pack of predators, what makes you think you can control them? These are velociraptors on tweek. These are causes and conditions that lead up to—what? Those predators deciding to attack you also. Oh, they can’t win? Guess again. They can slog along a quagmire for over a decade, with tremendous casualties all along the way. But the West? As soon as the West loses about a thousand soldiers, the people that chanted “USA, USA, USA!” will start breaking out all those anti-war slogans from the Sixties. Never underestimate predators. If any of these clowns had ever observed predators in the wild, they’d have never, ever, backed these Syrian “moderates” of a few years ago that we now call ISIS. They’d have gone home and never, ever, hiked that canyon again where those mountain lion tracks were spotted.

There you have it. Nothing will happen but more chaos, more senseless violence, and more futile military action until we address the causes and conditions that lead up to things such as ISIS. And what is the primary cause and condition? United States foreign policy.

La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

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La lutte contre le terrorisme pose la question de nos alliances énergétiques

Par Christophe Hecker

Ex: http://www.contrepoints.org

Les éditions spéciales tournent en boucle sur les chaînes de télévision et sur les ondes radio depuis les horribles attentats qui ont frappé notre pays en ce funeste vendredi 13 novembre. Le paysage audiovisuel français s’est mis au diapason et accorde – à juste titre – une couverture médiatique à ces évènements à la hauteur de l’émotion et de l’incompréhension qu’ils continuent de susciter parmi nous tous. Durant ces dizaines d’heures d’émissions, on tâche de traiter l’épineuse question du terrorisme, se faisant succéder aux micros les plus éminents experts en la matière.

Cependant, malgré les analyses solides et les éclairages étayés, force est de constater qu’une question est trop peu abordée dans cet immense décryptage : celle du financement du terrorisme. Et pourtant, elle mériterait qu’on s’y attarde longuement puisqu’elle soulève des interrogations sous-jacentes quant au rôle ambivalent de certains pays du Proche et du Moyen Orient. Ces mêmes pays qui s’avèrent être des partenaires de choix pour la France, en raison de leur importance stratégique pour nos approvisionnements énergétiques. Disons-le plus concrètement : des pays dont dépend totalement la France en matière d’approvisionnement énergétique.

Certains s’interrogeront sûrement quant à une telle allégation, pensant que notre pays est indépendant d’un point de vue énergétique, grâce à notre immense puissance nucléaire qui assure près de 75% de notre consommation d’électricité. C’est oublier que notre pays ne carbure pas qu’à l’électricité et que nos besoins en gaz et en pétrole sont très importants aussi. Nous consommons ainsi chaque jour près de 2 millions de barils, que nous importons à hauteur de 99%. Et cela nous coûte très cher chaque année, plombant littéralement notre balance commerciale. Ainsi la facture énergétique de la France était de 54 milliards d’euros en 2014, dont 44 milliards affectés aux seuls produits pétroliers, soit 82% du montant total.

Or, parmi nos fournisseurs, à qui nous consacrons donc une part considérable de nos richesses, figurent des pays sur lesquels pèsent de sérieux doutes quant à leurs liens avec le terrorisme, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite. C’est Bernard Squarcini, l’ancien patron des renseignements intérieurs français, qui avait dressé en 2013, dans son livre Renseignement français, nouveaux enjeux, un portrait peu reluisant de celui qu’on pourrait littéralement qualifier « d’allié énergétique » tant nous dépendons de lui pour notre approvisionnement en pétrole. Les conclusions de Bernard Squarcini étaient sans ambages, avançant notamment que « Bandar Ben Sultan, chef des renseignements saoudiens, était derrière le financement des groupes djihadistes en Afghanistan, en Syrie, au Liban, en Égypte, au nord de l’Afrique ».

Avec sa rente pétrolière monumentale, et ce malgré la chute du baril, l’Arabie Saoudite a en effet la latitude pour dilapider ses immenses réserves, y compris de façon ignoble en sponsorisant des organisations terroristes. La France est indirectement un contributeur à cette sordide tirelire puisque, en 2014, avec 20% de nos importations de pétrole provenant de ce pays, ce sont près de 9 milliards d’euros qui ont atterri dans l’escarcelle saoudienne. Quelle part de la « dotation française » est affectée au terrorisme ? Impossible de le dire évidemment mais on ne peut s’empêcher en tout cas de penser que nos dépenses pétrolières contribuent indirectement à l’essor des mouvements terroristes. Dit autrement : c’est l’argent des Français qui permet en partie d’armer les illuminés qui viennent ensuite perpétrer des attentats contre eux.

Pourquoi une telle clémence à l’égard de ce régime, et depuis si longtemps, alors que, de l’aveu de Bernard Squarcini, en 2013 toujours, « nous savions depuis 20 ans que les banques saoudiennes, égyptiennes et koweïtiennes finançaient les groupes islamistes » ? Pour vendre occasionnellement des Airbus, des Rafale, ou encore des centrales nucléaires comme ce fut le cas cet été ? Les plus cyniques – pour rester poli – diront qu’il s’agit là de « realpolitik ». Le déplacement de la délégation française dans le Golfe cet été nous en a encore livré une triste illustration : fort de ces succès commerciaux, le Président Hollande se targua du « partenariat stratégique » avec l’Arabie Saoudite. Et lorsqu’on lui demanda de commenter le rapport d’Amnesty International évoquant le « bilan épouvantable » de ce pays en matière de droits de l’homme, il se contenta de confesser du bout des lèvres être… « préoccupé ».

Aujourd’hui, à l’heure de livrer, selon les propres mots du Président, « une lutte impitoyable contre le terrorisme », ces postures diplomatiques et ces atermoiements masochistes doivent cesser ! La riposte militaire a commencé, elle est indispensable, mais elle sera insuffisante. Pour juguler ce fléau, il faudra s’attaquer aussi à ce qui permet à des mouvements comme Daesh de prospérer aussi rapidement : leur financement. Et nous y avons une part de responsabilité. Plus encore que les opérations militaires, ce front demandera du courage et de la détermination pour arrêter de se cacher derrière le confortable – devenu sordide – prétexte de la realpolitik. Il s’agira de remettre en cause les partenariats qui ont cours depuis des décennies en ce qui concerne notre approvisionnement en pétrole. Puisque, pour paraphraser un expert du domaine, « le pétrole c’est 10% d’économie et 90% de politique », faisons de la politique, de la vraie !

À l’instar de la coalition militaire que le Président Hollande appelle de ses vœux depuis quelques jours, il s’agira, en matière de gaz et de pétrole, de tisser ou de renforcer des alliances avec des pays dont nous sommes réellement alliés. En ce sens, le retour récent et inattendu des États-Unis au premier plan sur la scène énergétique mondiale des exportateurs est bienvenu. Des contrats portant sur la fourniture de gaz ont déjà été signés entre nos deux pays et les premières livraisons sont prévues en 2016. En ce qui concerne le pétrole, le brut américain pourra traverser l’Atlantique et rejoindre nos côtes après que la vieillissante interdiction de l’exporter sera levée. Cela ne saurait tarder.

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Mais les États-Unis ne pourront pas tout, leurs capacités de production ne saurait suffire à répondre à nos besoins. Pour nous assurer une véritable sécurité énergétique, aux sens à la fois économique et politique, il faudra aller encore plus loin et réduire notre dépendance à l’égard de nos fournisseurs étrangers. Elle est aujourd’hui presque totale avec respectivement 98% et 99% du pétrole que nous consommons. C’est un débat frappé du sceau de l’omerta qu’il faudra ressusciter : celui des hydrocarbures de schiste. Alors qu’un rapport de l’EIA confirmait encore en septembre 2015 que la France disposait potentiellement dans son sous-sol des plus grandes ressources en gaz et en pétrole de schiste, de nature à couvrir pendant plusieurs décennies les besoins de notre consommation intérieure, nous persistons à maintenir la loi du 13 juillet 2011 interdisant tout programme de recherches sur le sujet. En attendant, nous continuons à faire des courbettes à des pays qui contribuent au bon fonctionnement des organisations terroristes qui nous prennent pour cible.

Aux esprits chagrins qui objecteront qu’une réponse d’ordre énergétique est bien dérisoire face à un contexte géopolitique extraordinaire comme celui que nous connaissons actuellement, il sera judicieux de rappeler qu’il existe pourtant un précédent en France : celui de notre ambitieux programme nucléaire civil. Initié par le Général de Gaulle, dans le prolongement du nucléaire militaire, il le considérait comme l’outil indispensable de l’indépendance nationale. Mais c’est bel et bien un contexte international exceptionnel qui accéléra de façon fulgurante l’essor du nucléaire en France : le premier choc pétrolier en 1973. Sous la présidence de Georges Pompidou, le plan Messmer fut adopté, accélérant la course à la sécurité énergétique avec le souci de protéger les Français des conséquences de la guerre économique qu’avaient décidé de nous faire les pays du Golfe. Le contexte était à l’époque pourtant bien moins dangereux que celui dans lequel nous évoluons actuellement mais les décisions politiques n’en étaient pas moins fortes.


En savoir plus sur http://www.contrepoints.org/2015/11/20/229785-la-lutte-contre-le-terrorisme-pose-la-question-de-nos-alliances-energetiques#eCYvvVpQVtIs8Ibv.99

vendredi, 20 novembre 2015

Michael T. Flynn: "Les USA ont délibérément soutenu les extrémistes en Syrie"

 

Michael T. Flynn (DIA):

"Les USA ont délibérément

soutenu les extrémistes en Syrie"

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

 

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

L'historien et écrivain Youssef Hindi, ainsi que Jean-Michel Vernochet, nous livrent leur analyse des terribles événements qui ensanglantent actuellement la France, le Liban et la Syrie.

Cette interview a été réalisée à Beyrouth le 14 novembre 2015, alors que nous étions en transit de Damas à Paris.

jeudi, 19 novembre 2015

Attentats: Houellebecq accuse Hollande

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Attentats: Houellebecq accuse Hollande

Ex: http://bibliobs.nouvelobs.fr

L'écrivain français a publié une tribune virulente dans le quotidien italien "Corriere Della Sera".

Michel Houellebecq est aujourd’hui à la Une du «Corriere Della Sera». Il n’est pas exactement un inconnu en Italie, son «Sottomissione», édité chez Bompiani, ayant dépassé les 200.000 exemplaires vendus.

Il n’y va pas de main morte dans ce texte, qui évoque les attentats du 13 novembre, avec ce titre accrocheur: «J’accuse Hollande et je défends les Français.» Il y déclare:

Au lendemain des attentats du 7 Janvier, j’ai passé deux jours collé aux journaux télévisés, sans réussir à détacher mon regard. Au lendemain des attentats du 13 novembre, je ne me souviens pas d’avoir allumé mon téléviseur.»

Il ajoute : «On s’habitue à tout, même aux attentats.» Puis l’écrivain égrène des souvenirs: les attentats de 1986 sont dus, dit-il, au «Hezbollah du Liban». Il se souvient de «l’atmosphère qu’on respirait dans le métro», le silence, les regards chargés de méfiance, «au moins la première semaine». Puis la normalité a repris le dessus, car «on s’habitue à tout», effectivement.

houellebecq-web-0204chcion.jpg« La France résistera, dit-il. Les Français sauront résister, sans devoir étaler un héroïsme exceptionnel, sans même avoir besoin d’un sursaut collectif d’orgueil national.» «Keep calm and carry on, sois calme et va de l’avant, poursuit Houellebecq. Oui, nous ferons ainsi (même si – hélas – nous n’avons pas un Churchill pour guider le pays).» L’écrivain juge que si les Français sont plutôt «dociles» et se laissent gouverner facilement, «cela ne veut pas dire que ce sont des imbéciles». Leur défaut est un défaut de mémoire, d’où la nécessité de la leur rafraîchir.

Alors commence la philippique houellebecquienne contre François Hollande, principal responsable de la situation actuelle à ses yeux :

Il est assez improbable que l’insignifiant opportuniste qui occupe le fauteuil de chef de l’Etat, de même que le débile mental qui accomplit les fonctions de Premier ministre, pour ne pas citer les ténors de l’opposition (LOL), se tirent honorablement de cette situation.»

En quoi consistent leurs responsabilités ? Ainsi que celles de leurs prédécesseurs, d’ailleurs ? Avant tout elles résident dans le fait d’«avoir fait des coupes sombres dans les forces de police, jusqu’à les réduire à l’exaspération, en les rendant presqu’incapables d’accomplir leur tâche». Et dans celui «d’avoir inculqué pendant des années l’idée que les frontières sont une absurdité dépassée, le symbole d’un nationalisme nauséabond», ainsi que d’avoir impliqué la France «dans des opérations absurdes et coûteuses, dont le principal résultat a été de plonger dans le chaos l’Irak puis la Libye», en attendant que la même chose se produise en Syrie.

Certes, ajoute-t-il, on ne peut oublier que la deuxième intervention en Irak, une opération militaire «criminelle et de plus idiote» a été évitée grâce à «l’intervention historique de Dominique de Villepin». Tout cela n’empêche pas une conclusion sévère: «Ces gouvernements ont échoué lamentablement, systématiquement, douloureusement dans leur mission fondamentale qui est de protéger la population française confiée à leur responsabilité.»

Mais c’est alors que le texte de Houellebecq devient élégiaque et élogieux pour cette même population française qui, elle, «n’a échoué en rien». Même s’il n’y a pas de référendum sur ce sujet, les sondages indiquent quelque chose de révélateur: 

La population française a toujours conservé sa confiance dans l’armée et dans les forces de l’ordre; elle a accueilli avec dédain les prédications de la ‘gauche morale’ (morale ?) sur l’accueil des réfugiés et des migrants et n’a jamais accepté qu’avec suspicion les aventures militaires étrangères dans lesquelles ses gouvernements l’ont entraînée.»

Conclusion  sulfureuse : «Le discrédit qui frappe aujourd’hui l’ensemble de la classe politique est non seulement généralisé mais légitime. Et il me semble que la seule solution qui nous reste serait de nous diriger lentement vers l’unique forme de démocratie réelle, je veux dire la démocratie directe.» 

Marcelle Padovani

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Dugin sobre Siria: “Estamos en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna”

Ex: http://www.elespiadigital.com

Entrevista de Manuel Ochsenreiter al importante intelectual ruso Aleksandr Dugin sobre la crisis siria y la posición en la que se encuentran actualmente Estados Unidos y Rusia, resaltando que vivimos en un momento histórico en que se juegan bastante cosas con dos posibles escenarios futuros: La caída de Estados Unidos como superpotencia o una guerra a las puertas de Rusia.

Manuel Ochsenreiter: Prof. Dugin, en estos momentos el mundo se enfrenta en Siria a la mayor crisis internacional desde la caída del Bloque Oriental en 1989/90. Washington y Moscú se encuentran en una confrontación a través de terceros en el campo de batalla sirio. ¿Es esta una nueva situación?

Alexander Dugin: Tenemos que ver la lucha por el poder geopolítico como el viejo conflicto del poder terrestre, representado por Rusia, y el poder del mar, representado por los Estados Unidos y sus socios de la OTAN. Esto no es un fenómeno nuevo, sino que es la continuación de la vieja lucha geopolítica y geoestratégica. La década de los 90 fue la época de la gran derrota del poder terrestre representado por la URSS. Michail Gorbachov se negó a la continuación de esta lucha. Esto era una especie de traición y resignación frente al mundo unipolar. Pero con el presidente Vladimir Putin, a principios de la primera década del 2000 llegó una reactivación de la identidad geopolítica de Rusia como una potencia terrestre. Este fue el comienzo de un nuevo tipo de competencia entre el poder del mar y el poder terrestre.

MO: ¿Cómo empezó esta reactivación?

AD: Todo comenzó con la segunda guerra de Chechenia (1999-2009). Rusia en ese momento estaba bajo presión por los ataques terroristas chechenos y el posible separatismo del Cáucaso Norte. Putin tuvo que darse cuenta que todo Occidente, los EE.UU. y la Unión Europea estaban del lado de los separatistas chechenos y terroristas islámicos que combatían contra el ejército ruso. Este es el mismo argumento que presenciamos hoy en Siria o ayer en Libia. Occidente dio apoyo a la guerrilla chechena, y este fue el momento de la revelación del nuevo conflicto entre el poder terrestre y el poder marítimo. Con Putin, el poder terrestre se reafirmó. El segundo momento de la revelación fue en agosto de 2008, cuando el régimen prooccidental de Georgia atacó Zchinwali en Osetia del Sur. La guerra entre Rusia y Georgia fue el segundo momento de la revelación.

MO: ¿La crisis siria es actualmente el tercer momento de la revelación?

AD: Exactamente. Tal vez sea incluso el último, porque ahora todo está en juego. Si Washington no interviene y acepta la posición de Rusia y China, este sería el final de los Estados Unidos como candidato a superpotencia y poder único. Esta es la razón por la cual creo que Obama va a llegar lejos en Siria. Pero si Rusia se hace a un lado y acepta la intervención de Estados Unidos, y si Moscú finalmente traiciona Bashar al-Assad, esto significaría de inmediato un golpe muy duro a la identidad política rusa. Esto significaría la gran derrota del poder terrestre. Después de esto, le seguiría un ataque a Irán, e incluso en el Cáucaso Norte. Entre los poderes separatistas en el Cáucaso Norte hay muchas personas que son apoyadas por las potencias Anglo-Americana, Israel y Arabia Saudita. Si Siria cae, comenzarán inmediatamente la guerra en Rusia, nuestro país. Significado: Putin no puede hacerse a un lado, no puede renunciar a Assad, porque esto significaría el suicidio geopolítico de Rusia. Tal vez estamos en este momento en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna.

MO: Así que ahora ambas potencias mundiales dominantes, EE.UU. y Rusia, están en una lucha por su existencia futura…

AD: En efecto. Por el momento no hay ninguna otra solución posible. No podemos encontrar ningún tipo de compromiso. En esta situación no hay una solución que satisfaga a ambos lados. Lo sabemos por otros conflictos como el armenio-azerí o el conflicto palestino-israelí. Es imposible encontrar una solución para ambas partes. Somos actualmente testigos de lo mismo en Siria, pero en una escala más grande. La guerra es la única manera de hacer una revisión de la realidad.

MO: ¿Por qué?

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AD: Tenemos que imaginar este conflicto como un tipo de juego de cartas como el póker. Los jugadores tienen la posibilidad de ocultar sus capacidades, para hacer todo tipo de trucos psicológicos, pero cuando comienza la guerra todas las tarjetas están sobre la mesa. Ahora estamos presenciando el momento final del juego de cartas, antes de que las cartas se tiren sobre la mesa. Este es un momento muy serio, porque la posición como potencia mundial está en juego. Si Estados Unidos tiene éxito, podría otorgarse por algún tiempo una posición dominante absoluta. Esto sería la continuación de la unipolaridad y el liberalismo mundial estadounidense. Este sería un momento muy importante porque hasta ahora los EE.UU. no han sido capaces de implementar su dominio de forma estable, pero en el momento en que ganen la guerra, lo harán. Pero si Occidente pierde la tercera batalla (la primera fue la guerra de Chechenia, la segunda la guerra de Georgia), este sería el final de los EE.UU. y de su dominio. Veamos lo siguiente: ni EE.UU. ni Rusia pueden renunciar a esa situación. Sencillamente, es imposible para ambos no reaccionar.

MO: ¿Por qué vacila Estados Unidos y el presidente Barack Obama con su agresión contra Siria? ¿Él apela a la decisión del Congreso? ¿Por qué pedir permiso cuando no lo necesita para su ataque?

AD: No debemos cometer el error y empezar a hacer análisis psicológicos sobre Obama. La guerra principal se lleva a cabo en estos momentos entre bastidores. Y esta guerra se está librando en torno a Vladimir Putin. Él está bajo una gran presión de los funcionarios liberales, pro-estadounidenses y pro-israelíes que rodean al presidente ruso. Ellos tratan de convencerlo de hacerse a un lado. La situación en Rusia es completamente diferente a la situación en Estados Unidos. Un individuo, Vladimir Putin, y la gran mayoría de la población rusa que lo apoya, están en un lado, y la gente alrededor de Putin son la quinta columna de Occidente. Esto significa que Putin es el único. Él tiene la población a su lado, pero no a la élite política. Así que tenemos que ver la decisión de la administración de Obama de pedir permiso al Congreso como una especie de espera. Ellos tratan de forzar la presión sobre Putin. Ellos usan todas sus redes en la élite política rusa para influir en la decisión de Putin. Esta es la guerra invisible que está pasando en estos momentos.

MO:¿Es este un fenómeno nuevo?

AD: (Risas) ¡No, en absoluto! Es la forma moderna de las tribus arcaicas que tratan de influir en el jefe del enemigo con ruidos fuertes, gritos y tambores de guerra. Ellos se golpean en el pecho para imponer el miedo en el enemigo. Creo que los esfuerzos de los Estados Unidos para influir a Putin son una forma moderna de guerra psicológica previa a la batalla real. La Administración estadounidense tratará de ganar esta guerra sin el oponente ruso en el campo de batalla. Para ello tienen que convencer a Putin de hacerse a un lado. Ellos tienen muchos instrumentos para hacerlo.

MO: Pero una vez más: ¿Qué pasa con la posición de Barack Obama?

AD: Creo que todos esos aspectos personales en el lado estadounidense son menos importantes que en el lado ruso. En Rusia, una persona decide hoy sobre la guerra y la paz. En Estados Unidos, Obama es más un tipo de administrador burocrático. Obama es mucho más predecible. Él no actúa en su nombre, sino que se limita a seguir la línea central de la política exterior estadounidense. Tenemos que darnos cuenta de que Obama no decide nada en absoluto. Él es la figura de un sistema político que toma las verdaderas decisiones importantes. La élite política toma las decisiones, Obama sigue el guión escrito para él. Para decirlo claramente, Obama no es nada, Putin es todo.

MO: Usted dijo que Vladimir Putin tiene la mayoría de la población rusa de su lado. Pero ahora es época de paz. ¿Le apoyarán también en una guerra en Siria?

AD: Esta es una pregunta muy buena. En primer lugar, Putin perdería gran parte de su apoyo si no reacciona en una intervención occidental en Siria. Su posición se debilitaría por hacerse a un lado. Las personas que apoyan a Putin lo hacen porque quieren apoyar a un líder fuerte. Si no reacciona y se hace a un lado debido a la presión de Estados Unidos, sería considerado por la mayoría de la población como una derrota personal de Putin. Así que ya lo ves, esto es más la guerra de Putin que la guerra de Obama. Pero si interviene en Siria se enfrentará a dos problemas: La sociedad rusa quiere ser una gran potencia mundial, pero no está lista para pagar los costos. Cuando el volumen de estos costos queden claros, esto podría causar una especie de shock para la población. El segundo problema es lo que ya he dicho, que la mayoría de la élite política es pro-occidental. Ellos se opondrían a la guerra de inmediato y comenzarían con su propaganda para criticar las decisiones de Putin. Esto podría provocar una crisis interior. Creo que Putin es consciente de estos dos problemas.

MO: Cuando usted dice que los rusos pueden ser sorprendidos por los costos de una guerra, ¿no existe el peligro de que pudieran no apoyar Putin por esa razón?

AD: No lo creo. Nuestra gente es muy heroica. Vaya hacia atrás en la historia. Nuestro pueblo no estaba preparado para entrar en una guerra, pero cuando se vieron obligados a hacerlo, ganaron la guerra a pesar de los costos y sacrificios. Mira las guerras napoleónicas o la Segunda Guerra Mundial. Nosotros los rusos perdimos muchas batallas, pero al final ganamos esas guerras. Así que nunca estamos preparados, pero siempre ganamos.

Traducido del inglés por Manuel Ortiz y Página Transversal.

Fuente: El Ministerio

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

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Door: Johan Sanctorum

Ex: http://www.doorbraak.be

Botsing der beschavingen, of doorgeslagen macho-universum?

Parijs, 13 november: mannen spelen hier de hoofdrol, aan beide kanten. - Proberen te denken voorbij de grenzen van het grote gelijk.

Parijs, lichtstad, bakermat van de Verlichtingsfilosofie en historisch centrum van de moderniteit: zin voor symboliek kan de terroristen van 13/11 niet ontzegd worden. Afgezien van de Franse betrokkenheid in Syrië en het feit dat hier een internationale voetbalmatch aan de gang was, staat Parijs voor alles waar het anti-Westerse ressentiment van walgt: vrijheid, openheid, leut, het ‘waw!’-gevoel, triomf van de verbeelding en de intellectuele durf. Door en door goddeloos-verdorven dus, het hedendaagse Gomorrha, samen met New-York, het decor van die andere legendarische slachtpartij op 11/9/2001.

Mondiale beweging tegen de moderniteit

Want laten we wel wezen: ‘ze’ haten ons, en ‘ze’, dat is ondertussen zowat heel het Zuidelijk halfrond. Waarom ze ons haten,- en ik volg hier de stelling van de Nederlandse antiterreurexpert Peter Knoope, is complex, maar het heeft te maken met ons tomeloze geloof in onze eigen culturele superioriteit, het Verlichtingsidealisme, het vooruitgangsdenken, en de ijdelheid waarmee we waarden als democratie, vrijemeningsuiting, rechtstaat en tutti quanti wereldwijd willen exporteren. Manu militari als het moet, zie de Golfoorlogen en al de rest.

Dat op zich is uiteraard dan weer verbonden met het aloude kolonialisme, de missionarishouding, en nadien de postkoloniale steun aan Westers-gezinde (en veelal tot in het merg corrupte) regimes genre Mobutu-Kabila. De overgang van oude tribale structuren naar staatsnationalisme is desastreus geweest voor heel het Afrikaans continent, en is tot op vandaag de oorzaak van spanningen en instabiliteit. We willen democratieën vestigen waar dictators regeren, mensenrechten afdwingen waar ze mankeren, maar we vergeten dat parlementaire democratie en mensenrechten Europese uitvindingen zijn, die meer bepaald rond 1800 het licht zagen in Parijs, of all places.

Men wil ginder gewoon niets meer weten van de principes die we zelf als universeel verklaarden. Het gaat dus om een planetaire cultuurstrijd, waarbij het terrorisme strategisch het meest aangewezen is voor een beweging die de Europese waarden van vrijheid en tolerantie in de kern wil treffen. Dat vaststellen is iets ingewikkelder dan roepen ‘Weg met de islam!’, maar met achterlijke strijdkreten komen we geen stap vooruit.

In die optiek is de islam maar een vehikel van het anti-modernistische en anti-Westerse ressentiment, dat in het Zuiden opgang maakt. Mag ik er overigens op wijzen dat wij die argwaan tegen de vooruitgang en heimwee naar de traditie ook kennen binnen onze cultuur: als ik sommige rechts-conservatieve denkers bezig hoor, lijken ze wel imams in maatpak.  In de limiet zou een consequente Vlaams-Belanger of een rechtsdraaiende NVA-er best kunnen leven met een soort sharia, zijnde een rigide rechtspraak gefundeerd op een traditionele maatschappijvisie waarin waarden als democratie, non-discriminatie van vrouwen en homo’s, scheiding van kerk en staat, en vrijemeningsuiting niét centraal staan. Vervang gewoon Allah door God en Mohammed door Jezus, en men komt al een heel eind in een synopsis tussen Islamfundamentalisme en Christelijk conservatisme.

Het is trouwens nog maar vrij recent dat extreem-rechts in Vlaanderen de Verlichting, de democratie, mensenrechten en de non-discriminatie inroept als argument tegen de Islam. Voorheen (ik spreek over het pre-9/11 tijdperk) waren ze tegen die ‘decadente’ Verlichtingsmoraal, hoorden vrouwen hun plaats te kennen en moesten homo’s zich niet teveel aanstellen.

Een voorliefde voor het katholiek onderwijs, tegen de seculariteit, tegen de culturele ontaarding, zelfs tegen de openbare omroep, ‘geïnfiltreerd door links-progressieve betweters’, hoorde daarbij. Denken we ook aan de standpunten tegen abortus, en zelfs het aanhangen van het creationisme bij bepaalde conservatief-Christelijke groepen.  En last but not least: Edmund Burke, de filosofische peetvader van N-VA-voorzitter Bart de Wever, was een fervente anti-Verlichtingsdenker en beschouwde de parlementaire deomocratie zowat als een duivelse uitvinding. Bien etonnés de se trouver ensemble…

Patriarchale jagerscultuur

Allemaal goed en wel, maar hoe moet het nu verder? Gaan we naar een grootscheepse escalatie, die onvermijdelijk zal kantelen in een mondiale Noord-Zuid-confrontatie? En zal de klimaatverandering, die Europa (o ironie, bakermat van de industriële revolutie die de CO2-uitstoot in gang zette) relatief ontziet en vooral Afrika zal teisteren, geen enorme volksverhuizing naar het Noordelijk halfrond op gang brengen die finaal zal overgaan in een gewelddadige overrompeling?

Hier moeten we, denk ik, nog iets meer achteruit gaan staan en het antropologische spiegeltje-aan-de-wand aanspreken: welke toekomst is er voor de mensheid nog weggelegd op deze aardkluit?

Herbekijk eens de TV-beelden van gisteren, vrijdag in Parijs: de terroristen, de politie, het leger, president Hollande, zelfs de voetballers en de supporters,- men zag vrijwel alleen maar mannen. Penissen, knuppels en schiettuigen, enkel de slachtoffers waren (ook) vrouwelijk. Dat is misschien geen toeval.

Het is voor elke antropoloog evident dat de traditionele mannelijke waarden, waar de anti-Westerse zeloten tussen Kaboel en Damascus zo aan hechten, eigenlijk de voortzetting vormen van een patriarchale jagerscultuur, gericht op het (gewelddadig) verspreiden van genen via oorlog, stammentwisten, roof. Dat is niet anders bij de stadsbendes in onze grootsteden en heel de allochtone subcultuur. Vrouwen zijn hier per definitie ‘object’, buit, trofee, zelfs betaalmiddel.

choc des civilisations, islam, occident, ocidentalisme, djihad, virilité, actualité, réflexions personnelles, De islam is daar een extreme exponent van, zie Boko Haram, maar ook het ‘blanke’, Europese vooruitgangsdenken van de pionier-ontdekkingsreiziger is mannelijk-imperialistisch. Neen, we huwen geen kindbruidjes (meer) uit, maar de onderliggende macho-cultuur is ook de onze. Poetin, Assad, maar ook Juncker of Verhofstadt of Michel, kampioenen van de democratie, zijn in hetzelfde bedje ziek: voluntaristische ego’s die’ willen ‘scoren’ en van erectie tot erectie evolueren. Altijd is er een doel, een schietschijf, een trofee.

Het is dus niet omdat wij vrouwenrechten en homorechten kennen, dat onze patriarchale cultuurwortels zijn verdwenen. Heel onze maatschappij, het wetenschappelijke denken, de politieke ratio, is doordrenkt van mannelijke beheersings- en controlelogica die altijd met geweld gepaard gaat. Hetzij structureel geweld, hetzij echt wapengekletter. Daarin verschillen we in niets van de IS-ideologie, we doen het alleen wat subtieler. Agenten schieten met rubberkogels op onhandelbare 14-jarige meisjes en voor de rest moet iedereen zich schikken naar de onleesbare 20.000 pagina’s van het Wetboek waar alleen nog de grootste juridische haarklievers hun weg in vinden.

Dus ja, onder het fatale Noord-Zuid-treffen dat zich vandaag ontrolt, flakkert een miniem vlammetje hoop van een zich herstellend matriarchaat, vrouwen die wereldwijd in opstand komen tegen de terreur van het patriarchale denken. Van links of rechts, Noord of Zuid, Oost of West. Fuck the fucking macho’s.

Sowieso heb ik moslima’s altijd al veel slimmer gevonden dan moslims, en wie weet ontstaat er, over alle religieus en ideologisch gekrakeel heen, een feministisch front waar geen enkele kalashnikov nog doorheen kan. Lysistrata, het fameuze toneelstuk van de Griekse kluchtschrijver Aristophanes, schemert hier uiteraard door: vrouwen van beide oorlogskampen organiseren gemeenschappelijk een seksstaking en krijgen de dappere ijzervreters op de knieën.

Dat is maar een metafoor voor een meer omvattende culturele revolutie die een nieuw mensbeeld oplevert, een nieuwe wereldorde, een andere verhouding met de natuur, en het besef dat we niet persé vooruit moeten hollen noch achteruit keren, maar gewoon in het hier en nu moeten leven. En met het inzicht dat alles terugkeert zoals de seizoenen en de maandstonden. Vrouwelijk-cyclische tijdrekening, niet gericht op het hiernamaals.

Een oorlog dus, jawel, maar niet helemaal zoals IS en het Westen het zich voorstellen. En wat is een martelaar-terrorist zonder zijn 77 maagden in het paradijs? Inderdaad…

Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist.

Départ de feu

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Départ de feu

par Laurent Ozon

Ex: http://www.bvoltaire.fr

Le carnage du vendredi 13 novembre à Paris a provoqué la mort de plus de 130 personnes et ce bilan s’alourdira probablement dans les jours à venir tant le nombre de blessés graves est important. Il marque une évolution exponentielle du nombre de victimes, passées d’une dizaine en début de cette année à plus d’une centaine quelques mois plus tard.

La surprise de l’opinion publique en France et en Europe est proportionnelle au déni total dans lequel les médias centraux tiennent la population ces dernières années. Les médias ayant métho-diquement censuré ou diabolisé tous les avertissements qui pronostiquaient un tel drame. Eux qui refusaient, hier encore, d’envisager les risques liés à la mise en mouvement incontrôlée vers l’Europe, de centaines de milliers de personnes provenant de zones en guerre au nom de la né-cessité de faire accepter par l’opinion publique l’anarchie migratoire. Eux qui refusent depuis des années d’évaluer le caractère fondamentalement non viable de sociétés multiculturelles qui ne disposent pas de territoires sanctuaires pour permettre aux populations de vivre selon ses normes et d’exprimer leur génie propre, sans principes unificateurs et sans force de contrainte, au nom d’un vivre-tous-ensemble hystérique.

De l’avis de toutes les personnes rationnelles et informées, cet événement dramatique était probable, et rien ne permet de penser sérieusement que la menace de nombreuses répliques soit levée. Les facteurs de risques sont identifiés depuis des mois, voire des années. D’abord la trans-formation progressive de l’Europe en zone ouverte où les Etats pilotés par l’UE et avec le soutien des grands-médias, imposent - contre l’avis de leurs populations - une immigration de masse alors même que tous les signaux économiques, sociaux et identitaires sont au rouge. Ensuite, des poli-tiques étrangères inexplicables - si l’on s’en tient aux intérêts français et européens - qui déstabilisent le Proche-Orient, le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Europe même, depuis des années. Enfin, un désarmement moral, culturel, militaire et policier des peuples, organisés par des Etats retournés contre les intérêts de leurs propres populations, dans une spirale relevant de la pathologie immunitaire, au moment même où leur politique étrangère et migratoire augmente significativement les risques. Lorsque l’on a simultanément le carburant, le comburant et les étincelles, le départ de feu n’est plus un risque. C’est une certitude.

Les effets prévisibles sont assez faciles à anticiper : Instabilisation et léopardisation progressive de la société sous l’effet de son manque de cohésion culturelle, axiologique, religieuse. Instabilisation qui justifie et justifiera à chaque étape de son aggravation, un renforcement proportionnel des moyens de contrôle des Etats sur leurs propres populations, usant d’une restriction des libertés individuelles ou publiques pour imposer un vivre-tous-ensemble à des populations qui ne sont pas choisies. A cela, s’ajoutera une polarisation des opinions publiques dans une lutte quasi-métaphysique contre « l’extrémisme" (qui prendra les visages que l’on veut bien lui donner) ; un extrémisme religieux pourtant financé, entrainé méthodiquement depuis l’Afghanistan par ceux qui prétendront encore demain, nous en protéger.

On invoquera l’ahurissement idéologique des réseaux militants et des élites informationnelles et politiques, l’irénisme déréalisant et l’incompétence d’une élite occidentale triée par trois décennie de médiacratie, de corruption et d’idéologie. Mais, l’incompétence et la bêtise ne suffisent pas. Il n’est pas rationnel d’évacuer la question des luttes de puissance et des logiques de domination pour comprendre le rôle joué par les médias dans l’obstruction aux débats, dans la diabolisation des sonneurs d’alerte, dans l’alignement, en France, de la narration collective sur celle des intérêts de la diplomatie américaine, dans sa mission auto-assignée de contrôle-social d’une population gérée comme un cheptel bovin en stress. Il ne serait pas rationnel de renoncer à chercher, derrière les politiques suicidaires menées par l’UE et les Etats Européens depuis plusieurs années, une cohérence, des objectifs et des acteurs.

Il y a en effet plusieurs façons d’analyser ce qui arrive. La première est de tenter d’évaluer l’impact de ces massacres et ce qu’ils augurent pour notre société dans les années à venir. La seconde d’inventorier les causes de ces drames et les facteurs d’aggravation, La troisième, en recoupant les causes et effets de ces carnages avec ceux des moyens et objectifs des acteurs de la scène géopolitique internationale, d’y déceler qui pourraient être les acteurs véritables de cette évolution et les objectifs poursuivis.

Sans avoir développé en détail les points précédents, expliciter ce à quoi nous sommes confrontés, relèverait du constat déductif non décomposable. On me le reprochera, mais risquons-nous tout de même à un avertissement. Sans perdre de vue ses nombreuses contradictions internes, l’Etat-profond américain avec son oligarchie financière, médiatique et politique, mue pour assurer sa survie. La déstabilisation et la fragmentation ethno-culturelle provoquée par l’anarchie migratoire et la déstabilisation de nos rimlands asiatiques et africains, appellent la résolution de la perte de cohésion des populations dans un système de contrôle unifié qui devra faire de l’Etat d’Urgence son mode de gouvernement. A quelle échelle ? Je doute que la France soit la seule concernée. Pour quels objectifs ? Je doute que l’islam radical soit le véritable adversaire.

Laurent Ozon

 

Une force illégitime...

Une force illégitime...

par Richard Millet

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une chronique décapante de Richard Millet, cueillie sur son site officiel et consacré à l'invasion migratoire en cours. Ecrivain, Richard Millet vient de publier Tuer (Léo Scheer, 2015), ouvrage dans lequel il revient avec beaucoup de profondeur, après La confession négative (Gallimard, 2009), sur l'expérience fondatrice qu'il a connue au travers sa participation aux combats de la guerre du Liban...

Une force illégitime

mill331963498.jpgL’actualité, c’est-à-dire le Spectacle, abonde en déclarations et évènements dont l’accumulation suscite une zone d’incertitude entre le mensonge, l’oubli et l’indifférence, sur laquelle se fonde la politique, autre nom du Spectacle. Ainsi a-t-on peu commenté le chiffre donné par Bruxelles, la semaine dernière, à propos du nombre de migrants appelés, d’ici 2017, à aborder aux rives heureuses de l’Europe : 3 millions – le double, probablement, comme tout chiffre donné par les « instances officielles », et sans préciser s’il tient compte de ceux qu’on commence à appeler les « réfugiés climatiques », auquel  cas le chiffre devrait être multiplié par trois ou quatre, ce qui, une fois encore, me fait songer que les espaces déserts du Massif central ne resteraient plus dépeuplés.

Trois millions de migrants : trois millions de musulmans, majoritairement, qu’appelle la pompe aspirante de la grande culpabilisation occidentale, alliée aux « besoins » du capitalisme mondialisé, et qui s’ajouteront à leurs coreligionnaires déjà présents sur le théâtre des opérations, le nombre faisant déjà partie de la guerre (comme on le voit à Calais, ces jours-ci, où les « migrants » attaquent les forces de l’ordre) et celle-ci s’étendant à présent du Proche-Orient et de l’Afrique à l’Europe prétendue vieille, à propos de laquelle la Propagande préfère s’en prendre aux Européens de souche ou récemment assimilés qui n’« accueillent » pas assez volontiers les migrants et refusent de s’en laisser conter sur l’alliance objective entre l’Etat islamique, ses parrains (turcs, qataris, saoudiens) et les nations occidentales qui semblent avoir intérêt à ce que l’Etat islamique dure, lequel Etat avait, on l’oublie, récemment promis cette invasion aux « Croisés »…

millrton2435.jpgLes conséquences de ce peuplement forcé sont incalculables, l’immigration extra-européenne contribuant déjà, depuis quarante ans, à la destruction des nations qui ont donné le meilleur de la civilisation ; des nations qui ne sauraient être considérées du point de vue ethnique comme les Etats-Unis d’Amérique, quel que soit leur degré d’avilissement et de tiers-mondisation (comme on peut le constater avec le patron de Google venu faire l’aumône de 83 millions d’euros à des start-up françaises, générosité intéressée qu’on croyait réservée à l’Afrique). La question du nombre est ici démoniaque, car une force illégitime que le « sens de l’histoire » tente de faire passer pour irrésistible. J’élève là-contre une voix solitaire, refusant de voir la culture (et non « ma » culture) sacrifiée à ce nombre qui arrive avec ses lois, son code civil, son refus de s’assimiler. Je refuserais de voir, comme au Canada, pays insignifiant à tout point de vue, et non pas une nation mais un conglomérat multiculturel, un ministre de la défense sikh arborant barbe et turban. Pourquoi pas une ministre des affaires sociales en burqa ou un secrétaire d’Etat mélanésien avec un os dans le nez ! Rien de plus contraire à l’essence d’un pays comme la France et des nations européennes. Ce serait aussi illégitime que de voir James Bond (le personnage créé par Ian Fleming étant, comment le nier, un Blanc) incarné par un acteur noir, comme le bruit court à ce sujet. Non que j’attache de l’importance à James Bond ; mais il ne viendrait à l’idée de personne de faire incarner Porgy et Bess par des chanteurs blancs. James Bond est un des marqueurs du Spectacle comme il y en a du cancer. Le cancer du multiculturalisme est particulièrement à la hausse, tout comme celui de la confusion qui fait prendre Hollande pour exégète de Clausewitz, Jérôme Garcin pour un écrivain et André Glucksmann, qui vient de mourir et dont il ne restera rien, pour un penseur : le seule penseur considérable de notre temps, avec Emmanuel Levinas et Gilles Deleuze, c’est René Girard, mort la semaine dernière, et dont l’œuvre continue à agir…

Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 10 novembre 2015)

"There's No Such Thing As ISIS"

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"There's No Such Thing As ISIS": Journalist Destroys West's Terror Narrative, Warns Of Crackdown On "Dissidents"

By

Zero Hedge & http://www.lewrockwell.com

On Saturday, the day after the massacre in France which turned the streets of Paris into a warzone and left some 130 civilians dead, Syrian President Bashar al-Assad had a message for the West.

While condemning the attacks and branding the perpetrators “savages”, he was also quick to note that Syria has been dealing with this brand of terrorism for nearly five years straight. In what amounted to an “I told you so” moment, Assad also said the following: “We said, don’t take what is happening in Syria lightly. Unfortunately, European officials did not listen.” 

Assad also took the opportunity to once again suggest that the West’s sponsorship of the regional powers who support (both explicitly and implicitly) Sunni extremism in Syria is the root cause of the problem although the language he used was a bit less harsh than that which he employed in September (presumably because he was trying not to inflame tensions less than 24 hours after the Paris massacre). Here’s what he said: “The question that is being asked throughout France today is, was France’s policy over the past five years the right one? The answer is no.”

Presumably, Assad was referencing the West’s support for the various militant groups seeking to oust his government. Those groups, including ISIS, have received money, guns, and training at various times from the CIA, from Turkey, from Saudi Arabia, and from Qatar. The situation on the ground is of course so fluid that it’s nearly impossible to keep track of where the guns, money, and fighters end up, meaning that even those observers who shun conspiracy theories would be hard pressed to contend that the US has not at least indirectly armed and trained ISIS. 

Perhaps the most overlooked passage in all of the leaked documents that have surfaced thus far is the following from a declassified Pentagon report dated August 2012 and obtained by Judicial Watch:

…there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist Principality in eastern Syria (Hasaka and Der Zor), and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran).”

That’s it.

That’s the smoking gun and nobody seems to care.

The passage above clearly states that the US knew this was coming and viewed it as “exactly what the supporting powers to the opposition want” on the way to not only “isolating” Assad, but also to breaking Tehran’s Shiite crescent.

Although that’s such a critical excerpt, it has been habitually overlooked, and ironically, tragedies like that which occurred in Paris only serve to galvanize public opinion around an ideal rather than around the search for answers and that, is a dangerous, dangerous thing.

In that context and (importantly) in the context of French President Francois Hollande’s push to alter the French Constitution, we bring you the following interview with journalist Gearoid O’Colmain who pretty much blows apart the entire charade in the space of ten minutes.

“There is no such thing as ISIS. ISIS is a creation of the US, we know that from official sources of the US military themselves and declassified documents”…

Enjoy:

Political author Gearoid O Colmain discusses the Paris attacks with RT International

Reprinted with permission from Zero Hedge.

mercredi, 18 novembre 2015

Russische interventie in Syrië Intervention russe en Syrie

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Russische interventie in Syrië 

Intervention russe en Syrie

Dendermonde: Ronde Tafel in Nederlands en Frans.
Termonde: Table Ronde en néerlandais et en français.

Op 28 november komt taalkundige, geopolitiek specialist en geschiedkundige Robert Steuckers spreken over de Russische interventie in Syrië en de geopolitieke gevolgen.

Le 28 Novembre, le linguiste, expert en géopolitique et historien Robert Steuckers parlera de l'intervention russe en Syrie et de ses conséquences géopolitiques.

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In het Nederlands en het Frans, aangevuld met Engels en Russisch
En néerlandais et en français, ainsi qu'en anglais et en russe
In Dutch and French, plus English and Russian
На Голландском и французском языке, а также на английском и русском языке

inkom gratis - entrée gratuite

www.eurorus.org

Jihadismes: le tournant stratégique?...

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Jihadismes: le tournant stratégique?...

Analyse de François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une analyse de François-Bernard Huyghe, cueillie sur son site Huyghe.fr et consacré aux attentats de vendredi à Paris et à Saint-Denis. Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe a publié dernièrement Think tanks : Qand les idées changent vraiment le monde (Vuibert, 2013).

Jihadismes : le tournant stratégique ?

Le Vendredi 13 sera-t-il notre onze septembre national ? va-t-il durablement changer la donne ? Au-delà de l'émotion, des réactions destinées à rassurer l'opinion (contrôles, mobilisation...) et au-delà des éléments de langage prévisibles ( fermeté, unité, ne pas céder à la barbarie, nos valeurs, refuser la peur et l'amalgame, se rassembler autour de la République, etc.), il est permis de de demander si les attentats annoncent un tournant stratégique. Ce que les médias traduisent souvent en disant que cette fois "c'est vraiment la guerre" (même si cela fait des mois que le président de la République répète que nous faisions la guerre "au terrorisme" et Valls que c'était la "guerre de civilisation" contre la barbarie).

⁃ Sur le plan technico-militaire, l'État Islamique (puisqu'il est désigné comme coupable et revendique, pourquoi en douter ?) a réalisé là une opération para-militaire sans commune avec ce que nous avions connu dans ce pays depuis la guerre d'Algérie, et encore... Trois équipes, trois formes d'action (se faire sauter, mitrailler dans la rue, prendre des otages dans un local, massacrer et attendre la police pour mourir).

⁃ Outre la coordination des frappes, le choix des cibles (plus de militaires, d'enfants juifs ou de dessinateurs sensés être ennemis de l'Islam, mais n'importe qui dans la rue, coupable simplement de vivre à Paris "capitale de l'abomination et de la perversion") est riche de sens. Ainsi que l'indique le communiqué de revendication, en frappant des gens au bistrot ou au concert, choses abominables à leurs yeux, les jihadistes voulaient punir notre débauche.

⁃ Significatif aussi l'emploi, pour la première fois sur notre sol de la technique du kamikaze à la ceinture d'explosif. En effet, il y a une considérable différence entre mener un opération en étant quasi certain d'être tué par la police et transformer son propre corps en arme en se faisant sauter pour tuer plus de victimes.

⁃ Par ailleurs, l'EI, par son communiqué et par les mots prononcés par les terroristes ( c'est pour la Syrie, c'est à cause de Hollande, nous fait savoir que nous sommes punis et qu'il n'y a pas vraiment de revendication à négocier. En effet, sauf à retirer nos troupes de tous les théâtres d'opération et sauf à se convertir au salafisme, on ne voit pas très bien comment Hollande pourrait les apaiser. Par ailleurs, comme l'indique le communiqué de revendication, en frappant des gens au bistrot ou au concert, choses abominables à leurs yeux, les jihadistes voulaient punir notre débauche. La France est pour eux politiquement agressive et moralement décadente.

⁃ À la limite, plus cela renforce les sentiments dits islamophobes et plus cela fait l'affaire de l'EI : les ennemis seraient ainsi "démasqués" et les communautés renvoyées à leur destin naturel : s'affronter à mort. C'est la forme moderne de la vieille stratégie provocation, répression, solidarité, radicalisation des luttes.

⁃ Plusieurs seuils symboliques ont ainsi été franchis, et il y a au moins une des parties qui est persuadée que nous sommes engagés non seulement dans une guerre mais aussi dans un affrontement global, métaphysique et historique, dont dépend le sort de l'humanité.

-Comment peut réagir l'autre partie, nous en l'occurrence, à part faire plus de même (plus de lois , plus de contrôles, plus de précautions), donc plus de ce qui a largement échoué ?

Bien entendu, il ne faut pas exclure qu'une répression policière classique, basée sur un meilleur renseignement, ne donne des résultats partiels. Mais on voit mal comment on pourrait empêcher de nouveaux jihadistes français, ou étrangers (venant assister leurs complices locaux), de recommencer un jour à partir du moment où ils sont prêts à mourir dans l'opération.

Deux réactions psychologiques seront cruciales :
La réaction du gouvernement : va-t-il persister dans sa politique du ni-Bachar, ni-Daesh et accepter de se convertir à une stratégie "realpoliticenne" de choix de l'ennemi principal? Ce qui implique de discuter avec Bachar, avec les Iraniens et avec les Russes.
La réaction de l'opinion, une fois passé le temps de la tétanie. Verra-t-on un nouveau 11 janvier où la bourgeoisie de centre ville défilera pour témoigner de sa résolution à garder les valeurs de la République, à vivre ensemble et à ne pas faire d'amalgame ? Sans doute, mais ce sera moins efficace cette fois. Une amplification des mouvements anti-migratoires, de la peur de l'islam et du regret des frontières ? Ce n'est pas inconciliable avec la première hypothèse. Réponse dans quelques jours.

François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 15 novembre 2015)

Après Paris: une remise à plat de la diplomatie française s’impose!

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Attentats. Après Paris: une remise à plat de la diplomatie française s’impose!  

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

L'organisation « État islamique » (Dae’ch) a revendiqué, - ce samedi 14 novembre - les attentats de la veille au Bataclan, (salle de spectacle située au 50, boulevard Voltaire à Paris), dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale française et les explosions survenues aux abords du Stade de France à Saint-Denis, qui ont fait 129 morts et 352 blessés, selon un bilan provisoire. Le communiqué du groupe terroriste précise que « huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris ». D’une quarantaine de lignes, le communiqué décrit aussi le Stade de France comme un lieu où s’est déroulé un match entre « deux pays croisés » et le Bataclan comme abritant des « centaines d’idolâtres pour une fête de la perversité ».

Un premier constat doit ramener à la dimension géopolitique de l’événement : Paris n’est pas le centre du monde... Cette nouvelle tragédie intervient après celles de Beyrouth, qui a fait une cinquantaine de victimes le 12 novembre dernier (cf Editorient de ce jour) et de Bagdad, le 13 novembre, causant la mort de 18 personnes. Quelques jours auparavant, le crash d’un avion russe dans le Sinaï, vraisemblablement causé par une valise piégée et, également revendiqué par Dae’ch, a tué l’ensemble des 224  personnes à bord, tandis qu’à Gaza et en Cisjordanie de jeunes Palestiniens tombent quotidiennement sous les balles de la soldatesque israélienne.

Depuis près d’un an, prochetmoyen-orient.ch écrit que l’existence même,   territoriale, financière, sinon institutionnelle de Dae’ch n'est pas un fait acquis. Malgré les atermoiements et l'inefficacité d’une Coalition internationale anti-terroriste - qui a plus gesticulé et communiqué qu’effectué de véritables opérations éradicatrices -, l'état des forces de Dae’ch sur le terrain ne peut s’inscrire dans la durée. Rappelons nous l'évolution qu’a connue Al-Qaïda : dès lors qu’elle était réellement menacée par les forces américaines dans ses sanctuaires afghano-pakistanais en novembre 2001, la nébuleuse Ben Laden s’est largement délocalisée, décentralisée et redéployée avant de se remettre à frapper l’ « ennemi lointain » dans plusieurs pays européens.

Avec la montée en puissance de l’engagement militaire russe en Syrie, Dae’ch est désormais confronté à la même évolution, subissant nombre de revers signant le début de la fin de son existence territoriale en Syrie, ainsi qu’en Irak. Partant de là, il n’est pas très étonnant de voir ainsi Dae’ch multiplier des attentats spectaculaires au Liban, en Irak, en Egypte et à Paris, destinés à montrer à l’opinion internationale qu’il conserve intact sa capacité de nuisance et d’initiative.

Un deuxième constat ré-actualise, ce que nous écrivons dans prochetmoyen-orient.ch depuis le début, à savoir qu’on ne riposte pas efficacement au terrorisme exclusivement de manière militaire. Après les attentats de Paris, la France est-elle en guerre, comme le martèle le premier Ministre Manuel Valls ? Attention au contre-sens : la guerre, le recours à la force est l'ultime moyen pour créer les conditions d'un règlement d'un différend entre des Etats, quand celui ci n'a pas été obtenu par des moyens pacifiques. Or Dae'ch  n'est ni un Etat ni une armée et aucune négociation n'est possible  avec lui. Sans doute l’option militaire est elle un pis aller et peut elle servir   à gagner du temps, mais en l'occurrence le recours aux forces armées ne saurait mettre fin au phénomène terroriste ni réussir à en éradiquer durablement les causes et les logiques. Faire la guerre au terrorisme ? Le terrorisme n’est pas une substance mais un mode opératoire. On ne fait pas la guerre à un modus operandi, mais sans doute faut-il agir contre des groupes clairement identifiés. En amont, c’est clairement la tâche des services spéciaux et de renseignement ; en aval, des services de police et de justice. En amont et en aval, la diplomatie doit pouvoir jouer pleinement son rôle et on se rappelle les mots d’Hubert Védrine alors ministre des Affaires étrangères, devant l’Assemblée générale des Nations unies après les attentats du 11 septembre 2001 : « assécher le terreau du terrorisme en réglant diplomatiquement les crises des Proche et Moyen-Orient, à commencer par le conflit israélo-palestinien… » 

Un troisième constat éclaire crûment les multiples contradictions de la politique étrangère française.  En fermant l’ambassade de France à Damas - le 6 mars 2012 -, Alain Juppé alors ministre des Affaires étrangères, a pris une décision stupide et contraire aux principes fondamentaux  de l'action diplomatique. C’est justement lorsqu’une relation bilatérale se dégrade qu’il faut, au contraire, chercher à maintenir un dialogue même a minima avec l’adversaire , notamment par l’entremise des services spéciaux, et ce pour préserver l'avenir. En fermant les services de la représentation française de la rue Ata al-Ayyoubi de Damas, Paris se privait, hélas, d’une coopération des espions syriens dont les renseignements avaient pourtant  servi, entre autres,  à empêcher un attentat majeur à Nancy entre les deux tours de l’élection présidentielle française de 2007.

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En prenant fait et cause pour les dit -« révolutionnaires » contre le gouvernement syrien légal, la diplomatie française sortait de sa tradition gaullo-mitterrandienne de médiation et d’interposition, et marquait l'engagement de  notre pays  comme l’une des parties liées à un conflit, dont il était pourtant évident qu’il évoluerait en guerre civilo-régionale généralisée.

Plutôt que de rectifier le tir du gouvernement précédent, Laurent Fabius forçait le trait en proclamant que « Bachar al-Assad n’a pas le droit d’être sur terre ». D’une « politique arabe » héritée de quarante ans d’investissement diplomatique continu, Paris basculait dans une « diplomatie sunnite de la France », essentiellement motivée par des contrats d’armements juteux à destination de l’Arabie saoudite (démocratie exemplaire comme chacun sait !) et d’autres pays du Golfe. Cette contradiction majeure de la diplomatie française fut soulignée par le président Abdelaziz Bouteflika lors de la visite d’Etat de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Celui-là posa cette simple question à son homologue français : comment pouvez-vous simultanément faire la guerre aux jihadistes dans le sahel alors que vous les aidez en Syrie ?...

Un quatrième constat concerne les différentes couches d’un « mal français » composite et récurrent. Le 27 octobre 2005, des émeutes dans les banlieues françaises et leur cortège de violences urbaines, ont débuté à Clichy-sous-Bois à la suite de la mort de deux adolescents alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrôle de police. Ces révoltes devaient ensuite s’étendre à un grand nombre de banlieues, fortement touchées par le chômage, le trafic de drogue, d’armes et la prostitution. L'état d'urgence fut déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de trois semaines consécutives, donnant de la France une image inquiétante de pays en quasi-guerre civile. Résultat de la brillante politique de la ville menée depuis des décennies par nos gouvernements successifs, cette déglingue sociale a fait l’objet de moult réunions et colloques sans trouver de réponses pertinentes et durables.

Même constat sur la situation carcérale lorsqu’on sait depuis plusieurs années que le recrutement de jihadistes s’effectuent largement dans nos prisons. Pourquoi et comment les auteurs des attentats de janvier 2015 ont-ils pu rencontrer – en prison – et y nouer une relation suivie avec Djamel Beghal, l’un des cadres français d’Al-Qaïda ? Quant à l’école de la république, voilà aussi plusieurs décennies qu’on se gratte la tête en se demandant pourquoi elle fabrique de moins en moins de citoyens fiers d'appartenir à une République laïque, pluraliste et démocratique… Ajoutées à ce mille-feuille de crises récurrentes, symptomatique d’un effritement du lien, sinon du contrat social français, les dérives des médias   audiovisuels comme de la presse française constituent  un cinquième problème, voire un facteur de confusion, d’incompréhension et d’égarement idéologique.

En janvier dernier, se proclamant « Je suis Charlie », des millions d’anonymes - de « zombies », pour reprendre l’expression heureuse du démographe Emmanuel Todd -, estimaient défendre le pluralisme et la liberté d’expression si chers à notre vieille démocratie-témoin tellement soucieuse des droits humains. Or, et bien avant les derniers attentats de Paris, on assiste à un déferlement en  continu d’une propagande unidimensionnelle et dominante qu’on peut qualifier de « néo-conservatrice »  donnant la parole quasi exclusivement à quelques soi disant experts peu recommandables dont on évite de s'interroger sur les antécédents et les bailleurs de fonds...

Cette idéologie dominante, cette absence de débat critique et d'expertise fondée sur une réelle connaissance du terrain, font pleinement partie du problème et contribuent aussi à nourrir le jihadisme européen. Elle conforte aussi les options moralisantes d’une diplomatie française, axée sur l'immédiateté, rivée aux sondages d’opinions et au service des copinages et des passations de marchés d’armements ! En décrétant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans Bachar al-Assad », François Hollande prétend apporter, sinon imposer nos « valeurs » au peuple syrien ! Que ne le fait-il pas pour l'Arabie Saoudite ? Au-delà de cette posture néo-coloniale se parant des plumes du « devoir d’ingérence », cher aux « idiots utiles » de l’idéologie dominante, le président de la République française réitère la vieille politique de la canonnière et du « regime change » qui a échoué partout : en Afghanistan, en Irak, en Libye et au Yémen... ! Quelle arrogance de la France et quelle incompétence de nos élites et de nos medias  qui ne savent pas tirer le moindre enseignment de l'histoire!           

Alors que faire ? D’abord remettre à plat notre politique étrangère et le calendrier de ses priorités, en travaillant avec tous les pays susceptibles de lutter efficacement contre Dae’ch, à commencer par la Russie, l’Iran et… la Syrie. Dans cette perspective, la vieille option française d’une « conférence régionale-globale », centrée sur le règlement de l’ensemble des crises proche et moyen-orientales, reprend toute sa pertinence. La Feuille de route internationale (sur laquelle s’accordent désormais Washington et Moscou) doit remanier un calendrier devant impérativement privilégier un objectif opérationnel clair et simple : la neutralisation de Dae’ch. Face à une telle évidence, cessons de mettre la charrue avant les bœufs en proclamant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans » ou « avec » un tel ou tel autre… L’avenir politique de la Syrie est, avant tout l’affaire des Syriens eux-mêmes et ils ne pourront se prononcer que lorsque la situation militaire et sécuritaire garantira durablement l’unité et la souveraineté territoriale de leur pays.

Dans la perspective d’un temps plus long, il s’agit de mettre en œuvre, dans les pays directement confrontés aux guerres civiles et régionales, comme dans les pays européens qui leur servent à la fois de déversoirs et de réservoirs, des programmes lourds susceptibles d’endiguer la décomposition sociale et étatique. Répétons : les bombardements ne peuvent avoir d'effet sur les causes profondes du terrorisme. Ces interventions militaires servent seulement à gagner du temps… un temps nécessaire sans doute  à l’ouverture sérieuse et déterminée de ces énormes chantiers diplomatiques, économiques, sociaux, culturels et politiques…      

Richard Labévière, 15 novembre 2015             

Attentats de Paris: Douce folie des bobos…

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Attentats de Paris: Douce folie des bobos…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Une nouvelle fois frappée par la terreur djihadiste (sûrement pas la dernière d’ailleurs !) la France hollandienne s’indigne, pleure, commémore, manifeste, nie sa peur, psychodramatise en théâtre guignol antifasciste mais surtout ne tire pas de conclusions politiques de cette nouvelle étape guerrière non assumée. Pas d’amalgame, pas de discrimination, pas d’islamophobie scandent en cœur les medias, la classe politique, la gauche morale socialiste…Personne ne prend du recul, personne ne se questionne sur les causes, les organisateurs, les sponsors de cette stratégie du chaos. Et pourtant, les USA hégémoniques, sous influence de puissantes compagnies multinationales avec  son alliance militaire l’Otan, mènent depuis des années une politique catastrophique d’intervention en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie. En s’appuyant sur les régimes rétrogrades, wahhabites  (Islam politique littéral pour résumer) et non démocratiques  mais super riches de l’Arabie saoudite, du Qatar. Ses interventions ratées, en Irak en particulier ont créé Daech qui a déclenché une guerre cruelle transfrontière et vise à abattre les régimes nationaux, laïcs et non alignés arabes. Cette guerre infinie est exportée par les migrants illégaux, nommés abusivement et trop rapidement réfugiés ou requérants d’asile, que l’on fait  activement se diriger vers l’Europe et en particulier l’Allemagne. Les turbulences des guerres imposées au nom de la démocratie ou du droit d’intervention humanitaire sont après renforcées et instrumentalisées par la politique migratoire économique de l’Union européenne qui fonctionne comme une pompe aspirante. Comme le décrit magistralement M. Tandonnet dans son essai  publié en 2007 chez « ellipses », Géopolitique des migrations. La crise des frontières. Le courant libéral pousse depuis les années 2000 à l’ouverture des frontières à l’immigration de travail qui devrait être gérée exclusivement par les entreprises et la logique du marché en faisant baisser les salaires des travailleurs non qualifiés résidents mais aussi ceux des « migrants ». Le Conseil européen de Tampéré, en 1999 a écarté le principe de l’immigration zéro, donné la priorité absolue à l’accueil et l’intégration des étrangers qui choisissent de vivre et de travailler en Europe, favorisé le regroupement familial, facilité l’accès rapide à des droits et un statut le plus proche possible d’un résident. L’ouverture est prônée pour que les flux migratoires ne soient pas laissés à la gestion des filières clandestines de la criminalité organisée et au contrôle des Etats. Le droit d’asile, absolu, est considéré comme sacré et intouchable. Or rien n’a fonctionné de manière idéale et ses grands principes sont vidés tous les jours de leur substance : migration et idéologie du vivre ensemble imposés unilatéralement, contre le droit de décision des autochtones et la défense des acquis sociaux. Triomphe des filières criminelles qui utilisent les medias pour faire pleurer ceux qui ne peuvent plus réfléchir et imposer des limites (décoloniser l’imaginaire migratoire !). Les guerres déclenchées pour imposer une société « ouverte et démocratique » et finalement la partition des Etats, la guerre civile et les conflits interreligieux, combinées aux pompes aspirantes migratoires aboutissent à l’impasse actuelle. Un chaos, des menaces de guerre, y compris civile, la création de zones de non-droit, la déconstruction des institutions de souveraineté démocratique.

Pour résister il faut s’organiser politiquement et reprendre le contrôle de la migration et des frontières. Faire valoir le droit des autochtones à défendre les acquis sociaux, culturels, économiques et démocratiques. Reprendre une neutralité intégrale pour rester crédible (alors que notre armée s’entraîne avec des FA-18, au côté des USA, contre la Russie). Imaginer et planifier concrètement la « remigration » comme modèle de croissance qualitative différente et souveraine. Adhérer au Mouvement des « non-alignés », se libérer des contraintes imposées par l’OTAN et surtout l’Union Européenne en pratiquant une diplomatie souveraine, multilatérale, osant des contacts et  une médiation avec la Syrie de Bachar-el-Assad qui est en pointe de la lutte contre la terreur. Paris vient de vivre ce qui est quotidien en Syrie depuis des années et ne dérangeait pas les bonnes âmes interventionnistes et hypocrites.

Il n’est pas possible de se contorsionner dans des postures psychotiques comme le font les bobos : condamner l’islamophobie sans faire l’inventaire de détail et favoriser benoîtement la migration de masse au service de l’Economie mondialisée. La souveraineté avant tout et la démocratie de proximité ne doivent plus être menacées par une attitude compassionnelle et culpabilisante aveugle d’une classe politique qui ne représente plus que la croissance économique destructrice et le nivellement culturel par le bas. L’immigration illégale (appelée à tort droit d’asile ou réfugiés) doit être stoppée immédiatement et à n’importe quel  prix. Il n’y a pas d’alternative. Ne nous laissons pas refaire le coup de l’indignation à la Charlie. Nous n’avons pas besoin de bougies, de rassemblements de moutons bêlant le politiquement correct, les rassemblements larmoyants de solidarité avec les victimes, le refus du Réel (le sinistre « pas d’amalgame »). La réponse est politique, sécuritaire, protectionniste, volontariste.

Dominique Baettig, 15 novembre 2015

Who Could Organize the Paris Attacks?

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Author: Alexander Orlov
Ex: http://journal-neo.org

Who Could Organize the Paris Attacks?

Now that public outcry provoked by the terrorist attacks in Paris has begun fading away, different analysts and intelligence agencies are trying to establish why France has been chosen as the target for these attacks. In a country where intelligence agencies are known for their competence, usually networked with their NATO allies, especially the United States, Britain and Germany, it’s hard to imagine that security forces could have missed the preparations for such a carefully planned and well organized attack. One can safely assume that ISIL sleeper cells can be found in all major European countries, along with the US, Canada and even Australia, but the attack was carried out in France.

To find an answer it’s not enough to answer who benefits from this attack, it’s also critical to establish which forces had a conflict of interests with Paris. In fact it’s irrelevant which terrorist group was tasked with the mission of terrorizing the French Republic – was it ISIL, Jabhat al-Nusra, or some other form of Salafi radical movement? It’s quite often the case when those who carry out terrorist attacks remain ignorant of the fact of who was planning and sponsoring them. Moreover, what we’ve witnessed was not a regular attack, but a carefully prepared operation where terrorists were acting simultaneously in different places. The incredibly indecisive “retaliation” strikes the French Air Force carried out against ISIL positionsstriking a total of 20 targets in the Syrian city of Raqqa, testify to the fact that France was oblivious to the fact of who actually organized the Paris massacre.

The first and utmost thing that should be noted is that out all the US “coalition” forces, France has practically been the only one that bombed oil infrastructure facilities occupied by ISIL in Syrian territory. Moreover, it has been stating this fact openly. These facilities have been the most precious assets of ISIL forces, which have provided the group with virtually unlimited funding, while those states or state-supported “businessmen” that have been buying oil from terrorists continue receiving huge profits. The Islamic State has been selling crude oil at a price at least 2 times lower than that which can be found at international markets, which created a huge network of smugglers operating in neighboring countries interested in the preservation of their activities. According to experts, stolen oil provided ISIL with up to 2 billion dollars a year in profits so far, and smugglers received just as much. It’s been reported that smugglers are even selling cheap oil to the Syrian army and Iranian troops deployed in Syria, who are fighting ISIL on a daily basis. Moreover, once this oil reaches international markets, it damages Russia’s interests, since it is helping the Persian Gulf countries maintain low oil prices, hurting the Russian economy.

The state that is interested in preserving this contraband the most is Turkey, due to the fact that it allows the majority of the stolen oil to be transported across its territory, while Jordan enjoys a considerably smaller “share” of the profits from this business. Some media sources have hinted that smugglers are connected with Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan and a large group of Turkish businessmen. These activities are somewhat common for Ankara, since it used to smuggle Iraqi oil when Saddam Hussein’s regime faced severe sanctions. Turks and Kurds alike, especially the Kurdistan Democratic Party were profiting from transporting Iraqi oil from Dohuk across to Turkish territory. A flood of heavy-duty trucks with hidden tanks filled with diesel fuel from refineries in Mosul, Kirkuk and Baiji resulted in signs “diesel fuel from Iraq” appearing along most Turkish highways, where residents could buy fuel at half-price. Smuggling was carried out by tanker owners as well – they transported fuel from illegal refineries in Shatt al-Arab, across the Persian Gulf to the United Arab Emirates. American 5th Fleet that was stationed there to prevent these activities, occasionally capturing a tanker or two. But, as Iraqis reported, it was enough to put 20 thousand dollars in a bag that was dropped on the deck by a US Navy helicopter for the tanker to be released regardless of its cargo.

What should be taken into consideration is that this kind of terrorist attack in the heart of Paris, full of secret service agents in civilian clothes and police officers that are tasked with ensuring the safety of tourists (tourism produces up to 6-7% of France’s GDP), in a country with massive Arab, African and Islamic communities that are filled with informers, cannot be carried out without the involvement of foreign intelligence agencies. Any terrorist group that would try to infiltrate France under the guise of Syrian refugees to prepare such an attack on its own would be uncovered in the matter of days. The same thing can be said about the terrorist attack on the Russian Airbus over the Sinai.

This means that some political circles in a certain country have decided to target France over its policies. One can name Turkey but this version has to be dismissed since it would be too risky for Erdogan. On top of that, Ankara’s secret services are not nearly as competent enough to organize anything like this, especially in Europe. In addition, there could be whistle-blowers who would jeopardize the whole operation due to the rejection of the policies of Tayyip Erdogan. Such an operation would be equivalent to political suicide for Turkey. But, on the other hand, nothing prevented Turkey from keeping this operation secret, if it was to be prepared by a friendly state.

And then there’s another player – Qatar, an incredibly rich state with efficient enough security forces, that were trained by the Americans, British and French experts. And what’s even most important – it is closely related to the most effective intelligence service in the Middle East – the British MI6. Qatar has been providing extensive amounts of financial support to ISIL and Jabhat Al-Nusra. Doha has been frustrated with the indecisiveness of French politicians in the fight against the Syrian regime, despite its leading role in the fight against Muammar Gaddafi in Libya. After being struck by the terrorist attack in Algeria in 2013 and the need to carry out a military operation in Mali against the local branch of al-Qaeda, Paris officially declared that its main priority in the efforts to combat international terrorism would lie in the region of the Maghreb and the Sahara Sahel – namely, in the area where it used to maintain its colonies. Moreover, 95% of the immigrants in France came from these areas, primarily from Algeria, Morocco and Tunisia. And representatives of those states are fairly numerous in ISIL ranks, many of whom have French passports.

So finding those who would know France good enough to carry out a terrorist attack was not a problem.

Qatar was annoyed with Paris not due to Syria alone, since France was also reluctant to apply pressure on Lebanon, and this state is a zone of special interests for the Qatari ruling family for a number of reasons. Qataris have made multi-billion dollar investments in Lebanon to make a decent place for Qatari sheiks to go on vacation. In addition, France did nothing to oppose a deal with Iran on its nuclear program, while Doha as was Riyadh were categorically against this.

Yet, the question remains, what does MI6 has to do with all this? There’s a handful of factors one must take into consideration. Firstly, the historical mistrust that exists between England and France, then the British jealousy of to the strong Franco-German axis within the EU. There’s a growing desire within Her Majesty’s government to withdraw from the EU, due to its problems and a number of EU countries that are in a desperate need for financial assistance. On top of that, legislation in the field of migration is way too liberal in the EU, which leads to flows of refugees from the Middle East reaching Britain through France. Should London leave the EU it will be able to dramatically tighten border controls, while weakening the united Europe as a whole, which will go in tune with the British principle of choice – “divide and rule”.

In additionMI6 involvement in this attack corresponds well with the aspirations of the UK’s primary strategic partner – the United States, who perceives a strong united Europe as a growing rival. Especially if one is to take into consideration the rapidly increasing military and political power of Russia and China, there can be way too much competition for the US. Moreover, the leaders of the EU – namely France and Germany – have started drifting towards Russia’s position on the crisis in Ukraine, which challenges Washington’s posture in this conflict.

The times of Jacques Chirac and Gerhard Schröder, who had dared to challenge America on Iraq in 2003, are long gone now. The US needs the EU to remain weakened and terrified, in desperate need of “protection” provided by the United States against all threats, real and imaginary, be it international terrorism or “aggressive” Russia. So politically, the US only benefits from the terrorist attacks in Paris.

Although, it’s highly unlikely that the UK would be directly organizing such attacks. This would be way too much. But it doesn’t prevent British security services from helping a friendly state, such as Qatar, to plan a similar attack, especially when this planning can be made by retired agents that have no direct connections with MI6.

And there’s one more important point. The way this attack was carried out is different from all previous terrorist attacks carried out by ISIL. The Islamic State usually employs cars packed with explosives and suicide bombers to intimidate its rivals. And in Paris we’ve witnessed hostage-taking and gunfire. Clearly, a different modus operandi. Someone has invested a lot of training into these terrorists , perhaps in the training camps in Turkey, Jordan, Syria or Iraq. And those instructing them have obviously been professionals familiar with the details of the Dubrovka Theater Siege in Moscow.

There is no way the terrorists could pull out a similar attack in Germany, where the security system is much tougher and effective, and if they targeted Spain or Italy the attack wouldn’t hold even half as much impact, since those states are not permanent members of the UN Security Council. Additionally, Francois Hollande cannot be considered to be a strong leader, even though he has been entrusted with a very influential country to lead.

It’s more than unlikely that the investigation into the terrorist attacks in Paris will provide us with answers as to who was behind this tragic event. However, what is important is that they have ultimately achieved their goal – Europe is frightened and weakened, and there’s an acceleration of the gradual disintegration of the EU. Moreover, European dependence on the US has sharply increased in the aftermath of the attack So one cannot expect the leading EU countries, including France and Germany, to change their positions over Russia and the Middle East in the foreseeable future. Europe has not matured enough to play the role of an independent player on the world stage. The absence of such figures as Charles de Gaulle, Jacques Chirac, Willy Brandt, and Gerhard Schröder is really showing.

Aleksander Orlov, a political scientist, expert-orientalist, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook“.

 
First appeared: http://journal-neo.org/2015/11/17/who-could-organize-the-...

mardi, 17 novembre 2015

Erdogan eist NAVO-invasie Syrië en aanval op alle Koerdische groepen

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Erdogan eist NAVO-invasie Syrië en aanval op alle Koerdische groepen
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Turkse president chanteert Europa: Vernietig Koerden, of wij sturen nog eens 2,2 miljoen Syrische migranten

Moslimterroristen Parijs bekend, maar NAVO is machteloos tegen ISIS in Syrië en kan geen confrontatie aan met Rusland


De 27 jarige Belgisch-Marokkaanse moslim Abdelhamid Abaaoud (foto) zou het brein zijn achter de aanslagen in Parijs, waarbij inmiddels 132 mensen om het leven kwamen (1). Naast Abaaoud, die volgens sommige berichten in Syrië is, zijn Salah Abdeslam, Ibrahim Abdeslam, Samy Amimour, Ahmad al Mohammad en Ismael Omar Mostefai aangewezen als waarschijnlijke mededaders (2). De Franse president Hollande kondigde vol bravoure aan dat er een ‘massaal bombardement’ werd gestart op ISIS ‘hoofdstad’ Raqqa (3). Dat mocht prettig klinken in de oren van het wraakzuchtige publiek, maar in realiteit werden er slechts 20 bommen afgeworpen. De feiten maken dan ook pijnlijk duidelijk dat niet alleen de Fransen, maar de complete NAVO machteloos is tegen ISIS in Syrië (4).

De Franse bommenwerpers stegen op van het enige Franse vliegdekschip Charles de Gaulle, dat daar de afgelopen weken al naartoe was gestuurd om zogenaamd tegen ISIS, maar in werkelijkheid tegen president Assad te worden ingezet. De relatief kleine ISIS eenheid die zich in Raqqa bevindt houdt het al een jaar eenvoudig uit tegen de Amerikaanse vliegtuigen, die daar amper in actie komen. Ook de Fransen wierpen er slechts 20 bommen af.

Erdogan eist massaal ingrijpen NAVO en vernietiging Koerden

De ‘vergeldings’bombardementen lijken dan ook opnieuw slechts toneelspel. Het Westen zoekt al jaren naar een voorwendsel om militair in te grijpen tegen Assad, en ‘Parijs 13-11-15’ zou het excuus kunnen zijn om grote aantallen grondtroepen naar het land te sturen, zoals de Turkse president Erdogan dit weekend eiste (5). De Turken hebben al vaak vergeefs bij de VS en de NAVO aangedrongen op een invasie van Syrië.

Niet dat Erdogan daadwerkelijk iets tegen ISIS –tenslotte een gezamenlijke creatie van de CIA, de Saudi’s en de Turken- wil doen, want de jihadisten zijn een effectief middel gebleken om totale chaos te creëren en de regering Assad te ondermijnen. Erdogan, afgelopen weekend gastheer van de G-20 top in Antalya, eiste namelijk dat alle Koerdische groepen, inclusief de Peshmerga, de PKK en de YPG, die Amerika’s belangrijkste externe krachten tegen ISIS zijn –en die worden ondersteund door de Israëlische Mossad-, door de NAVO als terroristen worden bestempeld en worden aangevallen. (6)

Als het Westen niet instemt dan dreigt de Turkse president, die in eigen land druk bezig is na zijn zwaar gemanipuleerde verkiezingsoverwinning de absolute macht te grijpen, om minstens 2,2 miljoen Syriërs, die op dit moment nog in Turkije zouden zijn, naar Europa te sturen (8). De Duitse autoriteiten rekenen er inmiddels op dat minimaal 2 miljoen ‘Syriërs’ nog deze winter op de nog immer geopende Europese grenzen zullen afstormen (9).

Invasie wordt (nog) niet overwogen

President Hollande kon dan wel pathetisch een beroep doen op Artikel 5 van het NAVO-verdrag, maar ingrijpen van het bondgenootschap in Syrië zou onmiddellijk een confrontatie met de Russen betekenen, die met name in het Westen van Syrië een effectieve campagne voeren tegen alle Soenitische islamitische terreurgroepen, dus inclusief de door het Westen gesteunde zogenaamde ‘gematigde’ rebellen.

Noch in Europa, noch in de VS wordt de door Erdogan geëiste invasie dan ook serieus overwogen. Amerikaanse officials zeiden dat Egypte, Jordanië, Irak, Saudi Arabië en de andere Golfstaten grondtroepen naar Syrië moeten sturen – een farce, aangezien niet één van deze landen militair in staat is om ISIS rechtstreeks aan te pakken. De enige ‘outsiders’ die naast de Russen effectief zijn gebleken tegen ISIS zijn de Koerden, maar die smeken de Amerikanen al tijden vergeefs om wapens, en dat komt natuurlijk vanwege Erdogan.

En Egypte? Dat wil niet eens het aan ISIS gelieerde Ansar Beit Al-Maqdis in de Sinaï, dat verantwoordelijk wordt gehouden voor het opblazen van de Russische Airbus op 31 oktober, aanpakken, waarschijnlijk omdat het daar niet voldoende middelen voor heeft.

Westen heeft geen idee van ISIS netwerk Europa

De Franse en Belgische veiligheidstroepen mogen de afgelopen dagen dan tal van invallen en operaties hebben uitgevoerd in islamitische wijken zoals het Brusselse Molenbeek, en daar radicale moslims hebben gearresteerd, maar dat was voornamelijk bedoeld om het woedende publiek wat te kalmeren. In werkelijkheid hebben de Westerse inlichtingendiensten door de nog altijd onbeperkte migrantentoestroom geen flauw idee hoe groot het ISIS netwerk in Europa is, en hoeveel als vluchtelingen vermomde terroristen er inmiddels in Europa zijn. De schattingen lopen uiteen van enkele duizenden tot enige honderdduizenden.

Tekenend voor de Westerse onmacht en onkunde, ook op eigen grondgebied, is het bericht dat hoge Iraakse inlichtingenofficieren enkele dagen vóór 13-11-15 hebben gewaarschuwd dat ISIS-leider Abu Bakr al-Baghdadi het bevel had gegeven om aanslagen te plegen in Frankrijk, de VS, Groot Brittannië, Rusland, Iran en andere landen die tegen de jihadisten vechten. Baghdadi had het specifiek over bomaanslagen, executies en gijzelingen die in de dagen erna zouden plaatsvinden. (7)

Xander

(1) Ynet News
(2) Zero Hedge
(3) Zero Hedge / YouTube
(4) DEBKA
(5) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(6) DEBKA
(7) DEBKA
(8) Today’s Zaman
(9) Epoch Times

France: la guerre sur deux fronts

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France: la guerre sur deux fronts

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Quelques heures à peine après les attentats meurtriers du 13/11 à Paris, nous apprenions par les médias que Barack Obama avait fait part de sa grande tristesse, en rappelant que la France avait toujours été une alliée fidèle des Etats-Unis. Il compatissait donc pleinement. Presque en même temps, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, roi d'Arabie Saoudite, faisait connaître qu'il apportait à la France ses sincères condoléances. François Hollande les a remercié tous deux chaleureusement.
Voir in fine: Mise à jour au 15/11

Apparemment, personne au gouvernement ou au sein des intérêts français proches du pouvoir, n'a fait remarquer à ces deux chefs d'Etat que leurs marques de compassion étaient d'une incroyable hypocrisie. Ce sont bien les Etats-Unis qui n'ont cessé de financer la destruction des Etats arabes traditionnels, l'Afghanistan, la Bosnie, le Kosovo, l'Irak, la Libye puis la Syrie. Ce faisant, ils ont toujours visé deux buts: s'emparer des ressources pétrolières de ces Etats et surtout tenté d'affaiblir la position de la Russie au Moyen Orient, avant de l'en éliminer complètement. L'objectif en ce dernier cas était et demeure de provoquer un changement de régime à Moscou, rendant la Russie incapable de conserver la maîtrise de sa force nucléaire.

Or la plupart des armements livrés par les services américains et leurs alliés occidentaux sont d'une manière ou d'une autre tombés entre les mains de groupes djihadistes servant directement ou indirectement les politiques américaines. L'objectif de ces groupes était et demeure de s'assurer d'abondantes ressources en dollars et en pétrole, mais surtout de contribuer au renversement des régimes arabes traditionnels afin d'y installer des forces faisant allégeance à ce que l'on nomme depuis l'Etat islamique. Ce sont ces mêmes groupes djihadistes qui instrument les combattants-suicide « français » au djihad visant à frapper la France au cœur.

Quant à l'Arabie Saoudite, inutile de rappeler ce que tout le monde sait. Tout en faisant des sourires diplomatique à l'Occident et plus particulièrement aujourd'hui à la France, elle finance dans toute l'Europe des foyers d'insurrection religieuse de type salafiste. Ils prêchent en permanence la guerre contre les « Croisés » et prennent ce faisant une influence de plus en plus grande dans les banlieues. Mais au lieu de faire cesser ce jeu, les gouvernements européens, et plus particulièrement le gouvernement français, font mine de ne pas s'en apercevoir, heureux de pouvoir vendre à Ryad quelques armements sophistiqués. A une moindre échelle, le Qatar joue le même jeu double que l'Arabie.

En fait la France, dans la guerre désormais engagée contre l'hyper-terrorisme, devra se battre sur deux fronts: celui d'une lutte diplomatique contre les politiques américaines au Moyen-Orient, et celui d'une lutte religieuse et civilisationnelle contre les monarchies pétrolières du Golfe. Le fera-t-elle? Sans doute pas. Alors les Français ne tomberont plus par centaines, comme hier à Paris, mais par milliers et dizaines de milliers sur tout le territoire.
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Mise à jour au 15/11

Attentats à Paris. Questions-réponses

Question: A qui profite le crime?

Réponse: aux Etats-Unis.

Question: qui a monté les attentats?

Réponse les Etats-Unis.

Attention. Ces analyses ne voudraient pas dire qu'il faudrait renoncer à combattre les terroristes et Daesh, sur notre sol et ailleurs. Il faut seulement avoir à l'esprit que ces mesures indispensables ne suffiront pas. Il faudra une action diplomatique déterminée pour obliger les responsables américains évoqués ici de cesser de nuire.

On trouve dans http://orientalreview.org/2015/11/14/1311-paris-massacre-... un article qui reprend et accentue encore nos propres analyses concernant les finalités recherchées par les promoteurs des attentats de Paris. Pour le comprendre, il faut se rappeler qu'il existe un « Etat profond américain » aux mains des néo-conservateurs les plus bellicistes et des représentants les plus actifs du lobby militaro-industriel. Ses représentants ont toujours mené des agressions de toutes natures contre la Russie, visant à provoquer l'effondrement de l'Etat russe et la destruction par l'intérieur de son potentiel militaire conventionnel et nucléaire.

Mais pour conduire à bien une tâche qui pour le moment semble excéder leurs forces, ces furieux doivent détruire les capacités de pays actuellement ou potentiellement alliés de la Russie. Dans la première catégorie on trouve la Chine, dans la seconde l'Europe et au sein de l'Europe les deux pôles d'indépendance relative que sont l'Allemagne et la France. La France est particulièrement visée, compte-tenu du fait que, malgré beaucoup d'abandon, elle a toujours conservé un minimum d'indépendance politique, économique et militaire vis-à-vis des Etats-Unis.

Aujourd'hui la France héberge le plus grand nombre de militants s'opposant au projet de traité de libre échange américain (TAFTA), machine à détruire l'Europe. C'est aussi le pays qui est le plus tenté par des perspectives de rapprochement diplomatique et économique avec la Russie. C'est aussi le pays où les voix demandant une prise de distance à l'égard de l'Otan sont les plus nombreuses. C'est donc l'ennemi à abattre.

Une guerre épuisante

Quoi de mieux alors pour détruire ces volontés d'indépendance que d'engager la France dans une guerre épuisante, peut-être destructrice, avec les populations de religion musulmane nombreuses chez elle et qui seront dorénavant considérées comme des ennemis de l'intérieur. Quoi de mieux pour anéantir le potentiel militaire français que d'engager la France au Moyen Orient dans des actions militaires terrestres sans issues contre Daesh et ses émules.

Quoi de mieux aussi pour décourager la France et ses alliés européens de s'engager dans des coopérations économiques, monétaires et politiques avec les grands pays du Brics, coopérations qui seraient le cauchemar de Washington, que mobiliser les forces vives françaises dans une guerre sans fin contre un terrorisme radical alimenté de l'extérieur. Quoi de mieux que de financer avec force dollars et livraisons d'armes les groupes djihadistes susceptible de venir opérer en Europe? Ceci poussera par effet indirect, pensent nos « amis américains », la France vers un retour précipité et honteux sous le parapluie américain de l'Otan ?

Alors, lorsque la France comptera les morts que l'« Etat profond » américain aura provoqué chez elle, Barack Obama pourra, la main sur le coeur et la voix chevrotante d'émotion, assurer la France de ses plus sincères condoléances. Il est évidemment très dommage pour la nation que nombre de représentants de ses  élites françaises, imprégnées d'atlantisme depuis toujours, ne perçoivent pas ce jeu et se fassent au contraire ses meilleurs auxiliaires.

Note

Voir aussi sur ce sujet cet article de Maxime Chaix, connu et apprécié sur ce site. Il va de soi que, comme il se doit, nous laissons à l'auteur la responsabilité de ses propos.
http://www.dedefensa.org/article/13-novembre-loccident-ne...

 

13-Novembre: l'Occident ne peut combattre le jihadisme en soutenant ses parrains!

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13-Novembre: l'Occident ne peut combattre le jihadisme en soutenant ses parrains!

par Maxime Chaix

Ex: http://www.dedefensa.org

Depuis plusieurs années, j’ai pu comprendre, étayer et documenter le fait que les réseaux jihadistes sont non seulement des ennemis mortels des peuples à travers le monde, mais qu’ils sont aussi des forces clandestinement utilisées par les États occidentaux et leurs alliés du golfe Persique dans la satisfaction d’intérêts profonds inavouables. En mars dernier, dans un important article intitulé « L’État islamique, cancer du capitalisme moderne», Nafeez Ahmed avait résumé cette instrumentalisation récurrente de milices jihadistes par les principales puissances de l’OTAN et leurs partenaires afin de déstabiliser l’Afghanistan, la Bosnie, le Kosovo, la Libye puis la Syrie. Comme l’a souligné le journaliste Marc de Miramon dans L’Humanité en juillet 2015, « [p]our Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE, la “guerre de civilisation” et celle contre le “terrorisme” brandies par le gouvernement [français] comme par l’opposition de droite constituent une imposture qui en masque une autre, celle de l’alliance militaire entre les pays occidentaux et les parrains financiers du djihad. » Dans le contexte de cette interview, Alain Chouet désignait les pétromonarchies wahhabites, essentiellement l’Arabie saoudite et le Qatar, auxquelles la France vend des armements sophistiqués malgré leur soutien notoire aux principaux réseaux jihadistes – et pas seulement en Syrie.

Soulignons-le: Monsieur Chouet est un ancien officier de renseignement qui a travaillé de nombreuses années en tant que chef du contre-terrorisme à la DGSE, les services secrets extérieurs français. Cet homme plus que tout autre sait de quoi il parle lorsqu’il affirme que nos « alliés » du Golfe sont « les parrains financiers du djihad ». Ainsi, son constat est aussi alarmant que révoltant en ce funeste 13-Novembre, dans notre France déjà meurtrie par les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et de Montrouge. 

En janvier 2015, à la suite de ces attentats abominables, j’avais écrit dans un élan de rage et de tristesse que « notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche “syrienne” d’al-Qaïda. [À cette époque, cette organisation incluait Daech, ces deux factions s’étant séparées en avril 2013]. (…) [S]elon les informations du journal Le Monde, “la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre.” (…) Plus grave encore : en août 2014, le journal Le Monde a révélé que le Président Hollande avait ordonné aux services spéciaux français de livrer clandestinement des armes de guerre à des rebelles “modérés” en Syrie – ce qui est contraire à la Charte des Nations Unies [et à l’embargo sur les armes alors en vigueur]. Malheureusement, il s’est avéré [que, selon le Canard Enchaîné du 21 janvier 2015, la plupart] des armements livrés par les services français sont – d’une manière ou d’une autre – tombés entre les mains de groupes jihadistes, qui se réjouissent aujourd’hui de la vague d’attentats qui déstabilise la France en profondeur. » Et l’État français n’est pas le seul fautif dans ce fiasco syrien. Selon l’expert Joshua Landis, « entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites en Syrie [depuis 2011] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés ». 

À partir de l’année 2014, deux parlementaires de l’opposition ont successivement dénoncé le rôle trouble des services spéciaux français dans ce conflit, l’un d’entre eux ayant même déclaré en juin 2015 sur La Chaîne Parlementaire que « la France soutient al-Qaïda en Syrie». En effet, d’après le député Claude Goasguen, « la France [appuie] des rebelles syriens, qui sont soi-disant des rebelles démocrates. (…) Qui a récupéré les rebelles syriens démocrates ? [Le Front] al-Nosra. Qu’est-ce que c’est qu’al-Nosra, al-Nosra c’est pas al-Qaïda ? (…) [C]ertains rebelles ont été récupérés par al-Qaïda avec des armes françaises[.] (…) Monsieur [le député (PS) Olivier Dussopt], nous continuons à fournir des armes à al-Nosra, par l’intermédiaire des rebelles syriens ! Je le dis, je l’ai dit à Monsieur le Drian en Commission de la Défense, je l’ai dit à Monsieur Fabius, comme tous les autres députés [sic]. Il va falloir éclairer tout ça ! L’attitude de la France en Syrie n’est pas nette ! » Comme je l’avais souligné à l’époque, ces révélations fracassantes du député Goasguen ont été quasiment ignorées par les médias français. J’avais également relevé le fait que ce « député LR accus[ait] l’actuel gouvernement de soutenir al-Qaïda en Syrie (Front al-Nosra), alors que la majorité précédente, dont il est issu, s’était accommodée du fait qu’al-Qaïda en Libye (GICL) avait été intégrée aux opérations de l’OTAN ! Voila à quel niveau notre État s’est abaissé, depuis quelques années, dans sa post-“politique arabe de la France”. Néanmoins, même en cas de changement de majorité, le prochain gouvernement continuera certainement de vendre des armements sophistiqués au Qatar et à l’Arabie saoudite – qui restent les principaux soutiens du jihadisme à travers le monde. »

Plus globalement, depuis le 11-Septembre, les intérêts profonds évoqués au début de cet article représentent un nombre inestimable de milliards de dollars de bénéfices pour différentes entreprises privées, principalement générés par la soi-disant « guerre “contre” le terrorisme ». Financées à perte par les contribuables occidentaux, ces interventions militaires catastrophiques et meurtrières ont engendré d’immenses profits pour les multinationales impliquées dans ce désastre mondial – tout en déstabilisant le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale au point que les groupes extrémistes qui y sévissent aujourd’hui semblent inarrêtables. La catastrophe qu’a constitué jusqu’à présent cette soi-disant « guerre “contre” le terrorisme » est sans précédent : elle aurait tué au moins 1,3 millions de civils rien qu’en Irak et en « AfPak » depuis 2001, les foyers jihadistes se sont multipliés à travers le monde, et tant Daech qu’al-Qaïda semblent plus menaçants, fanatiques et enracinés que jamais. Affirmons-le clairement : dans le monde occidental, ce fléau jihadiste justifie des guerres à la légalité, à l’efficacité et à la légitimité douteuses, tout en accélérant un basculement autoritaire de nos États – ce qui s’est notamment traduit en France par la dangereuse « loi Renseignement ». À l’heure où j’écris ces lignes, le Président Hollande vient de décréter l’état d’urgence national, et nul doute qu’un durcissement sécuritaire majeur est en vue – sans parler d’une escalade militaire qui aggravera certainement ces conflits trop lointains et complexes pour que les citoyens s’y opposent. Au vu de l’échec retentissant de la « guerre globale “contre” le terrorisme », il serait peut-être temps de réfléchir collectivement à son utilité, au lieu de céder à la tentation de répondre à la violence par la violence.  

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Néanmoins, ces guerres auto-génératrices ne doivent plus masquer une réalité aussi cruelle que scandaleuse : depuis la fin des années 1970, des puissances occidentales majeures et leurs alliés du Golfe ont soutenu l’essor des principaux réseaux islamistes à travers le monde, que ce soit de manière directe ou non selon les circonstances et les acteurs concernés. En octobre 2015, après qu’une parlementaire états-unienne ait dénoncé sur CNN le soutien d’al-Qaïda par la CIA pour renverser Bachar el-Assad, un ancien officier de la CIA spécialisé dans le contreterrorisme m’a confirmé la collaboration de l’Agence avec cette nébuleuse terroriste pour faire tomber le gouvernement syrien. Récemment, j’ai étudié en profondeur l’implication massive et clandestine des services spéciaux occidentaux et moyen-orientaux dans le soutien de réseaux jihadistes combattant le régime el-Assad, dont la branche « syrienne » d’al-Qaïda. Insistons sur ce point : cet engagement clandestin de l’Agence et de ses alliés contre le gouvernement syrien implique militairement la France. En effet, en la comparant à la guerre secrète de la CIA en Afghanistan, l’éditorialiste du Point Michel Colomès a récemment écrit que les « Américains et [les] Français, depuis l’entrée de la Russie dans la guerre syrienne, fournissent des armes à des islamistes réputés fréquentables. Ils ont la mémoire courte ». D’autres « islamistes réputés fréquentables » qui seraient revenus de Syrie sont-ils à l’origine de ces terribles attentats du 13-Novembre ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, mais il est clair que ces terroristes ont agi de façon coordonnée selon un mode opératoire clairement militarisé et jihadiste – deux, voire trois kamikazes ayant actionné leurs bombes devant notre Stade de France, symbole de l’unité, de la liesse populaire et du rassemblement.

Dans notre pays meurtri par ce funeste 13-Novembre, le fait que le gouvernement français soutienne des jihadistes à l’étranger, et qu’il commerce sereinement avec leurs principaux parrains étatiques est grave, dangereux et inacceptable ! Aucune raison d’État, aucun intérêt supérieur, aucun impératif économique, diplomatique ou géopolitique ne peuvent le justifier. Ce constat doit susciter la mobilisation générale de tous les citoyens français. Nous devons faire pression sur notre gouvernement afin qu’il cesse d’armer et de soutenir les États qui répandent le fléau jihadiste à travers le monde depuis des décennies, au premier rang desquels l’Arabie saoudite et le Qatar. En effet, comme l’avait déclaré Alain Chouet dans l’interview citée au début de cet article, « ce que nous appelons “salafisme”, en arabe, cela s’appelle “wahhabisme”. Et là nous sommes à contre-emploi de manière systématique et dans toutes les situations d’affrontement militaire, puisqu’au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste. »

Mes chers compatriotes, je vous remercie d’envoyer massivement cet article au Président de notre République, à nos élus et à votre entourage, puisque l’État français et ses alliés occidentaux ne peuvent combattre le fléau jihadiste en soutenant ses parrains du golfe Persique. Ils ne pourront pas non plus lutter efficacement contre le terrorisme s’ils appuient clandestinement des réseaux islamistes pour renverser des gouvernements étrangers, comme en Libye puis en Syrie. Mobilisons-nous pour mettre en échec ces politiques profondes dangereuses et inacceptables ! 

Maxime Chaix

lundi, 16 novembre 2015

Allemagne et Turquie: deux dangers pour l’Europe

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Allemagne et Turquie: deux dangers pour l’Europe

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Avec la ”crise des migrants et réfugiés”, qui ne fait que commencer et qui est une invasion migratoire d’une ampleur inouïe dont plusieurs nations européennes peuvent ne jamais se relever, deux pays constituent, par leur politique, des dangers pour les peuples européens : l’Allemagne d’Angela Merkel et la Turquie de R.T. Erdogan. L’Allemagne parce qu’elle favorise l’invasion par la pompe aspirante, la Turquie parce qu’elle la provoque par la pompe propulsive.

Pauvre Allemagne schizophrène…

Il y a quelque chose de suicidaire dans l’ ”âme allemande”, qui est la part d’ombre du génie allemand. Une propension à l’absolu, à l’exaltation extrémiste : du bellicisme et du racisme fous des IIe et IIIe Reich à l’immigrationisme forcené du gouvernement actuel de Berlin, on remarque une même psychologie autodestructrice. Par l’ancien militarisme expansionniste comme par l’humanitarisme inconditionnel, la mentalité politique allemande (est-ce l’héritage du romantisme allemand ?) semble brouillée avec la raison et adepte de l’ubris, y compris dans sa version masochiste.

Première puissance économique de l’UE, l’Allemagne d’Angela Merkel exerce de fait une domination douce sur l’ensemble de l’Europe, sans avoir besoin de force militaire. La nullité du président français Hollande (elle le roule dans la farine en permanence) est une chance pour elle. Le contrepoids ne peut pas venir des Britanniques, qui se désintéressent de l’Europe continentale. Le souvenir affreux des réfugiés allemands de la Seconde guerre mondiale a peut-être joué un rôle. Politicienne et tacticienne, Angela Merkel ne possède aucune conscience nationale allemande ni européenne. Cette femme n’est pas respectable parce que la duplicité est sa règle. Elle est franche comme un âne qui recule.

Devant l’énorme flux des ”réfugiés”, elle assure que l’Allemagne peut en accueillir 800.000, provoquant ainsi un catastrophique appel d’air. La chancelière s’est précipitée à Ankara (est allée à Canossa) pour supplier le gouvernement turc d’essayer de stopper un peu les flux de ”réfugiés” et d’ouvrir des camps d’hébergement sur son territoire. Cerise sur le gâteau : elle a proposé de l’argent aux Turcs, sans demander leur avis aux autres pays européens, ce qui prouve que le gouvernement allemand fait peu de cas de l’avis de ses partenaires. 

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Et c’est là où le président Erdogan, avec son sans-gêne et son cynisme habituel a proposé son marché de dupes. Sans même faire la moindre promesse à Mme Merkel (qu’il méprise comme une faible femelle en bon musulman machiste), il a exigé en contrepartie qu’on reprenne immédiatement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE. et qu’on supprime tout visa pour l’entrée des ressortissants turcs dans l’Union. Mme Merkel a aussitôt cédé. François d’Orcival commente : «  on échangerait donc 2 millions de réfugiés contre 79 millions de Turcs ! Là, on tombe sur la tête ». (Valeurs actuelles, 22–28/10/2015). Et Ivan Rioufol remarque  dans Le Figaro qu’on « essaie d’éteindre un incendie avec de l’essence ». M. Erdogan ne souhaite nullement éteindre l’incendie, mais le propager.

Recep Tayyip Erdogan est un ennemi majeur

Qui est M. Erdogan et que cherche-t-il ? D’abord Premier ministre puis maintenant président de la Turquie, il représente l’AKP, le parti ”islamique modéré”. En réalité, c’est un faux nez islamiste et les Européens sont tombés dans le piège. Et la stratégie menée est d’une redoutable habileté, machiavélienne. M. Erdogan est un fanatique islamiste dissimulé qui se rêve comme un néo-sultan ottoman conquérant. Sa haine de l’Europe est ancrée dans son idéologie. Son objectif, son programme, peuvent ainsi se résumer:

1) Éradiquer les Kurdes.

2) Réislamiser la Turquie (les ” Turcs noirs” anatoliens contre les ”Turcs blancs” laïcs).

3) Établir en Turquie une dictature sultanique présidentielle à son profit. 3) Conquérir l’Europe (reprise de la conquête ottomane) par le biais de l’immigration musulmane et par l’entrée de la Turquie dans l’UE.

Renforcé par sa victoire aux dernières élections, le néo-sultan Erdogan, qui instaure peu à peu un régime islamo-totalitaire soft, aide en sourdine Dae’ch et toutes les milices islamistes. Il veut en prendre le contrôle. Son but est de faire entrer en Europe des millions de ”réfugiés” musulmans pour saper l’identité de cette dernière, l’investir de l’intérieur. Erdogan veut rétablir, sous une autre forme, l’Empire Ottoman version 2.0 : c’est-à-dire prendre la tête de l’islam radical pour dominer l’Afrique du Nord et l’Europe. Il entend annihiler l’héritage de Mustapha Kemal Ataturk qui voulait désislamiser et européaniser la Turquie. Pour l’instant son entreprise progresse selon ses plans.

R. T. Erdogan est un chef d’État fort perspicace, avec une vision stratégique à long terme. C’est un véritable homme d’État, bien supérieur aux dirigeants européens, actuels comme Mme Merkel ou M. Hollande, qui ne sont que des politiciens. Le seul qui puisse se comparer à Erdogan est Wladimir Poutine. C’est la raison pour laquelle Erdogan est un véritable ennemi et Poutine un véritable ami.   

La Turquie abrite 2 millions de réfugiés venus de Syrie et d’Irak. Erdogan demande 7 milliards d’euros d’aide. Autrement, il menace de lâcher ces ”réfugiés”, à 95% musulmans, sur l’Europe, qui s’ajouteront aux autres. Avec une agressive impudence (pourquoi se gêner ?) Erdogan mène un double jeu avec l’OTAN, dont la Turquie est membre. Le gouvernement américain laisse faire : Washington joue la carte de l’affaiblissement de l’Europe par l’immigration et l’islamisation, ce qui ne déplaît pas à Obama, calculateur roué et islamo–compatible.

Débordée et impuissante, l’Europe se tourne vers la Turquie pour réguler et freiner les flux de réfugiés. À Bruxelles, Erdogan a réitéré devant la Commission son chantage, ce piège qu’il nous tend : il promet d’endiguer le flux des migrants (il ne tiendra évidemment pas parole) en échange d’une reprise des négociations d’adhésion, une libre circulation des Turcs dans l’espace Schengen et un accroissement des aides financières. Le culot paye face aux faibles.    

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Agent de l’invasion musulmane de l’Europe, Erdogan possède deux forces et deux faiblesses : il est d’abord fort de la mollesse pathologique de l’UE mais aussi –il faut le reconnaître – de l’exploitation qu’il fait de sa relative réussite socio-économique. Son premier handicap est son comportement de satrape autoritariste, pas exempt de corruption et de folie des grandeurs ; le second est qu’Erdogan, par sa politique islamiste risque de faire éclater la société turque et prend un énorme risque.

Leçons à en tirer

La Turquie est en proie à une tension croissante : la laïcité et les valeurs européennes affrontent l’obscurantisme islamique en pleine croissance, à quoi s’ajoute la révolte kurde, qui prend doucement des allures sanglantes de guerre civile. La Turquie est un pays ethniquement double, ambivalent, ce qui ne simplifie pas les choses. Angela Merkel est considérée par Erdogan comme une idiote utile. En bon islamiste, il méprise les femmes politiques, ainsi qu’ un pays dirigé par une ”maman”. Pas très viril. Et il méprise aussi une Union européenne sans colonne vertébrale, un énorme mollusque.

D’autre part, n’oublions la très trouble alliance historique germano-turque, contre les puissances occidentales et la Russie au cours des deux dernières guerres mondiales – surtout la Première. La présence massive d’immigrés turcs en Allemagne doit être prise en compte, qui s’accompagne d’une certaine soumission du gouvernement allemand : Erdogan, avec son impudence habituelle (provocation calculée) avait accusé les Allemands d’une sorte de ”racisme” en voulant assimiler et germaniser les immigrés turcs ! Les Turcs possèderaient une sorte de droit à conquérir l’Allemagne, tout en se prétendant des victimes. C’est un classique.

Il faut noter aussi, ce qui est cohérent, la brouille de la Turquie d’Erdogan avec Israël, jadis pays allié et aujourd’hui ennemi. Le néo-sultan, qui veut mobiliser le monde musulman dans son projet de renaissance ottomane, doit logiquement désigner Israël comme puissance hostile. Encore un problème de plus pour les dirigeants allemands, échaudés par toute forme d’antisémitisme et qui se sont toujours montrés pro-israéliens… Nous nageons dans un océan de contradictions où le comique rejoint le tragique.

En déclin démographique dramatique, l’Allemagne – enfin, son oligarchie – essaie d’attirer de la main d’œuvre à tout prix. Politique à courte vue, contrairement à ce que pratique le Japon. D’autre part, culpabilisés par le souvenir cauchemardesque du IIIe Reich, les dirigeants allemands veulent se donner une image de petits saints : ouverture, accueil, charité, solidarité. D’un extrême à l’autre.

Autant il est complètement stupide et injuste de critiquer l’Allemagne pour sa réussite et son hégémonie économiques – c’est de la jalousie, le pire des sentiments, et c’est aussi fuir nos propres responsabilités – autant il est pertinent d’affirmer que la politique étrangère allemande a toujours, depuis 1870, été catastrophique pour l’Europe. La naïveté pacifiste et laxiste de la politique allemande actuelle contraste avec le bellicisme de l’Allemagne de jadis. Les deux attitudes sont aussi dommageables pour le reste de l’Europe.

Quant à la France, la seule qui pourrait faire contrepoids à l’Allemagne, elle n’a plus de politique étrangère ; on ne peut même pas dire que la France soit à la remorque des USA ; elle est comme une caravane sans tracteur. Depuis le début de la présidence Hollande, la politique étrangère française est indéterminée, erratique, illisible, tant vis-à-vis du Moyen-Orient que de la Russie. Marine Le Pen a traité, au Parlement européen, M. Hollande de vice-chancelier de Mme Merkel –les deux étant présents, ce qui fut un grand moment. Mais cette saillie est en dessous de la vérité : M. Hollande n’est ni le vice–chancelier de Mme Merkel, ni le président de la République française. Il est toujours le Premier secrétaire du Parti socialiste, installé gratuitement et par erreur à l’Hôtel Élysée cinq étoiles et qui entend y rester cinq ans de plus. Nous sommes embarqués sur un bateau ivre.