Parution du numéro 464 du Bulletin célinien
Sommaire :
- Descendants versus ayants droit
- Réédition de Céline en Bretagne
- Entretien avec Yannick Gomez
- Biographies
- Nabe et Mergen persévèrent dans l’erreur.
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Guillaume Faye et l'archéofuturisme
Constantin von Hoffmeister
Source: https://www.eurosiberia.net/p/guillaume-faye-and-archeofuturism?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=135597938&isFreemail=true&utm_medium=email
Guillaume Faye (1949-2019), avec son aura intellectuelle interpellante, apparaît comme une pierre angulaire dans la sphère intellectuelle de la droite européenne. Né dans la ville historique d'Angoulême, en France, il ne présente d'abord aucun signe apparent du maelström intellectuel qui le caractérisera plus tard. À mesure qu'il grandit, ses études l'amènent à étudier à la prestigieuse école Sciences Po à Paris, où il perfectionne ses connaissances en sciences politiques.
Ses premières incursions dans le monde des idées l'amènent dans l'orbite du GRECE (Groupe de recherche et d'études sur les civilisations européennes), un groupe de réflexion ethnonationaliste français. Il y gravit rapidement les échelons et en devient l'un des principaux idéologues dans les années 1970 et au début des années 1980. Sa collaboration avec ce groupe a enrichi ses perspectives, lui permettant d'associer les archétypes européens intemporels à sa vision de l'avenir, pour aboutir à la philosophie de l'archéofuturisme.
Au-delà de son association avec le GRECE, Faye a eu une carrière aux multiples facettes. Il a été journaliste, animateur radio, et s'est même essayé au métier d'acteur. Ces expériences variées ont enrichi sa compréhension de la société européenne et de ses fondements culturels. Pourtant, au milieu de ces aventures, il ne s'est jamais éloigné de ses passions intellectuelles, utilisant souvent ces plates-formes pour propager ses idées.
Au fur et à mesure que ses perspectives philosophiques mûrissaient, son articulation du concept d'archéofuturisme s'est développée, merveilleusement résumée dans son magnum opus L'Archéofuturisme : Technoscience et valeurs ancestrales. Mais pour vraiment saisir la profondeur et l'ampleur de l'archéofuturisme, il faut d'abord en explorer les principes fondamentaux.
Au fond, l'archéofuturisme est la solution apportée par Faye à la dichotomie perçue entre l'illustre passé de l'Europe et les promesses de son avenir. Loin de considérer ces deux domaines comme contradictoires, Faye a imaginé une fusion transparente des deux. Cette philosophie invite l'Europe à s'inspirer simultanément de ses héritages gréco-romains, païens et médiévaux, tout en embrassant ardemment les avancées technologiques et scientifiques.
Imaginez, si vous le voulez bien, la ville de Rome dans le paradigme archéofuturiste de Faye: le Colisée, autrefois symbole de la grandeur impériale, pourrait être transformé en une arène écologique, accueillant des reconstitutions d'événements historiques en réalité virtuelle. La Piazza Navona pourrait présenter des sculptures intégrées à la technologie de pointe, où les conceptions baroques seraient complétées par des éléments interactifs ou lumineux modernes. Même le Vatican pourrait voir ses écritures anciennes préservées grâce à des technologies non invasives, permettant aux chercheurs du monde entier d'accéder aux manuscrits par holographie en temps réel. Par essence, Rome serait un musée vivant, une ode à son passé, tout en étant une métropole prospère et à la pointe de la technologie.
La vision de Faye n'était pas limitée par des frontières géographiques ou temporelles. Pensez aux établissements d'enseignement d'Oxford ou de Cambridge. Dans un cadre archéofuturiste, les salles historiques résonneraient encore de la sagesse des ancêtres. Les étudiants, cependant, pourraient utiliser la réalité augmentée pour découvrir les pièces de Shakespeare ou utiliser des outils pilotés par l'IA pour approfondir les dialogues platoniciens. Imaginez un système de tutorat amélioré par l'intelligence artificielle, où les pédagogies de Socrate ou d'Aristote sont adaptées et personnalisées pour chaque élève, assurant un mélange de techniques éducatives classiques et contemporaines.
Au-delà des domaines de l'infrastructure et de l'éducation, l'archéofuturisme touche également aux normes et principes sociétaux. Faye a proposé une Europe où les valeurs éprouvées de la communauté, des liens familiaux, de l'honneur et de la chevalerie ne sont pas considérées comme archaïques, mais comme des éléments essentiels de l'organisation de la société. Ici, les dîners de famille pourraient être l'occasion pour les grands-parents de partager des contes et des mythes, tandis que des écrans holographiques reconstitueraient les scènes. Les festivals communautaires pourraient être un mélange de célébration des traditions de la récolte, avec des drones illuminant le ciel, transformant la nuit en une tapisserie en technicolor.
Par ailleurs, la campagne européenne ne serait pas en reste dans la vision de Faye. Imaginez les paysages bucoliques de Toscane ou de Provence, où les vignobles traditionnels utiliseraient des systèmes avancés de surveillance des sols. La vinification pourrait voir la confluence de techniques ancestrales avec les dernières biotechnologies pour améliorer les saveurs et assurer la durabilité écologique. Les foires locales pourraient présenter l'artisanat traditionnel aux côtés de sculptures imprimées en 3D, attirant à la fois les amateurs de nostalgie et les aficionados de l'art d'avant-garde.
Il est également essentiel de souligner que l'archéofuturisme n'est pas un simple assemblage passif de deux époques. Il est proactif, dynamique et évolutif. Alors que l'Europe est confrontée à des défis modernes - qu'il s'agisse d'écologie, d'immigration ou de technologie - la philosophie de Faye fournit un cadre permettant de répondre à ces questions sans renoncer à l'éthique fondamentale qui a défini le continent.
Par essence, l'archéofuturisme, tel qu'articulé par Faye, n'est pas une simple retraite dans un passé romancé ou un sprint effréné vers un avenir technocratique. C'est une fusion harmonieuse de l'ancien et du nouveau, du passé et de l'avenir. À l'heure où l'Europe se cherche une direction dans un monde qui se globalise rapidement, la vision de Faye sert de phare, éclairant un chemin qui respecte les traditions tout en s'élançant ardemment vers les horizons de demain. Pour ceux qui rêvent d'une Europe enracinée dans son héritage mais qui n'a pas peur de l'avenir, l'archéofuturisme de Faye n'est pas seulement une philosophie, c'est un phare.
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Analyse du Wall Street Journal: l'Europe en chute libre
Source: https://zuerst.de/2023/07/30/analyse-des-wall-street-journal-europa-auf-dem-weg-in-den-freien-fall/
New York City. Ce n'est plus un secret pour personne : les économies européennes ont connu leurs meilleurs jours. Cette évolution est essentiellement la conséquence de la politique américaine, dans le sillage de laquelle les Européens ont abandonné leurs importations d'énergie bon marché en provenance de Russie, tout en détruisant leurs relations commerciales avec la Russie. L'Europe est aujourd'hui en proie à l'inflation et à la destruction de richesses, et les choses risquent d'empirer à l'avenir. C'est la conclusion d'une analyse récente du Wall Street Journal.
Alors que l'économie américaine peut se réjouir de perspectives d'avenir roses - notamment grâce à la guerre en Ukraine - "les Européens s'appauvrissent", écrit le journal : "Les dépenses de consommation en Europe sont en chute libre. Les Français boivent moins de vin. Les Espagnols lésinent sur l'huile d'olive. Les Finlandais ne prennent plus de sauna que lorsqu'il y a du vent. En Italie, il y a des réunions de crise à cause du prix des pâtes, et en Allemagne, les ventes de produits bio se sont effondrées".
La crise a également des raisons démographiques, analyse le Wall Street Journal. En effet, dans le cadre d'un vieillissement général de la société, les générations du "baby boom" quittent actuellement de plus en plus la vie active, tandis que les jeunes sont nettement moins nombreux. Rien qu'en Autriche, il manquera donc environ 540.000 travailleurs au cours des dix prochaines années - et l'Autriche est un petit pays. Pourtant, les gouvernements ne créent guère d'incitations à travailler: les impôts et les taxes sont de plus en plus élevés, les prestations sociales tendent à être inabordables et la bureaucratie insupportable.
L'époque où les économies européennes pouvaient se financer principalement par leurs exportations est également révolue. En effet, en raison de la hausse des prix de l'énergie, les entreprises européennes - et allemandes en particulier - perdent en compétitivité au niveau international, tandis que les citoyens subissent la hausse des prix des denrées alimentaires.
Le Wall Street Journal présente des chiffres qui illustrent l'évolution contraire de part et d'autre de l'Atlantique. En 2008 encore, le produit national brut était presque identique en Europe et aux Etats-Unis: il s'élevait à 12,6 billions d'euros en Europe et à 13,1 billions d'euros aux Etats-Unis. Mais ensuite, l'Europe a stagné et le PIB a augmenté d'un maigre 6% pour atteindre 13,3 billions d'euros. Aux États-Unis, il a atteint 23,1 billions d'euros au cours de la même période, soit une augmentation de 82%.
Les conclusions du WSJ ne sont plus nouvelles. Alors que les Etats-Unis ont réussi à éliminer la concurrence européenne, la chute devient de plus en plus inconfortable pour les Européens (mü).
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Parution du numéro 464 du Bulletin célinien
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20:15 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis-ferdinand céline, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, revue | |
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Dominique de Roux ou "le goût aristocratique de déplaire"
Par Frédéric Andreu
Paris est un labyrinthe pour qui connaît mal les rues et les portes cochères innombrables de la ville lumière. Sans le fil d'Ariane que nous tendit l'épouse de Dominique aujourd’hui octogénaire, aurions-nous réalisé notre rêve ? Sans doute que non. C'est donc avec une pointe de nostalgie onirique que nous avons fouler le sol d'un appartement mythique qu'occupait l'éditeur Dominique de Roux lorsqu'il ne voyageait pas aux quatre coins du monde. Aussitôt après avoir tapé à la porte du dît appartement, l'"Ariane" de ce jour nous guida dans une petite et étonnante pièce carrée remplie de livres, photos et souvenirs - véritable naos de la vie littéraire des années 60, 70, où Ezra Pound, Jorge-Luis Borges, Raymond Abellio, Henri Michaux, entre autres auteurs du 20ème siècle eurent leurs habitudes.
En effet, les grands auteurs de son temps, Dominique de Roux les connaissait tous, ou presque. Mais que veut dire "connaître" lorsqu'on s'appelle Dominique de Roux? Cela veut dire essayer de "comprendre" au sens de "prendre avec soi" un Borges quasi aveugle venu de Buenos Aires accompagné de sa mère, un Ezra Pound enfermé dans un mutisme presque total, hébergé plus d'un mois durant dans l'appartement sacré de la rue de Bourgogne.
"Connaitre", cela voulait encore dire publier des auteurs en dépit de leur odeur de souffre et de naphtaline; cela voulait encore dire lutter contre un certain "esprit du temps", un esprit qui dans ces années d'après-guerre exerçait un travail revanchard de brouillage des repères traditionnels. Contre cette tyrannie insidieuse, Dominique a essayé toutes les années de sa courte vie de rester debout, quitte à brandir l'écu de ses ancêtres en faisant montre de ce "goût aristocratique de déplaire" qui le caractérisait si bien. Pour moi, ce mot emprunté à Charles Baudelaire dit tout d'une attitude face à la vie et à la mort, une allégeance à la poésie - et non seulement au poème - propre aux gens de la race de Dominique. Ce mot exprime aussi une certaine tradition française d'insoumission et de résistance ironique voire onirique que l'on retrouve notamment chez de jeunes éditeurs comme Rodophe Dupuis. Est-ce mu par cet esprit de franc-tireur que Dominique publia dans un même ouvrage les plus belles stances du communiste chinois Mao Tse Toung et des textes inédits d'un Ezra Pound accusé de sympathie avec le fascisme ?
Je ne peux cependant penser à ce numéro pour le moins explosif des Cahiers de l'Herne qu'en restant songeur et suspendu. On aurait cherché à se mettre sur le dos tout ce que Paris comptaient de bien-pensants et de maîtres censeurs que l’on ne s’y serait pas pris autrement ! Bravo Dominique !
Jacqueline, en dévouée vestale de la mémoire familiale, se souvient: "Lorsque nous avons publié Louis-Ferdinand Céline, nous avons reçu par la Poste des courriers anonymes contenant des petits cercueils !".
Des cercueils par la Poste !? Oui, chers lecteurs, vous avez bien lu ! Un geste odieux, hypocrite, criminel, comparable à ces lettres anonymes qui envoyèrent à la déportation juifs et résistants pendant les années noires de l'Occupation. La comparaison entre ces deux périodes du 20ème siècle n'est pas fortuite. À sa manière, le destin de Dominique est celui qui est toujours imparti à tout «résistant». Mais contre quelle tyrannie Dominique a-t-il fait acte de résistance ?
Dominique qui avait 5 ans en 1940 et 35 en 1970 n'a pas eu a lutter contre de méchants nazis, mais contre la transformation néolibérale de la société, contre le règne croissant de la quantité, contre une hostilité aux aurores, aux épiphanies poétiques, contre une invisible mais pourtant bien réelle armée d'occupation mentale, médiatique et technologique de cette France de ces années de consommation outrancière. Une occupation qui comme toute occupation a connu ses collaborateurs zélés, ceux qu'il nommait "les arlequinades d'un certain milieu parisien".
Au fond, que reprochèrent ces "arlequins" d'un certain milieu culturo-mondain parisien - Phillipe Sollers en tête - à Dominique de Roux et à ses Cahiers de l'Herne ? Tout simplement, de considérer en premier lieu les qualités intrinsèques d'un auteur, les aurores mythologiques de certaines phrases et de certains mots, les bonheurs d’expression qui apparaissent parfois au cours d’une lecture solitaire et passionnée. En d’autres termes, on reprocha à Dominique de Roux d’être un amoureux de la vie et de l’art, un aventurier de l’esprit et tout simplement un «vivant».
En réalité, Dominique eu la disgrâce de naître dans un pays et un temps aussi tyranniquement idéologique que la France de cette époque, un pays où un tableau exposé, un livre publié doit jouer un rôle idéologique. L'opération de détournement qui consiste à faire d'une œuvre d'art une bannière de ralliement ou un épouvantail idéologique, Dominique la connaissait bien. Il s'est battu contre cela toute sa courte vie. Il s'agit de revenir à l'œuvre, à son dieu, à sa grâce.
J’ai personnellement rencontré nombre de ces preneurs d'otage, faux esthètes dont le cerveau hypertrophié ne laisse plus de place à l'âme. Qu'il soit de droite ou de gauche, la petite rhétorique de l'idéologue est toujours la même. «Pour m’afficher de droite, je dois dire du mal de Louis Aragon ; pour m’afficher de gauche, je dois surtout dire du mal de Robert Brasillach - sans, bien sûr, n’avoir jamais ouvert un seul des ouvrages de ces auteurs respectifs. Les chiens marquent leur territoire avec du pipi; les idéologues de tous bords, marquent leurs territoires avec des ouvrages qu’ils n’ont pas lus.
À rebours de cet instinct territorial de gagne-petit, Dominique de Roux sut rendre allégeance à la beauté et à la poésie. Pour se faire, il lut des auteurs provenant de toutes les rives, de tous les bords, sans a-priori partisan. Mao Tse Toung, Céline, Gombrowicz, combien d’autres encore ? Mais Dominique ne fut pas seulement un découvreur de talents, un écrivain stylé et un éditeur audacieux, il fut aussi un grand homme d'action. «Dominique a traversé une partie de la jungle angolaise. Il cherchait alors à rejoindre le camp retranché de son ami Jonas Savimbi, révolutionnaire africain !» s’écria Jacqueline de Roux à l’instant où, au cours de notre visite, nos yeux se posèrent sur une photo un peu jaunie où apparaissait un Dominique en chemise courte, au milieu de gigantesques baobabs…
Traverser une jungle hostile quatorze heures durant par amitié et fidélité à la parole donnée, n'est-ce pas là un "haut fait" peu compréhensible pour un de ces bourgeois parisiens n'ayant jamais traversé que le parc aux canards de son arrondissement fleuri de chrysanthèmes ? De quel «haut fait» comparable peut se prévaloir un Philippe Sollers, grand détracteur de Dominique de Roux? D’avoir simulé la schizophrénie pour éviter d’être mobilisé en Algérie ?
Nous comprenons mieux - après la visite de cet appartement mythique encore tout résonnant des pas de Pound et de Borgès – pourquoi un Paul Vandromme a pu dire de son ami Dominique de Roux : "Il n'a pas été remplacé et il nous manque beaucoup". Oui ! En ces temps de «grand remplacement», voici bien une figure héroïque qui, elle, n'a pas été remplacée ! Et c'est sans doute pourquoi, quarante-six ans après sa disparition, Dominique de Roux nous manque toujours.
Je n’ai personnellement rencontré Dominique qu’à travers quelques reportages vidéos «youtube» et quelques ouvrages. Ce que les mots, le style, les orées tremblantes de certains de ses textes ont chuchoté à mon âme, je l'ai formulé en une phrase sans doute réductrice et lapidaire. Cette formule, je veux néanmoins la publier ici en guise d’hommage à Dominique de Roux et à son épouse Jacqueline. «Essaie d’être un peu moins idéologique et un peu plus mythologique", douze mots qui pour moi composent le royal filigrane d'une vie et d'une œuvre, celle de Dominique de Roux. Cette devise crie notamment dans un de ses ouvrages intitulés «le Cinquième Empire».
Cet ouvrage majeur, d'une altitude philosophique comparable au «Terre des Hommes» de Saint- Exupéry, nous exhorte à avancer dans la vie sans idéologie préconçue. L’horizon de ce texte n’est aucunement d’ordre idéologique, mais mythologique : un jour de brume, précise le roman, le «roi Sébastien reviendra» en majesté au-dessus du Tage ! Pour se faire, inutile de brandir des banderoles. Cette venue d’ordre épiphanique et intérieure, tient aussi bien au monde visible qu'au monde invisible, quand le «roi Sebastien» n'est pas seulement le souverain sur la terre, mais peut être aussi bien l’«autre» que l’on croise dans la rue, que le «soi» que l'on cherche en nous.
Au dela d'un lieu et d'une histoire, toute la trame narrative de ce bel ouvrage nous dit : rencontrer quelqu'un dans la rue a un sens, tomber par terre a un sens ; se relever, aussi. Elle nous exhorte encore à revenir à la concrétude de notre corps, aux fulgurances de notre esprit, à ce qui se défait en nous.
Si Dominique nous invite à laisser choir nos banderoles idéologiques, nos luttes sociétales de seconde main, ce n’est pas par esprit de démission, bien au contraire. C’est afin de (re)prendre conscience de notre respiration, de notre marche, des paroles qui sortent de notre bouche. C'est afin que nous nous placions résolument du côté de la vie et non du côté des calques idéologiques de tous bords, des causes sociétales de seconde main. Un commentaire de nous-même ne cesse de brouiller les appels de l'âme divine. La littérature, la vraie, peut faire taire ce bruit incessant et perturbateur.
En ces temps obombrés par les écrans des smartphones et des idéologies de seconde main que nous avons la disgrâce de traverser, tel un Ulysse livré aux enchantements des sirènes, nous pouvons affirmer sans trop de risque de nous tromper que Dominique de Roux s'inscrit résolument dans cette chaîne d'or des «auteurs matinaux» qui ne se comptent aujourd’hui plus que sur les doigts d’une seule main ; Luc-Olivier d’Algange, Pascal Payen-Appenzeller et quelques autres rares écrivains du dévoilement et de l'«apparaître».
Lire ou relire ces auteurs de l' "apparaître", entrer dans leurs oeuvres régénératrices, n'est-ce pas une réponse au règne tyrannique du "paraître" ?
Vidéo avec Dominique de Roux : https://youtu.be/MI4Fwfxfj-8
contact : fredericandreu@yahoo.fr
19:53 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique de roux, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française | |
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Pourquoi le soft power n'est pas applicable en Russie
Leonid Savin
Source: https://katehon.com/ru/article/pochemu-myagkaya-sila-ne-primenima-v-rossii
Du milieu des années 2000 au début des années 2020, la communauté russe des politologues et des internationalistes a connu un engouement pour le "soft power" - de nombreux articles sur le sujet ont été publiés, des thèses ont été soutenues, et les représentants d'un certain nombre d'ONG et de fondations russes ont essayé avec éloquence de convaincre que c'était eux qui s'engageaient dans le "soft power" pour promouvoir les intérêts de la Russie à l'étranger. Il faut reconnaître que l'expression inventée par Joseph Nye Jr. est effectivement séduisante. Il est vrai qu'il a également parlé de hard power, de smart power et de cyber power. Et puis il y a la force tranchante (le "sharp power" selon Christopher Walker) et la force adhérente (le "sticky power" selon Walter Russell Mead). Et les divergences de vues sur la manière exacte d'appliquer la puissance pour exercer la domination des États-Unis ont donné lieu à des polémiques entre les théoriciens des méthodologies susmentionnées.
Mais c'est le "soft power" qui est devenu populaire en Russie. Probablement parce qu'il était opposé au "hard power". Et bien qu'en 2008, la Russie ait eu recours au hard power en Ossétie du Sud en 2008, le soft power a continué à être activement discuté.
Cette approche est généralement erronée. Au lieu de développer ses propres concepts, stratégies et doctrines, la Russie réfléchissait à des modèles qui lui étaient étrangers. Et leur analyse n'avait pas la profondeur critique suffisante pour réaliser l'importance d'une approche authentique et souveraine de la conduite des affaires internationales. C'est pourquoi une théorie russe des relations internationales n'a pas encore vu le jour, bien que des tentatives aient été faites par un certain nombre d'universitaires et de politologues russes depuis de nombreuses années.
La fascination pour l'Occident n'est pas une tendance des dernières décennies. Pendant l'ère soviétique, nous avons (hélas) également commencé à utiliser des termes et des concepts formulés par nos adversaires idéologiques. Les termes "monde bipolaire", "tiers monde" et des définitions plus spécifiques telles que "crise des missiles de Cuba" sont tous des produits de l'administration présidentielle américaine et du pool de politologues américains au service de la Maison Blanche et du Département d'État.
Le même phénomène s'est produit avec le soft power. Après avoir créé dans leur propre imagination un modèle qui, théoriquement, peut influencer les autres, les politologues nationaux ont commencé à parler de la nécessité de l'appliquer au niveau mondial.
Si l'on tient compte du fait que "la puissance douce est davantage une généralisation figurative qu'un concept exprimé de manière normative", cette approche pourrait être justifiée.
Toutefois, les positions de départ et les capacités de la Russie et des États-Unis à cet égard sont très différentes.
Premièrement, le budget utilisé par les États-Unis pour toutes sortes d'opérations psychologiques, d'influence culturelle et idéologique, de programmes scientifiques et éducatifs, ainsi que pour le maintien de leur propre personnel d'agents dans le monde entier, n'est pas comparable aux fonds dont la Russie disposerait, même dans des conditions idéales, pour mener sa politique étrangère.
La formation de l'appareil américain de soft power a commencé dans les années 1970 et était très diversifiée. Qu'il s'agisse de l'USAID, du Peace Corps, d'organisations telles que le NDI et le Republican Institute, des projets de réseau de Saul Alinsky ou des groupes missionnaires protestants, tous travaillent depuis des décennies dans différentes régions du monde, recueillant les données nécessaires et développant des méthodes uniques d'ingénierie sociale (il convient de noter que l'école du béhaviorisme, c'est-à-dire la gestion du comportement humain, a vu le jour aux États-Unis). Des budgets de plusieurs millions de dollars ont été alloués et maîtrisés année après année par toute une armée de scientifiques, de spécialistes et d'exécutants. Les meilleures méthodes qui ont fait leurs preuves dans l'un ou l'autre pays/région ont été transposées à l'échelle mondiale.
Deuxièmement, le soft power n'existe pas en soi, mais uniquement en conjonction avec le hard power. Alors que le hard power - la capacité à contraindre - découle de la puissance militaire ou économique d'un pays, le soft power résulte de l'attrait de la culture, des idéaux politiques et des politiques d'un pays. Le hard power reste déterminant dans un monde où les États tentent d'affirmer leur indépendance. Il était au cœur de la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l'administration Bush Jr. Mais selon Nye, les néoconservateurs qui ont conseillé le président ont fait une grave erreur de calcul: ils se sont trop concentrés sur l'utilisation de la puissance militaire américaine pour forcer d'autres pays à exécuter les ordres de Washington, mais n'ont pas accordé assez d'attention au "soft power" (puissance douce). Selon Nye, c'est la puissance douce qui était censée empêcher les terroristes de recruter des partisans dans la majorité modérée. Et c'est la puissance douce qui est censée aider à résoudre les problèmes mondiaux critiques nécessitant une coopération multilatérale entre les États. Nye en parle dans son livre, publié en 2004 après l'invasion américaine de l'Irak.
Encore une fois, le budget américain consacré au hard power est des dizaines de fois supérieur à ce que la Russie a dépensé pour l'armée et la défense.
Troisièmement, nous devrions également prêter plus d'attention à la personnalité de l'auteur lui-même. Docteur en philosophie et membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, Joseph Nye n'est en aucun cas un pacifiste ou un partisan de méthodes diplomatiques exclusivement, méthodes par ailleurs controversées. De 1977 à 1979, il a été sous-secrétaire d'État adjoint pour le soutien à la sécurité, la science et la technologie. Il a également été président du groupe d'experts du Conseil national de sécurité sur la non-prolifération nucléaire. De 1993 à 1994, il a été président du National Intelligence Council et, de 1994 à 1995, il a occupé le poste de sous-secrétaire américain à la défense pour les affaires internationales. Sa principale expérience a donc été acquise au sein des services de sécurité, et il était un décideur. En 1994, les États-Unis sont intervenus militairement en Haïti afin de rétablir dans ses fonctions le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait violé à plusieurs reprises la constitution du pays. Bien entendu, cette intervention s'est faite sous couvert de "restauration de la démocratie" afin d'améliorer la cote de popularité de Bill Clinton. Il est intéressant de noter qu'en 2004, les États-Unis avaient déjà financé eux-mêmes le renversement d'Aristide, après avoir créé les conditions nécessaires (à la fois dans le domaine de la destruction de l'économie du pays et de la création d'une opposition contrôlée). La mention d'un tel changement d'humeur de la part des États-Unis n'est pas fortuite, car nous parlons du soft power en tant qu'outil politique. Et cette période correspond précisément à une série de révolutions colorées dans l'espace post-soviétique, derrière lesquelles se trouvaient les États-Unis. N'est-ce pas là la manifestation du "soft power" de l'homme fort et du professionnel qu'est Joseph Nye ? La communauté russe des politologues n'a compris cela que relativement récemment.
D'ailleurs, Joseph Nye lui-même a introduit le terme "soft power" à la fin des années 1980 et l'a régulièrement utilisé dans ses travaux avant la publication de son livre portant le même titre.
Par exemple, dans un article de 1990, "Doomed to Lead : The Changing Nature of American Power", il fait valoir la nécessité de contrôler les processus internationaux, même si ce n'est pas directement, mais en défendant ses intérêts stratégiques. À cette fin, les États-Unis disposent des ressources nécessaires, qui doivent être correctement allouées - une partie pour le maintien de la puissance militaire et l'autre pour une diplomatie habile, qu'il appelle "soft power".
Nous lisons: "Les États-Unis disposent à la fois des ressources traditionnelles de la puissance dure et des nouvelles ressources de la puissance douce pour faire face à l'interdépendance transnationale. La question cruciale est de savoir s'ils auront le leadership politique et la vision stratégique nécessaires pour transformer ces ressources en influence réelle dans une période de transition de la politique mondiale. Les implications pour la stabilité à l'ère nucléaire sont énormes. Une stratégie de gestion de la transition vers une interdépendance complexe au cours des prochaines décennies exigera des États-Unis qu'ils investissent leurs ressources dans le maintien de l'équilibre géopolitique, dans l'ouverture au reste du monde, dans le développement de nouvelles institutions internationales et dans des réformes majeures visant à reconstruire les sources internes de puissance des États-Unis".
Il s'agit là d'attitudes assez évidentes en faveur de la poursuite de la domination mondiale des États-Unis. En même temps, au moment de la rédaction de cet ouvrage, l'URSS existait encore, mais Nye avait déjà mis en garde contre la nécessité d'investir dans de nouvelles structures internationales afin de gérer les processus mondiaux à travers elles.
Une autre erreur des politologues russes est d'avoir commencé à appeler la diplomatie américaine en général rien d'autre que le "soft power". On rencontre souvent des expressions telles que "la puissance douce des États-Unis dans l'espace post-soviétique", "la puissance douce des États-Unis en Asie centrale", etc. Tout se passe comme si le large éventail d'instruments d'influence diplomatique mis en œuvre par le Département d'État américain n'existait pas auparavant. Et tout cela bien avant que Joseph Nye n'invente son terme.
Selon sa définition, le soft power d'un pays repose sur trois sources: la culture, les valeurs politiques et la politique étrangère. Tout État possède ces trois sources, mais seules leur essence et leur forme diffèrent. Si les États-Unis sont fondés sur la culture religieuse protestante, l'exclusivité et la supériorité, en mettant l'accent sur le choix de Dieu (la doctrine du destin prédestiné) avec un biais moralisateur, d'autres pays et peuples ont des points de vue différents sur les affaires du monde.
Développant cette idée, Leonova note à juste titre que le "soft power" se forme sur la base de l'attractivité non seulement de la culture générale d'un pays donné, mais aussi de ses idéaux et traditions politiques. Il s'agit donc ici de la culture politique. En effet, lorsque le parcours politique d'un pays donné trouve un écho positif auprès de ses partenaires, le potentiel du soft power augmente. Par conséquent, les ressources du soft power comprennent les institutions politiques, les doctrines politiques et les concepts exprimés dans les activités du pays, tant au niveau de la politique intérieure que sur la scène internationale.
Mais la politique étrangère des États-Unis trouve-t-elle un écho positif dans d'autres pays? Bien sûr, il existe une certaine corrélation entre le soutien de l'opinion publique et les interventions militaires. Par exemple, après l'invasion américaine de l'Irak en mars 2003, la cote des États-Unis a chuté dans de nombreux pays considérés comme des alliés. Cela a apparemment inquiété Joseph Nye, qui voyait dans l'attitude critique de la grande majorité des peuples du monde à l'égard de son pays une menace pour l'attractivité dans laquelle des ressources avaient été investies au cours des décennies précédentes.
Mais l'attractivité des États-Unis est aussi liée au bien-être des citoyens qui y vivent et, dans les années 1990 et au début des années 2000, le pays était considéré comme un endroit prometteur pour vivre, travailler et faire carrière. Mais ces derniers temps, la hausse du taux de chômage, du taux de criminalité et la baisse de la qualité de vie en tant que telle aux États-Unis laissent beaucoup à désirer. Bien sûr, il existe des pays assez pauvres d'où les migrants illégaux tentent d'atteindre les États-Unis via le Mexique, mais ils le font par désespoir et parce qu'ils ont des attentes démesurées. Il est douteux que le segment des migrants illégaux qui ne sont pas hautement qualifiés et incapables de contribuer activement à l'économie américaine puisse être attribué à l'effet de "soft power".
Par conséquent, ce modèle comporte une certaine composante illusoire. Tout comme l'image des films hollywoodiens est différente de la vie réelle aux États-Unis, la culture, les valeurs politiques et l'image de la politique étrangère américaine elle-même sont déformées par l'imagination de ceux qui sont affectés par ces trois composantes.
Si nous simplifions la comparaison de la puissance douce de différents pays sur la base de ces trois composantes, nous pouvons dire que nous avons le même nom pour un plat culinaire, mais que les proportions des ingrédients et leur qualité (ainsi que le processus de préparation) seront différentes, et qu'il est donc absurde de lui donner le même nom.
Laissons les États-Unis conserver leurs forces douces, dures, intelligentes et autres. Il faut les garder à l'esprit, bien sûr, mais uniquement à travers un prisme critique et en tenant compte de la manière dont ils peuvent utiliser ces outils contre nous.
Quant à nous, nous devons développer nos propres concepts, théories et doctrines sur la base de notre histoire, de notre culture et de nos valeurs nationales, et en accord avec le moment politique actuel.
19:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, soft power, joseph nye, métapolitique, actualité | |
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L'OTAN, Biden et Zelensky prisonniers d'un cercle vicieux
Source: https://www.piccolenote.it/mondo/biden-zelensky-prigionieri-circolo-vizioso
Fournir à l'Ukraine encore plus d'armes et s'attendre à ce qu'elle gagne la guerre est "par définition une folie stratégique". Cette guerre ne sera pas gagnée sur le champ de bataille, car aucune guerre ne se gagne plus de cette manière. En fait, "les États-Unis gagnent des batailles et perdent des guerres depuis 50 ans". C'est ce qu'affirme Sean McFate, professeur à l'université de Syracuse et membre influent de l'Atlantic Council, un groupe de réflexion qui n'est certainement pas pro-russe.
Ses observations ont été publiées dans USA Today, accompagnées de celles, tout aussi réalistes, de Steven Myers, officier de l'US Air Force passé par le Département d'Etat, selon lequel les tactiques adoptées par les Russes sont "complètement incompatibles avec une hypothèse de conquête territoriale".
Le conflit, ajoute-t-il, "se terminera par une impasse, ce que je pense maintenant être l'intention de Poutine depuis le début". Zelensky est "pris au piège", a-t-il ajouté : "Le président Biden, l'OTAN et Zelensky se sont enfermés dans un cercle vicieux qu'ils ont eux-mêmes créé, incapables de répondre aux attentes irréalistes qu'ils ont suscitées.
Le cercle vicieux créé par l'OTAN, Biden et Zelensky
Catch-22, expression tirée du titre d'un roman de 1961 de Joseph Heller, est une situation paradoxale, un cercle vicieux dont il est impossible de sortir.
Pour expliciter les propos de Myers, le Catch-22 a été créé par la prévision d'une victoire totale de Kiev, acquise avec l'aide de l'OTAN, laquelle est pourtant impossible à obtenir.
Dans le même temps, le fait d'avoir vendu cette perspective au monde entier empêche les dirigeants de l'OTAN, des États-Unis et de l'Ukraine de traiter avec Moscou sur une base plus réaliste, car cela aurait le goût d'une défaite.
Les Ukrainiens ne meurent pas comme des mouches sur le front pour gagner la guerre, qui est si loin du radar, mais pour cette raison et cette raison seulement, à savoir empêcher l'effondrement de ce récit triomphal.
Hier, les déclarations d'Oleksiy Arestovich, un ancien conseiller de Zelensky qui a ensuite été démis de ses fonctions, étaient également intéressantes. Il a déclaré qu'une fois que le lien entre la Russie et la Crimée serait coupé, l'Ukraine serait finalement en mesure de "négocier" avec Moscou (c'est-à-dire que la Crimée resterait russe).
Outre l'évolution militaire que ses propos laissent entrevoir, et qui est effectivement douteuse, il est intéressant qu'Arestovich ait fait allusion à une perspective qui, en Ukraine (et ailleurs), est susceptible d'être qualifiée de haute trahison, à savoir celle d'entamer des négociations.
Étant donné qu'Arestovich conserve une certaine autorité et qu'il n'est pas isolé, il est clair que ses propos sont le signe d'un mécontentement latent d'une partie des dirigeants de Kiev concernant la gestion du conflit.
Arestovich et les doutes sur la contre-offensive
Les autres remarques d'Arestovich (photo) sont encore plus tranchantes : selon lui, le commandant des forces armées ukrainiennes, Valerij Zaluznyj, est confronté à une "tâche impossible" : obtenir un résultat militaire positif et sauver l'armée sans qu'elle ne perde sa capacité de combat (source Strana.ua).
C'est un peu ce que nous avons tenté de mettre en évidence dans les notes précédentes. Dans le haut commandement de Kiev, après les premiers échecs, la crainte était grande qu'en lançant l'attaque avec des forces, certes importantes, mais pas encore compromises dans les affrontements précédents, l'armée ukrainienne ne se dégrade excessivement dans l'impact avec les défenses russes. Au point de ne plus pouvoir garantir une capacité de combat adéquate.
Pressé par l'Amérique et l'OTAN, qui exigeaient des résultats à montrer à l'opinion publique mondiale, le commandement ukrainien a dû s'incliner et a été contraint d'envoyer l'armée à l'assaut.
Les résultats de ces deux jours d'attaques à la lance ont été dévastateurs, avec de lourdes pertes en hommes et en véhicules et aucun gain significatif. A tel point que les premiers coups de trompette, répercutés par l'ensemble des médias occidentaux, ont été suivis de commentaires plus laconiques et plus feutrés.
Nous ne sommes pas encore au générique de fin de cette nouvelle offensive, mais l'incipit n'est pas de bon augure pour Kiev. Encore une fois, la réalité n'a pas pesé sur la décision d'attaquer. D'où le désastre.
N.B. sur la photo d'ouverture prise lors du récent sommet de l'OTAN à Vilnius, la poignée de main Biden-Zelensky devant l'air suffisant de Stoltenberg.
18:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan, volodymir zelensky, joe biden, ukraine, europe, affaires européennes | |
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Les oligarques russes et la haine de Londres pour Poutine
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26036-piccole-note-gli-oligarchi-russi-e-l-odio-di-londra-per-putin.html
Londres est le plus ardent défenseur d'une guerre totale avec la Russie. Par rapport à d'autres nations, elle a fait preuve d'une agressivité particulière, comme s'il s'agissait d'un véritable redde rationem contre Poutine et Moscou.
Ceci, comme nous l'avons écrit dans d'autres notes, répond à une perspective géopolitique : la guerre ukrainienne a eu pour effet de réduire l'espace géopolitique de l'Union européenne et de son économie, que la Grande-Bretagne considère, non sans raison, comme un concurrent direct sur la scène mondiale, et de ranimer l'axe anglo-saxon, en réduisant l'axe précédent entre Washington et Bruxelles.
Sur ce dernier point, il est facile de voir comment le Royaume-Uni est un partenaire de Washington - une importance également favorisée par les réseaux post-coloniaux de Londres dans le Pacifique, qui se révèlent stratégiques dans une fonction anti-chinoise - tandis que les pays d'Europe continentale ont maintenant un rôle complètement auxiliaire par rapport à Washington, qui attire tout au plus quelques correctifs lorsqu'ils recherchent des espaces de manœuvre importuns.
Londres et les oligarques russes
Mais l'antagonisme de Londres à l'égard de Moscou, et de Poutine en particulier, a aussi quelque chose de moins stratégique et de plus viscéral. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment le fait que Poutine a mis fin à l'un des avantages les plus lucratifs dont bénéficiait le Royaume-Uni depuis la fin de l'Union soviétique.
En effet, le Royaume-Uni a été le phare des oligarques russes, attirés comme des papillons de nuit par la lumière de la City. Des centaines de milliards de dollars ont afflué à Londres, fruit des vols des oligarques aux dépens de la communauté russe.
Lors de l'effondrement du communisme, en effet, une petite élite très liée à l'Occident, et à la City en particulier, grâce à l'assentiment de Boris Eltsine, a racheté toutes les ressources de la Russie pour quelques dollars, avec un profit exponentiel, apportant ces gains troubles au Royaume-Uni.
Cette histoire bien connue a fait couler beaucoup d'encre, comme celle du New Yorker dans un article intitulé "Comment les oligarques russes ont acheté Londres", qui cite un clin d'œil de l'Economist : Londres est devenue "un réceptacle pour l'argent sale russe".
L'article mentionne un livre d'Oliver Bullough sur le sujet, résumé comme suit sur un autre site : "Il y a tellement d'argent des oligarques à Londres que la ville a été surnommée "Londongrad". Bullough affirme qu'un système de banquiers, d'avocats, de comptables et d'experts en relations publiques s'est développé au Royaume-Uni pour aider les kleptocrates russes à dissimuler leurs richesses" (titre de l'interview : "Comment le Royaume-Uni est devenu un coffre-fort pour les oligarques russes"). Le New Yorker mentionne également que Londres est devenue une "blanchisserie" pour l'argent russe illicite.
Lebedev, l'oligarque devenu lord
À Londres, les oligarques ont noué des relations fructueuses avec le monde de la finance, de la politique et des médias. Exemplaire en ce sens, mais aussi significatif en matière de guerre, ce que rapporte le Treccani sur Evgeny Lebedev, l'un des plus importants oligarques ayant débarqué sur les rives de la Tamise.
Lebedev (photo) a été "l'un des principaux alliés (et financiers) à toutes les étapes politiques les plus importantes de la carrière de Boris Johnson, en particulier lors de la campagne cruciale en faveur de la gauche lors du référendum sur le Brexit".
"[...] Soyons clairs, Johnson n'était pas seul, l'ensemble de l'establishment britannique rendait périodiquement hommage au magnat. Ses soirées étaient régulièrement fréquentées par des stars du cinéma et de la musique, ainsi que par des personnalités du parti travailliste comme Sadiq Khan, l'actuel maire de Londres, Tony Blair et ses anciens conseillers Peter Mandelson et Alistair Campbell", ces derniers étant des figures clés du blairisme.
Le Treccani rapporte également comment Lebedev a acheté au fil des ans certains des médias les plus importants du pays, l'Evening Standard et The Independent, ce qui lui a permis d'entretenir des relations encore plus fructueuses avec l'establishment britannique, même si la plus intime est restée celle avec Boris Johnson, qui l'a nommé en 2020 membre de la Chambre des Lords (avec un vote favorable du Parlement...).
"Celle de Lebedev, conclut le Treccani, n'est qu'un exemple, même si c'est peut-être le plus sensationnel, des nombreux exemples d'oligarques russes (mais pas seulement) qui sont devenus une partie importante de l'économie britannique au cours des trente dernières années en exploitant les larges mailles qui régulent le marché financier de la City de Londres et qui permettent, ou plutôt encouragent, l'entrée d'importants capitaux étrangers. Des capitaux qui, à travers l'acquisition d'institutions historiques telles que des clubs de football ou des journaux, entrent alors en contact étroit avec l'establishment britannique". Il faudrait ajouter que la finance est absente.
L'idée que Boris se fait de la Russie
Au début de la guerre en Ukraine, les oligarques russes ont été lourdement sanctionnés. Mais ceux qui ont été touchés sont ceux qui étaient encore liés d'une manière ou d'une autre à l'establishment russe, comme Roman Abramovitch (1), et non ceux, nombreux, qui, ayant fui à l'étranger avec l'argent pillé de la mère patrie, ont été élus porte-drapeaux de la liberté parce qu'ils étaient des opposants à Poutine (qui avait même tenté de rapatrier une partie des biens mal acquis).
A tel point que, pour reprendre l'histoire exemplaire de Lebedev, l'oligarque est toujours tranquillement assis sur son siège à la Chambre des Lords (voir Politico). Un siège à partir duquel il continue d'entretenir des relations à plusieurs niveaux avec l'establishment britannique.
Les oligarques sans lien avec Moscou ont en Poutine un ennemi juré, puisqu'il a mis fin à leur prédation, mais le sentiment semble également partagé par l'establishment britannique, en particulier la Finance, qui rêve peut-être encore d'une Russie livrée à une poignée d'oligarques, prêts à apporter leurs richesses louches sur les rives de la Tamise.
Au passage, on peut rappeler que l'apogée des oligarques russes a coïncidé avec l'âge d'or de la mafia russe. Voici un clin d'œil de Radio Free Europe : "La Russie de Boris Eltsine ressemblait à une mafia déguisée en pays".
L'histoire des oligarques russo-britanniques est également instructive à un niveau plus particulier, limité à la portée de Boris Johnson. C'est Johnson qui s'est rendu par surprise à Kiev pour empêcher Zelensky de signer la paix avec Moscou, ce qui était pratiquement fait. Et Johnson semble être l'un des plus ardents partisans de cette guerre ukrainienne par procuration contre Moscou.
Ses relations étroites avec Lebedev ont peut-être quelque chose à voir avec l'idée que Boris se fait de la Russie.
Note:
(1) Présenté comme pro-Poutine, Abramovitch, comme d'autres oligarques, ne s'intéresse en réalité qu'à ses propres affaires. Mais, contrairement à d'autres, il a pensé qu'un accord avec Moscou, plutôt qu'une confrontation, pourrait leur être bénéfique, d'où l'accord signé avec Poutine ces dernières années. Mais si Abramovitch a été le plus durement touché par les sanctions occidentales depuis le début de la guerre, ce n'est certainement pas en raison de ses relations avec l'establishment russe, mais parce qu'il a été l'un des facilitateurs de l'accord, qui a ensuite volé en éclats, entre Kiev et Moscou en mars 2022. En toucher un pour en éduquer cent.
18:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oligarques russes, russie, vladimir poutine, royaume-uni, boris johnson, city, city londres, europe, affaires européennes | |
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Eurasianisme et panafricanisme: des défis civilisationnels communs et des réponses à y apporter
Alexander Bovdunov
Source: https://katehon.com/ru/article/evraziystvo-i-panafrikanizm-obshchnost-civilizacionnyh-vyzovov-i-otvetov?fbclid=IwAR0qgkvo2mBVXgdfCohhicNVk1eA8ijLxHNBvEkY8qKBBYuLRNWoOJFg7Hk
Un point de vue russe, suite aux derniers remous qui viennent de secouer l'Afrique sahélienne.
Malgré les différences externes entre les eurasistes et les panafricanistes, il existe de sérieuses similitudes structurelles entre ces idéologies.
L'intégration eurasienne est l'une des principales priorités géopolitiques de la Russie, tandis que l'intégration africaine est une priorité pour les pays africains. Ces deux concepts ont pris forme au sein de leurs courants idéologiques respectifs: l'eurasisme et le panafricanisme. Malgré les différences externes entre les eurasistes et les panafricanistes, il existe de sérieuses similitudes structurelles entre ces idéologies, qui peuvent être résumées dans le schéma "défi-réponse" d'Arnold Toynbee. En substance, nous parlons de problèmes civilisationnels similaires propres à des civilisations non occidentales confrontées aux problèmes de l'occidentalisation, de la modernisation, de la mémoire historique et du projet d'un avenir enraciné dans la tradition.
Le défi de l'Occident. La réponse : une civilisation indépendante
Les eurasistes et les panafricanistes sont des intellectuels qui ont connu l'Occident, qui s'y sont retrouvés en vertu de circonstances différentes, mais qui ont fait un choix différent, en faveur du non-Occident, de la souveraineté civilisationnelle de leur région, en refusant à la civilisation occidentale son universalité.
Les eurasistes sont des intellectuels russes, y compris des aristocrates comme N. S. Troubetskoï, qui, avant la révolution de 1917, avaient des positions libérales ou libérales-nationalistes. En exil à l'Ouest, ils ont considérablement radicalisé leur vision du monde et sont devenus des adeptes convaincus de la tradition slavophile. Cependant, ils ont opposé l'Occident non pas au monde slave, mais à l'Eurasie en tant que lieu de développement, établissant le discours de l'unicité et de l'altérité de la Russie par rapport aux cultures de l'Occident et de l'Orient. L'eurasisme combine deux idées clés : l'unicité de la civilisation eurasienne et la nécessité d'une unité de l'espace géopolitique eurasien (politique et économique).
Les premiers panafricanistes étaient des intellectuels africains et afro-américains qui ont étudié et grandi en Occident à l'époque de la domination coloniale occidentale en Afrique. Ils comprenaient également des membres de l'aristocratie locale qui étaient directement liés par le sang à l'ancienne tradition de l'État précolonial - par exemple, Tovalu Ouenu, un dandy parisien issu de l'aristocratie du royaume du Dahomey qui a fondé la Ligue générale pour la défense de la race noire (LUDRN) en 1924.
En partie à cause du facteur États-Unis et du Liberia, colonie américaine de facto et point d'entrée des États-Unis sur le continent, certaines idées libérales insérées dans le panafricanisme n'ont pas non plus été immédiatement supprimées. Toutefois, le discours anticolonialiste général était conforme aux positions des eurasistes. Finalement, les panafricanistes ont également commencé à parler de l'indépendance et de l'unification de l'Afrique, qui est devenue une idée clé chez des auteurs tels que Cheikh Anta Diop, Léopold Senghor et d'autres, et la base des projets politiques de dirigeants tels que Modibo Keita, Sekou Toure, Kwame Nkrumah, Toma Sankara ou Mouammar Kadhafi.
Le défi de la modernité. La réponse est : la tradition
Les Eurasistes de Russie ont été les premiers, parmi l'émigration russe, à prêter attention aux écrits du fondateur du traditionalisme, René Guénon, et à les relire. Ils étaient eux-mêmes favorables à un retour de la Russie aux racines de sa tradition orthodoxe, dans le respect des traditions des autres peuples. Ce courant a trouvé son prolongement le plus adéquat dans le néo-eurasisme d'Alexandre Douguine, qui a développé l'opposition à l'Occident des premiers Eurasistes pour en faire l'opposition paradigmatique entre Modernité et Tradition.
On peut en dire autant du panafricanisme contemporain, lui aussi affectivement marqué par la philosophie traditionaliste. Il s'agit tout d'abord des idées de Kemi Seba (photo), président de l'ONG Urgences Panafricanistes. Cependant, les idées de la Renaissance africaine, articulées par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, comportent également une attitude critique à l'égard de la modernité :
"Ce qui est unique dans la Renaissance africaine exprimée dans les écrits de Thabo Mbeki, c'est qu'elle souligne l'importance d'ancrer la pratique quotidienne (y compris la science) dans les réalités et la philosophie africaines. Il reconnaît l'incapacité de la modernité à fonctionner au profit de tous les Africains, comme en témoigne la poursuite de l'asservissement de l'Afrique... Ni le capitalisme, ni le marxisme, ni leurs dérivés n'ont apporté la liberté ou l'unité à l'Afrique. Dans une large mesure, l'invitation à participer à la Renaissance africaine est aussi une invitation à revitaliser l'Afrique à travers ses langues et ses philosophies", écrivent les chercheurs zimbabwéens Mark Malisa et Philippa Nengeze.
Certains courants de l'eurasisme et les panafricanistes ont longtemps tenté de trouver une voie vers la souveraineté civilisationnelle en faisant appel aux idéologies modernes (libéralisme, communisme, nationalisme), mais ont fini par rejeter le modernisme et son paradigme politique en général.
"Alors que les premiers panafricanistes croyaient initialement que l'avenir de l'Afrique résidait dans l'adoption du capitalisme, du christianisme ou même du marxisme, au début du 21ème siècle, en particulier avec l'appel à une renaissance africaine, il y a eu une reconnaissance implicite et explicite du fait que les instruments et les structures de la modernité n'ont pas réussi à changer radicalement les conditions de vie des Africains pour le mieux", notent les chercheurs africains.
Le défi des empires. La réponse : l'intégration continentale
La forme la plus élevée d'organisation politique dans le monde de la Tradition était les empires - les royaumes des royaumes. Les anciennes formations impériales telles que l'Empire du Mali, du Bénin, du Monomotapa (Zimbabwe) constituent une source de fierté pour les Africains et ont inspiré les panafricanistes. La conscience impériale (opposée à l'impérialisme moderne occidental) et les empires, soit en tant que structures fonctionnelles, soit en tant qu'objets de la mémoire collective qui stimulent l'imagination politique, sont une ressource cruciale de l'idéologie souveraine qui mobilise l'opposition au colonialisme.
Par exemple, Modibo Keita, l'un des fondateurs de l'État du Mali, a justifié l'adoption du nom d'un ancien empire pour un nouvel État postcolonial : "Mali est un nom célèbre qui appartient à toute l'Afrique de l'Ouest ; un symbole de puissance, de capacité d'organisation politique, administrative, économique et culturelle de l'homme noir. C'est un mot qui laisse déjà dans les cœurs et les âmes l'empreinte mystique du grand espoir de l'avenir : la Nation africaine...".
N'étant pas un artefact du passé mais un véritable sujet politique, l'empire africain - l'Éthiopie - a inspiré les premiers panafricanistes en tant qu'exemple de résistance aux colonisateurs. Cependant, les panafricanistes n'ont pas cherché à restaurer les anciens empires dans leur forme antérieure, mais plutôt à construire une nouvelle union qui inclurait l'ensemble du grand espace africain sur la base de la paix et de la fraternité mutuelle plutôt que de l'assujettissement et de l'asservissement.
La pensée politique des Eurasistes s'est organisée dans une attitude similaire à l'image de l'empire révolu. Ils s'inspiraient du passé historique commun et étaient fiers de la construction de l'État par leurs ancêtres, mais ils n'étaient pas favorables à la recréation de l'Empire russe sous ses anciennes formes, mais à la construction d'une nouvelle entité d'intégration étatique sur la base des principes du nationalisme pan-eurasien. Cette position eurasienne peut être exprimée dans les propos du président russe V.V. Poutine sur le défunt empire soviétique. Les mots de Poutine sur l'empire soviétique disparu : "Celui qui ne regrette pas l'effondrement de l'URSS n'a pas de cœur. Et celui qui veut lui redonner sa forme d'antan n'a pas de tête".
La symétrie entre l'eurasisme et le panafricanisme est un argument supplémentaire en faveur du fait que les deux idéologies sont destinées à coopérer et à se soutenir. Confrontés à des défis similaires, les Russes et les Africains suivent des voies similaires pour surmonter l'Occident, la modernité et leur passé en créant de nouvelles formes politiques sur la base de la tradition. L'étude des idées des uns et des autres peut considérablement enrichir le discours eurasien et panafricaniste et stimuler l'imagination politique des deux idéologies.
18:09 Publié dans Actualité, Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, panafricanisme, eurasisme, afrique, affaires africaines | |
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« Pour être tué, il faut vivre » (Jules Michelet): comment le vieil Occident zombie survit à sa mort
Nicolas Bonnal
Vladimir Poutine et la Russie dominent, mais l’Occident se maintient avec sa dette, son hypocrisie, ses casseroles coloniales. Dix techno-lords US sont plus riches que tous les Africains. Bruxelles agonise en nous volant argent et liberté.
Jean Baudrillard parla d’hystérésis (1) pour décrire ce monde. Il évoquait même, je crois, cette barbe qui continue de pousser au poil de menton du cadavre.
Qu’est-ce qui n’est pas mort en Occident ? Qu’est-ce qui ne relève pas encore du phénomène zombi ? Les économies hallucinées (James Kunstler), les cent mille milliards de dettes qui ne terrorisent que les naïfs (on ira tous à un million de milliards de $, imprimez !), les nations abolies, fusionnées, les peuples remplacés ou stérilisés, les religions profanées, tout en fait, y compris la terre et son atmosphère (voyez comment vivent la Chine ou l’Inde de notre René Guénon pour rire un peu), relève de la parodie, de la mort défigurée et du mort-vivant. Le public se reconnaît du reste dans ce type abominable de série yankee : les morts qui font semblant de vivre. Je continuerais durant des pages, si je ne craignais de me répéter. Le mouvement autonome du non-vivant, disait-on du mouvement matériel en ces temps aéroportés et précipités.
Je ne suis pas plus pessimiste que cet historien progressiste, qui est passé de mode en ces temps divagants, palabreurs et parkinsoniens. Michelet s’étonne en son temps de républicanisme alors prometteur, de l’hystérésis médiévale, du maintien incompréhensible, des siècles durant, du clergé et de la féodalité, maintien qui aboutit aux violentes révolutions qu’on connaît.
« L’état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel, qui fut celui du Moyen-âge, n’a d’argument en sa faveur que son extrême durée, sa résistance obstinée au retour de la nature. »
Et il philosophe du coup Michelet (il le fait souvent bien) :
« Mais n’est-elle pas naturelle, dira-t-on, une chose qui, ébranlée, arrachée, revient toujours ? La féodalité, voyez comme elle tient dans la terre. Elle semble mourir au treizième siècle, pour refleurir au quatorzième. Même au seizième siècle encore, la Ligue nous en refait une ombre, que continuera la noblesse jusqu’à la Révolution. Et le clergé, c’est bien pis. Nul coup n’y sert, nulle attaque ne peut en venir à bout. »
Comment se maintint le clergé en fait ?
« Frappé par le temps, la critique et le progrès des idées, il repousse toujours en dessous par la force de l’éducation et des habitudes. Ainsi dure le Moyen-âge, d’autant plus difficile à tuer qu’il est mort depuis longtemps. Pour être tué, il faut vivre. Que de fois il a fini ! »
Michelet rappelle les grandes dates agoniques du Moyen-âge :
« Il finissait dès le douzième siècle, lorsque la poésie laïque opposa à la légende une trentaine d’épopées ; lorsqu’Abélard, ouvrant les écoles de Paris, hasarda le premier essai de critique et de bon sens.
Il finit au treizième siècle, quand un hardi mysticisme, dépassant la critique même, déclare qu’à l’Évangile historique succède l’Évangile éternel et le Saint-Esprit à Jésus.
Il finit au quatorzième, quand un laïque, s’emparant des trois mondes, les enclot dans sa Comédie, humanise, transfigure et ferme le royaume de la vision.
Et définitivement, le Moyen-âge agonise aux quinzième et seizième siècles, quand l’imprimerie, l’antiquité, l’Amérique, l’Orient, le vrai système du monde, ces foudroyantes lumières, convergent leurs rayons sur lui. »
Ce système de la Renaissance-science-nation est en train de crever autour de nous comme on sait. Il n’accouche de rien du tout, on a un œuf de serpent écrasé. Comme je le montre dans un livre (3), Tocqueville, Pouchkine ou Poe avaient déjà tout dit sur ce monde gelé il y a deux cents ans. Ce monde qui dure depuis relève de cette hystérésis. Mais combien de temps un tel zombi peut durer ? Michelet poursuit avec conscience :
« Que conclure de cette durée ? Toute grande institution, tout système une fois régnant et mêlé à la vie du monde, dure, résiste, meurt très longtemps. Le paganisme défaillait dès le temps de Cicéron, et il traîne encore au temps de Julien et au-delà de Théodose. »
Tout met du temps à crever, paganisme compris, et tout dure au-delà de sa mort. Michelet persiste et signe :
« Que le greffier date la mort du jour où les pompes funèbres mettront le corps dans la terre, l’historien date la mort du jour où le vieillard perd l’activité productive. »
Si c’est comme cela pour le génie médiéval, je ne vous dis pas pour la démocratie-marché…
« Tout finit au douzième siècle ; le livre se ferme… », termine Michelet qui remarque qu’un système périclitant comme celui de l’Eglise – ou de la démocratie bourgeoise à notre époque - a tendance à devenir totalitaire et dangereux :
« Les anciens conciles sont généralement d’institutions, de législation. Ceux qui suivent, à partir du grand concile de Latran, sont de menaces et de terreurs, de farouches pénalités. Ils organisent une police. Le terrorisme entre dans l’Église, et la fécondité en sort. »
Cette Eglise moderne lança aussi la Croisade. Les conciles orthodoxes furent oubliés. C’est encore cette Eglise catholique romaine, star des temps modernes, qui inventa en 1622 le beau mot de propagande.
A Michelet j’adjoindrai un philosophe oublié (Michel Onfray en parle, mais trop peu), Ludwig Feuerbach qui remarque que son antichristianisme n’a plus prise parce qu’il a à faire à des farceurs masqués. C’est comme pour les attentats, les « gens », le « public » ne sentent pas les coups. Ils sont anesthésiés (Stanley Payne). En ces temps de Bergoglio et de gauchisme catho, cela ne prêtera pas à sourire.
« Le ton « des bonnes sociétés, » le ton neutre, sans passion et sans caractère, approprié à la défense d’illusions, de préjugés et de mensonges dont tout le monde convient, voilà le ton dominant, le ton normal de l’époque, le ton dans lequel non seulement les affaires politiques, — ce qui se comprend de soi-même, — mais encore les affaires de religion et de science, c’est-à-dire le mal d’aujourd’hui, sont traitées et doivent être traitées (4). »
Et Feuerbach annonçait ce que décrit Edgar Poe à la même époque: le masque prendrait la place du visage, le cerveau celui de l’âme.
« Apparence, mensonge, hypocrisie, masque, voilà le caractère du temps présent; masque notre politique, masque notre moralité, masque notre religion et masque notre science. »
Le masque de la mort rose occidentale cache une décrépitude sans égale ; la Russie ici aussi devra se mettre à l’œuvre pour inspirer des hommes de bonne volonté.
Notes
(1) Le dictionnaire d’Oxford de mon ordinateur donne cette définition en anglais. ‘The phenomenon in which the value of a physical property lags behind changes in the effect causing it, as for instance when magnetic induction lags behind the magnetizing force.’
(2) A l'ouest rien de « moderne » - Chroniques de la Fin de l'Histoire, (Edition Kindle sur amazon.fr).
(3) Michelet (Jules : Histoire de France, VII, Renaissance, pp. 17-18 (sur uqac.ca).
(4) Feuerbach (Ludwig) : l’essence du christianisme, traduit de l’allemand par Joseph Roy, Paris, 1864. préface de la seconde édition.
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France : la crise politique permanente
par Giacomo Marchetti
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26042-giacomo-marchetti-francia-la-crisi-politica-permanente.html
La période des "cent jours" et le remaniement gouvernemental n'ont pas contribué à l'élargissement de la majorité relative à l'Assemblée nationale française.
Après le mouvement de lutte contre la réforme des retraites, la "dissolution" - vivement souhaitée par le ministre de l'Intérieur - du collectif écologiste Les Soulèvements de la Terre, et les émeutes urbaines consécutives à la mort de M. Nahel fin juin, le fossé entre le Président des riches (et le gouvernement qu'il exprime) et la population s'est creusé.
La décision de maintenir Elisabeth Borne, premier ministre détestée, et de choisir 6 des 8 nouveaux entrants dans l'exécutif (5 de Renaissance et un du MoDem) parmi ses "fidèles" pour le remaniement gouvernemental, marque une sorte de "commissarisation" politique du gouvernement, qui a exclu les personnalités de la société civile dont il se targuait d'être un "signe d'ouverture", dans une opération de marketing politique désormais épuisée.
Il s'agit soit de marcheurs de la première heure comme Thomas Cazenave, Prisca Thevenot ou Sabrina Agresti-Roubache, soit de personnes destinées à une ascension sûre au sein du gouvernement après avoir été longtemps des touche-à-tout, comme Gabriel Attal, 34 ans, élu dans les Hauts-de-Seine, au parcours politique brillant jusqu'à présent.
Aucun signe d'ouverture n'a été donné, même à l'égard des oppositions de droite (apparemment) et de gauche.
En effet, le maintien de ministres de droite à des postes clés est un signe clair : Bruno Le Maire à l'économie, Gérald Darmanin à l'intérieur, Sébastien Lecornu à la défense.
Il n'est pas exagéré de penser que le limogeage du ministre de l'Education, Pap Ndiaye, est dû à ses propos extrêmement critiques à l'égard de l'extrême droite, tandis que celui de Marlène Schiappa est une simple opération d'image à l'encontre d'une personnalité embarrassante pour l'exécutif, compte tenu du dernier scandale qui l'a éclaboussée.
Marine Le Pen, après avoir poussé à plus de répression pendant la période des émeutes urbaines, avec les gaullistes de LR et les séides de Zemmour, a déclaré : "le fait de maintenir Elisabeth Borne à son poste est le signal que, justement, rien ne changera".
Le politologue Bruno Cautrès, interrogé par Libération, est plus lapidaire : "Ce nouveau gouvernement est un exécutif de continuité et de réaffirmation de la colonne vertébrale du macronisme".
Quant au leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il a déclaré à propos du remaniement : "une fois de plus, nous avons vu la nullité de la vision libérale de l'Etat. Macron pense que l'État est un distributeur de services et considère son personnel comme des "exécutants" sans cervelle des ordres d'autrui.
Il continue d'afficher le paradigme culturel d'un secteur privé efficace et d'un secteur public stagnant, réfractaire à toute nouveauté.
Le seul remède à cette stagnation serait de "les dynamiser en les faisant diriger par des personnes issues des hiérarchies du secteur privé". En détruisant minutieusement la partie de l'État qui n'est pas asservie à l'entreprise.
Après avoir récompensé la loyauté des siens, l'exécutif devra gérer - après la pause estivale - le cours politique avec une délégitimation généralisée dans diverses couches de la société, et un retranchement dans le périmètre de la macronie dans la gestion parlementaire, le nouveau gouvernement Borne restant "minoritaire", c'est-à-dire ne disposant pas d'une majorité à l'Assemblée.
Tout le contraire de ce qui avait été annoncé lors d'une interview sur TF1 et France 2 le 22 mars, lorsque Macron avait annoncé "cent jours de détente" pour tourner la page après la contestation sociale de la réforme des retraites: "continuer à élargir cette majorité gouvernementale autant que nous le pourrons", convaincu que "certains responsables politiques avec leurs convictions (...) sont prêts à travailler avec les forces de la majorité".
Macron, faisant toujours confiance à Borne, avait alors déclaré : "Je souhaite qu'elle réussisse".
Ayant lamentablement échoué dans cette tentative, le gouvernement sera contraint d'avancer "texte par texte", configurant à chaque fois le cadre possible du consensus parlementaire pour faire passer ses mesures législatives sans recourir au tristement célèbre article gaulliste 49.3 de la Constitution, qui permet - certes - de contourner le vote à l'Assemblée nationale, mais oblige l'exécutif à se soumettre à cette motion de censure qui a risqué de "couler le gouvernement" lors de la phase caustique du vote sur les retraites.
Sous la pression d'une opposition transversale, la "motion de censure" avait d'abord divisé les gaullistes, qui l'avaient en partie (1/3) votée.
Le bilan législatif à ce jour est de 49 textes approuvés, dont 3 sans vote parlementaire : les deux textes sur le budget, "blindés" par le gouvernement, et celui sur la réforme des retraites.
Depuis lors, le gouvernement a pu faire passer plusieurs projets législatifs parce qu'ils avaient un profil plutôt consensuel, ou en raison de l'utilisation cavalière de dispositifs plutôt techniques qui inhibent l'opposition parlementaire. C'est le cas de la loi de programmation militaire et de la loi justice, de la loi sur les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et sur le partage de la valeur, et enfin du texte sur l'industrie verte, approuvé dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 juillet.
Jusqu'à présent, l'exécutif a évité de mettre au centre de son activité législative les dossiers les plus polarisants, susceptibles de réveiller des clivages - même idéologiques - difficilement conciliables. Mais tôt ou tard, ils devront être abordés par un exécutif qui continuera à "naviguer à vue", après la pause estivale, avec les conflits sociaux latents.
L'une des pierres d'achoppement les plus dures est la loi de programmation financière qui détermine la trajectoire des dépenses publiques jusqu'en 2027.
Comme l'écrivait le quotidien français Le Monde dans son éditorial au lendemain du remaniement : "Pour la première fois, le chef de l'Etat semble reconnaître qu'il n'a pas la clé pour naviguer dans le labyrinthe dans lequel il est enfermé depuis un an, depuis qu'il a perdu sa majorité absolue à l'Assemblée nationale".
Ceci dans un contexte où les distorsions du modèle de développement auquel l'Hexagone s'est plié, bien avant le double mandat présidentiel de Macron, émergent fortement : l'état de destruction avancé de la Santé Publique avec la crise sanitaire permanente, la crise climatique dont les conséquences sont désormais aussi tragiquement visibles dans tout l'Occident, la situation dans laquelle se trouvent les quartiers populaires et les territoires d'Outre-mer (DOM-TOM), le dit caractère structurellement raciste de la police française, l'inflation qui continue de mordre, à commencer par les prix de l'énergie qui seront destinés à s'envoler à nouveau dès ce mois d'août et... on pourrait continuer.
Une fois de plus, le roi est nu et de plus en plus seul.
Macron est l'expression de cette oligarchie européenne qui pense pouvoir résoudre les problèmes avec une approche managériale néolibérale présomptueuse et des opérations de communication continues qui, dans leur inefficacité en série, stratifient une série de tentatives infructueuses pour restaurer non seulement le consensus autour de sa figure, mais autour de l'idéologie néolibérale en général, implosée depuis l'époque des gilets-jaunes.
Il a choisi, comme d'autres libéraux-conservateurs de l'Union européenne, de démolir le front républicain contre l'extrême droite en cannibalisant ses politiques, ou en s'appuyant sur ceux qui, comme les gaullistes, les ont faites leurs.
C'est une Europe où la stratégie de sortie des oligarchies libérales consiste à s'engager pleinement dans des politiques belliqueuses, structurant un bloc euro-atlantique physiologiquement à droite. En fait, à l'extrême droite.
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Lifestyle-Left: la gauche selon les modes de vie commercialisés
Diego Fusaro
Bron: https://posmodernia.com/lifestyle-linke-la-izquierda-de-l...
Des phénomènes comme la gay pride sont présentés par l'ordre dominant du discours comme des moments essentiels d'émancipation face à un patriarcat résiduel et homophobe. En réalité, ils ne sont que des manifestations d'adaptation sociale à l'American way of life propre au capitalisme postmoderne, complété par la substitution de la lutte des classes par un conflit de genre et d' "engouements sexuels", par définition interclassiste et donc fonctionnel au maintien de l'ordre dominant. Ce dernier réussit, à chaque fois, à évacuer complètement la priorité politique des classes dominées de la sphère des apparences, c'est-à-dire qu'il supprime, ou du moins atténue, la contradiction asymétrique entre le capital et le travail. Cette contradiction est idéologiquement évacuée au profit d'un conflit de genre totalement abstrait, dans lequel l'homosexuel riche et l'homosexuel pauvre convergent du même côté dans la lutte fictive pour la conquête des droits individuels des consommateurs.
La domestication de tout élan révolutionnaire anti-systémique est obtenue par la distraction, où l'on réoriente les énergies positives vers des conflits issus de la "diversité" et par l'adhésion aux modules de la coolitude post-moderne. Cela se traduit par l'ostentation de l'extravagance et de l'excentricité qui, tout en confirmant la rupture avec l'ancien ordre de valeurs bourgeois et prolétarien, sont pleinement compatibles avec la logique du turbo-capitalisme postmoderne et néo-hédoniste, qui promeut toute transgression fonctionnelle à la conquête de nouveaux espaces pour le marché et tout anticonformisme conforme au nouveau schéma de dérégulation économique et consumériste. La vie entre les barreaux de la cage technocapitaliste n'a cessé de se dégrader entre extravagance et aliénation. Et la gauche, en tant que parti du mouvement et de la transgression, se reconfirme comme partie prenante de la sanctification théorico-pratique de la marche triomphale du capital et des classes dominantes.
Il ne faut pas non plus oublier que l'ère post-héroïque a depuis longtemps remplacé le héros par la victime : être une victime - c'est-à-dire un sujet qui n'a rien fait, mais à qui on a fait quelque chose - confère prestige et immunité contre la critique. Qu'il s'agisse d'un groupe, d'un individu ou de l'environnement lui-même, la victime est le sujet passif par excellence ; elle coïncide avec celui qui a souffert et mérite donc le respect, dans le triomphe de cette résilience qui, ce n'est pas un hasard, est la "vertu" que les magnats cosmopolites apprécient le plus dans les masses subalternes. De plus, la victime a un droit par définition, dans la mesure où on lui a pris quelque chose : de la faiblesse d'avoir souffert, on passe, sans interruption, à la revendication et au désir de compensation.
Enfant de la "culture du narcissisme", de l'égocratie galopante et de la nouvelle culture de la victime vindicative, le jus omnium in omnia apparaît comme le fondement ultime de la civilisation de la libéralisation individualiste tous azimuts de la consommation et des mœurs. Les fantasques batailles arc-en-ciel qui, dans le quadrant gauche, ont remplacé les luttes "rouges" contre le capital et l'impérialisme, se résolvent en fin de compte en revendications pour le capital et l'impérialisme: pour le capital, puisqu'il s'agit, de facto, de batailles libérales-progressistes contre toute limite traditionnelle encore résistante à la libéralisation individualiste de la consommation et des coutumes; pour l'impérialisme, puisqu'elles passent sans réserve au soutien direct de la "mission civilisatrice" - avec le bombardement intégré de la civilisation du dollar et son interventionnisme moralisateur commis au nom de la suppression des droits civils - dans les régions du monde qui ne sont pas encore soumises au mode de production et d'existence capitaliste.
Conformément au nouveau régime de pouvoir postmoderne, caractéristique de la civilisation nihiliste de l'arc-en-ciel, ce sera le désir individuel - et lui seul - qui assumera le statut de loi en l'absence de loi. Une fois de plus, la rébellion anarchique de la gauche arc-en-ciel post-marxiste ne s'oppose pas au pouvoir néolibéral, mais le soutient et le sanctifie idéologiquement. En même temps, comme cela est devenu évident depuis le tournant post-bourgeois et ultra-capitaliste de 1968, elle n'est plus autoritaire et focalisée sur l'hypertrophie de la loi, mais est elle-même devenue anarcho-capitaliste et laxiste, permissive et hédoniste.
D'une part, à travers les batailles de caprices arc-en-ciel, la néo-gauche glamour abandonne définitivement le terrain de la lutte anticapitaliste contre l'exploitation et le classisme, qu'elle accepte désormais comme physiologique, sinon comme fécondante et "créative": elle ne s'occupe que de problèmes hors sujet faisant ainsi l'impasse sur la question du travail, de l'économie et du social, dont s'occupe souverainement la droite de l'argent.
En revanche, avec les caprices de la consommation arc-en-ciel, la gauche du costume, outre qu'elle favorise la distraction des masses de la question sociale et de la lutte contre le capital, promeut la dissolution de la société en un atomisme de "machines désirantes" - pour reprendre la définition de Deleuze - : les machines désirantes exigent que chacun de leurs caprices de consommation individuels soit légalement reconnu comme une loi. La gauche devient ainsi une Lifestyle-Left, qui met l'accent non pas sur le travail et les droits sociaux, mais sur la libéralisation des modes de vie individuels. Au lieu du peuple et de la classe ouvrière, dans l'ordre discursif de la néo-gauche patronale, il n'y a plus que des individus conçus comme des machines à désirer. Ils doivent être "orthopédiqués", libérés de tout lien résiduel avec les communautés et les traditions et, dulcis in fundo, écrasés sous le modèle du consommateur, qui a autant de droits que ses caprices peuvent être transformés en marchandises en fonction de l'argent dont il dispose.
En ce sens, le cas de l'"utérus de substitution", que le néo-langage politiquement correct a pieusement rebaptisé "maternité de substitution", reste emblématique. Dans la plupart de ses actions, la gauche néolibérale n'est plus capable de reconnaître dans une telle pratique l'aboutissement de l'aliénation, de l'exploitation et de l'objectivation, résultant du fait que le ventre de la femme est dégradé en "stock à vendre", que l'enfant à naître est souillé en tant que marchandise à la demande, et que les femmes des classes inférieures sont dégradées et condamnées à recourir à ces pratiques en raison de leur propre condition économique. Ayant intériorisé le regard omniprésent du capital et l'anthropologie du libre désir, la gauche trash défend vigoureusement l'abomination de l'utérus de substitution comme une expression de la "liberté de choix" et comme un "droit civil", comme une "opportunité" et comme un "désir" qui doit être légalement protégé. Une fois de plus, dans le triomphe du néolibéralisme progressiste, la conquête mercantile de l'ensemble du monde de la vie ne trouve plus dans la gauche un rempart d'opposition, mais une de ses justifications théoriques ; et ce, une fois de plus, sur la base de la forma mentis selon laquelle tous les tabous et toutes les limites doivent être brisés parce que c'est précisément la raison ultime du progrès.
Comme le montre notre livre intitulé Difendere chi siamo (Ed. Rizzoli, 2020), le système globocratico-financier vise à déconstruire toute identité collective (Nation et Classe, Peuple et Etat, Communauté et Patrie) et, en général, toute identité ut sique. En effet, il reconnaît dans le concept même d'identité un rempart inopportun de résistance à la généralisation de la culture du néant caractéristique de la marchandise et de son nihilisme relativiste post-moderne. Plus concrètement, la dynamique dialectique du développement du capital procède en détruisant les identités collectives résistantes et, en même temps, en protégeant et en " inventant " des identités organiques à la société de consommation, d'autant plus si elles parviennent à diviser horizontalement le front des offensés. Les seules identités autorisées et célébrées à l'heure de la désidentification omnihomologisante coïncident avec celles des minorités capitalistes globales : c'est-à-dire avec celles des acteurs sociaux dont l'idéologie représente l'enveloppe de légitimation morale du nouvel ordre social, centré sur le capitalisme financier sans frontières pour atomes-consommateurs libéraux-libertaires.
Quel plus grand succès du pouvoir néo-capitaliste que celui obtenu en provoquant la lutte des exploités homosexuels et des exploités hétérosexuels au lieu de la coopération par le bas contre l'exploiteur, qu'il soit homosexuel ou hétérosexuel ? Les micro-conflits sectoriels promus par le nouvel ordre symbolique des gauches postmodernes sont par définition horizontaux et interclassistes, donc fonctionnels à la reproduction du pouvoir néolibéral : ils évacuent complètement les priorités politiques, sociales et économiques des classes dominées de la sphère d'apparition. Et elles les remplacent, de manière distrayante et compensatoire, par des luttes abstraites et horizontales ; des luttes grâce auxquelles l'homosexuel riche et l'homosexuel pauvre, la femme exploiteuse et la femme exploitée, le ploutocrate noir et l'homme noir démuni, convergent fictivement du même côté de la lutte.
La lutte de classe de la base contre le sommet est ainsi fragmentée et rendue invisible par la production artificielle de luttes internes - de luttes " diversitaires " - sur le front des offensés, désormais divisés selon des différenciations promues ad hoc par l'ordre du discours hégémonique. Et la gauche, qui - pour le dire avec Bobbio - était à l'origine du côté de l'égalité, prend de plus en plus le parti des différences et de la défense de la diversité; et ce non seulement parce qu'en adhérant au néolibéralisme elle défend la vision compétitive et asymétrique de la société, mais aussi dans la mesure où elle assume comme son propre front de lutte et d'organisation politico-culturelle la bataille "diversitaire" pour les différences et les minorités.
De plus, ces combats revendicatifs et différentialistes - des mouvements féministes aux gay pride - ne visent pas à renverser les structures dominantes, mais à y être pleinement reconnus en tant que minorités. Les exclus se montrent inclus de la même manière qu'ils dénoncent leur exclusion: en effet, ils ne contestent pas un système fondé sur l'exclusion (et qui, à ce titre, mérite d'être aboli), mais se reprochent égoïstement de ne pas avoir été inclus dans ce système. Lequel est littéralement all inclusive, puisqu'il aspire à inclure tout et tous dans son périmètre aliéné en n'affirmant qu'une seule distinction : la distinction économique. C'est là que réside le faux interclassisme homogénéisant de la civilisation marchande, qui brise toutes les différences pour que la différenciation économique, fondement du classisme, puisse régner partout, sans limite.
Le phénomène de protestation Black Lives Matter, que la gauche trash a élevé à sa propre conception, peut également être interprété de la même manière. L'objectif déclaré de cette révolte protestataire, qui a éclaté en 2020, n'était pas la reconnaissance sacro-sainte de l'égale dignité et de l'égalité de tous les hommes, qu'ils soient noirs ou blancs. Il s'agissait au contraire de créer - ou de renforcer - un conflit "sectoriel" développé horizontalement entre les Noirs et les Blancs, en laissant entendre, sans trop de déguisement, que les hommes blancs étaient, en tant que tels et sans exception, à blâmer.
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1er août 2023 : les nouvelles mesures vexatoires du gouvernement français
par Pierre-Emile Blairon
Les nouvelles mesures gouvernementales sont édictées, comme d’habitude, en plein été, un 1er août, quand tout le monde est en vacances, s’apprête à y aller, ou sur la route en chemin de retour, de telle manière que ces mesures impopulaires passent inaperçues.
Nous allons détailler ces nouvelles mesures, mais il en est une qui détermine le calendrier, dès l’abord, c’est la fin du pass sanitaire, mesure entérinée par le Parlement le 26 juillet 2023, le gouvernement se donnant toutefois la possibilité d’y recourir encore en cas d’émergence d’un nouveau variant, par exemple; on n’est jamais trop prudent.
Cependant, la suppression de cette contrainte n’a rien de réjouissant: elle annonce simplement que nos « élites » ont trouvé encore mieux pour nous « emmerder », comme dit si bien le président de ce qui reste de notre pays: il s’agit des mesures concernant le pseudo-réchauffement climatique, qui vient remplacer dans la panoplie des mesures liberticides celles qui concernaient la pseudo-pandémie et autres fariboles. Le dessin qui accompagne ce texte est tout à fait parlant : en 2020, la pseudo-pandémie, en 2021, les pseudo-vaccins, en 2022, la pseudo-invasion russe (en réalité, la guerre déclenchée en Ukraine par l’Otan et ses vassaux européens) et, en 2023, le pseudo-réchauffement climatique. Tout est « pseudo », tout est mensonge !
Toutes les décisions vexatoires qui vont désormais restreindre encore les libertés fondamentales des Français seront produites par cette nouvelle manipulation.
Vous avez aimé le Covid, le vaccin, la guerre en Ukraine ? Vous allez adorer l’urgence climatique. On dit que le diable se cache dans les détails; le pseudo-réchauffement climatique se cache dans chacune de ces nouvelles dispositions édictées à la sauvette.
Augmentation du prix de l’électricité de 10 %
En 2019, la France était le premier exportateur d’électricité au monde (17,3 % des exportations mondiales) grâce à la production de ses 56 centrales nucléaires. En août de l’année dernière, elle n’avait plus que 30 réacteurs en état de marche, notre gouvernement ayant stupidement (ou, pire et plus probable, en toute connaissance de cause) cédé aux injonctions pseudo-écologistes européennes et surtout allemandes de désactiver 14 réacteurs d’ici 2035, les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim étant désormais fermés et les 14 autres étant inactifs pour cause de « maintenance ». C’est désormais la Suède, suivie de l’Allemagne (quelle coïncidence !), qui sont les plus importants producteurs européens d’électricité.
Les Espagnols et les Portugais, eux, se sont séparés du système européen pour devenir indépendants sur ce point en ayant pour objectif de réduire la facture électrique des ménages et des entreprises de 30 %.
Et en France ? Eh bien, la même facture qui va baisser pour la péninsule ibérique va augmenter en France de 10 % pour les ménages et les toutes petites entreprises, ce qui entraînera un coût supplémentaire annuel de 160 euros en moyenne par ménage ou TPE.
Comment EDF explique-t-elle une telle situation ? En partie, par « une moindre disponibilité en 2022 des moyens de production d’électricité en France en raison de deux principaux facteurs : la sécheresse qui impacte la capacité de production des centrales hydrauliques », et par les opérations de maintenance sur les réacteurs nucléaires « qui cumulent celles reportées à la suite des contraintes liées à la crise sanitaire Covid et les nouvelles opérations nécessaires apparues entre temps ».
On voit que le rédacteur de ce texte évoque une sécheresse (à venir ?) qui est tout aussi « pseudo » que le reste, de même que la pseudo-« crise sanitaire Covid ».
En réalité, le PDG d’EDF en poste alors, Jean-Bernard Levy, a vivement critiqué le projet du gouvernement de démanteler la filière nucléaire ; c’est pour cette prise de position qu’il a été « remercié » : « On n'a pas de problèmes d'expertise, les compétences, les experts, on les a […]. On a beaucoup de chantiers en parallèle et, d'une certaine manière, on manque de bras, parce qu'on n'a pas assez d'équipes formées […]. Un soudeur, un tuyauteur, il faut deux, trois ans pour le former », dit-il. « Et pourquoi on n'a pas assez d'équipes formées ? Parce que l'on nous a dit que le parc nucléaire va décliner, "préparez-vous à fermer des centrales". Évidemment, on n'a pas embauché des gens pour en construire 12, on a embauché des gens pour en fermer 12 [1] ».
Merci qui ? Merci, Macron !
La pseudo-sécheresse
Il a plu en Provence, fait exceptionnel, trois semaines durant, tous les jours, pendant une période à cheval entre mai et juin 2023. Nous sommes donc le 1er août 2023, et il pleut en France un peu partout comme vous le voyez sur cette capture d’image de Météo-France, sauf sur la Provence qui a déjà eu sa part. Rien de plus habituel. Mais la réalité importe peu à nos « élites » ; vous pouvez toujours prétendre que l’herbe est verte, vos dirigeants feront tout pour vous faire croire qu’elle est rouge.
J’ai vainement tenté de consulter les cartes proposées par le Ministère de la Transition écologique (propluvia.developpement-durable.gouv.fr) concernant l’emplacement géographique des restrictions d’eau et les arrêtés préfectoraux régissant ces restrictions, je tombe inévitablement sur le code 404 not found, ou sur les cartes éditées en 2022.
Beaucoup de fontaines en Provence ont été asséchées par décret préfectoral l’année dernière et leur débit n’a pas été rétabli alors que nos fontaines constituent un atout touristique indéniable dans le pays qui est le plus visité au monde.
Nombre de questions sur le sujet resteraient en suspens, et l’omerta gouvernementale aurait pu perdurer, si le sénateur Alain Houpert, au micro d’Alain Bercoff sur Sud-Radio le 12 avril 2023, ne nous avait alerté sur les raisons véritables de cette nouvelle manipulation. Il nous apprend, en effet, que le gouvernement français aurait signé un accord avec les pays du Golfe échangeant l’eau du territoire français contre des hydrocarbures à raison de 4 milliards de m³ par an, soit la totalité de la consommation des Français [2]. Cette eau serait acheminé par 66 tankers au départ de Fos et de Martigues, puisée dans la Durance et le Verdon via l’étang de Berre pour 800 millions de m3 et le reste... dans les nappes phréatiques ! alors, Français, évitez de vous doucher tous les jours, de laver votre voiture et d’arroser votre jardin pour que les magnats du pétrole puissent faire pousser des villes nouvelles dans le désert, comme ce projet titanesque dont les travaux ont déjà débuté, et dont Ouest-France du 14 janvier 2023 nous communique quelques caractéristiques : « Imaginez un mélange du Los Angeles futuriste du film Blade Runner et de la Cité radieuse de Le Corbusier, en version écolo… "The Line", un long immeuble monolithe recouvert de miroirs, large de 200 m et qui s’étire sur 170 km, (et haut de 500 m, ndlr) abritant une ville futuriste, est le projet fou de Mohammed ben Salmane, dit "MBS", prince héritier d’Arabie Saoudite[3]. »
Mais on peut se demander, avec le sénateur Houpert, pourquoi Ben Salmane ne construit pas des usines de désalinisation à un prix bien inférieur à ce projet, au lieu de vouloir priver d’eau nos compatriotes, avec la complicité (pleine de duplicité) du gouvernement français ?
Les tickets de caisse supprimés
C’est le volet « amusant » de notre article par son absurdité et par son impréparation totale, si ce n’est que, depuis un an, les caissières de supermarché nous ont demandé systématiquement si nous voulions le ticket de caisse à la fin de nos achats. C’est comme pour un mariage : « oui, je le veux ». Les caissières ont bien appris de leurs supérieurs qu’il fallait promouvoir les mesures de « progrès », même si ça devait leur coûter leur emploi (là-dessus, leurs supérieurs sont restés muets) ; c’est ainsi qu’elles ont accepté avec enthousiasme de vous diriger vers les caisses automatiques qui constituent la mort certaine de leur activité au bénéfice des robots, mais surtout des patrons qui n’auront plus à gérer le personnel humain et ses inévitables complications.
Dans le même esprit, « par mesure d’économie », à partir de ce 1er août 2023, les tickets de caisse (ainsi que les reçus de carte bancaire) ne seront plus distribués automatiquement aux clients. « A la caisse, il faudra dorénavant demander explicitement au vendeur l'impression du ticket de caisse pour tout achat. Cette mesure fait suite à la loi relative à la lutte contre le gaspillage votée en février 2020. Cette mesure doit permettre de faire des économies de papier, alors que 12 milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année dans l'Hexagone. » (Les Echos, 29 juillet 2023).
12 milliards de tickets, vu comme ça, ça paraît beaucoup. Mais mettons en parallèle ce nombre extravagant de 12 milliards avec la quantité de publicité papier déposé dans nos boîtes aux lettres, laquelle quantité ne souffre, elle, d’aucune restriction.
Il est distribué chaque année environ 1 million de tonnes de prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres françaises au nombre d’environ 20 millions, ce qui correspond à 40 kg de prospectus par an et par boîte, soit 12 millions d’arbres abattus. Et savez-vous quelles entreprises distribuent massivement ces prospectus ? Oui, vous le savez : ce sont les super et hypermarchés à plus de 90 %. Comparez donc ces 40 kg de prospectus, c’est-à-dire 40.000 gr, dans votre boîte avec le poids de vos tickets de caisse pour une année, 100 gr, 150 gr, 200 gr ?
Voilà donc où se situe l’absurdité ; on s’empressera de sourire, voire de rire franchement, sachant que le deuxième volet de cette loi permettra de « limiter l’exposition de la population aux substances dangereuses pour la santé présentes sur la majorité des tickets imprimés »
En revanche, vous pouvez manger sans problème les 40 kg de papier distribués dans votre boîte aux lettres pour les faire disparaître, tout comme il nous est recommandé de manger des insectes, ce qui n’est pas dangereux non plus ? A vrai dire, nos décideurs n’ont que faire de notre santé.
Et comment prouver, comme cela arrive très souvent, et toujours au bénéfice du vendeur, que vous avez acheté un produit qui s’avère défectueux, ou facturé à un prix qui ne correspond pas au prix vu sur l’étalage ? Eh bien, vous devrez laisser vos coordonnées, messagerie électronique, numéro de téléphone, et on vous enverra la note, si vous la demandez. Bien compliqué, n’est-ce pas ? Et, bien sûr, vos données personnelles seront « sauvegardées », ben voyons...
Enfin, et nous revenons au problème de l’eau, il faut savoir que la fabrication du papier est très consommatrice en eau puisqu’il faut environ 500 litres d’eau pour fabriquer 1 kg de papier ; là aussi, comparons les 40.000 gr de prospectus avec les 150 gr de tickets…
Il reste au consommateur un joker : nous pouvons demander à la caissière le ticket de caisse en papier, sur le champ, qui ne peut pas nous être refusé, même si l’on vous dit le contraire.
La chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales informe ainsi ses membres : « Si le client en fait expressément la demande, vous ne pouvez pas refuser l'impression de son ticket, et ce, même si un ticket dématérialisé lui a été transmis. Vous n’avez pas, en tant que professionnel, l’obligation de demander formellement au client s’il souhaite ou non son ticket. C’est au consommateur qu’il revient de vous le réclamer. » Tenez-vous le pour dit.
Dernière mesure édictée ce 1er août et qui ne semble pas concerner ce pseudo-réchauffement climatique, il s’agit de l’assouplissement des conditions d’usage du Plan d’épargne logement (PEL). « Désormais, ce livret pourra être partiellement débloqué pour financer la rénovation thermique d'un logement. Jusqu'alors, le retrait des encours d'un PEL signifiait de facto la clôture du livret puisqu'il permettait uniquement l'achat d'un bien immobilier. Le gouvernement veut ainsi encourager la transition écologique au niveau des logements par la rénovation thermique, souvent très coûteuse mais efficace en termes d'économies d'énergie. Grâce à ce mécanisme, les détenteurs d'un PEL pourront débloquer une partie des fonds pour financer des travaux thermiques sans clôturer le livret. » (Les Echos, 29 juillet 2023)
Eh bien oui, cette mesure concerne directement les « économies d’énergie » et va permettre la disparition plus rapide de nos villages. Il faut s’en reporter à notre article du 27 décembre 2022 sur ce même site : Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français ?
Conclusion : Une pseudo-science journalistique massive
Il nous reste à conclure en citant les propos du prix Nobel de physique 2022, John Clauser (photo), qui lui a valu l’annulation de la conférence qu’il devait donner devant les membres du FMI, conférence intitulée Quelle confiance peut-on accorder aux prédictions climatiques du GIEC ? Parlons-en.
« Le narratif commun sur le changement climatique, explique-t-il, constitue une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes. Une science climatique mal orientée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique massive. À son tour, celle-ci s’est faite bouc émissaire de quantité de maux qui n’ont aucun rapport. » Difficile d’être plus clair. « Il n’y a pas de crise climatique« , insiste le spécialiste mondial de l’intrication quantique, usant ainsi d’une formulation qui fait un écho (sans doute volontaire) à la déclaration Clintel du même nom, qui rassemble plus de 1500 signatures dont celle d’un autre prix Nobel de physique, Ivar Giaever. « En revanche, ajoute Clauser, il y a un problème bien réel celui-là, qui est de fournir un niveau de vie décent à une large part de la population mondiale« . Le scientifique conclut sa déclaration en soulignant que la crise énergétique actuelle est « inutilement exacerbée par ce qui, à mon sens, est une science climatique incorrecte. » (Valeurs actuelles du 10 mai 2023).
Pierre-Emile Blairon.
Notes:
[1]. La Dépêche du 7 septembre 2022
[2]. « La consommation d'eau en France - essentiellement pour l'agriculture et l'eau potable - s'établit à 4,1 milliards de m³ en moyenne par an sur la période 2010-2019, selon la nouvelle estimation publiée mercredi par le Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique. » (ICI, France bleu, 30 mars 2023).
[3]. « The Line », ville futuriste de 170 km de long, verra-t-elle le jour en Arabie saoudite ?
21:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes | |
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L'avènement d'une hégémonie anti-culturelle
par Marcello Veneziani
Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-avvento-dell-egemonia-anti-culturale
Mais qui détient l'hégémonie culturelle dans notre pays aujourd'hui, et plus généralement dans le monde occidental ? Une substitution idéologique et pratique est-elle en train de s'opérer, et par qui ? En quoi consiste l'hégémonie culturelle aujourd'hui?
Trois questions comme celle-ci justifieraient un essai de la taille d'un livre et une recherche très articulée. Essayons plutôt d'y répondre succinctement. Commençons par la référence historique qui clarifie le périmètre dans lequel nous nous déplaçons.
L'hégémonie culturelle, élaborée par Gramsci avec la référence originale à Lénine, a connu trois phases: celle menée par Togliatti et le PCI, la conquête du pouvoir culturel comme prémisse à la conquête politique du pays, qui s'est développée dans l'après-guerre et s'est surtout exprimée par l'infiltration de l'italo-marxisme dans la haute culture, l'édition et l'université; ensuite, celle issue de 68, qui s'est progressivement étendue à d'autres sphères, des mass media au divertissement, de l'art au cinéma, des coutumes à l'école, s'appuyant sur l'engagement civil et démocratique, passant de l'hégémonie d'un Parti-Église, le PCI, à l'hégémonie d'un espace, celui de la gauche radicale-progressiste. Et enfin, la troisième hégémonie, qui rassemble l'héritage soixante-huitard et communiste, se fond dans l'idéologie occidentale du politiquement correct et de ses dérivés, formant un climat, une ambiance générale, un habitus. Pour définir la parabole à travers deux noms, nous dirions qui nous sommes passés de Gramsci à Umberto Eco, "idéologue" de la gauche post-marxiste dans la société de masse néo-capitaliste.
Aujourd'hui, le contrôle de la culture est entre les mains d'une classe, d'une caste, d'un dôme idéologico-militant qui serpente à travers différentes sphères, de l'édition à l'information et au divertissement, et touche les lieux de production, les institutions, les prix, les festivals, les titres et les chaînes d'approvisionnement dispersées.
Mais l'hégémonie culturelle ne vient pas de nulle part, quelque chose la précède, quelque chose s'y oppose. Pour le dire de manière lexicale, qui détenait l'hégémonie culturelle avant l'hégémonie culturelle ?
Le sentiment populaire commun, stratifié au fil des siècles, qui s'exprimait à travers des liens sociaux, des traditions partagées, des rituels, des canons et des références enracinés et répandus, véhiculés par des institutions, à commencer par l'Église catholique et ses ramifications sociales et paroissiales. Il en résulte une société encore en quelque sorte "organique" qui, dans la vision de Gramsci, devra être supplantée par l'intellectuel organique collectif. Le parti remplacerait l'église, la section remplacerait la paroisse. Le modèle historico-politique antagoniste dont s'inspire l'hégémonie de Gramsci est celui promu par Gentile puis par Bottai, avec une empreinte nationale-fasciste. La référence principale chez nous est au contraire la révolution léniniste et ses stratèges du régime, de Zdanov à Luckàcs.
L'hégémonie idéologique remplace la tradition et la religion : le projet est d'apporter une nouvelle lumière aux masses, de les libérer de l'obscurantisme réactionnaire, patriotique et religieux, de fonder un nouveau sentiment commun. Agir sur les mentalités, en croyant que celui qui contrôle les idées dominantes devient la classe dirigeante. L'hégémonie suppose d'agir dans une société plurielle et conflictuelle, avec d'autres tendances culturelles et un pouvoir politique et économique qui n'est pas encore entre ses mains. Des compromis sont possibles avec certaines de ces réalités divergentes, dans la perspective de les intégrer ensuite dans l'horizon de l'hégémonie; avec d'autres, il ne reste que la guerre, la délégitimation, voire la diabolisation.
Mais une autre hégémonie se cache dans les entrailles de la société, une hégémonie sous-culturelle: la culture concerne encore les hautes sphères, puis il y a les courants pop, les divertissements, les coutumes, les tendances de masse. Pendant des années, il y a eu une guerre souterraine entre l'engagement et la récréation; l'un conduisait à des choix radicaux-progressistes et l'autre à des choix qualunquistes (=quelconques/terme tiré d'un mouvement contestataire de l'immédiat après-guerre, le mouvement qualunquiste, ndt) et modérés, de type démocrate-chrétien puis berlusconien ou vaguement de droite.
Or notre société connaît depuis des années une déculturation de masse radicale, malgré l'hégémonie culturelle (ou peut-être à cause d'elle ?). Ainsi, l'hégémonie culturelle, pour s'imposer, finit par coïncider de plus en plus avec l'hégémonie sous-culturelle: elle touche la musique, la télévision, les influenceurs, le trash, l'utilisation de la vie privée et les orientations sexuelles, elle détermine un nouveau conformisme de masse qui naît d'une tendance transgressive à l'origine. Il n'y a plus de guerre entre l'idéologie et le désengagement, la culture et le divertissement, les frontières sont floues, l'une se dissout dans l'autre, la culture est reléguée à la pose, aux slogans et à la bigoterie idéologique; l'hégémonie devient de plus en plus sous-culturelle. Si l'hégémonie culturelle en vient à se confondre avec l'annulation de la culture et la négation de tout ce qui constitue et définit une civilisation, elle est destinée à devenir une hégémonie anti-culturelle.
Dans ce contexte, l'idée qu'une "droite" national-populiste, souverainiste et identitaire puisse remplacer l'hégémonie culturelle de "gauche" semble difficile, impraticable. Il n'y a pas de conditions, il n'y a pas d'hommes et de rangs de remplacement, il n'y a probablement pas le tempérament et la prédisposition pour le faire, il n'y a pas de projet et de stratégie à l'œuvre. Pour rester au gouvernement, la "droite" doit déconstruire ce qui la définit, notamment sur le plan culturel et identitaire; de petites contestations symboliques, mais ensuite elle doit s'adapter au modèle hégémonique ou au moins s'attacher à en neutraliser le contenu. On assiste donc à une situation schizophrénique où le pouvoir politique est d'un côté et le pouvoir culturel de l'autre. L'un gère le cours des événements et l'autre dicte l'agenda des "valeurs".
Mais jusqu'à présent, nous avons compté sans l'aubergiste, nous n'avons pas mentionné la troisième voie, le sujet le plus fort: c'est-à-dire le pouvoir technocratique, économique et financier qui gère les grands arrangements supranationaux et la mondialisation. Un pouvoir prêt à utiliser les deux; mais au cours des dernières décennies, par le biais du politiquement correct et de la culture de l'annulation (cancel culture), l'hégémonie culturelle radicale-progressiste a été la garde rouge, le précepteur idéologique de ce pouvoir. Nous vivons dans une société "mondialisée" où dominent les intérêts des uns et les "valeurs" des autres. Et les gouvernements de droite jonglent dans les recoins. Malgré les gouvernements de droite, malgré les humeurs populaires majoritairement opposées à l'hégémonie culturelle et à l'hégémonie techno-financière mondiale, la convergence stratégique entre les deux hégémonies domine, dans le projet commun d'éradication des identités, des liens sociaux, des héritages civils et religieux; une sorte de guerre contre l'histoire, la nature et la réalité, au nom d'une société individualiste, mutante et globale, où les droits sont séparés des devoirs et combinés aux désirs, où le "je suis ce que je veux être" est le premier commandement; sauf à suivre sans critique et automatiquement les tendances suggérées pour être "inclus" dans les flux et la consommation du présent. Je ne vois pas d'autres hégémonies à l'horizon que cette hégémonie absolue et durable du présent global sur tout passé, tout avenir autre que le présent, toute idée d'éternité et tout sens religieux de la vie. Une hégémonie contre la culture et la civilisation, qui finissent par coïncider.
(Vita e Pensiero, juillet 2023)
20:30 Publié dans Actualité, Philosophie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hégémonie culturelle, métapolitique, antonio gramsci, théorie politique, philosophie, philosophie politique, politologie, sciences politiques | |
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Pareto a anticipé il y a 100 ans la décadence et la corruption actuelles des élites
Gennaro Malgieri
Source: https://electomagazine.it/pareto-anticipava-100-anni-orsono-lattuale-corrotta-decadenza-delle-elites/
Il y a des livres qui marquent l'histoire de la pensée de manière indélébile. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas affectés par le passage du temps, qu'ils sont valables partout et que tout le monde peut les reconnaître comme des classiques. L'un d'entre eux est Trasformazione della democrazia (publié en Italie chez Castelvecchi) du plus grand sociologue italien, avec Gaetano Mosca: Vilfredo Pareto (1848-1923) dont on célèbre cette année le centenaire de la mort.
Auteur du Traité de sociologie générale avec lequel il allait fonder une "nouvelle science", Pareto, économiste distingué, commença à se consacrer à l'étude des phénomènes politiques à la suite de son observation des régimes politiques en relation avec les grands facteurs économiques de son époque qui les soutenaient et dont ils se nourrissaient.
Le chemin qui le conduira à formuler la théorie de la "circulation des élites" sera long et complexe, mais fera l'unanimité quelles que soient les appartenances politiques et culturelles. Pareto a observé et documenté une chose très simple: les sociétés, quels que soient leurs soutiens, sont toutes gouvernées par des cercles étroits qui agissent bien ou mal, mais qui sont détachés du contexte général et se légitiment eux-mêmes. Le prix à payer pour le pouvoir qu'ils exercent est la décadence plus ou moins rapide à laquelle ils sont inévitablement voués.
Si l'on applique la théorie à la démocratie, au-delà du fait que Pareto n'a jamais cru à la bonté absolue du suffrage universel et que, en digne disciple de Machiavel, il a toujours soutenu que le réalisme du pouvoir devait être analysé à la lumière des contingences, il est évident aux yeux du penseur qu'il s'agit d'une construction artificielle fondée sur l'inverse de ce que soutiennent ses apologistes modernes.
Les démocraties, pour Pareto, en somme, sous le couvert de bonnes intentions, cachent l'empressement des oligarchies à utiliser le consentement populaire (d'ailleurs limité à son époque) pour gouverner à leur guise.
Ceux qui sont au pouvoir sont aussi, nécessairement, les plus riches : ceux qui sont au sommet jouissent non seulement du pouvoir politique, mais de toute une série de privilèges", peut-on lire dans un autre texte parétien, Les systèmes socialistes, où les élites sont mises en garde contre le danger d'un déclin assez rapide si elles ne se régénèrent pas. Et il précise : "Les éléments de remplacement des élites peuvent provenir des classes rurales, qui subissent une sélection plus forte que les classes aisées; les classes aisées ont tendance à sauver tous leurs enfants, en veillant à ce que les éléments faibles et inadaptés restent en vie. Cela signifie que l'élite dirigeante comprendra également les pires éléments, ce qui la rendra encore plus mauvaise. La "transformation de la démocratie" suit cette tendance pessimiste, mais réaliste. Pour se maintenir au pouvoir, les oligarchies qui tirent leur légitimité de la réponse populaire doivent nécessairement activer des mécanismes de corruption systématique ou de patronage: du contrôle même des sentiments du peuple découle leur gouvernement, arbitraire bien que limité par des parlements qui adhèrent néanmoins à la même logique que ceux qui gouvernent provisoirement.
Ainsi, le "gouvernement parlementaire" est miné par la privatisation des affaires publiques et, même si l'on veut le défendre, il faut reconnaître qu'il est hypocrite de ne pas voir les malversations qu'il parvient à produire pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible. Pareto, aussi critiqué soit-il, a certainement vu loin. Dans ses articles parus entre juin et décembre 1920 dans la Rivista di Milano, puis réunis l'année suivante dans le petit volume sur la dégénérescence de la démocratie, il représente une classe politique, non seulement italienne pour dire la vérité, mais qui s'impose dans toute l'Europe avec les mêmes systèmes visant à tromper la croyance publique.
"Les changements les plus récents connus par la démocratie, souligne Francesco Marchianò dans son introduction, redonnent de l'importance aux intuitions parétiennes. D'une part, aujourd'hui plus qu'hier, le lien étroit entre l'argent et la politique, les processus de privatisation du politique... nous invitent à mieux réfléchir sur les dynamiques réelles du pouvoir politique et l'influence de l'argent".
En effet, ajoute Marchianò, on peut même se demander "si dans la transition de la démocratie à la post-démocratie, il n'y a pas eu aussi un mouvement de circulation des élites qui fait qu'aujourd'hui, la souveraineté appartient de manière très relative au peuple".
C'est précisément ce que Pareto a soutenu en étudiant à la fois le socialisme naissant et le "cycle ploutocratique" consolidé.
Une leçon très actuelle qu'il faut garder à l'esprit pour comprendre les camouflages du pouvoir à l'ombre d'une démocratie qui se transforme rapidement et devient autre chose que ce que promettent ceux qui savent qu'ils la trahissent.
20:01 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vilfredo pareto, sociologie, circulation des élites, théorie politique, sciences politiques, politologie | |
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La dictature de la ploutocratie financière
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/la-dictadura-de-la-plutocracia-financiera/
Grâce aux processus de supranationalisation et à l'ordre du discours dominant, les peuples eux-mêmes sont de plus en plus convaincus que les décisions fondamentales ne dépendent pas de leur volonté souveraine, mais des marchés et des bourses, des "liens extérieurs" et des sources supérieures s'inscrivant dans un sens transnational. C'est cette réalité que les peuples, c'est-à-dire ceux d'en bas, "doivent" simplement seconder électoralement, en votant toujours et seulement comme l'exige la rationalité supérieure du marché et de ses agents.
"Les marchés apprendront aux Italiens à voter comme il faut", affirmait solennellement, en 2018, le commissaire européen à la programmation financière et au budget, Günther Oettinger, condensant en une phrase le sens de la "démocratie compatible avec le marché". Et, en termes convergents, l'eurotechnocrate Jean-Claude Juncker avait catégoriquement affirmé qu'"il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens" ("Le Figaro", 29.1.2015). Des thèses comme celles qui viennent d'être évoquées, concernant une séparation prétendument nécessaire entre la représentation populaire et la sphère de la décision politique, auraient été considérées jusqu'à récemment comme des attaques réactionnaires, autoritaires et inadmissibles contre la démocratie. Avec la "bifurcation" de 1989, en revanche, elles sont devenues hégémoniques dans l'ordre du logos dominant : à tel point que quiconque ose les contester de quelque manière que ce soit est répudié comme "populiste" et "souverainiste".
La droite et la gauche néolibérales appliquent chacune aujourd'hui les mêmes recettes économiques et sociales. Et ces dernières ne sont plus le fruit d'une négociation politique démocratique, puisque la souveraineté économique et monétaire des États-nations souverains a disparu. Les recettes sont donc imposées de manière autocratique par des institutions financières supranationales, qui ne sont pas légitimées démocratiquement (BCE, FMI, etc.). Et comme la droite bleue et la gauche fuchsia ne remettent pas en question les processus de dé-démocratisation et de supranationalisation de la prise de décision (qu'elles facilitent d'ailleurs le plus souvent), toutes deux finissent par légitimer la souveraineté de l'économie post-nationale et, avec elle, celle de la classe apatride de la ploutocratie néolibérale, qui se cache toujours derrière l'anonymat apparent d'entités "raisonnablement suprasensibles" telles que les marchés, les bourses ou la communauté internationale.
Déjà en 1990, Norberto Bobbio affirmait que "par gauche, nous entendons aujourd'hui la force qui est du côté de ceux qui sont en bas, et par droite la force qui est du côté de ceux qui sont en haut". Même alors, Bobbio décrivait en détail la nature du clivage dans le cadre du capitalisme dialectique moderne, dans lequel la gauche représentait les intérêts des dominés (ceux d'en bas) et la droite les intérêts des dominants (ceux d'en haut). Cependant, Bobbio n'a pas déchiffré l'obsolescence de ce schéma herméneutique dans le cadre du nouveau capitalisme absolu-totalitaire: dans son scénario, comme cela devrait être clair maintenant, la gauche, pas moins que la droite, représente la partie, les intérêts et la perspective de ceux qui sont au sommet.
Par conséquent, au-delà de la perfide dichotomie droite-gauche, il est impératif de re-souverainiser l'économie afin de rétablir la primauté de la décision souveraine et, enfin, d'établir la souveraineté populaire, c'est-à-dire la démocratie en tant que κράτος du δῆμος. Car la souveraineté populaire coïncide avec une communauté maîtresse de son destin, donc capable de décider de manière autonome des questions clés de sa propre existence. La dichotomie entre le socialisme et la barbarie n'a pas cessé d'être valable : avec la novitas fondamentale, cependant, que tant la droite que la gauche se sont ouvertement rangées du côté de la barbarie. Par conséquent, un nouveau socialisme démocratique d'après la gauche doit être façonné.
Les intellectuels organiques au service du capital - le nouveau clergé post-moderne - et les politiques inféodés au pouvoir néo-libéral - droite bleue et gauche fuchsia - maintiennent les classes dominées, le Serviteur national-populaire, à l'intérieur de la caverne mondialisée du capital. Elles convainquent les dominés que c'est le seul système viable. Et ils les incitent à choisir entre des alternatives fictives, qui sont également basées sur l'hypothèse de la caverne néolibérale comme un destin inéluctable, sinon comme le meilleur des mondes possibles. Contre le nouvel ordre mental et la mappa mundi forgée par le clergé intellectuel à l'appui du pôle dominant, nous devons avoir le courage d'admettre que l'antithèse entre la droite et la gauche n'existe aujourd'hui que virtuellement, en tant que prothèse idéologique pour manipuler le consensus et le domestiquer dans un sens capitaliste, selon le dispositif typique de la "tolérance répressive" par lequel le citoyen du monde se voit offrir un choix "libre" d'adhérer aux besoins systémiques. En fait, le choix est inexistant dans la mesure où les deux options au sein desquelles il est appelé à s'exercer partagent, au fond, une identité commune: la droite et la gauche expriment de manière différente le même contenu dans l'ordre du turbo-capitalisme. Et c'est ainsi qu'elles provoquent l'exercice d'un choix manipulé, dans lequel les deux parties en présence, parfaitement interchangeables, alimentent l'idée de l'alternative possible, qui en réalité n'existe pas. Ainsi, l'alternance réelle entre la droite et la gauche garantit non pas l'alternative, mais son impossibilité.
C'est pourquoi, pour réaliser la "réorientation gestaltiste" qui nous permet de comprendre le présent et de nous orienter dans ses espaces par la pensée et l'action, il est nécessaire de dire adieu sans hésitation et sans remords à la dichotomie déjà usée et inutile entre la droite et la gauche. C'est pourquoi l'abandon de la dichotomie ne doit pas s'échouer dans les bas-fonds du désenchantement et de l'apaisement de toute passion politique pour le rajeunissement du monde: la passion durable de l'anticapitalisme et de la recherche opérationnelle d'arrière-pensées ennoblissantes doit au contraire se déterminer dans la tentative théorico-pratique de théoriser et d'opérer de nouveaux schémas et de nouvelles cartes, de nouvelles synthèses et de nouveaux fronts avec lesquels revivre le "rêve d'une chose" et le pathos anti-adaptatif alimenté par les désirs d'une liberté plus grande et meilleure. Pour paraphraser l'Adorno de Minima Moralia, la liberté ne s'exerce pas en choisissant entre une droite et une gauche parfaitement interchangeables et également alliées au statu quo. Elle s'exerce en rejetant, sans médiation possible, le choix manipulé et en proposant de véritables alternatives qui pensent et agissent autrement, au-delà de l'horizon aliéné du capital. Il faut refuser l'alternance, pour redonner vie à l'alternative.
19:19 Publié dans Actualité, Définitions, Philosophie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, définition, ploutocratie, néolibéralisme, philosophie, diego fusaro, philosophie politique, théorie politique, gauchedroite, politologie, sciences politiques | |
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Qu'est-ce que la géopoétique ?
Partie 2
Partie 1: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/07/29/qu-est-ce-que-la-geopoetique-premiere-partie.html
Source: https://katehon.com/ru/article/chto-takoe-geopoetika-chast-2
La géopoétique n'a pas encore été définie comme une discipline à part entière. Elle s'oppose donc à la géopolitique comme une sorte d'alternative humaniste à la géopolitique, souvent comme une tentative de réunir l'homme et la nature afin d'éviter une future catastrophe causée par l'homme.
On peut également affirmer que le concept de "géopoétique" n'est en aucun cas une définition scientifique, mais un terme trompeur, c'est-à-dire une sorte d'aimant sonore qui a une ressemblance extérieure avec les termes. Cependant, en déchiffrant le mot "géopoétique" à partir du grec, on peut identifier les sèmes suivants à l'intérieur du mot : "geos" - "terre" + "poétique" - "art, création". Il s'agit donc d'une discipline esthétique qui comprend la compréhension artistique du développement des territoires géographiques et des paysages, la compréhension de leur sphère mythique et épique, ainsi que des œuvres multigenres, la compréhension de l'influence mutuelle du monde de la géographie et du monde de la littérature (ainsi que du monde de l'art), et la généralisation des phénomènes susmentionnés.
La géopoétique s'articule autour de quatre axes principaux :
Artistique
Il s'agit de textes littéraires, souvent fondés sur l'épopée ou le mythe, qui décrivent de manière métaphorique la relation à la Terre en tant que planète. Elle peut également être considérée comme un reflet littéraire du mouvement ésotérique New Age.
En ce qui concerne les représentants de la géopoétique artistique, il convient de distinguer deux figures monumentales qui ont influencé le développement de la géopoétique en général.
Il s'agit tout d'abord de l'auteur du terme "géopoétique", le Français Kenneth White. K. White, en homme honnête, a admis que la paternité du terme lui avait été injustement attribuée et qu'il n'avait fait qu'exprimer des idées qui s'étaient déjà retrouvées dans divers contextes littéraires et scientifiques. En 1989, Kenneth White a fondé l'Institut international de géopoétique afin de faire progresser la recherche dans le domaine interculturel et transdisciplinaire qu'il avait développé au cours de la décennie précédente.
En octobre 2005, Kenneth White a donné une série de trois conférences dans le cadre du projet géopoétique : "North Atlantic Investigations", "Returning to Territory" et "Feeling the Far North". Mais l'œuvre la plus monumentale de White est Le Plateau de l'Albatros. Introduction à la géopoétique, 1994). En ce qui concerne la géopoétique, Kenneth écrit dans Le Plateau de l'albatros... : "Il conviendrait peut-être de décrire comment et quand le concept est apparu au cours de mon travail. L'idée n'avait pas encore pris forme, mais le mot a commencé à se glisser dans mon discours et dans mes écrits dès la fin des années 1970. Il semblait capable de relier de nombreuses significations différentes, qui n'étaient pas entièrement définies. On m'a récemment suggéré que le mot avait déjà été utilisé dans des contextes littéraires et scientifiques. Je ne l'oublierai pas. Mais ce que je préconise, ce n'est pas le droit d'inventer le terme, mais son interprétation poétique. Non pas le mot, mais la libération d'un nouveau sens. Ce sens a pris forme dans mon esprit et s'est incarné lors d'un voyage que j'ai effectué le long de la côte nord du golfe du Saint-Laurent en 1979. Je cite mon carnet de notes de l'époque : "Les eaux de la baie m'ont attiré vers la vaste étendue blanche du Labrador. Un nouveau mot est apparu dans mon cerveau : géopoétique. Comme une exigence d'aller au-delà du texte historique et littéraire pour trouver la poésie du vent et la capacité de penser comme le flux d'une rivière. Qui vit ? Telle est la question. Ou peut-être est-ce un appel. Un appel qui vous attire vers l'extérieur. De plus en plus loin. Si loin que vous cessez d'être la personne que vous connaissiez si bien auparavant et que vous devenez juste une voix, une voix sans nom, qui raconte les innombrables merveilles du nouveau monde. Bien sûr, il faut que cela arrive. Peut-être déjà ici et maintenant...".
Kenneth White est l'auteur de vingt-cinq essais, quatorze textes en prose et plus de vingt textes lyriques.
La deuxième figure n'est pas seulement l'auteur, mais aussi le traducteur Vassili Golovanov, qui a présenté de nombreuses œuvres de White en russe et est devenu son disciple en Russie. Vassili a commencé sa carrière avec le livre "Tachanki s Yuga", consacré à l'histoire du mouvement insurrectionnel makhnoviste (en Ukraine pendant la guerre civile russe, ndt). Avec R. Rakhmatullin, A. Baldin, D. Zamyatin et V. Berezin, il a été membre du groupe de recherche littéraire "Putevoy Zhurnal", dont l'action la plus marquante a été l'expédition "Aux ruines de Tchevengur". Vassili a écrit ce qui suit sur la géopoétique : "Le terme "géopoétique" est souvent utilisé ces derniers temps et s'est déjà séparé du terme familier de "géopolitique". Une clarification s'impose. La géopoétique n'est pas dérivée de la géopolitique comme une sorte de rime conditionnelle, et encore moins comme un concept pris à l'opposé. Le projet géopoétique est le résultat d'une recherche indépendante, de véritables voyages qui se sont déroulés dans une réflexion polyvalente. L'un des fondateurs de la nouvelle discipline, l'écrivain écossais Kenneth White, qui vit et travaille en France et parcourt le monde, a d'abord défini le champ d'intérêt de la géopoétique dans le cadre de la géographie existentielle. Ainsi, commençant le jeu avec son propre nom (White), il construit l'image-archétype de "l'espace blanc", incluant l'ancien nom de l'Écosse - Alba, développant parallèlement des motifs celtiques dans l'interprétation de la couleur blanche comme centre de la palette universelle, et trouve à la fin un certain module d'ordonnancement de l'espace, l'échelle blanche de White (les tautologies sont inévitables).
Il est révélateur que Kenneth White lui-même définisse les limites de l'application de son outil non pas tant dans l'espace (accrétion à l'ouest, par l'ouest), mais dans le temps. Les limites de son "White" sont le Nouveau Temps, qui a commencé au moment de la découverte de l'Amérique, le Nouveau Monde. Maintenant que le Nouveau Temps s'est épuisé dans l'hypertrophie du comptage, de la technologie numérique, de l'application verbale de la postmodernité, et ainsi de suite, White part à la recherche du temps suivant. Dans ce contexte, son module White prend une projection historiosophique".
Projectif
Comme son nom l'indique, cette orientation est basée sur une sorte de projet ou d'expérience, appliquée à des projets culturels et scientifiques, à de nouveaux mythes paysagers et territoriaux ou à la révision artistique d'anciens mythes.
Cette orientation est le résultat du Forum de la culture contemporaine du Bosphore, anciennement dirigé par Igor Sid (non seulement le modérateur du projet, mais aussi l'auteur du livre "Geopoetics"). Selon I. Sid : "La géopoétique est un nouveau concept international qui acquiert les caractéristiques d'un terme scientifique et couvre les formes les plus diverses d'interaction créative de l'homme avec l'espace géographique, les territoires et les paysages : voyage méditatif, littéraire-artistique, projectif-appliqué, recherche et autres. Dans la définition scientifique la plus générale, la géopoétique est "le travail sur les images et/ou les mythes du paysage-territoire (géographique)".
Scientifique
Cette orientation est associée à l'étude de la poétique, aussi bien des territoires locaux que de la considération à grande échelle. Elle occupe à juste titre une place importante dans le travail d'analyse des philologues et des critiques littéraires. Parmi les érudits célèbres qui ont apporté une contribution significative dans ce domaine, citons : M. L. Gasparov, V. I. Shirina, A. A. Korablev, V. V. Abashev, N. I. Polevoy, Y. M. Lotman et V. M. Guminsky. Bien entendu, cette liste de chercheurs en géopoétique n'est pas exhaustive, mais ce sont ces scientifiques qui ont été à l'origine de cette orientation.
En outre, la direction de la géopoétique scientifique, en tant que direction formée, a été initiée en 1996 par le Club géopoétique de Crimée, qui a organisé la première (1996) et la deuxième (2009) conférences internationales sur la géopoétique.
Négatif
Il s'agit de la littérature dite dystopique qui traite des catastrophes causées par l'homme. C'est un concept proposé par le groupe de recherche Lausanne-Sorbonne des slavistes (Edouard Nadtochy, Anastasia de la Fortel, Anne Coldefi-Focard) "sur la base d'une synthèse de toutes les déterritorialisations locales dépourvues de mémoire et de signification sociale - qu'il s'agisse des "non-lieux" de l'urbanisme, qu'il s'agisse de l'"abandon" industriel, des sites de catastrophes naturelles et technologiques, des anomalies naturelles, ou des sites de tourisme noir tels que les camps abandonnés, les prisons et les lieux de mort de masse".
Un exemple frappant de cette orientation peut être donné par des œuvres telles que : "Tchernobyl" de E. Liverbarrow, "Kholochye. Chernobyl saga" de V. Sotnikov, "Dyatlov Pass, or the Mystery of the Nine" de A. Matveev.
L'image esthétique dans la géopoétique
Dans leurs travaux, V. V. Abashev et M. P. Abasheva ont donné la définition la plus objective de l'image géopoétique, à savoir : "L'image géopoétique est une "image symbolique du territoire dans son ensemble", dans laquelle "le territoire, le paysage <...> sont compris comme une instance significative dans la hiérarchie des niveaux du monde naturel et deviennent des sujets de réflexion esthétique et philosophique <...> le paysage est conceptualisé <...> et ses caractéristiques dominantes font l'objet d'une compréhension symbolique". En d'autres termes, l'image géopoétique n'est pas seulement un constructeur de la conceptosphère de l'auteur, mais aussi une image du monde, de l'expérience de l'humanité, de l'expérience de l'interaction entre l'homme et l'espace - et tout cela passe par la réflexion de l'auteur et l'hyperbolisation subjective des sensations dans le texte.
La colline de Svyatogor
Comme exemple de géopoétique dans la littérature russe, j'aimerais citer la figure de Velemir Khlebnikov et ses essais. Mais avant cela, je tiens à préciser que la fonction esthétique du langage est liée à l'attention portée à la forme linguistique/parole du texte. Les œuvres littéraires classiques sont construites sur le principe de la politesse linguistique (c'est-à-dire sans éclats et sans insultes, sans vocabulaire prétentieux et vulgaire), et si elles contiennent des jargonismes, des pléonasmes et un vocabulaire stylistiquement réduit, leur utilisation justifie le fragment artistique. Par exemple, pour créer l'image d'un héros antisocial.
Mais il est important de se rappeler que si le lecteur ne comprend pas la langue de l'œuvre, ne comprend pas la forme, il ne sera pas en mesure d'évaluer le sens et le poème lui semblera mauvais, car l'esthétique de l'œuvre sera fortement réduite. Par exemple, le poème de Velimir Khlebnikov:
Nous sommes des enchanteurs et des churrays.
Charmant là, charmant ici,
Ici un churakhar, là un churakhar,
Ici un churil, là un churil.
De la churinya les yeux de la churinya.
Il y a un churavel, il y a un churavel.
Charari ! Churari ! Churel !
Charel ! Charesa et churesa.
Et churaisya et charelsya.
Bien que la poésie de Khlebnikov exclue presque la fonction esthétique de la langue russe, ses essais conservent un intérêt territorial et des analyses approfondies. Ses essais "La colline de Svyatogor" (1908) et "Sur l'élargissement des limites de la littérature russe" (1913) sont un reflet vivant de la direction artistique de la géopoétique. Ainsi, dans le premier essai, Khlebnikov estime que la poésie est : "La slavité russe a fait écho aux voix étrangères et a laissé muet le mystérieux guerrier du nord, le peuple-mer".
"Et l'on ne devrait pas reprocher au grand Pouchkine lui-même qu'en lui les nombres sonores de l'être du peuple - le successeur de la mer, remplacés par les nombres de l'être des peuples - obéissant à la volonté des anciennes îles ? <...> Tout moyen ne veut-il pas aussi être une fin ? Ce sont les voies de la beauté du mot, différentes de ses buts. L'arbre de la haie donne des fleurs et lui-même. <Et resterons-nous sourds à la voix de la terre : "Donnez-moi une bouche ! Donnez-moi une bouche !" Ou resterons-nous les oiseaux moqueurs des voix occidentales ? <...> Et les rusés Euclide et Lobachevsky n'appelleront-ils pas onze vérités impérissables les racines de la langue russe ? Ils verront dans les mots les traces de l'esclavage de la naissance et de la mort, appelant les racines - Dieu, les mots - l'œuvre de la main de l'homme. <...> Et si la vie et l'existence dans la bouche de la langue du peuple peuvent être comparées à la dolomie d'Euclide, alors le peuple russe ne peut-il pas s'offrir le luxe, inaccessible aux autres nations, de créer une langue - comme la dolomie de Lobachevsky, cette ombre de mondes étrangers ? Le peuple russe n'a-t-il pas droit à ce luxe ? L'intelligence russe, toujours avide de droits, renoncera-t-elle à ce qui lui est donné par la volonté même du peuple : le droit de créer des mots ? <Qui connaît le village russe, connaît les mots formés par l'heure et vivant le siècle du papillon de nuit". En d'autres termes, Khlebnikov a littéralement appelé la poésie "la voix du territoire/paysage".
Dans l'essai "Sur l'élargissement des limites de la littérature russe" (1913), V. Khlebnikov ne se contente pas de parler de la poésie comme d'une voix du territoire/paysage. Khlebnikov a non seulement fait appel aux travaux de l'un des premiers géo-descripteurs, N. M. Przhevalsky, mais il a également écrit: "En Russie, on a oublié l'État de la Volga - l'ancien Bolgar, Kazan, les anciennes voies vers l'Inde, les relations avec les Arabes, le royaume de Biarm. Le système d'appanage, à l'exception de Novgorod, de Pskov et des États cosaques, est resté en dehors de son champ d'action. Elle ne remarque pas chez les Cosaques le plus bas degré de noblesse, créé par l'esprit de la terre, qui rappelle les samouraïs japonais. Dans certains endroits, elle fait l'éloge du Caucase, mais pas de l'Oural et de la Sibérie avec l'Amour, avec ses légendes les plus anciennes sur le passé des gens (Orochons). La grande frontière des 14ème et 15ème siècles, où se sont déroulées les batailles de Kulikovo, Kosovo et Grunwald, ne lui est pas du tout connue et attend son Przewalski". En d'autres termes, il a directement déclaré que différentes parties de la Russie "attendent leur Przewalski".
Aujourd'hui, pour comprendre la géopoétique du texte régional, les ouvrages consacrés au Nord russe, à la Crimée, à la Transouralienne (Oural, Sibérie, Altaï) ont fait l'objet des recherches les plus approfondies.
18:38 Publié dans Définitions, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définition, lettres, lettres russes, littérature, littérature russe, kenneth white, vassili golovanov, géopoésie, géopolitique | |
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La double pensée orwellienne et la Banque de Russie
Valentin Katasonov
Source: https://katehon.com/ru/article/dvoemyslie-po-oruellu-i-bank-rossii
J'ai déjà publié plusieurs articles sur le roman "1984" du célèbre écrivain anglais George Orwell (1903-1950). Il s'agit d'une dystopie qui décrit une société "idéale" qui, à l'époque de la rédaction du roman (en 1948), n'était, selon l'auteur, pas très éloignée de la réalité. L'un des éléments importants du "merveilleux nouveau monde", selon Orwell, est la double pensée. Je pense que la plupart des lecteurs connaissent le roman et se souviennent bien des trois slogans du Parti du socialisme anglais (Angsots/Engsoc), qui gouvernait dans un pays appelé Océanie : LA GUERRE, C'EST LA PAIX ; LA LIBERTÉ, C'EST L'ESCLAVAGE ; L'IGNORANCE, C'EST LA FORCE.
Les pages du roman expliquent en détail ce qu'est la double pensée et révèlent le rôle de la nouvelle langue (novoyaz/novlangue/newspeak) dans l'éducation des citoyens d'Océanie pour les mener à l'esprit de la double pensée. En particulier, le protagoniste Winston Smith apprend ce qu'est la double pensée dans le livre de Goldstein, The Theory and Practice of Oligarchic Collectivism, qui est interdit en Océanie. On y lit ce qui suit :
"La double pensée est la capacité de maintenir deux croyances contradictoires en même temps. L'intellectuel du Parti sait dans quel sens changer ses souvenirs ; il est donc conscient qu'il triche avec la réalité ; mais grâce à la double pensée, il s'assure que la réalité est restée inviolée. Ce processus doit être conscient, sinon il ne peut être exécuté avec précision, mais il doit aussi être inconscient, sinon il y aura un sentiment de mensonge et donc de culpabilité. La double pensée est l'âme des angsots, car le parti utilise une tromperie délibérée tout en maintenant fermement le cap vers son objectif, ce qui exige une honnêteté totale.
Dire un mensonge délibéré et y croire en même temps, oublier un fait devenu gênant et le tirer de l'oubli quand on en a de nouveau besoin, nier l'existence d'une réalité objective et considérer la réalité que l'on nie, tout cela est absolument nécessaire. Même en utilisant le mot "double-esprit", il faut avoir recours au double-esprit. Car en utilisant ce mot, vous admettez que vous trichez avec la réalité ; encore un acte de double pensée et vous l'effacez de votre mémoire ; et ainsi de suite à l'infini, le mensonge ayant toujours une longueur d'avance sur la vérité. Finalement, c'est grâce à la double pensée que le parti a réussi (et qui sait, il y parviendra encore pendant des milliers d'années) à arrêter le cours de l'histoire".
L'accoutumance de tous les citoyens océaniens (surtout ceux qui appartiennent au parti de Big Brother) à la double pensée est une condition sine qua non de la pérennité et de l'éternité du pouvoir du parti. Les membres des classes supérieures (membres du parti externe et interne) doivent être bien-pensants. L'éducation des bien-pensants doit commencer dès la petite enfance et se baser sur des concepts tels que l'"auto-arrêt" et le "blanc-noir". Savoir utiliser ces deux concepts est une condition préalable à la "bien-pensance".
Le roman "1984" développe la signification de ces deux concepts. En particulier: "L'auto-arrêt signifie, pour ainsi dire, une capacité instinctive à s'arrêter au seuil d'une pensée dangereuse. Cela inclut la capacité de ne pas voir les analogies, de ne pas remarquer les erreurs logiques, de mal interpréter même l'argument le plus simple, s'il est hostile à l'Angsots, de ressentir de l'ennui et du dégoût face au cours de la pensée, ce qui pourrait conduire à l'hérésie. En bref, s'arrêter soi-même, c'est sauver la bêtise. Mais la bêtise ne suffit pas. Au contraire, il est demandé au croyant véridique d'avoir autant de maîtrise sur ses processus mentaux que l'homme-serpent du cirque sur son corps. En fin de compte, le système repose sur la croyance que Big Brother est omnipotent et que le Parti est infaillible.
Et voici plus de détails sur "l'auto-arrêt" (les réflexions de Winston Smith dans les cloîtres du ministère de l'Amour, où il a été rééduqué par le chef du parti, O'Brien) : "Dès qu'une pensée dangereuse apparaît, un point aveugle doit se former dans le cerveau. Ce processus doit être automatique, instinctif. C'est ce que l'on appelle dans le jargon l'auto-arrêt".
Et voici comment le sens d'un autre mot-clé - "blanc-noir" - est révélé : "Comme beaucoup de mots de la Novoyaz, il a deux significations opposées. Lorsqu'il s'applique à un adversaire, il désigne l'habitude d'affirmer sans vergogne que le noir est blanc, contrairement à des faits évidents. Lorsqu'il s'applique à un membre du parti, il signifie une volonté bien intentionnée de dire que le noir est blanc si la discipline du parti l'exige. Mais il ne s'agit pas seulement de dire que c'est blanc : il s'agit aussi de croire que le noir est blanc, et plus encore, de savoir que le noir est blanc, et d'oublier qu'on a un jour pensé autrement".
La double pensée est l'une des principales menaces pour la vie humaine et l'humanité. Il y a deux mille ans, l'apôtre Jacques a lancé une mise en garde à ce sujet : "L'homme qui a l'esprit double n'est pas ferme dans toutes ses voies" (Jacques 1:6). Le Christ a également parlé de la même chose. Par exemple : "Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il aura du zèle pour l'un et négligera l'autre. On ne peut servir Dieu et Mammon" (Matthieu 6:24).
Passons maintenant de l'Océanie de George Orwell à la terre de péché qu'est la Russie d'aujourd'hui. Aujourd'hui, nous observons une double pensée que même l'imagination du génie d'Orwell n'a pu atteindre. Par exemple, les fonctionnaires russes ont pris l'habitude de prononcer des discours très patriotiques. Mais en même temps, nous apprenons constamment que ces mêmes fonctionnaires possèdent divers biens à l'étranger - appartements, fazendas, comptes bancaires, etc. Ce ne sont pas nos forces de l'ordre et nos services spéciaux qui nous l'apprennent, mais des responsables occidentaux, qui annoncent bruyamment la séquestration de ces biens (surtout après le 24 février de l'année dernière).
Certains responsables "avancés" nous disent que ce qui se passe en Ukraine n'est pas une opération militaire spéciale de facto visant à démilitariser et à dénazifier le régime ukrainien, mais une confrontation à grande échelle entre la Russie et l'Occident collectif. Il est difficile de ne pas être d'accord avec de telles conclusions. Mais dans le même temps, nous continuons à commercer avec de nombreux pays occidentaux comme si de rien n'était. Et nombre de nos concitoyens arriérés, qui ne maîtrisent pas l'art de la double pensée, n'arrivent toujours pas à comprendre: sommes-nous en guerre contre l'Occident ou commerçons-nous avec l'Occident ? Dans leur conscience arriérée, ces deux débuts ne coexistent pas: la guerre et le commerce.
De même, la partie arriérée de notre société a compris de manière très particulière le slogan des autorités sur la substitution des importations (il a été lancé après le 24 février de l'année dernière). Nombre de nos concitoyens ont accepté ce slogan avec joie, croyant naïvement que la substitution des importations signifie le remplacement des biens importés par des biens de propre production (c'est la définition de la substitution des importations dans les manuels et les dictionnaires). Cependant, nous continuons à importer. Les citoyens "arriérés" n'ont pas réalisé qu'aujourd'hui, la substitution des importations ne signifie rien d'autre que le remplacement des importations en provenance du pays X par des importations en provenance du pays Y. Et personne ne va restaurer et développer la production nationale.
Dans la Russie d'aujourd'hui, il existe de nombreuses formes de manifestation et de nuances de la double pensée orwellienne : ruse, hypocrisie, duplicité, ambiguïté, double standard, double esprit, pharisaïsme, dissonance cognitive, division de l'intellect (schizophrénie), division de la personnalité, opportunisme, conformisme, et d'autres encore. La double pensée, tel un virus, détruit une personne, le système d'administration publique, l'éducation, la culture, la moralité et toutes les sphères de la vie sociale.
L'une des formes de double pensée qui règne à notre époque est la double pensée juridique. C'est-à-dire la possibilité d'interpréter les lois et les règlements de la manière qui vous convient. Les documents réglementaires sont particulièrement saturés de formulations telles que : "L'exécution ne peut être pardonnée". Les bonnes personnes et les bons services mettent des virgules dans ces formulations en tenant compte de l'opportunité du moment. Cette double pensée juridique peut se manifester dans le cadre d'une loi (règlement). Elle se manifeste également dans le fait que les dispositions d'une loi (règlement) ne "battent" pas en brèche les dispositions d'autres lois (règlements).
Bien sûr, la double pensée juridique existait déjà auparavant. Par exemple, dans le dictionnaire Dahl d'avant la révolution, on trouve un dicton : "La loi est comme une oreille : là où vous la tournez, là vous allez". Mais la double pensée juridique du passé n'est en rien comparable à la double pensée juridique de la Russie "démocratique" d'aujourd'hui, qui a déclaré dans le premier article de la Constitution de la Fédération de Russie qu'elle "est un État fédératif démocratique fondé sur l'État de droit". Je me souviens des lois soviétiques et des principes de leur création (on nous enseignait le droit civil à l'institut). Le principe le plus important était l'inadmissibilité des différentes interprétations, l'ambiguïté de la formulation. En ce sens, l'URSS était véritablement un État de droit. On ne peut pas en dire autant de la Fédération de Russie.
Je suis particulièrement confronté à la double pensée juridique dans le domaine des relations monétaires et financières (en raison de mes intérêts professionnels). Prenez, par exemple, la législation actuelle régissant les activités de la Banque centrale de la Fédération de Russie et la sphère des relations monétaires. Il est impossible de comprendre ce qu'est la Banque centrale de la Fédération de Russie. Pour reprendre les mots d'A. S. Pouchkine, il ne s'agit "ni d'une souris, ni d'une grenouille, mais d'un animal inconnu". Cette "bête inconnue" contrôle non seulement toute la sphère monétaire, mais pratiquement toute l'économie russe, depuis qu'elle a reçu, il y a dix ans, les pouvoirs de "méga-régulateur financier". Et tous les ministères et agences du pouvoir exécutif ne sont qu'un "appendice gratuit" de cette "bête inconnue".
Voici quelques exemples de la double pensée juridique concernant la Banque centrale.
- Double pensée au sein de la Constitution de la Fédération de Russie. L'article 75 de la loi fondamentale stipule: "La protection et la garantie de la stabilité du rouble est la fonction principale de la Banque centrale de la Fédération de Russie, qu'elle exerce indépendamment des autres organes du gouvernement". Et voici l'article 114, qui dit : "Le gouvernement de la Fédération de Russie... assure la mise en œuvre d'une politique financière, monétaire et de crédit unifiée dans la Fédération de Russie". N'importe quel économiste et n'importe quelle personne cultivée comprend que "protéger et assurer la stabilité du rouble" est l'élément principal de la politique monétaire. L'article 114 oblige le gouvernement de la Fédération de Russie à être responsable de la protection et de la garantie de la stabilité du rouble, tandis que l'article 75 confie cette responsabilité à la Banque de Russie et prévient que ni le gouvernement ni aucune autre autorité de l'État ne doit s'immiscer dans cette question.
- Contradiction entre la Constitution et la loi fédérale "sur la Banque centrale de la Fédération de Russie (Banque de Russie)" du 10.07.2002 N 86-FZ. L'article 75 susmentionné de la Constitution de la Fédération de Russie permet de conclure que la Banque de Russie est un organe du pouvoir d'État. Ceci est attesté par le mot "autre" dans le fragment ci-dessus. Et voici un fragment de l'article 2 de la loi sur la Banque centrale: "L'État n'est pas responsable des obligations de la Banque de Russie, et la Banque de Russie n'est pas responsable des obligations de l'État". Il ne reste plus qu'une seule option: la Banque de Russie n'est pas l'État et n'est donc pas une autorité publique.
- Les dispositions de la loi sur la Banque centrale s'excluent mutuellement. Elles commencent littéralement dès les premiers articles de ladite loi. L'article 1 stipule : "La Banque de Russie exerce les fonctions et les pouvoirs prévus par la Constitution de la Fédération de Russie et la présente loi fédérale indépendamment des autres organes fédéraux du pouvoir d'État, des organes du pouvoir d'État des entités constitutives de la Fédération de Russie et des organes de l'autonomie locale". Là encore, il est reconnu que la Banque centrale est un "organe du pouvoir d'État". L'article 2 de la loi sur la Banque centrale contient la formulation susmentionnée selon laquelle la Banque de Russie n'est pas responsable des obligations de l'État. Si la Banque de Russie est un organe du pouvoir d'État, alors ses obligations (au sens large - devoirs) sont les obligations de l'État. Nous concluons que la Banque de Russie ne peut pas être responsable de ses obligations. Aucune autre autorité publique ne bénéficie d'une telle "indulgence". Toute personne physique ou morale de la Fédération de Russie, selon la loi russe, est responsable de ses obligations. Et seule la Banque de Russie en est exemptée ! Et cela découle des deux premiers articles de la loi sur la Banque centrale !
- Et voici une autre absurdité juridique à l'intérieur de la loi sur la Banque centrale. L'article 2 stipule : "Le capital autorisé et les autres biens de la Banque de Russie sont des biens fédéraux. Conformément aux objectifs et à la procédure établis par la présente loi fédérale, la Banque de Russie exerce des pouvoirs de propriété, d'utilisation et d'aliénation des biens de la Banque de Russie, y compris les réserves d'or et de devises de la Banque de Russie. Il est interdit de retirer et de grever d'obligations lesdits biens sans le consentement de la Banque de Russie. Le fragment ci-dessus contient la notion de "propriété fédérale". L'article 214 du code civil de la Fédération de Russie stipule ce qui suit "La propriété de l'État dans la Fédération de Russie est la propriété de la Fédération de Russie (propriété fédérale)". Ainsi, "le capital autorisé et les autres biens de la Banque de Russie" sont des biens de l'État. Le même article 2 stipule que la Banque centrale n'est pas responsable des obligations de l'État. L'État n'est pas responsable de ses obligations ? - C'est très bien ! L'État a décidé d'utiliser la Banque de Russie comme une sorte d'"offshore", où il peut cacher ses biens, où il peut éviter de remplir ses obligations ? Et ce, alors que l'article 1 de la loi fondamentale de la Fédération de Russie déclare solennellement que la Fédération de Russie est un "État de droit" !
- Le même article 2 de la loi sur la Banque centrale contient un autre paradoxe intéressant. Le capital autorisé de la Banque de Russie, comme indiqué dans cet article, est une propriété fédérale. À titre indicatif, sa valeur est aujourd'hui de 3 milliards de roubles. Au sens figuré, l'État est le seul "actionnaire" de la Banque de Russie. Mais cet "actionnaire" n'est pas autorisé par la loi sur la Banque centrale à gérer la Banque de Russie. Cette "entreprise" est gérée exclusivement par les hauts dirigeants. Aujourd'hui, il s'agit de Nabiullina and Co. Il est difficile d'imaginer que de telles règles puissent exister dans l'entreprise privée. Là, le top management appartient toujours à celui qui est l'actionnaire exclusif ou majoritaire.
Je vous rappelle que la loi fédérale sur les valeurs mobilières compte 99 articles. Les "paradoxes" sont présents dans presque tous les articles de ce document. Parfois à l'intérieur d'un même article. Et le nombre d'"incohérences" entre des articles distincts de la loi ne peut être évalué avec précision. Et le nombre d'"incohérences" entre les articles de la loi fédérale sur la Banque centrale et d'autres lois et règlements s'élève à l'infini.
Cette "double pensée juridique" garantit une "indépendance" totale de la Banque de Russie par rapport à l'État, avec toutes les conséquences qui en découlent. En utilisant le langage d'Orwell, nous pouvons proposer la formule suivante : "LA BANQUE DE RUSSIE N'EST PAS LA RUSSIE". Ou encore : "LA BANQUE DE RUSSIE EST ANTI-RUSSIE".
20:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, banque de russie | |
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La directive Douguine : Victoire et justice. Principes
Alexandre Douguine
Source: https://tsargrad.tv/articles/direktiva-dugina-pobeda-i-spravedlivost-principy_832069?fbclid=IwAR35KBMZEWdjb-m2Oy870eU43-RKDm7aNEW8TW8_QMCYJn6Lfx5QzOXBPb4
Des changements absolument nécessaires s'imposent d'urgence dans notre société. Ils sont les seuls à pouvoir nous mener à la victoire. Et sans Victoire, il n'y aura pas de Russie. Tout le monde le comprend aujourd'hui. Pour sauver le peuple et l'État, nous devons changer. Et de manière radicale et urgente.
Notre société manque cruellement de justice. Nous devons répondre clairement à la question de savoir ce qu'est la justice et comment y parvenir.
L'idée russe
Nous avons besoin d'une idéologie patriotique claire et accessible à tous. L'ensemble de la société doit comprendre clairement qui nous sommes en tant que peuple, d'où nous venons et où nous allons. Cessez d'avoir peur du russe. Nous devrions être fiers d'être russes. L'amour de la patrie ne doit pas être honteux. Nous devons élever l'idée russe au sommet du piédestal et la placer au centre de la politique, de la culture, de l'industrie - au centre de l'existence sociale.
C'est sur la base de l'Idée russe que doivent être élaborés la politique éducative, sociale et culturelle, l'éducation et le code de conduite de toutes les couches de la société, à commencer par les plus hauts dirigeants du pays.
Il n'y a pas de valeur plus élevée que de donner sa vie au nom de la patrie. Il n'y a pas de péché plus terrible et de crime plus odieux que la trahison de la patrie, la Russie.
L'idée russe doit remplacer complètement l'idée importée de l'Occident, égoïste et, en fait, russophobe, subversive pour notre système de valeurs, le libéralisme. Il faut s'en débarrasser une fois pour toutes. Il conduit automatiquement à l'atomisation, à l'aliénation et à la destruction de l'unité nationale. De plus, sous le slogan de la liberté, les libéraux génèrent de nouveaux modèles d'asservissement et de contrôle universel. C'est la culture de l'annulation, la cancel culture.
Soit nous, immédiatement, le monde entier - des fonctionnaires aux citoyens ordinaires - prêtons serment à l'Idée russe, soit une catastrophe nous attend, encore plus terrible que celle à laquelle nous avons été confrontés récemment.
L'orthodoxie
En se détournant de Dieu, l'humanité s'est détournée d'elle-même. L'Occident moderne le démontre clairement. La foi y est vaincue, il n'y a plus de sanctuaires. Mais c'est avec elle que nous sommes en conflit mortel. La civilisation matérialiste athée se bat contre nous, sachant parfaitement que la Russie, même sous sa forme actuelle, affaiblie et diminuée, reste le dernier îlot de la société traditionnelle, un bastion des valeurs spirituelles et, après tout, de la foi, que les diverses idéologies politiques - du communisme au libéralisme - n'ont pas réussi à déraciner de notre peuple au cours du siècle dernier. L'homme russe reste un homme de foi, même s'il n'en a pas encore pleinement conscience.
Mais Dieu n'est pas dans la hiérarchie ecclésiastique, pas dans une institution. Il est dans la foi, dans la tradition, dans les sacrements de l'église. Et l'église n'est pas une institution, c'est notre cœur, donné dans le rite du Saint Baptême à la divinité lumineuse et bonne, qui à son tour a donné sa vie pour notre salut. La religion est un Don pour le Don. Et s'il y a un Don, il y a aussi Celui qui donne.
Dieu est le fondement de tout, le commencement et la fin. Il crée le monde, et Il le jugera à sa fin. Si l'homme se détourne de Dieu, Dieu peut aussi se détourner de lui. Et alors, rien ne pourra nous sauver. Et nous sommes au bord de l'abîme. Ce n'est pas sans raison que l'on entend de plus en plus souvent les mots menaçants tels "Apocalypse", "Armageddon", etc.
Assez de demi-mesures. Les Russes doivent revenir à leur Père céleste. Après tout, nous menons sa guerre, en son nom et pour sa gloire.
Soit nous retournons immédiatement à notre Église mère, soit une catastrophe encore plus grave que celle à laquelle nous avons été confrontés récemment nous attend.
L'Empire
Le type de gouvernement politique le plus juste et le plus harmonieux est l'Empire. Nous avons vécu une grande partie de notre histoire dans l'Empire, et c'est aux tsars russes qu'est revenue la couronne impériale de Byzance. L'empire est plus qu'un simple État, c'est une grande puissance investie d'une mission sacrée. Un empire ne se contente pas de régner sur de vastes territoires et de nombreux peuples. L'empire conduit l'humanité vers la destination la plus élevée, le salut et l'unité.
La Russie, en tant qu'empire, comprend différents peuples, cultures et confessions, mais les Russes, les orthodoxes, ont été et restent son noyau. Cela ne signifie pas que les autres peuples sont subordonnés. L'Empire ouvre la voie du pouvoir à tous ceux qui ont prouvé par leurs actes, leurs exploits, leurs compétences et leur loyauté qu'ils sont ses dignes fils.
La démocratie libérale, qui nous a été imposée par l'Occident, est désastreuse pour le pays, car elle atomise la société, la morcelle, sape la solidarité et l'unité.
Nous avons besoin d'un Empire qui assure la justice sociale. Un empire du peuple, libéré de la toute-puissance des oligarques et des arrivistes qui profitent de la misère des gens. Il n'y a peut-être jamais eu d'empire idéal dans l'histoire. Alors construisons-en un ! L'empire n'est pas une question de passé, mais d'avenir.
Seul un appel ouvert à l'Empire et à son héritage nous donnera le droit ultime de combattre et de gagner la guerre que nous menons. Aucun nationalisme agressif et mesquin ne peut s'opposer à la puissance impériale. En outre, pour ceux qui, en Ukraine, n'ont pas encore complètement perdu la raison, une place dans l'Empire et la loyauté envers l'Empire peuvent être une raison sérieuse de passer de notre côté.
Autrement, il peut sembler que deux États libéraux-démocrates sont en guerre l'un contre l'autre. Tous deux se considèrent comme faisant partie du monde occidental et cherchent à s'y intégrer dès que possible, en choisissant des voies et des feuilles de route différentes. Cela dévalorise les actes héroïques de nos héros et prive la guerre de sa dimension sacrée. Dans la guerre, le plus fort ne gagne pas seulement en termes de technologie et de force matérielle, mais celui dont l'idéal est plus grand, plus élevé. Après tout, les idées sont le pouvoir. Et il n'y a pas d'idée plus puissante que celle de l'Empire.
Soit nous commençons immédiatement à construire l'Empire, soit nous serons confrontés à une catastrophe encore plus grave que celle que nous avons connue récemment.
Arrêter l'extinction du peuple russe
Nous sommes en train de disparaître. Les Russes sont de moins en moins nombreux chaque année. Si nous n'inversons pas immédiatement cette tendance catastrophique, nous, en tant que peuple, disparaîtrons de la surface de la terre dès ce siècle ou deviendrons une minorité insignifiante. Comment sauver la nation ?
Revenir immédiatement aux valeurs traditionnelles - l'esprit, la moralité, une famille forte - qui sont indispensables. Seules les sociétés traditionnelles peuvent se targuer d'une croissance démographique. Plus la modernisation est importante et le libéralisme profond, moins il y a de gens. Par conséquent, toutes les tendances qui vont à l'encontre de la tradition, de la culture religieuse spirituelle russe, devraient être légalement interdites.
La pratique consistant à remplacer les Russes en voie de disparition par des migrants importés - à l'identité étrangère et n'ayant aucunement l'intention de faire partie de notre peuple - est criminelle et doit cesser immédiatement.
Le fait sociologique et statistique irréfutable est que dans les conditions des villes modernes, il y a toujours, dans tous les pays et toutes les civilisations, un déclin démographique et une dégénérescence. Les grandes villes sont des tueuses de familles fortes avec de nombreux enfants, une source d'impureté morale, de débauche et de perversion. Il est urgent de commencer à dissoudre les mégapoles, de fournir à tous les Russes des terres et la possibilité d'y vivre, de s'occuper de leurs proches et de posséder un héritage inaliénable - un nid familial.
Il est nécessaire de donner enfin la terre au peuple russe. À différentes étapes de notre histoire, l'une ou l'autre force a mis en avant ce slogan juste, mais à chaque fois, les Russes ont été trompés à nouveau - aussi bien les propriétaires terriens que les bolcheviks et les libéraux des années 1990. Seule la terre qui donne naissance au pain, le soutien de famille, est en mesure de donner une impulsion à la hausse de la natalité.
Soit nous inversons immédiatement la situation démographique, soit nous allons au-devant d'une catastrophe encore plus grave que celle que nous avons connue récemment.
Interdire l'usure
Les taux d'intérêt élevés et la dépendance totale de l'économie russe à l'égard du système du capitalisme financier mondial conduisent à l'enrichissement excessif de l'élite financière et à l'impossibilité pour la majorité de la population d'échapper à la pauvreté. L'oligarchie financière, qui a asservi la quasi-totalité de la société russe avec des prêts, tire profit de la facturation de taux d'intérêt bancaires et d'hypothèques élevés.
Ce système doit être radicalement restructuré. Au lieu du crédit commercial, il faut passer au crédit social - avec des taux d'intérêt nuls ou même négatifs, ce qui augmentera considérablement la richesse totale du peuple, exprimée en maisons construites, en biens créés, en production établie, et non en indicateurs macroéconomiques abstraits.
L'État devrait répartir équitablement les opportunités financières entre l'ensemble de la population, en mettant fin à l'omnipotence de l'oligarchie et à la corruption des fonctionnaires.
Un tel modèle économique, en fait colonial, s'est formé en Russie dans les années 90 du siècle dernier, et il empêche aujourd'hui le développement harmonieux et progressif du potentiel créatif du pays. Il est énorme et n'est freiné qu'artificiellement par la politique monétariste des autorités.
Soit nous changeons immédiatement le vecteur économique libéral-oligarchique et monétariste en un vecteur à orientation sociale, soit nous allons au-devant d'une catastrophe encore plus grave que celle à laquelle nous avons été confrontés récemment.
Gagner la guerre avec l'Occident
En Ukraine, nous sommes engagés dans une guerre féroce non pas tant avec le régime néo-nazi et russophobe de Kiev, mais avec l'Occident collectif. Il ne s'agit pas seulement d'un conflit régional ou de la résolution de questions litigieuses en matière de géopolitique, d'économie et de stratégie militaire. Il s'agit d'une guerre de civilisations. L'Occident moderne a jeté ses masques et apparaît ouvertement sous sa véritable forme - il a depuis longtemps déclaré la guerre à Dieu, à l'Église et aux fondements politiques et culturels de la société traditionnelle, et aujourd'hui, il défie directement l'homme lui-même. La civilisation occidentale moderne détruit les familles, légalise et impose même agressivement la perversion, le changement de sexe, la chirurgie transgenre, dont même les enfants sont victimes.
Les extrémistes de l'environnement exigent de sauver la planète de l'emprise de l'homme. Les pionniers du génie génétique mènent déjà des expériences de croisement de l'homme avec des machines, avec d'autres espèces animales, des expériences sur le génome, promettant de donner à l'organisme humain l'éternité ou un semblant d'éternité (sous forme de mémoire et de sentiments stockés sur des serveurs). L'intrusion dans le mystère de la gestation d'un fœtus menace une nouvelle ségrégation, car un projet a déjà été lancé pour créer une race supérieure, dont le génotype sera artificiellement corrigé et amélioré au maximum.
La guerre avec l'Occident en Ukraine est une bataille de la civilisation des peuples, qui est représentée par la Russie, en fait, menant aujourd'hui la confrontation de la majorité mondiale contre l'hégémonie de l'Occident, avec la civilisation qui est sur la voie de la destruction ou de la mutation irréversible de l'homme. Cette civilisation est satanique.
Pour remporter la victoire dans cette guerre des civilisations, il est nécessaire de réveiller toute notre société, de faire comprendre à chacun de ses membres - jusqu'aux enfants - le sens, les buts et les objectifs de cette grande guerre populaire et sacrée. Ce n'est pas seulement la défense de la patrie, c'est une guerre pour la justice, que nous menons non pas pour la vie, mais pour la mort. Et puisque nous sommes du côté de la Lumière, la société doit être purifiée, ennoblie et élevée. La victoire dans une bataille aussi décisive pour toute l'histoire de l'humanité est un gage de préservation de l'homme en tant qu'espèce. Une fois de plus, les Russes ont pris sur eux la mission de sauver le monde. Aujourd'hui, tout dépend de nous.
Dans une telle situation, nous sommes obligés de transmettre à tous la vérité poignante sur le sens de cette guerre.
Il était criminel de laisser inchangée la culture du divertissement qui s'est développée au cours des 30 dernières années, basée sur la vulgarité, le cynisme, la ridiculisation de tout ce qui est élevé et pur, l'imitation de tous les aspects les plus répugnants de l'Occident. En outre, de nombreuses personnalités culturelles ont fait preuve de trahison dans les conditions de l'Opération militaire spéciale, passant directement du côté des ennemis de la Russie. Les cris des bouffons possédés par le démon, des blasphémateurs et des pervers sapent la foi en notre victoire et provoquent l'indignation des héros de la ligne de front et de ceux qui ont déjà profondément pris conscience de l'importance des enjeux dans le conflit des civilisations.
Nous avons besoin d'une culture totalement différente qui réponde aux défis du temps de guerre. La culture actuelle n'est pas une culture du tout. Non seulement il ne faut pas laisser revenir les traîtres qui ont retrouvé la raison, mais il faut aussi écarter ceux qui sont restés, conservant leur style, leur snobisme, leur mépris presque inavoué du peuple russe et de ses idéaux, de ses orientations, de sa morale.
Soit nous reconstruisons immédiatement toute notre société sur une base militaire, soit une catastrophe encore plus grave que celle que nous avons connue récemment nous attend.
19:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, alexandre douguine | |
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Quelques fléchettes contre le pédagogisme
Carlos X. Blanco
Depuis de nombreuses années, je dénonce le caractère pseudo-scientifique de la pédagogie. Les "sciences de l'éducation" sont si nombreuses et si disparates qu'aucune d'entre elles, pas plus qu'une somme intégrale de toutes, ne semble pouvoir s'ériger, légitimement et sans appel, en discipline capable de prescrire la manière dont nous devons enseigner: ni le quoi, ni le comment, ni le quand, ni le où enseigner...
Si l'on choisit l'une de ces "sciences de l'éducation" comme connaissance principale ou directrice des autres (psychologie, sociologie, neurosciences, didactique...), il faudra se rendre honnêtement et objectivement à un fait : il n'existe pas de théorie psychologique "unique" de l'éducation, ni de théorie sociale unique ou de conseils didactiques sur ce qu'il convient d'enseigner. Il n'y a pas non plus de consensus scientifique sur la meilleure façon de procéder, sur les meilleurs outils à utiliser, etc. Comme pour toutes les autres connaissances sociales et humanistes, le tableau est complexe. De multiples "paradigmes", des approches et des modèles variés et contradictoires. L'enseignant n'a que l'embarras du choix... Et ce choix arbitraire d'un modèle ou d'une théorie n'est pas, d'un point de vue gnoséologique, très encourageant.
Cependant, à chaque nouvelle phase de réajustement du capitalisme occidental, et très concrètement, à chaque nouveau cycle politique en Espagne, la corde se resserre et l'École de base (et par extension, le Secondaire et l'Université) est soumise à un nouveau démantèlement. Le fait pur et simple que l'éducation espagnole se dégrade (moins de connaissances et plus de "compétences" ou de "connaissances de base", moins d'efforts intellectuels et plus de "gamification" et de "culture des notes") ne peut être éclairé qu'à la lumière d'une seule cause explicative: le néolibéralisme.
Le néolibéralisme démantèle l'École. Un exemple: l'UDL ("Universal Design for Learning").
Les puissances mondialistes ont trouvé la formule magique. Ils ont supprimé les centres d'éducation spécialisée. Les spécialistes des enfants en difficulté sont supprimés. Plus de pédagogie thérapeutique. Plus d'argent pour créer des classes spécifiques, avec du personnel et du matériel spécialisés, des espaces pour répondre aux besoins éducatifs particuliers. C'est une question de temps. Sous une couche de vernis ultra-progressiste, c'est-à-dire après avoir soi-disant déclaré la guerre aux discriminations, réelles et inventées, on sort un nouveau jargon, et inventer des jargons est la seule spécialité dans laquelle les pédagogues sont experts comme avec l' "Universal Design for Learning" [UDL.].
Qu'est-ce que l'Universal Design for Learning? En clair, la conception universelle de l'apprentissage est la justification verbale et pseudo-scientifique de l'élimination de l'attention éducative spécifique accordée à ceux qui en ont réellement besoin.
La démarche néo-libérale ne peut passer inaperçue que pour un spectateur intoxiqué par le jargon de l'ultra-progressisme: nous sommes tous différents, nous dit-on, chaque membre de notre espèce a son "profil de sortie" (un concept qui rappelle les idées idiotes sur la "traçabilité" des produits commerciaux) et, sur la base de ces hypothèses pseudo-scientifiques, l'enseignant dans la classe doit obtenir des choses différentes de la part d'enfants différents. Il n'est pas question de "demander la même chose à tout le monde". Il s'agit d'un effort à l'ancienne pour s'élever au-dessus de ce que vos gènes ou votre classe sociale ont prédéterminé. Le néolibéralisme inhérent à l'UDL consiste à généraliser une tromperie: que les enseignants ne traumatisent pas ceux qui "partent de leur propre profil" (lire, partent de très mauvaises situations socio-économiques et cognitives). N'élevons personne. L'éducation ne sera plus un ascenseur social (du moins pour certains). Cherchons le bonheur chez les enfants, surtout l'adaptation au système (un système qui est, de plus en plus, un cyber-système), quelle que soit leur ignorance flagrante. En attendant, fermons les écoles spécialisées et évitons de "sortir" les élèves de leur groupe de référence (qui n'est généralement qu'une classe d'âge) pour ne pas les discriminer. Qui "mange le gâteau" ? L'enseignant, c'est évident. L'enseignant va "concevoir" une classe et un programme différents pour chaque enfant de son père et/ou de sa mère ou de son parent. Telle est la nouvelle pédagogie, celle qui est imposée en Espagne avec force de loi (la LOMLOE, 2020).
Quels sont les fondements de cette réglementation étatique obligatoire? Les ornements pour habiller, adoucir et couvrir cette nouvelle astuce néolibérale? C'est très simple: le grand ornement de notre époque est le préfixe "néo". Dans les années 70 et 80, on préférait tout préfixer par "psycho". C'était l'essor des sciences "psy". Aujourd'hui, comme toutes les modes américaines, le préfixe ornemental et immédiatement porteur de prestige et de clinquant est "neuro". C'est la mode du "neuro". On parle de "neuroéthique", de "neuroéconomie", etc. L'UDL prétend s'appuyer sur "trois réseaux neuronaux" (trois seulement, comme s'il n'y en avait pas des millions dans nos cerveaux !): la reconnaissance, l'émotion et la stratégie. Qu'il y en ait trois et pas quatre ou dix, ou cent, est absolument arbitraire. Législateurs et pédagogues tentent de faire passer pour de la science ce qui n'est qu'une proposition issue des neurones de deux professeurs de Harvard, d'un couple de pédagogues et de psychologues (qui, soit dit en passant, sont étroitement liés au "numérique"). Sachant que dans le domaine universitaire de la psychologie et des "sciences de l'éducation", les modèles (et non les théories définitivement établies) se comptent par centaines ou milliers, il est significatif que la LOMLOE, loi copiée-collée et traduite automatiquement - dans tous les sens du terme "automatiquement" - de l'UNESCO et des instances "supranationales", impose un modèle unique, tout à fait dans le sens "supranational" du terme. La loi, traduite automatiquement - dans tous les sens du terme "automatiquement" - de l'UNESCO et des organismes "supranationaux", impose un modèle unique, très concret et très discutable, celui de ces deux figures de Harvard, que les enseignants doivent mettre en pratique de manière moutonnière et sans esprit critique.
Il y a des auteurs, comme Alberto Royo et Santiago Moreno Castillo, qui dénoncent depuis longtemps ces erreurs et ces démarches arbitraires des pédagogues. Des erreurs qui, à mon avis, seraient risibles si la culture en général et la culture épistémologique en particulier étaient plus élevées dans le public et, plus particulièrement, chez les enseignants. Alberto Royo vient de décocher une brève fléchette (Contra el Pedagogismo, Letras Inquietas, 2023) qui touche la cible du problème : le problème qui n'est autre que la détérioration que le néolibéralisme est en train de provoquer dans l'éducation espagnole.Nous attendons de nouvelles fléchettes et de nouveaux missiles contre cette fraude qu'est la pédagogie.
Adáraga : http://adaraga.com/un-dardo-dirigido-contra-la-pedagogia/
13:35 Publié dans Actualité, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pédagogie, pédagogisme, école, éducation | |
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La revue de presse de CD
30 juillet 2023
Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
« La qualité d'une donnée doit être évaluée en fonction de la manière dont cette donnée a été produite et non de la satisfaction idéologique qu'elle procure. »
Citation d’accueil du blog de Michèle Tribalat, démographe.
EN VEDETTE
Les démocraties européennes face au jihadisme
De ses origines afghanes aux attentats des années 2010, en passant par sa « professionnalisation » dans le Londonistan (avec une complaisance « étonnante » des autorités britanniques et du MI6), dissection du jihadisme avec le chercheur Hugo Micheron interviewé par Natacha Polony. Passionnante explication des erreurs politiques et idéologiques de l’Occident face aux jihadistes afghans. Vidéo.
La colère et l'oubli : les démocraties face au jihadisme européen, par Hugo Micheron. Gallimard, 2023.
youtube.com
https://www.youtube.com/watch?v=yCE8CZasAfw
AFRIQUE
Sommet Russie-Afrique : Des dirigeants sommés par les États-Unis de ne pas s’y rendre
Les États-Unis exhortent les dirigeants africains à ne pas assister au prochain sommet Russie-Afrique, rapporte le Financial Times. Des pressions sont aussi exercées pour qu’ils condamnent Moscou sur la question des exportations céréalières. Washington veut forcer la main aux pays africains. Certains se sont plaints de pressions américaines pour les décourager de se rendre au prochain sommet Russie-Afrique, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg, rapporte le Financial Times. Les États-Unis souhaiteraient également que les chefs d’État critiquent la non-prolongation de l’accord céréalier d’Istanbul, arrivé à son terme le 17 juillet. « Des dirigeants africains subissent des pressions américaines pour condamner la Russie sur la question des céréales et pour ne pas se rendre à Saint-Pétersbourg », selon des responsables africains. Cela crée une situation inextricable pour certains, car ils ont souvent besoin de l’aide russe comme américaine sur les questions économiques et de sécurité », écrit ainsi le quotidien britannique. La Russie est par ailleurs en discussion avec ces partenaires africains pour leur fournir des produits agricoles après la fin de l’Initiative céréalière de la mer Noire. Moscou songerait à un accord trilatéral avec le Qatar et la Turquie, pour expédier des denrées vers les pays dans le besoin, avance le Financial Times, mais rien n’a été formellement proposé.
fr.sputniknews.africa
https://fr.sputniknews.africa/20230721/sommet-russie-afri...
« L’initiative de contrer la politique de Moscou s’est avérée un échec »
Alors que s'ouvre à Saint-Petersbourg le sommet Russie-Afrique, Oleg Nestenko, président du CCIE (Centre de commerce et d’industrie européen et spécialiste de la Russie et de l’Afrique) et spécialiste de la Russie et de l'Afrique dénonce le chantage et les pressions de l'Occident. « Pratiquement tous les États africains ont été soumis à des pressions sans précédent de la part des États-Unis. Les ambassades françaises n'ont pas été inactives (...) et d'autres missions occidentales tentent d'empêcher ce sommet d'avoir lieu », avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Selon le Kremlin, 49 pays (sur 54) et 17 chefs d’Etat ont confirmé leur participation. Symbolique ? Après le sommet Russie-France, un autre sommet est attendu : celui des Brics fin août en Afrique du Sud.
eclaireur.substack.com
https://eclaireur.substack.com/p/sommet-russie-afrique-li...
Les conditions géopolitiques du terrorisme dans la zone des trois frontières
La zone des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, concentre aujourd’hui toutes les inquiétudes. Ce vaste plateau latéritique de savane ouest-africaine est traversé par la vallée du Niger, qui s’écoule du nord-ouest vers le sud-est. Il forme un quadrilatère de plus de 500 000 km2 compris entre Tombouctou et Kidal, au nord, Ouagadougou et Niamey, au sud. Enclavé et soumis à l’épreuve de l’aridité, qui s’accentue avec la désertification du Sahel, cette région transfrontalière, d’agriculture et d’élevage, abrite environ 10 millions de personnes. Le Liptako-Gourma – puisque c’est ainsi qu’on désigne traditionnellement cet espace – forme désormais, de l’avis de nombreux observateurs, l’épicentre du « dijhadisme sahélien », greffé à la prolifération des groupes armés et aux affrontements ethniques.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/terrorisme-trois-frontieres/
CAMBODGE
Très dépendant de la Chine, le Cambodge se cherche d'autres partenaires
Pour générer une croissance de plus de 5 % par an et assurer la légitimité de son régime, le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, a considérablement resserré ses liens avec Pékin. Le pays voudrait toutefois renouer avec les Etats-Unis et se trouver de nouveaux partenaires en Asie et en Europe. Une partie des élites regardent vers la France. Merci Pékin ! A six semaines des élections législatives de dimanche, le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, a longuement remercié le gouvernement chinois lors du lancement, le 7 juin, de la construction de la deuxième autoroute du pays, reliant sur 135 kilomètres Phnom Penh à la ville de Bavet, à la frontière vietnamienne. Le Cambodge est l'un des pays qui a le plus bénéficié du programme chinois des « nouvelles routes de la soie », s'est félicité le dirigeant. Fin 2022, il avait déjà loué la grande générosité de Pékin lors de l'ouverture de la toute première autoroute du pays entre la capitale et Sihanoukville, sur la côte.
lesechos.fr
https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/tres-dependa...
COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)
Pourquoi vous ne pouvez pas connaître la vérité : découvrez le multiplicateur de propagande
En France, de mon temps, il existait une autre grande agence de presse, c’était l’ACP dont je fus co-propriétaire quelque temps en association avec le Groupe Maxwell. L’ACP fournissait de nombreux journaux de province, elle a disparu maintenant. De petites maisons font dans certains domaines office d’Agence de presse, comme le prestigieux BQ, Berard Quelin. L’AGEFI faisait partiellement office d’Agence de presse, elle portait le nom d’Agence. C’est l’un des aspects les plus importants de notre système médiatique, et pourtant peu connu du public : la majeure partie de la couverture de l’actualité internationale dans les médias occidentaux est assurée par seulement trois agences de presse mondiales basées à New York, Londres et Paris. Le rôle clé joué par ces agences signifie que les médias occidentaux traitent souvent des mêmes sujets, même en utilisant la même formulation. De plus, les gouvernements, les militaires et les services de renseignement utilisent ces agences de presse mondiales comme multiplicateurs pour diffuser leurs messages dans le monde entier. Une étude de la couverture de la guerre en Syrie par neuf grands journaux européens illustre clairement ces problèmes : 78 % de tous les articles étaient basés en tout ou en partie sur des rapports d’agence, mais 0 % sur des recherches d’investigation propre. De plus, 82 % de tous les articles d’opinion et interviews étaient en faveur d’une intervention des États-Unis et de l’OTAN, tandis que la propagande était attribuée exclusivement à la partie opposée. Voici le document…
brunobertez.com
https://brunobertez.com/2023/07/22/pourquoi-vous-ne-pouve...
DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ
Chronique du racisme anti-blancs (avec notre argent)
Au festival d’Avignon, une pièce afro-féministe intitulée « Carte noire nommée désir » montre des femmes noires embrocher des bébés blancs. Dans le public, les femmes noires ont droit à des canapés aux premiers rangs, les gradins sont réservés aux blanches. Et c’est subventionné notamment par la région Hauts de France, dirigée par Xavier Bertrand.
lesalonbeige.fr
https://lesalonbeige.fr/chronique-du-racisme-anti-blancs-...
L'ascension et la chute de la « diversité » dans les entreprises américaines
Il y a encore deux ans, la promotion de la « diversité » avait le vent en poupe au sein des multinationales américaines. Au point qu'un nouveau titre était créé pour refléter l'entrée dans une nouvelle ère où l'entreprise devenait militante. Le « Chief Diversity Officer » était la nouvelle star, prenant part aux comités de direction, mis en avant dans les communications de l'entreprise comme une caution face aux inquisiteurs du « wokisme ». Pour les jeunes diplômés sortant des grandes écoles biberonnées au racialisme, c'était l'idéal : s'afficher socialement avec les attributs d'un grand prêtre, bénéficier de l'attention des médias et – accessoirement – engranger un salaire (hors primes) pouvant atteindre 330 000 dollars par an en Californie. La mort de George Floyd en mai 2020 a servi d'accélérateur : des milliards ont été dépensés pour soutenir la cause de la « diversité ». 12,7 milliards de dollars en dons en provenance d'ONG très engagées : on citera la Ford Foundation (3 milliards), JP Morgan Chase & Co. Contributions Program (2,1 milliards) et la Bill & Melinda Gates Foundation (1,1 milliard). La pression exercée par les 3 grandes firmes d'investissement BlackRock (voir LSDJ 1847), Vanguard et State Street (ces « Big Three » gèrent 22 mille milliards de dollars d'actifs) s'est en parallèle accentuée : « On est prêt à sauver votre entreprise mais… où sont vos programmes de promotion de la « diversité ? »... Selon le Wall Street Journal (voir l'article en lien), en 2018 moins de la moitié des entreprises faisant partie des S&P 500 avaient un « Chief Diversity Officer ». En 2022, trois sur quatre avaient créé un tel rôle. Or, les très « wokistes » Netflix, Disney and Warner Bros. Discovery viennent d'annoncer le départ des têtes des départements « Diversité, Égalité, Inclusion ».
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/ascension-chute-diversi...
La propagande pour les trans par les « progressistes » leur nuit lourdement
La plupart des riches ont compris qu’ils ne doivent pas étaler leurs richesses pour ne pas exciter la convoitise des pauvres. Mais certains trans ignorent les avantages de la discrétion et s’étonnent de l’augmentation des actes transphobes depuis qu’ils affichent partout leur « fierté » et qu’elle s’adresse de surcroit aux enfants. Espérons que la modération future de leur affichage facilitera leur acceptation comme ont su le faire, avant eux, la plupart des homosexuels depuis des décennies. Faudrait-il que les progressistes idéologues dont certains actuellement au pouvoir cessent de les utiliser. Faut-il être « d’extrêmedroaaate » pour refuser qu’on soumette de jeunes enfants à des spectacles incompréhensibles pour leur âge et choquants, traumatisants pour leur psychisme risquant d’être perturbés à long terme ? Tous ces donneurs de leçons ont -ils pesé ce qu’est l’éducation d’un bébé, puis d’un enfant et même d’un adolescent dont la sexualité selon tous les auteurs ont affirmé la phase silencieuse de la sexualité jusqu’aux débuts de la puberté ? Les Français respectent les convictions politiques, religieuses et mœurs de chacun à condition qu’ils restent essentiellement dans la sphère privée et laissent de côté les enfants. « Laissez nos enfants tranquilles » réclament des associations de parents, collectifs de tous pays du Canada et USA aux pays africains en passant par la France. La multiplication des revendications trans via des manifestations de plus en plus gênantes (enfant fouettant un trans à quatre pattes quasiment nu) et la diffusion rapide des messages chez les enfants, couplées aux déclarations du ministre de l’éducation nationale « l’éducation sexuelle à l’école est ma priorité » ont entrainé une prise de conscience depuis quelques mois en France de faits dénoncés dans l’indifférence depuis plusieurs années.
docteur.nicoledelepine.fr
https://docteur.nicoledelepine.fr/stop-a-la-propagande-a-...
Poutine signe une loi interdisant le « changement de sexe » en Russie
Le président russe Vladimir Poutine a signé lundi un projet de loi interdisant les opérations de changement de sexe. Cette loi, qui vise à renforcer la réglementation de ce que les députés ont qualifié d'« industrie transgenre », interdit les changements de sexe légaux et les interventions médicales associées à la transition, sauf en cas de raisons médicales sérieuses. Les députés porteurs de ce projet de loi ont accusé « des médecins et des psychologues malhonnêtes, [et] un réseau développé d'organisations et d'activistes LGBT » de pousser les jeunes Russes à chercher des traitements de « changement de sexe ». Ils affirment qu'il est possible de trouver un établissement médical privé qui certifiera le besoin médical d'un patient pour une transition sans examen approprié. Ce service ne coûterait que 330 dollars, selon les auteurs du projet de loi.
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2023/07/26/poutine-signe-une-l...
DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES
Christelle Néant a évoqué la « propagande occidentale » avec Poutine
Christelle Néant (photo), rédactrice en chef du site Donbass Insider, expatriée à Donetsk depuis 2016, est revenue le 19 juillet au micro de RT sur son expérience depuis 2016 en zone de guerre, après avoir été félicitée par Vladimir Poutine pour son travail d’information. Elle nous a fait part de sa rencontre le jour même avec Vladimir Poutine, qui présidait la quatrième réunion du conseil de surveillance de la plateforme d’échanges « La Russie, pays d’opportunités ». Elle a évoqué aussi ses activités dans le Donbass et l’attitude des autorités et médias français à son égard.
RT France (censuré)
https://reseauinternational.net/notre-amie-christelle-nea...
Fact-checking : le journaliste de l'audiovisuel public Julien Pain prend (toujours) « les gens pour des cons »
Un extrait vidéo de la conférence intitulée « Que croire, qui croire ? », à laquelle le journaliste de France-Info Julien Pain a participé le 23 avril 2022 à Toulouse dans le cadre des « Rencontres de l’Esprit critique » (REC), a refait surface ces derniers jours sur le réseau social X (nouveau nom de Twitter). Ce contenu a notamment été relayé dans un Xitt (un message du réseau social X) par l’actrice franco-américaine Béatrice Rosen qui approche le demi-million de vues. Dans cet extrait, Julien Pain évoque son activité de « fact-checker » en temps de Covid. À l’instar d’autres confrères au sein de « cellules de fact-checking » (Les Décodeurs pour Le Monde, Checknews pour Libération...), le journaliste s’est livré au périlleux exercice de décider du « vrai » et du « faux » à propos d’informations relayées par des médias concurrents ou sur les réseaux sociaux. Une démarche qu'il a aussi appliquée, de façon pour le moins aventureuse, envers des hypothèses et des études issues de la recherche scientifique. Dans le cadre de l'émission « Le vrai du fake », Julien Pain a réalisé une médiation de l'information entre l'actualité scientifique et le grand public pour le moins binaire. En effet, il n'a guère laissé de place aux sources et analyses divergentes de celles utilisées et exprimées par le gouvernement, les autorités de santé ou encore issues de la communication de l'industrie pharmaceutique (quand toutefois ces dernières existaient). Traitements précoces, masques, origine du Sars-CoV-2, efficacité des vaccins et effets secondaires : plusieurs questions ont été traitées en suivant « un narratif ». Qui s'en détachait, du scientifique internationalement reconnu par ses pairs à la sommité mondiale apportant un éclairage différent sur la gestion de crise, se retrouvait disqualifié du champ médiatique sans autre forme de procès ou amalgamé à des profils « complotistes » qualifiés « d'extrême-droite ».
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/societe-sante-medias/julien-pai...
Revue de presse alternative du 24 juillet 2023
L’objet de cette revue de presse dite « alternative » est de présenter d’autres points de vue qui ne sont jamais présentés dans la presse grand public, pour permettre de mieux comprendre certains sujets d’actualité qui sont soumis à une forte propagande médiatique, ou alors carrément négligé par les médias pour les sujets qui fâchent, une propagande par omission. Vous l’aurez compris, la guerre en Ukraine est un terrain de propagande intense cachant la guerre hybride de l’Occident contre la Russie, mais bien d’autres sujets le sont aussi. Voici donc une RDP venue de l’Est. Au sommaire : L’initiative de la Mer noire ; la guerre en Ukraine ; l’ANASE (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) ; le sommet UE-CELAC (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes) ; Fiona Scott Morton ; dédollarisation.
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-alternative...
ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)
Le mensonge climatique : les températures dans le sud de l’Europe montent en flèche à 48°C ! Mais rien de tout cela n’était vrai
Ils ont commencé à utiliser les températures du sol, et non les températures de l’air à 2 m au-dessus de la surface. Avec ces normes modifiées, des « températures record » peuvent être « construites » Il n’y a pas de vague de chaleur globale, la planète ne brûle pas, il y a des endroits bien au-dessus de la normale et en dessous, le froid en Argentine est tout aussi impressionnant que le chaud en termes d’écarts par rapport à la normale. L’hystérie a commencé lorsque des médias sensationnalistes sur le climat en Allemagne et ailleurs, comme le Relotius Spiegel, ont cité sans critique un rapport du 13 juillet formulé de manière bâclée et manipulatrice de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui faisait d’abord référence à la température de « l’air ».
pgibertie.com
https://pgibertie.com/2023/07/21/le-mensonge-climatique-l...
Le Nobel de physique 2022 John Clauser blacklisté depuis qu’il critique l’alarmisme réchauffiste
Plus tôt ce mois-ci, le lauréat du prix Nobel de physique 2022, le Dr John Clauser (photo), a qualifié le récit de « l’urgence climatique » de « dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes ». Inévitablement, les punitions ont commencé. Une conférence que le Dr Clauser devait donner au Fonds monétaire international sur les modèles climatiques a été brusquement annulée et la page annonçant l’événement supprimée du site du FMI. Le Dr Clauser devait s’adresser au Bureau d’évaluation indépendant du FMI ce jeudi sous le titre : « Parlons – Dans quelle mesure pouvons-nous faire confiance aux prévisions climatiques du GIEC ? » Il semblerait que « pas beaucoup » ne soit pas la réponse politiquement correcte. Clauser est un critique de longue date des modèles climatiques et a critiqué l’attribution du prix Nobel de physique en 2021 à des travaux sur ceux-ci. Il n’est pas le seul, car beaucoup pensent que les modèles climatiques sont principalement basés sur les mathématiques, et l’échec des prévisions climatiques dogmatiques les rend indignes d’être reconnus au plus haut niveau de la science pure. Mais cette opinion n’est partagée par le magazine activiste vert National Geographic, qui a publié un article intitulé : « Comment les modèles climatiques sont devenus si précis qu’ils ont remporté un prix Nobel ». La semaine dernière, Clauser a observé que la science du climat malavisée s’est « métastasée en une pseudoscience journalistique de choc massive ». Cette pseudoscience, a-t-il poursuivi, est devenue un bouc émissaire pour une grande variété d’autres maux connexes. Elle a été promue et répandue par des agents commerciaux, des politiciens, des journalistes, des agences gouvernementales et des écologistes tout aussi égarés. « À mon avis, il n’y a pas de véritable crise climatique », a-t-il ajouté.
egaliteetreconciliation.fr
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L’écologie punitive : misérable, contreproductive et irrationnelle
L’écologie politique instrumentalise la science à des fins idéologiques. Pourtant, la lutte pour un meilleur environnement ne pourra se faire sans croissance et progrès.
Pour réduire l’empreinte carbone : Tour de France transformé en tour de Bourgogne ; enseignement à distance et télétravail généralisés ; quota d’un steack par mois et d’un achat de vêtement par an et par personne ; interdiction des pelouses et piscines individuelles… Vous avez, bien sûr, deviné qu’il s’agit là de science-fiction. Plus précisément d’anticipation, c’est-à-dire de ce qui pourrait arriver demain. En effet, pas un jour ou presque ne passe sans que les pouvoirs publics français ou européen n’instaurent des mesures décroissantistes, ou ne durcissent les normes en matière de transport, logement, alimentation. Un contrôle renforcé de nos interactions et modes de vie dans l’objectif obsessionnel d’arriver un jour au Graal du zéro carbone net.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/07/24/460481-lecologie-...
ÉCONOMIE
Problèmes des BRICS, solutions de la BRI
Si les cinq premiers États BRICS ont leurs différences géopolitiques, ils trouvent un terrain d’entente énorme sur le front géoéconomique, à mesure que les volumes d’échanges augmentent et que les routes commerciales se multiplient. À l’approche du sommet le plus important de leur histoire, qui se tiendra du 22 au 24 août à Johannesburg, en Afrique du Sud, les BRICS doivent respecter certains principes fondamentaux. Les trois principales plateformes de coopération des BRICS sont la politique et la sécurité, la finance et l’économie, et la culture. L’idée qu’une nouvelle monnaie de réserve des BRICS, adossée à l’or, sera annoncée lors du sommet sud-africain est donc fallacieuse. Ce qui est en cours, comme l’ont confirmé les sherpas des BRICS, c’est le R5 : un nouveau système de paiement commun. Les sherpas n’en sont qu’au stade préliminaire des discussions sur une nouvelle monnaie de réserve qui pourrait être basée sur l’or ou les matières premières. En comparaison, les discussions au sein de l’Union économique eurasiatique (UEEA), dirigée par Sergey Glazyev, sont bien plus avancées. L’ordre des priorités est de faire rouler le R5. Toutes les monnaies actuelles des BRICS commencent par un « R » : renminbi (yuan), rouble, real, roupie et rand. Le R5 permettra aux membres actuels d’accroître leurs échanges mutuels en contournant le dollar américain et en réduisant leurs réserves en dollars. Il ne s’agit là que de la première des nombreuses étapes pratiques du long et sinueux chemin de la dédollarisation.
reseauinternational.net
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Révolution arc-en-ciel : l’aveu du patron de BlackRock
Larry Fink, le PDG de BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs du monde, dont les encours atteignaient 9.400 milliards de dollars en juillet 2023, et qui emploie 20.000 salariés dans une quarantaine de pays, a fait un aveu de taille : dans son entreprise, il « force les comportements » de ses employés pour qu’ils recrutent dans leurs équipes des individus conformes aux nouvelles normes morales, soit pour « le genre », soit pour « la race ». L’impulsion de la révolution arc-en-ciel vient donc ouvertement d’en haut, c’est un fait établi par ses promoteurs eux-mêmes, dont les grandes entreprises sont les outils révolutionnaires, ce qui implique sans mystère une modification de leur fonctionnement.
reinformation.tv
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Un siècle de guerre économique étasunienne
La guerre financière … à quoi cela sert … des conséquences involontaires … recommencez-la ! Bonjour et bienvenue dans cet épisode du 4 mars 2022 du China Threat Report de Peter Lee. Aujourd’hui, je vais appliquer une perspective asiatique à une question brûlante dans le conflit ukrainien : la guerre financière menée par les États-Unis et l’Union européenne contre la Russie. Tirer parti de la domination financière mondiale des États-Unis pour s’en prendre à l’autre a été un pilier de la politique étrangère américaine depuis que le gouvernement américain s’est attaqué à la Grande-Bretagne et à la livre sterling dans les années 1920. Aujourd’hui, cela n’a pas changé.
lesakerfrancophone.fr
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ÉDUCATION
Un prof devrait dire ça ! Entretien avec Eve Vaguerlant, professeur agrégée de lettres modernes
Eve Vaguerlant est professeur agrégée, docteur de lettres modernes. Depuis une dizaine d'années, elle enseigne dans plusieurs collèges et lycées de la région parisienne. Son expérience au sein de l'Éducation nationale l'a convaincue de témoigner dans un livre). Sans tabou, elle aborde les questions qui fâchent. Pourquoi les professeurs se plaignent-ils tant ? Quelles sont les causes réelles de leur malaise ? N'a-t-on pas trop tendance à médicaliser les difficultés des élèves (par exemple avec l'hyperactivité) pour exonérer le système éducatif et la responsabilité des parents ? Si Eve Vaguerlant « aime enseigner », elle regrette l'évolution de son métier et les conditions de la transmission du savoir et des connaissances à l'heure actuelle. « 80 % de mon énergie passe dans le fait d'essayer d'instaurer un climat de travail », dit-elle. Il faudrait « prendre conscience de cela » : le temps réel de l'instruction doit faire débat et « il ne faut pas tout réduire à la question des moyens ».
Un prof ne devrait pas dire ça, éd. L'Artilleur. 2023.
francesoir.fr
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Patridographie
Par Panagiótis Grigoríou. Il était une fois quand je fréquentais l’école primaire, il y avait alors une matière que j’aimais particulièrement. La « Patridognosie », que l’on nommait également parfois « Patridographie ». Au-delà de sa spécificité de cours-pivot et dont le but était d’entretenir chez les plus jeunes Grecs, la culture de la conscience collective nationale ; son cursus visait autant d’autres attentions pédagogiques comparables, toujours en rapport aux divers cours dispensés à l’époque. Car, faisant suite à nos abécédaires, c’était la matière la plus importante et même là plus appréciée des élèves. Nous avions dès lors senti que c’était une leçon plus que familière, puisque ce qu’y était évoqué, d’ailleurs à travers une certaine forme du vécu et « d’observation » en quelque sorte « participante », c’était tout simplement notre patrie… de proximité. Cette matière scolaire et autant démarche éducative, puise très tôt son origine dans les besoins et les priorités de l’État grec durant son premier siècle d’existence après la Guerre d’Indépendance de 1821-1829, ou Révolution grecque de 1821. Soulèvement, à l’issue duquel, les Hellènes réussirent à gagner leur indépendance après quatre longs et douloureux siècles vécus sous le joug de l’Empire ottoman.
reseauinternational.net
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ESPAGNE
Espagne : élections 2023. Pourquoi la droite n'a-t-elle pas gagné ?
La nuit des élections locales et régionales en Espagne a donné de bons résultats à la droite, en particulier au PP, ainsi qu'à VOX, qui partait de bas et dont le saut qualitatif était évident. Les médias européens ont parlé d'un avant-goût de ce qui se passerait lors des prochaines élections générales, et la droite a commencé à se réjouir des résultats. L'apparition de Pedro Sánchez à la télévision a soudainement coupé court à toute célébration, le président du gouvernement et secrétaire général du PSOE, un parti qui a été clairement battu dans cette élection - pires encore étaient les résultats de son partenaire gouvernemental PODEMOS - a annoncé la dissolution immédiate des Cortes et la convocation d'élections générales pour la date la plus proche que le calendrier permettait : le 23 juillet. Cette date était très inhabituelle en Espagne, où un week-end à la fin du mois de juillet correspond aux vacances d'été et où les habitants des grandes villes ont tendance à quitter leur lieu de résidence habituel. Sánchez, égocentrique machiavélique - avec la charge négative et positive du terme - et joueur d'échecs froid, a résolu plusieurs problèmes à la fois. Il a évité les critiques internes à son parti pour les mauvais résultats. Il a profité de la mauvaise situation de PODEMOS pour forcer son inclusion dans SUMAR, un nouveau parti de gauche beaucoup plus docile envers le PSOE, et aussi pour agglutiner le vote de gauche au sein du PSOE. Et surtout, il a forcé la mise en place des pactes régionaux PP-VOX peu de temps avant les élections. Il a ainsi obtenu l'image qu'il souhaitait pour la campagne : « Le PP et VOX sont une seule et même meute », et a appelé à la mobilisation pour mettre un terme à leur ascension.
euro-synergies.hautetfort.com
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ÉTATS-UNIS
La CIA infiltre les plus grands réseaux sociaux et organes de presse
D’après un article de Brenda Baletti pour le Defender, traduit et adapté par Senta Depuydt, complété par Covidhub. Aux États-Unis, le journaliste Glenn Greenwald a dénoncé lors d’une de ses émissions le fait que de nombreux agents de la CIA occupent les postes les plus élevés au sein des plateformes internet des grandes entreprises technologiques. Leur mission est d’appliquer la censure et de limiter les opportunités de débat public. Les Américains sont conscients des efforts déployés par l’État sécuritaire pour contrôler les médias depuis les années 1970, lorsque la commission Church du Sénat a révélé l’opération Mockingbird de la CIA, a déclaré M. Greenwald aux auditeurs de son podcast, « System Update ». Dans le cadre de ce programme, des agents de la CIA ont infiltré et influencé secrètement les plus grands organes de presse du pays. La révélation du projet Mockingbird a fortement embarrassé les médias et le gouvernement, car il est interdit à la CIA de cibler le public américain, a expliqué M. Greenwald. Au cours de la dernière décennie, plusieurs lanceurs d’alerte ont révélé que l’État sécuritaire américain avait de nouveau intensifié ses activités secrètes de ciblage des citoyens américains, en particulier depuis le début de la guerre contre le terrorisme, après le 11 septembre. Il y a une dizaine d’années, les informations selon lesquelles les agences de renseignements espionnaient les Américains ou infiltraient les médias étaient considérées comme scandaleuses. Selon Greenwald les choses ont changé. En fait, il est devenu courant que les principaux organes d’information embauchent ouvertement d’anciens agents des services de sécurité américains pour couvrir et commenter l’actualité.
covidhub.ch
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FRANCE
La France en mode république bananière : le silence obstiné de la Justice
L’actualité des affaires frauduleuses impliquant la Macronie et son système, est permanente. Pas une semaine ne se passe sans que l’on apprenne l’existence de scandales qui dans n’importe quelle démocratie digne de ce nom devraient déboucher sur des mises en cause judiciaire des protagonistes. Elles impliquent en général le président de la République en exercice, témoignant ainsi de son rapport à l’action publique ou l’intérêt général de la Nation n’a aucune place, au profit d’une vision de l’État comme étant au service des grands intérêts privés. La France donne ainsi l’impression de participer au grand concours du pays le plus corrompu d’Europe. Le maillot jaune est actuellement porté par l’Ukraine, mais il semblerait que nous souhaitions nous emparer de la première place.
vududroit.com
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Veesion, la start-up illégale qui surveille les supermarchés
Nous en parlions déjà il y a deux ans : au-delà de la surveillance de nos rues, la surveillance biométrique se déploie aussi dans nos supermarchés pour tenter de détecter les vols en rayons des magasins. À la tête de ce business, la start-up française Veesion dont tout le monde, même le gouvernement, s’accorde sur l’illégalité du logiciel mais qui continue à récolter des fonds et des clients en profitant de la détresse sociale. La surveillance biométrique de l’espace public ne cesse de s’accroître. Dernier exemple en date : la loi sur les Jeux Olympiques de 2024 qui vient légaliser officiellement la surveillance algorithmique dans l’espace public pour certains événements sportifs, récréatifs et culturels (on en parlait ici). En parallèle, des start-up cherchent à se faire de l’argent sur la surveillance d’autres espaces, notamment les supermarchés. L’idée est la suivante : utiliser des algorithmiques de surveillance biométrique sur les caméras déjà déployées pour détecter des vols dans les grandes surfaces et alerter directement les agents de sécurité. La question que cela pose est la même que celle que nous rappelons sur ce type de sujets depuis 3 ans : que fait la CNIL ? Pourquoi n’a-t-elle pas fait la moindre communication explicite sur ce sujet ? Nous avions fait il y a deux ans une demande de documents administratifs à cette dernière, elle nous avait répondu qu’il s’agissait d’un dossier en cours d’analyse et qu’elle ne pouvait donc pas nous transmettre les documents demandés. Rien depuis. Une telle inaction a des conséquences lourdes : outre la surveillance illégale imposée sur plusieurs milliers de personnes, la CNIL vient ici normaliser le non-respect du RGPD et faciliter la création d’une industrie de la Technopolice en laissant les investissements affluer.
laquadrature.net
https://www.laquadrature.net/2023/07/04/veesion-la-start-...
Vers un délit de climato-scepticisme ?
Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain. Le site activiste de Reporterre nous apprend que, le 19 juillet, à l’Assemblée nationale, s’est tenue une réunion transpartisane, toutefois sans représentant des Républicains (LR) ni du Rassemblement national (RN), pour travailler contre le climato-scepticisme. Des auditions, lit-on, débuteront en septembre, ayant pour objet d’élaborer une proposition de loi avant la fin de l’année. Rappelons que l’Assemblée nationale s’était donnée le ridicule de recevoir Greta Thunberg en 2019, parodie du Christ enfant faisant la leçon aux prêtres du Temple… Voilà une perspective particulièrement inquiétante de la déraison et de l’inflation législative. Toute intervention du législateur en matière de « traitement médiatique » d’un sujet grave, de liberté de pensée, de recherche ou d’opinion, est de mauvais augure. Le Premier amendement de la constitution américaine a l’avantage, à cet égard, d’énoncer que le Congrès des États-Unis « s’interdit de légiférer » en matière de liberté d’expression… Alors qu’en France les lois Pleven (1972), Fabius-Gayssot (1990) ou Perben II (2004) nous ont démontré l’indifférence, couverte par le bavardage et la casuistique, de la classe médiatico-politique et de l’intelligentsia à cette liberté, théorisée au Temps des Lumières, de Voltaire à Kant. Nouvel ordre moral oblige… Le travail entrepris par les parlementaires impliqués devra préparer de nouveaux carcans pour contrôler le « traitement médiatique des enjeux environnementaux », alourdissant les prérogatives idéologiques de l’Arcom (ex-CSA, qui fait déjà la police politique des ondes, radios et télévisions) y compris sur Internet ainsi que dans les campagnes électorales et la déontologie des journalistes. Bien sûr, tout cela en bien-pensance pour lutter contre les « fausses informations ». Qui dira le faux du vrai, Galilée ou le pape ? Réponse : maintenant le GIEC (Groupement international d’experts sur l’évolution du climat) sous l’égide de l’ONU…
polemia.com
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GAFAM / IA
Twitter devient « X » : Elon Musk a changé le nom et le logo du réseau social
Exit le petit oiseau bleu. Elon Musk a suggéré dès samedi soir qu’il envisageait un changement de nom et de logo pour son réseau social. « Nous dirons bientôt ’adieu' (en français) à la marque Twitter et, progressivement, à tous les oiseaux », a-t-il d’abord tweeté, avant de suggérer que le nouveau logo pourrait être un « X ». « X est là ! On va le faire », a confirmé le lendemain la nouvelle directrice générale du réseau social, Linda Yaccarino, recrutée il y a tout juste un mois. Le changement est désormais effectif : Twitter a lancé lundi son nouveau logo, abandonnant l’oiseau bleu sur son site Internet où il est désormais remplacé par un X majuscule stylisé noir et blanc.
lexpress.fr
https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/twitter-devien...
GÉOPOLITIQUE
Au sommet UE-Amérique Latine, les deux blocs divergent à propos de la Russie et la guerre en Ukraine
Les pays de l’Union européenne (UE) ont échoué à faire condamner la Russie dans la déclaration finale du sommet UE-Amérique latine, qui s’est déroulé le 17 et 18 juillet dernier à Bruxelles (Belgique). Face à des Européens déterminés à récolter le maximum de soutiens contre Moscou, les 33 pays latino-américains n’ont pas affiché une position commune sur l’invasion russe de l’Ukraine, refusant de voir ce sujet accaparer les discussions. La question des réparations de la traite des esclaves, autre point de discorde dans les négociations, n’a pas non plus été intégrée dans la déclaration finale comme demandée par les États des Caraïbes. Il s’agit du troisième sommet entre les États de l'UE et de la Communauté d'États latino-américains et des Caraïbes (CELAC). Le dernier remonte à huit ans, c’est-à-dire à 2015. Les Européens espéraient rattraper le « temps perdu » avec une zone « abandonnée » au profit de la Chine et de la Russie mais le sommet, qui devait servir à l’UE à « retrouver de vieux amis » et « renforcer son partenariat » avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, a surtout fait les gros titres des journaux en raison des divergences entre les deux blocs à propos de la guerre en Ukraine. Lors de leur réunion lundi et mardi à Bruxelles, les Européens et les Latino-américains ont remis le sujet sur la table des discussions, ignorant la frustration de certains dirigeants de la CELAC face à l’insistance européenne. Les pays de l’UE entendaient ouvertement condamner dans la déclaration finale l’invasion russe de l’Ukraine mais les 33 pays latino-américains n’ont pas une position commune sur la question.
francesoir.fr
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Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) : Un regard différent sur le monde
Le sommet des chefs d’État de l’OCS, l’Organisation de coopération de Shanghai, vient de s’achever avec l’approbation des résolutions finales (dont la stratégie de développement économique des pays de l’OCS jusqu’en 2030). Cette structure, qui en est à sa 23ème année d’existence, est appelée à s’élargir considérablement au fil du temps, en impliquant plusieurs nouveaux pays. Elle représente déjà plus de 40 % de la population mondiale, plus de 20 % du PIB et environ 20 % des réserves mondiales de pétrole, mais l’élargissement progressif à d’autres pays ne fera qu’accroître son ampleur et son importance politique. L’importance de cet événement est également utile pour développer certaines considérations ici en Occident, car il nous aide à regarder les choses d’un autre point de vue.
legrandsoir.info
https://www.legrandsoir.info/sommet-de-l-organisation-de-...
Sommet « Asie centrale – Conseil de coopération des États arabes du golfe Persique »
Le 19 juillet, un événement assez remarquable a eu lieu – le sommet du Conseil de coopération des États arabes du golfe Persique (CCG) et des pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan). Le sommet s’est tenu en Arabie saoudite (Djeddah) et est considéré comme le premier dans ce format, bien qu’il ait été précédé de plusieurs étapes de réunions ministérielles. Pourquoi peut-on le qualifier d’« événement remarquable » et quels sont les points communs et différents par rapport aux autres lieux internationaux, puisque plusieurs dizaines de sommets, forums, rencontres se tiennent annuellement, et qu’il existe déjà à eux seuls soixante-dix-huit plateformes collectives actives ?
reseauinternational.net
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GRANDE-BRETAGNE
Royaume-Uni. À peine adoptée, la loi sur l’immigration illégale déjà critiquée par l’ONU [Vidéo]
La loi sur l’immigration illégale au Royaume-Uni, adoptée en début de semaine suite à l’arrivée record de migrants par la Manche, est déjà sous le feu des critiques de l’ONU. Ce qui laisse poindre des incertitudes quant à son application… Son entrée en vigueur est attendue outre-Manche. Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juillet, la loi sur l’immigration illégale a été adoptée par les députés britanniques. Le texte, initialement présenté par l’exécutif londonien le 7 mars dernier, vise notamment à empêcher les migrants arrivés par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni et à les expulser « en quelques semaines ». L’adoption de cette loi représente une victoire salvatrice pour le Premier ministre Rishi Sunak ayant fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, a fortiori dans un contexte où le Royaume-Uni a, malgré les nombreuses déclarations de ses dirigeants, vu débarquer illégalement sur ses côtes plus de 12 700 migrants depuis le début de cette année 2023. Les soutiens du gouvernement conservateur au sein de l’opinion publique britannique ayant par ailleurs été échaudés par les chiffres de l’année 2022, cette dernière battant tous les records avec plus de 45 000 clandestins (dont une majorité d’Afghans, d’Albanais et d’Iraniens) ayant gagné les côtes anglaises en l’espace de 12 mois. La loi déjà contestée par l’ONU. Dès le 18 juillet, l’ONU (Organisation des Nations unies) a publié une déclaration affirmant que la nouvelle loi enfreignait les obligations du Royaume-Uni en vertu du droit international.
breizh-info.com
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IMMIGRATION
Faut-il raser Nanterre ? – Métropoles, banlieues, France périphérique
Par Tatiana Ventôse (photo). « Si la racaille de banlieue partage quelque chose avec la bourgeoisie qui aime à s’apitoyer sur elle, c’est un imaginaire, le fantasme d’une société où la loi est celle du plus fort ». Décryptage en vidéo d’un pseudo journaliste boboïde de l’émission « Quotidien » était très fier de se promener dans des zones de non droit marseillaise avec un rappeur du coin, entre barrage anti-flic et trafic de drogue. Absolument consternant et une nouvelle prime de bon sens et de journalisme à Tatiana pour son blog remarquable.
@TatianaVentoseOfficiel
https://www.youtube.com/watch?v=Dp50lSe7DZQ
Les journalistes complices des amis des passeurs de migrants
Les relations peu claires entre les « organisations humanitaires » et les passeurs de migrants sont bien établies et nous leur avons déjà consacré plusieurs articles (voir infra) à la suite des révélations du Financial Times ou du quotidien suisse Le Temps. Il est intéressant de voir quels journalistes soutiennent ces actions que Frontex qualifie dans l’article du Financial Times de « collusion avec les passeurs de migrants » (collusion with migrant smugglers).
ojim.fr
https://www.ojim.fr/journalistes-sos-mediterranee/?cn-rel...
Belgique. L’État condamné par la Cour Européenne des Droits de l’homme pour avoir refusé d’héberger un migrant africain
La Belgique vient d’être condamnée par la CEDH pour avoir refusé d’héberger un clandestin africain, en dépit des dépenses faramineuses engendrées par l’augmentation des capacités d’accueil des demandeurs d’asile dans le pays… Incapable de faire face à l’afflux de migrants venant saturer ses différentes structures d’hébergement, la Belgique est de nouveau dans le viseur de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’homme). Après avoir été saisie par un « demandeur d’asile » guinéen, cette dernière a condamné l’État belge le 18 juillet pour ne pas avoir exécuté la décision d’un tribunal bruxellois l’ayant préalablement contraint en 2022 à fournir une « assistance matérielle » et un « hébergement » au requérant, un certain Abdoulaye Camara né en 2001 et arrivé sur le territoire belge le 12 juillet 2022. Par ailleurs, la CEDH se serait vue adresser 358 « requêtes similaires ». Se permettant dans sa décision rendue d’attribuer bons et mauvais points à la Belgique, la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg a donc finalement donné raison à l’Africain. Après son arrivée sur le sol belge, celui-ci avait affirmé qu’il avait vécu dans la rue entre juillet et novembre 2022 et qu’il n’avait été hébergé qu’à la suite d’une « mesure provisoire », soit une mesure d’urgence de la CEDH.
breizh-info.com
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INDE
L’hindouisme : cultuel ou culturel ?
Troisième religion la plus pratiquée au monde, l’hindouisme est aussi l’une des plus anciennes. Méconnue des Occidentaux, la religion hindoue diffère largement dans ces principes des deux grandes religions du livre. Comme son nom le laisse entendre, l’hindouisme est issu du sous-continent indien, qui reste son principal foyer de peuplement. Une étude approfondie de l’hindouisme permet de mettre en lumière les liens qui unissent le culte et la culture de l’Inde. À l’heure où le gouvernement actuel trouve dans la religion hindoue un véritable socle pour assoir sa politique, il semble crucial de comprendre et de connaître les fondements de cette religion. Spécialiste de l’hindouisme, Philippe Benoît est maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO).
revueconflits.com
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ISRAËL / TERRITOIRES OCCUPÉS
Israël intensifie ses attaques contre les Palestiniens via des frappes de drones et des attaques de colons
Israël a lancé plusieurs attaques contre les Palestiniens avec des armes utilisées dans le conflit pour la première fois depuis près de 20 ans, notamment en déployant des hélicoptères de combat Apache de fabrication américaine à l’intérieur de la Cisjordanie et en procédant à une attaque aérienne d’assassinat ciblé. Des colons juifs ont également fait irruption dans des villages palestiniens de Cisjordanie, attaquant les habitants et incendiant des maisons et des véhicules. Mariam Barghouti, correspondante principale en Palestine pour Mondoweiss, qualifie ces attaques « d’intensification de la prise de contrôle totale de la Palestine ». Elle ajoute que la violence croissante reflète le leadership du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui a récemment appelé au renouvellement du Bouclier défensif, une opération militaire qui a utilisé des armes similaires en 2002 et qui a été condamnée pour « crimes contre l’humanité ». Tout cela intervient alors que le gouvernement d’extrême droite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accepté d’accélérer le processus d’approbation de nouvelles colonies en Cisjordanie, malgré les critiques des Nations unies, de l’Union européenne et des États-Unis.
les-crises.fr
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Israël et le Liban sont-ils au bord d’une nouvelle guerre totale ?
Un différend concernant un mur frontalier menace de raviver un conflit latent, mais il aurait pu être évité avec l'aide de Washington. En avril, à la suite d'un assaut israélien contre les fidèles de la mosquée d'Al-Aqsa, pendant le mois sacré musulman du Ramadan, un barrage de roquettes a été tiré depuis le Sud-Liban. Différents hommes politiques israéliens ont imputé ces tirs de roquettes au Hamas ou au mouvement PIJ, mais ce qui importait, c'était le message de l'attaque. Le barrage de roquettes indiquait que le front nord, qui avait été fermé pendant plus d'une décennie, était à nouveau ouvert ; non seulement cela, mais les actions perpétrées contre les Palestiniens peuvent désormais entraîner une réponse potentielle à partir du territoire libanais. Les plans israéliens de construction d'un mur frontalier auraient pu être freinés dès le début, si seulement le gouvernement américain s'était impliqué pour exhorter Israël à s'abstenir d'occuper le territoire libanais. Ce manque de jugement et la volonté de faire pression sur Israël pourraient maintenant déclencher un conflit dévastateur et inutile.
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JAPON
Munitions culturelles
Chōkōdō Shujin se penche sur les expressions esthétiques, les créations artistiques et les valeurs partagées qui définissent l'identité d'une nation, en insistant sur la nécessité de préserver et d'entretenir les traditions qui contribuent à une société dynamique et spirituellement enrichissante. Le mot « culture » a été utilisé avec beaucoup de désinvolture au cours des XXe et XXIe siècles, en particulier dans le domaine tout à fait moderne, nébuleux et trompeur de la sociologie. Mais qu'est-ce que la culture au juste ? Pourquoi faut-il la préserver ? Nombreux sont ceux qui n'ont eu qu'une vague impression du mot « culture » dans leur esprit et qui n'ont jamais vraiment réfléchi à la véritable nature de la culture. Cela s'explique par le fait que, du moins jusqu'à aujourd'hui, une « culture » consciente n'a pas imprégné tous les recoins de la vie nationale, voire internationale. Ces dernières années, cependant, le terme est devenu frivole, attaché au nom de n'importe quelle chose étrange à la mode en ce moment, et a donné lieu à un sentiment de frivolité et de préoccupation avec les obsessions des leaders de la société. Même parmi les personnes qui s'y connaissaient en culture, on pensait que le terme « vie culturelle » faisait référence aux modes de vie des classes riches et aisées, fières de leurs goûts modernes, tandis que le terme « projets culturels » était plutôt associé à des actes de charité extravagants et à des travaux qui n'étaient ni toxiques ni médicinaux.
euro-synergies.hautetfort.com
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LECTURE
L'OMS et ses standards dépravés pour l'éducation sexuelle en Europe.
Avec la crise « sanitaire » qui a sévi dès le début 2020, où presque tous les gouvernements de la Terre ont obéi comme un seul homme à une folie « confinatoire et vaccinale », il apparaît de plus en plus évident que l’OMS, créée en 1948, règne en maître absolu dans l’élaboration des directives mondiales pour la santé. Aucun État ne songe à remettre en cause ses décisions émanant de spécialistes éminents ou se faisant paraître comme tels. Cette « chasse gardée » de la santé rapporte des milliards de dollars aux puissants laboratoires pharmaceutiques, censés nous vouloir du bien. Financée par les États membres et par la fondation Gates, il apparaît nécessaire de s’interroger sur l’efficacité réelle de cette organisation, d'autant plus que l'OMS s'immisce discrètement, mais sûrement, dans l'éducation sexuelle des tout petits. (De 0 à 4 ans). L’OMS est assurément un outil bien pratique pour asseoir une suprématie planétaire au service d’une poignée d’individus. Outre le fait que l'OMS a mandaté, il y a peu, des sociétés privées afin d'élaborer dans un futur proche un passeport sanitaire et numérique mondial, ce rapport démontre son implication perverse à vouloir imposer une sexualité débridée à des enfants de moins de quatre ans, afin de détruire les valeurs sociétales et familiales. Les buts nauséabonds de cette organisation montrent le degré d'abjection, d'amoralité, de dépravation et de débauche de ses dirigeants et de ses maîtres. Si vous voulez en savoir plus sur cet asile psychiatrique planétaire à ciel ouvert, un livre, disponible sera disponible à partir du mois d'août 2023, sa sortie officielle étant programmée à la rentrée scolaire en septembre de cette année.
Les Démasqués - Qui dirige réellement le monde, par Claude Janvier. KA éditions, 2023
synthesenationale.hautetfort.com
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L’affaire Jeffrey Epstein au cœur de la vie politique américaine
Pour la première fois, voici la vie détraquée du milliardaire Jeffrey Epstein, confident de Bill Clinton, qui a piégé, pendant 20 ans, pour le compte des services israéliens, des milliers de députés, sénateurs, hommes d'affaires, journalistes, stars de cinéma, scientifiques de renom, recteurs et doyens d'universités, premiers ministres, princes et princesses (dont le prince Andrew), et même des présidents avec son réseau de prostitution de jeunes filles. De son ascension en tant que professeur de mathématiques en passant par une carrière ratée à Wall Street, on le suit jusqu'à sa gloire et sa déchéance, en passant par sa rencontre capitale avec Ghilaine Maxwell, la fille d'un autre très grand espion du Mossad, Robert Maxwell qui avait acheté les médias britanniques pour le compte d’Israël. Alors qu'il se prétendait millionnaire grâce à Wall Street, en réalité Epstein s'était transformé en proxénète spécialisé pour les seuls ultra-riches et tout-puissants qui n'exigent qu'une seule chose : la discrétion la plus totale. Il invitait tout ce qui était célèbre dans ses différentes luxueuses propriétés, îles privées ou encore à Paris, où toutes les chambres étaient sonorisées et équipées de caméras très discrètes. En leur fournissant régulièrement des gamines, Epstein avait monté le plus grand réseau international de pédophiles, au point que son avion a été surnommé par les contrôleurs aériens le « Lolita Express », avion que prenaient régulièrement Bill Gates comme Bill Clinton. Et ensuite il vendait les vidéos aux services. Arrêté par la police américaine une seconde fois pour « trafic de mineures » il a été retrouvé mort dans des conditions spectaculaires en août 2019 dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center de New York. Un suicide qui a arrangé toutes les célébrités dont les noms se trouvent dans son fameux « Carnet Noir ». Cette enquête, menée par le grand reporter Dylan Howard et aidé par deux autres journalistes américains, apporte des révélations incroyables sur les activités d'Epstein, de sa « Madame » Ghislaine Maxwell et sur la manière dont ils mettaient ces jeunes filles en esclavage pour les ultra-riches, et les abus qu'elles vivaient.
L'affaire Epstein : Espionnage Prostitution Esclavage Mensonges Chantages, par Dylan Howard. Le Jardin des Livres, 2020.
(4e de couverture).
Brendan O’Neill, manifeste d’un hérétique…
Brendan O’Neill est rédacteur politique en chef de Spiked, magazine britannique en ligne. Le titre du livre qu’il vient de publier parle, pour ainsi dire, de lui-même. Cette note de lecture va l’aborder, chapitre par chapitre. Brendan O’Neill n’aime pas l’expression « culture de l’annulation » (Cancel Culture). Il la trouve trop euphémisante pour ce qu’elle désigne. Cela revient à qualifier l’inquisition de « gestion de l’information ». Il nous faut de nouveaux termes pour analyser cette post-science, cette post-vérité, cette furie que déchaîne des idées qui, il y a seulement sept ans, faisaient l’unanimité. « Nous vivons une guerre contre l’hérésie », sans piloris et sans bûchers, mais avec des vies et des carrières gâchées. L’expression « her penis », littéralement intraduisible en français, est le meilleur exemple de l’irrationalité et de la pente autoritaire du moment. Ces deux mots sont devenus d’usage courant dans la presse (par exemple dans The Times, la BBC) et les réseaux sociaux. En 2018, le Daily Mirror parlait ainsi d’une « femme » qui décida de garder son pénis puis découvrit qu’elle était lesbienne ! Sur recommandation du National Police Chiefs Council, la police enregistre plutôt le genre déclaré que le sexe, y compris en cas de viol. Elle se plie ainsi à une forme d’autoritarisme culturel exigeant la primauté des illusions subjectives des gens sur la vérité objective, avec le risque de fausser les statistiques sur le viol commis par des hommes sur des femmes obligées de flatter les fantaisies de leurs agresseurs. Elle détruit le sens du viol pourtant encore inscrit dans la loi anglaise. C’est la version moderne de Big Brother de 1984.
A Heretic’s Manifesto. Essays on the Unsayable, par Brendan O’Neill. Spiked Ltd & London Publishing Partnership, 2023.
micheletribalat.fr
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Robert Michels et les tendances oligarchiques de nos démocraties parlementaires
On parle d’oligarchies en France, en Amérique et en France. Voyons de quoi il retourne, car cette notion grecque est vieille comme la lune. Dans son livre sur les partis politiques (sixième partie, chapitre deux), le légendaire Robert Michels reprend (et n’établit pas), à partir des théoriciens Mosca et Taine, sa thèse sur la loi d’airain des oligarchies.
Les Partis Politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, par Robert Michels. Flammarion, 1914 (archive.org)
Nev le bureaucrate ; chroniques sur la fin de l’histoire, par Nicolas Bonnal. Kindle_Amazon.
lesakerfrancophone.fr
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Nouveau livre, les dessous des essais cliniques Covid-19
Christine Cotton, biostatisticienne et ex-PDG d’une société de sous-traitance spécialisée dans la gestion des essais cliniques, vient de sortir un livre qui traite des vaccins Covid, des manquements des essais cliniques et des effets indésirables. Elle souhaite apporter « un éclairage scientifique à la portée de tous » au fil des 424 pages que compte l’ouvrage. Après 23 ans comme experte au service de l’industrie pharmaceutique dans le cadre de plus de 500 essais cliniques, Christine Cotton aide aujourd’hui des victimes des vaccins contre le Covid en les accompagnant dans leur démarche de déclaration et de reconnaissance des dommages post-vaccinaux dont ils souffrent. Au sein d’un livre teinté d’humour malgré la gravité du sujet traité, la scientifique n’épargne pas ceux qui ont tenté de camoufler l’ampleur des dysfonctionnements qui ont émaillé la crise du Covid, en mettant en lumière les non-dits et des documents inédits. Christine Cotton dévoile par exemple qu’il y avait deux procédés pour fabriquer le vaccin de Pfizer : celui en petite quantité pour les essais cliniques qui ont permis de conclure à une efficacité relative de 95 % et celui pour la production en masse, avec un taux d’ARNm intègre réduit et dont les doses ont été testées sur 250 participants… sans que Pfizer ne fournisse jamais aucun rapport d’efficacité. La différence entre efficacité relative et absolue est importante à comprendre, France Soir avait écrit un article édifiant à ce sujet. L’efficacité absolue du Pfizer s’élevait à 0,71 %, contre 95 % en efficacité relative, avec les mêmes chiffres. La norme dans les essais cliniques est de présenter l’efficacité relative, psychologiquement plus impressionnante. Qui se serait fait vacciner avec un vaccin dont l’efficacité est de 0,71 % ? Vidéos.
Tous vaccinés, tous protégés ?, par Christine Cotton. Guy Trédaniel éditeur, 2023.
covidhub.ch
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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !
Un faux Zelensky appelle le patron de Rothschild, Alexandre : La guerre en Ukraine pour détourner les fonds européens
Le « canular téléphonique » a fait sensation. Les deux clowns russes spécialisés canulars téléphonique, Vovan et Lexus, ont également grugé de nombreux hommes politiques et célébrités occidentales. Le puissant banquier a expliqué en quoi consistait selon lui la guerre en Ukraine : l’argent des contribuables occidentaux, en principe destiné à la reconstruction, doit être détourné vers les comptes des oligarques ukrainiens. La conversation suggère qu’une lutte de pouvoir est actuellement en cours entre les oligarques européens et les oligarques américains comme Rockefeller. Report24 a rapporté deux des nombreux canulars téléphoniques des humoristes russes Vovan et Lexus (Vladimir Kouznetsov et Alexeï Stoliarov). En juillet 2022, ils ont eu au téléphone l’écrivain américain de gauche Stephen King, qui a alors qualifié le nazi Bandera de « grand homme ». En 2022, ils ont convaincu le maire de Vienne, Ludwig, tout aussi de gauche, de brandir le drapeau ukrainien devant la caméra. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le puissant manipulateur Henry Kissinger sont également tombés dans leur piège. Lagarde avait alors ouvertement déclaré qu’une future monnaie centrale numérique servirait à surveiller la population. Mais tout cela n’était rien comparé au coup d’éclat que les deux humoristes ont récemment réussi. En effet, Alexandre de Rothschild, dirigeant « régnant » de la banque parisienne Rothschild, est réputé timide et il est extrêmement difficile d’obtenir une interview avec lui. Le clan familial des Rothschild serait l’un des plus riches du monde. Selon Alexandre, il travaille depuis 2017 « dans l’intérêt du gouvernement ukrainien et du ministère des Finances ». On se serait principalement occupé de l’obtention de capitaux étrangers. Elle n’aurait pas été touchée par les sanctions contre la Russie. Face au faux Zelensky, Rothschild a souligné qu’il coopérait « beaucoup plus » avec l’Ukraine. Il n’y a aucun contact avec « l’élite russe ». En lien, plusieurs vidéos et l’enregistrement complet de la blague téléphonique, tel que publié par Vovan et Lexus – la vidéo est en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=uiDHszsBzYY.
reseauinternational.net
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RÉFLEXIONS
De l’eugénisme d’état à l’eugénisme libéral : où vont les biotechnologies ?
Malheureusement, à propos du SARS-CoV-2 à l’origine de la pandémie mondiale de Covid-19, on sait que l’hypothèse d’un virus génétiquement modifié lors d’études de « gain de fonction » (ayant pour but de rendre un virus plus pathogénique ou plus transmissible) et accidentellement échappé d’un laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan (Chine), n’est pas écartée par les spécialistes44. Il semblerait donc que les biotechnologues ne cherchent à palier tant bien que mal aux problèmes qu’ils contribuent par ailleurs à créer… Comme toute technologie, les biotechnologies ont une dimension idéologique, d’autant plus forte en l’occurrence qu’elles touchent au vivant, c’est-à-dire à notre intimité en tant qu’êtres humains. Si la bioéconomie s’empare du vivant, c’est avant tout avec la promesse fallacieuse, le fantasme de nous en délivrer45. Sous le prétexte de corriger ses faiblesses (ressources limitées, fragilité des écosystèmes, souffrance, maladie, vieillissement, mortalité, etc.), elle escompte au mieux nous en revendre un ersatz et au pire, nous en déposséder radicalement afin de nous rendre toujours plus dépendants de ses prothèses. Par Bertrand Louart, menuisier-ébéniste dans une ferme-coopérative de Longo maï. Il est l’auteur de Les êtres vivants ne sont pas des machines, La Lenteur, 2018 et de
Réappropriation, jalons pour sortir de l’impasse industrielle, La Lenteur, 2022
piecesetmaindoeuvre.com
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S’approprier le vivant est l’actualité brûlante. Apocalypse 4.0
Quand on écoute les nouvelles des médias grand public, nous avons l’impression que la science est au contrôle de tout ce qu’elle avance et que ses projets pharaoniques sont en voie d’être réalisés. La réalité est toute autre : le monde de la science serait en panne. Un astrophysicien, Christian Magnan, sous-directeur au Collège de France (tout de même) est intervenu dans une conférence (ADASTA, 7 décembre 2016) pour traiter du thème « Privée de découverte depuis 50 ans la science est-elle en panne ? ». Il y déplore l’absence de débat interne et « l’acceptation unanime et inconditionnelle de l’existence de ces substances fictives que sont la matière noire et l’énergie noire, à l’étude desquelles crédits et efforts sont consacrés en pure perte. S’ajoutent une débauche de grands projets à un milliard d’euros l’unité sans résultats tangibles. » (Site lacosmo.com, compte rendu de la conférence : https://www.adasta.fr/conf%C3%A9rences/conf%C3%A9rences-2... Or le boson de Higgs découvert au CERN devrait « ouvrir la voie à la découverte d’une nouvelle physique telle que la supersymétrie ou la matière noire » (CERN 15 décembre 2011, pris sur Wikipédia). A chacun de tirer les conclusions qui s’imposent. Constatons tout de même que de l’argent en masse est pris dans les poches de l’humanité contre des dettes extravagantes pour financer des modèles qui ne sont pas critiqués ou débattus… Fâcheux tout de même. Jean-Gabriel Ganascia a analysé les arguments de ceux qui prédisent que la technologie allait se déployer sans l’humain de façon autonome. Pour le président du comité de l’éthique du CNRS, les arguments ne tiennent pas.
lilianeheldkhawam.com
https://lilianeheldkhawam.com/2023/07/21/sapproprier-le-v...
Cthulhu et la Révolution française
Constantin von Hoffmeister évoque le lien étrange entre la Révolution française et le Culte de Cthulhu, ses effets malveillants sur l'Europe traditionnelle et le retour imminent du Grand Ancien. Alors que l'aiguille de la grande horloge du temps balayait le crépuscule du dix-huitième siècle, un spectacle de transformation monstrueuse surgit des ténèbres de l'Ancien Monde, qui allait déchirer les voiles fragiles de l'ordre et de la civilisation. Ce fut la naissance d'une hideuse monstruosité appelée Révolution française, un événement d'une horreur et d'un impact si profonds que les vestiges de l'Europe traditionnelle - imprégnés du puissant héritage de la noblesse, de la foi et de la chevalerie - seraient à jamais balayés par son effrayant ressac. Cette tempête, qui a secoué le monde, n'était pas due à une simple ambition politique ou à un mécontentement économique ; il s'agissait d'une manifestation effroyable d'un culte trop terrible pour être vu, un culte né dans l'ombre de temps oubliés et de légendes interdites : le Culte de Cthulhu.
euro-synergies.hautetfort.com
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RUSSIE
Poutine lance un avertissement sévère à la Pologne et à l’OTAN
Par Larry Johnson. Poutine a tenu jeudi 20 juillet une vidéoconférence avec les membres du Conseil de sécurité de la Russie. J’espère que les Occidentaux prêteront attention à ce qu’il a dit, c’est pourquoi je présente l’intégralité de ses remarques à la suite d’une présentation du directeur du service de renseignement extérieur. Sur la base d’informations de source publique et de renseignements recueillis par la Russie, cette dernière pense que la Pologne prévoit de s’emparer du territoire ukrainien à l’ouest du fleuve Dniepr, alors que la contre-offensive ukrainienne tant vantée s’effondre. Permettez-moi de vous donner d’emblée les grandes lignes de Poutine : « La politique du régime ukrainien ne nous concerne pas. S’ils veulent abandonner ou vendre quelque chose pour payer leurs patrons, comme le font généralement les traîtres, c’est leur affaire. Nous n’interviendrons pas. Mais la Biélorussie fait partie de l’État de l’Union, et lancer une agression contre la Biélorussie reviendrait à lancer une agression contre la Fédération de Russie. Nous y répondrons avec toutes les ressources dont nous disposons ». Vladimir Poutine n’est pas une créature faible et molle comme Barack Obama ou Joe Biden. Il ne profère pas de menaces en l’air et ne cède pas à l’émotion. Commençons donc par l’exposé de Sergueï Narychkine, le chef des services de renseignement russes.
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Des nuages d’orage s’amoncellent en mer Noire
Dans une interview accordée à Izvestia, l’expert militaire russe Vassili Dandykine a déclaré qu’il s’attendait désormais à ce que la Russie arrête et inspecte tous les navires se rendant dans les ports ukrainiens. « Cette pratique est normale : il s’agit d’une zone de guerre et, ces deux derniers jours, elle a été le théâtre de frappes de missiles. Nous verrons comment cela fonctionnera dans la pratique et si quelqu’un acceptera d’envoyer des navires dans ces eaux, car la situation est très grave. » La Maison Blanche a accusé la Russie de poser des mines pour bloquer les ports ukrainiens. Bien entendu, Washington espère que l’arrivée de l’OTAN en tant que garant du corridor céréalier, en remplacement de la Russie, aura une résonance dans le Grand Sud. La propagande occidentale caricature la Russie comme étant à l’origine d’une pénurie alimentaire à l’échelle mondiale. Or, le fait est que l’Occident n’a pas respecté sa part de l’accord en autorisant réciproquement l’exportation de blé et d’engrais russes, comme l’ont reconnu les Nations unies et la Turquie. Reste à savoir si, au-delà de la guerre de l’information qui fait rage, un pays de l’OTAN oserait contester le blocus maritime de la Russie. Les chances sont minces, en dépit du déploiement impressionnant de la 101e division aéroportée étasunienne en Roumanie.
lesakerfrancophone.fr
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Suspension de l'initiative céréalière de la Mer Noire : quelles conséquences?
Quelles seront les conséquences à long terme de la décision de la Russie de se retirer de l'accord sur l'exportation de céréales par la Mer Noire, accord conclu à Istanbul le 22 juillet 2022 avec la Turquie et l'ONU et arrivé à expiration la semaine dernière ? Quelles sont les chances de son rétablissement, qui permettrait éventuellement d'éviter des pénuries dans les pays dépendants des céréales ukrainiennes ? Quel sera l'impact des derniers développements sur la guerre ? La Mer Noire deviendra-t-elle un nouveau théâtre de conflits armés, comme le craignent certains ?
laselectiondujour.com
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Vers la reconquête russe de la Nouvelle Russie historique ?
Après le sommet de Vilnius, les événements se précipitent-ils ? La Russie a suspendu sa participation à la garantie d’un corridor pour les exportations agricoles d’Odessa au Bosphore. Du coup, l’accès ukrainien à la Mer Noire risque d’être progressivement coupé. Même si l’armée kiévienne tente de reprendre sa contre-offensive, en franchissant le Dniepr ou en perçant à Zaporojie, c’est plus au nord que la situation semble évoluer rapidement : l’armée ukrainienne s’attend à une attaque massive des 100 000 hommes russes massés près de Koupiansk. Une anticipation prématurée ? En tout cas, l’objectif de guerre russe semble de plus en plus clair : la reconquête de la « Nouvelle Russie » historique.
Synthèse Géopolitique
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Alexandre Douguine, l'Ukraine et le crime de l'élite contre la Russie
Le politologue russe Alexandre Douguine a commenté la « nouvelle attaque sur le pont de Crimée ». Il insiste sur « l'obstination féroce de l'ennemi », qui est « caractéristique de la Malorossiya » (Malorossiya, « Petite Russie », est le nom donné aux territoires de l'Ukraine moderne qui lui appartenaient à l'époque de l'Empire russe). Douguine rappelle que les Ukrainiens « ont commencé à bombarder Donetsk en 2014 et n'ont pas cessé à ce jour ». « Ils ont attaqué les anciennes régions russes de Belgorod, Koursk et Briansk, et continuent de le faire. Ils ont commencé à tuer des Russes avec des attaques terroristes et ils le font encore et encore », explique le philosophe, qui a une expérience de première main du terrorisme ukrainien. Les Ukrainiens ont même attaqué la centrale nucléaire de Zaporizhia, après sa reprise par les Russes. Bien entendu, les médias occidentaux ont transformé cette folie des forces ukrainiennes en propagande de guerre, affirmant que la Russie elle-même bombardait la centrale nucléaire (qu'elle contrôlait). Selon Douguine, il en va de même pour le pont de Crimée. « Tant que l'Ukraine existera avec cette population et ce régime déments, il est tout simplement stupide et irresponsable de penser que son comportement changera ».
euro-synergies.hautetfort.com
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SANTÉ
Le Dr Martin Zizi répond à la députée européenne Nathalie Loiseau (RE) après un clash sur Twitter : « Je veux une gestion de la société objective, pluraliste et ouverte »
Mardi 18 juillet dernier, la publication d'un tweet de l'ancienne Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes (2017-2019) Nathalie Loiseau a suscité la controverse. La députée européenne du groupe Renaissance (RE) réagissait à un autre tweet de sa consœur Virginie Joron du Rassemblement National (RN). Une violente prise de bec s'est ensuite poursuivie entre elles, qui n'a pas manqué d'attirer l'attention de nombreux utilisateurs du réseau social à l'oiseau bleu. Le Dr Martin Zizi, spécialiste de l'ARN messager, médecin et PhD en physique a réagi dans un message à ce débat musclé. Il explique dans ce debriefing son « coup de gueule ». Que s'est-il passé ? Le 17 juillet, Virginie Joron écrit un tweet qui relate le vote particulier de certains parlementaires européens comme Yannick Jadot (Europe Écologie - Les Verts) ou Nathalie Loiseau : ces derniers se sont positionnés contre l’amendement qui demande aux fabricants de vaccins de procéder à une indemnisation des victimes. Il faut dire que Virginie Joron, à l'instar de Michèle Rivasi (Europe Écologie - Les Verts) compte parmi les rares députées à demander la transparence totale sur les contrats mirobolants des vaccins anti-Covid-19. La responsabilité des laboratoires pharmaceutiques dans l’indemnisation des victimes concernées par d'éventuels effets secondaires graves est un point qui a été exclu des contrats initiaux, de manière aussi opaque que surprenante. Ces échanges musclés ont été vus plus de 350.000 fois, en relatant pourtant un simple fait public qui a manifestement agacé la députée Renaissance.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/clash-tw...
Orwell l’a imaginé avec 1984, l’Ordre des Médecins français a osé le faire en 2023
Comme tous les ans autour de Noël et pendant l’été, l’électeur détourne son attention civique de la marche de son pays, tout concentré qu’il est sur la taille de sa dinde ou de son tube de crème solaire. En coulisses, ses dirigeants le savent et profitent régulièrement de cette « fenêtre de tir » pour publier des annonces qui devraient propulser toute la population dans la rue en période habituelle. La semaine dernière, on apprend l’explosion des cas de cancer en France depuis trente ans. Pourtant, personne ne bouge une oreille estivale. Cette semaine, c’est l’annonce d’une destruction systématique de toute médecine qui ne vous impose pas de médicaments industriels. Mais là, ce fut trop énorme pour le Docteur Éric Ménat, membre du comité scientifique de l’AIMSIB, qui a décidé de rentrer de vacances pour nous livrer ce message tout autant empreint de sagesse que d’érudition. Les Français vont méchamment souffrir demain si ces gens gagnent… Bonne lecture.
aimsib.org
https://www.aimsib.org/2023/07/23/orwell-la-imagine-avec-...
L’art médical versus la technoscience médicale
Entre les deux, qui fait le balancier ? Au niveau public, nous constatons l’autorité du système politique et de certains oligarques. Comme nous l’avons vécu pendant la covidémie, les « mesures sanitaires » ont été imposées, minimisant le rôle des médecins. Les dirigeants se sont appuyés sur des données dites scientifiques qui les confortaient, en construisant une doxa loin du consensus bio-médical. Le centre de leur doxa a été un coronavirus et non pas l’entité humaine. L’art médical en a été réduit d’autant. Un psychiatre et anthropologue nomme de façon magistrale l’état d’esprit qui nous gouverne : « Attachons-nous au piège du pan médicalisme, la nouvelle religion de la santé éternelle. Celle-ci est devenue le nouveau sacré… La dictature de la bien-pensance sanitaire érigée au rang de vérité scientifique incontestable et incontournable (cf : les menaces et plaintes diverses contre les Professeurs Raoult, Perronne, Delépine, Toussaint, etc…) multiplie les victimes de diverses natures (dont il n’est possible que d’ébaucher la pandémie) : économiques et médicales ». Toute cette période coronavirale a mis au grand jour les divisions du corps médical, l’écartelant entre l’art médical et les stratégies techno-scientifiques. On nous a exposé les médecins de plateaux : « Médecins stars du petit écran, pour le meilleur et pour le pire » : « Depuis l’apparition du coronavirus, pas un jour ne passe sans qu’un médecin intervienne sur les plateaux télé pour décrypter l’évolution de l’épidémie ou commenter la stratégie gouvernementale. Si cette omniprésence médiatique a permis de relayer des messages de prévention, elle a aussi donné lieu à quelques prises de position excessives de prétendus experts, parfois préjudiciables à la profession. Des médecins se sont soumis aux mesures ‘’sanitaires’’, refusant de voir les malades ou vaccinant les bien-portants. Certains se sont vite révoltés et c’est la justice publique qui les a exclus de leur poste : ‘’Deux ans de suspension pour un médecin belge !’’ » « Le docteur Alain Colignon a considéré comme inacceptable les directives des autorités de santé lors de la crise Covid. Avoir dit aux patients de ne pas se rendre chez leurs médecins prétendant qu’il n’y avait pas de traitements était contraire à la réalité du terrain et aux fondements de la médecine. Cette doxa est la cause majeure des décès et des tensions dans les hôpitaux ». Le problème s’est répandu au-delà des frontières. En Suisse romande, c’est la société vaudoise de médecine qui a suspendu un médecin car il a osé critiquer les décisions prises pendant la pandémie…
Marie-France de Meuron
https://reseauinternational.net/author/mf.meuron/
UKRAINE
Guerre en Ukraine : vidéo N° 47
Par Régis de Castelnau et Hervé Carresse. Cela fait un an que face au déferlement de la propagande que déversait le système médiatique français, j’ai souhaité réagir. Dans un premier temps ce fut un bricolage dont l’objectif premier était de s’opposer au mensonge et à la bêtise du bloc élitaire français reprenant sans complexe le discours ukrainien le plus inepte. Le récit qui confinait au fanatisme véhiculait également un incontestable racisme anti-russe. Parfaitement raccord d’ailleurs avec la dimension néonazie du pouvoir de Kiev valorisant sans complexe le passé abject du « Bandérisme » collaborateur zélé des massacres nazis de la deuxième guerre mondiale. Il s’agissait de proposer pour ce faire une ré-information Il fallait donc d’abord nous opposer à ce déferlement en essayant de disqualifier ceux qui en étaient les télégraphistes, journalistes militants, militaires dévoyés, faux experts, politiques sans principe sans oublier bien sûr les blondes ukrainiennes fanatiques d’astreinte sur les plateaux des chaînes d’info. Les choses sont maintenant plus claires, l’Occident apparaît plus crûment dans son désarroi impuissant face à la majorité mondiale, l’OTAN qui mène la guerre contre la Russie sur le théâtre ukrainien est confronté à son échec et à l’évidence de sa faiblesse pour mener une guerre de haute intensité, et l’appareil médiatique français tourne en rond, incapable qu’il est de sortir de sa propagande obtuse. C’est la raison pour laquelle, j’ai souhaité que notre travail se concentre désormais sur l’appréhension du réel tel qu’il se déroule depuis maintenant plus d’un an sur le terrain. Pour fournir à ceux qui nous font le crédit du sérieux, les moyens d’une analyse permettant une meilleure compréhension de cette accélération de l’Histoire. Ce travail de ré-information ne nous empêchera pas bien sûr de continuer à pointer les malhonnêtes et les imbéciles qui consacrent leur temps à servir les intérêts des États-Unis au détriment de ceux de leur pays.
Au sommaire : introduction ; quid de l’attaque du pont de Crimée ; quid de l’offensive ukrainienne.
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2023/07/guerre-en-ukraine-video...
Ukraine : la guerre industrielle des drones
Les drones impactent puissamment le champ de bataille en Ukraine. Leur efficacité sur le terrain dépend des choix industriels et stratégiques que Kiev et Moscou ont posés il y a une dizaine d’années. Le déséquilibre encore favorable à l’Ukraine ne saurait durer toujours, mais il inspire les autres armées du monde. Entretien avec Marc Grozel, MYG Expert Domaine UAV.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/guerre-en-ukraine-la-guerre...
Pillage de l'Ukraine : terres rares et prédateurs
L'Ukraine est considérée comme le pays le plus riche d'Europe en terres rares, bien que la plupart d'entre elles ne soient pas exploitées. Les terres rares (cérium, yttrium, lanthane et néodyme) et leurs alliages sont utilisés dans de nombreux appareils de la vie quotidienne, ordinateurs, batteries, téléphones portables et bien d'autres choses encore, à tel point qu'ils sont considérés comme les ressources les plus stratégiques à l'heure actuelle. En 2022, avant le début de la guerre ouverte avec la Russie (la guerre de friction a commencé en 2014), l'Ukraine était « classée quatrième au monde pour la valeur totale estimée des ressources naturelles, avec une production annuelle d'environ 15 milliards de dollars et une valeur estimée [qui] pourrait atteindre 7,5 billions de dollars ».
euro-synergies.hautetfort.com
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/07/27/p...
Ukraine : il faut débattre ! : Débat contradictoire avec M. Collon, J. Baud, A. Merlin et J. Vogel (vidéo)
« Il n’y a aucun débat sur la guerre en Ukraine aujourd’hui » (la constitutionnaliste Anne-Emmanuelle Bourgaux dans Le Soir). Ça tombe bien, nos quatre invités partagent la conviction que le débat public se trouve enrichi lorsque les spectateurs et spectatrices peuvent connaître les points de vue des différentes parties concernées par un sujet afin d’avoir un maximum d’éléments pour se forger leur propre opinion. La guerre en Ukraine, ses causes, ses conséquences pour les peuples européens, son traitement médiatique, tout cela mérite bien un débat contradictoire : car l’échange d’arguments est le fondement de la démocratie. Les 4 débatteurs de ce débat : Aude Merlin est chargée de cours en science politique, membre du Cevipol, spécialiste de la Russie et du Caucase ; Jean Vogel est professeur à l’ULB, président de l’institut Marcel Liebman et membre du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine ; Michel Collon est journaliste, fondateur du collectif Investig’Action, spécialiste de la propagande de guerre ; Jacques Baud a été membre du renseignement stratégique suisse. Au sein de l’OTAN, il a suivi la crise ukrainienne de 2014. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le renseignement, la guerre et le terrorisme. Deux fois deux n’égalent pas quatre : à vous de le constater…
terreetpeuple.com
https://www.terreetpeuple.com/?view=article&id=6423:u...
Les masques tombent
Par Norman Finkelstein. Lors du sommet de Bucarest en 2008, l’Ukraine s’est vu promettre une éventuelle adhésion à l’OTAN. En 2022, à la veille de l’« opération militaire spéciale » russe, l’Ukraine participait déjà à des exercices militaires conjoints avec l’OTAN et recevait massivement des armes et des formations de l’OTAN. Mais elle n’avait toujours pas obtenu le statut de membre. La guerre en Ukraine en est maintenant à son 500e jour, le pays a été dévasté et ses forces de combat ont subi des pertes par centaines de milliers. Pourtant, lors du sommet de Vilnius qui s’est tenu la semaine dernière, l’Ukraine a été inscrite sur la liste d’attente du club d’élite. Le communiqué du sommet note qu’un « Conseil OTAN-Ukraine » a été créé pour faciliter « les aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine à l’adhésion à l’OTAN », mais l’appartenance à l’Alliance est toujours aussi insaisissable. Jugeant cette situation « absurde », le président Zelensky a protesté, menaçant de ne pas assister au sommet, jusqu’à ce qu’on lui fasse comprendre qu’il n’est pas sage de mordre la main qui vous nourrit. Le guerrier du magazine chic Vogue s’est donc consciencieusement présenté et a reçu de douces tapes sur sa keppele [petite tête / kippa] pour avoir été un petit garçon obéissant.
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2023/07/22/norman-finkelstein-...
UNION EUROPÉENNE
En plein Tour de France, Vestager la Danoise organise un coup d'État pro-US en Europe
Un Danois peut en cacher un autre. Pendant que Jonas Vingegaard battait des records d'audience sur le Tour, Margrethe Vestager organisait en catimini un coup d'État pro-US à Bruxelles. Loin des caméras, l'affaire Scott-Morton (11-19 juillet) ne reçut pas l'écho médiatique qu'elle méritait. Si sa manœuvre capota, l'eurocrate fustigea un « complot antiaméricain ». Mais de quoi donc était-elle redevable à l'égard de l'Oncle Sam ? Coupe Kiwi, air obstiné, fille de pasteur luthérien, la Danoise émule de Bismarck a le côté réfrigérant des femmes hyperpuissantes. Commissaire à la concurrence depuis neuf ans, elle est aussi « vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l'ère du numérique ». En 2019, on la pressentait, avec Michel Barnier, à la présidence de la Commission européenne.
laselectiondujour.com
https://www.laselectiondujour.com/plein-tour-france-vesta...
Des milliers d’agriculteurs irlandais protestent contre les nouvelles normes en matière de réduction d’azote
Environ 2000 agriculteurs irlandais et leurs sympathisants se sont rassemblés la semaine dernière dans la ville de Bandon, dans le comté de Cork, pour protester contre l’imposition de nouvelles normes strictes en matière d’émissions d’azote. Il s’agit du dernier signe en date de la propagation du mécontentement agricole à travers l’Europe, après des manifestations similaires aux Pays-Bas.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/07/23/222791/des-millier...
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Hegel, toutes voiles déployées
Carlos X. Blanco
Préface de Ética y economía : Ensayos sobre Hegel de Diego Fusaro. Editorial Letras Inquietas (Cenicero, La Rioja, 2023). Édité par Carlos X. Blanco.
Hegel est aujourd'hui un objet de condamnation. Si l'on écoute les apôtres de la "société ouverte", il y aurait un démon philosophique à exorciser. À côté de Platon, et parmi les plus grands, il y a Hegel, le grand philosophe germanique de Stuttgart (1770-1831) : lui aussi est le monstre que les libéraux Karl Popper et George Soros auraient voulu transpercer, en le déversant sur le dépotoir d'un Marché-Monde totalitaire, aujourd'hui triomphant.
Totalitaire est le qualificatif donné à Hegel par ceux qui représentent aujourd'hui, en réalité, la quintessence du totalitarisme : les prédicateurs du mondialisme, c'est-à-dire du néolibéralisme, de la religion du marché, du monde sans frontières... Les dénigreurs de Hegel sont, en grand nombre, les véritables totalitaires d'aujourd'hui. Chacune de ces dénominations "globalitaires" - comme dirait Fusaro - rend parfaitement compte du totalitarisme réellement existant et actuel. Le terme "totalitaire" en vient à représenter l'idée d'un pouvoir global, sans fissures ni failles, qui étouffe ab initio toute plainte ou dissidence, qui annule la pluralité et élimine les espaces, les coins et les recoins de la libre vie privée.
Les anathèmes poppériens et sorosiens sont lancés contre un État qu'ils comprennent comme un Léviathan totalitaire, une entité toute-puissante qui annule l'individu et le soumet. Mais le marché mondial, seigneur de la spéculation financière prédatrice, est, lui, bel et bien le nouveau Léviathan. Et il se trouve que l'éloge actuel de l'individu détaché de l'État cache l'étroite imbrication, la chaîne de fer de nature économique, qui lie son "libertarianisme" anti-hégélien dans une relation métallique et palpable avec le Marché mondial. C'est ce Marché mondial qu'ils ont projeté pour un 21ème siècle où "l'argent" n'aurait plus l'odeur des patries, et où les frontières - pour le Capital - n'existeraient pas. Il ne resterait aux peuples que le simulacre libertaire d'un dépassement de l'abolition des États. Les peuples deviendraient des serfs, sans législation protectrice, croyant bêtement que le capitalisme deviendrait - par sa propre dynamique - libertaire. Un capitalisme libertaire : quelle farce !
Mais ainsi, enterrant Hegel, le Seigneur deviendrait Seigneur Absolu, vendant de la fumée et de la camelote idéologique: car la fin des États signifierait l'avènement de la "gouvernance mondiale". Les entités mondialistes auto-légitimées - en commençant par l'ONU elle-même, et en terminant par le Forum de Davos, le FMI, la BM, etc. - agiraient comme de véritables Gouvernements planétaires qui, au plus tôt, mettraient tous les peuples de la Terre dans le même piège.
Il fallait en finir avec Platon et Hegel : c'est ce qu'ont décrété les néolibéraux Popper et Soros, idéologues de la "société ouverte". Bref, il était nécessaire, impératif, vital pour les seigneurs de l'argent de se débarrasser de la philosophie. Pourquoi ? Pour la simple raison que Platon et Hegel sont porteurs d'idées incompatibles avec le totalitarisme mercantile et néolibéral. Ils portent en eux le germe d'un possible sauvetage de l'Humanité bien comprise, c'est-à-dire comme un système de communautés organiques composées d'êtres rationnels et enracinés. Les deux géants du savoir philosophique, Platon et Hegel, nous enseignent (ainsi que leurs "fils" intellectuels respectifs, géants eux-mêmes, à savoir Aristote et Marx) ce qui est fondamental pour l'avènement de l'homme libre, c'est-à-dire la Communauté.
Qu'enseigne Hegel et que condamne le néolibéralisme ?
Premièrement. Hegel, ainsi que les autres géants et champions de la philosophie illibérale (toute vraie philosophie est illibérale) enseignent que l'homme est un animal communautaire (zoon politikon). Il n'est pas un atome isolé et discret. Ne perdons pas de temps à déguiser notre thèse, elle-même hégélienne : le courant dominant de la philosophie politique anglo-saxonne est un mensonge et une monstruosité. Le "loup-garou pour l'homme" (Hobbes) est un avant-goût de la jungle et de l'ère capitaliste sanglante: s'attaquer à son prochain, boire son sang, le violer, le voler et le réduire en esclavage... pour que la "richesse" puisse ensuite exister. Il n'est pas vrai que les vertus naissent des vices (Mandeville) ou des crimes les plus atroces. La tolérance lockienne a toujours été sélective, et son prétendu rejet de l'absolutisme impliquait la construction d'un absolutisme économique bourgeois plus subtil et plus écrasant. C'est alors que Hegel arrive et remet en question toutes ces balivernes libérales, y compris la "main invisible" d'Adam Smith. Fin connaisseur de l'économie politique anglaise, l'homme de Stuttgart nie la majeure. L'homme, comme le voyaient déjà les Grecs, est l'animal communautaire par excellence. L'humanité, c'est la vie rationnelle et l'épanouissement de l'esprit et de la vie éthique dans la communauté organique. Et le lien qui unit les individus, les rendant ontologiquement possibles, est un lien qui, dans la tradition chrétienne, peut être appelé amour. Il s'agit d'un lien éthique. La nature de l'homme est d'être communautaire. L'ontologie de l'être social a été découverte par cet "Aristote contemporain" qu'est Hegel. Dans le couple monogame et hétérosexuel lui-même, l'association organique - et non seulement ou surtout contractuelle - de deux personnes qui s'aiment, ce qui est spécifiquement humain transparaît déjà de manière aveuglante: le lien éthique-amoureux, le lien qui conduit naturellement à la procréation, un lien suprabiologique (parce que l'enfant implique l'éducation, l'affection et la culture) à partir duquel, dialectiquement, se déploient les institutions proprement humaines: la famille et la polis. Cet amour familial est l'antichambre éthique et logique de la cité.
La terrible "Open Society" que nous prépare le mensonge libéral et anglo-saxon n'est pas une société: c'est un agrégat d'atomes discrets et égoïstes (sans amour) qui réduisent leurs "engagements" envers l'autre, envers leurs semblables (en remplaçant les enfants par des animaux domestiques, les conjoints par des amants occasionnels, les identités réelles par des "assignations culturelles" et des "autodéterminations de genre"), et ainsi de suite. Mais l'engagement fondamental reste intact dans ce monde terriblement "ouvert" : celui du nouveau serviteur ab-solu (qui signifie "lâche", détaché) d'un Autre: le Seigneur, qui n'est plus un homme riche fumant le cigare et portant le chapeau, l'ancien patron manchestérien, mais bien plus, quelque chose de plus terrible et de plus englobant. Loin de la figure de l'homme d'affaires, prosopon du Capital, ou du masque humain incarnant un rapport social (c'est-à-dire, à proprement parler, le Capital), le Seigneur est un tyran global, planétaire, un maître anonyme qui opère selon la vieille devise: divide et impera. Le Serviteur d'aujourd'hui, en revanche, est divisé en atomes discrets, ne sait plus fonder de familles ou de poleis, et est aujourd'hui, en ce 21ème siècle occidental, plus faible que jamais.
Deuxièmement. Les néolibéraux et les mondialistes, furieusement anti-hégéliens, enseignent que l'État est ultimement mauvais. Ils ne reconnaissent jamais que l'État, avec ses cadres législatifs potentiellement protecteurs des peuples, peut devenir un rempart contre ce sauvage "Monde sans frontières". Ils n'admettent jamais qu'un État populaire défende la production indigène et la classe ouvrière indigène. Son cadre législatif et sa discipline interne, en se dotant de moyens coercitifs pour la défense du peuple, peuvent empêcher la société de plonger dans une biocénose incontrôlable, où les capitalistes prédateurs gouvernent la planète, les corps et les esprits des hommes, en ruinant les conquêtes sociales (santé, culture, éducation, qualité de l'emploi, réseaux d'assistance et de solidarité...). Ils accusent Platon et Hegel d'"étatisme", et ce concept, pour leur part, ils l'associent ténébreusement aux totalitarismes du 20ème siècle : Hitler et Staline. Les philosophes de la lignée dialectique, de Platon à Hegel et Marx, seraient les pères intellectuels de la statolâtrie, c'est-à-dire du culte d'un État divinisé qui écrase l'individu. Foutaise, pure foutaise.
Hegel, bien étudié, parle de lui-même. Son langage n'est pas toujours simple, mais une fois acquis, le Tout est compris, et dans le Tout la vérité devient manifeste. Hegel, en partant de la dialectique découverte par Platon et en prenant au sérieux la définition aristotélicienne de l'homme comme zoon politikon, dissipe la fumée atomistique de Popper et de Soros.L'émergence même d'un monde multipolaire, où le Sud se défait du colonialisme occidental, où les pays émergents redécouvrent le rôle des États comme véhicules du peuple et pour le peuple, sera la preuve que Hegel avait raison. La raison qui, en termes hégéliens, n'est rien d'autre que la cohérence. Elle n'est que le déploiement de l'Esprit qui devient supérieur sur la base de luttes émancipatrices, de conquêtes, de résistances, d'avancées objectives au milieu de mille revers conjoncturels. Le Hegel de Fusaro, c'est le Marx d'avant Marx, le communautarisme d'aujourd'hui dans le langage métaphysique du 19ème siècle, mais aussi l'éclat de la philosophie au milieu de la nuit néolibérale, brutalement "libertaire" et atomiste.
Un maître du 21ème siècle pour comprendre un maître du 19ème. Je suis fier de placer ces quelques lignes devant la prose du Prof. Fusaro, lisse, virile et démolissante. Je ne m'attarderai pas plus longtemps sur la présentation de cet outil essentiel de libération qu'est le livre de Diego Fusaro sur G. W. F. Hegel. Sa parution en langue espagnole fait peut-être partie de la dialectique du monde lui-même. Si les vents soufflent dans une direction favorable, ils rencontreront des voiles déjà déployées.
Pour toute commande:
https://www.letrasinquietas.com/etica-y-economia-ensayos-...
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Pierre Le Vigan:
Préface à La destruction de la France au cinéma de Nicolas Bonnal
Disons-le d’emblée : « La destruction de la France au cinéma » est un livre épatant. Alacrité, rapidité de l’écriture, parfois célinienne. Comme « D’un château à l’autre » devenu « D’un château l’autre »… Livre furieux, joyeux, caustique, exaspéré par le monde moderne, mais pas haineux. Bonnal en long et en large. On ne s’en lasse pas. L’idée de départ est de montrer comment une certaine France a disparu. Une France prémoderne ? Traditionnelle ? Celle des vieux métiers ? Celle des vieilles librairies, des bouquins papier et non des e-books ? Celle des bistrots ? Un peu tout cela. Une chose est sûre. C’était la France que nous aimions.
La littérature peut montrer la disparition de cette France. Le cinéma tout autant, et sans doute de manière plus spectaculaire. Nicolas Bonnal s’y prend en deux temps. Tout d’abord, en quelques quatre-vingt pages, il combine littérature et cinéma pour aborder les grands aspects de l’effacement d’une certaine France. S’agit-il de la liquidation de la tradition par la modernité ? Ou de la liquidation de la modernité des années 60 par la postmodernité des années 80 et 90 ? Un peu les deux. En tout cas, le monde se déglingue. Un monde se déglingue. Un monde que l’on voit encore dans Flandres (2006), de Bruno Dumont, filmé comme un film de Robert Bresson. Un monde qui disparait pour laisser place à d’autres normes, à une autre vision. Le problème est que le monde qui se déglingue était le nôtre. Tout ce qui était encore enchâssé dans un mode de vie traditionnel, dans un habitus ancien, se désencastre et tourne en roue libre.
L’imbécillité gratuite triomphe, le non-sens s’installe, le bavardage inutile prolifère, le sens du beau se déglingue. Nicolas Bonnal nous le montre par des allers et retours entre la création cinématographique et les œuvres de grands littérateurs, voire de quelques politiques comme de Gaulle et Michel Debré. Les cinéastes ne sont pas les deniers à être lucides. Jean Renoir comparant notre temps et le Moyen-Age : « Notre religion, maintenant, c’est la banque, et notre latin, c’est la publicité ». Il pourrait ajouter le globish. « Choose France », comme dit McRond. Le monde devient uniforme. « Le monde ne présentait pas cette ennuyeuse unité vers laquelle nous marchons à grands pas » (toujours Jean Renoir). Alexis Carrel et la destruction du sens esthétique (on pense aussi à Konrad Lorenz) : « Si l’activité esthétique reste virtuelle chez la plupart des individus, c’est parce que la civilisation industrielle nous a entouré de spectacles laids, grossiers et vulgaires. » (Il n’avait pourtant pas vu le pire). L’industrialisme nous éloigne de la joie, poursuit Carrel. On croirait lire Péguy. « La civilisation moderne est incapable de produire une élite douée à la fois d’imagination, d’intelligence et de courage. » (Alexis Carrel).
Le cinéma de Jean-Luc Godard. A bout de souffle (1960). La guerre d’Algérie n’est même pas terminée (mal terminée) et pourtant, nous en sommes déjà si loin avec ce film. Déjà dans un temps pas seulement postnationaliste mais postnational. « La belle américaine mène notre voyou franchouillard à la mort », dit Bonnal. Les Carabiniers (1963) : film anarchiste de droite. Et comment ! Le Petit soldat, toujours en 63. Film d’extrême droite ? En tout cas vingt-quatre fois la vérité par seconde.
Sacha Guitry : le tableau de la vraie France qui avait déjà commencé à être remplacée. D’où le charme inoxydable de Guitry. Michel Audiard : la fin des maisons closes, du client du dimanche, du « furtif » (et s’il n’y avait que cela, la fermeture des ’’maisons’’ !). L’homme moderne « rêve de savoir s’il est devenu l’homme du vingtième siècle ». Il n’y a plus qu’à répéter avec conviction et en chœur « Merci Simca », comme le fait Charles Denner dans Le Voyou de Claude Lelouch (1970).
Jacques Tati, Jour de fête (1949). C’est « l’humiliation du facteur français à vélo » face aux méthodes américaines. On pense au film espagnol Bienvenue Mr Marshall (1953). Toujours Tati. Les vacances de Monsieur Hulot (1953) : le début du dévergondage touristique. Les congés payés comme dit joliment Brigitte Bardot. Mon Oncle (1958) : la folie du monde moderne et la résistance du monde ancien.
Michel Serres : comme Bonnal, je ne me suis rendu compte que très tardivement qu’il était génial (avant tout dans ses entretiens). Son optimisme était de façade (ou de courtoisie ?). Son constat était lucide. « L’américanisation générale de la culture et des entrées de ville, qui sont devenues abominables [provoque] un hurlement de laideur. » Et voilà qui remonte à la modernité gaulliste. Ses ’’villes nouvelles’’, sautant par-dessus les vieilles banlieues. Ses tours de bureaux, ses grands magasins. André Malraux et l’engouement pour l’art moderne. Et les MJC des « cultureux ». L’objectif de Malraux : battre l’Amérique sur son propre terrain. Marc Fumaroli explique que l’Amérique ne pouvait pas perdre le duel autour de l’art moderne. L’art moderne, déjà déconstruit, entre innocence (les arts premiers) et perversité (les arts premiers seront les derniers). Zemmour, qui aime pourtant les Trente Glorieuses, a bien vu que Malraux – et la culture – était son point faible. Quant à Nicolas Bonnal, qui n’aime pas les Trente Glorieuses, il voit la « sarcellisation » de nos villes, et il nous la montre à travers le cinéma (Mélodie en sous-sol, 1962, Henri Verneuil).
La Pauvreté. Il y avait une dignité du Pauvre. On lui demande maintenant d’entretenir « cette vertu de l’Envie, indispensable au Progrès » (Georges Bernanos), ’’vertu’’ par laquelle il devient un consommateur comme un autre. Dans quel monde ? Dans celui de « l’avènement triomphal de l’Argent » - toujours Bernanos – marqué par « la dépossession progressive des Etats au profit des forces anonymes de l’Industrie et de la Banque. » Notons que, entretemps, l’Industrie, du moins chez nous, a été liquidée par la Banque. Et l’Ouvrier a laissé la place au Bureaucrate.
Et peut-être le plus important : le lien entre sadisme et totalitarisme dégénéré, celui même du libéralisme-libertaire, ce lien compris et annoncé par Pier Paolo Pasolini, avant Dany-Robert Dufour. « Tu baiseras ton prochain », inversion de Marc 12 : 31 « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Tu le tortureras comme le système te torture par l’envie. Barbare est le système libéral. Barbare tu seras toi-même.*
La seconde partie du livre de Nicolas Bonnal est une analyse critique de films. Ils seraient au nombre de 72 films, chiffre chinois que notre auteur nous dit aimer. Mais en fait, ils sont au nombre de soixante-quinze ! Nicolas Bonnal n’est pas toujours exact mais il est toujours VRAI. Sa vérité est comme celle de Céline, moins factuelle que métaphysique. Evocation de plus de soixante-dix films donc, de Farrebique, prodigieux (Georges Rouquier, 1943) aux Valseuses (Bertrand Blier, 1973), en passant par les Tati, les Godard, les Tontons flingueurs (Georges Lautner, 1963), L’Imprécateur (Jean-Louis Bertuccelli, 1977), le nécessaire mais accablant Biquefarre (G. Rouquier, 1983), qui montre que le monde de Farrebique est mort…
Ne nous y trompons pas. Tous les films évoqués sont à voir, mais pas parce qu’ils sont des chefs d’œuvre. Certains sont de très grands films. Mais beaucoup sont ratés, bien que parfois restant fort agréables à regarder (Le fruit défendu d’Henri Verneuil, 1952, par exemple). L’essentiel : tous sont significatifs d’un tournant dans les mœurs. Des symptômes, et parfois des fantômes… Le temps a tourné comme il arrive au lait.
Bonnal parle du cinéma (et du reste), dans un style tout à fait personnel et inimitable. C’est Louis-Ferdinand Bonnal. Il est né en 1961, l’année de la mort de Céline. En un sens, il a pris le relais de la colère de Ferdine. Tatiana est sa Lucette. Almeria est son Meudon – ou son Danemark. Consultant en décomposition, il propose de bons remèdes : comédies musicales, natation, plongée, lectures de Léon Bloy, Maurice Joly, Michelet... Bonnal ne s’interdit pas des répétitions de citations quand elles lui paraissent tellement lumineuses qu’il veut les faire entrer dans la tête du lecteur (comme quoi il n’a pas tout à fait désespéré de l’espèce humaine…).
Ses propres formules sont souvent une synthèse qui vaut bien des livres. « De Gaulle et l’effondrement français : il œuvre en destructeur ET en fantôme ». A savoir qu’il détruisit le monde d’avant, avec l’urbanisation et la modernité des années 60, et fut en même temps le fantôme d’un monde encore traditionnel, celui des familles durables, celui de la littérature et non de la télévision et des écrans. Jugement sans doute injuste. Et problème qui n’a peut-être pas de solution. Comment vouloir la puissance sans être dans la massification, la normalisation, la répétition, sans mettre au pouvoir les hommes d’argent, sans désenchanter le monde.
Lisons Une enfance de Hans Carossa (1922, trad. 1943). Ce monde aurait-il résisté à la modernité technologique, fut-elle durablement nationale et socialiste ? Et le Regain de Jean Giono, illustré par un film de Pagnol (1937) ? Durable le regain ? Notons que le régime du maréchal Pétain, adulé par une certaine droite se voulant traditionaliste, voulait lui aussi faire construire des autoroutes (1942 : début des travaux de l’autoroute de l’Ouest). Mais il est vrai que ce n’était là que hors d’œuvres. Il est vrai que la modernité s’accélère avec de Gaulle dans les années 60, mais que partout ailleurs en Europe, elle s’accélère aussi sans avoir besoin d’un de Gaulle (même en Espagne avec Franco !).
La modernisation continuera de changer notre monde, nos paysages et nos mœurs, et notre regard sur la vie et sur nous-mêmes, sous Pompidou et sous Giscard. Par exemple avec les premiers supermarchés, ou avec les rénovations urbaines (Le Chat, 1971, de Pierre Granier-Deferre). On peut dire que le boulot de destruction et de « mochisation » de la France sera fait quand Mitterrand arrivera au pouvoir. Il ne restera qu’à désindustrialiser le pays pour en faire un nouveau tiers monde. Le commerce : baromètre de la modernité, avec la bagnole. Le premier supermarché s’ouvre à Rueil-Malmaison en 1958, et surtout le premier hypermarché à Sainte Geneviève des bois en 1963. Je dis « surtout » car les grands magasins existaient depuis Napoléon III (Le Bon Marché, 1852) et le premier Prisunic est installé rue de Provence à Paris en 1931, mais, en 1963, on change vraiment d’échelle et les hypermarchés sont hors les villes, et contre les villes. Ils ne prétendent pas les embellir, ils en sont au contraire la négation. Ste Geneviève des bois, Seine et Oise 1963, dans ce qui sera l’Essonne après le redécoupage de la région parisienne (1964-68). Opération qui frappe la région parisienne, tout comme l’Algérie n’avait cessé, depuis 1955, d’être redécoupée en nouveaux départements. Grande banlieue et gigantisme. Grande banlieue pour permettre le gigantisme. Pierre Uri, disciple de François Perroux, avait regretté la disparition du département de la Seine ancienne formule. Paris ne devait pas se couper de sa proche banlieue. Il avait raison.
A Paris, ouverture de la FNAC Wagram en 1969, puis de la FNAC Montparnasse en 1974. Fédération nationale d’achat des cadres: c’est le monde de Jacques Tati. Ou plutôt, c’est le monde dans lequel Jacques Tati commence à se sentir bien mal. La FNAC, c’est le début de la fin pour les libraires traditionnelles, de quartier, et pour les disquaires (le correcteur d’orthographe ne comprend pas le mot « disquaire » : ben oui, l’intelligence artificielle n’a pas de mémoire). Tout cela se terminera par la fermeture en 2020 du Boulinier historique du boulevard Saint-Michel et, un an plus tard, par la fermeture des Gibert Jeune de la place St-Michel. Comme cela avait été dit et souhaité et promu en haut lieu, le Covid sera l’occasion d’aller plus loin dans la modernisation-numérisation-dématérialisation de notre économie (et infiniment plus loin dans le flicage). Tout cela après la disparition de nombre de cafés, comme la Rôtisserie Périgourdine et son piano-bar, 2 place St-Michel, fermée en 1997, cafés remplacés par des boutiques toutes plus abominables les unes que les autres.
Création de la Carte Orange le 1er juillet 1975, ouverture du centre Pompidou en 1977. L’ambition d’un Paris pour tous ? Mais les prix de l’immobilier, de plus en plus délirants à partir des années 70-80, font que les candidats à l’accession à la propriété sont mis en situation d’acheter des surfaces de plus en plus petites. Et voilà Paris finalement sous-peuplé, mais sur-envahi de touristes, sur-construit en bureaux inutiles (pourquoi ne pas travailler dans des banlieues moches et rentrer le soir vivre dans une belle ville plutôt que le contraire ?). Et Paris lui-même devenu moche, – surtout après le départ de Chirac de la mairie, reconnaissons-le ! Et le regroupement familial de 1976 (décidément, Chirac aurait dû se borner à un mandat local), et la grande mutation ethnique qui s’ensuit de cette folie.
Un peuple de souche qui ne se reproduit plus guère biologiquement, mais qui ne veut pas non plus se reproduire culturellement et esthétiquement. Et si c’était un seul et même problème ? Ce qui nous ramène à Nicolas Bonnal. En s’occupant de cinéma, c’est-à-dire de la question esthétique, il va au coeur de l’essentiel.
PLV
Pour acquérir le livre: https://www.amazon.fr/DESTRUCTION-FRANCE-AU-CINEMA/dp/B0C9S8NWXX
20:38 Publié dans Cinéma, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma français, nicolas bonnal, france, histoire, déclin français | |
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Dans les bas-fonds de la société; le "Grand hospice occidental" de Limonov
par Michele (Blocco studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/07/13/bs-limonov-grande-ospizio-occidentale/
Un livre pour en finir avec le 1984 de George Orwell, ou du moins pour le dépasser et actualiser sa critique de la société qui nous entoure, c'est aussi cela Le Grand hospice occidental d'Edouard Limonov. Si, au fond de vous, vous n'avez pas beaucoup de sympathie pour ce Winston Smith bourgeois aux veines variqueuses, dont les seuls gestes révolutionnaires consistent à baiser et à se faire baiser par le système, si chaque fois que vous entendez parler de "dérive orwellienne" vous prenez votre fusil, si vous détestez la tranquillité bovine de vos vies plus que la violence de la répression, le nouvel essai de l'écrivain russe est le livre qu'il vous faut.
Nouveau pour ainsi dire. Paru en France au début des années 1990, Le grand hospice occidental est enfin arrivé en Italie cette année aux éditions Bietti, sous la direction d'Andrea Lombardi et dans une traduction d'Andrea Scarabelli, le tout accompagné d'une introduction signée par Alain de Benoist.
L'hypothèse de base de Limonov est que d'un système basé sur la violence dure, nous sommes passés à un système qui utilise un autre type de contrôle, celui de la violence douce. En bref, rien à voir avec la "botte qui écrase un visage pour toujours". Pour comprendre la différence entre ces deux types de violence, la comparaison avec Orwell peut encore être utile. Si l'un des rares enseignements valables que Limonov reconnaît à 1984 est l'importance accordée aux écrans de télévision, au point qu'ils deviennent "le personnage principal de la société future, son principal moyen de contrôle", c'est vrai mais selon des schémas dépassés. Au contraire, "Aujourd'hui, la télévision contrôle la population. Mais elle le fait à travers ce qu'elle montre, pas en l'observant". En d'autres termes, il ne s'agit pas d'une surveillance continue allant jusqu'à l'interdiction d'éteindre les écrans de télévision, mais d'une manipulation encore plus subtile et omniprésente. Ce changement de paradigme découle de l'apogée de la destruction et du danger extrême atteint au début du 20e siècle:
Terrifiée par son propre cannibalisme lors de la Grande Guerre puis de la Seconde Guerre mondiale, l'humanité "civilisée" a pris ses distances avec les régimes durs, optant résolument pour les régimes doux (deux autres facteurs essentiels ont déterminé ce choix : l'armement nucléaire, qui dissuade l'agression ; l'innovation technologique, qui permet d'assouvir les appétits des masses).
Une différenciation que Limonov explique ainsi :
Si la violence dure implique essentiellement la répression physique de l'individu, la violence douce repose sur l'exploitation de ses faiblesses. La première entend transformer le monde en cellule d'isolement, la seconde veut faire de l'homme un animal de compagnie. Bref, un régime doux ne sait pas quoi faire des uniformes noirs, des matraques et de la torture. Il dispose d'un autre arsenal : la fausse idée du bien-être matériel, la menace du chômage et de la crise, la peur et la honte d'être plus pauvre - et donc moins bon - que son voisin, la paresse. L'homme n'est pas seulement énergie mais aussi paresse.
D'où l'image de l'hospice, qui résume l'idée d'un monde sénescent et sans force, "dont les patients sont soignés dans une atmosphère douce, mais néanmoins disciplinaire". Une métaphore qui "entend créer le fameux effet de distanciation, pour que le lecteur voie le monde familier à travers un regard étranger", celui de Limonov lui-même. Il ne faut pas se faire trop d'illusions sur l'étendue de l'Hospice et sa signification "occidentale". Les sanatoriums de l'Est ne sont qu'une forme plus primitive et plus grossière de ceux de l'Ouest, ils doivent encore affiner leurs méthodes. Les chaînes qui lient ceux qui habitent l'Hospice sont les pièges du confort et de la facilité, la dilution de la vie dans l'ennui, l'exclusion de toute excitation excessive. Une perspective désespérante et sans issue, parce qu'à partir de la vieillesse, on ne peut être guéri que par la mort.
Dans cette sorte de frontière ultime qu'est l'hospice, certains hommes s'épanouissent, d'autres sont exclus. Tout prend l'allure d'une sélection par le bas, d'un élevage d'hommes qui choisit les personnages les plus faibles et les moins problématiques. Nous atteignons l'apogée - ou l'abîme ? - de ce "déséquilibre des troupeaux" que Nietzsche reprochait au libéralisme. Les "Agités", ceux que l'on appelait autrefois les héros, sont niés et désavoués. Au contraire, ce sont les faibles et les "malades" qui sont exaltés, dans un renversement de sens qui fait du révisionnisme et de la stigmatisation morale son arme :
Le culte des victimes est encore plus absurde face à l'Histoire. C'est sans doute par confusion mentale que l'humanité admire depuis deux mille trois cents ans Alexandre le Grand, le premier conquérant européen. Selon les critères d'aujourd'hui, nous devrions avoir pitié des tribus qu'il a subjuguées. Heureusement pour Alexandre, Amnesty International n'existait pas encore.
Après tout, il s'agit d'une "utopie faite et achevée", de la réalisation de rêves humides de bien-être matériel et de la rectification du monde par l'esprit socratique, par opposition à l'esprit tragique. Mais tout cela exclut, par l'amer paradoxe de tous les humanitaires, la partie la plus intéressante de l'humanité. Mais on a beau vouloir rejeter le risque et le conflit, on a beau vouloir anesthésier la vie et déformer l'homme, on ne peut pas éternellement balayer sa véritable essence sous le tapis : "une "bonne vie" peut devenir insupportable même à l'animal le plus docile. Un travail monotone, une digestion paisible, un accouplement tranquille sont d'excellentes choses, mais elles ne peuvent satisfaire qu'une partie de l'animal humain. Son agressivité veut aussi s'exprimer".
20:02 Publié dans Littérature, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : édouard limonov, livre, littérature, littérature russe, lettres, letres russes, occident | |
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Qu'est-ce que la géopoétique ?
Première partie
Source: https://katehon.com/ru/article/chto-takoe-geopoetika
L'hypothétique nouvelle discipline humanitaire, censée étudier l'influence croissante des phénomènes culturels et surtout créatifs sur la structuration de l'univers humain, a reçu le nom conventionnel de géopoétique. Ainsi, au moins sur le plan terminologique, nous partons ici de la géopolitique, qui a été la principale méthode d'analyse du paradigme traditionnel de l'ordre mondial depuis environ un siècle, mais qui n'a pas encore acquis le statut de science exacte.
L'arsenal de la géopolitique comprend les dernières théories énoncées et les grands concepts du passé, tels que les diagrammes pertinents de Friedrich Ratzel, le père de la géopolitique, sur la corrélation entre la longueur de la frontière d'un État et sa valeur politique ; le soi-disant "pivot géographique de l'histoire" de H. J. Mackinder avec son "Heartland" sous la forme de la Russie ; le concept de l'État en tant qu'être rationnel de R. Kjellen et la doctrine de la "confrontation continentale-océanique" de K. Haushofer.
Théories de la géopolitique : concepts
Comme nous l'avons vu plus haut, il existe au moins quatre grandes théories. Nous décrirons brièvement chacune d'entre elles et son auteur.
Friedrich Ratzel - Géographe et ethnologue allemand, sociologue ; fondateur de l'anthropo-géographie, de la géopolitique, ainsi que créateur de la théorie du diffusionnisme et l'un des fondateurs de la théorie des cercles culturels.
Ses principaux ouvrages sont "L'histoire naturelle" (1882-1899) et "La terre et la vie. Science comparée de la terre" (1881). Comme le note F. Ratzel dans son premier ouvrage : "Le devoir de la science nationale est d'autant plus d'étudier les couches oubliées et les plus profondes de l'humanité. En outre, le concept d'humanité ne doit pas être pour nous quelque chose de superficiel, car il s'est développé à l'ombre de peuples culturels dominant tous les autres, mais c'est dans ces couches inférieures que nous devons chercher les points intermédiaires qui ont conduit au développement actuel, plus élevé. L'histoire naturelle ne doit pas seulement nous faire connaître l'humanité telle qu'elle est aujourd'hui, mais aussi comment elle est devenue telle, dans la mesure où des traces de son passé varié nous sont parvenues. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons établir l'unité et l'intégralité de l'humanité". En d'autres termes, F. Ratzel souligne qu'indépendamment des races et des lieux, l'humanité forme un tout et que ce tout est issu d'une seule culture - la base, le fondement, sur lequel les autres, qui existent encore aujourd'hui, ont été formées, ont formé leur cadre. Cependant, l'unité n'est pas encore l'uniformité, mais la communauté, confortée par des preuves dans tous les domaines de la vie populaire. F. Ratzel distingue trois facteurs de déplacement de l'humanité vers la mer (interprétation possible en tant que réinstallation) :
Le facteur transport : d'abord la navigation simple, puis l'invention du bateau à vapeur - la navigation active.
L'invention de la navigation, dont les premières manifestations ont été perdues depuis longtemps (dans toutes les parties du monde, nous trouvons des degrés élevés de développement de la navigation maritime à côté d'une ignorance totale de celle-ci), a tout d'abord rendu possible l'expansion de l'humanité dans presque toutes les régions habitables de la terre.
L'eau comme source de nourriture.
L'utilisation généralisée des eaux maritimes a fourni à l'homme de vastes sources de nourriture, et c'est sur les rives que la population s'est développée. Elle a rendu possible la communication avec les pays lointains, qui, dans l'Antiquité, ne pouvait se faire entièrement par voie terrestre, partout peuplée d'ennemis. C'est ainsi qu'une culture supérieure, issue des rivages, a pu se répandre à l'intérieur des terres. L'eau a également eu un effet remarquable sur l'esprit humain, dans la mesure où l'horizon marin se reflète partout dans toutes les représentations du monde, où qu'elles soient créées. La plupart du temps, la terre y est une île dans une vaste mer, et c'est au large que se trouve la demeure des âmes. Les âmes doivent être guidées par l'eau. D'où le cercueil en forme de corvidé, l'enterrement dans des bateaux ou la petite navette comme monument Dayak.
Effet positif sur l'esprit humain
L'unité de la race humaine est un trait tellurique ou planétaire imprimé au stade le plus élevé de la création. Il n'y a qu'une seule espèce humaine dont les changements sont nombreux mais pas profonds. L'homme est citoyen de la terre au sens le plus large du terme. Il pénètre même là où il ne peut vivre en permanence. Il connaît la quasi-totalité du globe. De toutes les créatures liées au sol, il est l'une des plus mobiles. Les mouvements individuels sont tissés ensemble et, au fil du temps, ils donnent naissance au grand mouvement dont l'humanité tout entière est le substrat. Parce que ce lien est nécessaire et fort, il élève les mouvements individuels dans une sphère de signification suprême. Le résultat final n'est pas seulement une vaste extension spatiale, mais aussi une pénétration mutuelle toujours plus grande des parties de l'humanité vivant à l'intérieur de ces limites, jusqu'à ce qu'elles coïncident dans leurs caractéristiques essentielles. Ces derniers constituent la propriété de l'ensemble, et les particularités sont locales.
Il est intéressant de noter qu'en ce qui concerne l'État et le statut d'État, selon F. Ratzel, tous les États non européens ont été gouvernés par des peuples étrangers qui les ont envahis. La conscience du lien national n'apparaît que plus tard et fait son chemin sous la forme d'une force de formation de l'État, lorsque les intérêts mentaux du peuple entrent en jeu.
Dans son ouvrage "Die Erde und das Leben. Eine vergleichende Erdkunde" ("La Terre et la Vie. Science comparée de la Terre"), Ratzel affirme que "les premiers rudiments de la géographie sont apparus dans la ceinture des courants d'air sec: entre le Tigre et l'Euphrate (Mésopotamie), l'Égypte. Car c'est là que sont apparus les premiers astronomes qui ont observé les étoiles". Dans le même temps, Ratzel écrit: "non par égoïsme national, mais par sens de la justice, nous nous attarderons un peu plus sur les explorations et découvertes géographiques des Russes, à qui il convient d'accorder une des premières places à cet égard". Dans cet ouvrage, il affirme également qu'il est possible d'établir l'unité de l'homme et de l'animal, car "la restriction de tout le développement de la vie sur terre à un espace défini a conduit à la concentration dans des limites étroites de toute l'activité vitale du monde vivant et de toutes les influences extérieures auxquelles la vie est soumise". Il cite également une distinction entre les deux concepts de nation et de nationalité. Nation - un peuple dans son indépendance politique. Nationalité - la partie non autonome d'un peuple connu.
Halford John Mackinder - Géographe de formation, Mackinder a enseigné à l'université d'Oxford, a été directeur de la School of Economics de Londres, a été actif sur le plan politique et s'est rendu, en tant qu'envoyé spécial du gouvernement britannique, pendant la guerre civile (années 1919-1920) dans le sud de la Russie. Son œuvre la plus marquante et sa pensée originale et révolutionnaire sur l'histoire politique du monde est peut-être The Geographical Pivot of History (texte original 1904, réédité par l'auteur en 1943).
Dans cet ouvrage, Makinder affirme que l'accent principal et gagnant d'un État est sa position centrale ou médiane, de sorte que le "cœur du monde" est situé, d'un point de vue planétaire, sur le continent eurasien : "Pendant dix siècles, plusieurs vagues de cavaliers nomades sont sorties d'Asie par le large passage entre l'Oural et la mer Caspienne, ont traversé les espaces ouverts de la Russie méridionale et, après avoir trouvé une résidence permanente en Hongrie, sont entrées au cœur de l'Europe, introduisant ainsi dans l'histoire de leurs peuples voisins un moment de confrontation inévitable: il en a été ainsi pour les Russes, les Allemands, les Français, les Italiens et les Grecs byzantins. S'ils ont suscité une réaction saine et puissante au lieu d'une opposition destructrice sous un despotisme généralisé, c'est parce que la mobilité de leur pouvoir était conditionnée par la steppe elle-même et disparaissait inévitablement lorsque des montagnes et des forêts apparaissaient autour d'elle : "C'est cette position territoriale qui est le territoire le plus efficace pour contrôler le monde entier".
Dans le texte original, les masses continentales de l'Eurasie étaient appelées HEARTLAND, et constituaient la zone axiale de l'histoire: "c'est sous la pression des barbares extérieurs que l'Europe a pu créer sa civilisation. Le contraste le plus important, visible sur la carte politique de l'Europe moderne, est celui représenté d'une part par la vaste étendue de la Russie, qui occupe la moitié de ce continent, et d'autre part par le groupe de territoires plus petits occupés par les pays d'Europe occidentale. D'un point de vue physique, il existe bien sûr un contraste similaire entre les plaines non labourées de l'Est et la richesse des montagnes et des vallées, des îles et des péninsules qui constituent le reste de cette région du globe". L'invincibilité de HEARTLAND s'explique par le fait qu'une flotte navale ne peut pas envahir la zone et que les tentatives des armées des pays maritimes de conquérir les vastes étendues de l'Eurasie se sont toujours soldées par des échecs.
Le scientifique désigne la Russie et l'Allemagne, et surtout leur "continentalité", comme la principale région perturbatrice: "La rupture de l'équilibre des forces en faveur de l'État axial, qui s'exprime par son expansion dans les territoires frontaliers de l'Eurasie, permet d'utiliser les vastes ressources continentales pour construire une flotte. Grâce à cela, un empire mondial apparaîtra bientôt sous nos yeux. Cela pourrait se produire si l'Allemagne veut s'allier à la Russie". Cependant, Makinder est convaincu que la Russie parviendra d'abord à dominer complètement l'Eurasie, puis la région plus vaste de l'"île mondiale", et qu'elle mettra ainsi toutes les ressources naturelles et humaines de l'"île" au service de ses intérêts. Et ces intérêts, la Russie les étendra au reste du monde et y établira sa domination : "La Russie remplace l'Empire mongol. Sa pression sur la Finlande, la Scandinavie, la Pologne, la Turquie, la Perse, l'Inde et la Chine a remplacé les raids de la steppe à partir d'un seul centre. Dans ce monde, elle occupe la position stratégique centrale qui, en Europe, appartient à l'Allemagne. Elle peut dans toutes les directions, à l'exception du nord, frapper et en même temps recevoir des coups. Le développement définitif de sa mobilité, liée aux chemins de fer, n'est qu'une question de temps. Aucune révolution sociale ne changera non plus son attitude à l'égard des grandes frontières géographiques de son existence. Conscients des limites de leur pouvoir, les dirigeants russes se sont séparés de l'Alaska, car c'est une règle de fait de la politique russe de ne pas posséder de territoires d'outre-mer, tout comme c'est une règle de fait pour la Grande-Bretagne de régner sur les océans".
En 1943, Mackinder modifie presque radicalement son modèle : une alliance entre l'URSS, la Grande-Bretagne, les États-Unis qui fait que le HEARTLAND inclut désormais l'Atlantique Nord. Sur la base de ses écrits, Makinder a construit un concept géopolitique selon lequel :
- Les facteurs géographiques ont un impact direct sur le déroulement du processus historique ;
- La situation géographique détermine en grande partie la force ou la faiblesse potentielle d'un État ;
- Le progrès technologique modifie l'"habitat" géographique des États et affecte leur puissance potentielle ;
- L'Eurasie est le centre des processus politiques mondiaux.
Rudolf Kjellen est l'auteur du terme "géopolitique" et l'a introduit dans l'usage. Il a également proposé quatre autres termes: écopolitique, démopolitique, sociopolitique et kratopolitique. R. Kjellen était un professeur suédois d'histoire et de sciences politiques aux universités d'Uppsala et de Göteborg, activement impliqué dans la politique: il était membre du parlement et se distinguait par son orientation germanophile marquée. Il n'était pas géographe professionnel et considérait la géopolitique, dont il avait développé les fondements à partir des travaux de F. Ratzel, comme une partie de la science politique.
L'ouvrage principal de Kjellen, L'État comme forme de vie (1918), reprend les travaux de Ratzel sur l'"État continental" appliqués à l'Allemagne, en soulignant que dans le contexte européen, l'Allemagne est un élément spatial dynamique et qu'elle est destinée à structurer les autres puissances européennes autour d'elle.
Rudolf Kjellen a également consolidé la maxime géopolitique de F. Ratzel selon laquelle les intérêts de l'Allemagne (ainsi que ceux de l'Europe) étaient opposés à ceux des puissances de l'Europe occidentale (en particulier la France et l'Angleterre).
Karl Haushofer - Géographe et sociologue allemand, fondateur de l'école allemande de géopolitique. Haushofer a développé une variante de l'eurasisme - la doctrine militaro-géopolitique du "Bloc (Union) continental" ("Axe Berlin-Moscou-Tokyo"), qui devait unir les États d'Eurasie, tels que l'Espagne, l'Italie, la France, l'Allemagne, la Russie et le Japon, et constituer le contrepoids oriental et l'alternative au monde anglo-saxon occidental: l'Empire britannique et les États-Unis. Cependant, en raison de ses opinions et de ses textes parfois controversés - ses opinions convergeaient avec celles des nationaux-socialistes mais certaines d'entre elles divergeaient radicalement, selon les périodes du régime nazi - la géopolitique a longtemps été considérée comme une pseudo-science.
Au total, Karl Haushofer a écrit six ouvrages : "Sur la géopolitique : travaux de différentes années", "Les frontières dans leur signification géographique et politique", "Les panidées en géopolitique", "Le statu quo et le renouveau de la vie", "Le bloc continental : Europe centrale - Eurasie - Japon" et "La dynamique géopolitique des méridiens et des parallèles". Dans "Les frontières dans leur signification géographique et politique", Karl Haushofer conclut que: "En raison de la brutalité excessive des traités et de la contrainte exercée au moyen d'une casuistique sournoise, de nombreuses personnes placent en fait leurs espoirs d'un avenir radieux en grande partie dans la destruction des frontières établies par une violence injuste. C'est ainsi que, dans le contexte d'une oppression commune, émerge tôt ou tard un sentiment d'unité et la possibilité d'une action commune entre l'Union soviétique, la Chine et les pays panasiatiques, ainsi qu'entre d'autres peuples opprimés, humiliés, exploités et quotidiennement maltraités".
Même une personnalité aussi obsédée par le pacifisme que le champion de la Paneurope, le comte Coudenhove-Kalergi, qui tolère calmement le maintien de l'état juridique actuel d'humiliation inouïe des grands peuples culturels anciens indignement limités par l'espace, admet catégoriquement qu'il ne peut imaginer comment le différend sur la limitation spatiale imposée aux peuples de couleur devrait, sans guerre, se résoudre, la querelle sur la distinction entre les races de couleur et les races blanches dans l'Indo-Pacifique - entre des réserves humaines aussi densément peuplées et pressurisées et des espaces de réserve de la terre aussi peu peuplés et ayant désespérément besoin de l'homme que les pays de mousson et l'Australie respectivement, ou entre une présence anglo-saxonne ténus dans le Pacifique avançant de manière impérialiste sur l'ensemble de ce grand océan. Il croit seulement que sa Paneurope - malgré la présence tangible et onéreuse des empires coloniaux belge, hollandais et français - pourra rester en dehors de ce conflit. Mais quelle raison avons-nous, dans une Europe intérieure exorbitante, de contribuer, par notre acquiescement, à maintenir en possession d'exploiteurs qui nous sont hostiles et impitoyables, les terres d'outre-mer exploitées et verrouillées pour nous, en participant, par exemple, à des alliances qui veulent perpétuer une telle injustice ? Nous présenterons un jour les statistiques les plus générales aux millions de personnes intéressées par l'effondrement du système actuel des frontières fictives, et nous verrons alors à quel point la supériorité numérique de ces personnes est effroyable, et par conséquent quelle expression véritablement démocratique de la volonté sur les questions de la répartition actuelle du pouvoir et de l'espace sur terre et de leurs délimitations peut se révéler être!"
Après avoir brièvement passé en revue les principales théories du siècle dernier, on peut constater que chacune d'entre elles considère principalement les aspects territoriaux et maritimes comme des arguments en faveur de l'hégémonie, tandis que les facteurs économiques et sociaux sont à peine présents dans les analyses. En outre, presque toutes les théories sont réduites à l'unité humaine en tant qu'ensemble limité de facteurs de différence et de compatibilité dans une origine unique. Souvent, les auteurs combinent la dépendance de l'homme vis-à-vis de la nature et le pouvoir de certains territoires sur le paysage local qui rend les États ou les empires invincibles. Bien que tous ces auteurs aient apporté des contributions significatives à la géopolitique et à la géopoétique - leurs postulats sont aujourd'hui pour le moins dépassés -, ces travaux ont fourni à la géopoétique un cadre de problèmes fondamentaux.
19:14 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopoétique, géopolitique, friedrich ratzel, rudolg kjellen, halford john mackinder, karl haushofer, théorie politique, politologie, sciences politiques | |
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Elon Musk à Rome: quand le pouvoir économique devient ou dépasse le pouvoir politique
Par Emilio (Blocco studentesco)
Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/07/04/bs-elon-musk-a-roma/
L'homme le plus riche du monde, propriétaire de Tesla, Space X et récemment de Twitter, s'est récemment rendu à Rome, où il a rencontré la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le ministre des affaires étrangères, Antonio Tajani. Ce dernier a annoncé qu'ils parleraient de "l'automobile et de l'aérospatiale, des secteurs où l'Italie dispose de la main-d'œuvre et de la technologie de pointe. Nous sommes prêts à collaborer pour relever les défis de notre époque, tels que la cybersécurité. Je l'ai félicité pour ses réalisations entrepreneuriales".
Musk, quant à lui, a déclaré avoir parlé avec Meloni du problème du faible taux de natalité en Italie (on ne sait pas sur la base de quoi et visant quoi), des risques de l'intelligence artificielle plus précisément: "si puissante qu'elle peut nous subjuguer à l'avenir", tandis que sur l'Union européenne, il a déclaré: "Je pense qu'en Europe il y a une accumulation excessive de règles et de lois, une fois qu'elles sont créées, elles deviennent immortelles, mais les êtres humains ne sont pas immortels". "L'Europe est comme le géant de Gulliver, attachée au sol par trop de cordes et de liens. Je pense que l'élimination de certains d'entre eux est une question logique, pas même idéologique".
Il est certain que sur ces points, on voit plus clairement l'intention de l'entrepreneur de déréglementer un secteur qui l'intéresse économiquement et politiquement.
Plus tard, il s'est également rendu en France pour rencontrer le président Macron, avec qui il aurait parlé d'"intelligence artificielle, dans laquelle il est impliqué", a déclaré M. Macron, de "réseaux sociaux et de règles d'engagement". Le gouvernement français s'efforce depuis un certain temps de convaincre Musk d'installer une usine de batteries Tesla en France.
On a déjà beaucoup parlé d'Elon Musk, à cause de ses positions politiques controversées, souvent en désaccord avec les autres géants du capital, de ses combats philanthropiques, au moins en apparence, et de sa rivalité avec Meta et Zuckerberg. Cependant, je ne vais pas juger et me concentrer sur Musk, mais sur ce qui est aujourd'hui en pleine lumière comme jamais auparavant dans l'histoire, le dépassement du pouvoir économique au détriment des institutions et de la politique, et il suffit de voir le visage de Meloni avec Musk, probablement plus honoré et plus excitée que lui.
Nous ne découvrons certainement pas cela aujourd'hui, cela fait probablement des siècles que le grand capital et les intérêts privés ont manœuvré la vie publique, ceci parce qu'ils ont atteint une taille et une richesse sans précédent, dépassant dans certains cas le PIB de pays entiers. Cela leur a donné un pouvoir de négociation considérable et un rôle crucial dans la détermination des politiques économiques mondiales. En outre, l'interconnexion économique et financière croissante entre les nations a fait qu'il est devenu difficile pour un seul pays de garder un contrôle total sur la dynamique économique.
Ils influencent depuis longtemps les politiques nationales par divers moyens. Elles peuvent utiliser leur pouvoir de lobbying pour façonner les lois et les réglementations en leur faveur, influencer les décisions politiques par des contributions financières aux campagnes électorales et créer des relations privilégiées avec les gouvernements par le biais d'accords de partenariat ou de concessions spéciales.
Dans le tiers-monde, cela s'est toujours fait de manière flagrante, sans aucune inquiétude ; en Occident, au moins, cela n'a pas toujours été aussi flagrant, mais apparemment, le monde commence à accepter cette ingérence (et, dans certains cercles politiques, à la glorifier).
La question n'est malheureusement pas de savoir si c'est bien ou mal, car avec ce système économique et politique de démocratie capitaliste à traction de plus en plus cosmopolite, il est tout simplement inévitable que ces dérives se produisent.
Seuls les concepts de nation et de peuple et la prise de conscience des peuples peuvent probablement endiguer cette perte de souveraineté et, permettez-moi de le dire, aussi des dirigeants avec des couilles, capables de défendre les intérêts nationaux et de traiter avec ces puissances au moins sur un pied d'égalité.
21:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elon musk, giorgia meloni, italie, actualité, europe, affaires européennes | |
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