vendredi, 17 janvier 2025
Démocraties à liberté limitée
Démocraties à liberté limitée
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/democrazie-a-liberta-limitata/
Les nouvelles sont rares. Et, de surcroît, elles ne sont pas rapportées par les grands médias. Une petite note de bas de page, en somme.
Thierry Breton est un ancien commissaire européen. Un Français. Il a quitté la Commission en controverse avec Ursula von der Leyen. Pour des raisons internes aux équilibres complexes du sommet bureaucratique européen. Mais ce n'est pas cela qui nous intéresse aujourd'hui.
Car Breton reste un représentant important de la France. Avec un long passé de ministre, en vérité toujours des affaires intérieures. Un technicien, si l'on veut. Et même cela, franchement, serait d'un intérêt extrêmement relatif pour nous.
Mais aujourd'hui, il s'exprime sur les prochaines élections allemandes. Ce qui est déjà étrange... et ce qui l'est encore plus, c'est que Breton s'exprime. Il dit haut et fort que oui, la démocratie, c'est bien, et les élections, c'est bien... mais seulement si les résultats de celles-ci sont conformes à la ligne adoptée par l'Union européenne.
Sinon, elles ne comptent pas. Et elles doivent être refaites.
Maintenant, abstrayons-nous de notre ineffable Français - qui a pourtant donné une voix claire au mode de raisonnement de certains sommets européens - et raisonnons un peu. Dans les grandes lignes.
Ainsi, les hommes et les femmes qui gravitent autour de la Commission européenne, ou qui en font partie, sont évidemment pour la démocratie. Même si, rappelons-le, ils n'ont jamais été élus, mais choisis par des sommets bureaucratiques. Exemptés de tout contrôle électoral.
Ils sont pour la démocratie... tant qu'elle confirme leurs décisions. Sinon... cela ne compte pas et on recommence. On refait les choses jusqu'à ce que le résultat des élections soit conforme à ce qu'ils ont décidé a priori.
Par essence, la démocratie, en Europe, ne sert qu'à confirmer, et inévitablement à renforcer, les choix de ces soi-disant élites qui n'ont jamais été élues par qui que ce soit. Choisies de droit divin, évidemment. Ou, plus précisément, parce qu'elles sont les représentantes de certains intérêts, de cercles fermés qui n'ont rien à voir avec les peuples et leur volonté. Au contraire.
Des peuples d'ailleurs méprisés. Parce qu'ils sont considérés comme immatures, stupides, obtus. Et qui doivent s'adapter aux décisions de leurs suzerains. Ou, plus précisément, de ceux qui, dans l'ombre, les commandent et les manœuvrent.
Tout cela est clair et, en vérité, extrêmement simple à comprendre. Ici, dans le monde occidental, ce truc s'appelle la Démocratie. Avec une majuscule. Et malheur à vous si vous ne vous inclinez pas, voire si vous ne vous prosternez pas devant elle. On risque d'être considéré comme un paria, un fasciste, voire pire.
Mais cela vaut aussi, et surtout, lorsque les décisions de ces dirigeants éclairés vont à l'encontre des intérêts du plus grand nombre. Ou, même, lorsqu'ils planifient notre réduction en nombre - lire notre extinction massive -, le refoulement du plus grand nombre dans la misère et d'autres aménagements similaires.
Il faut le comprendre. Et garder à l'esprit. Ce qui, malheureusement, est rarement le cas. La plupart des gens regardent la télévision. Et ils avalent tout ce qu'on leur donne à manger.
Ainsi, Poutine est méchant. Les Chinois sont méchants et de mauvaise foi. Nous vivons dans le meilleur des mondes possibles... de quoi faire frémir le Candide de Voltaire.
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Le « Trumpisme » et la subalternité proclamée de l'Europe
Le « Trumpisme » et la subalternité proclamée de l'Europe
par Daniele Perra
Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-trumpismo-e-la...
Selon A. Douguine, le « Trumpisme » (qui assume le rang d'une véritable idéologie) serait une sorte de « force multipolariste passive », dans le sens où il n'aurait rien contre la réalisation d'un ordre mondial multipolaire et, par conséquent, ne ferait rien de concret pour l'empêcher. Une telle considération découlerait d'une interprétation problématique (à mon avis) de la soi-disant « doctrine Monroe » qui est (toujours à mon avis) indûment opposée à la « doctrine Wilson » ; comme si les deux approches géopolitiques étaient aux antipodes au sein de cet agglomérat que l'on pourrait très généralement définir comme l'« idéologie américaine » (fondée essentiellement sur les thèmes théologico-protestants de la « prédestination », de l'« exceptionnalisme » et du « mythe de la frontière »). Ayant lu (et non oublié) Carl Schmitt, en revanche, j'ai tendance à considérer la « Doctrine Monroe » comme la première manifestation réelle de l'impérialisme américain et, par conséquent, la « Doctrine Wilson » comme son évolution, pas nécessairement en contraste avec la première.
Schmitt rappelle d'ailleurs que l'insistance sur le thème de la « prédestination » (la croyance en la « prédestination ») n'est « que l'intensification extrême de la conscience d'appartenir à un monde autre que le monde corrompu et condamné au déclin ». Il en fut ainsi pour les Pères pèlerins qui quittèrent l'Europe ; il en est ainsi pour le "Trumpisme", qui cherche à s'imposer comme une nouveauté par rapport à la "culture progressiste" décadente d'une partie des élites oligarchiques nord-américaines.
En ce sens, toujours selon A. Douguine, la nouvelle élection de Donald J. Trump représenterait une sorte de « révolution ». La réalité semble bien différente. Le « trumpisme », en effet, pour un étudiant attentif de la géopolitique (sous tous ses aspects), ne peut apparaître que comme l'une des innombrables formes de « reproduction constante des formes d'appartenance ». Prenons un exemple classique.
À la fin des années 1970, entre scandales et défaite désastreuse au Viêt Nam, les États-Unis semblaient avoir perdu leur élan vital en tant que leader du soi-disant « monde libre ». L'ascension de Ronald Reagan à la Maison Blanche (plus ou moins les mêmes années que le triomphe entrepreneurial hautement facilité de Trump) a été perçue comme le début d'une « nouvelle ère », sous la bannière d'un esprit patriotique renouvelé étroitement lié au mythe du marché libre et du néolibéralisme. Dans ce cas, les « espaces libres » du marché ont en quelque sorte remplacé l'esprit de conquête de la frontière et l'appropriation conséquente de nouveaux espaces. De même, l'élection de Trump est perçue par les « apologistes de l'Occident » comme une catharsis nécessaire à partir de laquelle redémarrer pour restructurer (et peut-être étendre) leur monde corrompu, éprouvé par la décadence, et proche de la défaite sur plusieurs théâtres.
A cet égard, il faut d'ailleurs rappeler que depuis la fin du 19ème siècle (au moment où le « mythe de la frontière » s'achève), des courants de pensée, qui ont vu le jour au sein des Etats-Unis, ont soutenu la thèse selon laquelle, pour rendre le rêve américain viable, il était (et est toujours) nécessaire que le « mythe de la frontière » susmentionné soit projeté vers l'extérieur afin de « reproduire constamment le sentiment d'une appartenance nouvelle et renouvelée » et de « continuer à vivre la tension réalisatrice » d'un « monde de lumière » (perçu comme tel -soit l'espace pensé à l'origine par les groupes protestants arrivés en Amérique du Nord) qui s'oppose naturellement au « monde des ténèbres » (c'est-à-dire tout le reste, tout ce qui n'a pas été créé par les protestants et qui ne l'a pas été; tout le reste, c'est-à-dire tout ce qui n'a pas été homologué à l'esprit américain).
Le « trumpisme » n'est pas étranger à cette dynamique (pensez au rêve expansionniste vers l'Arctique, avec l'éventuelle et conséquente « territorialisation » de la mer Arctique elle-même). Au contraire, dans un monde où l'État (malgré la mondialisation) reste le détenteur privilégié de la force de coercition, le « Trumpisme » se manifeste comme la tentative ultime de donner à l'Occident hégémonisé par les États-Unis une structure pseudo-impériale dans laquelle les appareils de sécurité sont sous-traités à des agences privées directement liées au centre (à Washington, qui détient la suprématie technologique et économique au détriment des zones périphériques du « pseudo-empire »). Une chose que même les soi-disant « élites mondialistes » n'ont pas réussi à faire.
En d'autres termes, il se présente comme une étape supplémentaire vers la « démocratie dirigée »: une forme politique centrée sur des formes de surveillance numérique dans laquelle les élites ploutocratiques utilisent la technologie informatique et les algorithmes pour réduire l'expérience humaine à des facteurs mesurables, observables et (naturellement) manipulables.
De plus, la prétendue ouverture à la « liberté d'opinion » sur les plateformes de Musk et Zuckerberg ne doit pas tromper ici.
Par conséquent, le prétendu « multipolarisme trumpiste » se résout en une « construction idéale » dans laquelle non seulement les États-Unis maintiennent inchangée leur primauté hégémonique d'appropriation spatiale et de force coercitive au niveau mondial, mais solidifient davantage leur contrôle sur l'Europe: la véritable victime sacrificielle sur l'autel de leur restructuration politique, économique et industrielle.
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jeudi, 16 janvier 2025
L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes
L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes
Janne Berejnaïa
Compte rendu d'un commentaire du spécialiste du Japon Jeffrey W. Hornung
On parle beaucoup aujourd'hui de l'implication de la Chine, de la Corée du Nord, de la Corée du Sud et du Japon dans les affaires de la Russie et de l'Occident. Mais quel type d'implication prennent-ils réellement ? Dans un commentaire publié sur le site web du portail de la RAND, Jeffrey W. Hornung, chef de la division des études de sécurité nationale de la RAND au Japon et Senior Fellow de la RAND, a fait part de ses réflexions sur les intérêts des quatre pays dans les affaires de l'Occident et de la Russie, et sur le soutien que chaque partie leur apporte.
Le commentaire met en lumière un détail important mais souvent négligé du conflit actuel en Ukraine : l'implication croissante des pays d'Asie de l'Est. L'auteur nous rappelle que des doutes sur la durabilité du soutien américain à l'Ukraine sont apparus bien avant que Donald Trump ne remporte l'élection, suscitant des inquiétudes sur la capacité de Kiev à poursuivre sa propre défense. Mais un autre aspect clé est souligné : l'expansion du conflit au-delà de l'Europe, avec l'implication de nouveaux acteurs venus d'Asie. Dans le même temps, il convient de mentionner que les États-Unis continuent de fournir une aide importante à l'Ukraine. Après la victoire électorale de Trump, les États-Unis ont alloué une aide militaire de 275 millions de dollars à l'Ukraine. Et le 3 décembre, on a appris l'existence d'une autre enveloppe de 725 millions de dollars. Cela ressemble à une ultime tentative des démocrates de donner un peu de puissance à la partie ukrainienne, car les choses pourraient se terminer rapidement, comme le promet Trump. Pour l'instant, cependant, ce ne sont que ses paroles. Qui sait comment la situation évoluera.
L'article définit une guerre par procuration : il s'agit d'un conflit dans lequel deux pays s'affrontent indirectement en soutenant des camps opposés dans un pays tiers. Ces guerres étaient caractéristiques de l'époque de la guerre froide - l'auteur mentionne les crises du Congo et de l'Angola, où les États-Unis et l'URSS ont financé et armé les parties locales au conflit, en évitant de s'impliquer directement. En analysant la situation actuelle, nous pouvons conclure que le conflit en Ukraine devient non seulement une crise européenne, mais aussi une crise mondiale où les intérêts des principales puissances mondiales se croisent. L'implication des pays asiatiques le confirme et indique également un nouveau niveau de tension internationale.
L'article souligne la nature fluide des conflits par procuration, montrant que ces confrontations ne suivent pas toutes des modèles standard. Parfois, le soutien à l'une des parties conduit à l'intervention directe d'une force extérieure, comme ce fut le cas avec l'engagement progressif des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam ou l'intervention soviétique en Afghanistan. Dans ces cas, les superpuissances sont restées impliquées même lorsque les efforts de leurs « mandataires » se sont relâchés pour empêcher l'autre camp de l'emporter.
L'auteur suggère que le conflit entre la Russie et l'Ukraine présente toutes les caractéristiques d'un conflit par procuration. Il est important de noter que Jeffrey W. Hornung affirme que « Moscou a déclaré à plusieurs reprises que l'Ukraine n'était pas une entité indépendante et que la véritable cible de l'invasion russe était l'Occident, en particulier les États-Unis ». Et si l'on a parlé de l'absence d'indépendance de l'Ukraine, on n'a jamais entendu du côté russe qu'il s'agissait du véritable objectif de l'Opération militaire spéciale, à savoir attaquer l'Occident. Les objectifs ont été définis par le président russe Vladimir Poutine en février 2022, lors d'un discours dans lequel il a annoncé cette « opération militaire spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier l'Ukraine ».
L'objectif principal est de protéger les territoires qui ont rejoint la Fédération de Russie lors du référendum. En fonction de la situation sur le champ de bataille, certains points des objectifs sont transformés, mais ne changent pas fondamentalement. Il convient de noter que toutes les autres déclarations de l'auteur ont été étayées par des références à des sources, alors que cette déclaration plutôt tapageuse n'a pas fait l'objet d'une telle attention. La Russie a déclaré que l'Occident manipule l'Ukraine et ne fait que prolonger le conflit avec son aide. Cependant, elle n'a jamais dit qu'elle attaquait les États-Unis de cette manière. Les États-Unis eux-mêmes « expriment le désir » de s'impliquer.
Ils ajoutent que, d'autre part, les pays de l'OTAN et leurs alliés soutiennent l'Ukraine par des livraisons d'armes. Bien que l'objectif officiel de l'Occident soit de défendre l'Ukraine, ses actions sont en réalité dirigées contre la Russie. C'est ce que souligne la déclaration du secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, qui a affirmé que « nous voulons voir la Russie affaiblie ». En analysant cette dynamique, on peut voir comment le conflit contemporain dépasse le cadre traditionnel d'un conflit entre deux pays. L'Ukraine devient une arène où l'Occident et la Russie s'affrontent pour la suprématie stratégique. Le conflit prend donc un caractère de plus en plus global, chaque partie cherchant à affaiblir son adversaire géopolitique.
Bien entendu, la majeure partie du commentaire se concentre sur l'implication des pays asiatiques dans tout cela. Selon l'auteur, le soutien de la Chine à Moscou est caractérisé par la flexibilité et la stratégie. Bien que Pékin refuse de fournir directement des armes à la Russie, elle contribue activement à maintenir l'équilibre économique de la Russie. La Chine s'oppose aux sanctions occidentales et utilise ses liens diplomatiques avec les pays du Sud pour tempérer la condamnation internationale des actions de la Russie. L'implication économique de la Chine est également significative. Selon les données citées dans l'article, la Chine représente environ 90 % des importations russes de microélectronique et 70 % des importations de machines-outils. Il convient toutefois de noter que la part de la Russie dans la production de microélectronique et de machines-outils est actuellement en augmentation.
En outre, la participation de la Chine à des exercices militaires au Belarus, près de la frontière polonaise, envoie à l'OTAN un signal fort de coordination militaire et politique croissante avec la Russie. L'auteur indique également que la Corée du Nord agit encore plus ouvertement. Pyongyang a fourni de l'artillerie, des missiles balistiques et envoyé quelque 10.000 soldats au combat. Il n'y a cependant aucune confirmation officielle. Par exemple, le site web de l'agence de presse Ura.ru publie un article indiquant que le commandant de l'AFU a déclaré qu'il n'y avait aucun signe de la présence de Nord-Coréens dans la zone de l'Opération militaire spéciale. Zelensky a affirmé que des soldats de la RPDC avaient été tués et blessés, mais personne ne les a vus, il n'y a aucune confirmation. Et ce, à « l'ère de la technologie ».
Le Japon et la Corée du Sud se limitent à une aide à plus petite échelle à l'Ukraine. Le Japon est devenu l'un des principaux partisans des sanctions contre la Russie, qu'il coordonne activement avec ses partenaires occidentaux. Tokyo fournit également une aide financière et technique importante à Kiev, notamment des drones, des gilets pare-balles et d'autres équipements militaires non essentiels. L'aide cumulée du Japon à l'Ukraine a déjà dépassé les 12 milliards de dollars. Le Japon a également revu ses restrictions sur les exportations d'armes, ce qui lui permet de conserver le stock américain de missiles Patriot utilisés pour défendre l'Ukraine. Sur le plan diplomatique, Tokyo joue également un rôle important en faisant avancer le dossier ukrainien grâce à sa présidence du G-7 et à son engagement auprès des pays du Sud.
La Corée du Sud agit plus prudemment, mais fournit également une aide financière et certains équipements militaires, montrant ainsi son soutien à l'Ukraine dans le cadre de son alliance avec les États-Unis. La Corée du Sud traverse également une période difficile dans le pays en ce moment, et qui sait dans quelle mesure elle pourrait utiliser les armes dont elle dispose. Cette situation de loi martiale pourrait déplacer leur intérêt pour les conflits étrangers pendant un certain temps. Même si la loi martiale sera révoquée lors de la réunion du gouvernement, il y a déjà eu certaines actions en faveur d'un conflit à l'intérieur du pays. Il sera important pour Yoon Seok-yeol de conserver le pouvoir et de stabiliser la situation. C'est peut-être précisément ce qui influencera son implication dans les conflits occidentaux.
L'auteur estime que les actions de la Chine et de la Corée du Nord confirment leur volonté d'affaiblir l'influence occidentale et de renforcer leur position en tant qu'acteurs mondiaux. La Chine soutient la Russie, en évitant un conflit direct mais en renforçant la stabilité économique et militaire du Kremlin. La Corée du Nord, quant à elle, se comporte comme l'allié le plus loyal qui soit, en fournissant non seulement des ressources mais aussi des troupes. Le soutien du Japon et de la Corée du Sud à l'Ukraine, bien que moins agressif, montre l'importance des alliés asiatiques pour l'Occident. Ils contribuent à maintenir l'équilibre face à la montée des tensions et font preuve de solidarité avec la communauté internationale.
Les pays d'Asie de l'Est participent activement à cette nouvelle phase de rivalité internationale, chacun avec ses propres intérêts et stratégies. Le commentaire de l'auteur vise à montrer que le conflit en Ukraine a dépassé le cadre régional et est devenu une arène de rivalité mondiale, impliquant même des pays géographiquement éloignés de l'Europe. L'auteur se concentre sur l'implication des pays d'Asie de l'Est et analyse leurs actions dans le contexte d'une guerre par procuration. L'objectif principal du commentaire est de démontrer comment le conflit en Ukraine s'inscrit dans une confrontation géopolitique mondiale dans laquelle l'Asie de l'Est joue un rôle important mais souvent sous-estimé.
20:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, asie, ukraine, russie, chine, japon, corée du sud, corée du nord, affaires asiatiques, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Nouvelle Syrie: voie vers la fédération ou la réincarnation du « califat » terroriste?
Nouvelle Syrie: voie vers la fédération ou la réincarnation du « califat » terroriste?
Leonid Savin
Les processus en cours en Syrie inquiètent de nombreux acteurs extérieurs, qu'il s'agisse des voisins (ce qui est tout à fait naturel) et des anciens alliés de Bachar el-Assad, comme la Russie et l'Iran, ou des acteurs occidentaux qui se méfient du fait que les processus de construction de l'État se déroulent sans leur participation, alors que l'administration intérimaire actuelle ne fait que parler de « démocratie », mais a en réalité ses propres idées sur l'avenir du pays.
C'est pourquoi, en marge des couloirs du pouvoir, on parle d'une possible fédéralisation de la Syrie avec une division en zones de responsabilité. Ce n'est pas le pire des projets : la Russie a déjà proposé une option similaire au gouvernement Assad, qui l'a rejetée et a tout perdu au bout d'un certain temps. Du point de vue de la composition ethno-religieuse de la Syrie, sa fédéralisation est tout à fait logique. Historiquement, pendant le mandat français de 1921-1922, il existait des zones d'administration druze (avec le centre à As-Suwayda), alaouite (Lattaquié), ainsi que deux territoires avec des centres à Damas et Alep respectivement, sans parler du Liban, qui est devenu un État distinct. Le projet de fédéralisation est soutenu à l'ONU, et même à Washington. Pendant la guerre et maintenant de l'intérieur, seuls les Kurdes soutiennent activement l'idée.
Quant aux opposants, le gouvernement était sceptique quant à une éventuelle balkanisation, c'est-à-dire une aliénation progressive des régions et une désintégration plus poussée de la Syrie unie. En outre, l'opposition syrienne elle-même, soutenue par l'Occident et un certain nombre d'acteurs régionaux, s'est précédemment opposée à la fédéralisation. La Turquie s'oppose également à ce processus, car elle contrôle de nombreux groupes paramilitaires, dont le plus important est Hayat Tahrir al-Sham (interdit en Russie). Cette organisation, qui se traduit par « Organisation de libération du Levant », a une idéologie sunnite qui trouve ses racines dans le groupe interdit en Russie Jabhat al-Nusra*, lui-même créé dans le cadre d'ISIS* avec la participation d'Al-Qaïda* (tous interdits en Russie).
Mais il est clair que le projet opposé de fédéralisation pourrait conduire à l'islamisation (dans une veine salafiste) et à la néo-ottomanisation de la Syrie, y compris la répression de la population kurde. La publication turque Hürriyet a rapporté que le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti que « si le PKK-YPG ne dépose pas les armes, s'il continue à faire pression pour une autre administration en Syrie et si les pays occidentaux font des demandes dans ce sens, une opération militaire à grande échelle avec l'État syrien sera inévitable ». Dans le nord de la Syrie, la Turquie contrôle plusieurs groupes opérationnels composés d'adeptes de l'idéologie salafiste, de personnes originaires d'Asie centrale et du Caucase, y compris de Russie, ainsi que de Chine (Ouïghours). Ankara va très probablement les opposer aux Kurdes, qui vivent historiquement dans cette région. Les forces d'autodéfense mentionnées, qui sont le bras armé des Forces démocratiques de Syrie (YPG), sont soutenues par les Américains.
La Turquie est clairement intéressée par le contrôle total d'Afrin, d'Aazaz, de Manbij et de Tel Rafat, ce qui conduira inévitablement à une nouvelle escalade. Par conséquent, le gouvernement d'Erdogan se retrouvera dans une situation difficile, surtout après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, quels que soient les éloges qu'il adressera au dirigeant turc. Quant au PKK, qui est la structure faîtière des Kurdes en Syrie, en Irak et en Turquie (et en Iran au niveau de la conspiration profonde), selon des informations d'initiés du côté kurde, il est susceptible d'être réformé et même éventuellement scindé en différentes parties afin d'apaiser les tensions politiques en Turquie. Dans le même temps, la coordination entre les factions kurdes sera maintenue afin de préserver une stratégie commune pour préserver sa propre identité et se projeter dans l'avenir.
Avec la chute du gouvernement Assad, les Kurdes voient l'inéluctabilité d'un reformatage des frontières de la région, qui étaient des retombées au lendemain de la Première Guerre mondiale et ne prenaient pas en compte leurs intérêts vitaux. Si les Kurdes ont réussi à obtenir l'autonomie en Irak, ils seront désormais désireux de participer au destin de la « restructuration » de la Syrie, quel qu'en soit le prix. Compte tenu de leur puissant lobby étranger et du soutien apparent d'un certain nombre de pays, leurs aspirations pourraient bien être politiquement formalisées.
Outre les États-Unis et, probablement, les pays de l'UE qui soutiendront les idées de fédéralisation et les Kurdes (ainsi que les chrétiens) de Syrie, un autre acteur régional sérieux sera en mesure d'interférer dans les processus actuels : Israël. Guidé par sa propre sécurité, Israël a déjà occupé une partie de la Syrie, justifiant cette occupation par la nécessité d'étendre la zone tampon près des hauteurs du Golan (qui ont été occupées bien plus tôt). Israël, quel que soit le Premier ministre, ne voudra pas laisser émerger un projet salafiste-néo-ottoman près de ses frontières, surtout si l'on considère les liens entre la Turquie, les Frères musulmans, qui sont interdits en Russie, et le Hamas.
Le Jerusalem Post a également rapporté qu'Israël devrait se préparer à une confrontation directe avec la Turquie dans le cadre des tentatives de cette dernière de restaurer l'Empire ottoman.
Une note politique soumise au premier ministre, au ministre de la défense et au ministre des finances d'Israël affirme que le risque d'unification des factions syriennes constituerait une menace pour la sécurité d'Israël et que les forces soutenues par la Turquie pourraient prétendument agir par procuration et créer de l'instabilité dans la région.
C'est pourquoi Tel-Aviv soutiendra activement les partisans de la fédéralisation et d'un État laïque, ainsi que ses alliés de longue date, à savoir les Kurdes.
Après l'indépendance, Israël s'est retrouvé dans un environnement arabe hostile, ce qui l'a contraint à chercher des alliés régionaux. L'un d'entre eux était l'Iran avant la révolution islamique de 1979. Un autre était les Kurdes, et Israël les a activement soutenus depuis le premier soulèvement de Mustafa Barzani en Irak (photo), qui a commencé en 1961. Depuis lors, l'interaction kurdo-israélienne s'est progressivement développée.
Le deuxième facteur important est la présence même des Kurdes dans l'establishment israélien. Bien qu'il soit communément admis qu'Israël est peuplé de Juifs ethniques (à l'exception de la minorité arabe, des Druzes et de quelques autres), ce n'est pas le cas. Le pays compte une importante diaspora kurde qui participe activement à la vie politique. La raison en est qu'auparavant, pendant les guerres israélo-arabes, des familles juives kurdes ont été expulsées de Syrie et d'Irak. Aujourd'hui, au moins 200.000 personnes d'origine kurde vivent en Israël. Par exemple, l'actuel ministre des affaires étrangères, Gideon Saar, et le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (qui a des opinions sionistes plutôt radicales) sont d'origine kurde. En outre, de nombreux officiers de haut rang de l'armée israélienne et d'autres forces de sécurité sont également kurdes.
Ces données indiquent le début d'une nouvelle période plutôt difficile pour la Syrie. Bien que la présence minimale de la Russie soit toujours en place, différents scénarios doivent être élaborés, y compris une évaluation du système de sécurité régional. Compte tenu de l'accord de partenariat stratégique global avec l'Iran, la question syrienne ne peut être négligée, bien que ces plans aient déjà suscité des inquiétudes aux États-Unis, qui considèrent le nouveau traité entre la Russie et l'Iran comme un prélude au retour des groupes armés iraniens en Syrie et à une assistance accrue au Hezbollah.
14:41 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, syrie, levant, proche-orient, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le Groenland, une obsession américaine
Le Groenland, une obsession américaine
Binoy Kampmark
Ex: geopolitika. ru
L'histoire montre que les empires acquièrent des territoires de différentes manières. Les dynasties étendent leurs possessions par le biais de mariages, comme l'ont fait les Habsbourg. Ou les territoires sont pris par la force des armes ou volés par des traités trompeurs et des manœuvres douteuses. Ils peuvent également être achetés.
Les États-Unis ont étendu une grande partie de leur territoire en l'achetant et en se dotant ainsi d'un empire. L'acquisition de la Louisiane en 1803 pour la modique somme de 15 millions de dollars était audacieuse, opportuniste et extra-légale. Elle a également été initiée par un président américain qui avait romantiquement insisté pour que la jeune république se limite à des activités agricoles dans le cadre d'un modèle ne prévoyant que de petits exploitants. Mais Thomas Jefferson pouvait être rusé et diabolique, et la France, alors sous la férule de Napoléon Bonaparte, l'inquiétait : « Il n'y a qu'un seul endroit sur le globe dont le possesseur est notre ennemi naturel et habituel, et c'est la Nouvelle-Orléans ».
Bonaparte, dont les intérêts sont davantage tournés vers l'Europe, est prêt à céder le territoire pour une somme modique. Les indigènes, bien sûr, ne sont pas consultés. Jefferson, qui avait auparavant prôné la nécessité de respecter la Constitution avec une pieuse méticulosité, l'ignore lorsqu'il s'agit d'acheter des territoires, ce qui n'est pas explicitement autorisé par le document constitutionnel. C'est ainsi qu'apparaissent les premiers signes d'une présidence impériale.
En 1868, l'œil avide du gouvernement américain a montré que la conquête et le contrôle du continent ne se limitaient pas exclusivement à l'expansion vers l'ouest qui, selon l'observation hautaine de Frederick Jackson Turner, finirait par s'achever. Les désirs d'expansion se tournent vers l'Islande et le Groenland comme options possibles vers l'est.
Une publication du département d'État de 1868, éditée par Benjamin Mills Pierce, fait état d'un intérêt plus que passager pour les ressources de l'Islande et du Groenland, en mentionnant le traité par lequel le Danemark devait céder aux États-Unis le contrôle des îles de Saint-Thomas et de Saint-Jean dans les Caraïbes. Le rapport de 1868 encourage l'acquisition du Groenland pour deux raisons importantes : les opportunités commerciales promises par l'exploitation de l'abondance naturelle de « baleines, morses, phoques et requins, morues, saumons, truites et harengs » et la congruence politique de l'obtention d'un territoire flanqué « de l'Amérique britannique dans l'Arctique et le Pacifique ». Le Groenland pourrait ainsi « faire partie de l'Union » et diminuer l'influence britannique dans la région.
Le traité avec le Danemark concernant les Indes occidentales danoises rappelle que les choses ne seront pas faciles. L'acquisition de ce qui allait devenir les îles Vierges américaines était une idée du secrétaire d'État William Henry Seward, une initiative qui avait la bénédiction du département d'État américain. Le destin du traité a été mouvementé : le rejet initial du Sénat américain, principalement motivé par le soutien apporté par Seward au président Andrew Jackson lors de sa procédure de destitution, a été suivi par le rejet du Danemark en 1902. Des doutes subsistaient également quant à l'organisation d'un plébiscite pour les habitants de la région, le Danemark craignant ce que la vie sous la domination américaine pourrait réserver aux habitants noirs, dont on prédisait qu'ils auraient la réputation d'être peu généreux à l'égard des races de couleur.
La Première Guerre mondiale a finalement abouti au transfert officiel des Antilles danoises le 31 mars 1917, accompagné de 25 millions de dollars en pièces d'or, un résultat obtenu en partie grâce aux tactiques d'intimidation du secrétaire d'État américain Robert Lansing. Le secrétaire d'État n'a pas caché que l'une des intentions de l'occupation des îles était d'éviter qu'elles ne tombent aux mains des Allemands.
L'intérêt pour l'acquisition du Groenland s'est développé au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une fois de plus, les inquiétudes concernant l'Allemagne sont au premier plan, étant donné qu'elle a occupé le Danemark sans incident en 1940. Les États-Unis ont alors construit la base aérienne de Thulé en 1943. À la fin de la guerre, l'administration Truman n'a pas réussi à séduire les Danois avec un prix d'achat de 100 millions de dollars, bien que la base ait continué à fonctionner sous le contrôle des États-Unis et avec la bénédiction du royaume.
Pendant le premier mandat de Donald Trump, l'obsession de l'achat du Groenland a refait surface comme le fait une éruption cutanée, et l'acquisition du Groenland a été comparée à « un contrat d'achat et de vente d'un grand terrain ». Le Danemark, a suggéré M. Trump, s'est retrouvé avec le Groenland « à perte, et stratégiquement, ce serait une bonne chose pour les États-Unis ».
Selon la plupart des comptes rendus, l'accord avait moins à voir avec la realpolitik qu'avec l'immobilier. Selon le récit de Peter Baker et Susan Glasser sur les événements du premier mandat de Trump, le Danemark recevrait en échange le territoire ignoré de Porto Rico. Ils suggèrent également que cette proposition audacieuse émane d'un vieil ami du président, Ronald Lauder, héritier de l'empire cosmétique Estée Lauder. Trump, dans son style typique, insiste sur le fait qu'il s'agit de sa propre idée.
Comme on pouvait s'y attendre, M. Trump a trouvé la première ministre danoise, Mette Frederiksen (photo), peu impressionnée, réticente et « désagréable ». Pour sa part, la première ministre danoise a déclaré que "le temps d'acheter et de vendre d'autres pays et d'autres populations est révolu. Restons-en là".
Le retour imminent de Trump à la Maison Blanche a ravivé de vieilles idiosyncrasies. Pendant la période des fêtes de décembre 2024, il s'est laissé emporter par des fantasmes jeffersoniens et a promis de reprendre le canal de Panama, qui, selon lui, est exploité illégalement, bien qu'aimablement, par « les merveilleux soldats de la Chine », ainsi que de faire du Canada le 51ème État, avec l'ancien joueur de hockey professionnel Wayne Gretzky installé comme gouverneur, et d'acheter le Groenland.
Le choix du président élu pour le poste d'ambassadeur des États-Unis au Danemark est apparemment basé sur la cour faite à Copenhague, tandis que Trump déclare que la propriété du territoire par Washington est une « nécessité absolue ». Le premier ministre du Groenland, Múte Egede, laisse entendre qu'un tel projet a peu de chances d'aboutir: "Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre et nous ne le serons jamais". En politique, il est dangereux d'être sans équivoque.
En avril de l'année dernière, la base aérienne de Thulé a changé de nom pour devenir la base spatiale de Pituffik, dans un souci de sensibilité culturelle qui a fait couler beaucoup d'encre. Le ministère de la défense a affirmé que ce changement reconnaissait mieux « l'héritage culturel groenlandais » et reflétait de manière plus appropriée « son rôle dans les forces spatiales américaines ». Le patrimoine culturel groenlandais joue un rôle mineur dans la vision impériale de la base, dont les forces spatiales américaines insistent sur le fait qu'elle « permet la supériorité spatiale » grâce à ses systèmes d'alerte aux missiles, à sa défense antimissile et à ses missions de reconnaissance et de surveillance aérospatiales.
En l'état, la possession du Groenland, au sens officiel, n'a guère d'importance, et la seconde administration Trump agirait sagement en laissant simplement les Danois s'occuper des glaciers et de leurs problèmes. Washington a déjà ce dont il a besoin, et même plus que ce dont il a besoin.
Publié à l'origine dans Counterpunch. Traduction : Àngel Ferrero.
Source : https://www.elsaltodiario.com/estados-unidos/groenlandia-...
13:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, donald trump, groenland, danemark, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 15 janvier 2025
La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025
La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025
L'avenir de l'Europe en 2025
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/2025/01/el-final-del-pri...
L'avenir de l'Union européenne n'est guère réjouissant.
La politique européenne est marquée par la dérive d'une cour de fonctionnaires retranchés dans les institutions européennes, sans ligne directrice précise et à la traîne, notamment de l'Agenda 2030 et de l'Accord de Paris sur le climat; ils sont déboussolés parce que leur projet - faire de l'Union européenne la « jambe » régionale de la mondialisation - peut être considéré comme un échec. En effet, la guerre en Ukraine notamment, mais aussi la folie exprimée dans chacun des dix-sept « objectifs » et 164 « cibles » de l'Agenda 2030 et les résultats qui en découlent, sont totalement contraires aux intérêts européens et identifiés à l'« ultra-progressisme »; ils ont pris de court les responsables de l'UE, qui hésitent à changer le cours pris par la fédération, alors même que l'« euroscepticisme » progresse dans chacun de ses États membres. La mauvaise gestion de l'UE dans tous les domaines a réussi à nous rendre « anti-européens », même ceux d'entre nous qui, très jeunes, considéraient la « nouvelle dimension nationale de l'Europe » comme une nécessité pour être compétitifs dans le monde bipolaire issu de la Seconde Guerre mondiale et de la défaite des pays européens (y compris la France et la Grande-Bretagne).
On croit généralement que l'UE est gouvernée par un « conseil des ministres » dirigé par un « président de l'UE ». En réalité, il n'en est rien: le gouvernement effectif est formé par une cour de fonctionnaires, les seuls à bien connaître l'écheveau des « directives », « lois », « règles » et « principes d'action », « traités » et « accords » qui, dans la pratique, constituent un corset d'acier qui empêche la gestion efficace et positive de l'UE. Quant au Parlement européen, ses pouvoirs sont limités autant que son budget est illimité ; son rôle est celui d'une « soupape de sécurité démocratique », mais sans pouvoirs effectifs et sans réelle possibilité de changer le cap suivi depuis la Conférence de Maastricht.
Aujourd'hui, plus que jamais, l'Union européenne est sans doute l'institution la plus anti-européenne jamais créée. De plus, c'est une institution suicidaire: lorsque des accords sont conclus pour faire venir des denrées alimentaires du Mercosur ou d'Afrique, il s'agit de condamner à mort l'agriculture européenne et, dans le cas des pays africains, de leur offrir la possibilité de faire chanter l'Europe en la menaçant de lui couper les vivres, sans compter qu'à partir de janvier 2025, les denrées alimentaires en provenance de ces pays ne seront plus soumises à des contrôles sanitaires, alors que l'on sait que les pesticides, herbicides et fongicides, interdits comme toxiques dans l'UE, sont utilisés massivement en Afrique.
Sans compter que les politiques énergétiques, industrielles et économiques, ainsi que la permissivité en matière d'immigration, dans à peine 20 ou 30 ans, feront que l'UE et chacun de ses membres continueront à baisser en niveau d'industrialisation et seront dépassés par des pays des cinq continents: telle est la tendance actuelle (par exemple, le niveau d'industrialisation, d'armement et d'efficacité dans la gestion gouvernementale est bien plus élevé au Maroc qu'en Espagne, on peut donc imaginer ce que sera la situation en 2050); dès lors la situation de Ceuta sera bien pire en 2050, de même que celle de Melilla et des îles Canaries, et même de certaines parties du territoire péninsulaire).
Le plus terrible est que, chaque année, des dizaines de jeunes universitaires européens quittent le continent, accablés par l'instabilité de l'emploi, les impôts et le manque d'opportunités, pour s'installer dans des pays qui prospèrent à un rythme beaucoup plus rapide, avec une stabilité croissante, une planification et un avenir garanti... tandis que des millions d'immigrants arrivent dans l'UE avec une formation culturelle réduite à quasi rien et sans aucune préparation à l'emploi, en provenance d'autres cultures et religions (avec un pourcentage élevé de revanchisme et de parasitisme économique).
Le slogan « Oui à l'Europe, mais pas comme ça » pourrait être ravivé. Et même l'idée beaucoup plus radicale, mais sûrement beaucoup plus efficace, de « réinitialiser » l'UE et de repartir à zéro dans la construction de l'Europe, étant donné qu'il est maintenant très clair ce qui a échoué dans le projet. Disons-le autrement: « Si l'UE persiste dans la voie tracée depuis Maastricht, l'Europe meurt » ou, enfin, plus clairement encore: “L'UE doit mourir pour que l'Europe vive”.
L'année 2025 commence par une instabilité politique dans les deux «locomotives européennes», la France et l'Allemagne. En Allemagne, la «coalition impossible» des sociaux-démocrates, des libéraux et des écologistes s'est effondrée. De nouvelles élections ont été convoquées pour le mois de février. Tout le mystère de ces élections réside dans la manière dont l'AfD se confortera en moyenne dans le pays. Nous savons que lors des dernières élections régionales dans les Länder de l'Est, l'AfD s'est imposée comme le choix préféré de l'électorat, et la question est de savoir si cette tendance se confirmera également dans les régions l'Ouest. Tout porte effectivement à croire que, dans tous les cas de figure, l'AfD sera également renforcée dans l'Ouest.
Et la question est : combien de temps le centre-droit chrétien-démocrate pourra-t-il maintenir sa « ceinture de santé » contre l'AfD sans subir un déclin de son propre électorat? À l'heure où nous écrivons ces lignes, le chancelier autrichien a chargé la FPÖ de former un gouvernement... ce qui constitue un dangereux précédent pour les stratégies de «cordon sanitaire».
Le fait que des partis similaires gouvernent en Italie ou en Hongrie et tendent à être hégémoniques en Europe centrale et orientale, et même aux Pays-Bas, et sont présents dans tous les pays nordiques, crée des précédents dangereux pour l'issue des élections dans les « locomotives européennes ». En effet, contrairement aux dramatisations des théoriciens du "cordon sanitaire face à l'extrême droite", dans tous ces pays où ces partis sont au gouvernement, aucune liberté n'a été perdue, aucun acquis social n'a été remis en cause: l'État a simplement été mieux géré et les «idées martiennes» des gouvernements progressistes ont été abandonnées.
En France, la gigantesque erreur de Macron fut de convoquer des élections législatives anticipées, avec un résultat inattendu pour lui (il n'a pu éviter une victoire de la gauche grâce au « second tour » et au « cordon sanitaire » contre le Rassemblement national). Cela a fait que depuis lors - pour la première fois en 2024 - deux gouvernements sont tombés et que les socialistes, aujourd'hui chargés de former un gouvernement, rencontrent des difficultés identiques.
Il semble inévitable que, tôt ou tard, Macron soit contraint de convoquer de nouvelles élections législatives et il paraît difficile que, compte tenu du chaos ethnico-social que connaît la France et de l'échec des Jeux olympiques (une vitrine internationale qui a démontré au monde entier que Paris est complètement « arabisée » et « africanisée » et que les délires progressistes de la cérémonie d'ouverture n'étaient rien d'autre qu'un hymne à la laideur la plus emblématique), le même résultat se maintienne. Si les partis de centre-droit continuent, officiellement, à maintenir la politique du « cordon sanitaire », nombreux sont ceux qui, observant les résultats de cette politique - initiée en 2002 avec le passage de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles - concluent qu'elle a conduit à un Front national, devenu Rassemblement national, de plus en plus fort, tandis que le centre-droit s'affaiblit de plus en plus. Il est difficile pour les dirigeants des partis de centre et de centre-droit de rectifier cette orientation, mais il est beaucoup plus probable que l'électorat le fera. Voter pour le Nouveau Front Populaire au second tour, c'est voter pour une « gauche martienne » de plus en plus déconnectée de la réalité et engluée dans ses propres délires d'« ingénierie sociale ».
Quels que soient les résultats de ces deux élections, il faudra y ajouter les changements qui interviendront dans la politique internationale, voire dans la « culture » hégémonique. Il semble de plus en plus clair que le pendule, qui, dans un sens, a atteint sa limite extrême avec le « wokisme » et qui avait commencé son mouvement avec le « politiquement correct », commence à changer de direction. Et cela aura des conséquences dans les pays européens. De plus, il est inévitable que le résultat des élections américaines ait un impact immédiat sur l'Europe. Et, dans ce domaine, la première conséquence sera une augmentation des dépenses de défense. La seconde est la prise de conscience que ce qui restera de l'Ukraine après la fin de la guerre ne rejoindra jamais ni l'OTAN ni l'UE. De même, si l'Europe a besoin d'une « défense commune », l'OTAN n'est certainement pas l'instrument le plus approprié. Sa « remise à zéro » est aussi nécessaire que celle de l'UE. Il s'agit d'adopter une nouvelle politique étrangère: cesser de considérer la Russie comme un « ennemi » et commencer à la voir comme un « voisin » avec lequel les liens commerciaux et économiques n'auraient jamais dû être rompus.
Les conséquences de ces deux processus électoraux n'échappent à personne:
- d'une part, si l'AfD progresse largement aux élections allemandes, le « cordon sanitaire » contre l'« extrême droite » ne pourra être maintenu que dans la durée, au prix de la prise en charge par la coalition gouvernementale d'une partie des budgets de l'AfD, notamment en matière d'immigration, de sécurité, d'énergie et de discipline budgétaire. Il en va de même en France.
- D'autre part, il se peut aussi que le « cordon sanitaire » se brise et que la droite assume la réalité: au 21ème siècle et face à l'Agenda 2030 et aux délires ultra-progressistes, il n'y a que deux positions possibles, soit avec le nouveau conservatisme (régénération + tradition), soit avec l'ancien ultra-progressisme (toujours en avant pour foncer vers le précipice). Il n'y a pas de « troisième voie », sauf au niveau idéal.
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L'OTAN et la peur européenne
L'OTAN et la peur européenne
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-nato-e-la-paura-europea/
L’OTAN a peur. Plus précisément, ce sont les pays européens qui constituent, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ossature de la soi-disant Alliance Atlantique qui ont peur. Cette alliance représente, en réalité, une extension du pouvoir des États-Unis, le pays vainqueur de la guerre, qui s’est rapidement organisé pour assumer un contrôle global sur le monde.
Elle fut certes contrée par le Pacte de Varsovie, conçu et mis en œuvre par l’Union soviétique. Mais il convient de rappeler que Staline ne décida d’organiser la domination de Moscou sur l’Europe de l’Est qu’après la création de l’OTAN par les Américains. En d’autres termes, le système de contrôle soviétique de l’Europe de l’Est, indéniablement rigide et oppressif à bien des égards, fut essentiellement une réaction. Une réaction à ce que le Kremlin interpréta, non sans raison, comme un système d’alliances visant à l’exclure et, à terme, à le faire tomber. Ce système, c’était l’OTAN.
Cela devrait déjà nous amener à réfléchir sur la prétendue vocation défensive de l’Alliance Atlantique, une idée constamment relayée par nos grands médias, bien que les raisons en soient rarement convaincantes.
Ce qui devrait nous faire réfléchir encore davantage, c’est le fait que non seulement l’OTAN existe toujours aujourd’hui, mais qu’elle s’est étendue, principalement aux dépens de l’ancien empire soviétique. Elle a pénétré le cœur même de la Russie et a incorporé, outre presque tous les satellites de l’URSS, des « États » comme les pays baltes – Lituanie, Lettonie et Estonie – qui faisaient partie de la Russie depuis trois siècles et qui n’avaient jamais, auparavant, été véritablement « indépendants ».
Cette révolution de l’échiquier géopolitique s’est réalisée, somme toute, avec une rapidité notable et, il faut le dire, avec un cynisme politique remarquable. Car les accords officiels passés entre le président américain Reagan et Gorbatchev, dernier secrétaire du PCUS et, de fait, liquidateur de cet empire, étaient bien différents à l’époque du déclin du pouvoir soviétique.
Profitant du désarroi de la Russie et de son chaos interne durant les années folles et dissipées d’Eltsine, l’OTAN s’est ainsi étendue, dévorant peu à peu ce qui restait de l’ancienne zone d’influence de Moscou, jusqu’à mettre la main sur l’Ukraine grâce à un véritable coup d’État, dirigé par Washington. Comme l’a révélé Victoria Nuland, principale instigatrice de ce coup, un rôle qu’elle revendique encore aujourd’hui avec fierté.
Les conséquences de l’appétit insatiable de l’OTAN
Les conséquences de cet appétit insatiable de l’OTAN sont désormais visibles aux yeux de tous. Une Russie, qui s’est redressée sous la direction de Poutine, n’a eu d’autre choix que de réagir en attaquant le régime de Kiev, lequel réprimait avec une violence inouïe les 30 % de la population d’origine russe, partageant la même langue, culture et histoire. Kiev poussait également ouvertement l’Ukraine dans les bras de l’OTAN.
Un conflit qui, jusqu’à présent, est resté limité au territoire ukrainien et ne s’est pas élargi au niveau européen et mondial grâce à la volonté de Poutine. Il faut dire clairement que, jusqu’à aujourd’hui, c’est presque uniquement le Kremlin qui a empêché l’escalade du conflit, en faisant semblant d’ignorer la présence, sous des bannières masquées, de troupes américaines et européennes aux côtés de l’armée ukrainienne.
Cette volonté d’éviter un affrontement frontal a été mise à rude épreuve par les provocations constantes de l’OTAN.
Et ceci est dit sans éprouver de sympathie particulière pour Poutine ni pour le système russe. Mais la réalité ne peut être comprise que si l’on cesse de la masquer ou de la couvrir d’un épais manteau de mensonges.
Un changement majeur à l’horizon : Le retour de Trump à la Maison Blanche
Cependant, une grande nouveauté se profile : le retour de Trump à la Maison Blanche. Et cette fois, Trump semble décidé à aller droit au but, sans accepter d’entraves ni de compromis.
Trump est convaincu que l’OTAN est désormais obsolète, inutile, voire un fardeau coûteux pour les États-Unis, qui doivent s’en débarrasser.
Il ne s’agit pas là d’une excentricité du président élu, mais bien de la position et de la conviction d’une large partie de la population américaine, et surtout de ce monde industriel et commercial que Trump a ramené, en force, à la Maison Blanche.
Ce monde, cette Amérique, ressent depuis longtemps l’OTAN comme un poids, un fardeau dont il est nécessaire de se défaire au plus vite.
À moins que l’OTAN ne commence véritablement à investir dans l’armement et à se rendre disponible pour le combat. C’est ce que Trump avait déjà demandé, sans détour, à ses « partenaires » européens, les laissant littéralement stupéfaits.
Car le bellicisme de certains responsables européens repose toujours, et en tout cas, sur la puissance des États-Unis. Découvrir qu’il leur faudrait assumer un rôle militaire actif laisse Ursula von der Leyen sidérée et Macron, ou un chancelier allemand déjà sur le départ, sans voix. Et, par pure charité patriotique, faisons semblant de ne pas évoquer l’attitude indécente de la politique italienne, toute entière – majorité et « opposition » – comme l’a surnommée le directeur de notre publication, Augusto Grandi.
En conclusion : Un monde qui a radicalement changé
Pour conclure, quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est beaucoup, énormément de temps. Pendant ce temps, le monde a radicalement changé. Les défis de la nouvelle époque exigent une attitude très différente de la part de tous les « acteurs ».
Il est grand temps d’en finir avec cette mascarade d’une Europe belliqueuse et belliciste, mais uniquement en paroles. Car, après tout, c’est l’Amérique qui lui offre une « protection », et ce sont d’autres, comme les Ukrainiens, qui vont mourir à la guerre.
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Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?
Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?
Par Frédéric Andreu
La modernité est d'essence parodique. Tout ce qu'elle touche avec ses doigts sales se transforme tôt ou tard en une doublure spectrale et parodique du réel. Les places publiques de nos villes sont elles-mêmes remplies d'oeuvres parodiques: l'art dit "contemporain". Si la marque de la "Grande Parodie" s'observe dans le champ de l'art, à combien plus forte raison elle s'observe dans les autres aspects de la société !
Je n'invente rien ; René Guénon a largement développé cette thématique au cours de développements intuitifs dont il avait le secret...
Devenu la nouvelle norme politique, le lepénisme n'échappera certainement pas à ce dédoublement du réel. Demain ou après-demain, "tout le monde" sera lepéniste exactement comme "tout le monde" est aujourd'hui gaulliste. La droite sera sans doute lepéniste et la gauche le sera encore plus que la droite.
Jean-Marie Le Pen est mort.
La disparition du "Menhir" semble presque imposer d'elle-même une sorte de pause métaphysique. Le sentiment que les témoins de l'enterrement ont été l'encre avec laquelle l'Histoire s'est écrite. Dans les cafés, les places, les salles d'attente des médecins, on discute. On se regarde. On s'interroge. Un immense point d'interrogation, individuel et collectif, est désormais planté dans notre avenir collectif.
"Que va devenir une France dont la population historique sera devenue minoritaire ? Dans les faits, elle l'est déjà dans beaucoup de quartiers, à Paris, dans d'autres villes, mais les gens de ces cafés l'ignorent car ils ne voyagent pas.
Cette question, lancinante, commence même à hanter le petit microcosme médiatique, les faiseurs d'opinion toujours en retard d'une longueur sur le peuple. Nombre de belles consciences journalistiques qui, hier encore, fustigeaient la personne et les idées de Jean-Marie Le Pen tombent aujourd'hui le masque. Le consensus médiatique commence à se fissurer. Ce qui se disait hier en privé: "L'immigration sauvage est en train de défigurer mon quartier" ; "J'ai rencontré Le Pen ; en fait, ce n'est pas vrai du tout, cet homme n'est pas antisémite" (propos du journaliste Serge Moati), se dit désormais sur la place publique...
Serions-nous collectivement en train de réaliser que l' "anti-Lepinisme" était avant tout un décor en carton pâte ? Un montage ?
Peut-être bien. Comme l'a avoué publiquement Lionel Jospin: "L'anti-fascisme, c'était du théâtre !". Relisons ensemble, chers lecteurs, le courageux propos de Jospin tenu le 29 septembre 2007 au mitan d'une émission de France-Culture :
« Pendant les années du Mittérandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste. Donc... tout cet anti-fascisme n'était que du théâtre. Il n'y a jamais eu une situation de menace fasciste. Nous n'étions même pas face à un parti fasciste ».
Nous pesons chaque mot de cette déclaration. Et nous louons Lionel Jospin de l'avoir prononcé. L'anti-lepénisme ne serait donc qu'une posture, voire une imposture ? Peut-être bien. Il servait hier de paravent à la somme des petites hypocrisies individuelles. Il sert le consensus. Et le consensus sert le "système". Hier, le décor ; demain, la parodie. Hier, l'anti-Lepénisme ; demain : "faire du Le Pen sans Le Pen"?
Les générations qui viennent le constateront sûrement: dans dix ans, dans vingt ans, les candidats brandiront les slogans et les analyses de Le Pen afin d'accéder au pouvoir.
Mais ils n'appliqueront pas ses idées. Les moineaux ne peuvent appliquer les idées d'un aigle. Bien sûr que non ! Les moineaux politiques sont faits pour picorer les miettes électorales ; les aigles sont faits pour prendre de l'altitude et observer le petit monde des hommes depuis les hauteurs.
Au-delà des circonstances, au-delà même des hommes qui font l'Histoire, le plus difficile à comprendre - et à faire comprendre - est que la modernité est d'essence remplaciste. Elle est une "doublure" du réel. Elle n'est pas le réel. Elle est son fantôme subliminal qui hante notre château intérieur. Notre imaginaire individuel et collectif.
Ce tropisme du "double" a notamment été décrit dans l'ouvrage « le Règne de la Quantité et les Signes des temps » de René Guénon. Un autre visionnaire. Il n'est même plus besoin de "prouver" ce « règne » puisque nous l' "éprouvons" aujourd'hui tous plus ou moins consciemment. Quand nos rues sont remplacées par d'autres peuples, nos traditions sont remplacées par des machines. Quand les écrans remplacent les dieux. Et ces remplacements sont eux-mêmes remplacés à mesure que la courbe du progrès s'accroît. Le syndrome parodique est particulièrement prononcé dans un pays où l'un des emblèmes nationaux est une construction métallique. La tour Eiffel. Bien que mythifiée en son temps par les artistes de la Modernité, cette tour est, selon une possible lecture anthropologique, le totem du village global. Elle dit beaucoup de ce remplacement des axes véritables, axis- mundis, totem, arbre symbolique autour duquel tourne la société mécanique.
La parole publique est elle-même traversée par ce syndrome du "double". Cela s'appelle la double éthique, le double discours. Un siècle de cette fausse parole aura asséché considérablement la nappe phréatique de la patrie. Les arts officiels, artefacts bidulaires et sans âme, reflètent parfaitement cette fausse parole. Ils reflètent le primas de l'économie sur la politique et celui de la finance sur l'économie.
Je ne vois pas de raison pour que le "lepénisme" ne connaisse pas, lui-aussi, une ou plusieurs doublures subliminales. Depuis la mort du Général de Gaulle, les idées du Général, conspuées hier, sont aujourd'hui banalisées, normalisées. La façade médiatique est une chose ; le réel en est une autre. Le lepenisme risque fort de subir la même inclinaison.
Feu Jean-Marie Le Pen, enterré depuis quelques heures, que l'antilepénisme de décor tombe en miettes. Derrière lui, apparaît un autre décor : le lepénisme sans Le Pen. Le lepénisme dont on appliquera pas les idées.
"Le Pen avait raison sur l'immigration massive ; il avait raison sur l'avortement de masse", les deux processus mortels du système. Il avait raison sur la Russie", sur l'écologie, entend-t-on déjà dans la bouche vérolée de certains journaleux et théatreux qui, hier encore, le conspuaient sans vergogne. Les mêmes qui rampaient dans l'antiracisme de consensus, deviennent des rampants et des repentants du lepénisme.
Des couilles de moineau de ces journaleux et théâtreux, il ne sort que de la pisse.
Ils chantent, ces moineaux, les slogans et les "éléments de langage" que les écoles de "com" leurs ont appris à postuler ; ils peuvent convaincre la société hypnotisée par les écrans, mais les gens de France les conspuent. En fait, ce sont les éternels "bourgeois de 1789", ennemi du peuple. Demain, ils pourront faire élire un candidat "lepeniste" ? Ils le feront d'ailleurs sûrement. Et alors ? Qu'est-ce que cela changera au fond ?
Pour répondre à cette question de prospective, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les vrais pouvoirs sont, en France, détenus par une oligarchie. Cette oligarchie détient l'outil industriel. Et détenant ce pouvoir cybernétique, elle n'a pas besoin de se soumettre au système électoral. Elle n'a même pas besoin de se mêler à la politique. Elle détient l'énergie, le processus techno-scientifique, l'industrie agro-alimentaire, les laboratoires, etc. Pour elle, la politique consiste simplement à s'assurer que le prochain président n'entravera pas le développement du dispositif anthropophage. C'est tout.
Cette oligarchie est le véritable gouvernement mondial d'où les "titans" - ennemis des dieux - tirent leur domination.
Est-il seulement nécessaire de développer ce point ? Il a déjà été explicité notamment par les frères Jünger. Et dans les mythes et les légendes qui contiennent les différents octaves du sens, ces ultra-violets et ces infra-rouges de la compréhension humaine.
En revanche, il n'est peut-être inutile de rappeler un fait historique que beaucoup de français ignorent...
C'est en plein milieu de la nuit que les parents de cette oligarchie se sont réunis pour définir l'hymne national et la devise de leur république. Pour être précis : entre le 3 et le 4 septembre 1870. Et pour être encore plus précis : aux alentours de minuit.
Pourquoi en pleine nuit ? C'est aux historiens de nous le dire. Pourquoi en 1870 et pas en 1789 ? La réponse à cette question est plus aisée à définir. Les témoins vivants de 1789 n'ont guère applaudit à la révolution qui a mit la bourgeoisie au pouvoir. Ils n'ont guère brandit les trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge empruntées au drapeau des États-Unis d'Amérique. Les vrais témoins directs de 1789 n'ont pas non plus applaudit à la république sanguinaire ; ils ont a contrario acclamé le retour de Louis XVIII sous les applaudissements !
C'est donc 80 ans après la révolution bourgeoise de 1789 - lorsque les témoins étaient décédés ou très âgés - que l'Histoire a été réécrite.
C'est bien connu ; l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
La république industrielle autoproclamée de 1870 marque une étape déterminante dans la modernité. L'oligarchie mercantile de 1789 est enfin parvenu à son but : monter sur le trône. Cette oligarchie bourgeoise et cosmopolite a tué une grande partie la France organique. Et elle continue de le faire. Elle a exterminé les traditions et les appartenances locales.
Pour ce faire, son tropisme est toujours la « contre initiation ». Sa méthode : la planification techno-administrative. Son but : détruire les cellules protectrices de la société.
C'est pourquoi on peut dire que son instinct véritable est le viol. L'immigration massive lui sert à violer la cellule nationale ; le planning familial lui sert à détruire la cellule familiale ; la piqûre vaccinale, lui sert à pénétrer la cellule biologique.
La nation, la famille, la bio-cellule, sont les déclinaisons d'échelle variable du féminin sacrée. C'est pourquoi, on peut dire, avec René Guenon, que le viol de ce féminin sacré relève de la contre-initiation ou de l'initiation noire. En d'autres termes, du satanisme.
Cette oligarchie peut d'ailleurs s'afficher catholique, protestante, juive ou athée, progressiste ou conservatrice, cela n'a pas plus d'importance que les mots pour le dire. Elle est l'ennemi intrinsèque du peuple, de son Histoire et de son avenir. En d'autres termes : elle est un double parodique de l'aristocratie véritable. Encore et toujours le syndrome du double !
Un détail très peu connu et pourtant hautement significatif : en quittant l'hémicycle cette nuit du 4 septembre 1870, ces braves députés avaient oublié de définir les armoiries de la France.
Étrange, vous ne trouvez pas ?
Simple « détail » de l'Histoire ou, a contrario, signe hautement révélateur ?
S'il est vrai que les blasons reflètent l'' "âme des peuples", le secret des nations, la polyphonie des possibles, alors est-il vraiment étonnant que le blason de la France, cette nuit-là, ait été oublié ?
Celui qui aurait pu recouvrer les armoiries à la France est mort hier. A 96 ans. Sous les cris haineux d'une petite bande d'extrémistes réunis - cela ne s'invente pas - place de la république. Les symboles parlent d'eux-mêmes. Il suffit d'ouvrir souvent les yeux et de regarder.
"[...] Beaucoup de gens qui l'aime l'attendent là-haut.
Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.
Bon vent, bonne mer Papa".
(Marine le Pen, épitaphe à son père décédé le 7 janvier 2025)
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dimanche, 12 janvier 2025
De Meta à l'OTAN: un changement de pouvoir silencieux dans la surveillance de l'information et de la santé
De Meta à l'OTAN: un changement de pouvoir silencieux dans la surveillance de l'information et de la santé
Source: https://dissident.one/van-meta-naar-navo-een-stille-macht...
La décision de Meta de mettre fin à sa collaboration avec les factcheckers marque non seulement un tournant pour des plateformes comme Facebook et Instagram, mais met également en lumière un changement de pouvoir inquiétant. Bien que Mark Zuckerberg présente la décision comme un pas vers la « liberté d'expression », en arrière-plan se dessine une évolution qui révèle un contrôle plus profond par les institutions militaires étatiques telles que l'OTAN, rapporte Uncut News.
Cependant, ce changement ne concerne pas seulement le contrôle de l'information. Comme le montrent des rapports actuels provenant des Pays-Bas, l'influence de l'OTAN s'étend bien au-delà du domaine de la politique de sécurité. Le nouveau ministre néerlandais de la santé a confirmé que les politiques de santé sont directement liées aux directives de l'OTAN. Cela montre que l'OTAN montre de plus en plus la voie, non seulement sur les questions d'information, mais aussi dans d'autres domaines dehaute pertinence sociale.
L'OTAN : de la sécurité à la force d'information et de santé
L'OTAN, qui est traditionnellement une alliance militaire, a élargi son rôle ces dernières années. Dans un premier temps, elle s'est concentrée sur les menaces hybrides telles que les cyberattaques et la désinformation. Aujourd'hui, l'organisation semble étendre son champ d'action à des domaines tels que la politique de santé. Le fait que l'OTAN établisse des lignes directrices directes pour les mesures nationales de santé, comme cela a été confirmé aux Pays-Bas, montre à quel point son influence est désormais profonde.
Dans le cadre de la maîtrise de l'information, l'OTAN a récemment adopté une approche commune pour lutter contre la désinformation. Cette approche vise à réduire les menaces hybrides telles toute propagande émanant d'un quelconque État, posé comme "hostile", ou tout autre manipulation ciblée. Mais qui définit ce qu'est la désinformation ? Et comment s'assurer que cette définition n'est pas utilisée à mauvais escient pour réprimer la dissidence ?
La transition de Meta vers l'OTAN
Meta s'est retiré de la vérification des faits - une décision qui, à première vue, semble aller dans le sens de la décentralisation et de la liberté d'expression. Mais au lieu d'un environnement d'information ouvert et pluraliste, c'est l'OTAN qui semble aujourd'hui combler cette lacune. Organisation largement dominée par les États-Unis et dont les objectifs sont principalement militaires et géopolitiques, elle joue un rôle central dans le contrôle des flux d'information.
Alors que Meta, en tant qu'acteur du secteur privé, était soumis à un certain contrôle public, l'OTAN, en tant qu'alliance militaro-politique, échappe à cette transparence. Le transfert du contrôle de l'information d'une entreprise technologique à une institution militaire pourrait, à long terme, mettre en péril les fondements de la liberté d'expression et du débat démocratique.
Contrôle de l'information et de la santé : un lien dangereux
Le fait que l'OTAN soit également impliquée dans les politiques de santé, comme en témoignent les déclarations du ministre néerlandais de la santé, illustre le déséquilibre croissant des pouvoirs. La souveraineté nationale semble de plus en plus sacrifiée au profit d'un mécanisme de contrôle centralisé et international. Si l'OTAN détermine à la fois les flux d'informations et les lignes directrices de la politique de santé, il y aura une dangereuse concentration de pouvoir qui pourrait menacer à la fois les valeurs démocratiques et la liberté individuelle.
L'OTAN et l'Agenda 2030: un contrôle global des agendas mondiaux
Outre l'information et la surveillance de la santé, l'OTAN joue un rôle central dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030, comme le montrent des documents récemment publiés. Cet agenda, conçu à l'origine comme un projet de la société civile visant à promouvoir la durabilité et la coopération mondiale, envisage une intégration croissante des structures militaires. L'OTAN devrait jouer un rôle clé non seulement dans les questions de sécurité, mais aussi dans des domaines tels que la lutte contre les pandémies, le changement climatique et l'approvisionnement en énergie.
Que reste-t-il aux citoyens ?
Dans ce processus, les citoyens sont de plus en plus réduits à l'état de spectateurs passifs. Les décisions qui affectent directement leur vie - qu'il s'agisse d'information ou de politique de santé - sont prises par des institutions qui ne sont pas réputées pour leur transparence et leur responsabilité démocratique. Les voix critiques pourraient plus facilement être rejetées comme de la « désinformation », tandis que les mesures de politique de santé sont régies par des lignes directrices internationales qui échappent aux intérêts nationaux.
Conclusion : une centralisation rampante du pouvoir
L'évolution de la prise en charge par l'OTAN du contrôle de l'information et des soins de santé est alarmante. Ce qui est présenté comme une lutte contre la désinformation et les crises mondiales menace d'ouvrir une nouvelle ère de contrôle centralisé. Il est essentiel de rester critique et de remettre ouvertement en question les structures de pouvoir qui se forment en arrière-plan. Car les questions fondamentales demeurent : qui contrôle les inspecteurs ? Et comment s'assurer que les politiques de vérité et de santé ne deviennent pas des outils de jeux de pouvoir géopolitiques ?
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Groenland: Scène géopolitique d’un bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne
Groenland: Scène géopolitique d’un bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/01/groenland-geopolitische-b...
Depuis sa victoire électorale, Donald Trump a à plusieurs reprises évoqué l’idée que le Groenland devrait devenir une partie intégrante des États-Unis.
Autrefois une île isolée et silencieuse, le Groenland devient de plus en plus le centre d’un jeu d’échecs géopolitique qui attire l’attention des États-Unis et de l’Union européenne. Sa position stratégique et ses ressources naturelles abondantes en font une cible convoitée, et cette lutte d’influence ne restera probablement pas sans conséquences pour l’Europe.
Les autorités locales groenlandaises, qui œuvrent depuis des années à une autonomie progressive vis-à-vis du Danemark, perçoivent cet intérêt croissant de Washington comme une opportunité. D’éventuels investissements américains pourraient aisément remplacer l’aide financière annuelle de 500 millions d’euros que le Danemark accorde à l’île. Mais il ne s’agit pas uniquement d’argent: la question porte sur le pouvoir, l’influence et l’indépendance. Chaque dollar investi par les États-Unis se traduit par une perte de contrôle pour Copenhague.
L’administration Trump avait déjà laissé entendre par le passé son intention de valoriser le Groenland sur le plan stratégique, que ce soit par des contrats d’exploitation des vastes ressources naturelles de l’île ou même par un achat pur et simple de celle-ci. Bien que cette dernière hypothèse semble irréaliste, le message est clair : les États-Unis considèrent le Groenland comme une position clé, tant sur le plan économique que militaire.
Bruxelles sur la défensive : l’UE peut-elle garder le Groenland ?
Toutefois, l’Union européenne ne compte pas rester les bras croisés face à ce bras de fer. Bruxelles n’aura d’autre choix que d’offrir des fonds supplémentaires au Groenland afin d’éviter son rapprochement avec Washington. Le problème ? L’UE a peu à offrir en comparaison des investissements américains ou des garanties de sécurité stratégiques proposées par les États-Unis.
Le Groenland détient les plus grandes réserves de terres rares hors de Chine – des ressources indispensables à la production de technologies de pointe et aux énergies vertes. De plus, les réserves pétrolières de l’île sont estimées à 110 milliards de barils. Bien que l’extraction soit coûteuse et techniquement complexe, un financement adéquat et des compétences spécialisées permettraient d’exploiter ces richesses. Alors que l’UE tarde à agir, les investisseurs internationaux, en premier lieu les Américains, sont déjà sur le pied de guerre.
Danemark : le grand perdant
Pour le Danemark, cette évolution pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le développement économique du Groenland grâce aux investissements étrangers renforcerait considérablement les mouvements indépendantistes locaux. Une éventuelle séparation du Groenland représenterait un coup dur pour Copenhague, tant sur le plan symbolique qu’économique.
En parallèle, le Danemark pourrait se retrouver engagé dans une guerre commerciale avec les États-Unis. Les géants pharmaceutiques danois, qui réalisent chaque année des milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le marché américain grâce à leurs produits amaigrissants, pourraient devenir une cible pour Washington. La politique de lutte contre l’obésité prônée par l’administration Trump pourrait servir de prétexte pour imposer des taxes ou des droits de douane sur les entreprises danoises. Face à cette menace, Copenhague aurait peu de moyens de défense, étant trop dépendante des revenus générés aux États-Unis.
Conclusion : l’Europe dans une impasse
Les événements autour du Groenland illustrent une fois de plus la faiblesse de l’Europe sur la scène géopolitique mondiale. Alors que Washington agit avec fermeté et poursuit résolument ses intérêts stratégiques, Bruxelles apparaît hésitante et réactive. Pour le Danemark et l’UE, le Groenland devient le symbole d’une perte d’influence dans un monde de plus en plus dominé par la politique de puissance.
Le cas du Groenland montre que l’Europe est reléguée à la périphérie géopolitique, tandis que les États-Unis continuent d’étendre leur emprise. Et Bruxelles ? Elle préfère se concentrer sur des questions idéologiques et bureaucratiques, tandis que l’avenir se joue à ses portes.
14:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, actualité, groenland, états-unis, donald trump, danemark, europe, affaires européennes, zone arctique, arctique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Après des critiques désastreuses: le livre “Liberté” de Merkel ne peut plus être évalué sur Amazon
Après des critiques désastreuses: le livre “Liberté” de Merkel ne peut plus être évalué sur Amazon
Source: https://report24.news/nach-verheerenden-rezensionen-merke...
L’establishment médiatique est très enthousiaste quand il évoque les mémoires d’Angela Merkel, parues tout récemment sous le titre pour le moins ironique de “Liberté” (Freiheit). Les citoyens, en revanche, semblent nettement moins convaincus. Amazon a rapidement décidé de suspendre la possibilité de publier des critiques sur le livre.
“Nous ne pouvons malheureusement pas accepter de critiques pour cet article. Des restrictions concernant la publication de critiques sont en vigueur pour ce produit. Cela peut être dû à diverses raisons, notamment des activités inhabituelles liées aux critiques.”
Cet avertissement, affiché en rouge sur le site d’Amazon, apparaît lorsque l’on tente de laisser un commentaire sur les mémoires d’Angela Merkel.
https://twitter.com/ernsterjuenger/status/186368934200000...
Les “mémoires tant attendues d’Angela Merkel” divisent: si 55 % des 137 évaluateurs ont attribué cinq étoiles, les critiques à une étoile sont implacables. On y lit des commentaires dénonçant une “autocélébration au lieu d’une réflexion critique”. Le refus d’assumer des erreurs politiques ayant eu des conséquences graves est très mal perçu par de nombreux lecteurs. L’un d’eux commente:
“Merkel évite systématiquement de reconnaître ses erreurs politiques. Ni la transition énergétique controversée, ni les défis de la crise de l’euro, ni la polarisation de la société engendrée par sa politique migratoire ne sont abordés de manière critique. Ce qui frappe particulièrement, c’est son manque de prise de conscience des tensions provoquées par l’afflux massif de migrants et de demandeurs d’asile en Allemagne. Bien au contraire, on comprend entre les lignes que Merkel, encore aujourd’hui, continuerait à défendre une politique d’accueil sans limite – sans se soucier des conséquences sociales.”
D’autres qualifient le livre de “provocation” et d'“insulte”, et l’un des critiques a titré son évaluation: “La biographie de la femme qui a mené l’Allemagne à sa perte”. La question se pose : voulait-on éviter que de tels commentaires se multiplient ? Le doute est permis.
Un constat révélateur : au final, on n’a même plus la “liberté” d’exprimer son opinion sur le livre de l’ancienne chancelière… Cela semble bien refléter l’Allemagne qu’elle a laissée derrière elle après 16 ans au pouvoir.
12:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, livre, angela merkel, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 10 janvier 2025
Meta ne veut plus de «vérificateurs de faits» – mais qu’en est-il du «shadowbanning»?
Meta ne veut plus de «vérificateurs de faits» – mais qu’en est-il du «shadowbanning»?
Source: https://report24.news/meta-will-keine-faktenchecker-mehr-...
L'ère des soi-disant « vérificateurs de faits » devrait prendre fin sur Facebook, Instagram et Threads. C’est ce qu’a annoncé Mark Zuckerberg, le patron de Meta. Mais quel est l’intérêt de mettre un terme aux mesures de censure idéologiquement motivées si certaines restrictions sur la portée de certains comptes persistent ?
Par Heinz Steiner
Mark Zuckerberg se présente désormais comme un défenseur de la liberté d’expression. À la place des « vérificateurs de faits », les utilisateurs des plateformes de Meta comme Facebook, Instagram ou Threads devraient dorénavant aider à signaler les fausses informations via des « Community Notes » – un système également utilisé par X (anciennement Twitter) d’Elon Musk. Si beaucoup de médias alternatifs ou indépendants y voient un espoir de plus grande liberté et diversité d’opinion, cette annonce comporte toutefois un point problématique: personne ne parle de la pratique du «shadowbanning» des comptes indésirables.
Le «shadowbanning» désigne une pratique sur les réseaux sociaux consistant à limiter la visibilité des contenus d’un utilisateur sans que celui-ci en soit informé. Cette mesure est souvent utilisée comme sanction pour des violations présumées des règles ou en fonction des décisions des « vérificateurs de faits ». Ce type de restriction algorithmique de la portée des publications est appliqué depuis des années et a poussé de nombreux médias indépendants à quitter ces plateformes.
Des articles intéressants qui, avant l’instauration de ces mesures de censure, atteignaient parfois des centaines de milliers de personnes sur Facebook, peinent aujourd’hui à atteindre quelques milliers d’utilisateurs. Ce phénomène affecte l’ensemble du secteur médiatique, car Zuckerberg privilégie sur ses plateformes les contenus légers et apolitiques, comme les images de chats, au détriment des actualités et des informations utiles.
Même si la suppression de ces organisations de « vérification des faits » – généralement marquées à gauche, dont l’incontournable et controversée association « Correctiv » (Allemagne) – devrait réduire la rigueur de la machine à censurer, il est peu probable qu’un changement radical s’opère. La Commission européenne continue d’exiger des mesures strictes de censure contre les opinions et informations jugées indésirables, souvent qualifiées de « désinformation » ou de « fake news ». Par conséquent, les modifications annoncées semblent avant tout d’ordre cosmétique.
Ce n’est que lorsque Meta reviendra à ses racines et garantira une liberté comparable à celle d’il y a dix ou douze ans que l’on pourra parler d’un véritable tournant. Cela nécessiterait cependant un changement politique à l’échelle européenne, et particulièrement en Allemagne, semblable à celui observé aux États-Unis. Avec la CDU de Merz – à laquelle appartient également la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, surnommée « Zensursula » ("Censursula") – ce changement est tout aussi improbable qu’avec le SPD ou les Verts, favorables à une censure accrue.
Ce qui reste, c’est un arrière-goût amer d’une opération de communication de la part de Zuckerberg, qui cherche à se rapprocher de Donald Trump sans pour autant faire de réels compromis en faveur de la liberté d’expression. Trump devrait également accroître la pression sur Bruxelles pour que ces libertés fondamentales et ces droits soient mieux respectés, au lieu d’être continuellement restreints par des lois et des règlements de censure de plus en plus sévères.
18:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, meta, censure, shadowbanning, fact checkers | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 09 janvier 2025
L’appétit de Trump
L’appétit de Trump
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/lappetito-di-trump/
Trump semble avoir un appétit considérable… Si bien que, peu avant son entrée en fonction au Bureau Ovale, il sème la peur à grande dose. Mais pas chez les Russes ou les Chinois, qui pourtant le regardent avec beaucoup de méfiance. C’est aux Européens, ses alliés/ses subalternes, qu’il inspire de la crainte.
Et c’est précisément vers eux qu’il semble diriger ses appétits, toujours plus manifestes et imposants.
Selon le Tycoon, donc, le Groenland, cette grande île subarctique, doit bientôt devenir américaine. Le fait qu’elle continue, officiellement, à faire partie du Danemark ne l’intéresse pas. Pas plus que le fait que ce petit royaume soit un allié des États-Unis. Le Groenland représente une nécessité stratégique pour Washington. Point final.
Ensuite… le Canada. Trudeau a fait son temps. Mais il a également dû s’en aller, emporté par des scandales de toutes sortes.
Très bien, dit Trump. Il est temps d’en finir avec cette fiction du Commonwealth. Avec ce Canada qui appartient, officiellement, à la Couronne britannique. À un roi lointain, sans importance.
Le Canada est américain. Et, par conséquent, il doit pleinement intégrer les États-Unis.
Les grands médias italiens, et les experts qui pontifient du haut de divers podiums, présentent ces sorties soudaines de Trump comme les signes d’une sorte de folie. Une preuve, selon eux, de l’inadéquation de l’homme à occuper une fonction aussi élevée.
Je me permets de ne pas être d’accord. Car, certes, Trump ne respecte en rien les canons habituels de l’expression politique et diplomatique. Et il a, sans aucun doute, une forte tendance au personnalisme et à l’excentricité. Toutefois, il n’est pas fou. Et, en réalité, il a une vision bien claire de l’Amérique et de son rôle international.
Et cette vision ne lui est pas propre.
Car Trump représente véritablement l’Amérique. Celle, profonde, qui est très éloignée des canons conventionnels et des stéréotypes auxquels nous avons été, pendant trop longtemps, habitués. Et ces stéréotypes correspondent davantage à des élites, ou si l’on préfère, à des cercles internationaux fermés. Américains seulement de nom, en réalité autoréférentiels et éloignés du peuple. De tout peuple, et en particulier du peuple américain.
Ce peuple, lui, se reconnaît dans Trump. Et dans ses déclarations, même les plus extrêmes. C’est l’Amérique profonde, celle qui travaille et qui produit. Celle qui n’a rien à voir avec la haute finance de Wall Street.
Une Amérique que nous ignorons. Que nous ne connaissons pas et ne comprenons pas. Tout comme, pour elle, nous autres Européens sommes des étrangers. Voire de véritables aliens.
Cette Amérique semble désormais arrivée au pouvoir aux États-Unis. Et décidée à faire sauter les vieux schémas de la politique internationale. Des schémas remontant à la Seconde Guerre mondiale, et peut-être même à des époques antérieures.
Sera-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Difficile à prévoir. Tout comme il est difficile, pour l’instant, de savoir si Trump aura la force et la détermination de mener ce changement jusqu’au bout.
Une chose est toutefois certaine: il représente la seule nouveauté marquante dans un paysage politique stagnant et sclérosé comme l’est, depuis longtemps, celui du prétendu « Occident ».
19:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, états-unis, groenland, canada, donald trump, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Quatre réactions hors des sentiers battus suite au décès de Jean-Marie Le Pen
Quatre réactions hors des sentiers battus suite au décès de Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen est mort. Une vie de travail, de rires, de larmes et de chants, c'est une vie au moins ! Au temps des fonctionnaires de la politique, des ectoplasmes incultes et des calculateurs tordus, Le Pen était vivant et quelque-chose chez lui était vraiment libre. Ses idées ? Plutôt la constance d'une attitude devant la vie et des fidélités. Nous en avons tous et elles nous emmènent parfois bien loin. Pour ma part, j'ai bien aimé le vieux chef anarchiste.
Comme j'y pense, il m'avait raconté une petite histoire allégorique. La voici :
Un scorpion demanda à une vache de l'autoriser à monter sur son dos pour traverser un fleuve tumultueux. La vache s'inquiétait : "Impossible, tu vas me piquer !" Le scorpion argumenta ainsi : "Si je le fais, je vais mourir noyé, tu n'as donc rien à craindre." Cela semblait logique et la vache accepta. Elle s'engagea alors dans l'eau avec le scorpion sur son dos et, au milieu du fleuve, celui-ci la piqua. Avant de mourir, emportée par les flots, elle lui demanda : "Tu vas mourir toi aussi ? Pourquoi alors m'as-tu piqué ?" Le scorpion lui répondit : "Je sais, mais c'est plus fort que moi, je suis un scorpion."
Laurent Ozon
* * *
Jean-Marie Le Pen est mort. Paix à son âme. J’ai rencontré une fois dans ma vie le président du Front national et le moment ne fut pas des plus heureux. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir cohabité avec lui durant des années tant sa présence fut marquante dans la France des années 1980 à 2000. Je ne compte pas mes amis qui l’ont rejoint, lassés d’une métapolitique qui semblait dans l’impasse après la campagne de 1979.
Paladin d’une idée de la nation qui m’était profondément étrangère, reniant son identité bretonne avec une constance zélée, défenseur armé d’un empire colonial moribond et mainteneur d’une Algérie française contre nature, exécrateur de l’idée européenne, j’ai peu en partage avec cette figure singulière de la politique française qui a tout fait pour ne pas parvenir au pouvoir.
Pourtant, il n’est point nécessaire de partager les idées d’une personne publique pour saluer sa dimension historique, accouchée, faut-il le rappeler, par la duplicité géniale de François Mitterrand. Je reconnais tout aussi volontiers son talent cicéronien qui a séduit deux générations de Français et qui a largement contribué à réveiller des esprits endormis par le conformisme distillé en permanence par les médias.
Ce sont ces éveillés qui constituent le socle d’un renouveau possible, alimenté par les idées d’un Eric Zemmour, lecteur du magazine éléments ou du Journal du dimanche, informé par TVLibertés ou par Cnews, capable de créer une société alternative décidée à ne pas se laisser mourir.
Aujourd’hui, à l’heure de sa mort, je reconnais même s’il m’en coûte, la dette que nous avons à son égard.
Tristan Mordrelle
* * *
Jean-Marie Le Pen is niet meer.
De meest succesvolle Franse patriot van de laatste vele tientallen jaren overleed vandaag op 96-jarige leeftijd.
Hij begreep wat zijn dochter niet begrijpt en ijverde meer dan 30 jaar geleden al voor vrede met Rusland. Hij begreep de geopolitieke noden van Europa.
Hij zei me in 1994 al dat ook Wit-Rusland belangrijk is.
God met jou, Jean-Marie !
Kris Roman
(Jean-Marie Le Pen n'est plus. Le patriote le plus talentueux de France au cours de nombreuses décennies est décédé aujourd'hui à l'âge de 96 ans.
Il a compris ce que sa fille ne comprend pas et militait depuis plus de trente ans pour qu'il y ai la paix avec la Russie. Il comprenait les nécessités géopolitiques de l'Europe.
En 1994 déjà, il me disait que la Biélorussie aussi était importante.
Que Dieu soit avec toi, Jean-Marie ! ).
* * *
C’est peut-être parce que je suis Arabe que je n’ai jamais trouvé les propos de cet homme choquants. Bien au contraire, j’ai toujours eu l’impression qu’il était pragmatique et sincère dans son amour pour son pays. Sur l’échiquier politique arabe, Jean-Marie Le Pen aurait probablement été classé « tendance gauchiste ». Que la paix l’accompagne dans l’au-delà, qu’il retrouve l’Éternel et que ses erreurs lui soient pardonnées. Puisse Dieu accorder à sa famille la force, la patience et le courage nécessaires pour surmonter cette épreuve difficile.
الله يرحم الناس أجمعين
17:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, jean-marie le pen, france, hommages | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 07 janvier 2025
Canada : la fin de la Trudeau-mania
Canada: la fin de la Trudeau-mania
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/01/kanada-das-ende-der-trude...
Justin Trudeau, l’ancien chouchou de l’élite mondiale progressiste de gauche, a annoncé sa démission en tant que Premier ministre du Canada.
Une nouvelle fracassante en provenance du Canada: Justin Trudeau, qui fut autrefois la figure emblématique de l’élite mondiale progressiste de gauche, a annoncé sa démission. Après des années de gouvernement, en suivant toujours une ligne globaliste, agrémentée de mises en scène multiculturalistes et de promesses excessives sur un avenir « vert », le Canada se prépare à un renouveau politique. Tous les regards se tournent désormais vers Pierre Poilievre, un politicien qui n’hésite pas à défendre fermement les intérêts nationaux du Canada. Un cauchemar pour les partisans de Trudeau, mais une lueur d’espoir pour ceux qui en ont assez des politiques symboliques et du matraquage idéologique.
La chute de Trudeau n’est pas due au hasard. C’est le résultat de plusieurs années de mauvaise gestion: une hausse du coût de la vie, une société de plus en plus divisée et une politique semblant davantage servir les réseaux internationaux que les besoins réels de la population canadienne.
Cependant, le départ de Trudeau ne se limite pas à un phénomène local. On observe une tendance mondiale vers une politique davantage axée sur les intérêts nationaux. De l’Europe aux États-Unis, la résistance contre l’élite globale autoproclamée se renforce.
Europe : De l’obsession verte au retour à la réalité
En Europe également, le paysage politique évolue. L’Autriche montre la voie. Le président Alexander Van der Bellen a dû céder, non sans réticence, la formation du gouvernement à Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté. Un signe fort: les citoyens réclament davantage de sécurité, de stabilité et de pragmatisme économique, et rejettent une « dictature climatique » ainsi que des flux migratoires incessants.
En Allemagne, une dynamique similaire se fait sentir. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) continue d’enregistrer des résultats record et pousse les partis traditionnels dans leurs retranchements. Le soutien de réseaux conservateurs internationaux, en particulier des États-Unis, donne un nouvel élan au parti. Alors que le gouvernement de coalition dit « feu tricolore » poursuit sa course vers l’autodestruction idéologique, le désir d’une politique véritablement tournée vers les intérêts du pays grandit parmi la population.
Royaume-Uni : Reform UK en précurseur
Le Royaume-Uni n’échappe pas non plus à cette agitation politique. Le parti Reform UK de Nigel Farage gagne du terrain et exige un changement radical de la part du Premier ministre Keir Starmer. Face à la pression croissante de la population et au soutien de forces conservatrices internationales, il devient évident que les Britanniques en ont assez d’une politique davantage préoccupée par l’Union européenne que par leur propre pays.
La démission de Trudeau n’est qu’un épisode de plus dans un affrontement mondial entre les citoyens et une élite de plus en plus déconnectée des préoccupations réelles de la population. Ce que veulent les gens, ce ne sont pas des activistes climatiques, une immigration massive ou une rééducation axée sur le genre, mais bien la sécurité, la stabilité et des perspectives d’avenir.
Le vent tourne au détriment des mondialistes. Le départ de Trudeau pourrait n’être que le début. La question n’est pas de savoir si la bulle globaliste éclatera, mais quand. Assiste-t-on à la fin du rêve globaliste et au début d’une nouvelle ère de politique souveraine ?
21:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique, canada, justin trudeau | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'Indonésie rejoint les BRICS : un signal contre l’Occident
L'Indonésie rejoint les BRICS : un signal contre l’Occident
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/01/indonesien-tritt-brics-be...
Le groupe des États BRICS a accueilli le plus grand archipel du monde, l’Indonésie, comme dixième membre de son organisation
L’Indonésie est désormais officiellement membre des BRICS, comme l’a annoncé le gouvernement brésilien. Créé à l’origine en 2006 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, le groupe BRICS s’est élargi en 2011 avec l’adhésion de l’Afrique du Sud. Depuis, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis ont également rejoint l’organisation. L’Arabie saoudite, dont l’entrée était prévue pour 2024, se serait retirée sous la pression des États-Unis.
L’Indonésie, un pays émergent de plus de 280 millions d’habitants, affiche des chiffres impressionnants. C’est le quatrième pays le plus peuplé du monde, avec plus de 165 millions de personnes – soit plus de la moitié de la population – âgées de moins de 30 ans. Ces jeunes générations constituent un levier essentiel pour le développement économique du pays. Par ailleurs, l’Indonésie est la plus grande nation musulmane du monde: 80 % de sa population adhère à l’islam.
Sur le plan économique, l’Indonésie occupe déjà la 16ème place mondiale en termes de produit intérieur brut (PIB). Avec une croissance économique annuelle d’environ 5%, le pays vise à devenir la quatrième économie mondiale d’ici 2050. Cette progression est principalement alimentée par une gestion stratégique de ses ressources naturelles. Contrairement à de nombreux autres pays riches en ressources, l’Indonésie ne mise pas sur l’exportation brute de ses matières premières, mais sur leur transformation locale. Un exemple clé est le nickel, une ressource cruciale pour les véhicules électriques et les semi-conducteurs modernes. Plutôt que de vendre des matières premières non transformées, l’Indonésie développe son industrie afin d’accroître la valeur ajoutée sur son territoire.
L’adhésion de l’Indonésie aux BRICS constitue un signal clair: le Sud et l’Est global gagnent en influence et s’opposent à la domination de l’ordre mondial occidental. Cela renforce non seulement le groupe BRICS, mais montre également qu’il existe des alternatives à une dépendance unilatérale envers les centres de pouvoir occidentaux.
L’Indonésie est un exemple frappant de la manière dont des pays, grâce à des politiques intelligentes, peuvent suivre leur propre voie – en s’émancipant de l’hégémonie occidentale pour évoluer vers un ordre mondial multipolaire. L’Occident devrait y prêter une attention particulière : l’époque où il pouvait imposer seul les règles du jeu touche irrémédiablement à sa fin.
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Compte à rebours avant l'effondrement de l'Europe
Compte à rebours avant l'effondrement de l'Europe
Source: https://dissident.one/aftellen-naar-de-europese-ineenstor...
Maintenant que le flux de gaz russe vers l'Europe via le territoire ukrainien a été bloqué, il n'y a plus grand-chose à faire avant l'effondrement économique et social total du continent européen.
La coopération énergétique entre la Russie et l'Europe est enfin (presque) complètement terminée, écrit Lucas Leiroz. Après presque trois ans de sanctions et de sabotage, le partenariat énergétique bilatéral entre Moscou et l'UE a encaissé son plus grand coup historique. Kiev a tenu sa promesse de ne pas renouveler le contrat avec Gazprom, qui permettait ainsi au gaz russe d'arriver en Europe et créait une situation d'insécurité énergétique extrêmement inconfortable pour ses propres « partenaires » de l'Union européenne.
Le matin du premier jour de 2025, la Fédération de Russie a cessé de fournir du gaz aux acheteurs européens via l'Ukraine. Malgré le conflit en cours, la société russe Gazprom et la société ukrainienne Naftogaz ont maintenu un accord de transit énergétique signé en 2020 et expirant le dernier jour de 2024. Auparavant, Kiev avait annoncé qu'elle n'était pas disposée à renouveler le contrat avec Gazprom, bien que certains pays européens lui aient demandé à plusieurs reprises de le faire.
Malgré les sanctions imposées à la Russie depuis 2022, certains pays européens ont continué à bénéficier des importations de gaz russe, notamment la Slovaquie et la Hongrie - pays qui ont refusé de participer au boycott anti-russe parrainé par l'Occident - et l'Autriche, pays historiquement neutre dans les conflits géopolitiques et militaires de l'Europe. D'autres pays, qui ont pourtant respecté les sanctions, ont hypocritement continué à recevoir du gaz russe, notamment l'Italie, la Pologne, la Roumanie et la Moldavie. Il y a également eu des cas de revente de gaz, les pays destinataires réexportant la marchandise vers des pays essayant de contourner les sanctions.
Avec la fin de la route par l'Ukraine, ces États ont perdu toute garantie d'une source d'énergie sûre, précisément en hiver, la période de l'année où la consommation de gaz est la plus élevée en Europe. Bien sûr, il existe actuellement des réserves d'énergie qui peuvent être suffisantes pour répondre aux défis de la saison actuelle, mais la situation deviendra de plus en plus critique au fil du temps. Les pays européens devront trouver de nouvelles sources de gaz ou développer l'utilisation des deux seules voies d'acheminement restantes pour le gaz russe (via la Turquie et la mer Noire). Des indicateurs récents montrent une augmentation significative des prix du gaz chez les exportateurs asiatiques. On s'attend également à ce qu'Ankara saisisse l'occasion de tirer davantage de profits de son gazoduc.
Les Européens espèrent actuellement un approvisionnement en gaz bon marché via le projet de gazoduc qatari-turc à travers la Syrie, attendu depuis longtemps. Avec la chute du gouvernement légitime de Bashar al Assad, les géants de l'énergie de la Turquie et du Golfe ont relancé la proposition, bien qu'ils attendent la pacification intérieure de la Syrie par la junte d'Al-Qaïda pour commencer la construction. Certains analystes optimistes en Europe pensent que ce serait l'antidote à la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz russe - ou asiatique et américain, comme dans les circonstances actuelles.
Le plus gros problème, quand on formule de tels espoirs, est la croyance en la bonne volonté des faucons occidentaux de « pacifier la Syrie ». Sans Assad, Damas est devenu un « État défaillant », avec un territoire divisé entre différentes factions en proie à des hostilités permanentes. Il est peu probable que cela change, tout simplement parce que même si les opérateurs tactiques de la crise syrienne (la Turquie et le Qatar) souhaitent une pacification, les mentors stratégiques (Israël et les États-Unis) ne sont pas intéressés. Tel-Aviv préfère une Syrie polarisée et déchirée par la guerre, qui ne peut rien faire pour empêcher les avancées territoriales dans le Golan et au-delà. Washington, soumis aux intérêts israéliens par l'intermédiaire du lobby sioniste international, est intéressé par la même chose - tout en encourageant, bien sûr, les terroristes kurdes à aggraver encore la situation intérieure syrienne.
En d'autres termes, les analystes occidentaux ne comprennent toujours pas que les décideurs de l'axe unipolaire ne veulent tout simplement pas résoudre les problèmes de l'Europe. Il n'est pas dans l'intérêt des États-Unis que leurs « partenaires » en Europe retrouvent une énergie bon marché et une base industrielle solide. Pour Washington, l'effondrement de l'Europe n'est pas une tragédie mais un objectif stratégique, dont les racines se trouvent dans la science géopolitique elle-même.
Selon les fondements de la géopolitique occidentale, l'intégration russo-européenne serait désastreuse pour l'axe atlantique américano-britannique. Par conséquent, face à la victoire militaire imminente de la Russie et à la réhabilitation de Moscou en tant que puissance géopolitique eurasienne, les Américains et les Britanniques ont utilisé une stratégie de « terre brûlée » en Europe.
Les sanctions, l'attaque terroriste contre Nord Stream et la fermeture de la route ukrainienne vers l'Europe sont des événements qui s'inscrivent dans le même contexte stratégique: dans tous ces cas, les stratèges anglo-américains veulent déclencher une crise énergétique en Europe pour parfaire la désindustrialisation et provoquer la crise économique et sociale qui s'ensuivra. L'objectif final est une Europe ruinée, qui n'est pas seulement réticente mais aussi incapable d'établir des liens stratégiques avec Moscou à l'avenir.
Avec la fermeture de la route du gaz ukrainien, on peut dire que les États-Unis ont remporté une bataille majeure dans leur guerre économique contre l'Europe. L'effondrement total n'est qu'une question de temps.
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lundi, 06 janvier 2025
Trump veut couper la Chine du pétrole bon marché iranien
Trump veut couper la Chine du pétrole bon marché iranien
Source: https://report24.news/trump-will-china-vom-billigen-irani...
L’Iran continue d’exporter d’énormes quantités de pétrole vers la Chine malgré les sanctions américaines. Donald Trump veut y mettre fin. Mais ce ne sera pas si facile. Le monde est devenu plus multipolaire. D’un autre côté, Pékin mise de plus en plus sur la réduction de sa dépendance aux importations de pétrole.
Depuis des années, la Chine achète joyeusement du pétrole à l’"État voyou" iranien, contournant toutes les sanctions – et maintenant Donald Trump menace de détruire ce modèle économique lucratif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: sous l’administration Biden, jugée trop passive, la production de pétrole iranien est passée de 2 millions de barils par jour à 3,2 millions. Un cadeau pour la Chine, qui couvre 13% de ses besoins en pétrole grâce à l’Iran – évidemment par des voies détournées, aussi opaques que la soupe d’un restaurant de rue à Pékin.
Particulièrement astucieux: le détour par la Malaisie. Ce pays exporte soudainement 1,456 million de barils par jour vers la Chine alors qu’il ne produit lui-même que 0,35 million. Pas besoin d’être un génie des mathématiques pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Une flotte de vieux pétroliers, qui désactivent leurs transpondeurs comme des adolescents éteignent leurs téléphones en classe, rend cela possible.
Mais Trump, le trouble-fête de Mar-a-Lago, a déjà sonné la trompette de guerre: «Quiconque achète du pétrole à l’Iran ne fera plus d’affaires avec l’Amérique». Une formule simple qu’il a déjà utilisée avec succès dans le passé. À l’époque, la production de pétrole iranien avait rapidement chuté. Cependant, cette fois-ci, la situation est plus complexe: la Chine et l’Iran ont mis en place un système commercial sophistiqué qui contourne le dollar comme le diable fuit l’eau bénite. Ils négocient en yuans, utilisent un réseau d’intermédiaires et rient sous cape.
Pendant que ce drame se déroule, une évolution encore plus significative se dessine en arrière-plan: l’Inde dépasse la Chine en tant que moteur de la croissance de la demande mondiale de pétrole. Tandis que la Chine, avec sa politique agressive en faveur des véhicules électriques, réduit sa consommation de pétrole, l’Inde continue de s’appuyer sur les combustibles fossiles. Cette transition est compréhensible pour Pékin, d’autant plus que le pays fait partie des principaux producteurs de matières premières essentielles à l’électromobilité, ce qui lui permet de réduire sa dépendance aux importations.
Ironie de l’histoire : la tentative de Trump d’isoler l’Iran pourrait précisément provoquer des turbulences sur le marché mondial du pétrole – et ainsi compromettre sa promesse de garantir aux Américains des prix bas à la pompe. Mais qui a jamais dit que la géopolitique devait être logique ? La lutte pour l’or noir, toujours essentiel à l’économie mondiale, entre dans une nouvelle phase.
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dimanche, 05 janvier 2025
L'Inde, le Convive de pierre
L'Inde, le Convive de pierre
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/india-il-convitato-di-pietra/
Depuis quelque temps, l'attention des médias est presque totalement focalisée sur la Russie et le Moyen-Orient. Et l'on parle très peu de la Chine, qui est aussi le géant émergent, ou plutôt émergé, et dont dépendent en grande partie les équilibres et les déséquilibres du Monde. Et qui influe surtout sur les tensions et conflits, plus ou moins latents, dans la région cruciale de l'Indo-Pacifique.
Mais si la Chine fait l'objet de rumeurs sporadiques, l'Inde est entourée d'un véritable silence. Un silence assourdissant.
Peu de nouvelles nous viennent de cette Inde pourtant d'importance capitale pour la marche du monde. Et, surtout, nous n'en recevons, de la médiacratie occidentale, que des analyses partielles et fragmentaires. Qui continuent à faire prévaloir une image du sous-continent indien plus liée aux romans de Salgari qu'à la réalité.
Or, en réalité, l'Inde d'aujourd'hui, l'Union indienne, représente le Convive de pierre de la scène politique et économique mondiale.
Avec une croissance vraiment impressionnante de son système industriel. Et, surtout, avec un système financier qui a fait de sa bourse le deuxième centre mondial de capitaux propres.
Ce qui lui permet de devenir un centre d'attraction pour tous les pays qui craignent de se soumettre à l'hégémonie américaine dans ce secteur. Et ils sont nombreux, de plus en plus nombreux. Compte tenu de la politique essentiellement impérialiste de Washington, qui en effraie plus d'un.
En fait, l'Inde tente sérieusement de devenir un centre financier indépendant à la fois des États-Unis et de l'économie chinoise, très forte et voisine.
C'est un rôle qui n'est pas sans danger, mais vers lequel elle s'oriente très résolument.
Bien sûr, le prix à payer n'est pas mince.
Le sous-continent indien a en effet renoncé à toute politique de protection sociale, adoptant un libéralisme fort. Ce qui, inévitablement, pèse lourdement sur les masses les plus pauvres et creuse un fossé de plus en plus grand entre elles et les nouvelles classes émergentes. Les enfants, si l'on peut dire, de la nouvelle politique financière de l'Inde.
Une politique qui a, à toutes fins utiles, un nom. Narendra Damodardas Modi, le leader du Parti du peuple indien, au pouvoir sans interruption depuis mai 2014.
Une période très longue pour une démocratie. Et en effet, Modi a été accusé à plusieurs reprises d'utiliser des moyens coercitifs, durs et fondamentalement anti-démocratiques pour atteindre ses objectifs. Et d'avoir plongé une grande partie de la population dans la misère.
Cependant, il est également vrai que le souriant et rusé Modi a fait de l'Inde le nouveau protagoniste de la scène économique mondiale. Et une véritable puissance, même militaire, capable de se maintenir indépendante des États-Unis et de la Chine.
Bien sûr, c'est un nationaliste hindou ardent, avec un passé dans les groupes activistes durs. Mais c'est aussi un très bon politicien, comme il l'a prouvé pendant longtemps en tant que gouverneur du Gujarat. Et comme il le montre depuis dix ans à partir de centres de pouvoir installés à Dehli.
Son objectif semble très clair.
Faire de l'Inde le principal centre d'attraction financière des BRICS, et des autres pays émergents sur la scène internationale. En évitant toutefois un choc frontal avec Washington.
Si bien que les positions de Dehli sur la scène internationale apparaissent, pour être généreuses, ambiguës. Toujours suspendue entre l'Est chinois et l'Ouest américain. Tentant de se ménager un espace d'action autonome de plus en plus large. Tout en évitant les conflits directs.
Il est pour l'instant très difficile de dire si cette action sera productive à l'avenir ou si elle débouchera sur une crise, tant interne qu'externe.
Modi sourit. Et va droit au but.
L'avenir dira s'il a raison d'agir ainsi.
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Neuf nouveaux partenaires pour les BRICS afin d’encercler l’Occident collectif dirigé par les États-Unis
Neuf nouveaux partenaires pour les BRICS afin d’encercler l’Occident collectif dirigé par les États-Unis
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/altri-9-partner-per-i-brics-per-accerchiare-loccidente-collettivo-a-guida-usa/
Biélorussie, Bolivie, Cuba, Indonésie, Kazakhstan, Malaisie, Thaïlande, Ouganda et Ouzbékistan: l’année 2025 commence avec ces nouveaux partenaires des BRICS. Partenaires, et non membres à part entière ayant droit de vote, mais faisant néanmoins partie de cette structure alternative à l’Occident collectif dont les politiques sont souvent biaisées. Contrairement à l’OTAN, les BRICS ne sont pas une alliance militaire, ni même une alliance politique au sens strict.
Ils n’ont rien à voir avec l’Union européenne, bien que Bruxelles fasse tout pour effacer l’identité européenne.
Cependant, les BRICS deviennent une alternative, y compris sur le plan politique, au moment même où la puissance économique de ce groupe de pays associés sous diverses formes ne cesse de croître. L’Occident collectif, qui a utilisé l’arme des sanctions pour frapper quiconque faisait obstacle à l’empire américain, perd de son efficacité dès lors que le reste du monde trouve des moyens de contourner ces sanctions.
On l’a déjà constaté avec les menaces de Washington contre l’Inde à propos des accords conclus avec Moscou et Téhéran. Modi les a simplement ignorées, et les Américains ont fait semblant de ne rien voir pour ne pas provoquer davantage un pays devenu de plus en plus essentiel dans les équilibres mondiaux.
Les nouveaux partenaires des BRICS sont très différents les uns des autres, y compris sur le plan économique. Si Cuba rejoint principalement pour obtenir des aides, la présence de l’Indonésie garantit, à l’inverse, une contribution importante au commerce interne du groupe. De plus, la répartition géographique des partenaires constitue un renforcement notable, avec des pays européens, asiatiques, africains et latino-américains.
Il serait illusoire, à Rome et à Bruxelles, de croire que cet élargissement est terminé. Quatre autres pays devraient adhérer prochainement, et d’autres encore ont déjà présenté leur candidature. L’encerclement se resserre. Et les discours autour du Plan Mattei ne suffiront pas à le briser.
20:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, brics, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La fin du "quatrième tournant"
La fin du "quatrième tournant"
Alexandre Douguine
La théorie générationnelle de Strauss-Howe, ou théorie du « quatrième tournant », postule que l'histoire suit des schémas cycliques en passant par quatre tournants, chacun durant environ 20 à 25 ans :
1) Haute période (premier tournant) - C'est une ère d'institutions fortes et de conformisme. La confiance collective est élevée et l'individualisme est faible.
2) Période d'Éveil (deuxième tournant) - Un bouleversement culturel au cours duquel la jeune génération se rebelle contre les normes établies, ce qui conduit à un renouveau spirituel et culturel.
3) La période d'effritement (troisième tournant) - Les institutions s'affaiblissent, l'individualisme s'accroît et la confiance du public dans les institutions diminue. La société se fragmente.
4) La période de Crise (quatrième tournant) - Période de bouleversements majeurs où une action collective est nécessaire pour résoudre des problèmes cruciaux, impliquant souvent une guerre, un effondrement économique ou un changement social majeur. Cela conduit à un nouvel apogée, qui redémarre le cycle.
Ces cycles sont façonnés par la psychologie collective des différentes générations (Prophète, Nomade, Héros et Artiste), chacune ayant des traits distincts influencés par l'époque dans laquelle elle est née. La théorie suggère que la compréhension de ces cycles peut aider à prédire les changements sociétaux à venir et à s'y préparer.
La théorie générationnelle de Strauss-Howe marque la transition d'un cycle historique à un autre, un passage symbolisé aujourd'hui par Donald Trump. Le néoconservatisme et le sionisme chrétien sont considérés comme des parties intégrantes de la phase de crise, ce qui représente un défi important.
La théorie de Strauss-Howe est particulièrement pertinente lorsqu'elle aborde la dynamique entre la socialité (holisme) et l'individualisme. Cela s'apparente au célèbre dilemme de L. Dumont, où la socialité représente l'apogée, le début et le printemps, tandis que l'individualisme signifie la crise, la fin et l'hiver, l'individu étant dépeint comme Krampus.
La modernité occidentale, dans ce contexte, est la crise, le déclin (Untergang). Le nominalisme et l'individualisme occidentaux sont emblématiques de l'hiver de l'histoire, marquant la transition de la culture à la civilisation (selon Spengler) et l'oubli de l'être (Heidegger). La théorie générationnelle peut être étendue à des cycles historiques plus larges.
En juxtaposant des cycles relativement courts comme le saeculum et les Turnings aux vastes saisons de l'histoire (comme la Tradition, la Modernité, la Postmodernité), nous concluons que Trump signifie la fin d'une époque majeure - la fin du monde moderne.
Cela marque également la fin de la modernité occidentale. Le postmodernisme sert de fondement philosophique à la culture woke et au mondialisme libéral, révélant le nihilisme inhérent à la modernité occidentale. C'est le point culminant des fins, la fin de l'histoire occidentale.
Trump finalise cette fin, symbolisant la fin de la fin. Cependant, la question demeure: est-il conscient de sa mission ? Peut-il initier un nouveau départ ? Le prochain sommet (haute période, hauts temps) ne peut être quelque chose de relatif, de limité ou de local. Le prochain tournant doit être une révolution conservatrice globale à l'échelle mondiale.
Le prochain sommet (hauts temps, haute période) doit signifier le dépassement de la modernité, c'est-à-dire de l'individualisme occidental, de l'atomisme, du libéralisme et du capitalisme. L'Occident doit se transcender. C'est pourquoi les œuvres de Weaver et le platonisme politique sont si importants. Le prochain Grand Réveil devrait être un Grand Réveil, mais pas au sens de Strauss-Howe.
La modernité occidentale était fondamentalement défectueuse, conduisant à une dégénérescence totale et à un désastre, culminant avec le règne de l'Antéchrist. La culture woke est la culture de l'Antéchrist.
Le prochain sommet (hauts temps) ne peut être que le grand retour au Christ. Le Christ est le roi du monde. Son autorité a été temporairement usurpée par le prince de ce monde, mais le règne de Satan prend fin. Les libéraux sont considérés comme possédés par Satan et la modernité elle-même est satanique. En termes hindous, ce cycle est connu sous le nom de Kali-Yuga, l'âge des ténèbres.
Trump est bien plus qu'un simple Trump, c'est un signe.
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samedi, 04 janvier 2025
Le défilé impérialiste de la nouvelle année
Le défilé impérialiste de la nouvelle année
par Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/12/30/imperialismien-uuden-v...
« L’Ukraine sera bientôt à nouveau divisée, et cela aura des conséquences stratégiques », affirme Vladislav Sourkov, ancien proche collaborateur de l’administration présidentielle de Vladimir Poutine, dans sa dernière tribune.
Selon lui, la première conséquence naturelle de la « victoire de la Russie » serait le ralentissement de « l’orientalisation forcée ». Sourkov ne prône pas un retour à une « occidentalisation insipide », mais simplement une réduction modérée de l’influence asiatique.
« Finalement, le district militaire nordique [de la Russie] étendra, au sens géopolitique, notre territoire précisément vers l’ouest, en découpant une seconde fenêtre sur l’Europe », laisse entendre de manière cryptique l’ancien « éminence grise » du Kremlin.
Selon Sourkov, un instinct d’imitation conduit également à une seconde conséquence stratégique. Puisque les Russes, en tant que groupe ethnique phare de l’Eurasie, démontrent un succès impressionnant dans la réinterprétation du concept historiographique de translatio imperii (la transmission du pouvoir impérial), de plus en plus d’autres nations souhaitent également revendiquer des États audacieux et belliqueux, « sans frontières ».
« La Turquie s’occupe du Caucase du Sud et de la Syrie selon les meilleures traditions de la Sublime Porte. Israël pousse inexorablement ses voisins à s’éloigner de son territoire-sanctuaire. La Chine construit prudemment ses routes de la soie sur tous les continents. Les bruyants nains baltes tentent de chevaucher l’Europe vacillante pour l’entraîner dans une offensive antirusse. Trump réclame le Groenland, le Canada et le canal de Panama pour l’Amérique », énumère Sourkov.
« En somme, la Russie est entourée de ses doubles et imitateurs, qui présentent un véritable défilé de toutes sortes d’impérialismes : mineurs ou grandioses, locaux ou globaux, souvent ridicules, mais bien plus souvent sérieux. »
Le « désordre bipolaire » des relations internationales, caractéristique de l’affrontement entre les deux empires que furent les États-Unis et l’Union soviétique, est en train de céder la place à un « désordre multipolaire », où divers acteurs agissent à leur guise, démontrant que l’« ordre international fondé sur des règles » dirigé par l’Occident est désormais mort et enterré.
Les opinions de Sourkov ne reflètent pas nécessairement les plans actuels du gouvernement russe, mais sa vision est-elle complètement fausse ? Une grande agitation géopolitique semble en effet se profiler pour l’année 2025, avec des tentatives de création de nouveaux empires et zones d’influence, dotés de centres et de périphéries.
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Le cœur souverain et un tribunal pour les libéraux
Le cœur souverain et un tribunal pour les libéraux
Alexandre Douguine
À mon avis, il vaut la peine de combiner deux principes en matière de politique intérieure :
- 1. tolérance zéro pour la trahison, la russophobie, le libéralisme, l'espionnage, les agents étrangers, les porteurs d'idéologies toxiques, la corruption ;
- 2. l'ouverture à toute recherche créative, l'expérimentation, la liberté d'imagination, l'indécision, l'adogmatisme, le saut dans l'inconnu.
En d'autres termes, il est nécessaire, d'une part, d'accroître l'ampleur de la répression et le degré de pression sur l'ennemi intérieur et d'être aussi ferme en la matière que le SMERSH ou l'oprichnina et, d'autre part, d'ouvrir toutes les barrières à la formation d'une pensée russe libérée, d'aider toute impulsion créatrice, de chérir l'activité créatrice organique et spontanée du peuple, d'impliquer les masses, les larges couches de la société dans le processus créatif.
Les propos de Poutine sur la « souveraineté dans le cœur » sont très importants. C'est essentiel. Assurer la souveraineté à l'extérieur signifie l'extermination des libéraux, des séparatistes, des terroristes, des fonctionnaires corrompus, des agents étrangers et des autres ennemis de l'État russe et du peuple russe. Et surtout, cela signifie la victoire de l'Ukraine sur l'Occident.
Mais il s'agit là d'un programme négatif visant à faire face aux menaces et aux défis.
Le programme positif consiste à intérioriser la souveraineté. Cela signifie que nous devons révéler notre identité civilisationnelle dans la créativité, la création, l'affirmation. Et il ne doit pas y avoir d'axiomes a priori. Que le patriotisme soit pleinement ouvert, que des milliers de fleurs patriotiques s'épanouissent. Il faut chérir toutes les formes de pensée patriotique populaire. Et la pensée ennemie doit être étouffée dans l'œuf. D'une main de fer.
À l'époque soviétique, ces deux orientations ont été mélangées. Surtout à un stade avancé. La vigilance à l'égard de l'ennemi extérieur existait, mais quelque chose de similaire - linéaire, axiomatique - a également été introduit en tant que programme positif. C'est ainsi que la stagnation, l'aliénation, la stagnation et la dégénérescence se sont produites.
Puis tout s'est inversé : l'ennemi a été toléré et l'occidentalisme et le libéralisme toxiques ont été absorbés, tandis que l'agenda positif est resté linéaire et dogmatique. Cela a conduit à l'implosion de l'URSS, au désastre. Nous devons être intransigeants à l'égard de l'ennemi et de ses idées, mais cultiver activement la liberté, la volonté et la créativité des Russes. C'est tout le contraire de la maudite perestroïka articulée par des traîtres dégénérés dans les années 90.
Il n'est pas nécessaire de se venger des libéraux. Du moins ceux qui ont renoncé à leurs délires criminels et félons. Mais le libéralisme doit être aboli. Après tout, le libéralisme est la culture de l'abolition. Si nous sommes indulgents avec lui, il répondra quand il le pourra par la répression, la persécution de l'idée russe et des valeurs traditionnelles. Nous l'avons déjà vu. Le libéralisme est une idéologie totalitaire qui exerce des représailles contre ses opposants. C'est une idéologie extrémiste qui divise la société. C'est une idéologie russophobe, car elle repose sur la négation de toute ontologie sociale, de toute unité, et rejette la notion même de peuple russe, nie son existence.
C'est une illusion toxique.
Et maintenant, le libéralisme va être démantelé aux États-Unis mêmes. Il y a fait tant de choses que la patience des Américains est à bout. En Russie, les libéraux ont commis encore plus de crimes.
Le libéralisme doit être jugé.
Et il est tout à fait logique que ses principales figures soient maintenant passées directement du côté de nos ennemis, beaucoup se battent directement contre nous du côté des nazis ukrainiens. D'autres les aident de toutes les manières possibles, en paroles, en actes et par tous autres moyens. Dans le phénomène des délocalisés se trouve toute l'essence du libéralisme russe. C'est tout simplement de la racaille humaine. Et il en a toujours été ainsi, aussi bien lorsqu'il régnait que lorsqu'il est passé du côté de l'ennemi. Personnellement, on peut pardonner aux libéraux. Mais vos libéraux doivent être traités comme d'anciens criminels nazis. S'ils se repentent de ce qu'ils ont fait, c'est une chose. Mais s'ils ne le font pas ? Dans ce cas, nous devons agir de manière décisive. Nous avons besoin d'une délibération idéologique cohérente et irréversible de notre société. C'est aussi impératif que la dénazification de l'Ukraine.
C'est ce que dit notre cœur souverain. L'empire frappe à notre cœur. Et sa voix est calme et douce. L'empire, c'est quelque chose d'intérieur.
20:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, alexandre douguine, russie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 03 janvier 2025
Le retour du droit de la force sur la scène internationale
Le retour du droit de la force sur la scène internationale
Raphael Machado
Source: https://jornalpurosangue.net/2024/12/01/o-retorno-do-dire...
L’un des éléments centraux de l’ordre international établi après la Seconde Guerre mondiale, ayant l’ONU comme noyau institutionnel et la Déclaration universelle des droits de l’homme comme « Bible », est l’interdiction de faire la guerre.
Bien que la guerre accompagne l’humanité depuis les débuts de ses structures sociales, et qu’Héraclite l’ait utilisée comme symbole du principe fondamental de la totalité, les fondateurs de l’ONU, pleins d’orgueil, ont cru pouvoir nier cet aspect de la réalité et bâtir un ordre international où l’usage de la force serait exclu de l’équation.
Depuis, l’intention des élites mondialistes, ainsi que celle de leurs philosophes, théoriciens et influenceurs, a été de considérer la force comme un simple outil policier, à utiliser exceptionnellement et de manière « consensuelle » dans des situations de guerre civile, de défense contre l’agression militaire ou de lutte contre le terrorisme. Une « guerre pour mettre fin à toutes les guerres » devait naturellement conduire à une cosmopole.
Cependant, la seconde moitié du 20ème siècle a été marquée par de nombreuses guerres. Mais il convient d’apporter une nuance ici. La plupart de ces guerres ont été historiquement reconnues comme telles grâce aux récits des historiens réalistes. Les conflits eux-mêmes, toutefois, se sont drapés dans le manteau du droit international. L’intervention occidentale dans la guerre de Corée, par exemple, s’est faite sur la base d’une résolution de l’ONU, tout comme l’intervention en Libye. Même les interventions plus ou moins unilatérales des États-Unis, comme au Vietnam, ont cherché à s’appuyer sur des termes neutres, présentant les militaires américains comme de simples conseillers et les renforts comme une défense des intérêts américains dans le pays.
Outre l’élément purement juridique dans ces tentatives de justification de l’usage de la force, il existait également une dimension relevant davantage de l’éthique et de la psychologie, impliquant un certain respect tant pour la figure de l’État-nation que pour celle de l’ennemi, et plus encore pour l’ONU en tant qu’instance médiatrice.
La majorité des conflits de cette période ont respecté, dans une certaine mesure, des aspects fondamentaux du droit international, même si les images de la guerre du Vietnam sont choquantes (puisque c’était l’ère du photojournalisme de guerre), surtout en comparaison avec celles des guerres mondiales ou des conflits antérieurs au 19ème siècle.
Toute cette situation a pris fin au cours des dernières années, et je vais en expliquer les raisons et en présenter les preuves.
En commençant par les événements en Syrie : l’une des raisons pour lesquelles les Syriens ont été pris de court et n’ont même pas cherché à fortifier Alep est que tant eux que les Russes et les Iraniens pensaient que la simple présence de quelques Russes et de leurs drapeaux hissés à Alep suffirait à « imposer le respect » aux groupes terroristes. Cela rappelle le mépris des Azerbaïdjanais pour le fait que le Haut-Karabakh ait été, jusqu’à un certain point, protégé par de petites garnisons russes.
Le fait d’ignorer la présence symbolique d’une puissance en un lieu donné signifie que la simple représentation de la force ne suffit plus dans le droit international.
La conduite d’Israël a également contribué à enterrer l’ordre international actuel. En plus de violer de nombreux principes du droit international, Israël ignore les résolutions et même les condamnations des tribunaux internationaux. Ses alliés occidentaux encouragent ce comportement et valident son retrait unilatéral de l’ordre international contemporain. Israël a choisi de s’appuyer exclusivement sur la force brute pour atteindre ses objectifs.
L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine représente également un moment révolutionnaire dans le système international. Bien que les Russes aient cherché une légitimité, leur discours légaliste a progressivement été abandonné, et le sujet est désormais abordé sous l’angle de l’usage pur et simple de la force pour sauvegarder la sécurité nationale, dans un contexte où le recours aux tribunaux, accords, réunions et conférences serait inutile et contre-productif – d’autant que cela avait déjà été tenté auparavant.
En consolidant ces réflexions, nous en arrivons à un point où nous assistons à l’effondrement total de la crédibilité du système international basé sur des règles. Cet effondrement de la crédibilité rend derechef le droit international absolument inefficace. Il n’existe plus aucune garantie que les traités et accords seront respectés – au contraire, nous avons vu de nombreux traités violés ces dernières années. Il n’y a plus non plus aucune garantie quant à l’exécution des décisions des tribunaux internationaux.
Cela semble logique dans le contexte actuel, marqué par une transition géopolitique mondiale de grande ampleur. Un ordre géopolitique ne peut être maintenu que dans la mesure où il est institutionnalisé et où ses principes, règles et symboles sont respectés.
Aujourd’hui, chaque pays qui souhaite voir ses intérêts et revendications respectés devra les soutenir par la force brute, et non plus par la « suggestion » de la force ou par des « représentations » de la force. Si même la Russie, première puissance nucléaire mondiale, ne se voit pas respectée d’elle-même – devant révéler l’Oreshnik pour cela – aucun autre pays ne peut espérer l’être.
Les missiles (et la volonté de les utiliser) sont devenus le seul fondement de toute prétention sur la scène internationale. C’est la phase hypersonique du « might makes right » (« la force fait le droit »), qui perdurera jusqu’à ce que nous construisions un nouveau système international pour un nouvel ordre avec un nouveau droit.
17:41 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, droit international, théorie politique, politologie, ciences politique, pilosophie politique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Blackrock va-t-il sauver l'économie européenne ?
Blackrock va-t-il sauver l'économie européenne ?
L’Ukraine, un boulet autour du cou de l’Europe
Karel Beckman
Source: https://deanderekrant.nl/nieuws/gaat-blackrock-de-europes...
L'économie européenne traverse une période de plus en plus difficile, en grande partie à cause de la guerre en Ukraine. L'économie allemande connaît sa « plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale ». La France, quant à elle, a annoncé des mesures d’austérité sévères et des hausses d’impôts. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer mise tous ses espoirs sur le gestionnaire d'actifs américain Blackrock.
Le président du Comité militaire de l'OTAN, le vice-amiral néerlandais Rob Bauer, a averti que les Européens devront se serrer la ceinture s’ils veulent sauver l'Ukraine. « Si vous voulez renforcer la résilience et le soutien à l'Ukraine, alors il y aura moins d'argent à dépenser pour d'autres choses », a-t-il déclaré lors d'une conférence dans un think tank à Bruxelles. « Cela nous privera d'une partie de notre luxe, cela exige un sacrifice. Et cela signifie que nous devons prendre des risques. Mais ne pas prendre de risques est le plus grand risque de tous. »
Ce qui est certain, c'est que la guerre en Ukraine affecte de plus en plus l'économie européenne. L'Allemagne, moteur de l'économie européenne, est particulièrement touchée et traverse une crise économique profonde. Le Financial Times (FT) a récemment parlé de « l'économie allemande brisée », confrontée à sa « plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale ». Les secteurs automobile, chimique et de la construction mécanique, qui étaient jusqu'à récemment les piliers du succès économique allemand, sont particulièrement en difficulté.
L'industrie allemande souffre de « coûts énergétiques élevés », rapporte le FT, sans mentionner les sanctions contre la Russie ou le sabotage du gazoduc Nord Stream. Une série de grandes entreprises allemandes ont annoncé des licenciements ces derniers mois : Volkswagen (des dizaines de milliers), Thyssenkrupp (11.000), BASF (2500), Bosch (3500), Ford (2900), Miele (1300), Bayer (1500) et ZF, un important fournisseur de l'industrie automobile (14.000). La personnalité politique allemande Sevim Dağdelen, du parti d'opposition de gauche Bündnis Sarah Wagenknecht, parle de « déindustrialisation massive ». Particulièrement douloureuse est la fermeture annoncée de trois usines Volkswagen. C'est la première fois dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre que Volkswagen, symbole de la puissance économique allemande, doit réduire ses activités.
En France, une crise se profile également. Le gouvernement français doit actuellement payer autant d'intérêts sur sa dette que la Grèce, qui était récemment encore le problème majeur de l'Europe. La France affiche un déficit budgétaire de plus de 6% et a annoncé des coupes budgétaires drastiques ainsi que des hausses d’impôts. L’opposition, tant de gauche que de droite, est furieuse et a promis des actions musclées.
D'autres nuages sombres s’amoncellent à l’horizon. L'Ukraine est un boulet autour du cou de l'Europe. Les pays de l'UE et la Commission européenne ont accordé ces dernières années une aide de 118 milliards d'euros à Kiev, selon les chiffres de l'Institut Kiel pour l'économie mondiale. À cela s'ajouteront 74 milliards d'euros d'engagements au cours des prochaines années. Une part importante de cette aide prend la forme de prêts, mais on peut se demander si l'Ukraine sera un jour capable de les rembourser. Cela ne serait probablement possible qu'en procédant à une grande braderie, comme cela s'est produit en Russie dans les années 1990.
Une autre menace plane : une possible augmentation des droits de douane américains, que Trump a évoquée. Parallèlement, Trump a annoncé son intention de durcir considérablement la guerre commerciale contre la Chine. Le futur président américain a déclaré dans une interview qu'il imposerait une taxe à l'importation de 100 % sur les biens provenant de pays qui « collaborent à une nouvelle monnaie des BRICS ou à toute autre monnaie menaçant la position du puissant dollar ». Les pays qui osent défier le dollar « ne doivent plus compter sur la possibilité de vendre à l'Amérique », a affirmé Trump. « Ils devront trouver un autre imbécile». Cela équivaut à une déclaration de guerre économique contre une grande partie du monde.
Les dirigeants européens semblent suivre cette position sans discuter, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur les exportations européennes. Selon le commandant de l'OTAN, Bauer, l'Europe n'a pas d'autre choix que de revoir ses relations avec la Chine, étant donné la grande dépendance européenne vis-à-vis des biens et matériaux chinois. « C'est naïf de penser que le Parti communiste chinois n'utilisera pas ce pouvoir », a déclaré Bauer. Les entreprises, selon lui, doivent « se préparer à un scénario de guerre et adapter leurs lignes de production et de distribution en conséquence. Car si ce sont les armées qui gagnent les batailles, ce sont les économies qui gagnent les guerres».
Certains pays – la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie et la Serbie – anticipent et achètent massivement de l'or. Ils ont également rapatrié une partie de leurs réserves d'or stockées à Londres. Les économistes Frank Knopers et Sander Boon notent que ces pays d'Europe de l'Est semblent « ne pas craindre une invasion russe. Si c'était le cas, il serait bien plus logique que les pays susmentionnés transfèrent leur or à Londres », écrivent-ils sur leur Substack Boon & Knopers.
Le gouvernement britannique a trouvé sa propre solution pour faire face à la crise économique. Le Premier ministre Keir Starmer s'est tourné vers Blackrock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde. La plateforme médiatique indépendante Open Democracy a publié la semaine dernière un rapport détaillé sur les liens étroits entre Starmer et Blackrock, remontant bien avant les élections de juillet dernier. Le mois dernier, plusieurs dirigeants de Blackrock ont rencontré le Premier ministre britannique à Downing Street pour discuter d'investissements dans l'économie britannique. « La mission de ce gouvernement ne peut réussir qu'à travers une étroite collaboration avec les entreprises et les investisseurs », a tweeté Starmer après la réunion. Le plan du Parti travailliste, écrivait un économiste britannique, semble être « de laisser Blackrock reconstruire le Royaume-Uni ». Blackrock détient des participations dans presque toutes les grandes entreprises britanniques, y compris British Airways, Rolls Royce et AstraZeneca.
Peut-être Blackrock pourra-t-il sauver l'Allemagne après l'Angleterre. L'actuel leader de la CDU, Friedrich Merz, qui a de grandes chances de devenir le nouveau chancelier fédéral au début de l'année prochaine, est un ancien employé de cette entreprise américaine.
16:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : économie, allemagne, grande-bretagne, europe, blackrock, affaires européennes, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook