dimanche, 18 mai 2025
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/anche-la-colombia-nella-via-del...
Même la Colombie fait désormais partie du programme planétaire de la nouvelle Route de la Soie chinoise. Un programme qui comprenait également l’Italie, en la plaçant au centre des initiatives en Europe et en Méditerranée. Mais ensuite sont arrivées les reproches de Biden et la souveraineté italienne a disparu comme neige au soleil, au grand plaisir de Tajani, avec Lady Garbatella (= Giorgia Meloni), heureuse d’échanger les intérêts nationaux contre le blanc-seing reçu de l’ancien maître de Washington.
Le problème, en amont, est cependant bien plus complexe. Peut-on être vraiment souverain si, économiquement, on dépend de chaque frisson des marchés internationaux ? Non, évidemment. La folie autodestructrice des toxiques de Bruxelles, avec les sanctions contre le gaz et le pétrole à bas coût en provenance de Russie, a indéniablement favorisé et enrichi leurs maîtres, mais elles ont pénalisé la compétitivité des entreprises européennes et italiennes en particulier. Et Rome ? Muette et obéissante.
Il en va de même pour le pari sur les voitures électriques. Des droits de douane sur celles venues de Chine, pour obliger les Européens à acheter des voitures de Stellantis, Volkswagen, Renault. Comme si, par miracle, les Européens, de plus en plus pauvres et précaires, pouvaient se permettre une dépense insensée pour des véhicules qui doivent avancer au pas pour satisfaire les maniaques de la sécurité.
Donc, boycottons la Chine. Et aussi le Brésil, la Russie, et les autres pays du groupe BRICS qui déplaisent aux maîtres de Washington. Renonçons à la Route de la Soie pour nous faire imposer des droits de douane par l’ami Donald. Renonçons aux jeunes Italiens les plus qualifiés, qui partent travailler à l’étranger, parce qu’il faut faire plaisir aux preneurs de fonds nationaux qui veulent pouvoir imposer des salaires de misère. Renonçons à la défense contre l’invasion des clandestins pour satisfaire les magistrats immigrationnistes.
Et puis, quelqu’un s’étonne devant l’abstention croissante…
20:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, colombie, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, route de la soie | |
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L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
Larry Johnson
Source: https://dissident.one/amerikaanse-hypocrisie-op-het-gebie...
La maladie d'Alzheimer semble être la norme de la politique étrangère américaine, en particulier en matière de terrorisme, dans les relations de Washington avec les pays du Moyen-Orient et de l'Asie de l'Ouest, écrit Larry Johnson.
Trump a passé une journée très réussie en Arabie saoudite, où il a dialogué avec enthousiasme avec le prince héritier Mohammed bin Salaman, alias MBS. Encore un exemple du pouvoir que recèle la somme d'un billion de dollars pour effacer la mémoire d'un crime odieux: MBS s'est aujourd'hui engagé à investir cette somme aux États-Unis... et il a en outre signé l'achat de tonnes d'armes américaines. Ni le président ni aucun membre de son entourage n'ont manifesté de gêne à l'égard d'un homme qui aurait ordonné l'assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste au Washington Post, il y a quelques années.
Bien que MBS nie avoir ordonné le meurtre de Jamal Khashoggi, plusieurs enquêtes fiables - notamment celles de la communauté du renseignement américain et des Nations unies - concluent qu'il a probablement autorisé ou approuvé l'opération. Le meurtre a été largement considéré comme faisant partie d'une campagne plus large visant à réduire au silence les dissidents à l'intérieur et à l'extérieur de l'Arabie saoudite. En février 2021, le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) a publié un rapport dont la conclusion est la suivante:
"Nous pensons que le prince héritier d'Arabie saoudite Muhammad bin Salman a autorisé une opération à Istanbul, en Turquie, pour arrêter ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi".
MBS a donc les coudées franches et est toujours considéré comme une compagnie acceptable pour les dirigeants politiques et économiques mondiaux. Mais ce n'est pas là l'insolence la plus flagrante... Donald Trump est allé plus loin en annonçant qu'il envisageait de lever toutes les sanctions contre le nouveau régime syrien - dirigé par un authentique terroriste islamiste - et qu'il prévoyait de rencontrer Ahmed al-Sharaa, anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammad al-Jawlani. Jawlani était une figure éminente de l'opposition syrienne et dirigeait le groupe rebelle Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), que le département d'État américain a classé parmi les 10 organisations terroristes internationales les plus actives depuis 2017.
Au cours du mois dernier, Jawlani et ses bandes ont massacré des alaouites et des chrétiens en Syrie. Jawlani prétend être un « homme nouveau ». Je pense qu'il est le Saint Paul du monde salafiste islamique. Hamas, prenez note... si vous vous faites couper les cheveux, tailler la barbe et portez un beau costume Brooks Brothers, avec une cravate rouge, Donald Trump pourrait trouver que vous valez la peine d'une visite et d'une discussion. Ce fut un moment absurde et pervers dans le discours de Trump devant des officiels saoudiens et des chefs d'entreprise internationaux... le pire étant que la foule a applaudi comme des phoques dressés qui implorent un anchois savoureux.
Par ailleurs, Trump a soulevé des points importants. Par exemple, il a déclaré que la politique étrangère des États-Unis devrait se concentrer sur la coopération économique plutôt que sur l'intervention dan de pays tiers et la construction de nations alternatives, prenant ainsi implicitement ses distances avec les administrations précédentes. Il a souligné l'importance de la transformation régionale et a exhorté les pays à faire passer le développement économique avant les conflits. S'agit-il simplement d'un cliché ou Trump est-il sérieux quant à sa rupture avec les néoconservateurs? Quoi qu'il en soit, cette partie de son discours a été chaleureusement accueillie.
Trump a également donné une lueur d'espoir concernant l'Iran en réitérant la volonté des États-Unis de négocier avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire. Il a suggéré un possible assouplissement des sanctions économiques en échange d'un frein au développement nucléaire, tout en soulignant que cette possibilité ne resterait pas indéfiniment ouverte. Les sionistes s'arrachent les cheveux. Ils ne sont pas contents à Tel Aviv.
La tentative de Trump de relancer les négociations entre l'Arabie saoudite et Israël a échoué. Après que le président Trump a appelé l'Arabie saoudite à rejoindre les accords d'Abraham - une série d'accords visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes - le public est resté silencieux... sans applaudir.
Je continue d'espérer, peut-être en vain, que les dirigeants arabes qui rencontreront Trump cette semaine défendront la cause du peuple palestinien et exhorteront Trump à mettre fin à son soutien au génocide. Si cela se produit, je pardonnerai à Trump d'avoir traité avec des terroristes.
13:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, mbs, arabie saoudite, moyen-orient, monde arabo-musulman, monde arabe | |
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samedi, 17 mai 2025
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Source: https://dissident.one/corruptieschandaal-navo-onderzoek-n...
Un scandale de corruption sans précédent frappe l’OTAN : des employés de l’organisation d’approvisionnement NSPA seraient responsables de la vente d’informations confidentielles à des entreprises d’armement et auraient blanchi de l’argent. Des arrestations en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que des enquêtes internationales, en révèlent l’ampleur. Le chef de l’OTAN, Mark Rutte, souhaite coopérer pleinement à une enquête approfondie, mais son silence sur certains détails alimente les spéculations sur son rôle et sur un risque de perdre la face imminemment, rapporte Report24.
L’enquête, coordonnée par Eurojust, vise des employés de la NSPA au Luxembourg, responsables de transactions d’armes d’une valeur de plusieurs milliards d’euros. Il s’agit de contrats pour des drones, des munitions d’artillerie (1,1 milliard d’euros) et des missiles Patriot (4,9 milliards d’euros). À Bredene (Belgique), deux suspects ont été arrêtés, ainsi que trois autres aux Pays-Bas, dont un ancien employé du ministère de la Défense local. Des preuves de blanchiment d’argent via des sociétés écrans aggravent le scandale.
Dimension internationale et silence de l’OTAN
Les accusations sont graves : corruption, collaboration entre organisations criminelles et blanchiment d’argent. La Belgique, le Luxembourg, l’Espagne, les Pays-Bas, les États-Unis et l’Italie collaborent pour démanteler le réseau. Mais l’OTAN elle-même reste vague. Une porte-parole a simplement souligné que l'Alliance coopérerait avec les autorités, sans fournir d’informations concrètes sur l’ampleur des dommages ou sur les entreprises impliquées. Cette réserve alimente la méfiance, surtout parce que les arrestations sont le fruit d’une enquête interne menée par la NSPA.
Mark Rutte : impliqué ou simplement fragilisé ?
L’attention se porte sur le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, en poste depuis octobre 2024. Sa déclaration selon laquelle l’alliance « ne tolérera aucune violation de l’État de droit » semble ferme, mais il n’a pas donné de détails. Les critiques parlent de « Brusselsgate » et des spéculations circulent sur une éventuelle implication de Rutte, mais sans preuve. Ancien Premier ministre des Pays-Bas, Rutte doit désormais prouver qu’il possède des compétences en gestion de crise. Si rien n’est dit de plus sur les accusations, cela pourrait nuire à sa réputation.
Une défaite pour l’intégrité de l’OTAN
Ce scandale survient à un moment déjà tendu pour l’OTAN. La demande de Rutte en faveur d’un renforcement des dépenses de défense (plus de 2% du PIB) pourrait être affaiblie par cette perte de confiance. L’alliance, qui se présente comme un bastion des valeurs occidentales, doit relever le défi de préserver sa crédibilité. Sans explication claire, il existe un risque qu’elle soit perçue comme vulnérable à la corruption – un cadeau pour ses détracteurs, comme la Russie. L’enquête est en cours, mais l’issue reste incertaine. Si des entreprises d’armement ou des acteurs de haut niveau sont découverts comme étant impliqués, le scandale pourrait s’aggraver davantage.
17:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Strasbourg. L'avancée offensive des droites au sein de l’UE s’accélère : le Danemark et l’Italie ont maintenant formé une alliance remarquable pour limiter le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les deux gouvernements critiquent vivement le fait que la cour aurait, dans l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme – notamment en matière de migration – perdu toute raison politique depuis longtemps. Ils rassemblent désormais des soutiens pour une lettre commune, qui devrait rappeler à la CEDH l’intention originelle de la Convention.
La social-démocrate danoise Mette Frederiksen et la Première ministre italienne de droite Giorgia Meloni partagent la conviction que les juges strasbourgeois sapent à répétition la souveraineté nationale des États membres par leurs décisions. Elles accusent la cour d’étendre la Convention « au-delà de son intention initiale », paralysant ainsi la capacité d’action des gouvernements démocratiquement élus. Particulièrement absurde: alors que l’UE se montre souvent impuissante sur les questions migratoires, ses tribunaux rendent des jugements qui aggravent encore la situation – par exemple à travers le « droit de l’homme à la protection du climat » (avril 2024) récemment affirmé par la CEDH, ou encore l’obligation qu’elle impose d’accorder un statut d’asile de manière systématique aux Palestiniens et aux femmes afghanes.
Mais la CEDH n’est que la partie émergée de l’iceberg. Une autre instance européenne, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), a jugé en 2023 que même les migrants en situation irrégulière ne peuvent pas être renvoyés lorsqu'ils franchissent des frontières à l'intérieur même de l'Europe – un laissez-passer pour une migration incontrôlée. Et récemment, un faussaire syrien s’est vu attribuer une indemnité de 8000 euros, car l’Allemagne l’avait expulsé vers la Grèce.
L’expert en migration Daniel Thym (Université de Constance - photo) réclame depuis longtemps une révision de la jurisprudence « généreuse » – si nécessaire, par une modification des traités. Le FPÖ demande cela depuis des années. Il reste à voir si d’autres pays comme les Pays-Bas suivront l’initiative danoise et italienne (mü).
17:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, affaires européennes, cour européenne des droits de l'homme, italie, danemark, giorgia meloni, mette frederiksen | |
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A. Douguine: Un long chemin vers la fin de la guerre...
Un long chemin vers la fin de la guerre...
Alexandre Douguine
Tatiana Ladiaeva : Le film que nous attendions tous est sorti. Je pensais qu'il sortirait plus tard, mais il est déjà disponible - c'est un documentaire sur Vladimir Poutine. Je n'ai pas encore eu le temps de le regarder dans son intégralité, mais mes collègues en ont déjà souligné les citations clés. Une phrase est particulièrement mémorable: "Les Russes, contrairement à la société occidentale, pensent davantage à l'éternel. Vous savez, c'est vrai, et nous ne nous rendons pas toujours compte de cette différence". Alexander Gelievich, pourriez-vous ajouter quelque chose à propos du film ?
Alexandre Douguine : Oui, ce film est d'une grande importance. Dans ce film, le président, peut-être pour la première fois, a partagé ses réflexions sincères très ouvertement - ce qui reste généralement en dehors de ses discours publics. En règle générale, ses discours et allocutions sont toujours des réactions à des défis et tâches spécifiques : que faire face à tel ou tel problème, comment résoudre telle ou telle question, qui a raison et qui est à blâmer. Il s'occupe du pays dans les moindres détails, et les généralisations philosophiques sont rarement abordées. C'est pourquoi ce film est si précieux. Poutine y parle de ce qui lui tient à cœur : ce que sont les Russes, ce qu'est la Russie, ce qu'est notre société. Il souligne que les Russes se distinguent des Occidentaux par leur désir d'éternité. C'est une réflexion très profonde.
Je travaille actuellement à un livre en deux volumes sur le temps et l'éternité. La tradition chrétienne, toutes les religions du monde, la philosophie antique, tout cela repose sur l'éternité. Le temps naît de l'éternité. Sans l'éternité, le temps perd son sens, tout s'effondre, car l'éternité est le cadre qui ordonne le monde: la vie, la mort, les relations humaines, la politique, la culture. Dès que nous perdons le contact avec l'éternité, nous nous désintégrons, nous plongeons dans le chaos et l'entropie, et il ne nous reste plus rien. Poutine a saisi la principale différence entre la société traditionnelle à laquelle la Russie est attachée et le monde occidental. Avec la modernité, l'Occident a déclaré : il n'y a pas d'éternité, il n'y a que du temps. Mais le temps, détaché de l'éternité, a commencé à se désintégrer. Au début, c'était un paramètre rigide du déterminisme matérialiste, l'image newtonienne du monde, puis il s'est transformé en évolution. Cependant, ayant perdu sa dépendance à l'égard de l'éternel, il a inévitablement glissé vers le chaos.
Aujourd'hui, cette différence est peut-être la plus importante : les Russes se tiennent du côté de l'éternité. Nous n'y réfléchissons peut-être pas toujours consciemment, mais malgré des siècles de pressions matérialistes qui ont tenté d'effacer notre identité traditionnelle, nous avons conservé ce sentiment. Nous avons conservé la conviction que le spirituel est supérieur au matériel et que l'éternel est plus important que le temporel. Poutine a mis le doigt dessus. C'est la clé philosophique pour comprendre notre identité.
Il a également dit des mots importants sur l'identité : sa perte est mortelle. Si l'on ne s'appuie pas sur les valeurs traditionnelles, il n'y aura pas de pays, pas de société, pas de culture, pas de continuité entre les générations. Ceci est inextricablement lié à la notion d'éternité. Ces aspects philosophiques sont plus que jamais d'actualité. Poutine nous a rappelé qui nous sommes et quel type de guerre nous menons contre l'Occident. Il ne s'agit pas d'un simple conflit d'intérêts local, comme on essaie parfois de le présenter, mais d'un choc entre deux civilisations : une civilisation traditionnelle, tournée vers l'esprit et l'éternité, et une civilisation anti-traditionnelle, qui a rompu le contact avec ses racines.
Nous sommes aujourd'hui les derniers gardiens de la culture, de la philosophie et de l'héritage classiques occidentaux authentiques. Il se trouve que nous avons en quelque sorte échangé nos places avec l'Occident. Nous sommes issus de la même tradition byzantine et grecque, nous sommes chrétiens, ce qui nous place sur un pied d'égalité avec l'Occident. Mais l'Occident a abandonné ses origines, ce qui n'est pas notre cas. C'est pourquoi ceux qui, en Occident, comprennent notre bon droit doivent nous rejoindre. La Russie est l'arche de l'éternité, l'arche des valeurs traditionnelles. Poutine nous a rappelé, ainsi qu'au monde entier, ce que signifie être Russe.
Tatiana Ladiaeva : Il me semble que nous pouvons ajouter une autre idée, qui n'a peut-être pas été exprimée directement dans le film, mais que l'on retrouve souvent dans les discours du président russe Vladimir Poutine et d'autres hauts fonctionnaires. Il ne s'agit pas seulement de l'éternité et des origines, mais aussi du souci de la génération future.
Pourquoi est-ce important ? Nous nous demandons souvent pourquoi nous menons une opération militaire spéciale aujourd'hui. Oui, bien sûr, c'est pour protéger la population du Donbass et pour accomplir nos devoirs - personne ne le nie. Mais il y a une signification plus profonde : nous voulons éviter une situation où nous signerions un document avec Zelensky maintenant sans le regarder. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas condamner nos descendants à faire face aux mêmes problèmes des années plus tard, de sorte que l'histoire se répète comme un disque rayé.
Comment pourrait-il en être autrement ? Il me semble qu'en Occident, on pense souvent différemment : les décisions y sont prises immédiatement, sous la pression du moment présent. Les conséquences pour l'avenir ? Elles ne semblent pas toujours être une priorité. Mais notre approche est différente : nous regardons vers l'avenir, nous pensons à ce que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. C'est là, à mon sens, un autre point important qu'il convient de souligner ici.
Alexandre Douguine : En général, vous avez raison. Mais le fait est que nous ne pouvons pas signer de cessez-le-feu, quelles que soient les conditions - ni face à nos descendants, ni face à la génération actuelle. Tout répit que nous accordons à l'ennemi - ce régime agressif, terroriste et naziste en Ukraine - sera utilisé par lui pour se regrouper, se réarmer, panser ses plaies et attaquer à nouveau. Et cela ne se produira pas dans le futur, mais dès qu'ils se sentiront suffisamment forts. Nous en avons déjà fait l'expérience à maintes reprises.
Certains moments du film concernant notre président m'ont alarmé. Le président reste ouvert et amical envers l'Occident, disant : « Nous avons cru l'Occident, nous lui avons fait confiance, nous voulions la paix, nous ne nous sommes pas préparés à la guerre. » Mais en combattant l'Occident, nous ne semblons pas réaliser pleinement à quel point la civilisation à laquelle nous avons affaire est monstrueuse. Nous la critiquons, mais quelque part nous continuons à lui faire confiance, nous sommes prêts à faire des compromis, à remplir nos obligations. Envers qui ? Envers le diable, qui ne respecte aucune loi. C'est cette faiblesse qui m'inquiète. De quelle trêve, de quels accords pouvons-nous parler sans victoire ?
Trump est différent. Il est lui-même en opposition au système mondialiste qui a déclenché la guerre contre nous. Mais c'est un Occidental, et ses paroles ne sont pas plus fiables que celles des autres dirigeants occidentaux, même si son paradigme conservateur est proche du nôtre. Il reste un homme de l'Ouest, et nous avons été grillés tant de fois dans nos relations avec cet Ouest.
Le président a parlé des différences entre nous et l'Occident, mais nous devons en prendre conscience plus profondément : nous ne serons d'accord avec personne en Occident tant que nous n'aurons pas gagné, que nous ne nous serons pas renforcés et que nous n'aurons pas commencé à défendre nos intérêts sur la base d'une souveraineté totale. Nous avons affaire à des tricheurs - c'est écrit sur leur front. Ils mentent, ils ne suivent pas les règles, ils ont leur propre programme caché. Souvenez-vous de Brzezinski : je l'ai interrogé sur ses promesses non tenues concernant l'OTAN et il m'a répondu : « Nous les avons trompés, nous les avons abandonnés. » C'est évident. Et Trump, le dis en toute sympathie, c'est écrit sur son front qu'il n'honorera pas les accords.
Tatiana Ladiaeva : Il ne le fera pas, n'est-ce pas ?
Alexandre Douguine : Bien sûr que non. L'Ukraine est notre maillon faible, et c'est de la pure naïveté que de s'attendre à une trêve prochaine dans des conditions acceptables pour nous. Nous devrions plutôt nous préparer à une escalade. C'est pourquoi le titre de notre programme ne devrait pas être modifié : l'escalade peut survenir rapidement et prendre une tournure brutale. C'est à cela que nous devons nous préparer.
Malgré sa proximité, Trump ne parle pas notre langue - nos positions sont trop éloignées. Même avec de bonnes intentions, il proposera quelque chose qui ne nous conviendra pas. Quant à Zelensky ou à l'Europe, c'est leur affaire, cela ne nous concerne pas. Nous devons suivre notre propre logique, basée sur les principes de civilisation dont le Président a parlé de manière si vivante dans le film. Il a pris le pays au bord du gouffre - le séparatisme faisait rage non seulement dans le Caucase, mais partout. En héros, en sauveur, il a sorti la Russie de l'abîme. Et aujourd'hui, 25 ans plus tard, nous sommes à nouveau au bord du gouffre. C'est apparemment le destin de la Russie : rester à jamais sous attaque, défendre sa liberté, sa langue et sa culture.
Nous avons vaincu Napoléon, écrasé Hitler - les clowns d'aujourd'hui n'en sont même pas proches. Mais si les négociations échouent et que Trump, l'Europe et les nazillons ukrainiens les rejoignent, ce sera un sérieux défi. Nous devons nous préparer à une telle éventualité. Plus nous défendrons fermement notre vérité, nos terres, notre éternité, plus nous aurons de chances d'éviter un affrontement. La force est le seul langage que la force comprend.
Trump est en résonance avec nous à certains égards, mais on ne peut pas faire confiance à l'Occident, y compris à lui. Le président l'a répété à maintes reprises : on nous a menti encore et encore. La limite de la confiance est épuisée. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur nos alliés - les Nord-Coréens, qui ont fait leurs preuves dans la région de Koursk, ou la Chine et l'Iran. Tous ceux qui sont prêts à nous accompagner doivent être impliqués. En Ukraine, nous avons contre nous des mercenaires du monde entier ; c'est une guerre d'idées. Nous ne pouvons pas hésiter : les tâches de l'opération militaire spéciale définies par le président doivent être accomplies jusqu'au bout.
Tatiana Ladiaeva : Prenons un exemple frappant d'escalade. Nous parlons des menaces de Zelensky de frapper Moscou pendant le défilé du Jour de la Victoire. Nous en avons entendu parler la semaine dernière, mais ce qui me frappe, c'est le silence des dirigeants occidentaux face à des déclarations aussi retentissantes. Voyez-vous, lorsqu'ils menacent Moscou ou, disons, Poutine, c'est une chose - on pourrait dire qu'ils ne sont pas directement concernés. Mais lorsque vous êtes invité à un événement et que quelqu'un dit : « Je vais frapper cet événement », il s'agit déjà d'une menace pour vous personnellement. Et tout le monde se tait. C'est, vous savez, surprenant en soi.
Alexandre Douguine : En fait, pour comprendre la situation, il faut savoir à qui nous avons affaire. Ce n'est pas Zelensky lui-même qui a prévu de perturber le défilé du Jour de la Victoire ou d'organiser des provocations le 9 mai, lors de nos jours sacrés. Non, l'initiative ne vient pas de lui. Ce sont les mondialistes qui sont derrière tout cela, et en premier lieu les Britanniques, qui sont en train de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour frapper notre territoire avec leurs missiles à longue portée. Cela est impossible sans l'aval des États-Unis, et cela montre que l'escalade prend de l'ampleur et ne s'arrête pas un instant.
Même l'accord de Trump sur les métaux de terres rares et les ressources énergétiques, malgré son désir déclaré de mettre fin au conflit, fait de lui un participant à cette guerre. Il ne peut s'empêcher de réaliser ce qui se passe - il acquiesce donc tacitement.
Je l'invite à prendre ces menaces au sérieux, même si cela relève bien sûr de la responsabilité des services de renseignement. Alors que l'on parle d'un cessez-le-feu et de tentatives de stabilisation des relations avec les États-Unis - ce qui serait en soi une bonne chose - l'escalade se poursuit sans relâche. Le silence de l'Occident face aux intentions de Zelensky, qu'il s'agisse de bluff ou de menace réelle, en dit long. Il s'agit d'un comportement terroriste de la part de la junte nazie de Kiev, un pouvoir illégitime qui agit avec l'approbation de ses manipulateurs occidentaux. Et il n'est plus certain que leur cercle se limite à l'Europe : il peut rester dans l'entourage de Trump des forces prêtes à poursuivre la guerre contre nous. La nouvelle équipe - Vance, Hegseth, Gabbard, Musk - cherche à première vue à mettre fin au conflit, mais nous ne voyons pas la véritable cuisine du Pentagone et des agences de renseignement. Des processus complexes y mijotent, l'État profond y vit - ce même « État profond » que Trump a promis d'écraser. Cependant, ce mot a disparu de ses discours, ainsi que des discours de ses partisans. Alors qu'auparavant, au cours des premiers mois, ils dénonçaient l'État profond à tout bout de champ, ce thème s'est maintenant évaporé. Et l'« État profond » s'est révélé beaucoup plus résistant et puissant qu'il n'y paraissait, et il est en guerre contre nous.
Il y a de nombreux facteurs inquiétants, et je les prendrais avec le plus grand sérieux. La victoire est loin, il faut le dire franchement. S'attendre à une trêve ou à un accord dans un avenir proche est naïf et peu sérieux. Nous avons beaucoup de terres à libérer, un ennemi redoutable à combattre et un long chemin à parcourir. Si Trump passe finalement de l'autre côté, il deviendra comparable à Napoléon ou à Hitler. Je comprends la fatigue humaine, l'aspiration à la paix, les questions comme "quand cela finira-t-il ?". Mais politiquement, nous devons admettre que nous devons nous préparer au pire et réaliser que le dénouement n'arrivera pas de sitôt.
Tatiana Ladiaeva : Parlons des élections en Roumanie. Le chef de l'Alliance pour l'unification des Roumains, George Simion, et le maire de Bucarest, Nicusor Dan, ont atteint le second tour. Simion est en tête du premier tour - il a obtenu plus de 40 % des voix, tandis que Dan en a obtenu plus de 20 %. Qui est donc ce Simion ?
Voici ce que j'ai appris : il promet de ramener le candidat suspendu George Georgescu sur la scène politique, éventuellement en tant que premier ministre. Il est favorable à l'union de la Moldavie avec la Roumanie, contre le soutien à l'Ukraine, et qualifie son parti de "trumpiste", épousant l'idéologie « Make America Great Again ». Quel genre de personnalité représente-t-il ? Il n'est guère pro-russe, mais que devons-nous attendre de son éventuelle victoire ?
Alexandre Douguine Non, il est juste pro-russe, c'est-à-dire qu'il n'est pas pro-russe, mais simultanément pro-russe tout de même. C'est exactement ce dont nous parlons ici.
Tatiana Ladiaeva : En tant que pro-américain, je vous demande pardon, oui ? Selon certains critères.
Alexandre Douguine : Il ne s'agit pas seulement d'une position pro-américaine, mais d'une position trumpiste - et c'est loin d'être la même chose. L'Occident d'aujourd'hui est divisé en deux camps. Le premier est celui des partisans des valeurs occidentales traditionnelles, incarnées par l'idée de MAGA, « Make America Great Again », portée par Trump et ses partisans. Mais cette scission a également touché l'Europe, où deux courants ont aussi clairement émergé : l'un est en faveur d'un retour aux valeurs traditionnelles européennes, une sorte de « Make Europe Great Again », et il n'est pas nécessairement lié au trumpisme. Beaucoup d'Européens, surtout dans les pays ayant un code culturel différent, comme la Roumanie orthodoxe, n'acceptent pas le protestantisme américain ou les traditions anglo-saxonnes. Simion et son associé George Georgescu, qui a été illégalement écarté de l'élection par les mondialistes, sont des traditionalistes orthodoxes, pas des protestants. Ils utilisent le trumpisme comme un outil anti-mondialisation, mais leur programme est distinct et souverain. On peut dire la même chose de l'AfD en Allemagne, du RN en France, ou même de Meloni en Italie - leurs valeurs traditionnelles sont nettement différentes des valeurs nord-américaines, même si, aux États-Unis, les catholiques supplantent désormais de plus en plus les protestants dans le leadership.
En Europe, deux pôles s'opposent : les traditionalistes, qui défendent les racines européennes, et les mondialistes - les réseaux de Soros, l'Union européenne, les anti-Trump et les anti-traditionalistes. Ces derniers sont les principaux commanditaires de Zelensky et de la guerre contre nous, car nous sommes pour eux un symbole des valeurs traditionnelles, qu'ils méprisent partout: en Russie, en Roumanie, en Amérique. L'Europe est maintenant de plus en plus clairement divisée : les euro-traditionalistes sont pragmatiquement orientés vers Trump, et si nous étions plus forts et plus convaincants dans nos victoires, ils se tourneraient vers nous - c'était le cas avant l'Opération militaire spéciale.
Simion est un traditionaliste et sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle roumaine est un coup dur pour les euro-mondialistes. Pour lui, Zelensky est une marionnette des mondialistes, comme ISIS l'est pour les services de renseignement occidentaux - un outil, pas une figure indépendante. Simion est contre Zelensky, contre le mondialisme, et serait probablement ouvert à un dialogue constructif avec la Russie. S'il remporte le second tour - et avec un décompte équitable, il devrait l'emporter - cela créerait un précédent.
La Roumanie, ainsi que la Hongrie et la Slovaquie, pays traditionalistes, pourraient devenir un troisième État à la frontière avec l'Ukraine, dirigé par des opposants à l'establishment libéral. Cela affaiblirait sérieusement la position de l'Ukraine et des mondialistes. En Pologne aussi, le mouvement traditionaliste gagne en force - nous sommes à l'aube d'une révolution conservatrice en Europe.
Les mondialistes résistent : l'AfD a été déclarée extrémiste, Marine Le Pen a fait l'objet d'accusations absurdes visant à la mettre hors jeu. Mais à travers cette dictature globalitaire, les traditionalistes font une percée. Simion pourrait être tué, écarté de l'élection, emprisonné - en Europe, le pouvoir des mondialistes est encore grand. Trump soutient les euro-traditionalistes, mais son influence sur l'Europe n'est pas encore absolue. Les institutions mondialistes aux États-Unis, bien qu'affaiblies, s'accrochent au contrôle et autorisent toute attaque contre les traditionalistes.
C'est important pour nous : la Roumanie est un pays profondément orthodoxe. La victoire de Simion et de Georgescu est un signal que les forces anti-mondialisation gagnent non seulement en Amérique mais aussi en Europe. C'est une chance pour nous, mais il s'agit toujours de l'Occident, des valeurs traditionnelles roumaines. Pour construire des relations avec eux, nous devons être forts - demander ou promettre ne suffit pas à obtenir quoi que ce soit. Simion n'est pas notre homme, mais il est l'ennemi de nos ennemis, de ceux que nous combattons en Ukraine. Comme Orban ou Fico, il méprise Zelensky. Sa victoire renforcera notre position, même s'il n'est pas pro-russe, mais patriote roumain. C'est un pas de plus vers le démantèlement du pouvoir libéral-mondialiste en Europe, ce qui est vital pour nous. Une Roumanie neutre est déjà un gain énorme pour notre sécurité et notre stratégie en Eurasie occidentale.
Tatiana Ladiaeva : Mais si la Moldavie et la Roumanie s'unissent, est-ce bon pour nous ?
Alexandre Douguine : Attendons. L'essentiel est maintenant de s'accrocher à la situation, car les mondialistes sont la pire chose qui soit. Maïa Sandu est du camp opposé, celui de Soros, elle est l'ennemie de Simion.
Tatiana Ladiaeva : À ce sujet, je dirai simplement que les médias européens discutent déjà activement des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie. Les titres sont à peu près les suivants : la victoire d'un politicien d'extrême droite pourrait créer des problèmes pour l'OTAN et l'Union européenne, menaçant de déstabiliser davantage les alliances occidentales. La rhétorique occidentale, comme d'habitude, ne parvient pas à saisir la menace qui se profile à l'horizon. Mais n'entrons pas encore dans le vif du sujet - attendons de voir comment les choses se déroulent et commentons-les.
Parlons maintenant de Trump. Je vous rappelle qu'il y a quelques semaines, il a laissé entendre qu'un troisième mandat serait le bienvenu, avant de préciser : « J'ai été mal compris ». Néanmoins, la question de son éventuel retour revient régulièrement sur le tapis et les journalistes s'interrogent sur le sujet. Trump lui-même ne parle pas directement de ce désir, et il dit maintenant qu'il n'y a pas de désir particulier de le faire. Ceux qui vendent des casquettes Trump 2028 le font à leurs risques et périls, car elles ne reflètent pas ses intentions. Et puis, il est question d'un successeur. Beaucoup, y compris des hommes politiques, parient sur Vance comme futur président des États-Unis. Mais il y a aussi des théories du complot : on dit que Vance deviendra président pour laisser la place à Trump et qu'il dirigera à nouveau le pays. Qu'en pensez-vous ? Où est la vérité dans tout ce discours ?
Alexander Dugin : Il y a un point fondamental ici : les trumpistes ne peuvent pas perdre les élections de 2028. Si les démocrates reviennent au pouvoir, cela signifiera leur fin. Il y a une guerre civile idéologique qui se déroule aujourd'hui en Amérique. Il ne s'agit pas seulement d'une rivalité entre deux partis aux nuances différentes, comme par le passé, mais d'une lutte entre deux visions du monde. D'un côté, il y a les trumpistes, partisans des valeurs traditionnelles, et de l'autre, les Démocrates, leurs opposants.
Le conflit idéologique aux États-Unis bat son plein. Souvenez-vous des élections de 2020 : on ne sait toujours pas qui a gagné, car de nombreuses fraudes ont été découvertes. Une fois au pouvoir, les trumpistes se comportent comme s'ils allaient y rester longtemps. Ils introduisent des réformes idéologiques, ferment des ministères et des organisations de mondialistes qui servaient l'État profond. Il s'agit d'une révolution conservatrice, qui ne peut se limiter à quatre ans. Si les trumpistes cèdent le pouvoir aux démocrates, un châtiment les attend. Cette fois, ils seront détruits pour qu'il ne reste plus aucune trace du trumpisme. L'élection de 2028 est donc, pour eux, une question de vie ou de mort.
Les trumpistes sont confrontés à un choix : gagner ou mourir. Ils doivent s'accrocher au pouvoir en 2028 - que ce soit avec Trump pour un troisième mandat, que ce soit avec Vance, que ce soit par l'annexion du Canada ou du Groenland pour déclarer un nouvel État et recommencer le compte à rebours. Trump doit prolonger indéfiniment le cours actuel et, pendant ce temps, détruire les démocrates et les mondialistes comme s'il menait une guerre pour qu'ils ne puissent jamais revenir au pouvoir.
Il s'agit d'une révolution et Trump commence à perdre son élan à mon avis. Les réformes sont fastidieuses, il fait des compromis, mais il est en fait confronté à une résistance mondiale - aux États-Unis et au-delà. À l'heure actuelle, le monde entier est contre Trump. Ses seuls alliés seraient la Russie, la Chine et l'Inde, mais après l'accord scellé avec Zelensky, il est devenu notre ennemi. Trump est notre ennemi, ce qui nous prive de la possibilité de coopérer.
Il a déclaré une guerre commerciale à la Chine ; l'Inde est toujours un allié, mais un conflit se prépare au Cachemire.
La position de Trump est précaire : il a défié le mal mais n'a pas construit de coalition avec ceux qui pourraient le soutenir. Ses décisions sont irréfléchies et à court terme, et il doit maintenir le trumpisme au pouvoir au-delà de 2028 - que ce soit avec lui-même ou avec Vance. Les élections de mi-mandat s'annoncent difficiles. Les réformes de Trump ont déjà affecté le confort des Américains ordinaires. C'est une période difficile pour Trump, une sorte de marque sombre. Il devrait penser à 2028, mais annexer le Canada ou le Groenland n'est pas une tâche aussi facile qu'il y paraît. Pas plus qu'une opération militaire au Mexique contre les cartels de la drogue - il faudrait convaincre le président mexicain et la communauté internationale.
Trump a un problème. La prolongation du trumpisme au-delà de 2028 est une question de survie et doit être abordée dès maintenant. Mais à mon avis, il manque de profondeur stratégique. Si Trump agissait de manière stratégique, il se retirerait de la guerre avec la Russie, normaliserait les relations avec la Chine, éviterait les conflits au Moyen-Orient, dissolverait l'OTAN - comme il l'avait promis. Mais ses partisans se demandent : où en sommes-nous avec tout cela ? Où est la paix, où est la dénonciation des mondialistes, où est la liste d'Epstein ? Aujourd'hui, même eux sont sceptiques. Trump doit se ressaisir et s'engager dans une politique constructive - il a déjà commis de nombreuses erreurs.
14:25 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, entretien, alexandre douguine, russie, donald trump, george simion, état-unis, roumanie | |
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Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
par Francesco Petrone
Source : Francesco Petrone & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/israele-e-la-sind...
Les mythiques Amalécites sont mentionnés dans les écritures et la Torah, écrits qui ne seraient autres que les cinq premiers livres de la Bible hébraïque, celle qui regroupe les textes concernant Moïse. Les Amalécites seraient les descendants d'Amalek, tout comme les Camites, les descendants de Cam, ou les Cananéens, les descendants de Canaan, et ne sont qu'un des innombrables peuples mentionnés dans les textes sacrés qui constituent également l'Ancien Testament. Nous savons que ce peuple, comme beaucoup de peuples du désert, était nomade et parcourait les terres correspondant au sud de la Palestine, près du Sinaï et non loin de Gaza. Les textes racontent que les disciples de Moïse, en fuyant l'Égypte, se sont heurtés à certaines tribus sur leur chemin, des peuples que certains ont identifiés plus tard comme étant précisément ceux qui n'auraient été autres que les descendants du mythique Amalek. L'événement se serait déroulé il y a environ 3300 ans. Nous savons que les textes bibliques comportent des passages avec des descriptions très crues, peut-être parce qu'ils reflètent la mentalité de peuples semi-nomades qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années au Moyen-Orient. En fait, lorsqu'il s'agit de la réaction de Moïse à ces confrontations, nous entendons des paroles qui nous laissent perplexes. Nous repérons le comportement d'un Moïse courroucé, tel qu'il est décrit dans les Écritures: « Il eut recours à l'extermination des femmes et des enfants et pensait ne pas agir à cet égard de manière barbare et inhumaine: d'abord parce que les Amalécites étaient des ennemis qui l'avaient menacé et, ensuite, parce qu'il avait reçu de Dieu un ordre qu'il était dangereux d'ignorer ». Il est écrit que Moïse aurait même dit à Israël: «Souvenez-vous de ce qu'Amalek vous a fait lorsque vous êtes sortis d'Égypte». L'ordre de Dieu aurait été, selon ce que certains prêtres auraient écrit, que le nom d'Amalek soit « effacé de l'existence », c'est-à-dire que l'ordre aurait été l'extermination totale.
Quel est le rapport entre ces textes et l'actualité ? Ils ne devraient pas avoir grand-chose à voir, notamment parce que selon les archéologues israéliens, qui ont effectué des recherches approfondies au cours des dernières décennies sur ordre de leur propre gouvernement, recherches concernant le royaume mythique dont parlent les textes, il n'y a aucune trace d'établissements importants autres que des bivouacs de bergers. Il semble, en fait, que les Ecritures aient beaucoup édulcoré les faits en décrivant des réalités, que l'on peut même qualifier d'imaginaires, tout comme les narratifs sur les grands royaumes mythiques d'Israël. Et pourtant, malheureusement, parmi les sionistes modernes, il y en a qui, malgré la laïcité de l'idéologie des figures fondatrices, comme, par exemple, celles qui étaient extrêmement laïques tels Max Nordau et Herzl qui, en 1897, a fondé le sionisme au congrès de Bâle et en a été nommé président. Malgré cela, de nombreux Israéliens et pro-sionistes continuent aujourd'hui à prendre les écritures anciennes au pied de la lettre, comme les Grecs prenaient encore au pied de la lettre les motifs de la colère d'Achille décrits par Homère dans l'Iliade. Ainsi, le poème grec était également considéré comme un texte sacré et véridique dans l'Antiquité.
Nous en sommes arrivés au point où une personne qui a fait partie de l'école des "nouveaux philosophes" français, Bernard-Henry Levy, interviewé par le journaliste Maurizio Molinari, en sa qualité de directeur de La Repubblica, en parlant de son nouveau livre et d'un chapitre de celui-ci, consacré justement à Amalek, affirme, de manière sérieuse et sans faire trop de bruit, que "le danger aujourd'hui est la réapparition d'Amalek". Levy explique dans l'interview que l'ennemi le plus dangereux et le plus radical du peuple juif est de retour. Il poursuit en disant qu'Amalek ne veut pas seulement (notez le présent) la défaite des Juifs ou le partage de la terre, mais qu'il veut effacer les Israélites de la surface de la terre. Le titre du livre, publié en France par Grasset et en Italie par « La Nave di Teseo », est emblématique : « Solitude d'Israël ». Le philosophe poursuit en disant que « entre le fleuve et la mer, il y a huit millions de Juifs qui sont aujourd'hui à éliminer, à chasser ». Il conclut en disant : « Qu'est-ce que c'est, sinon le retour d'Amalek ? Il conclut ensuite en disant qu'Israël et l'Ukraine mènent la même guerre. Il s'agit d'une guerre presque métaphysique, et le fait de la perdre serait une défaite pour l'Occident. Mais s'il s'agit là d'idées très personnelles d'un personnage aussi emblématique que le philosophe français, nous les retrouvons aussi au sein du gouvernement israélien.
En effet, Netanyahou est lui aussi convaincu de mener une guerre totale et définitive contre le peuple mythique d'Amalek identifié aux Palestiniens. En fait, Netanyahou désigne les Palestiniens comme le peuple d'Amalek, comme étant les descendants de cet Amalek et revendique le « droit divin » de le combattre et de l'exterminer. Netanyahou utilise une rhétorique habile lorsqu'il compare les Palestiniens aux Amalécites.
Pour comprendre l'atmosphère irrationnelle qui règne en Israël, qui semble avoir replongé dans le mental d'une époque archaïque, prêtons attention aux propos tenus à la Knesset, le parlement de l'État d'Israël, par le ministre des finances Bezalel Smotrich, du parti sioniste religieux. Il a déclaré de son siège : « Un État palestinien ne peut pas exister parce que le peuple palestinien n'existe pas ». C'est plus grave qu'il n'y paraît car la comparaison faite par Netanyahou entre les Palestiniens et le peuple d'Amalek est déjà un programme de génocide puisque les Amalécites sont ce peuple que Saül, en tant que roi d'Israël, a reçu l'ordre d'exterminer par le prophète Samuel.
Mais que dit la presse israélienne ? Prenons l'exemple d'un journal gouvernemental, où l'on trouve ces lignes: "Ces gens méritent de mourir, ils méritent une mort douloureuse, une mort tourmentée, et au lieu de cela, ils s'amusent sur la plage". Telle est la prose de Schlesinger, correspondant de Hayom, un journal israélien à grand tirage. L'article se termine par une invocation: « Nous avons besoin de beaucoup plus de vengeance, d'une rivière de sang en provenance des habitants de Gaza ». Il ne s'agit pas d'un ressentiment pour le 7 octobre, mais d'un ressentiment plus grand, beaucoup plus ancien, presque atavique.
Sigmund Freud, qui était juif, a étudié le phénomène de l'antisémitisme, un sentiment généralisé d'aversion à l'égard des juifs, et a supposé qu'il pouvait trouver son origine dans le sentiment de supériorité de la religion juive. « Le sentiment d'élection a pu susciter chez les non-Juifs un sentiment de menace ou même d'envie qui a conduit à des formes d'antisémitisme et de discrimination ». Une grande tragédie se déroule en plein jour, pratiquement au cœur du monde occidental qui s'enorgueillit de sa tradition des Lumières et de son rationalisme, supposé conduire à la démocratie, au désenchantement et à des idées positives. Au lieu de cela, nous voyons ce même Occident apparemment hypnotisé par des idées dont Freud et Einstein se moquaient déjà en leur temps.
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vendredi, 16 mai 2025
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
par Abbas Al-Zein (*)
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30454-abba...
La guerre à Gaza a révélé une profonde contradiction entre les intérêts stratégiques de la Chine en Asie occidentale et les avantages poursuivis par Israël, avec le soutien des États-Unis. Alors que Pékin s'efforce de préserver son initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), Washington et Tel-Aviv remodèlent activement la région pour marginaliser l'influence chinoise sur les plans politique, économique et logistique.
Au centre de ce bras de fer se trouve le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), annoncé lors du sommet du G20 de 2023 à New Delhi. Avec l'Inde, l'Arabie saoudite, Israël, les Émirats arabes unis et les principaux États européens en piste, l'IMEC vise à contourner les routes commerciales traditionnelles de la Chine, en reliant l'Inde à l'Europe via l'Asie de l'Ouest. Le port de Haïfa, dans l'État occupant la Palestine, est un pilier de ce projet.
Gaza : la porte d'entrée d'un affrontement géopolitique
La tentative de Tel-Aviv d'imposer un contrôle total sur Gaza - à quelques kilomètres de la route du corridor - n'est pas seulement un objectif militaire, mais une condition préalable à la sécurité de ce gazoduc commercial construit pour les intérêts occidentaux.
Selon The Diplomat, la guerre à Gaza a déjà « détruit l'IMEC avant même qu'il ne soit commencé », tandis qu'un rapport de l'université Carnegie note que la viabilité du corridor est en suspens après l'opération « Al-Aqsa Flood » et la pause dans la normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël.
Une bande de Gaza maîtrisée offrirait à Israël un levier économique, une intégration régionale et une nouvelle fonction géopolitique, en sapant la position centrale de la Chine dans le commerce mondial. Mais tant que la résistance persistera à Gaza et au Sud-Liban, le corridor restera vulnérable, ce qui donnera à Pékin le temps de renforcer ses alternatives stratégiques.
Dans ce contexte, la résistance palestinienne et régionale sert involontairement les intérêts chinois en menaçant les infrastructures israéliennes et en retardant les projets d'intégration menés par les États-Unis. Haïfa et d'autres ports israéliens sont confrontés à une insécurité persistante, qui décourage les investisseurs et complique la planification à long terme des infrastructures.
Contrairement à Washington et à Tel-Aviv, Pékin bénéficie d'un atout multipolaire et la survie de la résistance modifie l'équilibre régional en sa faveur.
Les gains silencieux de la Chine dans la résistance
Bien que la Chine ne soit pas directement impliquée dans la guerre, l'érosion de la résistance palestinienne renforcerait les réseaux concurrents alignés sur l'Occident et réduirait la marge de manœuvre de Pékin. Le maintien d'un état d'indécision sur les théâtres de Gaza et du Liban donne à la Chine un temps précieux pour renforcer ses atouts dans le cadre de la BRI par le biais de couloirs plus sûrs.
Un front parallèle à cette confrontation se développe en mer Rouge. Les activités militaires des États-Unis et d'Israël près de Bab al-Mandab témoignent d'une tentative de monopoliser le contrôle de cet étroit passage stratégique. Bien que ces opérations soient présentées comme une tentative de contrer les « menaces pour la navigation », elles visent en réalité à consolider la domination occidentale sur une artère commerciale mondiale essentielle.
La Chine, qui a établi sa première base navale à l'étranger à Djibouti en 2017 pour protéger les voies de navigation de la BRI, considère cette militarisation comme un défi direct. Selon le Defense Post, les États-Unis visent à « contrer l'influence croissante de la Chine dans la région », citant les exercices navals conjoints sino-russo-iraniens et le soutien chinois à la surveillance des navires alliés.
En avril, les États-Unis ont accusé la société chinoise Chang Guang Satellite Technology Co. de fournir des images satellite aux forces armées yéménites alignées sur Ansarallah pour les aider à cibler les ressources navales américaines et alliées en mer Rouge. L'entreprise a rejeté l'accusation en la qualifiant de « calomnie scandaleuse », mais Washington y voit la preuve que Pékin exploite des entreprises privées pour mener une guerre du renseignement par procuration.
Cet arrangement permet à la Chine de maintenir un déni plausible tout en profitant de la perturbation des opérations maritimes américaines. Le refus de Pékin de condamner les attaques au Yémen et son insistance sur la fin de la guerre à Gaza comme condition de la stabilité régionale sont conformes à sa stratégie plus large qui consiste à éviter la confrontation directe tout en affaiblissant le contrôle des États-Unis.
Selon l'Institut israélien de sécurité nationale, la Chine est « prête à assumer la responsabilité des dommages économiques causés par la crise » de la mer Rouge, en échange de la non-adoption d'une position conforme aux objectifs israélo-américains.
Iran, sanctions et points de pression énergétiques
L'Iran, partenaire le plus proche de la Chine dans la région, joue un rôle tout aussi crucial. Près de 50% des importations chinoises de pétrole proviennent d'Asie occidentale, et l'Iran en fournit une part importante à des prix préférentiels, une relation façonnée par les sanctions et les besoins stratégiques. Pour Pékin, ce corridor énergétique est essentiel pour se protéger de la manipulation du marché par les États-Unis et garantir son autonomie en matière de fixation des prix de l'énergie.
Cependant, Washington a fait de l'Iran une cible centrale de sa stratégie d'endiguement. Du sabotage de l'accord nucléaire à la pression par procuration et à l'étranglement économique, la politique américaine vise à isoler Téhéran et à contraindre ses partenaires - notamment la Chine - à de nouvelles dépendances. Le 1er mai, le président américain Donald Trump a annoncé l'imposition de sanctions secondaires à toute entité qui achète du pétrole ou des produits pétrochimiques à la République islamique.
Cette escalade a pour but de frapper la Chine. En affaiblissant la capacité d'exportation de Téhéran, Washington limite les options de Pékin et l'oblige à dépendre davantage des États du golfe Persique alignés sur les États-Unis. L'objectif de la Chine de désaméricaniser les flux énergétiques est ainsi affaibli et sa vision à long terme de la souveraineté économique est mise à mal.
Dans cette optique, le rôle d'Israël dans la déstabilisation régionale, notamment par la promotion du sectarisme en Syrie et les cyber-opérations contre les infrastructures iraniennes, sert les objectifs des États-Unis en faisant de l'Iran un nœud moins fiable dans le réseau chinois de l'initiative de coopération pour le développement.
Découplage stratégique ou confrontation directe?
L'implication plus large de toutes ces tendances est que l'Asie occidentale n'est plus un théâtre secondaire dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine, mais la ligne de front. Les États-Unis ne se retirent pas de la région pour se tourner vers l'Asie de l'Est. Au contraire, ils militarisent l'Asie occidentale elle-même afin d'acculer la Chine au niveau mondial. Des projets tels que l'IMEC, les patrouilles navales en mer Rouge et les sanctions anti-iraniennes sont autant de prolongements de cette logique stratégique.
Pendant ce temps, la Chine continue de marcher sur la corde raide diplomatique, en maintenant sa neutralité, en évitant de s'engager militairement et en invoquant vaguement la désescalade. Mais le fossé entre ses intérêts économiques et sa position politique devient intenable. Alors qu'Israël s'efforce de sécuriser militairement un régime commercial conçu pour remplacer l'initiative de Bretton Woods, Pékin doit décider si sa position passive tiendra ou s'il sera contraint de défendre ses intérêts avec plus d'assurance.
Un équilibre fragile mis à mal par la résistance
Malgré une pression croissante, les forces de résistance en Asie occidentale continuent de jouer un rôle disproportionné dans le façonnement de ce champ de bataille géopolitique. De Gaza au Liban, de l'Irak au Yémen, leur capacité à imposer l'insécurité aux infrastructures rivales - qu'il s'agisse d'aéroports, de pipelines ou de routes maritimes - crée des frictions qui favorisent la Chine sans qu'elle ait besoin d'agir directement.
Les missiles balistiques hypersoniques de Sanaa, les restes de l'arsenal du Hezbollah ou les attaques transfrontalières potentielles de la résistance irakienne contribuent à un environnement dans lequel les plans américains peinent à se stabiliser. Fondamentalement, ces acteurs se sont abstenus de cibler les intérêts chinois, renforçant l'image de Pékin en tant que partenaire commercial neutre plutôt qu'hégémon militaire.
Cet équilibre - dans lequel la résistance maintient la région suffisamment instable pour retarder les projets d'intégration américains, mais pas assez chaotique pour nuire aux investissements chinois - a jusqu'à présent joué en faveur de Pékin. Mais comme Israël cherche à étendre son rôle de plaque tournante économique occidentale et que les sanctions américaines visent à couper la Chine des sources d'énergie alternatives, la marge d'inaction de la Chine s'amenuise.
(*) Abbas est un journaliste politique libanais du réseau Al-Mayadeen Media Network, spécialisé dans la géopolitique et la sécurité internationale. Dans son travail, il analyse également les ressources énergétiques mondiales, les chaînes d'approvisionnement et la dynamique de la sécurité énergétique.
16:12 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, imec, proche-orient, moyen-orient, géopolitique | |
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Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/turbocapitalismo-financiero-como-...
Le turbo-capitalisme financier pourrait être décrit comme une industrie extractive, bien que sui generis. Il s'agit en effet d'un puissant appareil d'abstraction, de centralisation et de captation des biens communs et de la valeur sociale, selon la figure de « l'accumulation par dépossession » évoquée par David Harvey dans Une brève histoire du néolibéralisme, en référence au paradigme néolibéral et à la transition entre le capitalisme producteur manufacturier bourgeois et le capitalisme prédateur financier post-bourgeois.
Cette accumulation se fait souvent avec la médiation du gouvernement dans sa version libérale, par des manœuvres telles que le remplacement des organismes de retraite par des assureurs privés, ou encore par le dé-financement du secteur public. Le crédit est ainsi présenté comme le principal système par lequel le turbo-capital financiarisé peut extraire la richesse de la population. Il utilise de multiples stratagèmes pour mettre en œuvre son projet d'extraction des richesses et d'expropriation de l'argent au profit de la classe dirigeante déjà hyper-possédante. Tous s'articulent autour de pratiques prédatrices astucieuses qui s'appuient formellement sur la loi, en la rédigeant ex novo ou en la pliant simplement à leurs interprétations, de manière à garantir de manière stable - pour parler comme Thrasymaque (La République, 339a) - « l'intérêt du plus fort ». Ainsi s'expliquent les taux d'intérêt usuraires des cartes de crédit, les saisies d'entreprises privées de liquidités en cas de difficultés, la promotion de l'actionnariat, la fraude aux entreprises, la manipulation des marchés et l'utilisation de systèmes pyramidaux comme la fameuse « pyramide de Ponzi ».
Pour reprendre le titre du chef-d'œuvre de Weber, on pourrait à juste titre parler d'accumulation par expropriation et du nouvel esprit de l'ordre capitaliste. Cette dépossession ne se limite d'ailleurs pas aux leviers de l'extraction financière, mais se détermine - explique Harvey - également dans de nombreuses autres figures connexes (« privatisation », « gentrification », « réclusion de masse ») ; au premier rang de celles-ci - surtout après 1989 et l'effondrement du Weltdualismus (dualisme mondial) - figure le retour de l'impérialisme atlantiste sous ses formes les plus brutales. Harvey lui-même le reconnaît dans Perpetual War (2003) et, à côté de lui, Giovanni Arrighi dans The Long Twentieth Century (1994) et dans Adam Smith in Peking (2007) : hors des frontières de l'Occident, le capital utilise à nouveau la violence de l'expropriation directe, appelée pieusement « privatisation », sous des formes qui ne sont pas si différentes de celles étudiées par Marx, à propos de l'« accumulation originelle », dans le chapitre 24 du premier livre du Capital. Marx lui-même, en revanche, nous enseigne que « l'hypocrisie profonde et la barbarie intrinsèque de la civilisation bourgeoise apparaissent devant nous sans voile lorsque de la métropole, où elles revêtent des formes respectables, nous tournons les yeux vers les colonies, où elles sont nues ».
A titre d'exemple, il suffit de rappeler le travail de la civilisation du dollar dans l'Irak occupé par les troupes de l'impérialisme en 2003. Le politicien Paul Bremer a publié quatre ordonnances prévoyant la privatisation totale des entreprises d'État, la propriété privée totale des activités économiques irakiennes par des sociétés étrangères, le rapatriement total des bénéfices réalisés par les sociétés étrangères, l'ouverture des banques irakiennes au contrôle étranger, l'égalité de traitement entre les sociétés étrangères et les sociétés nationales et la suppression de la quasi-totalité des obstacles au commerce. Le premier laboratoire de ces stratégies soutenues par Washington avait été le Chili de Pinochet.
En résumé, l'oligarchie ploutocratique néolibérale se présente comme une aristocratie extractive, puisqu'elle s'enrichit en extrayant la richesse du corps social sans contribuer d'aucune manière à sa production. Elle apparaît ainsi, à toutes fins utiles, comme la Parasitenklasse (classe parasitaire) évoquée par Marx. L'accumulation par dépossession - ou, si l'on préfère, « l'accumulation dominée par la finance » (finanzdominierte Akkumulation) - propre à la phase absolue, repose sur l'hypothèse que la forme la plus rapide et la plus immédiate d'enrichissement consiste à soustraire de la richesse ou, plus précisément, à l'extraire par la contrainte: cela s'obtient, concrètement, en spoliant les épargnants et les investisseurs, en vidant les banques (après avoir empêché l'utilisation des liquidités et, donc, la fuite de l'épargne), en pillant les « actifs » (les « assets », comme les appelle le néo-langage) des entreprises et des Etats par le recours à des emprunts meurtriers.
In specie, le système de crédit tisse une toile d'obligations pour le débiteur de telle sorte que, finalement, la personne endettée n'a pas d'autre choix que de céder ses droits de propriété au prêteur. Cette stratégie, en revanche, était déjà connue de Marx, qui la mentionne fréquemment dans le troisième livre du Capital. Par exemple, lorsque des hedge funds - fonds spéculatifs - prennent le contrôle d'entreprises pharmaceutiques, ils achètent d'immenses quantités de maisons saisies et les mettent ensuite à la disposition des consommateurs qui en ont besoin à des prix exorbitants, organisant scientifiquement l'accumulation par l'expropriation. Il arrive souvent, en effet, que les crises laissent dans leur sillage une masse d'actifs dévalués, qui peuvent ensuite être obtenus à des prix avantageux par ceux qui ont les liquidités pour les acheter : c'est ce qui s'est passé en 1997-1998 en Asie de l'Est et du Sud-Est, lorsque des entreprises parfaitement saines ont fait faillite par manque de liquidités et ont été rachetées par des banques étrangères, pour être ensuite revendues avec des profits impressionnants.
Si la bourgeoisie entrepreneuriale générait la richesse par le travail et son exploitation, les élites mondialistes sans frontières s'enrichissent par la dépossession aux dépens des travailleurs et des classes moyennes non libéralisées. Elles extraient la richesse du corps social productif et ne contribuent pas à la production de cette richesse : en d'autres termes, elles ne participent pas au travail qui la produit, ce qui les rapproche - mutatis mutandis - de l'ancienne aristocratie de l'Ancien Régime. Les maîtres de la finance techno-féodale, qui gèrent la création monétaire privée à des fins privées (cachées et exemptes de toute responsabilité), dirigent la domination parasitaire et extractive du produit et du travail d'autrui. En vue de cet objectif conforme à leur domination de classe, les globocrates - habitués à vivre « sur l'argent des autres », pour reprendre la formule de Luciano Gallino - opèrent le détournement prédéterminé du crédit de l'économie productive vers la finance spéculative, processus qui est suivi par la désindustrialisation, le désinvestissement, la baisse des salaires et les licenciements.
Les classes moyennes et populaires, quant à elles, sont contraintes de travailler et de payer des impôts très élevés pour enrichir une classe financière mondiale qui a le monopole de la création des symboles monétaires et qui, en échange de ses prêts, retient, sous la formule de l'intérêt usuraire, une grande partie du produit du travail. La finance elle-même, dans sa dynamique essentielle, opère en favorisant le passage de la fabrication bourgeoise à l'hégémonie des multinationales post-bourgeoises et de leurs monopoles. Cela conduit à cette inversion mortelle entre la finance et l'industrie déjà décrite, dans ses caractéristiques les plus particulières, par Lénine et, bien que d'une manière différente, par Rudolf Hilferding dans son Finanzkapital (1923).
Tous deux, bien que dans des perspectives différentes, avaient pleinement décrypté le quid proprium du capital financier et son remplacement de la primauté des industriels par celle des banquiers. L'industriel bourgeois est impliqué et proche des processus productifs, et dirige la coopération (dans le chapitre XXIII du Capital, Marx utilise l'exemple du chef d'orchestre) ; le banquier, en revanche, est éloigné de la production et n'est pas lié à ses éventuelles tragédies (en fait, il a souvent tout intérêt à ce qu'elles se produisent).
Comme toutes les activités de rente, la finance fonctionne aussi selon la figure de l'actio in distans: elle s'abstrait de la production et gouverne à distance, sans se montrer, en agissant de manière parasitaire par rapport à la production réelle et à la société dans son ensemble. La finance, en outre, ne s'intéresse pas à la construction de la stabilité et, en fait, vit de l'instabilité et de la précarité, selon les fondements de la nouvelle forme d'accumulation flexible que nous avons analysée dans notre livre Histoire et conscience du précariat (Ed. esp. 2021).
Contrairement à ce que le regard idéologiquement contaminé détecte habituellement, le capital financier n'opère pas dans une terra nullius indéterminée, ni ne génère de la richesse à partir de rien : en réalité, il extrait de la valeur du bien commun de la société et, en général, de la « classe qui vit du travail », c'est-à-dire du serf précarisé. Le capital financier liquide se présente ainsi comme un puissant appareil d'expropriation faussement anonyme. Il opère en transférant des biens publics tels que les chemins de fer et l'eau, les lignes téléphoniques et le patrimoine culturel dans des mains privées, libérées de toute localisation nationale. On peut également en déduire l'analogie avec les processus d'« accumulation originelle » décrits par Marx dans Le Capital.
Ce n'est qu'à cette lumière que l'on peut expliquer la soi-disant crise américaine de 2007, ainsi que - pour rester en Europe - la perte d'environ quarante pour cent du pouvoir d'achat du peuple italien avec le passage de la lire à la monnaie unique de l'euro (on peut dire à peu près la même chose du peuple espagnol). Le capitaliste bancaire-monétaire apparaît comme un faiseur d'argent et, en même temps, comme un donneur d'argent : il crée de l'argent ex nihilo et le prête dans le but évident d'endetter les « bénéficiaires ». Elle prélève non seulement les fruits du travail, mais aussi l'épargne de l'ensemble de la classe dominée.
Par essence, la finance produit de la « richesse » en créant de l'argent à coût nul. Mais en réalité, elle crée du papier et non de la richesse : avec la conséquence évidente que la richesse qu'elle obtient doit être soustraite, par des impôts et des artifices usurocratiques, à ceux qui la produisent réellement, c'est-à-dire au précariat en tant que classe qui vit du travail. Dans son aspiration à dominer la planète entière au nom du profit et de la croissance infinie, la classe mondiale des seigneurs de la finance a imposé des modifications de la fiscalité à son profit exclusif. En Occident, la progressivité de l'impôt diminue progressivement, depuis 1989, au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des comptes bancaires. La classe moyenne bourgeoise en voie d'illicitisation se voit prélever en moyenne 45% de ses modestes revenus. Bref, dans une synthèse plausible, alors que le travail est de plus en plus taxé, la spéculation financière et les grandes affaires de l'aristocratie financière restent non taxées et non contrôlées, le plus souvent sous la forme d'une véritable légalisation de l'évasion fiscale.
De leur côté, les multinationales, leurs actionnaires et leurs PDG paient des impôts fixés à des chiffres dérisoires, allant régulièrement de 1 à 5% (et qu'ils évitent, quand ils le peuvent, en utilisant les « paradis fiscaux »). Tout employé du colosse Amazon est taxé dix fois plus que la même multinationale multimilliardaire pour laquelle il travaille. Sous cet aspect, la lutte contre l'évasion fiscale, toujours invoquée comme une figure de la justice universelle, est ponctuellement menée par l'Etat libéral contre les classes moyennes et populaires au profit de la classe financière mondiale. Loin d'être une garantie de justice universelle, la « lutte contre l'évasion fiscale », telle qu'elle est gérée par l'ordre néolibéral, apparaît comme l'un des nombreux instruments du massacre des classes opéré par les cagoulards de la finance et par l'Etat libéral à leur service.
En témoigne le fait que la possibilité d'évasion fiscale des classes moyennes et populaires, quand elle n'est pas rendue impossible par une fiscalité qui pille les salaires avant même qu'ils ne soient perçus (c'est le cas de l'emploi public, en voie de démantèlement au nom de la raison libérale), est poursuivie comme une règle de droit, là où l'évasion des géants du commerce cosmopolite, des usuriers de la finance spéculative et des multinationales massives, est admise comme une règle de droit. Cela confirme, pour la énième fois, que le droit, dans l'ordre des rapports capitalistes, ne garantit pas la justice universelle, mais les intérêts de la classe dominante, dont il « juridifie » et « légalise » la domination.
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Le nazisme « woke » de Peter Singer
Le nazisme « woke » de Peter Singer
Carlos X. Blanco
Source: https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2025/01/el-nazism...
Le message des grandes banques, des seigneurs de l'argent et d'ajtres oiseaux charognards, est généralement clair. La BBVA, une institution bancaire que certains s'obstinent à appeler « la nôtre », parce qu'elle est espagnole, a décerné un prix à un philosophe anglophone, bien sûr : l'Australien Peter Singer : https://www.premiosfronterasdelconocimiento.es/galardonad...
Parler de « frontières de la connaissance » précisément à propos d'un homme dont la mission est de brouiller les frontières ontologiques est frappant, et cette nouvelle nous contraint à tirer la sonnette d'alarme. Le portail solidarity.net décrit très bien le personnage :
« Ce philosophe athée d'origine juive a fait quelque chose de très important pour le néo-capitalisme mondial, c'est-à-dire pour les puissants de la Terre : essayer d'abaisser la dignité des êtres humains, en particulier des plus démunis, des plus faibles et des plus vulnérables, à une catégorie inférieure à celle des animaux. De telle sorte que l'avortement, l'infanticide et l'euthanasie sont considérés comme des pratiques louables si elles sont appliquées en particulier aux malades et aux handicapés. Il s'agit de justifier l'élimination de toutes les personnes qui peuvent représenter un fardeau moral, social ou économique pour toute société néolibérale efficace. C'est un promoteur de la guerre des puissants contre les faibles ».
Le capitalisme, dans sa version ultra-libérale actuelle, ne veut pas de frontières ontologiques nettes. Il n'y a pas de frontière entre les espèces, nous dit Singer. Il y a des humains qui « valent moins » que certains singes ou vertébrés en général. C'est lui, et d'autres « experts » engagés par le capitalisme, qui décideront qui mérite de vivre et qui ne le mérite pas. Le capitalisme, et non un comité d'universitaires compétents et indépendants, décide également de récompenser les siens, ceux qui donnent le ton en termes de frontières à balayer. En Espagne, comme dans tout pays colonisé par l'anglosphère, comme dans toute colonie merdique qui décide d'incorporer l'idéologie anglo-américaine et cosmopolite des « éveillés », il y aura toujours des professeurs doués, prêts à nommer et à approuver l'anti-humanisme de Singer.
Luis M. Valdés Villanueva (photo, ci-dessus) est professeur à Oviedo et il semble qu'il ait proposé à Singer de recevoir ce prix octroyé par la banque « espagnole ». J'ai été étudiant, chercheur et professeur dans cette université, mais je n'ai jamais rencontré cette personne. De toute évidence, la banque BBVA ne m'a pas payé de dîner ni ne m'a fait de cadeau d'aucune autre manière. Au contraire, elle a toujours été une banque très ponctuelle lorsqu'il s'agissait de me facturer des intérêts. Malheureusement, dans mon ancienne université - qui m'a laissé tant de souvenirs - je constate que l'animalisme a également transformé la philosophie en « animal ». La trajectoire d'un philosophe analytique comme Valdés, professeur de ce courant anglo-saxon - et donc colonial - qui réduit l'activité linguistique à une simple analyse d'énoncés, ne justifie guère son rôle de « nominateur » d'un personnage comme Peter Singer. On dira que le point commun entre Valdés et Singer est de professer cette pensée anglo-saxonne aberrante pour laquelle un enfant peut « valoir moins » qu'un singe, ou pour laquelle un membre handicapé de notre espèce pourrait faire l'objet d'une expérimentation en laboratoire avant n'importe quel autre vertébré « sain ». Peut-être que le colonialisme anglo-saxon, qui dans l'Espagne universitaire a pris de nombreuses formes, y compris la philosophie analytique ou « du langage », implique fondamentalement un atroce nominalisme, un mépris pour l'ontologie.
Le « spécisme », c'est-à-dire l'adoption d'un point de vue centré sur une espèce - la sienne - considérée comme privilégiée, serait la nouvelle idole à abattre, après le sexisme et l'ethnocentrisme. Le professeur Valdés, dont nous ne connaissons pas les études sur l'éthique, la biologie des espèces, le bien-être animal ou la théorie de l'évolution, ne connaît qu'une chose : la possession d'une « chaire ». Obtenir une chaire et faire en sorte qu'une banque se souvienne un jour de vous. Quelqu'un, celui qui possède la chaire de quelque chose qui n'a rien à voir avec lui, cite néanmoins le nom de l'Australien à la généreuse banque « espagnole », en disant qu'il « marque un avant et un après ».
Il y a quelque chose dans les banques, quelque chose de magique et de tintinnabulant. Vous savez ce que c'est. L'espèce des professeurs susmentionnés existe, bien sûr, ce n'est pas un flatus vocis. Et l'argent, qui est magique, leur accorde l'entité voulue. Le nominalisme anglo-saxon, issu directement du frère Occam, vient nous enseigner qu'« il y a - comme le déclare le professeur Valdés - un avant et un après Singer ». En Espagne, des gens comme Sánchez Ron, Carmen Iglesias, José Muñiz, etc., tous professeurs, nous ont appris qu'« il y a un avant et un après Singer » donc ce sont là tous des professeurs qui se consacrent à découvrir pour les banques qui marque l'avant et l'après.
Il me semble que l'animalisme, comme tant d'autres excroissances idéologiques du mouvement « woke », parvient, avec beaucoup d'argent, à introduire, avec la bénédiction académique et financière, les choses les plus scandaleuses dans la culture populaire. Les masses semi-éduquées et abruties sont prêtes à tolérer et même à applaudir les plus grandes absurdités s'il y a un « professeur » pour les soutenir et s'il y a une banque pour mettre suffisamment d'argent à leur disposition. Une grande partie des masses abruties meurt d'envie que des personnalités éminentes marquent un but contre la « tradition ». La philosophie grecque et la tradition chrétienne ont été, à parts égales et solidairement, des courants « spécistes » : brisons cette barrière, disent les wokistes. Mais les mêmes masses qui ont acheté cette histoire à la BBVA et à l'Anglosphère ne savent pas qu'elles seront bientôt, très bientôt, le matériel consommable, la masse humaine que le capital réduira en bouillie avec d'autres vertébrés non-humains...
Le lecteur, et bien sûr quiconque se considère comme un admirateur de types à la Peter Singer, ainsi que tout client de banques comme la BBVA, ou même, plus modestement, tout « fan » de professeurs de philosophie analytique « made in Anglosphere » à la façon de Luis Villanueva, devrait se rappeler qui est vraiment aux commandes dans la banque qui récompense si généreusement et de manière si désintéressée ces « transgresseurs de la connaissance ».
Le responsable de tout cela chez BBVA n'est autre que BlackRock, l'un des principaux "fonds vautours" qui détient déjà environ 7 % des actions de la banque. Ce même fonds possède également une participation importante et similaire dans la banque Sabadell, avec laquelle il envisage de fusionner, formant ainsi une énorme macro-banque. D'autres grandes institutions financières, espagnoles et mondiales, sont contrôlées par le plus grand fonds vautour que certains considèrent déjà comme « le propriétaire du monde ». Cette entité représente parfaitement le modèle du capitalisme spéculatif, où quelques rares personnes possèdent les principales entreprises du monde. Ces quelques personnes, dont beaucoup sont américains, ont la capacité de façonner les goûts, les tendances et les valeurs d'une grande partie du monde, en particulier dans le monde occidental où les entreprises vassales de BlackRock n'ont pratiquement pas d'adversaires réels.
Le capitalisme dans sa phase actuelle, comme on le sait, dirige les destinées du monde à travers des investissements-désinvestissements qui ont la capacité d'envoyer des millions de personnes à la mort (par la violence ou la famine). Ces groupes financiers contrôlent également les grandes entreprises technologiques, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui, à leur tour, sont les propriétaires souverains des grandes décisions prises dans le monde en matière d'éducation, de santé, d'armée, d'environnement, etc. Le type d'être humain que nous aurons, disons, en 2050, sera le résultat direct de ce que certains personnages, comme Larry Fink (propriétaire de BlackRock) ou Peter Singer, gestionnaire du lobby anti-humaniste, adoptent aujourd'hui.
Il est très significatif qu'après avoir effacé - soi-disant - les différences ethnoculturelles entre les hommes au nom de la soi-disant mondialisation, les détenteurs de l'argent ont entrepris d'effacer les différences entre les sexes et les différences entre les espèces. Pour couronner le tout, il y a chez Singer non seulement un nominalisme grossier (« Qu'est-ce qu'un homme, un enfant, en quoi est-il vraiment différent d'un autre vertébré ? ») mais aussi un utilitarisme effroyable. C'est un certain Jeremy Bentham (1748-1832) qui a défini la vie humaine en termes de calcul grossier: l'éthique consiste en un calcul hédoniste. L'homme maximise ce qui lui procure du plaisir (ou de l'utilité) et économise ou minimise ce qui lui cause de la douleur. L'être humain est ainsi réduit à une machine à calculer le plaisir, il devient un maximisateur hédonique. Le capitalisme sauvage et débridé a ici son modèle de l'homme parfait, bestialisé et machinal.
Qu'on nous dise quel genre de bouillie humaine nous serons en 2050 grâce à ces loups déguisés en brebis. Ils se faufilent d'abord dans nos manuels puis si hissent sur les chaires de « bien-être animal » (pauvres petits animaux !), mais finissent par écrire des programmes pour la « solution finale ». Les nouveaux nazis pourraient bien avoir des origines juives. Ils parlent anglais, sont utilitaristes et parlent de « progrès » : ils décideront « qui vaut moins », même s'il est humain. Cet « être », une fois descendu de son piédestal anthropocentriste, peut n'être qu'un « morceau de viande », et donc avortable, aussi bien en prénatal qu'en postnatal. Ce vertébré humain peut faire l'objet d'une euthanasie obligatoire, car il génère des dépenses de santé injustifiées. Ou peut-être son « empreinte écologique » est-elle insupportable pour les salamandres, les phasmes ou les phoques arctiques?
Ce corps humain peut être apte à donner du plaisir sexuel à des gorilles, des chiens ou des chevaux, mais il ne vaut pas un centime sur le marché des organes, sur le marché des esclaves ou en tant que paquet de viande destiné à être consommé par des animaux protégées. Si l'on dévalorise l'être humain, on ne peut pas s'arrêter. L'anti-humanisme est le nazisme du 21ème siècle. Voyons si un professeur d'Oviedo nous expliquera prochainement qu'il n'en est rien.
10:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, animalisme, spécisme, peter singer | |
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jeudi, 15 mai 2025
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-terrorismo-jihadista-narrazi...
Racontez-nous la vérité, pour une fois. Dites-nous la vérité, même partielle, mais que ce soit la vérité.
Ou inventez-vous un nouveau mensonge. Plus crédible.
Car la vieille narration répandue sur le terrorisme islamique, le jihadisme, ne tient plus.
Al-Jolani, celui qui se fait ainsi appeler, le leader du mouvement jihadiste syrien affilié (du moins autrefois) à Al-Qaïda et aussi à l’État islamique, s'est envolé, direction Paris.
Et Macron le reçoit avec tous les honneurs. Comme s’il était le légitime chef d’État de la Syrie.
Normal ? Je me souviens encore du massacre du Bataclan, du deuil, des larmes des Français. Des manifestations de compassion universelle. Des funérailles où les grands du monde se rassemblaient autour du président qui siégeait alors à l’Élysée.
Paris avait été blessée. La France, l’Europe, l’Occident avaient été blessés. Et ils réagissaient, avec une colère mesurée. Avec douleur.
Et pourtant, tout cela n’était qu’une mise en scène. Pour les médias. Pour le grand public.
Car la réalité était, et est, bien différente.
Le terrorisme jihadiste, qui est périodiquement utilisé pour vomir l’infamie sur tout le monde islamique, sert en réalité des intérêts précis. Qui ne sont ni ceux de l’Islam, ni ceux des peuples arabes.
Des intérêts qui ne trouvent leur explication qu’en regardant, sans œillères, ceux qui tirent profit de ces actions, de ces groupes islamistes.
Et ce ne sont pas les Arabes, ni les Palestiniens, ni les Iraniens, contraints à la défensive et soumis à un harcèlement économique et militaire impitoyable.
Ces groupes, jihadistes si l’on veut employer ce terme, ne représentent pas une menace, mais une ressource utile pour ceux qui les utilisent et en tirent avantage. Et ils se prélassent, tranquillement, dans leurs salons «occidentaux». Accumulant des richesses et déterminant le sort du Moyen-Orient.
Les morts du Bataclan ? Un incident de parcours, dans le meilleur des cas.
Un prix à faire payer aux Français pour favoriser leurs stratégies et leurs affaires.
Et pendant ce temps, un terroriste, un jihadiste dont les mains, littéralement, sont tachées de sang, est reçu à l’Élysée. Avec les honneurs d’un chef d’État. Un État, cependant, qui n’existe plus depuis longtemps. Car ce qu’était la Syrie a été débité en morceaux. Et elle est une proie pour ces « jihadistes ». Qui sait pourquoi, ils semblent si sympathiques à Macron et à un certain Occident.
21:38 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, djihadisme, syrie, france, emmanuel macron | |
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Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Source: https://unzensuriert.at/297610-neues-abkommen-mit-grossbr...
Le président américain Donald Trump annoncera officiellement aujourd’hui, jeudi, un accord commercial avec le Royaume-Uni. Pour l’équilibre des puissances transatlantiques, il ne s’agit pas seulement d’un contrat : c’est un signal de changement et l’émergence d’une nouvelle puissance transatlantique forgée entre Londres et Washington.
Le « deal » comme déclaration de guerre à l’ancien système
Trump, qui depuis son retour à la Maison-Blanche mène une offensive commerciale sans compromis, présente cet accord comme le début d’une série de nouveaux accords bilatéraux. Comme le rapporte Bild, il a annoncé sur son réseau social Truth Social, avec des mots énergiques, un « accord important » avec un « grand pays respecté ». La confirmation qu’il s’agit du Royaume-Uni a été donnée par des médias américains comme le New York Times et Politico. Cet accord dépasse la simple politique économique – c’est un rejet clair de l’ordre commercial mondialisé des dernières décennies.
Le Brexit comme libération
Particulièrement sensible: cet accord dénonce comme une simple panique les scénarios apocalyptiques avancés par des politiciens pro-européens depuis des années. Après le Brexit, le Royaume-Uni a été présenté par les médias proches de Bruxelles et par les élites du continent comme un naufrage économique, incapable de se maintenir sur l’échiquier mondial sans l’UE (par exemple, la BBC en 2016). Mais désormais, Londres réalise un coup magistral : alors que l’UE est bloquée dans des disputes internes et un ralentissement de la croissance, la porte du plus grand espace économique mondial – les États-Unis sous Trump – s’ouvre. Une libération qui légitime a posteriori la décision du Brexit.
La continuité anglo-saxonne : anciennes alliances, nouvelle force
Il est également intéressant de voir qui Trump et son administration considèrent comme « véritable » allié : non pas la bureaucratie lourde de l’UE, mais l’ancienne mère patrie des États-Unis. La continuité de l’axe anglo-américain est profond : de l’époque coloniale, à travers les deux guerres mondiales, jusqu’à la politique commerciale d’aujourd’hui. Pendant que l’Allemagne et la France voient leur position mondiale vaciller, Washington et Londres renforcent leur partenariat historique. Cet accord constitue une alliance géopolitique des nations anglo-saxonnes – contre la fragmentation et la faiblesse des puissances continentales.
Le nationalisme économique de Trump porte ses fruits
Depuis son retour au pouvoir, Trump a appliqué sans relâche sa ligne: droits de douane, mesures punitives et une focalisation rigoureuse sur les intérêts américains. Les critiques ont crié au protectionnisme (comme le journal autrichien Standard) – mais aujourd’hui, il apparaît que d’autres États ne résistent pas, mais demandent en masse des accords. Le Royaume-Uni pourrait n’être que le début. Trump souhaite, par ces accords, reprendre le contrôle économique et mettre fin à la désindustrialisation des États-Unis. L’accord avec Londres marque une première grande réussite – et un message clair aux mondialistes.
Un signe annonciateur de la marginalisation de l’Europe ?
Du point de vue conservateur, cela annonce le début d’un nouvel ordre mondial : loin des constructions faibles et supranationales, vers des États-nations forts, qui défendent leurs intérêts avec confiance. L’UE, longtemps considérée comme une alternative incontournable, risque de devenir une simple note en bas de page si Washington et Londres, moteurs de l’Occident, se rapprochent à nouveau. Pour l’Allemagne, qui reste attachée à l’illusion d’une Europe supranationale, cela pourrait être le début d’un changement douloureux. La doctrine Trump est désormais irréversible – et l’Europe risque d’être reléguée au rang de simple spectatrice.
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Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Source: https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2025/bestechung-...
Des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN auraient divulgué des informations confidentielles à des entreprises d'armement. Il s'agit de corruption, de blanchiment d'argent – et de contrats d'armement se montant à plus d'un milliard d'euros.
BRUXELLES. Le parquet belge a porté de graves accusations contre des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN, la NSPA, basée au Luxembourg : ils seraient soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles à des entreprises d'armement et de s'être ainsi, peut-être, enrichis de manière illégale.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs perquisitions et arrestations ont eu lieu dans plusieurs pays européens. Il est suspecté que les personnes impliquées n’auraient pas seulement transmis des documents internes concernant des procédures d’attribution en cours, mais auraient aussi effectué des opérations de blanchiment d'argent via des sociétés fictives. Selon les autorités, les contrats portant sur des drones et des munitions seraient particulièrement visés.
Lundi, deux personnes ont été arrêtées à Bredene, en Belgique, et une d’entre elles a fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon Bruxelles, l’enquête s’étend également au Luxembourg, à l’Espagne et aux Pays-Bas. La procédure est coordonnée par Eurojust, l’autorité judiciaire de l’UE. Les accusations portent sur la corruption, l’appartenance à une organisation criminelle et le blanchiment d'argent.
L’Allemagne aussi sur la liste des bénéficiaires de l’OTAN
L’OTAN elle-même a confirmé, sur demande, qu’elle collaborait avec les autorités d’enquête. Selon elle, les investigations auraient été déclenchées à partir de renseignements internes de la NSPA. Il n’a pas été précisé quels entreprises auraient pu bénéficier des opérations présumées illégales.
À travers l’agence de l’OTAN, des contrats d’un milliard d’euros sont régulièrement attribués pour des systèmes d’armement et des munitions. Récemment, la NSPA a conclu un contrat-cadre pour de l’artillerie d’un montant de 1,1 milliard d’euros. L’Allemagne figure également parmi les bénéficiaires. Auparavant, l’achat d'un total pouvant aller jusqu'à 1000 missiles Patriot pour 5,5 milliards de dollars américains avait été annoncé (rr).
20:04 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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mercredi, 14 mai 2025
Les derniers souffles du système démocratique
Les derniers souffles du système démocratique
Jordi Garriga
Tout ce que nous connaissons du système démocratique, avec ses parlements, son système de vote, son économie de marché, sa liberté de conscience, etc., est un système adapté aux intérêts de la classe que nous appelons traditionnellement la bourgeoisie. Toutes les révolutions démocratiques depuis la Révolution américaine de 1776, la Révolution française de 1789, les révolutions européennes de 1820, 1830, 1848… ont été organisées pour renverser la classe aristocratique considérée comme improductive, dont la justification d’exister avait déjà expiré : le but de la vie est désormais le bien-être matériel et tous ceux qui ne dirigent pas leurs efforts pour l’atteindre, ceux qui n’adorent pas la machine utile, les processus d'achat et de vente, restent en dehors du nouveau monde.
Mais ce nouveau monde, qui prétend consacrer la figure du citoyen libre comme nouveau souverain, par le vote dans les assemblées, par l'expression d'opinions, par les relations d'affaires avec d'autres citoyens libres... ne fait que reproduire, avec une nouvelle topologie, ce qu'il prétend avoir dépassé. Le changement, qui a entraîné la disparition de l’aristocratie en tant que classe dirigeante, a été déterminant.
Si autrefois le facteur déterminant était la propriété de la terre, cultivée par des gens qui ne la possédaient pas, plus tard c'est la propriété des moyens de production (usines, machines) qui a été déterminante. Aujourd’hui, une nouvelle classe (les intermédiaires) prend le pouvoir de l’ancienne bourgeoisie (une simple mutation), dont la clé de la domination est le contrôle des réseaux, des flux d’information, des échanges monétaires et du marché des données (Big Data).
Nous savons que pendant des siècles, au Moyen Âge et jusqu’à il y a moins de trois siècles, la société occidentale était divisée en trois classes : l’Église, la noblesse et la bourgeoisie. L'Église détenait le pouvoir spirituel et moral, la noblesse contrôlait la terre et la force militaire, tandis que la bourgeoisie émergente commençait à accumuler richesses et influence grâce au commerce.
Au travers des révolutions et des changements institutionnels mentionnés ci-dessus, à des degrés divers, ce schéma a été maintenu. Ce qu'on appelle désormais « lutte des classes » est le produit du nouvel ajustement : la légitimité réside dans un citoyen présumé libre, qui devrait pouvoir faire valoir ses qualités, lesquelles, grâce à l'effort et à l'éducation, pourraient être améliorées pour réaliser ses désirs, et ainsi chacun serait heureux dans un cadre de libre concurrence. Mais non, la réalité est différente et l’a toujours été: les classes sociales existent comme il y a mille ans, avec le cruel espoir d’une égalité terrestre qui ne pourra jamais être atteinte. Si l’Église l’a reporté après la mort (l’opium du peuple, selon Marx), le système démocratique le promet pour aujourd’hui.
Le système démocratique a provoqué un déplacement entre les strates de la pyramide sociale (qui existe toujours), qui pourrait être résumé comme suit :
- L’Église a été remplacée par les médias, qui exercent une influence significative sur l’opinion publique et le récit social. Les partis politiques jouent également un rôle crucial dans la formation de la volonté politique.
- La noblesse a été remplacée par des élites économiques et financières, qui contrôlent les banques et les grandes entreprises. Ces élites exercent un pouvoir considérable sur l’économie et la politique.
- La bourgeoisie a évolué vers une classe moyenne et supérieure qui accumule richesse et influence grâce à la propriété et au capital.
- Enfin, plus de 90% de la population est regroupée dans un quatrième état qui va du « précariat » (Fusaro) aux techniciens cosmopolites au service des grandes multinationales.
Depuis la généralisation d’Internet, une autre organisation postmoderne simili-médiévale se dessine déjà, fondée sur la privatisation de tout, y compris des ressources de base, et la délégation de tout, où le producteur devient aussi un fonctionnaire au service des pouvoirs privatisés.
Les services publics essentiels, tels que l’éducation, la santé et la sécurité, sont privatisés et soumis à la logique du marché. Les partis politiques et les médias agissent comme intermédiaires entre le peuple et ces pouvoirs privés, tandis que les banques et les entreprises exercent un contrôle important sur l’économie, faisant en sorte que leurs décisions enrichissent certains et appauvrissent d’autres en fonction de la volonté de familles et de clans que personne ne voit, ne connaît ou pour lesquels personne ne vote.
Cela donne lieu à une « dictature des intermédiaires » (situés dans le flux entre plusieurs points), où ceux qui ne produisent pas ou ne créent pas de valeur, mais qui contrôlent les mécanismes de pouvoir et d’influence, exercent une domination significative sur la société : bitcoins, bases de données, bourse, réseaux sociaux… Ces intermédiaires dirigent la reproduction et la consommation, profitent du système et le perpétuent, soumettant les détenteurs des moyens de production à leur logique, indiquant la direction que l’opinion publique devrait prendre et générant des bulles financières comme nouveau moyen de contrôle de l’économie.
En ce sens, la structure sociale actuelle peut être considérée comme une forme de « féodalisme financier », où les seigneurs féodaux sont les banquiers et les sociétés, et les serfs sont les citoyens ordinaires qui travaillent pour rembourser leurs dettes et maintenir le système en marche. La question est de savoir comment la classe émergente, celle des techniciens et des intermédiaires qui contrôlent les flux, va mener à bien sa révolution.
Pendant ce temps, le système démocratique est dans ses derniers souffles: élections, partis et candidats inadaptés sont suspendus, tarifs douaniers et désindustrialisation font s'écrouler des empires, guerres déclarées et non déclarées où personne ne sait où se trouve le front… On verra bien.
16:32 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, démocratie | |
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mardi, 13 mai 2025
Nouvelles sanctions américaines contre la Russie: Washington de nouveau sur la voie de la guerre?
Nouvelles sanctions américaines contre la Russie: Washington de nouveau sur la voie de la guerre?
Washington. Le rapprochement entre l’administration Trump et la Russie semble prendre fin, et Washington se prépare de nouveau à la confrontation avec Moscou : selon des informations de l’agence de presse Reuters, le gouvernement américain prépare de nouvelles sanctions économiques ciblées contre la Russie afin d’accroître la pression sur le Kremlin. Trois représentants du gouvernement, dont les noms n'ont pas été dévoilés, et une source bien informée ont confirmé que le Conseil de sécurité nationale avait décidé de mesures appropriées, que le président Trump doit encore approuver. Les sanctions viseraient le conglomérat énergétique d’État Gazprom ainsi que des entreprises importantes du secteur des matières premières et du secteur bancaire, et devraient soutenir les efforts de Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Jusqu’à présent, les sanctions américaines se concentraient principalement sur le secteur bancaire russe et sur des restrictions à l’exportation. Le nouveau paquet pourrait marquer une éventuelle correction de cap de l’administration Trump, qui a montré ces dernières semaines une certaine ouverture envers Moscou. « Le Conseil de sécurité nationale tente de coordonner une série de mesures punitives contre la Russie », a déclaré l’une des sources. « C’est uniquement sa [celle de Trump] décision », a ajouté un officiel. James Hewitt, porte-parole du Conseil de sécurité, a refusé de commenter les « négociations en cours », mais a souligné l’engagement constant de Trump en faveur d’un cessez-le-feu.
Le contexte des éventuelles sanctions est le rejet réitéré par Poutine des pourparlers de paix, comme l’a expliqué Kurt Volker, ancien envoyé spécial américain pour l’Ukraine, à Reuters : « Poutine le rejette [Trump] encore et encore. » Selon Volker, les mesures prévues pourraient donc constituer « la prochaine étape » de la pression exercée. Selon certains observateurs, cette démarche pourrait toutefois se retourner violemment contre les Etats-Unis. Le Kremlin n’a pas changé ses conditions pour entamer des négociations de paix, mais ne considère par le gouvernement de Zelensky à Kiev comme un partenaire de négociation adéquat. (mü)
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De la réalité et du narratif
De la réalité et du narratif
par Pierluigi Fagan
Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/realta-e-narrazione
Depuis les événements du 7 octobre 2023 en Israël, une puissante bulle narrative s'est imposée, se substituant aux faits. L'opinion publique occidentale s'est, pour l'essentiel, plongée dans des discussions d'ordre narratif en négligeant obstinément les faits. La question du sémitisme et de l'antisémitisme est devenue un tourbillon narratif désormais classique. La Shoah juive et le génocide palestinien en sont un autre. La civilisation et la barbarie, même si elles n'ont pas été évoquées en tant que telles, ont été un autre topos narratif convoqué dans la bataille. De nombreuses discussions, même sur ma propre page, ayant gravi différents niveaux dans l'arsenal narratif et ce, dans un contexte de plus en plus conflictuel, n'ont pu que reporter le jugement final à un vague « nous verrons ».
Aujourd'hui, nous ne sommes pas encore au bout de la trajectoire qui nous permettrait de tracer une ligne de jugement, mais nous nous en rapprochons. Le gouvernement israélien a lancé l'opération « Chariot de Gédéon », l'une des nombreuses pièces narratives tirées du géniteur de tous les récits occidentaux: l'Ancien Testament.
L'histoire de ce Gédéon ferait référence à des événements lointains, situés au 12ème siècle avant J.-C., mais il faut se rappeler que la rédaction plus ou moins complète du Livre ne date que du 6ème siècle avant J.-C., à Babylone, soit 700 ans après les prétendus « faits ». Nous avons donc un peuple résidant sur une terre partagée avec d'autres peuples, se souvenant d'une croyance née il y a près de quatre mille ans, un peuple totalisant moins de 18 millions de personnes dans le monde (0,2 % de la population mondiale), un peuple qui encadre ainsi narrativement les faits qu'il accomplit. En outre, le récit de Gédéon n'est pas du tout clair quant au parallèle, même métaphorique, qu'il pourrait avoir avec l'affaire de Gaza. L'opération « Chariot de Gédéon » semble vouloir déplacer (expulser) tous les Palestiniens de la bande de Gaza et l'occuper de façon permanente.
Mais qu'est-ce qui est accompli plus largement ?
Fondamentalement, Netanyahou met en œuvre le projet qu'il a lui-même présenté avec des cartes et des marqueurs à l'Assemblée générale de l'ONU, quelques jours avant le 7 octobre.
Le projet remonte à un plan stratégique partagé par les Américains, les Israéliens et les Arabes du Golfe et qui a été sanctionné par les Accords d'Abraham à l'époque de la première présidence Trump, développé par l'administration Biden avec l'idée de la « Route du Coton » dont la logistique est montrée dans la carte ci-dessus, confirmé par la deuxième présidence Trump qui a vaguement envisagé de faire de la Bande de Gaza une ZES ou Zone Économique Spéciale (on ne sait pas si ce sera sous une administration américaine, israélienne ou mixte).
Je rappelle que la bande de Gaza a été officiellement reconnue par l'ONU (en 2012) comme faisant partie de l'État de Palestine. Mais c'est le sort constant du « droit international » d'être ignoré, car il est un concept que l'on voudrait logique, mais qui ne l'est pas du tout parce qu'il est en fait impossible à promouvoir. Impossible pour différentes nations de reconnaître un droit supérieur au leur lorsqu'une nation se constitue elle-même en État en définissant souverainement son droit, ses mécanismes de jugement et son système pénal.
La logique de ce projet est toutefois bien articulée. Le noyau dur de ce projet serait de mettre en commun les intérêts entre les monarchies arabes du Golfe et Israël, de créer une ère de paix basée sur le business, la paix la plus solide que l'on puisse imaginer dans ces contrées. Mais le principe de la cause complexe nous invite aussi à nous pencher sur les intentions annexes.
Netanyahou, avec l'état de guerre permanent, reporte sine die sa comparution effective devant un tribunal pour ses actes délictueux passés et compte sur le fait que, outre le report, une fois qu'il aura réalisé le grand plan en se débarrassant des Palestiniens de Gaza et du Hamas, il sera le héros d'Israël et, en tant que tel, difficilement jugeable par les bagatelles formelles émanant d'un acte d'accusation antérieur.
Netanyahou s'appuie sur une majorité de droite plus ou moins extrême, qui à son tour s'appuie sur une partie de la population qui a émigré en Israël sur la base du récit de la réunification des Juifs (mais il y a aussi des doutes sur le fait que beaucoup -en provenance d'Europe de l'Est depuis l'après 1991- le sont réellement), même si l'idée même d'utiliser cette identité ethnique ou raciale est acceptée par la culture occidentale, qui, dans d'autres cas, désavoue et abjure la prétendue identité de tout groupe ethnique qui voudrait se transformer en une race.
Mais pour les « Juifs », tout est permis, à la fois parce qu'ils auraient trouvé l'occidentalité chez les Grecs (à cause du récit religieux), et parce qu'en tant qu'Israéliens, ils sont un coin occidentaliste enfoncé dans une partie sensible du monde arabe, et parce que l'Occident (et les Allemands plus que tous les autres) a une conscience très coupable à l'égard de ce peuple. C'est le seul peuple au monde qui croit avoir une continuité d'existence historique inchangée depuis trois mille ans et plus, transmise principalement et génétiquement par la voie maternelle, et avec sa propre religion exclusive selon laquelle le dieu de l'Univers aurait une relation unique et spéciale avec lui.
Enfin, et bien que le dire attire immédiatement les cris de colère de la machine de propagande narrative dont ils sont les maîtres millénaires, il ne fait aucun doute que ce maigre 0,2 % du monde a un poids et une influence culturels, informationnels, éducatifs et financiers exceptionnels ou disproportionnés. La Russie aussi, et pour diverses raisons, est très condescendante.
Enfin, l'opération Trump1-Biden-Trump2 créerait une homogénéité stabilisatrice au Moyen-Orient (au moins dans les intentions), contraire à l'islam iranien, une homogénéité annonciatrice de nombreuses grandes affaires futures et, dans la version « Route du coton », alternative et concurrente de la BRI chinoise. Un axe entre, d'une part, l'Inde -qui tente de s'arracher à son asiatisme naturel-, et, d'autre part, la péninsule arabique pleine d'hydrocarbures et d'argent, et l'Europe à la recherche d'approvisionnements énergétiques alternatifs à la dépendance russe qui a été abjurée, depuis le début de la guerre en Ukraine. A cela, il convient d'ajouter les fantasmes anarcho-capitalistes de la zone Trump à constituer sur le territoire de Gaza comme un nouvel hybride de Singapour et de Disneyland pour les riches, un paradis fiscal drainant les capitaux européens fuyant les fiscalités nationales.
Bien entendu, nous ne nous sommes concentrés ici que sur une partie de l'aire des conflits. Il y a ensuite le Hamas, avec une moitié relevant des Frères musulmans (la « peste » en termes politiques pour les monarchies et les gouvernements arabes), mais aussi avec une autre moitié protégée et manipulée par le Qatar et l'Iran, les contradictions internes du monde palestinien, l'histoire controversée de la zone depuis les Philistins jusqu'au Mandat britannique, etc. En réalité, les « Palestiniens » sont un groupe ethnique malheureux qui n'est pas aimé par tout le monde, soit par intérêt, soit par opposition ouverte. En théorie, ils seraient également des Sémites, définissables comme des Arabes à d'autres égards, mais ils ont leur propre nom et leur propre identité. Utilisés par le Qatar et l'Iran, avec lesquels on ne voit pas très bien ce qu'ils ont à partager si ce n'est d'être pions pour des manœuvres géopolitiques (ils pourraient l'être davantage par la Turquie), mal aimés par les gouvernements arabes et les religieux (les Palestiniens ne sont historiquement pas très religieux), méprisés par les Israéliens, problématiques pour les Européens. La logique de l'opération du 7 octobre du Hamas, avec toute la bonne volonté du monde, est difficile à comprendre.
Il faut dire que, si l'on peut dire beaucoup de choses sur l'affaire israélo-palestinienne sur le plan du jugement moral, sur le plan du jugement pratique, la question de l'hypothèse d'une coexistence honnête et pacifique des acteurs de ce long drame est effectivement complexe. Surtout lorsque les intérêts internationaux des puissances extérieures s'ajoutent au tableau local déjà compliqué, qui a une profondeur historique longue et stratifiée.
Un exemple ridicule de cet état de confusion (comme tant d'autres choses concernant ce parti politique italien) est le fait que le parti libéral-progressiste qui s'appelle improprement « de gauche » et se pose comme démocratique, après avoir pendant des années soutenu bruyamment l'idée d'« une terre, deux États », est aujourd'hui passé à la position de « gauche pour Israël » (?).
Quoi qu'il en soit, je voulais simplement résumer la question à grands traits en rappelant une fois de plus combien nous aimons discuter de récits fictifs et d'idées hyper-ouraniques alors que le sang coule, que l'injustice triomphe, que la civilisation décline. On pourrait en tirer une règle : plus la réalité est sombre, plus on se réfugie dans le monde lumineux des idées. Des idées qui, pourtant, justifient et s'emploient à rendre la réalité toujours plus sombre.
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Economie verte et écologisme néolibéral
Economie verte et écologisme néolibéral
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/business-ecologico-el-ambientalis...
Il existe un paradoxe apparent lié à la question de l'apocalypse environnementale qu'il convient d'aborder : le logo dominant dans le cadre du technocapitalisme du nouveau millénaire non seulement ne reste pas silencieux face au dilemme de la catastrophe imminente, mais l'élève au rang d'objet d'une prolifération discursive hypertrophique. L'urgence environnementale et climatique est, à juste titre, l'un des sujets les plus soulignés et les plus discutés dans l'ordre actuel du discours.
Cela semble, à première vue, une contradiction dans les termes, si l'on considère que poser ce dilemme revient à énoncer la contradiction même du capital, qui est son fondement. Ne serait-il pas plus cohérent avec l'ordre technocapitaliste d'occulter - ou du moins de marginaliser - cette question problématique, d'une manière similaire à ce qui se passe avec la question socio-économique du classisme et de l'exploitation du travail, rigoureusement exclue du discours public et de l'action politique ?
Affirmer que, contrairement au problème de l'exploitation du travail (qui reste largement invisible et qui, de toute façon, peut être facilement éludé par le discours dominant), la question environnementale est claire et évidente aux yeux de tous, oculos omnium, et que, par conséquent, il serait impossible de l'éviter comme si elle n'existait pas, revient à faire une affirmation vraie mais, en même temps, insuffisante: une affirmation qui, en outre, n'expliquerait pas les raisons pour lesquelles le discours dominant non seulement aborde ouvertement la question, en la reconnaissant dans sa pleine réalité, mais tend même à l'amplifier et à la transformer en une urgence et en une véritable urgence planétaire.
La thèse que nous entendons soutenir à cet égard est qu'il existe une différence notable entre la question environnementale et la question socio-économique (que Marx appellerait, sans périphrase et à juste titre, « lutte des classes »). Cette dernière ne peut en aucun cas être « normalisée » et métabolisée par l'ordre technocapitaliste qui, en fait, opère de telle sorte qu'elle n'est même, tendanciellement, jamais mentionnée (ni, ça va sans dire par les forces du camp gauche de la politique, depuis longtemps redéfini comme gauche néolibérale ou, mieux encore, « sinistrash » - gauche poubelle). Margaret Thacher, quant à elle, avait déjà ostracisé le concept même de classe sociale, le qualifiant de vestige inutile et pernicieux du communisme (selon ses propres termes : « la classe est un concept communiste. Il sépare les gens en groupes comme s'il s'agissait de parcelles et les monte ensuite les uns contre les autres").
Comme nous l'avons montré plus en détail dans notre étude Démophobie (2023), les droits sociaux sont remplacés dans l'ordre discursif et dans l'action politique par des « droits arc-en-ciel », c'est-à-dire par ces caprices de consommateurs qui, en plus de permettre de détourner le regard du conflit de classe, sont intrinsèquement fonctionnels à la logique néolibérale d'expansion de la marchandisation du monde de la vie. Et les forces politiques sont toutes réorganisées à l'extrême centre de la grosse Koalition néolibérale, apparaissant de plus en plus comme des articulations du parti unique du turbo-capital qui élève le fanatisme économique et le classisme, l'impérialisme et l'aliénation à un destin inéluctable et à un horizon exclusif (il n'y a pas d'alternative).
Contrairement à la question socio-économique, la question environnementale peut être métabolisée et - littéralement - rentabilisée par l'ordre technocapitaliste pour de multiples raisons. Précisons toutefois que l'ordre discursif néolibéral affronte et, en fait, amplifie la question environnementale et climatique dans l'acte même par lequel il la déclare abordable et résoluble mais toujours et seulement dans le cadre du technocapitalisme, neutralisant a priori la pensabilité de toute arrière-pensée ennoblissante éloignée de la prose de la réification du marché et de la Technique. Et c'est en fonction de cette clé herméneutique que s'explique l'intensification discursive néolibérale de l'urgence climatique et environnementale, toujours caractérisée par l'occultation de la matrice capitaliste des désastres.
Bien canalisée dans les rails de la mondialisation néolibérale, la question environnementale peut jouer, pour l'ordre dominant, le rôle d'une fonction efficace de défocalisation du regard sur la question socio-économique, le classisme, l'exploitation et l'impérialisme. Pour comprendre cet usage apotropaïque dans toutes ses implications, on peut par exemple se référer au rapport de 1991 intitulé La première révolution mondiale, publié par le « Club de Rome », une association fondée en 1968 par l'homme d'affaires Aurelio Peccei, le scientifique écossais Alexander King et le turbo-capitaliste milliardaire David Rockefeller : une entité que l'on peut à juste titre classer parmi les nombreux think tanks (du Cato Institute à la Heritage Foundation, de l'Adam Smith Institute à l'Institute of Economic Affairs) au service de l'ordre dominant, auquel ils apportent une caution idéologique.
Ainsi, on peut lire dans le rapport de 1991 : « Dans la recherche d'un nouvel ennemi qui pourrait nous unir, nous avons trouvé l'idée que la pollution, la menace du réchauffement climatique, la pénurie d'eau potable, la faim et d'autres choses du même genre serviraient notre objectif ». En somme, la question verte doit être habilement identifiée comme une contradiction fondamentale et un « ennemi commun » capable de nous unir ("un nouvel ennemi pour nous unir") dans une bataille qui, d'une part, détourne le regard du conflit entre le Serviteur et le Seigneur et, d'autre part, conduit le premier à adhérer à nouveau à l'agenda du second, notamment aux nouvelles voies du capitalisme écologique telles qu'elles seront sculptées dans les années à venir.
Le rapport du Club de Rome peut être accompagné d'un autre document datant de deux ans plus tôt qui, malgré les différences de nuances et d'intensité des approches, propose un schéma de pensée convergent. Il s'agit d'un discours prononcé par Margaret Thatcher le 8 novembre 1989 devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Il est animé, entre les lignes, par la volonté d'identifier un nouvel « ennemi commun » pour remplacer le « socialisme réel », déjà en déclin (il est significatif que le discours de la Dame de fer ait eu lieu à la veille de la chute du mur de Berlin). Et que, par conséquent, il peut être assumé comme le nouveau défi global au capitalisme, en impliquant tout le monde dans son projet. Selon Thatcher, « de tous les défis auxquels la communauté mondiale a été confrontée au cours de ces quatre années, l'un d'entre eux est devenu plus évident que tous les autres, à la fois en termes d'urgence et d'importance : je veux parler de la menace qui pèse sur notre environnement mondial ».
Le sermon de la Dame de fer est parfois encore plus symptomatique du nouvel esprit du temps que le rapport du « Club de Rome », en particulier dans son insistance sur la nécessité de traiter la question environnementale sans renoncer à l'impératif de croissance, préservant ainsi le capitalisme sous une forme éco-durable tout en se consacrant à la croissance économique. Pour reprendre les termes de Thatcher, « nous devons faire ce qu'il faut sur le plan économique. Cela signifie que nous devons d'abord avoir une croissance économique continue afin de générer la richesse nécessaire pour payer la protection de l'environnement ». L'astuce - une constante dans l'ordre du discours néolibéral - consiste à dénoncer le problème environnemental, en accompagnant immédiatement la dénonciation de la reconnaissance que la croissance, le développement et les auri sacra fames - la faim d'or maudite - du capital ne sont pas la cause, mais la solution possible : « nous devons résister à la tendance simpliste de blâmer l'industrie multinationale moderne pour les dommages causés à l'environnement. Loin d'être les méchants, ce sont eux sur qui nous comptons pour enquêter et trouver des solutions ».
Ainsi, suivant le discours de Thatcher, qui résume le nouvel esprit du capitalisme vert in statu nascendi - en phase d'émergence - la critique du capitalisme comme cause de la destruction de l'environnement (en un mot, l'environnementalisme socialiste) serait une « tendance simpliste », du fait que les industries multinationales, « loin d'être les méchants », sont les agents qui peuvent mener les recherches et trouver les solutions au dilemme. Cependant, le non sequitur dans lequel la réflexion de Thatcher, et avec elle, la raison d'être néolibérale elle-même, s'enlisent est que, même à supposer que les entreprises multinationales puissent trouver la solution, cela ne peut servir d'alibi à leur responsabilité dans la genèse de la tragédie, comme semble l'indiquer le passage cité plus haut. Et, de toute façon, comme nous essaierons de le montrer, les « solutions » recherchées et trouvées par l'industrie multinationale moderne évoluent toujours sur la base de l'acceptation (et de la reproduction perpétuelle) de la contradiction qui génère le problème.
Par conséquent, l'ordre hégémonique admet et même encourage le discours sur la catastrophe, tant qu'il est invariablement articulé dans les périmètres du cosmos technocapitaliste, supposé comme un a priori historique non modifiable ou, en tout cas, comme le meilleur système possible à la fois parmi ceux qui ont déjà existé et parmi ceux qui pourraient éventuellement exister en tant qu'alternative.
L'évocation constante de la catastrophe climatique et l'exigence d'y remédier sont donc permises et d'ailleurs constamment induites, à condition que les recettes et les solutions soient administrées par la logique du profit et le maintien de la forme valeur comme fondement du système de production.
Enfin, si l'environnementalisme néolibéral est ouvertement promu et pratiqué par les modèles politiques de l'Occident - ou, plus précisément, de l'Ouest -, l'environnementalisme socialiste est découragé et diabolisé, soit sur la base de ce que Fisher a défini comme le « réalisme capitaliste » (selon lequel il n'y aurait pas d'alternatives à ce qui existe), soit sur la base de la stigmatisation de la passion utopique et anti-adaptative, idéologiquement assumée comme prémisse à la violence et au retour des atrocités du 20ème siècle.
En d'autres termes, le turbo-capitalisme pose et débat la question de l'apocalypse verte en se présentant comme la solution et non comme l'origine du problème: ainsi, tout en cultivant les causes de la catastrophe, il se propose de travailler sur les effets, dans une perspective qui, de surcroît, est fonctionnelle à la préservation de la logique du capitalisme lui-même. Il va sans dire qu'affronter le dilemme environnemental en restant sur le terrain du technocapitalisme signifie, dans la meilleure des hypothèses, ne pas le résoudre et, dans la pire (comme nous pensons que c'est effectivement le cas), renforcer encore les bases de la catastrophe.
En particulier, nous tenterons de montrer comment, sous la forme de l'environnementalisme néolibéral, le discours turbo-capitaliste sur l'apocalypse verte tente, d'une part, de moduler les stratégies de résolution de la catastrophe qui, présupposant l'ordre technocapitaliste et son maintien, sont toutes vouées à l'échec et, d'autre part, de neutraliser préventivement la viabilité de l'option de l'environnementalisme socialiste. Sans exagérer, si le logo hégémonique s'approprie le discours environnemental, c'est en raison de sa volonté de le sortir du camp socialiste pour le ramener - et donc le « normaliser » - sur le terrain néolibéral, plutôt qu'en raison de sa volonté réelle de remédier au cataclysme qui s'annonce. D'autre part, pour les porte-drapeaux du fanatisme techno-économique - pour paraphraser Jameson - il est plus facile et moins douloureux d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme.
L'hypertrophie discursive de la question environnementale à l'ère néolibérale s'explique par trois raisons principales, qui seront examinées ci-dessous : (a) la transformation de l'urgence environnementale elle-même en une source d'extraction de la plus-value, qui se produit surtout en vertu du système manipulateur de l'économie verte et de ses « sources renouvelables » d'affaires ; (b) le brouillage du regard par rapport au conflit socio-économique (qui, comme on l'a rappelé, ne peut être incorporé et normalisé dans l'ordre technocapitaliste, contrairement à la question environnementale) ; (c) la fabrique de la crise et le gouvernement de l'économie de marché, qui sont les principaux responsables de l'hypertrophie discursive de la question environnementale à l'ère néolibérale ; c) la fabrique de la crise et l'utilisation gouvernementale de l'urgence, sous la forme d'un « Léviathan vert » qui utilise la crise elle-même comme ars regendi - l'art de gouverner - pour consolider, optimiser et étendre la domination technocapitaliste sur la vie.
Sur la base de ces hypothèses, l'économie verte peut être comprise à juste titre comme la solution que la raison néolibérale propose pour la question environnementale, dans une tentative non pas tant de sauver la planète (et avec elle, la vie) du capitalisme, mais de sauver le capitalisme lui-même des impacts environnementaux et climatiques. En d'autres termes, l'économie verte aspire à garantir que le capital puisse, de quelque manière que ce soit, surmonter sa contradiction intrinsèque qui se traduit par l'épuisement des ressources et la neutralisation du « remplacement organique » de la mémoire marxienne : pour rendre cela possible, le punctum quaestionis - l'état de la question - conduit à la redéfinition du capitalisme lui-même, selon une nouvelle configuration verte, qui lui permet de poursuivre la valorisation de la valeur, en évitant la récession et en reportant dans le temps l'éclatement de la contradiction.
Les élites turbo-financières apatrides s'approprient les revendications écologistes croissantes, nées dans les années 1970 et devenues de plus en plus solides, et les détournent vers les circuits de l'économie verte, en cohérence avec laquelle la limite environnementale doit être perçue non pas comme un obstacle au développement, mais comme une opportunité de profit sans précédent, comme un moteur de croissance renouvelé et comme le fondement d'un nouveau cycle d'accumulation.
L'erreur qui est à la base de l'« économie verte » et, plus généralement, de l'environnementalisme néolibéral dans toutes ses extra-inspections, peut être facilement identifiée dans la conviction générale que la contradiction ne réside pas dans le capitalisme en tant que tel, mais dans son fonctionnement, encore insuffisamment calibré pour trouver un équilibre avec la nature.
En somme, le capitalisme est perçu comme la thérapie d'un mal qui, tout au plus, peut être compris comme la conséquence d'une application encore perfectible du capitalisme lui-même. Il va sans dire que ce qui échappe à la raison d'être néolibérale, c'est que, comme Marx et Heidegger l'ont montré - bien que sur des bases différentes - c'est le fondement même du technocapitalisme qui consomme les entités dans leur totalité et conduit à l'épuisement de la nature.
En bref, le capitalisme n'est pas malade, comme les hérauts de l'économie verte et de l'environnementalisme néolibéral semblent vouloir le suggérer : il est la maladie. Il ne s'agit donc pas de guérir le capitalisme, mais de guérir l'humanité et la planète du capitalisme. Cela signifie que ni la justice sociale ni même un véritable environnementalisme ne peuvent exister sans l'anticapitalisme. Prétendre guérir le capitalisme signifie seulement perpétuer, sous de nouvelles formes, le système d'oppression de l'homme et de la nature par l'homme.
La dévastation de l'environnement et le changement climatique générés à son image par le technocapital (heideggérien dans son « oubli de l'Être » et sa volonté de puissance de croissance démesurée) deviennent, grâce à l'économie verte, un phénomène par lequel la ruse de la raison capitaliste (comme nous pourrions aussi l'appeler, en empruntant la formule hégélienne), se trompe elle-même en croyant pouvoir résoudre la contradiction, désormais indéniable parce qu'attestée par les données scientifiques et l'expérience quotidienne.
En d'autres termes, puisque la contradiction est réelle et évidente, et que ses effets désastreux tendent à se manifester dès le temps présent, l'ordre libéral s'emploie à la résoudre par des méthodes qui ne remettent pas en cause l'ordre capitaliste lui-même et qui, de surcroît, permettent de le maintenir et même de le renforcer.
Selon la ligne théorico-pratique ouverte par le « Rapport Stern » (2006), l'économie verte conçoit de nouvelles sources de profit qui, sans affecter réellement le processus de production, ont simplement - ou semblent avoir - moins d'impact sur l'environnement et le climat. En substance, ils recommandent que nous fassions simplement ce que nous faisons déjà, mais d'une manière verte. Ainsi, non seulement le capitalisme se trompe lui-même (et nous trompe) en prétendant avoir trouvé la solution à la catastrophe environnementale dont il a été l'un des principaux responsables, mais il se revitalise et revitalise sa propre logique en modifiant les hypothèses du mode de production et en conquérant de nouveaux marchés, en inventant de nouvelles stratégies et en encourageant la consommation de nouvelles marchandises « éco-durables ».
17:34 Publié dans Actualité, Ecologie, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, écologie, économie verte, club de rome, diego fusaro, philosophie, philosophie politique, capitalisme, actualité, théorie politique, politologie, sciences politiques | |
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Quelle Allemagne ?
Quelle Allemagne ?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/quale-germania/
Merz, le leader de la CDU-CSU, vainqueur des dernières élections, n’avait pas obtenu, au premier tour, assez de voix au Bundestag pour être élu Chancelier.
C’est, bien sûr, un simple signal. Sans plus. Car, lors du second tour, sa dite majorité s'est à nouveau rassemblée. Et il a alors été élu.
En Italie, ces querelles internes à la majorité seraient considérées comme normales. Mais pas en Allemagne. Jamais il ne s’était produit qu’un chancelier fédéral ne soit pas élu dès le premier tour comme prévu. Et l’opinion publique allemande est restée, pour le moins, consternée.
Lors de ce premier tour, il manquait dix-huit voix. C'est peu, mais c'est énorme. Quoi qu’il en soit, le signal était très clair.
Profitant du scrutin secret, un groupe de parlementaires a voulu faire comprendre qu’ils ne signaient pas un mandat en blanc pour Merz.
Qu’ils étaient prêts à lui tourner le dos si ses choix ne les convainquaient pas.
Quels parlementaires ? L’opération semble trop bien organisée pour laisser penser à des dissensions occasionnelles et indépendantes les unes des autres. Au contraire, l’impression est celle d’un signal très précis de la part d’un secteur de la majorité, qui nourrit beaucoup de doutes sur les positions adoptées par Merz ces derniers temps.
Et, je peux me tromper, mais ces signaux viennent de l’intérieur de la CDU, de son propre parti. Où l’excessif bellicisme de Merz, homme lié par tous les fils aux lobbys financiers internationaux qui veulent la guerre avec la Russie, inquiète beaucoup.
Surtout ceux qui ont conscience du colossal dommage économique subi par Berlin qui a accepté, sottement, de s’opposer à Moscou.
Une prise de position, si l’on peut l’appeler ainsi, qui est absolument en contradiction avec les intérêts réels des Allemands. Et qui, de plus, gonfle les voiles de l’AfD.
L’AfD que Merz voudrait interdire. Une intention que, non par hasard, Massimo Cacciari a qualifiée de suicidaire.
Car elle ne représenterait qu’un signe supplémentaire de l’appauvrissement du positionnement déjà fragile du nouveau chancelier sur les positions et intérêts d’une certaine finance spéculative. À laquelle il appartient de fait, et à laquelle il répond clairement.
En se désintéressant, ou pire, de l’Allemagne et des Allemands qu’il devrait gouverner.
11:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, friedrich merz, affaires européennes | |
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dimanche, 11 mai 2025
Trump et le nouvel ordre mondial. Le retour de la doctrine Monroe
Trump et le nouvel ordre mondial. Le retour de la doctrine Monroe
Erik Norling
Source: https://posmodernia.com/trump-y-el-nuevo-orden-mundial-la...
Depuis l'arrivée de Donald Trump à la présidence américaine, les médias occidentaux ne cessent de rappeler que ce qu'ils appellent pompeusement un Nouvel Ordre Mondial est en train de s'imposer. Une cataracte médiatique qui s'est accentuée depuis la conférence de presse déformée et manipulée de Zelensky à la Maison Blanche et l'obsession à vouloir, notamment en Europe, nous le présenter comme un personnage qui serait une sorte de nouveau leader autoritaire prêt à faire alliance avec Poutine, à abandonner l'alliance traditionnelle atlantiste avec l'Europe, tout en s'imposant sur la scène internationale par la force, qu'elle soit économique ou militaire. Ajouté à une sorte d'excentricité propre à un pique-assiette égocentrique, qu'y a-t-il de vrai là-dedans ?
Cependant, pour ceux qui connaissent l'histoire et la politique étrangère des États-Unis, nombre de ces affirmations gratuites doivent être remises en question. Ce n'est pas la première fois que le chef de ce qui est aujourd'hui la première puissance mondiale opte pour une politique plus axée sur la politique intérieure (America First), au détriment d'un déploiement international de sa puissance économique et militaire. Il faut rappeler que dans les deux guerres mondiales, ils sont intervenus tardivement, uniquement lorsqu'ils ne pouvaient pas rester à l'écart, malgré une opinion publique américaine largement isolationniste (dans la première en 1917, et dans la seconde après Pearl Harbor en décembre 1941). Ce qui est certain, c'est qu'après ces deux conflagrations, Washington a profité de la faiblesse des autres puissances occidentales pour étendre son influence dans le monde, faisant du 20ème siècle le siècle américain. Une ère où le mode de vie américain, la démocratie libérale et le capitalisme mondial semblaient prévaloir. Cela s'est matérialisé surtout après la défaite des puissances de l'Axe et la longue guerre froide contre l'Union soviétique (et plus tard contre la Chine communiste), qui a duré plus de quatre décennies.
L'émergence d'un monde multipolaire après la chute du mur de Berlin, saluée par certains essayistes tel Fukuyama comme le triomphe définitif de l'Empire atlantique, n'a été qu'un mirage de courte durée. La Chine est devenue un acteur capitaliste international (curieux paradoxe pour un État qui se définit comme communiste); la Russie a refusé de rester en retrait, se lançant dans une expansion militaire pour contrôler ses frontières et osant même débarquer en Afrique (les pays du Sahel en sont la preuve); les économies des pays dits en développement ont connu une croissance exponentielle, de même que leurs populations (les BRICS avec l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud). L'émergence de l'islamisme, nouveau facteur géopolitique, a remplacé le communisme comme axe du mal, corroborant les thèses conservatrices de Samuel P. Huntington dans son essai Le choc des civilisations, judicieusement sous-titré La reconfiguration de l'ordre mondial [1]. Dans ce scénario inaugurant le 21ème siècle, après les échecs du Vietnam d'abord, puis de l'Irak et de l'Afghanistan, les États-Unis ont entamé leur repli sur leur zone d'influence traditionnelle: les Amériques. L'arrivée au pouvoir de Trump pour la deuxième fois en 2025 ne doit être considérée que comme la prochaine étape de ce qui a commencé avec Obama, mais avec plus de vigueur.
La doctrine Monroe 2.0.
Les déclarations publiques et les décisions prises au cours des premières semaines de son mandat ont révélé ce que Trump avait déjà dans son programme Make America Great Again. Conscient de la nécessité pour l'équipe du nouveau président de réorienter sa politique étrangère - car il serait naïf, comme le font les médias d'information, de penser que tout dépend de la volonté d'une seule personne - tout indiquait que le pendule revenait vers le continent américain. Les analystes critiques ont immédiatement parlé d'un retour à la très décriée doctrine Monroe [2].
Formulée par le cinquième président James Monroe (en fonction de 1817 à 1825) dans un discours au Congrès en décembre 1823, elle a marqué le point de départ de la politique étrangère des États-Unis, alors puissance régionale. Elle vise à maintenir les puissances européennes en dehors de l'hémisphère occidental (qu'ils baptisent "continent américain", expression aujourd'hui remise au goût du jour) et à permettre au nouveau pays d'étendre son territoire aux dépens de ses voisins [3]. L'Amérique aux Américains était le slogan utilisé pour intervenir dans la région lorsque les intérêts américains étaient menacés ou qu'on ne leur permettait pas d'incorporer de nouvelles terres (avec la Russie, l'Espagne et la France, puis aux dépens du Mexique, surtout avec des campagnes militaires).
La dernière, l'occupation manu militari de Cuba et de Porto Rico en 1898. Si elle suscite d'abord la sympathie de l'Amérique espagnole en s'opposant à l'influence européenne, elle se transforme rapidement en un sentiment anti-américain croissant [4].
Le 20ème siècle commence également par une longue série d'aventures guerrières yankees (Cuba, Honduras, Panama, 1898-1909 ; Haïti, 1915-1935 ; République dominicaine, 1916-1924 ; Nicaragua, 1912-1933 ; Mexique 1910-1919). Après cette période, et surtout après la Seconde Guerre mondiale, la politique d'intervention au-delà des frontières s'est étendue au monde entier. Dès lors, à quelques exceptions près, l'influence en Amérique latine s'est faite par le biais des élites locales, de l'influence de la CIA et de l'armée, toujours avec l'excuse d'éviter l'infiltration communiste [5].
Une relation qui s'est rompue au début du 21ème siècle, avec l'attention portée par le président Bush à la menace islamiste, et qui a conduit en Amérique latine à une montée de l'indigénisme aux côtés de mouvements post-soviétiques, auparavant dépendants de Moscou, qui se sont déclarés anti-impérialistes et ont pris le pouvoir (Nicaragua, Vénézuéla, Bolivie, etc.). Il en résulte un déclin de l'influence américaine, désormais remplacée par des puissances émergentes telles que la Russie, l'Iran et la Chine. Cuba persiste dans sa résistance face à des États-Unis de plus en plus affaiblis.
Trump a lancé ses premières proclamations à cet égard, en faisant allusion au fait que le Canada devrait devenir le 51ème État américain, que le Groenland serait acheté aux Danois, que le golfe du Mexique serait rebaptisé « Gulf of America » et qu'il reprendrait le contrôle du canal de Panama. Il a précisé qu'il ne permettrait pas l'ingérence d'autres puissances (allusion ouverte à la Chine et à la Russie) et qu'il protégerait l'hégémonie américaine contre tout ennemi extérieur susceptible de mettre en péril son statut économique (euphémisme « sécurité nationale », expression qui nous ramène à l'ère Kennedy), allant même jusqu'à rompre l'ordre international établi après la Seconde Guerre mondiale.
Beaucoup ont interprété cela comme une nouvelle version de la doctrine Monroe. En réalité, cette analyse n'est pas tout à fait correcte. Il faut plutôt y voir une révision de la politique définie par le président Theodore Roosevelt (1901-1909), qui a considérablement régénéré la traditionnelle doctrine Monroe, avec laquelle Trump présente même des similitudes personnelles et sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir. Pour atteindre leurs objectifs, les nouveaux faucons de la Maison Blanche ont estimé que les Etats-Unis devaient d'abord résoudre le délicat scénario mondial, afin de pouvoir avoir les coudées franches sur « leur » continent américain [6].
Une nouvelle géopolitique
En conséquence, et sans surprise, le nouveau dirigeant de Washington a fait de la résolution (au moins temporaire) du problème du Moyen-Orient l'un des principaux objectifs de ses premiers mois de mandat. Protéger Israël tout en mettant un terme à un conflit qui ne cesse de s'envenimer depuis l'attentat du Hamas en octobre 2023. Si cela nécessite un rapprochement avec l'Iran, il le fera, lui permettant de devenir une puissance régionale sans menacer l'allié de Tel-Aviv. Dans le même temps, elle imposerait un armistice entre la Russie et l'Ukraine, quitte à aller à l'encontre des intérêts européens et à susciter un anti-américanisme croissant dans l'opinion publique du Vieux Continent. On ne sait pas encore quelle sera la réponse de la Russie, car il s'agit d'accepter un retrait d'Afrique et du Venezuela, tout en reconnaissant le statu quo aux frontières de l'Europe de l'Est. Cela ajouterait au malaise de l'Europe qui, jusqu'alors, vivait paisiblement sous le parapluie protecteur américain.
Le troisième pilier de ce projet complexe sera la Chine, qui sera plus difficile à briser car il s'agit d'une guerre commerciale, avec un colosse asiatique qui ne veut pas revenir à ses limites du 20ème siècle. Pékin a passé des années à investir dans des mines, des ports, des infrastructures essentielles, dans tous les pays en développement en dehors de l'Asie. Sur son propre continent, elle a connu des difficultés en raison de l'antipathie traditionnelle des pays voisins (Corée, Taïwan, Japon, Viêt Nam et Philippines), raison pour laquelle elle s'est tournée vers l'Afrique et l'Amérique latine. C'est précisément là que le voisin du Nord tente de les repousser en premier. Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, l'a clairement indiqué dans un article de l'influent Wall Street Journal, assurant que la priorité de l'administration Trump serait de mettre fin à cette influence :
"Le Salvador, le Guatemala, le Costa Rica, le Panama et la République dominicaine (les pays que je visiterai lors de ce voyage) ont énormément à gagner d'une plus grande coopération avec les États-Unis.
Ces nations ont été négligées par les administrations précédentes, qui ont donné la priorité à l'international plutôt qu'au local et ont poursuivi des politiques qui ont accéléré le développement économique de la Chine, souvent au détriment de nos voisins. Nous pouvons inverser cette tendance".
Trump l'avait déjà prévenu, ce qui n'est pas surprenant puisque dans son Projet 2025, il a carrément anticipé une confrontation ouverte avec la puissance asiatique, lorsqu'en janvier 2025 il a accusé Pékin d'essayer de transformer les Caraïbes en un « lac chinois » à travers le canal de Panama, qu'il a d'ailleurs expressément inclus dans son discours d'investiture. Qu'il le reprendrait, même par la force si nécessaire. Une véritable déclaration d'intention qui anticipe que, dans les années à venir, nous assisterons à un affrontement entre la puissance asiatique et les Etats-Unis, que plusieurs spécialistes ont déjà prophétisé, anticipant une victoire américaine [8]. Peut-être un peu trop à la légère.
En attendant, une alliance russo-américaine n'est pas impossible, avec un Moscou qui a historiquement montré de nombreux signes d'incompréhension avec son voisin asiatique (n'oublions pas que le seul conflit chaud de l'URSS dans l'après-guerre a été celui avec la Chine communiste en 1969, qui a fait des centaines de victimes). Les anciennes aspirations irrédentistes de la Chine sont dirigées vers le nord, vers la Sibérie russe occupée par les tsars dans leur expansion vers le Pacifique aux 18ème et 19ème siècles. Les déclarations des dirigeants chinois ont été réitérées à cet égard depuis l'époque de Mao. Pour ce faire, la Russie aura besoin du soutien de l'Europe, qui dépend également des exportations vers le colosse chinois. L'avenir de l'alliance des BRICS, tant vantée, a déjà été mis à mal. L'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud n'hésiteront pas à collaborer avec les États-Unis.
En conclusion, beaucoup d'inconnues et de fronts restent ouverts. En ce qui concerne les Hispaniques, il reste à voir dans quelle mesure les États-Unis réagiront avec force pour regagner de l'influence en Amérique latine. De même que le rôle que l'Europe et surtout l'Espagne peuvent jouer dans ce processus. Il est temps de choisir son camp.
Notes:
[1] En espagnol, par Paidós. Barcelone, 2001.
[2] The Washington Post, 28.2.2025. En Espagne, El País, 5.1.2025, et La Vanguardia, 9.1.2025.
[3] Excellente étude de Jay SEXTON, The Monroe Doctrine : Empire and Nation in Nineteenth Century America. Hill et Wang. New York, 2012.
[4] Pour comprendre ce phénomène au niveau mondial, voir. FRIEDMAN, M.P. : Repenser l'antiaméricanisme. L'histoire d'un concept exceptionnel dans les relations internationales américaines. Machado Grupo Editores. Madrid, 2015.
[5] Les rapports de la CIA de l'époque, aujourd'hui déclassifiés, sont illustratifs. L'un d'entre eux est le fameux « United States Objectives and Courses of Action with respect of Latin America : Staff study », daté du 4 mars 1953. Cité dans FRIEDMAN, M.P. : Rethinking Anti-Americanism. Op.cit. p. 198.
[6] Kiron SKINNER, « Department of State », in Mandate for Leadership, un gros volume publié par l'ultra-conservatrice Heritage Foundation en 2023 avec le programme de gouvernement Project 2025 pour quand Trump serait élu. Disponible sur les réseaux. Afro-américaine, elle était directrice de la planification au département d'État lors de son premier mandat, après avoir fait partie de l'administration Bush.
[7] Wall Street Journal, 30.1.2025, « An Americas First Foreign Policy ».
[8] Wall Street Journal, 05.3.2025, « China is secretly worried Trump will win on trade ».
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Ces cent jours qui ont frappé le monde
Ces cent jours qui ont frappé le monde
par Georges Feltin-Tracol
Investi 47e président des États-Unis d’Amérique le 20 janvier 2025, Donald Trump a atteint le centième jour de son mandat le 30 avril dernier. En dix décades, le locataire de la Maison Blanche a déjà bouleversé son pays, l’économie mondiale et les relations internationales. Dès le premier jour de sa présidence, il a signé vingt-six executive orders qui correspondraient en France à des ordonnances gouvernementales. Par comparaison, en 2021, Joe Biden en signa dès la fin de son investiture le 20 janvier 2021… neuf ! Cent jours plus tard, ce sont finalement cent quarante-trois décrets présidentiels qui ont été pris. Lors de son premier mandat en 2017, surpris par sa victoire face à Hillary Clinton et peu soutenu par les caciques proto-démocrates d’un parti républicain soumis aux injonctions de la gauche culturelle, Donald Trump n’avait signé que vingt-quatre décrets présidentiels en une centaine de jours.
Ayant compris ses erreurs, ses négligences et ses maladresses, le nouveau président s’est tourné vers les laboratoires d’idées, dont The Heritage Foundation, grands pourvoyeurs d’agents administratifs fiables, compétents et loyaux. Il a accepté de « noyer le marais » en ouvrant en même temps plusieurs fronts, d’où cette impression recherchée de tournis incessant. La méthode est excellente. Dans son roman de politique-fiction, Le temps du phénix (2016), Bruno Mégret soutenait cette méthode afin de saper toute mobilisation hostile intense. Cette pratique devrait s’appliquer en 2027. En effet, plutôt qu’organiser, par exemple, une seule grande réforme sur les retraites susceptible de cristalliser les mécontentements, le gouvernement aurait tout intérêt à lancer en même temps plusieurs réformes (retraites, audio-visuel, temps de travail, code de la nationalité, fiscalité, etc.). Dès lors, soit l’opposition répliquerait à l’ensemble des projets avec le risque de se disperser et de s’amoindrir, soit elle ne se concentrerait que sur une seule réforme et permettrait l’adoption des autres.
Par ses décrets et des sorties tonitruantes, Donald Trump tient ses promesses électorales. Quelle audace ! Pendant la campagne présidentielle, ne disait-il pas que les droits de douane fussent les plus beaux mots du vocabulaire ? Ne prévenait-il pas les pans de l’« État profond » qu’il effectuerait une purge draconienne sous la direction d’Elon Musk et du DOGE (Département de l’efficacité gouvernementale) ? Outre un accord qui expédie dans une prison de très haute sécurité au Salvador des migrants illégaux, des agents du FBI arrêtent en plein tribunal, le 25 avril, Hannah Dugan, juge élue au tribunal de circuit (l’équivalent d’une cour d’appel) du comté de Milwaukee dans le Wisconsin. Jubilons que d’autres juges, d’autres journalistes, d’autres universitaires connaissent eux aussi les menottes !
C’est en économie que le trumpisme en action a effectué le plus de changements. En augmentant considérablement les taxes douanières, puis en revenant sur ces tarifs prohibitifs, Donald Trump sait-il ce qu’il fait ? Oui ! Par la menace, il formule des exigences si hautes que ses interlocuteurs ouvrent aussitôt des négociations et recherchent le meilleur compromis commercial possible.
Favorable à une Amérique du Nord autarcique, élargie au Canada et au Groenland, Donald Trump, bien que non interventionniste belliciste pour l’instant, encourage une hégémonie mondiale sans complexe. L’Amérique d’abord ne signifie pas l’Amérique seule et isolée ! S’il somme les membres de l’OTAN d’augmenter leurs efforts de réarmement, il les pousse à ne se fournir que chez des groupes étatsuniens, quitte à mettre en péril les industries de défense du Vieux Monde. En parallèle, Washington s’indigne des amendes infligées par l’Union dite européenne à Apple (500 millions d’euros) et à Meta (200 millions). Les États-Unis ne se privent pourtant pas de sanctionner maints entreprises européennes sous couvert de l’extraterritorialité de leur droit au moindre prétexte. Trump II témoigne d’une incontestable volonté prédatrice, y compris envers les fonds sous-marins riches en nodules polymétalliques. La signature récente d’un accord sur les terres rares avec l’Ukraine en est une preuve tangible.
Les formidables pressions de la part des « seigneurs de la Tech », Elon Musk en premier, expliquent aussi le revirement de Donald Trump sur les droits de douane. Si le mouvement MAGA prêche le protectionnisme de bon aloi, son aile high tech, en bon perroquet libertarien, continue à défendre le libre-échange, un libre-échange biaisé en faveur de l’Oncle Sam. C’est la seconde fois en cent jours, après la dispute autour des visas accordés aux ingénieurs étrangers nécessaires aux firmes du numérique, que de fortes dissensions opposent Musk à Steve Bannon. Deux tendances au moins s’affrontent pour disposer ensuite du monopole idéologique sur la nébuleuse MAGA.
La volte-face présidentielle sur les questions douanières montre en tout cas la forte intégration commerciale de l’aire occidentale américanomorphe, dont l'économie est fortement internationalisée. La Hongrie illibérale récuse tout protectionnisme strict. Par ses initiatives erratiques, Donald Trump a le mérite de montrer qu’il n’est pas simple de se libérer du dogme libre-échangiste, ni de la réalité induite par cette croyance pathogène. Circonstance aggravante, sa reculade se comprend à l’approche des élections de mi-mandat en novembre 2026. La médiasphère spécule déjà sur une victoire des démocrates à la Chambre des représentants, voire aussi au Sénat. Ce pari journalistique serait trompeur.
En dressant de hautes barrières douanières qui stimulent l’inflation, Donald Trump espère inciter à la réindustrialisation des États-Unis avec des producteurs étatsuniens pour des consommateurs US. Preuve est faite qu’on ne peut pas rayer d’un simple trait de plume cinq décennies de libre-échangisme mondial. Une politique protectionniste nécessite de la durée incompatible avec les échéances électorales à venir. Sa réalisation effective signifierait la fin de l’opulence, la sortie du consumérisme effréné et la mise en place d’une décroissance planifiée tendant vers l’appauvrissement (et non la paupérisation) de la société. Un mode de vie pauvre, austère et frugale n’est guère l’idéal recherché aux temps de la démocratie massifiée et manipulée.
En cent jours, Donald Trump a réussi, après le plus formidable retour politique de l’histoire des États-Unis, à chambouler un monde qui perd à son corps défendant sa boussole américaine. Se dirige-t-on vers une multipolarité naissante, instable et partielle ? Difficile de l’affirmer nettement. La seconde présidence Trump parviendra-t-elle à enrayer le déclin des États-Unis ou bien va-t-elle au contraire l’amplifier ? L’occasion est toutefois propice pour que les Européens renouent enfin avec leur propre civilisation.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 155, mise en ligne le 6 mai 2025 sur Radio Méridien Zéro.
13:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, donald trump, états-unis | |
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L'homme le plus dangereux d'Amérique n'est pas Trump, mais Alex Karp
L'homme le plus dangereux d'Amérique n'est pas Trump, mais Alex Karp
John Mac Ghlionn
Source: https://dissident.one/de-gevaarlijkste-man-van-amerika-is...
Alors qu'Orwell nous mettait en garde contre Big Brother, Alex Karp, PDG de Palantir, construit tranquillement sa salle de contrôle alimentée par l'IA - systématique, insidieuse et efficace, écrit John Mac Ghlionn.
Karp ne ressemble pas à un belliciste. Le PDG de Palantir se présente avec des cheveux ébouriffés, des lunettes sans monture et débite des citations d'Augustin ou de Nietzsche - comme s'il se préparait à une conférence TED sur le techno-humanisme. Mais derrière cette façade pseudo-philosophique se cache une vérité toute simple: Karp est en train de créer un système d'exploitation numérique pour une guerre perpétuelle. Et il est en passe de remporter la victoire.
Pendant des années, il a été considéré comme une curiosité dans la Silicon Valley: trop direct, trop têtu, trop étroitement associé au complexe militaro-industriel. « Nous étions la bête de foire », a-t-il déclaré un jour, à la fois fier et blessé.
Aujourd'hui, cependant, il n'est pas seulement accepté - il fournit le modèle d'un nouvel autoritarisme technologique dans lequel l'intelligence artificielle ne se contente pas d'observer le champ de bataille, mais le devient elle-même.
Le principal produit de Palantir, AIP, est déjà profondément intégré dans les processus militaires américains. Il prend en charge la sélection des cibles, la logistique du champ de bataille, la coordination des drones, la police prédictive et la fusion des données à une échelle qui fait pâlir la NSA.
Karp se vante que sa technologie donne aux « nobles guerriers de l'Occident un avantage injuste ». Au-delà de la rhétorique héroïque, elle offre une suprématie algorithmique : la guerre des machines, codée et marquée dans le style de l'efficacité patriotique.
Et l'économie américaine passe à l'action. Citi, BP, AIG et même Hertz utilisent la technologie de Palantir. La frontière entre les applications militaires et civiles s'estompe. Ce qui était autrefois développé pour le champ de bataille permet aujourd'hui d'analyser les clients, les travailleurs et les civils.
Karp ne veut pas seulement numériser le Pentagone, il veut implanter Palantir dans les écoles, les hôpitaux, les tribunaux et les banques.
Le plus grand danger ne réside pas seulement dans la technologie elle-même, mais aussi dans la vision du monde qui l'accompagne. Karp parle de « transformation du système » et de « reconstruction des institutions » comme s'il était Moïse sur une montagne - mais derrière ce geste messianique se cache la croyance dangereuse que les processus démocratiques - la discussion publique, la délibération éthique, la résistance - sont obstructifs et doivent être contournés.
Il ne vend pas des outils, il vend l'inévitabilité. Karp est proche des militaires, méprise la transparence et se moque des débats éthiques de la Silicon Valley. Alors que d'autres PDG mettent en place des comités d'éthique, Karp s'exprime ouvertement: Palantir est venu pour faire la guerre - contre l'inefficacité, contre la bureaucratie, contre les ennemis à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Il se moque de l'idée que la technologie puisse être freinée par des scrupules moraux. Pour lui, tout ce qui compte, c'est l'efficacité : le contrôle, la domination, l'efficience opérationnelle. Sa pensée est claire : la technologie est un pouvoir - et ce pouvoir doit être contrôlé, optimisé et automatisé.
Ce n'est pas un manager qui recherche l'équilibre. Karp conçoit l'architecture logicielle d'un État de surveillance - et l'appelle libération. Le logiciel détermine non seulement comment les problèmes sont résolus, mais aussi quels problèmes peuvent être résolus.
Son émergence reflète un changement fondamental : les États-Unis s'appuient de plus en plus sur la surveillance, la vitesse et le contrôle algorithmique - Palantir fournit tout cela. Contrairement à Zuckerberg et Musk, Karp ne prétend même pas vendre de l'innovation sociale. Il est fier que ses produits permettent des frappes de missiles, coordonnent les attaques de l'ICE et effectuent des recherches prédictives dans la foulée. Pour lui, c'est un progrès.
Et ça marche. Palantir est l'une des entreprises de défense les mieux notées de l'histoire des États-Unis et se négocie à 200 fois ses bénéfices escomptés. Wall Street l'aime - et Washington encore plus.
Karp fournit déjà des véhicules TITAN à l'armée américaine et gère le programme MAVEN basé sur l'IA, qui convertit les données satellitaires en cibles d'attaque en temps réel. Ce n'est plus de l'infrastructure, c'est de la logistique impériale.
L'attitude du philosophe-guerrier peut fasciner les investisseurs. Le reste d'entre nous devrait s'inquiéter. Karp prévoit un avenir où les guerres ne nécessiteront plus le consentement du public, mais seulement un accès stable par le biais du backend.
Un avenir où la moralité est confiée à des algorithmes et où le comportement humain est mesuré, évalué et approuvé comme un flux de données.
Alors qu'Orwell nous mettait en garde contre Big Brother, Karp construit aujourd'hui sa salle de contrôle d'une manière différente : non pas avec de la propagande, mais avec des diapositives PowerPoint. Non pas en secret, mais publiquement, par le biais de communiqués de presse et de chiffres trimestriels.
Alors que les autres plateformes vendent des produits, Karp vend une structure : numérique, profondément intégrée et permanente. Son plus grand danger est de paraître civilisé. Il cite des versets de la Bible, porte des manteaux d'extérieur et se présente comme un professeur charismatique.
Mais derrière cette façade artificielle se cache un homme qui façonne un avenir dans lequel la dissidence sera considérée comme un dysfonctionnement, l'ambiguïté comme un défaut et les gens comme des variables inefficaces à optimiser.
La vision de Karp : une souveraineté totale de l'information, une prise de décision préventive et une militarisation de toutes les institutions sociales. Un avenir sombre - et il est plus proche que nous ne le pensons.
Alors que les médias se focalisent encore sur Trump, il vaudrait mieux s'intéresser à Alex Karp.
Car l'homme le plus dangereux d'Amérique ne vocifère pas. Il code.
13:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alex karp, alexander karp, palantir, actualité, états-unis, intelligence artificielle | |
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samedi, 10 mai 2025
L'Europe en crise: la présidente de la Commission, Mme von der Leyen, menace de tomber de son piédestal
L'Europe en crise: la présidente de la Commission, Mme von der Leyen, menace de tomber de son piédestal
Par le Dr Gert-Jan Mulder
Source: https://www.dagelijksestandaard.nl/opinie/europa-in-crisi...
La position d'Ursula von der Leyen en tant que présidente de la Commission européenne vacille. Celle qui avait commencé comme une candidate de compromis en 2019 est devenue en 2025 l'un des dirigeants européens les plus critiqués de ce siècle. L'opposition grandit de toutes parts:
- Les États membres remettent ouvertement en question sa légitimité et son style de gouvernance.
- Le Parlement européen est divisé et semble de plus en plus opposé à ses politiques.
- La Cour des comptes européenne s'attaque frontalement à la gestion du gigantesque fonds de relance « Coro na » de 750 milliards d'euros, qui a été dépensé de manière opaque sous la direction de Mme von der Leyen.
- La correspondance secrète par SMS avec Pfizer sur les vaccins C orona reste inexpliquée.
- Plusieurs dénonciateurs, journalistes et organisations de la société civile parlent de concentration du pouvoir, de manque de transparence et d'une possible utilisation abusive des fonds.
Dans une démocratie saine, cela soulève une question logique: dans quelles circonstances Ursula von der Leyen peut-elle être contrainte de démissionner - ou de se retirer volontairement ? Voici une analyse juridique et institutionnelle.
- 1) Démission volontaire (article 17, paragraphe 6, du traité UE)
La voie la plus simple et la plus rapide serait la démission volontaire. Ursula von der Leyen peut démissionner de son propre chef à tout moment auprès du président du Parlement européen et du président du Conseil européen. Dans ce cas, elle restera présidente sortante jusqu'à ce qu'un successeur soit nommé et confirmé.
Toutefois, cette voie exige qu'elle soit tout à fait prête à cette éventualité, ce qui, pour l'instant, ne semble guère être le cas.
- 2) Motion de défiance du Parlement européen (article 234 du TFUE)
La seule voie formelle pour contraindre la Commission européenne, et donc son président, à démissionner est la motion de censure du Parlement européen. Cette procédure comporte les éléments suivants :
- Doit être déposée par au moins un dixième des membres du Parlement (actuellement 71 sur 720).
- Elle doit être adoptée à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés et à la majorité des membres (au moins 361 voix).
- Si la motion est adoptée, l'ensemble de la Commission doit démissionner collectivement, y compris le président.
Notez que le Parlement ne peut pas simplement démettre le président. C'est tout ou rien. Cette procédure est difficile mais, politiquement, elle n'est pas impensable en cas d'échec continu du leadership.
- 3) Pression politique du Conseil européen (contrainte indirecte à la démission)
Le Conseil européen, composé des chefs de gouvernement des États membres, peut déclencher la nomination d'un successeur si Mme von der Leyen perd la confiance. Légalement, ils ne peuvent pas la démettre de ses fonctions, mais la pression politique exercée par une majorité d'États membres pourrait rendre sa position pratiquement intenable.
Dans la pratique, cela pourrait se faire par des pressions diplomatiques, des déclarations publiques ou un appel commun.
- 4) Faute grave ou manquement aux devoirs (articles 245 et 247 du TFUE)
Si Mme von der Leyen se rend coupable d'une faute grave ou d'une négligence grossière, le Conseil ou la Commission elle-même peut saisir la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) d'une demande de destitution.
Conditions:
- Possible uniquement en cas de « faute grave » ou si elle « ne remplit plus les conditions nécessaires à l'exercice de ses fonctions ».
- C'est la Cour qui décide, faisant de cette procédure une voie juridique très accessible et rare.
À ce jour, cette disposition n'a jamais été utilisée contre un président de la Commission.
- 5) Problèmes de santé ou circonstances personnelles
Bien que peu discutés, les problèmes de santé ou les raisons personnelles peuvent également conduire à une démission temporaire ou à une révocation. Dans ce cas, ses fonctions sont assumées par un vice-président de la Commission.
Éléments déclencheurs possibles dans un avenir proche
- Nouvelles révélations sur les fonds COV ID, en particulier s'il s'avère que des milliards ont été gaspillés ou détournés.
- Percée dans le scandale des SMS à Pfizer ou nouvelles enquêtes sur la corruption.
- Un changement politique fort après les élections européennes conduisant à un Parlement critique.
- Soutien ouvert de plusieurs chefs de gouvernement à un autre président de la Commission.
- Une action en justice suite au rapport de la Cour des comptes européenne.
Conclusion : une démission est possible, mais pas facile
Ursula von der Leyen est fermement en selle, institutionnellement parlant. Mais cette selle devient de plus en plus inconfortable.
Avec la persistance de la mauvaise gestion, de la pression publique et de l'isolement politique, la démission volontaire peut encore s'avérer être l'option la moins humiliante.
D'ici là, il reste à attendre une motion parlementaire sérieuse, une vague de pression politique ou une décision juridique rappelant la Commission à l'ordre.
Au DDS (De Dagelijkse Standaard), nous sommes EXCLUS sous le règne cette mortelle Ursula von der Leyen. Elle est un danger pour la démocratie et notre liberté. Vous êtes du même avis ? Alors maintenez le DDS à flot ! Aidez-nous ! Faites un don au DDS via BackMe et recevez chaque jour une chronique exclusive dans votre boîte de réception. Vous préférez faire un don par virement bancaire ? C'est également possible : Liberty Media, NL95RABO0159098327.
Dr Gert-Jan Mulder
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vendredi, 09 mai 2025
«Je donne l'Ukraine à Poutine et je fais taire tout le monde»: Douguine a répondu à la question de savoir pourquoi Trump fait marche arrière
«Je donne l'Ukraine à Poutine et je fais taire tout le monde»: Douguine a répondu à la question de savoir pourquoi Trump fait marche arrière
Alexandre Douguine
Pour commencer, il convient de rappeler que la guerre n'a effectivement pas été déclenchée par Trump. Et elle n'a pas seulement été déclenchée par Trump lui-même, mais bien par ses ennemis immédiats et ses opposants idéologiques qui cherchent toujours à poursuivre cette guerre contre la Russie. Ses adversaires idéologiques actuels en Europe sont Starmer, Macron et Merz. Ses anciens adversaires américains - Biden, Blinken et Victoria Nuland - ont, eux, bel et bien déclenché la guerre.
Et si nous parlons de Trump non seulement en tant qu'homme politique, mais aussi en tant qu'idéologue du trumpisme, il doit aujourd'hui sauver non pas l'Ukraine, mais son propre projet MAGA (« Make America Great Again »). Et c'est très difficile, car les vestiges des systèmes mis en place par les fondamentalistes mondialistes tentent systématiquement de lui barrer la route. Ce sont eux qui cherchent à lancer une contre-attaque, à s'emparer de Trump, à supprimer sa volonté de changer les choses et à le forcer à participer à une guerre qui est essentiellement dirigée contre lui-même.
L'idée de sauver l'Ukraine alors qu'il n'est tout simplement plus possible de la sauver (d'autant plus que l'Ukraine elle-même, en tant que projet, n'est qu'une abstraction russophobe, chère aux mondialistes, qui s'est transformée en régime terroriste); c'est donc un faux objectif. Et si Trump est sérieux à ce sujet, ce seul fait le conduira déjà à des conséquences très fâcheuses. S'il tente de le mettre en pratique, ce qui est irréaliste, il sera entraîné dans une longue guerre sans fin, et en fait sa politique ne sera pas différente de celle de son prédécesseur: le marais engloutira Trump, et ce ne sera pas Trump qui drainera le marais.
Bien sûr, j'espère que les mots « sauver l'Ukraine » ne sont rien d'autre qu'une excuse. Une phrase qui ne veut rien dire en réalité, mais qui vise à apaiser ses ennemis. Si Trump essaie vraiment d'entrer dans une sorte de dialogue et de plaire à ceux qui sont ses principaux ennemis, les globalistes (et l'Ukraine est un projet des globalistes), alors il va clairement à l'encontre de sa propre logique.
Parallèlement, nous pouvons immédiatement constater que la cote de Trump aux États-Unis commence à baisser. Et cette cote ne doit pas être très élevée chez ses opposants ; elle y était déjà proche de zéro. Mais chez ses partisans, que Trump a beaucoup séduits à la veille de l'élection et après le premier défilé triomphal du trumpisme (MAGA), les premiers signes de déception commencent à apparaître.
Ils ne sont pas encore aigus, pas encore critiques. Mais on ne peut s'empêcher de constater l'absence d'une politique cohérente d'arrestation et de jugement des élites libérales mondialistes. Le thème du Canada et du Groenland a disparu. On parle de moins en moins d'Elon Musk. DOGE existe-t-il encore ou non ? Les droits de douane annoncés ont-ils été reportés ? Et Trump ne commence-t-il pas à écouter Macron et Starmer, qui, dans la logique du trumpisme politique, sont ses ennemis, les ennemis de MAGA, au lieu de les écarter, comme la CIA est parfaitement capable de le faire ?
L'ensemble de ces éléments suggère que Trump commence à vaciller et à marquer une pause dans la progression triomphale de ses réformes. Jusqu'à présent, il ne s'agit pas de défaites stratégiques, mais seulement d'ajustements tactiques, mais ils sont aussi extrêmement douloureux. En effet, les mondialistes commencent à croire qu'ils ont réussi à orienter Trump sur la fausse voie du « sauvetage de l'Ukraine », c'est-à-dire de la guerre avec la Russie. Dans ce contexte, les États-Unis pourraient bien appliquer de nouvelles sanctions contre la Russie. Surtout après les écoeurants discours anti-russes des sénateurs républicains John Neely Kennedy et Lindsey Graham. Cette rhétorique est tout à fait inacceptable et incompatible avec l'idéologie cohérente de Trump.
En même temps, pour Trump lui-même, l'Ukraine, au fond, est absolument sans importance. Il pourrait éliminer et annuler ce projet, s'en retirer. Et ce serait la meilleure solution. La seule chose qui puisse apporter un plus, c'est la prise de conscience directe que l'Ukraine nous appartient. Donnez-la nous et c'est tout. Dire: je suis un homme politique fort, je fais ce que je veux. Je donne l'Ukraine à Poutine et tout le monde se taira.
Quant à nous, nous étions en guerre avec l'Amérique en Ukraine, et nous le sommes encore aujourd'hui. Nous sommes prêts à continuer, mais nous sommes aussi prêts à la paix, si l'Occident fait preuve de bonne volonté. Et nous n'avons pas perdu cette guerre, malgré le fait que l'Occident tout entier a armé jusqu'aux dents le régime terroriste, une bande d'extrémistes, de nazis et de maniaques meurtriers qui se font appeler « Ukrainiens ». Dans le même temps, Trump semble ignorer totalement que si l'Ukraine n'existait pas, la Russie de Poutine serait un pays neutre, voire amical, à ses yeux. Alors que Trump lui-même a déjà beaucoup d'adversaires sans nous.
Mais si Trump favorise la guerre, il ne nous reste plus qu'à la poursuivre. Mais ce n'est pas un possédé du démon, c'est un réaliste, même s'il est aujourd'hui, je crois, dans la première impasse de son second mandat. En fait, il faut le reconnaître, Trump est pire pour les mondialistes que Poutine ou n'importe qui d'autre. C'est pourquoi ils cherchent maintenant, ayant compris que la résistance frontale est futile, à l'entraîner dans des processus qui seront suicidaires pour Trump lui-même. Un tel processus est l'idée de « sauver l'Ukraine », conçue pour amener Trump dans cette fosse septique de terroristes fous, avec lesquels toute interaction est toxique.
L'Ukraine est une bombe sale posée par les mondialistes sous les pieds de Trump. Et cette bombe sale fonctionne, empoisonne la politique, le perturbe. Trump lui-même pourrait vouloir conclure une trêve, mais il est tout simplement impossible de le faire avant la victoire russe. Par conséquent, un signal positif sera s'il admet que toute cette rhétorique sur le cessez-le-feu n'a pas fonctionné, s'il se dit "je n'ai pas commencé cette guerre, je suis désolé pour les Ukrainiens, mais faisons-le nous-mêmes, les gars". Vous là, les Slaves, les Russes, les Petits Russiens, occupez-vous de vous et de l'Europe, c'est votre affaire, pas la mienne. Moi, je m'occupe du Groenland et du Canada, de l'Amérique d'abord. Ce serait la solution la plus sensée.
Ce serait le MAGA. En attendant, tout cela n'est qu'un « micro-événement », quelque chose de très petit et de pathétique.
18:23 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ukraine, donald trump, politique internationale | |
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jeudi, 08 mai 2025
Les droits de douane de Trump: une politique économique à la puissance géopolitique explosive
Les droits de douane de Trump: une politique économique à la puissance géopolitique explosive
Ramesh Thakur
Source: https://uncutnews.ch/trumps-zoelle-wirtschaftspolitik-mit-geopolitischer-sprengkraft/
La carrière politique de Donald Trump montre de manière impressionnante que son rejet par les élites et les médias ne correspond pas à l'état d'esprit d'une grande partie de la population. Derrière sa politique souvent critiquée comme chaotique, il y a bien une logique stratégique : en politique intérieure comme extérieure, Trump poursuit l'objectif de « rendre sa grandeur à l'Amérique ».
Le souci n'est pas tant que sa politique n'ait pas de plan, mais que sa mise en œuvre soit menacée par l'incompétence ou l'amateurisme - comme par exemple l'utilisation de groupes de discussion non sécurisés pour des informations sensibles.
Son projet politique comprend trois piliers centraux :
- En politique intérieure, il veut abolir les objectifs nets zéro, les réglementations DEI (diversité, égalité, inclusion) et l'auto-identification de genre - tous des ensembles de règles qui, selon lui, paralysent l'économie et la société tout en favorisant les divisions identitaires.
- En politique étrangère, il aspire à se retirer des guerres sans fin, à répartir plus équitablement le fardeau de la défense entre les alliés et à se retirer d'un mondialisme qui a érodé la base industrielle de l'Amérique.
- Au-delà des frontières, il voit dans l'immigration de masse une menace qui relie la politique intérieure et la politique extérieure.
Trump en est convaincu : cet agenda doit restaurer la fierté nationale, protéger l'Amérique contre l'exploitation et faire en sorte que les Etats-Unis redeviennent la première puissance industrielle et militaire.
Les droits de douane : Trump rompt avec le mondialisme
C'est là que la politique douanière de Trump intervient comme outil central. Historiquement, le libre-échange était considéré comme une situation gagnant-gagnant dans la théorie économique - mais dans la pratique, il a fait des gagnants et des perdants. Selon Trump, la mondialisation a récompensé les « élites de partout », tandis que les travailleurs et les régions intérieures (« les gens de nulle part ») ont perdu.
Les droits de douane doivent précisément corriger cela. Ils pénalisent la délocalisation de la production à l'étranger, encouragent le rapatriement de l'industrie aux Etats-Unis et doivent renforcer à nouveau la cohésion sociale. Le nationalisme de Trump suit le principe suivant : les hommes sont des citoyens de nations, et non de simples unités d'une économie mondiale.
Une politique commerciale qui renforce l'économie chinoise mais affaiblit la production américaine est en contradiction avec ce principe. Le contrat social entre le gouvernement et les citoyens ne peut être maintenu que si les intérêts du peuple ont la priorité sur les règles des marchés mondiaux.
Renégocier l'ordre commercial - ou le rompre ?
La thèse de Trump : l'ordre commercial mondial - par exemple par le biais de l'OMC - serait incapable d'imposer des règles équitables contre des acteurs comme la Chine ou le mercantilisme de l'UE. Ses droits de douane punitifs sont donc des moyens de négociation, voire des instruments de pression, pour contraindre d'autres pays à offrir de meilleures conditions.
Dans le même temps, il prend le risque que les pays concernés tentent de se détourner stratégiquement des Etats-Unis - mais Trump fait le pari qu'aucune nation ne préférera à long terme choisir la Chine comme partenaire. Des exemples comme le Zimbabwe, qui a suspendu les droits de douane américains, ou la Grande-Bretagne, qui dépense davantage pour la défense malgré des coupes dans la santé et l'aide au développement, montrent pour lui les premiers succès.
Objectif : un nouvel équilibre mondial
Selon l'économiste Michael Pettis (photo), le commerce mondial est devenu de plus en plus dysfonctionnel: les déséquilibres économiques intérieurs ont été traduits en déséquilibres mondiaux par des droits de douane, des subventions et des obstacles au commerce. L'approche de Trump veut recalibrer ce système: s'éloigner d'un ordre mondial qui subordonne les intérêts nationaux à la logique du système.
Ce qui, à long terme, devrait aboutir à:
- une plus grande croissance des salaires,
- une parité commerciale équitable
- et à une production industrielle plus robuste.
Focalisation stratégique: endiguer la Chine
Pour Trump, la Chine est la plus grande menace stratégique, tant sur le plan économique que militaire. Son idée d'une paix en Ukraine s'inscrit donc également dans une stratégie plus large: détacher la Russie de la Chine, de la même manière que Nixon avait autrefois détaché la Chine de l'Union soviétique.
La reconnaissance officielle par la Maison Blanche d'une éventuelle fuite du laboratoire de Wuhan pourrait également faire partie de cette stratégie d'isolement vis-à-vis de la Chine. L'historien Victor Davis Hanson le résume ainsi: le fil conducteur de la politique de Trump - du Panama à l'Ukraine, de DEI à la politique énergétique - est la crainte de voir la Chine établir une nouvelle sphère d'hégémonie en Asie de l'Est, comme le Japon l'a fait dans les années 1940.
Les droits de douane comme moyen de protéger la souveraineté
Pour Trump, la parité commerciale est cruciale : la Chine monte en gamme, les Etats-Unis stagnent. Mais les Etats-Unis sont encore en tête pour de nombreux facteurs clés. Pour défendre cela, il faut, selon Trump :
- Des budgets disciplinés;
- Des frontières sûres;
- Une éducation axée sur la performance;
- Une indépendance énergétique
- et une réorientation stratégique des relations commerciales mondiales.
Conclusion : risque de guerre froide, mais protection par l'autarcie
Le risque est de voir se développer une nouvelle guerre froide par le biais de spirales tarifaires réciproques. Mais les leçons de la crise COV ID sont claires: les chaînes d'approvisionnement en provenance de Chine sont vulnérables - politiquement et logistiquement.
La réponse de Trump: renforcer l'industrie nationale, y compris dans le domaine de l'armement. L'autarcie est un prix à payer pour la souveraineté et la liberté.
*
Ramesh Thakur, chercheur senior au Brownstone Institute, est ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et professeur émérite à la Crawford School of Public Policy de l'Australian National University.
Source : https://brownstone.org/articles/making-sense-of-trumps-ta...
11:58 Publié dans Actualité, Actualité, Economie, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, états-unis, droits de douane, tarifs douaniers, économie, actualité, donald trump, états-unis, droits de douane, tarifs douaniers, économie, actualité | |
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Les droits de douane de Trump: une politique économique à la puissance géopolitique explosive
Les droits de douane de Trump: une politique économique à la puissance géopolitique explosive
Ramesh Thakur
Source: https://uncutnews.ch/trumps-zoelle-wirtschaftspolitik-mit-geopolitischer-sprengkraft/
La carrière politique de Donald Trump montre de manière impressionnante que son rejet par les élites et les médias ne correspond pas à l'état d'esprit d'une grande partie de la population. Derrière sa politique souvent critiquée comme chaotique, il y a bien une logique stratégique : en politique intérieure comme extérieure, Trump poursuit l'objectif de « rendre sa grandeur à l'Amérique ».
Le souci n'est pas tant que sa politique n'ait pas de plan, mais que sa mise en œuvre soit menacée par l'incompétence ou l'amateurisme - comme par exemple l'utilisation de groupes de discussion non sécurisés pour des informations sensibles.
Son projet politique comprend trois piliers centraux :
- En politique intérieure, il veut abolir les objectifs nets zéro, les réglementations DEI (diversité, égalité, inclusion) et l'auto-identification de genre - tous des ensembles de règles qui, selon lui, paralysent l'économie et la société tout en favorisant les divisions identitaires.
- En politique étrangère, il aspire à se retirer des guerres sans fin, à répartir plus équitablement le fardeau de la défense entre les alliés et à se retirer d'un mondialisme qui a érodé la base industrielle de l'Amérique.
- Au-delà des frontières, il voit dans l'immigration de masse une menace qui relie la politique intérieure et la politique extérieure.
Trump en est convaincu : cet agenda doit restaurer la fierté nationale, protéger l'Amérique contre l'exploitation et faire en sorte que les Etats-Unis redeviennent la première puissance industrielle et militaire.
Les droits de douane : Trump rompt avec le mondialisme
C'est là que la politique douanière de Trump intervient comme outil central. Historiquement, le libre-échange était considéré comme une situation gagnant-gagnant dans la théorie économique - mais dans la pratique, il a fait des gagnants et des perdants. Selon Trump, la mondialisation a récompensé les « élites de partout », tandis que les travailleurs et les régions intérieures (« les gens de nulle part ») ont perdu.
Les droits de douane doivent précisément corriger cela. Ils pénalisent la délocalisation de la production à l'étranger, encouragent le rapatriement de l'industrie aux Etats-Unis et doivent renforcer à nouveau la cohésion sociale. Le nationalisme de Trump suit le principe suivant : les hommes sont des citoyens de nations, et non de simples unités d'une économie mondiale.
Une politique commerciale qui renforce l'économie chinoise mais affaiblit la production américaine est en contradiction avec ce principe. Le contrat social entre le gouvernement et les citoyens ne peut être maintenu que si les intérêts du peuple ont la priorité sur les règles des marchés mondiaux.
Renégocier l'ordre commercial - ou le rompre ?
La thèse de Trump : l'ordre commercial mondial - par exemple par le biais de l'OMC - serait incapable d'imposer des règles équitables contre des acteurs comme la Chine ou le mercantilisme de l'UE. Ses droits de douane punitifs sont donc des moyens de négociation, voire des instruments de pression, pour contraindre d'autres pays à offrir de meilleures conditions.
Dans le même temps, il prend le risque que les pays concernés tentent de se détourner stratégiquement des Etats-Unis - mais Trump fait le pari qu'aucune nation ne préférera à long terme choisir la Chine comme partenaire. Des exemples comme le Zimbabwe, qui a suspendu les droits de douane américains, ou la Grande-Bretagne, qui dépense davantage pour la défense malgré des coupes dans la santé et l'aide au développement, montrent pour lui les premiers succès.
Objectif : un nouvel équilibre mondial
Selon l'économiste Michael Pettis (photo), le commerce mondial est devenu de plus en plus dysfonctionnel: les déséquilibres économiques intérieurs ont été traduits en déséquilibres mondiaux par des droits de douane, des subventions et des obstacles au commerce. L'approche de Trump veut recalibrer ce système: s'éloigner d'un ordre mondial qui subordonne les intérêts nationaux à la logique du système.
Ce qui, à long terme, devrait aboutir à:
- une plus grande croissance des salaires,
- une parité commerciale équitable
- et à une production industrielle plus robuste.
Focalisation stratégique: endiguer la Chine
Pour Trump, la Chine est la plus grande menace stratégique, tant sur le plan économique que militaire. Son idée d'une paix en Ukraine s'inscrit donc également dans une stratégie plus large: détacher la Russie de la Chine, de la même manière que Nixon avait autrefois détaché la Chine de l'Union soviétique.
La reconnaissance officielle par la Maison Blanche d'une éventuelle fuite du laboratoire de Wuhan pourrait également faire partie de cette stratégie d'isolement vis-à-vis de la Chine. L'historien Victor Davis Hanson le résume ainsi: le fil conducteur de la politique de Trump - du Panama à l'Ukraine, de DEI à la politique énergétique - est la crainte de voir la Chine établir une nouvelle sphère d'hégémonie en Asie de l'Est, comme le Japon l'a fait dans les années 1940.
Les droits de douane comme moyen de protéger la souveraineté
Pour Trump, la parité commerciale est cruciale : la Chine monte en gamme, les Etats-Unis stagnent. Mais les Etats-Unis sont encore en tête pour de nombreux facteurs clés. Pour défendre cela, il faut, selon Trump :
- Des budgets disciplinés;
- Des frontières sûres;
- Une éducation axée sur la performance;
- Une indépendance énergétique
- et une réorientation stratégique des relations commerciales mondiales.
Conclusion : risque de guerre froide, mais protection par l'autarcie
Le risque est de voir se développer une nouvelle guerre froide par le biais de spirales tarifaires réciproques. Mais les leçons de la crise COV ID sont claires: les chaînes d'approvisionnement en provenance de Chine sont vulnérables - politiquement et logistiquement.
La réponse de Trump: renforcer l'industrie nationale, y compris dans le domaine de l'armement. L'autarcie est un prix à payer pour la souveraineté et la liberté.
*
Ramesh Thakur, chercheur senior au Brownstone Institute, est ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et professeur émérite à la Crawford School of Public Policy de l'Australian National University.
Source : https://brownstone.org/articles/making-sense-of-trumps-ta...
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mercredi, 07 mai 2025
France d’abord !
France d’abord !
Pierre-Emile Blairon & Georges Gourdin
La nouvelle Amérique de Donald Trump base sa doctrine sur deux slogans : America First et Make America Great Again.
Le premier signifie : l’Amérique d’abord et le second : Rendons sa grandeur à l’Amérique !
Donald Trump a rassemblé ces deux slogans en une attitude clairement exprimée : l’Amérique doit retrouver sa puissance, fondée sur son génie entrepreneurial couplé à sa foi chrétienne : Bible and business, deux pivots essentiels de la vie américaine qui la rattachent à ses origines fondatrices : les Pilgrims.
La nouvelle Russie qui est née après l’effondrement du communisme n’a pas de slogan mais sa conduite se base sur ce qui l’a déterminée : sa spiritualité, son âme, ce qui a été appelée : l’âme russe, un concept défini par deux de ses plus grands génies littéraires, Pouchkine et Dostoïevski [1] ; de manière plus prosaïque, à notre époque contemporaine, la nouvelle âme russe consiste, pour le plus grand pays du monde englobant onze fuseaux horaires, à puiser dans ce qu’il y a de meilleur dans ses différentes composantes et ce qu’il y a de meilleur dans son histoire.
La nouvelle Chine s’appuie également sur le patriotisme économique pour soutenir son développement. Le gouvernement chinois promeut activement l’achat de produits et services nationaux à travers des campagnes comme « Made in China » et des politiques favorisant les entreprises locales, notamment dans les secteurs stratégiques comme la technologie (ex. Huawei, BYD). Ce patriotisme économique est également visible dans les appels à soutenir les marques chinoises face aux concurrents étrangers, souvent relayés par les médias d’État et amplifiés sur des plateformes comme Weibo. Des boycotts de marques étrangères (comme Nike ou H&M) ont été encouragés tandis que l’oligarchie mondialiste veut l’interdire.
Chine d’abord s’inscrit dans une stratégie plus large pour atteindre la domination dans des industries clés (semi-conducteurs, IA).
Il n’y a pas de nouvelle France ; face à ces trois géants, elle aurait pu se réveiller dans le cadre d’une nouvelle Europe des peuples ; mais le destin de la France et celui de l’Europe ont été détournés, comme nous l’avons maintes fois expliqué, par le rapt américain d’après-guerre qui les ont contraintes à se soumettre aux diktats politiques et culturels américains, eux-mêmes dévalués dans le satano-mondialisme woke, avant que Trump n’y mette le holà.
« L’Europe se fera au bord du tombeau » : on a faussement attribué cette citation visionnaire à Nietzsche ; elle n’en reste pas moins valide. En attendant, les véritables Européens de cœur, quel que soit leur pays d’origine, ne souhaitent qu’une chose : voir la disparition de cette fausse Europe mondialiste qui nous a été imposée et qui détruit nos pays et nos vies en se transformant de plus en plus vite en un monstre totalitaire totalement corrompu.
Quelques signaux électoraux récents semblent indiquer que les peuples européens réalisent enfin qu’ils ont été manipulés pendant de longues années et soumis à l’emprise d’un énorme mensonge.
En attendant cette hypothétique réveil, les Français, comme les autres Européens, doivent, eux aussi, retrouver, au moins individuellement, pour chaque peuple, les valeurs qui ont fait leur grandeur, comme le suggérait le vice-président américain J. D. Vance.
Quelles valeurs françaises ?
Jean-Marie Le Pen a eu le mérite de porter l’étendard d’une France du réveil qui réclamait, en premier lieu, le retour à la préférence nationale. Le talent oratoire, le courage dont il a fait preuve et sa résilience à contrer toutes les attaques dont il était constamment l’objet, honoraient le personnage, certains de ses égarements qu’il voulait facétieux ont eu raison de l’homme ; et c’est sa fille qui lui a donné le coup de grâce.
Jean-Marie Le Pen était cependant porteur de toutes les valeurs qui ont fait que la France éclairait le monde par sa culture et son intelligence avant la catastrophe révolutionnaire qui, par une confondante inversion des valeurs, se présentait comme le nouveau « mouvement des Lumières ».
Les valeurs qui ont fait la renommée de la France n’étaient pas des valeurs boursières.
C’étaient les valeurs chevaleresques élaborées initialement au Moyen-Âge, valeurs authentiquement aristocratiques, (« aristocratie » signifiant le gouvernement des meilleurs) et authentiquement indo-européennes, tirant donc leur légitimité de nos plus anciennes origines.
Nous avons exposé dans le détail le contenu de ces valeurs dans un article précédent [2].
Il suffisait, pour un grand parti national, de suivre ce chemin pour, a minima, conserver l’identité du peuple français et préserver les bases d’un renouveau.
C’est alors même que le peuple français affirmait sa volonté de renouer avec ses valeurs ancestrales en votant massivement pour le Rassemblement national que ce dernier, sous la direction de Marine Le Pen, s’est activé à ne surtout rien faire dans le sens de ce renouveau national et s’est entièrement donné à un Ordre mondial devenu moribond après la victoire de Trump aux Etats-Unis.
Nous nous trouvons donc à soutenir une Union européenne présentant toutes les caractéristiques d’un Etat totalitaire en complet décalage avec les aspirations des peuples qui le composent.
Sur le plan politique, l’adhésion du RN à l’Ordre mondial par l’intermédiaire de sa courroie de transmission dite « européenne » l’a conduit à nier toutes ses valeurs et, donc, à bafouer l’espérance des Français.
Les valeurs chevaleresques ne consistent pas seulement à défendre la veuve et l’orphelin ; elles exigent aussi de ne pas occulter « le massacre des innocents » dont se rend coupable le parti de Marine Le Pen en s’alignant sur les directives de l’Ordre mondial en déshérence ; deux exemples :
- Le RN, à présent contrôlé par le Pouvoir en place, ne cesse de se compromettre avec l’Ordre mondial en admettant le massacre en cours de la minorité palestinienne (50.000 morts, femmes et enfants, à ce jour) sous prétexte qu’Israël se « défend ». Cette fausse opposition élue, qui ne s’intéresse qu’à préserver ses prébendes, ne doit pas espérer qu’Israël viendra aider ses électeurs lorsque le djihad sera déclenché en France, Israël ne s’intéresse qu’à Israël. Et les intérêts de la France ne sont pas ceux d’Israël.
- Autre prise de position aberrante qui va à l’encontre des valeurs françaises: l’acharnement avec lequel ce parti veut prouver qu’il se situe dans « le camp du bien » en manifestant son mépris pour le peuple russe; c’est ainsi que son Président, le jeune et ambitieux Bardella n’a pas hésité à se compromettre en militant pour la saisie (en clair : le vol) des avoirs russes en Europe.
Rappelons que, en 2022, tardivement et après maintes tergiversations, la Russie est intervenue en Ukraine afin de protéger ses ressortissants russophones du Donbass qui se faisaient massacrer par les otano-ukrainiens depuis 2014 (14.000 morts sans que cela ne dérange l’Europe de Bruxelles pendant huit longues années).
Il ne faut pas tout mélanger,
- politique intérieure (ce n’est pas parce qu’on condamne le massacre des Palestiniens qu’on est pro-LFI),
- politique extérieure (ce n’est pas parce qu’on condamne le massacre des russophones qu’on est pro-russe).
La France ne doit avoir de préoccupation que de ses propres intérêts d’abord, comme tous les pays du monde et, en attendant des jours meilleurs, elle est tenue de préserver ses valeurs si durement et si noblement acquises.
Notes:
[1] « Tous les Russes de l’avenir se rendront compte que se montrer un vrai Russe, c’est chercher un vrai terrain de conciliation pour toutes les contradictions européennes ; et l’âme russe y pourvoira, l’âme russe universellement unifiante qui peut englober dans un même amour tous les peuples, nos frères » (Dostoïevski, Discours sur Pouchkine (1880)).
Une définition on ne peut plus d’actualité qui montre combien la Russie était originellement proche de l’Europe.
[2] L’être « sigma » :manipulation CIA-woke-LGBTQ+ ou résurgence des valeurs chevaleresques ? 9 février 2025
22:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes | |
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