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dimanche, 10 septembre 2023

La revue de presse de CD - 10 septembre 2023

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La revue de presse de CD

10 septembre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« À côté de la petite troupe des écrivains polluants, il y a l’énorme masse des écrivains zéro-carbone, les sauveurs de planète et de migrants, qui se battent contre souffrance animale, la fonte des glaciers et els naufrages de la Méduse. Ils écrivent sans sucre, sans graisse, sans gluten, sans viande et sans CO2, mais avec beaucoup d’ouverturozôtres. Alors, évidemment, leur littérature-quinoa, elle est assez fade. C’est pour ça qu’ils sont obligés d’y mettre du souchien fasciste ; ça épice. »

Bruno Lafourcade, La littérature à balles réelles. Jean-Dézert-Éditeur. 2021.

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EN VEDETTE

Twist again à Bruxelles. La conseillère adjointe la sécurité nationale américaine viendrait-elle donner des ordres à Thierry Breton ?

Thierry Breton a systématiquement planté toutes les entreprises qu'il a dirigées, essentiellement des entreprises publiques. Son modus operandi est malin. A grand coup d'acquisitions spectaculaires et de communication, il fait monter la pression et le cours des actions, mais s'arrange pour quitter le navire avant que l'usine à gaz qu'il a créée n'explose, laissant d'autres se dépatouiller avec les conséquences. De Bull à Atos (lire l'excellente enquête de Marc Endeweld) en passant par France Télécom (l'ancêtre d'Orange), Thomson et le Futuroscope de Poitiers, tout ce qu'il a touché s'est toujours transformé en trou noir financier pour l'État et les français. Alors qu'il était ministre de l'économie et des finances, il poussa pour et obtint la calamiteuse privatisation des autoroutes... En revanche, question patrimoine, tout va bien pour lui. Son Digital Service Act - un dispositif néofasciste et néolibéral - s'avère un nouveau plantage : les plateformes feront ce qu'elles voudront et contesteront les amendes devant la justice européenne. Sans compter que la liberté d'expression est une liberté fondamentale garantie constitutionnellement par chaque État membre de l'UE, UE qui n'est pas un état souverain et n'a pas de constitution. Le 6 septembre, Thierry Breton recevait à nouveau à Bruxelles la conseillère adjointe à la sécurité nationale de Joe Biden, chargée de la cybersécurité et des technologies émergentes, Anne Neuberger. Mauvais arrière-goût de la tentative de recruter l'américaine Fiona Scott Morton comme économiste en chef de la DG concurrence alors qu'un ressortissant d'un pays tiers ne peut être employé par les institutions européennes ? Bruxelles succursale de Washington ? Pourquoi donc un commissaire européen au marché intérieur reçoit-il la conseillère adjointe à la sécurité nationale alors que l'Union européenne ne dispose d'aucune compétence en la matière, compétence qui réside chez les États membres ? Comme avec la Covid, la Commission européenne s'arrogerait-elle des prérogatives que les traités ne lui confèrent pas ? Agirait-elle avec la même opacité et le même niveau de corruption pour des intérêts qui ne sont pas ceux des citoyens européens ? Intéressant personnage qu'est Mme Anne Neuberger (photo), née Karfunkel en 1976, exemple parfait de ce qu'est l'administration Biden. On pourrait croire qu'avec un poste pareil, elle est ingénieur, mathématicien, ou informaticien et cumule des années d'expérience technique. Raté !

eclaireur.locals.com

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AFRIQUE

Gabon : un coup d’État « familial » ?

Le n°165 de l’Afrique réelle est sorti.  Au sommaire : Gabon : un coup d’État « familial » ? Dossier : La question du Niger : Les guerres touareg du Niger ; les fronts du Niger ; les tribus arabes du Niger ; le suicide démographique du Niger ; l’uranium du Niger entre fantasmes et réalité. Et l’éditorial de Bernard Lugan dont voici un extrait : « Singulier coup d’État que celui qui vient de se produire au Gabon où le cœur du système vient d’écarter sans violence, en douceur, son chef de file, marionnette devenue gênante pour sa propre survie… Rien de commun avec ce qui s’est produit au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger. Ici, pas de jihadisme, pas de ‘’main cachée’’ de la Russie, pas de rejet de la France, mais tout simplement une classique révolution de palais. » Explications dans ce numéro.

breizh-info.com

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Gabon : l’épidémie de putsch se poursuit

Avant même le dernier coup d’État au Gabon, Emmanuel Macron avait fait le constat d’une « épidémie de putsch » dans le parler franc qui ne caractérise pas toujours les cercles diplomatiques, et encore ne parlait-il que du Sahel. De fait il y a eu sept coups d’État en Afrique depuis 2020… et tous en Afrique francophone à l’exception du Soudan. On n’est pas franchement surpris de voir Ali Bongo tomber par les armes, on peut juste trouver ironique que ce soit du fait de sa garde prétorienne, cette Garde Présidentielle censée le protéger, et à la tête de laquelle il avait placé son cousin Brice Oligui Nguema (nom à retenir, il risque d’être à la tête du pays pour un moment). Cela dit, c’est aussi la Garde Présidentielle qui a fait tomber le président Bazoum au Niger il y a quelques semaines, alors que la légitimité démocratique de ce dernier était sans commune mesure avec celle d’Ali, « fils de ». Où l’on voit que jouer la carte du tout sécuritaire comme gage de stabilité est un leurre : quand les forces armées constatent qu’un régime ne tient que grâce à la peur qu’elles inspirent, elles sont tentées de jouer leur propre partition.

revueconflits.com

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François Asselineau sur le Niger : « Macron est un crétin »

Explication de texte juridique et méticuleuse. La récente crise diplomatique entre la France et le Niger, déclenchée par l’expulsion de l’ambassadeur français de Niamey, a suscité de vives réactions et soulève des questions sur la gestion des relations internationales par le gouvernement Macron. Cette situation complexe, qui met en jeu le respect du droit international, fait craindre des répercussions graves pour les deux pays, via l’incompétence du président Macron. La crise a débuté lorsque les autorités nigériennes ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, suite à des désaccords diplomatiques. Selon les informations disponibles, le Niger aurait demandé le rappel de l’ambassadeur français, ce que la France aurait refusé. En réponse, le gouvernement nigérien a fixé un ultimatum de 48 heures pour que l’ambassadeur quitte le territoire. L’expiration de cet ultimatum a créé une situation tendue autour de l’ambassade de France à Niamey, avec le blocus présumé de la mission diplomatique française. L’article 9 de la Charte de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, qui établit les principes du droit international en matière diplomatique, stipule clairement que « l’État accréditaire a l’obligation spéciale de prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les locaux de la mission contre toute intrusion ou dommage et pour empêcher que la tranquillité de la mission ou la dignité de celle-ci ne soient atteintes. » La réaction du président français Emmanuel Macron à cette crise a été critiquée par de nombreux observateurs. Au lieu de privilégier une approche diplomatique apaisante, il a choisi de jouer les provocateurs en refusant de rappeler l’ambassadeur et en maintenant la présence diplomatique française à Niamey. Cette décision a accru les tensions. De plus, la décision de Macron de défier ouvertement les autorités nigériennes a été qualifiée d’irresponsable par certains. Les risques potentiels d’une escalade militaire ont été évoqués, mettant en danger la vie de l’ambassadeur français et de son personnel. Alors que nous attendons de voir comment cette crise va évoluer, une chose est certaine : elle a encore et encore mis en lumière les lacunes de la politique étrangère de la France sous la présidence de Macron. Le non-respect du droit international et l’approche de confrontation adoptée par le gouvernement français dans cette affaire soulèvent des préoccupations quant à sa capacité à gérer les relations internationales de manière constructive.

Le Média en 4-4-2

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ALGÉRIE

Xavier Driencourt : « Les Algériens ne connaissent que le rapport de force »

Ambassadeur de France en Algérie à deux reprises, de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, Xavier Driencourt nous livre son expérience de ses années au sein de l’ambassade, ses réflexions sur les rapports franco-algérien ainsi que politique que doit mener la France pour sortir de la repentance. Interview vidéo.

Livre noir

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ALLEMAGNE

Donner des leçons, s'ingérer, chercher querelle : Baerbock veut une diplomatie de rustres

Berlin. Avec sa politique étrangère « féministe », « basée sur les valeurs », la ministre des Affaires étrangères verte Annalena Baerbock porte atteinte avec obstination depuis maintenant un an et demi à l'image de l'Allemagne dans le monde et aux relations diplomatiques avec de nombreux pays. Jusqu'à présent, les observateurs ont jugé que les performances médiocres de la chef de la diplomatie allemande étaient tout simplement dues à son incompétence - Baerbock n'a aucune formation diplomatique préalable ni aucune autre qualification. Mais c'est faux. Baerbock est sérieuse et veut désormais imposer son style au ministère des Affaires étrangères. Le nouveau style de communication se veut délibérément conflictuel - et reflète en cela la politique étrangère allemande « basée sur des valeurs » dont Baerbock a si souvent parlé. Elle a confié la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de communication à un ancien journaliste du Spiegel. Concrètement, la ministre verte des Affaires étrangères souhaite plus d'ingérence (dans les affaires intérieures des autres pays), plus de « présence » et une « attitude » claire. En d'autres termes, les diplomates allemands devraient à l'avenir agir de la même manière que leur patronne : en donnant des leçons, en étant incompétents, en étant émotionnels.

zuerst.de

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/09/05/d...

La transition écologique vers le charbon ne se passe pas tip top

Tiens, voilà que RWE, le deuxième producteur d’électricité en Allemagne, est actuellement en train de mettre plusieurs éoliennes à la casse, afin de faire de la place… à sa mine de charbon à ciel ouvert. L’information n’a pas fait beaucoup de bruit dans la presse française et, reconnaissons-le, c’est bien dommage et parfaitement logique. C’est bien dommage car cela fait encore une information à côté de laquelle passeront beaucoup trop de Français alors qu’elle donne de précieuses indications, notamment sur les décisions prises par les gouvernements européens en matière d’énergie et d’écologie… Mais cette discrétion reste fort logique puisque la quantité d’ironie interne d’une telle nouvelle passe largement la dose acceptable dans les médias de grand chemin français qui calancheraient immédiatement face à une dose si massive. Quant aux écologistes, l’étouffement – voire une myocardite soudaine et coïncidente – n’est pas à écarter. Contraints malgré tout de transmettre cette information, les officines françaises de propag d’information insistent lourdement sur le fait que la mine de charbon sera fermée d’ici 2030 au lieu de 2038 (petite victoire des écolos malgré tout), et rappellent que c’est pour surmonter l’actuelle crise énergétique européenne et sans transition ♪ passons bien ♫ vite ma chère Sandrine à la météo pardon au climat avec des températures tOTaLeMeNt anOormAales pour cette fin de saison ahem broum broum etc. La réalité refuse cependant de se gommer derrière les pudibonderies des médias français : oui, la production d’énergie allemande patauge dans un marasme assez profond (ce qui entraîne des effets de bords déjà visibles en termes économiques sur l’Allemagne et donc sur toute l’Europe), et oui, les discours écologiques sur la transition ou l’importance des énergies renouvelables s’écrasent lamentablement devant les lois de la physique, à savoir que les rendements éoliens sont catastrophiques, intermittents et surtout largement insuffisants pour un pays développé comme l’Allemagne. Bref, à choisir entre des moulins à vents dispendieux et capricieux et des centrales fiables au charbon, les pragmatiques Teutons ont choisi : l’éolien passe à la trappe et le charbon fait un nouveau bond en avant.

Hashtable

https://h16free.com/2023/09/06/75141-allemagne-la-transit...

Polygamie : des Afghans autorisés à faire venir leur seconde épouse dans le cadre du regroupement familial

En Allemagne, bien que la polygamie soit interdite par la loi, elle semble désormais tolérée dans certains cas, notamment lorsque les mariages ont été conclus à l’étranger, à l’instar de deux Afghans ayant pu bénéficier du regroupement familial pour faire venir leur seconde épouse dans le pays. La polygamie désigne le « fait d’être marié à plusieurs conjoints, soit pour un homme (polygynie), soit pour une femme (polyandrie) ainsi que « l’organisation sociale légitimant de telles unions », précise le célèbre dictionnaire Larousse. En France, la polygamie est un délit puni par la loi. Une interdiction qui est également en vigueur chez nos voisins allemands. Mais elle semble connaître désormais quelques nuances, à en croire un article du quotidien allemand Bild publié le 3 septembre, reprenant une information révélée par le Westfalenpost, un autre journal d’outre-Rhin.

breizh-info.com

https://www./2023/09/07/224241/allemagne-polygamie/     

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CANADA

Seulement un tiers des Canadiens ont confiance en leur gouvernement fédéral : la popularité de Justin Trudeau poursuit sa chute

La popularité du gouvernement dirigé par Justin Trudeau au Canada poursuit sa chute. Seulement un tiers des Canadiens ont une "confiance élevée" dans les institutions fédérales, particulièrement celles de la santé. Seuls les médias mainstream et les célébrités font pire que le gouvernement, dont la cote de confiance ne cesse de chuter depuis la pandémie de Covid, selon un rapport interne mené par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Dévoilée par Blacklock’s Reporter, un média en ligne basé à Ottawa et spécialisé dans la couverture de l’actualité gouvernementale canadienne, cette « Enquête sur l'utilisation des mesures de santé publique, les conseils et l'évaluation des risques » constate une « très faible confiance » des Canadiens en leur gouvernement fédéral. « La confiance, particulièrement dans le gouvernement et le secteur des soins de santé, est essentielle à l'efficacité des mesures de santé publique », rappelle le rapport de l'ASPC. Si les personnes interrogées disent avoir une « grande confiance dans les hôpitaux et les travailleurs de la santé », ce n’est pas le cas lorsqu'il s’agit du gouvernement fédéral et ses institutions.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/sondage-canada-...

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

« Je ne suis pas raciste ». Sommé de s’excuser et de se justifier par un tribunal stalinien, Bastien Chalureau passe de rugbyman à pleureuse

La scène est hallucinante, effrayante presque pour quiconque connait les conséquences des procès staliniens, des auto-critiques obligatoires, des lynchages médiatiques. Le joueur de rugby Bastien Chalureau, pressé de toute part cette semaine en raison d’une affaire judiciaire encore en cours alors qu’il devrait tâcher de préparer au mieux le premier match de la Coupe du monde de rugby 2023 contre les All Blacks, se présente devant des journalistes visiblement assoiffés de sang. Et se met à pleurer, en récitant toute la litanie habituelle de ceux qui veulent échapper au lynchage médiatique et politique (et au passage, en faisant en sorte de sauver sa sélection, visiblement menacée, en équipe de France). « Je ne suis pas raciste » nous dit-il, dans une scène théâtrale dont nous vous laissons apprécier le contenu. Sommé par toute la presse, par le tribunal médiatique et des réseaux sociaux, de se justifier, par rapport à une histoire datant de 2020. Totalement pitoyable.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/09/05/224214/je-ne-suis-...

Galanterie et sexisme : suis-je un prédateur sexuel qui s’ignore ?

L’autre jour, à l’Université, arrivé simultanément devant la même porte qu’une jeune collègue, je me suis effacé devant elle en faisant une aimable plaisanterie (du moins le croyais-je) sur le conflit de normes de civilité, entre position hiérarchique (qui me permet de passer devant elle) et galanterie (qui implique que je la laisse passer). Aïe. Elle m’a répondu sèchement qu’en résumé la galanterie était une « forme de sexisme ». J’en suis resté un peu stupéfait et, pour le coup, sans voix. Voilà tant d’années que je m’efface devant les femmes qui m’accompagnent ou qui croisent mon chemin, sauf, comme on me l’a appris, pour entrer dans un café, ou pour monter un escalier par exemple. Il faut dire que la plupart du temps cela est vécu comme de la politesse ordinaire, ou parfois, selon le contexte, comme une simple marque d’attention. Mais là, de plus en plus, dans le contexte d’une cancel culture de plus en plus envahissante, je vois bien que ce geste de civilité tranquille est mal interprété, voir considéré comme le début d’une sorte de harcèlement.

causeur.fr

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Censure de l’émission de Nicolas Vidal « Alerte Générale » par YouTube et TikTok. La liberté d’expression des médias est-elle en danger ?

Le 7 juillet dernier, l’une des émissions préparées et présentées par Nicolas Vidal, « Alerte Générale », a été censurée par la plateforme YouTube, suite à un signalement du groupe France-Télévision (France-Info) pour non-respect des droits d’auteur. Pourtant, le contenu vidéo ne contient aucune séquence appartenant au groupe audiovisuel. Quelques jours plus tard, la plateforme TikTok censure, à son tour, un extrait de l’émission qui traite de la faillite des petites et moyennes entreprises en France et ne fait qu'évoquer des chiffres officiels. Alors quelle raison justifie exactement cette censure ? Pourquoi une telle privation de liberté d’expression et quels sont les dangers pour le droit à l’information ? Ce sont les questions que nous avons posées à nos invités. (Lire la suite de l'article en dessous de la vidéo.) Dans ce Débriefing, nous recevons Nicolas Vidal, journaliste, fondateur de « Putsch Média » et Rémy Watremez, chroniqueur et fondateur de la chaîne « Juste Milieu », qui sont tous deux co-animateurs de l'émission « Alerte Générale ». Cette émission a été censurée sur leurs chaînes YouTube respectives, ainsi que sur celle de leur troisième collaborateur, Alexis Poulin, journaliste indépendant et fondateur du site « Le Monde moderne ». Avec nos invités, nous abordons également la question de la place des médias alternatifs dans le paysage médiatique et les conditions de vie et de survie de ces sites « étouffés » par les plateformes qui les hébergent, selon nos invités.

Prochain numéro de l'émission « Alerte générale » sur la chaîne « Le Monde Moderne » : lundi 11 septembre à 18 heures.

francesoir.fr

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Don de Bernard Arnault : merci not’ maît’, vous êtes trop bon

Nous devrions être fiers. Nous français, nous avons l’homme le plus riche du monde en la personne de Bernard Arnault. C’est ce que nous racontent les gazettes qui pensent amuser le bon peuple en relayant avec gourmandise les classements de la presse spécialisée américaine. Vous n’entendrez jamais quiconque le qualifier « d’oligarque », vilaine expression réservée à la Russie et à l’Ukraine. Pas de ça chez nous ! En France ce sont des « capitaines d’industrie », et même un ruffian du calibre de Bernard Tapie n’a jamais subi cette insulte. Comme les autres oligarques, ses confrères qui dominent l’économie française, sa fortune est le fruit du fonctionnement du capitalisme français d’aujourd’hui, complaisance de l’État et de la haute fonction publique. De ce point de vue, la trajectoire de Bernard Arnault est une caricature. C’est Laurent Fabius alors premier ministre qui lui a donné le premier coup de pouce (il n’a pas eu affaire à un ingrat), et la suite n’a été que la mise en œuvre d’une stratégie financière de prédation soutenue par l’État et par les banques. Bernard Arnault n’a rien créé, il a tout acheté à crédit. Et bénéficié quand c’était nécessaire de subventions publiques généreuses assorties d’engagements qu’il n’a jamais tenus. Un petit tour sur Internet permet de visualiser cette trajectoire Ce système de connivence endogamique qui projette des semi-gangsters au plus haut niveau de la fortune et de l’influence politique est assez caractéristique du néolibéralisme à la française.

vududroit.com

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Disparition d’Émile : une bien accablante « journaliste » fait le procès de la famille

C’est un moment particulièrement abject, qui s’est déroulé sur le plateau de BFMTV le 29 août 2023. Interrogée sur la disparition du jeune Émile survenue au Haut-Vernet il y a près d’un mois, la « journaliste » de Libération Bernadette Sauvaget a accablé encore un peu plus la famille, dont elle a fait le procès en « catholicisme-extrême droitier ». Sur le plateau de BFMTV, Olivier Truchot revient sur l’entretien que la famille du jeune garçon disparu a donné à Famille chrétienne. Qualifiant les parents de celui-ci de couple « très pieux », le présentateur souligne comment celui-ci a « choisi la presse catholique car [il] avait peur d’être moqué, ridiculisé ». Et d’interroger Bernadette Sauvaget, journaliste de Libération pour analyser ledit entretien. « Ils ont choisi un titre catholique, […] plutôt proche de leurs convictions », dira d’abord Sauvaget. Apparemment attachée au rite traditionnel de l’Église catholique, la famille aurait donc souhaité s’exprimer dans un journal « proches de leurs convictions », et non relatif à leur foi ? C’est parce qu’ils voulaient parler de cette épreuve en qualité de couple, de famille catholique que les parents d’Émile se sont rapprochés du média dirigé par Samuel Pruvot, comme ce dernier l’a raconté. Évoquer des « convictions » revenait dès les premiers mots de son discours à orienter la suite de son analyse vers un biais politique, alors même que le journal Famille chrétienne se situe plutôt dans la droite modérée sur l’échiquier politique et ne figure pas parmi les média catholique attachés à la liturgie traditionnelle…

ojim.fr

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Tugdual Denis : le « dernier journaliste filloniste de Paris »

Né en 1981, il est le petit-fils du colonel Jacques Allaire, héros de la guerre d’Indochine et le frère du chanoine Alban Denis, membre de l’Institut du Christ Roi et chroniqueur à Valeurs Actuelles sous le pseudonyme de « père Danziec ». Politiquement, il se définit comme « le dernier journaliste filloniste [François Fillon] de Paris », un homme de droite qui n’a pas peur de l’assumer dans un milieu pourtant extrêmement frileux avec ce type de position idéologique. Il met d’ailleurs la main à la pâte politiquement en animant dans sa ville de résidence les soirées-débats (voir conférences) organisées par la mairie de Manuel Aeschlimann (divers droite lié aux Républicains). Côté réseau, « on le dit proche de proche du PDG de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine » et d’Henri de Castries, ancien président-directeur général du groupe d’assurance Axa (2000 à 2016), président du laboratoire d’idées l’Institut Montaigne et président du comité de direction du groupe Bilderberg. Depuis ses débuts dans le journalisme en 2007, Tugdual Denis est apparu sur la scène médiatique à plusieurs occasions : les attaques de Jean-Luc Mélenchon (2012), le scoop sur Marion Maréchal (2013), le rapprochement entre Emmanuel Macron et Valeurs Actuelles (2016), le scandale de Danièle Obono (2020). Et depuis juin 2023, il a désormais la lourde tâche de succéder à son ami Geoffroy Lejeune à la tête du magazine Valeurs Actuelles en continuant d’avancer « sous la mitraille. »

ojim.fr

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Le portrait piquant - Xavier Niel

Il a commencé dans les messageries roses, a été condamné pour recel d’abus de biens sociaux, créé Free, investit massivement dans la presse écrite, dont Le Monde et maintenant lorgne sur l’acquisition de fréquences audiovisuelles pour 2025, si possible en reprenant celles du groupe Bolloré, CNews et C8. Il est aussi le gendre de Bernard Arnault qui, quant à lui, possède Le Parisien, Les Échos et L’Équipe notamment… Un portrait synthétique, complet et… piquant de Claude Chollet, le directeur de l’indispensable média en ligne l’OJIM.

TV Libertés

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La Revue de presse alternative du Saker francophone

Cette semaine, nous allons montrer que la source profonde des problèmes géopolitiques actuels vient du fait que les pays occidentaux s’accrochent à leur prestige passé et refusent d’admettre que le reste du monde est en train de les rattraper et demande qu’ils changent de rapport avec eux. Rapport d’égal à égal et non plus de domination. Plus d’interférence dans les affaires intérieures des autres pays etc… Mais il semble que les vrais dirigeants des pays occidentaux, c’est-à-dire les fonds de pensions, les multinationales et le Complexe militaro industriel, que je regroupe dans le terme « les puissances financières », ne l’entendent pas de cette oreille et ne veulent pas abandonner l’ancien système dans lequel le monde occidental décidait de la marche du monde global. Pour cela ils empêchent tout dirigeant occidental prônant un tel changement de relation, en particulier aux Etats-Unis, d’accéder au pouvoir. Mais commençons par l’exemple de la relation de la France avec ses anciennes colonies africaines. Sommaire : la relation France-Afrique ; la relation Occident-Russie/Chine ; les élections étasuniennes.

lesakerfrancophone.fr/

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-alternative...

Samuel Gontier : bignole pour bobos

Journaliste chez Télérama depuis 25 ans déjà, Samuel Gontier s’est spécialisé dans le petit écran. Les articles à charge qu’il publie régulièrement pour dénoncer la droitisation supposée de la sphère médiatique et politique, sont pour la plus grande part publiés dans le cadre de son blog dédié à l’analyse des contenus d’information télévisuels, « Ma vie au poste ». Le journaliste, qui se décrit lui-même sur son fil Twitter comme « journaliste de canapé », y décrypte les propos des journalistes et chroniqueurs des principales chaînes du petit écran, et notamment des chaînes d’information en continu, dans des articles généralement incendiaires. Les titres parlent d’eux-mêmes : « Jean-Michel Aphatie sur la victoire de Joe Biden : ‘’Marine Le Pen a mille fois raison’’ », « Élection présidentielle américaine : des experts plus trumpistes que les trumpistes », « Après le meurtre de Samuel Paty, le concours Lépine des idées d’extrême droite »… La droite – quelle qu’elle soit – c’est le Mal. Portrait.

ojim.fr/

https://www.ojim.fr/portraits/samuel-gontier/?utm_source=...

ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Il n’y a pas d’urgence climatique

La climatologue Judith Curry, une climatologue américaine de premier plan, explique que la science a été corrompue par la politique et qu’il n’y a pas d’« urgence climatique ». Judith Curry, qui est présidente et cofondatrice du Réseau d’applications des prévisions climatiques, qui a occupé la chaire des sciences de la terre et de l’atmosphère pendant 13 ans, qui est un ancien membre du comité de recherche sur le climat du Conseil national américain de la recherche, membre de l’American Meteorological Society, de l’American Association for the Advancement of Science et de l’American Geophysical Union, a publié plus d’une centaine d’articles scientifiques, et a codirigé plusieurs ouvrages majeurs sur le climat. Ses recherches portent sur les ouragans, la télé-détection, la modélisation atmosphérique, les climats polaires, les interactions air-mer, les modèles climatiques.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/09/0...

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ÉCONOMIE

La France va détruire son secteur automobile

Le patron de BMW tire la sonnette d’alarme : l’interdiction des voitures thermiques en Europe d’ici 2035 (diésel et essence, sauf voitures de sport) va sonner le glas du secteur. La menace est imminente. Les entreprises ne vont pas licencier et fermer en 2035, mais très bientôt. Raison : c’est un secteur industriel qui travaille sur des investissements à long terme. L’impact va commencer à se ressentir bientôt. Rien que les robots qui fabriquent les voitures sont rentabilisés sur 10 à 15 ans. Cela veut dire que dès aujourd’hui, se pose la question d’en installer de nouveaux.

Aldo Sterone

https://www.youtube.com/watch?v=_K-lGY8bMZA

Groupe Dassault : Charles Edelstenne prépare son départ d’ici la fin de l’année

Par Marc Endeweld. C’est une surprise. Selon mes informations, Charles Edelstenne, tout puissant président directeur général du groupe industriel Marcel Dassault (GIMD) quitterait la présidence du groupe dès la fin de l’année (ou au plus tard en début d’année), soit un an tout juste avant la date statutaire de la fin de son mandat prévu pour la fin 2024. GIMD détient les participations de la famille dans Dassault Aviation (62 %), Thales (25 %), Dassault Systèmes (40 %), mais aussi Immobilière Dassault, Artcurial, Dassault Wine Estates ou encore le Groupe Figaro. « Le dossier s’accélère. Edelstenne part plus vite que prévu », me confie ainsi une source bien informée du processus en cours. Aujourd’hui âgé de 85 ans, Charles Edelstenne, le véritable taulier de la maison Dassault, avait obtenu l’année dernière un répit de deux ans supplémentaires à la tête du groupe, en l’absence d’un successeur désigné. Début 2022, il avait donc été décidé de repousser la limite d’âge pour son poste jusqu’à 87 ans.

marcendeweld.substack.com

https://marcendeweld.substack.com/p/groupe-dassault-charl...

9/11 : Origines et développement du néolibéralisme

Le néolibéralisme a commencé le 11 septembre. Mais ce n'est pas le 11 septembre 2001, date à laquelle ont été commis les attentats contre les tours jumelles de New York, causant des milliers de morts dans cette ville et, immédiatement après, des centaines de milliers d'autres dans le reste du monde, avec la pléthore des guerres « justifiées » par l'Empire, victime de ces attentats. Non : le libéralisme a commencé exactement trois décennies plus tôt : le 11 septembre 1973. Cette terrible date inaugurale a également eu lieu dans les Amériques, mais dans l'hémisphère sud : au Chili. Dans une démocratie consolidée, dans l'une des républiques hispaniques les plus avancées sur le plan éducatif et social, dirigée par un gouvernement désireux d'exercer sa souveraineté sur les ressources du pays et au profit de son peuple, c'est-à-dire la démocratie chilienne, les néolibéraux de Chicago ont décidé d'entreprendre une expérience. Leur premier 11 septembre destiné à changer le monde est, comme le second, sans subtilité. Bombarder le palais présidentiel, faire descendre des chars dans les rues, utiliser des troupes et des avions pour intimider la population. Arrêter, torturer et assassiner des milliers de personnes. Instaurer un régime de terrorisme d'État dans lequel l'État devient un instrument féroce contre son propre peuple, et où les forces armées - qui ont juré de défendre leur patrie et de défendre leur peuple, auquel elles appartiennent - sont transformées en gorilles et en voyous à la solde d'une mafia étrangère d'économistes yankees. Une mafia dirigée par les Friedman et les Hayek, loués et fêtés dans tout l'Occident, endoctrinés dans des théories ridicules de « liberté » qui, dans l'économie orthodoxe du monde capitaliste bourgeois lui-même, étaient minoritaires. Mais vous savez que les théories les plus anthropologiquement absurdes, si elles sont soutenues par la CIA, le Pentagone et des millions d'euros d'armes et de pots-de-vin, sont des doctrines qui sont souvent imposées.

Gouverner par la dette, par Maurizio Lazzarato. Les Prairies ordinaires. 2014.

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ÉDUCATION

Rentrée scolaire. Harcèlement, éducation à la sexualité, autorité, qualité de l’instruction…La défiance des parents d’élèves vis à vis du gouvernement et de l’Éducation nationale.

À l’occasion de la rentrée scolaire du 4 septembre, l’Ifop publie les résultats de cette enquête auprès des parents d’élèves critiques vis à vis de l’Éducation nationale et de l’action du gouvernement. Et qui veulent que le nouveau ministre aille plus loin dans le détricotage du BAC à la « Blanquer » et plus largement, agisse plus efficacement pour améliorer le niveau des élèves et lutter contre les violences scolaires. Alors que l’éducation est largement mise au cœur de la politique d’Emmanuel Macron, 1 004 parents d’élèves y donnent leur avis sur l’action du gouvernement sur l’enseignement, expriment ce qu’ils pensent des établissements scolaires (notamment celui de leur enfant) tout en donnant plus globalement leur regard sur l’efficacité de notre système scolaire. Permettant de prendre le pouls de l’opinion sur des éléments mesurés depuis plusieurs années, cette enquête met notamment au jour la problématique des faits de violence scolaire dans des proportions qui se révèlent très préoccupantes.

breizh-info.com

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Sophie Audugé : « Nos enfants ne sont pas en sécurité à l’école »

Près d’un enfant sur 2 est victime de la violence ou du harcèlement à l’école, selon SOS Éducation / Ifop. Pour les enfants scolarisés en REP, la situation est encore plus alarmante. Sur RTL hier, Élisabeth Borne a affirmé qu’elle présenterait un plan contre le harcèlement scolaire à la fin du mois. Sophie Audugé, déléguée générale de SOS Éducation, commente ce rapport et fait le point sur les dysfonctionnements multiples de l’Éducation nationale.

causeur.fr

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Ouverture et fermeture d’écoles libres

Selon Créer son école, on compte en cette rentrée 108 ouvertures d’établissements ou de niveaux (contre 172 l’an dernier), en plus des 2162 écoles indépendantes déjà en activité à ce jour. Cela représente 66 groupes scolaires. La liste est disponible ici. Cela reste un niveau élevé de création d’école même si l’infléchissement par rapport à l’an dernier est indéniable. Si l’on ajoute à cela le nombre exceptionnellement haut de fermetures enregistrées cette année, on ne peut que conclure à une progression plus mesurée du nombre d’élèves scolarisés en établissement privé hors contrat en primaire et surtout secondaire. Cela diffère de la situation de l’enseignement supérieur où pour la première année, plus de 50 % des choix des bacheliers s’est porté sur un établissement privé.

lesalonbeige.fr

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A Paris, Anne Hidalgo veut développer l’école expérimentale sans leçons, ni manuels scolaires

En visite à l’école élémentaire Vitruve (XXe) en ce lundi de rentrée des classes, la maire de Paris a choisi cette école aux méthodes éducatives originales pour porter un message : elle souhaite voir ce modèle essaimer dans la capitale. Pour cette rentrée des classes, la maire n’a pas choisi l’école Vitruve par hasard. Cette école de 209 élèves, encadrés par une dizaine d’enseignants, est la seule école alternative publique de Paris. Ici, pas de leçons ni de manuels : l’expression et l’autonomie des enfants sont encouragées.

fdesouche.com

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ÉNERGIE

Pétrole, une histoire de pouvoir

Comment le pétrole, matière première aujourd’hui indispensable, a bouleversé non seulement nos modes de vie et l’économie, mais aussi l’ordre géopolitique mondial ?

L’apparition de l’or noir fut en son temps une révolution miraculeuse : les lampes à pétrole éclairaient les demeures comme jamais auparavant, les usines employant des machines à moteur décuplaient soudainement leur productivité... Grâce au pétrole, la croissance économique a bondi et la fortune de certains, comme John D. Rockefeller, premier milliardaire de l’histoire, a atteint des sommes record. La médaille, bien sûr, a son revers, notamment l’influence du pétrole sur le cours des deux guerres mondiales. Marquant le commencement de la dépendance occidentale, le premier choc pétrolier, exposé dans le second épisode du documentaire d’Andreas Sawall, prend rétrospectivement le goût amer d’une occasion manquée : la recherche sur les énergies renouvelables, prometteuse mais sous-investie, aurait pu constituer une porte de sortie. Physiciens, historiens et journalistes prennent la parole dans ce documentaire riche en anecdotes, qui retrace l’avènement du pétrole en tant que matière première indissociable de notre mode de vie. Alors que les États-Unis se sont imposés comme premier producteur mondial, il semble peu probable que l’Occident délaisse cette ressource – indispensable aux produits cosmétiques, pharmaceutiques et électroniques – dont nous sommes devenus plus que dépendants. Proposée en deux parties, cette histoire de l’or noir est une litanie de cupidité, de corruption et de barbouzerie en tous genres. Un bon résumé de cette guerre éternelle concernant le moteur même du capitalisme : l’énergie.

ARTE

https://www.youtube.com/watch?v=wJKqz7CougI&t=3130s

ESPAGNE

La diffusion de la liste des personnes arrêtées lors de la feria de Bilbao fait polémique en Espagne car 75 des 79 sont arabes

Cela correspond aux personnes arrêtées par l’Ertzaintza et la police locale pour vols avec violence et intimidation. Sur les 4 autres restants, un est sans papiers et les trois autres sont des femmes. La mairie de Bilbao estime que 1.800.000 personnes ont participé aux activités d’Aste Nagusia en 2023 et que les arrestations ont augmenté de 29 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ce qui a le plus retenu l’attention sur les réseaux sociaux ces dernières heures, c’est la fuite de la liste des personnes arrêtées par l’Ertzaintza et la police locale de la ville lors de ces célébrations. Concrètement, il s’agit des images des dossiers de police correspondant à des personnes arrêtées pour vols avec violence et intimidation. Au total, 79 détenus, dont 75 d’origine arabe. Les quatre autres personnes restantes sont une personne sans papiers et trois femmes. Le fait que plus de 90 % des personnes interpellées aient ce schéma commun d’origine n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux. Toute cette belle brochette est en photo dans cet article…

Esdiario

https://www.fdesouche.com/2023/09/04/la-diffusion-de-la-l...

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Espagne : Où en est Vox ? Quid de l’union des droites ?

À la suite des élections régionales et municipales du 28 mai, puis des législatives du 23 juillet, il était important de faire le point sur la situation du parti Vox emmené par Santiago Abascal, parti qui se bat pour l’unité de l’Espagne, l’unité de sa langue, la lutte contre l’immigration sauvage et débridée, et qui pourfend les doxas ultra féministes et la chape de plomb mémorielle des gauches qui se sont abattues sur le pays depuis plusieurs années. S’agissant des élections législatives du 23 juillet dernier, il est de bon ton dans la grande presse et les grands médias du système, de soutenir avec délectation que Vox a singulièrement reculé et qu’il est en grande perte de vitesse. Aujourd’hui on attend le dénouement de la tentative d’Alberto Nuñez Feijoo, le chef du PP, d’obtenir des Cortès son investiture, mais cela s’annonce difficile voire impossible de réunir une majorité absolue et même relative. Le résultat aura lieu pour le 27 septembre. En cas d’échec, c’est Pedro Sanchez du PSOE qui tentera l’investiture, et à défaut, les espagnols revoteront vers la mi-janvier. S’agissant des municipales et des régionales du 28 mai, Vox a multiplié par 3 voire plus le nombre de ses élus. Avec le PP, Vox gouverne désormais dans près de 150 municipalités, dont plusieurs capitales provinciales, comme Tolède, Burgos, Aranjuez, Ciudad Real, Alcala de Henares etc… Reste maintenant à Vox à démontrer son sérieux, sa constance et sa volonté de faire triompher les forces populaires et nationales contre les séparatismes, les indépendantismes, et les gauchismes de toutes obédiences. Ce sera l’enjeu crucial des prochaines semaines et des prochains mois.

synthesenationale.hautetfort.com

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ÉTATS-UNIS

Un parcours semé d’embûches

Prenez du recul et comprenez que l’amoncellement de conneries juridiques procédurales dans les différents procès fictifs contre le candidat Donald Trump est en grande partie une tentative pour confondre, mystifier et préoccuper le public pendant que le grand échafaudage de notre vie nationale s’effondre. L’actualité – qu’il s’agisse de l’officielle ou de l’alternative – sera dominée jour après jour par des analyses de chaque mouvement et contre-mouvement à travers d’interminables fourrés de détails judiciaires, tandis que l’économie américaine s’effondre et brûle, que la richesse résiduelle est confisquée et que l’ordre social américain se transforme en quelque chose qui ressemble à de la bouillie ardente.

Clusterfuck Nation

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La guerre des classes actuelle oppose les 1 % au reste du monde

À l’instar de l’Angleterre féodale, l’Amérique compte, grosso modo, trois classes. Au sommet se trouvent les grands propriétaires d’aujourd’hui. La base de leur richesse n’est plus principalement constituée de terres, mais de la propriété directe de leurs propres entreprises et d’instruments financiers tels que les actions et les obligations d’entreprises. Le premier pour cent possède plus de la moitié des actions des sociétés américaines. Les personnes situées juste en dessous d’eux ne sont plus des assistants et des serviteurs, mais des technocrates. Ce sont les personnes qui vont à l’école pour acquérir les compétences spécialisées nécessaires au fonctionnement quotidien de la société : médecins, avocats, scientifiques, programmeurs informatiques, ingénieurs. (Les journalistes sont également des technocrates, mais ils sont parmi les plus faibles du groupe.) Le reste des 10 % les plus riches – c’est-à-dire les 9 % – possède la quasi-totalité du reste des actions des entreprises américaines. Et puis il y a tous les autres. Ce ne sont plus des métayers, mais ils doivent se lever tous les jours et pointer chez Home Depot, Walgreens et Chipotle pour cultiver les biens des grands propriétaires. Cette classe ouvrière est celle qui a le moins d’influence et le moins d’options.

les-crises.fr

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FRANCE

Élections européennes de 2024 : Marion Maréchal tête de liste de Reconquête

Marion Maréchal, a été choisie par Éric Zemmour, président du parti Reconquête, pour conduire la liste de ce dernier lors des prochaines élections européennes. Cette décision marque le retour politique de la vice-présidente de Reconquête après son dernier engagement en 2017. Une séquence de communication bien orchestrée. Dans un premier temps Éric Zemmour qui, dans une tribune parue mercredi 6 septembre à 19 heures, révèle : « J’ai décidé de confier à Marion Maréchal la mission de conduire la liste de Reconquête! pour les élections européennes » avant de poursuivre en expliquant : « Je souhaite qu’elle soit accompagnée par toute la jeune génération, venue de tous les partis de droite, qui m’a rallié pendant la présidentielle et qu’ils fassent le plus haut score possible » tout en précisant qu’il n’a pas vocation à candidater à toutes les élections. Puis, peu après la déclaration d'Éric Zemmour au Figaro, la désormais tête de liste officielle, Marion Maréchal, qui s’exprime au JT de 20 heures sur TF1. Une courte intervention pour expliquer les motivations de son retour sur le devant de la scène politique et sa reconnaissance envers Zemmour pour sa « confiance ». Il reste à déterminer la tournure que prendra la campagne pour les élections européennes. Assisterons-nous à une situation similaire aux midterms comme aux États-Unis, transformant alors l'élection en un référendum contre le président de la République en exercice ? Si tel est le cas, cela favoriserait une campagne ayant pris de l'avance. Une stratégie sur laquelle Marion Maréchal semble avoir parié.

livrenoir.fr

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République Centrafricaine, Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, Gabon. Au suivant...

Du « l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’Histoire » de Nicolas Sarkozy au “Il est parti réparer la clim" d'Emmanuel Macron, nous payons au prix fort quinze ans de mépris et d'incompétence. Depuis trois ans, les coups d’États militaires se multiplient en Afrique de l’Ouest. Coups d’État réalisés par des officiers supérieurs qui dans leur écrasante majorité ont été formés en France et/ou aux États-Unis. Ce qu’à Paris on trouve à dire ? C’est la faute à Poutine-Wagner-la Chine. Rejet de la France et des Français ? Que nenni. Qui connait un peu l’Afrique sait que ce n’est pas le cas. Si une certaine animosité peut parfois se manifester, ce qui est fantastique en Afrique est que l’on peut toujours parler. Nous devrions en prendre de la graine et remettre au goût du jour chez nous le palabre. C’est long, c’est compliqué. On peut être fatigué mais on n’a pas le droit de faire montre de désintérêt ou d’indifférence. Cela fait plus de quinze ans que nos amis africains essaient de nous parler. Cela fait plus de quinze ans que nous leur répondons en leur envoyant des experts qui, à grands coups de diapositives PowerPoint, leur dictent ce qu’ils doivent faire. Cela fait plus de trente ans que nous leur imposons des modèles universels, des recettes de cuisine pour résoudre l’ensemble de leurs problèmes pourtant si spécifiques. Sinon pas d’aide au développement.

eclaireur.substack.com/

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Dominique de Villepin et Hubert Védrine : Gabon, Niger, Ukraine, l’été où la diplomatie française a vacillé

Il est intéressant de voir deux anciens ministres des affaires étrangères, l’un de droite, l’autre de gauche, s’accorder dans leurs jugements sur la conduite des affaires Étrangères françaises aujourd’hui. On réalise là tout le déclin de la diplomatie française depuis quinze ans qui a conduit à la situation d’aujourd’hui en Afrique qu’en Ukraine. Vidéo de cette discussion.

France Inter

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GAFAM / IA

Tribune : Wikipédia vecteur de propagande

Nous savons que Wikipédia est devenu sous certains aspects (pour les contenus ayant un angle politique) un instrument libéral libertaire contrôlé par des militants venus de l’extrême gauche. Nous reproduisons la tribune de l’essayiste Jean-Paul Gourevitch, récente victime des manipulations de Wikipédia. Un parfait exemple de désinformation médiatique et idéologique.

ojim.fr

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Une nouvelle étude révèle que ChatGPT est biaisé par un prisme de gauche « significatif et systématique »

Une récente étude universitaire a mis en évidence un « biais politique significatif et systématique » en faveur des partis de gauche dans le contenu créé par l’outil d’intelligence artificielle (IA) controversé ChatGPT. Des chercheurs de l’université d’East Anglia au Royaume-Uni ont publié leurs conclusions jeudi, affirmant que « bien que ChatGPT assure qu’il est impartial, la littérature suggère que les LLM [grands modèles de langage] présentent des biais impliquant la race, le sexe, la religion et l’orientation politique. » Le programme, lancé par OpenAI en novembre 2022, ne fait pas exception, selon les chercheurs. L’étude s’intitule « More human than human : measuring ChatGPT political bias » est publiée dans la revue en libre accès Public Choice.

breizh-info.com

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GÉOPOLITIQUE

L'Occident prépare-t-il de nouvelles guerres en Afrique, en Asie et en Amérique ?

Les analyses du Géopouvoir revêtent une importance capitale, car la plupart des gouvernements disposent d'équipes spécialisées dans l'étude approfondie des idées avancées, des voies possibles et du pronostic des événements, jusqu'à montrer de nouveaux points de conflit insoupçonnés, tout cela dans le but d'organiser la politique étrangère et intérieure de leurs nations. Ainsi, l'utilisation de la prospective par les élites est fondamentale, car elle contribue à la sélection des conflits qui leur permettent de remplir leurs objectifs axés sur le néocolonialisme, l'agression et, surtout, la violence politico-militaire à appliquer. Plusieurs continents sont actuellement dans le collimateur de ce que l'on appelle l'État profond, la Corporatocratie ou les élites transnationales du pouvoir. Ce qui est vraiment inhabituel, c'est la faiblesse cognitive des Occidentaux, car en tant qu'organisateurs de nombreux coups d'État, ils ne peuvent pas croire que les rébellions sont possibles sans intervention étrangère, comme ils l'ont toujours fait, mais par la libre volonté des peuples qui veulent échapper à l'oppression de l'Occident lui-même. Après que le gouvernement américain ait, de manière machiavélique, pratiquement détruit la puissance et l'économie de l'Europe, les conflits actuels, générés de manière perverse, où certains membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutenus et encouragés par la France et les États-Unis, menacent d'une intervention militaire ou d'un plan d'agression devant débuter dès que possible au Niger, prennent de l'importance, pour chasser la junte militaire au pouvoir dans le pays après le renversement de son président pro-occidental, d'autant plus que le président déchu et ses complices locaux et étrangers seront jugés avec preuves devant les instances nationales et internationales compétentes pour haute trahison, atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Niger, et surtout pour avoir appelé à l'invasion du pays. Regardons la réalité actuelle.

elespiadigital.com

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La liberté de navigation : l’« innocent passage » est loin d’être innocent

La « liberté de navigation » (FON : Freedom Of Navigation) est une revendication fondamentale américaine, utilisée pour justifier ses agissements hégémoniques en mer. L’article récemment publié par l’ambassade des États-Unis en Chine en résume son interprétation, qui est loin d’être celle reconnue par le droit international. Nous vivons sur une petite planète où 70 % de la surface est couverte par l’eau. Comment s’y comporter est l’affaire de tous. Est révolue l’époque où un hégémon définit et impose, sous des prétextes de liberté et de justice, ses règles, privées et partisanes, à tous les autres pays.

https://www.revueconflits.com

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GRANDE-BRETAGNE

Guerres, coups d’État, dictatures : quand les intérêts des pétroliers dirigent la politique étrangère britannique

Le Foreign Office est en grande partie sous l’emprise du pollueur climatique mondial BP. De l’Iran à l’Azerbaïdjan, de l’Irak au Nigeria, de la Russie au Venezuela, le Royaume-Uni privilégie les profits de l’entreprise au détriment d’une politique étrangère digne de ce nom. Declassified UK a récemment révélé que BP a pompé du pétrole irakien pour une valeur de 15 milliards de livres Sterling depuis que les armées britannique et américaine ont envahi le pays en 2003. Les gouvernements de Londres et de Washington ont longtemps nié que la guerre en Irak était liée au pétrole. Pourtant, BP est revenu dans le pays en 2009 après 35 ans d’absence et a obtenu une participation importante dans le plus grand champ pétrolier d’Irak, près de Bassorah, dans le sud du pays, une ville occupée par les Britanniques. Une situation similaire s’était produite en Libye à la suite d’une autre intervention militaire britannique en 2011. Onze ans après cette guerre, en octobre de l’année dernière, la National Oil Corporation libyenne a accepté que BP commence à forer pour trouver du gaz naturel dans le pays. BP contrôle des zones d’exploration en Libye qui couvrent près de trois fois la superficie du Pays de Galles. Les responsables britanniques ont depuis longtemps l’habitude de mener des guerres qu’ils prétendent être dans l’intérêt des droits humains, alors qu’il s’agit en réalité de pétrole ou de géopolitique.

Declassified UK

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Nigel Farage en lutte contre le totalitarisme woke des banques britanniques

Nigel Farage, « l’homme du Brexit » qui anime aujourd’hui une émission quotidienne sur la chaîne de télévision GB News, va-t-il obtenir une compensation financière et des excuses de la banque de prestige Coutts qui lui a fermé ses comptes cette année en raison de ses opinions ? Pour le moment, c’est l’ancienne directrice de NatWest, la maison mère de Coutts, qui semble bien partie pour récupérer 2,5 millions de livres sterling d’indemnités de départ après sa démission pour avoir divulgué à la BBC des informations financières concernant son client et aussi pour avoir menti à la chaîne publique britannique, créant ainsi une de ces célèbres « fake news », sur les vraies raisons de la décision de se débarrasser de ce client gênant. Ainsi que nous le relations le 21 juillet dernier dans ces colonnes, les banques britanniques semblent développer aujourd’hui une curieuse pratique consistant à surveiller dans les médias et sur les réseaux sociaux les opinions de leurs clients et à fermer les comptes des clients jugés mal-pensants, sans que ceux-ci n’aient commis aucun crime ou délit ni même la plus petite infraction. Le phénomène est décrit en ces termes par le journaliste et essayiste britannique Mick Hume, connu dans son pays pour s’intéresser tout particulièrement aux questions liées à la liberté d’expression et à la liberté de la presse : « Ce que cela démontre très clairement, c’est que (…) la culture de l’annulation woke n’est pas seulement le fait de quelques étudiants radicaux qui tentent de faire interdire les féministes sur les campus universitaires pour avoir critiqué l’idéologie trans. Elle s’étend jusqu’au sommet de la société. Le monde de l’entreprise est aujourd’hui dirigé par des idéologues “woke”. »

ojim.fr

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IMMIGRATION / ISLAM

Abaya à l'école : « Le port de l'abaya à l'école a pour but de tester les limites » (Gilles Kepel)

Mais pas que ! Car cet ancien trotskyste qui parle l’arabe et consacre depuis 40 ans ses fines analyses sur l’islamisme et surtout les islamistes répond aux questions de Sonia Mabrouk sur Cnews et Europe 1 à l’occasion de son nouveau livre. Et s’il fallait une preuve de plus de la véracité de ses études, cet universitaire signale en passant que sa hiérarchie administrative fait tout pour le pousser à la retraite pour le remplacer par des idéologues woke ! Vidéo.

Prophète en son pays, par Gilles Kepel. Éditions de l’Observatoire. 2023.

Europe 1

https://www.youtube.com/watch?v=pQUEX-LBvnk

72 % des Français considèrent que les immigrés sont trop aidés par l’État, 72 % qu’ils posent des problèmes de sécurité, 61 % qu’ils représentent une menace culturelle et 56 % une menace sociale

Tous les tableaux d’un sondage Harris Interactive pour le magazine Challenges. Avec l’étude complète en PDF. On comprend que la quasi-totalité des partis politiques français ne veulent pas d'un référendum sur ce sujet portant crucial !

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/09/01/72-des-francais-cons...

Abaya : Le personnel et les élèves du lycée Maurice Utrillo de Stains (93) se mettent en grève contre l'« islamophobie »

Un appel à la grève à partir du 6 septembre pour lutter contre « l’islamophobie » gouvernementale a été affiché à l’entrée du lycée dans cette municipalité tenue par des islamistes qui savent également écrire leur tract en écriture inclusive…

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/09/04/abaya-le-personnel-e...

La bataille de l'abaya, épisode d'une guerre d'usure

L'interdiction du port de l'abaya (longue robe islamique) et du qamis (tunique masculine) dans les écoles, collèges et lycées publics, a été validée le 7 septembre par le Conseil d'État saisi en urgence par l'association Action Droits des Musulmans (ADM). Lors de l'audience, le débat avait surtout tourné autour de la portée religieuse de la tenue, l'avocat de l'ADM, Vincent Brengarth, assurant que l'abaya « ne peut pas être considérée comme un vêtement religieux mais traditionnel ». Mais pour le ministère de l'Éducation nationale, ce vêtement « fait immédiatement reconnaître celui qui le porte comme appartenant à la religion musulmane ». La décision du nouveau ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal (27 août) a été fermement appuyée par Emmanuel Macron — « Nous ne laisserons rien passer à la rentrée » avait-il prévenu le 1er septembre lors d'un déplacement dans un lycée professionnel à Orange (Vaucluse). Autant de signes d'un revirement après le bref mais calamiteux ministère de Pap Ndiaye. L'expérience vérifiera la solidité de ce sursaut de fermeté. Toutefois, gagner une bataille n'est pas gagner la guerre. La victoire symbolique sur l'abaya, si elle se confirme dans les faits, n'offrirait qu'un répit face à la situation générale de l'Éducation nationale : « Aujourd'hui, un jeune Français sur cinq, à l'âge de 18 ans, a du mal à lire le français » relevait le député européen François-Xavier Bellamy sur Europe 1 le 28 août. Cet état de l'école n'est pas sans rapport avec celui d'un pays qui doit faire face à de nouvelles déferlantes migratoires : l'an dernier, 320 330 titres de séjour ont été octroyés en France, plus 156 103 demandes d'asile. Soit 476 433 immigrés « officiels », l'équivalent des habitants de Toulouse, auxquels s'ajoute la masse des clandestins : selon le ministre de l'Intérieur lui-même, 600 000 à 700 000 personnes se trouvaient dans le pays sans papier il y a deux ans (tweet du 21 novembre 2021)…

laselectiondujour.com/

https://www.laselectiondujour.com/bataille-abaya-episode-...

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LECTURE

Douglas Macgregor : « Quels sont les intérêts de la France qui justifient sa participation à une coalition antirusse en Europe de l’Est ? »

Colonel de l'armée américaine, expert, praticien et théoricien, Douglas Macgregor est une voix dissonante dans le concert de « narratifs » formatés. Une voix qui mérite d'être écoutée. La situation en Ukraine va de mal en pis - c’est peu dire. 400 000 soldats ukrainiens tués. Le matériel « high-tech » occidental brûle comme un fétu de paille. Un pays entier est dévasté parce que certains ont cru bon de causer ce conflit pour affaiblir la Russie. Ils ont obtenu l’effet inverse. Important de réécouter le colonel Douglas Macgregor, qui, il y a plus d’un an, nous exposait la criminelle futilité de cette guerre par procuration. Douglas Macgregor est diplômé de West Point et titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’Université de Virginie. Durant ses 28 ans de carrière militaire, il a notamment été directeur de la planification stratégique et du centre d’opération interarmes du commandement suprême de l’Otan durant l’intervention de 1999 au Kosovo. Il fut également le conseiller du secrétaire à la défense par interim Chris Miller. Douglas Macgregor est un spécialiste de la « configuration des forces ».

Les deux livres qu’il a écrit sur le sujet, Breaking the Phalanx (Praeger, 1997) et Transformation under Fire (Praeger, 2003), font autorité sur le sujet. Son dernier ouvrage, Margin of Victory : Five Battles that Changed the Face of Modern War est disponible chez Naval Institute Press.

L’Éclaireur des Alpes

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École : mettre fin au collège unique

Par Jean-Paul Brighelli. Pédagogisme, collège unique, laïcité à géométrie variable, égalitarisme... En cette rentrée marquée par l’arrivée de Gabriel Attal au ministère de l’Éducation nationale, Jean-Paul Brighelli revient sur ses thèmes de prédilection. Dans son nouvel essai cinglant, il dénonce les hypocrisies de la mixité, et l’« héritocratie », qui « laisse dans le fossé 90 % du potentiel du pays ». L’auteur de La Fabrique du crétin (2005) n’y épargne ni la jeune classe politique aux commandes - sa « conformité aux codes », sa « superficialité brillante » - ni les professeurs satisfaits de « ronronner devant un public présélectionné ». Avec en intégralité sa tribune dans Le Figaro.

L’École à deux vitesses, par Jean-Paul Brighelli. L’Archipel. 2023.

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Philippe Pascot  : « Le système travaille contre le peuple, mais avec son consentement »

Dans ce nouvel entretien, nous recevons Philippe Pascot, ancien Conseiller régional d'Île de France, directeur de MJC (Maison des jeunes et de la culture) et écrivain. Déçu de la vie politique - et de ses élus - après 25 ans d'activité au service de la Cité, il est « mis au sarcophage », pour ne pas dire au placard. La raison ? Un ouvrage publié en 2014, « Délits d'élus », dans lequel il ose dénoncer les malversations de plus de 400 hommes et femmes politiques. Loin de se décourager dans sa volonté de maintenir un discours de vérité, il revient cette année avec deux nouveaux livres, plus que jamais engagé pour la transparence des affaires publiques en France. Dans le premier livre, « Le pouvoir du pire », aux éditions Max Milo, Philippe Pascot décrit un système politique qui « travaille contre le peuple » et souhaite « ouvrir les yeux à tous ceux qui ont les oreilles bouchées ». L'ancien maire-adjoint d'Évry n'épargne rien, ni personne : Macron, les lobbies, la manipulation de l'information, les réformes liberticides et sécuritaires... Le second ouvrage, intitulé « Les cons, ça ose tout... Moi aussi ! », avec comme préfacier Bruno Gaccio, certains faits les plus... cons de la sphère politico-judiciaire, mais aussi les turpitudes de quelques-uns en matière de pouvoir, d'argent et de sexe. Mais comment le peuple peut-il consentir à tel spectacle et tolérer par ailleurs des lois qui vont à ce point contre son propre intérêt ?

Le pouvoir du pire, par Philippe Pascot. Éditions Max Milo. 2023.

Les cons, ça ose tout... Moi aussi !, par Philippe Pascot. Éditions Christine Bonneton. 2023.

francesoir.fr

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Libéraux et conservateurs : amis d’un jour, ennemis de toujours ?

La lecture de l’ouvrage de François-Xavier Bellamy offre un terrain fertile d’analyse de la relation entre libéralisme et conservatisme. Résumons brièvement le propos de celui qui est à la fois philosophe et député européen (PPE). L’auteur s’inspire des réflexions d’Antoine de Saint-Exupéry dans sa « Lettre au général X », dans laquelle ce dernier affirmait que c’est uniquement sur un terreau de stabilité, d’immobilité et de patience que peuvent germer les liens sociaux qui font eux-mêmes fleurir la civilisation, cette dernière étant « un bien invisible puisqu’elle porte non sur les choses, mais sur les invisibles liens qui les nouent l’une à l’autre, ainsi et non autrement ». Or, selon Bellamy, la civilisation moderne détruit ces liens en raison de sa passion pour le mouvement, sa valorisation du changement pour lui-même, source d’un progressisme borné qui perçoit tout souci de ce qui nous préexiste comme un attachement mortifère au passé. Le progrès est bon en lui-même, peu importe le but vers lequel il tend ; les normes, structures et valeurs antérieures n’ont pas de raison particulière d’être conservées. Ce refus de la continuité atomise ainsi la société, isole les individus et les coupe de leur passé en leur interdisant de jamais se reconnaître dans une « demeure ». Il engendre enfin un relativisme absolu qui rend impossible tout partage de valeurs et de règles communes au sein d’un groupe humain : en effet, si tout a vocation à évoluer, à se transformer pour « rester à la page », cela signifie qu’il n’existe aucune certitude tangible pour de bon, qu’aucune règle morale ou aucun principe ne peut être vrai de façon universelle, ou tout au moins collective. Il convient donc, sans refuser tout changement (l’auteur récuse cette position réactionnaire), d’appliquer un principe de prudence, de circonspection, face au progrès, et de s’interroger sur son caractère bénéfique, et non de l’embrasser sans examen.

Demeure. Pour échapper à l’ère du mouvement perpétuel, par François-Xavier Bellamy. Grasset. 2018.

contrepoints.org

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Assassinat ciblé et complexe terroriste : un survol préliminaire

Dans son ouvrage sur la mort ciblée, Guerric Poncet propose l’une des premières analyses de ce sujet essentiel mais peu évoqué. Des premières pistes, qui méritent d’être approfondies avec d’autres études. La place, les fonctions et les modalités des assassinats ciblés ont fait l’objet, jusqu’à présent, de relativement peu de travaux vraiment solides dans la littérature concernant la guerre et en particulier ses variantes irrégulières. Ceci est encore plus vrai concernant la production en langue française. La question concerne pourtant les chercheurs s’intéressant aux transformations de la conflictualité actuelle, et tout particulièrement ceux qui travaillent dans le domaine des études sur le terrorisme. C’est pourquoi il est nécessaire de signaler le petit livre de Guerric Poncet qui fournit, malgré ses limites évidentes, quelques éléments d’information préliminaire pour quiconque est amené à aborder le sujet de l’assassinat ciblé.

La mort fantôme. L’assassinat ciblé comme arme de guerre, par Guerric Poncet. Éditions du Rocher. 2023.

revueconflits.com

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Valeurs actuelles = climato-sceptique ?

Mickaël Fonton, rédacteur en chef société de Valeurs actuelles, a dirigé la dernière revue trimestrielle de l’hebdomadaire. Un magazine d’une centaine de pages co-écrit par des experts du sujet, n’en déplaise à Arrêt Sur Image, afin de porter un discours argumenté et contraire à la doxa dominante. Vidéo.

Climat, info et intox, dirigé par Mickaël Fonton. Valeurs actuelles – Grands débats. En kiosque, 9,90 €.

Valeurs actuelles

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« L’Envie » d’Helmut Schoeck, un ouvrage majeur

L’envie est un sentiment éprouvé par de nombreuses espèces vivantes, mais particulièrement marqué chez l’être humain. Présent à la fois dans la littérature, la philosophie, la psychologie, la religion, et beaucoup d’autres domaines qui ne font que retranscrire un phénomène ancré dans toutes les civilisations et époques de l’humanité, il manquait une somme sur le sujet. C’est ce que propose le sociologue Helmut Schoeck (1922 – 1993), de manière particulièrement brillante. Sa thèse s’articule autour de l’idée que, loin d’être purement conjoncturelle et susceptible d’être supprimée, en particulier dans des situations où règnent de vives inégalités, l’envie est un sentiment consubstantiel à l’être humain. Il est donc naïf de prétendre l’éradiquer, à l’image de ce que les théories marxistes visant un égalitarisme intégral prétendaient accomplir (on en trouvera d’ailleurs une illustration dans le roman Kallocaïne, par Karin Boye. Hélios. 2016). Il s’agit d’un processus psychologique qui exige un cadre social, donc l’existence de deux ou plusieurs individus. Et qui explique beaucoup de choses dans la vie humaine, celle des sociétés, et dans l’histoire des civilisations. Contrairement à l’amour, l’amitié ou l’admiration, par exemple, qui supposent l’attente d’une réciprocité, l’envieux ne souhaite rien de tel, écrit Helmut Schoeck. Il ne souhaite d’ailleurs pas spontanément entrer en relation avec la personne qu’il envie. Et plus intensément il concentre sa pensée sur l’Autre, plus il est renvoyé à lui-même. L’envie ne consiste, en effet, pas à vouloir accaparer un avantage appartenant à l’Autre, mais en ce que l’envieux « souhaite le voir volé, dépossédé, dépouillé, humilié, mis à mal ».

L’Envie, une histoire du mal, par Helmut Schoeck. Les Belles Lettres, 2019.

contrepoints.org

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François Roddier : de la thermodynamique à l’économie

Ce petit livre par la taille est immense par les connaissances que l’auteur y a agrégées. Pour ceux qui ont déjà lu son premier ouvrage, Thermodynamique de l’évolution, on est dans un autre registre que dans ce dernier livre qui était un essai sur de la thermodynamique et un large balayage sur ses applications en génétique et au niveau culturel. Là on est face au livre d’une idée, la criticalité auto-organisée. C’est une flèche que nous décoche l’auteur, une flèche avec la synthèse de son travail de recherche pour permettre une meilleure compréhension des mécanismes liés à la thermodynamique pour en tirer des leçons pour nous aider à nous sortir collectivement de ce qui semble être une impasse civilisationnelle. François Roddier fait un rapide retour historique sur les personnalités qui ont tracé le chemin vers cette idée et leur apport personnel, à la cause si je puis dire. Ces scientifiques auront souvent dédié leur vie à faire avancer un bout des découvertes nécessaires, finissant parfois dans l’oubli avant d’être redécouvert, servant de tremplin au cran suivant. Dans un système fermé, l’énergie se dissipe jusqu’à atteindre un équilibre thermodynamique, qui est son état d’entropie maximale. Ce n’est pas le cas de notre planète qui reçoit de l’énergie du soleil et en dissipe aussi vers l’espace. On dit que c’est un système thermodynamique hors équilibre. Je vous laisse découvrir son argumentation mais il nous amène à prendre conscience que notre système économique est aussi un système régit par les lois de la thermodynamique. Mais à la différence de notre corps biologique qui a en lui des mécanismes d’auto-régulation pour limiter notre taille par exemple, le corps social est dépourvu de limites formelles, sans contraintes, il peut grossir à l’infinie. En reprenant l’idée des cycles ago-antagonistes, il propose l’idée d’une économie nationale à 2 monnaies, une pour la production et une pour les services et si d’autres en ont l’intuition, il démontre à travers cet ouvrage tous les bienfaits que cela pourrait apporter à nos sociétés pour en limiter les excès, les surchauffes et les risques systémiques. François Roddier est décédé au mois d’août 2023. Toutes nos pensées vont à sa famille.

Thermodynamique de l’évolution, Par François Roddier. Éditions Paroles. 2012.

lesakerfrancophone.fr

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MONDIALISME / ONG

Kissinger a 100 ans. Le parrain de Klaus Schwab est une puissante cheville ouvrière du Coup d’État planétaire. Enquête explosive de The Intercept qui le présente comme criminel de guerre.

L’ancien conseiller à la sécurité nationale et secrétaire d’État Kissinger est un esprit politique renommé toujours recherché par les dirigeants du monde. Le politologue d’origine allemande a reçu le prix Nobel de la paix en 1973 pour avoir établi un cessez-le-feu et aidé à orchestrer le retrait américain du Vietnam. Il réside à New York. Heinz Alfred Kissinger a célébré ses 100 ans le 27 mai 2023. Surnommé Henry, l’homme s’est agrippé depuis de nombreuses décennies au pouvoir global : politique ET commercial, au niveau aussi bien local que planétaire. S’il a été omniprésent dans son pays, il l’a aussi été, en tant que secrétaire d’État en Chine communiste, en URSS et ailleurs. Le ressortissant allemand des années 1920 est devenu Secrétaire d’État dans l’administration américaine. Cela lui a permis de faire la pluie et le beau temps dans divers pays. Certains ont fait le compte des conséquences des interventions militaires qu’il a pu diriger en direct. Le bilan n’est pas reluisant ! Ainsi, Henry Kissinger est un symbole clé de l’architecture de l’édifice du Nouveau Monde, dont le coût en tragédies humaines et économiques est simplement incalculable. Si Kissinger est connu en tant qu’homme politique, il est bien ancré dans Planète finance. Les revolving doors ou portes tambours avant l’heure. De 1956 to 1958, Kissinger travailla pour le Rockefeller Brothers Fund en tant que directeur des projets spéciaux. Une relation solide qui perdura et qui pourrait nous faire penser que Henry Kissinger a été une cheville ouvrière de la dynastie Rockefeller dans ses activités publiques-privées… Il est si indispensable à Planète finance que, malgré son âge, il y est toujours opérationnel au niveau stratégique. Toujours cet atout qui mélange politique et monnaie. Cet Allemand de naissance et Américain d’adoption fut professeur à Harvard. Kissinger a pu y former quantité de futurs responsables publics et privés qui se sont retrouvés impliquer dans la restructuration des États-Nations, des grandes entreprises, des ONG, etc. C’est ainsi que Kissinger était devenu le mentor (parrain ?) de son étudiant des années 1970 Klaus Schwab. Il semblait avoir eu de l’affection pour cet étudiant allemand comme lui.

lilianeheldkhawam.com

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NYT : parler de paix en Ukraine est devenu tabou

Stian Jenssen, chef de cabinet du secrétaire général de l'OTAN, a été le dernier à subir de lourdes représailles pour avoir osé affirmer qu'il fallait trouver un moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine, en acceptant même, si nécessaire, de céder une partie des territoires actuellement sous le contrôle de Moscou. Steven Erlanger s'est inspiré de la dure réaction déchaînée contre Stian Jenssen pour rédiger un article réfléchi publié dans le New York Times le 1er septembre avec un titre plus que significatif : « Alors que le conflit ukrainien se poursuit, parler de négociations est devenu presque tabou » (on pourrait supprimer le « presque »). Ainsi, les guerres sans fin de ces décennies ont également servi de banc d'essai pour façonner un espace politico-médiatique adapté à l'engagement actuel, beaucoup plus difficile que les précédents, qui étaient également prévus depuis des décennies, puisque le moment de la confrontation directe entre l'Empire occidental et l'Empire oriental, plus varié, était l'horizon ultime des guerres sans fin. Le scénario orwellien de Big Brother se réalise sous une autre forme, où le super-État dirigé par Big Brother, dont les citoyens sont benoîtement enrégimentés, mène une lutte éternelle avec les deux puissances opposées, l'Eurasie et l'Estasie... spes ultima dea.

piccolenote.it

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OTAN

Relire les avertissements de John Pilger sur le bellicisme étasunien contre la Russie et la Chine

Par Caitlin Johnstone. En mars 2016, le célèbre journaliste et cinéaste australien John Pilger publiait un article intitulé « Une guerre mondiale a commencé ». Cet article mettait en garde contre l’escalade agressive de l’empire américain à l’encontre de la Russie et de la Chine. Relire certaines parties de cet article en 2023, c’est comme regarder quelqu’un placer des drapeaux à côté de graines récemment plantées qui finiraient par devenir les problèmes gigantesques auxquels notre monde est aujourd’hui confronté. C’est comme si l’on écoutait un voyageur dans le temps avertir les gens du passé d’une grave erreur qu’ils étaient sur le point de commettre. Pilger évoque les provocations américaines en Ukraine, le militarisme de l’OTAN et l’encerclement de la Chine, et met en garde contre le risque croissant de guerre nucléaire, notant que les dépenses pour les ogives nucléaires « ont augmenté plus fortement sous Obama que sous n’importe quel autre président américain ». « Au cours des dix-huit derniers mois, le plus grand renforcement des forces militaires depuis la Seconde Guerre mondiale – mené par les États-Unis – a eu lieu le long de la frontière occidentale de la Russie », écrit Pilger. « Depuis l’invasion de l’Union soviétique par Hitler, les troupes étrangères n’ont jamais représenté une menace aussi évidente pour la Russie ».

caitlinjohnstone.com.au

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

« Dans les années quatre-vingt-dix, j'étais lycéen en Algérie et on a vu apparaitre des abayas. Pour l'algérien de la rue, il y avait une certaine moquerie, les femmes que la portaient étaient appelées les saoudiennes. Ce n'était pas une tradition locale ! » Face à Manuel Bompard, Gaspard Proust, dans sa chronique matinale sur Europe 1, lui assène la vie réelle face à la doxa islamo-gauchiste. Surtout, ne pas manquer la fin !

Europe 1

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Ça pique à Chesapeake

Nous sommes le 5 septembre, jour de commémoration de la bataille de la baie de Chesapeake, qui se déroula le 5 septembre 1781. Si le nom ne vous dit probablement rien, c’est normal. Car la légende raconte que si l’on répète trois fois « Chesapeake » devant un miroir, un Anglais apparaît en criant « APAPAP JE N’ENTENDS RIEN ». Alors que vos amis américains, eux, se mettent à glousser en vous lançant des clins d’œil appuyés. En effet, en 1781, pour venir à l’aide d’un George Washington dans une situation alarmante, la flotte française va tenter un débarquement malgré le blocus de la Royal Navy. Les Anglais sont confiants : ne chante-t-on pas que Brittania rule the waves ? C’est oublier deux choses : le Français est joueur, et le Marseillais est chaud. Bon visionnage.

unodieuxconnard.com

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POLOGNE

La Pologne veut jouer sa partition en Europe de l’Est. Entretien avec Marcin Rzegocki

L’invasion de l’Ukraine a remis la Pologne au centre des débats européens. Entre volonté de moderniser son armée et méfiance à l’égard du centralisme de Bruxelles, Varsovie se pose en défenseur des pays d’Europe centrale. Marcin M. Rzegocki est manager, professeur d’université et rédacteur. Il est directeur général de la Fondation Auxilium, une ONG polonaise qui se concentre sur des projets d’éducation et de conseil. Marcin M. Rzegocki est titulaire d’un doctorat en sciences sociales et en gestion de la Warsaw School of Economics et d’une maîtrise en études interdisciplinaires individuelles en sciences humaines et sociales de l’université de Varsovie.

revueconflits.com

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PROCHE-ORIENT

Sécession. États et sociétés parallèles : le Hezbollah au Liban

Une série d’articles vous fera découvrir les états et sociétés parallèles existant à travers le monde. Avec le délitement des sociétés et des institutions occidentales et la guerre ethnique qui s’annonce en Europe et en Amérique du Nord, il est instructif de comprendre comment certaines organisations ont réussi à mettre en place des administrations et des systèmes globaux parallèles au sein même d’états organisés et reconnus. De la simple mise en place de services sociaux pour une population déshéritée et abandonnée au proto-État, les situations sont fort différentes et recouvrent des réalités parfois surprenantes. Mais pourraient-elles être appliquées en France, pays sur-administrés s’il en est ? Notre rédacteur en chef, Yann Vallerie, a émis l’hypothèse de la « sécession créatrice » pour les autochtones de l’Hexagone. Rompant à la fois avec les grandes métropoles et avec la République française, créant, par le fait, un « bastion rural » où le Blanc -car il faut l’appeler ainsi désormais- pourra vivre selon ses règles, selon ses lois, selon ses coutumes, selon sa religion et selon sa ou ses langues. C’est dans cette perspective qu’il convient d’étudier ce qui se fait ailleurs. Car nombre de « sécessions » de ce type existent déjà à travers le monde et certaines pourraient correspondre, au moins partiellement, à nos situations. Je vous propose ici de les découvrir… « Hezbollahland », la « société de résistance » chiite du Liban. Nous empruntons ce terme « d’Hezbollahland » à Hanin Ghaddar, chercheuse au Washington Institut, think-tank pro-israélien ayant une forte influence sur la politique extérieure américaine. Le Hezbollah a été fondé en 1982 et représente la communauté chiite du Liban, communauté historiquement pauvre et marginalisée dans un Liban dominé par la classe dirigeante et éduquée chrétienne et son pendant sunnite. Né du choc de l’invasion du Liban par les troupes de Tsahal voulant venir à bout du problème palestinien, le Hezbollah répond avant tout à un délitement et à une faiblesse systémique de l’État Libanais. Car en ce début d’années 80, l’État Libanais est bafoué, à la fois par les fedayins palestiniens qui ont eux-mêmes formaient un état parallèle au sein du Liban à la suite de leur expulsion de la Jordanie en septembre 70 (Septembre Noir) et par les différents groupes politico-religieux autochtones (Druzes, Phalangistes, …).

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RÉFLEXION

Occident : le couchant lumineux

Éditorial de Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de Conflits, revue de géopolitique. « Passé radieux, présent vacillant, avenir incertain. Le Vieux Monde semble voué à l’anéantissement. C’est sans compter l’efficacité de sa marque de fabrique : se relever, toujours. L’étymologie et la géographie ont distribué les rôles :a l’Orient, le soleil levant, a l’Occident, le soleil couchant. Porter le nom de la mort et de la guerre, ‘’occident’’ venant de ‘’occidere’’, ‘’tomber contre’’, ‘’occire’’, n’annonçait pas un avenir radieux. Pourtant, le soleil s’est bien levé à de multiples reprises sur l’Occident et lui-même a brillé sur le monde. » Le thème de ce 47 numéro : « Occident : la puissance et le doute ».

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Pourquoi il n’y a plus de pacifisme en Occident ? Parce que ce sont les autres qui meurent

Le pacifisme n’existe plus. Les masses occidentales ne sont plus contre la guerre. Elles ne sont plus contre la guerre car ce ne sont plus leurs enfants qui meurent. Le coût humain de la guerre a été invisibilisé. Ce sont d’autres qui paient et c’est nous qui en profitons par le maintien de notre niveau de vie lequel dépend de la pérennité du système dit libéral et/ou de son extension mondiale. L’impérialisme qui sous-tend cette guerre – et la prochaine contre la Chine – n’est pas formulé, il est non-dit ; il se manifeste cependant par l’argument du maintien de l’hégémon du dollar, le maintien du système unipolaire occidentalo-centré dont tout le monde sent bien qu’il est la clef de notre niveau de vie élevé, supérieur à celui des autres populations de la planète. Nos populations sont pour la guerre – tout comme ils sont pour le maintien du système de la dette et du crédit – parce qu’implicitement on leur a fait comprendre que cette guerre vise à maintenir notre position privilégiée dans le monde et notre pouvoir de prélèvement sur ses richesses… Nos valeurs sont un voile. La défense de nos valeurs morales sociales, sociétales, wokes et même LGBTQ est une construction parallèle. Ce que l’on défend c’est notre niveau de vie, notre art de vivre, notre jouissance et nos licences de transgression, et la possibilité d’exploiter les matières premières, le travail et l’épargne des BRICS. On défend un ordre du monde qui nous permet de jouir au-delà de ce que nous nous produisons. Ce qui rend la guerre acceptable c’est la délocalisation des victimes. Comme en matière d’exploitation des salariés ou on délocalise les fabrications : ici on délocalise les combats. L’exploitation de leur vie n’est pas évidente car elle se fait ailleurs. Hors de notre vue.

Brruno Bertez

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Lucien Cerise, chercheur en ingénierie sociale, évoque la gouvernance des foules à l'heure de la technoscience et du transhumanisme : « Il va falloir être rusé... »

Lucien Cerise est diplômé de philosophie, lettres modernes et sciences du langage. Chercheur en ingénierie sociale – « Le pouvoir doit prendre le contrôle des relations de confiance, de méfiance et d’indifférence » - et est notamment l'auteur de Gouverner par le chaos, un ouvrage aux éditions Max Milo (réédité en 2023). Préfacier de l'ouvrage de l'historien Stuart Ewen, Consciences sous influence : Publicité et genèse de la société de consommation, il cite comme son mentor le penseur structuraliste Jean Baudrillard. Lucien Cerise propose - avec une grille de compréhension du monde qui fait écho au situationnisme - de réfléchir à l'évolution de la société de consommation et, in extenso, au devenir de la société du spectacle. Des thèmes de recherche devenus à ses yeux indissociables de sujets comme le transhumanisme et la technoscience, qui seraient désormais en lien direct avec l'exercice du pouvoir. Un pouvoir qui « perd le contrôle de la situation », selon l'essayiste, qui n'a pas hésité ces dernières années à ouvrir l'horizon de ses rencontres sur le champ intellectuel pour mieux comprendre les mécanismes du politique à l'heure actuelle. Cerise se spécialise dans l'ingénierie sociale et étudie les travaux d'Edward Bernays, le père (controversé) de la propagande politique ou en entreprise. Dans le domaine de la psychologie, l'ingénierie sociale est une pratique qui recourt à des techniques de manipulation afin de modifier certains comportements de groupes sociaux. Ce qui peut être réalisé dans le but « d'aider » ou de « nuire »... Aujourd'hui, nous retrouvons cet « héritage » dans les diverses utilisations du « story-telling », dont le concept est une « manière de renommer la propagande ». Un « récit » imposé qui a parfois besoin de voir être censurée l'information et de contrarier sa circulation libre. Un exercice qui a ses limites, selon Lucien Cerise. « On voit venir le gouvernement de plus en plus facilement », dit-il, et « le berger n'a plus les moyens de garder le troupeau ». Le politique deviendrait alors « moins subtil » dans ses stratégies au sein d'un monde « en transition », entre la « démolition d'un monde » et l'avènement d'un nouveau, qui se réclame quant à lui d'idéologies telles le transhumanisme ou la foi en la technoscience. Des idéologies qui peuvent parfois participer, du fait de « l'hubris de la science » à imposer des moyens de coercition des populations, comme cela a pu être observé durant la crise sanitaire du Covid. Des idéologies qui ont aussi leurs grands gourous comme le bien connu Klaus Schwab, co-fondateur du Forum économique mondial (WEF), dont le rêve est « de diriger le monde depuis un mur d'écran ». Un peu comme « l'architecte » dans Matrix. Le film de Lana et Lilly Wachowski dont Lucien Cerise rappelle qu'il est justement l'émanation de la représentation de la matrice que souhaite celle-ci, dixit Jean Baudrillard. Le gouvernement perd-il « le contrôle de la situation » ? C'est l'avis de Cerise : « Il va falloir devenir rusé », lance-t-il alors dans un Entretien Essentiel dense et captivant.

francesoir.fr

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RUSSIE

Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 30 août 2023.

La très élégante et autoritaire porte-parole russe a donné une conférence de presse qui n’a été ni rapportée ni commentée dans la presse de grand chemin alors qu’elle parle de sujets qui sont largement couverts par nos « journalistes ». Pour information, en voici les thèmes et quelques longs extraits en suivant le lien ci-dessous. Au programme : Sur le G20 ; sur la crise ukrainienne ; sur la nomination de Rodion Mirochnik au poste d’ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères de la Fédération de Russie pour les crimes du régime de Kiev ; sur le livre « Crimes ukrainiens contre l’humanité » ; sur des informations du journal Dagens Nychetr concernant la fourniture d’équipements suédois à double usage à Kiev ; sur la situation sur le marché mondial des céréales.

Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie

https://lecridespeuples.fr/2023/09/03/situation-en-ukrain...

Occident/BRICS : analyse de Jacques Sapir 2 septembre 2023 (TVL Samedi Politique)

Les transformations du monde s’accélèrent à un train d’enfer depuis le 24 février 2022. La crise en Ukraine s’embourbe depuis près de 18 mois et les politiques de sanctions à l’égard de la Russie ont fait intégrer à tous les pays en voie de développement les dangers de s’arrimer aux États-Unis. L’Occident, sous l’égide de Washington, est devenu peu à peu un repoussoir pour tous les pays souverains qui aspirent à le rester ou ceux qui aspirent à le devenir. Le continent africain ne fait pas exception. La France, malgré son poids colossal notamment grâce à sa langue, a perdu pieds. Les coups d’État s’enchainent et les réactions diplomatiques sont plus catastrophiques les unes que les autres. Pendant que l’Occident creuse sa tombe, les BRICS, eux, bâtissent le monde de demain avec une philosophie bien différente de coopération. L’économiste spécialiste des questions stratégiques et membre de l’académie des Sciences en Russie, Jacques Sapir, nous livre ses analyses sur ce monde dangereux aux transformations à grande vitesse auquel l’Europe et la France auront bien du mal à raccrocher les wagons. SOMMAIRE : 00:00 – 00:42 : lancement de la 6ème saison du Samedi Politique ; 00:42 –  01:12 : introduction ; 01:12 – 01:47 : présentation de Jacques Sapir ; 01:47 –  02:56 : guerre en Ukraine : jusqu’à quand ? 02:56 –  10:38 : attaque de Pskov (Russie) : quelle implication occidentale ? 10:38 –  23:06 : Wagner : retour sur la mort de Prigojine ; 23:06 –  26:07 : quelle place pour Wagner en Afrique ? 26:07 – 38:04 : les échecs de la France en Afrique ; 38:04 – 01:05:20 : des BRICS en construction ; 01:05:20 – 01:09:36 : le G20 à l’épreuve des BRICS ; 01:09:36 – 01:10:19 :conclusion.

TVLibertés

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SOS Donbass. Une association française qui vient en aide aux populations victimes de la guerre [Interview]

En septembre 2022, Anna Novikova est revenue du Donbass avec une forte détermination : créer une association humanitaire pour aider les habitants bombardés par l’armée ukrainienne avec les armes de l’OTAN depuis 2014, et à plus haute intensité depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « Ce drame doit être connu et compris de tous les européens pour mettre fin à cette guerre qui leur est cachée et construire un pont de paix entre l’Europe et la Russie. L’association humanitaire SOS Donbass est le pont pour les non-initiés qui cherchent à comprendre les souffrances des habitants du Donbass. Le but est d’informer les gens de manière factuelle sur la situation au Donbass et de leur montrer la voie pour apporter leur soutien. En solidarité avec les habitants de cette région de l’Ukraine et pour répondre aux besoins humanitaires, l’association orchestre des actions telles que la collecte de fonds et la distribution de nourriture, de vêtements, produits d’hygiène et de médicaments » indique la présidente de l’association, qui organise des collectes de matériaux à travers toute la France, où elle possède de nombreux relais locaux et régionaux. Interview audio.

breizh-info.com

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La guerre intégrale

Par Alexandre Douguine. L'attaque de drones sur les villes russes par les forces terroristes de l'Occident (l'Ukraine est de plus en plus dans l'ombre de la guerre déclenchée contre nous par l'OTAN) a été particulièrement intense il y a quelques nuits. Les voix se sont finalement tues : comment cela se fait-il ? Qui n'a pas été attentif ? Nous aurions dû mieux nous protéger ! Maintenant, tout le monde commence à se demander ce qu'il faut faire. Le sommet des BRICS à Johannesburg montre comment le monde multipolaire est en train de s'institutionnaliser. Six civilisations sur sept (la russe, la chinoise, l'indienne, l'africaine, l'islamique, la latino-américaine) se consolident en rejetant l'hégémonie de la septième, l'occidentale. Mais cette dernière n'est manifestement pas prête à accepter la perte de sa domination mondiale et riposte. La Russie ressent ce choc de la manière la plus aiguë. Il est nécessaire d'entamer une opération militaire spéciale dans les domaines de la culture, de l'éducation et de la science. Disposons-nous d'un tel centre ? La question est rhétorique. Il est clair que nous n'en avons pas. Nous sommes à peine entrés dans cette guerre, c'est-à-dire que nous commençons à peine à nous rendre compte qu'elle est déjà en cours. Et nous n'en avons pas encore pleinement pris conscience.

geopolitika.ru

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SANTÉ

Gardasil : la (très) chère rentrée vaccinale d'Emmanuel Macron est arrivée, que penser de son efficacité ?

C'est pour le président de la République un étonnant cheval de bataille. En mars dernier, Emmanuel Macron annonce vouloir « généraliser » la vaccination des élèves de 5e de 11 à 13 ans. Enfilant son costume de médecin, il faut selon lui « aller vite » et réaliser « dès l'école un énorme travail d'information », voire « ne pas exclure qu’on aille vers la vaccination obligatoire quand tout cela sera installé et qu’on aura les bonnes recommandations ». Mais à quel prix et pour quel résultat ? L'innocuité du produit pose par ailleurs question alors qu'un procès aux États-Unis s'est ouvert cette année à cause des effets secondaires et d'un présumé défaut d'efficacité du Gardasil, selon les plaignants. Pour le moment, le vaccin Gardasil (du laboratoire Merck, en situation de quasi monopole) n'est pas encore imposé aux jeunes adolescents. L'injection reste conditionnée à un accord parental. Mais la rentrée scolaire 2023 est bien celle d'une campagne de vaccination tous azimuts. Près de 800.000 élèves sont concernés. Selon la communication gouvernementale, il s'agit d'« améliorer la couverture vaccinale pour prévenir les 6.000 nouveaux cas de cancers et les 30.000 lésions précancéreuses du col de l’utérus causées chaque année par cette infection. »

francesoir.fr

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Un diluant « dangereux » présent dans certains vaccins anti-Covid-19 ? Entretien choc avec Patrick Jaulent

PARTIE UNE - Patrick Jaulent est docteur en électronique, diplômé d'une université américaine, conférencier international et ancien directeur d'une agence de cybersécurité. Auteur de l'ouvrage « Dilutions mortelles en toute impunité ? », publié en autoédition (2023), cet expert en criminalité électronique interroge sur la présence d'un « diluant » catégorisé comme « dangereux » dans les vaccins anti-Covid-19. Une révélation qu'il étaye sur la base de documents issus d'administrations officielles, notamment américaines, dont la FDA (Food and Drug Administration) ou la BARDA (Biomedical Advanced Research and Development Authority). Cette présence préoccupante ne doit rien au hasard, selon Jaulent. Son origine s'expliquerait en premier lieu par la dénaturation du processus de contrôle et d'évaluation des risques des produits médicamenteux issus de l'industrie pharmaceutique aux États-Unis. Selon ce spécialiste en cybercriminalité, une volonté politique se serait mise à l'œuvre pour faire évoluer les lois relatives à la régulation du secteur. Conséquence ? Une déresponsabilisation des laboratoires vis-à-vis de l'utilisation ou l'injection de leurs nouvelles molécules, vaccins ou autres thérapies. Autrement dit, les industriels se retrouveraient à l'abri de poursuites quant aux effets secondaires de leurs produits. Patrick Jaulent n'est pas un homme de médias. Son but n'est pas d'occuper les devants de la scène publique. Durant la crise du SARS-CoV-2, il choisit d'enquêter avec discrétion sur la gestion sanitaire de la pandémie. Habitué de par son activité passée au traitement de documents techniques internationaux, difficiles d'accès voire confidentiels (il se forme même à la compréhension du mandarin pour ce faire), Patrick Jaulent développe très rapidement une approche qui se détache de la doxa à propos du Covid, des vaccins et de l'origine du coronavirus. Dès le début de l'année 2021, il évoque le rôle trouble de l'Organisation non gouvernementale (ONG) EcoHealth Alliance, alors dirigée alors par Peter Daszak, vis-à-vis de la pratique en biologie du gain de fonction, en collaboration avec l'Institut de virologie de Wuhan. Il pointe alors du doigt le comportement de certaines administrations de santé américaines et notamment les responsabilités du Dr Anthony Fauci dans le développement de recherches potentiellement dangereuses dans le domaine de la virologie en Chine. Des révélations à l'époque qui ont anticipé le déclenchement par la suite de plusieurs scandales outre-Atlantique, partiellement relayés par les médias mainstream. Qu'il s'agisse de l'implication de l'ONG EcoHealth, des responsabilités exactes de Peter Daszak ou d'Anthony Fauci dans le récit présenté à l'opinion publique de la crise sanitaire, voire liées à l'origine même du SARS-CoV-2, les thèmes de ses prises de position ont été depuis évoqués au grand jour. Et font toujours débat. Patrick Jaulent, qui dénonçait dans son précédent ouvrage (« Un monde de menteur », 2021, autoédité) un « sacrifice » de la jeunesse, confinée et contrainte à la vaccination au prétendu profit des personnes fragiles et plus âgées, a été exposé à des menaces à cause de ses propos. Avec courage, il reprend son travail d'enquête particulièrement appliqué et alerte sur un composé chimique présent d'après ses recherches dans les vaccins anti-Covid-19. Un « diluant » qui aurait un lien « contractuel » avec l'OTAN et le Département de la Défense des États-Unis (DoD). Un troublant produit qui doit d'après lui faire l'objet d'un débat public, ne serait-ce que pour étudier les risques possibles de son utilisation sur la santé humaine. Patrick Jaulent, qui n'a aucun conflit d'intérêts avec le monde de la pharmacie ou du médicament, indique mener cette enquête « pour ses enfants ». Ce citoyen, qui n'est « pas contre les vaccins », veut juste être au courant de leur exacte composition, en toute transparence.

francesoir.fr

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Dilutions mortelles en toute impunité ?, par Patrick Jaulent, coécrit avec Béa Charles. Autoédité. 2023.

francesoir.fr

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Le mystère Omicron : Variant miraculeux ou fabrication humaine ? Décidément, rien n’est normal avec la COVID

Par Patrice Gibertie. En 2021 l’apparition d’Omicron et de ses variants étonna les scientifiques ; plus contagieux, moins dangereux et avec une protéine Spike moins méchante que la vaccinale ou l’originale. Vous retrouverez dans la deuxième partie de l’article la publication de JC PEREZ (2021) sur les mutations dans la région spike prions. Une nouvelle publication interpelle, et s’il s’agissait d’une sélection naturelle délibérée ? Nous avons conclu que les formations d’une partie des isolats Omicron BA.1, BA.1.1 et BA.2 n’étaient pas le produit de l’évolution du génome comme cela est couramment observé dans la nature, comme l’accumulation de mutations et de recombinaisons homologues. L’analyse que nous avons montrée ici est que les variants Omicron sont formés par un mécanisme entièrement nouveau qui ne peut être expliqué par la biologie antérieure, et connaître la manière dont les variantes du SRAS-CoV-2 se sont formées incite à reconsidérer la pandémie de SRAS-CoV-2. Nous avons conclu que les formations d’une partie des isolats Omicron BA.1, BA.1.1 et BA.2 n’étaient pas le produit de l’évolution du génome comme cela est couramment observé dans la nature, comme l’accumulation de mutations et de recombinaisons homologues.

International Journal of Research

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SLOVAQUIE

Interview de Milan Uhrík, président du parti nationaliste Republika (République), le parti politique qui monte en Slovaquie

Milan Uhrík est le président du parti nationaliste slovaque Republika (République) et est député européen de cette formation politique. Lionel Baland l’a rencontré et interrogé pour Breizh-info.

breizh-info.com

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TURQUIE

Le lien inébranlable entre Poutine et Erdogan

Par M.K. Bhadrakumar. Les relations entre Ankara et Moscou défient les attentes occidentales : Il s’agit d’un modèle unique de coopération entre puissances régionales, fondé sur des intérêts mutuels, le respect et la reconnaissance des politiques étrangères indépendantes et de l’autonomie stratégique de chaque pays. Ce qui rend une relation de pouvoir intrigante dans les relations internationales, c’est qu’elle n’est jamais tout à fait statique et que son équilibre délicat exige une attention constante, des actes d’équilibrage et des ajustements. Les relations turco-russes s’inscrivent parfaitement dans ce paradigme. L’interruption de dix mois du face-à-face entre le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de leur rencontre à Sotchi le 4 septembre n’était pas naturelle, étant donné le torrent d’événements géopolitiques vitaux qui se sont produits entre-temps. Depuis la dernière rencontre des deux chefs d’État à Astana en octobre dernier, Moscou a pris le dessus sur les champs de bataille en Ukraine ; le soi-disant accord sur les céréales impliquant la Russie et l’Ukraine, négocié par Ankara sous les auspices des Nations unies, a fait long feu ; la sécurité de la région de la mer Noire a atteint un nouveau niveau de criticité alors que l’obsession anglo-américaine pour la Crimée s’est accentuée ; et, surtout, Erdogan a obtenu un nouveau mandat de président, ce qui le met sur la sellette pour inverser la crise financière et économique de la Turquie.

The Cradle

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UKRAINE

Questions ouvertes sur la guerre : La mer Noire, une « guerre » invisible

Le fait que l'Occident désespère des perspectives militaires de l'Ukraine implique-t-il une atténuation prochaine de la guerre ? Ou bien un changement stratégique occidental vers un mode différent de guerre d'usure contre la Russie ? L'offensive ukrainienne s'est essoufflée - même CNN le dit : « [Les Ukrainiens] vont encore voir, [si] dans les deux prochaines semaines, il y a une chance de faire des progrès. Mais je pense qu'il est très, très improbable qu'ils fassent des progrès qui modifieraient l'équilibre de ce conflit », a déclaré à CNN un diplomate occidental de haut rang dont le nom n'a pas été dévoilé. Pourtant, alors qu'un « front de guerre » tire sa révérence, une guerre « hors champ » sur la navigation en mer Noire se profile à l'horizon. Cette « nouvelle guerre » pourrait également s'appeler la « guerre des céréales », comme suite à la rupture de l'accord sur les céréales par Moscou le mois dernier. Pour souligner son intention sérieuse de mettre fin à ce qui, pour la Russie, s'était avérée être une affaire tout à fait insatisfaisante (dans un contexte de renoncement général à ses conditions), Moscou a agi pour neutraliser les installations portuaires d'un certain nombre de ports de la mer Noire desservant l'Ukraine, qui, selon elle, avaient été utilisées pour stocker des armes (ainsi que pour exporter des céréales).

Strategic Culture

https://fr.sott.net/article/42576-Questions-ouvertes-sur-...

UNION EUROPÉENNE

Migrants : pourquoi ils évitent Malte comme la peste

Le flot de migrants qui aborde l’Italie ne tarit pas. Une sentence qui pourrait introduire tous les articles sur le sujet depuis des années maintenant. Sur la seule île de Lampedusa, ces dernières 24 heures ont débarqué bien 3.000 clandestins. Une île de 20 km2, destination favorite des trafiquants d’êtres humains et des candidats volontaires à l’émigration. Or, à moins de cent miles nautiques, se trouve pourtant une autre île… que ces derniers évitent comme la peste : Malte. Et de toute façon, les autorités maltaises ignorent sciemment les alertes des navires chargés de migrants, surtout lorsqu’il s’agit de ceux des ONG, conscientes qu’ils ne sont autres que les négriers de la Méditerranée. De fait, Malte a délégué aux garde-côtes italiens le secours des barges, se libérant du problème. Ainsi, alors que l’Italie a été contrainte d’accueillir, de nourrir et de loger un peu plus de 100.000 clandestins arrivant par voie maritime depuis le début de l’année, Malte en a pris à sa charge 231, données officielles du HCR !

breizh-info.com

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+28 % de demandes d’asile : von der Leyen a fait de l’Europe une passoire

C’est devenu un rituel. Tous les trois à six mois, les chiffres de l’immigration européenne tombent. Et à chaque fois, le même constat s’impose : l’Europe fait face à une submersion migratoire et rien ne semble fait pour empêcher cette vague d’engloutir le Vieux Continent. Cette fois encore, l’Agence de l’Union européenne pour l’asile constate une énième augmentation (+28 %) des demandes d’asile déposées au sein de l’UE, en Suisse et en Norvège. Avec 519.000 demandes déposées au cours du premier semestre, l’année 2023 est, selon les premières estimations, en passe d’égaler – si ce n’est dépasser – les niveaux record atteints en 2015 et 2016, lors de la précédente crise migratoire. « D’après les tendances actuelles, les demandes pourraient excéder un million d’ici la fin de l’année », observe ainsi l’agence européenne.

bvoltaire.fr

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Ursula ne sera pas réélue

L’élection des nouveaux dirigeants de l’Union européenne aura lieu dans moins d’un an. Dans le contexte d’une grave crise économique et d’une série de scandales de corruption, les gouvernements nationaux hésitent à donner une nouvelle chance aux fonctionnaires de Bruxelles. La première à couler sera la « capitaine du navire » – non pas élue, mais nommée par les dirigeants de l’Union – la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, 64 ans. Dans une semaine, le 13 septembre, elle prononcera peut-être son dernier discours annuel sur l’état de l’Union. L’événement est annoncé comme un discours important adressé à l’ensemble de la population de l’Union, mais à l’exception des bureaucrates, presque personne parmi les citoyens ordinaires n’est au courant. Selon des initiés, la fonctionnaire ne prévoit pas d’annoncer de nouveaux projets, mais se concentrera sur les « réalisations dans une période difficile pour le monde ». De nombreux dirigeants européens ne sont pas d’accord avec cette formulation de la question, et certains ont déjà déclaré ouvertement qu’ils ne soutiendraient pas von der Leyen.

Reliable Recent News

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Des entreprises utilisent des ONG pour influencer les décisions européennes. Y a-t-il un risque de corruption ?

Entretien avec Thibault Kerlirzin. « Les entreprises ne peuvent pas directement faire des dons aux membres des institutions européennes, mais peuvent créer des fondations à travers lesquelles elles le peuvent », explique notre invité Thibault Kerlirzin, consultant en intelligence économique, formé à l’École de guerre économique (EGE) et à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). L'auteur de l'étude « L’influence des ONG dans le processus législatif européen », publiée en 2022, revient sur son enquête à travers laquelle il démontre que des groupes utilisent la « bonne presse » qu’ont les Organisations non gouvernementales, afin d’influencer nos élus et non élus au Parlement ou à la Commission européenne. Il dénonce un système rendu complexe, dur d’accès au citoyen dans sa compréhension et un manque de transparence des ONG et du Parlement pour se rendre compte de qui chuchote aux oreilles des députés européens, notamment.

francesoir.fr

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Thierry Breton : un néo-fascisme néolibéral, pourquoi pas ?

Par Régis de Castelnau. Avec la fin du gaullisme politique porté en terre par les successeurs du Général, avec la disparition d’un PCF outil puissant de la classe ouvrière, avec la trahison du Parti socialiste fourrier du néolibéralisme, la France a emprunté le toboggan du déclin la conduisant à la sortie de l’Histoire. Pour faire bon poids le même Parti socialiste a offert à nos oligarques un président de la République conforme à leurs vœux, incapable politique, corrompu et soucieux de leurs intérêts. Tout à son anomie dépressive et son pessimisme foncier, notre pays continue à se passionner pour des polémiques secondaires quand elles ne sont pas dérisoires. Face à la catastrophe économique qui vient, confronté à une crise migratoire majeure, à une perte du contrôle public de parties considérables de son territoire, à l’effondrement de son système éducatif, celui de son système de santé, chassé d’Afrique, dirigé par un incompétent dépassé, il se passionne pour les conséquences et se désintéresse des causes. Et les domestiques d’un système médiatique asservi essaient de nous intéresser à une rencontre entre le chef de l’État et les dirigeants des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Rencontre sans autre intérêt que de démontrer la servilité de ces mêmes partis qui ont tous été à la soupe pour assurer Macron de leur connivence. Et s’il en était besoin, de démontrer une fois de plus l’inconscience narcissique de celui-ci réclamant qu’on lui offre la possibilité d’un troisième mandat ! Pendant que se poursuivent des polémiques rageuses qui sont autant d’opérations de diversion et dont le niveau témoigne de la pauvreté, les mauvais coups se succèdent. Dernier en date, celui que Thierry Breton, le commissaire politique nommé par Macron à la Commission européenne pour faire régner l’ordre numérique, nous a annoncé avec gourmandise. Depuis le 25 août, un règlement du Parlement européen et du Conseil est désormais applicable à l’ensemble de l’Union. Composé de 82 articles et de 155 considérants, ce texte interminable et particulièrement confus ne poursuit en fait qu’un seul objectif, celui de doter les institutions des pays de l’UE d’un pouvoir de censure a priori sur les réseaux sociaux.

vududroit.com

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samedi, 09 septembre 2023

Le go et le mahjong de la géopolitique

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Le go et le mahjong de la géopolitique

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/go-i-madzhong-geopolitiki

L'utilisation de la terminologie des échecs en géopolitique est devenue une évidence. Le livre de Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : America's Primacy and its Geostrategic Imperatives (Le grand échiquier : la primauté de l'Amérique et ses impératifs géostratégiques), y a partiellement contribué. L'appel aux échecs en tant que jeu intellectuel connu du monde entier a été interprété dans l'ouvrage de Brzezinski sous l'angle de l'hégémonie américaine et de la nécessité de la préserver. Mais il faut se poser la question suivante : est-il suffisant de parler d'échecs lorsque nous parlons d'un monde complexe et global, aux relations multiples et variées, avec les intérêts et les contradictions d'un grand nombre de parties ? Dans le monde bipolaire, qui a pris fin avec l'effondrement de l'URSS, il était encore possible de parler d'un duel entre Blancs et Noirs, mais depuis 1991, nous vivons un moment unipolaire.

Une réponse probable à la question de savoir pourquoi Brzezinski a choisi une telle allégorie se trouve dans les mémoires d'Alexandre Douguine sur sa rencontre avec Brzezinski à Washington. Lorsqu'on lui a demandé s'il se rendait compte que les échecs sont toujours un jeu à deux acteurs (Sea Power et Land Power en tant qu'agents principaux de la géopolitique), Brzezinski a répondu qu'il n'y avait pas pensé. Probablement parce qu'il voyait la bataille sur l'échiquier comme la bataille finale où l'atlantisme lève tous les obstacles à sa domination sur le monde. Une domination qui passe par le contrôle du cœur de l'Eurasie, c'est-à-dire par la victoire finale sur la Russie.

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Il s'agit d'une bataille, et non d'une guerre, car une partie d'échecs n'est que le reflet d'une bataille.

Oui, une réflexion stratégique est nécessaire. Mais il s'agit toujours d'une bataille entre deux camps. Ce qui n'est pas le cas du prototype du jeu d'échecs, le chaturanga, où le terrain comporte des pièces pour quatre joueurs et où les pièces elles-mêmes symbolisent les quatre branches de l'armée sous le contrôle d'un commandant.

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La transformation en un jeu pour deux symbolise également le dualisme caractéristique de la culture et de la métaphysique occidentales. Il est intéressant à cet égard de rapprocher la transformation du jeu d'échecs du concept de politique de Carl Schmitt, qui divise en amis et en ennemis (il n'est d'ailleurs pas question de forces neutres), et qui s'inscrit également de manière organique dans la tradition politique occidentale, dont les racines (à savoir l'opposition marquée du bien et du mal) se trouvent toutefois en Orient, dans le zoroastrisme.

Cependant, si le Chaturanga a changé ses fonctions et ses règles, il existe en Orient d'autres jeux stratégiques qui ont conservé leur forme originelle. Ils n'en sont pas moins intellectuels. Il s'agit du go et du mahjong. Bien que le go se joue à deux, il est de nature plus géopolitique. Tout d'abord, il ne s'agit pas d'une bataille unique, mais d'une guerre, avec de multiples combinaisons de batailles qui se déroulent sur le terrain. Deuxièmement, il ne s'agit pas d'une chasse à la tête d'un roi (leader politique, gouvernement ou commandant en chef) entouré de ses gardes du corps aux capacités différentes, mais plutôt de la conquête d'un territoire. Le go est plus complexe dans ses règles et reflète davantage la réalité politique du monde moderne - vous devez penser à une variété de combinaisons dans une variété d'endroits.

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Il est probable que le succès des actions de politique étrangère de la Chine réside en partie dans la pratique du jeu de Go, qui crée un état d'esprit multicouche et non linéaire pouvant être appliqué aux relations internationales.

Le jeu de mahjong est tout aussi intéressant : il requiert des qualités telles que l'expérience, la mémoire et l'observation, qui sont également nécessaires dans les arts politiques. Mais il y a aussi un facteur aléatoire (on peut l'appeler la main invisible de Jupiter, pour reprendre la formule d'Adam Smith) qui, selon les règles (il existe différentes variantes du jeu), peut être insignifiant ou décisif. Parmi les quatre joueurs, celui qui réunit la combinaison de dés la plus précieuse l'emporte. Cela rappelle à nouveau la politique étrangère de la Chine : s'emparer habilement du marché des métaux rares, dépasser l'Occident dans de nombreux domaines, de l'économie à la technologie, obtenir des ressources énergétiques de la Russie à des prix abordables, s'engager avec d'autres pays dans le cadre d'une stratégie gagnant-gagnant, et l'initiative "la Ceinture et la Route" elle-même - tout cela montre que la Chine est un excellent joueur de mahjong sur la carte du monde et qu'elle rassemble les meilleurs dés pour elle-même.

La Russie doit également apprendre à agir efficacement sur plusieurs fronts et dans plusieurs dimensions simultanément. La nature eurasienne de la Russie appelle à une complexité croissante des vecteurs géopolitiques. L'OTN est une bonne épreuve de force à plusieurs égards, mais pour construire un pôle véritablement souverain dans un monde multipolaire, il est nécessaire non pas de reporter un certain nombre de décisions à des "temps meilleurs", en les justifiant par le fait que ce n'est pas le bon moment, mais dès à présent de procéder à une réorganisation profonde. Et, avant tout, il est obligatoire d'intégrer les décisions pertinentes dans la stratégie de politique étrangère et de créer des mécanismes pour leur mise en œuvre.

mercredi, 06 septembre 2023

Gabon. Le dictateur déchu et les États-Unis

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Gabon. Le dictateur déchu et les États-Unis

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/gabon-il-dittatore-deposto-e-gli-usa

Le général qui a mené le coup d'État au Gabon, Brice Nguema, s'est élu président par intérim du pays, affirmant qu'il y aura bientôt de nouvelles élections, une nouvelle constitution et les autres choses qui sont habituellement promises dans de tels cas. Dans d'autres notes, nous avons souligné, comme d'autres, que le coup d'État posait de nouveaux problèmes à la Françafrique et mettait fin à une dynastie de plus de dix ans, celle des Bongo, père et fils.

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Mais le chef de l'opposition unie, Albert Ondo Ossa (photo), qui a été battu lors des récentes élections remportées frauduleusement par Ali Bongo et annulées par les putschistes immédiatement après la publication des résultats, a déclaré qu'il s'agissait en fait d'une "révolution de palais, pas d'un coup d'État".

Il a expliqué à Al Jazeera que le général est un cousin d'Ali Bongo et qu'il a fait carrière avec lui, comme d'autres des putschistes actuels. "Je pense que la famille Bongo s'est débarrassée d'un de ses membres, qui faisait de l'ombre à la famille, parce qu'elle voulait que le pouvoir Bongo se perpétue en empêchant Albert Ondo Ossa d'accéder au pouvoir", a-t-il conclu.

Le dictateur déchu : l'homme des Etats-Unis en Afrique

Bref, une simple succession familiale, mais forcée. Une analyse qui n'est peut-être pas tout à fait lucide, car les putschistes ont agi après la défaite électorale - d'Ossa qui le reléguait de toute façon hors du pouvoir - et qui pourrait être entachée d'intérêt personnel, c'est-à-dire de pressions exercées sur la junte pour obtenir de l'espace. Mais il semble qu'il y ait un fond de vérité.

En fait, Fabio Carminati dans Avvenire raconte une histoire similaire, en ajoutant un détail : "Ainsi, dans la réalité africaine à l'envers, il peut arriver que la fille du président gabonais déchu Ali Bongo Ondimba, la députée Malika Bongo Pereira, félicite sur Facebook les putschistes qui ont renversé son père le jour même du coup d'État, le 30 août".

Plusieurs médias, tout en notant les similitudes avec le récent coup d'État au Niger, ont également établi des distinctions entre les deux. A Niamey, il y a eu une véritable percée, à Libreville, cela reste à voir. Mais il faut garder à l'esprit que même une révolution de palais peut ouvrir des espaces à la société civile, auparavant fermés, ou donner lieu à une politique étrangère moins sujette aux intérêts étrangers indus.

Ainsi, comme nous l'avons écrit dans les notes précédentes, l'avenir du Gabon reste incertain. Mais il y a encore quelque chose à découvrir sur le passé, et cela concerne les relations de l'autarque déchu, ou du dictateur selon le cas, avec le monde.

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S'il est vrai que le Gabon a entretenu des relations étroites avec l'ancien maître colonial français, qui les a utilisées pour ses propres intérêts, Alì Bongo a également eu d'autres protecteurs munificents, dont il devait évidemment servir les intérêts. Un article publié dans Monthly Review, un site inconnu du plus grand nombre mais qui se réfère à la documentation courante (et vérifiée), fait état de ces amis.

Dans cet article, il est question de la relation entre Ali Bongo et le président américain Barack Obama : "Le lien entre Obama et Bongo était si étroit que Foreign Policy a qualifié le dirigeant gabonais d'"homme d'Obama en Afrique"".

"Avec l'aide d'Obama, poursuit le site, Bongo a tenté de se présenter comme un réformateur modernisateur. Il s'est rendu à plusieurs reprises à Davos, en Suisse, pour assister au Forum économique mondial, où il a été nommé "contributeur à l'agenda". Toujours à Davos, il s'est engagé à accélérer la quatrième révolution industrielle en Afrique en développant des systèmes lucratifs d'identification et de paiement numériques au sein de la population plus que pauvre de son pays" [telle est l'hyperréalité du mondialisme, ndlr].

La biographie de M. Bongo sur le site web du WEF le qualifie de "porte-parole de l'Afrique pour la biodiversité" [...]. L'homme de la renaissance [africaine] autoproclamé a réussi à s'entendre avec Obama, à plaisanter avec Klaus Schwab et à toucher la chair de Bill Gates".

Le changement de régime en Libye et le prix de l'OTAN

Il n'y a pas que des plaisanteries et des attestations. Lorsque les États-Unis se sont lancés dans l'opération de changement de régime en Libye en 2011, "ironiquement justifiée comme un exercice de "promotion de la démocratie", grâce au soutien de Washington, le Gabon a été admis au Conseil de sécurité de l'ONU, où il a adhéré à toutes les résolutions américaines, qui ont d'abord imposé des sanctions contre la Libye et ensuite une zone d'exclusion aérienne" au-dessus de son ciel.

"L'esprit de coopération de M. Bongo lui a valu une visite à M. Obama à Washington quatre mois plus tard. Là, dans la résidence personnelle du président, il est devenu le premier dirigeant africain à demander à Kadhafi de quitter le pouvoir". Inutile de rappeler les désastres de cette intervention, dont nous payons encore aujourd'hui le prix en termes d'instabilité et de terreur qui sévissent en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.

"[...] À peine un mois après sa réélection, qu'il a remportée en 2016 lors d'un scrutin controversé, Bongo a été rappelé aux États-Unis, cette fois par le Conseil atlantique parrainé par l'OTAN, pour recevoir le Global Citizen Award lors du gala de grande classe qui s'est tenu en 2016 à New York."

"Mais comme les doutes sur la fraude électorale persistaient dans le pays - étant donné que dans une région, il avait remporté 95% des voix avec un taux de participation de près de 100 % des électeurs - il a été contraint d'annuler le voyage."

"'L'Atlantic Council respecte la décision du président gabonais Bongo de renoncer à recevoir le Global Citizen Award en raison des priorités auxquelles il est confronté dans son pays', a annoncé le think tank dans un communiqué absurde publié sur son site internet."

Depuis quelques jours, les médias se déchaînent sur Alì Bongo et son régime, oubliant de dire qui sont ses nombreux amis internationaux qui le soutiennent depuis si longtemps, ceux que dans un appel dramatique le susnommé a appelé à "faire du bruit".

Quelqu'un devrait lui suggérer d'éviter de telles initiatives. Il risque d'inquiéter ses anciens amis qui, tombés en disgrâce, se sont empressés de le renier de peur que leur auguste nom soit juxtaposé au sien.

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Sur la photo, le président Barack Obama et la première dame Michelle Obama avec Ali Bongo Ondimba, président du Gabon, à la Maison Blanche en août 2014.

Les atlantistes se félicitent de l'échec de l'accord sur les céréales en Ukraine. Mais la Russie et la Turquie signent des accords anti-américains

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Les atlantistes se félicitent de l'échec de l'accord sur les céréales en Ukraine. Mais la Russie et la Turquie signent des accords anti-américains

Enrico Toselli

Sources: https://electomagazine.it/gli-atlantisti-festeggiano-il-mancato-accordo-sul-grano-ucraino-ma-russia-e-turchia-firmano-accordi-anti-usa/

Le sommet entre Poutine et Erdogan ? Un échec, selon le journalisme italien dit "de qualité". Et selon les pleurnichards du TG qui, au moins, ne prétendent pas faire du journalisme de qualité. La rencontre aurait donc été un échec parce que Poutine aurait osé exiger un traitement égal: la Russie n'entraverait pas les exportations alimentaires ukrainiennes et les atlantistes n'entraveraient pas les exportations agricoles russes. Mais les larbins de Biden n'ont pas apprécié.

Pas d'accord, alors ? Cela n'a pas vraiment fonctionné de cette manière. Le langage corporel d'Erdogan et de Poutine lors des salutations finales aurait dû inciter les professionnels de la désinformation à un minimum de prudence.

En fait, la déclaration commune a gelé l'enthousiasme des ennemis de la Russie. Tout d'abord, les deux pays commenceront à utiliser leurs monnaies respectives dans leurs échanges commerciaux, en réduisant progressivement l'utilisation du dollar. La Turquie et la Russie se sont fixé pour objectif d'atteindre l'équivalent de 100 milliards de dollars d'échanges bilatéraux d'ici 2030, contre 23,5 milliards de dollars en 2019.

Mais l'élément le plus intéressant est la motivation qui sous-tend l'accord : la tentative de se défendre contre l'arrogance américaine exprimée par des pressions indues, des droits de douane et des sanctions.

Pas mal pour un pays de l'OTAN comme la Turquie.

Il ne fait aucun doute qu'Erdogan a l'habitude de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. Mais on verra dans les prochaines semaines si l'accord de Sotchi aura aussi des répercussions sur les relations régionales, de la Syrie à l'Iran, de l'Azerbaïdjan à la Libye.

La CIA et le "cheval de Troie" ukrainien

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La CIA et le "cheval de Troie" ukrainien

par Antonio Landini

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2023/09/la-cia-e-il-cavallo-di-troia-ucraino/

De 1948 à 1990, la CIA a utilisé des personnalités issues de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, accusée d'avoir collaboré avec le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale, pour tenter de déstabiliser l'Ukraine et mettre en crise l'Union soviétique. Une opération hautement secrète, baptisée Aérodynamique, qui peut nous aider à comprendre les événements de notre époque.

Dans un passage clé du long discours à la nation du 24 février 2022, date du début de l'opération dite "spéciale" en Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré : "Les principaux pays de l'OTAN, pour atteindre leurs objectifs, soutiennent en tout les nationalistes extrémistes et les néo-nazis en Ukraine". Le président russe a ensuite souligné que l'objectif de l'opération militaire "est de protéger les personnes qui ont été malmenées et génocidées par le régime de Kiev pendant huit ans. Et pour cela, nous travaillerons à la démilitarisation et à la dénazification de l'Ukraine". En substance, le Kremlin accuse l'Occident, et en premier lieu les Etats-Unis, d'avoir agi dans le but précis de déstabiliser l'Ukraine, en soutenant et finançant des mouvements ultranationalistes et, dans le même temps, en favorisant la formation d'un gouvernement pro-occidental. En pratique, un coup d'État. Il y a une référence claire aux manifestations d'Euromaidan qui ont provoqué la chute du gouvernement démocratiquement élu du président Viktor Janukovyč en février 2014. Mais est-ce vraiment le cas ?

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Les fantômes d'Euromaidan

Aujourd'hui, en ce qui concerne les événements tragiques de Maïdan, nous savons que les manifestations de protestation, nées spontanément (en réaction à la décision de Janukovyč de reporter la signature de l'accord d'association de l'Ukraine avec l'Union européenne) à la fin du mois de novembre 2013 a vu la participation initiale de divers mouvements politiques libéraux avant d'être monopolisée et radicalisée par des forces d'extrême droite ultra-nationalistes telles que Pravyj Sektor (Secteur droit) - une alliance de plusieurs groupes nationalistes ukrainiens et de l'Assemblée nationale ukrainienne-Auto-Défense nationale d'Ukraine (UNA-UNSO) formée au tout début des manifestations - et Svoboda (Union panukrainienne de la "liberté"), un parti fondé en octobre 1991 sous le nom de Parti social-nationaliste d'Ukraine sur des positions néo-nazies (le nom a été changé en Svoboda en février 2004).

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Dans un article du magazine progressiste "Salon" intitulé Are there really neo-Nazis fighting for Ukraine ? Well, yes, but it's a long story, par Medea Benjamin et Nicolas Davies, les événements sont résumés comme suit: "Le parti néonazi ukrainien Svoboda et ses fondateurs, Oleh Tyahnybok (photo) et Andriy Parubiy, ont joué un rôle de premier plan dans le coup d'État soutenu par les États-Unis en février 2014. La secrétaire d'État adjointe Victoria Nuland et l'ambassadeur des États-Unis Geoffrey Pyatt ont mentionné Tyahnybok comme l'un des dirigeants avec lesquels ils travaillaient dans leur tristement célèbre appel téléphonique divulgué avant le coup d'État, bien qu'ils aient cherché à l'exclure d'un poste officiel dans le gouvernement post-coup d'État." Et peu après : "Alors que les manifestations pacifiques à Kiev ont cédé la place à des affrontements avec la police et à des marches armées violentes, des membres de Svoboda et de la nouvelle milice du Secteur droit, dirigée par Dmytro Yarosh, se sont battus contre la police, ont mené des marches et ont fait une descente dans une armurerie...". En substance, à la mi-février, les militants de ces formations étaient devenus les véritables leaders de la contestation. On peut donc se demander quel type de transition politique aurait eu lieu en Ukraine si les manifestations pacifiques avaient prévalu et, surtout, à quel point le gouvernement aurait été différent si ce processus non violent avait pu suivre son cours sans l'ingérence des États-Unis et l'attitude radicale de la droite ultranationaliste ukrainienne. Au contraire, c'est le fondateur du Secteur droit (Yarosh) qui, après avoir rejeté l'accord du 21 février, négocié par les ministres des affaires étrangères français, allemand et polonais avec Yanukovych, et qui prévoyait la dissolution du gouvernement et la possibilité de nouvelles élections dans l'année, a refusé d'abandonner la place et de déposer les armes. Au contraire, il a pris la tête de la marche contre le parlement, qui s'est terminée dans un bain de sang lorsque des snipers, postés sur les bâtiments environnants, ont ouvert le feu (plus d'une centaine de morts parmi les manifestants et la police). Un événement qui a précipité la situation et provoqué le renversement du gouvernement.

L'Ukraine, une cible sensible

La reconstitution des événements faite par Benjamin et Davies s'appuie sur des données objectives et des preuves réelles comme le fameux appel téléphonique entre Victoria Nuland, secrétaire d'État adjointe aux affaires européennes et eurasiennes, et l'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt (il a été intercepté par les services secrets russes puis divulgué via la chaîne YouTube), que les intéressés eux-mêmes n'ont jamais démenti ; mais nous sommes loin d'avoir une vision complète des événements. Beaucoup d'autres aspects restent obscurs ou difficiles à interpréter. Il suffit de penser à la difficulté de déterminer qui étaient les tireurs d'élite qui ont ouvert le feu. En l'absence d'une enquête gouvernementale capable de faire la lumière sur cette affaire, le gouvernement ukrainien post-Janukovyč s'est contenté d'accuser la police de l'ancien président, bien que ce dernier ait toujours affirmé qu'il n'avait jamais donné l'ordre de tirer sur les manifestants. Que l'affaire soit plus complexe peut se comprendre à la lumière de diverses enquêtes médiatiques qui montrent comment les deux camps disposaient de fusils de précision et que de nombreuses images les montrent en train de viser et de tirer.

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Les conséquences de ce changement de régime spectaculaire ont provoqué, dans les mois qui ont suivi, de fortes tensions entre la majorité ukrainienne et la population russophone (principalement concentrée dans le sud-est du pays), suivies du début de la crise dans le Donbass (et de la décision du Conseil d'État de la République de Crimée d'organiser un référendum sanctionnant son rattachement à la Russie). Une crise qui s'est prolongée de manière dramatique jusqu'à aujourd'hui, comme nous le savons tous. À l'heure actuelle, il n'est pas possible de quantifier l'ampleur historique réelle de l'ingérence des États-Unis dans les événements du Maïdan et le soutien qu'ils ont apporté aux forces ultranationalistes ukrainiennes. Il faudra attendre longtemps (à supposer que cela se produise) avant de pouvoir consulter les documents officiels susceptibles de faire la lumière sur les événements. Il ne fait cependant aucun doute que les historiens et les analystes avaient déjà souligné la complexité du "cas ukrainien" et que les perspectives d'avenir étaient loin d'être réjouissantes.

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Dans son célèbre ouvrage intitulé Le choc des civilisations et le nouvel ordre mondial, Samuel Huntington, l'un des plus grands experts américains en politique étrangère, écrivait en 1996 : "L'Ukraine... est un pays divisé, abritant deux cultures distinctes. La ligne de fracture entre la civilisation occidentale et la civilisation orthodoxe traverse le cœur du pays, et ce depuis des siècles. Dans le passé, l'Ukraine faisait partie de la Pologne, de la Lituanie et de l'Empire austro-hongrois. Une grande partie de sa population adhère à l'Église uniate, qui suit le rite orthodoxe mais reconnaît l'autorité du pape". D'un point de vue historique, selon Huntington, les Ukrainiens de l'Ouest ont toujours parlé ukrainien et affiché une attitude fortement nationaliste, tandis que la population de la partie orientale du pays est très majoritairement orthodoxe et russophone.

Au début des années 1990, les russophones représentaient environ 22% de la population et les russophones natifs 31%. En 1993, dans la majorité des écoles primaires et secondaires, les cours étaient dispensés en russe. La Crimée est un exemple typique. Sa population était majoritairement russe, ayant fait partie de la Fédération de Russie jusqu'en 1954, date à laquelle Chruščëv l'a concédée à l'Ukraine. Les différences entre ces deux "âmes" du pays se sont manifestées dans les attitudes des populations respectives: fin 1992, un tiers des habitants de l'Ukraine occidentale, contre dix pour cent de ceux de la capitale, manifestaient des sentiments antirusses. La lecture d'un document de la CIA datant de 1966, aujourd'hui rendu public, permet de comprendre que l'Ukraine était un pays divisé et, pour cette raison, facilement déstabilisable : "Le processus de russification a atteint un niveau plus élevé en Ukraine orientale, surtout dans les villes, que Moscou n'a atteint dans aucun autre territoire de l'URSS, mais les sentiments chauvins sont encore très forts dans les campagnes et dans les régions occidentales éloignées des frontières soviétiques... En cas de désintégration du contrôle central soviétique, le nationalisme ukrainien pourrait remonter à la surface et constituer un point d'appui pour l'émergence d'un mouvement de résistance anticommuniste organisé."

Une analyse juste qui, bien qu'élaborée au milieu des années 60, montre sa pertinence à la lumière des événements récents. Et que les services secrets américains ont toujours été intéressés à sonder le terrain, c'est ce qui ressort d'un autre document - rédigé cette fois en 2008 et publié ensuite par Wikileaks - d'où il ressort que "les experts affirment que la Russie s'inquiète des fortes divisions qui existent en Ukraine concernant la possibilité d'adhérer à l'OTAN, en raison de l'importante composante ethnique russe qui s'oppose à l'adhésion et qui pourrait conduire à une forte opposition, à la violence ou, dans le pire des cas, à la guerre civile". Il ressort clairement de ce dossier que les Américains sont conscients que la "question ukrainienne" est un sujet sensible pour la Russie, qui pourrait les contraindre à une intervention (militaire ?). Une décision qu'ils ne sont toutefois pas du tout disposés à prendre. Ces deux documents montrent que la CIA a suivi les événements dans le pays, consciente qu'ils auraient pu être un outil - une sorte de cheval de Troie - pour affaiblir et déstabiliser l'Union soviétique pendant la guerre froide, d'abord, et la Russie de Poutine, ensuite. Ce ne peut être une simple coïncidence si ce "nationalisme ukrainien", redouté dans le document de 1966, s'est ponctuellement matérialisé en 2014 avec les conséquences que l'on connaît aujourd'hui. Mais ce n'est pas tout.

À la solde de Washington

La masse de documents rendus publics par le gouvernement américain grâce au Nazi War Crimes Disclosure Act de 1998 a permis d'établir comment l'administration "Stars and Stripes" a permis à ses services secrets (d'abord le CIC puis la CIA) de soutenir et de financer des organisations ukrainiennes ultranationalistes et pro-nazies à vocation antisoviétique pendant toute la durée de la guerre froide, et précisément de 1948 jusqu'au début des années 1990. De quoi s'agit-il ? Et, en particulier, par quelles personnalités et organisations ont-elles été cooptées ? Cette question mérite d'être étudiée car elle est d'une grande actualité. L'examen de la documentation rendue publique révèle le rôle de l'OUN-B, l'Organisation des nationalistes ukrainiens de Stepan Bandera, qui avait collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale (il ne faut pas oublier qu'à l'époque d'Euromaidan, les manifestants de Svoboda ont défilé précisément sous la bannière de l'OUN-B).

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Que savons-nous de cette organisation ? L'OUN a été fondée en 1929 par des Ukrainiens occidentaux de Galicie orientale qui revendiquaient une nation indépendante et ethniquement homogène. Leur ennemi juré est la Pologne, qui contrôle alors la Galicie orientale et la Volhynie. En 1934, l'OUN est impliquée dans l'assassinat du ministre polonais de l'intérieur Bronislaw Pieracki. Parmi les personnes arrêtées et condamnées pour ce meurtre figurent Bandera et Mykola Lebed, un personnage qui nous intéresse directement en raison de ses relations d'après-guerre avec la CIA. Le tribunal les a condamnés à la peine de mort, mais cette peine a ensuite été transformée en peine de prison à perpétuité. Ils ne restent pas longtemps derrière les barreaux: Bandera est libéré en 1938 (Lebed parvient à s'échapper l'année suivante), après quoi il entame des négociations avec le Troisième Reich, qui lui garantit des fonds et permet à huit cents de ses hommes d'être formés à la guérilla. Puis, en 1940, l'organisation se scinde en deux: d'une part l'OUN-M (dont le chef est Andriy Atanasovych Melnyk), placée sur des positions plus modérées, et d'autre part l'OUN-B de Bandera, beaucoup plus radicale.

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Mykola Lebed.

Lorsque l'invasion allemande de l'Union soviétique commence en juin 1941, les forces de l'OUN-B s'élèvent à environ sept mille hommes, organisés en "groupes mobiles" qui se coordonnent avec les troupes allemandes. Puis, c'est le coup de théâtre. Le 5 juillet, les autorités, craignant que Bandera et l'OUN n'envisagent d'autoproclamer une Ukraine indépendante par le biais d'un soulèvement armé, l'arrêtent et l'emmènent à Berlin (après une série d'interrogatoires, il est libéré mais contraint de rester dans la capitale allemande). Il est à nouveau arrêté en janvier 1942 et emmené au camp de concentration de Sachsenhausen en tant que prisonnier politique, tout en bénéficiant d'un statut spécial.

En Allemagne, le leader de l'OUN-B continue à diriger le mouvement. En témoigne le fait que ses hommes continuent d'opérer avec le soutien de Berlin. En 1943, l'OUN-B participe à la campagne d'extermination des Juifs et des Polonais. A ce stade, c'est Lebed, commandant de la Sluzhba Bespeki (l'organisation de police secrète de l'OUN-B), qui dirige le programme de nettoyage ethnique. À la fin de la guerre, les dirigeants de l'organisation se retrouvent dans divers camps de personnes déplacées en Europe de l'Est et en Allemagne. Leurs vies ont pris des chemins différents.

Selon des documents rendus publics, Bandera a été recruté en 1948 par les services secrets britanniques (MI6) pour former des agents chargés d'opérer sur le territoire soviétique dans le cadre de missions de sabotage et d'assassinat. En 1956, Bandera est ensuite coopté par l'Organisation Gehlen, une structure secrète créée en avril 1946 lorsque les Américains ont lancé l'opération Rusty, nom de code derrière lequel se cache la décision de réactiver les hauts responsables du FHO (Fremde Heere Ost), c'est-à-dire le service de renseignement militaire de la défunte armée nazie sur le front de l'Est, auquel avaient été déléguées (à partir de 1942) les activités d'espionnage contre l'Union soviétique. À une différence près : ces officiers seraient désormais payés par les États-Unis. Il s'agissait d'un projet hautement secret (qui l'est resté au moins jusqu'au début des années 1950), actif de 1946 à 1956, avant que l'Organisation Gehlen ne soit transformée en Bundesnachrichtendienst (BND), l'agence de renseignement extérieur de la République fédérale d'Allemagne. Mais il s'agit là d'une autre histoire. Bandera, décrit dans un rapport du MI6 comme un "professionnel ayant un passé terroriste et une connaissance impitoyable des règles du jeu", a été assassiné en 1959 par le KGB en Allemagne de l'Ouest.

Opération Aerodynamic

La "carrière" de Mykola Lebed, en revanche, connaîtra un développement surprenant en raison de ses relations avec les services de renseignement américains. Sur son compte, la documentation désagrégée est volumineuse. En 1947, un rapport établi par le CIC (Military Intelligence Service) qualifie le sujet de "collaborateur des Allemands". Cela ne l'a pas empêché de se retrouver sur la liste de paie de Washington. C'est ce qui s'est passé en 1948 lorsque, alors que la crise avec l'Union soviétique s'aggravait, la CIA a décidé que l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) de Lebed pourrait servir à des opérations de résistance et de renseignement derrière les lignes soviétiques. La Central Intelligence Agency s'est occupée de tout, en fournissant de l'argent, des armes et du matériel. Comme Lebed l'a souligné plus tard : "Les opérations de lancement ont été la première indication réelle [...] que les services de renseignement américains étaient prêts à apporter un soutien actif à l'établissement de lignes de communication en Ukraine". Sa carrière est à un tournant.

41jBY9vP7PL._AC_SY580_.jpgL'opération prend immédiatement une ampleur considérable sous le nom de code Cartel, bientôt remplacé par Aerodynamic. Lebed a eu la chance que la CIA décide de le transférer à New York, où il a obtenu le statut de résident permanent et, peu après, la citoyenneté. Cela lui a permis d'éviter d'éventuelles vendettas et d'entrer en contact avec les émigrés ukrainiens aux États-Unis. Si nécessaire, il se rend en Europe pour coordonner les opérations sur le terrain. En Amérique, Lebed est devenu le principal contact de la CIA pour Aerodynamic. Dans les rapports de l'époque, comme le notent les chercheurs Richard Breitman et Norman Goda, auteurs de Hitler's Shadow, Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War, le sujet est décrit comme "rusé" et "un opérateur très impitoyable". Apparemment, il n'était pas très populaire parmi les Ukrainiens des États-Unis en raison de la brutalité dont il a fait preuve pendant la guerre, mais les services de renseignement américains appréciaient son efficacité. Allen Dulles, futur directeur de la CIA de 1953 à 1961, souligne que le sujet est "inestimable".

Aerodynamic consistait en l'infiltration et l'exfiltration d'Ukraine d'agents formés par les Américains. Selon Breitman et Goda, les opérations de 1950 ont révélé "un mouvement clandestin bien établi et sûr" en Ukraine, qui était également "plus important et plus développé que ne l'indiquaient les rapports précédents". Washington s'est félicité du haut niveau d'entraînement de l'UPA et de son potentiel en matière d'actions de guérilla. Face à ces résultats, la CIA a décidé de renforcer encore les activités de l'UPA afin d'exploiter le mouvement clandestin à des fins de résistance et de renseignement. Les documents nous apprennent qu'en cas de guerre, l'UPA aurait pu enrôler quelque cent mille combattants dans ses rangs. Mais les risques de la mission étaient élevés. Les Soviétiques ont tout fait pour mettre fin à leurs activités et, entre 1949 et 1953, un grand nombre de militants ont été tués ou capturés. En 1954, l'organisation est fortement affaiblie. La CIA est contrainte d'arrêter la phase la plus agressive d'Aerodynamic, mais n'annule pas l'opération. Elle a été réajustée.

À partir de 1953, Lebed et un groupe de collaborateurs commencent à travailler sur des journaux, des programmes radio et des livres inspirés du nationalisme ukrainien. L'objectif est de les diffuser secrètement dans le pays. Puis en 1956, ce groupe de travail devient une association à but non lucratif appelée Prolog Research and Publishing, un stratagème qui permet à la CIA d'obtenir des financements sans laisser de traces. Plus tard, pour éviter que les autorités ne découvrent ce qui se cachait derrière le projet, l'Agence a transformé l'association en Prolog Research Corporation, qui disposait également d'un bureau en Allemagne appelé Ukrainische-Gesellschaft für Auslandsstudien, EV. C'est elle qui a publié la majeure partie de la documentation. Le schéma utilisé par Prolog était simple : des auteurs d'origine ukrainienne, qui avaient quitté le pays, étaient recrutés pour effectuer le travail sans savoir qu'ils travaillaient pour les services de renseignement américains. Seul un petit nombre d'entre eux en était conscient.

Mais comment le matériel a-t-il été introduit en Ukraine ? En 1955, un grand nombre de tracts ont été largués par voie aérienne, tandis qu'une émission de radio intitulée Nova Ukraina était diffusée depuis Athènes. Comme l'expliquent Breitman et Goda, "ces activités ont permis de lancer des campagnes de publipostage systématiques en Ukraine par l'intermédiaire de contacts ukrainiens en Pologne et ... d'émigrants en Argentine, en Australie, au Canada, en Espagne, en Suède et ailleurs". Le journal Suchasna Ukrainia (L'Ukraine aujourd'hui), des bulletins d'information, un magazine en ukrainien pour intellectuels appelé Suchasnist (Le présent) et d'autres publications ont été envoyés à des bibliothèques, des institutions culturelles, des bureaux administratifs et des particuliers en Ukraine. Ces activités ont encouragé le nationalisme ukrainien, renforcé la résistance ukrainienne et fourni une alternative aux médias soviétiques. Pour la seule année 1957, avec le soutien de la CIA, Prolog a diffusé 1200 programmes radio pour un total de 70 heures par mois et a distribué 200.000 journaux et 5000 tracts". Une campagne massive dont l'objectif, comme le souligne un fonctionnaire de la CIA, était dicté par le fait qu'"une certaine forme de sentiment nationaliste continue d'exister [en Ukraine] et qu'il y a une obligation de le soutenir en tant qu'arme de la guerre froide".

Prolog ne détestait pas recueillir des informations, ce qui fut facilité par le fait qu'à la fin des années 1950, les Soviétiques assouplirent les restrictions sur les voyages à l'étranger. Toutes les occasions - conférences universitaires, événements culturels et sportifs (les Jeux olympiques de Rome, par exemple) - sont mises à profit pour approcher les personnalités ukrainiennes vivant en Union soviétique et sonder les sentiments de la population à l'égard des Russes. D'où l'enthousiasme de la CIA pour Aerodynamic. Au cours des années 1960, Lebed et ses camarades ont fourni un grand nombre de rapports sur la situation politique en Ukraine, des informations sensibles sur les activités du KGB et la localisation des forces armées. Le fait que Moscou ait réagi en qualifiant ces groupes clandestins - appelés "banderistes" - de nazis à la solde des Américains a été interprété par la CIA comme une preuve de l'efficacité du projet. Il n'est pas surprenant que les nouvelles générations du pays aient été influencées par les activités de Prolog (certains voyageurs occidentaux ont rapporté avoir pu consulter le matériel publié dans plusieurs maisons privées). Lebed a travaillé sur le projet jusqu'en 1975, date à laquelle il a pris sa retraite, mais a continué à donner des conseils.

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En 1978, le journaliste ukrainien Roman Kupchinsky (photo) est nommé à la tête de la structure. Au cours des années 1980, l'opération Aerodynamic change de nom pour devenir Qrdynamic, Pddynamic puis Qrplumb. Il convient de noter qu'en 1977, Zbigniew Brzezinski, le puissant conseiller à la sécurité nationale du président Carter, s'est également intéressé au projet, compte tenu du fait que les résultats obtenus étaient significatifs et qu'ils touchaient un large public en Ukraine. En conséquence, les opérations ont été étendues à d'autres régions et nationalités de l'URSS (les Juifs soviétiques, par exemple). Pour autant que l'on puisse en juger, au début des années 1990, avec la dissolution de l'Union soviétique, Qrplumb n'a plus été financé, mais a été laissé libre d'agir. Il est difficile de savoir comment il s'est déplacé. Les documents ne le précisent pas.

Le dernier acte

En 1985, Lebed a été mentionné dans un rapport gouvernemental enquêtant sur la présence de nazis et de "flankers" établis aux États-Unis avec l'appui des services de renseignement. Très vite, l'Office of Special Investigations (OSI) du ministère de la Justice a commencé à enquêter sur lui. Une fois de plus, la CIA est intervenue, craignant le scandale qui pourrait s'ensuivre parmi les membres de la communauté ukrainienne aux États-Unis. Mais la grande crainte était que l'opération "Qrplumb" ne subisse un retour de bâton. L'Agence a catégoriquement nié que Lebed ait eu quoi que ce soit à voir avec les nazis et leurs crimes de guerre, affirmant qu'il avait été un authentique combattant ukrainien pour la liberté. Mais ce n'est pas tout. Jusqu'en 1991, les responsables de la CIA ont veillé à dissuader l'Office of Special Investigations de demander des informations à son sujet aux gouvernements soviétique, polonais et allemand. Finalement, les fonctionnaires du ministère de la Justice ont dû jeter l'éponge. Lebed a eu tout le temps de profiter de sa vieillesse jusqu'à sa mort en 1998.

mardi, 05 septembre 2023

Donner des leçons, s'ingérer, chercher querelle: Baerbock veut une diplomatie de rustres

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Donner des leçons, s'ingérer, chercher querelle: Baerbock veut une diplomatie de rustres

Source: https://zuerst.de/2023/09/05/belehren-einmischen-streit-suchen-baerbock-will-ruepel-diplomatie/

Berlin. Avec sa politique étrangère "féministe", "basée sur les valeurs", la ministre des Affaires étrangères verte Annalena Baerbock porte atteinte avec obstination depuis maintenant un an et demi à l'image de l'Allemagne dans le monde et aux relations diplomatiques avec de nombreux pays. Jusqu'à présent, les observateurs ont jugé que les performances médiocres de la chef de la diplomatie allemande étaient tout simplement dues à son incompétence - Baerbock n'a aucune formation diplomatique préalable ni aucune autre qualification. Mais c'est faux. Baerbock est sérieuse et veut désormais imposer son style au ministère des Affaires étrangères.

Le nouveau style de communication se veut délibérément conflictuel - et reflète en cela la politique étrangère allemande "basée sur des valeurs" dont Baerbock a si souvent parlé. Elle a confié la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de communication à un ancien journaliste du Spiegel.

Concrètement, la ministre verte des Affaires étrangères souhaite plus d'ingérence (dans les affaires intérieures des autres pays), plus de "présence" et une "attitude" claire. En d'autres termes, les diplomates allemands devraient à l'avenir agir de la même manière que leur patronne : en donnant des leçons, en étant incompétents, en étant émotionnels.

C'est l'ancien journaliste du Spiegel, Ralf Beste, qui doit désormais transmettre ces valeurs aux diplomates allemands. Il est passé du Spiegel au ministère des Affaires étrangères en 2014 et a ensuite été ambassadeur d'Allemagne à Vienne. Il doit désormais établir et mettre en œuvre la culture de la communication basée sur les poses et les valeurs parmi ses collègues.

Peser le pour et le contre et écouter restent des éléments de la politique étrangère, a déclaré Mme Baerbock lors de la réception annuelle de la conférence des ambassadeurs dans la salle internationale du ministère des Affaires étrangères : "Mais dans le doute, il faut aussi savoir s'opposer. C'est la communication pour la politique étrangère du 21ème siècle".

La cheffe de la diplomatie verte est visiblement consciente qu'elle ne se fera pas forcément des amis. Mais elle assure d'ores et déjà les futurs ruffians de la diplomatie de son soutien: "Et si le shitstorm arrive, nous serons là ensemble", a-t-elle déclaré. Ce qui rappelle de manière frappante sa devise d'août dernier, selon laquelle on continuerait à soutenir l'Ukraine, "quoi qu'en pensent mes électeurs allemands". A l'avenir, la politique allemande ne devrait donc plus se soucier de ce que pense le reste du monde. (rk)

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Le Niger renverse le néocolonialisme français

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Le Niger renverse le néocolonialisme français

Brecht Jonkers

Source: https://crescent.icit-digital.org/articles/niger-overthrows-french-neo-colonialism

Le renversement du gouvernement de Mohamed Bazoum au Niger, soutenu par la France, le 26 juillet, peut peut-être être comparé à la défaite de l'apartheid en Afrique du Sud il y a près de 30 ans. Bazoum n'était pas seulement président du Niger, mais aussi président de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont l'agenda est néolibéral. Sa cote de désapprobation auprès de la population nigérienne était très élevée.

Cela ne signifiait pas qu'il jouait un rôle particulier dans la constellation politique ouest-africaine. À bien des égards, Bazoum peut être considéré comme un représentant typique du courant politique dominant dans de nombreuses anciennes colonies françaises d'Afrique de l'Ouest.

Les critiques à l'encontre de son gouvernement portaient sur l'augmentation du coût de la vie, la persistance d'un niveau élevé de pauvreté et une incompétence flagrante. L'incapacité des dirigeants successifs de Niamey à réprimer l'insurrection wahhabite-takfiri menée par des groupes tels que Daesh et Al-Qaïda n'a fait qu'accroître le mécontentement de la population.

Lorsque le chef d'état-major Salifou Modi s'est rendu au Mali voisin en mars dernier et a convenu de mesures antiterroristes conjointes, Bazoum l'a rapidement limogé. Les mouvements anti-impérialistes antérieurs, en particulier le sentiment anti-français, ayant pris le dessus au Mali et au Burkina Faso, le Niger est devenu l'un des derniers piliers explicitement "pro-français" de la région, un pilier que la France, mais aussi les États-Unis, ont utilisé avec empressement dans la mascarade actuelle connue sous le nom de "guerre contre le terrorisme".

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Près de 1100 soldats américains et une véritable base de la CIA étaient stationnés au Niger au moment du coup d'État du 26 juillet. Cela a rendu la plupart des Nigériens furieux à un point tel que le nouveau commandant de la Garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani, a dû intervenir.

Bazoum a été déposé et emprisonné. Le pouvoir au Niger a été confié à un nouveau gouvernement de transition, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Comme on pouvait s'y attendre, les grands médias occidentaux se sont déchaînés pour condamner la "prise de pouvoir militaire" au Niger. Ils ont tenté de pimenter les choses en soulignant le "rôle de Wagner et de la Russie" dans la fomentation de l'instabilité au Sahel, et en mettant en garde contre une "nouvelle instabilité" dans la région. La question est de savoir si une région ciblée par des insurgés wahhabites depuis des années, faisant plusieurs milliers de victimes civiles sous l'œil vigilant du "soutien militaire" de la France et des États-Unis, pourra jamais être qualifiée de "stable" ou de pacifique. Mais même cela n'est pas le cœur du problème.

La persistance du néocolonialisme français

Une grande partie de l'Afrique de l'Ouest en a assez du néocolonialisme français, du projet de "Françafrique" et du système monétaire du franc CFA qui lie les monnaies locales au franc français (et ensuite à l'euro) et à l'influence du Trésor français. Le Mali est malade de l'exploitation massive de son or par la France. Paris a accumulé 2 500 tonnes de réserves d'or sans une seule mine d'or en France alors que le Mali, avec environ 860 mines d'or opérationnelles, ne dispose que de 881 tonnes de réserves d'or. De même, le nouveau gouvernement de Niamey critique vivement la façon dont la France a profité de l'abondance d'uranium au Niger. Le "yellow cake" est très recherché par le marché français de l'énergie qui dépend du nucléaire pour plus de 71% de ses besoins.

L'histoire sanglante de la France en Afrique, y compris l'héritage impérialiste permanent, a perduré sur le continent même après l'"indépendance". Le néocolonialisme occidental, en particulier français, est tellement flagrant et connu que même les médias occidentaux ne peuvent pas le nier ou l'occulter. Ils avancent de vagues excuses telles que "la Russie n'est pas meilleure", "l'amélioration se profile à l'horizon" et, argument souvent entendu, "ce n'est pas la bonne méthode". "Ce terme signifie ici l'intervention de l'armée (ou des deux) ou le ralliement des masses dans les rues.

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Pour les experts européens, les habitants de la région du Sahel devraient simplement suivre la voie "civilisée" en copiant l'Europe. Ils devraient élire un homme politique qui négociera un avenir meilleur pour son pays, sans répercussions négatives pour les intérêts commerciaux occidentaux, bien entendu.

Condamner les développements révolutionnaires dans des pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger comme de simples "coups d'État militaires", simplement parce que l'action directe de destitution de l'élite précédente a été entreprise par le personnel des forces armées, est une interprétation simpliste et naïve des événements.

Elle témoigne d'un manque de compréhension de la situation politique et de l'histoire récente de la région du Sahel en particulier, ainsi que du népotisme profondément ancré et de la stabilité fermement excluante et contrôlée par l'étranger de l'élite dirigeante qui a existé dans ces pays.

Se plaindre que "la transition du pouvoir devrait se faire démocratiquement" ne tient pas compte du fait qu'une transition démocratique était pratiquement impossible dans tous les pays susmentionnés. Les cliques au pouvoir dans des pays comme le Niger et le Burkina Faso ressemblent beaucoup à une forme d'aristocratie moderne, dans laquelle la possibilité de gravir les échelons dépend souvent de vos connaissances et des mains que vous graissez, plutôt que de ce que vous êtes ou de ce que vous pouvez faire.

La maxime "c'est un grand club, et vous n'en faites pas partie" s'applique à l'élite politique de ces pays, tout comme aux États-Unis. Aux États-Unis, les outsiders politiques n'ont aucune chance de "percer" dans le système, à moins de se vendre complètement. Et même ceux qui sont présentés comme des "outsiders", tels que Barack Obama et Alexandria Ocasio-Cortez, s'avèrent être soit des initiés de bas niveau depuis le début, soit ont été astroturfés et préparés depuis le début pour donner un semblant de revitalisation tout en gardant intact le cœur pourri du système.

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La situation dans une grande partie du Sahel est assez similaire. De toutes les anciennes puissances coloniales, c'est la France qui a adopté l'approche la plus pratique. À bien des égards, la France n'a jamais quitté ses anciennes colonies. Les bases militaires françaises parsèment toujours le paysage ; la France s'empare des réserves d'or et les stocke en Europe, et Paris contrôle la monnaie de ces pays par le biais du franc CFA, ne leur laissant aucune souveraineté financière.

La "transition démocratique" n'était tout simplement pas possible. Il n'y avait pratiquement aucune capacité à voter pour une alternative. Le système politique était rigide et truqué, sans parler du fait qu'il était très statique et qu'il offrait peu de possibilités de mobilité sociale verticale (c'est-à-dire une chance de "monter en grade" ou de "s'imposer" en partant du bas de l'échelle).

L'agitation autour du changement au Niger

L'Occident a fait grand cas de la prise de pouvoir militaire au Niger, et plus tôt au Mali et au Burkina Faso. On peut se demander pourquoi le coup d'État militaire en Égypte (sur le même continent africain), qui a entraîné le massacre de milliers de civils innocents, n'a suscité que peu ou pas d'intérêt. En Afrique, la mémoire de Thomas Sankara est encore fraîche dans l'esprit de nombreuses personnes. Il n'est donc pas surprenant que les Nigériens soient venus en très grand nombre pour soutenir le renversement de Bazoum.

Certes, leur accession au pouvoir ne s'est pas faite de manière "traditionnelle", occidentale, libérale et "démocratique". Mais la question peut être posée : est-ce particulièrement pertinent ? Le fait est qu'il n'existe pas de test décisif universellement applicable pour la légitimité d'un gouvernement dans le monde entier, même si les médias grand public et les élites politiques occidentales voudraient nous faire croire le contraire.

Il est étrange que la distance spatiale et la souveraineté culturelle ne soient pas traitées avec la même préoccupation légitime que la "distance" temporelle dans la politique contemporaine. Personne ne semble se soucier du manque de légitimité démocratique de figures historiques occidentales sacrées telles que Napoléon, Otto von Bismarck ou la reine Victoria, pour ne citer que trois personnages de l'histoire européenne relativement récente. Aucun d'entre eux n'a été élu selon les principes de la démocratie libérale et aucun ne s'est soucié de sauver les apparences. Mais cela ne semble pas avoir d'importance parce que "c'était une autre époque".

Il est vrai que les normes varient selon les époques, mais les crimes de la reine Victoria sont bien plus fondamentaux qu'un simple manque de représentation démocratique (la colonisation et l'asservissement de 23 % de la population mondiale étant un concurrent majeur). Toutefois, les experts politiques et les idéologues occidentaux contemporains semblent être beaucoup moins indulgents lorsqu'il s'agit de différences fondamentales dans la culture, l'histoire politique, la situation économique ou toute autre forme d'identité spécifique des différents pays.

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Les normes occidentales ne sont pas universelles

Ils ne se donnent même pas la peine d'expliquer pourquoi les autres sont censés s'attendre à un système politique presque identique dans des pays tels que les États-Unis, le Niger, le Venezuela, l'Iran ou la Russie. On peut supposer que l'opinion publique s'attend à une telle similitude politique comme une nécessité dogmatique, au sujet de laquelle aucune question n'est censée être posée. Si quelqu'un exigeait que tous les pays du monde partagent la même identité culturelle ou les mêmes croyances religieuses, il serait déclaré fou. Pourtant, exiger une telle quasi-uniformité et une suprématie unipolaire en termes de dimension politique est soi-disant considéré comme logique.

Cette attitude ridicule ne s'arrête pas là. L'impérialisme est hypocrite, unipolaire et expansionniste. L'insistance à copier les systèmes et valeurs "démocratiques" libéraux de l'Occident ne s'applique apparemment qu'aux opposants à la suprématie mondiale de l'Occident. Les alliés de l'Occident peuvent faire ce qu'ils veulent, comme le montrent les cas d'États et d'entités non démocratiques tels que l'Arabie saoudite et "Israël".

Pour en revenir au sujet qui nous occupe, il n'y a jamais eu de menace d'invasion de la CEDEAO ou d'intervention de l'OTAN lorsque le banquier du Fonds monétaire international Alassane Ouattara a violemment renversé le gouvernement de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire en 2010. Au contraire, la France et l'Ukraine ont participé militairement au renversement du gouvernement ivoirien, et la CEDEAO a fait pression pour que Ouattara soit reconnu comme président.

Le chouchou du cartel du FMI règne depuis lors sur la Côte d'Ivoire. Le fait qu'il ait réussi à se représenter et à remporter un troisième mandat lors d'une élection très controversée, bien que la constitution du pays ne le permette pas, ne semble pas déranger les élites de la CEDEAO, de la France ou des États-Unis. En retour, Ouattara s'est montré un atout fiable pour la France, en promettant que la Côte d'Ivoire enverrait des troupes pour attaquer le Niger si la CEDEAO décidait de poursuivre ses plans d'invasion.

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Dans le même ordre d'idées, il n'y a pratiquement aucune condamnation étrangère, que ce soit par la CEDEAO ou par l'Occident "démocratique", du président sénégalais Macky Sall, malgré sa décision d'interdire le deuxième parti du pays, le parti socialiste panafricain PASTEF, et d'emprisonner son dirigeant, Ousmane Sonko (photo). La répression meurtrière des manifestants de l'opposition qui a suivi, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées par la police, n'a pas non plus semblé déplaire au camp "pro-démocratie". À l'instar de son collègue ivoirien, M. Sall a également promis que les troupes sénégalaises participeraient à la lutte contre le gouvernement révolutionnaire du Niger.

Les discours sur la "démocratie" et les "droits de l'homme" dans les médias occidentaux, en particulier en ce qui concerne l'Afrique ou le monde islamique, ne sont que de la poudre aux yeux. Les élites néolibérales ne se soucient pas de la démocratie ou des droits de l'homme, leur principale préoccupation est le pillage et le profit.

Voler l'uranium du Niger

Le Niger est le septième producteur mondial d'uranium, responsable d'environ 5 % de la production mondiale de ce matériau nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires. L'essentiel de l'uranium nigérien est extrait par la société française Orano, dont l'État français est le principal actionnaire. Paris a donc un intérêt immédiat et très important dans l'économie du Niger, en particulier dans les mines à ciel ouvert d'Arlit, dans le nord-ouest du pays. Orano est également directement impliqué dans le développement d'une nouvelle mine à Imouraren, qui contiendrait l'une des plus grandes réserves d'uranium au monde.

L'exploitation de l'uranium par des sociétés françaises a lieu au Niger depuis 1968 et constitue un véritable trésor pour les marchés occidentaux. Il n'existe aucun droit du travail ni aucune réglementation environnementale. "En Occident, vous avez besoin d'une étagère remplie d'autorisations et de certificats. Au Niger, vous donnez à quelqu'un une bêche et deux dollars par jour, et vous exploitez l'uranium", écrivait le journaliste Danny Forston en 2010. La France a bien sûr promis à son ancienne colonie un avenir radieux grâce à ce nouveau "partenariat" entre Niamey et Paris.

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Depuis lors, on estime que 150.000 tonnes d'uranium ont été extraites du Niger par la seule société Orano (anciennement Areva). La mine d'Akuta a été fermée en 2021 en raison de l'épuisement complet du minerai. L'organisation caritative britannique Oxfam estime qu'un tiers des lampes en France fonctionnent grâce à l'énergie produite par l'uranium nigérien.

Les relations entre le Niger et Orano sont d'autant plus compliquées que l'entreprise publique bénéficie du soutien total de l'État français, avec toutes les implications militaires et de renseignement que cela implique. Il en résulte des "accords" très inégaux en faveur de l'entreprise, marqués par des exonérations fiscales extrêmement rentables.

L'exploration incontrôlée et non réglementée de l'uranium autour d'Arlit a entre-temps provoqué un désastre humanitaire et écologique. Plusieurs études menées dès 2003 par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur les radiations (CRIIAD), basée en France, ont révélé que les niveaux de radioactivité de l'eau potable consommée par les travailleurs des mines locales dépassaient parfois jusqu'à cent fois les seuils de sécurité de l'Organisation mondiale de la santé. Une étude menée par Greenpeace en 2009 a révélé des résultats similaires, ainsi qu'une pollution toxique, dans cinq des six puits d'eau examinés. Un porte-parole d'Orano a qualifié ces résultats de "contamination naturelle".

Les conséquences médicales alarmantes d'une exposition quotidienne à un niveau de radiation 300 fois supérieur à la normale, détaillées dans un rapport d'enquête publié en 2017 par African Arguments, sont minimisées ou complètement ignorées par les prestataires de soins médicaux, ce qui n'est pas surprenant étant donné que la majorité des soins médicaux à Arlit sont fournis par l'entreprise Orano elle-même et que les professionnels de la santé sont ses employés.

Bien entendu, les gouvernements qui se sont succédé au Niger depuis 1968 portent également une grande responsabilité dans ces abus. C'est là que le néocolonialisme entre en jeu. Le Niger a été, du moins avant les récents événements révolutionnaires, un élément clé du projet néocolonial de la "Françafrique", dans lequel Paris a conservé un contrôle majeur sur ses anciennes colonies en Afrique. Dès le début de l'indépendance du Niger, des centaines de "conseillers" français sont restés à tous les niveaux du gouvernement. L'armée était composée exclusivement d'anciens membres des milices coloniales, et les officiers étaient souvent des Français qui avaient obtenu la nationalité nigérienne dans ce but précis.

Au total, 1500 soldats français et 1100 soldats américains sont toujours présents au Niger, bien que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ait officiellement mis fin aux cinq accords militaires conclus avec la France et ordonné le départ de toutes les troupes françaises pour le début du mois de septembre. Ces accords ont souvent été conclus sous la forte pression de Paris.

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Effet domino au Sahel

Il est clair que les récents développements ont pris la France complètement au dépourvu, 60 ans d'exploitation impitoyable de l'Afrique de l'Ouest semblant s'effondrer en l'espace de quelques années seulement. Mujtaba Rahman, directeur général pour l'Europe de la société de conseil Eurasia Group, est même allé jusqu'à qualifier les développements anticoloniaux au Niger, qui ont suivi les changements antérieurs au Burkina Faso et au Mali, de "théorie des dominos évidente pour le XXIe siècle".

Il convient de noter que le départ des troupes françaises du Niger ferait du Tchad le seul pays de la région stratégiquement importante du Sahel à maintenir une présence militaire française, bien que de plus petits contingents de troupes françaises soient toujours présents au-delà du Sahel, dans les États membres de la CEDEAO que sont la Côte d'Ivoire, le Gabon et le Sénégal.

Il reste à voir comment la situation au Sahel et dans l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest évoluera. Il est peu probable que la France prenne ces pertes avec élégance. L'élite française est pleinement consciente de sa dépendance totale à l'égard de l'Afrique et de l'exploitation parasitaire qu'elle en fait.

L'ancien président français Jacques Chirac avait déclaré que "sans l'Afrique, la France glissera vers le rang de troisième puissance [mondiale]", faisant écho aux paroles inquiétantes de son prédécesseur François Mitterrand selon lesquelles "sans l'Afrique, la France n'aura pas sa place au XXIe siècle".

La France peut avoir "besoin" de l'Afrique pour continuer à se faire passer pour une puissance mondiale. Mais le fait est que l'Afrique n'a pas besoin, et apparemment ne veut pas ou ne désire pas plus de liens avec la France dans l'ordre mondial multipolaire émergent.

Brecht Jonkers

Porcs et aristocrates - Discours à la conférence "En mémoire de Daria Douguina" (Vienne, Autriche)

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Porcs et aristocrates

Marco Malaguti

Source: https://www.geopolitika.ru/de/article/schweine-und-aristokraten

Discours à la conférence "En mémoire de Daria Douguina" (Vienne, Autriche)

1) L'Europe est en guerre, c'est un fait.  Comme dans de nombreux exemples du passé, la guerre qui oppose actuellement l'Ukraine à la Russie n'est rien de plus qu'un rouage dans une lutte plus vaste qui implique des économies lointaines, des empires qui montent et qui descendent et des destins qui, jusqu'à récemment, semblaient avoir peu de choses en commun. Pour tous les croyants, les plans impénétrables du ciel sont également impliqués dans cette guerre. Comme dans les mythes anciens, des forces mystérieuses entrent sur le terrain des deux côtés.

2) Daria Douguina est tombée dans cette guerre, c'est là également un fait. Daria Douguina est morte dans une guerre que l'Occident avait déjà commencée en 2014, une année déjà bien lointaine, mais à laquelle elle avait en fait participé il y a bien plus longtemps, seule et avec peu d'alliés, alors que le front semblait encore éloigné et que les canons se taisaient toujours.

3) Cette guerre, dont l'Ukraine n'est que la proverbiale partie émergée de l'iceberg, se déroule partout. Non seulement sur les champs de bataille ukrainiens, mais aussi en Occident même, autour de tous ceux qui tentent de s'opposer à la sédimentation idéologique gluante de l'Occident lui-même, et aussi de s'insinuer en eux-mêmes, sous la forme de déchets toxiques qui tuent les anciennes civilisations qui en sont victimes.

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4) Daria Douguina était une aristocrate et elle a quitté ce monde en tant que telle. Aristocrate de l'esprit, née dans un contexte où l'on est éduqué au combat dès le premier jour de sa vie, elle a savouré, étudié et vécu les plus hauts fruits de la culture humaine et, comme pour beaucoup d'aristocrates du passé, les honneurs de la vie réelle supposent le fardeau de la mort.

5) Le fait que la bombe qui l'a touchée était probablement destinée à son père ne fait aucune différence. C'est ainsi que fonctionne la guerre et que meurent ceux qui ont choisi de se battre, frappés par le caprice du destin. Parfois, il s'agit d'un choix délibéré, comme les guerriers kamikazes japonais il y a 70 ans ou le héros italien Pietro Micca, qui s'est suicidé dans la poudrière de Turin pour sauver sa ville des assiégeants du Roi Soleil en 1706.

6) Pour beaucoup de ceux qui meurent aujourd'hui en Ukraine, la guerre n'a pas été un choix volontaire, mais un devoir, un goulot d'étranglement dangereux dont certains ne sortiront pas, pris dans le ravin de leur propre destin. Pour Daria Douguina, il s'agissait au contraire d'un choix qu'elle avait elle-même fait. Beaucoup ont répondu à l'appel aux armes de leur président, Daria a répondu à son appel, ce qui a fait d'elle une aristocrate même dans la mort.

7) Son voyage terrestre, qui s'est achevé aux portes orientales de l'Europe, ressemblait beaucoup à celui d'un homme très différent, Dominique Venner, un autre aristocrate européen qui a terminé sa vie par un acte héroïque, même s'il s'agissait d'un acte d'un autre type en termes d'événement et de contexte. L'essence de son action reste toutefois comparable à celle de Daria Douguina.

8) Les anciens Romains, fondateurs de la première Rome et par conséquent ancêtres spirituels de la troisième Rome, connaissaient depuis leurs débuts les plus archaïques un rituel appelé "devotio" qui leur conférait l'invulnérabilité sur le champ de bataille et qui, selon les chroniques, chaque fois qu'il était célébré, assurait la victoire. Il s'agissait d'un rite obscur lié aux divinités des enfers, qui consacrait le célébrant, un aristocrate romain, aux divinités infernales. Après avoir accompli les rites prescrits, le célébrant, appelé "homo sacer", se jetait dans la bataille en dehors de l'ordre de bataille avec une rage inextinguible et prêt à être tué par l'ennemi. Les ennemis qui le tuent font donc un sacrifice humain aux dieux auxquels le prêtre s'était adressé, menant ainsi le rite à sa conclusion la plus heureuse. Les batailles tournent ensuite à l'avantage du peuple romain qui, contre vents et marées, parvirnt à s'imposer face à des ennemis bien supérieurs en nombre.

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9) Venner a laissé sa vie aux portes occidentales de l'Europe d'une manière qui n'est pas si éloignée de celle des prêtres guerriers romains. Bien que leur fin ait été différente, les parcours terrestres de Dominque Venner et  de Daria Douguina ont tous deux été volontairement achevés et, par conséquent, aristocratiques. La même essence se manifeste dans les deux actes et montre une matrice commune qui ne meurt pas, malgré les millénaires et les catastrophes.

10) La civilisation guerrière européenne millénaire, produit d'aristocraties guerrières, continue à se manifester par l'intermédiaire d'aristocrates du combat. Venner et Daria Douguina sont deux de ces aristocrates: le premier se suicide derrière les lignes ennemies, la seconde tombe au combat dans les tranchées, face au même ennemi.

11) L'aristocratie du combat et du libre choix, à la fois matrice et origine de la civilisation européenne, est illustrée par la pratique féconde du combat. Thomas Carlyle, un autre partisan posté derrière les lignes ennemies, a décrit en détail qui était l'ennemi idéologique de l'aristocratie. En décrivant l'idéologie de ses ennemis, il l'a appelée "l'idéologie du cochon", qui consacre toute son attention à la matière et ne cherche rien d'autre qu'à "augmenter la quantité de biens accessibles et à diminuer ce qui est hors de portée".

12) Daria Douguina et Dominique Venner savaient très bien que leur choix obéissait à des principes plus élevés que ceux du matérialisme qui a mis fin à leur existence. Le choix de brandir la bannière qui s'oppose au matérialisme est en soi un choix aristocratique qui s'oppose à l'idéologie du cochon et à tout intérêt individuel.

13) Se rapprocher de deux géants comme Daria Douguina et Dominique Venner ne peut pas être une obligation pour tout le monde, les exigences de l'aristocratie ne peuvent pas, par définition, être transmises à la masse. Cependant, répondre à cette exigence devient un devoir pour tous ceux qui, comme ceux qui sont ici, aspirent à devenir l'avant-garde et les porte-étendards de ceux qui s'opposent à l'idéologie du cochon.

Faire partie de l'avant-garde et être porte-étendard est le seul privilège accordé à l'aristocratie dans une société honnête. Tout le reste découle du sacrifice, comme le démontre l'histoire des deux héros que j'ai mentionnés. Pas seulement les sacrifices les plus extrêmes, qui n'arriveront peut-être jamais, mais plutôt une forêt d'offrandes souvent très éloignées de l'héroïsme du champ de bataille, mais tout aussi frustrantes dans la vie quotidienne. Une vie quotidienne qui, en Occident, s'éloigne chaque jour un peu plus de nos idéaux. Nous entendons tous ici, j'en suis sûr, une voix qui nous invite chaque jour à suivre, au nom de nos propres intérêts, ce que Carlyle appelle "l'idéologie du cochon". Daria Douguina est toujours vivante, à la fois dans les bras du Père éternel et dans nos cœurs, et sa voix nous dit chaque jour que nous ne sommes pas des porcs, et que nous ne voulons jamais le devenir. Merci beaucoup.

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NYT : parler de paix en Ukraine est devenu tabou

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NYT : parler de paix en Ukraine est devenu tabou

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/nyt-parlare-di-pace-in-ucraina-e-un-tabu

Stian Jenssen, chef de cabinet du secrétaire général de l'OTAN, a été le dernier à subir de lourdes représailles pour avoir osé affirmer qu'il fallait trouver un moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine, en acceptant même, si nécessaire, de céder une partie des territoires actuellement sous le contrôle de Moscou.

Steven Erlanger s'est inspiré de la dure réaction déchaînée contre Stian Jenssen pour rédiger un article réfléchi publié dans le New York Times le 1er septembre avec un titre plus que significatif : "Alors que le conflit ukrainien se poursuit, parler de négociations est devenu presque tabou" (on pourrait supprimer le "presque").

La fermeture de l'espace politico-médiatique

Ainsi le NYT : la réaction brutale subie par Jenssen, "selon certains analystes qui ont été critiqués de la même manière, reflète une fermeture du débat public sur les options possibles pour l'Ukraine au moment même où une diplomatie créative s'avère des plus nécessaires", puisque l'échec de la contre-offensive ukrainienne, que tout le monde pensait gagnante, est désormais évident (à tel point que Zelensky a renvoyé le ministre de la défense, premier bouc-émissaire de cet échec).

Pourtant, "puisque même le président Biden estime que la guerre se terminera probablement par des négociations, Samuel Charap, politologue à la RAND Corporation, estime que dans une démocratie, il devrait y avoir un débat sérieux sur la manière d'y parvenir". Mais même lui a été critiqué pour avoir suggéré que les intérêts de Washington et de Kiev ne coïncident pas toujours et qu'il est important d'évoquer, avec la Russie, une "issue négociée".

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Sur ce point, Charles A. Kupchan (photo), professeur à l'université de Georgetown et ancien fonctionnaire d'État américain, a déclaré: "L'atmosphère politique s'est détériorée et, dans l'ensemble, un tabou persiste dans l'espace politique sur la possibilité d'une discussion sérieuse sur la fin de la guerre".

"Kupchan, note Erlanger, sait de quoi il parle. Lui et Richard N. Haass, ancien président du Council on Foreign Relations, ont écrit un article dans Foreign Affairs en avril dans lequel ils exhortaient Washington et ses alliés à élaborer un plan pour passer du théâtre de la guerre à la table des négociations, ce qui leur a valu de nombreuses critiques".

"Ces critiques se sont considérablement intensifiées après que les deux hommes, ainsi que Thomas E. Graham, ancien diplomate américain à Moscou, ont rencontré en privé le ministre russe des affaires étrangères, Sergey V. Lavrov, afin d'explorer la possibilité de négociations."

[...] "Engager une conversation sur un éventuel plan B est une tâche ardue", ajoute M. Kupchan, "comme Jenssen a dû le constater de la manière la plus dure et comme cela nous est arrivé à nous qui essayons d'élaborer des plans B. Nous sommes soumis à des flots de critiques et d'insultes de la part de la communauté internationale. Ce qui était auparavant une sorte de vague tabou est devenu un tabou inviolable".

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Constanze Stelzenmüller (photo), de la Brookings Institution, va plus loin en qualifiant d'"immorale" la recherche d'une solution négociée, explicitant ainsi l'implicite de cette dérive. En effet, comme l'indique le mot tabou, il ne s'agit pas d'un déni de nature politique, mais d'un veto, d'un dogme, de nature religieuse, qui n'admet pas d'exception.

Le tabou de la paix et de la guerre éternelle

Ce qui s'est manifesté dans toute son évidence et sa puissance ces derniers mois est issu de l'après 11 septembre et des décennies de guerres sans fin, grâce aussi à la complicité et à la connivence de tant de gens qui sont aujourd'hui horrifiés par le monstre qu'ils ont eux-mêmes créé, le sous-estimant pour certains, l'alimentant pour d'autres.

Au djihad, la guerre sainte, lancé par le fondamentalisme islamique, a répondu la guerre sainte contre la terreur. Des extrémismes opposés qui se sont nourris l'un l'autre et qui, ce n'est pas un hasard, ont trouvé au fil des ans une convergence contre des ennemis communs, comme l'a montré la guerre de Libye, avec Al-Qaïda utilisé comme troupes terrestres de l'OTAN contre Kadhafi ; la guerre du Yémen, avec les milices salafistes en guerre contre les rebelles houtis ; et, enfin (mais on pourrait continuer), la guerre de Syrie, où les islamistes radicaux ont combattu Assad, les milices iraniennes et les Russes.

Ce sont toutes des guerres dans lesquelles l'espace du débat public s'est rétréci, la guerre syrienne devenant une poigne de fer, au sujet de laquelle rien n'était (ou n'est) autorisé à être dit qui diverge de la narration dominante.

Ceux qui ont osé remettre en question les récits dominants au fil du temps ont été évités, marginalisés ou normalisés, même si la plupart d'entre eux ont été contraints de se normaliser pour ne pas perdre leur emploi ou ont embrassé avec enthousiasme le nouveau credo pour les récompenses et les carrières qu'il leur assure.

Ainsi, les guerres sans fin de ces décennies ont également servi de banc d'essai pour façonner un espace politico-médiatique adapté à l'engagement actuel, beaucoup plus difficile que les précédents, qui étaient également prévus depuis des décennies, puisque le moment de la confrontation directe entre l'Empire occidental et l'Empire oriental, plus varié, était l'horizon ultime des guerres sans fin.

Le scénario orwellien de Big Brother se réalise sous une autre forme, où le super-État dirigé par Big Brother, dont les citoyens sont benoîtement enrégimentés, mène une lutte éternelle avec les deux puissances opposées, l'Eurasie et l'Estasie... spes ultima dea.

lundi, 04 septembre 2023

L'Occident prépare-t-il de nouvelles guerres en Afrique, en Asie et en Amérique ?

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L'Occident prépare-t-il de nouvelles guerres en Afrique, en Asie et en Amérique ?

Carlos Santa María

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestra...

Les analyses du Géopouvoir revêtent une importance capitale, car la plupart des gouvernements disposent d'équipes spécialisées dans l'étude approfondie des idées avancées, des voies possibles et du pronostic des événements, jusqu'à montrer de nouveaux points de conflit insoupçonnés, tout cela dans le but d'organiser la politique étrangère et intérieure de leurs nations.

Ainsi, l'utilisation de la prospective par les élites est fondamentale, car elle contribue à la sélection des conflits qui leur permettent de remplir leurs objectifs axés sur le néocolonialisme, l'agression et, surtout, la violence politico-militaire à appliquer.

Plusieurs continents sont actuellement dans le collimateur de ce que l'on appelle l'État profond, la Corporatocratie ou les élites transnationales du pouvoir. Ce qui est vraiment inhabituel, c'est la faiblesse cognitive des Occidentaux, car en tant qu'organisateurs de nombreux coups d'État, ils ne peuvent pas croire que les rébellions sont possibles sans intervention étrangère, comme ils l'ont toujours fait, mais par la libre volonté des peuples qui veulent échapper à l'oppression de l'Occident lui-même.

Après que le gouvernement américain ait, de manière machiavélique, pratiquement détruit la puissance et l'économie de l'Europe, les conflits actuels, générés de manière perverse, où certains membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutenus et encouragés par la France et les États-Unis, menacent d'une intervention militaire ou d'un plan d'agression devant débuter dès que possible au Niger, prennent de l'importance, pour chasser la junte militaire au pouvoir dans le pays après le renversement de son président pro-occidental, d'autant plus que le président déchu et ses complices locaux et étrangers seront jugés avec preuves devant les instances nationales et internationales compétentes pour haute trahison, atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Niger, et surtout pour avoir appelé à l'invasion du pays.

Regardons la réalité actuelle.

L'Amérique

Le récent conflit en Colombie autour d'une querelle familiale impliquant le fils du président Gustavo Petro n'est pas atténué les intérêts de Washington à regagner le marché et la domination dans ce pays.

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Comme on le sait, Nicolás Petro (photo) a été dénoncé par sa femme au magazine d'ultra-droite "Semana" pour de prétendus gains mal acquis impliquant des trafics de drogue et la campagne du président. Sur la base de ces déclarations journalistiques, la justice a arrêté Nicolas et son épouse et les a traduits en justice dans le cadre d'un procès rapide, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant. Le résultat est que tous deux sont libres, avec certaines limitations, sans rien de prouvé jusqu'à présent, mais avec une campagne de diffamation spectaculaire de la part de l'opposition qui exige déjà la démission de Gustavo Petro et annonce des marches spectaculaires.

Trois événements similaires méritent d'être mentionnés : le renversement de Pedro Castillo au Pérou et la répression de l'intérimaire Dina Boluarte, qui indique l'utilisation de l'appareil judiciaire et militaire; le renversement ou l'empêchement de plusieurs présidents progressistes, comme au Honduras, en Bolivie et au Brésil, par exemple; l'assassinat d'Allende après avoir provoqué un climat de crise violente. Le régime américain a eu une influence directe sur ces événements, et le récit des médias a été décisif pour générer le chaos et éliminer les opposants.

Par conséquent, en Amérique latine, des points de conflit possibles et des options de retour à des gouvernements néolibéraux sont identifiés, comme dans le cas du Chili, de la polarisation en Argentine, de l'opposition extérieure à Arévalo au Guatemala, entre autres, sans oublier le cruel blocus subi par Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, de la part du Pentagone.

Afrique

Il est rappelé ici que plus de 30 millions d'Africains ont été enlevés et emmenés comme esclaves en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine, avec une violence inégalée par la Belgique, la Grande-Bretagne et d'autres pays, qui leur ont permis de s'enrichir aux dépens des souffrances de ces peuples. Jamais les peuples africains n'ont été des sujets à part entière de l'histoire comme le propose le monde multipolaire.

Face au renversement du président du Niger par une junte patriotique, la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, entre autres, ont prévenu qu'il y aurait une intervention directe si Mohamed Bazoum n'était pas remis en place immédiatement. A cette fin, avec de tels "encouragements", certaines nations de la Communauté économique des Etats africains (CEDEAO) ont déclaré qu'elles interviendraient militairement contre la junte militaire dans un délai d'une semaine.

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Rappelons seulement deux faits essentiels : la France dispose de plus de 2800 tonnes de réserves d'or extraites de ce territoire sans avoir de mines, alors que le Niger, avec près de 700 mines, n'a pas de réserves d'or. Par ailleurs, le projet de gazoduc reliant les gigantesques gisements de gaz du Nigeria à l'Europe, d'un montant de 13 milliards de dollars, qui serait menacé par le récent coup d'État au Niger, est au point mort.

À cet égard, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le général Abdourahamane Tiani et soutenu par le Mali et le Burkina Faso, a exigé le retrait des forces militaires françaises et s'est rendu compte que la situation n'était plus la même qu'auparavant, lorsque l'OTAN avait envoyé son armée pléthorique et que cela s'était terminé par un massacre. Les populations sont descendues dans la rue pour apporter leur soutien inconditionnel.

Le Nigeria, l'homme de paille de l'Occident, a trébuché lorsque le Sénat de la République a refusé l'autorisation d'une attaque armée, le Ghana a exprimé la nécessité d'un dialogue, le Burkina Faso et le Mali ont ajouté que toute attaque contre le Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre eux, le groupe Wagner semble être déjà passé à l'action, l'Algérie et le Tchad ont adopté une position de souveraineté africaine, ce qui indique qu'il ne sera pas si facile de détruire ce processus anti-néo-colonialiste. Un théâtre de turbulences, plein à craquer, en faveur du changement, a été le catafalque de Macron, complété par les manifestations massives de soutien au Niger qui se sont détoulées au Ghana, même si ce dernier pays dit ne pas reconnaître le nouveau gouvernement.

Il est désormais essentiel d'écouter la lecture que font les peuples africains de leur propre réalité dans ces nouveaux processus d'émancipation qui ont toujours été rejetés par les puissances coloniales dans le sang et le feu. Dans chaque nation africaine assoiffée de développement, il faut être très attentif aux agressions, blocages, sabotages (appelés à tort sanctions), car la déstabilisation n'a pas cessé. La Libye, le Soudan, le Burundi, la Mauritanie, le Nigeria lui-même, la RCA, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Sud-Soudan, sanctionnés par l'Occident, sont dans son collimateur pour poursuivre les crises, aujourd'hui encore plus fortes pour leur soutien aux groupes terroristes.

L'Asie

La domination croissante des États-Unis sur Taïwan et leur militarisation excessive pourraient bientôt conduire à une confrontation qui provoquerait une guerre internationale. L'Occident et ses agences de renseignement, utilisant les armes de destruction massive, encouragent un conflit au sujet du Cachemire qui impliquerait l'Inde et le Pakistan, ou la Chine contre l'Inde, les deux Corées, ou encouragent simplement une guerre contre l'Iran du côté de l'allié sioniste. La Syrie reste occupée et constitue un point crucial. La Palestine pourrait bientôt être un point d'ignition qui exploserait à grande échelle.

Autres points de confrontation

La guerre des Etats-Unis et de l'OTAN contre la Fédération de Russie à travers l'Ukraine est déjà prévue avec l'avancée de la Russie dans les oblasts de Kharkov et d'Odessa, limitant encore les prétendues contre-offensives qui, ayant échoué, amènent les Etats-Unis à s'interroger sur la durée de cette guerre. La confirmation des informations de Zelensky sur la culpabilité de Biden, qui le ferait sombrer, rend compréhensible le fait qu'il continue alors que tout indique l'absurdité de ce projet.

De même, les crises de la Pologne avec la Biélorussie, la question du Kosovo qui fait chanter la Serbie, l'Arménie et le Kazakhstan qui s'affrontent, les tentatives de dénigrement de l'Iran toujours en vigueur, le limogeage du premier ministre au Pakistan, tout cela dans le but de faire de la mort son meilleur allié, continuent d'être artificiellement encouragés.

Enfin, lorsque le peuple japonais se montre reconnaissant pour la catastrophe d'Hiroshima et de Nagasaki, qu'il a cruellement essuyée, et que le gouvernement japonais, le Secrétaire général de l'ONU, l'Occident, dissimulent faussement le véritable auteur de cette horreur, auteur qui est le gouvernement américain, et prétendent que "la mort est (simplement) tombée du ciel" (Barak Obama), tout en mettant l'accent sur la prétendue menace nucléaire de la Russie, la clarté est complète et il n'y a pas besoin d'être trompé : changer l'histoire est leur objectif comme une démonstration de désespoir puisque dans le domaine militaire, leur lâcheté et leur échec sont évidents.

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Les Etats-Unis, une démocratie en déclin?

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Les Etats-Unis, une démocratie en déclin?

Pablo Jofré Leal

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/politica...

La société américaine est préoccupée par les niveaux très élevés de violence qui se produisent chez elle puis qui sont visibilisés dans des événements tels que les massacres avec des dizaines de personnes tuées dans des écoles, des centres commerciaux, des parkings, des universités, généralement exécutés par des individus isolés qui ont accès à une multiplicité d'armes à feu qui font partie d'une société de marché libre, où ces outils sont offerts dans le cadre de l'arsenal de marchandises sur les étagères d'un supermarché.

La question logique qui se pose face à ces faits est la suivante: quels sont les facteurs qui contribuent à cette augmentation soutenue des crimes de sang qui ont fait des États-Unis une société violente ? Il est clair qu'il n'y a pas de cause unique. Tout d'abord, il faut savoir que les États-Unis sont le pays qui possède le plus d'armes à feu par habitant au monde. Plus de 320 millions d'armes de toutes sortes: pistolets, revolvers, fusils d'assaut, entre autres. Une réalité où 75% des homicides dans ce pays d'Amérique du Nord sont commis à l'aide d'armes à feu. Un autre facteur est constitué par les inégalités sociales, les phobies sociales qui entraînent des crimes de haine. Une société violente dont la politique étrangère présente les mêmes caractéristiques, à savoir un élément référentiel suprématiste et hégémonique. La présence de secteurs radicalisés qui ne croient pas à l'existence et à l'ordre d'un État.

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Ajoutez à cela le trafic de drogue, les États-Unis étant le plus grand consommateur et donc acheteur de drogue au monde, ce qui entraîne une série de maux sociaux et politiques, des niveaux de corruption accrus où les cartels pénètrent les institutions de l'État, de la police et de la société dans son ensemble. Les quartiers les plus populaires sont inondés de drogues qui aliènent et pervertissent les fondements sociaux des communautés. Une police qui a la gâchette facile et qui génère des politiques de sécurité dont les principales victimes sont les Noirs et les Latinos. Une augmentation des inégalités économiques, des changements sociaux et du développement. Cela implique une incapacité évidente à répondre aux demandes et aux attentes des citoyens. L'alignement culturel dans une société absolument matérialiste où le manque de protection des minorités conduit également au développement d'idées et de pratiques suprémacistes, racistes et islamophobes, par exemple.

Aux États-Unis, nous assistons à la consolidation d'une crise structurelle de la gouvernance politique qui ne soutient plus l'idée de ce que l'on appelle l'équilibre des pouvoirs. Un manque de consensus qui était classique dans le système bipartisan où les Démocrates et les Républicains se sont partagés la majorité des 46 présidences que ce pays a connues depuis sa fondation. Aujourd'hui, cette crise se traduit par l'incompréhension, l'exacerbation des contradictions, l'intensification des discours de haine, la recherche d'ennemis différents pour justifier sa principale caractéristique : une société belliciste dont le complexe militaro-industriel dynamise l'économie et tente ainsi de maintenir une hégémonie exprimée par un pouvoir unilatéral qui n'a jamais été remis en question au cours des 78 dernières années.

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Cette crise s'exprime par la remise en cause de ses deux principales figures. Le démocrate et président en exercice Joe Biden, accusé de trafic d'influence en relation avec son fils Hunter Biden et une compagnie gazière ukrainienne, avec des pressions pour écarter l'ancien procureur général du pays européen qui enquêtait sur les relations entre la famille Biden et la compagnie gazière. Le fils de Joe Biden, avocat et lobbyiste, a de graves problèmes d'alcool et de drogue qui lui ont valu d'être renvoyé de l'US Navy en tant qu'officier de réserve un an seulement après avoir été approuvé. Son plaidoyer impliquerait d'être reconnu coupable de non-paiement d'impôts et de possession d'armes, mais... l'accusation la plus importante est la question de l'argent lié à son lobbying pour ses affaires en Ukraine et en Chine et, face à cela, il ne fait aucun doute que Trump et ses semblables serreront les mâchoires comme un chien de chasse.

Du côté républicain, on retrouve l'ancien président Donald Trump qui, malgré les interrogations, les accusations de harcèlement sexuel et même les tentatives de coup d'État suite à l'assaut du Capitole en janvier 2021, reste en première position des candidats républicains sur le chemin de la Maison Blanche. Donald Trump est le premier président à faire face à des accusations criminelles, et avec sa troisième candidature présidentielle en vue pour 2024, les enjeux sont importants pour lui comme pour le pays et reflètent la crise des valeurs d'une société qui le place en tête des prétendants à l'occupation du bureau ovale pour la deuxième fois.

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Le bilan de M. Trump est éloquent : il est accusé dans le district de Manhattan d'avoir versé de l'argent à l'actrice pornographique Stormy Daniels en mars de cette année 2023 pour l'empêcher de témoigner au sujet d'allégations de harcèlement sexuel. Les allégations des procureurs prétendent que Trump faisait partie d'un complot visant à saper l'élection présidentielle de 2016. En juin de cette année, M. Trump a été inculpé pour avoir manipulé illégalement des documents classifiés lors de son départ de la Maison-Blanche, ainsi que pour avoir supprimé des images de surveillance montrant ses collaborateurs en train de déplacer ces documents classifiés et de s'opposer aux tentatives du gouvernement de les récupérer.

Le plus grave, du point de vue de l'aggravation de la crise politique aux États-Unis, est la série d'inculpations - quatre accusations fédérales - dans ce que le procureur spécial Jack Smith appelle "les efforts pour annuler l'élection de 2020" qui ont fait échouer la tentative de coup d'État connue dans les médias sous le nom d'Assaut sur le Capitole. "Peu après le jour de l'élection, l'accusé a également cherché des moyens illégaux pour écarter les votes légitimes et subvertir les résultats de l'élection", affirme l'acte d'accusation. Des accusations graves. Conspiration en vue d'entraver un acte officiel. Obstruction et tentative d'obstruction à un acte officiel et conspiration contre les droits d'autrui. Il y a moins de quinze jours, un jury d'Atlanta a inculpé M. Trump sur la base de charges étatiques - et non fédérales - pour avoir tenté d'annuler sa défaite électorale de 2020 en Géorgie.

Cela dit, il est clair que le système politique américain et la solidité supposée de son système démocratique sont remis en question. Cette réalité témoigne d'une inquiétude pour l'avenir de cette démocratie représentative, qui connaît non seulement des tensions internes, mais aussi de fortes interrogations au niveau international, dans la dispute pour l'hégémonie mondiale où elle fait face à la force puissante des pays en marche vers l'élaboration d'une politique multilatérale. Les États-Unis présentent aujourd'hui un fossé clair, profond et croissant entre les électeurs - les citoyens - et les institutions de cette démocratie.  Avec des électeurs extrêmement radicaux qui refusent d'accepter autre chose que le triomphe de leur candidat et, par conséquent, des minorités violentes avec un pouvoir de veto qui visualise une société faible, malade et donc à la recherche de leaders populistes et de caudillos.

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Du côté républicain, il y a un manque fondamental de projet national autre que la consolidation d'une force qui impose ses idées. L'élection du président de la Chambre des représentants en janvier 2023 l'a démontré. Le républicain Kevin McCarthy (photo) a finalement été élu, mais après une douzaine de tours de scrutin qui ont représenté l'élection la plus longue en 164 ans, qui n'a réussi à se dénouer que sous la concession d'avantages aux membres les plus radicaux et les plus extrêmes de son parti.

Par ailleurs, souligne un intéressant ouvrage de l'analyste Sebastián Royo, le Parti républicain, clé de la stabilité de la démocratie aux États-Unis, est non seulement fracturé par la radicalisation du secteur du parti encore fidèle à l'ancien président Trump, mais manque aussi d'un projet commun, comme le montrent les difficultés qu'il a eues à élire un président/président de la Chambre des représentants en janvier 2023. Bien que le républicain Kevin McCarthy ait finalement été élu président, cette élection a transformé une procédure routinière d'élection du président de la Chambre en une crise institutionnelle, et a révélé comment un petit groupe de membres ultra-conservateurs du Congrès peut paralyser la gouvernance du pays afin d'obtenir ce qu'il veut" (1).

L'analyste Patrick Iber soutient que le fait qu'il existe un parti républicain qui évolue inévitablement vers des positions extrêmes "un basculement vers la droite radicale, pris dans des guerres culturelles qui mobilisent d'intenses minorités mais sont rejetées par des électorats plus larges, apparaît comme une opportunité pour les démocrates, qui à leur tour sont déchirés entre des positions progressistes et un changement vers le centre. Certains développements récents nous permettent de vérifier ces tendances (2).

Un regard critique sur l'état actuel de la référence du monde occidental en matière de démocratie représentative montre un pays en crise. Même si l'image idéalisée des Etats-Unis les montre comme un aimant qui attire constamment des millions d'êtres humains à la recherche du "rêve américain". Cette vision d'une société et de sa démocratie est confrontée à d'énormes défis qui, s'ils ne sont pas résolus, conduiront à l'hécatombe des États-Unis, parmi lesquels: l'accroissement des inégalités sociales et économiques. L'incapacité, dans l'intérêt des sociétés transnationales, des groupes d'entreprises et des groupes de pression, à répondre aux demandes et aux attentes des citoyens. Une aliénation culturelle qui montre une société aliénée, internationalement isolée, absolument matérialiste. Une crise structurelle de la gouvernance avec un équilibre précaire des pouvoirs transversaux. Un manque de consensus entre cette rare démocratie où seuls deux partis politiques s'imposent et la montée de pathologies qui tirent les pays vers le bas, comme le racisme, les phobies sociales et l'extrémisme de ces élites suprématistes.

Article pour HispanTV

    - (1) La démocratie est-elle en train de mourir aux Etats-Unis ? Sebastian Royo. 25 janvier 2023. https://www.realinstitutoelcano.org/analisis/esta-muriend...

    - (2)  Patrick Iber. New Society. Le parti républicain otage de Trump et des "guerres culturelles". https://nuso.org/articulo/EstadosUnidos-trump-biden/

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Nous sommes déjà des barbares, pris dans le bruit et la fureur de la mobilité technologique

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Nous sommes déjà des barbares, pris dans le bruit et la fureur de la mobilité technologique

Par Juan Manuel de Prada

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/ya-somos-barbaros-atrap...

Traditionnellement, on considérait qu'il y avait deux formes de lecture: la forme grecque et la forme orientale. Les Grecs, lorsqu'ils prenaient un livre en main, y cherchaient une sorte d'"écriture" qui stimulerait leur conversation, car ils étaient avant tout de fins causeurs (il suffit de lire les dialogues platoniciens), et ils concevaient les livres comme des "drogues de sagesse" qui pouvaient stimuler l'intelligence (mais aussi l'engourdir, comme l'affirme Socrate dans "Phèdre").

La lecture orientale, en revanche, conçoit le livre comme le réceptacle d'un dogme pétrifié, dans le style du Talmud ou des Védas (ou de la Bible du lugubre Luther). Si la lecture orientale réduit au minimum l'initiative du lecteur, la lecture grecque transforme le livre en un stimulus mental qui peut être glosé, questionné et même réfuté par le lecteur. Si la lecture orientale risque de créer des lecteurs fanatiques de livres uniques, la lecture grecque encourage le lecteur à "sauter" des passages du livre, comme le font les lecteurs las qui veulent seulement savoir ce qui se passe et être "accrochés" par les livres, comme le joug accroche les bêtes.

Mais notre époque a consacré une troisième forme de lecture, que l'on pourrait qualifier sans équivoque de barbare. Grâce à la technologie, le livre n'est plus le support le plus courant de l'écriture, qui envahit désormais nos écrans, transformés en un livre de sable sans sommeil. Ainsi, submergés par l'avalanche incessante des mots, nous avons adopté cette lecture barbare, qui se contente de lire en diagonale, qui recherche l'attrait des titres grinçants, qui n'a de patience que pour l'écriture mazorale, qui abhorre les figures de rhétorique, qui exige une syntaxe minimale et un vocabulaire succinct, à la Tarzan ou à l'Indien Apache. En définitive, la technologie a imposé une lecture barbare qui n'est plus guidée par la soif de beauté et de connaissance, mais par des aspects plus ouvertement utilitaires (être "informé" ou "diverti").

Si les modes de lecture grec et oriental nous permettaient d'échapper au manège d'un monde de plus en plus rapide, cette lecture barbare cherche précisément le contraire: elle veut nous piéger dans le bruit et la fureur de la mobilité technologique. La lecture était autrefois un exercice par lequel nous recomposions l'image d'un monde stable, transi de durée et de sens. La lecture barbare cherche au contraire à nous entraîner dans un tourbillon vertigineux qui brise le monde (ou notre compréhension du monde). Notre lecture perd ainsi toute profondeur, tout calme, toute capacité de discernement, toute sensibilité aux prémices du langage (que nous ne comprendrons bientôt plus, à l'instar de ces trolls qui commentent les articles de journaux sans rien comprendre à ce qu'ils disent).

Sommes-nous des arriérés qui ont besoin de lire à la manière grecque ou orientale, ou sommes-nous plutôt le seul reste d'humanité qui subsiste dans cette époque de barbarie haineuse ?

dimanche, 03 septembre 2023

La tectonique des BRICS et la dédollarisation douce. La transition de l'unipolarité anglo-saxonne à la multipolarité

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La tectonique des BRICS et la dédollarisation douce. La transition de l'unipolarité anglo-saxonne à la multipolarité 

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/los-tectonicos-brics-y-...

Lors du 15ème "sommet tectonique" de Johannesburg (https://bit.ly/3KZ7VLs ), les BRICS ont opté pour un gradualisme prudent en ce qui concerne la création d'une "monnaie BRICS" préconisée par le consultant du Pentagone James Rickards (https://bit.ly/3OZ74vv ), qui aurait pu détrôner à la fois le dollar américain et le système financier hégémonique de l'anglosphère, et peut-être provoquer une troisième guerre thermonucléaire mondiale, ce qui n'est pas déraisonnable.

Un axiome émerge du sommet tectonique de Johannesburg (https://bit.ly/3PhG6QY ) - qui devra maintenant être ré-imbriqué dans la stratégie lors du prochain sommet à Kazan (Russie) en octobre 2024 - est que ce que l'OTAN a détruit au Moyen-Orient pendant plusieurs décennies est maintenant reconstruit en peu de temps par les BRICS - grâce à l'adhésion stupéfiante de six nouveaux membres avec leur marque indélébile faite de pétrole/gaz, quatre d'entre eux provenant du Moyen-Orient : Égypte, Iran, Arabie saoudite et Émirats arabes unis (https://bit.ly/45GE0ja ).

Il est fort probable que le Venezuela, la Bolivie, l'Algérie, la Biélorussie et le Kazakhstan se joindront au club suite au 16ème sommet de Kazan, ce qui donnerait aux BRICS le contrôle de 90 % de la production mondiale de pétrole et de gaz, ainsi que la plus grande réserve mondiale de lithium de la Bolivie: un véritable changement dans le domaine de l'énergie qui enterrera le pétrodollar !

Les précédents exemples de représailles de l'OTAN - de la pendaison de Saddam Hussein en Irak à la sodomisation (littérale) de Khadafi en Libye (ordonnée par la sadique Hillary Clinton), en passant par l'étrange mort d'Hugo Chávez au Venezuela - sont autant de coïncidences frappant les dirigeants du secteur pétrolier/gazier, qui ont osé perturber l'"ordre" financier mondial anglo-saxon; ces exemples étaient certainement dans l'esprit des fondateurs des BRICS qui attendent peut-être deux résultats avant d'accélérer l'étape suivante de la dédollarisation lors du 16ème sommet à Kazan: 1. L'issue du choc Biden-Trump, qui pourrait plonger les États-Unis dans une véritable guerre civile qui n'ose pas dire son nom - il convient ici de méditer la réflexion référentielle de l'ancien président russe Dmitri Medvedev (https://bit.ly/3qHPmoc ) ; et 2. La phase post-Ukraine qui affectera la gouvernance déjà chancelante de l'acronyme G-7/OTAN/Union européenne (UE).

De notre hypothèse opérationnelle des "3 dédollarisations" (https://bit.ly/3OQopqf ), la "dédollarisation commerciale" - une véritable "dédollarisation douce" qui ne frappe même pas la prédominance du dollar en tant que "monnaie de réserve" avec un pétale de rose - progresse de plus en plus vite, où se distingue le grand échange mondial d'hydrocarbures, qui représentent encore 82% de l'énergie mondiale (https://bit.ly/3QZfQvO  ) et que les transnationales "occidentales" acceptent de (per)durer jusqu'en 2050 (sic) - indépendamment de la cacophonique et aphone "transition énergétique" idéologisée et sponsorisée par le G-7, à l'unisson de l'évolution technologique naturelle de nouveaux éléments tels que l'"hydrogène vert" et la fusion au thorium.

Aujourd'hui, les combustibles fossiles représentent 82 % de la consommation d'énergie, tandis que les énergies alternatives n'en représentent que 8 % (https://bit.ly/3QVNYJd ).

Par ailleurs, la fuite via le portail britannique The Cradle selon laquelle la France a poussé l'Inde à opposer son veto à l'adhésion de l'Algérie est profondément troublante, ce qui aura des répercussions en France et même au Niger et dans l'ensemble du Sahel, si cela s'avère vrai (https://bit.ly/3L09AAi ).

Il est clair que la triade G-7/OTAN/UE tentera de faire dérailler et/ou de dynamiter les BRICS en exerçant une pression sélective sur chacun de ses membres.

Attendez-vous à de puissantes réactions de représailles de la part de la triade G-7/OTAN/UE.

L'OTAN a déjà menacé de balkaniser le Brésil et de la diviser en cinq morceaux (https://bit.ly/3qKzP74 ), tandis que la compagnie pétrolière saoudienne Aramco fait l'objet de fortes attaques déstabilisantes (https://bloom.bg/45Pj617 ).

La transition de l'unipolarité anglo-saxonne à la multipolarité, avec son corollaire d'inévitable dédollarisation, risque d'être très turbulente.

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La guerre en Ukraine et la crise de l'Occident

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La guerre en Ukraine et la crise de l'Occident

par Giacomo Gabellini 

Source : L'Antidiplomatico & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-guerra-in-ucraina-e-la-crisi-dell-occidente 

Quelles sont les principales raisons des graves erreurs de jugement commises par les décideurs politico-militaires occidentaux dans la guerre en Ukraine ?

Je pense que les raisons de ces erreurs de calcul stupéfiantes résident dans le sentiment de toute-puissance qui a envahi les classes dirigeantes américaines depuis l'effondrement de l'Union soviétique. Cette perception déformée a atrophié la pensée critique et alimenté un mépris substantiel pour le reste du monde ; le conformisme rampant qui en résulte a entravé leur capacité à évaluer de manière réaliste leur propre potentiel et celui de l'ennemi et à comprendre les implications stratégiques de leurs choix politiques. Ils ont ainsi délibérément transformé la question ukrainienne d'une crise régionale en un défi existentiel pour la Russie, sans réaliser pleinement les dangers liés à la décision d'acculer le plus grand pays du monde avec plus de 6000 ogives atomiques et des lanceurs hypersoniques capables de les acheminer jusqu'à la cible. Ils ont ainsi sous-estimé la capacité industrielle, la cohésion sociale, les compétences technologiques et la force militaire latente de la Fédération de Russie, tout en surestimant sa capacité de conditionnement et de dissuasion à l'égard des pays tiers, l'impact des sanctions et les implications de la tendance croissante à la "militarisation" du dollar et des circuits dans lesquels circule la monnaie américaine.

Ils ont ainsi cru pouvoir étrangler l'économie russe comme ils l'avaient fait pour l'économie chilienne dans les années 1970, convaincre facilement le reste du monde de se joindre à la campagne de sanctions orchestrée par l'Occident contre la Fédération de Russie, et infliger une défaite stratégique sur le champ de bataille en s'appuyant sur la supériorité supposée de leur doctrine militaire et de leurs systèmes d'armement.

En ce qui concerne la Chine, ils ont fait des erreurs de calcul comparables, voire pires. Ils ont cru pouvoir l'"occidentaliser" en l'intégrant dans l'ordre mondialisé, et en favorisant ainsi la délocalisation de ses milliers d'usines de production vers la première puissance démographique du monde, qui, au fil des millénaires, est restée remarquablement fidèle à elle-même en s'appuyant sur un patrimoine culturel inestimable. Ils ont ainsi créé les conditions de la transformation d'un pays très pauvre en une superpuissance universelle, avec des intentions ouvertement anti-hégémoniques. Un résultat stupéfiant.

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S'agit-il des erreurs d'une classe dirigeante ou d'une culture entière ?

Je pense qu'il s'agit du fruit empoisonné d'un processus généralisé de "barbarisation" culturelle. Aux États-Unis, le concept parétien de "circulation des élites" a été appliqué au point de dégénérer en un système bien connu de "portes tournantes", déjà analysé par Charles Wright Mills (photo) dans son excellent The Power Elite. Soldats, politiciens, banquiers et financiers passent avec une grande facilité du public au privé, puis de nouveau au public, donnant lieu à des enchevêtrements d'intérêts particuliers profondément opposés à ceux de la nation dans son ensemble. La fonction politique devient ainsi l'otage de l'affairisme le plus flagrant, qui s'exprime sous la forme d'une association très particulière que l'ancien analyste de la CIA Ray McGovern (photo, ci-dessous) a appelé le "complexe militaro-industriel-congrès-intelligence-médias-université-tank de réflexion", dans lequel la circulation de l'argent par le biais de pots-de-vin interconnecte les médias, les universités, les "think tanks", les agences d'espionnage et le Congrès, en orientant les directions stratégiques de la puissance publique.

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L'ampleur des efforts de propagande visant à façonner l'opinion publique nationale et à "créer un consensus" dans le pays donne la mesure du niveau de corruption atteint par les États-Unis, qui, à mon avis, tendent à ressembler de plus en plus à l'Union soviétique des années 1980.

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Ces derniers temps, lorsque je réfléchis à l'ampleur de la dégradation qui caractérise aujourd'hui les États-Unis, je me souviens souvent des évaluations amères faites à l'époque par Nikolai Ivanovic Ryžkov (photo, ci-dessus), ancien fonctionnaire et homme politique soviétique, à propos de son pays. L'abrutissement du pays", déclarait Ryžkov, "a atteint son apogée: après cela, il n'y a plus que la mort. Rien n'est fait avec soin. Nous nous volons nous-mêmes, nous prenons et donnons des pots-de-vin, nous mentons dans nos rapports, dans les journaux, depuis le podium, nous nous révoltons dans nos mensonges et pendant ce temps, nous nous donnons des médailles les uns aux autres. Tout cela du haut vers le bas et du bas vers le haut".

La guerre en Ukraine est la manifestation d'une crise de l'Occident. Est-elle réversible ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?

Je dirais que oui. Certes, l'Occident a encore de nombreuses flèches à son arc, mais il me semble qu'il est en train de glisser de manière irréversible sur une pente très raide. Comme j'ai tenté de l'expliquer dans mes propres travaux, le conflit russo-ukrainien a révélé urbi et orbi le manque de fiabilité de l'"Occident collectif" et l'arbitraire du soi-disant "ordre fondé sur des règles" dont les porte-parole de Washington vantent sans relâche les vertus inexistantes. Mais surtout, elle a mis en lumière la faiblesse structurelle des Etats-Unis et la fausse conscience des classes dirigeantes euro-américaines, qui présentent le conflit russo-ukrainien comme un affrontement entre démocraties et autocraties, alors que le reste du monde y voit une guerre par procuration entre l'OTAN et la Russie, cette dernière tenant tête économiquement et militairement à l'ensemble de l'Alliance atlantique. Je suis tout à fait d'accord avec Emmanuel Todd pour dire que "la résilience de l'économie russe pousse le système impérial américain vers le précipice".

Personne n'avait prédit que l'économie russe résisterait à la "puissance économique" de l'OTAN. Je pense que les Russes eux-mêmes ne l'avaient pas prévu. Si l'économie russe résistait indéfiniment aux sanctions et parvenait à épuiser l'économie européenne, où elle reste sur le terrain, soutenue par la Chine, le contrôle monétaire et financier américain sur le monde s'effondrerait et, avec lui, la possibilité pour les États-Unis de financer leur énorme déficit commercial à partir de rien. Cette guerre est donc devenue existentielle pour les Etats-Unis". Les États-Unis auraient besoin d'une "adaptation en douceur" à un monde en mutation rapide, mais le pays ne dispose pas d'un appareil de direction à la hauteur de la tâche.

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La Chine et la Russie, les deux puissances émergentes qui contestent la domination unipolaire des États-Unis et de l'Occident, ont, depuis l'effondrement du communisme, renoué avec leurs traditions culturelles prémodernes : le confucianisme pour la Chine, le christianisme orthodoxe pour la Russie. Pourquoi ? Le retour au passé, littéralement "réactionnaire", peut-il s'enraciner dans une société industrielle moderne ?

La redécouverte des racines culturelles a permis à la Chine et à la Russie d'ériger de "grandes murailles" suffisamment solides pour résister à la tentative obstinée du tout américain d'occidentaliser le monde entier. La redécouverte du passé constitue un formidable outil pour ces deux Etats-civilisations, en vue d'affirmer leur identité propre et différenciée, et de resserrer la société autour de valeurs millénaires spécifiques.

Je crois que "greffer" ces traditions dans une société moderne est une tâche difficile en général, mais pour des nations comme la Chine et la Russie, elle peut être beaucoup moins ardue car ce sont des pays qui n'ont jamais vraiment renié leur passé. D'une manière ou d'une autre, les pierres angulaires de ces deux cultures ont toujours resurgi, même lorsqu'elles ont été soumises à de rudes épreuves telles que la révolution culturelle ou les projets soviétiques visant à créer ce que l'on appelle "l'homme du futur". La dérive nihiliste de l'Occident, en revanche, rend particulièrement difficile la mise en œuvre d'un processus de réévaluation du passé similaire à celui mené par la Chine et la Russie.

La revue de presse de CD - 03 septembre 2023

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La revue de presse de CD

03 septembre 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Le masque est devenu le premier uniforme planétaire. Sa fonction n'est pas sanitaire mais politique. Symbole de domestication et d'adhésion au narratif covidiste, il substitue à la pluralité des visages et de leurs expressions l'uniformité maussade de la peur et de la soumission. Le masque fait exister une menace permanente, insaisissable et omniprésente, dont chacun est le vecteur potentiel. Tout rapport social est désormais subordonné à l'application préalable d'un protocole dédié, régulièrement mis à jour, et dont le port du masque est l'invariable constante. L'objectif ? Que le corps social cesse d'exister autrement que comme un cheptel d'individus isolés et craintifs, dépouillés de leurs droits et de leurs capacités à initier des interactions spontanées et donc des coopérations sociales qui échapperaient au contrôle de Big Brother. »

Vincent Vauclin. t.me/ReOpenCovid1984/6647  

EN VEDETTE

La Fondation Gates et le ministère de la Défense participent au financement d'un système de surveillance et d'alerte précoce en cas de pandémie en Afrique

Sentinel est un système propriétaire basé sur la technologie d'édition de gènes CRISPR qui utilise des outils de santé numérique « participatifs » mis au point grâce au financement de l'Agence des projets de recherche avancée de défense (DARPA) du ministère américain de la Défense. Ce système de surveillance a été lancé grâce au financement de la Fondation Bill & Melinda Gates et d'autres organismes. Les principaux développeurs de Sentinel sont Pardis Sabeti, M.D., D.Phil. Et Christian Happi, Ph.D., qui sont en train de breveter la technologie pour la commercialiser aux États-Unis. M. Sabeti est un jeune leader mondial du Forum économique mondial, professeur à Harvard et directeur du Broad Institute's Sabeti Lab. M. Happi est professeur de biologie moléculaire et de génomique à l'université Redeemer au Nigeria, professeur adjoint d'immunologie et de maladies infectieuses à Harvard et directeur de l'African Centre of Excellence for Genomics of Infectious Diseases (ACEGID), un institut de recherche génomique axé sur l'Afrique, qu'il a cofondé avec M. Sabeti au Nigeria. Sentinel vise à utiliser des tests rapides aux « points de soins » — partout où des tests peuvent être administrés, y compris dans des environnements non cliniques — dans toute l'Afrique rurale afin d'identifier et de séquencer génétiquement les agents pathogènes. Les chercheurs utiliseront ensuite une technologie basée sur l'informatique en nuage pour partager ces informations dans la sphère de l'information sur la santé publique. Les chercheurs en santé publique mondiale peuvent alors suivre et prédire les « menaces » et utiliser ces informations pour développer rapidement de nouveaux diagnostics et vaccins — ce que les chercheurs appellent un « cycle vertueux », selon un article publié en 2021 dans Viruses par les développeurs. Le projet Sentinel a été officiellement lancé en 2020 grâce au financement du projet Audacious de TED, soutenu par MacKenzie Scott, l'ex-femme de Jeff Bezos, Open Philanthropy, la Fondation Skoll et la Fondation Gates. Mais la DARPA, les National Institutes of Health (NIH), le Wellcome Trust et d'autres organismes ont financé le développement de la technologie CRISPR que le projet utilisera pour détecter les menaces pathogènes. Dans un entretien avec The Defender, Francis Boyle, professeur de droit international à l'université de l'Illinois, expert en armes biologiques qui a rédigé le Biological Weapons Anti-Terrorism Act (loi antiterroriste sur les armes biologiques) de 1989, a déclaré : « Ils ont la ferme intention d'utiliser la biologie synthétique pour rechercher, développer et tester des armes de guerre biologique. C'est ce qui motive le DARPA à financer ce projet. Il s'inscrit dans le cadre de Predict et son successeur, également financé par l'USAID [Agence américaine pour le développement international], qui est une organisation de façade pour la CIA, pour aller dans le monde et trouver toutes les maladies exotiques, tous les champignons, toutes les toxines, tous les virus qu'ils peuvent trouver, les ramener ici et les transformer en armes dans leur laboratoire BSL3 [laboratoires de niveau de biosécurité 3] et BSL4 ». Selon M. Boyle, le Broad Institute est l'un des principaux centres nationaux de recherche en biologie synthétique financés par le DARPA.

The Defender

https://fr.sott.net/article/42561-La-Fondation-Gates-et-l...

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AFRIQUE

Trois questions à Bernard Christian Rekoula sur le coup d’État au Gabon

« Il est étonnant que cette opération ait pu se produire sans que les autorités françaises n’en soient informées. » Ce 30 août au matin, des militaires de l’armée régulière et des membres de Garde Républicaine sont apparus à la télévision gabonaise annonçant l’annulation de l’élection présidentielle. Les résultats venaient d’être proclamés, maintenant Ali Bongo au pouvoir dans la continuité des 56 ans de la dynastie initiée par son père, emblématique de la Françafrique. Nous interrogeons Bernard Christian Rekoula avec qui nous nous étions déjà entretenus à propos de l’adoubement par Macron de Ali Bongo et des agissements de Perenco. A l’approche des élections et des multiples agissements du pouvoir, il a été agressé par des gendarmes gabonais la semaine passée devant l’ambassade du Gabon dans le 16ème arrondissement à Paris. Il nous raconte avoir découvert qu’il y avait une liste de personnes autorisées à voter (celles votant pour Bongo) et toutes les autres interdites de vote en France pour ces élections. « Mon interprétation est que le nouveau pouvoir a permis pour la première fois en plus de 50 ans de faire en sorte que les Bongo ne soient plus à la tête du pays. Pour une fois, les Gabonais peuvent se sentir libérés de la dictature des Bongo, libérés du joug, de la tyrannie. Mais au-delà de l’euphorie, lorsque l’on réfléchit à tête reposée, la situation est confuse. Au-delà de ce qui est dit et fait, on se pose la question comment l’armée a pu être unanime dans ce coup de force. Quand on sait qu’elle est formée par des instructeurs français, que les moyens de communication de l’armée gabonaise passent automatiquement par des moyens de communication français, il est étonnant que ça ait pu se produire sans que les autorités françaises n’en soient informées. Vu la manière dont c’est organisé, ça signifie que ça a été muri de longue date. Le Gabon ayant un service d’écoute assez performant et aux mains en partie des services de renseignement français, je suis assez perplexe quant au fait que la France n’ait pas été au courant de ce qui se tramait. Surtout quand je vois la réaction timide de la France et d’autres partenaires occidentaux, même si elle a réagi, ce n’est pas avec la même vigueur que pour le Niger ou pour d’autres. »

investigaction.net/fr

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CHINE

La convergence chinoise ou la dérive totalitaire de l'Occident libéral: l'ère des bureaucrates

Les tensions entre l'OTAN et la Chine n'ont jamais été aussi fortes… Cette situation dangereuse ne saurait masquer la convergence idéologique entre ces deux blocs, observe N.S. Lyons (voir en lien sur son blog « The Upheaval »). Les gouvernements occidentaux ont loué « l'efficacité chinoise » face au Covid-19. Jack Goldsmith, adjoint au Procureur Général sous l'administration Bush est allé plus loin en 2020 : « Dans le grand débat des deux dernières décennies sur l'équilibre entre liberté et contrôle, la Chine avait plus raison que tort ». La censure grandissante des réseaux sociaux, les grands médias soumis à un discours officiel semblent démontrer cette tendance totalitaire au sein du camp « libéral ». Comment expliquer cette dérive ? N.S. Lyons argumente en commençant par souligner la montée en puissance de l'État en Occident depuis la révolution industrielle, avec l'émergence du « managérialisme ».

laselectiondujour.com

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Visite du rayon « enfants » de la librairie du Centre Pompidou

Un bel exemple dans cette vidéo de 40 secondes de la mainmise idéologique de certaines grandes institutions culturelles. Implacable…

fdesouche.com

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Affaire CNEWS/Arcom : le Conseil d’État, juge du consensus scientifique ?

Le Conseil d’État fait-il toujours du droit ? CNews a tenté de faire annuler les deux mises en demeure que lui a infligées l’Arcom (ex-CSA) devant la juridiction, en vain. L’autorité de surveillance reproche à la chaîne d’information de remettre en cause des consensus sans contradiction suffisante et de présenter un de ses invités avec trop de complaisance, le Pr Christian Perronne en l’occurrence, de sorte qu’il n’a pu être qu’encouragé à développer « des thèses très controversées ». Un comble lorsqu’on se rend compte que le rapporteur public qui a opposé ce refus est intervenu sur le plateau de CNews à plusieurs reprises pour militer en faveur de la vaccination.

francesoir.fr

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Cet été, les médias ont eu tout faux

Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples, La Nouvelle guerre des mondes et Bienvenue dans le meilleur des mondes. Cet été, les faits ont constamment démenti les affirmations et les prévisions des journalistes. Et les médias ont occulté des événements importants, gênants pour leur idéologie. Un cocktail estival qui passe mal ! 1) Pas de chance, la météo réelle n’a pas correspondu à l’alarmisme climatique officiel ; 2) Pas de chance, la « contre-offensive » ukrainienne – et donc de fait de l’OTAN – a manifestement échoué une fois de plus ; 3) Pas de chance, même en été les racailles continuent de faire régner la violence ; 4) La dictature post-démocratique en marche, avec la complicité médiatique ; 5) Les sujets dont il faut parler le moins possible dans les médias français : car on ne critique pas les patrons ! 6) Et la meilleure mauvaise nouvelle de l’été pour les médias…

polemia.com

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Julien Pain. Le fonctionnaire de « l’information certifiée »

Julien Pain est une énigme : comment ce défenseur de la liberté d’expression à Reporters sans frontières (RSF) est-il devenu ce journaliste traqueur de « fausses informations » sur internet ? Qu’est-ce qui a pu faire qu’en quelques années Julien Pain passe du combat contre la censure à celui d’une information certifiée ? Pour comprendre son parcours, il faut garder une boussole, celle de Reporters sans frontières et de ses réseaux politiques, économiques, médiatiques, des faux-semblants idéologiques (néo-conservatisme) de RSF dénoncés par ses opposants, et de ses évolutions « vers la lutte contre la désinformation et les contenus manipulatoires » avec le Journalism Trust Initiative (JTI), une norme ISO journalistique.

ojim.fr

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Revue de presse alternative du 28 août 2023

Une autre information, loin de nos médias de grand chemin. Au sommaire : le sommet des BRICS, l’événement géopolitique de cette semaine ; le poids du politiquement correct sur la pensée collective ; la « logique criminelle » ou les analyses de Nicolas Sarkozy et de ses détracteurs au sujet de la Russie ; l’Ukraine, l’Afrique…

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Mais où est passé le changement du climat ? Réponse : vers les mensonges!

La météorologie est une science d’observation qui s’aventure dans des prévisions sur le court terme. Pourtant il y a des signes évidents de la méconnaissance de l’évolution du climat que les propagandistes ont utilisé durant tout l’été (boréal) qui s’achemine vers l’automne en cette année 2023. Les arguments utilisés : sécheresse, orages violents, incendies de forêt, diminution de la banquise, trop de moustiques, trop d’épidémies… pour démontrer que le changement du climat est bien réel. Or tous ces arguments n’ont rien à voir avec le climat car il s’agit de constatations au jour le jour des conditions météorologiques qui, aussi loin que l’on puisse remonter dans la mémoire, ne sont pas prévisibles. Il est possible de constater que par exemple la zone de convergence intertropicale tend à descendre vers le sud : elle se trouvait proche de dix degrés nord le premier juillet alors qu’elle se trouve aujourd’hui presque au niveau de l’Équateur. Il s’agit tout de même d’un glissement de 1100 kilomètres. C’est un phénomène naturel qui est le reflet de l’alternance des saisons. J’ignore quand ce changement a lieu chaque année mais à l’évidence il est accompagné d’une sorte de désordre dans cette zone appelée en anglais ITCZ (Inter Tropical Convergence Zone). C’est un phénomène bien connu et il n’y a pas lieu de s’alarmer. La seule conséquence est l’apparition de typhons et d’ouragans favorisée par la poussée des alizées qui déplacent alors des masses d’air humide et chaud proches de l’équateur météorologique il y a encore quelques semaines. Il suffit d’observer les représentations satellitaires pour se rendre compte de cette instabilité : il y a à ce jour 30 août 2023 deux ouragans proches de la côte est de l’Amérique du nord, un typhon vers Taïwan, une dépression tropicale au sud du Japon et cinq zones d’investigation, trois dans l’Océan Pacifique et deux dans l’Océan Atlantique. Tout cela relève de la météorologie et n’a strictement rien de « climatique ».

jacqueshenry.wordpress.com

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ÉCONOMIE

L'UE enregistre un nombre record de faillites d'entreprises

Le nombre de faillites d'entreprises dans l'Union européenne a augmenté de 8,4 % entre avril et juin de cette année par rapport au trimestre précédent. Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis 2015, selon les données publiées par l'Office européen des statistiques (Eurostat). La Hongrie (40,8 %), la Lettonie (24,8 %) et l'Estonie (24,6 %) ont été les pays les plus touchés. Selon Eurostat, il s'agit du sixième trimestre consécutif d'augmentation exponentielle. Les secteurs les plus durement touchés sont l'hôtellerie et la restauration, où les dépôts de bilan ont augmenté de 23,9 %, et les transports et la logistique, avec une hausse de 15,2 %. La récession économique, la hausse des taux d'intérêt - qui entraîne une augmentation des coûts d'emprunt - et l'expiration des mesures d'aide gouvernementale prises à l'époque de la pandémie sont les facteurs à l'origine de cette augmentation exponentielle.

lantidiplomatico.it

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ÉDUCATION

Le numérique à l’école, un réel bienfait ?

Le numérique et les nouvelles technologies de communication et d’information sont désormais bien implantés dans tous les métiers, tous les domaines de la vie mais aussi dans la plupart des écoles. Quelle place doivent-elles prendre dans l’éducation ? Pourquoi et comment ? Essayons donc d’y voir un peu plus clair.

investigaction.net/fr

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Le ministère de l’Éducation nationale fait un rêve : une France post-raciale

Le 28 août 1963, Martin Luther King prononçait devant le Lincoln Memorial de Washington, où étaient réunis près de 250 000 manifestants, son célèbre discours commençant par la phrase I have a dream. Ce moment est rétrospectivement considéré comme le point de départ du mouvement des droits civiques qui aboutira quelques années plus tard à la fin de la ségrégation entre Afro-Américains et Euro-Américains. Le pasteur baptiste a pris une telle importance dans la mythologie et l’histoire contemporaine américaines que tous les troisièmes lundis de janvier, son souvenir est marqué d’un jour férié appelé Martin Luther King Day. Ce 28 août, les États-Unis ne célébraient toutefois pas le « Martin Luther King Day » mais le soixantième anniversaire de l’allocution qui fit connaître au monde ce militant et homme de foi lié pour l’éternité à l’histoire des noirs américains. L’histoire de Martin Luther King s’inscrit d’ailleurs spécifiquement dans un contexte nord-américain parfaitement étranger à la France, puisque nous n’avons jamais connu la ségrégation raciale ni l’esclavage des noirs sur notre propre sol. Pourquoi le ministère de l’Éducation nationale a-t-il alors décidé de participer à ces festivités qui ne nous concernent nullement, point de départ d’une polémique qui n’en finit plus depuis ? Pour coller à l’air du temps ? Pour se donner une bonne image à peu de frais ? De la même manière que certains lycées de Seine-Saint-Denis sont baptisés des noms de Rosa Parks, de Martin Luther King, ou, pire encore, s’agissant d’une figure contestée, de celui d’Angela Davis, le but de la manœuvre est aussi grossier qu’artificiel. Surtout quand ledit ministère expose des enfants à l’ire de l’extrême gauche, aux railleries d’à peu près tout le monde et plus généralement expose une communication d’une grande médiocrité.

causeur.fr

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École : éducation à la sexualité ou au genre ?

Une « panique puritaine » à l'école est dénoncée, alors que les conservateurs sont inquiets à l'idée que la théorie du genre y devienne officielle

Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé une grande réforme de l’éducation à la sexualité pour l’année 2023-2024. S’agira-t-il de généraliser un programme axé sur le bon sens et la prévention des dangers pour les jeunes (grossesse non désirée, maladies, agressions…) ou d’imposer les folies de la théorie du genre ? Fin juin, avant son départ en tant que ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye a annoncé « un plan national ambitieux » de formation d’intervenants préposés à l’enseignement de l’éducation à la sexualité. En mars, trois associations, SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial, ont porté plainte contre l’État, car ce dernier ne respecte que de manière très inégale l’obligation d’assurer un minimum de trois séances annuelles, au premier et au second degrés, consacrées à l’éducation à la sexualité…

causeur.fr/

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ÉNERGIE

« La destruction d’EDF, drame absolu, a été structurée, voulue et obtenue » 

L'audition de l'ancien PDG d'EDF, en décembre dernier par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale « visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France » avait été explosive. Découvrez un extrait du séminaire de la fondation Res Publica dans lequel Henri Proglio explique les raisons de la destruction de ce fleuron national. Marianne publie des extraits d'un séminaire tenu le mercredi 29 mars par la Fondation Res Publica sur le thème : « L’avenir de la filière nucléaire française ». Organisé autour d’Henri Proglio, ancien PDG d’EDF (2009-2014) et de Véolia Environnement (2003-2009), président du Conseil d’administration de Thales (depuis 2014), membre du Conseil international de Rosatom, ce séminaire a eu pour vocation d’interroger les raisons de la destruction d’EDF et de la perte, par la France, de son indépendance énergétique. Henri Proglio est par ailleurs revenu sur le virage de l’opinion publique sur le nucléaire civil et sur les priorités à fixer, du point de vue des moyens humains, du budget et des coopérations internationales, pour que la filière retrouve son efficacité et sa compétitivité, au service de la réindustrialisation du pays. Cette dernière partie porte sur les récentes évolutions politiques et réglementaires en la matière : esquisse d’un retour à la planification énergétique, loi sur l’accélération du nucléaire, nationalisation d’EDF, réforme du marché européen de l’électricité, taxonomie européenne, etc. Vous pouvez découvrir l'exposé d'Henri Proglio dans son intégralité ici, ou bien le débat qui a suivi après son intervention ici avec Joël Barre, délégué interministériel au nouveau nucléaire, ancien délégué général pour l’armement (2017-2022) ; Yves Bréchet, haut-commissaire à l’énergie atomique (2012-2018) ; et Louis Gallois, co-président de la Fabrique de l’industrie.

marianne.net

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ÉTATS-UNIS

Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande

C'est ce qu'a déclaré Tucker après sa rencontre et son entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic, ce que ce dernier a confirmé. De plus en plus de journalistes renommés et d'hommes politiques internationaux confirment ce qui est déjà clair pour tout le monde. L'un des principaux objectifs de la guerre en Ukraine est d'empêcher la coopération commerciale germano-russe, qui constitue une menace majeure pour la puissance économique des États-Unis. C'est un sujet sur lequel j'ai écrit à plusieurs reprises. Avec l'énorme croissance de la Chine et la croissance rapide actuelle des économies de l'Inde, de l'Indonésie, etc., le monde devient trop petit pour trois empires économiques ou plus donc l'un des empires en déclin (les États-Unis et/ou l'Europe) devra bien vite être inscrit sur la liste des pays du tiers monde. Les États-Unis utilisent leur puissance militaire dans le monde pour s'assurer que l'Europe soit précisément celle qui échoue.

elespiadigital.com

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Une stratégie pour le Proche-Orient bien pensée par un sceptique avéré

Un ancien haut fonctionnaire de la Maison Blanche, Steven Simon, qui a été conseiller pour le Moyen-Orient au sein de l’administration Obama, a écrit un livre. Et quel livre ! Alors que la région se trouve à un point d’inflexion stratégique, Simon affirme sans ambages que l’Amérique n’a tout simplement pas l’énergie, ni l’intérêt stratégique, de s’impliquer dans la crise israélienne : le fait est « simplement que ce n’est pas notre problème ».

lesakerfrancophone.fr

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FRANCE

Trois soldats français sont morts au mois d'août dans la guerre contre Daech

La guerre en Ukraine a éclipsé dans l'actualité la poursuite des combats contre les djihadistes de Daech (l'ex « Califat » ou « État islamique »). En Irak, trois parachutistes français ont trouvé la mort au mois d'août, relève Vincent Hervouët dans son éditorial d'Europe 1 (30 août, en lien ci-dessous). Lundi dernier, 28 août, un parachutiste de l'armée de l'air, le sergent Nicolas Mazier, est tombé sous le feu de l'ennemi alors que son unité appuyait une unité irakienne en opération antiterroriste dans le désert d'al-Aïth, frontalier de la province de Kirkouk. Avant lui, deux autres soldats français avaient perdu la vie en Irak au mois d'août, le sergent Baptiste Gauchot, du 19e Régiment du Génie, mort dans un accident de circulation le 18 août, et l'adjudant Nicolas Latourte, du 6e Régiment du Génie, mortellement blessé le dimanche 20 août alors qu'il participait à une mission de formation de l'armée irakienne. Quelque 600 militaires français sont déployés dans la région dans le cadre de l'opération Chammal, le volet français de la coalition internationale Inherent Resolve créée en juin 2014 contre l'État islamique (EI). Celle-ci rassemble théoriquement 80 pays et 5 organisations internationales mais, concrètement, n'engage plus que des Américains et des Français. Elle a mis fin au « Califat » autoproclamé de l'EI mais sans venir à bout de ses djihadistes dont les groupes se reconstituent sans cesse.

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Each One, l’entreprise « sociale » qui se cache derrière l’offre discriminatoire d’IKEA : millions d’euros de subvention, commission de 15 % du salaire des réfugiés placés…

Elisabeth Moreno, ex-ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, à la Diversité et à l’Égalité des chances (2020 à 2022) (…) va siéger au conseil d’administration d’Each One, une jeune pousse qui accompagne et forme des personnes réfugiées au sein de grands groupes. (…) Le modèle d’Each One est (…) double : il faut d’un côté aller chercher des entreprises du CAC 40 pour qu’elles piochent dans le vivier de talents accompagnés et formés par la start-up et, de l’autre, évoluer dans les marchés publics. Ces derniers visent à répondre à des appels d’offres pour bénéficier d‘aides de partenaires (comme l’Office français de l’immigration et de l’intégration) afin de financer le volet formation des nouveaux arrivants. Or le modèle interroge. Les dirigeants « utilisent des subventions publiques pour créer des programmes bénévoles qui fournissent en clients une entreprise de laquelle ils tirent des bénéfices privés », alerte une note d’information transmise en avril 2021 au ministère de l’Intérieur par un acteur associatif, que basta! a pu consulter. Dans le même temps, le directeur général disposerait d’« un salaire de plus de 60 000 euros bruts annuels, et la majorité des postes à responsabilité plus de 50 000 euros bruts annuels », précise la note. Or, à ce jour, Each One ne comptabilise que 1200 personnes réfugiées accompagnées… au total, depuis 2015 ! Et stagne à 12 établissements partenaires – soit deux de plus qu’en 2019, malgré le million de subventions reçu cette année-là. Le passage à l’échelle, sans cesse vendu auprès des acteurs publics et privés, peine à se faire. Vidéo explicative de Damien Rieu sur cette initiative qui ressemble étrangement à un nouvel esclavagisme !

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Marche du monde : La France encalminée

Par Régis de Castelnau. Manifestant une incapacité assez terrifiante d’appréhender le monde qui vit un « changement que l’on n’a pas connu depuis 100 ans » selon la formule du président chinois, la « gauche française » qui s’autoproclame héritière des mouvements ouvriers syndicaux et sociaux qui furent puissants au XIXe et au XXe siècle, continue à tomber à pieds joints dans tous les pièges et à donner le spectacle d’une totale inutilité politique, accaparée qu’elle est, par des débats et des polémiques ineptes. Entraînant à sa suite le reste de l’arc politique d’un pays « dirigé » par un président incompétent entouré de hauts fonctionnaires corrompus et accompagné par des ministres consternants de nullité.

vududroit.com

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Qui agresse sexuellement dans les transports ? Clément Beaune « ne sait pas »

Une note de police « alarmante » sur les agressions sexuelles dans les transports en commun franciliens consultée par le journal Le Parisien fait grand bruit : près de 60.000 plaintes ont été déposées, dans la seule année 2020. Certaines femmes « s’imposent même une couche de protection en plus dans les transports pour tenter d’avoir la paix, écrit le quotidien. Face à ces agressions, la RATP adopte l’arrêt sur demande pour son réseau de bus après 22 heures. » Mais, interrogé à ce sujet par Sonia Mabrouk sur Europe 1, jeudi 31 au matin, Clément Beaune, ministre des Transports, est catégorique : s’il convient qu’il s’agit bien d’une « réalité douloureuse » et sans doute sous-estimée, il affirme ne faire aucun lien entre les agressions sexuelles dans les transports en commun franciliens et l’immigration. Le ministre français des Transports s’intéresse davantage à la GPA…

bvoltaire.fr

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La folie des droits sans devoirs

Images hallucinantes à l’occasion d’un journal télévisé consacré à la rentrée scolaire. On y voit une mère de famille d’origine africaine, interrogée dans les allées d’un supermarché, déclarer, visiblement à la fois dépitée et scandalisée, que, malgré les diverses aides sociales spécialement distribuées à cette occasion, elle était néanmoins obligée de sortir des « sous de sa poche » pour acheter des habits neufs à ses enfants. Comment ? L’État français ne renouvelle pas entièrement, sur les deniers publics, la garde-robe de tous les écoliers du pays ? Quelle honte ! Quel intolérable manquement ! L’État Providence n’est vraiment plus ce qu’il était !

nouveaupresent.fr

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Le défi diplomatique français

Juste derrière les États-Unis et la Chine, la France possède un réseau diplomatique dense, le troisième au monde, avec plus de 160 ambassades. Elle devance la Grande-Bretagne et l’Allemagne. 10.000 diplomates ou assimilés sont en poste à l’étranger, sans compter les personnels détachés issus des autres ministères, dont les ministères des Armées, de l’Intérieur, de l’Économie, de la Culture et de l’Éducation nationale. À l'occasion de la conférence annuelle des ambassadeurs et ambassadrices, où Emmanuel Macron s'est exprimé hier, c'est le moment de faire un point sur l'état de la diplomatie française. Le réseau consulaire est aussi l'un des plus étoffés au monde, avec 89 consulats et 133 sections consulaires. Compte tenu de ce réseau particulièrement dense, la France possède donc les moyens de sa politique, encore faudrait-il connaître quelle politique elle propose et quels objectifs elle poursuit. Où se situe-t-elle sur l’échiquier international ? Si la question devait être posée aux Français, il n’est pas certains que ceux-ci puissent y répondre de manière claire.

factuel.media/blogs

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Quand Bernard Arnault poussait pour Darmanin à Matignon

L’ambitieux ministre de l’Intérieur a su nouer des liens solides avec les patrons, dont le premier d’entre eux. Lorsqu’il sort de l’Élysée en ce début juillet, Bernard Arnault est sûr d’avoir fait mouche. Alors que la France vient de traverser une période d’émeutes provoquées par la mort de Nahel, les tractations en vue du remaniement vont bon train. Lors de son entretien avec Emmanuel Macron, qu’il voit plusieurs fois par an, le patron de LVMH plaide en faveur d’un départ d’Elisabeth Borne, trop à gauche à ses yeux. Pour remplacer la Première ministre, le deuxième homme le plus riche du monde, selon le magazine Forbes, évoque les prétendants putatifs issus des rangs de la droite, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu et surtout Gérald Darmanin, sur lequel il insiste tout particulièrement, d’après deux personnes au fait des échanges entre le chef de l’État et Bernard Arnault.

politico.eu

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GAFAM / IA

L’Intelligence Artificielle générationnelle, un danger pour l’humain ? (2)

L’Intelligence artificielle est à la Une. Comme toute avancée technologique, elle soulève une série d’inquiétudes ô combien légitimes. Car, oui, il est absolument légitime que les hommes se préoccupent de l’irruption de robots dans leur quotidien, sans pour autant passer pour rétrogrades ou réticents au progrès, surtout quand lesdits instruments sont d’une telle efficacité.

breizh-info.com

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GÉOPOLITIQUE

Caroline Galactéros sauve l’honneur de la géopolitique française

Le sommet dit des BRICS, réuni à Johannesburg il y a quelques jours, a consacré le « basculement du monde ». Un monde où l’Occident n’est plus en position dominante comme il le fut pendant des siècles, déjà le PIB des pays du G7 ne représente même plus la moitié du PIB mondial. Cet événement, qui surprend des Occidentaux aveugles ou incrédules, fut annoncé de longue date par une Française, géo-politiste qui préside Géopragma, centre d’analyses internationales, Caroline Galactéros. Parmi tous les courages, cette jeune femme, élève et collaboratrice de Pierre Dabezies, eut très tôt celui du réalisme, regardant toujours « les choses telles qu’elles sont », se défiant des idéologies de passage et des moralines de poche qui cachent de plus en plus mal notre alignement sur Washington et ses mensonges. Certes, l’atlantisme de rigueur la maintient en marge de la bien-pensance occidentaliste et de ses grands médias, mais elle n’en est pas moins l’une des rares voix françaises écoutées dans le monde entier, sauvant à elle seule l’honneur de la France en de multiples régions du monde. Faisons mieux connaissance avec cette femme exceptionnelle par ses qualités morales et sa hauteur intellectuelle. Écoutons-la évoquer sa vie, sa famille et sa manière de lire les grandes évolutions du monde, notamment au Proche-Orient, en Syrie et en Iran, d’où elle revient, mais aussi en Europe, notamment en Ukraine et Russie. Vidéo.

TVLibertés

https://www.youtube.com/watch?v=RtSHVo-50Uc

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Pourquoi l’Amérique veut-elle chasser la France d’Afrique ?

Spécialiste américain du Sahel et de l’armée française, Michael Shurkin vient d’écrire l’oraison funèbre de la France en Afrique dans un article sans concessions, mais révélateur des arrière-pensées américaines. La France doit-elle quitter le continent noir ? Pour Michael Shurkin, les jeux sont faits. « Time’s up for France in Africa » écrit cet ancien analyste de la RAND et de la CIA, reflétant le sentiment des milieux militaires et diplomatiques américains. Il juge que la France n’a aucun intérêt fondamental dans le Sahel – de fait son « pré carré » en Afrique n’existe plus que dans quelques têtes malades. Il note également avec justesse qu’une partie des masses sahéliennes ne lui reprochent pas ce qu’elle fait, mais d’être présente. Il ne s’agit donc pas pour la France de s’accrocher à un bout de désert misérable et surpeuplé où l’on ne veut plus d’elle, mais de trouver une ligne de crête entre le renoncement et l’acharnement. Il lui faut impérativement revoir en profondeur ses modes d’action et les conditions de sa présence en Afrique, tout en veillant à ne plus y consumer sans profit une trop grande part de ses forces. Mais Shurkin va beaucoup plus loin. Il estime qu’elle doit rapatrier ses hommes, fermer ses bases et renoncer à tout rôle stratégique en Afrique, quitte à y conserver un reliquat de soft power par le biais de la francophonie.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/pourquoi-lamerique-veut-ell...

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GRANDE-BRETAGNE

Comment lapider une femme…

L’imam Zakaullah Saleem (photo) de la mosquée Green Lane (Birmingham au Royaume-Uni) explique comment lapider une femme : « Il faut d’abord l’enterrer jusqu’à la taille pour conserver sa pudeur ». Vidéo.

ndf.fr

https://ndf.fr/nos-breves/26-08-2023/limam-zakaullah-sale...

IMMIGRATION

Comment le clientélisme islamiste défigure la France

Partout en France, qu’elles soient de droite ou de gauche, des équipes municipales font feu de tout bois pour contenter leurs électeurs, quitte à tomber dans le plus pur des clientélismes. Avec une grande spécialité : brosser les islamistes dans le sens du poil.

polemia.com

https://www.polemia.com/comment-le-clientelisme-islamiste...

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LECTURE

Cov id non-censuré : totalitarisme 2.0

Par Jean-Dominique Michel. Dérive totalitaire ?! Assurément. Voici comment et pourquoi. Distinction entre la dictature, la tyrannie et le totalitarisme à travers un hommage appuyé à Ariane Bilheran et son très prochain ouvrage qui va paraître en septembre. Pédagogique et passionnant.

Psycho-pathologie du totalitarisme. Sommes-nous dans une dérive totalitaire ? par Ariane Bilheran. Guy Trédaniel éditeur. 2023.

Jdmichel.com

https://reseauinternational.net/covid-non-censure-totalit...

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Michel Maffesoli & Didier Maïsto : La vérité sur la franc-maçonnerie

Michel Maffesoli, professeur émérite à la Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France était l’invité de l’émission Ligne droite. Selon lui, « Le Grand-Orient n’est pas relativiste, il est dogmatique. Il se présente d’obédience adogmatique alors qu’il rejoue en quelque sorte l’inquisition du Moyen-Age. Ce sont des petites nuances philosophiques ».

Le trésor caché : Lettre ouverte aux francs-maçons et à quelques autres, par Michel Maffesoli. Éditions Léo Scheer. 2023.

Radio Courtoisie

https://www.youtube.com/watch?v=QfKBN2xlggA

La relation Europe-Orient vue par le philosophe Schubart

La lecture de ce livre a marqué un lecteur exceptionnel, Ernst Jünger. Il s'agit de l'essai du philosophe allemand Walter Schubart, L'Europe et l'âme de l'Orient, qui a vu le jour en 1938. Schubart était un éminent spécialiste du "continent russe" et a su capter la profondeur de l'âme de la « mère Russie » dans ses écrits. Avec la prise du pouvoir par Hitler, il a quitté sa patrie en 1933 et, avec sa femme d'origine juive, s'est réfugié à Riga où, en 1942, après avoir été arrêté et déporté par les Soviétiques, il a trouvé la mort dans un goulag soviétique au Kazakhstan. Inutile de souligner que le thème abordé dans les pages de ce volume est d'une grande actualité : les relations entre l'Ouest et l'Est, entre l'Europe et la Russie. Le développement argumentatif de l'essai repose, d'une part, sur la prose narrative de l'écrivain, apte à captiver le lecteur, et, d'autre part, sur le caractère prophétique de ses pages. À la fin des années 1930, la situation spirituelle et géopolitique du monde présentait, selon Schubart, les caractéristiques suivantes : « Ce qui [...] s'approche, c'est la lutte de deux mondes, la composition finale entre l'Occident et l'Orient et la naissance d'une culture occidentalo-orientale à travers l'homme johannique, en tant que représentant d'un nouvel âge ».

L'Europe et l'âme de l'Orient, par Walter Schubart. Éditions Oaks. Sur commande : info@oakseditrice.it, 28 €.

barbadillo.it

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/28/l...

MONDIALISME / ONG

Soros va-t-il sortir d’Europe ? Une réponse nuancée

Le 15 octobre 2023, les Polonais vont élire les 460 députés de la Diète et les 100 membres du Sénat. Le parti Droit et Justice (PiS) est majoritaire depuis 2015. Conservateur modéré, il est dans le collimateur des diverses branches de la Fondation Soros et des ONG qu’il finance localement. C’est deux semaines après l’annonce de Bloomberg que le site (en anglais) Remix News annonçait qu’une société soutenue par un fond Soros prenait une participation majoritaire dans deux quotidiens polonais ; moins de deux mois avant les élections… Les deux journaux en question sont Rzeczpospolita, un quotidien généraliste de premier plan et Parkiet, un quotidien financier très influent dans les milieux économiques. Ils ont été rachetés par une société hollandaise Pluralis dont un des actionnaires est le « Soros Economic Development Fund ». Pluralis était un actionnaire minoritaire depuis 2021 et prend le pouvoir en détenant 57 % du capital. Cette prise de guerre en vue des élections est-elle la queue de comète de décisions prises antérieurement ? Ou bien l’annonce relayée par Bloomberg est-elle un leurre ? Il est difficile de répondre nettement à la fin de l’été 2023. Mais les européens feraient bien de se méfier…

ojim.fr

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Elon Musk annonce une action en justice contre les ONG financées par George Soros

Le réseau social X va poursuivre des ONG financées par le milliardaire américain George Soros pour avoir prétendument tenté d'étouffer la liberté d'expression. Le PDG de X (anciennement Twitter), Elon Musk, a lâché une bombe dans la soirée du 23 août : il a confirmé que son empire de médias sociaux allait « intenter une action en justice » pour « mettre fin » à une tentative présumée de répression de la liberté d'expression par des politiciens et des ONG financées par George Soros. Ces Organisations non gouvernementales auraient diffusé de fausses données sur le nombre d'« incidents haineux » dans les Îles Britanniques, en Irlande et en Écosse, dans le but de favoriser en retour la mise en place d'un système de censure. « J'ai hâte que la procédure commence », a twitté Elon Musk, sans que le milliardaire ne donne d'autres détails, ce qui a conduit les réseaux sociaux et les médias à spéculer sur la nature exacte de l'affaire.

francesoir.fr

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OTAN

Pour protéger la marque OTAN, l’US Army Cyber Command veut mettre les réseaux sociaux sous surveillance

L’US Army Cyber Command a déclaré aux sous-traitants de la défense qu’il prévoyait de surveiller l’utilisation mondiale des médias sociaux pour défendre « l’image de OTAN », selon un enregistrement de webinaire de 2022 examiné par The Intercept. La divulgation, faite un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, fait suite à des années de débat international sur la liberté d’expression en ligne et l’influence des agences de sécurité gouvernementales sur le Web. Le Cyber Command de l’armée est chargé à la fois de défendre les réseaux militaires du pays et d’effectuer des opérations offensives, y compris des campagnes de propagande. Les remarques ont été faites lors d’une conférence téléphonique à huis clos organisée par le Cyber Fusion Innovation Center, une organisation à but non lucratif parrainée par le Pentagone qui aide à l’approvisionnement en technologie militaire, et a fourni une séance informelle de questions-réponses pour les entrepreneurs du secteur privé intéressés par la vente de données à Army Cyber Command, communément appelé ARCYBER.

les-crises.fr

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Gouverner par l'arnaque

Emmanuel Macron et son gouvernement viennent de sortir le « préférendum » du chapeau... Vous avez aimé le grand débat et ses cahiers de doléances promptement disparus ? Vous allez adorer le « préférendum », un compte de Borda modifié. Encore un dispositif absurde, une escroquerie démocratique qui n’aura aucune valeur constitutionnelle, dont les résultats n’engageront à rien et pourront être passés sous le boisseau sans autre forme de procès. Rajouter un mode de scrutin dont ont besoin les pouvoirs en place … pour rester en place. Il s’agira de demander aux Français celle d’entre différentes propositions qu’ils préfèrent. Démocratie Canada Dry. On fera semblant, on jouera à la démocratie, ce ne sera pas pour de vrai. Exemple de « préférendum » (à tester avec vos enfants, vos petits-enfants, vos neveux, bref tout bipède doué de parole de moins de 10 ans) :

Que préfères-tu mon ange ?

    Une glace à la fraise ?

    Une paire de claque ?

    Une langue de bœuf sauce financière ?

Si, comme le dit Olivier Véran, « C'est un concept qui nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours d'un même vote. Vous pouvez poser des questions multiples aux Français. Je ne dis pas que c'est ce qui est sur la table, mais aucune porte n'est fermée », il y a alors pour cela les études d’opinion - du moins celles faites sérieusement, pas sur internet et sur un échantillon représentatif de Français très supérieur à 2 000 individus - assorties d’études qualitatives réalisées sur la base d’interviews approfondies d’un échantillon réduit.

eclaireur.substack.com

https://eclaireur.substack.com/p/edito-gouverner-par-larn...

RUSSIE

Guerre en Ukraine. Vidéo n° 52

La transformation du monde se poursuit. Le sommet des BRICS de Johannesburg en est une expression spectaculaire. L’Occident avance résolument sur la voie de l’échec y entraînant une France vassalisée sous la conduite d’un tocard servile. Sur le théâtre ukrainien la Russie poursuit méthodiquement son broyage. En conduisant l’OTAN à sa probable défaite. Avec Régis de Castelnau et Hervé Carresse.

vududroit.com

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Darya Douguina, combattante pour la renaissance de la Russie et la liberté de l'Europe

Par Alexander Markovics. Discours prononcé lors de la conférence « En mémoire de Darya Douguina » :

« Mesdames et Messieurs !

Chers amis de l'Institut Souvorov !

Je vous souhaite aujourd'hui la bienvenue à un autre événement de l'été. Nous sommes rassemblés, ici, aujourd'hui, pour des choses sérieuses. Aujourd'hui, nous rendons hommage à Darya Douguina. Darya a été brutalement assassinée par les services secrets ukrainiens, le SBU, il y a plus d'un an déjà. Aujourd'hui, nous nous souvenons d'elle. De qui était Darya, de ce qui la caractérisait, de ce qu'elle faisait. Mais ce n'est pas tout : nous ne voulons pas seulement commémorer la personne de Darya Douguina, mais aussi sa mission, ce qui nous touche encore aujourd'hui. »

geopolitika.ru

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/08/29/d...

SANTÉ

« Sûr et efficace » Un deuxième avis : Un film qui met en lumière les blessures et les deuils liés aux vaccins COVID-19

Ce documentaire a été censuré à de multiples reprises par Youtube. Aujourd'hui grâce à la nouvelle politique de diffusion de #Twitter nous pouvons enfin vous le présenter en #francais. Un immense merci à tous les membres de l'Équipe TopGun qui ont participé à la traduction et au doublage de ce film.  Safe and Effective : met en lumière les blessures et les deuils liés aux #vaccins #COVID19, mais s'intéresse également aux défaillances systémiques qui semblent les avoir favorisées.

Top Gun. Mondialisation.ca

https://fr.sott.net/article/42530-Sur-et-efficace-Un-deux...

SYRIE

Les forces aérospatiales russes détruisent les centres de commandement du Front

 « Les forces aérospatiales russes ont lancé des frappes aériennes sur les centres de commandement de l’organisation terroriste Jabhat al-Nosra en Syrie », a déclaré le 28 aout 2023 Vadim Kulit, chef adjoint du Centre russe pour la réconciliation des parties opposées en Syrie, cité par l’agence Russe. « Le 28 août, les forces aérospatiales russes ont lancé des frappes contre les installations du Front al-Nosra, touchant un bastion d’unités armées illégales et deux centres de commandement chargés d’organiser et de mener des attaques contre les positions des forces gouvernementales syriennes et des infrastructures civiles », a-t-il déclaré. Il a ajouté que « la partie russe appelle les commandants des unités armées illégales à s’abstenir de toute action incendiaire et à s’engager sur la voie d’un règlement pacifique du conflit ». Le haut gradé a déclaré que les avions de la coalition internationale dirigée par les États-Unis avaient créé des situations dangereuses dans la région syrienne d’al-Tanf à 18 reprises au cours de la dernière journée. « Neuf violations des protocoles de déconfliction du 9 décembre 2019 liées à des vols de drones de la coalition ont été signalées en Syrie au cours des dernières 24 heures », a-t-il ajouté. Parallèlement, des unités des forces armées syriennes ont ciblé, par des frappes aériennes et de missiles, les quartiers généraux des terroristes dans la campagne d’Idlib, détruisant leurs armes et munitions et en éliminant un certain nombre.

reseauinternational.net

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UKRAINE

Sans le soutien de l’Occident, le régime de Zelensky s’effondrera dans quelques semaines

Eric Denécé (photo), docteur en science politique, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), estime que la cause profonde du conflit en Ukraine est la politique constante des États-Unis, qui n’a pas changé depuis la Guerre froide et poursuit un seul objectif : affaiblir et détruire la Russie, s’emparer de ses riches ressources. « Depuis la fin de la Guerre froide, les Américains ont pour objectif d’affaiblir la Russie. Ces dernières années, le prestige international des États-Unis a décliné dans le contexte de Moscou et de Pékin. Les Américains ont décidé d’affaiblir la Russie afin de prendre le contrôle de ses ressources humaines et naturelles, tout cela en vue de leur future confrontation avec la Chine. C’est évident pour moi. Après la fin de la Guerre froide, Washington revient à la stratégie de Brezinski. Mais il y a aussi un deuxième élément qui, je pense, doit être pris en compte, et qui inquiète beaucoup plus les Européens, c’est qu’en plus du fait que les Européens restent des vassaux des États-Unis, une grande partie des politiciens européens ont toujours une mentalité de Guerre froide. Pendant la Guerre froide, j’étais officier, nous avons combattu l’Union soviétique. Mais depuis 1991, tout a changé, pourtant la majorité des hommes politiques européens a conservé l’ancien système de pensée et voit toujours les Russes comme si c’était l’ancien parti communiste de l’Union soviétique, comme un ennemi. Nous sommes peu nombreux à avoir compris que les choses avaient changé. Et chez beaucoup d’élites, notamment chez élites britanniques qui sont des anti-Russes au premier degré, il y a toujours cette idée que la Russie est un adversaire et qu’il faut s’en méfier. C’est un peu moins prononcé en France mais cette attitude reste présente chez beaucoup d’Européens et dans une partie de nos élites ». Vidéo.

stratpol.com

https://stratpol.com/sans-le-soutien-de-loccident-le-regi...

Ukraine : Un scoop de Seymour Hersh

L’extraordinaire Seymour Hersh, aujourd’hui âgé de 86 ans et qui vaut encore plus la peine d’être lu que l’ensemble des publications du New York Times, du Washington Post, de CNN, du Time, de Newsweek et de la couverture médiatique farfelue de PBS réunies, vient de publier un autre énorme scoop sur son site. Il est apparu là, bien sûr, parce qu’aucun de nos médias d’information merveilleux, intrépides, fiers, indépendants et courageux, mondialement vénérés, n’a osé y toucher. Hersh cite un responsable du renseignement américain qui lui aurait déclaré que le récent sommet de paix international de deux jours sur l’Ukraine en Arabie saoudite, planifié et dirigé par les États-Unis – avait été planifié par le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan, comme une humiliation écrasante et un anéantissement diplomatique pour la Russie. Il devait intervenir après que la dernière « contre-offensive » ukrainienne ait détruit ce qui restait de l’armée russe. Dans les faits, Djeddah s’est en réalité révélé être une humiliation mortelle pour les États-Unis…

brunobertez.com

https://reseauinternational.net/un-scoop-de-seymour-hersh/

Tant de victoires … Et autres infos…

La chaîne Deep State a mis à jour sa carte pour montrer que l’Ukraine a libéré Robotyne. Les 47e, 65e, 116e, 117e, 118e, 71e, 46e, 82e brigades, le bataillon Skala, le 78e régiment, le 73e centre et les 3e et 14e brigades du NGU qui ont combattu dans la région sont à l’honneur. Selon le Senior Fellow @FPRI Rob Lee, l’armée ukrainienne a utilisé plus de 10 brigades, soit 20 à 35 000 hommes, pour prendre (ce qui n’est pas encore confirmé) Robotyne. Une ville qui, selon le recensement de 2001, comptait 480 habitants. Autant de victoires… Combien de victoires de ce type l’Ukraine peut-elle supporter ?

Moon of Alabama

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UNION EUROPÉENNE

Reportage : à Budapest, six partis patriotiques jettent les bases d’un nouveau groupe pour le Parlement européen.

Ce samedi 26 août 2023, le parti nationaliste hongrois Mi Hazánk a organisé, à Budapest en Hongrie, un congrès réunissant des représentants de six partis politiques issus de différents pays. L’objectif est de jeter les bases permettant de constituer, à l’issue des élections européennes de juin 2024, un nouveau groupe patriotique au sein du Parlement européen. La séance a été présidée par la vice-présidente de la Chambre des députés Dóra Dúró, qui est aussi vice-présidente de Mi Hazánk. Lionel Baland a été invité, par ce parti, afin de couvrir, pour Breizh-info, l’événement qui a eu lieu au sein du bâtiment historique du Parlement hongrois, situé au bord du Danube. Les orateurs ont pris la parole à tour de rôle : le président du parti nationaliste bulgare Vazrazhdane (Renaissance) Kostadin Kostadinov, la figure de proue du parti néerlandais Forum voor Democratie (Forum pour la Démocratie) Thierry Baudet, le conseiller municipal de Prague en Tchéquie de Svoboda a přímá demokracie (Liberté et démocratie directe – SPD) Josef Nerušil, le Suisse Nicolas Rimoldi de Mass-voll! (La coupe est pleine), Mikael Jansson d’Alternativ för Sverige (Alternative pour la Suède) et le président de Mi Hazánk (Notre patrie) László Toroczkai.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/08/31/223950/reportage-a...

samedi, 02 septembre 2023

L'Europe, une cible secondaire: le scénario inévitable de la stratégie américaine

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L'Europe, une cible secondaire: le scénario inévitable de la stratégie américaine

Oleg Ladoguine

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestrategia/41365-europa-un-objetivo-secundario-el-escenario-inevitable-de-la-estrategia-estadounidense

Le magazine allemand Spiegel a publié en 2018 une interview d'Elbridge Colby, qui a élaboré la stratégie de sécurité nationale des États-Unis alors qu'il occupait le poste de secrétaire adjoint à la défense pour la stratégie et le développement des forces pendant la présidence de Donald Trump. En Europe, on craint la seconde arrivée au pouvoir de Trump et on essaie déjà de décider à quoi se préparer. Colby a été assez franc quant à sa vision politique réaliste de la stratégie américaine.

Pour commencer, il convient de préciser qu'Elbridge Colby est le petit-fils du directeur de la CIA, William Colby. Le magazine Politico l'a qualifié "d'acteur central pour le compte de l'élite quant aux choix de politique étrangère" de Washington. Colby est diplômé de Harvard et de Yale, tout ce qu'il faut pour faire partie de l'élite américaine pur jus.

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En même temps, Colby (photo) n'est pas le chouchou des néo-conservateurs de Washington, mais il promeut au sein du Parti républicain des points de vue qui s'opposent à des décennies de pensée interventionniste dominante. Avec l'ancien sous-secrétaire d'État de l'administration Trump, Wess Mitchell, Colby a fondé un groupe de réflexion appelé Marathon Initiative. Par ailleurs, il convient de noter qu'Edward Luttwak, qui, pendant la présidence de Richard Nixon, a élaboré une stratégie pour l'effondrement de l'URSS, figure également parmi les fondateurs, mais qu'il est surtout connu pour son livre de 1968 intitulé "Coup d'État : A Practical Guide", qui a été traduit en 14 langues et réimprimé à plusieurs reprises.

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Sur la couverture de la présentation du centre, on peut lire : "L'Amérique entre dans une ère de rivalité entre grandes puissances à laquelle elle n'est pas préparée. La question de la sécurité nationale la plus importante de notre époque est de savoir comment garantir la liberté et la prospérité des États-Unis dans cette ère de concurrence accrue. La mission de l'Initiative Marathon est de développer les stratégies diplomatiques, militaires et économiques dont une nation aura besoin pour faire face à une rivalité prolongée entre grandes puissances.

Dans son entretien avec le Spiegel, Colby commence par dire que le monde unipolaire qui a duré de 1991 à 2015 n'existe plus, que les États-Unis ne sont plus une superpuissance et que la Chine est aujourd'hui aussi puissante économiquement que les États-Unis.

Point de départ de sa vision de la stratégie américaine, Colby voit la possibilité pour la Chine de devenir une puissance hégémonique en Asie. Cela lui permettrait de prendre le contrôle de l'ensemble de l'économie mondiale, ce qui aurait des répercussions négatives sur les États-Unis et, par conséquent, ne saurait être toléré.

Le stratège américain n'hésite pas à expliquer à un journaliste allemand que, dans les années à venir, plus de 50 % de la production mondiale sera réalisée en Asie et que la part de l'Europe tombera à 10 % dans 20 ans. Dans le même temps, il tente de rassurer le journaliste en lui expliquant que cela ne signifie nullement que l'Europe ne présentera plus d'intérêt pour les États-Unis, mais que les Américains devront concentrer leurs efforts sur l'Asie.

Colby réfute la thèse du président américain Joe Biden selon laquelle "la meilleure façon d'effrayer la Chine est la victoire de l'Ukraine sur la Russie", affirmant que les sanctions contre la Russie n'ont pas eu l'effet escompté et que sa politique n'a pas changé. La seule option qui reste pour changer radicalement la situation est le recours à la force militaire. Cependant, les États-Unis ne peuvent pas s'impliquer dans le conflit ukrainien car, premièrement, cela affaiblirait le potentiel de l'armée américaine à affronter la Chine dans le conflit sur Taïwan. Deuxièmement, les dépenses à long terme de plusieurs milliards de dollars en Ukraine saperont la volonté du public américain d'investir dans la préparation d'une confrontation avec la Chine.

Selon M. Colby, les États-Unis ne refusent pas d'aider l'Ukraine, mais il est tout à fait logique que les Européens assument la majeure partie du fardeau. À un journaliste allemand qui se plaignait que l'Europe n'avait plus assez de munitions et d'équipements, le stratège américain a répondu qu'en Allemagne, en 1988, il y avait 500.000 personnes engagées dans l'armée et 2.000 chars Leopard 2, et qu'aujourd'hui, il y en a 180.000 et 200 chars. Après la guerre froide, l'Allemagne a trouvé très rentable de dépenser de l'argent pour un "État-providence", mais cela n'excuse pas le fait que les Allemands exigent aujourd'hui des États-Unis qu'ils renoncent à leurs intérêts nationaux.

Arguant que les Européens ne pouvaient même pas compenser partiellement les précédentes fournitures américaines à l'Ukraine, M. Colby a répondu que l'état statique actuel des fronts ukrainiens montrait que Kiev ne tomberait pas et que les autres puissances européennes n'étaient pas menacées par la Russie, même s'il ne faut pas sous-estimer cette menace.

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La situation est totalement différente en ce qui concerne la Chine, qui se modernise à un rythme sans précédent, développe considérablement son potentiel nucléaire, son économie se reconstruit pour contourner les sanctions, et tout cela suggère que la Chine se prépare à la guerre, estime le stratège américain, citant des informations de la CIA selon lesquelles Xi Jinping a ordonné à son armée de se préparer à prendre le contrôle militaire de Taïwan d'ici à 2027.

De plus, selon lui, la Chine se comporte déjà comme une superpuissance montante. Par conséquent, en cas de conflit militaire avec la Chine au sujet de Taïwan, les États-Unis n'ont pas le droit de perdre, car une défaite signifierait qu'ils ont perdu une région clé. Selon M. Colby, c'est un conflit militaire en Asie qui modifiera l'ordre mondial, et non en Europe, comme le pensent de nombreux Occidentaux.

En cas de victoire chinoise, les pays de la région chercheront à s'associer à la Chine, sachant que les États-Unis ne seront plus en mesure d'assurer la sécurité. Cela aidera la Chine à faire du yuan une monnaie importante dans l'économie mondiale et à devenir le siège de grandes entreprises technologiques. Si une telle Chine impose des sanctions à d'autres pays, celles-ci auront un impact même sur les États-Unis et l'Allemagne.

Il est évident que le stratège américain ne fait ici que projeter le comportement des États-Unis sur la Chine, alors que la politique chinoise s'est toujours distinguée par sa propre approche et que la pression des sanctions n'a pas été l'une de ses priorités.

En réponse aux craintes du journaliste selon lesquelles les États-Unis pourraient forcer l'Allemagne à abandonner sa coopération économique avec la Chine, M. Colby affirme qu'il s'agit là de la stratégie de l'actuelle administration de Joe Biden, qui, en finançant les hostilités en Ukraine, continuera à avoir besoin de cette faveur réciproque de la part des Européens. Il propose donc un compromis : "Il serait préférable et moins coûteux pour les Européens de laisser les États-Unis se préparer à la bataille avec la Chine, sans avoir à s'impliquer dans le conflit ukrainien. Cela encouragerait les États-Unis à exercer moins de pression pour rompre leurs liens économiques avec la Chine".

La crainte suivante des Européens était la possibilité que les États-Unis quittent l'OTAN avec l'arrivée de Donald Trump pour un second mandat présidentiel. M. Colby a expliqué qu'il n'est pas souhaitable de quitter l'alliance. Le problème réside ici dans ceux qui pensent que "l'OTAN doit rester pour toujours au centre de la politique américaine". Cependant, la réalité suggère qu'au sein de l'OTAN, les Européens devraient avant tout se préoccuper de leur propre sécurité.

Bien que l'article du Spiegel mentionne à plusieurs reprises que Colby est un stratège républicain, son approche n'a pas la couleur politique que le magazine allemand tente de lui donner.

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Il convient de rappeler qu'en novembre 2021, lors d'une visite à Bruxelles, un membre de l'administration de Joe Biden, le conseiller du département d'État américain Derek Chollet, a déclaré que la Maison Blanche soutenait les efforts des alliés européens pour développer leur propre potentiel militaire et que les Européens devaient accélérer les choses à cet égard.

"Il est dans l'intérêt des États-Unis que l'Europe dispose d'une plus grande capacité militaire. C'est pourquoi les administrations américaines, les présidents de différents pays et les secrétaires à la défense depuis six ou sept ans parlent de deux pour cent du PIB comme une sorte de norme de base pour les dépenses militaires", a déclaré M. Chollet.

C'est exactement ce que l'administration de Donald Trump a exigé de l'Europe. Il serait donc erroné d'attribuer la stratégie proposée par Colby aux seuls représentants du parti républicain.

Appelée à l'époque "autonomie stratégique" pour l'Europe, l'idée a fait son chemin aux États-Unis après que l'administration de Joe Biden a réchauffé les relations avec la France avec l'annonce surprise du partenariat AUKUS et le retrait consécutif par l'Australie des sous-marins commandés à la France.

Après le déclenchement de l'opération militaire spéciale par la Russie en Ukraine, la situation aux États-Unis montre que le sentiment anti-chinois au sein de l'establishment politique ne fait que croître. Dans sa stratégie de sécurité nationale, l'administration Biden a désigné la Chine comme la principale menace. La nouvelle législation sur les sanctions à l'encontre de la Chine fait l'objet d'une initiative bipartisane au Congrès.

Tout ceci suggère que la stratégie proposée par Colby pourrait bien prévaloir aux États-Unis, même sans républicain au pouvoir en 2024.

La fantôme de Sankara

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Le fantôme de Sankara

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-fantasma-di-sankara/

Un fantôme erre dans le monde. Un fantôme inquiet, qui erre entre le Maghreb et les terres au sud du Sahara. Mais qui se manifeste aussi de plus en plus au Nord. En Europe.

C'est le fantôme de Thomas Sankara. Celui qui a donné son nom au Burkina Faso. Car avant, ce pays s'appelait simplement la Haute-Volta. Le nom que les colonialistes français avaient donné à cette terre. Et Burkina Faso signifie, dans la langue des Mossi, le "Pays des hommes debout". Un nom qui, à lui seul, illustre le programme que Sankara a tenté de mettre en œuvre entre 1980 et 1988. Certains le qualifient aujourd'hui de tiers-mondiste et de socialiste. En réalité, il s'agissait d'une tentative d'arracher le pays aux griffes de l'exploitation néocoloniale française. Et celle des multinationales occidentales.

Une tentative courageuse, payée de sa vie.

Un coup d'État hétéro-dirigé, puis l'assassinat. Et la "pratique Sankara" semblait définitivement archivée.

Mais, aujourd'hui, son fantôme est revenu hanter les terres abandonnées de l'Afrique subsaharienne.

Toute la ceinture du Sahel, l'ancienne (c'est le cas de le dire) Afrique française, est en ébullition. En fait, en révolte ouverte. Coups d'État militaires au Mali, au Burkina Faso, au Niger... et maintenant au Gabon. Le Tchad tremble. Au Nigeria, le vent de la guerre civile endémique souffle. Et même le Sénégal, jusqu'ici fidèle, commence à frémir.

Le plus grand soulèvement africain depuis l'époque coloniale est en cours. Il ne s'agit pas, comme une certaine presse voudrait nous le faire croire, de simples coups d'État. Il s'agit d'enjeux internes, de luttes tribales et familiales pour le pouvoir. Les soldats qui brandissent le drapeau de la révolte bénéficient partout d'un fort soutien populaire. Et ce sont, à ce jour, des soulèvements pacifiques. Sans effusion de sang. Mais toujours suivis de grandes manifestations populaires contre la présence française. Et contre la présence américaine...

Pour Paris, c'est un désastre. Et c'est aussi un désastre pour le reste de l'Europe, en particulier pour l'Allemagne. Par un inévitable retour de bâton.

De ces régions d'Afrique proviennent du pétrole, de l'or. De l'uranium. Des métaux précieux de toutes sortes. Pour ne citer qu'un exemple, le Gabon est le premier producteur mondial de manganèse. Sans lequel il est impossible de produire de l'acier.

Mais de ces immenses richesses, il ne reste presque rien dans les pays africains. Et ce peu va dans les mains des marionnettes qui gouvernent, manipulées par Paris et les multinationales.

Des hommes comme le président gabonais Ali Bongo. dont la famille est au pouvoir sans interruption depuis plus de cinquante ans.

Et voilà que l'Union européenne, y compris le ministère italien des affaires étrangères, a le culot de parler, ou plutôt de glapir, à propos d'un coup d'État qui a renversé un gouvernement "légitime et démocratique". Sic !

Sankara avait été le premier à tenter de briser cette chaîne qui asservit la ceinture du Sahel. Qui l'exploite. Et qui fait vivre plus de 80% de la population dans la misère et la dégradation, dans la faim.

C'était trop tôt. Le cadre international trop différent. Et hostile. Sankara a payé son pari de sa vie.

Mais il reste, dans les mémoires, comme le Bolivar de l'Afrique subsaharienne.

Aujourd'hui, la situation est pourtant totalement différente.

Et son fantôme est en train de devenir un cauchemar. Pour beaucoup, à Paris, à Washington et dans d'autres chancelleries occidentales.

"Pour aller loin, il faut marcher ensemble". La Chine et l'Afrique dans la vision de Xi Jinping

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"Pour aller loin, il faut marcher ensemble". La Chine et l'Afrique dans la vision de Xi Jinping

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/per-andare-lontano-andiamo-insieme-cina-e-africa-nella-visione-di-xi-jinping/

Lors du 15ème sommet des BRICS à Johannesburg, qui s'est tenu du 22 au 24 août, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a affirmé deux concepts importants.

Le premier : "Nous (les pays des BRICS) choisissons nos voies de développement de manière indépendante, défendons ensemble notre droit au développement et marchons en tandem vers la modernisation. Cela représente la direction du progrès de la société humaine et aura un impact profond sur le processus de développement du monde".

Le second : "Les règles internationales doivent être écrites et respectées conjointement par tous les pays sur la base des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies, plutôt que d'être dictées par ceux qui ont les muscles les plus forts ou la voix la plus forte. Il est encore plus inacceptable de s'organiser pour former des groupes exclusifs et d'ériger leurs règles en normes internationales".

Soulignant ainsi que la tâche des BRICS est, entre autres, de "soutenir l'équité et la justice et d'améliorer la gouvernance mondiale".

Le président Xi a également fait l'éloge du continent africain, avec lequel la Chine entretient des relations de longue date, en déclarant qu'il est "un réservoir de sagesse simple mais profonde", rappelant un proverbe africain qui dit : "Si vous voulez aller vite, allez-y seul ; si vous voulez aller loin, allons-y ensemble".

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Les relations entre la Chine et l'Afrique remontent en fait aux années 60, à l'époque du Grand Timonier Mao-Tse Tung, qui, par l'intermédiaire du Premier ministre et ministre des affaires étrangères de l'époque, Zhou Enlai, a commencé à nouer des relations avec tous les pays africains qui cherchaient à se libérer du colonialisme occidental et à émanciper le tiers monde des impérialismes opposés des États-Unis et de l'Union soviétique.

Dès cette époque, Zhou Enlai énonce les principes cardinaux de la politique étrangère chinoise, fondée sur l'entraide: le bénéfice mutuel par la coopération commune, la non-agression et le respect de la souveraineté nationale. Ainsi, dès cette époque, la République populaire de Chine a commencé à construire des infrastructures en Afrique, à apporter une aide médicale et éducative et à garantir des prêts à faible taux d'intérêt.

Une stratégie poursuivie, après Mao et Zhou Enlai, par tous leurs successeurs et qui est à la base de la profonde amitié entre la Chine et l'Afrique.

Des réalités qui ont en commun d'avoir été la proie du colonialisme occidental, mais qui, cela vaut particulièrement pour la Chine, ont su se libérer de cette sujétion et s'émanciper à travers le socialisme et des formes de coopération pacifique.

Les études de la sinologue italienne Alessandra Colarizi et de l'universitaire américaine Deborah Brautigam sur les relations Chine-Afrique sont très intéressantes.

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La guerre intégrale

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La guerre intégrale

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/integralnaya-voyna

L'attaque de drones sur les villes russes par les forces terroristes de l'Occident (l'Ukraine est de plus en plus dans l'ombre de la guerre déclenchée contre nous par l'OTAN) a été particulièrement intense il y a quelques nuits. Les voix se sont finalement tues: comment cela se fait-il ? Qui n'a pas été attentif? Nous aurions dû mieux nous protéger ! Maintenant, tout le monde commence à se demander ce qu'il faut faire.

Le sommet des BRICS à Johannesburg montre comment le monde multipolaire est en train de s'institutionnaliser. Six civilisations sur sept (la russe, la chinoise, l'indienne, l'africaine, l'islamique, la latino-américaine) se consolident en rejetant l'hégémonie de la septième, l'occidentale.

Mais cette dernière n'est manifestement pas prête à accepter la perte de sa domination mondiale et riposte. La Russie ressent ce choc de la manière la plus aiguë.

Aux mains des nazis ukrainiens, l'Occident, qui lutte pour préserver son hégémonie à tout prix, tue des Russes, attaque des villes russes, fait exploser des installations militaires et civiles russes, bombarde des villages et des villes pacifiques. Mais cette guerre frontale n'a plus rien de pacifique. Car c'est bien cela, la guerre.

Parallèlement au front militaire, sur lequel nos héros repoussent bravement l'offensive féroce de l'ennemi et contre-attaquent même, il est nécessaire de déployer un véritable front anti-occidental à l'intérieur de l'Union. Tout d'abord, un front idéologique.

Il est nécessaire d'entamer une opération militaire spéciale dans les domaines de la culture, de l'éducation et de la science.

L'hégémonie de l'Occident a imprégné très profondément notre société. Gramsci pensait que l'hégémonie se réalise d'abord dans la sphère des idées - c'est là que nous devrions commencer l'opération spéciale. Dans la sphère des idées.

Dans notre sphère humanitaire, la culture, l'éducation, les idées de l'ennemi dominent toujours.

Et l'Occident comprend parfaitement le lien entre les idées et la bataille physique. Si nous faisons un pas dans la direction de la désoccidentalisation ou de la protection des valeurs traditionnelles, le coup peut être porté par des sanctions, par l'économie ou par une attaque de drones.

Il s'agit d'une guerre intégrale. Tout est lié à tout: l'économie à la politique, les actions militaires aux phénomènes culturels, les attaques terroristes aux processus en ligne, l'information à la psychologie des masses, la diplomatie à l'ingénierie sociale, les sciences humaines à la lutte pour le leadership technologique et les ressources naturelles.

L'Occident dispose du principal centre de contrôle pour tous ces niveaux de guerre intégrale contre le monde multipolaire - contre six civilisations. Tout y est utilisé: réseaux d'agents, élites occidentalisées, attitudes et valeurs occidentales dans la société, institutions éducatives, opérations subversives, terrorisme, provocation de conflits ethniques et sociaux, psychologie du genre, particularités générationnelles.

Disposons-nous d'un tel centre? La question est rhétorique. Il est clair que nous n'en avons pas.

Et c'est naturel, car l'Occident mène cette guerre contre nous depuis longtemps, il sait ce qu'il fait et cherche à maintenir sa domination sur l'ensemble du spectre aussi longtemps que possible.

Nous sommes à peine entrés dans cette guerre, c'est-à-dire que nous commençons à peine à nous rendre compte qu'elle est déjà en cours. Et nous n'en avons pas encore pleinement pris conscience.

Nous sommes toujours une colonie civilisationnelle de l'Occident. Une colonie rebelle, certes, mais une colonie. Rien qu'une colonie.

La lutte contre l'Occident doit commencer au sein même de notre société. C'est alors que l'on comprendra la nécessité d'un état-major de guerre intégral.

En attendant, les drones occidentaux attaquent les villes russes nuit après nuit. C'est une bonne chose que nous ayons dépassé le stade de l'indignation irritée. Mais nous n'avons pas encore tiré les véritables conclusions de la guerre à grande échelle qui se fait de plus en plus intense et de plus en plus patente avec l'Occident, d'une guerre qui bat déjà son plein. J'espère que nous le ferons. Nous sommes toujours terriblement en retard. Mais ensuite, nous nous rattrapons.

20:35 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, alexandre douguine | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 01 septembre 2023

La géopolitique des communications sous-marines

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La géopolitique des communications sous-marines

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/geopolitika-podvodnyh-kommunikaciy

Le monde est couvert de lignes de communications diverses - fils électriques, pipelines, autoroutes et chemins de fer passent sur la terre ferme et sont visibles à l'œil nu. Cependant, les mers et les océans servent également à transporter non seulement des marchandises et des ressources sur des navires, mais aussi des informations et de l'énergie sous l'eau. Outre les pipelines, ce sont les câbles sous-marins qui relient les zones terrestres entre les continents et les îles.

Les câbles sous-marins peuvent être divisés en deux catégories principales: les câbles d'énergie, qui transmettent l'électricité, et les câbles de communication, qui sont utilisés pour la communication par internet et ont remplacé les lignes télégraphiques (téléphoniques) obsolètes. Le premier câble électrique a été posé en 1965 pour relier le Canada continental (Colombie-Britannique) à plusieurs îles. Le dernier a été posé entre la péninsule du Péloponnèse et l'île de Crète en 2021. En ce qui concerne la Russie, un pont énergétique vers la Crimée a été construit en 2015, mais il passe au-dessus de l'eau. Les mers Baltique et du Nord et la Méditerranée font immerger les fils électriques dans leurs profondeurs. Mais il existe aussi des communications sous-marines dans le Pacifique et l'Atlantique, et la mise en service de nouvelles communications est prévue. Un câble de 1 GW doit traverser la mer Noire pour acheminer l'électricité de l'Azerbaïdjan vers la Roumanie, la Moldavie et les pays de l'Union européenne, en passant par la Géorgie. Sa mise en service est prévue pour 2029 [1].

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Au fond des mers et des océans se trouvent principalement des câbles utilisés pour la transmission de données: environ 99 % du trafic internet passe par eux. Alors qu'il y a dix ans, les câbles Internet sous-marins étaient posés par des entreprises informatiques spécialisées, le monde assiste aujourd'hui à un boom des investissements dans ce secteur. On estime que 10 milliards de dollars seront dépensés dans ce secteur au cours des deux prochaines années. La concurrence est rude: chaque année, de jeunes et de grandes entreprises tentent de mettre sur pied de nouveaux projets et de répondre à la demande croissante en matière de fourniture de trafic.

Rien qu'en 2022, la bande passante transpacifique a augmenté de 35% d'une année sur l'autre pour atteindre un peu plus de 250 Tbps [2].

Les nouvelles technologies deviennent beaucoup plus efficaces. Par exemple, le câble transatlantique le plus rapide, récemment achevé, appelé Amitié ad, est aussi épais qu'un tuyau d'arrosage, financé par Microsoft, Meta et d'autres, et peut transmettre 400 térabits de données par seconde [3].

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La fibre noire est utilisée pour les câbles sous-marins afin de transmettre d'énormes quantités de données d'un continent à l'autre. Ces réseaux de fibres appartiennent généralement à des consortiums d'entreprises de télécommunications internationales et à de grands fournisseurs de services d'informatique en nuage et de médias. Par exemple, le système de câbles sous-marins 2Africa conçu pour ceinturer le continent africain est le fruit d'une collaboration entre Meta Platforms (anciennement Facebook) et des sociétés de télécommunications telles que MTN GlobalConnect, Orange et Vodafone. Le câble sous-marin 2Africa est conçu pour connecter jusqu'à 16 paires de fibres, certaines paires de fibres sombres ou "inutilisées" étant réservées pour une expansion future [4].

Il existe aujourd'hui plus de 552 câbles internet sous-marins dans le monde, alors qu'il y a seulement dix ans, il y en avait presque trois fois plus.

Les méthodes modernes de pose ne diffèrent guère de celles utilisées au milieu du 19ème siècle, lorsque le premier câble télégraphique transatlantique a été posé: les câbles sont déroulés à partir de navires. Comme la plupart des câbles se trouvent dans des eaux neutres, leur pose et leur entretien comportent certains risques géopolitiques.

L'espionnage en fait partie. Les activités d'espionnage liées aux câbles sous-marins remontent officiellement à une opération secrète portant le nom de code Ivy Bells, menée par le sous-marin américain Halibut dans la mer d'Okhotsk en 1971, qui a permis de découvrir un câble de télécommunications militaires de l'Union soviétique longeant le fond de la mer d'Okhotsk depuis le Kamtchatka jusqu'au continent.

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Un scandale majeur a éclaté entre les États-Unis et l'UE après la découverte que les services de renseignement américains et britanniques étaient impliqués dans des activités d'espionnage industriel à l'encontre d'entreprises européennes. Il s'agit de l'utilisation du système de renseignement électronique Echelon, qui avait déjà ciblé l'URSS et ses alliés. Le Parlement européen a créé une commission spéciale sur cette question en 1999, car il y avait de bonnes raisons de penser que les services de renseignement américains et britanniques transmettaient des données importantes à des concurrents d'entreprises européennes, leur faisant subir des pertes de plusieurs millions de dollars (5). La Commission a produit un rapport de 194 pages dans lequel elle s'inquiète des violations de la vie privée et des diverses implications de ces systèmes pour les organisations commerciales.

En 2005, la marine américaine a mis en service le sous-marin à propulsion nucléaire USS Jimmy Carter (SSN-23) qui, selon les analystes de la communauté du renseignement américain, est également chargé de détecter et d'écouter les câbles sous-marins.

De son côté, l'armée américaine s'est montrée préoccupée par l'activité des navires de recherche russes. En particulier, en octobre 2015, le contre-amiral William Marks a déclaré que "la marine russe a intensifié ses activités près des routes des câbles sous-marins, qui sont les veines des communications et du commerce électroniques mondiaux" [6].

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Les États-Unis étaient particulièrement préoccupés par l'itinéraire du navire russe Yantar (photo) qui, à l'automne 2015, a traversé lentement la côte est des États-Unis jusqu'à Cuba. Le navire a été constamment surveillé par les satellites espions, les navires et les avions américains. Les responsables de la marine américaine ont déclaré que le navire russe transportait des véhicules sous-marins spéciaux qui pouvaient être descendus au fond de l'eau pour couper le câble sous-marin.

Récemment, des affirmations similaires ont été faites au sujet de câbles internet au large des côtes européennes, mais cette activité hypothétique de la part de la Russie est aujourd'hui présentée comme une volonté de se venger de l'atteinte portée aux pipelines Nord Stream.

Depuis le lancement de l'opération militaire spéciale, la question des infrastructures critiques a été débattue au sein de l'UE [7]. L'attaque contre Nord Stream en septembre 2022 a contraint le Conseil européen à publier un plan de sensibilisation en cinq points en octobre de la même année [8]. Ce plan a été suivi d'une directive du Conseil européen en décembre 2022 visant à "améliorer la résilience des infrastructures critiques", y compris les câbles sous-marins [9].

Cela dit, aucune organisation de l'UE n'est en pointe sur cette question et n'a d'objectifs explicites en matière de protection des câbles sous-marins. En général, la sécurité maritime dans l'UE est assurée par trois agences techniques qui ne font pas partie des forces armées de ses États membres : l'Agence européenne de contrôle des pêches (EFCA), l'Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA) et l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX), cette dernière étant la seule à disposer d'importantes capacités de maintien de l'ordre. Le système européen de surveillance des frontières (EUROSUR), géré par FRONTEX, combine des moyens tels que des véhicules aériens sans pilote, des radars et des avions, mais ceux-ci sont principalement utilisés pour lutter contre l'immigration clandestine.

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L'absence de mécanismes politiques dans ce sens a militarisé la question de la sécurité des câbles sous-marins dans l'UE. En juin 2023, l'OTAN a ouvert un nouveau centre à Northwood, en Angleterre, spécifiquement dédié à l'infrastructure des câbles sous-marins [11]. De toute évidence, l'emplacement n'a pas été choisi au hasard, car la Grande-Bretagne est une nation insulaire (Sea Power) et dépend du fonctionnement fiable de l'infrastructure sous-marine.

En général, l'appel à de telles menaces de nature artificielle a déjà été lancé par les pays anglo-saxons. Ainsi, en 2012, le Centre Belfer de l'Université de Harvard aux États-Unis a publié une étude suggérant que la technologie moderne pourrait être utilisée pour les ruptures de câbles en eaux profondes. Étant donné que les câbles transocéaniques, qui ont été posés relativement récemment, suivent presque les mêmes itinéraires que leurs prédécesseurs, il ne serait pas difficile pour les autorités compétentes de détecter leurs itinéraires principaux [12].

Et alors que les dommages antérieurs se produisaient à de faibles profondeurs et à quelques milles nautiques du rivage en raison d'un chalutage accidentel, d'une ancre de navire heurtant le câble ou de catastrophes naturelles (il y a également eu des cas de requins mâchant des câbles), le sabotage en eaux profondes peut causer beaucoup de problèmes de réparation et entraîner des coûts considérables.

À plus de 300 mètres de profondeur, les câbles transocéaniques sous-marins sont généralement posés directement sur le fond de l'océan (ils ne bénéficient d'une protection supplémentaire que près du rivage). Ils sont donc relativement faciles à endommager et seuls des appareils spéciaux sont nécessaires pour les lire.

Bien que les câbles sous-marins soient parcourus par un courant de haute tension, ils peuvent être endommagés non seulement par des saboteurs spécialement formés, mais aussi par des "amateurs". En mars 2013, des attaquants inconnus en Égypte ont coupé le câble sous-marin SMW4 à 750 mètres de la côte de la ville d'Alexandrie [13]. À la suite de cette coupure, la vitesse de l'internet en Égypte a chuté de 60 % jusqu'à ce que la ligne soit rétablie.

Les catastrophes naturelles, en particulier dans la zone d'activité volcanique, font également partie des risques. En 2006, des tremblements de terre au large de Taïwan ont provoqué des pannes d'internet à Taïwan, en Corée du Sud et dans l'ensemble de l'Asie du Sud-Est. Les réparations avaient alors pris près de deux mois. En 2021, une éruption volcanique suivie de tremblements de terre a sectionné des câbles sous-marins allant jusqu'à Tonga. Pendant plus de trois semaines, le pays a été privé d'internet à haut débit, se contentant presque exclusivement de réseaux de téléphonie mobile.

L'Occident ne s'inquiète pas seulement de la sécurité des communications sous-marines, mais aussi de la Chine. Le contexte est toutefois légèrement différent : il s'agit de la concurrence. Le ministère américain de la justice a fait une déclaration sur le réseau câblé Pacific Light, indiquant qu'il n'était pas souhaitable que des ressortissants chinois figurent parmi les contractants et investisseurs potentiels [14]. Des inquiétudes ont été exprimées concernant l'accès aux données et la protection de la vie privée. Le fait est que les lois sur la protection de la vie privée diffèrent d'un pays à l'autre et que les approches de Pékin et de Washington, ainsi que de l'UE, qui sont des acteurs majeurs dans l'industrie en question, sont différentes.

Enfin, l'intérêt même de la Chine pour les communications sous-marines et sa participation active à leur pose inquiètent déjà les États-Unis, qui perdent leur monopole.

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Le groupe Hengtong est la plus grande entreprise de câbles de Chine et possède plus de 70 filiales différentes. En 2020, le groupe Hengtong acquiert Huawei Marine Networks, qu'il rebaptise HMN Technologies. En 2021, le ministère américain du commerce a inscrit l'entreprise sur la liste noire des entités américaines pour avoir soutenu la "modernisation militaire de l'Armée populaire de libération". Cette liste interdit au groupe Hengtong de recevoir sans licence certains biens soumis aux règles d'administration des exportations. Mais comme le groupe possède de nombreuses filiales, il a été difficile pour les États-Unis de suivre les transferts de technologie.

Huawei figure également sur la liste des sanctions américaines. Huawei a participé à environ 45 % des projets de câbles sous-marins impliquant la RPC. Les 55 % restants ont été répartis entre China Unicom, China Telecom et China Mobile [15].

La Russie n'est pas très présente dans le domaine des communications internet sous-marines. Sakhaline, ainsi que les îles Kouriles, la route maritime du Nord et la région de Kaliningrad sont reliées au continent. Par ailleurs, le premier câble autonome vers la région de Kaliningrad a été posé relativement récemment, en 2021 [16]. Parmi les lignes internationales, la Russie est reliée par câble à la Finlande, à la Géorgie et au Japon. C'est relativement peu, compte tenu de la taille de notre pays, mais cela réduit considérablement les risques éventuels. Bien que nous n'ayons pratiquement aucune présence dans d'autres pays, nous pourrions, grâce à notre propre expertise technologique, évincer les entreprises occidentales de ce secteur prometteur, du moins dans les pays amis.

Il y a plus de dix ans, le câble intercontinental des BRICS a fait l'objet de discussions, mais ce sujet a ensuite disparu de l'ordre du jour. Peut-être n'y avait-il pas assez de fonds pour un projet aussi grandiose - ou de volonté politique. Cependant, avec l'expansion de ce club et l'intérêt d'un nombre croissant de pays pour la création d'un ordre mondial multipolaire [17], la question des communications sous-marines et de la sécurité de leur fonctionnement sera tout à fait d'actualité.

Notes:

[1], [2] - news.cn

[3] - cnet.com

[4] - dgtlinfra.com

[5] - отчёт комиссии: Report on the existence of a global system for the interception of private and commercial communications (ECHELON interception system) (2001/2098(INI))

[6] - David E. Sanger and Eric Schmitt, Russian Ships Near Data Cables Are Too Close for U.S. Comfort // The New York Times, OCT. 25, 2015

[7] - europarl.europa.eu

[8] - ec.europa.eu

[9] - consilium.europa.eu

[10] - dgap.org

[11] - pbs.org

[12] - Michael Sechrist, New Threats, Old Technology: Vulnerabilities in Undersea Communication Cable Network Management Systems. Belfer Center Discussion Paper, No. 2012-03, Harvard Kennedy School, February 2012.

[13] - Al-Masry Al-Youm, Internet saboteur caught, says Telecom Egypt CEO // Egypt Independent, 27/03/2013

[14] - justice.gov

[15] - thediplomat.com

[16] - ria.ru

[17] - Леонид Савин. «Ordo Pluriversalis. Возрождение многополярного мироустройства». PDF

9/11: Origines et développement du néolibéralisme

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9/11: Origines et développement du néolibéralisme

Carlos X. Blanco

Le néolibéralisme a commencé le 11 septembre. Mais ce n'est pas le 11 septembre 2001, date à laquelle ont été commis les attentats contre les tours jumelles de New York, causant des milliers de morts dans cette ville et, immédiatement après, des centaines de milliers d'autres dans le reste du monde, avec la pléthore des guerres "justifiées" par l'Empire, victime de ces attentats. Non : le libéralisme a commencé exactement trois décennies plus tôt : le 11 septembre 1973. Cette terrible date inaugurale a également eu lieu dans les Amériques, mais dans l'hémisphère sud : au Chili.

Dans une démocratie consolidée, dans l'une des républiques hispaniques les plus avancées sur le plan éducatif et social, dirigée par un gouvernement désireux d'exercer sa souveraineté sur les ressources du pays et au profit de son peuple, c'est-à-dire la démocratie chilienne, les néolibéraux de Chicago ont décidé d'entreprendre une expérience.

Leur premier 11 septembre destiné à changer le monde est, comme le second, sans subtilité. Bombarder le palais présidentiel, faire descendre des chars dans les rues, utiliser des troupes et des avions pour intimider la population. Arrêter, torturer et assassiner des milliers de personnes. Instaurer un régime de terrorisme d'État dans lequel l'État devient un instrument féroce contre son propre peuple, et où les forces armées - qui ont juré de défendre leur patrie et de défendre leur peuple, auquel elles appartiennent - sont transformées en gorilles et en voyous à la solde d'une mafia étrangère d'économistes yankees. Une mafia dirigée par les Friedman et les Hayek, loués et fêtés dans tout l'Occident, endoctrinés dans des théories ridicules de "liberté" qui, dans l'économie orthodoxe du monde capitaliste bourgeois lui-même, étaient minoritaires. Mais vous savez que les théories les plus anthropologiquement absurdes, si elles sont soutenues par la CIA, le Pentagone et des millions d'euros d'armes et de pots-de-vin, sont des doctrines qui sont souvent imposées.

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La dictature militaire, comme je l'ai lu ici chez de nombreux libéraux anglophiles, ferait partie de la "morbidité hispanique". Si l'on regarde l'Espagne en 1973, on y voit aussi un régime général né d'une violence originelle et sans démocratie dans le pays depuis 1939, ou même avant, si l'on considère le coup d'État ("soulèvement") de 1936. Si l'on remonte au moins jusqu'à la guerre d'indépendance contre Napoléon, tout le 19ème siècle espagnol, ainsi que celui de l'Amérique latine, n'est qu'une suite de "coups d'État" et de "soulèvements" militaires (les "espadones"). Il semble que les coups d'État et l'allergie à la démocratie soient dans le sang des Espagnols des deux hémisphères.

J'ai toujours trouvé ironique que les amis de la légende noire anti-hispanique dénoncent avec une telle régularité la "morbidité hispanique" des dictatures militaires et, en même temps, se taisent sur les machinations britanniques et yankees qui peuvent si souvent les expliquer. La prétendue "morbidité" de la race hispanique devrait plutôt être considérée comme une double morbidité : la morbidité des Anglo-Saxons, depuis qu'ils sont devenus un peuple de pirates, c'est-à-dire depuis le 16ème siècle, un peuple et un royaume de pirates consistant à briser des nations et à réduire des peuples en esclavage. L'idiotie hispanique, je veux bien le reconnaître, consiste à les laisser faire. Mais l'impitoyabilité pirate et prédatrice des deux empires anglo-saxons ne me semble pas pouvoir être sérieusement liée à un quelconque idéal de "liberté". Nos libéraux et néo-libéraux, même s'ils maltraitent la langue de Cervantès, le font.

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Ce premier 11 septembre a été terrible. Autour de lui, le continent américain était rempli de dictatures militaires. En 1976, la démocratie argentine survivait à peine, mais un coup d'État à cette date y mit fin et installa un régime de terreur, frère de celui du Chili en termes de férocité. La stratégie néolibérale des Américains était implacable : la liberté des marchés exigeait la réification et l'avilissement maximum du peuple. Torture, mort, disparition, extinction de la loi, vol d'enfants, techniques de terreur psychologique... Exactement ce que nous voyons aujourd'hui dans le "jardin" ukrainien de Zelensky et Borrell, mais que nous avons connu il y a plusieurs décennies en Amérique latine.

Comme le disent d'éminents philosophes italiens (Preve, Lazzarato, Fusaro), le néolibéralisme n'est pas exactement une phase ou un ornement idéologique du capitalisme. En réalité, le néolibéralisme est la méthode de "gouvernance" de l'empire américain, avec l'aide des vestiges mourants de l'empire britannique (non moins dangereux) pour préserver ses taux de profit et ses activités d'extraction prédatrices, même au prix du maintien du chaos. Son "ordre" n'est rien d'autre que la production croissante du chaos. Ce chaos grandit et se répand au sein même des populations des empires pirates. Les Américains "moyens" ne comprennent pas pourquoi tant de guerres à l'étranger, tant d'impérialisme et tant de pillage ne signifient pas une amélioration pour eux. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme la situation habituelle dans l'histoire des empires (les bénéfices d'un empire prédateur vont principalement à une élite et le peuple est laissé à lui-même), est néanmoins différente et unique dans l'histoire : jamais un empire n'a généré autant de chaos autour de lui et dans ses propres entrailles, et ce non pas pour son propre bénéfice, mais pour les élites privées, anonymes et cachées qui le dirigent. Jamais l'État impérial n'a été instrumentalisé à ce point. L'Empire yankee est aujourd'hui un cheval emballé qui semble n'obéir qu'à un cavalier fou, fonçant tête baissée vers l'abîme. Le cheval détruit tout sur son passage et n'est efficace que dans ses effets destructeurs, jamais dans ses effets positifs.

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Lorsque Naomi Klein, au début du siècle, a développé sa Shock Doctrine (2007), elle a eu raison d'inclure les techniques psychologiques d'endoctrinement, de terrorisme et de vidage de conscience parmi les armes les plus efficaces des Américains (et des Anglo-Saxons) pour compléter l'action de leurs militaires - nationaux ou étrangers -, de la contre-guérilla et des politiciens autochtones perfides. L'École de Francfort elle-même avait proposé des résultats psychosociaux allant dans le même sens pendant une grande partie du siècle précédent. Des résultats sur les techniques mentales et médiatiques qui pouvaient être perçus de manière ambiguë : comme une dénonciation de ce que le capitalisme a l'intention de nous faire, ou comme des outils au service du capitalisme lui-même, qui, de manière suspecte, finançait une école "critique", oui, très critique, mais qui, en même temps, n'était pas une école "critique", mais une école "critique". Elle était ouvertement antisoviétique, et remplaçait la "science révolutionnaire" par une approche "critique" qui n'était en réalité qu'un nouveau conformisme, pas du tout mal à l'aise avec le dollar qui la payait.

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Vingt ans après la chute des tours jumelles et la croisade américaine contre l'"Axe du mal", et un demi-siècle après le coup d'État néolibéral confié à Pinochet et à sa junte militaire, il convient de faire le point et de dessiner un paysage conceptuel très fin et rigoureux du néolibéralisme. Le penseur franco-italien (fortement contaminé par le jargon philosophico-psychanalytique des penseurs français des années 1970), Maurizio Lazzarato (1955), est actuellement l'un des meilleurs analystes de l'"Empire du dollar". En se soumettant à cette monnaie, une grande partie des nations du monde finance le chaos consubstantiel au mode de "gouvernance" que l'empire yankee exerce sur la planète. Aucune des puissances qui existaient en 1898 n'a tenu tête au mastodonte yankee ; elles ont cru pouvoir trouver un modus vivendi avec la pseudo-engeance nationale qui était alors une puissance émergente ayant porté le coup de grâce à l'empire espagnol dans une guerre illégale contre la momie qui conservait encore des prolongements outre-mer en Asie et dans les Caraïbes.

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Le monde a fermé les yeux à la fin du 19ème siècle et n'a pas voulu comprendre ce qui se préparait : la combinaison des techniques journalistiques les plus sournoises (véritable "ingénierie sociale" de l'époque) avec la pratique du génocide de masse : camps d'extermination, terrorisme colonial par massacres systématiques, comme le million d'ex-espagnols philippins exécutés dès la "libération" de l'archipel.

Le monde se réjouit de la montée en puissance de la "jeune nation américaine" et de la ramification de ses tentacules, d'abord aux dépens de l'Espagne, puis aux dépens de tous les autres. L'ingénierie sociale et le terrorisme psychologique très efficaces des Américains gagneront les batailles les plus difficiles, celles que les marines, toujours douteux en termes de virilité et de qualité militaire professionnelle, ne pourront pas gagner à eux seuls.

L'Europe est tombée aux pieds de l'empire du dollar lorsque la guerre a éclaté en 1914. Lazzarato a tout à fait raison de qualifier cette catastrophe de "guerre civile". Les guerres du dollar sont toutes des guerres civiles, même si le carnage nécessite des drapeaux "nationalistes". Les ouvriers allemands tirent de leurs tranchées sur les ouvriers français ou anglais, et vice-versa : c'est la fin de l'internationalisme. Il n'y a plus d'histoire à raconter. Le socialisme a toujours été et sera toujours un socialisme national. Une autre chose est qu'un jour le moral des peuples atteindra des sommets et qu'une véritable solidarité entre les peuples s'établira au-dessus des machinations de leurs élites respectives, c'est-à-dire au-dessus des desseins et des machinations du Capital. Mais à quoi bon faire une "histoire de l'avenir", à quoi bon souhaiter une boule de cristal pour y voir, au fond, nos désirs les plus candides et non l'avenir réel ?

9782354800963_internet_w290.jpgLazzarato décèle dans la dette le principal mécanisme de domination de notre époque. Les individus et les peuples sont pris au piège d'un dispositif infernal, d'un véritable esclavage. L'"aide", si elle est acceptée, signifie une perte de souveraineté, une perte de décision sur les questions ultimes et transcendantales. L'économie mondiale, financiarisée à outrance, est un immense piège qui attire, comme les toiles d'une araignée mortelle, les unités susceptibles de s'endetter par des mécanismes financiers indépendants du degré de richesse ou de misère de l'entreprise ou du peuple endetté. Cela signifie que ce ne sont pas nécessairement ceux qui "n'ont pas" d'argent à payer qui s'endettent, mais ceux qui en ont déjà, mais qui ont "besoin de plus", qui s'endettent souvent. Beaucoup d'entreprises, d'individus et d'États atteignent cette catastrophe de l'endettement sans retour précisément parce qu'ils souffrent du "développementalisme", de la "croissance". Accroissant leurs besoins par l'accumulation de richesses et la nécessité d'une "croissance soutenue", ils se soumettent aux règles étrangères de la financiarisation de l'économie et perdent toute souveraineté.

À la souveraineté économique s'ajoute la souveraineté éducative, culturelle et diplomatique. Les pays et les peuples destinés à disparaître (l'Espagne en fait partie, ne vous y trompez pas) sont ceux qui s'obstinent à céder d'immenses pans de leur souveraineté dans toutes sortes de chapitres sous prétexte de "financer" un développement qui n'en est pas un. Tous les secteurs directement productifs sont détruits : agricoles, industriels. Il ne reste pratiquement plus rien du secteur des services où se nichent les pires larves de la surexploitation et du "précariat". Le néolibéralisme n'est donc pas le capitalisme. Le néolibéralisme est plutôt une certaine combinaison synergique de manipulations et de violences sociales et psychologiques permettant à quelques élites très déterminées d'imposer leur empire du chaos et de maintenir ainsi leur domination mondiale sur le plus grand nombre possible d'individus, d'entreprises, de peuples et d'États. Il est clair que l'analyse marxiste classique qui parle d'une dialectique bipolaire entre le Capital et le Travail est une analyse trop abstraite, qui ne mène en aucun cas à une "lutte finale", comme le chante l'Internationale. Il est clair, après ce premier 11 septembre qu'a été le coup d'Etat chilien, que le capitalisme pouvait (et peut d'ailleurs) suivre plusieurs voies d'évolution. Nous le verrons bientôt dans le feu des mouvements des Russes, des Chinois, des Indiens, de l'ensemble des pays BRICS. Le capitalisme est toujours le capitalisme, et cela inclut l'exploitation de la force de travail. Voilà pour ce qui est de l'analyse marxiste classique. Mais ce qu'il faut approfondir, voire bouleverser, c'est l'étude du capitalisme néolibéral. Cette sous-espèce est un conglomérat dans lequel, comme le disent Fusaro, Lazzarato, Douguine et d'autres, il n'y a pas de lignes de fracture entre la guerre, l'exploitation économique, la violence psychosociale. C'est une unité entière, granitique, qui étend ses griffes sur le globe et sur les hommes, quelle que soit leur condition. Le capital ainsi muté en néolibéralisme "hait tout le monde" et est une hyperbombe atomique : il est la menace permanente et définitive pour la vie - et pas seulement la vie humaine - sur cette planète.

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mardi, 29 août 2023

États de la Corne de l'Afrique

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États de la Corne de l'Afrique

Suleiman Walhad

Source: https://katehon.com/ru/article/gosudarstva-afrikanskogo-roga

Pourquoi ils sont importants pour le monde

La mer Rouge, le détroit de Bab el Mandeb, le golfe d'Aden et la mer de Somalie constituent les principales voies maritimes utilisées par les nations les plus puissantes. Le Nil fournit la majeure partie de l'eau douce de l'Afrique du Nord-Est.

La région est l'un des principaux fournisseurs de viande de la péninsule arabique, en particulier pendant la saison du Hadj, au cours de laquelle des millions de bovins sont envoyés à l'abattoir dans le cadre de l'un des rituels les plus importants de l'islam.

Le long littoral de la région s'étend sur quelque 4 770 kilomètres, du sud de la mer Rouge à Ras Quiamboni, l'extrémité sud de la Somalie dans l'océan Indien, et recèle un potentiel considérable en matière d'économie bleue, ce qui ajoute à la valeur et à l'importance de la région pour les principales puissances régionales et mondiales.

Sans surprise, cinq des six pays qui seront admis au sein des BRICS en 2024 sont liés à la région : l'Éthiopie, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran. Tous se caractérisent par d'importantes ressources, qu'elles soient actuellement exploitées ou en cours de développement dans un avenir pas si lointain. La richesse actuelle de l'ensemble de la région et des cinq pays mentionnés comprend, entre autres, du pétrole et du gaz, un vaste marché et une base manufacturière importante. Le potentiel de la région se cache également, comme nous l'avons vu précédemment, dans les vastes étendues de l'économie bleue: les plages blanches accueilleront le tourisme international, la pêche, les minéraux et les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne, solaire, géothermique et hydroélectrique. En outre, un tiers des réserves mondiales d'uranium ont été découvertes dans la région.

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La Corne de l'Afrique dispose également de vastes terres cultivables et de beaucoup d'eau douce sous forme de précipitations, de rivières et de lacs. Des cultures locales telles que le café, le teff (une céréale sans gluten), l'enseta (un type de banane) et d'autres sont développées dans la région. Parmi les avantages de la région, citons une population jeune et nombreuse et une grande variété d'oiseaux, de faune et de flore. La région exporte une quantité importante d'encens vers de nombreux marchés, y compris le Vatican.

Avec tous ces atouts et ressources, un climat varié et une superficie d'environ 1,9 million de kilomètres carrés, la région de la Corne de l'Afrique est vraiment importante pour le monde et les dirigeants doivent utiliser cette richesse pour un développement autonome au lieu de chercher de l'aide auprès des ONG et des organisations des Nations unies qui, malgré leur présence dans ces pays depuis plus de trente ans, n'ont pas amélioré d'un iota la situation dans la région. En fait, beaucoup pensent que leur présence est à l'origine de la plupart des conflits dans ces pays.

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Il y a quelques années, les pays de la région ont commencé à se rapprocher, mais l'opposition des parties intéressées par le maintien des conflits s'est manifestée, ce qui a causé davantage de problèmes, principalement liés à la concurrence ethnique pour le pouvoir. En effet, d'autres blocs commerciaux tels que la Communauté de l'Afrique de l'Est semblent avoir persuadé certains pays de la Corne de l'Afrique d'abandonner leurs alliés naturels et de rejoindre la paix swahilie. La Somalie avait déjà commis l'erreur d'adhérer à la Ligue arabe, à laquelle elle n'appartient pas. Il semble que le pays soit sur le point de commettre à nouveau une erreur similaire en rejoignant un autre groupe avec lequel il n'a pas grand-chose en commun. La cohésion naturelle des États de la Corne de l'Afrique (Somalie, Éthiopie, Érythrée et Djibouti), ou "pays SEED", s'en trouve affectée. Ces quatre pays ont des populations similaires, des racines historiques similaires et une coopération traditionnelle entre les hautes terres et les basses terres.

L'économie de la région devrait croître à mesure que sa population augmente et que les investissements de son importante diaspora et d'autres parties prenantes augmentent. On s'attend également à ce que la nécessité d'une présence dans la région contraigne les pays à revenu élevé et moyen à tirer parti des possibilités offertes par la région dans la plupart des activités économiques, qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, de l'industrie manufacturière, du commerce, des services portuaires et, bien sûr, du tourisme.

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Un domaine à ne pas négliger est le développement de l'économie et de la technologie numériques, dans lequel les jeunes de la région sont appelés à jouer un rôle important. Notez que l'économie somalienne est pratiquement dépourvue d'argent liquide et qu'au fil des ans, d'autres pays de la région devraient suivre cet exemple. Les riches ressources minérales de la région comprennent de nombreux éléments nécessaires aux nouvelles technologies, tels que le cuivre, le lithium, le cobalt et les terres rares. La région possède également d'importantes réserves d'or, d'uranium, de platine et d'autres minéraux. Cela devrait placer la région au premier rang des investissements, à condition que les dirigeants de la région soient capables de gérer les conflits tribaux et ethniques, et que les dirigeants soient capables de travailler ensemble plutôt que l'un contre l'autre en premier lieu.

Cette collaboration permettrait à la région d'entretenir des relations internationales, économiques, commerciales et politiques communes avec d'autres régions et pays du monde. Cela devrait permettre à chaque pays de gérer plus facilement son espace, son économie et sa population, et donc de favoriser un développement durable et inclusif. Cela permettrait sans aucun doute d'éliminer ou au moins de minimiser la concurrence ethnique pour le pouvoir. Les luttes de pouvoir ethniques du type "c'est mon tour maintenant" seraient éliminées des mélodrames politiques de la région.

Alexandre Douguine: Un monde heptapolaire

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Un monde heptapolaire

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/un-mondo-eptapolare

Ce qui s'est passé lors du 15ème sommet des BRICS à Johannesburg est véritablement historique. Même si le président de la Russie, fondateur des BRICS, n'y a pas participé, il s'agit d'un tournant dans l'histoire moderne. L'ordre mondial est en train de changer sous nos yeux. Essayons de comprendre la signification des changements tectoniques en cours.

À l'origine, "BRIC" était un acronyme pour quatre pays - Brésil, Russie, Inde, Chine - que l'économiste Jim O'Neill a proposé en 2001 pour résumer les caractéristiques des pays dont les économies se développent activement et qui cherchent à rattraper les pays développés de l'Occident dans un certain nombre de paramètres clés. En ce sens, les pays BRIC ont été considérés comme ce qu'Immanuel Wallerstein a appelé des "pays de semi-périphérie". Dans la conception du système mondial de Wallerstein, le monde était divisé en trois zones.

    - le noyau (l'Occident riche)

    - la semi-périphérie (les BRIC) et

    - la périphérie (le Sud pauvre).

Wallerstein lui-même, dans l'esprit de l'idéologie trotskiste, prédit l'effondrement des pays de la semi-périphérie. Les élites, selon lui, s'intégreraient dans le système occidental (l'oligarchie russe en est un exemple typique, de même que les magnats de la finance en Inde et, dans une certaine mesure, en Chine). Et les masses opprimées et ruinées par ces élites seraient forcées de glisser vers le prolétariat mondial, c'est-à-dire de s'assimiler à la périphérie. Dans cette conception, la migration mondiale est le principal moteur de cette stratification de la semi-périphérie en une élite coloniale qui aspire à devenir le noyau (c'est-à-dire à rejoindre l'Occident) et en une sous-classe internationale, dans laquelle les travailleurs migrants s'égaliseront et se mélangeront à la population locale appauvrie.

Une autre définition des pays BRIC est celle de "second monde". Là encore, le "premier monde" est l'Occident riche et le "tiers monde" les pays désespérément arriérés. Le "second monde" se situe entre les deux : il vit beaucoup mieux que le tiers monde, mais est loin derrière le "premier monde".

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Les pays BRIC ont donc montré des signes de conscience et ont décidé en 2006, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine, de former un club de pays du "second monde" ou de la "semi-périphérie".

Il s'est avéré que les BRIC étaient fondés sur quatre civilisations -.

    - Le Brésil, qui représente une civilisation latino-américaine particulière ;

    - La Russie-Eurasie (après tout, les slavophiles et les eurasiens considéraient la Russie comme une civilisation indépendante, un État mondial) ;

    - l'Inde et

    - la Chine, dont l'identité et l'ancienneté civilisationnelle ne font aucun doute.

On a ainsi découvert que les pays de la semi-périphérie ou du second monde ne représentaient pas seulement un certain niveau de développement économique ou une étape sur la voie de la modernisation selon les principes occidentaux, mais des civilisations anciennes et distinctes. Ainsi, beaucoup ont vu dans la création du BRIC un club multipolaire et donc une confirmation de la justesse de Samuel Huntington, qui prévoyait un retour aux civilisations et un système multipolaire à l'avenir, qui remplacerait la division bipolaire du monde (sur le principe camp socialiste/camp capitaliste) par le monde unipolaire proclamé par les libéraux et les mondialistes ("la fin de l'histoire" par Fukuyama, le principal opposant de Huntington).

Quatre civilisations ou civilisations-états (Zhang Weiwei) ont rejoint le BRIC dans la première phase. Le principe de l'association était de se placer en dehors de la zone d'influence dominante de l'hégémonie occidentale. Chaque civilisation avait ses propres justifications fondamentales pour sa souveraineté.

    - L'économie, le système financier et la démographie de la Chine,

    - L'Inde - économie, démographie et haute technologie ;

    - La Russie - ressources, armes nucléaires et histoire politique de l'affirmation obstinée de la souveraineté face à l'Occident ;

   - le Brésil - économie, industrie et démographie.

Le BRIC, initialement très prudent et pacifique, s'est néanmoins présenté en quelque sorte silencieusement comme le pilier d'une alternative à l'unipolarité, rejetant l'hégémonie rigide de l'"Occident collectif" (OTAN et autres organisations rigoureusement unipolaires dominées par les États-Unis). Alors que la civilisation occidentale se proclame unique, la civilisation singulière qui est l'essence du mondialisme et de l'unipolarité, les pays BRIC représentent des civilisations souveraines et indépendantes, différentes de l'Occident, avec une longue histoire et un système de valeurs traditionnelles tout à fait original. Le club multipolaire a donc exprimé sa détermination à défendre cela à l'avenir.

En même temps, chacun des pays BRIC est plus qu'un simple pays.

Le Brésil, la plus grande puissance d'Amérique du Sud, représente l'ensemble du continent latino-américain.

La Russie, la Chine et l'Inde sont suffisamment grandes pour être considérées comme des civilisations. Mais elles sont aussi plus que des États-nations.

La Russie est l'avant-garde de l'Eurasie, le "grand espace" eurasien.

La Chine est responsable d'une grande partie des puissances voisines de l'Indochine. Le projet "One Belt One Road" délimite précisément la zone d'influence en expansion du pôle chinois.

L'Inde étend également son influence au-delà de ses frontières, au moins jusqu'au Bangladesh et au Népal.

Lorsque l'Afrique du Sud a rejoint les pays BRIC en 2011 (d'où l'acronyme BRICS - le "S" à la fin de Afrique du Sud), le continent a été symboliquement représenté par ce plus grand pays africain.

Mais l'événement le plus important dans l'histoire des BRICS a eu lieu lors du 15ème sommet, qui s'est tenu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg. C'est là qu'a été prise la décision historique d'admettre 6 pays supplémentaires au sein de l'organisation : l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Chacun de ces pays, en rejoignant le club multipolaire, a apporté plus qu'une nouvelle demande de participation à des associations internationales, déjà nombreuses sans les BRICS.

L'adhésion de quatre puissances islamiques - l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, les Émirats arabes unis et l'Égypte - a été cruciale. Elle a consolidé la participation directe au monde multipolaire de l'ensemble de la civilisation islamique, représentée à la fois par les branches sunnites et chiites.

En outre, outre le Brésil lusophone, l'Argentine hispanophone, une autre puissance forte et indépendante, a rejoint les BRICS. Dès le milieu du 20ème siècle, les théoriciens de l'unification de l'Amérique du Sud en un grand espace consolidé - en particulier le général argentin Juan Perón et le président brésilien Getúlio Vargas - considéraient le rapprochement du Brésil et de l'Argentine comme l'accord décisif dans ce processus. S'il se réalise, le processus d'intégration de l'écoumène ibéro-américain (A. Buela) sera irréversible. Et c'est exactement ce qui se passe actuellement dans le contexte de l'adhésion des deux principales puissances d'Amérique du Sud - le Brésil et l'Argentine - au club multipolaire. Ce n'est pas une coïncidence si les mondialistes ont été exaspérés par le fait même de l'adhésion de l'Argentine aux BRICS, mobilisant tous leurs agents d'influence dans la politique argentine pour empêcher que cela ne se produise.

L'acceptation de l'Éthiopie est également hautement symbolique. C'est le seul pays africain à être resté indépendant tout au long de l'ère coloniale, préservant sa souveraineté, son indépendance et sa culture unique (les Éthiopiens sont le plus ancien peuple chrétien). Avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie renforce sa présence dans le club multipolaire du continent africain.

En effet, dans la nouvelle composition des BRICS, nous obtenons un modèle complet d'union des six pôles - civilisations, "espaces majeurs" qui existent sur la planète. À l'exception de l'Occident, qui tente toujours désespérément de préserver son hégémonie et sa structure unipolaire. Mais aujourd'hui, il n'est pas confronté à des pays disparates et fragmentés, pleins de contradictions internes et externes, mais à une force unie de la majorité de l'humanité, déterminée à construire un monde multipolaire.

Ce monde multipolaire se compose des civilisations suivantes :

    - L'Occident (USA+UE et leurs vassaux, y compris, hélas, le Japon, autrefois fier et original) ;

    - La Chine (+Taïwan) et ses satellites ;

    - La Russie (en tant qu'intégrateur de l'ensemble de l'espace eurasien) ;

    - L'Inde et sa zone d'influence ;

    - L'Amérique latine (avec le noyau du Brésil et de l'Argentine) ;

    - l'Afrique (Afrique du Sud + Éthiopie, avec le Mali, le Burkina Faso, le Niger, etc. qui sortent de l'influence coloniale française).

    - Le monde islamique (les deux versions - Iran chiite, Arabie saoudite sunnite, Émirats arabes unis, Égypte).

Nous avons donc la structure du monde heptapolaire, composé de sept civilisations à part entière, dont certaines sont déjà complètement formées (l'Occident, la Chine, la Russie, l'Inde) et d'autres en cours de formation (le monde islamique, l'Afrique, l'Amérique latine).

En même temps, dans le contexte du monde heptapolaire, sorte d'heptarchie émergente, une civilisation - l'Occident - revendique l'hégémonie, tandis que les six autres lui dénient ce droit, n'acceptant qu'un ordre multipolaire et ne reconnaissant l'Occident que comme l'une des civilisations, parmi d'autres.

Ainsi, la justesse de Samuel Huntington, qui voyait l'avenir dans le retour des civilisations, s'est confirmée dans les faits, tandis que la fausseté de la thèse de Fukuyama, qui croyait que l'hégémonie mondiale de l'Occident libéral (la fin de l'histoire) était définitivement acquise, est devenue évidente. Il ne reste donc plus à Fukuyama qu'à faire la leçon aux néo-nazis ukrainiens, dernier espoir des mondialistes d'arrêter la montée du multipolarisme, pour lequel la Russie en Ukraine se bat aujourd'hui.

Le mois d'août 2023 peut être considéré comme l'anniversaire du monde multipolaire - et même plus précisément heptapolaire.

L'heptarchie est là. Il est temps de regarder de plus près comment les pôles civilisés eux-mêmes interprètent la situation dans laquelle ils se trouvent.

lundi, 28 août 2023

Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

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Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

Source: https://zuerst.de/2023/08/25/er-studierte-bei-madeleine-albright-russland-gegner-wird-neuer-deutscher-botschafter/

Berlin/Moscou. Si la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), ne peut pas elle-même pester et ruiner la réputation de l'Allemagne à l'étranger, elle envoie au moins quelqu'un d'autre pour le faire à sa place. C'est ce qui échoit dorénavant au nouvel ambassadeur allemand à Moscou, le Comte Alexander Lambsdorff. Il s'est notamment distingué par le passé comme un adversaire acharné de la Russie et un partisan des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine.

Il est donc peu surprenant que Moscou ne soit pas satisfaite de cette nouvelle nomination. L'ancien député de la FDP a présenté ces jours-ci ses lettres de créance au ministère des Affaires étrangères de Moscou, ce que la partie russe a accueilli par des constatations peu flatteuses, mais pertinentes. Elle a critiqué le "caractère conflictuel et inamical" de la politique allemande dans les relations bilatérales. La politique antirusse de l'Allemagne réduit à néant des décennies de coopération mutuellement bénéfique ; il règne en Allemagne une "russophobie déraisonnable", a fait savoir le ministère.

M. Lambsdorff succède à Géza Andreas von Geyr en tant que chef de la diplomatie allemande en Russie. Sa nomination en tant que nouvel ambassadeur est une initiative personnelle de la ministre des Affaires étrangères Baerbock. Ces dernières années, M. Lambsdorff a non seulement plaidé en faveur d'un soutien militaire à Kiev, mais il a également joué le rôle de haut-parleur transatlantique en qualifiant le gazoduc germano-russe Nord Stream 2 - qui aurait été détruit par les Etats-Unis en septembre 2022 - de "bêtise géopolitique et de débâcle diplomatique".

De telles prises de position ne sont pas surprenantes. Lambsdorff, qui a commencé sa formation de diplomate en 1995, a étudié auparavant, entre autres, à Washington. L'une de ses enseignantes y était l'ancienne secrétaire d'État américaine controversée Madeleine Albright (mü).

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BRICS. Un nouveau monde étonnant !

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BRICS. Un nouveau monde étonnant!

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/brics-oh-incredibile-mondo-nuovo/

L'élargissement de la zone des BRICS a laissé de nombreux analystes perplexes. Et a plongé les hommes politiques et les opérateurs économiques dans une sorte d'état de confusion. La démonstration - s'il en était besoin - du vieil adage selon lequel les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre. Car ce qui se passe était évident et implicite dans l'évolution des choses. Mais, dans ce qu'il est convenu d'appeler l'Occident, nous avons continué à jouer avec l'idée que les BRICS n'étaient qu'un acronyme sans substance. Et que les désaccords entre les membres historiques ne déboucheraient sur rien de concret lors du sommet sud-africain.

Et au lieu de cela?

Et bien, au lieu de cela, ce sommet a changé la carte du monde.

Essayez de la regarder.

Avec l'entrée de l'Égypte, les BRICS contrôlent effectivement Suez. Avec l'entrée de l'Éthiopie dans le club, ils dominent le détroit de Djibouti et les pays bordant la mer Rouge.

Avec l'Arabie saoudite, ils contrôlent non seulement la mer Rouge, mais aussi l'accès au golfe Persique. Une coopération jusqu'alors impensable avec l'Iran. Et les Émirats arabes contrôlent Ormuz et le passage entre le golfe Persique et l'océan Indien.

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Un Océan qui est occupé par le colosse Inde. Et le long duquel court la route de la soie maritime, qui part de la mer de Chine méridionale.

Si, comme cela semble très probable, l'Indonésie devait bientôt rejoindre les BRICS, les étendues maritimes de la Chine à la Méditerranée deviendraient une sorte de mer intérieure "bricsienne". Totalement contrôlée par le nouveau géant multinational.

Il ne s'agit pas seulement d'échanges et de commerce. Il s'agit d'une révolution radicale de l'échiquier géopolitique. Ce qui ne fait pas dormir Washington et, peut-être surtout, le Pentagone sur leurs deux oreilles. Ce n'est pas un hasard si l'US Navy concentre depuis des années l'essentiel de ses forces dans l'océan Indien. Et que les secrétaires d'État des derniers présidents, de Rice à Clinton, se sont efforcés de resserrer une "ceinture de retenue" autour de la Chine. En misant sur une alliance avec l'Inde, les Saoudiens, l'Indonésie.

Un projet stratégiquement fondamental, contrarié en un jour au sommet sud-africain. Effet boomerang, en outre, de la politique insensée de Biden en Ukraine. De même que la stratégie de confrontation, peut-être encore plus folle, avec Pékin au sujet de Taïwan.

Si vous regardez la carte de l'Afrique, vous constaterez qu'avec l'Afrique du Sud, l'Éthiopie et l'Égypte, les BRICS occupent trois côtés et centres névralgiques du continent. Il ne manquerait plus que le Nigeria pour compléter le tableau. Le grand jeu africain serait alors terminé.

Mais le Nigeria, malgré la présence économique massive de la Chine, est encore trop subordonné via ses élites à l'Occident. Et avec trop de conflits internes. Trop de risques.

En revanche, au Maghreb, l'intégration prochaine de l'Algérie et de la Tunisie consolidera l'hégémonie des BRICS sur l'ensemble de l'Afrique du Nord méditerranéenne.

Seule la Turquie manque à l'appel. Mais c'est un pays lié (encore) à l'OTAN. Et, comme on peut le constater, les BRICS ont jusqu'à présent banni les pays ayant des liens politico-militaires étroits avec Washington.

C'est peut-être ce qui explique la énième valse d'Erdogan. Qui, après plus d'un an de neutralité substantielle, est soudain devenu un ardent défenseur de la cause ukrainienne. Du moins en paroles... car, on le sait, le sultan est connu pour sa capacité à négocier. Et augmenter le prix de son amitié.

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Sans oublier l'Amérique latine. L'entrée de l'Argentine crée un axe sans précédent entre les deux géants du continent. Ouvrant, comme je l'ai déjà écrit, à une agrégation des pays andins. Ce qui conduirait à un marché sud-américain - l'ancien modèle MERCOSUR - toujours plus fort et plus intégré.

Et, en perspective, à la réalisation d'une unité substantielle d'intentions politiques, clairement opposée à l'hégémonie des "gringos". C'est le rêve de la "Bolivarie".

Cependant, l'Argentine semble être le talon d'Achille des BRICS. En effet, les prochaines élections argentines pourraient amener Javier Milei, ultra-libéral et totalement aplati face à Washington, au gouvernement.

Et vous pouvez parier que de nombreuses personnes à Langley et à Wall Street travaillent d'arrache-pied pour que cela se produise. Et pour éviter la victoire du péroniste Massa.

Quoi qu'il en soit, regardez la carte. Avec attention. Car ce qui se dessine aujourd'hui, c'est bel et bien un incroyable nouveau monde.