lundi, 26 février 2024
Intelligence artificielle : la fin du monde est garantie
Intelligence artificielle: la fin du monde est garantie
Alexander Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/iskusstvennyy-intellekt-konec-sveta-garantirovan?fbclid=IwAR01e1M2EC7rydLYxawH7PA02YLz-JlWQI_9PL0R9PNWy56GFPL1wHdRMV4
Pour passer à la toute-puissance de l'intelligence artificielle (IA), il est nécessaire de conceptualiser l'humanité elle-même comme un grand ordinateur, dont les éléments ne fonctionnent cependant pas trop parfaitement.
Le matérialisme, le nominalisme, l'évolutionnisme, la philosophie analytique (basée sur le positivisme logique) et la technocratie préparent une base théorique pour cela (diffusée et mise en œuvre par la science, l'éducation et la culture).
En un sens, l'humanité, telle qu'elle est représentée par la science et la philosophie modernes, est déjà une IA, un réseau neuronal. L'IA est humaine dans la mesure où la pensée de l'humanité est artificielle, émulée par les épistémologies du moderne et du postmoderne.
- L'État bourgeois est un ordinateur de première génération.
- La société civile est de la deuxième génération.
- La domination complète du gouvernement mondial est de la troisième génération.
- La transition vers l'IA est la quatrième, la finalisation du processus d'aliénation.
L'histoire du capitalisme est le processus de création du superordinateur. Il est impossible de s'arrêter à mi-chemin. La nouvelle ère culminera nécessairement dans l'IA.
La seule façon de changer cela est de rejeter la modernité dans son ensemble, avec toute sa représentation scientifique du monde, qui abhorre Dieu et l'homme.
Et la philosophie du genre est l'avant-dernière étape de ce parcours : les transgenres sont un échauffement avant la transition vers des individus trans-humains (l'humain est optionnel). Après avoir rejeté le christianisme et le Moyen-Âge, l'Occident, comme les lemmings, s'est précipité dans le précipice. Comment s'étonner d'être précipité vers le bas ?
L'IA est l'arrêt final. Mais nous sommes montés dans ce train il y a 500 ans. La seule façon de changer les choses est de faire dérailler le capitalisme. Et maintenant.
Sinon, bonjour le dragon.
Et OOO est en général l'ontologie parfaite et développée des paysages posthumains - le génocide du sujet en faveur des Grands Dehors (lisez dieux idiots - leur métaphore, pas la nôtre !).
Les Grands Dehors gouvernent le monde moderne. La Novorossiya lui barre la route. L'Opération Militaire Spéciale est une guerre philosophique.
La tâche des Russes est de surmonter la cyber-réalité. Il n'est guère possible de l'éviter. Nous devrons chevaucher le tigre et transformer le poison en médicament. L'idée russe doit vaincre et soumettre non seulement l'Ukraine, mais aussi l'intelligence artificielle. Tels sont les enjeux.
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Adieu l'OTAN?
Adieu l'OTAN ?
Andrea Marcigliano
Source : https://electomagazine.it/addio-alla-nato/#google_vignette
Donald Trump va-t-il gagner la course à la Maison Blanche ? Probablement, de plus en plus probablement, à condition que les pièges judiciaires et les échappatoires qui lui sont tendus chaque jour ne l'empêchent pas d'atteindre le vote final en novembre prochain... Ce que les marionnettistes qui tirent les ficelles du vieux Joe Biden espèrent - et tentent désespérément - de faire. Des marionnettistes puissants qui, il y a quatre ans déjà... mais c'est désormais de l'histoire ancienne. C'est de l'histoire ancienne et sale.
Mais parlons d'autre chose. Parlons de ce qu'il adviendra de l'OTAN avec le retour du Donald dans le bureau ovale. Un Trump, comme on pouvait s'y attendre, assoiffé du sang de ses ennemis. Et qui n'est plus disposé à faire des concessions et des compromis. Notamment parce qu'ils ne lui ont pas servi à grand-chose dans un passé récent.
Parce que l'ancien, et prévisible futur, président s'est laissé aller à des déclarations qui ne peuvent manquer d'inquiéter. Les dirigeants actuels de l'OTAN, bien sûr... et surtout les "alliés" européens, de plus en plus inquiets.
Au point que Stoltenberg (nomen est omen ?) a réagi de façon quasi hystérique aux déclarations certes paradoxales et ironiques de Trump.
Car, bien sûr, le magnat ne pense pas vraiment "inviter" Poutine à envahir les pays européens de l'OTAN qui ne respectent pas leur engagement d'allouer au moins 2% de leur budget de défense... en gros, la quasi-totalité d'entre eux. Un paradoxe, une boutade. Mais qui révèle une attitude bien précise à l'égard de l'Alliance atlantique. Et des "amis" du Vieux Continent.
Trump, avec son style coloré, a voulu envoyer un message. Aux alliés.
Ne comptez plus sur le parapluie américain. Les intérêts de l'Amérique, ceux que je représente, ne coïncident pas avec les vôtres. Voulez-vous vous défendre ? Voulez-vous persister dans la confrontation/affrontement avec Moscou ? Eh bien... apprenez à vous débrouiller seuls.
Grossier, oui. Mais sans détour.
Il serait facile d'affirmer que l'OTAN a toujours servi les intérêts des États-Unis. Elle a été, et est aujourd'hui plus que jamais, un instrument de leur puissance. Et c'est précisément l'objection sous-jacente soulevée par Stoltenberg....
Pourtant, Trump ne représente pas "cette Amérique-là". L'Amérique des grands potentats financiers. Celle des Soros, des Gates... de Black Rock. La sienne, celle qui pourrait le ramener à la Maison Blanche, est une autre Amérique. Ou plutôt ses bas-fonds. Les industries et les entreprises. Même les petites et moyennes. Des travailleurs. Les familles. Les agriculteurs. La base et le terreau du populisme. Qui, aux États-Unis, n'est pas une bulle d'infamie. Mais une tradition culturelle forte, à laquelle des penseurs comme Christopher Lasch et Paul Piccone se réfèrent encore.
Dans l'ADN du populisme américain - qui, de loin, remonte à Andrew Jackson (tableau, ci-dessus) - il y a ce que nous avons l'habitude d'appeler "l'isolationnisme".
Mais qui, en réalité, est autre chose. D'abord et avant tout, il y a la distance profonde entre la culture américaine et la culture européenne. Une distance qui se traduit par un éloignement important. Et l'indifférence.
Ensuite, le souci des intérêts premiers du peuple américain. Pas ceux d'élites éclairées et cosmopolites, éloignées de leur propre terre. Et qui, pour cette même raison, sont toujours les mêmes. Où qu'elles résident physiquement.
Des élites autoréférentielles, qui ne produisent pas de richesses réelles, mais s'enrichissent de manière disproportionnée en exploitant le jeu tourbillonnant du capital financier. Sans racines. Et qui ne reconnaissent d'autre appartenance qu'elles-mêmes et leurs propres intérêts. Et... souhaite.
America First... Le slogan de Trump évoque au contraire les racines, l'apparition d'une identité nationale précise.
C'est pourquoi pour Trump, et pour son Amérique, l'OTAN n'apparaît que comme un fardeau. Un fardeau dont il faut se débarrasser au plus vite.
Attention, il ne s'agit pas ici de faire l'apologie du Donald.
Trump n'est pas "bon". Ce n'est pas un pacifiste.
Bien sûr, dès qu'il sera réélu, il s'emploiera à mettre fin aux hostilités en Ukraine. Et détendre les relations avec Poutine. Et ce, parce que c'est dans l'intérêt de son Amérique. Qui est l'économie réelle. Et il a besoin des matières premières russes.
Mais il se comportera différemment avec la Chine. Non pas à cause de Taïwan, mais parce que le système industriel chinois est le principal antagoniste du système américain.
Quant au Moyen-Orient... il suffit de dire que Nethanyau fait des vœux à son Dieu pour revoir Trump dans le bureau ovale.
Pour l'OTAN, en revanche, cela sonnera le glas. L'Amérique de Trump n'en a pas besoin. C'est un fardeau trop coûteux.
Nous commençons à nous faire à cette idée. Dans un an, l'horizon pourrait changer. Radicalement.
Et pour nous, Européens, ou plutôt pour nos bureaucraties politiques, ce sera la douleur.
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dimanche, 25 février 2024
L'empire du mensonge
L'empire du mensonge
Carlos X. Blanco
Nous vivons dans l'empire du mensonge. Poutine l'a dit et j'y souscris. Il suffit de comparer les informations disponibles sur l'Ukraine et sur l'opération militaire spéciale: la guerre "n'est pas à l'arrêt". Il n'y a pas de "gel" sur les fronts: la seule vérité vraie et crue derrière l'impasse et le gel, c'est que l'OTAN et la satrapie des nationalistes ukrainiens ont reçu des coups humiliants au cours de ces derniers mois. Mais le mensonge est la spécialité de l'Occident collectif, et toute évidence est remplacée par une propagande de type orwellien: la guerre, c'est la paix, et les nazis sont les Russes, nous dit-on. Le bataillon Azov, les croix gammées et le despotisme de Zelensky, en revanche, dans ce royaume de mendiants, sont la "démocratie".
L'Empire du mensonge nous parle de la "guerre" d'Israël contre le Hamas. On a l'impression qu'il s'agit de deux États souverains qui mesurent leurs forces au moyen d'armées régulières plus ou moins égales et qui s'affrontent sur des fronts de guerre définis. Les faits nous disent le contraire: il s'agit de l'armée d'un État créé artificiellement en 1948, apte à l'infanticide mais incapable de mener une guérilla, une horde de voyous massacrant la population civile palestinienne qui vivait auparavant et légitimement sur sa propre terre. Un génocide, un nettoyage ethnique des habitants de Gaza, est appelé "guerre" dans l'Empire du mensonge. Le droit d'un État inventé, le "droit de se défendre", équivaut apparemment au droit d'éliminer la population palestinienne afin d'atteindre la pureté sioniste sur un territoire qu'Israël annexe illégitimement.
Les sionistes ignorent que le monde a changé et que la "grande version" de leur État criminel et raciste, les États-Unis, dans lequel ils nichent également, n'est plus seule. Après des décennies de jérémiades et de victimisation, les sionistes auront la majeure partie de l'humanité pour ennemie, et ils finiront par retourner dans leurs pays d'origine, détestés de tous, avec le stigmate d'avoir été des bourreaux au même titre que les nazis. La boucle est bouclée. La "démocratie" made in USA veut transformer le monde en camp de concentration, et l'idéologie "holocaustique" (C. Preve dixit) consiste non seulement à nous écraser de mémoire démocratique, mais aussi à revivre les horreurs. Des experts pour faire du cauchemar une réalité. Netanyahou, Zelensky, Biden ou Obama, Ursula et Borrell : leur jardin démocratique est un cimetière et leur "vérité" une immondice.
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CONFERENCE SUR LA SECURITE DE MUNICH 2024 - « Le renforcement de l'ordre international fondé sur des règles »
CONFERENCE SUR LA SECURITE DE MUNICH 2024
« Le renforcement de l'ordre international fondé sur des règles »
Un revirement stratégique allemand ?
Irnerio Seminatore
TABLE DES MATIERES
- Le concept de sécurité et le pouvoir normateur
- Antinomies, ruptures et discontinuités
- Zbignew Brzezinski, l’Eurasie et la décentralisation de la Russie
- Les interventions du Chancelier allemand O.Scholz et de la Ministre des affaires étrangères Mme A.Baerbock
- Une défense pan-européenne commune face à la « menace » russe ?
- Lecture actualisée du « Forum de Munich 24 » et de la situation actuelle selon les concepts de « Guerre et Paix, hostilité, état intermédiaire et guerre totale » de Carl Schmitt
* * *
Le concept de sécurité et le pouvoir normateur
La Conférence sur la Sécurité de Munich (CSM), littéralement « conférence sur les savoirs de défense » à l’origine (Wehrkundetagung), qui se tient annuellement à Munich depuis 1963, a comporté la présence de Chefs d’Etat et de gouvernement, des Ministres de la défense, des Chefs d’Etat-major et d’experts et analystes des pays de l’Otan, de l’UE, d’Europe, de la Zone euro-atlantique et d’ailleurs. Son panel a pu compter sur des interventions de A. Blinken, O. Scholz, A. Baerbock, A. Gutierrez, J. Stoltenberg, V. Zelensky, K. Harris, etc. Même Poutine s’y est exprimé en 2007 pour dénoncer l’unilatéralisme américain. On définit ce Forum « le Davos de la politique » pour son caractère globaliste. Cette année (du 16 au 18 février), le thème central du débat a été le « renforcement de l'ordre international basé sur des règles » et ce sujet résonne particulièrement dans les esprits, car les règles et la sécurité ne font pas bon ménage, sauf contrainte.
En effet peut-on définir la sécurité comme endiguement juridique de la violence? Les juristes les plus prestigieux, Kelsen et Schmitt ne se sont pas accordés sur l’existence d’un pouvoir normateur central du système international, ni dans la définition des relations internationales, ni encore sur le lien souterrain entre géopolitique et géostratégie, autrement dit entre espace politique, acteurs étatiques ou exotiques et violence militaire. Par ailleurs les politistes hésitent dans la définition de la relation entre droit et politique et dans la conception de « l’ordre » comme valeur de référence. Bien convaincu d’enrayer les multiples conflits qui sévissent dans la conjoncture actuelle, le comité organisateur a assumé la définition établie de l’ordre existent, de telle sorte que la sécurité géopolitique hégémonisée par un acteur prépondérant du système (les Etats-Unis) doit être rétablie contre les atteintes d’un ou de plusieurs acteurs perturbateurs et hostiles venant de l’Ile centrale du monde ou Heartland (Russie et Chine).
Ces derniers seraient des puissances révisionnistes remettant en cause l’organisation géopolitique du monde issu de l’effondrement de l’Union Soviétique et du droit international publique, antérieur à la première et à la deuxième guerre mondiale. En fait la paix, menacée dans plusieurs zones de conflit, à partir de l’Ukraine, constitue l’expression d’une inadéquation des rapports de forces mondiaux et du système juridique qui en garantit la stabilité. C’est bien la sécurité qui exige une refonte globale des rapports d’influence et de pouvoir en Europe, en Eurasie et en Extrême Orient.
Or si le « concept de sécurité » peut être défini comme une « absence de menaces sur les valeurs centrales » ( A. Wolfers ), en réalité le renforcement de l’ordre international fondé sur des règles considérées comme acquises est marqué par un ensemble de « ruptures de la paix » qui ont porté atteinte à la légitimité hégémonique et ces atteintes se sont signalées par un continuum d’antinomies et de conflits contre les conceptions unilatéralistes dominantes depuis la fin de la « guerre froide ». Bien qu’occultées et relativisées par rapport à d’autres problématiques (économiques, idéologiques, environnementales), ces ruptures, ont été présentées comme défis à l’ordre dominant du droit et des relations internationales et guère comme des antagonismes à la hiérarchie des pouvoirs et des rapports mondiaux de force.
Antinomies, ruptures et discontinuités
Nous énumérons ci-après une succession de discontinuités événementielles, qui continuent de caractériser le processus historique contemporain, après la dislocation de l’Union Soviétique (26 décembre 1991).
1999 - fin du conflit du Kosovo opposant serbes et kosovars suite à l’intervention de l’Otan sans mandat onusien.
2001 - attentat terroriste aux Tours Jumelles du World Trade Center de New York.
2003 - conflit d’Irak par l’invasion américaine contre Saddam Hussein qui a comporté la polarisation de la population en deux communautés selon des lignes ethniques et religieuses.
2005 - révolutions de couleur des années 2000, symbolisant une forme de combat politique dans l’espace est-européen et post-soviétique. Elles s’inscrivent dans une dynamique d’antagonismes appelée « révolutions rose en Géorgie, orange en Ukraine, des Tulipes au Kirghizstan, et du jasmin en Tunisie, soutenues depuis l’étranger (le tiers non engagé de Carl Schmitt).
2007 - Déclarations de Poutine à Munich dénonçant l’unilatéralisme américain.
2008 - La guerre russo-géorgienne de 2008 (également connue sous le nom de seconde guerre d'Ossétie du Sud) ou conflit opposant la Géorgie à sa province séparatiste d'Ossétie du Sud et à la Russie.
2014 - Maïdan, ou révolution « orange », née de révoltes promues en novembre 2013 contre le refus de V. Janoukovitch de signer des accords d’association à l’Union Européenne, ayant comporté sa destitution et la chute du gouvernement (ou un coup d’Etat fomenté par l’Occident). Début d’une crise violente et durable (2014-2024) entre la Russie et l’Ukraine, l’occupation de la Crimée et du Donbass et deux tentatives de compromis, non respectés de Minsk 1 et 2
2022 - Opération spéciale (préventive) d’occupation russe en Ukraine.
2023 - Elargissement de l’Otan à Suède et Finlande, conflit Hamas-Israël.
2024 - Elections aux USA, en Russie et au P. E.
Ces épisodes de rupture de la vie internationale ont eu un trait commun, la remise en cause de l’ordre mondial issu de l’effondrement de l’Union soviétique, devant mettre au ban, par un changement non violent, les régimes politiques en place. L’échec de ces tentatives a fait prendre conscience des conditions de légitimation du pouvoir, qui sont le recours à la force, en défense des valeurs ou des intérêts, ou des deux à la fois. Or les catégories conceptuelles auxquelles les pays vainqueurs de la confrontation bipolaire firent référence ont été de type « hégémonique et unilatéraliste » et relèvent des analyses conflictualistes des relations internationales.
Pour mieux appréhender le sens des changements d’aujourd’hui, les comparant à ceux des années 1990, voici les recommandations de Zbignew Brzezinski, dans son livre « Le grand échiquier ». Il y expose les nouvelles « règles » du jeu géopolitique, les expliquant par des commentaires de « réalisme » inhabituel, qui nous permettent de comprendre aisément les axes d’évolution des conflits actuels. A propos de l’Ukraine, comme étape forcée de l’élargissement de l’Union européenne et de l’Otan, la partition du jeu qui se déploie en 2023/24 avait été déjà anticipée efficacement par Z. Brzezinski en 1997. Les « nouvelles règles » de sécurité liaient d’un fil étroit et cohérent l’Europe de l’Est, la Russie et l’Eurasie.
Zbignew Brzezinski, l’Eurasie et la décentralisation de la Russie
Voici, en peu de mots ce que Brzezinski recommandait à l’époque:
- « Pour l’Amérique l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie… Dans ce nouveau cadre, l’Ukraine occupe une position cruciale, du fait même qu’elle peut permettre ou empêcher, au cœur de l’Eurasie et autour de la Russie, l’émergence d’une puissance contestant la suprématie des Etats-Unis. L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’Etat russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien, devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. L’Asie centrale, le Caucase, les « Balkans eurasiens » et leurs ressources énergétiques sont au cœur de la stratégies états-unienne, mais l’Ukraine constitue cependant l’enjeu essentiel. Le processus d’expansion de l’Union européenne et de l’Otan est en cours (1997) « A terme, - poursuit-il - l’Ukraine devra déterminer si elle souhaite rejoindre l’une ou l’autre de ces deux organisations ».
- « L'Eurasie demeure le seul théâtre sur lequel un rival potentiel de l'Amérique pourrait éventuellement apparaître (Z. Brzezinski songe à la Russie et à la Chine). L'Ukraine, l'Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l'Iran constituent des pivots géopolitiques cruciaux. La longévité et la stabilité de la suprématie américaine sur le monde dépendront entièrement de la façon dont ils manipuleront ou sauront satisfaire les principaux acteurs géostratégiques présents sur l'échiquier eurasien".
- En ce qui concerne la Russie, « une Russie plus décentralisée aurait moins de visées impérialistes. Une confédération russe plus ouverte, qui comprendrait une Russie Européenne, une République de Sibérie et une République extrême-orientale, aurait plus de facilités (avec l’Europe, les Etats-Unis, les Etats émergents, l’Extrême Orient) ».
L’hypothèse d’une « décentralisation (démembrement N.D.R ) » de la Russie pousse à l’époque le gouvernement des Etats-Unis à préférer des relations directes avec les différents Etats plutôt qu’avec Moscou. »
La réaction de Poutine se manifesta fermement dans son allocution de 2007 à Munich et militairement en 2008 en Géorgie. A postériori et très récemment, la conscience sur le déroulement de la stratégie suggérée par Z. Brzezinski en Ukraine transparaît très clairement de l’interview accordée par Poutine au journaliste conservateur américain Carlson Tucker ancien de Fox News le 9 février 2024, accusé d’ « idiot utile » par Hillary Clinton.
Les interventions du Chancelier allemand O. Scholz et de la Ministre des affaires étrangères Mme A. Baerbock
Abordant la période actuelle et intervenant indirectement à Munich et sournoisement dans la campagne électorale américaine de novembre prochain, Poutine fait appel à l’influence de plusieurs tendances, comme messages « soft » et « hard » adressés aux électeurs américains, le déclin hégémonique des États-Unis, la montée en puissance de la Chine, la « rupture » civilisationnelle de la Russie et la désoccidentalisation du monde.
Le Forum de Munich prolonge la lecture, nécessairement « intéressée » du commerce politique Est-Ouest. Nous nous limiterons aux interventions de Scholz et d’Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères. Annalena Baerbock, a estimé, à contre-courant de tout esprit d’apaisement, que l'Union européenne devrait s'élargir pour réduire sa vulnérabilité. Oubliant délibérément que tout élargissement politique est un élargissement du conflit, Mme Baerbock justifie ses déclarations par l’affirmation que la Russie "de Poutine continuera d'essayer de diviser non seulement l'Ukraine, mais aussi la Moldavie, la Géorgie et les Balkans occidentaux". "Si ces pays peuvent être déstabilisés en permanence par la Russie, cela nous rend tous vulnérables. Nous ne pouvons plus nous permettre d'avoir des zones d'ombre en Europe", ajoute-t-elle. Indépendante, insoumise et radicalement combative Mme Baerbock est en posture de concurrence vis-à-vis du Chancelier fédéral censé dicter la ligne de politique générale du gouvernement.
Première femme à la tête du ministère des Affaires étrangères allemand, elle semble « respecter la traditionnelle mainmise de la chancellerie, sans pour autant renoncer à ses propres idées », explique à l’AFP le politologue Gero Neugebauer, tandis que M. Scholz n’entendrait pas se « laisser dicter les principes fondamentaux de la diplomatie allemande ». Plus prudente et temporisatrice, la position du chancelier allemand a fermement mis en garde contre tout relâchement de la volonté de défense commune au sein de l’OTAN. « Toute relativisation de la garantie d’assistance de l’OTAN ne profite qu’à ceux qui, comme Poutine, veulent nous affaiblir », a-t-il déclaré dans son discours de samedi. Scholz a également appelé les partenaires de l’UE à accroître leur aide financière à l’Ukraine et il a ajouté que l’Allemagne avait presque doublé son aide militaire, qui s’élève désormais à plus de sept milliards d’euros, et qu’elle s’était engagée à verser six milliards supplémentaires.
Une défense pan-européenne commune face à la « menace » russe ?
A l’image des dirigeants de l’UE français et allemands, les leaders européens ont durci le ton face à Moscou, insistant non seulement sur la nécessité d’aider davantage l’Ukraine, mais aussi d’augmenter leurs propres capacités de défense. Tous les décideurs européens partagent le constat que l’Europe, dans son ensemble est impuissante, désunie et désarmée et qu’une série de défis cumulés imposent une politique de défense européenne et donc un autre modèle de la vieille culture de combat. Face à la convergence des intérêts russo-américains et à l’agenda convergente des priorités Trump- Poutine, l’Union Européenne - affirment-ils - doit être prête à faire la guerre et doit également développer des politiques industrielles de défense pan-européenne communes.
Cet objectif est lisible dans les déclarations du Chancelier Scholz en ce qui concerne le réarmement industriel de l’Allemagne et, par conséquent, la remise en cause du modèle économique de la République Fédérale et de ses relations de bon voisinage avec la Russie. La redécouverte de la réalité et celle du déni de guerre à l’Est, imposent un virage stratégique majeur et impliquent une réflexion approfondie sur l’indépendance politique et l’autonomie capacitaire du continent face à l’Amérique et au sein de l’espace euro-atlantique, avec un remodelage des responsabilités en cas de crise, un élargissement de la couverture assurée par la dissuasion nucléaire et un autre modèle d’armée, avec un retour de la relation armée-Nation et de la notion de citoyen-soldat. Ainsi, derrière l’exposé de Scholz, pourrait se cacher un virage stratégique majeur de la politique de défense allemande et européenne. Ce virage résulterait de la convergence de deux différentes perceptions de la menace, une géopolitique (Poutine) et l’autre géostratégique (Trump, par la remise en cause de l’art. 5 de l’Otan).
L’Europe n’aurait d’autres solutions que celle antique et toujours actuelle de Végèce, écrivain militaire romain de la fin du 4ème siècle ap. J. Ch., contenue dans son traité « Sur l’art de la guerre »: « Si vis pacem para bellum » (Si tu veux la paix prépare la guerre!). Ainsi, dans une réalité européenne et internationale menaçante, on est entrés dans l’ère des instabilités permanentes, annoncées par le flottement des « blocs instables » et par des revendications géopolitiques multipolaires.
Lecture actualisée du « Forum de Munich 24 » et de la situation actuelle selon les concepts de « Guerre et Paix, hostilité, état intermédiaire et guerre totale » de Carl Schmitt
Or, dans cette phase de préparation à la guerre (mondiale), ce qui est permanent, dans l’antagonisme séculaire entre Heartland et Rimland (première et deuxième guerres mondiales), est la figure de l’ennemi (la puissance montante), par rapport à celle de guerre. En effet comme nous l’explique Carl Schmitt, l’existence d’une hostilité subsistante, au-delà de la cessation des hostilités immédiates (dislocation de l’URSS, chute du mur de Berlin) est le sentiment d’hostilité, qui est manifestement le présupposé de l’état de guerre future (en préparation). En effet «Bellum manet, pugna restat» (le concept politique de guerre, l’antagonisme reste, le combat physique cesse). L’hostilité actuelle (vis-à-vis de la Russie et, en subordre de la Chine), tend à glisser progressivement vers son aboutissement inéluctable, une guerre totale, puisqu’elle ne résulte pas d’un traité, d’une norme, ni du droit international, mais du jugement du vainqueur (la puissance dominante puis hégémonique), condamnant le vaincu (dans les années 1900-1945 l’Allemagne montante, puis de 1945 à 1991, l’Union Soviétique). Ce glissement vers la guerre totale est par ailleurs repérable dans le bannissement, l’ostracisme, l’isolement, les proscriptions, les stigmatisations, les sanctions, les mises hors la loi, de celui qui a été désigné comme l’ennemi de la communauté internationale, bref comme l’agresseur. En effet l’agresseur et le fauteur de guerre selon le droit international est celui qui viole une frontière, ne respecte pas une procédure, un traité ou des accords légalement stipulés. Ainsi dans les catégories du droit pénal et criminel, l’auteur de ces actes délictueux est un criminel, indépendamment des provocations et des incitations pourtant très fortes à accomplir les recommandations de géopoliticiens reconnus (Brzezinski). Et le jugement que l’histoire portera sur les décisions de paix ou de guerre dans les relations diplomatiques et militaires ne pourrons pas être tranchées par un quelconque tribunal international, pour des crimes déjà antérieurement assignés au profit des puissances qui dictent le droit. Or, l’extension de l’idée de guerre à la mise en œuvre préalable et indiscriminée de l’hostilité dans des domaines non militaires (sanctions économiques, financières, de libre circulation des personne et des biens, information, informatisation, et intelligence, collaboration scientifique, contrôle des réseaux, du monde universitaire et des médias), crée un "état intermédiaire de non paix-non guerre", mais plus proche de la belligérance (envoi d’armes, de subsides, de faux volontaires, de bataillons sans drapeau, d’entrainement de forces d’élites, des appuis à des « tiers -non engagés », comme dans les révolutions de couleur, de saboteurs et de « rangers »), qui permet de cacher la vérité de la guerre directe.
Dans les conditions actuelles d’une guerre « hybride » les situations intermédiaires deviennent présomption de droit et fictions proliférantes. Dans les nouvelles conditions du monde où les religions se colorent de politique, l’état intermédiaire entre guerre et paix fausse tous les jugements, de telle sorte que la paix ou l’idée de paix deviennent des fictions juridiques et, dissociées de la volonté de vaincre et de « l’animus belligerandi », comme il a été fait au « Forum de Munich », ce qui reste de ce cumul de défis, intellectuels et politiques, est le concept d’hostilité, comme fondement et prélude à la guerre mondiale et totale.
Bruxelles, le 23 février 2024.
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Turbulences sénégalaises
Turbulences sénégalaises
par Georges FELTIN-TRACOL
La chronique 78 du 13 juin 2023 de « Vigie d’un monde en ébullition » intitulée « Le Sénégal sous tension » (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/06/18/le-senegal-sous-tension.html) évoquait le contexte politique de ce pays. Depuis une quinzaine de jours, on assiste à une nette dégradation du cadre institutionnel.
Le 3 février 2024, lors d’une allocution solennelle, le président de la République, Macky Sall, reporte l’élection présidentielle dont le premier tour devait se tenir le 25 février prochain. Cette décision provoque un traumatisme national agrémenté de manifestations, d’émeutes et d’une répression policière meurtrière. Dès le lendemain, les manifestants scandent: « Macky Sall, dictateur ! » Exagération ? Le 5 février, le gouvernement coupe l’Internet mobile au motif qu’il peut diffuser des messages haineux et subversifs. Dans le même temps, les autorités suspendent, puis révoquent la licence de diffusion de la chaîne Walf TV qui couvre les manifestations, ce qui alimenterait les scènes de désordre… Toutefois, à la différence du pesant silence du monde artistique et des milieux hip hop fortement subventionnés par l’État, la société civile, les confréries musulmanes, les paroisses chrétiennes et les syndicats s’unissent contre cet arrêt du processus électoral.
Les réactions internationales étonnent par leur modération. Les diplomaties occidentales regrettent ce choix sans trop insister. Très en pointe contre les juntes sahéliennes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la CÉDÉAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) tient une réunion en urgence à Abuja au Nigeria le 8 février suivant. Son communiqué final enjoint la classe politique sénégalaise à prendre au plus tôt les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral initial et exige des forces de l’ordre de « faire preuve de la plus grande retenue et à protéger les droits fondamentaux des citoyens ».
L’Assemblée nationale est immédiatement convoquée afin d’entériner le report. Elle utilise la procédure du vote accéléré. Les débats sont plus que houleux. Les unités d’élite de la gendarmerie pénètrent dans l’enceinte, expulsent de l’hémicycle les élus de l’opposition et arrêtent même certains députés, sous le prétexte du flagrant délit, au mépris de leur immunité parlementaire. Une fois la majeure partie de l’opposition évacuée manu militari, l’Assemblée nationale adopte par 105 votes pour et une voix contre le report. Sur le plan légal, le quorum de révision constitutionnelle est atteint puisqu’il faut l’obtention des trois cinquièmes, soit 99 députés sur 165.
Les députés placent le premier tour au 15 décembre 2024 et prolongent le mandat du président sortant qui se terminait le 2 avril jusqu’au début de l’année 2025 à l’encontre d’ailleurs de l’article 103 de la Constitution du Sénégal qui précise que « la durée et le nombre de mandats consécutifs du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision ».
L’interruption de la campagne électorale résulte-t-elle d’une manœuvre machiavélique de Macky Sall ? Ce dernier a longtemps entretenu le suspense autour d’une troisième candidature alors que la Constitution n’en permet que deux consécutives. Le 3 juillet 2023, l’actuel chef de l’État sénégalais annonçait qu’il ne solliciterait pas un nouveau mandat. Son parti, l’Alliance pour la République, présente l’actuel Premier ministre Amadou Ba. Mais d’autres personnalités issues de la majorité présidentielle posent eux aussi leur candidature.
Le 20 janvier 2024, le Conseil constitutionnel publie la liste des candidats à la présidentielle. On en recense vingt dont le Premier ministre en exercice et deux anciens chefs de gouvernement. Les observateurs politiques considèrent que ce scrutin sera le plus ouvert de l’histoire du Sénégal. Ce grand nombre de candidats se comprend par la coexistence de deux formes de parrainage. Le premier est un parrainage populaire: un candidat doit recueillir entre 0,8 et 1 % de signatures d’électeurs avec un seuil minimal de 2000 parrainages obtenus dans sept régions sur les quatorze du Sénégal. Prévu dès 1991, il s’applique pour la première fois cette année. Or l’Assemblée nationale vient de le supprimer pour le scrutin de décembre 2024. La seconde procédure repose sur le parrainage de treize députés et de cent-vingt maires et présidents de conseils régionaux. Le filtre va pleinement fonctionner en défaveur des candidats anti-Système.
Figure de l’opposition souverainiste, populiste et panafricaniste, candidat à la présidentielle de 2019 avec 15,67%, Ousmane Sonko ne peut être candidat. Purgeant une peine de prison ferme pour diffamations envers un ministre, son dossier de candidature a été rejeté, car jugé incomplet... Le gouvernement interdit en juillet 2023 son parti, les PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), accusé d’avoir appelé la population à l’insurrection. Néanmoins, Ousmane Sonko adoube son numéro deux, Bassirou Diomaye Faye, pour la présidentielle bien qu’il soit en détention provisoire depuis avril 2023 pour « diffusion de fausse nouvelle, outrage à magistrat et diffamation envers la magistrature ».
Parmi les recalés, on rencontre en outre Karim Wade, chef de la formation d’opposition PDS (Parti démocratique sénégalais). Fils de l’ancien président libéral Abdoulaye Wade (2000 – 2012), Karim Wade a la double nationalité française et sénégalaise, ce qu’interdit la Constitution. Or une autre candidate, Rose Wardini, n’a jamais caché sa double nationalité franco-sénégalaise. Elle a pourtant le droit de concourir. Cette incohérence irrite les députés du PDS qui portent plainte contre deux juges du Conseil constitutionnel accusés de manquer de probité. Dès les premiers jours de janvier 2024, l’Assemblée nationale inaugure une commission d’enquête sur le processus électoral de cette présidentielle. Karim Wade renonce ensuite à sa nationalité française et devient éligible si bien que les élus du PDS acceptent le report approuvé par leurs adversaires théoriques de la majorité présidentielle.
Des considérations politiciennes entrent enfin en compte. Les sondages indiquent très tôt, d’une part, la difficulté pour Amadou Ba d’accéder au second tour et, d’autre part, la très forte poussée en faveur de Bassirou Diomaye Faye (photo). Il ne faut pas que l’Alliance des États du Sahel puisse, indirectement, bénéficier d’un débouché océanique au moment où elle quitte la CÉDÉAO et s’affranchit d’un marché commun dysfonctionnel.
Macky Sall a réalisé un acte décisionniste schmittien propre à l’usage de la souveraineté en période d’exception. Il revient en théorie au Conseil constitutionnel de statuer en dernier ressort sur tout ce qui concerne les modalités pratiques de l’élection présidentielle. Le décret du 3 février 2024 dessaisit dans les faits le Conseil constitutionnel. Il s’agit d’une nouvelle démonstration de force de l’hyperprésidentialisme sénégalais qui n’a eu que quatre dirigeants : Léopold Sédar Senghor (1960 – 1980), Abdou Diouf (1981 – 2000), Abdoulaye Wade et Macky Sall. Il ne faut donc pas s’étonner que le Sénégal ait connu des constitutions variées en 1959, en 1960, en 1963, en 2001 et en 2016 avec de nombreuses révisions internes plus ou moins erratiques.
Divers candidats et plusieurs mouvements politiques dénoncent le report et déposent des recours auprès du Conseil constitutionnel. Cette institution comprend sept membres (les juges) nommés pour six ans par le président de la République qui doit en choisir deux sur une liste de quatre personnes présentées par le président de l’Assemblée nationale. Le 15 février, en début de soirée, le Conseil annule le report et exige des élections dans les meilleurs délais. Il confirme que le mandat de l’actuel président s’achèvera le 2 avril et, en cas de vacance à cette date, l’intérim reviendra au président de l’Assemblée nationale. En conflit ouvert avec les juges, les députés critiquent cette censure qui confère au Conseil constitutionnel une compétence supraconstitutionnelle, c’est-à-dire avoir un droit de regard sur les révisions de la loi fondamentale. Prenant acte de la décision, le président Macky Sall prône un dialogue national. Des négociations auraient commencé avec Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.
Longtemps perçu comme un pôle de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest francophone, le Sénégal entre en cette année 2024 dans une phase de très grandes turbulences politico-institutionnelles. « Quatre Communes » sénégalaises (Dakar, Saint-Louis, Rufisque et Gorée) ont été autrefois des communes françaises. Craignons que le précédent survenu à Dakar ne donne pas quelques mauvaises idées à l’Élysée dans la perspective de 2027...
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 103, mise en ligne le 21 février 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 24 février 2024
E-sports et jeux de superpuissance
E-sports et jeux de superpuissance
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/02/22/e-urheilua-ja-suurvaltapelia/
La quatrième révolution industrielle (ou, en abrégé, "industrie 4.0") est un terme qui décrit l'évolution industrielle et technologique en cours qui, à bien des égards, combine les mondes physique et numérique.
Il s'agit d'une entité "cyber-physique" impliquant l'intelligence artificielle, l'informatique en nuage, le big data, l'internet des objets, les capteurs intelligents, la réalité augmentée, l'analyse avancée, l'impression 3D, la robotique et l'automatisation.
Comme nous le savons, la société se numérise rapidement et les responsables politiques tentent de suivre le mouvement. Par le passé, j'ai écrit (parfois de manière critique) sur la manière dont la quatrième révolution industrielle progresse en Russie (également), malgré le conflit en Ukraine et la politique de sanctions de l'Occident.
Exemple récent de cette tendance "techno-totalitaire", Kazan accueille actuellement les Jeux internationaux du futur, un événement e-sports et sportif au cours duquel des sports "phygitaux" sont pratiqués dans des environnements à la fois physiques et virtuels.
Il y aura des sports traditionnels, du hockey à la course de drones, en passant par d'autres sports électroniques. Selon le site web des Jeux, l'événement attirera plus de deux mille compétiteurs de plus de cinquante pays.
Les "Jeux du futur" ont été créés à l'initiative du président Vladimir Poutine, qui estime que "la combinaison des sports classiques et cybernétiques reflète l'image d'une Russie ouverte à toutes les nouveautés, en quête de progrès, et en même temps capable de concilier harmonieusement sa tradition et sa modernité".
M. Poutine était présent à la cérémonie d'ouverture de cet événement d'une semaine et demie à Kazan, où, dans l'esprit du sport, les drapeaux des différents pays participants ont été hissés. Le drapeau finlandais a également été hissé et, au même moment, un "Suomi-Neito" vêtu de bleu et de blanc est monté sur scène.
La combinaison des sports électroniques et des sports physiques s'étend également au sport favori de nombreux Finlandais, le hockey sur glace. Aux Jeux de Kazan, chaque match de hockey est divisé en une partie numérique jouée sur un simulateur de hockey sur glace et une partie physique, où des équipes de trois joueurs s'affrontent sur une patinoire. Les buts marqués dans les phases numériques et physiques du match sont additionnés pour déterminer l'équipe gagnante.
Après que la Russie a lancé son opération militaire en Ukraine en février 2022, le pays a été exclu des activités sportives internationales. L'interdiction a déjà commencé à se fissurer quelque peu, puisque l'année dernière, c'est l'organe directeur international des sports électroniques, l'IESF, qui a décidé le premier de lever toutes les sanctions à l'encontre des joueurs et des équipes russes. Cette décision a bien entendu provoqué une polémique au sein de la fédération sportive finlandaise.
Si les mouvements de paris militaires et politiques sont autorisés à influencer le sport, les interdictions devraient au moins être cohérentes et les conséquences identiques pour tous les pays (si c'était le cas, nous ne verrions pas, par exemple, la skieuse américaine de haut niveau Jessie Diggins participer à des compétitions internationales).
La rivalité technologique entre les superpuissances dans la période actuelle de bouleversement de l'ordre international a également un impact sur beaucoup de choses, mais n'est-il pas temps, malgré les hostilités apparentes, de revenir au moins aux pratiques de l'ancienne guerre froide, où l'on ne cherchait pas à isoler complètement les pays les uns des autres ?
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L'État managérial néolibéral et les organisations non gouvernementales (ONG)
L'État managérial néolibéral et les organisations non gouvernementales (ONG)
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/el-estado-gerencial-neoliberal-y-...
La "managérialisation" de l'Etat, imposée avec grande arrogance après 1989, correspond en fait à sa neutralisation ou, plus précisément, à sa subsomption sous la dynamique économique qui a conduit à la réalisation de la prophétie de Foucault: "il faut gouverner pour le marché, au lieu de gouverner à cause du marché".
Le renversement du rapport de force traditionnel a finalement conduit au passage du marché sous la souveraineté de l'État à l'État sous la souveraineté du marché: en plein cosmopolitisme libéral, l'État n'est plus que l'exécutant de la souveraineté du marché.
Célébrée par la nouvelle gauche post-gramscienne et son programme (qui coïncide de plus en plus clairement avec celui de l'élite libérale), l'abolition de la primauté de l'État a contribué à libérer non pas les classes dominées, mais la "bête sauvage" qu'est le marché.
A l'ère de l'Etat à souveraineté limitée ou dissoute, la prérogative de superiorem non recognoscens est acquise de manière stable et directe par l'élite mondialiste qui prend le figure du seigneur néo-féodal, qui l'exerce à travers des organismes reflétant ses intérêts - de la BCE au FMI. L'économie planétaire a conquis le statut d'une puissance qui ne reconnaît rien comme supérieur.
Les entités privées et supranationales susmentionnées annihilent toute possibilité d'aborder avec des ressources publiques les questions sociales dramatiques et urgentes liées au travail, au chômage, à la misère croissante et à l'érosion des droits sociaux.
En l'absence du pouvoir édificateur de l'État, les élites ploutocratiques libérales-libertaires prêchent ouvertement et pratiquent discrètement, dans leur propre intérêt, la modération salariale, le contrôle des comptes publics et, bien sûr, la sanction d'un éventuel non-respect. En même temps, elles peuvent récupérer tout ce qu'elles ont perdu dans les conflits de classe, c'est-à-dire tout ce que le mouvement ouvrier a réussi à obtenir au cours du 20ème siècle - le siècle des conquêtes ouvrières et sociales, et pas seulement des "tragédies politiques" et des totalitarismes génocidaires: de l'entrée du droit sur le lieu de travail à la formation des syndicats, de l'éducation gratuite pour tous aux fondements de l'État-providence.
En outre, le fanatisme économique de classe peut facilement utiliser les idéologies du passé, liées à des projets politiques ayant ignominieusement échoué, comme une ressource symbolique négative pour se légitimer. Il peut désormais se présenter comme préférable à toute expérience politique antérieure, ou liquider a priori tout projet de régénération du monde et toute passion utopique-transformatrice, immédiatement assimilés aux tragédies du 20ème siècle.
La proclamation de la Fin de l'Histoire est proposée, depuis 1992, comme le condensé idéologique du monde d'aujourd'hui entièrement subsumé par le capital. Emblématique de la philosophie destinaliste du progrès capitaliste de l'histoire, elle a réussi à installer dans la mentalité générale la nécessité de s'adapter aux nouveaux rapports de force. Et cela, d'ailleurs, avec la conscience - cynique ou euphorique, selon les cas - d'être parvenu au terme de l'aventure historique occidentale, achevée avec la liberté universelle du marché planétaire et l'humanité réduite à l'état d'atomes consommateurs solitaires, à la volonté de puissance abstraitement illimitée et concrètement coextensive par rapport à la valeur d'échange disponible.
Fonctionnelle pour l'alignement général sur l'impératif du ne varietur, la démystification postmoderne des grands méta-récits a procédé de pair avec l'imposition d'un seul grand récit autorisé et idéologiquement naturalisé dans une seule perspective admise comme vraie: le storytelling usé et la vulgate libérale abusive de la Fin de l'Histoire destinaliste dans le cadre post-bourgeois, post-prolétarien et ultra-capitaliste, inauguré avec la chute du Mur et avec la cosmopolitisation réelle du nexus de la force capitaliste.
Il suffit de rappeler ici, à l'aide d'un exemple concret tiré de notre présent, le rôle de ce qu'on appelle les "organisations non gouvernementales". Celles-ci, avec les entreprises multinationales et déterritorialisées, ont contesté la prédominance des Etats. Derrière la philanthropie avec laquelle ces organisations prétendent agir (droits de l'homme, démocratie, sauver des vies, etc.), se cachent les intérêts privés du capital transnational.
Les Organisations Non Gouvernementales, en réalité, revendiquent d'en bas et depuis la "société civile" les "conquêtes de la civilisation", les "droits" et les "valeurs" établis d'en haut par les Seigneurs du mondialisme niveleur qui "per sé fuoro" (Inferno, III, v. 39), les nouveaux conquérants financiers et les gardiens de la grande entreprise du marché supranational sous l'hégémonie de la spéculation capitaliste privée.
Ces conquêtes, ces droits et ces valeurs sont donc toujours et uniquement ceux de la classe mondiale compétitive, idéologiquement présentés comme "universels": démolition des frontières, renversement des États voyous (c'est-à-dire de tous les gouvernements non alignés sur le Nouvel ordre mondial unipolaire et américano-centré), encouragement des flux migratoires au profit du cosmopolitisme d'entreprise, dé-souverainisation, déconstruction des piliers de l'éthique bourgeoise et prolétarienne (famille, syndicats, protection du travail, etc.).
Dans cette perspective, sous le vernis humanitaire des ONG, on découvre le cheval de Troie du capitalisme mondial, le tableau de bord de l'élite cosmopolite, avec sa règle fondamentale impitoyable (business is business) et son assaut contre la souveraineté des Etats.
Si elles ne sont pas analysées selon le schéma imposé par l'hégémonie de l'aristocratie financière, les organisations non gouvernementales se révèlent être un moyen puissant de contourner et de saper la souveraineté des États, et de mettre en œuvre point par point le plan mondialiste de la classe dirigeante, en vue de la libéralisation définitive de la réglementation politique des États-nations souverains en tant que derniers bastions des démocraties.
L'affrontement entre les ONG et les lois des Etats nationaux ne cache pas, comme le répètent les maîtres du discours, la lutte entre la philanthropie, celle de "l'amour de l'humanité", et l'autoritarisme inhumain; au contraire, on y trouve la guerre entre la dimension privée du profit des groupes transnationaux et la dimension publique des Etats souverains qu'ils assiègent.
Plus précisément, pour ceux qui s'aventurent au-delà du théâtre vitreux des idéologies et affirment la volonté de savoir de la mémoire foucaldienne, à l'horizon de la mondialisation comme nouvelle étape du conflit cosmopolitisé entre Seigneur et Serviteur (le Maître et l'Esclave, Hegel), les organisations non gouvernementales apparaissent comme les instruments idéaux pour l'imposition d'un agenda politique mûri en dehors de tout processus démocratique et protégeant exclusivement les intérêts concrets de la classe hégémonique.
Cette dernière, d'ailleurs, grâce au travail diligent des anesthésistes du spectacle, calomnie de "souverainiste" - énième catégorie frauduleuse inventée par la néo-langue des marchés - quiconque ne dit pas définitivement adieu au concept de souveraineté nationale. Bastion de la défense des démocraties développées au sein des espaces étatiques encore réfractaires au Nouvel Ordre Mondial (qui est post-démocratique au même titre qu'il est post-national), l'objectif est que la notion même de souveraineté nationale soit idéologiquement dégradée en un instrument d'agression et d'oppression, d'intolérance et de xénophobie.
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vendredi, 23 février 2024
Plus qu'un tiers des Européens en faveur du soutien à l'Ukraine - malgré le treizième paquet de sanctions
Plus qu'un tiers des Européens en faveur du soutien à l'Ukraine - malgré le treizième paquet de sanctions
Source: https://www.unzensuriert.at/240322-nur-noch-ein-drittel-der-europaeer-fuer-unterstuetzung-der-ukraine-trotzdem-drittes-sanktionspaket/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
La moitié des Autrichiens estiment que l'UE devrait pousser l'Ukraine à négocier la paix avec la Russie. Probablement aussi parce que presque plus personne ne croit à une victoire de l'Ukraine. C'est ce que révèle un récent sondage mené dans toute l'Europe.
"Il nous manque simplement des hommes"
La guerre en Ukraine entre très bientôt dans sa troisième année. Après l'échec de la contre-offensive de l'été dernier, la lassitude de la guerre se répand parmi les soldats ukrainiens, a rapporté ServusTV. Dans ce reportage, un officier ukrainien a déclaré :
"Nous manquons cruellement de soldats. Nous manquons tout simplement d'hommes. Les gens ont perdu l'enthousiasme qu'ils avaient au début de l'invasion".
Le philosophe Precht a prédit la situation
Une prise de conscience tardive que le philosophe Richard David Precht avait déjà prédite le 12 juillet 2022 lors de l'émission Markus Lanz sur la chaîne allemande ZDF. Littéralement, Precht a dit à Lanz :
"Avez-vous une idée du nombre d'obusiers, de munitions, de chars de combat qu'il faudrait livrer à l'Ukraine pour rétablir ne serait-ce qu'un semblant d'équilibre ? Et l'armée composée de 30.000 soldats, dont vous venez de dire que 7000 d'entre eux viennent de quitter le combat pour cause de décès et de blessures, aura donc disparu dans quatre ou six semaines. Il ne devrait alors plus y avoir de soldats vivants dans la forme de guerre actuelle. Nous n'avons aucune idée de la quantité énorme d'armes qui devraient être livrées là-bas et qui devraient également arriver à destination, une grande partie n'arrivant probablement pas, afin de créer une quelconque perspective".
La guerre n'est pas décidée moralement
Et en fin de compte, selon Precht, la question n'est pas tranchée moralement, mais elle est tranchée par le fait que nous devons reconnaître que cela n'est pas possible. En réponse à l'argument de Lanz selon lequel "nous ne pouvons pas permettre qu'il (Poutine, ndlr) soit également récompensé pour avoir mené une guerre d'agression en Europe", Precht a demandé "mais que faire si nous devons ?".
Les forces ukrainiennes sont également à court de munitions
La situation est précaire parce que les forces ukrainiennes sont également à court de munitions, a déclaré le stratège militaire autrichien Markus Reisner à ServusTV, soulevant un autre problème. La question qui se pose, selon lui, est de savoir si l'Ukraine pourrait ne plus être en mesure de retenir les forces russes en raison de cette pénurie de munitions.
13ème paquet de sanctions de l'UE
En Autriche, le refus de continuer à soutenir l'Ukraine est particulièrement élevé. Mais à l'échelle européenne également, seul un tiers environ des citoyens est encore favorable à la poursuite du soutien. Ils sont nettement plus nombreux à souhaiter un traité de paix le plus rapidement possible.
L'élite européenne à Bruxelles continue néanmoins à faire pression sur la Russie. Le jour de l'anniversaire de la guerre en Ukraine, l'UE a imposé son 13ème train de sanctions à la Russie. Mais jusqu'à présent, aucune de ces mesures punitives n'a fait plier le Kremlin.
20:37 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, autriche, affaires européennes, russie, ukraine, sanctions | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La résistance de l'anarque jüngerien face au dieu algorithme
La résistance de l'anarque jüngerien face au dieu algorithme
La réponse du rebelle : il prépare un lieu de résistance physique (qui est bien sûr aussi ultra-physique), concret. Jünger parle clairement d'armes, d'autorité, d'une délimitation concrète de l'espace où la souveraineté redevient une évidence.
par Giacomo Petrella
Source: https://www.barbadillo.it/113048-heliopolis-18-la-resistenza-dellanarca-jungeriano-davanti-al-dio-algoritmo/
La question de l'évasion, pour fuir l'algorithme, n'est pas une question de liberté ; en fait, ce n'est jamais qu'une question de liberté, qui est un concept très vendable et difficilement utilisable. Il s'agit clairement toujours d'une question de relations de pouvoir. Ce qui, pour nous Occidentaux du troisième millénaire, élevés dans le relativisme totalitaire protestant, signifie tenter une conversion de l'âme et du corps qui est difficile à réaliser. Même l'Anarque, vous le savez, nous l'avons mentionné à maintes reprises, n'aspire pas à une liberté indistincte: il prépare un lieu de résistance physique (qui est certainement aussi ultra-physique), concret. Jünger parle clairement des armes, du chef de famille, d'une délimitation concrète de l'espace où la souveraineté redevient une donnée : collective dans le cas du Travailleur, individuelle dans le cas du Rebelle.
Quand on re-propose la volonté d'un monde mal construit, on n'utilise donc pas un langage moral, pas une coexistence religieuse avec le péché, mais un discours héraclitéen: la vérité naît du polemos, c'est le conflit entre les parties qui indique la réalité du Logos.
Qu'est-ce que la tyrannie de l'algorithme? Tout simplement la victoire toujours plus concrète de l'anéantissement du devenir. Il ne s'agit pas, bien sûr, de la fin de l'histoire, concept aussi vendable et inutile que celui de liberté. Non. Il s'agit de l'anéantissement de tout flux, de tout cycle, de toute diversité concrète. C'est le remplacement du Logos, de la Providence, si vous voulez, par une ligne virtuelle et imposée de production infinie. Que le capitalisme soit tyrannique, personne ne le dit plus. Qu'il soit voué à l'anéantissement de la planète et des êtres humains, on le dit à travers des concepts qui, une fois de plus, sont aussi vendables qu'inutiles. Le pauvre homme regarde ces jeunes gens moyens rabaisser une œuvre d'art en se disant "au diable la planète, ma vie est déjà morte".
L'algorithme tend à créer deux factions, réconciliables au sein de son système de vente sur des bases moralisatrices. Sur chacun d'entre eux. Ce qu'il ne tolère pas, c'est l'usage de la violence au sens communautaire. De Fleximan à la victoire tactique russe, la violence héraclitéenne est immédiatement condamnée, censurée, et pas sur la base de la vérité. Mais sur des discours fidéistes. Le bien, le mal. Sainte civilisation. La violence est tolérée et même souhaitée, appliquée, défendue et sanctifiée si elle est utilitaire: si elle vise à renouveler la domination relativiste du modèle de production capitaliste.
Si elle sort de ce schéma, la reductio ad hitlerum est, comme toujours, immédiate; ainsi, le massacre de Gaza prend une connotation biblique plus que cohérente pour nous, Occidentaux puritains. Sodome et Gomorrhe méritent le châtiment du peuple élu. Un peuple qui, face au terrorisme du Hamas, est légitimé dans un sens économique, utilitaire, à commettre l'extermination: il fut un temps où l'économie et la crématique étaient séparées et où la vérité était un concept concret de la vie communautaire, on construisait des tours, des murs défensifs, parfois des ponts. À l'ère du capitalisme technocratique, tout comme on imprime de l'argent à l'infini pour les copains de BlackRock, il est normal de bombarder jusqu'à l'anéantissement.
L'homme moyen a donc raison de penser "au diable la planète, je ne vois rien de bon ici" ; certainement pour ceux d'entre nous qui luttent pour se rendre, au moins intellectuellement, la frustration s'accroît de voir nos propres intuitions marxiennes et nietzschéennes devenir tristement de plus en plus évidentes.
Nous supplions Polemos de revenir: démon de la guerre, probablement de la guerre civile, père d'Alalà, personnification du cri de guerre.
Giacomo Petrella
20:18 Publié dans Actualité, Philosophie, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ernst jünger, révolution conservatrice, anarque, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Traditionalistes contre globalistes: le grand chambardement planétaire
Traditionalistes contre globalistes: le grand chambardement planétaire
par Pierre-Emile Blairon
1.
Etat des lieux
En 2020 a eu lieu un événement sans précédent dans l’histoire du monde : un groupe d’oligarques psychopathes a fomenté un coup d’État planétaire, qu’il a dénommé le Great Reset, la « grande réinitialisation » en français, une expression à l’évidence inspirée par la main-mise de la technologie informatique sur le monde que nous vivons. Ce coup d’État est toujours en cours ; il trouve ses origines funestes et son but pernicieux dans un lointain passé de l’humanité, transmis de siècle en siècle, de sociétés secrètes en officines « satanistes » (terme revendiqué par ces mêmes officines et, actuellement, par ces mêmes psychopathes), de cooptation en cooptation d’individus malfaisants jusqu’à la secte maléfique qui s’est emparée de quasiment toutes les structures civilisationnelles du monde d’aujourd’hui[1]. Pourquoi cette engeance a-t-elle décidé d’intervenir à ce moment ? Parce que la fin de notre cycle, qui s’accompagne, comme tous les précédents, de nombreux troubles, d’origine humaine ou naturelle, présente une vulnérabilité que les globalistes attendent depuis bien longtemps et qu’il s’agit d’empêcher la naissance de celui qui va suivre.
C’est amusant, ces personnages nuisibles qui semblent issus en droite ligne d’Epiméthée, le frère idiot de Prométhée, plus que de Prométhée lui-même, ont ouvert la boîte de Pandore (qui, dans la mythologie, était une jarre) répandant tous les malheurs qui vont inévitablement leur tomber sur la tête. Oui, l’existence des racailles en col blanc qui dirigent le monde procède de cette filiation mythologique dont ils se réclament.
En effet, par cette soudaine entrée en scène et la répression qui l’a suivie, les globalistes se sont révélés au monde et, de ce fait, ont déclenché une prise de conscience de tous ceux qui ne se sentaient pas concernés jusque là par les agissements de leurs gouvernants, valets, complices ou adeptes de la secte.
Les mondialistes avaient méticuleusement préparé leur coup depuis de longues années ; leur première tâche avait consisté à prendre le contrôle de tous les médias afin de conditionner les populations ; il faut reconnaître que cette étape décisive a parfaitement fonctionné ; les techniques d’ingénierie sociale sont très au point ; et les quelques rares esprits lucides qui n’ont pas été atteints par cette épidémie de crétinisation ont regardé avec effarement les masses se plier sans broncher à toutes les absurdes injonctions qui leur étaient lancées afin de tester leur degré de soumission.
En quelques mois, toutes les valeurs qui constituaient le socle même des sociétés civilisées depuis des siècles ont disparu ; en moins de quatre ans, ce qu’on a appelé l’Occident s’est effondré sur tous les plans: spirituel, économique, diplomatique, technologique, culturel, intellectuel, sapientiel, mémoriel...
L’infime minorité qui a su conserver son esprit critique a pu se relever, se regrouper et entamer une résistance courageuse avec ses faibles moyens. Des personnes venues de tous horizons, qui ne se côtoyaient pas auparavant, se sont reconnues comme faisant partie d’une même communauté, sentiment accru du fait qu’elles sont passées par les mêmes épreuves, surtout lors de la troisième offensive lancée contre les peuples, celle d’une pseudo-vaccination mortifère, après l’entreprise de conditionnement planétaire des populations - de leur lobotomisation - et après la fabrication du coronatralalavirus en Chine et sa diffusion.
Les clivages artificiels économiques (de classe) ou politiques (gauche-droite) laissent place désormais à une reconfiguration des archétypes sociaux avec d’un côté, les individus conformistes qui ont été conditionnés par l’ingénierie sociale (les plus nombreux) adhérant par défaut - de cerveau - au camp mondialiste ou, pour les autres, plus éveillés mais en minorité, rejoignant le camp traditionaliste.
Mais nous verrons que ces nouveaux résistants n’ont pas le profil attendu de gens passéistes qui s’accrochent à leurs privilèges, à leur confort ou à une idéologie conservatrice ; ceux-ci rejoignant le camp mondialiste sans se poser de questions. Les cartes ont été rebattues avec l’accélération et la multiplication d’événements significatifs qui ont divisé le monde selon des critères inattendus.
En voici quelques exemples.
- La guerre déclenchée par les Occidentistes [2] en Ukraine a, contrairement aux espérances des Américains, de l’OTAN et de leur entité vassale, l’Union Européenne, renforcé ces dissidents occidentaux qui se sont rapprochés de la Russie, laquelle brandit sans complexe et avec fermeté le flambeau des valeurs pérennes indo-européennes de nos origines communes.
- La création de l’alliance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ouvre une alternative à l’hégémonie planétaire américaine ; la Russie, bien loin de succomber économiquement face aux sanctions occidentales, s’est, au contraire, consolidée sur le plan économique, déclenchant même un marasme sans précédent dans beaucoup d’Etats européens (dont la France).
- La récente entrevue du journaliste-vedette américain Tucker Carlson avec Vladimir Poutine, qui a pu enfin exposer le point de vue de la Russie sur la guerre en Ukraine, a déclenché un tsunami médiatique et une vague de sympathie pour le dirigeant russe à laquelle ne s’attendaient pas les globalistes.
- Les Etats-Unis - « dirigés » par un vieillard sénile compromis, en compagnie de son fils, dans d’innombrables affaires douteuses - sont en complète déliquescence, à tel point que de nombreux Etats songent à faire sécession.
- Autre théâtre de troubles internationaux, le massacre en cours perpétrée par Israël sur la population palestinienne ne peut, à terme, que fragiliser l’état sioniste et ses alliés, Israël constituant l’un des trois principaux composants du bloc occidental avec les Etats-Unis et l’Union européenne.
- Les Africains commencent à se réveiller et chassent les Français (dont c’était la « chasse gardée », la Françafrique), à cause de l’ignorance, de la bêtise, de la vanité et de la maladresse d’Emmanuel Macron ; la France est brusquement remplacée par la Chine et la Russie.
- Enfin, la fronde des paysans européens contre le projet sournois de l’Union européenne visant à les éradiquer (fronde toujours en cours à l’heure où nous publions) a radicalisé les franges les plus traditionnelles de la population qui semblent décidées à ne plus se laisser manipuler.
C’est ainsi que se dessine lentement un monde bipolaire (à défaut, pour l’instant, d’être multipolaire) à la fois sur le plan économique mais aussi sociétal, les BRICS, composés essentiellement de très anciennes civilisations traditionnelles, solidement structurées par des valeurs ancestrales, refusant unanimement les errances d’un Occident déboussolé et suicidaire.
Quelles sont les caractéristiques de chacun des deux blocs ainsi constitués ?
2.
Le camp traditionaliste
Le terme de « tradition » vient du latin traditio, action de transmettre et du verbe tradere : transmettre ; on confond souvent les traditionalistes avec les conservateurs ; le latin précise bien qu’il y a une action qui est requise ; la tradition n’est donc pas un simple « retour au passé », un concept figé, contrairement au mot « conservation » qui suppose une préservation, certes, mais aussi le « maintien d’un statu quo », selon le Larousse. C’est exactement la différence que décrit l’adage russe : « Le passé n’est pas un port, c’est un phare ». c’est-à-dire ce qui éclaire notre présent pour envisager notre avenir.
Il faut toujours remonter à la source pour comprendre le présent et tenter de deviner le futur. Remonter à la source, c’est prendre de la hauteur, l’eau coule toujours du haut vers le bas ; l’eau qui sourd de la source est un renouvellement constant, comme une fontaine de Jouvence.
Nos ancêtres avaient observé la nature et les astres et en avaient conclu que le temps était cyclique et que le processus pérenne « naissance-vie-mort » n’avait ni début ni fin. Les anciennes civilisations indo-européennes indiennes, grecques et iraniennes avaient partagé les grandes périodes de ce temps cyclique en quatre âges représentés par des métaux qui allaient du plus précieux au plus vil (or, argent, bronze et fer), l’or étant incorruptible et le fer se décomposant en rouille jusqu’à disparaître avec la fin du cycle avant qu’en renaisse un nouveau. L’Âge d’or représentant le plus haut sommet d’une civilisation, chacun des citoyens vivait selon les préceptes d’une spiritualité raffinée, productrice de valeurs admirables, aristocratiques et chevaleresques qui structuraient une société policée et enracinée au sol qui lui avait été dédié, ces vertus s’émoussant au fil du temps et des âges jusqu’au déclin de l’Âge de fer qui voit la totale décomposition de cette société par l’inversion de ses valeurs, l’abêtissement et l’ensauvagement de l’humanité et le règne du matérialisme le plus abject.
Nous sommes à la fin de ce dernier âge et l’on peut constater les méfaits qui l’accompagnent inévitablement et inexorablement dans la vie de tous les jours.
Une certaine catégorie d’hommes et de femmes (que Julius Evola appelle « les êtres différenciés ») se consacre, au fil des siècles et des générations, à la transmission et à la maintenance des valeurs de l’Âge d’or qui devraient être les valeurs naturelles et spirituelles de l’humanité si elles n’avaient pas été détournées. La réactivation de ces valeurs étant la condition indispensable à la résurgence du nouveau cycle lorsque le temps sera venu.
Le camp globaliste veut coûte que coûte empêcher cette réactivation qui, si elle est menée à bien, signifierait la fin de son hégémonie matérielle. C’est tout le combat des « êtres différenciés » dont nous parlerons en fin d’article. Toutes les actions qui visent à retarder la chute de cette modernité matérialiste constituent une production d’énergie en pure perte ; le seul combat utile consiste à préparer le grand retournement en rassemblant les bagages (les valeurs) pour franchir le gué qui mène au nouveau cycle, au nouvel Âge d’or, et en empêchant les satanistes d’interrompre le processus d’avènement du nouveau cycle.
Ce processus est expliqué dans la plupart de mes ouvrages et articles ; je ne pourrai pas ici l’expliciter plus avant. Je donne juste quelques indications qui, dans le cadre de cette intervention, permettent de comprendre les événements qui nous préoccupent actuellement, c’est-à-dire les raisons de l’offensive inattendue et brutale des forces négatives qui ont pris le pouvoir sur l’ensemble de la planète.
3.
Le camp globaliste
Je parlerai indifféremment de mondialistes, globalistes, satanistes ou transhumanistes puisque ce sont autant de sectes nuisibles qui interfèrent, se complètent et se substituent l’une à l’autre selon les situations ou les besoins du moment, mais qui visent le même but sous des apparences quelquefois patelines et anodines : la réduction puis la mise en esclavage et/ou en robotisation de ce qui restera de la population planétaire, « l’élite » (que ces groupes s’arrogent le droit exclusif de représenter) ne se préoccupant que d’accroître sa durée de vie et son bien-être matériel au prix de bien de turpitudes et de misères infligées aux peuples sans le moindre état d’âme, ce qu’a amplement prouvé l’épisode sanitaire et ses suites tragiques.
Nos globalistes se veulent les héritiers de la race des Titans qui, dans la mythologie grecque, ont voulu se mesurer aux dieux par la révolte de leur figure la plus emblématique qui s’appelle Prométhée, lequel est réputé avoir créé les humains ; le prométhéisme, ou le titanisme, a donné naissance au surhumanisme, qui est lui-même l’antichambre de l’actuel transhumanisme qui milite pour un « homme augmenté », équivalent du surhomme. Humanisme (domination de l’Homme sur les autres règnes), surhumanisme, transhumanisme et, but ultime : posthumanisme qui voit l’Homme transformé en robot dans un épouvantable cliquetis de ferraille...
Cette vanité, cet orgueil qui a poussé les Titans à défier les dieux s’appelle l’hubris, la démesure élevée en mode de fonctionnement de nos sociétés actuelles, la folie titanesque qui voit, par exemple, s’élever des tours toujours plus hautes au sein de mégapoles toujours plus gigantesques.
Et ce n’est pas un hasard si l’équivalent des Titans chez les monothéistes sont les anges rebelles, et de ce fait déchus, dont le chef s’appelle évidemment Satan, dont la racine serait la même que celle de Titan, selon le chercheur Daniel E. Gershenson. La cause de la déchéance de ces « anges » est identique à celle qui a poussé Prométhée à défier les dieux : l’hubris, l’orgueil, la vanité, la volonté de se mesurer à Dieu, voire de le remplacer.
Les ancêtres de nos modernes transhumanistes sont les auteurs d’une grande manipulation, bien avant celles de la pseudo-pandémie et des pseudo-vaccins, une totale inversion des valeurs et de la logique.
Cette manipulation s’est révélée à la faveur, d’une part, des multiples inventions scientifiques qui ont jalonné la fin du 19e siècle (inventions qui ne pourront que tourner la tête des foules et les persuader qu’une ère nouvelle était en train de bouleverser leur vie, celle du progrès sans fin) et, d’autre part, à la même époque, de la parution du livre de Charles Darwin, L’Origine des espèces, qui professe que l’ancêtre de l’homme est un singe. Ces nouveaux « progressistes » en ont profité pour diriger l’humanité vers une croyance entièrement tournée vers le matérialisme et le monde artificiel qui ne pouvait qu’avantager leur ambition démesurée de contrôler la planète par ce biais, ces individus d’alors, tout comme leurs successeurs d’aujourd’hui, étant incapables de toute démarche spirituelle.
La théorie du progrès (lequel ne peut être que technique, et encore sous certaines réserves) et celle de l’évolution qui procèdent toutes deux d’un même illogisme sont des aberrations dans un monde qui, quand on observe la nature, ne peut que nous conduire à constater que tout ce qui vit sur Terre vit sous le principe traditionnel de l’involution, expliqué par Julius Evola [3], c’est-à-dire, dans un sens qui va du meilleur au pire, de la naissance à la mort et non pas le contraire [4]. Ces aberrations ont également infesté le raisonnement de l’archéologie naissante qui voit dans les ossements humains qu’elle découvre encore aujourd’hui des ancêtres de l’homme actuel alors que ce sont, dans un flux naturel qui coule en sens contraire, des restes de branches humaines dégénérées qui appartiennent vraisemblablement à des fins de cycles antérieurs au nôtre, tout comme les peuplades primitives qui sont nos contemporaines [5].
Toujours selon Evola, seule une petite minorité de personnes a conscience de cette manipulation parce que ces personnes ont conservé ce qu’il appelle « cette hérédité des origines, cet héritage qui nous vient du fond des âges qui est un héritage de lumière. […] Seul peut adhérer au mythe de l’évolutionnisme et du darwinisme l’homme chez qui parle l’autre hérédité (celle introduite à la suite d’une hybridation) car elle a réussi à se rendre suffisamment forte pour s’imposer et étouffer toute sensation de la première [6]».
Le constat d’involution est la plus grande idée révolutionnaire que l’on puisse émettre car, à partir de ce constat, tous les fondements illusoires de notre société matérialiste basés sur les notions de progrès et d’évolution s’écroulent.
4.
Qui est Laurent Alexandre ?
Le chantre du transhumanisme en France, bien connu depuis la parution de son livre en 2011, La Mort de la mort, se nomme Laurent Alexandre.
Chirurgien-urologue, diplômé de Sciences-Po, d’HEC, de l’ENA, il vit actuellement en Belgique (histoire de ne pas payer d’impôts ?) avec sa famille, après avoir vendu son site internet Doctissimo pour 139 millions d’euros au groupe Lagardère.
Dans son livre, il nous prédit une révolution technologique notamment dans le domaine médical, si radicale que la notion même de mort sera caduque dans les quelques dizaines d’années qui viennent. Ces progrès spectaculaires tiennent, dit-il, en quatre lettres : NBIC, pour : Nanotechnologies, Biologie, Informatique, et sciences Cognitives. « Grâce à ces révolutions concomitantes de la nano-technologie et de la biologie, chaque élément de notre corps deviendra ainsi réparable, en partie ou en totalité, comme autant de pièces détachées. »
Alexandre tente, avec beaucoup de maladresse et de désinvolture – on sent bien que c’est le moindre de ses soucis – de se doter d’une morale, ou plutôt d’une philosophie, ou tout au moins d’une posture pour contrebalancer l’excessivité de ses positions matérialistes et le cynisme qui va avec. Le résultat est un naufrage, l’auteur se contredisant d’une page sur l’autre et émettant tous les poncifs en vogue. On se demande ce que vient faire ici, dans ce livre où il est question d’une révolution majeure, l’épuisant et mesquin conflit gauche-droite : « Le mouvement transhumaniste deviendra l’allié de l’Etat-providence, et défendra l’accès pour tous aux technologies bionanomédicales. Répétons-le, le transhumanisme est une idéologie de gauche très égalitariste. Ce n’est pas la défense d’une race supérieure contre les autres… » (page 247) mais, page 301 : « L’alliance des transhumanistes et des humanistes égalitaristes de gauche pourrait conduire à la généralisation de normes administratives réductrices de libertés. » Seulement administratives ?
Page 303 : « Dans les siècles qui viennent, les souvenirs pourront être manipulés directement dans les cerveaux humains. De quoi donner un nouvel élan aux sinistres mouvements ˝conspirationnistes˝ qui contestent les vérités les plus établies, de la Shoah à la conquête de la lune, en passant par les attentats du 11 septembre. » Un nouvel élan dans plusieurs siècles ? Il faut être patient. Mais, page 309 : « Le problème, c’est que le lobby transhumaniste est très organisé et puissant alors que l’on attend toujours qu’une contestation aux technologies NBIC s’organise. »
Page 248 : « Les transhumanistes sont fondamentalement des sociaux-démocrates et pas du tout une nouvelle extrême-droite. » (retenez bien ceci qui va nous servir dans un moment) mais, page 317 : « Rien ne garantit qu’une humanité augmentée sera tolérante vis-à-vis des humains traditionnels. […] La possible tyrannie de la minorité transhumaniste doit être envisagée avec lucidité. ».
Et voici une perle : en 2011, Laurent Alexandre avait « prédit » ce qui allait se passer en 2020, mais ce ne sont pas des terroristes qui sont à l’origine de cette attaque, ce sont ses amis, et il avait même prévu le pseudo-vaccin qui allait suivre : « Une attaque terroriste virale, avec par exemple une version génétiquement modifiée du SRAS, de la variole ou autre, pourrait provoquer des millions de victimes avant qu’un vaccin ne soit disponible. » Mais Alexandre nous met la puce… à l’oreille ; les transhumanistes sont prêts à tout pour arriver à leur fin : « La hantise de la mort chez beaucoup des transhumanistes pourrait bien les conduire à accélérer l’histoire technologique, quitte à utiliser la force ».
C’est ce qu’ils ont déjà commencé à faire ; la tactique des globalistes consiste à conditionner les populations aux abominations qu’ils ont préparées pour elles, tout en laissant croire qu’il ne s’agit que d’une fatalité contre laquelle personne ne peut rien, et sûrement pas eux.
Le grand chambardement dont il est question dans le titre de cet article ne fait pas seulement référence à la création des BRICS, il est aussi européen, mais surtout français parce qu’il concerne notre classe politique qui ne réagit pas du tout comme nous étions en droit de l’attendre.
5.
La trahison des droites populaires
Georgia Meloni n’est pas le seul dirigeant européen à avoir trahi ses électeurs, mais elle a été la première à l’avoir fait avec une telle rapidité et un tel dédain de ses électeurs et elle est encore actuellement le modèle des deux courants principaux de la droite populaire française : RN et Reconquête qui, désormais, ne se distinguent pratiquement plus : Marion Maréchal a annoncé récemment son intention de rejoindre le groupe de Meloni au Parlement européen si elle est élue et nous allons voir que les deux partis cochent toutes les cases du politiquement correct sous la houlette de l’Union européenne.
En décembre 2023, Georgia Meloni, en reniant ses promesses électorales et surtout celle concernant l’arrêt de l’immigration pour laquelle elle a été élue, a décidé d’accueillir légalement 452.000 travailleurs étrangers en Italie (en plus des clandestins qui débarquent à flots à Lampedusa) pour combler les prétendus déficits en main-d’œuvre de l’agriculture, de la pêche et de la restauration ; situation similaire à celle de la France : si les ouvriers et employés étaient bien payés et si les indépendants ne succombaient pas sous les charges, les mondialistes n’auraient pas besoin d’appeler au secours des migrants pour les traiter en esclaves ; les secteurs concernés apprécieront, surtout les paysans [7].
Tout comme les Fratelli d’Italia (le parti de Meloni), RN et Reconquête ont coché et cochent encore toutes les cases du politiquement correct de l’Union européenne :
- Pendant la crise sanitaire, les deux partis français étaient favorables à la « masquarade », au confinement et à l’injection des pseudo-vaccins.
- Les deux partis ont pris position pour l’Otan lors de la guerre que cette organisation a initiée en Ukraine contre la Russie.
- les deux partis se sont rangés derrière Israël pour dénoncer l’agression du Hamas contre Israël et, du même coup, soutenir le massacre en cours des Palestiniens par les sionistes.
- L’immigration devrait encore être le cheval de bataille des deux partis puisqu’ils sont mandatés par le peuple pour l’arrêter même si, à l’arrivée aux affaires de l’un des deux, il n’aurait strictement aucun pouvoir, - la reculade de Meloni l’a prouvé - puisque tous les organismes satellites de l’Union européenne ayant force de loi sur ce sujet sont pleinement favorables à une invasion migratoire sans limite. Rappelons cependant que Marine Le Pen n’a pas attendu les élections pour donner des gages de soumission à l’Europe (alors qu’on ne lui demandait rien) puisque, au début de ce mois de février, elle a « mis en garde » le parti dit « d’extrême-droite » allemand, l’AFD, sur son projet d’organiser la remigration des étrangers non-européens contre lequel elle est vent debout ( par souci électoral?)
Nous en serions là de ces « droites populaires » acquises à presque toutes les dérives mondialistes si le RN, jamais en retard d’un asservissement, n’avait pas poussé le bouchon beaucoup plus loin !
6.
Laurent Alexandre : coucou, le revoilou ! Il joue au gourou ! chez Bardella !
Oui, ce personnage, d’apparence qui ne peut pas être qualifiée de guillerette, se trouve désormais être l’un des principaux conseillers du RN, propulsé à cette fonction par Marine Le Pen et Jordan Bardella ; rappelons ce qu’écrivait Laurent Alexandre dans son ouvrage La mort de la mort, p. 248 : « Les transhumanistes sont fondamentalement des sociaux-démocrates et pas du tout une nouvelle extrême-droite. »
Son ralliement à « l’extrême-droite » nous fait penser à la position de l’éminence grise qui se tenait derrière l’élection de chacun de nos présidents depuis des décennies, je veux parler de Jacques Attali (celui qui rêve de voir disparaître les personnes âgées de plus de 65 ans parce qu’elles sont « improductives »), personnage pour lequel Alexandre a la plus grande sympathie [8] et qu’il rêve peut-être de remplacer. Et quoi de plus facile à faire avec le RN quand on sait avec quel empressement les dirigeants de ce parti saisissent n’importe quelle occasion de s’immiscer dans la cour fermée des lanceurs de fatwa du politiquement correct pour tenter d’être épargnés de leurs traits redoutables.
Le philosophe Gaspard Koenig [9] a publié dans le journal Les Echos du 11 octobre 2023 un article au sujet de cette marotte inattendue de Marine Le Pen et Jordan Bardella sous le titre : Pourquoi l’extrême-droite est devenue technophile ?
« Le transhumanisme a trouvé un écho très favorable dans les milieux d'extrême droite, satisfait de voir se dessiner une humanité homogénéisée, faite de clones hyperconnectés dressés dans le culte de la performance, regrette Gaspard Koenig. Les masques tombent : le transhumanisme est un antihumanisme. Qui, parmi la classe politique, parle aujourd'hui de colonisation du cosmos, de sélection embryonnaire, d'Homo deus ou d'IA forte (« l'autre grand remplacement ») ? Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui se fait remarquer depuis un an par sa technophilie galopante et qui vante avec candeur les progrès des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) en déplorant les ardeurs régulatrices de l'Europe. Il se fait ainsi l'écho fidèle de Laurent Alexandre , l'importateur zélé des rêves de la Silicon Valley, qui parle aux politiques de tous bords et semble avoir trouvé oreille attentive. »
Cet engouement du RN pour le transhumanisme ne date pas d’hier, déjà, en 2020, le journal L’Opinion s’en faisait l’écho sous le titre : Laurent Alexandre, le docteur qui phosphore avec la droite radicale[10] : « Son allure sage, chemise à rayures et lunettes invisibles, est trompeuse : Laurent Alexandre est le showman qui parle de repousser les limites de la mort. Marine Le Pen l’écoute. Elle a invité l’ancien chirurgien-urologue à sa rentrée politique à Fréjus, en septembre , quitte à dérouter un public militant peu porté sur le transhumanisme. Qu’importe, la patronne du RN sort ravie de l’amphithéâtre : la preuve que son parti « réfléchit » ! Quoi de mieux qu’un futurologue médiatique pour dépoussiérer un meeting ronronnant ? « Je les perturbe », rigole l’intéressé auprès de l’Opinion. »
Un article du Monde du 10 février 2023 relate que Jordan Bardella a été fortement impressionné par le livre Homo deus, une brève histoire du futur de Yuval Harari, le principal théoricien des sectes mondialistes et transhumanistes.
Enfin, pour couronner le tout, Laurent Alexandre a été invité à participer à un débat avec le philosophe Olivier Rey le 28 juin 2023 sur le thème de « L’irruption de l’IA (intelligence artificielle) : un bouleversement sous-estimé pour nos sociétés » lors du colloque de la Fondation ID intitulé « Relever le défi de l’IA en Europe » présenté par le jeune député RN de l’Hérault Aurélien Lopez-Liguori, président du groupe d’études de l’Assemblée nationale consacré à la souveraineté numérique [11].
Eliezer Yudkowsky, l'un des experts de cette nouvelle science met en garde le monde, dans le Guardian du 17 février 2024 contre les dangers de l'intelligence artificielle [12]. Et le magazine Geo rapporte ainsi l’entretien: « Selon lui, l’IA pourrait nous mener à notre perte. Pour détruire l’humanité toute entière... Elle n’aurait besoin que de quelques années. "Si vous me mettez au pied du mur, si vous m’obligez à faire des probabilités, [je peux vous dire que] j’ai le sentiment que notre calendrier actuel ressemble plus à cinq ans qu’à cinquante ans, a-t-il confié au quotidien. Cela pourrait mettre deux ans, cela pourrait en mettre dix."
En bref, Yudkowsky prévient le monde qu’il serait très dangereux de laisser n’importe quel apprenti-sorcier farfelu s’occuper d’I.A car les conséquences pourraient être très graves.
Disons-le clairement: cette dérive des droites populaires est consternante et gravissime, dérive qui s’effectue dans l’indifférence ou l’ignorance des militants et électeurs de ces mêmes droites, dont les espérances légitimes pour un retour aux valeurs saines qui ont fondé nos sociétés traditionnelles européennes sont entièrement bafouées.
Nous aurions pu espérer au moins que les théoriciens des milieux identitaires et traditionalistes auraient promptement et vivement réagi à ces dévoiements. Il semble bien que ce soit tout le contraire; ces structures quelquefois vieilles de plus de 50 ans sont restés cantonnées dans leur microcosme intellectuel parisien, dans leur attachement désuet au concept surhumaniste qu’elles n’ont pas vu bifurquer vers le transhumanisme; ces mêmes « élites » qui, tout au long de ces cinquante années, n’ont jamais pu prendre le moindre pouvoir effectif sur le plan spirituel, culturel, idéologique, politique, métapolitique, économique, etc., tous détenus par la gauche, l’extrême-gauche et les mondialistes d’une manière générale, auraient, paradoxalement (?), retrouvé un nouveau souffle en se ralliant aux structures mondialistes et ainsi favorisé le dérapage globaliste de ces droites renégates si l’on en croit l’étude de Périne Schir, rapportée par Marine Turchi dans Médiapart du 18 déc 2023 sous le titre : « Sous la présidence Bardella, la Nouvelle Droite retrouve un rôle de premier plan au RN » :
« Chercheuse à l’université George-Washington, Périne Schir (photo) démontre l’influence que retrouvent au Rassemblement national deux cercles radicaux : la Nouvelle Droite sur l’idéologie, la « GUD Connection » sur les finances. Tout en partageant les mêmes connexions avec l’extrême droite italienne.
Sous la présidence de Jordan Bardella, deux réseaux radicaux ont retrouvé une place de premier plan au Rassemblement national (RN) : la Nouvelle Droite et la « GUD Connection ». Et ces cercles, qui bénéficient de connexions étroites avec l’extrême droite italienne, pourraient aider le nouveau président du RN à se rapprocher de la première ministre italienne, Giorgia Meloni. »
La boucle est bouclée.
7.
Les êtres différenciés
On comprend mieux l’expression du visionnaire Julius Evola, « les êtres différenciés », ceux qui sont chargés de faire repartir la roue du nouveau cycle depuis l’offensive, en 2020, des sectes globalistes.
En effet, on pouvait prévoir que ces êtres différenciés surgissent des habituels cercles d’une vieille droite nationale qui ne semblait pas très éloignée du concept traditionnel.
Il s’est avéré que ces êtres différenciés étaient des êtres différents de ceux que l’on attendait.
Ce ne sont pas ces militants qui se disent « nationalistes » (par opposition au mondialisme) qui se sont érigés en résistants lors de ces agressions mondialistes ; ceux-ci sont restés, pour la plupart, confinés en leur demeure, comme l’ordre leur en avait été donné. Ce sont d’autres personnes, souvent issues du milieu médical qui, par leur courage et leur charisme, ont pu rassembler autour d’eux, l’embryon d’une communauté destinée à préparer l’après-fin de notre cycle.
C’est ainsi que l’on a pu voir une librairie nationaliste être saccagée par des gauchistes qui ont rallié le grand capital (notamment celui de Big Pharma) tout comme l’ont fait les droites dites « populaires » ; c’est sans doute ce que Guillaume Faye appelait la « convergence des catastrophes » ! Et, oh surprise ! Les vitrines de cette librairie dénonçaient comme « facho » un Louis Fouché, médecin de son état, qui fut l’un des grands lanceurs d’alerte se dressant courageusement et avec talent contre la dictature sanitaire [13], un homme que ces mêmes gauchistes appellent un « covidonégationniste » ! Il se fait que Louis Fouché a, ou avait, plutôt des sympathies de gauche si l’on s’en tient encore à ce manichéisme suranné droite-gauche ; les terroristes gauchistes expliquent ainsi leur « action » dans un style qui nous a quand même fait pouffer de rire :
Malgré ses positionnements politiques, il est traité avec complaisance par une partie de celleux (sic !) qui devraient être ses ennemis, parce qu’il mobilise des références prisées à l’extrême-gauche telles qu’Alain Damasio ou Murray Bookchin dans le cadre d’une stratégie confusionniste, et parce que le mouvement antifasciste n’a pas entièrement pris la mesure de la menace continue que constitue le covidonégationnisme. Louis Fouché, comme tous ceux qui nient la gravité du Covivid-19, l’efficacité du vaccin et des masques, est un eugéniste, prêt à sacrifier les personnes les plus vulnérables à la maladie. Il est également clair que lui et ses amis sont des fascistes, et doivent désormais être traités comme tel par tou-tes les révolutionnaires. »
On peut classer aussi comme « covidonégationnistes » toutes les grandes personnalités du monde médical comme le professeur Raoult, le professeur Perronne, la généticienne Alexandra Henrion-Caude, le regretté prix Nobel Luc Montagnier, etc. qui se sont élevés contre Big pharma et la secte mondialiste.
Dans d’autres domaines ont surgi aussi sur le devant de la scène des êtres différenciés tel l’ingénieur-physicien Philippe Guillemant (photo), lui aussi spécialiste de l’intelligence artificielle, mais qui n’en tire pas, loin de là, les mêmes conclusions que Laurent Alexandre ou que Jordan Bardella. Philippe Guillemant inclut dans ses recherches la dimension spirituelle qui fait cruellement défaut aux transhumanistes et autres chercheurs scientistes. On le voit ici en photo en compagnie de Georges Gourdin (ci-dessous), le créateur et rédacteur en chef du site Nice-Provence Info.
Les préoccupations de son livre paru en 2021 chez Trédaniel, Le grand virage de l’humanité, rejoignent celles que nous avons exprimées en tout début de cet article et dans les paragraphes traitant du transhumanisme, avec le grand plus de son expertise en matière scientifique et notamment de science physique, et son talent de prospectiviste, tel que nous l’indique la dernière de couverture de ce même ouvrage : « Si la crise du coronavirus représente un grand tournant dans l’histoire de l’humanité, vers quel futur nous dirige-t-elle dorénavant ? D’après Philippe Guillemant, la physique peut répondre à cette question. L’avenir serait en effet déjà tracé, mais pourrait radicalement changer, comme le parcours d’un GPS, en produisant des coïncidences étranges suivies de défaillances irrationnelles. L’auteur en déduit que les événements sidérants que nous avons vécus de 2019 à 2021 sont des signes que, dans le futur, l’humanité s’est débarrassée du transhumanisme pour s’orienter vers une nouvelle destinée, construite par par un éveil de conscience à la véritable nature de l’humain. »
Je conclurai cet article comme je le fais désormais pour tous les autres, à savoir rappeler que ces forces négatives qui veulent arrêter le cours de la vie sur Terre en défiant Dieu ou les dieux ne réussiront JAMAIS à venir à bout de leur projet qui ne peut se situer que sur un plan matériel, la spiritualité qui gouverne tous les autres plans, y compris le plan matériel, leur étant inaccessible du fait même de leur origine satanique ou du pacte qu’ils auraient éventuellement conclu avec un supposé diable, dont ils se revendiquent en permanence [14].
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1]. Voir sur ce même site mon article : Mais quelles est cette secte qui dirige le monde ?
[2]. Comme nomment les Occidentaux les anciens dissidents russes Zinoviev et Boukowski, bien placés, de par leur expérience en Union soviétique, pour prédire que l’Europe dite de Bruxelles allait devenir une dictature. Voir mon livre La Roue et le sablier, p. 202.
[3]. « Alors que l'homme moderne, jusqu'à une époque toute récente, a conçu le sens de l'histoire comme une évolution et l'a exalté comme tel, l'homme de la Tradition eut conscience d'une vérité diamétralement opposée à cette conception. Dans tous les anciens témoignages de l'humanité traditionnelle, on retrouve toujours, sous une forme ou sous une autre, l'idée d'une régression, d'une "chute" : d'états originels supérieurs, les êtres seraient descendus dans des états toujours plus conditionnés par l'élément humain, mortel et contingent. Ce processus involutif aurait pris naissance à une époque très lointaine. ». Julius Evola, Révolte contre le monde moderne.
[4]. Consulter à ce sujet sur ce même site les articles que j’ai signés : La France, laboratoire de la secte mondialiste et aussi : Evola et la Tradition primordiale : une autre vision de l’Histoire.
[5]. « Il est très significatif, d'autre part, que les populations où prédomine encore ce que l'on présume être l'état originel, primitif et barbare de l'humanité ne confirment guère l'hypothèse évolutionniste. Il s'agit de souches qui, au lieu d'évoluer, tendent à s'éteindre, ce qui prouve qu'elles sont précisément des résidus dégénérescents de cycles dont les possibilités vitales étaient épuisées, ou bien des éléments hétérogènes, des souches demeurées en arrière du courant central de l'humanité ». Julius Evola, Révolte contre le monde moderne.
[6]. Julius Evola, Révolte contre le monde moderne
[7]. https://www.youtube.com/watch?v=hKcOARkVHZs
[8]. https://www.tiktok.com/@ingridcourregesofficiel/video/7283487210056207648
[9]. Lequel n’a pas compris que le transhumanisme n’est pas un « antihumanisme » mais la suite logique de l’humanisme et du surhumanisme.
[10]. https://www.lopinion.fr/politique/laurent-alexandre-le-docteur-qui-phosphore-avec-la-droite-radicale
[11]. https://www.youtube.com/watch?v=Lf088Pj7XVA
[12]. https://www.geo.fr/sciences/ia-pourrait-terrasser-humanite-en-deux-ans-seulement-alerte-un-expert-guardian-eliezer-yudkowsky-218905
[13]. https://paris-luttes.info/attaque-de-la-librairie-vincent-17863
[14]. Voir à ce sujet sur ce même site mes articles : La France, laboratoire de la secte mondialiste et, auparavant : Mais quelle est cette secte qui dirige le monde ?
19:25 Publié dans Actualité, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre-émile blairon, actualité, tradition, traditionalisme, transhumanisme, problèmes contemporains | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 22 février 2024
La Russie se porte mieux qu'il y a deux ans: un blâme pour les "experts" occidentaux !
La Russie se porte mieux qu'il y a deux ans: un blâme pour les "experts" occidentaux !
Source: https://zuerst.de/2024/02/22/riesenklatsche-fuer-westliche-experten-russland-steht-besser-da-als-vor-zwei-jahren/
New York. Deux ans presque jour pour jour après le début de la guerre en Ukraine, les visages occidentaux s'allongent: pratiquement aucun des pronostics des analystes et "experts" occidentaux concernant la Russie ne s'est avéré exact. La Russie n'est pas à court de matériel de guerre et l'économie russe ne s'est pas effondrée. C'est même le contraire: dans presque tous les domaines, la Russie se porte mieux aujourd'hui qu'il y a deux ans.
Le magazine américain The New Yorker a maintenant analysé les raisons de cette évolution dans un texte détaillé et en arrive à la conclusion décevante pour les observateurs occidentaux: "Le facteur décisif a été l'armée russe. Elle était meilleure que ce que l'on pensait d'elle après sa performance catastrophique de la première année de guerre. Elle n'était pas démoralisée, incompétente ou mal équipée".
Contrairement à ce que les experts occidentaux avaient prévu, les soldats russes se sont "battus à mort", ont mené "une défense brutale et efficace" "et disposaient d'hélicoptères de combat, de drones et de mines malgré toutes les pertes". L'ancien soldat de la marine Rob Lee (photo), qui est maintenant analyste de l'armée russe au Foreign Policy Research Institute, a commenté au New Yorker: "Les gens ont tiré des conclusions très claires du premier mois de la guerre, et je pense que beaucoup de ces conclusions étaient fausses".
Au plus tard à l'automne 2023, après l'échec final de la contre-offensive ukrainienne tant attendue, il ne pouvait plus y avoir de doute sur le fait que les Russes avaient appris de leurs erreurs initiales et s'étaient adaptés aux conditions changeantes sur le champ de bataille. Selon l'analyste militaire Rob Lee, "les militaires russes se sont adaptés. Ils ont souvent besoin de leçons douloureuses, mais ils s'adaptent ensuite". Selon Lee, ni la stratégie du côté ukrainien ni la livraison trop tardive d'armes modernes occidentales ne sont responsables du fiasco de l'été 2023: "La plupart des choses sont venues du côté russe".
Dara Massicot (photo), du think tank américain Carnegie Endowment for International Peace à Washington, dresse également un constat désabusé: "Les affirmations selon lesquelles l'armée russe est un clown incompétent, incapable d'apprendre, sur le point de s'effondrer, et ainsi de suite, ne sont pas utiles et ont causé de réels dommages. Ils ne se sont pas effondrés. Ils sont toujours là. Ils sont restés sur le terrain et ont fait fondre pour des milliards de dollars d'armes et d'aide occidentales pendant deux ans".
Actuellement, la Russie dispose d'avantages évidents - et d'une position plus forte, pour des raisons politiques en fin de compte. The New Yorker rappelle l'ouvrage de référence Democracies at War (2002) de Dan Reiter et Allan C. Stam. On y trouve l'indication que les démocraties s'en sortent en moyenne mieux que les autocraties dans les guerres. Mais cela ne s'applique pas si la guerre s'éternise: "Si la victoire rapide promise ne se produit pas, la population peut reconsidérer sa décision d'approuver la guerre et retirer activement son soutien". Plus une guerre se prolonge, "plus il est probable que les autocraties gagnent". En Ukraine, cette observation semble se vérifier une fois de plus (he).
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21:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : militaria, russie, europe, affaires européennes, ukraine | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ursula à Munich trinque contre Poutine alors que l'Allemagne est en crise
Ursula à Munich trinque contre Poutine alors que l'Allemagne est en crise
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/ursula-a-monaco-brinda-contro-putin-mentre-la-germania-e-in-crisi/
Prosit gegen Putin ! A la bonne vôtre contre Poutine! Les libations sont tombées bien bas à Munich où, aux dépens des manants européens, se sont réunis les plus hauts représentants de l'atlantisme le plus obtus. Et les pires d'entre eux sont allés porter un toast au chef du Kremlin. On ne sait pas ce qu'ils avaient à fêter, puisque les Russes venaient d'occuper Avdiivka, mais les plus intelligents de la compagnie n'ont pas hésité à boire amicalement.
Parmi les participants au toast ne pouvait manquer Ursula von der Leyen en compagnie - selon Agcnews - du secrétaire général de l'OTAN Stoltenberg, du président tchèque Pavel, de fonctionnaires allemands, d'anciens fonctionnaires américains et, bien sûr, d'hommes d'affaires intéressés par la poursuite de la guerre.
Et tandis que cette belle bande faisait la fête à Munich, la Chambre de commerce allemande prévenait que l'Allemagne resterait en récession cette année. C'est le pire résultat depuis 20 ans, mais de toute évidence, cela n'inquiète ni Scholz ni Ursula. Ils seront maintenus de toute façon et ce sont les citoyens allemands et européens qui paieront. Ainsi, pendant qu'ils trinquent contre Poutine, les entrepreneurs allemands peuvent crier aussi longtemps qu'ils le souhaitent contre les politiques gouvernementales désastreuses. Ils peuvent craindre une dégradation des affaires, ils peuvent réduire les investissements en Allemagne.
L'important est de boire contre l'avancée de la Russie. Et contre les Européens qui se plaignent. Prosit !
21:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ursula von der leyen, europe, allemagne, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Jeux d'ombre et cadavres opportuns
Jeux d'ombres et cadavres opportuns
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/giochi-di-ombre-cadaveri-eccellenti/
Nous ne savons pas ce qui est réellement arrivé à Navalny... qui, ou quoi, a causé sa mort. Nous ne le savons pas et ne le saurons probablement jamais. Et, franchement, les diverses hypothèses partisanes (des deux côtés) ne nous intéressent pas. Elles laissent le temps de trouver - la propagande. Toujours et en tout cas de la propagande de guerre.
En revanche, le "jeu d'ombres" qui se tisse, ici en Occident, autour du cercueil du blogueur et homme politique russe, est d'un tout autre intérêt.
Un jeu qui n'a rien à voir avec la vérité sur sa mort.
Observons attentivement la scène. Les médias parlent de Navalny, des attaques qu'il a subies, de sa vie. Ils le font, la plupart du temps, sur un ton élégiaque. Mais même dans les rares exceptions où l'analyse apparaît plus critique, l'effet est toujours le même. Il masque ce qui se passe en ce moment en Ukraine.
Avdiivka est tombée. En ces heures mêmes. Et tenter de s'y accrocher malgré tout a résulté en un massacre effroyable. L'armée ukrainienne a perdu une division entière. Et ses troupes sont en déroute. Traduisez : en fuite. Malgré le fait que les milices Azov ont été mobilisées. Plus pour contenir le démantèlement de l'armée régulière, d'une main lourde, que pour faire face à l'avancée russe.
Désormais inévitable. Car Avdiivka revêtait une importance stratégique. Pour contenir l'offensive russe vers l'intérieur de l'Ukraine. C'est pourquoi le commandement de Kiev avait ordonné de résister à tout prix. Poussés également par les "conseillers" de l'OTAN. Il ne s'agissait pas de résister pour tenir une place "symbolique", comme par le passé. Une défaite aurait ouvert la voie vers la capitale. Et, par la même occasion, a provoqué l'effondrement moral des troupes.
Ce qui est, ponctuellement, en train de se produire. Et cela, cependant, devait, et doit, être éclipsé. Notamment parce que l'administration Biden tente actuellement de faire adopter un nouveau programme d'aide à Kiev. Sans quoi... la partie est terminée. La partie est perdue. Malgré le bellicisme risible et ridicule de la Commission européenne.
Mais les Républicains s'y opposent. Ils font de l'obstruction. Trump a, à présent, presque totalement pris le contrôle du parti. Et il a été clair. Coupez l'oxygène à Zelensky. Mettez fin à la guerre par procuration.
Et donc... il faut exercer l'art de l'ombre. Détourner l'attention de ce qui compte vraiment. La défaite ukrainienne. Un désastre, dans une poche qui rappelle les fantômes de Stalingrad.
Et, dans le même temps, susciter l'indignation (et la crainte) de Poutine. Il est accusé d'être l'instigateur de l'assassinat de Navalny.
Pour contrecarrer toute tentative, même laborieuse, de trêve.
Des reconstitutions plus ou moins fantaisistes. Longues digressions d'experts qui, jusqu'à hier, ne savaient même pas qui était Navalny... reportages larmoyants sur le courage de sa veuve...
Tout est permis pour ne pas parler des faits horriblement concrets du champ de bataille.
Suis-je cynique ?
Je crois sincèrement que le vrai cynisme est autre. Celui de ceux qui exploitent la mort d'un homme pour masquer la réalité. Et refinancer une guerre qui a déjà conduit à des centaines de milliers de morts. Et presque à l'anéantissement de tout un peuple.
20:58 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, ukraine | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les nouveaux pharisiens
Les nouveaux pharisiens
Helmut Müller
Source: https://helmutmueller.wordpress.com/2024/02/21/die-neuen-pharisaer/
A peine le Nordstream avait-il sauté que Poutine était déjà désigné comme coupable par la presse "mainstream". Presque sur commande. Et maintenant, avant même de connaître les détails de la mort de Navalny, il était déjà clair que seul Poutine pouvait l'avoir tué. Le mot "présumé", qui est habituellement utilisé avant toute preuve, est bien entendu ignoré. Tout comme la possibilité que la mort de Navalny, qui aurait été soutenu par les services secrets occidentaux, puisse être plus utile aux opposants de Poutine qu'au Kremlin. Comme Nordstream, d'ailleurs.
Orwell savait déjà que les gens croient ce que les médias "mainstream" prétendent croire, et les opposants de Poutine s'en tiennent donc à cette grande foule de naïfs et de confortables qui ne peuvent ou ne veulent pas penser par eux-mêmes et auxquels on peut faire croire n'importe quoi, sauf la vérité. Comme le coronabidule l'a déjà fait, et c'est une fois de plus à la fois impressionnant et pathétique.
Goebbels et le commissaire responsable de l'agitation et de la propagande sous Staline (Agiprop) auraient pu servir de parrains: dans le cas de Poutine, les médias de la pensée unique le décrivent sans contestation comme le "monstre au Kremlin" (Kurier) qui envoie ses "hordes criminelles" (Krone) contre les Ukrainiens. Et déjà, on n'entend plus rien d'autre du côté des laquais de l'UE, mais jamais on ne tiendrait un tel langage contre un président américain belliqueux et son "armée", qui ne respecte pas le droit international, ou contre un gouvernement israélien criminel.
Oui, où étaient tous les pharisiens indignés d'aujourd'hui lorsque le gouvernement de Kiev a fait assassiner des milliers d'Ukrainiens d'origine russe, et où ont-ils manifesté lorsque le Pentagone et l'OTAN ont envahi plusieurs pays et que la CIA a fait assassiner des opposants et des chefs de gouvernement à tour de bras ? Aucun cri, aucune indignation, juste un silence gêné. Ou encore: un homme politique de premier plan ou un journaliste de premier plan a-t-il été bouleversé par le fait que, non pas en Russie, mais en Autriche, quelqu'un ait dû végéter pendant 15 ans dans un cachot pour un délit d'opinion et y ait péri ? Et Julian Assange, dont le "crime" est d'avoir révélé au public les crimes de guerre américains, n'est-il pas menacé d'une telle fin ?
L'Occident, si glorieux, devrait commencer par se regarder dans le miroir. Il devra se rendre compte qu'il n'est pas moralement capable de condamner Poutine, et un petit journaliste de Krone comme Claus Pandi devrait constater que la "folie perfide" des dirigeants du Kremlin qu'il a diagnostiquée est largement dépassée par celle de l'Occident. Je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer ici en quoi consiste la folie occidentale qui menace notre civilisation.
20:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, occident | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 21 février 2024
L'armée américaine pénètre en Europe du Nord et a accès à 36 bases militaires supplémentaires!
L'armée américaine pénètre en Europe du Nord et a accès à 36 bases militaires supplémentaires!
Maurizio Blondet
Source: https://www.maurizioblondet.it/armata-usa-entra-nel-nord-europa-accedendo-a-36-basi-militari-in-piu/
Commentaire : Les forces américaines pénètrent dans le Grand Nord à un rythme presque explosif. Lundi, la Finlande suivra la Norvège et la Suède en ouvrant leurs bases militaires aux États-Unis.
"Parce que la situation est désormais sérieuse", a déclaré Niklas Granholm, responsable de la recherche à l'Agence suédoise de recherche sur la défense, dans une interview accordée à High North News.
Cette gravité est suscitée par le pays voisin, c'est-à-dire la Russie. L'analyse commune de la situation par l'OTAN est claire comme de l'eau de roche :
Tout tourne autour de la victoire dans la guerre
Pour la Russie, l'important est de gagner la guerre contre l'Ukraine. Toutes les autres préoccupations sont mises de côté au profit d'une victoire militaire. Chaque décision russe va dans ce sens.
En tant que seul pays de l'OTAN dans le Nord, la Norvège avait déjà négocié un accord supplémentaire sur la coopération en matière de défense entre les États-Unis et la Norvège en 2022. Le parlement norvégien a ensuite adopté l'accord à une large majorité. L'accord donne aux États-Unis le droit d'accès illimité à quatre bases militaires sur le sol norvégien. Deux d'entre elles, Ramsund et Evenes, sont situées dans le nord du pays.
L'accord prévoit également l'autorité de la police américaine sur le sol norvégien et des dépôts d'armes américains auxquels la Norvège n'aura pas accès.
Les armes nucléaires ne sont pas réglementées dans les accords.
En moins d'un an, la Suède, toujours tenue à l'écart de l'OTAN par la Turquie, a négocié un accord similaire. Les forces américaines auront accès à 17 bases militaires suédoises, selon l'accord signé la semaine dernière. Quatre de ces bases sont situées dans le Norrbotten, au nord de la Suède, à Kiruna, Boden, Vidsel et Luleå-Kallax.
Le parlement suédois adoptera l'accord à une large majorité.
Plusieurs bases dans le Nord
Hier, jeudi, la Finlande a également annoncé un accord entièrement négocié avec les États-Unis. L'accord sera officiellement signé lundi et permettra aux États-Unis d'accéder à quinze bases militaires finlandaises. Nombre d'entre elles sont situées dans le nord de la Finlande, notamment à Ivalo, Rovajärvi, Rovaniemi, Tervola et Veitsiluoto.
Au total, la Norvège, la Suède et la Finlande ont ouvert 36 bases militaires pour les forces et les armes américaines. Il s'agit d'accords bilatéraux, c'est-à-dire entre les États-Unis et le pays concerné, et non d'un accord de l'OTAN.
La question de l'installation d'armes nucléaires américaines en Suède et en Finlande n'a pas été réglée par l'accord. Contrairement à la politique norvégienne en matière de bases et d'énergie nucléaire, les accords n'interdisent pas explicitement l'implantation de telles armes. Toutefois, la probabilité que cela se produise est faible. Les armes nucléaires modernes sont déplacées rapidement si cela est jugé nécessaire.
La conclusion est que la guerre de la Russie contre l'Ukraine a radicalement changé l'utilisation militaire du Grand Nord, et ce en très peu de temps.
L'objectif de ce renforcement de la force américano-scandinave dans le Nord est de dissuader la Russie de lancer une attaque, comme nous avons constaté que la Russie a été prête à le faire en Ukraine.
Une grande incertitude
Les experts en matière de défense et la majorité politique des parlements des pays concernés considèrent qu'il est peu probable qu'une telle attaque soit menée contre l'OTAN dans le Nord. Les forces conventionnelles russes sont considérablement affaiblies dans le Nord à la suite de la guerre contre l'Ukraine.
Ce sont là les faits militaires froids - et nous en venons maintenant aux faits plus incertains.
Les experts militaires sont des devins.
Par exemple, les forces nucléaires et la puissance militaire maritime de la Russie sont essentiellement inchangées et ne sont pas affaiblies dans le Nord. Il en va de même pour les forces aéroportées.
L'augmentation de la capacité militaire et les exercices militaires de plus en plus fréquents et de plus en plus importants dans le Grand Nord augmentent le risque d'une confrontation militaire involontaire dans le Nord.
Le manque de dialogue et de communication entre l'Est et l'Ouest augmente le risque d'incidents ou de malentendus.
Aux États-Unis, Donald Trump grimpe dans les sondages et a de réelles chances d'être élu président. Cela augmente le risque de beaucoup de choses, notamment que les bases en Norvège, en Suède et en Finlande ne soient jamais utilisées par les États-Unis.
Les accords entre les États-Unis et les trois pays nordiques contiennent également une contradiction inhérente. Alors que la Norvège, la Suède et la Finlande fondent leur politique de sécurité sur la stabilité et la prévisibilité, la doctrine américaine considère l'imprévisibilité militaire comme un élément essentiel de la stratégie militaire.
Peu de gens courent aussi vite
Comme dans toute guerre ou préparation de guerre, les questions l'emportent sur les réponses. En tant que devins, les experts militaires et les responsables de la politique de défense se sont toujours révélés être des devins en matière de guerre et de paix.
Peu d'entre eux avaient prévu la guerre contre l'Ukraine, tout comme ils n'étaient pas préparés à la chute du mur de Berlin ou à la menace du président américain de retirer les États-Unis de l'OTAN.
Aujourd'hui, les mêmes personnes courent également pour échapper à la responsabilité de la forte réduction des effectifs des forces armées après la guerre froide.
Peu de gens, s'il y en a, fuient aussi vite que les généraux pour échapper à leurs responsabilités. Mais aujourd'hui, la situation est grave.
Lors de la conférence de Munich, le groupe de défense allemand Rheinmetall et un partenaire ukrainien ont signé un mémorandum sur la construction d'une usine de production de munitions.
Rheinmetall détiendra 51 % des parts.
L'usine prévoit de produire des millions de munitions OTAN de 155 mm.
Les coordonnées de la future usine n'ont pas encore été divulguées, mais sa réalisation ne restera vraisemblablement que sur le papier. En effet, elle deviendrait une cible immédiate pour les missiles russes.
Le Danemark a décidé de remettre à l'Ukraine toute l'artillerie qu'il ne juge pas nécessaire à l'heure actuelle.
Le Danemark est prêt à transférer toutes ses munitions et tous ses systèmes de défense aérienne à l'Ukraine, qui n'en a pas besoin pour le moment. Le Premier ministre danois, Matte Frederiksen, a fait cette déclaration et a appelé l'Europe à suivre son exemple.
"Le Danemark a décidé de transférer toute son artillerie à l'Ukraine. Chers amis, il y a du matériel militaire en Europe, ce n'est pas seulement une question de production. Nous avons des armes, des munitions, des systèmes de défense aérienne que nous n'utilisons toujours pas. Ils doivent être transférés en Ukraine", a déclaré M. Frederiksen.
Au lieu de la diplomatie, l'Occident encourage la "folie de l'armement à grande échelle" à Munich
Au cours des deux dernières années, il est devenu évident que ce qui semble être une folie aujourd'hui sera sérieusement envisagé et mis en œuvre après-demain, écrit Neues Deutschland à l'occasion de la conférence de Munich sur la sécurité. La publication définit la situation actuelle comme une "folie des armes à grande échelle".
Alors que l'année dernière, Olaf Scholz a assisté à la fondation d'une usine de fabrication de puces à Dresde et d'une usine ferroviaire à Cottbus, il s'est rendu cette semaine en Basse-Saxe, où une grande usine de fabrication de grenades doit être construite. Il a ainsi préparé le terrain pour la conférence dite de sécurité.
On peut supposer que les produits de la nouvelle usine seront également vendus dans les zones de combat: la coalition "feu tricolore" a rapidement abandonné l'idée de ne pas envoyer d'armes dans les régions en crise, afin de ne pas attiser les conflits.
Les politiciens parlent de moins en moins de diplomatie, de limitation ou de résolution des conflits. Le représentant de la CDU, M. Kiesewetter, veut déplacer la guerre en Russie. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, veut créer une industrie européenne de la défense et la diriger personnellement au cours de son second mandat.
Les politiciens allemands veulent un commissaire européen aux affaires militaires et à la guerre, qu'ils appellent élégamment "commissaire à la défense". Ces projets ne devraient pas échouer pour des raisons financières: depuis 2015, les dépenses militaires allemandes ont presque doublé, sans compter l'énorme fonds spécial de la Bundeswehr.
18:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : steadfest defender 2024, mer baltique, scandinavie, europe, affaires européennes, norvège, suède, finlande, otan, états-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Exercices militaires de l'OTAN et réaction de la Russie
Exercices militaires de l'OTAN et réaction de la Russie
Leonid Savin
Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/nato-military-exercises-and-russias-response?fbclid=IwAR0BPoDPXvViJjhZJxYrYwKzWJMrq2U9IVtWrp6-QTlKMKdFzQAbzGBXg-A
Le 24 janvier 2024, l'OTAN a entamé un exercice militaire en Europe (Steadfast Defender 2024), qui est censé être le plus grand exercice de l'OTAN depuis des décennies. Les informations officielles publiées sur le site web de l'OTAN font état d'"exercices associés se déroulant jusqu'au 31 mai 2024. Il s'agira du premier exercice à grande échelle de l'OTAN au cours duquel de nouveaux plans de défense seront mis en œuvre. Il montrera que l'OTAN peut mener et soutenir des opérations complexes multi-domaines pendant plusieurs mois, sur des milliers de kilomètres, du Grand Nord à l'Europe centrale et orientale, et dans n'importe quelles conditions".
La question centrale est de savoir contre qui l'OTAN va se défendre. Ces dernières années, l'Alliance a paniqué et, à l'aide de l'ingénierie sociale et de la manipulation des médias, a incité certaines personnes ordinaires à penser que dès que la Russie gagnerait en Ukraine, elle déclencherait certainement une guerre contre d'autres pays, à savoir les États baltes, qui faisaient autrefois partie de l'URSS, et la Finlande, en premier lieu.
Par conséquent, ces exercices représentent en fait une opération défensive conjointe en réponse à une hypothétique attaque russe contre un membre de l'OTAN.
Ils dureront jusqu'à quatre mois et se dérouleront dans toute l'Europe, de la Norvège à la Roumanie, avec la participation de 31 pays membres de l'OTAN et de la Suède, de 50 navires de différents types, de 80 avions, de plus de 1100 véhicules blindés et d'environ 90.000 personnels, dont 20.000 Britanniques, 15.000 Polonais, 10.000 Allemands et 5000 Néerlandais. Ces chiffres sont approximatifs et, à en juger par d'autres interactions de routine de l'OTAN et par l'opération Atlantic Resolve en cours, l'ampleur réelle pourrait être encore plus importante.
La Russie a déjà réagi au début des manœuvres. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, a déclaré que "l'exercice Steadfast Defender 2024 de l'OTAN est ouvertement provocateur par nature... Cette démarche vise délibérément à aggraver la situation; elle augmente le risque d'incidents militaires et peut finalement avoir des conséquences tragiques pour l'Europe".
En fait, le scénario de l'exercice n'est pas défensif, mais offensif, ce qui constitue également un acte de provocation. L'OTAN testerait l'option de s'emparer rapidement d'un "cordon sanitaire de Vilnius à Odessa" et de le maintenir, mais ce qui est très important, c'est qu'elle va s'entraîner à des frappes nucléaires contre les régions russes de Leningrad, Arkhangelsk, Mourmansk, Smolensk et Pskov, tandis que les sous-marins et les bateaux anti-sous-marins participant à l'exercice simuleront la destruction de sous-marins russes dans les mers de Barents et dans la Baltique.
Il est intéressant de noter qu'avec l'adhésion de la Suède à l'OTAN (la Turquie vient de ratifier la candidature de la Suède), la mer Baltique devient effectivement une masse d'eau sous le contrôle de l'OTAN. La région sera militarisée et l'industrie suédoise de la défense servira contre la Russie, avec des bases supplémentaires qui seront très probablement créées sur l'île de Gotland, augmentant ainsi la menace pour la région de Kaliningrad et Saint-Pétersbourg. En outre, l'exercice actuel de l'OTAN impliquera la simulation d'une prise de la région de Kaliningrad. En effet, les Etats-Unis ont tenté de réaliser des scénarios similaires de conflit militaire autour de la Région de Kaliningrad et les résultats se sont avérés décevants pour l'OTAN, car ils ont dû augmenter de manière significative leur puissance aérienne, qui était insuffisante au moment de l'analyse, afin de supprimer les systèmes de défense aérienne de la Russie. L'exercice actuel de l'OTAN devrait prendre en compte les développements antérieurs et les changements survenus depuis le début de l'opération militaire spéciale.
Selon les services de renseignement russes, les États-Unis auront leurs propres intérêts dans cet exercice, notamment en simulant des frappes préventives sur les bases permanentes des silos des forces nucléaires stratégiques russes et une attaque sur les infrastructures à l'intérieur de la Russie et de la Biélorussie. Pour ce faire, les forces de l'OTAN devront gérer la question de la profondeur du territoire, ce qui est assez difficile étant donné le vaste espace de la Russie, alors que les pays européens ne disposent pas d'une telle profondeur physique, ce qui les rend vulnérables au cas où la Russie riposterait (très probablement par l'utilisation d'armes nucléaires).
Les experts russes parlent d'une imitation de la troisième guerre mondiale, et le département militaire estime que l'OTAN se prépare à une agression armée contre la Russie. Cela nécessitera inévitablement une réponse appropriée pour contenir l'ennemi et lui infliger des dommages irréparables si l'OTAN prend le risque d'entrer dans un tel conflit militaire avec la Russie. Bien que Moscou n'ait pas indiqué comment elle réagira exactement à l'exercice de trois mois de l'alliance occidentale, il est clair qu'elle testera d'une manière ou d'une autre l'état de préparation au combat de son district militaire occidental.
Bien entendu, l'interaction entre la Russie et le Belarus est également une réponse au défi de l'OTAN et, dans ce cas, l'État de l'Union a pris les devants encore plus tôt puisque la Russie a stationné ses armes nucléaires au Belarus et que les pays ont mis en place des centres d'entraînement conjoints pour l'armée de l'air et la défense aérienne, en plus des bases militaires existantes. Le personnel militaire bélarussien arrive souvent en Russie pour suivre une formation basée sur l'expérience acquise dans le cadre de l'opération militaire spéciale en Ukraine. Il est important de noter qu'au début de l'année 2024, le Belarus a adopté une nouvelle doctrine militaire stipulant qu'une attaque contre l'allié (c'est-à-dire la Russie) sera traitée comme une attaque contre le Belarus lui-même. L'interaction des capacités militaires (et économiques) est en effet cruciale dans la stratégie d'endiguement de l'Occident.
La Russie est également susceptible d'envoyer des signaux forts à l'Occident en menant des exercices à proximité des frontières de l'OTAN, car la démonstration de puissance militaire, y compris l'activation de silos de missiles nucléaires stratégiques, devrait convaincre les stratèges de l'OTAN que la Russie est prête à repousser leur attaque.
Il est également possible que les groupes de pirates informatiques qui agissent contre les pays de l'OTAN s'intensifient. Bien que les médias occidentaux tentent de relier les nombreuses cyberattaques contre le gouvernement russe, il existe en fait un grand nombre de groupes de pirates informatiques indépendants (et pas seulement à l'intérieur de la Russie) motivés par des convictions idéologiques. Il est probable que nous entendions bientôt parler de problèmes causés par ces pirates informatiques dans les pays de l'OTAN.
Les pays du Sud peuvent également tirer des conclusions des exercices de l'OTAN et de la réponse de la Russie, car cette confrontation géopolitique peut leur permettre d'évaluer facilement les intentions et les objectifs des deux parties. Nous devrions également nous rappeler le soutien des pays de l'OTAN à Israël, qui continue de commettre un génocide contre les Palestiniens. Il s'agit, après tout, d'un marqueur sérieux sur l'échiquier géopolitique mondial, y compris des questions qui dépassent largement la politique réelle d'équilibre des intérêts. Toutefois, les conclusions stratégiques concernant les actions futures et les nouvelles opportunités pourraient être beaucoup plus intéressantes. Il convient également de prendre en considération les opportunités qui se rapprochent, car stratégiquement, la Baltique devient un endroit plus vulnérable pour la Russie, et il sera donc intéressant de se réorienter vers une direction plus fiable afin de construire des partenariats dans lesquels la Russie peut avoir confiance.
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Sanctions, guerre, châtiment, fin du monde ? « Il suffit d’insister » (Watzlawick)
Sanctions, guerre, châtiment, fin du monde ? « Il suffit d’insister » (Watzlawick)
par Nicolas Bonnal
L’Occident ne veut plus s’arrêter quel que soit le sujet : sanctions, guerres, guerre mondiale, sanctions, dette, propagande, vaccin, sanctions, Reset, mondialisme, féminisme, antiracisme, immigration sauvage, sanctions toujours (dix-sept doses pour rien), Europe, etc. Et s’il y a des problèmes c’est qu’il n’y a pas assez de tout cela. C’est qu’on n’a pas assez insisté, comme dit le psychologue et humoriste de Palo Alto Paul Watzlawick, qui semble avoir été doté d’une double personnalité.
On l’écoute (extrait de son extraordinaire « Faites vous-même votre malheur ») :
« Cette formule apparemment toute bête: «il suffit d'insister», est l'une des recettes les plus assurément désastreuses mises au point sur notre planète sur des centaines de millions d'années. Elle a conduit des espèces entières à l'extinction. C'est une forme de jeu avec le passé que nos ancêtres les animaux connaissaient déjà avant le sixième jour de la création... »
La solution souvent n’est plus adaptée; mais au lieu de le reconnaître, on INSISTE. Watzlawick :
« L’Homme, comme les animaux, a tendance à considérer ces solutions comme définitives, valides à tout jamais. Cette naïveté sert seulement à nous aveugler sur le fait que ces solutions sont au contraire destinées à devenir de plus en plus anachroniques. Elle nous empêche de nous rendre compte qu'il existe - et qu'il a sans doute toujours existé - un certain nombre d'autres solutions possibles, envisageables, voire carrément préférables. Ce double aveuglement produit un double effet. D'abord, il rend la solution en vigueur de plus en plus inutile et par voie de conséquence la situation de plus en plus désespérée. »
On répète car on boit du « petit laid » : « D'abord, il rend la solution en vigueur de plus en plus inutile et par voie de conséquence la situation de plus en plus désespérée. »
Le maître autrichien poursuit :
« Ensuite, l'inconfort croissant qui en résulte, joint à la certitude inébranlable qu'il n’existe nulle autre solution, ne peut conduire qu'à une conclusion et une seule: il faut insister. Ce faisant, on ne peut que s'enfoncer dans le malheur. »
Watzlawick redéfinit ce phénomène :
« Ce mécanisme, depuis Freud, assure l'existence confortable de générations de spécialistes qui ont toutefois préféré à notre « il suffit d'insister » un terme de consonance plus scientifique : névrose. »
Ensuite il reformule cette aberration du comportement qui est l’essence du comportement a-pragmatique contemporain :
« Mais qu'importe le terme, pourvu qu'on ait l'effet. Et l'effet est garanti aussi longtemps que l'étudiant s'en tient à deux règles simples. Premièrement, une seule solution est possible, raisonnable, autorisée, logique; si elle n'a pas encore produit l'effet désiré, c'est qu'il faut redoubler d'effort et de détermination dans son application. Deuxièmement, il ne faut en aucun cas remettre en question l’idée qu'il n'existe qu'une solution et une seule. C'est sa mise en pratique qui doit laisser à désirer et peut être encore améliorée. »
Nous allons à la catastrophe. Mais ce n’est pas grave. « Ils » trouveront bien quelque chose…
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Que reste-t-il de l’idée d’Europe ? Du « Manifeste de Ventotene (1941) » au « Traité de Rome (1957) »
Que reste-t-il de l’idée d’Europe ?
Un adieu aux mythes d’égalité, prospérité et paix ?
Du « Manifeste de Ventotene (1941) » au « Traité de Rome (1957) »
Irnerio Seminatore
Que reste-t-il de l’idée d’Europe ?
L’idée d’une Europe « libre et unie » naît à Ventotene, une petite île de la Méditerranée, il y a 80 ans en pleine guerre mondiale. Elle germe d’une réflexion d’exilés antifascistes (A. Spinelli, E. Rossi) et de l’idéal d’une profonde transformation constitutionnelle et politique des pays en conflit, le fédéralisme. L’idée de l’unité européenne a été bien antérieure à la création des institutions, dont elle inspira les premières étapes, mais elle naquit dans la division entre fauteurs du fédéralisme et partisans du fonctionnalisme intégrationniste, quant au dépassement du rôle de l’État. Le père spirituel du Manifeste, Altiero Spinelli, n’hésita pas à attaquer durement J. Monnet et R. Schuman, pour la « stratégie de substitution » choisie dans le but d’atteindre l’unité politique du continent. Il critiqua la voie économique des petits pas et du développement progressif d’une administration technocratique sans direction politique effective.
Alterio Spinelli (en haut) et Ernesto Rossi (en bas).
Le rejet par l’Assemblée nationale française de la Communauté européenne de Défense (CED) en 1954, prévoyant une armée supranationale entre les six pays – membres de la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier) et la signature du « Traité de Rome » en 1957, considéré par Spinelli comme un Traité de compromis, lui donnèrent à penser que ces deux échecs marqueraient la fin de l’idée européenne. Identifiant l’attachement des États membres à leurs souverainetés respectives dans les processus de prise de décision, Spinelli avait indiqué, dans la solidarité, la défense et la diplomatie, les lieux d’expression des égoïsmes nationaux, en comprenant que l’Europe politique ne pouvait pas se faire par le seul dialogue et par la seule négociation. L’impopularité du projet de l’Union a été prouvée maintes fois par les échecs à répétition des referendums organisés dans les États membres à partir des années 1990 (au Danemark et en France sur le traité de Maastricht en 1992, en Irlande en 2001 sur le Traité d’Amsterdam et en Suède pour l’adoption de l’euro, etc.).
À l’impossible progression vers la voie fédérale et sur la méthode choisie, ils venaient de s’ajouter le manque de vision et les rejets des ratifications populaires par la voie des référendums.
« Europe intégrationniste » ou « Europe des Patries » ?
À presque soixante ans du Traité de Rome, signé le 25 mars 1957 et entré en vigueur le 1er 1968, ce qui reste de l’idée européenne comme Idée-Mythe, c’est le divorce persistant entre les intérêts nationaux des vingt-sept pays membres et la souveraineté de l’ensemble, ou, ce qui est le même, entre le pouvoir et les peuples. Au-delà de ce divorce, est tombée dans l’oubli la promesse initiale « de prospérité et de paix », liée au retour de l’unité et de la liberté politiques et au libéralisme économique promis par le « Manifeste de Ventotene » de 1941. À la conception d’une « Europe intégrationniste » et fonctionnaliste (Jean Monnet), les héritiers de l’Histoire ont opposé et opposent à ce type de structure (plurinationale et supranationale, bâti sur une dépolitisation intégrale) la conception politique de « l’Europe des Patries » (de Gaulle) ou des « États-Nations » seuls acteurs de la vie historique.
Racontée par la raison, l’expérience de l’Europe communautaire apparaît en termes de libertés collectives et individuelles, comme un héritage en crise et en termes de prospérité, comme une réussite contestée et encore inaccomplie et racontée par le cœur (identité et appartenance), comme une attente trahie et un système d’espoirs, incohérent et dénaturé (immigration de masse). En ce qui concerne la démocratie, par sa nature égalitariste, l’Europe de l’intégration privilégie les élites et la bureaucratie (ou encore la médiocratie, à condition qu’elle soit bien repartie et, de ce fait, plus vulnérable aux chantages des privilèges).
On sait parfaitement que la démocratie n’aime pas les grands hommes et la démocratie intégrationniste n’encourage pas le leadership et dévalorise l’orgueil, l’ambition, la vertu et toutes les passions humaines qui se substituent aux intérêts catégoriels des fonctionnaires et à la démagogie de masse (populisme). À la philosophie de l’histoire, les institutions communautaires apparaissent comme des artefacts éphémères et des institutions transitoires, opposées à des corps doués de substance, de permanence et de durée, les vieilles et glorieuses nations, affaiblies par l’extension des rivalités à la scène planétaire. Or, sur le théâtre du monde, l’épreuve fondamentale des États et des Nations est celle de leur survie (URSS, Yougoslavie, Ukraine, Israël). De fait, l’Union européenne n’est pas la solution au problème de la paix et de la guerre, puisque l’Europe n’existe pas politiquement « par elle-même et pour elle-même » et elle est in fine exposée aux menaces et au risque d’être subordonnée aux objectifs internationaux d’hégémon, perdant sa fonction d’équilibre de puissance entre l’Amérique et l’Eurasie. Compte tenu du fait que la « légitimité » des institutions ne procède pas d’une expression directe des peuples, mais des opinions par leur nature variable et liée à une multiplicité d’intérêts particuliers, « l’intérêt général » de l’Europe ou la définition du « bien commun » est dans les mains des factions, des minorités agissantes, des instincts et des ennemis intérieurs. On appelle ce défaut de légitimité « un déficit démocratique ».
Actualité du dilemme des années 60
Le dilemme des années soixante, « Europe intégrée » et dépolitisée ou « Confédération d’États » fédérateurs, s’est aggravé par l’irruption sur le sol du continent d’un « Quart monde », étranger et hostile. L’épuisement du processus de mondialisation (1980 - 2019) et le retour des nations ont dissipé définitivement l’idée spirituelle et politique de la vieille Europe. La nouvelle mixité ethnique et sociale, composée d’immigrés récents déracinés et sans attaches, vivant dans l’illégalité en dehors de la cité politique européenne, justifie la distinction schmittienne entre ami et ennemi. Il n’appartient pas au même ordre symbolique de la nation, ni à la même dimension du souvenir, ni aux pierres édifiées dans les siècles. Or, les nations vivent dans le temps, par des symboles et par des mythes, car l’ordre symbolique est l’ordre de l’imaginaire collectif.
En ce sens, le vrai cœur de l’immigré bat dans la couleur de son drapeau, vit dans les préceptes de sa loi (notamment la Charia) et confirme sa fierté dans la différence éthique. En histoire, qui est le terroir où vivent les nations, c’est toujours sur un sol symbolique que se décide le sort du monde. Il en découle que le sort de l’Europe se décidera par une résolution de nature ancestrale et hors du droit. Pour rappel, l’idée d’Europe est avant tout une idée-guide, et elle ne peut être le monopole d’institutions dont la mise en place reflète des équilibres de pouvoirs et des rivalités d’intérêts de type étatique. Et donc, à une vue de l’intérieur, la prédominance du Conseil des Chefs d’État et de gouvernement (la souveraineté européenne, une « obsession française », succédant à celle d’une Europe puissance) sur la Commission (ou Exécutif européen) et sur le Parlement européen (la voix des peuples) et, en conclusion, de l’intergouvernemental sur le communautaire.
La crainte des responsables nationaux à propos de cette dimension institutionnelle, à l’époque de la bipolarité, portait sur la dilution des pouvoirs nationaux et sur une égalisation fictive des statuts hiérarchiques. Dans ce cadre, les technocrates de l’Union furent incapables de définir une stratégie cohérente et globale de l’Union sur la scène internationale, et sur des questions d’intérêt vital, en situation de risque existentiel ou de crise extrême, qui exige légitimité, souveraineté exclusive, pouvoir incontesté et capacité autonome de décision. Or, aller au-delà des nations aurait signifié aller vers l’intégration politique, se dotant d’une légitimité, qui aille au-delà du modèle bureaucratique et d’une eurocratie dépolitisée. Pendant des décennies, l’argument du réalisme, dans un contexte international caractérisé par l’absence d’une autorité centrale et par l’anarchie de rivalités innombrables, a constamment rappelé que l’unité politique du continent aurait dû être bâtie sur l’État-nation et guère sur l’abstraction d’une situation « post-nationale », ou « post-classique », car l’Europe s’inscrivait et s’inscrit dans un système de rivalités, dans lequel l’avenir a encore besoin du passé, en dehors de toute utopie.
Peut-on aller au-delà des Etats-Nations ?
Que reste-t-il du débat sur la survie des États-Nations, qui demeure ouvert à propos des États membres, transformés par le processus d’intégration, puis par la vague de la mondialisation et aujourd’hui par les changements stratégiques de la multipolarité, par les bouleversements de l’échiquier eurasien et enfin par les déséquilibres stratégiques du « Sud » du monde ?
Ce débat posait dans les années soixante et pose encore aujourd’hui à l’Union européenne trois questionnements non résolus :
– Le premier concerne l’hypothèse aronienne et bien connue : « Peut-on aller au-delà de l’État-Nation ? », hypothèse qui a pour objet le concept de souveraineté et sa permanence essentielle, surtout en matière de décision nucléaire.
– Le deuxième, la réponse à donner à la question : « quelles sont les unités de base du système international ? »
– Le troisième, qui a pour référence le système d’intégration européenne elle-même, sa viabilité et sa capacité de survie.
Ces trois questionnements, visant le déplacement de la légitimité politique des États membres vers l’unité théorique de l’Europe unitaire, constituent le fond pessimiste de la réponse du courant réaliste aux fédéralistes résiduels, expliquant pourquoi le processus d’intégration européenne, dépolitisé et abstrait, n’a guère permis d’aller au-delà des nations. En effet, explique le courant réaliste, l’Europe qui en résulte est celle de la « société civile » et des « opinions citoyennes ». Autrement dit, une Europe pacificatrice ou de l’égalitarisme aveugle (position des gauches) où les promesses de sécurité sont aléatoires et où la guerre ne peut être toujours exclue. Le risque de guerre permet également de comprendre la nécessité d’un système d’équilibre des forces (position de droite) qui, ne pouvant pas surmonter l’hétérogénéité des nations et le choc des civilisations, est le seul enseignement à retenir pour limiter les conflits.
Résilience des Nations, de la Realpolitik et de la philosophie de l’histoire
Par ailleurs, les deux modèles d’Europe, intégrationniste et stato-national sont encore aux rendez-vous des élections du parlement européen du mois de juin prochain, sous forme de souverainisme, de populisme et d’illibéralisme, puisque la multipolarité et la reconfiguration de l’ordre global remettent en discussion la résilience des Nations, le réalisme politique et l’intérêt national. Ainsi, la fin de l’utopie désarmée et des vieux refus de la politique de puissance, des zones d’influence et de la philosophie de l’histoire, fait rejaillir la recherche d’une « autre idée de l’Europe », celle d’un dialogue paneuropéen sur l’avenir de la sécurité collective après la fin du conflit ukrainien, et celle qui résulte de l’organisation multipolaire du monde. Cela veut dire poser la « question russe » et la relation franco-allemande, hors des tabous et des rhétoriques habituelles, plaçant l’identité de défense et l’autonomie stratégique de l’Europe, hors des contraintes de l’OTAN et impliquant au fond une conception de la souveraineté nationale reviviscente et non partagée.
Tout au long de la bipolarité et de la post-guerre froide, la gouvernance de l’Union aurait dû être consacrée par priorité à la connaissance les intérêts essentiels des acteurs principaux et des superpuissances globales afin de prévoir les ruptures à venir sous la surface fissurée de la stabilité apparente. C’était le mode plus raisonnable de préserver le message de « l’idée de paix » du début des années 60 et la traduction de cette philosophie pourrait se résumer à la distinction, en matière de politique internationale, entre ce qui est « essentiel, réaliste et rationnel, » plutôt que ce qui est « juste, démocratique et solidaire ».
L’idée de l’Europe, de la paix et de la guerre à l’âge de la multipolarité
L’idée de la paix aurait dû faire réfléchir à l’idée de la guerre et à la dialectique des antagonismes. Face à des situations de compétition permanente, l’Union européenne a trahi l’idée principale de la paix par une stratégie d’occultation du conflit qui a été le sens profond de la « stratégie de substitution » de Jean Monnet. Il est patent que la guerre tranche avec les conceptions antérieures de la coopération internationale et se calque différemment sur l’homogénéité et l’hétérogénéité du système international, imitant l’amitié et l’inimitié de « l’autre de soi ».
Depuis les années 80 le système interétatique, la société civile mondiale et la transnationalisation des économies, ont intégré une population d’acteurs irréguliers, exotiques et subétatiques, révoltés ou terroristes, qui ont démultiplié des centres de décisions erratiques (Hamas, Hezbollah, Isis) de telle sorte que le système interétatique a perdu sa fonction de régulateur de la violence en devenant incapable de déterminer politiquement la conjoncture. Cependant c’est toujours à partir des États que s’organisent la hiérarchie de puissance et la configuration de la scène diplomatique. L’Union européenne est immergée, depuis la chute du mur de Berlin, dans un univers hétérogène de relations globales, au sein desquelles la fonction directrice est exercée par les États-Unis et par le bipolarisme dissimulé de la Russie et de la Chine puisque la survie et la sécurité relèvent de la logique existentielle, propre de l’état de nature et guère d’une communauté policée, l’Union européenne aurait dû identifier les menaces extérieures et intérieures, vu le caractère composite ou « multiculturel » des sociétés des pays membres. Au sein de l’Union, on aurait gagné à rechercher un autre équilibre entre la France et l’Allemagne et entre l’Europe et la Russie, dans l’établissement d’un jeu coopératif, ayant pour objectif la stabilité et la paix en Eurasie et dans le monde, sans oublier l’influence du système multipolaire, planétaire et sous-jacent.
Multipolarisme et Multilatéralisme. Deux variantes d’un même concept, l’hégémonisme planétaire
L’option de L’Union européenne pour le multilatéralisme a été la résultante sournoise de l’idée d’Europe des pères fondateurs, celle du refus de la guerre et du principe d’égalité formelle entre les nations, dans le cadre des relations internationales. Multilatérale est en fait la posture contractuelle et conjoncturelle d’un acteur qui se détermine au cours d’un jeu diplomatique et circonstanciel, où prédomine l’idéologie de la concurrence et du débat, par l’exclusion volontaire et conventionnelle de la « Balance of Power ». Rien de plus séduisant pour la pensée des politiciens de l’Union d’adopter ces paradigmes d’action irréalistes. Ainsi, à l’opposé de la doctrine d’un monde multipolaire, fondée sur la pluralité des pôles de puissance en vue d’une confrontation et au sein desquelles prédomine le rapport de force, les doctrinaires de l’Union choisiront la fausse doctrine de la paix, le multilatéralisme prometteur. Cette doctrine commença à prendre forme suite à l’effondrement du monde bipolaire et à la dislocation de l’Union soviétique, refusant toute conception de l’Europe-puissance, au nom des « dividendes de la paix » (Chirac, F. Milon, Fabius). L’Union européenne a embrassé sans opposition les dynamiques du multilatéralisme, qui conduisirent à l’allègement des budgets européens de la défense, à l’entrée de la France dans l’OTAN et à la tutelle des États-Unis sur l’Europe. Ainsi le multilatéralisme, fondé sur le principe de négociations permanentes et dictées par « la loi des autres », a perverti le concept initial de prospérité et de paix, traduisant une perspective historique, l’hégémonisme euroatlantique, en deux variantes d’un même concept, le multipolarisme et le multilatéralisme.
En guise de conclusions
Pour résumer les réflexions sur le bilan de « l’Idée de l’Europe » léguée par les réalités institutionnelles de l’Union et par l’évolution du système international, des formes des pouvoirs et des grandes conceptions du monde, il faudra convenir que :
– Le grand débat européen des soixante dernières années a été presque exclusivement eurocentré ;
– Qu’il a oublié les lois de mouvement de l’histoire, les grandes antinomies et les conflits ;
– Qu’il a égaré son regard sur l’universalité de l’existant, le système des relations concernant l’ensemble des sujets d’histoire et leurs égoïsmes et jalousies ;
– Que les différences essentielles entre les Européens et entre l’Europe et le reste du monde ne pouvaient être pensées qu’à travers la figure de l’État ;
– Que l’analyse et les questionnements sur le « politique » ne pouvaient dispenser de tenir compte des civilisations, cultures, pensées, convictions métaphysiques, philosophiques et de foi, éloignées, mais déterminantes ;
– Que l’individualité des formes de connaissance et de vie s’imposait par l’hégémonie, par l’autorité ou par la force ;
– Et pour terminer que le relativisme de l’expérience humaine, passions, idéaux, vertus, peur, angoisse et courage se confrontaient au phénomène inéluctable de l’existence, qui les résume et les exalte, le phénomène du déclin, de la mort imminente et de la guerre.
Irnerio Seminatore est l'auteur de "L'Europe, la multipolarité et le système international" publié chez VA Éditions.
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mardi, 20 février 2024
Washington "avertit" l'Afrique: seulement des bases américaines et pas de place pour la Chine
Washington "avertit" l'Afrique: seulement des bases américaines et pas de place pour la Chine
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/washington-avverte-lafrica-solo-basi-americane-e-nessuno-spazio-per-la-cina/
Danger, Chine, danger pour la paix mondiale ! L'avertissement a été lancé par les bons Américains qui ont mis en garde le Gabon et la Guinée équatoriale contre l'acceptation de bases militaires de Pékin. En effet, les équilibres actuels visant à garantir la pax americana seraient rompus. On ne peut peut-être pas définir ce qu'est exactement la paix, mais les guerres atlantistes ne sont pas de vraies guerres, ce sont des exportations de démocratie avec quelques effets secondaires. Comme les plus de 30.000 Palestiniens assassinés par les tendres bouchers de Netanyahou.
Ainsi, en Afrique, comme en Asie et en Europe, les seules bases militaires autorisées sont les bases yankees. Parce que les bombes américaines sont bonnes et justes. Et bonnes pour la "démocratie".
Alors, au nom de la paix et de la démocratie, on menace les pays qui osent faire des choix différents. Qui acceptent d'être courtisés, et bien payés, par les méchants de Pékin au lieu de devoir payer pour être protégés par les troupes des gentils.
Bien entendu, les désinformateurs atlantistes s'alignent parfaitement sur le discours de Washington. Pourquoi les Chinois devraient-ils avoir des bases sur la côte atlantique ? C'est comme si les États-Unis avaient des bases militaires en Asie ! Ah bon ? Peu importe, mais ils le peuvent. Ce sont des bases démocratiques. En Irak, en Syrie, au Liban, les gouvernements respectifs n'en veulent pas, mais les gentils ne peuvent pas écouter les choix des autres pays. Et celui qui ne veut pas des bases américaines est mauvais et doit être puni et corrigé. De peur qu'ils ne choisissent d'accueillir des Russes et des Chinois. Donc, malgré eux, les Américains sont obligés d'occuper des pays théoriquement souverains. Ils le font pour notre bien, ça va sans dire. Et malheur à eux s'ils protestent.
20:33 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, afrique, affaires africaines, états-unis, africom, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'ex-patron de Frontex : la Commission européenne nous livre délibérément à l'immigration de masse
L'ex-patron de Frontex: "La Commission européenne nous livre délibérément à l'immigration de masse"
Source: https://www.unzensuriert.at/238198-ex-frontex-chef-eu-kom...
Deux ans après son éviction de la tête de l'Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes (Frontex), le fonctionnaire Fabrice Leggeri se présente aux élections européennes sous les couleurs du Rassemblement national français (anciennement Front national). Il explique son éviction par le fait qu'il voulait contrôler l'immigration, mais que la Commission européenne fait exactement le contraire.
Objectif : lutter contre l'immigration clandestine de masse
Leggeri, qui sera le troisième candidat sur le liste du Rassemblement national aux élections européennes de juin, a annoncé dans une interview au Journal de Dimanche publiée hier samedi :
"Nous sommes déterminés à lutter contre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème, mais comme un projet".
Il a ajouté que le Rassemblement national avait un plan concret et la capacité de le mettre en œuvre.
Un changement de paradigme à partir de 2019
L'ancien chef de Frontex rapporte qu'à partir de l'entrée en fonction de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et de la commissaire aux affaires intérieures Ylva Johannson, la politique d'immigration a connu un bouleversement. Alors que la mission de Frontex depuis 2015 consistait à protéger la France et l'Europe de la poussée migratoire, la nouvelle direction de la Commission a recommandé à partir de 2019, selon M. Leggeri :
"Ramenez les migrants et accueillez-les. Que cela vous plaise ou non, nous sommes un continent vieillissant et vous devez donc les laisser entrer".
Contraint de démissionner
Mais comme ce fonctionnaire de 55 ans voulait contrôler l'immigration, il a subi des pressions et s'est senti abandonné. Le gouvernement français l'a poussé à démissionner et la République fédérale d'Allemagne n'était pas non plus encline à le soutenir, rapporte le Français. La Commission européenne était clairement hostile à son égard et voulait qu'il parte.
Son objectif est désormais de "lutter contre cette Commission européenne qui encourage et tolère cette déferlante migratoire". Ce serait la raison pour laquelle il s'est lancé dans la politique.
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dimanche, 18 février 2024
Le général Kujat contredit l'hystérie guerrière : "Je ne vois pas d'intention d'attaque de la part des Russes"
Le général Kujat contredit l'hystérie guerrière : "Je ne vois pas d'intention d'attaque de la part des Russes"
Source: https://zuerst.de/2024/02/13/general-kujat-widerspricht-der-kriegshysterie-kann-keine-angriffsabsichten-der-russen-erkennen/
Berlin . L'ancien inspecteur général de la Bundeswehr, le général à la retraite Harald Kujat, a toujours été l'une des voix les plus mesurées depuis le début de la guerre en Ukraine. Il a averti très tôt que les livraisons excessives de matériel et de munitions à l'Ukraine affectaient également les capacités de la Bundeswehr. Pas plus tard qu'en novembre, il s'était rendu impopulaire auprès des transatlantistes et des soutiens à l'Ukraine en déclarant : "L'Ukraine ne peut pas gagner cette guerre".
Dans une interview, Kujat s'est à présent inscrit en faux contre l'inflation des avertissements de guerre lancés par les politiciens et les militaires occidentaux, qui suggèrent sur tous les canaux une attaque imminente de la Russie contre les pays de l'OTAN. Kujat s'y oppose - en accord avec de nombreuses déclarations officielles de Moscou : "Je n'ai toutefois vu jusqu'à présent aucune preuve concrète que la Russie ait réellement l'intention d'attaquer des pays de l'OTAN. Il n'est pas rare qu'un pays belligérant augmente sa capacité d'endurance militaire. De plus, la Russie se voit engagée dans une guerre par procuration avec les Etats-Unis et leurs alliés et s'attend apparemment à ce que les forces de l'OTAN interviennent éventuellement et directement pour éviter une défaite totale de l'Ukraine".
Selon lui, la Russie n'est actuellement pas en mesure de lancer avec succès une attaque conventionnelle contre l'OTAN - mais l'OTAN n'est pas non plus en mesure de se défendre avec succès. Mais même aux Etats-Unis, la situation n'est pas aussi dramatique qu'en Europe. Kujat estime également que les mises en garde contre les plans "impériaux" du Kremlin sont exagérées. "Il s'agit apparemment plutôt pour Moscou d'empêcher l'extension de l'OTAN par l'adhésion de l'Ukraine jusqu'à la frontière russe" - ce qui était déjà l'objectif déclaré de la Russie avant le déclenchement de la guerre actuelle. Le général à la retraite a déclaré qu'il ne voyait "actuellement aucun préparatif concret d'attaque ni aucune intention d'attaque de la part des Russes".
Il a rappelé dans ce contexte la part de responsabilité des Etats-Unis dans la détérioration des relations avec la Russie au cours des dernières années, car les Etats-Unis ont finalement résilié unilatéralement le traité ABM et ont en outre "mis en place en Europe un système de défense antimissile qui n'était certes pas prévu comme une agression contre la Russie, mais qui peut tout à fait être compris comme une menace pour la capacité de deuxième frappe nucléaire russe". Ainsi, "une partie essentielle du filet de sécurité politique qui avait été tissé depuis les années 1970 a été éliminée".
Kujat rappelle à juste titre que "les relations économiques étroites de l'Allemagne avec la Russie n'étaient pas dans l'intérêt des Américains", même dans le contexte du rapprochement sino-russe.
Dans l'ensemble, on peut toutefois observer que "les anciennes puissances perdent de leur force et que de nouveaux acteurs s'efforcent de s'imposer". Le monde se dirige vers "une ère d'incertitudes et de grands conflits". Dans ce contexte, Kujat estime qu'il est conseillé de "refaire de la Bundeswehr une armée à la hauteur" tout en "stabilisant l'équilibre militaire par des accords politiques". Il est inquiétant que "chez nous, on n'en discute guère, et encore moins qu'on réagisse de manière appropriée". (mü)
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19:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harald kujat, bundeswehr, allemagne, actualité, défense, europe, affaires européennes, russie, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Général e.r. Erich Vad : La politique allemande en Ukraine manque d'objectif politique
Général e.r. Erich Vad :
La politique allemande en Ukraine manque d'objectif politique
Source: https://zuerst.de/2024/02/17/general-a-d-erich-vad-der-deutschen-ukraine-politik-fehlt-jedes-politische-ziel/
Berlin. Après l'ancien inspecteur général de la Bundeswehr, le général à la retraite Harald Kujat, qui s'est opposé avec force à l'hystérie guerrière occidentale (voir notre article: https://zuerst.de/2024/02/13/general-kujat-widerspricht-der-kriegshysterie-kann-keine-angriffsabsichten-der-russen-erkennen/ ), c'est au tour de l'ancien conseiller militaire de l'ex-chancelière Merkel, le général de brigade à la retraite Erich Vad, de s'en prendre à la politique ukrainienne de l'Allemagne dans une interview à la Berliner Zeitung. Lui aussi - contrairement à une grande partie de l'establishment politique et médiatique - considère qu'une attaque russe sur le territoire de l'OTAN est peu probable. "Les forces russes déployées sont trop faibles pour pouvoir occuper toute l'Ukraine, et encore plus pour risquer une guerre avec l'OTAN", juge Vad.
L'objectif stratégique de la Russie est simplement de créer ou de maintenir un tampon de sécurité dans l'espace occidental, compte tenu de son expérience historique de 1812 et de la Seconde Guerre mondiale.
L'ancien militaire est particulièrement clair à l'égard des maximalistes d'aujourd'hui qui prônent une défaite militaire de la Russie : "Ceux qui exigent aujourd'hui de vaincre la Russie et de l'affaiblir jusqu'à la rendre inopérante oublient en outre qu'un effondrement de la Fédération de Russie laisserait un vide stratégique énorme : l'Est de l'Eurasie serait largement déstabilisé. Ce ne serait pas dans l'intérêt de l'Occident".
Vad reproche notamment à la politique allemande menée par le chancelier Scholz de ne formuler pratiquement aucun objectif pour son engagement en Ukraine. "Il est inutile de faire la guerre sans fixer au préalable des objectifs politiques réalistes", déclare Vad. "Clausewitz le savait déjà, d'ailleurs". Il manque "un concept stratégique réaliste pour la conclusion militaire des combats et, surtout, un concept politique pour sortir de ce conflit dans lequel il n'y a pas de solution militaire".
L'ex-général estime que l'estimation parfois entendue selon laquelle les deux belligérants, la Russie et l'Ukraine, se trouvent actuellement dans une impasse militaire, est trop optimiste, "car la Russie a l'initiative militaire et la domination de l'escalade de son côté. Il semble que ce soit le cas : La Russie a les rênes militaires en main. Moscou consolide et arrondit actuellement les territoires occupés, et il n'est pas exclu qu'elle poursuive son offensive dans la région de Kharkiv et d'Odessa".
A la politique européenne, Vad, qui est aujourd'hui conseiller en sécurité, conseille de faire preuve de plus d'autonomie. Dans le cas contraire, elle pourrait être confrontée à un scénario comme celui de l'Afghanistan, où elle a été totalement prise au dépourvu par le retrait surprise des Américains. En outre, il estime que le débat, en particulier en Allemagne, est "hypocrite" et dominé par l'ignorance professionnelle : "Je trouve étrange que des Allemands non impliqués dans la guerre semblent être les plus grands patriotes ukrainiens. Des figures politiques qui n'ont pas fait de service militaire et qui ont argumenté de manière pacifiste pendant des décennies veulent tout à coup tout donner pour les Ukrainiens et de préférence aller 'all in'. Est-ce que cela renforce la crédibilité de la politique ?" Dans un monde de plus en plus multipolaire, il faut éviter de penser simplement en noir et blanc, "afin que nous puissions nous préparer aux conflits de demain" (he).
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Avec l'AfD
Avec l’AfD
par Georges FELTIN-TRACOL
La une de Libération du 5 février dernier a fait jubiler la rédaction du quotidien gaucho-bancaire. Les bouffons se félicitent des démonstrations d’hostilité publique outre-Rhin contre l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), le mouvement national-conservateur en pleine ascension électorale selon les enquêtes d’opinion et les élections partielles.
Libération se réjouit qu’entre 1,3 million et trois millions de personnes (et pourquoi pas cent milliards ?) manifestent les samedis et dimanches dans de nombreuses villes du pays. C’est plutôt inquiétant d’observer une telle concentration sur les trottoirs de cas psychiatriques. À croire aussi que le système d’évacuation des égouts fonctionne moins bien puisqu’il y a maintenant partout des débordements…
La cause de cette réaction minoritaire (rapportée aux 80 millions d’habitants, elle représente entre 1,62 et 3,75%) qui rappelle l’action des « Sardines » en Italie en 2019 contre la Lega de Matteo Salvini, est la divulgation d’une prétendue réunion secrète tenue en novembre 2023 à Postdam. S’y trouvaient des responsables de l’AfD, des Identitaires dont l’Autrichien Martin Sellner, alors qu’en théorie, tout contact entre l’AfD et les Identitaires est proscrit, et des membres de la WerteUnion (Union des Valeurs), l’aile conservatrice de la CDU, la démocratie chrétienne. Le sujet principal abordé aurait été la remigration des étrangers délinquants et des naturalisés allemands inassimilables. La révélation de cette rencontre a soulevé l’indignation pavlovienne immédiate d’une classe politique largement corrompue.
Il revient au portail en ligne Correctiv d’être à l’origine de cette information malveillante. Or on apprend quelques jours plus tard que ce site de désinformation a reçu des millions de dons de la part de plusieurs ONG mondialistes. L’État fédéral lui a aussi versé en 2022 – 2023 plus de deux millions d’euros, ce qui en fait bien sûr un vecteur médiatique totalement indépendant. Le thème porteur de la remigration a en outre provoqué l’étonnant mécontentement de Marine Le Pen dont le parti siège pourtant aux côtés des élus de l’AfD au Parlement dit européen dans le groupe Identité et Démocratie. Elle a exprimé pour l’occasion son rejet de toute remigration. Comme l’avance avec raison Emmanuel Todd, l’actuelle présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale tend de plus en plus vers un compromis suicidaire avec le macronisme déliquescent.
Outre l’organisation d’un vaste théâtre anti-fasciste de pacotille, les révélations douteuses de cette officine para-gouvernementale ont accéléré les intentions, voire les comportements discriminatoires à l’encontre de l’AfD et de ses membres ainsi qu’envers les autres participants de cette fantasmatique réunion. En plus d’essayer d’empêcher la venue de Martin Sellner en Allemagne au mépris des accords de Schengen, la municipalité de Cologne vient de licencier l’une des participantes, Simone Baum, liée à l’Union des Valeurs. Le ministre-président de la Bavière, Markus Söder, de la CSU (Union sociale chrétienne), s’interroge pour sa part sur la compatibilité d’être à la fois fonctionnaire et membre de l’AfD. S’il y avait un parti allemand qu’il faudrait interdire, ce serait plutôt les Grünen bellicistes, multiculturalistes et complètement alignés sur les thèses wokistes de la Grande Ré-initialisation davosienne. Les Grünen ont perverti l’écologie authentique qui ne peut être qu’identitaire, enracinée et bio-conservatrice.
Le 30 janvier 2024, le président de la République fédérale d’Allemagne, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, a comparé en public les militants de l’AfD à des « attrapeurs extrémistes de rats ». Si un sympathisant de l’AfD avait osé une telle allusion, il aurait aussitôt été crucifié en place politico-médiatique ! La société berlinoise de ramassage des ordures, la Deutsche Bahn (les chemins de fer), la Buba (la Banque centrale), la société Volkswagen – Porsche, des chanteurs, des artistes, des sportifs s’élèvent contre l’AfD. Katharina Dröge, co-présidente du groupe parlementaire des Verts, et Robert Habeck, le vice-chancelier, ministre Vert de l’Économie et du Climat, très favorable aux traités de libre-échange conclus par l’Union non européenne, suggèrent de dissoudre l’AfD.
En haut, Bj. Höcke; en bas, H. G. Maassen.
Mi-janvier, l’excellent blogue de Lionel Baland – dont il faut saluer le travail quotidien remarquable – rapporte qu’une pétition en ligne a recueilli en peu de jours un million de signatures. Les pétitionnaires exigent le retrait des droits civiques fondamentaux de Björn Höcke, le chef de file identitaire de l’AfD en Thuringe. Pis, l’ancien directeur de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (ou BfV, la police politique du régime de Berlin), Hans-Georg Maaßen, président de la WerteUnion, est dorénavant considéré comme un extrémiste. Il risque de perdre le versement mensuel de sa pension de retraite. Des chefaillons Verts désirent même surveiller dirigeants, adhérents et sympathisants de l’AfD et d’autres mouvements patriotiques, y compris sur leur lieu de travail et dans leur vie privée. C’est la mise en place insidieuse d’un harcèlement dit démocratique qui doit de la part des tenants de l’inclusion s’achever par l’exclusion socio-politique globale des dissidents. L’ambiance outre-Rhin rappelle étrangement le « tour infernal » au lendemain du 21 avril 2002 et la qualification pour le second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen.
Un certain Omid Nouripour, co-président du parti des Verts, veut, quant à lui, la fin des Jeunes pour l’Alternative (JA), l’unité jeunesse de l’AfD. Le 2 février, le tribunal administratif de Cologne a autorisé le BfV à qualifier les JA « de tendance extrémiste avérée ». Pas en reste sur ce sectarisme grossier, le secrétaire général de la CSU, Martin Huber, souhaite exclure l’AfD du financement public des partis politiques. Il y a désormais un précédent dangereux ! Le Tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe vient de priver, le 23 janvier, l’ancien NPD (Parti national-démocrate) devenu Die Heimat (La Patrie) de tout financement public pour les six prochaines années parce que ses déclarations iraient à l’encontre de l’ordre libéral démocratique établi. L’AfD a au-dessus d’elle une épée de Damoclès. Dernièrement, au Parlement régional du Land de Hesse, la coalition partitocratique (CDU, SPD, Grünen et libéraux du FDP) a empêché la candidate de l’AfD d’obtenir une vice-présidence de droit. Cette entente post-démocratique vote contre Anna Nguyen (photo, ci-dessous), fille de réfugiés... vietnamiens. On a donc un magnifique exemple de xénophobie de la part de donneurs de leçons patentés. Ces quelques exemples n’indiquent-ils pas l’émergence d’un totalitarisme propre à la logique libérale mortifère de l’État de droit ?
Il y a cependant quelques nouvelles positives. Alexandra Föderl-Schmid, rédactrice en chef-adjointe du Süddeutsche Zeitung, accusait Alice Weidel, l’une des responsables de l’AfD de plagiat universitaire. Föderl-Schmid vient de se retirer de son journal, car elle est à son tour accusée de… plagiat. En Bavière, avec l’accord surprenant de la CSU et des Électeurs libres au pouvoir, deux élus de l’AfD sont devenus juges bénévoles à la Cour constitutionnelle de cet État libre. Enfin, la vaste campagne de dénigrement médiatique provoque en réponse une vague d’adhésions à l’AfD, environ 8.000 en quelques mois ! Quant au nouvel essai de Martin Sellner publié aux éditions Antaios, Remigration. Ein Vorschlag (« Remigration. Une suggestion »), il caracole en tête des ventes sur Internet aux dépens des libraires frileux et hargneux qui refusent de le vendre au mépris des règles du marché unique européen. La Commission pseudo-européenne laisse faire.
Pendant que l’Allemagne plonge dans un cirque politico-médiatique grotesque, le président turc Recep Tayyip Erdogan encourage la formation d’une Alliance démocratique pour la diversité et le renouveau (DAVA) destinée aux Turcs installés en Allemagne et qui s’adresse aussi aux autres populations allogènes musulmanes. DAVA va présenter des candidats aux européennes de cette année. Mais qui se soucie de cette ingérence flagrante ? Il revient aujourd’hui aux Français de franchir la « ligne bleue des Vosges » et d’apporter un ferme soutien au formidable combat de l’AfD.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 102, mise en ligne le 14 février 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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vendredi, 16 février 2024
Les larbins des Américains en Europe
Les larbins des Américains en Europe
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2024/02/16/amerikan-alamaiset-euroopassa/
Les commentateurs de la politique étrangère et de sécurité en Finlande et dans d'autres pays de l'UE s'inquiètent de savoir si les États-Unis continueront à "protéger l'Europe" par le biais de l'OTAN si, après Biden, le mercurien Donald Trump devait à nouveau émerger en tant que leader symbolique de l'Amérique.
Quel que soit l'occupant de la Maison Blanche, Washington n'a jamais agi sur le continent pour protéger les Européens des menaces extérieures. L'objectif ultime de la "coopération transatlantique" a été de contrôler et de dominer les pays de la zone euro et d'empêcher la montée d'une puissance rivale potentielle à partir de l'Europe.
Quant à la plainte de Trump sur les faibles dépenses de défense dans la zone euro, c'est le travail des politiciens américains de formuler de telles critiques, car ils - tant les démocrates que les républicains - agissent comme des spécialistes du marketing pour l'industrie de l'armement détenue par l'élite dirigeante de l'Occident.
Et même si les pays de l'OTAN n'atteignent pas les quotas requis, les États-Unis, avec leurs bases militaires, ne veulent toujours pas quitter l'Europe, mais la garder comme un sujet stratégique sans politique étrangère et de sécurité indépendante. Je doute que même Trump, malgré ses menaces, change cette situation.
Afin de consolider leur propre hégémonie en déclin, les États-Unis ont longtemps fait obstacle à une vision géostratégique alternative basée sur la coopération économique et sécuritaire entre l'Europe et la Russie. Il a fallu une forte dose de levier hybride pour contrer de telles idées: la russophobie et la menace d'une guerre majeure.
Je dirais que l'un des objectifs du conflit ukrainien était d'enfoncer un peu plus le coin entre l'Europe et la Russie afin de préserver l'objectif anglo-américain de l'OTAN et de maintenir, selon les termes de l'ancien secrétaire général de l'alliance militaire Hastings Ismay, "les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands en dessous".
Les sanctions imposées par les États-Unis à la Russie sont la principale raison de l'effondrement de l'économie allemande, par exemple, mais les Finlandais soumis au lavage de cerveau de la culture populaire américaine ne semblent pas s'en préoccuper. Au contraire, ils imaginent avoir raison d'exiger davantage de soumission et de misère de la part de leurs maîtres américains.
Outre l'"américanisme" inculqué au public, le comportement de l'élite politique montre également que la plupart des dirigeants et des partis européens n'agissent pas pour promouvoir l'intérêt national, mais, à l'instar du président finlandais sortant Sauli Niinistö (et de la future figure de proue de la politique étrangère Alexander Stubb), suivent les ordres de Washington qui sont préjudiciables à la sécurité nationale.
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Pour la défense du Salvadorien Nayib Bukele
Pour la défense du Salvadorien Nayib Bukele
Sumantra Maitra
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/difesa-del-salvadoregno-nayib-bukele
"Le succès du Salvador dans la lutte contre la criminalité s'est fait au détriment des droits civils et au milieu d'accusations selon lesquelles Bukele prend un tournant de plus en plus autoritaire", a commenté Marcelo Rochabrun, chef du bureau de Bloomberg à Lima, dans un article récent. "Nayib Bukele a mis les gangs criminels du Salvador sous contrôle. Si cela a rendu le pays plus sûr et l'a rendu extrêmement populaire, ses tactiques d'homme fort se sont faites au détriment des libertés civiles".
L'essai faisait suite à un tweet du Somalia First caucus du Congrès américain, dans lequel Ilhan Omar, une décolonisatrice bien connue, appelait à une intervention au Salvador pour promouvoir les droits de l'homme et fomenter une révolution colorée.
Le contexte n'a pas besoin d'être expliqué. Le Salvador, selon la dextérité rhétorique de l'ancien président Donald Trump, était considéré comme l'un des "pays de merde", un shithole. Il avait le taux de criminalité et d'assassinat le plus élevé de la région et était un grand exportateur de migrants économiques et de trafiquants de drogue. Puis Nayib Bukele est arrivé au pouvoir, a suspendu les droits des criminels et a emprisonné des milliers de personnes tatouées par des gangs. Aujourd'hui, le Salvador est l'un des pays les plus sûrs et les plus prospères de la région. Le Salvador est la "seule" réussite de l'Amérique centrale ces dernières années; l'émigration est devenue négative, les emplois sont stables et le taux de criminalité actuel est comparable à celui du Luxembourg. Il n'est donc pas étonnant que Bukele soit aujourd'hui le grand favori pour sa réélection et que d'autres pays du sud suivent son modèle. D'où la panique qui s'est emparée des milieux libéraux américains.
La question n'est pas purement rhétorique. Le rétablissement de l'ordre par une autorité légitime n'est évidemment pas de l'"autoritarisme". Cela rendrait toute autorité, aussi légitime soit-elle, illégale. Tout le monde est favorable aux libertés, mais les préférences révélées, de fait, révèlent que la plupart des personnes normales et respectueuses de la loi souhaitent avant tout l'ordre. Une idée de libertés et de droits illimités qui n'assure pas l'ordre aux contribuables respectueux de la loi n'est par essence qu'un ensemble de libertés et de droits pour les seuls criminels, et constitue donc une vision du monde faillie.
La common law anglaise et les fondateurs américains influencés par elle prônaient tous deux la nécessité d'une "liberté ordonnée". Le cardinal de Richelieu, qui comprenait la différence entre la moralité individuelle et le devoir de l'État, l'a expliqué succinctement: "La verge, symbole de la justice, ne doit jamais être oisive".
Les médias libéraux américains ne comprennent pas que l'application d'une autorité sévère pourrait rendre une société meilleure et, contre toute attente, plus libre et plus libérale; un désarroi qui est partagé de l'autre côté de l'étang gris, si l'on considère la réaction aux tweets de la députée conservatrice Suella Braverman. La plupart des libéraux qui insistent sur la moralité de la "justice réparatrice" sont trop obtus pour comprendre qu'être "moral" n'est pas toujours bon. Ce n'est même pas moral. C'est souvent étroit d'esprit et stupide. Cela entraîne un chaos social et des dommages considérables et est, en fin de compte, plus explicitement immoral. Cela n'est nulle part plus évident qu'en matière d'ordre public.
Mais surtout, Bukele, en proposant un modèle d'autorité instinctive et naturelle, risque de démontrer la vacuité de la vision libérale du monde. C'est pour cette simple raison qu'il existe aujourd'hui une propagande organisée contre Nayib Bukele: il offre une alternative éprouvée et réussie au modèle libéral-gauchiste de gouvernement.
22:18 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, nayib bukele, amérique centrale, amérique latine, amérique ibérique, el salvador | | del.icio.us | | Digg | Facebook