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mercredi, 09 octobre 2024

Sortie du système d'asile de l'UE: Pays-Bas, Hongrie - quand l'Autriche suivra-t-elle?

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Sortie du système d'asile de l'UE: Pays-Bas, Hongrie - quand l'Autriche suivra-t-elle?

Depuis 2015, plus de huit millions de demandes d'asile ont été déposées dans l'UE.

Source: https://unzensuriert.at/283370-ausstieg-aus-eu-asylsystem-niederlande-ungarn-wann-folgt-oesterreich/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Après les Pays-Bas, c'est au tour de la Hongrie d'annoncer son intention de sortir du système d'asile de l'UE. Des voix s'élèvent désormais pour demander que l'Autriche se retire également de ce système.

Depuis hier, lundi, on sait que la Hongrie demande elle aussi, dans une lettre adressée à la Commission européenne, la possibilité de se retirer des règles européennes en matière d'asile. Le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, explique dans sa lettre qu'il souhaite suivre l'exemple des Pays-Bas. La Hongrie est convaincue que le renforcement du contrôle national de l'immigration est désormais le seul moyen d'atteindre ces objectifs et d'endiguer l'immigration illégale, qui représente un risque pour la sécurité.

Un signal important en provenance des Pays-Bas

Auparavant, les Pays-Bas avaient demandé à la Commission européenne de procéder à un tel retrait. Geert Wilders, qui siège pour la première fois au gouvernement avec son Parti pour la liberté (PVV), a parlé d'un signal important, « qu'un vent nouveau souffle sur les Pays-Bas ». Les deux pays auront-ils du succès avec leurs vœux ? En règle générale, une telle exception doit être approuvée par l'ensemble des 27 Etats membres de l'UE.

Le système d'asile de l'UE est complètement dépassé

Néanmoins, le chef de la délégation FPÖ au sein de l'UE, Harald Vilimsky, exige désormais que l'Autriche se retire du système d'asile. Il a déclaré dans un communiqué:

Le système d'asile de l'UE est complètement dépassé et inutilisable depuis longtemps pour faire face à l'immigration de masse qui abuse du droit d'asile. C'est pourquoi l'Autriche devrait suivre l'exemple des Pays-Bas et de la Hongrie et demander l'abandon de ce système d'asile.

Plus de huit millions de demandes d'asile

Depuis 2015, plus de huit millions de demandes d'asile ont été déposées dans l'UE. Peu importe de quelles régions du monde viennent les demandeurs d'asile et combien de pays tiers sûrs ils ont dû traverser, pays où ils auraient pu trouver une protection. Cela doit enfin cesser - « d'autant plus que nous savons depuis longtemps que plus de la moitié d'entre eux n'ont aucun droit à la protection, même selon les règles généreuses de l'UE», a déclaré Vilimsky. Au vu de cet échec persistant du système, il n'est pas étonnant que de plus en plus de pays veuillent se retirer.

Les États perdent leur souveraineté

Un Etat qui ne peut plus déterminer quelles personnes et combien de personnes séjournent sur son territoire a perdu des parties essentielles de sa souveraineté et donc de sa légitimité, a déclaré le député européen de la FPÖ.

État-civilisation, grand espace et multipolarité dans la pensée de la République populaire de Chine chez Zhao Tingyang et Zhang Weiwei

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État-civilisation, grand espace et multipolarité dans la pensée de la République populaire de Chine chez Zhao Tingyang et Zhang Weiwei

Alexander Markovics

« Il existe de nombreuses civilisations - la civilisation occidentale en est un exemple - mais la Chine est le seul État-civilisation. Elle est définie par son histoire extraordinairement longue et aussi par ses immenses dimensions et diversité géographiques et démographiques. Les implications qui en découlent sont importantes: l'unité est sa première priorité, la pluralité la condition de son existence (c'est pour cette raison que la Chine a pu offrir à Hong Kong la formule « un pays, deux systèmes », étrangère à l'État-nation».

(Martin Jacques, Quand la Chine dirige le monde, La fin du monde occidental et la naissance d'un nouvel ordre mondial, 2009).

La situation : la Chine - l'éternel ennemi de l'Occident ?

Si l'on observe les reportages occidentaux sur la Chine, on s'aperçoit rapidement que la majorité des observateurs américains et européens de l'Empire du Milieu ne sont pas portés par le désir d'une véritable compréhension de la civilisation chinoise, mais qu'à l'instar des reportages sur la Russie, la volonté de diaboliser et de cataloguer la République populaire de Chine prédomine. Pour ce faire, on utilise d'une part le topos datant de l'époque de la guerre froide du « danger rouge » ou du « danger jaune » (en cas d'anticommunisme chauvin, on mélange volontiers les deux), notamment de la part des élites néoconservatrices aux Etats-Unis. Ce terme est également utilisé par une grande partie de l'establishment du parti républicain américain, ainsi que par Donald Trump, qui voient en la Chine leur principal ennemi (géopolitique) et brandissent le spectre d'une future puissance mondiale unique, Pékin.

D'autre part, on parle généralement du prétendu danger que représente la simple existence d'un « système totalitaire à Pékin » pour les soi-disant « démocraties libres » de l'Occident, comme le fait l'Open Society Foundation de George Soros et d'autres représentants de la « société ouverte » (lire : du mondialisme), ce qui ravive l'image datant du 19ème siècle de l'opposition entre la « civilisation occidentale » et la « barbarie orientale », qui a notamment servi à justifier le colonialisme. Les deux parties ont en commun de vouloir défendre l'« ordre unipolaire » de l'Occident, basé sur des 'valeurs', contre l'ordre mondial multipolaire naissant, qui se construit sous la direction de la Russie et de la Chine, en collaboration avec l'Iran, l'Inde et de nombreux États d'Afrique et d'Amérique latine, notamment dans le cadre des pays BRICS.

Et pour y parvenir, ils visent à ancrer dans l'esprit des Américains et des Européens une image ennemie de la Chine qui rendrait impossible une future coopération pacifique entre l'Allemagne et l'Europe et l'Est de l'Eurasie.

Si cela peut paraître logique du point de vue des représentants militants d'une bourgeoisie matérialiste transatlantique vivant volontiers sous la domination des États-Unis et du programme philosophique du postmodernisme et de la mondialisation libérale, il est tout à fait absurde pour les patriotes allemands et européens qui aspirent à une Allemagne et à une Europe souveraines, spirituellement renouvelées et renouant avec leur tradition pré-moderne dans un monde multipolaire, de poursuivre dans cette voie.

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Mais pour être en mesure de formuler une relation alternative entre l'Europe et la Chine du point de vue européen, il est d'abord nécessaire de comprendre la Chine. Pour ce faire, je voudrais présenter l'image que la Chine a d'elle-même à travers deux de ses philosophes contemporains les plus importants, qui sont également de plus en plus reconnus dans le monde: Zhao Tingyang et Zhang Weiwei. Mon choix s'est porté sur ces deux penseurs, qui sont de plus en plus écoutés en Occident, car d'une part Zhao explique des concepts importants de la civilisation sino-confucéenne qui se répercutent encore aujourd'hui dans la pensée chinoise et d'autre part Zhang, qui, lui, nous explique l'État chinois moderne. En outre, les deux penseurs deviennent de plus en plus une partie active du discours intellectuel sur la construction d'un monde multipolaire, comme en témoigne par exemple l'intervention de Zhang Weiwei au Forum de la multipolarité à Moscou le 26 février 2024, ainsi que sa confrontation publique avec l'un des principaux idéologues du libéralisme occidental Francis Fukuyama, mais aussi la discussion qu'il a eue avec le philosophe russe Alexander Douguine.

Alors que l'idée du « choc des civilisations » et de la défense de l'hégémonie occidentale prévaut encore en Occident, ces deux penseurs s'inscrivent dans la tradition de l'ancien président iranien Mohammad Khatami qui, en réponse à ce dernier, a appelé à un « dialogue des civilisations » qui s'exprime aujourd'hui dans l'ordre mondial multipolaire en cours de formation. Il devrait être intéressant pour les lecteurs allemands de constater que les penseurs de la Révolution conservatrice tels que Carl Schmitt et Martin Heidegger sont de plus en plus reçus en Chine, alors que ces penseurs sont méprisés dans leur pays d'origine, même à droite de l'idéologie bourgeoise et libérale.

Zhao Tingyang - Tianxia, Tout sous un même ciel

La Chine est-elle, comme les Etats-Unis, une puissance expansionniste et missionnaire qui veut imposer son système de gouvernance et de valeurs au monde entier ? Quel rôle joue l'héritage de la philosophie confucéenne dans la politique étrangère actuelle de la Chine ? Le philosophe Zhao Tingyang, né en 1961 dans le Guangdong, en Chine, se penche sur ces questions importantes également pour l'Europe. Dans son ouvrage Tous sous un même ciel, paru en 2020 en traduction allemande, il fait appel au concept de tianxia : la vision de la coexistence de dix mille peuples vivant en paix sous un même ciel.

Il établit ainsi une distinction importante dans la définition du politique entre l'Occident et la Chine: alors que dans la tradition occidentale, la politique est déterminée par la définition de l'ami et de l'ennemi - et bien sûr de l'ennemi principal - dans la tradition chinoise, la question de la coopération et de la manière de transformer un ennemi en ami domine. Comment puis-je coopérer le plus efficacement possible avec mon voisin ? Comment est-il possible d'unir les oppositions les plus diverses sous une même direction ? L'objectif final est un monde pacifique, harmonieux et prospère. C'est ainsi que naît dans la pensée de Zhao l'idée d'une autre politique mondiale, par opposition au moment unipolaire de l'Occident et de la mondialisation: en effet, alors que le « nouvel ordre mondial » proclamé par les néoconservateurs est essentiellement une forme de chaos créé par les États-Unis et leurs vassaux pour maintenir leur propre hégémonie, il propose la création d'une instance au-dessus des États-nations, dans le sens d'un ordre mondial qui, tel un cosmos, rend possible la coopération pacifique des différents membres.

La tragédie de la politique internationale du point de vue chinois: non pas des États défaillants, mais un monde défaillant

Car la véritable tragédie de la politique internationale, selon Zhao, réside dans le fait que tous les États savent certes que la sécurité et la coopération sont importantes, mais que personne ne veut s'attaquer à la politique mondiale nécessaire à cet effet, car les intérêts hégémoniques des différents États prévalent. Par conséquent, le véritable problème ne réside pas dans l'échec des États, mais dans l'échec du monde.

Zhao Tingyang estime que cela n'est pas possible avec les États-nations modernes de type occidental, car l'État-nation est une entité qui découle de l'individu. Celui-ci ne se définit pas par son aspiration à la coopération, mais par le conflit, bref, le citoyen devenu État, qui n'est orienté que vers la maximisation de son propre profit et non vers le bien-être de la communauté. La mondialisation menée par l'État-nation bourgeois occidental n'est donc rien d'autre que la diffusion conflictuelle de valeurs et de concepts individualistes tels que les droits de l'homme. En conséquence, l'Occident s'efforce, tel un virus, de répandre son ordre politique libéral sur l'ensemble du globe et d'infecter ainsi le plus grand nombre possible d'États et de personnes. En effet, une politique étrangère inter-nationale, qui met l'accent sur les relations entre les États-nations et non sur la coexistence des peuples et des civilisations, serait nécessairement toujours en contradiction avec une politique globale.

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Une politique globale plutôt qu'inter-nationale: le clan remplace l'individu

Zhao Tingyang s'y oppose intellectuellement: il remplace l'individu par le clan, conformément à la tradition sino-confucéenne. En conséquence, il suit une perspective spécifique au groupe qui, dans le cadre d'une ontologie coexistentielle, rend possible un cycle bénéfique de l'existence lorsque des interdépendances nécessaires et non fortuites apparaissent entre les différentes existences. En partant du clan comme unité de base de la coexistence, sa coexistence doit être élevée, étape par étape, à un niveau supérieur de coexistence, pour créer à la fin l'harmonie du « tout sous le ciel ». Cela doit permettre non seulement de résoudre les conflits entre les différentes civilisations - le choc des civilisations de Huntington - mais aussi de faire face à la puissance destructrice de la haute technologie. On pense au transhumanisme. Mais cela ne sera possible que si les États et les peuples parviennent à s'entendre sur un nouveau système mondial qui ne place pas la concurrence mais la coopération au centre.

Selon Zhao Tingyang, la question décisive de l'inclusion du monde est celle de la possibilité d'une communication stable et basée sur la confiance. Sinon, les médias, le capital financier et la haute technologie risquent de kidnapper peu à peu tous les États du monde dans le cadre de la mondialisation. Seule l'idée du tianxia permet selon lui de protéger un monde communautaire contre le danger d'une dictature mondiale d'un genre nouveau.

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Zhang Weiwei - penseur de l'État civilisationnel

L'État-nation est-il la mesure de toute chose ? Le politologue et philosophe chinois Zhang Weiwei s'oppose à cette idée encore très répandue en Europe. Sa réponse : l'avenir n'appartient pas à l'État-nation, mais à l'État civilisationnel. Celui-ci coïncide, sur le plan intellectuel, avec la conception de Carl Schmitt d'un grand espace réunissant différents peuples ayant une histoire commune et une volonté politique. Mais qu'est-ce exactement qu'un tel État civilisationnel et qu'est-ce qui le distingue de l'État-nation né dans le sillage du traité de Westphalie ? Le professeur chinois de relations internationales à l'université Fudan de Shanghai pense connaître les réponses à ces questions. Né en 1957, Zhang Weiwei a travaillé à partir de 1980 pour d'importants fonctionnaires de la République populaire de Chine, comme par exemple le réformateur de l'État chinois Deng Xiaoping, en tant que traducteur vers l'anglais. Marqué par de nombreux séjours aux États-Unis et en Europe, le professeur a mis en évidence les différences entre le système occidental de libéralisme et la démocratie populaire chinoise. Il s'oppose à l'idée largement répandue en Occident selon laquelle la Chine a connu une croissance économique rapide uniquement parce qu'elle a adopté les théories occidentales de l'économie de marché et qu'elle fera tôt ou tard partie du monde occidental en raison de la croissance de sa classe moyenne.

Civilisation et État moderne : la propre voie de la Chine vers la modernité

Au lieu de cela, il défend l'hypothèse que la Chine suit une voie de modernisation totalement différente de celle de l'Occident, car l'adoption du système occidental plongerait la Chine dans le chaos et lui ferait subir un sort similaire à celui de la Yougoslavie. Il voit la réponse aux défis de la modernité dans le modèle de l'État civilisateur. L'État civilisateur chinois se compose de la civilisation la plus ancienne du monde et d'un État moderne particulièrement grand. La Chine ne se compose pas seulement de plus de 56 ethnies officielles, mais représente historiquement l'amalgame de centaines d'États en un seul État au cours de son histoire millénaire. Cela mettrait en évidence la caractéristique particulière de synthèse de la civilisation sinique, comme l'a démontré l'union de l'État-civilisation avec l'État moderne. Parmi les caractéristiques uniques de la civilisation sino-confucéenne de la Chine, il cite l'existence d'un niveau de direction unifié, qui est une caractéristique de l'État chinois depuis la première unification de la Chine en 221 avant J.C. La deuxième caractéristique importante de la Chine est pour lui la méritocratie (société de performance), qui conduit à une sélection permanente dans la direction du pays et s'oppose ainsi à un déclin des dirigeants politiques comme aux États-Unis - il cite Joe Biden et Donald Trump comme exemples négatifs de dirigeants politiques, car ils seraient bien en dessous des normes chinoises pour un membre du gouvernement. Pour devenir un membre permanent du Politburo en République populaire de Chine, par exemple, il faut avoir dirigé auparavant une province du pays et donc jusqu'à plusieurs centaines de millions de personnes.

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L'État-civilisation, un avenir possible pour l'Europe

Comme le philosophe pakistanais Ejaz Akram l'a constaté lors de la discussion avec Zhang Weiwei et Alexander Douguine, l'État-civilisation se caractérise par le fait qu'il incarne une cosmologie propre. Ainsi, chaque État est un monde à part, qui ne prétend pas à l'universalité, mais seulement à l'affirmation de sa propre spécificité. Ces différentes cosmologies sont en même temps en mesure d'entrer en dialogue les unes avec les autres. Ainsi, l'État-civilisation est une condition préalable au monde multipolaire. La logique de la lutte « de tous contre tous » propre à l'État-nation disparaît, le conflit n'étant plus qu'une possibilité de coexistence parmi d'autres.

L'Europe aussi peut devenir un tel État-civilisation - à condition qu'elle renonce à la caractéristique décisive de l'anti-civilisation occidentale (dans le sens où elle se déclare depuis le siècle des Lumières la seule vraie civilisation), à savoir qu'elle prétend représenter la seule civilisation vraie et possible. Alors que les dirigeants européens actuels, comme Emmanuel Macron, ne joueraient qu'opportunément avec l'idée d'une civilisation européenne, car ils ont l'impression que l'État-nation n'a plus la force de perdurer, l'État civilisationnel peut effectivement être une option pour l'Europe afin de collaborer à un monde multipolaire.

L'État civilisationnel comme possibilité future pour l'Allemagne et l'Europe et comme voie vers la multipolarité

Au cours des dernières décennies, la Chine a surtout appris de l'Occident avec beaucoup de succès, non seulement en modifiant massivement son propre système de gouvernement au plus tard depuis 1978, mais aussi en intégrant, du moins en grande partie, les idées occidentales du marxisme et de l'économie de marché à sa propre tradition. De ce fait, la Chine est devenue le deuxième État-civilisation / espace culturel avec la Russie - Vladimir Poutine a également revendiqué lors du forum Valdai en 2013 que la Russie était un État-civilisation - et a réussi à dépasser l'Occident dans de nombreux domaines de la prospérité économique et du développement technologique importants pour lui. Si nous regardons l'histoire européenne, nous y trouvons également l'État-civilisation, capable d'unir et de synthétiser les différences - par exemple dans l'Empire romain jusqu'en 1453, mais aussi dans le Saint Empire romain germanique jusqu'en 1806 - qui a été progressivement remplacé par l'État national dans le cadre de la modernité à partir des 17ème/18ème siècles. Certes, l'Union européenne présente elle aussi certaines caractéristiques d'un État-civilisation, mais celles-ci sont contrecarrées par l'idéologie politique du libéralisme (prétention à la validité universelle de l'idéologie des droits de l'homme, échange de population, destruction de sa propre tradition au nom du progrès) et étouffées dans l'œuf par manque de souveraineté géopolitique.

Au vu des développements actuels et notamment de la montée en puissance de la Chine, il est donc logique que nous, Allemands et Européens, nous intéressions de près au système et à la civilisation de la Chine. Nous devons le faire, non pas pour devenir nous-mêmes des communistes aux caractéristiques chinoises, mais pour mieux comprendre la Chine et voir quelles idées et caractéristiques peuvent être utiles à l'éveil patriotique de l'Europe et à la défense de sa civilisation.   

Les théories et les idées de Zhao Tingyang et de Zhang Weiwei peuvent constituer une première approche à cet égard, même si la critique de l'universalisme occidental chez eux, la concentration sur la propre civilisation ainsi que le concept d'État-civilisation semblent mériter d'être discutés. Une focalisation des Européens sur leur propre civilisation, dans le sens du respect et de la reconnaissance de leurs propres limites, peut nous aider à faire revivre notre propre tradition et à surmonter l'hybris (post)moderne de l'absence de frontières. Le concept d'État-civilisation peut nous servir, en tant que développement de l'idée de grand espace de Schmitt, à repenser l'idée d'empire, le fédéralisme et la subsidiarité dans le contexte européen, afin de repenser et de renforcer la place de l'Europe dans le monde multipolaire.  

Notre-Dame de Paris: le nouveau caprice du petit Macron

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Notre-Dame de Paris: le nouveau caprice du petit Macron

 « C’est plus dur de réinventer un modèle quand tout n’a pas été détruit »

(Emmanuel Macron)

La « classe internationale »

Macron prononçait cette phrase citée en exergue en se frottant l’index et le pouce comme s’il était en train de palper un tissu ou de compter une liasse de billets ; ça me rappelle son camarade de jeux, le petit Sarkozy, qui, lorsqu’on lui avait demandé ce qu’il allait faire de sa vie après sa carrière politique, avait répondu de la manière inélégante qui est sa marque de fabrique: "Pour l'instant, je fais président, mais un jour j'irai faire du fric » (Nouvel Obs, 14 juillet 2013)

Quel noble projet, quelle touchante perspective, quel idéal élevé ! On dit qu’un peuple a les dirigeants qu’il mérite…

De la même façon fort vulgaire – je fais référence au geste qui accompagnait ses paroles-, Macron avait donc eu ces mots à propos de l’hôpital ; et, ma foi, sur ce plan-là, je dois reconnaître qu’il est presque arrivé au résultat qu’il s’était fixé : l’hôpital et toute la filière de la santé en France est à l’agonie ; clap-clap !

J’ai repris cette affirmation du Président Macron car on peut l’appliquer à quantité de domaines où il s’est attaché à mettre en place, ou à finaliser, le processus de destruction de la France et où il se permet d’intervenir en son nom personnel même lorsqu’il n’est pas habilité à le faire, à moins de décréter que nous ne sommes plus en régime démocratique et que, dans cette perspective, tout lui est permis.

Ainsi, pour la rénovation de Notre-Dame-de-Paris après le terrible incendie dont la cathédrale la plus célèbre au monde a été victime.

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Le Titanic et Notre Dame de Paris

Nous ne reviendrons que très rapidement sur les circonstances de ce tragique événement qui a bouleversé le monde entier et dont on parlera encore pendant des dizaines d’années (si Dieu ou le futur accordent ce laps de temps à notre civilisation bien mal en point), de la même manière qu’on se souvient encore de nos jours du naufrage du Titanic ; je n’évoque pas par hasard le naufrage du plus grand bateau du monde à l’époque où il fut lancé sur les océans ; le Titanic a coulé un 15 avril (1907), de même que l’incendie de Notre-Dame s’est produit un 15 avril (2019), la glace et le feu, l’eau et la terre, l’œuvre du Titan et l’œuvre de Dieu, c’est un message symbolique que chacun interprètera comme il l’entend. Nous pouvons aussi évoquer la magnifique chanson de Jacques Brel qui fait naviguer les cathédrales [1] [2]

On se souviendra qu’au lendemain de cette terrible journée, le Président français et son Premier ministre, visitant le site dévasté, se retenaient de pouffer de rire ; quel que soit le motif de leur hilarité, cette attitude dénotait le peu de respect que ces histrions manifestent à l’égard de l’un des monuments les plus emblématiques de notre pays.

Est-ce un hasard si, concernant cet incendie, il existe un autre élément troublant que nous avait fait remarquer notre ami Paul-Georges Sansonetti, à savoir que « Notre-Dame a pris feu exactement 666 jours après l’élection d’une majorité présidentielle favorable à l’idée d’une déconstruction de l’Histoire de France (élections législatives du 18 juin 2017). » Et Paul-Georges Sansonetti rajoutait : « C’est comme si l’embrasement de ce chef-d’œuvre répondait tragiquement à l’indifférence des Français quant à leur mémoire collective [3] ».

Est-ce vraiment un hasard, ou bien ces « 666 » jours ne sont-ils pas exactement et symboliquement calculés pour que l’incendie de Notre-Dame se déclare ? L’avalanche de symboles que les satanistes nous ont imposée avec l’Eurovision et les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux Olympiques ne va pas à l’encontre d’une telle hypothèse.

Et la phrase en exergue de cet article, phrase prononcée par Macron, prend ici tout son sens : déconstruction et destruction sont les maîtres-mots de l’idéologie macroniste.

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La France, le pays des bisounours

Je disais que je n’allais pas m’attarder sur les circonstances et les causes de l’accident ; je voudrais juste rappeler que, dans toutes ces grandes catastrophes où elles ne sont pas bien établies, il est de coutume pour les procureurs chargés de l’enquête de déclarer, de préférence avant même qu’elle soit ouverte, que « l’hypothèse d’un acte volontaire doit être écartée » ; c’est un extrait du communiqué du procureur Rémy Heitz le soir de l’incendie qui poursuit : « aucun élément ne permet d’accréditer l’hypothèse d’une origine criminelle » et rajoute que l’enquête s’oriente vers la piste « d'un dysfonctionnement du système électrique ou celle d'un départ de feu occasionné par une cigarette mal éteinte ».

On sait le crédit que l’on doit accorder à cette affirmation bien hâtive, sachant que de véritables experts ont souligné que « l'incendie n'a pas pu partir d'un court-circuit, d'un simple incident ponctuel. Il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant [4] »

On se souvient de l’affaire AZF, cette usine dont l’explosion avait entraîné la mort de 31 personnes et où 2500 avaient été blessées. Trois jours après la catastrophe, le procureur de la République, Michel Bréard, déclarait sentencieusement que la piste de l’accident était privilégiée « à plus de 90% ».

On nomme ensuite, habituellement, une commission qui mettra des années à donner ses conclusions, ce qui n’intéressera plus personne et ce qui est, in fine, le but recherché.

Merveilleux  pays que la France, pays de bisounours où rien ne peut être malveillant !

Donc, pour ne pas déroger à la tradition, l’enquête concernant les causes de l’incendie de Notre-Dame-de-Paris est toujours en cours ; depuis 5 ans ! Nous espérons, pour le portefeuille des contribuables, que les Sherlock Holmes dilettantes de notre si belle République (bananière) française ont d’autres enquêtes à résoudre en même temps, pour les occuper, et qu’ils sont payés au forfait…

Entre temps, le général Georgelin, chef d’Etat-major des armées de 2006 à 2010, chargé par Macron de superviser les travaux de reconstruction de Notre-Dame, a « passé l’arme à gauche » dans de curieuses circonstances ; je n’ai pas pu m’empêcher d’employer cette expression fort peu usitée de nos jours mais qui correspond si bien à la situation.

Curieuses circonstances ? Imaginez un homme de 75 ans qui connaît parfaitement, par sa carrière professionnelle, les règles de sécurité et qui se pique, en milieu d’après-midi, d’effectuer, seul, une randonnée en haute montagne (2650 m d’altitude) ! Son corps a été retrouvé par le peloton de gendarmerie de haute montagne et son décès a été daté officiellement du 18 août 2023. « Un représentant du parquet a précisé que la piste accidentelle était privilégiée. Une enquête a été ouverte, selon la même source. »

Air connu.

C’est Philippe Jost qui a succédé au général Georgelin, nommé par décret du président de la République du 9 septembre 2023. Depuis 2019, il remplissait les fonctions de directeur général délégué de l’établissement public Notre-Dame de Paris. 

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Macron La Gaffe entre en scène

On se rappelle que Macron voulait déjà remplacer en 2019, juste après l’incendie, la flèche de Notre-Dame contre l’avis, notamment, de Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques chargé de la reconstruction de l’édifice médiéval et que le zélé serviteur de Macron, feu le général Georgelin, lui avait enjoint, le 13 novembre 2019, de « fermer sa gueule », dans le plus pur style macronien qui se distingue par un langage peu châtié (on se souvient du fameux « les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » de Macron, petite phrase prononcée le 4 janvier 2022 à l’encontre d’une partie du peuple français).

Au mois d’octobre, Philippe Villeneuve « avait d’ailleurs eu une formule aussi claire qu’expéditive : ʺLe futur, c’est soit je restaure à l’identique, et ça sera moi, soit on fait une flèche contemporaine, et ça sera un autre.ʺ L’architecte en chef des monuments historiques avait justifié sa position en référence à la Charte de Venise (signée par la France, NDLR) établie en 1964 ʺqui impose que l’on restaure les monuments historiques [à l’identique] dans le dernier état connu » (Le Monde, 15 novembre 2019).

Finalement, la flèche a été restaurée dans les règles de l’art et cette restauration a unanimement été saluée par la Commission nationale du Patrimoine et de l’Architecture et par tous les professionnels et les associations chargées de faire respecter le riche patrimoine français (En tout cas, celui qui est resté debout après le passage des vandales révolutionnaires de 1789 et suiv.).

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Rappelons que la flèche du XIIIe siècle avait été détruite par ces barbares en même temps qu’ils saccageaient les statues de la galerie des Rois et du portail. Rappelons aussi que c’est grâce à Victor-Hugo et à son livre éponyme dédié à Notre-Dame-de-Paris que le monument n’a pas été purement et simplement démoli comme il en était question après le passage, en 1831, d’émeutiers antiroyalistes qui ont dévasté ce qu’il en restait à l’intérieur.

L’ambition de Macron est à peu près similaire à celle de ces iconoclastes : il veut laisser une trace de son passage dans l’Histoire, même si c’est pour être aussi célèbre que Robespierre, Néron ou Caligula.

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Aussi, son obstination (on te met à la porte, mais tu rentres par la fenêtre) va se porter sur une autre composante de la cathédrale, les vitraux commandés par le restaurateur de Notre -Dame, Viollet-le-Duc, réalisés entre 1855 et 1865.

« Lors de sa visite sur le chantier le 8 décembre dernier, à un an jour pour jour de la réouverture, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un concours pour réaliser des vitraux contemporains, afin de « marquer du XXIe siècle » la restauration. Quelques jours auparavant, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, lui avait confirmé son « souhait » de voir l’État commander « une série de six vitraux pour les chapelles latérales sud de la nef ». La ministre de la Culture, Rachida Dati, a, depuis, enclenché (début mars) le processus de remplacement de ces six ensembles vitraux de Viollet-le-Duc. Malgré une pétition qui rassemble pas loin de 150.000 signataires opposés à ces créations contemporaines. » (Le Parisien, 28 mars 2024). On connaît l’intérêt de Rachida Dati pour le patrimoine … marocain ! (voir notre article précédent : Rachida Dati, « une chance pour la France », ou pour le Maroc ?)

On connaît aussi l’obsession des dignitaires de l’Eglise à vouloir absolument intégrer la « modernité » (comprendre le progressisme, l’évolutionnisme, l’air du temps, la mode) dans la doctrine et dans tous les esprits, rouages, faits et gestes de la religion catholique et de leurs ouailles, aux dépens de la tradition et du patrimoine.

« Marc Chauveau, frère dominicain, historien de l’art et membre du comité de sélection, insiste sur la nécessité de ne pas avoir peur de faire “trop moderne ». Adeline Suard, La Maison de Marie-Claire, le 03/03/2024.

Président de la République, ministres, généraux, archevêque… sont en totale illégalité à vouloir s’immiscer dans cette reconstruction !

Tous ces gens qui sont en charge de la gestion de l’Etat (Président, ministres, généraux ou autres hauts fonctionnaires) ou qui font partie de la hiérarchie ecclésiastique, qu’on penserait informés étant donné leur fonction, n’oublient qu’un détail, mais de poids : le processus de réhabilitation des monuments historiques comporte des règles qui les excluent formellement, les uns comme les autres, de toute participation à des décisions concernant cette réhabilitation et se retrouvent alors dans une situation d’illégalité, ce processus défini par la Charte de Venise n’acceptant dans ces délibérations que les professionnels (architectes, commissions de sauvegarde du patrimoine, historiens de l’art, etc.)

L’avocat Fabrice Di Vizio l’a opportunément souligné [5] : « Depuis la loi de 1905 (article 4), c’est l’Etat qui est chargé de l’entretien et de la restauration des cathédrales [par l’unique intervention et décision des professionnels du secteur, NDLR] ; le diocèse a un rôle qui n’est que consultatif et c’est le recteur de la cathédrale qui peut choisir le mobilier liturgique ». Les rôles et les attributions sont bien définies.

L’historien d’art, Didier Rikner [6], directeur de la revue La Tribune de l’art, a lancé une pétition demandant tout simplement le respect de la loi interdisant de modifier un élément ancien du patrimoine qui n’a pas été endommagé, et classé Monument historique, comme c’est le cas pour les vitraux de Notre-Dame de Paris ; cette pétition a recueilli déjà 150.000 signatures[7] :

« Quel est le sens de restituer le dernier état historique connu de la cathédrale (avant le 15 avril 2019), celui de Viollet-le-Duc, pour priver l’édifice d’un élément essentiel voulu par celui-ci ? Comment peut-on justifier de restaurer des vitraux qui ont survécu à la catastrophe pour aussitôt les enlever ? Qui a donné mandat au chef de l’État d’altérer une cathédrale qui ne lui appartient pas en propre, mais à tous ? Les vitraux contemporains ont toute leur place dans l’architecture ancienne lorsque ceux d’origine ont disparu. Ils n’ont pas vocation à remplacer des œuvres qui existent déjà […]

Emmanuel Macron veut poser la marque du XXIe siècle sur Notre-Dame de Paris. Un peu de modestie serait peut-être préférable. Nous ne serons pas assez cruels pour rappeler que cette marque existe déjà : l’incendie. Un incendie certes accidentel, mais pour lequel il a été abondamment démontré que l’État, avant et pendant sa présidence, porte de lourdes responsabilités. » (Notamment en raison du désengagement financier et moral de l’Etat tenu de faire procéder à sa charge, donc à la nôtre, aux travaux nécessaires à leur pérennité et à leur sécurité. NDLR)

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Quant au mobilier de la cathédrale et à sa disposition, ces éléments ont donc été choisis par le clergé local. Choix étrange ! car il nous paraît que la configuration ressemble, peu ou prou, à celle d’un temple maçonnique. Plus rien ne nous étonne.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] https://www.facebook.com/watch/?v=1455230598623191

[2] https://www.youtube.com/watch?v=q1CPps6qggw

[3] Pierre-Emile Blairon, L’Iceberg, la tradition primordiale contre le Titanisme, p.25, éditions du Lore, 2021.

[4] https://www.batiactu.com/edito/notre-dame-apres-incendie-rien-n-est-fini-selon-ex-56147.php

[5] https://www.youtube.com/watch?v=X2ak5dhVvM0

[6] https://www.youtube.com/watch?v=Nhim7X3UKQU

[7] https://www.change.org/p/conservons-%C3%A0-notre-dame-de-paris-les-vitraux-de-viollet-le-duc

L’eau et les denrées alimentaires comme « armes » 

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L’eau et les denrées alimentaires comme « armes » 

Source : https://unser-mitteleuropa.com/148731

Depuis 2020, sous le prétexte de sauver le climat et la planète, un coup inouï a été porté contre les droits humains à la liberté.

Dans ce contexte, ce sont surtout les denrées alimentaires et, de plus en plus, l’eau qui préoccupent les « sauveurs du monde » et qui deviennent des « armes pour lutter contre toute possible désobéissance ».

« Guerre hybride avec des armes alimentaires »

Dans le cadre de cette guerre hybride, menée à des niveaux divers, l’alimentation est devenue, depuis un certain temps, une arme contre les peuples. Depuis quelques années, en effet, un seuil qualitatif a été franchi : on ne s’exprime plus que dans les termes forgés par le « Green Deal » de l’UE, tout en menant la lutte contre le paysannat, à propos de laquelle nous avons déjà amplement parlé.

De plus en plus souvent, l’approvisionnement en eau se retrouve dans le collimateur. Pour le sommet des Nations unies sur le futur, qui s’est tenu en septembre, une proposition a été formulée, selon laquelle un organe gouvernemental global devrait contrôler à terme tous les systèmes vitaux, y compris celui de l’eau.

Sur cette question, David A. Hughes a publié récemment un essai, dont le sous-tire sonne apocalyptique : « Le grand empoisonnement, la guerre contre les paysans, la viande produite en laboratoire, le ‘Pharma Food’ et l’eugénisme, la pénurie alimentaire créée artificiellement et le danger menaçant d’une pénurie d’eau artificielle ».

Ce qui frappe, actuellement, c’est que cette année-ci, même un pays riche en eau comme l’Autriche, les autorités ont dû, à plusieurs reprises, avertir la population qu’elle risquait et risquera de vivre un manque d’eau. Pourtant, ce pays alpin dispose d’énormément d’eau. Malgré cela, le blog de la SPÖ socialiste expliquait, il y a quelques semaines, que, très bientôt, « une commune sur quatre » en Autriche risquait de se retrouver à court d’eau. La pénurie d’eau deviendra un problème toujours croissant, disaient-ils.

Une pénurie d’eau créée artificiellement

La pénurie d’eau, créée artificiellement, doit désormais constituer un souci permanent. En 2022, le Forum Economique Mondial avait tenu une conférence de presse pour mettre sur pied la « Global Commission on the Economics of Water ». A cette occasion, le professeur Mariana Mazzucato s’est lamenté parce qu’on n’avait pas réussi « à vacciner tous les gens sur la terre » et parce que les mutations climatiques apparaissaient « un peu trop abstraites ».

« L’eau…, tous les enfants savent qu’il est important d’avoir de l’eau, quand on joue au football et que l’on a soif. Il s’agit dès lors de susciter l’engagement de tous les citoyens et citoyennes en ce domaine et de leur inculquer, d’une certaine manière, la notion de bien commun. Pourrions-nous, cette fois-ci, obtenir réellement un résultat, alors que, dans d’autres occasions, nous avons lamentablement échoué ? » (Forum économique mondial, 2022).  

Tout cela ressemble à une proposition, d’utiliser l’eau, si nécessaire à la vie, pour faire aboutir le projet de construire le ‘nouvel ordre mondial’. En mars 2023, à New York, s’est tenu le congrès des Nations-Unies pour l’eau, le tout premier congrès de ce type depuis 46 ans. Le slogan de ce congrès était : « Unir le monde pour l’eau ». Le CDP, partenaire de l’ « International Sustainability Standards Board » pour la divulgation des données climatiques, avait déjà attiré l’attention des investisseurs en juin 2024, leur disant que « le risque émanant de l’eau n’est pas entièrement pris en compte par les marchés financiers ». Le CDP mettait en garde sur les conséquences des ‘limitations à l’accès à l’eau’ » (CDP, 2024, p. 4). Si les ‘capitalistes catastrophistes’ font leurs de telles positions, ce ne sera plus qu’une question de temps pour qu’une pénurie artificielle d’eau devienne réalité.

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mardi, 08 octobre 2024

Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’

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Un putsch venu de haut, en toute froideur: les subsides de l’UE ne seront distribués qu’aux pays qui ‘se comportent bien’

Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission, ne veut pas seulement simplifier le budget de l’UE mais consolider son propre pouvoir…

Source: https://unzensuriert.at/283338-kalter-putsch-von-oben-eu-...

Une fois de plus, un ‘papier interne’ a fuité, est parvenu ‘inopinément’ au public, notamment via le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et il est explosif !

Modification radicale du budget de l’UE

En effet, la Commission veut modifier de manière apparemment radicale le budget de l’UE. En juillet, la président de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé vouloir simplifier le budget. Déjà, il y a trois mois, elle a déclaré que se créerait un fond pour favoriser la capacité à être concurrentiel.

A l’heure actuelle, la part principale des impôts prélevés sur les Européens est répartie sur 530 programmes de l’UE. C’est inefficace selon la Commission. C’est pourquoi la répartition des moyens financiers se fera dorénavant via 27 plans nationaux de dépense adressés aux Etats membres.

Paroles lénifiantes et contexte réel

Le but de cette réforme serait, dit-on, de simplifier le budget. Mais le diable réside dans les détails. Car ‘les Etats membres ne recevront de l’argent dans l’avenir que s’ils s’alignent sur les conditions énoncées par Bruxelles’, constate Harald Vilimsky, chef de délégation au Parlement européen et membre de la FPÖ autrichienne. Et il poursuit : « S’ils ne s’alignent pas, il n’y aurapas d’argent pour eux ».

Vilimsky voit en ces mesures envisagées une nouvelle entorse de taille apportée aux souverainetés nationales.

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Des subsides seulement pour les bons comportements !

A l’avenir, le budget sera agencé sur base de quatre catégories : la politique étrangère, les capacités concurrentielles, l’administration et les subsides à accorder à chaque Etat membre. Et ce sera Bruxelles qui décidera de l’affectation de ces subsides, selon le bon comportement des Etats. Vilimisky (photo) ajoute : « La Commission, sous l’égide de Mme von der Leyen, se donnera un rôle inapproprié dans la répartition des subsides, lesquels, en définitive, sont payés par les Etats membres ».

La réponse à apporter à cette tentative de centraliser à outrance…

L’homme politique de la FPÖ rappelle la période précédente où la présidente de la Commission a déjà gouverné. En effet, le nouveau projet s’insère « parfaitement dans la mise en place d’un pouvoir centralisé, que nous connaissions déjà depuis la première période de la Commission von der Leyen ».  Face à ce projet, Vilimsky rétorque : « Nous devons mettre un terme à la fringale de pouvoir de la cheffesse de la Commission, Mme von der Leyen, et à la pression croissante pour promouvoir une centralisation accrue au détriment de la souveraineté des Etats membres ». 

Une étude l’atteste: les sanctions occidentales provoquent toujours davantage de migrations

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Une étude l’atteste: les sanctions occidentales provoquent toujours davantage de migrations

Berlin/Bruxelles. Qu’il s’agisse de la Russie, de l’Irak ou de la Libye, les sanctions occidentales, au cours de ces dernières décennies, se sont avérées inutiles, contre-productives, et n’ont quasiment jamais conduit au résultat escompté, le ‘changement de régime’. Mais ce n’est pas tout. Des universitaires de Hambourg et de Trêves ont prouvé, suite à une étude de grande ampleur, que les sanctions amènent des flux migratoires en Europe, ce qui équivaut à se tirer une balle dans le pied.

A l’heure actuelle, l’UE boycotte 3861 personnes et 1088 organisations et institutions étatiques dans le monde. Les pays visés sont pour l’essentiel la Russie, l’Iran et l’Afghanistan,ainsi que diverses ‘organisations terroristes’ ; dans les faits, les sanctions visent, la plupart du temps, des pays et des organisations qui entravent les buts géostratégiques de l’Occident. Les arguments avancés habituellement, tels les entorses aux droits de l’homme et aux ‘principes démocratiques’, sont spécieux.  

Mais voilà que l’étude publiée par le professeur Jerg Gutmann de Hambourg et par ses collègues prouve qu’il y a un lien patent entre les sanctions occidentales et l’augmentation significative des flux migratoires en provenance des pays sanctionnés. En règle générale, les sanctions ne frappent pas les gouvernements mais les populations qui, par définition, souffrent déjà, de toute façon, d’une évidente précarité économique. Pour beaucoup, la situation résultant des mesures de boycott occidentales s’avèrent si catastrophique que la seule option est d’émigrer en direction de l’Europe.

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L’étude estime l’effet des sanctions de l’UE et des Etats-Unis à une augmentation moyenne de 20% par année de l’émigration en provenance des pays sanctionnés. Les données utilisées pour étayer cette étude couvrent les mouvements migratoires et les régimes de sanctions entre 1961 et 2018 et se basent sur des statistiques internationales globales établies par l’OCDE. En tout et pour tout, les chercheurs allemands ont étudié les migrations en provenance de 157 pays vers 32 nations industrialisées.

Les chercheurs ne veulent pas que les résultats de leur vaste enquête puissent mettre fondamentalement en doute l’instrument politique que sont les sanctions. Ils veulent en revanche que les ‘conséquences (de ces migrations), lesquelles sont négatives sur bien des plans, soient davantage prises en compte’. Quand on prend des décisions en matière de politique migratoire, il faudrait davantage tenir compte des effets des sanctions, pense Jerg Gutmann : « J’ai l’impression que les instances décisionnaires ne se penchent pas suffisamment sur ces faits et sur leur ampleur » (mü).

(source: Zue rst, octobre 2024)

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La Hongrie s’insurge contre la politique belliciste de Bruxelles: pas d’instructeurs militaires pour l’Ukraine!

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La Hongrie s’insurge contre la politique belliciste de Bruxelles: pas d’instructeurs militaires pour l’Ukraine!

Budapest/Bruxelles. La Hongrie maintient la ligne et se distancie de la politique ukrainienne de l’UE. Budapest a bloqué le plan de la Commission Européenne qui entendait prolonger l’envoi d’instructeurs  et de conseillers militaires en Ukraine, lesquels devaient former et instruire des soldats ukrainiens.

D’après le ministre hongrois des affaires étrangères Péter Szijjárto, le mandat, déjà accepté, de la mission en cours, consistant à former des soldats ukrainiens, vient d’expirer. L’UE voudrait prolonger cette mission. En même temps, elle cherche à élargir davantage les tâches des conseillers et instructeurs militaires qui seront envoyés en Ukraine. La Hongrie refuse ce plan.  

„Nous considérons qu’il s’agit là d’une démarche extrêmement dangereuse conduisant à l’escalade militaire“, a déclaré le ministre des affaires étrangères Szijjártó. „Nous constatons que cette proposition augmenterait considérablement le risque d’un élargissement du conflit (…). Nous disons donc « non » à cette proposition, nous avons déclaré au commissariat copétent à Bruxelles, que nous ne soutiendrons pas la proposition en cette forme et nous avons deméndé à ce qu’elle soit retravaillée“, a fait savoir M. Szijjártó sur sa page Facebook.

La Hongrie s’est mobilisée depuis quelques mois pour lancer une campagne internationale très remarquée, une ‘initiative pour la paix’, à l’initiative du chef du gouvernement Viktor Orbàn. Mais l’UE a ignoré l’initiative hongroise et a annoncé qu’elle réagirait en boycottant la présidence hongroise du conseil de l’UE (mü).

 (Source: Zu er st, octobre 2024)

Octobre 1993, Eltsine au service de l'atlantisme bombarde le parlement russe

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Octobre 1993, Eltsine au service de l'atlantisme bombarde le parlement russe

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/ottobre-1993-eltsin-al-servizio...

En octobre de l'Année Horrible 1993, alors qu'en Italie sévissait ce que Bettino Craxi a appelé à juste titre la « fausse révolution de Tangentopoli » qui, en éliminant sous la hache politico-médiatique les partis démocratiques de gouvernement, à savoir la DC, le PSI, le PSDI, le PRI et le PLI, a mis fin à 50 ans de démocratie dans le pays, il s'est produit à peu près la même chose dans la Russie néo-eltsinienne. Mais de manière plus violente et plus sanglante.

C'était les 3 et 4 octobre 1993, lorsque des troupes russes, sur ordre de Boris Eltsine, ont bombardé le bâtiment du Parlement, c'est-à-dire le Congrès des députés du peuple.

C'était le point culminant de ce coup d'État libéral et blanc, qui s'attaquait au cœur de la démocratie russe, c'est-à-dire à la République socialiste fédérative de Russie (RSFR).

Près de 2500 personnes ont été tuées.

Tout commence par la crise constitutionnelle du 21 septembre 1993, lorsque Eltsine, président de la RFSR, décide de dissoudre le Congrès des députés du peuple et son Soviet suprême, accusant les députés d'être « trop communistes ».

Un acte totalement anticonstitutionnel, autoritaire, un coup d'État, mais que les médias occidentaux ont fait passer pour un acte de grande démocratie, comme l'ont été tous les actes néfastes d'Eltsine. Il s'agit du plan de vente des actifs de l'État soviétique et de leur répartition ultérieure entre oligarques et criminels.

Le parlement russe s'est opposé à ce plan, honteusement qualifié de « réformiste ».

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Le vice-président Alexandre Routskoï - qui a pris la défense du Parlement - a dénoncé le programme libéral d'Eltsine en le qualifiant de « génocide économique », notamment parce qu'il appauvrissait la population de façon dramatique et spectaculaire.

Le Parlement - après la demande de dissolution - s'est donc empressé de remplacer Eltsine par Routskoï, mais le Président a répondu, les 3 et 4 octobre, en envoyant des forces spéciales et des chars, qui ont bombardé le siège de la démocratie soviétique, les députés étant enfermés à l'intérieur.

Des affrontements violents ont eu lieu, même dans les rues, entre les forces spéciales et les citoyens venus défendre - avec des drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau et des portraits de Lénine à la main, mais aussi avec des drapeaux tsaristes - la légitimité du Parlement et ce qui restait des conquêtes socialistes et soviétiques.

Des conquêtes soutenues par les néo-monarchistes tsaristes, qui se sont battus avec leurs anciens ennemis, les communistes, pour défendre ce qui restait de la démocratie russe.

Malgré une résistance populaire héroïque, les forces d'Eltsine ont encerclé la Maison Blanche, siège du Parlement, qui a été conquis.

La suite de l'histoire est connue.

Les opposants au coup d'État libéral d'Eltsine se regroupent au sein du Front patriotique ou Front de salut national, composé de plusieurs partis communistes nouvellement créés, dont les communistes dirigés par Gennady Ziouganov et les Bolcheviks nationaux dirigés par l'écrivain Eduard Limonov, qui avait participé activement à la défense du parlement, tandis que son épouse de l'époque, la chanteuse et poétesse Natalya Medvedeva, avait lancé un appel contre le coup d'État - également publié dans la presse française de l'époque - et signé par de nombreux artistes et intellectuels russes.

Malgré cela, l'oligarchie libérale-capitaliste l'a emporté.

En Russie, le communisme, qui a émancipé le peuple depuis 1917, est, sinon interdit, du moins assimilé au fascisme. Et le bradage de l'État et le démembrement des anciennes républiques soviétiques, devenues la proie des oligarques, des hommes d'affaires, des mafiosi et des néo-nazis, se poursuivent. Un bradage qui n'a pas pris fin avec la transition entre Eltsine et Poutine, qui a poursuivi le démantèlement du système social et économique soviétique.

Aujourd'hui encore, la majorité des citoyens russes n'a pas oublié. Et de nombreuses familles des victimes de l'époque, ainsi que de nombreux citoyens, défilent encore avec des pancartes portant les photos de leurs proches, de leurs amis, de leurs parents et de leurs connaissances tués lors des affrontements.

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En 1993, un essai intéressant intitulé « L'énigme Gorbatchev », écrit par Egor Ligatchev, que j'ai mentionné ici, a été publié en Italie par l'éditeur Roberto Napoleone : https://amoreeliberta.blogspot.com/2023/02/egor-ligaciov-il-riformista-leninista.html

Ligatchev, représentant réformiste du PCUS, puis âme réformiste et modérée de l'opposition menée par le Parti communiste de la Fédération de Russie, a très bien expliqué la tension de ces années et les raisons qui ont conduit à cette tension, qui perdure encore aujourd'hui à l'Est, avec des guerres fratricides qui semblent dramatiquement ne pas avoir de fin. Voir le conflit russo-ukrainien.

Ces passages de Ligatchev sont très intéressants : « Le véritable drame de la perestroïka réside dans le fait que ses dirigeants, au lieu d'utiliser l'arme normale de la critique contre les soi-disant conservateurs, leur ont fait la guerre et, engagés dans cette voie, n'ont pas vu - ou n'ont pas voulu voir - le vrai, le grand, le principal danger qui montait progressivement : le nationalisme et le séparatisme ».

Les conclusions de Ligatchev sur la nécessité de récupérer l'idée socialiste démocratique, qui a été détruite au milieu des années 1990, tant en Italie (avec la destruction du PSI de Bettino Craxi et du PSDI de Pietro Longo, un leader malheureusement oublié auquel j'ai consacré plusieurs articles) que dans le reste de l'Europe (après la disparition de Mitterrand et des grands leaders socialistes européens des années 1970 et 1980) sont très intéressantes : « Je suis convaincu que le socialisme est l'une des voies qui mènent au progrès universel. Comment est-ce que je comprends le socialisme ? Une société dans laquelle l'homme et la démocratie sont prioritaires. La base économique du socialisme est la propriété sociale des moyens de production, mais sous des formes différenciées: l'homme devient copropriétaire, et la planification et le marché libre coexistent.

La base politique de ce régime est le soviet à tous les niveaux et l'État de droit. Sur le plan moral, c'est une société où les valeurs individuelles sont sublimées en valeurs socialistes ; sur le plan social, c'est un régime de justice sociale, sans oppression ni injustice, une société où il n'y a pas de chômage et où le droit au travail est garanti à chacun ».

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lundi, 07 octobre 2024

Famine en Europe: le véritable objectif des politiques anti-russes

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Famine en Europe: le véritable objectif des politiques anti-russes

Lucas Leiroz

Source: https://www.sott.net/article/495242-Famine-in-Europe-The-real-goal-of-anti-Russian-policies

Des politiques irresponsables déguisées en « soutien à l'Ukraine » pourraient conduire l'Europe à un effondrement social à long terme.

La controverse sur les produits agricoles ukrainiens se poursuit. Les produits alimentaires ukrainiens ont tout simplement envahi le marché européen et poussent des milliers d'agriculteurs à la faillite. Malgré les protestations et les pressions politiques, aucun décideur européen ne semble vouloir changer ce scénario tragique. Cependant, la crise semble avoir des dimensions encore plus profondes et pourrait constituer une véritable bombe à retardement pour l'ensemble de la société européenne.

Le gouvernement bulgare a récemment demandé à la Commission européenne d'adopter une résolution interdisant l'importation d'œufs de poule ukrainiens. Selon les autorités bulgares, la grande quantité d'œufs ukrainiens bon marché sur le marché européen nuit aux producteurs bulgares, dont les ventes d'œufs constituent une part essentielle de leur activité. Des milliers d'agriculteurs bulgares sont en faillite et la crise ne devrait que s'aggraver dans un avenir proche.

Le problème ne se limite pas aux œufs ou à la Bulgarie. La vente de céréales, de viande, de produits laitiers et de tout ce qui est produit dans les campagnes semble ne plus être une activité attrayante en Europe. Depuis 2022, des manifestations pour le changement ont lieu dans toutes les régions du continent européen. De la Pologne à la France, aucun agriculteur européen ne se réjouit de voir ses produits remplacés sur le marché par des quantités massives de produits agricoles ukrainiens bon marché.

Cette situation est due à la décision irrationnelle des décideurs européens d'interdire tous les droits d'importation sur les produits alimentaires ukrainiens. Cette mesure est prétendument destinée à stimuler l'économie ukrainienne pendant la crise provoquée par le conflit avec la Russie - qui, ironiquement, est parrainé par l'Occident lui-même. Sur le marché européen actuel, il est moins cher d'importer des produits alimentaires ukrainiens que de revendre des produits locaux, ce qui pousse évidemment des milliers d'agriculteurs à abandonner leur activité.

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Comme on le sait, la majeure partie de l'Europe ne dispose pas d'un secteur agricole très solide, les agriculteurs locaux dépendant de l'aide gouvernementale pour rester actifs sur le marché. Sans cette aide et avec l'invasion des produits ukrainiens, il n'est tout simplement plus rentable de faire partie de l'agro-industrie européenne, ce qui explique pourquoi des milliers de personnes sont susceptibles de cesser de travailler dans les zones rurales et de rejoindre la classe grandissante du « précariat » européen.

Dans un premier temps, certains analystes pourraient considérer ce scénario comme un simple changement de marché, remplaçant la production européenne par la production ukrainienne. Cette analyse est toutefois limitée. Bien qu'elle possède certains des sols les plus fertiles au monde, l'Ukraine est actuellement la cible des prédateurs financiers occidentaux, qui exigent la cession de terres arables en guise de paiement pour les paquets d'aide de l'OTAN, d'une valeur de plusieurs milliards de dollars. Des organisations telles que Blackrock et d'autres fonds détiendront bientôt la quasi-totalité de la « terre noire » de l'Ukraine. La production agricole ukrainienne dépendra alors de la volonté des « requins de la finance » de nourrir les Européens.

Commentaire : A un prix élevé, c'est certain.

Il est vrai que le manque d'autosuffisance alimentaire des pays européens n'est pas un problème nouveau. Les importations sont déjà un mécanisme vital pour toute l'Europe occidentale. Mais parallèlement à la dépendance aux importations, il y a aussi la politique irrationnelle de sanctions et de mesures coercitives à l'encontre de plusieurs pays émergents producteurs de denrées alimentaires. La Fédération de Russie, par exemple, n'a pas le droit de vendre quoi que ce soit aux Européens, mais le problème est encore plus grave. L'UE envisage depuis des années d'imposer des sanctions sévères au Brésil, par exemple, en invoquant des « irrégularités environnementales ». On en arrivera au point où les exigences « humanitaires et environnementales » de l'UE empêcheront les Européens d'acheter quoi que ce soit à n'importe quel pays.

Si nous nous demandons qui est intéressé par ce scénario, la réponse est une fois de plus très claire. Un seul pays encourage l'Europe à imposer de plus en plus de sanctions, à acheter de plus en plus de céréales ukrainiennes et à envoyer de plus en plus d'armes à Kiev dans des conditions de paiement réglementées par Blackrock. Bien entendu, il s'agit du même pays qui a boycotté la coopération énergétique russo-européenne et commis l'attaque terroriste contre le gazoduc Nord Stream. Et c'est certainement aussi le seul État intéressé à maintenir le statu quo géopolitique et à empêcher la création d'un monde multipolaire, où les Européens auraient la liberté d'alignement et pourraient choisir leurs partenaires de manière pragmatique.

L'alliance États-Unis-UE est une véritable bombe à retardement qui, à long terme, conduira l'Europe à la famine. Déjà engagée dans un processus de désindustrialisation, de crise énergétique et de destruction de l'ensemble de son architecture de sécurité alimentaire, l'Europe est confrontée à l'un des avenirs les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Et presque tous les décideurs européens semblent se satisfaire de ce scénario.

Commentaire : Il n'est pas nécessaire d'être un génie pour découvrir les coupables. Fidèles à leurs habitudes de prédateurs, ils se sont spécialisés dans la dégradation d'autres pays.

Qui est Lucas Leiroz?

Lucas Leiroz est membre de l'Association des journalistes du Groupe BRICS, chercheur auprès du Center for Geostrategic Studies et un expert militaire. Suivez Lucas Leiroz sur X et sur Telegram.

Médias danois : la marine américaine était sur les lieux peu avant la destruction du Nord Stream, avec le transpondeur désactivé

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Médias danois : la marine américaine était sur les lieux peu avant la destruction du Nord Stream, avec le transpondeur désactivé

Source: https://dissident.one/media-de-amerikaanse-marine-was-kor...

Politiken, l'un des plus grands journaux danois, a publié des déclarations du capitaine du port de Christiansø indiquant qu'un groupe de navires de l'US Navy avait placé des explosifs. Ceux-ci ont ensuite été activés à distance, rapporte R T.de.

Quelques jours avant les explosions qui ont détruit les deux gazoducs russo-allemands Nord Stream 1 et 2 au fond de la mer Baltique, des navires de guerre de l'US Navy se trouvaient sur les lieux. Ils avaient éteint leurs transpondeurs - et lorsque le capitaine du port de Christiansø s'est dirigé vers eux parce qu'il s'en était rendu compte et avait supposé qu'un accident s'était produit, l'US Navy lui a demandé de retourner immédiatement vers sa base.

C'est ce qu'écrit le journal Politiken, l'un des principaux journaux danois.

Christiansø est une île de l'archipel du même nom, également appelée Ertholmen. Elle est le point le plus oriental du Danemark et se trouve non loin de l'île de Bornholm, où passent les deux gazoducs Nord Stream. Politiken fait référence à la déclaration du capitaine de port local, John Anker Nielsen, comme suit :

"Quatre ou cinq jours avant les explosions du Nord Stream, il était avec le service de sauvetage de Christiansø, parce qu'il y avait là des navires dont les radios étaient éteintes. Il s'est avéré qu'il s'agissait de navires de la marine américaine. Lorsque le service de secours s'est approché d'eux, le commandement de l'escadre lui a demandé de retourner à sa base".

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Ce que l'on sait, c'est que les explosions ont eu lieu trois mois après la fin de l'exercice naval de l'OTAN, BALTOPS 22, qui comprenait un groupe de bâtiments assemblés autour de l'USS Kearsarge, un navire d'assaut amphibie de l'US Navy.

Comme tous les navires de la classe Wasp, le Kearsarge dispose d'un pont à puits, théoriquement utilisé pour tirer des torpilles, mais surtout pour lancer et recevoir des péniches de débarquement, des aéroglisseurs et des drones sous-marins.

Cependant, l'essai de véhicules sous-marins sans pilote (UUV) était l'un des objectifs déclarés de l'exercice naval, en particulier pour l'US Navy. Outre ces véhicules de reconnaissance et de déminage, qui auraient été testés lors de BALTOPS 22, les pays de l'OTAN disposent également de drones sous-marins qui peuvent être facilement convertis pour transporter des mines marines ou des explosifs lourds similaires, ou qui ont été conçus à cette fin dès le départ.

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Des engins explosifs improvisés suffisamment grands pour détruire les pipelines Nord Stream bien protégés pourraient être transportés par des modèles tels que le D19 du fabricant français Naval Group, le LDUUV Snakehead développé par le Naval Undersea Warfare Centre de la marine américaine (le NUWC a participé à BALTOPS22), et enfin, le XLR, qui a été testé à BALTOPS22, est un engin de guerre sous-marine. Et enfin, le XLUUV Orca développé par Boeing, qui, en tant que sous-marin diesel-électrique autonome ou télécommandé, s'adapte bien au pont du Kearsarge en termes de taille et de poids, est explicitement conçu pour transporter des mines marines et fera l'objet d'essais à l'été 2022. La Norvège travaille également dans ce domaine depuis un certain temps - le fabricant Kongsegg propose plusieurs classes de poids correspondantes.

Le Kearsarge peut aussi facilement supporter le déploiement de plongeurs de combat et d'explosifs à une échelle qui serait nécessaire pour faire exploser des gazoducs en béton armé enfouis dans les fonds marins. En effet, le Kearsarge et les bateaux qui l'accompagnent peuvent facilement accueillir les nombreux engins nécessaires et un grand nombre de personnes.

Le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a présenté une telle version des événements au printemps 2023. Selon lui, les explosifs placés par la marine américaine lors de BALTOPS 22 pendant l'été 2022 ont été déclenchés à distance par les troupes norvégiennes à l'automne de la même année.

Revenons au capitaine du port de Christiansø: il a en effet été personnellement interrogé par la police danoise dans le cadre de l'enquête danoise sur le sabotage du Nord Stream. La police est arrivée à Christiansø en janvier 2023 et a demandé s'il y avait des photos de yachts de plaisance d'une marque particulière, écrit Politiken. Les policiers semblent s'être intéressés au yacht Andromeda, à partir duquel, selon la version privilégiée par l'Occident, un petit groupe de plongeurs amateurs ukrainiens aurait commis le sabotage.

Mais comme Hersh, Nielsen estime que cette hypothèse de travail est peu crédible. Politiken a déclaré :

"La famille du capitaine du port vit à Christiansø depuis sept générations et connaît parfaitement les conditions météorologiques et les vents de la mer Baltique. Il ne prête donc pas beaucoup d'attention à la théorie d'un yacht et d'un couple d'Ukrainiens qui auraient plongé à une profondeur de 80 mètres".

dimanche, 06 octobre 2024

Fin de l'Allemagne - Ursula von der Leyen lance la guerre commerciale entre la Chine et l'Europe

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Fin de l'Allemagne - Ursula von der Leyen lance la guerre commerciale entre la Chine et l'Europe

Source: https://dissident.one/dit-maakt-een-einde-aan-duitsland-von-der-leyen-initieert-een-chinees-europese-handelsoorlog

Des droits de douane punitifs plus élevés sur les voitures électriques chinoises figurent depuis longtemps sur la liste des souhaits d'Ursula von der Leyen. Aujourd'hui, elle l'a emporté et Olaf Scholz a perdu. Les contre-mesures attendues de Pékin ne feront pas autant de mal à d'autres pays qu'à l'Allemagne et à l'industrie allemande.

L'UE imposera à l'avenir des droits de douane de 35,3 % sur les voitures électriques en provenance de Chine. L'Allemagne, premier donateur de l'UE et premier constructeur automobile, a pourtant voté contre cette mesure, qui équivaut à déclarer une guerre commerciale à l'Empire du Milieu, écrit Gregor Spitzes.

De nombreux secteurs de haute technologie de l'industrie allemande, en particulier l'industrie automobile et l'industrie chimique, sont déjà devenus extrêmement dépendants de la Chine, car ils y ont installé leurs principaux sites de production. La Chine contrôle également jusqu'à 30% du port de Hambourg, principal centre de commerce maritime de l'Allemagne. Une réaction négative de la part de la Chine, qui est un marché d'exportation et un partenaire commercial essentiel pour l'économie allemande, pourrait s'avérer désastreuse pour l'Allemagne, qui s'enfonce déjà dans l'abîme de la récession et de la désindustrialisation.

Mais la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a l'habitude de se comporter en reine et de plier les gouvernements nationaux à sa « volonté inflexible ». Depuis l'automne dernier, elle fait pression pour obtenir des droits de douane supplémentaires, soi-disant pour compenser les subventions publiques élevées que la Chine accorde aux fabricants de voitures électriques. Elle s'inquiète donc d'une concurrence « équitable » pour les produits européens.

L'Allemagne, poids lourd incontesté de l'UE, sans lequel l'existence de l'Union serait impensable, n'a pas été en mesure de défendre sa position et a dû s'incliner devant les bureaucrates de Bruxelles. Pour empêcher l'introduction de droits de douane, Berlin aurait dû organiser un vote à la majorité simple, puis à la majorité qualifiée. Or, vendredi, outre l'Allemagne, seules la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie et Malte ont voté contre les droits de douane compensateurs imposés à la Chine. Douze autres pays se sont abstenus.

Ce qui est encore plus surprenant, c'est que même au sein de la coalition allemande du feu tricolore, il n'y a pas d'accord sur la question. Le ministère des finances, dirigé par Christian Lindner, chef du FDP, l'un des rares experts au sein du gouvernement allemand, s'est catégoriquement prononcé contre une guerre commerciale avec la Chine, car il est bien conscient des conséquences. Olaf Scholz, ancien ministre des finances de Mme Merkel, s'y est également opposé. Malgré toutes les critiques légitimes dont elle a fait l'objet, la chancelière avait encore des traces d'esprit d'État et sait ce qui est juste et ce qui ne l'est pas dans les relations internationales.

Mais le déclenchement d'une guerre commerciale avec la Chine est vigoureusement défendu par les Verts allemands, des politiciens sans retenue ni bon sens, qui ne sont manifestement pas satisfaits de la misère dans laquelle ils ont déjà plongé l'Allemagne et son économie par leur mauvaise gestion.

Les ministères de l'économie et des affaires étrangères, dirigés par les « intellectuels verts » Robert Habeck et Annalena Baerbock, ont plaidé avec force en faveur d'une abstention (qui, dans ce cas, équivalait à un vote) afin d'accroître la pression sur la Chine dans les négociations. Finalement, Scholz a dû user de ses pouvoirs de chancelier pour forcer l'Allemagne à voter contre, ce qui lui a même valu d'être accusé de « comportement dictatorial » à Bruxelles.

Cette situation montre bien que la bataille entre les politiciens européens qui défendent les intérêts de l'économie nationale et les activistes politiques incompétents, ce sont ces derniers qui l'ont gagnée jusqu'à présent.

La triste plaisanterie selon laquelle Ursula von der Leyen, gynécologue de formation, entraîne inexorablement l'Union européenne dans son domaine de compétence devient une réalité amère.

La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying

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La nouvelle Commission européenne: affaires, influence américaine et lobbying

Intérêts personnels, liens étroits avec de grandes entreprises et influence externe, notamment des Etats-Unis, caractérisent l'image des nouveaux membres de la Commission européenne.

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2024/10/neue-eu-kommission-geschaeft-us-einfluss-und-lobbyismus/

La Commission européenne est volontiers présentée au public comme la gardienne des valeurs européennes et de la transparence. Mais un regard attentif sur les nouveaux commissaires révèle une autre facette: des intérêts personnels, des liens étroits avec de grandes entreprises et une influence externe, notamment venue des Etats-Unis, marquent l'image de cette puissante institution. On peut se demander à quel point le népotisme et le lobbying sont réellement enracinés au sein de la Commission européenne.

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Un cas particulièrement flagrant est celui du multimillionnaire et grand propriétaire terrien grec Apostolos Tzitzikostas (photo), qui dirigera le secteur du tourisme au sein de la nouvelle Commission. Ce qui, à première vue, semble être une décision peu spectaculaire s'avère être hautement problématique lorsqu'on y regarde de plus près. Tzitzikostas possède d'importants biens immobiliers en Grèce, qui pourraient bénéficier directement des décisions qu'il prendra désormais en tant que commissaire. Des conflits d'intérêts ? Ils sont largement passés sous silence dans ses déclarations. Il y a un manque de transparence - et ce dans une fonction qui a une influence directe sur sa richesse privée. Le soupçon que l'enrichissement personnel est ici au premier plan et s'impose.

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Le cas de Stéphane Séjourné (photo), le nouveau commissaire à la prospérité et à la compétitivité, n'est pas moins douteux. Séjourné, qui aime se présenter publiquement comme un adversaire sévère de la corruption, réclame à cor et à cri un contrôle approfondi des déclarations de patrimoine de ses collègues. Pourtant, sa propre déclaration ne contient aucune information sur son patrimoine. Comment est-il possible que quelqu'un qui prêche la transparence et l'intégrité laisse sa propre situation financière dans l'ombre? Séjourné, qui a été lobbyiste par le passé, évolue manifestement lui-même dans un réseau de connexions qu'il aime reprocher aux autres.

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La situation est particulièrement délicate avec Kaja Kallas (photo), la nouvelle commissaire aux Affaires étrangères de l'UE. Kallas, qui s'est retrouvée en 2023 au cœur d'un scandale parce que son mari possédait une entreprise de logistique qui continuait à faire des affaires avec la Russie malgré les sanctions, n'a toujours pas révélé ses liens financiers. Alors que de nombreuses entreprises européennes ont subi des pertes à cause des sanctions, la famille Kallas a continué à en profiter. Et pourtant, elle est nommée commissaire aux affaires étrangères - une position qui l'implique de manière décisive dans l'élaboration de la politique étrangère de l'UE. Une personne aussi profondément impliquée dans ses propres intérêts économiques peut-elle vraiment agir de manière indépendante ?

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Un autre cas intéressant est celui de la Roumaine Roxana Mînzatu (photo), la nouvelle vice-présidente exécutive chargée des ressources humaines. Mînzatu a créé en 2021 une société de conseil destinée à faciliter l'accès de ses clients aux fonds européens. En même temps, dans son rôle d'alors à la Commission, elle était responsable de l'attribution de ces fonds. On constate ici un conflit d'intérêts évident, qui n'est pas remis en question. Comment une personne peut-elle être à la fois conseillère et gestionnaire des mêmes fonds sans que cela ne pose problème ?

Christophe Hansen, le nouveau commissaire à l'agriculture, originaire du Luxembourg, s'inscrit parfaitement dans ce tableau. Sa femme travaille au bureau de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et son cousin est ministre de l'Agriculture du Luxembourg. De plus, Hansen préside depuis 2015 la fédération luxembourgeoise des éleveurs de petits animaux. Avec des liens aussi étroits au sein de la politique agricole européenne, on peut se demander dans quelle mesure Hansen peut réellement être indépendant dans ses décisions.

Mais ce ne sont pas seulement les liens internes qui placent la nouvelle Commission européenne sous un jour douteux. L'influence américaine est particulièrement frappante. Teresa Ribera, vice-présidente chargée de la transition verte, et Andrius Kubilius, le nouveau commissaire à la défense et à l'espace, ont tous deux des liens étroits avec des ONG et des groupes de réflexion financés par les États-Unis.

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Kubilius (photo) a également été membre du conseil consultatif de l'Institut républicain international (IRI) de 2016 à 2019, une organisation financée par le budget américain et dont l'objectif principal est de promouvoir les intérêts géopolitiques américains dans le monde. L'influence de Washington sur des domaines clés de la politique européenne est ici plus qu'évidente. Quel peut être le degré d'indépendance des commissaires qui entretiennent de tels liens avec les États-Unis ?

La nouvelle Commission européenne est loin d'être un organe qui agit exclusivement dans l'intérêt des citoyens européens. Au lieu de cela, l'enrichissement personnel, le népotisme et l'influence des acteurs internationaux dominent. Les citoyens européens espèrent la transparence et la justice, mais en coulisses, d'autres forces déterminent la direction à prendre. La question qui se pose n'est plus de savoir si cette Commission sert les intérêts de l'Europe, mais à qui elle est réellement redevable.

En fin de compte, on ne sait pas combien de temps l'Europe continuera à jouer cette farce. Il semble que les promesses de transparence et d'intégrité de l'UE ne soient guère plus que de la rhétorique vide. Les citoyens européens ont le droit de savoir qui se trouve réellement derrière les décisions qui les concernent. Et une chose est sûre : la nouvelle Commission européenne n'a déjà pas répondu à ces attentes.

Anatomie d’un parlement inutile

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Anatomie d’un parlement inutile

par Georges Feltin-Tracol

Le scrutin des 6 au 9 juin 2024 destiné à élire les membres du Parlement dit européen devait conduire à des bouleversements gigantesques. Résultat : Ursula van der Leyen reste à la présidence de la Commission bureaucratique pour cinq nouvelles années malgré les scandales qui l’entourent. Ce n’est pas la seule inquiétude.

La prochaine vice-présidente de cette instance dévoyée, désignée haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, c’est-à-dire responsable d’une fantomatique « diplomatie » des 27, l’Estonienne Kaja Kallas, est une belliciste russophobe convaincue. Pis encore, dès le mois de septembre il a été prévu que le Lituanien Andrius Kubilius deviendrait le premier commissaire européen à la défense au mépris de tous les traités européens qui confient ce domaine essentiel aux seuls États. La clique cosmopolite mondiale est désormais prête à se battre jusqu’au dernier Européen, voire jusqu’au dernier Albo-Américain afin de préserver ses intérêts bancaires.

Le microcosme médiatique craignait une poussée historique des partis de protestation populaire. Force est de constater qu’elle a été jugulée. Certes, les formations populistes augmentent leur nombre de sièges sans pour autant ébranler l’inévitable coalition qui englobe les soi-disant conservateurs, les sociaux-démocrates, les Verts et les centristes libéraux. La victoire dans le Nord de la gauche verte (le Parti populaire socialiste allié aux écolos arrive en tête au Danemark ou bien les sociaux-démocrates suédois) compense le succès des mouvements populistes dans le Sud.

À l’instar de l’Assemblée nationale française sortie du 7 juillet dernier, le Parlement européen se structure en huit groupes. Cet éclatement surprend quand on sait les règles draconiennes de formation d’un groupe : un minimum de vingt-trois députés originaires d’au moins sept États membres. Ainsi reste-t-il trente-et-un nouveaux élus chez les non-inscrits. Outre les cinq Slovaques de SMER, le parti du Premier ministre Robert Fico, longtemps adhérent à l’Internationale socialiste, y siègent les six Allemands de l’Alliance Sahra Wagenknecht, les communistes néo-staliniens tchèques et grecs ou l’Allemand Maximilian Krah viré de l’AfD. On rencontre d’autres personnalités dont certaines assez loufoques comme les trois élus espagnols nationaux-wokistes de Se Acabó La Fiesta (« La fête est finie ») ou le youtubeur apolitique chypriote Fidías Panayiótou.

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La Xe législature (2024 – 2029) voit néanmoins quelques changements révélateurs. Après avoir lorgné vers le groupe centriste – libéral macroniste Renew Europe, les huit Italiens du Mouvement Cinq Étoiles intègrent le groupe de la Gauche. Ils travaillent désormais avec leurs trente-huit collègues de La France insoumise, de Die Linke et de Podemos. Le président du Mouvement Cinq Étoiles, Giuseppe Conte, rêve de reproduire en Italie la stratégie éruptive de Jean-Luc Mélenchon.

Exclue avant le terme formel de la précédente législature du groupe Identité et Démocratie à l’initiative du Rassemblement national, l’AfD est quand même parvenue à monter un groupe précaire de vingt-cinq membres : l’Europe des nations souveraines. L’unique élue de Reconquête !, Sarah Knafo, a eu le courage de le rejoindre et de cohabiter avec un Hongrois du Mouvement Notre Patrie, un Tchèque de Liberté et démocratie directe ou un Slovaque de Republika, dissidence du Parti populaire « Notre Slovaquie » de Marian Kotleba. 

Les quatre autres élus de la liste zemmouriste conduite par Marion Maréchal ont pour leur part rallié les Conservateurs et réformistes européens (CRE) aux côtés des vingt-quatre Fratelli d’Italia, des dix-huit Polonais de Droit et Justice ou des trois nationaux-centristes de la Nouvelle Alliance flamande, soit un total de soixante-dix-huit membres, ce qui en fait le quatrième groupe de l’assemblée. On oublie que l’époux de Marion Maréchal, Vincenzo Sofo, est eurodéputé depuis 2020. D’abord militant à la Lega et animateur du blogue Il Talebano (« Le Taliban »), il s’inscrit aux Fratelli d’Italia en 2021 quand Matteo Salvini décide de soutenir le gouvernement technique de Mario Draghi. Ce rapprochement conjugal coûte cher aux contribuables franco-italiens.

Créé sous l’impulsion du ministre – président Viktor Orban dont les députés européens étaient jusqu’à présent non-inscrits, le groupe des Patriotes pour l’Europe compte quatre-vingt-quatre élus parmi lesquels les Hongrois du Fidesz (10), les Espagnols de Vox (6), les Portugais de Chega (2) ou les 7 Tchèques d’Ano 2011. « Oui 2011 » en tchèque a rompu au lendemain des dernières élections avec le bloc central Renew Europe. En dépit de la présidence exercée par Jordan Bardella à la tête du contingent le plus nombreux (30), la présence de la Mitteleuropa y demeure prégnante.

L’impossibilité de rassembler les Patriotes pour l’Europe et les Conservateurs et réformistes européens ne repose pas sur des querelles personnelles. De puissantes divisions opposent en fait ces deux groupes sur des sujets primordiaux. Lancés par les Polonais de Droit et Justice et les tories britanniques qui estimaient le Parti populaire européen trop fédéraliste, les CRE sont historiquement des atlantistes. Dans le conflit ukrainien, ils encouragent l’effort de guerre de Kyiv. Par ailleurs, ces conservateurs réformistes prônent la répartition obligatoire des immigrés clandestins dans tous les États membres de l’Union, quitte à accroître les fractures ethno-sociales internes.  En voisin de l’Ukraine, Viktor Orban recherche d’abord la paix entre les belligérants et se préoccupe ensuite du sort de la minorité hongroise en Ukraine. Le dirigeant magyar refuse en outre toute répartition obligatoire des migrants chez lui. Sa modération lui fait récuser tout projet sérieux de remigration peut-être envisagé par l’AfD. La Hongrie accueille des usines chinoises et fait venir une main-d’œuvre qualifiée étrangère extra-européenne. L’économie hongroise est bien trop mondialisée pour esquisser toute éventualité autarcique réelle.

Symbole de la fatuité politique, le Parlement dit européen discute, bavarde et jacasse. Quand il ne vote pas des motions fumeuses adressées à la terre entière, ce qui en fait la risée du globe, il conçoit des normes incessantes qui tyrannisent le quotidien des petites gens. L’assemblée fractionnée plonge dans les abîmes de la théâtrocratie parlementaire, un bidule qui remue sans fin sur lui-même en-dehors de toute essence du politique.      

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 126, mise en ligne le 1er octobre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 05 octobre 2024

Maurice Strong et la volonté génocidaire des élites

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Maurice Strong et la volonté génocidaire des élites

Nicolas Bonnal

BFM annonce tout content que plus d’un automobiliste sur deux ne pourra plus rouler. Un petit rappel s’impose sur fond de bonne humeur générale. Jamais l’inconscience française n’a été si extraordinaire.

Comme je l’ai expliqué déjà, le Reset est un vieux plan datant des années 70, de Soleil vert (à la fin on regarde des paysages TV avant de mourir – voyez en pensant aux vieux Sol les « scenic relaxations » tournés partout avec des drones sur YouTube).

Dans les années 70 donc les cerveaux anglo-saxons et malthusiens du dépeuplement se mettent à l’œuvre : on a Rockefeller, Kissinger (n’était-il pas devenu à cent ans une bouche inutile ?) et David Rockefeller qui accélère le tempo en créant la Trilatérale. On a aussi l’effrayant Licio Gelli et le Club de Rome qui annonce comme dans un mauvais film de SF ce qui va se passer. Rappelons toutefois que la population terrestre a doublé depuis cette époque : comme le dit Vincent Held, n’est-ce pas un effet recherché ? Pour arriver à leurs fins (faims), créer une catastrophe pour résoudre la crise par une guerre et/ou une extermination massive ? C’est exactement le chemin qu’ils ont suivi en Ukraine et ailleurs. Laisser faire le pire pour pouvoir proposer la solution la pire.

C’est le reproche que fait de Gaulle dans un passage central de ses Mémoires de guerre à Harry Hopkins : « vous avez laissé faire… ». Le résultat ce fut Hitler.

C’est que ces disciples palladiens (voyez le film de Mark Robson La Septième victime, un film magique sur le satanisme occidental) ne veulent construire que sur du chaos !

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Reprenons notre ami William Engdahl, un des rares analystes à avoir une approche historique de nos problèmes (cf. la guerre des Anglo-saxons contre l’Allemagne après la défaite de Sedan, 1870…) :

Pour comprendre le double langage de la durabilité, il faut remonter à Maurice Strong, un pétrolier canadien milliardaire et ami proche de David Rockefeller, l’homme qui a joué un rôle central dans les années 1970 pour diffuser l’idée que les émissions de CO2 dues à l’homme rendaient le monde non durable. Strong a créé le Programme des Nations unies pour l’environnement et, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour étudier exclusivement le CO2 d’origine humaine.

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Strong, milliardaire crapuleux du pétrole et bienveillant humanitaire (nos riches sont puritains écologiquement mais ils veulent leurs jets et leurs milliards), ne se paie pas de mots. Quel dommage qu’on ne le lise que dans nos milieux ; car c’est un officiel de l’ONU pas un Blofeld caché dans les montages suisses.

Engdahl nous dit encore :

En 1992, Strong a déclaré, « Le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-ce pas notre responsabilité d’y parvenir ? ». Au Sommet de la Terre de Rio, Strong, la même année, a ajouté : « Les modes de vie et de consommation actuels de la classe moyenne aisée – impliquant une consommation élevée de viande, l’utilisation de combustibles fossiles, d’appareils électroménagers, de climatisation et de logements de banlieue – ne sont pas durables.

La décision de diaboliser le CO2, l’un des composés les plus essentiels à la survie de toute vie, humaine et végétale, n’est pas le fruit du hasard. Comme le dit le professeur Richard Lindzen, physicien de l’atmosphère au MIT…

Dans mon texte sur l’Occident et le démon des organisations, j’ai parlé du facteur temps pour la mise en place de ces légions devenues globales de décideurs apocalyptiques. Engdahl ajoute – on est au début de la crise interminable du Covid :

La déclaration du Forum économique mondial de faire un grand retour en arrière [textuellement The Great Reset ou la Grande Réinitialisation] est, à tous les égards, une tentative à peine voilée de faire avancer le modèle dystopique « durable » de l’Agenda 2030, une nouvelle donne verte mondiale (global « Green New Deal ») dans le sillage des mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19. Leurs liens étroits avec les projets de la Fondation Gates, avec l’OMS et avec les Nations unies laissent penser que nous pourrions bientôt être confrontés à un monde bien plus sinistre après la fin de la pandémie de COVID-19.

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Parlons du Club de Rome et de ses provocations verbales ; Rome devenue avec ce pape, son Mammon et son vaccin un des chefs-lieux de la mondialisation satanique (là aussi on ne pourra pas dire qu’on n’avait pas été prévenus depuis les années 1830 et autres) :

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En 1968, David Rockefeller a fondé un groupe de réflexion néo-malthusien, The Club of Rome, avec Aurelio Peccei et Alexander King. Aurelio Peccei, était un cadre supérieur de la société automobile Fiat, propriété de la puissante famille italienne Agnelli. Gianni Agnelli de Fiat était un ami intime de David Rockefeller et membre du comité consultatif international de la Chase Manhattan Bank de Rockefeller. Agnelli et David Rockefeller étaient des amis proches depuis 1957. Agnelli est devenu membre fondateur de la Commission trilatérale de David Rockefeller en 1973. Alexander King, chef du programme scientifique de l’OCDE, était également consultant auprès de l’OTAN. Ce fut le début de ce qui allait devenir le mouvement néo-malthusien qui ne cesse de nous répéter:  « les gens polluent ».

Les gens comprenez : vous, moi, pas eux. Les vols en avion sont interdits pour la masse, pas pour l’élite (cf. la vidéo d’Idriss sur RI); les superyachts sont permis à Di Caprio ou Cotillard (ancienne théoricienne du complot repentie) mais les bateaux de pêche sont interdits aux pécheurs du Sri Lanka, ancien paradis, devenu pays martyr depuis son tsunami trafiqué (cf. Naomi Klein).

Dès 1971, on veut mettre fin au progrès – ce qui mettra fin à la population :

En 1971, le Club de Rome a publié un rapport profondément erroné, Limits to Growth, qui prédisait la fin de la civilisation telle que nous la connaissions en raison d’une croissance démographique rapide, combinée à des ressources fixes telles que le pétrole. Le rapport a conclu que sans changements substantiels dans la consommation des ressources, “le résultat le plus probable sera un déclin assez soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle”.

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Si l’homme est un virus pour l’ancien marri de la reine, il est un cancer pour le gang des industriels italiens (voyez Chesterton, il avait tout prévu dans Un nommé jeudi : les conspirations ne seraient que milliardaires et mondiales). Engdahl ajoute dans un autre texte :

En 1974, le Club de Rome a déclaré avec audace : « La Terre a un cancer et le cancer, c’est l’homme. Ensuite : « le monde est confronté à un ensemble sans précédent de problèmes mondiaux imbriqués, tels que la surpopulation, les pénuries alimentaires, l’épuisement des ressources non renouvelables [pétrole-nous], la dégradation de l’environnement et la mauvaise gouvernance ». Ils ont fait valoir que, une restructuration “horizontale” du système mondial est nécessaire… des changements drastiques dans la strate des normes – c’est-à-dire dans le système de valeurs et les objectifs de l’homme – sont nécessaires pour résoudre les crises énergétiques, alimentaires et autres, c’est-à-dire les changements sociaux et des changements dans les attitudes individuelles sont nécessaires pour que la transition vers la croissance organique ait lieu.

C’est un peu la méthode des shadoks tournés à la même époque, remarquez : « quand il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème ». En supprimant l’Homme (en particulier la classe moyenne européenne ou américaine) on supprime le problème ! Il nous restera les stations suisses et les yachts (cf. le film 2012).

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Le rapport annonce aussi la gouvernance mondialiste qui elle est apparue avec le méphitique empire britannique mais aussi et surtout avec les deux guerres mondiales avec finalement les mêmes acteurs : Russie, Chine et les dominateurs de la thalassocratie palladienne anglo-saxonne.

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Je termine avec William Engdahl :

« Dans leur rapport de 1974, Mankind at the Turning Point, le Club de Rome a en outre soutenu:
L’interdépendance croissante entre les nations et les régions doit alors se traduire par une diminution de l’indépendance. Les nations ne peuvent être interdépendantes sans que chacune d’elles renonce à une partie de sa propre indépendance, ou du moins en reconnaisse les limites. Le moment est venu d’élaborer un plan directeur pour une croissance organique durable et un développement mondial basé sur l’allocation mondiale de toutes les ressources limitées et sur un nouveau système économique mondial. C’était la première formulation de l’Agenda 21 des Nations Unies, de l’Agenda 2030 et de la Grande réinitialisation de Davos en 2020. »

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

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Sur la violation du droit international par Israël au Liban

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Sur la violation du droit international par Israël au Liban

Leonid Savin

Il est évident pour tout le monde que le régime sioniste viole de nombreuses conventions et traités de droit international. Si la Cour pénale internationale s'est déjà prononcée sur le nettoyage ethnique mené par Israël dans la bande de Gaza, l'agression au Liban est venue s'ajouter à la liste des crimes de guerre du régime de Benjamin Netanyahou. Les cas les plus évidents sont l'utilisation de moyens techniques de communication comme arme, les assassinats ciblés, ainsi que l'utilisation disproportionnée de la force militaire.

De manière assez indicative, les mêmes cas s'appliquent aux États-Unis, puisqu'ils ont déjà appliqué des actions similaires en Irak et en Afghanistan, y compris l'assassinat du général iranien Qasem Soleimani par une frappe de drone le 3 janvier 2020. Pour Israël, ces affaires constituent une sorte d'argument pour justifier ses propres crimes, puisqu'elles peuvent être interprétées comme faisant jurisprudence. Cependant, du point de vue des lois internationalement reconnues, ils ont commis et commettent des crimes qui doivent encore être non seulement condamnés, mais aussi permettre le développement d'un mécanisme fiable pour l'exécution des décisions des agences internationales, puisque Israël n'a pas respecté la décision antérieure de la Cour pénale internationale et qu'il est peu probable qu'il s'y conforme.

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Examinons les événements de ces derniers jours d'un point de vue juridique. Commençons par l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Selon le droit de la guerre, trois catégories de personnes peuvent devenir des cibles légitimes: les combattants, les membres de groupes armés organisés et les civils directement impliqués dans la guerre. Les combattants comprennent les membres des forces armées d'un État qui ne font pas partie du personnel médical et religieux, les membres des milices ou des corps de volontaires qui appartiennent à l'État sous certaines conditions, et les participants à une mobilisation de masse (Convention de Genève III, article 4). Ces personnes deviennent des cibles 24 heures sur 24 en fonction de leur statut (ce que l'on appelle le « status targeting »), quel que soit le type d'activité dans lequel elles sont engagées.

Les membres de groupes armés organisés peuvent également être légalement ciblés à tout moment. Cependant, le Hezbollah est un parti politique, bien qu'il ait une branche armée, c'est-à-dire qu'il remplit des fonctions à la fois civiles et militaires. Il ne peut donc pas être qualifié de groupe armé organisé. Comme pour Hassan Nasrallah lui-même, les hauts dirigeants de groupes non étatiques ayant une branche militaire ne sont pas nécessairement considérés comme des membres d'un groupe armé organisé. Cela est vrai même s'ils participent à la prise de décision au niveau stratégique de la guerre, par exemple en décidant s'il faut lancer une action militaire et à quel moment. En outre, Nasrallah n'était pas directement impliqué dans la guerre.

Il convient toutefois de noter que les États-Unis ont mis au point un mécanisme permettant de contourner ces restrictions. Le manuel du droit de la guerre du ministère américain de la défense stipule qu'« un individu qui est intégré dans le groupe de telle sorte que l'intention hostile du groupe peut lui être imputée peut être considéré comme faisant fonctionnellement (c'est-à-dire constructivement) partie du groupe, même s'il n'en est pas formellement membre » (§ 5.7.3.2). Il précise également que « les dirigeants qui ne sont pas membres d'une force armée ou d'un groupe armé (y compris les chefs d'État, les responsables civils et les dirigeants politiques) peuvent faire l'objet d'une attaque si leurs responsabilités comprennent le commandement ou le contrôle opérationnel des forces armées » (§ 5.7.4).

On voit donc que dans la logique du Pentagone, toute personne qui n'est pas formellement membre d'un groupe armé conditionnel, si on peut lui prêter des intentions hostiles, peut être enregistrée comme faisant partie de ce groupe et, par conséquent, figurer sur la liste des personnes à éliminer physiquement. Du point de vue des États-Unis et d'Israël, Nasrallah se trouvait dans un bunker où il aurait pu discuter de plans d'action contre Israël, ce qui signifie qu'il était directement impliqué dans les combats lors de la frappe israélienne.

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Cela dit, plusieurs bombes « bunker buster » ont été utilisées, produisant « une série d'explosions synchronisées visant à pénétrer dans le bunker souterrain ». Au moins quatre bâtiments se sont effondrés et, selon le ministère libanais de la santé, au moins 11 personnes ont été tuées et 108 blessées (les chiffres ne sont pas définitifs).

Il reste donc la question du respect de la règle de proportionnalité, qui interdit les attaques dont on peut attendre qu'elles fassent des victimes civiles accidentelles, blessent des civils ou causent des dommages à des biens civils (dommages collatéraux) qui sont excessifs par rapport à l'avantage militaire spécifique et direct que l'attaquant espère en retirer. De toute évidence, dans ce cas, les dommages collatéraux attendus étaient importants en raison des armes utilisées et de l'emplacement de la cible - une zone résidentielle.

Dans le même temps, la stratégie dite de "décapitation", qui a été adoptée, est discutable, car les dirigeants assassinés seront remplacés d'une manière ou d'une autre. Il est souvent arrivé dans l'histoire que quelqu'un de plus compétent et de plus actif vienne remplacer les personnalités éliminées. Israël ne pouvait compter que sur des avantages à court terme en raison de la violation du commandement et du contrôle de l'organisation. Israël a probablement poursuivi des objectifs similaires lorsqu'il a utilisé des pagers et des stations de radio comme armes.

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Il convient ici de prêter attention au protocole II de la Convention sur certaines armes classiques (CCW), qui concerne en particulier les pièges. Un traité international définit un piège comme « tout dispositif ou matière conçu, fabriqué ou adapté pour tuer ou blesser, et qui fonctionne de façon inattendue lorsqu'une personne touche ou approche un objet apparemment inoffensif ou accomplit un acte apparemment sans danger » (Protocole II de la CCW, article 2 (2) ; Protocole II modifié de la CCW, article 2 (2)).

Le 21 décembre 2001, le champ d'application de la CCAC et de ses protocoles a été étendu aux conflits armés non internationaux. Toutefois, cette extension du champ d'application n'entre en vigueur que pour les États qui la ratifient. Israël n'a pas ratifié cette extension, bien qu'il soit partie au protocole II modifié, qui prend également en compte, entre autres, les pièges et les définit en des termes identiques à ceux mentionnés ci-dessus (CCW, protocole II modifié, article 2 (4)).

Des dispositions du protocole II modifié, il convient de retenir ce qui suit. Il est nécessaire d'avertir à l'avance de l'utilisation de pièges, à moins que les circonstances ne le permettent. Il est évident qu'Israël a délibérément utilisé des pagers et des stations de radio comme pièges et n'avait pas l'intention d'avertir de leur utilisation.

Les principales interdictions concernant l'utilisation de pièges sont contenues dans le paragraphe 2 de l'article 7, qui est rédigé comme suit : « Il est interdit d'utiliser des pièges ou d'autres dispositifs ayant la forme d'objets portatifs apparemment inoffensifs qui ont été spécifiquement conçus et construits pour contenir des matières explosives. Puisque les dispositifs ont été déclenchés comme des mines après le signal, ils tombent sous le coup de l'article 7 (2) et sont donc interdits sur cette base.

En outre, selon l'article 3, il est interdit d'utiliser de telles armes, auxquelles cet article s'applique, dans toute ville, tout village ou toute autre zone contenant une concentration similaire de civils ou de biens de caractère civil, dans laquelle il n'y a pas de combats entre les forces terrestres ou qui ne semblent pas inévitables, sauf dans les cas suivants

(a) ils sont situés dans une installation militaire ou à proximité immédiate de celle-ci; ou

(b) des mesures sont prises pour protéger la population civile de leurs effets, par exemple l'installation de postes d'alerte, la diffusion d'avertissements ou l'installation de clôtures.

Par conséquent, Israël a délibérément utilisé des armes interdites et les a utilisées contre la population civile.

Il convient d'ajouter qu'il existe d'autres interdictions et restrictions à l'article 7 du protocole II modifié. Dans le traité précédent, elles étaient définies comme des « munitions et dispositifs installés manuellement, conçus pour tuer, mutiler ou endommager et activés à distance ou automatiquement après un certain temps » (article 2 (3)).

Dans le protocole II modifié, la définition des « autres dispositifs » est la suivante : munitions et dispositifs installés manuellement, y compris les dispositifs explosifs improvisés, conçus pour tuer, blesser ou endommager et qui sont activés manuellement, par télécommande ou automatiquement après un certain laps de temps (article 2, paragraphe 5).

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En outre, selon la loi sur les armes, tous les États sont légalement tenus de tester tous les nouveaux types d'armes avant de les utiliser dans un conflit armé. Cette obligation découle d'autres dispositions du droit international, notamment de l'article 1er commun aux conventions de Genève de 1949. L'article 51, paragraphe 4, du protocole additionnel I des conventions de Genève, qui reflète le droit international coutumier, interdit les attaques sans discrimination, c'est-à-dire les attaques qui ne sont pas dirigées contre une installation militaire ou qui utilisent des armes ou des méthodes qui, par nature, ne frappent pas sans discrimination.

Un exemple d'attaque sans discrimination spécifiquement visé aux articles 51 (5)(b) et 57 du protocole additionnel I est une attaque qui viole la règle de proportionnalité (c'est-à-dire dont on peut attendre qu'elle fasse accidentellement des victimes dans la population civile, des blessés dans la population civile, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, ce qui serait excessif par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu).

Par conséquent, comme dans le cas des bombardements aériens de zones résidentielles, l'explosion de bipeurs viole la règle de proportionnalité, qui s'impose à tous les États engagés dans la guerre. Il est douteux que le régime sioniste ait pris la moindre précaution pour s'assurer que l'attaque utilisant des bipeurs vise une « cible légitime », que la population civile est protégée et que la règle de proportionnalité ne sera pas violée. C'est pourquoi de nombreux États, dont la Russie, ont qualifié cette opération douteuse d'acte de terrorisme d'État.

Toutes ces nuances sont très importantes pour comprendre le double langage de l'Occident collectif, qui se range du côté d'Israël et ne s'inquiète pas du tout des violations flagrantes du droit international.

La Russie pourrait interdire l'exportation de ressources vitales vers l'Occident

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La Russie pourrait interdire l'exportation de ressources vitales vers l'Occident

Source: https://www.sott.net/article/495201-Russia-could-ban-export-of-vital-resources-to-West

Les sanctions pourraient affecter l'offre de produits de base très demandés à l'échelle mondiale, a déclaré Alexandre Novak.

Selon le vice-premier ministre Aleksandr Novak, la Russie pourrait interrompre le flux de ressources d'importance stratégique vers les pays qu'elle juge inamicaux, alors que le gouvernement envisage des contre-mesures aux sanctions occidentales. L'interdiction pourrait porter sur une « large liste de produits très demandés sur les marchés mondiaux », a déclaré M. Novak aux journalistes en marge de la "Semaine de l'énergie russe", jeudi.

Le ministre n'a pas précisé les produits concernés, mais on s'attend généralement à ce que la liste comprenne les métaux dits de transition, en particulier l'uranium, le nickel et le titane.

Selon le vice-premier ministre, le gouvernement russe analyse la faisabilité des restrictions afin de s'assurer que les industries nationales ne seront pas touchées par la limitation de l'offre et qu'elles continueront à se développer.

« Une analyse spécifique de la situation sur les marchés mondiaux et des possibilités de la Russie est en cours. Des propositions pertinentes seront préparées dans un avenir proche », a déclaré M. Novak.

Cette possibilité a été évoquée pour la première fois par le président russe Vladimir Poutine au début du mois.

Poutine a demandé au gouvernement d'examiner les avantages et les inconvénients d'un plafonnement des exportations de certains produits de base d'importance stratégique en réponse aux sanctions occidentales. Il a fait remarquer que si la Russie est actuellement « limitée dans l'approvisionnement d'un certain nombre de biens », elle exporte encore de nombreux produits sur le marché mondial, ce qui permet à ses amis comme à ses ennemis de les stocker.

« Peut-être devrions-nous également réfléchir à certaines restrictions », a déclaré le président, suggérant que la mesure pourrait concerner les exportations d'uranium, de titane et de nickel.

La part de la Russie sur le marché de l'uranium enrichi est estimée à environ 40 %. Ce combustible est essentiel à la fois pour la production d'énergie nucléaire civile et pour les armes nucléaires militaires. Si les États-Unis ont formellement interdit les importations d'uranium russe au début de cette année, ils ont introduit une dérogation autorisant les achats pour des raisons d'approvisionnement jusqu'en 2028.

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Selon le portail Mining Technology, basé au Royaume-Uni, la Russie figure parmi les dix plus grands producteurs de nickel, un élément clé de la production d'énergie propre.

Le pays est également le troisième producteur mondial de titane, vital pour l'industrie aérospatiale. Malgré un certain débat, l'Occident s'est jusqu'à présent montré réticent à sanctionner le titane russe, car l'UE et les États-Unis continuent de dépendre fortement de ce pays pour leurs approvisionnements.

Selon un rapport antérieur du Washington Post, les entreprises américaines et européennes ont acheté des centaines de millions de dollars de titane depuis le début du conflit ukrainien en 2022.

 

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Le facteur C dans la guerre d'extermination de Netanyahou

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Le facteur C dans la guerre d'extermination de Netanyahou

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/il-fattore-c-nella-guerra-di-sterminio-di-netanyahu/

La troisième guerre mondiale ? Non, celle déclenchée par le tristement fameux Netanyahou n'est pas une guerre mondiale, ni une attaque contre un « axe du mal » qui n'existe pas. Mais elle ressemble de plus en plus à une guerre préventive, au nom de divers intérêts, contre Pékin. Une nouvelle attaque contre l'Iran représenterait en fait une offensive contre les intérêts chinois, liés à Téhéran, et qui ne se résument pas seulement au gaz et au pétrole.

L'Iran est un carrefour clé pour la route de la soie. Mais il est aussi fondamental pour le commerce indien qui, ce n'est pas un hasard, mise sur le développement à grande envergure d'un port iranien, au point de risquer  des sanctions américaines, toujours menaçantes.

Tel Aviv devient ainsi le fer de lance collectif de l'Occident contre le Sud. Ce dernier s'avère trop en retard technologiquement et trop divisé politiquement pour contrer un Occident qui défend ses privilèges et son droit au double standard. On peut exterminer des populations entières, massacrer des femmes et des enfants, provoquer des millions de réfugiés, détruire des villes et des pays, puis aller se plaindre parce que quelqu'un ose protester.

Bien sûr, il y a le risque de provoquer la colère de milliards de personnes. Qui sont incapables de réagir concrètement. Car s'il y avait une capacité de réaction, le Facteur C aurait profité de la situation. Attaquer et occuper Taïwan pendant que les États-Unis sont occupés à protéger Israël.

Au lieu de cela, tout le monde est resté là à regarder. Ils sont restés immobiles, incapables de prendre les devants. Au contraire, les BRICS élargis ont montré de profondes limites, y compris politiques, avec l'incapacité de parvenir à un accord sur la représentation de l'Afrique à l'ONU. Une réalité qui risque de compromettre le sommet qui se tiendra à la fin du mois à Kazan, en Russie.

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vendredi, 04 octobre 2024

Guerre totale

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Guerre totale

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-guerra-totale/

Joe Biden parle. Et il parle, une fois de plus, en tant que président. Pour peu de temps, bien sûr, puisqu'en novembre il ne le sera plus, quel que soit le vainqueur des élections.

Et les habituels laudateurs italiens de sa personne, toujours dans les double registre de l'improvisation et de l'hypocrisie, l'encensent immédiatement, quoi qu'il dise. Et soulignent l'extraordinaire lucidité de son analyse. Et sa grande capacité à raisonner et à argumenter.

En vérité, Pépé Joe confirme qu'il n'est pas totalement compos mentis. C'est-à-dire dans le bon sens. Au point de se laisser aller à des remarques publiques... sur la guerre. La guerre avec la Russie, bien sûr. Un sujet tabou pour la presse et les médias occidentaux.

Car s'il est un fait, indiscutable, que Washington, et toute sa cour européenne, est en guerre contre Moscou, il est tout aussi évident qu'il ne faut pas le dire. Qu'il faut prétendre que la guerre en cours est exclusivement entre la Russie et l'Ukraine. Et que nous, bons Occidentaux, sommes exclusivement préoccupés, affligés, déchirés par le sort de Kiev.

Une fiction, bien évidemment. Pitoyable et peu crédible. Car il est évident que la guerre est entre l'OTAN et la Russie. Et que ce n'est pas ce « fou » de Poutine qui l'a déclenchée, mais l'obstination avec laquelle l'Occident s'est étendu en Ukraine. En imposant la marionnette Zelensky comme paravent à ses actions.

Moscou le sait bien. Et, souvent, elle le dit haut et fort. Mais elle ne lui force pas la main. Parce qu'il n'est pas dans son intérêt d'étendre le conflit. Elle préfère jouer le tout pour le tout en Ukraine. Opération spéciale, visant à s'approprier définitivement le Donbass. Et à faire de Kiev et des régions voisines un territoire neutre.

Soit dit en passant, ce que Donald Trump semblerait prêt à accepter, s'il revenait dans le bureau ovale.

Enfin, si toutefois il en est encore temps.

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Oui, car derrière le pâle fantôme qu'est désormais Joe Biden, il y a des hommes et des intérêts qui veulent pousser la guerre avec la Russie à son paroxysme.

Jusqu'à remettre en cause sa puissance nucléaire.

Ce qui, d'ailleurs, n'intéresse pas ces messieurs. Parce que, de toute façon, ce ne sont pas eux qui mourraient.

Et, au contraire, ils sont, pour la plupart, des malthusiens idéologiques, qui se réjouissent d'une décroissance démographique rapide et traumatisante du globe.

Le paradoxe que nous vivons est cependant représenté par l'inconscience presque totale avec laquelle nous nous dirigeons vers la catastrophe.

Une guerre dont personne, absolument personne, n'est capable de prévoir les limites et les frontières pour le moment.

Mais qui n'en serait pas moins dévastatrice.

Pour tout le monde. Même pour nous. Surtout pour nous, qui nous occupons plutôt des querelles internes de notre pseudo-gauche. Ou des querelles entre Salvini et Tajani. Ou du look choisi par Giorgia Meloni... Et nous croyons, ou pire, nous faisons semblant de croire, que c'est tout ça la réalité. Si vous voulez, l'histoire.

Il n'y a donc pas grand-chose à faire. Sauf peut-être écouter sérieusement, pour une fois, le vieux Joe Biden. Et bien l'écouter. Prendre au sérieux ses délires séniles.

Cela nous aiderait peut-être à nous réveiller.

Avant qu'il ne soit trop tard.

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Un fan d'anime fou de guerre. Que dit-on d'autre sur le nouveau premier ministre japonais?

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Un fan d'anime fou de guerre. Que dit-on d'autre sur le nouveau premier ministre japonais?

Leonid Savin

Le 1er octobre, le parlement japonais a approuvé la nomination d'un nouveau premier ministre, Shigeru Ishiba. Le gouvernement a démissionné en bloc, et le nouveau chef du gouvernement a immédiatement commencé à former son cabinet. Les changements étaient attendus, car Ishiba avait pris la tête du Parti libéral démocrate (PLD) la veille, et celui-ci, avec le parti Komeito, détient la majorité dans les deux chambres du Parlement.

Ishiba s'est déjà présenté quatre fois au poste de premier ministre, toujours sans succès. La course n'a pas été facile non plus, avec neuf candidats en lice. Mais seuls deux d'entre eux - Koizumi Shinjiro et Shigeru Ishiba - étaient les grands favoris des grands électeurs du parti et de l'opinion publique.

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Vers la fin des deux semaines de campagne du PLD, une troisième candidate, Takaichi Sanae (photo), est apparue pour les défier tous les deux. Elle a remporté le premier tour de scrutin du parti, qui implique 736 électeurs: une répartition égale entre parlementaires et représentants des organisations du parti dans les régions. Takaichi a reçu respectivement 72 et 109 de leurs voix. Ishiba, éternel favori des membres du parti dans les régions, a reçu moins de soutien de la part des législateurs et s'est retrouvé derrière elle avec un total de 154 voix.

Le résultat du second tour - 215 voix pour Ishiba contre 194 pour Sanae - a révélé les divisions au sein du parti.

Ces chiffres sont la conséquence directe des particularités de l'organisation des partis au Japon. Alors que dans notre conception d'une organisation politique, il doit y avoir de la discipline, au Japon, tous les partis sont constitués de cliques dont les intérêts peuvent parfois être contradictoires.

Ce banquier de 67 ans, fan d'anime et collectionneur de modèles de véhicules militaires, a été qualifié de 'fou de l'armée' en raison de son intérêt pour la politique de défense, qui est apparu, selon lui, dans les années 1990, après la guerre du Golfe. En 38 ans de carrière politique (il a été élu pour la première fois au parlement en 1986), il a occupé le poste de ministre de la défense et s'est principalement concentré sur la sécurité et la revitalisation des communautés rurales du Japon.

Ishiba est favorable à la création d'une organisation militaire asiatique, analogue à l'OTAN, et à la possibilité de déployer des armes nucléaires américaines dans la région Asie-Pacifique, propositions qu'il a mises en avant pendant la campagne électorale. Le nouveau premier ministre promeut activement sa position aux États-Unis également. En particulier, l'Institut Hudson a publié son article sur la coopération bilatérale et le système de sécurité dans la région asiatique le 25 septembre.

On peut dire que l'accent mis sur la politique étrangère et la défense a joué un rôle majeur dans le succès d'Ishiba.

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Peu avant son élection, il s'était rendu à Taïwan, où il avait été reçu par le président Lai Jingde pour discuter des relations entre le Japon et Taïwan et de l'endiguement de la Chine. Auparavant, la Chine et le Japon se sont mutuellement accusés de violer les frontières maritimes. Ishiba estime que les forces d'autodéfense japonaises devraient être autorisées à tirer des coups de semonce si d'autres navires étrangers pénètrent dans leur espace aérien ou dans leurs eaux.

Outre l'idée de créer un analogue asiatique de l'OTAN, M. Ishiba propose de modifier l'accord sur le statut des forces, qui régit la présence militaire américaine au Japon. Le premier ministre a déclaré que cette question serait une priorité pour son cabinet.

Le deuxième axe de la campagne de M. Ishiba en matière de politique étrangère était la réaction du Japon à la mort d'un enfant japonais de dix ans en Chine, alors que sa mère l'accompagnait à l'école à Shenzhen, le 18 septembre. Les autorités chinoises ont prétendu qu'il s'agissait d'un accident, mais cette tragédie coïncidait avec l'anniversaire de l'incident dit de Mukden en 1931, qui a conduit à la deuxième guerre sino-japonaise.

Ishiba s'est immédiatement attelé à l'exercice de ses pouvoirs et à la réalisation de ses promesses électorales.

Dans la nuit du 1er au 2 octobre, après l'entrée en fonction de son cabinet, il a appelé le président américain Joe Biden et a discuté du renforcement de l'alliance entre le Japon et les États-Unis, invitant ces derniers à continuer à travailler en étroite collaboration avec le Japon en tant que partenaire mondial. Le chef du cabinet japonais a également fait part de son intention d'augmenter le budget de la défense du pays et de renforcer ses capacités militaires.

On sait également que MM. Biden et Ishiba ont soutenu la nécessité de développer des blocs multilatéraux de pays partageant les mêmes idées, tels que la coopération avec l'Australie et l'Inde dans le cadre du partenariat quadrilatéral, ainsi que le partenariat trilatéral avec la Corée du Sud et les Philippines. D'autres sujets ont été abordés, tels que la RPDC, l'Ukraine et le lancement par l'Iran d'un missile balistique en direction d'Israël.

Bien que M. Ishiba affirme qu'il poursuivra la politique économique du précédent Premier ministre, Fumio Kishida, pour sortir le Japon d'une spirale déflationniste qui dure depuis des années, son élection a fait fluctuer le yen.

Avant que M. Ishiba ne devienne le nouveau chef du parti, on donnait 146 yens pour un dollar, et le 30 septembre, il n'en donnait déjà plus que 141. Le nouveau premier ministre a déclaré vouloir augmenter les impôts sur les revenus financiers, ce qui a fait chuter l'indice Nikkei, les investisseurs estimant que de telles politiques pourraient avoir un impact négatif sur les actions japonaises.

La volatilité monétaire devrait persister jusqu'au début du mois de novembre, lorsque le Japon et les États-Unis organiseront des élections dont les résultats permettront de déterminer plus facilement l'orientation de la politique monétaire au Japon et aux États-Unis.

La dissolution de la chambre basse du parlement japonais est attendue pour le 9 octobre et des élections anticipées auront lieu le 27 octobre. Le nouveau premier ministre a déjà exprimé sa volonté de participer aux prochaines élections de la Chambre des représentants : « Je veux affronter les élections face à face, de tout mon cœur et de toute mon âme, sans m'enfuir ».

Malgré son enthousiasme, les élections risquent de ne pas être faciles pour lui.

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Le 23 septembre, le Parti constitutionnel démocratique du Japon a élu l'ancien Premier ministre Noda Yoshihiko à sa tête, dans une tentative d'attirer à lui des conservateurs plus centristes déçus par le PLD. Le parti Komeito, partenaire du PLD, connaît également des changements de direction.

On pense qu'Ishiba, bien qu'il ait accédé au bureau du premier ministre, ne pourra pas y rester longtemps.

Sa proposition d'une « OTAN asiatique » est totalement irréaliste et ne résistera pas à une discussion au parlement, étant donné que même les États-Unis se méfient de cette idée. De plus, l'appel à l'augmentation des impôts, mentionné plus haut, sera mal perçu par les électeurs japonais.

Enfin, les particularités du système politique japonais, où les scandales impliquant des membres du cabinet sont souvent à l'origine d'un remaniement du gouvernement, peuvent également jouer un rôle.

Par exemple, un conseiller spécial de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe estime que les positions politiques d'Ishiba et ses compétences douteuses en matière de gestion ne sont pas de bon augure.

Pour la Russie, il est évident que si l'idée d'une « OTAN asiatique » commence à se concrétiser, même partiellement, une telle orientation stratégique n'est pas de bon augure pour le Japon. Et elle n'aura pas le meilleur effet sur la sécurité de la région dans son ensemble.

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Un nouveau défi pour Teflon Mark

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Un nouveau défi pour Teflon Mark

par Hans Vogel

Source: https://www.arktosjournal.com/p/a-new-challenge-for-teflon-mark

Hans Vogel met en lumière la montée en puissance de Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, devenu nouveau secrétaire général de l'OTAN, son mépris de l'opinion publique et son engagement en faveur du programme meurtrier de l'OTAN, y compris le soutien aux attaques ukrainiennes contre la Russie, tout en remettant en question les vraies valeurs défendues par la sinistre alliance.

Il y a quelques jours, le 1er octobre, Mark Rutte a prêté serment en tant que nouveau secrétaire général de l'OTAN. Il est le quatrième Néerlandais à occuper cette fonction, après Dirk Stikker (1961-1964), Joseph Luns (1971-1984) et Jaap de Hoop Scheffer (2004-2009).

Alors, qui est Mark Rutte ? Tout d'abord, il est le Premier ministre néerlandais au 'règne' le plus long au cours des 209 ans d'histoire du Royaume: il est resté plus de quatorze ans au pouvoir. En 2006, par une sorte de coup d'État interne au parti, il a été catapulté à la présidence du VVD, le parti libéral (en fait, conservateur). Avant cela, de 1988 à 1991, il a été chef de la section jeunesse du parti, où il s'est fait connaître en prônant la légalisation des relations sexuelles avec des enfants de 12 ans et de la gestation pour autrui à des fins commerciales.

La longévité de M. Rutte en tant que Premier ministre s'explique sans doute en grande partie par son impressionnante imperméabilité à toute forme de critique. Il semblerait que les critiques, la colère, l'indignation et la rage de ses opposants lui échappent totalement et lui glisse dessus comme l'eau sur le dos d'un canard. C'est précisément cette qualité qui lui a valu le surnom de « Teflon Mark ». Si un adversaire lui demande de se souvenir d'une chose qu'il a faite ou dite, il a l'habitude de répondre: « Sur ce point précis, je n'ai pas de mémoire active ». Une expression qui mériterait d'être consacrée au même titre que la définition du mensonge de Margaret Thatcher, à savoir « être économe de la vérité ».

Il est surprenant de constater que l'on sait peu de choses sur les premières années et les antécédents familiaux de M. Rutte. Sa famille a des racines en partie indonésiennes (depuis l'époque où l'Indonésie était une colonie néerlandaise, jusqu'en 1945). Il semblerait également qu'il soit en partie juif. En outre, son grand-père maternel semble avoir eu des relations troubles avec la royauté néerlandaise.

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À 57 ans, le nouveau patron de l'OTAN n'est pas marié et n'a pas de famille, mais les rumeurs sur ses relations affectives et ses préférences sexuelles ne manquent pas. On en sait même plus sur la secrète famille royale néerlandaise. Nous ne disposons que des noms de certains de ses amis intimes, dont celui de Jort Kelder, journaliste et personnalité de la télévision néerlandaise conservatrice. En Russie, Rutte est appelé Gomosec, un jeu de mots : Gensec, l'abréviation de secrétaire général, date de l'époque soviétique, tandis que gomosec est un terme russe qui signifie « gay », ce que beaucoup pensent que Rutte est.

Bien entendu, ceux qui ont nommé Rutte doivent être au courant de tous les détails de sa vie privée, alors qu'il semble que le milliard d'habitants des trente-deux États membres de l'OTAN restera à jamais dans l'ignorance de la personnalité fascinante et intrigante de Rutte. Étant donné le rideau de secret qui entoure Rutte, on peut espérer que la plupart des gens s'en moqueront. Cependant, ne trouvez-vous pas étrange que le milliard d'habitants du Natostan, qui continuera à payer toutes les factures de l'OTAN, y compris le salaire de 300.000 euros de Teflon Mark, ne sache absolument pas qui ordonne tous ces massacres en leur nom ?

Une seule personne, l'ancien conseiller juridique de Rutte, Karim Aachboun, a tenté de l'empêcher de devenir Gensec. L'accusant d'être responsable de la disparition de milliers d'enfants dans le cadre du « scandale des allocations familiales », l'accusateur a dû voir ses poursuites interrompues par un juge belge, ce qui a soulagé momentanément M. Rutte.

Avec de tels détails sur Rutte, que savons-nous de l'OTAN ? En fait, qu'est-ce que l'OTAN ?

Tout d'abord, il s'agit d'une organisation créée en 1949 par les États-Unis, selon les termes de son premier Gensec Lord Ismay, « pour garder les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à terre ». Ostensiblement, il s'agissait d'une alliance défensive contre un assaut soviétique (russe) sur l'Europe occidentale qui, disait-on au public, pouvait survenir à tout moment, mais qui ne s'est jamais concrétisé. Toutefois, l'OTAN n'a pas été dissoute lorsque l'Union soviétique s'est effondrée en 1991. Avec le recul, il s'est avéré que les Soviétiques n'ont jamais eu l'intention d'envahir l'Europe occidentale et que toutes les craintes exagérées de la guerre froide n'étaient que pure absurdité. Pourtant, l'ancienne justification de l'existence de l'OTAN, qui avait fait ses preuves, a été dépoussiérée et présentée à nouveau au public: les méchants Russes peuvent envahir l'Europe à tout moment et nous devons nous préparer à cette éventualité.

L'OTAN est restée intacte et s'est même considérablement élargie, doublant finalement le nombre de ses membres. Le rideau de fer tombé, l'Union soviétique dissoute et la Russie s'efforçant de s'adapter à des circonstances radicalement différentes, l'OTAN pouvait enfin s'engager dans une action militaire. Quelle impatience ! En 1995 (après avoir obtenu le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies), elle est intervenue dans la guerre civile yougoslave, assurant l'indépendance formelle de la Bosnie-Herzégovine en tant que protectorat de l'OTAN et des États-Unis.

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En 1999, l'OTAN a complètement tombé le masque en agissant seule contre la Serbie, montrant sa véritable nature sanguinaire dans le massacre de civils et la destruction massive de l'infrastructure serbe. Il va sans dire que tout cela s'est fait par le biais de bombardements aériens. En 2001, l'OTAN a décidé de jouer un rôle dans l'entreprise néocoloniale menée par les États-Unis en Afghanistan, massacrant avec enthousiasme des milliers de civils (2001-2014). Dans le même temps, l'OTAN a détruit la Libye, tuant au moins 60.000 civils. Depuis le coup d'État mené par les États-Unis en Ukraine en 2014, l'OTAN a également été intimement impliquée dans la préparation de ce malheureux pays en vue de son sacrifice sur l'autel de la russophobie anglo-saxonne.

Qu'est-ce que l'OTAN ? La réponse serait: une organisation terroriste internationale, spécialisée dans le massacre de civils et la destruction d'infrastructures critiques, mais incapable de faire face à un adversaire de taille comme les forces armées russes. En effet, tuer et préparer d'autres personnes à être tuées, c'est ce que l'OTAN fait le mieux. En comptant les Ukrainiens tués depuis que la Russie a commencé son opération militaire spéciale en 2022 (environ un million), plus les milliers de Yougoslaves, d'Afghans et de Libyens, ainsi que les 16.000 civils tués par les Ukrainiens sous les ordres de l'OTAN à Donetsk et Lougansk entre 2014 et 2022, le bilan s'élève à quelque 1,25 million de personnes. Un chiffre impressionnant !

L'OTAN étant profondément impliquée en Ukraine, où elle a subi une série de pertes de personnel douloureuses et plutôt embarrassantes en raison des bombardements de précision russes, Gensec Rutte a du pain sur la planche. Jusqu'à présent, il semble être à la hauteur de la tâche, émettant des cris belliqueux appropriés. En fait, il a commencé à le faire avant même d'être Gensec et lorsqu'il était encore Premier ministre des Pays-Bas, probablement comme une sorte de candidature préalable pour le poste. La guerre de l'Ukraine contre la Russie, a-t-il dit, « est aussi notre guerre ». Comme il n'a pas pris la peine de vérifier auprès du Parlement, cette remarque n'engage que lui.

Apparemment, M. Rutte avait et a toujours l'impression que l'Ukraine défend « nos valeurs », ce qui serait dans l'intérêt de « notre démocratie ». En utilisant le pronom possessif « notre », Rutte a peut-être simplement indiqué la petite clique de politiciens et de membre des élites, et pas tellement la population dans son ensemble, comme la plupart des gens semblent le penser. À cet égard, M. Rutte a peut-être raison !

Quelles pourraient être les valeurs de l'Ukraine ? À en juger par les actions de ses dirigeants (de son « gouvernement »), ces valeurs ne sont certainement pas celles auxquelles souscrivent officiellement les États-Unis, le Conseil de l'Europe, l'UE ou même l'OTAN. En fait, les valeurs des dirigeants ukrainiens d'aujourd'hui ne semblent pas très différentes de celles embrassées par leurs prédécesseurs qui ont collaboré avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. À en juger par le bilan de l'OTAN, ces valeurs ukrainiennes coïncident également avec les « valeurs » que l'OTAN a défendues, ou plutôt diffusées.

Exprimées dans les termes les plus neutres, ces valeurs sont plutôt destructrices et mortelles: il s'agit de tuer des gens (en leur tirant dessus, en les bombardant, en les affamant, en les poignardant, en les torturant) et de détruire leur cadre de vie.

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Bien sûr, Teflon Mark a déjà montré son engagement total envers les valeurs de l'OTAN: le jour même de son investiture, il a déclaré que l'Ukraine était libre d'utiliser les armes qu'elle reçoit des pays de l'OTAN pour frapper des cibles au plus profond de la Russie. En d'autres termes, M. Rutte a donné son feu vert au massacre de civils russes. Allant encore plus loin sur la voie de l'abîme, Rutte a une fois de plus déclaré que l'Ukraine devait rejoindre l'OTAN dès que possible. Par cette déclaration, M. Rutte a une fois de plus montré son mépris total pour le public néerlandais. En 2016, lors d'un référendum national, une nette majorité de Néerlandais a rejeté tout renforcement des liens avec l'Ukraine par l'intermédiaire de l'UE (qui doit être considérée comme le département non militaire de l'OTAN). En d'autres termes, Rutte ne respecte pas « nos » valeurs, mais seulement « les siennes » ou « les leurs » !

Au cours des prochaines années, l'OTAN défendra ces nobles valeurs sous la direction de Teflon Mark. Il faut dire qu'il a acquis son expertise en la matière en dirigeant le massacre de ses concitoyens au moyen de coups de feu mortels lors du Great Co vid Show. En effet, il semblerait que personne ne soit mieux à même que Teflon Mark Rutte d'ordonner des massacres et d'envoyer des soldats crédules de l'OTAN et de l'Ukraine à une mort certaine.

jeudi, 03 octobre 2024

Il est désormais interdit de s'opposer à la guerre

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Il est désormais interdit de s'opposer à la guerre

Par José Javier Esparza

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/prohibido-disentir-de-la-guerra-por-jose-javier-esparza/

La semaine dernière, il s'est passé quelque chose d'unique au Parlement européen, une de ces choses dont nos médias ne nous parlent jamais. C'est qu'un eurodéputé polonais du nom de Grzegorz Braun (photo) a pris la parole et s'est déchaîné pour dénoncer le soutien de Bruxelles à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, un soutien qui nous a coûté jusqu'à présent 88 milliards d'euros selon l'UE elle-même. M. Braun a à peine pu parler quelques secondes : le président de l'Assemblée, Esteban González Pons, lui a immédiatement fermé le micro et a passé la parole à un commissaire. En réponse, le commissaire a dit au Polonais que la Russie est un pays où la démocratie et la liberté d'expression ne sont pas respectées. Un argument particulièrement frappant pour quelqu'un qui vient de se faire couper le micro pour avoir dit ce qu'il ne fallait pas. Il est vrai que le profil politique de Grzegorz Braun est plutôt énergique, mais ce n'est pas le plus important. Ce qui importe, c'est la contradiction flagrante d'un système qui, au nom de la liberté d'expression, prive un député du droit de s'exprimer.

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Il se passe quelque chose de vraiment inhabituel avec la guerre en Ukraine, c'est l'épaisse chape d'hostilité qui s'abat sur tous ceux qui osent être en désaccord avec la doxa officielle, à savoir ce discours de soutien aveugle à Zelensky qui, en à peine deux ans, a conduit l'Union européenne à devenir un appendice de l'OTAN, qui a plongé toute l'Europe dans une crise énergétique et industrielle dont les effets sont déjà plus que visibles, qui a fait de nous tous les ennemis jurés d'une puissance nucléaire et qui a ouvert un conflit planétaire qui ne manquera pas de se poursuivre sous diverses formes pendant des années.

Les conséquences de cette position sont suffisamment graves pour exiger au moins un débat minimal, mais non : la doxa est implacable et exige une adhésion irrationnelle que l'on n'a pas connue, même dans les périodes les plus tendues de l'ancienne guerre froide. Les intérêts en jeu doivent être nombreux et très puissants. Le rapport de l'Oakland Institute nous apprend que le gouvernement de Zelensky a vendu les meilleures terres agricoles du pays à de grandes entreprises étrangères. La presse économique internationale nous apprend également que BlackRock et Pimco ont des intérêts importants dans la dette ukrainienne et qu'ils se sont déjà positionnés pour « gérer » la reconstruction du pays une fois la guerre terminée. Il ne s'agit certainement que de la partie émergée de l'iceberg. Et ce doit être un très, très gros iceberg, quand il n'y a pas de médias officiels qui ne répètent pas tous les jours les slogans habituels, même quand les preuves montrent qu'il s'agit de mensonges. Si gros que l'Allemagne (et pas des moindres) a accepté avec une soumission ovine que l'on fasse sauter un gazoduc vital.

Le plus exaspérant, cependant, est que le simple fait de prétendre être en faveur d'une paix immédiate en Ukraine mérite toutes sortes de condamnations, à commencer par celle, très utilisée, de « poutiniste ». Pour autant que je me souvienne, c'est la première fois que cela se produit. Au cours du dernier demi-siècle, nous avons connu des conflits très sanglants dans différentes parties du monde et il y a toujours eu quelqu'un pour brandir l'étendard de la paix. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Même un gouvernement aussi frileux que celui de l'Espagne, toujours prêt à se remplir la tête d'illusions doucereuses, obéit docilement dans cette affaire ukrainienne et soutient Washington et Londres dans une guerre à laquelle, en principe, l'Espagne n'a aucun intérêt particulier. Pourquoi ? Le seul dirigeant occidental de poids sur la scène mondiale qui s'est engagé en faveur de négociations de paix en Ukraine a été Donald Trump, et ils ont déjà essayé de le tuer à deux reprises. Ce n'était certainement pas uniquement à cause de la guerre en Ukraine, mais cela fait partie du package (et c'est ce qui est le plus inquiétant).

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Depuis une position exactement opposée à celle du Polonais Braun, le vieux gauchiste italien Vincenzo de Luca (photo) a récemment rappelé l'évidence : hier, il était téméraire d'étendre sans fin l'OTAN vers l'Est et aujourd'hui, il est irrationnel de faire la guerre sans savoir quel en est l'objectif. La doxa répond à ces objections en disant que seuls les extrêmes politiques (droite et gauche) remettent en cause le soutien à l'Ukraine et le harcèlement organisé contre la Russie. Mais ce n'est pas vrai: d'innombrables voix de tous bords idéologiques voient le tableau et pensent la même chose, ce qui est d'ailleurs ce que dicte le vieux réalisme politique. Ce qui est peut-être le plus pertinent, c'est précisément ceci : le réalisme qui a caractérisé les chancelleries occidentales pendant plus d'un demi-siècle a été massivement remplacé par une rhétorique irresponsable de bellicisme puéril, si manifestement puérile qu'il est inévitable que quelqu'un nous cache quelque chose. L'iceberg.

La Fpö gagne en Autriche. Mais la clique atlantiste n'en veut pas au gouvernement

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La FPÖ gagne en Autriche. Mais la clique atlantiste n'en veut pas au gouvernement

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/in-austria-vince-la-destra-del-fpo-ma-lammucchiata-atlantista-non-la-vuole-al-governo/

En Autriche comme en Allemagne. La dite "extrême droite" qu'est la FPÖ gagne les élections mais le réflexe conditionné des autres partis se déclenche aussitôt, tous prêts à faire tout et le contraire de tout pour ignorer les choix d'un tiers de la population autrichienne. Un scénario qui se répète partout en Europe. Un tiers, un quart de la population, selon les diverses élections, n'a plus de droits. Formellement, cela convient. Parce que cela signifie que deux tiers ou trois quarts des électeurs ne sont pas d'accord avec les partisans de ces droites.

Oui, d'accord, mais alors sur quoi sont-ils d'accord? Sur la répartition des sièges, sans aucun doute. Sur l'obéissance aveugle et absolue aux seigneurs de la guerre. Sur le droit des oligarques, locaux et internationaux, d'appauvrir la classe moyenne pour créer un immense lumpenprolétariat européen à exploiter de toutes les manières. Sur le fait de favoriser l'arrivée de nouveaux esclaves pour accroître la concurrence vers le bas. Et peu importe que le parti opposé à cette saloperie progresse d'une douzaine de points tandis que le parti au pouvoir en perd autant. Tous ensemble pour éviter le changement.

Majorité et opposition, en Italie, en Allemagne, en Autriche, en France, en Espagne. Ils font semblant de se disputer pour justifier la présence de partis différents. Mais au fond, rien ne change dans les stratégies nationales. Oui, la droite fluide enverrait en prison ceux qui volent les vieilles dames dans le tramway ou ceux qui occupent le domicile d'une personne âgée temporairement hospitalisée. Mais, pour ne pas irriter les intellos de gauche qui vivent dans des zones protégées et n'utilisent pas les transports en commun, la droite laisse la décision aux magistrats qui sont prêts à relâcher même ceux qui n'ont pas encore été arrêtés.

Alors que la gauche n'enverrait en prison que ceux qui osent se défendre contre une agression, peut-être par un migrant qui aura eu, parait-il, ses raisons de voler ou d'occuper.

Il en va de même pour les guerres atlantistes. Les peuples d'Europe en ont assez de s'appauvrir pour enrichir les marchands d'armes et de mort. Mais les partis de la majorité et de l'opposition s'en moquent et s'obstinent dans la guerre, l'autoritarisme, la pauvreté.

L'Iran soutient l'indépendance de l'Ukraine : Douguine dévoile des significations cachées

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L'Iran soutient l'indépendance de l'Ukraine: Douguine dévoile des significations cachées

Alexandre Douguine

Les « experts » du réseau tentent activement d'incriminer le nouveau président iranien Pezeshkian en lui prêtant des sentiments anti-russes. Et c'est là que réside un grave danger. Aujourd'hui, l'Iran et la Corée du Nord sont les plus proches alliés de la Russie. L'Iran et la Corée du Nord vont plus loin dans le soutien technique à la Russie que d'autres pays qui sympathisent avec Moscou et se considèrent comme des participants à la construction d'un monde multipolaire.

Oui, l'Inde et la Chine, ainsi que de nombreux pays islamiques, dont la Turquie, apportent à la Russie un soutien économique et diplomatique solide. Il en va de même pour certains pays d'Afrique et d'Amérique latine. Et c'est grâce à ce soutien - parfois plus marqué, parfois moins, parfois direct, parfois dans l'ombre - que la Russie parvient à relever les défis auxquels elle a été confrontée dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

La valeur de tous les pays qui nous soutiennent en nous aidant à résoudre de graves problèmes technologiques, économiques et diplomatiques est inestimable. C'est pourquoi nous devons être particulièrement prudents aujourd'hui lorsque nous évaluons leurs actions. Et cela s'applique en premier lieu à la République islamique d'Iran.

L'Occident pense que le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, appartient à la faction « libérale-occidentale ». Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Certes, il n'est peut-être pas un partisan rigide du chiisme politique extrême, mais il agit dans le cadre des intérêts de l'Iran tout entier. Et s'il s'en écarte, le système politique iranien est tel que le Rahbar - le guide spirituel suprême de l'Iran, l'ayatollah Khamenei - peut, conformément à la Constitution, priver n'importe quel président de ses pouvoirs à n'importe quel moment.

Par conséquent, ni l'« occidentalisme » présumé de Pezeshkian ni sa souveraineté dans la politique iranienne ne doivent être exagérées. Il s'agit en grande partie d'une figure représentative, à l'instar des présidents des républiques parlementaires. Dans le cas de l'Iran, cependant, il ne s'agit pas d'une république parlementaire, mais d'un système chiite particulier, le wilayat al-faqih, dans lequel la suprématie appartient au conseil spirituel et à son chef, l'ayatollah Khamenei, véritable détenteur de la souveraineté iranienne. Et s'il est vrai que Pezeshkian a parlé de reconnaître la souveraineté de l'Ukraine, ce n'est rien d'autre que la position officielle de nombreux pays qui soutiennent la Russie à la fois en paroles et, surtout, en actes.

C'est pourquoi nous devons être particulièrement flexibles suite à chaque mouvement diplomatique de la Chine, de la Turquie et surtout de notre plus proche allié, l'Iran. Notre pays se trouve aujourd'hui dans une situation très difficile, et toute généralisation imprudente, toute invective à leur encontre, toute interprétation exagérée ou déformée des déclarations de certains dirigeants politiques de ces pays peut avoir des conséquences très graves.

C'est pourquoi, à mon avis, nous devrions aujourd'hui instaurer un moratoire sur tout critique de ceux qui sont soit nos plus proches alliés, soit même des forces neutres. Et la liberté d'expression devrait être limitée non seulement aux partisans directs d'un monde unipolaire, mais aussi à ceux qui expriment indirectement des points de vue et des idées susceptibles d'avoir un impact négatif sur les relations de la Russie avec d'autres pays. Même Dmitry Peskov a déjà admis que nous pratiquons la censure, et c'est tout à fait normal, surtout dans un contexte de guerre.

L'Occident est bien informé de nos processus internes et est toujours prêt à jeter de l'huile sur le feu dès qu'il remarque l'une de nos déclarations quipeut être considérée comme malheureuse. Par exemple, la critique de l'Iran, d'Erdogan ou de la Chine. Nos ennemis le soulignent immédiatement, en font une tendance à l'oeuvre ou simplement jachère et la transmettent à nos alliés pour qu'ils rompent nos relations avec eux.

Le temps des commentaires libres et des bavardages sur les médias sociaux est révolu. Tout expert russe qui a accès à de larges tribunes et commente la situation internationale doit être certifié en géopolitique. S'il ne réussit pas ce minimum requis, un bref crédit, il n'a le droit de parler que de choses banales qui ne causent pas de dommages stratégiques à notre pays.

Sans paix, rien n'est possible

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Sans paix, rien n'est possible

Par Wolfgang Hübner

Source: https://www.pi-news.net/2024/10/ohne-frieden-ist-alles-nichts/

La guerre en Ukraine et au Proche-Orient le montre: l'Allemagne n'a pas la moindre influence sur l'évolution de la situation en ces régions du monde. Et c'est très bien ainsi. Mais les deux guerres en cours ont une influence sur l'Allemagne et peuvent parfaitement entraîner le pays central de l'UE dans une chute calamiteuse. Car l'Allemagne, ne l'oublions pas, est la plus grande base militaire des États-Unis au monde, et, à ce titre, elle joue un rôle clé dans les deux guerres. Si Washington, malgré ou justement à cause de la défaite imminente du régime de Kiev, autorise ce dernier à utiliser des missiles à longue portée, l'OTAN sera, selon Moscou, en guerre contre la Russie.

Dans ce cas, il ne sert absolument à rien que le chancelier Scholz continue à refuser l'utilisation de missiles de croisière Taurus. Et dans un conflit militaire ouvert entre l'OTAN et la Russie, l'Allemagne deviendra inévitablement la cible d'armes nucléaires en provenance de l'Est. Ce danger n'est pas théorique, il est très concret. Ni les Etats-Unis ni les puissances nucléaires française et anglaise ne veulent en effet devenir eux-mêmes la cible des Russes. Le fait que la majeure partie de l'opinion publique de notre pays ne prenne pas conscience du danger ou le refoule ne change absolument rien aux réalités.

Si les dirigeants israéliens devaient amorcer une escalade de leur politique guerrière au Liban et contre l'Iran, ce ne sont pas seulement les Etats-Unis, mais aussi la Russie et la Chine qui devront intervenir. Car les deux grandes puissances orientales ne permettront pas à Israël et aux Etats-Unis d'humilier l'Iran. C'est pourquoi le risque de guerre mondiale est également présent dans ce cas, les conséquences pour l'Allemagne ne seraient pas différentes de celles décrites ci-dessus à propos de l'Ukraine. A cela s'ajoute le discours fatal sur la prétendue « raison d'Etat allemande » pour qui l'existence d'Israël est un axiome. Que se passera-t-il si Netanyahou réclame que cette "raison d'Etat" soit assortie de mesures concrètes ?

Une raison d'Etat allemande, qui serait réellement nécessaire, ne peut être rien d'autre que ceci: se libérer de la dangereuse vassalité vis-à-vis de la dernière puissance occupante de notre territoire, les Etats-Unis, et organiser une résistance massive contre le projet d'installation de nouveaux missiles américains qui ne seraient déployés qu'en Allemagne seule. Pour toutes les forces patriotiques, il s'agit là d'objectifs indispensables de leur politique et de thèmes majeurs dans les débats qui précèderont les prochaines élections pour le Bundestag. L'Allemagne ne peut assurer son existence qu'en tant que puissance pacifique, et non en tant qu'agneau sacrificiel potentiel pour Washington et Londres. Les traîtres à la nation de fait que sont Boris Pistorius et Roderich Kiesewetter ne le comprendront toutefois jamais.

Antony Loewenstein et le laboratoire palestinien

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Antony Loewenstein et le laboratoire palestinien

par Nico Maccentelli

Recension: Antony Loewenstein: Laboratoire Palestine, Fazi Editore, 2024, p. 336, 20,00 €. Comment Israël exporte la technologie d’occupation dans le monde

Deux premières remarques. La première : aujourd’hui plus qu’hier, quiconque critique Israël de quelque manière que ce soit sera accusé d’antisémitisme. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité concernant la majorité de ceux, individus, mouvements ou organisations qui soutiennent la Résistance palestinienne et le droit du peuple palestinien à avoir sa propre terre. D'autant plus que les Palestiniens sont des Sémites, donc l'accusation est non seulement fausse mais aussi insensée, si l'on ne savait pas que celui qui la fait est de parfaite mauvaise foi. Si la hasbara, c'est-à-dire ce réseau bien organisé par le sionisme pour discréditer et salir ces réalités qui se montrent solidaires avec le peuple palestinien, réseau qui se ramifie dans chaque parti institutionnel, dans chaque rédaction médiatique, bref partout où l'information et la politique sont présentes est si puissant qu’il y a une raison.

Et nous passons ici à la deuxième remarque : la raison réside dans le fait que sans Israël, l’Occident collectif, c’est-à-dire cette partie du monde dominée par l’unipolarité atlantiste dominée par les États-Unis, aurait de sérieuses difficultés à résister face à l’avancée de cette autre partie du monde qui s'affirme au niveau économique et géopolitique et, avec les conflits en cours, également au niveau militaire. La question palestinienne n’est pas quelque chose en soi mais fait partie de cette guerre mondiale fragmentée, pour paraphraser le Pape, qui risque chaque jour de devenir mondiale et nucléaire. C’est pourquoi, au-delà des appels verbeux et hypocrites de cet Occident à une trêve en Palestine et au Liban, la puissance militaire de ce chien de garde qui ne connaît ni limites ni règles est véritablement utile.

Cela dit, je peux maintenant commencer à parler de ce livre fondamental pour ceux qui veulent non seulement comprendre ce qu'est devenu Israël au cours de toutes ces décennies, mais aussi la forte corrélation avec le militarisme belligérant occidental et ses technologies de guerre, ainsi que le contrôle et la surveillance des populations comme fonction de prévention contre-révolutionnaire.

Gideon Levy, journaliste et plus grand opposant à la politique d'apartheid des gouvernements sionistes d'extrême droite qui gèrent son propre pays, écrit à propos de ce travail dans Haaretz (et que nous avons en commentaire au dos de la couverture) :

« Un livre admirable, documenté et fondé sur des preuves sur l’aspect moins connu de l’occupation. Il dresse le portrait d’Israël, l’un des dix plus grands exportateurs d’armes au monde, qui fait le commerce de la mort et de la souffrance et les vend à tous ceux qui veulent les acheter ». Voici les spécifications du livre et une brève explication donnée par la maison d'édition.

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La préface est de Moni Ovadia, dans laquelle il observe :

« Aujourd’hui, l’œuvre d’Antony Loewenstein (…) éclaire un aspect consubstantiel parallèle de la pratique sioniste : le rejet des grandes valeurs éthiques, spirituelles et universalistes du judaïsme, pour emprunter la voie idolâtre de la force, de l’arrogance, d’un nationalisme fanatique, de l’idolâtrie de la terre. Et il définit le sionisme : « … un projet colonialiste doté d’une structure ethno-nationaliste qui a toujours visé à effacer l’identité palestinienne ».

Et pour en revenir à la première prémisse de mon analyse, ceux qui luttent pour le peuple palestinien savent parfaitement qu’il existe des associations juives et des intellectuels juifs dans le monde qui s’opposent de diverses manières au sionisme raciste des classes dirigeantes israéliennes extrémistes. Et cela nous amène à commencer par encadrer l’auteur, qui appartient certainement à cette opposition juive.

Antony Loewenstein est un juif qui a grandi à Melbourne, en Australie, « … où le soutien à Israël, écrit-il, sans être une religion imposée, était tenu pour acquis » (1). Ses grands-parents étaient arrivés en Australie fuyant l'Allemagne nazie et l'Autriche en 1939.

Il a pris conscience de ce qu'était Israël en se rendant en Palestine. Et ses recherches ont pris forme avec une analyse et une richesse de détails sur la machine de guerre et technologique, les armes et les dispositifs répressifs de l’entité sioniste. Il raconte d’abord son histoire, à partir de l’idéologie sioniste qu’il ne faut pas confondre avec le judaïsme, même si la première falsifie la seconde de manière instrumentale. C'est le père du sionisme lui-même, Théodore Hertzl, évoqué par Loewenstein, qui donne l'explication la plus exhaustive de la fonction politique d'Israël : "... il écrivait dans L'État juif, son influent pamphlet de 1896: "Là-bas [en Palestine ] nous serons un secteur du mur de l'Europe contre l'Asie, nous agirons comme un avant-poste de la civilisation contre la barbarie" (2).

Ne vous souvenez-vous peut-être pas, 130 ans plus tard, de la définition donnée par Borrell du "jardin européen", de la "jungle" et de tout le reste ? La logique est la même et c’est précisément le suprématisme dont se nourrissent les élites dominantes en Occident et qui explique en partie ma deuxième prémisse sur le plan idéologique.

La technologie militaire israélienne a soutenu et continue de soutenir les pires régimes totalitaires avec la vente d'armes et d'instructeurs militaires: le Guatemala de Rios Montt, le Salvador, la Colombie, l'Haïti du Doc père et fils, la Birmanie des militaires, le Paraguay (qui avait refusé à Mengele le statut de réfugié ! pecunia non olet), le Chili de Pinochet, le Nicaragua de Somoza et d'autres, la liste est longue, à tel point que Loewenstein écrit : « Le « Sud global » a été contrôlé et pacifié avec (principalement) les armes israéliennes et américaines. Ni l’antisémitisme ni l’extrémisme n’ont empêché la collaboration avec des États qui pillent les ressources ou les personnes. Des décennies après sa création, ce système de collusion existe toujours et fonctionne sans problème. Rien n’a jamais sérieusement entravé le développement, ni pendant la guerre froide ni dans le contexte post-11 septembre 2001» (3).

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Loewenstein écrit : « Clairement, Israël souhaitait être un complice des objectifs de domination de Washington en Amérique centrale dans les années 1980. Un ministre israélien de l’Économie, Yaakov Meridor, a déclaré au début de la décennie qu’Israël voulait servir de mandataire pour les intérêts américains là où la superpuissance mondiale ne pouvait pas ou était réticente à vendre des armes directement. «Nous dirons aux Américains : ne nous faites pas concurrence dans les Caraïbes ou dans d'autres endroits où vous ne pouvez pas vendre directement des armes. Faisons-le. […] Israël sera votre intermédiaire (4).

L'activité de recherche et de production concerne les armes au sens classique, de plus en plus sophistiquées, mais aussi la cybersécurité et toutes ces techniques de contrôle social et de contrôle des personnes. Je laisse la copieuse documentation de ce travail aux lecteurs. Je me limite à formuler quelques considérations qui ne peuvent être négligées ou sous-estimées par ceux qui entendent contrer la guerre interne et externe que mènent les États-Unis, l’UE, l’OTAN et Israël dans les différents quadrants et à l’intérieur.

Israël se vante dans le domaine publicitaire actuel de l'efficacité de ses produits, les ayant testés sur les champs de bataille, comme le prétend David Ivri, qui fut directeur général du ministère israélien de la Défense (5). Cet aspect n'est pas secondaire : les meilleures promotions de la guerre israélienne et des cybertechnologies sont le résultat d'expérimentations sur le terrain, sur les populations, les gens en général, dans une sorte de mengelisme à des fins de profit et de soutien à la domination occidentale.

La première considération réside dans la « surveillance de masse israélienne », c'est-à-dire dans le traitement du peuple palestinien en Cisjordanie en particulier et avec une certaine attitude scientifique propre aux laboratoires. En fait, la fragmentation du territoire qui, selon les résolutions de l'ONU, devrait relever de la responsabilité de l'Autorité palestinienne, est non seulement au service d'une colonisation imparable par la colonisation, mais est également fonctionnelle à l'expérimentation et à l'application de technologies de contrôle et de surveillance, dont beaucoup ont besoin, notamment en mode doux et beaucoup moins invasif. On se retrouve aussi sur nos propres territoires. La colonisation, le contrôle sur place et l’exportation de méthodologies, d’applications cyber, d’appareils de toutes sortes intégrés ensemble respirent le sang et la souffrance palestiniennes.

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La cyber « sécurité » israélienne, dont Pegasus du groupe NSO, société de cybersurveillance, est emblématique de la façon dont les entreprises israéliennes de haute technologie sont à la base à la fois de la surveillance en Palestine, de l'apartheid qui y sévit, mais aussi de l'exportation de ces technologies vers d'autres États alliés, de contrôle à des fins d'espionnage et de terrorisme, comme l'a montré l'attaque contre des appareils de radiomessagerie au Liban à la mi-septembre. Un État voyou comme Israël, qui méprise toutes les résolutions de l'ONU, qui commet des massacres aveugles de civils, de Gaza au sud du Liban, a entre les mains et collabore dans ce domaine avec les États-Unis, avec le MOSSAD et la CIA ensemble (6), a le pouvoir de influencer les politiques, par exemple, des États africains qui achètent des systèmes de surveillance israéliens et assurent en échange leur vote à l’ONU (7).

Lowenstein écrit (8) : « Le lanceur d’alerte de la NSA, Edward Snowden, qualifie NSO et d’autres sociétés similaires d’« industrie de l’insécurité ». Je descends beaucoup plus loin dans le livre :

«Le téléphone entre vos mains existe dans un état d'insécurité perpétuelle, ouvert à l'infection par quiconque souhaite investir dans cette nouvelle «industrie de l'insécurité». Son activité consiste à inventer de nouveaux types d'infections capables de contourner les derniers vaccins numériques – également connus sous le nom de mises à jour de sécurité – puis à les vendre à des pays qui occupent l'intersection brûlante d'un diagramme de Venn entre « veut désespérément les outils d'oppression » et « Il lui manque totalement la capacité avancée nécessaire pour les produire en interne. » Une industrie comme celle-ci, dont le seul objectif est de produire de la vulnérabilité, devrait être démantelée ».

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Et en fait, Pegasus, écrit Lowenstein, se retrouve également dans l'entrelacement entre l'État mexicain et les organisations criminelles, comme ce fut le cas de Griselda Triana (photo), journaliste, militante des droits de l'homme et épouse de Javier Valdes Cardenas, assassinée par le cartel de Sinaloa pour les activités qu'elle menait au bénéfice de son hebdomadaire qui enquêtait sur la corruption et la criminalité liée au trafic de drogue (9). Après la mort de son mari, Triana a été espionnée via Pegasus et l'État mexicain n'a jamais voulu donner d'explications sur les raisons pour lesquelles cette attention était dirigée vers une personne qui n'était certainement pas dangereuse pour les autorités mexicaines. Ou peut-être que oui…

Au chapitre 7, on peut lire: « Les sociétés de médias sociaux n'aiment pas les Palestiniens », il devient clair comment Meta (Facebook, etc.) censure tout ce qui vient de Palestine et qui critique Israël, la collaboration entre les géants sociaux et Unity émerge "Cyber ​​​​​​Sioniste", qui a carte blanche de la Cour suprême israélienne pour opérer en coulisses et entretenir des relations secrètes avec des sociétés comme Meta (10). L'excuse « pour prévenir des actes de violence » semble plutôt ironique, si l'on considère la disproportion en termes de violence entre un État génocidaire habitué au nettoyage ethnique et la résistance existentielle d'un peuple. Ainsi, non seulement les États sous domination américaine, mais aussi les multinationales des différents secteurs (en l’occurrence les technologies de communication) coopèrent activement avec Israël, conformément à l’objectif énoncé dans ma deuxième prémisse.

Nous savons très bien comment la censure sur Facebook opère systématiquement sur nos comptes aussi. Sur cette question, je n'ai pas pu expliquer à un "camarade", exerçant entre autres un métier lié à la communication (illustrateur, mais c'est tout...), qui infestait mon tableau d'affichage et prétendait que si je ne veux pas être censuré il suffit juste que je n'utilise pas Facebook (sic !), que le fait de censurer et de filtrer les informations de millions de personnes en faisant passer les critiques pour de fausses nouvelles, signifie que de grands particuliers, au nom de gouvernements impérialistes, contrôlent l'opinion publique mondiale. À ce stade, une certaine inconscience s'est généralisée.

Mais nous pouvons dire avec une certaine raison, documentée par Loewenstein, que l'appareil scientifique et de recherche (ceux qui voient la collaboration de nos universités avec celles d'Israël), militaire et industriel font partie d'un réseau énorme et ramifié de contrôle et gestion dans le monde de tous les domaines sur lesquels s'appuie la superstructure du pouvoir de l'impérialisme : des technologies de guerre à la production d'armes, en passant par la production de systèmes de surveillance et d'espionnage, jusqu'aux communications et au contrôle sélectif des réseaux, en une sorte de tout-englobant de l’opinion publique occidentale.

Et nous arrivons ici à la dernière question, qui donne le sous-titre de ce livre: "Comment Israël exporte la technologie de l’occupation dans le monde entier". Je ne m'étendrai pas sur la partie qui concerne le contrôle et la surveillance sionistes du peuple palestinien: des tourniquets à la biométrie, des bases de données aux activités d'espionnage électronique, à la sélectivité discriminatoire sur des millions de citoyens qui doivent chaque jour franchir des points de contrôle israéliens pour aller travailler ou se rendre à hôpital, avec des restrictions de déplacement dans la zone. Un cauchemar. À tel point qu’Ovadia lui-même, toujours dans sa préface, encadre cet aspect bien documenté par Loewenstein :

« Les gouvernements sionistes choisissent la culture des armes les plus destructrices, des technologies militaires et d’espionnage les plus sophistiquées testées dans le laboratoire palestinien pour dominer, opprimer et terroriser les peuples les plus seuls du monde et exterminer des milliers de femmes et d’enfants… ».

Je veux juste observer comment ces technologies s’étendent également sur nos territoires. La période pandémique a bien démontré qu’elle constitue un terrain d’expérimentation pour le contrôle et la surveillance de toute une population. L'Italie était peut-être le laboratoire le plus avancé de ces techniques.

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Les récompenses et la discrimination, même simplement pour vérifier la valeur d'une copropriété ou du recyclage, ne sont qu'un petit avant-goût du potentiel que le système de pouvoir capitaliste et son appareil peuvent mettre en œuvre quand et comment ils le souhaitent, au-delà de toute imagination dystopique. La plupart de ces méthodologies et technologies portent le symbole de l’étoile de David et ont été testées sur la peau du peuple palestinien.

Par exemple, certains peuvent voir comme un programme vertueux tel l'agenda 2030 « pour le développement durable » mis en place par l'ONU (11), au même titre que la ville d'un quart d'heure. Mais si nous y regardons attentivement, le 1984 d’Orwell approche à grands pas. Les limitations de déplacement dans l’espace urbain, les actions obligatoires à accomplir dans la vie quotidienne sont la dernière frontière d’un capitalisme qui nous réduit à des Palestiniens qui n’ont qu’à travailler, consommer et mourir.

L'essai de Loewenstein ajoute un élément important en nous donnant une image de cette projection autoritaire mondiale, car l'élément sioniste fait partie intégrante et essentielle de toutes les pratiques totalitaires que l'Occident (et pas seulement) met en œuvre pour contrer l'autre partie du monde. , celui des 80% qui s’affirme avec le multipolarisme. Mais les risques ne se limitent pas à l’Occident unipolaire : chaque classe dirigeante, même au nom de nobles idéaux collectivistes, cache une volonté de dominer la population au niveau de la technologie la plus neutre. Et cela peut se produire aussi longtemps qu’il y aura des classes au pouvoir (qu’elles soient composées de grands particuliers, ou de bureaucraties d’État, ou un mélange de ceux-ci) et des classes subordonnées dans le système mondial de reproduction sociale capitaliste.

REMARQUES :

  1. (1) Laboratoire Palestine, page. 7
  2. (2) Page Ibidem. 44
  3. (3) Page Ibidem. 43
  4. (4) Page Ibidem. 54
  5. (5) Page Ibidem. 40
  6. (6) Page Ibidem. 185
  7. (7) Page Ibidem. 186
  8. (8) Page Ibidem. 187
  9. (9) Page Ibidem. 184
  10. (10) Ibidem, page 234
  11. (11) Ici et ici .

En outre:

Pour en savoir plus sur l'Agenda 2030, deux contributions d'Enzo Pennetta, professeur de sciences naturelles :

https://www.youtube.com/watch?v=LL3e6vHbLxI

https://www.youtube.com/watch?v=eSD3tc5UGyc

Voici enfin une analyse de Manlio Dinucci sur la stratégie terroriste israélienne, où l'abondante documentation de Loewenstein trouve une confirmation à partir de l'épisode précédemment évoqué de l'attaque contre le Hezbollah à l'aide de téléavertisseurs sabotés à l'explosif : des années de préparation (donc rien de neuf dans l'escalade actuelle, mais beaucoup de pratiques avec la vocation terroriste de l'entité sioniste), avec des technologies sophistiquées, avec le recours à des sociétés fictives créées spécifiquement à cet effet et à des hommes de paille, avec un travail des services de renseignement dont on a du mal à croire qu'il se limite au seul Mossad.

(J'apprends en ce moment où je prépare la publication de cet article, l'assassinat de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, en compagnie de divers commandants de la résistance libanaise, lors d'une réunion au quartier général suite à une attaque terroriste par Israël qui, sans même le dire, viole une fois de plus toutes les règles internationalement reconnues.)

Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a qualifié d'« inhumaine » l'attaque israélienne contre le Liban à l'aide d'engins explosifs mobiles et a demandé une enquête. Il a également déclaré que « les États-Unis étaient au courant des préparatifs d'Israël en vue d'une attaque à l'engin explosif mobile au Liban » (source : Antidiplomatic).

Israël, avec son gouvernement de terroristes meurtriers et génocidaires, et avec le plein soutien des États-Unis et de ses ignobles vassaux, y compris le protectorat que nous sommes, comment le définir, le bantoustan italien, nous entraîne tout droit dans la troisième guerre mondiale.

Source: https://www.sinistrainrete.info/estero/28969-nico-maccentelli-laboratorio-palestina.html