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samedi, 06 avril 2013

Le dernier « diable » d’Europe

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Le dernier « diable » d’Europe

par Georges FELTIN-TRACOL

Le samedi 2 février 2013 à Paris, à l’initiative du Mouvement Troisième Voie de Serge Ayoub et du mensuel Salut public d’Hugo Lesimple se tenait une manifestation contre tous les impérialismes. Aux côtés des organisateurs s’étaient associés la N.D.P. (Nouvelle Droite populaire), Synthèse nationale, Le Lys Noir et des délégations amies venues du Québec, de Syrie et de Belgique. Plus de 800 personnes marchèrent derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire que « les héros du peuple sont immortels » et au dessus de laquelle figuraient cinq portraits de résistants au « Nouveau désordre financiariste mondial » : le combattant tchetnik serbe Draja Mihailovitch (1893 – 1946), le président syrien Bachar El-Assad, le commandante bolivarien du Venezuela Hugo Chavez, le président russe Vladimir Poutine et le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko.

Guère connu en France, le président Loukachenko fait cependant l’objet d’une tout première biographie parue en français. Écrite par Valeri Karbalevitch, l’ouvrage comme l’indique son titre éloquent et grossier, Le satrape de Biélorussie, est une violente charge contre le chef d’État biélorusse. Il faut dire que l’auteur anime une émission en biélorusse sur Radio Liberty, une radio financée par les États-Unis et la C.I.A., ce qui en fait un stipendié de l’Occident globalitaire (1).
 
Bien que ce livre soit totalement subjectif et partial, Karbalevitch n’arrive pas à taire les indéniables qualités politiques d’Alexandre Loukachenko. Évoquant la grande animosité du futur président envers la nomenklatura soviétique, l’auteur lui attribue « un sentiment parfaitement sincère (p. 45) ». Il l’estime plus loin « armé d’une volonté de fer (p. 76) » et le définit même comme « un véritable animal politique (p. 131) ».
 
Valeri Karbalevitch dépeint par conséquent un homme d’État dont la stature se fait maintenant rare en Europe et même dans le monde. « Loukachenko possède indiscutablement du charisme et une importante capacité de persuasion (p. 141) »; il « fait preuve d’une réelle audace politique et personnelle (p. 151) ». « Homme politique chevronné (p. 307) », « brillant orateur et agitateur maîtrisant l’art du discours politique à la perfection, le président biélorusse aime la casquette de tribun (p. 139) ». L’auteur cite un politologue russe, Leonid Radzikhovski, pour qui « Loukachenko est un homme fort et un psychologue intelligent (p. 336) ». On comprend mieux pourquoi il dirige la Biélorussie d’une autorité ferme depuis l’été 1994. Mais le tempérament affirmé du « premier des Biélorusses » s’est accordé aux aspirations populaires de ses compatriotes. Cette connaissance intime des mentalités biélorusses provient d’une grande expérience de la vie.

Avant la politique
 
Alexandre Loukachenko naît le 30 août 1954 à Kopys d’une mère célibataire, Ekaterina, dont il porte le patronyme. Il grandit à la campagne dans un milieu pauvre. Élève brillant et passionné de hockey sur glace, il suit des études d’histoire à l’Institut pédagogique de Moguilev. En 1975, il décroche le diplôme d’historien avec une mention « Très bien » et effectue ensuite son service militaire chez les gardes-frontières soviétiques. Le jeune sergent Loukachenko y est instructeur politique. Libéré de ses obligations militaires en 1978, il devient professeur d’histoire-géographie, mais l’enseignement l’ennuie vite; il s’inscrit alors à des cours d’économie agricole dès 1979. Il y décroche en 1985 un nouveau diplôme. En 1980 – 1981, il est rappelé sous les drapeaux et sert au sein des fusiliers – motocyclistes avec le grade de lieutenant-chef.
 
Son biographe et adversaire remarque une instabilité professionnelle certaine. Dès sa prime jeunesse, il développe des traits forts de caractère : « Esprit rétif, sens aigu de la justice, défense des faibles et des offensés (p. 36). »  Sa franchise et la rudesse de ses propos lui valent deux blâmes de la part du Parti communiste dont il est membre ! Son attitude ne l’empêche pas de devenir député du soviet local de Chklov et secrétaire de kolkhoze en 1985. L’année suivante, il est promu directeur du sovkhoze Goradets qui est en déficit. « Le jeune directeur se mit énergiquement au travail. Il commença par mettre de l’ordre, en réinstaurant la discipline et en assurant le bon état de marche des machines (p. 39). » Vivant de manière très modeste avec son épouse et leurs deux jeunes enfants, Alexandre Loukachenko se donne corps et âme à la réussite du sovkhoze. « En deux ans, le produit brut de son exploitation fut multiplié par 2,2. Le sovkhoze cessa d’être déficitaire (p. 40). »
 
Les autorités locales, puis de la République socialiste soviétique de Biélorussie, commencent à s’intéresser de près à ce directeur agricole aux coups de gueule retentissants. Alexandre Loukachenko est reçu à Minsk, puis à Moscou, au moment où sont lancées les réformes gorbatchéviennes. « Cet homme ambitieux et énergique n’a pas pu se frayer un chemin jusqu’à la haute nomenklatura avant que ne commence la perestroïka gorbatchévienne (p. 38). » En effet, « à l’époque soviétique, pour moult raisons, Loukachenko n’avait pas l’opportunité de faire carrière, mais la perestroïka gorbatchévienne et l’effondrement du système communiste lui permirent un envol vertigineux. Cependant ce directeur de sovkhoze devait posséder un caractère très particulier et des capacités certaines pour se frayer un chemin jusqu’au fauteuil présidentiel (pp. 27 – 28) ».
 
Le futur responsable biélorusse soutient au départ la politique réformatrice de Mikhaïl Gorbatchev. Puis, « dans cette période de cataclysme social croissant, les traits de caractère qui le désavantageaient dans le passé le portent en avant. Loukachenko devient un homme connu, au-delà même de la nomenklatura du district. Il acquiert l’image d’un homme courageux, qui n’a pas peur de dire la vérité. Il comprend que son temps est enfin venu (p. 41) ».

Les premiers pas électoraux
 
En 1989, l’Union Soviétique organise ses premières élections semi-libres pour le Soviet suprême (le Parlement soviétique). Alexandre Loukachenko n’hésite pas à affronter Viatcheslav Kebitch, vice-président du Conseil des ministres de Biélorussie et responsable du Gosplan (ministère de la planification). La campagne électorale est rude pour le jeune directeur – candidat qui affronte l’un des principaux apparatchiki du Régime. « Mais la donne politique avait changé. Même dans un coin perdu, il était désormais difficile d’intimider et d’écraser quelqu’un qui n’avait pas peur. Or Loukachenko n’avait pas peur et il se battait avec un art politique consommé, faisant preuve d’une combativité et d’une capacité de travail hors du commun (p. 44). » Si Kebitch remporte l’élection avec 51 % des suffrages, Alexandre Loukachenko obtient quand même 45,7 % des voix ! L’âpre campagne électorale l’a transformé. « Chez cet homme qui possédait de grandes réserves d’énergie, le goût du risque et une volonté de victoire indomptable, s’éveillera un vrai talent d’homme politique (p. 47). »
 
En 1990 se déroulent des élections libres pour le Soviet suprême de la Biélorussie. Alexandre Loukachenko pose sa candidature dans une circonscription rurale et tient un discours anti-Système radical, car il « incarne un nouveau type d’homme politique, caractéristique de l’époque post-soviétique. Doté d’un flair politique extraordinaire, il a compris plus vite et mieux que les autres qu’en appeler directement au peuple pour obtenir son soutien était la condition sine qua non de toute prise de pouvoir (p. 28) ». Très vite, « les gens allaient aux meetings de Loukachenko comme s’ils allaient admirer une star de cinéma : il avait un don d’orateur peu ordinaire (du moins selon les standards locaux) et savait utiliser des mots simples qui allaient droit au cœur (p. 46) ». Au premier tour du scrutin, il rassemble 45,51 % et est élu député lors du second tour avec 68,21 %.
 
Membre du Soviet suprême, ce gorbatchévien critique se rapproche de l’opposition nationaliste du Front populaire biélorusse. Il approuve ainsi en mai 1991 la souveraineté biélorusse. Il apporte toutefois son soutien à Gorbatchev lors du coup d’État des 19 – 21 août 1991. Quelques semaines plus tôt, il animait un petit groupe parlementaire « centriste » : « Les communistes de Biélorussie pour la démocratie ». Alexandre Loukachenko défend une évolution de l’U.R.S.S. vers un véritable ensemble fédéral. Sa position est donc médiane entre le conservatisme centralisateur et les séparatismes nationaux. Toutefois, son message passe mal, car « faute de savoir jouer en équipe, il reste un politique solitaire (p. 49) ». Ce qui paraît à ce moment-là comme un inconvénient se révèle vite comme un atout majeur parce que « enfant de la glasnost gorbatchévienne, il comprit, plus tôt et plus rapidement que les autres, la force de l’opinion publique. Il ne perdit donc pas de temps à créer un parti politique, mais utilisa son tempérament véhément pour séduire la population (p. 64) ».
 
L’effondrement de l’U.R.S.S. et l’accession à l’indépendance de la Biélorussie en décembre 1991 le rapprochent des communistes conservateurs et nostalgiques. Par des discours virulents souvent retransmis à la télévision qui le fait connaître dans tout le pays, il condamne la fin de l’Union Soviétique et l’expansion de la corruption. Ce combat contre la corruption devient son thème favori si bien qu’il accède en juin 1993 à la présidence d’une commission parlementaire spéciale ad hoc, ayant la réputation d’« être un homme honnête et audacieux, qui n’avait pas peur des supérieurs (p. 57) ».

L’éclatante victoire de 1994
 
Le 15 mars 1994, le Soviet suprême biélorusse adopte une nouvelle constitution largement inspirée de la constitution de la Ve République française puisque Robert Badinter et ses juristes hexagonaux ont apporté leur savoir-faire aux nouveaux États d’Europe centrale et orientale. La Constitution biélorusse accorde de larges pouvoirs au président de la République élu au suffrage universel direct. L’élection est prévue pour le 23 juin 1994 avec, le cas échéant, un second tour, le 10 juillet suivant.
 
La Biélorussie traverse à ce moment une terrible crise économique. La production chute de 35 % et l’inflation mensuelle est de 40 à 50 %. Premier ministre en exercice et homme fort du pays, Viatcheslav Kebitch fait figure de favori.
 
Bénéficiaire d’une notoriété nationale, Alexandre Loukachenko annonce sa candidature à la présidence de la République. Or, « au début de sa campagne, Loukachenko ne jouissait d’aucun soutien de l’appareil d’État ni de celui d’aucun parti (p. 70) ». Ses collègues députés sont moqueurs d’autant que pour que sa candidature soit validée, il doit rassembler le parrainage de 100 000 citoyens. Les journalistes pensent qu’il ne les obtiendra pas. Mais ils ignorent que « cet acteur de talent […] sent bien son auditoire. Il dépasse de loin tous les autres politiques pour ce qui est de savoir conquérir un électorat (p. 28) ». « En vingt jours, Loukachenko collecta 177 000 signatures ! (p. 70) ».
 
Outre Kebitch et lui, quatre autres concurrents briguent la nouvelle fonction présidentielle. Alexandre Loukachenko se distingue de ses adversaires par une campagne radicale et populiste. Il s’élève contre la corruption, la cleptocratie et les thèses néo-libérales. Au cours de la campagne électorale, « les sondages montraient que la majorité de la population était pour une approche égalitaire et se prononçait contre “ le marché ” (p. 73) ». Valeri Karbalevitch ajoute même que « dès le début des réformes, la Biélorussie fut une “ Vendée anti-perestroïkiste ”, l’un des centres de l’opposition à la politique de Gorbatchev (p. 67) ». Le terrain est favorable à l’anti-libéralisme conséquent.
 
« S’il a tiré profit d’un concours de circonstances extraordinaires en arrivant au bon endroit et au bon moment, notre “ héros ” possède un talent politique inné, il faut bien le reconnaître. Les experts, les hommes politiques et les journalistes qui étudient le phénomène Loukachenko lui prêtent une intuition politique aiguë. Selon eux, il dispose d’un instinct naturel qui lui permet d’aller dans la bonne direction et de percevoir très tôt les menaces potentielles. Pour un leader populiste, il est très important de “ sentir ” son peuple et d’en reproduire les archétypes profonds de l’esprit national et à exprimer la voix intérieure de ses électeurs (p. 132). » Rapidement, en dépit d’un système médiatique aux ordres qui le dénigrent, Alexandre Loukachenko parvient à faire jeu égal avec le Premier ministre dans les intentions de vote. Son discours contestataire attire l’intérêt de l’opinion. « La société étant déçue par les uns et les autres, il espérait s’imposer comme troisième force : “ Ni avec la gauche, ni avec la droite, mais avec le peuple ”, proclamait son tract (p. 74) ».
 
Au soir du premier tour avec une participation de 78,97 %, le « candidat du peuple » crée la surprise. Alexandre Loukachenko recueille 44,82 % des suffrage et est en tête dans 111 circonscriptions sur 118 ! « La province, et la campagne en particulier, l’avait soutenu avec un enthousiasme particulier. Ces résultats provoquèrent un véritable choc auprès de l’élite gouvernante qui fut incapable de s’en relever (p. 78). » Kebitch se qualifie pour le second tour avec 17,33 %. Quinze jours plus tard, alors que la participation baisse à 70,6 %, Alexandre Loukachenko remporte l’élection par 80,34 % contre Kebitch qui ne récolte que 14,70 %. Le nouveau président est investi le 20 juillet 1994.
 
Il accède à la présidence dans des circonstances économiques dramatiques : la production nationale se contracte de 32 %, le taux d’inflation est de 53 % et le revenu de la population diminue de 23 %. La victoire du nouveau président exprime un profond mécontentement populaire.  « La “ révolution populaire ” biélorusse avait un caractère à la fois anti-nomenklaturiste et anti-bourgeois : le peuple acclamait celui qui se dressait passionnément contre la nomenklatura et le business (p. 79). » Une demande de « troisième voie » transparaissait auprès des électeurs minés par la crise et l’incurie gouvernementale.
 
Le nouveau président avait un gigantesque défi à relever : fonder un  État respecté et protecteur du peuple. D’autres auraient tergiversé, puis reculé sous les pressions. Pas Alexandre Loukachenko qui affronta  les difficultés avec une rare détermination.

Une révolution « populiste », anti-libérale et anti-bourgeoise
 
« Nous devons être les premiers en Europe et dans le monde à créer un État pour le peuple », s’exclame le nouveau président. Depuis 1994, avec patience, la Biélorussie édifie un État digne de ce nom et non point une structure infestée par des groupes financiers anonymes. Il n’en fallait pas plus pour que l’Occident décadent « s’en prend à Loukachenko parce qu’il a démontré le succès économique du modèle nationaliste social, ou de ce qu’il appelle le modèle du  “ marché social ” par opposition au capitalisme libertaire (2) ». C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que « ses premières prises de parole manifestent […] un enthousiasme sincère, un véritable désir d’aider le peuple et de sortir le pays de la crise (p. 83) ». Par conséquent, son anti-libéralisme foncier « s’appuie sur la partie la plus conservatrice et passive de la société : les retraités, les allocataires de minima sociaux, les paysans. des catégories sociales opposées à la démocratie et au marché (p. 264) ». Ainsi, pour le plus grand regret de Karbalevitch, la Biélorussie ne sanctifie-t-elle pas les sacro-saintes lois du marché. En 2007, le président biélorusse déclarait : « Ce n’est pas moi qui vous ai conduits vers ce marché démentiel ! Moi, je le hais de tout mon cœur, de toute mon âme. » Quelques années auparavant, en 2002, il estimait avec raison que « nous partons ici du fait que la mentalité, les traditions et le mode de vie des gens ne peut pas changer en une nuit. Faut-il les changer ? Il n’est pas possible de jeter des gens sans préparation dans l’abîme du marché (3) ». On ne retrouve pas cette sage prévoyance chez les dirigeants russes et ukrainiens qui paupérisent leurs populations dans les années 1990 – 2000. Dès sa campagne de 1994, Alexandre Loukachenko tonnait contre les ravages de la société de marché. « Quand Loukachenko est arrivé au pouvoir, il avait deux options : libéraliser le pays ou obtenir de la Russie ce qu’elle avait toujours donné. Les usines s’étaient arrêtées, la pauvreté augmentait. La libéralisation n’était pas envisageable pour la bonne raison que tout le capital aurait été détenu aux mains des Russes : il a donc opté pour une économie d’État (4). »
 
L’État biélorusse agit par conséquent en État stratège dans les affaires économiques. Bien entendu, Karbalevitch se scandalise que « c’est l’État qui définit ce dont les personnes ont besoin (p. 267) ». En Occident, ce sont les groupes privées, souvent transnationaux, qui imposent leurs volontés aux citoyens au moyen d’une incroyable propagande publicitaire. Dans sa préface très nuancée, Stéphane Chmelevsky, ambassadeur de France à Minsk de 2002 à 2006, signale une « publicité discrète et maîtrisée (p. 14) » dans les rues des grandes villes. La Biélorussie résiste à l’emprise spectaculaire de la marchandise. Les « casseurs de pub » du métro parisien le rêvaient; le Président Loukachenko l’a fait !
 

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Les autorités biélorusses savent oser quand il s’agit de défendre des entreprises ou des activités nationales majeures. Si les circonstances l’exigent, elles peuvent nationaliser. Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif et naguère chantre de la démondialisation, l’a rêvé, Alexandre Loukachenko l’a fait. Montebourg devrait s’en inspirer et aller à Minsk, là où on n’abdique pas la volonté politique… « À rebours de ce qui semblait la logique politique, Loukachenko n’a pas eu peur de passer pour un rétrograde. Il a choisi de conserver l’essentiel des mécanismes et institutions du système soviétique, et prouvé qu’il n’était pas impossible d’arrêter la course du temps et de renverser le mouvement de l’histoire (p. 28). » Le président biélorusse appartient à une tradition politique spécifique, les « étatistes ». Pour lui, « l’État doit être puissant, honnête et dirigé de manière compétente, parce que l’alternative, c’est le contrôle oligarchique et la substitution du droit privé au droit public. L’État se comporte en protecteur de son peuple – ce qui est une idée originale à une époque où les élites occidentales ont systématiquement sapé les intérêts de leur propre peuple, en particulier en matière d’immigration (5) ».
 
Il est clair qu’en Biélorussie, dit Evgueniï, un Biélorusse de 29 ans, consultant dans une société de conseil et vivant à Moscou depuis 2001, « l’essentiel pour [ses parents] est qu’ils vivent mieux que dans les années 90. La Biélorussie est une Corée du Nord, mais avec des frontières ouvertes. Si quelque chose te déplaît, tu peux facilement en partir (6) ».  Il est facile d’imaginer que la Biélorussie serait un pays-prison. C’est faux ! Un Européen habitué au libre passage des frontières de l’Espace Schengen peut être déstabilisé par l’examen attentif et minutieux de ses documents officiels à la douane. La République de Biélorussie a compris la nécessité de maîtriser et de réguler les admissions étrangères. C’est un bel exemple de « société fermée » qui ne peut qu’agacer la caste libre-échangiste, mondialiste et sans-papiériste (7).
 
Anti-libérale et anti-mondialiste (la Biélorussie n’appartient pas par bonheur à l’O.M.C.), la politique économique d’Alexandre Loukachenko présente une remarquable originalité.

Une troisième voie économique ?
 
Dans la décennie 2000, l’économie étatisée et nationalisée n’a pas heurté les investisseurs étrangers, russes en particulier. Des rapports d’organismes économiques internationaux mentionnent la Biélorussie comme un « Tigre slave » en référence au « Dragon celtique », l’Irlande, et les N.P.I. (nouveaux pays industrialisés) asiatiques des décennies 1970 – 1980 (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong) (8).
 
L’économie marchande se développe avec des restrictions précises. L’État biélorusse facilite la constitution d’unions corporatives (Fédération des syndicats, Union des femmes…) qu’on aurait pu appeler ailleurs en d’autres temps des « syndicats nationaux ». Ces unions sont les actrices principales d’une économie sociale et solidaire de proximité. « L’État est occupé principalement à mobiliser et à redistribuer les ressources entre les cellules sociales, militaires et productives primitives, appelées clusters (9). » Dans ce contexte holistique dans lequel les intérêts nationaux et du peuple passent en priorité, les forces de l’Argent sont sévèrement contenues. Zélote défenseur de la société libérale de marché totalitaire dans laquelle on crève aisément de faim, Valeri Karbalevitch s’offusque que « Loukachenko veut faire des banques des outils au service de sa politique […]. Par conséquent, les autorités obligent les banques à financer des programmes d’État (construction de logements et d’« agrovilles », etc.) et à soutenir des entreprises non rentables au détriment de leurs intérêts (p. 278) ». Alexandre Loukachenko démontre que la Finance, cet « ennemi sans visage » selon François Hollande, peut être vaincue. Notre Flanby normal devrait lui aussi effectuer un stage semestriel à Minsk… de véritables campagnes de désinformation, et cette biographie en est une preuve supplémentaire, se déroulent en Occident contre la Biélorussie et son chef.
 
« Sur quoi se fonde le leadership de Loukachenko, s’interroge Matthew Raphael Johnson ? La réponse est : l’idée “ sociale nationaliste et d’un marché social ”. La doctrine officielle biélorusse sur le développement dit ceci :
 
“La Biélorussie a choisi de suivre la route du développement évolutif, et rejeté les dispositions du Fonds monétaire international comme thérapie de choc et privatisations à tout va. Après plusieurs années de travail créatif, le modèle biélorusse de développement socio-économique a été mis en place : un modèle qui réunit les avantages de l’économie de marché et une protection sociale efficace. Notre concept de développement a été élaboré en conformité avec la continuité historique et les traditions du peuple. Ce modèle biélorusse a pour but d’améliorer la base économique existante plutôt que de provoquer une cassure révolutionnaire de l’ancien système. Le modèle économique biélorusse comporte les éléments de continuité dans le fonctionnement des institutions d’État partout où il s’est révélé efficace. ”
 
En d’autres termes, la vision qui est celle de Loukachenko ici, est celle d’une “ troisième voie ” entre le socialisme et le capitalisme. Elle retient ce qui est bon dans l’économie de marché mais maintient l’idée d’un État fort qui s’assure qu’une certaine croissance économique ne bénéficie pas uniquement à quelques personnes bien placées. Ce que marxisme et capitalisme ont en commun ce sont leurs résultats : inégalité totale devant le pouvoir, devant la richesse et devant l’accès. Qu’il s’agisse du parti ou de la classe des oligarques, ces systèmes modernes et matérialistes ne servent guère à autre chose qu’à des transferts massifs de richesse de l’homme qui travaille vers l’oligarque. Que ces oligarques prétendent travailler “ pour le peuple ”, “ pour le parti ” ou “ pour la liberté de l’Amérique ” ne change rien. Le résultat est exactement le même (10). » Pour contrecarrer cette assertion judicieuse, Karbalevitch en vient à recourir aux rapports annuels de la Heritage Foundation et du Wall Street Journal qui sont d’une fiabilité et d’une objectivité plus que douteuse.
 
La Biélorussie ose appliquer une « économie de mobilisation ». C’est possible parce que les Européens de l’Est conservent encore une attitude pré-moderne, voire non moderne, qui s’apparente à une faculté innée de privilégier le groupe. Quand bien même son étude concerne la Russie, l’ouvrage d’Alexandre P. Prokhorov éclaire notablement certains mécanismes psychiques collectifs des Biélorusses. Il remarque qu’« en Russie, le désir d’enrichissement ne joua pas dans l’activité humaine un rôle aussi efficace que cela doit l’être dans une économie normale de concurrence (11) ». À bien des égards, l’économie biélorusse se conformerait dans les faits à un anti-utilitarisme empirique.
 
En dépit donc d’une conjoncture mondiale mauvaise (crise profonde en Grèce, en Italie, en Espagne, aux États-Unis et en France), on remarque avec surprise que « les résultats de Loukachenko sont brillants. D’après les statistiques de la Banque mondiale mises à jour en 2010, la Biélorussie a évité la récession/dépression qui enserre l’Occident. Les banques biélorusses, la plupart propriétés de l’État, ont surpassé toutes les banques européennes en 2009. Ces banques propriétés de l’État ont augmenté leur capitalisation de près de 20 % au moment où le contribuable occidental était contraint de renflouer les banques mêmes qui ont condamné le gouvernement de Minsk. De 2001 à 2008, la croissance économique moyenne biélorusse a été de près de 9 %, ce qui équivaut à peu près à celle de la Chine. Tandis que les économies occidentales diminuent en 2010, l’économie biélorusse a augmenté d’environ 6 %, avec une augmentation de 10 % dans la production agricole et de 27 % dans les exportations. Le revenu réel, c’est-à-dire le revenu ajusté à l’inflation et au coût de la vie, a augmenté d’environ 7 % en 2010 (12) ».
 
Près de deux décennies de présidence Loukachenko ont façonné la vie quotidienne des Biélorusses. En la comparant à celle de leurs « grands frères » russes, les témoignages démentent l’image sulfureuses montée et diffusée par certaines officines subversives. « Nous avons des routes bien meilleures qu’en Russie, déclare Irina, une traductrice du chinois et de l’allemand de 24 ans, à Moscou depuis 2008, le système de santé publique est gratuit – nous n’apportons qu’une boîte de bonbons ou une bouteille de cognac pour que le médecin soit plus attentionné, rien de plus (13) ». Pour Georguiï, 22 ans, un étudiant en Master à l’Institut de droit européen, résident à Moscou depuis 2007, « il y a des différences de mentalité qui sont flagrantes. Les Biélorusses sont plus polis, et plus respectueux des lois : nous avons moins de corruption, moins de violation du code de la route. Minsk est une ville très propre. En ce qui concerne la vie de tous les jours, je dirais que le coût des produits de consommation courante sont à peu près les mêmes. Par contre, à Minsk, on peut louer un appartement pour à peu près 250 dollars. Les restaurants sont de deux voire trois fois moins chers, et les services comme le transport ou Internet sont eux aussi moins coûteux (14) ». Certes, « la Biélorussie a une économie quarante fois moins importante que la Russie. La République s’appuie sur quatre piliers : l’achat d’énergie russe à moindre prix, l’accès ouvert au marché russe, une économie gérée à 82 % par l’État et un marché fermé [vingt-deux restrictions existent sur les produits russes à l’importation, N.D.L.R. du Courrier de la Russie] (15) ».
 
La forte homogénéité ethnique de la Biélorussie ne joue-t-elle pas aussi un rôle dans le maintien de ce sens commun relevé par ces deux Biélorusses de Moscou ? La Russie est une fédération d’espaces multi-ethniques et pluri-religieux, d’où d’inévitables tensions réglées par l’État, incarnation de la majorité russo-slave. Si la Biélorussie accueille des immigrés chinois et installe dans le Sud des familles venues d’Asie Centrale, la cohésion slave perdure avec 81,2 % de Biélorusses, 11,4 % de Russes, 3,9 % de Polonais et 2,4 % d’Ukrainiens ! Il importe de ne pas négliger ce facteur bien souvent ignoré pour des motifs politiquement corrects.
 

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L’auteur de cette biographie ironise qu’« en Biélorussie, l’agriculture est considérée comme une “ branche stratégique ” et la sécurité alimentaire est la grande priorité du régime. Elle mobilise 12 % du budget de l’État, alors que ce chiffre ne dépasse pas 3 à 4 % dans les pays développés. […] À l’époque postindustrielle de l’information, faire, de cette façon, de l’agriculture la priorité nationale est contraire à la logique du développement mondial (pp. 276 – 277) ». Pourquoi ? En cas de disette ou de famine, le geek mangera-t-il ses clefs U.S.B. ? En pariant au contraire sur l’agriculture, véritable « arme nucléaire verte du XXIe siècle », Alexandre Loukachenko est un visionnaire génial. outre des considérations géostratégiques sur la souveraineté alimentaire et l’auto-suffisance agricole, ce grand intérêt pour l’agriculture explique que « la nourriture chez nous est meilleure, le contrôle de qualité y est extraordinaire, déclare Irina. Ici [à Moscou], les produits laitiers, la viande, les légumes… C’est immangeable ! Ma mère m’envoie toutes les deux semaines un colis par le train avec des produits biélorusses (16) ». Échappant aux industries agro-alimentaires, les Biélorusses n’auraient donc pas la chance de manger du bœuf au cheval en attendant les savoureux légumes aux O.G.M.
 
Valeri Karbalevitch s’inquiète du « bas niveau de consommation (p. 264) ». Or la consommation n’est jamais la panacée idéale. Elle détruit lentement le tissu social alors que « les Biélorusses sont de meilleurs gens, affirme Evgueniï, les familles sont plus soudées. Ici [à Moscou] tout le monde se fiche de tout le monde, et les liens familiaux sont assez formels (17) ».

Une conception schmittienne de l’État
 
Il faut se demander si, dans sa jeunesse, le président Loukachenko a lu Le Prince de Machiavel et La psychologie des foules de Gustave Le Bon ainsi que les écrits du plus grand penseur allemand du politique du XXe siècle, Carl Schmitt, tant il paraît évident qu’il en est leur plus brillant praticien. « Le leader biélorusse souligne toujours son lien de sang avec le peuple, persuadé qu’il est le seul homme politique qui comprend les problèmes des gens ordinaires, qui se soucie d’eux et exprime leurs intérêts (p. 149). » On a vu que « dès qu’il a été élu, Loukachenko a promu l’idée d’un État fort, seul capable d’instaurer “ un ordre de fer ” (p. 193) ». Il remplace par exemple les exécutifs locaux élus par « une “ verticale ” de l’exécutif – un système de dépendance directe, par le jeu des nominations – qui renforçait le pouvoir présidentiel (p. 87) ». Son objectif est d’édifier des institutions saines et efficace parce qu’il « a probablement le désir sincère que les fonctionnaires servent les gens (p. 196) ».
 
Pour cela, dès août 1994, il affronte le Parlement et demande aux citoyens de trancher le contentieux par référendum. Le 14 mars 1995, il soumet à la décision du peuple quatre questions qui sont un triomphe pour lui : 83 % des électeurs approuvent que le russe devienne langue officielle de la Biélorussie, 75 % entérine les nouvelles armoiries (et donc le nouveau drapeau national), 82 % accepte une intégration avec la Russie et 78 % avalise la possibilité par le Président de dissoudre le Soviet suprême. Aigri, Karbalevitch commente « ces résultats, qui démontraient l’immaturité de l’État national biélorusse, vinrent confirmer que la population était nostalgique de l’U.R.S.S. (p. 93) ». Il est toujours plaisant de voir les donneurs de leçons démocrates exprimer leur rage quand le peuple va à l’encontre de leurs désirs pathologiques…
 
Afin de contourner les blocages institutionnels, le Président Loukachenko organise, le 24 novembre 1996, un nouveau référendum à cinq questions. Une fois encore, le peuple accorde toute sa confiance à son Batka : 70,5 % entérine la nouvelle Constitution; 69,9 % rejette la possibilité de rétablir les exécutifs locaux élus; 65,9 % récuse les financements administratifs; 82,9 % refuse le droit de vente illimité des terres et, enfin, 80,4 % maintient la peine de mort. En 2004, un autre référendum abroge la limitation du nombre de mandats présidentiels. Pour Karbalevitch, « le référendum marqua le seuil du changement de l’idéologie d’État. Ainsi, l’unité slave – autrement dit, le panslavisme – supplanta la renaissance nationale et devint l’idéologie dominante (p. 94) ». La renaissance du panslavisme n’est ni fortuite ni futile. C’est un pilier fondateur de la politique du président Loukachenko qui, le 12 avril 1995, lançait : « On regarde la Biélorussie comme le sauveur de la civilisation slave, et nous devons en effet sauver cette civilisation ! ». Le volontarisme panslaviste commence à avoir une résonance extérieure. Depuis le début de l’année, la Bulgarie connaît de graves troubles politiques. Des manifestations gigantesques ont provoqué la démission du gouvernement de centre-droit, le 20 février 2013. Les manifestants ont des revendications qui « ont jeté un froid au sein de l’intelligentsia bulgare. “ Leur modèle social semble osciller entre la Libye de Kadhafi et la Biélorussie ”, s’énerve Konstantin Pavlov, auteur d’un blogue politique très lu dans le pays (18) ». Verra-t-on bientôt une exportation du modèle biélorusse ? Il faut l’espérer pour l’avenir viril de l’Europe.
 
En bon larbin de la démocratie illusoire du marché, Karbalevitch juge le référendum comme un procédé non-démocratique et populiste… Il s’élève en outre contre l’usage du vote anticipé. Or ces maîtres, les États-Unis, le pratiquent très largement. Lors de la présidentielle de 2012, Barack Obama vota par anticipation à Chicago fin octobre ! Les conditions de vote aux États-Unis sont bien plus aléatoires qu’en Biélorussie, mais, obsédé par le mirage yankee, l’auteur ne souhaite pas le savoir. À tort, car il apprendrait que John F. Kennedy en 1960 et George W. Bush en 2000 ont gagné à la suite de fraudes monstrueuses orchestrées pour l’un par la maffia et, pour l’autre, par des clans du complexe militaro-industriel. Quant aux bourrages des urnes, ils existent aussi en France à Hénin-Beaumont ou à Marseille.
 
Prenant prétexte que depuis 1999, les O.N.G. sont strictement surveillées par les autorités biélorusses qui connaissent leur rôle frauduleux et subversif, Karbalevitch décrit une Biélorussie qui serait… totalitaire. Dans la même veine mensongère, l’auteur dénonce et la forte criminalité qui y régnerait et de supposés liens établis entre la pègre et l’État. Ne sait-il pas que de telles relations sont nécessaires afin de contenir dans un périmètre défini les activités illégales ? Ignore-t-il qu’au Japon, les Yakuza sont un élément essentiel de la société civile ?  Où est-il le plus dangereux de se promener le soir, dans une rue de Minsk ou dans les quartiers Nord de Marseille ? D’ailleurs, quand on consulte la page « Conseils aux voyageurs » du ministère français des Affaires étrangères, on lit que « la police est bien assurée à Minsk, comme à Grodno, Brest, Gomel, Moguilev et Vitebsk, il est cependant recommandé, comme partout ailleurs, de ne pas faire étalage d’objets de valeur ou d’argent liquide en public (19). »
 
Dans la même veine outrancière, l’auteur attaque une justice qui ne serait pas indépendante. Et en France alors ? Avec une mauvaise foi consommée, Karbalevitch accuse Alexandre Loukachenko de rejeter « complètement l’idée d’un pouvoir judiciaire indépendant (p. 209) ». La Biélorussie a plutôt la chance de ne pas pâtir d’un gouvernement irresponsable des juges, cette lubie pour esprits naïfs. Ne se soumettant à aucune décision d’une pseudo-morale droit-de-l’hommesque, elle demeure l’ultime État européen à mépriser les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg et d’appliquer la peine de mort. Sur ce sujet, l’auteur montre son arrogance à l’égard du choix souverain des Biélorusses pour la peine capitale. « Si tous les États européens ont proclamé l’abolition de la peine de mort par un vote parlementaire, évitent ainsi de soumettre au verdict des urnes cette décision au caractère très délicat, Loukachenko choisit pour sa part, en 1996, la voie référendaire et obtient le soutien de la majorité de la population pour le maintien de la peine capitale (pp. 133 – 134). » Où va-t-on si le peuple se met à prendre des décisions à la place de ses élus corrompus et incompétents ? Et puis, qui est le plus démocrate ? Le président Loukachenko ou bien Nicolas Sarközy qui viole le vote référendaire négatif du 29 mai 2005 ou la Cour suprême de Californie qui autorise l’homoconjugalité refusée par référendum ? Le président Loukachenko confirme par sa pratique l’énoncé célèbre de Carl Schmitt : « Est souverain celui qui décide lors d’une situation exceptionnelle (20). »

Un hyper-présidentialisme assumé
 
Agent d’influence de l’Occident et des États-Unis à Minsk, Valeri Karbalevitch voue un culte pour l’abject régime présidentiel étatsunien et son ineffable équilibre des pouvoirs qui démontrent maintenant leur grande inefficacité, voire leur perversité constitutionnelle. L’auteur déplore qu’« en Biélorussie, contrairement à ce qui se fait ailleurs de la façon la plus classique, on ne discute pas des mesures importantes de manière collégiale (p. 201) ». Les décisions collectifs prises au 10, Downing Street, à la Maison Blanche ou à l’Élysée sont bien connues des citoyens occidentaux à moins que l’auteur ne se réfère aux groupes d’influence et de pression (Bilderberg, Trilatérale, Fabian Society, Le Siècle…).
 
Au pays d’Alexandre Loukachenko, le pouvoir « doit être monolithique […]. Et de proposer une conception politique originale : celle d’un “ tronc ” (le pouvoir présidentiel) d’où poussent des “ branches ” (les pouvoirs législatif et judiciaire). ce qui permit aux juristes biélorusses d’ironiser sur le mutant botanique biélorusse… (p. 192) ». À la place de l’auteur et de ces « juristes » de pacotille, plutôt que de ricaner bêtement, ils auraient du rechercher d’autres exemples de cette « mutation botanique ». Le 7 mars 2009, le président équatorien anti-libéral de gauche, Rafael Correa, déclarait que « le président de la République n’est pas seulement le chef du pouvoir exécutif. Il est le chef de tout l’État équatorien. Et l’État équatorien, c’est le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir électoral ! (21) » Karbalevitch rétorquerait que Correa ne sert pas Washington et qu’il incarne le « satrape de l’Équateur »… « S’il doit être évidemment entendu que l’autorité indivisible de l’État est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu, qu’il n’en existe aucune autre, ni ministérielle, ni civile, ni militaire, ni judiciaire, qui ne soit conférée et maintenue par lui… » proclame non pas Alexandre Loukachenko, mais… Charles de Gaulle en conférence de presse, le 31 janvier 1964. Sans le savoir, le président biélorusse suit les conseils du fondateur de la Ve République française parce qu’au cours de cette intervention, le président, seul détenteur de la légitimité de l’État, est présenté comme l’homme de la nation d’où procède tout autorité réelle.
 
Contrairement aux voisins fragilisés par des partis politiques fauteurs de divisions, la Biélorussie a écarté les partis sans les abolir ou les interdire. Il n’existe pas de parti loukachenkiste, ni a fortiori de parti unique. Avec une avance de deux décennies sur le mouvement anti-Système de l’Italien « Beppe » Grillo, Alexandre Loukachenko a compris la fin programmée des partis. Il a en revanche saisi l’influence majeure du pouvoir médiatique et s’en est assuré la maîtrise, car « les médias sont l’une des armes les plus puissantes du monde. Ils doivent donc être régulés comme n’importe quelle autre arme. Les élites des médias sont souvent oligarchiques et centralisées, et elles utilisent leur empire pour pouvoir contrôler les autres. Par conséquent, l’information médiatique libre doit être diversifiée et permettre l’exposition de divers points de vue. Ce qui est bien davantage le cas en Russie et en Biélorussie qu’aux États-Unis (22) ». Plutôt que travailler pour le privé, télévisions et radios dépendent du secteur public. En parallèle existe une vivace presse d’opposition qui prépare les esprits à une quelconque révolution colorée. Matthew Raphael Johnson rappelle que « ce n’est pas un hasard si le gros de son opposition américaine provient de l’Université de Harvard, en particulier de la faculté de droit, y compris de Yarik Kryovi, qui à un moment donné a travaillé pour la  Radio Liberty, propriété de Soros, et a fait fonction d’avocat pour la Banque mondiale (23) ». Or c’est à Radio Liberty qu’officie aussi Karbalevitch !!!
 

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Financée par les États-Unis, l’opposition biélorusse existe, mais demeure minoritaire. « L’organisme T.N.S. Global Research, basé à Londres, a sondé 10 000 Biélorusses à propos de leur président, constate Matthew Raphael Johnson. Le sondage a démontré la solide popularité de Loukachenko qui a obtenu près de 75 % à l’automne 2010. Par conséquent, les accusations selon lesquelles il aurait truqué les élections sont absurdes. Qui plus est, son opposition est fortement divisée, inefficace et profondément sceptique sur sa propre raison d’être (24). » Sans exagérer, on est plus libre en ces temps du politiquement correct à Minsk qu’à Paris, Los Angeles ou Londres. Est-ce en Biélorussie qu’interviennent des policiers dans les établissements scolaires ou que la vidéo-surveillance espionne la sortie des poubelles aux mauvaise heures ? Non, c’est au Texas et au Royaume-Uni (25).

Un parler vrai et libre
 
« La Biélorussie reste au travers de la gorge des Américains », a lancé une fois le Président Loukachenko qui aime provoquer. Maniant un sens de l’humour au troisième degré incompréhensible pour le Yankee d’adoption qu’est Karbalevitch, « le président biélorusse défie les usages en vigueur de la communauté internationale (p. 344) ». Sa libre parole tord les convenances diplomatiques compassées. « Son style est tout sauf politiquement correct. En Biélorussie, chacun s’est habitué à ce que le président tutoie tout le monde. […] Loukachenko ne modère jamais son expression et dit des choses imprononçables dans une société civilisée. Il profère facilement des grossièretés, comme beaucoup de ses électeurs dans la vie de tous les jours. Dans ce sens, il n’y a pas de différences entre le président et le peuple (p. 135) », assène avec un rare mépris à l’égard des Biélorusses qui votent si mal Karbalevitch. La Biélorussie et son peuple sont pour l’heure exemptés du puritanisme en vogue outre-Atlantique et qui pollue la planète entière.
 
Le Président Loukachenko ne fait pas dans la langue de bois. Il traite tour à tour la politique de Washington d’« idiotie » et l’entité pseudo-européenne manipulée depuis Bruxelles de « sauvagerie » et de « stupidité ». Quant aux membres de la Commission dite « européenne », ce sont des « imbéciles ». Des propos virils qui tranchent nettement avec les zombies politiciens de l’Ouest.
 
En avril 2001 à la télévision biélorusse, il s’attaquait à la multinationale de la malbouffe et du conditionnement psychique des enfants : « Ces Mac Donald’s sont comme des nœuds de vipères qui s’installent à nos carrefours ! Il est temps de manger biélorusse. Nous n’avons pas besoin de cette contagion chez nous ! » Il va de soi que le Président assume ses actes (et ses sentences bien senties), ce qui lui vaut d’être interdit de séjour en Occident ainsi que plus de cent trente hauts-fonctionnaires biélorusses. Étrange cette Union européenne qui refuse la venue d’hommes de qualité et accepte le déferlement massif des clandestins… Manque de chance pour cette U.E. néo-puritaine en triste état, le populisme fleurit, y compris en hiver, sur tout le Vieux Continent si bien qu’il serait un jour possible que la Biélorusse et son excellent président prennent la tête d’une Ligue européenne des États populistes avec la Hongrie d’Orban, la Grèce de l’Aube dorée, l’Italie grilliniste… En attendant la concrétisation de cette possibilité, Minsk s’ouvre aux puissances émergentes du Sud.

Une diplomatie révolutionnaire anti-mondialiste
 
N’adhérant à aucun corset économique mondialiste et libre-échangiste libéral, le gouvernement de Minsk en récuse aussi la version judiciaire en niant l’existence de la Cour pénal internationale et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. En bon larbin des États-Unis, Karbalevitch lui en fait le reproche. « Sous prétexte que chaque pays a la liberté de choisir sa voie de développement, Loukachenko défend de facto le droit des pays voyous et leurs dirigeants autoritaires à ne pas se conformer aux normes internationales, et à mener leur politique intérieure et étrangère à leur guise (pp. 345 – 346). » On retrouve la rhétorique habituelle des néo-conservateurs occidentalistes et bellicistes. En réalité, les seuls vrais États voyous s’appellent les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, la République hexagonale, l’Allemagne fédérale dégénérée, la Suède, les Pays-Bas, l’Arabie Saoudite et le Qatar.
 
Au printemps 1999, méprisant un danger certain, Alexandre Loukachenko se rend à Belgrade réconforter le président Slobodan Milosevic agressé par l’organisation terroriste appelée O.T.A.N. « Il faut être capable d’un sang-froid peu ordinaire et être prêt à mettre son avenir en jeu (p. 152). » Il soutient ensuite les martyrs de la liberté des peuples que sont Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi. Il contribue à devenir aux côtés de feu Hugo Chavez et du président bolivien Evo Morales « le champion de la résistance à l’Occident (p. 315) ».
 
Dans cette perspective d’affrontement géopolitique d’ampleur planétaire, cet « orthodoxe athée » souhaitait riposter en mars 1997 au prochain élargissement de l’Alliance Atlantique totalitaire par la formation d’un bloc continental Minsk – Moscou – Pékin. Quelques mois plus tard, il réitéra sa suggestion en s’adressant à la Russie, à la Chine, à l’Inde, à l’Iran et à des États arabes : « C’est ensemble que nous créerons un contrepoids au bloc de l’O.T.A.N. et des États-Unis. C’est nécessaire […] pour sauver la civilisation, sauver la planète. » Face à l’Occident barbare, la Biélorussie d’Alexandre Loukachenko incarne une anti-barbarie conséquente.
 
Le président de la Biélorussie insiste beaucoup sur la renaissance du panslavisme et d’une Orthodoxie plus politique. « En opposition au catholicisme, il exalte la religion orthodoxe qui sert de base spirituelle à l’unité des Slaves de l’Est (p. 309). » Nonobstant un enclavement préjudiciable, l’absence de toute façade maritime et une taille démographique modeste (une dizaine de millions d’habitants), la Biélorussie ne craint pas grâce à son chef d’État énergique de participer au Grand Jeu des puissances. Elle a aussi su s’adosser à la Russie d’autant qu’auprès des Russes, « le président biélorusse mène sa barque avec brio (p. 311) ».

Minsk – Moscou : des relations tourmentées
 
L’essai Réflexions à l’Est évoque longuement les différentes tentatives d’Alexandre Loukachenko d’assumer la direction d’un ensemble commun Russie – Biélorussie dans la décennie 1990. L’ouvrage de Karbalevitch, en particulier le chapitre 10 (pp. 295 à 337), en confirme l’analyse et y apporte des détails supplémentaires. En 1994, la victoire du président Loukachenko est bien reçue en Russie. « Son charisme et son populisme y furent accueillis avec enthousiasme, non seulement par le petit peuple, mais aussi par une partie des élites : il fut ovationné par des hauts fonctionnaires et des académiciens (p. 300). » « Dès 1995, il laisse entrevoir qu’il désire ardemment exercer la présidence de l’État uni (p. 299). »
 
Au chaos intérieur, politique, social et économique, russe et à l’absence de volonté d’Eltsine, « le président biélorusse s’assure une présence quasi permanente dans les médias russes en leur accordant davantage d’entretiens que n’importe quel politique russe. L’ambassade biélorusse à Moscou organise plusieurs voyages de journalistes en Biélorussie (p. 312) ». De 1996 à 2001, Alexandre Loukachenko visite de nombreuses régions de la Fédération, rencontre leurs gouverneurs et « se positionne clairement comme un futur candidat à l’élection présidentielle, qui doit avoir lieu en 2000 (p. 313) ». En 1999, il est même prêt à fusionner son État avec la Russie afin d’obtenir une citoyenneté commune apte à lui ouvrir les portes du Kremlin.
 
Mais son dessein se heurte à l’entourage familial, maffieux et libéral d’Eltsine. « L’etablishment russe ne voulait pas que le “ frangin slave ” vienne perturber la campagne présidentielle de 2000 : il devenait un candidat sérieux. À Moscou, on craignait que Loukachenko ne casse le système qui s’était mis en place avec Boris Eltsine, pour instaurer un régime de type biélorusse. Malgré ses visées impérialistes, l’élite russe a donc sauvé la souveraineté biélorusse. Quel paradoxe ! (p. 322). » À l’été 1999, cet entourage présidentiel promeut Vladimir Poutine. Son arrivée modifie les relations russo-biélorusses par un net refroidissement. Le nouvel homme fort de la Russie veut soumettre son homologue biélorusse. Sans succès. Au contraire ! Dans le même temps, certains politiciens russes comme cherche à réduire au silence le second. Entre 2001 et 2002, certains politiciens russes tels Boris Nemtsov, de l’Union des forces de droite, un groupuscule libéral et atlantiste, se comportent en Biélorussie comme si c’était une colonie. À l’instar de Nemtsov, ces bradeurs de la civilisation slave sont expulsés manu militari.
 
En 2006, Moscou cherche encore à inféoder la Biélorussie récalcitrante. En pleine guerre du gaz russo-biélorusse, le président Loukachenko, exaspéré par cette morgue, offre à l’Ukraine alors « Orange » une entente renforcée destinée à contrer un danger russe avéré… Contre les menaces sérieuses d’annexion rampante voulue par Moscou, Minsk en vient à menacer de transformer la Biélorussie, vieille terre de guerre des partisans, en une nouvelle Tchétchénie mille fois pire… À l’été 2010, la chaîne russe N.T.V. diffuse « Le Parrain paternel », un « documentaire » inqualifiable de sottises qui vise à déstabiliser la présidence biélorusse. Sans succès, heureusement…
 
Depuis 2011 – 2012, on observe un apaisement des tensions russo-biélorusses, car Vladimir Poutine sait pouvoir compter sur l’appui international de la Biélorussie d’autant qu’ils affrontent les mêmes ennemis (financiers véreux, Pussy Riot, FemHaine…). Il est d’ailleurs intéressant d’observer que la directrice de la collection dans laquelle sort ce livre, Galia Ackerman, collaboratrice au Monde, consacre tout un ouvrage aux FemHaine. La guerre culturelle est patente. Que ces  mégères, jeunes et moins jeunes, sachent bien que nous la conduirons sur tous les fronts sans pitié…
 
Alexandre Loukachenko demeure un recours possible, quoique ténu, pour des Russes déboussolés. En effet, la Russie s’engage malheureusement dans une direction complaisante envers l’Occident en espérant l’amadouer. Marie Jégo rapporte que « face à la déliquescence institutionnelle ambiante, le gouvernement russe, conseillé par Goldman Sachs, ambitionne de faire de Moscou un centre financier international. Les banquiers se frottent les mains à l’idée d’acheter de la dette russe (l’endettement extérieur public est très faible, soit 11 % du P.I.B.) (26) ».
 
L’actuelle dyarchie russe entre Vladimir Poutine et son Premier ministre, Dmitri Medvedev, un familier des réunions de Davos, ferait l’objet de dissensions internes possibles. Des enquêtes d’opinion révèlent l’impopularité croissante de la politique gouvernementale menée par Medvedev. Plus proche des cénacles occidentalistes, celui-ci qui semble avoir pour modèle historique Catherine II la Grande qui parvint au pouvoir en 1762 après l’élimination de son mari germanophile, le tsar Pierre III, pourrait un jour prendre l’initiative de « normaliser » la Russie (c’est-à-dire de l’assujettir à l’Occident) en écartant son mentor Poutine. Outre les précédents de 1762 et de 1801 qui vit l’assassinat du tsar Paul Ier par des éléments anglophiles, il existe un exemple tunisien désormais ancien. En 1987, le Premier ministre Ben Ali destitua le vieux président Habib Bourguiba pour un motif sanitaire et s’empara de la présidence. Dans ce cas très hypothétique, Alexandre Loukachenko retrouverait peut-être une chance réelle de peser à nouveau sur le destin de la Russie et du bloc eurasien en voie de formation.
 
L’ouvrage de Valeri Karbalevitch appartient à une collection particulière de l’éditeur, « Les moutons noirs », qui est financée par Pierre Bergé. On comprend mieux maintient le violent réquisitoire contre le président Loukachenko quand on sait l’extrême nuisance de ce milliardaire hexagonal, ancien parrain de Globe et de S.O.S. – Racisme. Les prochains titres ne dénonceront pas ces véritables ennemis des peuples que sont, outre Pierre Bergé lui-même, George Soros, Boris Bérézovski qui vient de disparaître, le groupe de Bilderberg, la Commission Trilatérale ou les entités mondialistes occultes.
 
En 2010 – 2011, Alain Soral et son mouvement Égalité et Réconciliation organisèrent une campagne réclamant « un Chavez à la française ». Il serait plus approprié d’exiger « un Loukachenko à la française », car l’ouvrage partial de Karbalevitch présente l’unique mérite de montrer un dirigeant européen d’exception. Loin d’être un « mouton noir », Alexandre Loukachenko est un grand renard, le « Renard de Biélorussie » !

Georges Feltin-Tracol

Notes
 
1 : Le présent article corrige, modifie et approfondit les précédentes contributions de l’auteur des lignes, en particulier les chapitres 8, 9, 14 et 15 de Réflexions à l’Est, Alexipharmaque, 2012, « Le diable de l’Europe et la troisième voie biélorusse », Salut public, n° 9, octobre 2012, et « La troisième voie biélorusse », conférence donnée au Local 92 à Paris, le 8 novembre 2012, qu’on peut écouter sur le site Troisième Voie et sur YouTube :
 
http://troisiemevoie.fr/4897-la-troisieme-voie-bielorusse-conference-de-georges-feltin-tracol-au-local/
 
http://www.youtube.com/watch?v=H4_ieJQJK1o
 
2 : Matthew Raphael Johnson, « La pensée politique d’Alexandre Loukachenko (Biélorussie) hors de la désinformation », mis en ligne sur Polémia, le 3 novembre 2011, et d’abord paru en anglais sur Occidental Observer, le 27 octobre 2011.
 
3 : cité par Matthew Raphael Johnson, art. cit.
 
4 : Andreï Soudaltsev, « Le sacrifice biélorusse face à l’Union douanière », entretien pour Le Courrier de la Russie mis en ligne le 28 octobre 2011.
 
5 : Matthew Raphael Johnson, art. cit.
 
6 : « Biélorussie, notre douleur », Le Courrier de la Russie, mis en ligne le 4 avril 2012.
 
7 : cf. Georges Feltin-Tracol, « Pour une société fermée », dans Orientations rebelles, Éditions d’Héligoland, 2009, pp. 97 – 100.
 
8 : cf. Laurent Blancy, « Le “ Tigre ” de Minsk », Rivarol, 19 février 2010.
 
9 : Alexandre P. Prokhorov, Le modèle russe de gouvernance, Cherche-Midi, coll. « Documents », Paris, 2011, p. 99. Un cluster désigne « un groupement autosuffisant composé d’unités homogènes ».
 
10 : Matthew Raphael Johnson, art. cit.
 
11 : Alexandre P. Prokhorov, op. cit., pp. 359 – 360.
 
12 : Matthew Raphael Johnson, art. cit.
 
13 : « Biélorussie, notre douleur », art. cit. L’accès aux soins est gratuit en Biélorussie, quelque soit le statut du patient (citoyen, résident ou touriste).
 
14 : Idem.
 
15 : Andreï Soudaltsev, art. cit.
 
16 : « Biélorussie, notre douleur », art. cit.
 
17 : Id.
 
18 : Alexandre Lévy, « Le suicide d’un activiste électrise la Bulgarie », Le Figaro, 5 mars 2013.
 
19 : « Conseils aux voyageurs », dernière mise à jour, le 19 octobre 2012 et information toujours valide le 4 mars 2013, cf. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/bielorussie-12211/
 
Les seules consignes de sécurité sont alimentaires du fait des conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
 
20 : Carl Schmitt, Théologie politique, Gallimard, 1988. On reprend ici la célèbre formule dans la traduction de Julien Freund, « Les lignes de force de la pensée politique de Carl Schmitt », Nouvelle École, n° 44, printemps 1987.
 
21 : cité par Le Figaro, 16 et 17 février 2013.
 
22 : Matthew Raphael Johnson, art. cit.
 
24 : Id.
 
25 : cf. Chris McGreal, « Au Texas, un bon élève est un élève fliqué », The Gardian, traduit dans Courrier International, 2 – 8 février 2012; Rose Claverie, « Les Britanniques espionnés en sortant leurs poubelles », Le Figaro, 23 août 2012
 
26 : Marie Jégo, « Lettre de Russie – Roulette russe : faites vos jeux ! », Le Monde, 1er mars 2013.
 
• Valeri Karbalevitch, Le satrape de Biélorussie. Alexandre Loukachenko, dernier tyran d’Europe, François Bourin Éditeur, coll. « Les moutons noirs », préface de Stéphane Chmelewsky, traduit du russe, adapté et annoté par Galia Ackerman, Paris, 2012, 442 p., 24 €.
 

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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Herman van Rompuy als Gollum

Herman van Rompuy als Gollum

Herman van Rompuy
 

Briljante karikatuur van de geniale tekenaar Joe Lecorbeau.

Ex: http://www.solidarisme.be/

vendredi, 05 avril 2013

Entretien avec Alexandre Latsa

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Entretien exclusif avec Alexandre Latsa, directeur du site "Dissonance"

 

- Bonjour M. Latsa, pourriez-vous nous raconter qui vous êtes et quelle est votre profession dans la vie quotidienne?

 

Je suis français et réside à Moscou depuis 5 ans. J’y dirige un petit cabinet de conseils en Ressources Humaines. Je suis également blogueur et dirige le site Dissonance. Je suis aussi analyste pour l’agence de presse RIA-Novosti ainsi que pour la radio d’état Voix de la Russie et intervient régulièrement dans les médias russes ou étrangers.

 

- Vous avez écrit un livre sur la Russie de Vladimir Poutine. Pourriez-vous nous faire part de votre analyse de ce remarquable personnage politique? Quel(s) aspect(s) vous attire(nt)-il(s) en sa personnalité et en sa politique? Est-ce pour vous une personnalité de rang historique? Et comment vous jugez l'époque Poutine par rapport aux époques Gorbatchev et Eltsine?

 

Il me semble tout d’abord que Vladimir Poutine est, et de très loin, le plus grand leader politique européen actuel. C’est un grand visionnaire et quelqu’un qui a un plan politique à très long terme pour la Russie. Il me semble donc qu’il s’agit d’un leader historique de la trempe d’un De Gaulle par exemple. Ensuite le personnage en lui-même est fascinant, c’est un ancien des services secrets reconverti dans la politique, ce qui fait de lui un personnage atypique et en total décalage avec les profils des hommes politiques ouest-européens par exemple.

 

La période Poutine (2000 à nos jours) est une période qui je crois restera cruciale dans l‘histoire de la Russie. L’administration Poutine a en effet réussi à reconstituer l’état (qui avait quasiment disparu durant le début des années 90) et à permettre au pays de retrouver des indicateurs économiques, sociaux, humains, moraux normaux. Enfin, et peut être surtout, la Russie est de retour comme un acteur de premier plan sur la scène régionale mais aussi sur la scène internationale.

 

- Peut-on parler d'une profonde crise entre les générations en Russie? Comment jugez-vous l'importance de l'opposition contre Vladimir Poutine? Est-ce uniquement un instrument de l'Ouest afin d'affaiblir l'état russe, ou est-ce plutôt l'expression d'une crise plus profonde à l'intérieur de la Russie? Que trouvez-vous du scénario de votre homonyme, l'expert allemand Alexander Rahr, pronostiquant une nouvelle révolution d'octobre en Russie dans son dernier livre, Der kalte Freund?

 

Fondamentalement les Russes sont désintéressés de la vie politique, cela à cause notamment de la chute de l’URSS et des terribles années 90 ou la politique (et donc les politiques) ont été totalement décrédibilisés. La grande majorité des citoyens est aujourd’hui simplement sans illusions sur la politique et les politiciens. Pour de nombreux russes le vote Poutine signifie simplement le vote pour un système global, fonctionnel qui permet l’amélioration de la situation économique et de leur cadre de vie. Cette majorité silencieuse est souvent la moins politisée mais c’est elle qui soutient le pouvoir en place.

 

A coté, il n’y a pas une opposition mais des oppositions. Une opposition est dans le système et l’autre est hors système. La première comprend des grands partis politiques comme le parti communiste ou le parti nationaliste LDPR. Ces partis participent activement à la vie politique du pays. La seconde est l’opposition non parlementaire, dite de rue. En son sein il y a 3 grandes tendances: une tendance libérale, bruyante et concentrée dans certains milieux urbains et modernes mais qui n’a aucun soutien électoral réel, une aile nationaliste dure et enfin une aile radicale de gauche.

 

Les gens qui ont manifesté dans les rues étaient sincères ou alors sincèrement anti-Poutine et en ce sens je ne crois pas que ce soit le fait d’une manipulation occidentale. Cela est peut être différent en ce qui concerne certains dirigeants politiques de cette opposition minoritaire de rue, dont les liens avec des réseaux étrangers et occidentaux sont avérés, j’ai beaucoup écrit à ce sujet sur mon blog (ici, la ou la).

 

Je pense qu’il n’y a aucun choc de génération en Russie tout du moins entre la sphère politique et la jeunesse et cela pour deux raisons. Tout d’abord l’élite russe est très jeune et de nombreux acteurs de la sphère politique ou de gouvernance ont tout juste la 40aine. Ensuite, tant que le développement économique s’accroit, il me semble qu’il n’y a donc dans ses conditions aucun risque de révolution en Russie.

Par contre le rapide développement du pays à entrainé que certaines parties du pays soient modernisées et d’autres beaucoup moins. Par conséquent la Russie reste un pays ou se côtoient tant le 19ième, le 20ième et le 21ième siècle et en ce sens il y a entre les gens de Moscou et ceux du Caucase par exemple de réels différences de mode/type de vie.

 

Je n’ai pas lu le dernier livre d’Alexandre Rahr et ne sait pas de quoi il parle exactement.

 

- Y-a-t'il vraiment une crise démographique, et, si oui, est-elle incontournable?

 

La crise démographique russe est quasi surmontée mais ses conséquences sont à venir.

 

Le nombre de naissances s’est effondré après la chute du monde soviétique et la période libérale des années 90 (et l’effondrement économique lié) a accentué cette tendance. Dans le même temps la mortalité a explosé et par conséquent la population a diminué malgré l’immigration due au retour de nombreux russes ethniques des républiques soviétiques vers la Russie.

 

Dès les années 2000 le nombre de naissances a commencé à remonter, et cette hausse des naissances s’est accélérée après 2005 avec l’instauration de mesures natalistes mais aussi le retour de la confiance envers un environnement économique national stabilisé et en amélioration permanente.

 

L’immigration de résidence à elle diminuée pour se stabiliser et depuis 2009 la population russe augmente. Un historique des ratios naissances/décès est consultable ici.

 

En 2012 le nombre de naissances a augmenté et a équilibré le nombre de décès. 2013 devrait sans doute voir une hausse naturelle de population pour la première fois depuis 1991.

 

- Tournons vers la politique extérieure: comment ressentez-vous la récente crise financière chypriote et le rôle qu'ont joué les Russes, d'une part, et les Européens (càd surtout les Allemands), de l'autre part? Y-a-t'il un avenir pour une forte alliance entre l'Union européenne et la Russie, ou est-ce que les Russes misent sur une "'après-UE" et un système bilatéral de relations franco-russes et/ou germano-russes?

 

En effet la Russie a de fréquents problèmes de fréquences  avec l’UE. A contrario les relations bilatérales avec les nations européennes se passent vraiment bien. Vous citez le cas de l’Allemagne mais c’est pareil avec la France, l’Italie ou la Serbie par exemple.

 

L’affaire Chypriote ne devrait pas arranger la situation des relations entre Moscou et l’UE puisque les mesures totalitaires de Bruxelles et du FMI vont aboutir à ce que la Russie perde énormément d’argent dans cette affaire Chypriote. J’ajoute que la manière dont les mesures ont été imposées à Chypre sans que la partie russe ne soit informée (alors que c’est son argent qui était visé par les mesures de la Troïka) me semble relever de l’agression financière plus que de la maladresse.

 

La relation Russie / UE doit cependant a ce jour être envisagée de façon pragmatique,  la Russie a presque la moitie de ses réserves de change en euros et l’Europe reste son principal client énergétique a ce jour.

 

- Comment évaluez-vous la politique russe vis-à-vis de "l'étranger proche": peut-on parler d'un succès et d'un build-up de pouvoir politique, économique et militaire, ou est-il plutôt un échec? Quels sont les atouts de la Russie pour les Européens?

 

Il me semble que la Russie est en voie de normalisation de ses relations avec les voisins, encore une fois ces processus ne se font pas instantanément et ne peuvent être mis en place que par un état souverain, or la reconstruction de l’état russe est récente.

 

Ensuite la Russie a 20.622 km de frontières terrestres avec 14 pays ce qui rend la gestion de l’étranger proche autant complexe qu’essentielle, le tout au cœur de ressentis postsoviétiques  qui n’ont sans doute pas tendance à permettre de régler sereinement des situations complexes.

 

Il me semble que cependant les choses sont en bonne voie et notamment via l’union douanière au sein de l’Eurasie et de l’ancien espace soviétique.

 

En ce qui concerne l’Europe il me semble que la Russie est le réservoir énergétique nécessaire à l’Europe mais la Russie en outre a un formidable potentiel militaire. Enfin, a mon avis, la Russie représente surtout un réservoir de valeurs pour une Europe en manque d’idées et visiblement de ressources pour affronter ce siècle. A ce titre le modèle de société (conservatisme – Religion- souveraineté) qui se dessine en Russie pourrait être un modèle pour les pays d’Europe de l’ouest, qui drivent l’Europe et l’UE.

 

- Comment évaluez-vous l'OCS?

L’OCS me semble être un mécanisme de coopération régional ayant sans doute vocation à étendre sa sphère d’influence, tant géographique que sur le plan des domaines d’intervention. En outre cette structure fonctionne sur un binôme Russo-chinois qui me semble dynamique et prometteur. La visite du nouveau président chinois en Russie confirme que la coopération entre ces deux pays va s’accentuer dans tous les domaines et tous les territoires, notamment en Arctique. Il me semble que cela confirme les pires scénarios géopolitiques américains mais il faudrait sans doute envisager à terme un axe européen à cette structure, pourquoi pas au sein d’un mécanisme continental et européen à bâtir, mais dont les russes ont déjà proposé le squelette via le projet de Traité sur la sécurité Européenne

 

- En Russie, il y une tradition métapolitique importante, dite "eurasiste": que pensez-vous d'elle et de ses protagonistes? Ont-ils un vrai projet pour la Russie et le monde?

Oui cette tradition eurasiste existe et est très importante. Elle augmente sans doute au fur et à mesure que la Russie est déçue par l’Ouest et que celui-ci n’apporte plus de modèle jugé adéquat ou fonctionnel. Cet horizon eurasien est interprété et interprétable de différents manières, mais il me semble qu’il se développe en réaction à l’inévitable destin occidental que certains ont presque fatalement envisagé pour la Russie.

 

Il me semble que la Russie est une puissance eurasiatique car son territoire est majoritairement en Asie, car sa sphère d’influence et une partie de son étranger proche est en Asie centrale, car elle souhaite augmenter la part de ses échanges économiques avec l’Asie et enfin surtout car de l’objectif déclaré de ses élites est le développement de son territoire a l’est: en Sibérie et en Extrême orient.

 

Je crois donc que c’est la que se situe la clef de l’avenir de la Russie et aussi la réalisation de cette Eurasianité: dans le développement d’une nouvelle Russie tournée vers l’Est de son territoire, plus que peut être simplement tournée vers l’Asie en tant que tel.

 

- Dernière question: vous habitez en Russie: peut-on la décrire comme un pays européen ou un pays asiatique? Certains Russes nous disent l'un, d'autres, souvent jeunes, nous disent l'autre.

 

Il me semble que la Russie est plus européenne qu’asiatique en ce sens que l’héritage spirituel et religieux russe est majoritairement le christianisme Byzantin  et que la population dominante en Russie est majoritairement de souche slave. La Russie est donc évidemment plus proche de la Bulgarie ou de la Serbie que de la Chine.

 

Maintenant je crois que la Russie n’est ni complètement l’Europe ou l’Asie, elle est avant tout une civilisation à part entière dont le modèle n’est pas établi mais en cours de définition. En ce sens, il me semble que l’histoire de ce pays est passionnante car ouverte, tout y est encore possible, le pire comme le meilleur.

 

- Merci beaucoup pour l’interview, M. Latsa !

 

The Expulsion Of The Germans

The Expulsion Of The Germans: The Largest Forced Migration In History  

Ex: http://www.huffingtonpost.com/

expu000000.jpgIn December 1944 Winston Churchill announced to a startled House of Commons that the Allies had decided to carry out the largest forced population transfer -- or what is nowadays referred to as "ethnic cleansing" -- in human history.

Millions of civilians living in the eastern German provinces that were to be turned over to Poland after the war were to be driven out and deposited among the ruins of the former Reich, to fend for themselves as best they could. The Prime Minister did not mince words. What was planned, he forthrightly declared, was "the total expulsion of the Germans... For expulsion is the method which, so far as we have been able to see, will be the most satisfactory and lasting."

The Prime Minister's revelation alarmed some commentators, who recalled that only eighteen months previously his government had pledged: "Let it be quite clearly understood and proclaimed all over the world that we British will never seek to take vengeance by wholesale mass reprisals against the general body of the German people."

In the United States, senators demanded to know when the Atlantic Charter, a statement of Anglo-American war aims that affirmed the two countries' opposition to "territorial changes that do not accord with the freely expressed wishes of the people concerned" had been repealed. George Orwell, denouncing Churchill's proposal as an "enormous crime," took comfort in the reflection that so extreme a policy "cannot actually be carried through, though it might be started, with confusion, suffering and the sowing of irreconcilable hatreds as the result."

Orwell greatly underestimated both the determination and the ambition of the Allied leaders' plans. What neither he nor anybody else knew was that in addition to the displacement of the 7-8 million Germans of the East, Churchill, U.S. President Franklin D. Roosevelt and Soviet leader Joseph Stalin had already agreed to a similar "orderly and humane" deportation of the more than 3 million German-speakers -- the "Sudeten Germans" -- from their homelands in Czechoslovakia. They would soon add the half-million ethnic Germans of Hungary to the list.

Although the governments of Yugoslavia and Romania were never given permission by the Big Three to deport their German minorities, both would take advantage of the situation to drive them out also.

By mid-1945, not merely the largest forced migration but probably the largest single movement of population in human history was under way, an operation that continued for the next five years. Between 12 and 14 million civilians, the overwhelming majority of them women, children and the elderly, were driven out of their homes or, if they had already fled the advancing Red Army in the last days of the war, forcibly prevented from returning to them.

From the beginning, this mass displacement was accomplished largely by state-sponsored violence and terror. In Poland and Czechoslovakia, hundreds of thousands of detainees were herded into camps -- often, like Auschwitz I or Theresienstadt, former Nazi concentration camps kept in operation for years after the war and put to a new purpose.

expulses.jpgThe regime for prisoners in many of these facilities was brutal, as Red Cross officials recorded, with beatings, rapes of female inmates, gruelling forced labour and starvation diets of 500-800 calories the order of the day. In violation of rarely-applied rules exempting the young from detention, children routinely were incarcerated, either alongside their parents or in designated children's camps. As the British Embassy in Belgrade reported in 1946, conditions for Germans "seem well down to Dachau standards."

Though the death rates in the camps were often frighteningly high -- 2,227 inmates of the Mysłowice facility in southern Poland alone perished in the last ten months of 1945 -- most of the mortality associated with the expulsions occurred outside them.

Forced marches in which inhabitants of entire villages were cleared at fifteen minutes' notice and driven at rifle-point to the nearest border, accounted for many losses. So did train transports that sometimes took weeks to reach their destination, with up to 80 expellees crammed into each cattle car without adequate (or, occasionally, any) food, water or heating.

The deaths continued on arrival in Germany itself. Declared ineligible by the Allied authorities to receive any form of international relief and lacking accommodation in a country devastated by bombing, expellees in many cases spent their first months or years living rough in fields, goods wagons or railway platforms.

Malnutrition, hypothermia and disease took their toll, especially among the very old and very young. Although more research is needed to establish the total number of deaths, conservative estimates suggest that some 500,000 people lost their lives as a result of the operation.

Not only was the treatment of the expellees in defiance of the principles for which the Second World War had professedly been fought, it created numerous and persistent legal complications. At the Nuremberg trials, for example, the Allies were trying the surviving Nazi leaders on charges of carrying out "deportation and other inhumane acts" against civilian populations at the same moment as, less than a hundred miles away, they were engaging in large-scale forced removals of their own.

Similar problems arose with the UN's 1948 Genocide Convention, the first draft of which outlawed the "forced and systematic exile of individuals representing the culture of a group." This provision was deleted from the final version at the insistence of the U.S. delegate, who pointed out that it "might be interpreted as embracing forced transfers of minority groups such as have already been carried out by members of the United Nations."

To the present day, expelling states continue to go to great lengths to exclude the deportations and their continuing effects from the reach of international law. In October 2009, for example, the current President of the Czech Republic, Václav Klaus, refused to sign the European Union's Lisbon Treaty unless his country was granted an "exemption" ensuring that surviving expellees could not use the Treaty to seek redress for their maltreatment in the European courts. Facing the collapse of the accord in the event of Czech non-ratification, the EU reluctantly acquiesced.

To this day, the postwar expulsions -- the scale and lethality of which vastly exceed the ethnic cleansing that accompanied the break-up in the 1990s of the former Yugoslavia -- remain little known outside Germany itself. (Even there, a 2002 survey found that Germans under thirty had a more accurate knowledge of Ethiopia than of the areas of Europe from which their grandparents were deported.)

The textbooks on modern German and modern European history I use regularly in my college classroom either omit mention of the expulsions altogether, or relegate them to a couple of uninformative, and frequently inaccurate, lines depicting them as the inevitable consequence of Germany's wartime atrocities. In popular discourse, on the rare occasions that the expulsions are mentioned at all it is common to dismiss them with the observation that the expellees were "got what they deserved," or that the interest of the expelling states in unburdening themselves of a potentially disloyal minority population should take precedence over the deportees' right to remain in the lands of their birth.

Superficially persuasive as these arguments may appear, they do not stand up to scrutiny. The expellees were deported not after individual trial and conviction for acts of wartime collaboration -- something of which the children could not have been guilty in any event -- but because their indiscriminate removal served the interests of the Great Powers and the expelling states alike.

Provisions to exempt proven "anti-fascists" from detention or transfer were routinely ignored by the very governments that adopted them; Oskar Schindler, the most famous "anti-fascist" of all who had been born in the Czech town of Svitavy, was deprived by the Prague authorities of nationality and property like the rest.

The proposition, moreover, that it is legitimate in some circumstances to declare in respect of entire populations that considerations of human rights are simply not to apply is an exceedingly dangerous one. Once the principle that certain specially disfavoured groups may be treated in this way is admitted, it is hard to see why it should not be applied to others. Scholars including Andrew Bell-Fialkoff, John Mearsheimer and Michael Mann have already pointed to the expulsion of the Germans as an encouraging precedent for the organization of similar forced migrations in the former Yugoslavia, the Middle East and elsewhere.

The history of the postwar expulsions, though, shows that there is no such thing as an "orderly and humane" transfer of populations: violence, cruelty and injustice are intrinsic to the process. As the former U.S. Secretary of State Madeleine Albright, who fled Nazi-occupied Czechoslovakia as a small child, has correctly noted: "Collective punishments, such as forced expulsions, are usually rationalized on the grounds of security but almost always fall most heavily on the defenseless and weak."

It is important to bear in mind that no valid comparison may be drawn between the expulsion of the Germans and the far greater atrocities for which Nazi Germany was responsible. Suggestions to the contrary -- including those made by expellees themselves -- are both offensive and historically illiterate.

Nonetheless, as the historian B.B. Sullivan has observed in another context, "greater evil does not absolve lesser evil." The postwar expulsions were by any measure one of the most significant occurrences of the mass violation of human rights in recent history. Their demographic, economic, cultural and political effects continue to cast a long and baleful shadow across the European continent. Yet their importance remains unacknowledged, and many vital aspects of their history have not been adequately studied.

Nearly seventy years after the end of the Second World War, as the last surviving expellees are passing from the scene, the time has come for this tragic and destructive episode to receive the attention it deserves, so that the lessons it teaches may not be lost and the unnecessary suffering it engendered may not be repeated.

Orderly & Humane

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Orderly & Humane:
The Expulsion of the Germans After the Second World War

 

R. M. Douglas
Orderly and Humane: The Expulsion of the Germans after the Second World War
New Haven and London: Yale University Press, 2012

After reading a book or two and watching a few hours of TV documentaries on the couch, most smugly imagine that they know something of World War II. Most, of course, know nothing. What most think about WWII is what the winners want them to think about WWII; we call it the victor’s version of history. That version is a rather neat and tidy account, a clean and pleasing morality play of heroes and villains, of good versus evil, of catchy and easy to remember phrases like “Crusade in Europe,” the “Good War,” the “Greatest Generation,” “Nazi butchers,” “Hitler, the Evil Madman,” “Six Million,” etc. That black and white version paints the losers as all-evil, all-vicious, all-enslaving, all-everything bad and it paints the winners as all-good, all-suffering, all-liberating, all-noble, all-virtuous. But then, I’m wasting time on things most of you already know.

World War Two was man’s greatest cataclysm. Nothing else comes close. Tens of millions died, tens of millions were raped, tens of millions were enslaved, tens of millions were uprooted and cast to the wind, and the thing that Western man loves more than life itself—his freedom—was taken. With the fall of Germany and its allies in the spring of 1945, the forces of darkness stood gloating and triumphant. The last significant opposition to their grand designs on the West had been crushed, and now they went to work dividing the spoils and sucking the last drop of blood from the vanquished. One might imagine that from such an earth-shaking, epochal event every facet would have by now been studied down to the last detail by the world’s historians and academics, but one would imagine wrong. Precisely because the war was won by the forces of hate and evil, only one half of the story has ever been told and that, of course, is the side the winners chose to tell us.

Slowly, slowly, after nearly 70 years, the details from what it looked like down there in the grave where the losers lay are beginning to surface. And what is being revealed is a crime so monstrous, so enormous, and so hideous in its length and breadth that words have not yet been invented to describe it. So vicious and persistent was the anti-German propaganda, and so deep and pervasive was the consequent hatred for everything German both during and after the war, that this nearly successful attempt to extirpate the German people was committed with hardly a stir from the “civilized world.” So utterly demonized were the Germans by the largely Jewish press around the world that virtually anything could be said about Germany, virtually any crime could be committed against its helpless population, and none would raise a hand or offer a word against it. The evidence of crimes committed and the criminals who committed them have always been there. The horrifying accounts have remained in various archives and journals gathering nearly 70 years of dust but except for an intrepid few no historians have mustered the courage to reveal these dark secrets to the world.

In addition to deliberate attempts to kill every man, woman, and child in Germany by the Allied air forces with their terror bombing and “targets of opportunity” campaign (red crosses on hospital roofs were especial targets), a similar slaughter was taking place below as the invading hordes of the Soviet Union raped and/or murdered virtually every German that fell into their hands. On the Baltic Sea, a similar slaughter was taking place as Allied submarines and bombers sank every refugee ship they could find, killing tens of thousands of helpless women, children, the sick, and the elderly.

After the war, when the so-called peace was declared, millions of German POWs were herded into muddy outdoor fields where they remained without food, water, shelter, or medical treatment. Although there was plenty of food available, and although rivers often ran just beyond the barbed wire, Supreme Allied Commander, Dwight. D. Eisenhower, was determined to kill as many of the defeated as he could before world reaction stepped in to stop the slaughter.

“God, I hate the German,” hissed the future American president.

In other parts of defeated Germany, hell on earth was unleashed when Jewish émigrés and those released from concentration camps, with Allied bayonets to back them, rounded up German soldiers and civilians, men and women, then placed them in their own Jewish-run death camps. In addition to suffering some of the most sadistic and sickening tortures the mind can conjure, hundreds of thousands of these Germans were simply beaten to death, drowned, or buried alive.

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One of the most heartless and deadly crimes committed against helpless Germans was the forced removal from their homes. Orderly and Humane—The Expulsion of the Germans After the Second World War by R. M. Douglas seeks to shed light on this little known aspect of World War II history. The story is a tragic one. First, some seven million Germans living in the eastern provinces of the Reich–Prussia, Pomerania, Silesia–were violently uprooted by land-hungry and vengeful Poles and ordered to leave, sometimes with only a few minutes’ notice. Then, several million more, many whose families had lived for centuries in Hungary, Czechoslovakia, and other central European nations were expelled by their envious and blood-thirsty neighbors. It is estimated that of the 12 to 14 million Germans cast to the wind, as many as two million perished. Many were slaughtered in hideous ways; others succumbed to the elements. In spite of Allied assurances to the world that the removal of these pathetic refugees was carried out in an “orderly and humane” manner, their lies were soon shown to be mere Orwellian double-speak.

I wanted to like this book. I wanted to welcome Professor Douglas into the world of truth-seekers. I wanted to praise both his bravery and honesty as well as his careful scholarship. But after only a short spin through the book, I discovered that I could not. From the outset, Douglas–a card-carrying court historian–wants to make it perfectly clear to his academic peers and the Jewish media watchdogs who stand in his career path with suspicious eyes and folded arms, that he has the “right stuff”; that this project is merely a scholarly study to understand post-war politics and European population dynamics and not an attempt to enlist sympathy for the Germans themselves; for the thousands of brained German babies, for the tens of thousands of murdered German men, for the hundreds of thousands of raped German women.

“It is appropriate at the outset,” sniffs Douglas in his intro, “to state explicitly that no legitimate comparison can be drawn between the postwar expulsions and the appalling record of German offenses against Jews and other innocent victims between 1939 and 1945. The extent of Nazi criminality and barbarity in central and eastern Europe is on a scale and of a degree that is almost impossible to overstate. In the entire span of human history, nothing can be found to surpass it, nor . . . to equal it. Germany’s neighbors suffered most grievously and unjustifiably at her hands, and were profoundly traumatized as a result. Whatever occurred after the war cannot possibly be equated to the atrocities perpetrated by Germans during it, and suggestions to the contrary—including those made by expellees themselves—are both deeply offensive and historically illiterate. Nothing I have written in the book should be taken to suggest otherwise.”

With that nifty bit of genuflecting, with his kosher credentials seemingly intact, Douglas no doubt imagines that he will hence be given a life-long pass to enter the happy halls of historians. As this groveling academic will find out soon enough, a Christian writing about “controversial” Christian subjects will never crawl fast enough or far enough to satisfy his commissars.

In fairness to Douglas, he does go where few have gone before. The expulsion of Germans from the ancestral homes, many families of whom had lived there hundreds of years, is a crime so enormous and cruel that had it been the only crime committed by the Allies it would have been more than enough to convict them for all times to come as war criminals and inhuman monsters. Unfortunately, this Douglas tome is dry and dead as dust.

The German victims themselves are almost never heard from. Perhaps it is because Douglas feels Germans are not to be trusted. Citing that high moral authority, Edvard Beneš, the bloody butcher who orchestrated the massacre of Sudeten Germans in Czechoslovakia, Douglas quotes: “All German stories should not, of course, be believed, for Germans always exaggerated and were the first to whine and to try to enlist outside sympathy.” As a consequence, Douglas thereupon announces that he has thus “made it a rule to exclude direct expellee testimony that is not supported by independent sources.”

One must wonder just who these “independent sources” are that could provide better testimony than the victims themselves, but then again, perhaps that is not too hard to figure out. One must also wonder if Douglas would demand “independent sources” to support the statements of Jewish “survivors” and their extravagant claims of bestial Nazi atrocities? Of human soap? Of human lamp shades? Of shower heads spewing clouds of gas? Would he say those statements were also deeply offensive and historically illiterate? Right! And that is what separates this hypocritical court historian from an honest, unbiased truth-seeker.

Although a capable, competent study, as modern histories go, so intent is Douglas to dwell in the details of politics, borders, statistics, and demographics, that the personal and human is totally lost. One hardly is aware that the subjects of his book were actually real people, people who lived, breathed, suffered, cried, and all too often, people who died.

Nowhere is heard the screams of disarmed German soldiers as they were doused in gas by mobs and hung upside down like living torches. Nowhere is found the pathos of a mother, without shelter or food, watching her tiny child die of starvation right before her eyes. Nowhere are heard the groans of women, “from 8 to 80,” forced to endure one rape after another as they slowly bled to death.

This trend in modern historical writing—“historiography,” as it is stuffily called—is one reason why the reading of history has fallen in disrepute and why such books similar to Douglas’ cannot even be given away to the public. It is also why promising students upon entering college major in anything but history. This is the type of lifeless, insipid writing that kills the heat in a history-loving heart. I suppose it is easier for a reader to dismiss several million dead Germans if they fall asleep reading the book rather than transforming them into very real people who were deliberately murdered in cold blood.

What happened to Germany during and after the war was actually a crime wrapped around a crime—the evil abomination that was committed against the German people was the initial crime and the crime that kept it dark and hidden for almost 70 years was the other. If for no other reason, Orderly and Humane is important simply because of its existence and the tacit admission, tedious as it is, that once upon a time during the “Good War” this terrible crime did indeed occur.

* * *

Thomas Goodrich is a professional writer living in Florida. Tom’s most recent book, Hellstorm: The Death Of Nazi Germany, 1944–1947, is the first comprehensive account of Allied war crimes committed against Germany and her allies. It was reviewed for Counter-Currents by J. A. Sexton here. Tom is working on a companion volume that relates the crimes committed against Japan, 1941–1948.

 

jeudi, 04 avril 2013

Oui à l’unité alsacienne !

Oui à l’unité alsacienne !

par Georges FELTIN-TRACOL

drapeau_alsace.pngLes Français ignorent que le 7 avril 2013, les électeurs des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont convoqués à un scrutin référendaire régional. On leur demande d’approuver ou non la fusion dans une collectivité territoriale unique du conseil régional d’Alsace et des deux conseils généraux départementaux. Le succès de cette consultation dépend d’un oui majoritaire dans les deux départements et d’une participation minimale de 25 % sous peine de nullité.

Si les Alsaciens entérinent cette mesure audacieuse, le conseil régional deviendra un conseil exécutif régional à Colmar. Elle désignera une assemblée territoriale siégeant à Strasbourg. Quant à Mulhouse, des instances locales s’y installeront. Afin de ménager toutes les susceptibilités, des « conférences départementales » sont maintenues alors qu’il faudrait les supprimer, et sont prévus entre huit et douze « territoires de proximité » qui correspondent aux divers terroirs alsaciens (l’« Alsace bossue » du Nord-Ouest n’est ni le Sundgau, ni les vallées vosgiennes…).

L’idée de soumettre ce projet à un référendum régional revient à Philippe Richert, le président U.M.P. du conseil régional et ancien ministre aux Collectivités locales de Sarközy de 2010 à 2012. Il a bénéficié, d’une part, d’une concertation favorable avec ses homologues présidents de conseil général qui sont eux aussi à l’U.M.P., et, d’autre part, de l’accord du nouveau locataire de l’Élysée qui souhaite ainsi anticiper le fameux « Acte III de la décentralisation ».

Le oui alsacien fera de l’Alsace la deuxième région de la Métropole, après la Corse, à obtenir une plus grande liberté locale. Les institutions régionales unitaires d’Alsace s’inspirent d’ailleurs largement de la collectivité territoriale corse. Bien sûr, le projet Richert n’est pas parfait d’autant que le texte approuvé devra ensuite être voté par le Parlement. Il faut cependant en saluer la portée et le caractère novateur qui inaugure une timide et légère réduction du millefeuille administratif français.

La marche inéluctable vers l’unité alsacienne est entravée par l’existence même de partis politiques et de politiciens qui sont pour le moins les produits d’une contre-sélection ou d’une sélection négative, d’où les inévitables excès propres à la démocratie de marché (incompétence, bureaucratie, clientélisme, rançonnage des contribuables, gaspillage financier, etc.). Ce ne sont pas les institutions qui sont intrinsèquement mauvaises, mais les individus qui les dirigent.

Cette objection qui n’infirme en rien la pertinence du projet Richert n’est nullement reprise par une coalition circonstancielle du non. Bouleversant les habitudes et les routines, l’unité alsacienne envisagée a suscité l’« union sacrée » d’une opposition hétéroclite. Sans surprise, on y retrouve les sans-culottards du Front de Gauche, du N.P.A., du P.O.I. (Parti ouvrier indépendant), de Lutte ouvrière, de la C.G.T., de S.U.D., de F.O. et du M’PEP (Mouvement politique d’émancipation populaire). Ces nostalgiques d’un Hexagone aux ordres d’une capitale toute-puissante, en appellent à la constitution de « brigades républicaines ». Ils oublient en revanche que la Convention adopta une constitution en l’An I qui permettait une relative décentralisation. Ces sans-culottes de 2013 ne doivent pas non plus connaître l’existence des « jacobins fédéralistes ». Ils ignorent aussi probablement les fructueux travaux sur le fédéralisme, la décentralisation et l’autonomie culturelle de l’austro-marxisme avec Karl Renner et Otto Bauer. On décèle bien ici la sclérose intellectuelle avancée de ces associations folkloriques arrêtées à 1968, 1936, 1917 ou 1793…

Toujours à gauche, le P.S. est profondément divisé. Si la fédération du Haut-Rhin fait campagne pour le oui, les socialistes du Bas-Rhin, furieux que Strasbourg ne concentre pas tous les organismes régionaux, se prononcent pour le non. Ces socialistes bas-rhinois démontrent leur inculture profonde à l’égard de la longue histoire de leur région. Avant l’annexion française en 1648, l’Alsace, territoire du Saint-Empire constitué d’une Haute-Alsace, d’une Basse-Alsace et de la République libre de Mulhouse, était structurée par la Décapole. Voulue en 1354 par Charles IV et dissoute en 1679, c’était une une alliance militaire et financière entre dix cités. Le polycentrisme urbain du projet Richert réactive une vieille structuration de l’espace alsacien.

Aux côtés de ces adversaires du oui, signalons la présence de quelques élus du MoDem, du centre-droit et de Debout la République (tout un programme !). À Paris, les laïcards islamophobes et néo-conservateurs de Riposte laïque dénoncent eux aussi la consultation et ressortent les poncifs éculés d’une « Europe allemande des régions ». Reconnaissons-leur toutefois leur croyance constante dans une conception fumeuse du Français hors-sol. Avant d’être le sujet (ou le citoyen) d’un État à vocation universaliste, l’homme français est d’abord et avant tout un être européen inscrit dans une culture régionale, fut-elle moribonde du fait d’un parisianisme exacerbé et génocidaire.

Riposte laïque rejoint sans surprise l’hostilité du F.N. Néanmoins, il y a eu du tangage, voire de sévères frictions, entre le « Carré » à Nanterre et les militants alsaciens. Au début, le président du groupe frontiste au conseil régional, Patrick Binder, soutenait la fusion au nom du particularisme local. Mais cette attitude courageuse contrevenait le discours anti-décentralisateur de son parti. Il dut ensuite envisager l’abstention avant que le Politburo de la rue des Suisses exige un non catégorique. Fort heureusement, d’après de récents sondages, deux tiers des électeurs frontistes voteraient en faveur du oui.

Cette attitude n’est pas surprenante, venant d’un parti dont la présidente condamne les langues régionales, veut proscrire dans la Constitution la moindre communauté charnelle (et pourquoi pas y inclure la prohibition de la gravitation et l’interdiction de la grippe ?), soutient la suppression des régions et maintient une perception obsolète de la géographie administrative hexagonale. Marine Le Pen confirme son virage radical-socialiste digne de Clemenceau.

Ce positionnement très IIIe République est néanmoins paradoxal parce que depuis trois décennies, le F.N. réalise ses meilleurs résultats électoraux dans des territoires qui tentent vaille que vaille de préserver leurs singularités (Lorraine, Alsace, Franche-Comté, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Provence, Pays nissart…). Lors de la campagne présidentielle de 2012, Marine Le Pen ne s’y trompa point puisqu’en Corse, elle salua la spécificité de l’île.

La présence de nombreux orphelins chevènementistes dans la direction du F.N. et du Rassemblement bleu marine accentue le tropisme parisien et francilien d’un parti qui s’est toujours défié du réveil des peuples vernaculaires enracinés. Plutôt que de combattre la fusion alsacienne ou de garder un silence préjudiciable sur l’impérieuse réunification normande, le F.N. aurait pu avec ses victoires législatives dans le Vaucluse et dans le Gard organiser un Front national des identités, des régions et de la colère populaire. Par souci de respectabilité médiatique et désir de se conformer aux oukases de la « rebellitude », cette formation politicienne préfère combattre une bonne initiative. C’est regrettable, car, en se focalisant sur ce référendum et sans disposer de conseillers compétents en territorialité, elle ne voit pas la montée en puissance – discrète – d’un autre projet en préparation, vraiment mortifère celui-ci : l’émergence programmée des métropoles et des pôles métropolitains destinés à remplacer à terme les départements et les régions.

Face à cette nouvelle menace majeure, porteuse de lourds déséquilibres territoriaux, il est impératif de disposer d’une France des régions fortes. Il faut par conséquent voter et faire voter oui, le 7 avril prochain.

Georges Feltin-Tracol


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Presseschau - April 2013

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Presseschau

April 2013

Wieder einmal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...

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AUßENPOLITISCHES
 
Umfrage: Bürger in Krisenstaaten reicher als in Deutschland
 
Wie die Finanzdaten der Euroländer manipuliert werden
Eurostat hat erstklassige und objektive Daten - aber niemand liest sie
 
Deutsche Doku - Staatsgeheimnis Bankenrettung
 
JPMorgan erwartet Ende des freien Bank-Kontos in Europa
Zypern wird JPMorgan zufolge kein Einzelfall bleiben. Die eingeführten Kontrollen des Geldverkehrs werden nach und nach auf andere EU-Länder übergreifen: Damit müssen sich die Europäer auf Limits bei Abhebungen und Überweisungen einstellen.
 
Demokratie
Wir erleben das Ende einer politischen Epoche
 
EU kann ihre Rechnungen kaum noch bezahlen
Im Haushalt der Europäischen Union klafft eine Milliardenlücke. Der zuständige Kommissar fordert einen Nachtragshaushalt – dann wäre das Budget so hoch wie nie zuvor.
 
Günter Verheugen: Konstrukt EU um Deutschland zu schwächen
 
(In England wird indessen bereits wieder antideutsch losgeschossen)
Southern Europe lies prostrate before the German imperium
Cyprus is only the first victim of a one-size-must-fit-all policy that is made in Berlin
 
Kapital macht rüber: Die Russen sind raus aus Zypern
 
Zypern kein Einzelfall - wer in Europa noch bedroht ist
 
EZB bestätigt: Die Bank-Guthaben in Europa sind nicht sicher
 
333er-Gold darf sich bald nicht mehr Goldschmuck nennen
 
(Älter, aber dennoch aktuell)
Bitcoins
Digitale Schatten-Währung wertet massiv auf
Ein Hacker hat eine Währung mit einzigartigen Eigenschaften geschaffen: anonym, global, digital. Dezentrale Computer übernehmen die Aufgabe einer Notenbank, vorbei an jeder Kontrolle. Der Wert der Währung steigt rasant.
 
Beppe Grillo Interview -- deutsche Untertitel
 
Beppe Grillo about money - stand up show 1998 - English / Deutsch
 
Roubini: Italien wird Finanz-Tsunami in Europa auslösen
 
"Es geht auch ohne den Euro!"- Bernd Lucke bei Maybrit Illner
 
Desinformation gegen Ungarn
 
(Desinformation gegen Russland)
„Ein Putin von innen“
 
Marseille
Zwei Tote nach Schießerei auf offener Straße
 
Morden auf den Strassen von Marseille
Das Jahr als Kulturhauptstadt sollte Marseilles Image als Gangsterhochburg vergessen machen. Doch der blutige Bandenkrieg reisst nicht ab. Jüngstes Schreckensbeispiel ist eine verkohlte Leiche.
 
Neuer Papst
Franziskus muss den Vatikan stutzen und neu ordnen
 
(Zum Papst)
Die Schuhe des Fischers (1)
 
Die Schuhe des Fischers (2) – Von Anthony Quinn zu Jean Raspail
 
Australiens gestohlene Babys
Regierung schämt sich
Jahrzehntelang machte Australien mit unverheirateten Müttern kurzen Prozess: Sie wurden gezwungen, die Babys wegzugeben. Jetzt entschuldigt sich die Regierung für diese Politik.
 
Schwule raus aus dem Parlament? Lech Walesa auf Abwegen
 
Nach Rede auf UN-Konferenz
Kerry geißelt Erdogans Zionismus-Äußerungen
 
(Mit Video)
Staatsbrutalität in Südafrika
Acht Polizisten nach Todesfahrt festgenommen
 
Fleischskandal Südafrika: Giraffe im Trockenfleisch
 
Simon Wiesenthal Center: „Wir observieren Online-Extremisten weltweit“
 
Horrormord in Luxor
Bauer vor Passanten enthauptet
 
Riad
Saudi muss wegen unbegleiteter Stewardess aus Flugzeug aussteigen
Ein strenggläubiger Muslim hat in Saudi-Arabien ein Flugzeug verlassen müssen, weil er nicht mit unbegleiteten Frauen in der Maschine sein wollte.
 
(dazu passt folgende Meldung)
Sicherheit: Stewardessen wollen nicht in Riad übernachten
 
Femen
Tunesischer Nacktbloggerin Amina droht Steinigung
Für die Fotos, die die 19-jährige Amina im Netz veröffentlichte, sollte das Mädchen nach Meinung von Salafisten-Predigern schwer bestraft werden. Amina ist jetzt verschwunden.
 
(hier haben westliche Touristen mal wieder gelernt, dass man sich nicht in allen Weltgegenden so unvorsichtig verhalten sollte, wie im Berner Oberland)
Indien: Mehrere Männer vergewaltigen Schweizer Touristin
 
Frauen in der Fremde
 
Neu Delhi
Angst vor Vergewaltigung: In Indien springt Britin vom Balkon
 
Nuklearkatastrophe
Japan erstickt im Atommüll aus Fukushima
 
Reaktorkatastrophe
Wie sieht es im Inneren Fukushimas aus?
Was ist in den Reaktoren von Fukushima passiert? Auch zwei Jahre nach der Katastrophe weiß das noch niemand so recht. Derweil gehen die Aufräumarbeiten mit Hochdruck weiter.
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Wahlalternative 2013 gründet eigene Partei
 
Bernd Lucke
Müssen wir vor diesem Anti-Euro-Professor Angst haben?
Neue Partei "Alternative für Deutschland" tritt zur Bundestagswahl an - BILD.de war bei der Gründungs-Versammlung dabei
 
Großer Zulauf für Alternative
 
Auftakt der Alternative
blu-TV: Videobericht von der Auftaktveranstaltung der AfD in Oberursel
 
Auftakt nach Übermaß
Frank-Furter Schnauze: Eine Alternative formiert sich
 
„Alternative für Deutschland“ nimmt Kampf gegen Euro auf
 
„Alternative für Deutschland“
Euroskeptische Partei hält erste Versammlung ab
(vor allem die Leserdiskussion von Interesse)
 
Euro-Ausstieg: Hoffnungsschimmer für die deutsche Politik
 
Geballte Euro-Skepsis bei Maybrit Illner
 
(Die Hetze beginnt…)
Mehrere Presseartikel, die die „Alternative für Deutschland“ des latenten Rechtsradikalismus bezichtigen:
(Fokus zwar gemäßigt, aber auch mit der „gefährlich“-Floskel Angst schürend)
 
Anne Will: Schwarz-Rot-Grün gegen die Eurokritiker
 
Zypern-Krise
Brandenburg: SPD-Fraktion verteidigt Kauf von Zypern-Anleihen
 
"Zurückhaltende Führung"
Schröder lobt Merkels Kurs in der Euro-Krise
 
Euro-Krise 2
Kommentar: Solidarität gefordert
 
"Was erwartet uns im laufenden Jahr 2013?" - oder "Aus dem Dunstkreis tauchen sie auf: Die elf apokalyptischen Reiter"
 
Dr. Seltsam oder Wie wir den Euro lieben lernen sollen
 
Ein Wirtschaftssystem am Ende – Zweiter Teil
 
(Ein Jahr alt – es hat sich nichts geändert)
Haushalt in NRW
Gespart wird später
Teurer Strukturwandel, hohe Personalkosten, mutlose Politiker: Nordrhein-Westfalen türmt seit Jahren Schulden auf – egal, wer regiert.
 
Automarkt Europa: Katastrophen-Zahlen im Februar
 
Deutschland: PKW-Neuzulassungen mit -10,5% zum Vorjahresmonat
 
Klimaziele der EU verteuern Autos um 3600 Euro
 
Statistik: So viel kostet Autofahren lebenslang
332.000 Euro geben die Deutschen in ihrem Leben durchschnittlich für ihr Auto aus. Eine Studie schlüsselt jetzt detailliert auf, welche Posten wie viel Geld verschlingen. Das Zahlenwerk offenbart Überraschungen - zum Beispiel, dass vielen Fahrzeugpflege mehr wert ist als Wartung.
 
Gefahr durch die Grünen
 
Thomas de Maizière im Gespräch
„Giert nicht nach Anerkennung!“
Der Verteidigungsminister spricht in der Frankfurter Allgemeinen Sonntagszeitung über das Ansehen der Truppe, Liebe in der Ehe und Langeweile im Job. De Maizière kritisiert, Soldaten seien „geradezu süchtig“ nach Anerkennung.
 
Bundesverteidigungsminister De Maizière irritiert und provoziert
Was ist nur in Verteidigungsminister de Maizière gefahren? Erst irritiert er die Nato-Partner, dann maßregelt er die Soldaten und jetzt prescht er mit heiklen sicherheitspolitischen Aussagen vor.
 
Deutsche Bundeswehrsoldaten
Fachgespräch im Bundestag: „Rückkehr ohne Dank und Anerkennung?“
 
Kritik an Soldaten
De Maizière bedauert den Ton
 
Patriot-Einsatz in der Türkei: De Maizière sieht Reibereien ganz entspannt
 
Bundeswehr-Einsatz
So werden Deutsche in der Türkei gedemütigt
 
Gefallen wofür?
 
Video-Überwachung
Hessen setzt auf Drohnen-Aufklärung
 
Roth will deutsche Staatsbürgerschaft abschaffen
Die Grünen planen nach einem Sieg bei den Bundestagswahlen im Herbst gemeinsam mit der SPD eine tiefgreifende Reformierung des Staatsangehörigkeitsrechtes.
 
Grüne? Nein Danke!
Der grüne Ekel vor bildungsfernen Discount-Deutschen
Wiesbaden: CDU-Türkenkriecher verliert OB-Wahl
 
Wie die Polizei-Statistik Verbrechen verheimlicht
Polizeigewerkschaften fordern, dass die regierungsfreundliche Polizei-Statistik nicht länger "manipuliert" wird. Das Ergebnis wäre erschreckend. Es gibt wohl viel mehr Gewalttäter als bisher bekannt.
 
Nun offiziell: GEZ beschafft sich die Meldedaten aller Deutschen
 
Du bist Terrorist
 
(Andere Sorgen hat der Kindergarten nicht)
Verrückte Anfrage der Piraten
Hat Berlin eigentlich einen Zombie-Schutz?
 
Voßkuhle lehnt Rede für Cohn-Bendit ab
 
Stalins Tod und das historische Gedächtnis
 
Jahn plädiert für DDR-Opferdenkmal
 
ZDF-Weltkriegsepos: Glaube, Liebe, Hitler
Hast du einen Menschen erschossen? Einen Freund verraten? Sex mit einem Nazi-Bonzen gehabt? Das grausam genaue Weltkriegsdrama "Unsere Mütter, unsere Väter" bricht endlich das Schweigen der Generationen. Der ZDF-Dreiteiler markiert eine Zeitenwende für das deutsche Fernsehen.
 
(Zur ZDF-Serie)
Erinnerungskultur zur NS-Zeit
Die Nazis sind immer die anderen
 
(Auch zur ZDF-Serie)
Kein Klischee ausgelassen
Von Stefan Scheil
 
(Auch zur ZDF-Serie)
Reichsfernsehen, mal wieder
 
Ribbentrop, Jünger und die kämpfenden Staaten (II)
 
(Gedenken zum Anschluss und Ausschluss Österreichs)
Vom Anschlußplebiszit zum Kalten Krieg
 
(Klar, dass ein Historiker das fordert, denn das verspricht schließlich Aufträge und Einnahmen…)
Hessen
NS-Vergangenheit von Abgeordneten soll weiter erforscht werden
 
(Jetzt, wo die Gebühren zuverlässig fließen, hat der NDR Zeit für die wirklich wichtigen Themen...! )
D wie Dora: Buchstabieren wie die Nazis
 
Vier überflüssige Tode
Mühlheim - Stadtverordnetenvorsteher Harald Winter wird am Dienstag ein Mahnmal auf dem Platz am Stadtmuseum einweihen. Es soll an jene Menschen erinnern, die am 26. März 1945 von Nazis ermordet wurden, weil sie versuchten, bei Mühlheims Kapitulation Blutvergießen und Zerstörung zu vermeiden
 
(Eine Kultstätte mehr)
Mühlheim
Mahnmal auf dem Platz des Mühlheimer Widerstands
Tod in den letzten Tagen
 
(Buchstabiersprache wird entnazifiziert)
N wie Nazi
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS
 
(Schuldprotestantismus vs. deutsches Opfergedenken. Ein idealtypisches Beispiel dazu, wie heutige Staats- und Kirchenantifanten exakt geistig ticken.)
Dessauer Liborius-Gymnasium protestiert gegen Nazis
 
NSU-Prozeß: Edathy kritisiert Behandlung türkischer Diplomaten
 
NSU-Prozess: Türkei fordert Plätze für türkische Politiker
 
Obwohl Killer-Nazis ihren Vater töteten
„Ich bekomme mein Baby in Deutschland“
 
Interview mit Semiya Simsek
Opferangehörige über NSU-Verbrechen
"Man möchte etwas vertuschen"
 
Necla Kelek über Simsek-Buch
 
130 Leute bei COMPACT-Veranstaltung zum NSU-Phantom
 
(…dann hat sie ja bereits ausreichend zu tun)
Polizei sucht 266 untergetauchte Neonazis
 
3sat-kulturzeit – Cornelius Janzen und Alexander Häusler über die Identitären
 
Identitäre Basisarbeit (8): Experte Alexander Häusler bei 3Sat?
 
Verleger Grabert wegen Volksverhetzung verurteilt
 
Linke verhindern Veranstaltung mit Buschkowsky
 
Linke Bands empören sich erneut über Frei.Wild
 
Frei.Wild fliegt von „Echo“-Nominierungsliste
 
(Jusos in Hessen stellen sich vor die süddtiroler Rockband Frei.Wild)
Frei.Wild – Ist es wahr oder nur gelogen?
Ein Kommentar von Christian Senker
 
(Zu Frei.Wild)
Die Hexenjagd geht weiter
 
Ab wann ist eine Band rechtsextrem?
Rap, Hardcore und Black Metal - die rechte Musikszene ist in Bewegung. Aber wann ist eine Band rechtsextrem? Das erforscht ein Mainzer Experte. Die Frage bereitet auch der Musikbranche Kopfzerbrechen.
 
(Hetze gegen Rechts)
Spuck auf Rechts #2 _ Duman
 
Supermuslim kämpft gegen Nazis (Zeichentrickfilm)
 
Wut- und Mutbürger
 
Augsburg: Braune Spurensuche der Grünen
 
Konstantin Brandt
Das kleine Schwarzbuch der deutschen Sozialdemokratie
Buchbesprechung
 
Geschlechterkampf von rechts
Wie Männerrechtler und Familienfundamentalisten sich gegen das Feindbild Feminismus radikalisieren
 
Bündnis gegen Faschismus und Rassismus Rastatt/Murgtal gegründet
 
Freysinger verteidigt kaiserliche Reichskriegsflagge
 
Berlin benennt Straße nach getötetem Linksextremisten
 
(Dazu ein lesenswerter Kommentar!)
Opfer zweiter Klasse
 
Prozess in Dieburg
Volksverhetzung der übelsten Sorte
 
SPD wirft Söder „Nazi-Vokabular“ vor
 
Griechenland
Nationalspieler nach Hitlergruß lebenslang gesperrt
 
Bekennerschreiben nach Farbanschlag auf Schweigers Haus
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
(Zur Erinnerung)
"Fremdheit ist Bereicherung, nicht Bedrohung."
Eröffnungsrede von Bundesminister Dr. Wolfgang Schäuble beim EU-Handbuch-Seminar „Integration Infrastructure“ am 19. Dezember 2005 in Berlin
 
Gauck wünscht vorurteilsfreien Dialog mit Muslimen
 
(Zur neuen „antirassistischen“ Promi-Kampagne)
Gut bestellte Gesichtzeiger
 
Innenminister reagieren auf dramatische Lage
Deutschland nimmt mehr Flüchtlinge aus Syrien auf
 
Berlins Asylbewerberheime völlig überfüllt
 
Maybrit Illner
Buschkowsky warnt vor Sinti-und-Roma-Slums
Bei Maybrit Illners Debatte über Sinti und Roma wurden Ängste und Vorurteile eher geschürt als abgebaut. Vor allem Bürgermeister Heinz Buschkowsky wartete mit düsteren Prophezeiungen auf.
 
(Zitat: „Böhmer fordert Groß-Programm für Zuwanderer“…Was auch sonst?...)
„Nicht reif für die Kontrollfreiheit“
Friedrichs klare Botschaft für Rumänien und Bulgarien
 
Roma-Clans
Elend als Geschäftsmodell
In vielen Roma-Clans gebieten schwerreiche Chefs über bettelarme Untergebene. Die Chefs nutzen die Not ihrer eigenen Leute aus, besonders die der Kinder, und tun alles dafür, dass das so bleibt.
 
Rassismus in Bremen
SPD-Abgeordneter hetzt gegen Roma
 
Nach zweieinhalb Stunden Verhör
SPD-Fraktion will Roma-Kritiker rauswerfen
 
"Problemhaus"
Duisburgs Wutbürger fordern Umsiedlung der Roma
 
Die Wahrheit über Roma in Deutschland
 
Mülheim an der Ruhr: Polizei nimmt sieben Personen in leerstehendem Haus fest
 
Offenbach
Zuwanderung aus Südosteuropa
Anlaufstelle für Bulgaren
 
Dokumentarfilm: „Geboren in Offenbach“
 
Urteil: Ausländer können unbefristet Hartz IV bekommen
Auch ein Migrant, der nie in Deutschland gearbeitet hat, kann unbefristet Hartz IV erhalten. Das hat das Bundessozialgericht entschieden. Die Regel gilt allerdings nur für Zuwanderer aus 17 europäischen Ländern.
 
(Sie sollte sich einfach ein anderes Sportstudio suchen, statt sich in der Presse als Diskriminierungsopfer zu postieren…)
Diskriminierung?
Mit Kopftuch keine Mitgliedschaft
 
Zentralrat der Muslime fordert härteres Vorgehen gegen Islamfeindlichkeit
 
Muslime wollen eigene Feiertage in Deutschland
 
„Hürriyet“ macht in Deutschland dicht
Güle güle, Almanya!
Die „Hürriyet“ schließt ihre deutsche Zentralredaktion in Frankfurt. Doch andere Medien rüsten sich bereits, die Lücke zu schließen.
 
Backnang: DITIB mischt sich ein
 
Backnang: Türkei fordert Aufklärung
Kommentar: Misstrauen gesät
 
Terrorverdächtiger auf belgischer Autobahn erschossen
 
(Wenn es mit Multikulti-Vielfalt nicht klappt, werden die „rechtsextremen“ Volksfeinde dafür verantwortlich gemacht werden…)
Debatte über Migration: "Schluss mit Integrationspolitik"
Von wegen "Willkommenskultur": Deutschland macht es Migranten nach wie vor schwer - und zwar nicht nur mit seiner überholten Integrationspolitik, sagt der Historiker Klaus Bade. Im Interview warnt er vor einer zunehmenden Radikalisierung der Fremdenhasser.
 
(Kundgebung der Bürgerrechtspartei DIE FREIHEIT am 23. März 2013 in der Münchner Fußgängerzone zum Bürgerbegehren gegen das geplante Islamzentrum beim Stachus, das von einem terrorunterstützenden arabischen Staat finanziert und von einem verfassungsschutzbekannten Imam gebaut werden soll. Bei der Kundgebung wurde über die Gefährlichkeit des Islams und über die bedrohlichen Fakten rund um Imam Idriz aufgeklärt.)
Moslem: "Ich werde Dir den Kopf abschneiden!"
 
Britische Sexgang: Vergewaltiger brandmarkte Zwölfjährige mit seinen Initialen
 
Federal Statistics of black on white violence, with links and mathematical extrapolation formulas.
 
Haßerfüllte Afrikaner über vermeintliche Polizeigewalt gegen Schwarze in Deutschland ...
https://www.facebook.com/photo.php?v=242971912506043&set=vb.239311479538753&type=2&theater
 
Daimler führt Ausländerquote ein
 
Robert-Bosch-Stiftung fordert mehr nichtchristliche Feiertage
 
Islamischer Religionsunterricht in Hessen: Ansturm
 
Vom Netz genommen (4) Polizeimeldungen: Soll die ethnische Herkunft von Tätern genannt werden?
 
Jonny K.
Keine Grundlage für Anklage wegen Mord oder Totschlag
 
Drama vor dem Bahnhof in Kirchweyhe
Daniel von Schlägerbande ins Koma getreten!
Die Ärzte haben kaum Hoffnung, dass er überlebt. Die ersten sechs Täter festgenommen
 
Deutsche Opfer: Daniel S. liegt im Koma
 
Daniel S. (Kirchweyhe) – Tod unter Ausschluß der Öffentlichkeit
 
Fall Daniel S.: Migrantische Jugendliche als Akteure deutschfeindlicher Gewalt
 
Krank! Daniel totgetreten – Weyhens Bürgermeister fordert Toleranz und „Runden Tisch“ gegen Rechts
 
25-Jährigen ins Koma geprügelt
Opfer hirntot
Das ist der Killer von Daniel
...und auf Facebook wird das Opfer als Nazi verhöhnt
 
Jagdszenen im Vorbürgerkrieg
Von Michael Paulwitz
 
(Ein passender Kommentar zum Fall Daniel S.)
Das Werturteil der Schmeißfliegen
 
„Stolz darauf, daß Weyhe bunt ist“: Verschleierungsversuche im Fall Daniel S. (Kirchweyhe)
 
Kirchweyher Wahnwitz
 
(Auch ein Kommentar zu Kirchweye)
Glashaus
 
Kirchweyhe, 16. März: Deutschlandfahnen verboten
 
Das Schlachten hat begonnen
 
Daniel S. (Kirchweyhe) und Jusef El- A. (Neukölln) – Zweierlei Begräbnis
 
Gesicht Zeigen! Für ein Weltoffenes Deutschland präsentiert die ersten Plakate der neuen Kampagne.
 
Türken protestieren gegen Rassismus in Deutschland
 
Dritter Diebstahl in Folge
Metalldiebe plündern Stahnsdorfer Friedhof
 
Antisemitismus und Homophobie in Schöneberg
Jüdischer Transsexueller angegriffen und ausgeraubt
Zwei offenbar arabischstämmige Jugendliche haben Mittwoch früh in Schöneberg einen Transsexuellen antisemitisch und homophob beleidigt, angegriffen und ausgeraubt. Nun ermittelt der Staatsschutz.
 
Mordanschlag auf Pro-NRW-Chef nur knapp verhindert
 
Eilmeldung: Spezialeinheit vereitelt Attentat auf PRO-NRW-Chef Markus Beisicht
 
Mutmaßlicher Attentäter stand vor Polizeivereidigung
 
Pro-NRW-Politiker verletzt
 
Wien
Favoriten: Türken und Tschetschenen liefern sich Massenschlägerei
 
Lübeck
Urteil im Rehderbrücken-Prozess: Todesraser wird verwarnt
Der 19-Jährige Can Ö. ist heute vom Gericht in Lübeck in allen Punkten schuldig gesprochen und nach dem Jugendstrafrecht verwarnt worden.
 
„Ich dachte, du wärst Deutscher“
Der Anführer einer kriminellen Bande, Mohammed K., ist vom Amtsgericht Neustadt zu einer zweijährigen Bewährungsstrafe verurteilt worden.
 
Nach Massenschlägerei in Kreuzberg
Schild West an der Zulassungsstelle
 
Verbrechen in Pasing
Rätsel um Daniela: Mordverdächtiger schweigt
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Architektur
Erst kamen die Bomben, dann die Stadtzerstörer
Seit 1950 gab es in Deutschland eine zweite Zerstörungswelle. Prominenteste Opfer: einige wichtige Plätze unserer Städte. Eine Bürgerinitiative kämpft jetzt gegen diese stadtplanerischen Verbrechen.
 
Geistersiedlungen - die gruseligsten Orte im Ruhrgebiet
 
Haushaltsplanung
NRW hat kein Geld mehr für den Denkmalschutz
Einmalig in der Geschichte der Bundesrepublik: Von 2015 an hat Nordrhein-Westfalen keine Fördermittel für den Denkmalschutz mehr. Das zeugt von politischer Kurzsichtigkeit – und wird am Ende teuer.
 
Kulturstaatsminister Neumann: Streichung von Denkmalschutzmitteln in NRW ist "kulturpolitische Bankrotterklärung"
 
Energiepolitik
Verdämmt und zugeklebt
Um das Klima zu retten, werden Deutschlands Häuser in Styropor eingepackt ­- mit zweifelhaftem Nutzen. Politik, Industrie und Wissenschaft wollen es so. Den Schaden hat der Bürger.
 
Haussanierung
Die große Lüge von der Wärmedämmung
 
Wer Dämmplatten an seine Fassade klebt, spart Heizkosten – glauben viele. Doch die Rechnung geht nicht auf. Eine Studie zeigt: Die Kosten der Sanierung übersteigen die Einsparungen. Und zwar deutlich.
 
Alternativen zum Wärmedämmverbundsystem
 
Nationaldenkmal Skulpturenpark Deutsche Einheit
 
Nach negativen Reaktionen auf Facebook
"In Mathe bin ich Deko"-T-Shirt aus Sortiment genommen
 
EU-Regelungswahn
Es lebe die Freiheit! Es lebe die Pornografie!
Erst Tabak, jetzt Porno: Der Frauenausschuss des EU-Parlaments will uns vor unsittlichen Angeboten aus den Medien schützten. Mit Moral hat das nichts zu tun – das ist ein Angriff auf unsere Freiheit. Von Henryk M. Broder
 
Die künftige „Frankfurter Allgemeine Rundschau“
Was steckt hinter der Weiterführung der Pleite-Zeitung?
 
(Werbevideo der Graffiti-Szene. Sehr aufschlussreich das anarchistische Selbstverständnis)
1UP X Grifters Code – Very good guys
 
Künstler porträtieren Erich Ludendorff
 
Boah, wie Hitler (1)
 
Boah, wie Hitler (2) – Timur Vermes: „Er ist wieder da!“
 
Wir selbst – anthropologisch
 
(TV-Onkel Hildebrandt und Co. gerieren sich als Widerstandskämpfer…)
Störsender
 
Interview with Jaenelle Antas
 
Generation Y Wollen die auch arbeiten?
Junge Beschäftigte verlangen eine neue Arbeitswelt. Sonst ziehen sie weiter zum nächsten Job. Ihre Ansprüche verändern die gesamte Wirtschaft.
 
Nicht geschenkt!? – Wie sich Zeitung neu erfinden muss
Ob im Abo, im Einzelverkauf am Kiosk oder als Gratisblatt am Flughafen; die gedruckte Zeitung verliert nicht nur Auflage sondern auch Relevanz. Klar ist: Die Printmedien müssen sich verändern. Nur wie? 6 Medienprofis über die Zukunft der Zeitung.
 
Ein interessanter Film über Selbstversorgung/Vorsorge im Krisenfall....Vorräte, Wasser, Edelmetall
 
Bewaffnete Ästhetik – Alex Kurtagic über die Fehler der Konservativen
 
Gottschalk, W: Bauchschmerzen – Roman
 
Taffy. Geschichte eines weißen Killers in Afrika [Broschiert]
 
Finnland
Daumenkino ist Reisepass-Hit
 

mercredi, 03 avril 2013

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?

Alexandre LATSA

Ex: http://alexandrelatsa.ru/

 
aacllg.gifWednesday, December 5, 2012, the Albanian Prime Minister Sali Berisha advocated granting Albanian citizenship to all Albanians, wherever they reside. This statement was made during a visit of the city of Vlora where the independence of the Albanian state was declared, only 100 years ago. At the time Albania had just liberated itself from Ottoman rule.

This declaration follows a separate statement, collective this time, that Sali Berisha had made with his Kosovar counterpart Hashim Thaci a few weeks ago, promising the union of all Albanians. The place was, I must say, well chosen since the vast majority of the inhabitants of Kosovo today are of Albanian origin, which has not always been the case.

During the Balkan War in 1913, Serbs still constitute the majority of the population. In 1941, Kosovo is attached to the Greater Albania (already) fascist Italian protectorate. After the war, Tito would prohibit Albanian immigration since Yugoslavia, according to him, could be strong only if Serbia were as weak as possible. In 1974, it is he who attributes to Kosovo autonomous province status which would be removed by Slobodan Milosevic in 1989, while the Serbs already composed no more than 15% of the population.

 
When in 2008 Kosovo declares independence, nearly a decade after the Western military intervention, few commentators call attention to the dominant «Albanity» of this new small state. On the contrary, it is a time of real celebration for that supposedly oppressed people who finally gained freedom. In most Western countries and the European Union, the recognition is instantaneous, without any question being raised about the treatment of the Serb minority and the future that awaited it, despite the terrible precedent of 2004, when Christians were victims of pogroms, burned down churches, and the violation of their most basic human rights. It is true that Europe, sorry the European Union, at that time had other priorities: the essential organization of gay pride in Belgrade.
 
It took only 4 years for the farce of Kosovo’s independence to finally emerge publicly. Only 4 years for the Albanian Prime Minister to prove the Serb nationalists right when they consistenly maintained that it was not Kosovars (the inhabitants of the Kosovo region being Serbs) they were facing but well and truly Shqiptars, in a new episode of the ancient conflict in the Balkans that has pitted for nearly 6 centuries the Orthodox Slavs against the sons of the Ottoman Empire converts.
 
Western support for the creation of Kosovo and hostility against Serbia may seem completely inexplicable. Yet from 1991 to 2008, U.S. strategists have been led by a single logic: the destruction of Serbia, to debilitate her as much as possible for the inevitable historical moment in the future when she would again turn to Russia.
 

Of course, it was necessary at the same time to also devitalize Russia. If, from 1991 to 2000, a military and media war was waged against Milosevic’s Serbia with the aim of annihilating it, an economic and moral war was being unleashed against Yeltsin’s Russia. The crusade against the communist world has turned into a crusade against the Orthodox world, and essentially against its most sovereign political nerve center: Russia.

 
The theoretician of Russia’s containment in Eurasia, Zbigniew Brzezinski, said himself in 2007 that «After the collapse of the USSR, the main enemy of the USA will be the Russian Orthodox Church.» The creation of Greater Albania can probably be seen in this historical and geostrategic light. It is like tossing a new match, one that could create a spark and start a new fire in the Balkan inferno. This fire would result in the further weakening of Europe, but also deepen the destabilization of the Orthodox world (Macedonia, Greece, Montenegro, Serbia …) and curb its rapprochement with Russia. Indirectly, it is Russia’s influence in Eastern Europe that would be challenged, and therefore its rapprochement with Western Europe. In doing so, the United States would once again achieve their primary objective: to prevent a rapprochement between continental Europe and the Catholic and Orthodox worlds.

7 avril prochain: l'Alsace vote pour son avenir...

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Dimanche 7 avril prochain, l'Alsace vote pour son avenir...

Entretien avec Jacques Cordonnier, Président d'Alsace d'abord :

Le 7 avril prochain, un référendum d’initiative locale aura lieu dans les deux départements alsaciens, dans la perspective de fusionner le Conseil régional d’Alsace et les Conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Jacques Cordonnier, le mouvement régionaliste Alsace d’Abord que vous présidez est fortement engagé en faveur du Oui dans le campagne référendaire. Pourquoi ?

Parce que le projet de fusion des hautes collectivités alsaciennes et de créer un Conseil unique d’Alsace a été imaginé et conçu dès 1989 par le mouvement Alsace d’Abord. Avec Robert Spieler - avec qui j’ai fondé le mouvement et qui en a été le président jusqu’en 2008 – nous avions eu très tôt la conviction que la prospérité et le rayonnement de l’Alsace, la sauvegarde de ses particularismes et son développement économique passeraient nécessairement par une réforme institutionnelle. Nous défendions l’idée, audacieuse à l’époque, qu’une telle réforme pouvait très bien n’être conduite qu’en Alsace et ne pas s’appliquer à toutes les régions de France, dès lors que les autres régions de France n’en voulaient peut-être pas encore.

Pourquoi l’Alsace devrait-elle avoir un statut différent des autres régions ?

L’Alsace a une tradition régionaliste très ancienne. Elle est certes la plus petite région française, mais c’est une région frontalière à forte identité, ballotée pendant des siècles entre des autorités tutélaires différentes. Notre identité se fonde sur notre double culture, française et alémanique, héritage d’une histoire mouvementée. Les Alsaciens demeurent très attachés à leurs spécificités. En dépit des multiples tentatives de l’État de franciser à tout prix cette région des marches de l’Est, l’Alsace a su conserver presque intact son droit local. La « chance » de l’Alsace fut qu’elle ne fut pas française quand le petit  «  Père Combes » imposa en 1905 la séparation de l’Eglise et de l’Etat. En 1919, la France victorieuse voulut remettre en cause ce statut. La révolte fut telle, et développa tant les mouvements autonomistes, que le Régime recula. Ce droit local, qui fait partie du patrimoine alsacien, est régulièrement l’objet de remises en cause par le pouvoir central. Qu’il s’agisse du livre foncier, du régime local d’assurance-maladie, de la réglementation spécifique de l’apprentissage, du statut concordataire des cultes, des instances prud’homales paritaires, de l’organisation mutualiste de l’épargne et de bien d’autres domaines, notre droit local a fait la preuve de sa supériorité sur le régime commun.

C’est ce statut particulier que nous entendons préserver et renforcer. Quand les Alsaciens parleront d’une seule voix, nous serons plus à même de demander d’autres transferts de compétences et de ressources de l’État vers la Région. De même, l’Alsace deviendra plus crédible vis-à-vis de nos puissants voisins du Bade-Wurtemberg ou de Bâle lorsqu’il s’agira de coopération transfrontalière.

Votre projet date de 1989 ; comment se fait-il qu’il ait fallu attendre si longtemps pour voir les choses enfin se décanter ?

Avec Robert Spieler et les autres élus de notre mouvement, nous nous battions inlassablement au sein du Conseil régional pour faire progresser l’idée du Conseil unique d’Alsace. Mais nous nous sommes toujours heurtés aux réflexes jacobins et « républicains » aussi vivaces chez les élus de droite que de gauche. Il faut dire que les grands partis nationaux, UMP, PS, mais aussi FN, ne favorisaient pas, chez leurs élus et leurs dirigeants, l’éclosion d’idées nouvelles qui auraient pu remettre en cause le centralisme et le jacobinisme « républicain » dont la plupart des régions s’accommodaient. Élection après élection, nous placions le projet de fusion au cœur des campagnes électorales, et c’est ainsi que chez les électeurs, au bout de vingt ans, l’idée a fait son chemin.

Cette fusion, et la création du Conseil d’Alsace, suffiront-elles à endiguer les effets de la crise qui touchent l’Alsace autant que le reste du pays ?

Le Conseil unique d’Alsace sera un formidable outil pour mettre progressivement en œuvre des décisions prises par les Alsaciens, pour les Alsaciens. Mais il faudra encore l’améliorer, car le projet tel qu’il est présenté aux électeurs est imparfait et incomplet. Les responsables UMP prétendent vouloir simplifier le mille-feuille administratif, mais ils ont concocté une usine à gaz peu compréhensible. On sent bien que le projet est le produit d’âpres marchandages entre Haut-Rhinois et Bas-Rhinois, entre Strasbourgeois et non-Strasbourgeois, entre citadins et ruraux. Médiocrité, quand tu nous tiens… Mais je ne boude pas mon plaisir ; mieux vaut une fusion incomplète que pas de fusion du tout. L’occasion qui se présente est historique. Si nous ratons cette fenêtre de tir, il n’y aura plus de possibilité de créer le Conseil d’Alsace avant cinquante ans ou plus.

Ne craignez-vous pas que ce référendum en Alsace soit une réplique du référendum local du 6 juillet 2003 en Corse, où le Non l’a emporté ?

Non, les deux référendums sont bien différents. Le référendum en Corse a été conçu et organisé par le centralisme parisien, ce qui a quelque peu énervé les Corses. De même que pour tous les référendums organisés dans les DOM-TOM par le passé. Le référendum du 7 avril 2013 en Alsace a été quant à lui, voulu, imaginé et préparé par les Alsaciens. C’est d’ailleurs une grande première. C’est la première fois dans l’histoire de France que les habitants d’une région vont être consultés, à leur demande, sur leur avenir institutionnel. Les Alsaciens pourront prendre leur destin en mains.

Vous avez donc toutes les raisons d’êtes satisfait. Ce référendum sera probablement une simple formalité ?

Non, rien n’est joué. Le Oui, pour l’emporter, doit satisfaire à deux conditions : faire plus de 50 % des suffrages exprimés, mais le Oui doit aussi atteindre 25 % des électeurs inscrits dans chaque département. Or comme chacun le sait, l’abstention n’a fait que progresser au cours des dernières décennies. En outre, il s’agira là d’une consultation uniquement régionale, ce qui veut dire que les grandes chaînes de télévision et la presse nationale n’en parleront pas, ou très peu. Sachant que les présidents UMP des Conseils généraux vont perdre leur siège de président, vous pensez bien qu’ils font campagne à reculons. Quant aux conseillers UMP et PS de base, généraux ou régionaux, ils craignent confusément de perdre leurs prébendes ; ils ne sont donc pas très actifs sur le terrain. Les élus du Front National, eux, font carrément campagne pour le Non, mettant en garde contre le morcellement de la République issue du siècle des Lumières… Ils aiment, ils adorent les valeurs de la République… Ils rejoignent ainsi dans le camp des jacobins, les militants du Front de gauche, du NPA, d’une partie du PS et les Libres penseurs francs-maçons qui n’ont jamais supporté la survie du Concordat en terre alsacienne. C‘est navrant, mais aujourd’hui le Front national est devenu le meilleur défenseur des idées de la Révolution française et des idées jacobines en Alsace. Navrant, vraiment navrant…

Mais le référendum ne peut-il pas permettre de donner la parole au peuple ?  

Soyons lucides : Les Français n’ont pas la pratique ni l’habitude du référendum ou de la votation. De sorte que, lorsqu’ils sont enfin consultés, ils ne répondent pas à la question posée mais se livrent plutôt à un vote sanction, un vote de mauvaise humeur. Et en cette période de crise, les gens ont quelques raisons d’être de mauvaise humeur. Les responsables UMP seraient bien inspirés d’y penser et de détourner cette mauvaise humeur contre l’État socialiste. Mais ils n’osent pas, tant ils sont formatés pour s’incliner devant tout ce qui vient de Paris. Le mouvement régionaliste mène activement campagne, surtout dans le Haut-Rhin où l’on a agité depuis plus de trois ans le chiffon rouge de la domination strasbourgeoise. La domination strasbourgeoise ! Mais, que voulez-vous. Il est bien connu que les nains défendent leur pré carré. Ceci est vraiment profondément misérable et digne d’un nanisme cosmoplanétaire…

Ce sera sans doute difficile, mais j’ai la conviction que les Alsaciens choisiront de voter Oui. Oui à l’Alsace alsacienne, à la France française et à l’Europe européenne…

Un Parlement alsacien?

Quand il y a vingt-cinq ans nous demandions la création du Conseil d’Alsace, on nous traitait de fous. Il ne faut donc pas s’effrayer quand nous prédisons que dans quelques années, l’Alsace aura son Parlement. Dès aujourd’hui, nous devons demander des pouvoirs organiques et réglementaires afin d’obtenir sans délai la responsabilité du droit local, de sa sauvegarde et de sa modernisation. L’Alsace doit devenir maîtresse dans les domaines où son talent lui permettra de s’exprimer mieux, moins cher, plus efficacement que l’État. L’Alsace doit tirer le meilleur parti de sa situation dans l’espace rhénan et développer des relations étroites de partenariat avec ses voisins de la Suisse alémanique, du pays de Bade et du Sud-Palatinat.

Tout cela sera facilité avec l’installation du Conseil d’Alsace et la mise en œuvre d’un projet moderne de vraie décentralisation. La victoire du Oui le 7 avril prochain sera la victoire des Alsaciens et la chance de notre région.

Mais quand vous évoquez un Parlement alsacien, n’êtes-vous pas en pleine démarche indépendantiste ?

Ceci est une plaisanterie. L’Alsace est et restera française et européenne. Il n’est pas question pour nous de revendiquer une quelconque indépendance, idée ridicule, qui n’a aucun sens dans le cadre de la réflexion européenne et nationale qui est la nôtre. Il est consternant d’entendre des représentants de mouvements dits nationaux ou nationalistes reprendre les antiennes du jacobinisme révolutionnaire. Les meilleurs défenseurs de la Révolution française ne sont pas Mélenchon ni Buffet, mais Marine Le Pen et le Front national. Désespérant… Pardonnez-moi : Mais dire « merde » aux énarques parisien arrogants, ce n’est pas dire « merde » à la France.

Cet entretien a été publié dans Rivarol de la semaine dernière cliquez ici

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L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme

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Bernhard TOMASCHITZ:

L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme

 

Le Kosovo est devenu le terrain d’entraînement des rebelles syriens, tandis que les liens entre l’UÇK et les islamistes sont de plus en plus étroits

 

L’UE avait demandé aux Serbes d’ouvrir un “dialogue” avec le Kosovo: ce “dialogue” est désormais dans l’impasse. Surtout parce que l’UE et les Etats-Unis exigent la dissolution de l’administration parallèle serbe dans les régions septentrionales du Kosovo. Tandis que des pressions s’exercent constamment sur Belgrade —à qui on fait miroiter l’adhésion à l’UE— on ne demande aucune concession ni compromis aux Albanais du Kosovo.

 

Indépendamment du litige que constituent les zones et enclaves serbes du Nord du Kosovo, au peuplement serbe majoritaire, Pristina progresse à grands pas dans l’élaboration de structures quasi-étatiques, avec l’appui américain. Ainsi, en juin, la mise sur pied d’une armée kosovar, légèrement armée et dénommée la KSF (“Forces armées du Kosovo”), devrait être achevée. La petite armée kosovar de 2500 soldats est entraînée par la KFOR, les forces de protection internationales travaillant sous la houlette de l’OTAN. Début février 2013, le porte-paroles de la KFOR, Alexander Willing, déclarait: “Les Etats de l’OTAN considèrent que le moment est venu de parachever définitivement la constitution des KSF”. Et Willing ajoutait: “Le Conseil nord-atlantique, l’organe de décision suprême de l’OTAN, prendra une décision politique, basée sur l’évaluation qu’auront préalablement posée les autorités militaires de l’OTAN”.

 

Les forces armées du Kosovo, dont le projet a été élaboré dès 2009, procèdent de l’UÇK, l’organisation armée clandestine qui, à la fin des années 90, avait combattu contre les Serbes. Dans ce contexte, il est intéressant de noter la volte-face des Etats-Unis: considérée au départ comme une organisation terroriste, l’UÇK a rapidement été perçue comme “utile”; les Américains ont très vite commencé à entraîner les combattants de cette armée de partisans. Dès 1999, dès que l’OTAN déclenche une guerre aérienne contre la Serbie envers et contre le droit des gens, car cette attaque s’est effectuée sans le consentement du conseil de sécurité de l’ONU, le soutien apporté à l’UÇK sert aussitôt à la réalisation d’un projet à long terme: bâtir une base américaine sur le territoire du Kosovo. Ensuite, il était d’ores et déjà prévu que le Kosovo, comme tous les autres pays de la région, devait à terme se voir intégré dans les structures “euro-atlantistes”, c’est-à-dire devenir tout à la fois membre de l’UE et de l’OTAN. Pendant l’automne 2009, deux politologues, Patrice C. McMahon et Jon Western, écrivent dans la revue “Foreign Affairs” que les infrastructures militaires de Bosnie pourront dorénavant servir de “camp d’entraînement pour les forces armées de l’UE et de l’OTAN” pour qu’elles puissent ensuite parfaire des missions en Afghanistan. Ainsi, cela reviendrait moins cher que “le maintien d’une mission complète pour assurer la paix”.

 

Certes, on peut considérer, avec le recul, que McMahon et Western se sont trompés sur quelques détails, mais, en gros, ils ont eu raison. En effet, Washington utilise le Kosovo pour former des unités étrangères, en l’occurrence les combattants de la dite “Armée syrienne de libération” (ASL). A ce propos, la plateforme “www.globalresearch.ca”, très critique à l’égard des politiques américaines, signalait en mai 2012 “qu’une délégation de rebelles syriens avait forgé un accord avec les autorités de Pristina pour échanger des expériences en matière de guerre des partisans; l’opposition syrienne a donc envoyé des combattants au Kosovo pour apprendre des tactiques de guerilla et pour y être entraînés en vue de renverser le régime du Président Bachar El-Assad”. Le chef de la délégation syrienne, Ammar Abdulhamid, aurait prononcé les paroles suivantes: “Nous sommes venus ici pour apprendre. Le Kosovo a, dans le passé, suivi une voie insurrectionnelle et a glané des expériences qui pourront nous être fort utiles”.

 

Vu l’emprise croissante des islamistes sur la rébellion syrienne, les camps d’entraînement du Kosovo, dont l’un se trouve à proximité de la frontière albanaise et avait été utilisé par les Américains pour entraîner les combattants de l’UÇK, ne sont pas le théâtre d’un processus banal, dépourvu de dangers. L’UÇK, en effet, entretient des liens étroits avec les fondamentalistes islamistes, ce que cherchent à faire ignorer l’UE et les Etats-Unis. Le 4 mai 1999, le “Washington Post”, donc une source peu “suspecte”, publiait un article relatif à un rapport récent des services secrets: “Quelques membres de l’Armée de libération du Kosovo (...), qui financent leur guerre par la vente d’héroïne, ont été entraîné dans des camps terroristes, dirigés par le proscrit international, Oussama Ben Laden, recherché depuis 1998 pour des attentats à la bombe commis contre deux ambassades américaines en Afrique”. Le journal américain évoquait aussi la formation de certains combattants de l’UÇK en Afghanistan et l’infiltration de “moudjahhidin” au Kosovo. Parmi les co-fondateurs et les dirigeants de l’UÇK de cette époque, il y avait Hashim Thaçi, le chef du gouvernement actuel du Kosovo.

 

Dans leur plan visant à “transformer” la Yougoslavie pour affaiblir la Russie, les Américains avaient misé, une fois de plus, sur des alliés douteux. Les objectifs réels des Etats-Unis au Kosovo n’étaient pas de protéger les civils albanais contre d’hypothétiques exactions serbes, comme cela ressort d’un courriel émanant de George Friedman, directeur de la boîte-à-penser américaine “Strategic Forecasting” du 19 décembre 2007, courriel révélé par “Wikileaks”: “Les Etats-Unis et l’Europe étaient bien décidés à faire du Kosovo, alors province serbe, un Etat indépendant (...). La Russie, dès le conflit initial (de 1999, ndt), s’y était opposée mais, à cette époque d’Eltsine, Moscou était faible et ses desiderata n’étaient pas pris en considération”.

 

Entretemps, le royaume arabe-saoudien, islamiste et fondamentaliste, essaie d’accroître son influence sur le Kosovo, majoritairement peuplé de musulmans. En janvier 2013, les Saoudiens ont émis officiellement le souhait que tous les Etats membres de l’Organisation de la Coopération islamique reconnaissent Pristina sur le plan diplomatique. Les Saoudiens sont donc sur la même longueur d’onde que les Américains. Dans une dépêche de juillet 2008, émanant de l’ambassade américaine de Pristina et divulguée par “Wikileaks”, on peut lire: “L’Arabie Saoudite, vu l’influence énorme qu’elle exerce dans le monde islamique et vu les indices en provenance d’autres pays annonçant qu’ils sont prêts à reconnaître le Kosovo si l’Arabie Saoudite le reconnaît préalablement” jouera sans nul doute un rôle important dans la future reconnaissance de la province serbe sécessionniste érigée au rang d’Etat. Pour cette raison et pour le gouvernement de Pristina, “on organisera dans un avenir proche une visite officielle en Arabie Saoudite”. En contre-partie, il est plus que probable que les Saoudiens exporteront leur version radicale de l’islam dans les Balkans, donc en Europe, avec l’accord tacite et bienveillant des Etats-Unis.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°12/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

 

mardi, 02 avril 2013

Crise à Chypre: Et si le rêve européen touchait à sa fin?

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Crise à Chypre: Et si le rêve européen touchait à sa fin?

Un peu d’histoire

Les récents événements à Chypre ont donné lieu à un déferlement médiatique excessif et souvent bien éloigné de la réalité. La partie sud de l’île de Chypre (la partie nord étant envahie militairement par la Turquie depuis 1974) est peuplée de 770.000 habitants et ne représente que 0,3% du PIB de la zone euro. L’île, bien que relativement méconnue du grand public, du moins jusqu'à cette crise, a eu une histoire très tumultueuse la partageant largement entre l’Occident et l’Orient. Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter cette histoire illustrée de l’île s’arrêtant à 2004.

C’est justement à cette date que Chypre a intégré l’Union Européenne (le pays étant le plus riche des nouveaux entrants à l’époque) puis en 2008 Chypre a intégré la zone euro. A ce moment l’île connaissait déjà des afflux de capitaux russes et la législation fiscale y était déjà sensiblement la même qu’aujourd’hui. La même année la crise financière à frappé l’île comme tous les pays occidentaux et lors de la restructuration de la dette Grecque, les actifs des banques Chypriotes (qui contenaient une forte proportion de bons du trésor grecs) ont été brutalement dévalorisés par cette décision de l'Eurogroupe. Le pays en 2011 avait pourtant une dette en pourcentage du PIB inferieure à celle de la France, de  l’Italie et  de l’Allemagne. Jacques Sapir rappelle en outre que les banques chypriotes ont aujourd’hui des actifs qui sont égaux à 7,5 fois le PIB de l’île, alors que la moyenne dans l’UE est de 3,5 fois, mais que c’est largement moins par exemple que le Luxembourg dont les actifs bancaires pèsent 22 fois le PIB.

Le racket fiscal: nouvelle solution pour régler la crise?

La Troïka (une alliance de la BCE, du FMI et de l’UE) a donc choisi une mesure radicale pour récupérer la trésorerie nécessaire au renflouement des banques: le prélèvement de l’argent via une ponction obligatoire pour tous les détenteurs de comptes sur l’île. Une mesure sans précédent et vraisemblablement contraire à toutes les normes juridiques bancaires internationales, que les autorités russes ont qualifié non seulement d’injustes et dangereuses et qui montrent bien selon eux que le modèle économique néolibéral est complètement épuisé. Des officiels russes ont même parlé d’une mesure de type soviétique et la presse russe à elle titré sur la fin de l’Europe civilisée.

Les commentateurs français quand à eux ont ces derniers jours au contraire justifié ce racket fiscal imposé sur les comptes chypriotes par la Troïka en affirmant qu’après tout on y prélevait de l’argent sale et russe, ou russe et donc sale, et que par conséquent la mesure était justifiée. Mention spéciale à Marc Fiorentino pour qui il ne faut pas "s’emmerder" avec ce pays (…) Dans "lequel les gens ne payent pas leurs impôts (…) Et en frappant l’argent de la mafia russe". Les Chypriotes apprécieront. Pour Christophe Barbier la mesure vise "l’argent pas propre de Chypre" ce que les milliers de petits salariés qui risquent d'être maintenant licenciés auront sans doute du mal à croire.

Les politiques ne sont pas en reste. Pour le Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères Bernard Cazeneuve "il est normal que les oligarques russes payent", pour Alain Lamassoure "il est normal que la lessiveuse à laver l'argent sale qu'est Chypre soit arrêtée et que les oligarques russes payent" et pour Daniel Cohn-Bendit "qu'on taxe un oligarque russe ne va pas lui faire mal digérer ce qu'il a mangé ce soir" (sources). Quand a François d’Aubert il affirme lui "qu’il n’y a pas de raison que le contribuable européen finance l’épargne des oligarques russes".

On aimerait bien entendre les mêmes commentateurs sur les investissements russes en Angleterre, ce pays qui accorde le droit de résidence à un grand nombre d’oligarques dont on peut grandement douter qu’ils aient fait fortune légalement, ou même et pour faire plus proche sur nombre d’investissements russes en France notamment sur la cote d’Azur à la fin des années 90.

Romaric Gaudin remet lui relativement les pendules à l’heure en rappelant que "Les Européens, prompts à pleurer sur le sort peu enviable de Mikhaïl Khodorkovski oublient que ce dernier avait construit son empire sur la banque Menatep, basée à… Chypre" ou encore que "Lorsque l’argent russe va vers Chypre, il est forcément sale. En revanche, lorsque l’argent russe construit un gazoduc sous la baltique vers l’Allemagne, investit dans le football britannique, il devient respectable".

Les mythes sur Chypre ont la peau dure

A Chypre, en y regardant de plus près, la situation n’est pas vraiment celle décrite dans la presse francophone.

D’après l’économiste Natalia Orlova, le montant des dépôts dans les banques chypriotes s’élève à 90 milliards d’euros (particuliers et entreprises) dont seulement 30% est détenu par des personnes (morales ou physiques) pas originaires de la zone Euro. Les dépôts russes à Chypre sont selon elles estimés à environ 20 milliards et 13 milliards correspondent à des dépôts grecs, britanniques mais aussi du Moyen-Orient. L’immatriculation de sociétés a en effet contribué à la fortune de Chypre, qui offre il est vrai un cadre légal et fiscal avantageux et très souple. De nombreuses sociétés se sont ainsi très logiquement et légalement domiciliées à Chypre, au sein de l’Union Européenne. Parmi elles de nombreuses sociétés russes ayant des activités économiques intenses avec l’UE, bénéficiant à Chypre d’un régime fiscal avantageux (I.S à 10%) et d’un traité de non double imposition leur permettant donc de rapatrier leurs profits  en Russie sans être taxées deux fois.

Les arguments basés sur la "volonté de lutter" contre le blanchiment d’argent sale et russe, ou russe et forcément sale, ont tourné à la caricature grotesque puisque si les dépôts russes à Chypre se montent à environ 20 milliards d’euros, à titre de comparaison l’an passé, on a enregistré 120 milliards d’euros de mouvements de fonds russes vers Chypre, mais aussi et surtout 130 milliards d’euros de mouvements de fonds de Chypre vers la Russie (sources ici et la). Depuis 2005 les investissements de Chypre vers la Russie sont supérieurs aux investissements de Russie vers Chypre! Selon Marios Zachariadis, professeur d'économie à l'université de Chypre: "la proportion des avoirs étrangers illégaux à Chypre n’est pas supérieure à ce qu'elle est en Suisse ou au Luxembourg", pays qui vient par ailleurs il y a peu de signer le traité de non double imposition avec la Russie tout comme Chypre. Une réalité confirmée par le secrétaire d’Etat allemand aux Finances, Stefan Kampeter qui a explicitement affirmé qu’il "n’y avait aucun signe à Chypre de dépôt illégal et que les allégations de blanchiment d’argent contre Chypre ne pouvaient être prouvées".

Le parlement chypriote a voté contre le pan initial de la Troïka qui envisageait un prélèvement obligatoire sur tous les comptes de l’île et c’est seulement dans la nuit de dimanche à lundi dernier qu’un accord a été trouvé, à savoir le prélèvement de 100% des actifs au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la banque la plus malade de l’île, et un pourcentage non encore fixé (30 à 40%) au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la seconde grande banque du pays. En clair, le racket pur et simple de l’argent chypriote et non chypriote (russe, est européen, anglais et oriental) massivement stocké dans les deux principales banques de l’île. Est-ce normal que des actifs étrangers légaux payent pour la crise grecque? Peut-on imaginer les sociétés françaises ou américaines de Russie se faire taxer 40% de leurs actifs pour payer la dette d’un pays qui au sein de l’Union Eurasiatique serait mal en point? On peut tenter d’imaginer la réaction américaine dans une telle situation.

La guerre financière, entre énergie et orthodoxie

Chypre apparaît en réalité de plus en plus comme un maillon (un pion pour Thierry Meyssan) au cœur d’une tension géopolitique opposant de plus en plus directement et frontalement la Russie et l’Occident.

L’Eurogroupe a sans doute rempli ses objectifs réels. Tout d’abord celui de prendre une mesure test sur un pays de petite taille et qui a sans doute servi de laboratoire. Déjà l’Espagne et la Nouvelle Zélande se sont dites prêtes à faire passer une mesure similaire, pour combler le déficit de leurs systèmes bancaires. Nul doute que la liste va s’allonger. Les conséquences vont sans doute être très lourdes et pourraient insécuriser de nombreux titulaires de comptes dans la zone Euro. Bien que l'Eurogroupe répète en boucle que Chypre est un cas bien à part, nombreux sont les Européens tentés de déplacer leurs actifs financiers ailleurs, et sans doute outre-Atlantique, affaiblissant ainsi de plus en plus l’Europe et la zone euro. Les Chypriotes l’ont bien compris en brandissant dans la rue des pancartes "Nous ne serons pas vos cobayes" et alors que les rues de Nicosie sont pleines de messages adressés aux frères orthodoxes russes et que les manifestations de ces derniers jours voient fleurir les drapeaux russes.

Après la faillite de la Grèce, la Russie s’était engagée il y a près d’un an sur la voie du rachat du consortium gazier grec DEPA/DESFA par Gazprom. Ces négociations intervenaient quelques mois après la chute du régime libyen (et la perte financière importante liée pour Moscou) mais elles se sont visiblement arrêtées lorsqu’il y a un mois le département d'Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession de DEPA à Gazprom qui "permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région". Empêcher une plus grande intégration économique Russie-UE est-il vraiment dans l’intérêt de l’Europe aujourd’hui alors que le président chinois vient de faire sa première visite internationale à Moscou avec à la clef une très forte intensification de la coopération politique, militaire mais aussi et surtout énergétique entre les deux pays ?

En sanctionnant ainsi directement les actifs russes dans les banques de Chypre, c’est la Russie qui est directement visée et touchée. Bien sur les Russes ont logiquement des visées et elles sont bien plus importantes que la simple exploitation du gaz offshore dont le consortium russe Novatek a été exclu de façon assez inexpliquée. D’après l’expert en relations internationales Nouriel Roubini, la Russie vise simplement l’installation d’une base navale sur l’île (ce que les lecteurs de RIA-Novosti savent depuis septembre dernier) et que les Russes pourraient tenter de monnayer en échange d’une aide financière à Nicosie.  

A ce titre, les négociations russo-chypriotes n’ont pas échoué contrairement à ce que beaucoup d’analystes ont sans doute hâtivement conclu. Mais Chypre ne se trouve sans doute pas suffisamment dans la sphère d’influence russe au vu de la dimension de tels enjeux. Il faudrait pour cela qu’elle quitte l’UE et rejoigne la Communauté économique eurasiatique, comme l’a clairement indiqué Sergueï Glaziev, le conseiller du président Poutine.

Il faut rappeler que Sergueï Glaziev avait au début de cette année dénoncé la "guerre financière totale que mènent les pays occidentaux contre la Russie aujourd’hui". Une guerre financière qui semble confirmée par les dernières menaces de la BCE envers la Lettonie pour que celle-ci n’accueille pas d’éventuels capitaux russes qui pourraient vouloir sortir de Chypre.

Sur le plan extérieur, Chypre reste un maillon crucial pour la Russie dans le cadre de son retour au Moyen-Orient et en Méditerranée, mais aussi dans le cadre de ses relations avec l’Occident. Sur le plan intérieur, le pouvoir russe peut enfin montrer qu’il est décidé à maintenir ses objectifs de lutte contre l’offshorisation de l’économie russe, dont Vladimir Poutine avait fait un point essentiel, dans son discours de fin d’année 2012. C'est dans cette optique que le groupe public russe Rosneft vient d’indiquer qu’il allait rapatrier de plusieurs zones du monde réputées offshore les actifs hérités lors de l’acquisition de son concurrent anglais: TNK-BP, notamment de Chypre et des Caraïbes.

Au cœur du monde orthodoxe, la fin du rêve européen?

Mais pendant qu’Occident et Russie s’affrontent par territoires interposés au cœur de la Méditerranée (Grèce, Syrie, Chypre…) le peuple chypriote et les dizaines de milliers de travailleurs anglais et est-européens immigrés à Chypre vont payer la facture et sans doute traverser des années difficiles, Jean Luc Mélenchon a par exemple déjà promis l’enfer aux Chypriotes.

Alors que la Bulgarie a récemment  interrompu ses négociations d’intégration à l’euro, la Grèce continue à s'enfoncer dans l’austérité. A Chypre aujourd’hui, selon les derniers sondages, 67% des habitants souhaitent désormais que leur pays quitte la zone euro, l’UE, et se rapproche de la Russie, une position soutenue activement par l’église orthodoxe chypriote.

Au cœur de la Méditerranée et du monde orthodoxe, le rêve européen semble toucher à sa fin.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

Par ailleurs veuillez trouver les dernières interventions dans la presse Mainstream concernant le dossier chypriote ci-dessous:

Chypre, les dessous d'une plaque tournante pour l'argent russe
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130320trib000755038/chypre-les-dessous-d-une-plaque-tournante-pour-l-argent-russe.html

Ce que la Russie veut imposer à Chypre
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130319trib000754863/ce-que-la-russie-veut-imposer-a-chypre.html

Chypre un cadeau pour Poutine?
http://www.europe1.fr/Economie/Chypre-c-est-un-cadeau-pour-Poutine-1460199/

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

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Andrea PERRONE:

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

 

L’Alliance Atlantique tente d’obtenir de ses partenaires une réglementation commune contre les attaques informatiques; en réalité elle veut recevoir un blanc-seing pour devenir le gendarme mondial

 

Dans un monde de plus en plus “globalisé” où se répètent et se succèdent les attaques informatiques destinés à frapper et à espionner d’autres Etats, l’OTAN a préparé un manuel pour réglementer, à sa façon, les guerres cybernétiques, ce qui s’est fait, bien entendu, pour défendre les intérêts exclusifs de l’“Empire Stars and Stripes”. Le document suggéré par l’OTAN prévoit que, dans le futur, les attaques “online” pourront donner lieu à de véritables conflits militaires. Le quotidien britannique “The Guardian” dénonce les dangers que recèle cette démarche dans un long article où l’auteur rappelle les attaques informatiques lancées il y a quelques années contre les sites nucléaires iraniens par le biais d’un virus d’origine américaine ou israélienne qui a pu mettre hors d’usage les centrifugeuses utilisées pour l’enrichissement de l’uranium. Le virus utilisé s’appelait “Stuxnet” et avait été créé et délibérément diffusé par le gouvernement américain dans le cadre de l’opération “Jeux Olympiques” lancée par le Président américain George W. Bush en 2006. Cette opération consistait en une vague d’attaques digitales contre l’Iran en collaboration avec le gouvernement de Tel Aviv, plus particulièrement contre la centrale nucléaire iranienne de Natanz dans le but de saboter la centrifugeuse de la dite centrale en envoyant des ordres spécifiques au “hardware” contrôlant le dispositif industriel responsable de la vitesse de rotation des turbines. Le but était de les endommager au point qu’elles soient irréparables. Les experts de l’OTAN, qui se sont réunis à Tallinn pour élaborer le nouveau document, sont d’avis que l’attaque contre les centrifugeuses iraniennes est assimilable à un conflit armé.

 

Avec la publication récente de ce document, l’OTAN cherche à montrer à tous qu’elle n’est rien d’autre qu’une organisation de gais lurons altruistes qui a pour objectif d’éviter les attaques cybernétiques visant des objectifs civils comme les hôpitaux, les barrages ou les centrales nucléaires, et non pas de devenir, pour les siècles des siècles, le gendarme du monde au service des intérêts américains, comme on le constate pourtant partout. Selon l’OTAN, l’élaboration de normes constitue le premier pas dans la réglementation générale du “cyberwarfare”. Ces normes, désormais couchées sur le papier, prévoient que les Etats pourront désormais riposter par des forces conventionnelles contre toute attaque informatique menée par un autre pays qui aurait provoqué des morts ou des dommages considérables.

 

Le nouveau manuel de l’OTAN contient 95 normes assez contraignantes, élaborées par vingt experts juristes qui ont planché pendant trois ans en gardant des contacts étroits avec le Comité International de la Croix Rouge et le “Cyber Command” de l’armée américaine. Ces normes prévoient que les “hackers” responsables des attaques, même s’ils sont des civils, pourront être considérés comme des cibles légitimes par les militaires de l’OTAN. Le groupe d’experts a été invité à préparer le manuel, présenté il y a quelques jours à Londres dans le cadre du “think tank” de Chatham House, par le “Co-Operative Cyber Defence Centre of Excellence” (CCDCOE) de l’OTAN, celui qui se trouve justement à Tallinn en Estonie. Ce centre a été mis sur pied à Tallinn en 2008 après une vague d’attaques contre les Pays Baltes, parties de Russie pour frapper les Estoniens qui avaient détruit le symbole de la victoire communiste-moscovite, le monument au soldat russe. Le fait que l’activité de contre-attaque cybernétique soit basée en Estonie révèle que les ennemis de Washington sont géographiquement proches, se trouvent donc à Moscou ou à Beijing, deux pays émergents posés comme ennemis absolus de l’unipolarisme américain, aujourd’hui en déclin.

 

L’OTAN se prépare donc à lancer ses attaques cybernétiques en les camouflant en instruments de défense contre les “Etats-voyous”. L’Alliance Atlantique s’organise simultanément pour réglementer, de manière encore sommaire, le fait nouveau que constituent les attaques informatiques: selon le document de l’OTAN, il faudra, dans ce type de guerre, éviter les objectifs sensibles et civils tels les hôpitaux, les barrages, les digues et les centrales nucléaires. Toutefois, le manuel à consulter en cas de “cyberguerre” stipule bien que toute attaque “online” pourrait entraîner dans l’avenir des conflits militaires réels et complets.

 

Les règles élaborées par cette équipe d’experts payés par l’Alliance Atlantique représentent la toute première tentative de codifier, sur le plan du droit international, les attaques “online”, tout en prévoyant une série de dispositifs utiles aux Etats pour riposter au moyen de forces conventionnelles si l’agression est commise dans l’intention de s’insérer dans les réseaux informatiques d’autres pays et provoquerait des morts ou des dommages considérables aux biens ou aux infrastructures.

 

Ce manuel rédigé par les vingt experts ès-jurisprudence travaillant en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge et l’“US Cyber Command” se compose donc de 95 normes et affirme que des guerres à vaste échelle pourraient être déclenchées si des attaques “online” étaient perpétrées contre des systèmes informatiques. Le document affirme par ailleurs que les “hackers” qui organisent de telles attaques “online” pourraient constituer des objectifs à éliminer en cas de guerre, même s’ils sont des civils. Le groupe d’experts a aussi été invité à rédiger le manuel par le CCDCOE de l’OTAN, basé à Tallinn, capitale de l’Estonie. Il a fallu trois ans pour rédiger ce manuel.

 

Au courant du mois de janvier 2013, le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a annoncé que le Royaume-Uni, à son tour, est prêt à faire partie du CCDCOE dès cette année. L’ambassadeur du Royaume-Uni à Tallinn, Chris Holtby, a observé que “le Royaume-Uni enverra un expert pour continuer une coopération à grande échelle avec le centre tel qu’il existe actuellement. Le Royaume-Uni apprécie grandement les travaux du centre et prévoit d’augmenter sa contribution”. Le Colonel Kirby Abbott, conseiller juridique attaché à l’OTAN, a déclaré à l’occasion de la présentation du manuel qu’actuellement “ce manuel est le plus important en matières de lois régissant la cyberguerre”; “il sera fort utile” a-t-il ajouté.

 

La norme 22 du manuel dit, textuellement: “Un conflit armé international existe dès lors qu’il y a hostilités, lesquelles peuvent comprendre des opérations informatiques ou seulement s’y limiter et peuvent s’observer entre deux Etats ou plus”. Le manuel suggère des “contre-mesures” proportionnées contre les attaques online d’un autre Etat, contre-mesures qui, comme elles ont été annoncés et couchées sur le papier, seront ipso facto acceptées par cet Etat agresseur. Elles ne pourront toutefois pas impliquer l’usage de la force, sauf si la cyber-attaque a provoqué des morts ou des dommages graves aux personnes et aux infrastructures. Formuler un cadre pour les contre-mesures, sur lesquelles tous se sont mis d’accord, ne devrait pas abaisser le seuil pour enclencher de nouveaux conflits, a déclaré au “Guardian” le Professeur Michael Schmitt, directeur du projet, qui travaille au service de l’ “US Naval War College”. “On ne peut utiliser la force que quand on atteint le niveau d’un conflit armé. Tous parlent du ‘cyberspace’ comme s’il s’agit du Far West. Nous avons découvert que de nombreuses lois pouvaient s’appliquer au ‘cyberspace’”, a observé ce conseiller de l’OTAN. Dans de nombreux cas, il semble difficile de percevoir les prémisses d’une attaque online. Le mois passé, depuis Shanghai, une attaque serait partie provenant d’une unité de l’armée chinoise, laquelle unité aurait déjà été la source de nombreuses autres attaques informatiques au niveau international, ce qui nous montre clairement qu’il s’avère difficile de reconnaître les responsables d’éventuels dommages aux systèmes informatiques.

 

La norme 7 du document affirme, en revanche, que si une opération de “cyberguerre” provient d’un réseau appartenant à un gouvernement, “ce n’est toutefois pas une preuve suffisante pour attribuer la dite opération au dit Etat, mais indique, plus simplement, que l’Etat en question est lié à l’opération”.

 

Le manuel retient également l’idée que, conformément aux clauses de la Convention de Genève, toute attaque contre des sites-clefs civils doit être absolument considérée comme hors-la-loi. L’article 80 du manuel affirme textuellement “qu’afin d’éviter la propagation de substances dangereuses et les conséquences qu’une telle diffusion pourrait entraîner, notamment de lourdes pertes parmi la population civile, une attention toute particulière doit être portée aux ‘cyber-attaques’ qui, le cas  échéant, seraient perpétrées contre les installations qui, pour fonctionner, utilisent des substances dangereuses ou contre des barrages, des digues, des centrales nucléaires et électriques ainsi que contre d’autres installations situées à proximité de celles-ci”. Les hôpitaux et les unités médicales devront recevoir la protection dont ils bénéficient déjà selon les normes qui régissent la guerre traditionnelle.

 

Le manuel ne doit toutefois pas être vu comme un document officiel de l’OTAN mais comme un simple manuel de consultation. Il a déjà été publié par les presses de l’Université de Cambridge car de nombreux juristes britanniques ont travaillé à la réalisation du projet. Cependant, comme, en bout de course, tout ce qui émane des milieux politico-militaires de l’Alliance Atlantique finit par avoir pertinence, y compris sur le plan juridique, ce manuel pourra servir à anéantir tout adversaire potentiel, si non par les armes du moins par les procès. En 2010, la stratégie de sécurité nationale du Royaume-Uni a défini les “cyber-attaques”, y compris celles qui frappent d’autres Etats, comme une des quatre menaces “de premier plan”, au même titre que le terrorisme, les crises militaires et les litiges entre Etats. Toutefois, on peut craindre que la teneur de ce manuel, qui fera petit à petit loi, portera préjudice à tous, notamment aux Etats émergents, qui auront l’heur de déplaire aux dirigeants de l’Occident euro-atlantiste, travaillés par le désir toujours inassouvi d’exporter leur “modèle” de démocratie, à coup de bombes ou... d’attaques informatiques.

 

Andrea PERRONE.

(article paru le 21 mars 2013 sur http://www.rinascita.eu/ ).

dimanche, 31 mars 2013

Manifestazione!

 

samedi, 30 mars 2013

Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

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Poutine veut un BRICS stratégique, vite…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le président russe Poutine annonce qu’il proposera à la prochaine réunion du BRICS, les 26-27 mars à Durban, en Afrique du Sud, une extension décisive du rôle de ce regroupement jusqu’ici essentiellement économique de cinq puissances de ce qu’on a coutume de nommer un peu vite “le monde émergent”. Poutine prend garde d’identifier le BRICS comme “un élément-clef du monde multipolaire émergent”, ce qui a une toute autre signification, quasiment opposée, à l’expression “monde émergent”. L’expression “monde émergent”, avec sa connotation dégradante ou implicitement méprisante rappelant l’expression “Tiers-Monde”, implique évidemment le suprématisme anglo-saxon étendu au bloc BAO, conduisant à considérer le modèle BAO comme la Lumière du monde en tous points mais essentiellement économique et moral pour satisfaire les convictions de la modernité, le “monde émergent” évoluant avec comme destin fatal de s’intégrer au bloc BAO. Poutine voit le BRICS comme un élément d’une alternative à la structure du monde actuel régentée par le bloc BAO, alternative fondée sur la multipolarité contre l’unipolarité arrogante, ex-USA et désormais bloc BAO. (Selon notre rangement, nous qualifierions les puissances du BRICS, effectivement selon une vision multipolaire, comme déterminant un “monde se constituant aux marges du Système”, disons “un pied dedans, un pied dehors”, ou encore “dans le Système d’une certaine façon, avec un œil critique et éventuellement réformiste sur le Système d’une autre façon”.)

Cette annonce est faite dans une interview de Poutine à l’agence ITAR-TASS, avec le texte retranscrit le 22 mars 2013 sur le site de la présidence. En préliminaire, Poutine rappelle ce qu’est le BRICS, et surtout les principes sur lesquels est fondée ce regroupement. On retrouve l’accent sur le respect de la légalité internationale et sur le principe de la souveraineté… «BRICS is a key element of the emerging multipolar world. The Group of Five has repeatedly affirmed its commitment to the fundamental principles of the international law and contributed to strengthening the United Nations central role. Our countries do not accept power politics or violation of other countries' sovereignty. We share approaches to the pressing international issues, including the Syrian crisis, the situation around Iran, and Middle East settlement.»

Puis une des questions porte sur le rôle géopolitique du BRICS : «Does it go beyond the purely economic agenda and should the BRICS countries accept greater responsibility for geopolitical processes? What is their policy with regard to the rest of the world, including its major actors such as the United States, the European Union, Japan… What future do you see for this association in this regard?» On trouve dans la réponse de Poutine la présentation et l’explicitation de son initiative.

«At the same time, we invite our partners to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.

»The BRICS countries traditionally voice similar approaches to the settlement of all international conflicts through political and diplomatic means. For the Durban summit, we are working on a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East.

»We do not view BRICS as a geopolitical competitor to western countries or their organisations — on the contrary, we are open to discussion with any country or organisation that is willing to do so within the framework of the common multipolar world order.»

Notre ami M K Bhadrakumar a repris instantanément la nouvelle sur son blog (Indian PunchLine), le 22 mars 2013. Manifestement, il juge extrêmement importante la proposition russe. Par ailleurs, selon son scepticisme habituel pour la direction indienne qu’il tient en piètre estime, il se demande quelle va être l’attitude de l’Inde… M K Bhadrakumar note que Poutine envisage cette transformation du BRICS comme graduelle et étendue sur un laps de temps.

«What stands out is the stunning suggestion Putin has made to reorient the BRICS. He said, “we invite our partners [Brazil, India, China and South Africa] to gradually transform BRICS from a dialogue forum that coordinates approaches to a limited number of issues into a full-scale strategic cooperation mechanism that will allow us to look for solutions to key issues of global politics together.” [Emphasis added.] Putin acknowledges that such a profound transformation will take time. Aside across-the-board harmonization of foreign policies amongst the BRICS members, a fundamental reorientation of the foreign-policy doctrines may also be required.

»How India responds to the grand idea remains to be seen. To be sure, a ‘leap of faith’ is required. India has been comfortable with the fact that the leitmotif of BRICS is economics. Putin’s proposal would fundamentally readjust the BRICS’ orientation…»

… Justement, nous différons quelque peu de M K Bhadrakumar sur l’appréciation du tempo que Poutine voudrait voir suivre pour la transformation du BRICS. Il nous semble que sa proposition, loin de n’être que théorique et laissée au temps pour mûrir, est d’ores et déjà basée sur des propositions spécifiques de prises de position sur des problèmes précis («…a joint declaration setting forth our fundamental approaches to pressing international issues, i.e. crisis in Syria, Afghanistan, Iran and the Middle East»). Cela peut aussi bien signifier que la Russie aimerait voir, dès le sommet de Durban, le BRICS prendre position sur les problèmes spécifiques identifiés, – on verra cela d’une façon concrète la semaine prochaine. Cette perspective signifierait que les Russes voudraient au contraire aller très vite. La position de l’Inde paraîtrait sans aucun doute parmi les plus incertaines vis-à-vis d’un tel projet, quoique les Indiens, comme l’avait signalé M K Bhadrakumar lui-même, ont été les premiers à prendre l’initiative de réunir les conseillers de sécurité nationale des pays du groupe (voir le 7 janvier 2013), ce qui va évidemment dans le sens prôné par Poutine.

Quoi qu’il en soit et si l’on s’en tient à une appréciation objective, il serait évidemment logique de penser que les Russes veulent aller vite, parce que la situation générale des relations internationales et des crises continue à se détériorer à une très grande vitesse et demande la mise en place de forces, soit pour contenir cette descente dans le désordre, soit pour équilibrer les autres forces (le bloc BAO, principalement) qui alimentent ce désordre. Il paraît également très probable que les Russes ont le soutien de la Chine pour ce projet. (Le président chinois commençait sa visite à Moscou le jour où cette interview de Poutine était diffusée, ce qui ne peut être tenue pour une coïncidence, et au contraire doit être apprécié comme un signe puissant dans le sens d'une communauté de vues Russie-Chine.) D’une façon générale, on pourrait apprécier que la proposition russe vient à son heure, qu’il existe autour du BRICS une urgence d’évolution et d’intervention, selon laquelle un tel rassemblement peut difficilement restreindre sa propre dynamique au seul champ économique ; c’est notamment, voire essentiellement par le champ économique que le Système active son travail de déstructuration et de dissolution, et par conséquent des acteurs de cette importance, regroupés autour du champ économique dans la situation pressante qu’on connaît, ne peuvent pas ne pas considérer tous les effets engendrés par ce domaine.

Le projet russe n’a rien à voir, à notre sens, avec la constitution d’un pôle de puissance pouvant éventuellement concurrencer d’autres pôles de puissance (le bloc BAO, évidemment), – comme le dit justement Poutine et, selon notre approche, en exprimant sa véritable pensée. Le BRICS, s’il était réformé dans le sens voulu par Poutine, ne constituerait pas une partie prenante dans la situation actuelle, mais bel et bien une tentative de stabilisation de la dite situation. De ce point de vue, les Russes cherchent des partenaires capables de les épauler, ou au moins de les soutenir, dans cette même entreprise de “tentative de stabilisation”, comme ils font en Syrie, et leur initiative vers le BRICS est une démarche naturelle.

Continuant à considérer objectivement la situation, le BRICS n’apparaît en aucun cas assez puissant et assez organisé pour bouleverser complètement la situation générale. Il est vrai qu’il n’a pas affaire seulement à d’autres groupes dont la plupart sont déstabilisateurs, mais, au-dessus, à une tendance générale de déstructuration-dissolution qui dépasse évidemment les capacités humaines d’organisation ou de désorganisation. Le BRICS transformé-selon-Poutine, serait une saine et juste réaction face à cette tendance, mais absolument insuffisante pour espérer la stopper de quelque façon que ce soit. Par contre, et sans que ce soit justement le but conscient et élaboré de Poutine, cette évolution du BRICS apparaîtrait au bloc BAO comme un défi, ou bien une pression nouvelle et menaçante, – même faussement apprécié mais peu importe, le bloc BAO vit dans ses narrative, – et l’effet général serait d’accentuer le trouble et l’inquiétude au sein de ce même bloc, c’est-à-dire d’y attiser un désordre dont les effets seraient bienvenus, au moins pour la raison évidente que le bloc BAO est le principal relais des forces de désordre qu’on a identifiées.

Aucune force politique n’est aujourd’hui capable de stabiliser la situation générale du monde et, encore moins, d’en restructurer les composants pour transformer cette restructuration temporaire en une structure nouvelle et solide. La marche du désordre dépend de forces hors du contrôle humain et disposent donc d’une complète immunité sur l’essentiel du mouvement. Le véritable apport d’un BRICS renforcé serait, justement, de renforcer les puissances qui le composent et de les conduire à rassembler leurs forces ; et, ce faisant, d’accentuer la pression sur le bloc BAO qui est le principal vecteur de désordre, donc d’accélérer les pressions qui l’affectent du point de vue de sa situation intérieure. L’effet net d’une telle évolution serait alors d’accroître le désordre interne, et donc le processus de déstructuration-dissolution des forces du bloc BAO. Objectivement, il s’agirait d’une accélération supplémentaire du désordre en cours, – mais, bien entendu, d’une accélération vertueuse puisque le désordre se développerait dans un champ éminemment défavorable au bloc BAO, et influant directement sur la cohésion et la solidité interne des membres de ce bloc.

vendredi, 29 mars 2013

IMF viseert België

 
 
De logica van het IMF
 

IMF viseert België

Geschreven door Theo Van Boom

Ex: http://www.solidarisme.be/ 

In haar jaarlijks rapport heeft het Internationaal Monetair Fonds (IMF) woensdag de Belgische overheid aangespoord tot meer inspanningen voor de begroting.

De financiële sector is door de crisis flink gekrompen en heeft aan belang moeten inboeten ("getransformeerd" noemt men dat) en is nog steeds niet gestabiliseerd. Combineer dat met de publieke financiële situatie en de "macro-economische stabiliteit" komt aardig in het gedrang, aldus het IMF.

Wat export betreft hinkt ons land steeds verder achter op Nederland, Duitsland en Frankrijk. Een probleem dat het IMF natuurlijk wijt aan de arbeidskost, die sneller is gestegen dan in de buurlanden. Grote schuldige is natuurlijk (wat er nog overblijft van) de indexering, die "op de groei weegt".

U leest het, onze trubbels vallen te wijten aan een financiële sector, die jaren door IMF en EU aangespoord werd tot internationale expansie. Tot het misliep natuurlijk, waarna Fortis door Frankrijk werd overgenomen en Belfius moest genationaliseerd worden. Shame on us!

En verder zijn er onze sociale verworvenheden die "op de groei wegen". In Spanje en Griekenland zien we heel goed wat het IMF bedoelt: de industrie heeft daar recentelijk een immens herstel meegemaakt, waardoor ook de export terug goed boert. Dat kon omdat de lonen - en daarmee de binnenlandse consumptie - een vlucht naar beneden hebben genomen. Dat nemen we dan maar voor lief?

Als onderdeel van de befaamde Trojka, heeft het IMF haar modus operandi inmiddels wel duidelijk gemaakt. Begrotingsdiscipline en, als dat niet werkt, dan geven ze je pas een lening van zodra je het eigen land uitverkoopt en de eigen bevolking de rekening toeschuift.

Het IMF-rapport is nog maar een eerste stap. Maar als we onszelf geen besparingentsunami opleggen, dan zullen er ongetwijfeld meer concrete eisen volgen van mevrouw Lagarde en consoorten.

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

China tegen de VSA en Europa dient als speelbal

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

china-usa.jpgHoewel het Westen in volle expansie probeert te blijven, als het moet zelfs met de Moslimbroeders en door het verbreken van internationale arrestatieverdragen, kan men zo onderhand akte beginnen nemen van de toenemende oppositie van de BRICS, met name China.

Dus wat is er waar van dat Gele Gevaar? Wel, de Currency Wars zijn niet nieuw, maar de laatste tijd lijkt het alsof de "munt" in "muntoorlog" slechts een deel van het verhaal is.

Alvorens naar Europa te kijken moeten wij echter eerst een omweg maken via...

Azië: Passieve oorlog in de Pacifische oceaan

Eerst en vooral een kleine opsomming van waar de Stars & Stripes de laatste tijd het nieuws mee haalt in het Verre Oosten:

 

Wel, voor de een is het de oorzaak, voor de ander het gevolg, maar China is zich de laatste tijd ook nogal thalassocratisch aan het gedragen.

Betekent dit dat schuilkelders binnenkort een goede investering worden vanwege Wereldoorlog 3? Dat (nog) niet, maar kijk eens naar Japan en Zuid-Korea. Dankzij nepbedreiging Noord-Korea blijven deze stevig in de zak van de VSA, hetgeen zich vertaalt in 'gelegitimeerde' (wat?) militaire aanwezigheid, maar ook dat de twee mee gaan in het olie-embargo op Iran. En dat brengt ons bij...

Europa: China wil ons toch oh zo graag uit de nood helpen

China is toch zo bezorgd om ons, nu dat ze haar aandeel in de Amerikaanse staatsschuld afbouwt wil China dolgraag yuans in het Europese gat pompen. Ik herhaal: China wil dolgraag yuans pompen. Lees: zij vraagt erkenning voor de Renminbi als reservemunt.

Ziet iedereen hier een mooie analogie ontstaan met de pseudo-zeeslag hierboven, gezien het huidige aandeel van de USDollar in de Europese schuldenzee?

En voor wat hoort wat, dus daar tegenover staat dat wij China als markteconomie moeten erkennen en de handelsrestricties opheffen. Alleen maar normaal, daar China de laatste jaren opvallend aanwezig is geworden op het Oude Continent en ook België wordt geviseerd.

Maarre... dat is toch oud nieuws van oktober jongstleden? Inderdaad, en dit aanbod was al van de hand gedaan door de Europese Commissarissen. Maar nu dat China niet meespeelt met de Westerse agitaties t.a.v. Syrië en het olie-embargo in Iran omzeilt, moet je weten hoe laat het is wanneer zij dat aanbod vandaag gewoon weer herhalen. Allemaal onder de mantel van de liefde, als je het wil geloven.

En dit is waar het interessant wordt. Met wat er allemaal gaande is de laatste maanden, hoeft het niet te verbazen dat China de kans aangrijpt om haar buitenlands beleid aan dat van de VSA te toetsen. En Europa dient als speelbal. Dat gaat ongeveer zo:

VSA: "Iran is slecht want bommen, Saoedi Arabië zal wel compenseren, denken wij. Jullie hebben geld nodig, onze technocraten zullen jullie wel uitleggen hoe de Euro eenzelfde succesverhaal als de USDollar kan worden. En als jullie niet ja-knikken, dan leggen wij ook sancties aan jullie op."

China: "Jullie hebben olie nodig, Iran heeft olie. Jullie hebben geld nodig, wij hebben geld. En het enige wat wij in ruil vragen zijn wat betere handelsrelaties. Klinkt goed, toch?"

Men ziet olie en schulden, maar achter de schermen vechten oude en nieuwe invloedssferen een geopolitiek spel uit. Natuurlijk is de Europese Unie een transatlantisch verbond zonder notenswaardige interne politieke oppositie, dus wij hoeven ons geen illusies te maken over plotse omwentelingen op dat vlak. Deze Westerse hegemonie staat echter wel op alle fronten onder druk. Nu dat de BRICS en met name China (en allicht met uitzondering van India) hun invloed pro-actief laten gelden, blijft het dus maar de vraag hoe lang het duurt alvorens de eerste barsten zichtbaar worden.

Conclusie

Het is makkelijk gezegd dat kiezen tussen China en de VSA het kiezen tussen de pest en de cholera is (en de PVDA is hier nu al de Chinapartij, dus voor wie een voorproefje van de cholera wil...). Maar op dit moment hebben wij toch geen soeverein beleid, Europa is de speelbal van de grote spelers en komt er hoe dan ook bekaaid uit.

Daarom blijft de centrale vraag: hoe kunnen wij respect voor onze soevereiniteit afdwingen en wie is vervolgens bereid daarin mee te gaan? Een ding is zeker, met de Europese Unie en het schiet-in-je-eigen-voet beleid zal dat niet lukken, dus over prioriteiten hoeft geen twijfel te bestaan.

jeudi, 28 mars 2013

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Russie : La dénaturation du mariage en chute libre dans les sondages

Selon un sondage* publié mercredi par le Centre Levada, 5% des Russes étaient favorables à la dénaturation du mariage en février 2013 contre 14% en 2010. 87% sont opposés à la tenue de gay pride. 80% des Russes estiment que seuls un homme et une femme peuvent avoir un enfant. 5% pensent le contraire. Enfin, plus de deux Russes sur trois se disent « hostiles » ou « réservés » envers l’homosexualité. La Douma, la chambre basse du Parlement, a adopté en première lecture en janvier un projet de loi interdisant et punissant les auteurs de « propagande homosexuelle ». Une seconde lecture doit avoir lieu en mai prochain. Il y a un an, Saint-Pétersbourg avait légiféré dans ce sens. Les relations homosexuelles n’en restent pas moins libres en Russie.

*réalisé sur 1 600 personnes dans 45 régions de Russie.

Rassegna stampa (marzo 2013/2)

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Rassegna Stampa:
 
articoli in primo piano (marzo 2013/2)

mercredi, 27 mars 2013

Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage!

 

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L’éveil d’une Grande Armée

L’éveil d’une Grande Armée

par Dominique Venner

 
 
L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner


Le 24 mars 2013, en interdisant les Champs Élysées à l’immense manifestation des familles françaises contre le mariage gay, le pouvoir a commis une erreur. Les centaines de milliers de manifestants (1 million 400 000 selon les organisateurs) confinés sur l’avenue de la Grande Armée ont vu dans ce nom un symbole : ils se sont sentis comme la « grande armée » des familles françaises qui se lève contre la « loi Taubira » destructrice de notre civilisation !

 
 
 
On peut détruire une civilisation en un instant, d’un trait de plume. Les Français savent cela pour l’avoir éprouvé plusieurs fois dans leur histoire depuis 1789. Ils savent aussi par expérience qu’il faut plusieurs siècles pour rebâtir une civilisation.

 
Mme Taubira (élue indépendantiste de la Gouadeloupe) est contestée au sein de son propre cabinet ministériel, comme l’avait été Mme Rachida Dati, autre gadget exotique du président précédant. C’est un signe des temps de décadence que de nommer à un ministère aussi symbolique que celui de la Justice des personnes si peu concernées par l’identité française et européenne, que leur intention affichée est de la bouleverser.

 
Après la manifestation du 13 janvier (1 million de participants « blancs de blanc », dont beaucoup de femmes et d’enfants), la manifestation du 24 mars a réuni plus de participants encore et toujours aussi blancs. Elle a même débordé largement sur l’avenue Foch et occupé finalement une partie des Champs-Elysées en fin de soirée, au cours d’un « sit-in » à la barbe des CRS impuissants.

 
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans cette mobilisation sa réalité : une calme révolte de masse contre la destruction de la famille, pilier ultime de notre civilisation européenne. Tout enfant a le droit de savoir d’où il vient, quel est son père et quelle est sa mère. Il n’est pas inutile de rappeler que, très symboliquement, voici 33 siècles, la guerre de Troie avait été provoquée pour faire respecter l’union du roi achéen Ménélas et de son épouse Hélène, enlevée par un prince troyen. Tous les rois de la fédération achéenne avaient fait serment de protéger le mariage d’Hélène et de Mélénas. Aussi s’unirent-ils pour ramener Hélène à son foyer. Et leur guerre eut pour conclusion la destruction de Troie. Elle fut aussi le prétexte de l’Iliade, poème fondateur de notre civilisation.

 
La première grande manifestation du 13 janvier s’était déroulée dans une atmosphère plutôt ludique. Les privilégiés qui nous gouvernent ont traité par le mépris l’appel qui leur était ainsi adressé par cette imposante manifestation contre la loi Taubira.  Et pourtant, aucun parti politique dans la France d’aujourd’hui n’aurait pu réunir un million de manifestants dans Paris. Il y avait là matière à réflexion.

 
C’est pourquoi la seconde manifestation du 24 mars, regroupant une nouvelle fois des familles entières, de jeunes mères et leurs enfants, a été plus tendue que la première. Les aveugles repus qui nous gouvernent, prendront sans doute exemples sur leurs devanciers soviétiques pour traiter avec le même mépris cette indignation populaire qu’ils ne contrôlent pas.

 
Ils commettront là une nouvelle faute. Quand l’indignation mobilise de telles masses, des familles entières, des femmes et de jeunes mères en charge d’enfants, c’est le signe que se trouve transgressée au-delà du supportable une part sacrée de la nation. Il est dangereux de provoquer la révolte des mères !

 
Dominique Venner
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mardi, 26 mars 2013

La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine

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Dietmar HOLZFEIND:

La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine

 

Les réseaux criminels de la mafia turque et les “Kaçakçi”

 

La Bulgarie et la Roumanie, qui sont les deux pays qui ont adhéré le plus récemment à l’UE, insistent depuis un an, avec force véhémence, pour être inclus dans l’ “espace Schengen”, demande qui a été refusée jusqu’ici grâce au veto qu’opposent les Pays-Bas. L’Autriche, comme un brave petit chien, ne s’y est pas opposée. L’adhésion de ces deux pays à l’espace Schengen, où les frontières sont abolies, pourrait augmenter considérablement le nombre de migrants illégaux en Europe. Déjà actuellement de plus en plus de personnes, venues de Turquie, entrent dans l’UE via le territoire bulgare, considéré comme le pays de transit idéal. Dès que ces migrants arrivent en Bulgarie, ils empruntent une route qui les mène en Macédoine puis en Serbie; depuis le territoire serbe, ils débarquent en Hongrie et se retrouvent dans l’espace Schengen. Une autre route les amène de Serbie au Monténégro et, de là, via la Bosnie en Croatie puis en Slovénie, donc dans l’espace Schengen.

 

Les autorités bulgares ont constaté un doublement du nombre des migrants ayant franchi la frontière en octobre et en novembre 2012, mais elles ne peuvent rien entreprendre contre les bandes de passeurs, apparemment bien organisées. Tout cela se passe alors que dans les cercles bien pensants de l’eurocratie on répète à satiété que la Bulgarie est presque prête à faire partie de l’espace Schengen. Vu les chiffres et les faits, cette adhésion ne devrait même pas être envisagée. Reste à espérer que la Bulgarie et la Roumanie, derniers pays arrivés au sein de l’UE, ne seront reçus que le plus tard possible dans l’espace sans frontières et que les passeurs devront abandonner leurs routes balkaniques, circonstancielles et difficiles, vu les nombreuses frontières à franchir, et seront dès lors plus facilement démasqués.

 

La politique la plus efficace et la plus intelligente à mener serait évidemment de combattre les passeurs et de les neutraliser dès leur point de départ. Les autorités turques pourraient, à ce niveau, avoir un champ d’action idéal pour prouver qu’elles sont mûres pour entrer dans l’UE et qu’elles utilisent de manière appropriée les milliards d’euro qu’elles perçoivent grâce à la générosité de l’UE, qui vise encore et toujours une politique d’intégration de la Turquie dans l’orbite européenne. Mais au lieu d’agir, les autorités turques pratiquent la politique de l’autruche, plongent la tête dans le sable et observent la contrebande de chair humaine sans lever le petit doigt.

 

Les passeurs, installés dans la métropole turque du Bosphore, sont désignés par les candidats à l’immigration dans l’UE sous le nom de “kacakci”. Chaque groupe ethnique parmi les migrants a ses propres réseaux de “kacakci”. Les plus puissants d’entre eux disposent de cellules à l’intérieur de l’UE. Dans la plupart des cas, ils sont éparpillés en plusieurs domaines d’activités, constate un diplomate de l’UE: ils ne confondent pas narco-trafic et trafic d’êtres humains.

 

Il semble qu’il n’existe pas d’organisation générale chapeautant le travail des passeurs, impliqués dans la contrebande d’êtres humains au départ de la Turquie et à destination de l’UE, c’est-à-dire une organisation qui règlerait l’ensemble du voyage des candidats à l’immigration, par exemple depuis l’Afghanistan jusqu’à l’Autriche. Mais il existe assurément en Turquie un solide réseau mafieux coordonnant les activités des passeurs. Ces réseaux ne sont pas directement impliqués mais fournissent aux passeurs des contacts, des informations sur les données locales et sur les infrastructures, de même que tout autre renseignement utile. Pour les “kacakci”, ces réseaux sont bien entendu indispensables pour corrompre les fonctionnaires turcs.

 

Chaque démarche entreprise par les passeurs est bien organisée et planifiée. Ils savent toujours parfaitement qui sont les migrants qui arrivent et surtout combien d’argent ils ont sur eux. Sur base de ce savoir relatif aux personnes candidates à l’immigration dans l’UE, les “kacakci” programment individuellement l’entrée des migrants en Europe. Les “kacakci” sont répartis en différentes cellules qui, chacune pour elle-même, encadrent une portion du voyage. Les candidats à l’immigration doivent au départ de chaque portion de route payer immédiatement 50% des frais de transit aux passeurs, le reste étant payé à l’issue de la partie effectuée du voyage.

 

Pour un Afghan, le passage d’Istanbul en Grèce coûtait environ 1500 euro en novembre 2012. L’ensemble du trajet de Kaboul à Athènes coûte actuellement entre 5000 et 8500 euro, selon la qualité des services offerts par les passeurs et selon les difficultés qui se présentent. Nous examinerons les politiques envisagées par l’UE dans un prochain article.

 

Dietmar HOLZFEIND.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2013; http://www.zurzeit.at/ ).

Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

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Viaje de Xi Jinping a Rusia y África

Antecedentes. Las relaciones internacionales pasan por momentos delicados en varias partes del mundo, cuando la dinámica de confrontación entre China y Japón (azuzada por Estados Unidos) por la posesión de las islas Diaoyu ha arrastrado a Norcorea, que ha endurecido su postura, mientras Siria se desangra, y enfrente Chipre sufre un descalabro financiero que ha puesto a temblar a la eurozona y ha enfurecido a Rusia, cuyos ciudadanos tienen 3 mil 500 millones de dólares en depósitos en ese paraíso fiscal isleño. Tampoco se puede soslayar la sensible coyuntura de Venezuela, la mayor reserva de petróleo (convencional/no convencional) del planeta, donde Estados Unidos /España/Israel buscan dar un zarpazo para apoderarse de su oro negro.

Con o sin meteoritos y asteroides, la prensa rusa ha estado muy pesimista y se han generado noticias tangenciales muy extrañas sobre despliegues tanto de submarinos (cerca de la costa de Estados Unidos) como de aviones rusos cerca de la isla de Guam, en el océano Pacífico (DeDefensa.org, 18 y 19/2/13; Bajo la Lupa, 24/2/13).

Konstantin Sivkov, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos (IAGP, por sus siglas en inglés) de Rusia, desde 2010 avizora que la tercera guerra mundial empezará 100 años después de la primera (2014) ( Pravda, 25/3/10).

Si resulta correcta la postura de los estrategas de Estados Unidos sobre el gas esquisto ( shale gas) –que otorgaría a Wa­shington tanto la autosuficiencia energética como su preponderancia geopolítica–, Rusia, hoy la mayor productora mundial de gas, se vería seriamente amenazada, como le sucedió con el desplome del petróleo, lo cual la obligaría a una contraofensiva.

Hechos. Dadas las condiciones de alta tensión entre las tres superpotencias geoestratégicas (Estados Unidos, Rusia, China), no es gratuito que la primera visita del mandarín chino Xi Jinping sea a Rusia y luego a tres países del continente africano durante su viaje de nueve días: Tanzania, Sudáfrica (a Durban: a la quinta cumbre de los BRICS) y la República del Congo. No pasa inadvertido que tres de los cuatro países que visita sean africanos.

Cinco días antes de la llegada de Xi Jinping a Moscú vinieron dos jugadas de parte de Estados Unidos: la visita a Pekín del flamante secretario del Tesoro Jacob Lew (muy cercano a Israel), donde se entrevistó con el nuevo mandatario chino, y cuyo enfoque versa sobre la relación comercial entre los dos gigantes económicos, el contencioso del yuan, los derechos de propiedad intelectual y los ciberataques ( Global Times,19/3/13). El mandatario chino le señaló a Jacob Lew los enormes intereses compartidos ( naharnet,18/3/13).

Así como llama la atención que la primera visita de Xi Jinping sea a Moscú, la primera del secretario del Tesoro Lew fue a Pekín, después de laevangelización sobre las reformas neoliberales que debe adoptar China de parte del ex secretario del Tesoro Hank Paulson a The Financial Times(14/3/13), que naturalmente servirían para rescatar a la banca de Estados Unidos de su insolvencia.

Estas visitas en sí solas al más alto nivel denotan la hipercomplejidad de las relaciones, los traslapes y desencuentros de los tres gigantes geoestratégicos.

En paralelo a la visita de Jacob Lew a Pekín, Estados Unidos decidió detener en forma sorprendente la fase final del despliegue del escudo misilístico de la OTAN en Europa, a cinco días del arribo de Xi Jinping a Moscú. Según The Moscow Times(19/3/13), ello se debe al deseo de mejorar las relaciones entre Rusia y Estados Unidos.

Pronto se sabrá el efecto de los recientes acercamientos triangulados entre las tres capitales geoestratégicas, cuando Rusia y China coordinarán su reacción a los planes de Estados Unidos para estimular su defensa de misiles en la región Asia-Pacífico(Ria Novosti, 19/3/13), ya que una cosa es el despliegue misilístico de Estados Unidos en las fronteras europeas de Rusia (bajo el cuento texano de prevenir un ataque de Irán) y otra la instalación de su escudo balístico en la región Asia-Pacífico en la cercanía de las fronteras chinas (bajo el otro cuento texano de impedir un ataque de Norcorea), lo cual afecta en su conjunto el balance estratégico global.

A juicio de Zhou Wa ( China Daily,19/3/13), la visita de Xi Jinpingestablecerá la dirección de los lazos futuros entre China y Rusia, que pretenden alcanzar 200 mil millones de dólares de comercio en el año 2020. Cita a Alexander Lomanov, del Instituto de Estudios del Lejano Oriente (Academia de Ciencias Rusa), quien aduce que la visita de Xi tiene mayor significado simbólico que práctico, cuando los dos países adoptan las mismas o similares posiciones en temas globales, mientras que para el presidente Putin la visita del mandatario chino representa un evento mayúsculo ( People’s Daily,18/3/13).

China y Rusia (con amplias reservas de agua y abundantes recursos naturales) han caminado rutas paralelas desde la invasión de Estados Unidos a Afganistán e Irak: forman parte del Grupo de Shanghai (un poco aletargado) y de los resplandecientes BRICS (Brasil, Rusia, India, China, Sudáfrica), al que muchos países llamados pivote y amortiguadoresdesean ingresar, como es el caso público del candidato a la presidencia de Venezuela Nicolás Maduro.

La asociación –que no alianza– estratégica entre los dos gigantes vecinos es ya complementaria: Rusia abastecerá con 20 millones de toneladas a China desde 2013, lo cualen el futuro la capacidad de los oleoductos excederían 13 millones de toneladas al año (Xinhua, 19/3/13). Se espera un mayor bombeo del petróleo ruso y mayores oleoductos a la región Asia-Pacífico, cuando existen amplios prospectos para la cooperación futura en el espacio, aviación, energía nuclear y construcción de infraestructura (carreteras, vías ferroviarias, aeropuertos, etcétera).

Conclusión. No pasó por alto que esta misma semana se haya difundido la noticia de que China desplazó a Gran Bretaña entre los cinco primeros exportadores globales de armas (People’s Daily, 18/3/13).

Se repite el corolario de siempre: una economía sólida va aparejada a una defensa robusta, cuando las exportaciones de China aumentaron 162 por ciento en el periodo de 2008 a 2012. El salto se ha debido a la mejoría tecnológica y a la productividad de la industria armamentista china con precios muy competitivos. Suena interesante que sus mayores importadores sean Pakistán, Argelia, Venezuela y Marruecos.

Mijail Margelov, enviado de Rusia al continente africano, considera que la próxima quinta cumbre de los BRICS en Durban (marzo 26/27) tendrá como enfoque a África ( The Voice of Russia, 18/3/13), lo que de cierta manera se acopla al viaje de Xi Jinping, quien visitará también Tanzania y la República del Congo.

China es ahora la principal socia comercial de África (mil millones de personas: 15 por ciento del total mundial; PIB: 1.8 billones de dólares), con un volumen bilateral de 166 mil 300 millones de dólares, que se incrementó más de 30 por ciento en promedio anual durante la pasada década ( China Daily, 13/7/12).

Bien vale la pena, con 98 por ciento del cromo del mundo, 90 por ciento del cobalto y platino, 50 por ciento del oro, 70 por ciento de tantalita y coltán, 64 por ciento de manganeso y 30 por ciento de diamantes, darse una vuelta por África, con una escala geoestratégica en Moscú, sin indisponer demasiado a Estados Unidos.

Ex: www.alfredojalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

Facebook: AlfredoJalife

François Hollande, jusqu'ici tout va bien...

François Hollande, jusqu'ici tout va bien... jusqu'ici tout va bien...jusqu'ici tout va bien...jusqu'a la chute finale

Ex: http://malvox.over-blog.com/

Pour paraphraser la bande annonce du célèbre film la haine(LIEN), ou il est dit qu'un homme se jette d'un immeuble de 50 étage en se répétant pour se rassurer : jusqu'ici tout va bien, jusqu'au moment ou il  s'écrase par terre, l'important n'est pas la chute mais l'atterrissage.

Et bien, il va falloir que les socialistes et particulièrement François hollande et son acolyte Hayrault (portant bien mal un tel nom) préparent leur atterrissage forcé en pleine réalité.

Réalité sociale et réalité face au désastre que les  bisounours de gauche on créer en 40 de pouvoir.

Pouvoir qu'ils ont eu en 81 et qu'ils n'ont jamais réellement lâché. L'important pour comprendre un pays comme la France est de savoir que ceux qui dirigent le pays sont en coulisse et non  les pantins affable "vu a la télé".

Leur idéologie libéral libertaire, néo-soixanthuitarde teinté d'obsessions immigrationnistes et d'obsession sexuel tel la pédophilie et l'unisexualité (dixit j.Attali récemment) (LIEN), mêlé de fariboles sociétale qui éclatent au grand jour  en ce moment, va bien finir par achever ce grand pays qu'a été la France (la grande nation comme on l'appelait autrefois dans toute l'Europe) .

Déjà, le président par hasard, aussi nommé tout mou premier a (peut être) comprit que pour retarder la chute finale il fallait habiller sa présidence d' un camouflage sociétal du plus bel effet.

Avec l'aide des journaleux habituel (a 90% de gauche je vous rappel) chose fut faite, et brillamment réussi.

On ne parle plus des lors dans les gazettes bien pensantes que de mariage gay (je ne suis pas contre, mais je m'en fous) et maintenant de GPA.

Les journalopes traitant de fasciste tous ceux qui osent ne pas penser comme les demi dieux de la modernitude que sont les paroissiens de gauche.

Hérétiques on vous dit!!! sortez les bûchers.

Après La guerre au Mali, la théorie folle-dingue du genre, le cirque du mariage gay, voila la GPA puis la PMA, et plus tard  ils trouveront encore un rideau de fumée, la pédophilie peut  être, puisqu'il existe un lobby pedo au PS et que ça les obsèdent, mais plus vraisemblablement  le vote des immigrés.

Vote des immigrés qui leur permettra d'être élus quasiment indéfiniment (c'est le but ).

Tout cet étalage de bondieuserie de gauche pour faire oublier l'incompétence grave ainsi que les renoncements et  échecs du gouvernement Hollande/Hayrault.

entre autre (et d'autres sont a venir, n'en doutons pas) :

  - l'abandon de la séparation de l'activité finance et banque de détail qui a ravi le secteur bancaire

  - le tour de cochon d'Arcelor Mittal

  - l'arrêt du cumul des mandats, si lucratifs pour nos députés et sénateurs

  - la délinquance qui ravage le pays (dont tous les chiffres officiels sont manipulés), impossible a juguler par des mesures bisounoursiennes et sciemment niée.

  - les entreprises qui ferment pour plaire aux actionnaires et qui partent après avoir empochées les subventions (non remboursables)

  - la France-Afrique (ou a fric) qui ne prendra jamais fin, il faut être naïf pour croire que la guerre au mali est faite par pur humanisme, alors que la pays regorge d'uranium, d'or de diamants, de terres rare, dans des sites non exploités.

(lien)   et (LIEN)

  - La modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction de la taille des entreprises, abandonnée comme un chien sur une aire d'autoroute en juillet.

  - le doublement du plafond du livret A, qui ne sera finalement relevé que de 56%, avec une diminution du taux de 2,25 a 1,75!!

  -  une hémorragie d'entreprises qui ferment et font faillite.

  -  l' incapacité chronique de la gauche a juguler les dépenses pharaoniques de l'état et des collectivités.  

  -  l'incapacité a lutter contre le chômage, qui officieusement doit bien atteindre 5ou 6 millions de citoyens et non 3.

etc...etc la liste peut devenir aussi longue qu'une section  d'autoroute.

La chute est longue, l'agonie du gouvernement peut  se prolonger au delà du raisonnable, une euthanasie du gouvernement Hollande devra être pratiquée. Qui osera la faire, le peuple? Non, le peuple français en votant pour tout-mou-premier a montré qu'il était un indéfectible rêveur, stupide naïf et romantique.

Le peuple français s'écrasera au sol comme un étron fumant, main dans la main avec la gauche.

Ou alors peut être que grâce un coup du destin, dont seul un dieu grec a le secret, ou dans un  triste éclair de lucidité, François Hollande démissionnera,  le poids des échecs  faisant ployer ses frêles épaules de calinours.

On peut rêver, on est français.

 hollande chute finale

                        venez admirer la chute d'icare-hollande, l'homme qui voulut atteindre le soleil

lundi, 25 mars 2013

Giu le mani dai nostri soldati!

Cina e Italia più vicine grazie ad ENI

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Cina e Italia più vicine grazie ad ENI

di Michele Franceschelli

Ex: http://www.statopotenza.eu/

ENI continua a dimostrare di essere il principale vettore per un’azione politico-economica italiana libera dagli schemi atlantici, volta in direzione dell’Eurasia e dei BRICS. Dello spirito gagliardo del “cane a sei zampe” di “matteiana” memoria non è rimasto molto, tuttavia ENI è ancora oggi un colosso nazionale capace di muoversi sullo scenario mondiale – pur tra numerosi ostacoli, interni ed esterni, compromessi e cedimenti alle ingiunzioni euro-atlantiche – con un certo grado di autonomia, stringendo alleanze e collaborazioni con paesi non-allineati all’Occidente come Venezuela, Russia, Kazakhstan e Cina, tenendo aperta una fondamentale porta per una politica nazionale orientata in senso multipolare. Un “cane” pertanto non ancora addomesticato ai voleri nordatlantici e che rimane una delle risorse economiche trainanti della nazione proprio per questa sua “selvatichezza”, sempre più necessaria in un mondo di giorno in giorno più dinamico e multipolare. Per quanto tempo ancora ENI riuscirà a mantenere questo carattere non è dato sapere, anche se gli sviluppi recenti non fanno presagire niente di buono: dalle inchieste giudiziarie ad orologeria alle interessate pressioni degli ambienti euroatlantici per la cessione di Saipem, da un’opinione pubblica avversa eterodiretta con i temi del giustizialismo e dell’anti-industrialismo alle pulsioni ecoterrorriste di associazioni e gruppi eversivi e, soprattutto, per la continua assenza di un ceto politico nazionale autonomista capace di fare da scudo e di attuare in modo solido e continuativo un gioco di sponda con le scelte strategiche del management.
La sorte di ENI sembra parallela a quelle delle poche altre grandi aziende semi-pubbliche italiane, in primis Finmeccanica. Se per quest’ultima però le manovre tese a mantenerla dentro un politicamente rassicurante – ma economicante disastroso – perimetro d’azione commerciale euroatlantico sembrano avere ottenuto gli effetti desiderati, non si può ancora dire la stessa cosa per ENI, anche se entrambe lavorano in settori sensibili e strategici. E’ evidentemente decisiva in tal senso la direzione aziendale di ENI che, a differenza di quella di Finmeccanica, è ancora capace di esprimere una certa dose di forza, autonomia e continuità di vedute, pur in presenza di un quadro politico italiano inerte se non apertamente ostile. 
Il recente annuncio di Paolo Scaroni dell’accordo raggiunto con la China National Petroleum Corporation si inserisce all’interno di questo complesso quadro. Con il ceo Zhou Jiping di Petrochina Company Limited, società controllata da CNPC, è stato firmato un accordo per la vendita del 28,57% delle azioni della società Eni East Africa, titolare del 70% della partecipazione nell’Area 4, nell’offshore del Mozambico, in Africa, dove si trovano alcuni dei più importanti giacimenti mai scoperti da ENI nella sua storia. Contestualmente, ENI e CNPC hanno firmato un joint study agreement per la cooperazione finalizzata allo sviluppo del blocco a shale gas Rongchang, che si estende per circa 2.000 chilometri quadrati nel Sichuan Basin, in Cina.
E’ un accordo di mutuo vantaggio. L’ingresso nel gas non convenzionale in Cina rappresenta un’enorme opportunità di business per l’azienda italiana, dato l’incredibile sviluppo che sta attravendo il grande paese asiatico affamato di energia. Dall’altra parte, lavorare con ENI in Africa permette alla CNPC di sfruttare i posizionamenti italiani per consolidare ed ampliare la propria penetrazione nel continente. La Cina è alla ricerca di sempre nuove fonti energetiche per sostenere i suoi alti tassi di sviluppo e la partnership con i paesi dell’Africa è considerata di fondamentale importanza in questo senso. Pechino ha d’altronde un modus operandi con questi paesi diamentralmente opposto alle prassi colonialiste e neocolonialiste che contraddistinguono numerosi paesi occidentali, permettendole di essere ben vista dalle popolazioni locali; una prassi che ricorda molto da vicino quella incarnata da Enrico Mattei – che ha improntato il lavoro dell’azienda italiana per tantissimi anni – e che potrebbe essere un ulteriore punto di contatto per ampliare la collaborazione tra le due realtà aziendali in altri paesi del continente africano. 
Aiutare la penetrazione cinese in Africa – così come è stato fatto con la Russia attraveso Gazprom – non è certamente in linea con la strategia occidentale volta al contenimento della Repubblica Popolare nel continente. Questa alleanza tra ENI e CNPC rappresenta pertanto un ulteriore “peccato” commesso dall’azienda di San Donato Milanese, anche se le è economicamente molto vantaggioso con proficue ricadute per tutto il sistema-Italia; come e quando dovrà essere “lavato” questo peccato lo vedremo nel prossimo futuro sulla pelle di tutti quegli italiani che fanno sempre più fatica ad arrivare alla fine del mese.