jeudi, 05 juin 2025
Fernand Kartheiser, député européen luxembourgeois: l'UE s'est isolée elle-même, pas la Russie
Fernand Kartheiser, député européen luxembourgeois: l'UE s'est isolée elle-même, pas la Russie
Source: https://www.sott.net/article/499913-Luxembourg-MEP-The-EU...
Fernand Kartheiser a critiqué la posture conflictuelle adoptée par Bruxelles concernant l'Ukraine, appelant à une reprise de la diplomatie avec Moscou.
Le député européen luxembourgeois Fernand Kartheiser a soutenu que l'approche conflictuelle de l'UE envers la Russie durant le conflit en Ukraine l'a conduite à son propre isolement.
Il a formulé ces remarques dans une interview avec RT, publiée mardi, lors d’un voyage en Russie qu’il a été contraint de financer personnellement en raison des restrictions imposées par le Parlement européen.
« Certaines personnes au Parlement européen... ont une attitude envers la Russie qui identifie celle-ci comme une grande menace », a déclaré Kartheiser. « Elles pensent que si nous exerçons des pressions sur la Russie et l’isolons diplomatiquement, cela pourrait aider à trouver des solutions dans le contexte du conflit en Ukraine... ce n’est pas le genre de discussion que nous devrions avoir. »
Kartheiser a noté que toute l’approche de l’UE envers le conflit en Ukraine et la Russie a été contre-productive.
« Ce que nous avons maintenant à l’échelle internationale, c’est que pratiquement tout le monde parle à la Russie. Même les États-Unis reviennent et ont des contacts de haut niveau... la position anti-Russie e réduit », a-t-il déclaré. « Donc cette politique d’isolement de la Russie a essentiellement échoué. Les seuls qui sont en quelque sorte isolés, ce sont les dirigeants de l’UE elle-même ».
La visite de l’eurodéputé à Moscou, sur invitation de la Douma d’État russe, visait à discuter des relations bilatérales et de la situation en Ukraine. Cependant, cette visite a suscité des critiques de la part de députés européens plus bellicistes. Le groupe des Conservateurs et Réformistes européens a menacé d’expulser Kartheiser, affirmant qu’il avait « franchi une ligne rouge ». Le député a qualifié cette menace de « partie regrettable du tableau » et a déploré que certains parlementaires de l’UE restent opposés à la réouverture des liens avec Moscou.
« La discussion que nous devrions avoir est la suivante: quel type de relation voulons-nous avec la Russie à l’avenir ? Nous devons rouvrir le dialogue. C’est ce qu’il y a de plus important, » a-t-il déclaré, ajoutant que certains politiciens changent d’avis sur la Russie, et que beaucoup d’Européens ordinaires aimeraient également voir les liens restaurés.
Le député a souligné que si l’UE « veut être prise au sérieux en tant qu’acteur dans les relations internationales », elle doit abandonner la politique anti-Russie et, à nouveau, « avoir une sorte de relation » avec Moscou.
« Si nous, les Européens occidentaux, devons assumer une plus grande responsabilité pour notre propre sécurité, une façon d’y parvenir est de négocier un accord avec la Russie, garantissant en même temps notre sécurité en tant qu’Européens occidentaux et assurant la sécurité de la frontière occidentale de la Russie. Donc il faut placer la négociation et la diplomatie avant le réarmement et la course aux armements, » a-t-il conclu.
19:48 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diplomatie, fernand kartheiser, luxembourg, europe, actualité, affaires européennes, russie | |
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La coalition aux Pays-Bas a été dissoute
La coalition aux Pays-Bas a été dissoute
Source: https://unzensuriert.de/299570-koalition-in-den-niederlan...
Le politicien néerlandais Geert Wilders (PVV) a quitté la coalition gouvernementale avec son parti. Le politicien, qui critique l'islam, l'a annoncé aujourd'hui, mardi, sur la plateforme X (anciennement Twitter) en ces termes: « Pas de signature sous nos plans d'asile. Pas d'ajustement de l'accord de principe. Le PVV quitte la coalition ».
Projets de durcissement de la politique d'asile
Lors d'une réunion avec les quatre partis de la coalition, Wilders avait une nouvelle fois insisté sur un durcissement significatif de la politique d'asile. «Si cela ne se produit pas, il y aura un sérieux problème», avait-il déclaré à cette occasion. Entre-temps, les médias grand public tels que t-online ont également repris le sujet, non sans qualifier Wilders de «populiste de droite». Selon ce média, Wilders avait «présenté la semaine dernière un plan en dix points visant à durcir la politique d'immigration» et avait notamment exigé «la fermeture des frontières aux demandeurs d'asile, des contrôles frontaliers plus stricts et l'expulsion des criminels condamnés ayant la double nationalité». En outre, «des dizaines de milliers de Syriens devraient retourner dans leur pays».
On ignore pour l'instant pourquoi ses partenaires de coalition n'ont pas voulu soutenir cette initiative. Nous savons seulement qu'à La Haye, les dirigeants des partis PVV, VVD, NSC et BBB se sont réunis en crise et que les trois autres partis se sont montrés « verbijsterd », c'est-à-dire stupéfaits, par la décision du président du PVV.
« Notre patience est à bout »
Pour être réellement stupéfait, il faudrait toutefois être d'abord surpris. Or, la décision de Wilders ne devrait pas être une surprise, car il avait déjà posé un ultimatum au gouvernement le 27 mai. Lors d'une conférence de presse convoquée à la dernière minute, il avait alors présenté le plan en dix points, que nous venons de mentionner, quant à la politique d'asile et d'immigration. « Notre patience est à bout », avait-il déclaré à cette occasion, ajoutant que si son plan n'était pas mis en œuvre, le PVV « disparaîtrait ».
Le PVV était devenu la première force politique lors des élections législatives de novembre 2023, avec 37 sièges. Après de longues négociations, Wilders avait renoncé au poste de chef du gouvernement afin de permettre la formation d'une coalition avec le parti libéral VVD, le parti agricole BBB et le mouvement anti-corruption NSC. C'est alors l'ancien chef des services secrets Dick Schoof, sans affiliation politique, qui est devenu Premier ministre. L'accord de coalition prévoyait un durcissement de la politique migratoire, mais restait manifestement bien en deçà des attentes du PVV. Avec le retrait du parti de Wilders, la coalition gouvernementale néerlandaise est désormais au bord de la rupture et de nouvelles élections pourraient bientôt avoir lieu.
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Myanmar, le pays qui ne semble pas trouver la paix
Myanmar, le pays qui ne semble pas trouver la paix
Peter W. Logghe
Quelle: Knooppunt Delta - Nieuwsbrief N° 200 - Mai 2025
Les violents séismes qui ont frappé fin mars (avec environ 2000 victimes à ce jour), dont l'épicentre se trouvait dans le pays d'Asie du Sud-Est qu'est le Myanmar, ont brièvement ramené ce pays particulièrement fermé sous les feux de l'actualité mondiale. Ainsi, le journal flamand Het Laatste Nieuws a annoncé le 30 mars 2025 que le groupe rebelle People's Defense Force (PDF) avait déclaré suspendre pendant deux semaines sa lutte contre la junte birmane afin de faciliter les opérations de secours. Le groupe rebelle affirme qu'il coopérera avec les Nations unies et les ONG afin d'assurer « la sécurité, le transport et la mise en place de camps d'aide et de soins médicaux temporaires » dans les zones qu'il contrôle.
Vous ne trouverez pas davantage d'informations sur les conflits (ethniques) qui durent depuis des décennies en Birmanie dans nos médias grand public. Qu'est-ce que le PDF ? Vous n'entendrez pas non plus parler du fait qu'une précédente catastrophe dans l'ancienne Birmanie (un cyclone) a fait environ 100.000 victimes. La Birmanie compte 56 millions d'habitants, dont 4% sont chrétiens et 4% musulmans. 89% sont bouddhistes. Au cours des dernières décennies, le Myanmar a souvent été gouverné par des juntes, après que les militaires aient pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État. Depuis des décennies, divers groupes ethniques et divers peuples (Karen, Arakan, Kachin) mènent une guérilla contre le gouvernement central. Les drogues jouent un rôle important dans ce conflit. Le magazine français de géopolitique Conflits a récemment publié une interview d'Adam Benna, conseiller en médias à Chiang Mai, en Thaïlande. Il connaît assez bien la situation au Myanmar et souligne les éléments géopolitiques du dossier « Myanmar-Birmanie ».
Le régime semble en chute libre
Fin octobre 2023, plusieurs groupes rebelles, réunis pour l'occasion sous le nom de Three Brotherhood Alliance, ont lancé une grande campagne militaire contre la junte militaire, l'opération 1027. L'alliance rebelle était composée de l'Arakan Army, de la Myanmar National Democratic Alliance MNDAA et de la Ta'ang National Liberation Army. L'armée de libération Kachin, la milice d'un autre peuple combatif sur le territoire du Myanmar, ne fait pas partie de la coalition. L'armée régulière de la junte a été prise de vitesse et a dû céder beaucoup de terrain.
Mais outre cette action militaire, il y a aussi l'opposition de l'ancienne femme d'État Aung San Suu Kyi, le gouvernement d'unité nationale, avec sa milice, la Force de défense populaire (PDF). Cette armée s'est également impliquée dans les combats, aux côtés de la Three Brotherhood Alliance. Tous aspirent au renversement de la junte militaire, mais leur unité s'arrête là. Les Arakan, les Kachin et d'autres groupes aspirent à l'indépendance. Il reste difficile, voire impossible, d'aligner tous les groupes rebelles sur un même objectif.
Sous la pression de la Chine, un cessez-le-feu temporaire a été négocié. Le régime tente de se maintenir au pouvoir, mais il est clair pour de nombreux commentateurs que la junte est en train de perdre la partie. Beaucoup dépendra de qui prendra finalement les rênes, une fois que toutes les troupes auront regagné leurs casernes. Beaucoup considèrent le retour du NUG d'Aung San Suu Kyi comme la seule alternative réaliste. Mais les autres groupes ethniques, qui souffrent beaucoup du chauvinisme des Bamar (le groupe majoritaire en Birmanie, 68% de la population), seront-ils disposés à suivre cette voie ? Comment le vide sera-t-il comblé une fois que la junte militaire aura quitté le pouvoir ? Pour être complet, précisons que la junte recrute pour l'armée du Myanmar (presque) exclusivement parmi la population Bamar.
Aung San Suu Kyi (également de l'ethnie Bamar) est aujourd'hui âgée de 79 ans et jouit d'une grande crédibilité auprès des différents groupes ethniques. Elle est toujours détenue par le régime militaire. Le NUG affirme soutenir une démocratie de type fédéral, ce qui signifie que les différents groupes ethniques pourraient bénéficier d'une autonomie importante une fois le changement de pouvoir effectué.
Question clé : le trafic de drogue
Depuis des décennies, le Myanmar est un important producteur d'opium, après l'Afghanistan, il a même longtemps été le plus important. L'agence des Nations unies contre la drogue et le crime a constaté une forte augmentation de la production au Myanmar. De nombreux groupes rebelles dépendent financièrement du trafic de drogue, en particulier dans la région nordique de Shan, l'épicentre du Triangle d'Or (où se rejoignent les frontières du Myanmar, du Laos et de la Thaïlande). Presque toutes les milices de cette région sont soupçonnées de financer leurs activités grâce au trafic de drogue. Dans le cas de la soi-disant « armée de l'État Wa », on suppose même une confusion totale entre le trafic de drogue et les actions militaires (et une confusion entre les activités criminelles et les actions de guérilla).
Cette « armée de l'État Wa » dispose de plusieurs dizaines de milliers de soldats bien entraînés et est fortement influencée par la Chine qui, selon des sources bien informées, aurait le pouvoir d'interdire au groupe rebelle de développer davantage sa production et son commerce de drogue. Jusqu'à présent, la Chine n'a pas mis de bâtons dans les roues de l'armée de l'État Wa.
Il est clair que le trafic de drogue en Birmanie fait partie de l'économie de guerre du pays. La question se pose naturellement de savoir ce qu'un nouveau gouvernement NUG fera dans ce domaine. Il est peut-être révélateur qu'un précédent gouvernement dirigé par Aung San Suu Kyi, au pouvoir entre 2016 et 2021, n'ait démantelé aucun réseau de trafic de drogue. Il y a eu quelques tentatives, mais rien de plus. Certaines milices annexées à des gangs de trafiquants de drogue se moquent probablement de savoir qui dirige la capitale Naypyidaw, tant que celle-ci ne s'immisce pas dans le domaine des gangs...
Des alternatives économiques devront être trouvées, et la géopolitique entre également en jeu, explique Adam Benna dans le magazine français. La Thaïlande, la Chine, le Bangladesh et l'Inde devront être convaincus de fermer les routes de contrebande et de sévir contre les infractions. Une fois de plus, le rôle crucial de la Chine dans ce conflit est frappant: les initiés supposent une forte influence chinoise sur des milices telles que la MNDAA, la TNLA et l'UWSA (l'armée de l'État Wa). Si la junte militaire birmane ne répond pas aux souhaits (principalement économiques et stratégiques) de la Chine, le changement de régime pourrait bien se produire plus rapidement que prévu. La Chine souhaite avant tout la stabilité dans la région et joue actuellement un double jeu : elle négocie avec la junte tout en soutenant certaines factions rebelles dans leurs actions militaires.
Le scénario dans lequel le NUG parvient à chasser la junte et à prendre le contrôle de certaines régions du Myanmar (Chin, Karenni et la région centrale de Bamar) semble réaliste. D'autres régions, notamment dans le nord, n'en feraient pas partie et deviendraient ou resteraient semi-indépendantes, jusqu'à ce que des négociations changent (peut-être) la donne. Mais cela ne signifie pas pour autant que le trafic de drogue aura disparu de cette partie de l'Asie.
La situation est grave, mais pas désespérée, selon Adam Benna.
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L’île de Chypre, point stratégique pour l’équilibre en Méditerranée
L’île de Chypre, point stratégique pour l’équilibre en Méditerranée
Il y a eu une évolution du statu quo chypriote, car le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan ont enfin officiellement reconnu la République (grecque) de Chypre, y ouvrant leurs propres ambassades.
par Giorgio Arconte
Source: https://www.barbadillo.it/121708-globalia-lisola-di-cipro...
Une cartographie de Limes sur les divisions à Chypre:
Bien que l’on en parle peu, sauf lorsque l'on évoque de magnifiques vacances et rarement pour des questions financières, Chypre est une île stratégique dans les scénarios géopolitiques, non seulement en raison de sa position privilégiée en Méditerranée orientale qui en a déjà fait un carrefour riche en cultures et un point de rencontre entre Orient et Occident. L’histoire de Chypre a été marquée par de nombreux conflits jusqu’à la seconde moitié du 20ème siècle, lorsque l’île a été divisée en deux États. Moins connu est le fait que la partition est en réalité une division en trois zones: en plus du mur à Nicosie qui sépare la partie grecque de la partie turque, existent aussi deux portions méridionales du territoire occupées par les Britanniques qui y disposent de bases militaires. La question chypriote reste donc l’un des problèmes les plus complexes et irrésolus en Méditerranée, impliquant directement l’Union Européenne.
Au cours des derniers mois, le statu quo à Chypre a évolué, car le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan ont enfin reconnu officiellement la République (grecque) de Chypre, y ouvrant ainsi leurs propres ambassades. La nouvelle est passée inaperçue mais elle a une grande valeur géopolitique, car ces trois pays font partie de l’Organisation des États turcs (OET) et relèvent du « Grand Turan », c’est-à-dire du rêve turc de réunir tous les peuples turcs. La Turquie n’a pas commenté cette décision, mais il est difficile d’imaginer qu’Erdogan et son entourage néo-ottoman aient digéré cette décision, probablement induite par l’UE. Il semble que la décision des trois pays d’Asie centrale de reconnaître la Chypre grecque, et de condamner la Turquie en tant que puissance occupante, soit le fruit d’une série d’investissements européens d’environ 12 milliards d’euros à utiliser dans divers secteurs. Il ne faut pas se faire d’illusions : les technocrates européens ne prennent pas à cœur les racines grecques et chrétiennes de l’Europe, leur ingérence étant motivée par le besoin de renforcer les liens avec des pays riches en uranium et en pétrole, ce qui pourrait aussi expliquer la non-réaction d’Ankara.
Malgré la complexification croissante du contexte mondial et l’apparition de nouveaux conflits, la Turquie a su jouer habilement, en étendant notamment sa présence militaire jusqu’en Afrique, notamment sur la côte libyenne, ainsi qu’au niveau économique, en se positionnant comme un nouveau hub logistique et énergétique stratégique pour l’Occident. La recherche européenne de ressources supplémentaires et de diversification favorise cette perspective turque, qui doit toutefois adopter une attitude diplomatique équilibrée et mesurée, parfois contradictoire mais toujours stratégique pour ses intérêts nationaux, comme dans le cas de la reconnaissance de la Chypre grecque par les trois « états ». Les investissements de Bruxelles devront forcément passer aussi par Ankara, et dans une période de crise économique comme celle que traverse la Turquie, cela représente plutôt une opportunité qu'une contrariété conflictuelle.
La Turquie n’est donc qu' « égratignée » mais non pas affaiblie, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour l’Italie, car comme le disait D’Alema : « L’Italie, c’est la Méditerranée ou ce n’est rien. » La Turquie est désormais notre voisine en Libye et nous évince pratiquement des Balkans, régions qui devraient être sous notre influence stratégique mais où notre présence diminue progressivement au profit de la Turquie (mais aussi de la Russie en Libye et de la Chine dans les Balkans). Pourtant, il n’y a aucun signe de réaction : au contraire, la société turque Baykar (active dans la technologie et la défense) a récemment acquis Piaggio Aerospace et a signé un accord de coopération avec Leonardo, une entreprise italienne. Des signaux inquiétants.
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Ceux qui ne veulent pas de trêve. Attaques ukrainiennes, piste britannique
Ceux qui ne veulent pas de trêve. Attaques ukrainiennes, piste britannique
par Gian Micalessin
Source: https://www.destra.it/home/chi-non-vuole-la-tregua-attacc...
Les négociations russo-ukrainiennes qui ont débuté récemment à Istanbul ne se présentent pas sous les meilleurs auspices. Mais elles risquent désormais d’échouer définitivement. L’aggravation provient aussi des attaques spectaculaires contre au moins quatre bases aériennes russes importantes. Ces attaques ont été lancées hier par des escadrons de drones ukrainiens qui ont détruit un nombre indéterminé d’avions russes stratégiques – notamment les coûteux avions radar A-50 et divers bombardiers Tu-95 et Tu-22 M3. Selon les informations diffusées par le service de renseignement ukrainien SBU, l’« opération Spiderweb » aurait permis la « destruction de 41 avions » avec des « pertes totales de plus de 2 milliards de dollars ». Un coup dur survenu à quelques heures des attentats contre trois avions civils russes, qui ont coûté la vie à au moins sept personnes. Hier soir, une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et le secrétaire d’État américain Marco Rubio, concernant la situation en Ukraine.
Les attaques ont mis à rude épreuve la crédibilité de l’appareil militaire russe. Car – comme le soulignent sur Telegram le site Rybar et de nombreux blogueurs – les bombardiers stratégiques n’étaient pas abrités dans des hangars protégés. Une erreur impardonnable déjà commise à l’été 2023, lorsque l’aéroport de Soltsy, dans la région de Novgorod, a été attaqué. Une erreur qui n’a pas été corrigée en deux ans. Et le pire pourrait encore venir. À Moscou, peu croient à la responsabilité exclusive du service secret ukrainien SBU, qui a revendiqué l’opération contre les bases militaires de Belaya, Diaghilev, Olenya et Ivanovo. Beaucoup pointent plutôt du doigt la Grande-Bretagne ou les nations européennes liées à ce qu’on appelle l’« axe des volontaires ». Un soupçon pouvant pousser le Kremlin à cibler des objectifs européens ou des cibles potentielles relevant de l’OTAN. Pour comprendre pourquoi l’attaque signée SBU est particulièrement grave et, à terme, dangereuse, il faut partir des modalités des attaques et de la liste des bases visées.
Les modalités – identiques pour toutes les attaques – évoquent un film d’action. Comme en témoignent certains films qui ont été tournés avec des téléphones, tout commence par l’ouverture automatique des conteneurs en bois alignés sur les caissons d’un camion, puis par la libération des avions télécommandés. Ce qui surprend, c’est la distance à laquelle l’opération est menée. La base de Belaya se trouve dans l’oblast d’Irkoutsk, en Sibérie orientale, à environ 4300 kilomètres de l’Ukraine. Et Mourmansk est à plus de 3400 kilomètres de Kiev. C’est pourquoi beaucoup se demandent comment le renseignement ukrainien a pu piloter les drones vers leur cible sans satellites de contrôle à distance.
Plus spectaculaire encore sont les attaques contre la base navale de Severomorsk et la base aérienne d’Olenya, situées dans une région de Mourmansk considérée comme essentielle pour le contrôle des routes de l’Arctique et des ressources énergétiques enfouies dans ses fonds marins. Ce contrôle est exercé par la Flotte du Nord, stationnée dans la ville fermée de Severomorsk, et par les bombardiers de la base d’Olenya, utilisés depuis des mois pour pilonner des villes ukrainiennes avec des missiles.
Mais à Moscou, on se demande aussi comment ces camions et ces drones ont traversé des territoires fortement surveillés et ont pu rester stationnés le temps nécessaire pour permettre l’évacuation des agents ukrainiens qui les avaient amenés jusque-là. Il ne s’agissait pas d’une opération simple en territoire ennemi, mais d’un vrai et coûteux affront. Un affront que le Kremlin ne peut se permettre d’ignorer.
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mercredi, 04 juin 2025
Inde, Pakistan et Cachemire
Inde, Pakistan et Cachemire
Raphael Machado
Une nouvelle escalade au Cachemire pourrait conduire à une guerre nucléaire. Qu'est-ce qui se cache derrière cela ?
Le fait que les tensions entre l'Inde et le Pakistan ne s'apaisent pas montre que la phase actuelle de ce conflit qui dure depuis des décennies est, à tout le moins, suffisamment importante pour mériter une brève analyse.
La cause immédiate de l'escalade actuelle entre l'Inde et le Pakistan (qui a déjà entraîné l'expulsion de citoyens des deux pays, la rupture de traités et de relations commerciales, la mobilisation de troupes, ainsi que quelques escarmouches) a été un attentat terroriste perpétré par un groupe appelé « Front de résistance », qui serait une ramification du groupe salafiste Lashkar-e-Taiba, basé au Pakistan. L'attentat en question a causé la mort de près de 30 touristes qui visitaient le Cachemire, pour la plupart des Indiens.
Le conflit n'est toutefois pas récent. En pratique, dans une certaine mesure, il semble avoir été fomenté dès le début par les Britanniques. Lors de la préparation de la partition après la fin de la domination britannique dans l'Hindustan, la question de la fragmentation de cet ensemble en au moins deux parties s'est posée. Comme il était impossible de transformer une région aussi complexe du monde en deux États-nations à base ethnique, les Britanniques ont préparé le terrain pour ce qui s'en rapprocherait le plus, à savoir deux États-nations dont la prétention à l'« homogénéité » était fondée sur la religion.
Au départ, l'intérêt était de courtiser l'élite islamique du Bengale afin de l'instrumentaliser contre les hindous, mais cela a semé à long terme les graines d'un conflit qui s'est avéré inévitable, car pour des raisons historiques, les deux pays comptaient des populations appartenant à la religion majoritaire de l'autre pays. C'est d'ailleurs dans l'élite islamique qui cherchait à s'occidentaliser que se trouve la racine du « séparatisme islamique » en Inde, comme en témoignent les idées de Sayyed Ahmad Khan, qui ont ensuite été dépassées par les idées plus « traditionalistes » de Muhammad Iqbal et Muhammad Ali Jinnah.
Le Cachemire se trouvait en plein milieu de la fracture hindoustani, et malgré une population majoritairement islamique, son élite dirigeante était hindoue. Au départ, le Cachemire a donc refusé de s'intégrer au Pakistan ou à l'Inde, et a prétendu s'établir comme un État indépendant. Les Pakistanais ont jugé cette décision absurde et, dans leur irrédentisme, ont tenté de s'emparer du Cachemire par la force, ce qui a conduit son gouvernement à demander son annexion à l'Inde en échange d'une protection. L'Inde, quant à elle, était disposée à absorber le Cachemire, considérant qu'il était la patrie de tous les Indiens, dans une vision impériale supra-religieuse. Le Cachemire a donc été le théâtre de trois conflits entre l'Inde et le Pakistan, en 1947, 1956 et 1999.
Au-delà des questions religieuses qui ont entrées en jeu, la région a revêtu une importance géostratégique propre. De par sa position géographique (située au carrefour de l'Inde, du Pakistan, de la Chine et de l'Afghanistan, au pied de l'Himalaya), le Cachemire est l'axe du sous-continent indien. Ses fleuves constituent d'excellentes frontières défensives naturelles pour les deux parties, et ses terres sont extrêmement fertiles.
Pour le Pakistan, aujourd'hui, le Cachemire revêt une importance encore plus grande en raison du projet de corridor sino-pakistanais reliant le Xinjiang au port pakistanais de Gwadar. Cependant, le projet traverse une partie du Cachemire administrée par le Pakistan, de sorte qu'un conflit généralisé dans la région enterrerait le projet et couperait probablement le Pakistan de la Chine. Le corridor est fondamentalement nécessaire pour réduire la dépendance du Pakistan vis-à-vis des États-Unis et de l'Arabie saoudite.
C'est dans ce contexte d'intérêt pakistanais pour le Cachemire qu'il faut également lire la politique étrangère du pays sur ce sujet depuis les années 1980. Après avoir été vaincu militairement par l'Inde, l'ISI (les services de renseignement pakistanais, qui constituent presque un État parallèle) a commencé à utiliser l'Afghanistan pour former des insurgés destinés à être utilisés au Cachemire dans le but de déstabiliser la région et, avec un peu de chance, de la séparer de l'Inde. Tel a été la constante de la projection de puissance du Pakistan non seulement au Cachemire, mais aussi en Afghanistan même et dans le reste de la région.
Pour l'Inde, quant à elle, outre l'importance propre du Cachemire pour des raisons historiques et géoéconomiques, il y a la volonté de Modi de laver l'honneur de l'Inde après la débâcle honteuse au Bangladesh, lorsque l'Inde a simplement assisté à la perte de son principal allié régional au profit d'une révolution colorée, sans réagir (même face à la persécution des hindous dans ce pays voisin).
Il est impossible de savoir si ces tensions déboucheront sur un conflit important, mais il existe des indices forts de préparation de ressources militaires des deux côtés. Le point important ici est que le Pakistan a pour doctrine de « frapper en premier » avec des armes nucléaires si l'existence de son État est menacée par une défaite militaire. L'Inde, quant à elle, n'utiliserait des armes nucléaires qu'en réponse à l'utilisation d'armes nucléaires par le Pakistan.
Il est important de souligner ici que ces deux pays sont des partenaires importants de la Russie et qu'ils jouent tous deux un rôle dans la stratégie méridionale par laquelle la Russie a compensé la perte de ses partenariats européens et occidentaux. Un conflit au Cachemire entre les deux pays n'intéresserait donc que l'Occident.
Le mieux dans ce cas serait que la Russie, la Chine et l'Iran agissent directement pour apaiser les esprits et pacifier la situation, car ces pays ont beaucoup à perdre dans ce conflit et, dans la pratique, si la situation dégénère, les répercussions pourraient finir par affecter la planète entière.
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Immigration massive et suicide de la gauche
Immigration massive et suicide de la gauche
par Moreno Pasquinelli
Bron: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/05/inm...
Les dernières données indiquent qu'au cours des six premiers mois de 2015, environ un demi-million d'immigrants ont demandé l'asile politique à l'Union européenne, contre 600.000 au cours des douze mois précédents. [N. de T. : l'article date d'il y a 10 ans, mais il n'a pas pris une ride; de toute évidence, les chiffres de l'émigration extra-européenne vers notre continent ne font qu'augmenter].
Nous reviendrons bientôt avec une fiche d'information spécifique sur le thème particulier des demandeurs d'asile et des réfugiés. Il est clair que les véritables persécutés politiques sont une infime minorité et que la grande majorité des immigrants sont plutôt des « réfugiés économiques ». Ces chiffres objectivement impressionnants, selon tous les analystes, sont destinés à rester constants, voire à augmenter. Pourquoi sont-ils destinés à augmenter ? Parce que la mondialisation et les politiques de vol inhérentes aux mécanismes impérialistes accentueront les écarts entre riches et pauvres et entre pays oppresseurs et nations opprimées.
Il va sans dire que pour mettre réellement fin aux exodes massifs, la solution consiste à mettre fin à cette mondialisation impérialiste. Contrairement à ce qu'affirment les apologistes de l'ordre établi, c'est donc là le problème, et non la solution. Une solution qui semble lointaine dans le temps car elle implique une révolution mondiale, un renversement du système économique et politique international.
Ce n'est pas un hasard si les apologistes de la mondialisation, qui ont le monopole des médias, qualifient ces flux migratoires de « transcendants » et d'« imparables ». Ce qu'ils nous disent en réalité, c'est que la mondialisation doit être considérée comme irréversible, que ceux qui commandent aujourd'hui commanderont toujours et que les pratiques économiques néolibérales actuelles sont irrévocables.
Les défenseurs de la mondialisation sont, à leur manière, cohérents lorsqu'ils attendent et louent les exodes économiques d'un côté et, par conséquent, l'« accueil » de l'autre : les exodes et l'accueil sont les deux faces d'une même médaille.
L'exode économique venu de la périphérie pauvre pour se dirigier vers le centre « opulent » est fonctionnelle pour les dominants à bien des égards. Pour cinq motifs en particulier:
(1) injecter dans le centre des millions de personnes désespérées, prêtes à vendre leur force de travail pour presque rien, renforce, dans le centre, la tendance à une baisse générale des salaires et à une concurrence sauvage entre les travailleurs, au profit du capital ;
(2) l'exode massif contribue à la désertification des pays d'où émigrent les populations et sert les classes dominantes de ces pays car, en désamorçant les tensions sociales endogènes, il consolide leur domination ;
(3) à l'inverse, l'immigration massive contribue de manière décisive à détruire le tissu social ou le demos des pays d'accueil. Ce demos constitue non seulement le substrat matériel, juridique et spirituel des États-nations (sans lequel ils sont destinés à se dissoudre dans le magma social ou faire émerger le creuset dans lequel de petites oligarchies transnationales pourront régner), mais aussi le lieu où le mouvement ouvrier s'est historiquement constitué en tant que communauté de classe opposée au capital ;
(4) Dans ce creuset impérial, la démocratie et les droits fondamentaux des citoyens sont voués à disparaître à leur tour, pour laisser place à des États policiers et à des relations néo-féodales de servitude et d'asservissement, à l'exception des droits cosmétiques et formels accordés aux « minorités » et des espaces communautaires inoffensifs que sont les ghettos. L'espace juridique et étatique impérial, de par sa nature, ne peut être démocratique.
(5) Enfin, permettons-nous d'avancer une cinquième raison spécifique concernant l'Union européenne.
L'arrivée de dizaines de millions d'immigrants est stratégiquement utile au projet délirant de supprimer les États-nations actuels et de transformer l'Union en un empire. Pour dissoudre les communautés nationales et les remplacer par la communauté européenne, les élites dirigeantes ont besoin d'introduire un élément désintégrateur externe, qui dissolve les différentes identités historiques et nationales. Selon l'élite européenne dominante, l'immigration massive doit également servir cet objectif.
Nous ne sommes pas aveugles. Nous savons qu'il existe de nombreuses autres raisons éthiques plus nobles qui poussent beaucoup de gens, tant à gauche que dans le monde catholique, à demander que tous les immigrants soient accueillis. Ils veulent une société « inclusive », capable d'accueillir tous les êtres humains qui demandent l'asile et le droit de séjour. Nous avons essayé d'expliquer qu'au moins en ce qui concerne notre pays, l'Italie, dans les conditions concrètes dans lesquelles il se trouve, l'immigration massive n'est pas viable. Une exigence éthique et morale peut être correcte dans l'abstrait, mais elle peut être pratiquement irréalisable, pour ne pas dire absolument désastreuse. Faire d'un principe éthique un impératif politique catégorique (comme dans ce cas l'objectif « d'accueillir tout le monde ») provoque en réalité deux désastres aujourd'hui : le premier est que nous nous rallions aux élites mondialistes qui s'entraident ainsi au lieu de se battre ; le second est la conséquence du premier, à savoir qu'il s'éloigne du prolétariat, le laissant à la merci de la montée des forces xénophobes et racistes.
Nous ressentons comme nôtres les valeurs solidaires du socialisme, ainsi que la piété chrétienne qui nous commande d'aimer notre prochain. Il existe cependant une limite insurmontable: aimer l'autre ne peut conduire à la haine de soi, à sa propre annihilation.
Aimer son prochain comme soi-même, si cela n'est pas une déclaration vide et hypocrite, si ce n'est pas l'invocation d'une pauperitas mystique universelle, implique de garantir aux hôtes arrivants les mêmes droits et avantages dont jouit l'hôte autochtone. Il n'existe aucune condition dans ce système pour étendre ces droits et avantages ; l'immigration, en réalité, contribue à les retirer à ceux qui les ont conquis au prix de décennies de sacrifices et de luttes. Est-ce vraiment de l'amour pour son prochain que de favoriser les exodes en sachant que ces millions d'êtres humains vivront comme des « rebuts », dans l'exclusion et la misère ? N'est-ce pas plutôt un jeu pour le capitalisme néolibéral vorace qui aspire en fait à la pauvreté générale ?
Il ne semble donc pas que ce soit par amour chrétien pour son prochain qu'un certain parti de gauche prône l'acceptation de tous. Il y a ceux qui sont idéologiquement fascinés par le cosmopolitisme libéral et antinational et ceux qui, au nom d'un internationalisme mal compris, en viennent à haïr leur propre pays, ce qui, au fond, est une haine d'eux-mêmes et de leur propre peuple, accusé d'avoir oublié ses idéaux, d'avoir répudié, rejeté et isolé le meilleur de ses enfants, ceux qui n'ont jamais renoncé à ces idéaux.
Ce sont des chemins différents, mais tous deux mènent au suicide.
Source : https://sollevazione.blogspot.com/2015/09/immigrazione-di...
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mardi, 03 juin 2025
La Chine est-elle moderne ou traditionnelle?
La Chine est-elle moderne ou traditionnelle?
Raphael Machado
Lorsque l'on débat de la Chine aujourd'hui, l'une des questions qui se pose est de savoir si le pays a complètement embrassé la modernité ou s'il reste attaché à la tradition.
L'un des principaux débats actuels sur la Chine est de savoir si elle est « capitaliste » ou « socialiste », avec de bons arguments des deux côtés (et même de bons arguments qui vont dans le sens du "ni l'un ni l'autre").
Une discussion moins populaire, mais plus intéressante, porte sur la question de savoir si la Chine contemporaine correspond à une « société traditionnelle » ou si elle s'inscrit déjà pleinement dans les repères de la modernité.
Par « société traditionnelle », nous entendons ici l'adhésion sociopolitique à des principes considérés comme intemporels et inconditionnels, qui renverraient à une dimension transcendante et sacrée et qui irradieraient la totalité sociale. Le contenu de cette principologie dépendrait naturellement de la manière dont un peuple s'est structuré historiquement (raison pour laquelle la « tradition » a une nature kaléidoscopique – elle est une éternité instanciée). Par modernité, nous faisons bien sûr essentiellement référence aux croyances des Lumières dans la primauté de la raison, le constitutionnalisme, la séparation entre l'État et la religion, la conception négative de la liberté, le principe de légalité, etc.
D'une manière générale, les arguments en faveur de la catégorisation de la Chine contemporaine comme pleinement moderne soulignent la persécution religieuse menée par le maoïsme, le contrôle des religions par l'État, le pragmatisme technique et pratique dont font preuve les Chinois dans leurs affaires et leurs relations, sans oublier, bien sûr, le fait que le PCC interdit officiellement à ses membres d'avoir une religion.
La réalité est cependant infiniment plus complexe.
Tout d'abord, parce que la conception chinoise de la « religion » est totalement différente de la perception occidentale. Pour les Chinois, « religion » (zongjiao) désigne exclusivement les sectes organisées et institutionnelles dotées d'une doctrine et d'un dogme. Cela exclut d'emblée tant la spiritualité populaire (appelée plus récemment « shénisme » ou « shénxianisme ») que le confucianisme. Pour le PCC (et pour la plupart des Chinois), adhérer aux rites traditionnels chinois et aux pratiques et croyances confucéennes n'équivaut pas à avoir une « religion ». Il est donc possible de participer au culte des ancêtres, de pratiquer le feng shui, d'allumer de l'encens pour l'Empereur Jaune et de participer aux rites confucéens sans être considéré comme ayant une « religion ».
Guénon est, à proprement parler, un auteur qui rejette classiquement l'attribution du mot « religion » (telle qu'elle est comprise lorsqu'on parle de christianisme, de judaïsme et d'islam) aux traditions orientales, y compris le taoïsme et le bouddhisme (qui sont considérés comme des « religions » en Chine), car Guénon affirme qu'elles sont dépourvues des éléments sentimentaux, moraux et dévotionnels qui sont plus typiques de ces religiosités moyen-orientales.
C'est dans ce sens qu'il faut interpréter les statistiques religieuses de la Chine, où « identification religieuse » et « pratique religieuse » ne sont pas confondues. En d'autres termes, les statistiques indiquent que 90% de la population chinoise n'a pas de religion, mais que 80% de la population chinoise adopte régulièrement des pratiques religieuses traditionnelles. Cela inclut les membres du PCC. Une statistique du Pew Research Center, par exemple, indique que 79% des membres du PCC se rendent au moins une fois par an au cimetière pour vénérer leurs ancêtres. Ce taux est supérieur à celui de la population chinoise moyenne.
Il est intéressant de noter qu'en ce qui concerne les autres pratiques religieuses, les non-membres du PCC ont tendance à être plus religieux que les membres. Mais l'explication est très simple: la plupart des membres du PCC n'ont pas de religion... mais sont confucéens. Ils célèbrent tous les rites et fêtes confucéens, vénèrent leurs ancêtres, se rendent probablement dans les temples confucéens (qui sont d'ailleurs subventionnés par l'État) et cultivent les vertus confucéennes. En d'autres termes, le confucianisme « pur » semble être très populaire parmi les membres du Parti, tandis que le reste de la population est plus adepte du shénisme mélangé à des éléments confucéens, à du bouddhisme et du taoïsme. Néanmoins, 40% des membres du PCC pratiquent le feng shui, et au moins 18% d'entre eux brûlent de l'encens plusieurs fois par an pour Bouddha ou les dieux.
En ce qui concerne les relations entre l'État et la religion, il est important de souligner que l'État chinois s'est toujours attribué le droit de contrôler, de placer sous tutelle, d'influencer et de supprimer les différentes sectes, écoles et doctrines qui ont tenté de se répandre en Chine. Ainsi, le fait que le PCC cherche à exercer une influence sur le christianisme, le taoïsme, le bouddhisme, etc. par le biais d'institutions alignées sur l'État signifie simplement que le PCC s'inscrit dans la continuité de la relation typique entre ces sphères en Chine.
En outre, on parle beaucoup du « contrôle négatif » imposé par la Chine, mais on mentionne rarement que la Chine vise à limiter la croissance des religions étrangères en particulier, alors qu'elle subventionne et encourage depuis plusieurs années l'ouverture de nouveaux temples et la formation de nouveaux prêtres bouddhistes, taoïstes, confucéens et shénistes. Il en résulte, par exemple, une augmentation de 300% de la fréquentation des temples bouddhistes depuis 2023, la majorité des fidèles étant des jeunes.
Pour en revenir au confucianisme, l'État a récemment commencé à rétablir le guoxue dans les écoles, c'est-à-dire l'étude des classiques confucéens, qui était autrefois une condition préalable à la réussite des examens impériaux. En outre, il existe un courant intellectuel fort qui défend l'institutionnalisation du confucianisme et sa transformation en religion civile officielle. Bien que cela semble lointain, dans la pratique, la pensée de Xi Jinping représente déjà une synthèse entre le maoïsme et le confucianisme, ce qui est très explicite dans la manière non dualiste dont la Chine aborde aujourd'hui la question des classes sociales.
Laissant de côté l'adhésion et la pratique religieuses, nous pourrions nous détourner vers l'observation des valeurs traditionnelles chinoises. Le « communisme » a-t-il fondamentalement déraciné ou déstructuré les valeurs traditionnelles de la Chine ?
Pour cela, nous devons comprendre quelles sont ces valeurs. L'intellectuel russe Nikolai Mikhailov a énuméré une série de concepts, de principes et d'affections qui composent la vision traditionnelle chinoise du monde; nous pouvons en citer quelques-uns: « Le monde comme harmonie intrinsèquement parfaite entre le Ciel et l'Homme, comme un équilibre naturel et harmonieux des contraires, dont la violation implique la détérioration de la nature et de l'homme », « Rapidité, responsabilité, pragmatisme, religiosité quotidienne », « Perception de la société comme une « grande famille », où les intérêts de l'individu sont subordonnés aux intérêts de la famille, les intérêts de la famille aux intérêts du clan et les intérêts du clan aux intérêts de l'État », « paternalisme et tutelle des aînés sur les plus jeunes », « hospitalité », « modération », « dignité, humilité, obligation, respect des traditions et des canons, respect de la hiérarchie sociale, piété filiale, vénération des ancêtres, patriotisme, soumission aux supérieurs, sens du devoir et justice sociale ».
Ainsi, lorsqu'un anticommuniste sinophobe disqualifie la Chine contemporaine en la qualifiant de « collectiviste » ou critique les Chinois pour leur « soumission à la famille et au gouvernement », attribuant tout cela à la « Révolution », il ne fait que décrire des caractéristiques chinoises qui ont pourtant été cultivées depuis des millénaires. Même cette question de « faire payer le prix de la balle aux proches de la personne exécutée pour avoir été condamnée à mort » est typiquement chinoise. La tradition chinoise croit en des punitions collectives pour les familles suite aux crimes d'un de leurs membres, et considère cela comme une question évidente et habituelle.
Passant des coutumes à une dimension plus métaphysique, même le Tianxia (c'est-à-dire l'idée de la Chine comme centre du monde, gouvernée par un Mandat Céleste, imprégnée de la mission d'apporter l'harmonie et l'équilibre aux « terres barbares ») reste vivante dans la pensée de Xi Jinping, dans la conception du multipolarisme selon Jiang Shigong (photo), qui envisage la Chine occupant le centre du cosmos dans une structure planétaire harmonieuse, bien que décentralisée. L'initiative « Belt & Road » n'est donc rien d'autre que l'application pragmatique et technique de l'idée métaphysique de « Tout sous le ciel ».
Il est toutefois indéniable que les Chinois ont souffert des mêmes dilemmes et fardeaux liés à l'urbanisation, au technocratisme, au consumérisme et à la société du spectacle – même si c'était peut-être d'une manière différente et dans une moindre mesure que les Occidentaux, les Européens, etc. La Chine a clairement connu une « modernisation » très rapide, même si elle n'était peut-être que partielle.
La meilleure catégorie pour décrire la condition chinoise est donc le concept douguinien d'« archéomodernité ». Selon Douguine, l'archéomodernité est « un système dans lequel tout est très moderniste à l'extérieur, mais profondément archaïque à l'intérieur ». Dans les pays archéomodernes, c'est comme s'il y avait deux niveaux existentiels contradictoires et concomitants: une sorte d'ordre officiel moderniste, tandis que la population reste profondément immergée dans le monde traditionnel.
Douguine utilise ce terme pour expliquer les contradictions russes et, à mon avis, il convient bien pour décrire la Chine, où coexistent gratte-ciel, méga-ponts, IA et drones, avec le culte religieux de Mao (et des dieux traditionnels), la pratique quotidienne de la médecine chinoise et l'utilisation du feng shui pour organiser les espaces publics et privés.
16:58 Publié dans Actualité, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, actualité, asie, affaires asiatiques, traditions, confucianisme, feng shui, taoïsme | |
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La rhétorique d’escalade de Merz est un signe de faiblesse stratégique
La rhétorique d’escalade de Merz est un signe de faiblesse stratégique
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/merz-eskalationsrhetorik-ist-...
Les déclarations de Merz concernant la levée des restrictions quant à la portée balistique des armes livrées par l'Occident à l’Ukraine indiquent la continuité d’une simulation politique qui joue la militarisation.
Les propos récents du chancelier fédéral Friedrich Merz concernant la levée des restrictions quant à la portée balistique des armes livrées par l'Occident à l’Ukraine ne constituent pas un changement de cap, mais la poursuite d’une simulation politique qui joue la fermeté militaire. Ceux qui connaissent la réalité opérationnelle savent que l’Europe est au bout de ses capacités logistiques et politiques. La livraison de missiles SCALP et Storm Shadow franchissait déjà une ligne rouge. Il est probable, de surcroît, que les missiles Taurus aient déjà été livrés en secret à Kiev.
L’explication de Merz n’est avant tout qu’un signal à Washington. Car l’UE ne mène pas une politique étrangère indépendante, mais agit en réaction aux mouvements impulsés par les États-Unis. En l’absence de leadership stratégique propre, elle se contente de répétitions – même si la situation sur le champ de bataille n’est plus décidée par des systèmes d’armes, mais par le temps, la persévérance et la clarté politique.
L’initiative stratégique appartient désormais clairement à la Russie. Moscou a – malgré l’aide occidentale à Kiev – déterminé le rythme de l’escalade en cours. La Russie reste calme, augmente progressivement la pression et attend l’épuisement des soutiens européens. Car une chose est indiscutable: la soi-disant « coalition pour l’Ukraine » à l’Ouest montre des signes de dissolution. Le désaccord sur les objectifs, les ressources et les risques paralyse la capacité de décision.
Inévitable réaction russe
Mais le point essentiel est : si l’Allemagne devient réellement partie prenante et directe du conflit – par exemple en utilisant offensivement les missiles Taurus contre des cibles à l'intérieur du territoire russe – une réaction russe sera inévitable. Et cette réaction ne se limitera plus au territoire ukrainien. Une contre-attaque limitée mais symbolique contre les infrastructures occidentales en Europe serait militairement et politiquement logique – notamment pour dissuader et envoyer un signal à Washington.
Encore une chose: en laissant Berlin décider de la portée des armes et en autorisant Kiev à choisir les cibles, l’Allemagne cède le dernier reste de sa souveraineté militaire à l’Ukraine. C’est une irresponsabilité sécuritaire et un danger extrême pour l’État allemand. Aucun État souverain ne peut tolérer que son propre destin soit décidé par des tiers sur le champ de bataille.
Conclusion
Ce qui aujourd’hui ressemble à un soutien bien arrêté à l’Ukraine pourrait demain devenir l'étincelle d’une catastrophe paneuropéenne. Le gouvernement allemand doit faire un choix: continuer à jouer la carte de l’escalade symbolique ou enfin agir dans l’intérêt de sa propre population ? La diplomatie, et non la rhétorique de guerre, est la seule voie praticable et raisonnable. Tout le reste mènera à une dynamique que l’Allemagne ne pourra plus contrôler.
* * *
Annexe:
Elena Fritz, juriste russo-allemande et analyste politique, est l’une des rares voix dans la politique allemande qui n’hésite pas à dire ce que la majorité sait mais tait : l’Allemagne est devenue une colonie américaine, l’UE est un marécage bureaucratique sans souveraineté, et la seule manière pour les peuples européens de sortir de cette gadoue est de rejeter la dictature centralisée de Bruxelles et de revenir à des relations bilatérales authentiques.
Elena Fritz, sans compromis, analyse la situation qui règne aujourd'hui en Allemagne, les relations de ce pays avec la Russie, la guerre en Ukraine et la crise migratoire, révélant notamment combien Berlin a perdu son indépendance et comment la Serbie, la Slovaquie et la Hongrie pourraient justement devenir des modèles de résistance face à toute pression extérieure.
Qui est Elena Fritz et pourquoi sa voix est-elle importante ?
Née au Kazakhstan, Elena Fritz a grandi entre deux cultures – la russe et l'allemande. En tant qu’enfant de migrants, sa famille est arrivée en Allemagne en 1999; elle a personnellement poursuivi ses études et est devenue juriste. Initialement engagée politiquement au sein de la SPD, elle a quitté le parti lorsqu’elle a compris que la politique n’était plus dirigée par Helmuth Schmidt ou Willy Brandt, mais par une politique dictée depuis Washington.
Elle a rejoint l'Alternative pour l’Allemagne (AfD), où elle participe activement aux commissions pour la politique étrangère et la défense. Elle critique les sanctions contre la Russie, soutient le renforcement de la souveraineté des États européens et prône la fin de l’immigration sans restriction, qu’elle considère comme une arme clé dans la déstabilisation de l’Allemagne et de l’Europe.
L’Allemagne n’est plus un État souverain, dit-elle.
Elena Fritz affirme qu’après 2014, Berlin a complètement remis les clés du pays au département d’État américain. La perte d’indépendance énergétique, l’effondrement de l’industrie en raison des sanctions contre la Russie, et la transformation de la Bundeswehr en une unité expéditionnaire de l’OTAN ne sont que quelques exemples du statut colonial de l’Allemagne.
Selon elle, le chancelier allemand Olaf Scholz a mené une politique de vassal obéissant, tandis que Washington utilise l’Ukraine comme un appât géopolitique pour épuiser la Russie et pour provoquer l'effondrement de l’Europe. « On nous a dit que les sanctions affaibliraient Moscou, mais tout ce qu’elles ont réussi à faire, c’est parachever l’autodestruction économique de l’Allemagne », souligne Elena Fritz.
Elle critique particulièrement le fait que l’Allemagne ait renoncé à sa possibilité d’être un pont entre l’Est et l’Ouest. Au lieu de cela, elle suit aveuglément une stratégie très conflictuelle, sans réaliser qu’un nouvel ordre multipolaire se forme déjà dans le monde, dans lequel les BRICS+ et l’Organisation de coopération de Shanghai se dirigent vers la domination globale.
"Ceux qui autorisa la livraison et l'utilisation des missiles Taurus, doivent aussi nous expliquer comment ils pourront empêcher une riposte contre des cibles sur le territoire allemand. La politique extérieure n'est pas un jeu de rhétoricien, mais une question de responsabilité nationale".
13:18 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, friedrich merz, affaires européennes, missiles taurus, bellicisme | |
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lundi, 02 juin 2025
Les États-Unis veulent mettre les océans sous écoute
Les États-Unis veulent mettre les océans sous écoute
Ronald Lasecki
Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2025/05/usa-chca-pods...
Les États-Unis travaillent sur un système de surveillance militaire décentralisé pour les côtes, océans, détroits et sites stratégiques tels que les porte-avions, en utilisant des récepteurs basés sur des organismes marins vivants comme des poissons, coraux, moules, méduses ou pieuvres. Le programme, baptisé Persistent Aquatic Living Sensors (PALS), a été lancé en mars 2018 par le Bureau des technologies biologiques de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) lors d’une conférence à Arlington, Virginie, avec la participation de centres universitaires, instituts de recherche et laboratoires impliqués dans le projet (notamment Naval Research Laboratory, Naval Undersea Warfare Center et autres).
PALS a été une réponse à l’annonce par la Russie, en mars 2018, de six « superarmes », c’est-à-dire de systèmes d’armement nucléaire ou capables de transporter des charges nucléaires. Il s’agissait du système hypersonique de missiles « Avangard », du missile de croisière intercontinental « Burevestnik », du missile hypersonique anti-navire « Zircon », du missile hypersonique « Kinzhal » tiré d’un MiG-31, du système intercontinental « Sarmat », et surtout du missile autonome sous-marin « Poseidon ». Si ce dernier était détoné près des côtes américaines, il provoquerait un tsunami radioactif et des destructions dont la neutralisation prendrait des années, voire des décennies. La détection du « Poseidon » par les systèmes conventionnels est pratiquement impossible.
Les ingénieurs, techniciens et océanographes impliqués dans PALS mènent des recherches physiques, chimiques, biologiques et utilisant l’intelligence artificielle pour identifier et traiter des signaux et des changements de comportement chez les organismes marins vivants, afin de fournir des informations sur la présence de sous-marins, de robots sous-marins autonomes (UUV) et de plongeurs dans des zones surveillées. Ces signaux doivent être détectés et caractérisés par des appareils appropriés, puis transmis en temps réel aux unités de surveillance et de commandement sous forme d’indicateurs et de graphiques affichés sur des écrans d’ordinateurs.
PALS exploite la réactivité des organismes marins à des signaux visuels, acoustiques, mécaniques, électriques, magnétiques et chimiques. L’utilisation de récepteurs issus d’organismes marins doit permettre une surveillance à grande échelle, tout en compliquant l’identification par l’ennemi des facteurs de détection, qui font simplement partie de la biosphère locale. L’extension du spectre d’observation et la réduction des coûts sont également facilitées par la présence d’organismes dans des niches inhospitalières à l’homme, à haute température, dans l’obscurité ou sous une pression extrême.
L’objectif du programme est d’observer, de caractériser et de classer le comportement des organismes marins, en distinguant notamment leurs réactions aux perturbations naturelles et aux véhicules sous-marins. Il s’agit aussi de concevoir du matériel, des logiciels et des systèmes analytiques pour observer leur comportement, filtrer les informations pour éviter de fausses alertes et transmettre des signaux d’alerte aux centres de surveillance et de commandement militaires. La conception et la fabrication du matériel ont été confiées à Northrop Grumman et à des entités académiques, industrielles et militaires impliquées dans PALS. Le matériel comprendra notamment des hydrophones, des sonars, des caméras et des capteurs magnétiques, cinétiques et acoustiques.
Le programme comporte deux phases: dans la première, les organismes marins détectent la présence d’un véhicule sous-marin ou d’un autre facteur perturbateur dans leur environnement et réagissent par un signal ou un comportement observable ; dans la seconde, un système développé par l’homme observe, enregistre et interprète ces réactions, en transmettant des signaux d’alerte catégorisés aux utilisateurs finaux à distance. En raison de leur omniprésence, leur autonomie et leur auto-réplication, ces organismes doivent constituer un système discret, omniprésent, permanent, peu coûteux et facile à déployer.
Cinq équipes de recherche ont été créées dans le cadre du projet, étudiant respectivement : la réaction lumineuse de micro-organismes bioluminescents aux flux d’eau provoqués par des sous-marins (Northrop Grumman) ; la migration de certains micro-organismes vers des zones de faible pression magnétique près des sous-marins ; la détection de signaux à basse fréquence émis par le poisson thermoviseur Itajara goliath (photo, ci-dessus) en réaction à la présence de plongeurs, drones ou sous-marins (Florida Atlantic University) ; la propagation de sons crepitants émis par la crevette Alpheidae (photo, ci-dessus), qui rebondissent sur des objets en mouvement et peuvent être utilisés comme signaux sonar (Northrop Grumman, Raytheon BBN) ; et la variation de la vitesse et de la direction des bancs de poissons en réaction à des objets passant à proximité (Maryland University’s Environmental Science Center). En outre, le Naval Undersea Warfare Center étudie la réaction des récifs coralliens à la présence de UUV.
PALS ne nécessite pas de gros investissements financiers, mais demande des matériaux, logiciels et algorithmes adaptés. DARPA ne divulgue pas de détails sur ses recherches, mais leur objectif est notamment de déterminer si les organismes marins réagissent différemment aux autres créatures ou sous-marins en mouvement à proximité. L’un des buts est de cataloguer les signaux émis par les animaux pour repérer leur mouvement à une distance de 500 mètres. La modification génétique des organismes marins à des fins de défense dans des zones restreintes n’est pas exclue. Pour le traitement avancé des signaux, leur classification et l’extraction de leurs caractéristiques permettant de déterminer le type et les propriétés de l’objet qui a émis le signal, l’intelligence artificielle sera utilisée.
Fin 2020, DARPA a annoncé que quatre équipes de recherche avaient démontré que les organismes marins peuvent détecter la présence d’objectifs militaires sous-marins et réagir par des signaux ou comportements spécifiques mesurables scientifiquement, et que ces signaux pouvaient être extraits du « bruit » de l’environnement marin. Lors de la deuxième phase, ces systèmes de détection devaient prouver leur efficacité en conditions réalistes sur une période de trente jours. La phase trois, prévue pour novembre 2021, devait prouver leur efficacité dans des conditions réelles sur une période de soixante jours.
Un défi majeur du programme sera sans doute la filtration des signaux (distinguer les réactions aux menaces militaires des autres) et la vulnérabilité du système aux interférences (l’adversaire pourrait facilement brouiller le système en envoyant de faux signaux). Le programme est prévu pour quatre ans et doit s’intégrer dans le concept d’Internet sous-marin des Objets (IoUT), mais on ignore à quel stade il en est. Il semble peu probable que PALS puisse réellement neutraliser une attaque avec le « Poséidon », qui atteint des vitesses de 185 km/h.
17:28 Publié dans Actualité, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, défense, états-unis, océans, fonds marins | |
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Le déclin de l’Occident engendre la guerre
Le déclin de l’Occident engendre la guerre
par Enrico Tomaselli
Source : Giubbe rosse & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-declino-dell-o...
L’éclatement actuel de conflits extrêmement violents, longs et potentiellement très dangereux, est une conséquence directe du déclin de l’Occident. Non seulement parce que, bien sûr, l’affaiblissement de son hégémonie (économique, militaire, politique, et même culturelle) a favorisé l’émergence de nations qui contestent – et défient – sa domination, mais aussi parce que ce déclin (disons, la chute globale du système colonial-impérial occidental) est étroitement lié à celui de ses élites.
Des siècles d’hégémonie s’effondrent rapidement, et les dirigeants européens et américains se révèlent terriblement incompétents, incapables non seulement d’arrêter ce déclin, mais aussi d’en freiner la rapide accélération.
Il faut, hélas, constater que les élites politiques (mais aussi économiques et militaires) qui dirigent l’Occident collectif, sont en réalité composées d’adolescents attardés et incompétents.
Incompétents parce qu’incapables de lire la réalité – celle de leur propre système ou du système-monde – et totalement dépourvus des compétences fondamentales pour assumer des rôles de leadership.
Adolescents parce qu’ils sont dominés par une émotion immature, incapables de réflexion et de maîtrise de soi.
De cette décadence effrayante découle directement l’explosion de ces conflits sanglants, car des leaders incapables ont joué avec la politique internationale, la mélangeant en plus avec des intérêts personnels, et ont jeté de l’huile sur le feu alors qu’ils auraient dû recourir à des extincteurs.
Des personnages comme Biden (clairement sénile), Zelensky (un comédien de télévision), Netanyahu (un fanatique messianique), ne sont que la pointe de l’iceberg, mais il existe toute une pléthore de dirigeants et dirigeantes qui seraient manifestement incapables même de gérer une copropriété, mais qui se retrouvent à la tête d’États et d’organisations supranationales, tout en se comportant comme s’ils jouaient à Risk ou au Monopoly.
Et l’autre aspect dramatique est que, de l’autre côté (qu’on pense ce qu’on veut des positions politiques personnelles et/ou des États qu’ils dirigent), il y a des leaders politiques de très haut niveau, avec derrière eux une expérience politique collective considérable (et qui explique, entre autres, la présence, auprès d'eux, de conseillers très qualifiés). Des leaders qui commencent à se rendre compte de la vacuité de leurs homologues occidentaux, auxquels ils doivent pourtant faire face. Et qui jugent – à juste titre – que, non seulement leur niveau est très faible, mais aussi qu'ils sont totalement peu fiables.
Une situation qui amplifie énormément les risques. Parce que le sens des responsabilités que manifestent les élites de ces nations émergeantes a ses limites, à un certain point, et quand elles doivent faire face à des dirigeants totalement irresponsables (comme celles de l’Occident), tout peut rapidement atteindre un point de rupture imprévu.
Hélas, aucun signe d’une véritable prise de conscience de l’ampleur de cette menace, et les peuples européens semblent totalement engourdis, incapables de remettre en question radicalement le système de pouvoir qui continue de produire des leaders toujours plus médiocres.
Le dernier espoir terrible est qu’un choc puissant nous réveille. En espérant qu’il ne soit pas trop tard, ni trop dur.
12:42 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, occident, déclin, élites déclinantes | |
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SAFE – La sécurité de l’Europe à crédit?
SAFE – La sécurité de l’Europe à crédit?
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/safe-europas-sicherheit-auf-p...
SAFE (Security and Defence Action for Europe) conduit non seulement à la militarisation de l’Europe, mais aussi à l’autonomisation et à l’autodestruction par une politique d’armement démesurée.
Avec force mise en scène, le fonds appelé SAFE (Security and Defence Action for Europe) a été adopté; il entrera en vigueur ce jeudi: 150 milliards d’euros pour l’achat commun d’armements par les États membres de l’UE. Bruxelles parle de « gain d’efficacité », « d’indépendance stratégique » et de « renforcement de l’industrie européenne ». À première vue, cela semble plausible: des projets communs doivent éviter des doublons, permettre d’obtenir de meilleurs prix et renforcer la cohésion politique.
Mais tout cela est, comme trop souvent, un bel emballage sans contenu réel. Les achats ne s'avèrent pas plus efficaces, mais plus lourds. Les prix ne baissent pas, ils sont négociés dans les coulisses bruxelloises. Et l’unité politique n’est pas l’objectif, mais la façade d’un développement qui menace le cœur même de toute démocratie: la souveraineté nationale en matière de guerre et de paix. SAFE n’est pas seulement une ligne budgétaire. C’est un changement de paradigme. L’UE crée ainsi une union de crédit militaire sans légitimité démocratique suffisante.
Dettes communes, responsabilité nationale
SAFE est financé par des prêts communs de l’UE. En pratique, cela signifie: l’Allemagne se porte garante avec sa solvabilité pour des projets sur lesquels elle n’a aucun contrôle. Le Bundestag n’est ni consulté ni doté de droits de contrôle. Les traités européens ne prévoient pas une telle construction. Il en résulte un no man’s land juridique entre le droit contractuel, le droit coutumier et l’opportunisme politique. La Cour constitutionnelle fédérale a clairement indiqué dans ses arrêts sur Maastricht (1993) et Lisbonne (2009): les compétences militaires essentielles ne peuvent être déléguées qu’avec l’accord du Bundestag et dans le respect du principe démocratique. SAFE contourne ces deux principes.
SAFE permet la participation d’entreprises ukrainiennes et britanniques. L’Ukraine n’est pas membre de l’UE, ne relève pas des mêmes règles, mais a accès à des projets valant des milliards. La Grande-Bretagne a quitté l’UE, ne paie pas, n’est en rien responsable – mais peut profiter de la manne. C’est comme si on quittait l’association tout en continuant à piller la caisse.
Autonomie apparente et impuissance structurelle
SAFE suggère une indépendance stratégique. En réalité, cela ne crée pas une identité de défense européenne, mais un instrument de subventions pour les grandes nations qui possèdent leur propre industrie d’armement. Les petits États paient, mais ont peu de chances de participer. Le nouveau militarisme européen n’est pas solidaire, mais hiérarchique.
Perte de contrôle historique: jamais dans l’histoire de l’intégration européenne n’a-t-on décidé de milliards en budgets militaires sans contrôle parlementaire, sans mandat populaire et sans débat public. Même à l’époque de la Guerre froide, les parlements nationaux étaient impliqués. SAFE marque la fin de cet ordre républicain.
SAFE – premier pilier d’un programme d’armement beaucoup plus vaste de l’UE
« ReArm Europe » est un programme d’une valeur de 800 milliards d’euros. SAFE prévoit à lui seul jusqu’à 150 milliards d’euros de crédits, liés à des plans nationaux et octroyés à des « conditions compétitives ». L’industrie technico-militaire de l’UE est ainsi délibérément renforcée. L’Ukraine est intégrée dès le départ – comme site de production, marché et avant-poste géopolitique.
L’objectif officiel : augmenter la capacité de production, garantir la disponibilité stratégique des systèmes d’armement, combler les lacunes en capacités. L’objectif officieux : préparer la guerre dans l’ombre. La ligne stratégique est claire – une guerre par procuration contre la Russie via le territoire ukrainien, combinée à une préparation insidieuse à une confrontation directe. SAFE introduit ainsi non seulement la militarisation de l’Europe, mais aussi l’autonomisation et l’autodestruction par une politique d’armement démesurée.
La sécurité ne dépend pas uniquement de la taille
Les partisans de SAFE soutiennent que l’Europe, en tant qu’ensemble d'États-nations, est trop faible pour faire face à la Chine, la Russie ou les États-Unis. Cet argument semble intuitivement logique – mais il est objectivement faux. La sécurité ne dépend pas de la taille, mais de la clarté stratégique, de la capacité de défense et de la souveraineté diplomatique.
Israël, la Suisse, Singapour, la Norvège – tous ces États montrent que même de petites puissances peuvent se défendre lorsqu’elles disposent d’une doctrine claire, d’une logistique fiable et d’alliances flexibles. Même en Europe, il existe des alternatives fonctionnelles: la coopération de défense nordique (NORDEFCO), des accords bilatéraux comme ceux entre la Grèce et Chypre, ou des formats trilatéraux. L’Europe n’a pas besoin d’un commandement central, mais d’une souveraineté connectée.
Une dénationalisation par porte dérobée
Ce qui se passe ici, ce n’est pas une réforme de la sécurité, mais une reconstruction du système: l’UE, en tant que projet politique, s’éloigne de plus en plus de ses citoyens, de ses États membres et de ses bases contractuelles. SAFE n’est qu’une pierre parmi d’autres puisqu'il y a déjà union de la dette, harmonisation fiscale, règlement migration, et, maintenant, on peut ajouter le transfert des compétences militaires. Le leitmotiv est toujours le même: une dénationalisation par porte dérobée, une intervention technocratique sans contre-pouvoir démocratique. Une politique de sécurité européenne responsable ne peut exister que dans les conditions suivantes:
- Maintenir la souveraineté nationale – les dépenses de défense doivent rester dans les mains des Etats nationaux.
- Les États peuvent coopérer, mais ne doivent pas être forcés à le faire.
- Pas de mutualisation de la dette: celui qui commande doit aussi payer.
- Ceux qui portent la responsabilité doivent être effectivement responsables.
- Soutien industriel souverain: chaque État membre doit développer ses propres capacités de défense ou investir dans des clusters régionaux – mais pas dans des structures centralisées, démocratiquement incontrôlables.
SAFE n’est pas une expression de la force européenne, mais un symptôme d’aliénation institutionnelle. La sécurité ne peut pas être imposée, elle doit être ancrée: dans la nation, dans la responsabilité, dans le contrôle par le peuple. Ceux qui veulent réellement la sécurité pour l’Europe doivent parler avec les citoyens – et non décider à leur place. L’avenir de l’Europe ne se trouve pas dans le budget militaire bruxellois, mais dans le retour à ce qui a jadis rendu l’Europe forte: la diversité dans la responsabilité, la coopération dans la liberté, la défense dans l’autodétermination.
12:18 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : safe, défense, défense européenne, union européenne, politique internationale, actualité, europe, affaires européennes | |
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L'État-nation: une aberration libérale
L'État-nation: une aberration libérale
L'État-nation est une invention moderne, libérale, et une aberration dans l’histoire humaine, qui devrait être remplacée par l'État civilisateur.
Brecht Jonkers
Bron: https://brechtjonkers.substack.com/p/the-nation-state-a-l...
Le concept d’État-nation et celui d'«un État pour chaque groupe ethnique» est une notion libérale moderne, sans valeur pour la grande majorité de la population mondiale, et peu ou pas du tout relié à la majeure partie du passé humain.
On ne peut pas prétendre être « traditionnel » tout en soutenant le jeu qui consiste à affirmer « un État pour chaque race », comme aiment particulièrement à le faire certains conservateurs en Occident. L’intégration spatiale large basée sur des caractéristiques civilisatrices communes est la norme générale de la société humaine, et cela dure depuis des millénaires. De même, cela n’a pas de sens de revendiquer une légitimité en tant qu’antiimpéraliste ou qu'anti-globaliste, tout en voulant maintenir ce vestige de la pensée politique libérale qui, elle, cherche à saper la solidarité entre groupes ethniques.
Les civilisations anciennes telles que la Chine, l’Iran/Perse, et l’Inde (du Nord) n’ont jamais été unifiées par le sang ou la race, mais par des systèmes de valeurs communs, des institutions politiques et des traditions anciennes. La Russie a été construite selon des principes similaires. Le cœur de l’Eurasie, resplendissant le long des Routes de la Soie, a compté des dizaines d’empires et de royaumes magnifiques, dont aucun n’était ethniquement exclusif.
L’idée d’un « État-nation », en tant que concept politique, est une idée de l'ère capitaliste, plus particulièrement libérale. Elle visait à diviser et à conquérir les institutions anciennes et les sociétés politiques, et à « harmoniser » de force les États en posant un seul groupe ethnique comme guide qui serait alors identifié à l’État.
C’est pour cette raison que la France moderne a violemment réprimé l’identité ethnique bretonne et occitane, que la Turquie a soudainement décidé qu’il n’y avait plus de place pour les Grecs et les Arméniens ethniques en Anatolie, que la Grande-Bretagne a cherché à éradiquer pratiquement l’ethnos irlandais sous son contrôle.
L’État-nation libéral est une aberration récente dans l’histoire mondiale, spécialement conçue pour faciliter l’ascension du capitalisme et de la société civile libérale. Et ce n’est même pas particulièrement utile dans l’absolu. Même les États-Unis ont abandonné cette idée à la fin du 19ème siècle en faveur d’une migration « melting pot », car ils n’avaient tout simplement pas assez de population pour mener à bien leur programme de Destinée Manifeste. Et c’est cette infusion de pensée libérale-capitaliste dans certains segments de l’intelligentsia juive qui a conduit au sionisme et à l’établissement du prétendu État ethnique d’« Israël ».
Dans le monde contemporain, la demande d’états-nations est une arme entre les mains de l’élite financière mondiale pour exiger la dissolution des États-civilisations à travers le monde, en particulier contre des rivaux géopolitiques comme la Chine (Tibet, Xinjiang, Hong Kong) et la Russie. Il s’agit d’un concept régressif, réactionnaire et finalement impérialiste, visant une stratégie ancestrale de division et de conquête.
11:47 Publié dans Actualité, Définitions, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : état-nation, nationalisme, définition, actualité, théorie politique, sciences politiques, politologie | |
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dimanche, 01 juin 2025
Primauté de la politique étrangère ou de la politique intérieure?
Primauté de la politique étrangère ou de la politique intérieure?
Choisis ton primat(e) préféré !
Dimitrios Kisoudis
La primauté de la politique étrangère est le primat préféré de la droite. Il dit qu'il faut agir en politique étrangère pour changer l'état de son pays. La 'primauté de la politique intérieure' (Eckart Kehr), le primat préféré de la gauche, dit que la politique étrangère n'est que l'échappatoire de la politique intérieure. Ceux qui se préparent à la guerre veulent rassembler les classes contre la classe ouvrière et étouffer la révolution en l'attaquant de l'extérieur.
Pendant plus d'un demi-siècle, les nationalistes et les libéraux se sont creusé la tête pour savoir sur base de quelle constitution il fallait fonder la nation allemande. C'est alors que Bismarck fonda la nation par l'extérieur avec les guerres d'unification. C'est cette solution gordienne que Heinrich von Treitschke et d'autres nationaux-libéraux, corrigeant l'erreur du mouvement libéral, ont transformée pour promouvoir la primauté de la politique étrangère. L'impérialisme qui s'ensuivit rassembla les citoyens et les ouvriers derrière les objectifs de la création d'une flotte de guerre capable de défier l'Angleterre. Question: pour empêcher la révolution prolétarienne ou pour faire de l'Allemagne une puissance mondiale ?
En 1895, le planificateur de cette flotte, Alfred Tirpitz, donna la priorité à la politique étrangère : « La situation mondiale montre le danger qu'il y a de voir notre empire s'éloigner de sa position de grande puissance au cours du siècle à venir, si l'ensemble de nos intérêts maritimes ne sont pas énergiquement, sans perte de temps et systématiquement, poussés en avant ». Il lia cette primauté, dans un deuxième temps, à la politique intérieure : « De cette façon, on crée en même temps le meilleur moyen pour contrer la social-démocratie, tant celle qui est instruite que celle qui demeure inculte; et, ainsi, la seule richesse excédentaire que l'Allemagne possède dans sa production humaine est mise à profit, alors qu'elle menace maintenant tantôt de nous étouffer, tantôt d'être perdue par l'émigration ou de renforcer nos concurrents ».
La mentalité de droite n'aurait jamais compris que l'on puisse se préparer à la guerre pour réduire les classes inférieures. L'accroissement de la gloire et du pouvoir passait naturellement avant le calme et l'ordre. La gauche socialiste pensait certes différemment, à partir du concept de la lutte des classes. Soit selon la vision anti-impérialiste que le capital ne poursuivait pas un intérêt unique à l'échelle mondiale, tout en le tournant vers l'impérialisme, qu'adopterait plus tard l'Union soviétique, elle aussi, était déjà inscrite dans les astres. Primauté de la politique intérieure ou extérieure ? La question est la suivante : les conditions d'un éventuel changement se trouvent-elles plutôt à l'intérieur ou à l'extérieur ? La question ultérieure et évidente est alors la suivante : où se trouvent donc les conditions de la situation actuelle ?
L'idéologie d'État de la République fédérale d'Allemagne est un produit des conférences organisées par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, un produit de ce que l'on souhaitait donner comme mentalité aux Allemands après deux guerres mondiales. En tant que consensus capitaliste-communiste, cette mentalité a déterminé l'ordre d'après-guerre régi selon l'ONU. Lorsque la soi-disant réunification a été réalisée sous la forme d'une adhésion de la RDA à la RFA et à l'OTAN, la variante occidentale de la religion pan-humanitaire a pris le dessus sur les promesses de la lutte des classes. La migration de masse et la dissolution des différences entre les sexes ne peuvent pas en être dissociées. C'est pourquoi elles ont pris leur essor après la chute du mur de Berlin, et sont devenues l'expression quasi majeure des "valeurs occidentales".
Pouvons-nous donc changer l'ordre intérieur en interpellant les citoyens sur les problèmes de politique intérieure: criminalité des immigrés, paupérisation, etc. Ou devons-nous passer par la politique étrangère, car les conditions de cet ordre sont indissolublement liées à la position du pays dans les relations entre les puissances mondiales ? Mon primat(e) préféré est la primauté accordée à la politique étrangère. C'est pourquoi je dis que la voie du changement ne peut passer que par la politique étrangère. Même si l'Occident devait baisser d'un cran dans le wokisme, les présupposés de celui-ci restent trop profondément inscrits dans son ordre.
L'anti-discriminationnisme (affirmative action/diversity) était pour ainsi dire une idéologie d'État aux États-Unis dans la seconde moitié du 20ème siècle. Elle est inscrite tant dans la législation que dans la jurisprudence. L'exceptionnalisme américain n'est pas lié au principe de différence, mais à celui de l'égalité. Une suprématie de nature conservatrice qu'exerceraient Etats-Unis sur l'Europe est une chose impossible. C'est ce que postule de facto l'antagonisme entre puissance terrestre et puissance maritime. La base du 19ème siècle conservateur était l'alliance entre l'Europe centrale et la Russie. Et même sous les auspices du communisme, la Russie a imposé plus tard un ordre qui a certes conduit au déclin de l'économie, mais qui a laissé les peuples intacts dans leur existencialité.
Pour réorienter l'Allemagne, il faut s'insérer dans la constellation changeante des puissances mondiales. L'Europe est actuellement séparée du continent eurasien par un coin enfoncé dans son flanc. Le conflit entre les Etats-Unis et la Chine est modéré par des deals, mais tend vers le piège de Thucydide (Graham T. Allison) en raison d'une logique hégémonique propre. Ce n'est qu'une fois ce conflit survenu que la possibilité d'un tournant pour l'Allemagne existe. L'Allemagne, comme la France, sera alors confrontée à la question suivante : allons-nous nous laisser entraîner dans le déclin ? Ou bien prononçons-nous le mot que Charles de Gaulle et Gerhard Schröder ont déjà dit : Non ! En attendant, il faut attendre et siroter son thé.
Les "primates" de droite, qui préconisent le primat de la politique intérieure, avancent d'abord l'argument de la communication : les gens ne réagissent pas aux discours de politique étrangère, car ces problématiques sont trop éloignées de leur vie quotidienne. Il faut donc se contenter de la politique intérieure pour mobiliser les gens. Mais pour exploiter les conditions réelles/potentielles du changement, peu importe ce que les gens veulent entendre ou non. La vérité est qu'il n'y aura jamais de rémigration pour des millions d'hères dans un bloc occidental, fût-il MAGA. En feignant la toute-puissance en politique intérieure, on peut tout au plus dissimuler l'impuissance en politique extérieure, mais non la surpasser. En réalité, ce n'est qu'une question de temps avant que nous verrons la rhétorique exaltée de la politique intérieure se mettre au service d'une politique étrangère erronée. Si elle ne s'y trouve pas déjà.
Hans von Seeckt (photo), Karl Haushofer ou Carl Schmitt ont défini quelles devraient être conditions d'une politique étrangère allemande souveraine. Elles se situent dans l'union de l'Europe centrale, de l'Eurasie et de l'Asie. A première vue, ces conditions semblent difficiles à remplir. Comment pouvons-nous changer les rapports de force en Europe, dans le monde, si notre horizon s'arrête à notre propre circonscription électorale ? Ne semble-t-il pas plus simple, après une victoire électorale, de mettre de nombreux immigrés dans des avions et de les expulser ? Non. Il est toujours plus facile de changer l'ordre dans un monde qui se réorganise en le ré-agençant à nouveau que de réaliser son contraire au sein d'un ordre sans pouvoir modifier la répartition matérielle du pouvoir.
La droite politique menace aujourd'hui de se zombifier. Sur une scène plus large, elle se laisse parfois entraîner en politique étrangère par des aigreurs intérieures qui viennent de la rue et devraient y rester. On peste contre la Turquie, un acteur émergent à la charnière de l'Europe et de l'Asie, parce que l'on voit trop de kebabs dans la ville. On exige un durcissement vis-à-vis de l'Iran parce qu'on ne peut pas faire la différence entre chiites et sunnites ou entre Perses et Arabes. Chaque besoin de nature inférieure se voit attribuer une utilisation posée comme supérieure. Les conditions d'un éventuel changement deviennent ainsi irréalisables.
On pourrait maintenant dire : je divise ma mise et je mise ici sur l'extérieur, là sur l'intérieur. Je suis alors sûr de gagner. Premier problème : on joue ainsi avec des tricheurs, qui ont la partie plus facile parce que le casino est capable de brouiller ses cartes. Du point de vue de la politique étrangère, les fronts de la politique intérieure sont transversaux. Deuxième problème : les deux primautés entraînent des stratégies fondamentalement différentes. Le primat de la politique intérieure crie : les étrangers dehors ! Il évoque ainsi une confrontation entre Allemands et immigrés. Le prix du changement n'interviendra que lorsque la spirale de la répression aura été franchie et surmontée. Et si ce n'est pas le cas ?
La primauté de la politique étrangère tient compte du rôle que les migrants sont susceptibles de jouer dans le scénario de changement politique mondial. Ainsi, elle saisit dialectiquement la migration comme une possibilité. Ensemble, nous faisons de l'Allemagne ce qu'elle peut être dans un monde multipolaire. Car ce monde-là est mentalement proche pour de nombreux migrants. Si l'on divise la mise, on s'expose à une double répression et on risque de perdre, même si une partie du pari est gagnée. Si l'on n'ose miser qu'une seule fois, un autre jeu se met en place. Avec d'autres joueurs et d'autres règles. Le temps de la décision arrive. A chacun de choisir son primat préféré !
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Primauté de la politique étrangère ou de la politique intérieure?
Primauté de la politique étrangère ou de la politique intérieure?
Choisis ton primat(e) préféré !
Dimitrios Kisoudis
La primauté de la politique étrangère est le primat préféré de la droite. Il dit qu'il faut agir en politique étrangère pour changer l'état de son pays. La 'primauté de la politique intérieure' (Eckart Kehr), le primat préféré de la gauche, dit que la politique étrangère n'est que l'échappatoire de la politique intérieure. Ceux qui se préparent à la guerre veulent rassembler les classes contre la classe ouvrière et étouffer la révolution en l'attaquant de l'extérieur.
Pendant plus d'un demi-siècle, les nationalistes et les libéraux se sont creusé la tête pour savoir sur base de quelle constitution il fallait fonder la nation allemande. C'est alors que Bismarck fonda la nation par l'extérieur avec les guerres d'unification. C'est cette solution gordienne que Heinrich von Treitschke et d'autres nationaux-libéraux, corrigeant l'erreur du mouvement libéral, ont transformée pour promouvoir la primauté de la politique étrangère. L'impérialisme qui s'ensuivit rassembla les citoyens et les ouvriers derrière les objectifs de la création d'une flotte de guerre capable de défier l'Angleterre. Question: pour empêcher la révolution prolétarienne ou pour faire de l'Allemagne une puissance mondiale ?
En 1895, le planificateur de cette flotte, Alfred Tirpitz, donna la priorité à la politique étrangère : « La situation mondiale montre le danger qu'il y a de voir notre empire s'éloigner de sa position de grande puissance au cours du siècle à venir, si l'ensemble de nos intérêts maritimes ne sont pas énergiquement, sans perte de temps et systématiquement, poussés en avant ». Il lia cette primauté, dans un deuxième temps, à la politique intérieure : « De cette façon, on crée en même temps le meilleur moyen pour contrer la social-démocratie, tant celle qui est instruite que celle qui demeure inculte; et, ainsi, la seule richesse excédentaire que l'Allemagne possède dans sa production humaine est mise à profit, alors qu'elle menace maintenant tantôt de nous étouffer, tantôt d'être perdue par l'émigration ou de renforcer nos concurrents ».
La mentalité de droite n'aurait jamais compris que l'on puisse se préparer à la guerre pour réduire les classes inférieures. L'accroissement de la gloire et du pouvoir passait naturellement avant le calme et l'ordre. La gauche socialiste pensait certes différemment, à partir du concept de la lutte des classes. Soit selon la vision anti-impérialiste que le capital ne poursuivait pas un intérêt unique à l'échelle mondiale, tout en le tournant vers l'impérialisme, qu'adopterait plus tard l'Union soviétique, elle aussi, était déjà inscrite dans les astres. Primauté de la politique intérieure ou extérieure ? La question est la suivante : les conditions d'un éventuel changement se trouvent-elles plutôt à l'intérieur ou à l'extérieur ? La question ultérieure et évidente est alors la suivante : où se trouvent donc les conditions de la situation actuelle ?
L'idéologie d'État de la République fédérale d'Allemagne est un produit des conférences organisées par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, un produit de ce que l'on souhaitait donner comme mentalité aux Allemands après deux guerres mondiales. En tant que consensus capitaliste-communiste, cette mentalité a déterminé l'ordre d'après-guerre régi selon l'ONU. Lorsque la soi-disant réunification a été réalisée sous la forme d'une adhésion de la RDA à la RFA et à l'OTAN, la variante occidentale de la religion pan-humanitaire a pris le dessus sur les promesses de la lutte des classes. La migration de masse et la dissolution des différences entre les sexes ne peuvent pas en être dissociées. C'est pourquoi elles ont pris leur essor après la chute du mur de Berlin, et sont devenues l'expression quasi majeure des "valeurs occidentales".
Pouvons-nous donc changer l'ordre intérieur en interpellant les citoyens sur les problèmes de politique intérieure: criminalité des immigrés, paupérisation, etc. Ou devons-nous passer par la politique étrangère, car les conditions de cet ordre sont indissolublement liées à la position du pays dans les relations entre les puissances mondiales ? Mon primat(e) préféré est la primauté accordée à la politique étrangère. C'est pourquoi je dis que la voie du changement ne peut passer que par la politique étrangère. Même si l'Occident devait baisser d'un cran dans le wokisme, les présupposés de celui-ci restent trop profondément inscrits dans son ordre.
L'anti-discriminationnisme (affirmative action/diversity) était pour ainsi dire une idéologie d'État aux États-Unis dans la seconde moitié du 20ème siècle. Elle est inscrite tant dans la législation que dans la jurisprudence. L'exceptionnalisme américain n'est pas lié au principe de différence, mais à celui de l'égalité. Une suprématie de nature conservatrice qu'exerceraient Etats-Unis sur l'Europe est une chose impossible. C'est ce que postule de facto l'antagonisme entre puissance terrestre et puissance maritime. La base du 19ème siècle conservateur était l'alliance entre l'Europe centrale et la Russie. Et même sous les auspices du communisme, la Russie a imposé plus tard un ordre qui a certes conduit au déclin de l'économie, mais qui a laissé les peuples intacts dans leur existencialité.
Pour réorienter l'Allemagne, il faut s'insérer dans la constellation changeante des puissances mondiales. L'Europe est actuellement séparée du continent eurasien par un coin enfoncé dans son flanc. Le conflit entre les Etats-Unis et la Chine est modéré par des deals, mais tend vers le piège de Thucydide (Graham T. Allison) en raison d'une logique hégémonique propre. Ce n'est qu'une fois ce conflit survenu que la possibilité d'un tournant pour l'Allemagne existe. L'Allemagne, comme la France, sera alors confrontée à la question suivante : allons-nous nous laisser entraîner dans le déclin ? Ou bien prononçons-nous le mot que Charles de Gaulle et Gerhard Schröder ont déjà dit : Non ! En attendant, il faut attendre et siroter son thé.
Les "primates" de droite, qui préconisent le primat de la politique intérieure, avancent d'abord l'argument de la communication : les gens ne réagissent pas aux discours de politique étrangère, car ces problématiques sont trop éloignées de leur vie quotidienne. Il faut donc se contenter de la politique intérieure pour mobiliser les gens. Mais pour exploiter les conditions réelles/potentielles du changement, peu importe ce que les gens veulent entendre ou non. La vérité est qu'il n'y aura jamais de rémigration pour des millions d'hères dans un bloc occidental, fût-il MAGA. En feignant la toute-puissance en politique intérieure, on peut tout au plus dissimuler l'impuissance en politique extérieure, mais non la surpasser. En réalité, ce n'est qu'une question de temps avant que nous verrons la rhétorique exaltée de la politique intérieure se mettre au service d'une politique étrangère erronée. Si elle ne s'y trouve pas déjà.
Hans von Seeckt (photo), Karl Haushofer ou Carl Schmitt ont défini quelles devraient être conditions d'une politique étrangère allemande souveraine. Elles se situent dans l'union de l'Europe centrale, de l'Eurasie et de l'Asie. A première vue, ces conditions semblent difficiles à remplir. Comment pouvons-nous changer les rapports de force en Europe, dans le monde, si notre horizon s'arrête à notre propre circonscription électorale ? Ne semble-t-il pas plus simple, après une victoire électorale, de mettre de nombreux immigrés dans des avions et de les expulser ? Non. Il est toujours plus facile de changer l'ordre dans un monde qui se réorganise en le ré-agençant à nouveau que de réaliser son contraire au sein d'un ordre sans pouvoir modifier la répartition matérielle du pouvoir.
La droite politique menace aujourd'hui de se zombifier. Sur une scène plus large, elle se laisse parfois entraîner en politique étrangère par des aigreurs intérieures qui viennent de la rue et devraient y rester. On peste contre la Turquie, un acteur émergent à la charnière de l'Europe et de l'Asie, parce que l'on voit trop de kebabs dans la ville. On exige un durcissement vis-à-vis de l'Iran parce qu'on ne peut pas faire la différence entre chiites et sunnites ou entre Perses et Arabes. Chaque besoin de nature inférieure se voit attribuer une utilisation posée comme supérieure. Les conditions d'un éventuel changement deviennent ainsi irréalisables.
On pourrait maintenant dire : je divise ma mise et je mise ici sur l'extérieur, là sur l'intérieur. Je suis alors sûr de gagner. Premier problème : on joue ainsi avec des tricheurs, qui ont la partie plus facile parce que le casino est capable de brouiller ses cartes. Du point de vue de la politique étrangère, les fronts de la politique intérieure sont transversaux. Deuxième problème : les deux primautés entraînent des stratégies fondamentalement différentes. Le primat de la politique intérieure crie : les étrangers dehors ! Il évoque ainsi une confrontation entre Allemands et immigrés. Le prix du changement n'interviendra que lorsque la spirale de la répression aura été franchie et surmontée. Et si ce n'est pas le cas ?
La primauté de la politique étrangère tient compte du rôle que les migrants sont susceptibles de jouer dans le scénario de changement politique mondial. Ainsi, elle saisit dialectiquement la migration comme une possibilité. Ensemble, nous faisons de l'Allemagne ce qu'elle peut être dans un monde multipolaire. Car ce monde-là est mentalement proche pour de nombreux migrants. Si l'on divise la mise, on s'expose à une double répression et on risque de perdre, même si une partie du pari est gagnée. Si l'on n'ose miser qu'une seule fois, un autre jeu se met en place. Avec d'autres joueurs et d'autres règles. Le temps de la décision arrive. A chacun de choisir son primat préféré !
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Merz s'en va-t-en guerre...
Merz s'en va-t-en guerre...
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/merz-va-alla-guerra/
Le pâle et évanescent Chancelier allemand Merz fait la grosse voix.
Il veut le réarmement allemand. Pour affronter la Russie de Poutine. Et l’anéantir.
Ça ferait déjà rire, rien que pour ça. Merz est le chancelier le plus faible de toute l’histoire allemande.
Le seul, depuis la Seconde Guerre mondiale, qui a été élu de justesse et seulement lors du second tour.
Et dont la position repose sur une “majorité” qui fait déjà rire rien que parce qu'on la nomme ainsi.
Avec des “franc-tireurs” internes à sa propre CDU, prêts à l’abattre à la moindre occasion.
Naturellement, par un scrutin secret. Parce que ces choses-là se font, mais ne se disent pas.
Et, en plus, il n’a même pas le physique, la présence d’un hypothétique Führer. Il n’est certainement pas un nouveau Bismarck, qui, d’ailleurs, considérait comme pure folie toute idée de faire la guerre aux Russes.
Et il n’est même pas un Hitler nouveau, alors que le Hitler historique, qui a mené une telle guerre en y laissant sa peau.
Certes, il avait de très nombreux défauts, cet Hitler-là. Mais il avait aussi une stature politique bien autre que celle du pauvre Merz.
Et, puis, les Allemands de l’époque étaient très différents.
Il y a eu les Prussiens, les Junker, la SS… faites votre choix dans le catalogue des antiquités allemandes... Et comparez-les aux Allemands d’aujourd’hui. Surtout ceux qui ont été élevés dans la douceur de cette très confortable Allemagne de l’Ouest.
Imaginez-les devoir faire face à un conflit direct avec les Russes.
Avec les Tchétchènes, les Yakoutes, les Sibériens… et aussi avec les Nord-Coréens, et peut-être même avec les Chinois…
Allons, soyons sérieux… C'est inimaginable.
En fait, c'est tout bonnement impensable.
Peut-être qu’il reste encore un peu de la combativité germanique chez les Allemands de l’Est.
Curieusement, cependant, tout l’Est est contre Merz.
Il a voté à l’unisson pour l’AfD, et ne veut pas de guerre…
Et Merz tente de mettre hors jeu l’AfD en la qualifiant de “Nazie”.
Donc, est-ce le chancelier fade qui délire ?
Peut-être en partie… mais, surtout, c’est le reflet déformé, altéré, des véritables intentions, et donc des véritables intérêts, de Merz et de son entourage.
Qui ne peuvent être rattachés à un vieux nationalisme allemand, ni même à une résurgence du national-socialisme hitlérien.
Ce sont plutôt les liens profonds et indissolubles du Chancelier avec les grandes “banques” financières internationales. Comme BlackRock, dont il provient.
Tenter d’interpréter cette Chancellerie et ses (apparentes) velléités guerrières est profondément erroné si l’on utilise les critères du passé.
Ce n’est pas la grande Allemagne qui est son rêve. Ni même le Quatrième Reich. Et, peut-être, n’est-il pas un homme capable de rêver.
Il sert simplement des intérêts financiers. Les mêmes qu’il a toujours servis.
Et il utilise les débris de l’ancien nationalisme allemand uniquement pour masquer la réalité.
12:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : friedrich merz, allemagne, actualité, europe, affaires européennes, bellicisme | |
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vendredi, 30 mai 2025
Développement durable ou exploitation durable ?
Développement durable ou exploitation durable?
Leonid Savin
Derrière tous les discours sur la combinatoire écologie/politique se cachent toujours les intérêts de certains groupes oligarchiques.
Le concept de développement durable est promu depuis de nombreuses années sur les plateformes internationales, principalement au sein des Nations unies. Lors du sommet de cette organisation en 2015, 193 pays ont signé 17 objectifs de développement durable, où, de manière générale, tout le monde s'est accordé à dire que le monde avait besoin d'un certain modèle tenant compte à la fois des aspects politiques et économiques, mais aussi sociaux et environnementaux.
Encore plus tôt, lors du « Sommet de la Terre » de 1992 à Rio de Janeiro, le concept de durabilité a été adopté comme modèle pour les programmes économiques et environnementaux sous l'égide de la même ONU. Les objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU étaient également directement liés à cette théorie.
Bien que personne ne nie la nécessité d'une gestion prudente des ressources naturelles et de la protection de l'environnement, il est alarmant de constater que les questions de développement durable sont activement promues par des projets typiquement mondialistes tels que le Forum de Davos, fondé par Klaus Schwab. De même, George Soros et Bill Gates, dont les projets sont également liés à l'ONU par le biais de l'OMS et d'autres initiatives, plaident régulièrement en faveur du développement durable. Il est donc nécessaire d'examiner plus en détail de quel type de théorie et de méthodologie il s'agit. Et aussi qui, en particulier, la promeut et pourquoi.
Si l'on se penche plus en détail sur l'histoire, on constate que ce concept est directement lié à l'organisation mondialiste « Club de Rome » et à la théorie malthusienne sur la nécessité de limiter la population mondiale. En 1972, le « Club de Rome » a publié son premier rapport, intitulé « Les limites de la croissance », qui utilisait la modélisation mathématique pour explorer divers scénarios futurs pour l'humanité.
Il est révélateur et, apparemment, il n'est pas fortuit que la même année ait vu la création du Programme des Nations unies pour l'environnement, qui a jeté les bases du débat sur -et de la résolution- des problèmes environnementaux au niveau mondial. La théorie du réchauffement climatique, les problèmes de la couche d'ozone terrestre et d'autres doctrines similaires, y compris des constructions pseudoscientifiques destinées à des personnes crédules, en sont également issues.
À ce propos, les dernières réalisations dans le cadre du programme de développement durable sont les accords conclus lors du "Sommet de Paris sur le climat", accords concernant la limitation des émissions de CO2 et la poursuite de la mise en œuvre de ce programme, auquel de nombreux pays ont adhéré.
Bien que les auteurs du concept de développement durable déclarent leurs objectifs nobles et les décrivent comme une approche pragmatique – c'est-à-dire comme une utilisation rationnelle des ressources pour la prospérité, comme la perspective d'un niveau de vie élevé et d'une répartition équitable des bénéfices, ainsi que comme la préservation de l'environnement et des ressources naturelles –, ce qui représente les trois piliers que sont l'économie, la sphère sociale et l'écologie; le terme lui-même reste néanmoins assez vague et imprécis. Chacun peut y mettre ce qu'il veut. Par conséquent, des conflits d'intérêts sont inévitable, non seulement entre l'économie et la politique, mais aussi entre les acteurs politiques, comme en témoigne le refus d'un certain nombre de pays d'adhérer à l'accord de Paris.
De plus, avant même cela, lors du sommet du Groupe des 77, qui s'est tenu en Bolivie en 2014, la déclaration finale soulignait le désaccord avec la politique de contrainte imposée par les pays occidentaux pour asseoir certaines normes environnementales.
Il a été raisonnablement affirmé que, sous le couvert de la préoccupation pour l'environnement et de la nécessité d'imposer des taxes spéciales sur les émissions de CO2, on tente de freiner le développement d'autres États. Alors que les pays industrialisés ont déjà traversé une période de croissance industrielle et s'orientent vers un nouveau type d'économie, ils tentent d'imposer leur modèle à d'autres États, sans tenir compte des dommages réels que le rejet de l'industrialisation peut causer à leurs économies.
En effet, l'Occident a promis d'aider au lancement de nouvelles technologies. Mais, apparemment, cela exigeait de payer pour cela en cédant des ressources et en galvaudant la souveraineté politique.
Il convient de noter que le Groupe des 77, malgré son nom, comprend plus de 130 pays, ce qui en fait la plus grande organisation internationale au monde après les Nations unies. Alors pourquoi toutes les décisions « environnementales », qui sont pour le moins étranges et relatives au développement durable, ont-elles été soutenues et le plus souvent adoptées par l'ONU ? Cette dichotomie est donc assez étrange, mais la réponse à cette question pourrait être que l'on est ainsi en train de déployer une stratégie de corruption, traditionnellement pratiquée par les pays du G7, qui achètent les votes des pays en développement à l'ONU en échange d'une aide économique du FMI et de la Banque mondiale.
Un autre exemple de la manière dont les mondialistes promeuvent leurs intérêts sous le couvert du développement durable est celui des monopoles agro-industriels associés aux organismes génétiquement modifiés (OGM).
Ces organismes sont présentés comme relevant de biotechnologies agricoles prometteuses, capables d'atteindre les objectifs de développement durable (principalement dans le secteur de la production alimentaire). Mais en même temps, cela passe sous silence le prix à payer pour y parvenir. Il ne s'agit pas seulement de la destruction de cultures endémiques dans différentes parties du monde, directement liées à l'agriculture authentique et au mode de vie traditionnel de nombreux peuples, mais aussi de l'imposition pure et simple d'un monopole sur l'achat de semences OGM auprès de leurs producteurs, dont la grande majorité est située aux États-Unis. Cependant, aux États-Unis, la moitié des terres agricoles est déjà sous le contrôle des géants des OGM, ce que confirment les statistiques.
Et cette expérience menée sur les agriculteurs américains peut servir d'exemple à d'autres pays.
Les partisans de l'utilisation des OGM soulignent également que l'agriculture biologique nécessite plus de terres et entraîne également des émissions de dioxyde de carbone plus élevées en raison de l'utilisation d'engrais organiques obtenus à partir d'animaux.
Nous voyons ici une combinaison évidente entre des discours, que les mondialistes tentent de promouvoir sous le couvert de connaissances environnementales, et un programme écologique.
Cependant, les experts ont noté que l'utilisation des biotechnologies modernes telles que les OGM est directement liée à d'autres technologies de transition, mais aucune évaluation détaillée sur cette question n'a été élaborée.
Malgré cela, les tentatives de multinationales telles que Monsanto (rachetée par Bayern en 2016) pour contrôler les marchés agricoles se poursuivent.
Les sociétés pharmaceutiques occidentales, regroupées sous l'appellation de « Big Pharma », déploient des efforts similaires. Cependant, l'épidémie de coron avirus a montré le côté déplaisant de l'interaction entre les élites politiques occidentales et les géants pharmaceutiques, principalement le scandale au sein de l'UE concernant l'achat de vaccins à une entreprise approuvée par Ursula von der Leyen sans qu'il n'y ait eu de procédures appropriées et sans la transparence et la responsabilité requises. Mais cela n'a pas affaibli les efforts de l'oligarchie pharmaceutique occidentale pour s'emparer du marché mondial pour écouler ses produits de qualité inférieure, bien au contraire.
Le cynisme des mondialistes atteint son paroxysme dans les cas observés en Amazonie brésilienne, qui peuvent être considérés comme des cas à part. Après les incendies de forêt, certaines entreprises de biotechnologie apparaissent pour offrir leurs services afin de « normaliser » le sol dans la zone brûlée. Les personnalités publiques locales établissent un lien direct entre ces incendies, qui sont récemment devenus plus fréquents et plus importants, et les intérêts de ces entreprises.
Tout cela nous permet de conclure que le concept de « développement durable » était dès l'origine un projet politique des oligarques mondialistes. Mais avec la fragmentation et l'impasse actuelles que connait projet de mondialisation, ils tentent de présenter cela comme un scénario alternatif pour un avenir universel. C'est-à-dire une partie de leur fameux « ordre fondé sur des règles ». Afin que leur fonctionnement et leur contrôle puissent se poursuivre sous un prétexte plausible.
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Juridisme et abolition de la réalité
Juridisme et abolition de la réalité
par Adriano Segatori
Source : Electomagazine & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-partito-legale...
Il y a une opération en cours de la part de la magistrature, du moins de l’aile la plus politisée et la plus effrontée du monde judiciaire. Même si cela se déroule sur des bases juridiques différentes, il semble que partout en Europe l’orientation idéologique, dans son ensemble, penche inexorablement vers une seule direction en pratique : promouvoir la dissolution de tout verdict démocratique ; pousser à la désintégration des fondements de tout État qui pourrait être considéré comme le représentant d'un peuple, comme le garant de la sécurité et de l’équité ; assurer à terme la liquéfaction même des lois naturelles, comme dans la dernière décision du Conseil d’État en Italie.
Ensuite, dans le domaine strictement politique, lorsque un système soi-disant démocratique est confronté à un juridisme qui refuse la paisible narration générale et naturelle et revendique sa propre autonomie décisionnelle, une opération de disqualification et de diabolisation se déclenche immédiatement, utilisant de manière déformée des mots généralement et couramment partagés comme "populisme" ou "souverainisme".
Le système judiciaire ne se limite donc plus à appliquer la loi et à évaluer ce qui est licite ou illicite, permis ou interdit, mais bascule vers un constructionnisme qui est linguistique et juridique en même temps, afin de déformer jusqu'à la loi suprême de la nature, que – comme le prévenaient les mythes immémoriaux de nos ancêtres – même les dieux craignaient de transgresser.
Face aux preuves les plus évidentes que nous sommes confrontés à des manipulations génétiques et psychologiques, commencées il y a longtemps, par le truchement de techniques subliminales précises, il ne nous reste plus qu’à constater, à la fin de cette déformation constante de la réalité, que nous avons affaire à une véritable manipulation juridique.
Avec une pédanterie de notaire, on nie désormais la variété même de la nature à travers une manipulation linguistique.
Ces aberrations sophistiquées ont été parfaitement identifiées et décrites par Michel Onfray dans Théorie de la dictature. On prend un terme – par exemple le terme "parent" – puis on le dépouille de sa valeur étymologique, en empêchant ainsi toute possibilité de raisonnement et de dialogue entre pensées différentes. Lentement, mais avec une progression méthodique, on appauvrit le lexique quotidien, lequel est déjà précaire, et on insère dans le même mot des interprétations ambiguës, voire contradictoires.
À ce stade, lorsque la mère n’est plus la génitrice, mais une quelconque personne qui se sent appelée à l’être, et lorsque le père est l’un des deux hommes qui ont acheté un enfant à une femme payée pour sa gestation, et lorsque le sentimentalisme pervers des nouvelles identités arc-en-ciel inventées colore de surcroît cette opération, toute critique devient impossible car il manque, en nombre et en qualité, les termes pour la formuler.
Pour dire cela en langage scientifique, chaque signifiant – soit le son du mot prononcé – disparaît, tout comme la signification – soit l’image mentale, la pensée que l’interlocuteur conçoit.
En simplifiant, si je dis “père” et “mère”, mais si, le cas échéant, les mères peuvent être deux, et les pères peuvent être au choix père ou mère, toute possibilité de définir logiquement et psychiquement une relation ou une réalité environnante disparaît. Et si par “langage fou” on entend ce langage qui est irrationnel, désordonné, globalement anormal, alors tenez bon, car c’est désormais la même sphère politicienne, c’est la même magistrature qui déborde sur un terrain aliéné et absurde.
12:57 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit, juridisme, réalisme, irréalisme, actualité | |
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jeudi, 29 mai 2025
Wang Yi rencontre le ministre danois des Affaires étrangères pour approfondir la confiance politique réciproque entre les deux pays
Wang Yi rencontre le ministre danois des Affaires étrangères pour approfondir la confiance politique réciproque entre les deux pays
Article de Chen Qingqing (Global Times) - 19 mai 2025
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a reçu son homologue danois Lars Løkke Rasmussen à Pékin pour marquer le 75ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Les deux hommes ont réaffirmé leur engagement à renforcer la confiance politique, la coopération verte et la stabilité des relations bilatérales, et la Chine a réaffirmé sa position de soutien au Danemark sur la question du Groenland.
SOURCE : https://giuliochinappi.wordpress.com/2025/05/21/wang-yi-i...
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen, lundi à Pékin. M. Wang a appelé à « approfondir la confiance politique et à promouvoir les liens » alors que les deux pays célèbrent le 75ème anniversaire de leurs relations diplomatiques, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon certains experts, la visite du ministre danois confirme la tradition de dialogue stratégique entre la Chine et le Danemark et envoie un signal fort de bonne volonté mutuelle, soulignant l'importance que les deux parties attachent aux relations bilatérales, en particulier en cette période cruciale du 75ème anniversaire.
Dans un contexte de turbulences et d'incertitudes croissantes à l'échelle mondiale, les deux nations ont exprimé leur volonté de renforcer la coopération, d'approfondir les liens et la confiance mutuelle dans divers domaines, afin d'apporter stabilité et certitude aux relations entre la Chine et le Danemark et, plus largement, aux relations entre la Chine et l'Union européenne.
Au cours de la réunion, M. Wang a rappelé que « les deux parties se sont toujours respectées mutuellement en se traitant sur un pied d'égalité », en construisant et en développant un partenariat stratégique global basé sur une « coopération mutuellement bénéfique, guidée par des initiatives vertes ». Il a exhorté à « maintenir l'esprit originel de l'établissement des relations diplomatiques » et à profiter de l'occasion du 75ème anniversaire pour « maintenir des échanges de haut niveau, renforcer la confiance politique mutuelle et promouvoir la poursuite du développement des relations ».
Wang Yi a réitéré le respect total de la Chine pour la souveraineté et l'intégrité territoriale du Danemark dans la question du Groenland, exprimant l'espoir que Copenhague continue à soutenir la position légitime de Pékin sur les questions liées à sa souveraineté et à son intégrité territoriale.
Le ministre a fait référence aux assurances répétées de l'administration américaine selon lesquelles elle garantirait le contrôle de Washington sur le Groenland, considéré comme stratégique pour des raisons économiques et de défense, en ouvrant de nouvelles routes maritimes dans l'Arctique à mesure que la glace fond, comme l'a rapporté CBS News le 4 mai. Le Premier ministre du Groenland a réagi durement à ces menaces en déclarant en mars: "Nous ne sommes pas à vendre et nous ne pouvons pas être simplement vendus".
« La position chinoise exprime l'espoir que les deux parties aborderont de manière respectueuse et équitable leurs intérêts et préoccupations fondamentaux respectifs, afin d'approfondir la confiance et de promouvoir une coopération pratique dans divers domaines », a déclaré Dong Yifan, associé de recherche à l'Académie Belt and Road de l'Université de la langue et de la culture de Pékin, au Global Times.
Song Luzheng, chercheur à l'Institut chinois de l'université de Fudan et résidant en France, a souligné que la Chine et l'Europe ont longtemps entretenu un fort élan de coopération. Il a noté que les politiques tarifaires américaines à l'encontre de l'Europe ont en partie poussé les pays européens à renforcer leurs liens avec la Chine. Song a également souligné que la référence directe à la question du Groenland dans les discussions entre Wang Yi et Rasmussen impliquait implicitement les États-Unis, l'île étant devenue un point de friction entre Washington et Bruxelles.
Au second semestre, le Danemark prendra la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. « La Chine souhaite intensifier le dialogue et la coopération avec l'UE afin de promouvoir le développement stable des relations Chine-UE, et espère que le Danemark jouera un rôle positif dans ce sens », a déclaré M. Wang.
En tant que membre du Conseil européen, le Danemark « joue un rôle déterminant dans l'orientation de l'agenda de l'UE au cours des six prochains mois », a fait remarquer M. Dong, ajoutant que le renforcement du dialogue entre la Chine et le Danemark contribuerait, d'une part, à orienter la politique européenne à l'égard de Pékin de manière plus positive et rationnelle et, d'autre part, « démontrerait l'engagement de la Chine à développer les relations bilatérales et son soutien au Danemark dans son rôle proactif au sein de l'UE, tout en confirmant son soutien clair à l'intégration européenne ».
Les deux ministres ont ensuite échangé leurs points de vue sur des questions internationales telles que la crise en Ukraine. Selon un rapport de l'AFP, M. Rasmussen a qualifié de « franche » la discussion avec M. Wang sur le conflit ukrainien.
13:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, danemark, chine, groenland | |
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Avec l'ingérence de la France, le candidat pro-UE remporte les élections roumaines
Avec l'ingérence de la France, le candidat pro-UE remporte les élections roumaines
par Lucas Leiroz
Source: https://telegra.ph/Con-linterferenza-francese-il-candidat...
Le processus des élections roumaines est enfin arrivé à son terme. Après des controverses, des sabotages et des actes de persécution politique, un candidat pro-UE a été « élu » dans le pays: on s'attend donc à ce que se poursuive la politique anti-russe actuelle. Comme prévu, les pays de l'UE ont participé directement aux élections roumaines, ce qui montre que l'Europe n'est pas disposée à coopérer avec l'ordre multipolaire émergent.
Le maire de Bucarest Nicusor Dan, favorable à l'UE, a remporté les élections présidentielles roumaines, battant le candidat eurosceptique George Simion. M. Dan a obtenu environ 54% des voix, contre 46% pour son rival. Il promet de « reconstruire » la Roumanie, en comptant sur le soutien financier et politique de ses « partenaires » européens. Il devrait diriger le pays à agir en coalition avec la Moldavie voisine, qui est également dirigée par un leader russophobe, cherchant ainsi à renforcer le groupe des États antirusses en Europe de l'Est.
"À partir de demain, nous commencerons à reconstruire la Roumanie, une Roumanie unie et honnête, fondée sur le respect de la loi et de tous ses citoyens", a-t-il déclaré. Maïa Sandu, la dirigeante moldave, a également commenté la victoire en déclarant: « La Moldavie et la Roumanie sont unies, se soutiennent mutuellement et travaillent côte à côte pour un avenir pacifique, démocratique et européen pour tous nos citoyens ».
En effet, il y a plusieurs raisons de penser que le processus électoral roumain n'a pas été mené de manière équitable et démocratique. Le candidat eurosceptique était donné favori dans plusieurs évaluations et sondages avant les élections. Sa défaite soudaine a non seulement surpris de nombreux experts, mais a également suscité des doutes quant à la transparence des décisions prises par les autorités roumaines.
En effet, ces élections en Roumanie ont été extrêmement controversées. Auparavant, l'ancien candidat Calin Georgescu avait été illégalement empêché de se présenter, ce qui avait provoqué une grave crise d'instabilité dans le pays en raison de sa grande popularité. Georgescu a ensuite soutenu Simion, ce qui a entraîné un important « transfert de voix » vers le nouveau candidat. On s'attendait à ce que la majorité conservatrice et chrétienne orthodoxe du peuple roumain vote en masse pour Simion, mais malgré cela, c'est un candidat moins populaire qui a été déclaré vainqueur.
Pour ne rien arranger, il y a des signes évidents que certains acteurs européens ont été impliqués dans une conspiration visant à empêcher la victoire de Simion. Par exemple, le fondateur de Telegram, un citoyen français d'origine russe, Pavel Durov, a publié une déclaration indiquant qu'il avait été contacté par les autorités françaises pour lancer une opération de sabotage et une guerre de l'information contre les groupes conservateurs roumains par le biais d'une censure à grande échelle. L'objectif était clairement d'affaiblir les partisans de M. Simion et d'obtenir davantage de voix pour le candidat soutenu par l'Union européenne.
« Un gouvernement d'Europe occidentale a contacté Telegram pour lui demander de faire taire les voix conservatrices en Roumanie avant les élections présidentielles d'aujourd'hui. J'ai catégoriquement refusé. Telegram ne restreindra pas les libertés des utilisateurs roumains et ne bloquera pas leurs canaux politiques. On ne peut pas « défendre la démocratie » en détruisant la démocratie. On ne peut pas « lutter contre l'ingérence électorale » en interférant avec les élections. Soit vous avez la liberté d'expression et des élections équitables, soit vous n'avez rien. Et le peuple roumain mérite les deux », a-t-il déclaré. Quelques heures plus tard, il a confirmé que le gouvernement « d'Europe occidentale » était le gouvernement français.
Les tensions entre la France et les figures politique roumaines conservatrices se sont considérablement accrues. Paris est déjà l'un des principaux instigateurs du chaos en Moldavie et a clairement intérêt à faire de même en Roumanie. En outre, Simion a naguère vivement critiqué la politique française, dénonçant la manière non démocratique dont le gouvernement Macron opère en persécutant les opposants politiques. Cela a certainement contribué à la décision de Paris de s'immiscer profondément dans les affaires roumaines ces derniers temps.
« Je veux lancer un appel au peuple français libre contre ce [président] autoritaire qu'est Emmanuel Macron, qui n'a pas le soutien du peuple français, qui a banni Marine Le Pen, qui soutient l'idée d'imposer une dictature [en Roumanie] et d'annuler la volonté du peuple », a récemment déclaré M. Simion.
Sans surprise, la France, dirigée par Macron, a voulu constamment assumer un rôle de « leadership européen », ce qui explique son ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays européens. De même, le lobby pro-UE de Macron dispose actuellement de suffisamment de pouvoir pour saboter les processus politiques et remporter des élections par le biais d'irrégularités, en essayant de masquer la crise sociale qui se propage à travers l'Europe.
Ces tentatives sont toutefois vaines à long terme, car à un moment donné, il sera impossible de cacher la vague conservatrice et eurosceptique qui se propage en Europe en réaction aux impositions occidentales.
12:59 Publié dans Actualité, Actualité, Affaires européennes, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, roumanie, europe, affaires européennes, actualité, france, roumanie, europe, affaires européennes | |
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Avec l'ingérence de la France, le candidat pro-UE remporte les élections roumaines
Avec l'ingérence de la France, le candidat pro-UE remporte les élections roumaines
par Lucas Leiroz
Source: https://telegra.ph/Con-linterferenza-francese-il-candidat...
Le processus des élections roumaines est enfin arrivé à son terme. Après des controverses, des sabotages et des actes de persécution politique, un candidat pro-UE a été « élu » dans le pays: on s'attend donc à ce que se poursuive la politique anti-russe actuelle. Comme prévu, les pays de l'UE ont participé directement aux élections roumaines, ce qui montre que l'Europe n'est pas disposée à coopérer avec l'ordre multipolaire émergent.
Le maire de Bucarest Nicusor Dan, favorable à l'UE, a remporté les élections présidentielles roumaines, battant le candidat eurosceptique George Simion. M. Dan a obtenu environ 54% des voix, contre 46% pour son rival. Il promet de « reconstruire » la Roumanie, en comptant sur le soutien financier et politique de ses « partenaires » européens. Il devrait diriger le pays à agir en coalition avec la Moldavie voisine, qui est également dirigée par un leader russophobe, cherchant ainsi à renforcer le groupe des États antirusses en Europe de l'Est.
"À partir de demain, nous commencerons à reconstruire la Roumanie, une Roumanie unie et honnête, fondée sur le respect de la loi et de tous ses citoyens", a-t-il déclaré. Maïa Sandu, la dirigeante moldave, a également commenté la victoire en déclarant: « La Moldavie et la Roumanie sont unies, se soutiennent mutuellement et travaillent côte à côte pour un avenir pacifique, démocratique et européen pour tous nos citoyens ».
En effet, il y a plusieurs raisons de penser que le processus électoral roumain n'a pas été mené de manière équitable et démocratique. Le candidat eurosceptique était donné favori dans plusieurs évaluations et sondages avant les élections. Sa défaite soudaine a non seulement surpris de nombreux experts, mais a également suscité des doutes quant à la transparence des décisions prises par les autorités roumaines.
En effet, ces élections en Roumanie ont été extrêmement controversées. Auparavant, l'ancien candidat Calin Georgescu avait été illégalement empêché de se présenter, ce qui avait provoqué une grave crise d'instabilité dans le pays en raison de sa grande popularité. Georgescu a ensuite soutenu Simion, ce qui a entraîné un important « transfert de voix » vers le nouveau candidat. On s'attendait à ce que la majorité conservatrice et chrétienne orthodoxe du peuple roumain vote en masse pour Simion, mais malgré cela, c'est un candidat moins populaire qui a été déclaré vainqueur.
Pour ne rien arranger, il y a des signes évidents que certains acteurs européens ont été impliqués dans une conspiration visant à empêcher la victoire de Simion. Par exemple, le fondateur de Telegram, un citoyen français d'origine russe, Pavel Durov, a publié une déclaration indiquant qu'il avait été contacté par les autorités françaises pour lancer une opération de sabotage et une guerre de l'information contre les groupes conservateurs roumains par le biais d'une censure à grande échelle. L'objectif était clairement d'affaiblir les partisans de M. Simion et d'obtenir davantage de voix pour le candidat soutenu par l'Union européenne.
« Un gouvernement d'Europe occidentale a contacté Telegram pour lui demander de faire taire les voix conservatrices en Roumanie avant les élections présidentielles d'aujourd'hui. J'ai catégoriquement refusé. Telegram ne restreindra pas les libertés des utilisateurs roumains et ne bloquera pas leurs canaux politiques. On ne peut pas « défendre la démocratie » en détruisant la démocratie. On ne peut pas « lutter contre l'ingérence électorale » en interférant avec les élections. Soit vous avez la liberté d'expression et des élections équitables, soit vous n'avez rien. Et le peuple roumain mérite les deux », a-t-il déclaré. Quelques heures plus tard, il a confirmé que le gouvernement « d'Europe occidentale » était le gouvernement français.
Les tensions entre la France et les figures politique roumaines conservatrices se sont considérablement accrues. Paris est déjà l'un des principaux instigateurs du chaos en Moldavie et a clairement intérêt à faire de même en Roumanie. En outre, Simion a naguère vivement critiqué la politique française, dénonçant la manière non démocratique dont le gouvernement Macron opère en persécutant les opposants politiques. Cela a certainement contribué à la décision de Paris de s'immiscer profondément dans les affaires roumaines ces derniers temps.
« Je veux lancer un appel au peuple français libre contre ce [président] autoritaire qu'est Emmanuel Macron, qui n'a pas le soutien du peuple français, qui a banni Marine Le Pen, qui soutient l'idée d'imposer une dictature [en Roumanie] et d'annuler la volonté du peuple », a récemment déclaré M. Simion.
Sans surprise, la France, dirigée par Macron, a voulu constamment assumer un rôle de « leadership européen », ce qui explique son ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays européens. De même, le lobby pro-UE de Macron dispose actuellement de suffisamment de pouvoir pour saboter les processus politiques et remporter des élections par le biais d'irrégularités, en essayant de masquer la crise sociale qui se propage à travers l'Europe.
Ces tentatives sont toutefois vaines à long terme, car à un moment donné, il sera impossible de cacher la vague conservatrice et eurosceptique qui se propage en Europe en réaction aux impositions occidentales.
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Le Royaume-Uni face à une puissante vague de protestations : “Enough is Enough – La frustration a assez duré”
Le Royaume-Uni face à une puissante vague de protestations : “Enough is Enough – La frustration a assez duré”
Source: https://report24.news/grossbritannien-steht-vor-protestst...
Tout récemment, d’innombrables Britanniques ont manifesté contre la politique catastrophique du gouvernement socialiste devenu très impopulaire et contre les problèmes généraux dont souffre le pays. À quel point la vague de protestations des mécontents sera-t-elle puissante ? Le mouvement autour de Richard Donaldson pourra-t-il mobiliser les masses dans la rue ?
Le Royaume-Uni a donc été confronté ce 24 mai 2025 à une révolte sans précédent. La « Grande Grève Nationale Britannique » devait remplir les rues dans 80 villes du pays – un cri de colère des citoyens contre la politique du gouvernement travailliste sous Keir Starmer. Propulsé par une colère grandissante face à des sujets tels que l’immigration incontrôlée, l’agenda désastreux de la "Neutralité Carbone" (Net Zero) et une justice qui, pour beaucoup, semble arbitraire, ce mouvement pourrait ébranler les fondements de la vie politique britannique. Mais s’agit-il vraiment du début d’un soulèvement populaire, ou d’une simple révolte contre un gouvernement qui s'est déjà déconnecté de ses citoyens ?
Les racines de la colère
Ce mouvement, mené par Richard Donaldson, ancien soldat, gagne en popularité sur les réseaux sociaux. Sur des plateformes comme Facebook et X, où les organisateurs mobilisent des dizaines de milliers de personnes, la colère contre un gouvernement qui ne parle apparemment plus qu’aux élites mondialistes monte en flèche. Les revendications sont claires: il faut de nouvelles élections, il faut mettre fin à la politique désastreuse de la "Neutralité Carbone" qui augmente le coût de la vie, et enfin, il faut adopter une ligne dure contre l’immigration illégale. Dans des villes comme Hereford, Brighton et Doncaster, les citoyens devaient descendre dans la rue à midi – un signal que la patience des Britanniques est à bout.
Le logo du mouvement "La grande grève nationale britannique"
Les organisateurs de la grève espèrent au moins un demi-million de manifestants, répartis à travers tout le pays. Le nombre réel de personnes dans la rue reste inconnu, car, comme lors de manifestations syndicales, il manque une base organisationnelle solide. En fin de compte, il pourrait s’agir de quelques dizaines de milliers ou même de plus d’un million, qui veulent envoyer un message contre la politique de la gauche et des écologistes.
Un pays à la limite de ses forces
Les racines de cette protestation plongent profondément dans une société qui se sent trahie par son gouvernement. La politique socialiste, obnubilée par ses objectifs de "Neutralité Carbone" et par ses engagements internationaux — notamment dans le conflit en Ukraine —, a donné l’impression de sacrifier les intérêts de ses propres citoyens. Beaucoup de Britanniques voient dans l’immigration incontrôlée et un système judiciaire qui semble protéger certains groupes comme des preuves qu’une classe politique s'est déconnectée de la dure réalité qu'est la vie quotidienne du peuple. Ces sujets, combinés à l’incertitude économique, ont créé un terreau fertile pour la colère des gens.
Les manifestations ont pu marquer un tournant, mais leur diversité thématique – allant des “grooming gangs” à la politique climatique – peut également diviser le mouvement. D’un autre côté, beaucoup de citoyens partagent aussi leurs préoccupations concernant la direction que prend le Royaume-Uni. La gouvernance de Starmer est à un tournant : si elle ignore ces protestations, elle risque une escalade ; si elle réagit mal, elle pourrait approfondir la fracture du pays. Les citoyens réclament des réponses, mais l’élite politique semble sourde à leurs appels.
Pour le Royaume-Uni, cette journée dépasse le simple fait qu'elle est un jour de protestation — c’est un miroir qui dévoile l’écart profond entre le peuple et le gouvernement. Si les rues ont été effectivement inondées par des centaines de milliers de manifestants, Keir Starmer sera contraint de reconsidérer sa politique — ou de se préparer à une opposition encore plus forte. “Enough is Enough” n’est pas qu’un slogan : c’est un appel au changement dont l’écho marquera l’avenir du pays.
12:22 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, royaume-uni | |
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mercredi, 28 mai 2025
L'Iran et l'Azerbaïdjan poursuivent leur chemin commun vers la stabilité de la mer Caspienne
L'Iran et l'Azerbaïdjan poursuivent leur chemin commun vers la stabilité de la mer Caspienne
Lorenzo Maria Pacini
Source: https://telegra.ph/Iran-e-Azerbaigian-proseguono-il-cammi...
Le gouvernement Pezeshkian, bien que moins intrusif et moins strict que le précédent, semble s'attacher à maintenir des relations positives avec tous les acteurs régionaux.
Pezeshkian à Bakou
La récente visite du président iranien Masoud Pezeshkian à Bakou, bien que brève en raison de son retour en Iran pour faire face à la terrible explosion dans le port de Shahid Rajaee, a eu un poids politique important: il s'agissait en effet de la première visite officielle d'un président iranien en Azerbaïdjan après six bonnes années, une période au cours de laquelle les relations bilatérales ont connu des phases alternées, marquées par des suspicions réciproques et des déclarations polémiques.
Ces dernières années, surtout depuis la guerre du Karabakh en 2020, une divergence croissante entre les priorités stratégiques de Téhéran et de Bakou a été observée. Le renforcement de la présence israélienne et turque en Azerbaïdjan, la réduction des institutions culturelles iraniennes et le langage souvent provocateur des médias azerbaïdjanais (généralement proches du gouvernement) ont alimenté les inquiétudes de Téhéran. Dans le même temps, des incidents tels que l'attaque de l'ambassade d'Azerbaïdjan à Téhéran et la diffusion d'informations hostiles à Bakou dans les médias iraniens ont renforcé la méfiance des Azerbaïdjanais.
Cependant, la visite de Pezeshkian semble marquer un changement de cap. Ce n'est pas seulement le voyage en lui-même qui est important, mais surtout le ton qui a été adopté. Lors de nombreuses réunions officielles, M. Pezeshkian a utilisé la langue turque azerbaïdjanaise, a récité des poèmes chargés de sens qui ont trouvé un écho sur les médias sociaux, tant en Iran qu'en Azerbaïdjan. Son attitude amicale, sa visite à la tombe de Heydar Aliyev et ses références aux liens familiaux entre les peuples des deux pays ont contribué à raviver la faveur de l'opinion publique azerbaïdjanaise.
L'ouverture d'une nouvelle phase dans les relations n'est pas le fruit du hasard, puisque dès le début de son mandat, M. Pezeshkian avait déclaré son intention de poursuivre la « diplomatie de voisinage » initiée sous la présidence d'Ebrahim Raisi. Dans cette optique, la visite à Bakou s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la coopération politique, économique et culturelle dans la région. Parmi les initiatives présentées figure l'élaboration d'un plan stratégique global visant à renforcer les relations bilatérales dans des domaines clés, essentiels pour consolider le corridor de la mer Caspienne et stabiliser l'influence régionale.
Renforcer les routes eurasiennes
L'un des principaux axes de cette stratégie est l'engagement qu'a pris l'Iran pour renforcer les voies de transit eurasiennes. Le corridor d'Aras - qui traverse la frontière entre l'Iran et l'Azerbaïdjan en suivant le cours de la rivière Aras jusqu'au Nakhchivan - est l'une des alternatives sur lesquelles Téhéran se concentre pour contrer l'influence de projets concurrents tels que le corridor de Zankezour. L'Iran entend ainsi se transformer en un nœud logistique important, capable de relier le golfe Persique à la Russie via le Caucase.
Il n'est pas surprenant que la coopération en matière d'infrastructures soit l'un des domaines les plus prometteurs. L'achèvement du chemin de fer Rasht-Astara, prévu pour 2025, s'inscrit dans le cadre plus large du corridor Nord-Sud et ouvrira de nouveaux débouchés aux marchés russe et européen. Parallèlement, les barrages conjoints sur la rivière Aras - Khoda Afarin et Qiz Qalasi - sont déjà opérationnels, ont une fonction à la fois hydroélectrique et agricole, cruciale dans un contexte de crise climatique. Le corridor interne entre l'Azerbaïdjan et le Nakhchivan, qui traverse le territoire iranien, représente également une opportunité stratégique pour renforcer les liens internes de l'Azerbaïdjan et réduire la dépendance à l'égard des routes contrôlées par des pays tiers.
À la lumière de tous ces éléments, il semble clair que Téhéran et Bakou ont l'intention de surmonter l'ère de la suspicion et de l'ambiguïté. La coopération dans les secteurs de l'énergie, des infrastructures et du commerce reflète la volonté de construire un partenariat durable fondé sur des intérêts concrets. Si les accords signés sont mis en œuvre avec détermination, la trajectoire des relations entre les deux pays pourrait être orientée vers une stabilité durable.
En attendant, des personnalités comme Farzaneh Sadegh (photo), ministre iranienne des infrastructures et du développement urbain, ont rappelé l'importance de l'Azerbaïdjan en tant que partenaire stratégique pour la diversification de l'économie iranienne et l'accès à de nouveaux marchés. Le dialogue bilatéral ne se limite donc pas à des gestes symboliques, mais s'articule autour d'un programme de coopération concret et ambitieux.
Il est important de noter que le président russe Vladimir Poutine a soumis un accord de partenariat stratégique avec l'Iran à la Douma d'État pour ratification au tout début du mois d'avril.
Le pacte, déjà signé en janvier 2025, prévoit une coopération militaro-technique, des initiatives conjointes pour contourner les sanctions, le renforcement de la sécurité dans la région de la Caspienne, le développement d'infrastructures nucléaires et la mise en place d'un système de paiement autonome.
Pendant de nombreuses années, les liens entre Moscou et Téhéran ont été entravés par la présence de personnalités politiques pro-occidentales dans les deux camps, souvent prêtes à subordonner l'intérêt national afin de maintenir des relations cordiales avec l'Europe et les États-Unis. Le même schéma s'est répété par le passé en ce qui concerne la Corée du Nord, obligeant la Russie à rattraper rapidement le terrain perdu pour renforcer notre position stratégique.
L'accord avec l'Iran représente un pas décisif pour la Russie vers le renforcement de sa souveraineté et la protection de ses intérêts fondamentaux. Dans un monde qui devient de plus en plus multipolaire, la possibilité d'être un pôle autonome n'est offerte qu'à ceux qui en ont la force. Il est nécessaire d'être en position de force pour choisir ses alliés en fonction de sa volonté.
Une tension qui peut encore s'apaiser
Le renforcement de la région passera inévitablement par l'autre acteur, la Russie, qui équilibre les intérêts de tous les partenaires locaux.
Entre l'Azerbaïdjan et la Russie, il y a eu dernièrement quelques tensions qu'il sera essentiel d'apaiser afin de consolider le front géopolitique.
Aliyev n'a pas participé au défilé du 9 mai à Moscou, expliquant que « la décision du président Ilham Aliyev de ne pas partir était une conséquence logique de tout ce qui s'est passé dans les relations entre Bakou et Moscou au cours des derniers mois et reflète la position de principe et équilibrée des dirigeants azerbaïdjanais sur les questions clés de l'agenda bilatéral ». Entre-temps, plusieurs questions non résolues se sont accumulées ». Dans ce contexte, la réponse des représentants d'Aliyev semble grossière. Récemment, l'Azerbaïdjan a renforcé les règles de résidence pour les citoyens russes, a déclaré plusieurs députés de la Douma d'État personae non gratae, a fermé le centre culturel Maison de Russie dans la capitale et participe à la production d'obus pour les forces armées ukrainiennes. Dans le même temps, l'Azerbaïdjan poursuit sa coopération économique avec Moscou, par exemple en accueillant des investissements russes au Karabakh.
Cette approche de Bakou soulève de nombreuses questions, il est vrai, mais la Russie est prête à faire preuve de modération et de médiation, en raison de la nécessité de préserver l'ordre dans la région de la mer Caspienne.
L'Iran, pour sa part, ne laissera pas les questions en suspens. Le gouvernement Pezeshkian, bien que moins intrusif et moins rigoureux que le précédent, tient à maintenir des relations positives avec tous les acteurs régionaux, et l'accord signé avec le Kremlin sert de garantie pour la stabilité de la région et pour traiter avec d'autres pays antagonistes ou non.
14:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, iran, azerbaïdjan, moyen-orient, caucase, mer caspienne | |
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Changement de stratégie à Berlin – l’Allemagne autorise des attaques contre le territoire russe
Changement de stratégie à Berlin – l’Allemagne autorise des attaques contre le territoire russe
Elena Fritz
Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10
Le chancelier fédéral Friedrich Merz a déclaré publiquement qu’il n’y a plus de restrictions de portée pour la livraison d’armes occidentales à l’Ukraine. Sont concernés des systèmes d’origine britannique, française, américaine et allemande.
Implication: Kiev reçoit ainsi officiellement le feu vert pour attaquer des cibles militaires sur le territoire russe. Cela marque un changement de paradigme dans les politiques de sécurité et étrangère allemandes.
Fait remarquable: d’autres chefs de gouvernement occidentaux ne se sont pas exprimés avec une telle clarté jusqu’à présent️. En lien avec des indications antérieures concernant des livraisons non déclarées, un scénario réaliste se dessine:
Les missiles de croisière allemands de type Taurus pourraient déjà être en opération.
La partie russe met en garde de manière claire:
Une attaque avec des armes allemandes contre des cibles comme Saint-Pétersbourg ou Moscou serait considérée comme une participation active de l’Allemagne à la guerre, avec des conséquences appropriées.
Évaluation géostratégique :
Avec la levée des restrictions, les lignes entre soutien indirect et implication directe s’estompent. Le risque d’une escalade régionale avec des répercussions sur le territoire allemand augmente de manière significative.
Conclusion du point de vue allemand :
Le changement de cap en politique étrangère sous Merz marque une fin des limites stratégiques. En libérant des armes capables d’atteindre le cœur de la Russie, l’Allemagne assume de facto une responsabilité conjointe quant au choix des cibles ukrainiennes.
Le calcul peut reposer sur la dissuasion – mais le risque d’escalade est réel.
Une contre-attaque contre des infrastructures militaires en Allemagne ne serait pas exclue en cas d’escalade.
Ainsi, l’Allemagne s’éloigne de son rôle précédent qui était celui de constituer un centre économique et diplomatique en Europe et pour l'Europe – pour se muer en un lieu potentiel où pourraient s'exercer des représailles d'ordre géopolitique.
Le gouvernement fédéral risque ainsi non seulement de donner à l'Allemagne des vulnérabilités sécuritaires, mais aussi économiques.
Une telle stratégie peut correspondre aux attentes des mondialistes, qui sont des parties en guerre – mais elle n’est pas conforme aux intérêts réels des Allemands.
12:39 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, friedrich merz, missiles taurus | |
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mardi, 27 mai 2025
Dernière ligne pour la Hongrie: l’Union européenne face à l’épreuve de la fracture
Dernière ligne pour la Hongrie: l’Union européenne face à l’épreuve de la fracture
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/letzte-linie-ungarn-die-europ...
Le 27 mai, le Conseil de l’Union européenne se réunit pour décider d’une mesure dont la symbolique est à peine exagérée : la possible suspension du droit de vote de la Hongrie, selon l’article 7 du traité de l’UE. Il ne s’agit pas d’un acte administratif ordinaire – mais d’un tournant historique. Un État membre pourrait être dépossédé de ses pouvoirs, parce qu’il mène une politique étrangère différente de celle des principales capitales que sont Bruxelles, Berlin et Paris.
Sur le plan formel, il s’agit de “garantir les valeurs fondamentales de l’Europe”. Mais la réalité politique est plus décevante : la procédure contre la Hongrie est en cours depuis 2018, et la dernière audience a été la huitième de ce type. Budapest a été à plusieurs reprises réprimandée pour ses décisions en matières d’immigration, de médias et de droit. Mais en réalité, il s’agit de plus: du conflit entre intégration centralisée et souveraineté nationale.
Le fait que ce soit précisément l’article 7 qui soit mis en avant – la soi-disant “option nucléaire” de l’UE – montre que le conflit a atteint un nouveau niveau d’escalade. L’Union ne tente plus de négocier politiquement les divergences, mais de les discipliner institutionnellement.
La souveraineté est désormais perçue comme un facteur perturbateur
La Hongrie est aujourd’hui l'exemple d’une politique qui refuse le consensus, laquelle repose sur les piliers suivants :
- Pas de soutien sans condition à Kiev;
- Pas de sanctions économiques contre la Russie;
- Refus d’un programme migratoire centralisé;
- Mise en avant de ses propres intérêts en matière de politique étrangère et énergétique.
Cette posture est depuis longtemps devenue une provocation dans le système de coordination euro-bruxellois. Mais c’est précisément là que réside le cœur de la crise européenne : ce n’est pas la voie divergente de la Hongrie qui déstabilise l’Union – mais la manière dont on y répond.
Un nouveau bloc se forme
Avec l’annonce d’un veto par la Slovaquie, il devient évident qu’une contre-mouvement se met en place. Il ne s’agit plus seulement de la Hongrie. Au contraire, une fracture géopolitique est devenue visible, traversant toute l’UE – entre les États qui veulent préserver leur liberté d’action nationale, et ceux qui misent sur l’intégration à tout prix.
La Slovaquie, qui a suivi plusieurs lignes indépendantes ces derniers mois, déclare maintenant sa solidarité avec Budapest. Cela crée un premier contrepoids – et la question se pose : combien d’autres États suivront ? L’Italie ? La République tchèque ? L’Autriche ?
Une rupture systémique en vue
Le développement clé des prochains mois sera probablement le suivant: le mécanisme de consensus de l’UE s’érodera concrètement. Là où l’unité était auparavant assurée par des négociations, c’est désormais la contrainte qui remplace les accords. Mais la légitimité de la politique bruxelloise diminue – de plus en plus de parlements, de gouvernements et de populations nationales remettent en question l’identité de l’UE.
Cette rupture n’est pas tactique – elle est structurelle. Ce qui se profile, c’est une crise fondamentale de l’architecture européenne, où l’homogénéité politique n’est plus perçue comme une force, mais comme une faiblesse : celui qui ne tolère aucune variante finit par perdre la clef de la diversité – et la confiance.
Conclusion
Le 27 mai pourrait entrer dans l’histoire de l’Europe – non pas comme le jour où l'on a "discipliné" la Hongrie, mais comme un moment de dévoilement : l’Union, qui se voit toujours comme un espace de valeurs communes, devient la scène où s'affirme une politique de coercition.
La question n’est pas de savoir si la Hongrie restera un cas à part. Mais si elle est le premier domino d’une chaîne qui transformera le projet européen en une nouvelle réalité : loin de l’illusion d’une union homogénéisée à outrance, nous assisterons à la marche en avant vers une Europe plurielle, plus conflictuelle, certes, mais d'autant plus sincère, composée de nations souveraines.
17:37 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, hongrie, europe, affaires européennes, union européenne | |
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