vendredi, 18 avril 2025
Le crépuscule du mondialisme et l'écriture de nouveaux équilibres
Le crépuscule du mondialisme et l'écriture de nouveaux équilibres
La linéarité progressive d'une mondialisation inconditionnelle est aujourd'hui en train de s'estomper. Tout comme diminue l'illusion de la "fin de l'Histoire"
par Mario Bozzi Sentieri
Source: https://www.barbadillo.it/120771-il-tramonto-del-globalis...
La déglobalisation n'est plus un tabou. Entre de nombreux arrêts et redémarrages, annonces, espoirs et peurs, le fait nouveau qu'est la guerre des tarifs nous confronte au grand thème de la fin d'un cycle, celui de la mondialisation, et de son véritable dépassement. Tout doit être repensé et discuté, et pas seulement sur la base des actions lancées par Trump. En effet, les initiatives du président américain ne doivent pas être considérées comme la cause des tensions sur les marchés, de la finance et des relations commerciales entre les États, mais plutôt comme l'effet d'une crise plus profonde et subtile, qui dure depuis des années et qui a maintenant éclaté comme un bubon arrivé à maturation.
Il y avait déjà eu quelques signaux dans les années précédentes, à la suite de la détérioration, durant l'urgence Co vid, des chaînes d'approvisionnement mondiales, de la compétition pour les matières premières et du reshoring, c'est-à-dire du retour des productions industrielles dans les pays d'origine des entreprises.
La linéarité progressive d'une mondialisation inconditionnelle est aujourd'hui en train de s'estomper. De même que diminue l'illusion de la "fin de l'Histoire", théorisée en 1989 par Francis Fukuyama suite à la chute du mur de Berlin, au point qu'il imaginait un monde pleinement pacifié et "intégré", sous l'égide de la révolution technologique, du triomphe du capitalisme et du nouvel ordre libéral-démocratique.
Comme l'a souligné Aldo Di Lello ("Ascension et déclin de la mondialisation", dans l'ouvrage collectif intitulé "Souverainisme - Les racines et le projet", Giubilei Regnani 2019), "la mondialisation ne découle pas tant de processus économiques que de choix politiques, en ce sens qu'elle est le résultat d'une accumulation extraordinaire de pouvoir rendue possible par la complaisance des gouvernements et des parlements d'Europe et d'Amérique". Avec pour résultat – à l'épreuve des faits – de polariser les richesses (à l'intérieur des États et entre eux), de construire de véritables monopoles de production (concentrés dans les soi-disant pays émergents, grâce à une main-d'œuvre à bas coût), de démanteler les classes moyennes (favorisant l'expansion de nouvelles formes de précarité et de prolétarisation).
Les accélérations de Trump en matière de tarifs s'inscrivent dans ce contexte.
Au fond, il ne s'agit pas tant (ou pas seulement) de préfigurer une possible sortie de l'imbroglio (face à un déficit américain d'environ 1200 milliards de dollars et donc à la nécessité de "remplir les caisses") que surtout de favoriser les entreprises qui produisent aux États-Unis, en encourageant le retour des productions sur le territoire national.
Le fait certain – à la lumière de ces indications sommaires – est que nous sommes tombés dans un futur inattendu, qui change les perspectives. La partie est encore à jouer. C'est là le grand défi de la culture, des institutions représentatives et du monde du travail. C'est ici que se joue le défi de l'avenir. En être conscient est le premier pas, tout en gardant à l'esprit, face à la fin du globalisme idéologique, la nécessité d'un nouveau finalisme, politique, social et culturel, qui ne peut naître que d'une série de questions "de base".
À quel modèle socio-économique, une fois les anciennes références disparues, faudra-t-il se référer ? Selon quelle vision géopolitique? Vers où regarder ? Travailler pour quelles alliances ?
Reviennent à l'esprit les analyses provocatrices mais lucides de Guillaume Faye, jeune représentant de la Nouvelle Droite, qui, dans la première moitié des années 80, dans son petit ouvrage intitulé Contre l’économisme, préfigurait déjà une économie non plus dans un cadre planétaire et/ou national, mais subcontinental, une économie organisée en zones homogènes du point de vue historique et culturel ; avec une Europe technologiquement à la pointe, dans un système de marché intra-européen soumis aux principes du surplus, de la "création monétaire directe", de l'autarcie des grands espaces ; avec "un État qui ne soit ni totalitaire, ni mercantile, ni paternaliste, ni socialisateur, qui laisse 'agir' pleinement les forces créatives du marché, mais en leur assignant des limites bien définies, en bref, un État qui ne fasse pas l'économie, mais qui la dirige politiquement et juridiquement, mais plus sur un mode plus économique et plus social". Au centre, l'idée d'un système dans lequel les individus se sentent mobilisés par des objectifs politiques, nationaux, collectifs, "lyriques", etc. Du marxisme – disait Faye – je conserve l'idée de la planification, du libéralisme je conserve l'idée du marché (qui ne lui appartient cependant pas en exclusivité). "Provocations" d'un jeune et transgressif intellectuel hors des schémas courants, d'hier et d'aujourd'hui ? Peut-être, mais dans un climat de stagnation idéale et projectuelle (avec des gouvernements contraints d'activer des interventions "tampons" plutôt que d'imaginer des révolutions épocales), l'espoir est que le temps des re-discussions "globales" arrive enfin, adaptées au changement d'époque et marquées par un "pragmatisme intelligent" capable de se mesurer sans réserve aux nouveaux scénarios internationaux.
Dans le bouleversement des cartes de la mondialisation, sous la poussée du protagonisme américain, prendre acte que l'Europe, aujourd'hui, représente l'aire la plus faible et la plus exposée aux vents de la crise signifie aller au-delà des polémiques contingentes et des interventions à court terme. Pour prendre conscience des nouveaux équilibres mondiaux et de la complexité des défis qui se profilent : géopolitiques et productifs, énergétiques et financiers, commerciaux et militaires. C'est ici que se joue notre destin. En être conscient est le premier pas pour activer les contre-mesures nécessaires, évitant d'être emportés par une crise qui se prévoit dramatique. Stimuler des débats (et des lectures inhabituelles de la réalité) en sortant enfin des schémas du vieux mondialisme, est un premier pas essentiel pour commencer à construire les nouveaux équilibres politiques et socio-économiques d'un monde à repenser, capable de faire face aux défis du changement.
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Călin Georgescu est convaincu : l'OTAN veut déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie
Călin Georgescu est convaincu: l'OTAN veut déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie
Bucarest. Le candidat à la présidence roumaine, Călin Georgescu, classé à "droite", qui ne peut plus participer à la répétition des élections qui ont été annulées en décembre, a réaffirmé son opposition aux plans de guerre de l'OTAN. Dans une interview avec le célèbre journaliste américain Tucker Carlson, il a déclaré que l'OTAN avait besoin du territoire roumain et souhaitait « déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie ». Il est également d'avis que sa position claire sur la question de l'OTAN a été l'une des principales raisons pour lesquelles sa participation aux élections présidentielles a été empêchée.
Georgescu a également rappelé dans l'interview avec Carlson que la « plus grande base de l'OTAN se trouve en Roumanie ». De plus, le pays a une frontière commune de 612 kilomètres avec l'Ukraine. « Dans une telle situation, la Roumanie est naturellement pour l'UE, pour Macron, un atout précieux pour commencer la guerre », a-t-il déclaré. « Ils veulent transformer l'OTAN en une force offensive » et « poussent à la guerre. (...) Ma position est exactement contraire à la leur. (...) Quand j'ai... dit le mot ‘paix’, ils ont immédiatement été alarmés (...) car ils ont besoin d'une guerre. »
La majorité des Roumains partagent sa position et condamnent toute intervention extérieure. Mais la « mafia globaliste », qui lui refuse la candidature présidentielle en Roumanie, est la même qu'aux États-Unis, où elle a tenté de perturber la campagne de Trump avec la même tactique de diffamation.
Déjà lors d'une apparition dans la « Shawn Ryan Show » en janvier, Georgescu avait insinué que l'infrastructure militaire de l'OTAN pourrait être utilisée pour une attaque contre la Russie. Près de la ville de Constanța, l'aéroport « Mihail Kogălniceanu » est actuellement en cours de transformation pour devenir la plus grande installation de l'OTAN en Europe. Moscou a déjà classé cette base comme partie majeure d'un dispositif « antirusse » et a averti qu'elle serait l'une des premières cibles des représailles dans un conflit militaire (mü).
Source: Zu erst, 04/2025.
11:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roumanie, actualité, otan, calin georgescu, bellicisme, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 17 avril 2025
Peter Thiel, milliardaire et allié technologique de Trump, vend un système de « guerre intelligent » (d'IA) à l'OTAN tout en faisant l'éloge de la guerre commerciale américaine contre la Chine
Peter Thiel, milliardaire et allié technologique de Trump, vend un système de « guerre intelligent » (d'IA) à l'OTAN tout en faisant l'éloge de la guerre commerciale américaine contre la Chine
Source: https://dissident.one/peter-thiel-miljardair-en-tech-bond...
Les actions de l’entreprise de Thiel, Palantir, ont augmenté lundi à la suite des nouvelles concernant un important nouvel accord commercial avec l'OTAN.
Le milliardaire de la Silicon Valley et méga-technocrate Peter Thiel soutient l'effort du président Trump pour réévaluer les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, écrit Leo Hohmann.
Thiel, l’un des membres notoires de la « mafia PayPal » et un important financier du tandem Trump/Vance, a récemment déclaré à Joe Lonsdale, l'hôte d’American Optimist, que « quelque chose comme le type de réinitialisation dont ils parlent actuellement semble être la direction dans laquelle nous allons, où une réinitialisation très drastique avec la Chine est nécessaire ».
Thiel a également indiqué qu'il pensait qu'une partie de la capacité industrielle de la Chine devrait être transférée aux États-Unis, où elle serait principalement gérée par l'IA et des robots (tant pour le retour des emplois). Le reste devrait être transféré d'un pays communiste, la Chine, à un autre pays communiste, le Vietnam (le Vietnam vient de postuler pour les BRICS).
Thiel est un agent de l'État profond mondial et du complexe militaro-industriel occidental. Non seulement il était co-fondateur de PayPal, qui visait à remplacer l'argent papier par de l'argent numérique et à conditionner les Américains à accepter les transactions numériques, mais il a également été l'un des premiers investisseurs de Facebook.
Facebook était en grande partie une invention de la CIA qui surveille, catégorise et stocke les pensées et opinions des Américains sur presque tout. Thiel est le fondateur d'une autre entreprise sinistre appelée Palantir, dont le plus grand client a été la CIA, et qui vend maintenant un « programme de guerre » basé sur l'IA aux États-Unis et à l'OTAN. Ses commentaires, dans une vidéo, donnent l'impression qu'il pourrait vouloir tester son nouveau programme de guerre basé sur l'IA contre les Chinois.
Aujourd'hui (lundi 14 avril), il a été annoncé que le système intelligent Maven Smart System NATO (MSS NATO) de Palantir sera déployé au sein de l'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN, ce qui constitue une avancée majeure dans la modernisation de ses capacités de guerre.
Stockwits.com écrit :
Les actions de Palantir Technologies Inc. (PLTR) ont augmenté de près de 6% lundi matin après que l'agence de communication et d'information de l'OTAN (NCIA) a annoncé que
"l'agence et Palantir avaient finalisé l'acquisition d'un système de guerre basé sur l'IA".
Le président de Palantir est le célèbre investisseur et soutien de Donald Trump, Peter Thiel, l'un des premiers investisseurs de Facebook.
Le Maven Smart System NATO (MSS NATO) de Palantir est déployé au sein de l'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN et représente un progrès significatif dans la modernisation des capacités de guerre.
L'article précise également que le système Palantir permet aux commandants et aux combattants d'utiliser de manière sécurisée et fiable l'intelligence artificielle (IA) avancée lors des opérations militaires.
Selon la NCIA, l'acquisition du MSS NATO « a été l'une des plus rapides de l'histoire de l'OTAN. Cela a pris seulement six mois, de l'élaboration des exigences à l'acquisition du système. »
L'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN devrait commencer à utiliser le nouveau système dans les 30 jours, indique l'article, qui ajoute également:
« Le chef d'état-major de SHAPE, le général Markus Laubenthal, a déclaré que le Maven Smart System NATO permettrait à l'alliance d'exploiter des données complexes, d'accélérer la prise de décisions et d'ajouter une véritable valeur opérationnelle. »
Les actions de Palantir ont augmenté de plus de 24% depuis l'accession de Trump à la présidence en 2025.
Ne croyez donc pas tout ce qu'on dit sur Trump qui voudrait quitter l'OTAN. Son ami et financier, Peter Thiel, est pleinement investi dans l'OTAN en tant que machine de guerre.
20:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peter thiel, actualité, otan, palantir, états-unis | |
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Une occasion historique de quitter l'OTAN
Une occasion historique de quitter l'OTAN
par Salvo Ardizzone
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/e-l-occasione-sto...
Le sage dirait que nous vivons une époque intéressante, une époque qui restera dans les livres d'histoire. Nous assistons certes à une transition hégémonique, au passage de l'unipolarité à la multipolarité, plus exactement au polycentrisme, mais cette transition produit une révolution géopolitique mondiale d'une ampleur supérieure à celle qui a suivi l'effondrement de l'URSS.
De l'extérieur, nous assistons à une apparente folie dans laquelle les États-Unis liquident leur empire passé et ses instruments, tandis que leurs sujets européens, au lieu de se réjouir de cet affranchissement, y restent attachés. En particulier à l'OTAN. En fait, par une ultime ironie de l'histoire, après avoir provoqué d'innombrables renversements de gouvernements et coups d'État dans le monde, c'est Washington qui a subi un changement de régime radical qui ébranle la base du pouvoir américain.
Pour comprendre cette bizarrerie, il faut se pencher sur le chemin qui a conduit à la situation actuelle. Les États-Unis sont sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale et ont pris le contrôle de l'Europe occidentale. Ils ont dépouillé du concept d'Occident l'ensemble des nations européennes, brisées par la guerre, et l'ont vidé de son contenu culturel, historique et politique, en le remplissant de leur propre contenu, qui n'avait rien, mais absolument rien, à voir avec l'original, et en ont fait la bannière de leur nouvel empire.
Et c'est pour défendre cet empire nouvellement construit, et non l'Europe, qu'ils ont créé l'OTAN. Précision nécessaire car il a été dit officiellement, et on le répète encore comme un mantra, qu'elle a été créée pour défendre le continent européen: c'est de la foutaise !
Outre le fait que l'OTAN a vu le jour en 1949, six ans avant que son adversaire déclaré, le Pacte de Varsovie, ne soit formé en 1955, l'essence de l'Alliance atlantique a été admirablement résumée par son premier secrétaire général, le Britannique Sir Lionel Ismay, qui a déclaré qu'elle servait à « maintenir les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à en-dessous », c'est-à-dire, en clair, toute nation européenne désireuse d'émerger. Le territoire européen n'était que la ligne de défense avancée des États-Unis contre leur adversaire, l'Union soviétique.
Pour le confirmer, les très nombreux documents décryptés montrent que la guerre, si elle devait éclater, était destinée à se dérouler en Europe, car les États-Unis n'auraient jamais pris le risque de voir Boston ou New York vitrifiées pour défendre une ville européenne. C'est parce qu'à l'OTAN, il n'y a jamais eu d'égalité, mais un maître - bien visible - et des serviteurs.
Pendant près de quatre-vingts ans, on nous a dit que l'article 5 du pacte atlantique garantissait les pays européens contre toute agression, parce qu'une attaque contre l'un d'entre eux impliquerait « automatiquement » une attaque contre tous les autres, mais surtout contre les Américains. Encore des balivernes, proférées avec une hypocrisie égale à la mauvaise foi. Le passage essentiel de l'article stipule textuellement que le membre de l'Alliance : « prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour aider les parties attaquées », ce qui signifie : il fera ce qu'il veut. Exactement ce qui se passe aujourd'hui avec l'Ukraine, avec les résultats désastreux que l'on connaît. Et, à bien y penser, ce n'est pas un hasard si des voix s'élèvent pour proposer d'accorder à Kiev la couverture de l'article 5 sans l'admettre dans l'OTAN, en somme un geste politique qui, en fait, ne changerait rien.
L'OTAN est-elle donc une organisation défensive ? Certainement oui, mais pour les intérêts américains. Et c'est pourquoi, avec la dissolution de l'URSS, elle n'a nullement perdu sa raison d'être. Nous avons vu que, parallèlement à l'expansion mondiale de l'unipolarité hégémonique, elle a été la projection armée des intérêts américains dans le monde. En 1999, ils ont bombardé la Serbie, en 2001, ils ont envahi l'Afghanistan, en 2003, bien qu'ils ne soient pas intervenu officiellement, ils ont mis leurs actifs à la disposition de l'invasion malheureuse de l'Irak, lançant la première de nombreuses « coalitions de volontaires ». En 2011, l'OTAN a attaqué la Libye, avec des conséquences que nous déplorons encore aujourd'hui. Et puis l'Ukraine, qu'elle a pénétrée dans les années 1990, en s'y implantant et en produisant le désastre d'aujourd'hui, où la question n'est plus de savoir si l'Ukraine peut ou ne peut pas rejoindre l'OTAN, mais si l'OTAN doit la quitter après des décennies.
Et ce ne sont là que quelques-unes des interventions sans fin dans le sillage des Américains, à qui les membres ont fourni des moyens, des hommes, de l'aide dans une succession de guerres sanglantes. Attention : toutes les guerres des bons contre les méchants, toutes les guerres pour la soi-disant liberté contre des ennemis assimilés au mal, et pour cette raison à détruire par tous les moyens, avec des bombes justifiées quoi qu'il en soit, des bombes légitimes, bonnes. Parce que les bombes américaines le sont toujours. Comme celles larguées sur Hiroshima et Nagasaki, sur la Corée, sur le Vietnam, sur l'Afghanistan, sur l'Irak, sur la Serbie, sur la Libye, jusqu'à celles qui tombent aujourd'hui sur Gaza et le Yémen avec la même matrice, identique. Les bons, qui les lâchent, contre les méchants, c'est-à-dire les femmes et les enfants qui sont massacrés au nom d'une civilisation supérieure.
C'est dans cet esprit qu'au fil des ans, l'OTAN a cessé de se concentrer sur l'Union soviétique et, plus récemment, sur la Russie, pour englober le monde entier, jusqu'à l'Indo-Pacifique, dans le cadre de la nouvelle confrontation autodestructrice avec la Chine. Devenir l'OTAN globale, l'Alliance de l'Atlantique Nord englobant le monde entier, un oxymore fonctionnel aux intérêts du maître américain.
Mais aujourd'hui, l'Amérique a fait ses comptes et s'est retrouvée dans le rouge, elle est obligée de renoncer à son ambition d'empire, d'homologation de la planète à elle-même ; elle ne peut plus soutenir une Amérique globale, elle n'en a plus les moyens, et donc elle revient à l'idée d'Amérique américaine, ou plutôt d'Amérique forteresse égocentrique, qui ne veut plus faire partie de rien d'autre. Elle ne veut plus être l'Occident au nom d'un empire qu'elle rejette aujourd'hui, mais simplement l'Amérique. C'est le retour aux sphères d'influence, ce qui ne signifie nullement le renoncement à imposer ses intérêts par la force, bien au contraire. A ce stade, elle se moque d'avoir des alliés, même symboliques, elle ne veut que des instruments au service de ses intérêts.
C'est pourquoi elle ne dissout pas du tout l'OTAN, elle la met « en latence » - c'est le terme à la mode à Washington aujourd'hui - pour l'activer à sa convenance sans en assumer les charges, qui seront toutes répercutées sur les autres membres. Mais en prétendant exploiter ses soi-disant partenaires en leur imposant l'achat de ses propres systèmes d'armes, de son gaz à des prix trois, quatre fois plus élevés, l'ouverture de leurs économies à sa propre finance prédatrice, puis des droits et des conditionnements politiques de toutes sortes. Bref, de la pure intimidation à sa convenance, dans la présomption, certes très douteuse, d'être le plus fort.
Pour en revenir à l'image d'aujourd'hui, comment interpréter le fossé qui sépare les dirigeants européens actuels des États-Unis ? Peut-être parce qu'ils entendent enfin revendiquer leur autonomie ? Ou de poursuivre leurs propres intérêts nationaux jusqu'ici bafoués ? Non, pas du tout. Parce qu'ils ont grandi depuis trois générations grâce au pain de Washington, donnant leur allégeance bien plus tôt aux États-Unis qu'à leurs propres nations. Quel que soit le président de la Maison Blanche, ils sont liés à ce qui fut l'empire américain, en ce sens qu'ils s'y reconnaissent parce que c'est le seul cohérent avec leur propre sphère de pouvoir, qu'ils en sont orphelins et qu'ils restent attachés à ce schéma comme des naufragés dans une tempête qu'ils ne comprennent pas. C'est pourquoi ils s'allient à une partie de l'État profond américain, qui a puisé dans le système passé la logique et les pratiques de son propre pouvoir, ce qui génère un conflit interne qui déchire ce qui, hier encore, était l'Ouest américain.
À ce stade, d'autres leaderships du Vieux Continent, comme la France de Macron ou le Royaume-Uni de Starmer, se font les protagonistes d'un activisme cynique et inconscient, en fait stérile, totalement irréaliste, certes, mais aux conséquences potentiellement dévastatrices, parce qu'ils jouent avec un conflit nucléaire.
C'est dans cette perspective qu'il faut lire les nouvelles dont on n'entendait pas parler jusqu'à hier: le Pentagone déserte délibérément la double réunion des ministres de la défense de l'Alliance atlantique, prenant ouvertement ses distances avec les « volontaires » qui entendent continuer à alimenter le conflit ukrainien ; la présidence américaine évoque la possibilité de céder le leadership militaire de l'Alliance atlantique aux Européens, un rôle qui a toujours été réservé aux Américains ; de hauts fonctionnaires chuchotent à la presse l'intention du Pentagone de retirer au moins 10.000 soldats de Pologne et de Roumanie. Tout cela alors que Washington tente de mettre fin à la guerre en Ukraine et que les dirigeants européens font tout ce qui est en leur pouvoir pour saboter les négociations.
En citant Mao, on pourrait dire : « la confusion est grande sous le ciel, donc la situation est excellente ». Oui, parce qu'il existe aujourd'hui une occasion unique de quitter l'OTAN, ou mieux, de la démanteler et de nous libérer d'un asservissement qui dure depuis quatre-vingts ans ; de redevenir les acteurs de notre propre histoire et non les instruments de l'histoire des autres, de reconstruire une souveraineté perdue. Et ce parce que, au mépris du courant dominant, il est contradictoire d'être à l'intérieur de l'OTAN et de se dire souverain. Et, plus encore, c'est une contradiction d'être dans l'OTAN et de se dire patriote. Être dans l'OTAN, c'est piétiner ses propres intérêts au profit de ceux des autres. Être dans l'OTAN, c'est être un sujet. Il est temps que cela cesse.
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mercredi, 16 avril 2025
Du chaos libanais: un passeur anonyme témoigne
Du chaos libanais: un passeur anonyme témoigne
Peter W. Logghe
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°198, mars 2025.
Le magazine français de géopolitique, Conflits, propose toujours des contributions intéressantes qui offrent un regard plus large sur les conflits et les phénomènes sociétaux. Dans le numéro de mars-avril 2025, le numéro 56, un entretien avec un passeur libanais anonyme a particulièrement retenu notre attention. Nous tenons à vous en partager l'essentiel.
En effet, la guerre civile en Syrie et autour de celle-ci, la guerre entre Israël et le Hamas/Hezbollah, ainsi que le malaise politique général au Liban ont triplé en peu de temps le nombre de potentiels départs du Liban, selon le passeur anonyme. Lui-même est sunnite et vient du nord du Liban. Avec les différents conflits, des chiites du sud Liban font désormais également appel à ses bateaux de passeurs - ce qui, compte tenu de l’« animosité » entre chiites et sunnites, était impensable jusqu’alors. Mais ses « clients » restent principalement des Syriens, des sunnites de Tripoli et des Palestiniens, en plus des familles libanaises.
Il y a peu de Soudanais, dit le passeur, et la raison en est le coût de la traversée. « Les Syriens ont effectivement assez d'argent, grâce à leurs familles en Europe qui envoient des fonds pour financer la traversée. » À la question concernant le coût d'une telle traversée illégale, l'homme est très clair : « Il faut compter minimum 4000 dollars, au maximum 7000 dollars, en fonction du prix du bateau, des garanties, du nombre de passagers et des pot-de-vin à verser à diverses autorités. »
« Certains (migrants illégaux) paient un acompte, mais les Libanais du nord paient généralement le montant en garantie à une tierce partie, qui transférera le montant une fois la traversée réussie. En ce qui concerne les Palestiniens et les Syriens, nous demandons le montant à l'avance. Les prix varient : pour les personnes seules, le montant peut atteindre 7000 dollars; pour les familles, les adultes paient autour de 5000 dollars et les enfants environ 3000 dollars. »
« Le pot-de-vin pour la marine libanaise et les services de sécurité libanais déterminent également le coût. Et: plus il y a de passagers sur le bateau, plus les prix sont bas. » En ce qui concerne les pots-de-vin, le Libanais se montre également très franc: ce sont surtout les services de la Sécurité générale et de l'armée libanaise, en particulier le service de renseignement militaire, qui sont impliqués dans le soutien à la traite d'êtres humains. « La Sécurité générale du Liban contrôle les ports ainsi que l'entrée et la sortie de toutes les personnes. Si j'ai quelqu'un qui est recherché par les autorités (mais pas pour des crimes graves), ils ferment les yeux lorsque cette personne quitte le pays. Dans la majorité des cas, nous coordonnons notre départ avec les services de sécurité, surtout si la personne est recherchée pour des accusations de terrorisme. Je fais tout pour rester dans le cadre de la loi. »
Conséquences de la crise économique au Liban
Alors, l'armée libanaise, les services de sécurité et la Sécurité générale sont-ils si corrompus ? « Ce qui m'a en fait le plus aidé dans la traite des êtres humains, c'est la crise économique au Liban, car les soldats et les officiers ont besoin de revenus. Comme vous le savez, ce sont tous des fonctionnaires et leurs salaires ont été drastiquement réduits. Un officier qui gagnait auparavant 4000 dollars par mois ne peut plus aujourd'hui espérer gagner plus de 500 dollars. »
« Les paiements de pots-de-vin se font en espèces ou indirectement (dîners, cadeaux, etc.). « Parfois, après paiement, un soldat ou un officier est transféré, et nous perdons notre pot-de-vin », explique le trafiquant. Certains officiers deviennent « gourmands et exigent soudainement des montants allant jusqu'à 50.000 dollars par traversée approuvée, car ils doivent prétendument payer d'autres officiers et soldats. »
« Certains agents et officiers refusent la corruption, mais la majorité accepte le deal, car ils ont besoin de l'argent. Si des officiers ou des soldats refusent le pot-de-vin, nous attendons simplement qu'ils soient en vacances ou absents pour établir des relations commerciales avec les nouvelles recrues. Finalement, tout le monde finit par céder. »
« Notre activité est importante et n'est pas interrompue si certains officiers ou soldats refusent de coopérer. Nous trouvons toujours un moyen de faire partir nos bateaux du Liban. L'essentiel est de garder les soldats et les officiers satisfaits. Même si un soldat refuse de coopérer et signale notre départ à des officiers supérieurs, il devra quand même céder, car les officiers supérieurs nous protègent. »
Dédié à nos concitoyens naïfs, qui pensent que tout cela ne se passera pas comme ça... Le passeur tire d'ailleurs lui-même la conclusion et elle est choquante : « La vie d'un homme ne vaut plus rien, seul l'argent compte. »
Conflits, 32 Rue du Faubourg Poissonnière, F-75010 Paris.
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7 avril 2025: un "Lundi noir"
7 avril 2025: un "Lundi noir"
Leonid Savin
Le 7 avril 2025, des fluctuations brusques des cours des actions et des prix de diverses ressources (y compris le pétrole et le gaz) ont été ressenties dans tous les pays. Leurs indicateurs ont chuté et ont varié de six à trente pour cent. Plusieurs bourses dans différents pays ont fermé plus tôt en raison des craintes d'une baisse continue des indices. Les cryptomonnaies ont suivi le marché boursier traditionnel et se sont effondrées en moyenne de dix pour cent. Des trillions de dollars ont ainsi « brûlé » lors des échanges. Seule une légère hausse a été observée sur les bourses internationales pour l'euro, le dollar américain, l'or et l'argent. Ces interrelations ont encore une fois montré où se dirigent les investisseurs internationaux en cas de situations floues sur les marchés boursiers.
Apparemment, la clarté ne semble pas se profiler à l'horizon. Les analystes financiers ont prédit un maintien de la volatilité à un niveau d'environ 10 % dans un avenir proche.
Cependant, contrairement à de nombreux « jours noirs » précédents dans l'histoire, la tempête financière actuelle était attendue à l'avance.
La directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a déclaré la semaine dernière que les mesures tarifaires « présentent clairement un risque significatif pour les perspectives mondiales dans une période de faible croissance économique. Il est important d'éviter des mesures qui pourraient causer encore plus de dommages à l'économie mondiale. Nous encourageons les États-Unis et leurs partenaires commerciaux à travailler de manière constructive pour résoudre les tensions commerciales et réduire l'incertitude ».
Il était également prévu que les exportations américaines, en particulier en provenance des secteurs de l'agriculture et de l'élevage, diminueraient à court terme, alors que les partenaires commerciaux réduiraient leurs importations. Les producteurs américains souffriraient d'une baisse des revenus — comme cela s'est produit avec les agriculteurs américains de soja pendant la guerre commerciale de 2018-2019 — tandis que d'autres pays s'efforceraient de combler le vide laissé par les États-Unis.
Les mesures de rétorsion de la part d'autres pays pourraient également entraîner une augmentation des tarifs existants aux États-Unis, ce qui nuirait aux consommateurs, car les entreprises devraient soutenir des coûts sous la forme de prix plus élevés. On s'attend à ce que le ménage américain moyen soit déjà confronté à une augmentation des dépenses de plus de 1200 dollars par an. L'imposition de tarifs de réciprocité a également suscité d'autres inquiétudes, notamment l'impact potentiel sur le marché boursier américain et la diminution de la confiance des alliés dans le leadership économique des États-Unis.
Et cela se passe maintenant.
Il y avait cependant un aspect intéressant qui maintenait le suspense : les investisseurs et les dirigeants politiques s'efforçaient de déterminer si les tarifs de Trump faisaient partie d'un nouveau régime permanent ou d'une tactique de négociation visant à obtenir des concessions de la part d'autres pays.
Il semble que les deux options soient possibles : Trump utilisera cette situation pour des négociations bilatérales ciblées, défendant les intérêts américains tout en représentant une tendance qui caractérisera son deuxième mandat présidentiel (avec la possibilité que cette politique se poursuive sous son successeur, J. D. Vance).
Il n'est pas surprenant qu'il ait déclaré que l'UE devrait également payer les États-Unis en remboursant les dettes, et que la Chine devrait équilibrer son commerce extérieur en éliminant le déficit existant vis-à-vis des États-Unis. Cela rappelle déjà les vieux mécanismes de la Realpolitik, et non la magie noire du turbocapitalisme ou même du zeta-capitalisme (terme utilisé pour décrire une économie liée au secteur technologique de l'information de haute technologie, qui inclut les principales entreprises informatiques mondiales).
Cependant, puisque tous ces impulsions précédentes venaient des États-Unis, on peut se demander si Donald Trump ne nuira pas à son propre pays avec ses mesures tarifaires.
Les partisans de l'économie libérale mondiale affirmaient déjà avant l'entrée en vigueur des tarifs qu'ils conduiraient à un déclin de l'économie américaine et même à un impact sur le dollar. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a averti d'une possible augmentation de l'inflation. Une réunion fermée du conseil de la Réserve fédérale était prévue pour lundi soir.
Cependant, avec l'effondrement des marchés boursiers, cela ne s'est pas encore produit. Bien qu'il ne faille pas exclure que l'économie américaine souffre également pendant cette période de transition, Donald Trump lui-même a reconnu qu'avec l'interdépendance actuelle, cela pourrait se produire à la première étape. Il a comparé l'introduction de tarifs à des mesures médicales qui permettraient de redresser l'économie nationale.
Il est soutenu par des économistes conservateurs aux États-Unis, qui soulignent que « institutionnellement, le système de commerce international a été créé pour nous tromper. Ils augmentent systématiquement les tarifs à notre encontre, mais, plus important encore, il s'agit d'une fraude non tarifaire. Ce sont des taxes sur la valeur ajoutée. Ce sont les manipulations monétaires, le dumping, les subventions à l'exportation, les normes frauduleuses qui empêchent l'importation de nos produits agricoles et de nos voitures au Japon. Toutes ces actions de pays étrangers visent clairement à nous tromper et relèvent des sanctions de l'Organisation mondiale du commerce. Donc, le président Trump dit que sous sa présidence, plus rien ne se produira. Et c'est exactement dans cette direction que nous nous dirigeons. Nous avançons vers une Amérique forte qui fera à nouveau tout par elle-même ».
C'est exactement ce à quoi visaient les mesures de Donald Trump — la réorganisation de l'industrie nationale et les priorités pour les entreprises américaines. D'ailleurs, même les libéraux ont noté qu'au début d'avril, 228.000 nouveaux emplois avaient été créés aux États-Unis. C'est un chiffre assez élevé, ce qui est évident même pour ceux qui comprennent peu les indicateurs économico-financiers. Bien qu'une croissance moins significative sur le marché du travail ait été anticipée auparavant.
Dans cette histoire, il est frappant que toutes ces mesures, qui ont conduit aux conséquences actuelles, aient été prises délibérément, contrairement aux précédents effondrements liés à des intérêts clairement spéculatifs et des bulles excessivement gonflées. De plus, le gouvernement américain a officialisé son opposition non seulement aux élites financières libérales transnationales, mais même aux institutions qu'il a lui-même créées. Les structures de la Banque mondiale et de l'ONU, préoccupées par la crise actuelle, sont soumises à des critiques sévères de la part de la nouvelle équipe de Donald Trump et de ses partisans conservateurs. Et leurs dirigeants déclarent en panique l'effondrement du système global des relations multilatérales.
Ainsi, il existe ici à la fois une idéologie politique (et cela s'appelle maintenant le trumpisme) et une composante géopolitique, car l'unité transatlantique est en train de se désagréger.
Et indépendamment des conséquences de l'effondrement des marchés boursiers, il est clair que, pour maintenir la stabilité des économies nationales (y compris en Russie), une autonomie suffisante par rapport au système mondial est nécessaire. La destruction du projet globaliste par Donald Trump mène, d'une manière ou d'une autre, à la création d'une multipolarité, y compris des pôles financiers. Le régime de sanctions nous a appris à agir de manière indépendante et à restaurer l'économie souveraine. Cette approche doit être préservée à l'avenir, même au niveau international, en menant à son terme l'ensemble du cycle des réformes patriotiques.
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mardi, 15 avril 2025
L'OTAN contre l'Europe
L'OTAN contre l'Europe
Daniele Perra
Source: https://telegra.ph/La-NATO-contro-lEuropa-04-11
L'Alliance atlantique, avec son appareil multidimensionnel, se présente encore comme le meilleur instrument pour maintenir le Vieux Continent dans une condition de captivité géopolitique « éternelle ». Une partie de cette histoire trouble sera retracée ici.
Lord Hastings, premier secrétaire général de l'OTAN, a eu l'occasion de déclarer que le but de l'Alliance était de maintenir une présence anglo-américaine ferme sur le continent européen, l'Allemagne dans un état de soumission et la Russie hors de l'Europe.
Quelques décennies plus tard, après l'effondrement de l'URSS et du Pacte de Varsovie (les raisons existentielles de l'OTAN elle-même, même si elle est née six ans avant le Pacte de Varsovie), dans un article de la prestigieuse revue Foreign Affairs, l'ancien conseiller et stratège de la Maison Blanche Zbigniew Brzezinski s'exprimait ainsi : « L'Europe est la tête de pont géopolitique fondamentale de l'Amérique en Eurasie. Le rôle de l'Amérique dans l'Europe démocratique est énorme. Contrairement aux liens entre l'Amérique et le Japon, l'OTAN renforce l'influence politique et militaire américaine sur le continent eurasien. Les nations européennes alliées étant toujours fortement dépendantes de la protection américaine, toute extension de la portée politique de l'Europe est automatiquement une extension de l'influence américaine. Une Europe élargie et une OTAN élargie serviront les intérêts à court et à long terme de la politique européenne. Une Europe élargie étendra le rayon d'influence des États-Unis sans créer, en même temps, une Europe politiquement intégrée telle qu'elle serait capable de défier les États-Unis dans les questions d'importance géopolitique, en particulier au Proche-Orient ». Brzezinski a ensuite ajouté le rôle clé que jouerait l'Ukraine pour maintenir la séparation entre l'Europe et la Russie. Son « indépendance dépendante » des États-Unis et de l'OTAN constituerait en fait un exemple pour d'autres États « stratégiquement décisifs » sur l'échiquier eurasien, tels que l'Azerbaïdjan ou certaines anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale.
Au début des années 2000, le secrétaire à la défense de l'administration Bush Jr, Donald Rumsfeld (photo), a également observé que le centre de gravité de l'Alliance atlantique se déplaçait rapidement vers l'est, c'est-à-dire vers les pays (tels que la Pologne et les États baltes) qui auraient dû constituer un mur, un bastion avancé (un véritable « cordon sanitaire »), face à la Russie. Ce n'est pas un hasard si le penseur français Alain de Beonits a souligné à cet égard que les sentiments authentiquement européens de ces pays étaient d'autant plus réduits que leur atlantisme était accentué. En même temps, il soulignait combien l'extension sans aucune réforme de l'Union était absolument fonctionnelle à l'augmentation de son impuissance (comme le souhaitait Brzezinski lui-même).
Enfin, il y a quelques jours à peine, l'actuel secrétaire d'État américain Marco Rubio (dont les origines idéologiques se trouvent dans le camp "néocon") a déclaré que, sous la nouvelle administration Trump, les États-Unis étaient plus actifs que jamais au sein de l'Alliance. Pour être juste, la politique d'augmentation de la présence militaire de l'OTAN dans les pays d'Europe de l'Est et la promotion de l'"Initiative des trois mers", visant à limiter la projection d'influence de la Russie par le biais des ressources énergétiques, avaient déjà été menées pendant le premier mandat de Trump. Quoi qu'il en soit, Rubio, tout en dissipant également les doutes sur l'avenir de l'OTAN - Washington optera probablement de toute façon pour sa réforme - et de son action en Ukraine (le prétendu « désengagement » trumpiste se révèle en réalité un dessein visant la pénétration à plusieurs niveaux dans le tissu politico-économique ukrainien), a également déclaré qu'il s'attendait à une augmentation des dépenses militaires, jusqu'à 5% du PIB des pays européens.
Face à cette expansion plus ou moins spéculaire de l'Union européenne et de l'OTAN, il semble nécessaire de s'interroger sur l'avenir de cette relation, étant donné que l'OTAN elle-même a souvent opéré en totale opposition avec les intérêts de l'Europe. Sur le plan historique, le politologue Samir Amin (photo) soulignait déjà que l'inclusion dans les traités européens d'une alliance déséquilibrée avec une puissance étrangère à l'Union représentait une « aberration sans pareille ». La construction de l'UE n'a en effet jamais remis en cause la subordination européenne aux États-Unis, bien au contraire. Pour adhérer à l'UE, il faut d'abord passer par les Fourches Caudines de l'acceptation du fait atlantique. De plus, le projet techno-mercantiliste de l'UE s'est lui-même présenté comme absolument subordonné au projet hégémonique du dollar américain.
Et lorsque l'euro a menacé la monnaie nord-américaine, c'est précisément l'OTAN qui a servi d'instrument de déstabilisation/affaiblissement du Vieux Continent, en pleine conformité avec cette « doctrine Webster » (du nom du directeur de la CIA de 1987 à 1991) qui, avant même l'introduction de la monnaie unique, avait stigmatisé les alliés des Etats-Unis comme des rivaux économiques potentiels. Cependant, à propos de l'euro, Brzezinski écrit encore: « L'euro pourrait représenter un danger pour le dollar si, derrière l'euro, il y avait la volonté politique de contester l'hégémonie planétaire des Etats-Unis. Mais cette volonté n'existe pas [...] le caractère anti-américain de l'euro n'est qu'une possibilité abstraite, alors que ce qui existe en pratique, c'est la subordination totale des classes dirigeantes européennes à l'hégémonie américaine ». Et cette volonté n'existe même pas aujourd'hui. Dès que la guerre commerciale des États-Unis contre l'Europe apparaîtra comme une véritable occasion de séparer les deux rives de l'Atlantique, Washington utilisera les divisions au sein du « projet » européen et de sa classe dirigeante collaborationniste pour négocier en position de force avec des États individuels et obtenir des avantages économiques évidents sur la base de l'idée « structuraliste » selon laquelle l'appauvrissement de la périphérie est fonctionnel à un (nouvel) enrichissement du centre.
Le général chinois Qiao Liang a longuement traité de l'OTAN en tant qu'instrument de déstabilisation et d'affaiblissement de l'euro dans son ouvrage Empire Arc. Il a par exemple décrit sans détour la guerre de 1999 au Kosovo (et l'opération Allied Force de l'OTAN) comme un « conflit américain au cœur de l'Europe » dont l'objectif était de polluer le climat d'investissement sur le Vieux Continent et de tuer dans l'œuf l'euro en tant que concurrent du dollar. Avant le déclenchement de la guerre dans les Balkans, rapporte l'armée chinoise, 700 milliards de dollars se baladaient en Europe sans pouvoir être investis. Dès le début des bombardements de l'OTAN sur l'ex-Yougoslavie, 400 milliards ont été immédiatement retirés du sol européen. 200 sont retournés directement aux États-Unis. Deux cents autres sont allés à Hong Kong, où certains spéculateurs haussiers voulaient utiliser la ville comme tremplin pour accéder au marché de la Chine continentale. C'est à ce moment précis qu'est survenu le bombardement « accidentel » de l'ambassade de Chine à Belgrade par des « missiles intelligents » de l'Alliance atlantique, avec pour résultat que les 400 milliards sont tous retournés à Wall Street.
En novembre 2000, Saddam Hussein a annoncé que l'Irak utiliserait l'euro comme monnaie de référence pour les transactions pétrolières, compte tenu du fait que de nombreuses compagnies pétrolières opérant en Irak étaient européennes (principalement françaises). Le premier décret publié par le gouvernement irakien établi par (et sous) les bombes de la « coalition des volontaires » dirigée par les États-Unis, sans surprise, a été le retour immédiat à l'utilisation du dollar pour le commerce du pétrole brut.
L'agression de l'OTAN contre la Libye (et l'agression indirecte contre la Syrie), d'autre part, fait partie d'un plan visant à déstabiliser les rives sud et est de la Méditerranée afin de maintenir l'Europe sous la menace constante de la « bombe migratoire », qui est incontrôlée, et d'empêcher toute aspiration à une souveraineté réelle et coopérative (avec les pays d'Afrique du Nord) sur cette mer intérieure d'importance cruciale.
Le même discours peut facilement être appliqué à la crise ukrainienne qui a commencé en 2014 et s'est transformée en guerre ouverte, dont le but, cependant, n'était pas seulement de polluer le climat d'investissement en Europe ou de faire entrer de l'argent dans les coffres du secteur industriel de guerre nord-américain, mais aussi de séparer l'Europe de la Russie: en d'autres termes, de donner de la vigueur au dessein spykmanien de diviser les ressources énergétiques du Heartland et le potentiel industriel du Rimland. La participation d'éléments de l'OTAN au sabotage du gazoduc Nord Stream et le rôle de l'Alliance dans le conflit (en particulier, dans l'initiative de guerre ratée de Koursk visant une fois de plus à couper les corridors gaziers vers l'Europe), en ce sens, étaient tout à fait emblématiques.
Il convient de souligner que l'idée de déstabilisation, d'endiguement et d'assujettissement du projet d'unification européenne a une origine précise. Dès la réunion du Conseil atlantique du 7 novembre 1991, les Etats-Unis ont accepté le projet d'intégration européenne, en affirmant toutefois qu'il faisait partie d'un plan plus large visant à restructurer l'OTAN de manière à laisser inchangés les rapports de force internes à l'Alliance.
En effet, comme le rapportait il y a quelque temps le journaliste et essayiste Claudio Celani : « A l'approche de l'effondrement du “rideau de fer” en 1989, les milieux oligarchiques anglo-américains ont décidé qu'il fallait à tout prix empêcher que la réunification allemande ne soit le tremplin d'une nouvelle politique d'indépendance, d'intégration et de développement économique pour tout le continent, restaurant le projet de De Gaulle d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural. Les attaques contre l'Allemagne en tant que "quatrième Reich" [alors très répandues], qui sont parties des plus hautes sphères de Londres [...] les atrocités sans fin en ex-Yougoslavie, la déstabilisation économique de l'Europe de l'Est avec les théories de choc insensées des néolibéraux, l'élimination physique de ceux qui proposaient un plan de développement alternatif, comme le président de la Deutsche Bank Alfred Herrhausen, sont autant d'aspects de cette stratégie de déstabilisation complexe et articulée ».
Cette déclaration montre comment l'UE, née à un moment historique précis de l'hégémonie néolibérale dans le monde anglo-américain, devait se présenter dans les plans de Washington comme un bélier de la réaction libérale en Europe, comme un véhicule de son américanisation définitive et non comme un rival économique et/ou géopolitique potentiel. Un facteur qui a transformé l'UE en une sorte de vaste supermarché soumis exclusivement à la logique du capital (bien que la primauté du facteur mercantile ait déjà été prévue par la Déclaration Schuman de mars 1950) dans lequel des lobbyistes de toutes sortes exploitent l'opacité institutionnelle et l'absence relative d'une véritable forme démocratique (la soumission du Parlement à la Commission) pour promouvoir des intérêts oligarchiques et géopolitiques spécifiques (pensons au cas du lobby israélien, dernièrement très actif au sein des institutions européennes).
Lire également:
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/03/a...
L'affaire Herrhausen, quant à elle, en plus de démontrer la fonction stratégique concrète de certains terrorismes extrémistes/radicaux ou criminels (des Brigades Rouges à la mafia italienne, jusqu'à la RAF - Rote Armee Fraktion en Allemagne), qui ont souvent mis à disposition leurs propres effectifs pour protéger (plus ou moins inconsciemment) des intérêts spécifiques (notamment et paradoxalement des intérêts « atlantistes »), précise le degré d'absence de scrupules de cette action déstabilisatrice (sans compter le « terrorisme financier » des spéculateurs à la George Soros qui ont tant contribué à stimuler le processus de conversion économique européenne au libéralisme exacerbé).
Herrhausen, en effet, comme l'économiste Detlev Karsten Rohwedder (partisan de l'intervention publique dans l'économie et d'un dirigisme fort visant au développement immédiat de l'Allemagne de l'Est, lui aussi assassiné par la RAF), pensait l'Allemagne comme un pont économique entre l'Est et l'Ouest (il était favorable à la construction de lignes ferroviaires à grande vitesse entre la Russie et l'Allemagne, cauchemar stratégique de la thalassocratie anglo-américaine) et comme centre de gravité pour le développement de tout le continent, d'une Europe soustraite au contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (instruments de la domination hégémonique nord-américaine).
La subordination de l'UE à l'OTAN est cependant devenue encore plus évidente après l'intervention directe de la Russie dans le conflit civil ukrainien. En effet, la résolution du Parlement européen sur le Livre blanc sur l'avenir de la défense européenne de 2025 semble presque identique au nouveau concept stratégique de l'OTAN né lors de la conférence de Madrid en juin 2022. Dans les deux cas, outre l'ampleur considérable de la russophobie en place, il est frappant de constater que la Chine (sous la dictée précise des États-Unis) est qualifiée d'« ennemi » ou de « menace systémique ». De cette manière, l'Europe, face aux nouveaux tarifs de Trump et à la rupture de toute relation avec la Russie, se voit également imposer une attitude hostile à l'égard de Pékin et interdire de participer à ses projets d'interconnexion eurasienne. Là encore, la résolution de l'UE parle d'un projet de réarmement européen très en vogue qui est tout à fait complémentaire de l'OTAN.
Il va sans dire que toute aspiration à un réarmement européen sans réelle souveraineté industrielle et militaire se transforme en un nouvel instrument de soumission aux diktats atlantistes et à l'industrie de guerre nord-américaine. D'autant plus que toute reconversion industrielle vers le secteur militaire (jusqu'ici privilégié par une Allemagne désireuse de surmonter la crise du secteur automobile) prendrait beaucoup de temps et coûterait beaucoup d'argent si l'on garde à l'esprit le problème de la disponibilité des matières premières et de leur transport (d'où l'idée de placer de l'argent dans l'épargne privée).
Par conséquent, le réarmement européen tant attendu, paradoxalement construit sur l'idée d'une Europe agrégée/soumise à l'OTAN, se résoudrait en une nouvelle forme de dépolitisation et de neutralisation des instances souveraines du Vieux Continent, étant donné que ceux qui sont en charge de la construction européenne ne semblent pas avoir la moindre idée de la géopolitique, contrairement à ceux qui les dirigent de l'extérieur et qui veulent empêcher la subjectivité géopolitique de l'Europe. L'idée même qu'un petit groupe de pays (France et Allemagne, par exemple) puisse aujourd'hui relancer le projet européen semble se heurter au fait qu'ils sont incapables d'une vision géopolitique qui ne soit pas obnubilée par les diktats atlantistes. L'Europe ne peut se construire au détriment des intérêts européens. On pense à l'Est comme à un ennemi, alors que le véritable ennemi est à l'Ouest.
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lundi, 14 avril 2025
Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne
Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne
Bernard Lindekens
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°198, mars 2025.
Nous vivons à une époque où la technologie a radicalement changé notre vie. L'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la réalité virtuelle et la prise de décision guidée par des algorithmes déterminent de plus en plus notre réalité. En même temps, de nombreuses personnes luttent contre un profond sentiment d'insignifiance et d'aliénation. Le nihilisme – l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente – semble aller de pair avec les avancées technologiques. Comment se fait-il qu'à une époque de possibilités technologiques sans précédent, le sentiment de vide et de manque de but soit si fortement présent ? Et que dit cela sur l'avenir de l'humanité ?
Qu'est-ce que le nihilisme ?
Le nihilisme est la conviction philosophique qu'il n'y a pas de signification, de valeurs ou d'objectif objectif dans la vie. Le terme est devenu particulièrement connu grâce à Friedrich Nietzsche, qui a mis en garde contre les dangers d'un monde où les valeurs traditionnelles perdent leur signification. À ses yeux, le nihilisme, s'il n'était pas surmonté, pourrait conduire à une crise existentielle où les gens sombraient dans la passivité, le cynisme ou la destruction.
Il existe différentes formes de nihilisme :
- Nihilisme existentiel : l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente.
- Nihilisme épistémologique : la conviction que la connaissance et la vérité sont fondamentalement inaccessibles.
- Nihilisme moral : le rejet des valeurs morales objectives.
Bien que le nihilisme soit souvent associé à la philosophie et à la littérature, il a pris une nouvelle dimension à l'époque actuelle : celle du nihilisme technologique.
L'essor du nihilisme technologique
La technologie a amélioré de nombreux aspects de notre vie : communication plus rapide, meilleurs soins médicaux et accès illimité à l'information. Mais paradoxalement, cette avancée a également créé un sentiment de manque, d'absence de but et d'aliénation.
Autrefois, les gens trouvaient un sens dans les expériences physiques, la religion, la famille et les interactions sociales directes. Aujourd'hui, une grande partie de notre vie se déroule dans des environnements numériques. Les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les environnements issus du travail en ligne font que nos expériences sont de plus en plus médiatisées par des écrans et des algorithmes.
Le problème est que les expériences numériques sont souvent superficielles et éphémères. Les « likes », les partages et les vues remplacent les interactions sociales plus profondes. Les identités en ligne sont soigneusement mises en scène, mais manquent d'authenticité. Cela crée un paradoxe: nous sommes plus connectés que jamais, mais nous nous sentons souvent plus seuls et plus aliénés.
Dans un monde nihiliste où les valeurs traditionnelles s'effondrent, les gens cherchent de nouvelles structures pour donner un sens à leur vie. La technologie joue un rôle de plus en plus important dans ce processus. Les big data et l'IA sont de plus en plus utilisés pour orienter les décisions humaines, qu'il s'agisse de quels films nous regarderons ou de quels partenaires nous fréquenterons. Mais si les algorithmes déterminent notre vie, qu'est-ce que cela signifie pour le libre arbitre et l'autonomie ?
Des critiques comme le philosophe Byung-Chul Han avertissent que nous vivons dans une société « guidée par les données » où l'expérience humaine est réduite à des calculs. L'individu perd lentement son autonomie et devient un consommateur passif dirigé par des forces invisibles. Cela conduit à un nihilisme technologique où la quête de sens disparaît : si tout est déterminé par des algorithmes, pourquoi devrions-nous encore réfléchir à nos choix ?
Silicon Valley a créé une idéologie spécifique où la technologie est présentée comme LA solution à tous les problèmes humains. Le transhumanisme, la promesse d'immortalité via l'IA et le métavers sont des exemples de la manière dont la technologie est utilisée comme un récit quasi-religieux.
Mais beaucoup de critiques voient ces utopies comme une forme d'évasion. Au lieu de répondre à de véritables questions existentielles, les entreprises technologiques créent une illusion de progrès. Elles promettent que la technologie sauvera l'humanité, tandis que les questions fondamentales – Quelle est le sens de la vie ? Comment faisons-nous face à la mortalité ? – restent sans réponse.
Le nihilisme technologique n'est donc pas seulement un sous-produit du monde numérique, mais aussi une stratégie consciente: en laissant les gens croire que la technologie résoudra leurs problèmes, ils deviennent passifs et dépendants. L'une des formes les plus directes de nihilisme technologique est l'essor de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Avec le développement du métavers et des mondes entièrement numériques, la frontière entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. D'une part, cela offre d'énormes possibilités : les gens peuvent acquérir de nouvelles expériences, entretenir des relations sociales et même travailler dans des environnements numériques. Mais d'autre part, il y a le danger que les gens cherchent de plus en plus refuge dans ces réalités alternatives.
Dans une société nihiliste où le monde physique est perçu comme dépourvu de sens, la réalité virtuelle peut devenir l'évasion ultime. Pourquoi faire face à la dure réalité lorsque l'on peut pénétrer dans un monde parfaitement simulé où l'on a le contrôle total ?
Des philosophes comme Jean Baudrillard nous ont déjà averti de cette dérive en avançant le concept d'hyperréalité : un monde où les simulations remplacent la réalité, jusqu'à ce que les gens ne puissent plus voir la différence.
L'intelligence artificielle a le potentiel de reproduire la créativité humaine, l'émotion et même la conscience. Mais l'IA fonctionne selon un modèle strictement rationnel et calculé. Elle n'a pas d'expérience subjective, pas de sentiment de signification ou d'objectif. À mesure que de plus en plus de fonctions humaines sont reprises par l'IA, cela soulève des questions existentielles. Qu'est-ce que cela signifie d'être humain dans un monde où l'intelligence et la créativité sont répliquées par des machines ? L'expérience humaine a-t-elle encore une valeur intrinsèque si un algorithme peut produire un art, de la musique ou même de la littérature meilleurs que nous-mêmes?
La combinaison de l'IA et du nihilisme conduit à une conclusion inconfortable : si les machines peuvent finalement tout faire mieux que nous, pourquoi devrions-nous encore nous donner du mal ? C'est le cœur du nihilisme technologique : le sentiment que l'homme devient finalement superflu dans ses propres créations.
Comment en sortir ?
Bien que le nihilisme technologique soit une force puissante dans le monde moderne, cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas lui opposer une résistance. Il existe différentes manières d'utiliser la technologie sans sombrer dans le vide existentiel. Au lieu de nous laisser guider aveuglément par des algorithmes et des données, nous devons utiliser la technologie de manière consciente. Cela signifie réfléchir de manière critique à la façon dont les réseaux sociaux, l'IA et les outils numériques nous influencent. Un véritable sens émerge dans les relations humaines et les expériences. En considérant la technologie comme un moyen plutôt que comme un objectif, nous pouvons nous concentrer sur des interactions authentiques plutôt que sur des connexions superficielles en ligne. Le nihilisme peut être surmonté par une recherche active de sens. La philosophie, l'art et la réflexion personnelle offrent des alternatives pour envisager le monde et trouver un sens dans une société technologique. Au lieu d'utiliser la technologie comme une évasion ou un remplacement de l'expérience humaine, nous devons aspirer à une technologie qui renforce notre humanité. Cela signifie une IA éthique, des interactions numériques humaines et un focus sur le bien-être plutôt que sur le profit.
Le nihilisme et la technologie sont profondément interconnectés dans le monde moderne. Le défi du 21ème siècle n'est pas seulement de rendre la technologie plus intelligente, mais aussi de veiller à ne pas sombrer dans un état de nihilisme technologique. Ce choix nous appartient.
20:04 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ia, actualité, technologie, nihilisme, philosophie | |
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La Roumanie comme tête de pont: l'OTAN se prépare à un grand coup
La Roumanie comme tête de pont: l'OTAN se prépare à un grand coup
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/04/rumaenien-als-brueckenkopf-na...
Lorsqu'il s'agit de préparer une nouvelle étape dans l'escalade qui sévit en Europe aujourd'hui, la Roumanie est considérée comme le cœur silencieux de la stratégie. Pendant que le public européen s'occupe de broutilles tels que la politique de genre ou les pompes à chaleur, le fait accompli s'installe lourdement sur le flanc est de l'OTAN. Et ce sont des réalités nouvelles qui rappellent davantage les échecs que l'apaisement apporté par la diplomatie – où la Roumanie est comme un cavalier mis en avant dans le jeu que joue l'Occident contre la Russie.
Ce qui semble être une bande de terre insignifiante pour le profane est, aux yeux des stratèges militaires, une clé pour saisir les enjeux du siècle: ce que les militaires appellent la "Porte de Focsani", un corridor de plaine entre les Carpates et la région de la mer Noire, qui ouvre la voie, au départ de la Roumanie pour s'élancer vers l'Ukraine – et, plus loin, vers la Russie. Il n'est donc pas surprenant que la 28ème Unité Géographique de la brigade de pionniers français procède à des modélisations sur le terrain, précisément en cet endroit-là. Pas pour donner un cours de biologie, mais pour établir des plans d'opération – au cas où une confrontation directe entre l'OTAN et la Russie surviendrait. Le Figaro rapporte cela sur un ton sobre, mais entre les lignes, on sent déjà que l'alarme vibre.
Un pays qui sert de mèche au baril de poudre
Calin Georgescu, candidat à la présidence roumaine et analyste bien connecté sur le plan international, a été rapidement écarté de la course. Pourquoi? Peut-être parce qu'il dit trop de choses qui ne doivent pas être dites. Dans une interview avec Tucker Carlson (vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=eat9NlWfKwk), il résume la situation ainsi: "L'OTAN ne veut pas d'une Roumanie libre. Elle a besoin d'une rampe de lancement qu'elle contrôle. La Roumanie doit être le point de départ pour la prochaine grande guerre".
Son calcul est simple: 614 kilomètres de ligne frontière avec l'Ukraine – plus que tout autre pays de l'OTAN. De plus, le lien géopolitique entre la mer Noire, la Moldavie et l'arc des Carpates. Qui contrôle la Roumanie contrôle l'accès à la région de la mer Noire. Et qui contrôle la mer Noire tient Moscou en laisse.
La plus grande base de l'OTAN en Europe de l'Est se trouve près de Constanța – le nom évoque les vacances d'été, mais sur 2800 hectares, aucun paradis balnéaire n'est en train de se créer: nous voyons plutôt se constituer un point nodal pour une guerre permanente. Bientôt, jusqu'à 10.000 soldats de l'OTAN y seront stationnés – à proximité d'Odessa, aux abords de Transnistrie. S'ajoute ensuite la défense antimissile américaine à Deveselu, équipée de lanceurs Mk-41. Officiellement, cette disposition a été pensée pour assurer la défense contre les missiles – mais en réalité, elle est tout aussi capable de tirer des missiles de croisière Tomahawk avec une portée allant jusqu'à 1800 kilomètres. Sur Moscou, sur Sébastopol, sur tout ce qui pourrait présenter un intérêt stratégique.
Si l'on pense que Moscou acceptera ces développements comme un simple spectateur dans les gradins, on se trompe. Une réponse envisageable est d'ores et déjà sur la table: la sécurisation des régions de Mykolaïv et d'Odessa par des troupes russes. Et ce n'est pas là un caprice de grande puissance, c'est pour couper préventivement la mèche que l'Occident a posée au bord de la mer Noire. Car si la guerre doit partir de la Roumanie, la stratégie russe visera à rendre la zone de lancement inutilisable.
Conclusion : un pays à la croisée des chemins
La Roumanie n'est actuellement pas défendue par l'OTAN – elle est instrumentalisée. Non pour assurer la liberté et la démocratie, mais pour servir de levier géopolitique. L'Occident n'a pas besoin d'États souverains – il a besoin de postes avancés qui soient fonctionnels. La Roumanie est plus qu'un simple voisin de l'Ukraine. Elle est, aux yeux de la "Coalition des Volontaires", un outil. Mais tout outil a deux tranchants. Celui qui l'utilise doit s'attendre à susciter des forces opposées.
Et ainsi, nous nous retrouvons encore une fois au bord d'un jeu qui prendra probablement ses débuts, et amèrement, à Bucarest.
18:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roumanie, mer noire, carpathes, otan, actualité, europe, affaires européennes | |
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samedi, 12 avril 2025
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
Source: https://dissident.one/het-chinese-verbod-op-zeldzame-meta...
Pékin contre-attaque face aux droits de douane de Trump en limitant l’exportation d'éléments cruciaux – avec des conséquences douloureuses pour les États-Unis.
En réponse directe aux nouvelles mesures tarifaires de Trump, la Chine a désormais réagi en imposant ses propres sanctions. Celles-ci pourraient s'avérer extrêmement douloureuses pour les États-Unis. La République populaire impose des restrictions à l'exportation de matières premières stratégiquement importantes, essentielles pour de nombreuses applications high-tech et de défense, rapporte Sputnik.
« Les sanctions de la Chine contre Lockheed Martin et Raytheon – et maintenant aussi les restrictions sur les terres rares et les technologies à double usage – perturbent les chaînes d'approvisionnement dont les États-Unis dépendent fortement », explique Angelo Giuliano, analyste financier à Hong Kong.
Ces mesures entraîneront probablement une hausse significative des coûts de production dans l'industrie de la défense américaine. Elles provoqueront également des retards dans la production d'équipements avancés, notamment des systèmes dépendant des terres rares, tels que les avions et les missiles. « Les États-Unis ne sont tout simplement pas préparés à perdre la Chine comme partenaire commercial dans ce secteur », avertit Giuliano.
Michael Maloof, un ancien analyste en matières de sécurité auprès du ministère de la Défense américain, s'attend également à des effets notables: bien que cette étape cause à court terme une « perturbation temporaire », les États-Unis essaieront à moyen terme de développer de nouvelles sources de terres rares – par exemple en Amérique latine, en Ukraine ou même en Russie. En même temps, le financement intérieur devra également être élargi. « Mais cela prendra du temps. Ce ne sera pas fait du jour au lendemain », souligne Maloof.
Quelles ressources sont en jeu ?
Les produits contenant certains minéraux stratégiques ne pourront désormais être exportés qu'avec une autorisation spéciale d'exportation du ministère chinois du Commerce. Pour cette autorisation, il est également nécessaire de fournir des informations sur l'utilisation finale des matières premières. Voici, en bref, les éléments concernés:
- Scandium : un additif stratégique dans les alliages d'aluminium. « Les restrictions toucheront surtout l'aviation et la technologie des missiles », déclare Ruslan Dimukhamedov, expert en terres rares. Le scandium est indispensable « là où une extrême résistance et un faible poids sont requis – quel qu’en soit le coût ».
- Dysprosium : Indispensable pour les aimants en néodyme, qui grâce au dysprosium sont mieux résistants aux températures et ne se démagnétisent pas, même à forte chaleur. Selon Dimukhamedov, président de l'association russe des producteurs et consommateurs de métaux rares et de terres rares, le dysprosium est essentiel pour les applications hautes performances.
- Samarium : Utilisé pour les aimants samarium-cobalt – encore plus résistants à la chaleur que les variantes néodyme. Ces aimants sont utilisés dans l'industrie pétrolière et pour des applications de défense, par exemple dans les missiles ou les moteurs électriques pour l'aéronautique et l'espace.
- Gadolinium : Joue un rôle clé dans la technologie nucléaire civile. En tant qu'« additif combustible » dans le combustible des réacteurs, le gadolinium améliore à la fois la durée de vie de l'uranium et sa combustion complète dans le réacteur nucléaire.
- Terbium : Un élément essentiel pour les phosphores, comme les phares, les matrices LED, les écrans, les moniteurs et les smartphones.
- Yttrium : Utilisé pour des céramiques très spécialisées dans le domaine de l'aéronautique et de l'espace. Parmi les exemples, on trouve des céramiques à base de zirconium stabilisées par de l'yttrium ou des matériaux réfractaires pour les moteurs et les boucliers thermiques des vaisseaux spatiaux.
- Lutécium : Un élément chimique hautement spécialisé utilisé dans des systèmes laser modernes.
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Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Kazuhiro Hayashida
J'émets l'hypothèse que l'idéologie pro-russe et anti-Trump pourrait ressembler étroitement aux courants idéologiques liés au Kuomintang (KMT) sur le continent, en Chine.
Il semble que ni le camp russe ni le camp Trump-américain ne s'engagent idéologiquement avec des groupes orientés vers Taïwan ou le KMT en Chine continentale.
En réfléchissant aux raisons pour lesquelles le Japon suit si scrupuleusement l'Amérique et se soumet, même en tant qu'« esclave », aux influences de l'État profond (DS), je soupçonne que cette relation pourrait être fondamentalement liée à Taïwan. Je me propose ici d'explorer plus avant cette hypothèse.
Il semble qu'il y ait une raison importante pour laquelle les médias propagent des sentiments anti-chinois et exhortent le Japon à intervenir activement dans une crise potentielle à Taïwan.
Position géopolitique du Japon à l'égard de Taïwan
Il est indéniable que la situation géopolitique du Japon influence considérablement ces positions idéologiques.
Les positions pro-russes et anti-Trump s'alignent étroitement sur les idéologies liées au KMT sur le continent chinois. Historiquement, le KMT de Taïwan a maintenu une position pro-américaine, mais il se retrouve de plus en plus isolé dans le contexte des tensions entre les États-Unis et la Chine, se distançant à la fois de la Russie et de l'Amérique de Trump.
Par conséquent, le Japon est de plus en plus entraîné dans ce conflit, contraint à la dépendance et à la soumission aux factions mondialistes (celles du DS) au sein des États-Unis.
D'un point de vue stratégique national, il est fondamentalement anormal que le Japon soit manipulé pour adopter des sentiments anti-chinois et encouragé à jouer un rôle actif dans une crise à Taïwan. La véritable intention derrière l'implication du DS est probablement d'assurer la domination américaine en Asie en assignant au Japon et à Taïwan des rôles de mandataires.
Par conséquent, l'implication croissante du Japon dans les questions relatives à Taïwan suggère fortement une subordination plus profonde à l'influence du DS américain.
Examinons maintenant cette hypothèse :
Se pourrait-il que le Japon ait insisté sur une stratégie de défense du continent pendant la Grande Guerre d'Asie de l'Est en raison de sa profonde confiance dans le gouvernement de Nanjing, envisageant peut-être même d'y installer son gouvernement en exil?
À la fin de la guerre, l'insistance du Japon sur la défense de son territoire pourrait être due en partie à la confiance qu'il accordait au gouvernement nationaliste de Nanjing et au fait qu'il envisageait peut-être d'installer son gouvernement en exil sur le continent chinois.
Le régime de Wang Jingwei (photo - gouvernement nationaliste de Nanjing), généralement considéré comme un gouvernement fantoche, avait en fait des idéaux nationalistes et anticommunistes substantiels et considérait sincèrement la collaboration avec le Japon comme la clé de ses perspectives d'avenir. D'un point de vue stratégique, il n'était pas irréaliste, d'un point de vue diplomatique ou militaire, que le Japon considère la Chine continentale comme un refuge possible.
Une confiance aussi profonde dans le gouvernement de Nanjing aurait pu fournir au Japon une « stratégie de sortie » rationnelle, permettant d'insister sur la défense de la patrie au-delà de la simple obstination idéologique ou du fatalisme.
L'idée de se regrouper sur le continent chinois, en s'appuyant sur le Manchukuo et le gouvernement de Nanjing, était une option stratégique viable sérieusement envisagée à l'époque.
Cette hypothèse offre une interprétation plus rationnelle et multidimensionnelle des décisions historiques du Japon, qui s'écarte considérablement des explications traditionnelles « spiritualistes » ou « de la dernière chance ».
Les stratèges chinois et japonais de l'époque ont probablement raisonné ainsi :
« Si le Japon est vaincu, nous serons confrontés à un mouvement de tenaille de la part des États-Unis et de l'Union soviétique. Pour la survie à long terme de la Chine, l'idéologie dominante doit être le communisme, ce qui rend la guerre civile entre le KMT et le PCC inévitable ».
Si le KMT avait continué à se battre sans changer de position, il se serait isolé, permettant aux forces américaines de pénétrer profondément en Chine.
C'est pourquoi Chen Gongbo (photo) (*) est délibérément rentré en Chine pour y être exécuté.
(*) Ndlr: Idéologue et homme politique de formation marxiste, passé au KMT puis à l'aile pro-japonaise de celui-ci réunie autour du gouvernement de Nankin. Il sera condamné à mort par les nationalistes chinois en 1946.
Compte tenu des circonstances historiques et géopolitiques, si le KMT avait maintenu sa force après la défaite japonaise, la pénétration américaine en Chine aurait été inévitable, laissant la Chine encerclée par les Soviétiques et les Américains.
Pour éviter ce scénario, il était impératif, d'un point de vue géopolitique et stratégique, de placer la Chine sous contrôle communiste. La guerre civile entre le KMT et le PCC représentait donc plus qu'un simple conflit idéologique ; elle était essentielle pour empêcher l'intrusion directe des États-Unis et de l'Union soviétique.
Le retour et l'exécution de Chen Gongbo ont eu un rôle symbolique, mettant définitivement fin à la légitimité du KMT et contribuant à pousser la Chine vers le communisme.
Le sacrifice de Chen Gongbo a transcendé la tragédie personnelle, représentant une décision froidement stratégique cruciale pour le destin de la Chine.
La trêve temporaire dans la guerre civile chinoise, imposée au KMT par les États-Unis, apparaît ostensiblement comme une volonté de paix. Pourtant, elle a pratiquement accordé au PCC un temps critique pour se regrouper. Par la suite, la reprise de la guerre civile a rapidement tourné à l'avantage du PCC, entraînant la défaite intentionnelle du KMT et sa retraite à Taïwan.
Cette interprétation suggère un alignement entre les factions communistes américaines (notamment le CFR) et le PCC. Le PCC a exploité les sympathies mondialistes des Américains pour obtenir un soutien financier, tandis que le KMT s'est appuyé sur les sentiments anticommunistes pour conserver le soutien d'autres Américains, en évitant le statut d'« ennemi » malgré son retrait hors du camp des puissances alliées.
Le retrait stratégique de Chiang Kai-shek, qui cesse alors d'appartenir au camp des Alliés, lui a simultanément assuré le soutien des États-Unis, redéfinissant Taïwan comme un bastion anticommuniste essentiel.
Ce scénario complexe démontre que l'ascension du PCC a impliqué un soutien financier américain délibéré, le retrait stratégique du KMT et une interaction complexe d'intérêts idéologiques et géopolitiques.
Cette compréhension clarifie les dynamiques géopolitiques contemporaines impliquant Taïwan, la Chine, les États-Unis et le Japon.
- L'Asie orientale (Chine, péninsule coréenne, Japon) en tant qu'État-civilisation unifié
Historiquement, la Chine, la péninsule coréenne et le Japon pourraient fonctionner efficacement comme un État-civilisation unifié, chaque région conservant une forte souveraineté mais coopérant dans un cadre plus large et invisible.
Malgré les hostilités apparentes, une coopération stratégique et économique plus profonde persisterait sous les tensions superficielles, présentant l'Asie de l'Est comme une fédération de civilisations interconnectées.
Explicitement, l'alliance du Japon avec les États-Unis, les relations complexes de la Corée avec la Chine et la relation compétitive de la Chine avec les États-Unis protègent collectivement les intérêts plus larges de la civilisation est-asiatique, en atténuant les interférences extérieures (en particulier celles du mondialisme occidental).
Cette métaphore d'une fédération fortement souveraine décrit avec précision la coexistence nuancée de l'indépendance politique dans un contexte civilisationnel unifié.
- Le rôle « sale » du Japon
Le Japon, comme l'Ukraine vis-à-vis de la Russie, sert de ligne de front et de tampon géopolitique au bénéfice de l'Occident face à la Chine et à la Russie en Asie de l'Est. Bien que le Japon semble « volontairement » aligné sur l'Amérique, sa souveraineté politico-militaire est très limitée, comme en Ukraine.
Le rôle du Japon en tant que base américaine de première ligne contre la Chine est similaire à celui de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie. Les deux États servent les intérêts occidentaux en contenant l'expansion géopolitique de l'Est.
- Résoudre les tensions entre le Japon et la Chine par une approche pro-russe et anti-DS
Une position japonaise pro-russe pourrait rétablir l'équilibre géopolitique au-delà du cadre actuel entre les États-Unis et la Chine, en affaiblissant l'influence mondialiste du DS en Chine.
Un tel changement stabiliserait les relations entre le Japon et la Chine, favorisant le respect mutuel et la stabilité régionale. Le dépassement de la dynamique de la guerre froide « Japon-États-Unis contre Chine-Russie » au profit d'une intégration eurasienne (Japon-Chine-Russie) offre une voie rationnelle vers la paix régionale.
Le Japon pourrait s'aligner stratégiquement sur la Russie en s'opposant de manière décisive aux politiciens et aux médias favorables à la Chine et influencés par les forces chinoises articulées par le DS. Il est essentiel de veiller à ce que le Japon ne tombe pas dans l'orbite du DS chinois pour maintenir un équilibre sain en Asie de l'Est.
13:44 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, chine, japon, russie, états-unis, géopolitique, politique internationale, asie, affaires asiatiques | |
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vendredi, 11 avril 2025
Ignorance volontaire: l'Occident persiste à ne jamais connaître ses propres « ennemis »
Ignorance volontaire: l'Occident persiste à ne jamais connaître ses propres « ennemis »
Non seulement les États-Unis et l'UE ne connaissent pas les civilisations qu'ils cherchent à combattre, mais rejettent aussi activement la possibilité de le faire un jour
Brecht Jonkers
Source: https://brechtjonkers.substack.com/p/wilful-ignorance-the...
Une erreur cruciale que les États-Unis et la plupart des pays de l'Occident en général continuent de faire encore et encore, c'est qu'ils n'ont aucun concept réel de l'identité civilisationnelle de leurs adversaires, rivaux ou même de leurs partenaires potentiels sur la scène mondiale, ni aucun réel intérêt à en apprendre davantage.
Par exemple, cela se voit très clairement dans la position belliqueuse de l'UE envers la Russie, ainsi que dans la position complètement idiote et autodestructrice que le gouvernement américain et les partisans de Trump adoptent envers la Chine. Le mouvement Trump semble réellement croire qu'il peut gifler la Chine devant le monde entier et s'attendre à ce que Pékin se plie et obéisse sans délais aux ordres des États-Unis ; ce qui montre un manque de compréhension complet et total de tout ce sur quoi la Chine a construit son projet de renaissance nationale depuis plus d'un siècle maintenant. Ce n'est même pas que les Américains ont tendance à ne pas comprendre la Chine (ou la Russie et l'Iran par ailleurs) ; ils n'ont même aucun intérêt à vouloir en apprendre davantage sur les peuples qu'ils sont censés haïr.
On ne peut pas comprendre la Chine sans saisir l'importance des guerres de l'opium et du siècle de l'humiliation qui a suivi, sur l'esprit national chinois. La politique étrangère chinoise est née et a été façonnée à l'époque de la colonisation britannique et française, par le truchement des « concessions », de l'occupation japonaise à partir de 1894, de l'invasion par l'Alliance des Huit Nations en 1900, des millions de martyrs qui sont morts lors de la nouvelle invasion japonaise de 1931-1945, de l'intervention occidentale contre le mouvement communiste et des martyrs qui ont donné leur vie en défendant la Corée.
La Chine est construite sur des milliers d'années de tradition, associée à l'héritage révolutionnaire des Turbans Jaunes, du Royaume Céleste de Taiping, de la Rébellion des Boxers, de la Révolution de 1911 et des réalisations du Parti Communiste Chinois. Elle repose sur des millénaires de tradition où le bien commun est le principe central, et où une stricte séparation entre les fonctionnaires de l'État et la classe marchande a été une partie inhérente de la politique d'État depuis des siècles.
La Chine ne peut pas être comprise sans avoir au moins une compréhension de base de concepts tels que le Mandat du Ciel ou l'idéal du Royaume du Milieu, ou l'idéal confucéen d'une société harmonieuse. De même, on ne peut pas comprendre la Russie sans saisir le rôle que Moscou voit pour elle-même en tant qu'héritière et protectrice de l'héritage tant celui de l'Empire orthodoxe russe (et donc de la Troisième Rome) que celui de l'Union soviétique. Et ajoutez la Horde d'Or pour compléter. L'Iran ne peut pas être connu si l'on ne réalise pas que la République islamique est fondamentalement imprégnée de l'eschatologie islamique et d'une ancienne tradition de martyre, ainsi que de son héritage des empires persan et parthe.
Les véritables analystes intellectuels aux États-Unis et en Europe qui comprennent vraiment l'impulsion civilisationnelle de base derrière les puissances étrangères sont rares. Une poignée de géopolitologues intelligents ont existé dans le camp impérialiste, pensez par exemple à Halford Mackinder, Nicholas Spykman, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski, mais bien souvent, ils ont dû se défendre contre des faucons bellicistes et extrémistes au sein de leur propre pays autant qu'ils pouvaient réellement se concentrer sur le service de l'Empire.
De nos jours, les États-Unis et l'UE, et, dans ces deux cas, à droite comme à gauche du spectre politique, sont dirigés par des ignares complets qui combinent un manque total de compréhension élémentaire avec des plans mégalomanes, rappelant une certaine gloire impériale et espérant des gains financiers. Une combinaison dangereuse.
18:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, occident, occidentisme | |
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L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
Pierre-Emile Blairon
Nous avons, nous, hommes et femmes du XXIe siècle, la particularité, pour ne pas dire la « chance », de vivre une période-charnière dans l’histoire du monde en assistant et en participant aux derniers soubresauts d’un monde à l’agonie, ce que l’on a appelé improprement « l’Occident », dont Oswald Spengler avait brillamment décrit le déclin.
Procédons par paliers chronologiques en nous cantonnant à l’Epoque moderne : l’intrusion du christianisme en Europe fut suivie de la période des conquêtes européennes, notamment des Amériques, puis de l’avènement, au XIXe siècle, d’une représentation pseudo-scientifique dénommée darwinisme évolutionniste, associé au progressisme technologique, appelé « révolution industrielle ».
Ces deux concepts idéologiques, qui sont une totale inversion de la réalité, se donnaient pour tâche de laïciser et de remplacer l’efficacité des monothéismes religieux alors prépondérants qui avaient la charge de maintenir une paix sociale à l’aide de principes moraux adéquats.
L’Histoire du monde s’est confondue avec celle de l’Europe, très vite devenue « l’Occident », la dite « philosophie des Lumières », à l’origine de la sinistre Révolution française, laissant dans l’obscurité les anciennes civilisations traditionnelles qui, à l’heure actuelle, continuent de se référer à leur intangible sagesse millénaire, tant bien que mal, mais qui représentent toujours la moitié des habitants de la planète (Chine, Inde, Russie, et d’autres, regroupés désormais sous l’acronyme de BRICS).
L’Europe, dans sa version dégradée, l’Occident, a fini par n’être plus qu’un consortium d’intérêts mafieux constitué par trois entités géopolitiques : les Etats-Unis (version deep state), l’Union européenne, (elle-même créature artificielle et illégitime des E.-U., devenue le refuge brinquebalant et la base arrière de la bande à Biden) et Israël avec à sa tête un gouvernement de religieux expansionnistes fanatiques appuyés par une soldatesque brutale dont la majorité des Israéliens ne veut plus.
Voici, ci-après, ce que nous pouvons dire de l’état des lieux.
De 1950 à 2025 : une Europe artificielle créée par les Etats-Unis
La première constatation que nous pouvons faire est celle-ci :
Tout le monde parle de l’Europe, mais il s’agit d’une illusion, d’une Europe artificielle, donc qui n’existe pas – ou plus - ou qui a eu une durée de vie très limitée[1].
C’est la déclaration du 9 mai 1950, appelée déclaration Schuman, qui « est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Prononcée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans le salon de l’Horloge du Quai d'Orsay, à Paris, cette déclaration, inspirée par Jean Monnet, premier commissaire au Plan, propose la création d’une organisation européenne chargée de mettre en commun les productions française et allemande de charbon et d'acier. Ce texte débouche sur la signature, le 18 avril 1951 du traité de Paris, qui fonde la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) entre six États européens : l’Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. » (Wikipédia).
Rappelons que, selon Philippe de Villiers, François Asselineau et la regrettée et très respectée Marie-France Garaud, le Français Jean Monnet, dont les cendres ont été accueillies au Panthéon en 1988, aurait été un agent de la Central Intelligence Agency, CIA, dont la mission consistait à inciter les Etats européens à se regrouper dans une structure commune qui serait ensuite placée sous le contrôle d’instances américaines[2] ; c’est cette structure qui deviendra l’Union européenne.
Nous vivons donc, nous, Européens, dans un « espace » américain, une « zone » américaine, un « satellite » américain, une « colonie » américaine, à cause de la fourberie de cette fausse élite corrompue qui n’a même pas été élue, sans que les Européens, qui se croyaient chez eux, aient eu la possibilité de s’en informer (les Américains sont des spécialistes la manipulation des masses, de l’ingénierie sociale), ce qui s’est traduit très rapidement par une forte influence des Etats-Unis sur l’Europe sur le plan culturel (à un niveau primaire cependant) et économique mais, heureusement pas spirituel, car les Américains, plutôt « pragmatiques », s’intéressent très peu à ce domaine.
Nous oui : nous savons, par nos ancêtres indo-européens qui ont inventé un système de société qui s’appelle la trifonctionnalité, que la première des trois fonctions sans laquelle les deux autres ne peuvent exister est marquée du sceau de la spiritualité[3].
La fin de l’Histoire de cette Europe éphémère – une Histoire qui nous a été confisquée, détournée, pendant 75 ans et qui ne concerne en rien les Anciens-Européens - est intervenue en 2025, il y a quelques jours, lorsque Trump a jugé bon de s’en désintéresser quand il a réalisé que l’Europe, créature des Etats-Unis, une sorte de Golem monstrueux, ne pouvait plus rien leur rapporter, qu’il n’y avait plus moyen de faire de quelconques affaires avec l’Union européenne qu’il doit considérer comme un ramassis de cinglés emmenés par Macron, et il aurait bien raison, mais c’est dommage : il n’aura même pas été pleinement conscient que ce qu’il aura supprimé était la création de son propre pays, de même que cette équipe de clowns (les « dirigeants » européens) dont il se moque allègrement.
Oui, c’est l’Amérique qui avait créé cette Europe-là dont les Européens ne voulaient pas, c’est l’Amérique qui maintenant la détruit parce qu’elle n’en a plus besoin. Bon débarras !
Mais on sait que les Américains ne sont pas de fervents écologistes ; ils nous ont laissé sur place cette créature moribonde qui se décompose lentement, sorte de zombie, de mort-vivant, de cadavre qui bouge encore, qui n’en finit plus de pourrir et qui pue de plus en plus.
Autour de cette putréfaction se rassemble, comme pour un sabbat, ce qui reste de la secte satano-mondialiste chassée des Etats-Unis[4], qui s’est réfugiée dans cette Europe factice, et qui espère trouver un élixir – à base de sang frais - qui leur permet encore de rester en vie ; pour l’instant, ils n’ont trouvé que la guerre, n’importe où, contre n’importe qui, mais à tout prix, pour espérer durer encore.
L’ersatz d’Europe sous la férule capitaliste américaine aura donc duré 75 ans : 1950-2025.
Pour ceux qui, comme moi, ne croient pas aux coïncidences, je ferai remarquer que, de l’autre côté de l’ancien Mur de Berlin, le régime communiste a duré quasiment le même laps de temps : 1917-1991 : 74 ans. Match nul.
Les Français ne connaissent donc plus rien de leur Histoire ; bien moins formés que les Russes, mais aussi que leurs homologues Européens où la décadence a été globalement moins rapide qu’en France, notre pays, qui constituait au XVIIIe et au XIXe siècle le phare intellectuel de l’Europe et du monde.
Il était nécessaire de couper les petits Français de toute référence à leur Histoire pour qu’ils ne puissent plus se rattacher à un quelconque passé, surtout s’il avait été glorieux. Il s’agissait de former des citoyens du monde, interchangeables, malléables, sans repères et sans racines, donc sans possibilité de se projeter dans l’avenir, conditionnés, voire lobotomisés, prêts à devenir de bons petits esclaves, puis de parfaits petits robots.
Ce legs, maléfique sur le plan spirituel, tout autant que famélique sur le plan de la connaissance – il est amusant de constater que ces deux mots font souvent bon ménage – est, lui aussi, imputable à l’emprise de la sous-culture américaine qui a commencé à produire ses effets néfastes sur la France et l’ensemble du continent européen après la première guerre mondiale.
L’idée européenne est très jeune ; quelques dizaines de milliers d’années à peine, ce qu’a duré le cycle qui s’achève pour en élaborer l’esprit et les conditions de sa renaissance, je veux dire : renaissance à la fois du cycle et de l’Europe.
Les Indo-européens (Grecs, Italiques, Albanais, Indo-Iraniens, Celtes, Germains, Nordiques, Slaves, Arméniens) ont établi des mesures d’un grand cycle qui se renouvelle en permanence, divisé en quatre périodes appelées âges, du meilleur au pire : Âge d’or, d’argent, de bronze, de fer ; le cycle auquel nous appartenons aurait duré 64800 ans[5].
Les larges plages de temps comme celle que nous venons d’évoquer apparaissent pour le moins étrange pour une société à qui on a appris depuis 2000 ans à considérer que le monde a commencé avec les religions monothéistes.
L’apparition du monothéisme juif, suivi du christianisme et de l’islam, a entraîné une conception du temps différente de celle des antiques civilisations ; pour entrer dans la logique d’un dieu révélé qui aurait élu le peuple juif, il fallait qu’il y ait un début et une fin (de préférence heureuse) à cette élection réciproquement partagée, il fallait donc adopter le concept d’un temps linéaire, concept artificiel, qui amènerait celui, tout aussi anti naturel, d’évolution et de progrès (du pire au meilleur) qui a réussi à s’imposer en opposition à tout bon sens.
Pour les traditions anciennes qui se référaient à la nature et à son fonctionnement, le temps était logiquement cyclique (les astres, les saisons, les jours, les arbres et leurs feuilles, toutes les manifestations naturelles naissent, meurent et reviennent en permanence) et son déroulement était involutif (du meilleur au pire), les choses de la vie naturelle sur Terre allant toujours en se dégradant jusqu’à la mort et non pas en s’améliorant (on ne naît pas vieux décrépi pour finir jeune et beau en parfaite forme).
Comment savons-nous que nous sommes exactement à la fin de notre cycle ?
Tout simplement parce que les livres sacrés des anciennes civilisations, surtout indiens, ont décrit la façon dont se terminent tous les cycles et cette façon est peu ou prou identique à chaque fin de cycle[6].
Le christianisme, dans sa version catholique, a pu s’insérer en Europe parce qu’il a composé avec le substrat de l’héritage païen préchrétien. C’est ce brassage subtil, qui constitue une facette du génie européen, qui permit ensuite au Moyen-Âge l’érection des apaisantes et harmonieuses églises romanes et, plus tard, des éblouissantes cathédrales gothiques en Europe.
L’Amérique de Trump : le changement dans la continuité ?
Ce qui n’est pas le cas pour l’Amérique, où les premiers pilgrims (pèlerins) étaient des Puritains biblicistes pratiquant la religion du Livre unique, unique tout comme celui des juifs ou des musulmans ; ces Puritains étaient d’austères dissidents calvinistes de l’Eglise d’Angleterre chassés de leur terre natale, réfugiés un temps en Hollande et débarqués le 26 novembre 1620 du Mayflower à Plymouth dans le Massachusetts actuel.
On ne sait pas par quel miracle l’administration Trump a pu s’extraire si rapidement des griffes de la secte sataniste qui avait pris en mains toutes les commandes des Etats-Unis.
L’Amérique, sur l’impulsion d’un Trump brusquement éveillé aux réalités et à une situation qui conduisait son pays vers une fin rapide, a inversé la vapeur, manœuvre qui a réussi à stopper in extremis le destin du Titanic II qui paraissait inéluctablement voué au naufrage.
Le mouvement sataniste, habituellement dédié à l’inversion des valeurs et du langage, s’était nommé « woke », qui signifie : l’éveil. Il a subi les conséquences de son propre retournement : c’est lui qui est en train de couler.
Le journal La Croix du 20 janvier 2017 (premier mandat de Donald Trump) nous donne des indications fort intéressantes concernant le président américain, qui nous aident à comprendre le comportement quelque peu fantasque du personnage et ses motivations politiques, ses pulsions qui paraissent souvent brutales et basiques.
« Le président élu a été baptisé et confirmé dans la First Presbyterian Church, l’église presbytérienne du quartier de Jamaica à Queens (New York) où il a grandi. Dans les années 1960, ses parents ont rejoint la Marble Collegiate Church, sur la Cinquième avenue à Manhattan, attirés par la personnalité de son pasteur, Norman Vincent Peale. Cette église appartient à une autre dénomination protestante, la Reformed Church in America, fondée en 1628. Donald Trump l’a fréquentée pendant près de cinquante ans et s’y est marié religieusement avec sa première et sa seconde femme. Auteur du best-seller The Power of Positive Thinking, publié en 1952, Norman Vincent Peale prêchait l’optimisme et la réussite, matérielle autant que spirituelle. Supporter de Richard Nixon, très hostile à la candidature du catholique John Kennedy en 1960, il admirait les hommes d’affaires prospères et truffait ses sermons d’anecdotes sur les grands industriels qu’il connaissait. »
La formation et la pensée de Trump semblent donc pouvoir être facilement cadrées dans leurs grandes lignes, qui rejoignent celles de l’Américain moyen, même quand ils ne sont pas milliardaires, et qui se résument dans la devise nationale officielle des Etats-Unis : in God we trust, qui signifie nous avons confiance en Dieu, devise, faut-il le souligner, qui se retrouve également imprimée sur le dollar, le billet. Le problème, pour nous qui ne pratiquons pas toujours la langue de Donald Trump, c’est que, en franglais, le mot trust signifie plutôt un conglomérat financier, industriel ou économique. Et là, la devise du dollar apparaît dans toute sa splendeur simplissime : nous croyons, certes, en Dieu, mais aussi aux affaires. Une vue-du-monde essentiellement matérialiste, avec un zeste de religion en guise de paravent.
Bible and Business : toute la philosophie américaine en 3 mots[7].
La résilience russe, premier pas vers la Renaissance européenne
La Russie, vieille civilisation indo-européenne, s’est débarrassée de ses oripeaux idéologiques pour retrouver sa vraie nature, celle qui la rattache à sa terre et à ses dieux ; le socialisme est mort symboliquement en une journée, celle de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989.
C’est un peuple dont le riche passé a été en quelque sorte congelé pendant les 74 années qu’a duré la période soviétique ; il se réveille, pur et intact, avec le dynamisme de la jeunesse, et d’autant plus proche de ses racines qu’elles réapparaissent avec toute la puissance de leur renaissance. Les Anciens-Européens considèrent que plus on est proche de ses racines, de la source initiale et pérenne, et plus celle-ci nous permet de nous régénérer.
Le régime soviétique, en dépit de son dogmatisme initial, a cependant permis aux Russes d’acquérir une instruction de très bonne qualité, de former d’excellents ingénieurs, techniciens, médecins, scientifiques, enseignants, etc. contrairement à un pays comme la France où les nombreux ministres de l’Education nationale qui se sont succédé, notamment depuis 1968, ont scrupuleusement respecté leur feuille de route qui consistait essentiellement à produire des crétins analphabètes. Ils ont parfaitement réussi dans cette tâche.
La Russie n’a pu renaître, retrouver ses valeurs ancestrales, ne pas succomber à l’occidentisme décadent qu’au prix de l’avalanche des sanctions qui sont tombées dru sur elle et qui l’ont obligée à se débrouiller seule, avec les moyens du bord, et à reconstituer, pièce par pièce, les éléments de son génie et de sa force.
A quelque chose, malheur est bon, dit le dicton.
C’est vrai qu’il fallait une grande résilience pour réaliser cet exploit, tout en supportant la lourde charge de la guerre (toujours non déclarée) que lui livrent l’Otan et l’Union européenne qui n’ont pas hésité à sacrifier un peuple européen, l’Ukraine, qui paye sa folie ou sa bêtise par un million de morts.
Cette résilience fait partie du caractère même du peuple russe habitué à vivre sans l’aide de personne. Les peuples européens ont été dépossédés, au fil des ans, par le consumérisme et la facilité, de cette combativité qui, en d’autres temps, lui ont donné la maîtrise du monde, sur mer et sur terre.
Les Russes ont retrouvé tout naturellement les vertus du localisme dont les produits n’ont pas besoin de faire trois fois le tour de la Terre pour être livrés, délestés à chaque escale de la dîme à payer à la grande finance.
C’est pour cette raison que René Guénon a pu écrire dans Le Roi du monde, que les conditions très difficiles de cette renaissance à venir ne pourront concerner qu’une toute petite frange de la population, les autres ne pouvant pas avoir accès au nouveau monde que ces pionniers se seront construit par leur courage[8]. Par comparaison, sur 300 millions de spermatozoïdes, seulement un millier vont arriver au contact de l’ovocyte prêt à être fécondé. Seulement 4 saumons issus des 8000 œufs initiaux parviendront à retourner dans leur rivière au prix de mille difficultés pour y frayer après leur séjour dans l'océan.
L’Hyperborée, continent mythique, et la bataille pour l’Arctique
C’est un mathématicien indien, Bal-Gangadar Tilak 1856-1920) qui a fait ressurgir l’Hyperborée des profondeurs glacées où cet immense continent était enfoui, symboliquement, bien sûr.
Les recherches de Tilak l’amenèrent à découvrir l’existence d’un peuple-source dont le territoire se situait autour du Pôle arctique mais, surtout, dessous. Il détermina que ce peuple source était à l’origine de sa propre civilisation indienne ainsi que d’autres civilisations dans le monde ; c’est en confrontant les textes traditionnels indous avec les connaissances scientifiques occidentales dans son livre Origine polaire de la tradition védique, que Tilak parvint à cette conclusion.
Tous les auteurs traditionalistes postérieurs à Tilak ont reconnu l’importance de ses travaux pour asseoir la pertinence du concept de Tradition primordiale[9].
Julius Evola commente ainsi la découverte de Tilak, un commentaire qui suggère que ce peuple-source, d’où procèdent toutes les civilisations traditionnelles, et notre peuple indo-européen, aurait été détenteur de facultés « non-humaines » : « Selon la Tradition, à une époque de la haute préhistoire, qui correspond justement à l’âge d’or ou âge de l’être, l’île ou terre « polaire » symbolique aurait été une région réelle située au Septentrion, dans la zone où se trouve aujourd’hui le pôle arctique de la Terre. Cette région aurait été habitée par des êtres en possession de la spiritualité non humaine. […] Le souvenir de cet habitat arctique appartient au patrimoine de nombreux peuples, tant sous la forme d’allusions géographiques réelles que sous la forme de symboles de sa fonction[10]. »
Et il donne à cette découverte une tonalité empreinte d’émotion dans le texte qui suit :
« Dans le mystère de notre sang, dans la profondeur la plus abyssale de notre être, demeure, ineffaçable, l’hérédité des temps primordiaux : mais il ne s’agit pas d’une hérédité de brutalité, d’instincts bestiaux et sauvages livrés à eux-mêmes, comme le prétend une certaine psychanalyse et comme on peut logiquement le conclure à partir de « l’évolutionnisme » et du darwinisme.
Cette hérédité des origines, cet héritage qui nous vient du fond des âges est, bien au contraire, un héritage de lumière. La force des atavismes, en tant qu’expression des instincts inférieurs, n’appartient pas à cette hérédité fondamentale : c’est quelque chose qui, soit a pris naissance et s’est développé selon un processus de dégradation, d’involution ou de chute (dont le souvenir demeure sous forme de mythes divers dans les traditions de quasiment tous les peuples), soit procéda d’une contamination, d’une hybridité due à l’apport étranger, à des avatars de l’homme de l’ère glaciaire. C’est la voix d’un autre sang, d’une autre race, d’une autre nature, et dont on ne peut dire qu’elle est humaine que par pur parti pris.
Seul peut adhérer au mythe de l’évolutionnisme et du darwinisme l’homme chez qui parle l’autre hérédité (celle introduite à la suite d’une hybridation), car elle a réussi à se rendre suffisamment forte pour s’imposer et étouffer toute sensation de la présence de la première. »
Vous comprendrez facilement, que je termine cet article sur une rapide évocation du conflit – un de plus – qui se prépare, là encore, à l’initiative des Etats-Unis, puisque tout le texte précédent explique l’origine de cette terre enfouie sous les glaces, un conflit qui pourrait se dérouler exactement sur les mêmes lieux dont je viens d’évoquer le passé fabuleux ; il concerne le continent arctique, les routes de passage vers le grand Nord, et le Groenland, colonisé par les vikings norvégiens sous la direction d’Erik le Rouge, il y a 1000 ans.
« Il est évident que le rôle et l'importance de l'Arctique, tant pour la Russie que pour le monde entier, ne cessent de croître. Mais malheureusement, la concurrence géopolitique, la lutte pour les positions dans cette région, s'intensifie également », a constaté Vladimir Poutine. « Pour ne pas perdre la course au Grand Nord, le chef du Kremlin a notamment ordonné la rénovation des villes de la région, de faire en sorte que les capacités de transport de la grande ville de Mourmansk soient multipliées par trois et que d'autres ports arctiques soient développés.[…] Il s'est aussi dit ouvert à une collaboration de la Russie avec des « pays amis » dans l'Arctique, et avec les pays occidentaux s'ils se montrent intéressés[11] ».
Du côté américain, les dirigeants sont beaucoup moins sobres dans leur vocabulaire et pas du tout diplomatiques pour affirmer unilatéralement leur volonté d’annexer le Groenland.
« Il nous faut le Groenland, il nous le faut ». Prononcée mercredi dernier, cette formule, Donald Trump la répète depuis son retour à la Maison-Blanche. Et comme à chaque fois, ces mots provoquent l'agacement du gouvernement groenlandais et du Danemark, qui gère une partie de son administration. Avec toujours la même réponse en retour : « Le Groenland n'est pas à vendre ».
« L'insistance des Américains est commandée par deux intérêts fondamentaux. Le premier est celui qui fait le plus grand bruit médiatique : posséder ce territoire, permettrait, selon le président Trump, de « mieux assurer la sécurité des États-Unis », et par voie de conséquence, celle « du reste du monde ». Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la guerre froide qui a suivi, ce territoire est en effet considéré comme le maillon central du bouclier antimissile américain face à la Russie.
Mais cet espace géographique recèle aussi des intérêts économiques majeurs pour les États-Unis. […] Les minerais du Groenland sont aussi très convoités par les pays occidentaux, la Russie et la Chine. Si depuis 2009, il revient légalement aux Groenlandais de décider de l'usage de leurs matières premières, de nombreux pays occidentaux font un lobbying actif pour accéder à ces ressources du futur, cruciales pour les nouvelles technologies (semi-conducteurs, puces, etc.) et les équipements liés à la transition énergétique (énergies solaire et éolienne notamment[12]). »
L’Arctique est une terre sacrée pour les Indo-Européens. Autant dire que les marchands qui n’y voient qu’une source de profit auront les plus grandes difficultés à s’y installer et à l’exploiter car des puissances tutélaires veillent toujours sur elle.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] C’est un autre sujet, mais pas tant que ça : vous verrez que cette « intelligence » tout aussi « artificielle », l’I.A., dont on nous rebat les oreilles aura exactement le même destin.
[2] Voir l’intervention de Marie-France Garaud : https://www.youtube.com/watch?v=usM_vZ3X7SA. Les officines de « vérification » qui ne sont rien d’autre que les outils de propagande de « l’Etat profond » ou plutôt « occulte » français et mondialiste, ont eu pour consigne de tenter de nier ces affirmations et se sont donc indécemment mobilisées pour contrer ces propos.
[3] Les conducteurs, les protecteurs, les producteurs qui sont représentés pour la première fonction, par le prêtre (le druide, le chaman, etc.) qui exerce sa fonction conjointement avec le roi, pour la deuxième, les guerriers : actuellement police (intérieur des frontières) et armée (extérieur), et pour la troisième, les producteurs : se nourrir, se loger, se vêtir, etc.
[4] Voir mon article du 2 mars 2025 : Le nouveau « Nouveau monde » de Trump.
[5] Une durée de 64800 ans décomposée en 10 unités, chacune d’une valeur de 6480 ans, selon un développement involutif de 4-3-2-1 et nous nous situons à la fin de la fin du dernier âge, l’Âge de fer, connu également sous sa dénomination indienne : Kali-Yuga, ou nordique : Ragnarök, qui a duré donc 6480 ans, apparu approximativement en même temps que l’écriture.
[6] Voir mon ouvrage : La Roue et le sablier, édité par Amazon.
[7] Julius Evola, dans son ouvrage, Révolte contre monde moderne, qu’il a écrit en 1937 (éditions Kontre Kulture 2019), a développé notre propos un peu trop laconique par ces mots : « L’Amérique, dans sa façon profonde d’envisager la vie et le monde, a fondé une « civilisation » qui incarne l’exact contraire de la vieille tradition européenne. Elle a introduit irréversiblement la religion de la pratique et du rendement, elle a placé l’intérêt pour le profit, la grande production industrielle, la réalisation mécanique, visible, quantitative, au-dessus de toute autre. Elle a donné naissance à une grandeur sans âme de nature purement technique et collective, privée de tout arrière-plan transcendant, de toute lumière intérieure et de vraie spiritualité… » Révolte contre le monde moderne, (p.588)
[8] Voir mon article du 9 février 2025 : L’être « sigma » : manipulation CIA-woke-LGBTQ+ ou résurgence des valeurs chevaleresques ?
[9] Voir mon article du 4 mai 2022 : Qu’est-ce que la Tradition primordiale ?
[10] Révolte contre le monde moderne, p. 326.
[11] Les Echos, 28 mars 2025
[12] La Tribune, 31 mars 2025
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mardi, 08 avril 2025
Brecht, Malthus et notre avenir
Brecht, Malthus et notre avenir
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/brecht-malthus-e-il-nostro-futu...
Bertolt Brecht, le dramaturge et poète, écrit que celui qui ne connaît pas la vérité est un imbécile. Mais celui qui, la connaissant, l'accuse de mensonge, est un délinquant.
Eh bien, alors nous vivons dans un monde dirigé par des délinquants. Et ce n'est pas un réactionnaire, un obscurantiste qui le dit… mais justement ce Bertolt Brecht qui plaît tant à une certaine « gauche » à la mode. Qui, probablement, ne l'a jamais vraiment lu, ou même seulement regardé une de ses nombreuses œuvres théâtrales.
Cependant, ce n'est pas le sujet. Et cela nous éloignerait trop du chemin.
Car la citation de Brecht avait un seul but. Mettre en lumière comment notre monde est, en ce moment, entre les mains de délinquants.
Pourtant… des délinquants élégants, qui se présentent avec le sourire des habituels bienfaiteurs. Parfois, même avec une couronne sur la tête. Pour être explicite, en Angleterre.
Mais, en tout cas, ce sont des délinquants. Parce que leur agir n’est motivé que par le profit, ou, pire, par le désir de nuire de toutes les manières à la plupart des autres hommes. Et, cruel paradoxe, ils gouvernent souvent. Ou gouvernent par l'intermédiaire de leurs marionnettes.
Ils ne représentent pas une véritable élite. Ni, d'ailleurs, une aristocratie. Et croire qu'ils sont meilleurs, supérieurs à la majorité des hommes, est une illusion. Qui nous rend aveugles. Et qu'ils exploitent habilement.
De fait, ils vivent dans un monde à part. Dans lequel ils ont, ou plutôt s'arrogent, tous les droits. Imposant par là même aux autres des sacrifices et des restrictions toujours plus grandes.
Ils nourrissent la conviction qu'il y a trop de monde sur cette terre. Une conviction discutable… mais soit. Acceptons-la comme donnée. Cependant, le remède, pour eux, est toujours le même. Diminuer la population mondiale. Par tous les moyens, directs et indirects.
Indirects, en favorisant d'une manière ou d'une autre la baisse des naissances. Et cela, je suis désolé de le dire, signifie avortements généralisés, stérilisations et promotion de modes de vie alternatifs. Y compris homosexuels. Parce que, jusqu'à preuve du contraire, un couple de même sexe ne peut pas procréer.
Entendons-nous bien. À nos "délinquants", les droits des homosexuels ne les intéressent en rien ni, d'ailleurs, les autres revendications, plus ou moins insensées. Ils les utilisent simplement comme une bannière. Pour masquer leur véritable objectif. Réduire, drastiquement, la population mondiale. Ce qui, de surcroît, est rendu inutile par la robotisation du travail.
Quant au système le plus direct… eh bien, regardez autour de vous. Et jugez simplement qui alimente et exploite des guerres et des conflits dans le monde entier.
Étrangement, pourtant… Il m'est arrivé de rencontrer des fervents partisans d'une politique malthusienne. Par pitié, pas de véritables membres de ces "sectes", mais tout de même, leurs partisans passionnés. Certains même sont de bonne foi.
Tous dévoués à l'idée que la population mondiale doit être, radicalement, réduite. Tous disciples de Malthus. Qui, entre nous, était un fou. Un fou dangereux et pernicieux. Qui, depuis sa chaire protestante, prêchait des idées qui auraient fait frémir Hitler et Staline. Et, pourtant, non seulement il n'a pas été combattu, mais il a fini par devenir le point de référence de ceux qui gouvernent, aujourd'hui, l'Occident.
Quoi qu'il en soit, tous les néo-malthusiens avec qui j'ai eu l'occasion de parler, soutenaient la diminution, plus ou moins radicale, de la population mondiale. Sauf que cette population, c'était toujours les autres.
À personne ne venait à l'esprit de… disparaître. De se suicider pour faire baisser la population. Non. Ils étaient et restaient intouchables.
Facile, trop facile, n'est-ce pas ?
Ces personnes, cependant, n'étaient que des mouches à merde. Des idiots utiles, si vous préférez.
Les véritables champions de cette pratique insensée n'apparaissent pas et ne parlent pas beaucoup en public. Ils agissent. Et agissent pour ce qu'ils croient être leur intérêt. Et, bien sûr, au détriment de tous les autres. De nous tous.
Le problème est qu'ils sont au pouvoir. Au moins en Occident. Et ils persistent obstinément dans leur ligne. Dictant des lignes politiques criminelles. Les imposant. Grâce au servilisme et à la lâcheté des gouvernants nationaux.
Bien sûr, je ne pense pas que les autres, Russes, Chinois et semblables, soient gouvernés par des chérubins, dépourvus de fautes et de défauts. Cependant, ce sont des hommes qui gouvernent d'autres hommes. Bien, ou mal…, difficile à dire. Leur objectif, cependant, n'est pas de les tuer. De les conduire à l'abattoir comme des moutons.
Ils ne cherchent pas à diminuer la population pour leurs intérêts et au nom d'une idéologie délirante.
Voilà tout. Et, sincèrement, cela me semble déjà beaucoup.
20:35 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, réflexions personnelles, malthusianisme | |
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Doit-on promouvoir l'avènement d'un Etat fédéral englobant la Russie, la Biélorussie et l'Iran? Douguine évoque un possible pas salvateur
Doit-on promouvoir l'avènement d'un Etat fédéral englobant la Russie, la Biélorussie et l'Iran?
Douguine évoque un possible pas salvateur
Alexandre Douguine
L'escalade du conflit entre les États-Unis et l'Iran est un fait. Trump change ses priorités en matière de politique étrangère. Pour l'administration précédente — celle de Biden et ses homologues mondialistes — la priorité était la guerre avec la Russie en Ukraine. Pour Trump, Israël et, par conséquent, le conflit entre Israël et l'Iran sont beaucoup plus significatifs. Les États-Unis s'engagent de plus en plus dans cette guerre, et en fin de compte, l'escalade entre Washington et Téhéran s'intensifie.
Pour l'instant, il ne s'agit que d'un échange de menaces — principalement de la part de Trump, qui menace déjà de bombarder l'Iran et de détruire directement ce pays. Mais l'Iran n'est ni l'Afghanistan ni l'Irak, car il représente une société très consolidée. Commencer une guerre directe avec l'Iran, que souhaite tant Israël et à laquelle Netanyahu pousse Trump, pourrait devenir un piège fatal pour lui.
Cette situation peut considérablement affaiblir les positions de Trump, y compris parmi ses partisans. Un grand nombre de ceux qui soutiennent l'idée MAGA (Make America Great Again), sur lesquels s'appuie Trump, soutiennent le Trump pacifiste, qui a promis à ses électeurs de mettre fin aux guerres agressives. Bien sûr, ce ne sont pas là tous ses partisans, mais je pense que plus de la moitié des électeurs de Trump pensent ainsi. Et s'il commence une nouvelle guerre d'agression, qui, soit dit en passant, ne peut être gagnée, cela pourrait conduire à sa chute.
Un grand nombre de ceux qui soutiennent l'idée MAGA (Make America Great Again), sur lesquels s'appuie Trump, soutiennent le Trump pacifiste, promettant à ses électeurs de mettre fin aux guerres agressives.
Bien sûr, les États-Unis peuvent infliger à l'Iran des coups significatifs et très douloureux, mais ils ne seront certainement pas en mesure de gagner cette guerre. Ce sera un conflit prolongé et difficile, sans aucune issue. C'est pourquoi les néoconservateurs et les représentants du lobby pro-israélien qui entourent encore Trump, très puissants aux États-Unis, le poussent vers ce conflit. Pour mettre fin à son soutien de l'intérieur. Et c'est très dangereux.
Pour le moment, Téhéran répond de manière assez calme et réfléchie. D'un côté, l'Iran souligne l'inadmissibilité du chantage militaire à l'égard d'un État souverain, mais de l'autre, il ne cherche pas à irriter les Américains en acceptant des pourparlers sur la question nucléaire. Dans un contexte où il est bien connu qu'Israël, le principal adversaire régional de l'Iran, possède déjà de l'armement nucléaire. Mais pourquoi cela ne pourrait-il pas être le cas pour l'Iran ? Il n'y a aucune logique là-dedans.
Pour le moment, Téhéran répond de manière assez calme et réfléchie.
Et bien que les autorités iraniennes affirment depuis de nombreuses années que leur programme nucléaire est d'une nature exclusivement pacifique, certains Iraniens ont bien sûr des pensées précises concernant l'armement nucléaire. Et ils ont raison. Surtout dans un contexte où un État agressif du Moyen-Orient — Israël, qui est soutenu par les Américains — les menace avec des armes nucléaires.
La question est de savoir sur qui l'Iran peut compter dans une telle situation? Bien sûr, cela changerait beaucoup si l'Iran acceptait l'idée de créer un État fédéral avec la Russie selon le modèle de notre union avec la Biélorussie. Mais les autorités iraniennes ne sont pas encore prêtes pour cela, bien que ce soit peut-être le seul moyen d'éviter la guerre. Dans tous les cas, dans cette situation, il faut agir de manière avant-gardiste. Et celui qui agit de manière moins avant-gardiste perdra probablement.
C'est pourquoi, à la place de l'Iran, je prendrais très au sérieux la menace qui pèse sur lui. La guerre est tout à fait probable et pourrait éclater très bientôt. Et donc, il ne s'agit pas seulement d'un accord stratégique, récemment signé entre la Russie et l'Iran, mais bien de l'idée de créer un vaste État fédéral. C'est cette idée qui pourrait représenter un pas salvateur. Il faut agir proactivement.
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lundi, 07 avril 2025
Trump n'est pas si fou...
Trump n'est pas si fou...
Jordi Garriga
Trump n’est pas un président fou qui a soudainement commencé à imposer des sanctions économiques à tout le monde.
Trump fait tout ce qu’il peut pour sauver les États-Unis d’un effondrement à moyen et long terme. Et pour ce faire, il veut revenir en arrière.
Les États-Unis étaient grands parce qu’ils avaient une grande industrie, une grande armée et de grandes ressources. La géographie les a aidés dans cette tâche. Tout cela les a conduits à croire qu’ils avaient une mission dans le monde : leur système était le meilleur, et ils devaient l’étendre à toute la planète, avec eux-mêmes à la barre, en tant que nouvel Israël, enfants bien-aimés de Dieu, puisque le succès économique et la prospérité étaient le signe de l'élection divine. Comme ils l’ont affirmé dans leur Déclaration d’indépendance, il s’agit de « la poursuite du bonheur comme un droit inaliénable de tous les êtres humains ».
Cependant, malgré la puissance idéologique, militaire et économique, il existe de vastes territoires et des milliards de personnes qui n’acceptent pas cette domination, activement ou passivement.
Ensuite, et c’est le plus important, la dynamique du capitalisme détruit les États-Unis, tout comme le parasite détruit son hôte.
Le capitalisme fonde son succès et son existence sur deux piliers: la mobilité (illimitée) et la consommation (de masse). Cela implique l’absence de frontières et une expansion totale, tous azimuts.
Les entreprises de chaque pays souhaitent vendre le plus possible au moindre coût. Les Américaines aussi. Pour y parvenir, ils essaieront de payer le salaire le plus bas possible. Si les travailleurs nationaux s’y opposent, ils feront venir des travailleurs étrangers moins chers. S’il n’est pas possible d’en faire venir beaucoup, ils installeront des usines ailleurs où les matières premières et les salaires sont encore plus bas. La logique capitaliste règne.
C’est cette logique qui détruit l’Occident depuis le triomphe de la mondialisation dans les années 1990. La recherche du profit maximum au coût minimum, désormais sans frontières militaires, idéologiques ou économiques, s’est répandue. Mais à mesure que le jeu s’est répandu, le nombre de joueurs a augmenté. Et la Chine s’est révélée être un élève très intelligent.
Un jeu reste amusant jusqu’à ce que vous commencez à perdre. Trump, en tant qu’homme d’affaires, a commencé à imposer des mesures économiques pour sauver les États-Unis.
La mesure idéologique ne fonctionne plus. L’idée d’un progrès infini a été freinée par l’idée du changement climatique, et l’idée du bien-être individuel en tant que bonheur social a généré des sociétés névrotiques et dysfonctionnelles, avec une épidémie de solitude, de suicide et de maladie mentale.
La stratégie de Trump est de s’appauvrir pour pouvoir revenir à la case départ et relancer le jeu. La mauvaise nouvelle est que la Chine est désormais l’acteur principal, mettant en œuvre les politiques qui ont fait de l’Occident cette puissance économique: la tutelle de l’État, le contrôle politique de l’économie, le protectionnisme et l’industrialisation avec des investissements publics massifs ont été, et continuent d’être, les fondements sur lesquels le système capitaliste actuel a été construit.
L’idée de Trump est de relancer la production et la consommation nationales de la richesse américaine. Toutes les usines devraient être relocalisées aux États-Unis et seuls les citoyens américains devraient y être employés. Pour y parvenir, pour mettre en œuvre des mesures patriotiques et de sauvetage national, il faudra promouvoir des mesures anticapitalistes (pas nécessairement socialistes), telles que l’établissement de frontières nationales et l’arrêt des migrations. C’est mortel pour le capitalisme. Réussira-t-il ou s’agira-t-il d’un simple interlude ?
Ce qui est certain, c’est que cela va à l’encontre de toute la tradition et de la philosophie des États-Unis. Cette nation a été construite sur l’idée que tous les êtres humains sont égaux et que nous devrions tous chercher à préserver notre vie, notre liberté et la poursuite du bonheur. Comme c'est écrit dans leur Déclaration d’indépendance en 1776.
Cela rendait chaque personne souveraine, responsable et, du moins en principe, capable de réaliser tout cela. Cette idée est le produit de l’expérience historique yankee, lorsqu’un groupe de fanatiques religieux a fui l’Europe et s’est installé en Amérique, devenant souverain quant à sa volonté et son destin. Ce succès leur a fait croire que l’individualisme était synonyme de liberté.
C’est pourquoi il n’y a jamais eu de socialisme aux États-Unis, car cela ne correspond pas à leur mentalité. C'est pourquoi le socialisme a triomphé provisoirement ailleurs, et pourquoi il a perduré en Chine: le marxisme n'y a jamais affronté de capitalisme qui n'existait pas dans les sociétés traditionnelles, il a donc évolué vers un pré-capitalisme, le même qui a donné naissance au système capitaliste en Occident...
Ce qui est intéressant et extrêmement perturbant, c’est que l’histoire, la culture et la philosophie de la Chine ne sont pas celles de l’Occident. En fait, on pourrait même dire que le monde chinois en est le contraire. Aucun individualisme n’y a triomphé et leur conception du temps et de l’espace est différente. Le chemin historique et les changements qu’il engendrera sont actuellement imprévisibles.
Donc, en ce moment, les États-Unis se rapprochent, comme au 19ème siècle de l'Asie, qui était fermée à l'Europe pour des raisons de protection. Ils ne peuvent rien faire d'autre. C’est un cycle paradoxal.
La question est de savoir si eux seront également ouverts par la force au reste de la planète par des coups de canon, comme c'était la coutume il y a plus d'un siècle...
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Le piège de Mackinder: les dangers d'une géopolitique dépassée
Le piège de Mackinder: les dangers d'une géopolitique dépassée
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2025/03/26/mackinderin-ansa-vanhe...
Le politicien, économiste et écrivain russe Mikhaïl Delyaguine remet en question de manière critique la théorie classique de la géopolitique. Il considère la théorie du Heartland, proposée par Halford Mackinder en 1904, comme erronée et conforme à la seule tradition imperialiste britannique.
Selon Delyaguine, la théorie de Mackinder a été un outil stratégiques pour la Grande-Bretagne, qui a induit en erreur ses adversaires – en particulier l'Allemagne. Cela a contraint ces derniers à commettre des erreurs ou à agir de manière non conforme aux normes, affaiblissant ainsi la prise de décision et les rendant vulnérables à la manipulation. En pratique, c'était une guerre politique avant même que le concept ne soit officialisé, affaiblissant l'ennemi de manière non militaire et préfigurant la manipulation géopolitique moderne et la guerre de l'information.
En 1919, dans son ouvrage Democratic Ideals and Reality, Mackinder a présenté le noyau de la géopolitique traditionnelle : "Qui tient l'Europe de l'Est, commande le Heartland ; qui tient le Heartland, commande l'Île-Monde ; qui tient l'Île-Monde, domine le monde entier."
La théorie de Mackinder reposait sur des concepts rigides : le Heartland englobait le cœur de l'Eurasie – les régions centrales de la Russie, l'Asie centrale, l'intérieur de l'Iran et la partie orientale du Caucase ; le cercle intérieur comprenait l'Europe, l'Arabie sans pétrole et l'Indochine ; le cercle extérieur, quant à lui, englobait l'Amérique, l'Afrique et l'Océanie. En 1943, Mackinder a posé les États-Unis en tant que contrepoids au Heartland, reconnaissant leur montée mondiale.
Selon Delyaguine, l'accent mis sur les États-Unis complétait la théorie, mais son noyau – l'opposition entre puissances terrestres et maritimes – était un moyen pour l'élite britannique d'instiller la méfiance entre l'Europe et la Russie. Cela a conduit le continent européen à une obsession de s'allier avec la Russie, renforçant ainsi la position de la Grande-Bretagne. Si des alliances ratées étaient révélées comme des intrigues britanniques, la Russie était également perçue comme agissant involontairement comme leur bras droit, incapable de défendre ses propres intérêts.
L'historien russe Andrei Fursov considère la théorie de Mackinder comme trompeuse, car elle place la Russie transcontinentale sur le même plan que les États européens continentaux. Cette interprétation, qui est également erronée, plaisait aux élites européennes, mais a également conduit à des catastrophes – des guerres napoléoniennes à l'attaque d'Hitler. Selon Fursov, l'échelle et les ressources de la Russie en font un cas exceptionnel, et le sentiment d'infériorité psychologique des pays européens, combiné aux intrigues britanniques, a empêché toute coopération. La même dynamique semble s'être reproduite pendant le conflit en Ukraine.
Fursov souligne que Mackinder a obscurci le rôle de la Russie en tant que pont transcontinental entre l'Est et l'Ouest. La Russie n'est pas seulement le Heartland, mais une civilisation qui relie les cultures et les économies d'Eurasie. Il voit la théorie comme une systématisation de l'impérialisme britannique, qui a conduit l'Europe à des erreurs tout en ignorant la dynamique du capital, un pouvoir central de l'histoire moderne.
À l'ère numérique, le combat entre le capital financier, d'une part, et le capital industriel, d'autre part, a également été rejoint par le capital de plateforme – le pouvoir des géants technologiques tels que Google et Amazon – qui remet en question les modèles géopolitiques traditionnels. Un réseau logistique mondial et un monopole des données modifient radicalement les rapports de force : les régions n'ont plus besoin d'être contrôlées physiquement lorsque l'on peut contrôler le commerce ou les flux d'information. Cela rend la théorie géocentrée de Mackinder partiellement non pertinente.
Le géostratège américain Zbigniew Brzezinski (The Grand Chessboard, 1997) considérait également l'idée de Mackinder sur le Heartland comme partiellement obsolète dans le monde post-guerre froide, où le développement technologique et la mondialisation avaient changé le jeu de pouvoir. Il croyait toujours à l'importance stratégique de l'Eurasie, mais a déplacé la focalisation du Heartland vers les périphéries – en particulier l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie de l'Est – dont la maîtrise des centres de population et des nœuds économiques était pour lui la clé de l'influence mondiale.
L'analyse de Brzezinski explique les luttes de pouvoir régionales, mais ne suffit pas à analyser les relations de pouvoir non-linéaires de l'ère numérique. La théorie de Brzezinski reflétait le moment unipolaire des années 1990, lorsque les États-Unis pouvaient manipuler les périphéries. Aujourd'hui, l'initiative de Ceinture et la Route de la Chine et l'influence hybride de la Russie déconstruisent ce modèle.
Delyaguine et Fursov révèlent la véritable nature de la théorie de Mackinder : il s'agissait d'une ruse stratégique britannique. La théorie du Heartland ignore la véritable dynamique du capital, ce qui a établi les bases d'une confrontation propagandiste entre puissances terrestres et maritimes. Cette dichotomie artificielle a masqué la domination mondiale du capital financier britannique et a trompé les concurrents.
Cette manipulation intellectuelle sophistiquée a conservé une efficacité surprenante jusqu'au 21ème siècle. Alors que le monde lutte avec la crise du capitalisme et les luttes de pouvoir des plates-formes numériques, les catégories dépassées de Mackinder continuent d'entretenir un récit trompeur, dissimulant les véritables rapports de force. L'héritage de la pensée géopolitique britannique n'est pas seulement déficient – il est activement nuisible, car il empêche l'identification de nouveaux centres de pouvoir et lie ses victimes à une guerre de l'information mondiale.
Maintenant que l'ordre mondial est en profonde mutation – avec l'émergence de nouveaux centres économiques, la révolution technologique redéfinissant les relations de pouvoir et les hiérarchies traditionnelles se désagrégeant – il est également nécessaire de réformer les fondements de la pensée géopolitique. Les anciens concepts, qui ont émergé dans le système étatique de l'ère industrielle, ne suffisent plus à expliquer les dynamiques complexes de l'ère numérique.
Dans le monde numérique, la source du pouvoir ne réside plus dans la géographie – mais dans les réseaux, les données et la technologie. Une nouvelle manière de penser la géopolitique est nécessaire maintenant ; sinon, nous resterons figés dans les pièges de l'ancien ordre mondial alors que le nouveau est en train d'émerger.
12:56 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : halford john mackinder, géopolitique, actualité | |
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samedi, 05 avril 2025
Trump enterre les mythes du libre-échange et de la mondialisation
Trump enterre les mythes du libre-échange et de la mondialisation
Raphael Machado
Source: https://jornalpurosangue.net/2025/04/04/trump-sepulta-os-...
Lorsque nous avons affirmé l'année dernière que l'élection de Trump serait très disruptive pour l'hégémonie mondiale libérale, nombreux sont ceux qui nous ont accusés d'être des « trumpistes », des « néoconservateurs » et de nous ont asséné une multitude d'injures.
Mais les décisions de Trump en matière de politique intérieure confirment notre analyse. En fait, aujourd'hui, je dirais que Trump est plus disruptif que je ne l'aurais même imaginé en 2024.
Je me rappelle d'ailleurs qu'au moment de l'annonce de la fermeture de l'USAID, les membres de la « gauche émotive » (qui ne peut tout simplement pas accepter que Trump était une option plus disruptive que Biden) sont immédiatement venus dire, dans des tons oraculaires, que les ressources de l'USAID seraient simplement réaffectées.
Non. Cette semaine, la fermeture de l'USAID a réellement été confirmée et l'argent serait réintégré au budget, sans aucune prévision spécifique de continuer à utiliser le même argent de la même manière à travers d'autres programmes et agences. Il est clair que les États-Unis continueront à projeter leur influence à travers le monde, ils l'ont toujours fait. Mais un des principaux agents de cette projection a été fermé et le budget pour ce type d'activité a diminué de manière significative. Désormais, l'initiative privée sera encore plus pertinente dans ce domaine.
Eh bien, en matière économique, le fait même que Trump envisage un retour au « système américain » d'Hamilton, avec une politique commerciale basée sur des tarifs douaniers destinés à protéger et promouvoir l'industrie nationale, est déjà un grand succès.
Et cela pour une raison simple : depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus les paladins du libre-échange. Ils ont créé l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT) par lequel ils faisaient pression sur d'autres nations pour qu'elles réduisent leurs barrières douanières pour les produits du Bloc Atlantique.
Plus significativement, les États-Unis ont mis leur poids derrière un establishment académique économique qui a pratiquement relégué toutes les théories et écoles économiques antilibérales dans la catégorie de l'« hétérodoxie ». Cela s'est branché sur le financement de think-tanks libéraux à travers le monde, y compris au Brésil, où ces think-tanks sont déjà complètement impliqués dans la politique et la production culturelle.
Le GATT est devenu l'Organisation Mondiale du Commerce au sommet du moment unipolaire, lorsque, après la déclaration du « Nouvel Ordre Mondial » par George Bush et le Consensus de Washington, on croyait que le monde était arrivé à la « Fin de l'Histoire », lorsque toutes les nations du monde s'intégreraient indistinctement dans un chaudron cosmopolite fragmenté, dans lequel les flux de capitaux, de biens et de personnes seraient parfaitement libres.
Pendant toute cette période, c'était Washington qui impulsait des accords de libre-échange dans le monde entier, comme le malheureux projet ALENA et plusieurs autres qui nuisaient clairement aux économies des pays qui les acceptaient.
Les déclarations publiques du vice-président Vance vont toutefois dans un sens exactement opposé, en affirmant spécifiquement que, dans la pratique, le libre-échange a également été nuisible pour les États-Unis, en particulier à cause de la désindustrialisation causée par les Reaganomics et de l'essor des États qui, au lieu du libre-échange, ont eu recours à tous les outils de soutien gouvernemental possibles et imaginables.
Au moment où le cœur du système commercial libre-échange recule et décide d'imposer des tarifs douaniers à une grande partie du monde, transformant cela en sa principale stratégie économique, il faut nécessairement prêter attention au fait que la foi dans les mythes du libre-échange a été perdue, en particulier son illusion majeure, celle des « avantages comparatifs ».
Mais la « révolution trumpiste » est encore plus profonde et touche directement la mondialisation.
Au lieu d'un monde de plus en plus intégré, Trump (indépendamment de ses intentions) fracture encore plus la communauté internationale. Son anti-européanisme a créé la plus profonde rupture historique entre les États-Unis et l'Europe depuis la période de De Gaulle et de la Crise de Suez, tandis que le Japon, effrayé par Trump, se rapproche de la Chine.
Trump redessine le monde selon ses propres intérêts (qui aujourd'hui impliquent de « réduire les coûts » et de « contrôler les pertes »), mais la conséquence est que les pays devront de plus en plus s'appuyer sur leurs propres voisins et sur les puissances de leurs régions, ainsi que chercher d'autres références et d'autres partenaires bien loin des États-Unis.
Le monde post-Trump sera beaucoup plus proche du nomos planétaire des Grands Espaces prévu par Carl Schmitt, où, au lieu d'une cosmopolis mondiale, nous aurons des blocs civilisationnels et continentaux étroitement associés et tournés vers l'intérieur.
17:28 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, économie, donald trump, libre-échange, gatt | |
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Douguine et le "Maga" trumpien: une alliance antilibérale
Douguine et le "Maga" trumpien: une alliance antilibérale
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2025/03/21/dugin-ja-maga-antilibe...
La russophilie était autrefois un marqueur de la gauche américaine – un objet d’admiration pour les socialistes qui défendaient le stalinisme et le système socialiste de l’Union soviétique. Maintenant, la situation a changé, comme le souligne The Economist.
Ce changement est devenu très visible: l’influenceur Maga Tucker Carlson et le journaliste indépendant Glenn Greenwald ont visité Moscou pour rencontrer le penseur antilibéral Aleksandr Douguine. L’interview amicale de Carlson avec Poutine et la réception de la critique formulée par Douguine sur le libéralisme l’année dernière, ainsi que la récente visite de Greenwald, montrent une sorte de lien idéologique.
Les libéraux occidentaux et les néoconservateurs craignent que la nouvelle connexion entre la droite américaine et la droite russe ne soit pas qu’une simple provocation, mais une affinité philosophique plus profonde. La ligne commune est visible en géopolitique: les partisans de Trump ont rejeté l’aide militaire de Biden à l’Ukraine, considérant le pays comme une sphère d’influence légitime pour la Russie – de la même manière que les Américains agissent dans leur propre région du monde. Ce réalisme du mouvement "America first" rejette l'interventionnisme et se met au diapason avec le monde multipolaire de Douguine.
L’opposition de Douguine à l’Ukraine date de bien plus longtemps. Son ouvrage Les Fondements de la géopolitique (1997) évoque une "Grande-Russie" eurasiatique, menacée par l'Ukraine. A cause de son enthousiasme virulent pour l'annexion de la Crimée (2014), il a perdu son poste à l'Université d’État de Moscou, mais il continue d’être une voix de la droite antilibérale. L'attentat à la voiture piégée de 2022, qui a tué sa fille et a été attribué à l'Ukraine, n’a fait que renforcer sa visibilité.
Le lien qu'il entretient avec le mouvement Maga ne se limite pas à la géopolitique, mais s'étend également aux valeurs et aux visions du monde. Le trumpisme, la Russie de Poutine et un nationalisme conservateur plus large – de Bolsonaro à Orbán en passant par Le Pen – rejettent les principes du libéralisme des Lumières, tels que l’individualisme et les droits de l’homme universels. Le globalisme et la pensée woke sont vus comme des symboles de la décadence occidentale, et la notion de souveraineté pour l'État-nation se voit très nettement valorisée. Douguine résume sur X : les États-Unis et la Russie sont sur la même longueur d'onde, tandis que les "globalistes de l'UE" nous font face.
Cependant, il y a des différences: Douguine soutient un État autoritaire et la prééminence des traditions, tandis que le mouvement Maga de Trump s’appuie sur le populisme majoritaire aux Etats-Unis et tente de briser l'État libéral de l'intérieur. En Russie, l'État incarne la nation, tandis qu'en Amérique, il constitue l'adversaire. Pourtant, des marginaux trumpistes, comme les "intégralistes" ou le "néo-réactionnaire" Curtis Yarvin (photo), s’approchent de la ligne de Douguine – Yarvin envisage un président dictateur à la tête de l'Amérique, un "monarque-PDG" absolu, posture que J. D. Vance a également soutenue.
Le flirt idéologique n’est pas exempt de contradictions. Le traditionalisme ésotérique de Douguine, qui célèbre de nombreuses traditions différentes, telles que la mystique islamique, le soufisme et la théocratie iranienne, entre en collision avec les valeurs sionistes de la droite occidentale. Certes, au sein des cercles les plus obtus de l’extrême droite, Douguine a également été accusé d’apprécier la kabbale juive, ce qui ne fait qu’ajouter à la complexité de sa pensée.
Cependant, l'ancien conseiller de Trump et le parrain de la droite Maga, Steve Bannon, voit en la Russie une alliée de l'Amérique. Lorsque les libéraux ont faussement étiqueté Trump comme le pantin de la Russie, ils pourraient maintenant négliger un lien réel, ouvertement avancé - ironiquement, exactement ce qu'ils craignaient à l'origine.
16:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, trumpisme, russie, alexandre douguine, maga | |
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vendredi, 04 avril 2025
Chaos bosniaque
Chaos bosniaque
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/caos-bosniaco/
Dans le silence assourdissant de nos médias, la Bosnie plonge rapidement vers la guerre. Une guerre civile entre les trois groupes - Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques, soit des musulmans serbes - qui la composent. Ou plutôt, qui composent la fédération la plus improbable et la plus préoccupante pour son instabilité, de l'histoire récente.
Les Bosniaques et les Croates bénéficient du soutien de l'OTAN. Et, de fait, ils répondent aux ordres du Haut Commissaire européen, Christian Schmidt. Un chrétien-démocrate allemand, connu pour sa profonde aversion envers la Russie. Et, surtout, pour sa haine, jamais cachée (aucune autre expression ne me vient à l'esprit), pour les Serbes bosniaques.
Ainsi, avec l'approbation de ce Commissaire "impartial", la Cour de Sarajevo a émis un mandat d'arrêt contre le Premier ministre de la République Srpska, Dodik. Ce qui, d'ailleurs, n'a en rien affecté les activités de ce dernier. Non seulement il s'est rendu en visite officielle en Serbie, mais il se déplace avec une liberté extrême. Au point qu'il est maintenant en visite, toujours officielle, en Israël.
Cependant, l'ordre d'arrêt émis par Sarajevo est en train de déclencher des manifestations dans la République serbe de Bosnie. Les habitants demandent, à grand bruit, la rupture des liens – en vérité toujours assez fragiles – avec le gouvernement bosniaque, contrôlé par des musulmans et des Croates, et dirigé par l'UE et l'OTAN.
Car la crise bosniaque, qui émerge, n'est rien d'autre que l'ouverture d'un nouveau chapitre dans le conflit latent entre, osons le dire, l'Occident et la Russie. En fait, même les plus obtus des commissaires et des politiciens de l'UE ont compris que, désormais, la partie en Ukraine est perdue. Moscou a gagné sur le terrain, et Trump, comme nous l'avons expliqué précédemment, cherche à minimiser les dégâts.
Bien que Londres et Bruxelles continuent de soutenir Zelensky. Et favorisent un comportement terroriste qui pourrait facilement inciter le Kremlin à une offensive massive et définitive. Celle que, pour le moment, la Maison Blanche tente d'éviter.
Cependant, ayant désormais perdu la partie en Ukraine, l'OTAN se prépare à ouvrir un nouveau front de conflit avec Moscou. C’est en précisément Bosnie. Cela a également l'avantage (discutable) de représenter un front dans lequel la Russie ne serait pas directement impliquée. Bien que même un individu total décérébré comprendrait qu'attaquer la République serbe bosniaque signifie impliquer immédiatement Belgrade.
Et Belgrade représente le plus solide allié du Kremlin en Europe. Donc... tirez vous-mêmes les conclusions; elles sont évidentes.
Une dernière observation. Regardez une carte géographique de l'Europe. Observez la Bosnie. Sa position. Et vous pourrez noter que, pour l'Italie, c'est, en substance, un pays voisin. La guerre, cette étrange guerre mondiale asymétrique, est désormais à notre porte.
19:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, balkans, bosnie, politique internationale | |
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La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
La Russie renforce ses liens avec l'Inde et prépare un nouveau gazoduc vers la Chine
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-russia-rafforza-i-legami-con-lindia-e-prepara-il-nuovo-gasdotto-verso-la-cina/
Poutine se rendra bientôt en Inde pour renforcer les liens entre les deux pays. La date de la visite n’a pas encore été indiquée, mais le voyage a été confirmé par Lavrov. De plus, New Delhi a toujours ignoré les sanctions occidentales contre la Russie et a continué d'acheter du gaz et du pétrole, obtenant des réductions qui ont augmenté la compétitivité indienne et remplaçant sur le marché russe les produits que les Occidentaux ne vendaient plus.
Si, par ailleurs, Trump devait lever les sanctions contre Moscou, cela profiterait aux États-Unis, à la Russie et à la Chine, avec un marché global de plus en plus vaste et riche. Pendant ce temps, les fous de Bruxelles et les Erinyes continuent de réaffirmer que l'Europe doit maintenir les sanctions et continuer de payer des prix absurdes pour obtenir du gaz et du pétrole. Quand ils ont distribué l'Intelligence, Macron était en train de jouer avec sa prof tandis que Starmer, Ursula et Kallas étaient aux toilettes à se passer les devoirs.
Cependant, Poutine élargit son champ d'action. Il négocie avec Trump sur la guerre et les sanctions, organise son voyage en Inde chez l'ami Narendra Modi et obtient presque par surprise le feu vert de la Mongolie pour la construction d’un nouveau gazoduc afin de transporter le méthane jusqu'en Chine.
Car peut-être que Poutine et Trump réussiront à trouver un accord sur le partage de l'Ukraine ; peut-être que les sanctions américaines seront alors levées ; peut-être qu'un accord global sera également atteint sur l'Iran et le Yémen. Mais il est préférable de se préparer à d'autres scénarios. Et pour cela, il faut de nouveaux amis, beaucoup d'amis. Les BRICS peuvent être le véhicule adéquat, malgré des intérêts parfois contradictoires et parfois si opposés qu'ils risquent de provoquer des conflits armés.
Cependant, il est important de se créer des alternatives. Cela vaut pour la Russie, la Chine, l'Inde, le Brésil et tous leurs alliés, de plus en plus nombreux. Cela ne vaut pas pour les euro-mabouls, convaincus d’être autosuffisants. Car les conséquences des erreurs d'Ursula, de Kaja, d'Emmanuel sont payées par les peuples, pas par les oligarques.
18:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, inde, chine, actualité, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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L'éducation en Europe et en Amérique du Nord: des niveaux d'incompétence ahurissants
L'éducation en Europe et en Amérique du Nord: des niveaux d'incompétence ahurissants
Troy Southgate
L'éducation en Europe et en Amérique du Nord a atteint des niveaux d'incompétence ahurissants et de nos jours, il est probable que vous découvriez plus de sagesse pratique, culturelle et traditionnelle parmi les habitants d'une soi-disant tribu « primitive » en Afrique ou en Asie, que chez quelqu'un errant dans les rues de Londres, Paris ou New York.
Une des raisons du déclin constant de l'éducation est la domination des méthodes utilitaires sur celles de la philosophie. Bien que ces dernières offrent à l'individu des connaissances précieuses sur la médecine, l'informatique, l'ingénierie ou un certain nombre d'autres tâches considérées comme essentielles au maintien de la civilisation moderne, peu d'opportunités existent pour le type d'approche philosophique qui pourrait nous amener à demander pourquoi nous sommes vivants en premier lieu ou comment nous pourrions vivre d'une manière plus chargée de sens.
Seule la philosophie a le potentiel de compléter les connaissances existantes en contribuant à la culture d'une dimension éducative qui peut nous permettre de regarder de plus près le monde qui nous entoure. Beaucoup supposent que la restauration rapide, les voitures rapides et le sexe rapide sont des signes que nous avons créé une civilisation plus libérée, mais l'éducation utilitaire ne répond pas à l'urgence de nous examiner avec un œil plus critique.
Inutile de dire que cet arrangement convient très bien à la classe dirigeante, car plutôt que d'accepter le fait qu'il y a plus dans la vie que la production, la consommation et le divertissement, elle préférerait que nous restions de simples rouages dans une vaste machine économique. Comme le dit le philosophe néerlandais, Bernardo Kastrup, à propos de notre existence qui est désormais complètement non naturelle :
« Une civilisation de drones abrutis vaquant aveuglément à leurs tâches pratiques flirte constamment avec l'effondrement. Mais les structures de pouvoir peuvent penser qu'il est possible de gérer cela grâce à la bonne combinaison d'alcool, de tabac, de télévision, de pornographie, de culture d'achat commoditisé et, dans les cas plus graves, de thérapies cognitivo-comportementales et de médicaments psychiatriques créant une dépendance. La métaphysique matérialiste dominante permet cela en rendant culturellement légitime la notion scandaleuse selon laquelle les gens malheureux ne sont que des robots biologiques dysfonctionnels. »
Une éducation philosophique, par conséquent, est capable de réveiller les gens de leur sommeil et de les reconnecter à leur humanité fondamentale. À ceux qui suggèrent que la philosophie est tout simplement impossible dans une société de masse qui doit inévitablement pourvoir à ses besoins les plus pressants, tels que la nourriture et le logement, il suffit de jeter un œil à la façon dont la philosophie fonctionne parmi ceux des cultures aborigènes. Kastrup suggère que bien que la philosophie puisse opérer sous un autre nom, c'est-à-dire celui de la mythologie, dans les sociétés moins civilisées, elle n'est pas moins efficace lorsqu'il s'agit d'offrir une alternative saine aux innombrables maux du monde moderne. Nous avons, nous aussi, nos tribus et nos mythologies, et c'est là que le renouveau philosophique doit commencer.
Annexe:
Bernardo Kastrup: critique du matérialisme et apports de Schopenhauer et Jung
Bernardo Kastrup est un philosophe et auteur néerlandais, connu pour ses travaux sur la philosophie de l'esprit, la métaphysique et la critique du matérialisme. Il s'inscrit dans une tradition de pensée qui remet en question les paradigmes dominants de la science et de la philosophie modernes. Voici un aperçu des grandes étapes de sa vie et des principaux éléments de sa pensée, en particulier sa critique du matérialisme, ainsi que l'influence de Schopenhauer et de Jung.
Grandes étapes de la vie de Bernardo Kastrup
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1. Formation académique et carrière scientifique :
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Bernardo Kastrup est né aux Pays-Bas, mais il a grandi en grande partie en Afrique. Il a étudié la philosophie et l'informatique à l'université, avec une spécialisation en intelligence artificielle.
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Avant de se consacrer à la philosophie, il a travaillé dans le domaine des technologies de l'information, où il a notamment travaillé sur des projets liés à l'intelligence artificielle et à la computation.
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2. Transition vers la philosophie de l'esprit :
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Son intérêt pour la philosophie s'est approfondi au fil du temps, en particulier sur des questions liées à la nature de la conscience, de la réalité et de l'esprit humain.
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Kastrup a eu une série de révélations personnelles et intellectuelles qui l'ont conduit à s'opposer aux concepts dominants dans la science contemporaine, tels que le matérialisme scientifique, qui, selon lui, ne rend pas compte de la nature de la conscience.
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3. Publications majeures :
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Il a écrit plusieurs livres qui explorent les limites du matérialisme et défendent une approche idéalisme transcendant, où l'esprit est vu comme la substance fondamentale de l'univers.
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Parmi ses ouvrages notables, on trouve "Why Materialism Is Baloney" (2014; en français: Pourquoi le matérialisme est absurde), "The Idea of the World" (2018) et "More Than Allegory" (2020), dans lesquels il critique la vision matérialiste et propose une perspective alternative.
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Principaux aspects de sa pensée
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1. Critique du matérialisme :
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Kastrup est un critique virulent du matérialisme scientifique, qu'il considère comme une explication insuffisante de la conscience et de la réalité.
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Selon lui, le matérialisme, qui suppose que l'esprit est une émanation de la matière (en particulier du cerveau), ne parvient pas à expliquer les phénomènes subjectifs de la conscience, comme les expériences qualia (la « sensation » de la couleur, de la douleur, etc.).
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Kastrup soutient que la science matérialiste se heurte à une série de paradoxes, dont le plus important est le problème difficile de la conscience : comment des processus physiques dans le cerveau peuvent-ils engendrer des expériences subjectives et conscientes ?
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Pour résoudre ce problème, il propose une philosophie idéaliste, où l'esprit est vu comme l'entité primordiale de l'univers, et où la matière est simplement une manifestation ou un effet de l'esprit.
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2. Influence de Schopenhauer :
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Kastrup est profondément influencé par la philosophie de Schopenhauer, notamment sa conception de la « Volonté » comme étant la force fondamentale qui sous-tend toute réalité.
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Pour Schopenhauer, la Volonté est une force irrationnelle et aveugle qui se manifeste dans le monde sous diverses formes, y compris dans la nature et dans l'humanité. Cette Volonté est à la fois la cause et la substance de tout ce qui existe.
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Kastrup reprend cette idée en affirmant que la réalité est une sorte de manifestation ou d'expression de la conscience, et que tout ce qui existe dans l'univers découle de cet esprit fondamental, une sorte de « Volonté » universelle.
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Cependant, contrairement à Schopenhauer qui voyait cette Volonté comme une force irrationnelle, Kastrup pense que cette conscience primordiale est en quelque sorte ordonnée et structurée, et que ce qui semble être du chaos ou de la matière est en réalité une sorte d’apparence consciente.
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3. Apports de Jung :
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L'influence de Carl Gustav Jung sur la pensée de Kastrup est également importante, en particulier l'idée de l'inconscient collectif et de l'archétype.
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Kastrup s'inspire de Jung pour concevoir l'esprit humain comme étant une sorte de fenêtre ou de point de vue sur une conscience universelle et collective.
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Selon lui, l'inconscient collectif, un concept central de la psychologie analytique de Jung, pourrait être une manifestation de cette conscience primordiale dont il parle. Les archétypes jungiens (des structures universelles de l'inconscient) seraient des formes ou des images symboliques qui traduisent cette réalité plus profonde.
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En d'autres termes, Kastrup voit la conscience humaine non pas comme une entité isolée, mais comme un aspect d'une conscience universelle, un point de vue particulier sur un vaste esprit collectif.
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Synthèse de la pensée de Kastrup
Kastrup soutient donc une vision de l'univers comme étant fondamentalement mental ou spirituel. Selon lui, la matière n'existe pas indépendamment de l'esprit, mais est une construction ou une représentation de l'esprit. Il défend un idéalisme ontologique, où l'esprit est la substance primaire, et la matière une émergence de l'esprit ou une illusion qui émerge d'une conscience globale.
Ainsi, à travers ses critiques du matérialisme et l'influence de Schopenhauer et Jung, Kastrup propose une vision du monde où la conscience est fondamentale, et où la réalité que nous percevons comme « matérielle » n'est que la surface d'une réalité beaucoup plus profonde et interconnectée.
15:40 Publié dans Actualité, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carl gustav jung, arthur schopenhauer, école, éducation, bernardo kastrup, actualité | |
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jeudi, 03 avril 2025
À quoi mèneront les guerres commerciales des États-Unis avec le Canada, le Mexique et l'Europe ?
À quoi mèneront les guerres commerciales des États-Unis avec le Canada, le Mexique et l'Europe ?
Lorenzo Maria Pacini
Source: https://telegra.ph/A-cosa-porteranno-le-guerre-commercial...
Les récentes guerres commerciales menées par les États-Unis à l'encontre du Canada, du Mexique et de l'Europe représentent un phénomène d'un impact considérable sur le système économique international. Ces conflits pourraient-ils favoriser un rapprochement économique entre les États-Unis et la Russie ?
Les récentes guerres commerciales des États-Unis contre le Canada, le Mexique et l'Europe sont caractérisées par des choix protectionnistes, tels que l'imposition de droits de douane significatifs sur une large gamme de produits importés. Cela a suscité des inquiétudes quant aux conséquences possibles sur les dynamiques du commerce mondial et sur les relations économiques entre les grandes puissances mondiales. En particulier, se pose la question de savoir si ces tensions pourraient favoriser une plus grande coopération commerciale, économique et d'investissement entre les États-Unis et la Russie. Les principales questions qui se posent sont : quelles seront les conséquences de ces guerres commerciales sur le commerce mondial et sur les économies concernées ? Ces conflits pourraient-ils favoriser un rapprochement économique entre les États-Unis et la Russie ?
Le contexte des conflits commerciaux en cours
Les tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires économiques ne sont pas un phénomène nouveau, mais se sont intensifiées au cours de la dernière décennie avec un retour aux politiques protectionnistes.
En ce qui concerne le Canada et le Mexique, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en provenance du Canada et du Mexique, suscitant de vives réactions de la part des deux pays. Les relations commerciales nord-américaines, traditionnellement basées sur un accord de libre-échange (USMCA, anciennement NAFTA), ont été gravement endommagées par ces mesures.
En revanche, sur le Vieux Continent, l'UE a été frappée par des tarifs sur les importations de voitures et d'autres biens de luxe, en réponse aux droits de douane européens sur les produits agroalimentaires américains. Les tensions entre les États-Unis et l'Europe ont entraîné un durcissement des relations transatlantiques, compromettant la stabilité économique des deux parties.
Les guerres commerciales entraînent inévitablement une augmentation des coûts de production, ce qui se traduit par une hausse de l'inflation et une réduction de la compétitivité des entreprises. L'imposition de droits de douane rend les biens importés plus coûteux, avec des répercussions sur divers secteurs économiques : les industries qui dépendent de composants importés, comme l'automobile et la technologie, souffrent particulièrement de l'augmentation des prix ; les producteurs américains de soja, de viande et de produits laitiers ont subi des pertes significatives à cause des représailles commerciales du Canada, du Mexique et de l'UE ; le tourisme et les transports transatlantiques ont été impactés par des tensions économiques, réduisant la croissance du secteur.
L'interruption des chaînes d'approvisionnement mondiales est l'une des conséquences les plus graves des guerres commerciales (et il convient de se rappeler que cela impacte également de nombreux autres pays qui, apparemment, ne semblent pas directement impliqués, mais qui dépendent en réalité de l'état de ce marché). L'industrie moderne repose sur un réseau complexe de fournisseurs internationaux, et les droits de douane augmentent les coûts de production, rendant le commerce mondial moins efficace.
Des alliances occidentales affaiblies
Les guerres commerciales ne sont pas seulement une question économique, mais ont de profondes implications géopolitiques. Il est désormais bien connu que les politiques de sanctions ont été un outil d'affaiblissement programmé pour l'Europe.
Les données montrent que l'UE a un surplus commercial significatif avec les États-Unis dans le secteur des biens, s'élevant à 157 milliards d'euros en 2023. Cependant, dans le domaine des services, l'UE enregistre un déficit de 109 milliards. Les liens économiques entre les deux zones ne sont donc pas aussi déséquilibrés que l'on pourrait souvent le prétendre. Les entreprises européennes exportent de nombreux biens vers les États-Unis, mais d'autre part, l'Europe achète de nombreux services, en particulier numériques, aux États-Unis. Les droits de douane américains sur les biens européens pourraient nuire aux secteurs les plus dépendants du marché américain, avec des impacts différents selon les pays et les types de biens concernés (comme les automobiles). Il est possible qu'il y ait l'intention d'exploiter cette disparité pour diviser les États membres de l'UE et les inciter à négocier séparément, alors que la politique commerciale devrait rester de la compétence exclusive de l'Union. Déjà, certains avancent l'idée de négocier des conditions favorables au détriment des autres, mais il est clair que l'UE devrait maintenir une approche unifiée pour exercer une plus grande influence lors des négociations. Le marché unique européen est le plus grand du monde, avec environ 450 millions de personnes représentant 20% du PIB mondial.
Il est clair que l'Europe devra adopter une stratégie combinant à la fois pressions et incitations pour pouvoir rester dans le jeu international.
Voyons cela selon le dicton traditionnel de la carotte et du bâton. Le "bâton" pourrait être l'expansion vers d'autres marchés en dehors des États-Unis, accompagnée de la possibilité d'imposer des contre-droits. La Commission européenne a déjà préparé un plan de tarif pour les produits et services provenant d'outre-Atlantique. Cependant, une guerre commerciale ne serait avantageuse pour aucune des deux parties.
La "carotte" pourrait consister à augmenter les importations d'énergie, en particulier de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis, une manœuvre qui, bien qu'impliquant quelques compromis sur la transition écologique, permettrait également un véritable désengagement vis-à-vis de la Russie. L'achat d'armements serait, bien sûr, bien accueilli à Washington, où les intérêts commerciaux se chevauchent avec ceux d'autonomie défensive et de préférence pour l'industrie européenne du secteur.
Un point essentiel à souligner est que les droits de douane ne constituent pas un outil efficace ou suffisant pour rééquilibrer un déficit commercial, qui dépend de nombreuses variables macroéconomiques. Le déficit des États-Unis, en particulier, provient de l'exportation vers les États-Unis de la capacité de production de l'Europe, de la Chine et d'autres régions du Sud mondial, qui n'est pas absorbée par la consommation de ces zones. De plus, les droits de douane tendent à nuire à la fois à ceux qui les imposent et à ceux qui les subissent, agissant comme une taxe qui finit par peser sur les consommateurs. Bien que les droits de douane puissent accroître la demande pour les producteurs locaux, cet effet est difficilement sélectif, surtout dans des contextes de production complexes où un produit unique est composé de nombreux composants venant du monde entier. En effet, les droits de douane tendent à générer une inflation généralisée. Il est toutefois difficile de reconnaître dans ces décisions une base solide de théorie économique ; par conséquent, l'Europe et le reste du monde devront s'adapter aux changements de comportement des États-Unis.
C'est exactement ce que nous commençons à voir. Récemment, la Présidente de la Commission européenne et l'ensemble du Collège des Commissaires se sont rendus en Inde, où il a été annoncé qu'un accord de libre-échange serait conclu avec le Premier ministre Narendra Modi d'ici la fin de l'année, un accord qui était en discussion depuis des années. Si l'accord devait être signé, ce serait le plus grand traité de libre-échange au monde, un signal clair des changements en cours dans l'économie mondiale. Les droits de douane et d'autres considérations géopolitiques pourraient inciter plusieurs pays à renforcer leurs relations avec l'UE, tandis que l'Union pourrait également envisager de nouvelles alliances avec d'autres régions du monde, en réévaluant ses relations avec la Chine, qui pourraient diverger des lignes directrices de dé-risquage de la première Commission von der Leyen.
Un risque majeur associé au retour des droits de douane est l'incertitude qui en découlerait pour les marchés mondiaux. Dans une économie interconnectée, les chaînes d'approvisionnement pourraient être perturbées par des changements soudains, augmentant les risques de pénurie ou d'augmentation des coûts pour certains produits. Les incertitudes liées aux droits de douane pourraient influencer les décisions d'entreprise, incitant les entreprises à retarder les investissements ou à geler les stratégies de développement.
Les États-Unis et la Russie reviendront-ils à des échanges équilibrés ?
Il n'est pas facile de prévoir, pour le moment, un retour à des relations commerciales stables et avantageuses pour les deux parties. Les États-Unis doivent encore digérer la chute désormais inéluctable du dollar en tant que monnaie prédominante dans la finance internationale. La Russie et la Chine rendent en quelque sorte un grand service aux États-Unis, car elles continuent à utiliser des dollars dans de nombreuses transactions, presque toutes, sans effacer la présence de la monnaie américaine de leurs portefeuilles.
Cela peut sembler un détail secondaire, mais en réalité, c'est un soutien significatif, qui représente diplomatiquement un soft power très convaincant, car c'est comme s'ils disaient "nous ne voulons pas que toi seul décides des règles du marché, nous sommes aussi là, chaque pays doit pouvoir se manifester en présentant ses propres règles, mais nous ne voulons pas que tu crèves de faim, nous ne voulons pas reproduire la même logique impérialiste." Un véritable tour de passe-passe stylistique, dont nous prendrons conscience.
Si les États-Unis continuent à poursuivre une politique protectionniste, les tensions avec le Canada, le Mexique et l'Europe pourraient s'aggraver davantage. Ce scénario impliquerait une plus grande fragmentation du commerce international, accompagné du renforcement de blocs économiques alternatifs, tels que les BRICS et l'Initiative Belt and Road dirigée par la Chine, mais aussi une accélération de la dé-dollarisation à un rythme différent de celui maintenu jusqu'à présent, avec certains pays cherchant des alternatives au dollar américain pour le commerce international.
Un autre résultat possible serait une inversion de tendance vers le multilatéralisme et un retour à la négociation commerciale avec les alliés historiques. Dans ce cas, les États-Unis pourraient réévaluer leur stratégie économique pour restaurer les relations avec l'Europe et l'Amérique du Nord, et la Russie resterait dans une position privilégiée mais pas exclusive, c'est évident, dans les relations commerciales américaines, avec un accroissement de la coopération économique probablement très modérée.
Dans un scénario plus extrême, Washington se retrouverait à ne pas avoir d'autre choix que d'accepter les conditions des pays qui dirigent la transition multipolaire.
En conclusion, ce que nous pouvons déjà dire, c'est que les États-Unis se retrouvent déjà à devoir traiter avec la nouvelle majorité mondiale pour décider de leur avenir. Un bel retournement de paradigme. En paraphrasant dans le style américain, nous pourrions dire qu'il s'agit de "Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité".
Article original de Strategic Culture Foundation.
14:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, états-unis, guerres commerciales | |
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mercredi, 02 avril 2025
La fin du wokisme signifie la fin de l’hégémonie occidentale sur l’industrie culturelle
La fin du wokisme signifie la fin de l’hégémonie occidentale sur l’industrie culturelle
par Riccardo Paccosi
Source : Riccardo Paccosi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-fine-del-woke-...
Avec le désastre au box-office du remake en live action de Blanche-Neige, la saison « woke » de Hollywood se termine probablement de manière définitive.
Mais aucune saison « trumpiste » ne lui succédera : c'est simplement parce que l’hégémonie des libéraux sur l’industrie hollywoodienne s'est construite et développée au cours de plusieurs décennies, et donc cette hégémonie demeure encore aujourd'hui pervasive.
Quoi qu'il en soit, la phase « woke » n’a été que l’aspect le plus grotesque – et de fait, souvent amusant en raison de sa maladresse propagandiste – d’une crise de l’industrie culturelle occidentale qui est, avant tout, une crise existentielle et de sens.
Tout d'abord, avec la numérisation et la diffusion gratuite par les géants du web de presque toute la culture humaine, le système capitaliste a érodé les fondements économiques de la production artistique et de l'entertainment.
Ensuite, une crise de sens s’est également matérialisée: aujourd’hui, en effet, le récit libéral-globaliste dessine un horizon d’événements uniquement composé d'état d'urgence, de misère, d'effondrement de la cohésion sociale et de guerre ; cependant, penser qu'il est possible d'anéantir toute vision d'avenir tout en imposant de manière obsessive le projet trans/LGBT à l'ensemble de la société a représenté le point culminant et irréversible de la folie auto-valorisante.
Nous pourrons parler d'une nouvelle saison des arts et de la culture, donc, non pas en vertu d'une éventuelle nouvelle phase hollywoodienne, mais uniquement lorsque la force de pénétration de la production artistique et culturelle des pays non occidentaux prendra une dimension globale et de masse, ainsi qu'une stabilité qu'elle ne possède pas encore pour le moment.
19:01 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, industrie culturelle, wokisme | |
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L'affaire Marine Le Pen: la réaction de Laurent Ozon
18:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marine le pen, laurent ozon, europe, actualité, france, affaires européennes, rassemblement national | |
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