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dimanche, 15 mars 2015

Mali et Azawad

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MALI ET AZAWAD
La France paye pour ses contradictions géostratégiques

Ibrahima Sène*
Ex: http://metamag.fr

Comme les Etats Unis avec l’Armée de l’Etat Islamique qu’ils ont aidé à s’armer et à s’entraîner contre la Syrie, et qui aujourd’hui s’est retournée contre les intérêts américains, la France risque de voir un nouveau rapprochement du Mnla avec les groupes jihadistes, pour frapper ses intérêts dans la zone sahélo sahéliennes. Et Bamako, qui vient d’être frappé par un attentat meurtrier, risque de retourner à la case départ pour défendre militairement l’intégrité de son territoire et la sécurité de ses populations.


Moktar Belmoktar, chef d’un groupe armé proche d’Al Qaida, vient de revendiquer publiquement l’attaque terroriste de la nuit du 6 au 7 mars à Bamako, intervenue quelques jours seulement, après que le ministre des Affaires étrangères de la France a exigé des mouvements armés, en lutte contre Bamako, de « signer sans délai » les « Accords de paix d’Alger ».


Dans son communiqué rendu public, il ne fait aucun doute que c’est la France qui est visée dans cet attentat au Restaurant « La Terrasse », alors que le Belge et les Maliens tués dans une rue adjacente, ne seraient que des victimes collatérales lors de la fuite des assaillants. Le fait que cette attaque soit aussi intervenue dans un contexte marqué par le refus par certains mouvements rebelles de signer les « Accords d’Alger », sous prétexte de la nécessité d’un « délai pour consulter leurs bases », montre bien que ces « accords » ne mettront pas fin à la crise au Nord du Mali.


Ce serait un signal évident de la volonté de mettre en échec ce « compromis franco–algérien » pour ramener la paix dans cette partie de la zone sahélo sahélienne, que reflètent les « Accords d’Alger ». Les autorités françaises se sont avérées incapables de faire accepter par le Mnla, qu’elles ont toujours utilisé dans cette crise, ce « compromis franco-algérien » qui éloigne toute perspective d’un « Etat indépendant touareg » aux frontières de l’Algérie.


En effet, le Mnla est victime du changement politique intervenu en France avec le départ de Sarkozy et l’arrivée de François Hollande. Ce changement au niveau de l’Exécutif français, a entrainé des modifications dans les modalités de mise en œuvre des objectifs géostratégiques des autorités françaises dans la zone sahélo-sahélienne.

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C’est ainsi que l’instrumentalisation du Mnla par Sarkozy, dans la mise en œuvre de la politique géostratégique de la France au Mali, avait comme contrepartie sa promesse de le soutenir pour obtenir, de Bamako, son accord pour transformer le Nord Mali en République indépendante de l’Azawad sous la direction de celui-ci.


C’est pour mettre en œuvre cet «Accord», rendu public à plus reprises par les dirigeants du Mnla sans jamais être démentis par les autorités françaises, que ce groupe armé fut transféré et équipé en Libye sous l’égide de la France, pour s’installer au Nord Mali, avant qu’il ne s’attaque aux forces de sécurités du pays pour proclamer l’Indépendance de l’Azawad.


De leur côté, les autorités françaises mirent la pression sur Bamako pour qu’il s’attèle à respecter le calendrier électoral et tenir des élections présidentielles, plutôt que de s’occuper de la libération du Nord Mali transformé en «République indépendante de l’Azawad».


Pour la France, il faillait, après les élections présidentielles puis législatives du Mali, que les nouvelles autorités puissent ouvrir des négociations avec les séparatistes du Nord et non mener une guerre pour libérer cette partie de leur territoire national.


L’acceptation de ce scénario français, par le président Malien de l’époque, Amadou Toumani Touré (ATT), fut fatal à son régime qui fut renversé par un coup d’Etat militaire mené par de jeunes officiers outrés de l’abandon de la souveraineté de leur peuple sur toute l’étendue du territoire malien, dont une partie était livrée à des troupes jihadistes qui se livraient à des massacres des troupes des forces de sécurité et des populations, livrées à elles par le gouvernement malien.


Cette réaction patriotique des jeunes officiers fut, pour Paris, un crime de lèse-majesté qu’il fallait sanctionner sans tarder et de façon exemplaire. C’est ainsi que Paris eut recours aux Chefs d’Etat de l’Uemoa, de la Cedeao et de l’Union Africaine (U.A), qui avaient à leur tête ses «hommes liges» , pour étouffer économiquement, financièrement, militairement et politiquement, le nouveau pouvoir militaire afin de l’empêcher de mobiliser le peuple malien d’un un « rassemblement de salut national» pour libérer le Nord de leur pays, et assurer l’intégrité de leurs frontières et la sécurité du peuple.


C’est pour cela que les avoirs extérieurs du Mali furent bloqués par l’UEMOA, comme cela fut le cas de la Côte d’Ivoire sous BAGBO, et un embargo économique et sur les armes fut décrété par la Cedeao. C’est dans ce cadre que Paris suspendit ses accords de défense avec le Mali, et qu’eut lieu le blocage à Accra des armes commandées par le gouvernement du Mali, bien avant la chute de A.T.T.


Cependant, les tentatives de Sarkozy de mobiliser une armée d’intervention de la Cedeao pour le «rétablissement de l’ordre constitutionnel » au Mali furent bloqués par la résistance du Ghana et du Nigéria, malgré l’activisme de partis politiques et d’organisations de la société civile du Mali, regroupés dans un «Front anti putschiste» pour réclamer le départ des militaires, le retour à l’ordre constitutionnel pour organiser les élections dans le « respect du calendrier républicain».


Ce contexte avait paralysé le nouveau pouvoir militaire et avait permis aux groupes jihadistes de sanctuariser le Nord Mali en y imposant un pouvoir islamique radical et de chasser, vers le Burkina, le Mnla qui les avait associés dans sa lutte indépendantiste.

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C’est dans cette situation de triomphe des jihadistes qu’est intervenue la chute de Sarkozy, avec l’arrivée de Hollande qui dut changer de modalités de mise en œuvre de la politique géostratégique de la France, face au nouveau projet des groupes jihadistes,d’étendre leur pouvoir hors des limites du Nord Mali, baptisé République indépendante de l’Azawad, pour s’ébranler vers Bamako.


La France de Hollande ne pouvait donc plus attendre la tenue d’élections, encore moins l’envoi de troupes de la Cedeao, et décidait ainsi de l’« Opération Serval » en s’appuyant non pas sur l’armée malienne pour libérer le Nord Mali, mais sur le Mnla qu’elle a fait revenir du Burkina sous ses ailes. C’est ainsi que l’armée malienne fut parquée dans les environs de Gao, par la France, avec le soutien des Usa et la complicité des Nations Unies qui ont dépêché des forces pour maintenir la paix au Nord Mali, en laissant le Mnla contrôler la région de Kidal, d’où l’ «Opération Serval » avait chassé les jihadistes.


Cette deuxième occupation du nord Mali par le Mnla, grâce à la France, avait fini par convaincre ses dirigeants du respect, par Hollande, des engagements de Sarkozy d’amener Bamako à accepter leur revendication d’indépendance de l’Azawad. Et surtout que le nouveau pouvoir issu des élections présidentielles n’avait pas hésité de faire arrêter les dirigeants du putsch qui a fait tomber ATT et avait libéré certains de leurs principaux dirigeants pourtant accusés de « crimes de guerre », par les Autorités maliennes, et qui avaient même annulé les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les autres. D’autant plus que le nouveau pouvoir avait signé de nouveaux « Accords militaires » avec la France, lui permettant d’exhausser son vœu de toujours de faire de la base militaire stratégique de Tessalit, au nord Mali, sa base opérationnelle dans le cadre de sa nouvelle opération militaire dans la zone sahélo sahélienne, baptisée « Bahran ».


Mais ce que le Mnla n’avait pas pu voir venir, c’est le changement de la politique française vis-à-vis de l’Algérie, qui ne voyait pas d’un bon œil l’avènement d’un Etat Touareg dans le nord Mali à ses frontières, et qui faisait d’elle l’alliée stratégique du nouveau pouvoir malien qui voulait empêcher la partition de son territoire. D’où le double rapprochement de Paris et de Bamako vers Alger.
C’est ainsi que l’Algérie, de verrou qu’il faillait faire sauter sous Sarkozy, au même titre que la Libye sous Khadafi, est devenue avec Hollande un partenaire stratégique dans la zone sahélo sahélienne avec qui il fallait coopérer. Et pour le Mali, l’Algérie est devenue un allié stratégique contre un Etat indépendant Touareg au Nord.


Ce n’est qu’avec la tenue des négociations de paix à Alger, que le Mnla a découvert peu à peu le changement de la politique française envers l’Algérie et ses conséquences sur les engagements qu’elle avait pris pour la réalisation de son projet politique. D’où le dépit amoureux entre Paris et le Mnla, qui refuse d’obéir aux injonctions de Paris pour signer « les Accords de Paix » d’Alger, et l’attentat spectaculaire du mouvement jihadiste proche de Al Qaida qui vient rappeler tristement ses engagements d’hier, à la France, vis-à-vis de l’Azawad.


Comme les Etats Unis avec l’Armée de l’Etat Islamique qu’ils ont aidé à s’armer et à s’entraîner contre la Syrie, et qui aujourd’hui s’est retournée contre les intérêts américains dans cette sous région du Moyen Orient, la France risque de voir un nouveau rapprochement du Mnla avec les groupes jihadistes, pour frapper ses intérêts dans la zone sahélo sahéliennes. Et Bamako, risque de retourner à la case départ pour défendre militairement l’intégrité de son territoire et la sécurité de ses populations.


La France, une fois Tessalit en poche, veut se retirer du Mali le plus rapidement possible pour concentrer ses efforts militaires au soutien du Tchad et du Niger dans la guerre contre Boko Haram, et exploiter au maximum, par sa présence, les conséquences de la reconfiguration du Nigéria et du Cameroun qu’entrainerait inéluctablement la partition attendue du Nigéria sous les effets conjugués des coups de Boko Haram et d’une grave crise post électorale. D’où son engagement total au « compromis franco-algérien » de paix qui lui permet, avec l’implication totale de l’Algérie, de mieux assurer la sécurité de ses intérêts économiques dans la zone, contre les jihadistes.


En effet, une crise post « électorale qui va paralyser l’Etat nigérian serait du pain béni pour Boko Haram en vue de faire éclater le Nigéria au détriment de nos aspirations pan africaines, et de la sécurité de nos peuples.


Les Nigérians qui ont poussé leur pays vers ce gouffre ont trahi à jamais ces aspirations des peuples d’Afrique pour satisfaire les intérêts géostratégiques des Usa et de la France en Afrique. Ils n’ont tiré aucune leçon de ceux qui, au Moyen Orient et au Mali, ont servi pour faire cette sale besogne pour les grandes puissances occidentales et qui aujourd’hui, par « dépit amoureux » s’en prennent à elles.


La preuve est aussi faite, que les « Accords de défense » avec la France et les Usa, signés par nos gouvernants, ne résistent nullement à leurs intérêts stratégiques qui priment sur nos intérêts nationaux que ces «Accords» sont censés défendre.


Bamako, devrait donc, lui aussi, profiter de l’implication totale d’Alger pour faire appliquer ces « accords de paix », et solliciter le soutien de la Cedeao, sous la direction du Ghana, et de l’Ua, sous la direction de Mugabe, pour faire respecter l’intégrité de son territoire et y assurer la sécurité de ses populations.


Plus que jamais, avec les « Accords d’Alger », les conditions sont politiquement réunies pour permettre à la Cedeao et à l’Ua, de remplir leurs missions historiques d’intégration de nos forces armées et de sécurité, pour défendre l’intégrité territoriale des Etats issus du colonialisme et la sécurité de leurs populations.


C’est ce défi que la crise politique et militaire du Nigéria lui impose aussi de relever. C’est pourquoi, il est attendu du pde la Cedeao et de l’Ua de s’impliquer auprès des partis politiques en compétition et des organisations de la société civile du Nigéria, pour éviter tout recours à la violence ou à la paralysie de l’Etat, pour régler les contentieux électoraux que le monde entier attend et que l’Afrique redoute profondément.


Pan Africanistes de tous les pays d’Afrique et de la Diaspora, Unissons-nous pour le respect des « Accords de paix d’Alger », et pour un « traitement politique » approprié de toute crise post électorale au Nigéria. Ne laissons pas les ennemis de l’Afrique nous avoir une nouvelle fois.


* journaliste à Penbazuka.org

samedi, 14 mars 2015

Beware of Neocon Intellectuals!

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Kristol, Wolfowitz and Cheney

Rationalizing Lunacy

Beware of Neocon Intellectuals!

By Andrew J. Bacevich
TomDispatch.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

Policy intellectuals — eggheads presuming to instruct the mere mortals who actually run for office — are a blight on the republic. Like some invasive species, they infest present-day Washington, where their presence strangles common sense and has brought to the verge of extinction the simple ability to perceive reality. A benign appearance — well-dressed types testifying before Congress, pontificating in print and on TV, or even filling key positions in the executive branch — belies a malign impact. They are like Asian carp let loose in the Great Lakes.

It all began innocently enough.  Back in 1933, with the country in the throes of the Great Depression, President Franklin Delano Roosevelt first imported a handful of eager academics to join the ranks of his New Deal.  An unprecedented economic crisis required some fresh thinking, FDR believed. Whether the contributions of this “Brains Trust” made a positive impact or served to retard economic recovery (or ended up being a wash) remains a subject for debate even today.   At the very least, however, the arrival of Adolph Berle, Raymond Moley, Rexford Tugwell, and others elevated Washington’s bourbon-and-cigars social scene. As bona fide members of the intelligentsia, they possessed a sort of cachet.

Then came World War II, followed in short order by the onset of the Cold War. These events brought to Washington a second wave of deep thinkers, their agenda now focused on “national security.”  This eminently elastic concept — more properly, “national insecurity” — encompassed just about anything related to preparing for, fighting, or surviving wars, including economics, technology, weapons design, decision-making, the structure of the armed forces, and other matters said to be of vital importance to the nation’s survival.  National insecurity became, and remains today, the policy world’s equivalent of the gift that just keeps on giving.

People who specialized in thinking about national insecurity came to be known as “defense intellectuals.”  Pioneers in this endeavor back in the 1950s were as likely to collect their paychecks from think tanks like the prototypical RAND Corporation as from more traditional academic institutions.  Their ranks included creepy figures like Herman Kahn, who took pride in “thinking about the unthinkable,” and Albert Wohlstetter, who tutored Washington in the complexities of maintaining “the delicate balance of terror.”

In this wonky world, the coin of the realm has been and remains “policy relevance.”  This means devising products that convey a sense of novelty, while serving chiefly to perpetuate the ongoing enterprise. The ultimate example of a policy-relevant insight is Dr. Strangelove’s discovery of a “mineshaft gap” — successor to the “bomber gap” and the “missile gap” that, in the 1950s, had found America allegedly lagging behind the Soviets in weaponry and desperately needing to catch up.  Now, with a thermonuclear exchange about to destroy the planet, the United States is once more falling behind, Strangelove claims, this time in digging underground shelters enabling some small proportion of the population to survive.In a single, brilliant stroke, Strangelove posits a new raison d’être for the entire national insecurity apparatus, thereby ensuring that the game will continue more or less forever.  A sequel to Stanley Kubrick’s movie would have shown General “Buck” Turgidson and the other brass huddled in the War Room, developing plans to close the mineshaft gap as if nothing untoward had occurred.

The Rise of the National Insecurity State

Yet only in the 1960s, right around the time that Dr. Strangelove first appeared in movie theaters, did policy intellectuals really come into their own.  The press now referred to them as “action intellectuals,” suggesting energy and impatience.  Action intellectuals were thinkers, but also doers, members of a “large and growing body of men who choose to leave their quiet and secure niches on the university campus and involve themselves instead in the perplexing problems that face the nation,” as LIFE Magazineput it in 1967. Among the most perplexing of those problems was what to do about Vietnam, just the sort of challenge an action intellectual could sink his teeth into.

Over the previous century-and-a-half, the United States had gone to war for many reasons, including greed, fear, panic, righteous anger, and legitimate self-defense.  On various occasions, each of these, alone or in combination, had prompted Americans to fight.  Vietnam marked the first time that the United States went to war, at least in considerable part, in response to a bunch of really dumb ideas floated by ostensibly smart people occupying positions of influence.  More surprising still, action intellectuals persisted in waging that war well past the point where it had become self-evident, even to members of Congress, that the cause was a misbegotten one doomed to end in failure.

In his fine new book American Reckoning: The Vietnam War and Our National Identity, Christian Appy, a historian who teaches at the University of Massachusetts, reminds us of just how dumb those ideas were.

As Exhibit A, Professor Appy presents McGeorge Bundy, national security adviser first for President John F. Kennedy and then for Lyndon Johnson.  Bundy was a product of Groton and Yale, who famously became the youngest-ever dean of Harvard’s Faculty of Arts and Sciences, having gained tenure there without even bothering to get a graduate degree.

For Exhibit B, there is Walt Whitman Rostow, Bundy’s successor as national security adviser.  Rostow was another Yalie, earning his undergraduate degree there along with a PhD.  While taking a break of sorts, he spent two years at Oxford as a Rhodes scholar.  As a professor of economic history at MIT, Rostow captured JFK’s attention with his modestly subtitled 1960 bookThe Stages of Economic Growth:  A Non-Communist Manifesto, which offered a grand theory of development with ostensibly universal applicability.  Kennedy brought Rostow to Washington to test his theories of “modernization” in places like Southeast Asia.

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Finally, as Exhibit C, Appy briefly discusses Professor Samuel P. Huntington’s contributions to the Vietnam War.  Huntington also attended Yale, before earning his PhD at Harvard and then returning to teach there, becoming one of the most renowned political scientists of the post-World War II era.

What the three shared in common, apart from a suspect education acquired in New Haven, was an unwavering commitment to the reigning verities of the Cold War.  Foremost among those verities was this: that a monolith called Communism, controlled by a small group of fanatic ideologues hidden behind the walls of the Kremlin, posed an existential threat not simply to America and its allies, but to the very idea of freedom itself.  The claim came with this essential corollary: the only hope of avoiding such a cataclysmic outcome was for the United States to vigorously resist the Communist threat wherever it reared its ugly head.

Buy those twin propositions and you accept the imperative of the U.S. preventing the Democratic Republic of Vietnam, a.k.a. North Vietnam, from absorbing the Republic of Vietnam, a.k.a. South Vietnam, into a single unified country; in other words, that South Vietnam was a cause worth fighting and dying for.  Bundy, Rostow, and Huntington not only bought that argument hook, line, and sinker, but then exerted themselves mightily to persuade others in Washington to buy it as well.

Yet even as he was urging the “Americanization” of the Vietnam War in 1965, Bundy already entertained doubts about whether it was winnable.  But not to worry:  even if the effort ended in failure, he counseled President Johnson, “the policy will be worth it.”

How so?  “At a minimum,” Bundy wrote, “it will damp down the charge that we did not do all that we could have done, and this charge will be important in many countries, including our own.”  If the United States ultimately lost South Vietnam, at least Americans would have died trying to prevent that result — and through some perverted logic this, in the estimation of Harvard’s youngest-ever dean, was a redeeming prospect.  The essential point, Bundy believed, was to prevent others from seeing the United States as a “paper tiger.”  To avoid a fight, even a losing one, was to forfeit credibility.  “Not to have it thought that when we commit ourselves we really mean no major risk” — that was the problem to be avoided at all cost.

Rostow outdid even Bundy in hawkishness.  Apart from his relentless advocacy of coercive bombing to influence North Vietnamese policymakers, Rostow was a chief architect of something called the Strategic Hamlet Program.  The idea was to jumpstart the Rostovian process of modernization by forcibly relocating Vietnamese peasants from their ancestral villages into armed camps where the Saigon government would provide security, education, medical care, and agricultural assistance.  By winning hearts-and-minds in this manner, the defeat of the communist insurgency was sure to follow, with the people of South Vietnam vaulted into the “age of high mass consumption,” where Rostow believed all humankind was destined to end up.

That was the theory.  Reality differed somewhat.  Actual Strategic Hamlets were indistinguishable from concentration camps.  The government in Saigon proved too weak, too incompetent, and too corrupt to hold up its end of the bargain.  Rather than winning hearts-and-minds, the program induced alienation, even as it essentially destabilized peasant society.  One result: an increasingly rootless rural population flooded into South Vietnam’s cities where there was little work apart from servicing the needs of the ever-growing U.S. military population — hardly the sort of activity conducive to self-sustaining development.

Yet even when the Vietnam War ended in complete and utter defeat, Rostow still claimed vindication for his theory.  “We and the Southeast Asians,” he wrote, had used the war years “so well that there wasn’t the panic [when Saigon fell] that there would have been if we had failed to intervene.”  Indeed, regionally Rostow spied plenty of good news, all of it attributable to the American war.

”Since 1975 there has been a general expansion of trade by the other countries of that region with Japan and the West.  In Thailand we have seen the rise of a new class of entrepreneurs.  Malaysia and Singapore have become countries of diverse manufactured exports.  We can see the emergence of a much thicker layer of technocrats in Indonesia.”

So there you have it. If you want to know what 58,000 Americans (not to mention vastly larger numbers of Vietnamese) died for, it was to encourage entrepreneurship, exports, and the emergence of technocrats elsewhere in Southeast Asia.

Appy describes Professor Huntington as another action intellectual with an unfailing facility for seeing the upside of catastrophe.  In Huntington’s view, the internal displacement of South Vietnamese caused by the excessive use of American firepower, along with the failure of Rostow’s Strategic Hamlets, was actually good news.  It promised, he insisted, to give the Americans an edge over the insurgents.

The key to final victory, Huntington wrote, was “forced-draft urbanization and modernization which rapidly brings the country in question out of the phase in which a rural revolutionary movement can hope to generate sufficient strength to come to power.”  By emptying out the countryside, the U.S. could win the war in the cities.  “The urban slum, which seems so horrible to middle-class Americans, often becomes for the poor peasant a gateway to a new and better way of life.”  The language may be a tad antiseptic, but the point is clear enough: the challenges of city life in a state of utter immiseration would miraculously transform those same peasants into go-getters more interested in making a buck than in signing up for social revolution.

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Revisited decades later, claims once made with a straight face by the likes of Bundy, Rostow, and Huntington — action intellectuals of the very first rank — seem beyond preposterous.  They insult our intelligence, leaving us to wonder how such judgments or the people who promoted them were ever taken seriously.

How was it that during Vietnam bad ideas exerted such a perverse influence?  Why were those ideas so impervious to challenge?  Why, in short, was it so difficult for Americans to recognize bullshit for what it was?

Creating a Twenty-First-Century Slow-Motion Vietnam

These questions are by no means of mere historical interest. They are no less relevant when applied to the handiwork of the twenty-first-century version of policy intellectuals, specializing in national insecurity, whose bullshit underpins policies hardly more coherent than those used to justify and prosecute the Vietnam War.

The present-day successors to Bundy, Rostow, and Huntington subscribe to their own reigning verities.  Chief among them is this: that a phenomenon called terrorism or Islamic radicalism, inspired by a small group of fanatic ideologues hidden away in various quarters of the Greater Middle East, poses an existential threat not simply to America and its allies, but — yes, it’s still with us — to the very idea of freedom itself.  That assertion comes with an essential corollary dusted off and imported from the Cold War: the only hope of avoiding this cataclysmic outcome is for the United States to vigorously resist the terrorist/Islamist threat wherever it rears its ugly head.

At least since September 11, 2001, and arguably for at least two decades prior to that date, U.S. policymakers have taken these propositions for granted.  They have done so at least in part because few of the policy intellectuals specializing in national insecurity have bothered to question them.

Indeed, those specialists insulate the state from having to address such questions.  Think of them as intellectuals devoted to averting genuine intellectual activity.  More or less like Herman Kahn and Albert Wohlstetter (or Dr. Strangelove), their function is to perpetuate the ongoing enterprise.

The fact that the enterprise itself has become utterly amorphous may actually facilitate such efforts.  Once widely known as the Global War on Terror, or GWOT, it has been transformed into the War with No Name.  A little bit like the famous Supreme Court opinion on pornography: we can’t define it, we just know it when we see it, with ISIS the latest manifestation to capture Washington’s attention.

All that we can say for sure about this nameless undertaking is that it continues with no end in sight.  It has become a sort of slow-motion Vietnam, stimulating remarkably little honest reflection regarding its course thus far or prospects for the future.  If there is an actual Brains Trust at work in Washington, it operates on autopilot.  Today, the second- and third-generation bastard offspring of RAND that clutter northwest Washington — the Center for this, the Institute for that — spin their wheels debating latter day equivalents of Strategic Hamlets, with nary a thought given to more fundamental concerns.

What prompts these observations is Ashton Carter’s return to the Pentagon as President Obama’s fourth secretary of defense.  Carter himself is an action intellectual in the Bundy, Rostow, Huntington mold, having made a career of rotating between positions at Harvard and in “the Building.”  He, too, is a Yalie and a Rhodes scholar, with a PhD. from Oxford.  “Ash” — in Washington, a first-name-only identifier (“Henry,” “Zbig,” “Hillary”) signifies that you have truly arrived — is the author of books and articles galore, including one op-ed co-written with former Secretary of Defense William Perry back in 2006 calling for preventive war against North Korea.  Military action “undoubtedly carries risk,” he bravely acknowledged at the time. “But the risk of continuing inaction in the face of North Korea’s race to threaten this country would be greater” — just the sort of logic periodically trotted out by the likes of Herman Kahn and Albert Wohlstetter.

As Carter has taken the Pentagon’s reins, he also has taken pains to convey the impression of being a big thinker.  As one Wall Street Journal headline enthused, “Ash Carter Seeks Fresh Eyes on Global Threats.”  That multiple global threats exist and that America’s defense secretary has a mandate to address each of them are, of course, givens.  His predecessor Chuck Hagel (no Yale degree) was a bit of a plodder.  By way of contrast, Carter has made clear his intention to shake things up.

So on his second day in office, for example, he dined with Kenneth Pollack, Michael O’Hanlon, and Robert Kagan, ranking national insecurity intellectuals and old Washington hands one and all.  Besides all being employees of the Brookings Institution, the three share the distinction of having supported the Iraq War back in 2003 and calling for redoubling efforts against ISIS today.  For assurances that the fundamental orientation of U.S. policy is sound — we just need to try harder — who better to consult than Pollack, O’Hanlon, and Kagan (any Kagan)?

Was Carter hoping to gain some fresh insight from his dinner companions?  Or was he letting Washington’s clubby network of fellows, senior fellows, and distinguished fellows know that, on his watch, the prevailing verities of national insecurity would remain sacrosanct?  You decide.

Soon thereafter, Carter’s first trip overseas provided another opportunity to signal his intentions.  In Kuwait, he convened a war council of senior military and civilian officials to take stock of the campaign against ISIS.  In a daring departure from standard practice, the new defense secretary prohibited PowerPoint briefings.  One participant described the ensuing event as “a five-hour-long college seminar” — candid and freewheeling.  “This is reversing the paradigm,” one awed senior Pentagon official remarked.  Carter was said to be challenging his subordinates to “look at this problem differently.”

Of course, Carter might have said, “Let’s look at a different problem.” That, however, was far too radical to contemplate — the equivalent of suggesting back in the 1960s that assumptions landing the United States in Vietnam should be reexamined.

In any event — and to no one’s surprise — the different look did not produce a different conclusion.  Instead of reversing the paradigm, Carter affirmed it: the existing U.S. approach to dealing with ISIS is sound, he announced.  It only needs a bit of tweaking — just the result to give the Pollacks, O’Hanlons, and Kagans something to write about as they keep up the chatter that substitutes for serious debate.

Do we really need that chatter? Does it enhance the quality of U.S. policy? If policy/defense/action intellectuals fell silent would America be less secure?

Let me propose an experiment. Put them on furlough. Not permanently — just until the last of the winter snow finally melts in New England. Send them back to Yale for reeducation. Let’s see if we are able to make do without them even for a month or two.

In the meantime, invite Iraq and Afghanistan War vets to consider how best to deal with ISIS.  Turn the op-ed pages of major newspapers over to high school social studies teachers. Book English majors from the Big Ten on the Sunday talk shows. Who knows what tidbits of wisdom might turn up?

Reprinted with permission from TomDispatch.com.

Claude Chollet: le quatrième pouvoir est le premier

Décrypter les médias: une nécessité!...

Claude Chollet, président de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique, était reçu le 5 mars 2015 par Martial Bild et Elise Blaise dans le journal de TV Libertés. Il a évoqué à cette occasion le travail assez unique de décryptage et d'analyse du fonctionnement des médias réalisés par l'OJIM...

 

TVL

Claude Chollet: le quatrième pouvoir est le premier

 

El futuro de Eurasia: prolegómenos para la integración geopolítica del continente


Por Leonid Savin

Ex: http://www.elespiadigital.com

El comienzo del siglo XXI no ha sido tan color de rosa como fue descrito por los futurólogos y planificado por los políticos: una crisis financiera mundial, los problemas dentro de la zona euro, el “pantano” para las tropas estadounidenses en Irak y Afganistán, los conflictos armados en Europa Central, Norte de África y el Medio Oriente, una serie de revoluciones de color en el espacio post-soviético, y disturbios en las capitales de Europa Occidental. Se diría que con la tecnología moderna, la herencia histórica y el acuerdo convencional sobre los derechos humanos, Europa ya ha definido su futuro y, si no está siguiendo lo planificado, por lo menos está manteniendo las políticas regulatorias en el ámbito de su competencia. Sin embargo, los desarrollos actuales indican que todo resultó ser más complicado. El mundo ha entrado en una zona de turbulencia geopolítica, con procesos en varios niveles, nuevos retos y respuestas asimétricas.

Además de la vieja dicotomía entre conservadores y progresistas, surgen en Europa nuevas tendencias políticas que intentan repensar su europeidad y priorizar el futuro desarrollo y la supervivencia. Variantes en relación al tema del futuro de la OTAN y la planificación de la defensa conjunta con los EEUU, fluyen desde cumbres marginales y anti-globalización como desde un fondo político intelectual, lo que demuestra la inutilidad de ejecutar la política de antiguos vectores.

La situación es tal que el debate contemporáneo en torno al futuro de Europa, el destino de Rusia y de otros países del continente, no puede considerarse por separado. De la investigación etimológica al replanteamiento pragmático del viejo Lebensraum (incluyendo la dependencia de recursos) – de una forma u otra, la superpoblada orilla de Eurasia desde Gibraltar hasta el mar de Barents está volviendo su mirada hacia el Este.

En cierta época, los conceptos de “Europa” y “Asia” se limitaron al mundo helenístico y a los países vecinos, dentro de un paradigma que asignó significados particulares. La expansión del Imperio Romano, la era de la gran migración y la difusión del cristianismo, cambiaron la estructura política de la parte occidental del continente euroasiático. Mientras esta región se sumergió en un frenesí feudal, un nuevo imperio se formó en las fronteras orientales. La Horda de Genghis Khan logró en un tiempo extraordinariamente corto unir por la fuerza kanatos, reinos y principados, extendiéndose a través de miles de kilómetros, mostrando un nuevo modelo de Estado, de diplomacia y de tácticas militares. La importancia histórica del proyecto mongol es simplemente asombrosa. Nadie más, ni antes ni después, fue capaz de crear tal vasto Imperio. Mientras tanto, hay claros marcadores geopolíticos de este fenómeno. Historiadores europeos modernos han señalado que la Rus había frustrado la oleada de nómadas de Asia hacia Occidente, salvando así a Europa de una inminente desaparición. Interpretaciones completamente diferentes se expresaron en relación con el destino de Rusia. Aunque la escuela soviética de pensamiento insistió en la existencia del yugo mongol-tártaro, la escuela histórico-filosófica euroasianista refuta tales supuestos, con el apoyo de elementos de hecho. De acuerdo con la teoría del cambio de los imperios, la Rus tomó la batuta de las hordas ya fragmentadas, en gran medida tomando prestados sus mecanismos de construcción del Estado, necesario para una mayor expansión.

Aunque anteriormente hubiera “campañas contra los cismáticos” y otros obstáculos (como en todas partes), la primera confrontación total de Oriente y Occidente comenzó con la “era de Gutenberg” [1]. La imprenta, originalmente concebida con el fin de ayudar a difundir la Palabra de Dios, no sólo dio lugar a un efecto contrario (porque la difusión de la Biblia socavó la autoridad de la Iglesia Católica), sino también a la aparición de las primeras instituciones de la guerra de la información. Mientras que las primeras embajadas de Europa occidental viajaron para comerciar con Moscú, la población local fue sometida a un adoctrinamiento, recurriendo a las metáforas del Antiguo testamento y creando una imagen poco favorecedora de los gobernantes de Rusia y de su pueblo.

Sin embargo, la primera ola de globalización que termina con el descubrimiento de América, apareció como el comienzo de una nueva era global. Al mismo tiempo, Europa, desgarrada por guerras y contradicciones, trasladó parte de su teatro de operaciones de combate a los territorios de los nuevos espacios abiertos, inaugurando así el comienzo de nuevos procesos civilizatorios.

Todavía había muchos episodios de comprensión mutua entre Rusia y Europa en una serie de cuestiones, sin embargo, con el inicio del siglo XX, la modernidad alcanzó todo su potencial, y tres ideologías principales saltaron a la arena: el marxismo con el postulado de la la lucha de clases; el corporativismo estatal con una perspectiva nacional, que se convirtió en el nacionalsocialismo y el fascismo; y el liberalismo. Las tres tendencias ideológicas no eran ajenas a las cuestiones territoriales, nacionales y de recursos, pero parece que la escuela geopolítica anglosajona deliberadamente ha demonizado a Rusia. Ellos hicieron de Rusia, conceptualmente, no sólo un Heartland, sino también una fuente de inestabilidad, de donde se originó el “tierra de vándalos” a imagen de los hunos, los turcos y los mongoles, que atacaron los alrededores del mundo romano [2]. A estas alturas, con la memoria histórica ya debilitada, después del colapso del Imperio Austro-Húngaro pocos estuvieron interesados en la historia del pueblo húngaro, que venía desde más allá de los Urales, y otros temas fueron pasados por alto. ¿Quién recuerda ahora a los ávaros, que una vez penetraron en el territorio de la actual Alemania y, de hecho, crearon Baviera (y ahora el tipo antropológico de la población de esta tierra federal es marcadamente diferente del de los sajones o de Westfalia), o de los eslavos, presidiendo el área del actual Berlín? ¿Y recuerdan en los círculos políticos polacos las ideas de un destacado dramaturgo y escritor, Stanisław Witkiewicz, quien en la década de 1930 expresó en su metáfora artística la ansiedad asociada a la amenaza de la migración desde China? [3]

Aunque estas observaciones pueden parecer insignificantes, son todos eslabones de una cultura estratégica de uno u otro estado con su pueblo, de alguna manera realizados en la geopolítica popular.

Turquificar Alemania, africanizar Francia, indianizar el Reino Unido, magrebizar Italia y España, y un número aún no determinado de chinos, vietnamitas y otras diásporas asiáticas en cada país de la UE, en la dinámica geopolítica, puede conducir a resultados muy impredecibles [4]. Mas la rápida islamización de los países europeos en el contexto de un declive demográfico de la población nativa. El estado de ánimo actual en algunos países de la UE, en particular entre los nuevos miembros, muestra claramente que a la gente no le gustan los proyectos de etno-globalización en su tierra natal, al menos en su forma presente [5]. Característicamente, el principal vector de la migración actual pasa por el eje Norte-Sur, no por el eje Este-Oeste, donde la frontera sanitaria artificial todavía juega el papel de parachoques disuasorio.

La guerra fría no sólo condujo a la división en dos bandos, sino también a la aparición de una nueva terminología. En Occidente hay una cristalización final de la filosofía política, conocida como atlantismo. Un político británico, John Williams, amplía este término calificándolo como teología atlantista [6]. Afirma que, como cualquier teología, el atlantismo se basa en el mito de que, en última instancia, los intereses geopolíticos y geoestratégicos de Europa y Estados Unidos son inseparables. Al mismo tiempo, Williams cree que las relaciones entre los EEUU, Europa y Rusia durante la Guerra Fría son también otro mito, que se tradujo en una crisis de identidad propia.

La sustitución por el neo-atlantismo (el neologismo nació en Italia en la década de 1950) [7] como definición de las nuevas relaciones entre los miembros de la comunidad atlántica, tampoco duró mucho y está perdiendo rápidamente su sustancia interna. Así como con las instituciones de la democracia, resulta obvio que va a declinar. En este sentido, cabe señalar que el término “déficit democrático” ha surgido en Europa en 1977 para definir la incapacidad de los países miembros de la UE para abordar las cuestiones relacionadas con las necesidades de los ciudadanos europeos [8].

En este contexto, viendo a los Estados Unidos como su sucesor geopolítico, la Europa unida debe reconocer que no estaba en condiciones de hacer frente al programa de “Melting Pot“, y digerir todos los inmigrantes de sus antiguas colonias, junto con la nueva fuerza laboral de la migración continua.

El cuadro de la Europa pos-Guerra Fría fue transformado por la admisión de nuevos miembros en la UE. El factor mar Báltico-Negro fue añadido al factor dominante Atlántico-Mediterráneo, y los países de esta región se vieron obligados a enfrentarse a una serie de cuestiones: la adaptación del sistema jurídico, las instituciones políticas y civiles, la economía; tratando de preservar su memoria y sus tradiciones históricas nacionales al mismo tiempo. Junto con esta expansión geográfica fue posible la aparición de un discurso sobre el nuevo eje geopolítico, en cierta medida compitiendo con el viejo eje [9]. La cuestión de la centralidad para definir la nueva Europa (el término de Friedrich Naumann “Middle Europa“) también siguió siendo reinterpretada. Se propusieron definiciones tales como “MidiEurope“, “Dimidial Europa” y “Viscalian Europa“, que se basan en los términos latinos correspondientes [10]. Éstas definiciones se superponen con los conceptos existentes de Euroregiones, basados en el modelo de cuenca (el área de las cuencas del Mosa-Rin, las tierras bajas del Danubio). Una escuela geopolítica alemana sobre Eurafrica sonó de nuevo, sin embargo, bajo la influencia de los intereses franceses – creando así el fantasma de la Unión Mediterránea, que no pudo llegar a buen puerto debido al bloqueo alemán a la posibilidad de este proyecto. Del mismo modo, en las nuevas versiones posmodernas y tecno-políticas (con la energía y el componente de la comunicación) fue revivido el proyecto de Mezhmorye (“entre los mares” Báltico y Negro), del geógrafo y cartógrafo polaco Eugeniusz Romer, el prototipo que a su vez sirvió para la idea de Jagiellonian (Gran Lituania). Junto con los atractivos respecto a la comunicación (la adaptación de la ruta “desde los varegos a los griegos” en un nuevo guión), este modelo geopolítico tuvo un componente étnico-nacional, se asumió que la identidad cultural báltico-eslava serviría como una base adicional para la ejecución de este proyecto. Pero las preguntas acerca de la pertenencia a un tipo de civilización [11], a veces llamada el mundo occidental-cristiano o el super-ethnos europeo-occidental, condujo al descubrimiento de algunas contradicciones profundamente arraigadas en función de factores históricos o etno-políticos, que también tienen un componente pragmático que se expresa en la estructura de las fronteras y los puntos de vista sobre la asignación de los recursos. Frente la presión de los antiguos miembros de la UE para la homogeneización del espacio económico, que se refleja sobre todo en el hecho de que las empresas transnacionales han tenido acceso a los recursos nacionales, los Estados del eje mar Báltico-Negro estaban interesados en medidas proteccionistas contra un efecto tan unilateral de globalización.

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Podemos decir que los intentos iniciales para establecer una Unión de cooperación regional, junto con los componentes históricos, hasta cierto punto han servido como base para la remodelación de este proyecto en un plano estratégico diferente, más amplio, que afecta a los intereses de las grandes potencias – continental (Euroasiática) y atlantista (mundialista). No es casualidad que cierto número de investigadores comenzaran a comparar el modelo del eje mar Báltico-Negro con una frontera sanitaria, como la que se formó después del Tratado de Versalles al final de la Primera Guerra Mundial. Un proyecto geopolítico, indirectamente asociado con tales ideas, llamado GUUAM (Georgia, Ucrania, Uzbekistán, Azerbaiyán y Moldavia), que no tuvo ningún verdadero desarrollo y fue concebido como un proyecto de los países occidentales (incluyendo los EEUU) para crear una barrera artificial entre la Rusia moderna y la UE.

Podemos recordar otra serie de proyectos, ni siquiera realizados, como Chimerica o Сhindia, pero a juzgar por la posición de la futura integración de Rusia y Europa, que en teoría es el proyecto más grande e importante que podría cambiar el orden mundial, es necesario hacer algunas observaciones preliminares. La alianza llamada Eurosiberia ya era considerada como una opción de futuro. La necesidad de convergencia fue destacada por Jean Thiriart, quien soñaba con un imperio desde Dublín hasta Vladivostok (no obstante, prediciendo la caída de la URSS).

Los opositores intransigentes a la amistad y la cooperación con Rusia apuntan a los precedentes históricos y a la imprevisibilidad del gobierno ruso. En realidad, Europa vió muchos más conflictos históricos. Incluso después de los Acuerdos de Helsinki, una guerra civil estalló en el corazón mismo de Europa – la de Yugoslavia, que tuvo consecuencias de largo alcance, incluyendo el reconocimiento de Kosovo. El movimiento moderado de los secesionistas y el separatismo radical en España, el Reino Unido y Bélgica continúa hasta nuestros días. Y quien vigile de cerca la crónica de los acontecimientos internacionales, encontrará fácilmente que los EEUU es el más impredecible: la promesa de no ampliar la OTAN hacia el Este en la década de 1990 y de permanecer en Kirguistán sólo durante dos años en la base de Manas (y en muchas otras, incluso en los países de la UE), fueron promesas vacías. Y si en este tipo de cuestiones de principio no existe ninguna garantía de que Washington no vaya a engañar de nuevo, ¿cómo es posible además trabajar con un socio tan fiable?

Ahora estamos en el siguiente punto de bifurcación, cuando existe una oportunidad de hacer un breve alto en el camino y repensar los procesos asociados a los patrimonios territoriales, los estados nacionales, los agravios históricos, etc., para crear una nueva estrategia común, adecuada para todos los actores de Eurasia. Por supuesto, el término puede tener varios significados semánticos. Por ejemplo, la India, China y el sudeste asiático son aglomeraciones demasiado específicas incluso para las antiguas repúblicas soviéticas. Y los primeros euroasianistas imaginaron Eurasia como Rusia, y no como Europa más Asia, considerándolo un mundo único. Sin embargo, Eduard Suess, en su obra fundamental “The Face of the Earth” [12], utiliza el concepto de Eurasia apuntando la arbitrariedad de los límites entre Europa y Asia, y que las fronteras no son sólo una herramienta de separación, sino también un fenómeno social complejo que une a las naciones y a los pueblos.

Quizás muchos señalarán un tipo muy diferente de conciencia de los pueblos y países desde Chukotka hasta el Atlántico, pero ¿sobre qué base los pueblos de Europa construirán juntos una existencia colectiva si ya hay tantas contradicciones en la UE? En nuestra opinión, para crear una plataforma geopolítica compartida que pueda satisfacer a todos, o al menos a la mayoría de las fuerzas, los desacreditados conceptos de democracia y liberalismo, y el populismo social de izquierda de partidos y líderes particulares, que son una nueva versión de la consigna de los francmasones – “libertad, igualdad, fraternidad” -, son poco adecuados. ¿Qué nueva idea debería unir y satisfacer a todos los pueblos de Eurasia?

El fundador del movimiento eurasiático, el geógrafo Petr Savitsky, propuso un modelo de ideocracia que se caracteriza por una visión del mundo compartida, y por la buena voluntad de las élites gobernantes en servir a la única idea rectora que representa “el beneficio del colectivo de los pueblos que habitan este particular mundo autárquico”[13]. Esta es una muy buena definición, y si este mundo se interpreta como el espacio del continente euroasiático, hay muchos puntos en común y perspectivas para una realización creativa.

Además, el común destino continental es el elemento vinculante que apunta las condiciones geopolíticas comunes. No es coincidencia que Hitler tratara de llegar hasta los Urales, lo cual habla acerca de la integridad de la plataforma del Este europeo, no obstante, incluso los Urales no son ya una barrera, y el extremo Oriente está más “europeizado” que algunas ciudades en las inmediaciones de Moscú. Las comunicaciones modernas y los centros de transporte crearon un mosaico geopolítico polifacético de un mismo cuadro. Y si antes del siglo XX todavía era posible hablar de un “obstáculo eurasiático”, en referencia a la extensión de las tierras del Imperio Ruso, a las eternamente congeladas latitudes del norte, y a la carencia de acceso a los mares cálidos, separados por Persia y la India, ahora todo eso es facilitado por los proyectos de infraestructura de transportes, las nuevas tecnologías y la comprensión de los principios de autarquía económica propuestos por Friedrich List.

Hace mucho tiempo llegó un momento en el que, a partir de pequeños grupos construidos sobre el principio de la autosuficiencia, fue necesario trasladarse a las zonas de “topogénesis” (o el lugar de desarrollo, el término propuesto por Peter Savitsky para explicar el conjunto de factores geográficos, étnicos, económicos, históricos y otros, que representan un todo) [14], y Grandes Espacios de Carl Schmitt. Dado el sistema político internacional contemporáneo de múlti-capas y multi-nivel, tal proyecto es factible.

Si bien no vamos a hablar sobre el futuro de la política migratoria (aunque Rusia tiene una gran cantidad de territorios no desarrollados que, como antes, pueden ser poblados por extranjeros – Catalina la Grande dio tierra a los alemanes; los kurdos, los serbios y otros pueblos encontraron refugio en Rusia), este delicado asunto debería ser resuelto con cuidado y gradualmente.

Aún así, hay que sacar algunas conclusiones relacionadas con la posibilidad de crear una configuración supranacional unificada.

La UE debería reconocer su dependencia constante de los recursos energéticos rusos. El “North Stream” ya había conectado Rusia con Alemania. El “South Stream” finalmente cerrará la dirección del Mar Negro. Todos los pragmatistas entienden que la idea de “Nabucco” es desequilibrada y motivada políticamente. Las tecnologías verdes resuelven el problema sólo parcialmente. Además de la energía, hay otros recursos naturales, incluyendo el agua, los minerales, los bosques, etc. Rusia ocupa una sexta parte de la tierra y posee el máximo inventario de estos recursos. Por supuesto, con las políticas posmodernas actuales y los procesos de globalización, uno puede ser dueño de la tierra de manera extraterritorial, pero en el caso de Rusia, al menos en el corto plazo, eso no es posible. Sólo las inversiones mutuas y los proyectos de integración (comenzando con la cancelación del régimen de visados), pueden abrir el acceso real a la gestión de estos recursos en nombre de los intereses comunes.

Es una cuestión de voluntad política. Sólo los fuertes pueden crear una formación tan gigantesca. Hagamos que esto sea una voluntad colectiva, aunque debemos actuar con decisión y audacia. Llámelo una autodeterminación geopolítica de todos los participantes del proceso.

Es posible que, junto con los procesos globales, nuevos horizontes conducirán a la creación de una nueva clase (relativamente hablando), y darán lugar a la superación de la dicotomía derecha-izquierda en algunos sistemas políticos. En el período de entreguerras en Europa hubo intentos de poner en práctica iniciativas interesantes bautizadas como “la tercera vía”. Es posible que en el proceso de diseño político una nueva teoría política sea creada [15].

¿Cómo continuará la discusión política, social, económica, de defensa y sobre muchos otros temas? Sólo podemos decir que es necesario un “multiálogo” [16] como herramienta para la comunicación interestatal y para la comunicación internacional, en el proceso de producción de las normas y las instituciones necesarias.

A pesar del proceso de creación de la Unión Euroasiática, como Vladimir Putin dijo en octubre de 2011 hablando de la participación de la UE en la construcción de Eurasia, tal proyecto está aún, al margen del discurso de grupos intelectuales independientes, sólo en el esfera de la imaginación. Pero, como escribió un famoso teórico estadounidense del comunitarismo, Michael Walzer, incluso un estado es invisible, y para que aparezca, debe ser imaginado, debe dársele un carácter, y luego, personificarlo y hacerlo visible. La imaginación, según Albert Einstein, es mejor que el conocimiento, por lo tanto, la configuración emergente de Eurasia es el retorno de un sueño para todos los pueblos del continente, que serán capaces de poner en práctica gradualmente en la realidad. Y el conocimiento existente (incluyendo la experiencia negativa), y la tecnología deberían ser instrumentos para esta Gran Empresa Geopolítica.

Notas:

[1] Marshall McLuhan. The Gutenberg Galaxy. The Making of Typographic Man. University of Toronto Press, 1962.

[2] J. Mackinder Halford. The Geographical Pivot of History, Geographical Journal, London, 1904.

[3] Stanislaw Witkiewicz. Nienasycenie. Powiesc, t. 1-2, Warsz., 1957.

[4] La cuestión del etnocentrismo en un estado nacional, es decir, la división entre “nosotros” y “ellos”, se planteaba a menudo en el discurso ideológico, reflejándose, por ejemplo, en una “caza de brujas”, y en una política nacional. Sin embargo, incluso en una sociedad homogénea en términos culturales y étnicos, siempre habrá algunos mecanismos invisibles que empujan a la violencia mutua. El filósofo francés René Girard propone apartarse del modelo de “etnocentrismo” y buscar la causa dentro de la sociedad, que durante la historia del mundo siempre ha necesitado un chivo expiatorio. Para obtener más información, consulte René Girard. La violencia et le Sacre. Grasset y Fasquelle, 1972.

[5] La prueba de esto es el fracaso del proyecto de la multiculturalidad, lo que fue reconocido por Angela Merkel y Nicolas Sarkozy.

[6] John Williams, Atlanticism: The Achilles’ Heel of European Security, Self-Identity and Collective Will. http://www.redpepper.org.uk/atlanticism/

[7] Pietro Pirani. “The Way We Were”: Continuity and Change in Italian Political culture. 5, 2008. http://www.psa.ac.uk/journals/pdf/5/2008/Pirani.pdf

[8] Laffen, B. “Democracy and the European Union’, in Cram, L., Dinan, D. and Nugent, N. (eds.)

-Developments in the European Union, London: Macmillan Press Ltd., 1999, p. 334

[9] Leonid Savin. And the geopolitics of regional risks, Geopolitics No. 10

[10] Drynochkin A.V. Eastern Europe as an element of system of global markets. M: Olita, 2004. p. 11.

[11] Hay que señalar que no existe una clara interpretación del término “civilización”.

[12] Suess, Eduard. Das Antlitz der Erde. Wien, 1885.

[13] N.S. Trubetskoy. Acerca de la idea de un estado ideocrático, Eurasian chronicle. Issue XI. Paris, 1935. pp. 29-37.

[14] Peter Savitsky. The Continent Of Eurasia. – M.: Agraffe, 1997.

[15] Alain de Benoist propone llamar a una futura teoría que trascienda el marco del marxismo, el liberalismo y el fascismo, el Nuevo Nomos de la Tierra, y el profesor Alexander Dugin llama a tal ideología la Cuarta Teoría Política.

[16] Duke R. Gaming: The Future Language. N. Y.: Sage Publications, 1974.

(Traducción Página Transversal)

China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

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China en Rusland lanceren in herfst anti-dollar alliantie

Rusland blijft Amerikaanse staatsobligaties dumpen

Het Amerikaanse dollar imperium loop op zijn einde.

Inzet: Enorm reclamebord in Bangkok, waar de Bank of China adverteert met ‘RMB (renminbi): De Nieuwe Keus – De Wereld Munt.’

Het einde van het Amerikaanse dollar imperium is een grote stap dichterbij gekomen nu na Rusland ook China een alternatief lanceert voor het door Amerika gedomineerde wereldwijde SWIFT betalingssysteem. Rusland werd hiertoe gedwongen door de Westerse sancties in verband met de situatie in Oekraïne. China is er echter op uit om op termijn de dollar als wereld reservemunt van de troon te stoten, en adverteert daar zelfs openlijk mee (3). Als in september of oktober het Chinese alternatief van start gaat en een succes wordt, dan dreigt een spoedige instorting van de Verenigde Staten als supermacht.

De al jaren dreigende ontkoppeling van de opkomende BRICS-landen (Brazilië, Rusland, India, China,  Zuid Afrika) met de dollar wordt in het Westen nog altijd niet echt serieus genomen. Inmiddels blijkt dit proces al veel verder gevorderd te zijn dan ooit voor mogelijk werd gehouden.

Rusland lanceert alternatief en dumpt Amerikaanse staatsobligaties

Na uitgesloten te zijn van het internationale SWIFT betalingssysteem, een sanctie als gevolg van de –zoals onze lezers weten niet bestaande- Russische militaire acties in Oekraïne, lanceerde het Kremlin een alternatief waar meteen al 91 kredietinstellingen bij aangesloten werden. Tegelijkertijd dumpten de Russen een record hoeveelheid Amerikaanse schatkistpapieren, alleen al in december 2014 voor een bedrag van $ 22 miljard, maar liefst 20% van hun totaal (2).

Het Westen deed nogal lacherig over Ruslands alternatief voor SWIFT, want wat zou dat systeem voor zin hebben als andere landen er geen gebruik van zouden maken? Mocht dat onverhoopt wél gebeuren, dan zou de status van de dollar ernstig worden ondermijnd.

Chinezen lanceren in herfst CIPS

Nu blijkt dat het ‘onverwachte’ gevolg een Chinese navolging van de Russische stap is. Ook de Chinezen lanceren nu hun eigen internationale betalingssysteem: CIPS (China International Payment System), dat grensoverschrijdende transacties in yuan (renminbi) gaat regelen. Dit systeem zal mogelijk al in september of oktober actief worden.

De Westerse provocaties in Oekraïne hebben dus niet alleen Rusland, maar ook China er versneld toe aangezet stappen te ondernemen om de dollar los te laten. Eerder besloten Moskou en Peking al om een deel van hun onderlinge (olie)handel in de eigen valuta te gaan afrekenen.

Rol yuan in wereldhandel groeit snel

In november 2014 haalde de Chinese munt de Canadese en Australische dollar in en kwam het in de top-5 van internationaal meeste gebruikte valuta terecht. Tot nu toe moeten grensoverschrijdende yuan-transacties via zogenaamde clearing banken worden afgehandeld, maar met het nieuwe CIPS is die tussenstap niet langer nodig.

Omdat China de VS als grootste economie ter wereld aan het inhalen is, zal met CIPS steeds meer internationale handel niet langer in dollars, maar in yuans worden afgerekend. In december vorig jaar steeg het aantal wereldwijde betalingen met de Chinese munt al met 20,3% ten opzichte van een jaar eerder.

Rusland en China ‘gedwongen’ door regering Obama

‘Gesteld kan worden dat als het inderdaad een briljante tactische zet van de regering Obama was om Rusland –en door geopolitieke verwantschap ook China- uit het door de VS gecontroleerde monetaire transactie mechanisme te zetten en daarmee de twee grootste uitdagers van de Amerikaanse wereldwijde dominantie in hun eigen –of gezamenlijke- betalingssysteem te dwingen - wel, gefeliciteerd dan: dat is gelukt,’ wordt op de onafhankelijke financieel-economische website Zero Hedge sarcastisch geconcludeerd. (1)

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge
(3) Zero Hedge

vendredi, 13 mars 2015

La crise des Etats-Unis est l’expression de son déclin

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La crise des Etats-Unis est l’expression de son déclin

Une histoire intérieure des Etats-Unis actuels

par Klaus Hornung, professeur en sciences politiques, Allemagne

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Quelle est la stabilité du «pouvoir dirigeant du monde» (Président George Bush en 1992), de la «nation indispensable à la paix, à la liberté et à la démocratie dans le monde» (Président Bill Clinton en 1997)? A l’époque, les Etats-Unis, après avoir emporté la victoire dans la guerre froide, pouvaient se croire à l’apogée de leur histoire. Deux décennies plus tard, suite à leurs interventions militaires en Irak et en Afghanistan ayant abouti à des désastres, ils se sont retrouvés dans une grave crise financière et économique et face à une montagne de dettes astronomique s’élevant à presque 15 billions de dollars.


Pour le journaliste américain George Packer, la crise est l’expression d’un déclin, de la dissolution de la solidarité au sein de la société en un individualisme extrême, et d’un fossé se creusant continuellement entre riches et pauvres. Son livre dépeint cette histoire intérieure des Etats-Unis actuels, et l’auteur en décrit les racines: les puissants dans le monde de la finance ont résilié leur pacte avec la société pour fêter une orgie de l’abondance et du cynisme. Il s’est développé un système de «politique de la porte tournante» entre Wall Street et Capitol Hill, l’oligarchie de la finance, le Congrès et la Chambre des représentants, système présentant tous les symptômes du déclin.


Packer passe outre la politique extérieure et militaire. Il entend décrire l’histoire intérieure du scenario des Etats-Unis à l’aide d’une longue série de biographies sociales des contemporains s’affairant dans la politique et l’économie ainsi que de personnes d’autres couches sociales. Nous rencontrons par exemple Jeff Connaughton, qui passe sa vie entre les secteurs de la finance et de la politique et accomplit une ascension remarquable en grimpant de l’équipe de la campagne électorale du vice-président actuel Joe Biden à la haute bureaucratie ministérielle de Washington, en acquérant au passage une fortune considérable tout en étant témoin des luttes de pouvoir impitoyables régnant au sein des élites et de leurs réseaux pour l’influence et les profits financiers.


Les agissements d’un grand nombre de banquiers, d’avocats et de contrôleurs financiers s’écartent souvent du droit et de la loi et sont marqués par la convoitise de bonifications à hauteur de plusieurs millions et de l’accès à des fonctions et des positions politiques profitables. C’est le panorama d’un style politique où les moins scrupuleux gagnent, c’est l’image de l’exercice du pouvoir d’une élite s’éloignant de façon abusive des normes classiques de la démocratie et de l’Etat de droit. Dans ce contexte, apparaissent également des individus connus de l’histoire contemporaine, par exemple le président Bill Clinton avec ses histoires sexuelles notoires et ses serments solennels lui permettant d’échapper à la justice.


On y trouve aussi l’histoire tragique de Colin Powell, enfant d’immigrés jamaïcains, ayant combattu longtemps au Vietnam en tant que soldat, et qui devint Chef d’état-major général et Secrétaire d’Etat. Puis, le président Bush junior abusa de lui en lui imposant de rédiger le discours bien connu devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour présenter le mensonge concernant les prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein. C’était ce mensonge-là qui justifia l’intervention militaire des Etats-Unis en Irak et qui détruisit la bonne renommée de ce serviteur intègre de l’Etat.


Puis, l’auteur se déplace également dans la Silicon Valley, ce symbole de l’inépuisable force génératrice américaine. Là, son témoin biographique est un certain Peter Thiel, fils d’une famille chrétienne «réincarnée», un étudiant doué de l’Université de Stanford, un opposant au communisme et à l’homosexualité qui devra un jour lui-même faire son coming-out. Plus tard, il crée plusieurs hedgefunds, suite auxquels il devient le Titan d’un patrimoine de plusieurs milliards, passant ses journées en tant qu’influent gros sponsor dans sa villa de luxe au bord de la mer à Stanford.


C’étaient les années pendant lesquelles la Californie semblait devenir une espèce de paradis sur terre, grâce à la technologie de l’armement et la technologie spatiale, puis grâce à Internet et Facebook. Le déclin apparut lors de l’éclatement de la bulle d’Internet et de la crise de 2008 qui la suivit. Ainsi le libertarien Thiel reste songeur en reconnaissant les limites intellectuelles et politiques de l’adoration onirique des Américains autour du veau d’or et de ses conséquences.


Le livre de Packer est un mélange très personnel de documentation et de littérature. Il décrit de manière très engagée la récente histoire intérieure des Etats-Unis. Dans toutes ses pages, on retrouve la revendication de l’auteur de corriger le système politique actuel de son pays et d’accomplir un renouveau sociétal. Le panorama du déclin qu’il présente rappelle le livre du sociologue Christopher Lasch intitulé «La révolte des élites et la trahison de la démocratie» qui reconnaît, lui aussi, le noyau de la crise américaine, dans un «malaise démocratique».


C’est l’histoire de l’aliénation des élites privilégiées de leur société, de ceux qui contrôlent le flux international de l’argent et des informations, de ceux qui ont un style de vie multiculturel dans leur travail et dans leurs loisirs, menant une vie recluse et bien protégée dans leurs enclaves et qui se sont depuis longtemps soustraits à leurs devoirs civiques. Cet univers semble être une réalisation de la fameuse vision de Max Weber d’une société «de spécialistes sans esprit, de bon vivants sans cœur».    

George Packer: Die Abwicklung. Eine innere Ge­schichte des neuen Amerika. Frankfurt am Main 2014, ISBN 978-3-10-000157-3

L’avenir que Kadhafi avait prédit

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L’avenir que Kadhafi avait prédit

La Libye, ISIS et le luxe sans prix de la sagesse rétrospective

« Qui êtes-vous ? » a demandé un jour, vers la fin de son règne, feu Mouammar Kadhafi dans un discours célèbre où il remettait en cause (à juste titre) la légitimité de ceux qui, à l’époque, cherchaient à renverser son gouvernement, en les qualifiant d’extrémistes, d’agents étrangers, de rats et de toxicomanes. On s’est moqué de lui, on l’a caricaturé, ridiculisé et diabolisé; une ignoble vidéo parodique tournant en dérision le leader libyen s’est propagée sur les réseaux sociaux; l’auteur de la vidéo, un Israélien, trouvait sans doute le mot libyen d’arabe courant « Zenga » (qui signifie une ruelle) si drôle qu’il l’a extrait de l’un des discours de Kadhafi, l’a mis en boucle sur un air de hip-hop et voilà* … il a fait un hit qui a été diffusé largement (et honteusement) avec un zèle « révolutionnaire » dans le monde arabe. Nous l’avons partagée, nous avons ri, il est mort.

Mais c’est nous qui faisons maintenant les frais de cette plaisanterie sanglante ; Kadhafi savait de quoi il parlait; dès le début, il a accusé les soi-disant rebelles libyens d’être sous l’influence de l’idéologie d’Al-Qaïda et de Ben Laden; personne ne l’a cru, évidemment, même pas un tout petit peu. Et pourquoi aurions-nous dû le croire? Après tout, n’était-il pas un vil dictateur obsédé par le sexe et déterminé à massacrer la moitié de la population libyenne tout en soumettant l’autre moitié à des viols collectifs à l’aide de ses mercenaires subsahariens shootés au Viagra? Au moins c’est ce que le cancer visuel qu’est la chaîne Al Jazeera nous serinait, tout comme sa collègue saoudienne, encore plus haineuse si possible, d’Al-Arabiya dans leur couverture d’une rare malhonnêteté de la brutale conquête de la Libye par l’OTAN. C’est vrai que Kadhafi s’habillait bizarrement; pourquoi ferait-on faire confiance à un despote excentrique, fantasque, vêtu de bouts d’étoffe bigarrées, lorsqu’on a avec soi des sionistes bien propres sur eux comme Bernard Henry Levy, John McCain et Hillary Clinton qui sourient en faisant le signe de la victoire sur les photos, pourquoi vraiment?

Kadhafi les appelait des drogués, des fondamentalistes islamiques; nous, nous les appellons ISIS … on ne trouve plus cela aussi drôle aujourd’hui, hein ? Et ISIS est ce qui nous pendait au nez depuis le début; le lynchage « révolutionnaire » et la sodomisation de Mouammar Kadhafi aux cris frénétiques de « Allahu Akbar », salués par beaucoup, à l’époque, comme une sorte de triomphe perverti du bien incarné par la volonté populaire (lire: loi de la populace parrainée par l’OTAN) sur le mal incarné par la dictature (lire : État souverain), n’étaient rien d’autre que les premiers signes de ce qui attendaient le pays et la région; à savoir, le lynchage de masse de populations entières en Libye, Syrie et Irak et l’éclatement d’états arabes clés en mini-états ennemis. La vidéo horrible de l’assassinat du colonel Kadhafi qui surpasse les vidéos d’ISIS en termes de brutalité désaxée et de grossièreté sanglante, n’a pas soulevé la moindre critique à l’époque, bien au contraire; tout le monde semblait parfaitement satisfait que le « tyran » libyen ait connu une fin aussi grotesque … sauf que ce n’était que le début d’un nouveau règne de terreur sans précédent que nous devons aux mercenaires de l’OTAN et aux rebelles islamiques soutenus par le Conseil de Coopération du Golfe (CCG).

La prolifération rapide de groupes terroristes à la gâchette facile et de factions djihadistes arrosés de pétrodollars en Libye n’a pas été due à une sorte d’échec des services secrets des gouvernements occidentaux ni à la simple conséquence du vide de pouvoir laissé par le meurtre de Kadhafi; non, c’était un calcul politique délibéré, une stratégie volontairement mise en œuvre par l’OTAN et ses alliés dans le Golfe réunis sous le sinistre sobriquet des « Amis de la Libye » (Coalition Internationale contre ISIS) pour faire de ce pays d’Afrique du nord le plus grand et du plus incontrôlable dépotoir d’armes, de militants d’Al-Qaïda et du commerce illégal d’hydrocarbures du monde.

On peut donc dire, sans risquer de se tromper, que la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a permis à l’OTAN de bombarder la Libye jusqu’à la réduire en miettes, a finalement porté ses fruits … et c’est un fruit complètement pourri, dont, en quelque sorte, le dernier assassinat horrible de 21 pêcheurs et travailleurs égyptiens par la branche libyenne de l’État Islamique est la pièce à conviction n° 1, sans parler bien sûr, de la myriade de meurtres quotidiens, des bombardements et de mini-guerres civiles qui sont maintenant le lot quotidien de l’ensemble du pays depuis que l’Occident a fomenté son coup d’Etat contre le gouvernement de Kadhafi. La « Libye » est devenue aujourd’hui synonyme d’anarchie et de mort. En la libérant, l’OTAN lui a fait l’inestimable cadeau d’un long avenir d’instabilité et de chaos.

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Dans une interview avec les médias occidentaux de désinformation collective que sont la BBC, ABC et le Sunday Times, en février 2011, feu Mouammar Kadhafi a dit à ses arrogants interviewers; « Avez-vous vu les agents d’Al-Qaïda? Avez-vous entendu toutes ces émissions djihadistes? C’est Al-Qaïda qui contrôle les villes de Al Baida et de Derna, des anciens détenus de Guantanamo et des extrémistes lâchés par l’Amérique pour terroriser le peuple libyen … « . Derna est maintenant le principal bastion d’ISIS en Libye.

Par une étrange coïncidence (ou une sorte d’ironie cosmique), la date à laquelle ISIS a choisi de diffuser sa vidéo de la décapitation des captifs égyptiens, déclarant ainsi officiellement sa présence dans le pays déchiré par la guerre avec trois champs de pétrole sous son contrôle, a marqué (de manière tout à fait appropriée) le 4e anniversaire du commencement de la soi-disant révolution libyenne le 15 février 2011; aucun « hommage » n’aurait mieux convenu à la commémoration de la débâcle causée par le changement de régime opéré par l’Occident en Libye.

Mais bien avant qu’ISIS ne fasse le buzz, tout de suite après la chute de l’ancien régime, la nature atroce de la Libye « révolutionnaire » s’est révélée dans toute son effroyable splendeur, quand les soi-disant rebelles ont commis, avec une perfection qui donne la chair de poule, tous les crimes dont Kadhafi avait faussement été accusé : massacres, bombardements aveugles de zones résidentielles, voitures piégées, arrestations massives, torture, vol du pétrole et des ressources nationales … toute la panoplie. En 2013, deux militantes britanniques pro-palestiniennes, en chemin vers la bande de Gaza avec un convoi d’aide humanitaire, ont fait l’expérience personnelle des fruits pourris du chapitre libyen du soi-disant printemps arabe, quand elles ont été enlevées par une bande de révolutionnaires libyens-devenus-seigneurs-de-guerre dans la ville de Benghazi et violées devant leur père.

Les partisans des interventions humanitaires doivent se donner des claques dans le dos de satisfaction maintenant que la Libye a achevé sa métamorphose démocratique d’un pays qui avait plus haut niveau de vie d’Afrique sous le régime de Kadhafi, au modèle typique d’état failli : une zone sans foi ni loi de fanatisme religieux, d’affrontements sanglants et de marché de gros de têtes coupées ; en fait la Libye est devenue si « démocratique » qu’elle dispose maintenant de deux parlements et de deux gouvernements (en guerre), chacun avec sa propre armée (de criminels) et soutenus par l’argent et les caches d’armes de puissances étrangères concurrentes, sans parler de la myriade de mouvements et de milices sécessionnistes auxquels le coup illégal contre Kadhafi a donné naissance dans tout le pays tandis que la gratuité des soins de santé, de l’éducation et de l’électricité, que les Libyens tenaient pour acquise sous le régime de Kadhafi, n’est plus maintenant qu’une relique du passé; voilà l’opération « Odyssey Dawn »** qu’on avait promise aux Libyens; une version aseptisée de l’Irak sans l’indignation publique, soigneusement reconditionnée en « responsabilité de protéger » et livrée au moyen de campagnes de bombardements aériens grâce auxquelles le très zélé Club des Co-conspirateurs du Golfe (CCG) de l’Occident conduits uniquement par leur mesquines vendettas personnelles contre Kadhafi, a pu tester l’efficacité meurtrière des avions de guerre rouillés made in USA et de ceux de l’OTAN, sur le peuple de Tripoli et de Syrte.

C’est ce que Kadhafi avait prédit dès le début et plus encore; l’euphorie éphémère des révolutions tunisienne et égyptienne était tout simplement trop puissante et trop exaltante pour que nous nous embarrassions à lire les lettres en petits caractères; était-ce un complot, ou un véritable esprit révolutionnaire qui avait mal tourné? Ça n’a plus d’importance, maintenant qu’ISIS est devenu le véritable legs de la place Tahrir; « Ils tourneront la Libye en un autre Afghanistan, une autre Somalie, un autre Irak … vos femmes ne seront pas autorisées à sortir, ils vont transformer la Libye en un émirat islamique et l’Amérique bombardera le pays sous prétexte de lutter contre le terrorisme », avait dit le dirigeant libyen assassiné à la fin d’un discours télévisé le 22 février 2011, et on n’a jamais entendu paroles plus prophétiques.

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Le prototype libyen de la « guerre propre » américaine s’est avéré être un tel succès qu’on l’a reproduit avec la plus totale inconscience en Syrie; Les escadrons de la mort « Blackwater » de Paul Bremer du temps passé, qui répandaient la terreur partout en Irak, sont de retour … avec une touche islamique : barbus, vêtus de noir, couverts d’explosifs de la tête aux pieds, circulant dans des convois de Toyota Land Cruiser et l’idée fixe d’établir un califat islamique sans frontières et en constante expansion (qui se garde bizarrement de déranger le régime sioniste dans son occupation de la Palestine).

Chaque jour, le monde arabe découvre au réveil une nouvelle atrocité enregistrée sur vidéo; un festival de scènes sanglantes et terrifiantes offert par ISIS (ou IS ou ISIL), et d’innombrables autres « youtube », avec par exemple les crimes encore plus odieux que nous offrent les Etats-Unis avec leur guerre unilatérale de drones exterminateurs; toute la région tangue au rythme des décapitations à la machette et des incinérations par les missiles Hellfire. La mort est partout, elle tombe du ciel … et monte du sol; la guerre contre le terrorisme dresse sa tête hideuse une fois de plus; pour faire rentrer dans le rang les méchants terroristes que l’Occident lui-même a financés et commandités au nom de la démocratie pour déstabiliser des régimes « peu recommandables »; un implacable rituel cyclique*** qui commence par la responsabilité de protéger et se termine par la guerre contre le terrorisme, avec des milliers de vies innocentes, généralement qualifiées de dommages collatéraux, écrasées dans le processus.

C’est exactement ce que Kadhafi avait prévu; une Libye engloutie dans le chaos total, la guerre civile et les diktats occidentaux; un terrain fertile pour le fondamentalisme djihadiste et les extrémistes … dommage que, au lieu d’écouter ses mises en garde, nous ayons préféré nous payer sa tête au son d’une parodie israélienne.

Ahmad Barqawi

Ahmad Barqawi, chroniqueur indépendant et écrivain

Notes :
*En français dans le texte
**L’opération Odyssey Dawn est la contribution américaine à l’intervention militaire de 2011 en Libye.
***Groundhog Day. Le jour de la marmotte est un événement célébré en Amérique du Nord le jour de la Chandeleur, soit le 2 février. Selon la tradition, ce jour-là, on doit observer l’entrée du terrier d’une marmotte. Si elle émerge et ne voit pas son ombre parce que le temps est nuageux, l’hiver finira bientôt. Par contre, si elle voit son ombre parce que le temps est lumineux et clair, elle sera effrayée et se réfugiera de nouveau dans son trou, et l’hiver continuera pendant six semaines supplémentaires (Wikipedia).
Cela signifie aussi une situation où les événements se répètent ou semblent se répéter indéfiniment.

Article original : http://www.counterpunch.org/2015/03/09/libya-isis-and-the-unaffordable-luxury-of-hindsight/

Traduction : Dominique Muselet pour Arrêt sur Info

URL de cet article: http://arretsurinfo.ch/lavenir-que-kadhafi-avait-predit/

L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine

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L'Empire du Chaos s'installe en Europe: l' État islamique en Ukraine

Auteur : Justin Raimondo
Traduction Claude Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

Kiev et les djihadistes: une sombre alliance

Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention: le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, «une force de combat des islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens».

Les clés des organisations clandestines islamistes en Ukraine ont été remises à Mamon par un contact à Istanbul,Khalid, qui commande la branche ISIS locale. «Nos frères sont là», a-t-il dit à Mamon, et le journaliste s’est rendu en Ukraine où il a été mis en rapport avec un contact nommé Ruslan, qui l’a conduit au camp clandestin de Munayev.

Portant le nom du premier président de la Tchétchénie séparatiste, Djokhar Doudaïev, le bataillon Doudaïev était commandé par Isa Munayev, récemment tué dans l’est de l’Ukraine. Imprégnés d’une haine fanatique des Russes, qui soutiennent les rebelles de l’Est, les hommes de Munayev estiment également qu’ils paient une dette, puisque les bataillons du Secteur Droit ultra-nationaliste qui aujourd’hui luttent pour Kiev ont apparemment aidé les Tchétchènes dans le passé. Le Secteur Droit est un groupe paramilitaire ouvertement néo-fasciste qui a fourni une grande partie des forces qui ont rendu possible le coup d’État contre Viktor Ianoukovitch, l’ancien président ukrainien. Organisés en différents bataillons, dont la célèbre Brigade Azov, ils idolâtrent les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale, qui ont combattu les troupes soviétiques: les ultra-nationalistes ont été accusés d’avoir commis desatrocités dans le Donbass, ainsi que de terroriser leurs adversaires politiques sur le front intérieur. D’après Mamon, ils ont également été impliqués dans la lutte contre les Russes dans la lointaine Tchétchénie, où l’ancien gros bonnet du Secteur Droit Oleksandr Muzychko a combattu aux côtés de Munayev et des frères contre les Russes.

Comme Ruslan l’a dit à Mamon:

« Je suis ici aujourd’hui parce que mon frère, Isa, nous a appelés et a dit: ‹Il est temps de rembourser votre dette. Il fut un temps où les frères de l’Ukraine sont venus [en Tchétchénie] et se sont battus contre l’ennemi commun, l’agresseur, l’occupant.›. »

A côté de cette solennelle éthique du guerrier, une autre raison probable du soutien de l’EI à Kiev est l’accès à des cibles occidentales, données ainsi aux terroristes. Comme Mamon l’indique:

«L’Ukraine est en train de devenir une étape importante pour les frères comme Ruslan. En Ukraine, vous pouvez acheter un passeport et une nouvelle identité. Pour 15 000 dollars, un combattant reçoit un nouveau nom et un document juridique attestant de sa citoyenneté ukrainienne. L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne, mais c’est une voie facile pour l’immigration vers l’Ouest. Les Ukrainiens ont peu de difficultés à obtenir des visas pour la Pologne voisine, où ils peuvent travailler sur les chantiers et dans les restaurants, comblant le vide laissé par les millions de Polonais qui sont partis à la recherche de travail au Royaume-Uni et en Allemagne. »

On nous dit que l’EI prévoit des attaques terroristes en Europe, et que les forces de sécurité sont occupées à recenser tous les suspects du continent; pourtant voici ce trou béant dans les défenses de l’Ouest, par où les frères s’infiltrent tranquillement, sans que les médias occidentaux en rendent compte. En coopération avec des groupes ultra-nationalistes comme le Secteur Droit, qui ont également créé leurs bataillons semi-autonomes, les islamistes d’Ukraine, brandissant des passeports ukrainiens, ont ouvert une passerelle vers l’Ouest.

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Les demandes faites à Washington de commencer à fournir des armes létales au régime ukrainien font maintenant partie du débat de politique étrangère à Washington, avec les habituels suspects exhortant l’administration à ouvrir le robinet d’armement. Pourtant, les Ukrainiens disent qu’ils obtiennent déjà une aide létale de pays qu’ils refusent d’identifier, selon le membre officiel du Conseil de sécurité nationale ukrainienne Oleg Gladovsky:

«[L’aide provient] d’endroits où nous n’avons aucune influence et où il n’y a pas de tollé public à ce sujet (que nous avons nous-mêmes contribué à créer dans certains endroits, malheureusement). C’est de ces pays que nous sommes en train de recevoir de l’aide létale.»

Alors d’où vient cette aide?

«Dans l’est de l’Ukraine, écrit Mamon, le drapeau vert du djihad flotte sur certaines bases des bataillons privés.» Mais comment ces groupes de combat sont-ils privés?

L’armée ukrainienne en loques, composée de conscrits peu motivés et mal armés, ne fait pas le poids contre les séparatistes, qui se battent sur leur propre territoire contre un envahisseur. Le régime de Kiev dépend de ces arméesprivées pour fournir une colonne vertébrale à sa force de combat, et il semble y avoir une relation symbiotique difficile entre l’armée ukrainienne régulière et ces volontaires, avec une approche non interventionniste adoptée par Kiev pour ces derniers . Si le régime ukrainien reconnait ouvertement aujourd’hui obtenir de l’aide de pays non nommés, il est normal de se poser la question: le Bataillon Doudaïev obtient-il une aide directe à partir des mêmes sources que celles qui équipent en armes les rebelles islamistes radicaux de Syrie – le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis et les Saoudiens?

Comme les rebelles modérés syriens financés et soutenus par les Etats-Unis rejoignent l’EI en masse, le réseau djihadiste international étend ses tentacules en Ukraine pour reprendre le combat au nom de leurs frères.

L’un des principaux liens entre les factions ultra-nationalistes ukrainiennes et les islamistes était Oleksandr Muzychko, qui a combattu aux côtés du chef terroriste tchétchène Chamil Bassaïev – le cerveau derrière le massacre de l’école de Beslan – dans les guerres de Tchétchénie. L’année dernière, Muzychko a été tué dans une fusillade avec les policiers ukrainiens. Mais avant de disparaître, il était le visage public très évident du mouvement ultra-nationaliste d’Ukraine.

Dans une vidéo devenue virale, Muzychko et un groupe de ses compagnons du commando Secteur Droit sont entrés dans le bureau du procureur de la ville de Rivne, dans le nord-ouest de l’Ukraine, et ont giflé le procureur coupable de ne pas faire son travail à la satisfaction de Muzychko. Il a également fait irruption dans une réunion du conseil de la ville de Rivne, brandissant un fusil, et déclarant que le Secteur Droit ne désarmerait jamais. Alors que les autorités ont sans aucun doute trouvé les singeries de Muzychko ennuyeuses, ce genre de chose est normal dans la nouvelle Ukraine. Et il est probable que c’est son implication clandestine avec l’EI, bien plus que ses pitreries publiques, qui a provoqué la colère des autorités: elles lui ont tendu une embuscade et l’ont abattu le 24 mars de l’année dernière. Son implication avec la cellule EI en Ukraine est-elle devenue de plus en plus évidente, même pour ceux en Occident qui s’étaient contentés de regarder de l’autre côté?

Que les autorités de Kiev travaillent avec un avant-poste de l’EI est implicite dans toute l’article de Mamon: quand ce dernier s’est rendu au campement de Munayev en compagnie de Ruslan, ils n’ont eu aucune difficulté aux points de contrôle de l’armée ukrainienne, où la possibilité de percevoir des pots de vin ne faisait aucun doute, et ils sont passés à travers. Tout au long de l’article de Mamon nous entendons Munayev se plaindre de la pauvreté: le Bataillon Doudaïev, nous dit-on, doit dépendre d’activités criminelles pour financer le djihad. Pourtant, un oligarque mineur, nommé Dima leur remet 20 000 dollars, et il est question de vendre au marché noir de l’ambre à des «acheteurs du golfe Persique, y compris de riches cheikhs» – peut-être les mêmes riches donateurs qui ont si généreusement financé l’EI.

Les liens entre le régime de Kiev et l’enclave de l’EI en Ukraine sont nombreux, et seulement à demi cachés. Lorsque Mamon est arrivé au camp de Munayev, il a été accueilli par une voiture blindée qui, nous dit-on, a été donnée par Ihor Kolomoisky, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, récemment nommé gouverneur de Dniepropetrovsk. Kolomoisky, malgré son héritage juif, n’a aucun scrupule à s’allier à des groupes ouvertement antisémites comme le Secteur Droit, dont il a financé les bataillons: comme les djihadistes affiliés à l’EI, auxquels il a offert une voiture blindée, il ne pense qu’à la lutte contre Vladimir Poutine, qu’il méprise.

Une autre indication de l’alliance EI-Kiev est l’évasion d’Adam Osmaev, commandant-adjoint du Bataillon Doudaïev, d’une prison ukrainienne où il purgeait une peine pour avoir fomenté l’assassinat de Poutine. Après le coup d’état à Kiev, Munayev et ses compagnons ont fait sortir Osmaev de prison: quand ils ont été confrontés à la police ukrainienne à un barrage, ils ont été mystérieusement autorisés à passer. Comme le rapporte Mamon:

«Après une impasse dramatique, les Ukrainiens ont permis aux Tchétchènes de filer. (Il n’y a pas moyen de confirmer le récit de Ruslan, mais à l’automne 2014, le tribunal d’Odessa a soudainement déclaré qu’Osmaev avait suffisamment purgé sa peine et il a été libéré.) Osmaev et Munayev sont revenus à Kiev, et le bataillon Doudaïev a été créé.»

«De temps en temps, écrit Mamon, Munayev rencontre des représentants du Service de sécurité ukrainien, connu sous le nom de SBU.»

Le Bataillon Doudaïev compte environ 500 combattants, mais il y a aussi d’autres brigades djihadistes en Ukraine, organisées dans le Bataillon Sheikh Mansour, qui s’est détaché du Bataillon Doudaïev et «est basé à proximité de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine», ainsi que deux autres groupes composés des Tatars de Crimée, comptant chacun environ 500 djihadistes.

Comme l’aide des États-Unis coule à flot en Ukraine, dans quelle mesure va-t-elle retomber sur ces alliés de l’EI – et quelle sera son utilisation future? Si John McCain et Lindsey Graham arrivent à leurs fins, les armes américaines vont bientôt se trouver dans les mains de ces terroristes, dont il est sûr que le djihad contre les Russes se tournera vers l’Ouest et frappera les capitales de l’Europe.

C’est un retour de flamme avec une vengeance: nous créons nos propres ennemis, et leur donnons les armes pour nous faire du mal, alors même que nous affirmons notre besoin d’une surveillance universelle pour les combattre. Les savants fous formulant la politique étrangère américaine sont en train de créer une armée de monstres de Frankenstein – qui ne manqueront pas d’attaquer leurs créateurs bercés d’illusions.


- Source : Justin Raimondo-Traduction Claude Saker Francophone

L'Amérique Latine défend le Venezuela face au décret du président Obama

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L'Amérique Latine défend le Venezuela face au décret du président Obama

Rapprochement de Caracas avec Athènes

Auteur : Thierry Deronne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Traduction Jean-Marc del Percio
Ex: http://zejournal.mobi

Après la décision du président Barack Obama, le 9 mars 2015, de décréter « l’urgence nationale aux États-Unis » face à la « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et notre politique extérieure qu’est le Venezuela » (sic), le président de Bolivie Evo Morales a demandé une réunion d’urgence de l’UNASUR (organisme regroupant la totalité des nations sud-américaines) et de la CELAC (Communauté élargie des États Latino-américains et des Caraïbes) « pour nous déclarer en état d’urgence et défendre le Venezuela face à l’agression de Barack Obama. Nous allons défendre le Venezuela » Il a souligné l’importance de l’unité des peuples face à l’Empire qui tentent de « nous diviser, pour nous dominer politiquement et nous spolier sur le plan économique ».

Le président Correa, à travers son chancelier, a exprimé son « rejet le plus ferme de la décision illégale et extra-territoriale contre le Venezuela, qui représente une attaque inacceptable pour sa souveraineté ». Il a rappelé le signal négatif que constitue la signature de ce décret par Obama 48 heures après la visite de travail de l’UNASUR à Caracas. Cette délégation a enquêté sur la récente tentative de coup d’État contre le président Nicolas Maduro, élu en avril 2013, a rejeté l’ingérence extérieure, demandant aux secteurs violents de l’opposition de revenir à la voie électorale.

« Comment le Venezuela menace-t-il les Etats-Unis? A des milliers de kilomètres de distance, sans armes stratégiques et sans employer de ressources ni de fonctionnaires pour conspirer contre l’ordre constitutionnel étasunien ? Une telle déclaration faite dans une année d’élections législatives au Venezuela révèle la volonté d’ingérence de la politique extérieure étasunienne. » a déclaré pour sa part le gouvernement cubain.

Les mouvements sociaux latino-américains se sont mobilisés en défense de la démocratie vénézuélienne. Pour Joao Pedro Stédile, de la direction nationale du Mouvement des Sans Terre du Brésil : « Au Brésil il y a un peuple qui est avec vous, nous serons toujours solidaires et nous ne laisserons pas l’Empire envahir le Venezuela pour récupérer ses gisements de pétrole ». Le mouvement social bolivien a également manifesté sa solidarité. Rodolfo Machaca, dirigeant de la Confédération syndicale des travailleurs agricoles, a condamné l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures vénézueliennes, et leur complicité avec les violences organisées par la droite. Selon Machaca : « La situation au Venezuela nous préoccupe, c’est pourquoi nous proclamons notre solidarité avec ce pays, mais aussi avec le président Maduro. Nous condamnons l’ingérence nord-américaine, et toutes les tentatives de coup d’État ou autres manœuvres visant à la déstabilisation du Venezuela. ».

Rafael Correa dénonce les manipulations médiatiques contre le Venezuela

Rafael-Correa-MPI.jpgLe 1er mars, depuis Montevideo, où il assistait à l’investiture du président uruguayen Tabaré Vasquez, le président Correa a déclaré : «Le Venezuela est confronté à une guerre économique et médiatique, et se retrouve dans la situation d’autres gouvernements progressistes d’Amérique latine, avant lui. Cette situation, on l’a déjà vécu en Amérique latine. Souvenons-nous de ce qui est arrivé à (Salvador) Allende : la même guerre économique, le même type d’ingérence, les mêmes attaques médiatiques. De grâce, tirons les leçons de l’Histoire ». Selon Correa, cette ingérence « ne débouchera pas forcément sur ce qui est arrivé à Allende. Il n’en demeure pas moins que nous sommes confrontés chaque jour aux tentatives de déstabilisation de gouvernements démocratiques et progressistes d’Amérique latine, par la guerre économique, et à la manipulation mondiale en matière d’information ».

Au sujet de l’arrestation du maire d’opposition de Caracas, Antonio Ledezma, accusé d’implication dans un complot visant à déstabiliser le gouvernement de Nicolas Maduro, le président Correa a déclaré qu’il était « réducteur de commenter cet événement sans connaître les détails de l’affaire, en outre la souveraineté et les institutions de chaque pays doivent être respectées ».

Le Venezuela et la Grèce renforcent leurs relations bilatérales

En visite officielle en Grèce le 6 mars, la ministre des Affaires étrangère Delcy Rodriguez a félicité le nouveau gouvernement du premier ministre Alexis Tsipras, au nom du Gouvernement Bolivarien et du peuple vénézuelien. Dès la victoire de Syriza, Maduro avait salué la décision des électeurs malgré « la campagne médiatique qui tentait de leur faire peur en présentant notamment Alexis Tsipras comme l’agent d’une dictature vénézuélienne »

La Chancelière vénézuélienne a été reçue par Alexis Tsipras qui a manifesté son intention d’accueillir prochainement en Grèce le président Nicolas Maduro, assurant de son soutien le Venezuela et son peuple et insistant sur l’affection qu’il lui porte.

Accompagnée de l’ambassadeur du Venezuela en Grèce – Farid Fernandez – Mme Rodriguez a eu aussi l’occasion de rencontrer son homologue grec Nikos Kotzias (photo). La réunion a porté sur la possibilité de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays dans le domaine économique et commercial. Nikos Kotzias a reçu des informations sur la situation actuelle au Venezuela et a souligné l’importance de nouer des relations solides dans les domaines de la technologie, de l’économie, du commerce et du tourisme.

Un désir commun s’est exprimé : qu’Athènes devienne l’un des principaux partenaires de Caracas.

Cette visite officielle en Grèce répond à la volonté de Caracas de renforcer l’émergence d’un monde multipolaire, au sein duquel prévaudront le respect mutuel, la compréhension, la coopération, mais aussi le droit pour les peuples à l’autodétermination, à la liberté et à la souveraineté.


- Source : Thierry Deronne-Traduction Jean-Marc del Percio

jeudi, 12 mars 2015

Google nous classera selon les critères de la pensée unique

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Google nous classera selon les critères de la pensée unique

Auteur : Arnaud Lefebvre
Ex: http://zejournal.mobi                                                       

Google fait confiance au savoir: les sites internet pourraient être classés en fonction des faits et non plus des liens.

Internet est pollué : les sites anti-vaccination figurent en premier lieu des résultats de Google et les nouvelles peu fiables se répandent comme une trainée de poudre, explique NewScientist. Mais Google a trouvé une manière d’arranger cela : les sites internet pourraient être référencés en fonction de la véracité de leur contenu.

Actuellement, Google utilise les liens entrants d’une page internet comme un indicateur de la qualité de celle-ci. Ce système est la base du fonctionnement du moteur de recherche tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cependant, l’inconvénient est que des sites internet où pullule la  désinformation peuvent monter dans le classement de Google si un nombre suffisant de personnes redirigent les utilisateurs vers eux.

Mais une équipe de Google est en train d’adapter ce modèle afin de mesurer la popularité d’une page internet en fonction de sa crédibilité et non de sa réputation sur la Toile. Au lieu de recenser le nombre de liens entrants, le nouveau système, qui n’est pas encore totalement prêt, comptabilise la quantité de données informatives erronées. « Une source qui a peu de faits erronés est considérée comme digne de confiance », a expliqué l’équipe qui précise que le score de chaque page est un score de confiance fondé sur le savoir.

Le logiciel fonctionne sur base des informations du Knowledge Vault, une immense base de données que Google a créée à partir de l’Internet. Avec cet outil, les faits acceptés unanimement sur Internet sont considérés comme une approximation raisonnable de la vérité et les pages web qui contiennent des informations contradictoires sont classés en bas des résultats.

Il existe déjà bon nombre d’applications qui aident les utilisateurs d’Internet à vérifier les faits sur Internet. LazyTruth est une extension de navigateur qui permet de démasquer les faux mails et les hoax (canulars) qui circulent sur Internet. Emergent, un projet du Tow Center for Digital Journalism de L’université de Columbia, collecte les rumeurs issues de certains sites puis vérifie leur véracité ou les réfutent et les renvoie à d’autres sources.

Matt Stempeck, le développeur de Lazytruth estime que trouver une réponse exacte sur Google pourrait aider à venir à bout de la désinformation du public.

(Ndlr : Bien voyons…  Qui va décider de l' »exactitude » de la réponse ?   En gros, l’alternatif va se retrouver au fond du panier. Vaccination, chemtrail, découvertes scientifiques non labellisées et pourquoi pas, informations politiques bref, tout ce qui sera pas jugé comme information fiable disparaitra en fin de classement. Google va ressembler à une sorte de  wikipédia du lien, politiquement correct et bien propre sur lui. Vive la démocratie. Prenez l’habitude de naviguer avec duckduck !)


- Source : Arnaud Lefebvre

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Le monde anglo-saxon en guerre contre l’Europe?

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Le monde anglo-saxon en guerre contre l’Europe?

Auteur : Alexandre Latsa
Ex: http://zejournal.mobi

Les accords de Minsk ont fait ressurgir une vérité oubliée un peu trop vite : les États européens ont un rôle fondamental et incontournable quand il faut gérer une crise sur ce continent.

Paris et Berlin se sont en effet bien gardés d’inviter Washington et Bruxelles, c’est-à-dire l’Otan et l’UE, à ces négociations de Minsk, destinées à avancer vers un accord de paix, dans cette guerre civile qui se déroule en Ukraine.

Ironie de l’histoire : la Biélorussie, régulièrement taxée de « dernière dictature d’Europe », a accueilli une rencontre ayant permis aux puissances continentales de bloquer les velléités guerrières anglo-saxonnes.

Prises entre l’enclume des faucons ukrainiens et le marteau de leurs sponsors américains, les élites ukrainiennes, qui auraient naïvement cru à la fable de leur intégration fraternelle au sein de la communauté euro-atlantique, doivent désormais déchanter.

Les rêves d’adhésion immédiate à l’Union Européenne et à l’OTAN sont partis en fumée, et le pays est maintenant très proche de la faillite. Le divorce avec la Russie sur le modèle géorgien se fait au prix d’une guerre contre le monde russe et donc quasi-directement contre la Russie. Dans le même temps, les oligarques qui ont pris le pouvoir en Ukraine après les événements de la place Maïdan ont mis les nations européennes face à une situation très complexe.

Du côté de l’Europe de l’ouest, on essaie de croire à la paix en Ukraine et de rester optimistes, mais une scission apparaît de plus en plus nettement. D’une part, se profile un axe qui recherche la paix et d’autre part un groupe qui souhaite un affrontement plus direct avec Moscou.

L’axe anglo-saxon, fauteur de guerre ?

Dans ce groupe, quatre acteurs principaux.

Il y a d’abord l’Angleterre, dont le ministre de la Défense Michael Fallon affirme que Moscou fait planer un « véritable danger » sur les pays baltes. Quant à l’ex-ministre britannique de la Défense Liam Fox, il martèle que les forces de l’OTAN doivent « offrir aux Ukrainiens les capacités nécessaires pour se défendre » et notamment des « armes antichars sophistiquées » car la Russie menacerait de dominer l’Europe. Même son de cloche pour l’ancien responsable des services secrets russes qui affirme que la Russie représente une « menace en tant qu’État » pour l’Angleterre.

Il y a le Canada, l’un des acteurs étrangers les plus actifs durant le Maïdan, fait rarement mis en lumière par les médias français, qui vient d’être clairement appelé à l’aide par les autorités ukrainiennes qui affirment se préparer à une « guerre d’envergure » contre la Russie. Et au passage, sans aucun doute, à balayer d’un revers de main les accords de Minsk.

Washington menace de son côté la Russie de sanctions d‘une extrême gravité en l’accusant de faire entrer des chars en Ukraine, ce que pourtant François Hollande lui même dément. Fort de ce mythe médiatique, Washington étudie même la possibilité de livrer des armes à l’Ukraine afin de torpiller la fragile tentative de « quintuple entente continentale » arrachée à Minsk pendant la nuit du 11 au 12 février.

Enfin il y a l’OTAN, dont le commandant adjoint de l’Alliance atlantique en Europe, le général Adrian Bradshaw, vient d’affirmer, tout comme l’ex-secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, que la Russie pourrait être tentée d’envahir des pays membres du bloc. Grace à la crise ukrainienne, l’Alliance se redonne une raison d’exister et peut utiliser ses satellites en Europe (Pologne, États baltes…) pour constituer un cordon "Otanien" entre Paris, Berlin et Moscou. La crise en Ukraine a donc permis en quelque sorte l’apparition d’un projet de mur américain, qui remplacerait le mur de Berlin.

L’Europe face à ses contradictions historiques et systémiques

Un commentateur objectif et raisonnable pourrait se demander ce qu’un axe non-européen et maritime « Otan-Washington-Londres-Ottawa » peut apporter à une crise ne concernant que des puissances continentales européennes ou péri-européennes. Il pourrait avec étonnement constater que cet « axe du bien » a été exclu des négociations vers la paix mises en place par l’axe « Paris-Berlin-Moscou ». Il y a pourtant des explications à cela.

À la fin du second conflit mondial, l’Europe a confié sa défense aux États-Unis pour se protéger du péril soviétique. Lors de la disparition de ce danger, les Européens n’ont pas fait l’effort de créer un système de défense indépendant. L’OTAN a poursuivi son expansion vers l’est du continent, pays par pays. Dans cette organisation, la suprématie américaine coule de source.

La jurisprudence De Gaulle n’a pas fait tache d’huile, tandis que Berlin s’est montré incapable de s’affirmer en leader de la puissance militaire européenne. L’Allemagne se contentait de prendre le leadership économique d’une construction européenne ayant transformé les pays de l’union en sujets de ce nouveau Reich puissant économiquement, mais sans défense autonome.

Une Allemagne désormais prise en tenaille entre sa tendance naturelle à l’expansion vers l’Est (militaire en 1940, économique en 2000) et le risque d’une guerre ouverte dans laquelle elle serait la grande perdante, à cause de sa position économique dominante. Enfin, et peut être surtout, l’UE n’a toujours pas clairement défini ses frontières, ses limites civilisationnelles et par conséquent la limite territoriale et géographique de son expansion.

La Russie et les frontières du monde russe

L’Europe se retrouve face à une Russie en pleine mutation. Parallèlement au redressement économique spectaculaire qu’il a connu, le pays vit une mutation qui est de nature géopolitique. On l’imaginait devenir une puissance européenne ou quasi-européenne au début des années 2000 ; depuis quelques années, on constate au sein des élites russes une tendance géopolitique "eurasiatique" qui s’est beaucoup affirmée et qui tend à devenir dominante.

Ce changement de cap a logiquement entraîné une reconfiguration systémique et permanente tant de la politique étrangère russe, que de la gestion de ses marches (son étranger proche) et de la relation avec sa zone d’influence propre : le fameux « monde russe » que l’on peut qualifier « d’étranger intérieur », une notion difficile à comprendre pour les occidentaux.

Avec moins de 9 habitants au kilomètre carré, la Russie n’est pas un État nation européen comme les autres. Certaines frontières sont très éloignées du centre politique, et d’autres n’ont pas, en Russie, une signification identitaire aussi forte qu’en Europe occidentale. Cette réalité explique l’obsession russe d’avoir marches stables. L’existence de populations situées « hors » des frontières administratives de l’Etat russe actuel, mais se considérant comme appartenant au monde russe, complique encore les choses, que l’on pense par exemple aux Ossètes, aux populations russophones du Donbass ou à une partie de la population de la Moldavie.

Quel avenir pour l’Ukraine entre Washington, Moscou et l’Europe ?

Le retour de la Russie en tant qu’acteur géopolitique indépendant et autonome, ayant ses propres intérêts et les moyens de les défendre, est un élément clairement déstabilisant pour l’agenda américain en Eurasie et en Europe. Mais cette nouvelle donne place également l’Europe face à des choix stratégiques. L’affaire ukrainienne le démontre, en contraignant l’Europe à naviguer entre l’unilatéralisme de Washington et ses intérêts propres. Ces derniers n’allant pas du tout dans le sens d’une guerre sur le continent et contre la Russie, avec laquelle l’interaction commerciale, politique et économique est croissante depuis une quinzaine d’années.

Les Américains et les Européens ont globalement deux visions et des intérêts diamétralement opposés quant à l’avenir de leur relation avec l’Ukraine.

Pour Washington, l’Ukraine est un pion stratégique fondamental du fait de sa position géographique. Une fois l’Ukraine affranchie de l’influence de Moscou, elle pourrait se transformer en satellite docile, à l’extrémité est du continent, pour introduire l’OTAN en Eurasie, en commençant par la mer noire, et ainsi refouler la Russie vers l’Est. Le plus loin possible du « mur de Washington ».

L’Ukraine ne revêt en revanche aucun intérêt stratégique fondamental pour Paris ou Berlin, ni sur le plan militaire, ni sur le plan sécuritaire. Sur le plan économique, le pays peut représenter un marché potentiel pour certains produits européens, et pourrait devenir une source importante de main d’œuvre bon marché pour l’Allemagne. Sous cet angle, du reste, l’opération ukrainienne permet aux Etats-Unis de donner des gages économiques à leur allié allemand en Europe ; du moins tant que Berlin ne se permet pas de s’octroyer une quelconque liberté sur le plan militaire ou sécuritaire. Ceci explique en partie l’effroi qui a saisi Washington, Berlin et la soi-disant « nouvelle Europe » sous tutelle militaire américaine et sous domination économique allemande lorsque les Français ont esquissé la vente de navires Mistral, alors que dans le même temps l’Allemagne procède elle à des entraînements militaires avec des reproductions des mitrailleuses en bois en raison de la faiblesse de son budget militaire.

Si la paix revient en Ukraine, ce qui semble improbable, il faudra rebâtir, avec tous ces intérêts divergents, un système viable de relations Europe-Ukraine-Russie.

On imagine mal comment il pourrait pacifiquement s’esquisser sans que l’Ukraine ne redevienne ce que sa géographie et son histoire lui imposent d’être : un pont naturel entre la Russie d’un côté, et l’Europe centrale et occidentale de l’autre et surtout un tampon suffisamment étendu pour éviter au monde euro-occidental et au monde eurasien bien des heurts, et bien des affrontements.

Je dis improbable que la paix ne revienne car une question bien plus inquiétante se profile à l’horizon, question que les dirigeants occidentaux semblent ne pas vouloir se poser : l’Ukraine en tant qu’État existe-t-elle encore ?


- Source : Alexandre Latsa

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The Kiev-ISIS Alliance

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The Kiev-ISIS Alliance

Militants with links to ISIS fight for Kiev in East Ukraine as part of 'Dzhokhar Dudayev battalion'

 
Ex: http://russia-insider.com

This article originally appeared at Antiwar.com


While we’re fighting the Islamic State, a.k.a. ISIS, in Iraq and Syria, and American officials tout the alleged danger of an attack on the US homeland, in Ukraine Washington and the Caliphate are fighting on the same side. A remarkable series of articles by Marcin Mamon in The Intercept has documented an aspect of the Ukraine conflict that no one else has paid any attention to: the role played by the "Dudayev Battalion," a fighting force of radical Islamists consisting of Chechens, but also including fighters from throughout the Caucasus as well as some Ukrainains.

The keys to Ukranie’s Islamist underground were handed to Mamon by a contact in Istanbul, "Khalid," who commands the ISIS branch there. "Our brothers are there," he told Mamon, and the reporter traveled to Ukraine where he was put in touch with a contact named Ruslan, who led him to Munayev’s clandestine camp.

Named after the first "president" of breakaway Chechnya, Dzhokhar Dudaev, the Dudayev Battalion was commanded by Isa Munayev, recently killed in a east Ukraine. Imbued with a fanatical hatred of the Russians, who are backing the rebels in the east, Munayev’s men also feel they are paying back a debt, since the ultra-nationalist Right Sector battalions now fighting for Kiev apparently helped the Chechens in the past. Right Sector is an openly neo-fascist paramilitary group which provided much of the muscle that made the coup against Viktor Yanukovych, former Ukrainian president, possible. Organized into various battalions, including the notorious Azov Brigade, they idolize the World War II collaborators with the Nazis, who fought Soviet troops: the ultra-nationalists have been accused of carrying out atrocities in the Donbass, as well as terrorizing their political opponents on the home front. According to Mamon, they also have been involved in fighting the Russians in far-off Chechnya, where former Right Sector bigwig Oleksandr Muzychko fought alongside Munayev and "the brothers" against the Russians. As Ruslan told Mamon:

"I am here today because my brother, Isa, called us and said, ‘It’s time to repay your debt. There was a time when the brothers from Ukraine came [to Chechnya] and fought against the common enemy, the aggressor, the occupier."

Aside from this solemn warrior ethic, another likely reason for ISIS support to Kiev is the access this gives the terrorists to Western targets. As Mamon puts it:

"Ukraine is now becoming an important stop-off point for the brothers, like Ruslan. In Ukraine, you can buy a passport and a new identity. For $15,000, a fighter receives a new name and a legal document attesting to Ukrainian citizenship. Ukraine doesn’t belong to the European Union, but it’s an easy pathway for immigration to the West. Ukrainians have few difficulties obtaining visas to neighboring Poland, where they can work on construction sites and in restaurants, filling the gap left by the millions of Poles who have left in search of work in the United Kingdom and Germany."

We are told that ISIS is planning terrorist attacks in Europe, and security forces are busy rounding up suspects all across the continent – and yet here is this gaping hole in the West’s defenses, where "the brothers" are quietly infiltrating without much notice in the Western media. In cooperation with ultra-nationalist groups like Right Sector, which have also formed their semiautonomous battalions, the Islamists of Ukraine, brandishing Ukrainian passports, have opened a gateway to the West.

Demands that Washington start giving lethal aid to the Ukrainian regime are now part of the foreign policy debate in Washington, with the usual suspects urging the administration to open the weapons spigot. Yet the Ukrainians are saying they’re already getting lethal aid from countries they refuse to identify, according to Ukrainian national security council official Oleg Gladovsky:

"[The aid is coming from] places where we have no influence and where there’s no public uproar about it (which we ourselves have helped created in some places, unfortunately). It’s from these countries that we’re now receiving lethal aid."

So where is this aid coming from?

"In eastern Ukraine," writes Mamon, "the green flag of jihad flies over some of the private battalions’ bases." But how "private" are these fighting groups?

The tatterdemalion Ukrainian army, consisting of poorly-motivated and poorly-armedconscripts, is a poor match for the separatists, who are fighting on their home turf against an invader. The Kiev regime is dependent on these "private" armies to provide the backbone of its fighting force, and there appears to be an uneasy symbiotic relationship between the regular Ukrainian army and these volunteers, with a hands-off approach taken by Kiev to the latter. If the Ukrainian regime is now openly acknowledging getting aid from unnamed countries, it’s fair to ask: is the Dudayev Battalion getting direct aid from the same sources supplying Syria’s radical Islamist rebels with arms – Qatar, Kuwait, the United Arab Emirates, and the Saudis?

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As the US-funded-and –supported Syrian "moderate" rebels defect to ISIS in droves, the international jihadist network is extending its tentacles into Ukraine to take up the fight on behalf of their "brothers."

One of the key links between the Ukrainian ultra-nationalist factions and the Islamists was Oleksandr Muzychko, who fought alongside Chechen terrorist leader Shamil Basayev – the mastermind behind the Beslan school massacre – in the Chechen wars. Last year Muzychko was killed in a shoot-out with Ukrainian police, but before he went down he was the very visible public face of Ukraine’s ultra-nationalist movement.

In a video that went viral, Muzychko and a group of his fellow Right Sector stormtroopers entered the state prosecutor’s office in the city of Rivne, in northwestern Ukraine, and slapped the prosecutor around for not doing his job to Muzychko’s satisfaction. He also broke into a meeting of the Rivne city council, brandishing a gun, and declaring Right Sector would never disarm. While the authorities no doubt found Muzychko’s antics annoying, this sort of thing is "normal" in the new Ukraine, and it’s likely his involvement with the ISIS underground, rather than his public antics, brought down the ire of the authorities, who ambushed and shot him down on March 24 of last year. Was his involvement with the ISIS cell in Ukraine was becoming increasingly obvious, even to those in the West who had been content to look the other way?

That the Kiev authorities are working with the ISIS outpost is implied throughout Mamon’s piece: as Mamon made his way Munayev’s encampment in the company of Ruslan, they had no trouble at Ukrainian army checkpoints, where the opportunity to collect bribes was foregone and they were waved right through. Throughout Mamon’s piece we hear Munayev’s complaints of poverty: the Dudayev Battalion, we are told, must depend on criminal activities to finance their jihad. Yet one minor oligarch, named "Dima," hands them $20,000, and there is talk of selling black market amber to "buyers in the Persian Gulf, including wealthy sheikhs" – perhaps the same wealthy donors who have so generously funded ISIS.

The links between the Kiev regime and the ISIS enclave in Ukraine are numerous, and only half-hidden. When Mamon arrived at Munayev’s camp, he was met by an armored car that, we are told, was donated by Ihor Kolomoisky, one of the richest men in Ukraine who was recently appointed governor of Dnipropetrovsk. Kolomoisky, despite his Jewish heritage, has no compunctions about allying himself with openly anti-Semitic groups like Right Sector, whose battalions he has financed: like the ISIS-affiliated jihadists he gifted with an armored car, all he cares about is the fight against Vladimir Putin, whom he despises.

Another indication of the ISIS-Kiev alliance is the escape of Adam Osmayev, deputy commander of the Dudayev Battalion, from a Ukrainian jail, where he had been serving a sentence for plotting Putin’s assassination. After the coup in Kiev, Munayev and his fellow fighters broke Osmayev out of prison: when they were confronted by Ukrainian police at a checkpoint, they were mysteriously allowed to pass. As Mamonreports:

"After a dramatic standoff, the Ukrainians allowed the Chechens to go free. (There is no way to confirm Ruslan’s account, but in the fall of 2014, the Odessa court suddenly declared that Osmayev had fulfilled enough of his sentence and had been set free). Osmayev and Munayev came back to Kiev, and the Dudayev battalion was created."

"From time to time," writes Mamon, "Munayev met with representatives of the Ukrainian Security Service, known as the SBU."

The Dudayev Battalion numbers around 500 fighters, but there are also other jihadist brigades in Ukraine, organized into "the Sheikh Mansour battalion, which broke off from the Dudayev battalion" and "is based close to Mariupol, in the southeast of Ukraine," as well as two other groups composed of Crimean Tatars, each consisting of about 500 jihadists.

As US aid flows into Ukraine, how much of it will trickle down to these allies of ISIS – and to what future use will it be put? If John McCain and Lindsey Graham have their way, US arms will soon find their way into the hands of these terrorists, whose jihad against the Russians is bound to turn westward and strike at the capitals of Europe.

This is blowback with a vengeance: we are creating our own enemies, and giving them the weapons to harm us, even as we claim the need for universal surveillance in order to fight them. The mad scientists formulating US foreign policy are raising an army of Frankenstein monsters – who are sure to come after their deluded creators.

mercredi, 11 mars 2015

Nieuwe Saudische koning probeert moslimcoalitie tegen Iran te vormen

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Nieuwe Saudische koning probeert moslimcoalitie tegen Iran te vormen

Al 10.000 door Iran gecommandeerde troepen op 10 kilometer van grens Israël

Arabische media kiezen kant van Netanyahu tegen Obama

Breuk tussen Israël en VS brengt aanval op Iran dichterbij dan ooit

De sterk in opkomst zijnde Shia-islamitische halve maan zal zich tegen haar natuurlijke ‘berijder’ keren: Saudi Arabië, met in de ster op de kaart het centrum van de islam: Mekka.

De Saudische koning Salman, opvolger van de in januari overleden koning Abdullah, heeft de afgelopen 10 dagen gesprekken gevoerd met de leiders van alle vijf Arabische oliestaten, Jordanië, Egypte en Turkije, over de vorming van een Soenitische moslimcoalitie tegen het Shi’itische Iran. De Saudi’s hebben Iraanse bondgenoten de macht zien overnemen in Irak en Jemen, en weten dat zij zelf het uiteindelijke hoofddoel van de mullahs in Teheran zijn.

Grootste struikelblok voor de gewenste coalitie is de Moslim Broederschap, die gesteund wordt door Turkije en Qatar, maar in Egypte, Jordanië en Saudi Arabië juist als een terreurorganisatie wordt bestempeld. Koning Salman is dermate bevreesd voor een nucleair bewapend Iran, dat hij inmiddels bereid lijkt om ten aanzien van de Broederschap concessies te doen.

Saudi Arabië zal worden vernietigd

In zo’n 2500 jaar oude Bijbelse profetieën wordt voorzegd dat de Perzen (Elam = Iran) uiteindelijke (Saudi) Arabië zullen aanvallen (Jesaja 21). Jordanië (Edom en Moab) zal hoogstwaarschijnlijk ten prooi vallen aan Turkije (Daniël 11:41), dat eveneens Egypte zal aanvallen. Saudi Arabië komt dan alleen te staan en zal totaal worden vernietigd (Jeremia 49:21).

Het land waarin de islam is ontstaan voelt de bui al enige tijd hangen en probeert nu bijna wanhopig ‘het beest’ waar ze eeuwen op gereden heeft, gunstig te stemmen. Turkije zal echter nooit de alliantie met de Moslim Broederschap opgeven, net zoals Egypte nooit de Broederschap zal steunen.

Het beest dat de hoer haat

Enkele jaren geleden schreven we dat Turkije een geheim samenwerkingspact gesloten heeft met Iran. Beide landen hebben historische vendetta’s met de Saudi’s, die de Ottomaanse Turken verrieden met Lawrence van Arabië. Ook de vijandschap tussen het Wahabitische huis van Saud en de Iraanse Shi’iten bestaat al eeuwen.

Bizar: ISIS is oorspronkelijk een ‘uitvinding’ van de Wahabieten en niet de Shi’iten, maar streeft desondanks toch naar het einde van het Saudische koninkrijk. Hetzelfde geldt voor de Moslim Broederschap, Hezbollah en andere islamitische terreurgroepen. Dit is exact zoals de Bijbel het voorzegd heeft: de volken en landen van ‘het beest’ zullen ‘de hoer van Babylon’ haten, zich omkeren en haar verscheuren / met vuur verbranden.

Arabische media kiezen kant van Netanyahu tegen Obama

De Arabieren vallen zelf Israël echter (nog) niet aan omdat de Joodse staat een onverklaarde bondgenoot is tegen Iran. Onlangs zouden de Saudi’s zelfs hun luchtruim hebben opengesteld voor de Israëlische luchtmacht, nadat bekend werd dat de Amerikaanse president Obama vorig jaar dreigde Israëlische vliegtuigen boven Irak neer te schieten toen de regering Netanyahu op het punt stond Iran aan te vallen.

Diverse toonaangevende Arabische media kozen afgelopen week openlijk de kant van de Israëlische premier, nadat hij in diens toespraak voor het Amerikaanse Congres de toenadering van Obama tot Iran impliciet fel bekritiseerd had. Netanyahu’s woorden onderstreepten dat er de facto een breuk tussen Amerika en Israël is ontstaan, die zolang Obama president is niet meer zal worden geheeld. Dit brengt een Israëlische aanval op Iran dichterbij dan ooit tevoren (4).

Het is al jaren bekend dat Obama Netanyahu haat, en andersom is er eveneens sprake van groot wantrouwen en minachting. Net als in Jeruzalem ziet men ook in bijna alle Arabische Golfstaten, maar vooral in Saudi Arabië, Obama liever vandaag dan morgen verdwijnen.

In Iran wordt nog steeds ‘dood aan Amerika’ geschreeuwd

Wrang genoeg voor Washington geldt dat ook voor Iran. ‘Allahu Akbar! Khamenei is de leider. Dood aan de vijanden van de leider. Dood aan Amerika. Dood aan Engeland. Dood aan de hypocrieten. Dood aan Israël!’ schreeuwden Iraanse officieren begin februari toen Khamenei vol trots verklaarde dat Iran uranium tot 20% verrijkt had, terwijl hij Obama uitdrukkelijk had beloofd dit niet te doen.

Deze oorlogskreet wordt al sinds 1979 dagelijks gebezigd in Iran. In dat jaar liet de Amerikaanse president Jimmy Carter toe dat de hervormingsgezinde Shah van Iran werd afgezet door de extremistische Ayatollah Khomeini. Het onmiddellijke gevolg was een bloederige oorlog met Irak, waarbij meer dan één miljoen doden vielen.

Al 10.000 Iraanse troepen bij grens Israël

Zodra het door Turkije en Iran geleide rijk van ‘het beest’ Israël aanvalt, zullen Sheba en Dedan, de Saudi’s en de Golfstaten, enkel toekijken (Ezechiël 38:13). Dat we snel deze laatste fase van de eindtijd naderen blijkt uit het feit dat er op dit moment in Syrië al zo’n 10.000 door Iran gecommandeerde troepen – ‘vrijwilligers’ uit Iran, Irak en Afghanistan- op slechts 10 kilometer van de Israëlische grens staan. Dat zouden er in de toekomst 100.000 of zelfs meer kunnen worden (2)(3).

Het Vaticaan ‘de hoer’ en vervolger van christenen?

Terwijl de Bijbelse eindtijdprofetieën overduidelijk voor onze eigen ogen in vervulling gaan zijn veel Westerse christenen hier nog steeds blind voor, omdat hen geleerd is dat ‘de hoer’ het Vaticaan is, en de ‘valse profeet’ een toekomstige paus is die de grote wereldreligies met elkaar zal verenigen, daar het evangelie voor zal opofferen en katholieken en andere christenen (!) zal laten onthoofden omdat ze dit zullen weigeren.

Als ‘de hoer’ het Vaticaan is, dan zou dat echter betekenen dat de katholieke/ christelijke landen waar zij op ‘zit’ haar zullen aanvallen en verbranden. Denken mensen nog steeds serieus dat andere landen in Europa Rome zullen aanvallen, terwijl moslim terreurgroepen zoals ISIS regelmatig openlijk dreigen om in de nabije toekomst Italië binnen te vallen en het Vaticaan te vernietigen? Terwijl christenen in Irak, Egypte, Syrië, Nigeria en andere moslimlanden nu al worden vermoord en onthoofd vanwege hun geloof en omdat weigeren zich te bekeren tot de islam (= het beest te aanbidden)?

Moderne ‘Torens van Babel’ in Mekka

In eerdere artikelenstudies (zie hyperlinks onderaan) voerden we uitgebreid Bijbels bewijs aan –en geen giswerk theorieën- dat ‘de hoer van Babylon’, ‘dronken van het bloed der heiligen en van het bloed der getuigen van Jezus’ zich precies daar bevindt waar Johannes haar zag: in ‘de woestijn’ (Openbaring 17:3). Alleen al hierom kan het nooit om Rome, New York of Brussel gaan. De 7 gigantische torens bij het Ka’aba complex in Mekka –het grootste ter wereld- worden plaatselijk zelfs letterlijk ‘De berg Babel’ genoemd.

Eindtijd: Niet Europa of Amerika, maar Israël centraal

Niet Europa, niet Amerika en ook niet Rusland staan centraal in de Bijbelse eindtijdprofetieën van zowel het Oude als het Nieuwe Testament –al spelen zij natuurlijk wel een rol-, maar het Midden Oosten, Israël en de omringende moslimwereld. Pas als de coalitie van het (moslim)beest Israël aanvalt –bedenk dat de islam zichzelf omschrijft als ‘het beest uit de afgrond’!- met de bedoeling de Joodse staat weg te vagen en de laatste resten van het christendom in het Midden Oosten uit te roeien, zal de Messias, Jezus Christus, in eigen persoon neerdalen, tussenbeide komen en alle vijanden vernietigend verslaan.

Xander

(1) Reuters via Shoebat
(2) American Thinker
(3) The Christian Monitor
(4) KOPP

mardi, 10 mars 2015

Les Etats-Unis en Europe. De quoi je me mêle?

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Les Etats-Unis en Europe. De quoi je me mêle?

Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Nous ne sommes vraiment pas en Europe. Nous avons toujours l’OTAN et, derrière l’OTAN, les Etats-Unis d’Amérique qui gouvernent notre politique dite « étrangère », laquelle est, bien souvent, la politique interne à l’Europe. Ce sont eux qui ont décidé de la manière dont allait se disloquer la Yougoslavie, avec des conséquences terribles pour cette région. Il est vrai que les Européens ont commencé par manquer à leur devoir, à commencer par les Allemands qui se sont empressés de reconnaître la Croatie, en ne convoquant pas une conférence pour organiser pacifiquement ce démembrement. Ce sont donc les Etats-Unis qui ont décidé des bons et des méchants, avec les bons Bosniaques musulmans qui pouvaient se permettre de bombarder le marché de Sarajevo pour en accuser les Serbes et les bons Croates qui ont chassé de leur terre les Serbes de la Krajina. Cela nous le savions depuis longtemps.

Nous pensions que l’Europe, nulle sur le plan des relations internationales, gérait un peu mieux son économie. Le problème de la dette grecque lui incombe ; ce sont les citoyens des autres pays européens qui paieront. Or qui faisait la loi en Grèce jusqu’aux dernières élections ? C’était une « troïka » représentant le FMI, la BCE et la commission. Le FMI est une instance internationale. Qu’a-t-il donc à faire dans nos problèmes ? A la rigueur il pourrait prêter à l’Europe qui prêterait à la Grèce ; mais il prête directement. Quant à la BCE, elle est indépendante. Il reste la commission, qui est à l’Europe ce que les fermiers généraux étaient à notre ancien régime. Où sont les représentants du peuple européen ? Le nouveau pouvoir grec a raison de ne plus vouloir de cette troïka. En revanche cela ne change rien pour lui sur le fond. Jusqu’ici nous n’avions que les conséquences d’une gestion lamentable des problèmes par des dirigeants européens incapables, en Grèce et ailleurs. Or voici que survient un fait nouveau. Monsieur Obama se permet de porter un jugement positif sur les demandes grecques. De quoi je me mêle ?

Ces derniers jours, la situation dans l’Ukraine orientale a appelé une initiative d’Angela Merkel et de François Hollande. L’idée n’était pas mauvaise, mais elle faisait suite à des déclarations belliqueuses en provenance des Etats-Unis, qui leur faisaient peur. Etait-ce un éclair de lucidité ? On peut en douter. Dans cette affaire il y a quelque chose qui cloche, indépendamment de tout jugement sur les responsabilités respectives des Ukrainiens et des Russes. Dans quel esprit nos deux chefs d’état sont-ils venus à Minsk ? Comme médiateurs ? Si c’était le cas, il fallait au moins respecter les apparences. Pourquoi les occidentaux se concertent-ils toujours avec Porochenko avant de parler à Poutine ? Pourquoi ce même Porochenko a-t-il été invité, après les accords de Minsk, à Bruxelles ? Ou alors ils veulent imposer leurs vues à la Russie. Pourquoi pas ? Mais, dans un tel cas, il leur est inutile de s’encombrer d’Ukrainiens qui ne peuvent que les gêner par leur intransigeance.

Il faut dire que les journalistes ne font pas preuve non plus d’une impartialité ne serait-ce qu’apparente. C’est ainsi que Vladimir Poutine, président élu comme les autres et juste plus populaire chez lui que ces autres, est qualifié de « maître du Kremlin » ? Pourquoi ne parle-t-on pas du maître (de la maîtresse ?) du Bundestag, du maître de l’Elysée ?

Il y a cependant bien pire. On a vu Biden donner des leçons et proférer des menaces. C’est son droit. Cependant quand il dit qu’il donnera des armes à l’Ukraine en cas d’échec, sans se soucier du responsable de l’échec, il pousse Porochenko à chercher cet échec. Sans doute l’échec n’a-t-il pas été total dans la mesure où les deux grands « européens » voulaient annoncer une issue positive à leurs opinions nationales. Mais on voit aujourd’hui Porochenko annoncer que le cessez le feu a peu de chances d’être respecté. Comment le sait-il ? Parce qu’il ne le fera pas respecter ? Or, si les accords ne sont pas suivis d’effet, on sanctionnera la Russie, sans chercher le responsable. D’ailleurs ces sanctions ne seront levées que si les tensions diminuent. On ne cherche pas non plus à savoir qui pourrait l’empêcher.

Il y a deux explications possibles. Ou bien les dirigeants de l’UE veulent se faire bien voir de la Pologne et des Etats-Unis. Ou alors ils cajolent Porochenko parce qu’ils veulent le lâcher. Peut-être est-ce un peu les deux. Ou alors ce ne serait qu’une nouvelle version du politiquement correct. Quand on est du « bon » côté, quand on œuvre pour la « bonne » cause, alors tout est permis. Les Anglo-Saxons savent très bien faire. Les américains ne savent-ils pas truquer les preuves quand ils croient avoir la justice pour eux ?

Dans cette ambiance, il est très étonnant que quelques politiciens et commentateurs se soient mis à tenir un discours différent de celui des dirigeants et des médias. C’est ainsi que, dans le journal Le Monde, François Fillon a écrit que les Etats-Unis s’étaient disqualifiés dans le différend entre Russes et Ukrainiens. C’est ainsi que, dans L’Express, Christian Makarian écrit que « notre incompréhension [de la Russie] révèle notre fainéantise intellectuelle, ce voluptueux sentiment de supériorité ». Il conclut magistralement ainsi : « on réagit [face à Vladimir Poutine qui exploite les déficiences molles du commerce] par la réduction du commerce. Or on ne peut lui répliquer que par une idée plus haute, plus vaste de l’Europe ». Dans le même journal, Jacques Attali, qu’on connaît plutôt comme un insupportable mondialiste, voit plus loin : « la Russie doit être notre alliée ». Le croissant de nos ennemis va « du Nigeria à la Tchétchénie, en passant par le Mali, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan et une partie du Pakistan ». Il décrit en même temps les vrais ennemis d’Israël. Surtout il n’y met pas l’Iran, qu’il ne résume pas à quelques dirigeants aboyeurs, ni même les Chiites. Il semblerait qu’il ait enfin compris.

Peter EISNER (PSUNE/LBTF)

Boko Haram : une opération secrète de la CIA pour diviser et régner en Afrique?

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Boko Haram : une opération secrète de la CIA pour diviser et régner en Afrique?

Auteur : Julie Lévesque
Ex: http://zejournal.mobi

Le but de la présence militaire étasunienne en Afrique est bien documenté : contrer l’influence chinoise et contrôler des endroits stratégiques et des ressources naturelles, y compris les réserves de pétrole. Cela a été confirmé il y a plus de 8 ans par le département d’État étasunien :

En 2007, le conseiller du département d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham a commenté les objectifs stratégiques d’AFRICOM : « protéger l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques abondantes en Afrique, une tâche qui consiste à protéger la vulnérabilité de ces richesses naturelles et à s’assurer qu’aucune autre tierce partie intéressée, comme la Chine, l’Inde, le Japon ou la Russie, n’obtienne des monopoles ou des traitements préférentiels ». (Nile Bowie,.US AFRICOM Commander Calls for “Huge” Military Campaign in West Africa, Global Research, 11 avril 2012)

Au début février, « de passage au Centre d’études stratégiques et internationales à Washington, D.C., le chef d’AFRICOM, le général David Rodriguez, a appelé à une campagne de « contre-insurrection » de grande envergure menée par les États-Unis contre des groupes en Afrique de l’Ouest ».

Le chef du Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM), le général Joseph Votel, a fait des remarques similaires la semaine dernière à l’Académie West Point de l’Armée étasunienne, affirmant que les équipes de commandos étasuniens doivent se préparer à de nouveaux déploiements contre Boko Haram et l’État islamique. (Thomas Gaist, US AFRICOM Commander Calls for “Huge” Military Campaign in West Africa, World Socialist Web Site, 2 février 2015)

Mark P. Fancher a souligné l’hypocrisie et « l’arrogance impérialiste » des pays occidentaux, qui « malgré la condamnation universelle du colonialisme », sont toujours prêts « à déclarer publiquement (sans excuses) leurs plans d’expansion et de coordination de leur présence militaire en Afrique » (Marc P. Fancher, Arrogant Western Military Coordination and the New/Old Threat to Africa, Black Agenda Report, le 4 février 2015)

Plus de troupes en provenance du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad sont maintenant déployées pour lutter contre Boko Haram.

Cette nouvelle guerre contre une autre entité terroriste obscure en Afrique n’est pas sans rappeler la campagne de propagande ratée de Kony 2012, drapée dans des idéaux humanitaires. Elle est utilisée comme un écran de fumée pour éviter d’aborder la question des victimes de la guerre contre le terrorisme et les causes réelles du terrorisme, et afin de justifier une autre invasion militaire. Il est vrai que Boko Haram fait des victimes, mais le but de l’intervention occidentale en Afrique n’est pas de venir à leur secours.

Le conflit le plus meurtrier dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, celui qui fait toujours rage, se passe au Congo et l’élite occidentale et leurs médias ne s’en préoccupent pas. Cela démontre que les interventions militaires ne sont pas destinées à sauver des vies.

Pour comprendre pourquoi les médias se concentrent sur Boko Haram, nous avons besoin de savoir qui est derrière cette organisation. Quel est le contexte sous-jacent et quels intérêts sont servis?

Boko Haram : une autre opération clandestine des États-Unis?

Boko Haram est basé dans le nord du Nigeria, le pays le plus peuplé et la plus grande économie d’Afrique. Le Nigeria est le plus grand producteur de pétrole du continent et détient 3,4 % des réserves mondiales de pétrole brut.

En mai 2014, African Renaissance News a publié un reportage détaillé sur Boko Haram et la possibilité que l’organisation soit une autre opération secrète de la CIA visant à prendre le contrôle du Nigeria :

Le plus grand prix pour l’AFRICOM, qui vise à implanter une Pax Americana en Afrique, serait de réussir dans le pays africain le plus stratégique, le Nigeria. C’est là qu’entre en perspective la question de Boko Haram qui fait rage actuellement et la prédiction de l’Intelligence Council des États-Unis sur la désintégration du Nigeria en 2015, dont on a beaucoup parlé [...] (Atheling P Reginald Mavengira, Humanitarian Intervention” in Nigeria: Is the Boko Haram Insurgency Another CIA Covert Operation? Wikileaks, African Renaissance News, 8 mai 2014)

Dans les années 1970 et 1980, le Nigeria a aidé plusieurs pays africains « défiant ainsi clairement les intérêts des États-Unis et de leurs alliés occidentaux, une opposition ayant entraîné à l’époque un recul des initiatives occidentales en Afrique ». (Ibid.)

Le Nigeria exerce son influence dans la région grâce au leadership du Groupe de contrôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOMOG, droite), une armée composée de soldats de divers pays africains et mise en place par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le groupe est intervenu dans la guerre civile au Liberia dans les années 90. Le Liberia a été fondé en 1821 par les États-Unis et a été dirigé par des Américano-Libériens pendant plus d’un siècle.

Les puissances occidentales, en premier lieu les États-Unis, ne sont évidemment pas prêtes à laisser les Africains avoir une armée multinationale dans laquelle ils ne détiennent pas de rôle de premier plan. L’ACRI, qui devint plus tard l’AFRICOM, a été formé en 2000 pour contenir l’influence du Nigeria et contrer l’ECOMOG, évitant ainsi l’émergence d’une force militaire africaine dirigée par des Africains.

Selon les documents de Wikileaks mentionnés dans l’article de Mavengira ci-dessus, l’ambassade étasunienne au Nigeria constitue :

une base d’opérations pour des actes de subversion de grande envergure et à grande portée contre le Nigeria, notamment l’écoute des communications du gouvernement nigérian, l’espionnage financier d’éminents Nigérians, le soutien et le financement de groupes subversifs, d’insurgés, de propagande de discorde entre les groupes disparates du Nigeria et l’utilisation de chantage relié aux visas afin de contraindre et d’amener des Nigérians de haut rang à agir en faveur des intérêts étasuniens. (Mavengira, op. cit., c’est l’auteure qui souligne)

Mavengira fait partie de la GreenWhite Coalition, un « groupe de défense citoyen bénévole composé de Nigérians de tous les groupes ethniques et de toutes les convictions religieuses ». Il écrit que le but ultime des opérations clandestines étasuniennes dans son pays consiste « à éliminer le Nigeria comme potentiel rival stratégique des États-Unis sur le continent africain ». (Ibid.)

Une enquête sur la secte Boko Haram par la Coalition GreenWhite a révélé que la « campagne de Boko Haram est une opération secrète organisée de la Central Intelligence Agency (CIA) étasunienne coordonnée par l’ambassade étasunienne au Nigeria ». Les États-Unis ont déjà utilisé leurs ambassades pour des opérations secrètes. L’ambassade de Benghazi s’est révélée être la base d’une opération secrète de trafic d’armes pour les mercenaires luttant contre Bachar Al-Assad en Syrie. Quant à l’ambassade en Ukraine, une vidéo de novembre 2013 a émergé récemment montrant un parlementaire ukrainien l’exposant comme le point central d’une autre opération clandestine destinée à fomenter des troubles civils et à renverser le gouvernement démocratiquement élu.

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L’enquête de GreenWhite Coalition sur Boko Haram révèle un plan en trois étapes du National Intelligence Council des États-Unis visant à « pakistaniser » le Nigeria, internationaliser la crise et diviser le pays en vertu d’un mandat et d’une force d’occupation de l’ONU. Le plan « prédit » la désintégration du Nigeria pour 2015. Il convient de citer l’enquête en détail :

L’ensemble du rapport du [National Intelligence Council] est en réalité une déclaration d’intentions codée sur la façon dont les États-Unis prévoient éventuellement démanteler le Nigeria grâce à des complots de déstabilisation [...]

Étape 1: Pakistaniser le Nigeria

Vu la réalité existentielle du fléau de Boko Haram, la vague d’attentats et d’attaques sur les bâtiments publics sont susceptibles de dégénérer dans les mois à venir.

Le but est d’exacerber les tensions et la suspicion mutuelle entre les adeptes des deux religions au Nigeria et de les mener à la violence interconfessionnelle [...]

Étape 2: L’internationalisation de la crise

Les États-Unis, l’Union européenne et les Nations Unies appellerons à l’arrêt des violences. [...] Pour créer de l’effet, il y aura une couverture importante des médias internationaux sur la crise du Nigeria avec de soi-disant experts pour discuter de toutes les ramifications. Ces experts s’efforceront de créer l’impression que seule une intervention étrangère bienveillante pourrait résoudre la crise.

Étape 3: La grande division en vertu d’un mandat de l’ONU

L’on proposera d’abord l’intervention d’une force internationale de maintien de la paix afin de séparer les groupes belligérants et/ou un mandat de l’ONU assignant différentes parties du Nigeria à des puissances occupantes. Bien sûr, les États-Unis et leurs alliés, guidés par des purs intérêts économiques, auront préalablement discuté dans les coulisses des zones à occuper [...] (Ibid., c’est l’auteure qui souligne)

En 2012, le Nile Bowie écrivait:

Le Nigerian Tribune a rapporté que Boko Haram reçoit du financement de différents groupes de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni, en particulier du Fonds fiduciaire Al-Muntada, dont le siège est au Royaume-Uni et à la Société islamique mondiale de l’Arabie saoudite [8]. Lors d’une entrevue menée par Al-Jazeera avec Abou Mousab Abdel Wadoud, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) stipule que des organisations dont le siège est en Algérie ont fourni des armes au mouvement Boko Haram au Nigeria « pour défendre les musulmans au Nigeria et arrêter les avancées d’une minorité de croisés ».

Fait amplement documenté, les membres d’Al-Qaïda (AQMI) et du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) ont combattu aux côtés des rebelles libyens et reçu directement des pays de l’OTAN des armes et du soutien logistique durant le conflit libyen en 2011 [...]

Image: Abdelhakim Belhadj, chef des rebelles pendant la guerre de 2011 en Libye et ancien commandant du Groupe islamique combattant en Libye lié à Al-Qaïda.

Pour l’administration Obama, l’appui clandestin à des organisations terroristes dans le but d’atteindre ses objectifs de politique étrangère semble être la condition préalable au commandement des opérations à l’étranger. Boko Haram existe comme une division séparée de l’appareil de déstabilisation étasunien, visant à briser le pays le plus peuplé d’Afrique et le plus grand marché potentiel. (Nile Bowie, CIA Covert Ops in Nigeria: Fertile Ground for US Sponsored Balkanization, Global Research, le 11 avril 2012)

Des reportages indiquent également que certains commandants nigérians sont possiblement impliqués dans le financement de l’insurrection.

Selon le reportage, un soldat nigérian dans l’État de Borno a confirmé que Boko Haram a attaqué Gamboru Ngala en leur présence, mais que leur commandant leur a demandé de ne pas repousser l’attaque. Le soldat a dit au Service Hausa de la BBC que des hélicoptères planaient dans le ciel tandis que les attaques étaient en cours. Trois cents personnes ont été tuées, des maisons et un marché brûlés tandis que les soldats regardaient, ayant reçu l’ordre de ne pas prêter assistance à ceux qui étaient attaqués. Le soldat a déclaré que l’insurrection de Boko Haram prendra fin lorsque les officiers supérieurs de l’armée cesseront de l’alimenter.

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Lors des enlèvements de filles de Chibok, un soldat a affirmé en entrevue à SaharaReporters,

« Nous avons reçu l’ordre d’arrêter les véhicules transportant les filles, mais dès le début de la mission, nous avons reçu l’ordre contraire, soit de nous retirer. Je peux vous assurer que personne ne nous a demandé de chercher quiconque. »

Certains soldats soupçonnent leurs commandants de révéler les opérations militaires à la secte Boko Haram. (Audu Liberty Oseni, Who is Protecting Boko Haram. Is the Nigerian Government involved in a Conspiracy?, africanexecutive.com, 28 mai 2014)

Ces commandants auraient-ils été contraints par des éléments de l’ambassade étasunienne, tel que le suggère l’enquête de Greewhite Coalition citée auparavant?

Boko Haram: Le prochain chapitre dans la frauduleuse, coûteuse, destructrice et meurtrière guerre au terrorisme?

Il a été clairement démontré que la soi-disant guerre contre le terrorisme a fait croître le terrorisme. Nick Turse explique :

Dix ans après que Washington eut commencé à verser l’argent des contribuables dans la lutte contre le terrorisme et les efforts de stabilisation à travers l’Afrique, et que ses forces eurent commencé à exploiter le Camp Lemonnier [Djibouti], le continent a connu de profonds changements, mais pas ceux recherchés par les États-Unis. L’université de Berny Sèbe de Birmingham cite en exemple la Libye post-révolutionnaire, l’effondrement du Mali, la montée de Boko Haram au Nigeria, le coup d’État en République centrafricaine, et la violence dans la région des Grands Lacs de l’Afrique comme preuve de la volatilité croissante. « Le continent est certainement plus instable aujourd’hui qu’il ne l’était au début des années 2000, lorsque les États-Unis ont commencé à intervenir plus directement. » (Nick Turse, The Terror Diaspora: The U.S. Military and Obama’s Scramble for Africa, Tom Dispatch, 18 juin, 2013)

Que veulent les États-Unis en Afrique?

Lorsqu’il est question d’interventions à l’étranger, des décennies d’histoire ont démontré que les objectifs déclarés de l’armée étasunienne et ses véritables intentions ne sont jamais les mêmes. L’intention réelle ne consiste jamais à sauver des humains, mais plutôt à sauver des profits et à gagner du pouvoir. Les interventions des États-Unis et de l’OTAN ne sauvent pas, elles tuent.

Celles menées depuis le début du siècle ont tué des centaines de milliers, si ce n’est plus d’un million d’innocents. Difficile de dire combien, car l’OTAN ne veut pas vraiment savoir combien de civils elle tue. Comme le notait The Guardian en août 2011, il n’y avait « pas de projet international de grande envergure consacré au bilan des décès dans le conflit en Libye », à part durant une brève période.

En février 2014, « on estimait qu’au moins 21 000 civils [étaient] décédés de mort violente en raison de la guerre » en Afghanistan selon Cost of War. En ce qui concerne l’Irak, en mai 2014 on comptait « au moins 133 000 civils tués, victimes de violence directe depuis l’invasion ».

Quant à la Libye, les médias traditionnels ont d’abord menti à propos du fait que Kadhafi avait initié la violence en attaquant des manifestants pacifiques, un faux compte-rendu destiné à diaboliser Kadhafi et galvaniser l’opinion publique en faveur d’une autre intervention militaire. Comme l’explique le Centre Belfer for Science and International Affairs, « ce sont effectivement les manifestants qui ont initié la violence ».

Alan Kuperman écrit :

Le gouvernement a réagi aux gestes des rebelles en envoyant l’armée, mais n’a jamais intentionnellement ciblé de civils ou eu recours à l’usage excessif et aveugle de la force, comme l’ont affirmé les médias occidentaux [...]

Le plus grand malentendu à propos de l’intervention de l’OTAN, c’est qu’elle a sauvé des vies et a bénéficié à la Libye et ses voisins. En réalité, lorsque l’OTAN est intervenue à la mi-mars 2011, Kadhafi avait déjà repris le contrôle de presque toute la Libye, alors que les rebelles se retiraient rapidement vers l’Égypte. Ainsi, le conflit était sur le point de se terminer à peine six semaines après avoir éclaté, avec un bilan d’environ 1 000 morts, incluant les soldats, les rebelles et les civils pris entre deux feux. En intervenant, l’OTAN a permis aux rebelles de résumer leur attaque, prolongeant ainsi la guerre pendant encore sept mois et causant la mort d’au moins 7000 personnes de plus. (Alan Kuperman, Lessons from Libya: How Not to Intervene, Belfer Center for Science and International Affairs, septembre 2013)

Malgré ces chiffres, les médias tenteront encore une fois de nous convaincre que ce dont le monde a le plus besoin en ce moment est de se débarrasser du groupe terroriste Boko Haram et qu’une intervention militaire est la seule solution, même si la soi-disant guerre contre la terreur a en fait accru le terrorisme à l’échelle mondiale. Comme le faisait remarquer Washington’s Blog en 2013, « le terrorisme à l’échelle mondiale a diminué entre 1992 et 2004… mais est monté en flèche depuis 2004 ».

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Le Guardian rapportait pour sa part en novembre 2014 :

L’Index mondial du terrorime (Global Terrorism Index) a enregistré près de 18 000 décès l’an dernier, un bond d’environ 60 % par rapport à l’année précédente. Quatre groupes sont responsables de la majorité de ces décès : le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie; Boko Haram au Nigeria; les talibans en Afghanistan; et Al-Qaïda dans diverses parties du monde. (Ewen MacAskill, Fivefold increase in terrorism fatalities since 9/11, says report, The Guardian, 18 novembre 2014)

Le Guardian omet toutefois de mentionner, que tous ces groupes, y compris Boko Haram et le groupe État islamique, ont été, d’une manière ou d’une autre, armés, entraînés et financés par l’alliance des États-Unis et de l’OTAN, ainsi que leurs alliés au Moyen-Orient.

Grâce à l’appui clandestin des pays occidentaux, des marchands d’armes et des banquiers qui profitent de la mort et de la destruction, la guerre au terrorisme se porte bien. L’Occident prône des interventions militaires sans fin, feignant d’ignorer les causes réelles du terrorisme et la raison pour laquelle il se répand, cachant son rôle et de ce fait indiquant clairement son réel objectif en Afrique : alimenter le terrorisme pour déstabiliser et détruire des pays, justifiant ainsi l’invasion militaire menant à la conquête des terres les plus riches du continent africain, tout en feignant de sauver le monde de la terreur.


- Source : Julie Lévesque

Prof. M. Elchardus: «L’histoire de l’immigration en Belgique est une accumulation de terribles erreurs»

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«L’histoire de l’immigration en Belgique est une accumulation de terribles erreurs»

Interview du Professeur Mark Elchardus (Bruxelles) par Joel De Ceulaer

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Pour le sociologue bruxellois de la VUB, Mark Elchardus, "l'histoire de l'immigration de ce pays est une accumulation de terribles erreurs". "Pour commencer, on pensait que la culture et la religion n'entraient pas en ligne de compte dans l'intégration. La seconde bêtise est d'avoir cru que ces personnes repartiraient dans leur pays d'origine".

On pensait vraiment que les immigrés repartiraient dans leur pays d'origine?

Mark Elchardus : "C'est ce que pensaient les hommes politiques. Ensuite il y a eu le regroupement familial. Une idée qui partait d'une bonne intention, mais qui a rendu l'immigration non maîtrisable. Et les gens qui s'en plaignaient étaient considérés comme racistes. Ce dernier point est la plus grande stupidité de toutes : comme l'extrême droite signalait les problèmes et déterminait le débat, les autres partis ont réagi en disant le contraire. L'étranger est devenu une victime universelle.

Est-ce vraiment le cas? Depuis plus de vingt ans, on parle surtout des problèmes de la société multiculturelle.

"Je ne trouve pas. On ne s'est jamais adressé aux musulmans de notre société comme à des citoyens à part entière. À l'époque, j'avais réalisé une étude qui démontrait qu'un jeune musulman sur deux est antisémite. Pensez-vous que quelqu'un se soit demandé comment y remédier ? Personne. On pense naïvement que si on intègre ces personnes sur le plan socio-économique, tout rentrera dans l'ordre et on mettra fin au problème de l'exercice du culte radical. C'est particulièrement paternaliste comme approche.

Comment ça?

Le radicalisme est influencé par le fondamentalisme religieux, pas par l'exclusion socio-économique. Il est insensé de penser que tous les musulmans deviendront laïques s'ils ne se sentent plus exclus".

Alors la criminologue Marion Van San a raison ?

"Je pense qu'elle a raison, oui. Et tous les sociologues sérieux le savent".

Récemment elle a prétendu dans le quotidien De Standaard qu'une meilleure intégration facilite la radicalisation. Est-ce exact ?

"Si par intégration, elle veut dire intégration socio-économique, elle n'a pas tout à fait tort. Aux Pays-Bas, on voit que les plus jeunes générations se radicalisent de plus en plus. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut d'abord s'intégrer culturellement pour ensuite s'intégrer sur le plan socio-économique. Ne vous méprenez pas : je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème d'intégration socio-économique. Il faut oser regarder les choses face. Selon les chiffres de l'étude à laquelle je travaille, 84% des non-musulmans âgés de 25 à 35 ans ont un boulot. Parmi les musulmans, le chiffre tombe à 43%".

D'où vient cette différence ?

"Il y a deux facteurs qui entrent en ligne de compte. Il y a beaucoup plus de femmes au foyer qui ne vont pas travailler à cause d'un niveau d'éducation peu élevé et les normes de genre qui plaident contre la participation au marché du travail. De plus, si le taux de chômage est particulièrement élevé, c'est probablement suite à la discrimination.

Probablement? Pourquoi êtes-vous si prudent? Ce fait a été prouvé récemment, avec cette histoire de titres-services.

"Tout indique effectivement que la discrimination existe. Mais on ne peut jamais mesurer précisément l'importance de ce facteur comparé à d'autres. On a beau tourner le problème dans tous les sens, mais apprendre des textes sacrés par coeur et afficher un comportement ritualiste n'est pas la meilleure préparation à une participation à l'économie moderne.

Source en néerlandais (trad. Anne Lauewert, 7 mars 2015)

„Energieunion“: Die EU erklärt Russland den Energiekrieg

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„Energieunion“: Die EU erklärt Russland den Energiekrieg
 
Ex: http://www.unzensuriert.at

US-Konzerne wie Halliburton setzen auf den umweltgefährdenden Abbau von Schiefergas, Europa könnte durch die "Energieunion" ihr neuer Absatzmarkt werden
Foto: Joshua Doubek/ Wikimedia (CC BY-SA 3.0)

Die EU-Kommission will, dass die Mitgliedstaaten energiepolitisch viel enger kooperieren. Die Rede ist von gemeinsamen Verhandlungen mit Lieferanten. Die Strom- und Gaspreise für die Kunden sollen dadurch günstiger werden, lautet das Versprechen. Derzeit ist die in den letzten Wochen kräftig beworbene „Europäische Energieunion“ zwar noch ohne praktische Auswirkung, wie der Energieexperte Fritz Binder-Krieglstein im Interview mit der Neuen Freien Zeitung erklärt. Denn in den EU-Vertrag, der den Nationalstaaten die Entscheidungshoheit über ihre Energiepolitik gibt, greifen die Pläne nicht ein – noch nicht.

Vorstellung der Ziele in Washington

Doch die Ziele, die EU-Politiker mit der Energieunion verfolgen, sind hoch gesteckt und haben nicht zwingend etwas mit Umwelt- oder Konsumentenschutz zu tun. Der Spanier Miguel Arias Cañete, EU-Kommissar für Energie, ließ bereits unmissverständlich wissen, wohin die Reise gehen soll. Die tatsächlichen Ziele erklärte er jedoch nicht den europäischen Bürgern, sondern den Zuhörern einer Grundsatzrede, die Cañete am 4. Februar 2015 in Washington hielt, und zwar beim „Atlantic Council“ – einer Denkfabrik, die sich folgendes zum Ziel gesetzt hat:

Förderung "konstruktiver US-Führerschaft" und US-amerikanischen Engagements in internationalen Angelegenheiten auf Basis der zentralen Rolle der atlantischen Gemeinschaft bei der Bewältigung der internationalen Herausforderungen des 21. Jahrhunderts.

Vorsitzender des Atlantic Council war Chuck Hagel, ehe er im Jahr 2013 zum US-Verteigungsminister berufen wurde, der er bis 12. Februar 2015 blieb. Und mit US-Kriegspolitik hängt auch die EU-Energieunion eng zusammen, wie Kommissar Cañete in seiner Rede unumwunden zugab:

And finally on Ukraine. Our cooperation here has been immense. From reform measures in Ukraine, to sanctions against Russia. From reverse gas flow from Slovakia to Ukraine, to integration of South East Europe in the EU's energy market. All have been driven by EU-US cooperation.

Together then, we already have achieved so much, but we could still achieve so much more.

The best way to do this is through our trans-Atlantic market - the world's largest trade and investment zone.

Russisches Gas soll aus Europa gedrängt werden

Das Ziel ist klar: Russland soll als Lieferant aus dem europäischen Markt gedrängt werden. Dies wurde dort natürlich längst erkannt, wie nicht nur der Abbruch des Pipeline-Projekts "South Stream" durch Präsident Putin nach wiederholten Provokationen durch die EU zeigt. Laut dem russischen Energieexperten Sergej Kondratjew versucht die EU-Kommission, die europäischen Verbraucher in einem Pool zu vereinigen, in dem für jeden gleiche Bedingungen geschaffen werden werden. Bei Gazprom liege der Preisunterschied für europäische Abnehmer zwischen 20 und 30 Prozent, so der Experte gegenüber der rusisschen Nachrichtenagentur Sputnik. Gazprom verhandle daher bereits über eine massive Ausweitung seiner Gaslieferungen nach China.

Nachdem die strategischen Pläne zur Energieunion keine nennenswerten Änderungen im Energiemix – Stichwort „Energiewende“ – vorsehen, muss das Gas also künftig von woanders importiert werden. Hier kommt der von Canete bereits angesprochene „transatlantische Markt ins Spiel“. In Washington sagte der Energie-Kommissar weiter:

Energy needs to be a key part of Trans-Atlantic Trade and Investment Partnership discussions. Our trans-Atlantic energy approach needs to be embedded in this new agreement, we need detailed provisions and promote common standards for the energy sector, and we need gas to be traded freely across the Atlantic.

Gas müsse also frei über den Atlantik gehandelt werden – als Teil des umstrittenen TTIP-Abkommens. Für die FPÖ, deren Umwelt- und Energiesprecher Norbert Hofer die EU-Pläne massiv ablehnt, steht fest, um welche Art von Gas es sich dabei handeln muss, nämlich um das durch Fracking gewonnene Schiefergas. Der Abbauboom der letzten Jahre hat die USA als Energieproduzent an Bedeutung gewinnen lassen. Im Interview mit FPÖ-TV sagt Hofer:

In Wirklichkeit versucht man über diese Energieunion, Gas aus den USA nach Europa zu transportieren, TTIP auch hier mit einfließen zu lassen, und man sagt den Menschen die Unwahrheit.

Offensichtlich sei von beiden Seiten des Atlantiks über die Köpfe der Bevölkerung hinweg bereits alles auspaktiert, so Hofer. Der Verdacht liegt nahe, denn der Vizepräsident der EU-Kommission, der Slowake Maroš Šefčovič, träumt bereits vom freien Energiefluss durch Europa, als wär er die fünfte EU-Grundfreiheit.
 

lundi, 09 mars 2015

Les trois visages du mondialisme politique

Les trois visages du mondialisme politique

Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

mondiali59564282.jpgEn politique, le mondialisme est la traduction d’une pensée universaliste, qui s’attache à nier tous les particularismes. Cependant cette pensée est déguisée, la plupart du temps, sous des dénominations qui semblent s’y opposer. Nous en décrirons trois versions. Il se trouve qu’en France, plus encore qu’ailleurs, ces trois versions recouvrent la totalité des formations politiques ayant pignon sur rue, qu’elles soient représentées ou non dans les assemblées. Ainsi toute la politique accueillie dans les médias est-elle d’inspiration mondialiste.

Il y a d’abord l’universalisme assumé. Par exception celui-ci n’a pas besoin de déguisement. Mais il n’est représenté qu’à la marge et rarement identifié. Son modèle serait celui d’un état mondial. Jusqu’ici aucun projet précis n’a été élaboré dans ce sens. Comme des pays tels que l’Inde ou la Chine, à la fois homogènes et très peuplés, n’ont aucune chance d’entrer dans un tel schéma, un état mondial ne peut être envisagé qu’autour d’une sorte d’Eurafrique, laquelle pourrait voir le jour quand l’Europe serait suffisamment africanisée. Le choix d’une religion universelle se porterait évidemment vers l’Islam.

Les tenants de cet universalisme assumé sont à chercher du côté d’une certaine extrême gauche antisioniste, celle qui se cache, par exemple, derrière le bouffon Dieudonné. Ils ont deux pays principaux comme bêtes noires, qui sont la Russie et Israël. Ce dernier s’oppose, par nature, au projet universaliste.

S’il n’existe ni projet cohérent, ni formation explicite pour le porter, cet universalisme imprègne, malgré tout, le monde occidental. On retrouve sa philosophie dans les organisations non gouvernementales, ou dans l’alter mondialisme. Surtout le monde politique et médiatique ne peut s’y opposer, puisqu’en en partageant les principes. Par exemple, on a institué un devoir de repentance envers les peuples ayant subi la colonisation ou souffert de l’esclavage, lequel doit moins à la recherche de la vérité quant aux responsabilités qu’à la soumission au poids démographique de ces peuples dans cet état mondial virtuel.

Il y a, à l’opposé, l’universalisme impérialiste. Ce dernier est paradoxal puisqu’il se définit dans le cadre d’un état tel qu’il en existe aujourd’hui, de la France par exemple. C’est autrement qu’on le dénomme, parlant de nationalisme ou de souverainisme. Des partis comme le Front national ou UKip en sont des exemples.

Le paradoxe vient de la cohabitation entre une vision universaliste d’une part et la prétendue défense d’un état-nation de l’autre. Cela ne semble pas gêner ses défenseurs. C’est ainsi qu’on « définit » la France par des valeurs universelles, absurdité s’il en est pourtant.

Le fait que la France et le Royaume Uni soient deux pays concernés par cette version du mondialisme ne doit rien au hasard. Ce sont deux pays ayant eu un empire colonial, qui se sont senti une vocation à diriger le monde comme leur propre empire, et qui en conservent la nostalgie.

De nos jours, l’universalisme mondialiste est porté par un autre pays, les Etats-Unis d’Amérique. Ces derniers veulent toujours régenter le monde, y faire notamment régner une « démocratie » conforme à leur modèle, comme Jules Ferry parlait de la responsabilité des races supérieures envers les races inférieures. Le racisme suprématiste n’est pas absent de cette vision, mais celui-là personne ne le dénonce.

Entre les deux, il y a l’universalisme prétendument européen. Cette version est née de la volonté d’en finir avec les états-nations identitaires de la vieille Europe, accusés d’être responsables des guerres que le continent a connues. On a donc saisi l’occasion de la « construction européenne », dont la conséquence la plus visible a été de retirer aux démocraties nationales une partie de leur pouvoir, au bénéfice d’une superstructure non étatique, l’actuelle Union "Européenne".

Certains, peut-être plus lucides que d’autres, ont compris que l’Europe était le cadre naturel d’une véritable nation, ce dont, précisément, ils ne voulaient pas. Aussi ont-ils réussi à empêcher que la construction ne parvienne à son terme, qui serait la création d’un Etat européen souverain.

A part quelques symboles, comme l’hymne et le drapeau, et quelques réalisations utiles, comme la monnaie unique et l’union bancaire, l’actuelle Union "Européenne" est tout sauf européenne. Dans le conflit en Ukraine, ceux que l'on appelle "pro-européens" prennent directement leurs ordres de Washington. De façon générale, les dirigeants de l’Union s’appuient sur l’organisation militaire de l’OTAN, sur le FMI et sur la banque mondiale. Ils s’apprêtent à instaurer une zone de libre échange avec les Etats-Unis.

Il y a, entre les trois versions, quelque chose de remarquable. C’est leur parfaite complémentarité. Les impérialistes peuvent critiquer, à juste titre, l’échec de l’Europe des prétendus "européistes", lesquels peuvent leur renvoyer à la figure ces valeurs universelles que tous partagent. Et les universalistes assumés n’ont qu’à se féliciter de voir les autres travailler pour eux.

Rares sont ceux qui, comme Eric Zemmour ou Alain Finkelkraut, ne tombent pas dans le piège mondialiste. Malheureusement ceux-là n’ont pas vu que la seule façon de s’en protéger était d’assumer le cadre européen, en oubliant le cadre dit national. Si l’Union européenne peut être critiquée avec autant de pertinence, c’est bien parce que l’Europe est le cadre où la vision universaliste est la plus déplacée.

Peter EISNER (PSUNE/LBTF)

Etat islamique: Destruction d’«idoles» au musée de Mossoul

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Gilles Munier*
 
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Etat islamique: Destruction d’«idoles» au musée de Mossoul

Ex: http://www.toutsaufsarkozy.com

La vidéo mise en ligne par l’Etat islamique montrant des djihadistes détruisant des statues antiques et découpant un taureau ailé assyrien m’a accablée. J’ai visité le musée et les sites archéologiques de la région – Ninive, Hatra, Khorsabad, Nimrod - à plusieurs reprises à la fin des années 90. A l’époque, il était quasiment fermé. Pendant la Première guerre du Golfe, l’armée irakienne avait monté la garde autour du bâtiment pour le protéger des risques de pillage. De nombreuses pièces archéologiques avaient été mises en sécurité. Sur les sites de Hatra et de Nimrod, j’avais vu des statues et des coupoles de temples détériorées par des tirs de missiles ou des passages du mur du son à faible altitude.

Dans mon Guide de l’Irak, publié en 2000* (photos de Erick Bonnier), j’écrivais à propos du musée :

« … les statues monumentales et les collections d’objets présentées égalent celles des grands musées occidentaux parmi les statues des dieux, les plus intéressantes pour les passionnés d’histoire religieuse sont celles de Marân, Martân et Bar-Marîn », c’est-à-dire, en araméen ancien : « Notre-Seigneur, Notre-Dame et le Fils-de-nos-Deux-Seigneurs ».

shamash.jpgCes trois divinités du panthéon hatréen pourraient avoir inspiré la Trinité chrétienne. Leurs statues provenaient du temple de Shamash, le dieu soleil assyrien.

Du temps où le royaume arabe de Hatra resplendissait, des bédouins venaient de toute l’Arabie pour effectuer à l’intérieur du temple de Shamash des rites de circumambulation, comme le font aujourd’hui les musulmans autour de la Qaaba, à La Mecque.

Aujourd’hui, on ne voit pas en quoi l’existence d’anciennes « idoles » mésopotamiennes exposées dans des vitrines a de gênant. Les statues du musée de Mossoul ne menacent pas les musulmans. Il ne viendrait à l’idée de personne de les adorer. Leur destruction avait un sens à l’époque du Prophète Muhammad et de la conversion de populations païennes à l’islam, mais le fait qu’elles aient été adorées il y a 7000 ans, bien avant la Révélation du Coran, fait partie d’une histoire qui ne peut être gommée.

Quant au taureau ailé découpé à la scie mécanique, qui selon mes souvenirs se trouve sous le tombeau du prophète Jonas, et qui faisait partie d’une entrée du palais d’Asarhaddon (681-669 av. J-C), fils d’Assourbanipal, il suffisait de le recouvrir de terre pour le cacher à la vue de la population.

La directrice générale de l'Unesco a demandé jeudi dernier la convocation d’une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger le patrimoine archéologique irakien. C’est bien, mais un peu tard. Il eut mieux valu qu’elle s’en préoccupe sérieusement dès la Première guerre du Golfe… Depuis, il y a eu les pillages organisés du musée de Bagdad (avril 2003) et de nombreux sites laissés à l’abandon, ou occupés comme par hasard par les troupes américaines (Ur et Babylone, par exemple).

Outre les destructions imbéciles effectuées par l’Etat islamique : quid des dégâts provoqués sur certains sites par les bombardements actuels de la coalition américaine ? Il y a fort à parier que les opérations qui seront lancées pour reconquérir Mossoul, annoncées pour le printemps prochain, détruiront en grande partie la ville. L’Unesco va-t-elle demander aux Occidentaux et à leurs alliés de sauvegarder les édifices religieux anciens, ou les ruines de Ninive si des combats s’y déroulent ? J’en doute.

* « Guide de l’Irak », Jean Picollec Editeur (Paris)

* « Irak, an illustrated history », Interlink Group (Etats-Unis)
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http://www.france-irak-actualite.com/

dimanche, 08 mars 2015

The Neoconservative Threat to International Order

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The American Hegemony

The Neoconservative Threat to International Order

by PAUL CRAIG ROBERTS
Ex: http://www.counterpunch.org

Last week I was invited to address an important conference of the Russian Academy of Sciences in Moscow.  Scholars from Russia and from around the world, Russian government officials, and the Russian people seek an answer as to why Washington destroyed during the past year the friendly relations between America and Russia that President Reagan and President Gorbachev succeeded in establishing.  All of Russia is distressed that Washington alone has destroyed the trust between the two major nuclear powers that had been created during the Reagan-Gorbachev era, trust that had removed the threat of nuclear armageddon. Russians at every level are astonished at the virulent propaganda and lies constantly issuing from Washington and the Western media. Washington’s gratuitous demonization of the Russian president, Vladimir Putin, has rallied the Russian people behind him.  Putin has the highest approval rating ever achieved by any leader in my lifetime.

Washington’s reckless and irresponsible destruction of the trust achieved by Reagan and Gorbachev has resurrected the possibility of nuclear war from the grave in which Reagan and Gorbachev buried it.  Again, as during the Cold War the specter of nuclear armageddon stalks the earth.

Why did Washington revive the threat of world annihilation?  Why is this threat to all of humanity supported by the majority of the US Congress, by the entirety of the presstitute media, and by academics and think-tank inhabitants in the US, such as Motyl and Weiss, about whom I wrote recently?

It was my task to answer this question for the conference.  You can read my February 25 and February 26 addresses below.  But first you should understand what nuclear war means.  You can gain that understanding here.

The Threat Posed to International Relations By The Neoconservative Ideology of American Hegemony,

Address to the 70th Anniversary of the Yalta Conference, Hosted by Institutes of the Russian Academy of Sciences and Moscow State Institute of International Relations, Moscow, February 25, 2015,  Hon. Paul Craig Roberts

Colleagues,

What I propose to you is that the current difficulties in the international order are unrelated to Yalta and its consequences, but have their origin in the rise of the neoconservative ideology in the post-Soviet era and its influence on Washington’s foreign policy.

The collapse of the Soviet Union removed the only constraint on Washington’s power to act unilaterally abroad.  At that time China’s rise was estimated to require a half century. Suddenly the United States found itself to be the Uni-power, the “world’s only superpower.”  Neoconservatives proclaimed “the end of history.”

By the “end of history” neoconservatives mean that the competition between socio-economic-political systems is at an end.  History has chosen “American Democratic-Capitalism.” It is Washington’s responsibility to exercise the hegemony over the world given to Washington by History and to bring the world in line with History’s choice of American democratic-capitalism.

In other words, Marx has been proven wrong.  The future does not belong to the proletariat but to Washington.

The neoconservative ideology raises the United States to the unique status of being “the exceptional country,” and the American people acquire exalted status as “the indispensable people.”

If a country is “the exceptional country,” it means that all other countries are unexceptional.  If a people are “indispensable,” it means other peoples are dispensable. We have seen this attitude at work in Washington’s 14 years of wars of aggression in the Middle East. These wars have left countries destroyed and millions of people dead, maimed, and displaced. Yet Washington continues to speak of its commitment to protect smaller countries from the aggression of larger countries.  The explanation for this hypocrisy is that Washington does not regard Washington’s aggression as aggression, but as History’s purpose.

We have also seen this attitude at work in Washington’s disdain for Russia’s national interests and in Washington’s propagandistic response to Russian diplomacy.

The neoconservative ideology requires that Washington maintain its Uni-power status, because this status is necessary for Washington’s hegemony and History’s purpose.

PaulWolfowitz.jpgThe neoconservative doctrine of US world supremacy is most clearly and concisely stated by Paul Wolfowitz, a leading neoconservative who has held many high positions: Deputy Assistant Secretary of Defense, Director of Policy Planning US Department of State, Assistant Secretary of State, Ambassador to Indonesia, Undersecretary of Defense for Policy, Deputy Secretary of Defense, President of the World Bank.

In 1992 Paul Wolfowitz stated the neoconservative doctrine of American world supremacy:

“Our first objective is to prevent the re-emergence of a new rival, either on the territory of the former Soviet Union or elsewhere, that poses a threat on the order of that posed formerly by the Soviet Union. This is a dominant consideration underlying the new regional defense strategy and requires that we endeavor to prevent any hostile power from dominating a region whose resources would, under consolidated control, be sufficient to generate global power.”

For clarification, a “hostile power” is a country with an independent policy (Russia, China, Iran, and formerly Saddam Hussein, Gaddafi, Assad).

This bold statement struck the traditional American foreign policy establishment as a declaration of American Imperialism.  The document was rewritten in order to soften and disguise the blatant assertion of supremacy without changing the intent.  These documents are available online, and you can examine them at your convenience.

Softening the language allowed the neoconservatives to rise to foreign policy dominance. The neoconservatives are responsible for the Clinton regime’s attacks on Yugoslavia and Serbia. Neoconservatives, especially Paul Wolfowitz, are responsible for the George W. Bush regime’s invasion of Iraq. The neoconservatives are responsible for the overthrow and murder of Gaddafi in Libya, the assault on Syria, the propaganda against Iran, the drone attacks on Pakistan and Yemen, the color revolutions in former Soviet Republics, the attempted “Green Revolution” in Iran, the coup in Ukraine, and the demonization of Vladimir Putin.

A number of thoughtful Americans suspect that the neoconservatives are responsible for 9/11, as that event gave the neoconservatives the “New Pearl Harbor” that their position papers said was necessary in order to launch their wars for hegemony in the Middle East.  9/11 led directly and instantly to the invasion of Afghanistan, where Washington has been fighting since 2001. Neoconservatives controlled all the important government positions necessary for a “false flag” attack.

Neoconservative Assistant Secretary of State Victoria Nuland, who is married to another neoconservative, Robert Kagan, implemented and oversaw Washington’s coup in Ukraine and chose the new government.

The neoconservatives are highly organized and networked, well-financed, supported by the print and TV media, and backed by the US military/security complex and the Israel Lobby.  There is no countervailing power to their influence on US foreign power.

The neoconservative doctrine goes beyond the Brzezinski doctrine, which dissented from Detente and provocatively supported dissidents inside the Soviet empire. Despite its provocative character, the Brzezinski doctrine remained a doctrine of Great Power politics and containment. It is not a doctrine of US world hegemony.

While the neoconservatives were preoccupied for a decade with their wars in the Middle East, creating a US Africa Command, organizing color revolutions, exiting disarmament treaties, surrounding Russia with military bases, and “pivoting to Asia” to surround China with new air and naval bases, Vladimir Putin led Russia back to economic and military competence and successfully asserted an independent Russian foreign policy.

When Russian diplomacy blocked Washington’s planned invasion of Syria and Washington’s planned bombing of Iran, the neoconservatives realized that they had failed the “first objective” of the Wolfowitz Doctrine and had allowed “the re-emergence of a new rival . . . on the territory of the former Soviet Union” with the power to block unilateral action by Washington.

The attack on Russia began. Washington had spent $5 billion over a decade creating non-governmental organizations (NGOs) in Ukraine and cultivating Ukrainian politicians.  The NGOs were called into the streets. The extreme nationalists or nazi elements were used to introduce violence, and the elected democratic government was overthrown. The intercepted conversation between Victoria Nuland and the US ambassador in Kiev, in which the two Washington operatives choose the members of the new Ukrainian government, is well known.

If the information that has recently come to me from Armenia and Kyrgyzstan is correct, Washington has financed NGOs and is cultivating politicians in Armenia and the former Soviet Central Asian Republics.  If the information is correct, Russia can expect more “color revolutions” or coups in other former territories of the Soviet Union.  Perhaps China faces a similar threat in Uyghurstan.

The conflict in Ukraine is often called a “civil war.”  This is incorrect.  A civil war is when two sides fight for the control of the government.  The break-away republics in eastern and southern Ukraine are fighting a war of secession.

Washington would have been happy to use its coup in Ukraine to evict Russia from its Black Sea naval base as this would have been a strategic military achievement.  However, Washington is pleased that the “Ukraine crisis” that Washington orchestrated has resulted in the demonization of Vladimir Putin, thus permitting economic sanctions that have disrupted Russia’s economic and political relations with Europe. The sanctions have kept Europe in Washington’s orbit.

Washington has no interest in resolving the Ukrainian situation.  The situation can be resolved diplomatically only if Europe can achieve sufficient sovereignty over its foreign policy to act in Europe’s interest instead of Washington’s interest.

The neoconservative doctrine of US world hegemony is a threat to the sovereignty of every country.  The doctrine requires subservience to Washington’s leadership and to Washington’s purposes.  Independent governments are targeted for destabilization. The Obama regime overthrew the reformist government in Honduras and currently is at work destabilizing Venezuela, Bolivia, Ecuador, and Argentina, and most likely also Armenia and the former Central Asian Soviet Republics.

Yalta and its consequences have to do with Great Power rivalries.  But in the neoconservative doctrine, there is only one Great Power–the Uni-power.  There are no others, and no others are to be permitted.

Therefore, unless a moderate foreign policy arises in Washington and displaces the neoconservatives, the future is one of conflict.

It would be a strategic error to dismiss the neoconservative ideology as unrealistic. The doctrine is unrealistic, but it is also the guiding force of US foreign policy and is capable of producing a world war.

In their conflict with Washington’s hegemony, Russia and China are disadvantaged. The success of American propaganda during the Cold War, the large differences between living standards in the US and those in communist lands, overt communist political oppression, at times brutal, and the Soviet collapse created in the minds of many people nonexistent virtues for the United States. As English is the world language and the Western media is cooperative, Washington is able to control explanations regardless of the facts. The ability of Washington to be the aggressor and to blame the victim encourages Washington’s march to more aggression.

This concludes my remarks.  Tomorrow I will address whether there are domestic political restraints or economic restraints on the neoconservative ideology.

 

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Paul Craig Roberts, Address to the 70th Anniversary of the Yalta Conference, Moscow, February 26, 2015

Colleagues,

At the plenary session yesterday I addressed the threat that the neoconservative ideology poses to international relations.  In this closing session I address whether there are any internal restraints on this policy from the US population and whether there are economic restraints.

Just as 9/11 served to launch Washington’s wars for hegemony in the Middle East, 9/11 served to create the American police state.  The  Constitution and the civil liberties it protects quickly fell to the accumulation of power in the executive branch that a state of war permitted.

New laws, some clearly pre-prepared such as the PATRIOT Act, executive orders, presidential directives, and Department of Justice memos created an executive authority unaccountable to the US Constitution and to domestic and international law.

Suddenly Americans could be detained indefinitely without cause presented to a court. Habeas corpus, a constitutional protection which prohibits any such detention, has been set aside.

Suddenly people could be tortured into confessions in violation of the right against self-incrimination and in violation of domestic and international laws against torture.

Suddenly Americans and Washington’s closest allies could be spied on indiscriminately without the need of warrants demonstrating cause.

The Obama regime added to the Bush regime’s transgressions the assertion of the right of the executive branch to assassinate US citizens without due process of law.

The police state was organized under a massive new Department of Homeland Security.  Almost immediately whistleblower protections, freedom of the press and speech, and protest rights were attacked and reduced.

It was not long before the director of Homeland Security declared that the department’s focus has shifted from Muslim terrorists to “domestic extremists,” an undefined category. Anyone can be swept into this category.  Homes of war protesters were raided and grand juries were convened to investigate the protesters. Americans of Arab descent who donated to charities–even charities on the State Department’s approved list–that aided Palestinian children were arrested and sentenced to prison for “providing material support to terrorism.”

All of this and more, including police brutality, has had a chilling effect on protests against the wars and the loss of civil liberty.   The rising protests from the American population and from soldiers themselves that eventually forced Washington to end the Vietnam War have been prevented in the 21st century by the erosion of rights, intimidation, loss of mobility (no-fly list), job dismissal, and other heavy-handed actions inconsistent with a government accountable to law and the people.

In an important sense, the US has emerged from the “war on terror” as an executive branch dictatorship unconstrained by the media and barely, if at all, constrained by Congress and the federal courts. The lawlessness of the executive branch has spread into governments of Washington’s vassal states and into the Federal Reserve, the International Monetary Fund, and the European Central Bank, all of which violate their charters and operate outside their legal powers.

Jobs offshoring destroyed the American industrial and manufacturing unions. Their demise and the current attack on the public employee unions has left the Democratic Party financially dependent on the same organized private interest groups as the Republicans.  Both parties now report to the same interest groups.    Wall Street, the military/security complex, the Israel Lobby, agribusiness, and the extractive industries (oil, mining, timber) control the government regardless of the party in power. These powerful interests all have a stake in American hegemony.

The message is that the constellation of forces preclude internal political change.

Hegemony’s Achilles heel is the US economy. The fairy tale of American economic recovery supports America’s image as the safe haven, an image that keeps the dollar’s value up, the stock market up, and interest rates down.  However, there is no economic information that supports this fairy tale.

Real median household income has not grown for years and is below the levels of the early 1970s. There has been no growth in real retail sales for six years. The labor force is shrinking. The labor force participation rate has declined since 2007 as has the civilian employment to population ratio. The 5.7 percent reported unemployment rate is achieved by not counting discouraged workers as part of the work force. (A discouraged worker is a person who is unable to find a job and has given up looking.)

A second official unemployment rate, which counts short-term (less than one year) discouraged workers and is seldom reported, stands at 11.2 percent.  The US government stopped including long-term discouraged workers (discouraged for more than one year) in 1994.  If the long-term discouraged are counted, the current unemployment rate in the US stands at 23.2 percent.

The offshoring of American manufacturing and professional service jobs such as software engineering and Information Technology has decimated the middle class. The middle class has not found jobs with incomes comparable to those moved abroad. The labor cost savings from offshoring the jobs to Asia has boosted corporate profits, the performance bonuses of executives and capital gains of shareholders. Thus all income and wealth gains are concentrated in a few hands at the top of the income distribution.  The number of billionaires grows as destitution reaches from the lower economic class into the middle class.  American university graduates unable to find jobs return to their childhood rooms in their parents’ homes and work as waitresses and bartenders in part-time jobs that will not support an independent existence.

With a large percentage of the young economically unable to form households, residential construction, home furnishings, and home appliances suffer economic weakness.  Cars can still be sold only because the purchaser can obtain 100 percent financing in a six-year loan.  The lenders sell the loans, which are securitized and sold to gullible investors, just as were the mortgage-backed financial instruments that precipitated the 2007 US financial crash.

None of the problems that created the 2008 recession, and that were created by the 2008 recession, have been addressed.  Instead, policymakers have used an expansion of debt and money to paper over the problems. Money and debt have grown much more than US GDP, which raises questions about the value of the US dollar and the credit worthiness of the US government.  On July 8, 2014, my colleagues and I pointed out that when correctly measured, US national debt stands at 185 percent of GDP.

This raises the question: Why was the credit rating of Russia, a country with an extremely low ratio of debt to GDP, downgraded and not that of the US?  The answer is that the downgrading of Russian credit worthiness was a political act directed against Russia in behalf of US hegemony.

How long can fairy tales and political acts keep the US house of cards standing?  A rigged stock market.  A rigged interest rate. A rigged dollar exchange value, a rigged and suppressed gold price.  The current Western financial system rests on world support for the US dollar and on nothing more.

The problem with neoliberal economics, which pervades all countries, even Russia and China, is that neoliberal economics is a tool of American economic imperialism, as is Globalism.  As long as countries targeted by Washington for destabilization support and cling to the American doctrines that enable the destabilization, the targets are defenseless.

If Russia, China, and the BRICS Bank were willing to finance Greece, Italy, and Spain, perhaps those countries could be separated from the EU and NATO.  The unraveling of Washington’s empire would begin.

Paul Craig Roberts is a former Assistant Secretary of the US Treasury and Associate Editor of the Wall Street Journal. Roberts’ How the Economy Was Lost is now available from CounterPunch in electronic format. His latest book is How America Was Lost.

L'AFRIQUE EN PERDITION... de l'Afrique du Nord au Sahel

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L'AFRIQUE EN PERDITION... de l'Afrique du Nord au Sahel

Bernard Lugan*
Ex: http://metamag.fr
 
En ce mois de mars 2015, en dépit des discours économiques  désincarnés prononcés par les « experts » et pieusement récités par les médias, l'Afrique est plus que jamais en perdition. 
En laissant de côté les crises politiques qui peuvent à tout moment déboucher sur des guerres, le simple énoncé des conflits en cours permet de le comprendre.

A l'exception du Maroc, toute l'Afrique du Nord est en guerre :

- L'Egypte est prise entre deux fronts jihadistes, celui du Sinaï à l'est et celui de Libye à l'ouest  ; sans parler de la subversion intérieure qui se manifeste par des attentats quotidiens.

- En Libye les dernières structures étatiques ont achevé de se dissoudre dans des affrontements aux formes multiples à travers une fragmentation régionale et tribale que Daesch tente de coaguler.

- La Tunisie ne parvient pas à réduire ses maquis islamistes.

- En Algérie, des maquis islamistes sont actifs dans plus de la moitié du pays. L'Algérie est dans une impasse économique due aux aléas pétroliers, ce qui risque d'avoir de graves conséquences sociales et politiques.

Au sud du Sahara, la totalité de la bande sahélienne, de l'atlantique à la mer Rouge est en état de guerre ouverte ou larvée.

- La question malienne n'a pas été réglée. Elle n'est pas religieuse, mais ethno-raciale et elle ne trouvera pas de solution tant que l'Etat malien ne se sera pas véritablement « fédéralisé ».

- Dans toute la région péri tchadique, Boko Haram étant à l'offensive, le Niger, le Tchad et le Cameroun tentent de coordonner la résistance.

- Le Nigeria qui a militairement perdu le contrôle de trois de ses Etats est en plein délitement alors qu'il y a encore quelques mois, les « experts » du développement le présentaient comme un « relais de croissance ».

- En Centrafrique, l'actuel dégagement français et le passage de relais à la MINUSCA se fait alors qu'aucun des problèmes qui se posaient avant Sangaris n'a été réglé. Le pays est même devenu une nouvelle zone de déstabilisation régionale.

- Les deux Soudan sont toujours au bord de la guerre cependant qu'au Soudan du Sud, la guerre entre Dinka et Nuer prend chaque jour de l'ampleur.

- La Somalie demeure une plaie ouverte en dépit des interventions extérieures.

- L'est de la RDC, et plus particulièrement le Kivu, est toujours ensanglanté par les affrontements de milices qui permettent à Kigali de continuer à piller ses richesses minières.

* Responsable de L'Afrique Réelle. Au sommaire du n°63 de Mars 2015 : les fragilités du Tchad face à Boko Haram, de la Libye à la région péri tchadique, est-il encore possible d'endiguer le califat islamique ?, un dossier sur "l'Algérie produira-t-elle encore du pétrole et du gaz" en 2030 ? et dans la rubrique Histoire : Le premier conflit mondial en Afrique de l’Ouestl

vendredi, 06 mars 2015

Troisième Voie sur Radio Courtoisie

jeudi, 05 mars 2015

L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

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L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

 
Alors que l’attention mondiale était focalisée sur la France à la suite des meurtres de Charlie Hebdo, la chasse à l’homme qui en a découlé, et sur les conséquences politiques de l’incident, de nombreuses informations importantes ont été discrètement repoussées dans les pages intérieures des principaux journaux mondiaux et sont passées derrière les premiers titres des programmes d’information des chaînes de télévision de la planète. Au Nigeria, Boko Haram est réapparu plus agressif que jamais, commettant une des pires atrocités de l’histoire récente de la région. En Syrie et en Irak, la guerre contre l’État islamique continue sans faiblir. En Grèce, une élection capitale aura lieu, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le futur de l’Union Européenne.Doucement, sans fanfare médiatique des médias internationaux, des articles sont sortis de Chine, indiquant que les autorités chinoises ont arrêté au moins dix Turcs suspectés d’avoir organisé et facilité le passage illégal de la frontière à de nombreux extrémistes ouïghours (un groupe ethnique musulman de l’Ouest de la Chine). Il a de plus été révélé que les extrémistes ouïghours avaient prévu d’aller en Syrie, en Afghanistan et au Pakistan, afin de s’entraîner et de combattre avec d’autres djihadistes.

Bien que les détails de l’enquête n’aient pas encore été entièrement révélés, l’incident dévoile un problème bien plus vaste que celui posé par quelques Turcs impliqués dans la fabrication de faux papiers et l’immigration illégale. L’histoire constitue plutôt une preuve de plus de l’existence d’un réseau terroriste international, bien financé et bien organisé, utilisé et/ou facilité par le gouvernement et les services de renseignement turcs. Depuis le refuge trouvé par les extrémistes le long de la frontière avec la Syrie jusqu’à la fourniture de soutien matériel aux terroristes en Chine, la Turquie s’est placée au centre d’un réseau de terrorisme international tourné vers les pays qui s’opposent à l’OTAN et qui barrent la route à la vision néo-ottomane que le président Erdogan et le Premier ministre Davutoglu promeuvent pour la Turquie.

Ce que nous savons et pourquoi c’est important.

Selon le ministère turc des Affaires étrangères, les dix citoyens turcs ont été arrêtés à Shanghai le 17 novembre 2014, pour avoir facilité l’immigration illégale. Alors que les accusations officielles portées contre eux vont de la fabrication de faux documents à l’assistance à l’immigration illégale, la question sous-jacente est celle, plus vaste, du terrorisme international. Parce que, bien sûr, les preuves indiquent que ces immigrants ouïghours ne voyageaient pas seulement pour aller voir des êtres chers dans un autre pays. Au contraire, ils appartenaient vraisemblablement à une tendance, déjà identifiée antérieurement, d’extrémistes ouïghours voyageant au Moyen-Orient pour s’entraîner et se battre aux côtés de l’État islamique ou d’autres groupes terroristes.

En fait, cette tendance avait été révélée deux mois auparavant, en septembre 2014, lorsque Reuters avait rapporté que Pékin avait formellement accusé les militants ouïghours de s’être rendus dans les territoires contrôlés par l’État islamique pour y être entraînés. Le Jakarta Times indonésien avait corroboré ces accusations en rapportant que quatre djihadistes ouïghours chinois avaient été arrêtés en Indonésie après avoir voyagé depuis le Xinjiang en passant par la Malaisie. De plus, d’autres rapports sont apparus ces derniers mois, dépeignant une campagne concertée pour aider les extrémistes ouïghours à se déplacer à l’intérieur de l’Asie, communiquant et collaborant avec des groupes terroristes transnationaux comme l’EI.

Maintenant, avec ces dernières révélations au sujet de Turcs impliqués dans le trafic d’extrémistes, un élément indispensable de l’infrastructure de transit des terroristes semble dévoilée. La question essentielle reste évidemment: pourquoi?

Pourquoi la Turquie, un pays qui a longtemps cherché à jouer sur les deux tableaux de la division Est-Ouest (qui est rapidement devenue une division entre l’Otan et le groupe BRICS/CSO [Conseil de sécurité de Shanghai: NdT], cherche-t-elle à déstabiliser la Chine de cette façon? Pourquoi prendre le risque de perdre un partenariat potentiellement lucratif avec Pékin pour aider un mouvement radical islamiste marginal au Xinjiang?

Le revanchisme turc ottoman

Si la politique d’Ankara fomentant un conflit régional par l’intermédiaire du terrorisme peut sembler contre-intuitive, étant donné les intérêts politiques et économiques actuels de la Turquie et l’importance pour elle d’entretenir des relations positives avec les pays non occidentaux, cette politique prend tout son sens dans une perspective néo-ottomane.

Il est peut être essentiel à ce stade de définir néo-ottoman simplement comme le terme servant à décrire le désir du gouvernement turc actuel de réunifier les peuples turcs dispersés entre Istanbul et la Chine occidentale, en passant par l’Asie centrale. Ainsi, Erdogan et Davutoglu voient-ils les djihadistes du Mouvement islamique de l’Est du Turkménistan (MIET ou les talibans chinois) du Xinjiang, et d’autres groupes similaires, non comme des terroristes chinois mais comme les enfants perdus de la Turquie, en quête désespérée d’une réunion avec leur patrie originelle. Même si une telle pensée à des relents évidents de néocolonialisme, elle n’est pas entièrement impopulaire en Turquie, surtout au sein de la base conservatrice qui soutient Erdogan.

L’attrait politique du revanchisme turc est essentiel à la compréhension de la raison pour laquelle il est mis en avant. Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AKP) ont galvanisé un large segment de la population devenu toujours plus sceptique à l’égard du libéralisme de l’Occident et de ses effets pernicieux, tels qu’ils sont perçus par la société turque. En retour, cela alimente une position agressive et militariste en matière de politique étrangère, où Erdogan joue avec les termes respect et honneur. C’est ce qu’a rapporté The Atlantic en 2013.

Mais, au delà de la politique étrangère, il y a une transformation intérieure significative,qui est aussi dictée par l'histoire.Dans le même discours,le ministre des Affaires étrangères à évoqué le besoin d'une grande restauration où «nous avons besoin d'adopter complètement les valeurs anciennes que nous avons perdues». Louant les liens historiques qui reliaient les peuples de Turquie par delà les «nouvelles identités qui nous ont été imposées par la période moderne», Davutoglu à soutenu que la route du progrès de la Turquie se trouvait dans son passé – une affirmation qui a suffisamment terrifié les détracteurs du gouvernement pour qu'ils en fassent une plate-forme politique perdante à chaque élection.

Mais lorsque l’on considère précisément les pays et les peuples qui sont affectés par cette pensée revancharde turque, les empreintes digitales de la politique étrangère de l’Occident – en particulier les États-Unis – deviennent immédiatement apparentes.

L’ Occident écrit la politique, la Turquie fait le sale boulot.

Plus on regarde la carte des peuples turcs, plus il est évident que le revanchisme turc (ou néo-ottomanisme) est une politique étrangère parfaitement alignée sur celles des États-Unis, puisque ses cibles principales sont la Russie et la Chine. En effet, une telle conclusion devient inévitable lorsque l’on considère le fait que les peuples turcs sont présents sur une large bande qui traverse les sphères d’influence, tant de la Chine que de la Russie. Des anciennes Républiques soviétiques d’Asie Centrale au Xinjiang en Chine occidentale, les populations turques sont devenus des foyers importants de terrorisme potentiel, de sécessionnisme et de déstabilisation. De plus, comme les États-Unis quittent formellement l’Afghanistan (restant bien entendu de façon informelle pour de multiples raisons), leur aptitude à influencer directement et/ou contrôler les événements sur le terrain en Asie centrale est considérablement diminuée.

Les États-Unis ont soutenu depuis longtemps des groupes terroristes dans toute la région du Caucase afin de déstabiliser et de contrôler la Russie et d’étouffer son développement politique et économique. La chose est aussi vraie pour le Xinjiang, en Chine, où les États-Unis, par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy et de nombreuses autres ONG chargées de promouvoir la démocratie, ont soutenu politiquement et financièrement durant des années les groupes séparatistes ouïghours. Pourtant, maintenant que la Turquie est devenue un acteur régional cherchant à affirmer sa propre hégémonie, Washington semble parfaitement se satisfaire de permettre à cette stratégie de se réaliser au détriment de la Russie et de la Chine.

Un bon indicateur de cette manière de voir de la part des États-Unis apparaît peut être dans le fait que des attaques terroristes à grande échelle au Xinjiang et en Chine occidentale ne sont généralement presque pas mentionnés par les médias occidentaux. Par exemple, le 31 mai 2014, 31 civils Chinois ont été tués dans une attaque terroriste sur un marché au Xinjiang. Presque trois fois le bilan des attentats contre Charlie Hebdo, mais à peine une mention de ces actions en Occident. C’est sans aucun doute dû au fait que l’Occident doit toujours présenter la Chine comme l’agresseur, jamais comme la victime du terrorisme. Au delà du double standard, une telle hypocrisie illustre l’état d’esprit insidieusement cynique des planificateurs occidentaux, qui considèrent toute les formes possibles de déstabilisation de la Chine comme un gain net pour leur hégémonie.

Les États-Unis sont gagnants lorsque la Chine et la Russie sont perdantes

flags8341c555853ef014.jpgCe sont finalement, la géopolitique et l’économie qui dictent l’agenda de la politique étrangère de l’Occident (et par extension de la Turquie) en Asie centrale et en Chine. Il s’agit d’une tentative d’étouffer le développement économique, tant de la Russie que de la Chine, et d’empêcher les deux puissances de poursuivre leur double démarche de coopération et d’intégration régionale. Ainsi considérée, la Turquie devient une pièce géante instrumentalisée pour garder la Russie et la Chine séparées mais aussi garder séparées la Chine et l’Europe. Il y a beaucoup de magie derrière le rideau proverbial.

Dans le contexte de la Chine, l’objectif premier de Washington est de l’empêcher d’étendre l’infrastructure de son développement économique, non seulement en Asie mais tout spécialement en Europe. Le plus important des grands projets de la Chine est la Nouvelle route de la soie – un projet ambitieux qui relierait la Chine à l’Europe par voie terrestre, grâce à des trains à grande vitesse, des nouveaux aéroports et un vaste réseau de distribution. Un tel développement transformerait le commerce mondial, et la Chine ne serait plus contrainte de dépendre presque entièrement des transports maritimes commerciaux, une sphère dominée par la force navale et l’influence des États-Unis.

La ville occidentale chinoise d’Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, est un pivot de la Nouvelle route de la soie. Comme l’a expliqué Duan Zixin, le directeur général du Groupe Xinjiang Airport :

«Nous croyons que le nouvel aéroport international dans la capitale régionale d’Urumqi sera opérationnel vers 2020. Il deviendra une des plate-formes aéroportuaires les plus importantes d’Asie centrale. (…) Notre objectif est de lancer de nouvelles routes reliant le Xinjiang à des centres commerciaux essentiels en Asie centrale, à l’Est de l’Asie et en Europe. Ce sera une Route de la soie aérienne.»

L’expansion des aéroports, jointe à la proposition d’utiliser Urumqi comme plate-forme ferroviaire sur le réseau de distribution de la Nouvelle route de la soie, a propulsé le Xinjiang au centre des projets chinois d’expansion économique mondiale. C’est précisément cela qui a fait de la déstabilisation du Xinjiang une priorité pour les États-Unis et la Turquie, son alliée dans la région. En finançant, en entraînant et en fournissant un soutien matériel à l’ETIM et à d’autres groupes extrémistes dans la région, l’Occident espère en quelque sorte que le Xinjiang ne sera pas viable pour le développement économique, faisant ainsi dérailler les projets de la Chine.

De façon similaire, la Russie a commencé à mettre en œuvre ses projets les plus importants en Asie centrale, spécifiquement avec l’établissement et l’expansion de l’Union économique eurasienne – une alliance économique régionale incluant la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie et l’Arménie; le Kirghizistan doit la rejoindre cette année et le Tadjikistan a manifesté son intérêt. Si l’on considère l’immensité géographique de la zone couverte par l’UEE, on ne peut s’empêcher de la voir comme un élément fondamental pour le succès de la Nouvelle route de la soie. En fait, les planificateurs russes et chinois ont depuis longtemps reconnu ce partenariat naturel et cette trajectoire mutuellement bénéfique à leur développement.

Les importants contrats autour de l’énergie récemment signés entre la Russie et la Chine, dont des engagements à investir des sommes importantes pour le développement d’infrastructures d’oléoducs tant à l’Ouest – le pipeline Altaï, ce n’est pas une coïncidence, terminera sa route au Xinjiang – qu’à l’Est, ont rendu Washington toujours plus nerveux. Naturellement, les États-Unis comprennent le potentiel inhérent à une telle coopération, qui pourrait même finalement transformer l’Europe en un allié peu fiable pour eux. Par conséquent, ils feront tout pour empêcher la coopération russo-chinoise de se réaliser.

Ainsi, l’Occident laisse la Turquie plus ou moins libre de poursuivre sa stratégie néo-ottomane en recourant à des méthodes états-uniennes éprouvées: financer le terrorisme, fomenter des guerres civiles et alimenter le chaos, dans un but de gestion de crises. Cette politique a déjà conduit à des morts innombrables en Syrie et indéniablement, elle provoquera toujours plus de morts à l’avenir. Elle a créé des divisions et des conflits au Moyen Orient, au profit des États-Unis et de leurs alliés les plus proches dans la région, Israël et la Turquie. Elle place la Russie et la Chine directement dans le viseur de l’Empire. Il semblerait que cela ait toujours été le but.

Eric Draitser

Eric Draitser est un analyste géopolitique indépendant basé à New York City, il a fondé StopImperialism.org il est aussi éditorialiste pour Russia Today, exclusivement pour le journal en ligne New Eastern Outlook.

Par Eric Draitser – Le 2 février 2015 – Source NEO

Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Source: http://lesakerfrancophone.net/lempreinte-de-la-turquie-dans-la-guerre-de-loccident-contre-la-chine-et-la-russie/

mercredi, 04 mars 2015

El suicidio de España

por Sergio Fernández Riquelme

Eric Zemmour en su reciente libro Le Suicide français, polémico e  inesperado éxito de ventas, alertaba del camino autodestructivo de la nación francesa, otrora pretendida potencia europea. Francia se suicidaba, como realidad colectiva presente y proyecto identitario futuro. La destrucción de la Familia, el descontrol de la inmigración, la pérdida de la identidad nacional, las crecientes injusticias sociales, el nulo crecimiento económico o la conversión del Estado en instrumento ideológico al servicio del partido de turno, eran los síntomas del suicidio de un modelo republicano que tres yihadistas, nacidos y educados en la Francia ilustrada y laica, han retratado con extrema crueldad en las calles de París.

En un mundo globalizado, Francia ya no se reconocía en el espejo, sus patologías eran crónicas, y su soledad cada vez mayor. Quiso ser alternativa al Occidente useño, y quedó también bajo su moldeado mediático. La soberanía popular había desaparecido en beneficio de grupos de poder internaciones y lobbies de presión (los famosos Mercados), la francofonía se encontraba amenazada (por la hegemonía anglosajona) y la identidad nacional, factor de cohesión en tiempos de crisis y de movilización ante amenazas externas, comenzaba a ser un viejo recuerdo ante modas norteamericanas de dudoso gusto pero de efectivo adoctrinamiento. Tesis, con matices distintos, también presentes en la République française desde las páginas de  Houellebecq o Raspail. Se demostraba la antigua la lección del sociólogo galo Émile Durkheim, que en el siglo XIX, en un pionero trabajo, subrayaba la vinculación del suicidio, en este caso individual, con la debilidad del respaldo comunitario, especialmente familiar.

En España, nuestro suicidio comenzó una década antes. Parece que por primera vez nos adelantamos a los vecinos allende los Pirineos. Desde 2004 fuimos alumnos aventajados del nuevo orden mundial: nuestros valores mudables, nuestras tradiciones superadas, nuestra identidad variable. “La burbuja inmobiliaria” fue la metáfora de una época: tener y no ser. Enriquecimiento acelerado, corrupción política, destrucción medioambiental, nepotismo institucional, desprotección de la Familia, cuestionamiento de la unidad nacional; estos fueron los rasgos de una época que consagró a España, bajo la etiqueta del paraíso de la “tolerancia”, como el paradigma occidental del individualismo consumista más radical.

espana-suicidios-desahucio, httpes_paperblog_com.jpegPero toda decisión tiene consecuencias. Nuestros “nuevos derechos” individualistas, por desgracia, no conllevaron responsabilidades, y los pilares de nuestro futuro se resienten dramáticamente. Crisis demográfica irremediable (según el INE, España perderá más de 5 millones de habitantes en cuarenta años), destrucción del colchón familia (imparable reducción del número de matrimonios, más de la mitad en treinta años), endeudamiento masivo (la deuda sobre el PIB llegó al 96% en 2014, el doble que hace diez años), tasas de paro, especialmente juvenil, convertidas en estructurales (sobre el 20% de la población, el doble que hace un lustro), empeoramiento de las condiciones de trabajo (devaluación salarial masiva por medio de nuevos contratos más precarios, productividad siguiendo el modelo chino), sistema educativo obsoleto (desde el Informe Pisa a los índices de empleabilidad de los universitarios), crecimiento imparable de la pobreza (21,8% según Foessa); así como el afianzamiento de supuestas peculiaridades antropológicas, como que solo el 16% de los españoles defendería su país en caso de invasión (CIS), que seamos el segundo país más ruidoso del mundo (OMS), el primer país en consumo juvenil de drogas de Europa (Observatorio Europeo de las Drogas), de los primeros en consumo televisivo (Outbrain) y de los más bajos en lectura de libros (Gremio de editores), uno de los países más dependientes de fuentes de energía foráneas (Eurostat), con más agresión urbanística (casi el 50% del total de la costa mediterránea), con mayores tasas de violencia contra la mujer o con el aire más contaminado (95%  de los españoles según el Informe de calidad del aire). Pese a ciertos actos altruistas o pulsiones solidarias, pareciese que nos diera igual nuestro país; sálvese quien pueda.

Pero nuestro suicidio, asistido por la burocracia de Bruselas, tiene remedio. Más allá de ciertos éxitos deportivos o de la fama lúdica de nuestro clima y nuestras playas, España posee activos humanos y materiales, en su Historia y en sus habitantes, para una urgente “regeneración moral”. Como demuestran países como la Hungría de Viktor Orbán, se puede recuperar la cordura antes de lanzarse al vacío. Solo la muerte no tiene solución. Y el remedio es muy sencillo, como ha demostrado el país magiar: restaurar y difundir los valores tradicionales como núcleo social fundamental, medio desde el cual afrontar el reto de la modernización globalizadora sin destruir la herencia sabia de nuestros antepasados. Solo así se puede alcanzar una Justicia verdaderamente social (eliminando las desigualdades crecientes), un Bienestar sostenible (reindustrializando el país, y superando la recuperada dependencia a sectores agrícolas y turísticos recurrentes) y un Orden definitivo (protegiendo la cohesión nacional y la colaboración ciudadana).

Hace más de un siglo, nuestros insignes regeneracionistas (Costa, Mallada, Macías Picavea, Maeztu) clamaban “hacia otra España”. Su clamor no fue escuchado, pero quedó en nuestra memoria frente al nepotismo, la corrupción, el suicidio. Su generación hizo caso omiso; ésta vez, el futuro de nuestros hijos merece que lo oigamos muy bien.

* Profesor de la Universidad de Murcia.

Fuente: Ya

Le casse-tête libyen

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Le casse-tête libyen 

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Il faut certainement lire et relire le livre de Jean Ping[1] - Eclipse sur l’Afrique : fallait-il tuer Kadhafi ?[2] -, pour bien comprendre l’ampleur du désastre d’une guerre déclenchée unilatéralement en Libye par messieurs Sarkozy et Cameron avant d’être relayée par l’OTAN… S’appuyant sur une interprétation partielle et partiale de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, cette politique coloniale de la canonnière a ouvert durablement la boîte de pandore d’une guerre civile rejaillissant sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, des côtes de Mauritanie à celles de Somalie ! Aujourd’hui, une quinzaine de camps de formation et de d’entraînement d’activistes jihadistes salafistes s’étirent le long d’un segment qui va de la ville de Sebbah au sud jusqu’à Gât, sur la frontière algérienne. Cet « Afghanistan de proximité » - comme l’a baptisé un ancien chef des services extérieurs français -, sert désormais de profondeur stratégique à une multitude de katiba qui menace l’ensemble des Etats de la région.

DEUX GOUVERNEMENTS  

Ce chaos libyen s’étire entre deux pôles représentés par deux gouvernements et deux parlements : à Tripoli, le gouvernement « révolutionnaire » issu de l’ancien parlement et du Congrès général national libyen autoproclamé. Composée de factions islamistes, notamment les Frères musulmans, cette entité est financée et armée par la Turquie et le Qatar. Fajr Libya (Aube de la Libye) fédère ces différentes forces. A Tobrouk, un gouvernement « libéral » est issu de l’Assemblée constituante élue le 25 juin 2014, mais déclarée illégale par la Cour constitutionnelle. Son homme fort - le général Khalifa Haftar -, est reconnu et soutenu par les pays occidentaux de même que par l’Egypte et les Emirats arabes unis qui leur apportent un soutien politique, voire militaire avec l’engagement de différentes forces spéciales et soutiens aériens.

Différents groupes armés hétérogènes s’agrègent à ces deux « gouvernements ». Le premier regroupe à la fois la puissante milice de Misrata, ainsi que d’autres factions islamistes radicales et une grande partie de la communauté berbère. La coalition « libérale » réunit aussi bien des milices locales, dont celle de Zinten (djebel Nefoussa), que des personnalités de l’ancien régime du colonel Kadhafi ; mais de part et d’autre, aucun leadership n’arrive à s’imposer durablement. A cette improbable dualité se superpose une myriade d’autres milices locales et de factions islamistes rassemblant quelques milliers de fusils menant une guerre pour le pouvoir et l’argent. Ces acteurs hybrides, en recomposition permanente, nouent des alliances à géométrie variable, conditionnées par la même obsession : le contrôle du gaz et du pétrole. A ces agendas mafieux s’ajoutent les logiques tribales qui poursuivent leurs propres agendas…

LE TOURNANT EGYPTIEN

Après la décapitation de 21 Coptes par la branche libyenne de l’organisation « Etat islamique » qui s’appuie notamment sur les troupes d’Ansar al-Charia, liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la réaction égyptienne ouvre une nouvelle donne. Ses bombardements sur Derna signifient que le maréchal-président Sissi a décidé de s’engager directement dans le chaos libyen. Ce dernier entend affirmer sa stature internationale : son déplacement à Rome et Paris, ainsi que l’accueil fait dernièrement au président Poutine en témoignent. Le contrat d’achat d’une frégate et de 24 Rafale français confirme cette volonté d’affirmer son retour en force sur la scène proche-orientale mais esquisse aussi les incertitudes et les dangers d’une militarisation internationale du conflit, voire d’une intervention extérieure, placée ou non sous les auspices des Nations unies… La saisine du Conseil de sécurité par les présidents Sissi et Hollande, ainsi que les déclarations très va-t-en-guerre de Matteo Renzi le laissent penser…

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S’il est peu probable qu’un consensus se dégage à l’ONU pour un tel scénario - la Russie et la Chine ne permettront pas la répétition de la guerre franco-britannique d’octobre 2011 -, la montée en puissance de l’ « Etat islamique » en Libye plaident pourtant pour une riposte militaire. Mais contre qui intervenir et comment ? « Il y a des cellules dormantes dans chaque ville, qui ont des liaisons directes avec le chef de Dae’ch Abou Bakr al-Baghdadi », a averti cette semaine un porte-parole militaire, le colonel Ahmed al-Mesmari. Les experts estiment très difficile pour une coalition internationale de se fixer des cibles à bombarder par les airs sans s'appuyer sur un travail de renseignement très approfondi, en raison de la multitude des factions qui ne partagent pas forcément la même idéologie que Dae’ch ou Ansar al-Charia. Une intervention terrestre devrait par contre mobiliser des dizaines de milliers d'hommes et aurait peu de chances de réussir. Les cas afghan et irakien en sont le parfait exemple.

POUR UNE SOLUTION POLITIQUE

Une intervention militaire ferait de la Libye une terre de jihad où afflueraient, encore plus qu’aujourd’hui, les activistes des pays du Maghreb, d'Afrique, mais aussi de Syrie et d'Irak - bastions de l’ « Etat islamique ». Si l'opération se résume exclusivement à des bombardements aériens, elle ne fera que radicaliser la population, en raison notamment des dégâts collatéraux et des victimes civiles qu'une telle opération engendrera fatalement. Par conséquent, la solution est politique et certainement pas militaire ! Il s’agira de chercher à rapprocher les différentes factions rivales afin de construire une armée libyenne nationale pour s’opposer à l’extension territoriale et politique de Dae’ch. Cette voie prendra du temps…

Dans ce contexte, le représentant spécial des Nations unies, Bernardino Léon, tente depuis des mois de trouver un terrain d’accord politique pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Il faut soutenir ses efforts… en lui suggérant, peut-être de réintroduire le fils de Kadhafi - Saïf al-Islam - qui jouit toujours d’une autorité certaine auprès des partisans de son père dont l’influence et le souvenir inspirent toujours plusieurs des factions armées toujours actives.  

Richard Labévière, Rédacteur en chef de prochetmoyen-orient.ch, 1er mars 2015

[1] Jean Ping (né le 24 novembre 1942 à Omboué au Gabon), est un diplomate et homme politique gabonais. Il est élu président de la commission de l’Union africaine le 1er février 2008 au premier tour de scrutin1. Il était ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de la république du Gabon du 25 janvier 1999 au 6 février 2008.

[2] Editions Michalon, avril 2014.