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mercredi, 06 mai 2015

Immigration: Entretien de Alimuddin Usmani avec Petr Mach député européen tchèque

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Immigration: Entretien de Alimuddin Usmani avec Petr Mach député européen tchèque

Alimuddin Usmani
Journaliste indépendant, Genève
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
Alimuddin Usmani : Le nombre de réfugiés en Méditerranée augmente à une vitesse phénoménale. Quelle en est selon-vous la principale raison?

Petr Mach : Les raisons principales sont évidemment les guerres civiles en Libye et en Syrie.

Alimuddin Usmani : Pensez-vous qu'il soit possible de stopper cet afflux de masse?

Petr Mach : Lorsque les guerres civiles et le chaos en Libye et en Syrie prendront fin alors cette vague de réfugiés s'arrêtera.

Alimuddin Usmani : De nombreux réfugiés possèdent un niveau d'instruction faible, ils ne s''intègrent pas facilement au marché du travail et dépendent des aides sociales. Ils préfèrent aller en Suède ou en Allemagne plutôt qu'en République tchèque qui a accueilli seulement 0,2% des réfugiés de l'UE. Comment expliquez-vous que la République tchèque parvienne pour l'instant à dissuader la plupart des demandeurs d'asile?

Petr Mach : Ils reçoivent une aide sociale généreuse en Suède. Certains réfugiés ont déjà de la famille installée sur place et il y a de larges communautés immigrées, notamment musulmanes en Suède. La République tchèque n'offre pas des aides sociales aussi élevées et sa minorité musulmane est quasiment inexistante, c'est pour cela qu'il y a peu de réfugiés qui cherchent à venir en République tchèque.

Alimuddin Usmani : Parmi les mesures annoncées par Bruxelles pour faire face à cet afflux de réfugiés figure un projet pilote qui stipule que 5000 personnes seront accueillies, réparties sur l’ensemble du territoire européen. Les demandes d'asile pour l'année 2014 en République tchèque se sont élevées à 1000 environ, essentiellement de la part de l'Ukraine, du Vietnam ou de la Syrie. La Suède, dont la population est moins élevée que la République tchèque, a recueilli environ 78000 demandes d'asile, surtout des Erythréens et des Syriens. Ne craignez-vous pas que l'UE contraigne la République tchèque à accueillir plus de réfugiés à l'avenir?

Petr Mach : En République tchèque vivent de nombreux ressortissants Ukrainiens, Vietnamiens, Moldaves et Russes. Il n'est pas nécessaire qu'ils demandent l'asile car ils peuvent recevoir un permis de séjour permanent. La République tchèque n'a pas de problème avec ces étrangers. Ils travaillent et leur intégration dans la société se passe bien. La société tchèque ne veut pas en revanche que l'Union européenne lui impose des quotas. Il ne serait également pas juste de réinstaller un réfugié en République tchèque alors qu'il cherchait à s'établir en Allemagne.

Alimuddin Usmani : L'Australie installe ses réfugiés dans des îles du Pacifique ou bien au Cambodge. Le Premier ministre Abott a conseillé l'Europe de suivre son exemple. Qu'en pensez-vous?

Petr Mach : L'Italie possède des camps de réfugiés à Lampedusa et en Sicile. Mais leur capacité d'accueil est insuffisante. L'Italie devrait avoir de la place pour les réfugiés clandestins en attendant qu'un pays membre puisse leur accorder l'asile. Un tel endroit pourrait être situé soit sur le territoire de l'UE, soit sur le territoire d'un pays avec lequel il serait conclu un accord.

Alimuddin Usmani : En 2011 vous avez exprimé votre opposition à l'égard de l'intervention militaire de l'OTAN en Libye. Les réfugiés partent essentiellement de la Libye car l'Etat ne fonctionne pas. Les dirigeants de l'UE étaient majoritairement favorable à cette intervention. Pensez-vous qu'ils s'attendaient à une telle situation?

Petr Mach : J'étais effectivement contre l'attaque en Libye. Il n'est pas possible de renverser un régime puis de laisser le pays s'installer dans le chaos. Je ne comprends pas à quoi s'attendaient des politiciens comme Sarkozy et Obama.

Alimuddin Usmani, le 23 avril 2015

Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

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Une coalition sino-russo-iranienne opposée à l’Otan débute-t-elle à Moscou?

La Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, en avril, a été une occasion de faire savoir aux Etats-Unis et à l’OTAN que d’autres puissances mondiales ne les laisseront pas faire comme ils l’entendent.

Le thème portait sur les efforts communs de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Iran contre l’expansion de l’OTAN, renforcés par des projets de pourparlers militaires tripartites entre Pékin, Moscou et Téhéran.

Des ministres de la Défense et des responsables militaires venus du monde entier se sont réunis le 16 avril au Radisson Royal ou Hotel Ukraina, l’une des plus belles réalisations de l’architecture soviétique à Moscou, connue comme l’une des Sept sœurs construites à l’époque de Joseph Staline.

L’événement de deux jours, organisé par le ministère russe de la Défense était la quatrième édition de la Conférence annuelle de Moscou sur la sécurité internationale (CMSI/MCIS).

Des civils et des militaires de plus de soixante-dix pays, y compris des membres de l’OTAN, y ont assisté. A part la Grèce, toutefois, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN n’ont pas participé à la conférence.

Contrairement à l’année dernière, les organisateurs de la CMSI n’ont pas transmis d’invitation à l’Ukraine pour la conférence de 2015. Selon le vice-ministre russe de la Défense Anatoly Antonov, «à ce niveau d’antagonisme brutal dans l’information par rapport à la crise dans le sud-est de l’Ukraine, nous avons décidé de ne pas envenimer la situation à la conférence et, à ce stade, nous avons pris la décision de ne pas inviter nos collègues ukrainiens à l’événement.»

A titre personnel, le sujet m’intéresse, j’ai suivi ce genre de conférences pendant des années, parce qu’il en émane souvent des déclarations importantes sur les politiques étrangères et de sécurité. Cette année, j’étais désireux d’assister à l’ouverture de cette conférence particulière sur la sécurité. A part le fait qu’elle avait lieu à un moment où le paysage géopolitique du globe est en train de changer rapidement, depuis que l’ambassade russe au Canada m’avait demandé en 2014 si j’étais intéressé à assister à la CMSI IV, j’étais curieux de voir ce que cette conférence produirait.

Le reste du monde parle: à l’écoute des problèmes de sécurité non euro-atlantiques

La Conférence de Moscou est l’équivalent russe de la Conférence de Munich sur la sécurité qui se tient à l’hôtel Bayerischer Hof en Allemagne. Il y a cependant des différences essentielles entre les deux événements.

Alors que la Conférence sur la sécurité de Munich est organisée autour de la sécurité euro-atlantique et considère la sécurité globale du point de vue atlantiste de l’OTAN, la CMSI représente une perspective mondiale beaucoup plus large et diversifiée. Elle représente les problèmes de sécurité du reste du monde non euro-atlantique, en particulier le Moyen-Orient et l’Asie-Pacifique. Mais qui vont de l’Argentine, de l’Inde et du Vietnam à l’Egypte et à l’Afrique du Sud.  La conférence a réuni à l’hôtel Ukraina tout un éventail de grands et petits joueurs à la table, dont les voix et les intérêts en matière de sécurité, d’une manière ou d’une autre, sont par ailleurs sapés et ignorés à Munich par les dirigeants de l’OTAN et des Etats-Unis.

Le ministre russe de la Défense Sergey Shoigu, qui a un rang d’officier équivalent à celui d’un général quatre étoiles dans la plupart des pays de l’OTAN, a ouvert la conférence. Assis près de Shoigu, le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov a aussi pris la parole, et d’autres responsables de haut rang. Tous ont parlé du bellicisme tous azimuts de Washington, qui a recouru aux révolutions de couleur, comme l’Euro-Maïdan à Kiev et la Révolution des roses en Géorgie pour obtenir un changement de régime. Shoigu a cité le Venezuela et la région administrative spéciale chinoise de Hong Kong comme exemples de révolutions de couleur qui ont échoué.

Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a rappelé que les possibilités d’un dangereux conflit mondial allaient croissant en raison de l’absence de préoccupation, de la part des Etats-Unis et de l’OTAN, pour la sécurité des autres et l’absence de dialogue constructif. Dans son argumentation, Lavrov a cité le président américain Franklin Roosevelt, qui a dit:

«Il n’y a pas de juste milieu ici. Nous aurons à prendre la responsabilité de la collaboration mondiale, ou nous aurons à porter la responsabilité d’un autre conflit mondial «Je crois qu’ils ont formulé l’une des principales leçons du conflit mondial le plus dévastateur de l’Histoire: il est seulement possible de relever les défis communs et de préserver la paix par des efforts collectifs, basés sur le respect des intérêts légitimes de tous les partenaires » , a-t-il expliqué à propos de ce que les dirigeants mondiaux avaient appris de la Seconde Guerre mondiale.

Shoigu a eu plus de dix réunions bilatérales avec les différents ministres et responsables de la Défense qui sont venus à Moscou pour la CMSI. Lors d’une réunion avec le ministre serbe de la Défense Bratislav Gasic, Shoigu a dit que Moscou considère Belgrade comme un partenaire fiable en termes de coopération militaire.

Russie

De g. à dr.: Sergei Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Sergei Shoigu, ministre de la Défense, Nikolai Patrushev, secrétaire au Conseil de sécurité et Valery Gerasimov, chef de l’état-major général, participant à la 4e Conférence de Moscou sur la sécurité (RIA Novosti / Iliya Pitalev)

Une coalition sino-russo-iranienne: le cauchemar de Washington

Le mythe que la Russie est isolée sur le plan international a de nouveau été démoli pendant la conférence, qui a aussi débouché sur quelques annonces importantes.

Le ministre kazakh de la Défense Imangali Tasmagambetov et Shoigu ont annoncé que la mise en œuvre d’un système de défense aérienne commun entre le Kazakhstan et la Russie a commencé. Cela n’indique pas seulement l’intégration de l’espace aérien de l’Organisation du traité de sécurité collective, cela définit aussi une tendance. Cela a été le prélude à d’autres annonces contre le bouclier de défense antimissile de l’OTAN.

La déclaration la plus vigoureuse est venue du ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan. Le brigadier-général Dehghan a dit que l’Iran voulait que la Chine, l’Inde et la Russie s’unissent pour s’opposer conjointement à l’expansion à l’est de l’OTAN et à la menace à leur sécurité collective que constitue le projet de bouclier antimissile de l’Alliance.

Lors d’une réunion avec le ministre chinois des Affaires étrangères Chang Wanquan, Shoigu a souligné que les liens militaires de Moscou avec Beijing étaient sa «priorité absolue». Dans une autre rencontre bilatérale, les gros bonnets de la défense iraniens et russes ont confirmé que leur coopération sera une des pierres angulaires d’un nouvel ordre multipolaire et que Moscou et Téhéran étaient en harmonie quant à leur approche stratégique des Etats-Unis.

Après la rencontre de Hossein Dehghan et la délégation iranienne avec leurs homologues russes, il a été annoncé qu’un sommet tripartite se tiendrait entre Beijing, Moscou et Téhéran. L’idée a été avalisée ensuite par la délégation chinoise.

Le contexte géopolitique change et il n’est pas favorable aux intérêts états-uniens. Non seulement l’Union économique eurasienne a été formée par l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie au cœur post-soviétique de l’Eurasie, mais Pékin, Moscou et Téhéran – la Triple entente eurasienne – sont entrés dans un long processus de rapprochement politique, stratégique, économique, diplomatique et militaire.

L’harmonie et l’intégration eurasiennes contestent la position des Etats-Unis sur leur perchoir occidental et leur statut de tête de pont en Europe, et même incitent les alliés des Etats-Unis à agir de manière plus indépendante. C’est l’un des thèmes centraux examinés dans mon livre The Globalization of NATO [La mondialisation de l’OTAN].

L’ancien grand ponte états-unien de la sécurité Zbigniew Brzezinski a mis en garde les élites américaines contre la formation d’une coalition eurasienne «qui pourrait éventuellement chercher à contester la primauté de l’Amérique». Selon Brzezinski, une telle alliance eurasienne pourrait naître d’une «coalition sino-russo-iranienne» avec Beijing pour centre.

«Pour les stratèges chinois, face à la coalition trilatérale de l’Amérique, de l’Europe et du Japon, la riposte géopolitique la plus efficace pourrait bien être de tenter et de façonner une triple alliance qui leur soit propre, liant la Chine à l’Iran dans la région golfe Persique/Moyen-Orient et avec la Russie dans la région de l’ancienne Union soviétique», avertit Brzezinski.

«Dans l’évaluation des futures options de la Chine, il faut aussi considérer la possibilité qu’une Chine florissante économiquement et confiante en elle politiquement – mais qui se sent exclue du système mondial et qui décide de devenir à la fois l’avocat et le leader des Etats démunis dans le monde –  décide d’opposer non seulement une doctrine claire mais aussi un puissant défi géopolitique au monde trilatéral dominant», explique-t-il.

C’est plus ou moins la piste que les Chinois sont en train de suivre. Le ministre Wanquan a carrément dit à la CMSI qu’un ordre mondial équitable était nécessaire.

La menace pour les Etats-Unis est qu’une coalition sino-russo-iranienne puisse, selon les propres mots de Brzezinski, «être un aimant puissant pour les autres Etats mécontents du statu quo».

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Un soldat pendant un exercice impliquant les systèmes de missiles sol-air S-300/SA sur le terrain d’entraînement d’Ashuluk, dans la région  d’Astrakhan (RIA Novosti / Pavel Lisitsyn)

Contrer le bouclier anti-missile des Etats-Unis et de l’OTAN en Eurasie

Washington érige un nouveau Rideau de fer autour de la Chine, de l’Iran, de la Russie et de leurs alliés au moyen de l’infrastructure de missiles des Etats-Unis et de l’OTAN.

L’objectif du Pentagone est de neutraliser toutes les ripostes défensives de la Russie et des autres puissances eurasiennes à une attaque de missiles balistiques US, qui pourrait inclure une première frappe nucléaire. Washington ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être capables d’une seconde frappe ou, en d’autres termes, ne veut pas permettre à la Russie ou à d’autres d’être en mesure de riposter à une attaque par le Pentagone.

En 2011, il a été rapporté que le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, qui était alors envoyé de Moscou auprès de l’OTAN, se rendrait à Téhéran pour parler du projet de bouclier antimissile de l’OTAN. Divers articles ont été publiés, y compris par le Tehran Times, affirmant que les gouvernements de Russie, d’Iran et de Chine projetaient de créer un bouclier antimissile commun pour contrer les Etats-Unis et l’OTAN. Rogozine, toutefois, a réfuté ces articles. Il a dit que cette défense antimissile était discutée entre le Kremlin et ses alliés militaires dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

L’idée de coopération dans la défense entre la Chine, l’Iran et la Russie, contre le bouclier antimissile de l’OTAN est restée d’actualité depuis 2011. Dès lors, l’Iran s’est rapproché pour devenir un observateur dans l’OTSC, comme l’Afghanistan et la Serbie. Beijing, Moscou et Téhéran se sont rapprochés aussi en raison de problèmes comme la Syrie, l’Euro-Maïdan et le pivot vers l’Asie du Pentagone. L’appel de Hossein Dehghan à une approche collective par la Chine, l’Inde, l’Iran et la Russie contre le bouclier antimissile et l’expansion de l’OTAN, couplé aux annonces faites à la CMSI sur des pourparlers militaires tripartites entre la Chine, l’Iran et la Russie, vont aussi dans ce sens.

Les systèmes de défense aérienne russes S-300 et S-400 sont en cours de déploiement dans toute l’Eurasie, depuis l’Arménie et la Biélorussie jusqu’au Kamchatka, dans le cadre d’une contre-manœuvre au nouveau Rideau de fer.  Ces systèmes de défense aérienne rendent beaucoup plus difficiles les objectifs de Washington de neutraliser toute possibilité de réaction ou de seconde frappe.

Même les responsables de l’OTAN et le Pentagone, qui se sont référés aux S-300 comme le système SA-20, l’admettent. « Nous l’avons étudié nous sommes formés pour le contrer depuis des années. Nous n’en avons pas peur, mais nous respectons le S-300 pour ce qu’il est: un système de missiles très mobile, précis et mortel », a écrit le colonel de l’US Air Force Clint Hinote pour le Conseil des relations étrangères basé à Washington.

Bien qu’il y ait eu des spéculations sur le fait que la vente des systèmes S-300 à l’Iran serait le point de départ d’un pactole provenant de Téhéran dû aux ventes internationales d’armes, résultat des négociations de Lausanne, et que Moscou cherche à avoir un avantage concurrentiel dans la réouverture du marché iranien, en réalité la situation et les motivations sont très différentes. Même si Téhéran achète différentes quantités de matériel militaire à la Russie et à d’autres sources étrangères, il a une politique d’autosuffisance militaire et fabrique principalement ses propres armes. Toute une série de matériel militaire – allant des chars d’assaut, missiles, avions de combat, détecteurs de radar, fusils et drones, hélicoptères, torpilles, obus de mortier, navires de guerre et sous-marins – est fabriqué à l’intérieur de l’Iran. L’armée iranienne soutient même que leur système de défense aérienne Bavar-373 est plus ou moins l’équivalent du S-300.

La livraison par Moscou du paquet de S-300 à Téhéran est plus qu’une simple affaire commerciale. Elle est destinée à sceller la coopération militaire russo-iranienne et à renforcer la coopération eurasienne contre l’encerclement du bouclier anti-missiles de Washington. C’est un pas de plus dans la création d’un réseau de défense aérienne eurasienne contre la menace que font peser les missiles des Etats-Unis et de l’OTAN sur des pays qui osent ne pas s’agenouiller devant Washington.

Par Mahdi Darius Nazemroaya –  23 avril 2015

Mahdi Darius Nazemroaya est sociologue, un auteur primé et un analyste géopolitique.

Article original : http://rt.com/op-edge/252469-moscow-conference-international-security-nato/

Traduit de l’anglais par Diane Gilliard

URL de cet article : http://arretsurinfo.ch/une-coalition-sino-russo-iranienne-opposee-a-lotan-debute-t-elle-a-moscou/

mardi, 05 mai 2015

Insécurité, islamisme : du déni de réalité à l’orchestration de la peur, la nouvelle stratégie de l'oligarchie

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Insécurité, islamisme: du déni de réalité à l’orchestration de la peur, la nouvelle stratégie de l'oligarchie

par Michel Geoffroy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'utilisation de l'insécurité et de la peur par l'oligarchie pour consolider son pouvoir... Une analyse qui recoupe celle d'Eric Werner dans son essai L'avant-guerre civile récemment réédité chez Xénia.

La novlangue au service du déni d’insécurité

Face à l’augmentation de la délinquance, conséquence de l’idéologie laxiste qu’elle a mise en œuvre, l’oligarchie a d’abord inventé dans les années 1980 le fameux sentiment d’insécurité, une sorte de phobie d’extrême droite qui faisait, selon elle, voir la réalité sous un jour trop sombre. Elle a aussi inventé le concept d’incivilités qui permettait de banaliser la progression des délits, notamment ceux imputables aux jeunes issus de l’immigration.

On nous a ainsi expliqué, par exemple, qu’il était traditionnel de brûler des voitures à la Saint-Sylvestre. Car chaque fait divers se trouvait dépeint sous des couleurs les plus lénifiantes possibles : on nous présentait les délits voire les crimes comme incompréhensibles car intervenant toujours jusque-là dans des quartiers populaires mais tranquilles ou sans histoire (*). On ne comprenait donc pas le coup de folie qui avait pu saisir les auteurs de ces actes : sans doute parce qu’un banal vol de sac à main, une drague ou une bagarre par balles avait mal tourné. Bref, ce n’était pas vraiment la faute de ces individus bien connus des services de police, mais plutôt le fait de victimes de la malchance, du chômage et de la discrimination.

La novlangue au service du déni d’islamisme

L’apparition de délits commis par des personnes se réclamant de l’islam a subi le même traitement politico-médiatique. On a ainsi assisté à la négation systématique du caractère islamiste de ces agissements, comme par exemple lors des attaques commises en France à la Noël 2014.

L’oligarchie a donc mis l’accent sur le caractère isolé de ces loups solitaires, victimes d’une autoradicalisation pathologique. Même si ensuite on découvrait que leurs proches faisaient l’objet de poursuites ou que des filières avaient été démantelées !

Ou bien on les présentait comme des individus au comportement incompréhensible ou incohérent, comme par exemple dans le cas du profanateur du cimetière de Castres. Ou bien encore des individus dérangés, ce qui permettait d’ôter toute signification autre que médicale à leurs actes. On a même été jusqu’à nous présenter l’auteur musulman d’un attentat à l’arme automatique en Belgique comme un amateur d’armes !

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Pas d’amalgame

Dans le souci de ne pas faire d’amalgame avec l’islam on a aussi beaucoup insisté sur le fait que ces criminels n’étaient pas de vrais bons musulmans, ou bien des convertis de fraîche date, donc connaissant mal leur nouvelle religion. On nous a dit aussi que finalement les victimes étaient… les musulmans eux-mêmes dont l’image risquait de pâtir de ces agissements.

Ce type d’argumentaire est largement répandu en Europe. On se souvient, par exemple, de ce que déclarait le premier ministre anglais à la suite de l’assassinat horrible d’un militaire décapité en pleine rue : « Ce n’était pas seulement une attaque contre la Grande-Bretagne et le mode de vie britannique. C’était aussi une trahison de l’islam et des communautés musulmanes qui apportent tant à notre pays. Rien dans l’islam ne justifie un tel acte épouvantable » (**).

Le même discours a été entendu en France.

Le déni de la cathophobie

On a aussi systématiquement nié le caractère antichrétien de certains délits ou agressions.

Ainsi, pour nos médias les églises ou les cimetières chrétiens ne sont jamais profanés, à la différence des sépultures juives ou musulmanes. Ils sont seulement dégradés ou à la rigueur vandalisés.

Pour la même raison on n’a mis l’accent que sur les actes antimusulmans ou antijuifs : une façon de dénier toute réalité aux actes antichrétiens et à l’existence d’un racisme antifrançais ou antiblanc que, curieusement, la justice n’arrive jamais à identifier.

Enfin, les médias nous ont beaucoup parlé du fait religieux en général (cf. notamment la dernière enquête sur le fait religieux dans l’entreprise) : une manière de cacher la progression des revendications musulmanes.

Bref, l’oligarchie a mobilisé la novlangue et tout le puissant appareil médiatique au service du déni de réalité.

Une nouvelle stratégie

Cette stratégie a cependant fait long feu en 2015.

Certes, l’oligarchie reste attachée à la ligne pas d’amalgame, dans le souci de ne pas se couper de l’électorat musulman d’ici 2017. Les différents plans contre le racisme et l’islamophobie remplissent la même fonction séductrice.

Mais il n’empêche que la réalité est plus forte que la novlangue. La progression de la délinquance ne peut plus être cachée par les services de police et de gendarmerie, pas plus que celle de la violence islamiste.

L’oligarchie a donc progressivement décidé de changer de stratégie en 2015 : de passer du déni de réalité à l’orchestration de la peur. Pour plusieurs raisons.

Le déni n’est plus crédible

D’abord parce que la situation lui échappe de plus en plus.

Derrière les annonces périodiques relatives aux coups de filets, aux attentats miraculeusement déjoués, censés démontrer l’efficience de nos forces de l’ordre, ou relatives à l’inflexion prétendue des statistiques de délinquance, l’actualité migratoire ou criminelle, en France ou à l’étranger, rend de moins en moins crédible la stratégie du déni. Et l’EI se charge de son côté de la démentir.

Mais surtout l’oligarchie a compris qu’elle avait tout à gagner à orchestrer la peur.

Opération Je suis Charlie

L’opération Charlie Hebdo autour des attentats de janvier 2015 marque le coup d’envoi de la nouvelle stratégie du pouvoir.

Car du jour au lendemain on ne nous parle plus de loups solitaires ou d’actes incompréhensibles : désormais on ne nous parle plus que de filières djihadistes, d’attentats terroristes commandités de l’étranger, de caches d’armes et de complices. La langue officielle et médiatique se délie comme par enchantement. Et les incendiaires d’hier revêtent la tenue des pompiers.

Dans un premier temps l’opération Charlie Hebdo tente de rejouer la séquence du président de la République chef de guerre et de l’union nationale contre le terrorisme : ce sera la marche républicaine censée remettre en selle un pouvoir à l’impopularité abyssale et destinée aussi à créer un nouveau cordon sanitaire contre la progression du Front national, pour le plus grand profit de l’UMPS.

Cette tentative a cependant échoué : l’image de marque du gouvernement socialiste retombe aujourd’hui progressivement à son niveau d’avant le 11 janvier. Et le Front national est devenu en nombre de voix le premier parti de France lors des élections départementales.

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De nouveaux leviers d’action

Le déni de réalité avait l’inconvénient de priver l’oligarchie de prétextes : s’il n’y a pas de péril sécuritaire ou islamiste, il n’y a pas de raison d’agir contre. Reconnaître, au contraire, la réalité permet de réclamer de nouveaux moyens d’action.

Le prétexte de la lutte contre le terrorisme permet ainsi de faire passer la loi sur le renseignement qui a pour objectif réel de censurer Internet et de mettre en place une surveillance généralisée de la population. Comme partout ailleurs en Occident. Par ce biais, les dispositifs liberticides de surveillance mondiale des communications dénoncés par les lanceurs d’alerte américains se trouvent aussi légitimés. Coup double pour l’oligarchie !

Bien entendu, comme l’a indiqué ingénument le ministre de l’Intérieur lors du débat sur la loi sur le renseignement, cette surveillance portera sur la détection des discours de haine, également imputés aux milieux identitaires, par exemple.

La liberté de censurer désormais reconnue

L’effet « Je suis Charlie » a permis, en faisant croire que les islamistes visaient la liberté d’expression, de renforcer la chape du politiquement correct antiraciste et contre l’islamophobie en France.

La prétendue liberté d’expression sert à promouvoir la liberté de censurer en toute bonne conscience puisqu’il s’agit de garantir le vivre ensemble ou les valeurs de la République – et, par exemple dans le cadre du nouveau plan de lutte contre le racisme, de remettre en cause ouvertement les protections offertes par la loi sur la liberté de la presse de 1881.

Vive la peur !

L’oligarchie a finalement très bien compris le caractère contre-productif de la stratégie du déni de réalité. Elle sait maintenant que plus les citoyens ont peur pour leur sécurité, leur emploi ou leurs économies, moins ils peuvent se mobiliser sur d’autres causes, a fortiori s’agissant des autochtones vieillissants. D’ailleurs, il n’y a aujourd’hui que la communauté asiatique, identitaire et dynamique, qui manifeste contre l’insécurité en France ! Les vieux Européens n’osent rien dire.

Et il suffit de regarder les télévisions pour se rendre compte que l’on programme consciemment partout la mise en scène de la peur et de la violence : aux actualités sanglantes s’ajoutent les séries policières, les histoires de juges, de femmes-flics ou de femmes harcelées, les affaires criminelles, sans oublier les émissions édifiantes montrant nos forces de l’ordre en pleine action contre la délinquance. Sans parler des militaires qui patrouillent désormais dans les rues.

La peur soutenait déjà un fructueux commerce sécuritaire. Elle devient aujourd’hui un puissant moyen de sidération des autochtones à qui l’on apprend ainsi très tôt à raser les murs.

Rien de tel pour mâter le populisme en Europe et consolider le Système !

Michel Geoffroy (Polémia, 27 avril 2015)

Notes :

(*)     Ex. : « Sid Ahmed Ghlam, étudiant sans histoires et terroriste amateur », Le Monde du 24 avril 2015.
(**)   LeMonde.fr du 23 mai 2013.

BERNARD MARIS, « HOUELLEBECQ ÉCONOMISTE »

BERNARD MARIS, « HOUELLEBECQ ÉCONOMISTE »
 
Une satire acide de nos modes de vie

Pierre Le Vigan
Ex: http://metamag.fr

bmheco782081296077.jpgCe qu’a montré magistralement l’économiste et moraliste Bernard Maris dans son dernier livre, paru au même moment que son assassinat (on pense au roman Plateforme), c’est que le cœur des livres de Houellebecq c’est une protestation passionnée, vitale contre la domination de l’économie sur nos vies. 
La science économique libérale, c’est-à-dire la théorie classique est fausse. « Bien entendu,les hommes ne sont ni rationnels ni calculateurs, écrit Bernard Maris. C’est pourquoi ils sont surprenants, avec leurs passions, leurs peurs, leurs joies, leurs doutes, leurs naïfs désirs, leurs frustrations, et beaucoup de choses comme le mal au dos. » Mais Houellebecq ne se contente pas de critiquer la « science » économique, sa prétention, sa vacuité. Il voit la nocivité de la domination des préoccupations économiques. C’est ce que Viviane Forrester appelait « l’horreur économique ».

Le bilan du libéralisme c’est la lutte de tous contre tous, c’est l’exacerbation des besoins. C’est le développement de l’individualisme, véritable tumeur maladive. «La conséquence logique de l’individualisme c’est le meurtre et le malheur » indique Houellebecq. L’homme est rabaissé et soumis à la logique des désirs, avec comme seul idéal de « se goinfrer comme des enfants ». C’est l’homme infantilisé et l’homme malheureux car la loi tendancielle de baisse du taux de désir (en fait, le corollaire anthropologique de la baisse tendancielle du taux de profit) oblige à en mettre sans cesse de nouveaux sur le marché, toujours plus débiles, soumis à une obsolescence toujours plus rapide. On voit que toutes les leçons de Michel Clouscard sont comprises et reformulées. Le monde est devenu le résidu de la production d’argent. « Le libéralisme redessinait la géographie du monde en fonction des attentes de la clientèle ». Contrairement à l’extrême gauche qui critique le capitalisme sans mettre en cause l’individualisme absolu et libertaire, Houellebecq va à la racine : le règne du moi-je, le règne du « tout à l’ego », Ainsi « nous avançons vers le désastre, guidé par une image fausse du monde […].  Cela fait cinq siècles que l’idée du moi occupe le terrain ; il est temps de bifurquer ». Sur quoi est fondée l’économie ? Sur l’organisation de la rareté. S’il y a abondance il n’y a plus d’économie (justement, Marx voyait le communisme comme surmontant la rareté de l’accès aux biens essentiels). C’est pourquoi l’économie libérale est l’organisation de la frustration. En période d’abondance et notamment d’abondance de travail la domination de l’économie et des puissances d’argent ne disparaît pas mais elle s’affaiblit. C’est ce que remarque Houellebecq, dans la lignée de George Orwell : « En période de plein emploi, il y a une vraie dignité des classes prolétariennes. […] » Elles « vivent de leur travail, et n’ont jamais eu à tendre la main. » C’est évidemment pour cela que le capitalisme ne veut pas se donner pour objectif le plein emploi et pousse à la précarité, à l’immigration, à la flexibilité du travail, à un droit du travail réduit à des cendres. 


Le capitalisme pousse ainsi à l’homogénéisation du producteur-consommateur, à l’exception de différences illusoires qui constituent des niches de marché. Lucide sur le diagnostic, Michel Houellebecq n’y va pas par quatre chemins dans ses conclusions : « Nous refusons l’idéologie libérale parce qu’elle est incapable de fournir un sens, une voie à la réconciliation de l’individu avec son semblable dans une communauté que l’on pourrait qualifier d’humaine ». Il écrit encore : « Nous devons lutter pour la mise en tutelle de l’économie et pour sa soumission à certains critères  que j’oserai appeler éthiques ».


Bernard Maris, « Houellebecq économiste », Ed.Flammarion, 2014, 14€.

 

Les « avancées » idéologiques masquent les lâchetés politiques

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Les « avancées » idéologiques masquent les lâchetés politiques
 
La barbarie qui nous menace est intérieure. Elle est le fruit d’un recul effroyable de l’intelligence.
 
Homme politique
Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Le but essentiel des politiciens étant de prolonger leur carrière en se faisant réélire, les règles du métier pour celui qui détenait un pouvoir exécutif à quelque niveau que ce fût était de formuler des projets ou plus modestement de satisfaire les revendications de la clientèle électorale. Dans un pays qui détient un record de dépense publique et qui voit monter le chômage, dont les gouvernants n’ont pas eu le courage de procéder aux réformes indispensables et se contentent d’attendre la croissance du contexte international, l’État, contraint de diminuer ses déficits pour contenir sa dette, n’a plus de marge de manœuvre. L’État régalien chargé en tout premier lieu de sauvegarder l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la protection de ses habitants en est réduit à lésiner sur le budget de la Défense alors même que celle-ci redevient la priorité. L’État-nounou doit lui aussi mesurer sa générosité en restreignant ses dotations aux collectivités territoriales. Celles-ci, à leur tour, doivent renoncer aux projets et au socialisme structurel de notre pays, à sa dépense publique asphyxiante. Pour fournir les moyens de ce « mal français », une fiscalité excessive contribue à ruiner l’économie, à décourager l’initiative et finit par se tuer elle-même. Nous sommes obligés de renoncer à ces mauvaises pratiques, mais sans avoir les moyens de leur en substituer de bonnes.

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Alors, on meuble le vide. Les « avancées » sociétales dont le mariage unisexe demeure l’exemple le plus frappant, qui aura occupé le devant de scène alors que le pays avait besoin d’un choc économique, ne coûtent rien à l’État. Elles ne pénalisent que la nation. La restriction de la politique familiale, qui génère des économies, consiste à sacrifier l’avenir au présent. On en est à présenter le vieillissement comme le gisement principal d’emplois à venir ! Les groupes de pression de la culture de mort, au premier rang desquels on perçoit toujours de façon paradoxale les prétendus écologistes, voient leurs attentes progressivement satisfaites, en matière d’avortement ou d’euthanasie.

Mais l’idéologie « progressiste » se double, comme toujours, d’une attitude répressive. Il ne s’agit pas, bien sûr, de sévir contre le crime. Les prisons coûtent trop cher. On justifiera l’absence de construction et la limitation des séjours en raison de l’inefficacité, voire de la nocivité du système, en omettant de rappeler combien le budget de la justice est scandaleusement insuffisant en France. Non, il s’agit de culpabiliser l’immense majorité de ceux dont le comportement normal et légal est brusquement épié, interdit, sanctionné, taxé. Le criminel en prison coûte. Le Français moyen qui se découvre tardivement déviant est rançonné : il rapporte ! Le fumeur, l’internaute, le militant du mariage traditionnel, le défenseur de l’identité nationale, et demain le diéseliste peut-être, avaient le tort de se croire dans un pays libre et chez eux. La loi, d’une manière quelque peu rétroactive, les a rendus coupables. Ils seront tenus de modifier leurs comportements dans un étonnant chassé-croisé avec d’autres. Français, vous êtes coupables, coupables de ne pas accueillir les étrangers avec générosité, coupables de racisme et d’antisémitisme, coupables de propos discriminants qu’il faudra réprimer avec sévérité. On formera les jeunes esprits en les arrachant à leurs déterminismes, c’est-à-dire à leur héritage et à leurs traditions. On leur apprendra davantage l’origine de l’islam plutôt que celle du christianisme afin d’extirper toute velléité identitaire et de rejeter toute discrimination, sinon positive. On veillera davantage à la taille des jupes qu’à entretenir l’esprit critique par une éducation nourrie aux racines grecques et latines. On dotera les associations de moyens encore plus importants pour leur permettre de poursuivre les délits de parole ou la remise en cause de l’histoire convenue. La liberté a, certes, ses inconvénients, mais le pire de tous est sa disparition.

La barbarie qui nous menace est intérieure. Elle est le fruit d’un recul effroyable de l’intelligence, et plus encore du courage de l’oligarchie qui occupe le pouvoir dans notre malheureux pays.

 

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La Turchia presidia il mar di Levante e costruisce una portaerei

A distanza di quarant’anni l’isola di Cipro rimane spezzata tra due mondi, quello greco del sud e quello turco del nord. Tra le due repubbliche (la prima riconosciuta dalla comunità internazionale, la seconda solo da Ankara) corre una zona cuscinetto lunga 180 chilometri che separa il territorio. Una separazione che non può colmare o risolvere decenni d’odio, diffidenza e rancori.

A Cipro tutto rimane sospeso. In una tregua precaria. Ciclicamente le due parti annunciano negoziati e incontri, ma regolarmente tutto finisce in baruffa e l’ingarbugliata situazione isolana resta ancor più intricata. A peggiorare, se possibile, vi è poi, da qualche anno, la questione degli immensi giacimenti offshore — subito dai greci ribattezzati Afrodite, mentre gli israeliani hanno preferito nomi più crudi come Leviathan e Karish (squalo)… — scoperti nel mar di Levante, tra l’isola e la costa asiatica. Una partita complicata quanto strategica che vede coinvolti più attori: Israele, l’Egitto, il Libano, la Siria, i palestinesi di Gaza e le due entità cipriote.

Lo scorso autunno Erdogan — grande protettore dei ciprioti del Nord — ha spedito una propria nave di ricerca davanti alle coste settentrionali dell’isola. Immediata la reazione di Atene — custode, ormai scalcinata ma attenta, dei diritti della repubblica ufficiale — che ha immediatamente protestato in tutte le sedi europee. Indifferente ai turbamenti ellenici, il governo neo ottomano di Ankara ha rilanciato inviando nelle acque contestate le proprie navi da guerra per un’esercitazione militare che ha sfiorato a più riprese la nave di perforazione italiana Saipem 10000.

Alcun risultato è sortito neppure dalla risoluzione di condanna dell’Unione Europea (effetto Mogherini?) dello scorso 13 novembre: la Turchia ha annunciato che proseguirà le sue ricerche e ha rivendicato per se e il satellite cipriota un ampliamento deciso delle reciproche zone economiche marine.

A confermare ulteriormente le ambizioni marittime di Ankara (e le mire energetiche), il consiglio di sicurezza nazionale turco ha deciso di trasformare radicalmente il progetto della nave anfibia in costruzione nei cantieri Sedef: l’unità diverrà una vera e propria portaerei (sviluppando il concetto dell’ammiraglia spagnola Juan Carlos, nella foto) e verrà equipaggiata per imbarcare velivoli F35b. La consegna è prevista per il 2019. Il mar di Levante si fa burrascoso.

lundi, 04 mai 2015

Presseschau - Mai 2015

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Presseschau
Mai 2015
 
 

De la grande pitié du latin (et du grec) dans les collèges de France

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De la grande pitié du latin (et du grec) dans les collèges de France

 
Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche vient de concocter une réforme du collège applicable en France dès 2016. Aux termes de cette réforme, l'enseignement du latin et du grec pourraient bien disparaître, contrairement à ce qu'affirme une ministre outragée par la seule pensée que l'on puisse en douter.

Pourquoi le latin et le grec pourraient-ils disparaître?

Parce que la théorie de leur maintien apparent et facultatif ne résistera vraisemblablement pas à la pratique.

Quelle est la situation actuelle?

Aujourd'hui quelque 20% des collégiens choisissent l'option latin à la fin de la sixième. Ils font son apprentissage à raison de deux heures par semaine en cinquième et de trois heures par semaine en quatrième et troisième. Au-delà, pendant les trois années de lycée, ils ne sont plus qu'environ 5% à poursuivre cet apprentissage - ce qui est bien regrettable. Quant à l'option grec, elle n'est possible qu'à partir de la troisième et seuls 2% des collégiens la prennent. Ne parlons pas de ceux qui continuent cette option au lycée.

Que prévoit la réforme des collèges?

Premier volet: la réforme prévoit que, pendant les cours de français, il soit fait place aux "éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française", une initiation tout au plus suivant les propres termes de la ministre...

Deuxième volet: la réforme prévoit que soient créés huit EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires, dont six d'entre eux seront choisis et proposés aux élèves par le chef d'établissement:

- Monde économique et professionnel

- Culture et création artistique

- Information, communication, citoyenneté

- Corps, santé, sécurité

- Sciences et société

- Développement durable

- Langues et cultures étrangères/régionales

- Langues et cultures de l'Antiquité

C'est dans ce dernier EPI que le latin et le grec se nicheraient, mais, comme le nom l'indique déjà, ils ne seraient pas à proprement parler enseignés... si cet EPI existe seulement dans l'établissement fréquenté.

Troisième volet: pour les irréductibles qui voudraient absolument faire du latin et du grec, un "enseignement de complément" pourrait leur être dispensé à raison d'une heure en cinquième et de deux heures en quatrième et troisième, si le chef d'établissement le veut bien, ou, plutôt, le peut, puisqu'il n'est pas prévu de grille horaire ni de financement pour cet enseignement... Et pour cause: la ministre n'a ajouté ce troisième volet qu'à la dernière minute, devant la levée de boucliers suscitée par sa réforme...

En résumé, l'intention proclamée est de donner accès à tous au latin et au grec, le latin et le grec pour tous en quelque sorte. Mais, comme ce n'est pas possible, on n'en donnera à tous que des miettes et on donnera, en réalité, à ceux qui, aujourd'hui, optent pour le latin (et le grec), moins de temps, voire pas du tout.

Il est indéniable pourtant:

- que la maîtrise de la langue française passe par la connaissance des langues qui l'ont précédée et fondée, le latin et le grec, pour une grande part;

- que, jadis, lorsqu'on apprenait le français, le latin et le grec, on disait que l'on faisait ses humanités, c'est-à-dire que l'on se formait à l'esprit critique et à l'esprit humaniste, qui sont souvent aujourd'hui portés disparus dans la France contemporaine;

- que ces enseignements du grec et du latin sont, à l'heure actuelle, déjà mal en point, parce que le réflexe formaté est de les considérer comme des langues mortes, donc inutiles; et l'on se trompe lourdement, comme le disait naguère Jacqueline de Romilly.

Prenons mon modeste cas personnel: naturellement inapte aux sciences et techniques, c'est à la formation intellectuelle et la logique que m'a données le latin pendant sept ans, de la sixième à la terminale, dans un collège religieux puis au Lycée Henri IV de Paris, que je dois d'être devenu ingénieur diplômé de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne...

Francis Richard, 29 avril 2015

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

The Saudi 9/11 Cover-Up

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The Saudi 9/11 Cover-Up

By

Ora.Tv

Ex: http://www.lewrockwell.com

The Bill Hillary and Chelsea Clinton Foundation has taken millions of dollars from foreign governments attempting to buy influence with a woman who might be the next president.

The $2 million contribution from Saudi Arabia, however, is the most troubling.  Putting aside that the Saudi’s oppress women, denying them the most basic human rights, the self styled “women’s advocate’ should still return that cash.  Money from foreign nationals and foreign governments is illegal in US political campaigns.  So the Saudis are using their petro-dollars to buy future influence.

It is worth taking a moment to examine how the Saudi’s have used their vast wealth to effect US foreign policy and have used their influence to hide the facts about the Saudi’s actual role in the events of 9/11 from the American people.  In fact, the Saudis have used their power and influence to cover-up their involvement in the greatest terrorist attack in US history and continue to do so today.

In fact, the Saudis have used their power and influence to cover-up their involvement in the greatest terrorist attack in US history and continue to do so today.

As many American’s know, at least 11 members of the Bin Laden Family were spirited out the country in 24 hours after the 9/11 attacks with the assistance of the George W. Bush Administration.  The FBI still denies knowing about the seven airplanes used to move the Bin Ladens out of the country when all private, commercial and military air-travel was grounded.

Prince Bandar bin Sultan bin Abdul Aziz, the Saudi Arabian ambassador to the United States, orchestrated the exodus of more than 140 Saudis scattered throughout the United States,  They included members of two families: one was the royal House of Saud, the family that ruled the kingdom of Saudi Arabia, perhaps the richest family in the world.  The other family was the Saud’s close allies, the Bin Ladens, who in addition to owning a multibillion-dollar construction company had produced the notorious terrorist Osama Bin Laden.

Yet none of those spirited out of the country were questioned nor was a list of those leaving supplied.  Dan Grossi, a former police officer recruited by the Tampa Police to escort the departing Saudis said he did not get the names of the Saudi he was escorting.  “It happened so fast,” Grossi says.  “I just knew they were Saudis.  They were well connected.  One of them told me his father or his uncle was good friends with George Bush Senior.”

The White House denied the flights even took place.  Officially, the FBI says it had nothing to do with the repatriation of the Saudis.  “I can say unequivocally that the FBI had no role in facilitating these flights one way or another,” said FBI Special Agent John Iannerelli.”  Bandar, however, characterized the role of the FBI very differently.  “With coordination with the FBI,” he said on CNN, “we got them all out.”

Among those hustled out of the country were Osama’s brother-in-law Mohammed Jamal Khalifa, thought by US Intelligence to be an important figure in Al Qaeda and connected to the men behind the 1993 World Trade Center bombing and to the October 2000 bombing of the USSCole.  Also in the traveling party was Khalil Bin Ladin, who boarded a plane in Orlando to leave the United States and was suspected by Brazilian Intelligence for possible terrorist connections.  According to the German wire service Deutsche Presse-Agentur, he had visited Belo Horizonte, Brazil which was a known center for training terrorists.  Neither was questioned before leaving the US.

The erudite, Western-educated and Saville Row tailored Prince Bandar was a influential figure in the world of Islam and the power circles of Washington.  His father, Defense Minister Prince Sultan, was second in line to the Saudi crown.  Bandar was the nephew of King Fahd, the aging Saudi monarch, and the grandson of the late king Abdul Aziz, the founder of modern Saudi Arabia.  So close to the Bush family was the Saudi Ambassador that Barbara Bush dubbed him “Bandar Bush.”

So close to the Bush family was the Saudi Ambassador that Barbara Bush dubbed him “Bandar Bush.”

The Bush and bin Laden families have long-standing business dealings.  These began in the late 1970’s when Sheik Mohammed bin Laden, the family patriarch and Osama’s father, had, through a friend of the Bush family named James R. Bath, invested $50,000 in Arbusto, the oil exploration company founded by George W. Bush with his father’s help.  The “investment” was arranged by James R. Bath, an aircraft broker who had emerged as an agent for the House of Saud in political and business circles.

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In 1997, Prince Bandar gave $1 Million to the George Bush Presidential Library and Museum in College Station, Texas.  In 1989, King Fahd gave $1 Million to Barbara Bush’s campaign against illiteracy.  In 2002 Prince Alwaleed bin Talal gave $500,000 to Andover to fund a George Herbert Walker Bush scholarship.  In 2003, Prince Bandar gave a $1-Million oil painting of an American Buffalo hunt to President Bush for use in his presidential library after he leaves the White House.

On September 11, 2001, Shafiq Bin Laden, an “estranged” half-brother of Osama, invested an initial $38 million in the Carlyle Group in Washington, D.C. Carlyle is a $16 billion private equity firm that pays huge fees to “advisors” George H.W. Bush and former Secretary of State James Baker.

On September 11, 2001, Shafiq Bin Laden, an “estranged” half-brother of Osama, invested an initial $38 million in the Carlyle Group in Washington, D.C. Carlyle is a $16 billion private equity firm that pays huge fees to “advisors” George H.W. Bush and former Secretary of State James Baker.

After former president George H.W. Bush, James Baker, and former prime minister John Major of Great Britain visited Saudi Arabia on behalf of Carlyle, the Saudis increased their investment in the Carlyle Group to at least $80 million.

It’s therefore not surprising that the BBC reported that FBI agents in London were pulled off an investigation of Bin Laden family and Saudi royals soon after George W. Bush took office.  In addition to Osama Bin Laden, other members of the family had terrorists connections and were under investigation by FBI.

Of the 19 9/11hijackers, 14 were Saudi yet after the attack on American soil FBI Agent John O’Neill stated publicly he was blocked from investigating the Saudi connection for “political reasons.”  What political reasons are more important thanthe investigation of the World Trade Center destruction and the murder of 2000 Americans?

More recently, the New York Times and others have reported on an aborted investigation into Saudis who fled Florida two weeks before the 9/11 attack.  The investigation into the prominent Saudi family’s ties to the hijackers started on Sept. 19, 2001, and remained active for several years.  It was led by the FBI’s Tampa field office but included the bureau’s field offices in New York and Washington.

Incredibly, the FBI identified persons of interest, established their ties to other terrorists, sympathies with Osama bin Laden and anti-American remarks.  They examined their bank accounts, colleges and places of employment.  They tracked at least one suspect’s re-entry into the US.  Yet none of this was never shared with Congress or the 9/11 Commission.

Now it’s being whitewashed again, in a newly released report by the 9/11 Review Commission, set up last year by Congress to assess “any evidence now known to the FBI that was not considered by the 9/11 Commission.”  Though the FBI acknowledges the Saudi family in Florida was investigated, it maintains the probe was a ‘dead end.”

The9/11 review panel included one local FBI report from the Florida investigation that said Abdulaziz and Anoud al-Hijji, the prominent Saudi couple who “fled” their home, had “many connections” to “individuals associated with the terrorist attacks on 9/11/2001.”  The panel’s report also doesn’t explain why visitor security logs for the gated Sarasota community and photos of license tags matched vehicles driven by the hijackers, including 9/11 ringleader Mohamed Atta.

Former Florida Senator Bob Graham, former Chairman of the US Senate Intelligence Committee has publicly accused the FBI of a ‘cover-up” in the Florida case.  Graham said there was no evidence that the Bureau had ever disclosed the Florida investigation to his Committee or the 9/11 Commission, which delivered their report in 2004.

There are still 28 pages of the 9/11 report regarding the Saudis that remain classified and were redacted, wholesale, by President George W. Bush.  After reading it, Congressman Thomas Massie described the experience as “disturbing” and said, “I had to stop every two or three pages and rearrange my perception of history…it’s that fundamental.”  Intelligence officials say the claims in the secret 28 pages were explored and found to be “unsubstantiated” in a later review by the national commission.  If that is the case, why not release them?  The Saudis have covered their trail.

Intelligence officials say the claims in the secret 28 pages were explored and found to be “unsubstantiated” in a later review by the national commission.If that is the case, why not release them?The Saudis have covered their trail.

Both the Florida Investigation and the hidden 28 pages of the 9/11 report received more attention this year when an Al Qaeda operative in custody described prominent members of Saudi Arabia’s royal family as major donors to the terrorist network in the late 1990s.  The claim by terrorist Zacarias Moussaoui, prompted a quick statement from the Saudi Embassy saying 9/11 commission rejected allegations that Saudi officials had funded Al Qaeda.

But Senator Graham who has seen the classified material spilled the beans “The 28 pages primarily relate to who financed 9/11, and they point a very strong finger at Saudi Arabia as being the principal financier,” he said, adding, “I am speaking of the kingdom,” or government, of Saudi Arabia, not just wealthy individual Saudi donors…“  This is a pervasive pattern of covering up the role of Saudi Arabia in 9/11 by all of the agencies of the federal government which have access to information that might illuminate Saudi Arabia’s role in 9/11.”

US Intelligence has sought to undermine the credibility of both Graham and Moussaoui, labeling Graham as a past-his-prime publicity seeker and Moussaoui as mentally unstable.

Yet the New York Post reported, “sources who have seen the censored 28 pages say it cites CIA and FBI case files that directly implicate officials of the Saudi Embassy in Washington and its consulate in Los Angeles in the attacks” — which, if true, would make 9/11 not just an act of terrorism, but an act of war by a foreign government.  The section allegedly identifies high-level Saudi officials and intelligence agents by name, and details their financial transactions and other dealings with the San Diego hijackers. It zeroes in on the Islamic Affairs Department of the Saudi Embassy, among other Saudi entities.”

If true, [it] would make 9/11 not just an act of terrorism, but an act of war by a foreign government.

In fact the Saudi’s are playing a dangerous double game, claiming to be US allies in the war on terror at the same time funding terrorist groups that espouse a violent Wahhabi Islamic ideology that is particular to Saudi Arabia.  At the same time, they have used their money and influence to shield the truth from the American people.  With their huge contributions to the Clintons, they hope to do it again.

dimanche, 03 mai 2015

Cette France américaine qui se renie et nous détruit

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Cette France américaine qui se renie et nous détruit

Auteur : Karine Bechet-Golovko
Ex: http://zejournal.mobi

Président de la République et ministres de droite ou de gauche issus des programmes franco-américains, franc-maçonnerie dans les rang de l'Assemblée et du Gouvernement qui défend "sa" conception républicaine, d'autant plus fortement que la "mondialisation républicaine" se trouve, par hasard et par accident ralentie ... On se croirait dans un mauvais film d'espionnage. L'on est simplement dans la France moderne et contemporaine. Cette France qui n'est plus française, qui en a même semble-t-il honte, comme d'un parent pauvre que l'on veut cacher. Et l'on comprend beaucoup mieux pourquoi la politique menée par les élites, de droite comme de gauche, ne défend pas les intérêts de notre pays.

Comme le processus de destruction de ce qui reste de l'identité française allait bien, la construction européenne aidant, l'on n'entendait pas trop les membres de la franc-maçonnerie française, il n'était pas nécessaire de faire du bruit. La multiplication des conflits au Moyen Orient, la crise économique et financière importée en Europe de celle des subprimes aux Etats Unis, les printemps arabes sanglants et destructurant, ont jeté vers les pays européens une foule de population aux aboies. Une foule que les pays européens ne peuvent assumer, surtout en période de crise et parce que de toute manière il n'est pas possible pour l'Europe, sauf à se détruire, d'ingérer tout le malheur du monde. C'est une politique irresponsable et inefficace, notamment pour les pays en conflits concernés. Or, maintenant que la tension monte, l'on voit se réactiver les réseaux. Cela est d'autant plus facile lorsqu'ils sont au Gouvernement, dans le sens direct du terme. Comme l'écrit le Figaro, sans en être pour le moins choqué :

"En mai 2012, le GODF, traditionnellement orienté à gauche, a vu d'un bon œil la victoire de François Hollande et l'arrivée de frères au gouvernement, qu'il s'agisse de Manuel Valls, qui a fréquenté les loges durant huit ans, de Jean-Yves Le Drian, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier ou Jérôme Cahuzac - ce dernier étant finalement suspendu du GODF après le mensonge avoué sur son compte bancaire à l'étranger. De plus, la charte de la laïcité et les projets d'enseignement de « morale laïque » mis en avant par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, qui n'est pas initié, ont séduit les frères du GODF."

Et si l'on se demandait pourquoi des lois impopulaires passaient, sans qu'un réel débat social ait eu lieu sur des questions aussi importantes que le mariage pour tous ou la laïcité, c'est parce que, en plus du Gouvernement, les rangs de l'Assemblée sont également pris d'assaut. Volonté affichée ouvertement par le Grand Maître José Gulino dès 2012. Et ça marche.

"Le GODF a aussi repris fin 2012 le contrôle de la Fraternelle parlementaire (Frapar), en faisant élire l'un des siens, le député socialiste du Nord Christian Bataille à la tête de cette amicale des francs-maçons de l'Assemblée nationale et du Sénat. Celle-ci compte plus de 400 membres, dont 150 élus, soit 15 % du total des parlementaires. Christian Bataille sait s'y prendre pour pousser ses pions : il a déjà présidé la Frapar et il professe une foi de charbonnier dans les valeurs maçonniques. Celles-ci le conduisent à se transformer en avocat de causes aussi controversées que la lutte contre les langues régionales, au nom du jacobinisme, et en faveur de l'exploration des gaz de schiste, au nom de la science. Cette première offensive liée au retour de la gauche au pouvoir a produit quelques résultats, que ce soit pour promouvoir le mariage pour tous, défendre les réformes fiscales ou contrer la récupération du thème de la laïcité par l'extrême droite."

Ainsi, la Fraternelle parlementaire, qui rassemble des députés et des sénateurs s'est largement emparée du thème de prédilection de la laïcité. L'on comprend mieux pourquoi aujourd'hui elle se traduit en montée de la haine pure et simple contre le christianisme, cette religion qui a le malheur d'avoir posé les bases de la société française.

 

tpe.jpgPour compléter le tableau, en restant dans la même ligne idéologique, l'on voit également l'affermissement des intérêts américains dans la gouvernance française. En 1981, la French American Foundation créé le programme Young Leader, financé par AIG, Lazard et Footprint consultants. Sorte de version moderne, plus neutre, moins marquée et connue dans la société que la franc-maçonnerie. Aujourd'hui, il comprend plus de 400 dirigeants issus de la haute fonction publique, du monde de l'entreprise, des médias, de la recherche et même de l'armée. Chaque année 20 français et américains sont sélectionnés. En 2014, Alain Juppé, lui même ancien Young leader, a organisé le séminaire à Bordeaux pour la promotion 2014 avec des anciens comme le directeur général d'Alcatel Lucent Michel Combes, par exemple.

La formation 2014 comprend :

French Young Leaders

Gwenhaël Le Boulay, Partner and Managing Director au Boston Consulting Group
Nicolas Escoulan, Directeur de la Rédaction d'Europe 1
Frank Gervais, Président-Directeur Général de Thalys International Dr Pierre-Antoine Gourraud, PhD MPH, Professeur Assistant en charge de la médecine digitale translationnelle, Faculté de Médecine, Département de Neurologie de l'Université de Californie à San Francisco
Fatima Hadj, Associate Director à Standard & Poor's
Cyril Kammoun, Managing Partner and CEO d'Aforge Degroof Finance
Julia Minkowski, Associée du Cabinet Temime et Associés
Le Lieutenant-Colonel Jean de Monicault, Rédacteur du Chef d'Etat-Major des Armées en charge des affaires stratégiques au Ministère de la Défense
Alexis Morel, Directeur de la Stratégie de Thales
Abdel Malek Riad, Conseiller économique du Président de l'Assemblée Nationale
Lubomira Rochet, Chief Digital Officer et membre du Comité Exécutif de L'Oréal
Alexandre Zapolsky, Fondateur et Président de Linagora

American Young Leaders

Elizabeth Askren, Freelance Conductor (Théâtre du Châtelet, Théâtre de St Quentin), Cultural Attaché, Fondation des Etats-Unis
Major Jordan Baker, Defense Policy Advisor, United States Mission to NATO
Emma Fuerst Frelinghuysen, Senior Director, Private Brands, FreshDirect
Guy Mounier, Chief Executive Officer, CustomerMatrix
Anna « Anya » Neistat, Associate Director, Program/Emergencies, Human Rights Watch
Reshma Saujani, Chief Executive Officer and Founder, Girls Who Code
Dana Stroul, Senior Professional Staff member, Middle East and North Africa, U.S. Senate Foreign Relations Committee
Joseph « Jay » Truesdale, Chief of Staff, U.S. Embassy, Islamabad

Dans cette France américaine, on retrouve des hommes et des femmes, de droite comme de gauche, cela n'a plus strictement aucune importance, formés à composer avec l'intérêt national. Car il y a semble-t-il plus important. Et ils détiennent les rênes du pouvoir. Comme l'écrit très justement Atlantico :

"Exit Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab... Place à François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle (plume du Président), etc. « Enfin des têtes nouvelles ! » entend-t-on ici ou là. Nouvelles ? Tout est relatif, quand on sait décrypter la liste ci-dessus : en fait, tous ces « Young Leaders » de l'UMP ont laissé la place à des « Young Leaders » du Parti socialiste.

Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders »."

Et la notion de clan joue directement lors de la composition des équipes gouvernantes, même si l'information n'est manifestement pas trop diffusée en France :

"sur les 8 socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, 6 sont rentrés dans son gouvernement.

(Ne restent sur la touche, pour le moment, que Bruno Le Roux, qualifié par beaucoup de « ministrable », et Olivier Ferrand, l'ambitieux président du think-tank Terra Nova ayant permis l'élection de François Hollande aux élections primaires ; deux candidats impatients de rejoindre leurs camarades Young Leaders au gouvernement). Beau tir groupé, comme s'en enorgueillit à juste titre le site américain (« The French-American Foundation is proud to have five Young Leader in the cabinet of President François Hollande, himself a Young Leader in 1996”), tandis que le site français n'en dit pas un mot. "

Comme le souligne très justement A. Latsa, même si quelques hommes politiques de droite sont favorables à de bons rapports avec la Russie, la plupart sont focalisés sur un axe exclusivement américano-centré :

"En effet, environ 25% de nos députés sont membres du groupe d'amitié France-Amérique. Dans ce groupe relativement discret qui est dirigé, c'est tout un symbole, par Louis Giscard d'Estaing, fils de l'ancien président français Valery Giscard d'Estaing, on trouve un bon nombre de députés de droite, en compagnie de députés socialistes."

Trois conclusions principales en découlent toutes seules, logiquement.

Sur le plan de la politique intérieure, on comprend mieux les sources de cette dissociation croissante entre les élites et la population. Fossé qui oblige à une radicalisation des élites, d'une minorité dirigeante, qui doit, pour faire imposer ses points de vues, discréditer ceux des autres. Autrement dit, il ne peut plus y avoir de pluralisme d'idées, car il n'y a plus de respect de l'autre. Par exemple, celui qui défend la famille traditionnelle est un extrémiste, et l'on ne parle pas avec les extrémistes.

Lorsque le pluralisme d'idées est mis à bas, il ne peut y avoir de pluralisme politique, car les différents partis politiques doivent justement représenter et défendre des visions différentes de la société. Ce qui est inconcevable aujourd'hui. "L'autre politique" est hors du champ démocratique, donc hors du champ du débat politique. Pour autant, il est tout autant inconcevable de déclarer l'instauration du parti unique, car la politique serait morte. La France ne peut pas encore l'accepter, s'enterrer vivante tant qu'il reste un souffle, donc il faut maintenir les apparences. Et pour maintenir les apparences, il faut maintenir une alternance entre des personnes, qui ont été plus ou moins canalisées et formatées au préalables pour ne pas prendre de risques. Le changement de visage, s'interroger sur Cécilia et ensuite passer à Valérie, permet de donner l'impression d'un changement politique. Et l'essentiel est préservé : le cap, lui, est gardé.

Enfin, il en découle que la politique étrangère française ne peut être, dans ce contexte, autre chose que ce qu'elle est. La France ne peut que soutenir, contre toute logique, contre ses valeurs et son histoire, les sanctions contre la Russie parce qu'un Gouvernement d'extrême droite massacre sa propre population civile sur les terres d'Ukraine. Parce que la France et l'UE se moquent de l'Ukraine et de sa population comme de leur première liquette. La France ne peut qu'aller vers une ratification du traité transatlantique TTIP qui lui retire sa souveraineté économique, notamment. La France ne peut que se dissoudre dans une Union européenne qui détruit ce qui reste de culture européenne. La France ne peut avoir de politique étrangère, elle ne peut qu'être un pays aligné ou satellite, selon la terminologie préférée.

Dans ce contexte, la France américaine ne peut que trahir la France.

Loi sur le renseignement: surveiller et punir de Fouché à Cazeneuve

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Loi sur le renseignement: surveiller et punir de Fouché à Cazeneuve

La loi sur le renseignement voulue par le gouvernement suscite la méfiance d’une partie de la société civile qui craint une atteinte grave aux libertés du citoyen. Elle relance l’éternel et légitime débat sur l’équilibre, souvent menacé, entre sécurité nationale et libertés publiques. Ce projet législatif s’inscrit dans une longue tradition de contrôle et de surveillance administrative du pouvoir sur la société. Ce processus répressif a commencé, sous sa forme moderne, il y a deux siècles, par la volonté d’un homme : Joseph Fouché, le sombre génie policier du Consulat et de l’Empire.

Après les attentats terroristes du mois de janvier à Paris, le gouvernement souhaite répondre avec la plus grande fermeté à la menace djihadiste et à ses réseaux. Pour satisfaire une opinion publique avide de fermeté, le gouvernement de Manuel Valls prépare une loi qui pose question à bien des égards. Le pouvoir socialiste, dont la communication est pleine de diatribes contre les ennemis de la République, brise son idéal démocratique au nom d’une menace diffuse, bien que réelle, contre la nation et les intérêts de l’État. La décision du président de la République de faire appel au Conseil Constitutionnel ne semble pas calmer les opposants à ce projet. L’inquiétude de certaines associations, de juristes et des professionnels du web est grande, comme en témoigne l’opérateur internet Mozilla Firefox : « Cette disposition oblige les entreprises à permettre une surveillance gouvernementale de l’activité en ligne de tous leurs utilisateurs à la recherche d’un ensemble obscur de motifs comportementaux suspects. » Certains hébergeurs d’internet évoquent même l’idée d’exiler leurs activités hors de France contre cette mesure qu’ils jugent liberticide.

La République is watching you

Ainsi, le gouvernement, au nom de « l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et de la défense nationale » et de « la prévention du terrorisme » mais également des « intérêts majeurs de la politique étrangère », souhaite mettre en place un système de surveillance étroite d’internet. Techniquement, cette mesure se concrétiserait par la mise en place de « boîtes noires » surveillant les métadonnées capables de repérer les projets terroristes. Pour adoucir ce que beaucoup considèrent comme un abus d’autorité, la loi met en place certains contre-pouvoirs et crée ainsi une Commission de contrôle. Ce contrôle sera confié à une nouvelle autorité administrative censée être indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), composée de magistrats, de députés et d’experts techniques.

Pour le politologue Thomas Guénolé, vigie républicaine du moment et instigateur d’une pétition qui a déjà recueilli plus de cent mille signatures, ces mesures de protection des libertés fondamentales ne sont qu’illusoires : « Nous dénonçons les contre-vérités du gouvernement sur la fameuse « commission de contrôle » censée protéger les citoyens des abus de surveillance. D’une part, en amont, l’avis de cette commission est consultatif : seul le Premier ministre est décideur. D’autre part, si cette commission n’a pas le temps de se prononcer sous trois jours, elle est automatiquement réputée être d’accord. Enfin, en aval, un citoyen aura besoin de prouver « un intérêt direct et personnel » pour saisir cette commission (ou ensuite, le Conseil d’État) : comment diable le pourrait-il, concernant des opérations secrètes ? Bref, en fait de garde-fous, ce sont des chimères. »

Face à l’hydre terroriste, la balance entre les partisans du tout répressif et les trop angéliques associations de défense des droits de l’homme semble pencher du côté de l’autoritarisme. Ce projet de loi ranime le vieux débat des limites de l’autorité de l’État sur les libertés publiques, un débat au cœur de le politique française depuis près de deux siècles. C’est lors de la naissance de l’État moderne que s’est forgée la capacité du pouvoir à assurer son autorité et son contrôle sur l’ensemble du territoire et des citoyens. Joseph Fouché, ministre de Napoléon Bonaparte, et père de la police moderne, a tenu un rôle fondateur dans cette évolution du pouvoir. D’une police encore embryonnaire issue de l’Ancien Régime et des premières années de la Révolution, il a tissé au début du XIXe siècle une toile de surveillance et de répression sur la société française.

Le contrôle des citoyens

À cette époque, l’ennemi du pouvoir bonapartiste n’a pas l’apparence du djihadiste cagoulé mais celle de l’activiste royaliste et de l’ancien jacobin, acteurs des principaux réseaux factieux du pays. Pour les combattre, Fouché, tout nouveau ministre du Premier Consul Bonaparte, s’appuie alors sur la loi du 17 février 1800 qui crée les préfets et les commissaires de police dans les villes de moins de cinq mille habitants. Il rationalise la police et le contrôle des citoyens par la collecte de données brutes sur les sujets les plus variés : population carcérale, vagabondage, réfractaires au service militaire, revenus des citoyens… Il rend obligatoire l’utilisation du passeport et contrôle ainsi les déplacements sur l’ensemble du territoire. Son ministère n’est pas qu’un outil de répression, il est également une agence de collecte de renseignements statistiques sur la société française.

Fouché_Joseph_Duke_of_Otranto.jpgPour Fouché, pas de bonne police et de régime stable sans une connaissance approfondie de la société permettant de renseigner l’État sur les atteintes sécuritaires à ses intérêts. Mais pour le ministre de la police de Napoléon Bonaparte, de telles pratiques n’entrent pas en contradiction avec l’idéal démocratique, au contraire : « Il ne faut pas croire qu’une police établie par ces vues puisse inspirer des alarmes à la liberté individuelle, au contraire, elle lui donnerait une nouvelle garantie et une puissance plus pure et plus sûre d’elle-même. » La surveillance administrative du pays devient une des attributions du gouvernement et sera au cœur des attributions de l’État moderne ; une surveillance et un contrôle de l’État qui seront les futurs outils des régimes totalitaires du XXe siècle.

La question du juste équilibre entre autorité et liberté est donc essentielle pour toute forme de pouvoir. Benjamin Constant, esprit libéral et opposant à Napoléon, mettait déjà en garde les gouvernements contre tous risques d’abus de pouvoir : « Toutes les fois que vous donnez à un homme une vocation spéciale, il aime mieux faire plus que moins. Ceux qui sont chargés d’arrêter les vagabonds sur les grandes routes sont tentés de chercher querelle à tous les voyageurs. Quand les espions n’ont rien découvert, ils inventent. Il suffit de créer dans un pays un ministère qui surveille les conspirateurs, pour qu’on entende parler sans cesse de conspirations. » Une mise en garde qui conserve toute sa force aujourd’hui.

De JFK au 9/11, 50 ans de manipulations?

De JFK au 9/11, 50 ans de manipulations?

Méridien Zéro a proposé une émission en deux parties. Dans la première, nous recevons Grégoire Gambier et Frédéric Durand, tous les deux membres de l'Institut Illiade, pour évoquer la première année d'existence de l'institut et le colloque organisé le 25 avril prochain à la Maison de la Chimie à Paris et consacré à l'univers esthétique des Européens. Dans la deuxième, Laurent Guyénot vient évoquer les travaux qu'il a consacré aux manipulations politiques états-uniennes depuis 50 ans.

A la barre et à la technique, Wilsdorf et JLR.

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Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2015/04/17/emission-n-230-de-jfk-au-9-11-50-ans-de-manipulations-5605236.html

Sommet de l'ASEAN: Washington n'obtiendra pas de mobilisation contre Pékin

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Sommet de l'ASEAN: Washington n'obtiendra pas de mobilisation contre Pékin

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 26e Sommet de l'ASEAN ayant pour thème "Notre peuple, notre communauté, notre vision" a été inauguré le 27 avril dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur.
 
Lors de ce sommet, les dirigeants des dix pays membres de l'ASEAN discuteront des orientations et des mesures destinées à continuer d'impulser l'édification de la Communauté de l'ASEAN en 2015. Il s'agira aussi de discuter de l'élaboration de la Vision de l'ASEAN pour l'après 2015, de l'amélioration de l'appareil et du mode de travail, du renforcement des relations extérieures du bloc régional et de son rôle central, de ses défis et de leur traitement. Enfin, ils échangeront des considérations à propos de la situation régionale et internationale. , a-t-il poursuivi.

Devant les dirigeants de l'ASEAN, le Premier ministre malaisien Najib Razak a insisté à plusieurs reprises sur l'objectif de l'ASEAN centré sur le peuple, qui demande aux pays membres une bonne gouvernance pour améliorer les conditions de vie de leurs citoyens, accélérer le développement durable, promouvoir l'autonomisation des femmes, et créer davantage d'opportunités pour tous. Il a également insisté sur la nécessité de régler de façon pacifique les désaccords dans la région, y compris les revendications de souveraineté dans les zones maritimes dite de la Mer orientale en évitant d'aggraver les tensions. Selon lui, les dernières évolutions ont accru les préoccupations concernant la question de la Mer Orientale et témoignent de l'importance des lignes de transport international pour le commerce international. Il est nécessaire que l'ASEAN règle ces évolutions de façon constructive et positive.

Derrière ces considérations officielles, que nous reprenons sans commentaire, se trouve un affrontement grandissant entre les Etats-Unis et la Chine. Celui-ci résulte de la volonté américaine de renforcer sa présence militaire et diplomatique dans la zone. Elle est contrée par une volonté chinoise d'affirmer sa propre présence. Les pays membres de l' ASEAN sont très sensibles aux interventions américaines. Beaucoup se considèrent comme des alliés des Etats-Unis. Néanmoins, ils ne veulent pas affronter, même dans les propos, le grand voisin chinois.

Un Otan asiatique?

Washington ne manque pas une occasion permettant de renforcer les antagonismes avec la Chine. Dans le cadre du « pivot vers l'Asie », il avait paru à beaucoup d'observateurs que Barack Obama rêvait de mettre en place un Otan asiatique composé sous le leadership américain d'un certain nombre des pays de l'ASEAN. Pour cela il compte beaucoup sur la volonté du Vietnam, des Philippines, de la Malaisie et de Brunei, notamment, de conserver des positions stratégiques en Mer de Chine.

Les jours précédents le sommet, la CIA a fait circuler des photos satellites montrant une flottille de bateau chinois draguant du sable autour du Mischief Reef, atoll corallien proche des Philippines et réclamé par Manille. L'objectif serait d'y construire une ile artificielle dotée d'un aéroport dont la Chine se réserverait l'usage.

Le président des Philippines Benigno Aquino a de son côté relayé des protestations de Manille concernant des menaces exercées par des garde-côtes chinois à l'encontre de flottilles de pèche. Il a laissé entendre que la Chine voulait se donner les bases d'une présence permanente en Mer de Chine.

Les Philippines et Manille, fortement incitées par Washington, souhaitaient que le Sommet soit l'occasion d'une forte réaction à l'égard de la Chine, pouvant éventuellement prendre la forme de menaces d'affrontements navals. Mais les autres membres de l'ASEAN sont très attachés à conserver de bonnes relations avec Pékin, diplomatiques mais aussi commerciales. Par ailleurs ils s'intéressent moins que les Philippines et la Malaisie aux questions de souveraineté en Mer de Chine

Il semble donc, au soir du premier jour du sommet, que celui-ci se bornera à recommander la mise en place d'un code de bonne conduite visant à protéger la paix en Mer de Chine. Les discussions sur les termes de celui-ci avaient commencé en 2013. Elles risqueront de se poursuivre encore un certain temps, au grand déplaisir des Etats-Unis.

En marge du Sommet, il faut noter que plusieurs islamistes soupçonnés de préparer des attentats à Manille et se réclamant d'Al Qaida en Asie ont été arrêtes. Le risque n'est pas mineur, vu que la Malaisie est en majorité musulmane. Des centaines de djihadistes malais et indonésiens auraient déjà rejoint l'Etat islamique en Syrie.

PS. Voir un compte rendu du sommet à la date du 28 avril, publié par le World Socialist Web Site. Il nous parait très objectif

http://www.wsws.org/en/articles/2015/04/28/asea-a28.html

Note

Wikipedia Asean http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_l%27Asie_du_Sud-Est

Jean Paul Baquiast

samedi, 02 mai 2015

7ème SOMMET DES AMÉRIQUES

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7ème SOMMET DES AMÉRIQUES
Cuba retrouve la famille et le Venezuela reste la brebis galeuse

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Le 7ème Sommet des Amériques s’est déroulé les 10 et 11 avril au Panama. C'est déjà en soi un sommet historique car il est le premier sommet des Amériques à accueillir Cuba. C'est donc le premier signe visible sur le plan international du  rapprochement cubano-étasunien dont on parle depuis des mois et qui fut annoncé en décembre. 


Une rencontre directe entre les présidents Raul Castro et Barack Obama a été réalisée. Le duel idéologique entre les deux pays est cependant loin d'être clos. Cuba est donc toujours sur la sellette mais moins que le Venezuela, en pleine crise économique. Des antigouvernementaux vénézuéliens ont été judicieusement invités, entre autres Mitzy Capriles et Lilian Tintori, les épouses respectives des opposants Antonio Ledezma, le maire de Caracas, et Leopoldo Lopez, tous deux actuellement incarcérés. 28 organisations internationales vont demander au Venezuela présidé par Nicolas Maduro de cesser « d’intimider et de harceler » les défenseurs des droits de l’homme et 19 ex-présidents latino-américains réclament la libération des « prisonniers politiques » vénézuéliens. De son côté le professeur d’université panaméen, Olmedo Beluche, l’un des organisateurs d’un autre événement parallèle, le Sommet des Peuples, estime que le Forum de la société civile est « manipulé » par les États-Unis.


En fait, le 9 mars, Barack Obama a signé un décret que l'on a très peu commenté en Europe mais qui a fait beaucoup de bruit en Amérique latine. Ce décret déclare que le Venezuela constitue une « menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ». Le décret a été signé dans un double contexte : les accusations officielles du gouvernement vénézuélien d'un coup d'état organisé par les Etats-Unis avec de jeunes officiers vénézuéliens qui auraient été déjoué en janvier mais aussi dans celui de la politique intérieure américaine, Obama cherchant par ce décret à endiguer l’opposition de la majorité parlementaire républicaine au rétablissement des pleines relations diplomatiques avec La Havane.


Ce qui est certain c'est que le département d'Etat a conféré cette année toute son importance au 7ème Sommet des Amériques. Obama semble vouloir donner cette année un relief particulier et une impulsion nouvelle grâce à ce sommet. Avec les années, elle était devenue une institution endormie. 


Le Sommet des Amériques, avait été fondée à l’initiative des États-Unis sous la présidence de Bill Clinton, en 1994 à Miami. Lors du premier sommet, Cuba était exclu, 34 chefs d’État latino-américains y avaient participé puis lancé ce qui fait toujours partie du grand objectif stratégique pour les Etats-Unis dans le sous-continent, la création progressive d'une vaste zone de libre-échange des Amériques (ZLEA ou, ALCA selon son sigle espagnol). 


De l’Alaska à la Terre de Feu, cette zone devait constituer un marché de 850 millions d’habitants. Avec le traité Trans-Pacifique et le prochain traité Trans-Atlantique, la ZLEA constitue un maillon clef de la pax americana mondialiste en préparation.


Or, cette ambition d'une vaste zone de libre-échange regroupant toute l'Amérique du Sud fut torpillée au 4ème Sommet des Amériques, de Mar del Plata, en 2005 en Argentine.  Ce fut l’opposition féroce et le résultat de l’influence alors des présidents vénézuélien et argentin, Hugo Chavez et Nestor Kirchner, mais aussi les conséquences des ambitions régionales du Brésil qui signifièrent la fin du grand rêve américain et du projet de la ZLEA, défendu alors par un président étasunien George W. Bush, très isolé et critiqué sur la scène internationale. Aux deux Sommets des Amériques suivants, le 5ème en 2009 à Puerto España (Trinité-et-Tobago) et le 6ème en 2012 à Carthagène (Colombie), les États-Unis étaient déjà représentés par Barack Obama mais mus de divisions internes très fortes (Venezuela, Argentine et Brésil). Aucun de ces deux sommets ne put émettre un communiqué final, le principal obstacle ayant été l’exclusion de Cuba exigée par les États-Unis et l’embargo imposé à l’île par Washington depuis 1962. Ce fut la cause principale de l’absence de consensus et ce sont ces deux échecs successifs des Sommets des Amériques qui expliquent en grande partie la volonté d'Obama de détendre l'atmosphère avec La Havane. De plus, le Venezuela de l'après Chavez est très affaibli et n'a plus aucun charisme mais Dilma Roussef malgré sa victoire électorale de 2014 vient aussi de subir des manifestations populaires anti-gouvernementales très violentes. L'Argentine ne va pas non plus très bien : récession interne et problèmes de corruption endémique de ses ministres. 


Le revirement des Etats-Unis sur Cuba a modifié les rapports de force à l'intérieur du sommet même si indéniablement l’influence régionale des États-Unis a rétréci et limité les marges de manœuvre étatsunienne dans la région. En revanche les Etats-Unis veulent en tout cas la peau du Venezuela. Or, pour l'instant, l’Amérique latine continue d'appuyer le Venezuela même si la Colombie souhaite un changement de régime à Caracas et que le Pérou ou le Chili le font du bout des lèvres. En levant son interdit à l’intégration de Cuba à la plus haute instance de concertation interaméricaine, Washington a rouvert sur le continent des voies de dialogue politiques et économiques possibles qu’une solidarité latino-américaine inattendue, renforcée l'année dernière par le scandale des écoutes de Roussef lui fermait graduellement.

 
Toute la vision du leadership étasunien a été illustrée par le thème de ce 7ème Sommet des Amériques, « Prospérité avec équité », manière en fait de refourguer le projet du libre-échangisme total à l'échelle continental, en somme  qu’on reparle encore de la ZLEA, qu'on remette une fois de plus sur le tapis les ambitions du premier sommet de Miami, d'un grand marché continental, fût-ce sous un autre nom alors que de l'autre côté de l'Atlantique, le traité transatlantique se négocie toujours dans le plus grand secret.

Hillary Clinton, avenir du système?

Hillary Clinton, avenir du système?

suivi d'un entretien avec les Antigones

Méridien Zéro a proposé une soirée très féminine puisque la 1ère partie revient avec notre invité Patrick Gofman, secondé par Maurice Gendre, sur l'itinéraire de celle qui devrait sans doute être la championne du parti démocrate aux prochaines élections présidentielles des Etats-Unis et peut-être la première présidente de ce pays. DAns une deuxième partie, nous revenons avec deux membres des Antigones sur le bilan et les perspectives d'action de ce groupe de militantes.

A la barre et à la technique, Gérard Vaudan et Wilsdorf.

Comme d'habitude, cette émission est retransmise par nos mis de RBN et Kebeka Liberata (quoique le serveur de RBN semble moyennement opérationnel...).

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Pour écouter:

http://www.meridien-zero.com/archive/2015/03/20/emission-n-226-hillary-clinton-avenir-du-systeme-5586983.html

vendredi, 01 mai 2015

12 Unanswered Questions About The Baltimore Riots That They Don’t Want Us To Ask

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12 Unanswered Questions About The Baltimore Riots That They Don’t Want Us To Ask

Why did the Baltimore riots seem like they were perfectly staged to be a television event?  Images of police vehicles burning made for great television all over the planet, but why were there abandoned police vehicles sitting right in the middle of the riot zones without any police officers around them in the first place?  Why was the decision made ahead of time to set a curfew for Tuesday night and not for Monday night?  And why are Baltimore police officers claiming that they were ordered to “stand down” and not intervene as dozens of shops, businesses and homes went up in flames?  Yes, the anger over the death of Freddie Gray is very real.  Police brutality has been a major problem in Baltimore and much of the rest of the nation for many years.  But could it be possible that the anger that the people of Baltimore are feeling is being channeled and manipulated for other purposes?  The following are 12 unanswered questions about the Baltimore riots that they don’t want us to ask…

#1 Why are dozens of social media accounts that were linked to violence in Ferguson now trying to stir up violence in Baltimore?…

The data mining firm that found between 20 and 50 social media accounts in Baltimore linked to the violence in Ferguson, Mo. is now reporting a spike in message traffic in Washington D.C., Philadelphia and New York City, with “protesters” trying to get rides to Baltimore for Tuesday night.

The firm, which asked to remain anonymous because it does government work, said some of the suspect social media accounts in Baltimore are sending messages to incite violence. While it is possible to spoof an account, to make it look like someone is one place and really is in another, that does not fully explain the high numbers.

#2 Who was behind the aggressive social media campaign to organize a “purge” that would start at the Mondawmin Mall at precisely 3 PM on Monday afternoon?…

The spark that ignited Monday’s pandemonium probably started with high school students on social media, who were discussing a “purge” — a reference to a film in which laws are suspended.

Many people knew “very early on” that there was “a lot of energy behind this purge movement,” Baltimore City Councilman Nick Mosby told CNN on Tuesday. “It was a metaphor for, ‘Let’s go out and make trouble.'”

#3 Even though authorities had “credible intelligence” that gangs would be specifically targeting police officers on Monday, why weren’t they more prepared?  On Tuesday, the captain of the Baltimore police tried to make us believe that they weren’t prepared because they were only anticipating a confrontation with “high schoolers”

Police Capt. John Kowalczyk said the relatively light initial police presence was because authorities were preparing for a protest of high schoolers. A heavy police presence and automatic weapons would not have been appropriate, he said. Kowalczyk said police made more than 200 arrests — only 34 of them juveniles.

#4 Where were the Baltimore police on Monday afternoon when the riots exploded?  During the rioting, CNN legal analyst Jeffrey Toobin said that the “disappearance of the police for hours this afternoon is something that is going to haunt this city for decades”.

#5 Why are police officers in Baltimore claiming that they were instructed to “stand down” during the rioting on Monday afternoon?…

Police officers in Baltimore reportedly told journalists that they were ordered by Mayor Stephanie Rawlings-Blake not to stop looters during yesterday’s riots.

Rawlings-Blake, who waited 5 hours before even making a statement on the unrest, was already under intense critcism for saying that violent mobs were provided with “space” to “destroy” during riots which took place on Saturday.

One Baltimore shopkeeper said that he actually called the police 50 times asking for help and never got any assistance at all.  Other business owners reported similar results.  This is so similar to what we saw back during the Ferguson riots.

 

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#6 Why was the decision made ahead of time to set a curfew on Tuesday night but not on Monday night?

#7 Why were so many police vehicles conveniently parked along the street in areas where the worst violence happened?  After the destruction of a number of police vehicles on Saturday night, the Baltimore police had to know that they were prime targets.  So why were there even more police vehicles available for rioters to destroy on Monday?  And where were the cops that should have been protecting those vehicles?

#8 Why is an organization funded by George Soros stirring up emotions against the police in Baltimore?

#9 Why is CNN bringing on “commentators” that are promoting violence in Baltimore?…

Marc Lamont Hill, a Morehouse College professor and regular CNN commentator, embraced radical violence in the streets during an interview Monday on CNN.

“There shouldn’t be calm tonight,” Hill told CNN host Don Lemon as riots raged in the streets of Baltimore.

“Black people are dying in the streets. We’ve been dying in the streets for months, years, decades, centuries. I think there can be resistance to oppression.”

#10 Why did Baltimore Mayor Stephanie Rawlings-Blake initially tell reporters that a decision was made on Saturday to give “those who wished to destroy space to do that”?

#11 Why were rioters given hours to cause mayhem before a state of emergency was finally declared on Monday?  Maryland Governor Larry Hogan seems to think that Mayor Rawlings-Blake waited far too long to declare a state of emergency.  Just check out what he told one reporter

I‘ve been in daily communication with the mayor and others in the city and our entire team has been involved from day one. Frankly, this was a Baltimore city situation. Baltimore city was in charge. When the mayor called me, which quite frankly we were glad that she finally did, instantly we signed the executive order. We already had our entire team prepared.

We were all in a command center and second floor of the state house in constant communication and we were trying to get in touch with the mayor for quite some time. She finally made that call and we immediately took action. 

#12 Does the fact that the mayor of Baltimore has very close ties to the Obama administration have anything to do with how events unfolded during the riots?  The following is from Infowars.com

Rawlings-Blake was one of three mayors who provided broad input into President Obama’s Task Force on 21st Century Policing, which advocates the federalization of police departments across the country by forcing them to adhere to stricter federal requirements when they receive funding.

“The federal government can be a strong partner in our efforts in build better relationships between the police and community,” she said in written testimony before the task force.

That would explain her inaction to stop the rioting when it began: by allowing it to spiral out of control, the mayor and her friends at the Justice Dept. could use the unrest to justify the expansion of federal power into local law enforcement, which would also allow her to receive more funding.

And why did it take Barack Obama several days to publicly condemn the violence in Baltimore?  Why didn’t he stand up and say something on Monday when the riots were at their peak?

Something doesn’t smell right about all of this.  Much of the violence could have been prevented if things had been handled differently.

 

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In the end, who is going to get hurt the most by all of this?  It will be the African-American communities in the heart of Baltimore that are already suffering with extremely high levels of unemployment and poverty.

I wish that we could all just learn to come together and love one another.  Over the past few days, I have seen a whole lot of “us vs. them” talk coming from all quarters.  This kind of talk is only going to reinforce the cycle of mistrust and violence.

Sadly, I believe that this is just the beginning of what is coming to America.  The following are some tweets that show the mayhem and destruction that we have been witnessing in Baltimore the past few days…

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Baltimore et le krach multiracial américain

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Baltimore et le krach multiracial américain
 
Il y a 400 ans que les Noirs vivent en Amérique, et on ne peut pas dire que ce gros pays donné en modèle à tout le monde ait su les intégrer.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il y a 400 ans que les Noirs vivent en Amérique, et on ne peut pas dire que ce gros pays donné en modèle à tout le monde ait su les intégrer. Ce sont les mêmes qui, après, viennent nous expliquer que nous n’aurons aucun problème, en République, pour intégrer toute l’Afrique et tout l’islam. Il n’y a qu’à faire partir les Français qui restent, on s’y emploie avec ferveur.

Pour savoir ce qui s’est passé à Baltimore, je déconseille bien sûr la télé et je conseille PrisonPlanet.com qui explique et montre dans un anglais très simple la situation apocalyptique du pays de l’Oncle Tom (et non plus Sam). On y trouve les analyses de Paul Craig Roberts, de Paul Watson, de l’excellent Michael Snyder dont le blog (TheEconomicCollapseBlog.com) recense scrupuleusement la catastrophe économique en cours. Population remplacée et consentante, économie en ruine, destruction non créatrice, destruction des villes par le cancer des banlieues, le suburban sprawl (lisez Dean Kunstler) : on assiste là-bas à un écroulement synthétique, peut-être encore plus frappant qu’en France et en Europe.

À Baltimore, donc, un Noir a été tabassé et tué par la police. La police est folle en Amérique, elle y a tous les pouvoirs et elle tue cent fois plus que les terroristes : on y tue 1.400 Américains par an (chiffres donnés par Paul Craig Roberts sur son blog) et on a emprisonné 2,4 millions d’Américains, car il faut rentabiliser les prisons privatisées – et les méchants détenus vieillissent !

La suite était facile à prévoir ; à Los Angeles, on avait tué des Blancs et des Coréens, mais les commerçants coréens étaient armés et ils avaient riposté (ils n’avaient pas nos bonnes manières !) ; on lynche les Blancs, femmes et gosses y compris, on saccage les vitrines, on pille les magasins, on détruit les voitures qui circulent, on passe tout le monde à tabac.

La police Bisounours tout d’un coup, sur ordre d’Obama, se met à rappeler que la Constitution permet de manifester ! Et de brûler, et de tuer, et de démolir tout le reste. Tout semble normal, et les Blancs encore vivants rasent le trottoir, comme dans les rues de Paris.

On rappelle aussi sur PrisonPlanet.com que les démocrates ukrainiens ne prennent plus de gants : grimés en nazis, avec casques et croix gammées, ils brûlent vif leurs victimes dans le Donbass. Vous avez les films de ces barbecues humains. L’Occident d’Obama, Hollande et Merkel joue aujourd’hui son rôle : il aide les islamistes partout, il aide les nazillons partout, il aide les racailles partout. Mais il va s’écrouler, monnaies d’abord.

On espère toutefois que l’incapable et impassible Obama ne sortira pas blanc comme neige de cette histoire de fous. Dans un monde occidental transformé en terrifiante dystopie, qui n’attend que le prochain krach monétaire et boursier pour plonger dans la barbarie préhistorique qu’annonçaient Freud et Einstein, on ne peut que se féliciter d’avoir de tels politiciens, de tels démographes et de tels journalistes.

Exagente de la CIA que confiesa moribundo haber asesinado a Marilyn Monroe

mm001.JPGNorman Hogdes, de 78 años, está agonizando en una cama del Hospital general Sentara en Norfolk (Virginia). Es un agente de la CIA retirado, y acaba de confesar algo sorprendente: asesinó a Marilyn Monroe tras hacer lo propio durante 41 años de servicio -entre 1959 y 1972- con otras 36 personas, entre políticos, activistas sindicales y un largo etcétera:

SUS RECUERDOS

Según da cuenta 'worldnewsdailyreport', jura que recuerda vívidamente cada uno de los asesinatos que cometió para agencia norteamericana, en una especie de comando secreto del que formaban parte otras 4 personas que utilizaban para su 'trabajo' desde explosivos hasta veneno.

Los 37 asesinatos que ejecutó fueron ordenados al parecer por su comandante, el Mayor James 'Jimmy' Hayworth:

"Teníamos pruebas de que Marilyn Monroe no sólo se había acostado con Kennedy, sino también con Fidel Castro. Mi comandante, Jimmy Hayworth (fallecido en 2011), me dijo que tenía que morir, y que tenía que parecer un suicidio o una sobredosis. Yo nunca había matado a una mujer antes, pero obedecí órdenes... ¡lo hice por América! ¡Ella podría haber transmitido información estratégica para los comunistas, y eso no se podía permitir! ¡Ella tenía que morir! ¡Yo sólo hice lo que tenía que hacer!", sostiene tajante.

CON UNA INYECCIÓN

Marilyn Monroe murió entre la medianoche y la 1 de la mañana del 5 de agosto de 1962.

Hodges afirma que entró en su habitación mientras dormía y le inyectó una dosis masiva de hidrato de cloral, mezclado con Nembutal .

Dada la absoluta dependencia de la medicación en que se hallaba la "sex-symbol" en aquel periodo, fue fácil presentar su muerte como un abuso de la medicación, o, como se llegó a especular, con un suicidio.

Fuente: Periodista Digital

Gründungsakt eines totalitären Europa

Charlie Hebdo

jeudi, 30 avril 2015

La cécité de l’Union européenne face à la stratégie militaire des États-Unis

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La cécité de l’Union européenne face à la stratégie militaire des États-Unis

Auteur : Thierry Meyssan
Ex: http://zejournal.mobi

Les responsables de l’Union européenne se trompent complètement sur les attentats islamistes en Europe et les migrations vers l’Union de gens fuyant les guerres. Thierry Meyssan montre ici que tout ceci n’est pas la conséquence accidentelle des conflits au Moyen-Orient élargi et en Afrique, mais un objectif stratégique des États-Unis.

Les dirigents de l’Union européenne se trouvent soudainement confrontés à des situations inattendues. D’une part des attentats ou tentatives d’attentats perpétrées ou préparées par des individus n’appartenant pas à des groupes politiques identifiés ; d’autre part un afflux de migrants via la Méditerranée, dont plusieurs milliers meurent à leurs portes.

En l’absence d’analyse stratégique, ces deux événements sont considérés a priori comme sans relation et sont traités par des administrations différentes. Les premiers ressortent du Renseignement et de la police, les seconds des douanes et de la Défense. Ils ont pourtant une origine commune : l’instabilité politique au Levant et en Afrique.

L'Union européenne s’est privée des moyens de comprendre

Si les académies militaires de l’Union européenne avaient fait leur travail, elles auraient étudié depuis une quinzaine d’années la doctrine du « grand frère » états-unien. En effet, depuis de très longues années, le Pentagone publie toutes sortes de documents sur la « théorie du chaos » empruntée au philosophe Leo Strauss. Il y a quelques mois encore, un fonctionnaire qui aurait dû être à la retraite depuis plus de 25 ans, Andrew Marshall, disposait d’un budget de 10 millions de dollars annuels pour mener des recherches à ce sujet. Mais aucune académie militaire de l’Union n’a sérieusement étudié cette doctrine et ses conséquences. À la fois parce que c’est une forme de guerre barbare et parce qu’elle a été conçue par un maître à penser des élites juives états-uniennes. Or, c’est bien connu, les États-Unis-qui-nous-ont-sauvés-du-nazisme ne peuvent préconiser de telles atrocités.

Si les hommes politiques de l’Union européenne avaient voyagé un tant soit peu, non seulement en Irak, en Syrie, en Libye, dans la corne de l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs propres yeux l’application de cette doctrine stratégique. Mais, ils se sont contentés de venir parler dans un bâtiment de la zone verte à Bagdad, sur une estrade à Tripoli ou sur la place Maïdan de Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations et, sur requête de leur « grand frère », ont souvent fermé leurs ambassades de sorte qu’ils se sont privés d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils ont souscrit, toujours à la requête de leur « grand frère », à des embargos, de sorte qu’aucun homme d’affaire n’ira non plus sur place voir ce qui s’y passe.

Le chaos n’est pas un accident, c’est le but

Contrairement à ce qu’a dit le président François Hollande, la migration des Libyens n’est pas la conséquence d’un « manque de suivi » de l’opération « Protecteur unifié », mais le résultat recherché par cette opération dans laquelle son pays jouait un rôle leader. Le chaos ne s’est pas installé parce que les « révolutionnaires libyens » n’ont pas su se mettre d’accord entre eux après la « chute » de Mouammar el-Kadhafi, il était le but stratégique des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus. Il n’y a jamais eu de « révolution démocratique » en Libye, mais une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y a jamais eu d’application du mandat de l’Onu visant à « protéger la population », mais le massacre de 160 000 Libyens, dont trois quart de civils, sous les bombardements de l’Alliance (chiffres de la Croix-Rouge internationale).

Je me souviens, avant que je n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya arabe libyenne, avoir été sollicité pour servir de témoin lors d’une rencontre à Tripoli entre une délégation états-unienne et des représentants libyens. Lors de cette longue conversation, le chef de la délégation US a expliqué à ses interlocuteurs que le Pentagone était prêt à les sauver d’une mort certaine, mais exigeait que le Guide leur soit livré. Il a ajouté que lorsque el-Kadhafi serait mort, la société tribale ne parviendrait pas à valider un nouveau leader avant au moins une génération, le pays serait alors plongé dans un chaos qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet entretien dans de nombreuses circonstances et n’ai cessé, dès le lynchage du Guide, en octobre 2011, de prédire ce qui advient aujourd’hui.

La « théorie du chaos »

Lorsqu’en 2003, la presse états-unienne a commencé à évoquer la « théorie du chaos », la Maison-Blanche a riposté en évoquant un « chaos constructeur », laissant entendre que l’on détruirait des structures d’oppression pour que la vie puisse jaillir sans contrainte. Mais jamais Leo Strauss, ni le Pentagone jusque-là, n’avaient employé cette expression. Au contraire, selon eux, le chaos devait être tel que rien ne puisse s’y structurer, hormis la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau, les États-Unis.

Le principe de cette doctrine stratégique peut être résumé ainsi : le plus simple pour piller les ressources naturelles d’un pays sur une longue période, ce n’est pas de l’occuper, mais de détruire l’État. Sans État, pas d’armée. Sans armée ennemie, aucun risque de défaite. Dès lors, le but stratégique de l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige, l’Otan, c’est exclusivement de détruire des États. Ce que deviennent les populations concernées n’est pas le problème de Washington.

Ce projet est inconcevable pour des Européens qui, depuis la guerre civile anglaise, ont été convaincus par le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il est nécessaire de renoncer à certaines libertés, voire même d’accepter un État tyrannique, plutôt que d’être plongé dans le chaos.

L’Union européenne dénie sa complicité dans les crimes US

Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont déjà coûté la vie à 4 millions de personnes. Elles ont été présentées au Conseil de sécurité comme des ripostes nécessaires « en légitime défense », mais il est admit aujourd’hui qu’elles avaient été planifiées bien avant le 11-Septembre dans un contexte beaucoup plus large de « remodelage du Moyen-Orient élargi » et que les raisons évoquées pour les déclencher n’étaient que des fabrications de propagande.

Il est d’usage de reconnaître les génocides commis par le colonialisme européen, mais rares sont ceux qui aujourd’hui admettent ces 4 millions de morts malgré les études scientifiques qui l’attestent. C’est que nos parents étaient « mauvais », mais nous sommes « bons » et ne pouvons pas être complices de ces horreurs.

Il est commun de se moquer de ce pauvre peuple allemand qui conserva jusque à la fin sa confiance dans ses dirigeants nazis et ne prit conscience qu’après sa défaite des crimes commis en son nom. Mais nous agissons exactement pareil. Nous conservons notre confiance dans notre « grand frère » et ne voulons pas voir les crimes dans lesquels il nous implique. Surement, nos enfants se moqueront de nous…

Les erreurs d’interprétation de l’Union européenne

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les réfugiés d’Irak, de Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique, du Nigeria et du Mali ne fuient pas des dictatures, mais le chaos dans lequel nous avons volontairement, mais inconsciemment, plongé leurs pays.

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que les attentats « islamistes » qui touchent l’Europe ne sont pas l’extension des guerres du « Moyen-Orient élargi », mais sont commandités par ceux qui ont également commandités le chaos dans cette région. Nous préférons continuer à penser que les « islamistes » en veulent aux juifs et aux chrétiens, alors que l’immense majorité de leurs victimes ne sont ni juives, ni chrétiennes, mais musulmanes. Avec aplomb, nous les accusons de promouvoir la « guerre des civilisations », alors que ce concept a été forgé au sein du Conseil de sécurité nationale des États-Unis et reste étranger à leur culture.

- Aucun dirigeant ouest-européen, absolument aucun, n’a osé envisager publiquement que la prochaine étape sera l’ « islamisation » des réseaux de diffusion de drogues sur le modèle des Contras du Nicaragua vendant des drogues dans la communauté noire de Californie avec l’aide et sous les ordres de la CIA. Nous avons décidé d’ignorer que la famille Karzaï a retiré la distribution de l’héroïne afghane à la mafia kosovare et l’a transmise à Daesh.

Les États-Unis n’ont jamais voulu que l’Ukraine rejoigne l’Union

Les académies militaires de l’Union européennes n’ont pas étudié la « théorie du chaos » parce qu’elle se le sont vu interdire. Les quelques enseignants et chercheurs qui se sont aventurés sur ce terrain ont été lourdement sanctionnés, tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes » les auteurs civils qui s’y intéressaient.

Les politiciens de l’Union européenne pensaient que les événements de la place Maïdan étaient spontanés et que les manifestants souhaitaient quitter l’orbite autoritaire russe et entrer dans le paradis de l’Union. Ils ont été stupéfaits lors de la publication de la conversation de la sous-secrétaire d’État, Victoria Nuland, évoquant son contrôle secret des événements et affirmant que son but était de « baiser l’Union » (sic). À partir de ce moment-là, ils n’ont plus rien compris à ce qui se passait.

S’ils avaient laissé la recherche libre dans leurs pays, ils auraient compris qu’en intervenant en Ukraine et en y organisant le « changement du régime », les États-Unis s’assuraient que l’Union européenne resterait à leur service. La grande angoisse de Washington, depuis le discours de Vladimir Poutine à la Conférence sur la sécurité de Munich de 2007, c’est que l’Allemagne réalise où se trouve son intérêt : pas avec Washington, mais avec Moscou. En détruisant progressivement l’État ukrainien, les États-Unis coupent la principale voie de communication entre l’Union européenne et la Russie. Vous pourrez tourner et retourner dans tous les sens la succession d’événements, vous ne pourrez pas leur trouver d’autre sens. Washington ne souhaite pas que l’Ukraine rejoigne l’Union, comme l’attestent les propos de Madame Nuland. Son unique but est de transformer ce territoire en une zone dangereuse à traverser.

La planification militaire US

Nous voici donc face à deux problèmes qui se développent très rapidement : les attentats « islamistes » ne font que commencer. Les migrations ont triplé en Méditerranée en une seule année.

Si mon analyse est exacte, nous verrons au cours de la prochaine décennie les attentats « islamistes » liés au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique se doubler d’attentats « nazis » liés à l’Ukraine. On découvrira alors qu’al-Qaïda et les nazis ukrainiens sont connectés depuis leur congrès commun, en 2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité, les grands-parents des uns et des autres se connaissaient depuis la Seconde Guerre mondiale. Les nazis avaient alors recruté des musulmans soviétiques pour lutter contre Moscou (c’était le programme de Gerhard von Mende à l’Ostministerium). À la fin de la guerre, les uns et les autres avaient été récupérés par la CIA (le programme de Frank Wisner avec l’AmComLib) pour conduire des opérations de sabotage en URSS.

Les migrations en Méditerranée, qui pour le moment ne sont qu’un problème humanitaire (200 000 personnes en 2014), continueront à croître jusqu’à devenir un grave problème économique. Les récentes décisions de l’Union d’aller couler les navires des trafiquants en Libye ne serviront pas à enrayer les migrations, mais à justifier de nouvelles opérations militaires pour maintenir le chaos en Libye (et non pour le résoudre).

Tout cela provoquera des troubles importants dans l’Union européenne qui paraît aujourd’hui un havre de paix. Il n’est pas question pour Washington de détruire ce marché qui lui reste indispensable, mais de s’assurer qu’il ne se placera jamais en compétition face à lui, et de limiter son développement.

En 1991, le président Bush père chargea un disciple de Leo Strauss, Paul Wolfowitz (alors inconnu du grand public), d’élaborer une stratégie pour l’ère post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz » expliquait que la suprématie des États-Unis sur le reste du monde exige, pour être garantie, de brider l’Union européenne. En 2008, lors de la crise financière aux États-Unis, la présidente du Conseil économique de la Maison-Blanche, l’historienne Christina Rohmer, expliqua que le seul moyen de renflouer les banques était de fermer les paradis fiscaux des pays tiers, puis de provoquer des troubles en Europe de sorte que les capitaux refluent vers les États-Unis. En définitive, Washington se propose aujourd’hui de faire fusionner l’Alena et l’Union européenne, le dollar et l’euro, et de rabaisser les États membres de l’Union au niveau du Mexique.

Malheureusement pour eux, ni les Peuples de l’Union européenne, ni leurs dirigeants n’ont conscience de ce que le président Barack Obama leur prépare.

- Source : Thierry Meyssan

« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

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« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

Entretien avec Michel Raimbaud*

Ex: http://metamag.fr
Mondafrique
Ancien ambassadeur français en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, l’écrivain Michel Raimbaud, qui vient de publier "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", revient dans un entretien passionnant sur le projet élaboré par les néoconservateurs américains et qui a déstabilisé le monde arabo-musulman... et l'Europe.

41LJf7j6I-L._SY344_BO1,204,203,200_.jpgAfrique Asie. Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous ?
Michel Raimbaud: Il suffit de voir autour de soi. La maxime s’applique à ce qu’on appelle le « pouvoir profond »… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

Vous dites que l’expression « printemps arabe » n’est pas un concept arabe, mais occidental. Le nouveau président tunisien l’a confirmé. Est-ce cela qui explique ce qui s’est passé dans le monde arabe ?
La naissance de ce concept est le fait d’intellectuels et de journalistes français. Il se réfère aux printemps démocratiques, celui de 1848 qui a tenté de bousculer les vieilles monarchies européennes vermoulues, le printemps de Prague en 1968, Mai-68 en France… Cette assimilation historique est un peu hâtive. Sans compter qu’en Tunisie, le printemps du jasmin, c’était en hiver !

Vous n’avez pas de mots assez durs pour évoquer le printemps arabe : « Une appellation plutôt usurpée pour une saison sinistre n’ayant guère d’arabe, à part le nom, qu’une vague façade en carton-pâte derrière laquelle se tapissent un fanatisme islamiste de la pire espèce, des pompes à finances wahhabites inépuisables », etc.
Je le pense depuis le début. Tous les pays arabes ont été touchés sauf les monarchies. Le Bahreïn est une exception à cause de sa « minorité » chiite qui constitue plus de 70 % de la population. Au Yémen, on a découvert à l’occasion de la guerre civile qu’il existe une minorité chiite, les zaydites, représentant 40 % de la population. Il y a des chiites cachés en Turquie, il en existe aussi au Pakistan, entre 20 % et 25 % de la population.

Qu’entendez-vous par un Grand Moyen-Orient situé entre l’empire atlantique et l’Eurasie ? Peut-on encore parler, à propos de l’Otan, d’un empire ? Quant à l’Eurasie, elle est encore embryonnaire. N’est-ce pas une anticipation ?
Oui c’est une anticipation. L’expression du Grand Moyen-Orient elle-même est de George Bush. Ce n’est plus un Moyen-Orient dans la mesure où il va de la Méditerranée à la Chine centrale. L’Eurasie est en gestation, certes, mais le changement se produit sous nos yeux. Les Brics sont en formation, surtout son noyau euro-asiatique. Cet ensemble a de l’avenir.

Mais le Grand Moyen-Orient n’est-il pas une vue de l’esprit ? On a l’impression, plutôt, d’un monde éclaté…
C’est le monde arabo-musulman d’aujourd’hui qui est éclaté. L’expression Grand Moyen-Orient est concise et couvre une vaste région. L’empire Atlantique se place face au bloc euro-asiatique. Ces blocs existent déjà et le deuxième est en voie d’organisation. "Pour la Chine et la Russie, il n'y aura plus jamais de résolution de l'ONU du type de celle de la Libye en 2011"

Comment expliquer que le mal nommé « printemps » ait pu réveiller la guerre froide ? Et que la Russie et la Chine se soient liguées pour contrer ce projet ?
Cette opposition russo-chinoise est une grande première. Jusqu’en 1991, le monde est bipolaire avec, entre les deux blocs, une Chine qui trouble un peu le jeu. Au milieu se trouvent les pays non-alignés, terre de mission pour les deux camps. En 1991, à la chute de l’URSS, on a cru en l’avènement du monde multipolaire. Ce n’était pas vrai : ce que l’on a vu, c’est l’avènement du monde unipolaire, le monde américain. L’Occident va alors pouvoir gouverner au nom de la « communauté internationale », sans opposition, pendant vingt ans, jusqu’en 2011. Puis il va s’évanouir avec les crises de la Libye et de la Syrie. Tout capote avec ces pays, et nulle part ailleurs. Avant, les Russes et les Chinois étaient tétanisés, ils étaient dans une période d’attente, hésitaient entre coopération et confrontation. Les deux pays s’abstenaient sur le Darfour, ou sur d’autres résolutions de ce type. La Chine était surtout occupée à assurer son développement et à devenir la deuxième puissance mondiale. Puis, peu à peu, Poutine réalise qu’il n’y a pas de coopération possible. Le coup d’arrêt à ses hésitations, c’est la guerre de Géorgie. L’Occident va trop loin, surtout avec le bouclier antimissiles. La Chine va se joindre à la Russie lors de la guerre de Libye, le vrai point de rupture. Auparavant, les deux pays avaient été mis en condition pour accepter la résolution 1973, avec l’idée qu’il fallait protéger la population civile. C’est la mise en œuvre de cette résolution qui a fait déborder le vase. Ils se sont rendu compte qu’ils avaient été bernés, et qu’ils avaient fait une erreur en s’abstenant. Les bombardements commencent le lendemain de l’adoption de la résolution des Nations unies. L’Otan, qui n’y était mentionnée nulle part, entre en guerre, bombarde tout, démolit tout. En toute illégalité. Si on regarde le chapitre 7 de la charte des Nations unies, on constate que toutes les dispositions qui encadrent les interventions ont été violées. Y compris celles au prétexte humanitaire. Pour la Chine et la Russie, il n’y aura plus jamais de résolutions à la libyenne. Elles s’opposent six mois plus tard à la résolution sur la Syrie, apposant quatre fois leur veto. Je ne comprends pas que les Occidentaux n’aient pas compris que la Russie et la Chine ne rejoindraient plus jamais la fameuse communauté internationale pour ce genre d’aventures.

La Syrie est donc fondatrice de la nouvelle donne internationale…
C’est l’épicentre d’un conflit global qui dure depuis quatre ans. Si le gouvernement légal de la Syrie était tombé comme les autres auparavant, ou si le régime avait été renversé comme celui de Kadhafi, il y aurait eu d’autres printemps arabes. Mais la Syrie en a été le coup d’arrêt. Les Russes ne voulaient pas tant soutenir la Syrie, mais ils y ont trouvé un partenaire, un point d’ancrage solide. Avant l’Ukraine… Ils ont cultivé l’alliance et rameuté les Brics autour d’eux, à commencer par la Chine. Quatre vétos sur la Syrie : la Chine garde un profil discret, mais ferme. Impressionnant. Au summum de la crise sur les armes chimiques en Syrie, en 2013, il y avait certes les gesticulations russes et américaines, mais il y avait aussi des navires de guerre chinois au large des côtes syriennes. C’est une première et cela devrait faire réfléchir les Occidentaux. "Quand les Américains n'utilisent plus les mouvements terroristes, ils les bombardent".

Afrique, Asie, pourquoi l’Occident séculier soutient-il des mouvements islamistes qu’il combat chez lui ?
Par absence de logique. À ce propos, il faut distinguer les États-Unis et ses alliés au Conseil de sécurité, qui ont des traditions de grandes puissances, et les alliés privilégiés des États-Unis, mais qui n’ont pas les mêmes motivations. Globalement, les Américains sont ceux qui commandent et ont mis en œuvre une stratégie du chaos. Ils ont continué à soutenir les gens d’Al-Qaïda, dont ils sont les créateurs avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Puis, quand ils n’en ont plus eu besoin, ils les ont laissé tomber en leur disant « débrouillez-vous ». Mais toute cette affaire s’est retournée contre eux avec les attentats du 11-Septembre. Les mouvements terroristes internationaux, comme ceux qui sévissent en Syrie et ailleurs dans le Moyen-Orient ou le monde musulman, sont des héritiers d’Al-Qaïda. Les États-Unis n’ont pas de raison de ne pas s’en servir, tout en sachant que ce n’est pas leur modèle social. Ils les utilisent puis, quand ils ne s’en servent plus, ils les bombardent. Je ne crois pas que les États-Unis aient une sympathie particulière pour les mouvements islamistes, ni pour les Arabes d’ailleurs – cela se saurait. Mais ils peuvent s’accommoder de tout. Leurs meilleurs alliés sont des gouvernements islamistes. Ils ont du mal à trouver des alliés progressistes : ils n’en ont jamais eu dans l’Histoire.
 
"Ce qui fait courir les occidentaux en Arabie: c'est le pétrole et ... les intérêts d'Israël".

Vous étiez en poste en Arabie Saoudite, où l’on vient d’assister à une scène de succession moyenâgeuse. Tous les chefs d’État occidentaux s’y sont rués pour prêter allégeance au nouveau roi d’Arabie. Qu’est-ce qui les fait vraiment courir, à part le brut ?
Le pétrole et les intérêts d’Israël. Dans tout le monde arabe, il existe un terreau favorable à la contestation, mais on n’a pas le droit d’y intervenir et de bombarder sous prétexte que les peuples sont menacés par des tyrans. D’autant qu’on se rend compte que ce type d’opération est menée pour changer le régime ou détruire le pays. Il est plus facile d’exploiter le pétrole avec des pays fragilisés. Le pétrole détourné d’Irak et de Syrie va notamment vers Israël, sans besoin d’oléoducs. Vendu en contrebande à 15 dollars le baril lorsque celui-ci était à 120 dollars, ce pétrole a rapporté des revenus conséquents : 5 milliards de dollars. Des sommes qu’on ne transporte pas dans des matelas ! Il faut des banques, des complices pour les mettre sur le marché. Les circuits parallèles fonctionnent.

Des documents secrets du Pentagone à propos de la Libye viennent de donner une autre explication à cette guerre. Hillary Clinton, conseillée par les Frères musulmans, aurait caché à Obama que Kadhafi était en négociation avec le Pentagone pour passer la main, et que l’histoire du génocide menaçant les habitants de Benghazi était inventée de toutes pièces. L’Occident joue-t-il contre son propre camp ? Il existe tellement de machinations qu’on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Il y a toujours des histoires des services spéciaux, etc. Les renseignements sont pipés. Les services jouent un grand rôle là-dedans. Cela dit, Hillary Clinton n’est pas la finesse même sur la Libye, la façon dont elle rit à l’annonce de la mort de Kadhafi le prouve. Un ambassadeur américain a été tué de la même façon que lui pourtant.

Pourquoi la Syrie a-t-elle été jusqu’ici l’exception, et comment analyser l’émergence de l’État islamique ?
J’espère que la Syrie restera l’exception, du moins dans ce contexte-là. L’affaire est loin d’être terminée, mais il y a plusieurs raisons. Bachar al-Assad, quoi qu’on en dise, a une légitimité, il est populaire chez la majorité de ceux qui vivent en Syrie. Quels que soient les défauts de son régime, il est perçu dans le contexte actuel comme un rempart contre le démantèlement du pays. Il a des alliés chiites comme le Hezbollah, l’Iran, certainement une vieille alliance qui date du temps du shah. Il a un véritable partenariat avec la Russie : la Russie défend la Syrie, mais la Syrie défend aussi la Russie. Si la Syrie devait subir le sort des autres pays, la Russie le sentirait passer. Et son prestige international s’en ressentirait.

Quel est le jeu d’Israël?
Israël est derrière toutes les crises du monde arabe, toujours à l’affût. La sécession du Sud-Soudan est un triomphe de la diplomatie américaine et de la diplomatie israélienne. Il fallait transformer le Sud-Soudan en base israélienne, pour le complot contre ce qui reste du Soudan. Ils veulent affaiblissement de ce pays non pas parce qu’ils sont islamistes, mais parce qu’ils ont soutenu Saddam. Ils ne veulent pas la peau de Tourabi ou Al-Bachir, ils veulent couper le Soudan en morceaux. Ils ont réussi, et cela continue avec le Darfour. "Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi, puis Sissi, ce n'est pas logique, c'est la logique du chaos".

Mais le nouvel État, le Soudan du Sud, n’est pas brillant…
Mais lequel des régimes nés des « printemps arabe » est-il brillant ? L’industrie de production de la démocratie américaine au nouveau Grand Moyen-Orient est un trompe-l’œil qui vient des années 1980-1990. Cela n’a rien à voir avec la démocratie et les droits de l’homme : cette stratégie sert à casser le monde arabo-musulman, comme cela est attesté dans de nombreux documents. Car les Américains font ce qu’ils disent, et disent ce qu’ils font.

Il y a un plan, ce n’est pas de la conspiration. Quels que soient les avatars pour soutenir tel ou tel camp, les options restent ouvertes. Au Bahreïn par exemple, ils soutiennent à la fois la rébellion, ce qui leur permet de dire qu’ils défendent les droits de l’homme et la démocratie, et la monarchie pro-saoudite sunnite. Et ils sont gagnants de toute façon. Ils ont fait la même chose au Yémen, et en Égypte, même chose : d’abord Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi et maintenant Sissi. Ce n’est pas logique, c’est la logique du chaos. Et elle est bel et bien là.

Comment expliquer que le savoir-faire français sur le Moyen-Orient s’avère inopérant ? 
De Gaulle était un grand homme je pense. Il avait bien une politique arabe exemplaire, il a renversé le cours des relations franco-arabes après l’indépendance de l’Algérie et réussi à changer d’alliance après la guerre des Six-Jours. Après les néfastes conséquences de l’expédition de Suez, c’était un exploit. Une politique arabe a persisté dans une espèce de consensus politique en France. Puis, après le coup d’honneur sur l’Irak, en 2003, la France a commencé à rentrer dans le bercail occidental. Fini la récréation. Le bilan est désastreux. Elle a pourtant un savoir-faire et avait une grande tradition diplomatique. C’est un grand pays, pas dans le sens d’un pays braillard qui manigance à tout prix… Un grand pays au sens positif du terme. Son retrait peut peut-être changer, mais je ne vois pas venir le changement maintenant.

"La France soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques"
François Hollande continue de dire que l’État islamique et le régime de Bachar, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, deux ennemis à combattre…Depuis quatre ans, on continue de dire le pire sur Bachar, qu’il va tomber d’une minute à l’autre… En réalité, ce sont les Américains qui peuvent changer d’avis et sont en train de le faire. Les alliés privilégiés de la France sont le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite. On a vu défiler les six monarques du Golfe à Paris, nos alliés. On soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques. C’est une position difficilement tenable, de la haute acrobatie. Les Américains, eux ne l’ont pas fait en même temps : d’abord alliés d’Al-Qaïda, puis leurs ennemis. Ils changent d’avis sans se gêner(...)

L’État islamique est-il une création indirecte de l’Occident ?
Il est le résultat de l’invasion américaine de l’Irak. On peut dire cela à tous les coups. Les Américains ont cassé toutes les institutions irakiennes (armée, police, gouvernement, parti baath, etc.) et facilité la prise de pouvoir par les chiites et des Kurdes au détriment des sunnites. Quand les officiers baathistes ont été mis en prison où séjournaient déjà les islamistes, les deux groupes ont fait connaissance. La prison a été le centre d’étude et de fusion entre des gens qui ne se seraient pas rencontrés autrement – comme cela arrive ailleurs (...)

L’Occident semble préférer le chaos aux États souverainistes…
C’est ce qui apparaît. Le chaos, c’est le but des néoconservateurs qui ont une vieille théorie : il fallait maîtriser toute la zone qui ceinturait le monde communiste soviétique et chinois, et d’autre part sécuriser les intérêts occidentaux. Les Américains se sont aperçus que cette zone était entièrement constituée de pays musulmans. C’est la ceinture verte musulmane, ce qui est devenu le Grand Moyen-Orient de Bush, gonflé au fil des pulsions américaines. Il y avait deux catégories de pays dans cette zone : les États forts, comme l’Iran du shah, ou la Turquie entrée dans l’Otan, peut être aussi l’Irak, des régimes amis de l’Occident. Et les autres qu’il fallait affaiblir, où il fallait provoquer des changements de régime, renverser les pouvoirs en place. Puis des États ont viré de bord, comme l’Iran avec la révolution islamique. Quand la configuration est défavorable, on essaie de changer le régime, et si on n’y arrive pas, on casse l’État – en particulier les armées du monde arabe –, on ruine le pays. Cette stratégie figure dans beaucoup de documents américains ou israéliens. Ça s’est produit avec les armées égyptienne, irakienne, syrienne et sans doute algérienne.

Mais le chaos est contagieux et peut toucher les monarchies du Golfe. Celles-ci seraient-elles les grandes perdantes face à l’axe chiite ?
Dans l’esprit de certains dirigeants américains, c’est ce qui va arriver. Un ancien directeur de la CIA a dit qu’il fallait s’occuper des pays comme la Syrie et l’Égypte, déstabiliser huit pays… L’idée, c’est de leur « préparer » un islam qui leur convienne et d’aider les musulmans à accéder au pouvoir. Quand ces pays auront bien été déstabilisés, alors on pourra s’occuper de l’Arabie Saoudite. Le pacte de Quincy signé en 1945 a été renouvelé en 2005 pour soixante ans, mais il ne durera pas. Les États-Unis n’ont pas aidé le shah à se maintenir au pouvoir. Il n’était plus fréquentable, il a été renversé. Résultat, l’ayatollah Khomeiny a aussitôt pris le pouvoir, et l’Iran est devenu un des ennemis publics numéro un de l’Amérique. Jusqu’en 1979, ce pays était pourtant l’allié stratégique, y compris l’allié nucléaire. Il existait une vraie coopération entre l’Iran et les États-Unis dans ce domaine, avec un traité, des laboratoires, etc.

La question nucléaire a été mise à l’ordre du jour en 2002. Après que l’Iran eut le temps de s’occuper de l’Irak… Avant on n’en parlait pas. Puis les Européens, avec des Américains qui en arrière-plan soutenaient la démarche, se sont benoîtement rappelé du traité de non-prolifération… "En France, on a tendance à saucissonner. Or le rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne est évident".

On est au cœur d’une nouvelle guerre froide avec l’Ukraine. Jusqu’où ce conflit va-t-il reconfigurer le nouvel ordre mondial en gestation ? Quels sont les effets sur le Grand Moyen-Orient ?
En France, on fait rarement un lien entre les différents problèmes, on a tendance à les saucissonner. Cela empêche une compréhension de la situation. J’ai peu entendu les gens établir un rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne. Pourtant, il est évident. Il n’y aurait pas eu de relance de la crise ukrainienne s’il n’y avait pas eu la crise syrienne. Autrement dit, si la Russie avait laissé tomber Bachar, il n’y aurait pas eu une crise ukrainienne à ce niveau de gravité. On s’en serait accommodés. On a fait la surenchère surtout pour enquiquiner la Russie.

Sans la crise ukrainienne, les Brics auraient-ils pris la même importance sur la scène internationale ?
Sans la crise syrienne il faut dire. Car la crise ukrainienne est un développement de la guerre en Syrie. La guerre d’Ukraine s’inscrit dans le grand mouvement qui a déclenché les printemps arabes. En même temps qu’on essaie de contrôler des pays arabes musulmans et d’étendre petit à petit la zone de crise, on tente de casser ce qu’était l’URSS, réduite à la Russie. On veut contrôler la zone d’influence russe et la réduire au strict minimum. La Yougoslavie, en tant que pays communiste indépendant, était la partie la plus exposée; elle sera dépecée. Pour permettre l’intégration de toute l’Allemagne réunifiée dans l’Otan, le chancelier Kohl et Bush avaient promis à Gorbatchev que l’élargissement de l’Otan s’arrêtait là. Gorbatchev a reconnu avoir été berné. Cela a sonné la fin de la stabilité internationale. Le pacte de Varsovie a vécu, d’anciens États adhèrent à l’Union européenne et passent à l’Otan. Avec l’entrée des pays baltes dans cette organisation, la Russie est encerclée. Mais c’est la Géorgie qui a été la ligne rouge, puis l’Ukraine. La Géorgie a été le symbole du tournant de Poutine, qui avait au début décidé de collaborer avec les Occidentaux.

Quel est l’avenir du projet du Grand Moyen-Orient ?
Le projet démocratique certainement, même si, à mon avis, il n’y aura pas de démocratie, ni de printemps arabes. Le projet de domination reste, même s’il ne va pas forcément se réaliser. L’enjeu est toujours là pour les Américains. La ceinture verte est toujours utile pour encercler le postcommunisme. Même si la Chine est un régime aménagé, il est prudent de le « contenir » en quelque sorte. Les Occidentaux parlent toujours d’une opposition modérée en Syrie, je ne sais pas où ils la voient, mais c’est leur discours. Ils arment une opposition qui est en fait celle des djihadistes… L’alliance qui s’est forgée progressivement entre la Turquie, l’Arabie Saoudite et les Occidentaux, notamment États-Unis, France, Angleterre, alliance de circonstance s’il en est, résiste encore.

La Syrie peut-elle reprendre son autorité sur l’ensemble du territoire ?
Si on la laisse faire, je pense que oui. Le discours sur la démocratie est de moins en moins crédible. On n’a pas à intervenir dans les pays, même pas en Arabie Saoudite qui doit évoluer toute seule.

Pourquoi l’Arabie Saoudite exporte-t-elle son idéologie?
Elle exporte son idéologie pour éviter d’être attaquée à son tour. Mais celui qui a une vision universaliste, c’est le leader turc Erdogan. Les projets qu’il concoctait avant le printemps arabe étaient différents. Il était proche de la Syrie et de la Libye. Maintenant, il est le soutien des Frères musulmans. Il reçoit les visiteurs étrangers dans le palais du Sultan avec une garde d’honneur de de vingt-huit soldats qui représentent vingt-huit provinces ottomanes. Ce gouvernement islamiste turc est nostalgique de l'Empire perdu.

* Michel Raimbaud est l'auteur de "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", Éditions Ellipses, 576 p., 24 euros.
 

TVL : Michel Raimbaud démonte le mythe des printemps arabes

 

mercredi, 29 avril 2015

Chine, Pakistan ...et Inde

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Chine, Pakistan ...et Inde

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il n'est pas impossible que la Chine et l'Inde qui jusqu'ici semblaient s'accorder pour coopérer à l'intérieur du groupe Brics, commencent à devoir élargir leurs perspectives.

Certes, Chine et Inde partagent de nombreux domaines où la coopération n'ira pas de soi vu la concurrence inévitable entre ces deux grands pays. Mais on peut penser qu'un autre sujet pourrait rapidement susciter des méfiances, tout au moins en Inde. Il s'agirait des projets de coopération qu'entretiennent la Chine et le Pakistan. Le Pakistan est un pays musulman, de plus en plus d'ailleurs pénétré de mouvements islamistes, voire éventuellement djihadistes. L'Inde est hindouiste. Dès leur indépendance, les deux pays se sont affrontés sur de nombreux points, y compris en termes de puissance militaire.

On se souvient qu'il y a quelques mois, une visite en Inde de Barack Obama, qui devait inaugurer une grandiose coopération américano-indienne, n'a pas eu tous les résultats espérés par les Américains, notamment en termes industriels. Narendra Modi, déjà au pouvoir à l'époque, avait (à juste titre) suspecté Barack Obama de vouloir mettre les technologies américaines au service, non seulement de l'Inde, mais du Pakistan.

Aujourd'hui un grand programme chinois vise à développer un "corridor" sur le territoire pakistanais, dans une des versions de la grandiose route de la soie permettant à la Chine de s'étendre vers l'ouest. Il s'agit d'un programme discuté parmi plus d'une cinquantaine d'autres d'un montant total de 28 milliards de dollars, les 20 et 21 avril, au cours de la visite officielle du président chinois Xi Jinping au Pakistan. Cette visite a été reçue par les autorités pakistanaises comme un événement majeur

Dans ce programme de corridor, le Pakistan deviendra un maillon essentiel de la relation que la Chine veut établir vers la mer d'Oman et le Moyen-Orient. Le port de Gwadar, à l'extrémité sud-ouest du Pakistan, à 100 km de l'Iran, devrait être relié avec Kashgar, ville importante de l'ouest du Xinjiang chinois, non loin de la frontière pakistanaise. La liaison devrait comporter des routes, des lignes de chemins de fer et des pipelines.Deux routes seront possibles, l'une au sud, plus longue mais plus sûre, l'autre au nord (voir la carte ci dessus, proposée sur le site du journal Le Monde).

La visite s'est conclue sur une déclaration du premier ministre pakistanais Nawaz Sharif : « Ce corridor permettra de transformer le Pakistan en carrefour régional, notre amitié avec la Chine est la pierre angulaire de notre politique étrangère » a-t-il affirmé. On peut penser que cet enthousiasme ne sera pas entièrement partagé par les autorités indiennes.

Addendum

Pour l'ancien diplomate indien et grand chroniqueur MK Bhadrakumar, que nous citons souvent, la visite de Xi au Pakistan et l'accueil qu'il a reçu pourraient significativement changer l'ensemble des perspectives diplomatiques en Asie. Il a noté sur son blog 10 points dont chacun, à l'en croire, pourrait être à lui seul une petite révolution : http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumaranrediffmailcom/

  1. Les relations entre la Chine et le Pakistan se transforment. Les investissements chinois massifs profiteront, non seulement à la Chine, mais au Pakistan. Il s'agira d'une relation gagnant-gagnant. Le « corridor » prévu permettra à la Chine, non seulement d'accéder aux marchés mondiaux mais d'investir massivement au Pakistan. Elle devient ainsi garante de la stabilité et la sécurité du Pakistan, qui voit son statut international conforté.

  2. La Chine fait confiance au Pakistan, dans le présent comme dans le futur. Celui-ci pourra donc se débarrasser de son image d'Etat failli servant de repaire à des groupes terroristes. Xi a d'ailleurs félicité le Pakistan pour ses actions anti-terroristes.

  1. La Chine remplace les Etats-Unis dans le rôle de premier allié du Pakistan. Il va s'établir une alliance de peuple à peuple entre la Chine et le Pakistan, au contraire des relations avec l'Amérique qui est à la fois crainte et détestée par la population.

  2. Grâce à l'alliance chinoise, les différences de puissance entre l'Inde et le Pakistan diminueront, que ce soit au plan économique ou militaire. Le Pakistan pourra ainsi devenir attractif pour les investisseurs étrangers. Le label « made in Pakistan » concurrencera le « made in India ». Ceci d'autant plus que les indicateurs économiques et budgétaires pakistanais sont meilleurs que ceux de l'Inde. La Chine pourra ainsi favoriser l'entrée du Pakistan dans le groupe des Brics.

  1. Il en résultera d'importantes réorientations stratégiques au Pakistan. Les élites jusqu'ici traditionnellement portées vers l'Occident, malgré l'hostilité de la population, se tourneront vers d'autres horizons, notamment vers les membres du Brics, en premier lieu, sans compter la Chine, vers la Russie, puis à terme l'Iran, les Etats d'Asie centrale et même l'Inde.

  2. Le renforcement de l'influence chinoise au Pakistan contribuera à la stabilisation de la situation politique en Afghanistan, ce que les Etats-Unis n'ont jamais réussi à faire. La Chine permettra également aux membres du Brics de stabiliser leurs relations avec l'Afghanistan.

  3. La marine chinoise (navires de surface et sous-marins) pourra utiliser le port pakistanais de Gwadar, ce qui renforcera la présence chinoise dans le golfe d'Oman et l'océan indien.

  4. Les capitales du sud-est asiatique observeront attentivement comment évoluera la relation sino-pakistanaise, afin de ne pas en être exclues, tant au plan économique que politique. .

  5. La stratégie américaine, anti-russe et anti-chinoise, visant notamment à isoler la Chine, considérée comme un ennemi potentiel, devra être revue. La Russie, de son côté, jusqu'ici préoccupée par les mouvements islamistes radicaux au Pakistan, pourra devenir moins méfiante. La Chine et la Russie renforceront leurs liens avec l'Iran simultanément de ceux avec le Pakistan. Il en résultera que l'Iran et le Pakistan seront encouragés à devenir membres de l'organisation de Coopération de Shanghai.

  6. L'Inde devra elle aussi modifier profondément sa stratégie internationale. Elle est confrontée à un dilemme « existentiel ». Elle ne pourra pas poursuive une politique de méfiance à l'égard de la Chine. Au contraire, elle devra se joindre aux projets de coopération et d'investissements proposés par cette dernière. La visite de Xi au Pakistan obligera Narandra Modi, jusqu'ici très méfiant à l'égard de la Chine, à se faire plus coopératif. Ceci devrait changer le sens du déplacement de Modi à Pékin prévue dans trois semaines. D'une façon générale, l'Inde devra modifier en profondeur ses relations avec la Chine, afin de profiter de ses capacités d'investissement. En contrepartie, elle devra perdre de son intérêt pour ses relations avec l'occident, qui ne lui ont jamais rien rapporté. Modi pour ce qui le concerne doit faire confiance à la Chine de la même façon que celle-ci fait confiance au Pakistan, malgré le poids qu'y ont encore les éléments islamistes radicaux.


Notre commentaire

Manifestement, MK Bhadrakumar n'aime guère Narendra Modi. Ceci le conduit à voir avec sans doute un peu trop d'optimiste les relations de l'Inde avec la Chine et et celles de la Chine avec le Pakistan. Il n'est pas certain que l'Inde dans ses profondeurs puisse rapidement abandonner son hostilité profonde vis-à-vis du Pakistan. MK Bhadrakumar est peut-être aussi un peu trop optimiste concernant les changements radicaux de paradigmes politiques qu'apporteraient en Asie et même dans le reste du monde le rapprochement Chine-Pakistan. Néanmoins, pour l'essentiel, ses analyses paraissent pertinentes.

Comme lui, par ailleurs, on peut penser que le rapprochement Chine-Pakistan marque un nouveau revers pour la politique militariste d'Obama contre la Chine, résultant du « pivot vers l'Asie » que celui-ci avait entrepris. Nous ne nous en plaindrons pas.

 

Jean Paul Baquiast

mardi, 28 avril 2015

Fondation Bill Clinton: liens avec les oligarques ukrainiens et l'EI!

 

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Fondation Bill Clinton: liens avec les oligarques ukrainiens et l'EI!
Auteur : Olivier Renault
Ex: http://zejournal.mobi

Fondation Clinton

C’est une affaire de famille, comme dans un véritable conte de fées, qui se donne totalement pour le bien être des hommes, des femmes et des enfants… à lire leur contenu. Sur le site de la fondation nous pouvons voir le papa (Président Clinton), la maman (Hillary Clinton) et la fille (Chelsea Clinton) ensemble en photo. Selon le site de la fondation le clan Clinton rend le monde meilleur pour tous à travers le globe, « pendant plus de 13 ans la fondation a réalisé des partenariats avec des objectifs nobles avec les gouvernements, les milieux d’affaires, les ONG et des personnes privées partout pour consolider les systèmes de la santé dans les pays en développement. Le but est de combattre le changement climatique, développer l’économie en Afrique, en Amérique Latine, aux Etats-Unis, augmenter les chances pour les femmes et les filles partout dans le monde et pour aider les Américains à vivre plus sainement ». Bref, les Clinton nous vendent le paradis sur terre, nous allons y … croire…

La pauvre Ukraine finance Clinton !

The Wall Street Journal révèle les donations de la fondation Clinton sur la période de 1999 à 2014. Les premiers donateurs viennent… d’Ukraine. Entre 2009 et 2013, pendant que Hillary « la reine » Clinton était Secrétaire d’Etat, la fondation Clinton a reçu au moins 8,6 millions de dollars de la fondation Victor Pinchuk, fondation basée à Kiev. En 2008 la Clinton Global Initiative une branche de la fondation Clinton, qui s’occupe … d’oeuvres charitables… a reçu 29 millions de dollars de Victor Pinchuk. En retour la fondation Clinton s’est investie dans la formation de la nouvelle élite en Ukraine pour mettre sur pied la démocratie. Victor Pinchuk est aussi aimé en France et par le gouvernement Hollande. Les riches sociaux-démocrates Hollande et Clinton jouent sur les mêmes cordes. Victor Pinchuk, ingénieur enrichi dans les pipelines et la métallurgie, qui dans un entretien au Figaro dit avoir trois héros : « Mon grand-père, Albert Einstein et Shimon Pérès », est devenu Chevalier des Arts et Lettres, le mercredi 27 mars 2013. Victor Pinchuk est un milliardaire coté 336e fortune mondiale par la liste Forbes en 2011 (aujourd’hui estimée à 3,7 milliards de dollars, soit 2,7 milliards d’euros). Victor Pinchuk soutient avec Clinton Global Initiative, Pride of the Country, Jewish communities, Legal clinics/Legal Aid, Davos Philanthropic Roundtable, Yalta European Strategy, Brookings Institution, Israeli Presidential Conference, Davos Ukrainian Lunch, Peterson Institute for International Economics et l’Open Ukraine Foundation de Arseniy Yatsenyuk lancée en 2007. ( Entre 1998 et 2001, Arseniy Yatsenyuk collabore à Avalbank, filiale de la banque autrichienne Raiffeisen Zentralbank, à Kiev, avant de se tourner vers la politique). Durant ces diverses conférences des personnalités comme Piotr Porochenko, Martin Schulz (président du Parlement européen), sont réunis pour parler démocratie et prospérité. Parmi les partenaires de Victor Pinchuk se trouvent l’Open Society Fondations de Soros, la fondation Clinton Clinton Global Initiative, l’Ukrainian Philanthropists Forum (UPF) …

Clinton et EI mêmes donateurs !

Selon l’article du Washington Post et des sources de libertyblitzkrieg les Clinton reçoivent des fonds de pays qui financent aussi l’Etat Islamique. De plus pendant que « la reine » Hillary Clinton était encore Secrétaire d’Etat du président Obama, la fondation Clinton a reçu de l’argent de pays ennemis des Etats-Unis ! Imaginons cette « reine » présidente des Etats-Unis ! Mais quels liens donc entre Soros, l’Israeli Presidential Conference, Jewish communities, les Démocrates US et le gouvernement de Kiev qui mène une politique de génocide en Ukraine en tuant les russophones avec l’aide du bataillon Azov qui est nazi ?

Médias français tapent sur la Russie pas sur l’Ukraine

Les Echos du 24 avril dénoncent l’aspect criminel des Clinton et leur goût hors norme de l’argent en publiant, « Fondation Clinton a engrangé des millions de dollars, après que Hillary, alors secrétaire d’Etat, eut facilité l’acquisition, par les Russes, d’Uranium One ». On apprend rien sur les donations de Victor Pinchuk et de ses amis, ni sur l’argent des pays finançant l’Etat islamique pour les Clinton mais tout de même sur le fait que la candidate à la présidence des Etats-Unis, qui prétend aider le monde, ait trahi sa fonction et son pays. Pour les Echos c’est déjà assez bien, n’est-ce pas ? Pour le monde des gens simples qui se battent au quotidien en zone EU, en Russie, en Ukraine, en Afrique, en Asie, pour nourrir leur famille cela fait beaucoup ! En tout cas nous savons à quoi servent les ONG philanthropiques occidentales et les démocrates !

- Source : Olivier Renault

Génération défonce: les ados tous shootés?

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Génération défonce: les ados tous shootés?
 
L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce !
 
Ecrivain, musicienne, plasticienne
Ex: http://www.bvoltaire.fr

On ne sait pas si la représentation « sexuée » des petites filles et des petits garçons constitue « un danger pour la santé publique », comme nous le relations hier, mais ce qui à coup sûr en est un, c’est l’explosion de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes.

Le Parisien publiait mardi les résultats de la dernière enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Elle montre que « près de la moitié des jeunes de 17 ans, garçons comme filles, ont déjà essayé le cannabis », et que le pourcentage de ceux qui ont essayé « la MDMA , un dérivé de l’ecstasy, a doublé en trois ans ». Mais l’alcool reste toujours, et de loin, « la substance la plus expérimentée, essayée par 89,3 % des jeunes de 17 ans (91 % en 2011) », et régulièrement consommée par beaucoup. Près de 60 % des jeunes interrogés déclarent ainsi avoir déjà été ivres dans leur vie, dont 32 % des garçons et 18 % des filles qui ont connu des API (alcoolisation ponctuelle importante). Effet de l’écologie ? Le marché des champipi, des champignons est aussi en croissance.

Bref, ce sont globalement 10 % des jeunes qui se shootent et 90 % qui picolent. Certes, les parents ne valent sans doute guère mieux, à cette nuance près qu’ils se défoncent légalement en passant d’abord chez le pharmacien : la France détient toujours le triste record de consommation d’anxiolytiques et autres psychotropes.

L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce ! À commencer par la bonne vieille cigarette, à suivre par le shit, à noyer le tout dans la vodka.

Oui, mais voilà, ce qu’on ne dit pas parce que cela contrevient aux dogmes égalitaires, c’est qu’il existe des différences entre les femmes et les hommes qui les rendent totalement inégaux sur le plan de la santé.

L’année passée, c’est le professeur Geneviève Derumeaux, présidente de la Société française de cardiologie, qui tirait la sonnette d’alarme : avec une augmentation exponentielle des infarctus chez les femmes de moins de 50 ans, les maladies cardio-vasculaires sont aujourd’hui la cause de 31,7 % des décès chez les femmes, contre 26,4 % chez les hommes. Au même congrès de cardiologie, le Pr Claire Mounier-Véhier, chef du service de médecine vasculaire du CHRU de Lille, déclarait elle aussi : « L’explosion du tabagisme chez les jeunes filles les expose à un risque cardio-vasculaire multiplié par trois à partir de 3 ou 4 cigarettes par jour. » Un risque encore multiplié par trois si le tabagisme est associé à la prise de pilule contraceptive ! Quant à l’association pilule/tabac/alcool, les médecins la nomment « le trio mortel ».

De même, dans une lettre où il alertait récemment sur la multiplication des cancers du sein et le rôle des pilules dans cette véritable épidémie, le Pr Henri Joyeux écrivait : « Le tabagisme est catastrophique chez les femmes, qui ont une capacité respiratoire de 30 à 50 % inférieure à celle des hommes et fument autant qu’eux. Le haschich qui se répand partout dans les lycées et jusque dans les collèges fait des ravages. Pas question de dire aux jeunes que la teneur en THC (TétraHydroCannabinol, la molécule toxique) est concentrée jusqu’à 20 à 30 % pour les rendre addicts plus vite. On leur laisse croire qu’il faut faire ses expériences et qu’il s’agit d’une plante verte, donc très écologique. Tabac et drogues ont toutes sans exception des effets immunodépresseurs qui ne peuvent que préparer le corps à des catastrophes ultérieures, quand elles vont s’associer aux autres facteurs de risques. »

Si Najat Vallaud-Belkacem veut vraiment se rendre utile, elle pourrait peut-être faire diffuser l’information dans les lycées au lieu d’y faire distribuer des pilules du lendemain sans aucun contrôle médical ?

PROCHE ET MOYEN-ORIENT. Incohérences occidentales…

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PROCHE ET MOYEN-ORIENT: Incohérences occidentales…

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

Barack Obama vient de renouer avec deux des ennemis historiques de l’Amérique : Cuba et l’Iran. Pour le premier, son inscription sur la liste des Etats soutenant le terrorisme prêtait plutôt à sourire. Assurément, Cuba ne représentait plus une menace stratégique pour les Etats-Unis depuis la fin des années 80. Néanmoins, les administrations américaines successives entretenaient pieusement ce vestige de la Guerre froide en raison du poids électoral - non négligeable - des Cubains de Miami. Et si un accord intermédiaire vient d’être signé avec l’Iran, nous sommes loin d’une normalisation stabilisée. Annoncée pour la fin juin - et même si elle se concrétise -, celle-ci ne traitera pas pour autant l’épicentre de l’arc de crises proche et moyen-oriental, à savoir le conflit israélo-palestinien. Par conséquent, les postures de la Maison blanche suffisent-elles à produire une politique étrangère ?

A tout le moins, peut-on parler d’une doctrine Obama ? « Nous faisons des ouvertures, mais nous préservons toutes nos capacités », répondait dernièrement le président des Etats-Unis. Merci Monsieur de la Palice… on ne saurait mieux dire. Pour l’éditorialiste du Wall Street Journal Daniel Henninger, la doctrine Obama, « c’est parler doucement et porter un grand bâton sans la moindre intention de l’utiliser ». Mais encore ?

Depuis son fameux discours du Caire sur l’Islam[1] - destiné à tourner la page des attentats du 11 septembre 2001 et à améliorer les relations américaines avec les musulmans -, on ne peut pas dire que les résultats soient vraiment au rendez-vous. Benyamin Netanyahou est toujours au pouvoir. Il continue résolument à violer l’ensemble des résolutions des Nations unies sans être sanctionné en raison, notamment de la protection inconditionnelle de Washington. Il persiste à occuper militairement les territoires palestiniens, à construire des colonies illégales, à refuser l’idée même d’un Etat palestinien… en faisant un bras d’honneur à l’ensemble de la « communauté internationale »… Brillant !

Mais c’est au sujet de la crise yéménite que Barack Obama est le plus surprenant. Après avoir renoncé à une nouvelle guerre contre la Syrie, en signifiant, plus ou moins clairement, que les Etats-Unis ne devaient plus engager d’opérations militaires lourdes aux Proche et Moyen-Orient, le voilà cautionnant une armada saoudienne qui bombarde le pays de l’Arabie heureuse au petit bonheur la chance… Cette opération est d’autant plus absurde que ses conséquences - désastreuses pour la population civile -, favorisent in fine Al-Qaïda dans la péninsule arabique et d’autres factions salafo-jihadistes fortement implantées dans le sud du pays…

Dans ce contexte d’initiatives contradictoires et d’absence certaine de leadership au Moyen-Orient, la dernière avancée américaine la plus intéressante concerne, certainement la guerre civile syrienne : après la déclaration salutaire de l’envoyé spécial des Nations unies Staffa de Mistura - estimant que Bachar al-Assad fait partie de la solution ! -, la Maison Blanche s’est ralliée à ce constat réaliste pour enfin reconnaître qu’il faudrait reparler - tôt ou tard -, avec les autorités syriennes légales. Si, en juillet 2011, Barack Obama faisait chorus avec Messieurs Sarkozy et Cameron pour dire « Bachar dégage ! », il admet aujourd’hui que les choses ne sont pas si simples. La contagion régionale de la crise syro-irakienne nécessite une réelle prise en compte de la légitimité du gouvernement de Damas, tant pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays, que pour la protection des minorités alaouites, chrétiennes, kurdes et druzes… parties intégrantes d’un Etat-nation qui, justement, n’a pas envie de connaître le sort désastreux de l’Irak post-intervention anglo-américaine.

Malheureusement, son homologue français - obsédé à l’idée de remplacer l’Oncle Sam en Arabie saoudite -, n’est pas sur la même longueur d’onde. Dans le même temps, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius reconnaît armer la rébellion syrienne qui égorge les Chrétiens alors que son ambassadeur auprès des Nations unies à New York pousse un projet de résolution afin de protéger ces mêmes Chrétiens ! Comprenne qui pourra…

L’écrivain diplomate Jean-Christophe Rufin disait dernièrement : « à partir du moment où l’on a mis des humanitaires au ministère des Affaires étrangères et où l’on a fixé la morale comme critère unique de la diplomatie, on est entré dans une série d’actions profondément déstabilisatrices. C’est une pensée très américaine de chercher ainsi à catégoriser les gens entre gentils et méchants, c’est une vision morale du monde. Nous, dans notre tradition européenne, on analyse les forces, on prend en compte l’histoire, la géographie et les peuples. Kadhafi est un méchant, donc on l’enlève. Mais après, il se passe quoi ? Il est temps que les politiques et les diplomates respectent de nouveaux critères, plus réalistes, et non plus la seule morale humanitaire ». Bravo l’artiste !    

Richard Labévière, 24 avril 2015

[1] Prononcé le 4 juin 2009 à l’université du Caire.