lundi, 27 avril 2015
Les USA jonglent entre chaos et coordination pour contenir la Chine
Les USA jonglent entre chaos et coordination pour contenir la Chine
Par Andrew Korybko
Ex: http://www.cercledesvolontaires.fr
Ce n’est aujourd’hui plus un secret que les USA sont résolus à contenir la Chine, tout en évitant soigneusement de s’engager dans une confrontation directe avec elle. En lieu et place, les USA entretiennent une double politique de création de chaos aux franges de l’ouest et du sud-ouest de la Chine tout en coordonnant une alliance d’endiguement le long du sud-est et du nord-est de sa périphérie. L’Asie Centrale, le nord-est de l’Inde et le Myanmar en représentent les composantes chaotiques, tandis que les « porte-avions insubmersibles » du Japon et des Philippines en sont les composantes coordonnées.
De cette façon les USA encerclent littéralement le pays avec des situations et des états hostiles (avec l’exception évidente étant la frontière russe), espérant que ceci puisse désorienter les décideurs politiques chinois et par voie de conséquence paver la route de l’infiltration interne à travers la déstabilisation externe. Au milieu de tous ces complots la Chine ne reste pas inactive ou passive, puisqu’elle a trois stratégies spécifiques à l’esprit pour briser la Coalition d’Endiguement Chinois (CEC) et contrer le pivot des USA vers l’Asie.
Cultiver le chaos
La stratégie de la CEC à l’ouest et au sud-ouest est de créer une ‘frange régionale’ déstabilisée à même d’infecter les provinces périphériques vulnérables de la Chine par son chaos contagieux. Cette section examine comment la grande stratégie US en Asie Centrale et dans l’ouest de l’Asie du Sud-Est est conçue précisément à cette fin, alors qu’une publication précédente de l’auteur avait déjà exploré les perspectives d’une réaction en chaîne de Révolutions Colorées émanant depuis Hong-Kong.
Turkménistan : l’état ‘ermite’ d’Asie Centrale est identifié comme le pays étant le plus vulnérable à une offensive transnationale des Talibans, dans un avenir indéfini. Si ceci devait se produire et que le pays n’était pas suffisamment prêt à se défendre, alors les conséquences désastreuses s’étendraient immédiatement à la Russie, à l’Iran et à la Chine, tel qu’il a été expliqué dans un article antérieur de l’auteur. En ce qui concerne cette dernière, ceci implique une déstabilisation massive des importations régionales chinoises de gaz naturel de la part de son plus grand fournisseur actuel, ce qui aurait évidemment des répercussions négatives au Xinjiang, ultime cible des politiques de chaos US en Asie Centrale en rapport avec la République Populaire. Plus les importations énergétiques chinoises continentales sont menacées et périlleuses, plus le pays doit s’appuyer sur leur réception par voie maritime ce qui, au regard de la supériorité navale US les place directement sous le contrôle de Washington dans l’éventualité d’une crise.
Kirghizistan : la menace stratégique émanant du Kirghizistan est plus tangible que celle trouvant son origine au Turkménistan, en ce que la république montagneuse borde directement le Xinjiang. À l’examen de la stratégie destructrice des USA en Asie Centrale, il devient évident qu’ils ont un intérêt à provoquer la chute du gouvernement kirghize par le biais d’une autre Révolution Colorée afin, entre autres choses, de créer un havre terroriste ouïghour pouvant enflammer l’insurrection ethnico-religieuse dirigée depuis l’extérieur contre Beijing. Du point de vue de la politique étrangère US, donc, une crise au Kirghizistan est un levier géopolitique qui peut être actionné pour activer davantage d’instabilité au Xinjiang, avec l’objectif d’attirer potentiellement l’Armée de Libération du Peuple dans un bourbier. Dans le schéma général des choses, les deux républiques d’Asie Centrale, le Turkménistan et le Kirghizistan, sont essentiellement des armes anti-Chinois attendant d’être (dé)construites par les USA pour être utilisées contre la province stratégique du Xinjiang, avec l’Ouzbékistan jouant aussi un rôle similaire s’il devait imploser (ou y être incité par les USA).
Inde du nord-est : dans ce recoin de l’Inde, qui peut être culturellement considéré comme la frange du nord-est de l’Asie du Sud-Est, la foule de tensions ethniques et d’insurrections émergentes qui ont lieu pourraient faire le bond d’une crise domestique, à une crise d’ampleur internationale. L’auteur avait précédemment évalué que l’une des répercussions de la violence de l’année dernière inspirée par Bodo avait été de déstabiliser la proposition de couloir commercial Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar (BCIM), affectant négativement les projets de Beijing pour une ‘Route de la Soie du Golfe du Bengale’. Toutefois, l’internationalisation de la situation pourrait voir les guerres ethniques encourager des acteurs militants non-étatiques au Myanmar, avec comme objectif final qu’ils en viennent à déstabiliser la province du Yunnan, la région chinoise ayant la plus grande diversité culturelle et ayant été comparée à ‘un microcosme parfait‘ du pays entier. Bien que pour le moment aucune preuve n’a été avancée pouvant suggérer que les USA aient joué le moindre rôle dans l’instigation des dernières violences dans la province de l’Assam, cela n’implique pas qu’ils ne puissent pas le faire à l’avenir, surtout maintenant que les dés de la tension ethnique ont été jetés. Cette Épée de Damoclès est perpétuellement suspendue au-dessus de la tête des décideurs politiques indiens, car ils comprennent qu’elle peut être utilisée contre eux au cas où ils résistaient à la pression de Washington de se soumettre davantage à la Coalition d’Endiguement Chinois (CEC).
Myanmar : la plus grande menace conventionnelle envers la Chine le long de sa bordure méridionale (hors une Inde hostile) repose dans le débordement des guerres ethniques depuis le Myanmar vers l’intérieur du Yunnan. Actuellement, ceci se produit déjà puisque les récentes violences à Kokang (État de Shan) ont forcé des milliers de personnes hors de leurs foyers vers la Chine en tant que réfugiés, où il est rapporté qu’ils sont vus comme étant un ‘poids’ pour les autorités. Assez clairement, la Chine comprend les vulnérabilités du Yunnan face à une déstabilisation externe du même type qu’au Xinjiang, quoique manifestée autrement, d’où sa sensibilité à ce qui pourrait être un nouvel embrasement de la guerre civile au Myanmar. Après tout, l’explosion de violence inattendue a une fois de plus retardé la conclusion des pourparlers de paix longtemps attendus du pays, dont la finalisation avait été antérieurement prévue.
Cependant, désormais d’autres groupes ethniques ont été encouragés par les affrontements, ils envoient leurs propres combattants et mercenaires à Kokang, qui est en outre d’ores et déjà sous régime de loi martiale. Il semble dorénavant que le fragile processus de paix national soit au bord de l’effondrement total, et que les combats puissent se répandre à d’autres régions si leurs milices respectives choisissent de profiter de toute déconvenue perçue du gouvernement à Kokang pour lancer leurs propres offensives. Tout ceci mènerait à la détérioration de la sécurité du Yunnan et à l’influx de milliers de réfugiés supplémentaires, certains pouvant même être affiliés à des militants voulant provoquer leurs propres soulèvements à l’intérieur de la Chine. C’est ce facteur qui effraie le plus Beijing, nommément, que les jungles du Yunnan puissent un jour devenir le foyer de combattants similaires à ceux du Xinjiang, désireux de livrer une autre portion du pays au chaos.
Schémas chaotiques: ce qui est cohérent dans tout ce chaos, c’est qu’il suit une espèce d’ordre en termes de stratégie US. Les pays étudiés longent les franges de l’ouest et du sud-ouest de la Chine, qui sont déjà mûres pour des provocations ethniques. De plus, deux des états bordant les provinces ciblées, le Kirghizistan pour le Xinjiang et le Myanmar pour le Yunnan, sont intrinsèquement instables pour des raisons qui leur sont propres, faisant d’eux des ‘bombes à retardement actives’ pouvant être incitées à exploser sur le seuil de la Chine par les USA. En ce qui concerne le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le nord-est de l’Inde, leurs déstabilisations sont des détonateurs pour les deux ‘bombes’ principales, le Kirghizistan et le Myanmar, bien que le dysfonctionnement de n’importe laquelle des régions susmentionnées affaiblisse la Chine en lui-même. En bref, ce vecteur de la grande stratégie US est orienté vers la destruction d’états-clés de la périphérie de la Chine afin d’éroder la force du gouvernement central le long de ses propres régions périphériques, dont deux (le Xinjiang et le Yunnan) sont vulnérables face à une déstabilisation dirigée de l’extérieur et visant l’agitation ethnique.
Coordonner l’endiguement
De l’autre côté de la Chine, les USA façonnent une Coalition d’Endiguement Chinois (CEC) pour confronter Beijing et la provoquer à une intervention de type ‘Brzezinski à l’envers‘ dans la Mer de Chine du Sud (si elle n’est pas déjà entraînée au Myanmar). Le Japon et les Philippines sont les pièces centrales de cette stratégie, et il est envisagé que la Corée du Sud et le Vietnam y jouent également des rôles essentiels. Examinons les plans de Washington pour chaque pays présenté, tout en étudiant comment ils s’imbriquent tous ensemble dans le schéma plus vaste :
Les ‘porte-avions insubmersibles’
Japon : la remilitarisation du Japon sous le Premier Ministre Shinzo Abe a irrité à la fois la Chine et la Corée du Sud, qui se souviennent encore vivement des cicatrices de la Seconde Guerre Mondiale. Beijing est particulièrement troublée par la ‘réinterprétation‘ de la constitution pacifiste du Japon, où il a été décidé que ses ‘forces d’auto-défense’ pouvaient assister des alliés en guerre à l’étranger, des analystes ayant notoirement souligné que cela faisait certainement allusion à son allié de défense mutuelle, les USA. Quoiqu’il en soit, cela ne se limite pas qu’à une simple coopération avec les USA et peut également venir en appui à des armées régionales; c’est ici que les Philippines entrent en scène.
Les Philippines : comme avec le Japon, les USA conservent un engagement de défense mutuelle avec les Philippines qui a encore été renforcé par la signature d’un accord supplémentaire de 10 ans l’été dernier. Les Philippines ont élevé leurs relations avec le Japon en partenariat stratégique en 2011, ce qui fait de Tokyo le seul hormis Washington à bénéficier de ce privilège auprès de Manille, qui vient aussi d’en conclure un avec le Vietnam. Ceci est extrêmement important car il en découle que les Philippines se transforment en nœud central reliant les trois principaux partenaires de la CEC, et que tout déclenchement d’hostilités entre elles et la Chine y attirerait probablement ses trois autres partenaires, jusqu’à un certain point (ce qui est étudié plus loin).
Soutien secondaire
Vietnam : cet état d’Asie du Sud-Est est historiquement engagé dans une rivalité avec la Chine, rivalité la plus récemment exprimée au travers des émeutes anti-chinoises de 2014 et de l’antérieure Guerre Sino-Vietnamienne de 1979. Bien qu’il ne soit pas annoncé que Hanoï entre dans une relation formelle de défense avec Washington semblable à celles de Tokyo et de Manille, les liens entre les deux se sont progressivement réchauffés au fil des années, les USA allégeant un embargo de ventes d’armes au Vietnam en fin d’année dernière pour annoncer il y a une semaine qu’ils allaient leur fournir 6 patrouilleurs. La coopération militaire et la coordination stratégique sont appelées à s’intensifier dans les années à venir, tandis que les USA embarquent le Vietnam à bord de la CEC comme membre de soutien, bien qu’il ne soit pas clair si cela s’amplifie davantage en plein jour ou s’active plutôt dans l’ombre, ou encore en reste à son niveau actuel.
Considérant que le pays partage une réelle frontière terrestre avec la Chine et que la puissance militaire chinoise est plus forte sur terre que sur mer, il est présentement improbable qu’Hanoï entre en confrontation directe avec elle (à moins qu’elle ne soit garantie de réitérer ses fortunes de la guerre de 1979). Ce qui est cependant plus probable est qu’elle assume le rôle d’un double ‘meneur depuis l’arrière‘, partenaire avec les Philippines dans l’endiguement de l’activité navale de la Chine dans la Mer de Chine du Sud, pouvant éventuellement venir à leur secours dans l’éventualité d’un conflit formel. Travaillant indirectement à travers les Philippines via son nouveau partenariat stratégique avec le Vietnam, Washington et Hanoï pourraient occulter leurs liens militaires de plus en plus importants et ainsi éviter une indignation domestique concernant leur alliance militaire de facto. Non seulement cela, mais le Vietnam peut également conserver une mesure de possibilité de dénégation dans sa relation avec la CEC, bien que cela ne puisse peut-être pas rester crédible longtemps s’il va plus avant dans une coopération plus profonde avec l’US Navy, principalement en autorisant davantage d’escales portuaires à ses navires et de possibles manœuvres navales conjointes.
Corée du Sud : Séoul est le maillon faible de la CEC, mais il est malgré tout nécessaire d’examiner le rôle prévu par les USA pour elle, quelle que soit leur réussite dans sa mise en œuvre. L’idée est que la Corée du Sud et le Japon forment la base de la section du Nord-Est de la CEC, mais étant donné les importants problèmes existant entre eux (prioritairement leur opinion de la Seconde Guerre Mondiale et la dispute territoriale des Rochers Liancourt), il sera difficile pour leurs gouvernements de s’accorder avec leurs citoyens sur une telle éventualité. Portant l’affaire encore plus loin, la Corée du Sud est délibérément ambigüe sur sa volonté d’héberger une infrastructure de défense anti-missiles sur son territoire, démontrant qu’elle est suffisamment pragmatique dans sa politique pour prendre en considération les intérêts de la Chine. Ceci peut être influencé par le fait que les deux ont d’ores et déjà signé un Accord de Libre Échange qui représente l’un des hauts points de la diplomatie régionale chinoise de ces dernières années.
En dépit de cela, Séoul, Tokyo et Washington se sont reliés pour partager des renseignements sur la Corée du Nord, créant un réseau pouvant facilement être dirigé contre la Chine dans un avenir défini par le ‘besoin’ s’en faisant sentir. Ceci signifie que Séoul n’est pas prêt à abandonner complètement Washington pendant encore longtemps, ayant récemment prolongé le contrôle US sur ses forces armées en temps de guerre jusqu’au milieu des années 2020. Quand le renforcement de la puissance des USA et les avancées de l’influence chinoise sont mises dos-à-dos, la Corée du Sud peut le plus clairement être vue comme un objet de compétition stratégique pour les deux grandes puissances, bien que plus de 28.000 troupes US soient actuellement stationnées dans le pays. Par conséquent, que le pays puisse s’engager entièrement en faveur de l’un ou de l’autre n’est pas certain, impliquant que les perspectives de son intégration entière dans la CEC sont sévèrement limitées bien qu’elles soient en mesure d’avoir un impact extrêmement important, dussent-elles aboutir.
Rassembler les morceaux
Chaque pièce de la CEC fait partie d’un schéma plus vaste, et certaines lignes de pensée stratégiques relient tout ensemble dans une entité semi-intégrée. Un conflit déclaré entre la Chine d’une part et le Japon ou le Vietnam d’autre part engendrerait des coûts énormes pour chaque belligérant, dont des coûts économiques (qui peuvent être considérés comme les plus importants par le Japon/Vietnam), servant ainsi de contrepoids au bellicisme et aux provocations militaires irrésistibles. Les mêmes ‘ralentisseurs’ ne sont pas aussi visibles quand il s’agit des Philippines, cependant, impliquant que le deuxième ‘porte-avions insubmersible’ des USA puisse servir ‘d’appât’ pour leurrer la Chine dans une ‘Brzezinski à l’envers’ en Mer de Chine du Sud. Alors qu’une analyse sommaire peut amener à disqualifier les Philippines de la moindre chance de succès militaire face à la Chine, un examen plus minutieux (via les détails mentionnés plus haut) indique que l’archipel peut être un énorme piège au regard des relations stratégiques et militaires qu’il entretient avec des tierces parties.
Dans l’éventualité d’hostilités entre Beijing et Manille, Washington offrirait sûrement une quelconque forme d’aide et de soutien à son allié. Ses actions en Ukraine peuvent être vues comme un coup d’essai de ce dont elle parvient à se dédouaner (et dans quels cadres de temps) dans l’assistance à un intermédiaire faible face à une grande puissance, et il est anticipé que de telles leçons stratégiques et logistiques seront certainement appliquées aux Philippines lors de tout conflit qu’elles puissent avoir avec la Chine. Tout comme l’Ukraine a servi de cri de ralliement pour réinventer l’OTAN comme alliance contre la Russie, les Philippines peuvent probablement servir de cri de ralliement pour formaliser la CEC en une organisation analogue orientée contre la Chine. Les autres partenaires stratégiques des Philippines, le Japon et le Vietnam, se rallieraient sans doute à la défense de Manille de la même façon que le font la Pologne et la Lituanie pour l’Ukraine (quoiqu’à une échelle beaucoup plus large et significative). Pour Tokyo et Hanoï, ils peuvent voir l’opportunité de projeter davantage de forces en Mer de Chine du Sud et de tester divers équipements militaires qu’ils peuvent diriger en hâte vers les Philippines (des navires dans le cas du Vietnam et des drones dans celui du Japon). Compliquant encore plus les choses seraient l’Inde et l’Australie, deux états en dehors de la région comme les USA, jetant aussi leur dévolu du côté de Manille de la même façon que le Japon et le Vietnam, utilisant le conflit fabriqué comme excuse pour renforcer leur influence dans la région.
Ce qui compte le plus ici n’est pas de savoir si les Philippines peuvent gagner (ce qui est hautement improbable), mais le fait qu’elles puissent devenir une ‘Ukraine d’Asie du Sud-Est’, faussement dépeintes par les médias mainstream comme victimes d’une grande puissance non-occidentale (alors qu’en réalité les rôles ont été inversés) et partiellement sacrifiées afin de servir de cri de ralliement pour la concrétisation de la CEC. Non seulement la CEC serait-elle formalisée par un tel scénario, mais tous les partenaires officiels et non-officiels des Philippines pourraient également inonder la Mer de Chine du Sud de leur soutien, y établissant peut-être même une présence permanente de facto (même si il y est plutôt fait référence comme étant une présence ‘tournante‘). De plus, en leurrant la Chine vers un conflit avec les Philippines (à travers des provocations inacceptables), la CEC peut également surveiller la manière dont opèrent l’Armée et la Marine de Libération du Peuple en temps de guerre, fournissant des méthodes et des tactiques observables pouvant être analysées dans le façonnage de contre-mesures appropriées pour le ‘vrai combat’ dans un avenir indéfini.
Briser le Mur de la CEC
Tout est loin d’être perdu, toutefois, puisque la Chine a trois options qu’elle peut employer simultanément pour briser le mur d’endiguement et s’extirper de l’asphyxie stratégique projetée par les USA. Voici ce que prévoit Beijing :
L’Échange Sud-Coréen
Ainsi que décrit précédemment, la Corée du Sud est loin d’être une ardente alliée des USA, au vu des énormes avancées que la Chine y a fait au cours de la dernière décennie au point que Séoul n’a le choix que de se comporter de manière pragmatique avec elle. Ceci entend qu’il devient de plus en plus improbable qu’elle se soumette totalement à la CEC, l’enlevant de la chaîne d’endiguement en construction autour de la Chine. L’objectif de la Chine, donc, est de maintenir la ‘neutralité’ sud-coréenne dans la ‘guerre froide’ que mijotent les USA contre la Chine, avec comme scénario idéal que Séoul expédie le dossier du retour du contrôle sur ses forces armées en temps de guerre et, peut-être, impose des limites (ou des retraits échelonnés) à la présence militaire US sur place. Bien qu’un tel développement puisse sembler être un fantasme politique à l’heure actuelle, cela n’entend pas qu’il ne s’agisse pas de l’objectif final que projette la Chine. En définitive, si la Corée du Sud échange les USA pour la Chine comme partenaire favorisé (ce qui peut progressivement se produire à travers la combinaison d’un sentiment anti-US croissant, la rancune anti-japonaise et des attitudes pro-nord-coréennes), il va sans dire qu’un monumental séisme géopolitique de cet acabit engendrerait des répliques de grande portée, ressenties le plus immédiatement dans les pourparlers entre les Corées du Nord et du Sud mais s’étendant possiblement à travers le reste de la zone Asie-Pacifique.
Naviguer sur la Route de la Soie Maritime
Le plus grand acte de la Chine, à travers peut-être toute son histoire est la connexion de l’Afrique et de l’Eurasie par des routes commerciales terrestres et maritimes à son initiative. Considérant celle-ci dans le contexte de ce document, elle détient la possibilité de transformer des états géopolitiquement malavisés et potentiellement hostiles d’Asie du Sud-Est en partenaires pragmatiques sur les mêmes lignes que le modèle sud-coréen. Outre ce bénéfice stratégique majeur, la Route de la Soie Maritime obstruerait aussi le groupement commercial du Partenariat Trans-Pacifique (TPP) qui est conçu comme un bloc économique anti-chinois. Cette entité contrôlée par Washington pourrait potentiellement relier encore plus ensemble les économies associées pour créer la ‘fondation économique’ d’un ‘OTAN d’Asie de l’Est et du Sud-Est’, la CEC, et c’est pourquoi il est si important pour la Chine de préempter ces mesures par l’entremise de la Route de la Soie Maritime.
À une échelle plus vaste, les actes de la Chine pourraient représenter un pas de plus dans l’accomplissement de son projet de Zone de Libre Échange de l’Asie-Pacifique, qui est la réponse de Beijing au TPP. Elle en a déjà posé les fondations à travers ses Accords de Libre Échange avec la Corée du Sud et l’Australie, deux alliés archétypiques des USA, démontrant qu’avec le ‘dur labeur’ déjà accompli, il sera peut-être plus facile de rassembler davantage d’entités plus politiquement pragmatiques et moins influencées par les USA dans ce réseau et dans un avenir proche. En allant plus loin, bien que la Route de la Soie Maritime ne soit pas uniquement restreinte à l’Asie-Pacifique, elle peut utiliser la région pour expérimenter diverses approches diplomatiques et économiques qui peuvent être affinées et appliquées plus loin ‘en aval’ (peut-être entre la Chine et l’Afrique de l’Est) en transformant le projet en véritable entreprise transcontinentale, pouvant un jour relier toutes les régions de libre échange de la Chine entre elles en une macro-zone de libre échange.
Renforcer l’OCS
La troisième méthode que peut employer la Chine pour rompre l’encerclement de la CEC est de renforcer l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï) afin de stabiliser l’Asie Centrale. Non seulement ceci peut prévenir ou rapidement éteindre les menaces chaotiques décrites dans la première section, mais si c’est une réussite, cela peut fournir un contournement terrestre commode de la CEC (si elle n’est pas neutralisée ou empêchée de naître d’ici là) qui pourrait renforcer le vecteur continental du projet de la Route de la Soie et relativement préserver la Chine du chantage maritime des USA et de leurs alliés. Bien que cela n’efface pas complètement de telles menaces (qui doivent toujours être prises en compte dans les calculs stratégiques de la Chine), cela pourrait fournir un débouché utile et approprié pour l’engagement avec le reste de l’Eurasie et la sécurisation de précieuses importations énergétiques du bassin de la Mer Caspienne. Agrandir l’OCS serait également une manière de la renforcer, puisque cela étendrait ses responsabilités à d’autres pays avec lesquels la Chine s’engage, tout en fournissant un forum non-occidental pour la résolution des disputes entre ses membres (par exemple entre la Chine et l’Inde, ou encore entre ces deux mêmes au sujet du Népal ou du Bhoutan).
Pensées de conclusion
Les USA sont engagés dans deux guerres froides au jour d’aujourd’hui, l’une contre la Russie s’attirant presque toute l’attention, tandis que l’autre contre la Chine couve encore. Tout comme ils le font contre Moscou, les USA engendrent un voisinage d’hostilité artificielle contre Beijing et reliant par la suite les états irrités et manipulés ensemble en une espèce de coalition d’endiguement. Alors que la politique des USA se dévoile encore contre la Chine, ils apprennent à coup sûr une chose ou deux de leur campagne contre la Russie, c’est-à-dire qu’une crise a besoin d’être concoctée afin que se déroule le vecteur asiatique de la Nouvelle Guerre Froide. Le chaos qu’engendre Washington en Asie Centrale et en Asie du Sud-Est continentale convient davantage à la militarisation plutôt qu’à la politisation, ce qui explique pourquoi les USA ont besoin de fabriquer une crise en Mer de Chine du Sud impliquant les membres projetés de la Coalition d’Endiguement Chinois. Beijing devra adroitement manœuvrer entre le chaos et la coordination afin de supporter la grande déstabilisation que complotent les USA tout autour de sa périphérie, mais si elle réussit dans ses contremesures stratégiques la multi-polarité fleurira dans toute la zone Asie-Pacifique et se fortifiera à travers l’Eurasie.
Andrew Korybko est un analyste politique et journaliste pour Sputnik qui vit et étudie actuellement à Moscou.
Traduction : Will Summer
00:05 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, politique internationale, chine, états-unis, asie, affaires asiatiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?
¿EE.UU. INSTALÓ ARMAS ATÓMICAS EN COLOMBIA?
PELIGROSOS PLANES GRINGOS CONTRA VENEZUELA Y LA REGIÓN
Aunque el gobierno neoliberal de Juan Manuel Santos se ufana en el ámbito interno de impulsar un proceso de paz con la insurgencia de las Farc, su política internacional (dictada desde Washington), en contraposición, apunta a desestabilizar la armonía y la integración regional. Así lo dejó entrever durante su charla magistral el pasado 8 de abril en Bogotá, el sociólogo y politólogo argentino, Atilio Borón, en el marco de la Cumbre Mundial de Arte y Cultura para la Paz, organizada por la Alcaldía Mayor de la capital colombiana.
Por un lado, Borón dijo que es un contrasentido que mientras la irrupción de China en la geopolítica mundial está desplazando el protagonismo del Atlántico hacia el continente asiático, Colombia se empeña tozudamente en impulsar la Alianza del Pacífico, un invento de Washington para contrarrestar la presencia cada vez mayor de Beijing en América Latina y horadar el proceso integracionista de la Patria Grande. De otra parte, agregó, el hecho de que el gobierno de Santos en forma por demás disciplinada haya aceptado las directrices del Pentágono para que Colombia ingrese a la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN), y al mismo tiempo existan serios indicios de que el Comando Sur haya instalado armamento nuclear en este país andino, da una clara señal de amenaza para la paz de la región.
El analista argentino hizo énfasis en señalar que la OTAN no es más que “la fuerza imperial de choque”, desde la cual Washington lanza su estrategia de ofensiva militar hacia diversos países o regiones del mundo, a los que determina o considera que constituyen amenazas para sus intereses. En consecuencia, señaló, el ingreso de Colombia a esta alianza militar extracontinental no aporta en absoluto a la paz.
Conflicto colombiano es pretexto para militarización de Estados Unidos
Durante su conferencia en el Teatro Bogotá, Borón con su característica capacidad dialéctica y didáctica a la vez, mostró cómo en Colombia se lleva a cabo un proceso de paz con un actor armado como las Farc en medio de un mundo convulsionado por múltiples conflictos, originados en buena medida por el declive del imperialismo estadounidense.
“La paz en Colombia es la paz de toda América Latina”, fue el título de la charla del reputado analista político y catedrático universitario, actualmente director del Programa Latinoamericano de Educación a Distancia (PLED) del Centro Cultural de la Cooperación de Buenos Aires.
En desarrollo de su exposición, Borón demostró el rotundo fracaso de la intervención directa de Estados Unidos en materia de combate al narcotráfico y a la insurgencia en Colombia, desde hace ya varias décadas. Trajo a colación el ejemplo del denominado Plan Colombia suscrito por el entonces mandatario conservador Andrés Pastrana con la administración Clinton (toda una estrategia de entrega de soberanía a Washington).
Dicho Plan que a los colombianos se les vendió como una “ayuda” norteamericana, resultó un completo fiasco, pues como lo graficó Borón en cifras tomadas de informes de Naciones Unidas, el narcotráfico en vez de disminuir, aumentó. En efecto, hubo un incremento exponencial de cultivos ilícitos tanto en México, Colombia y Afganistán, países en donde coincidencialmente Estados Unidos interviene directamente.
Además, la intervención directa del Pentágono, la CIA, la DEA y el Departamento de Estado en los asuntos colombianos ha servido para el enriquecimiento de empresas de armamento norteamericano y al mismo tiempo para la financiación de campañas de congresistas estadounidenses (que hacen lobby en favor de los consorcios que se benefician), así como para la presencia de Israel.
Es que de la guerra interna en Colombia no solamente se favorece en grado superlativo Estados Unidos sino también Israel, como bien lo anotó Borón. Desde 1960, el Mossad (servicio de inteligencia) y organizaciones de espionaje israelitas que operan bajo la fachada de seguridad hacen presencia en territorio colombiano asesorando grupos paramilitares y redes mafiosas de narcotráfico.
Juan Manuel Santos tanto como ministro de Defensa como ahora en calidad de primer mandatario prohija y aplaude la presencia israelita en Colombia porque como lo ha señalado en reiteradas ocasiones, sería “muy positivo” que este país “sea el Israel de Suramérica”.
Por todo lo anterior, Borón dijo que ojalá las negociaciones de paz que se desarrollan en La Habana entre el gobierno de Santos y las Farc lleguen a buen puerto porque el conflicto colombiano es el mejor pretexto para la militarización de Estados Unidos en la región.
El contexto geopolítico
La coyuntura de la realidad sociopolítica colombiana en medio de posibilidades ciertas de poner fin a un conflicto interno de más de medio siglo pasa por el declive del imperio estadounidense, el colapso europeo, y la irrupción, en consecuencia, de nuevos actores en la escena de la geopolítica mundial.
Borón pone de manifiesto en el actual escenario mundial el protagonismo de China e India, el retorno de Rusia, la debacle de la Unión Europea, las alianzas regionales y la decadencia del imperialismo estadounidense, factores todos estos que van a tener una incidencia directa en el devenir político de América Latina.
Es enfático en llamar la atención sobre el peligro que se cierne sobre el mundo y específicamente sobre la región, el declive de Washington, pues sostiene que en la fase de descomposición los imperios se tornan más represivos y sanguinarios y trae a colación ejemplos históricos como la etapa final del imperio otomano con el genocidio armenio (en 1915), o el caso británico con la brutal represión en la India.
En el plano económico, el politólogo argentino, demuestra cómo Estados Unidos se encuentra en la sin salida: por un lado debe más de lo que produce; por otro, es cada vez más progresivo el reemplazo del dólar en el comercio internacional. Y para complementar, suministra un dato más: mientras en este año de 2015 China construirá 15 mil kilómetros de vías férreas, en contraste, la nación norteamericano no construirá mi uno solo, con lo cual su infraestructura vial comienza a quedar rezagada.
A ello hay que sumar, dice Borón, la creciente desigualdad que se viene presentando en Estados Unidos con su consecuente quiebre respecto de su integración social. No obstante, es desorbitado su gato militar, así como es evidente también su cada vez mayor aislamiento internacional, lo cual queda reflejado, por ejemplo, en las últimas derrotas que ha tenido que tragarse la Casa Blanca, precisamente, en su principal zona de influencia, América Latina. En efecto, primero tuvo que aguantarse que dos países latinoamericanos como Ecuador y Bolivia le pusieran freno a su actitud sempiterna de injerencia en asuntos internos. El presidente ecuatoriano Rafael Correa cerró la base militar de Manta; y el mandatario boliviano Evo Morales expulsó a la misión diplomática estadounidense. Más recientemente, en la OEA (el Ministerio de las Colonias como la denominó Fidel Castro), el gobierno de Obama perdió por goleada cuando planteó su intervención en Venezuela. Estos acontecimientos, agrega Boron, eran impensables apenas hace unos años.
E.U. lanza feroz reconquista de América Latina para asegurar recursos naturales
En medio del imparable desmoronamiento del imperio estadounidense, Washington no se resiste en su propósito injerencista en América Latina porque es la manera de asegurar mediante artimañas y engaños (tratados de libre comercio, golpes blandos, Alianza para el Pacífico, terrorismo económico, alianzas militares) el acceso (vía el saqueo y el pillaje) a la rica biodiversidad que produce esta región para poder seguir manteniendo su descomunal patrón capitalista de consumo.
Por esta razón, Washington despliega su artillería militar en todo el continente, como bien lo esboza Borón en su magistral libro, América Latina en la geopolítica del imperialismo, que obtuvo el Premio Libertador al Pensamiento Crítico en 2013.
Estados Unidos, explica este reputado analista internacional, ancla su estructura militar en América Latina tanto en Colombia como en Honduras para lanzar sus aventuras. El mar Caribe está totalmente controlado militarmente por el Pentágono, que además cuenta con alrededor de 80 bases a lo largo y ancho del hemisferio. No es gratuito tampoco que en 2008 el Comando Sur haya activado la IV Flota, coincidencialmente poco después de que el entonces gobierno brasileño de Lula da Silva anunciara el descubrimiento de un gran yacimiento petrolífero submarino en el litoral paulista.
Obviamente que los pretextos para esta descomunal militarización de Estados Unidos a lo largo y ancho del continente son el narcotráfico, los populismos (como estigmatizan a los gobiernos progresistas de la región), las calamidades naturales y la seguridad continental. Falacias que ayudan a propalar los grandes oligopolios mediáticos de propiedad de los sectores decadentes de la ultraderecha latinoamericana. Por ello Borón exhorta a no confundirse: “el nombre de todo esto es petróleo”, y de esta manera explica porque toda la estrategia de desestabilización y satanización al gobierno de Venezuela del presidente Nicolás Maduro.
¿Si Venezuela, fuera productor de tomates o de papas, Estados Unidos buscaría derribar al gobierno bolivariano de Venezuela con la activa colaboración de sus lacayos de la derecha latinoamericana?, se interroga el politólogo argentino. No es gratuito por lo tanto el feroz ataque emprendido por la Casa Blanca contra el proceso político inaugurado por el comandante Hugo Chávez.
¿E.U. tiene armamento nuclear en Colombia?
Borón cerró su conferencia en Bogotá, dejando un inquietante interrogante: “Colombia bien podría ser hoy un país en el que Estados Unidos instaló armamento nuclear en abierta violación al acuerdo internacional regional, mediante el cual nuestros países se comprometieron a mantener América Latina como una nuclearizada zona de paz”.
Si bien, agrega, el tratado suscrito entre Uribe Vélez y Obama que autorizaba la utilización de siete bases militares fue declarado inexequible por la Corte Constitucional de Colombia, “lo cierto que este tropiezo legal no ha impedido que Estados Unidos haya proseguido operando militarmente en ese país”.
(Politiqueroscaicedonia)
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TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats
TTIP. Le corporate power transnational à l'assaut de ce qui reste du pouvoir des Etats
Evoquer un superorganisme peut surprendre. Mais ceci n'étonnera pas ceux qui étudient le fonctionnement des superorganismes, qu'ils soient constitués d'humains ou d'autres espèces vivantes. Constamment un tel organisme s'adapte aux modifications de l'environnement et tente de prendre les bonnes décisions lui permettant d'y survivre. Certains n'y réussissent pas et disparaissent. D'autres y réussissent et s'étendent tout en se renforçant.
Dans le cas des entreprises transnationales, on ne prétendra pas qu'elles n'aient pas à leur tête des chefs capables de prendre les décisions nécessaires, non seulement à la survie de l'entreprise individuelle, mais aussi au développement du système global. Néanmoins, l'expérience montre que ces chefs, quelles que soient leurs compétences, n'ont pas suffisamment de clairvoyance et de pouvoir pour analyser et maîtriser l'ensemble des facteurs nécessaires au développement de ce système. Un mécanisme encore mal analysé, dit parfois pensée de groupe ou comportement de groupe, s'établit entre eux du fait de leurs interactions. En conséquence de ce mécanisme, l'organisme tout entier, qu'il convient alors de qualifier de superorganisme, prend collectivement les décisions les plus aptes à son développement. Mais ce mécanisme est aveugle à tout ce qui n'est pas l'intérêt immédiat du superorganisme.
Le « corporate power » des entreprises transnationales, par la voix de ses représentations, affirmera à l'unisson qu'il prend les bonnes décisions, tant pour ces entreprises que pour l'humanité toute entière. Mais il suffit d'un minimum de regard critique pour constater que si, dans le court terme, certaines de ces décisions sont favorables au développement, non seulement de ces entreprises, mais de l'humanité, ce n'est pas le cas globalement. Un accord général s'est désormais établi, tout au moins entre les scientifiques, pour montrer que ces décisions conduisent à des catastrophes, en matière de réchauffement climatique, de disparition des écosystèmes et même de l'humanité en général, désormais menacée de surpeuplement, d'inégalités dans le développement et autres maux qui pourraient se révéler mortels. Même en ce qui concerne les réseaux numériques, si souvent vantés, on peut constater qu'ils encouragent autant le développement de nouvelles criminalités que celui de la culture.
Le seul remède à ces maux, aussi insuffisant et politisé qu'il soit, tient à la mise en place de réglementations et de services publics sous le contrôle des Etats nationaux, organisés pour faire entendre les exigences de l'intérêt général à long terme, plutôt que le seul profit financier et économique à court terme, moteur principal du corporate power. Or ce sont les survivances de telles réglementations et services publics que désormais ce pouvoir veut faire disparaître. Il s'agit, concernant l'Europe, des négociations sur le Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) que Washington, relayé par la Commission européenne, veut désormais faire aboutir au plus vite.
Le TTIP
Ces négociations, pour le peu que l'on en connait, visent explicitement à faire disparaitre le peu de barrières que les Etats nationaux et leurs administrations mettaient aux abus du corporate power transnational. Inévitablement, cette disparition conduira à terme aux grandes catastrophes évoquées ci-dessus, face auxquelles le corporate power, uniquement préoccupé de son profit à court terme sera incapable de faire face.
Or beaucoup de personnes s'étonnent de voir, malgré les résistances croissantes, que la marche vers le TTIP et vers son homologue pour l'Asie, l'accord de Partenariat transpacifique, continue à se dérouler inexorablement. Bientôt ces Traités seront signés et leurs effets commenceront à se faire sentir. Le corporate power en sortira renforcé, les intérêts du reste de l'humanité et du monde en général seront de plus en plus mis en danger.
Mais cet étonnement des observateurs naïfs vis-à-vis de cette marche inexorable tient au fait qu'ils n'ont pas encore pris conscience du poids aujourd'hui dominant de ce corporate power, bien décrit par l'étude précitée des chercheurs suisses. Ceux-ci ne connaissaient pas encore sans doute les projets concernant de tels traités, mais ils les auraient sûrement pris en exemple de ce qu'ils ont nommé un réseau d'appropriation du monde par les entreprises multinationales. Certaines de ces entreprises feront valoir qu'à travers ces traités, elles visent le plus grand bien de l'humanité. Mais les chercheurs suisses, ou ceux qui s'inspirent de leurs travaux, pourraient aisément montrer que le superorganisme du corporate power transnational marche aveuglément, au delà de la domination du monde, à la destruction de celui-ci. Mais alors il ne restera plus d'Etats nationaux, de services publics et de réglementations susceptibles de s'y opposer.
Annexe
Pour faire le point sur les perspectives à ce jour des négociations sur le TTIP, nous reprenons ici les principaux éléments d'un article de Paul De Clerck, Friends of the Earth Europe, Lora Verheecke, Corporate Europe Observatory et Max Bank, LobbyControl, « How TTIP could create a red tape labyrinth » https://euobserver.com/opinion/128350
Cet article est traduit, adapté et commenté sur le site DeDefensa, auquel le lecteur pourra se référer http://www.dedefensa.org/article-le_ttip_ou_le_suicide-_-la-kafka_20_04_2015.html
How TTIP could create a red tape labyrinth
Après deux ans de négociations entre l'UE et les USA sur le TTIP, vous vous attendriez à être bien avertis de toutes les dispositions controversées que contient le projet. Il n'en est rien, car le pire est encore à venir.
Alors que les négociateurs se retrouvent à New York ce lundi 20 avril pour de nouvelles conversations, une nouvelle version “fuitée” d'une proposition de la Commission Européenne pour un chapitre connu sous le nom de “Coopération de Régulation” (disons CR, pour la facilité du propos de cette adaptation, – NDLR) montre que l'accord devrait mettre en place des barrières quasiment infranchissables sur la voie de toutes les législations des pays et institutions concernés. Les corps législatifs de la Commission européenne et du gouvernement US, aussi bien que des 28 États-membres et des 50 États de l'Union, pourraient tous devenir l'objet d'entraves et d'obstacles bureaucratiques sans limites.
L'objectif de la CR est d'aligner les lois présentes et à venir de l'UE et des USA pour “réduire les charges inutiles, les duplications et les divergences des régulations et règles affectant le commerce et les investissements”. Si des efforts pour une telle CR paraissent logiques et justifiées à première vue, une lecture plus attentive des propositions conduisent à s'alarmer considérablement des procédures et de leurs conséquences.
Pour parvenir à l'harmonisation désirée, la Commission propose de créer un organisme de CR, composé de fonctionnaires civils des deux côtés, qui auraient pour tâche d'apprécier dans quelle mesure les actes législatifs aussi bien de l'UE que des USA sont compatibles entre eux et avec les impératifs du commerce et des investissements. S'ils ne le sont pas, cet organisme aurait le pouvoir d'établir des barrières supplémentaires sur la voie des lois incriminées en proposant des mesures pour renforcer l'harmonisation ou réduire l'impact et les coûts sur les entreprises, – que les gouvernements seraient obligés de prendre en considération. Il pourrait, par exemple, proposer que des législations jointes USA-UE ou même internationales aient la prééminence.
Toutes ces mesures doivent avoir comme résultat inévitable d'affaiblir, de ralentir, voire de complétement stopper les processus de législation et les lois que produit ce processus. Pire encore, ces recommandations pourraient être faites à n'importe quel moment du processus législatif, donnant par conséquent l'opportunité constante d'affaiblir et de repousser le processus conduisant à l'adoption des lois, y compris à un moment où ces lois sont en train d'être examinées par les élus du peuple dans tel ou tel pays.
La CR demande aux législateurs de suivre des procédures qui conduiraient fort probablement à plusieurs années de retard pour les lois envisagées, et obligeraient les législateurs à accorder la plus sérieuse attention à toutes les contestations soulevées, jusqu'aux plus dérisoires et aux plus intrusives. Cela obligerait à créer une énorme bureaucratie de fonctionnaires civils, qui aurait pour tâche d'évaluer chaque loi nationale et chaque loi de l'UE pour voir dans quelle mesure elle s'accorderait aux lois similaires aux USA, et vice-versa. Ce processus conduirait à la production de nouvelles vagues de paperasseries bureaucratiques pour les gouvernements, et à de nouvelles dépenses pour les contribuables.
Tout cela aurait également un fort effet dissuasif auprès des législateurs de l'UE et des États-membres, de seulement tenter d'introduire de nouvelles lois pour protéger les intérêts du public. La conséquence la plus importante de la CR conduirait à un effet préventif négatif considérable. Si les législateurs savent qu'à chaque étape du processus menant à une loi leur travail peut être mis en question et examiné, ils seront beaucoup moins enclins à suivre dès le départ des références de nouveauté et des standards de grande qualité.
Les propositions actuelles de l'UE offrent au corporate power des opportunités particulièrement prometteuses d'affaiblir et de retarder les législations qu'il considère comme “anti-commerciales”, c'est-à-dire tout ce qui peut conduire à des coûts supplémentaires pour leurs compagnies. La proposition prescrit que l'UE doit inclure dans chacun des processus de régulation une consultation des actionnaires et qu'elle doit tenir compte des avis qui seront donnés. Cela donne aux groupes ainsi concernés des moyens très puissants de faire barrage à tout nouveau standard qui pourrait conduire à des coûts plus élevés.
Enfin, last but not least, la CR telle qu'elle est proposée pour le TTIP conduira à une érosion significative du processus démocratique de l'UE et des États-membres en permettant à un pays étranger d'examiner attentivement les propositions législatives et faire pression pour leur adoption avant même que les institutions démocratiques représentatives, tels que le Parlement Européen, les parlement nationaux et les États-membres, aient la possibilité de seulement les apprécier.
Tout cela donne d'énormes pouvoirs à des petits groupes d'individus qui ne sont comptables en aucune façon devant l'intérêt public européen, d'accorder la priorité aux préoccupations du commerce et de l'investissement par rapport à tout autre intérêt. La Coopération de Régulation est un système qui introduit volontairement des obstacles et des barrières pour la mise en place d'une véritable régulation. Cela devrait conduire sans aucun doute à des négociations sans fin, sans résultats, entre législateurs pour l'harmonisation de leurs lois. Ce labyrinthe de paperasserie pourrait créer effectivement un blocage complet de tout nouveau standard européen pour les domaines environnemental, social et de la santé au sein de l'Union Européenne.
Paul De Clerck, Lora Verheecke, Max Bank
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dimanche, 26 avril 2015
Antiracisme: une juste cause dévoyée à des fins politiciennes?...
Antiracisme: une juste cause dévoyée à des fins politiciennes?...
par Hervé Juvin
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ici une remarquable tribune d'Hervé Juvin, publiée par le Figaro et reproduite par La plume à gratter, dans laquelle il dénonce l'instrumentalisation de l'antiracisme par le gouvernement et ses effets destructeurs...
Et une loi sur la répression des propos racistes de plus. Qui peut être contre ? Après l’émotion suscitée par les crimes de janvier, dont l’un des objets manifestes est de terroriser ceux qui résistent à l’islamisation de la France, beaucoup peuvent pourtant s’interroger : est-ce la bonne réponse ?
Les Français constatent chaque jour que les flux migratoires sont une réalité d’importance dont il devrait être licite de débattre. Or ils se souviennent qu’on ne leur a jamais demandé leur avis et que le changement d’origine de la population française, l’une des transformations majeures de la France au cours des trente dernières années, a été subi, tenu en lisière du débat démocratique, que ses effets n’ont jamais été évalués, et qu’il n’a jamais fait l’objet d’un vote ou d’une loi ; c’est un décret qui a autorisé le regroupement familial ! Ils posent de plus en plus ouvertement la question. Voilà pourquoi la loi s’efforce d’entretenir cette mystification qui est au cœur d’un discours bien rôdé depuis la récupération de la « Marche des Beurs » par SOS Racisme et la culpabilisation des Français, poursuivie par le rapport Tuot (Conseil d’État, 2014) : tout se passe bien, d’ailleurs il ne se passe rien, il est interdit de dire qu’il y a des problèmes. Tout se passe bien, et si ça se passe mal, c’est de votre faute !
Le déni du réel dans lequel s’enfonce la France commence par la censure des mots. Sera-t-il possible de dire d’un Noir qu’il est noir, d’un Blanc qu’il est blanc, et qu’une soucoupe est une soucoupe ? L’idéologie de l’individu absolu répond que non. L’individu hors sol, que ne détermine rien, ni son origine, ni son âge, ni son sexe, ni sa foi, voilà l’idéal. Substituer l’individu abstrait, fiction juridique, aux hommes d’ici, des leurs et d’une histoire, voilà l’objet. Désintégrer ces liens, ces appartenances, ces communautés qui font de l’individu une personne, qui lui donnent une identité, voilà l’urgence !
Nous sommes au cœur de la Grande Séparation moderne. La séparation de naguère passait dans l’espace, dans la langue et dans les mœurs, entre des sociétés humaines auxquelles elle assurait la liberté de se conduire, de choisir leur destin et d’approfondir cette diversité splendide des mœurs, des cultures et des croyances qui constitue la civilisation humaine, qui n’est pas si elle n’est pas plurielle ; « il n’y a pas de civilisation s’il n’y a pas des civilisations » (Claude Lévi-Strauss). La séparation moderne met fin à cette diversité des sociétés humaines et coupe l’individu de toutes les déterminations par lesquelles l’histoire, la nation, la culture ou la religion faisaient de lui le membre d’une communauté, l’acteur d’une société et un citoyen responsable. Comme l’analyse depuis longtemps Marcel Gauchet, il n’y a que des individus qui ont des droits, et rien d’autre ne peut les singulariser ; voilà l’idéologie moderne, voilà ce qui réalise la grande séparation d’avec l’histoire comme avec la nature, voilà comment le droit entreprend d’en finir avec les nations, de dissoudre les peuples, et d’étouffer la démocratie au nom de l’Homme nouveau.
Le paradoxe est double. D’abord, l’antiracisme, au nom de l’égalité et du droit à la différence, est porteur d’une indifférenciation destructrices des cultures et des identités, à la fin de la diversité des sociétés humaines. Il promeut ce qu’il veut combattre : l’avènement d’un modèle occidentaliste qui entend faire du monde une grande Amérique au nom de l’universel. Est-ce le destin de tout Malien, de tout Malgache, de tout Algérien de devenir un Français comme les autres ? C’est que l’antiracisme confond inégalité et différence. Il affirme que la nature fait des hommes tous les mêmes, sans percevoir que ce naturalisme est la négation du travail patient, millénaire, des cultures pour se distinguer, se singulariser et se transmettre. A cet égard, les formes dévoyées de l’antiracisme constituent un anti-humanisme ou, si l’on veut, une expression de la haine contre la culture qui trouve actuellement des expressions inédites dans le monde d’Internet, du management et du transhumanisme. Voilà qui conduit à la négation des cultures, qui ne peuvent vivre que dans un certain degré de séparation avec d’autres cultures, dans une certaine unité interne assurée par des frontières, l’éloignement, les identités singulières.
Dévoyer un grand et juste combat à des fins politiciennes est plus que méprisable, c’est dangereux. la négation de la condition humaine, qui est toujours enracinée dans un milieu, dans un contexte, dans une mémoire, fait l’impasse sur la question du moment : Comment faire société entre nous ? La Nation répondait : quelques soient leur origine, leur foi, et leurs idées, la France unit tous ceux qui la préfèrent. Le couvercle de la nation tenait ensemble ce que tout le reste séparait. La réponse disparaît, avec cette grande séparation qui nous dépouille de ce qui fait de nous des Français, les hommes de cette terre et des nôtres, pour en finir avec toute résistance au nouvel ordre mondial, du droit, du contrat et du marché.
Et nous en sommes là, à la montée d’une police des idées, des mots et de la pensée, qui pourrait bien réussir ce prodige paradoxal : faire de la race ce qu’était le sexe au XIXème siècle, ce à quoi il est tellement interdit de penser et de dire qu’on y pense toujours et qu’on ne voit plus qu’elle. L’inflation de l’antiracisme produisant le racisme ? Prodige assez banal des politiques médiocres qui pensent changer le réel par décret et se garder des choses en supprimant les mots.
Hervé Juvin (Le Figaro, 17 avril 2015)
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Rusia y Argentina cierran acuerdos estratégicos
Ex: http://www.elespiadigital.com
Rusia y Argentina celebrarán consultas sobre el uso de las monedas nacionales en pagos recíprocos, según anunció el presidente ruso, Vladímir Putin. "Hemos acordado celebrar amplias consultas sobre el uso de las monedas nacionales en los pagos comerciales entre los dos países y entre socios comerciales", afirmó Putin.
Vladímir Putin lo anunció este 23 de abril tras reunirse con su homóloga argentina, Cristina Fernández de Kirchner. Las partes han firmado una serie de documentos de cooperación bilateral en los ámbitos comercial, energético, de inversiones y técnico-militar, entre otros.
Kirchner: "Agradecemos a Rusia el apoyo histórico en el tema de las Islas Malvinas"
Durante la reunión con el presidente ruso Vladímir Putin, la presidenta argentina Cristina Fernández de Kirchner ha expresado su agradecimiento a Rusia por su apoyo histórico en el tema de las Islas Malvinas.
Cristina Fernández ha agradecido el apoyo que Rusia ha brindado históricamente en la cuestión de las Islas Malvinas para que "se cumpla la resolución de la ONU en cuanto a que el Reino Unido se avenga a sentarse en una mesa a dialogar sobre la cuestión de soberanía" del archipiélago.
Versión completa de la histórica entrevista que Cristina Fernández de Kirchner concedió a RT
"Condenamos la injerencia en los asuntos de otros países"
La mandataria ha recordado que Argentina, por su parte, ha apoyado la resolución de la ONU del 17 de febrero de este año para abordar la cuestión de Ucrania. "Creemos que la ONU, la diplomacia y la política son los únicos caminos para resolver cuestiones entre los países", ha afirmado la presidenta del país suramericano.
Y señaló que en la declaración ha sido expresada la más firme condena a todo tipo de injerencia de los países en asuntos internos de otros estados.
"Agradecemos el apoyo ruso en la lucha contra el capital especulativo"
Kirchner también ha agradecido el apoyo que Rusia brindará y ofrece continuamente a Argentina en la lucha de Argentina contra los fondos buitres, a su juicio "capitales especulativos". La mandataria argentina ha expresado su apoyo al presidente ruso y al trabajo que están desarrollando conjuntamente con el grupo G77 más China y otros países de la ONU en la redacción de una convención internacional en materia de reestructuración de la deuda soberana. Este problema es hoy, como ha destacado la mandataria, uno de los más graves que afrontan numerosos países.
Putin: "Rusia está dispuesta a proporcionar a Argentina acceso a sus últimas tecnologías nucleares"
El presidente ruso, Vladímir Putin, afirmó que Rusia está dispuesta a proporcionarle a Argentina acceso a sus últimas tecnologías en el ámbito nuclear. El mandatario ruso lo anunció tras reunirse con su homóloga argentina, Cristina Fernández de Kirchner. Las partes han firmado una serie de documentos de cooperación bilateral en los ámbitos comercial, energético, de inversiones y técnico-militar, entre otros.
La participación de la empresa rusa Rosatom en la construcción de la central nuclear en Argentina permitirá a este país sudamericano tener acceso a las últimas tecnologías rusas en la esfera de la energía nuclear, de acuerdo con el mandatario ruso.
En presencia de los dos líderes, la empresa Rosatom y el Ministerio de Planificación de Argentina han firmado un memorándum de entendimiento sobre la cooperación en la construcción de una planta de energía nuclear en el territorio argentino.
Rosatom se ha unido al proyecto de la construcción del sexto reactor en la planta de energía nuclear Atucha. "La implementación de los acuerdos alcanzados hoy en este ámbito proporcionará el acceso de Argentina a las últimas tecnologías rusas, que cumplen con los requisitos más estrictos de seguridad nuclear", señaló Putin.
Apoyo en la cuestión de las islas Malvinas
Rusia aboga por la pronta solución pacífica de la disputa entre Argentina y el Reino Unido sobre la Cuestión de las islas Malvinas, reiteró Vladímir Putin.
"Rusia apoya los esfuerzos de Argentina por llevar a cabo negociaciones bilaterales directas con el Reino Unido con el fin de lograr una rápida y pacífica solución de la controversia sobre las islas Malvinas", dijo.
Cristina Fernández, a su vez, ha agradecido el apoyo que Rusia ha brindado históricamente en la cuestión de las Malvinas para que "se cumpla la resolución de la ONU en cuanto a que el Reino Unido se avenga a sentarse en una mesa a dialogar sobre la cuestión de soberanía" del archipiélago.
El acercamiento entre la Unión Económica Euroasiática y el Mercosur
La Unión Económica Euroasiática y el Mercosur firmarán un memorando de cooperación, y su estrecha coordinación ha entrado en fase de culminación.
"Prestamos gran importancia a la creación de la interacción entre las asociaciones de la integración regional, la Unión Económica Euroasiática y el Mercado Común del Sur (Mercosur). Su coordinación está en la etapa final", subrayó Putin.
El politólogo y analista Juan Manuel Karg apunta que los acuerdos importantes logrados por Rusia y Argentina, especialmente en el ámbito energético, llevarán las relaciones bilaterales a un estatus superior.
Ámbitos de colaboración
Cooperación militar
El alto nivel de cooperación entre Rusia y Argentina permite a ambos países coordinar acciones en el ámbito internacional y abre perspectivas para una mayor cooperación en el ámbito militar y técnico-militar, según afirmó el ministro ruso de Defensa, Serguéi Shoigú, tras reunirse con su homólogo argentino, Agustín Rossi.
Suministro de combustible nuclear ruso para reactores argentinos
En el marco de la visita oficial se han firmado documentos sobre el suministro, por parte de la corporación nuclear estatal rusa Rosatom, de combustible nuclear poco enriquecido y sus componentes para reactores de investigación y de energía en Argentina.
Construcción de una central nuclear en Argentina
El asesor del presidente Vladímir Putin ha anunciado que Rusia tiene planes para construir una central nuclear en Argentina y ha detallado que "el memorándum sobre la comprensión mutua relacionado con este proyecto está preparado para la firma después de la reunión de Putin y Kirchner el jueves en el Kremlin".
Colaboración en el ámbito del gas y el petróleo
El asesor del presidente ruso, Yuri Ushakov, ha anunciado que Gazprom y la compañía nacional petrolera de Argentina, YPF, firmarán un memorándum tras la reunión entre la presidenta argentina y su homólogo ruso Vladímir Putin el jueves, informa Ria Novosti.
"Con nuevos jugadores como Rusia, América Latina se torna un espacio más seguro"
A raíz de la visita de la presidenta de Argentina a Rusia, el politólogo Atilio Borón ha expresado que la influencia de Rusia en la región latinoamericana es claramente positiva y hará más segura a la región. "La estrategia política seguida por Argentina y Rusia de forjar acuerdos y alianzas de cooperación debe ser saludada como un elemento de estabilización en un tablero geopolítico mundial muy complicado", opina Borón.
Intercambio comercial entre Rusia y Argentina
Ambos países ya gozan de estrechas relaciones en muchos ámbitos, incluido el sector económico. En concreto, en 2014 el intercambio comercial entre Moscú y Buenos Aires alcanzó 1.300 millones de dólares, una cifra que sitúa a Argentina en el tercer lugar de los socios comerciales más grandes de Rusia en América Latina, después de Brasil y México.
En cuanto a las exportaciones rusas a Argentina, el suministro de fertilizantes minerales alcanza un 39% del total, seguido por el combustible diésel y metales ferrosos. A su vez, los tres elementos principales de las exportaciones argentinas a Rusia son la carne, las frutas y nueces, y la producción lechera.
Cristina Fernández de Kirchner sobre RT
Durante su visita, la presidenta argentina ha agradecido a la cadena RT "porque muchas veces falta una visión más completa en las sociedades acerca de lo que pasa en todo el mundo". Asimismo, ha recordado que esta "excelente" señal de noticas en español ha sido recientemente incorporada a la Televisión Digital Abierta argentina, que es gratuita, lo cual "apunta esencialmente a reconocer la diversidad y la pluralidad".
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jeudi, 23 avril 2015
Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël
Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël
Un nouveau sondage de Bloomberg Politics parvient à des résultats qui, quand on y pense, sont pour le moins étonnants.
En ce qui concerne les relations entre Israël et les Etats-Unis, à laquelle de ces propositions adhérez-vous :
- Israël est un allié mais nous devrions poursuivre nos intérêts quand ils divergent de ceux d’Israël : 47%
- Israël est un important allié, la seule démocratie de la région, et nous devrions le soutenir même si nos intérêts divergent : 45%
- Je ne sais pas : 8%
Près de la moitié de tous les Américains veulent soutenir Israël, même si les intérêts de ce pays divergent des intérêts de leur propre pays. Seule une minorité d’Américains (47 %) disent que leur pays doit poursuivre ses propres intérêts plutôt que de soutenir Israël quand il faut faire un choix entre les deux. C’est le reniement complet du Discours d’adieu de George Washington de 1796 dans lequel il soulignait qu’"il était absolument capital de ne pas se laisser aller à la haine invétérée et irréductible contre certaines nations et à la passion amoureuse pour d’autres ... La nation qui s’habitue à détester ou à aimer une autre nation en devient forcément plus ou moins l’esclave".
Il est inimaginable qu’une grande partie des Etasuniens veuille soutenir un pays étranger, quel qu’il soit, même lorsque cela est contraire aux intérêts étasuniens. Seul Israël suscite ce degré de ferveur et d’abnégation chez les Etasuniens. Cela vaut donc la peine de se demander d’où vient cette bizarrerie de l’opinion publique étasunienne.
La réponse devrait nous mettre tous mal à l’aise : c’est le fanatisme religieux. Les médias étasuniens adorent se moquer du fait que des nations ennemies, surtout les nations musulmanes, soient menées par des forces religieuses extrémistes, mais c’est précisément ce facteur qui explique en grande partie le fervent soutien de la population américaine à Israël. En donnant les résultats de son sondage, Bloomberg a fait la remarque suivante :
La religion semble jouer un rôle important dans ces chiffres. Les chrétiens sont plus nombreux que l’ensemble des sondés, 58% contre 35%, à soutenir Israël même contre l’intérêt des Etats-Unis. Les Etasuniens sans appartenance religieuse ont été les moins prêts à le faire, à 26%.
La principale raison pour laquelle les chrétiens évangéliques des États-Unis sont si dévoués à Israël est simple : leur doctrine religieuse radicale leur enseigne que c’est Dieu qui l’exige. En 2004, Pat Robertson a prononcé un discours intitulé "Pourquoi les chrétiens évangélistes soutiennent-ils Israël ?" dans lequel il a dit : "Les chrétiens évangélistes soutiennent Israël parce que nous croyons que les paroles de Moïse et des anciens prophètes d’Israël ont été inspirées par Dieu," et "nous pensons que la création d’un état juif sur la terre promise par Dieu à Abraham, Isaac et Jacob a été ordonnée par Dieu." Il a ajouté que "le peuple élu de Dieu" – les Juifs - avaient un devoir envers Dieu, celui de lutter contre les "vandales musulmans", afin qu’Israël reste uni entre leurs mains :
Si le peuple élu de Dieu laissait ses sites les plus sacrés, tomber aux mains d’Allah – si les vandales musulmans se rendaient maîtres des tombeaux de Rachel, de Joseph, des patriarches, des anciens prophètes – s’ils croyaient que leur droit à la Terre Sainte vient uniquement de Lord Balfour d’Angleterre et de la volage ONU plutôt que des promesses du Dieu tout-puissant alors dans ce cas, l’Islam aura gagné la partie. Dans le monde musulman se répandrait le message qu’"Allah est plus grand que l’Eternel" et que les promesses de l’Eternel aux Juifs n’ont aucune valeur.
C’est cet épouvantable discours extrémiste religieux au sujet d’Israël qu’on entend encore et encore dans les plus grandes églises évangélistes d’Amérique. La très populaire secte "dispensationaliste"* repose sur la croyance dogmatique qu’un Israël unifié aux mains des Juifs est la condition préalable à l’Armageddon ou à l’Enlèvement et à la Seconde venue de Jésus : une croyance partagée non par des milliers, mais par des millions d’Américains. Comme l’évangéliste Robert Nicholson le dit dans un essai nuancé et réfléchi de 2013 portant sur les différences doctrinales qu’on trouve dans ce groupe : "Les évangélistes croient que Dieu a choisi le peuple bibliques d’Israël comme instrument de la rédemption de l’humanité, un agent terrestre à travers lequel il accomplirait son grand plan pour l’histoire." Comme, le célèbre et influent, John Hagee, l’a dit en termes simples : "Nous soutenons Israël parce que toutes les autres nations ont été créées par l’action des hommes, mais Israël a été créé par un acte de Dieu !".
Il va sans dire que la croyance religieuse joue également un rôle dans le soutien à Israël des juifs américains. En effet, les néocons font fréquemment le lien entre la judéité américaine et le soutien à Israël en faisant valoir qu’un bon Juif Américain ne devrait pas être Démocrate parce que ce parti ne soutient pas suffisamment Israël (ce qui ne les empêche pas d’accuser "d’antisémitisme" les critiques d’Israël qui font état du même lien que celui qu’ils exploitent eux-mêmes). Comme le montre un sondage Pew de 2013 :
La plupart des Juifs américains ressentent au moins un certain attachement affectif pour Israël, et beaucoup se sont rendus dans l’état juif. Quatre sur dix croient qu’Israël a été donné au peuple juif par Dieu, une croyance que partagent environ huit sur dix juifs orthodoxes.
L’extrémisme religieux juif est directement lié au soutien à Israël, comme l’a noté The Forward : "De tous les Juifs, ce sont les Juifs orthodoxes qui soutiennent le plus l’AIPAC". Le New York Times a récemment parlé du lien entre l’activisme juif et le soutien à Israël : "Les Républicains ... sont plus inconditionnellement pro-israélien que jamais" en partie à cause "d’une forte augmentation des dons en leur faveur" de la part de ce que J. Street appelle un "petit groupe de très riches juifs américains", comme Sheldon Adelson.
Mais les Juifs ne forment que 1,4% de la population américaine, ce qui limite encore ce phénomène. (En revanche, 82% des Américains se disent chrétiens et "37 % de tous les chrétiens se disent nés de l’Esprit-Saint ou évangélistes"). De plus, les Juifs américains ont longtemps été divisés sur le poids à donner à Israël dans leur vision politique et il y a une érosion de ce soutien chez les jeunes Juifs américains, en particulier. De fait, les chrétiens évangéliques sont beaucoup plus fermes dans leur soutien à Israël que les Juifs américains, comme le dit Bloomberg : "Pour de nombreux Démocrates, même ceux qui sont juifs, la question n’a pas la même importance." Le soutien d’origine religieuse des évangélistes - et l’alliance cynique entre les deux factions religieuses - est crucial pour le maintien de ce soutien.
Il est important de ne pas trop simplifier le rôle joué par le fanatisme religieux. Il y a, bien sûr, d’autres facteurs qui expliquent ce bizarre soutien américain à Israël même au détriment de leur propre pays. Le profond rejet des musulmans qui a suivi le 11 septembre a été habilement exploité pour générer ce soutien. On répète aux Etasuniens depuis des dizaines d’années qu’Israël est une “démocratie” - une affirmation de plus en plus difficile à soutenir - et donc un allié politique naturel. Les Américains ont tendance à ne pas remettre en question ni même à débattre des raisons politiques qui sous-tendent le soutien bipartite, et le dévouement sans faille à Israël est depuis des années,la prise de position bipartite par excellence. Et, comme David Mizner l’a récemment expliqué dans Jacobin, Israël est depuis longtemps un "état-client" qui permet au gouvernement américain de déployer par procuration sa volonté de puissance au Moyen-Orient.
Mais on ne peut nier que l’extrémisme religieux joue un rôle très important dans l’attitude des Américains envers Israël. Compte tenu de son importance, c’est un phénomène remarquablement peu discuté pour la bonne raison que les personnalités médiatiques étasuniennes trouvent très agréable d’accuser calomnieusement d’autres pays d’être animés par le fanatisme religieux, tout en ignorant le fait que leur propre pays l’est tout autant. Le fait que le journaliste politique de NPR, Domenico Montanaro, soit choqué de ce que le soutien à Israël ait engendré le soutien passionné de la foule lorsque Ted Cruz a annoncé sa candidature à la présidentielle à Liberty University donne la mesure du peu de place que cette question occupe dans le débat public.
Comme Dave Weigel se l’est demandé, après avoir vu ce tweet, comment quelqu’un dont le métier est de couvrir la politique peut-il trouver cela surprenant ? C’est parce que ce phénomène est très rarement discuté. C’est amusant, facile et auto-satisfaisant de croire que les pays que nous n’aimons pas sont la proie d’un fanatisme religieux qui dicte leur politique étrangère. C’est beaucoup moins amusant et moins réconfortant de penser à nous-mêmes de cette façon. Mais il ne fait aucun doute que l’extrémisme religieux prévaut en Amérique, et que le soutien général et bizarrement inconditionnel à Israël a pour origine principale une doctrine religieuse extrémiste sur la volonté de Dieu.
- Source : Glenn Greenwald-Traduction Dominique Muselet
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Afrique du Sud: boule de feu dans l'arc-en-ciel
Afrique du Sud: boule de feu dans l'arc-en-ciel
par Bernard Lugan
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mercredi, 22 avril 2015
Guerre de l’information : la fréquentation des sites Internet des médias subventionnés s’effondre
Guerre de l’information : la fréquentation des sites Internet des médias subventionnés s’effondre
Il s’agit peut-être du deuxième effet kisskool de l’avalanche de propagande médiatique post #jesuischarlie. Les attaques répétées, aussi bien du gouvernement que de ses relais médiatiques subventionnés, contre les sites d’information alternatifs et la « complosphère », ont-elles créées une prise de conscience des citoyens concernant la propagande d’état à l’oeuvre dans les médias subventionnés ? La chute de fréquentation des principaux médias mainstream recensée par le site Info contre Info est en tout cas vertigineuse.
A titre d’exemple, le site du Monde.fr a perdu plus de 10 millions de lecteurs mensuels entre novembre 2014 et janvier 2015, le Figaro et l’Express.fr plus de 2 millions, ainsi que le site du journal Libération.
Dans le même temps, les deux plus importants médias d’information alternatifs en terme de fréquentation, le site d’Alain Soral Egalité et Réconciliation, et celui de l’humoriste Dieudonné Quenelplus, ont vu leur fréquentation exploser, et on peut supposer qu’il en va de même pour les autres médias de « contre-information », indépendamment de leurs orientations politiques.
On comprend mieux, dans ce contexte de grand effondrement de la presse traditionnelle, l’acharnement du système politico-médiatique contre le système d’information parallèle diffusé via Internet. Plusieurs médias, dont l’hebdomadaire l’Express ou encore Marianne, se sont ainsi fait le relais du pouvoir politique en dressant des listes de sites Internet jugés « complotistes » ou « conspirationnistes » et accusés de promouvoir l’antisémitisme, comme il ressort des conclusions du rapport commandé par la fondation Jean-Jaurès au théoricien du complotisme Rudy Reichstadt. Le président François Hollande a personnellement annoncé lors des commémorations de la libération d’Auschwitz, un vaste plan de lutte contre le racisme qui articule des volets répressifs, éducatifs, et de régulation des contenus diffusés sur Internet en ciblant plus particulièrement les « thèses complotistes [qui] prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux ».
A cet effet, la nouvelle loi de programmation militaire adoptée en novembre 2014, permet la censure administrative, à la demande des services de renseignement français, de tout site Internet répertorié comme faisant l’apologie du terrorisme. Elle a été mise en application pour la première fois au début de l’année 2015, entrainant le « blocage administratif » de cinq sites par les fournisseurs d’accès hexagonaux. Cependant, cette première décision a soulevé un premier cas problématique quant à l’évaluation de l’apologie du terrorisme par les services du ministère de l’intérieur. Un des cinq sites bloqués, Islamic-News.info, se définit comme un média d’information opposé au régime du président syrien Bachar-al-Assad et qui a pris comme ligne éditoriale la dénonciation des atrocités commises par la coalition chiite opposée à l’état islamique. Le responsable du site, dans un courrier publié par Numerama, a ainsi dénoncé un acte de censure politique. On voit donc bien ici toutes les dérives que peut entrainer un tel outil répressif, notamment dans le cadre du conflit israélo-palestinien ou ukrainien, où la résistance palestinienne et novorusse est considérée par l’appareil médiatico-politique occidental comme relevant du terrorisme.
L’arsenal législatif déployé par le gouvernement vise ainsi un encadrement et une surveillance renforcée des comportements et des expressions déviants à la ligne et à la narrative officielle. Les condamnations en série ayant suivi les attentats contre le journal Charlie Hebdo ont en effet montré que l’arsenal législatif « anti-terroriste » avait pris pour cible en priorité les citoyens français qui ne se « sentaient pas Charlie ». Il faut rappeler que des déficients mentaux, ou encore des personnes en état d’ébriété avancée, ont en effet été condamnés à des peines de prison ferme pour « apologie du terrorisme » dans les mois ayant suivit les attaques terroristes à Paris.
Malgré des aides à la presse pharaoniques de près de 400 millions d’euros en 2013, les médias subventionnés semblent cependant avoir perdu la bataille de l’information dans le contexte de la nouvelle guerre froide avec la Russie. La faute à une mise en scène bien trop orientée, partiale, voir tout simplement grotesque, de moins en moins susceptible de tromper les lecteurs qui ont aujourd’hui accès aux contre narratives et analyses diffusées aussi bien par les médias alternatifs et citoyens que par les médias internationaux « non alignés », comme Sputniknews ou Russia Today. Le résultat de cette pluralité de l’information a été une perte de crédibilité probablement irréversible de la presse subventionnée pour une partie de son lectorat, particulièrement en ce qui concerne les sujets touchants à la politique internationale, dont le conflit ukrainien a servit de révélateur.
L’OTAN a récemment pris conscience des dégâts que cette perte de crédibilité avait occasionnée à son système narratif en mettant en place un contre système de propagande au niveau européen, sous la supervision de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini. Il est notamment prévu de relancer des grands médias en langue russe à destination des populations russophones, du type de ceux opérés durant la guerre froide, comme Voice of America ou Radio Free Europe, mais également de mettre en commun les compétences à l’échelle des grands quotidiens nationaux au sein d’une plate-forme commune de mutualisation des contenus dénommée Leading European Newspaper Alliance, et qui comprend pour l’instant Le Figaro, La Republica pour l’Italie, El Pais pour l’Espagne, Le Soir pour la Belgique, La Tribune de Genève et Tages-Anzeiger pour la Suisse.
Cette uniformisation et ce formatage des contenus à l’échelle européenne s’accompagnera cependant d’un rejet encore plus massif de la part des citoyens de l’UE, et d’un détournement vers les médias dits alternatifs. La réponse du pouvoir politique à sa perte d’influence croissante ne pourra alors être que plus radicale et répressive. Les régimes politiques basés sur le mensonge et la collusion n’ont en effet pas d’autre moyen de maintenir leur narration officielle et d’imposer leur vision idéologique déformée de la réalité que la coercition, c’est à dire la censure et la criminalisation des narrations et des opinions divergentes. Toute émancipation des citoyens dans la guerre de l’information qui se livre aujourd’hui se fera donc probablement au prix de nouvelles censures à venir…
- Source : Guillaume Borel
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lundi, 20 avril 2015
Michéa: «On ne peut être politiquement orthodoxe»...
Jean-Claude Michéa: «On ne peut être politiquement orthodoxe»...
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean-Claude Michéa à la revue anarcho-libertaire Ballast. Il revient, notamment, sur la « nouvelle stratégie Godwin (ou de reductio ad hitlerum) » de la gauche libérale qui vise à faire taire toute pensée critique...
Jean-Claude Michéa, dont l'essentiel de l’œuvre est désormais disponible dans la collection de poche Champs, des éditions Flammarion, a récemment publié chez cet éditeur La gauche et le peuple, un livre de débat avec Jacques Julliard
Vous venez du PCF et possédez, à la base, une formation marxiste. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ces « frères ennemis », pour reprendre la formule de Guérin, que sont Bakounine, Proudhon, Rocker, Camus, Durruti, Voline, Goodman, Louise Michel, Albert Thierry, Chomsky, Landauer, James C. Scott ou Graeber, que vous ne cessez de citer au fil de vos textes ?
Bien des problèmes rencontrés par le mouvement anticapitaliste moderne tiennent au fait que le terme de « socialisme » recouvre, depuis l’origine, deux choses qu’il serait temps de réapprendre à distinguer. Il s’applique aussi bien, en effet, à la critique radicale du nouvel ordre capitaliste issu des effets croisés de la révolution industrielle et du libéralisme des Lumières qu’aux innombrables descriptions positives de la société sans classe qui était censée succéder à cet ordre, qu’il s’agisse du Voyage en Icarie de Cabet, du nouveau monde sociétaire de Charles Fourier ou de la Critique du programme de Gotha de Karl Marx. Or il s’agit là de deux moments philosophiquement distincts. On peut très bien, par exemple, accepter l’essentiel de la critique marxiste de la dynamique du capital (la loi de la valeur, le fétichisme de la marchandise, la baisse tendancielle du taux de profit, le développement du capital fictif etc.) sans pour autant souscrire – à l’instar d’un Lénine ou d’un Kautsky – à l’idéal d’une société reposant sur le seul principe de la grande industrie « socialisée » et, par conséquent, sur l’appel au développement illimité des « forces productives » et à la gestion centralisée de la vie collective (pour ne rien dire des différentes mythologies de l’« homme nouveau » – ou artificiellement reconstruit – qu’appelle logiquement cette vision « progressiste »). C’est donc l’échec, rétrospectivement inévitable, du modèle « soviétique » (modèle qui supposait de surcroît – comme l’école de la Wertkritik l’a bien montré – l’occultation systématique de certains des aspects les plus radicaux de la critique de Marx) qui m’a graduellement conduit à redécouvrir les textes de l’autre tradition du mouvement socialiste originel, disons celle du socialisme coopératif et antiautoritaire, tradition que l’hégémonie intellectuelle du léninisme avait longtemps contribué à discréditer comme « petite-bourgeoise » et « réactionnaire ».
J’ajoute que dans mon cas personnel, c’est avant tout la lecture - au début des années 1970 - des écrits de Guy Debord et de l’Internationale situationniste (suivie, un peu plus tard, de celle de George Orwell, de Christopher Lasch et d’Ivan Illich) qui m’a progressivement rendue possible cette sortie philosophique du modèle léniniste. Les analyses de l’I.S. permettaient à la fois, en effet, de penser le capitalisme moderne comme un « fait social total » (tel est bien le sens du concept de « société du Spectacle » comme forme accomplie de la logique marchande) et d’en fonder la critique sur ce principe d’autonomie individuelle et collective qui était au cœur du socialisme coopératif et de l’« anarcho-syndicalisme ». Et cela, au moment même où la plupart des intellectuels déçus par le stalinisme et le maoïsme amorçaient leur repli stratégique sur cet individualisme libéral du XVIIIe siècle – la synthèse de l’économie de marché et des « droits de l’homme » – dont le socialisme originel s’était précisément donné pour but de dénoncer l’abstraction constitutive et les implications désocialisantes.
Mais, au fond, on sent que la tradition libertaire est chez vous une profonde assise morale et philosophique bien plus qu’un programme politique (pourtant présent, aujourd’hui encore, dans tous les mouvements anarchistes constitués de par le monde). Quelles sont les limites théoriques et pratiques que vous lui trouvez et qui vous empêchent de vous en revendiquer pleinement ?
C’est une question assurément très complexe. Il est clair, en effet, que la plupart des anarchistes du XIXe siècle se considéraient comme une partie intégrante du mouvement socialiste originel (il suffit de se référer aux débats de la première internationale). Mais alors qu’il n’y aurait guère de sens à parler de « socialisme » avant la révolution industrielle (selon la formule d’un historien des années cinquante, le « pauvre » de Babeuf n’était pas encore le « prolétaire » de Sismondi), il y en a clairement un, en revanche, à poser l’existence d’une sensibilité « anarchiste » dès la plus haute Antiquité (et peut-être même, si l’on suit Pierre Clastres, dans le cas de certaines sociétés dites « primitives »). C’est ce qui avait, par exemple, conduit Jaime Semprun et l’Encyclopédie des nuisances à voir dans l’œuvre de Pao King-yen et de Hsi K’ang - deux penseurs chinois du troisième siècle – un véritable « éloge de l’anarchie » (Éloge de l’anarchie par deux excentriques chinois, paru en 2004).
Cela s’explique avant tout par le fait que la question du pouvoir est aussi ancienne que l’humanité – contrairement aux formes de domination capitalistes qui ne devraient constituer, du moins faut-il l’espérer, qu’une simple parenthèse dans l’histoire de cette dernière. Il s’est toujours trouvé, en effet, des peuples, ou des individus, si farouchement attachés à leur autonomie qu’ils mettaient systématiquement leur point d’honneur à refuser toute forme de servitude, que celle-ci leur soit imposée du dehors ou, ce qui est évidemment encore plus aliénant, qu’elle finisse, comme dans le capitalisme de consommation moderne, par devenir « volontaire ». En ce sens, il existe incontestablement une tradition « anarchiste » (ou « libertaire ») dont les principes débordent largement les conditions spécifiques de la modernité libérale (songeons, par exemple, à l’œuvre de La Boétie ou à celle des cyniques grecs) et dont l’assise principale – je reprends votre formule – est effectivement beaucoup plus « morale et philosophique » (j’ajouterais même « psychologique ») que politique, au sens étroit du terme.
C’est évidemment la persistance historique de cette sensibilité morale et philosophique (l’idée, en somme, que toute acceptation de la servitude est forcément déshonorante pour un être humain digne de ce nom) qui explique le développement, au sein du mouvement socialiste originel - et notamment parmi ces artisans et ces ouvriers de métier que leur savoir-faire protégeait encore d’une dépendance totale envers la logique du salariat - d’un puissant courant libertaire, allergique, par nature, à tout « socialisme d’Etat », à tout « gouvernement des savants » (Bakounine) et à toute discipline de parti calquée, en dernière instance, sur les seules formes hiérarchiques de l’usine bourgeoise. Le problème c’est qu’au fur et à mesure que la dynamique de l’accumulation du capital conduisait inexorablement à remplacer la logique du métier par celle de l’emploi (dans une société fondée sur le primat de la valeur d’usage et du travail concret, une telle logique devra forcément être inversée), le socialisme libertaire allait progressivement voir une grande partie de sa base populaire initiale fondre comme neige au soleil. Avec le risque, devenu patent aujourd’hui, que la critique anarchiste originelle – celle qui se fondait d’abord sur une « assise morale et philosophique » – laisse peu à peu la place à un simple mouvement d’extrême gauche parmi d’autres, ou même, dans les cas les plus extrêmes, à une posture purement œdipienne (c’est ainsi que dans un entretien récent avec Raoul Vaneigem, Mustapha Khayati rappelait qu’une partie des querelles internes de l’I.S. pouvaient s’expliquer par le fait qu’« un certain nombre d’entre nous, autour de Debord, avait un problème à régler, un problème avec le père »).
La multiplication des conflits de pouvoir au sein de nombreuses organisations dites « libertaires » – conflits dont les scissions répétitives et la violence des polémiques ou des excommunications sont un symptôme particulièrement navrant – illustre malheureusement de façon très claire cette lente dégradation idéologique d’une partie du mouvement anarchiste moderne : celle dont les capacités de résistance morale et intellectuelle au maelstrom libéral sont, par définition, les plus faibles – comme c’est très souvent le cas, par exemple, chez les enfants perdus des nouvelles classes moyennes métropolitaines (le microcosme parisien constituant, de ce point de vue, un véritable cas d’école ). De là, effectivement, mes réticences à me situer aujourd’hui par rapport au seul mouvement anarchiste orthodoxe et, surtout, mon insistance continuelle (dans le sillage, entre autres, d’Albert Camus et d’André Prudhommeaux) à défendre cette idée de « décence commune » dont l’oubli, ou le refus de principe, conduit presque toujours un mouvement révolutionnaire à céder, tôt ou tard, à la fascination du pouvoir et à se couper ainsi des classes populaires réellement existantes.
On a du mal à savoir ce que vous pensez précisément de l'État – une problématique pourtant chère aux marxistes comme aux anarchistes...
Je n’ai effectivement pas écrit grand-chose sur cette question (sauf, un peu, dans la Double pensée et dans mon entretien avec le Mauss), tant elle me semble polluée par les querelles terminologiques. Ce que marxistes et anarchistes, en effet, critiquaient sous le nom d’État au XIXe siècle ne correspond plus entièrement à ce qu’on range aujourd’hui sous ce nom (pour ne rien dire de la critique libérale de l’État qui relève d’une autre logique, malheureusement trop facilement acceptée par certains « anarchistes » parisiens tendance Largo Winch). Le mieux est donc de rappeler ici quelques principes de bon sens élémentaire. Ce qui commande une critique socialiste/anarchiste de l’État, c’est avant tout la défense de l’autonomie populaire sous toutes ses formes (cela suppose naturellement une confiance de principe dans la capacité des gens ordinaires à s’autogouverner dans toute une série de domaines essentiels de leur vie).
Autonomie dont le point d’ancrage premier est forcément toujours local (la « commune » pris au sens large du mot – cf. Marx –, c’est-à-dire là où un certain degré de face-à-face, donc de démocratie directe – est en droit encore possible). Cela implique donc :
a) la critique de tout pouvoir bureaucratique séparé et qui entendrait organiser d’en haut la totalité de la vie commune.
b) la critique de la mythologie républicaine de « l’Universel » dont l’État serait le fonctionnaire, du moins si par « universel » on entend l’universel abstrait, pensé comme séparé du particulier et opposé à lui. L’idée en somme que les communautés de base devraient renoncer à tout ce qui les particularise pour pouvoir entrer dans la grande famille uniformisée de la Nation ou du genre humain. En bon hégélien, je pense au contraire que l’universel concret est toujours un résultat – par définition provisoire – et qu’il intègre la particularité à titre de moment essentiel (c’est-à-dire non pas comme « moindre mal », mais comme condition sine qua non de son effectivité réelle). C’est pourquoi – mais on l’a déjà dit mille fois – l’État et l’Individu modernes (autrement dit, l’État « universaliste » et l’individu « séparé de l’homme et de la communauté », Marx) définissent depuis le début une opposition en trompe l’œil (c’est Hobbes qui a génialement démontré, le premier, que l’individu absolu – celui que vante le « rebelle » libertarien – ne pouvait trouver sa vérité que dans l’État absolu [et réciproquement]).
L’individu hors-sol et intégralement déraciné (le « self made man » des libéraux) n’est, en réalité, que le complément logique du Marché uniformisateur et de l’État « citoyen » et abstrait (tout cela était déjà admirablement décrit par Marx dans la question juive). La base de toute société socialiste sera donc, à l’inverse, l’homme comme « animal social » (Marx) et capable, à ce titre, de convivialité (le contraire, en somme de l’individu stirnero-hobbesien). Le dernier livre de David Graeber sur la dette (qui prolonge les travaux du Mauss), contient, du reste, des passages remarquables sur ce point (c’est même la réfutation la plus cruelle qui soit du néo-utilitarisme de Lordon et des bourdivins). C’est pourquoi une critique socialiste/anarchiste de l’État n’a de sens que si elle inclut une critique parallèle de l’individualisme absolu. On ne peut pas dire que ce lien soit toujours bien compris de nos jours !
Pour autant, et à moins de rêver d’une fédération mondiale de communes autarciques dont le mode de vie serait nécessairement paléolithique, il est clair qu’une société socialiste développée et étendue à l’ensemble de la planète suppose une organisation beaucoup plus complexe à la fois pour rendre possible la coopération amicale entre les communautés et les peuples à tous les niveaux et pour donner tout son sens au principe de subsidiarité (on ne délègue au niveau supérieur que les tâches qui ne peuvent pas être réalisé au niveau inférieur [ce qui est exactement le contraire de la façon de procéder liée à l’Europe libérale]). C’est évidemment ici que doit se situer la réflexion – compliquée – sur le statut, le rôle et les limites des services publics, de la monnaie, du crédit public, de la planification, de l’enseignement, des biens communs etc.
Tout comme Chomsky, je ne suis donc pas trop gêné – surtout en ces temps libéraux – par l’emploi du mot « étatique » s’il ne s’agit que de désigner par là ces structures de coordination de l’action commune (avec, bien entendu, les effets d’autorité et de discipline qu’elles incluent) qu’une société complexe appelle nécessairement (que ce soit au niveau régional, national ou mondial). L’important devient alors de s’assurer du plus grand contrôle démocratique possible de ces structures par les collectivités de base (principe de rotation des fonctions, tirages au sort, interdiction d’exercer plus d’un mandat, contrôle des experts, référendums d’initiatives populaires, reddition des comptes, etc., etc.). Dans l’idéal, la contradiction dialectique entre la base et le « sommet » (et le mouvement perpétuel de va-et-vient entre les deux) pourrait alors cesser d’être « antagoniste ». Mais, vous le voyez, je n’ai improvisé là que quelques banalités de base.
Comme vous le savez, le terme « libertaire » a été inventé par Déjacque en opposition au terme « libéral », lors d’une querelle avec Proudhon. Vous n’avez pas de mots assez durs contre les « libéraux-libertaires » chers, si l’on peut dire, à Clouscard. Comment expliquez-vous cette alliance a priori incongrue ?
On aura une idée supplémentaire de toutes ces difficultés sémantiques si l’on ajoute que la traduction américaine du mot « libertaire » (le journal de Joseph Déjacque était certes publié à New-York, mais uniquement en français) est libertarian. Or ce dernier terme (qu’on a curieusement retraduit par « libertarien ») en est peu à peu venu à désigner, aux États-Unis, la forme la plus radicale du libéralisme économique, politique et culturel – celle qu’incarnent notamment Murray Rothbard et David Friedman – au point d’être parfois considéré aujourd’hui comme un simple équivalent de celui d’« anarcho-capitaliste » ! Pour dissiper ce nuage d’encre, il est donc temps d’en revenir aux fondements mêmes de la critique socialiste originelle de l’anthropologie libérale. On sait, en effet, que pour les libéraux – il suffit de lire John Rawls – l’homme doit toujours être considéré comme un être « indépendant par nature » et qui ne peut donc chercher à nouer des liens avec ses semblables (ne serait-ce – écrit ironiquement David Graeber – que pour pouvoir « échanger des peaux de castor ») que dans la stricte mesure où ce type d’engagement contractuel lui paraît « juste », c’est-à-dire, en dernière instance, conforme à son « intérêt bien compris ».
Dans cette perspective à la Robinson Crusoé (Marx voyait significativement dans le cash nexus des économistes libéraux – terme qu’il avait emprunté au « réactionnaire » Carlyle – une pure et simple « robinsonnade »), il va de soi qu’aucune norme morale, philosophique ou religieuse ne saurait venir limiter du dehors le droit « naturel » de tout individu à vivre en fonction de son seul intérêt égoïste (y compris dans sa vie familiale et affective), si ce n’est, bien entendu, la liberté équivalente dont sont supposés disposer symétriquement les autres membres d’une société libérale (les interventions de l'État « minimal » n’ayant alors plus d’autre prétexte officiel que la nécessité permanente de protéger ces libertés individuelles, que ce soit sur le plan politique et culturel – la défense des « droits de l’homme », y compris en Irak, au Mali ou en Afghanistan – ou économique – la défense de la libre concurrence et de la liberté intégrale d’entreprendre, de vendre et d’acheter). Or si la plupart des fondateurs du socialisme partageaient effectivement l’idéal émancipateur des Lumières et leur défense de l’esprit critique (ils étaient évidemment tout aussi hostiles que les libéraux aux sociétés oppressives et inégalitaires d’ancien régime), ils n’en dénonçaient pas moins l’anthropologie individualiste et abstraite sur laquelle cet idéal était structurellement fondé. À leurs yeux il allait de soi, en effet, que l’homme était d’abord un être social, dont la prétendue « indépendance naturelle » (déjà contredite par la moindre observation ethnologique) impliquait – comme Marx l’écrivait en 1857 – une « chose aussi absurde que le serait le développement du langage sans la présence d’individus vivant et parlant ensemble ».
De là, naturellement, le rôle philosophique absolument central que ces premiers socialistes accordaient aux concepts d’entraide et de « communauté » (on a presque fini par oublier que le terme de « socialisme » s’opposait, à l’origine, à celui d’« individualisme ») et leur critique corrélative du dogme libéral selon lequel l’émancipation intégrale des individus ne pourrait trouver ses ultimes conditions que dans la transformation correspondante de la société – pour reprendre une formule de l’école saint-simonienne – en une simple « agrégation d’individus sans liens, sans relations, et n’ayant pour mobile que l’impulsion de l’égoïsme » (la coexistence « pacifique » des individus ainsi atomisés devant alors être assurée par les seuls mécanismes anonymes et impersonnels du Droit et du Marché, eux-mêmes placés sous l’égide métaphysique du Progrès continuel de la Science et des « nouvelles technologies »). Il suffit, dès lors, de réactiver ce clivage originel (ce qui suppose, vous vous en doutez bien, une rupture radicale avec tous les postulats idéologiques de la gauche et de l’extrême gauche contemporaines) pour redécouvrir aussitôt ce qui sépare fondamentalement un authentique libertaire – celui dont la volonté d’émancipation personnelle, à l’image de celle d’un Kropotkine, d’un Gustav Landauer, ou d’un Nestor Makhno, s’inscrit nécessairement dans un horizon collectif et prend toujours appui sur les « liens qui libèrent » (comme, par exemple, l’amour, l’amitié ou l’esprit d’entraide) – d’un « libertaire » libéral (ou « anarcho-capitaliste ») aux yeux duquel un tel travail d’émancipation personnelle ne saurait être l'œuvre que d’un sujet « séparé de l’homme et de la communauté » (Marx), c’est-à-dire, en définitive, essentiellement narcissique (Lasch) et replié sur ses caprices individuels et son « intérêt bien compris » (quand ce n’est pas sur sa seule volonté de puissance, comme c’était par exemple le cas chez le Marquis de Sade).
C’est d’ailleurs cette triste perversion libérale de l’esprit « libertaire » que Proudhon avait su décrire, dès 1858, comme le règne de « l’absolutisme individuel multiplié par le nombre de coquilles d’huîtres qui l’expriment ». Description, hélas, rétrospectivement bien prophétique et qui explique, pour une grande part, le désastreux naufrage intellectuel de la gauche occidentale moderne et, notamment, son incapacité croissante à admettre que la liberté d’expression c’est d’abord et toujours, selon la formule de Rosa Luxemburg, la liberté de celui qui pense autrement.
L'an passé, Le Monde libertaire vous a consacré quelques pages. S’il louait un certain nombre de vos analyses, il vous reprochait votre usage du terme « matriarcat », votre conception de l’internationalisme et de l'immigration, et, surtout, ce qu’il percevait comme une complaisance à l’endroit des penseurs et des formations nationalistes ou néofascistes – au prétexte qu’ils seraient antilibéraux et que cela constituerait votre clivage essentiel, quitte à fouler aux pieds tout ce qui, dans ces traditions, s’oppose brutalement à l’émancipation de chacune des composantes du corps social. Comprenez-vous que vous puissiez créer ce « malaise », pour reprendre leur terme, au sein de tendances (socialistes, libertaires, communistes, révolutionnaires, etc.) dont vous vous revendiquez pourtant ?
Passons d’abord sur l’idée grotesque – et visiblement inspirée par le courant féministe dit « matérialiste » – selon laquelle l’accumulation mondialisée du capital (dont David Harvey rappelait encore récemment qu’elle constituait la dynamique de base à partir de laquelle notre vie était quotidiennement façonnée) trouverait sa condition anthropologique première dans le développement du « patriarcat » – lui-même allègrement confondu avec cette domination masculine qui peut très bien prospérer, à l’occasion, à l’abri du matriarcat psychologique. Une telle idée incite évidemment à oublier – comme le soulignait déjà Marx – que le processus d’atomisation marchande de la vie collective conduit, au contraire, « à fouler aux pieds toutes les relations patriarcales » et, d’une manière générale, à noyer toutes les relations humaines « dans les eaux glacées du calcul égoïste ».
Passons également sur cette assimilation pour le moins hâtive (et que l’extrême gauche post-mitterrandienne ne songe même plus à interroger) de l’internationalisme du mouvement ouvrier originel à cette nouvelle idéologie « mobilitaire » (dont la libre circulation mondiale de la force de travail et le tourisme de masse ne représentent, du reste, qu’un aspect secondaire) qui constitue désormais – comme le rappelait Kristin Ross – « le premier impératif catégorique de l’ordre économique » libéral. Mes critiques semblent avoir oublié, là encore, que l’une des raisons d’être premières de l’association internationale des travailleurs, au XIXe siècle, était précisément la nécessité de coordonner le combat des différentes classes ouvrières nationales contre ce recours massif à la main d’œuvre étrangère qui apparaissait déjà, à l’époque, comme l’une des armes économiques les plus efficaces de la grande bourgeoisie industrielle. Comme le soulignaient, par exemple, les représentants du mouvement ouvrier anglais (dans un célèbre appel de novembre 1863 adressé au prolétariat français), « la fraternité des peuples est extrêmement nécessaire dans l’intérêt des ouvriers. Car chaque fois que nous essayons d’améliorer notre condition sociale au moyen de la réduction de la journée de travail ou de l’augmentation des salaires, on nous menace toujours de faire venir des Français, des Allemands, des Belges qui travaillent à meilleur compte ».
Naturellement, les syndicalistes anglais – étrangers, par principe, à toute xénophobie – s’empressaient aussitôt d’ajouter que la « faute n’en est certes pas aux frères du continent, mais exclusivement à l’absence de liaison systématique entre les classes industrielles des différents pays. Nous espérons que de tels rapports s’établiront bientôt [de fait, l’association internationale des travailleurs sera fondée l’année suivante] et auront pour résultat d’élever les gages trop bas au niveau de ceux qui sont mieux partagés, d’empêcher les maîtres de nous mettre dans une concurrence qui nous rabaisse à l’état le plus déplorable qui convient à leur misérable avarice » (notons qu’on trouvait déjà une analyse semblable des effets négatifs de la politique libérale d’immigration dans l’ouvrage d’Engels sur la situation de la classe laborieuse en Angleterre). Comme on le voit, la conception de la solidarité internationale défendue par les fondateurs du mouvement ouvrier était donc un peu plus complexe (et surtout impossible à confondre avec ce culte de la « mobilité » et de la « flexibilité » qui est au cœur de l’idéologie capitaliste moderne) que celle du brave Olivier Besancenot ou de n’importe quel autre représentant de cette nouvelle extrême gauche qui apparaît désormais – pour reprendre une expression de Marx – « au-dessous de toute critique ».
Quant à l’idée selon laquelle ma critique du capitalisme entretiendrait un rapport ambigu, certains disent même structurel, avec le « néofascisme » – idée notamment propagée par Philippe Corcuff, Luc Boltanski et Jean-Loup Amselle –, elle me semble pour le moins difficile à concilier avec cet autre reproche (que m’adressent paradoxalement les mêmes auteurs) selon lequel j’accorderais trop d’importance à cette notion de common decency qui constituait aux yeux d’Orwell le seul fondement moral possible de tout antifascisme véritable. Il est vrai que les incohérences inhérentes à ce type de croisade (dont le signal de départ avait été donné, en 2002, par la très libérale Fondation Saint-Simon, avec la publication du pamphlet de Daniel Lindenberg sur les « nouveaux réactionnaires ») perdent une grande partie de leur mystère une fois que l’on a compris que l’objectif premier des nouveaux évangélistes libéraux était de rendre progressivement impossible toute analyse sérieuse (ou même tout souvenir concret) de l’histoire véritable des « années trente » et du fascisme réellement existant.
Et cela, bien sûr, afin de faire place nette – ce qui n’offre plus aucune difficulté majeure dans le monde de Youtube et des « réseaux sociaux » – à cet « antifascisme » abstrait et purement instrumental sous lequel, depuis 1984, la gauche moderne ne cesse de dissimuler sa conversion définitive au libéralisme. Bernard-Henri Lévy l’avait d’ailleurs reconnu lui-même lorsqu’il écrivait, à l’époque, que « le seul débat de notre temps [autrement dit, le seul qui puisse être encore médiatiquement autorisé] doit être celui du fascisme et l’antifascisme ». Or on ne peut rien comprendre à l’écho que le fascisme a pu rencontrer, tout au long du XXe siècle, dans de vastes secteurs des classes populaires, et des classes moyennes, si l’on ne commence pas – à la suite d’Orwell – par prendre acte du fait qu’il constituait d’abord, du moins dans sa rhétorique officielle, une forme pervertie, dégradée, voire parodique du projet socialiste originel (« tout ce qu’il y a de bon dans le fascisme – n’hésitait pas à écrire Orwell – est aussi implicitement contenu dans le socialisme »). Ce qui veut tout simplement dire que cette idéologie ontologiquement criminelle (analyse qui vaudrait également pour les autres formes de totalitarisme, y compris celles qui s’abritent aujourd’hui sous l’étendard de la religion) trouvait, au même titre que le socialisme, son point de départ moral et psychologique privilégié dans le désespoir et l’exaspération croissante d’une partie des classes populaires devant cette progressive « dissolution de tous les liens sociaux » (Debord) que le principe de neutralité axiologique libéral engendre inexorablement (processus qu’Engels décrivait, pour sa part, comme la « désagrégation de l’humanité en monades dont chacune à un principe de vie particulier et une fin particulière »).
Naturellement, la fétichisation du concept d’unité nationale (qui ne peut qu’entretenir l’illusion d’une collaboration « équitable » entre le travail et le capital) et sa nostalgie romantique des anciennes aristocraties guerrières (avec son culte du paganisme, de la hiérarchie et de la force brutale) interdisaient par définition au fascisme de désigner de façon cohérente les causes réelles du désarroi ressenti par les classes populaires, tout comme la véritable logique de l’exploitation à laquelle elles se trouvaient quotidiennement soumises. De là, entre autres, cet « antisémitisme structurel » (Robert Kurz) qui « ne fait que renforcer le préjugé populaire du "capital accapareur" rendu responsable de tous les maux de la société et qui, depuis deux cents ans, est associé aux juifs » (Robert Kurz ne manquait d’ailleurs pas de souligner, après Moishe Postone, que cet antisémitisme continuait d’irriguer, « de façon consciente ou inconsciente » – et, le plus souvent, sous le masque d’une prétendue solidarité avec le peuple palestinien – une grande partie des discours de l’extrême gauche contemporaine). Il n’en reste pas moins que l’idéologie fasciste – comme c’était d’ailleurs déjà le cas, au XIXe siècle, de celle d’une partie de la droite monarchiste et catholique (on se souvient, par exemple, du tollé provoqué sur les bancs de la gauche par Paul Lafargue – en décembre 1891 – lorsqu’il avait osé saluer dans une intervention du député catholique Albert de Mun « l’un des meilleurs discours socialistes qui aient été prononcés ici ») – incorpore, tout en les dénaturant, un certain nombre d’éléments qui appartiennent de plein droit à la tradition socialiste originelle.
Tel est bien le cas, entre autres, de la critique de l’atomisation marchande du monde, de l’idée que l’égalité essentiellement abstraite des « citoyens » masque toujours le pouvoir réel de minorités qui contrôlent la richesse et l’information, ou encore de la thèse selon laquelle aucun monde véritablement commun ne saurait s’édifier sur l’exigence libérale de « neutralité axiologique » (d’ailleurs généralement confondue, de nos jours, avec le principe de « laïcité ») ni, par conséquent, sur ce relativisme moral et culturel « postmoderne » qui en est l’expression philosophique achevée (à l’inverse, on aurait effectivement le plus grand mal à trouver, dans toute l’œuvre d’Eric Fassin, une seule page qui puisse réellement inciter les gens ordinaires à remettre en question la dynamique aveugle du capital ou l’imaginaire de la croissance et de la consommation). C’est naturellement l’existence de ces points d’intersection entre la critique fasciste de la modernité libérale (ou, d’une manière générale, sa critique « réactionnaire ») et celle qui était originellement portée par le mouvement ouvrier socialiste, qui allait donc permettre aux think tanks libéraux (Fondation Saint-Simon, Institut Montaigne, Terra Nova, etc.) de mettre très vite au point – au lendemain de la chute de l’empire soviétique – cette nouvelle stratégie Godwin (ou de reductio ad hitlerum) qui en est progressivement venue à prendre la place de l’ancienne rhétorique maccarthyste. Stratégie particulièrement économe en matière grise – d’où le succès qu’elle rencontre chez beaucoup d’intellectuels de gauche – puisqu’il suffira désormais aux innombrables spin doctors du libéralisme de dénoncer rituellement comme « fasciste » (ou, à tout le moins, de nature à engendrer un regrettable « brouillage idéologique ») toute cette partie de l’héritage socialiste dont une droite antilibérale se montre toujours capable, par définition, de revendiquer certains aspects – moyennant, bien sûr, les inévitables ajustements que son logiciel inégalitaire et nationaliste lui impose par ailleurs.
À tel point que les représentants les plus intelligents de cette droite antilibérale ont eux-mêmes fini par comprendre, en bons lecteurs de Gramsci, tout le bénéfice qu’il leur était à présent possible de tirer de leurs hommages sans cesse plus appuyés – et sans doute parfois sincères – à l’œuvre de Marx, de Debord ou de Castoriadis. Un tel type de récupération est, du reste, d’autant plus inévitable que le disque dur métaphysique de la gauche moderne – à présent « prisonnière de l’ontologie capitaliste » (Kurz) – ne lui permet plus, désormais, de regarder en face la moindre réalité sociologique concrète (comme dans le célèbre conte d’Andersen sur les Habits neufs de l’Empereur) et, par conséquent, de percevoir dans la détresse et l’exaspération grandissantes des classes populaires (qu’elle interprète nécessairement comme un signe de leur incapacité frileuse à s’adapter « aux exigences du monde moderne ») tout ce qui relève, au contraire, d’une protestation légitime (je renvoie ici au remarquable essai de Stephen Marglin sur The Dismal science) contre le démantèlement continuel de leurs identités et de leurs conditions matérielles de vie par la dynamique transgressive du marché mondialisé et de sa culture « postmoderne » (« cette agitation et cette insécurité perpétuelles » – écrivait déjà Marx – « qui distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes »).
De là, bien entendu, l’étonnante facilité avec laquelle il est devenu aujourd’hui possible de discréditer a priori toutes ces mises en question de la logique marchande et de la société du Spectacle qui, il y a quelques décennies encore, étaient clairement le signe d’une pensée radicale – qu’il s’agisse de l’École de Francfort, de l’Internationale situationniste ou des écrits d’Ivan Illich. Si, par exemple, le Front National – tournant le dos à la rhétorique reaganienne de son fondateur – en vient, de nos jours, à soutenir l’idée que les politiques libérales mises en œuvre par la Commission européenne, et le déchaînement correspondant de la spéculation financière internationale, sont l’une des causes majeures du chômage de masse (tout en prenant évidemment bien soin de dissocier ce processus de financiarisation « néolibéral » des contradictions systémiques que la mise en valeur du capital productif rencontre depuis le début des années soixante-dix), on devra donc désormais y voir la preuve irréfutable que toute critique de l’euro et des politiques menées depuis trente ans par l’oligarchie bruxelloise ne peut être que le fait d’un esprit « populiste », « europhobe » ou même « rouge-brun » (et peu importe, au passage, que le terme d’« europhobie » ait lui-même été forgé par la propagande hitlérienne, au cours de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de stigmatiser la résistance héroïque des peuples anglais et serbe à l’avènement d’une Europe nouvelle !).
En ce sens, la nouvelle stratégie Godwin apparaît bien comme l’héritière directe de la « Nouvelle Philosophie » de la fin des années soixante-dix. À ceci près, que là où un Glucksmann ou un BHL se contentaient d’affirmer que toute contestation radicale du capitalisme conduisait nécessairement au Goulag, la grande innovation théorique des Godwiniens aura été de remplacer la Kolyma et les îles Solovski par Auschwitz, Sobibor et Treblinka. De ce point de vue, Jean-Loup Amselle – avec son récent pamphlet sur les « nouveaux Rouges-Bruns » et le « racisme qui vient » – est incontestablement celui qui a su conférer à ces nouveaux « éléments de langage » libéraux une sorte de perfection platonicienne. Au terme d’une analyse fondée sur le postulat selon lequel « la culture n’existe pas, il n’y a que des individus » (hommage à peine voilé à la célèbre formule de Margaret Thatcher), il réussit, en effet, le tour de force de dénoncer dans le projet d’une « organisation sociale et économique reposant sur les principes d’échange non marchand, de don, de réciprocité et de redistribution » – autrement dit dans le projet socialiste traditionnel – l’une des incarnations les plus insidieuses, du fait de son supposé « primitivisme », de cette « posture rouge-brune qui fait le lit du Front national et de Riposte laïque » (il est vrai qu’aux yeux de cet étrange anthropologue de gauche, les partisans de la décroissance, les écologistes et les « anarchistes de tout poil » avaient déjà, depuis longtemps, largement contribué à cette lente fascisation des esprits). Le fait qu’une pensée aussi délirante ait pu rencontrer un écho favorable auprès de tant d’« antifascistes » auto-proclamés (pour ne rien dire des éloges dithyrambiques d’un Laurent Joffrin) nous en apprend donc énormément sur l’ampleur du confusionnisme qui règne aujourd’hui dans les rangs de la gauche et de l’extrême gauche post-mitterrandiennes – mouvement anarchiste compris.
Et, comme par hasard, c’est précisément dans un tel contexte idéologique – contexte dans lequel tous les dés ont ainsi été pipés d’avance – que tous ceux qui tiennent la critique socialiste de Marx, d’Orwell ou de Guy Debord pour plus actuelle que jamais et contestent donc encore, avec un minimum de cohérence, le « monde unifié du capital » (Robert Kurz), se retrouvent désormais sommés par les plus enragés des « moutons de l’intelligentsia » (Debord) de s’expliquer en permanence sur la « complaisance » que cette critique entretiendrait nécessairement avec les idéologies les plus noires du XXe siècle. Avec à la clé – j’imagine – l’espoir des évangélistes libéraux d’amener ainsi tous ces mauvais esprits à mettre, à la longue, un peu d’eau dans leur vin, de peur de passer pour « passéistes » ou « réactionnaires ». Tout comme, sous le précédent règne du maccarthysme, c’était, à l’opposé, la peur d’être assimilés à des « agents de Moscou » qui était censée paralyser les esprits les plus critiques. Il se trouve hélas (et j’en suis sincèrement désolé pour tous ces braves policiers de la pensée qui ne font, après tout, que le travail pour lequel l’Université les paye) qu’il y a déjà bien longtemps que j’ai perdu l’habitude de me découvrir – dans la crainte et le tremblement – devant chaque nouvelle procession du clergé « progressiste » (ou, si l’on préfère, devant chaque nouvelle étape du développement capitaliste). Mais n’est-ce pas George Orwell lui-même qui nous rappelait qu’« il faut penser sans peur » et que « si l’on pense sans peur, on ne peut être politiquement orthodoxe » ?
Jean-Claude Michéa (Ballast, 9 février 2015)
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mercredi, 08 avril 2015
Vers une guerre totale de l’information
Notre guerre totale
Ex: http://www.dedefensa.org
Nous reproduisons ci-dessous une chronique d’Alexandre Latsa, publiée notamment dans le Sputnik-français (le 31 mars 2015), concernant la “guerre de l’information” (“guerre de la communication” pour nous), dont ce chroniqueur français résidant en Russie estime qu’elle est “totale”. Cela nous paraît un jugement absolument fondé, ainsi qu’est fondée la place considérable et proéminente que Latsa assigne à la Russie dans le processus qui a conduit à la possibilité d’un tel conflit. (Nous avons déjà largement mis en évidence combien ce phénomène de l’émergence de la Russie dans le domaine de la communication, par opposition à ce que fut la Russie-URSS durant l’époque de la Guerre froide, est un des grands événement de notre époque de crise diluvienne [voir le 19 février 2015].) En effet, c’est parce que la Russie est apparue en quelques années comme la nouvelle source fondamentale du développement du nouveau courant de communication qu’on observe depuis le début du siècle, que l’on assiste aujourd’hui à cette “guerre totale de l’information/de la communication”. Cette position puissante de la Russie est, pour le boc BAO quelque chose d’insupportable et d’inacceptable, dans la mesure où elle assure à la Russie une puissance antiSystème remarquable ; dès lors que la chose était réalisée, la “guerre totale” devenait inévitable. Le fait est que nous l’avons.
Bien entendu, cette toute nouvelle situation est essentiellement due à la continuelle affirmation grandissante dans le champ de l’information activiste de l’internet, des “bloggeurs”, des “réseaux sociaux”. C’est un phénomène effectif depuis 1999-2000, mais qui est entré dans une seconde période depuis 2010-2012, une période de maturité plaçant ce courant en position de prendre la première place dans le système de la communication. Latsa met bien en évidence un phénomène concomitant qui est la dégénérescence et la décadences accélérées du journalisme classique, du journaliste de la presse-Système, qui ne doit qu’à lui-même cette chute finale ; parce qu’en se soumettant au Système, c’est-à-dire à l’absence de liberté, à une “liberté d’expression” réduite aux narrative du Système, au conformisme épuisant de médiocrité, et finalement à la robotisation, cette catégorie socio-professionnelle s’est “faite hara-kiri” dans le cadre somptueux et faussaire des privilégiés du Système. («Un des correspondants français à Moscou, écrit Latsa, m’avait confié qu'il avait parfaitement compris qu'il faisait partie de la dernière génération de journalistes traditionnels, génération qui serait probablement remplacée à terme par des bloggeurs.») La situation est telle aujourd’hui que, pour les journalistes de la presse-Système conscients de cette situation où ils sont contraints d’évoluer et qui veulent ne pas tout perdre, l’unique porte de sortie est de se donner à eux-mêmes, à côté de leur position-Système, une activité de bloggeur en ouvrant leurs propres blogs.
Nous sommes bien loin désormais des seules activités de propagande et de désinformation, nous sommes dans une autre dimension, dans un autre monde, et c’est sur ce terrain entièrement nouveau que se développe “notre guerre totale”. L’émergence de la Russie et sa montée en première ligne avec la crise ukrainienne est l’acte décisif de l’installation de ce nouveau monde et du déclenchement de cette “guerre totale” ; désormais, la Russie a remplacé les USA dans cette activité du nouveau courant de communication de ce qu’on doit désigner comme une communication antiSystème, avec une presse-antiSystème directement opposée à la presse-Système. Les “dissidents” US ont fait un travail magnifique entre 1999-2000, puis ils ont cédé cette place de moteur et d’inspirateur à la Russie depuis 2010-2012. La Russie a l’immense avantage que ce qui joue chez elle le rôle de “presse-Système” n’a évidemment pas grand’chose à voir, dans l’esprit certes, avec la véritable presse-Système, que cette pseudo-presse-Système travaille le plus souvent en symbiose avec le monde des bloggeurs en montrant une exceptionnelle souplesse à cet égard ; le résultat est qu’un RT ou un Sputnik.News travaille dans le même sens que les bloggeurs et atteint une audience mondiale qu’aucun organe de presse-Système du bloc BAO n’a jamais atteint.
Pour autant ces variations de leadership pour la presse-antiSystème, des USA vers la Russie, n’ont pas de valeur d’orientation spécifique qui impliquerait l’identification prioritaire, voire exclusive, d’un parti, d’une nation, etc. ; elles ont une valeur utilitaire en poursuivant et en renforçant un mouvement par essence en-dehors et au-dessus des nationalités et des spécificités pseudo-idéologiques parce qu’il s’agit du mouvement, de la dynamique antiSystème. Il reste que cette émergence russe permet de mesurer la prodigieuse diversité, la créativité, la liberté de commentaire des innombrables “fantassins médiatiques” (expression mentionnée par Latsa) qui font aujourd’hui la substance du système de la communication. Là se trouve bien la maturité du phénomène.
Face à cette nouvelle situation, c’est la panique, la panique dans le Système, la panique-Système, dont on a sans cesse de nouveaux échos en même temps que le ridicule des réactions de défense. Les ripostes envisagées par les principales puissances au service du Système, que ce soit les USA ou que ce soit l’UE, des centaines de $millions et de €millions alloués pour un effort novateur de pseudo-“contre-propagande” impliquant de façon comique que, jusqu’ici, l’information du Bloc BAO sur la Russie était à la fois neutre et virginale, tout cela a le dérisoire du poids du papier imprimé à la manière des faux-monnayeurs, selon les tactiques tonitruantes si originales des généraux chamarrés des diverses Banques Centrales du bloc BAO ; du papier, comme celui qui imprime la presse-Système, qui servirait, pour l’usage qu’on imagine, au Système en passe de devenir dans cet immense affrontement un énorme “trou du cul du monde”, – une catégorie spécifique du “trou noir” où disparaissent les univers. Effectivement, la position dans “cet immense affrontement” du Système, des pays du bloc BAO, qui se considèrent comme les maîtres de la communication et de l'affirmation d’influence qui va avec, est celle d’un immense désarroi devant l’efficacité de la dynamique antiSystème avec l’entrée de la Russie dans le jeu.
La sensation générale qui ressort de cette situation est que l’on se trouve devant une situation réellement révolutionnaire par la place que prend désormais la communication, avec la puissance qu’elle est capable de diffuser, avec les effets qu’elle est capable d’obtenir. Nous sommes très loin de l’univers orwellien, même si la technique du Système, de sa presse-Système, etc., est effectivement le plus souvent grossièrement orwellienne. Il s’agit d’une “guerre totale” s’exprimant par les moyens d’un outil qui avait servi de complément, parfois très important certes, mais dont on n’avait jamais conçu jusqu’ici qu’il constituerait le cœur même de la guerre, à la fois son inspiration, son orientation et son outil. C’est une “guerre totale” d’influence, une “guerre totale” de persuasion, un affrontement des psychologies d’abord et des esprits par conséquent, une guerre sans contacts antagonistes nécessaires, sans violence matérielle prépondérante même si elle suscite ou alimente des conflits qui se font, eux, avec des violence matérielles, des destructions et du sang. Cette “guerre totale” peut ainsi bien mieux être interprétée comme une “guerre totale spirituelle”, permettant d’autant mieux de dégager l’enjeu qui est dans l’affrontement de deux conceptions spirituelles du monde séparées par un phénomène d’inversion totale de l’une par rapport à l’autre. Cela définit bien mieux que tous les Huntington du monde le véritable “conflit de civilisation” (“civilisation” au singulier) : c’est le véritable conflit ultime, la véritable “guerre totale” “autour de la civilisation” parce que ce qui était notre “civilisation” est devenue “contre-civilisation”, et qu’il s’agit absolument de la détruire.
dedefensa.org
Vers une guerre totale de l’information
par Alexandre Latsa
Nous voilà revenus à une sorte de nouvelle guerre froide médiatique cyber-violente, dans laquelle la Russie d’aujourd’hui apparaît de nouveau comme un modèle politique pour bon nombre d’Européens.
Bien longtemps, trop longtemps, le champ de l'information a été le domaine réservé d'une élite médiatique qui occupait tant la presse écrite que le petit écran. Dès le début des années 2000, la révolution Internet a initié un processus qui semble maintenant irréversible: l'émergence de voix dissidentes sur internet, mais aussi et surtout la possibilité pour d'authentiques spécialistes et experts de s'exprimer et de toucher un public de plus en plus large.
Breedlove appelle à une guerre de l'information contre la Russie
Le passage obligé par la presse écrite ou par les chaînes de télévision n'est plus, et ce bouleversement a notamment donné naissance à un nouveau type de citoyen: le blogueur.
Généralement simple commentateur, celui-ci peut être un expert et donc apporter dans un domaine précis une expertise qui manque journalistes, correspondants et autres pigistes de la presse généraliste. Le bloggeur présente en outre une autre force: écrivant souvent dans un esprit Wiki, bénévole ou caritatif, il n'est soumis à aucune rédaction, il tire ses revenus d'activités professionnelles sans rapport avec le monde médiatique. Souvent il entretient un dialogue avec les lecteurs de son blog, dialogue qui provoque la création de quasi think-tanks de toutes dimensions sur de différents sujets.
Le blogueur est bien souvent un travailleur acharné, stakhanoviste de la vérité, ou de sa vérité, celle qui ne va pas forcément dans le sens des grands médias. Avec la multiplication des blogs, forums et témoignages venus du terrain, autant dire que les journalistes professionnels ne peuvent plus impunément écrire n'importe quoi. Désormais, pour le journaliste qui fournit une prestation médiocre ou mensongère, la punition n'est jamais très loin: elle fait rapidement le tour de la planète sur Internet, comme on peut s'en assurer ici ou là.
C'est sans aucun doute cette médiocre qualité du travail fourni par les journalistes français, avec une bien trop forte empreinte idéologique, qui a provoqué et favorisé l'émergence de nombreux fantassins idéologiques, pour reprendre l'expression d'un journaliste français, qui ont rejoint la bataille de l'information de façon totalement bénévole, avec leur conviction pour seule arme.
Ce processus de « bloggerisation » de la communication, et donc de l'information sur Internet, bouleverse la donne et inquiète fortement les centres d'information traditionnels. Un des correspondants français à Moscou avec lequel j’ai échangé il y a quelques années m'avait confié qu'il avait parfaitement compris qu'il faisait partie de la dernière génération de journalistes traditionnels, génération qui serait probablement remplacée à terme par des bloggeurs.
Alors qu'en France on fait désormais écrire des robots à la place des journalistes, en s'inspirant de la tendance anglo-saxonne qui émerge au sein des agences généralistes de type Associated Press, en Russie c'est une tendance inverse qui émerge. Le blogueur y est de plus en plus pris en considération, et depuis août 2014, une loi assimile le blogueur qui dépasse une certaine audience (plus de 3.000 visiteurs uniques par jour) à un média presque à part entière, avec des devoirs mais aussi des droits (source).
Cette évolution est fondamentale dans le cadre global de la guerre de l'information qui oppose de plus en plus frontalement l'Otan à la Russie. Longtemps les populations d'Europe n'ont eu droit qu'à une seule lecture des événements et de l'histoire: celle concoctée par les chancelleries des pays de l'Otan, puis médiatisée par les principales agences généralistes occidentales (AP, AFP et Reuters).
Pendant la dernière décennie, la situation a évolué à mesure que de nombreux outils de communications non occidentaux ont émergé et pris de l'importance, que l'on pense à Al-Jazeera, Russia Today ou encore à des supports indiens ou chinois de très grande dimension qui communiquent de plus en plus activement dans les langues des pays occidentaux.
L'apparition de points de vue non-occidentaux, et non «occidentophiles» (soit absolument pas pro-américains) a beaucoup inquiété les chancelleries de certains pays occidentaux. Depuis deux ans environ, Bruxelles a activé et financé une armée de « trolls » chargés d'influencer les votes aux élections européennes. Cette révélation a probablement convaincu une large part des européens que si l'UE critique la Corée du Nord, elle emploie pourtant les mêmes méthodes quand il s'agit de « convaincre » ses populations de bien voter.
Dans ce monde médiatique en mutation, les outils de communication russes vers l'étranger ont enregistré quelques succès. Il y a les plateformes RIA Novosti et Voix de la Russie, désormais fusionnées sous l'appellation Sputnik mais aussi Russia Today, qui sont aujourd'hui des acteurs majeurs de l'information/ré-information et donc de la guerre entre médias qui fait rage.
A l'ouest c'est la panique.
Le commandant en chef des troupes de l'Otan en Europe a récemment appelé à mener une guerre de l'information, notamment sur les réseaux sociaux, tandis que le conseil américain des gouverneurs de la radiodiffusion déplorait que les Etats-Unis soient en train de perdre la guerre de l'information face à la Russie. A Bruxelles, l'ambiance est la même. Les Etats baltes et la Grande-Bretagne ont appelé à mettre en place un plan de réponse aux médias russes en lançant notamment une chaîne de télévision paneuropéenne en russe.
Face aux médias russes, une haine suintante est apparue au grand jour lorsque l'année dernière le rédacteur du magazine The Economist, Edward Lucas, a qualifié les employés de Russia Today d'excentriques et de propagandistes et appelé à rejeter et exclure « ces gens » (sic) du monde du journalisme. Pour la présidente de Lituanie, la propagande russe doit être identifiée et tout bonnement éradiquée.
Nous voilà revenus à une sorte de nouvelle guerre froide médiatique cyber-violente, dans laquelle la Russie d'aujourd'hui apparaît de nouveau comme un modèle politique pour bon nombre d'Européens. Mais alors que les pays occidentaux faisaient autrefois de la propagande antisoviétique en s'appuyant surtout sur les mouvements de droite, conservateurs ou patriotiques, la situation s'est aujourd'hui inversée.
Désormais, il y a en France et un peu partout en Europe des gaullistes et des patriotes qui soutiennent majoritairement la Russie, alors que ce sont les gens de centre-droit et de centre-gauche qui sont les meilleurs relais de Washington et de Bruxelles. Leur influence sur la vie de la Cité est cependant en train de fondre lentement, comme du reste le lectorat des grands médias traditionnels français.
Alexandre Latsa
00:05 Publié dans Actualité, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, défense, guerre, guerre totale, cyberguerre | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 06 avril 2015
Le Déclin de Bretton Woods
Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr
00:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, aiib, chine, états-unis, grande-bretagne, europe, asie, affaires européennes, affaires asiatiques, banques, finances, économie, politique internationale, brics | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Presseschau - April 2015 (3)
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, allemagne, europe, affaires européennes, journaux, presse, médias | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 05 avril 2015
Pressechau - April 2015 (2)
http://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2015/richtige-entscheidung-falscher-grund/
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Islands Weg aus der Finanzkrise
Islands Weg aus der Finanzkrise
«Nicht auf die Finanzmärkte hören, sondern auf das Volk»
(Olaf Ragnar Grimsson, Staatspräsident)
von Dr. rer. publ. Werner Wüthrich
Ex: http://www.zeit-fragen.ch
Vor kurzem hat die isländische Regierung der EU-Kommission und dem EU-Rat die Absicht mitgeteilt, ihr Beitrittsgesuch zurückzuziehen (vgl. Zeit-Fragen Nr. 8 vom 17. März 2015). Die rot-grüne Regierung hatte im Juli 2009 die Mitgliedschaft beantragt, nachdem die Finanzkrise in den USA die Banken des Landes verheerend getroffen hatte. Als sich das Land erstaunlich schnell erholte und im April 2013 eine neue Regierung an die Macht kam, wurden die Verhandlungen auf Eis gelegt. Aussenminister Gunnar schreibt auf seiner Webseite: «Islands Interessen ist ausserhalb der EU besser gedient.» Einem Beitritt würde die Bevölkerung nicht zustimmen, hat sie doch in den letzten Jahren erlebt, wie viel sie aus eigener Kraft erreichen kann. Island ist eine Insel im Atlantik mit 350 000 Einwohnern. Das Land verfügt über reiche Fischgründe. Seine Bewohner betreiben etwas Landwirtschaft mit vielen Schafen und bewirten immer mehr Touristen, die das Land wegen seiner Naturschönheiten und heissen Quellen besuchen und durchwandern. Damit lässt sich eigentlich gut leben.
Island hat in der jüngsten globalen Finanzkrise einen besonderen Platz – in vielerlei Hinsicht. So war die Krise in Island weit schlimmer als anderswo. Der Schuldenberg war 2008 – auf dem Höhepunkt der Schuldenkrise – viel grösser als in den südlichen EU-Ländern. Während zum Beispiel in Griechenland die Schulden damals 175 Prozent des Bruttoinlandsproduktes betrugen, entsprachen die Schulden der Atlantikinsel (vor allem die Bankschulden) dem Zehnfachen des BIP, also 1000 Prozent – ein wahrhaftes Katastrophenszenario. Und trotzdem: Island steht heute – sieben Jahre später – relativ gut da. Wie kam es dazu, und wie ist das möglich?
In den Jahren nach der Jahrtausendwende fiel Island mit sehr hohen Wachstumsraten auf. Der Grund waren allerdings nicht die Erträge aus dem Fischfang, sondern er lag anderswo: Die drei grossen Banken hatten sich auf ein risikoreiches Spiel eingelassen und die Insel in einen global ausgerichteten Finanzplatz verwandelt. Sie lockten zum Beispiel mit überhöhten Zinsen ausländische Spargelder an und investierten dieses Geld in risikoreiche Geldanlagen auf der ganzen Welt – vorerst mit Erfolg. Die dafür verantwortlichen Bankmanager gaben sich «modern» und «offen» und brachen mit den Traditionen ihrer Bank und ihres Berufsstandes – ganz dem Sprichwort folgend: «Der Krug geht zum Brunnen, bis er bricht.» Der Bruch bzw. der Einbruch kam vor sieben Jahren – ganz gewaltig – und führte zum schnellen Bankrott der drei grossen Banken.
Das Volk gibt in der Frage der Auslandschulden den Weg vor
Umstritten war die Behandlung der Auslandschulden der drei isländischen Banken, für die der Staat und damit die Steuerzahler gemäss westlicher Doktrin zum mindesten teilweise die Haftung übernehmen sollten. Es ging vor allem um die sogenannten Icesave-Gelder. Icesave hatte als Internetbank der verstaatlichten Landsbanki über Jahre hinweg viele ausländische Kleinsparer mit hohen Zinsen angelockt, deren Gelder von der isländischen Einlageversicherung nicht gedeckt waren. Vor allem Grossbritannien und die Niederlande, von wo die meisten der ausländischen Gelder stammten, verlangten nun, dass der Staat Island diese Gelder zurückzahlt. Es ging um etwa 4 Milliarden Euro (etwa 12 000$ Euro je Einwohner von Island). Die Regierung verhandelte mit den beiden Ländern, die niedrige Zinsen und lange Rückzahlungsfristen gewährten. Das isländische Parlament akzeptierte das Verhandlungsergebnis und verabschiedete am 30. Dezember 2009 ein Gesetz, das die Rückzahlungsmodalitäten regelte. – Nun aber ging das Volk mit Kochtöpfen auf die Strasse und brachte seinen Unwillen zum Ausdruck, für etwas einstehen zu müssen, was es nicht zu verantworten habe. Ausländische Spekulanten müssten die Folgen für ihr Tun selber tragen. Sie hätten schliesslich für ihr Geld 10 Prozent Zins und mehr erhalten. «Ist es moralisch und rechtlich gerechtfertigt, das Risiko einfach dem Staat und dem Steuerzahler zu übertragen?» stand auf den Transparenten und Flugblättern. Die Bürgerinitiative Defence organisierte Protestaktionen verschiedenster Art. Sie sammelte über 60'000 Unterschriften (bei 350'000 Einwohnern) und verlangte eine Volksabstimmung. Die Bürger belagerten den Wohnsitz des Präsidenten mit roten bengalischen Kerzen, die weit sichtbar ein «Stopp» für diese Politik signalisierten. Staatspräsident Olaf Ragnar Grimsson hörte die Stimme des Volkes und veranlasste eine Volksabstimmung: «Den Kern unseres isländischen Staatswesens macht aus, dass das Volk der oberste Richter über die Gültigkeit der Gesetze ist. In diesem Licht habe ich beschlossen, in Übereinstimmung mit der Verfassung, die Entscheidung über das fragliche Gesetz an das Volk zu überweisen.» – 93 Prozent der Stimmbürger sagten im März 2010 nein zur Bezahlung der Bankschulden durch den Staat.
Grossbritannien und die Niederlande waren daraufhin wohl oder übel bereit, die Rückzahlung der Bankschulden neu zu verhandeln. Island erhielt in einem neuen Abkommen weitere Zugeständnisse und Zahlungserleichterungen. Die Rückzahlung wurde bis 2046 verlängert, womit auch die kommende Generation beansprucht wurde. Das isländische Parlament akzeptierte. Der Staatspräsident setzte erneut eine Volksabstimmung an. Das Volk sagte im April 2011 wiederum massiv nein. – Was nun?
Die Isländer lösten ihr Bankenproblem wie folgt: Alle drei grossen Banken mussten Konkurs anmelden. Die Landsbanki mit ihrer Internetbank Icesave wurde verstaatlicht, die beiden anderen wurden in eine «New Bank» und eine «Old Bank» aufgeteilt. Zur New Bank (die mit neuem Kapital ausgestattet wurde) gehörten alle Geschäftsbereiche, die im Inland benötigt werden, wie der Zahlungsverkehr, die Bankomaten, eine Kreditabteilung usw. Der Old Bank wurde der riesige Schuldenberg und das gesamte Auslandgeschäft mit vielen zweifelhaften Vermögenswerten übertragen, die im Konkursverfahren liquidiert wurden. Auf diese Weise blieben die Schalterhallen offen, und die Bankomaten waren immer in Betrieb. Die Banken erhielten neue Namen. Die frühere Kaupthing-Bank heisst heute Arion, die frühere Glitinir heisst heute Islandsbanki. Alle drei Banken (die heute zum Teil in ausländischer Hand sind) beschränken sich auf traditionelle einheimische Bankgeschäfte.
Dieses Konkursverfahren erinnert an den Untergang der Swissair, bei dem sofort eine neue kleinere Gesellschaft – die Swiss – ins Leben gerufen wurde (die heute von der Lufthansa kontrolliert wird) und bei dem die verbleibenden Vermögenswerte der alten Gesellschaft und der riesige Schuldenberg im Konkurs vollständig liquidiert wurden.
Bewältigung des Alltags und Erholung
Das Leben auf der Insel war seit Ausbruch der Krise schwierig. Die isländische Krone sackte ab. Die Preise stiegen. Die Reallöhne sanken. Das Leben wurde teuer. Die Arbeitslosigkeit stieg. Die Wirtschaftsleistung war bereits 2009 um sieben Prozent eingebrochen. Die Regierung benötigte einen Kredit des IWF von 10 Milliarden Dollar, um die schwere Zeit zu überstehen. Dieser stellte – wie üblich – Bedingungen. Einen Kahlschlag im Sozialbereich lehnte die links-grüne Regierung jedoch ab. Es gelang ihr trotzdem, das IWF-Programm zu erfüllen. Auch befreundete Länder wie Norwegen und Schweden halfen mit Geld. Für die Bevölkerung wurden die Steuern erhöht, die Progression auf der Einkommenssteuer verschärft und eine Reihe unorthodoxer Massnahmen ergriffen, um die Schulden zu reduzieren. So wurden an Auslandswährungen gebundene Kredite als ungesetzlich erklärt. Unternehmen erhielten von der Regierung spezielle Umschuldungsprogramme. Ein Schuldenschnitt bei Immobilienkrediten folgte. Die kleinen Hauseigentümer erhielten Zahlungserleichterungen. Um die Währung zu schützen und um Kapitalflucht zu verhindern, führte die Regierung Kapitalverkehrskontrollen ein, die bis heute aufrechterhalten werden. So dürfen Privatreisende ins Ausland nur eine beschränkte Zahl Euro umtauschen.
Der IWF respektierte die Vorgehensweise der Regierung. Mehr noch – er fragte den isländischen Finanzminister Steingrimur Sigfusson an, ob er nicht IWF-Hauptverantwortlicher für Griechenland werden wolle. Dieser lehnte jedoch ab (Frankfurter Allgemeine Zeitung vom 21. Februar 2015).
Lange währte die Krise in Island nicht. Die energische, im Volk abgestützte Politik zeigte bald Resultate. Der Tourismus und die Fischindustrie profitierten massiv von der schwachen Währung. Island wurde billig. Es wurden weniger teure Gebrauchsgüter importiert, dafür mehr im Inland produziert. Auf den Einbruch von sieben Prozent im Jahr 2009 folgte bereits drei Jahre später ein Plus von drei Prozent – ein Wert, der über dem EU-Durchschnitt lag. Die Inflation war verschwunden und die Arbeitslosigkeit liegt heute bei vier Prozent – wie in der Schweiz. Eine Jugendarbeitslosigkeit, die in andern Ländern katastrophale Ausmasse angenommen hat, gibt es nicht. – Die Rating-Agentur Fitch erhöhte die Kreditwürdigkeit des Landes wieder. Sie begründete dies explizit mit dem «Erfolg unorthodoxer Antworten auf die Krise».
Geholfen hat weiter der Entscheid des EFTA-Gerichtshofes im Jahr 2013, der in diesem Fall volksnah urteilte und die Staatshaftung für die ausländischen Bankschulden ablehnte.
Erfolg auf dem Boden der Souveränität und der direkten Demokratie
Warum erholte sich das Land so schnell wieder? Entscheidend für die Rettung war zum einen die Stimme des Volkes. Die Isländer haben nicht nur in zwei Volksabstimmungen entscheidende Weichen gestellt. Die Bevölkerung hat in einer Vielzahl von Aktionen das Geschehen aktiv – aber immer gewaltfrei – mitbestimmt. So wehrte sie sich mit originellen Internetauftritten gegen Versuche von Grossbritannien, die Isländer in die Terrorecke zu drängen und sämtliche Bankguthaben von Isländern in Grossbritannien einzufrieren. Zum anderen haben die Isländer die Ärmel hochgekrempelt und ihre Volkswirtschaft wieder auf Vordermann gebracht. Die drei «neuen», massiv geschrumpften Banken erfüllen darin ihre traditionelle Aufgabe. Die Bevölkerung verhinderte auch, dass die für die Fehlentwicklung verantwortlichen Bankmanager wie andernorts mit einer hohen Abgangsentschädigung ihre Posten verlassen konnten. Etliche müssen sich heute einem Gerichtsverfahren stellen. Eine parlamentarische Untersuchungskommission hatte einen 2000seitigen Bericht erstellt, der eine kleine Gruppe von etwa 30 Bankmanagern, Regierungsmitgliedern und Notenbankern als Hauptverantwortliche für das Finanzdebakel nannte. Der Oberste Gerichtshof verurteilte vor kurzem vier von ihnen zu fünf bis sechs Jahren Gefängnis wegen betrügerischer Marktmanipulationen und Untreue, die härteste Strafe, die Island im Bereich der Wirtschaftskriminalität je verhängt hat.
Weiter war für die Rettung die eigene Währung entscheidend: Der massive Einbruch der isländischen Krone führte nicht in den Untergang (wie manche Finanzpropheten geunkt hatten), sondern er war die entscheidende Voraussetzung für die schnelle Erholung. Heute hat sich die isländische Krone mit einem Minus von etwa 30 Prozent gegenüber der Vorkrisenzeit stabilisiert. Andere Länder könnten sich davon inspirieren lassen! Für ein Euro-Mitglied wäre ein Austritt aus der Gemeinschaftswährung Voraussetzung für einen ähnlichen Weg.
Der erfolgreiche isländische Weg aus der Bankenkrise unterscheidet sich vom zentralistischen, von oben gesteuerten Weg der Bankenrettung und der «Schuldenbewirtschaftung» der EU, auf dem bankrotte Banken künstlich am Leben gehalten werden und die Steuerzahler haften. Island hat die Meinung gründlich widerlegt, dass die Rettung grosser Banken «alternativlos» sei (Too big to fail). Auch wenn der isländische Weg nicht eins zu eins auf andere Länder übertragen werden kann, inspiriert er doch, mutig neue Wege zu suchen. Er zeigt auch, wie ein kleines Land mit eigener Währung in der globalen Finanzwelt selbstbewusst seinen Platz behaupten kann. Der Rückzug des EU-Beitrittsgesuchs ist die logische Konsequenz. Finanzprobleme dürfen nicht von einer kleinen Elite hinter geschlossenen Türen gelöst werden, sondern die Bevölkerung und die Steuerzahler können konstruktiv mithelfen, den Weg zum Erfolg zu finden. Dass der IWF den isländischen Finanzminister angefragt hat, bei der Bewältigung der Schuldenkrise in Griechenland mitzuhelfen, spricht für sich.
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samedi, 04 avril 2015
Vladimir Poutine prépare-t-il un « gros coup » avec le Japon ?
Arnaud Dubien*
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Presseschau - April 2015 (Aussenpolitisches)
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Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée...
Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée...
par Philippe Migault
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site d'information russe Sputnik et consacré à l'intérêt d'un partenariat stratégique entre la Russie et l'Europe pour stabiliser la Méditerranée. Philippe Migault est Directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).
Europe-Russie, indispensable entente en Méditerranée
L'opposition déterminée du Kremlin à toute intervention armée de la « communauté internationale » en Syrie en 2013, afin de soutenir la rébellion au régime de Bachar el-Assad, a été l'élément précipitant l'émergence d'un nouveau paradigme international en gestation lente depuis 2003, caractérisé par une tension croissante entre la Russie d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés les plus fidèles de l'autre.
S'il est exagéré de parler d'une nouvelle guerre froide, les paramètres géopolitiques et idéologiques différant très sensiblement de ceux qui prévalaient avant 1989, l'expression n'en fait pas moins florès dans la presse occidentale et, notamment, lorsqu'il s'agit d'évoquer la diplomatie russe en Méditerranée. Cette zone, pourtant, n'est pas considérée par les autorités russes comme la plus cruciale du point de vue de leurs intérêts vitaux et, à ce titre, se prête moins que l'Europe orientale à un affrontement avec les Etats-Unis et l'Union européenne.Certes la Méditerranée, dans l'inconscient collectif russe, est un espace chargé de symboles historiques forts. Ceux-ci ne sont pas à négliger dans le cadre de la politique intérieure de la Fédération de Russie, caractérisée par une montée en puissance du patriotisme transcendant toutes les orientations politiques. Espace traditionnel de projection de puissance sous les Tsars, la Méditerranée est considérée comme une aire dans laquelle la voix de la Russie doit être entendue.
Du point de vue de la religion en premier lieu. Depuis la chute de Constantinople en 1453, Moscou a toujours prétendu à la succession spirituelle de l'empire byzantin et, à ce titre, s'est érigée en protectrice des communautés chrétiennes d'Orient. Prétendant régner sur la « troisième Rome » les Tsars ont, en conséquence, multiplié les guerres de conquête contre l'empire ottoman au nom de la défense des communautés chrétiennes des Balkans. La guerre de Crimée, rappelons-le, prend sa source dans la volonté russe de réaffirmer le Primat orthodoxe sur les Lieux Saints de Palestine. Cette vision, toujours vivace au sein d'une opinion publique russe qui, depuis la chute de l'URSS, a opéré un important retour vers la religion, n'est pas à négliger alors que, sur le pourtour méditerranéen, les chrétiens sont aujourd'hui persécutés, que ce soit sur le théâtre syro-irakien, en Egypte ou, précédemment, au Liban.
Du point de vue stratégique ensuite. Menées au nom de la religion, les guerres livrées par la Russie Tsariste en Méditerranée n'avaient pourtant rien de croisades. Plus que la défense de la foi chrétienne, simple prétexte visant à obtenir l'adhésion de la population russe, le véritable objectif a toujours été d'obtenir l'accès aux mers chaudes qui faisait défaut à la Russie, en conquérant Constantinople et les Détroits. Cette politique a produit quelques-unes des plus grandes victoires russes: Tchesmé, Patras, Navarin…La Russie a renoncé depuis longtemps à ses vieilles ambitions. Mais elle entend bien, si nécessaire, défendre ses positions dans la région à l'aide de ses forces armées.Pour autant la Méditerranée n'est pas cruciale pour la Russie. Le débouché de Suez ne lui est pas aussi indispensable. Figurant parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, la Russie n'a pas besoin de garantir un accès permanent et rapide aux hydrocarbures du golfe Persique.
Certes le port de Novorossiïsk, en mer Noire, est le plus important de Russie pour le trafic containers. Installé en eaux profondes (les fonds de la baie Tsemes oscillent entre 21 et 27 mètres), il peut accueillir les plus grands navires. Débouché du Caspian Pipeline Consortium, acheminant en mer noire le pétrole kazakh du gisement de Tengiz, il joue un rôle important dans la politique russe de l'énergie. Port privilégié pour l'importation des produits d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, notamment les produits agricoles, il retrouve aussi depuis 2003 une importance militaire relative, 300 millions d'euros d'investissements ayant été consentis pour les infrastructures de la base navale depuis 2007.
Mais il ne faut pas oublier que ce potentiel ne peut être exploité à plein. L'activité commerciale de Novorossiïsk est nécessairement limitée compte tenu des règles de navigation du Bosphore, limitant le transit à des bâtiments d'un tonnage maximal de 100 000 tonnes. Incapable d'accueillir, par exemple, les plus grands supertankers, jaugeant 250 000 tonnes, Novorossiïsk est de surcroît enclavée, mal desservie par route et par rail, ce qui restreint son rôle dans le cadre de l'économie russe. Et les autres ports russes en mer noire sont nettement moins aptes encore au grand commerce maritime. Taganrog et Azov sont situés en eaux peu profondes (respectivement 5 et 8 mètres). Le trafic est faible à Touapsé. Il existait un grand projet portuaire à Taman, à l'extrémité de la péninsule éponyme, avec notamment la volonté d'en faire le principal port russe dédié à l'exportation d'ammoniac. Mais le rattachement de la Crimée semble avoir interrompu le projet, les infrastructures portuaires de cette dernière dotant la Russie de nouveaux et précieux atouts maritimes.L'apport de la Crimée est de nature à accroître très sensiblement les capacités navales russes en Mer Noire, donc, dans une certaine mesure, en Méditerranée. Les ports et chantiers navals de Sébastopol, Eupatoria, Féodosia, Kertch, le site d'entraînement pour avions de combat embarqués NITKA de Novofedorovka, additionnés aux capacités navales et aéronavales de Novorossiïsk et de Yeysk, offrent à la Russie la possibilité théorique d'accélérer la modernisation de la flotte de la mer Noire. Celle-ci, vieillissante, devrait recevoir six nouveaux sous-marins et six nouvelles frégates d'ici 2020, ce qui lui permettrait de demeurer la flotte la plus puissante de la région hors Turquie.
Il convient cependant de relativiser le potentiel de croissance qu'offrira la Crimée à la politique russe en Méditerranée, du moins à moyen terme.
Au-delà de l'actuelle faiblesse des moyens industriels et navals, la Russie ne peut guère envisager de mener une politique agressive en Méditerranée pour des raisons géostratégiques évidentes. D'une part en raison de la barrière que continue de représenter le goulet des détroits, dont les deux rives sont contrôlées par la Turquie, Etat membre de l'OTAN. D'autre part parce que la flotte russe est sans doute condamnée à long terme à évoluer en Méditerranée en situation d'infériorité quantitative face aux marines de l'Alliance Atlantique, cette dernière ayant la capacité, de surcroît, d'assurer très facilement sa supériorité aérienne dans l'ensemble du bassin Méditerranéen. Enfin parce que la Russie, en dehors du point d'appui de Tartous, ne dispose d'aucune base navale d'importance sur ce théâtre.
Acteur de second rang comparativement aux puissances riveraines et aux Etats-Unis, la Russie effectue cependant un retour sur la scène méditerranéenne, dont elle s'était retirée depuis la dislocation de l'Union Soviétique. Les autorités russes profitent de circonstances favorables, endogènes et exogènes, les autorisant de nouveau à mener une politique aux ambitions raisonnables.
Endogènes en premier lieu: En dépit de ses actuelles difficultés économiques, la Russie a acquis entre 2000 et 2013 les moyens financiers lui permettant d'apporter son soutien aux Etats de la région, d'acheter amitiés et alliances.
Exogènes ensuite: Alors qu'une désaffection certaine se manifeste en Grèce, à Chypre et dans les Balkans vis-à-vis du modèle européen, compte tenu de la crise affectant l'Union Européenne et des politiques d'austérité drastiques imposée par Bruxelles, la Russie trouve une occasion d'accroître son influence au sein de ces Etats proches par la culture, qu'elle soit slave et/ou orthodoxe. La possibilité pour les forces russes de se voir octroyer des facilités à Chypre, sur la base aérienne de Paphos et dans le port de Limassol, a été évoquée. Membres de l'Union Européenne, la Grèce et Chypre n'ont également pas hésité à acquérir des armes russes, tandis que Vladimir Poutine et Alexis Tsipras, qui doivent se rencontrer le 8 avril prochain, ont multiplié les messages d'amitié l'un envers l'autre.Les exportations d'armement évoquées supra sont l'un des principaux vecteurs permettant à la diplomatie russe de renforcer son influence en Méditerranée. Parce qu'elle a très tôt dénoncé les conséquences des « Printemps arabes » — arrivée au pouvoir de l'Islamisme radical (Egypte, Tunisie), guerres civiles (Syrie), Etats faillis (Libye) — la Russie est considérée par les pays menacés de troubles similaires comme un allié précieux, en mesure de leur fournir les armements susceptibles de maintenir l'ordre en interne et de les protéger d'une éventuelle intervention occidentale.
Réédition du syndrome du barrage d'Assouan, la Russie n'aurait peut-être jamais repris pied en Egypte si les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux n'avaient dénoncé avec une telle véhémence la répression de la confrérie des Frères musulmans par le régime du maréchal al-Sissi. Aujourd'hui ce dernier négocie des contrats d'armement avec Moscou représentant un montant total de plus de deux milliards de dollars, discute d'une aide russe permettant à l'Egypte d'élargir le dispositif du Canal de Suez, tandis que les denrées agricoles égyptiennes sont venues remplacer sur les étals russes les marchandises européennes sur lesquelles Moscou a décrété l'embargo.
Le partenariat militaro-industriel avec l'Algérie s'est encore renforcé malgré les mésententes survenues en 2007 lors d'un contrat portant sur la livraison de Mig-29 défectueux.
Quant à l'alliance russe avec la Syrie, alors qu'on évoque timidement la nécessité de rechercher la coopération de Bachar al-Assad pour combattre les Islamistes radicaux de l'Etat Islamique (EI), elle n'a jamais été aussi solide, tant la pertinence des mises en garde russes contre la chute des régimes baasistes a été démontrée par l'absurde.
Et l'influence russe n'est pas spécifique aux Etats arabes. Israël, où vivent aujourd'hui plus d'un million de russophones, entretient également des liens de plus en plus étroits avec la Russie, dans le domaine notamment du renseignement antiterroriste. Tel-Aviv s'est abstenu de voter la résolution des Nations Unies condamnant l'intervention russe en Crimée. L'Etat hébreu, qui a annexé ouvertement (Golan) ou de facto (colonies de Cisjordanie) des territoires étrangers, pouvait, il est vrai difficilement, fustiger la Russie sur ce point alors que Moscou dispose de solides capacités de nuisance à son égard via, notamment, les matériels militaires qu'elle peut fournir à la Syrie ou à l'Iran.
La Russie, au total, ne pèse pas en Méditerranée du même poids qu'une des principales puissances riveraines. Elle n'en renforce pas moins méthodiquement ses positions, notamment depuis le début des « Printemps arabes ».
Cette influence croissante est parfois perçue comme une menace, l'expression d'une volonté expansionniste. Il est pourtant possible de considérer différemment le rôle croissant de la Russie en Méditerranée. Nous partageons avec elle de nombreux intérêts dans la zone, tant du point de vue économique que sécuritaire. Alors que le risque d'attentats islamistes n'a jamais été considéré comme aussi élevé dans l'UE, que l'EI multiplie les atrocités sur le front syro-irakien, que la Libye et la bande sahelo-saharienne sombrent dans l'anarchie et le terrorisme, chacun est conscient que la menace n'est pas la Russie, mais les mouvements wahhabites armés, qui campent aujourd'hui sur les côtes libyennes, à 350 kilomètres de l'Italie.
Dans ce cadre la coopération avec Moscou, qui mène depuis 1994 une guerre sans trêve à ces groupes fondamentalistes, est un atout dont il serait absurde et dangereux de se passer. La France ne serait pas capable d'intervenir au Mali et en République Centrafricaine sans les avions gros porteurs Antonov-124 d'une entreprise détenue à 50% par des actionnaires russes, Volga-Dnepr. Les services de renseignement russes ont régulièrement livré des informations à leurs homologues américains, britanniques, français sur les mouvements terroristes islamistes et réciproquement. Parallèlement les Russes et les Iraniens ont été les premiers, par leur aide matérielle, à soutenir les régimes de Damas et de Bagdad qui, pour être autoritaires, n'en sont pas moins jugés préférables aujourd'hui aux partisans d'Abou Bakr al-Baghdadi par les chancelleries occidentales.Russes et Européens, nous avons le même ennemi, le fanatisme sunnite, menaçant dans l'ensemble de la Méditerranée, quelle que soit la rive considérée. Le plus grand péril, dans l'immédiat, est celui-là. Il faut déterminer en conséquence notre politique de défense et de sécurité et nos relations avec la Russie.
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vendredi, 03 avril 2015
Lee Kwan Yew
Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
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Michel Onfray semble avoir de plus en plus de mal à supporter un certain prêt-à-penser!
Michel Onfray, docteur en philosophie, semble avoir de plus en plus de mal à supporter un certain prêt-à-penser!
Ex: http://medias-press.info
Ce week-end, le quotidien belge Le Soir lui offrait deux pleines pages d’entretien.
Morceau choisi :
« (…) il fallait être Charlie, sous peine d’être Dieudonné; il fallait être tolérant, sauf pour ceux qui ne pensent pas comme Valls; il fallait éviter les amalgames et n’avoir pas entendu que les criminels avaient mis leur crime sous le signe de la vengeance du Prophète; il fallait affirmer que l’équipe de Charlie était morte pour la liberté d’expression, mais comprendre que la liberté d’expression s’arrêtait juste après l’ânonnement du catéchisme médiatique; il fallait défiler en masse et applaudir on ne sait quoi sous peine d’être complice des tueurs; il fallait dire de l’islam, tout l’islam, qu’il était une religion de paix, de tolérance, et d’amour – en un mot, il fallait ne plus penser et obéir, obéir à la doxa imposée par les médias qui n’ont jamais vendu autant de papier ni obtenu pareils records d’audience. C’était le but. Il faut lire ou relire Propaganda. Sous-titré : Comment manipuler l’opinion en démocratie, d’Edward Bernays, le neveu de Sigmund Freud, qui a publié ce texte en 1928 pour expliquer comment une poignée de gens invisibles fabrique le consentement en démocratie. Un livre qui se trouvait dans la bibliothèque de Goebbels.«
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jeudi, 02 avril 2015
Le premier tram à hydrogène
Des scientifiques chinois fabriquent le premier tram à hydrogène avec l’eau comme unique déchet
Ex: http://izitech.ma
Des scientifiques chinois viennent de mettre au point, le premier Tramway dont le combustible est l’Hydrogène et qui rejette de l’eau… uniquement !
La Chine qui connait énormément de problèmes à cause de la pollution, entreprend un pas de géant dans l’innovation avec un Tramway puissant capable de faire des centaines de kilomètres avec une seule recharge en hydrogène.
Ce Tramway révolutionnaire est fabriqué par l’entreprise Sifang, une filiale de la compagnie nationale chinoise des chemins de Fer. Le tout en collaboration avec plusieurs organismes de recherche chinois.
Ce Tramway peut traverser 100 Kilomètres avec une vitesse de pointe de 70 Km/h tout en transportant 380 personnes, le tout avec un seul « plein » d’Hydrogène.
Ce véhicule qui a été développé durant les 2 dernières années, est déjà en cours de production pour équiper plusieurs villes chinoises dans les prochains mois.
Mieux encore, l’unique émission générée par ce Tramway est… l’eau. A travers un procédé ingénieux qui permet de garder une température optimale à l’intérieur du container d’Hydrogène et éviter ainsi la formation d’Oxyde d’Azote.
En tout, un seul résidu : l’eau ! En plus, pour faire un plein, le Tram a besoin de 3 minutes seulement de recharge.
Un plein peu couteux en comparaison avec l’alimentation électrique communément utilisée dans ce type de transport.
La Chine n’est pas à son premier essai avec des transports alimentés par une énergie propre : l’une des premières voitures commerciales alimentées en Hydrogène a fait son apparition en Chine.
L’année dernière, 3 voitures à Hydrogène ont battu un record en Chine avec plus de 10.000 Km parcourus. Le tout avec 128 recharges. La plus grande distance parcourue avec une seule recharge était tout de même de 588 Km (autant qu’une citadine classique).
L’Hydrogène est une solution propre pour la production d’énergie : l’hydrogène compressé dans des cellules spéciales, combiné avec l’Oxygène provenant de l’air ambiant, produit de l’énergie électrique avec de l’eau comme unique résidu.
Le production même de cet hydrogène est de plus en plus propre en évitant totalement l’usage des carburants classiques pour son extraction.
Le Tram à Hydrogène Chinois en vidéo
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Yemen: l'Arabie Saoudite aux abois
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
La guerre déclenchée par l’Arabie saoudite, les monarchies du golfe et les pays arabes sunnites au Yémen, est une tentative risquée de Riyad de sauver sa position dans le monde arabe et son régime.
La monarchie qui se présente comme gardienne intouchable des lieux saints de la Mecque et de Médine est en fait prise entre deux feux, le califat en Irak et Syrie qui revendique la direction du monde musulman Sunnite et la poussée Chiite au Yémen dans la péninsule arabique elle-même avec le soutien de l’Iran. Le roi saoudien Salmane a affirmé que l'opération aérienne " Tempête décisive " impliquant neuf pays arabes se poursuivrait jusqu'au " rétablissement de la sécurité " au Yémen, plongé dans un chaos total. Avec l'aide de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui dispose de puissants relais dans l'armée, les Houthis avaient déferlé de leur fief dans le nord. Il se sont emparés de vastes territoires depuis septembre 2014 dans le centre et l'ouest du Yémen, dont la capitale Sanaa, avant de progresser ces derniers jours vers Aden.
Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, présent à ses côtés au sommet des chefs d'Etat arabes en Egypte, a espéré la poursuite de la campagne arabe jusqu'à la "reddition" des Houthis. Les deux dirigeants sont ensuite partis pour Ryad et M. Hadi ne rentrera pas "pour l'instant" à Aden où il s'était réfugié en février, selon son chef de la diplomatie Ryad Yassine.
La campagne aérienne commandée par le royaume sunnite saoudien pour empêcher les Houthis d'instaurer un régime pro-iranien au Yémen, pays avec lequel il partage une longue frontière, reçoit le soutien en logistique et en renseignement des Etats-Unis.
Moscou s'est inquiété que le conflit au Yémen ne perturbe les négociations sur le programme nucléaire iranien, en plein sprint final pour arracher, d'ici mardi, un compromis historique entre Téhéran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis. C’est peut être également l’objectif de cette campane militaire saoudienne. Des responsables diplomatiques du Golfe ont affirmé que la campagne militaire pourrait durer jusqu'à six mois, ajoutant s'attendre à des représailles iraniennes sous forme d'actes de déstabilisation.
Le sommet annuel des chefs d'Etat de la Ligue arabe, focalisé sur la création d'une force militaire conjointe, s'est ouvert samedi, l'opération de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen faisant figure de test pour cette initiative. Depuis plusieurs semaines, c'est le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui réclamait avec le plus d'insistance cette force arabe pour lutter contre les groupes "terroristes", en particulier l'organisation Etat islamique (EI), qui multiplie les atrocités en Irak et en Syrie et gagne du terrain en Libye et en Egypte dans le Sinaï.
Mais plus que le groupe extrémiste sunnite, c'est la crainte de voir le grand rival iranien chiite étendre son influence dans la région qui pourrait obliger les pays arabes à surmonter leurs dissensions et entériner à Charm el-Cheikh la création d'une force militaire conjointe. Un projet mal vu en Israël mais bien vu chez les palestiniens et les égyptiens qui interviennent au Yemen en pensant bien sûr à la Libye.
Les guerres de stabilisation des états arabes contre les djihadistes ne font sans doute que commencer…. Mais il est déjà bien tard.
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mercredi, 01 avril 2015
Germanwings-Absturz: Kriegsakt gegen Deutschland?
Germanwings-Absturz: Kriegsakt gegen Deutschland?
Daniel Prinz
Ich habe ganz stark den Eindruck, dass wir alle von den Behörden und den Mainstreammedien gehörig an der Nase herumgeführt werden, was die Ursache und die wahren Hintergründe des Germanwings Absturzes betreffen. Die großen Medien bedienen sich dabei einer besonderen Taktik: Während bestimmte Fakten nicht hinterfragt werden (z.B. der Verlust der Speicherkarte des Datenschreibers oder die Rolle der gesichteten Mirage-Kampfjets), werden uns andere Brotkrümel in homöopathischer Dosis verabreicht, die uns wohl unterbewusst zu einer bestimmten Schlussfolgerung führen und auf ein bestimmtes Endergebnis hin programmieren sollen.
Was momentan abläuft, sehe ich daher als Massenpsychologie vom Feinsten. Das ist eine ungeheuerliche Behauptung, meinen Sie? Warten Sie es ab!
Zahlreiche Ungereimtheiten und Vertuschungen
Mein Autorenkollege Gerhard Wisnewski blickte in seinem jüngsten Artikel in die richtige Richtung und stellte genau die richtigen Fragen. Ich hinterfrage grundsätzlich immer alles, und mein Gefühl sagt mir, dass wir weder von der Regierung noch von den Medien jemals die absolute Wahrheit über die wirklichen Ursachen des Germanwings-Absturzes erfahren werden, bestenfalls nur Halbwahrheiten. Wie ich darauf komme?
Nun, beispielsweise behauptet der französische Staatsanwalt Brice Robin, er habe den Tonaufzeichnungen zufolge ein »menschliches Atmen im Inneren des Cockpits« entnehmen können. Bis zum Aufprall sei die ganze Zeit über das »ruhige und regelmäßige Atmen«des Co-Piloten zu hören. Diese Aussagen halte ich für sehr fragwürdig. Wieso? Aus folgendem Grund: Wenn sich ein Flugzeug gerade im Absturz befindet, so wird der Puls eines auch noch so »abgebrühten« Menschen recht hoch sein, und damit einhergehend wird die Frequenz der Atmung alles andere sein, nur nicht »ruhig und regelmäßig« wie in einer entspannten Ruhephase.
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mardi, 31 mars 2015
A320: Une autre version possible
A320: Une autre version possible
Il semble bien que le très puissant complexe militaro-industriel via différentes officines et administrations ait atteint un tel degré de monstruosité et les politiques un tel degré d’aveuglement, de complicité ou de soumission que tout, vraiment tout, est imaginable.
Bien sûr, la facilité est de classer toute tentative de compréhension des événements dans le fourre-tout « complot », comme ça, on est sûr qu’une grande partie de la population ne se risquera pas à les suivre. Des fois qu’ils auraient l’air d’imbéciles… Et puis, la réalité est parfois plus terrorisante que l’illusion. Alors, on ferme les écoutilles, c’est plus confortable.
Ceci dit, l’article qui suit n’est pas pour moi forcément la vérité. Elle pourrait l’être ce qui n’est pas pareil.
A vous de voir.
Obama furieux par l’incident de l’A320 Germanwings, refuse de rencontrer les dirigeants de l’OTAN pour s’expliquer
« Un nouveau rapport publié par le Service de renseignements Russe ( SVR ) qui déclare aujourd’hui que le président Barack Obama est furieux que le Vol 9525 Germanwings AIT ÉTÉ ABATTU, dans le sud de la France, pendant les «manœuvres» de l’OTAN, tuant 150 passagers. Barack Obama a scandaleusement refusé de rencontrer le commandant en chef de l’alliance occidentale, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, malgré les demandes répétées de cellui-ci ».
Obama était également furieux du fait que deux ingénieurs du Pentagone faisaient partie des vicitimes du vol 9525 de Germanwings, des victimes specialisées dans les radars ou justement, peut-être spécialistes du système de défense High Energy Liquid Laser Area (HELLADS) qui sert actuellement secrètement, dans les operations de l’OTAN contre la Fédération de Russie. Cette catastrophe qui serait en fait un accident révélant de la sorte l’existence de cette arme mal controlée par les États-Unis et mettant en danger la sécurité des avions civils du monde entier.
« Le crash du vol 9525 de Germanwings est en rapport avec les manœuvres de l’OTAN sur l’Ukraine, le ministère de la Défense ( MoD ) avait précédemment rapporté l’échec d’un test de » l’US Air Force et de son système de défense High Energy Liquid Laser Area (HELLADS) sur la base aérienne d’Aviano en Italie, dans une tentative d’abattre un avion porteur de type nucléaire de la Fédération de Russie. Le SVR a noté dans son rapport que le président Obama avait connaissance des dangers de ce test laser pour les vols de l’aviation civile lors des manœuvres au début du mois, après un test similaire qui avait presque causé la destruction de l’avion civil LH1172 Lufthansa en France, il y a deux semaines, et c’est exactement de cette façon que le vol 9525 Germanwings a été descend/abattu rapidement avant que les pilotes et les contrôleurs de vol puissent reprendre le contrôle de l’appareil.
Plus intéressant encore, dans le rapport du SVR, demeurent ce qu’il nomme la «couverture massive» des agences de renseignement occidentales visant à garder les citoyens dans l’ignorance de la vérité de ce qui est véritablement arrivé au vol 9525 Germanwings et de charger, de blâmer le copilote Andreas Lubitz.
L’opération de camouflage de la catastrophe du vol 9525 de Germanwings , selon ce rapport publié par le SVR, est menée par une unité spécialisée du Federal Bureau of Investigation (FBI) à la demande de l’Union Européenne qui, comme dans tous les incidents précédents de ce type, et sans connaître tous les faits, affirme avec force que l’accident est dû au terrorisme .
En revanche, les experts du SVR dans leur rapport, attestent d’une part de la certitude que l’avion n’a pas été abattu sous prétexte de terrorisme, les services de renseignement occidentaux, dirigés par le FBI, inondent de leur côté les médias avec des rapports indiquant que le co-pilote Lubitz, est en fait un terroriste … qui a bloqué le pilote à l’extérieur du cockpit, puis, qui a délibérément mis sur une trajectoire de collision le vol sur les montagnes françaises. »
Un beau scénario auquel tout le monde croit, même le député UMP Bernard Debré qui déclare au journal Le Point que « Le traitement du copilote est sans doute responsable du drame » alors qu’il n’en sait rien ; la Clinique en Allemagne n’a communiqué aucun élément, ni sur le service qui aurait accueilli le jeune pilote, ni sur son traitement, il aurait très bien pu être victime d’une maladie honteuse, on en saurait pas d’avantage, et peut-être que ce pilote que la propagande médiatique accuse pour dissimuler la vérité sur l’implication d’une arme secrète américaine, a tout fait pour sauver l’avion avec son commandant de bord. Cela nous indique également que nos dirigeants seraient complices et savent la vérité, autant F. Hollande qu’Angella Merkel et les autres et tout cela pour garder secrète l’implication et les erreurs des américains d’où la colère de M. Obama.
« De toutes les photos du site de la catastrophe du vol 9525 de Germanwings, qui montrent des milliers de fragments éparpillés sur une vaste zone de plusieurs centaines d’hectares, avec de nombreux ruisseaux et montagnes, sans un seul point d’impact identifiable, on peu naturellement venir à la conclusion logique que le vol 9525 Germanwings a explosé dans les airs, selon ce rapport, et l’objectif principal de la couverture des services de renseignements occidentaux est de distraire le public de ce qu’il voit, le forçant à se concentrer sur l’idée du jeune terroriste comme « bouc émissaire ».
« Cette tactique de l’enfumage est très bien connue des services de sécurité et de propagande, le rapport explique, qu’elle a été utilisé avec beaucoup de succès en 2001, concernant l’attaque du 11 Septembre sur le Pentagone, où le peuple américain a été « convaincu » qu’un avion détourné avait frappé le Pentagone de plein fouet, malgré les premiers rapports de CNN indiquant que cet attentat n’était pas couronnée de succès, alors que les images du trou dans le bâtiment démontrait la taille d’un missile de croisière, et non celle d’un avion de ligne ».
Malheureusement, conclut le rapport, les Occidentaux ne sauront jamais la vérité de ce qui est arrivé au vol 9525 de Germanwings , étant donné que leurs gouvernements connaissent les conséquences qui pourraient s’attendre si la vérité était connue ».
Ainsi se termine l’article, chacun en pensera ce qu’il voudra, nous avons là une autre version qui mérite que l’on s’y attarde.
Nous vivons une époque formi-diable…
- Source : Aurora
14:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : a320 germanwings, otan, europe, affaires européennes, actualité | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Israel’s Future Vision of the Middle East
Israel’s Future Vision of the Middle East
Ex: http://www.strategic-culture.org |
Beginning in 1982 with the «Yinon Plan», a proposed Israeli future for a Middle East based on a series of failed Arab states divided into warring smaller fiefdoms, and maturing in the 1990s with Binyamin Netanyahu’s commissioned policy paper called «A Clean Break,» which foresaw scrapping the entire peace process with the Palestinians, Netanyahu enters his fourth term as prime minister in command of an Israel that has scrapped a Palestinian state and which has provided assistance to the Salafist/Saudi axis in support of the Islamic State, Al Qaeda, and other radical jihadist groups. Today, as a result of Israeli right-wing/Saudi/Gulf Wahhabist collusion, Iraq, Syria, Libya, and Yemen are failed states and the Middle East is becoming increasingly «balkanized».
In December 2014, a Shin Bet intelligence report revealed that during the first few months of 2015 the disintegration of Iraq, Syria, Yemen, and Libya into warring factions would accelerate. That prediction has materialized. The Israeli report also saw Egypt, Saudi Arabia, and Turkey becoming more autocratic states. That, also, has come about, especially in Saudi Arabia where the new king, Salman, has started to reverse some of the minor reforms instituted by his late predecessor, Abdullah. The Israelis predicted that Syrian president Bashar al-Assad would rule over what the Israelis called "Little Syria," withy effective control of only 20 to 30 percent of the country. The Israelis saw the remainder of Syria in the hands of jihadist groups like the Islamic State and Jabhat al-Nusra, with smaller cantons in the hands of Syrian Kurds and non-jihadist Sunni tribes, all of which would be fighting each other, as well as against the Assad government. The report supported Israel enhancing its position in the Golan Heights. In fact, Israel has done much more than that. The Jewish state has actively supported logistically and with weapons and intelligence Syrian and foreign jihadists, including Jabhat al-Nusra and the Islamic State forces that have militarily engaged Assad’s forces and Lebanese Hezbollah near the Golan Heights, which remains in Israeli hands without any threat to Israel’s interests in the region from the Islamic State. The Islamic State/Jabhat al-Nusra unholy alliance with Israel comes as a bitter pill for the Palestinians of the West Bank and Gaza who have never been able to count on the support of the duplicitous Saudis and Gulf Arabs when it comes to the overall strategic and sectarian interests of the Saudis and Persian Gulf sheikhdoms. Riyadh, Doha, and Abu Dhabi place greater value on their unsigned pact with Israel against Shi’a Iran, Alawite Syria, and Hezbollah-controlled southern Lebanon than in any commitment to the Palestinian cause of self-determination. This abandonment of the Palestinians by the Wahhabist Muslims was always a foregone conclusion since the pampered Saudis and their Gulf friends have historically harbored a deep-seated jealousy of the better-educated and more resourceful people of Palestine.
The Shin Bet report also saw Libya being divided into three states – Cyrenaica in the east, Tripolitania in the west, and Fezzan in the Saharan south. Cyrenaica is dominated by local jihadists who have pledged their loyalty to the Islamic State and showed their commitment to the Islamic State’s self-declared caliph, Abu Bakr al-Baghdadi, by beheading 21 Egyptian Coptic oil workers who were taken prisoner. Yemen and Iraq are the scenes of bloody civil wars between proxy forces loyal to the Saudis and the Iranians. In Iraq, the Islamic State swept into control of large portions of the north and west of the country, committing genocide against Kurds, Yazidis, Shi’as, resistant Sunnis, Christian Assyrians and Chaldeans, and Turkmen while destroying their religious and historical shrines. The United States has, under Central Intelligence Agency pro-Saudi director John O. Brennan, never displayed a more inconsistent policy in the Middle East. Washington’s role is duplicitous in Iraq and Syria, where it, like Israel, supports groups allied with the Islamic State with weapons while, very much in opposition to Israeli and Saudi goals, militarily supports Iranian counter-offensives near Tikrit and Syrian operations against the jihadists in eastern Syria. It is also noteworthy that the Islamic State, which is now active near Jordan’s Ma’an region and in the Sinai Peninsula, where the Ansar Bait al-Maqdis group, a group allied with the Islamic State, has targeted Egyptian security personnel, has not made any moves against Israel, which has a significant presence in both Jordan and Sinai. Israel is more interested in supporting any group, including Sunni jihadists who have beheaded Americans, Britons, Japanese, and others, against Shi’a Iran, Syria, Lebanese Hezbollah, and the Houthis in Yemen. Hamas in Gaza, like the Fatah government of the Palestininian Authority in Ramallah in the West Bank, feels betrayed by the Saudis, Qataris, and other Wahhabist nations. For that reason, Iran began providing covert military aid to Hamas in the West Bank. It is clear that the Islamic State would take the beheading swords to both Hamas and Fatah Palestinians if they were ever to take over in Gaza or Palestinian sectors of the West Bank. Covertly, the Israelis relish in such a prospect. The Saudis claim nine other nations, including Egypt, Morocco, Pakistan, the Gulf states, and Sudan, have joined its military campaign in Yemen against the Shi’a Houthis. The Saudis have called their assault in Yemen Operation DECISIVE STORM, which sounds much like America’s Operation DESERT STORM against Saddam Hussein in 1991. The Houthis, backed by Iran and Lebanese Hezbollah, succeeded in driving out the pro-Saudi and pro-U.S. Yemeni government from Sana’a, Taiz, and Aden. Behind Saudi Arabia’s DECISIVE STORM is the hidden hand of Israel, which has made no secret of its military and intelligence alliance with the Saudis against Iranian influence in the Middle East. One country that has rejected any role in Saudi aggression in the region is Oman, which has served as a diplomatic bridge between the West and Iran and between Sunnis and Shi’as. Oman also has an interest in countering Saudi jihadist expansion in the former independent nation of South Yemen, which has always adhered to a secular profile against Saudi-financed radicalization in the Hadhramaut, the South Yemeni region that borders Oman.
Houthi leaders said their interest in driving into South Yemen was to root out Islamic State and Al Qaeda elements and that they had no desire to remain in control. Indeed, there is some indication that the Houthis agreed to allow South Yemen to have its independence restored. But that was not in the interest of the Saudis, who worked behind the scenes with Zionists in the U.S. State Department to create a six-region federation of Yemen, one that saw the rights of the Houthis diminished. It was this Feierstein Plan, named after Gerald Feierstein, the former Jewish-American ambassador to Yemen, which triggered the Houthi rebellion in the first place. Feierstein wanted to diminish the role of the Houthis and the Southern Yemeni independence Hirak movement in his plan for a federal Yemen because he saw both groups as proxies for Iran. Yemen’s disintegration is a direct result of the actions of a dupe for Israel who also happened to control the U.S. embassy in Sana’a. The Omanis know this is the case and so do the Iranians. In fact, Houthi leaders have correctly ascertained that the Islamic State and Al Qaeda were formed as the result of a conspiracy hatched by Israel, Saudi Arabia, and Brennan’s CIA. Brennan recently told Fox News that the Islamic State was on the run in Syria and Iraq. Not only is Brennan’s contention patently false – and Brennan knows it is because he tacitly supports Saudi, Israeli, and Qatari assistance to Sunni jihadists in both countries – but the Islamic State has expanded its operations into Tunisia from Libya, as witnessed by the recent attack on tourists in Tunis, and Nigeria, as shown by the fealty sworn to the Islamic State by the Boko Haram jihadists. Boko Haram’s operations have also spread into Niger, Chad, and Cameroon. Brennan has every reason to soft peddle the Saudi/Israeli/Gulf Arab alliance that supports the most radical elements of Sunni Wahhabist Islam. Brennan’s support for the Yinon Plan, Clean Break, and Saudi Arabia’s DECISIVE STORM stems from his taking his marching orders from Jerusalem, Riyadh, and Doha. |
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lundi, 30 mars 2015
Yemen: le coup de poignard d'Israël
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
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