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mardi, 04 juillet 2017

Machiavel et les armes de migration massive

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Machiavel et les armes de migration massive

La base d'un empire multiculturel - et un empire est toujours multiculturel - est de conquérir des territoires et de transférer des populations pour les amadouer et les contrôler (1). C'est maintenant ce que l'on fait en Europe. Il faut amener des colons, et remplacer les populations rétives qui sont dominées - ou se laissent mourir. Car comme le remarque Madison Grant dans son Passage d'une grande race, une immigration non désirée doit éteindre la natalité dans les pays nouvellement conquis ou occupés. C'est comme cela que le Wasp a commencé à disparaître en Amérique du Nord dans les années 1880. Kipling s'en plaint dans sa correspondance (il vivait alors à Boston), Lovecraft dans sa nouvelle La rue, Henry James dans son journal, O'Henry dans ses petits contes, Edward Ross dans son œuvre de sociologue, Scott Fitzgerald dans Gatsby (2).

On ne va pas pleurer le Wasp bien sûr, ni celui (comme dit Woody Allen, « la nature est un grand restaurant ») qui fut chassé de son île irlandaise par une politique froide de famine appliquée par Londres (qui a toujours su manipuler les famines dans un but politique). Le Wasp lui-même avait remplacé les Indiens peu avant. La tragédie des îles hawaïennes et autres fut identique. Des populations furent massacrées, empoisonnées et remplacées par d'autres plus soumises et plus travailleuses. Le Grand Remplacement est hélas une donnée éternelle, mais il importe de rappeler qu'il est rarement naturel ; il est presque toujours politique et il sert aussi à faire du fric. Le capitalisme joue ici avec le pouvoir et la militarisation. J'ai parlé de ces jeunes Écossais qui dorment sous la tente en Écosse alors qu'ils travaillent pour Amazon (entreprise qui me publie gentiment, ce n'est pas le problème). Simplement nous revenons à la plantation et au cannibalisme financier que la peur du gendarme soviétique avait calmé un temps.

La tactique est toujours la même. Car grand remplacement rime avec déplacement, mais aussi avec un ensemble de dépècements psychologiques, de brouillages de codes, ou de déprogrammation mentale (voyez l'école socialiste et son enseignement liquide en France et en Europe). On citera Tocqueville qui écrivait cette fois à propos des Indiens :
« En affaiblissant parmi les Indiens d'Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu'ils n'étaient déjà. »
Les observations de Tocqueville sur le devenir des minorités US sont admirables.

Et j'en viens au cher Machiavel (3). Les Italiens (plus haut QI d'Europe) seront toujours nos maîtres et nos éclaireurs, pour la bonne et simple raison qu'ils ont déjà vu et tout commenté, et le plus souvent pour rien hélas ! La connaissance, comme dit Salomon, ne sert qu'à accroitre sa douleur (qui auget scientiam, et auget dolorem, dit ma Vulgate !). La Renaissance permit de connaître de nouvelles expériences passionnantes, et aussi de revivre l'Antiquité d'une certaine manière. Voyez La Boétie qui publie à la même époque le meilleur texte sur notre aliénation moderne.

J'ignore si Machiavel connaissait le procédé inca du mitmae (remplacement de population après la conquête de ce même « empire socialiste inca »), mais il savait décrire comment s'y prenaient les princes néo-grecs de la Renaissance :
« Pour conserver une conquête... Le meilleur moyen qui se présente ensuite est d'établir des colonies dans un ou deux endroits qui soient comme les clefs du pays : sans cela, on est obligé d'y entretenir un grand nombre de gens d'armes et d'infanterie. »
Oui, mieux vaut des « colons » que des gens d'armes pour assurer l'ordre. D'autant que l'on peut comme en Allemagne nommer ces réfugiés policiers : ils empêcheront les machos allemands de violer leurs compatriotes, m'a dit une étudiante espagnole vivant à Bamberg ! Cette ânesse passe son nez toute la journée dans son téléphone portable, et on peut dire que le système la tient bien en laisse, comme un ou deux milliards d'autres « jeunes » de son acabit, bien formatés et surtout distraits, tous sortis des pires cauchemars de Plutarque ou de La Boétie (de qui ?).
 

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Machiavel ajoute avec le cynisme toxique qui caractérise sa prose impeccable :
« L'établissement des colonies est peu dispendieux pour le prince ; il peut, sans frais ou du moins presque sans dépense, les envoyer et les entretenir ; il ne blesse que ceux auxquels il enlève leurs champs et leurs maisons pour les donner aux nouveaux habitants. »
Ce que vit l'Italie en ce moment est incroyable. On ruine le contribuable pour sauvegarder des banques insolvables, on remplace un peuple déjà vieillissant pour le plaisir de plaire à des élites humanitaires, on remet au pouvoir des gens qui ont été reniés par les urnes mais choisis par l'Otan, Bruxelles ou les banques...

Machiavel explique comment on divise la population.
« Or, les hommes ainsi offensés n'étant qu'une très faible partie de la population, et demeurant dispersés et pauvres, ne peuvent jamais devenir nuisibles ; tandis que tous ceux que sa rigueur n'a pas atteints demeurent tranquilles par cette seule raison ; ils n'osent d'ailleurs se mal conduire, dans la crainte qu'il ne leur arrive aussi d'être dépouillés. »
La lâcheté et le refus de s'informer font partie du complot. Comme disait MacLuhan, le héraut catholique-cathodique du village global, « les plus grands secrets sont gardés par l'incrédulité publique ».

On recommandera au lecteur la lecture de Kelly Greenhill sur ces armes de migration massive [Traduction à venir, NdSF]. Greenhill en bon agent impérial les impute à des tyrans putatifs et oublie les responsabilités impériales et capitalistes de nos chères élites occidentales !

C'est pourquoi je recommande les classiques. Il n'est pas de situation qu'ils n'expliquent mieux que leurs experts. Regardez Marx par exemple qui nous parle du dépeuplement nazi (féodal) des clans écossais au profit d'une certaine duchesse Sutherland :
« Mais à tout seigneur tout honneur. L'initiative la plus mongolique revient à la duchesse de Sutherland. Cette femme, dressée de bonne main, avait à peine pris les rênes de l'administration qu'elle résolut d'avoir recours aux grands moyens et de convertir en pâturage tout le comté, dont la population, grâce à des expériences analogues, mais faites sur une plus petite échelle, se trouvait déjà réduite au chiffre de quinze mille.

De 1814 à 1820, ces quinze mille individus, formant environ trois mille familles, furent systématiquement expulsés. Leurs villages furent détruits et brûlés, leurs champs convertis en pâturages. Des soldats anglais, commandés pour prêter main forte, en vinrent aux prises avec les indigènes. Une vieille femme qui refusait d'abandonner sa hutte périt dans les flammes. C'est ainsi que la noble dame accapara 794 000 acres de terres qui appartenaient au clan de temps immémorial (4). »
Et pourquoi changer une équipe - et une méthode - qui gagne ? La faiblesse de nos réactions favorise le retour du comportement barbare chez les élites. Elles n'ont plus peur de nous.

Nicolas Bonnal

Notes

(1) Kelly Greenhill - Weapons of Mass Migration : Forced Displacement as an Instrument of Coercion. Bientôt traduit par le Saker francophone
(2) Naomi Klein, La stratégie du choc, chapitre II
(3) Machiavel, Le Prince, chapitre III
(4) Marx, Le Capital, livre I, chapitre VIII, l'accumulation primitive

lundi, 03 juillet 2017

Presseschau - Juli 2017

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Presseschau
Juli 2017
 
Liebe Leser, wieder einmal eine Presseschau. Bei Interesse einfach anklicken...

AUßENPOLITISCHES

(Soros – oder die Mächtigen hinter der NS-Vergangenheitsbewältigung)

Klassenfahrt mit Soros

https://sezession.de/57277/klassenfahrt-mit-soros

Ernst Wolff erklärt den IWF in 5 Minuten.

https://www.youtube.com/watch?v=Zt7lONlgU-o

IWF verlangt steigende Verbraucherpreise in Deutschland

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2017/iwf-verlangt-ste...

(Verordneter Euro-Segen für Alle)

Brüssel

Der Euro für alle

Es soll der Siegeszug des Euro werden: Innerhalb der nächsten Jahre will die EU-Kommission die Gemeinschaftswährung in allen Mitgliedstaaten durchsetzen. Es ist der Auftakt zu einer großen Reform.

http://m.mainpost.de/ueberregional/wirtschaft/mainpostwir...

Bundeskanzlerin Merkel für gemeinsamen Euro-Finanzminister

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2017/bundeskanzlerin-...

(Dazu…)

Abschaffung der Nationalstaaten Europas

Die Katze ist aus dem Sack!

http://www.pi-news.net/die-katze-ist-aus-dem-sack/

Griechenland: bis zur Bundestagswahl Konkursverschleppung

https://think-beyondtheobvious.com/stelters-lektuere/grie...

AFD Fraktion Hamburg: Vortrag von Vaclav Klaus am 7.6.2017

"Die unverantwortlichen Träume der EU-Eliten", ein Vortrag von EU-insider Vaclav Klaus am 7.Juni 2017 im vollbesetzten Festsaal des Rathaus Hamburg.

https://www.youtube.com/watch?v=agWOGmcsN-Y

„Hunger-Bonds“

Goldman Sachs rettet Venezuelas Diktator vor der Pleite

https://www.welt.de/finanzen/article165136242/Goldman-Sac...

Anschlag in London Sieben Tote, zwei Tatorte - Polizei erschießt drei Angreifer

https://www.welt.de/politik/ausland/article165227140/Sieb...

Tote bei Anschlag in London

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/tote-bei-an...

Anschlag in London

Von Storch beschimpft Maas und Merkel nach Beileids-Tweets

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165228419/...

Aufregung im Netz

London: CNN arrangierte muslimische Friedensdemo

http://www.krone.at/medien/london-cnn-arrangierte-muslimi...

https://www.youtube.com/watch?v=2ObbTX_nMGk&feature=y...

(Selbstrechtfertigung der tagesschau)

Fake-News-Vorwurf im Netz

Wirbel um CNN-Dreh in London

http://faktenfinder.tagesschau.de/ausland/london-389.html

Schweigeminute für Londoner Terroropfer

Unsensible Saudis

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/unsensible-...

(Das Twitter-Posting der ARD-Journalistin Julie Kurz nach dem aktuellen Terroranschlag in London.)

http://archive.li/be0EI

(Auch bei den Trauermeldungen darf "Vielfalt"-Propaganda nicht fehlen)

Nach Anschlag

Londons Polizeichefin freut sich über Vielfalt von Terroropfern

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/londons-pol...

(Und was machen die Briten als Reaktion auf Islamisierung und Terror? Sie wählen Labour…)

Unterhauswahlen

Großbritannien: Konservative verlieren absolute Mehrheit

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/grossbritannien-k...

Anschlag auf Moschee in London

Polizei nennt Namen des Terrorverdächtigen

Nach dem Anschlag auf eine Moschee in London veröffentlichen die Behörden neue Details. Demnach war der Täter der Polizei bislang nicht bekannt, er handelte wohl allein. Und er hatte es ganz offensichtlich auf Muslime abgesehen.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/london-anschlag-auf...

Brüssel

Belgische Soldaten erschießen Terroristen und vereiteln Anschlag

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/belgische-s...

(Zum Angriff in Paris)

EU ehrte Moslemterroristen mit Journalistenpreis

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/eu-ehrt-mos...

Frankreich

Alle Ergebnisse der Parlamentswahl im Überblick

https://www.welt.de/politik/ausland/article165652134/Alle...

Österreich

Van der Bellen kritisiert Burkaverbot

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/van-der-bel...

Tschechien verankert Recht auf Waffenbesitz in Verfassung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/tschechien-...

Michigan

„Allahu Akbar“: Mann sticht Polizisten auf US-Flughafen nieder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/allahu-akba...

Schüsse auf US-Republikaner

Linkes Haßverbrechen

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/linkes-ha...

Referendum

Puerto Rico will US-Staat werden

https://www.tagesschau.de/ausland/puerto-rico-105.html

Erstmals seit über 20 Jahren

Trump streicht Ramadan-Feier

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/trump-strei...

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

(Trotz angeblicher Hochkonjunktur…)

Rentenkasse mit 2,2 Milliarden Euro Minus

http://www.boerse-online.de/nachrichten/aktien/Presse-Ren...

Merkels Beliebtheit erreicht Zweijahreshoch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/merkels...

Über die Monarchin

Schily: Abrechnung mit Merkel

Von Rainer Zitelmann

https://www.tichyseinblick.de/feuilleton/medien/schily-ab...

Soziale Netzwerke

Kauder will Maas-Gesetz möglichst schnell beschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/kauder-...

Die Maas-Regeln – Angriff auf die Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/die-maas-rege...

Auch Thomas de Maizière fordert Zugriff auf Whatsapp-Daten

http://t3n.de/news/whatsapp-daten-maziere-fordert-zugriff...

Staatstrojaner: Bundestag hat das krasseste Überwachungsgesetz der Legislaturperiode beschlossen (Updates)

https://netzpolitik.org/2017/staatstrojaner-bundestag-bes...

Neues Gesetz führt zur totalen Überwachung der Bürger

https://www.youtube.com/watch?v=j-tRjC76CGs

Kritik an NetzDG

„Die freie Meinungsäußerung bleibt auf der Strecke“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/die-fre...

Gegen Haßpostings im Internet

Bundestag beschließt NetzDG

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/bundest...

Bundesweiter Aktionstag

Großrazzia gegen Hetze im Internet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/grossra...

Steuergeld

Goldstaub für das Doppeleinhorn

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/goldstaub-fue...

Autobahnprivatisierung

Was sich jetzt für das Rückgrat der deutschen Infrastruktur ändert

http://www.focus.de/finanzen/praxistipps/autobahnprivatis...

Sahra Wagenknecht rastet aus über die Privatisierung der Autobahnen ! 01.06.2017

https://www.youtube.com/watch?v=t_9Oz1A5Zc0&feature=y...

Betreute Demokratie - das deutsche Missverständnis

http://www.achgut.com/artikel/demokratie_das_deutsche_mis...

Legal, illegal, scheißegal ist das unausgesprochene Motto der Groko

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article166079900/L...

Eine AfD-Stellungnahme zur Klima-, Umwelt- und Energiepolitik

https://irisnieland.wordpress.com/2017/06/30/eine-afd-ste...

Bundeswehr

Das Schweigen der Männer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/das-schwe...

Bundesregierung verbietet Erdoğan-Auftritt in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/erdogan...

Kölner Anti-Terror-Farce

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/koelner-a...

Anti-Terror-Demo

Özoguz: Nicht nur Moslems, sondern alle müssen sich vom Terror distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/oezoguz...

Köln Nur ein paar Hundert Muslime demonstrieren gegen Terror

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165642675/...

Der Staat wird zum Zuhälter

Das neue "Prostituiertenschutzgesetz" dient vor allem den Staatsfinanzen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1189

Abgeordneter klagt

Von AfD-Fraktion zum Schweigen gebracht

Immer wieder ist Heinrich Fiechtner auf der politischen Bühne als Außenseiter aufgefallen. Nun zieht der baden-württembergische AfD-Landtagsabgeordnete vor Gericht – gegen die eigene Partei.

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/afd-politiker-f...

(AfD fordert Straßenbenennung nach Ronald Reagan)

30 Jahre Reagan-Rede

„Herr Gorbatschow, öffnen Sie dieses Tor“

von Christian Vollradt

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2017/herr-gorb...

Helmut Kohl ist tot

16 Jahre regierte er die Bundesrepublik - länger als jeder andere Bundeskanzler. Helmut Kohl wurde als "Kanzler der Einheit" verehrt, polarisierte aber auch. Er starb am Freitagmorgen im Alter von 87 Jahren in seinem Haus in Oggersheim.

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/helmut-kohl-ist...

Wir Kinder Helmut Kohls

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2017/wir-kin...

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

Die entfesselte Freiheit im Zeichen der Kulturrevolution – mit Folgen bei PayPal

https://sezession.de/57296/die-entfesselte-freiheit-im-ze...

Totalitäre Methoden

Plötzlich am Pranger

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ploetzlic...

"Deutschland den Deutschen"

Empörung über WhatsApp-Chat der AfD

http://www.rp-online.de/politik/deutschland/afd-leaks-sch...

SPD-Parteitag

Schulz nennt AfD „NPD light“, die nicht zu Deutschland gehöre

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/schulz-...

AfD-Politiker Höcke gewinnt Prozess in Neubrandenburg

http://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/afd-polit...

"Repolitisierung der Debatte" - Marc Jongen im Gespräch

Marc Jongen, einer der beiden Landessprecher der AfD in Baden-Württemberg, hat Alain de Benoist für die Zeitschrift "éléments" ein Interview gegeben. Hier die Übersetzung

https://sezession.de/57282/marc-jongen-%C2%BBgegen-techno...

Wegen Kritik an von der Leyen

Bundeswehr-Uni setzt AfD vor die Tür

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/bundesw...

(SPD unterstützt offen "Antifa"-Gruppierung)

„Preis der Vielfalt“

SPD zeichnet Anti-AfD-Bündnis aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/spd-zei...

(Studie von Wolfgang Schröder, Mitglied der Grundwertekommission der SPD…)

Die Arbeit der AfD in den Landtagen

http://www.juraforum.de/wissenschaft/die-arbeit-der-afd-i...

(Entscheidung für Abschaffung der demokratischen Chancengleichheit)

Grundgesetz wird geändert

Bundestag dreht NPD den Geldhahn zu

Die ohnehin klamme NPD soll in Zukunft noch weniger Geld bekommen: Der Bundestag beschließt, das Grundgesetz zu ändern und die rechtsextreme Partei so von der Parteienfinanzierung auszuschließen.

http://www.n-tv.de/politik/Bundestag-dreht-NPD-den-Geldha...

(Dazu…)

Parteienfinanzierung

Ein Verbot „light“

von Werner Patzelt

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ein-verbo...

(Hauptsache "antirassistisch"…)

Auftritt einer linksradikalen Band

Alles scheiße in Bamberg?

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/kultur/2017/alles-scheisse-in-ba...

(Mal wieder die alte Leier der "Toten Hosen"…)

Tote Hosen

Campino beklagt mangelndes Anti-Rechts-Engagement von Helene Fischer

https://jungefreiheit.de/kultur/2017/campino-beklagt-mang...

Linke Gewalt in Berlin

„Wir werden gesetzlose Gebiete schaffen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article165230230/...

Piratenpolitiker Thomas Goede

Hass-Tweet gegen angeschossene Polizistin

http://www.berliner-kurier.de/news/politik---wirtschaft/p...

„Interventionistsiche Linke“

Beim Thema Linksextremismus fehlen Özdemir die Worte

von Lukas Steinwandter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/beim-th...

Frankfurt

Dauerskandal: „Antifa“-Besetzung in Rödelheim

Stadt Frankfurt toleriert Jahrzehnte währenden Rechtsbruch

http://www.bff-im-roemer.de/index.php?id=44&no_cache=...

AfD-Stammtische

Wieder muß ein Gastwirt nach linksextremen Attacken schließen

von Lukas Steinwandter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/wieder-...

Gewalt gegen AfD

Sieben Attacken auf Schweriner AfD-Büro binnen zwei Wochen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/sieben-...

Vor G20-Gipfel in Hamburg

AfD-Fraktion erhält Anthrax-Drohung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/afd-fra...

Hamburg

Linkes Bündnis will AfD-Wahlkampf mit Aktionen stören

http://www.abendblatt.de/hamburg/kommunales/article210935...

Leipzig

Richterin ermuntert linke Gewalttäter zum Kampf gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/richter...

Berlin: Antifa, Senat und Polizei blockieren Identitären-Demo

http://www.pi-news.net/berlin-antifa-senat-und-polizei-bl...

(Antifa-Provinzposse in Offenbach. Da die Jungs im Hauptort der bevorstehenden Umvolkung schon lange unterbeschäftigt sind, müssen in irgendwelche Aktivitäten verfallen. Dass es ihnen dabei nicht um Diskussionen geht, hat die Volkshochschul-Leiterin mit einigen Jahrzehnten Verspätung bemerkt...)

Antifa-Aktivisten attackieren Vhs-Referenten

https://www.op-online.de/offenbach/vermummte-stuermen-vor...

BDS-Kampagne

Linksextreme brüllen Knesset-Abgeordnete in Humboldt-Uni nieder

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

Linksextreme Gewalt in Rigaer Straße nimmt laut Senat zu

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/linksextreme-gewa...

„Friedel 54“

Linksextreme behindern Räumung von Berliner Szenelokal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

(Angriffe auf Bahnlinien)

Koordinierte Aktion

Polizeigewerkschaft bezeichnet Brandanschläge als Terror

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/brandan...

Diskussion über Brandanschläge

Linke Feuerteufel mit reichlich Zündstoff

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linke-f...

Hamburg

G20-Soko ermittelt

Unbekannte lockern Radmuttern von Polizistenautos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/unbekan...

„Über die Bullen herfallen“

Linksextremisten drohen Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/linksex...

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

Pro Asyl und Co.

Asyl-Lobby fordert unbegrenzte Flüchtlingsaufnahme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asyl-lo...

Grüne wollen syrische Dörfer in Osteuropa ansiedeln

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/gruene-woll...

Ska Keller will „Flüchtlinge“ in Osteuropa zwangsansiedeln

http://www.pi-news.net/ska-keller-will-fluechtlinge-in-os...

Franziska „Ska“ Keller - die Zweite

Eine Herrenmenschin aus Merkel-Deutschland

http://www.pi-news.net/eine-herrenmenschin-aus-merkel-deu...

NGOs als Menschenschleuser

Sie fluten Europa

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/sie-flute...

Sonntagsheld (18) – O Captain, my Captain!

https://sezession.de/57312/sonntagsheld-(18)-%E2%80%93-o-...!

Sachsen

Köpping bedauert Abwanderung von Einwanderern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/koeppin...

Das Gespenst der Überalterung

Demografischer Wandel und Armutsmigration

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/demografischer-wa...

Große Koalition beschließt Abschiebestopp nach Afghanistan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/grosse-...

Kommentar zum Abschiebestopp

Verantwortungslos und unzurechnungsfähig

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/verantwor...

Libyen: Hilfsorganisationen bezahlen Schlepper für Einwanderer

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/libyen-hilf...

Calais

Tödlicher Unfall nach Straßen-Blockade durch Migranten

https://www.tag24.de/nachrichten/calais-toedlicher-unfall...

Behörden melden mehr Heimatreisen von Asylsuchenden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/behoerd...

Flüchtlingsumverteilung

Juncker kritisiert Blockadehaltung Polens und Ungarns

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2017/juncker-kri...

Ernüchternde Bilanz von Handwerk und Industrie 

„Flüchtlinge als Arbeitskräfte bringen nichts“

Mercedes-Chef Dieter Zetsche glaubt an ein „neues Wirtschaftswunder“. Politik und Wirtschaft sehen offiziell „große Chancen“. Aber ist das die Realität? Kreishandwerksmeister Rudolf Waxenberger behauptet: „Flüchtlinge als Lehrlinge und Arbeitskräfte bringen nichts.“

https://www.merkur.de/lokales/erding/erding-ort28651/ernu...

Perfider Ramadan-Rummel

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/perfider-...

Meinung

Ramadan als Machtdemonstration

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ramadan-a...

Ramadan jetzt Frankfurter Volksfest?

Im Stadtteil Rödelheim wird es am Abend anatolisch laut

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1185

"Ich schweige nicht" - Unbekannter stört Schweigeminute für Flüchtlinge am Kirchentag

https://www.youtube.com/watch?v=yHbHsCb_q9Y

Geschmacklose Aktion gegen Flüchtlinge

Der Sarg-Skandal von Eppendorf

http://www.mopo.de/hamburg/geschmacklose-aktion-gegen-flu...

Asylkrise: Über eine Milliarde Euro vergeudet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylkri...

Hattingen erläßt Haushaltssperre wegen Flüchtlingskosten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/hatting...

Nur wenige Bewohner

Münchner Asylunterkunft verursacht Millionenkosten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/muenchn...

Zahl der Flüchtlinge, die Hartz IV beziehen, nimmt rapide zu

https://www.waz.de/politik/zahl-der-fluechtlinge-die-hart...

Wolfsburg Familie kämpft für den IS – und erhält weiter Sozialleistungen

https://www.welt.de/politik/article165450291/Familie-kaem...

Bochum

Aufnahme von Flüchtlingskindern

Klassengemeinschaft der Integration geopfert

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/klassen...

(Fundis gegen Realo. Interner Streit unter Einwanderungslobbyisten…)

Schulpflicht für Asylbewerber

Erfurts SPD-Oberbürgermeister fliegt aus Flüchtlingsverein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/erfurts...

(Die übliche Herzschmerz-Story zur Ablenkung von den Folgen… Petitionen unterschreiben kostet eben persönlich erst einmal noch nichts…)

„Weil er mein Freund ist“

Eine Schule kämpft gegen die Abschiebung des 16-jährigen Fadi

https://www.op-online.de/hessen/wiesbadener-schule-kaempf...

Nürnberg

Gewaltsame Proteste

Polizei verteidigt Abschiebeversuch: Afghane droht mit Anschlag

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/polizei...

Asylbetrug: Geschäft mit falschen Vätern boomt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylbet...

Niedersachsen

Arbeitsvermittlungsstelle zahlt Flüchtling Taxi zur Arbeit

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/arbeits...

Musikfestival auf dem Nürburgring

„Rock am Ring“ wegen Terrorgefahr unterbrochen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/rock-am...

Jetzt müssen wir uns zuhause gegen den “Hindukusch” verteidigen

http://www.achgut.com/artikel/auf_dem_weg_in_den_ausnahme...

Asylbewerber sorgen für Kriminalitätsanstieg

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylbew...

Ines Laufer: Die „Flüchtlings“-Kriminalität zwischen Fakten und Medienlügen

Die Polizeiliche Kriminalstatistik (PKS) für das Jahr 2016 birgt heftigen faktischen Sprengstoff in Bezug auf die Kriminalität der "Flüchtlinge". Gastautorin Ines Laufer ist in die Tiefen der Statistik abgetaucht, um die Fakten - für jeden verständlich und nachprüfbar - aufzubereiten.

http://www.epochtimes.de/politik/welt/ines-laufer-die-flu...

Niedersachsen

Syrer werden 176 Straftaten zur Last gelegt

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Dresden

Asylbewerber randalieren wegen Verletzung des Ramadan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/asylbew...

Tatort Asylunterkunft

Arnschwang (Bayern): Afghane ersticht fünfjähriges Kind

http://www.pi-news.net/arnschwang-bayern-afghane-ersticht...

Oberpfalz

Mann ersticht Kind in Asylunterkunft - wohl wegen Ruhestörung

http://www.augsburger-allgemeine.de/bayern/Mann-ersticht-...

Saarland

Syrer ersticht Rotkreuz-Mitarbeiter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/syrer-e...

(Angeblich "kein Mord")

Cottbus

19 Messerstiche, aus dem Fenster geworfen, Kehle durchgeschnitten

https://www.welt.de/vermischtes/article165382489/19-Messe...

„Gefährliche Körperverletzung“

Obdachlosen-Zündler: Nur Haupttäter bekommt Haftstrafe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2017/obdachl...

Bonn

Syrischer Sextäter springt auf Flucht vor Polizei in den Rhein

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Frankfurt am Main

Fehde zwischen Familienclans löst Polizei-Großeinsatz aus

https://www.welt.de/vermischtes/article165921535/Fehde-zw...

Herzberg

Vorzeigeflüchtling schneidet Friseurchefin in den Hals

https://jungefreiheit.de/allgemein/2017/vorzeigefluechtli...

http://www.lr-online.de/regionen/elbe-elster/herzberg/Syr...

Ostkreuz

Nach Kinderwagen-Rempler: Mutter bespuckt und geschlagen

Das unbekannte Paar griff die 24-Jährige nach einem harmlosen Kinderwagen-Rempler heftig an. Nun sucht die Bundespolizei nach Zeugen.

https://www.morgenpost.de/berlin/polizeibericht/article21...

Jüterbog (Teltow-Fläming)

Drei junge Männer greifen Vater und Tochter an

Sie pöbeln Passanten an, belästigen eine 18-Jährige und greifen deren Vater an: Drei junge Männer haben am Montagabend am Bahnhof Jüterbog randaliert und sogar mit Steinen aus dem Gleisbett geschmissen. Ein Lokführer hatte den Vorfall beobachtet und die Polizei alarmiert.

http://www.maz-online.de/Lokales/Teltow-Flaeming/Drei-jun...

Frankfurt

Mit abgeschlagener Glasflasche

Angriff Millimeter an der Halsschlagader vorbei

https://www.op-online.de/region/frankfurt/angriff-millime...

(Tunesier in Linz)

Mann tötete aus Hass auf FPÖ Ehepaar – Kanzler Kern "tief bestürzt" –

http://derstandard.at/2000060637242/Verdaechtiger-toetete...

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

Der asoziale Wohnungsbau geht weiter

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article165154871/D...

Fassadenbrände: Dämmokratie leben!

http://www.achgut.com/artikel/fassadenbrand_in_london_dae...

„Betonmuslime“

Katar verhüllt barbusige Figur an Botschaftsgebäude

https://www.welt.de/vermischtes/article165581334/Katar-ve...

IS sprengt offenbar Moschee in Mossul

"Das Eingeständnis der Niederlage"

http://www.spiegel.de/politik/ausland/is-sprengt-offenbar...

(Opfer eines religiösen Anschlags?)

Norwegen

"Trollpenis" abgehackt - viele Spenden für kaputten Felsen

http://www.spiegel.de/reise/europa/norwegen-trollpenis-ab...

(Homosexuelle Vielehe in Kolumbien)

Dreier-Ehe

Männer-Trio teilt sich Haus, Bett, alles

https://www.welt.de/vermischtes/article165517995/Maenner-...

(Lobpreisung des Mannes)

Montagsheld (17) – Check your privilege!

Irgendwann mußte es soweit kommen – der erste Archetyp betritt das Podium.

https://sezession.de/57306/montagsheld-(17)-%E2%80%93-che...!

Kommunikationsplattform Gab

„Wer Meinungen reguliert, will Gedanken kontrollieren“

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2017/wer-meinu...

(Läuterung oder Beruhigungspille?...)

DPA will Täterherkuft häufiger angeben

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/dpa-will-taet...

Ludwig-Börne-Preis

Merkel-Kritiker Safranski ausgezeichnet

http://hessenschau.de/kultur/merkel-kritiker-safranski-au...

Das neurechte Wäldchen

Von Martin Sellner

https://sezession.de/57278/?komplettansicht=1

Der Sonntagsheld (14) - Im Würgegriff der Unheimlichkeiten

https://sezession.de/57279/der-sonntagsheld-(14)---im-wue...

Hatune Dogans "Helfende Hände"

https://sezession.de/57287/hatune-dogans-%22helfende-haen...

Mein Schnellkurs in moralischem Höhenflug

Von Alain Pichard

http://www.achgut.com/artikel/mein_praktischer_schnellkur...

Mensch, Untermensch, Unmensch

https://sezession.de/57281/mensch,-untermensch,-unmensch

(Aufregung um Sieferle-Buch)

Buch-Empfehlung für NDR und SZ

Redakteur des "Spiegel" gab rechtsextreme Leseempfehlung

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/wer-setzte-rech...

Sachbücher des Monats Juni 2017

http://www.ndr.de/kultur/buch/Sachbuecher-des-Monats-Juni...

NDR Kultur setzt Zusammenarbeit aus

http://www.ndr.de/kultur/NDR-Kultur-setzt-Zusammenarbeit-...

Panikreaktionen - Sieferle auf Platz 1

https://sezession.de/57290/panikreaktionen---sieferle-auf...

Finis Germania

Ein Sieg für die dumme Linke

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/ein-sieg-...

Finis Germania: Spiegel-Redakteur Johannes Saltzwedel tritt aus Sachbuch-Jury zurück

In eigener Sache: Der Fall "Finis Germania"

Die fragwürdige Nominierung eines rechtslastigen Buches für die "Sachbücher des Monats".

http://www.spiegel.de/kultur/literatur/finis-germania-spi...

Skandal um Sieferle-Buch

Der Speit-Effekt

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/der-speit...

(Zum "antifaschistischen" Autor Andreas Speit und der Aufregung um das Sieferlel-Buch)

Die Denunzianten und der Streisand-Effekt

https://sezession.de/57289/?komplettansicht=1

Annotationen zum Sieferle-Skandal

https://sezession.de/57291/annotationen-zum-sieferle-skan...

Offener Brief an Herfried Münkler

https://sezession.de/57298/offener-brief-an-herfried-muen...

Bemerkungen zur Verleumdung Rolf Peter Sieferles durch den "Spiegel"

von Frank Böckelmann

https://www.facebook.com/525624937616422/photos/a.5257563...

Finis Germania (JF-TV Im Fokus): Der Fall Rolf Peter Sieferle

https://www.youtube.com/watch?v=cYcT5ztFXtI

„Fall Sieferle“

Geheimes Einverständnis

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2017/geheimes-...

Blick auf den Gegner (I): Ulrike Guérot

https://sezession.de/57299/blick-auf-den-gegner-(i):-ulri...

Mutige Aktion: Bild veröffentlicht die umstrittene Antisemitismus-Doku, die Arte und der WDR nicht zeigen wollen

http://meedia.de/2017/06/12/mutige-aktion-bild-veroeffent...

(dazu…)

Dokumentation

Judenhaß hat viele Gesichter

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2017/judenhass-hat...

Dialoge mit H.: Rahmenbedingungen

H. reichte mir von hinten zwei handgeschriebene Zettel auf den Schreibtisch, dies sei sein Beitrag zum Zusammenleben mit Rechten.

https://sezession.de/57304/?komplettansicht=1

(50. Todestag von Benno Ohnesorg)

Benno Ohnesorg

Der euphorische Funken

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2017/der-eupho...

Karlheinz Weißmann und die Hippies

https://sezession.de/57309/karlheinz-weissmanns-missverst...

(Konsumgesellschaft)

Umfrage zum Einzelhandel

Mehrheit will sonntags einkaufen können

http://www.spiegel.de/wirtschaft/service/einzelhandel-meh...

(Das nächste Überwachungsgerät…)

Apple präsentiert HomePod

Das sind die inneren Werte des Siri-Lautsprechers

http://www.focus.de/digital/multimedia/technik-siri-lauts...

http://www.stern.de/digital/smartphones/apple-homepod--da...

Zu viele Missverständnisse um WTF - Taekwondo-Verband ändert seinen Namen

https://www.welt.de/newsticker/news1/article165951565/Zu-...

Generalmajor a. D. Schultze-Rhonhof: Der lange Weg zum 2. Weltkrieg

https://www.youtube.com/watch?v=cBOSuctccRM&feature=y...

Die deutschen Nationalsymbole

https://www.youtube.com/watch?v=msP7oJ7oUYc

Heinz Rudolf Kunze - Willkommen liebe Mörder

https://www.youtube.com/watch?v=MqngpOweOKI

(und Kunze distanzierte sich natürlich gleich von der "Umarmung seines Liedes durch fremdenfeindliche Strömungen". Das Spiel hat er also verloren…)

https://www.morgenpost.de/kultur/article207092267/Dieses-...

 

Texte aus dem Nachlass des deutschen Historikers Rolf Peter Sieferle

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Schriften wider alle Dogmen

Texte aus dem Nachlass des deutschen Historikers Rolf Peter Sieferle

Ex: http://www.preussische-allgemeine.de

Der Historiker Rolf Peter Sieferle hat im September 2016 den Freitod gewählt. Sein umfassendes Werk harrt noch immer einer angemessenen Rezeption. Unter mehreren posthum publizierten Schriften befindet sich ein Band, welcher 31 skizzenartige Darlegungen vereint. Um Deutschland geht es. Um Geschichte und Gegenwart, Bewertungen, Perspektiven, Politik, Anthropologisches und Philosophisches. Es sind, je nach Standpunkt, Provokationen oder wohltuende, sachlich-argumentativ unterfütterte Ansichten. Der Titel „Finis Germania“, welcher den Lateiner zunächst stutzen lässt, ist bewusst gewählt. Die vor Jahren verfassten, aber nichtsdestotrotz für die Gegenwart aktuellen Texte enthalten viele Thesen, geeignet als Ansatzpunkte für fundierte Ausarbeitungen. Liberale Demokratie und technische  Moderne sind, wenn auch durch Wissenschaft und Politik anders postuliert, für Sieferle nicht zwingend miteinander verbunden. Er weist darauf hin, dass es gerade in einer modernen Welt zum Holocaust gekommen ist – eine Tatsache, die dem Glauben an einen positiven Fortschritt per se oder gar an eine „irreversible Entwick-lung der Moral“ stark den Wind aus den Segeln nimmt.


sieferlebuch.jpgAuch der vielfach in der Geschichtsschreibung aufgenommene Terminus vom „deutschen Sonderweg“, der mit dieser Problematik eng verknüpft ist, lasse sich allein mit dem Hinweis darauf relativieren, dass er die Annahme eines „Normalweges“ voraussetze. Dieser wiederum sei abhängig vom Definierenden und damit ebenso hypothetisch wie an Zeit und persönlichen Standort gebunden.


Für Sieferle ist Verantwortung individuell zu betrachten. Schuldkategorien seien eine Frage des Strafrechts, nicht der Geschichte. Gegen Kulturlosigkeit der gegenwärtigen politischen Klasse zieht er zu Felde und konstatiert, historisch und parteiübergreifend, einen deutschen Hang zum „Sozialdemokratismus“. Der den Menschen verändernde Verlust der Kulturlandschaft, welche weit mehr als eine geografische Kategorie sei, wird angeprangert. Sieferle glaubt, dass der öffentliche Umgang mit dem durch den Terminus „Vergangenheitsbewältigung“ charakterisierten Komplex dem vorgegebenen Anliegen alles andere als dienlich sei. Konformitätsdruck, erkenntnislähmender Moralismus sowie der dogmatisch-doktrinäre und erstaunlich widersprüchliche „Antifaschismus“ stehen seiner Meinung nach einem wirklich freien Diskurs unverrück-bar im Wege.


Bezüglich der Zukunft der von ihm analysierten und geschätzten Werteordnung war Sieferle tief pessimistisch. In einem Jüngerschen „Waldgang“, einer inneren Emigration, sah er keine Lösung für sich. Dem weiteren ohnmächtigen Verfolgen der seiner Meinung nach verhängnisvollen  Wege der deutschen Gegenwart hat er das vorzeitige Ende seiner physischen Existenz vorgezogen.     

E. Lommatzsch


Rolf Peter Sieferle: „Finis Germania“, Verlag Antaios, Schnellroda 2017, gebunden, 104 Seiten, 8,50 Euro

dimanche, 02 juillet 2017

L’européisme (l’idée européenne) comme volonté de puissance

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L’européisme (l’idée européenne) comme volonté de puissance

par Gérard Dussouy*, Professeur émérite à l’Université de Bordeaux
Ex: http://metamag.fr

Tout le monde connaît l’aphorisme de Nietzsche « l’Europe se fera au bord du tombeau » !

He bien, elle n’en est plus très loin, de ce bord ! De tous les points de vue, mais plus particulièrement de ceux de la démographie (la dimension qui conditionne toutes les autres) et de la culture. C’est, probablement, une affaire de trente à cinquante ans, compte tenu de la concomitance de la dénatalité européenne et de l’amplification continue de l’immigration (Cf. les dernières données de l’INED), pour que la civilisation européenne, engloutie ou ravagée, perde toute son authenticité !

Or, rien ne dit que les Européens ne vont pas y aller sans réagir, dans le tombeau de l’Histoire, les uns après les autres, faute d’une prise de conscience rapide, et faute de s’être unis, car il n’existe aucune réponse nationale possible, sauf pour les Tartarins du souverainisme, aux défis du monde du XXI° siècle. Sans une volonté de puissance de leur part, leur destin, commun et funeste, est scellé.

La revitalisation de l’idée européenne, qui a perdu tout son sens, dénaturée et dévaluée qu’elle a été, toutes ces dernières années, par l’idéologie libérale et mondialiste, est le dernier espoir. Après avoir permis l’instauration de la paix entre les Européens, l’européisme est désormais la condition de leur survie. Conçu sous la forme d’une volonté de puissance qui permet d’articuler prise de conscience et praxis.

Nous entendons ici, par volonté de puissance, deux choses

D’abord, la volonté d’être et de durer, de rester soi-même dans l’Histoire d’un monde devenu connexe et synchrone, en se donnant pour cela les moyens politiques adaptés, ceux de la puissance continentale.

Ensuite, et cela va de pair, la volonté de déclencher, à l’échelle du continent, un processus de convergence. Celui par lequel des forces ou des configurations de forces donnent sens à une action, à une politique, en permettant de créer une autre configuration que celle que l’on subit. Pour tout dire, en rendant possible une métamorphose, celle  de l’Europe, bien entendu.

C’est, autrement dit, la volonté de rassembler les forces vives du continent pour re-construire l’Europe sauvegarde (comme entité politique souveraine, protectrice de ses nations et de leur civilisation singulière) et pour réinventer l’Europe des esprits libres (ceux qui sont débarrassés de toute anxiété métaphysique ou moraliste) qu’elle a été.

Ceci implique la réfutation du nationalisme, parce qu’il est source de repli et de dispersion et par conséquent d’affaiblissement, et qu’il ne permet pas de lutter contre le mondialisme, qu’il soit libéral et affairiste, tel qu’on le connaît aujourd’hui, dominant et arrogant, ou qu’il procède du vieil internationalisme marxiste qui aspire à une « autre mondialisation », mais qui reste un melting pot idéalisé. Car dans ces deux cas les intérêts et les identités des peuples européens sont sacrifiés au nom d’une vision millénariste du monde qui les invite à disparaître. Et puis, ce n’est pas l’heure de rouvrir des querelles entre Européens. Ce que pourraient être tentés de faire des partis populistes-nationalistes parvenus au pouvoir, dont les programmes économiques démagogiques auraient aggravé les problèmes qu’ils prétendaient résoudre.

L’européisme est donc la volonté de penser le monde tel qu’il est, sans illusion, et de permettre aux Européens d’affronter ses défis en créant pour cela de nouvelles formes politiques, en donnant à l’Europe l’instrument étatique indispensable à sa continuité. Et dans ce but, la volonté d’organiser la configuration de forces qui permettra de forger cet instrument.

Etre et durer en changeant l’Union européenne

L’Europe politique, ou l’État européen, fédéral, régional et multinational, est une nécessité historique.

La mondialité a sonné le glas des États-nations, tous aussi impuissants les uns que les autres. Leur cycle s’achève, et les peuples en ont bien conscience qui, au cours des dernières consultations électorales en Autriche, aux Pays-Bas et en France ont, finalement, refusé leurs suffrages aux partis séparatistes, à ceux qui préconisent la sécession, soit avec la zone euro, soit avec l’Union européenne.

Le cycle moderne des États-nation est en train d’être remplacé par le cycle postmoderne des hégémonies. Celui des puissances qui ne se limitent pas à  contrôler de vastes territoires, comme au temps pré-moderne des empires, mais qui détiennent des positions dominantes dans les sphères économique, financière, technologique, et idéelle. Celles qui ont accès au pouvoir mondial et qui fixent les normes.

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Comme parler de pouvoir, c’est parler de domination, les nations européennes sont désormais face à un dilemme :

– ou bien elles s’accrochent à leurs États nationaux respectifs, et alors, elles demeureront ou passeront sous l’influence de l’une des grandes hégémonies ;

- ou bien, elles se sauveront ensemble en abandonnant l’État national pour se retrouver dans un autre Etat , un Etat de taille continentale, à la mesure de ceux qui mènent déjà le monde. Dans cette perspective, répétons le, les derniers échecs électoraux des populistes n’impliquent pas une adhésion ferme des Européens à l’UE telle qu’elle existe, et surtout pas à sa politique, mais ils révèlent un sentiment, même implicite, de solidarité européenne face aux périls et aux expansionnismes.

Certes, l’hégémonie américaine qui a imposé le libre-échange et le règne de la finance sur toute la planète, semble sur le recul. Surtout que Donald Trump a promis à ses électeurs d’en finir avec les traités de libre-échange contractés par les États-Unis. Ce qui met un terme à la négociation du traité transatlantique, et ce qui est toujours cela de gagné. Mais, il faut rester méfiant, parce qu’il ne pourrait s’agir que de velléités du nouveau président qui, dans bien domaines, est déjà revenu sur ses positions électorales. Il faut s’attendre à d’autres volte-face de sa part. Et, de toutes les façons, un mandat de quatre ans, cela ne représente rien dans la longue durée, celle à laquelle appartient la politique interventionniste américaine, inchangée depuis Théodore Roosevelt.

Cependant, la mondialisation est maintenant de plus en plus chinoise

La montée en puissance de la Chine est irrésistible. Il faut avoir conscience que son niveau actuel correspond à la modernisation, d’à peine, oserait-on dire, 300 à 400 millions de Chinois. Et il en reste plus d’un milliard en réserve ! D’ailleurs le plan 2049 (en l’honneur du centenaire de la révolution) arrêté par Pékin ne cherche pas à dissimuler ses intentions de permettre à la Chine de prendre le leadership mondial. Les Européens n’ont pas encore compris que la réorganisation des affaires planétaires se fait à partir de l’Asie orientale.

Non seulement le monde a basculé, du mauvais côté pour les Européens, mais il est aussi le champ des expansionnismes démographiques et culturels, issus du monde musulman et d’Afrique, dont l’Europe commence, seulement, à ressentir les premiers effets. Il est probable que la conjonction des crises politiques, économiques, climatiques et alimentaires, inéluctables, va les renforcer, de manière quasiment mécanique.

Ni l’Union européenne, parce que ses dirigeants ne veulent pas connaître la nouvelle donne mondiale lourde d’adversités, ni les États-nation, parce qu’ils ne le peuvent pas, sont en mesure de faire face. Il faut dire qu’un grand nombre de ces derniers, parce qu’ils sont mal gérés depuis longtemps, et qu’ils se sont fortement endettés, sont passés sous le contrôle des oligopoles financiers et bancaires auprès desquels ils ont emprunté sans discernement. Les abus de l’État-providence (le laxisme social dans beaucoup de pays européens) ont abouti à l’épuisement et au démantèlement de la puissance publique.

Comment, dans ces conditions, peut-on, renouer avec la souveraineté qui, en termes concrets, réalistes, signifie la levée des contraintes extérieures les plus lourdes, et se traduit par la possibilité de s’auto-organiser en fonction de ses propres valeurs, de ses identités, de ses préférences éthiques, sociales, et de ses traditions ? Sinon qu’en envisageant la chose dans un cadre politique autonome parce que puissant, suffisamment vaste et riche en ressources pour conduire des politiques de restructuration et des stratégies impossibles à mener à l’échelle nationale. La seule option réaliste est la prise du pouvoir dans l’Union Européenne, avec comme but sa transformation en un Grand Régulateur.

La volonté de réunir la configuration de forces favorable au changement

La politique de la table rase, prônée par certains, comme le voie du repli, choisie par d’autres, sont des impasses. Il est toujours difficile de reconstruire sur des ruines, surtout quand la convergence des volontés est faible.

Malgré l’europessimisme écrasant, l’alternative reste « l’Europe ou la mort », comme le stipulait, dans un livre déjà ancien, Michel Poniatowski. En dépit de tout ce qui peut être dit et écrit, il n’en existe pas d’autres. C’est bien pourquoi, l’européisme se comprend comme la volonté d’organiser la configuration de forces capable d’obtenir le changement en Europe.

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Il ne faut pas détruire Bruxelles, mais s’en emparer. Et dans cet objectif, il convient de fédérer toutes les forces éclairées qui entendent sauvegarder les identités et les intérêts des peuples européens, à quel qu’échelon territorial que ce soit. La dispersion et la prétention à faire bande à part sont des faiblesses rédhibitoires. Au contraire, le regroupement des forces populaires dans un même faisceau et dans la même direction est la seule force qui, d’ores et déjà, ferait pâlir de peur la Commission européenne, et l’obligerait à revoir sa politique.

Pour inspirer confiance aux électeurs européens, ces forces identitaires doivent montrer qu’elles sont responsables, qu’elles sont en prise avec le réel, celui du monde globalisé, sans nostalgie. Et qu’elles sont capables d’innover, de créer des formes politiques adaptées au monde d’aujourd’hui. C’est par l’agrégation de leurs moyens, par l’agglutination de leurs déterminations que les partisans européens pourront se réapproprier l’Union.

Le mot d’ordre est à la convergence, au rassemblement

Face à un environnement mondial plein de risques et de menaces, l’État communautaire est le seul cadre de survie des nations européennes. Cela les mouvements protestataires ne l’ont pas encore compris. Et s’ils ne le comprennent pas, Ils sont condamnés à n’être que les témoins d’une désespérance à laquelle ils n’ont pas les moyens de répondre. La solution n’est pas dans le retour aux frontières intérieures de l’Europe, mais dans le renforcement de la frontière extérieure de l’Europe.

L’Histoire est une succession de contextes et tout reste possible

L’Histoire n’a aucun sens obligatoire. Elle est une succession de configurations dont chacune est héritière de la précédente, sans jamais être une réplique de ce qui a déjà existé. Et chaque configuration n’est pas autre chose que le résultat de l’interaction des hommes. Autrement dit, ceux d’entre eux qui le veulent et qui s’en donnent les moyens, peuvent toujours recontextualiser leur monde, le refaire. Rien n’est jamais acquis, mais rien n’est jamais perdu. Rien n’est prescrit, et il n’y a pas de complot.

Certes, la situation actuelle de l’Europe est déprimante, plus par la léthargie des Européens et par la résignation qui semble les avoir gagnés. La crise sociale qui frappe une partie des populations européennes épargne tous ceux que le système libéral mondialisé favorise et tous ceux qui vivent sur les acquis d’un système qui n’est plus finançable. Dès lors, les élites qui dirigent ce système fondent son maintien sur l’approfondissement du marché et la libération totale des flux humains, matériels et immatériels.

Mais cette politique engendre une endogamie sociale de plus en plus aiguë, entre les élites mondialisées et leurs peuples originaires, et communautaire, de moins en moins lisse, entre les populations autochtones et les différents groupes ethnoculturels allogènes.

Dans ces conditions, le contexte historique pourrait vite devenir un contexte de crises. A commencer par un nouvel accès de fièvre dans la crise migratoire non-stop, compte tenu des masses de migrants qui se pressent sur la rive sud de la Méditerranée. La France, plombée par ses déficits jumeaux(public et commerce extérieur), évitera-t-elle encore longtemps la faillite ? Et combien de temps le colosse économique allemand, où la précarisation sans fin de l’emploi pallie au drame du chômage, tiendra-t-il sur son pied d’argile démographique ? Selon les réponses apportées, ou pas, à ces questions cruciales et à bien d’autres encore résulteront, peut-être, des situations favorables au changement.

Dans cette perspective, deux types d’acteurs existent, qui sont compatibles et qui pourraient converger dans leurs actions : certains des États existant et des mouvements de partisans européens. En effet, parmi les Etats, quelques uns comptent des gouvernants qui ont pris acte de toutes les dérives de l’Union européenne, de toutes ses orientations politiques nocives pour les peuples européens, de l’insignifiance ou de l’indifférence à la cause européenne de ceux qui la dirigent, et qui tentent déjà de changer le cours des choses. On pense ici aux États du groupe dit de Višegrad.

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Au plan des mouvements de partisans, tout reste à faire. Peut-être que les échecs répétés des populistes-nationalistes ouvriront bien des yeux ? Il n’est pas impossible, en tout cas risquons l’analogie, que ce qui s’est passé dans la Chine subjuguée et en partie démembrée de la fin du 19ème siècle, où la révolte des Boxers a abouti à la révolution nationaliste de 1911, se répète dans une Europe en crise et ouverte à toutes les pénétrations étrangères. Le souci, par rapport à cette expérience historique victorieuse, est l’absence, dans le Vieux continent, de générations conséquentes de jeunes adultes, homogènes parce qu’ouvrières et paysannes, comme il en existait au siècle dernier. La résignation guette les peuples vieillissants.

Quoi qu’il en soit, le processus à engager est celui d’une agrégation  de tous les acteurs potentiels. Il faut inventer des organes politiques transnationaux dont l’objectif, à terme, est l’investissement coordonné du Parlement européen. Car le Parlement a les pouvoirs de changer l’Union européenne de l’intérieur, dès lors qu’existerait en son sein un bloc nettement majoritaire de députés solidaires dans leur vision d’une Europe émancipée de ses vieux tabous idéologiques, et conscients de la précarité de son avenir.

Le changement est toujours possible, à la condition qu’il soit voulu, quand le contexte lui devient favorable. Et c’est l’organisation de la lutte qui permet de garder l’espoir.

vendredi, 23 juin 2017

Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

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Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ce devait être le scrutin du renforcement pour les Conservateurs de Theresa May en route vers un « hard brexit ». Malgré le peu de charisme de ce premier ministre qui après avoir été opposé au brexit est devenu partisan d’un brexit radical, Theresa May espérait s’imposer largement et c’est ce qui était prévu selon les sondages de l’époque où elle a décidé d’organiser un scrutin anticipé.

Mal lui en a pris car le candidat du Labour Jeremy Corbyn, qui a lancé des attaques sur l’économie et sur la sécurité, sans évoquer le brexit contre lequel il s’était très timidement opposé, a bénéficié alors d’une dynamique favorable.

Avec 42,4% (+5,5 points), les Conservateurs l’emportent mais ils n’obtiennent que 318 sièges (contre 331 auparavant) et perdent ainsi la majorité absolue (326 sièges). Leur progression se fait surtout au détriment du parti UKIP. Ils devront s’allier pour gouverner avec probablement le parti DUP d’Irlande du Nord, les protestants d’Ulster, qui obtient 0,9% des voix (+0.3) et 10 sièges (+2). Mais même leur soutien éventuel n’offrirait qu’une majorité très faible. En outre, le DUP est assez dur et pourrait relancer la crise en Irlande du Nord.

Avec 40% des voix (+ 9,5) et 262 sièges (+30), le Labour de Jeremy Corbyn fait presque jeu égal avec les conservateurs même s’ils ont moins d’élus. Ils progressent notamment au détriment d’UKIP mais surtout des nationalistes écossais du SNP. Ceux-ci avec 3% des voix (-1,7) et 35 sièges (-21) sont ainsi fragilisés et la perspective d’obtenir un nouveau référendum sur l’indépendance semble pour le moment s’éloigner. Réunis, Labour et SNP ne sont pas en mesure de gouverner.

Les Libéraux Démocrates, seuls partisans de l’Union Européenne, n’obtiennent que 7,4% des voix (-0,5) et devront se contenter de 12 sièges (+4). Leur rôle sera modeste dans cette nouvelle assemblée.

UKIP s’effondre littéralement, tombant à 1,8% (-10,8) et perdant son seul siège. C’est une sévère déconvenue pour la formation souverainiste qui avec le Brexit perd sa seule raison d’être, après avoir tué la seule voix un peu identitaire, le BNP n’obtenant que 4000 voix et donc 0%. Le départ de Nigel Farage a également fait beaucoup. Présents avec 25 députés à Bruxelles, qu’ils perdront avec le brexit en 2019, ils seront absents du parlement national. L’impasse souverainiste, qu’on constate aussi dans le cas français, est ainsi démontrée.

Les nationalistes gallois obtiennent 0,5% (-0,1) et 4 sièges (+1), le Sinn Fein irlandais 0,7% (+0,2) et 7 sièges (+3). Les Verts avec 1,6% (-2,1) et un siège demeurent à un niveau très bas, en dehors de leur seule implantation locale.

Minoritaires ou avec une majorité fragile, Theresa May n’est donc pas du tout renforcée à l’issue de ce scrutin. Au contraire, dans le cadre des négociations avec le Brexit, elle aura du mal à se présenter en position de force. Le Brexit n’est d’ailleurs pas si certain que tous semblent le dire. Beaucoup d’eau coulera avant 2019.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Elections législatives françaises : une abstention record, une opposition affaiblie

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Elections législatives françaises : une abstention record, une opposition affaiblie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Un 1er tour macroniste.

Au premier tour, le mouvement « La république en marche » du nouveau président Emmanuel Macron s’est imposé comme la première force politique du pays, avec 28,21% des voix, ce qui n’est pas néanmoins un score exceptionnel, d’autant plus que ce résultat a lieu dans un contexte d’abstention record, puisque 48,7% des électeurs seulement s’étaient déplacés pour ce scrutin. L’effet « président » a joué évidemment son rôle pour doter le nouveau gouvernement d’une légitimité parlementaire.

Le Front National connaît quant à lui une sévère déconvenue, n’obtenant que 13,2% des voix (contre 13,6% en 2012) et perdant 61% des électeurs qui avaient voté Marine Le Pen au 1er tour des présidentielles. Ce vote sanction a manifesté la déception de ces derniers quant au résultat du 2ème tour et quant à la prestation catastrophique de la candidate le 3 mai dernier lors du débat face à Emmanuel Macron. Marine Le Pen atteint 46% des voix à Hénin-Beaumont, ce qui pouvait laisser penser au fait qu’elle se retrouverait seule à l’assemblée pour représenter son parti.

Quant au mouvement de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), il est écrasé avec 1,17% des voix, seul son président réussissant à passer le cap du 1er tour mais en étant très menacé dans sa propre circonscription. Son alliance ratée avec le FN a considérablement affaibli sa formation politique.

Avec 11,03% des voix, La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon faisait également une contre-performance, mais à ce pourcentage il faudrait ajouter les 2,7% des voix obtenus par le PCF. Son recul était donc moindre que celui du FN, sans pour autant être un bon résultat.

Avec 7,44% des voix, malgré son implantation ancienne, le Parti Socialiste réalise un score très médiocre et perd ainsi dès le 1er tour un certain nombre de ténors et aussi son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis étant éliminé dès cette étape. C’est la fin qui se profile à l’horizon pour le parti mitterrandien qui a été séché par Macron à droite et par Mélenchon à gauche.

Le Modem, avec 4,1% des voix, fait un score en apparence modeste mais étant allié avec La République en Marche, il ne présentait pas des candidats partout sur le territoire. Il n’existe que dans le cadre de cette coalition, sinon il aurait été réduit à un résultat dérisoire.

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Les diverses formations écologistes totalisent quant à elles 4,3% des voix mais se retrouvent extrêmement fragilisées, et même dépouillées. L'extrême-gauche est réduite à 0,8% des voix et l'UPR, la formation ultra-souverainiste d'Asselineau, se situe aux alentours de 0,5% des voix et n'obtiendra en conséquence aucun financement.

Enfin, la droite républicaine, LR, UDI et divers droites, totalise 21,6% des voix (dont 15,8% pour LR), ce qui est un résultat modeste, lié notamment à la stratégie gagnante de Macron consistant à débaucher et/ou à séduire un certain nombre de figures de LR, comme son premier ministre Edouard Philippe par exemple. Le choix de Baroin pour mener la campagne, un candidat Macron-compatible, ne pouvait aboutir à autre chose qu’à un échec. PS et LR ont donc été les victimes d’un président centriste particulièrement habile pour semer le trouble chez ses adversaires et qui s’est révélé un politicien beaucoup plus redoutable que ce que pensaient ses adversaires d’un nouveau venu sans implantation électorale antérieure.

Un léger rééquilibre au 2ème tour.

Les sondages annonçant plus de 400 députés pour la majorité présidentielle, les électeurs ont voulu dans un certain nombre de cas rééquilibrer le jeu. Avec une abstention record de 58%, l’élection n’a pas passionné les Français, mais il est aussi probable que des électeurs de Macron du 1er tour n’ont pas voté, soit parce que les « bourgeois » de centre-gauche ont pensé que les jeux étaient faits, soit parce que le haut degré d’ensoleillement les a amenés à d’autres activités qu’électorales ce dimanche.

En conséquence de quoi, le FN et LFI (Mélenchon) ont connu une légère embellie, ainsi que les candidats de droite très implantés. Avec 8 députés dont Marine Le Pen elle-même, élue avec 58,6% des voix mais avec une participation de 44%, indiquant l’absence de mobilisation contre elle, et dont Emmanuelle Ménard à Béziers, Gilbert Collard (réélu) dans le Gard, le FN obtient son meilleur résultat au scrutin majoritaire. Mais on est loin des 45 à 80 députés que le FN ambitionnait d’obtenir. Les candidats philoppotistes, dont Florian Philippot lui-même, ont en revanche échoué nettement. Avec ses 8 députés, Marine Le Pen limite la casse et va sans doute tenter d’empêcher la remise en cause de son autorité en interne et d’éviter de pourtant nécessaires remises en question. Jacques Bompard (Ligue du Sud) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sont également réélus, mais même leur éventuel soutien au FN ne permettrait pas la constitution d’un groupe parlementaire. Autres gagnants, ce sont les nationalistes corses qui font rentrer 3 députés à l’Assemblée nationale, un record.

LFI, Mélenchon étant lui-même élu à Marseille-nord, réussit à obtenir au moins 15 députés, ce qui leur permet d’avoir un groupe indépendant du PCF, ce dernier n’en disposant en revanche pas (10 députés à 23h30). Il est à cette heure difficile de savoir s’ils formeront un groupe uni.

La droite républicaine sauve également la tête d’un certain nombre de ses figures dont Eric Ciotti et Claude Goasguen. Néanmoins elle n’aurait obtenu que 130 députés environ, dont beaucoup lorgnent déjà vers La République en Marche, à l’instar de Thierry Solère qui a envoyé des clins d’œil appuyés aux gagnants de ce soir.

Le PS et ses alliés de gauche n’obtiennent qu’entre 44 et 46 sièges. Manuel Valls, qui avait rompu avec lui, gagne de justesse dans l’Essonne, même si sa victoire sera contestée par son adversaire du LFI. En revanche, des figures comme El Khomry, Touraine et Vallaud-Belkacem sont éliminées, malgré parfois le soutien de LREM de Macron. Les personnalités trop associées à l’ancien gouvernement ont ainsi été sanctionnées.

La République en Marche (LREM) et le Modem de François Bayrou obtiennent environ 360 sièges, leur donnant la majorité absolue (sur 577 sièges) mais avec moins de sièges qu’espérés. Les électeurs n’ont pas voulu donner un blanc-seing au nouveau président. Par ailleurs, il sera bien difficile à ce dernier de tenir un groupe parlementaire avec de nouveaux élus dont l’expérience politique est parfois très limitée et dont les positions politiques peuvent être parfaitement antagonistes dans les faits.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

lundi, 12 juin 2017

Réflexions sur la guerre civile

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Réflexions sur la guerre civile

 
Que la guerre civile ne soit plus seulement un sujet de politique-fiction mais se voit saisie par les philosophes nous dit beaucoup sur l’heure qu’il est. Le titre du vigoureux essai de Damien Le Guay, La Guerre civile qui vient est déjà là, ne pouvait être plus clair. Mais, avant de plonger dans cet ouvrage, précisons. Le Larousse définit la guerre civile comme la « lutte armée, au sein d’un même Etat, entre les partisans du pouvoir en place et une fraction importante de la population ». Nous n’y sommes pas. Le dictionnaire de l’université de Sherbrooke nous dit, pour sa part, que cette lutte armée « oppose, à l’intérieur d’un Etat, des groupes importants (classes sociales, ethnies ou groupes religieux) », voilà qui est mieux.

Disperser le brouillard

Damien Le Guay publie un essai courageux. Pour ceux qui savent peser leurs mots, celui-ci est important dans une époque de lynchage et de dictature morale du clergé bien-pensant. Pour Le Guay, il y a une guerre civile culturelle déjà à l’œuvre en France, prodrome d’une militarisation du conflit dont les territoires perdus et les attaques terroristes témoignent. Peut-on parler d’une guerre civile dans un pays désarmé ? Le Guay utilise la belle expression de « fatigues civilisationnelles » pour nommer la léthargie des peuples européens qui, pendant des siècles, avaient diffusé leur vitalité à travers le vaste monde. Il réalise un solide travail de diagnosticien. Pour susciter une réaction du malade ? Irresponsabilité de l’antiracisme officiel, qui a fourni aux racailles de glorieux motifs à leur haine de « l’oppresseur blanc », magouilles et trahisons d’une « élite endogamique » qui ne comprendra jamais l’infernal quotidien de Mme Michu dans son HLM de la France périphérique, mensonges d’un multiculturalisme qui portait en lui les germes d’une société multiconflictuelle, piège de la prétendue « islamophobie », mythe d’une Europe post-nationale qui brise les peuples et laisse les portes grandes ouvertes. Peu craintif du terrorisme intellectuel, Le Guay invite à considérer « le ressentiment des Français à l’égard des musulmans (…) plutôt que de s’en inquiéter ».

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Quand nos pseudo-élites avouent du bout des lèvres une sécession sociale, économique et culturelle, l’auteur prouve que le conflit est beaucoup plus profond : politique, anthropologique et religieux. Il ne tient pas à quelques points de PIB ou de pouvoir d’achat, mais aux raisons qui font que l’on accepte de vivre… et de mourir. Une telle fracture ne se résout pas grâce à une idéologie bisounours, et c’est un traitement de cheval qu’il faut imposer à ceux qui ont choisi de vivre en étrangers sur le territoire français. Damien Le Guay n’hésite pas sur ce point.

« La vérité, toute la vérité »

Alors, certes, la vision du philosophe est encore fortement teintée de républicanisme. L’intégration lui semble encore possible, au prix d’un violent coup de collier. « Une réunification des territoires, des cœurs et des Français » est espérée. Ce serait un euphémisme de dire que ce n’est pas l’issue qui nous semble la plus probable. En conservateur mesuré, Le Guay se montre défenseur du peuple demos plutôt que du peuple ethnos. Mais l’essayiste ne tombe jamais dans la moraline tarte à la crème. Si son cœur bat pour Fillon – sans passion délirante, d’ailleurs – il ne jette jamais la pierre aux sympathisants de Marine Le Pen, ne les rabaisse pas et explique avec beaucoup d’honnêteté que leurs inquiétudes sont à la fois généreuses et justifiées. Généreuses, car fondées sur la volonté de protéger les leurs (immigration et insécurité) avant même de penser à eux (motifs économiques). Justifiées, car ils ne font que dire la vérité difficile qu’ils voient – ce à quoi se refusent toutes nos pseudo-élites tarées – selon la belle formule de Péguy : « La vérité, toute la vérité, (…) la vérité bête, (…) la vérité ennuyeuse, la vérité triste. »

Le Guay n’est pas un philosophe en pantoufles, et il ose tendre l’oreille aux cris du populiste que marginalise la classe politico-médiatique. Avec beaucoup de hauteur, il participe à « bien nommer les choses », pour renverser la formule de Camus. Il nous livre un essai apte à ouvrir les yeux des « inclus », qui complète très bien Le Multiculturalisme comme religion politique publié il y a quelques mois par Mathieu Bock-Côté. Bock-Côté, Finkielkraut, Brague, Guilluy, Taguieff et leurs grands aînés : Arendt, Weil, Bernanos et le cher Péguy, voici les références qui nourrissent la réflexion de Damien Le Guay, auteurs nourrissants qui peuvent nous aider à comprendre le temps qui vient.

  • La Guerre civile qui vient est déjà là, par Damien Le Guay, éditions du Cerf.

Pierre Saint-Servant

dimanche, 11 juin 2017

Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

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Insultes, verrouillage, pression: la communication de l’Élysée sur le banc des accusés

Ex: M6info

Depuis quelques jours, la polémique enfle : la communication sans faute d’Emmanuel Macron cacherait-elle un verrouillage qui menace la liberté de la presse ? Dernier éclat en date : le choix des journalistes autorisés à suivre le chef d’Etat en déplacement imposé par l’Élysée. Un choix démenti par la présidence.

L’Elysée assure ne pas avoir cherché à “imposer un journaliste plutôt qu’un autre” lors du déplacement du chef de l’État au Mali. C’est la réponse donnée par l’équipe du nouveau président aux sociétés de journalistes de plusieurs grands médias.

Plusieurs quotidiens français ont en effet publié jeudi une lettre ouverte, intitulée  “Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Elysée de choisir les journalistes”, pour protester contre l’organisation de la communication du nouveau président de la République.

Ils pointaient du doigt notamment le fait que ce soit la présidence qui choisisse les journalistes autorisés à l’accompagner lors de son premier déplacement au Mali ce vendredi. “Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse”, écrivent-ils.

“L’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”

Dans son courrier adressé ce vendredi à Reporters sans frontières (RSF), la présidence indique : “Il va de soi que nous avons ouvert l’option aux rédactions mais jamais imposé un journaliste plutôt qu’un autre (…). Les journalistes qui se sont inquiétés peuvent se rassurer : l’Élysée n’entend pas faire le travail des rédactions”.

Selon le courrier cité par RSF, l’Élysée affirme que sa démarche “est le contraire d’une démarche de fermeture : elle est une démarche d’ouverture”.

Il y est expliqué que le chef de l’État “est très attaché au traitement de fond des sujets et souhaite ouvrir l’Élysée aux journalistes sectoriels qui portent sur l’action présidentielle un autre regard. C’est dans cet esprit qu’il a été proposé aux rédactions d’élargir aux journalistes spécialisés Défense ou Diplomatie le voyage officiel auprès des forces armées”. Sous-entendu que ce ne soit pas seulement les journalistes politiques qui suivent le chef de l’État.

Il s’inspire d’Obama

Cette polémique pourrait retomber comme un soufflé s’il n’y avait pas d’autres signaux de verrouillage plus inquiétants. Alors la communication d’Emmanuel Macron va-t-elle trop loin ? C’est la question à laquelle tentent de répondre des journalistes dans une enquête publiée dans M le magazine Le Monde.

Ils décortiquent le système de communication autour du candidat, qui s’inspirerait grandement du précédent Obama, ce président cool et irréprochable sur papier glacé.

Mais comme pour le président américain, cette image parfaite a un revers : celui d’un verrouillage extrême de la communication avec un conseiller de l’Èlysée parfois prêt à décrocher son téléphone pour injurier les journalistes…

“Gros connard”

Deux exemples sont cités dans l’article. Le premier remonte au soir du premier tour et au traitement de l’affaire de la Rotonde, du nom de cette brasserie parisienne parfois comparée au Fouquet’s de Nicolas Sarkozy.

Le lendemain, selon le magazine M, le directeur de la communication d’Emmanuel Macron, appelle l’émission Quotidien, et “l’animateur de l’émission, se fait agonir par Sylvain Fort. ‘Gros connard.’ ‘Débile profond.’ (après lecture le 18 mai, l’intéressé dément le deuxième terme)”. Sylvain Fort confirme donc implicitement avoir usé du premier à l’endroit de Yann Barthès…

Michel Field également aurait fait les frais de la nervosité du même Sylvain Fort. Au soir du second tour, ce dernier aurait reproché à France 2 de ne pas consacrer toute sa soirée à la victoire d’Emmanuel Macron et de diffuser par exemple le discours de Jean-Luc Mélenchon en direct.

samedi, 10 juin 2017

Colonisation juridique et liberté des peuples - Pour un nouvel ordre juridique

Chisinau, colloque des 26 et 27 mai 2017

Colonisation juridique et liberté des peuples
Pour un nouvel ordre juridique

Ex: http://www.geopolitica.ru 

La globalisation économique est-elle l’autre nom de  la colonisation juridique américaine ?
Au nom d’une efficacité usurpée, d’une performance imaginaire, et du droit du plus fort, le modèle juridique américain entend s’imposer comme le modèle universel du droit des affaires, du commerce et du marché mondialisé. Sans doute préférable à d’autres, l’arme du droit est mobilisée sans faiblesse au service de l’intérêt américain. Les bénéfices pour l’industrie juridique américaine sont énormes ; plusieurs dizaines de milliards d’amendes chaque année. Les bénéfices stratégiques le sont davantage, qu’ils viennent de l’affaiblissement de concurrents gênants, du pillage de leurs secrets industriels ou commerciaux, de la peur de l’inculpation pénale provoquée chez leur dirigeants. Les risques, pour être lointains, n’en sont pas moins énormes. L’extraterritorialité du droit américain est contraire au principe de souveraineté des Nations et d’égalité en droit des Nations, comme du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principes sur lesquels reposent et la communauté internationale, et la paix. La prétention du procureur américain à faire régner partout dans le monde le droit américain est contraire à la seule source de légitimité du droit, qui est la volonté des peuples souverains de décider du droit qui s’applique sur leur territoire, à leurs activités économiques et aux sociétés qui sont actives auprès d’eux. 

Le débat sur l’extraterritorialité du droit américain, tel que le vivent les entreprises européennes et françaises, est à cet égard emblématique d’un conflit de civilisation. Il oppose la reconnaissance de la diversité des sociétés humaines et des systèmes juridiques, comme expression de la liberté politique, à un idéal d’uniformisation du monde dicté par les intérêts de la finance de marché et du rendement du capital. Ce conflit en réalité n’oppose pas une civilisation à une autre. Il oppose la civilisation elle-même, qui  n’existe pas sans la diversité des civilisations ( selon Claude Lévi-Strauss),  à une nouvelle forme de barbarie, portée par l’intérêt manifeste de ceux qui se croient élus pour diriger le monde, et qui  menace rien moins que la survie de l’humanité.

Voilà pourquoi les sanctions américaines contre des entreprises françaises et européennes méritent l’attention. Elles révèlent une stratégie de mobilisation du droit dans la guerre économique, qui se traduit par un changement de nature du droit. IL n’est plus l’expression de peuples souverains, il est placé sous la dépendance de l’économie et de la géopolitique. Le droit serait ce qui sert l’économie. Il serait ce qui assure aux pouvoirs invisibles de la finance et des réseaux criminels une emprise de plus en plus complète sur les démocraties occidentales, à la faveur du sans frontiérisme, de l’individualisme radical et de l’idéal nomade des déracinés. Il serait ce qui ne connait ni territoire, ni Nations, pas plus que de limites ni d’appartenances. Une telle évolution appelle une analyse de la transformation contemporaine du capitalisme, et de la doctrine du chaos qui met fin à ce que nous avons cru nommer « Occident », depuis Jérusalem, Athènes, Rome et Byzance, une analyse essentielle pour organiser la résistance et préparr la libération à venir.

1 – Une étrange soumission

Différentes lois, adoptées notamment dans les années 1990 après le scandale lié à la corruption de dirigeants de plusieurs Etats par la firme d’aéronautique de défense Lockeed-Martin, illustraient l’exemplarité américaine ; si certains devaient terrasser la corruption, c’étaient les Etats-Unis d’Amérique ! Cet objectif de moralisation du commerce international sous l’égide du Department of Justice ( DOJ) a donné lieu, notamment, au vote de la loi dite «  Foreign Corrupt Practices Act » (FCPA) dont la première rédaction visait explicitement les faits de corruption d’agents publics étrangers par les sociétés américaines.


D’autres lois cherchaient à aligner les partenaires commerciaux des Etats-Unis sur leurs embargos contre Cuba, l’Iran, le Soudan, et autres représentants désignés de « l’axe du mal ». La logique est intelligible ; «  vous ne pouvez pas faire des affaires avec nous et avec nos ennemis ». Elle a été démentie de multiples fois, par les entreprises américaines elles-mêmes, dont beaucoup savent fort bien travailler avec l’Iran, la Russie, et autres incarnations du Mal ( de Bell Helicopters à Chrysler et General Electric, la liste est longue). Est-ce pour cette raison qu’elle a eu peu de succès, une Union européenne pour une fois résolue et unie ayant obtenu des reculs significatifs de l’application des lois d’Amato et Helms-Burton, respectivement contre Cuba et l’Iran ?

Dans le même temps, celui de la globalisation et donc de l’affrontement de plus en plus direct entre intérêts privés et intérêt national, les Etats-Unis renforçaient la protection de leur épargne nationale et plus encore, des entreprises jugées stratégiques. L’objet de « the office of foreign asset control » (OFAC) et de ses moyens d’investigation étendus, consiste pour l’essentiel à s’informer de toute entrée au capital ou prise de contrôle étranger d’entreprises ou d’activités américaines, et, le cas échéant, de manière discrétionnaire, sans justification nécessaire ni débat contradictoire, à bloquer prise de participation ou rachat. L’Ofac s’est récemment illustré en interdisant à Port Dubaï Authority d’acquérir le contrôle de ports de commerce aux Etats Unis, et en interdisant à une firme d’énergie chinoise l’achat de sources d’énergie aux Etats-Unis.

Les années 2000 ont vu une transformation progressive de la doctrine et des pratiques du système judiciaire américain. Les poursuites engagées contre des sociétés étrangères, pour des opérations hors du territoire des Etats-Unis, se sont multipliées et continuent de se multiplier ( elles sont publiées sur le site du DOJ). Il suffit pour cela qu’un critère de rattachement établisse la compétence du procureur américain, et la liste est longue, qui va de l’emploi du dollar, dont les chambres de compensation sont toutes situées aux Etats-Unis, jusqu’à l’utilisation d’une puce ou d’un logiciel sous licence américaine, ou d’un moteur de recherche dont les serveurs sont situés aux Etats-Unis !


Trois raisons majeures à cette utilisation du droit comme arme économique ; d’abord, l’idée généralement répandue qu’à un terrain de jeu unique, le monde, ne peut s’appliquer qu’une seule règle du jeu, la meilleure, celle des Etats-Unis. L’exceptionnalisme américain trouve pleinement à s’exprimer ; il ne saurait exister qu’une seule loi, et elle est américaine ! Autrement dit ; ce qui est bon pour les Etats-Unis est bon pour le monde, et que périssent ceux qui ne reconnaissent pas le peuple élu ! La notion répandue de « marché du droit » couvre en réalité un monopole du droit.

Ensuite, constat ou théorie, l’idée que la corruption alimente ces zones troubles du monde où ne règne pas la lumière protestante de l’aveu, de la transparence et de la pureté, et que, latins, arabes, chinois, africains ou russes, tous ces mercantis des bazars et des souks doivent être soumis à la loi ou sortis du jeu global. L’Amérique est la Nation indispensable sans laquelle le monde serait voué au désordre. 50 millions d’Africains réduits en esclavage et combien de millions d’Indiens exterminés en témoignent.

Enfin, la volonté géopolitique si bien exprimée par George W Bush et que son successeur ne démentira pas ; entre le Bien et le Mal, il faut rendre effective la grande séparation, il faut que pas un dollar, pas une arme, pas un litre de pétrole ne circule, et le droit doit y procéder. Aucune légitimité, aucune souveraineté, et surtout pas le droit international, ne saurait prévaloir contre le Bien incarné par les Etats-Unis. Qui défend le Mal ? La rupture avec les principes d’égalité en droit des Nations et de respect de leur souveraineté ne saurait être plus grande ; Alain de Benoist, dans « Carl Schmitt actuel », développe la logique qui conduit aux guerres d’extermination et fait de la paix la continuation de la guerre. 

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Les résultats concrets de l’évolution de la doctrine américaine et de la mobilisation de l’arme juridique dans l’affrontement mondial engagé sont connus, même s’ils sont étonnamment peu commentés.

En huit ans ( 2008-2016), au titre de sanctions directes ou indirectes procédant du non-respect d’embargos ( BNP-Paribas, par exemple), de faits de corruption d’agents étrangers ( Alstom, Total, Technip), de règles de marché ( Crédit agricole, Société Générale), les entreprises françaises auront payé plus de 15 milliards de dollars d’amende, pour l’essentiel au Department of Justice américain qui se voit ainsi doté de ressources significatives pour financer et amplifier son action. C’est ainsi que la première société russe, une société de télécommunications, condamnée pour faits de corruption à la suite de plaintes conjointes du procureur néerlandais et du procureur américain, pour des opérations en Asie centrale, a dû s’acquitter en 2016 d’une amende de 400 millions de dollars aux Pays-Bas, et de 400 millions de dollars aux Etats-Unis…


Les amendes acquittées par les entreprises ne sont que la partie émergée du coût effectif des sanctions.

Quand une entreprise négocie avec la justice américaine, l’accord qui met fin au procès comporte une première condition ; que l’entreprise prenne les dispositions nécessaires pour mettre fin aux pratiques jugée et condamnées. En d’autres termes, qu’elle se mette en conformité avec les lois américaines. Et qu’elle emploie pour cela des avocats, des consultants, des auditeurs, choisis sur une liste aimablement fournie par le DOJ, tous américains ou dépendant de structures américaines, l’exigence pouvant aller jusqu’à l’installation dans les murs de l’entreprise d’un « monitor » dont la fonction sera d’exiger tout document, d’avoir accès à toute information pouvant révéler des comportement contraires à la loi américaine (à ce jour, cinq entreprises françaises subissent la présence de tels « collaborateurs » dans leurs sièges sociaux). Une entreprise industrielle européenne a estimé à trois fois le montant de l’amende, ce que monitor et spécialistes de la « compliance » lui ont coûté.

A combien chiffrer le coût de l’espionnage des données commerciales, financières, stratégiques, et le pillage auquel les prestataires agréés par le DOJ soumettent les entreprises qui leur ouvrent leurs portes ? Peu de dirigeants dans le monde connaissent les principes du droit pénal américain. Qui oublie qu’à la différence d’un avocat français qui défend son client, son client seulement, et peut même lui conseiller de mentir à la justice, un lawyer américain est le représentant de la loi et est tenu de révéler à la justice les atteintes à la loi dont son client serait coupable ? Qui sait que tout prestataire américain ayant connaissance d’opérations ou d’actions hostiles à l’intérêt national américain est tenu de les déclarer à la justice américaine, sans en informer son client, sous peine d’inculpation pénale – et les procureurs peuvent avoir une idée large de l’intérêt national américain… ? Et voilà comment la toile des cabinets d’audit, de conseil, d’ingénierie, des prestataires de services numériques et financiers, nourrit l’imperium américain. La manne assurée par le DOJ aux sociétés de service américaine – cabinets d’avocats, auditeurs, cabinets de conformité, consultants, etc. – aux termes de ce qui peut s’apparenter à un véritable racket (« si je ne certifie pas vos opérations, vous risquez les poursuites… ») permet au smart power de nourrir une industrie du droit, industrie de l’obéissance et de la soumission ; pour le dire tout net, une banque, une société aéronautique, une société de télécommunications, qui choisissent pour prestataires des cabinets américains entrent dans des logiques, des univers de référence, des structures d’organisation, qui n’ont plus rien de français ou d’européen, et qui réalisent concrètement une colonisation par le droit et la conformité à des règles étrangères. La mobilisation de l’arme du droit permet des sanctions financièrement rentables, pénalise les concurrents de sociétés américaines, elle constitue surtout un outil de prise de pouvoir intellectuel, moral et managérial sur des « partenaires » consentants. « The Law » est aussi une industrie.


Le coût de cette soumission aux intérêts américains est celui de la paralysie stratégique. Quelle banque française finance une PME française qui veut se développer, ouvrir des lignes de crédit, etc., en Russie, en Iran, au Soudan, ailleurs encore ? La seule menace d’attirer les soupçons explique pourquoi, à bas bruit et sans déclarations publiques, tant de banques françaises et européennes se retirent de tant de pays jugés peu coopératifs ou insuffisamment organisés ( telle grande banque européennes ferme ses implantations dans pas moins de vingt pays parce qu’elle s’y juge incapable d’appliquer la compliance américaine ; curieusement, des banques américaines demeurent actives dans la plupart de ces pays). Et elle explique pourquoi, dans les années à venir, et sur la base d’un renforcement à prévoir des exigences américaines ( par exemple, de contrôle des tierces parties à partir de 100 Millions d’euros de chiffre d’affaires et cinq cent salariés, d’identification du « end user » d’une pièce ou d’un système par le grossiste ; ou encore, de l’intégration obligatoire aux contrats commerciaux de clauses de respect des minorités sexuelles, etc.), les entreprises françaises pourraient voir se fermer des marchés historiques et se trouver ainsi réduites à la place attribuée à la France dans l’ordre mondial; petite.

La séparation du monde n’est pas un sujet de débat ; l’unilatéralisme américain accélère une séparation qui réserve bien des surprises – puisqu’elle exclut de l’univers du Bien les trois quarts de la population mondiale, comme le Président Obama avait d’ailleurs su le dire à des Américains trop enclins à multiplier les sanctions ( au cour de l’été 2015, quand les « faucons » de l’administration démocrate avaient voulu couper la Russie des systèmes de paiement internationaux pour cause de résistance aux ordres de Washington…


C’est le dernier point, et le plus important du débat. Le caractère unilatéral des sanctions américaines ( même si trois banques américaines ont été condamnées à des sanctions considérables, Citigroup, J. P. Morgan et Goldman Sachs, de 16 à 6 Milliards de dollars), de la désignation d’organisations comme «  terroristes » (qui, par exemple, épargne les « islamistes modérés » en Syrie) et le sentiment d’arbitraire qu’elles donnent, fragilisent non seulement le supposé «  camp occidental », mais aussi les relations internationales dans leur ensemble, notamment en accréditant l’idée d’un « deux poids, deux mesures ». Elles suggèrent que la lutte anti-corruption est devenu un prétexte, un de plus, pour bafouer la souveraineté des Etats et placer les alliés sous contrôle.  Depuis 1648 et le traité de Westphalie, l’ordre international repose sur la souveraineté des Nations constituées et sur la non-ingérence. Maintes exceptions ont été constatées, la première correspondant à la colonisation et à l’idée, sotte ou criminelle, c’est selon, de faire le bien des autres sans eux, et malgré eux ; la plus récente touchant au «  droit au développement » qui est trop souvent obligation pour un Etat d’offrir son territoire au pillage de ses ressources et au nivelage de sa culture. La globalisation financière, technique et marchande, qui fixe l’objectif d’aligner les normes et les lois partout dans le monde pour soumettre les peuples et les Etats à l’intérêt du capital nomade, entre directement en conflit avec le principe de souveraineté des Nations, et avec la démocratie. Elle suggère un changement de nature du droit, qui ne procède plus de la société des hommes, de leur histoire, de leurs traditions, de leur singularité et de ce rapport avec la nature et la vie qui est la source des systèmes politiques durables ; le droit doit servir l’économie, il doit assurer la marche des affaires, et le rendement du capital investi. Pour cela, il s’impose d’en haut, ; pour cela il doit mettre le capital et le commerce hors d’atteinte des Nations, des Etats, et des lois que les peuples se donnent quand ils gouvernent vraiment. « L’imaginaire pirate des puissances de la mer » (selon Antoine Garapon) trouve dans cet aplatissement du monde sous le joug du droit et de la conformité, au profit d’entreprises globales et de capitaux nomades, un élément puissant de sa réalisation ; offrir le monde au pillage et les peuples, réduits à des individus atomisés, à l’esclavage. Car les façades chatoyantes de la lutte anticorruption, des sanctions contre les Etats-voyous et de la guerre contre le terrorisme cachent la réalité d’un monstre qui ne dit pas son nom ; le capitalisme du chaos.


Est-ce que le Brexit et plus encore la victoire de Donald Trump ne sont pas deux réactions populaires à ce capitalisme du chaos né de la globalisation, et dont les acteurs majeurs s’étaient emparés de Washington pour mieux faire des Etats-Unis leur base arrière ?

2 – De défaites annoncées et de batailles à livrer

La réalité est claire ; de même que le trafic des migrants ressuscite l’esclavage, de même que les néoconservateurs américains placeront bientôt le terrorisme sunnite au rang des dommages collatéraux de leur entreprise de sujétion mondiale, comme Brzezinski l’a reconnu, avec une rare franchise, en faisant d’Al Quaeda un dommage collatéral de la guerre contre l’URSS, de même que le peuple américain est la victime inconsciente du hold up du Deep State sur l’Amérique, de même tous les mots de libération, de démocratie planétaire, de développement global, doivent être traduits par soumission obligée, colonisation économique et morale, suppression de la liberté politique.
A la fin, c’est rien moins que le droit de peuples libres à se doter d’un Etat, à tenir leur frontière et à voter leurs lois qui est en jeu.


A la fin, c’est la survie de la civilisation, comme affirmation de principes supérieurs à l’intérêt individuel, économique et financier qui est en jeu.


Et c’est notre capacité à décider nous-mêmes de notre destin qui est en jeu.
Face aux sanctions américaines et à la volonté d’imposer le droit américain au monde, en réalité de soumettre le monde à l’intérêt national américain, l’indifférence française, pour ne rien dire de la complaisance européenne, dénoncent l’esprit de collaboration qui réunit les élites prétendues, les dirigeants qui calculent leurs options en dollars et tant de membres de ministères ou de généraux frustrés qu’un séjour d’étude aux Etats-Unis a laissé béats d’admiration.


La France se trouve face à une offensive qui, pour n’avoir rien de militaire, pour conjuguer les armes molles du droit, de la propagande et de l’argent, a et aura des conséquences tout aussi graves que la conquête d’une partie de son territoire, la destruction de ses institutions, ou le pillage de ses ressources.

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L’indépendance nucléaire de la France est en question. Au prix d’une politique d’intimidation américaine qui touche au « soft terrorism », au prix aussi de trahisons manifestes ou plus cachées de la part de dirigeants privés et publics « français », Alstom énergie a été vendu – bradé plutôt – à General Electric. Les liens entre General Electric et l’Etat profond américain sont attestés par l’étroitesse de ses liens avec The American Chamber of Commerce). Depuis lors, l’entretien des turbines des moteurs à propulsion nucléaire de la marine française dépend de General Electric. Depuis lors aussi, le tandem Areva-Astom qui avait bien fonctionné est déstabilisé, et le nouvel acteur pilote du nucléaire, EDF, fait l’objet d’une étrange convergence des vents contraires ; note financière abaissée, ennuis techniques, arrêt de réacteurs, partenariats déstabilisés, et, par hasard sans doute, réactivation de campagnes antinucléaires par des Fondations venues du nord ou des ONG généreusement financées depuis Washington. Faut-il en conclure que ce qui reste du non alignement de la politique française, dérange encore, ou bien qu’il faut réduire la France au rang de vassal des seules puissances nucléaires inévitables que sont les Etats-Unis, la Russie et la Chine, toutes les autres ( Inde, Pakistan, France, Corée du Nord, voire Israël) devant se voir éliminées du jeu ? Après tout, la Grande Bretagne a bien fait sa soumission à l’ordre militaire américain, pourquoi pas la France?

      
Il faut aller plus loin. Les signes ici et là se font jour, notamment venant d’officines comme Transparency International, dont l’activité militante semble être de dénoncer des sociétés françaises au procureur américain, tout cela depuis la France, et dans une impunité totale. De nouvelles cibles sont visées. L’eau est stratégique. Les déchets sont stratégiques. Et voilà que les grands fournisseurs de prestations aux collectivités, Engie, Suez, Vinci, d’autres encore, sont ciblés par des dénonciations, visés par des procédures.

L’aéronautique et le spatial sont stratégiques, la France et l’Europe y excellent, et voilà pourquoi il faut paralyser Airbus en attendant que Boeing fasse jeu égal en Iran, voilà pourquoi le Serious Fraud Office (SFO britannique) bloque le financement des crédits à l’exportation d’Airbus, voilà pourquoi l’application des règles « ITAR » qui soumettent à l’approbation des autorités américaines l’exportation de tout engin ou système contenant même le plus infime composant américain, se durcit et se fait menaçante à l’encontre des industriels de l’électronique de défense français. L’alimentation est stratégique, et voilà pourquoi le rachat de Monsanto par Bayer dessine de grandes manœuvres qui vont placer l’agroalimentaire français sous contrôle, mettre fin aux préférences françaises pour les appellations territoriales, les produits sans OGM et une nourriture non artificiellement surchargée en sucres, en gluten et en graisses. L’éducation est stratégique, et les agressions contre le système éducatif français conduites à coup de classements manipulateurs, d’études ciblées, de revues à comité de lecture et de campagnes de désinformation vont substituer aux vieux lycées et collèges, aux vieilles universités et grandes Ecoles, des « net académies » et autres « international schools » chargées de privatiser l’enseignement en distribuant des MBA, des promesses d’emplois mirifiques et non tenues, des crédits pour financer ces MBA et ces promesses, et de somptueux dividendes à leurs initiateurs de la Silicon Valley ( en novembre 2016, l’entreprise Bridge International University qui vend très cher dans les pays les plus pauvres d’Afrique des promesses de formations et d’emploi a été interdite en Ouganda ; parmi ses actionnaires, Mark Zuckerberg et Bill Gates). Il est intéressant de noter que certains acteurs agressifs de la privatisation de l’enseignement ainsi que de l’optimisation fiscale sont reçus en grande pompe dans les palais ministériels et présidentiels français.


L’offensive dépasse le droit, et touche l’ensemble des techniques de domination théorisées par une ancienne candidate à la Présidence des Etats-Unis, Hillary Clinton, sous le nom de « smart power ». Elle fait apparaître les contours encore flous d’une entreprise globale de corruption dont le coup d’Etat réalisé en Ukraine, les opérations de déstabilisation engagées dans les Nations du Proche et du Moyen Orient, et qui n’épargnent pas les Nations européennes ( voir les campagnes d’agitation des banlieues orchestrées depuis l’Ambassade des Etats-Unis en France par M. Marc Rivlin, de 2009 à 2014 ) suggèrent l’ampleur. La campagne présidentielle américaine a fort heureusement permis d’éclairer le cœur du système entourant la Fondation Clinton, un système qui privatise les guerres et vend à la carte le renversement de régimes, la perversion de structures sociales et la destruction d’Etats qui s’opposent à la grande criminalité financière et industrielle. N’est-ce pas là la définition même de la corruption, telle que les Caton, Solon ou Lycurgue l’ont définie ? Ce capitalisme du chaos aura relégué aux antiquités les valises de billets, commissions occultes et autres procédés traditionnels de corruption, pour leur substituer l’action combien plus efficace d’une nébuleuse d’ONG, de Fondations, de think-tanks, qui dispensent bien plus que de l’argent ; de la bonne conscience et de la conformité. Et voilà comment le principe majoritaire est vidé de son sens par l’agitation de minorités agressives et manipulatrices, voilà pourquoi le multiculturalisme et les migrations de masse sont l’outil de destruction massive de l’unité des Nations et de leur capacité de résistance, voilà enfin comment l’hyperpuissance peut mobiliser les moyens de la propagande, du spectacle et des bons sentiments pour obtenir plus que l’obéissance, le consentement.    

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C’est ainsi que la France, que l’Europe, perdent les batailles qu’elles ne veulent pas livrer. Il est comique de voir le Parlement européen se mobiliser contre les agences de presse russes, certes actives, quand la presse française est saturée d’informations filtrées, orientées, ciblées par les Fondations, Ong, think tanks et agences de presse américaines, au point que l’intérêt national devient indiscernable, au point que l’idée même d’indépendance semble indécente. Et qui a parlé de résistance quand des importations américaines aussi étrangères aux traditions françaises qu’Halloween, le Black Friday ou le super Monday envahissent les écrans et les vitrines? Le consentement est le premier objectif du smart power, il annonce bien des défaites après des batailles qui ne seront pas livrées.


Une illustration parlante de la naïveté européenne à ce sujet est donnée par le débarquement de la « Responsabilité sociétale et environnementale » de l’entreprise, dite aussi RSE. Ce concept a été développé dans les années 1990 au sein de fondations et d’ONG diverses, majoritairement anglo-américaines, avec l’objectif explicite de remplacer l’obéissance à la loi par des déclarations publiques. Les multinationales américaines ont suivi avec enthousiasme un mécanisme relayé par les Nations Unies, qui donne lieu à une annexe au rapport annuel des entreprises, n’a pas de caractère contraignant et s’est imposé de manière virale sous la pression de centaines d’officines diverses, puis de directions ad hoc qui ont cette puissante motivation à agir ; justifier leur emploi. Dans la mesure où les critères retenus privilégient la vision américaine de la société comme agrégat de minorités, valorisent la diversité interne et le multiculturalisme. L’ensemble s’est déroulé dans l’inconscience totale des politiques de toutes tendances, et dans la sidération de dirigeants dont aucun n’a suggéré que des critères de responsabilité nationale et environnementale seraient plus adaptés, et plus démocratiques.


Face à cette offensive, des réactions se dessinent. La loi dite « Sapin 2 » devrait justifier auprès du juge américain d’une action résolue des autorités françaises contre les faits de corruption ; après sa validation probable par le Conseil constitutionnel, tout dépendra de son application effective par des tribunaux par ailleurs en manque criant de moyens, et par des services d’enquête spécialisés qui sont absents, ou absorbés par d’autres priorités. La norme ISO de prévention de la corruption, publiée à l’automne 2016, suscite l’intérêt de nombre d’entreprises, qui y voient notamment l’occasion d’une meilleure valorisation auprès des fonds d’investissement, un sujet auquel la BPI est aussi sensible. Le rapport Berger Lellouche, excellent par sa franchise et surprenant par les évolutions personnelles dont il témoigne, ne vaut que par les conséquences et les contre-mesures que le futur gouvernement voudra bien lui donner ; il est intéressant qu’il suggère une toute autre voie que celle de la soumission, celle de la confrontation. Si la France n’en a pas, ou plus, les moyens l’Union européenne les a. Les sanctions annoncées contre Apple et ses pratiques d’optimisation fiscale en Irlande par la Commissaire Margrete Verstaeger  montrent la voie d’une réaction européenne à ce qu’il faut bien appeler un détournement américain ; elle illustre une voie qu’ont emprunté, et suivi avec succès les Chinois, qui ont su faire comprendre aux Etats-Unis qu’il n’était pas question qu’ils fassent la loi à leurs entreprises. Quelques incarcérations justement calculées de dirigeants de sociétés américaines, quelques mesures de rétorsion à l’encontre des intérêts américains, et surtout, le classement de la comptabilité des entreprises en « secret d’Etat », dont la divulgation est passible de la peine de mort, ont été d’une efficacité certaine. L’Union européenne saura-t-elle suivre et amplifier l’action de la Commissaire, au moment même où la ratification du CETA (traité de libre échange avec le Canada ) ouvre le boulevard de l’arbitrage privé aux sociétés américaines, dont le négociateur européen semble avoir oublié qu’elles sont toutes présentes au Canada, de sorte que le CETA dispense du TTIP  - et aura les mêmes conséquences ; assurer la primauté des sociétés privées et des investisseurs sur les Nations et les Etats ?

Pour conclure…


Il est utile de clarifier la logique développée par les autorités américaines. Car elle est soutenue par la logique économique et financière ; que le monde serait plus simple si une seule loi s’appliquait partout ! Car elles excellent à répandre le dilemme ; nous, ou la Chine. Demain sans doute, c’est contre la montée en puissance des exigences chinoises, contre leurs propres règles du jeu et leur ingérence qu’il faudra se mobiliser, comme il faut se mobiliser contre tout universalisme qui prétend unifier le monde, et qui n’est que l’expression de provinces qui se prennent pour le monde.


Que valait Alcatel pour la Chine, que valait Alstom Energie pour la Chine ? Beaucoup sans doute, mais le débat n’est pas là. Il est que, Etats-Unis, Chine ou Touamotou en présence, les choix de la France soient les choix des Français, des choix qui servent l’intérêt de la France et des Français, d’eux seuls, d’eux d’abord. Et le débat est que, selon l’affirmation de Claude Lévi-Strauss, il n’est de barbares que ceux qui croient qu’il y a des barbares – et l’unilatéralisme américain nous fait plonger dans une nouvelle barbarie. Qu’est-ce que la civilisation, sinon l’apaisement des différences ?


Il faut chercher plus loin, et entrer dans l’évaluation des intérêts. La Chine a su fermer les portes au procureur américain. L’Inde, la Russie, font de même. Et les pays de l’Organisation de Coopération de Shanghai disposent de systèmes de compensation, de paiement et de règlement internationaux, et même d’un marché de l’or, totalement hors du dollar, du territoire américain, et de toute dépendance aux autorités américaines. La Russie impose que les hébergeurs de services en ligne traitant des données de citoyens russes disposent de serveurs localisés en Russie. Ce qui signifie qu’une entreprise peut travailler avec les deux tiers de la population mondiale et bientôt la moitié de l’économie mondiale, sans s’exposer au procureur américain. De sorte que le pari peut être pris ; combien d’années faut-il avant qu’une banque européenne, avant qu’une société du CAC40, avant qu’une PME « gazelle » fassent leur choix et, tout bien pesé et compté, décident de s’affranchir de tout lien avec les Etats-Unis, et de partir à la redécouverte du reste du monde ?  

  
L’issue du jeu de l’obéissance auquel l’ubris de l’hyperpuissance condamne les Etats-Unis est plus incertaine que jamais après l’élection de Donald Trump. Car se fait jour une toute autre perspective ; celle que les Etats-Unis mettent d’eux-mêmes fin à une politique de lutte anti-corruption que le candidat élu avait qualifié de « stupide et irréaliste » pendant sa campagne. Il restera alors aux Etats les plus agiles à démanteler des législations d’importation, et aux autres, à se draper dans une vertu outragée et déçue. A chacun de parier sur la position de la France. 

   Hervé Juvin,
   Essayiste et écrivain français,
   Président de NATPOL, «Sécurité des opérations, résilience des organisations, intelligence de la diversité »

mercredi, 07 juin 2017

Le retour du politique et des peuples souverains contre le néo-bolchevisme mondialiste

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Le retour du politique et des peuples souverains contre le néo-bolchevisme mondialiste

Date de publication: 15.12.2016

par Dario CITATI

Directeur du Programme de recherche "Eurasie" à l'Institut d'Etudes Géopolitiques de Rome

Ex: http://www.idc-europe.org

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais commencer mon intervention par une courte analyse du referendum italien pour dessiner les contours d’une analyse systémique sur l’état de lieux de la politique nationale des Pays occidentaux, tirer un bilan du passé récent et essayer d’identifier le prochaines étapes qui se profilent à l’horizon.

Comme vous le savez, le 4 décembre le peuple italien a voté « non » au referendum sur la Réforme constitutionnelle en Italie. Ce résultat a été justement appréhendé à l’étranger comme une votation allant au-delà de la question en elle-même de la Constitution et touchant le cœur de la politique nationale, avec des rebondissements importants au niveau européen. Le Président du Conseil Matteo Renzi a en fait résigné sa démission ouvrant une crise politique qui est toutefois terminée avec la formation d’un nouveau gouvernement, représentant de fait la continuation du précédent, quoique avec un nouveau Premier Ministre, Paolo Gentiloni, le très « renzien » ancien Ministre des Affaires Étrangères. Le scénario le plus probable maintenant est la continuation de ce gouvernement technique jusqu’en 2018, et seulement après l’approbation d’une nouvelle loi électorale il y aura des élections politiques.

Matteo Renzi a commis en effet une grave erreur pendant toute la campagne référendaire qui finalement l’a obligé a démissionner. D’un côté, il a toujours affirmé que le referendum ne concernait que l’architecture institutionnelle de l’Italie (avec la réduction du nombre des parlementaires, des fonctions nouvelles pour le Sénat italien, la simplification des mécanismes législatifs etc), en invitant justement à s’exprimer pour le « oui » tous ceux qui étaient, selon la propagande électorale, pour l’amélioration du système italien. De l’autre côté, toutefois, et d’une façon ouvertement contradictoire avec ce que je viens d’exposer, il a en même temps « personnalisé » le referendum en le transformant dans un test de confiance sur le gouvernement lui-même justement en promettant d’une manière solennelle que si le peuple italien refusait sa réforme il allait démissionner. N’oublions pas, d’ailleurs, que Matteo Renzi avait été nommé Premier Ministre en 2014 par le Président de la République après l’énième crise de gouvernement en Italie, et avec toute évidence il souhaitait que un résultat positif puisse représenter cette « légitimation démocratique » à l’action de son exécutif, qu’on lui reprochait de ne pas disposer justement parce que son gouvernement n’était pas issu d’une majorité parlementaire aux élections.

Cette erreur stratégique, ce mélange de langage institutionnel et  personnalisation, a bien couté la défaite à Renzi. La réforme en soi étant assez technique dans beaucoup d’aspects, le peuple italien avec une écrasante majorité (59% de « non ») a exprimé sa désapprobation envers Renzi en tant que Premier Ministre. Je ne vais pas parler ici de la réforme dans tous ses aspects, mais je peux vous donner quelques éléments concrets témoignant que ce projet n’était pas du tout une initiative à caractère purement « nationale ». Le projet de réforme prévoyait en effet un renforcement caché mais indubitable du rôle de l’Union Européenne à travers la modification de trois articles de la Constitution italienne: l’article 55, le 70 et le 117. Aux articles 55 et 70, lorsque en distinguait les matières conjointes sur lesquelles la Chambre des Députés et le Sénat auraient continué à s’exprimer ensemble, le projet de réforme prévoyait l’insertion de la formule suivante : « la fonction législative est exercée par les deux Chambres [sur un ensemble des thèmes limités parmi lesquelles] «l’actuation de normatives venant de l’Union Européenne ». Il s’agit d’une référence directe à l’UE qui était absente de la version précédente.

D’une manière encore plus explicite et directe, l’article 117 était censé avoir la suivante intégration : « le pouvoir législatif du Parlement italien est exercé par l’Etat central et par les Régions conformément à la Constitution italienne et aux obligations venant de l’Union Européenne» (en italien : « nel rispetto della Costituzione e dei vincoli derivanti dall’ordinamento dell’Unione Europea »). Le texte précédent – c’est-à-dire le texte actuel, la réforme ayant justement échoué – disait « conformément à la Constitution italienne et aux engagements internationaux de l’Italie », donc une référence très générale aux accords internationaux qui n’indiquait aucune « contrainte » spécifique. Or je ne suis pas un juriste, mais il me semble très clair que si cette réforme constitutionnelle avait été approuvée, les normes et les mesures de l’Union Européenne auraient été mises sur le même niveau des lois votées par le Parlement italien car cela serait écrit noir sur blanc dans la Constitution italienne.

Bien sûr, dans le débat publique l’on n’a pas touché directement ces points en particulier (bien au contraire, les promoteurs du référendum ont insisté sur le caractère strictement « italien », « national » de la réforme) mais justement grâce à la « personnalisation » de la consultation populaire, à laquelle j’ai fait référence précédemment, il a été possible de rassembler dans ce 59% de « non » les opposants à la réforme dans son ensemble, les mécontents du gouvernement Renzi, mais aussi les « eurosceptiques », c’est-à-dire ceux qui comprenaient que la réforme était aussi une ultérieure cession de souveraineté nationale.  

Or comment est-ce qu’on peut interpréter ce résultat italien sur le fond des événements récents de 2016 ?

S’il ne faut pas surévaluer ce résultat (n’étant pas un referendum sur l’Union Européenne), il ne fait pas de doute que la victoire du « non » en Italie s’insère dans le cadre de cette « révolte contre les élites » en cours dans tout l’Occident, dont les signes plus évident en 2016 ont été le Brexit, la victoire de Donald Trump, et en général la montée de ce qu’on appelle couramment « les forces populistes ». Il y a du moins trois thèmes en commun parmi les différents contextes: le premier, c’est l’opposition à l’immigration massive et le sursaut identitaire des peuples européens face à un phénomène de plus en plus difficile à gérer; le deuxième, c’est la méfiance à l’égard du modèle politico-économique dominant avec une croissance de la perspective « souverainiste », prônant un renforcement des Etat nationaux aussi bien sur le plan institutionnel (les processus décisionnels des organismes supranationaux étant mis sous question) que sur le plan économique, avec un retour d’idées plus ou moins « protectionnistes » ; troisièmement, la croissance d’un sentiment de révolte contre l’hégémonie culturelle du post-modernisme au nom des valeurs traditionnels (famille homme-femme, subsidiarité, sens de la communauté contre l’individualisme libérale).

Toutes ces positions ont aussi en commun la délégitimation totale, le discrédit publique que la plupart des médias leur a réservé. La campagne contre le Brexit au Royaume-Uni, la campagne contre Donald Trump et précédemment celle contre la Manif pour Tous ici en France ont été marquées par un discrédit total qui manifeste un appauvrissement de la culture politique générale, un nivèlement du débat publique au nom d’un progressisme qui n’admet pas de critiques. On peut affirmer que les grandes cultures politiques du XX siècle se sont égarées dans une amalgame postmoderne qui est à la fois floue dans ses contenus et agressive dans la déqualification des adversaires.

La culture de gauche  postsocialiste, par exemple, a de fait abandonné sa prétention de représenter les classes défavorisées, à cause aussi d’une certaine incapacité culturelle d’interpréter la complexité du contexte socio-économique de la globalisation, où le malaise social est transversal et l’on ne peut plus lire la réalité avec la catégorie quelque peu simpliste da la lutte de classe. Avec très peu d’exception la gauche a replié son activité sur les droits de l’homme, plus précisément sur les nouveaux présumés droits des minorités.

La culture libérale classique, quant à elle, a connue aussi une mutation intérieure, en perdant complètement sa connotation conservatrice. Dans la tradition libérale (et tout particulièrement dans le libéralisme anglo-saxon, qui représente peut-être le libéralisme par antonomase), le concept de liberté avait été toujours envisagé sous la forme de liberté économique, de soutien à l’esprit d’initiative privé contre le pouvoir excessif de l’Etat, mais cela n’impliquait aucunement une vision « libertaire » de la société dans son ensemble. Bien au contraire, si l’on pense aux derniers représentants politique de ce libéralisme anglo-saxon, Margaret Thatcher et Ronald Reagan, leur libéralisme économique s’accompagnait pour ainsi dire à une « vision musclée » de la société, à un certain conservatisme éthique.

À la suite de cette mutation, les partis de gauche et les partis libéraux participent aujourd’hui de ce nivèlement de la culture politique tournant autour des mêmes axes : le mythe du « migrant » (portes ouvertes à tout le monde en Europe), le mythe de l’égalité contre nature (mariage et adoption d’enfants pour les couples du même sexe) ; le mythe néo-panthéiste de l’écologie (défense des « droits » des animaux comme s’ils étaient des êtres rationnels et catastrophisme environnementaliste).

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Cette convergence entre libéralisme et gauchisme représente justement le point d’arrivé d’une mentalité  qui accuse de populisme toute forme d’opposition, et que je n’hésiterais pas à définir « néo-bolchevique ». Je dis cela avec référence directe à l’histoire du XXème siècle : en tant qu’historien spécialisé sur la Russie, j’ai eu occasion de consulter pas mal de sources, de témoignages littéraires et journalistiques de l’époque de la Révolution d’Octobre. Le volet le plus caractéristique de la mentalité révolutionnaire, c’était justement la déqualification totale de l’adversaire : les bolcheviques parlaient d’une « culture bourgeois » à détruire avec le même mépris avec lequel le discours officiel dit « modéré » jette son discrédit sur le « populisme ».

Si l’on devait résumer cette mentalité, peut-être rien ne la représente mieux qu’une phrase du Président sortant Barack Obama, prononcée en 2014 pendant la crise ukrainienne et répétée maintes fois dans les années suivantes. Pour critiquer la politique de Moscou, M. Obama avait affirmé que la Russie est « sur le mauvais côté de l’histoire » (Russia is on the wrong side of history). Cette esprit est la codification verbale de la polarisation absolue typique chez la mentalité bolchevique : nous, les porteurs du progrès, définissons le bien. Vous, les autres, n’avez pas droit de citoyenneté justement parce que vos positions se situent sur le mauvais côté de l’histoire. L’opposition massive à cet état d’esprit, légitimée par le vote démocratique, n’est pas seulement un retour des peuples sur la scène européenne mais constitue aussi un retour du politique, un enrichissement du débat publique dans chaque pays.

Néanmoins, rien ne serait plus erronée que de s’appuyer sur une vision manichéenne de la réalité, qui en fait ne serait qu’une reproduction du schématisme que je viens de critiquer. Comme le disait Joseph de Maistre, « une contre- révolution ne doit pas être une révolution contraire, mais le contraire d’une révolution ». Si donc la vision révolutionnaire et « néo-bolchevique » contemporaine se base sur la division entre noir et blanc, il ne faut pas céder à la tentation complotiste de voir un projet compact e coordonné de « nouvel ordre mondial » mis en question par un front souverainiste également unitaire qui dans chaque Pays européen partagerait les mêmes buts (immigration, économie, repositionnement géopolitique à l’égard de la Russie et des Etats-Unis, thèmes éthiques, etc.)

Bien au contraire, revenir à une perspective nationale et souveraine signifie aussi s’attendre à une rivalité ouverte entre nations, surtout sur le plan géopolitique. Par exemple, en Europe Orientale les pays du Groupe Visegrad – Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie – sont aujourd’hui les plus critiques à l’égard de l’immigration massive et de l’idéologie du gendre promue par l’UE, mais aussi les plus étroits alliés des Etats-Unis et les plus méfiants à l’égard de la Russie. Cela démontre qu’on peut s’opposer durement à l’Union Européenne sur des sujets fondamentaux - sans pour autant prôner une vision géopolitique différente. Par ailleurs, pas mal de problèmes qui affectent le Proche-Orient sont le résultat d’une rivalité structurelle entre les Pays européens dans l’échiquier méditerranéen, par exemple entre la France et l’Italie en Lybie. L’éventuelle montée au pouvoir de forces souverainistes dans ces Pays n’annulerait pas cette rivalité. Si l’ennemi globaliste semble rassembler les peuples d'Europe dans un front commun, sur les thèmes concrets leurs choix et leur priorités vont être différents lors de la prise du pouvoir des forces souveranistes.

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Mesdames et Messieurs,

le 2017 va donc s’ouvrir sous le signe de la lutte. Les résultats les plus importants de ces derniers événements de 2016 – Brexit, Trump et la montée du souverainisme dans chaque pays – démontrent à mon avis que dans l’histoire rien n’est inéluctable, mais aussi que le travail est tout à faire. A cet égard j’aimerais bien conclure avec un exemple historique auquel je tiens beaucoup.

En 303 après Jésus Christ, l’empereur Dioclétien commençait la plus féroce persécution antichrétienne de l’histoire de l’Empire romain: recherchés, torturés, « jetés aux lions », les chrétiens étaient réduits à une petit groupuscule agonisant entre les années 303 et 305. Sans aucun doute, n’importe quel observateur contemporain de ces faits aurait dit que le christianisme n’était qu’une secte en cours de disparition et que l’Empire romain païen, tout en étant affligé par des tendances centrifuges, allait continuer à exister. Peut-être l’extinction des chrétiens aurait-elle été prévue par cet hypothétique observateur des événements du 303-305 avec la même certitude (voire avec un certitude supérieure) avec laquelle on nous a dit dans les années passées que l’idée de sortir de l’euro et de l’UE était quelque chose de complètement "anti-historique", un véritable tabou qu’une personne cultivée ne devrait même pas poser.

Mais voilà que dix ans après, en 313, un nouvel empereur, Constantin le Grand, renverse la situation – pour des raisons qui encore aujourd’hui n’ont pas été totalement décryptées – avec son Edit de Milan qui finalement  octroie la liberté religieuse pour les Chrétiens. Ce geste, que personne n’avait prévu ni pouvait absolument prévoir, est le point de départ d’un changement extraordinaire : de ce moment-là, les chrétiens augmentent de nombre, leur credo se répand dans toutes le couches de la société et après un siècle et demi l’Empire romain n’existe plus mais une nouvelle civilisation, qui à la fois est héritière de cet Empire et en rupture avec elle, va naitre sous le signe de la Croix et de l’Aigle Romaine. Toute l’histoire de la civilisation européenne aurait été complètement différente sans la détermination acharnée de ces chrétiens persécutés, qui n’ont jamais cessé de lutter et résister lorsque aucun espoir de victoire était prévisible, et qui ont bénéficié de l’Edit de Constantin juste au moment où cela était totalement inattendu.

Je pense en conclusion que ce fin 2016 représente une invitation à revenir un peu à cet « esprit constantinien », c’est-à-dire à une attitude qui se nourrit de confiante clairvoyance dans l’attente du futur et  en même temps de persévérance dans le combat à l’heure présente. En gardant bien sûr un esprit analytique et sans aucun fanatisme, les surprises de 2016 nous autorisent à hisser pour la nouvelle année cet esprit constantinien contre la présomption de croire qu’il y a un « bon coté de l’histoire », opposé au mauvais où nous serions plongés, vers lequel le coryphées du progrès de l’humanité – les bolcheviques d’hier et d’aujourd’hui – prétendent nous conduire.   

 

lundi, 05 juin 2017

Le pied-de-nez d’outre-tombe de Christophe de Margerie aux Américains, qui relance les interrogations sur sa disparition

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Le pied-de-nez d’outre-tombe de Christophe de Margerie aux Américains, qui relance les interrogations sur sa disparition

Auteur : Emilie Defresne
Ex: http://zejournal.mobi 

Trois ans après sa mort tragique, Christophe de Margerie envoie d’outre-tombe un pied-de nez magistral aux USA par l’intermédiaire de la Russie. Un message que les USA, qui avaient combattu l’homme, n’ont pas manqué de recevoir en pleine face. En 2014 le grand patron de Total, Christophe de Margerie, disparaît dans le crash de son avion sur un aéroport de Moscou après une entrevue avec Dmitri Medvedev, le Premier ministre. Si l’enquête a été apparemment bâclée, les engagements du patron de Total avec la Russie sont saufs au-delà de sa mort. En effet l’enquête sur le crash de l’avion semble donner une version trop simple pour être vraie, au regard du personnage hors du commun qu’était Christophe de Margerie. La thèse rapidement retenue de l’accident relève-t-elle d’une évidence ou bien les autorités russes savent d’où vient le coup mais ne trouvent pas opportun de le révéler? En effet le patron de Total venait une nouvelle fois de défier les intérêts américains. Mais pour l’homme, s’agissait-il du défi de trop?

Christophe de Margerie ouvre une voie maritime nouvelle vers le Pacifique  

C’est à travers un hommage particulièrement appuyé que lui rend la Russie que Christophe de Margerie revient d’entre les morts à travers le plus grand brise-glace du monde baptisé de son nom et conçu pour inaugurer une nouvelle route maritime à partir du grand Nord. Une voie nouvelle qui va permettre de gagner trois semaines par rapport au trajet antérieur pour aller dans le Pacifique récolter les fruits du contrat qui unit Total au groupe gazier russe.

Mais où sont donc les représentants de la France ?

Il s’agit d’un hommage extraordinaire de la Russie rendu à un Français pour une œuvre qui sert autant les intérêts de la Russie que ceux de la France, puisque Total est la première entreprise française et celle à travers laquelle la France agit. Néanmoins, si Vladimir Poutine intervient dans une allocution vidéo au cours de la cérémonie de baptême du super tanker, en revanche ni la famille Margerie, ni aucun représentant de l’État français n’est présent pour recevoir l’hommage. Les information TV n’ouvrent pas sur cette grande nouvelle. Il faut aller puiser au cœur d’un reportage d’Envoyé Spécial, uniquement diffusé sur France 2, pour en avoir la nouvelle, comme en catimini. Seul le nouveau patron de Total est présent à la cérémonie, -qui d’ailleurs n’est pas retransmise-, et encore se garde-t-il de toute allusion aux raisons de la mort de son prédécesseur, celui qui à ses dires, l’avait mis en position de lui succéder à la tête de la compagnie pétrolière française.

Ces absences françaises plus que n’importe quelle explication démontrent à quel point la France tremble devant le gendarme du monde que sont les USA…

Quels que puissent être les torts attribués à Christophe de Margerie, son œuvre indépendante des pressions montre combien cet homme était un grand Français, gageons que d’autres grands Français, d’autres grands entrepreneurs, d’autres  créateurs, honorent la France de leur génie et de leur audace, mais s’ils ne sont pas inféodés au mondialisme, ils sont cachés au lieu d’être montrés en exemple.

« Christophe de Margerie a beaucoup travaillé pour la richesse de Total et celle de la Russie ».

Quand on pose la question au capitaine du Christophe de Margerie: « Savez-vous pourquoi le bateau poste le nom de Christophe de Margerie ? » Celui-ci répond: « il a beaucoup travaillé pour la richesse de Total et celle de la Russie ». Les Russes semblent donc avoir eux-mêmes bien compris qu’il ne faut surtout pas assimiler l’action du grand patron à celle de la France, comme si Total n’avait rien à voir avec les intérêts français. Une telle assimilation serait très politiquement incorrect. Il faut dire que cet hommage d’une rare portée ne doit pas manquer d’interpeler les grands groupes américains. C’est en réalité un hommage franco-russe en lien avec le dernier défi de Christophe de Margerie, mais dans lequel la partie française se fait très discrète, l’œil sourcilleux et jaloux de Washington veille et menace.

Ni Total, ni la Russie ne veulent entendre parler d’attentat, à quoi bon ? Un consensus général plane sur la disparition du patron de Total. Les USA ne mettent pas l’enquête de Moscou en question, la France non plus. Est-ce la partie Total de l’affaire qui a demandé la discrétion sur le crash ? Étrange consensus du silence. Chacun y trouvant probablement son intérêt. C’est aussi ce qui s’observe lorsque tout le monde sait mais que tout le monde a avantage à faire comme s’il le savait pas. Qu’elle soit accidentelle ou qu’il s’agisse d’un attentat, la mort tragique du patron atypique de Total n’a ni empêché, ni arrêté, le contrat historique passé entre la Russie et Christophe de Margerie, l’ami qui jusqu’au bout a dénoncé les sanctions économiques que les USA ont imposées contre la Russie suite au rattachement de la Crimée, ainsi qu’en témoignent tous ceux qui l’ont croisé lors de sa dernière journée à Moscou. « Il était le contraire d’un courtisan, c’était un homme qui avait une liberté totale », dit un de ses collaborateurs.

Quand verrons-nous nos grands amis américains rendre un hommage de cette ampleur à un grand Français ? Jamais! Les Américains n’aiment pas que leurs amis leur fassent de l’ombre.

Le défi iranien de Christophe de Margerie face aux USA

Au terme du reportage qu’ « Envoyé spécial » lui a consacré (Vidéo ci-après), difficile en effet, de ne pas penser à un attentat des services secrets américains contre l’homme qui concluait des affaires gazières par-dessus les oukases US, non pas que de nouvelles révélations aient été faites à propos des circonstances du crash, mais plutôt en raison de l’hommage appuyé de la Russie à Margerie, (un hommage en forme de mise-au-point?), et également en raison du désir hégémonique sourcilleux des États-unis qui sabrent tous ceux qui entravent les intérêts oligarchiques américains. BNP-Paribas en a fait les frais à propos de l’Iran, tout comme Total et pour les mêmes raisons :

La banque française a été accusée par la justice américaine d’avoir contourné entre 2000 et 2010 les embargos imposés par les États-Unis à Cuba, à l’Iran, au Soudan ou à la Libye. Elle devra payer 8,9 milliards de dollars d’amende. Source Le Monde

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En effet, Christophe de Margerie avait déjà reçu un avertissement en grand lorsqu’il avait déjà défié la puissance américaine en Iran. Les USA estimaient que leurs alliés (vassaux?) devaient eux aussi se soumettre à l’embargo américain. Mais Christophe de Margerie loin de s’incliner devant cet embargo américain a profité de l’absence des groupes pétroliers US dans le pays pour conclure un important contrat avec les Iraniens, avec l’accord du ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, ainsi que ce dernier en témoigne dans le reportage. Pour se venger et en forme d’avertissement les Américains ont attaqué Total en Justice et condamné le groupe à leur verser une somme colossale de plusieurs milliards de dollars pour avoir osé passer outre les intérêts US.

« En 2013, Total était la première entreprise française et la onzième du monde en termes de chiffre d’affaires, générant quelque 288,8 milliards de dollars et un bénéfice de 11,2 milliards de dollars ».

« Le groupe a de gros intérêts en Russie. La Russie va devenir le premier fournisseur d’hydrocarbures pour Total d’ici à 2020 ». Source: Agoravox

Cet accord conclu avec les Russes par le PDG de Total est donc une affaire à long terme qui rentre en concurrence direct avec les pétroliers américains tout en confortant le secteur gazier russe.

Les Américains voyaient déjà le pétrole russe dans leur escarcelle

L’abus de pouvoir américain par Justice interposée va pousser Christophe de Margerie à coopérer avec l’autre grande nation de l’énergie, peut-être la plus grande, la Russie, celle dont les grands groupes pétroliers américains convoitent précisément les ressources. C’était téméraire. Pour comprendre il faut brièvement remonter à la chute de l’empire soviétique lorsque les oligarques Américains du pétrole vont faire ami-ami avec les oligarques russes. Les oligarques russes sont ces gangsters qui vont s’accaparer les entreprises nationales russes en profitant du chaos de fin de règne et qui vont ensuite les négocier avec les grands groupes américains. Ces juteuses affaires privées vont être un bon moyen pour les Américains d’enfin mettre la main sur les ressources énergétiques du sous-sol russe, pensent-ils, et du coup la Russie trouve grâce à leurs yeux, même si officiellement le prétexte à ce revirement est plutôt la contre-révolution anti-communiste.

Cette état de grâce sera de courte durée. Au bout de la décennie, en 1999, Eltsine cède sa place de président de la Fédération à Vladimir Poutine  qui trouve la Fédération à genoux, ces richesses livrées à l’ancan. Les oligarques de part et d’autre ne doutent pas que le pillage de la Russie va pouvoir se poursuivre en toute tranquillité. C’est ignorer le patriotisme du nouveau président par intérim qui va trouver un écho dans le patriotisme des Russes grâce auquel il sera élu l’année suivante.  On connaît la suite: Poutine remet les oligarques russes à leur place, et les récalcitrants en prison, tandis que les Américains rentrent chez eux bredouille. Cette reprise en main des ressources russes par la Russie, les Américains ne l’acceptent pas, d’où leur volonté d’anéantir le pays ou au moins de le présenter à l’opinion publique comme l’ennemi irréductible, comme au beau temps de la Guerre froide, afin de justifier tout ce qui pourrait le déstabiliser et servir de prétexte aux conflits que les USA mènent un peu partout, par delà les océans.

L’une des plus grandes tentatives de déstabilisation de la Russie c’est le coup d’État du Maïdan en Ukraine en 2014, Or Christophe de Margerie ne rentre pas dans le jeu américain contrairement aux autorités de l’Union, il le dénonce et ne cache pas sa sympathie pour le rattachement de la Crimée à la Russie et va même conclure un accord pétrolier historique avec elle malgré les oukases américains, ce qui ouvre à la Fédération son horizon au moment où les sanctions économiques tentent de le lui fermer. La témérité de l’homme d’affaire lui aurait-elle été fatale? Impossible de répondre avec certitude. Quoiqu’il en soit le coup qu’il a porté en faveur du groupe français Total et au profit de la Russie rééquilibre un peu le rapport de force entre les mondialistes occidentaux et le monde libre qu’est la Russie aujourd’hui.

L’impossible rapprochement de Donald Trump avec la Russie

Donald Trump qui affirme que la politique étrangère des USA doit changer en cessant de jouer les gendarmes du monde, a-t-il réellement l’intention de faire cesser la politique agressive américaine, celle qui justifie le commerce des armes, l’hégémonie sur les ressources énergétiques ou encore le contrôle des ressources alimentaires ? Si telle est la volonté du président américain il s’attaque à très forte partie. Au parti tout-puissant des marchands d’armes, des groupes pétroliers et de la haute finance américaine pour qui la guerre larvée contre la Russie permet de justifier devant l’opinion publique mondiale tous les conflits que mènent l’oncle Sam. Donald Trump persistera-t-il et si oui, subira-t-il le sort de Christophe de Margerie ?

« Naturellement, les Américains consolidèrent leur emprise et toute la géopolitique américaine sent le pétrole et les nations qui ne l’ont pas compris le paieront à leur dépens. L’invasion de l’Irak par deux fois, l’éclatement de la Yougoslavie ( avec la création ex nihilo du Kossovo) où se trouve la plus grande base américaine en Europe qui permet d’avoir un regard sur ce qui se passe en Europe , l’Afghanistan , le chaos libyen et la Syrie qui ne veut pas mourir c’est encore et toujours le pétrole. Le feuilleton turc s’est peut être le début d’une affaire pétrolière.

Il vient que les nations européennes exception faite du Royaume Uni se battent pour leur approvisionnement pétrolier par leur compagnie interposée ». Source Agoravox

Dés qu’on évoque l’hypothèse d’un complot au détriment de l’oligarchie qui dirige l’Occident, quels que soient les éléments concordants qui y mènent, il lui est aussitôt opposé la théorie du complot comme si cela était un argument. C’est, bien sûr, la presse aux ordres, la presse sous contrôle, qui agite la théorie du complot. Pourtant les conjurations sont parties intégrantes de l’histoire, de l’assassinat de Jules César par son fils Brutus, au coup d’État de Napoléon Bonaparte et jusqu’à la conjuration manquée contre Adolf Hitler par ses généraux. Curieusement ce  dernier complot est admis et même porté au fronton de l’Histoire officielle, car il participe à la théorie officielle de l’Histoire … Mais les complots les mieux réussis ne sont-ils pas ceux que personne ne soupçonne jamais?

Qui a mis une potion déstabilisante dans le verre de Marine Le Pen lors du débat ?

Dans ces conditions on comprend que Marine Le Pen ou François Fillon, en manifestant leur projet de renouer des relations diplomatiques indépendantes de la France avec la Russie n’avaient aucune chance de réussir face à un Emmanuel Macron soutenu par les milliardaires, la Haute finance et donc par les services secrets américains qui veillent au grain, avec son projet de renforcement de l’UE et de l’OTAN…  Cela n’est rien lorsqu’on connaît le rôle fondateur des USA dans la création de l’Union européenne, ainsi que Marie-France Garaud n’a pas craint de le dénoncer publiquement. On comprend que Macron ait reçu un hommage marqué lors de son arrivée au sommet de l’OTAN en Allemagne, avant-hier, particulièrement de la part des membres de l’Ouest de l’Union… Quand on promeut la politique des autres au détriment de soi, les autres sont contents, c’est normal. Normal aussi que Poutine soit détesté, il ne se bat que pour son pays. Macron est donc l’anti-thèse de Poutine.

On peut donc, sans ridicule, se poser la question: qui a mis une potion déstabilisante dans le verre de Marine Le Pen lors de son débat face à Macron entre les deux tours? Jamais, ni avant, ni après, Marine Le Pen n’a été aussi nulle et étrangère à elle-même qu’au moment le plus crucial de sa campagne. On peut se poser sérieusement la question suite à l’aventure tragique de Christophe de Margerie, même si la perfection du complot c’est de ne jamais être percé…

Intéressante enquête d’Envoyé spécial – De Margerie: l’énigme totale– 27 avril 2017

La guerre à Donetsk, trois ans après!

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La guerre à Donetsk, trois ans après!

Christelle Néant 

Ex: https://metamag.fr 

L’Ukraine poursuit l’escalade dans le Donbass et enlise le processus diplomatique

En ce triste anniversaire du 26 mai, les nouvelles du Donbass sur le front militaire comme sur le front diplomatique, sont loin d’être positives. Trois ans après l’arrivée de la guerre à Donetsk (le 26 mai 2014 avaient lieu les premiers combats touchant la capitale), l’Ukraine poursuit dans sa logique de résoudre le conflit avec la population du Donbass par la force.

Le bilan de la semaine énoncé par Edouard Bassourine, le commandant en second du commandement opérationnel de l’armée de la République Populaire de Donetsk (RPD), n’est pas pour rassurer sur l’évolution du conflit dans un futur proche.

Si le nombre de violations totales du cessez-le-feu hebdomadaires a augmenté de seulement 16 % pour atteindre 374 violations (dont 58 durant les dernières 24 heures), le nombre de bombardements quant à lui a plus que doublé par rapport à la semaine précédente avec 4 456 obus d’artillerie, de mortier, de char d’assaut, et de roquettes de lance-roquettes multiples tirés par l’armée ukrainienne sur le territoire de la RPD. Ce chiffre n’inclut pas toutes les roquettes de petit calibre, les munitions de lance-grenade, et autres tirs d’armes légères, dont le nombre est au moins équivalent à celui des armes lourdes (et plus souvent égal au double du nombre de tirs lourds).

Ces chiffres atteignent le même niveau que les pics qui avaient été observés en décembre 2016, un mois à peine avant l’escalade brutale qui avait eu lieu entre fin janvier et début février 2017, et qui avait vu le nombre de bombardements lourds hebdomadaire dépasser les 8 000 tirs.

Ces bombardements qui ont touché 31 localités de la république ont tué quatre soldats et blessé 12 personnes dont huit civils et endommagé 61 habitations dont 16 rien que durant les dernières 24 heures. Des tirs corrigés à l’aide de drones (pourtant interdits par les accords de Minsk), dont certains de fabrication américaine, qui sont venus s’écraser sur les positions de l’armée de la RPD.

Les provocations se multiplient aussi, après le tir du 13 mai 2017 dirigé contre Avdeyevka et mené de manière évidente depuis la localité de Vodyanoye aux mains de Secteur Droit, d’autres tirs semblables ont frappé Avdeyevka, toujours dans le même but : accuser la RPD d’avoir tiré délibérément sur des civils innocents.

Et pendant que l’OTAN conditionne l’amélioration des relations avec la Russie à l’arrêt de son soutien au Donbass (autant dire qu’il gèlera en enfer avant que ça arrive), Kiev continue de saboter la mise en œuvre des accords de Minsk tout en clamant sur tous les toits (surtout ceux des médias occidentaux) vouloir que ces accords soient appliqués.

Car à regarder la liste des dernières exigences en date côté ukrainien pour que ces accords soient appliqués, il faut vraiment être stupide ou de mauvaise foi pour croire qu’ils vont l’être :

– la révocation du décret du président russe sur la reconnaissance des documents d’identité produits par les républiques de Donetsk et Lougansk (cette mesure étant valable jusqu’à la résolution pacifique du conflit pour des raisons humanitaires il n’y a aucune chance ou presque pour que cela arrive),

– la révocation des décisions sur l’établissement des frontières d’état par les deux républiques (ça aussi l’Ukraine peut toujours rêver),

– l’abolition de la mise sous tutelle d’état des usines qui étaient sous juridiction ukrainienne (tant que le blocus commercial total du Donbass est appliqué, l’Ukraine peut faire une croix dessus),

– la renonciation de l’utilisation du rouble russe comme monnaie légale (là aussi tant que le blocus économique total du Donbass est appliqué, cela n’arrivera pas, car il n’y a plus assez de hryvnias en circulation ici),

– le retour du contrôle des portions de frontières commune entre les républiques et la fédération de Russie à l’Ukraine (ce point est prévu à la fin des accords de Minsk quand TOUT LE RESTE aura été mis en œuvre).

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Rien qu’en regardant le dernier point on se rend bien compte que cette histoire c’est le serpent qui se mord la queue, l’Ukraine demandant d’appliquer avant tout le reste un point qui est prévu à la fin du processus de Minsk quand tout le reste aura été mis en œuvre… Autant dire que cela ne sera jamais mis en œuvre.

Pendant ce temps, un des points des accords de Minsk, l’échange des prisonniers au format « tous contre tous » piétine lui aussi. Sur ce point là aussi l’Ukraine traîne des pieds et sabote le processus, essayant de ne pas rendre certains prisonniers sous des prétextes plus ou moins bidons. Et surtout, ce qui inquiète les autorités de la RPD, c’est qu’aucune information n’est disponible pour 77 des noms que la RPD a réclamés. Daria Morozova, la médiatrice aux droits de l’homme de la RPD s’inquiète de leur sort et craint qu’ils ne soient tout simplement morts.

Une crainte justifiée, quand on regarde la dérive continue de l’Ukraine vers une dictature sauce néo-nazie. Pendant que les activistes anti-Maïdan sont condamnés à six ans de prison fermes pour avoir simplement participé à des manifestations contre les nouvelles autorités ukrainiennes, comme Iouri Apoukhtine, certains députés ukrainiens proposent de s’inspirer de la politique linguistique de l’Allemagne Nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale (on a les références qu’on peut hein), alors que d’autres proposent très sérieusement de frapper les élèves qui parleraient russe à l’école…

Les accords de Minsk sont cliniquement morts, le Donbass ne pourra jamais retourner sous le giron d’un état ukrainien où ce genre de dérives graves n’est pas l’exception mais la règle.

Trois ans après que la guerre soit arrivée à Donetsk, il est temps que les dirigeants américains et européens cessent la ventilation artificielle qui maintient l’Ukraine en vie sur le papier, et lui permet de continuer à faire des morts dans le Donbass…

Source

dimanche, 04 juin 2017

Djihad 2.0: la fabrication du prochain cauchemar

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Djihad 2.0: la fabrication du prochain cauchemar 

Commençons avec 28 dirigeants de l'UE discutant de l'ouest des Balkans lors d'un récent sommet, en pestant contre - quoi d'autre - « l'agression russe » dans leur arrière-cour. Entre alors en scène un procureur monténégrin qui tempête que des « entités de l'état russe » ont élaboré une tentative de coup d'état pendant les élections d'octobre 2016, afin d'empêcher le pays de rejoindre l'OTAN.
 
Fasse alors son entrée le Président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, avertissant que la rhétorique anti-UE de Donald Trump pourrait mener à une guerre dans les Balkans. Juncker, toujours aussi méprisant, soutient que « si nous les laissons à eux-mêmes - la Bosnie-Herzégovine, la Republika Srpska, la Macédoine, l'Albanie, tous ces pays-là - nous aurons encore une guerre. »
Les Balkans pourraient bientôt exploser - une fois de plus. Mais avec une variante; au contraire de 1999, l'OTAN ne pourra pas se permettre de bombarder la ville sans défense de Belgrade pendant 78 jours. Une nouvelle génération de missiles russes l'en empêcherait très facilement.
La tragédie qui s'est jouée en 1999 dans les Balkans avait principalement été mise en branle par de faux massacres au Kosovo mis en scène par le BND - les services secrets allemands - se servant d'Albanais locaux et de provocateurs du BND, qui ont tiré sur les deux côtés pour enflammer une guerre et briser la Yougoslavie.

Ce qui émerge, au cours de la présente conjoncture géopolitique, est encore plus sombre.

Les suspects usuels font ce qu'ils ont l'habitude de faire: blâmer la Russie, et cracher sur les preuves.

Par conséquent laissons un initié bien informé, le Dr. Olsi Jazexhi, directeur du Free Media Institute à Tirana en Albanie, être notre guide.

En décembre 2016, John Brennan de la CIA se rendit en Albanie et y répandit une fatwa en faveur de « la guerre contre la Russie » - surtout en Macédoine.

Comme l'explique le Dr. Jazexhi,
« après le départ de Brennan Edi Rama, le Premier Ministre albanais et ami proche de George Soros, rassembla tous les partis politiques albanais de Macédoine et leur ordonna de soutenir Zoran Zaev contre Nikola Gruevski. Gruevski est considéré être russophile et otanophobe, tandis que Zaev mange dans la main de Soros. Ainsi Gruevski fut boycotté par les Albanais et Zaev avait leur soutien pour la formation d'un gouvernement. Zaev promet aux Albanais que la Macédoine fera de l'albanais une langue officielle et créera un troisième (demi-)état albanais dans les Balkans. Les Macédoniens y résistent, mais Tirana et Edi Rama manipulent les partis politiques albanais contre Gruevski. L'enjeu final est de faire de la Macédoine un membre de l'OTAN. »
Pendant ce temps-là, au Kosovo - essentiellement une sale combine de narco-mafieux paradant comme un état et abritant Camp Bonsteel, la plus grande base militaire US à l'étranger de la planète - Hashim Thaçi, le président et ancien gorille de l'Armée de Libération du Kosovo (ALK), « construit une armée pour le Kosovo. L'objectif est d'intégrer le Kosovo à l'OTAN, même si la Serbie rejette une telle idée concernant son ancienne province autonome. »

Commentaire : Lire :
Jazexhi explique également comment « en Albanie, nous avons deux grandes organisations terroristes sous la protection des USA et des Européens. »

La première est ce qu'Ankara décrit comme l'Organisation Terroriste de Fetullah Gülen (FETO, Fetullah Gülen Terror Organisation), apparemment instrumentalisée par les services secrets allemands; « la Turquie proteste de l'hébergement albanais de la FETO, mais ce sont les USA qui les abritent contre Erdogan. »

La seconde est Moudjahidin-e Khalq (MKO), qui se bat contre Téhéran;
« l'Albanie se transforme en centre pour le MKO. John Bolton était récemment à Tirana, en compagnie d'autres soutiens internationaux du MKO, et ils s'en prennent à l'Iran en y appellant au changement de régime. »
Le cinglé du MKO Marjam Rajavi a lui aussi visité Tirana, développant des plans pour « renverser les Ayatollahs » en Iran.

L'essentiel, tel que souligné par Jazexhi, c'est qu'après « avoir transformé les Balkans en terrain de recrutement pour Da'esh/EI pendant la guerre syrienne, désormais les USA transforment l'Albanie en état djihadiste 2.0. »

Donc, ce qui se développe c'est « la même erreur historique commise par les Albanais du Kosovo, qui ont lié leur avenir à 100% au Camp Bondsteel et seraient immédiatement envahis à nouveau par la Serbie si jamais l'OTAN ou les USA devaient partir (ce qu'ils feront un jour ou l'autre, inévitablement). Pendant ce temps, l'Union Européenne et les USA, qui veulent déradicaliser les Musulmans wahhabites d'Europe, gardent le silence à propos des djihadistes iraniens. »

Ainsi l'élément essentiel du puzzle est la configuration de l'Albanie en tant que centre djihadiste 2.0 - contre les Slaves de Macédoine, contre Téhéran, et aussi contre Ankara. Pas étonnant que le principal conseiller du gouvernement albanais, jusqu'à il y a quelques mois, ait été un certain Tony Blair.

Mais ensuite, il y a l'ennemi « invisible » qui est celui qui compte réellement.

À la fin du mois de mars, le Président serbe Tomislav Nikolic est allé à Beijing pour sa dernière visite officielle précédant les élections du 2 avril. Le Président chinois Xi Jinping a souligné le fait que la coopération économique avec la Serbie - et les Balkans dans leur ensemble - est une priorité pour la Chine.

Nul doute. En 2014, Beijing a créé un fonds qui investira 10 milliards d'euros en Europe Centrale et Orientale. L'année dernière, China Everbright a acheté l'aéroport de Tirana en Albanie. La banque China Exim finance la construction d'autoroutes en Macédoine et au Monténégro.

En Serbie, la China Road and Bridge Corporation a construit le pont de Pupin - aussi connu sous le nom de « Pont de l'Amitié Sino-Serbe » - au-dessus du Danube à Belgrade à hauteur de 170 millions d'euros, inauguré en 2014 et financé à 85% par un prêt de la China Exim Bank.

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Et la cerise sur le gâteau (de développement d'infrastructures) est la ligne ferroviaire à grande vitesse de 350 km et valant 2,89 milliards de dollars US entre Athènes et Budapest, via la Macédoine et Belgrade.

L'UE a fait tinter une sonnette d'alarme à propos du tronçon reliant Budapest à Belgrade devant coûter 1,8 milliard de dollars US, cherchant à savoir si la section hongroise a contrevenu aux strictes lois de l'UE selon lesquelles les appels d'offres doivent être publics pour les grands projets d'infrastructures de transports.

En filigrane se trouve la proverbiale condescendance européenne, décrétant que les Chinois sont assurément incapables de construire une infrastructure ferroviaire aussi bien sinon mieux - et pour moins cher - qu'en Europe.

Le tronçon Budapest-Belgrade est précisément l'aspect central de la Route Express de la Terre à la Mer [Land Sea Express Route, NdT] que Beijing s'était engagé à construire déjà en 2014 avec la Hongrie, la Serbie et la Macédoine. Il s'agit du nœud crucial de l'axe d'Europe du Sud-Est des Nouvelles Routes de la Soie, désormais dénommée Initiative de Route et de Ceinture (BRI, Belt and Road Initiative); un corridor de commerce entre le port à conteneurs du Pirée sur la Mediterranée [en Grèce à côté d'Athènes, NdT] - co-détenu par la China Ocean Shipping Company depuis 2010 - et le centre de l'Europe.

Le discours officiel de l'OTAN est que l'organisation doit être implantée dans les Balkans pour y combattre la « menace du terrorisme ». Selon le Secrétaire-Général de l'OTAN Jens Stoltenberg, « j'ai récemment visité la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, et cela m'encourage de voir combien ils s'attachent à contrer la menace de combattants étrangers. »

Alors en l'occurrence, les « combattants étrangers » se trouvent être au coin de la rue, pas seulement au Kosovo mais bientôt en Albanie, capitale du djihad 2.0. Après tout, l'OTAN excelle dans la création de « menaces » émergentes essentielles à la justification de son existence.

Le djihad 2.0 pourra être dirigé contre les Slaves de Macédoine, contre l'Iran et contre la Turquie. Sans parler du ventre mou de la Russie. L'angle invisible, c'est qu'ils pourront à tout moment être déployés pour mettre en danger l'effort chinois d'intégration de l'Europe du Sud-Est comme nœud essentiel des Nouvelles Routes de la Soie.

Traduit par Lawrence Desforges sur son site :

https://globalepresse.wordpress.com/2017/06/02/djihad-2-0-la-fabrication-du-prochain-cauchemar/

Spitting in The Face of Civilization - Europe vs. Trump

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Spitting in The Face of Civilization

Germany: ‘bad, very bad.’ Trump tweet.

France’s brainy new president, Emmanuel Macron, said it was too bad that Donald Trump was not part of the Enlightenment.  Few Americans would have understood what he meant but Europeans certainly did.

The Enlightenment was the glorious epoch in the mid-1700 and 1800’s that gave birth to modern science, philosophy, reason, and literature. Among its notables were Voltaire, Rousseau, Kant, Diderot, Hume, and Adam Smith and Benjamin Franklin.

This was by far the most delicate criticism of Trump that one hears in Europe, where he is widely regarded with  contempt and revulsion.   As for Trump’s business-heavy cabinet,  one immediately thinks of Oscar Wilde’s acid line about men who know the price of everything and the value of nothing.

Europe is in a rage over Trump’s rejection of the Paris Climate Accord, an act that also caused worldwide shock and dismay.  It will please American coal miners, religious fundamentalists and those who share Trump’s view that it’s all a Red Chinese hoax. 

Meanwhile, Trump’s adversarial relations with Europe have shaken the NATO alliance and changed Germany’s view of transatlantic relations.  After last week’s testy NATO summit and Trump’s tweeted attacks on Germany, Chancellor Angela Merkel lashed out, ‘“The times in which we could completely depend on others are, to a certain extent, over.”

Merkel is a cautious,  ultra-bland technocrat whose speeches are usually sleep-inducing.   For her to drop such a bombshell shows how poor US-German relations have become.  This fracture between Berlin and Washington has been a long time in coming but is still startling. Germans are fed up with being treated like vassals and, let us not forget, still semi-occupied by US armed forces.

Adding to the tensions,  Trump has been hammering Europe’s NATO members over their skimpy contributions to the alliance and its arms programs.   But here is another example of Trump’s poor understanding of world affairs.

NATO is not a business partnership. The alliance, founded in 1949, was designed to shore up war-battered Europe and form a united front against the very real threat of Soviet invasion.  Today, the very successful NATO alliance, 70% funded by the US, remains the most concrete expression of America’s geopolitical domination of western Europe.

As the recently deceased thinker Zbigniew Brezezinski  aptly put it to me,  Europe provides strategic ‘stepping-stones’ to the expansion of US influence into Eurasia through NATO.  The alliance is not an equal partnership, it’s the primary tool for enforcing US power in Europe.

Now that the Soviet Union is gone, there is no real military threat to Europe.  A majority of Europe’s tax-payers don’t want to pay more to reinforce NATO.  Or worse, see it become a sort of foreign legion for the US to use in its imperial ventures in the Mideast, Africa and West Asia. 

Germany was dragooned by the US into sending troops to Afghanistan, but over the protests of most of its citizens and other Europeans.  Canada faces a similar problem.  As the late German defense minister, Franz Josef Strauss so colorfully put it, ‘we won’t be spear carriers for America’s atomic knights.’

I’ve witnessed a powerful up swell of nationalism in Germany, including growing pride in Germany’s soldiers during World War II.  But every sign of pride in Germany is met by a torrent of media frenzy about the Nazis and their crimes.  In this way, Germany is kept on the defensive and quiescent.  But this may now be changing as Trump & Co lambastes Germany and Germans.   It’s very dangerous, as history shows, to strong-arm Germans.

Trump even blasts German cars.  He would better reserve his wrath for the manufacturers of America’s mediocre quality cars.

What really galls Trump about Europe is that it has too many Muslims.  He actually accused Angel Merkel of ‘wrecking’ Europe because she allowed in Syrian refugees in a praiseworthy humanitarian act.  Trump and his alt-right advisors are unlikely to know that 11% of Syrians are Christians of various sorts.

Neither Trump nor his advisors have much interest in or knowledge of Europe.   America’s nativist religious voters, 80% of whom support with Trump, see Europe as a wicked, degenerate place filled with drinkers, sexual perverts and pacifists.  Europeans laugh at church-going fundamentalist Americans as backwards, superstitious rustics.

Trump is wildly popular in Pittsburgh, as he noted last week, but to much of the rest of the planet he remains a symbol of flat-earth consciousness and the unlovely face of America.

vendredi, 02 juin 2017

Dans l’Etat sécuritaire, libéraux de droit et de gauche : même combat

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Dans l’Etat sécuritaire, libéraux de droit et de gauche : même combat

par DEXTRA
Ex: http://www.oragesdacier.info 
 
Depuis 1986, c’est-à-dire plus de trente ans aujourd’hui, la France subit les contrecoups de politiques sécuritaires. La gauche libérale, puis la droite libérale-sécuritaire aidée par Pasqua ont mis en place des mesures de restriction progressive de nos libertés. Cependant, la marche forcée vers un « Etat policier » (Giorgio Agamben) est plus que visible depuis l’accession de François Hollande au pouvoir, elle saute aux yeux même : accès aux données de connexion avec la loi de programmation militaire en 2013, loi relative au terrorisme en 2014, loi relative au renseignement le 24 juillet 2015, loi renforçant la lutte contre le crime organisé et la lutte contre le terrorisme en juin 2016, et la loi fourre-tout sur la sécurité publique début 2017. Sans compter les nombreuses lois de prolongation de l’état d’urgence qui nous amènent à une « banalisation de l’état d’urgence », ou au « coup d’état d’urgence permanent » pour paraphraser Mitterrand. 
 
Néanmoins, les libéraux sécuritaires, animés par une fibre libérale de tiède ont tellement peur de l’accession de Marine Le Pen au pouvoir que les services de renseignement français se préparent à son arrivée, un responsable du renseignement évoquant que « Si Le Pen tente de brutaliser les institutions, il faut défendre l’Etat de l’intérieur ». On voit que c’est bien un responsable qui parle et non un agent du renseignement, pour estimer que Marine Le Pen est une menace. Nous pouvons tous constater que depuis deux ans, c’est la droite nationale qui est responsable de plus de 230 morts en France avec des attentats… 
 
Ils se donnent le grand frisson en croyant jouer au fonctionnaire résistant de la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, le parti qu’ils identifient comme un danger pour les libertés individuelles est l’un des seuls à s’être opposé au « PNR » (fichage de masse enregistrant les données des personnes prenant l’avion). Le Front national s’était vivement opposé au Parlement européen à ce projet sécuritaire. 
 
La vraie atteinte à la sécurité aujourd’hui, c’est l’espace Schengen, où un terroriste peut se déplacer librement, comme nous l’avons constaté avec l’auteur de l’attentat en Allemagne, tué en Italie après être passé par la France. La vraie solution pour notre sécurité n’est pas dans la multiplication des fichiers, des caméras et des contrôles biométriques, mais dans la protection de nos frontières. Le Front National l’a bien compris, et c’est pourquoi son opposition aux lois sécuritaires s’accompagne toujours d’une volonté de sortir à terme de l’espace Schengen en reprenant le contrôle de nos frontières. 

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Le Front National est aussi le seul parti qui s’est opposé aux prolongations de l’état d’urgence en France à l’Assemblée nationale. Les journalistes libertaires, souvent inquiets pour nos libertés ne peuvent qu’admettre, certes de manière gênée, que Marion Maréchal a été l’une des seuls à s’y opposer. Il est dramatique de constater que lors du vote de prolongation, une mesure s’appliquant à presque 70 millions de Français a été adopté à 136 voix. Où étaient les 441 autres députés ? Peut-être partis se faire offrir des costumes sur mesure… 
 
Force est de constater que la seule voie dissonante dans le concert pour le « plus de sécurité » a été porté par une opposition pertinente du Front national. Ils ont été parmi les rares à expliquer que nous dérivions vers un système sécuritaire, et à essayer de concilier protection de la sécurité nationale et garantie de nos droits et libertés. 
 
Un rapide état des lieux: 
  • sous prétexte de terrorisme, des pages Internet et des réseaux sociaux (et pas que pour les islamistes, mais aussi pour les patriotes) sont censurées ; 
  • sanction pénale du droit à l’information concernant l’IVG ; 
  • liberté de circulation pour les migrants dans l’espace Schengen, mais assignations à résidence pour les militants politiques (souvenez-vous de ces militants écologistes assignés à résidence pour la COP 21 alors que cette mesure devait s’appliquer seulement aux terroristes…) ; 
  • surveillance et encadrement, voire répression des manifestations de militants patriotes et nationalistes, qui rappelaient un slogan simple « On est chez nous » ; 
  • surveillance généralisée des militants car pour le patron du renseignement intérieur, « l’extrême droite est la première menace en France »
  • port d’armes permanent pour les policiers, et blanc seing pour le stock d’armes de guerre dans les banlieues, mais perquisitions chez des militants qui ont des armes de collection. 
La liste est longue mais nous voyons déjà des violations flagrantes de nos droits et libertés : liberté d’aller et venir, liberté d’expression, liberté de conscience, liberté de la presse, atteinte du droit au respect de la vie privée, atteinte au droit de propriété. N’est-ce pas suffisant ? 
 
Une fois encore, c’est le Front national qui est marqué au fer rouge, dénoncé de manière irrationnelle et de façon quasi-psychotique par les mêmes qui applaudissent à longueurs d’années les brimades contres les militants patriotes, les violations du droit à la présomption d’innocence et de la défense des nationaux, où encore la violence de la répression policière lors des événements de 2013. Ce constat étant fait, il n’est pas surprenant de comprendre pourquoi, malgré le parti-pris médiatique, le Front National est en tête des sondages. Il représente aujourd’hui l’alternative pour une majorité des Français aux mesures qui ont détruit notre si beau pays. Les médias et les politiques « mainstream » nous font en permanence la promotion du libéralisme et de la sécurité, soi-disant pour la défense de nos libertés de consommateurs, mais souvenons nous qu’ « un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».
 

jeudi, 01 juin 2017

Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

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Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com 

Dans un précédent article, nous avons noté que l’élection d’Emmanuel Macron pouvait être révélatrice d’un processus de notabilisation de la vie politique française. Emmanuel Macron a bénéficié d’une « notabilité » totalement artificielle, fabriquée par les médias, grâce à laquelle il a été littéralement propulsé de l’anonymat complet jusqu’à la présidence de la République… sans passer par la case « parti politique ». Autrement dit, Emmanuel Macron a été élu parce que le Système en a fait, de toute pièce, un personnage « notable », et non en raison du soutien d’un mouvement organisé dont il aurait gravi tous les échelons.

A partir de ce constat et dans un climat idéologique qui remet ouvertement en cause les « partis traditionnels », nous nous demandions si nous n’étions pas sur le point d’assister à la mort des partis politiques. Nous avons fait valoir que le parti politique était un « corps intermédiaire » unissant des personnes, éventuellement face au pouvoir central, et qu’à ce titre la République ne pouvait accepter son existence (décret d’Allarde, loi Le Chapelier, 1791). De fait, c’est en contradiction avec ses principes fondamentaux que la République concèdera une loi sur les associations (1901) qui permettra la création de partis politiques. L’élévation rituelle d’Emmanuel Macron est donc un retour en arrière qui supprime tout intermédiaire entre l’homme consacré et le troupeau global, conformément au principe énoncé par Le Chapelier : « il n'y a plus que l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général. Il n'est permis à personne d'inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation » (Bulletin de l’Assemblée Nationale, 14 juin 1791).

La composition du Gouvernement Edouard Philippe confirme pleinement cette remise en cause du parti politique en tant que corps intermédiaire. La moitié des ministres et secrétaires d’Etat nommés le 17 mai est issu de la « société civile » (escrimeur, éditeur, patron, biochimiste, médecin…) et n’est pas passée par un parti. Côté candidats aux législatives, la proportion est identique (50 %). Tous sont des « candidats Internet », en fait des candidats à un job, sélectionnés comme il se doit après avoir envoyé un CV, une « lettre de motivation » (sic !), une photocopie de leur pièce d’identité et une photo d’identité!

Le Système, échaudé par l’élection d’un Trump grâce aux structures du parti républicain, semble considérer qu’il est l’heure d’abattre les derniers vestiges d’un temps où le politicien était le représentant élu d’un groupe organisé. Le produit Macron incarne parfaitement cette volonté-Système d’aller vers une individualisation totale et il est vraisemblable que la politique du nouveau président de la république « française » en sera l’expression.

En matière fiscale par exemple, nous nous acheminerons probablement vers la fin du « foyer fiscal » (le foyer, c’est-à-dire le feu autour duquel la famille se rassemble). On sait en effet que la notion de foyer fiscal, notion centrale du droit définie par l’article 6 du Code général des impôts, institue un corps intermédiaire entre le contribuable et l’Etat qui le taxe : la famille. Dès le début des années 2010 de bonnes âmes font valoir que le « foyer fiscal » est source d’inégalité, qu’il heurte le droit, qu’il est complexe et… qu’il « empêche la mise en place de l’impôt à la source » (car l’employeur devrait avoir accès à des informations qui violeraient la vie privé de ses employés) ! Le prélèvement à la source, qui a les faveurs d’Emmanuel Macron, suppose donc préalablement, selon ses promoteurs eux-mêmes, la destruction du foyer fiscal. Son entrée en vigueur se traduira certes par une individualisation de l’impôt, mais surtout par une nouvelle remise en cause de la Famille en tant qu’unité indivisible. Il est vrai que la Famille est un de ces corps intermédiaires que la République n’a jamais acceptés.

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L’individualisation du prélèvement suppose une individualisation du versement mais surtout une dématérialisation du paiement. Tout va se passer par voie électronique, le Tiers payeur (l’employeur ou le banquier) ponctionnant informatiquement et de manière « indolore » (sic) les revenus du contribuable. La « philosophie » du prélèvement à la source (l’argent est dématérialisé et prélevédirectement dans le porte-monnaie du contribuable, sans acte volontaire de celui-ci) est d’autant plus intéressant pour le pouvoir oligarchique qu’il voudrait qu’un autre problème dépende de l’impôt : celui de la Dette. On sait que c’est en faisant payer une taxe à tous les épargnants que le FMI et certains économistes proposent de réduire la dette globale (une taxe qui ponctionnerait entre 10 et 30% des dépôts privés de tous les épargnants !). Une telle mesure serait néanmoins difficile à appliquer sans provoquer une ruée des épargnants sur les guichets et un inévitable cataclysme financier. Néanmoins, le « bank run » pourrait être facilement évité si l’on supprimait l’argent liquide au profit d’une monnaie électronique. Dès lors, rien ni personne ne pourrait empêcher ce suprême prélèvement à la source, cette fois dans les comptes en banque. Nous pouvons donc pronostiquer sans risque que la dématérialisation de la monnaie sera probablement un chantier important du prochain quinquennat. La propagande en faveur de la monnaie électronique a déjà commencé depuis quelques mois (propagande inspirée par l’UE, voyez ici uneconsultation bidon de la Commission, dont la seule utilité est de nous préparer à ce qui est déjà décrit comme inéluctable… afin de lutter contre le terrorisme bien sûr).

A l’obsolescence programmée des partis politiques, à la destruction du foyer fiscal, à la dématérialisation monétaire s’ajoutera très probablement un « détricotage » en règle du code du travail.

Le code du travail est pour l’essentiel le produit d’une lutte d’un corps intermédiaire qui s’appelle le « syndicat ». Le syndicat, lui-même, est le produit d’un rapport de force entre la société autochtone traditionnelle et le pouvoir républicain. La loi de 1884 marque un recul de la République contrainte de nier ses principes fondamentaux hérités de Rousseau et exprimés notamment par la loi Le Chapelier. L’essentiel du combat ouvrier autochtone a consisté à substituer un « contrat collectif » de travail en lieu et place du « contrat individuel », seul admissible selon les théories rousseauistes et républicaines. Or c’est précisément ce contrat collectif, qui fixe pour tous l’amplitude de travail, la « détermination collective » des conditions de travail, le prix du travail… qui est attaqué dans les réformes prévues du droit du travail (primauté des accords d’entreprise, réduction du nombre de branches d’entreprise, simplification du droit de licenciement, etc). La réforme du code du travail va installer un véritable « droit d’entreprise » qui isolera les salariés de leur branche et les mettra en concurrence. La prochaine étape sera le contrat individuel de travail qui les opposera à l’intérieur même de l’entreprise : il n'y aura plus que « l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général » (Le Chapelier), c’est-à-dire l’intérêt du salarié isolé face à celui de la multinationale, sans le garde fou des droits collectifs. A terme, c’est le syndicat, comme corps intermédiaire, qui sera obsolète : le processus régressif d’individualisation du droit du travail sape le groupe comme unité indivisible.

En résumé, Emmanuel Macron est un « produit marketing » qui illustre un processus qui s’est enclenché dans toute la sphère sociale : celui de l’individualisation. Le Système ne veut plus ni parti politique, ni Famille, ni droit collectif, ni syndicats. Face à lui, il ne veut que des individus isolés et fragiles, qu’il récompensera ou punira à son gré. La Révolution a interdit les « corps intermédiaires », la résistance et les luttes du peuple autochtone ont forcé la République à les reconnaître. Désormais nous allons assister à leur éradication systématique. Détruire les communautés intermédiaires qui font obstacle au pouvoir sans partage de l’oligarchie sera sans doute le fil directeur de la présidence Macron.

Antonin Campana.

De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

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De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

Het onverschillige en door de media gehersenspoelde Franse volk heeft onlangs in meerderheid gekozen voor een president die Frankrijk binnen 5 jaar zal opheffen als trotse, zelfstandige natie. Frankrijk zal definitief een provincie van de EU worden, een land dat zijn grenzen wagenwijd zal openhouden voor de komst van nog eens miljoenen moslimmigranten, waar de kersverse president Macron nu al moskeeën voor wil laten bouwen. Macron lijkt niet meer dan een pion van de globalistische kliek in Washington, Brussel en Berlijn, die wel eens gebruikt kan worden voor oorlog tegen Rusland. Wellicht was Putin deze week om die reden op bezoek in Frankrijk, hopende om hem op andere gedachten te brengen voordat het te laat is?

Volgens Paul Craig Roberts, voormalig official van de regering Reagan en tegenwoordig hoofd van het Institute for Political Economy, hebben de Fransen enkele weken geleden hun allerlaatste kans om hun land en volk op democratische wijze te redden, laten schieten. ‘Na vijf jaar Macron zal er niets meer van Frankrijk zijn overgebleven.’

Macron, die letterlijk verklaarde dat er volgens hem niet zoiets als een ‘Franse cultuur’ bestaat, was de keuze van Washington, de politieke EU elite en de internationale bankiers, omdat hij een rasglobalist is die de laatste resten soevereiniteit en macht van het nationale parlement wil overhevelen naar de ongekozen bureaucraten in Brussel, die enkel de belangen van de grote banken en multinationals op het oog hebben.

Hoopt Putin -tegen beter weten in- op terugkeer gezond verstand in Europa?

Roberts begrijpt niet waarom Putin gisteren naar Macron ging, omdat ‘die volledig in de zak van Washington zit.’ Het Kremlin hoopt misschien –tegen beter weten in- dat in Europa en het Westen het gezonde verstand terugkeert, en na al die terreuraanslagen de dreiging van het islamitische terrorisme eindelijk serieus wordt genomen, om dat alsnog samen met Rusland te gaan vernietigen.

Putin zal zich ongetwijfeld realiseren dat de Europese elite de politieke islam als bondgenoot heeft gekozen, tégen Rusland, en besloten heeft om onze landen en cultuur daar stapsgewijs, maar in steeds sneller tempo, compleet door over te laten nemen.

Het is echter ook mogelijk dat Putin persoonlijk polshoogte wilde nemen of Macron zich realiseert dat hij niets meer dan een pion is, die door Washington gebruikt gaat worden voor oorlog tegen Rusland zodra het Pentagon de aanvalsplannen heeft afgerond. Een andere optie is dat Macron Putin uitnodigde op aandringen van Amerika, om de Russische president in de waan te laten dat Europa mogelijk wil afzien van dat gedoemde pad naar een militair conflict, dat ons werelddeel als één grote rokende en zwartgeblakerde puinhoop zal achterlaten.

Rusland grootste obstakel

Van de twee landen die de Amerikaanse hegemonie over de hele wereld in de weg staan, Rusland en China, is Rusland het grootse obstakel – niet enkel vanwege het enorme Russische kernwapenarsenaal en het zeer geavanceerde wapentuig, maar ook omdat Europa afhankelijk is van Russische energie.

Tegelijkertijd is Rusland kwetsbaar, omdat het feitelijk geheel op de schouders van één buitengewoon sterke leider rust: Vladimir Putin. Als die bijvoorbeeld door de CIA uit de weg wordt geruimd, kan het land wel eens een makkelijke prooi worden.

Met Amerika’s andere tegenstander, China, is dat niet zo eenvoudig, want in Beijing zetelt een collectief leiderschap, waarbinnen ook een bepaalde mate van democratie heerst. Washington probeert door het inzetten van financiële organisaties in China de heersende communistische partij te verzwakken en in diskrediet te brengen.

‘Overgave of oorlog’

‘Washington drijft de wereld naar een groot conflict,’ waarschuwt Roberts. ‘De Russische en Chineze regeringen moeten nu wel weten dat zij het doelwit zijn. Aangezien hun hoop op diplomatie steeds maar weer de bodem wordt ingeslagen door Washington en Europa, zullen zij tot de conclusie komen dat hun enige keus overgave of oorlog is.’

Putin was dan ook bloedserieus toen hij enkele jaren geleden tijdens een persconferentie vertelde dat hij in zijn jeugd op straat één ding geleerd heeft: als je er eenmaal van overtuigd bent dat een confrontatie met de vijandelijke partij niet meer te vermijden is, zorg dan dat je als eerste toeslaat.

En dat is dan ook exact wat Merkel, Macron, Juncker en bijna alle leidinggevende politici in ons eigen land over ons afroepen als ze de huidige ingeslagen koers naar een totaal geïslamiseerde anti-Russische Europese Superstaat stug blijven volhouden.

Xander

(1) PaulCraigRoberts.org

La mort des idéologies modernes et des partis politiques

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La mort des idéologies modernes et des partis politiques

par Youssef Hindi

 
Ex: http://zejournal.mobi - Youssef Hindi 

L’actuelle implosion des grands partis politiques est la conséquence directe de la mort des idéologies modernes. Idéologies modernes – principalement les messianismes matérialistes que sont le socialisme et le républicanisme [1] – entrées en crise à partir des années 1970 suite à la décomposition terminale du Catholicisme (achevée par le Concile Vatican II) contre lequel elles étaient arc-boutées et sans qui elles perdaient leur raison d’être.

Le psycho-sociologue Gustave Le Bon (1841-1931) donne dès 1895 une explication anticipatoire à l’effondrement des croyances au paradis terrestre de type socialiste :

« Ce n’est pas l’évidente faiblesse des croyances socialistes actuelles qui empêchera les religions de triompher dans l’âme des foules. Leur véritable infériorité par rapport à toutes les croyances religieuses tient uniquement à ceci : l’idéal du bonheur que promettaient ces dernières ne devant être réalisé que dans une vie future, personne ne pouvait contester cette réalisation. L’idéal de bonheur socialiste devant être réalisé sur terre, dès les premières tentatives de réalisation, la vanité des promesses apparaîtra aussitôt, et la croyance nouvelle perdra du même coup tout prestige. Sa puissance ne grandira donc que jusqu’au jour où, ayant triomphé, la réalisation pratique commencera (c’est précisément ce que l’on a vu se produire avec l’Union soviétique qui s’est effondrée sous ses propres contradictions pour laisser revenir le Christianisme en Russie). Et c’est pourquoi, si la religion nouvelle exerce d’abord, comme toutes celles qui l’ont précédée, un rôle destructeur, elle ne saurait exercer ensuite, comme elles, un rôle créateur » [2]

La crise des partis politiques

Jusque dans les années 1970 le système des partis – qui est né, comme l’a fait remarquer la philosophe Simone Weil (1909-1943), durant la période de la Terreur ayant opposée les Jacobins et les Girondins – était structuré par une droite plus ou moins enracinée dans le Catholicisme et une gauche dans le socialisme et sa variante communiste tenant lieu de contre-Eglise. En quelque sorte une thèse et son antithèse qui maintenaient l’échiquier politique français dans une stabilité exercée par ce que j’appellerais une « pesanteur idéologique ».

La mise en apesanteur idéologique du système politique français débute dans les années 1970 avec la décatholicisation sociologique de la droite ; droite privée de son garde-fou, l’Église, et qui sera absorbée idéologiquement par la gauche libérale, c’est-à-dire par la Révolution et les Lumières. Tandis que le parti communiste, qui n’existait qu’en opposition au Catholicisme et qui avait une influence sur le Parti Socialiste, disparut avec le Catholicisme de l’échiquier politique.

Logiquement, ce processus a amené la gauche et la droite à fusionner, étant privées de leurs « garde-fous » idéologico-politiques, respectivement le Parti Communiste et l’Église. C’est ce qui explique pourquoi, en 2007, le candidat de la droite libérale, Nicolas Sarkozy, à peine élu, recrute des membres du Parti Socialiste. C’est cette fusion, de ce qu’il convient d’appeler « la droite et la gauche de l’oligarchie », qui permet aujourd’hui à Emmanuel Macron de débaucher tous azimut, à droite comme à gauche. 

L’élection du banquier n’a fait qu’acter la phase finale de cette fusion idéologico-politique de la gauche et de la droite.

La mort des idéologies modernes a privé les partis politiques traditionnels de leur charpente. Ceci a conduit à leur fragmentation en sous-partis ne défendant plus donc des idéologies ou idéaux mais de simples idées séparées les unes des autres dans une incohérence et un désordre complet et que se partagent ces partis.

Le vide religieux a produit à la fois une société atomisée et, avec un temps de retard, son reflet à l’échelle politique : un système des partis éclaté.

Contrairement à ce qu’affirme les commentateurs et les hommes politiques, nous n’assistons pas à une recomposition mais à la décomposition irrémédiable du système politique. L’absence d’idéologie ou de religion rend, pour le moment, l’unification politique et sociale impossible.

L’étape suivante de cette décomposition idéologico-politique sera l’effondrement du régime et l’anarchie. Car, comme l’expliquait Gustave Le Bon :

« Alors même qu’une croyance est fortement ébranlée, les institutions qui en dérivent conservent leur puissance et ne s’effacent que lentement. Quand elle a enfin perdu complètement son pouvoir, tout ce qu’elle soutenait s’écroule. Il n’a pas encore été donné à un peuple de changer ses croyances sans être aussitôt condamné à transformer les éléments de sa civilisation. Il les transforme jusqu’à ce qu’il ait adopté une nouvelle croyance générale ; et vit jusque là forcément dans l’anarchie. Les croyances générales sont les supports nécessaires des civilisations ; elles impriment une orientation aux idées et seules peuvent inspirer la foi et créer le devoir.

Les peuples ont toujours senti l’utilité d’acquérir des croyances générales, et compris d’instinct que leur disparition devait marquer pour eux l’heure de la décadence. Le culte fanatique de Rome fut la croyance qui rendit les Romains maître du monde. Cette croyance morte, Rome dut périr. C’est seulement lorsqu’ils eurent acquis quelques croyances communes que les barbares, destructeurs de la civilisation romaine, atteignirent à une certaine cohésion et purent sortir de l’anarchie.

Ce n’est donc pas sans cause que les peuples ont toujours défendu leurs convictions avec intolérance. Très critiquable au point de vue philosophique, elle représente dans la vie des nations une vertu. » [3]

Suivant ce modèle, l’on peut anticiper, comme je l’ai écrit à plusieurs reprises [4], un effondrement du régime suivi d’une période d’anarchie qui ne prendra fin que lorsque les Français, sous l’impulsion d’un homme ou d’un groupes d’hommes, retrouveront une croyance collective capable de les unifier à nouveau. Cette désunion des Français ne date pas d’hier, elle a pour origine la Révolution de 1789 qui a opposé durant plus de deux siècles catholiques et révolutionnaires, républicains et monarchistes, dreyfusards et anti-dreyfusards, gaullistes et anti-gaullistes, gauchistes et droitards…

L’implosion du Front national et l’avenir de la droite souverainiste

Le Front national ne fait pas exception. Lui aussi subit les conséquences de la mort des idéologies modernes. La défaite de Marine Le Pen n’a fait que mettre en exergue la ligne de fracture à l’intérieur du parti.

Le Front national se dirige vraisemblablement vers une implosion qui donnera naissance à deux partis distincts : un parti néoconservateur identitaire et libéral sur le plan économique (purgé des ses éléments antisionistes et judéo-critiques) comme le souhaite Robert Ménard. Et un parti gaullo-chevènementiste que pourrait fonder Florian Philippot – un indésirable que Alain Finkielkraut soupçonne d’être trop proche idéologiquement de Alain Soral [5] – que ses petits camarades poussent vers la sortie à cause de sa ligne (centrée sur les questions socio-économiques et la sortie de l’euro) qui aurait causé, d’après eux, la défaite du Front.

Robert Ménard – dont l’avocat n’est autre que l’ultra-sioniste membre du CRIF Gilles-William Goldnadel, aussi conseiller en dédiabolisation de Marine Le Pen et qui a travaillé à son rapprochement avec Israël [6] – déclarait sur France Inter le 4 mai 2017 (entre les deux tours de l’élection présidentielle) :

« Je suis contre la sortie de l’euro, c’est un de mes désaccords avec le Front national, comme je suis contre la sortie de l’Union européenne. Je trouve que ce n’est pas la bonne solution, qu’on a bien d’autres problèmes qu’on peut régler sans sortir de l’euro. »

Le « souverainiste » Eric Zemmour se dévoilera totalement en prenant la même position que Ménard sur la question de l’euro. Le 12 mai 2017, il écrit dans le Figaro :

« Un économiste brillant, Jacques Sapir, homme de gauche et pourfendeur talentueux de l’euro, a convaincu ses nouveaux amis, Marine et Florian, que tout était possible. Que le rapprochement des deux rives, comme disait Chevènement, pourrait s’opérer autour d’un ennemi commun : l’euro… Jacques Sapir gère le cerveau de Florian Philippot, qui gère le cerveau de Marine Le Pen. Trio infernal. Trio de l’échec ».

Eric Zemmour, comme Robert Ménard et Finkielkraut (qui le fait sous un autre angle), attaque Philippot et son projet de sortie de l’euro. 

Ce qu’appelle Zemmour de ses vœux, c’est la création d’un parti néoconservateur et libéral faisant jonction avec les pseudos identitaires des Républicains comme Laurent Wauquiez et Nadine Morano. Le but étant d’empêcher toute émancipation véritable de la France qui est privée de ses organes de souveraineté par l’oligarchie judéo-protestante, israélo-anglo-américaine via l’Union européenne et l’OTAN.

Ce à quoi œuvre Eric Zemmour, comme je l’expliquais lors d’un entretien du 12 mai 2017 [7] – trois jours plus tard, Jacques Sapir fit (ou reprit) exactement la même analyse dans un texte où il répond à Zemmour [8] -, c’est à la neutralisation de toute la France de droite, identitaire et catholique, par un parti politique identitaire. C’est précisément le rôle que joue à gauche Jean-Luc Mélenchon.

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L’on voit ici toute la contradiction de la position de ce néo-FN en devenir : défendre l’identité française tout en se réclamant du libéralisme économique ; celui-là même qui, par le libre-échange mondialisé, réduit à peau de chagrin toutes les identités traditionnelles, notamment par l’immigration massive dont l’effet est double : la destruction de la culture du pays « d’accueil » et le déracinement des populations migrantes conduites justement à émigrer à cause du système libéral, notamment financier, qui appauvrit ce qu’on appelait le Tiers-monde.

Lorsque ce parti identitaire, libéral et néoconservateur sera créé, Marion Maréchal Le Pen, qui est encadrée par Gilbert Collard et Robert Ménard, pourra alors faire son « grand retour » en politique et jouer le rôle (au sens théâtral du terme) d’une Jeanne d’Arc des temps modernes, l’égérie de cette formation politique.

Mais pour ceux qui croiraient que cette droite inclut le catholicisme dans l’identité française, qu’ils se détrompent, il s’agit d’une identité républicaine comme le dit très clairement Marion Maréchal Le Pen :

« La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai avec des symboles, la Marseillaise, la devise (républicaine : Liberté Égalité Fraternité), notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison ». [9]

Vincent Peillon et Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas dit mieux…

Si Ménard, Collard et Zemmour (qui est un ami de la famille) ne suffisent pas pour gérer le cerveau de Marion Maréchal Le Pen et la maintenir sur le droit chemin républicain, l’on pourra toujours faire appel à l’ami et conseiller occulte de Jean-Luc Mélenchon : Patrick Buisson.

Comme je l’écrivais plus haut, le rôle de la droite identitaire est précisément le même que celui de l’extrême gauche. Continuer à neutraliser les Français en les maintenant dans la division républicaine gauche/droite. Et à la manœuvre, nous retrouvons les mêmes individus à la solde des mêmes réseaux, à gauche comme à droite ; car la division politique ce n’est bon que pour le bas peuple…

En effet, comme le rapporte le journal Marianne (le 18 mars 2015) :

« Patrick Buisson, l’homme au dictaphone, était donc non seulement le conseiller occulte de Nicolas Sarkozy mais aussi celui de Jean-Luc Mélenchon. Vous lisez bien. De Jean-Luc Mélenchon ! C’est ce qu’affirment en tous cas deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider, dans leur livre « Le Mauvais Génie » ».

Les deux journalistes en question expliquèrent que :

« Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service… Lorsque l’ami Jean-Luc Mélenchon se décide à concourir à la présidentielle (de 2012), son conseiller occulte le convainc chiffres à l’appui, qu’il a un espace à conquérir à gauche du PS ». [10]

Patrick Buisson dira d’ailleurs tout le bien qu’il pense de la campagne présidentielle menée par Jean-Luc Mélenchon en 2017 :

« En 2012, Mélenchon s’est en effet posé comme le chantre d’une France multiculturelle. Or, aujourd’hui, il se positionne davantage comme le candidat d’une France multiethnique, évacuant ainsi la dimension multiculturelle. Cette évolution est le résultat d’une vieille interrogation de sa part… Mélenchon est, avec Marine Le Pen, le seul à véritablement parler de religion dans cette campagne. Il adopte un discours qui emprunte des symboles à la spiritualité… Si le christianisme est le refus de la domination absolue de la marchandise, c’est-à-dire ce que la Bible condamne comme le culte des idoles, Mélenchon est plus chrétien que Fillon lorsque celui-ci se rend à Las Vegas ou entend faire de la France une smart nation ». [11]

C’est au terme de ce cirque démocratique animé par les partis politiques que débutera la politique réelle et conséquente. A défaut d’avoir supprimé les partis comme le suggérait Simone Weil, attendons que l’Histoire, qui s’accélère, les enterre.

Notes:

[1] Sur le messianisme républicain et socialiste voir : Youssef Hindi, La mystique de la laïcité, 2017, Sigest.

[2] Sur l’origine religieuse de la décomposition du système politique français voir : Emmanuel Todd, Après la démocratie, 2008, Gallimard.

[3] Gustave Le Bon, op. cit., p. 84.

[4] Voir mon article « La fin de la démocratie », 25/01/2017, Arrêt-Sur-Info : http://arretsurinfo.ch/la-fin-de-la…

[5] Le 30 avril 2017 sur RCJ : https://www.youtube.com/watch?v=LXw…

[6] http://www.lexpress.fr/actualite/po…

[7] Autopsie de l’élection présidentielle (Vernochet, Hindi) : https://www.youtube.com/watch?v=Olo…

[8] Jacques Sapir, Réponse à Zemmour, 15/05/2015, Russeurope : http://russeurope.hypotheses.org/6002

[9] http://www.medias-presse.info/mario…

[10] https://www.marianne.net/politique/…

[11] http://www.lefigaro.fr/elections/pr…


- Source : Geopolintel

Presseschau Juni 2017

mercredi, 31 mai 2017

Donald Trump’s unhappy NATO visit as US and Europe drift apart

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Donald Trump’s unhappy NATO visit as US and Europe drift apart

Ex: http://theduran.com 

European leaders annoyed by Trump's calls to increase defence spending, making NATO look too obviously like a protection racket.

Having been showered with compliments in Saudi Arabia and Israel, Donald Trump’s visit to Europe where he has met the US’s formal allies in the NATO and G7 formats, have gone unhappily.

 

Despite efforts on both sides to patch things up, it is impossible to avoid the sense that Trump and his erstwhile “allies” don’t like each other very much.  Not only has Trump had uncomfortable meetings with Merkel and Macron, and not only did his shoving aside the Prime Minister of Montenegro look like a snub, but I doubt that Trump himself realises how irritated most of his European allies are by his constant calls that they increase their defence spending.

These calls Trump made again during the summit and in blunt language and at extraordinary length

The NATO of the future must include a great focus on terrorism and immigration, as well as threats from Russia and on NATO’s eastern and southern borders.  These grave security concerns are the same reason that I have been very, very direct with Secretary Stoltenberg and members of the Alliance in saying that NATO members must finally contribute their fair share and meet their financial obligations, for 23 of the 28 member nations are still not paying what they should be paying and what they’re supposed to be paying for their defense.

This is not fair to the people and taxpayers of the United States.  And many of these nations owe massive amounts of money from past years and not paying in those past years.  Over the last eight years, the United States spent more on defense than all other NATO countries combined.  If all NATO members had spent just 2 percent of their GDP on defense last year, we would have had another $119 billion for our collective defense and for the financing of additional NATO reserves.

We should recognize that with these chronic underpayments and growing threats, even 2 percent of GDP is insufficient to close the gaps in modernizing, readiness, and the size of forces.  We have to make up for the many years lost.  Two percent is the bare minimum for confronting today’s very real and very vicious threats.  If NATO countries made their full and complete contributions, then NATO would be even stronger than it is today, especially from the threat of terrorism.

There is no doubt that Trump himself sincerely believes all this, and doubtless from his point it is obvious that it is simply unfair for the US to pay such a disproportionate amount of the Western alliance’s defence burden.

However the US’s NATO allies will have noticed that these words contain no reciprocal pledge from the US to ‘defend’ them come what may, and they are bound to see Trump’s calls for them to increase defence spending as a form of blackmail, implicitly threatening them that unless they increase their defence spending the US will stop ‘defending’ them.

A point which few Americans understand is that some European states – Germany being a case in point – anyway deliberately underspend on defence in the belief that if they spent more on defence the US might one day conclude that they no longer need to be “defended” by it.  For these states Trump’s calls that they spend more on defence sets this all on its head, calling their bluff in a way they particularly dislike.  It does not help that in Germany’s case Trump during their summit made further comments which all but accused Germany of taking the US for a ride on trade.

Beyond that there is the never expressed but always present doubt about what NATO is really for.

The USSR – the ostensible threat from which NATO was supposedly set up to defend Europe from – no longer exists, which begs the question of what NATO is really for, and from whom or what the NATO is actually “defending” Europe from, and what the purpose of all this extra spending really is.  By constantly harping on the subject Trump threatens to strip away the illusion that NATO is actually “defending” anyone from anything, and makes NATO look more like what it really is, which is a gigantic protection racket.

Needless to say that is not something the European members of NATO like to be reminded of.

The simple fact is that since the end of the Cold War the glue that has held the Western alliance together has become overtly ideological, with the members of the alliance seeing themselves as joint partners in an overtly ideological neoliberal enterprise.  When the leader of what is by far the most powerful state within NATO makes it perfectly clear that he has no belief in that enterprise, and insists on talking about money instead, that inevitably makes the others unhappy.

That more than anything else explains the unhappy mood music of this summit, which contrasts so strikingly with Trump’s far happier interactions with President Xi Jinping of China and Foreign Minister Lavrov of Russia.

This is a situation which in the history of the Western alliance has never existed before – of a US President interacting more happily with the alliance’s “enemies” than with its members.  Moreover so long as Donald Trump remains US President it is difficult to see how it can change.

 

How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

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How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

by 

Russian President Putin dismissed French President Macron's claims during Putin's visit to France that the only hope for Russia is to align with Europe.

The Kremlin has published the complete text of the brief but highly illuminating press conference which followed the Macron-Putin summit in Versailles.

I have previously expressed bafflement as to why Macron invited Putin to a summit meeting at all given that the extraordinarily hard line against Russia which he seems intent on following.  The text of the press conference provides the answer, and it shows how delusional and arrogant Europe’s leaders including Macron have become.

It turns out that Macron’s purpose was nothing less than the grandiose one of “educating” Putin on why Russia needs to align itself with Europe in order to ‘modernise’, which means reversing the domestic and foreign policy line it has been following since the crisis of 1998 of pursuing building its own ‘sovereign democracy’ and of aligning with China.

Macron sought to do this by conjuring up the supposed example of Russia’s Westernising tsar, Peter the Great.

That was why Macron invited Putin to a summit in Versailles, which is hosting an expedition commemorating Peter the Great’s visit to France in 1717, and why he opened his news conference with this extraordinary passage

First of all, I would like to thank President Putin for accepting the invitation which I extended to him during our telephone conversation some time after I took office. I invited him to come to this symbolic place, where today we celebrate the 300thanniversary, almost to the day, of Peter the Great’s visit to France. The Russian tsar arrived in France to better understand the secrets of the kingdom, which stunned the world.

During the visit, which lasted several weeks, Peter the Great spent several days at Versailles, which already then represented the pinnacle of arts and technology, and where the ideals professed by Enlightenment figures and the genius of the spirit of that era were already beginning to emerge in the early 18th century. It was in Versailles that Peter the Great met with engineers, writers, and archivists. As we know from history, he returned to Russia some time later with new ideas and beliefs, as well as sketches (which we will see together in a short while), with a great desire to modernise your country. He was elected Honorary Member of the Royal Academy of Sciences, which was a source of inspiration for him.

Peter the Great is a symbol of the Russia that wanted to become open to Europe and borrow from Europe the things that made it great and strong. We have just talked about this during our discussion. What is particularly important about this story, which is now three centuries old, is the dialogue between Russia and France that never stopped, the dialogue between our intellectuals and our cultures, which sowed the seeds of the friendship that has lasted to this day. This dialogue is marked by our outstanding thinkers, artists and statesmen.

You will see a sketch of the monument to Peter the Great, with which you are familiar, Mr President, since you were born in that beautiful city which is dear to you. This is the statue that became the pride of St Petersburg, your beloved city.

This Russia that is open to Europe, and this Franco-Russian friendship is what I wanted to share with you by inviting you here, to Versailles. This was the basis of our discussion today. This history transcends us and has cemented Franco-Russian friendship.

During the presidential election, France made a sovereign affirmation of its commitment to independence, its European choice and its desire to influence the fate of the world. None of the major challenges these days can be tackled without a dialogue with Russia.

This is exactly why I wanted to discuss together

(bold italics added)

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Any other leader would have let his anger at these condescending words show.  Putin instead – showing off his knowledge of Russian history, which is certainly greater than Macron’s – effortlessly brushed them off

I would also like to thank President Macron for inviting me to come to this wonderful corner of France, to Versailles, which I have never visited before. It is definitely an impressive place that speaks of France’s grandeur and its long history, which plays a substantial part in the ties our two countries share. This is reflected in the exhibition we are about to visit, an exhibition marking the 300th anniversary of the visit to France by tsar and reformer Peter I. The ties between Russia and France did not begin with this visit however, but go back much deeper in time.

The educated French public is familiar with Anna of Rus, Queen of France. She was the youngest daughter of Yaroslav the Wise, married Henri I and made a substantial contribution to France’s development as one of the founders of at least two European dynasties, the Bourbons and the Valois. One of these dynasties is on the throne to this day in Spain…..

The exhibition we will visit now presents priceless items from the State Hermitage Museum related to Peter the Great’s visit to France in 1717. As President Macron and I noted, this visit has become a major milestone in the history of our bilateral relations, setting them on a friendly track for many years to come…..

I would like to thank the President once again for his invitation. He mentioned that Peter the Great spent several weeks in France, but as we know, everything in the diplomatic world is built on the basis of reciprocity. I would also like to invite the President to visit Russia. I hope he will be able to spend several weeks in Moscow.

(bold italics added)

In other words the starting point of Russian history – and of Russia’s interactions with Europe – is not the reign of Peter the Great, and Russia does not simply learn from the West – as an inferior civilisation learns from a superior one  – but has had an equal and mutually beneficial millennially long interaction with it, whilst successful bilateral relations today depend not on some sort of ‘teacher-pupil’ relationship, but depend on reciprocity: on taking into account the other side’s interests.

Putin made the same point rather more sharply in an interview he gave to the French newspaper Le Figaro.

It is true that President Macron invited me to take part in the opening of the exhibition. However, let me tell you straight away that the relations between Russia and France have a much longer history and much deeper roots, as the French President and I both mentioned on several occasions today. In fact, the younger daughter of Yaroslav the Wise, one of Russia’s Grand Princesses, Anna came here in the 11th century to marry King Henry I of France.

She was actually called Anna of Rus, Queen of France. Her son Philip I of France was the founder of two European royal houses, the Valois and the Bourbons, and the latter rules in Spain to this day.

This goes to say that the roots of our relations go much deeper, although over the last 300 years they did pick up momentum. This is true. I very much hope that today’s event, the exhibition and my talks with President Macron will give a new impetus to these relations……

As I have said to my French colleague and our French friends today, Peter the Great was above all a reformer, a man who not only implemented the best and the most up-to-date practices, but also was undoubtedly a patriot, who fought to secure for Russia the place it deserved in international affairs.

But above all, he was committed to reforming his country, making it modern, resilient and forward-looking. He succeeded in many, if not all of his undertakings. He focused on research, education, culture, military affairs and statehood, leaving an immense legacy that Russia has been relying on to this day, let alone the fact that he founded my hometown, St Petersburg, which was the capital of Russia for many years.

(bold italics added)

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In other words, not only did Russian history and Russia’s interactions with Europe not begin with Peter the Great, but Peter the Great was like Putin first and foremost a Russian patriot all of whose actions were focused on making Russia strong so that it could better defend its national interests.

As well as putting Macron firmly in place about Peter the Great and Russian history, Putin during the press conference in his usual mischievous way gently ridiculed the suggestion that France is in any position to impose its own unilateral ‘red lines’ in Syria, as Macron purported to do

France of course is making its contribution to the fight against terrorism in Syria as part of the US-led international coalition. We do not know how much independence France has when it comes to operational matters because these are agreements between allies and we are not privy to that.

(bold italics added)

There has recently been some heart searching in Europe that by sticking to its tough policy Europe risks “losing” Russia.  Angela Merkel’s recent visit to Russia was it seems intended in part to calm these concerns.  Macron’s invitation to Putin also appears to have been motivated by these same concerns.  This is how the Financial Times reported them and explained the purpose behind Macron’s invitation to Putin

Mr Macron is now keen to reset the relationship with Moscow aides say. “There have been missed opportunities with Russia in the recent past, on Syria notably. The idea is to keep Russia close to Europe,” an adviser to Mr Macron said before the meeting.

The problem is that though Macron seems to realise the importance of restoring relations with Russia, he brings with him no new ideas of how to do it.  Conjuring up the misunderstood ghost of Peter the Great whilst refusing to address Russia’s concerns and whilst giving Russia stern lectures about Ukraine, Syria and the rights of gays in Chechnya, is certainly not the way.

The trouble is that despite the hammering that what is sometimes called the “European idea” has recently suffered because of Brexit, the election of Donald Trump, and the electoral gains in France of Marine Le Pen, the European political establishment remains in denial about the diminishing attractiveness of “Europe” be it to Russia, Turkey or anyone else.  The result is that they continue to overplay their hand, as Macron has just done with Putin.

Take this extraordinary comment of Michel Duclos, director of Académie Diplomatique Internationale and a former diplomat at the French embassy in Moscow, as reported by the Financial Times

Putin thought he would have an ally in Washington, which has proved not to be the case. At the beginning of the year he thought he would have a friend in the Elysée, and this has not been the case either.  Now everybody is talking about China. He desperately needs to patch things up with Europe, and he has an opportunity with Macron.

(bold italics added)

This is utterly delusional, fantasising that Russia sees China as a threat rather than an ally and is therefore obliged “to patch things up with Europe” on Europe’s (ie. Merkel’s and Macron’s) terms.  Coming shortly after the One Belt, One Road conference in Beijing, and shortly before Chinese President Xi Jinping’s visit to Russia, such a comment is beyond bizarre, and shows how parochial thinking in Europe has become.

As for Putin, whilst his meeting with Macron can hardly have satisfied him, it did at least provide him with an opportunity to see to some unfinished business.

At the peak last autumn of the West’s public relations campaign against Russia for its alleged bombing of Aleppo Putin cancelled a visit he was due to make to Paris to attend the opening of a Russian cultural centre.  Macron’s invitation now enabled Putin to visit the centre.

Putin is said to have cancelled his visit to France in the autumn because he expected a boorish reception from the French, with President Hollande refusing to meet with him.  He has now visited the centre whilst in France as an honoured guest, have been received in Versailles by President Macron.

Putin must have savoured the moment, all the more so as the reversal shows where the real power in the world now lies.

lundi, 29 mai 2017

Des missionnaires aux mercenaires

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Aurélie Piau. — « Le Sacré Pouvoir d’H A », 2011
aurelie-piau.blogspot.fr

C’est au sein du programme « Young Leaders » de la French-American Foundation que le nouveau premier ministre, Édouard Philippe, a rencontré Emmanuel Macron en 2012, comme le raconte l’un de ses adjoints à la mairie du Havre à Ouest France (15 mai). Après avoir été directeur des affaires publiques d’Areva au moment où l’entreprise concluait d’étranges affaires en Afrique, le nouveau locataire de Matignon participait, comme le président, au séminaire de deux ans organisé depuis 1981 par la fondation privée, où une douzaine de jeunes Français côtoient les élites américaines de la même classe d’âge.

Des missionnaires aux mercenaires

Quel fil peut bien relier les ministres ou anciens ministres Emmanuel Macron, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem, la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse, les journalistes Jean-Marie Colombani et Christine Ockrent, l’homme d’affaires Alain Minc, le banquier Matthieu Pigasse (l’un des propriétaires du Monde SA) ou encore l’ancien premier ministre Alain Juppé ? Tous ont effectué un passage par la French-American Foundation dans le cadre de son programme « Young Leaders ». Tout comme cinq cents autres personnalités françaises, parmi lesquelles le président François Hollande lui-même.

Depuis 1981, cette fondation privée organise des séminaires de deux ans où une douzaine de jeunes Français côtoient les élites américaines de la même classe d’âge. Officiellement, l’objectif est de favoriser le dialogue franco-américain. En réalité, il s’agit de bien faire comprendre aux futurs décideurs français — entrepreneurs, responsables politiques, journalistes — les bienfaits de la mondialisation à l’anglo-saxonne. Certes, on constatera ultérieurement que, ici ou là, l’opération de séduction a échoué (avec M. Nicolas Dupont-Aignan, par exemple). Mais, dans l’ensemble, ces jeunes gens effectueront une brillante carrière au sein des structures de pouvoir et dans les affaires. Des personnalités qui ne feront pas dans l’antiaméricanisme…

Ce programme est révélateur de la stratégie d’influence des États-Unis. Celle-ci s’exerce de manière encore plus spectaculaire à travers le pantouflage des élites, notamment européennes, dans de grandes entreprises américaines. Dernier exemple en date — ô combien symbolique : la décision de M. José Manuel Barroso de rejoindre la banque Goldman Sachs. L’ancien président de la Commission européenne va mettre son expérience et son carnet d’adresses — où figurent notamment tous les dirigeants politiques de l’Union — au service de ce prestigieux établissement… qui a participé au maquillage des comptes de la Grèce pour lui faire intégrer l’euro.

M. Barroso n’est pas le seul commissaire à se reconvertir dans des fonctions lucratives : ce fut le cas récemment de Mme Neelie Kroes (Bank of America) et de M. Karel De Gucht, négociateur et thuriféraire du grand marché transatlantique (CVC Partners). M. Mario Draghi est, quant à lui, directement passé de Goldman Sachs à la présidence de la Banque d’Italie, puis à celle de la Banque centrale européenne (BCE) (1).

Ces allers-retours entre public et privé relèvent de pratiques courantes aux États-Unis. Sous la présidence de M. William Clinton, les instigateurs de l’abrogation — réclamée par Wall Street — du Glass-Steagall Act de 1933, qui séparait banques de dépôt et banques d’affaires, se sont facilement reconvertis dans de grands établissements financiers. Le big business sait récompenser ceux qui l’ont bien servi. À la tête de la Réserve fédérale (FED) de 2006 à 2014, M. Ben Bernanke a favorisé la création monétaire au profit des acteurs financiers en déversant 8 000 milliards de dollars dans l’économie au nom du sauvetage des banques. En 2015, il a intégré Citadel, l’un des principaux fonds d’investissement du pays. La même année, M. Timothy Geithner, l’un des protégés de M. Clinton, ancien secrétaire au Trésor de M. Barack Obama, a rejoint Warburg Pincus, un grand fonds d’investissement.

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Le monde des affaires sait aussi miser sur ceux qui, demain, pourront faire prévaloir ses intérêts, lui ouvrir les portes des administrations, relayer son discours. Aux États-Unis, bien sûr, mais aussi dans le reste du monde. Cette stratégie permet de rendre désuet le recours aux pots-de-vin et autres enveloppes. Plus besoin de corrompre ! Fini aussi le chantage direct, les menaces, pour obtenir un marché ou des renseignements. On fait désormais dans le soft power, le lobbying.

Le coup d’envoi en France de cette stratégie de l’influence, que d’aucuns pourraient qualifier de trafic d’influence, a été donné en 1986 lorsque Simon Nora, figure tutélaire et emblématique de la haute administration, a intégré à 65 ans la banque d’affaires Shearson Lehman Brothers, devenue par la suite Lehman Brothers. Au cours de la décennie 1990, la mondialisation a accéléré le pantouflage. Désormais, les grands établissements financiers américains, qui veulent pénétrer le marché français et européen, font leurs emplettes au sein de l’élite hexagonale. Toute une génération d’énarques et d’inspecteurs des finances approche de l’âge de la retraite. Leur salaire en tant que hauts fonctionnaires, dirigeants de banques hier nationalisées ou de grandes entreprises, pour être correct, n’avait cependant rien à voir avec ceux pratiqués outre-Atlantique. Banques et fonds d’investissement leur font miroiter la perspective de gagner en quelques années autant que durant toute leur carrière passée. Tentant ! D’autant qu’ils éprouvent le sentiment d’aller dans le sens de l’histoire.

C’est ainsi qu’en 1989 Jacques Mayoux, lorsqu’il était fonctionnaire, président de la Société générale, est devenu le représentant de Goldman Sachs à Paris. Il a été suivi de beaucoup d’autres. À commencer par M. Philippe Lagayette, ancien directeur de cabinet de M. Jacques Delors lorsqu’il était ministre de l’économie, des finances et du budget, ancien directeur général de la Caisse des dépôts, qui rejoignit JP Morgan en 1998. Les énarques dits « de gauche » ne sont pas les derniers à succomber aux sirènes de ce capitalisme de connivence. Ces personnalités sont choisies et touchent de confortables honoraires pour ouvrir les portes et pour faciliter les fusions et les rachats d’entreprises françaises que lanceront les banques.

Au fil des ans, des centaines de sociétés sont passées de main en main par le biais d’achats à effet de levier (leverage buy-out ou LBO). Chaque fois, les banques d’affaires touchent une commission, leurs dirigeants français ayant bien mérité leurs émoluments. Peu importe, finalement, que la France se désindustrialise, que les salariés soient licenciés pour accroître le rendement du capital, que les déficits commerciaux se creusent. L’essentiel n’est-il pas de saisir la vague de cette finance triomphante ? Hier, ou plutôt avant-hier, les fonctionnaires issus des grands corps de l’État — s’ils pantouflaient déja — s’estimaient investis d’une mission : ils servaient la nation. À partir des années 1990, les mentalités changent. La mondialisation a transformé les missionnaires en mercenaires. Le capitalisme débridé a remplacé le capitalisme d’État.

Ce mouvement s’est amplifié au fil des ans. En 2004, M. Charles de Croisset, ancien président du Crédit commercial de France (CCF), a marché dans les traces de Mayoux en devenant conseiller international chez Goldman Sachs et vice-président de Goldman Sachs Europe. Les branches françaises des cinq grandes banques d’investissement américaines sont toutes dirigées par un énarque (2). M. Jean-François Cirelli, ex-dirigeant de Gaz de France et d’Engie, ancien membre du cabinet du président Jacques Chirac, vient de rejoindre la filiale pour la France et le Benelux de BlackRock. Peu connu du grand public, ce fonds est le premier gestionnaire d’actifs du monde (5 000 milliards de dollars).

Tout aussi symbolique est le parcours de Mme Clara Gaymard. Cette énarque, épouse de M. Hervé Gaymard, ministre de M. Chirac, avait été nommée en 2003 déléguée aux investissements internationaux. De quoi étoffer son carnet d’adresses, l’un des plus fournis de l’énarchie. En 2006, General Electric (GE) lui proposa de prendre la tête de son antenne France, puis la vice-présidence de GE International, l’entité chargée des grands comptes et des relations avec le gouvernement. Elle a servi d’intermédiaire lors du rachat par GE de la division énergie d’Alstom, au printemps 2014. Une fois l’opération achevée, le président du groupe, M. Jeffrey R. Immelt, s’est séparé d’elle brusquement, mais, soyons-en sûrs, avec de bonnes compensations. Pendant dix ans, Mme Gaymard a été l’un des relais essentiels de l’influence américaine en France : membre de la Trilatérale (3), présidente de la Chambre américaine de commerce, membre du conseil d’administration de la French-American Foundation.

Proposer de belles fins de carrière aux seniors, miser sur quelques personnages-clés dans le Tout-Paris médiatico-politique, investir dans de jeunes cadres prometteurs : tels sont les axes de ce soft power qui s’exerce aux quatre coins de la planète. Cet investissement dans la jeunesse se retrouve dans le cas d’Alstom : à la demande du gouvernement français, GE a promis de créer 1 000 emplois nets en France sur trois ans. Mais le groupe s’est au passage engagé à recruter 240 jeunes de haut niveau à la sortie des grandes écoles pour ses « programmes de leadership ». Ces derniers se verront proposer une carrière accélérée chez GE, aux États-Unis et dans le reste du monde. Une opération fort habile de captation des cerveaux ; une manière aussi de vider un peu plus la France de ses forces vives.

Car l’expatriation des capitaux s’accompagne désormais d’un exode des jeunes diplômés vers les États-Unis, mais aussi vers Londres, Singapour ou ailleurs. Ce sont bien souvent les enfants de cette nouvelle caste de managers mercenaires, les relations des parents aidant à leur trouver des postes intéressants dans les multinationales. Dans ce monde globalisé, les élites françaises ont adopté les mêmes comportements et les mêmes ambitions que leurs homologues américaines.

Jean-Michel Quatrepoint

Journaliste ; auteur notamment d’Alstom, scandale d’État, Fayard, Paris, 2015. 

(1) Lire Vicky Cann, « De si confortables pantoufles bruxelloises », Le Monde diplomatique, septembre 2015.

(2) Cf. Jean-Pierre Robin, « Créer son fonds d’investissement, ainsi font font font les petites marionnettes », Le Figaro, Paris, 17 octobre 2016.

(3) Créée en 1973 par M. David Rockefeller, la Commission trilatérale a pour but de resserrer les liens entre les États-Unis, l’Europe et le Japon. Lire Diana Johnstone, « Une stratégie “trilatérale” », Le Monde diplomatique, novembre 1976.

Article mis à jour le 20 janvier 2017 : Jacques Mayoux n’est pas le père de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

France : L'idéologie de la Victimisation Islamique

  • La victimisation est une excuse offerte aux Français musulmans par l'État, par la plupart des politiciens (droite et gauche) et par les médias traditionnels.

  • Pour éviter la confrontation, les dirigeants des grands partis politiques et les médias traditionnels alimentent le mythe de la victimisation. Le problème est que cela contribue à plus de violence, plus de terrorisme et plus de fantasmes de victimisation.

La recherche sociologique française est à peu près vide de nouveaux livre, articles ou idées sur la radicalisation des Français musulmans. L'explication est simple : les quelques érudits qui pourraient être tentés de musarder hors des sentiers battus (« les terroristes sont victimes de la société et souffrent du racisme » etc.) courent le risque d'être appelés de noms désagréables, d'être en butte à des pétitions et dénonciation de la part de collègues hostiles. La tentation d'éviter les lieux communs est d'autant plus faible que de nombreux sociologues raisonnent encore sur la base d'une idéologie marxiste qui fonde les comportements liés à la radicalisation sur la discrimination et à la pauvreté. La majorité de ces sociologues récusent toute les analyses qui prennent en compte la culture d'origine ou la religion des populations étudiées. Si un hérétique essaiet d'expliquer que les terroristes ne sont pas automatiquement des victimes (de la société, des hommes blancs français, ou de quoi que ce soit d'autre), que leur appartenance culturelle ou religieuse peut expliquer leur violence, alors, une meute d'éminents professeurs et chercheurs, musulmans et non-musulmans, se constituera illico pour clouer l'insolent au pilori du racisme, de l'islamophobie et de l'atteinte au politiquement correct.

De temps en temps, toutefois des surprises peuvent se produire. Après les attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, Alain Fuchs, président du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS), a lancé un appel à projet pour des recherches concernant les « facteurs de radicalisation » en France.

Olivier Galland and Anne Muxel qui avaient répondu à l'appel d'offres ont dévoilé le 20 mars 2017, les premiers résultats d'une étude qu'ils ont coordonné sur la radicalité en milieu lycéen. Ces premiers résultats émanent de sondages d'opinion qui ont été menés sur plus de 7 000 lycéens pour mieux comprendre les facteurs d'adhésion des jeunes à la radicalité politique et religieuse. Comme l'expliquent les auteurs, il ne s'agissait pas de « repérer des jeunes radicalisés ou en voie de l'être, mais de mesurer le degré d'adhésion à la radicalité au sein de la jeunesse ».

Dans un souci d'éviter toute « stigmatisation », la recherche n'a pas été menée sur les seuls musulmans. Un premier sondage a touché 7000 lycéens toutes religions confondues. Et un deuxième sondage, plus resserré sur 1 800 lycées de confession musulmane a complété le questionnaire quantitatif initial.

Ce double sondage permettait de satisfaire au politiquement correct des commanditaires (ne pas stigmatiser), sans gommer l'idée qu'il pouvait y avoir un problème spécifique avec les lycéens français musulmans. Le sondage général offrait même l'avantage secondaire d'établir un point de mesure du niveau de radicalisation général qu'il était ensuite possible de comparer au sondage plus spécifique concernant les musulmans.

À la question posée, quels sont les principaux facteurs de radicalisation ? L'étude a répondu : la religion .

« Nous avons constaté dans notre étude un effet religieux qui est, on ne peut le nier, présent chez les jeunes musulmans de notre échantillon. D'une part, ils sont trois fois plus nombreux que les autres à défendre une vision absolutiste de la religion – en considérant à la fois qu'il y a « une seule vraie religion » et que la religion explique mieux la création du monde que la science. ... 4 % des jeunes de toutes confessions défendent une vision absolutiste de la religion tout en adhérant à des idées radicales, alors que ce chiffre est de 12 % chez les jeunes musulmans de notre échantillon »

L'étude frôle toutefois l'hérésie quand elle pousse sur le côté toutes explication de la radicalisation par le positionnement économique et social des élèves. Le manque d'intégration économique, la peur du chômage, l'exclusion sociale, etc. ont-ils favorisé la montée du radicalisme islamique lycéen ?

« Une explication purement économique ne nous paraît pas validée. L'idée d'une « génération sacrifiée » qui serait du même coup tentée par la radicalité se heurte au sentiment de relative bonne intégration de ces populations. Lorsqu'on les compare avec l'enquête témoin réalisée par Opinion Way, ils ne paraissent ni plus ni moins confiants en l'avenir que l'ensemble de la jeunesse française, et croient tout autant en leurs capacités de poursuivre des études après le bac et de trouver un emploi satisfaisant. »

Ces jeunes musulmans ont toutefois offert aux chercheurs un merveilleux paradoxe : ils ont reconnu ne pas souffrir de racisme ou d'une quelconque discrimination. Mais simultanément, ils se sont présentés comme des victimes. En réalité, Ils n'étaient pas les victimes d'un système structurellement raciste - lequel n'existe pas - mais ils adhéraient à une idéologie de la victimisation, qui clame qu'en raison de leur race et de leur religion, les jeunes lycéens musulmans sont (forcément) victimes de discrimination

« Le sentiment d'être discriminé est deux fois plus marqué dans notre échantillon, notamment chez les jeunes de confession musulmane ou d'origine étrangère. Nous devons envisager que les facteurs religieux se conjuguent avec des questions identitaires, mêlées à des sentiments de victimisation et de discrimination, pour expliquer l'adhésion à la radicalité ».

Si l'islam est le moteur premier de la radicalisation, l'idéologie dominante de la victimisation est bel et bien le second moteur.

« Les jeunes musulmans qui se sentent discriminés adhèrent plus souvent à des idées radicales que ceux qui ne se sentent pas discriminés ».

L'interprétation politique politique qu'il est possible de tirer de ces résultats a de quoi inquiéter. Si le niveau d'intégration sociale est bon, si la performance d'un jeune musulman à l'école est bonne et si la profession de ses parents n'est pas en cause, il n'en reste pas moins qu'il est quatre fois plus susceptible qu'un jeune chrétien d'adhérer à des idées radicales.

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« Cette solidité de l'effet islam, c'est peut-être l'enseignement le plus surprenant de cette étude », souligne Olivier Galland. « Cela se confirme dans les statistiques lycée par lycée. Quelle que soit leur sociologie, les jeunes musulmans y affichent une propension identique à la radicalité ».

Cette étude n'est pas la première à mettre en évidence le processus de radicalisation des jeunes musulmans en France. En 2016, l'Institut Montaigne avait estimé qu'un jeune musulman sur deux pouvait être catalogué d'intégriste. Mais l'étude CNRS est la première à relier radicalisation et idéologie de la victimisation. Le discours victimaire est le discours que l'État, la plupart des politiciens (droite et gauche) et les médias offrent aux musulmans en gage d'apaisement et de bonne volonté face à une colère et une violence islamiques qu'ils ne partagent pas et comprennent encore moins. Mais il s'agit d'un marché de dupes, car les musulmans se saisissent de leur victimisation comme excuse – et justification - de tout acte terroriste qu'ils pourraient commettre.

Cette culpabilité imaginaire offerte par les « blancs » aux « basanés » non seulement n'est pas utile, mais pire, elle ne fonctionne pas. Loin d'apaiser la violence, elle l'alimente. La victimisation contribue à la radicalité, alimente la violence des jeunes de banlieue ou les terroristes recrutent mais aussi bloque toute compréhension de la radicalité.

La meilleure preuve en a été fournie le 17 février 2017, quand le président français François Hollande s'est précipité au chevet de Théo, un jeune homme de 22 ans qui affirmait avoir été violé par la police avec une matraque au cours d'un contrôle antidrogue particulièrement difficile. Alors qu'une enquête judiciaire était en cours et que les déclarations du jeune homme n'avaient rien d'avéré, le chef de l'Etat a ouvertement pris le parti de la « victime » présumée contre la police, ouvrant ainsi la voie à trois semaines d'émeutes urbaines. Non seulement la visite présidentielle au lit d'hôpital de Théo n'avait rien apaisé, mais elle avait justifié une nouvelle vague de violence dans les banlieues.

Quand le candidat Emmanuel Macron s'est déclaré en faveur de la « discrimination positive » (une subvention de 15 000 € d'argent public pour toute entreprise qui embauche un jeune de banlieue), il a affirmé sans le dire publiquement que la France est un pays raciste ou l'embauche se produit sur des critères raciaux et religieux. Un nouveau geste d'apaisement mais qui en réalité, brouille le message réconciliateur et favorise le ressentiment et la colère des exclus de la mesure comme de ceux qu'elle favorise.

La France compte la plus grande communauté musulmane, la plus grande communauté juive, la plus grande communauté chinoise et la plus grande communauté arménienne d'Europe. Le modèle d'intégration français a fonctionné efficacement pour tous ces groupes sauf les musulmans. Un pourcentage croissant de musulmans en France n'accepte pas- ou plus - les règles communes au nom de la religion et au nom de leur statut permanent de « victime ».

Les dirigeants des grands partis politiques, le gouvernement et les médias qui plaident toujours coupable d'un racisme imaginaire feraient bien de comprendre enfin que, loin d'apaiser la colère, l'entretien de cette victimisation permanente ne fait que généraliser le ressentiment. Point n'est besoin d'être prophète en son pays pour prédire que, si rien ne change, le quinquennat qui s'avance produira un lot accru de malheurs et de violence.

Yves Mamou, auteur et journaliste basé en France, a travaillé pendant plus de vingt ans au journal Le Monde.

dimanche, 28 mai 2017

Massenmigration in welthistorischer Perspektive

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Massenmigration in welthistorischer Perspektive

Der Untertitel dieses Buches, Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung, ist dagegen irreführend. Das ist gut so. Zu diesem Thema gäbe es schließlich wirklich nichts mehr zu sagen. Wer bis jetzt nicht begriffen hat, daß ein Solidarsystem nur aufgrund der Exklusivität seiner Leistungen funktionieren kann, daß auf gut Deutsch „wir nicht das Sozialamt der Welt sein können“, ohne unsere Sozialsysteme durch Überbeanspruchung in den Zusammenbruch zu treiben, der wird es nie verstehen.

Zum Glück hat Rolf Peter Sieferle (1949-2016) weit mehr zu bieten als diese Trivialität. In Das Migrationsproblem versucht er das Phänomen der Masseneinwanderung innerhalb des funktionalen Rahmens der heutigen westlichen Demokratie zu erklären und geschichtlich einzuordnen. Das alles geschieht auf knappen 124 Seiten. Sieferles Problem besteht daher nicht, wie der Titel befürchten ließ, in der ewigen Wiederholung des bereits Gesagten. Im Gegenteil: Bei diesem Großessay – das Wort „Studie“ taugt hier wirklich nicht – muß er sich den Vorwurf gefallen lassen, die Masse gebündelt präsentierter Einsichten kaum zusammenhalten zu können.

Ebenso lesbar wie umfassend

Trotz des Mangels an innerer Struktur bleibt das Buch jedoch ebenso lesbar, wie es umfassend ist. Es gelingt Sieferle vom Kern seiner Erörterung, der destruktiven Wechselwirkung zwischen Sozialstaat und Einwanderung, in welcher der Sozialstaat die Einwanderer anzieht und diese den Sozialstaat überdehnen, Verbindungen in fast alle Richtungen aufzubauen.

Er beginnt mit den Ursachen der Migration und macht deutlich, daß es angesichts der Bevölkerungsexplosion der Dritten Welt keinen relevanten Unterschied zwischen Wirtschaftsmigranten und Bürgerkriegsflüchtlingen gibt. Vom welthistorisch unvermeidlichen Rückgang der „Bürgerschaftsrente“ in den alten Industrieländern geht er über zur Entlarvung der verschiedenen Narrative, mit denen die Politik der Masseneinwanderung ihr Handeln bemäntelt.

Einwanderer stoßen nicht in „leere Räume“

Insbesondere eine einfache Erkenntnis verdient es gerade auch von den Gegnern des multikulturellen Experiments zur Kenntnis genommen zu werden: Die derzeitige Masseneinwanderung hat nichts mit der rückläufigen Demographie der entwickelten Länder zu tun. Diese ist vielmehr eine gesunde Entwicklung in einer Zeit, in der das Massensterben durch Infektionskrankheiten glücklicherweise der Vergangenheit angehört.

Die „Invasoren“ (org. Sieferle) stoßen nicht in leere Räume vor. Im Gegenteil, sie ziehen normalerweise aus dünner besiedelten in dichter besiedelte Gebiete. Sieferle leugnet nicht den von Gunnar Heinsohn postulierten demographischen Druck des Jugendüberschusses, aber die komplementäre Idee eines demographischen Soges aus dem kinderarmen Europa, der ja immer ein „selber schuld“ impliziert, verweist er ins Reich der Legenden. Dasselbe gilt für die sich selbst so bezeichnende antiimperiale Ideologie, die die Armut der Dritten Welt durch angeblich ausbeuterischen Handel mit der Ersten erklärt. Als ob diese Länder nicht schon lange vor der Kolonialzeit arm gewesen wären und das Handelsvolumen der Industrieländer untereinander nicht ihren Warenaustausch mit den Entwicklungsländern um ein Mehrfaches überstiege.

Die ochlokratische Degeneration

Dabei spricht Sieferle den Europäern keineswegs die Verantwortung für ihr derzeitiges Dilemma ab. Im Gegenteil, er betrachtet ihre gegenwärtigen politischen Systeme als unreformierbar korrumpiert. Manchmal beschleicht einen dabei der Verdacht, der unspektakuläre Titel des Buches diene der Verschleierung, um zumindest das Geschrei der Sorte bundesrepublikanischer Kritikaster abzuhalten, die solch ein Buch sowieso nicht lesen, aber bei einer treffenderen Inhaltsbeschreibung schon wegen des Titels in das übliche Gekreische verfallen wären.

Sieferle sieht unsere Demokratie jedenfalls in vollem ochlokratischen Verfall, der sich an der steigenden Staatsverschuldung, die ja nichts anderes als Konsum auf Pump ist, geradezu messen lasse. Kurz erörtert er die Probleme der verschiedenen Formen staatlicher Degeneration um schließlich die Frage zu stellen, ob das chinesische System nicht besser geeignet wäre die Nachhaltigkeitsprobleme des 21. Jahrhunderts zu bewältigen.

Universalistische Ethik und tribalistische Moral

In dieser Ochlokratie wirke nun die universalistische Ethik der Gleichheitsideologie katastrophal. Das infantilisierte Volk wähle auch in der Ethik den Weg des geringsten Widerstandes und finde nichts dabei, sich durch die Aufnahme unintegrierbarer „Barbaren“ (org. Sieferle) jenes gute Gewissen zu kaufen, daß in den Wohlfahrtszonen zum Lebensstandard gehöre.

Hier liegt jedoch auch die größte Schwäche des Buches. Sieferle, der sonst weit mehr Erscheinungen erörtert, als hier behandelt werden können, schweigt sich über die Entstehung und Verbreitung der multikulturellen Ideologie aus. Sie scheint ihm vom Himmel gefallen, ein unabwendbares Schicksal der abendländischen Zivilisation. Lediglich den Nationalsozialismus macht er als Ursache aus. Hier verfällt Sieferle jenem ganz speziellen konservativen Auschwitzkult, der Hitler die Schuld am eigenen Versagen zuschiebt. Angesichts eines solchen Verhängnisses kommt es ihm gar nicht mehr in den Sinn sich zu fragen, ob die gegenwärtige metapolitische Misere nicht vielmehr das Ergebnis harter propagandistischer Arbeit der Linken war, die mit ebensolchen Anstrengungen auch in die Mülltonne der Geschichte getreten werden kann. Stattdessen nimmt das Buch entschieden defätistische Züge an.

Wieder einmal die Deutschen

Mit dem Holocaust als Ursache des Multikulturalismus stößt Sieferle auch auf eine merkwürdige Version der These vom deutschen Sonderweg, die sich durch das ganze Buch zieht. Gerade Deutschland erscheint ihm als das unangefochtene Zentrum und der Ausgangspunkt des multikulturellen Wahnsinns. Damit verglichen sei der restliche Westen noch relativ normal. In seinem anderen Nachlaßwerk, Finis Germania, wird dies noch deutlicher, gepaart mit einer für solche Ansichten nicht untypischen Anglophilie, die das gegenwärtigen England und Amerika, aber auch Frankreich als „bürgerlich-aristokratische Welt“ bezeichnet.

Angesichts des jahrzehntelang von keiner Polizei behinderten Handels pakistanischer Banden mit englischen Mädchen, den regelmäßig brennenden französischen Vorstädten und der absurden Exzesse amerikanischer social justice warriors, dürften jedoch alle auf deutsche Besonderheiten verweisenden Erklärungen der multikulturellen Ideologie schwer haltbar sein. Damit ist es freilich auch nicht möglich, sich durch den Verweis auf ein angebliches geschichtliches Verhängnis von der eigenen Handlungsverantwortung loszusprechen.

Die eigentlichen Probleme

Sehr sinnvoll ist hingegen Sieferles Einordnung des Migrationsproblems in die geschichtlichen Horizonte unserer Zeit. Angesichts seiner langjährigen Beschäftigung mit dem Thema ist es nicht verwunderlich, daß er hier vor allem an die unbewältigten energiewirtschaftlichen Fragen unserer industriellen Zivilisation denkt. Die gegenwärtige Wirtschaftsweise zerstöre rasch die eigenen Grundlagen und eine neue Nachhaltigkeit sei nur durch massive technologische Durchbrüche – und keineswegs durch Nullwachstum – möglich.

Ob ein islamisiertes oder afrikanisiertes Europa zu dieser tatsächlichen Menschheitsaufgabe seinen Beitrag wird leisten können, sei doch mehr als fraglich. Mit dieser Einordnung zeigt Sieferle das Migrationsproblem als das auf, was es letztlich ist: Ein neuer Barbarensturm, den wir angesichts drängendster anderer Probleme derzeit brauchen können wie einen Kopfschuß.

Rolf Peter Sieferle: Das Migrationsproblem. Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung. Die Werkreihe von TUMULT#01. Hg. von Frank Böckelmann. 136 Seiten.

Bildhintergrund: Regina Sieferle (privat)CC-BY-SA 4.0

Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

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Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Tout le monde a souligné à foison leur ressemblance. Or j’avais signé aux Belles Lettres en 2008 un contrat sur Boris Vian et notre modernité. Je vivais alors dans la Bolivie de mon cher Evo Morales, plus précisément à Sucre (et dans le Gran hôtel de Che Guevara qui plus est, un trois étoiles à neuf euros), et malheureusement l’Alliance française du coin de la rue n’avait pas un seul exemplaire de l’œuvre du maître ! Le web était moins riche que maintenant et je n’honorai donc pas mon contrat. Et comme on ne versait plus d’à-valoir…

J’ai tout de même retrouvé quelques textes, et je les donne à mes lecteurs préférés...

"On est curieusement entrés dans l'ère de l'écume des jours"

De l'écume des jours ? Oui, celle de Boris Vian, qui se résume à deux axes, par-delà les provocations verbales du petit maître oublié : les gens deviennent puérils, ludiques, et l'espace, l'espace vital surtout se rétrécit.

Comme nos contemporains, les "adulescents" de Vian sont très ludiques ; ils sont aussi techno-dépendants, rêvent de pianocktail et de patinage ; ils ne sont pas très sexués et ils ne sont pas, mais alors pas du tout politisés. Ils rêvent d'être des ignares, et d'ailleurs on va tuer le Jean-Sol Partre national (ah, nos intellos rive gauche !) pour bien marquer ce rêve américain. On rêve de jazz et de négritude, comme aujourd'hui de rap et d’exotisme cheap. Avec ces certitudes, on ignore où l'on est, on ignore même si l'on est. Vian a célébré le modèle du jeune con, qui allait vieillir un beau jour (le jeune, pas le con). Et on a fait de cela le modèle du progrès, du moderne, de la jeunesse, de la mode. Imaginez les héros de Boris Vian avec cinquante de plus, et vous avez les retraités d’aujourd’hui…

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Mais surtout, parce que l'histoire de la bêtise prendrait trop de place, il y a une diminution d'espace. Lorsque la pauvre Chloé devient malade, l'appartement commence à diminuer. J'ai évoqué ironiquement l'odyssée de l'espace, où d'ailleurs on voit les cosmonautes mener des vies considérablement médiocres ; mais cette odyssée est devenue une descente aux abysses. L'individu post-historique est surtout post-spatial, il n'a pas de maison, pas d'appartement ; ou bien il a trois fois moins de place que son grand ancêtre de la Nouvelle Vague (sur ce sujet j’ai bâti mon roman décalé comme on dit, et onirique), et il lui faut travailler pour rembourser, ou plutôt vivre pour rembourser, puisque le travail ne suffira pas, qu'il sera toujours moins rétribué, quand ses études auront été inutilement rallongées. Il faut 500 mois de SMIC pour acheter un deux-pièces dans notre beau Paris.

La diminution d'un espace vital n'est pas sans effet : on a réduit l'espace habitable depuis Thatcher et aussi –surtout – depuis l'euro, et les gens se sont calmés. Ils ont été réduits à la portion congrue, réduits en part de marché, réduits à la merci de l'ennemi. Dans une société où l'on peut plus respirer, se loger, fumer en discutant, ou discuter en fumant, se garer, se déplacer, s'exprimer, on se doute que la possibilité de changement radical, si elle venait encore à l'esprit de quelques-uns capables de structurer leur pensée, serait de facto impossible à exécuter ».

Je rajoute ce texte de célébration du triste maître de ma jeunesse giscardienne :

Il y a cinquante ans mourait Boris Vian. A bien des égards la présence de cet auteur s’est faite discrète, d’autant que les temps qui courent souvent trop vite ont tendance à oublier jusqu’à leurs pères. Pourtant, Boris Vian fait partie d’un patrimoine bien vendu, mais qui ne s’est jamais internationalisé ou même exporté, ni sous la forme de chansons ni sous celle de romans.

Boris Vian c’est la douceur de vivre des années 50, l’intrusion de la sacro-sainte modernité dans la France dite moisie, le sens de l’humour et de la générosité, le refus de tous les chauvinismes et de toutes les intolérances... C’est aussi le sens de l’amour et de la légèreté, la célébration de la jeunesse et de la nouveauté.

France & surmodernité

La société médiatique adore se célébrer : espérons qu’elle saura célébrer Boris Vian, car elle lui doit beaucoup. Vian a été en effet le prophète de la révolution culturelle qui a fait de la vieille mère des arts, des armes et des lois cette fille de Marx et de coca-cola, du fast-food et de Canal +. Vian, sans le vouloir, partout où il a mis le doigt, l’a bien mis. Il a fait un sans-faute dans son œuvre, la plus sérieuse comme la plus décalée, la plus tragique comme la plus dérisoire pour ajourner la France et la mettre à la hauteur de la modernité. Mais la France est fatiguée : aussi userons-nous du terme de surmodernité pour exprimer cet état de dépression satisfaite dans laquelle se trouve le pays. Il y a en effet un double enjeu chez Vian : un enjeu euphorique et un enjeu dramatique.

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Exception française & fou-rire

Il y a une dizaine d’années, nous pouvions encore sans rire évoquer ou dénoncer une exception française ; exception que Marc Bloch avait définie ainsi : nous nous reconnaissons aussi bien dans le sacre de Clovis que dans la Fête de la Confédération. La France de gauche comme la France de Droite aimait ses lieux de la mémoire, ses petites fêtes, son 14 juillet, sa Jeanne d’Arc, sa colline inspirée, ses faubourg Saint-Antoine.

Avec Boris Vian, c’est tout cet apanage qui a disparu. On entra dans un procès de déculturation totale, d’américanisation-dépression avec un rejet complet de sa culture et de sa civilisation. Nous y reviendrons.

Vian a réglé ses comptes ou plutôt ses contes avec une France du passé et dépassée qu’il détestait. Il l’a fait avant beaucoup d’autres, et nous l’avons tous suivi.

Nous naviguerons entre américanisation et dépression. Comparez la bonne humeur pornographique d’On tuera tous les affreux (un ex-savant nazi fabrique des modèles nymphomanes et des politiciens sur une nouvelle île du Dr Moreau) à l’atmosphère grise et française de l’arrache-cœur, de l’herbe rose ; comparez ce refus empathique de la petite France profonde et de son clocher fatidique à l’adoration de la grande agglomération yankee et polluée, bourrée de limousines, de gros bras et de filles délurées – et puis vous comprendrez pourquoi ces Français soi-disant exilés à Chicago (764 morts pour ce qui va de cette année) ont voté pour le candidat des supermarchés et du progrès sociétal. Attendez-vous à une réduction de mètres (maîtres) carrés et à une énième révolution culturelle comme celles que promouvait Vian dans ses chansons dérisoires.

Les petites chansons ont certes vieilli car elles étaient de piètre qualité, comme les romans sauce surréaliste, mais elles donnaient l’inspiration du jour et à venir : le changement de sexe (bourrée de complexes !), la complainte du progrès avec le partage des biens (ah, Gudule, écoute-moi…) entre divorcés-remariés, et toute cette entropie de bistrot branché qui nous préparait à la culture détonante de Canal+ et de l’ère bobo. Le slogan de l’arche Delanoë était d’ailleurs de changer d’ère. Vian nous aurait concocté une laide chanson sur les Google babies vendus aux couples LGBT, conçus en Israël et incubés en Inde par des mères porteuses payées trois dollars. Avec le fou rire.

Un dernier mot : le mutant de la gauche libérale et sociétale a écrit une chanson nommée le déserteur. Or c’est bien ce qui résume notre époque. La France est devenue un pays de déserteurs, la France, comme tant d’autres pays occidentaux aussi, est un pays de désertion (revoyez les films de Godard, Tati, Risi et Fellini pour l’Italie pour analyser ce que je veux dire). Cela n’empêchera pas de faire la guerre nucléaire pour Soros et les oligarques humanitaires.

Le cas Vian confirme en tout cas que le Macron-cosmos va naviguer à 80-85% de satisfaits, car vous n’imaginez pas ce qu’on peut faire du peuple français…

Sources

L’écume des jours ; l’arrache-cœurs ; et on tuera tous les affreux ; chansons

Bonnal – les maîtres carrés (roman héroï-comique)