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mardi, 15 février 2022

Dislocations politiques et révolutions systémiques

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Dislocations politiques et révolutions

 

systémiques

 

La Russie, la Triade et l'onde de choc

 

de la crise ukrainienne

 

Irnerio Seminatore

 

Source: https://www.ieri.be/fr/publications/wp/2022/janvier/dislo...

 

TABLE DES MATIÈRES

AVERTISSEMENT

L'HÉGÉMONIE ET LA PUISSANCE GLOBALE

LA PUISSANCE GLOBALE ET SES ATTRIBUTS. LE LINKAGE, LA DIPLOMATIE TOTALE, L’ « ALLIANCE GLOBALE » ET LA « GUERRE HORS LIMITE »

STABILITÉ ET CRITIQUES DE L'HÉGÉMONIE

ASYMÉTRIE ET INCERTITUDES STRATÉGIQUES

DEREGULATION ET PRECARITE STRATEGIQUE DU SYSTÈME INTER-ETATIQUE

L’ERE DE L’ASYMETRIE

LES STRATÉGIES DES « COMBINAISONS CROISÉES »

STABILITE ET INSTABILITE DE L’ORDRE HEGEMONIQUE

HÉGÉMONIE ET EMPIRE

THEORIES DES CYCLES HEGEMONIQUES

STRAUSZ-HUPE ET LES REVOLUTIONS SYSTÉMIQUES

SECURITE ET SOUVERAINETE

 L’UKRAINE, LA MER NOIRE ET LE THEATRE BALTIQUE

LA RUSSIE ET SES CONCEPTIONS POLITIQUES DE POLITIQUE ETRANGERE. LA RUSSIE EST ELLE A L’OFFENSIVE ?  

L’HYPOTHESE D’INVASION DE L’UKRAINE ET L’ONDE DE CHOC PREVISIBLE                     
           

AVERTISSEMENT

Ce texte est divisé en deux parties, dont la première, à caractère académique, fait référence à l’Hégémonie et à ses interprétations et figure sur le site www.ieri.be

La deuxième partie, à orientation stratégique, s’insère dans le débat sur la sécurité européenne et sur les événements de dislocation politique en Europe de l’Ouest.

DEUXIEME PARTIE

SECURITE ET SOUVERAINETE

La grande majorité des analystes expriment  la conviction que le système international actuel opère une transition vers une alternative hégémonique et ils identifient les facteurs de ce changement, porteur de guerres  de haute intensité, dans une série de besoins insatisfaits et principalement dans l’exigence de sécurité, repérable dans les conflits gelés et dans les zones d’influence disputées (en Europe, dans les pays baltes, en Biélorussie et en Ukraine et, en Asie centrale, au Kazakhstan , au  Kirghizistan, Afghanistan et autres points parsemés). L’énumération de ces besoins va de l’instabilité politique interne  et de ses problèmes  irrésolus, mais sujets à l’intervention de puissances extérieures, à  l’usure des systèmes politiques démocratiques, gangrenés en Eurasie, par l’inefficacité ou par la corruption et, en Afrique, par le sous-développement, l’absence d’infrastructures modernes, la santé publique et une démographie sans contrôle. Cependant le trait prédominant et grave demeure l’absence, au niveau du système, d’un leadership mondial établi, capable d’imposer et de faire respecter les règles créées par lui-même.

Or, sans la capacité d’imposer la stabilité et de s’engager pour la défendre et sans pouvoir compter sur la relation symbiotique entre l’hégémonie déclinante (USA) et l’hégémonie montante (Chine), comme ce fut le cas entre la Grande Bretagne et les Etats-Unis,  l'Hégémon ne peut exercer une prépondérance de pouvoir, par la diplomatie, l’économie, la coercition, ou la persuasion, que s’il ne garde pas  une suprématie inégalée, dans au moins un aspect essentiel du pouvoir international (armée, organisation militaire, avancées technologiques, ou autres).

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Fiche didactique sur le modèle de Modelski (en anglais): https://www.e-education.psu.edu/geog128/node/646

Or, selon le modèle de Modelski, les guerres majeures relèvent essentiellement de décisions systémiques. Elles doivent tenir compte de l’échiquier mondial, de la constellation diplomatique et du jeu des alliances, mais aussi de l’intensité et de la durée d’un engagement militaire éventuel ; en particulier  de mauvais calculs et des pulsions irréfléchies et revanchardes de certains acteurs (Kiev -Donbass).

Un signe d’affaiblissement de la puissance hégémonique est constitué en outre par la considération, réelle ou symbolique, que l’acteur dominant n’est plus bénéfique ou déterminant pour les grandes puissances ainsi que pour la communauté internationale. La manifestation la plus évidente de ce retournement du poids international de l’Hégémon, repose sur le rabaissement diplomatique, la perte de rang et l’exclusion des négociations diplomatiques de ses alliés les plus proches (Union Européenne). C’est le signe d’une régionalisation contre-productive de la sécurité et de la distinction entre théâtres d’action futurs.

L’UKRAINE, LA MER NOIRE ET LE THEATRE BALTIQUE

Alors qu’aux frontières de l’Ukraine, une guerre de haute intensité ne peut être exclue et que les politiques extérieures de deux des puissances de la Triade (les Etats-Unis et la Russie) testent leurs volontés et déterminations réciproques en Europe centrale et orientale, la géopolitique de cette zone, apparait divisée, aux yeux de la Russie en deux théâtres, la Mer Noire et la Mer Baltique et comporte deux stratégies différenciées.

Dans la Mer Noire, depuis la guerre de 2008 entre la Russie et la Géorgie, puis à partir de 2014, avec le retour de la Crimée dans le giron de la mère-patrie, s’exerce une prédominance militaire russe, contrastée par les agissements militaires de la Turquie, gardienne des détroits du Bosphore et des Dardanelles selon la Convention de Montreux (1935). Moscou y montre une préoccupation légitime, face aux tentatives de l’Otan de prendre de l’ascendant dans son flanc Sud, en menaçant directement le cœur de la Russie et en brisant la continuité stratégique avec la Syrie, la Méditerranée, le Proche et Moyen-Orient et le Golfe.

Dans la deuxième en revanche, depuis 2010, l’hypothèse d’une projection des forces russes vers le théâtre de la Baltique (Estonie, Lettonie et Lituanie, auxquelles il faut joindre récemment la Finlande et la Suède), est l’un des scénarios d’affrontement prévisibles, selon le documentaire de la chaine britannique BBC, Word War Three. Inside the War Room. L’impact psycho-politique de cette hypothèse, prenant en considération le caractère indéfendable de ces pays par l’Otan et par l’Occident, a eu pour but d’influencer la politique régionale de l’Hégémon, sollicité à intervenir. Par la mise en œuvre d’une dissuasion par le déni, les pays baltes sont ainsi parvenus à influencer les orientations de l’Allemagne et des Etats-Unis, dans la conception de contre-mesures, politiques, économiques et énergétiques (blocage de Nord Stream 2), ainsi que le durcissement de la position de la Pologne.

A l’échelle globale, la surextension impériale de l’Hégémon, disposant de bases militaires dans plus de cinquante-cinq pays, produit d’elle-même des stress stratégiques et s’approche de plusieurs points de rupture.

Par ailleurs la vulnérabilité des pays de la Baltique, mise en exergue par un rapport de la Rand Corporation de 2016, a influencé le renforcement stratégique de la part de Moscou à Kaliningrad, dans la conception de sa défense du flanc occidental. L’extension des tensions et des intérêts en conflit entre la Russie, l’Otan et l’Europe occidentale, dans l’élargissement du cadre d’action de l’alliance atlantique et son rapprochement à Moscou, justifie la question capitale suivante : la Russie est-elle à l’offensive ? La réaction russe à ce rapprochement progressif de la menace est indéniablement liée, dans la pensée et dans les perceptions stratégiques russes au système de défense anti-missiles et engendre inquiétude et exacerbation pour la volte-face américaine consécutive à la dissolution de pacte de Varsovie.  

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Ces sentiments remontent aux promesses liées à l’effondrement de l’Union Soviétique et à la disparition illusoire de la notion d’ennemi. La réponse à cette question pose par ailleurs l’exigence d’un recours à des explications d’ordre historique et culturel, car, à l’opposé de la géopolitique occidentale, s’exprimant en termes de souveraineté juridique et abstraite, la géopolitique russe se conçoit en termes de rapports de forces et de zones d’influence. Autrement dit, dans le sens classique du réalisme politique. Les intérêts de sécurité de la Fédération russe vont jusqu’à la revendication de droits historiques (Crimée, étranger proche). Sur la base de cette clé de lecture, on ne sera pas surpris de la demande par Moscou, d’un engagement écrit pour une reconnaissance de ses droits. Ceux-ci sauraient interprétés comme une satisfaction de prestige pour la place de la Russie dans les affaires mondiales. Ainsi le déplacement de l’accent diplomatique sur un accord de principe justifierait paradoxalement les évidences de l’histoire et de la géographie, par l’abstraction formelle du droit, autrement dit sur le contraire d’une ligne politique traditionnelle, appuyée sur le réalisme, la méthode coercitive et l’image de la puissance.

L’HYPOTHESE D’UNE INVASION DE L’UKRAINE ET L’ONDE DE CHOC PREVISIBLE

Or, la puissance réelle et la balance mondiale du pouvoir renvoient au système international et au troisième pilier de la triade, l’Empire du milieu.

La montée en puissance de ce dernier apparait renforcée par l’offensive politico-diplomatique de l’Hégémon en Europe et provoque un rapprochement de la Russie et de la Chine. Le renforcement des liens entre la Russie et les pays d’Asie centrale est ainsi le corrélat continental de la stratégie océanique de l’Hégémon dans l’Indo-Pacifique, par la stipulation d’une alliance tripartite (AUKUS), entre les Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Australie, en fonction antichinoise. Ce Traité actualise la politique du containment de la guerre froide, celle des puissances de la mer contre les forces militaires de la masse continentale, solidaires du même enjeu.

Ainsi, la modification régionale des conditions de sécurité en Europe, en apparence irréversible, sera le détonateur d’une onde de choc, qui transformera la configuration politique du continent et la balance mondiale, modifiant la hiérarchie de pouvoir au sein de la Triade et plus en général la multipolarité planétaire. L’instabilité du système internationale en sera affectée et convergera avec force dans la révolution systémique de l’âge moderne, décrite par Strausz-Hupé.

Bucarest le 27 janvier 2022

 

Alexander Dugin : Alors que les libéraux échouent, un nouveau monde dirigé par la Russie et la Chine a émergé

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Alexander Dugin : Alors que les libéraux échouent, un nouveau monde dirigé par la Russie et la Chine émerge

亚历山大·杜金:自由主义者功败垂成,中俄引领的新世界已经出现了

Source : http://www.4pt.su/zh-hant/content/ya-li-shan-da-du-jin-zi-you-zhu-yi-zhe-gong-bai-chui-cheng-zhong-e-yin-ling-de-xin-shi-jie?fbclid=IwAR0yqNA0ZiutSxwwrO-dTLuUfIGHOgYboYcnO1ghUGKHWZPpHOAWMyiSrn4

La crise actuelle des relations de la Russie avec l'Occident n'a rien à voir avec le gaz, le pétrole, l'énergie ou l'économie en général. Les tentatives d'expliquer la politique en termes de théorie des "prix", comme le fait Daniel Yergin, sont futiles et superficielles. (Note : Daniel Yergin est un auteur américain qui a écrit un livre sur la relation entre le pétrole et le pouvoir et la richesse intitulé The Prize (= "Le Prix"). Nous avons affaire à des processus civilisationnels et géopolitiques dans lesquels les questions économiques et énergétiques sont secondaires, ce sont simplement des outils à emprunter.

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D'un point de vue civilisationnel, tout est question d'idéologie, surtout sous l'administration démocrate de Biden. L'administration américaine actuelle est composée de mondialistes extrémistes, de néoconservateurs et de faucons libéraux. Ils observent que le monde unipolaire, l'idéologie libérale mondiale et l'hégémonie occidentale sont en train de s'effondrer, et ils sont prêts à tout - même à déclencher une troisième guerre mondiale - pour empêcher que cela ne se produise.

Les mondialistes ont de nombreux ennemis - l'islam, le populisme (y compris Trump), le conservatisme, l'islam politisé, etc. Mais seules deux puissances ont un réel potentiel pour défier cette hégémonie - la Russie et la Chine. La Russie est une puissance militaire, tandis que la Chine est une puissance économique.

Cela laisse de la place pour des manœuvres géopolitiques. Pour Biden, il était important de couper la Russie d'une Europe qui voulait son indépendance. Le problème de l'Ukraine est donc apparu et la crise du Donbass s'est aggravée. La Russie et Poutine ont été diabolisés et accusés de vouloir envahir un pays voisin. Bien que l'invasion n'ait pas vraiment eu lieu, Washington a agi comme si c'était le cas.

Il s'en est suivi des sanctions et même la possibilité de mesures militaires préventives dans la région du Donbass. Puisque tous les Occidentaux croient que la Russie va envahir le pays, toute action militaire des Ukrainiens dans le Donbass, soutenue par l'OTAN, sera considérée comme une "légitime défense". Dans le même temps, on estime également qu'une campagne médiatique contre la Russie empêchera toute réponse appropriée de la part de Moscou. Le conflit sur le gaz et Nord Stream 2 n'est qu'un outil technique pour une guerre de classement.

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La situation est la même pour la Chine. Biden a déjà créé une coalition anti-chinoise avec l'accord AUKUS des pays anglo-saxons (Australie, Royaume-Uni) et le mécanisme QUAD des pays asiatiques (Japon, Inde). La pierre d'achoppement préparée pour la Chine cette fois-ci est Taïwan (comme l'Ukraine l'est pour la Russie). L'objectif ultime est de saper et d'empêcher l'"expansion économique" de la Chine qui y procède par le biais de l'initiative Belt and Road.

L'alliance entre la Russie et la Chine, combinée aux tentatives de la Russie de faire revivre la "Grande Profondeur" en associant l'initiative "Grande Eurasie" à l'initiative Belt and Road (comme annoncé par les dirigeants russes et chinois il y a quelques années). Une nouvelle "Grande Profondeur" signifierait la fin irréversible de l'hégémonie occidentale. La récente rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping montre sans aucun doute que le projet de "Grande Eurasie" est sérieux et poursuivi avec détermination. En conséquence, l'ultra-libéral et mondialiste Soros a lancé une attaque féroce contre la Chine.

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Tout ceci est un cas classique de géopolitique, répétant le projet atlantiste qui va de Mackinder à Brzezinski, c'est-à-dire qu'il y a un duel entre la puissance maritime (libéraux, mondialistes) et la puissance terrestre (Eurasie).

Dans le même temps, la Russie et la Chine pourraient accueillir dans leur giron d'autres Etats prétendants participer à l'émergence d'un monde multipolaire.

- l'Amérique latine (comme l'a souligné le président argentin Albert Fernandez lors de sa visite à Moscou, et comme l'évoquera certainement le président brésilien Bolsonaro lors de sa visite en Russie).

- le monde islamique (qui rêve de se libérer du contrôle occidental - avec l'Iran, la Turquie et le Pakistan à l'avant-garde), et

- l'Afrique (où la Russie et la Chine ont commencé à purger les régimes fantoches mis en place et consolidés jusqu'ici par les Français),

- et, enfin, le continent européen lui-même (qui est de plus en plus fatigué de subir l'atlantisme et rêve de devenir lui-même un pôle - bien que l'élite libérale atlantiste soit toujours au pouvoir en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne, ces idées sont de plus en plus populaires dans ces pays).

Seuls l'Inde (en raison de ses conflits avec la Chine et le Pakistan), le Japon (toujours sous le contrôle étroit des États-Unis) et certains États fantoches mondialistes restent du côté des perdants de toute évidence. C'est devenu une véritable honte d'être du côté des perdants.

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Cela affecte également l'idéologie. Tous ceux qui s'opposent à l'hégémonie américaine et se désintéressent des tentatives de sauvetage du monde unipolaire par Biden (dans l'esprit de la "Ligue des démocraties") commencent également à prendre leurs distances avec les dogmes libéraux - surtout lorsqu'ils apparaissent sous leur forme actuelle, dégoûtante et pathologique (la légalisation de l'homosexualité, de la bisexualité, du transsexualisme, du mariage homosexuel et d'autres perversions, voire l'application totalitaire radicale de ces lois ; et l'autonomisation de l'intelligence artificielle conduisant à l'émergence des menaces très réelles que la promotion agressive du "post-humanisme" par les grandes entreprises technologiques a engendrées).

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Si l'on ajoute à cela l'échec des politiques de prévention des épidémies, les vaccinations douteuses (dont l'épidémie Omicron a prouvé la totale inefficacité), les confinements irrationnels et mal organisés dans les villes, les nouvelles obligations de porter sur soi un passeport sanitaire et quasi biométrique selon les modèles totalitaires des dystopies, le tout assorti d'un système de surveillance totale, il est clair que l'effondrement du libéralisme est plus imminent que jamais. Le succès du groupe rebelle canadien des "Freedom Trucks", qui a forcé le mondialiste libéral Justin Trudeau à aller se cacher, et la popularité des candidats anti-Macron en France (de Zemmour et Marine Le Pen à Mélenchon, qui sont tous du côté anti-libéral et anti-OTAN) ne sont que quelques-uns des symptômes du processus de mondialisation. Ce ne sont là que quelques-uns des symptômes du processus de mondialisation qui annonce la fin de l'hégémonie atlantique.

Tensions à la frontière russo-ukrainienne

La Russie est maintenant confrontée directement à l'atlantisme, et la Russie devrait donc:

- opposer le globalisme à la multipolarité dans la perspective de la géopolitique eurasienne.

- s'opposer au libéralisme en poussant en avant des valeurs civilisationnelles traditionnelles, véritables alternatives constructives ; refuser les dérives LGBT et affirmer l'excellence et la préséance de la famille traditionnelle (inscrite dans la constitution) ; refuser l'individualisme méthodologique du néolibéralisme et affirmer l'État porteur d'une identité historique, etc.

La Chine soutient généralement cette approche tout comme Moscou. Pékin s'oppose également au mondialisme et à l'hégémonie occidentale, tout en défendant les valeurs traditionnelles chinoises.

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Ces points de vue ont été clairement exprimés par Poutine et Xi Jinping lors de leur dernière rencontre.

- Moscou et Pékin entendent s'opposer à toute tentative de violation de leur souveraineté (et combattre jusqu'au bout l'hégémonie et le mondialisme).

- La Chine et la Russie ont pris en compte le fait que Biden veut créer un bloc anti-chinois et activer les mécanismes de l'OTAN en Europe de l'Est, et ont l'intention de s'opposer (ensemble) à ces actions.

- Les dirigeants des deux pays ont fait allusion au bioterrorisme américain (une menace connue sous le nom de "biologie militaire américaine"), ce qui signifie en fait que les deux pays pensent que c'est l'Occident (les États-Unis et le Royaume-Uni) qui a déclenché la pandémie du nouveau coronavirus.

- Pékin soutient Moscou en Europe orientale, Moscou soutient Pékin dans l'océan Indien et le Pacifique, et Poutine a explicitement déclaré que "Taïwan est aux Chinois".

- Les deux pays condamnent l'"Union des démocraties" (l'alliance visant à maintenir l'unipolarité) et s'engagent à préserver l'ordre mondial multipolaire (ce qui doit être interprété comme une déclaration visant à préserver le système de Yalta et l'ONU).

Le bloc eurasien russo-chinois a pris forme. Tous les autres pays doivent choisir - quel côté prendre.

- Se placer du côté de l'hégémonie américaine agressive et devenue complètement folle.

- ou travailler avec le groupe des pays visant l'avènement d'une réelle multipolarité (dont la Russie, la Chine, l'Iran, le Pakistan, le Belarus, la Corée du Nord, le Venezuela, Cuba, le Nicaragua, la Syrie, le Mali, la République centrafricaine, le Burkina Faso, la Guinée, et, pas encore totalement rejoints, la Turquie, l'Argentine et le Brésil) qui s'opposent aux États-Unis afin de préserver leur souveraineté nationale et leur identité culturelle.

L'avenir est définitivement multipolaire et le bloc eurasien doit donc l'emporter. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le dernier effort pour construire un empire mondial a échoué parce que les libéraux n'ont pas été capables de consolider et de conserver leur succès, et un nouveau monde a émergé.

Cet article est une exclusivité de l'Observer. Le contenu de cet article est purement l'opinion personnelle de l'auteur et ne représente pas les vues de la plateforme. Suivez l'Observateur sur WeChat guanchacn pour lire quotidiennement des articles intéressants.

Hola

lundi, 14 février 2022

Nord Stream 2 : la guerre économique américaine contre l'Allemagne

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Stefan Schubert

Nord Stream 2 : la guerre économique américaine contre l'Allemagne

Source: https://kopp-report.de/nord-stream-2-der-amerikanische-wirtschaftskrieg-gegen-deutschland/

Quand on a de tels amis, on n'a plus besoin d'ennemis : outre la Commission européenne, l'administration américaine en particulier se permet audace sur audace. Alors que les Etats-Unis continuent d'acheter des millions de tonnes de pétrole brut directement à la Russie, Joe Biden se présente dans le bureau ovale devant la presse mondiale réunie et annonce qu'une escalade dans la crise ukrainienne signifierait la fin du gazoduc germano-russe Nord Stream 2. Le chancelier allemand se tient à côté comme un écolier bien sage et reste silencieux.

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L'Allemagne a un besoin urgent de livraisons de gaz en provenance de la Russie, riche en matières premières. Juste maintenant, alors que le gouvernement de gauche exécute l'œuvre néfaste de Merkel et impose par étapes de plus en plus drastiques le soi-disant tournant énergétique sans se soucier des conséquences. Le célèbre Wall Street Journal a publié dès 2019 un article sur la politique énergétique allemande au titre évocateur : World's Dumbest Energy Policy ("La politique énergétique la plus stupide du monde").

Oubliez toutes les justifications des sanctions demandées contre la Russie, les droits de l'homme, le droit international et les élucubrations habituellement citées. Lors de l'invasion des Américains en Afghanistan, en Irak et en Syrie, ces mêmes voix sont d'ailleurs restées muettes.

Il s'agit tout simplement pour les Américains d'imposer leurs propres intérêts économiques. Cela n'a rien de répréhensible en soi, c'est pour cela qu'un gouvernement a été élu. Cela ne devient dangereux que lorsque cette politique d'intérêts rigoureuse se heurte à un pays absolument sans défense, dont le gouvernement n'a rien, mais absolument rien à apporter au bien-être et à l'utilité de son propre pays, à part des phrases creuses et des attitudes ineptes. Une Allemagne complètement molle qui ne dispose pas d'une politique étrangère indépendante depuis des décennies.

Au lieu de placer les intérêts du pays et de son propre peuple au premier plan de chaque effort entrepris et de chaque crise subie, le gouvernement fédéral allemand s'est lui-même rabaissé au rang de simple exécutant des ordres de Washington, de l'UE et de l'ONU.

La seule puissance mondiale - l'agenda américain

 L'audace avec laquelle les Américains agissent pour imposer leur agenda de politique étrangère a de quoi faire rougir de colère. La première puissance mondiale américaine s'attaque avec acharnement non seulement à ses concurrents et ennemis géopolitiques, mais aussi à ses "plus proches alliés" comme l'Allemagne. En matière d'espionnage économique, les services secrets américains n'ont rien à envier à leur homologue chinois. Outre les brevets et les secrets d'entreprise de plusieurs milliards de dollars, aucun secret d'entreprise n'est à l'abri des écoutes omnipotentes de la NSA. Cela inclut également des documents hautement confidentiels de l'UE, des décisions de conférence et le téléphone portable professionnel d'Angela Merkel, comme l'a appris la naïve classe politique berlinoise.

Les élites américaines se trouvent dans un état de guerre froide permanent avec le monde entier. Il s'agit avant tout de protéger les intérêts militaires et économiques américains, et en même temps de nuire à tout concurrent. La Russie, riche en matières premières, avait déjà été désignée par le président américain Ronald Reagan comme un "Evil Empire", un empire du mal. Cette position de principe n'a pas changé en 2022. Dans leur naïveté sans limite, les hommes politiques de notre pays considèrent pourtant l'Allemagne comme un partenaire équivalent aux Etats-Unis. Pourtant, la politique américaine considère la puissance économique allemande et son économie d'exportation avant tout comme des rivaux. De plus, ce pays situé au cœur de l'Europe se prête parfaitement au déploiement de troupes et sert de zone de déploiement pour le Proche-Orient et en direction de l'Europe de l'Est. Et pour finir, on essaie de détourner autant de milliards d'euros que possible de l'Allemagne vers les canaux américains. Si ces milliards devaient en outre être retirés à un ennemi principal comme la Russie, il s'agirait pour les Américains d'une situation gagnant-gagnant sur le plan économique et géopolitique. Et c'est précisément cette constellation qui est la seule raison pour laquelle les Américains tentent depuis des années de saboter Nord Stream 2. Il s'agit d'un contrat valable entre deux États souverains, pour la sécurité énergétique de l'Allemagne. Ce projet est pourtant publiquement déclaré comme cible des Américains, et le gouvernement allemand ne s'y oppose pas.

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La Russie est le troisième fournisseur de pétrole des États-Unis

Pour couronner le tout, la Russie est devenue, sous Trump et Biden, le troisième plus grand fournisseur de pétrole des États-Unis.

En 2020, la Russie a exporté près de 27 millions de tonnes de pétrole brut vers les États-Unis. Cela correspond à 538.000 barils par jour et représente une augmentation de 63 pour cent par rapport à 2014. Nous parlons ici d'un ordre de grandeur d'environ 200 millions de barils, de 159 litres chacun, par an. La tendance est à la hausse.

Les liens de Big Oil avec le gouvernement américain sont très étroits et ne sont pas un secret. Donald Trump n'a jamais caché son travail de lobbying pour l'industrie pétrolière et gazière américaine. Les Américains veulent vendre leur gaz liquide cher et sale à l'Allemagne, mais le gaz russe, moins cher et facilement disponible, est un produit concurrent imbattable. Les livraisons de pétrole russe ont augmenté ces dernières années, car le gouvernement américain a frappé d'autres pays avec sa politique de sanctions. Parmi eux, on trouve l'Iran et le Venezuela, deux pays riches en matières premières. Le pétrole vénézuélien a justement pris une place importante pour les raffineries américaines.

La variété russe Urals est celle dont la consistance se rapproche le plus du pétrole lourd d'Amérique du Sud et le remplace donc. Un passage complet au pétrole américain plus léger de la marque WTI impliquerait pour les raffineries américaines des efforts importants et des coûts immenses. C'est pourquoi non seulement la part du pétrole russe en Amérique restera élevée, mais les livraisons continueront d'augmenter. La Russie pourrait bientôt devenir le deuxième plus grand fournisseur de pétrole des États-Unis, après le Mexique.

Alors que le gouvernement américain sabote et sanctionne Nord Stream 2 et affirme unilatéralement qu'une aggravation de la crise ukrainienne signifierait la fin définitive de l'oléoduc, les livraisons de pétrole russe se poursuivent sans relâche.

Les listes de sanctions américaines en circulation mentionnent en particulier des entreprises et des secteurs économiques européens, mais les livraisons de pétrole russe aux Etats-Unis n'y sont pas du tout mentionnées.

Le prétexte ukrainien

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Le prétexte ukrainien

L'administration Biden, dans un autre coup stratégique magistral, nous met à l'épreuve.

Gabriele Adinolfi 

Source: http://www.noreporter.org/index.php/conflitti/28471-2022-02-11-14-22-50 

Kiev et ses environs : vent de guerre ou jeu d'échecs ?

L'objectif principal des Américains est, comme toujours, de contenir l'Europe, devenue un concurrent économique et diplomatique avec des ambitions d'indépendance stratégique à conquérir par le biais d'une rupture avec l'OTAN, qui devra être brutale selon Macron, alors que selon les Allemands, elle devra se faire progressivement.

Les autres objectifs sont la gestion du multilatéralisme asymétrique qui se profile à l'horizon et le jeu extrêmement difficile sur la Chine. La Russie est secondaire dans tout cela, bien qu'elle soit affichée de manière flagrante comme une menace.

L'invasion russe

C'est un canular. Cela est confirmé par des sources très autorisées, à savoir des nationalistes ukrainiens qui ne sont pas du tout pro-russes.  Les responsables de l'armée régulière disent qu'ils n'ont pas remarqué de réelle mobilisation dans le nord, ce serait une imposture, un coup des Américains. A Kiev, on ne croit pas que l'armée russe ait l'intention de franchir la frontière. Alors pourquoi cette forte tension ?

L'administration Biden, contrairement à celle de Trump, veut polariser les relations entre la Russie et l'UE tout en libérant Moscou de l'étreinte étouffante de Pékin. Depuis 2017, le Kremlin mène une politique de détente à l'égard de l'UE ; Washington offrirait désormais essentiellement aux Russes un Yalta mineur. En d'autres termes, il garantirait aux Russes de mener des actions en Afrique, actions qui nuiraient aux intérêts européens et, en échange du "danger écarté" d'une invasion de l'Ukraine, il mettrait sur la balance un Donbass "indépendant", c'est-à-dire russe. En échange, les liens entre Moscou, d'une part, et Berlin et Paris, d'autre part, seraient rompus. Dans le cadre du "diviser pour régner", l'axe énergétique russo-européen se briserait et nous serions subordonnés au gaz américain. Les relations détendues retrouvées avec les États-Unis (rappelons que jamais dans l'histoire les deux peuples n'ont tiré un seul coup de feu l'un contre l'autre) donneraient à la Russie l'échappatoire à la dépendance vis-à-vis de Pékin que Moscou cherche à obtenir de nous depuis au moins quatre ans.

La guerre

Si Moscou ne mordait pas à l'hameçon, y aurait-il une guerre ?

Bien que les Britanniques jettent continuellement de l'huile sur le feu, l'hypothèse est très peu probable.

Jusqu'à présent, Biden a utilisé des menaces économiques. La plus grave d'entre elles est la suspension des paiements SWIFT de la Russie. Les autres, de la non-activation du gazoduc Nord Stream 2 à de nouvelles sanctions, nuiraient aux intérêts russes et européens et favoriseraient une fois de plus, comme à l'époque d'Obama, le capitalisme américain qui exploiterait les obstacles mis sur la route des entreprises européennes.

L'Europe ne peut s'empêcher de se plier aux sanctions, qui sont la contrepartie de ses actions pacifiques. N'oublions pas que les premiers étaient la contrepartie incontournable lorsque la question ukrainienne a été pacifiée avec le traité de Minsk, œuvre de Merkel.

Si Paris et Berlin ne concèdent rien, la stratégie britannique triomphera. Un fossé irréconciliable serait créé entre l'Europe occidentale et les neuf pays du groupe de Bucarest, qui rassemble des nations longtemps soumises aux Soviétiques et inconditionnellement anti-russes.

Une Europe orientale atlantiste se formerait en opposition aux autres membres de l'UE et l'ensemble du processus politique et économique européen serait bloqué.

L'objectif allemand

L'administration Biden s'est installée dès le début dans les arcanes du nouveau gouvernement allemand, dans lequel elle peut partiellement compter sur les Verts. Le gouvernement des feux tricolores (libéral jaune, social-démocrate rouge et écologiste vert) a signé un contrat dans lequel il est écrit noir sur blanc que les liens avec la Russie sont indispensables et qu'il entend collaborer avec elle à l'avenir.

En outre, l'accord pour Nord Stream 2 vient d'être signé, mais il n'a pas encore été activé. En bref, Washington a l'intention de faire pression sur le nouveau gouvernement avant que cet accord ne se stabilise.

L'objectif français

Comme l'explique parfaitement la doctrine Brzezinski, ce sont les Français dont les Américains se méfient le plus. Le fait que Washington veuille la tête de Macron n'est un mystère que pour ceux qui suivent l'actualité dans des ghettos sociaux autoréférentiels et ignorants. Toute l'armée atlantiste/sarkozienne a été déployée en France avec des moyens impressionnants pour tenter d'empêcher la réélection de Macron et créer les conditions pour qu'une guerre civile virtuelle et un terrorisme généralisé frappent et menacent la France dans les cinq prochaines années.

Le nœud Paris-Moscou doit être tranché ou défait, pense le Pentagone.

Les liens franco-russes sont historiques et il faut se souvenir qu'à l'aube de la présidence Macron, à Paris, Poutine a reçu un cérémonial non pas pour un président mais pour un roi.

La doctrine Macron est très favorable à la Russie, qui ne s'en cache pas.

Mais comme aujourd'hui tous les acteurs évoluent dans des situations imbriquées et se retrouvent alliés d'un côté et rivaux de l'autre, la Russie a fini par menacer les intérêts français et européens en Afrique, ce qui est source de frictions. D'autre part, Paris est le seul acteur à s'opposer à la Turquie, qui a été sur une trajectoire de collision presque régulière avec Moscou ces derniers temps. Trouver un équilibre n'est pas facile, ce qui explique aussi les déclarations et les gestes fluctuants des deux côtés.

Ajoutez à cela le fait que Macron a pris la présidence de l'UE en janvier et le jeu s'avère encore plus délicat et significatif, l'offensive américaine plus précise.

Moscou entre les États-Unis et l'UE

La clé du jeu, c'est la Russie. Jusqu'à présent, le Kremlin a maîtrisé son comportement et ses messages, acceptant de traiter séparément avec les États-Unis et l'UE.

Si elle acceptait l'offre de Biden, c'est-à-dire si elle revenait à la politique qu'elle menait sous l'administration Obama, ce serait une victoire importante et substantielle pour les Américains.

Si, par contre, une vision large prévaut, considérant que jusqu'à présent non seulement Paris et Berlin, mais toute l'Europe qui compte s'en tient à l'essentiel, la victoire stratégique serait la nôtre.

Qui vivra verra.

C'est de cela que nous parlons, pas des guerres mondiales.

Ceux qui, dans leur risque imaginaire, encouragent la Russie anti-occidentale ou l'Occident anti-russe sont non seulement déconnectés de la réalité, mais aussi un peu stupides.

Gabriele Adinolfi

Duplicité britannique: Boris Johnson salue les vertus de la diplomatie tout en accentuant les tensions militaires avec la Russie

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Duplicité britannique: Boris Johnson salue les vertus de la diplomatie tout en accentuant les tensions militaires avec la Russie

SOURCE : https://www.controinformazione.info/la-doppiezza-britannica-non-e-molto-piu-intensa-del-fatto-che-il-primo-ministro-boris-johnson-acclama-le-virtu-della-diplomazia-mentre-accumula-tensioni-militari-con-la-russia/

Cette semaine, M. Johnson a écrit un article d'opinion pour le journal Times dans lequel il se dit convaincu que "la diplomatie peut l'emporter" pour éviter que l'escalade des tensions autour de l'Ukraine ne dégénère en une guerre totale entre le bloc militaire USA-OTAN et la Russie.

M. Johnson a toutefois annoncé, quasi simultanément, que la Grande-Bretagne prévoyait de déployer davantage de marines, d'avions de chasse et de navires de guerre en Europe de l'Est. La Grande-Bretagne a déjà pris la tête des pays européens membres de l'OTAN en envoyant des armes et des forces spéciales en Ukraine, dans le cadre d'une défense contre l'"agression russe".

Ce que Johnson propose cette semaine, c'est le déploiement d'un plus grand nombre de forces britanniques en Pologne et dans les États baltes, dans ce qu'il appelle une démonstration du soutien "inébranlable" de la Grande-Bretagne à l'Europe. Il s'agit d'un prétexte cynique pour embellir l'image de la Grande-Bretagne comme une sorte de puissance animée de nobles sentiments.

Le président français Emmanuel Macron s'est rendu à Moscou cette semaine pour des discussions de fond avec le dirigeant russe Vladimir Poutine sur les efforts visant à apaiser les tensions concernant l'Ukraine. La semaine prochaine, le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra également à Moscou pour des entretiens avec Poutine.

Ensuite, nous voyons Londres faire apparemment tout son possible pour que la diplomatie échoue en augmentant arbitrairement les tensions militaires avec la Russie.

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M. Johnson et sa ministre des affaires étrangères, Liz Truss, se sont employés à mettre en garde la Russie contre un carnage sanglant si elle osait envahir l'Ukraine. Moscou a nié à plusieurs reprises avoir l'intention d'envahir le pays. Cependant, Mme Truss a été photographiée par les médias britanniques portant un gilet pare-balles de l'armée alors qu'elle était montée sur un char d'assaut. Elle doit se rendre à Moscou ces jours-ci pour des entretiens avec son homologue russe Sergei Lavrov. Cette rencontre promet d'être glaciale. On se demande pourquoi le Kremlin s'intéresse à un envoyé britannique aussi incompétent et malhonnête.

Londres, comme d'habitude, se plie aux exigences de Washington. Depuis que les États-Unis ont lancé, il y a près de trois mois, leur campagne de propagande accusant la Russie d'agression contre l'Ukraine, la Grande-Bretagne a explicitement amplifié le message de Washington sur la prétendue agression russe.

La propagande et les opérations médiatiques psychologiques sont un domaine dans lequel l'empire britannique décrépit conserve des compétences incontestables. On peut supposer que la prédominance des médias anglophones donne aux Britanniques un avantage inné.

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Ce dont Londres semble profiter, c'est d'animer la russophobie inhérente à la Pologne et aux États baltes. Les récents déploiements militaires britanniques se sont concentrés dans ces États d'Europe de l'Est, ainsi qu'en Ukraine. Cette démarche a servi à gonfler l'hystérie quant à l'agression russe.

Fait significatif, Johnson était à Kiev la semaine dernière pour rencontrer le président ukrainien Vladimir Zelensky, le même jour que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Morawiecki a été l'une des voix russophobes les plus véhémentes d'Europe de l'Est, appelant à des sanctions plus drastiques encore contre Moscou.

Johnson renforce ces appels à une position unifiée de l'OTAN et de l'Europe sur des sanctions préventives contre la Russie "si elle envahit l'Ukraine". M. Johnson a déclaré que les sanctions devraient être "prêtes à l'emploi" et devraient inclure l'arrêt du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Union européenne.

Notamment, l'Allemagne et la France, les deux plus grandes économies de l'UE, sont réticentes à l'idée de parler de la fin de Nord Stream 2 si les tensions s'aggravent. Berlin et Paris sont manifestement plus disposés à trouver une issue diplomatique à l'impasse dans laquelle se trouve le bloc de l'OTAN dirigé par les États-Unis et la Russie.

Voici une ironie amère : la Grande-Bretagne a quitté l'Union européenne après le référendum sur le Brexit en 2016. Boris Johnson était une personnalité publique de premier plan qui a poussé au Brexit avec le mantra de la "reprise en main" de l'Union européenne.

Toutefois, si la Grande-Bretagne est désormais officiellement sortie du bloc européen, elle est toujours en mesure d'exercer une énorme influence sur l'UE dans ses relations avec la Russie. Londres mobilise un axe d'hostilité à l'égard de Moscou en militarisant les États russophobes d'Europe de l'Est, ainsi que l'Ukraine, et en imposant des sanctions visant à détruire le commerce énergétique stratégique avec la Russie.

En effet, la Grande-Bretagne gonfle probablement délibérément son importance internationale en alimentant de dangereuses tensions avec la Russie.

La crise de l'Ukraine a été artificiellement gonflée par Washington, avec l'aide et la complicité de Londres. Dicter l'énergie et les affaires étrangères de l'Europe à la Russie, voire à la Chine, est l'objectif non avoué de Washington et de son fidèle serviteur britannique. Et en accomplissant cet objectif, la Grande-Bretagne a cyniquement exploité la russophobie de l'Europe de l'Est pour obtenir un rôle surdimensionné dans l'ingérence dans les affaires de l'Union européenne, un bloc qu'elle a officiellement quitté après le Brexit.

Les préoccupations de la Russie en matière de sécurité doivent être négociées rationnellement et calmement par des moyens diplomatiques. Les objections de Moscou à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN sont tout à fait raisonnables.

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Mais il y a peu de chances que la diplomatie l'emporte lorsque des gens comme Boris Johnson et d'autres guerriers froids de Londres attisent les tensions guerrières par des livraisons d'armes provocantes à l'Europe de l'Est, dans un contexte de distorsions fantastiques sur l'"agression russe".

Une autre ironie amère est le rôle historique néfaste de la Grande-Bretagne dans l'incitation aux guerres en Europe. Contrairement à la version conventionnelle de la propagande de la Seconde Guerre mondiale, c'est Londres qui a secrètement mobilisé l'Allemagne nazie pour attaquer l'Union soviétique, sacrifiant ainsi son "allié" nominal, la Pologne et d'autres pays. Aujourd'hui, Londres proclame qu'elle défend l'Europe contre "l'agression russe" tout en préparant le terrain pour une guerre contre la Russie.

Source : Culture stratégique

Traduction : Luciano Lago

dimanche, 13 février 2022

L'ennemi de l'Europe

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L'ennemi de l'Europe

par Daniele Perra

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-nemico-dell-europa

Ces derniers jours, on a beaucoup parlé de la diatribe entre Meta (la société de Mark Zuckerberg à laquelle se réfèrent les plateformes sociales Facebook et Instagram) et l'Union européenne. L'objet du litige serait l'incompatibilité avec la réglementation européenne en matière de protection des données personnelles, qui empêcherait Meta de transférer ces données, tirées des utilisateurs européens, aux gestionnaires et archives nord-américains. Cette réglementation représenterait en effet une limitation majeure pour une entreprise géante dont l'activité et les bénéfices dépendent de sa capacité à envoyer aux utilisateurs des messages promotionnels, des publicités, des informations et des invitations ciblées. Plus précisément, le rapport de Meta indique : "Si nous ne sommes pas en mesure de transférer des données entre les pays et les régions dans lesquels nous opérons, ou si nous sommes empêchés de partager des données à travers nos produits et services, cela pourrait affecter notre capacité à fournir nos services, la façon dont nous fournissons ces services ou notre capacité à cibler les annonces" (1).

En outre, le rapport indique que Meta entend obtenir de nouveaux accords avec l'Union européenne d'ici 2022. Dans le cas contraire, elle sera contrainte de suspendre l'utilisation de ses produits en Europe.

Ce qui pourrait sembler être une simple confrontation entre une entreprise privée et des institutions politiques (une confrontation qui se résoudra probablement par une énième capitulation européenne face aux diktats de l'outre-mer), cache en réalité quelque chose de bien plus pertinent sur le plan géopolitique. En fait, il convient de rappeler que les États-Unis ont réussi à faire du monde une "colonie économique américaine" grâce à deux technologies principales : la technologie financière et la technologie de l'information. Les premières, avec l'aide des secondes, comme le disait l'ancien général de l'armée de l'air chinoise Qiao Liang, ont favorisé la mondialisation du dollar américain en construisant un empire financier d'une ampleur sans précédent [2]. Si le premier a permis l'hégémonie du dollar, le second a été crucial en termes de gestion de l'information, de propagande et de "construction de l'ennemi" [3] : par exemple le terrorisme islamique, les " États voyous ", l'autoritarisme russe ou chinois, ou plus récemment le virus.

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Aujourd'hui, certaines personnes continuent à hausser les épaules quand on parle de l'empire mondial nord-américain. Plus que toute autre chose, cette attitude repose sur le désir mal dissimulé de nier l'évidence ou avec une intention politique précise de détourner/d'orienter l'attention de l'opinion publique sur des questions qui sont absolument consubstantielles au système et pas du tout nuisibles pour lui. La dichotomie souverainisme/mondialisme, par exemple, évolue à l'intérieur du système, et non à l'extérieur. Il en va de même pour la controverse novax/provax, largement alimentée par le système lui-même afin de dissimuler les résultats les plus néfastes de la crise pandémique : les profits excessifs des multinationales occidentales du médicament, le renforcement des structures du capitalisme de surveillance (exploitation des données et des informations privées des citoyens pour des raisons commerciales et de sécurité), l'atteinte aux biens communs mondiaux dissimulée derrière les mesures de lutte contre la crise elle-même. En effet, les gouvernements collaborationnistes de l'Occident ont ouvert la course des fonds d'investissement aux biens indispensables à la vie : l'eau, la mer, la terre (parcs naturels et archéologiques), l'espace autour de la terre et l'espace dit numérique.

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Ce n'est pas par hasard qu'il a été fait référence ci-dessus au "profit disproportionné" que les multinationales occidentales du médicament ont tiré de la crise de la pandémie (malgré la rhétorique mielleuse du "bienfait mondial du vaccin" colportée par certaines institutions politiques). Ceci, en plus de mettre en évidence le fait que la géopolitique de la vaccination a été utilisée comme un instrument de césure entre l'Occident et l'Orient [4], nécessite une brève réflexion à la lumière du fait que le prix Genesis (le "Nobel juif") a été attribué au PDG de Pfizer Albert Bourla, et à la lumière du fait que certains pays européens (l'Italie in primis) ont choisi (ou c'est plus probablement ce qui leur a été imposé) de suivre le modèle israélien pour faire face à l'épidémie de Covid-19. Ce prix (l'équivalent d'un million de dollars qui est habituellement attribué à d'autres fondations juives) est décerné chaque année à des personnalités qui se sont distinguées en tant qu'"expressions exceptionnelles des valeurs juives et pour des services rendus à l'État d'Israël". La motivation du choix de Bourla (un juif séfarade originaire de Thessalonique) semble être le fait que celui-ci, méprisant la bureaucratie, a pris les risques (on ne sait pas exactement lesquels, étant donné la protection garantie par les gouvernements occidentaux contre d'éventuelles demandes de dommages et intérêts) de produire un vaccin le plus rapidement possible. Sans mâcher les mots, le véritable mérite aurait été que Pfizer gagne plus de 30 milliards de dollars en un an.

Cela demande toutefois un autre type de raisonnement, qui s'inscrit parfaitement dans l'idée exprimée par Qiao Liang, selon laquelle le modèle impérialiste américain est basé sur la technologie de la finance et de l'information. Et ce raisonnement peut partir de quelques considérations de Karl Marx tirées de l'écrit Sur la question juive écrit en réponse à certaines thèses du philosophe hégélien Bruno Bauer. Marx écrit : "Quel est le dieu terrestre du Juif ? L'argent. Le Juif s'est émancipé d'une manière juive non seulement dans la mesure où il s'est approprié le pouvoir de l'argent, mais aussi dans la mesure où l'argent, à travers lui et sans lui, est devenu une puissance mondiale, et l'esprit pratique du Juif, l'esprit pratique des peuples chrétiens" [5].

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La réflexion du penseur de Trèves se prête involontairement à la géopolitique. La crise géopolitique (conflit militaire ou crise pandémique), en effet, est souvent et volontairement utilisée pour créer une situation favorable à la monnaie : dans ce cas, au dollar américain. Ainsi, une autre caractéristique du pouvoir mondial nord-américain est le fait que la géopolitique a été subordonnée (est devenue instrumentale) à la politique monétaire. Pour profiter de l'hégémonie financière, les États-Unis doivent contrôler les flux de capitaux, et pour contrôler les flux de capitaux, ils doivent contrôler les centres commerciaux les plus importants de la planète : en termes géopolitiques, "les Méditerranées de l'Eurasie" (l'ancienne Mare Nostrum et la mer de Chine méridionale).

Maintenant, pour être plus précis, les États-Unis ont pu développer leur puissance mondiale à la fois par les formes coloniales classiques et par le système de domination financière, informatique et informationnelle. Les États-Unis ont leurs territoires d'outre-mer : Guam, les îles Vierges américaines, Porto Rico, etc. Leurs bases militaires dans le monde sont régies par le droit américain. Et même les crimes commis par des représentants de l'armée américaine semblent échapper à la juridiction du "pays/colonie hôte" (le massacre de Cermis, par exemple). De plus, depuis leurs bases, ils projettent une influence politique et économique sur l'État vassal. Et la force militaire ouvre la voie aux multinationales qui se consacrent à l'exploitation des ressources locales.

L'interventionnisme militaire au-delà des frontières se fait au nom de la "destinée manifeste", d'un nouveau pacte avec Dieu qui a permis à l'Amérique, incarnation d'une forme typiquement moderne de messianisme, de changer le monde à son image et à sa ressemblance. Cependant, la politique étrangère de cet État impérialiste, érigé depuis les années 1970 en technostructure financière et informatique, est axée sur la sauvegarde exclusive de ses propres intérêts. Les intérêts des alliés/vassaux ne sont pris en compte que s'ils coïncident (très rarement, d'ailleurs) avec ceux du centre impérialiste. Sinon, ils ne sont absolument pas pertinents. Au contraire, le territoire des vassaux eux-mêmes est utilisé comme un théâtre de guerre potentiel contre d'éventuels rivaux (l'arsenal nucléaire américain en Europe a précisément pour rôle d'empêcher le territoire nord-américain de devenir la cible de représailles nucléaires).

Au sujet des intérêts non-contigus entre le centre impérialiste et les vassaux, on peut mentionner le retrait unilatéral des États-Unis de l'accord nucléaire avec l'Iran. Le choix de la présidence Trump, en effet, est intervenu à un moment où Washington s'est rendu compte que la suppression progressive du régime de sanctions contre l'Iran favorisait une "connexion eurasienne dangereuse" mutuellement bénéfique. L'Union européenne, en fait, grâce au choix des États-Unis, a perdu pas mal de commandes commerciales avec Téhéran (l'Italie seule a perdu des commandes commerciales pour environ 30 milliards d'euros) [6].

De plus, la "destinée manifeste" est le seul ciment idéologique d'une construction étatique fondée sur le génocide, les préjugés raciaux et les immenses différences sociales. La "destinée manifeste", en fait, est ce qui permet de décharger la violence cachée en dehors des frontières américaines. La violence elle-même devient une forme d'"agrégation nationaliste" [7], déclare le général Fabio Mini dans la préface du texte précité de Qiao Liang, L'Arc de l'Empire.

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La guerre est une nécessité, et même lorsque l'opération militaire s'avère être un échec, un succès financier et/ou stratégique se cache derrière elle (les guerres de Corée et du Vietnam, destinées à empêcher toute coopération entre l'espace eurasien et les "satellites" qui l'entourent, comme le Japon, ou les agressions contre l'Irak et l'Afghanistan). Cela explique les 452 interventions américaines à l'étranger depuis 1780, dont 184 au cours des vingt dernières années : c'est-à-dire à un moment où les États-Unis ont pleinement assumé le rôle de gendarme du monde et où les aventures militaires ont été justifiées sur la base de l'ingérence humanitaire (du Kosovo à la Libye). Dans ce cas, "le colonialisme est camouflé en hégémonie" [8]. Le colonialisme, en effet, c'est aussi la capacité de faire combattre ses vassaux pour son propre compte (pensez au rôle que les États-Unis réservent à l'Australie et à la Grande-Bretagne sur le théâtre indo-pacifique) tout en faisant semblant de les considérer comme des alliés (aussi l'Italie au Kosovo, en Irak et en Afghanistan).

Le rôle de l'OTAN, en ce sens, est emblématique. L'Alliance atlantique est en fait une alliance non-égale. C'est un instrument coercitif contre l'Europe pour l'empêcher d'être indépendante, véritablement unie, et pour l'empêcher de se tourner vers l'Est. Ce n'est pas un hasard si, selon Brzezinski, l'expansion de l'OTAN vers l'est aurait élargi la zone d'influence des États-Unis en Europe et créé une union européenne aussi vaste qu'unie et, par conséquent, facilement contrôlée par la puissance hégémonique.

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La guerre au Kosovo s'inscrit dans cette perspective. L'un des événements les plus importants de 1999 a été le lancement officiel de l'euro, initialement adopté dans 11 pays. Porter la guerre au cœur de l'Europe sur la base d'accusations contre la Serbie qui se sont avérées sans fondement avait précisément pour but d'affaiblir la monnaie unique européenne par rapport au dollar au moment même de sa naissance. La guerre américaine en Europe avait donc pour but de polluer le climat d'investissement sur le "Vieux Continent". Et la même chose pourrait facilement être appliquée à la crise de la dette grecque, qui a été conçue pour montrer la faiblesse structurelle de l'euro et pour mettre en évidence le problème de l'excédent commercial allemand (ce n'est pas une coïncidence si le protagoniste de la "boucherie sociale" grecque était le référent le plus important de l'atlantisme dans les institutions européennes, l'actuel Premier ministre italien Mario Draghi).

Le sujet de l'excédent commercial allemand mérite d'être approfondi car la monnaie unique a également été conçue comme un système visant à empêcher un renforcement excessif du mark. Le problème (nord-américain) est que les États-Unis sont le plus grand débiteur du monde. La dette publique américaine a atteint 132,8 % du PIB en 2021 ; la dette extérieure nette est passée à 109 % du PIB. Les pays ayant une position financière internationale nette positive sont le Japon, l'Allemagne, la Chine, Hong Kong (qui fait désormais partie intégrante de la Chine) et Taïwan (considérée par la Chine elle-même comme une "province sécessionniste"). Le "problème fondamental" est que ces pays sont excédentaires principalement au niveau de leur balance commerciale avec les États-Unis. En 2019, le solde pour la Chine était de +345 milliards, pour le Japon +69 milliards, +67 pour l'Allemagne, +26 et +23 respectivement pour Hong Kong et Taïwan.

Or, sans tenir compte du fait qu'une éventuelle réunification de Taïwan avec la Chine non seulement augmenterait de manière exponentielle la capacité industrielle du pays asiatique, mais renforcerait également sa position de crédit vis-à-vis des Etats-Unis (c'est pourquoi cette éventualité doit absolument être évitée par Washington) et sans tenir compte du fait que le Japon a déjà été victime de guerres commerciales dans les années 1980, la position allemande mérite une attention particulière.

Le coup d'État atlantiste en Ukraine en 2014 visait spécifiquement à anéantir toute coopération possible entre l'Allemagne (et au sens large l'Union européenne, dont Berlin, qu'on l'accepte ou non, est le moteur) et la Russie. La recrudescence actuelle des provocations de l'OTAN en Ukraine a exactement le même objectif, auquel s'ajoute la volonté de forcer l'Europe (déguisée en "diversification") à acheter du GNL (gaz naturel liquéfié) nord-américain. L'Europe et la Russie, dit Qiao Liang, sont des géants, surtout si elles unissent leurs atouts. L'Europe a le pouvoir économique. La Russie, qui fait elle-même partie de l'Europe, dispose de la puissance militaire. Unis, ils seraient un géant de toute grande envergure. Quelque chose que les États-Unis ne pourraient jamais tolérer. C'est pourquoi le véritable ennemi du Vieux Continent ne se trouve pas à l'Est mais à l'Ouest.

NOTES

[1] Mark Zuckerberg et son équipe envisagent de fermer Facebook et Instagram en Europe si Meta ne peut pas traiter les données des Européens dans des serveurs américains, www.cityam.com.

[2] Qiao Liang, L’arco dell’impero con la Cina e gli Stati Uniti alle sue estremità, Editions LEG, Gorizia 2021, p. 59.

[3] Prenons par exemple le cas emblématique de l'Italie et du groupe GEDI en particulier. En 2020, au plus fort de la crise pandémique, M. Molinari (une personne en "excellentes relations" avec le groupe américain Stratfor Enterprise) est devenu le directeur du quotidien Repubblica (le principal journal du groupe éditorial lié au groupe Bilderberg, l'avant-garde politique et financière de l'atlantisme créée par la CIA et le MI6). Stratfor se définit comme une "plateforme d'intelligence géopolitique". Le groupe a été fondé par le juif hongrois (fils de survivants de l'Holocauste) George Friedman, aujourd'hui à la tête de Geopolitical Futures, et par certaines personnalités directement liées au Pentagone, comme l'ancien officier du US Special Operations Command, Bret Boyd. Stratfor est considéré comme une "CIA de l'ombre" et entretient des liens étroits avec l'industrie de l'armement Lockheed Martin (la même industrie qui, par l'intermédiaire du "think tank" Projet 2049 de Randall Schriver, le protégé de Steve Bannon, fait pression pour la vente constante d'armes à Taïwan), Goldman Sachs (la même banque où travaillait le Premier ministre italien Mario Draghi), Bank of America et Coca Cola. Les Agnelli-Elkann (propriétaires du groupe GEDI) sont également cités par le magazine britannique The Economist qui, sans surprise, a déclaré Mario Draghi "homme de l'année".

[4] Voir D. Perra, "Geopolitica e diplomazia dei vaccini", Eurasia. Rivista di studi geopolitici, vol. LXV, 1/2022.

[5] K. Marx, Sulla questione ebraica, Bompiani, Milano 2007, p. 99.

[6] Voir "L’uscita degli USA dall’accordo sul nucleare iraniano: conseguenze e implicazione per l’Italia", Osservatorio di Politica Internazionale, n. 139 settembre 2018.

[7] F. Mini, Introduzione a L’arco dell’impero, ivi cit., p. 22.

[8] Ibid, p. 23.

La revue de presse de CD - 13 février 2022

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La revue de presse de CD

13 février 2022

EN VEDETTE

" La plaidoirie de la déficience intellectuelle aggravée est la seule à pouvoir vous tirer d’affaire "

LETTRE OUVERTE : Chères et chers membres de l’Académie Nationale de Médecine, Votre réputation n’est plus à faire. C’est vous qui avez, il y a déjà plus d’un an, prescrit à la population de remettre son masque entre deux bouchées pendant les repas, ou de ne pas parler dans les transports en commun, derrière les mêmes masques, pour limiter la transmission du virus, et autres conseils frappés au sceau du bon sens et de la rationalité…

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/mehdi-belhaj-...

AFRIQUE

La dérive anti-française en Afrique, comment Paris risque de perdre le Sahel

Le Mali, dans la zone francophone du Sahel, a toujours été un pays plutôt "rebelle" par rapport à Paris. En 1962, Bamako décide même d'imprimer sa propre monnaie au lieu du franc Cfa, celui qui est actuellement en vigueur dans la plupart des anciennes colonies françaises d'Afrique de l'Ouest. Le pays a réintégré le groupe en 1984, mais aujourd'hui encore, le débat sur la monnaie est source d'âpres controverses. Même l'un des imams les plus en vue de Bamako, le très populaire Mahmoud Dicko, a, ces dernières années, soulevé les foules en qualifiant le franc Cfa d'outil colonial. Mais c'est dans tous les pays d'Afrique subsaharienne que ces questions trouvent un large écho.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/02/03/l...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION

Guerre médiatique contre les camionneurs

Un caricaturiste du Washington Post a dépeint le convoi de camionneurs comme l’image du fascisme incarné, tandis qu’une autre colonne du même journal a tourné en dérision le « convoi toxique de la liberté« . Toute personne qui résiste à un ordre du gouvernement est apparemment devenue un ennemi public. La protestation des camionneurs a été motivée par le pass vaccinal imposé par le gouvernement canadien. De nombreux camionneurs estiment que les risques du vaccin sont supérieurs à ses avantages et, surtout, qu’ils ont le droit de contrôler leur propre corps.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/02/08/421013-guerre-med...

Enquête sur SOS Racisme

Dans cette vidéo d’une dizaine de minutes, SOS Racisme est parfaitement expliqué en trois points : Qui sont-ils ? Leur engagement politique. Et leur financement. Et ce n’est vraiment pas triste : pas de militants, mais de très grosses subventions…

L’Incorrect

https://www.youtube.com/watch?v=t5uPpCW6XOE&t=470s

ÉCONOMIE

Politique & Eco n°329 – Olivier Delamarche met Macron et Le Maire en « PLS »

Aux déclarations injurieuses du chef de l’Etat contre les non-vaccinés, l’économiste dénonce les propos d’un ado pas fini qui provoque comme dans une cour de récréation et que les Français finiront peut-être par aller chercher par la peau du dos comme il les a déjà invités à le faire. Quant au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, pour qui la France a retrouvé son niveau de croissance des Trente Glorieuses, Olivier Delamarche évoque l’arnaque du PIB comme ceux du chômage qui sont des chiffres politiques : une arnaque totale !

Tvlibertes.com

https://www.tvlibertes.com/politique-eco-n329-olivier-del...

ÉNERGIE

L’industrie pétro-gazière en mains de l’oligopole de la haute finance. Cartellisation par le capital.

On a beau faire croire à toutes sortes de sources d’énergie alternative, le pétrole reste et restera un moteur indispensable pour ce qui restera de l’économie lorsque les oligarques de la haute finance auront appuyé sur le bouton du Great reset.

Afin de démontrer la cartellisation des acteurs du secteur du pétrole et du gaz, je vous invite à prendre connaissance de la capitalisation boursière des compagnies.

Le blog de Lilian Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2022/02/05/lindustrie-petro...

ESPIONNAGE

Iran et Israël : les guerres d'espionnage

La confrontation en matière d'espionnage entre Israël et l'Iran est l'une des batailles de renseignement les plus spectaculaires depuis la fin de la guerre froide.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/02/04/i...

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ÉTATS-UNIS

Comment les espions américains couvrent-ils leurs traces ?

Dans l’émission « Le désordre mondial », une interview passionnante d’Éric Denécé qui explique comment les espions américains couvrent leurs traces. Il met en exergue le rôle de la DIA qui emploie environ 60.000 personnes et invente la légende de ses espions militaires dans plus de 170 pays à travers des sociétés fictives et/ou réelles et grâce à des hackers qui créent des fausses vies pour de vrais espions.

CF2R

https://www.youtube.com/watch?v=Sgh7rZWCPuI

Irak, Syrie : Sans mission claire, les troupes américaines doivent se retirer

De temps en temps, on nous rappelle que les troupes américaines se trouvent encore dans des endroits où elles ont soi-disant cessé de participer aux « guerres éternelles ». En général, ce rappel prend la forme d’attaques contre ces troupes. Même si la description officielle des membres des services est qu’ils ne sont pas engagés dans un combat, ils se font néanmoins tirer dessus. C’est le cas d’une série d’attaques récentes contre des installations habitées par les 2 500 soldats américains en Irak et les près de 1 000 en Syrie.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/irak-syrie-sans-mission-claire-...

FRANCE

Après l’enfumeur, le totalitarisme du gouvernement

Il s’agit bien d’une dislocation sociale que nous vivons aujourd’hui sur tous les plans. Une situation qui nous rapproche du totalitarisme.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/02/06/420977-apres-lenf...

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Fabien Roussel : ne pas se raconter d’histoires

On prête à Georges Clemenceau la phrase suivante quand il était au pouvoir: «l’opposition m’approuve, j’ai dû dire une connerie ». Les acclamations dont fait l’objet aujourd’hui de la part du système politique et médiatique élitaire, devrait peut-être inciter à un peu de retenue et éviter de se raconter des histoires. Surtout que la percée médiatique de Fabien Roussel démontre une fois de plus que les adversaires stupides font les meilleurs agents électoraux.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2022/02/fabien-roussel-ne-pas-s...

GAFAM

Censure ou mensonge organisé, l’AFP, Google et la bande des 17

Ce pourrait être un conte revisité de Perrault : Google jouerait le rôle de l’ogre, l’AFP celui de la sorcière et les 17 médias qui les suivent, ceux de leurs enfants ou des nains, au choix. Bienvenue chez « Objectif désinfox », un outil de période électorale.

OJIM

https://www.ojim.fr/censure-afp-google-17-medias/?utm_sou...

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Meta fait pression sur l’Europe sur le transfert des données

Meta, dans son rapport annuel à la Securities and exchange commission (SEC), le gendarme de la bourse américain, menace de suspendre ses services Facebook et Instagram de l’Union européenne. Dans ce texte publié le 3 février et repéré par City A.M., le groupe reproche au Vieux Continent sa réglementation trop stricte sur les transferts de données vers les États-Unis.

siecledigital.fr

https://siecledigital.fr/2022/02/07/meta-fait-pression-su...

GÉOPOLITIQUE

La révision des frontières en Europe : l’ultime tabou ?

La guerre du Donbass, région orientale d’Ukraine peuplée de Russes, a déjà fait plus de 14 000 morts et près d’un million de déplacés, pour un conflit engendré par d’anciennes frontières internes à l’URSS et par les soubresauts de l’Histoire. Au sortir de la Première Guerre mondiale, l’anarchie crée par la révolution bolchévique eut pour résultat l’instauration de deux gouvernements ukrainiens en 1918 : l’un pro-soviétique à Donetsk, l’autre pro occidental à Kiev.

Geopragma

https://geopragma.fr/la-revision-des-frontieres-en-europe...

Alexandre Douguine: Prévisions pour 2022

Un renforcement du monde multipolaire est très probable en 2022, car les politiques de la Russie et de la Chine seront de plus en plus claires. Les deux nations continueront à renforcer leurs liens. Par conséquent, il est très probable qu'un club de puissances multipolaires émerge autour de ces deux acteurs (tandis que les pays qui reconnaissent encore la légitimité de l'unipolarité américaine s'organiseront autour de la "Ligue démocratique"). En outre, les "Grands Espaces" comme l'UE, l'Inde ou les pays islamiques affirmeront également leur souveraineté. Cependant, il est très probable que la tripolarité restera la norme, car ni l'Inde ni l'UE ne sont capables de devenir des sujets autonomes pour de nombreuses raisons : élites libérales, manque de conscience de soi, influence directe des puissances mondialistes, absence d'idée d'unité, etc.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/02/05/a...  

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PROCHE-ORIENT

Les Kurdes et le Moyen-Orient

Une compréhension adéquate des processus politiques au Moyen-Orient nécessite une connaissance détaillée du facteur kurde. Ce peuple indo-européen joue un rôle important dans la région qui englobe l'Anatolie orientale, la zone septentrionale de la Mésopotamie et le nord-ouest de l'Iran, une région précédemment peuplée par les Hourrites, qui se sont ensuite déplacés vers le nord dans le Caucase.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/02/04/l...

RUSSIE

« Nous avons été humiliés » : le discours du Kremlin sur les années 1990 et la crise russo-ukrainienne

L’élargissement de l’Alliance atlantique à l’Est (14 pays d’Europe centrale et orientale ont adhéré entre 1999 et 2020) représente, pour le pouvoir russe, un symbole traumatisant de la débâcle de l’URSS à la fin de la guerre froide et de l’effondrement de l’influence de Moscou sur ces territoires qui ont, des décennies durant, relevé de son pré carré. Cette dimension symbolique joue indubitablement un rôle dans la crise actuelle. En bonus dans cette remarquable analyse, la vidéo de Nicolas Sarkozy, sonné comme un boxeur à la sortie de son entrevue avec Vladimir poutine en 2007.

The Conversation

https://theconversation.com/nous-avons-ete-humilies-le-discours-du-kremlin-sur-les-annees-1990-et-la-crise-russo-ukrainienne-176075?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%202199121805&utm_content=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%202199121805+CID_a1beed9ea19149cd7c44f6f079933c63&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Nous%20avons%20t%20humilis%20%20%20le%20discours%20du%20Kremlin%20sur%20les%20annes%201990%20et%20la%20crise%20russo-ukrainienne

SANTÉ/MENSONGES/LIBERTÉ

Crise coronavirale : entretien (1) avec le toxicologue Jean-Paul Bourdineaud

Dans cet entretien, le toxicologue Jean-Paul Bourdineaud conteste la supposée toxicité de l’hydroxychloroquine et de l’ivermectine, explique la raison de leur bannissement, et développe la notion de controverse scientifique ; il met en lumière le rôle des conflits d’intérêts et le problème de l’évaluation des risques par les agences de régulation, qui ont abouti à l’unique solution vaccinale.

Le blog de Laurent Mucchielli

https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/300921...

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Pass vaccinal : Véran nous la joue Tartuffe et Diafoirus

Le pass sanitaire puis vaccinal aura été une farce de bout en bout.

Farce – le terme sera sans doute jugé trop faible compte tenu de l’atteinte aux libertés que cet « outil » organise depuis plus de six mois pour un bénéfice sanitaire dont tout le monde sait à présent qu’il est parfaitement nul. Rappelons que le 8 décembre dernier, avant même que la vague omicron annoncée ne vienne amplement confirmer l’analyse, le Pr Jean-François Delfraissy (qui préside le Conseil scientifique) a en quelque sorte « officialisé » son inutilité pour circonscrire la circulation du virus devant la très respectable Commission des affaires sociales du Sénat.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/02/06/421056-pass-vacci...

Laurent Montesino : "Je suis là pour dire aux patients et aux médecins : réveillez-vous ! "

Accès aux traitements précoces empêchés, controverses à propos de certains compléments alimentaires, vaccination généralisée, absence de soin, Covid long, tels sont les grands thèmes abordés par Laurent Montesino, médecin réanimateur suspendu depuis l’obligation vaccinale, devenu médecin bénévole au sein de l’ONG suisse « Soigner heureux ».

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-pause-interview/laurent-...

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Laurent Toubiana : une autre vision de l’épidémie du cond-19

Invité d’Yvan Rioufol sur Cnews, le chercheur en épidémiologie Laurent Toubiana révèle les vrais chiffres de la pseudo-épidémie. Vidéo

Cnews

https://www.youtube.com/watch?v=9VHaA4iN3hk

UNION EUROPÉENNE

Internet : l’incroyable autoritarisme de la Commission européenne

Dans un entretien aux Échos, le directeur général de l’ICANN révèle que la Commission européenne travaille à réguler les serveurs informatiques à la base du réseau. Un projet jamais entrepris même par les États les plus autoritaires.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/02/08/421192-internet-l...

samedi, 12 février 2022

L'OTAN dans l'espace

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L'OTAN dans l'espace

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitica.ru/article/nato-vyhodit-v-kosmos

 Le 17 janvier, l'Alliance de l'Atlantique Nord a publié sa doctrine politique sur l'espace.

Le texte de ce document indique que "les adversaires potentiels augmentent leur propre utilisation de l'espace, renforçant ainsi leur capacité à transmettre de la puissance sur de longues distances avec plus de précision, de rapidité et d'efficacité. Ils utilisent également les capacités spatiales pour suivre les forces, les exercices et les autres activités de l'OTAN et des Alliés. La navigation par satellite et les services commerciaux sont également utilisés pour la planification et le ciblage par des adversaires potentiels, y compris des acteurs non étatiques. Les capacités développées par des adversaires potentiels peuvent être utilisées contre l'Alliance pour, entre autres :

- Mettre en danger les moyens spatiaux, ce qui complique l'aptitude de l'OTAN à prendre des mesures décisives en cas de crise ou de conflit ;

- Empêcher ou dégrader les capacités spatiales des Alliés et de l'OTAN qui sont essentielles à la gestion de l'espace de bataille et à la connaissance de la situation, ainsi qu'à l'aptitude à agir efficacement en cas de crise ou de conflit ;

- Créer des impacts sur les systèmes spatiaux alliés qui endommagent ou perturbent la vie économique ou sociale et violent le principe de la libre utilisation de l'espace, mais se situent en deçà des seuils de menace de force, de recours à la force, d'attaque armée ou d'agression".

Il ne dit pas exactement quel type d'adversaires l'OTAN pourrait avoir, mais il est évident que la Russie est impliquée en premier lieu, puisque la Chine est loin. Il ne mentionne pas que la Russie a toujours été contre la militarisation de l'espace et a proposé un accord sur la question.

La nouvelle stratégie nous apprend que l'approche de l'OTAN vis-à-vis de l'espace sera axée sur les rôles clés suivants :

- Intégrer les considérations spatiales et liées à l'espace dans les tâches essentielles de l'OTAN : défense collective, gestion des crises et, si nécessaire, sécurité coopérative ;

- Création d'un forum pour la consultation politico-militaire et le partage d'informations sur les développements spatiaux pertinents liés à la dissuasion et à la défense afin d'informer l'Alliance sur la connaissance de la situation, la prise de décision, l'état de préparation et la gestion de la posture dans tout le spectre des conflits. Ces consultations pourraient porter sur les menaces, les défis, les vulnérabilités et les opportunités, ainsi que sur la prise en compte des évolutions juridiques et comportementales dans d'autres enceintes ;

- Veiller à la fourniture efficace d'un soutien spatial et à son impact sur les opérations, missions et autres activités de l'Alliance ;

- Promouvoir l'interopérabilité et, plus précisément, l'interopérabilité entre les services, produits et capacités spatiaux alliés.

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L'espace doit être considéré comme faisant partie intégrante de l'approche globale de l'Alliance en matière de dissuasion et de défense, en utilisant tous les outils dont dispose l'OTAN pour doter l'Alliance d'un large éventail de capacités permettant de répondre à toute menace, où qu'elle se présente.

Pour atteindre cet objectif, l'OTAN prévoit les actions suivantes :

- Envisager une série d'options potentielles à soumettre à l'approbation du Conseil, dans tout l'éventail des conflits, afin de dissuader et de se défendre contre les menaces ou les attaques visant les systèmes spatiaux alliés, selon les besoins et conformément aux principes énoncés dans la présente politique ;

- Développer une compréhension commune de concepts tels que le rôle de l'espace dans les crises ou les conflits ;

- Dans le cadre des efforts visant à renforcer l'état de préparation et la capacité de l'Alliance à agir de manière décisive dans tous les domaines opérationnels (terre, mer, air et cybernétique), il sera dûment tenu compte du rôle de l'espace en tant que contributeur essentiel aux domaines opérationnels ainsi qu'à la défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN et, pour les Alliés intéressés, à la dissuasion nucléaire ;

- Si la résilience et la capacité de survie des systèmes spatiaux alliés relèvent de la responsabilité des pays, l'OTAN étudiera les moyens de renforcer la résilience dans l'ensemble de l'Alliance, notamment en partageant les meilleures pratiques et en utilisant les capacités spatiales excédentaires appartenant aux Alliés pour renforcer les forces ;

- Élaborer des lignes directrices sur la manière de sécuriser et de garantir l'accès de l'OTAN aux données, produits, services et capacités spatiaux.

Il est probable que la prochaine étape pour l'OTAN sera la militarisation obligatoire de l'espace. Cette opération se déroulera probablement dans le secret et sera connue après coup.

L'une des raisons pour lesquelles les alliés ont été réticents à discuter publiquement des questions spatio-militaires est que, à l'exception de la France et du Royaume-Uni, de nombreux pays européens ont traditionnellement été soit profondément mal à l'aise, soit carrément opposés au concept de guerre spatiale - en particulier aux actions offensives. En effet, dans son discours d'août 2019, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a jugé nécessaire de déclarer que la déclaration par l'OTAN de l'espace comme domaine opérationnel allié "n'a rien à voir avec la militarisation de l'espace".

Il est donc probable que la France et le Royaume-Uni seront le fer de lance d'une stratégie spatiale plus agressive au sein du bloc européen de l'OTAN. Un rôle allemand est également possible.

La France a rejoint l'initiative américaine d'opérations spatiales combinées au début de 2020 et l'Allemagne à la fin de 2019. Cette initiative a été lancée par le Pentagone en 2014 et a été reprise par l'US Space Force après sa création. En fait, il s'agissait d'une expansion de la communauté de renseignement Five Eyes, comme les médias américains l'ont ouvertement écrit il y a quelques années.

En novembre 2019, l'OTAN a déclaré que l'espace était une zone opérationnelle, ce qui contribuera à garantir une approche cohérente de l'intégration de l'espace dans la stratégie globale de dissuasion et de défense de l'OTAN. Et en octobre 2020, l'OTAN a créé le Centre spatial de l'OTAN au Commandement aérien allié à Rammstein, en Allemagne. Un centre d'excellence spatial de l'OTAN est également en cours de création à Toulouse, en France.

La France a organisé son premier exercice militaire spatial multinational avec l'Allemagne, l'Italie et les États-Unis en 2021, marquant l'effort du pays pour réarmer ses forces et ses opérations afin de contrer les menaces du XXIe siècle.

Cet exercice marque l'intention du gouvernement français de se placer sur une "orbite" plus élevée en tant qu'État souverain afin de pouvoir faire face à tout futur conflit spatial. Jusqu'à présent, Paris a participé aux jeux de guerre spatiale dirigés par les États-Unis.

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L'exercice ASTERX s'est déroulé à Toulouse du 8 au 12 mars. Ils ont été décrits par le général Michel Friedling, chef du commandement spatial français, comme un "test de résistance" pour les processus et systèmes de commandement spatial du pays. Exercice tactique conçu pour éduquer et former les combattants de l'espace, ASTERX a simulé une crise internationale impliquant pas moins de 18 événements et scénarios spatiaux différents, allant d'une attaque sur un satellite français à des débris spatiaux menaçant des civils et des interférences avec les communications par satellite des alliés.

Les États-Unis profitent de cette évolution. Après tout, les accusations de militarisation de l'espace s'appliqueront désormais aussi aux membres de l'OTAN, même si seuls quelques pays poussent dans ce sens. Et Bruxelles esquivera la nécessité d'améliorer la défense collective et de se protéger des adversaires potentiels.

vendredi, 11 février 2022

La guerre au Mali, la raison des discussions Poutine-Macron  

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La guerre au Mali, la raison des discussions Poutine-Macron

John Helmer

Ex: http://aurorasito.altervista.org/?p=22543

Les dommages que les empires européens ont causés à l'Afrique, en particulier les Britanniques, les Français et les Italiens, ont toujours été mis en accusation publique à Moscou: depuis la politique des tsars russes à l'Union soviétique et au président Vladimir Poutine. C'est lors de la conférence des Alliés à Potsdam, en juillet 1945, que le dirigeant soviétique Josef Staline a pris la peine de dire au président américain Harry Truman, ainsi qu'au premier ministre britannique Winston Churchill, que l'Union soviétique voulait prendre en charge la tutelle de la Libye sous le protectorat de l'ONU, et ainsi assurer la protection des Libyens contre le retour de la domination coloniale italienne. Churchill voulait le retour des Italiens ; le département d'État de Truman voulait la même chose, mais ne semblait pas trahir publiquement la promesse faite par Washington en temps de guerre, à savoir que la Libye, où les armées alliées ont vaincu les armées italiennes et allemandes au prix de très nombreuses vies libyennes et de la destruction d'une quantité de biens libyens, deviendrait indépendante.

La politique soviétique en Afrique n'a pas empêché l'US Air Force de transformer la Libye en une base nucléaire contre l'URSS. Mais le 1er septembre 1969, lorsque Mouammar Kadhafi a destitué le roi de Libye, son gouvernement et la base aérienne de Wheelus, une force navale soviétique de soixante-dix navires, dont le porte-avions Moskva, a occupé la mer entre la Crète et la côte libyenne, protégeant Kadhafi de l'intervention américaine et britannique. Depuis la reprise de l'intervention nord-américaine, française et britannique en Libye en 2011, et l'assassinat de Kadhafi en octobre de la même année, M. Poutine a publiquement répété qu'il regrettait l'inaction du président de l'époque, Dmitri Medvedev, qui s'était opposé à ces deux événements. Ce qui a suivi en Libye, a répété M. Poutine, a conduit à des guerres désastreuses dans les États africains au sud de la Libye, notamment au Mali, et à un afflux de réfugiés africains de la Libye vers l'Europe.

Les organes de propagande anglo-américains et européens accusent désormais le Kremlin d'intervenir militairement au Mali et dans d'autres États africains avec les opérations du Groupe Wagner. Cette question est apparue directement lors des six heures d'entretien de M. Poutine avec le président Emmanuel Macron au Kremlin. Il en a été ouvertement question lors de la conférence de presse qui a suivi.

La guerre au Mali n'a pas été identifiée comme une question importante dans les déclarations à la presse préparées par Poutine ou Macron.

Au lieu de cela, lors de la séance de questions-réponses, un journaliste français a demandé à Poutine : "Quant au Mali, pouvez-vous dire que votre gouvernement n'est en aucun cas lié aux mercenaires du Mali ?" Poutine a répondu : "Tout d'abord à propos du Mali. Le président Macron a soulevé cette question à plusieurs reprises, nous en avons discuté avec lui et le président Macron connaît notre position. Le gouvernement russe, l'État russe n'ont rien à voir avec les entreprises qui travaillent au Mali. Pour autant que nous le sachions, les dirigeants maliens n'ont pas à se plaindre des activités commerciales de ces entreprises". "Suivant la logique qui peut être appliquée à l'OTAN, aux États membres actuels et aux membres potentiels, si le Mali a choisi de travailler avec nos entreprises, il a le droit de le faire. Mais je tiens à souligner, j'en parlerai au président Macron après cette conférence de presse, je tiens à souligner que l'État russe n'a rien à voir avec ces entreprises. C'est lié aux intérêts commerciaux de nos entreprises, qui coordonnent leurs activités avec les autorités locales. Nous allons y jeter un coup d'œil, mais nous n'avons rien à voir avec cela. C'est le premier point".
Macron n'a pas fait de commentaire.

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Macron et Poutine ont de nouveau été invités par un journaliste français à aborder la question du Mali. "M. Macron, pourriez-vous également répondre à la question concernant la présence de PMC Wagner et si la Russie est impliquée de quelque manière que ce soit ?" Poutine a répondu: "J'ai déjà traité cette question. J'ai déjà précisé que l'État russe n'a rien à voir avec cela. Je dis cela de manière tout à fait responsable, sans aucune intention cachée. Les autorités locales les invitent au niveau de l'État, les remercient pour leur travail, etc."

Macron a déclaré: "En ce qui concerne le groupe Wagner, la réponse du président est très claire. La France ne reconnaît que les États et la lutte contre le terrorisme. Par conséquent, nous prenons des décisions en matière de lutte contre le terrorisme à l'égard des États souverains et en étroite coordination avec la région. Dans ce cas, nous consultons la CEDEAO et l'Union africaine".

Le lendemain des négociations du Kremlin, un article détaillé sur les opérations françaises au Mali et l'implication du groupe Wagner a été publié dans la publication moscovite Vzgljad ("Point de vue"). En raison de la qualité de l'analyse des arguments stratégiques et des sources, Vzgljad peut être interprété comme reflétant les évaluations des services de renseignement russes. Cette évaluation de la guerre au Mali, qui replace dans leur contexte les commentaires de Poutine et de Macron au Kremlin, a été rédigée par le journaliste de Vzgljad Evgenij Krutikov. Et il n'a cité aucune source.

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Comme la Russie a humilié la France en Afrique, les combats dans le désert ont leurs propres caractéristiques

Evgenij Krutikov

Ces dernières années, l'Afrique occidentale est devenue une région où la France a rapidement perdu son ancienne influence. Mais là-bas, on entend parfois exprimer de la gratitude envers les citoyens russes, et cela rend Paris très nerveux. Pourquoi ce qui se passe place-t-il la France dans une position extrêmement inconfortable, et comment la Russie y est-elle parvenue ?

Outre la situation en Ukraine, la situation en Afrique de l'Ouest a également été évoquée lors de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Ce qui se passe à Paris est perçu de manière extrêmement douloureuse et, après tout, des citoyens russes y participent également. Une situation particulière s'est développée au Mali, où les nouveaux dirigeants militaires ont expulsé l'ambassadeur français après que Paris a commencé à la qualifier de "junte illégitime". Selon diverses sources, plusieurs centaines de Russes étaient arrivés au Mali, vraisemblablement par le biais de sociétés militaires privées.

Au cours de la rencontre, Vladimir Poutine a expliqué à Emmanuel Macron la situation de l'implication russe au Mali. Concernant le Mali, M. le Président [de la France] a soulevé cette question à plusieurs reprises, nous en avons discuté et il connaît notre position. Le gouvernement russe, l'État russe n'a rien à voir avec les entreprises opérant au Mali. Selon la logique générale relative à [la politique de] l'OTAN et des membres de l'alliance, si le Mali fait le choix de travailler avec nos entreprises, il a le droit de le faire. L'État russe n'a rien à voir avec cela", a souligné une nouvelle fois M. Poutine.

Dans ce contexte, la République centrafricaine (RCA) a une nouvelle fois évoqué le rôle positif des instructeurs militaires russes. La Russie a aidé les autorités de la RCA à rétablir l'ordre dans le pays en l'espace d'un an, alors que l'Occident n'a pas réussi à le faire pendant des décennies. C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur de la RCA auprès de la Fédération de Russie, Leon Dodon-Punagaza, comme le rapporte RIA-Novosti. Avec les Français, les Nord-Américains et les autres, combien d'années avons-nous été amis et qu'ont-ils fait ? De tels groupes militaires n'ont pas apporté la paix à la République centrafricaine depuis des années", a noté le diplomate. Il a remercié Moscou pour son aide et a noté que la situation dans la république avait été terrible. D'un point de vue militaire, la situation au Mali est radicalement différente de celle de la RCA. En Afrique centrale, il y avait un enchevêtrement de conflits internes. Au Mali et dans certains pays voisins (Burkina Faso, Niger), on assiste à une invasion de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique.

La majeure partie du territoire malien est semi-désertique (Sahel) ou désertique sableux ; les forêts tropicales n'occupent qu'une petite partie du pays, au sud. En conséquence, la population du Mali est composée d'une proportion inégale de deux groupes ethniques non apparentés : les Noirs (Mandika, Fulbe, Bambara et autres) dans le sud et le centre du pays, et les Touaregs dans le désert du nord. Plus de la moitié de la population malienne vit dans la partie sud du pays, tandis que les Touaregs (environ 10% de la population) occupent formellement une grande partie du Sahel et du désert. Les Touaregs ont longtemps réclamé l'indépendance, puis l'autonomie et enfin des révoltes armées. Mais ces dernières années, la menace extérieure commune, sous la forme de djihadistes venus du territoire voisin de la Libye détruite, a uni les groupes ethniques du Mali. Les chefs touaregs ont officiellement abandonné le conflit avec le gouvernement central du Mali et ont demandé de l'aide contre les djihadistes. Nous parlons donc exclusivement de la lutte contre le terrorisme dans sa tournure djihadiste classique. En outre, les Touaregs étaient extrêmement effrayés par le comportement des djihadistes : la destruction de célèbres monuments historiques à Tombouctou et les exécutions publiques selon la charia. Les combats se sont déroulés dans le semi-désert et le désert. Les détachements djihadistes utilisent des tactiques de raid classiques, se retirant périodiquement dans le Sahara libyen où il est presque impossible de les atteindre. De plus, les djihadistes tendent régulièrement des embuscades sur la seule route menant au Diré et à Tombouctou.

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Dans une telle situation, il ne vaut pas la peine d'attendre un effet rapide ("le garde forestier russe est arrivé et a dispersé tout le monde"), comme ce fut le cas, par exemple, en RCA. Ces attentes sont gonflées par le comportement passif des Français et des petits contingents européens qui les ont rejoints dans le cadre des opérations Serval et Barkhane (par exemple, la Lettonie a héroïquement envoyé quatre soldats au Mali).

Qu'est-ce qui a marché et qu'est-ce qui n'a pas marché avec les Français ? Lors de la première phase de l'opération Serval en janvier 2013, les Français utilisaient activement des avions de combat Mirage et Rafale pour bombarder tout ce qui bougeait dans le nord-est du Mali. Ils ont ensuite envoyé 500 parachutistes et toute l'armée malienne à Tombouctou. Les djihadistes n'ont pas pu résister et, en février, les Français ont occupé Tombouctou. Et là, ils ont construit une base, maintenant occupée par les Russes. C'est un succès incontestable, car les Maliens ne pouvaient pas faire face aux djihadistes par eux-mêmes. Il ne faut donc pas croire que les Français ont toujours été inactifs. De plus, les Français ont fait face à une forte résistance inattendue et ont décidé de se réorganiser. Ils ont eu la révélation que les barbus enturbannés de Libye étaient bien entraînés, qu'ils disposaient d'armes modernes et qu'ils étaient prêts à résister jusqu'au bout.

Lors de la " bataille pour la ville de Kona ", mi-janvier 2013, les Français ont perdu un hélicoptère et son équipage, abattus par des djihadistes. Cela a rendu les Français très tendus. Le résultat est la nouvelle opération "Barkhane". Selon l'idée de Paris, il s'agissait d'entourer le semi-désert d'un réseau de bases militaires au Tchad, au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Sénégal et en Côte d'Ivoire et d'étrangler les djihadistes en les privant de ravitaillement. À partir de ce moment, le comportement des Français et des alliés (50 soldats sont envoyés par un autre guerrier nordique épique, l'Estonie ; plusieurs centaines sont envoyés par l'Allemagne) devient exceptionnellement passif.

L'objectif était d'utiliser des hélicoptères (britanniques et allemands) pour détruire les caravanes des djihadistes dans le désert et mener des opérations d'assaut ciblées. Mais il est vite apparu que les hélicoptères livrés au Mali n'étaient pas adaptés aux opérations dans le désert et que leur blindage était insatisfaisant, même pour les tirs d'armes légères depuis le sol. Les hélicoptères sont inutilisables, ce qui rend l'opération Barkhane inutile, car la pénétration dans le désert devient techniquement impossible. Au moindre contact avec le feu terrestre, les Français se cachent dans leurs bases. Le commandant de l'opération, le général Pierre de Villiers, a interrogé Paris sur l'élargissement de l'opération et le changement de tactique, mais n'a reçu aucun soutien et a démissionné. Le conflit entre un représentant de l'une des plus anciennes familles aristocratiques de France et le président Macron en est venu à ce que ce dernier renvoie de Villiers de l'armée.

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En novembre 2019, les Français ont tenté de mener une opération d'envergure au carrefour de trois frontières - Mali, Burkina Faso et Niger. Mais dans une tempête de sable, les hélicoptères ont été perdus ; deux sont entrés en collision et 13 soldats français sont morts. Par la suite, l'opération Barkhane a été réduite à des opérations de routine. Les Français ont commencé à accuser ouvertement les FAMA, l'armée malienne, et non eux-mêmes, d'inaction. Dans le même temps, ils n'ont même pas levé le petit doigt pour renforcer la FAMA ; au contraire, ils l'ont traitée comme un auxiliaire. Et ce, malgré le fait que les Maliens avaient subi de lourdes pertes dans des batailles terrestres que les Français évitaient traditionnellement. Cela a irrité les Maliens et créé un contexte émotionnel négatif pour les Français, car leur comportement rappelait une relation coloniale et non un partenariat égalitaire.

Avec les Russes, c'est le contraire. Au départ, il avait été annoncé qu'ils ne participeraient pas aux combats mais qu'ils formeraient les Maliens. Les premiers instructeurs de l'ancienne base française de Tombouctou ont été engagés dans la formation du personnel. Mais dans le même temps, les estimations occidentales du nombre de Russes variaient considérablement. Par appréhension, leur nombre a été exagéré à 500. Selon des estimations plus modestes, ils seraient entre 200 et 300. Tout a commencé avec quatre instructeurs. Leurs photos ont été activement publiées dans les médias français. Sur le plan purement militaire, il s'agit pour l'instant d'établir un contrôle total de l'autoroute Bamako-Timbuktu (Tombouctou). C'est là qu'a eu lieu le premier affrontement, auquel, vraisemblablement, les Russes ont pris part. Un convoi de l'armée malienne est tombé dans une embuscade près de Bandiagara, dans le centre du pays. Il a été rapporté qu'un véhicule blindé de transport de troupes avait sauté par-dessus une mine, après quoi une fusillade a eu lieu et l'un des Russes aurait été blessé. On parle de plusieurs djihadistes tués au Mali, mais ce qui est absolument certain, c'est qu'il n'y avait pas de "prisonniers" parmi les Russes.

Des sources françaises insistent sur le fait que la nouvelle direction militaire du Mali mène délibérément une opération visant à chasser la France de la région et coordonne virtuellement cette ligne avec plusieurs pays voisins. Après l'expulsion démonstrative de l'ambassadeur de France de Bamako, voici ce qu'il en est à Paris. Aujourd'hui, le quartier général de l'opération militaire française (si on peut encore l'appeler ainsi) est transféré en Côte d'Ivoire, fidèle à Paris, dans la plus grande ville de ce pays : Abidjan. Les Français s'enlisent. D'une part, l'opération militaire en Afrique de l'Ouest a effectivement échoué. D'autre part, d'une certaine manière, il ne faut pas l'admettre. Mettre fin à l'opération Barkhane et s'envoler, c'est perdre la face et, de plus, admettre que les tactiques russes se sont avérées plus efficaces.

Pour être tout à fait honnête, il n'est toujours pas clair dans quelle mesure les Russes sont plus efficaces au Mali que les Français qui avancent péniblement dans les dunes depuis des décennies. Il ne sera possible de fournir des estimations précises qu'à la fin de cette année, lorsqu'il sera possible de former quelque chose de prêt au combat dans les FAMA, comme cela a été fait en RCA. Quoi qu'il en soit, la situation en Afrique de l'Ouest a radicalement changé, mais pas en faveur de la France, et ce avec l'aide de centaines de Russes (le fameux "garde forestier"). Si cette tendance se poursuit, les perspectives de sauver la face pour Paris seront de plus en plus minces".

Traduction par Alessandro Lattanzio

 

Il est temps de dire "non" à l'Occident dans le domaine de la culture

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Il est temps de dire "non" à l'Occident dans le domaine de la culture

Konstantin Malofeev

Source: https://katehon.com/node/81693?fbclid=IwAR3JlkCkB_d6BR2ocL2sO7pc5zXD5NLmKd61w0XMoZ-D6mMItiiCQwkfdC4

Comment créer en Russie notre propre Hollywood, débarrasser les programmes scolaires et universitaires d'une idéologie qui nous est étrangère et cesser de construire des villes laides et "manœuvrières" ?

De quoi parle mon livre ?

Il s'agit d'une conception historiosophique du monde. Habituellement, les historiens montrent le monde comme une série d'événements politiques, sans donner l'importance de l'argent, que celui-ci a en réalité. Mais derrière tout processus historique, il y a toujours le capital.

Le livre Empire est un voyage historique de l'Antiquité à nos jours, mettant en scène la confrontation constante de deux visions du monde opposées. La civilisation de l'honneur - Empire et la civilisation de l'argent - Canaan.

Caractères latins au lieu de caractères cyrilliques ?

Une culture originale et distinctive est la plus grande réussite d'un peuple dans l'histoire. Chaque nation qui a assumé la mission historique d'Empire - Babyloniens, Perses, Grecs, Romains - a remporté des succès culturels exceptionnels et a créé sa propre civilisation.

Le peuple russe n'a pas fait exception : l'acceptation par la Russie de la mission de la Troisième Rome a entraîné un essor majestueux de sa culture. Après avoir subi un choc culturel occidentalisé sous l'influence des réformes de Pierre le Grand, l'Empire russe, surtout à partir du règne de l'empereur Nicolas Ier, commence à se tourner à nouveau vers les principes originels de l'orthodoxie, de l'autocratie et de la nationalité. Cette formule canonique a été exprimée pour la première fois par le comte Uvarov (tableau), ami d'enfance de l'empereur et ministre de l'éducation. Les slavophiles et F. M. Dostoïevski suivront le mouvement. Au début du règne de l'empereur Nicolas II, la Russie possédait l'une des plus grandes littératures, une grande musique, une architecture et une peinture distinctives, ainsi que les sciences exactes et humaines les plus avancées de l'histoire de l'humanité. Cette civilisation originale était imprégnée de l'esprit de l'orthodoxie.

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Le régime bolchevique était, en un sens, une tentative désespérée de l'Occident d'empêcher la civilisation russe d'être enfin libérée de sa captivité occidentaliste. Tout ce qui parlait de l'identité russe - le style national dans l'architecture et la musique, les images de l'orthodoxie et de la nationalité - a été férocement détruit, les temples ont été dynamités, les poètes et les philosophes ont été bannis. Elle en arrive même à promouvoir la latinisation de l'écriture russe: "Seul l'alphabet latin correspond à la tâche du véritable internationalisme", proclament en 1932 les membres de l'"alliance internationale non nationale" (SAT), en la nommant "union internationale des nationalités". (SAT) qui se faisaient appeler Satan par l'homme de la rue.

Le cœur de la résurgence de l'empire

Mais la civilisation russe originelle était plus forte que les bolcheviks : elle a germé en URSS de l'intérieur, malgré l'opposition des dirigeants du Komintern. Les idées des Shmenovekhovites vaincus ont été reprises par le groupe de Zhdanov à Leningrad. Dans les années 1960, une décennie et demie après l'exécution des personnes impliquées dans l'"affaire Leningrad", le "Parti russe" a de nouveau parlé d'identité nationale : sa voix a été entendue de nouveau par les écrivains dévots, le peintre Ilya Glazunov, le compositeur Georgy Sviridov et bien d'autres. Après avoir survécu à la bacchanale de la russophobie pendant les années de la perestroïka et de l'eltsinisme, l'idée de l'identité russe gagne à nouveau en force ces jours-ci.

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La popularité de la série télévisée Godunov, avec Sergei Bezrukov en vedette, confirme que les gens s'intéressaient beaucoup à l'histoire de l'État russe.

Non seulement cela, mais l'adieu de la civilisation russe à l'Occident semble n'avoir aucune alternative, même pour une partie de l'élite pro-occidentale. Canaan (c'est ainsi que j'appellerai la totalité des forces obscures de l'histoire du monde, dont les principaux signes sont la soif de richesse, la piété et la dépravation morale) est en train de tuer les restes de l'Europe, que Dostoïevski appelait autrefois "le pays des saintes merveilles". Sous nos yeux se forme un monstre totalitaire sodomite, qui a lancé une attaque contre les vestiges de la haute culture chrétienne européenne, désormais proclamée raciste. Par conséquent, en revenant aux idéaux de la Troisième Rome et de la Sainte Russie, nous créons également pour les chrétiens du monde entier une alternative aux non-valeurs du déclin de l'Occident.

Au sommet de la hiérarchie des valeurs culturelles devraient certainement figurer celles qui sont issues de l'orthodoxie. L'âge d'or de la littérature russe nous a donné Pouchkine et Gogol, Dostoïevski et Leskov. Tous les classiques russes sont imprégnés de l'esprit de l'orthodoxie. L'école soviétique l'a adapté du mieux qu'elle a pu aux pionniers et aux membres du Komsomol, tout en conservant les idéaux éthiques de bonté, d'amour et de loyauté. C'est sur cette base solide que nous devons construire notre politique publique culturelle. Les classiques russes, dans les nouvelles formes du XXIe siècle, devraient devenir le principal noyau culturel de l'Empire renaissant.

Du bagage du 20e siècle, nous devrions retirer la science-fiction soviétique originale dans le genre de l'utopie qui nous met sur la voie d'un avenir meilleur. À cet égard, il contraste fortement avec les dystopies occidentales dont le but est de démoraliser le public face à une "réinitialisation" totalitaire. Les gens peuvent plus facilement accepter un camp de concentration numérique, une pandémie meurtrière ou la domination des robots s'ils ont lu et regardé des histoires d'horreur sur ces sujets dès leur enfance. Au contraire, la fiction soviétique de Belyaev, Efremov, Bulychev et d'autres a créé des mondes d'un bel avenir, auxquels l'âme chrétienne russe a volontiers cru.

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Notre pays est au centre de l'histoire du monde

La tradition orthodoxe, les classiques russes et la science-fiction soviétique nous distinguent et nous séparent du monde fou créé par le Canaan mondial. Le monde occidental n'est pas arrivé à son déclin actuel du jour au lendemain, aussi les éléments de la culture européenne des siècles passés, imprégnés de rébellion délibérée et de dépravation cananéenne, devraient être constamment dévalués : les références à ces éléments devraient être supprimées des programmes scolaires, et toute activité les promouvant - privée du soutien de l'État.

Les perceptions actuelles de la culture mondiale imposées par l'Occident, qui placent la Russie à la périphérie arriérée du soi-disant Nouveau Monde, doivent être complètement reconsidérées. La nouvelle vision de l'oekoumène culturel implique une vision de la Russie comme un empire majestueux de la Troisième Rome, le Kathekon, qui, selon les mots de l'apôtre Paul, retient le monde du mal. Son noyau sémantique devrait être l'idée de service à Dieu et à la patrie, portée par les millénaires.

Le nombre d'heures d'école devrait être réduit pour l'anglais adopté dans les anciennes colonies britanniques et les colonies américaines actuelles. La Russie est une civilisation distincte et ses enfants n'ont pas besoin de codes culturels étrangers. La place principale dans le programme scolaire devrait être accordée à l'histoire de la Russie et des empires précédents. Les écoliers russes des 16e et 17e siècles ont étudié une histoire claire et distincte depuis la création du monde - à travers l'Ancien Testament, la puissance d'Alexandre le Grand et l'Empire romain jusqu'aux temps modernes - comme l'histoire du Royaume établi par Dieu. L'histoire du monde s'est construite autour de l'Empire, et non autour de l'Occident comme c'est le cas aujourd'hui.

Cette déformation a commencé dans nos manuels scolaires à l'époque des historiens allemands invités en Russie par Pierre le Grand, et est devenue désastreuse à l'époque soviétique, lorsque le pamphlet de F. Engels L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État est devenu le fondement de l'historiosophie communiste.

Les écoliers russes doivent comprendre clairement qu'ils sont les héritiers de la gloire de l'Empire russe, du Royaume de Moscou, de l'ancienne Russie, de l'Empire de la Nouvelle et de l'Ancienne Rome, du Royaume d'Alexandre et de Cyrus et même de l'Ancien Empire de Babylone, Sumer et Akkad. Ce grand tableau de l'histoire humaine éduquera la prochaine génération de bâtisseurs d'empire, conscients de leur rôle décisif dans le destin du monde.

Pour donner aux écoliers une idée plus claire de la vie des empires du passé, les histoires de héros antiques devraient être ramenées à l'école, et le grec ancien et le latin devraient être ramenés dans les gymnases de sciences humaines. Toutefois, comme l'a montré l'histoire des dernières décennies de l'Empire russe, il ne suffit pas d'éduquer un citoyen uniquement sur des exemples élevés de culture classique. À côté du grec ancien et du latin, il convient d'accorder une place digne de ce nom à la langue slave de l'Église, dans laquelle, aujourd'hui encore, nous nous adressons à Dieu.

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Le style russe en architecture vs. "gratte-ciel"

Faire appel au patrimoine russe en architecture est un énorme défi. Grâce aux politiques des empereurs Alexandre III et Nicolas II, le style russe distinctif a non seulement dominé de manière absolue la construction d'églises, mais a également trouvé de plus en plus d'applications (surtout en combinaison avec des éléments de l'Art nouveau) dans l'architecture civile - palais, bâtiments publics, maisons privées et villas. Son développement à son point culminant, atteint à la veille de 1917, a été artificiellement interrompu par le bolchevisme.

Le style russe est universel et peut servir de base à la construction de tous les types de bâtiments, tout comme le style arabe est clairement visible dans les gratte-ciel modernes de Dubaï, et le style chinois dans les gratte-ciel de Shanghai. L'expérience des gratte-ciel de Staline a montré que des éléments du style russe, tels que le chapiteau, peuvent également être appliqués à la construction de gratte-ciel. Le style russe devrait devenir la norme pour les infrastructures financées par les pouvoirs publics, telles que les bâtiments publics, les écoles et les musées, les gares et les stations de métro.

Les baraquements multifamiliaux, les "man-houses", doivent cesser d'être la norme du logement russe. L'attitude barbare envers les bâtiments historiques devrait être catégoriquement supprimée en Russie. La démolition des bâtiments construits avant 1917 devrait être totalement interdite. Ces bâtiments ne peuvent être reconstruits qu'avec un contrôle strict.

La fierté de la patrie

L'environnement urbain et rural de la Russie, en particulier ses régions spirituellement et culturellement significatives, doit être transformé de telle sorte qu'un séjour y soit une joie et soit associé à la connaissance de son histoire, à l'esprit de sa culture et à sa légende.

"Nous n'avons pas du tout le rêve d'avoir notre propre patrie. Et le rêve cosmopolite a poussé sur un sol nu..." a déploré Vasily Rozanov. - Étudier à Simbirsk - rien sur Sviyaga, sur la ville, sur les poètes autochtones (coutumes) - Aksakovs, Karamzin, Yazykov, sur la Volga - là déjà beau et grand. Étudier à Kostroma... rien - sur le monastère Ipatiev. Sur l'image miraculeuse de la Mère de Dieu (locale) Feodorovskaya - rien".

Cette absence de rêve de la patrie est, dans une plus large mesure encore, le talon d'Achille de la Russie contemporaine, un fait qui a été rendu particulièrement aigu par les événements de 2020, lorsque les citoyens russes, piégés par le coronavirus à l'intérieur des frontières du pays, ne savaient tout simplement pas où aller ni où trouver quoi que ce soit d'intéressant. Il ne fait aucun doute que le "tourisme" hédoniste cultivé par l'Occident comme une forme d'économie de consommation doit finir par céder la place à une exploration plus saine et plus passionnante de son pays d'origine. La Russie historique doit être à la fois un rêve, une légende, un Kitezh et un environnement accessible pour la contemplation, l'admiration et l'exploration. Et c'est cette unité avec la Mère Patrie qui devrait devenir la récréation préférée du peuple russe.

Une attention particulière doit être accordée à la politique monumentale du souvenir. La situation est anormale lorsque, d'une part, les villes russes sont couvertes de statues des organisateurs et des exécutants de la "terreur rouge" contre le peuple russe et que des rues et des places portent leur nom, alors que, d'autre part, les monuments aux fondateurs de l'État russe, détruits par les bolcheviks, n'ont toujours pas été restaurés et que les villes et les rues n'ont pas reçu leur nom historique. Il est dommage que Moscou n'ait pas de monuments à la mémoire des grands ducs Alexandre Nevsky, Ivan Kalita, Dmitry Donskoy et Ivan III, des tsars Ivan le Terrible, Mikhail Fedorovich et Alexei Mikhailovich, ou des empereurs Nicolas Ier et Alexandre III.

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Comment créer "notre Hollywood" ?

Une renaissance de la culture russe devrait également avoir lieu dans le domaine de la cinématographie. Le cinéma russe commence à se développer fortement sous l'empereur Nicolas II, constituant une concurrence sérieuse pour le cinéma américain. Mais l'industrie cinématographique russe a été par le suite condamnée à exister dans les limites extrêmement restreintes de la politique culturelle officielle des autorités soviétiques.

Pourtant, cet élément russe était présent et dominant à la fois dans le cinéma historico-patriotique des années 1930 et 1950, et dans les dessins animés soviétiques de la même époque qui rivalisaient avec Disney quant à la forme impeccable et le contenu profondément national.

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La Fédération de Russie a consacré des dizaines d'années d'argent public au cinéma, avec des résultats déplorables, finançant les inepties de la "classe créative" russophobe. Cette pratique doit cesser. Pour allouer des fonds publics, il faut une commande d'État strictement définie dans le domaine du cinéma - pour les films historiques-patriotiques et spirituels-moraux, le renforcement des familles, le fait d'avoir beaucoup d'enfants et les mariages précoces. Ces projets doivent être mis en œuvre dans la logique de la cinématographie de production avec un contrôle strict à toutes les étapes. Pour tout autre film qui ne relève pas du champ d'application de l'achat direct par l'État, il devrait y avoir un système de soutien à primes.

Le même principe de participation de l'État devrait s'appliquer à d'autres sphères culturelles socialement significatives telles que le théâtre, la littérature, la musique et les arts visuels. Il devrait y avoir partout des commandes d'État claires, fondées sur des valeurs, qui excluent la corruption. Et d'autre part, il devrait y avoir un système développé de prix à accorder et de concours d'État et de compétitions publiques qui soutiennent tout ce qui est brillant, vivant, vraiment réussi et en même temps existant dans la logique de la civilisation russe.

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Comme l'a écrit I. Ilyin : "On peut faire appel à la vertu et à la loyauté ; on peut montrer et expliquer leurs avantages ; on peut interdire et punir les mauvaises actions. Mais le "royaume de Dieu" et la culture spirituelle ne naissent pas d'un ordre de l'État. Cela ne signifie pas que le gouvernement n'a "rien à faire", mais son travail se limite à assurer la liberté dans le droit, à prévenir toute entreprise mauvaise et tentatrice, à organiser l'éducation publique et à sélectionner les personnes de bonne volonté. C'est pour ces personnes de bonne volonté dans tous les domaines de la culture et de la science qu'un système de bourses d'État et de subventions devrait exister. Les scientifiques et les artistes qui ont obtenu des résultats d'importance nationale, voire internationale, devraient avoir la possibilité matérielle de se concentrer uniquement sur la recherche et la créativité.

Il est nécessaire de restaurer au niveau des codes culturels profonds la famille patriarcale forte et solidaire avec de nombreux enfants. C'est l'image d'une telle famille qui devrait devenir la référence pour le cinéma et la télévision existants, soutenus par l'État.

Goût - protection contre la vulgarité

La préservation du caractère élevé de la culture russe classique et l'opposition aux tentatives de la diffamer sont essentielles pour bien saisir les avantages de sa propre culture, la culture russe. Comme l'a souligné N. Karamzin : "Le Russe, au moins, devrait connaître son prix". L'éducation esthétique - musicale, artistique, littéraire - devrait devenir l'une des composantes importantes du processus éducatif dans les écoles et les universités. Les cours de littérature, de musique et de culture artistique devraient avoir pour objectif de développer le goût artistique des écoliers, qui devrait être façonné par une écoute attentive des œuvres des classiques de la musique russe et mondiale et par des visites régulières des principaux musées d'art de Russie, dont la priorité devrait être accordée aux excursions scolaires plutôt qu'à l'accueil de touristes étrangers. Un goût développé pour l'art est une protection naturelle contre la propagation du Sodome mondial moderne par le biais d'une culture de masse agressive et vulgaire sur Internet.

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Le goût artistique doit être associé à l'ascétisme, caractéristique du chrétien, c'est-à-dire à une raisonnable retenue dans la consommation. Les publicités pour la consommation effrénée de crédits promue par le consumérisme occidental doivent être strictement réglementées, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, surtout lorsqu'elles touchent les enfants et les jeunes. En même temps, l'ascétisme n'implique pas la grisaille et la fadeur, mais la clarté et l'austérité, la recherche d'un minimum esthétiquement beau plutôt que d'un maximum vulgaire.

Le style impérial suggère l'introduction d'une étiquette stricte, notamment dans les espaces publics et dans le comportement entre les rangs de la fonction publique. Le retour au port de l'uniforme, non seulement pour les militaires, mais aussi pour les fonctionnaires, les enseignants et les étudiants, est nécessaire. Dans la sphère publique, il faut renoncer à la permissivité et au laisser-aller dans les discours et les écrits (y compris sur Internet), dans l'habillement et le comportement.

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Il convient d'encourager les créateurs de mode russes et de favoriser toute utilisation de motifs folkloriques dans les vêtements de tous les jours. Diplômé d'Oxford, le Mahatma Gandhi, avocat londonien, a d'abord troqué son costume trois pièces pour la tenue traditionnelle indienne, avant de libérer l'Inde du colonialisme britannique.

Ligne de fond

La politique culturelle d'un empire renaissant doit, dans tous ses aspects, mettre l'accent sur l'idée d'identité et d'autarcie: l'Église orthodoxe, un Internet souverain, des commandes d'État dans le cinéma et la littérature, le soutien au grand art, un programme scolaire indépendant de l'Occident, un style impérial dans l'architecture et l'étiquette, un style russe dans l'habillement et la vie quotidienne. Un empire est toujours une civilisation distincte. Notre tâche est d'assurer par l'éducation et la culture la succession de ces traditions civilisationnelles et leur préservation pour les futures générations de créateurs et de guerriers de l'Empire. Ce n'est qu'alors que le monde pourra être sûr que, selon les mots de l'apôtre Paul, "le mystère de l'iniquité" ne se produira pas, puisque le Katechon, qui préserve le monde du mal, est toujours vivant et éveillé. Et le nom du Katechon, c'est la Russie.

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Малофеев Константин Валерьевич: Империя. Книга первая

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О товаре

Что такое translatio imperii? Какую традицию унаследовала Российская Империя от Ассирии, Персии и Рима? Какова миссия России в мировой истории?

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Исследование, с одной стороны, базируется на лучших достижениях отечественной и мировой историографии, а с другой — предлагает оригинальные историософские идеи, десятилетиями разрабатывавшиеся автором. Книга будет интересна как специалистам-историкам, философам, политологам, экономистам, так и студентам и широкому кругу любителей истории.

Характеристики

mercredi, 09 février 2022

Totalitarisme français : les prophéties de Tocqueville et Marx

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Totalitarisme français : les prophéties de Tocqueville et Marx

par Nicolas Bonnal

Nous affrontons en France et en Europe la pire vague de terrorisme sanitaire, économique et politique de toute notre histoire. Le totalitarisme s’est imposé et va encore progresser avec le code QR plus qu’avec le vaccin et nous allons pouvoir dire adieu à toutes les dernières libertés, y compris comme en Italie celle de bouffer.

La situation est plus grave qu’en 1940. Il y avait défaite militaire. Le nazisme avait gagné une guerre pour imposer son système : ici nous imposons un système que nous avons fabriqué nous-mêmes avec des élites folles et pourries et des populations avilies et abruties (le « citoyen superflu » de Zarathoustra, que Kissinger veut éliminer). Ce n’est pas la même chose et c’est plus grave. Le révérend Schwab et sa meute affairiste vont nous laisser quelques semaines de répit grâce à Omicron et aux routiers (qui à terme seront manipulés et utilisés, s’ils ne le sont déjà), ensuite ils repasseront à l’attaque. Rappelez-vous la tactique nazie : une dose, une pause, comme disait Stefan Zweig rappelé par mes soins. Certaines personnes n’avaient plus le droit de s’asseoir sur un banc. Les autres se sont habituées : mais pourquoi tu sors ?

Malheureusement tout cela vient de loin, l’administration pléthorique, l’Etat républicain-moderne tout-puissant et sa population dégradée.

Lisons et relisons ces lignes, presque sans rien commenter :

« Il semble que si le despotisme venait à s’établir chez les nations démocratiques de nos jours, il aurait d’autres caractères : il serait plus étendu et plus doux, et il dégraderait les hommes sans les tourmenter. »

Tocqueville dit même :

« Je pense donc que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde. »

L’ère des masses (voyez mes textes sur Le Bon et Ortega y Gasset) arrive déjà, vers 1840 (voyez aussi l’Homme des foules de Poe, texte d’une portée hypnotique) :

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux, qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils remplissent leur âme. »

Au-dessus de cette masse le Moloch :

« Au-dessus de ceux-là, s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leurs jouissances, et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.

Il ressemblerait à la puissance paternelle, si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? ».

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Ces lignes ont été écrites pour Attali : nous ôter la peine de vivre ! Tocqueville n’avait pas évoqué l’alliance des milliardaires avec ce socialisme du super-Etat totalitaire mondialiste. London la décrira plus tard (voyez mon texte sur le Talon de fer). Tocqueville trouve le mot clé : on nous retire l’usage de nous-même. Et ça donne :

« C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses ; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. »

Après on multiplie les petites règles compliquées (avec le Covid on  a beaucoup progressé et la masse a beaucoup accepté) :

« Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »

Paul Virilio dont j’ai parlé aussi (au point d’être repris par son éditeur) a dit que nous étions une société de dissuadés. Avec son accumulation (gêne, comprime, éteint, hébète…), Tocqueville décrit le même superbe résultat. Pour une poignée de routiers qui ont garé leurs camions combien de résistants ?

Tocqueville rappelle que tout repose sur l’illusion électorale. Nous croyons être maîtres de notre destin alors que nous ne faisons que nous livrer à un autre tyran (c’est ce que disait Rousseau d’ailleurs) :

« Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même qui tient le bout de la chaîne. Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent. »

Ce qui gêne Tocqueville ?

« La nature du maître m’importe bien moins que l’obéissance. »

De toute manière on perd la faculté de penser, de sentir et d’agir ; et c’est avant la télé, avant le smartphone…

« En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens que vous avez rendus si dépendants du pouvoir central de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir, cet usage si important, mais si court et si rare de leur libre arbitre n’empêchera pas qu’ils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d’agir par eux-mêmes, et qu’ils ne tombent ainsi graduellement au-dessous du niveau de l’humanité. »

Tocqueville aussi décrit la fin : le chaos, la tyrannie absolue (Macron réélu puis président à vie) ou la révolte (on peut toujours rêver) :

« Les vices des gouvernants et l’imbécillité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener la ruine ; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s’étendre aux pieds d’un seul maître. »

Quelques années après on a la Révolution de 1848, suivie de la dictature la plus rude de notre histoire (on ne pouvait écrire ni parler ni penser) : c’est le Second Empire dont j’ai parlé ici il y a cinq ans en évoquant la figure du prince-président. Et cette fois c’est Marx qui écrit, et qui ne rate au passage ni la France ni sa prospère administration :

« On se rend compte immédiatement que, dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses modes d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus, où ce corps parasite, grâce à la centralisation la plus extraordinaire, acquiert une omniprésence, une omniscience une plus rapide capacité de mouvement et un ressort, qui n’ont d’analogues que l’état de dépendance absolue, la difformité incohérente du corps social, on comprend donc que, dans un tel pays, l’Assemblée nationale, en perdant le droit de disposer des postes ministériels, perdait également toute influence réelle. »

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Classe a priori régnante au sens kantien, la bourgeoisie en France suit Macron comme elle suivit Bonaparte et nos différents militaires. Marx explique pourquoi :

« Mais l’intérêt matériel de la bourgeoisie française est précisément lié de façon très intime au maintien de cette machine gouvernementale vaste et compliquée. C’est là qu’elle case sa population superflue et complète sous forme d’appointements ce qu’elle ne peut encaisser sous forme de profits, d’intérêts, de rentes et d’honoraires. D’autre part, son intérêt politique l’obligeait à aggraver de jour en jour la répression, et, par conséquent, à augmenter les moyens et le personnel du pouvoir gouvernemental, tandis qu’en même temps il lui fallait mener une guerre ininterrompue contre l’opinion publique, mutiler et paralyser jalousement les organes moteurs indépendants de la société, là où elle ne réussissait pas à les amputer complètement. »

Le parlement comme toujours en France ne sert à rien (l’obscène cinquième république l’a avili depuis longtemps) :

« C’est ainsi que la bourgeoisie française était obligée, par sa situation de classe, d’une part, d’anéantir les conditions d’existence de tout pouvoir parlementaire et, par conséquent aussi, du sien même, et, d’autre part, de donner une force irrésistible au pouvoir exécutif qui lui était hostile. »

Avec tous ces bons rappels je nous garantis peu de chances. Et pour ceux qui voudraient comprendre pourquoi la France et l’Italie sont les pays plus tyranniques du monde, je rappellerai ces lignes de Debord :

« La place prédominante qu’ont tenue la Russie et l’Allemagne dans la formation du spectaculaire concentré, et les États-Unis dans celle du spectaculaire diffus, semble avoir appartenu à la France et à l’Italie au moment de la mise en place du spectaculaire intégré, par le jeu d’une série de facteurs historiques communs : rôle important des parti et syndicat staliniens dans la vie politique et intellectuelle, faible tradition démocratique, longue monopolisation du pouvoir par un seul parti de gouvernement, nécessité d’en finir avec une contestation révolutionnaire apparue par surprise. »

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Gare aux putschs à venir, celui de Trudeau, celui de Biden (qui a déjà frappé une fois), ou celui à venir de Macron. Debord encore :

« …Et pourtant Marx est malheureusement resté trop longtemps actuel, qui évoque dans le même livre ce gouvernement « qui ne prend pas la nuit des décisions qu’il veut exécuter dans la journée, mais décide le jour et exécute la nuit ».

Sources principales :

http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/18_brumain...

https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/01...

http://achard.info/debord/CommentairesSurLaSocieteDuSpect...

https://www.dedefensa.org/article/ortega-y-gasset-et-la-m...

https://strategika.fr/2021/08/01/pass-sanitaire-biopoliti...

https://strategika.fr/2021/04/26/psychologie-des-foules-e...

http://www.bibebook.com/files/ebook/libre/V2/poe_edgar_al...

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-le-prince-...

https://leblogalupus.com/2019/08/02/rappel-jack-london-et...

lundi, 07 février 2022

Le Tiers-Monde sur la Canebière

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Le Tiers-Monde sur la Canebière

par Georges FELTIN-TRACOL

Pour la troisième fois en cinq mois, les poubelles débordent sur les trottoirs de Marseille. Rats et autres sympathiques bestioles prolifèrent dans le nouvel écosystème créé par cette grève à l’initiative du syndicat FO majoritaire chez les éboueurs. Français ou étrangers, tous décrivent une ville sale, en dehors de quelques coins touristiques préservés, qui ne fonctionne pas. S’ils étaient médecins, les urbanistes les plus lucides parleraient de thrombose persistante…

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Le conflit autour du ramassage des déchets ménagers n’est qu’un problème supplémentaire dans une cité qui les additionne. Déjà en proie aux fusillades mortelles répétées qui donnent aux quartiers Nord une notoriété internationale et à la multiplication, y compris en journée et à la vue de tout le monde, des « charbons » (les points de vente de drogue), la deuxième commune la plus peuplée de France avec plus de 870.000 habitants souffre d’un environnement immobilier fortement dégradé. En novembre 2018, dans le quartier de Noailles non loin du centre historique s’effondrent deux immeubles vétustes, rue d’Aubagne, faisant huit morts. Deux ans auparavant, un rapport officiel estimait à cent mille le nombre de résidents dans des logements insalubres. Or, la liaison ferroviaire à grande vitesse qui relie Marseille à Lyon, Paris et Bruxelles attire de jeunes ménages à hauts revenus. Leur venue explique la hausse des prix sur le marché de l’immobilier. Cette situation encourage la construction de tours à bureaux aux dépens de la rénovation de l’habitat.

La question du logement est essentielle dans un espace relativement étroit coincé entre le littoral méditerranéen et les collines abruptes des Alpilles qui ceinturent la ville. On ignore trop que Marseille s’étend sur plus de 240 km² alors que la capitale n’a qu’une superficie de 105 km² en y incluant les bois de Boulogne et de Vincennes. Au cours de son histoire, la cité phocéenne s’est étendue en annexant de nombreux villages au point que les plus anciens la surnomment la « ville aux cent dix quartiers ». Leur toponymie fleure bon la France de Marcel Pagnol et de René Coty : Saint-Louis, les Trois-Lucs, le Redon, Saint-Mitre, le Merlan, etc.

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À l’instar de Paris et de Lyon, une loi de décembre 1982 régit Marseille. Dans le cadre de la décentralisation administrative décidée par François Mitterrand, son ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, par ailleurs maire de Marseille dès 1953, accorde un statut communal particulier aux trois plus grandes municipalités de l’Hexagone. La capitale française et la capitale des Gaules se composent de plusieurs arrondissements dotés de leurs propres mairies, même si leurs attributions demeurent restreintes par rapport à leur mairie centrale toute-puissante. Craignant de perdre son fauteuil en 1983, Defferre réalise une magouille légale. Il réunit les seize arrondissements en huit secteurs. Malgré un nombre inférieur de votes par rapport à son adversaire de droite, « Gastounet » reste maire jusqu’à sa mort en 1986. Un an plus tard, la loi Pasqua de juillet 1987 redessine les secteurs marseillais. Deux arrondissements regroupés constituent un secteur. Ainsi le 1er secteur rassemble-t-il les Ier et VIIe arrondissements.

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À cet empilement de mairies de secteur et d’une mairie centrale s’ajoutent, d’une part, les cantons départementaux et, d’autre part, la nouvelle structure intercommunale appelée Marseille – Aix – Provence Métropole, qui inclut deux tiers du département des Bouches-du-Rhône. Il faut savoir que la présidente de cette métropole est Martine Vassal, aussi présidente Les Républicains du conseil départemental. Cette sur-administration n’empêche pas au quotidien une incurie et un désordre permanents.

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Souvent en grève, avec des arrêts mal desservis et une lenteur dans le déplacement due à une circulation automobile chaotique, - le respect du code de la route est en option sur la Canebière ! -, l’état des transports publics dénote pour une ville aussi étendue d’un sous-développement patent. Les deux lignes de métro ne cumulent qu’une vingtaine de kilomètres. Les trois lignes de tramway ne forment qu’un ensemble de seize kilomètres. À titre de comparaison, le réseau du métro lyonnais représente trente-deux kilomètres de lignes et celui des tram soixante-seize kilomètres !

Le manque d’investissements dans le maillage des transports en commun et l’absence de réhabilitation des immeubles rendent visibles des décennies d’impéritie municipale. Patron de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Gaston Defferre ne veut plus que « sa » ville soit gérée par les communistes comme en 1946 – 1947, ni par les gaullistes entre 1947 et 1953. Pour contrer l’influence considérable des dockers cégétistes, il s’entend avec FO et lui offre une large autonomie dans les structures municipales. L’actuelle grève de la collecte des ordures se fait pour le maintien du « fini parti », cette possibilité donnée aux éboueurs d’exercer plus ou moins légalement un second boulot.

Les successeurs de Defferre, le socialiste Robert Vigouroux (1986 – 1995) et le giscardien Jean-Claude Gaudin (1995 – 2020), poursuivent à leur avantage immédiat les habitudes claniques et clientélistes. La libéralisation du ramassage des déchets domestiques a fait le bonheur des frères Guérini, proches du PS, avant leur condamnation par le tribunal. Des entreprises privées se partagent les poubelles avec le public. Le fonctionnement est digne du roi Ubu puisque les camions-bennes privés ne doivent pas prendre les déchets de telle rue dans tel arrondissement.

Reconnaissons que passer d’une rue à une autre devient de plus en plus difficile. La montée de l’insécurité cristallise dans les quartiers Sud et Est le phénomène de « communautés fermées et gardées ». Des barrières coupent de nombreuses rues transformées en impasses. Les riverains peuvent protester; l’inaction est flagrante. Le géographe Christophe Guilluy écrit dans ses différents essais que les banlieues constituent le sas d’entrée de la mondialisation via l’immigration. Les immigrés les plus récents y remplacent  les vagues précédentes. C’est le cas à Marseille dont un habitant sur dix est originaire des Comores (dont Mayotte).

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Le caractère multiculturaliste de la ville facilite le clientélisme à travers le vote communautaire ciblé et des méthodes électorales éprouvées. La manipulation des bulletins le jour des élections y reste un exercice courant. Les bouffons de l’OSCE auraient tout intérêt d’y envoyer des observateurs expérimentés. Ces derniers découvriraient de nombreux trucages employés pour empêcher la victoire du moindre candidat de l’Opposition nationale et populaire.

La démagogie politicienne tue Marseille. Ne serait-il pas approprié d’y proclamer un état d’exception général et de dissoudre pour une durée indéterminée toutes les mairies de secteur, la mairie centrale, la métropole, voire le conseil départemental ? Un gouvernement national de salut public y désignerait un représentant spécial doté des pleins pouvoirs. Ce ne serait pas une nouveauté.

En 1938, un terrible incendie ravage les Nouvelles Galeries, non loin du Vieux-Port, et fait soixante-treize morts. Présent sur place pour un congrès radical et radical-socialiste, le président du Conseil Édouard Daladier assiste à un manque complet de coordination entre les secours. Rentré à Paris, le « Taureau du Vaucluse » place Marseille sous tutelle gouvernementale, nomme un administrateur extraordinaire et écarte le maire socialiste Henri Tasso de toute gestion. Cette situation perdure jusqu’en 1946.

En janvier 1943, les Allemands se piquent de rénovation urbaine. Situé à proximité du Vieux-Port, le quartier du Panier est historiquement un coin interlope. Sous l’Occupation, la pègre y devient résistante. Désireux d’en finir avec ce nid séditieux, les forces d’occupation expulsent en quelques heures une grande partie de la population et arasent à coups d’explosif une partie du quartier. Ne faudrait-il pas renouveler aujourd’hui cette expérience urbanistique radicale dans les quartiers Nord ? Ne serait-ce pas toute la cité qui se tiers-mondise avec l’adulation du foot et la vénération exagérée pour un affairiste défunt, à raser ?

Le philosophe Coluche pensait que Marseille fût la première ville africaine traversée par les compétiteurs du Paris – Dakar. Il ignorait qu’elle deviendrait un Brésil en miniature. La cité phocéenne préfigure l’avenir tiers-mondisé de l’Hexagone. Pourquoi diable la tribu celto-ligure des Ségobriges a-t-elle permis le mariage de Gyptis avec le Grec Protis? Ne savait-elle pas que les histoires d’amour finissent toujours mal ? 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 18, mise en ligne le 2 février 2022 sur Radio Méridien Zéro.

Russie/Ukraine: les divisions au sein de l'OTAN et les habituels bellicistes (Royaume-Uni et États-Unis)

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Russie/Ukraine: les divisions au sein de l'OTAN et les habituels bellicistes (Royaume-Uni et États-Unis)

Sawako Utsumi et Lee Jay Walker

Une analyse du Modern Tokyo Times

Ex: http://moderntokyotimes.com/nato-divisions-and-usual-warmongers-uk-and-us-russia-and-ukraine/

Les États-Unis (US) et le Royaume-Uni (RU) se sont impliqués dans la déstabilisation de nombreux pays - avec d'autres puissances de l'OTAN (la France en Libye et la Turquie en Syrie) - depuis de nombreuses décennies. Ainsi, du soutien au démembrement de la Yougoslavie puis de la Serbie (avec la création du Kosovo) - aux intrigues en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et en d'autres conflits - une immigration massive a été déclenchée. Ceci est lié aux États faillis, au chaos, au terrorisme, à la persécution ethnique et à d'autres facteurs négatifs.

En Amérique, vous avez 100.000 décès dus aux opioïdes, une frontière qui reste non viable et des divisions sociales et politiques croissantes. De même, au Royaume-Uni, où la statue de Winston Churchill a dû être protégée récemment contre des individus qui détestent les traditions de ce pays. En outre, les deux nations sont marquées par la criminalité, les guerres d'identité entre les sexes, le racisme et l'absence d'orientation ferme pour l'avenir. Cependant, lorsqu'il s'agit d'intrigues anti-chinoises et antirusses, les élites politiques du Royaume-Uni et des États-Unis cherchent toujours à semer davantage de chaos international.

La crise en Ukraine est extrêmement délicate vu les changements survenus après l'effondrement de l'Union soviétique et vu l'expansion croissante de l'OTAN vers l'est. Ainsi, les élites politiques de Moscou veulent un respect des accords géopolitiques alors que l'OTAN et la Fédération de Russie ont des intérêts divergents liés justement à la géopolitique. Par conséquent, tout comme la crise entre la Chine et Taïwan, qui est encouragée par les États-Unis et le Royaume-Uni (ainsi que par le Japon ces derniers temps), les mêmes forces (à l'exception du Japon) dans les couloirs du pouvoir à Londres et à Washington font monter les enchères en Ukraine en visant la Fédération de Russie.

Valery Gerasimov, chef de l'état-major général russe, a déclaré : "Les livraisons d'hélicoptères, de drones et d'avions à l'Ukraine poussent les autorités ukrainiennes à prendre des mesures abruptes et dangereuses. Kiev ne respecte pas les accords de Minsk. Les forces armées ukrainiennes se vantent d'avoir commencé à utiliser des systèmes de missiles antichars Javelin fournis par les États-Unis dans le Donbass et d'utiliser également des drones turcs de reconnaissance et de frappe. En conséquence, la situation déjà tendue dans l'est de ce pays se détériore encore davantage".

Alexander Lukashevich, représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE, "Nous sommes alarmés par les informations selon lesquelles certains pays membres de l'OTAN ont intensifié le déploiement d'armes létales et de personnel militaire en Ukraine. Rien que cette semaine, plusieurs avions militaires britanniques transportant des systèmes de missiles guidés ont atterri à Kiev".

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Selon TASS News, "le diplomate russe a souligné que les avions militaires de transport et de reconnaissance américains apparaissaient de plus en plus souvent dans le ciel ukrainien et que les États-Unis avaient levé les obstacles à la réexportation de leurs systèmes de missiles et d'autres armes des pays baltes vers l'Ukraine".

Contrairement au Royaume-Uni et aux États-Unis, l'Allemagne tient bon en adoptant une approche plus nuancée. Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, a déclaré : "Nous sommes prêts à avoir un dialogue sérieux avec la Russie pour désamorcer la situation extrêmement dangereuse qui prévaut actuellement, car la diplomatie est la seule voie viable".

Le Modern Tokyo Times a récemment déclaré : "Ainsi, du point de vue de la Fédération de Russie, le renforcement militaire en cours des forces ukrainiennes dans les environs de la région du Donbass entraîne une certaine nervosité. Après tout, étant donné la nature nationaliste des forces politiques en Ukraine occidentale et leur hostilité à l'égard de la population russe, il est inconcevable que la Fédération de Russie reste les bras croisés en regardant des compatriotes russes se faire tuer".

Le Council on Foreign Relations rapporte que "les spécialistes occidentaux sont quelque peu en désaccord sur les motivations de l'agression de la Russie en Ukraine. Certains mettent l'accent sur l'élargissement de l'OTAN après la guerre froide, que la Russie considère avec une inquiétude croissante. En 2004, l'OTAN a ajouté sept membres, sa cinquième expansion et la plus importante à ce jour, dont les anciennes républiques baltes soviétiques, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Quatre ans plus tard, lorsque l'OTAN a déclaré son intention de faire entrer l'Ukraine et la Géorgie dans le giron de l'Alliance à un moment donné, la Russie a clairement indiqué qu'une ligne rouge avait été franchie".

Le Guardian (par la plume de Simon Jenkins), à propos du regretté Boris Eltsine plaidant auprès des puissances de l'OTAN pour qu'elles ne se déplacent pas jusqu'aux frontières de la Russie, rapporte : "L'Occident a ouvertement tourné cette requête en dérision. Les dirigeants de l'OTAN ont savouré leur victoire, recrutant des membres à l'est, en passant par la Pologne, la République tchèque, la Hongrie et les États baltes. Les supplications des modérés russes ont été ignorées, tandis que Londres ouvrait ses portes aux richesses volées de la Russie. Le résultat était prévisible. En 1999, Vladimir Poutine a pris le pouvoir sur un programme populiste et patriotique. Pour l'ancien ambassadeur britannique à Moscou, Rodric Braithwaite, Poutine est passé maître dans l'art d'exprimer "le sentiment d'humiliation ressenti par les Russes après l'effondrement de l'Union soviétique". Il a exploité l'expansionnisme agressif de l'OTAN pour ce qu'il valait. Lorsqu'en 2008, l'Américain George W. Bush a apporté son soutien à l'extension de l'OTAN par l'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine (une décision à laquelle l'Allemagne et la France ont opposé leur veto), Poutine s'est emparé de territoires dans ces deux pays".

L'Ukraine et la Fédération de Russie doivent rechercher une solution, au moins là où le "conflit est gelé", soit dans la région de Donbass - jusqu'à ce qu'une solution politique  plus générale puisse être trouvée. Les courtiers honnêtes au sein de l'OTAN - notamment l'Allemagne et l'Italie - devraient également rechercher des compromis de toutes parts. Après tout, les Ukrainiens, de tous les côtés des barrières ethnique, politique et religieuse, sont pris en otage par les politiques expansionnistes de l'OTAN.

L'ingérence du Royaume-Uni, des États-Unis et d'autres pays, dont le Canada, ne se terminera pas bien, compte tenu de l'histoire récente.

Sources:

https://www.theguardian.com/commentisfree/2022/jan/20/britain-russia-ukraine-border-dispute

https://tass.com/politics/1391077

dimanche, 06 février 2022

Un entretien entre Carlos X. Blanco et Max Otte

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Un entretien entre Carlos X. Blanco et Max Otte

Le philosophe asturien Carlos X.Blanco, connu pour ses études sur Karl Marx, Oswald Spengler et Diego Fusaro, s'entretient avec le célèbre économiste allemand Dr Max Otte, l'un des critiques les plus virulents de l'euro et candidat à la présidence sous les recommandations de l'Alternative für Deutschland.


"Nous devons trouver un moyen de revenir aux traditions qui ont fait notre grandeur".

Merci beaucoup, Dr. Otte, d'avoir accepté de répondre à nos questions. Vous êtes connu dans le monde entier, en particulier dans le domaine de la finance. Vous avez écrit de nombreux livres dans ce domaine, dont vous êtes un spécialiste ; certains de vos livres ont été traduits en espagnol.

Avec toutes vos expériences, tant dans l'économie académique que dans le domaine du conseil financier public et privé, qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans la politique ?

Je suis financièrement indépendant et je suis très préoccupé par l'évolution de l'Europe. C'est là que j'ai voulu faire quelque chose. Toutefois, je suis toujours resté dans le domaine pré-politique ou proche de la politique - d'abord en tant que président du conseil d'administration de la fondation Desiderius-Erasmus, puis en tant que président de la Werteunion. Aujourd'hui, je suis candidat au poste de président fédéral. Cette fonction se place au-dessus de la politique des partis.

Les lecteurs hispanophones ne savent peut-être pas que vous étiez jusqu'à présent lié à la CDU, bien que vous ayez beaucoup critiqué sa présidente, Angela Merkel. Comment en êtes-vous arrivé à accepter récemment la candidature à la présidence d'un autre parti politique, Alternative für Deutschland ?

Je me présente en tant que personne privée, en tant que Max Otte, à une fonction non partisane, et pas "pour" un parti, mais sur proposition d'un parti. Seuls le caractère, les valeurs et les qualifications devraient compter. J'espère bien sûr que cela sera un signe pour une politique conservatrice en Allemagne.

Comment vos relations avec ces formations politiques ont-elles évolué lorsque vous avez accepté la candidature d'un autre parti, Alternative für Deutschland ? Y a-t-il eu des exclusions ?

Mon parti, la CDU, n'était pas content, car il existe une "décision d'incompatibilité" qui exclut toute collaboration avec l'AfD. Mais je ne considère pas comme une collaboration le fait d'être candidat à un poste non partisan sur proposition d'un parti. On peut accepter ou refuser une proposition.

Qu'est-ce que l'Alternative für Deutschland apporte à votre pays et à l'Union européenne? Que pouvez-vous apporter personnellement?

Vous comprendrez que je ne commente pas la politique des différents partis pendant ma candidature. Je m'engage pour les valeurs de l'Occident chrétien, l'éducation, l'État de droit, une économie performante avec une composante sociale - bref, pour ce qui constitue l'Europe à mes yeux.

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Vous avez toujours été très critique à l'égard de l'euro. Devrions-nous supprimer cette monnaie commune? Devrions-nous changer son utilisation ou peut-être la rendre compatible avec les monnaies nationales? Est-elle mauvaise pour l'Allemagne?

Je pense que l'euro est une grande erreur. Il a d'abord déclenché une conjoncture spéciale malsaine en Espagne et dans d'autres pays du Sud dans les années 2000, notamment dans le secteur de la construction, et a ensuite conduit à une grande crise. Depuis de nombreuses années, le chômage est élevé dans le Sud et les jeunes sont contraints de partir vers le Nord. Ce n'est pas ainsi que nous voulions construire notre Europe unie.

En tant que l'un des principaux promoteurs de la Société internationale Oswald-Spengler, avec le professeur David Engels, un auteur très lu dans notre journal et avec lequel il collabore, je me sens obligé de vous demander: est-il vrai que l'Europe est en déclin, exactement comme le philosophe l'a décrit et prédit il y a un siècle ? Allons-nous vers une ère de "césarisme" ?

Certains signes de déclin social et économique ainsi que de brutalité politique ne peuvent être ignorés.

Comment pouvons-nous combiner le renforcement de l'autorité, de la tradition et des "bonnes mœurs" avec la tradition économique et politique libérale des Européens? Croyez-vous à un conservatisme libéral pour l'Europe?

Ce n'est pas une question de foi. Nous devons trouver le moyen de retrouver nos racines et les traditions qui ont fait notre grandeur. En ce moment, c'est comme si un grand aimant exerçait une attraction sur le disque dur de notre culture et qu'il effaçait tout. Cela ne doit pas se produire - nous avons un riche trésor culturel dans lequel nous pouvons puiser.

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Quel avenir voyez-vous pour l'Union européenne à court terme ?

On assiste à une course entre des distorsions économiques toujours plus grandes et une intervention toujours plus forte de l'État dans l'économie ainsi qu'une répression politique accrue. Nous sommes à la croisée des chemins: soit une nouvelle décentralisation pour tenir compte des multiples atouts et traditions de l'Europe, soit un centralisme bruxellois de plus en plus autoritaire.

L'interdépendance entre l'économie espagnole et l'économie allemande est très grande. Quel sera l'impact sur l'Allemagne et l'Union européenne de la grave crise de la société et des institutions en Espagne, associée à son économie en difficulté ?

Presque toute l'Europe est confrontée à une crise grave d'une manière ou d'une autre. Nous avons besoin de toute urgence de nouvelles solutions ; nous devons nous éloigner du centralisme de Bruxelles et de la Banque centrale européenne.

Merci beaucoup pour vos réponses.

Source: https://latribunadelpaisvasco.com/art/16246/max-otte-tenemos-que-encontrar-la-manera-de-volver-a-nuestras-raices-y-a-las-tradiciones-que-nos-hicieron-grandes

 

La revue de presse de CD - 06 février 2022

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La revue de presse de CD

06 février 2022

Totalitarisme

« Plus de la science, de la religion » : Raoult met en garde contre un danger

« totalitaire »

Le professeur Raoult met en garde contre le danger totalitaire qui s’installe notamment en France à travers l’acharnement vaccinal qui nie la réalité sanitaire.

RT.com/France

https://francais.rt.com/france/95359-plus-science-religion...

AFRIQUE

Ethiopie : la guerre économique dans la guerre politico-militaire

En novembre 2020 le gouvernement central éthiopien engage une offensive militaire contre une des principales régions de son pays, le Tigré, fief politico-militaire de l’ancien régime (de 1991 à 2018). Les médias internationaux assurent la couverture médiatique de cette crise politique interne en écartant une des sources principales du conflit. En effet, les troubles populaires ont commencé avec la révolte étouffée de la région de l’Oromo en juin 2020 juste après l’assassinat d’un chanteur très populaire et grand soutient dans l’élection du Premier Ministre actuel. Les manifestants, pour la plupart des jeunes, durement réprimandés critiquent la création par le Premier ministre du Parti de la Prospérité (PP), nouveau parti unitaire. La rébellion qui a gagné plusieurs régions reproche au pouvoir central d’avoir dissout l’EPRDF (Front Démocratique Révolutionnaire du Peuple Éthiopien) qui prônait les bases du fédéralisme multinational.

Ege.fr

https://www.ege.fr/infoguerre/ethiopie-la-guerre-economiq...

(FAUSSE) ÉCOLOGIE

Égoïste, chicanière, mal ajustée, futile, écran de fumée et mystique, l’empreinte carbone détourne de l’essentiel

Il y a consensus qu’un jour dans le futur, les activités humaines auront dû cesser de charger l’atmosphère de gaz à effet de serre, ou que des méthodes de réabsorption devront compenser les émissions qui restent inévitables. Ce n’est qu’à propos de l’urgence à atteindre cette situation et des moyens à mettre en œuvre que ne règne aucun consensus.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8391&utm_source=mailpoet&am...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION

Affaire Assange : Quand NBC News utilise un ancien agent du FBI pour défendre l’extradition

L’évolution la plus dangereuse, et la moins discutée, des médias d’entreprise est la recrudescence d’anciens agents de l’État chargés de la sécurité qui sont désormais employés pour diffuser les « informations ».

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/affaire-assange-quand-nbc-news-...

« La Russie envahit l'Ukraine » : Bloomberg retire un titre pré-écrit et publié « accidentellement »

« Le titre "La Russie envahit l'Ukraine" a été publié par inadvertance [...] sur notre site. Nous regrettons profondément cette erreur. Le titre a été supprimé et nous en recherchons la cause », a écrit le 4 février l'agence de presse américaine Bloomberg dans un erratum où elle explique préparer à l'avance des titres pour de nombreux scénarios.

Rt.com

https://francais.rt.com/international/95458-russie-envahi...

ÉCONOMIE

Suez prise au piège par l’impérialisme économique américain ?

Malgré l’humiliation subie de la part de ses « alliés » dans la vente des sous-marins à l’Australie, malgré les assauts menés par les Américains dans le cadre de leur guerre économique et commerciale, malgré les sanctions financières colossales imposées par les Américains à des institutions financières pour avoir utilisé le dollar, le gouvernement demeure incapable de préserver la souveraineté économique de la France. Le dernier exemple en date, celui de la possible prise de participation à 40 % du fonds d’investissement américain GIP au sein du nouveau Suez, illustre la cécité d’Emmanuel Macron et de Bercy, alors même que l’eau est plus que jamais une ressource stratégique.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/suez-prise-au-piege-par-limperialisme-eco...

FRANCE

Présidentielles 2022 : comme un théâtre d’ombres

La campagne de l’élection présidentielle 2022 est un grand révélateur de la déshérence politique dans laquelle se trouve notre pays. En 2017, un trio constitué de la haute fonction publique d’État, de l’oligarchie économique et de la magistrature politisée, a organisé de longue main un coup d’État pour faire élire à la magistrature suprême un parfait inconnu.

Vu du Droit

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Cabinets de conseil : un scandale à 140 millions d’euros ?

Chaque année, l’Etat achète les services de cabinets de conseil privés, pour la modique somme de 140 millions d’euros en moyenne, pour l’ensemble des ministères. L’un d’entre eux, la firme McKinsey a des liens étroits avec le pouvoir, et se retrouve bien incapable de justifier de l’utilité de certains contrats passés avec gouvernement. Mais à quoi sert cet argent exactement ? Explications.

Blast-info.fr

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GAFAM

Les Gafam, un appétit d’ogre !

CNBC est une chaîne américaine en continu d’informations financières, diffusant par câble et par satellite, elle a deux filiales CNBC Europe (Londres) et CNBC Asia (Singapour). La chaîne vient de publier une intéressante enquête sur les opérations d’achats de sociétés par une partie des Gafam en 2021. Vous voulez des chiffres qui donnent le tournis ? Vous allez côtoyer des milliards de dollars à foison !

OJIM

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GÉOPOLITIQUE

L’Europe peut-elle survivre sans gaz russe ?

Les États-Unis et l’Union européenne menacent la Russie de sanctions radicales en cas de conflit militaire avec l’Ukraine. Celles-ci pourraient inclure les exportations russes de pétrole, de gaz naturel et de matières premières. Cependant, les experts préviennent que de telles mesures se retourneraient contre l’Europe, privant le continent des approvisionnements russes en gaz naturel et autres matières premières. Avec des prix du gaz déjà exorbitants, des stockages au plus bas sur plusieurs années et la chaleur printanière qui ne viendra pas avant des semaines, les Européens pourraient devoir chercher d’autres fournisseurs pour chauffer et éclairer leurs maisons.

Le Cri des Peuples

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Londres prend le contrôle de l'Europe de l'Est

Le Royaume-Uni ne se contente pas d'armer l'Ukraine, il prévoit également de créer une alliance tripartite nettement anti-russe avec l'Ukraine et la Pologne, dont la tâche principale sera de "s'opposer à la Russie". C'est ce qu'a annoncé la ministre britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, lors d'une conférence de presse à l'Institut Lowy de Sydney, en Australie.

Euro-synergies

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RÉFLEXION

Les robots tueurs et les lois nécessaires pour y mettre fin

Voici un scénario à envisager : une force militaire a acheté un million de drones volants bon marché et jetables, chacun de la taille d’un jeu de cartes, capable de transporter trois grammes d’explosifs – assez pour tuer une seule personne ou, dans une « charge creuse », percer un mur d’acier. Ils ont été programmés pour rechercher et « engager » (tuer) certains êtres humains, sur la base de caractéristiques spécifiques de « signature » comme le port d’une arme, par exemple, ou une couleur de peau particulière. Ils tiennent dans un seul conteneur d’expédition et peuvent être déployés à distance. Une fois lancés, ils volent et tuent de manière autonome sans aucune autre action humaine.

Les-crises.fr

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RUSSIE

L'amputation de l'Ukraine est à la Russie ce que l'amputation de la Catalogne serait à l'Espagne

L'ensemble du Levant ukrainien jusqu'à Kiev ne fait pas seulement partie de la Russie, il en est le berceau historique. En même temps que le démantèlement de l'Union soviétique, des dirigeants ineptes comme Eltsine ou des marionnettes d'intérêts étrangers comme Gorbatchev ont permis que leur patrie soit démembrée et mise en vente ; c'est ainsi que l'indépendance de l'Ukraine a été proclamée, où, outre les territoires occidentaux annexés par les Soviétiques, il y avait des régions fondées par les Russes, dans la nuit des temps, puis gagnées dans un grand bain de sang sur l'envahisseur turc.

Euro-synergies

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L’ultimatum de la Russie aux pays membres de l’OTAN

Texte du message écrit du ministre des Affaires étrangères de la Russie, M. Sergueï Lavrov, sur l’indivisibilité de la sécurité, adressé aux chefs des ministres des Affaires étrangères, Affaires extérieures ou Secrétaires d’Etat des États-Unis, du Canada et de plusieurs pays européens.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2022/02/04/lultimatum-de-la-ru...

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SANTÉ/LIBERTÉ

Après l’emmerdeur, l’enfumeur : covid, un mensonge d’État

Le 20 janvier 2022 Jean Castex nous a gratifié d’un discours d’anthologie en matière de langue de bois et de propagande. Il serait trop long d’en faire l’analyse exhaustive mais il est intéressant de relever les principaux points. Castex confond volontairement faire quelque chose avec ce que fait le gouvernement, et ce que fait le gouvernement avec ce qu’il faut faire. Autrement dit si l’État ne faisait pas, rien ne se ferait. L’intervention étatique est inévitable, bénéfique, et ce que fait le gouvernement est la seule stratégie possible. Rejeter cette stratégie c’est ne rien faire contre l’épidémie.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2022/02/04/420852-apres-lemm...

SERBIE

Le drame du Kosovo : le berceau de la Serbie devenu enclave islamique

La puissance croissante de l'Albanie dans la région n'est pas perdue pour les Etats de la région. Le Kosovo, berceau et terre sainte des Serbes, est devenu un territoire à majorité albanaise et musulmane. conséquences de la substitution démographique. La logique conduira à la création d'une Grande Albanie, bientôt rejointe par la zone à majorité albanaise de Macédoine du Nord, qui deviendra un Etat musulman, lié à Washington et Ankara sur la fragile scène des Balkans.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/01/29/l...

UNION EUROPÉENNE

Russophobie : un danger pour l’Europe

Pour qui a passé quelque temps au Parlement Européen, à la commission des Affaires étrangères (AFET), il est facile de se rendre compte à quel point « l’ennemi russe » accapare toute analyse géopolitique, toute discussion ou encore plane sur toute résolution émanant de cette commission très prisée. L’Ogre russe est partout ! Il interfère dans nos élections, se met en travers de nos plans de déstabilisation du Moyen Orient, permet à Donald Trump de gagner les élections (peu importe si l’enquête du juge Mueller a nié toute ingérence russe), empoisonne évidemment ses opposants à Londres et ailleurs, et continue à mettre des bâtons dans les roues de notre « Partenariat Oriental ».

Géopragma

https://geopragma.fr/russophobie-un-danger-pour-leurope/

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La destruction socio-biologique de Bruxelles 1965-2020

Bruxelles a vu la prospérité de ses habitants se réduire incroyablement en 50 ans.

L’indice de richesse de la capitale est passé de 139 débuts des années 1970 à 79 en 2015 (indice de richesse = rapport des revenus fiscaux d’un lieu donné sur les revenus fiscaux moyens belges, l’indice de richesse est donc de 100 pour la Belgique, par définition), signifiant que la prospérité relative de la région bruxelloise a perdu 43 % en 50 ans. D’une des capitales Européenne et mondiale les plus prospère, c’est aujourd’hui, de loin, la région la plus pauvre de Belgique.

Breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/02/01/178968/la-destruct...

samedi, 05 février 2022

Détruire l’Europe pour détruire la Chine et la Russie ?

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Détruire l’Europe pour détruire la Chine et la Russie ?

par Ben Fofana

Ex: https://reseauinternational.net/detruire-leurope-pour-detruire-la-chine-et-la-russie/

Depuis plusieurs années, les élites européistes mènent des politiques dont l’effet à court terme est de réduire le pouvoir d’achat des populations. À moyen et long termes, cela a provoqué une destruction de la classe moyenne européenne. Le phénomène a pris de l’ampleur avec l’entrée en service de l’euro qui a pour effet de détruire le tissu industriel, du moins a coïncidé avec la délocalisation massive des emplois industriels. Cela n’est pas sans rappeler la dékoulakisation, une politique de destruction des petits fermiers par les bolcheviques après la révolution russe. Un tel acharnement des élites mondialistes sur leur propres populations, peut laisser songeur si on ignore les desseins qui sont viser : détruire les consommateurs de biens manufacturés chinois et ceux de l’énergie russe afin de stopper le développement économique de ces deux pays et les mettre à genou financièrement. Au passage, cela permettrait de reprendre la main sur le système politico-économique à travers la grande réinitialisation ou Great Reset.

Détruire l’Europe pour détruire la Chine

L’Europe est le marché d’avenir de la Chine qui a commencé un découplage forcé en urgence d’avec les États-Unis. Il y a plusieurs raisons à ce découplage. La première, c’est que le dollar est de plus en plus perçu comme une monnaie de singe par les élites chinoises. Si les énormes réserves permettaient d’acquérir la technologie occidentale, la Chine a quasiment rattrapé son retard technologique. Elle n’a plus besoin d’importer en masse la plupart des technologies qu’elle fabrique très bien localement. La seconde raison de ce découplage économique, c’est que la Chine ne voulant plus se cantonner dans le rôle d’atelier pour produits à bas prix, vise un public plus nanti. Or la situation de la classe moyenne américaine (si on peut encore parler de classe moyenne) est désastreuse. Les emplois sont précaires et le niveau d’endettement des ménages est intenable. Les USA ne sont plus un marché viable à long terme. La troisième raison, et qui a accéléré ce découplage des deux économies, c’est la guerre commerciale déclenchée par l’équipe Trump pour faire plier la Chine aux désirs des transnationales américaines.

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Pour réduire les vulnérabilités de leur économie, les dirigeants du parti communiste ont entrepris de se concentrer sur le marché européen, comptant cinq cent millions de consommateurs et où le pouvoir d’achat est encore relativement élevé. Pour ce faire, ils ont développé le projet des routes de la soie : des corridors terrestres et maritimes constitués d’autoroutes, de chemins de fer et de ports pour d’une part contourner les voies contrôlées par l’US Navy, et d’autres part, raccourcir le temps de transit des marchandises de la Chine jusqu’en Europe1.

La Chine pour continuer à se développer a donc misé sur le marché européen de cinq cent millions de consommateurs avides de consommer (n’est-ce pas le propre du consommateur de consommer ?). C’est là qu’entrent en jeu les mondialistes. Ayant échoué à faire plier la Chine devant leurs désidérata, ils ont décidé de plomber l’Europe économiquement. C’est la stratégie de l’attrition du marché c’est-à-dire réduire le nombre de personnes susceptibles d’acheter les produits chinois. En détruisant la classe moyenne européenne, ils détruisent par la même occasion le marché sur lequel compte l’empire du milieu pour continuer à se développer. Pour rappel, la Chine a su éviter le piège du revenu intermédiaire autour de 5000 dollars US par habitant que les élites occidentales lui ont prédit puisque le PIB par habitant chinois se situait déjà autour de 16.000 dollars US par habitant en 20172.

Détruire l’Europe pour détruire la Russie

Pour saper l’économie européenne, les États-Unis s’y prennent de deux manières : brider les transnationales européennes et entraver leur essor voire les racheter pour empêcher l’émergence de géants non anglo-saxons et couper l’Europe d’une énergie bon marché, c’est-à-dire russe, pour tuer ce qui lui reste d’industrie avec les emplois qui vont avec. Ces deux stratégies ont déjà été expliquées plus en détail dans un précédent article. Détruire l’Europe économiquement signifie tuer un marché avec lequel la Russie a réalisé 40% de ses exportations3 et 35% de ses importations en 2020. Perdre un tel partenaire du fait de son insolvabilité serait un coup dur pour l’économie russe. Certes, elle pourrait s’en passer si elle y était contrainte. Mais cela demanderait énormément de temps pour trouver de nouveaux débouchés pour le pétrole et le gaz et de nouveaux fournisseurs pour les biens d’équipements et produits chimiques européens et provoqueraient d’énormes désagréments à court terme. Ou peut-être pas !

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Un plan perdu d’avance

Le plan des élites mondialistes est très simple quand on l’observe et il se décline en trois objectifs principaux :

  • Détruire l’économie chinoise ;
  • Détruire l’économie russe ;
  • Reprendre le contrôle de la mondialisation qui leur a échappé à l’aide du Great Reset et de son pendant économique le Green New Deal4

Les deux premiers objectifs, traités plus haut n’ont guère de chance de réussir car les deux puissances ciblées l’ont déjà anticipé et ont pris leurs dispositions. Aujourd’hui, les deux partenaires travaillent en étroite collaboration et leurs actions et déclarations sur la scène internationale sont coordonnées, y compris la récente demande russe de garanties de sécurité écrites et contraignantes aux USA.

Pour amortir un éventuel reflux de ses exportations (le parti communiste est conscient depuis longtemps de la nécessité de changer de modèle économique et a conçu un plan de développement basé sur le marché intérieur), la Chine a changé de modèle économique en passant d’un système tourné vers les exportations à un autre reposant cette fois sur le marché intérieur, avec comme cible, une classe moyenne évaluée à 400 millions5 de personnes en 2021 (soit plus que le marché américain et presqu’autant que le marché européen) et projette d’atteindre 800 millions de personnes en 2035. Ce modèle est chapeauté par le Made in China 2025, un plan destiné à faire de la Chine le leader mondial en matière de technologie à un moment où son leadership économique serait enfin reconnu par les occidentaux (la Chine est la première puissance économique en terme de PIB PPA depuis 2014). Et devinez quel est le centre technologique de ce plan technologique ? Wuhan6 !

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En ce qui concerne la Russie, elle ne peut être mise à genou économiquement tant que la Chine est débout. N’ayant aucun intérêt à voir sa voisine écrasée être la suivante sur la liste, on n’imagine mal la Chine ne pas soutenir cette dernière. Surtout que le secteur en question, l’énergie, demeure un enjeu stratégique pour l’économie chinoise qui a besoin de sources d’énergie abondante et bon marché pour maintenir sa croissance économique. On peut donc supposer qu’en cas de disparition du marché européen, la Russie disposerait d’un autre client pour prendre la relève. Quelques faits plaident en faveur de cette thèse, comme le méga projet gazier Force de Sibérie de 400 milliards7 de dollars US sur 25 ans entré en service en 2019. Et la dépendance dans ce cas serait mutuelle donc équilibrée. Pour les biens manufacturés européens qui ne seraient plus disponibles, la Chine pourraient les fournir, le temps que l’industrie russe achève sa politique de substitution aux importations (pour laquelle l’UE a déposé une plainte auprès de l’OMC).

Le troisième objectif et la raison pour laquelle il échouera saute aux yeux. Il ne peut y avoir de Green New Deal et une nouvelle mondialisation « verte » si la Russie et la Chine ne sont pas vaincues. Or c’est précisément ce que nous venons de voir plus haut. D’ailleurs Vladimir Poutine et Xi Xipping ont clairement envoyé une fin de non recevoir à tout Great Reset lors du dernier forum (virtuel) de Davos tenu en 2021, donc fin de la partie !

source : Africa Politics

vendredi, 04 février 2022

Pierre Le Vigan: Le Mystère Zemmour

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Pierre Le Vigan: Le Mystère Zemmour

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. Émission du jeudi 27 janvier 2022 avec Gilbert Dawed & Pierre Le Vigan.
 
Sommaire et liens des livres de Le Vigan chez Avatar ci-dessous.
 
SOMMAIRE
00:00:00 – Introduction. La mystère Zemmour
00:01:47 – Q1: Pourquoi Zemmour se presente-t-il?
00:03:41 – Q2: Est-il tombé dans un piège?
00:05:59 – Les revirements de Zemmour (Europe, Euro, OTAN...)
00:08:58 – Q3: Est-ce que le politique est inférieur au Chroniqueur?
00:10:43 – Les prises, le meeting de Cannes, volet social, RN...
00:15:42 – Q4: A quoi sert Zemmour?
00:17:06 – Pécresse / Macron / Marine Le Pen
00:19:58 – L'Union des droites
00:21:41 – Conclusion
 
 
LES LIVRES DE PIERRE LE VIGAN CHEZ AVATAR ÉDITIONS
 
Inventaire de la Modernité, Avant Liquidation https://avatareditions.com/livre/inve...
Le Malaise est dans l’Homme https://avatareditions.com/livre/le-m...
 
CHAINE AVATAR EDITIONS SUR ODYSEE

La dérive anti-française en Afrique, comment Paris risque de perdre le Sahel

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La dérive anti-française en Afrique, comment Paris risque de perdre le Sahel


Mauro Indelicato

Ex: https://it.insideover.com/politica/la-deriva-anti-francese-in-africa-cosi-parigi-rischia-di-perdere-il-sahel.html

Ces derniers jours, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian n'a pas mâché ses mots à l'égard de la junte militaire qui dirige le Mali depuis mai dernier. Selon le représentant de la diplomatie française, le gouvernement malien actuel est "illégitime" et prend des "mesures irresponsables". Bamako ne l'entend pas de cette oreille. Pour Assimi Goita, le général qui dirige le gouvernement depuis le dernier (d'une longue série) coup d'Etat en mai dernier, Le Drian s'est immiscé dans les affaires intérieures du Mali. Il décide donc d'expulser l'ambassadeur français Joël Meyer, ouvrant ainsi une crise diplomatique sans précédent. Cependant, l'épisode a des origines encore plus lointaines. Et cela ne concerne pas seulement le Mali, mais toute la région du Sahel.

D'où vient le sentiment anti-français

Le Mali, dans la zone francophone du Sahel, a toujours été un pays plutôt "rebelle" par rapport à Paris. En 1962, Bamako décide même d'imprimer sa propre monnaie au lieu du franc Cfa, celui qui est actuellement en vigueur dans la plupart des anciennes colonies françaises d'Afrique de l'Ouest. Le pays a réintégré le groupe en 1984, mais aujourd'hui encore, le débat sur la monnaie est source d'âpres controverses. Même l'un des imams les plus en vue de Bamako, le très populaire Mahmoud Dicko, a, ces dernières années, soulevé les foules en qualifiant le franc Cfa d'outil colonial. Mais c'est dans tous les pays d'Afrique subsaharienne que ces questions trouvent un large écho. Lors des élections sénégalaises de 2019, certains candidats ont proposé la sortie de Dakar de la monnaie unique de l'espace francophone. Au Burkina Faso, depuis 2014, après le coup d'État qui a déposé Compaoré, les effigies de Thomas Sankara sont réapparues et, avec elles, les accusations contre la France d'avoir orchestré l'assassinat du "Che Guevara noir" en 1987.

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Au sud du Sahara, il y a un désir de regarder vers des horizons différents. À Bamako, comme dans les autres capitales de la région, les jeunes disposent de smartphones et sont inscrits sur les réseaux sociaux. Ils peuvent donc voir ce qui se passe à l'extérieur et critiquer sévèrement ce qui se passe à l'intérieur de leur pays. Le sentiment d'insécurité lié à la propagation de la pression djihadiste et la crise économique exacerbée par le coronavirus font le reste. Cela a alimenté un sentiment d'impatience à l'égard des classes dirigeantes actuelles et, par extension, de la France, accusée d'apprivoiser des politiciens et des présidents corrompus pour ses propres intérêts. Les versions africaines de l'anti-politique ont ainsi produit des sentiments anti-Paris et encouragé la "contagion" des coups d'État survenus au cours de ces deux dernières années. Entre tentatives et succès, il y a eu au moins sept coups d'État dans six pays différents (deux au Mali seulement) au Sahel depuis 2020. Les militaires sont soutenus par une grande partie de la population car ils sont considérés soit comme de véritables libérateurs, soit comme un moindre mal. Au Mali, comme au Niger, au Burkina Faso, au Tchad et dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, pour de nombreux citoyens, il est préférable de traiter avec un militaire qu'avec un politicien lié à la France.

La Russie et la Turquie tentent de prendre pied en Afrique

La décision du général Goita d'expulser l'ambassadeur français s'inscrit dans ce cadre. Ce n'était pas tant un test de force ou de caractère. Il s'agissait plutôt d'un signal politique clair. Bamako veut se détacher de Paris. Et les militaires, de leur côté, veulent jouer sur le sentiment anti-français qui s'est répandu dans tout le Sahel. Presque comme pour montrer que, désormais, les mots de l'Elysée adressés à la junte militaire doivent être mesurés. Aussi parce que Goita essaie de regarder ailleurs. La main de la Turquie est aussi partie prenant dans le feu des protestations au Mali. La popularité de l'imam Dicko montre que les revendications islamiques gagnent du terrain dans l'opinion publique. À l'heure où les signes d'une volonté de changement se multiplient, le poids des institutions religieuses locales ne cesse en effet de croître. Et ce n'est pas un mystère que là où il y a une forte poussée de l'islam politique, la faveur et la ferveur d'Ankara sont derrière. Mais la véritable nouveauté dans le tableau politique de Bamako est son rapprochement avec la Russie.

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Au cours de l'été, la junte Goita a signé un accord avec la société d'entrepreneurs Wagner, qui est étroitement liée au Kremlin. Des images de véhicules russes en action à Bamako sont récemment apparues dans les médias français. Un peu comme ce qui se passe en République centrafricaine, un autre pays francophone dont le gouvernement a choisi d'accueillir sur son territoire des hommes et des véhicules de Wagner. Moscou, qui a fait un retour en force en Méditerranée au cours de la dernière décennie, étend désormais son champ d'action également au Sahel et en Afrique subsaharienne. Une inconnue non seulement pour la France, mais pour tout l'Occident. Au Mali, la mission Takuba, à laquelle participent également 200 soldats italiens, est en cours. L'opération, qui a pour but de combattre les groupes djihadistes bien implantés dans le nord du pays, voit la présence de plusieurs contingents européens. Y compris le contingent danois, qui, le 25 janvier, a été considéré comme "indésirable" par le gouvernement de Bamako. Ce choix a conduit aux déclarations de Le Drian et à une crise diplomatique entre le Mali et la France. Que va-t-il advenir de la mission maintenant ? L'UE, par la bouche du haut représentant pour la politique étrangère Josep Borrell, souhaite la maintenir "mais pas à tout prix". La Suède va peut-être retirer ses soldats. Mais Goita, a souligné le diplomate français Nicolas Normand dans les médias transalpins, n'a jamais demandé leur retrait.

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Soldats suédois déployés au Mali.

Le choix de Macron

Le président français Emmanuel Macron est pris entre deux feux. D'une part, les opérations au Mali n'ont jamais suscité la popularité. Mais à quelques mois du vote pour les présidentielles françaises, même un retrait complet du pays (et, par extension, d'une grande partie du Sahel) n'aiderait pas à consolider sa réputation. Pour cette raison aussi, l'Elysée prend son temps. Il y a deux éléments qui calment la diplomatie française sur le long terme. D'une part, la conviction que ni la Russie ni la Turquie n'ont intérêt à prendre le relais de Paris. C'est une chose d'entrer furtivement dans la zone, c'en est une autre de gouverner le véritable bourbier économique et politique dans lequel le Sahel est tombé. D'autre part, les observateurs parient sur l'incapacité des nouvelles juntes militaires, tant au Mali que dans d'autres pays. Aucun des généraux qui ont accédé au pouvoir, raisonne l'Elysée, n'est capable à terme de répondre aux demandes de changement formulées par les populations de la région. Enfin, le Mali ne peut se passer de ses relations avec la France, et l'absence d'une demande formelle de mettre fin à l'opération Takuba en est la preuve. Sous la couverture des tiraillements politiques, il existe un dialogue qui ne peut être rompu complètement.

L'Ukraine, carrefour de l'Europe : pourquoi Kiev est stratégique

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L'Ukraine, carrefour de l'Europe: pourquoi Kiev est stratégique

Andrea Muratore

Ex: https://it.insideover.com/storia/ucraina-crocevia-deuropa-perche-kiev-e-strategica.html

L'éternel retour de l'Ukraine dure depuis plusieurs mois, amplifiant une situation de tension aux frontières orientales de l'Europe qui s'est consolidée depuis des années : le bras de fer entre Kiev et la Russie, le premier soutenu par l'Occident dirigé par les États-Unis, est la phase la plus récente de l'après-Maidan et la suite quasi logique des événements inaugurés par l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014; il s'inscrit  cependant dans un continuum qui, pendant tout un millénaire, a vu l'Ukraine décisive pour le destin de l'Europe orientale.

Vaste, presque dépourvue d'obstacles naturels, terre de rencontre et de brassage des peuples, carrefour entre l'Eurasie, la mer Noire et l'Europe centrale, l'Ukraine est doublement limes : elle l'est pour la Russie, qui en a fait historiquement sa porte d'entrée en Europe, mais elle l'est aussi pour le Vieux Continent lui-même, dans son courant alternatif dans sa volonté d'admettre Moscou dans le forum européen. Terre d'importance géopolitique par excellence, l'Ukraine a toujours été une frontière, une ligne de partage, une terre de division, difficile à dominer.

Ces questions sont explorées en profondeur par l'historien Giorgio Cella dans son essai Storia e geopolitica della crisi ucraina. Dalla Rus’ di Kiev a oggi, un traité qui se penche sur ces dynamiques et présente l'Ukraine et sa nature comme un carrefour stratégique.

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Cella voyage dans le temps et part de nul moment autre dans l'histoire que la Rus' de Kiev, l'entité étatique née au IXe siècle à la suite de l'installation, à partir du siècle précédent, de quelques tribus vikings suédoises, appelées Rus', dans certaines régions du nord-est de l'Europe habitées par des tribus slaves, finnoises et baltes. S'étendant de la mer de Barents à la mer Noire, le royaume de Rus' réunissait en son sein toutes les terres décisives qui formaient le diaphragme entre le Vieux Continent et la Russie, les zones disputées par les Tsars avec le Grand Duché de Pologne-Lituanie et la Suède d'abord, avec la Prusse ensuite ; le Heartland, le "cœur géopolitique" du monde indiqué par Halford Mackinder comme la zone à dominer pour la suprématie en Eurasie ; les terres de sang disputées puis écrasées par l'activité des totalitarismes nazi et soviétique entre les années 1930 et 1940 ; le tampon créé par Staline au moment de la guerre froide ; et enfin, le front de l'OTAN qui avance vers l'Ouest à partir des années 1990. Tout cela a été initié par la Rus' de Kiev et son choix de se tourner vers l'Europe, scellé par la conversion au christianisme avec le prince Vladimir Ier en 980.

L'héritage de la Russie de Kiev a créé une importante faille dans la définition de l'identité: la mère de toutes les nations russes s'identifie, en son cœur même, à l'Ukraine et à sa capitale, et Cella souligne la valeur géopolitique et narrative de ce fait. L'histoire de l'épopée des Vikings qui ont navigué sur le Don et le Dniepr pour former un État multiculturel, mercantile et finalement chrétien a continué, au fil des siècles, à émerger et à refaire surface comme sujet de discussion en termes de primauté nationaliste et de contestation du passé, entre les principaux acteurs de cette entité étatique médiévale : la Russie et l'Ukraine.

En se structurant en tant que peuple, la nation ukrainienne a affiché au fil des siècles deux comportements constants : la recherche de mécènes (ou de guides, même) extérieurs comme alternative à la domination de Moscou, et un regard souvent instrumentalisé sur la dynamique occidentale comme contrepoids aux objectifs de Moscou.  L'union de Lublin en 1569, par exemple, a contribué à consolider la domination polono-lituanienne avec la confédération entre les deux États qui a renforcé l'emprise de la Pologne sur l'Ukraine, tandis que l'union de Brest en 1596, rappelle Cella, a conduit à la naissance de l'Église gréco-catholique sui iuris. Un véritable pied-à-terre anti-russe dans une région où, comme le montre le cas de l'Église orthodoxe, la religion reste un facteur identitaire important.

Ce n'est pas une coïncidence si, pendant des siècles, la plus grande garantie de la domination russe sur l'Ukraine, après la fin de la domination de la Pologne-Lituanie, a été la volonté de s'accommoder des particularités d'une terre très différente de la simple signification de "tampon" qui lui est souvent attribuée. La révolution de 1648, qui éclate sous l'action des Cosaques et des Ukrainiens, incarnés et dirigés par l'Ataman Bohdan Chmel'nyc'kyj, soude les bases de l'hégémonie russe en Ukraine sur l'axe de la loyauté personnelle entre les Cosaques et les Tsars, qui perdurera jusqu'à l'ère soviétique, garantissant aux guerriers du Don un respect substantiel de leurs traditions en échange de leur loyauté envers la couronne de Saint-Pétersbourg.

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À l'époque, l'expansion de la Russie vers la mer Noire a ouvert la boîte de Pandore d'une autre question destinée à marquer l'histoire conflictuelle des Russes et des Ukrainiens: l'enjeu de la Crimée. "La Crimée est une question liée aux trois derniers siècles de l'histoire des relations internationales, et donc européennes, précisément depuis 1783, lorsque la tsarine Catherine II a annexé la péninsule à l'Empire russe, la soustrayant à l'Empire ottoman, qui avait été pendant des siècles le protecteur de ce territoire de tradition turco-islamique, foyer des Tatars de Crimée, qui s'y trouvent encore aujourd'hui.

"Un autre chapitre fondamental de cette histoire remonte à 1954, année du transfert de la péninsule de Crimée en territoire ukrainien sur ordre de Krushev", a déclaré M. Cella dans une interview accordée à Il Domani d'Italia. L'acte de Krushev, souvent interprété comme une sorte de cadeau du leader soviétique né en Ukraine à sa patrie pour la consolider comme deuxième république de l'URSS, est au contraire interprété par Cella comme la consécration définitive de la domination impériale soviétique, héritière de l'empire tsariste, renforcée après l'ère du stalinisme où l'Ukraine était la "cible" de la répression de masse, la terre de la terrible famine de l'Holodomor, et enfin une zone de conflit avec l'Allemagne nazie et le site de certaines des pages les plus brutales de l'Holocauste.

Cela nous amène à l'époque actuelle, qui porte l'héritage du passé et les influences stratégiques des dynamiques survenues au cours de ces trente dernières années : la fin de la guerre froide, la marche de l'OTAN vers l'est, l'influence de la réunification allemande sur les atouts géo-économiques de l'Europe de l'Est, et l'entrée des ces Etats jadis dominés par l'idéologie communiste dans l'Union européenne, aux côtés de pays dont la conception temporelle est en décalage avec la leur, créant le court-circuit de ces dernières années, bien illustré par le renforcement de l'axe de Visegrad et l'influence exercée sur Bruxelles par des États comme la Pologne. Tout cela a souligné la valeur géopolitique de l'Ukraine, à laquelle s'est ajouté le grand dilemme de la relation de Vladimir Poutine avec l'Occident, auteur d'une politique stratégico-militaire très affirmée mais caractérisée par un leadership qui a vu tous les indicateurs de la puissance russe tendre à baisser au cours des vingt dernières années. L'Ukraine est déchargée à la fois par l'héritage d'une histoire qui ne passe pas, notamment en Europe de l'Est, qui n'oublie pas les traumatismes et les influences d'antan, et par les contingences d'une politique internationale anarchique et concurrentielle. Les plaines sarmates d'Ukraine constituent inévitablement l'un de ses principaux centres d'intérêt.

jeudi, 03 février 2022

Question ukrainienne et crise du gaz, la double panne de l'Europe

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Question ukrainienne et crise du gaz, la double panne de l'Europe

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/energia/questione-ucraina-e-crisi-del-gas-il-doppio-blackout-europeo.html?utm_source=ilGiornale&utm_medium=article&utm_campaign=article_redirect&_ga=2.113707527.1406368747.1643830434-39446890.1623683537

Alors que les tambours de la guerre résonnent de manière toujours plus menaçante aux frontières orientales de l'Europe, l'Union européenne craint d'être doublement débordée par l'action russe en Ukraine, ce qui est tout sauf irréaliste. Non seulement en raison de l'incapacité à éviter une escalade et à en contenir les conséquences mais aussi en raison de l'impact inévitable que cela aurait sur la crise énergétique qui frappe le Vieux Continent depuis un certain temps.

Dans les derniers mois du mandat d'Angela Merkel en Allemagne, la chancelière a obtenu l'accord, aujourd'hui bloqué, pour inaugurer le gazoduc Nord Stream 2, tout en garantissant un transit résiduel dans la plaine ukrainienne; dès l'été, elle a utilisé l'or bleu comme une arme géopolitique, exploitant la soif d'énergie du Vieux Continent.

L'Europe n'a pas pris les mesures adéquates pour consolider ses stocks, comme l'ont fait la Chine et le Japon, tandis que la spirale inflationniste mondiale s'est emballée. En effet, 2021 a vu le déclenchement d'une véritable tempête pour les prix du gaz sur le marché européen dépendant des importations. Pour le seul mois de décembre, les prix au comptant sur les marchés néerlandais de référence de la zone euro ont atteint 60 dollars par million d'unités thermiques, soit le double du niveau du mois précédent et quinze fois le niveau des prix aux États-Unis. Le blocus temporaire imposé par la Russie, les freins qu'apporte la nouvelle Allemagne post-Merkel au gazoduc Nord Stream 2 et l'arrivée de l'hiver ont fait grimper les prix européens à un niveau record récemment. Et il n'est pas exclu que la combinaison du blocus de l'approvisionnement et d'une escalade militaire en Ukraine entraîne une nouvelle aggravation de la situation, qui serait ruineuse aussi et surtout pour l'Italie, qui doit 46,4 % de ses importations à Moscou.

Dans le contexte de la pire crise énergétique depuis un demi-siècle, le Financial Times est d'avis que Moscou pourrait exploiter la question énergétique pour faire pression sur l'UE en utilisant le gaz comme instrument de guerre asymétrique. Comme l'exploitation de migrants et de réfugiés désespérés à la frontière biélorusse-polonaise, comme les cyber-opérations contre les pays de l'OTAN, comme l'infiltration d'espions et d'agents dans les appareils rivaux, les tensions énergétiques sont également utilisées avec ruse par Vladimir Poutine pour ajouter des flèches à l'arc de Moscou. David Sheppard, rédacteur en chef du journal City of London, a écrit clairement que Poutine a déjà, en fait, commencé la "guerre du gaz" en montrant ce qu'un approvisionnement en baisse peut signifier pour l'Europe.

Poutine, note-t-il, "a démontré à plusieurs reprises une bonne connaissance du fonctionnement du marché des matières premières" et sait bien que pour acquérir une "grande influence" sur l'Europe, il n'est pas nécessaire de "réduire les importations à zéro", mais de montrer pas à pas les conséquences d'un état de tension. Au dernier trimestre de 2021, en effet, "la Russie a réduit ses exportations vers les pays européens de 20 à 25 %", selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie, alimentant indirectement la crise des prix et la tempête inflationniste. Gazprom a clairement fait savoir qu'il ne considérait pas l'Europe comme son principal marché d'avenir, se concentrant sur le "Saint Graal" énergétique signé avec la Chine par le biais du gazoduc Power of Siberia, mais dans le même temps, Moscou joue sur deux fronts en exerçant une pression voilée : la dépendance européenne à l'égard de l'or bleu extrait des gisements russes compromet également la menace de Joe Biden d'imposer l'exclusion de la Russie du circuit Swift pour les paiements en dollars en cas d'opération contre l'Ukraine, étant donné que cette mesure provoquerait un véritable tsunami dans le monde de l'énergie.

La stratégie de remplacement de l'offre de l'Europe est également complexe. Des pays comme l'Italie peuvent se concentrer sur le Tap et les gazoducs méditerranéens, mais ils seraient toujours impliqués dans la course aux prix et dans un écart effrayant de la demande en cas d'arrêt des approvisionnements russes en raison d'un conflit et d'éventuelles sanctions. Le Washington Post a noté que les États-Unis supplantent à nouveau l'Europe sur le front politique, non seulement en envoyant des cargaisons de gaz naturel liquéfié (le "gaz de la liberté" selon Trump) mais aussi en prenant des mesures pour marginaliser Moscou. Le quotidien de la capitale américaine indique qu'il a appris d'un "haut responsable de l'administration Biden" que les États-Unis "ont entamé des discussions avec les principaux producteurs de gaz naturel d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d'Asie", ainsi qu'avec des entreprises nationales, "concernant leur capacité de production et leur volonté d'augmenter temporairement leur production". Lundi prochain, l'émir du Qatar, Tamim bin Hamad al-Thani, sera à la Maison Blanche pour discuter de ces questions.

Pour l'Europe, ces démarches américaines témoignent de la parfaite marginalisation politique et stratégique à laquelle l'Union est désormais condamnée. Ayant fini par être assistée par Washington même en matière de diplomatie énergétique, mise sous pression par la Russie, sans stratégie, l'UE a échoué de manière retentissante le premier test de l'ère post-Merkel. Et elle fait face à une double panne : une panne politico-militaire, étant donné qu'indépendamment du déclenchement d'un conflit, les scories de la rivalité russo-américaine continueront à s'abattre sur le Vieux Continent, et une panne matérielle, énergétique, si la crise du gaz venait à plomber son économie. Il n'y a pas de meilleur scénario que la guerre froide du gaz pour montrer à l'évidence comment l'Europe est l'objet, et non le sujet, de la dynamique dominante du présent.

mercredi, 02 février 2022

Macron Forever & La dictature verte

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Macron Forever & La dictature verte

par Nicolas Bonnal

 
 
Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal (Macron pour Toujours), la rubrique de Café Noir enregistrée le mardi 11 janvier 2022. Référence et une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal ci-dessous.
 
 
RÉFÉRENCE
Les fonctionnaires (civils) sous Vichy : essai historiographique Nathalie Carré de Malberg https://www.cairn.info/revue-histoire...
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c...
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
LIVRES DE BONNAL
 
Guénon, Bernanos et les Gilets Jaunes https://www.amazon.fr/dp/1090563531
La Comédie Musicale Américaine – Nicolas et Tetyana Bonnal https://www.amazon.fr/dp/B08NWWYBT3
Le Grand Reset et la Guerre du Vaccin https://www.amazon.fr/dp/B099TPX86L
Les Territoires Protocolaires https://www.amazon.fr/dp/2876230984
Livre de Prières Orthodoxes – Tetyana Popova-Bonnal https://www.amazon.fr/dp/B09BGPCBQT
Philip Kindred Dick et le Grand Reset – Tetyana Popova-Bonnal https://www.amazon.fr/dp/B096LPVB1R
 
AUTRES LIVRES
 
Neuro-Esclaves – Paolo Cioni et Marco Della Luna https://www.amazon.fr/dp/8893193353
CHAINE AVATAR EDITIONS SUR ODYSEE https://odysee.com/@avatarmediaeditions
 

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Bonnal et la Dictature Verte

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, la rubrique de Café Noir enregistrée le mercredi 08 décembre 2021. Une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal ci-dessous.
 
 
 

Un désastre de planification : les réserves de gaz de l'Europe au niveau le plus bas

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Un désastre dans la planification: les réserves de gaz de l'Europe au niveau le plus bas

Source: https://zuerst.de/2022/02/01/irres-planungsdesaster-europas-gasreserven-auf-rekordtief/

Bruxelles/Moscou. Les risques d'un hiver froid sans gaz augmentent : les réserves de gaz dans les réservoirs européens ont chuté à un niveau historiquement bas en janvier. Selon les statistiques, elles sont désormais remplies à moins de 40 pour cent, alors que plus des quatre cinquièmes du gaz pompé pendant la saison estivale ont déjà été consommés.

Selon Gas Infrastructure Europe, le 29 janvier, le volume de gaz actif dans les stockages souterrains européens était inférieur de 27,3 pour cent, soit 14,4 milliards de mètres cubes, par rapport à son niveau de l'année précédente. Plus de quatre cinquièmes du volume de gaz pompé pendant la saison estivale ont déjà été retirés, a indiqué lundi le groupe énergétique russe Gazprom.

Selon les données de Gazprom, les installations UGS européennes n'étaient plus remplies qu'à 39% en moyenne à cette date. Pour l'Allemagne et la France, ce chiffre s'élevait respectivement à 37 et 36 pour cent. En comparaison, les années précédentes, les réserves de gaz en Europe n'avaient généralement pas atteint la moitié de leur volume à la mi-février. Lors de certains hivers doux, la barre des 50 % n'a même été dépassée que début mars.

Le 11 janvier 2022, les stocks européens de gaz naturel ont atteint leur niveau le plus bas depuis plusieurs années. Le 29 janvier, les réserves étaient déjà inférieures de 2,7 milliards de mètres cubes à la valeur minimale en vigueur à cette date.

Pendant ce temps, les prix des carburants s'envolent. La hausse a commencé au milieu de l'année dernière et, en décembre, les prix boursiers des contrats à terme sur le gaz ont atteint un sommet de plus de 2100 dollars US pour 1000 mètres cubes. Selon les experts, cette situation est influencée, outre par le faible taux d'utilisation des réservoirs souterrains européens, par des difficultés de livraison des grands fournisseurs ainsi que par la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie.

Les autorités européennes ont accusé à plusieurs reprises la Russie de provoquer une crise énergétique. Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a contesté cette accusation à plusieurs reprises et avec force. Il a notamment rappelé avoir proposé à Bruxelles de maintenir des contrats à long terme pour les livraisons de matières premières et a rendu la Commission européenne responsable de la crise, celle-ci ayant délibérément renoncé aux investissements à long terme et opté pour des contrats spot. (mü)

mardi, 01 février 2022

Londres prend le contrôle de l'Europe de l'Est

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Londres prend le contrôle de l'Europe de l'Est

Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/politica/36635-londres-toma-el-control-de-europa-del-este

Le Royaume-Uni ne se contente pas d'armer l'Ukraine, il prévoit également de créer une alliance tripartite nettement anti-russe avec l'Ukraine et la Pologne, dont la tâche principale sera de "s'opposer à la Russie". C'est ce qu'a annoncé la ministre britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, lors d'une conférence de presse à l'Institut Lowy de Sydney, en Australie.

"À la suite des entretiens de haut niveau qui ont eu lieu à Londres en décembre, nous continuons à développer des liens non seulement avec l'Ukraine, mais aussi avec la Pologne, et il s'agit de nouveaux liens trilatéraux qui devraient être activés dans un avenir très proche. Nous continuerons à soutenir l'Ukraine et à appeler la Russie à la désescalade. Parce que tout ce qui se passe en Europe de l'Est est important pour le monde entier. Après tout, la Russie menace aujourd'hui la liberté, la démocratie et l'État de droit, et ces menaces ne sont jamais régionales par nature, mais mondiales", a déclaré Elizabeth Truss, invitant l'Australie à "réagir" avec la Grande-Bretagne, ainsi qu'à aider l'Ukraine à trouver d'autres sources d'approvisionnement en électricité pour se libérer de sa dépendance au gaz russe.

Après cela, le British Council for Geostrategy a publié sur Twitter une carte de la future alliance tripartite, dans laquelle la Grande-Bretagne, la Pologne et l'Ukraine sont reliées par un axe : on obtient une sorte d'"axe du bien", auquel s'opposent la Russie et le Belarus, désignés comme des États hostiles à l'alliance tripartite.

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Le Geostrategy Council l'indique sur Twitter : voilà à quoi ressemblera la nouvelle alliance tripartite entre la Grande-Bretagne, la Pologne et l'Ukraine, dont Elizabeth Truss a parlé en Australie, mais de manière très brève et générale.

Rappelons que Londres a intensifié son travail dans la direction de l'Ukraine depuis un an maintenant, de nombreux experts affirment que désormais, ce ne sont pas les États-Unis, mais la Grande-Bretagne qui est le "principal protecteur" de Kiev.

Selon le politologue Malek Dudakov , le Premier ministre Boris Johnson a décidé de modifier l'agenda international de la Grande-Bretagne en se tournant vers l'Europe de l'Est, ce qui, espère-t-il, permettra de résoudre les problèmes internes du pays, notamment ceux du parti conservateur. C'est pourquoi le chef du ministère britannique des affaires étrangères manifeste un tel intérêt pour l'Europe de l'Est.

Et le journaliste Herman Kulikovsky, auteur de la chaîne Telegram Older Edda, estime que la nouvelle Triple Alliance entre la Grande-Bretagne, la Pologne et l'Ukraine n'est pas défensive, car elle dispose de trop peu de puissance pour la défense.

"La Triple Alliance doit plutôt être interprétée non pas comme une alliance, mais comme un renouveau néocolonial de la Grande-Bretagne, qui a repris ses droits sur les sauvages d'Europe de l'Est. En cas de guerre, les Britanniques défendront non pas leurs "alliés", mais leurs points clés sur leur territoire, par exemple la base navale d'Odessa. Et même se défendre non pas de la manière habituelle, où l'infanterie, les chars, la flotte et l'artillerie attaquent l'ennemi, mais par le biais d'opérations diplomatiques et de reconnaissance et d'accords secrets", commente Kulikovsky sur l'actualité.

Il ne reste plus qu'à rappeler que la Triple Alliance (il s'agissait autrefois de la Triple Alliance) a marqué le début de la division de l'Europe et a joué un rôle important dans la préparation et le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Analyse : la liste de Londres

Anton Karpov

Le 21 janvier, Londres fait à l'Ukraine et à la Pologne une offre que les vassaux ne peuvent refuser : créer une alliance tripartite contre la Russie. Le ministère britannique des Affaires étrangères l'a même indiqué sur une carte publiée sur Twitter. L'état d'union de la Russie et du Belarus, en plus de l'anneau de l'OTAN, est amené dans un environnement supplémentaire. La Russie et le Belarus sont marqués sur la carte comme territoires ennemis.

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Troupes britanniques dans les Pays Baltes.

L'initiative de Londres a été annoncée alors que le ministère de la défense de Foggy Albion avait déjà décidé d'envoyer ses militaires en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne dès que possible.

La composition de la cargaison britannique à destination de l'Ukraine est connue: 30 spécialistes militaires des unités d'élite de l'armée britannique, qui sont arrivés en Ukraine en tant que formateurs, ont apporté avec eux environ deux mille missiles antichars.

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Un message concernant les livraisons d'armes est venu de Londres après que le ministère russe des affaires étrangères, par la bouche de Maria Zakharova, a déclaré : "Depuis plusieurs jours, la Grande-Bretagne envoie des armes à l'Ukraine par des avions de transport militaire de son armée de l'air. Il est déjà évident qu'au moins six vols ont été organisés. Des détails ont également été mentionnés : Londres a livré à Kiev environ 460 tonnes d'armes, à savoir des systèmes antichars portables, avec lesquels on peut combattre en zone urbaine. Des instructeurs britanniques formeront l'armée ukrainienne aux tactiques de combat urbain.

Londres diffuse l'idée d'une invasion supposée inévitable de l'Ukraine par les troupes russes. Les médias ukrainiens reprennent cette idée, et les autorités de Zelensky élaborent des instructions et des plans de mobilisation, y compris pour les femmes, en cas de guerre. Quelqu'un parle positivement de la création d'unités de défense territoriale, où toute la population devrait être armée.

Le 22 janvier, Londres a déclaré : "Nous disposons d'informations indiquant que les autorités russes cherchent à installer un dirigeant pro-russe à Kiev, alors qu'elles envisagent d'envahir et d'occuper l'Ukraine". Un ancien député de la Verkhovna Rada, Yevgeny Muraev, a été désigné comme candidat potentiel pour le rôle d'un tel leader.

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On dirait une blague. Et le point n'est pas que Muraev photo) est sur la liste des sanctions de la Russie depuis des années. Le fait est que Muraev, et cela est bien connu de tous, est un faux opposant, présenté comme un politicien "pro-russe". On pense que Muraev est un autre projet de Rinat Akhmetov.

Cet "opposant" s'est révélé être un leurre, ayant déposé une plainte ouverte au SBU contre Viktor Medvedchuk. S'adressant au chef du SBU, Muraev a désigné Medvedchuk comme le chef de la cinquième colonne.

En même temps, Muraev sait quoi dire. Il affirme que l'Ukraine devrait retrouver son statut neutre de non-bloc, "libéré à jamais de tout contrôle extérieur", que le partenariat avec l'UE devrait être révisé "en faveur de l'Ukraine ou abandonné complètement", qu'il y a un "conflit civil" dans le Donbass, et non une "guerre russo-ukrainienne", que "la Russie aide la RPD et la RPL avec de l'argent, des équipements, des instructeurs, tout comme les États-Unis ont aidé les forces armées d'Ukraine et la garde nationale". Muraev a même qualifié la "révolution de la dignité" de coup d'État. Rien de moins ! Aucune sanction n'est appliquée à son encontre, sa chaîne de télévision Nash n'est pas fermée, le SBU ne fouille pas ses bureaux, il n'est pas assigné à résidence. Et tout le monde sait pourquoi : il joue le rôle qui lui revient.

Moscou a réagi à la blague. La déclaration de la mission diplomatique russe indique : "Nous demandons instamment à Londres de mettre fin aux provocations rhétoriques stupides, qui sont très dangereuses dans la situation actuelle, et de contribuer aux efforts diplomatiques réels visant à fournir des garanties fiables pour la sécurité européenne".

A Londres, ils savent parfaitement qui est Muraev. Peut-être est-il celui qu'ils veulent voir à Bankovaya. Il est rappelé que le stratège politique américain Paul Manafort a travaillé depuis 2004 avec le candidat à la présidence ukrainienne Viktor Ianoukovitch, à l'invitation de Rinat Akhmetov (photo, ci-dessous). Elle s'est terminée avec la révolution orange. M. Manafort a travaillé avec M. Ianoukovitch en 2010 et, après le coup d'État, a continué à travailler avec l'ancien chef de l'administration de M. Ianoukovitch, M. Lyovochkin, qui est appelé le "père de Maidan" et dont la chaîne Inter TV, comme la chaîne Nash de Muraev, ne rencontre aucun obstacle parmi les autorités ukrainiennes actuelles. Beaucoup, semble-t-il, commencent seulement à comprendre que Ianoukovitch était un projet occidental, en partie un projet d'Akhmetov, comme Oleg Lyashko, comme beaucoup, beaucoup d'autres...

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Akhmetov vit depuis longtemps à Londres. Il a acheté une maison de luxe donnant sur Hyde Park pour 136 millions de livres sterling en 2011 (les médias précisent : "avec une piscine, une cave à vin et cinq chambres"). Il est un partenaire commercial de longue date de Petro Porochenko et a beaucoup fait pour que le roi du chocolat revienne en Ukraine le 17 janvier.

Et Zelensky a l'air pathétique. Il comprend que ses maîtres sont prêts à jeter l'Ukraine dans le feu de la guerre pour créer de nouveaux problèmes pour la Russie. L'incendie en Ukraine est également dangereux pour Zelensky lui-même, mais il ne peut rien faire maintenant, son jeu est terminé. Ils continuent à le faire chanter avec le retour de Porochenko et, pendant ce temps, ils amènent des armes en Ukraine, en répétant : la Russie est sur le point d'attaquer, le feu de la guerre est inévitable.

Le beau monde politique ukrainien d'aujourd'hui ressemble à l'histoire du "Slobid du corbeau" de I. Ilf et E. Petrov. Petrov "Slobidka du corbeau" dans "Le veau d'or". Les habitants de la maison, qui soupçonnent qu'un des habitants, ayant sécurisé la propriété contre le feu, va mettre le feu à la maison, sécurisent la leur. En même temps, ils sortent des choses et passent la nuit à se disperser avec des amis. C'est comme ça en Ukraine : ceux qui le pouvaient sont partis et ont retiré leurs biens. "La maison était condamnée. Il n'a pas pu éviter le feu. Et, en effet, à douze heures du soir, elle a brûlé, elle s'est enflammée d'un seul coup de six points. Seuls deux d'entre eux n'étaient pas préparés à l'incendie d'Ilf et Petrov : un intellectuel échevelé et "la grand-mère de personne". La Russie ne ressemble ni à une grand-mère ni à un intellectuel portant le nom de famille caractéristique de Lokhankin, qui est fouetté à l'unisson par les voisins...

lundi, 31 janvier 2022

Le drame du Kosovo: le berceau de la Serbie est devenu une enclave musulmane

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Le drame du Kosovo: le berceau de la Serbie devenu enclave islamique

Enric Ravello Barber

Source: https://www.enricravellobarber.eu/2022/01/el-drama-de-kosovo-la-cuna-de-serbia.html#.YfVml_jjKUk

Erdogan a donné le coup d'envoi de ses activités diplomatiques de 2022 par une visite en Albanie. Le premier ministre turc cherche à consolider son influence dans le pays musulman des Balkans face aux timides tentatives de l'Italie de retrouver son ancienne présence traditionnelle dans la région, interrompue sous le communisme et pendant le régime pro-chinois d'Enver Hoxha.

La puissance croissante de l'Albanie dans la région n'est pas perdue pour les Etats de la région. Le Kosovo, berceau et terre sainte des Serbes, est devenu un territoire à majorité albanaise et musulmane. conséquences de la substitution démographique. La logique conduira à la création d'une Grande Albanie, bientôt rejointe par la zone à majorité albanaise de Macédoine du Nord, qui deviendra un Etat musulman, lié à Washington et Ankara sur la fragile scène des Balkans.

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Kosovo, une histoire mouvementée

On trouve au Kosovo des vestiges culturels remontant à la période néolithique, ce qui laisse supposer une population importante et un degré de civilisation significatif dans la région dès les premiers temps.

Les peuples indo-européens de la branche illyro-thrace sont arrivés sur le territoire entre le IVe et le IIIe siècle avant J.-C., et le monde romain s'est imposé à cette population, ce qui a eu un effet d'acculturation important sur la région. Après la chute de l'Empire romain d'Occident, le Kosovo actuel a fait partie de l'Empire romain d'Orient, que les historiens appellent à tort l'Empire byzantin.

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Le Kosovo, qui jouxte l'Albanie et la Macédoine, a été l'un des premiers lieux d'implantation des Serbes dans les Balkans aux Ve et VIe siècles. Les Serbes étaient l'une des tribus slaves qui peuplaient la région des Balkans à cette époque, devenant l'élément ethnique majoritaire, bien qu'en symbiose avec le substrat illyrien-latin.

Soumis à ce qu'on appelle l'Empire byzantin (en réalité l'Empire romain d'Orient), les Serbes se sont convertis au christianisme orthodoxe. En 850, ils sont devenus sujets du premier Empire bulgare. Les Bulgares étaient un peuple des steppes apparenté aux Hongrois qui a conquis une partie de la région des Balkans au IXe siècle, laissant peu de traces, seulement le nom et l'appellation de la Bulgarie actuelle, dont les habitants ne descendent pas principalement de ces Bulgares, mais sont slaves par leur ethnie, leur langue et leur religion orthodoxe, et donc étroitement apparentés aux Serbes et aux Russes.  Après la chute de l'éphémère empire bulgare, la région a été reconquise par Constantinople (la capitale de l'empire byzantin), mais les différents royaumes serbes ont commencé à lutter pour leur indépendance, faisant du Kosovo la plus forte zone de résistance serbe à la domination impériale.

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La Serbie a connu son apogée sous les Nemanides et le règne de leur tsar, Douchan, à la fin du XIVe siècle, ce qui en a fait l'État le plus important des Balkans. Le Kosovo, cœur du royaume serbe, a vu se multiplier les monastères, trésors architecturaux, déclarés sites du patrimoine mondial, dont Pec, qui symbolise l'autorité suprême de l'Église orthodoxe serbe. À l'époque, les Serbes étaient majoritaires dans la région, bien qu'il y ait de petites communautés de Grecs, de Bulgares et de Allemands-Saxons.

L'invasion turque, qui a eu lieu après la chute de Constantinople (aujourd'hui Istanbul), a atteint le Kosovo à la fin du XIVe siècle.  Pour arrêter l'avancée turque, une coalition chrétienne dirigée par Lazare Hrbeljanovic est formée, qui comprend des Serbes, des Valaques, des Albanais (l'Albanie n'est pas encore musulmane), des Hongrois et des Serbes. Les Turcs ont progressé rapidement sur le territoire des Balkans et la guerre s'est déroulée dans le champ dit du Kosovo. Les chefs des deux armées, le prince serbe Lazare Hrebeljanovic et le sultan turc Moura, sont tués, mais les troupes turques parviennent à disperser les troupes chrétiennes épuisées. 

Selon la tradition serbe, le prince Lazare et la noblesse serbe, qui avaient été faits prisonniers, ont choisi de mourir plutôt que de se convertir à la foi musulmane, préférant la mort dans la liberté à la soumission et à la servitude.

Cette défaite est encore présente dans le cœur de chaque Serbe, et transforme pour eux le Kosovo en un lieu mystique, hors du temps, présent dans la mémoire de chacun d'entre eux. Le Kosovo est la terre sainte où, après avoir connu la puissance et la gloire, les Serbes sont tombés en esclavage.

Pour les Serbes, le Kosovo n'est pas seulement un espace géographique, c'est un territoire métaphysique auquel les Serbes se sentent liés, après plus de six cents ans, par un serment qui proclame le culte des héros et incarne le mystère de la mort et de la résurrection de la nation serbe.

Substitution ethnique : l'albanisation du Kosovo

Pendant la soumission à l'Empire ottoman, le Kosovo était inclus dans la "Roumélie", qui englobait la partie de l'Europe soumise au sultan.  Logiquement, durant ces années, l'islamisation du territoire a commencé, et c'est à ce moment-là que les Albanais et les Bosniaques - deux peuples européens - ont commencé à embrasser le Coran. 

Le XVIIe siècle voit le début de la guerre entre les Turcs et le Saint Empire romain germanique, qui est déterminé à rendre ces terres à la civilisation européenne. Les contre-offensives turco-musulmanes continues s'accompagnent de terribles pillages, viols et incendies. La répression turque visait principalement les Serbes, dont 30.000 d'entre eux, menés par le patriarche orthodoxe Arsenije III, ont été contraints de se réfugier en Autriche, lors de cet épisode de leur histoire que les Serbes appellent encore la Grande Migration. C'est alors, sous la protection des Turcs, que les Albanais ont commencé à arriver en masse, modifiant la composition ethnique du Kosovo.

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Au 19ème siècle, un certain sentiment nationaliste albanais kosovar régnait dans la région.  En 1912, après la première guerre des Balkans, le Kosovo a été reconnu internationalement comme une province de la Serbie nouvellement libérée, et le pourcentage de Serbes dans la région dépassait les 50 %. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région est passée sous la souveraineté albanaise, mais à la fin du conflit, elle est revenue à la Serbie, qui est devenue l'une des républiques fédérées de Yougoslavie, mais à cette époque, le pourcentage de Serbes était déjà tombé à 25 %.

Contrairement à une idée reçue, le "coup de grâce" contre les Serbes a été donné par le régime du maréchal Tito, qui a interdit le retour des réfugiés serbes dans la région, alors qu'il cherchait à se rapprocher de l'Albanie dirigée par le maoïste Enver Hoxha. Tito a encouragé la naissance d'Albanais kosovars en devenant le parrain d'un septième enfant né dans une famille albanaise kosovare. Le résultat de cette politique d'inversion démographique a été que, dans les années 1990, le pourcentage de Serbes dans la région est tombé à 10% ; dans les années 2000, les actions terroristes de l'UCK ont ramené ce chiffre à 8%.

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UCK : narco-guérilla albanaise kosovare

En 1998, les guérilleros de l'UCK (Armée de libération du Kosovo) ont commencé leur activité armée et leurs actions étaient principalement axées sur le meurtre de civils serbes. Cette organisation terroriste, aux méthodes mafieuses, n'a pas fait de distinction claire entre son activité armée et la criminalité de droit commun. L'UCK serait l'un des maillons les plus importants de la route de la drogue de l'Afghanistan vers l'Europe occidentale via la Turquie et les Balkans. Les liens de l'UCK avec le trafic illégal de voitures et surtout avec le trafic dégoûtant d'organes humains sont bien connus.

En 2008, le procureur serbe chargé des crimes de guerre a enquêté sur des dizaines de rapports concernant des prisonniers serbes capturés par des chefs terroristes de l'UCK, qui ont ensuite fait partie du gouvernement kosovar, tout en étant accusés de trafic d'organes. Le bureau du procureur serbe a reçu des informations du Tribunal de La Haye selon lesquelles des dizaines de Serbes emprisonnés par les Albanais au Kosovo ont été emmenés en Albanie en 1999 et tués, leurs organes prélevés et vendus à des trafiquants internationaux. L'ancien procureur en chef du Tribunal de La Haye, Carla Ponte, a publié un livre sur ce sujet intitulé The Hunt, dans lequel elle note que les victimes serbes ont été capturées de préférence après les bombardements "libérateurs" de l'OTAN dans la région. Une Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a accusé Hashim Thaci, chef de l'UCK, d'avoir été à la tête de ce réseau criminel. Thaci a été élu deux fois président du Kosovo indépendant.

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Le Kosovo est l'épicentre des mafias en Europe

Dans son livre El G9 las mafias del mundo, Jean François Gayraud, expert criminologue, met en garde contre le danger de la montée en puissance de groupes narco-terroristes tels que la guérilla albanaise de l'UCK, un facteur qui menace la paix et la stabilité du monde. Son diagnostic est sans équivoque : "La plus grande symbiose entre l'État et la mafia a lieu dans un pays qui n'existe pas encore : le Kosovo, nous avons laissé émerger une petite Colombie au cœur de l'Europe".

Le Kosovo est devenu le principal foyer de traite des êtres humains, de traite des blanches, de trafic de cigarettes, de voitures volées et de trafic de drogue en Europe.

Plusieurs représentants de ses autorités ont été arrêtés sur la base d'accusations criminelles, comme son ancien premier ministre, Agim Ceku, qui a été détenu à la frontière macédonienne-bulgare lorsque les autorités colombiennes l'ont expulsé de leur pays où il a été déporté par la sécurité locale à la demande du gouvernement de Belgrade qui veut le traduire devant des tribunaux internationaux.

Les États-Unis sont derrière l'instabilité dans les Balkans

Le XXe siècle a été le témoin d'un conflit géopolitique constant : l'instabilité dans les Balkans provoque de l'instabilité et des conflits dans toute l'Europe.

La chute du Mur a entraîné un nouveau scénario international, le "danger communiste" a disparu, le parapluie américain est devenu inutile et un rapprochement entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est est possible ; l'équilibre est rompu et l'hégémonie militaire américaine peut être remise en question.

Avec la vieille et infaillible tactique du "diviser pour régner", les stratèges du Pentagone n'ont pas été insensibles à l'éclatement des conflits dans la zone la plus sensible de notre continent où passent les zones d'influence des puissances européennes : Slovénie-Croatie (influence allemande) ; Serbie-Bulgarie-Macédoine (influence russe), en plus de la traditionnelle amitié franco-serbe. Ce qui aurait pu être un point d'union entre les pays européens est devenu un point de confrontation guerrière.

Washington a introduit un élément qui allait complètement déstabiliser la région: l'islamisme politique. Alors que l'islam existait dans la région en tant que religion, c'est le soutien des États-Unis qui l'a transformé en un élément politico-idéologique. Les États-Unis ont utilisé l'islamisme de la même manière qu'ils l'ont fait en Tchétchénie contre la Russie et par le biais du Maroc contre l'Espagne. Cette action du Pentagone s'est traduite par un soutien à la création du premier État musulman d'inspiration islamiste en Europe: la Bosnie-Herzégovine; et plus tard par un soutien clair à la séparation du Kosovo de la Serbie, et à son inclusion dans la Grande Albanie, en tant que deuxième État musulman sur le sol européen (l'Albanie communiste était à majorité islamique, mais pouvait difficilement être qualifiée d'État musulman). La création de cette "dorsale verte" - Albanie-Bosnie - avec des alliances tactiques et idéologiques avec la Turquie, à l'époque fidèle à la politique de Washington, a rompu l'équilibre des Balkans et a créé de façon permanente une zone d'instabilité, la transformant en un nid de frelons.

La Russie et les identitaires européens du côté de la Serbie

La Serbie est, avec la Bulgarie, le grand allié permanent de la Russie, trois pays slaves de religion orthodoxe et aux liens culturels forts. Dans les récentes crises des Balkans, la Serbie a également bénéficié du soutien inconditionnel de pays comme la Roumanie (latine et orthodoxe) et la Grèce (hellénique et orthodoxe). Mais le soutien le plus puissant vient sans aucun doute de Moscou.

La Russie a soutenu diplomatiquement la Serbie, envisageant même une éventuelle réponse militaire Moscou-Belgrade à la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo. Cependant, le Kremlin n'a pas voulu prendre une telle mesure qui l'aurait ouvertement confronté aux États-Unis. La non-intervention de la Russie au Kosovo a eu son pendant géopolitique en Géorgie, où, à l'été 2008, Moscou a arrêté militairement et avec force l'attaque de la Géorgie contre l'Ossétie du Sud, reconnaissant l'indépendance de ce nouvel État, qui est l'étape préalable à sa réunification avec l'Ossétie du Nord, soit comme une autre région de la Russie.

La percée militaire de la Russie sur le grand échiquier a marqué un nouveau rapport de force. Depuis lors, la Russie a soutenu encore plus ouvertement la position des Serbes au Kosovo, tant sur le plan diplomatique que logistique. Dans les circonstances actuelles, il semble probable que Moscou s'impliquera plus fortement dans une éventuelle nouvelle confrontation entre Albanais et Serbes au sujet de la domination du Kosovo.

En Europe occidentale, il convient de noter le soutien que tous les partis identitaires ont apporté à la Serbie et à la population serbe chrétienne de la région. Lors des pires moments de la crise du Kosovo, les déclarations des dirigeants de ces partis, notamment du FPÖ autrichien et du FN français, étaient claires. Ajoutez des actions et des réponses concrètes, comme l'initiative française Solidarité Kosovo, qui apporte de la nourriture, des soins médicaux et des jouets aux enfants serbes depuis 2011, avec des antennes dans plusieurs pays européens.

Pour ceux d'entre nous qui croient en l'émancipation européenne, la question du Kosovo est toujours d'actualité.

L'amputation de l'Ukraine est à la Russie ce que l'amputation de la Catalogne serait à l'Espagne

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L'amputation de l'Ukraine est à la Russie ce que l'amputation de la Catalogne serait à l'Espagne

Par Juan Manuel de Prada

Ex: https://kontrainfo.com/la-amputacion-de-ucrania-es-para-rusia-como-seria-la-de-cataluna-para-espana-por-juan-manuel-de-prada/

Lorsque les médias de crétinisation de masse évoquent l'Ukraine, ils négligent souvent un détail sans importance. L'ensemble du Levant ukrainien jusqu'à Kiev ne fait pas seulement partie de la Russie, il en est le berceau historique. En même temps que le démantèlement de l'Union soviétique, des dirigeants ineptes comme Eltsine ou des marionnettes d'intérêts étrangers comme Gorbatchev ont permis que leur patrie soit démembrée et mise en vente ; c'est ainsi que l'indépendance de l'Ukraine a été proclamée, où, outre les territoires occidentaux annexés par les Soviétiques, il y avait des régions fondées par les Russes, dans la nuit des temps, puis gagnées dans un grand bain de sang sur l'envahisseur turc.

L'amputation de l'Ukraine est aussi douloureuse pour la Russie que l'amputation de la Catalogne le serait pour l'Espagne ; et il est encore plus douloureux que la Russie doive accepter que, sur des terres qui ont été son berceau historique, l'OTAN installe des bases militaires et place des missiles dirigés vers Moscou.

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Pour calculer l'humiliation que subit la Russie, nous ferions bien d'imaginer que demain la Catalogne, profitant de notre effondrement économique, déclare son indépendance avec le soutien de puissances étrangères qui, en plus d'imposer un gouvernement fantoche, placeront des missiles à la frontière, visant le territoire espagnol. La Russie subit patiemment cette humiliation, mais ose avertir que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN aurait de "graves conséquences".

Toute personne saine d'esprit peut-elle décrier la demande de la Russie de garanties minimales pour sa sécurité ? Si les États-Unis ont le "droit" de placer à la frontière russe des missiles nucléaires qui pourraient volatiliser Moscou en un clin d'œil, la Russie ne pourrait-elle pas, en toute équité, en placer autant à Cuba ou au Venezuela ? Qui, soit dit en passant, ne sont pas limitrophes des États-Unis et n'en sont pas non plus le berceau historique. La servilité pitoyable du Dr Sánchez, qui est autant un larbin et un lèche-bottes des États-Unis qu'Aznar l'était dans le passé, mérite une mention séparée.

Le Dr. Sánchez a toléré les attitudes les plus hostiles du Maroc (de l'appropriation des eaux territoriales à l'envoi massif de "réfugiés") sans recevoir aucune aide de l'OTAN ; aujourd'hui, cependant, il envoie une frégate dans la zone de conflit, dans le plus pur style sepoy. Combien de manifestations le Dr. Sánchez dirigerait-il si cette frégate avait été envoyée par un gouvernement présidé par Aznar ou Rajoy ? Et comme les États-Unis ne le laissent même pas mettre les pieds sur la table, le pauvre bougre ordonne à ses publicitaires de le filmer en train de se ridiculiser au téléphone, tel un Gila habillé par Emidio Tucci.

Soljenitsyne avait raison lorsqu'il écrivait : "Il n'y a aucun espoir pour l'Occident ; en fait, nous ne devons jamais y compter. L'abondance excessive et une atmosphère polluante d'impudeur ont atrophié sa volonté et son jugement". C'est pourquoi nous devons toujours nous souvenir de la prophétie du moine Philothée : "Byzance est la deuxième Rome ; la troisième sera Moscou. Quand elle tombera, il n'y en aura plus".