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jeudi, 12 août 2021

La Russie travaille activement à une alternative au canal de Suez

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La Russie travaille activement à une alternative au canal de Suez

Par Valery Kulikov

Source New Eastern Outlook

Pour la réussite économique, on le sait, il ne suffit pas de produire des biens. Il faut aussi les livrer à l’acheteur. C’est pourquoi les voies de transport deviennent chaque jour plus critiques. Et c’est pourquoi, parallèlement à l’utilisation de voies de transport déjà connues, la Chine, par exemple, crée sa propre Nouvelle route de la soie, construit, au Nicaragua, une alternative au canal de Panama, tandis que la Turquie construit un canal d’Istanbul parallèlement à son traditionnel Bosphore. Ces efforts ont été stimulés par l’incident du 28 mai bloquant le canal de Suez, qui a conduit de nombreux pays à chercher des alternatives à cette artère de transport égyptienne. Le PDG du géant danois du transport maritime Moller-Maersk, Soren Skou, a parlé au Financial Times de cette accélération inconditionnelle des changements dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des marchandises, après le blocage du canal de Suez .

Étant donné l’importance particulière, dans ces conditions, de la création d’une voie de transport durable et rentable pour les participants au commerce international entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est, la Russie a participé activement à la recherche d’alternatives.

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Comme indiqué dans un précédent article, l’une des plus grandes entreprises de logistique de la planète, le groupe danois Moller-Maersk, spécialisé dans le transport de conteneurs, a déjà pris le parti d’augmenter son trafic de marchandises à travers la Russie en envoyant des conteneurs d’Asie, par voie maritime jusqu’au port de Vostochny (Primorsky Krai), puis par voie ferroviaire en traversant la Russie. Les conteneurs seront livrés via les voies de transport russes au port de Novorossiysk (Krasnodar Krai), d’où ils seront transportés par bateau vers la Méditerranée orientale. Cette nouvelle activité transcontinentale, admettent les Danois, permettra de réduire de moitié le temps de transport. En 2019, la compagnie danoise a lancé une autre route similaire entre les ports russes de Vostochny et Saint-Pétersbourg, transportant environ 2000 conteneurs depuis le début de 2021.

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Russian Railways a déclaré qu’ils voient un afflux constant de nouveaux clients avec des commandes de transport de conteneurs, et pas seulement dans le contexte du blocage du canal de Suez. Depuis avril 2020, début de la pandémie, Russian Railways a enregistré une augmentation considérable du volume de conteneurs en transit sur l’axe Chine-Europe-Chine. La vitesse moyenne d’expédition des conteneurs sur les principaux itinéraires est en moyenne de 1100 à 1200 kilomètres par jour, en tenant compte des frontières douanières. Selon Russian Railways, cette vitesse est beaucoup plus élevée que celle du transport maritime, plus élevée que celle du transport routier, et comparable à celle de l’aviation – en tenant compte des premiers et derniers kilomètres et de toutes les opérations de manutention des conteneurs dans les terminaux. En outre, Russian Railways note la mise à disposition d’une politique tarifaire stable : les tarifs de transit des conteneurs par le réseau de Russian Railways n’ont pas augmenté depuis 2011. La société a déclaré qu’elle était prête à faire face à la croissance des volumes et qu’elle développerait les services nécessaires à cet effet.

Comme l’a déclaré à plusieurs reprises l’entrepreneur russe Oleg Deripaska, son idée de reconstruire les principales voies ferrées de la « route du cèdre de Sibérie », pourrait devenir une alternative compétitive à la Nouvelle route de la soie chinoise, offrant ainsi à la Russie la possibilité de devenir une plaque tournante essentielle, un lien à part entière entre l’Europe et l’Asie. Selon lui, il est nécessaire de faire de cette initiative un projet national.

Un autre projet est l’autoroute Europe occidentale-Chine occidentale (WE-WC). Ses points clés : Saint-Pétersbourg, Moscou avec des tronçons de la M11 et du périphérique central, Samara et Orenbourg, accès au Kazakhstan puis à la Chine. L’avantage significatif du projet réside dans les unions douanières de l’EAEU et de l’Union européenne – les transporteurs n’ont à passer que deux dédouanements sur l’ensemble du parcours – à la frontière avec la Chine et avec l’Union européenne. Un mémorandum sur le projet a été signé en 2008, et la construction a commencé au même moment. En 2021, la Chine et le Kazakhstan ont déjà lancé leurs sections, tandis que la Russie ne s’est occupée que de l’autoroute M11.

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En plus de ces options, la route maritime du Nord (NSR) a récemment été de plus en plus désignée comme l’une des alternatives de transport russe. Fin mai, le ministère de l’industrie et du commerce de la Fédération de Russie a proposé de transporter du pétrole et du gaz le long de la route maritime du Nord à l’aide de navires de construction russe qui seraient capables de transporter du charbon et des hydrocarbures, ainsi que de faire du cabotage, du dégelage et du pilotage. Les autorités russes ont proposé que la NSR soit considérée comme une alternative à la route passant par la mer Rouge pour aller de l’Asie à l’Europe, en cherchant à rendre le trafic le long de la route maritime du Nord praticable toute l’année grâce à une flotte de brise-glace, que la Russie construit activement.

L’autre jour, les plans d’ouverture d’une nouvelle alternative de transport russe, le corridor international fluvial de transport nord-sud, ont été connus. Alexei Rakhmanov, directeur général de l’United Shipbuilding Corporation (USC) russe, en a fait part au président Vladimir Poutine le 22 juillet, ainsi que la conception d’un porte-conteneurs capable de livrer des marchandises de la Caspienne à la mer Baltique.

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Il a notamment été proposé de faire passer la cargaison par le nord de l’Iran ou l’ouest de la Chine et, par conséquent, par le port d’Olya, dans la région d’Astrakhan, pour la livrer à Helsinki dans un délai de sept à huit jours. Selon le directeur général de l’USC, les porte-conteneurs peuvent livrer des cargaisons le long de la Volga, puis par la voie navigable Volga-Baltique, et plus au nord jusqu’à Saint-Pétersbourg. Si nécessaire, il est également possible de livrer des cargaisons jusqu’à la mer Blanche. Le corridor international de transport Nord-Sud est destiné principalement à l’Iran, à l’Inde et à d’autres pays qui bordent l’océan Indien. Il est supposé que le flux principal de marchandises passera par le port de Mumbai, puis par la mer jusqu’au port de Chabahar en Iran, après quoi il sera livré par voiture ou par rail à travers l’Iran jusqu’à la mer Caspienne, puis par voie d’eau jusqu’à Olya. Le reste du chemin, à travers le territoire russe, sera une question de faisabilité économique. Rappelons que des lancements tests de cette route ont eu lieu de 2014 à 2017.

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Pour les marchandises en provenance de l’Empire céleste, la Russie construit le corridor de transport Est-Ouest et le corridor de transport Europe occidentale-Chine occidentale. Ce dernier, en particulier, est prévu sous la forme d’un réseau d’autoroutes, dont une partie essentielle sera la M-12. Dans ce cas, les marchandises s’accumuleront dans le port kazakh d’Aktau, sur la mer Caspienne.

Ainsi, la route Astrakhan-Helsinki prendra une partie du fret en transit du canal de Suez. Pour l’Europe du Nord, une telle route est plus rapide que de passer par l’Égypte. Bien entendu, il est encore trop tôt pour se prononcer sur le coût de cette route et sur l’argent qu’elle rapportera à la Russie. Toutefois, il est d’ores et déjà clair que ce projet est essentiel pour ce pays, dans la mesure où il assurera des commandes de construction navale russes.

Valery Kulikov

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

mercredi, 11 août 2021

L’analyse de François Jay : La nouvelle campagne du Général Macron

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L’analyse de François Jay

La nouvelle campagne du Général Macron

 

Source: www.liguedumidi.com

 

Le petit caporal Macron a pris en 2017, le pouvoir à la hussarde. Une affaire réglée en quelques mois et à la surprise des vieilles badernes du PS, et de LR. Devenu Président, nous dirons « général », il a engagé une nouvelle campagne pour se maintenir au pouvoir. Comme pour la précédente, il prend des risques et surprend.

 

LE PAYS DIVISÉ EN DEUX

 

Les commentateurs et les conseillers s'affolent : une partie de la population s'est mobilisée, dans la rue, en plein été, contre les mesures « Passe-Sanitaire ». Du jamais vu… Tout au moins à notre époque. On se souvient que les « évènements » de mai 68 ont été enterrés par les vacances... Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se produit. Les manifestations grossissent, pendant les vacances. Les échéances successives qui imposent à la population la vaccination, poussent dans la rue de plus en plus de Français. L'action du Gouvernement est en train de créer, de toute pièce, une opposition irréductible. Macron divise les Français en deux camps, un camp important, ceux qui bénéficient du « passe-sanitaire », les vaccinés (deux fois pour le moment) et les autres. Ces deux camps sont de taille inégale, les Kollabos sont une large majorité, mais les manifestants sont certainement les plus déterminés. Ils sont à la limite de la révolte, face à l'agression qu'ils subissent. Ils ont conscience d'être pris dans un piège. Ils le vivent très mal. Ils sentent bien qu'ils sont pris dans une nasse, et pris pour des cons.

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Macron veut qu'ils se soumettent. Et pour les faire céder, Macron va jusqu'à leur faire perdre leur emploi (et sans droit au chômage, un scandale pur, pour des gens qui ont cotisé !), ne plus pouvoir se faire soigner, ne plus pouvoir se déplacer, ne plus pouvoir s'approvisionner dans les grands centres commerciaux. Ils se retrouvent, par la volonté du Prince, privés de services pour lesquels ils payé impôts et cotisations... Volés, comme dans un bois !

 

BOUTE FEU

 

Il est clair que Macron veut mettre le feu au pays. La manœuvre est évidente, grossière. Et personne, parmi les leaders, ne proteste. Aucune dénonciation (à part Philippot). Les syndicats sont couchés -à part Force Ouvrière- et quelques syndicats catégoriels. Comment les Centrales syndicales peuvent-elles accepter une agression pareille contre les salariés ? L'absence de réaction en dit long sur l'état du mouvement syndical en France. Les syndicats vivent des subventions de l'Etat. Ils ne sont plus une arme de défense des salariés. Ils sont un instrument aux mains du pouvoir.

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Même silence, incroyable, du monde politique. Macron ne semble pas avoir d'opposant. La classe politique s'est compromise depuis des mois dans la glu des mesures « politiques » de lutte contre l'épidémie : pas de masques, masques obligatoires ; enfermement, libération, enfermement, libération... ; Remdesivir, puis plus de Remdesivir ; vaccins libérateurs, puis vaccins obligatoires... Elle semble sidérée comme la majorité de la population... Les politiques ont peur. Ils attendent ! Macron est seul sur scène, et il fait le spectacle tout seul. Il mène la danse, les journalistes battent la mesure et font la claque. Les mesures qu'il prend et qui risquent de mettre le pays à feu et à sang, semblent même approuvées par l'opposition. Il va pouvoir les justifier par « l'épidémie », et jouer le « sauveur ». Quand la rue sera en feu, le boutefeu deviendra pompier. Comme De Gaulle en 68, il recueillera les suffrages de la peur...

Tout au moins, voilà sa manœuvre. N'oublions pas qu'il y a eu un premier acte à cette méthode, l'affaire des gilets jaunes. La répression (sanglante) et sans pitié a permis à Macron de remonter dans les sondages. Parce que, même avec presque rien à perdre, l'électeur veut de l'ordre... Un climat social tendu, ce serait pour Macron l'assurance d'une réélection... Il a vérifié, avec les gilets jaunes, que ça marche.

 

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L'INCONNUE DE LA JEUNESSE

 

C'est une constante de l'histoire, qu'une population jeune est propice à la guerre ou aux mouvements sociaux violents. C'est ce que nous avons vu, récemment, avec les « Printemps Arabes ». Aujourd'hui, la mobilisation estivale touche une population peu politisée, qui se situe à droite ou à gauche...des actifs, ou des retraités, des femmes autant que des hommes. Les jeunes, lycéens et étudiants ne sont pas présents.

 

Mais que se passera-t-il à la rentrée ? Même si la population française est relativement âgée, la jeunesse qui est rassemblée pendant la période scolaire dans les centres-villes des Métropoles, peut entrer dans les manifestations de protestation. Ce qui ne s'était pas passé au moment du mouvement des gilets jaunes. Les motifs de mobilisation touchent directement les préoccupations des jeunes et des adolescents : la possibilité de voyager, de sortir en boite, d'aller aux concerts, aux spectacles, de trouver des jobs d'étudiant...

 

Le thème de la liberté, et de l'avenir est très sensible. Et que dire de l'inconnue des effets à long terme des vaccins qui ne sont que des produits expérimentaux ? Difficile que cette crainte ne touche pas les plus jeunes.

 

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Même s'il a eu la prudence d'exonérer les forces de l'ordre des obligations vaccinale, même s'il a désamorcé la bombe que constitue le transport routier en permettant aux chauffeurs de continuer à travailler sans être vaccinés, Macron prend un risque politique. Il reste l'inconnue de l'ampleur de la réaction du monde étudiant. Macron compte certainement sur ses supplétifs que sont les black-blocks pour diviser le mouvement de protestation. Pour monter les manifestants de droite contre les manifestants de gauche... Mais cette méthode qui a si bien réussi contre les gilets jaunes, fonctionnera-t-elle cette fois encore ?

 

Les gauchistes vont-ils encore sauver Macron ?

mardi, 10 août 2021

L'OTAN, l'alliance militaire qui est devenue religion

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L'OTAN, l'alliance militaire qui est devenue religion

Ex: https://piccolenote.ilgiornale.it/51872/la-nato-lalleanza-militare-che-si-e-fatta-religione

Un article intéressant de Jon Schwarz dans The Intercept retrace l'histoire de l'OTAN et réfléchit à sa pertinence aujourd'hui. Il rappelle que l'OTAN est née dans l'urgence après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, à une époque où l'Europe était détruite et où "la puissance des États-Unis était si prépondérante qu'elle pouvait simplement dicter leur conduite à ses alliés".

Les interlocuteurs de Washington étaient si impuissants que l'Alliance a été discutée "en secret pendant quinze jours au Pentagone". D'où le rôle prépondérant des États-Unis, auxquels les alliés sont de facto attelés.

Bien sûr, il y avait un risque que l'Union soviétique et le communisme s'étendent au Vieux Continent, notamment en raison de la force des partis communistes occidentaux. Mais Schwarz rappelle que les victimes russes de la guerre étaient au nombre de 27 millions, soit un Russe sur six. Un tribut de sang pour lequel "même Staline aurait eu du mal à motiver son propre pays à se lancer immédiatement dans une autre aventure similaire".

L'OTAN, le Pacte de Varsovie et la guerre froide

De plus, les partisans de l'OTAN considèrent l'Alliance comme une réponse indispensable à la guerre froide imposée par les Russes. Mais l'histoire nous dit le contraire, puisque le Pacte de Varsovie est né six ans plus tard. Ainsi, "une lecture plus fidèle de l'histoire suggère que la formation de l'OTAN a contribué à intensifier et à institutionnaliser la guerre froide" plutôt qu'à l'endiguer.

Le Pacte de Varsovie reflète le modèle antagoniste de l'OTAN, ne différant que par le numéro de l'article engageant les pays membres à la défense mutuelle : non pas l'article 5, mais l'article 4.

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L'objectif déclaré de l'OTAN était de se défendre contre la menace de l'Union soviétique et du communisme en général, y compris les partis communistes de l'Ouest, que l'organisme militaire devait empêcher d'accéder au pouvoir, en prodiguant "confiance et énergie" aux forces démocratiques, avec des déclinaisons encore à découvrir dans les méandres obscurs de l'histoire de l'Italie (stratégie de la tension, etc.) et de celles des autres pays.

Mais l'objectif implicite de l'OTAN, et du Pacte, était de faire des pays adhérents des satellites de leurs dominateurs respectifs, les États-Unis et l'Union soviétique. D'autre part, depuis l'époque de la Ligue Delio-Atlantique, "accorder une protection est le moyen essentiel par lequel les pays puissants lient à eux les pays moins puissants". En d'autres termes, il s'agissait de structurer et de garantir l'irrévocabilité de la "sphère d'influence" des deux puissances.

L'OTAN ne s'arrête pas, elle se transforme

Une fois l'Union soviétique dissoute, l'ennemi qui rendait l'OTAN nécessaire a disparu et elle aurait dès lors dû se dissoudre. Au contraire, ses objectifs ont changé, la rendant indispensable pour faire face aux nouvelles menaces, qui auraient certainement pu être traitées par des moyens différents qui, tout en préservant la convergence du plus grand nombre, auraient été moins contraignants pour les États subordonnés.

"Le temps a donné raison aux critiques les plus virulents de l'OTAN, qui affirmaient qu'elle était surtout un instrument agressif de la puissance américaine". La nouvelle doctrine a en effet permis à l'OTAN de s'engager dans des guerres d'une nature différente de celle envisagée par ses premiers impulseurs : il ne s'agit plus de la défense d'un État membre, mais de guerres agressives, légitimées de diverses manières sous l'égide de l'ONU, comme la guerre en ex-Yougoslavie et en Libye.

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La subordination de l'OTAN à la doctrine des guerres sans fin a donc généré de nouvelles critiques dans le monde, tandis que d'autres ont été produites par des événements moins conflictuels, mais non moins déstabilisants, comme l'élargissement de l'alliance militaire en Europe de l'Est.

L'élargissement en Europe de l'Est

Une expansion qui a d'ailleurs rompu le pacte passé avec l'ancien ennemi, comme le note The Intercept, rappelant la promesse solennelle faite par James Baker, le secrétaire d'État de George H. W. Bush, à Gorbatchev, qui lui avait fait une promesse de paix. Bush, en effet, avait émis cette promesse à Gorbatchev, qui avait demandé d'éviter l'élargissement de l'OTAN dans l'ancien espace soviétique, que Moscou aurait perçu comme une menace existentielle.

James Baker a rassuré son interlocuteur "non pas une mais trois fois que cela ne se produirait pas". Pas un pouce de la juridiction militaire actuelle de l'OTAN ne s'étendra en direction de l'Est", avait-t-il promis. Depuis lors, la quasi-totalité de l'Europe de l'Est a été absorbée par l'Alliance.

"La Russie, note The Intercept, a accueilli de tels événements avec le même enthousiasme que celui qu'auraient les États-Unis si le Mexique, le Canada et un Texas nouvellement indépendant se joignaient à une alliance militaire dirigée par la Russie.....

Aujourd'hui, "l'OTAN regarde plus loin, son horizon est la planète entière", à tel point qu'elle a mis la Chine, qui se trouve sur les rives du Pacifique, dans sa ligne de mire. Et comme par le passé, elle poussera d'autres pays à la rejoindre en les convainquant de diverses manières. Et "tout comme l'OTAN a contribué à créer la guerre froide à l'époque, elle est en train d'en créer une autre aujourd'hui".

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La religion otaniste

La remarque finale de Schwarz est très pertinente: "Tragiquement, il n'y a pas de débat à ce sujet, ni aux États-Unis ni en Europe. Comme l'a dit Biden, le petit nombre d'élites impliquées dans ces débats considère l'OTAN comme une instance 'sacrée'."

"De même, lorsqu'il a préconisé la création de l'OTAN, le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, Ernest Bevin, a déclaré qu'elle était nécessaire pour 'le salut de l'Occident'."

"Aussi étrange que cela puisse paraître aux gens normaux, pour les élites occidentales, l'Otan est devenue une institution de nature religieuse et ne peut donc être remise en question, pas plus que le pape n'est ouvert au débat sur la Sainte Trinité. Et nous savons tous comment les religions peuvent mener à la guerre".

lundi, 09 août 2021

Populistes, souverainistes et conservateurs : ce qui se passe réellement en Europe de l'Est

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Populistes, souverainistes et conservateurs: ce qui se passe réellement en Europe de l'Est

Federico Giuliani

Ex: https://it.insideover.com/politica/populisti-sovranisti-e-conservatori-cosa-succede-davvero-in-europa-orientale.html

Le populisme et la souveraineté sont deux concepts politiques complètement différents. Bien que les médias fassent souvent l'erreur de superposer les deux termes comme s'ils étaient synonymes, il existe en fait des différences significatives qui séparent les phénomènes populistes et souverainistes.

Les premiers ne suivent pas de dogmes, ils incarnent une lutte générique du peuple contre les élites, accusées d'être des usurpatrices de richesses, ils proposent des solutions simples à des problèmes complexes et poussent à une réforme de la démocratie, afin qu'elle soit la plus directe possible. Ils proposent des solutions simples à des problèmes complexes et poussent à une réforme de la démocratie de la manière la plus directe possible. Les populismes se nourrissent également des crises économiques et démocratiques, au point qu'ils peuvent être considérés comme d'excellents thermomètres pour mesurer la santé d'un système politique donné.

Ce n'est pas le cas des souverainismes, dont les expériences, tout en partageant des points de contact avec les phénomènes populistes, voire en faisant usage du même populisme dans la communication politique, ou dans d'autres domaines, visent à protéger l'identité d'un État-nation par rapport à la communauté internationale, aux frontières et, plus généralement, aux prérogatives de la nation.

Ces dernières années, des leaders politiques hybrides sont apparus dans le monde entier, difficiles à étiqueter dans un sens ou dans l'autre. La situation est encore compliquée par le contexte des pays qu'ils représentent, qui ne sont parfois même plus considérés comme démocratiques mais comme "autocratiques", pour ne pas dire autoritaires. Prenons le cas de Viktor Orban, premier ministre de Hongrie, chef du parti Fidesz, un politicien chevronné qui a été légitimement élu par le peuple à l'issue de compétitions électorales régulières. Orban est accusé - en termes péjoratifs - d'être un populiste, un souverainiste et un démagogue. Au-delà des considérations évaluatives des journalistes et des experts, quelle est la place de personnes comme Viktor Orban sur la scène politique actuelle ? Et quel est leur objectif politique ?

Orban : populiste ou souverainiste ?

La figure politique d'Orban est assez énigmatique. Le leader hongrois peut-il être qualifié de populiste ? Selon Marco Tarchi, politologue, expert du populisme et professeur de sciences politiques à l'université de Florence, nous sommes confrontés à un malentendu non résolu. "Conceptuellement, le problème est que nous n'avons pas encore fait une distinction claire entre le populisme et la souveraineté. Il y a cependant une distinction claire et, de ce point de vue, Orban joue la carte d'un souverainisme fortement conservateur et traditionaliste, qui n'a pas nécessairement trop de points communs avec le populisme", a immédiatement précisé M. Tarchi.

Après tout, le populisme est également capable, par définition, d'adopter des positions conservatrices dans certaines circonstances. En Hollande, nous pouvons prendre l'exemple de Geert Wilders et de son Parti pour la liberté ; Wilders représente une formation populiste qui peut compter sur un fond idéologique très peu conservateur. Orban, quant à lui, "joue la carte du conservatisme", mais son patriotisme national-religieux est compliqué par le fait que, malgré une nette majorité catholique, la Hongrie possède également un protestantisme vivant. En bref, nous avons affaire à un leader politique qui utiliserait le populisme comme un outil pour obtenir du soutien, tout en s'appuyant sur un conservatisme sous-jacent bien évident dans la société hongroise.

Mais quel est l'avenir de Viktor Orban ? "Orban peut devenir, s'il réussit et s'il le veut, le leader d'un nouveau conservatisme réactif, qui ne se résignerait plus seulement à diminuer la vitesse du changement imposé par les progressistes, mais qui est prêt à combattre le progressisme sur son propre terrain", a expliqué M. Tarchi. Toutefois, Orban doit faire face à une importante épée de Damoclès, la même épée qui plane au-dessus de la tête des gouvernements polonais, tchèque et slovaque.

"Le boulet pour Orban, et dans une certaine mesure aussi pour les autres membres du groupe de Visegrad, est le fait qu'il n'est pas en mesure de quitter l'Union européenne, car d'un point de vue économique, un tel mouvement provoquerait un énorme bouleversement pour la Hongrie", a ajouté M. Tarchi. Le Premier ministre hongrois devra donc constamment faire face aux sanctions, au dénigrement et aux attaques plus ou moins directes de Bruxelles, du moins tant que l'UE conservera le leadership qu'elle a actuellement. "Le rôle d'Orban, en dehors des frontières magyares, est très difficile à interpréter", conclut Tarchi.

Les dirigeants du groupe de Visegrad

Orban n'est que la partie émergée de l'iceberg d'un phénomène complexe. Il est le prototype des récents leaders apparus en Europe de l'Est, quelque part défini contradictoirement et simultanément comme populiste, souverainiste et conservateur. Souvent, ces hommes politiques combinent ces trois concepts, retravaillant de nouvelles formes de communication. Il y a cependant des différences à prendre en compte, dictées par l'importance que les pays respectifs gouvernés par ces personnalités jouent sur l'échiquier géopolitique international. En effet, le rôle de la Hongrie d'Orban est une chose, celui de la Pologne, de la République tchèque ou, mieux encore, de la Russie, en est une autre.

"La logique de conduite du pouvoir de Vladimir Poutine prend en compte la dimension mondiale de son pays. Celle d'Orban, celle des Tchèques, ou même celle des Slovaques et des Polonais, ne peut que tenir compte d'une interdépendance beaucoup plus grande", a répété M. Tarchi. Il est vrai, a-t-il ajouté, que "le groupe de Visegrad existe" et qu'il y a "une coordination entre ces pays pour intervenir sur certains points, notamment celui du blocage de l'immigration". Cependant, la menace de l'UE d'Ursula von der Leyen reste vivante, celle d'agir par le biais de sanctions et de plans nationaux individuels liés à l'UE nouvelle génération. Cela peut mettre plusieurs "bâtons dans la roue".

Quoi qu'il en soit, conclut M. Tarchi, malgré les rencontres entre les dirigeants du groupe de Visegrad et les diverses proclamations, "je ne vois pas encore se former de manière organique ou très coordonnée un front souverainiste conservateur capable d'agir de manière similaire dans tous les pays et de constituer un contre-pouvoir - bien que limité pour l'instant - à celui de l'UE".

 

dimanche, 08 août 2021

La revue de presse de CD - 08 août 2021

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La revue de presse de CD

08 août 2021

AFRIQUE

Burkina Faso : En 10 ans, le gouvernement américain a anéanti le pays

Si le gouvernement américain cherchait à anéantir le Burkina Faso, il ne pourrait guère faire mieux. Mais ce pays d’Afrique de l’Ouest, déjà très appauvri et enclavé, est tout bonnement emblématique de l’exercice qui n’est qu’absurdité auquel se livre la Françafrique à l’échelle du Sahel.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/burkina-faso-en-10-ans-le-gouve...

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Peuls et groupes armés terroristes en Afrique de l’Ouest

Peuple majeur de l’Afrique de l’Ouest, comptant près de 35 millions de personnes réparties sur 15 pays, les Peuls sont soumis aux pressions de l’islam politique et aux tentations d’adhésion aux groupements terroristes armés. L’instrumentalisation et le recrutement de certains groupes renforcent la vulnérabilité de cet espace.

Conflits

https://www.revueconflits.com/peuls-gat-afrique-ouest-mat...

ASIE

Bruits de bottes dans l’Himalaya : « risque de dérapage » entre la Chine et l’Inde

La Chine et l’Inde auraient renforcé de façon significative leurs contingents dans l’Himalaya, tout au long de leur frontière commune. Pour le général Alain Lamballe, ancien attaché militaire à New Delhi, ce déploiement militaire correspond à la stratégie défensive indienne qui se confronte à l’expansionnisme chinois.

Sputnik news

https://fr.sputniknews.com/international/2021070610458385...

ECONOMIE

Comparer l’ampleur des réactions des gouvernements au choc économique de la crise sanitaire en 2020

Les conséquences de l’épidémie de la COVID-19 ont constitué un choc majeur pour l’ensemble des économies développées et des économies en développement. Ce choc, qui est survenu dans un laps de temps relativement court, aboutit même à relativiser l’effondrement de 2008-2010, dans ce qui fut qualifié de « crises des subprimes ». Par jacques Sapir.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-les-reaction...

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ETATS-UNIS

Grafton : quand une ville investie par les libertariens finit envahie par des ours

Aux États-Unis, depuis 2004, la ville de Grafton, dans le New Hampshire est investie par des libertariens. Ces adeptes d’une doctrine hostile à toute forme de gouvernement et de services publics ont imposé leur modèle de société hyper-individualiste. Le résultat ? Une certaine idée du chaos et des ours aux portes de la ville.

Causeur

https://www.causeur.fr/ours-grafton-new-hampshire-liberta...

Afghanistan : l’échec cuisant de la tentation impériale américaine

Après presque 20 ans de conflits qui ont laissé l’Afghanistan plus instable que jamais, les Alliés plient bagage, laissant un pays assiégé par des Talibans en pleine dynamique de reconquête. L’armée américaine devrait avoir totalement quitté le sol Afghan le 11 septembre prochain. L’échec de la coalition menée par Washington n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, économique et stratégique.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/31/402547-afghanista...

Pourquoi l’Occident ignore toujours les terroristes au sein de ses alliés?

Le terme « terroriste » est souvent utilisé comme une épithète à usage général destinée à condamner un État ou un groupe honni à être à tout jamais isolé et puni. Utilisée de cette manière, l’étiquette de « terroriste » devient un substitut à une analyse rigoureuse de la politique à l’égard de l’État ou du groupe en question. En général, l’objet de cette qualification a effectivement eu recours au terrorisme, mais il en est de même pour beaucoup d’autres qui ne sont pas catalogués de la même manière et qui peuvent même être considérés comme des amis et des alliés. Si la doctrine est « terroriste un jour, terroriste toujours », alors il existe de nombreuses histoires louches qui méritent d’être scrutées.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/pourquoi-l-occident-ignore-touj...

Le FBI utilise la même tactique que lors de la première guerre contre le terrorisme : orchestrer ses propres complots terroristes.

Pour les médias grand public, seuls les détraqués remettent en question le rôle du FBI dans l’assaut du Capitole. Est-ce par ignorance des méthodes du FBI ou par désir de tromper le public ?

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/le-fbi-utilise-la-meme-tact...

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FRANCE

Dix ans pour rien !

Dix ans que ça dure. A Nantes, la cour d’appel administrative vient d’annuler les autorisations d’un parc éolien dans les Côtes d’Armor, en raison de son impact négatif sur le paysage. Les travaux avaient déjà démarré et la société responsable a annoncé se tourner vers le Conseil d’État. Près de Saint-Brieuc, malgré la colère croissante des pêcheurs, L’érection de soixante-deux mâts de 207 mètres de haut a été validée le long de côtes labellisées Grand Site de France. Dans le Nord, la Belgique saisit la justice pour tenter de faire annuler un vaste projet offshore du côté de Dunkerque... Quel gâchis ! De temps, d’argent, d’énergie.

Synthèse nationale

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2021/07/2...

Macron, le passe sanitaire ou l’illusion du contrôle

Un soir de juillet, deux jours avant la fête nationale, Emmanuel Macron prit l’une des décisions les plus lourdes de son quinquennat, dans une saillie jupitérienne dont il a le secret : la mise en place d’un système ouvertement discriminatoire, qui, pour fonctionner, suppose la surveillance généralisée de la population française. La discrimination était assumée, notamment avec cette phrase aussi hallucinante que révélatrice : « Partout, nous aurons la même démarche : reconnaître le civisme et faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous. » Le premier mot est ici le plus important, tant la volonté est de repérer et exclure les non-vaccinés effectivement partout : non seulement dans les restaurants et les cafés, mais aussi les trains, les centres commerciaux et même les hôpitaux. Par Vincent Laborderie (politologue)

nouvelobs.com

https://www.nouvelobs.com/pass-sanitaire/20210726.OBS4691...

Conseil constitutionnel : la recette du pâté d’alouette. Oui, le droit peut être manipulé

Éric Dupond Moretti, qui décidément n’en rate pas une, a répondu à ceux qui critiquaient la décision du conseil constitutionnel « validant » pour l’essentiel la loi concernant l’instauration du pass sanitaire : « Contrairement à leurs convictions le droit, lui, ne peut être manipulé. » C’est simplement risible. Un étudiant de première année le sait, le droit a plusieurs sources dont une des principales est précisément la jurisprudence. C’est-à-dire l’interprétation et l’application de la Loi par le juge Et dans ce domaine, depuis une trentaine d’années celui-ci s’en est donné à cœur joie. En particulier le Conseil constitutionnel qui n’a plus rien à voir avec celui prévu

initialement par la constitution du 4 octobre 1958. Initiant une évolution qui a complètement déséquilibré le système législatif institutionnel dans notre pays

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/08/conseil-constitutionnel...

 

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Quel Etat de droit ?

Le Conseil constitutionnel a validé partiellement le projet de loi sanitaire prévu pour entrer en vigueur le 9 août. Outre quelques censures à la marge, le tour de force réside dans l’approbation de l’extension du passe sanitaire. Une décision aussi prévisible que scandaleuse pour l’essayiste Anne Sophie Chazaud.

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co599011/quel-etat-de...

GEOPOLITIQUE

Les conditions géopolitiques du terrorisme dans la zone des trois frontières

La zone des trois frontières, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, concentre aujourd’hui toutes les inquiétudes. Ce vaste plateau latéritique de savane ouest-africaine est traversé par la vallée du Niger, qui s’écoule du nord-ouest vers le sud-est. Il forme un quadrilatère de plus de 500 000 kmcompris entre Tombouctou et Kidal, au nord, Ouagadougou et Niamey, au sud. Enclavé et soumis à l’épreuve de l’aridité, qui s’accentue avec la désertification du Sahel, cette région transfrontalière, d’agriculture et d’élevage, abrite environ 10 millions de personnes. Le Liptako-Gourma – puisque c’est ainsi qu’on désigne traditionnellement cet espace – forme désormais, de l’avis de nombreux observateurs, l’épicentre du « dijhadisme sahélien », greffé à la prolifération des groupes armés et aux affrontements ethniques.

Conflits

https://www.revueconflits.com/terrorisme-trois-frontieres...

La crise mondiale du transport maritime est bien plus grave qu’on ne l’imagine

Selon le département de recherche de Statista, basé en Allemagne, environ 80 % de toutes les marchandises sont transportées par voie maritime, notamment le pétrole, le charbon et les céréales. Sur ce total, en termes de valeur, le commerce maritime mondial de conteneurs représente quelque 60 % de l’ensemble du commerce maritime, évalué à environ 14 000 milliards de dollars US en 2019. Ce transport maritime est devenu le pivot de l’économie mondiale, pour le meilleur et pour le pire.

Le Saker francophone

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PROCHE-ORIENT

Liban : situation un an après l’explosion dans le port de Beyrouth

4 août 2020 : deux explosions frappent le port et une partie de la ville de Beyrouth, fragilisant un pays déjà durement touché par de nombreuses crises. Un an après, un colloque réunissant de nombreux experts a dressé un état des lieux du Liban.

Conflits

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SANTE

PfizerLeak : les contrats Pfizer et leurs clauses surprenantes

Bien que les documents qui ont fuité soient en réalité des "drafts" du laboratoire, soit un brouillon, une version non finale, il y a fort à parier que les contrats y ressemblent comme deux gouttes d'eau. Pfizer s'est montré plutôt agressif en essayant de protéger les détails de leurs accords internationaux sur le vaccin COVID-19. Mais en voici une copie. Le document qui est ici épluché a été rendu public par l'Albanie en janvier 2021.

Francesoir.fr

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UNION EUROPEENNE

Fit for 55. Le Green Deal européen et l’effondrement industriel de l’Europe

L’une des rares déclarations honnêtes de Bill Gates a été sa remarque, faite début 2021, disant que si vous pensez que les mesures dues à la Covid sont mauvaises, attendez de voir les mesures prises contre le réchauffement climatique. L’Union européenne est en train d’imposer, du haut vers le bas, les mesures les plus draconiennes à ce jour, qui détruiront effectivement l’industrie moderne dans les 27 États de l’Union européenne. Sous de jolis noms tels que « Fit for 55 » et European Green Deal, des technocrates non élus finalisent à Bruxelles des mesures qui provoqueront le pire chômage industriel et le pire effondrement économique depuis la crise des années 30. Des industries telles que l’automobile ou le transport, la production d’électricité et l’acier sont sur la sellette, tout cela pour une hypothèse non prouvée appelée réchauffement climatique d’origine humaine.

Euro synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/07/29/f...

mardi, 03 août 2021

Sur l'état d'exception permanent

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Sur l'état d'exception permanent

par Massimo Cacciari

Source : Massimo Cacciari

Giorgio Agamben et moi avons décidé de publier, sur un site non lié à une quelconque faction politique, et sans aucune intention d'en faire un "document" ou un "manifeste", un court texte sur l'affaire du prétendu "green-pass", non seulement et non pas tant en raison de la gravité de la loi elle-même, mais pour attirer l'attention de l'opinion publique démocratique sur le "signal de danger" qu'elle exprime.

Nous vivons depuis plus de vingt ans dans un état d'exception qui, de temps en temps, pour différentes raisons, qui peuvent paraître fondées et raisonnables, conditionne, affaiblit, limite les libertés et les droits fondamentaux. Et ce, dans un contexte global où l'idée même de représentation est de plus en plus en crise et où, dans notre pays, depuis une décennie, la dialectique politique et parlementaire n'est pas en mesure d'exprimer par elle-même la direction du gouvernement.

Seuls les aveugles et les sourds, ou les personnes qui ne peuvent pas voir plus loin que le bout de leur nez, au-delà de leurs propres "spécialités", peuvent considérer de telles propos comme oiseux. Ainsi, nous ne faisons que poursuivre les "opportunités" les plus diverses dans l'urgence après l'urgence, sans aucune conscience de la crise et sans la volonté précise d'en sortir politiquement et culturellement. Au lieu d'une information adéquate, nous procédons par alarmes et diktats successifs ; au lieu de demander la sensibilisation et la participation, nous produisons une inflation de réglementations confuses, contradictoires et souvent complètement impuissantes.

Il est clair que le laissez-passer vert en fait partie. Non seulement il est surréaliste que la loi qui l'instaure soit adoptée le lendemain du jour où les mêmes autorités ont autorisé des méga-écrans sur toutes les places d'Italie pour le championnat d'Europe et ont même organisé une manifestation de masse pour le triomphe des Azzurri (combien ces heureux événements ont-ils coûté en contagions et pire ?), mais comment ne pas se demander la raison de son extrême urgence, alors que la campagne de vaccination se déroule au rythme que Draghi lui-même décrit ? Selon ces derniers, tous les Italiens, à l'exception des enfants, devraient être vaccinés d'ici septembre. Et, par conséquent, les vaccins ne sont pas suffisants ? Craint-on qu'ils ne fonctionnent pas ?

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Le passeport vert ne serait alors plus qu'un moyen subreptice de prolonger indéfiniment - peut-être par des vaccinations répétées - une sorte de micro-fermeture... Cela paraît désagréable à dire, mais c'est la réalité du monde contemporain qui nous l'impose: sous des formes feutrées et presque indolores, la dérive est celle d'une société du "surveiller et punir".

Il s'agit d'une société dans laquelle les formes de contrôle et de surveillance qui sont immanentes aux technologies que nous utilisons tous sont de plus en plus adaptées aux régimes politiques. La démocratie est fragile, délicate - et celle que nous connaissions au temps de notre jeunesse, était inexistante avant 1945. Toute mesure discriminatoire entre les citoyens porte atteinte à ses principes, surtout lorsqu'elle semble infondée ou insuffisamment justifiée. L'idée de démocratie implique une opinion publique bien informée qui participe consciemment, c'est-à-dire de manière critique, aux décisions de ses représentants. Ces idées et ces besoins ne nous apparaissent-ils même plus, alors que nous courons tous après une "assurance quelconque" ?

Et si cette mauvaise foi politique devenait vraiment la prémisse d'un dispositif où il ne s'agit pas de contrer des "no-vax", des idéologies néo-naturistes ou d'autres bêtises, alors il est très grave de la voir se déployer sous cette étiquette dans la grande majorité de la presse et des médias qui fustigent toute opinion critique (car, ici, oui, tout à coup, il faudrait "discriminer"). Nous demandons avec une grande humilité à la Science : un citoyen ne devrait-il pas lire et signer avant la vaccination l'information du Ministère de la Santé lui-même ?

Que pense la Science du document complet de Pfizer dans lequel il est ouvertement affirmé qu'il n'est pas possible de prévoir les effets du vaccin sur une longue période, car il n'a pas été possible de respecter les procédures prévues (seulement 12 mois d'expérimentation contre les années qui ont été nécessaires pour la mise au point du vaccin de la grippe normale) ?

Est-il vrai ou faux qu'il y a eu une augmentation extrêmement importante des cas de myocardite précoce chez les jeunes ayant reçu le vaccin ? Ou est-ce que le Centre de contrôle des maladies ment ? Le fait qu'en Israël et en Grande-Bretagne, un grand nombre des décès survenus au cours de la dernière période concernent des personnes qui avaient déjà reçu la double dose est une fausse nouvelle ? Que signifie tout cela ? Que le vaccin est inutile, qu'il ne faut pas vacciner ? Absolument pas ; cela signifie que, pour nous, il doit toujours s'agir d'un choix libre, or un choix n'est libre que lorsqu'il est conscient. Nous ne sommes libres que lorsque nous décidons sur la base de données précises et en calculant rationnellement les coûts et les avantages pour nous-mêmes et pour les autres.

C'est donc ce que j'ai fait et je me suis fait vacciner, même si je ne savais pas qu'il y avait des dommages à long terme et même si je savais que je pouvais toujours tomber malade ou infecter d'autres personnes qui n'avaient pas été vaccinées (puisque je comprends que cela peut arriver, ou bien la science le nie-t-elle ?). Un scientifique, qui passe pour être parmi les premiers dans son domaine, celui de la génétique (mais peut-être que ce n'est pas vrai - je ne me prononce pas en attendant la confirmation par le ministre Speranza), R.W. Malone écrit : "Le gouvernement (il fait référence au gouvernement américain) n'est pas transparent sur les risques encourus. Et donc les gens ont le droit de décider s'ils acceptent ou non les vaccins".

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Dr. R. W. Malone

La même chose est écrite dans le Journal officiel du Parlement européen du 15 juin : "Il est nécessaire d'éviter toute discrimination directe ou indirecte à l'égard des personnes qui ne sont pas vaccinées et de celles qui ont choisi de ne pas l'être. Et là, la question concerne les juristes et les constitutionnalistes. Avec la même modestie que celle avec laquelle je fais appel à l'avis de la science (même s'il n'a pas vraiment fait l'unanimité jusqu'à présent), je fais maintenant appel à celui des juristes.

Est-il légitime d'imposer, comme il s'agit sans aucun doute d'une imposition, un traitement médical, et dans ce cas un traitement médical qui présente des zones d'ombre, des doutes, des problèmes potentiels que j'ai brièvement mentionnés ? Il existe de nombreuses autres maladies infectieuses - le laissez-passer vert est-il également envisagé pour la rougeole, la scarlatine, la mauvaise toux ?

Et, par conséquent, la règle interdisant de monter dans un train avec de la fièvre s'appliquera-t-elle d'ici pour l'éternité ? Allons-nous interdire la fièvre, qu'elle soit due à la peste ou à une indigestion ? Ferons-nous figurer notre état de santé sur notre carte d'identité ? Qu'en est-il de la science du droit ? Lorsque nous nous soumettrons à une mesure ou à une réglementation sans nous demander pourquoi et sans envisager les conséquences possibles, la démocratie sera réduite à la plus vide des formes, à un fantôme idéal.

dimanche, 01 août 2021

De Covadonga à la nation espagnole : l'hispanité selon une interprétation spenglerienne

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Recension :

De Covadonga a la nación española. La hispanidad en clave spengleriana (De Covadonga à la nation espagnole. L'hispanité selon une interprétation spenglerienne), de Carlos X Blanco

De Covadonga à la nation espagnole: l'hispanité selon une interprétation spenglerienne

Ex: https://www.hiperbolajanus.com/2021/07/de-covadonga-la-nacion-espanola-la.html?m=1

9788494959646-fr.jpgL'ouvrage que nous allons recenser, De covadonga a la nación española, de Carlos X Blanco, possède déjà un titre suffisamment suggestif qui invite à la lecture et suscite un grand intérêt, surtout quand on lit le sous-titre qui l'accompagne, "La hispanidad en clave spengleriana"; dans l'introduction Robert Steuckers commence déjà à exposer certaines des idées qui seront développées tout au long du livre. Dès le départ, une dualité décisive s'instaure dans la configuration toujours actuelle que l'Espagne acquerra au fil des siècles, une empreinte indélébile qui a conditionné le développement de la plus ancienne nation d'Europe occidentale, cette dualité apparaît clairement, avec l'existence de deux pôles ou deux âmes, de deux visions du monde opposées et conflictuelles : d'une part, celle représentée par les peuples du nord-ouest de la péninsule, pionniers et artisans des premières étapes de la Reconquête depuis le Royaume des Asturies, marquée par la présence d'un important élément celto-germanique, également romanisé mais sans le poids décadent et crépusculaire des civilisations précédentes, et d'autre part, les peuples hispano-romains du Levant et du sud de la péninsule, qui sont tombés sous la domination arabe et ont pris forme sous un modèle de civilisation différent, marqué par l'influence de civilisations disparues ou tombées en déclin, comme les civilisations romaine, byzantine ou arabe. C'est précisément cette antithèse qui forme la colonne vertébrale du livre, dans lequel l'auteur, Carlos X Blanco, utilise les théories et les interprétations du célèbre philosophe allemand de l'histoire Oswald Spengler et de son œuvre monumentale Le déclin de l'Occident. 

Cependant, cet essai ne reste pas une simple analyse des contraires qui ont marqué l'histoire espagnole, mais nous fournit, au fil des pages, un schéma d'idées assez précis pour délimiter l'histoire de l'Espagne depuis ses débuts jusqu'à nos jours en fonction des catégories de la pensée spenglerienne. Il nous avertit également que nous devons comprendre les approches du philosophe et historien allemand dans leur contexte, avec toute sa terminologie et ses méthodes d'interprétation, tout en tenant compte des limites et des erreurs qu'il a pu commettre dans son travail tout au long de sa carrière intellectuelle. Il convient également de noter comment, dans la dernière partie du livre, il est fait référence à José Ortega y Gasset, que notre auteur décrit comme "le Spengler hispanique" pour sa vision plus élaborée des problèmes et des solutions possibles au problème espagnol et pour "sa compréhension du fait national". 

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Revenons à l'antithèse entre ces deux modèles de civilisation qui s'enracinent dans l'Espagne de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, dans une sorte de dualité qui, à la lumière de la pensée spenglerienne, permet de distinguer parfaitement les concepts antagonistes de "culture" (Kultur) et de "civilisation" (Zivilisation) si caractéristique de son approche. La culture représente l'état d'apogée vital, des grandes conquêtes et des réalisations historiques qui déterminent un type humain audacieux et particulièrement doué, qui deviendra l'archétype de la culture faustienne, qui dans le cas hispanique se reflète dans le nord-ouest de la péninsule, dans les territoires inclus dans le royaume asturien, et qui représente la tendance qui sera hégémonique dans le reste de l'orbe européen sous le christianisme faustien et où la présence de l'élément germanique sera fondamentale.

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La base fondatrice du royaume asturien était constituée d'Asturiens, de Cantabres et de Goths appartenant à la petite noblesse qui avaient fui l'avancée musulmane, se réfugiant dans les montagnes du nord. De cette union des peuples, de cette ethnogenèse, pour reprendre la terminologie de l'auteur, est né un nouveau peuple, une nouvelle culture au sens spenglerien. C'est un peuple avide de conquête, avec une conscience claire et sûre de la nécessité de chasser l'envahisseur maure et infidèle de la péninsule et d'être le porteur de l'Imperium. C'est par le début du processus de la Reconquête que se crée la nation espagnole, dont le point de départ est les Asturies, qui trouvera plus tard une continuité dans les actions de la Castille.

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En ce qui concerne l'hégémonie castillane, l'auteur cultive un certain préjugé à son égard, car elle représenterait un "concept métis et douteusement chrétien" qui a vécu son multiculturalisme de manière traumatique, avec pour conséquence les expulsions de Juifs et de Maures, l'Inquisition et l'intolérance. Tout cela était dû, selon notre auteur, au manque d'homogénéité sur le plan ethnique et religieux en raison d'un problème d'identité. En revanche, le Nord-Ouest représentait une société plus homogène sur le plan ethnique et religieux, avec son empreinte celto-germanique, beaucoup plus comparable au reste de l'Europe. En ce sens, peut-être devrions-nous nous tourner vers certains essais qui, depuis des années, ont contribué, avec une sorte de révisionnisme, à dissiper certains clichés et préjugés qui obscurcissaient l'histoire de l'Espagne dans ses siècles d'or, comme Elvira Roca Barea ou Iván Vélez, pour citer les plus importants. 

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Un autre des aspects déterminants signalés par rapport au Nord-Ouest est l'absence de villes, un environnement à prédominance rurale, dominé par la vie paysanne et villageoise libre, dans ce qui constitue l'axe principal du développement de la culture spenglerienne, et qui s'enracine et prospère sur le territoire, s'intégrant au paysage, se constituant ainsi comme une unité vivante assimilable à l'élément végétal, un conglomérat de peuples producteurs-conquérants. C'est le contraste évident avec l'homme antique et méditerranéen, l'homme du sud qui vit dans la ville, un produit de la civilisation, lorsque la culture perd son souffle vital et finit par se scléroser. Les habitants de ces villes sont les héritiers d'une civilisation qui fut en plein déclin, vieillie, produit de la pseudo-morphose romaine. Ils sont le sous-produit dégradé d'un modèle capitaliste urbain, esclavagiste, qui asservit et détruit les campagnes. Une nouvelle antithèse naît précisément de l'opposition entre la campagne et la ville, et elle est représentée par deux types d'âme différents : l'âme magique, typique de l'homme méditerranéen romain tardif, et l'âme faustienne des peuples du Nord-Ouest, ce qui explique en grande partie les attitudes différentes des uns et des autres face à l'invasion musulmane de 711.

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Le nouveau peuple né dans les montagnes cantabriques, avec son élément celto-germanique, montre les éléments vivants d'une culture faustienne, totalement indo-européenne dans sa formulation, avec le besoin de hiérarchies militaires dans une phase de vie très différente de l'hispano-romaine méridionale, et qui n'a rien à voir avec un quelconque élément de nature quichottesque, avec tout romantisme qui est explicitement rejeté par Spengler lui-même, comme cela se produira peut-être plus tard sous l'Empire, avec l'illusion de gouverner selon les postulats de la politique en ignorant les autres variables économico-matérielles, car ce qui compte dans l'histoire, ce sont les faits, matérialisés par les entreprises politiques dans leur ensemble. Dans ce cas, les rois asturiens ont effectivement assumé le passé mythique du royaume gothique déchu afin de prendre conscience de leur mission de propriétaires légitimes des terres usurpées par l'envahisseur sarrasin. Et la noblesse qui a émergé de ces terres était la quintessence de la classe villageoise que Spengler désigne comme la base fondamentale de toute culture faustienne. En même temps, comme toute culture faustienne, elle était fondée sur le principe dynastique et du sang, protégé dans le temps, l'aire de domination de tout principe aristocratique propre à la classe primordiale de la noblesse. 

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Mais le discours de Carlos X Blanco ne se limite pas aux débuts de la Reconquête, il comprend également un examen de l'histoire de l'Espagne dans son ensemble, comme nous l'avons noté dans les premières lignes de notre compte rendu. Le XVIIIe siècle, avec les Lumières et les grands changements et transformations politiques qui ont annoncé l'avènement de la modernité, surtout depuis la Révolution française, nous a présenté une Europe vieillissante, malade et en décomposition. Dans le cas de l'Espagne, à laquelle Spengler n'attache pas trop d'importance dans ses idées, bien qu'il reconnaisse qu'elle a fait partie d'une culture faustienne sous la figure du soldat et du conquérant, mais il croit qu'elle est passée. 

Avec la révolution industrielle, les archétypes du prolétaire et du bourgeois sont venus remplacer les précédents marqués par l'héritage et la lignée dans le monde agricole. Dès lors, le processus de dégénérescence est marqué par le triomphe de l'individualisme, du libéralisme, du démocratisme et par le triomphe de la ville sur la campagne. Avec tous ces éléments est venu l'avènement du matérialisme extrême, le triomphe de l'abstrait sur le concret, le pouvoir des grandes masses, de l'ochlocratie et le discours du marxisme, à l'égard duquel Spengler s'est livré à des préjugés idéologiques contre le prolétaire, en opposition ouverte, selon Spengler, au paysan, une populace envieuse et un détritus de la ville.

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Le début de la modernité, après 1789, est aussi la fin des nations, le début du jacobinisme centralisateur et la dénaturalisation des peuples dont les membres deviennent des citoyens, totalement inorganisés et atomisés. Et il est important de noter ici la différence entre peuple et nation, si souvent confondue à notre époque moderne, et qui dans le second cas correspond au légalisme et au vernis du constitutionnalisme, alors que le premier est une unité naturelle au-dessus des classes et des formalismes bourgeois. Cette dérive vers le bas s'accentue avec le temps jusqu'à atteindre le capitalisme d'entreprise d'aujourd'hui, avec une Europe géopolitiquement inopérante et devenue politiquement inexistante après la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre froide, l'Europe et ses démocraties libérales, qui ne sont rien d'autre que des ploutocraties, tournent le dos à leur histoire et tentent de se couvrir de ce vernis légaliste à travers des constitutions, des lois et la doctrine des soi-disant "droits de l'homme", et voilà la distinction spenglerienne entre les "vérités" (doctrines, idées, etc.) et les faits déterminés par la factualité même de l'histoire. C'est le monde des bourgeois, dont le socialiste fait également partie comme l'un de ses sous-produits les plus marquants, ennemis des peuples et des nations, ennemis des "classes primordiales" pointées par Spengler (la noblesse et le sacerdoce). Mais ce qui est fondamental dans ce monde décadent et artificiel, c'est le pouvoir de la technologie conçue comme un instrument de domination de la nature et de soumission de l'homme, l'outil fondamental du rationalisme qui imprègne toute la science. Aujourd'hui, nous le voyons plus que jamais à travers le pouvoir de la technologie sur nos vies et dans la formation d'un marché mondial ou dans l'avancée même du transhumanisme et, par conséquent, de la déshumanisation. 

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Dans le cas particulier de l'Espagne, qui obéit au contexte fondamental de l'essai, la modernité met en évidence l'existence d'un État failli, qui n'est pas à la hauteur des autres puissances européennes comme le Royaume-Uni ou la France. Nous sommes géopolitiquement inconséquents, d'un emplacement présenté comme un pont ou une charnière entre l'Europe et l'Afrique, historiquement soumis à des influences afro-sémitiques, étant les parents pauvres de l'Union européenne dans une adhésion qui, comme le souligne à juste titre l'auteur, a été une fatalité pour l'Espagne et sa souveraineté économique en démantelant les principaux secteurs stratégiques, le secteur agricole, et en nous laissant au secteur des services et au tourisme, ce qui offre peu d'opportunités d'emploi pour nos jeunes et le développement de notre potentiel en tant que nation. C'est une Espagne qui a renoncé à l'autosuffisance productive, un pays soumis à la corruption politique, à la mafia syndicale, à un patronat tyrannique et au parasitisme social, dont aucun secteur n'est capable d'exercer un rôle de leadership moral face à une telle catastrophe. 

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L'Espagne a également un autre problème, à savoir sa propre configuration territoriale et l'idée même de nation ou de patrie, ainsi que la manière dont elle est conçue. Tous ces problèmes sont devenus plus évidents que jamais avec l'actuel régime de 1978, sous un système libéral qui ignore complètement les particularités des différents peuples dont l'Espagne est née, car, comme le souligne à juste titre notre auteur, les territoires ont une mémoire et sont imprégnés d'histoire. Mais pour réunir à nouveau tous les peuples hispaniques, il est nécessaire de dépasser aussi bien le centralisme libéral d'origine jacobine et bourbonienne, celui du "centralisme madrilène", que celui du sécessionnisme périphérique et provincial, afin de promouvoir un changement qui doit venir du nord-ouest de la péninsule, des territoires qui ont été le point de départ de la Reconquête et qui représentent le principal foyer de l'européanité. L'Espagne autonome s'est déjà révélée non viable économiquement, historiquement et culturellement, et a également entravé le processus d'intégration entre la population et le territoire. Carlos Blanco est allé jusqu'à proposer son propre modèle d'organisation/division territoriale basé sur les territoires du Nord-Ouest (Galice, Asturies, León et Cantabrie), les deux Castillas fusionnées en une seule, et d'autres unités fédérées comme Aragon et Valence, ainsi que des unités intermédiaires au niveau local et foral. Ce serait un modèle très proche dans son idée de celui du traditionalisme hispanique, loin des caprices d'oligarchies libérales corrompues étrangères à notre histoire. Un modèle décentralisé, animé par la richesse et la pluralité des territoires qui composent ce que l'on appelait autrefois Las Españas. 

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Conformément au postulat de la pensée spenglerienne, dans la nécessité d'approfondir les aspects culturels et vitaux dans le développement de chaque âme collective et particulière, chaque peuple doit être jugé par les faits historiques et les réalisations auxquelles il a participé, dans ses aptitudes spécifiques. Particulièrement intéressant est l'appel que notre auteur fait à Ortega y Gasset, qui, comme Spengler, se positionne dans des positions anti-libérales et anti-socialistes, en ce qui concerne l'Espagne et ses problèmes de "vertébration".

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Pour Ortega, l'important était la nation au-dessus de tout pragmatisme juridique, et l'essentiel, comme le souligne à juste titre Spengler dans son œuvre, est la configuration ethnique des peuples qui habitent ses différents territoires face à toute imposition provenant du centralisme bourgeois et du modèle radial bourbonien. Il est intéressant de voir comment il est fait appel aux éléments de l'Espagne traditionnelle, aux corps intermédiaires, à toutes ces formes d'organisation sociale avec leurs propres conditionnements socio-juridiques, comme la Commune et la Famille, de caractère pré-étatique. La raison historique devient l'outil fondamental pour assembler les institutions, la société et les pouvoirs publics en un tout parfaitement organique. Par conséquent, il faut avant tout considérer la constitution historique, l'existence de formes coutumières dérivées de cette expérience historique. L'histoire ne doit donc pas être considérée comme un élément mort, un objet à collecter comme l'a fait la science historique positiviste, mais comme un élément vivant dont l'homme est porteur dans le présent, d'où la nécessité de tenir compte des expériences passées de chaque peuple dans l'organisation et le fonctionnement de chaque communauté nationale et organique. 

En guise de conclusion, nous pouvons dire que ce livre nous invite à une profonde réflexion sur l'Espagne d'aujourd'hui à la lumière de la pensée spenglerienne, et qu'il cherche à trouver les moyens d'inverser le cours de la décadence et de la dégénérescence qui nous conduisent vers une mort certaine en tant que civilisation en état de putréfaction à tous les niveaux, ou du moins qu'il s'agit d'un diagnostic très précis de notre situation actuelle et du monde moderne dans lequel nous nous trouvons. En résumé, ce travail nous permet de comprendre les dimensions du problème auquel nous sommes confrontés à partir de paramètres interprétatifs politiquement incorrects, avec un penseur fortement stigmatisé, mais non moins précis dans sa méthodologie et son analyse interprétative.

Pour commander l'ouvrage: https://editorialeas.com/producto/de-covadonga-la-nacion-espanola-la-hispanidad-en-clave-spengleriana/

La revue de presse de CD - 01 août 2021

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La revue de presse de CD

01 août 2021

AFRIQUE

Civils et religieux chrétiens victimes du conflit du Tigré en Éthiopie

Le 4 mars 2021, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet, appelait à une enquête indépendante sur de possibles « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité » commis en Éthiopie dans l’État régional du Tigré, où plus de 90% de la population est chrétienne, essentiellement orthodoxe. Ces crimes sont commis dans le contexte de la guerre civile qui a éclaté en Éthiopie en novembre 2020, entre les Forces de Défense Nationale Éthiopienne (ENDF) et les Forces de Défense du Tigré (TDF). Dans une étude publiée par l’Institut des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de Budapest, Philippe Pellet, de l’Institut de Recherche Religion et Société de Budapest, analyse les causes et les conséquences de cette guerre civile.

Conflits

https://www.revueconflits.com/tigre-victimes/?utm_source=...  

AMERIQUE DU SUD

Amérique latine : la Révolution n’est jamais morte

En Amérique latine, les mythes révolutionnaires sont éternels. Mythe de la Révolution, mythe de la théologie du peuple et aujourd’hui de l’indigénisme. L’histoire semble patiner sans cesse et rester bloquée dans les années 1970.

Conflits

https://www.revueconflits.com/orbis-geopolitique-amerique...

ASIE

Le conflit entre l’Indonésie et la Papouasie occidentale ou comment un pays colonisé est devenu colonisateur

La mort dans une embuscade, le 25 avril dernier, d’un brigadier général indonésien en charge du renseignement militaire dans le cadre de la lutte contre le mouvement séparatiste de libération de la Papouasie occidentale constitue un pas de plus dans l’escalade de ce conflit lancinant qui empoisonne la vie du pays depuis l’indépendance proclamée par Sukarno en août 1945, après trois siècles et demi de colonisation néerlandaise.

The Conversation

https://theconversation.com/le-conflit-entre-lindonesie-et-la-papouasie-occidentale-ou-comment-un-pays-colonise-est-devenu-colonisateur-164110?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2025%20juillet%202021%20-%202012619772&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2025%20juillet%202021%20-%202012619772+CID_846e0e3cddaa2a775a65ffbce1fb221f&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Le%20conflit%20entre%20lIndonsie%20et%20la%20Papouasie%20occidentale%20ou%20comment%20un%20pays%20colonis%20est%20devenu%20colonisateur

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ETATS-UNIS

Internet Année Zéro : la naissance des monstres numériques

Internet Année Zéro (Divergences 2021) est le dernier essai de Jonathan Bourguignon, spécialiste des origines du capitalisme numérique américain. Il y retrace l’avènement de la société de surveillance contemporaine à travers une galeries de portraits (Peter Thiel, Elon Musk) et le récit des chemins de traverse entre la contreculture américaine des années 60-70 et la cyberculture de la Silicon Valley. Fait notable pour un ouvrage de ce genre, une partie conséquente du livre est réservée à l’émergence du numérique chinois, permettant au lecteur de découvrir l’autre empire informatique actuel, celui des BATX et de la « grande muraille numérique », filtrant les influences extérieures. Les lignes suivantes sont extraites de son ouvrage.

Le Vent Se Lève

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FRANCE

Système Macron : se débarrasser du virus

La gestion de la pandémie Covid 19 présente des caractéristiques très particulières dans notre pays. Qu’on le veuille ou non, le refus de la vaccination y est massif, comme le sont les mesures incitatives pour une bonne part inapplicables, et incontestablement pour beaucoup liberticides adoptées par le Parlement français. Il y a aussi l’adoption dans l’urgence sans débat digne de ce nom et dans la passivité des organes de contrôle du pouvoir exécutif, ainsi qu’une absence criante d’information crédible acceptable par le plus grand nombre. Ces gens mentent tout le temps.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/07/systeme-macron-se-debar...

Les risques de l’avènement de nouvelles formes numériques de surveillance sanitaire

Si la période exceptionnelle peut justifier certaines atteintes aux libertés et des outils inédits, il faut rappeler les risques de l’effet « cliquet », bien connu en matière sécuritaire, qui interdit tout retour en arrière.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/26/402246-les-risques-de-lavenement-de-nouvelles-formes-numeriques-de-surveillance-sanitaire?utm_source=Newsletter+Contrepoints&utm_campaign=e9bb022a24-Newsletter_auto_Mailchimp&utm_medium=email&utm_term=0_865f2d37b0-e9bb022a24-114773897&mc_cid=e9bb022a24&mc_eid=e9e66aaefa

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Des ravages de la domination gauchiste en salle des profs

On parle trop peu de Robert Redeker, à tous points de vue. Parce que son travail de philosophe est remarquable : son dernier opus, « Les Sentinelles d’humanité », est un chef-d’œuvre d’intelligence et de profondeur. Le lire, c’est semer en nous des graines pour « quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés » – il y a du Soljenitsyne chez Redeker. Mais aussi parce qu’il a été un lanceur d’alerte d’un grand courage, en a payé le prix fort, et que nous n’avons tiré aucune leçon de son histoire. Si nous l’avions fait, Samuel Paty serait encore en vie et Mila n’aurait pas dû être déscolarisée, prisonnière dans son propre pays.

Causeur

https://www.causeur.fr/robert-redeker-a-samuel-paty-islam...

GEOPOLITIQUE

Conflit frontalier sino-indien : la faute à la colonisation britannique ?

Inde et Chine ne cessent de s’attaquer le long de leur frontière commune. Des escarmouches qui comptent déjà plusieurs dizaines de morts. Le dernier livre de Kyle Gardner, The Frontier Complex : Geopolitics and the Making of the India-China Border, 1846-1962 tente de comprendre les causes de ce conflit et ce qu’il pourrait advenir de cette région.

Conflits

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La sécurité des données est une question de sécurité nationale

Avec la sanction spectaculaire infligée à la plateforme de transport par taxi Didi Chuxing immédiatement après son introduction en bourse, le gouvernement chinois a ouvert un nouveau front dans sa répression réglementaire des sociétés Internet : celui de la sécurité des données. Les vagues précédentes de cette répression se sont concentrées sur la réglementation financière et antitrust, faisant passer le message que les sociétés Internet ne bénéficieraient plus d’une réglementation légère mais devraient respecter les mêmes normes que toutes les autres entreprises.

Conflits

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L'Iran contraint de torpiller la construction turco-britannico-israélienne dans le Caucase du Sud

Les Iraniens voient actuellement se profiler des menaces concrètes pour leurs intérêts nationaux. Le désir de la Turquie de placer trois pays de la région sous son contrôle est lourd de conséquences pour l'Iran. Cette manoeuvre turque est fortement déguisée en "coopération", mais les Iraniens savent comment les choses se passeront à l'avenir. Ils se préparent à leur tour à affronter différents scénarios potentiels. Dans le même temps, l'Iran souhaite établir de bonnes relations avec tous les pays de la Transcaucasie, y compris l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Mais étant donné que pendant toutes ces années, l'Azerbaïdjan a mené une politique de double jeu vis-à-vis de l'Iran, étant sous l'influence indéniable d'Israël, de la Turquie et du Royaume-Uni, il est stratégiquement important pour les Iraniens d'avoir de bonnes et étroites relations avec l'Arménie.

Euro-synergies

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Guerre du Haut-Karabagh : quels enseignements pour la France ?

La guerre du Haut-Karabagh, qui a opposé l’Azerbaïdjan à la république d’Artsakh soutenue par l’Arménie, a défrayé la chronique mondiale du 27 septembre 2020 à la signature du cessez-le-feu sous patronage de la Russie le 10 novembre de la même année. Résurgence d’un conflit territorial ancien, les hostilités ont pris la forme d’une guerre interétatique, symétrique, comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. A la fois classique du point de vue de ses enjeux et des parties en conflit et contemporain sur le plan des moyens employés et des équipements, ce conflit apparaît comme un laboratoire de la guerre de haute intensité.

Conflits

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Le Pakistan, cœur des rivalités stratégiques et bombe à retardement ?

Au lendemain de sa séparation avec l’Inde, en 1947, le Pakistan devint l’un des postes les plus avancés de la guerre froide, « a front country » comme Le Pentagone le qualifiait alors. Ligne de fracture, lieu d’affrontement idéologique privilégié entre les puissances du « Grand Jeu », le Pakistan n’a trouvé aucun bénéfice à la fin de l’affrontement entre Soviétiques et Américains. Au contraire, il s’est enfoncé chaque année un peu plus dans les dissensions internes et les rivalités ethniques, bien que sa situation géographique continue à le placer aux avant-postes des convoitises entre puissances rivales.

The Conversation

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SANTE

Le retour du masque obligatoire en extérieur

La science est devenue pour certain un argument parmi tant d’autres comme la sécurité ou la santé pour imposer aux Français une société de surveillance.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/25/402173-le-retour-...

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UNION EUROPEENNE

La CEDH, grande instance idéologique européenne, veut imposer le mariage homosexuel en Russie

La CEDH continue sa lutte idéologique, qui est bien sa première raison d'être, et vient de condamner la Russie pour ne pas garantir d'union juridique pour les couples de même sexe. La violation de l'article 8 concernant la vie privée et familiale se fonderait sur l'absence de droit pour l'Etat d'invoquer la désapprobation majoritaire de la société et son obligation de trouver un moyen légal de mettre en oeuvre les droits de minorités - contre la majorité, évidemment lorsque cela concerne les cultes du monde postmoderne, au nombre desquels se trouve l'obligation inconditionnelle de révérer les LGBT. C'est ça la liberté, c'est ça la démocratie : la dictature des minorités, quand elles entrent dans le "bon" cadre idéologique, afin de détruire les sociétés. La Russie s'y oppose

Russiepolitics

https://russiepolitics.blogspot.com/2021/07/la-cedh-grand...

vendredi, 30 juillet 2021

De l'Afrique à l'Ukraine, la géopolitique allemande de l'hydrogène

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De l'Afrique à l'Ukraine, la géopolitique allemande de l'hydrogène

Andrea Muratore

Ex: https://it.insideover.com/energia/

Dans la nouvelle géopolitique de l'énergie entre l'Europe et ses marchés environnants, l'Allemagne est un acteur de plus en plus important. Cela se confirme non seulement par le fait qu'Angela Merkel, à quelques semaines de la fin de son mandat de chancelière, a atteint l'objectif: faire accepter par les États-Unis la construction du tronçon terminal du gazoduc Nord Stream 2. Mais elle confirme également la profonde attention que la politique et le monde des affaires allemands portent à une nouvelle frontière dans le monde de l'énergie et à l'une des innovations les plus importantes qui peuvent permettre cette transition, l'hydrogène.

L'hydrogène n'est pas encore devenu un atout "révolutionnaire" sur les marchés mondiaux de l'énergie, mais il peut servir d'outil pour alimenter les systèmes industriels et de production de manière à garantir, à long terme, une contribution à la décarbonisation, à l'amélioration de l'efficacité de la consommation dans l'industrie et du secteur privé, ainsi qu'un moteur pour des secteurs tels que la mobilité durable qui sont tout sauf insignifiants.

L'Allemagne, première économie et puissance industrielle d'Europe, nation la plus peuplée de l'Union européenne, pays qui a choisi de sortir du nucléaire après l'accident de Fukushima, puissance technologique et d'innovation, peut et doit jouer le jeu de la transition sur les fronts de la protection de l'environnement et du développement économique. Et, comme dans toute question énergétique, les affaires et la géopolitique se rejoignent dans le tableau général du jeu qu'implique l'hydrogène. Il ne pourrait en être autrement dans un monde tel que celui de l'hydrogène, où de nouveaux marchés et de nouvelles chaînes d'approvisionnement s'ajoutent progressivement au fil du temps. Et où de nouveaux paradigmes doivent encore être établis.

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Dans cette optique, Berlin poursuit une stratégie basée sur des cercles concentriques. Le premier axe est interne. Il vise avant tout à construire une chaîne d'approvisionnement intégrée en hydrogène, en commençant par les machines d'électrolyse et en terminant par la construction d'usines capables d'alimenter la transition énergétique dans l'industrie sidérurgique, l'industrie manufacturière et les transports. À cette fin, le gouvernement a mis en place un plan de 9 milliards d'euros et garanti environ 3,3 milliards d'euros dans son Fonds de relance, dans le but de poursuivre la décarbonisation substantielle de l'industrie lourde, qui fait fonctionner le secteur manufacturier du pays.

Dans un deuxième temps, nous passons à l'expansion sur les marchés internationaux. La Kfw, la Banque fédérale allemande de dépôt et de prêt, et le gouvernement entendent promouvoir l'intégration systémique avec des partenaires internationaux et encourager les entreprises allemandes à jeter les bases d'une coopération croissante avec de nouveaux partenaires qui sont essentiels pour l'énergie de demain. À cet égard, sur les 9 milliards alloués dans la stratégie nationale pour l'hydrogène, 2 milliards seront consacrés à des partenariats d'approvisionnement internationaux afin d'accélérer la course vers l'objectif de la décarbonisation. Outre la production nationale, que Berlin souhaite porter à 5.000 MW d'ici à 2030 et à 10.000 MW d'ici à 2040, l'Allemagne veut la combiner avec un système délocalisé dans les pays du Golfe et en Afrique du Nord, en utilisant l'énergie solaire pour alimenter les usines de production.

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Ce n'est pas une coïncidence si les pays d'Afrique font l'objet d'une attention particulière, car ils peuvent offrir un espace pour les technologies allemandes et élargir la perspective d'inclusion de l'industrie nationale dans une zone où les terres disponibles pour générer de nouvelles productions et de nouvelles usines ne manquent pas. En Afrique de l'Ouest, note Italia Oggi, "15 pays réunis dans l'association économique Ecowas sont indiqués dans une étude du ministère fédéral des sciences ("H2-Atlas Afrique") comme la zone idéale pour produire de l'hydrogène vert et l'importer ensuite en Allemagne".

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Enfin, il y a un aspect géopolitique au positionnement de l'Allemagne dans les réseaux qui animeront le marché de demain, l'ère de la transition. Le positionnement africain signale la volonté de l'Allemagne de s'implanter dans une partie prometteuse du monde, en superposant sa présence sur l'influence traditionnelle, mais déclinante, de la France, et s'inscrit dans un projet géo-économique ramifié qui a son point de chute le plus intéressant en Europe de l'Est, en Ukraine plus précisément. Berlin a récemment "conclu un accord de coopération avec l'Ukraine dans le domaine des énergies renouvelables, qui comprend dix projets pilotes, dont certains démarreront l'année prochaine" et qui représente le contrepoids offert à Kiev (et à Washington) pour faire passer l'achèvement du gazoduc russo-allemand.

L'Allemagne poursuit sa stratégie de renforcement géostratégique et géoéconomique en façonnant une transition tous azimuts : de nouveaux paradigmes technologiques et énergétiques favorisent la construction de nouvelles chaînes de valeur transnationales et de nouvelles alliances potentielles. Celles-ci se superposent à celles qui existent déjà, comme si le mix énergétique d'un pays était aussi un véritable mix géopolitique.

L'Allemagne a compris que la transition sera une perspective à moyen et long terme et qu'il sera nécessaire de s'adapter afin d'être prêt, en tant que pays-système, pour une longue période de coexistence entre les sources traditionnelles et les sources renouvelables. Le gaz et l'hydrogène sont, de ce point de vue, des compléments parfaits pour les retombées en termes d'investissements dans les infrastructures, de développements technologiques et de perspectives de marché. Et ils renforcent la position du pays en Europe et au-delà.

L'Iran se présente judicieusement comme canal pour le commerce russo-pakistanais

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L'Iran se présente judicieusement comme canal pour le commerce russo-pakistanais

par Andrew Korybko

La proposition faite le 16 juillet par le consul général iranien au Pakistan, selon laquelle son pays pourrait servir d'intermédiaire pour le commerce russo-pakistanais, est d'une extrême importance stratégique car elle témoigne d'une conscience aiguë du rôle de la République islamique dans l'environnement géo-économique en rapide évolution de l'Eurasie.

L'environnement géo-économique de l'Eurasie évolue rapidement à la lumière de plusieurs événements interconnectés survenus au cours de l'année écoulée. L'accord conclu en février pour la construction d'une voie ferrée trilatérale entre le Pakistan, l'Afghanistan et l'Ouzbékistan (PAKAFUZ) a remis en question la viabilité stratégique de la branche orientale du corridor de transport Nord-Sud (E-NSTC), qui relie le port iranien de Chabahar, contrôlé par l'Inde, à l'Afghanistan et aux républiques d'Asie centrale (RCA). Kaboul a enfoncé un nouveau clou dans le cercueil de ce projet le mois dernier, lors de la réunion trilatérale virtuelle des ministres des affaires étrangères, aux côtés des plus hauts diplomates de Pékin et d'Islamabad, en s'engageant à s'appuyer sur le projet phare de l'initiative "Belt & Road Initiative" (BRI), à savoir le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Bien que la Russie reste officiellement intéressée par le NSTC, le ministre des affaires étrangères Sergey Lavrov a approuvé avec enthousiasme la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud lors d'une conférence d'actualité dans la capitale ouzbèke de Tachkent à la mi-juillet, ce qui peut être interprété comme l'approbation par Moscou de PAKAFUZ et la volonté d'utiliser ce projet pour atteindre l'Asie du Sud.

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En l'état actuel des choses, l'Iran ne peut pas compter sur le NSTC autant qu'il l'avait initialement prévu. Cette initiative facilitera probablement encore un peu le commerce russo-indien, comme prévu, mais loin de ce que les observateurs les plus optimistes avaient espéré. La consolation stratégique de la République islamique est que la plate-forme d'intégration à six nations proposée par l'Azerbaïdjan deviendra probablement sa nouvelle priorité et reliera ainsi plus étroitement l'Iran à la Russie et aux quatre autres membres de cette plate-forme. Malgré cela, Téhéran préférerait toujours devenir un acteur économique transrégional en Eurasie, vision qu'il entend faire progresser grâce à l'accord de partenariat stratégique de 25 ans conclu en mars avec la Chine. J'ai écrit à l'époque que cette évolution qui change la donne pourrait être mise à profit pour faciliter le commerce russo-pakistanais grâce à l'expansion occidentale du CPEC vers la République islamique (W-CPEC+), où il se déroulerait alors essentiellement parallèlement au tracé initial du NSTC. Certains critiques étaient sceptiques quant à cette vision ambitieuse, mais mon point de vue vient d'être confirmé par le consul général d'Iran au Pakistan.

L'Express Tribune a rapporté que M. Mohammad Reza Nazeri a déclaré le 16 juillet, alors qu'il s'exprimait lors de la première session de la réunion de facilitation des affaires entre le Pakistan et l'Iran, que l'Iran est un bénéficiaire du CPEC et peut faciliter le commerce du Pakistan avec l'Asie centrale et la Russie. Cette déclaration suggère très clairement qu'il a une conscience aiguë du rôle de la République islamique dans l'environnement géo-économique en rapide évolution de l'Eurasie. L'E-NSTC ayant été rendu largement superflu par le PAKAFUZ, ce qui a également réduit la viabilité stratégique de sa fonction principale de facilitation du commerce russo-indien, il est logique que l'Iran se positionne comme un canal pour le commerce russo-pakistanais afin de racheter l'importance transrégionale de ce projet pour relier l'Europe orientale à l'Asie du Sud. Il peut également servir de solution de rechange temporaire au commerce transafghan entre les deux pays, tant que la situation dans ce pays enclavé reste violente et instable. En d'autres termes, l'Iran se rend enfin compte de l'importance de la connectivité russo-pakistanaise de nos jours et souhaite donc jouer un rôle important pour la faciliter.

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Guidé par cette approche flexible de l'environnement géoéconomique en rapide évolution de l'Eurasie, l'Iran peut, de manière réaliste, conserver son importance géoéconomique transrégionale, même si la fonction initiale de connectivité russo-indienne de la NSTC a été réduite en raison des récents développements liés à PAKAFUZ et du réalignement général de New Delhi sur l'Occident (notamment par son respect du régime de sanctions unilatérales anti-iraniennes des États-Unis). L'afflux attendu de capitaux chinois et les projets de connectivité dont ils pourraient être responsables à la suite de leur accord de partenariat stratégique de 25 ans pourraient considérablement renforcer l'attrait de la connectivité transrégionale de l'Iran, notamment en ce qui concerne la facilitation du commerce russo-pakistanais. L'extension du W-CPEC+ à la Russie via l'Iran et l'Azerbaïdjan améliorerait également la viabilité du concept de l'Anneau d'or pour l'assemblage d'un nouveau réseau multipolaire dans le cœur de l'Eurasie, ce qui servirait les intérêts stratégiques de tous les pays concernés.

Andrew Korybko
Analyste politique américain

Source: http://oneworld.press/?module=articles&action=view&id=2133

L'approbation par la Russie de la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud fait progresser la multipolarité

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L'approbation par la Russie de la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud fait progresser la multipolarité

par Andrew Korybko

Le soutien enthousiaste du ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, à la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud montre que la Russie est sur le point d'achever le "Grand partenariat eurasiatique" qu'il a toujours envisagé pour souder le supercontinent.

La mise en place du "Grand partenariat eurasiatique" (GPE) est l'un des principaux objectifs de la grande stratégie russe. Elle envisage de relier le supercontinent par des projets d'infrastructure et des accords commerciaux afin d'accélérer l'émergence d'un ordre mondial multipolaire. Cet objectif final complète celui de la Chine, qui vise à établir une communauté de destin commun pour l'humanité, ce qui renforcera la stabilité stratégique en faisant de tous les pays - y compris les pays aujourd'hui encore rivaux - des parties prenantes de la réussite de chacun. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a approuvé avec enthousiasme la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud lors de la conférence qui s'est tenue la semaine dernière dans la capitale ouzbèke de Tachkent, un moment crucial pour le GEP puisqu'il s'agit de la dernière pièce de ce puzzle géo-économique.

Certains des propos tenus par ce diplomate de haut niveau mondial lors de son discours d'ouverture méritent d'être soulignés :

"La nature représentative de cet événement est une preuve éclatante qu'il y a demande croissante d'un programme d'unification en Eurasie et dans le reste du monde... Nous abordons la question de la connectivité entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud principalement à travers le prisme des processus d'intégration qui ont acquis un grand dynamisme dans toute la région eurasienne. La Russie a toujours été favorable à la formation du Grand Partenariat Eurasien, un processus d'intégration qui sera à l'oeuvre dans tout l'espace allant de l'océan Atlantique au Pacifique, un ensemble géographique qui soit libre au maximum de toute entrave inutile pour permettre la circulation des biens, des capitaux, de la main-d'œuvre et des services et ouvert, sans exception, à tous les pays de notre continent commun, l'Eurasie, et aux unions intégrantes qui y ont déjà été créées, notamment l'Union économique eurasienne (UEEA), l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

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L'intensification et l'élargissement de cette collaboration en vue d'une ample intégration dans le cadre de l'Union économique eurasienne constituent une partie incontournable du processus d'émergence du grand partenariat eurasien... Dans ce vaste contexte, la connectivité accrue entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud ouvre de nouvelles perspectives pour le développement des processus commerciaux, économiques et d'investissement sur le continent eurasien. Tout d'abord, cela implique une expansion des voies de transport, en particulier des chemins de fer, entre les deux régions. Cela deviendrait un élément important dans la création d'un espace logistique homogène et uni qui relierait les ports du sud de l'Iran et de l'Inde aux villes du nord de la Russie et des pays de l'UE. Russian Railways, conjointement avec ses partenaires, est prêt à participer à la réalisation d'études de faisabilité pour les projets concernés.

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Nous avons accepté avec intérêt la proposition du Président de la République d'Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, d'aligner le Transsibérien et le corridor Europe-Chine occidentale sur de nouveaux projets régionaux. Nous sommes prêts à discuter de cette initiative en détail. L'idée d'aligner l'infrastructure énergétique de l'Asie centrale et de l'Asie du Sud est très prometteuse. L'EAEU travaille à la création d'un marché unifié de l'énergie électrique. Ce processus pourrait être synchronisé avec des projets d'approvisionnement en énergie en Asie centrale et du Sud... Dans le même temps, la poursuite du développement de liens mutuellement bénéfiques entre les États d'Asie centrale et du Sud et leurs voisins dans les domaines de l'investissement, des infrastructures, de l'humanitaire et autres contribuera à promouvoir les processus d'unification en Eurasie, ainsi que dans un contexte politique plus large. La Russie souhaite promouvoir ce programme constructif. Je suis convaincu que les résultats de cette conférence y contribueront également."

Comme on peut le constater, faire progresser la connectivité russo-sud-asiatique via l'Asie centrale est désormais une priorité pour Moscou. 

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Il existait jusqu'à présent deux moyens indirects par lesquels la grande puissance eurasienne cherchait à atteindre cette région géostratégique du supercontinent. Le plus connu est le couloir de transport Nord-Sud (NSTC) qui traverse l'Azerbaïdjan, l'Iran et la mer d'Oman jusqu'en Inde, tandis que le plus récent, qui date de 2019, est le couloir maritime Vladivostok-Chennai (VCMC) qui traverse la mer du Japon, la mer de Chine orientale, la mer de Chine méridionale, le détroit de Malacca, la mer d'Andaman et le golfe du Bengale. Ce que la Russie tente enfin de faire, c'est de rationaliser la connectivité transrégionale à travers l'Asie centrale et l'Afghanistan après le retrait, exactement comme je l'ai proposé dans mon document d'orientation de l'année dernière publié par le prestigieux Conseil russe des affaires internationales (RIAC).

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Intitulé "Le rôle du Pakistan dans le Grand Partenariat Eurasien de la Russie", je faisais valoir que si l'Asie du Sud est la dernière pièce régionale du GEP de la Russie, il s'ensuit naturellement que l'amélioration des relations russo-pakistanaises est véritablement la clé de l'achèvement de cette grande vision stratégique, car il est grand temps que ces deux anciens rivaux commencent à explorer un partenariat stratégique en raison de leurs intérêts communs en matière de sécurité en Afghanistan et de connectivité régionale pour relier l'Asie centrale et l'Asie du Sud. En outre, la vision du président Poutine d'un corridor Arctique-Sibérie-Océan Indien, qu'il a dévoilée pour la première fois lors de son discours à la réunion annuelle du Valdai Club en octobre 2019, complète parfaitement la vision du Pakistan d'étendre le corridor économique Chine-Pakistan vers le nord (N-CPEC+).

Certains développements récents ont ajouté une substance significative à ces visions complémentaires. Le premier est l'accord conclu en février entre le Pakistan, l'Afghanistan et l'Ouzbékistan en vue de créer un chemin de fer trilatéral entre eux (PAKAFUZ). Un mois plus tard, l'Ouzbékistan a annoncé la conférence sur la connectivité transrégionale qu'il a finalement accueillie la semaine dernière. Cette annonce a été suivie peu après par le dévoilement par le Pakistan de sa nouvelle grande stratégie géo-économique. Le ministre des affaires étrangères, M. Lavrov, s'est ensuite rendu au Pakistan pour la première fois en neuf ans, début avril, mois au cours duquel les États-Unis ont annoncé leur intention de se retirer complètement d'Afghanistan. Enfin, lors de la réunion virtuelle du mois dernier entre les plus hauts diplomates chinois, pakistanais et afghans, Kaboul s'est engagé à s'appuyer sur Gwadar, le port terminal du CPEC.

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Il est peu probable que la Russie ait été surprise par l'une ou l'autre de ces évolutions rapides, ce qui explique qu'elle ait pu s'y adapter avec autant de souplesse, comme on l'a vu la semaine dernière. Après tout, mon document d'orientation du RIAC de juin 2020 proposait le modèle de connectivité transafghane par lequel l'intégration de l'Asie centrale et de l'Asie du Sud pourrait se poursuivre (désormais décrit comme PAKAFUZ au lieu de N-CPEC+), ce qui ferait progresser l'intégration russo-pakistanaise et compléterait ainsi le GEP. Le ministre des Affaires étrangères, M. Lavrov, est le président du conseil d'administration du RIAC. Il est donc tout à fait possible qu'il ait étudié mon travail au cours de l'année écoulée et qu'il ait intégré certaines de mes propositions dans la formulation des politiques de son pays.

Indépendamment de la manière dont la Russie peut réaliser que ses grands objectifs stratégiques en Eurasie ne peuvent être atteints qu'en renforçant la connectivité avec le Pakistan via l'Afghanistan, le point le plus saillant est qu'elle est finalement parvenue à cette conclusion et qu'elle s'efforce aujourd'hui activement de faire progresser les modalités associées. Il s'agit non seulement de la coopération en matière d'infrastructures, mais aussi de la coordination politique du processus de paix en Afghanistan, afin de stabiliser cet État de transit irremplaçable et d'améliorer ainsi la viabilité de sa vision du GEP orientée vers l'Asie du Sud. Des changements géo-économiques majeurs se préparent actuellement dans le cœur de l'Eurasie, et leurs résultats façonneront directement l'avenir de l'ordre mondial multipolaire émergent.

Par Andrew Korybko
Analyste politique américain

Source: http://oneworld.press/?module=articles&action=view&id=2127

jeudi, 29 juillet 2021

Fit for 55. Le Green Deal européen et l’effondrement industriel de l’Europe

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Fit for 55. Le Green Deal européen et l’effondrement industriel de l’Europe

Par William Engdahl

Source New Eastern Outlook

L’une des rares déclarations honnêtes de Bill Gates a été sa remarque, faite début 2021, disant que si vous pensez que les mesures dues à la Covid sont mauvaises, attendez de voir les mesures prises contre le réchauffement climatique. L’Union européenne est en train d’imposer, du haut vers le bas, les mesures les plus draconiennes à ce jour, qui détruiront effectivement l’industrie moderne dans les 27 États de l’Union européenne. Sous de jolis noms tels que « Fit for 55 » et European Green Deal, des technocrates non élus finalisent à Bruxelles des mesures qui provoqueront le pire chômage industriel et le pire effondrement économique depuis la crise des années 30. Des industries telles que l’automobile ou le transport, la production d’électricité et l’acier sont sur la sellette, tout cela pour une hypothèse non prouvée appelée réchauffement climatique d’origine humaine.

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Alors que la plupart des citoyens de l’UE étaient distraits par les restrictions sans fin mises en place à cause d’une pandémie de type grippal appelée covid19, les technocrates de la Commission européenne à Bruxelles préparaient un programme de désintégration planifiée de l’économie industrielle de l’UE. L’aspect pratique d’un groupe supranational non élu, planqué à Bruxelles ou Strasbourg, est qu’il n’a pas de comptes à rendre à de véritables électeurs. Ils y a même un nom pour cela : Le déficit démocratique. Si les mesures sur le point d’être finalisées par la Commission européenne, sous la direction de la présidente allemande Ursula von der Leyen et du vice-président chargé du réchauffement climatique, le technocrate néerlandais Frans Timmermans, sont adoptées, voici un aperçu de ce qui se passera.

« Fit for 55 »

Le 14 juillet, la Commission européenne a présenté son programme écologique nommé « Fit for 55 ». Bien que le titre ressemble à une publicité pour une salle de sport réservée aux cinquantenaires, il s’agit du programme de désindustrialisation le plus draconien et le plus destructeur jamais imposé en dehors d’une guerre.

Fit for 55 est le cadre central des nouvelles lois et règles établies par Bruxelles pour réduire considérablement les émissions de CO2, en utilisant des systèmes tels que les taxes sur le carbone, les plafonds d’émission et les systèmes de plafonnement et d’échange.

En avril 2021, la Commission européenne annonçait un nouvel objectif européen en matière de climat : D’ici 2030 les émissions doivent être réduites de 55 % par rapport à 1990, contre 40 % précédemment. D’où le joli nom de « Fit for 55 ». Mais l’industrie et la main-d’œuvre des États membres de l’UE seront tout sauf en forme si ce plan est mis en œuvre. En clair, il s’agit d’un fascisme technocratique imposé sans débat public à quelque 455 millions de citoyens européens.

C’est la première fois au monde qu’un groupe de pays, l’UE, impose officiellement un programme visant à imposer un absurde « zéro » CO2 d’ici 2050 et une réduction de 55 % du CO2 d’ici 2030. Le tsar du Green Deal de l’UE, le commissaire Frans Timmermans, a déclaré en mai : « Nous allons renforcer le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, actualiser la directive sur la taxation de l’énergie et proposer de nouvelles normes de CO2 pour les voitures, de nouvelles normes d’efficacité énergétique pour les bâtiments, de nouveaux objectifs pour les énergies renouvelables et de nouvelles façons de soutenir les carburants propres et les infrastructures pour des transports propres. » En réalité, cela va détruire l’industrie des transports, de l’acier, du ciment ainsi que de la production d’électricité à partir de charbon et de gaz.

Voici les principaux secteurs concernés par de ce sinistre Fit For 55.

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Voitures et camions

L’un des principaux objectifs du « Green Deal » de l’UE sera de mettre en place des mesures qui obligeront les véhicules à moteur à combustion interne – voitures et camions à essence ou diesel – à respecter des limites d’émissions de CO2 tellement punitives qu’ils seront contraints de ne plus rouler d’ici 2030, si ce n’est plus tôt. Le plan modifiera l’objectif actuel d’une réduction de 37,5 % des émissions de CO2 des véhicules d’ici à 2030 pour le remplacer par un objectif de zéro émission d’ici à 2035, selon la rumeur.

Le 7 juillet, une coalition de syndicats, d’entreprises du secteur des transports et de fournisseurs, dont la Confédération européenne des syndicats et l’Association des constructeurs européens d’automobiles, a adressé un appel urgent au tsar de l’écologie, Frans Timmermans. Ils y déclarent : « …nous voulons voir la transformation industrielle et l’innovation en Europe, plutôt que la désindustrialisation et les perturbations sociales. » La lettre souligne que l’UE n’a aucun plan pour une soi-disant « transition juste » pour l’industrie automobile européenne, y compris aucune nouvelle formation de compétences pour les travailleurs débauchés : « Actuellement, il n’existe pas de cadre de ce type pour les 16 millions de travailleurs de notre écosystème de mobilité, et notamment le secteur automobile européen qui est un moteur de l’emploi industriel. »

Il ne s’agit pas d’un problème mineur, car la transition des voitures et camions à moteur à combustion interne vers les véhicules électriques va entraîner une perturbation sans précédent des chaînes de fournisseurs automobiles actuelles. La lettre souligne qu’à l’échelle de l’UE, le secteur automobile compte 8,5 % de tous les emplois manufacturiers européens et a produit en 2019 près de 10 % du PIB rien que pour l’Allemagne, ainsi que 40 % des dépenses de recherche et développement du pays. L’UE représente aujourd’hui plus de 50 % des exportations mondiales de produits automobiles. Ils soulignent que la transition vers les véhicules zéro CO2 entraînera la perte d’au moins 2,4 millions d’emplois qualifiés et bien rémunérés dans l’UE. Des régions entières seront déprimées. La lettre souligne que Bruxelles n’a même pas encore dressé la carte des conséquences du Green Deal pour le secteur automobile.

En avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indiquait que le projet « Fit for 55 » pourrait étendre le système draconien d’échange de quotas d’émission de carbone (QEC) au-delà des centrales électriques ou de l’industrie pour couvrir le transport routier et le bâtiment dans le cadre d’un ajout « pollueur-payeur ». Le lien avec le QEC imposera automatiquement des pénalités financières aux conducteurs ou aux propriétaires, au-delà des taxes actuelles sur le carbone, malgré un impact très limité de quelque 3 % sur les émissions. Cette mesure, qui s’ajoute au renforcement des normes d’émission des voitures, portera un coup fatal aux consommateurs et à l’industrie. Lorsque le gouvernement français a imposé une telle taxe carbone en 2018, cela a déclenché les manifestations nationales des Gilets jaunes et a obligé Paris à la retirer.

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Acier

Le plan drastique de l’UE contient de nouvelles dispositions qui entraîneront des changements radicaux pour les industries européennes de l’acier et du ciment, grandes consommatrices d’énergie. L’acier est la deuxième plus grande industrie au monde après le pétrole et le gaz. Actuellement, l’UE est le deuxième plus grand producteur d’acier au monde après la Chine. Sa production s’élève à plus de 177 millions de tonnes d’acier par an, soit 11 % de la production mondiale. Le plan Timmermans introduira de nouvelles mesures qui pénaliseront ostensiblement les importations d’acier en provenance de producteurs « sales », mais qui, aussi, rendront l’acier européen moins compétitif au niveau mondial. Des fuites du plan de l’UE indiquent qu’il prévoit de supprimer les permis de polluer actuellement gratuits du QEC pour les industries à forte intensité énergétique telles que l’acier ou le ciment. Cela portera un coup dévastateur à ces deux industries essentielles. Ils l’appellent le mécanisme d’ajustement carbone. Comme le souligne le Center for European Policy Network, les exportateurs d’acier de l’UE « ne recevront aucune compensation pour la suppression de l’allocation gratuite. En conséquence, ils subiront des désavantages concurrentiels considérables par rapport à leurs concurrents des pays tiers. »

Taxes carbone pour le charbon

Le nouvel objectif écologique de 55 % de l’UE pour 2030 implique une élimination quasi-complète du charbon d’ici à 2030 dans l’ensemble de l’UE. L’Allemagne, qui est de loin le plus gros consommateur d’électricité au charbon de l’UE, sera touchée. Le gouvernement allemand, dont l’électricité est déjà la plus chère au monde en raison de la transition, par Merkel, vers une énergie solaire et éolienne peu fiable et la fermeture de la dernière centrale nucléaire en 2022, vient d’abandonner son projet d’élimination progressive du charbon d’ici 2038. Elle abandonnera le charbon bien plus tôt, mais pour des raisons politiques évidentes en cette année électorale, elle n’a pas révélé sa nouvelle date « zéro charbon ».

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L’absurdité de croire que l’UE, en particulier l’Allemagne, sera capable d’atteindre le zéro charbon d’ici 2030, en ne remplaçant même pas par du gaz naturel, mais plutôt par du solaire et de l’éolien peu fiables, est déjà évidente. Le 1er janvier 2021, dans le cadre du mandat du gouvernement sur la réduction de l’énergie charbon, 11 centrales électriques au charbon d’une capacité totale de 4,7 GW ont été fermées. Cet arrêt n’a duré que huit jours, car plusieurs des centrales au charbon ont dû être reconnectées au réseau pour éviter les pannes dues à une période prolongée de vents faibles. Les centrales au charbon fermées ont reçu l’ordre de fonctionner en mode réserve, aux frais des consommateurs. La commission gouvernementale de Berlin qui a rédigé le plan d’élimination progressive du charbon ne comprenait aucun représentant de l’industrie de l’électricité ni aucun expert en réseaux électriques.

Avec ce nouveau plan destructeur Fit for 55 de la Commission européenne, le cœur de l’industrie européenne, l’Allemagne, est préprogrammé non seulement pour un chômage industriel sévère dans les secteurs de l’acier, du ciment et de l’automobile. Elle est également préprogrammée pour des pannes d’électricité comme celle qui a dévasté le Texas au début de l’année 2021 lorsque les éoliennes ont gelé. En 2022, en Allemagne, comme nous l’avons indiqué, la dernière centrale nucléaire ainsi que d’autres centrales au charbon seront fermées, ce qui entraînera la perte d’encore 3 % de l’électricité. En outre, 6 000 éoliennes seront également arrêtées en raison de leur âge, soit une réduction totale de 7 %. Pourtant, l’ajout prévu de nouvelles éoliennes et de nouveaux panneaux solaires est loin de remplacer cette baisse, de sorte que d’ici 2022, l’Allemagne pourrait connaître un déficit de capacité de production de 10 à 15 %.

Grand Reset et Green Deal de l’UE

Ce qui est difficile à comprendre pour les citoyens ordinaires et sains d’esprit, c’est qu’il s’agit d’un plan technocratique délibéré pour entraîner la désintégration de l’économie, sous l’excuse frauduleuse d’un risque de réchauffement climatique non prouvé qui prétend – sur la base de modèles informatiques douteux qui ignorent l’influence de notre soleil sur les cycles climatiques de la Terre – que nous verrons une catastrophe d’ici 2030 si le monde ne réduit pas les émissions de CO2, pourtant inoffensives et essentielles à la vie.

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Le Forum économique mondial de Davos, toujours actif, joue également un rôle important dans l’élaboration de ce « Green Deal » élaboré par la Commission européenne, dans le cadre de son Grand Reset. En janvier 2020, le Forum économique mondial, lors de sa réunion annuelle à Davos, réunissait des dirigeants de l’industrie et du monde des affaires avec le vice-président exécutif, Frans Timmermans, pour étudier comment catalyser le Green Deal européen. Ce qui a été annoncé le 14 juillet par Bruxelles en est le résultat. Le Forum Economique Mondial soutient le Groupe d’Action des PDG pour le Green Deal Européen afin que les grandes entreprises soutiennent le plan dystopique de Bruxelles.

William Engdahl

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

mercredi, 28 juillet 2021

La vaccination obligatoire comme "référendum d'initiative oligarchique"

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La vaccination obligatoire comme "référendum d'initiative oligarchique"

par Frédéric Andreu

Du point de vue du spectacle de la marchandise, la campagne de vaccination anti-covid imposée par Macron apparaît comme une sorte de "référendum d'initiative oligarchique". Il s’impose au lendemain d‘ élections régionales à fort taux d'abstention comme un troisième tour imposé par la contrainte. La minorité qui s’y refuse refuse symboliquement la liquidité du libéralisme et sort de la loi néolibérale commune ; elle ne peut sortir vainqueur de son bras de fer avec le pouvoir que par une remise en cause radicale du système...

Ne croyons pas que la campagne de vaccination forcée qui cristallise aujourd'hui l'opposition à Macron d’une partie de la population soit une bévue de plus du gouvernement Macron. Pour envisager cette question sanitaire - transformée de fait en question politique - prenons de la hauteur, celle que permet la métaphore sociale. Dans la Société du spectacle, tout peut se transformer en métaphore ou métonymie de la cybernétique de capital, une mobylette qui roule en ville, une entrée de métro, une éolienne au bord de la mer, devient "hiéroglyphe" du capital. La vaccination obligatoire dit elle aussi quelque chose de notre séquence politique, mais quoi ?

Pour tenter de répondre à ce questionnement, il nous faut tout d'abord comprendre que le savant mélange d'idéologie libérale, de mépris de classe et d'incompétence qui caractérise notre Young Leader Président bien aimé, devait fatalement trouver son paroxysme avant la fin de son quinquennat. Ce quinquennat fusée restera dans l'Histoire comme celui du déchaînement technocratique de la phase terminale du capital. Allié à la pègre marseillaise d’un Castaner, Macron restera le manager de la casse sociale et de la répression policière contre le peuple.

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Mais au-delà des incarnations temporaires du temps court de l'actualité médiatique, il y a les phases longues du processus. Le processus immanent à l'argent, apparemment inoffensif, produit des Formes-Capital qui ne sont pas directement visibles en tant que choses mais se rendent néanmoins visibles partout en tant que processus. Par exemple, le téléphone portable entré dans le corps social est métaphore du spectacle, tout comme le jogger décathlon emballé dans sa tenue nylon. Quant à la pandémie Covid, elle est à la fois objet, processus et propagande d'Etat. J'avance l'hypothèse que la campagne de vaccination obligatoire est, sous couvert d'urgence sanitaire, un équivalent symbolique d'un référendum pour ou contre la société liquide. Après le vote d'adhésion, le vote électronique, voici l'avènement du vote par injection génique.

Pour les manifestants de rue, accepter la vaccination n'a qu'un rapport très lointain avec la question sanitaire. La vaccination est un "oui" à Macron ; la refuser, ce n'est pas refuser le principe du vaccin ni nier la réalité du virus, c'est dire "non" à Macron. Voici ce que le peuple veut dire en s’opposant  au pass sanitaire.

Guy Debord a identifié les ressorts de la "société du spectacle" mais sans imaginer qu'un virus et une vaccination - sortie tous deux d'éprouvettes de laboratoire - puissent métaphoriser de manière paroxysmique le "grand spectacle". Nous pouvons cependant avancer que le capital, après avoir dissout les corps intermédiaires, les frontières, les valeurs et les saveurs, se retrouve dans une situation paroxysmique où il lui faut un referendum d'initiative oligarchique pour continuer à s'admirer dans sa toute puissance narcissique.

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Tout est donc devenu spectacle, le Pole Emploi qui ne sert a rien dans l'ère du chômage de masse, la vaccination qui est loin d'avoir prouver son efficacité, mais tout sert a faire spectacle, tout sert le pouvoir a faire diversion des vraies questions et des vraies luttes. Il est normal que cette onction soit basée sur la peur et la contrainte puisque tel est le capital, à la fois pernicieux, factice et autoritaire. Il faut bien voir que le capital, "comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non vivant" (Guy Debord). Il transforme donc la ville en hôpital, l'amour en pornographie, l’individu en zombi qu'il faut  "maintenir en vie" par le vaccin. C'est pourquoi le vaccin fait partie du spectacle et pas seulement le vaccin covid. En fait, en me remémorant plusieurs séances de vaccination de l'élève que j'étais au collège de Lyon, variole, rubéole, tétanos, j'ai pris conscience que l'éducation du citoyen-monde est aussi basée sur le principe de l'injection. Les spécialistes vous le diront : l'injection vaccinale est aussi, du point de vue psycho-somatique, une information, c'est-à-dire une injonction génique.

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La logique de la vaccination touche bien d'autres domaines de notre vie castrée de producteur-consommateurs. Elle est propre à la phase cybernétique du capital. C'est toute l'idéologie des années 90 qui est entrée dans ma génération sous forme de vaccination secondée de piqures de rappels. Mes collègues et moi avons été vaccinés contre le racisme à un rythme constant et répété. Je me souviens que les adolescents de mon temps se demandaient comment ne pas être suspectés de "racisme". La parade la plus répondue alors était de se marier avec une noire, une chinoise, plutôt qu'une blanche. On s'est alors dit qu'une société métissée était la plus grande assurance contre la suspicion de racisme sans comprendre qu'elle était avant tout la société rêvée par la capital. L'antiracisme était devenue une sorte de vaccination laïque et obligatoire : l'équipe de "France" de football assurait le spectacle de cette domination idéologique.   

Il faut dire que les vedettes médiatiques de l'époque arboraient toutes fièrement la main jaune de SOS RACISME, la valeureuse association fondée par Julien Dray et Marek Alter. Alain Finkielkraut a été un des présidents de l'association avant de se reconvertir en chantre barrésien du principe de la frontière et de l'identité. Seul Bernard-Henri Levi poursuit sans relâche cette croisade de chaque instant et sans doute doit-on le louer pour sa persévérance à toute épreuve. On notera au passage la forte marque communautaire de ses professionnels de l'antiracisme ; Harlem Désir et Dieudonné étant les deux exceptions qui la confirme.

La vaccination covid, tout comme les autres injonctions du spectacle de la marchandise sont autant de métaphores de la cybernétique du capital en phase terminale. Phase à la fois terminale et supérieure de la domination du capital puisqu'il entre désormais dans nos cellules biologiques. Chaque individu au génome modifié par le vaccin ou par le métissage idéologique devient un produit validé par le capital. Dire non au vaccin obligatoire, c'est comme dire non à la préférence étrangère et à la logique de planification du capital en phase terminale. Aussi, les effrontés qui manifestent contre ces décisions autoritaires montrent qu'il est encore un peuple debout ; il montre que la planification néolibérale - qu’elle soit sanitaire, économique ou artistique -  n'est pas l'horizon indépassable de la vie en société. Il fait retentir du fond de l'histoire de France le mot de Cambrone à la face du planificateur Macron.

fredericandreu@yahoo.fr 

dimanche, 25 juillet 2021

La revue de presse de CD - 25 juillet 2021

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La revue de presse de CD

25 juillet 2021

AFRIQUE

Présence russe en Afrique : « Il y a eu un réinvestissement assez progressif dès la fin des années 90 »

La Russie est de plus en plus présente en Afrique à travers une diplomatie officielle mais également via des acteurs privés comme Evgueni Prigojine, considéré comme le dirigeant de la milice Wagner ainsi que de différentes entreprises spécialistes de la désinformation en ligne. Dans une étude qui vient de paraître, Maxime Audinet, chercheur à l’IRSEM (Institut de recherche stratégique de l’école militaire) et auteur d’une thèse sur l’influence russe à l’université de Nanterre, analyse cette influence Russe en Afrique, en Centrafrique et au Sahel notamment.

RFI

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/202107...

CHINE

La Chine est-elle en train de faire ce que les États-Unis ne parviennent pas à faire, en freinant les Big Tech ?

L’industrie technologique chinoise a été l’une des plus dynamiques au monde ces dernières années. Des centaines de start-up chinoises s’apprêtent désormais à suivre les traces de mastodontes comme Alibaba, Tencent et Didi en introduisant leurs actions en bourse. Mais le Parti communiste chinois (PCC) a récemment avorté certains de ces plans sous prétexte de sécurité nationale. Après Alibaba et une série d’autres entreprises, le service alternatif de taxis Didi (493 millions d’utilisateurs et 15 millions de chauffeurs) est désormais visé par le régime. La Chine est-elle prête à abattre sa poule aux œufs d’or ?

Business AM

https://fr.businessam.be/la-chine-est-elle-en-train-de-fa...

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DESINFORMATION

Derrière Pegasus ou le mode d’emploi d’un logiciel espion

L’affaire Pegasus fait grand bruit car on y retrouve, pêle-mêle, des journalistes, des chefs d’entreprise, des opposants politiques et autres figures de la vie publique.

Retour sur la technique derrière ce logiciel. Quand est né Pegasus ? Comment l’utilise-t-on ? Pourquoi a-t-il pris une telle ampleur ?

The Conversation

https://theconversation.com/derriere-pegasus-ou-le-mode-d...

ETATS-UNIS

Les États-Unis mettent hors service une société israélienne de logiciels d’espionnage

Qui a la capacité de dresser une liste de 50 000 numéros de téléphone dont au moins 1 000 ont été espionnés avec le logiciel de NSO ? Qui peut faire « fuiter » une telle liste à ONG et s’assurer que de nombreux médias « occidentaux » s’en emparent ? Qui a intérêt à faire fermer NSO ou du moins à rendre ses activités plus difficiles ? La concurrence, je dirais. Et le seul véritable concurrent dans ce domaine est l’Agence nationale de sécurité [la NSA, NdT] étatsunienne. Autant de bonnes questions que la presse mainstream ne s’est pas posée…

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-mettent-hors...

FRANCE

Pass sanitaire : une société flippée et fliquée

En acceptant de conditionner les libertés fondamentales à une condition de santé, la France a mis le doigt dans un engrenage infini.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/17/401704-pass-sanit...

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Que raconte le raid judiciaire contre Éric Dupond Moretti ?

L’épisode judiciaire mettant en cause Éric Dupond Moretti Garde des Sceaux ministre de la Justice en exercice, qui vient de se dérouler est très intéressant. Au-delà du battage médiatique et des récupérations politiciennes cyniques ou ignorantes qui n’ont pas manqué, force est de constater qu’il exprime la totalité du problème institutionnel auquel notre pays est confronté.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/07/que-raconte-le-raid-jud...

Feu vert à la surveillance de masse

Profitant de l’émotion suscitée par les attentats de Paris, et sans remédier aux défaillances qu’ils ont révélées, le gouvernement français entend faire adopter une loi sur le renseignement qui permettrait une surveillance généralisée des communications. Le Sénat a étudié début juin ce texte qui alarme tous les défenseurs des droits humains et du respect à la vie privée.

Le Monde diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/TREGUER/53056#f...

GEOPOLITIQUE

La Géopolitique des Terres rares 

Depuis la fin des années 1990, la Chine est devenue le premier producteur mondial de terres rares au détriment des pays occidentaux qui ont perdu au fil des ans leur capacité de production et leur savoir-faire industriel et technologique. C’est donc devenu aussi un enjeu de souveraineté nationale. Face à cette autre tenaille sino-américaine, que peut faire l’Europe ?

Geopragma

https://geopragma.fr/la-geopolitique-des-terres-rares/

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ISRAEL

Le Hamas, gros souci pour Israël

La trêve signée le 21 mai entre Israël et le Hamas, après onze jours d’affrontement (240 Palestiniens et 12 Israéliens tués), est précaire. Tout le monde le sait. Elle permet à chacun de refaire ses forces. Une nouvelle confrontation sera inévitable. Tout le monde le sait. Entre eux, les militaires israéliens disent qu’il faut régulièrement « tondre le gazon » à Gaza, parce que les « mauvaises herbes » repoussent toujours. Pour le Hamas – cette « mauvaise herbe » –, affronter Tsahal à intervalles réguliers lui permet de conforter sa stature de « seul résistant » à Israël, de rallier les Palestiniens à sa bannière et de satisfaire ses sponsors (notamment le Qatar et l’Iran).

Conflits

https://www.revueconflits.com/hamas-israel-terrorisme-fre...

TURQUIE

Turquie, que reste-t-il de l’influente confrérie Gülen ?

Cinq ans jour pour jour après le coup d’État manqué contre le président Recep Tayyip Erdogan, la traque des partisans de Fethullah Gülen se poursuit en Turquie, comme en dehors du pays. Une chasse aux sorcières qui a affaibli l’influente confrérie, sans l’éradiquer totalement.

La Croix

https://www.la-croix.com/Monde/Turquie-reste-linfluente-c...

UNION EUROPEENNE

L’euro, catastrophe moderne et tragédie antique

S’il est difficile de critiquer la monnaie unique sur le Vieux continent, on trouve pléthore d’ouvrages sur le sujet dans le monde anglo-américain, souvent rédigés par des économistes mainstream ou orthodoxes. C’est le cas d’Ashoka Mody, professeur d’économie à l’Université de Princeton, ancien représentant-en-chef du FMI dans le cadre du « renflouement » irlandais en 2009 par la Troïka, qui publie EuroTragedy: A Drama in Nine Acts.

Le Vent de Lève

https://lvsl.fr/leuro-catastrophe-moderne-et-tragedie-ant...

Le nouvel ordre mondial aurait-il recruté son Robespierre?

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Le nouvel ordre mondial aurait-il recruté son Robespierre?

Notes sur le rôle d'Emmanuel Macron dans la séquence politique de notre temps.

par Frédéric Andreu

On laisse entendre que le président Macron aurait accumulé une somme de bévues dans l'exercice du pouvoir telle qu'il ne puisse pas se représenter en 2022. Les dernières saillies médiatiques du young leader président, alliage d'idéologie, d'incompétence et d'arrogance de classe, prêchent de manière caricaturale vers sa sortie avant même la fin de son présent mandat.

I : Astralité du système versus Théorie du complot.

Évidence en trompe-l'œil, car la réélection de Macron n'est pas la question que se pose l'oligarchie. Celle-ci agit par étapes subversives et non par complot. Un agent du nouvel ordre mondial peut être contraint de jouer la carte de la nation ou au contraire de jouer le tout pour le tout mondialiste quitte à être remplacé par un autre fusil politique à un coup. C'est cette dernière voie stratégique que le président semble avoir prise.
Cependant, face à la comtemporanéïté du Nouvel Ordre mondial (N.O.M.), de ses agencements visibles, il faut garder à l'esprit que le système de domination mondiale, bien réel, ressemble moins à un complot ourdi qu'au reflet de sa propre astralité. Celle du système de l'argent. Guy Debord définit le concept de la cybernétique automate du capital. Ce dernier ne peut pas se repérer dans le court terme médiatique du temps mais se révèle grâce de la longue temporalité historique. Ce sont les longues courbes historiques qui peuvent rendre visible le pouvoir métamorphosant et subversif de la marchandise. Il faut premièrement se tenir éloigné des théories complotistes simplistes désignant une oligarchie qui contrôlerait le monde ou, du moins, comprendre que ces groupes oligarchiques qui contrôlent les multinationales et les banques ne sont elles-mêmes que les métastases de l'"astralité" financière.

Il est des forces d'une tout autre nature aux manettes de l'Histoire que celle d'une petite clique oligarchique cagoulée genre les Cigares du Pharaon de Hergé. "Il existe un Etat visible, un Etat profond, mais aussi un Etat invisible" ajoute Francis Cousin. La cybernétique du capitalisme, dans sa phase terminale génère une esthétique du mal et secrète aussi les phénotypes des derniers temps. La société de 2021 est déjà largement métamorphosée par rapport à celle des années 90. Une génération soumise à l'Éducation (anti-)nationale, à l'antiracisme et au métissage laïc et obligatoire, a déjà tourné la page de la "patrie", des valeurs et des saveurs.

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Les chefs d'État eux-mêmes reflètent cet imaginaire cybernétique. Il est amusant de voir que le fétichisme de la marchandise a engendré aux États-Unis un octogénaire sénile, à peine capable de tenir debout, alors qu'en France, un quadra à la fois tyrannique et incompétent règne sans partage.

Les théories complotistes sont à la fois anxiogènes et rassurantes, elles donnent une explication simpliste qui empêche de penser. En revanche, prendre en compte l'astralité de l'argent, son emprise sur notre imaginaire collectif, nécessite un recul épistémologique et une temporalité longue. Cette prise de conscience décalée permet de comprendre comment le système avance dans nos consciences étape après étape. On comprend aussi beaucoup mieux pourquoi l'opposition que Macron peut engendrer est elle-même un reflet de l'immanence dialectique du capital.

Tout le monde pressent en effet que Marine Le Pen élue ne remettrait rien en cause du système de domination, ayant renoncé à toute radicalité et à toute «incarnation» crédible. Pour gouverner la cinquième puissance économique du monde, encore faudrait-il que Marine le Pen soit capable de gouverner son parti politique. Or, en plus d'avoir provoqué la banqueroute du FN, elle aura accumulé toutes les bourdes, manqué tous les rendez-vous politiques que l'actualité lui présentait sur un plateau d'argent.

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Silence du RN face aux PMA GPA, aucune réaction frontale face au Pass liberticide de juillet 2021. Au lieu de reprendre le flambeau légué par son père, Marine Le Pen agit par anti-anti front national. Elle a validé l'idée que pour arriver au pouvoir, elle devait éteindre le caractère incendiaire et anti-système du parti dont elle a hérité. Elle ne comprend pas que le patriotisme est une énergie, une foi, pas une algorithme électoraliste de conquête du pouvoir. Victoire du système, elle a transformé le patriotisme de l' "espèce amoureuse" en une sorte de national-gouvernance. On a beaucoup de peine à suivre le brillant Alain De Benoist dans son analyse concernant Marine Le Pen. Il faudrait selon lui ne pas risquer une dilusion du vote contre Marine, mais à quoi bon élire une candidate qui pourrait nous faire regretter Macron ?   

Le système électoraliste a peu de chance de faire vaciller le pouvoir usurpateur en France, à moins d'un retournement populaire radical, hors sphère politicienne. Le logos explosif de la France, son fond bonapartiste, le caractère rebelle des Français peut rentre possible une réaction populaire, d'où l'idée de métisser suffisamment le peuple par le double levier de l'affaiblissement de la famille et de l'ouverture des frontières, afin de le dissoudre.

II : Macron et l'"empirisme désorganisateur" :

A l'horizon 2050, la société "française" sera en effet suffisamment métissée pour ne plus représenter de danger pour le pouvoir. Un bétail infantilisé et soumis naîtra du ventre de Macron. Seul le mariage de la base populaire insurrectionnelle et des forces de l'ordre, voire de l'armée, pourrait freiner ce processus mortifère et ébranler le pouvoir mondialiste en France. Il se pourrait aussi que Mélenchon libère le Jacques Doriot qui est en lui des menottes de l'antiracisme. Il sait, comme n'importe quel étudiant de première année d'Histoire, qu'il ne fait que retarder son heure historique en révélant publiquement ce qu'il pense et ce qu'il est.

Mais la capacité du système à torpiller de l'intérieur les contre-révolutions, à fomenter de fausses alternatives qui ne mettront pas en cause la feuille de route de l'oligarchie, tient du prodige. Une fois de plus, comprenons que le système avance par étapes chaotiques et non par complot ourdi. Il avance en bloquant l'Histoire par de fausses alternances politiciennes et de promesses non tenues. C'est l'effet du «fameux cercle de raison» décrété par le divin Alain Minc dans les années 90, consensus à l'intérieur duquel aucune idée ne serait être audible autre que le ronron droit-de-l'hommiste et les petits arrangements entre partis politiques.

De ce point de vue, Macron, en dépit de ses bévues, ou même grâce à la sidération qu'elles engendrent dans l'option, est d'une redoutable efficacité. L'important est qu'il applique objectivement le plan de dissolution des frontières (nationales, familiales et même individuelles) imposées par le mondialisme.

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Bref, tel est le retournement de paradigme qu'il est nécessaire d'effectuer afin de comprendre comment et pourquoi un trader insignifiant issu de la haute finance, n'ayant assumé aucun mandat électoral de sa vie, est parvenu à remporter la magistrature suprême de la cinquième économie mondiale ; comment ce dernier se maintient au pouvoir, au terme d'élections régionales bâclées, avec 3,5 % effectif de son camp. Même si le passage en force de la loi Macron parvient à attirer a lui la suspicion de tout un peuple, rien ne dit qu'il ne sera pas réélu en 2022. En fait, la cage de fer néo-libérale, lorsqu'elle est enguirlandée de promesses et d'une musiquette de foire monarchiste, développe un pouvoir d'attraction envers la masse. Les gens se disent : mieux vaut le plan néo-libéral de soumission au FMI, la vaccination obligatoire que l'aventure lepeniste. Bref, mieux vaut la démocrature macronienne que le risque d'une remise en cause du système.

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Macron n'est d'ailleurs pas qu'un simple exécutant sans profondeur, il est porteur d'une certaine profondeur historique, et sait habiter le paraître du paraitre du principe monarchique. Il sait habiter comme un acteur de théâtre qu'il est, le scène dorées du pouvoir. Il sait faire des génuflexions médiatiques devant le pape tout en favorisant l'avortement de masse. Il n'a pas peur du ridicule, d'où la morgue et l'arrogance qu'il parvient à faire passer pour de l'autorité.

Alors ministre de l'Économie, ne déclarait-il pas : "Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort" avouait-il tout en gouvernant, une fois élu, à contre-courant de tout «empirisme organisateur». On pourrait même affirmer - sans surenchère rhétorique - que Macron gouverne par «empirisme désorganisateur». Il y a le plan, l'idéologie, mais aussi l'action quotidienne qu'il convient de rendre la plus antinationale possible.

Nombreux sont ceux qui ressentent la casse sociale engendrée par Macron, cet «homme dangereux» (Dupont-Aygnan), ce "fou" (Phillipot), mais mesurons-nous la casse engendrée dans l'âme collective de la nation ? Le désert psychologique qu'engendre la casse sociale et le confinement ?

Le refus idéologique de rétablir des frontières à deux reprises (au début de la pandémie en 2019, puis en juin 2021 alors que le soi-disant "variant Delta" entrait en France), a obligé à instaurer une frontière de toile : la masque. Depuis, séquence cafouillage à répétition : masques proscrits dans les transports, puis rendus obligatoires, principe du "Pass Sanitaire" rejeté puis rendu obligatoire, l'incompétence du gouvernement masque les ajustements de l'agenda mondialiste. Le déroulement des faits dépasse Macron lui-même puisque, une fois encore, il est immanent à l'argent lui-même.

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Le gauleiter de la province France n'a d'ailleurs pas besoin d'être informé de ce qui se trame dans l'État major de l' «État profond». Les flux de la marchandise généralisés n'ont rien à voir avec un soi-disant "complot", mais plutôt à la "Forme-Capital". Le Libéralisme est l'astre noir en orbite autour de notre sphère sociale, c'est cet astre qui crée notre imaginaire collectif. Réélu ou non en 2022, Macron aura de toute façon fait avancer "le plan", et c'est là l'essentiel.

Macron surpassera-t-il le pantin Sarkozy qui, en détruisant le verrou libyen de l'Afrique, en bradant une part importante de la réserve d'or français, en déclarant que le métissage n'était pas "un choix, mais un devoir" ? Le plan doit être appliqué "avec des mesures coercitives s'il le faut" déclarait-il en 2008 devant un public sidéré de l'école polytechnique de Palaiseau. Bref, Sarkozy a manifesté une transparence et une énergie sans égale pour faire avancer la cause. Mais Emmanuel Macron est en de bonnes voies pour accéder au sommet du podium.

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En effet, le gouvernement Macron aura fait passer des lois généticiennes que H.G. Wells n'aurait même pas imaginé dans ses romans de Science Fiction. Désormais, les embryons humains pourront être manipulés ; ils pourront même être croisés à des gènes issus d'animaux, les fameuses "chimères" manipulées en laboratoire. L'avortement légal est pour sa part passé à 9 mois de grossesse ; PMA, GPA, derrière l'amateurisme apparent de l'apprenti sorcier Macron, il y a les rouages du système. Dans un entretien radiophonique, Aude de Kerros posait une de ces réflexions philosophiques dont elle a le secret : peut-on être dissidents dans l'ère du Libéralisme ?

Être dissident du Libéralisme commence par ne pas avoir peur de dire, écrire et publier ce que l'on pense. Mais vivre en illibéral est devenu aussi facile que de ne pas glisser sur un toboggan lubrifié par le savon du politiquement correct. Toute une série de détergents, allant de l'antiracisme au racisme anti- blanc, aura préparé la pente.
Ma génération aura été particulièrement immunisée par toute une série de vaccins. Je me souviens qu'après les séances d'antiracisme de l'éducation nationale on se regardait les yeux dans les yeux en se demandant comment ne pas être suspecté de racisme. Beaucoup ont résolu ce complexe en se mariant avec une chinoise ou une noire.
Il existe d'autres moyens pour limiter la soumission au libéralisme castrateur et tyrannique. La réappropriation de notre Histoire nationale en est une. Il s'agit de désigner les mensonges et non-dits de l'Histoire qui métastasent la république.

III : le pantin Macron dans les scénarios déjà joués de  l'Histoire : 

Afin de donner une voilure historique à ses notes, voyons comment la séquence idéologique exacerbée que nous avons la disgrâce de vivre peut être comparé à d'autres époques. Par ses excès, 2020-2021 ressemble étrangement à la séquence 1793-94 de la décennie révolutionnaire. Ses deux dates marquent l'instauration d'un régime hors-sol, totalitaire, qui ira jusqu'à l'instauration du culte de l'Être suprême. Robespierre, idiot utile de la classe bourgeoise, incorruptible personnellement, resta jusqu'à la fin certain de son bon droit. Il instaura le culte de l'Etre suprême tout comme Macron instaure, par des mesures liberticides, le culte de l'Être à la fois libéral et coercitif. L'augmentation hystérique de l'immigration vise un temps messianique où la lutte des classes sera remplacé, comme le dit Francis Cousin, par la lutte des races. L'immigrationnisme ne vise à rien d'autre que l'effacement de la société traditionnelle, l'annihilation de ses immunités culturelles et l'éradication de ses particularismes. Il s'agit d'un double crime, le premier contre la nation et le second contre les immigrés eux-mêmes.

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Macron et Robespierre vivent les mêmes intensités historiques. D'ailleurs, les deux hommes se ressemblent, chétif de corps, impavides, piètres orateurs, mais convaincus de leur bon droit et se sentant investis d'une sorte de messianisme politique. La dimension religieuse est en effet présente chez Macron, messie de l'Union européenne. La séquence que nous traversons en France n'est pas sans rappeler l'instauration du Salut public. Les élites de l'époque avaient soit été exécutées, soit réduits à l'exil. L'annihilation de la Noblesse rendit possible 10 ans de rivalité entre divers factions républicaines. Ce sont ces 10 ans de guerre civile que l'on nomme dans les livres d'Histoire la "Révolution française", dont la révolution euromondialiste que nous vivons aujourd'hui est la poursuite historique.

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Les deux périodes historiques ne sont pas sans point commun. La pandémie covidiste et la crise économique créent des conditions qui justifient elles aussi des "lois d'exception". En 93, la peur de l'invasion de la France par les armées contre-révolutionnaires correspond, aujourd'hui, à la peur covidiste.

On me rétorquera que les deux épisodes historiques ne sont pas comparables ; on aurait tort : les événements diffèrent, mais l'idéologie des révolutionnaires de 1789 est la même que celle de 2021. Ce sont deux messianismes révolutionnaires, le premier vise la destruction des provinces au nom de la nation ; le second la destruction des nations sur l'autel de l'euromondialisme.

Dans les deux cas, il s'agit de la guerre que livre le pays légal contre le pays réel, l'homme abstrait contre l'homme enraciné. Alors que la France était menacée par la première coalition, le gouvernement de Salut public proclama des lois d'exception. La tentative de fuite du roi, son arrestation à Varennes, donnèrent prétexte à l'assassinat du roi. La suppression de tous les verrous qui freinent l'exploitation bourgeoise et étatique, déchaîne alors les forces d'exploitation et engendre la nuit sociale du XIXe Siècle. La "liberté" scandée par les révolutionnaires est devenue synonyme d'abolition des corporations, loi Le Chapelier en tête.

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Après avoir détruit les ordres organiques d'Ancien Régime, Robespierre fut renversé. Il avait servi la cause et devait être renversé, car jugé pas assez corrompu par la caste bourgeoise au pouvoir. Quelques jours avant sa destitution, sachant que son heure avait sonné, malade et exténué physiquement, il prononça un superbe discours devant l'assemblée. Au lieu de fuir à l'étranger, il prononça ce discours sachant qu'il serait le dernier. Quelques heures plus tard, la mâchoire défoncée, il avance devant l'échafaud, un cri d'effroi retentit lorsque le bourreau lui arrache le bandage qui maintenait son menton.
Je ne souhaite pas que l'idéologue Macron subisse le même sort car la prise de conscience d'avoir été l'idiot utile du système, pourrait lui prodiguer des remords bien plus acides encore. Il deviendra insupportable de vivre avec un tel poids sur la conscience.

Il comprendra alors pourquoi les intérêts de la classe dominante qui l'a mis au pouvoir préfèrent les modérés et les corrompus. Tel fut le cas des gouvernements qui succédèrent à Robespierre. Le Directoire, puis le Consulat aux mains de la Bourgeoisie industrielle et de la banque d'affaire, savaient que le meilleur moyen d'assurer ses prébendes était de se débarrasser de Robespierre et de faire élire un Bonaparte.
Aujourd'hui, Macron doit satisfaire les prébendes de l'hyperbourgeoisie mondiale, patrons de grandes chaînes de supermarchés, trusts internationaux et grands groupes pharmaceutiques, mais le zèle qu'il manifeste pour accélérer les réformes n'est peut-être pas du goût de tous les oligarques. Il convient de mettre une certaine dose de nation et de patriotisme dans la solution pour la rendre plus comestible.

Il s'agit donc de "déconstuire l'Histoire de France" mais tout en jouant sur la fibre patriotique. Il s'agit d'affirmer que "Napoleon est une part d'entre nous", tout en remplaçant le peuple de France.

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On en vient à se poser la question du soft power de la révolution. A la fin de l'Ancien Régime, l'Angleterre parvint à répandre l'idéologie libérale en Europe, soft power de l'époque visant le hard power de la machine industrielle. L'historien Olivier Blanc a montré dans un livre admirable, Les hommes de Londres, la teneur de l'entrisme britannique pendant la Révolution française. Les agitateurs qui ont financé les "Black Blocks" de l'époque étaient payés par l'Angleterre. Le but était de torpiller la France de l'intérieur.

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Une fois sans rivale sur les mers du monde, la couronne anglaise eut les mains libres pour organiser le servage libéral universel, quitte à abolir l'esclavage, afin de se draper dans les habits blancs de la vertu, tout en s'octroyant l'exclusivité des taxes douanières.
Imagine-t-on que pour en finir avec l'hégémonie française, le Royaume-Uni finança ces groupes contre le royauté française puis toutes les guerres contre Napoléon à hauteur d'une somme équivalente à sept fois la masse monétaire mondiale ? C'est dire l'enjeu que représentait la mise à mort de la France dans la domination du monde. Il en vint ensuite de même avec la Russie qui devint, après la France, le rival principal du Royaume-Uni.

Ce parallèle historique, sans doute incomplet, nous montre cependant qu'une nouvelle idéologie est toujours couplée avec une nouvelle classe d'intérêt. Partout, le dispositif avance masqué d'idées de liberté. Les régimes subversifs que nous avons connus depuis la Révolution sont tous marqués par la propension au dualisme, entre le peuple et l'aristocratie sous Robespierre, entre les communistes et les non-communistes après-guerre, les winners et les losers du libéralisme anglo-saxon, les vaccinés et les non-vaccinés de la pandémie de l'ère globale. C'est l'absence d'autorité monarchiste qui rend caduque toute espèce d'empirisme organisateur. Sans cette autorité, la société organique explose et en temps de crise, le chef d'État se transforme alors en apprenti dictateur. Macron en est l'illustration parfaite.

L'Histoire montre qu'une idéologie qui cherche à calquer le principe monarchique sans en être finit toujours en diarrhée tyrannique. Le désordre qu'il engendre rend le retour à l'ordre militaire. N'oublions pas que c'est le directoire qui mit au pouvoir Bonaparte, au départ un simple général opportuniste. Après la remise à l'ordre, un pouvoir plus consensuel apparaît. Louis XVIII succède à Napoléon déclaré "hors-la-loi" par ceux qui l'avaient mis au pouvoir quelques années plus tôt... On comprend que l'oligarchie n'a pas besoin de roi ou de pouvoir légitime. Il a besoin d'idéologue convaincu pour faire le travail de sape nécessaire à la pagaille puis de retour à l'ordre.

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On notera au passage que le retour de De Gaulle se termine aussi par un désaveu ; son successeur, Pompidou, représente un peu l'équivalent de Louis XVIII, personnage poussif et consensuel. Cette séquence politique débute là encore par un entrisme idéologique dans les consciences, le communisme.

Nous vivons aujourd'hui un autre cycle dominé, lui, par l'idéologie mondialiste et l'illimitation du capital. La crise systémique qu'elle engendre entraînera-t-elle un retour à l'ordre militaire ? Puis le retour à un pouvoir plus apaisé ? Les années 2021 et 2022 ne se gêneront pas pour s'imposer comme réponse radicale.

Frédéric Andreu

contact : fredericandreu@yahoo.fr

vendredi, 23 juillet 2021

L'Iran contraint de torpiller la construction turco-britannico-israélienne dans le Caucase du Sud

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L'Iran contraint de torpiller la construction turco-britannico-israélienne dans le Caucase du Sud

Ismail Shabanov

Ex: https://www.geopolitica.ru/article/iran-vynuzhden-torpedirovat-turecko-britansko-izrailskuyu-konstrukciyu-na-yuzhnom-kavkaze

Les Iraniens voient actuellement se profiler des menaces concrètes pour leurs intérêts nationaux. Le désir de la Turquie de placer trois pays de la région sous son contrôle est lourd de conséquences pour l'Iran. Cette manoeuvre turque est fortement déguisée en "coopération", mais les Iraniens savent comment les choses se passeront à l'avenir. Ils se préparent à leur tour à affronter différents scénarios potentiels. Dans le même temps, l'Iran souhaite établir de bonnes relations avec tous les pays de la Transcaucasie, y compris l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Mais étant donné que pendant toutes ces années, l'Azerbaïdjan a mené une politique de double jeu vis-à-vis de l'Iran, étant sous l'influence indéniable d'Israël, de la Turquie et du Royaume-Uni, il est stratégiquement important pour les Iraniens d'avoir de bonnes et étroites relations avec l'Arménie. Et si la Turquie, ainsi que l'Azerbaïdjan, sont déjà impatients de pénétrer dans des zones stratégiques de l'État arménien, l'Iran a tout intérêt à prendre de l'avance. L'Iran est l'État qui peut changer l'équilibre dans la région. Le rôle de l'Arménie dans ce domaine pourrait ne pas être négligeable.

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Les huit dernières années du gouvernement d'Hassan Rouhani ont laissé l'Iran avec des pertes de position importantes dans le Caucase du Sud. Les Iraniens, sous la direction du nouveau président Ibrahim Raisi, sont certains de rectifier la situation.

La République d'Arménie est un pays où il n'y a pas de sentiment anti-iranien, et où il n'a pas été imposé, comme en Azerbaïdjan. Alors qu'en Azerbaïdjan, ce sentiment, hostile à Téhéran, se situait au niveau d'une politique d'État quelque peu tenue secrète; en Arménie, sous tous les chefs d'État, les relations avec l'Iran ont été entretenues avec soin. Les forces politiques arméniennes, tant pro-occidentales que pro-russes, ont une attitude plus que positive envers l'Iran. Chacun en Arménie comprend l'importance stratégique de relations amicales avec l'Iran. En Azerbaïdjan, c'est le contraire. L'Azerbaïdjan ne sera jamais autorisé à se rapprocher de l'Iran au point que les Iraniens puissent influencer la politique intérieure du pays. La nature même de l'Azerbaïdjan actuel est exactement la même. En fait, cette république a été créée pour consolider un projet anti-iranien. 

C'est donc, à notre avis, cette orientation vitale vers l'Iran que l'Arménie devra protéger de tout torpillage. Et cette direction ne manquera pas d'être mise sous pression, étant donné qu'elle est l'une des artères les plus importantes soutenant le statut d'État et la souveraineté de l'Arménie. L'Occident collectif a simplement besoin de créer un front anti-iranien monolithique dans le Caucase du Sud. Toutefois, il faut comprendre que l'intérêt de l'Iran pour la survie et le renforcement de l'Arménie est conditionné par des questions de sécurité stratégique.

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Pour approfondir le thème du renforcement des relations entre l'Arménie et l'Iran, que nous avons déjà abordé, il convient également de noter l'intérêt qu'a l'Iran à tendre la main à la Géorgie par l'intermédiaire de l'Arménie. Personne n'a jamais annulé l'intérêt que cultive l'Iran pour l'accès à la mer Noire. Et naturellement, l'Iran construira ce corridor à travers le territoire de l'Arménie. Et il ne s'agit pas seulement de savoir quelle route est la moins chère, mais l'Iran est naturellement intéressé par cette route qui passe par l'Arménie, car c'est, pour lui, une route alternative.

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La voie ferrée nord-sud qui traverse la région de Talysh en Iran et en Azerbaïdjan aura sa propre utilité. Certaines forces en coulisse ont tenté de torpiller cette voie, en essayant d'entraver par tous les moyens le rapprochement des échanges entre la Russie et l'Iran. En outre, la question se pose de savoir pourquoi se rendre en Iran en faisant un détour par toute la zone frontalière entre l'Azerbaïdjan et l'Iran, en passant par l'Arménie et le Nakhitchevan Julfa, s'il existe une voie ferrée menant directement à Astara en Iran ? En outre, on ne sait toujours pas comment et quand la question du corridor traversant l'Arménie vers la Turquie sera résolue.

Quant à la sortie vers la Géorgie via l'Arménie, il s'agit déjà d'une autre route, qui ne dépend ni de la Turquie ni de l'Azerbaïdjan. Le renforcement des liens avec l'Iran est également nécessaire pour que la Géorgie puisse équilibrer l'influence turque à long terme. La branche iranienne via l'Arménie et la Géorgie vers la mer Noire et plus loin vers l'Europe peut également devenir un débouché alternatif vers la Russie, et en particulier vers le Caucase du Nord.

L'Arménie, pour sa part, est extrêmement intéressée par ces constructions régionales, lorsqu'elle devient un pays clé alternatif pour l'Iran (et pas seulement) pour atteindre l'Europe et la Russie. Une route reliant la mer Noire au golfe Persique et à l'océan Indien serait d'une grande importance pour l'Iran, l'Arménie et la Géorgie. 

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Le principal problème de l'Arménie est sa position géographique. Elle n'a donc pas d'accès à la mer, ce qui réduit considérablement son statut d'acteur et ses possibilités commerciales et économiques. L'accès de l'Iran à la mer Noire via la Géorgie contribuerait à accroître le chiffre d'affaires commercial de l'Arménie, en diversifiant sa dépendance éventuelle à l'égard des marchandises turques. L'Arménie doit donc disposer des infrastructures appropriées pour le transit des marchandises.

En raison de l'histoire et de la géographie, l'Iran est actuellement entouré de pays où le facteur britannique est fort - Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan et Pakistan. La précédente administration iranienne a activement flirté avec les Britanniques, sapant ainsi la ligne conservatrice et trahissant les idéaux de la révolution islamique en échangeant la souveraineté du pays contre des primes personnelles.

La question du "brûlage" de la ligne britannique est une priorité pour les conservateurs iraniens, pour le nouveau gouvernement. La Turquie ayant toujours fait office de bélier pour les élites britanniques, la pression sur les intérêts iraniens dans la région a donc été exercée par son intermédiaire. Dans ce cas, nous faisons référence au projet du "Grand Turan", par lequel non seulement l'Iran, mais aussi la Russie sont marginalisés en tant qu'acteur régional.

Il convient de noter que l'affaiblissement des réseaux régionaux britanniques résultera principalement de la rupture de la construction du panturquisme directement sur le territoire iranien et de la punition de toutes les personnes qui ont travaillé directement pour la Grande-Bretagne au sein du système iranien. Cela entraînera une pression de l'extérieur, notamment selon des critères ethniques, mais elle sera de courte durée. Selon les experts iraniens, le système énergétique iranien a besoin d'un nettoyage total et d'une remise à zéro, ce qui devrait se produire sous la nouvelle administration d'Ibrahim Raisi.

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La mer Caspienne joue également un rôle important pour l'Iran, tant en termes de sécurité que d'économie - il s'agit d'une liaison maritime directe, principalement vers la Russie. C'est pourquoi les cinq États riverains de la mer Caspienne ont signé la convention sur le statut de la mer Caspienne, afin d'empêcher les acteurs extérieurs de pénétrer dans ces eaux. Ankara poussant activement ses intérêts vers l'est, en Asie centrale, la question de la sécurité se pose à nouveau. 

Il ne faut pas oublier que la Turquie est membre de l'OTAN et que l'apparition de toute unité militaire turque dans les zones côtières de la Caspienne menace directement la sécurité de la Russie et de l'Iran. La Turquie tente actuellement de négocier avec le Turkménistan, par l'intermédiaire de l'Azerbaïdjan, la construction d'un gazoduc sur le lit de la mer Caspienne, qui pourrait transiter par l'Azerbaïdjan jusqu'en Turquie, ce qui renforcerait le statut de plaque tournante énergétique de la Turquie (Turkish Stream, TAP, TANAP).

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En cas d'accord, la partie turque pourrait soulever la question de la protection du champ ou de la sécurité elle-même pendant la construction de l'oléoduc, ou commencer à mener des exercices conjoints avec le MES azerbaïdjanais sur la protection des mêmes plateformes pétrolières en cas d'attaques terroristes, ce qui implique de pratiquer des efforts conjoints.

Pour l'Iran, il y a aussi le problème du facteur israélien dans les pays voisins ou régionaux. De plus, la situation montre que les Israéliens travaillent de concert avec les Britanniques. Par exemple, Israël achète beaucoup aux Kazakhs, jusqu'à 25 % des importations totales en 2009 (un chiffre qui ne cesse de circuler dans les narrations et les informations israéliennes), et est le cinquième partenaire commercial du Kazakhstan; le commerce entre les pays se développe activement. Même le scandale des armes, lorsque le Kazakhstan s'est vu vendre de grandes quantités d'armes de qualité inférieure et défectueuses, n'a pas compliqué les relations.

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Israël entretient une relation particulière avec l'Azerbaïdjan, voisin du Kazakhstan de l'autre côté de la mer Caspienne. Outre 40% des importations de pétrole azéri, Israël vend aussi activement ses armes à Bakou, notamment ces mêmes drones (autour desquels un scandale a également éclaté, mais il n'a pas été médiatisé par les médias azéris). Mais Israël, tout d'abord, mise sur l'Azerbaïdjan, et en parle ouvertement, pour en faire une plateforme anti-iranienne. Le panturquisme, en tant que projet anti-russe et anti-iranien, est absolument en phase avec les intérêts d'Israël dans la région. En outre, Israël renforce sa position dans les pays du Turan - Turquie, Azerbaïdjan et Kazakhstan, qui pourraient à l'avenir constituer un itinéraire pour le projet de la Grande route de la soie. Israël disposait autrefois d'une base de drones en Azerbaïdjan pour recueillir des informations sur le territoire iranien. 

Israël tente donc de faire d'une pierre deux coups : seller la route commerciale, qui pourrait devenir très lucrative à long terme, et pénétrer dans le ventre de l'Iran en affaiblissant la position de son périmètre.

Les États-Unis ont toujours été le principal soutien d'Israël, assurant sa sécurité financière et militaire. Cependant, un fossé s'est récemment creusé entre les élites juives américaines et Israël lui-même en raison d'idéologies et de visions différentes des projets dans la région du Moyen-Orient. La scission était déjà évidente sous le président américain Barack Obama, lorsque l'idée de mettre un terme au projet israélien a commencé à apparaître dans les cercles d'experts, alors que les cercles juifs libéraux américains tentaient d'attirer l'Iran pour le détruire de l'intérieur. Les manifestations qui ont eu lieu en Iran en 2009 ont coïncidé avec l'élection de Barack Obama à la présidence. Dès lors, une promotion active des valeurs libérales en Iran a commencé à ce moment-là, ce qui a finalement conduit à la victoire du réformateur Hassan Rouhani en 2013.

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Le système et la société iraniens ont subi d'importants changements au cours des deux mandats du président, mais la société iranienne a conservé sa foi dans les idéaux de la révolution islamique. Quelle ironie ! Après le départ des démocrates (libéraux) des postes de direction, le républicain Donald Trump est arrivé au pouvoir et s'est opposé aux réformateurs iraniens. Aujourd'hui, la situation a changé, avec l'arrivée des conservateurs au pouvoir en Iran et le retour des démocrates au pouvoir aux États-Unis, qui se concentrent toujours sur le démantèlement d'Israël.

La situation est telle que les États-Unis desserrent indirectement les mains de l'Iran sur la question d'Israël. De plus, Washington a déjà ouvertement déclaré qu'il n'aiderait pas Israël en cas de guerre. Sans soutien extérieur, le projet (et c'est précisément le projet !) d'Israël sera arrêté ; ce n'est qu'une question de temps.

Le démantèlement du soutien à Israël ne signifie pas la destruction physique, mais simplement la désintégration de l'État en tant que système, avec toutes ses conséquences. Mais il y aura inévitablement un exode de la population vers l'étranger en cas de menace critique, lorsque l'État sera incapable de remplir un certain nombre de ses fonctions.

Naturellement, la question se pose: où déménager ? Les élites juives ont toujours existé sous la forme d'élites en réseau (la diaspora), mais les personnes qui ne veulent pas la fermeture du projet Israël souhaitent aujourd'hui le transférer sur un autre territoire.

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Et il y a un tel territoire. Depuis un certain temps, les "têtes parlantes" - experts, analystes, etc. - développent et promeuvent activement l'idée d'une proximité ethnique entre les peuples azerbaïdjanais et juif par le biais des Khazar-Türk nomades, qui se sont convertis au judaïsme (il est intéressant de noter qu'à une époque, Israël a également développé activement l'idée de liens ethniques avec les Tchétchènes), affirmant que les peuples frères liés par des traditions séculaires, les Azerbaïdjanais et le multiculturalisme sont identiques, et ainsi de suite, dans le cadre d'une propagande visant à donner une image positive d'Israël et de ses intérêts dans la région. Il convient de rappeler que ces communautés, parmi lesquelles se trouvent des descendants des Kohen et des Lévites, sont considérées comme de véritables Juifs. Ils n'existent pas en Azerbaïdjan.

Si vous regardez la prétendue carte de la Khazaria, le territoire de l'Azerbaïdjan n'en occupe qu'une petite partie, la majeure partie du Kaganat couvrait le Caucase du Nord, la région de la Volga, la Crimée, une partie de l'Ukraine, une partie du Kazakhstan. Pourquoi l'Azerbaïdjan ?

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Parce que l'Azerbaïdjan se trouve au carrefour des routes, qu'il est le point clé des projets de la route Nord-Sud et de la Grande route de la soie, qu'il a accès à la mer Caspienne, qu'il a des frontières avec l'Iran et la Russie, qu'il bénéficie des meilleures conditions climatiques et qu'il est l'État le plus fort du Caucase du Sud.

Mais même si le projet "Khazaria" peut fonctionner malgré l'opposition de la Russie et de l'Iran, pour une réinstallation complète des Israéliens, même en quelques vagues, des conditions préalables sont nécessaires, notamment le désir de la plupart des Azerbaïdjanais de participer à un tel projet. Et cela est impossible sans créer de l'instabilité et briser les structures étatiques du pays. Pour ce faire, il faudrait créer en Azerbaïdjan une situation proche de la défragmentation ou de la fédéralisation, ce qui nécessiterait l'implication de forces radicales extérieures au pays.

Un tel projet est difficile à mettre en œuvre, mais très efficace du point de vue des élites juives à la sortie, ce qui leur permettra de contrôler les flux financiers et commerciaux dans un climat agréable.

Compte tenu de tout ce qui précède, et après avoir sondé l'humeur des politiciens et des experts iraniens, on peut conclure que l'Iran, sous le nouveau gouvernement, remodèlera sa politique dans la région et que les coûts passeront au second plan. C'est une question de sécurité stratégique. Et toute connivence est porteuse de plus grandes pertes. Un équilibre doit être rétabli dans le Caucase du Sud, et il est indéniable qu'il est rompu. L'Iran est simplement contraint de renforcer sa position en Arménie et en Géorgie, ainsi que de rétablir sa position en Azerbaïdjan, et il est probable qu'il agisse ainsi comme un destructeur de la construction turco-britannico-israélienne. Et il est probable que la Russie soutienne cette politique iranienne afin de rééquilibrer le pouvoir dans la région, ou qu'elle reste simplement à l'écart. Sous le nouveau président iranien, les relations bilatérales devraient s'intensifier rapidement. On en voit déjà certains signes, notamment le soutien russe à l'Iran sur la scène internationale. 

La Russie et l’Allemagne gagnent la partie au sujet du Nord Stream 2

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La Russie et l’Allemagne gagnent la partie au sujet du Nord Stream 2

Par Moon of Alabama & https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-et-lallemagne-gagnent-la-partie-au-sujet-du-nord-stream-2

La guerre de sanctions que les États-Unis ont menée contre l’Allemagne et la Russie au sujet du gazoduc Nord Stream 2 s’est terminée par la défaite totale des États-Unis.

La tentative américaine de bloquer ce gazoduc s’inscrivait dans le cadre de la campagne anti-russe massive menée au cours des cinq dernières années. Mais elle était fondée sur une fausse hypothèse. Le gazoduc n’est pas tant à l’avantage de la Russie, il est par contre important pour l’Allemagne, comme je l’ai décrit dans un précédent article :

Ce n'est pas la Russie qui a besoin du gazoduc. Elle peut gagner autant en vendant 
son gaz à la Chine qu'en le vendant à l'Europe. ...

C'est l'Allemagne, la puissance économique de l'UE, qui a besoin du gazoduc et

du gaz qui y circule. En raison de la politique énergétique malavisée de la
chancelière Merkel - elle a mis fin à l'énergie nucléaire en Allemagne après
qu'un tsunami au Japon a détruit trois réacteurs mal placés - l'Allemagne a un
besoin urgent de gaz pour éviter que les prix déjà élevés de son électricité
n'augmentent encore. Le fait que le nouveau gazoduc contourne les anciens qui passent par l'Ukraine
profite également à l'Allemagne, et non à la Russie. L'infrastructure des
gazoducs en Ukraine est ancienne et en voie de délabrement. L'Ukraine n'a pas
d'argent pour la renouveler. Politiquement, elle est sous l'influence des États-Unis.
Elle pourrait utiliser son contrôle sur le flux d'énergie vers l'UE pour faire du
chantage. (Elle a déjà essayé une fois.) Le nouveau gazoduc, posé au fond de la
mer Baltique, ne nécessite aucun paiement pour traverser les terres ukrainiennes
et est à l'abri de toute influence malveillante potentielle.

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Peut-être que la chancelière Merkel, lors de sa récente visite à Washington DC, a finalement réussi à expliquer cela à l’administration Biden. Mais il est plus probable qu’elle ait simplement dit aux États-Unis d’aller se faire voir. Quoi qu’il en soit, le résultat est là. Comme le rapporte aujourd’hui le Wall Street Journal :

Les États-Unis et l'Allemagne ont conclu un accord permettant l'achèvement du 
gazoduc Nord Stream 2, selon des responsables des deux pays. Dans le cadre de cet accord en quatre points, l'Allemagne et les États-Unis
investiront 50 millions de dollars dans des infrastructures ukrainiennes de
technologie verte, dans les énergies renouvelables et les industries connexes.
L'Allemagne soutiendra également les discussions sur l'énergie dans le cadre
de l'Initiative des trois mers, un forum diplomatique réunissant l'Europe centrale.
[Volontée polonaise, NdSF] Berlin et Washington s'efforceront également de faire en sorte que l'Ukraine
continue de percevoir les quelque 3 milliards de dollars de droits de transit
annuels que la Russie verse dans le cadre de l'accord actuel avec Kiev, qui
dure jusqu'en 2024. Les responsables n'ont pas expliqué comment s'assurer que
la Russie continue à effectuer ces paiements. Les États-Unis conserveraient également la prérogative de lever des sanctions
futures sur les gazoducs, dans le cas d'actions considérées comme représentant
une coercition énergétique de la part de la Russie, ont déclaré des responsables
à Washington.

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L’Allemagne va donc dépenser de la menue monnaie pour racheter, avec les États-Unis, quelques entreprises ukrainiennes actives dans le domaine de l’énergie solaire ou éolienne. Elle « soutiendra » certaines discussions non pertinentes en payant peut-être le café. Elle promet également d’essayer quelque chose qu’elle n’a aucune chance de réussir.

Tout cela n’est que de la poudre aux yeux. Les États-Unis ont vraiment abandonné, sans rien recevoir en échange pour eux-mêmes ou pour leur régime client en Ukraine.

Le lobby ukrainien au Congrès sera très mécontent de cet accord. L’administration Biden espère éviter un tollé à ce sujet. Hier, Politico a rapporté que l’administration Biden avait préventivement demandé à l’Ukraine de ne plus parler de cette affaire :

Au milieu de négociations tendues avec Berlin au sujet d'un gazoduc controversé 
reliant la Russie à l'Allemagne, l'administration Biden demande à un pays ami de
taire son opposition véhémente. Et l'Ukraine n'est pas contente. Les responsables américains ont fait savoir qu'ils avaient renoncé à stopper le
projet, connu sous le nom de gazoduc Nord Stream 2, et qu'ils s'efforcent désormais
de limiter les dégâts en concluant un grand accord avec l'Allemagne. Dans le même temps, les responsables de l'administration ont discrètement exhorté
leurs homologues ukrainiens à ne pas critiquer le futur accord avec l'Allemagne
concernant le gazoduc, selon quatre personnes ayant eu connaissance de ces conversations. Les responsables américains ont indiqué que le fait de s'opposer publiquement à l'accord
à venir pourrait nuire aux relations bilatérales entre Washington et Kiev, ont précisé

ces sources. Les responsables ont également exhorté les Ukrainiens à ne pas discuter
des plans potentiels des États-Unis et de l'Allemagne avec le Congrès.

Si Trump avait passé un tel accord, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, aurait demandé un autre impeachment.

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Le président ukrainien Zelensky est furieux de cet accord et de s’être fait dire de se taire. Mais il ne peut guère faire autrement que d’accepter le prix de consolation que l’administration Biden lui a proposé :

La pression exercée par les responsables américains sur les responsables ukrainiens 
pour qu'ils ne critiquent pas l'accord final conclu par les Américains et les Allemands,
quel qu'il soit, se heurtera à une résistance importante. Une source proche du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que la position
de Kiev est que les sanctions américaines pourraient encore empêcher l'achèvement
du projet, si seulement l'administration Biden avait la volonté de les utiliser aux
stades de la construction et de la certification. Cette personne a déclaré que Kiev
reste farouchement opposée au projet. Entre-temps, l'administration Biden a donné à M. Zelensky une date pour une
réunion à la Maison Blanche avec le président, plus tard cet été, selon un haut
fonctionnaire de l'administration.

Nord Stream 2 est prêt à 96 %. Les essais commenceront en août ou septembre et, dès la fin de l’année, il devrait livrer du gaz à l’Europe occidentale.

Les discussions sur la construction d’un Nord Stream 3 devraient bientôt commencer.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

La guerre culturelle en Europe : l’intention libérale devient illibérale

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La guerre culturelle en Europe: l’intention libérale devient illibérale

Le point évident sur lequel Bruxelles ferme les yeux est qu’il n’existe aucun mandat populaire pour annuler la culture européenne établie de longue date.

Par Alastair Crooke

Source: Strategic Culture & https://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-culturelle-en-europe-lintention-liberale-devient-illiberale

Quos Deus vult perdere prius dementat – un dicton datant d’environ 450 avant Jésus-Christ dit : « Ceux que les dieux veulent détruire … ils les rendent d’abord fous ». Ces mots résument en quelque sorte la manière dont les premiers Grecs, d’Homère aux grands tragédiens, concevaient la relation entre « les dieux » (ici les forces psychiques invisibles qui nous façonnent) et la sphère humaine au sens large.

Cette phrase exprime également une certaine vérité, dans la mesure où elle suggère que les hommes puissants deviennent souvent responsables de leur propre chute – dans la mesure où ils embrassent une certaine « folie », celle d’être aveugle à l’évidence. (Le viol de Lucrèce de Shakespeare explique précisément comment un homme puissant peut faire s’écrouler « le ciel et l’enfer » sur sa propre tête).

Il s’agit ici de suggérer que le péché d’hubris – si profondément ancré dans l’ensemble de l’entreprise humaniste séculaire et illustré par l’UE – a conduit de nombreux leaders culturels et politiques européens influents à devenir « fous » dans le sens où ils sont aveugles aux conséquences évidentes de leurs actions.

Tout d’abord, ils ont conduit de nombreux Européens au bord de la folie en essayant de s’appuyer sur la « guerre » contre le Covid pour imposer un ethos de soumission de temps de guerre à un commandement centralisé de la « guerre ». En tant que stratégie, elle aurait pu être quelque peu convaincante, si ce n’était l’incompétence totale avec laquelle le « commandement » de l’UE a géré la campagne de distribution des vaccins, et le caprice avec lequel les confinements ont été imposés, levés puis réimposés arbitrairement.

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Le fait que tout cela faisait partie intégrante d’un « projet pilote » secret pour une ingénierie sociale et économique plus large (un reset) de la sphère publique a été révélé, premièrement, par le fait que le commandement de l’UE a « fétichisé » de manière si évidente ses « révolutions » verte et LGBTQI.

Et, deuxièmement, lorsque Christine Lagarde a placé cette semaine l’« urgence » climatique au centre même de la politique de la BCE. Désormais, les achats d’obligations de la BCE seront dirigés vers les seuls actifs éligibles, c’est-à-dire vers les obligations vertes conformes aux objectifs ESG de l’UE. L’assouplissement quantitatif des obligations d’entreprises s’est révélé être un mécanisme de contrôle extrêmement efficace pour les banques centrales, en limitant l’accès aux capitaux pour les « mauvais acteurs ».

Ambrose Evans-Pritchard note qu’aujourd’hui encore, le « commandement » de l’UE ne semble pas être en mesure de se ressaisir:

L’Europe a encore une fois mal évalué les contours, les temporalités et les politiques de la pandémie. De vastes pans du continent connaîtront une quatrième vague incontestable d’ici la fin du mois, avant qu’ils ne soient suffisamment vaccinés pour en ignorer les conséquences médicales. Ce sera difficile à expliquer. Les cas de Covid en Catalogne dépassent actuellement les niveaux britanniques par habitant, et le taux de reproduction R est supérieur à 2,0. Le Portugal suit la trajectoire du Royaume-Uni avec seulement un léger retard, tandis que le ministre français de la santé, Olivier Veran, affirme que son pays pourrait être submergé d’ici fin juillet.

Pourtant, les frontières intérieures de l’Europe restent largement ouvertes. L’impératif de sauver la saison touristique de cette année a paralysé les dirigeants politiques.

Nous assistons à un nouvel étalage des pathologies dysfonctionnelles de l’UE. L’Europe a sous les yeux le laboratoire du variant Delta ultra-contagieux en Angleterre depuis des semaines ; mais le système collectif de l’UE n’a pas su en tirer de leçon. Cette erreur répète ce qui s’est passé plus tôt dans l’année lorsque les politiciens ont minimisé les dangers évidents du variant Alpha du Kent, alors que le déploiement des vaccins de l’UE venait à peine de commencer… Le risque est de voir une quatrième vague longue et désordonnée se prolonger jusqu’en septembre, contaminant la rentrée française.

[Stratégiquement] Je pense que la pandémie a fondamentalement changé l’attitude de l’opinion publique allemande envers l’UE. Elle l’a fait à un moment délicat où l’Allemagne a également été poussée à effectuer d’importants transferts fiscaux par le biais du Fonds de relance de 800 milliards d’euros, initialement présenté comme un plan de secours Covid, mais en réalité un fonds de patronage pour une Commission européenne aux ambitions insatiables.

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Ce qui est clair, c’est que la Grande Réouverture de l’économie européenne et de l’été est en difficulté. Selon Jacob Nell, de Morgan Stanley, l’impact sur le PIB pourrait être de 1,5 % pour l’Italie, de 1,7 % pour le Portugal, de 2,3 % pour la Grèce et de 2,5 % pour l’Espagne dans un « scénario sévère ».

Cela ne constitue peut-être pas la fin du monde en soi, mais cela représente néanmoins un nouveau choc asymétrique pour des électorats déjà malmenés et fatigués par le confinement. De manière plus pertinente, cette situation va exacerber les lignes de clivage existantes, notamment par le biais de la « guerre du choix » de l’Europe : son adhésion à une révolution culturelle totale.

Avec sa culture de la démocratie de type woke, LGBTQI, des révolutions des droits de l’homme et de l’urgence climatique, l’UE s’est gratuitement aliénée la Russie et la Chine (dont elle a besoin pour sauver son économie) et a choisi de lancer une guerre culturelle interne contre la Hongrie et divers autres États de l’UE en raison de leur réticence à approuver la culture woke, mais plus particulièrement de leur rejet du projet de société ouverte de l’UE qui utilise l’immigration pour diluer l’homogénéité ethnique.

Selon Politico (UE), « les libéraux veulent en faire une épreuve de force dans la lutte contre la discrimination à l’égard des personnes homosexuelles en Hongrie. Ils vont lancer un appel pour que des conséquences réelles soient formalisées : « Le Conseil doit déclencher l’article 7 contre ce gouvernement hongrois » » .

Malheureusement, l’escalade des querelles culturelles risque de dominer la politique européenne, comme c’est le cas aux États-Unis. Les fractures ne resteront pas entre les États, comme la guerre de l’UE contre Orbán, mais seront à l’intérieur des États, ainsi qu’entre eux.

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Frank Luntz (photo), militant de longue date du parti républicain, cite les profondes divisions dans l’attitude des électeurs au Royaume-Uni comme preuve de la contagion venant des États-Unis. Bien que la politique britannique soit aujourd’hui conditionnée par le Brexit, il est peu probable que les électorats européens, en particulier dans les pays de l’Est culturellement plus conservateurs, échappent à un processus similaire de fracturation.

Le point de Luntz ici est que la Grande-Bretagne est de plus en plus divisée selon des lignes « woke » contre « non-woke », plutôt que par les tensions sociales et culturelles traditionnelles, comme entre le nord et le sud, les villes et les zones rurales, et même les hommes et les femmes.

Dans son étude, qui a été rapportée pour la première fois dans le Times, sous le titre « La guerre culturelle est la plus grande source de divisions parmi les votants », environ 81% des électeurs conservateurs étaient d’accord avec l’idée que le Royaume-Uni était une nation reflétant l’égalité et la liberté, tandis que 19% seulement déclaraient que la nation était « institutionnellement raciste et discriminatoire ». En revanche, parmi les partisans travaillistes, seuls 52 % considèrent le Royaume-Uni comme un bastion de la liberté, tandis que 48 % déclarent que le pays souffre de racisme systémique.

Interrogées spécifiquement sur la culture de l’annulation, 40 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles pensaient que ce phénomène social servait de « police de la pensée et de la parole », tandis que 25 % l’ont soutenue, affirmant que ceux qui tiennent des propos sexistes ou racistes devraient « en subir les conséquences ».

Selon Luntz, ces résultats constituent un « drapeau rouge » évident : « Lorsque vous avez décidé que votre pays est institutionnellement raciste et discriminatoire, vous ne revenez normalement pas en arrière », prédisant que le gouffre divisant les électeurs ne ferait que se creuser avec le temps. Selon lui, il est probable que d’ici six mois à un an, les « dégâts » causés par des opinions aussi radicalement différentes sur ce que représente le Royaume-Uni conduiront au même vaste bouleversement social que celui qui se produit déjà aux États-Unis.

« Le problème avec le woke[nisme] et avec la culture de l’annulation, c’est qu’on n’en a jamais fini. Le conflit et les divisions ne finissent jamais », a déclaré Luntz. « Ce n’est pas ce que veut la population du Royaume-Uni – mais cela arrive quand même ».

Le point très évident sur lequel Bruxelles, pleine d’hubris, ferme les yeux est qu’il n’y a pas de mandat populaire ou d’enthousiasme pour annuler la culture européenne établie de longue date. Même aux États-Unis, la moitié de la population la rejette, et pourrait se montrer prête à la combattre – peut-être littéralement.

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Cela signifie que les classes dirigeantes de Bruxelles « deviennent folles » – dans le sens où elles sont aveugles aux conséquences évidentes de ce qu’elles font. L’Europe a déjà connu une « guerre » de la culture de l’annulation, lorsque les envahisseurs Francs de Rome, imprégnés de l’exceptionnalisme de l’Ancien Testament, sont entrés en guerre contre tout ce qui était « païen », c’est-à-dire tout ce qui n’était pas aligné sur la nouvelle doctrine chrétienne.

Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsque le christianisme a été imposé dans le « monde » romain (en 323 après J.-C.), les chrétiens étaient une minorité, opposée à une ancienne métaphysique, à d’anciennes façons d’être, qui existaient depuis des milliers d’années. Il a fallu quatre siècles d’oppression totale – comme le fait de brûler vifs des dissidents pour éclairer l’arène du Colisée – pour expurger l’ancienne compréhension. Malgré cela, l’ancienne compréhension n’a jamais été définitivement détruite. Elle est devenue « souterraine » et elle existe toujours.

La bibliothèque d’Alexandrie, qui contenait les seuls textes de l’ancienne théosophie, a été brûlée sur ordre de l’évêque chrétien. Sa gardienne philosophe, la belle Hypatie, a été écorchée vive par la foule ; dans tout l’Empire, des livres païens ont été « dénoncés », condamnés et brûlés ; des professeurs ont été « radiés » et leur enseignement dénoncé ; des temples et des biens « païens » ont été expropriés ; des croix chrétiennes ont été gravées sur des statues grecques.

Sous Justinien (527 à 565), la tolérance à toute religion autre que le christianisme prend fin. Le dernier temple égyptien – dédié à la déesse Isis, sur une île du sud de l’Égypte – est fermé en 526. La légendaire Académie de Platon – qui comptait pas moins de 900 ans d’enseignement à son actif – a été fermée à Athènes en 529.

Pour être clair, alors que l’adoption des valeurs chrétiennes était en hausse au cours de ces premiers siècles, sa facette opposée – le christianisme (en tant qu’autorité illibérale et en tant que projet de pouvoir) – est devenue l’outil politique utilisé pour fusionner la papauté avec l’Empire, et l’outil avec lequel établir le féodalisme.

De nombreux libéraux européens contemporains sont clairement bien intentionnés dans leur désir de parvenir à la justice sociale. C’est un objectif admirable. Mais en fin de compte, lorsqu’on se lance dans une guerre culturelle sans mandat populaire, ce qui commence comme « libéral » finit comme illibéral. C’est la nature de la guerre culturelle. En fin de compte, la lutte culturelle devient une « couverture » utilitaire, qui cache un projet politique.

Les classes dirigeantes de l’UE sont-elles vraiment aveugles à ces conséquences, ou se réjouissent-elles secrètement de l’illibéralisme inhérent à la guerre, comme l’outil qui leur permettra de fonder leur empire européen centralisé – tout comme les Francs ont utilisé l’autoritarisme de l’Ancien Testament pour fonder la dynastie carolingienne ?

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

jeudi, 22 juillet 2021

Gerry Adams, Bobby Sands et le socialisme patriotique en Irlande

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Gerry Adams, Bobby Sands et le socialisme patriotique en Irlande

Sur les traces du patriote de Belfast - Le Brexit comme opportunité de référendum : l'unification irlandaise exige des réponses et des perspectives.

par Domenico Pistilli

Ex: https://www.barbadillo.it/99808-gerry-adams-bobby-sands-e-il-socialismo-patriottico-in-irlanda/

En Irlande du Nord, nous recommençons à parler des "Troubles". Une expression réductrice, si l'on y réfléchit, si l'on passe en revue les épisodes explosifs qui ont éclaté entre les années 70 et 80 dans la malheureuse terre des Six Comtés : de la lutte pour l'autodétermination menée par les patriotes républicains aux affrontements avec les troupes "régulières" et les milices unionistes, de la répugnance mutuelle (presque inépuisable) des nationalistes catholiques pour les loyalistes protestants aux grèves contre les conditions inhumaines subies dans les prisons anglaises et au martyre héroïque de Bobby Sands, les événements du pays opprimé par le pouvoir étouffant de l'Union Jack évoquent avant tout - et malheureusement - des histoires de violence et d'abus. Pourtant, la bataille, la guerre de rédemption du peuple irlandais n'a pas cessé, ne s'est pas éteinte. Elle continue à inspirer les vocations idéales de tous les combattants de la liberté qui ont identifié la cause de leur existence à l'indépendance de leur peuple et de leur communauté. L'un d'entre eux est sans aucun doute Gerry Adams, la figure emblématique du Sinn Féin (le parti nationaliste présent sur toute l'île), ami et associé de Sands, qui voit désormais la possibilité d'une réunification réelle.

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Les effets du Brexit

Après les événements de 2016, avec la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne, l'Irlande du Nord a connu un mécontentement -rebelle- généralisé: "Le Brexit, explique Adams dans une récente interview à L'Espresso, accordée à l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de Bobby Sands (5 mai 1981), "a accru l'intérêt pour un référendum". Il est important de rappeler que la majorité des habitants du Nord ont voté pour rester dans l'UE, tout comme l'Écosse. Les partis unionistes pro-britanniques et le gouvernement britannique ignorent ce vote démocratique. En conséquence, de nombreux citoyens qui n'auraient peut-être jamais pensé à l'unité irlandaise la considèrent désormais comme une option viable pour l'avenir. En effet, il convient de noter que le représentant du Sinn Féin lui-même s'était distingué, au cours de son mandat, par une certaine méfiance à l'égard de l'UE et de son establishment. Mais la question, de toute façon, n'est pas celle-là: selon Adams, la déconnexion du conglomérat européen n'aurait fait que renforcer le désir croissant de renforcer l'opportunité de réaliser enfin une Irlande unie, posée comme une meilleure perspective d'avenir; une hypothèse réalisable, reconnue par l'Accord du Vendredi Saint qui, il y a vingt-trois ans, a été signé pour remettre en cause la ségrégation imposée au détriment des catholiques nationalistes, des irrédentistes et des franges identitaires dévouées à l'émancipation des Six Comtés qu'ils souhaitaient soustraire à la domination coloniale britannique.

"Mais je veux me rappeler", insiste Adams dans son dialogue avec Gigi Riva, "que ce traité n'était pas une solution, mais un accord pour d'autres changements à venir. Depuis qu'il a été atteint, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine des droits de l'homme et de la fin de la discrimination. Cependant, les événements de ces derniers jours nous apprennent qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Ce n'est que dans une Irlande unie que le passé sera vraiment du passé et que les gens pourront se concentrer sur l'avenir.

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Au nom de Bobby Sands

L'accord de 1998 avait été conclu par la communauté irlandaise après des décennies de répression policière implacable, d'attaques et d'exécutions. Des décennies profondément marqués par le sang tourmenté des rebelles, qui n'ont jamais voulu accepter la suppression d'une tradition millénaire, de ses symboles et de sa physionomie. Une convention qui, affirme Adams, aurait fait la fierté de Bobby Sands et des révolutionnaires enfermés dans les cellules de Long Kesh: c'est grâce à leur sacrifice que nous pouvons aujourd'hui envisager la possibilité de reconstruire une patrie souveraine, maîtresse de son destin et de ses aspirations. Il faut rappeler que dans la grande conflagration de la seconde moitié du vingtième siècle en Irlande du Nord, plus de trois mille personnes ont perdu la vie, alors que les expéditions contre les catholiques mises en place par les escadrons paramilitaires loyalistes avaient déjà commencé en 1966, avec les raids supplémentaires suivants perpétrés par les troupes britanniques dans les villes de Derry et Belfast. Dans ce contexte, l'action politique était de peu d'importance; l'engagement armé devenait, aux yeux des nationalistes, la seule forme de résistance, la seule promesse de rédemption: une effigie de la liberté, un étendard inconsommable pour les peuples soumis à toute forme de servitude impérialiste. La guérilla populaire est la méthode également préconisée par Sands ; il avait dix-huit ans lorsqu'il a décidé de rejoindre l'Armée républicaine irlandaise, l'armée des volontaires républicains qui, dans la clandestinité, luttait pour voir s'effondrer le régime supervisé par les marionnettistes de Londres. Il serait mort en prison, élu quelques semaines plus tôt au Parlement de Westminster, épuisé par les soixante-six jours de jeûne qu'il a décidé de s'infliger, avec fierté et constance, contre le refus du statut de prisonnier politique et la rétrogradation conséquente au rang de délinquant de droit commun; pour Bobby Sands et les neuf prisonniers qui sont morts avec lui, il n'était pas acceptable que l'Angleterre qualifie la bataille irlandaise de crime ou d'acte déplorable de terrorisme: "Nous nous souvenons maintenant", souligne Adams, "des 40 ans de la grève de la faim, de la mort de Bobby et de ses neuf camarades. La cause pour laquelle ils ont été emprisonnés et pour laquelle ils sont morts est la cause irlandaise. C'est la fin de la partition imposée par la force il y a 100 ans [...] Les luttes dans les prisons et les succès électoraux qui ont eu lieu ont été un moment décisif pour notre lutte et pour l'histoire moderne de l'Irlande. L'élection de Bobby Sands comme député de Fermanagh South Tyrone et de Kieran Doherty et Paddy Agnew au Parlement irlandais a prouvé que les affirmations du Premier ministre britannique Margaret Thatcher et d'autres figures politiques britanniques, selon lesquelles la lutte ne bénéficiait d'aucun soutien populaire, étaient fausses." L'avertissement reste donc impérissable ; il ne cesse de conserver sa valeur prophétique au-delà de toutes les barrières idéologiques et temporelles. Et il nous rappelle que là où il y a de l'injustice, "il y aura toujours des gens courageux qui prendront position".

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La voie sociale vers la république

S'il est certain, comme le répète Gerry Adams, que la fusion tant désirée des deux Irlandes n'est pas qu'une utopie réconfortante, nous devrions nous demander quelle solution devrait être esquissée pour sanctionner une agrégation réelle et définitive entre deux factions qui, depuis longtemps, semblent irréductiblement incompatibles. S'il est certain qu'un référendum pourrait entériner la réunification de l'île sous un seul drapeau, il serait alors impératif de trouver un remède qui consoliderait une réconciliation durable entre le camp catholique, prépondérant en République d'Irlande, et le camp protestant, prévalant en Irlande du Nord, dans la région des Six Comtés. Ce sont des questions qu'Adams avait providentiellement posées dans les années 1990. Des questions dont les réponses dessinent des objectifs intéressants, des intentions qui se traduisent par des ambitions politiques novatrices, au-delà des catégorisations usagées qui prévalent. La république qu'Adams tente d'imaginer a une claire intonation sociale et solidaire; elle s'oppose cependant aux tendances mondialistes et atomisantes qui semblent avoir complètement annihilé toute aspiration patriotique et identitaire. "On ne devient pas socialiste", écrit-il dans Pour une Irlande libre, "en abandonnant le nationalisme et le républicanisme et en les remplaçant par des slogans gauchistes vides de sens [...] le républicanisme est une philosophie dans laquelle les dimensions nationale et sociale sont fusionnées"; et il poursuit: "Cette vision classique du problème s'oppose à celle de ceux qui opposent républicanisme et socialisme et qui brisent l'unité du mouvement pour l'indépendance nationale en donnant la priorité à des objectifs socialistes qui ne peuvent être atteints tant que l'autonomie n'est pas réalisée; avec le risque de n'atteindre ni l'indépendance ni le socialisme." Ce n'est que selon ces coordonnées, comme le souligne Gerry Adams, que les différences et les pluralités qui fragmentent la structure civique des deux Irlandes peuvent être réaménagées, harmonisées dans un cadre unitaire et organique. Néanmoins, les voies du rétablissement de la paix refusent d'abdiquer leur complexité intrinsèque ; elles exigent un dévouement généralisé et assidu qui absorbe les controverses, qui ramène les disparités dans une réalité communautaire et eurythmique. Et alors, peut-être, comme l'a prédit Bobby Sands, nous verrons enfin la lune se lever. Tiocfaidh ár lá, Tiocfaidh ár lá, il a été répété entre les mesures de Long Kesh.

Domenico Pistilli

mercredi, 21 juillet 2021

La moralinocratie de l’UE super-wokeniste : il est temps de prendre la guerre culturelle européenne au sérieux

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La moralinocratie de l’UE super-wokeniste : il est temps de prendre la guerre culturelle européenne au sérieux

Le monde globaliste, pour les quelques personnes qui aspirent à s’enrichir, est considéré comme une véritable corne d’abondance de satisfactions matérielles innombrables.

Par Alastair Crooke

Source: https://lesakerfrancophone.fr/ & Strategic Culture

À la fin du mois dernier, l’UE s’est effondrée dans une crise de nerfs affectiviste. Cela s’est produit lorsque Charles Michel, président du Conseil, a décidé d’inscrire au sommet un débat sur les LGBTQI et les valeurs de l’UE, en réaction à une lettre inquiète signée par 17 pays-membres. Le Premier ministre néerlandais Rutte a profité de ce moment pour «monter au nucléaire» (comme il l’avait promis auparavant), en déclarant avant le sommet : «Mon objectif est de mettre la Hongrie à genoux sur cette question». Et, lors du sommet lui-même, Rutte a menacé la Hongrie : ce pays doit «abroger» sa «loi anti-gay» (prétendument anti-gay) et « respecter les droits de l’homme fondamentaux ; ces exigences ne sont pas négociables, la Hongrie les accepte ou elle doit partir [de l’UE]. »

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Rutte a néanmoins reconnu : «Je ne peux pas les pousser dehors».  Il a simplement affirmé que la (prétendue) loi “anti-gay” d’Orbán «contredit gravement les valeurs que défend l’Europe», et a insisté sur le fait qu’elles n’étaient pas à débattre. Si l’UE n’agit pas maintenant, elle cessera d’être une union de valeurs et deviendra un simple bloc commercial, a insisté Rutte. Le débat a ensuite pris une tournure très personnelle et émotionnelle :

«Nous nous connaissons depuis huit ans, mais cela me blesse», a déclaré Xavier Bettel à Orbán dans la salle du sommet. Le Premier ministre luxembourgeois est marié à un homme et a été l’un des initiateurs de la lettre de protestation des 17 États. «Je ne suis pas devenu gay. Je le suis. Ce n’est pas un choix… Ma mère me déteste pour cela. Ce [projet de loi hongrois] est très mauvais. C’est stigmatisant», a-t-il déclaré, selon des responsables. «Je vous respecte, mais c’est une ligne rouge. Il s’agit de droits fondamentaux, du droit d’être différent».

Eh bien, voilà : la guerre culturelle, et sa compagne, – la guerre contre le “populisme”, – gronde, attisée désormais par un vent de tempête. Comme en Amérique, elle aura de profondes conséquences, et donnera lieu à de vives tensions internes.

Le début de cette “guerre” remonte aux années 1990, lorsque la Hongrie et la Pologne «ont mené l’Europe de l’Est dans la thérapie de choc économique, en poussant les réformes du marché au-delà de ce que leurs conseillers occidentaux exigeaient. Mais sur le plan culturel, les droites polonaise et hongroise ont choisi une voie plus conservatrice». En particulier, plutôt que d’ouvrir les frontières de son pays pour compenser le déclin démographique, Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, a considéré la famille traditionnelle comme la voie royale pour stimuler la croissance nationale. Depuis 2010, qui a marqué le début du rôle d’Orbán en tant que Premier ministre, le nombre de mariages chez les Hongrois a augmenté de 89,5% ; et le taux de fécondité est en hausse.

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Ces deux États continuent néanmoins de se considérer comme profondément européens même s’ils se sont éloignés de la promotion par l’UE du cosmopolitisme comme finalité culturelle primordiale, à réaliser par l’ouverture des frontières et le mélange volontaire d’un grand nombre de peuples différents qui en découle.

Orbán est loin d’être le seul à adopter une position traditionaliste. À Rome, par exemple, le Vatican a pris l’initiative inhabituelle d’entreprendre une démarche diplomatique auprès du gouvernement italien concernant un projet de loi. Cette loi, connue sous le nom de “projet de loi Zan” (du nom du législateur militant pour l’homosexualité Alessandro Zan), a été approuvée l’année dernière par la Chambre basse du Parlement italien et fait depuis l’objet d’un débat acharné au Sénat. Le projet de loi qualifie explicitement la violence à l’encontre des personnes LGBTQI de crime de haine, l’assimilant à une attaque raciale ou antisémite, et prévoit des sanctions sévères en cas d’infraction. Le leader de la Ligue (le parti), Salvini, a déclaré que cette loi punirait ceux «qui pensent qu’une maman est une maman et qu’un papa est un papa». De nombreux Italiens ordinaires seraient d’accord.

Même les parents des élites progressistes sont inquiets, – comme en témoigne la démarche du Vatican, – car ils voient la communauté progressiste de méritocratie qu’ils imaginaient se métamorphoser en une sorte de « moralinocratie » super-wokeniste. Et ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que les tests académiques ne soient abolis au nom de la lutte contre le racisme. «Alors comment diable êtes-vous supposé faire entrer votre fille à Oxford, si elle est blanche ? Payer un chirurgien wokeniste (à moins que l’assurance sociale couvre cette intervention) pour procéder à l’ablation de ses seins à l’âge de seize ans, – voilà la nouvelle ‘cool-attitude’». Abigail Shrier en parle dans son nouveau livre Irreversible Damage: The Transgender Craze Seducing Our Daughters. De nombreux parents sont au bord de la crise de nerfs.

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Et, comme en Amérique, les parents n’apprécient pas non plus que l’on enseigne à leurs enfants la Théorie critique de la race (TCR). Cette dernière est issue d’une école de pensée d’intellectuels marxistes de l’après-révolution russe désappointés du fait que la révolution communiste n’avait pas balayé l’Europe, comme Marx l’avait prédit. Cette “théorie de la race” révisionniste a actualisé Marx en transformant la lutte des classes en une lutte entre «ceux qui ont le pouvoir dans la société et ceux qui ne l’ont pas».

Les deux variantes marxistes s’appuient pourtant sur le même dualisme perturbateur de l’oppresseur contre l’opprimé, pour provoquer le conflit entre les couches de la société. Et c’est bien le cas : on apprend à une jeune génération en rupture et en désaccord avec ses parents, à considérer ceux-ci comme des racistes congénitaux.

La semaine dernière, l’UE a déclaré la guerre à ces angoisses parentales. Elle a pris le parti de la TCR et a brandi la cause des LGBTQI.

C. J. Hopkins, que Matt Taibbi a un jour décrit comme une version post-soviétique d’un écrivain самиздат (c’est-à-dire un écrivain si perspicace que, tôt ou tard, tant l’écrivain que ses lecteurs seront conduits en prison ! – ce qui, soit dit en passant, est un compliment de la part de Taibbi), a cherché à expliquer ce qui est en train de se passer.

Yves Smith, qui écrit sur le remarquable blog économique Naked Capitalism, développe la prophétie de Hopkins. Il écrit :

Alors que je commence à expliquer le travail de Hopkins à mes amis et voisins progressistes (encore) bien éduqués [à New York], je suis surpris, encore et encore, qu’ils soient sereinement inconscients de ce qui me semble si évident : la montée de la censure aux États-Unis – la censure des libéraux-progressistes ! … “Écoutez”, [écrit Hopkins en 2017, la première année de la présidence de Trump] “Je crois savoir ce que vous pensez. Mais ce n’est pas que les progressistes ne se soucient pas réellement des valeurs libérales-progressistes fondamentales, comme la liberté de la presse et de parole, – et tout le reste. C’est simplement qu’ils ont désespérément besoin que les démocrates reprennent la Chambre des représentants et le Sénat l’année prochaine, afin de pouvoir s’atteler à la mise en accusation de Trump…” “Le but de toute cette propagande [en particulier concernant le piratage russe] est de délégitimer Donald Trump”, “et de réaffirmer de manière prophylactique le monopole des classes dirigeantes néolibérales sur le pouvoir, la ‘réalité’ et la ‘vérité’.

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En pratique, le récit “la Russie a volé l’élection de Trump” a fait d’une pierre deux coups : l’un était contre Trump, l’autre contre Poutine. Pourquoi ? Eh bien, dans le capitalisme oligarchique, l’immense richesse de ce dernier est à la fois l’enclume et le marteau, sur lesquels sont forgés les récits occidentaux de la “réalité” politique. Ils “martèlent” chaque “réalité” successive. Ce n’est pas le cas en Russie et en Chine. Le pouvoir des dirigeants politiques l’emporte sur les machinations oligarchiques (ils vont à l’essentiel). Il n’en a pas toujours été ainsi. Sous Eltsine, les oligarques cosmopolites ont été à deux doigts de kidnapper littéralement la Russie, mais Poutine est entré en scène et à tout gâché. Les oligarques sont toujours tenus à distance.

Le thème principal de Hopkins est cependant la guerre contre le populisme (le sujet qui a tant absorbé les euro-élites lors de leur sommet du Conseil). Il pose la question suivante: Comment, et pourquoi, le capitalisme mondial incontrôlé a-t-il abouti à cette guerre contre le populisme ? «Le problème c’est [répond-il] … eh bien, le problème … c’est les gens.»

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Hopkins écrit, dans The Last Days of the Trumpian Reich :

Ce ne sont pas les gens riches et puissants comme eux [qui sont le problème], ni les gens dont ils ont besoin pour continuer à travailler, à consommer et à servir les intérêts de leurs prêts, mais … vous voyez, ce sont tous ces autres gens. Les gens de la classe ouvrière non éduqués, non-wokenistes. Des gens qui portent des armes et sont fanatiquement religieux. Les racistes, les théoriciens de la conspiration. Les déplorables. Les populistes, pour tout dire.

Des gens dont ils n’ont plus besoin. Ces gens ont été un problème récemment. Non seulement ils sont un frein au système, mais ils ont activement interféré avec lui, en votant pour le Brexit, en élisant Donald Trump, en refusant d’abandonner leurs valeurs traditionnelles et leurs idées dépassées (par exemple, la souveraineté nationale, la liberté d’expression et la biologie des mammifères), en refusant de se rallier à l’idéologie capitaliste mondiale , – ils sont vraiment une épouvantable plaie.

Yves Smith encore :

 Le paragraphe [ci-dessus] éclaire le travail de Thomas Frank et est éclairé par celui-ci, qui a si brillamment montré – surtout dans son chef-d’œuvre, “Listen : Liberal” – comment, depuis l’élection de notre premier président néolibéral en 1992 (qui était, de manière significative, l’année suivant l’effondrement de l’URSS), les démocrates se sont réinventés comme le parti de la classe libérale-progressiste, créative, professionnelle et gestionnaire : le parti de la méritocratie institutionnalisée, le parti, par-dessus tout, des gagnants. Alors, oui, comme une évidence, on a appris aux démocrates à être ouvertement hostiles aux “déplorables” de la classe ouvrière, comme Hillary Clinton les a officiellement nommés, à les considérer comme “une épouvantable plaie”, comme l’écrit Hopkins.

Et les déplorables sont vraiment un frein au système capitaliste mondial. (La plupart d’entre eux veulent des soins de santé gratuits, a-t-on jamais vu ça !) Beaucoup d’entre eux ont voté pour le socialiste Bernie Sanders, et, bien pire, bien pire, un plus grand nombre d’entre eux ont voté pour le “dictateur fasciste suprématiste blanc-nationaliste Nazi-Hitler » (comme l’a dit Glenn Greenwald !), c’est-à-dire Trump. Ils sont vraiment, – le fond du problème ici – des Losers avec un grand “L”.

Les progressistes, les bienpensants (comme les a appelés Thomas Frank), – les “gagnants”, donc,  – qui lisent le New York Times et le Washington Post, écoutent NPR et regardent MSNBC et CNN, qui sont allés dans de bonnes universités et ont obtenu toutes sortes de titres professionnels, sont certainement assez bien informés pour savoir que l’avenir est tout entier dans le capitalisme mondial. Et ils savent que, s’ils respectent les règles, le capitalisme mondial a une place pour eux. En outre, ils savent (ou pourraient facilement le comprendre) que le capitalisme mondial n’a pas de place pour les perdants de la vie. C’est juste de la merde puante, n’est-ce pas ?

Ainsi, lorsque la Reset, – le “Nouveau Normal” – a été dévoilé à Davos, des millions de personnes vivaient déjà une réalité dans laquelle les faits ne comptaient plus du tout, où des choses qui ne se sont jamais produites officiellement, – se sont produites. Et d’autres choses qui se sont manifestement produites ne se sont jamais produites ; pas officiellement dans tous les cas, c’est-à-dire qu’il s’agissait de théories du complot “d’extrême droite”, de “fake news”, de désinformation ou de ce qu’on veut du genre, même si les gens savaient que ce n’était pas le cas.

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Comment le Davos propose-t-il alors de faire passer l’humanité dans le “Nouveau Normal” ? Eh bien, peut-être que le Davos veut aller dans la direction opposée à la pureté épistémologique ? C’est-à-dire qu’il cherche à générer un grand nombre de réalités contradictoires, pas seulement des idéologies contradictoires mais de véritables réalités mutuellement exclusives, qui ne pourraient pas exister simultanément… ce qui pourrait quand même faire assez peur aux gens. Cela pourrait devenir la “page blanche” mentale sur laquelle pourraient être écrites les réalités délibérément fluides du genre cosmopolite et des identités auto-définies.

L’Élite oligarchique cherche maintenant à “dévaloriser” toutes les valeurs nationales restantes, à briser la cohésion nationale, – parce que son objectif logique n’est pas de créer une nouvelle idéologie (il n’en a pas besoin). Il s’agit plutôt d’imposer un ordre mercantiliste mondial unique, en commençant par la monétisation de toutes les “choses” possibles, puis leur “capitalisation” en nouveaux “actifs” financiers.

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Bien sûr, même le Reset a besoin de son récit. Il s’agit alors, – n’importe quel récit de l’establishment fait l’affaire (voyez ce “Reality Check de la BBC), – de mettre une ligne Maginot, une frontière idéologique défensive, entre “la vérité” telle que définie par les classes dirigeantes, et n’importe quelle autre contredisant leur récit.

Les “classes dirigeantes” accréditées (telle celle de Bruxelles) savent que leur succès est en grande partie rendu possible par leur enthousiasme pour les récits officiels. Leur espoir collectif est que le récit correct leur offre un espace sûr et durable. D’un côté de la ligne Maginot se trouve donc la société “normale”, l’emploi bien rémunéré, l’avancement professionnel et tous les autres avantages considérables de la coopération avec les classes dirigeantes. De l’autre côté, c’est la pauvreté, l’anxiété, la stigmatisation sociale et professionnelle, et diverses autres formes de souffrance et de discrimination.

De quel côté du mur voulez-vous être ? Chaque jour, d’innombrables façons, chacun d’entre nous se voit poser cette question et doit y répondre. Conformez-vous, et il y a une place pour vous à l’intérieur. Refusez, et … eh bien, bonne chance de l’autre côté.

Alors, à quoi ressemblera la “Conquête d’Absolument Tout” de l’oligarchie mondiale ? Un monde de consommateurs atomisés, dépouillés de leurs droits et de toute allégeance à la famille, au clan, à la nation, à la religion ou même à une appréciation culturelle significative.

Peu importe, un monde globaliste, pour les quelques personnes qui aspirent à y devenir immensément riches, est toujours considéré comme une véritable corne d’abondance d’innombrables satisfactions matérielles. Un tapis volant qu’ils seraient bien stupides d’abandonner. Et pourtant l’inquiétude monte, même chez les milliardaires. Le monde s’oriente vers de nouvelles directions bien incertaines. Jeter son dévolu sur les “Maîtres de l’Univers” pourrait finalement s’avérer n’avoir été qu’une chimère éphémère.

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Pour “le plus grand nombre”, bien entendu, le Reset technologique et robotique proclamé par les gens de Davos sera un lieu d’esclavage glorifié, vécu dans des déserts d’isolement social. Dans la mesure où certains parmi le grand nombre ont vu ce qu’un Reset technologique leur réserve, ils n’aiment pas ça. On y hume à plein nez le totalitarisme, le féodalisme technologique, – et ils ont commencé à s’y opposer. Ils sont alors … “populistes”. C’est-à-dire qu’ils deviennent un énorme problème pour leurs maîtres. Il n’est pas étonnant que le sommet du Conseil de l’UE ait été si houleux et si désemparé.

Alastair Crooke

Traduit par Dedefensa, relu par Zineb

mardi, 20 juillet 2021

Giorgio Agamben: Carte verte

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Carte verte

par Giorgio Agamben

Dans un texte précédent, nous avons mise en exergue la discrimination injuste frappant une classe de citoyens exclus de la vie sociale normale suite à l'introduction de ce soi-disant "laissez-passer vert". Cette discrimination est une conséquence nécessaire et calculée, mais n'est pas l'objectif principal de l'introduction du laissez-passer vert, qui vise non pas les citoyens qui seront exclus, mais l'ensemble de la population. L'objectif des gouvernements à travers ce passeport sanitaire est, en fait, un contrôle méticuleux et inconditionnel de tout mouvement des citoyens, semblable au passeport interne que chacun devait avoir sur soi pour se déplacer d'une ville à l'autre sous le régime soviétique.

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Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, cependant, le contrôle est encore plus absolu, car il concerne tout mouvement du citoyen, qui devra montrer son laissez-passer vert à chaque fois qu'il se déplace, même pour aller au cinéma, assister à un concert ou s'asseoir à la table d'un restaurant. Paradoxalement, le citoyen non enregistré sera plus libre que celui qui dispose d'un laissez-passer vert, et ce devrait être la masse même des citoyens détenteurs de cette carte sanitaire qui devrait protester et se rebeller, car désormais ils seront comptés, surveillés et contrôlés dans une mesure sans précédent, même dans les régimes les plus totalitaires.

Il est important de noter que la Chine a annoncé qu'elle maintiendrait ses systèmes de suivi et de surveillance même après la fin de la pandémie. Comme cela devrait être évident pour tous, avec le passeport vert, ce n'est pas la santé mais le contrôle de la population qui est en jeu, et tôt ou tard, même le public qui a sa carte aura l'occasion de s'en rendre compte à ses dépens.

Source:

https://www.ariannaeditrice.it/articoli/tessera-verde

lundi, 19 juillet 2021

Xavier Naidoo et le Nouvel Ordre Mondial

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Xavier Naidoo et le Nouvel Ordre Mondial

par Joakim Andersen

Un établissement politique, marqué par une intransigeance idéologique, est durement touché lorsque l'un des artistes les plus acclamés du pays se retourne contre divers éléments de son idéologie hégémonique. Un facteur difficile à contrôler lorsque l'artiste en question a également des origines raciales particulières, une circonstance atténuante lorsqu'il s'agit de théories du complot ayant des liens limités avec l'opposition partisane et un soutien populaire limité. Dans ce cas, l'établissement doit-il donner un exemple potentiellement risqué et placer l'ensemble de l'œuvre de l'artiste dans le "dépotoir de la mémoire" au sens orwellien du terme, ou doit-il tenter de séparer musique et politique, avant et après ? Un tel dilemme a tourmenté l'establishment allemand à propos de la métamorphose de Xavier Naidoo, qui est passé du statut de musicien chrétien populaire à celui de contestataire de nombreux tabous.

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Naidoo est un métis d'origine indienne et européenne, et sa foi chrétienne inspire plusieurs de ses chansons. Il connaît également un grand succès dans les domaines de la soul, du R&B et du hip-hop, six de ses albums ayant atteint la première place des hit-parades allemands. La musique de Naidoo a une touche personnelle indéniable, avec une quête récurrente de transcendance, comme dans Alles kann besser werden et Welt. Au cours de sa carrière, il a souvent collaboré avec des artistes "afro-allemands" moins connus et les a soutenus de diverses manières, la race n'étant manifestement pas un facteur pertinent pour le chanteur qui a aussi fait de la musique avec RZA et Kool Savas.

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Kool Savas et RZA.

Mais malgré cela, il n'est plus reconnu aujourd'hui comme une réussite de la politique d'intégration, comme on pourrait pourtant s'y attendre. Pendant des années, Naidoo a défié latéralement et ouvertement les limites de ce qui peut être dit, les privilèges associés à la couleur de la peau et au succès lui donnant un peu plus de latitude que d'autres en Allemagne. Pendant une décennie, il a décrit l'Allemagne comme un pays occupé par les États-Unis. C'est un point de vue qu'il partage avec les Reichsbürgern, les "Citoyens du Reich", pour lesquels il a prononcé un discours en 2014 (ndt: les "Reichsbürger" estiment que seules sont légitimes les institutions du 2ème Empire allemand).

Naidoo est difficile à situer politiquement ; l'élément central semble être un fondamentalisme chrétien libertaire et littéraliste. Ce qui en soi n'est pas acceptable lorsque c'est Friday For Future, la famille Rothschild et la politique migratoire allemande plutôt que les "nazis" qu'il considère comme des menaces pour la liberté et le christianisme. En 2012, bien avant "Q" et autres, dans Wo sind sie jetzt, il décrivait avec le rappeur germano-turc Kool Savas une élite mondiale avec des éléments de "Okkulte Rituale" (de "rituels occultes"), etc. Naidoo et Savas ont été accusés d'homophobie et d'incitation à la haine à cause de la chanson.

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Au lendemain des migrations de 2015 et de la "Wilkommenkultur" établie (la "culture de l'accueil"), Naidoo a de nouveau vivement réagi. Des clips vidéo ont été divulgués dans lesquels il chantait, entre autres, que bien qu'il aime tout le monde, il ne pouvait s'empêcher de réagir "wenn fast jeden Tag ein Mord geschieht, bei dem Gastgeber ein Leben stiehlt", "quand presque tous les jours un meurtre a lieu, l'invité volant une vie à l'hôte". Cela n'a rien à voir avec une quelconque haine des musulmans ; au contraire, Naidoo s'est opposé aux guerres contre les musulmans en Syrie et ailleurs. Mais il est clair qu'il lie la migration au Nouvel Ordre Mondial.

Dans le contexte de la gestion de la corona, des restrictions et des vaccins, l'engagement politique de Xavier est entré dans une nouvelle phase. Pour le meilleur ou pour le pire, on pourrait être tenté d'ajouter. Il collabore notamment sur le titre de la compilation Ich mach' da nicht mit avec des rappeurs allemands moins connus sous le nom collectif Rapbellions. Le message est étonnamment explicite, presque une déclaration de guerre. Le SCEP déclare entre autres qu'il est temps de "prendre les armes et d'écraser l'État profond", Der Typ qui "oublie les moutons, il est temps de réveiller les lions". Un intérêt plus ou moins sincère pour les théories de la conspiration, les illuminati, etc. se retrouve dans la sphère du hip-hop, exprimé par Vinnie Paz et DJ Muggs, entre autres. Parfois comme un fond fascinant pour les paroles, parfois pour être beaucoup plus littéral. Pour la plupart, cependant, cette tendance reste politiquement non pertinente. Ce n'est pas le cas de Naidoo. Il s'est récemment rapproché de la droite nationaliste en Allemagne et a réévalué certaines positions de la jeunesse. En 2020, il a décrit les politiciens comme des traîtres et les médias comme une "Lügenpresse" (une "presse mensongère") dans Marionnet.

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Xavier n'est pas la seule célébrité allemande à avoir effectué un parcours similaire. Le célèbre chef végétalien Attila Hildmann, également connu sous le nom de la "star végétalienne", est l'un d'entre eux. D'origine turque mais adopté par des parents allemands, il était autrefois présenté comme un exemple célèbre d'intégration réussie ; depuis qu'il a pris position pour le nationalisme allemand et "contre l'immigration de masse, les élites juives et la politique de Corona", entre autres, ces éloges se sont quelque peu estompés. Hildmann se trouve actuellement en Turquie pour échapper à diverses poursuites engagées par la "justice" allemande. Moins dramatiquement, la chanteuse Nena remet en question la politique officielle de gestion de la pandémie Corona.

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Attila Hildmann et Nena.

Dans l'ensemble, il s'agit d'un phénomène contemporain complexe mais intéressant. Naidoo est passé du statut d'artiste célèbre, parfois "antiraciste", à une déclaration de guerre totale à l'establishment allemand. L'efficacité de cette démarche reste à voir, d'une part parce qu'il est désormais privé de ses canaux de communication qui les rapprochaient de la population, d'autre part parce qu'il se concentre sur des questions sans grand impact populaire. Ce dernier point est intéressant en soi, car il semble que les musiciens qui s'engagent politiquement aient tendance à le faire sous des formes spécifiques, indépendamment de leur position politique. On pourrait parler d'un "populisme mythifié" dans le cas de Naidoo, de la même manière que de nombreux musiciens des années 1960 ont embrassé une idéologie de gauche mythifiée plutôt que "scientifique". Il est difficile de déterminer dans quelle mesure cela est lié à la surreprésentation d'un type de personnalité païenne ou musicale ; quoi qu'il en soit, Naidoo est profondément chrétien et croit vivre les derniers jours. On peut interpréter cela littéralement et voir les mondialistes comme des satanistes conscients, on peut aussi y voir une description mythique d'une réalité factuelle. On peut le comparer à la façon dont les maoïstes du Sendero Luminoso utilisaient le pishtaco du folklore local, une créature démoniaque qui vole la graisse humaine, pour décrire les impérialistes et leurs complices locaux. Des exploiteurs en chair et en os au sens figuré aux exploiteurs au sens propre. Le langage mythique n'est pas nécessairement de droite ou de gauche, mais il semble plaire davantage à certains types de personnalité qu'à d'autres.

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Le langage mythique semble également être plus répandu dans certaines phases historiques que dans d'autres. Lorsque la classe ouvrière anglaise, dans sa jeunesse, s'est ralliée à des figures comme le "Général Ludd" et le "Capitaine Swing", c'était un premier pas sur la voie de formes d'organisation plus efficaces. Les mouvements Rapbellion et Q peuvent être considérés de ce point de vue, comme des prototypes. Ce sont des personnes qui, plus tôt que d'autres, ont reconnu les signes des temps, notamment le remplacement de l'information et de la communication par la dictée des élites. Et que la liberté et la sécurité sont rapidement réduites. La réponse à cette question est une distinction ami-ennemi très nette, si ultra-politique qu'elle déborde facilement sur l'apolitique. La perspective mythique et religieuse peut également signifier une explication incomplète de ce qui se passe, parfois une perspective temporelle dangereuse. Quoi qu'il en soit, la parenté avec d'autres populismes est claire, que l'on considère qu'ils sont nuisibles, honteux ou potentiellement fructueux, que l'on voit dans ces phénomènes des prototypes populistes ou des problèmes de démarrage. Le fait que l'un des musiciens allemands les plus en vue se retourne contre l'ordre établi doit être considéré comme un signe que nous vivons une époque passionnante et dramatique.

Source : https://motpol.nu/oskorei/2021/07/14/xavier-naidoo-och-nwo/

 

dimanche, 18 juillet 2021

La revue de presse de CD - 18 juillet 2021

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La revue de presse de CD

18 juillet 2021

DESINFORMATION

L’IA pourrait aussi servir à créer de la désinformation scientifique

L’intelligence peut aussi devenir un vrai danger en matière de désinformation dans le domaine scientifique. Des chercheurs américains ont ainsi constaté qu’il est possible de générer de fausses nouvelles en ayant recours au générateur de texte de type GPT-2 de la société OpenAI. Cette découverte est assez effrayante et ils citent l’exemple de la fourniture de conseils médicaux erronés à des médecins qui mettraient la vie de leurs patients en jeu.

Presse citron

https://www.presse-citron.net/lia-pourrait-aussi-servir-a...

Covid-19 - Berceau du variant Delta, qu'est l'Inde devenue ?

Les médias nous présentent le variant Delta comme une inquiétante menace pour la France et pour l’Europe. On s’intéressera ici au destin de ce variant Delta là où il est apparu : en Inde.

Mediapart blog

https://blogs.mediapart.fr/enzo-lolo/blog/060721/covid-19...

Jean Castex confirme la création d'une agence de lutte contre les manipulations de l'information

Le Premier ministre a confirmé mardi le lancement en septembre de cette agence qui doit permettre de lutter contre la "menace informationnelle et des ingérences étrangères dans le débat public". Baptisée "Viginum", ses effectifs vont croître pour atteindre 50 agents en janvier 2022

France Inter

https://www.franceinter.fr/politique/jean-castex-confirme...

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EDUCATION

Michel Onfray : "On avance à grand pas vers une fabrication d'illettrés"

VIDEO. Xavier Niel, magnat des télécoms, de la presse, et fondateur de l'"Ecole 42", a récemment signé un partenariat avec l'Éducation nationale). L'objectif : enseigner la "pensée algorithmique" aux enfants de CM1, CM2, et de 6ème... Le codage plutôt que les fondamentaux, la machine plutôt que le livre, la robotisation plutôt que l'élévation ? La Macronie, grande horlogère de la "fabrique des crétins" ?

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co572630/michel-onfra...

ETATS-UNIS

Le confinement a détruit les classes populaires aux États-Unis

Les restrictions liées à la crise sanitaire ont engendré de graves inégalités économiques entre les foyers modestes et les classes aisées.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/11/401287-le-confine...

FRANCE

Les élections professionnelles, autre visage de la société abstentionniste

On a généralement ignoré l’anomie – soit le déclin des formes de régulation et des valeurs collectives – qui frappe la société française. Les élections professionnelles en apportent une illustration.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/10/401293-les-electi...

La guerre de tous contre tous

La fracture vaccinale qui s’installe sera une de plus (une de trop) pour la société française qui ne sait déjà plus « vivrensemble »…

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/12/401392-la-guerre-...

Les non-vaccinés seront des citoyens de seconde zone

Emmanuel Macron vient de franchir la ligne rouge en désignant ouvertement de potentiels coupables d’une quatrième vague de covid.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/07/13/401477-les-non-va...

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GEOPOLITIQUE

Drogue : l’autre fléau qui mine la Syrie

L’éclatement du conflit syrien en 2012 bouleversa l’équilibre des trafics, en modifiant tant les opportunités que les contraintes pour les trafiquants. De fait, ce que l’on peut appeler à première vue des « économies de guerre » au sens défini par Jenny H. Peterson, à savoir des « systèmes dans lesquels les incitations économiques motivent les acteurs à inciter et à participer à la violence politique, ou qui facilitent le conflit en cours en fournissant un moyen de financer la lutte violente » ont vu le jour, notamment au sein des groupes armés opposés à Damas. Pour répondre aux besoins de liquidité, taxes, kidnapping, trafics des ressources disponibles et autres extorsions devinrent monnaie courante. Dans la même lignée, le trafic de stupéfiants prend peu à peu de l’importance, et notamment le Captagon, facile à synthétiser et très prisé notamment dans le Golfe. La Syrie devient alors en un temps record le centre névralgique de la production de Captagon dans le monde.

Geopragma

https://geopragma.fr/drogue-lautre-fleau-qui-mine-la-syrie/

Sergej Lavrov sur l'Occident : "Son ère est terminée"

Si les Américains pensent, après le sommet Biden-Poutine à Genève, qu'ils ont neutralisé la Russie et peuvent maintenant se consacrer à contenir la Chine afin de préserver leur hégémonie mondiale, ils se trompent. Moscou continuera à agir de concert avec les puissances révisionnistes pour accélérer la transition de l'ordre hégémonique occidental en déclin vers un ordre international multipolaire.

Euro synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/07/09/s...

UNION EUROPEENNE

L'Union européenne se plie aux exigences des États-Unis et suspend son projet de taxe numérique

Washington a obtenu ce qu'il voulait. Bruxelles a accepté lundi 12 juillet de geler son projet de taxe numérique européenne, très critiqué par les États-Unis, pour ne pas compromettre l'accord historique sur la fiscalité des multinationales qui devrait aboutir en octobre. Des négociations sur un big bang fiscal qui doit mettre fin aux paradis fiscaux et conduire les plus grandes entreprises, y compris celles du numérique, à payer une part d'impôt plus équitable, sont en cours à l'OCDE. Elles ont reçu samedi le soutien politique des pays du G20.

Business Insider

https://www.businessinsider.fr/lunion-europeenne-se-plie-...

vendredi, 16 juillet 2021

Élections parlementaires bulgares, juillet 2021

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Élections parlementaires bulgares, juillet 2021

par Enric Ravello Barber

Les résultats des élections législatives bulgares d'avril dernier ont été tels qu'il était impossible de former un gouvernement comme nous l'avions annoncé (1).

Le 11 juillet, les Bulgares se sont à nouveau rendus aux urnes pour voter sur la composition de leur parlement national. Si, en avril, le candidat Slavi Trifonov (ITN - "Il y a un tel peuple") avait été le dauphin surprise avec 16,1%, il est maintenant devenu le vainqueur des élections, passant à 24,1%, laissant en deuxième position celui qui est toujours président par intérim et fut le vainqueur en avril, le conservateur Boiko Borissov (GERB), qui passe de 33,7% en avril à 23,5%.

Trifonov est un chanteur et célèbre présentateur de télévision, anticorruption et négationniste du COVID-19, qui a basé sa campagne sur l'attaque de la corruption structurelle du parti conservateur au pouvoir.  Pour cette raison, toute possibilité de gouvernement de coalition entre son parti ITN et le parti conservateur GERB était exclue. Une autre option, mathématiquement possible mais politiquement irréalisable, aurait été une coalition entre l'ITN et le Parti socialiste, qui a atteint 15 % en avril et se situe maintenant à 13,4 %. La troisième option mathématiquement possible, une coalition entre conservateurs et socialistes, avait également peu de chances de se concrétiser. Les analystes évoquent déjà la possibilité d'une troisième élection.

Dans le camp nationaliste, la division des candidatures a provoqué le départ du parlement des formations nationalistes présentes depuis 2017.  L'existence de quatre candidatures a fragmenté le vote et aucune d'entre elles n'avait atteint en avril les 4% requis pour entrer au Parlement. La même situation s'est répétée en juillet. Les quatre candidatures patriotiques ont obtenu 8,41 % des voix, mais aucune d'entre elles n'a réussi à franchir la barre des 4 %.

Patriotes bulgares (candidat formé par : VMRO - Mouvement national bulgare, Front national, Front pour la santé de la Bulgarie et de la Volva) : 3,16 %.

Renaissance : 2,97 %.                            

Été bulgare : 1,81 %.          

Ataka : 0,47 %.

Espérons que si une troisième chance se présente, les nationalistes sauront trouver la formule pour être présents au Parlement de Sofia.   

Source: https://www.enricravellobarber.eu/2021/04/elecciones-legistaltivas-en-bulgaria.html#.YPANPn7tb

jeudi, 15 juillet 2021

La technocrature jette le masque

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La technocrature jette le masque

Vers un esprit sain dans un corps sain

par Pièces et main d’œuvre

Ex: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1520

On se croyait seuls depuis lundi soir, dans le silence de l’été, comme tant d’autres sans doute, « abasourdis », « sidérés » par la « brutalité » du coup de force sanitaire du Chef d’En Marche, champion de la classe technocratique. Des messages de désarroi nous parvenaient de gens « pris par surprise », contraints d’annuler des événements, des réunions, des voyages, des vacances, contraints de subir des injections sous peine d’exclusion sociale, fichés, dénoncés à la vindicte officielle – celles de l’État et des forces qui le soutiennent, CSP +++ et Bac +++, de droite et de gauche « en même temps », bourgeois technocrates du Figaro et technocrates bourgeois du Monde. En attendant quoi ? D’être harcelés à domicile par les brigades sanitaires ? On se croyait seuls en voyant ce million de récalcitrants céder à la contrainte, souvent la rage au cœur, et se précipiter sur les sites de vaccination, à peine terminé le discours du Médecin-Président, afin d’éviter les représailles.

Mais aujourd’hui nous ne sommes plus seuls. Partout dans le pays, à Annecy, Toulon, Perpignan, Grenoble, Chambéry, Paris, Toulouse, Montpellier, Lyon, Marseille, Rouen, Nantes, Caen, Bastia, Avignon, Saint-Etienne, Lille, Bordeaux, La Rochelle, Douarnenez, Avignon, des manifestations spontanées, sans partis ni syndicats, ont scandé « Liberté ! ». A Grenoble comme ailleurs, les 200 manifestants repoussés par les forces de l’ordre de la place où avait lieu le défilé militaire, ont ainsi célébré dignement le sens de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790.

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En annonçant l’obligation du « pass sanitaire » aux plus de 12 ans pour visiter les lieux culturels, les cafés-restaurants, les hôpitaux, les centres commerciaux et pour se déplacer en train ou en car, Emmanuel Macron relègue la France dans le cercle des pays qui font des droits fondamentaux la rançon de leur incompétence butée : Israël, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan sont les seuls à imposer un passeport sanitaire pour l’accès à certains lieux.

Le président français prévient déjà que « nous devrons sans doute nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français », c’est-à-dire rejoindre le Tadjikistan, le Turkménistan et le Vatican. Ce n’est pas du Tintin, c’est notre futur proche.

Et ailleurs ? La cour constitutionnelle espagnole a retoqué l’obligation vaccinale en Galice, en raison de la « limitation des droits fondamentaux » que celle-ci impliquait. Angela Merkel a été catégorique : « Nous n’avons pas l’intention de suivre la voie que la France vient de proposer ». Le Conseil d’Europe a voté le 27 janvier 2021 une résolution - non contraignante juridiquement - préconisant de « s’assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n’est PAS obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement (voir ici). »

Gouverner, c’est mentir. Macron, fin avril 2021 : « Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis (cf ici). »

La technocratie n’a pas plus de parole que de principes. La fin (l’efficacité et la puissance) justifie les moyens (la machination du monde et des hommes).
La méthode (« une incitation maximale », selon Gabriel Attal, la voix de son maître) rappelle, entre mille précédents, la suppression des cabines téléphoniques plaçant les réfractaires au téléphone portable devant un fait accompli intenable. Nulle loi ne vous oblige à acheter un portable, naturellement. On ne vous oblige pas, mais vous êtes obligés.

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Depuis un an et demi, les barrières tombent. État d’urgence sanitaire ; gouvernement par décrets sur décisions à huis-clos du « conseil de défense sanitaire » ; atteintes à la législation nationale (autorisation de pose d’antennes-relais hors cadre règlementaire) et européenne (dérogation à certaines règles sur les essais cliniques et sur l’usage d’OGM pour les vaccins) ; atteinte au secret médical, création de fichiers de malades (SI-Dep), de cas contact (Contact Covid), de vaccinés (SI Vaccin Covid), intégrant des données personnelles de santé sans l’autorisation des personnes ; traque numérique via TousAntiCovid ; site « anti fake news » du gouvernement recommandant les médias officiels, sans oublier le déferlement des techniques manipulatoires du nudge, telle cette « autorisation de déplacement dérogatoire » assortie d’amendes.

Le mépris du peuple et de la démocratie est tel qu’entre mars 2020 et mars 2021, le Conseil d’État, saisi par des citoyens, des associations, des organisations professionnelles, a suspendu 51 mesures du gouvernement ou de collectivités locales. Interdiction de manifester, usage de drones par la police, de caméras thermiques dans les écoles, obligation de port du masque partout, interdiction de sorties des résidents d’Ehpad : si on les avait oubliées, ces décisions que le Conseil d’État a suspendues « pour préserver des libertés auxquelles il était porté une atteinte excessive » rappellent la pente sur laquelle la technocratie nous entraîne, dans sa volonté de tout contrôler, tout centraliser, tout asservir au primat de l’efficacité et de sa puissance.

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Nul ne sait aujourd’hui comment le Conseil d’État jugera le projet de loi destiné à imposer la vaccination, sous le masque d’un « pass sanitaire » triant les bons et les mauvais citoyens. La Cnil elle-même, chambre d’enregistrement des atteintes aux libertés, s’émeut d’un risque « d’accoutumance » à ce tri. De fait, l’injonction à l’injection fonctionne. Entre les lamenti des représentants des cafés-restaurants et du monde de la culture, craignant pour leur chiffre d’affaires et les complications pratiques, plus d’un million de Français ont cédé en quelques heures. Les vacances, comme prévu, quitte à se plier à la contrainte. Qu’accepteront-ils la prochaine fois ?

Nous ne sommes pas contre la vaccination. Nous avons reçu notre lot d’injections depuis notre enfance et dans nos voyages. Et sans doute, la plupart des récalcitrants ne seraient pas opposés à la vaccination si l’industrie pharmaceutique et l’État qui la soutient n’avaient multiplié depuis des décennies ce qu’ils nomment des « scandales sanitaires », et qui sont en fait des crimes industriels (sang contaminé, Mediator, thalidomide, etc).

Nous sommes contre la contrainte, comme ce quadragénaire vacciné, qui refuse de présenter son « passeport » pour bénéficier d’un droit légitime. Ou comme cette patronne de bistrot, qui se fera vacciner « à contrecœur » mais pour qui « il est humainement impossible de refuser de servir un client, quel qu’il soit ». Que vaudra son humanité quand elle risquera 45 000 € d’amende et de la prison ferme ?

Les statisticiens et les organisateurs nous abreuvent de ratio « bénéfice/risque », quand nous, les humains, sentons que le recours à la vaccination relève d’un équilibre entre intimité et responsabilité, entre choix des modes de soin et solidarité collective, impliquant un rapport personnel à la maladie, à la mort et au vivant, et un regard critique sur la technoscience et l’industrie. Chacun doit y penser par lui-même et dans la confrontation des idées. La santé publique n’est pas le domaine réservé des biocrates.

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Ainsi devrait-on discuter les causes des « maladies de civilisation » - de la civilisation industrielle - qui tuent infiniment plus que le coronavirus. Le Covid-19 a tué en France, à ce jour, 0,17 % de la population (111 000 personnes). Chaque année, le cancer tue 0,23 % des Français (plus de 150 000). L’État n’interdit ni les pesticides, ni les productions cancérigènes de l’industrie chimique et du nucléaire, ni les industries polluant l’air ; leurs industriels ne risquent ni la prison ni des amendes colossales. Il est plus facile de s’en prendre à des patrons de cafés ou de cinémas. La technocratie, dans sa folie de toute-puissance, détruit en même temps la nature et la liberté.

« Fuyez la manie ancienne des gouvernements de vouloir trop gouverner ; [...] en un mot, rendez à la liberté individuelle tout ce qui n’appartient pas naturellement à l’autorité publique, et vous aurez laissé d’autant moins de prise à l’ambition et à l’arbitraire » (Robespierre, le 10 mai 1793).

Quand la voix de la Terreur elle-même nous met en garde contre l’ambition et l’arbitraire, nous avons quelques raisons de l’entendre. Nous savons que cette « crise sanitaire » constitue un exercice pour la technocratie dirigeante : toutes les contraintes instituées ne disparaîtront pas, elles seront aggravées avec chaque nouvelle crise (climatique, écologique, sociale, etc), de façon à lui fournir un confort de pilotage maximal.

Nous en appelons à tous pour maintenir nos engagements, nos réunions, notre vie civique, sociale, culturelle, de façon paisible et déterminée. Nous ne devons pas perdre ce que nos aïeux ont gagné en 1789.
Refusons le chantage et l’intimidation.
Renforçons notre immunité individuelle et collective, luttons contre le virus de la contrainte.

Pièces et main d’œuvre
Grenopolis, 14 juillet 2021

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