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vendredi, 01 février 2019

Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

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Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

par Charles Sannat

La grosse colère autrichienne est liée à la double affaire Nord Stream 2, qui est un gazoduc censé alimenter l’Europe en gaz russe, et les sanctions avec l’Iran qui empêchent les pays européens de commercer avec Téhéran.

Pour le président autrichien, les USA traitent l’UE « comme des colonies ». Cela semble pour lui une découverte alors que nous, nous le savions depuis bien longtemps.
 
L’Union européenne, au lieu de tenter de se créer et de rêver sa puissance en éradiquant ses propres peuples et ses propres nations, ferait mieux de se penser par rapport aux grands acteurs que sont la Russie, la Chine et les États-Unis.
 
C’est en construisant une unité de nos différences et de nos identités aussi précieuses les unes que les autres pour affronter un monde extérieur fort peu sympathique que nous construirons une grande Europe fédérale utile et aimée.
 
Charles SANNAT
 
Le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen s’en est pris aux États-Unis pour leur attitude envers les pays membres de l’UE, rapporte Die Standard. Selon le média, c’est les différends sur le Nord Stream 2 et l’accord nucléaire avec l’Iran qui ont suscité une telle réaction du chef d’État.
 
Washington traite les pays membres de l’UE « comme des colonies », estime le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen cité par le quotidien Die Standard.
 
Selon le média, ces déclarations sont liées à la pression exercée par les États-Unis sur l’UE au sujet de la construction du gazoduc Nord Stream 2 et de l’accord sur le programme nucléaire iranien.

Il a fait remarquer que l’UE, qui est la troisième économie mondiale, doit être plus « sûre d’elle » sur la scène internationale.
 
Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique devrait être mis en service d’ici fin 2019. Les États-Unis s’opposent énergiquement à ce projet.
 
La Russie a déclaré plusieurs fois qu’il s’agissait d’un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l’élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine.
 
Source Agence russe Sputnik.com ici

A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

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A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

par Pierre Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La signature du traité dit d’Aix-la-Chapelle entre la France et l’Allemagne a suscité beaucoup de réactions. Sans doute a-t-on attaché trop d’importance à ce qui n’était qu’une opération de communication. Elle a été voulue par Emmanuel Macron pour l’aider à construire une façade de partisan de l’Europe, et concédée par Angela Merkel qui n’a plus de poids politique. Même s’il a fallu flatter le voisin allemand pour y parvenir. Mais tout texte, fût-il mal conçu et peu contraignant, a malgré tout une signification.

Le Rassemblement national (RN), comme une certaine partie de la droite, y a vu une perte de souveraineté, certains parlant de trahison. C’est sur cette perte supposée qu’il nous faut réfléchir. De quelle souveraineté s’agit-il quand on parle de celle de la France ? Est-ce celle du pouvoir de son dirigeant ou est-ce celle du pouvoir de son peuple ?

Le président Emmanuel Macron n’a pas perdu la moindre parcelle de son pouvoir par le fait du traité. Prenons ainsi l’exemple de la politique étrangère et de la défense. La France et l’Allemagne se sont engagées à coordonner leurs actions dans ces domaines, favorisant les échanges de personnel diplomatique et instituant notamment un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité. Si, pour une raison quelconque, les dirigeants français et allemands sont amenés à prendre des décisions contradictoires, comme cela a été souvent la cas dans un passé récent, rien ne pourra les en empêcher. Alors ils se garderont bien de faire jouer les instances communes qu’ils ont instituées. En revanche si l’un ou l’autre, à propos d’une question un peu épineuse et faisant débat, est en phase avec son homologue ou parvient à le convaincre de rejoindre sa position, il pourra expliquer dans son pays qu’il est contraint par l’obligation de trouver une position commune, sollicitant par exemple l’avis d’un Conseil compétent.

En revanche le peuple français, comme le peuple allemand, aura perdu un peu de son pouvoir. On vient d’expliquer le mécanisme qui permet de court-circuiter le peuple lorsque sa position pourrait ne pas être celle attendue par son dirigeant.

C’est exactement ce qui se passe avec l’actuelle Union européenne. Il est inexact de dire que telle ou telle décision est imposée par Bruxelles. Lorsque l’avis des représentants du peuple français n’est pas sollicité, au prétexte de l’obligation de se conformer à telle règle européenne, c’est parce que son dirigeant s’est arrangé auparavant avec ses homologues pour ladite règle soit instaurée. Il y a bien un cas où la règle européenne est légitime. C’est celui de l’Euro et de la règle des 3% relative au déficits publics. En France au moins, le peuple s’est prononcé par référendum. Le paradoxe est que cette règle a été peu contraignante. On a accepté n’importe quoi de la Grèce pour son admission, comme de la France pour s’y conformer. Si la règle n’est pas respectée en 2019, il est peu probable que cela fasse des vagues.

Il y a bien un transfert de pouvoir, aussi bien à l’occasion de ce traité franco-allemand qu’à l’occasion des traités européens. Mais un transfert du pouvoir populaire au bénéfice du pouvoir discrétionnaire d’un dirigeant. C’est une perte sèche de démocratie, indépendamment de ce qu’on peut mettre comme périmètre pour définir le peuple.

Ce n’est pas comme si une Europe politique était installée, sous la forme d’un état unifié.  Ou comme si la France et l’Allemagne fusionnaient pour donner naissance à un état commun. On pourrait alors parler de transfert de souveraineté démocratique. Aujourd’hui la souveraineté démocratique n’est pas transférée : elle est dissoute au bénéfice d’une techno-structure et in fine des membres d’un club.

Pour revenir au traité franco-allemand ou à toutes les opérations qui y ressemblent, dans l’absence d’une instance politique installée au niveau adéquat, pour produire les rapprochements, les convergences que l’on peut raisonnablement souhaiter, ce ne sont pas des institutions qu’il faut créer pour tenter de les imposer, mais des convergences qu’il faut réaliser, sous le contrôle des citoyens de tous les états concernés.

Évidemment c’est difficile : il faut des dirigeants éclairés et courageux pour cela. Et cela concerne certains sujets comme l’économie, quand la diplomatie a besoin d’une légitimité politique et quand la lutte contre le terrorisme peut se contenter d’une coopération avec une mise en commun de moyens. A l’inverse, les institutions nouvelles, qui se multiplient à l’infini avec un coût incontrôlé, ne sont que des alibis. Chacun le sait : quand on veut évacuer un problème, on crée une commission.

C’est ainsi qu’il faut apprécier le traité d’Aix-la-Chapelle. Beaucoup de bruit pour rien, surtout pour ne rien faire de sérieux. Juste de la poudre aux yeux, mais qui peut aveugler.

Pierre EISNER (Le Parti des Européens)

jeudi, 31 janvier 2019

2019, l'année du renouveau identitaire européen !

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2019, l'année du renouveau identitaire européen !

par Eugène Guyenne

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Bonne année 2019 ! Qu'elle soit placée en vous de celle du chemin de l'enracinement identitaire (local, régional, européen) si ce n'est déjà fait car plus les années passent et plus ce sentiment s'affirme et se confirme comme le seul rempart au monde actuel où l'on vit (par l'effet de la mondialisation donc du déracinement exprimé par les flux migratoires extra-continentaux des dernières décennies, par l'islamisation, par le terrorisme, par la destruction des frontières européennes, des mœurs fondant notre civilisation par le "mariage pour tous", la théorie du genre...).

Où il n'y a pas d'échappatoire autre que de retrouver nos racines communautaires (famille, amis), locale (échelle la plus concrète et enracinée plus le lien avec la commune dans laquelle on vit), régionale (aimer notre propre région chargée d'Histoire, d'anciennes langues, cultures, traditions, en patrimoine culturel, culinaire) et européenne (puisque nous appartenons tous à cette terre qu'est l'Europe, à ce groupe d'humain qu'est notre Civilisation, unie pour la plupart d'une culture partagée de langue, de tradition, de patrimoine et donc d'héritage indo-européen).

Retrouver le lien communautaire, le lien de la nature avec les forêts, les montagnes, les mers, le lien spirituel (païen ou chrétien en rupture avec le pape actuel préparant notre extinction). Au-delà de l'enracinement humain et culturel, 2019 doit être aussi l'année du réveil identitaire sur le plan politique: pour transformer l'essai et voir les combattants de cette Europe gagner et mettre à bas tous ceux qui veulent la détruire, il est impératif de cotiser à une ou plusieurs structures faisant la promotion de cette Europe-là, identitaire, enracinée donc européenne. Par exemple au Parti des Européens, convergeant avec les autres structures identitaires animées du même idéal mais seule véritable structure identitaire électorale car aucun parti de droite en France ne promeut cet enracinement à la fois local, régional et européen.

Les souverainistes défendent une communauté nationale "multiculturelle", concevant la France comme une Idée et non une Réalité charnelle, chez qui l'Allemagne et de l'Europe constituent à leurs yeux le mal absolu, alors qu'en vérité il se situe aussi bien dans chacun des états, coupable par ses actions politiques du déracinement, de la globalisation, d'une société multi-conflictuelle, du jacobinisme mortifère, du socialisme de l'assistanat, de l'ultra-libéralisme, du cosmopolitisme. Le Parti des Européens souhaite mettre à bas ces états devenus nocifs, renverser la table au sein de l'Union Européenne et changer radicalement son fonctionnement afin de bâtir enfin une Europe identitaire unie.

En cette année européenne et identitaire de 2019, faites gagner vos idées, qui sont aussi les nôtres, et rejoignez-nous ! Une seule place manque: la vôtre !

Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)

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lundi, 28 janvier 2019

Le coup d'Etat Macron. Le Prince contre la Nation

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Le coup d'Etat Macron. Le Prince contre la Nation

Un livre de Guillaume Larrivé

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Guillaume Larrivé est  député Les Républicains de l'Yonne. Il est énarque, maître de requête au Conseil d'Etat, ancien membre des cabinets de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux

Présentation par l'éditeur

« Qu'est-ce que le macronisme au pouvoir ? Un nouvel absolutisme. Plus d'un an après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le moment est venu de démontrer et dénoncer la logique de son règne : celle d'un coup d'État insidieux, par lequel le Prince cherche à accaparer, mois après mois, tous les pouvoirs de l'État. Sa présidence égocratique est celle d'une régression antidémocratique : un principat concentré dans les mains d'un homme et des palatins qui composent sa cour. Et parce qu'il est le premier lieu du pluralisme et de la défense des libertés, le Parlement est aussi le premier à être attaqué. Mais l'étrange coup d'État Macron aboutit à un paradoxe : le président de la force est celui de la faiblesse. Tandis que le Prince s'empare de la République, la nation est fracturée par l'impuissance de l'État à protéger vraiment les Français et à dessiner notre avenir. Pour que la France se réconcilie avec elle-même, il faut préparer, dès maintenant, l'après-Macron. »

larrivé.jpgCommentaire.

On ne pouvait pas attendre que Guillaume Larrivé, membre du parti Les Républicains, lequel se veut élément actif de l'opposition à Emmanuel Macron, juge avec beaucoup de faveur le début de quinquennat de celui-ci. Il faut noter cependant que les LR refusent généralement d'être considérés comme une « opposition de droite ». Ils se veulent plutôt représentatifs de tous le corps électoral centriste qui, par peur de Marine Le Pen, avait voté pour Emmanuel Macron, qui le regrette aujourd'hui et se cherche une ou plusieurs personnalités politiques pour les représenter lors des prochaines élections.

Nous conseillons la lecture de ce livre bien documenté à tous ceux qui se veulent aujourd'hui dans l'opposition, qu'elle soit de gauche ou d'extrême gauche, de droite ou d'extrême droite ou qu'elle se reconnaisse dans le mouvement Les Républicains. Le jugement que porte Guillaume Larrivé sur le pouvoir Macron et sur la personnalité de ce dernier devrait être partagé par tous. Macron se comporte  de plus en plus comme un dictateur en puissance s'étant approprié tous les pouvoirs de l'Etat. Mais le livre va plus loin. Il porte un jugement sévère sur ce qu'est devenue la Ve République et notamment sur ce que l'on appelle le pouvoir parlementaire ainsi le système électoral permettant à l'apprenti dictateur de se saisir pour les mettre à son service de toutes les formes de démocratie représentative.

Chacun ayant quelque bon sens ne pourra que partager son jugement. Le problème majeur du système politique actuel est la concentration du pouvoir dans les mains d'un seul homme. Depuis De Gaulle, il avait été admis que le chef de l'État incarnait la nation. Mais ceci ne doit pas signifier qu'un président élu de justesse puisse concentrer la quasi totalité des pouvoirs. On ne peut alors espérer qu'il puisse bénéficier de la confiance de la totalité des Français pendant cinq ans, sans aucun autre lieu de délibération et de décision. Pour Guillaume Larrivé, ceci explique l'apparition de voies de contestation ailleurs que dans la sphère politique. Les Gilets Jaunes en sont aujourd'hui l'incarnation la plus visible, mais il y en aura d'autres.

Il critique également le mode de fonctionnement de l'Assemblée Nationale que la majorité électorale au service d'Emmanuel Macron a transformé en une chambre d'enregistrement des volontés du Prince. Il reconnaît d'ailleurs que ce système avait commencé à fonctionner sous Jacques Chirac, avec le soutien de beaucoup ceux qui se veulent aujourd'hui opposants à Macron.

Malheureusement le livre ne donne pas beaucoup d'éclairages sur la façon selon laquelle devrait fonctionner le système politique dans le cas plus que probable du remplacement de la majorité actuelle par une majorité issue de l'opposition, et notamment d'une majorité issue du parti Les Républicains. On peut penser que par ce livre Guillaume Larrivé veut se positionner comme futur chef de cette majorité. Les candidats de valeur, on doit le reconnaître, ne sont guère nombreux actuellement .

Notre point de vue

Nous devons, en essayant de mieux comprendre la façon dont un Emmanuel Macron a réussi à prendre le pouvoir, regretter que Guillaume Larrivé ne cherche pas à expliquer en profondeur ce phénomène. Nous avons plusieurs fois ici rappelé l'hypothèse formulée par la plupart des analystes politiques s'efforçant à un regard géostratégique. Emmanuel Macron a été suscité et financé, avant et pendant sa campagne, par les multinationales financières ayant donné partout en Occident le pouvoir aux quelques 5% d'ultra-riches dominant cette partie du monde.

Il n'y a aucune raison de penser que des opposants à Macron, susceptibles de le remplacer, puissent le faire sans l'accord et le soutien de ces multinationales américaines. Qu'ils le veuillent ou non, ils seront obligés de s'y soumettre. Ils seront obligés aussi de défendre l'engagement de la France dans le complexe militaro-industriel américain, en lui refusant toute capacité de faire apparaître en Europe une majorité d'Etats se voulant indépendants, tant à l'égard du Brics que des Etats-Unis.

On peut craindre qu'un Guillaume Larrivé ou un de ses homologues, s'ils accédaient au pouvoir en France, puissent se comporter de façon différente.

Ajoutons sans donner de nom que les chefs actuels des Républicains ne suscitent pas une forte envie de les voir remplacer Emmanuel Macron.

On problems of European Sovereignty

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On problems of European Sovereignty

Ex: http://www.geopolitica.ru

The current situation in Europe is nothing extraordinary. It was even predicted. Moreover, several times forecasts were made by people who had opposing views on the political system in this part of the world. The only difference is that some people considered the creation of the EU to be a systemic error, while others reckoned it to be only an intermediate step in the further disintegration of nation-states and the creation of global civil society. These two points of view are now manifesting themselves in the European crisis, and just what the point of geopolitical bifurcation will be largely depends on the further developments of events. 

Let us consider these two cases with specific examples. For comparison, we will borrow the ideas expressed in two works with similar titles: The Breakdown of Nations and The Breaking of Nations are going to be considered. The first was published in 1957, and the second appeared in 2003. The first work was written by a lawyer, economist and political scientist of Austrian origin, Leopold Kohr, who held the position of Professor of Economics and Public Administration at the University of Puerto Rico for about 20 years. He was also inspired by the Small is Beautiful movement. Kohr called himself a philosophical anarchist, although he never advocated anti-state activities. He was an opponent of large projects, including European integration. In 1941, Leopold Kohr predicted not only the fallacy of creating a supranational system in Europe, but also the collapse of the Soviet Union. Even back during World War II, he analyzed the balance of ethnic groups and came to the conclusion that both the Nazi and Soviet regimes were doomed. As history has shown, his analysis has turned out to be accurate even though few scholars have turned to his theoretical principles.

Forgotten prophet

Kohr’s approach to the Swiss Confederation is quite concise: it is not a confederation of ethnic and linguistic groups, but a confederation of regions. As he wrote in his work “Disunion Now: A Plea for a Society based upon Small Autonomous Units”:       

In fact the basis of the existence of Switzerland and the principle of living together of various national groups is not the federation of her three nationalities but the federation of her 22 states, which represent a division of her nationalities and thus create the essential precondition for any democratic federation: the physical balance of the participants, the approximate equality of numbers. The greatness of the Swiss idea, therefore, is the smallness of its cells from which it derives its guarantees. People who argue for a union of nations in Europe because they believe that this kind of union has been realized and thus proved its practicability in Switzerland, have never based their wonderful schemes on the principle of cantonal or small-state sovereignty. The national idea has so much troubled the minds of the political thinkers, in contrast, the notion of the state is so much more flexible, adaptable and multipliable than that of the nation, that it has most completely gone out of use. For virtue has been seen only in great and greater while smaller entities have been thought and taught to be the source of all mischief and evil. We have been educated in the worship of the bulk, of the universal, of the colossal, and have come away from the minuscule, the completeness and universality on the smallest scale - the individual, which is the protoplasm of all social life. We have learned to praise the unification of France, Britain, Italy and Germany in the belief that they would give birth to a unified humanity. But they created only Great Powers.

Leopold Kohr upholds the principle of sovereignty for the smallest, not the largest state subject, or Kleinstaaterei, as the Germans say. He says that no one knows what the term “mankind” really means or why we should even die for it. Unionism and colossalism would not result in anything good. Moreover, Unionism is just another expression of totalitarianism. It is a one-party system transplanted into the international sphere. Kohr writes:

Not only history but also our own experience has taught us that true democracy in Europe can only be achieved in little states. Only there the individual can retain his place and dignity. And if democracy is a worthwhile idea, we have to create again the conditions for its development, the small state, and give the glory of sovereignty (instead of curtailing an institution from which no one wants to depart) to the smallest community and to as many people as possible. It will be easy to unite small states under one continental federal system and thus also satisfy, secondarily, those who want to live on universal terms. Such a Europe is like a fertile inspiration and a grandiose picture, although not a modern one which you paint in one dull line. It will be like a mosaic with fascinating variations and diversity, but also with the harmony of the organic and living whole.[1]

But this is practically the very idea of a Eurasian confederation, merely expressed in other words!

In his most famous book, The Breakdown of Nations, Kohr offers philosophical, political, cultural, economic, and administrative arguments in favor of small state actors. In the section entitled “The Physics of Politics: The Philosophic Argument”, he says:

This is no accident, for smallness is not only a convenience. It is the design of God. The entire universe is built on it. We live in a micro-cosmos, not in a macrocosmos. Perfection has been granted only to the little. Only in the direction of the minuscule do we ever come to an end, to a finite, a boundary, where we can conceive the ultimate mystery of existence. In the direction of the colossal we arrive nowhere. We may add and multiply, and produce increasingly vaster figures and substances, but never an end, as there is nothing that can not always again be doubled, though doubling in the physical sense soon means collapse, disintegration, catastrophe. There is an invisible barrier to size beyond which matter can not accumulate. Only non-existing mathematical shadows can penetrate further. Division, on the other hand, brings us eventually to the existing, though unseen, ultimate substance of all things, to particles which defy any further division. They are the only substances which creation has endowed with unity. They alone are indivisible, indestructible, eternal. Lucretius has called these the first bodies or primal particles and, in an unsurpassed piece of reasoning, has argued in the Nature of Things.

Although at first glance it seems that Leopold Kohr is appealing to Democritus’ idea of atomicity and the individual (which, in a sense, can be translated into the practice of liberalism and multiculturalism), this is not the case. Unfortunately for many anarchists who are nihilistic materialist (especially followers of Peter Kropotkin, who tried to provide scientific examples of anarchy), Leopold Kohr always spoke of God and His will as necessary to try to understand from the perspective of state organization:

There are two ways by which equilibrium and order can be achieved. One is by means of a stable and the other by means of a mobile balance. When in their proper element, both are self-regulatory. The stable balance is the balance of the stagnant and the huge. It creates equilibrium by bringing two objects into a fixed and unchanging relationship with each other such as a house with its ground, or a mountain with its plain. Instead of creating harmony, it moulds its diverse parts into unity. Being the balance of the rigid and fixed, it could be conceived as a universal principle only if the universe were still, non-moving, lifeless. Then the existence of only a few large bodies would make sense and, for that matter, even the existence of a single one. But in the bottomless vastness of the abyss of creation, it could be maintained only by the ever-conscious will of God Himself who, in order to prevent it from dropping into nowhere, would have to do nothing less than hold it perpetually in His hands. Since this was obviously not His intent, He created instead a moving, breathing, and dynamic universe, maintained in order not by unity but harmony, and based not on the stable balance of the dead, but the mobile balance of the living. In contrast to the stable balance, this balance is self-regulatory not because of the fixity of its relationships but because of the coexistence of countless mobile little parts of which no one is ever allowed to accumulate enough mass to disturb the harmony of the whole.[2]

kohr_0.jpgKohr connects the political system to the idea of internal democracy which relies on the community: “A small state in its inner nature is democratic. The rulers of small states could be considered as neighbors of citizens...”

Although Kohr’s ideas are not quoted widely, the example of Switzerland could serve as proof of his ideas’ validity. Furthermore, it may be added that the majority of today's nation-states of Europe are also in need of being ‘defragmented' to completely eradicate the bourgeois spirit and erroneous bases of nationalism which in the Enlightenment intensely destroyed the traditions and cultures of the peoples of Europe, imposing bureaucracy in their place.

The EU against sovereignty

 It should be noted that the destruction of the EU could have not only a positive, but a negative significance if this question is examined in terms of the classical notion of sovereignty. As mentioned above, the author of the second book bearing a similar title, The Breaking of Nations: Order and Chaos in the Twenty-First Century, is the British diplomat and strategist Robert Cooper. At the time that his work appeared in 2003, he served as Director General for External and Political-Military Affairs at the General Secretariat of the EU Council.

Despite the identical titles, the ideas and approaches in these two works are completely different. If Kohr proposes to strengthen sovereignty from the bottom, then Cooper, on the contrary, believes that sovereignty should be completely destroyed. "The sovereignty of the post-modern state is the right to a place at the negotiating table”,[3] he says.

Much of his work is contradictory. For example, he states that “Liberalism and nationalism can go together today just as they did for 18th and 19th century states emerging from one or another form of imperial rule”[4]. But why is this possible? For permanently destroying national culture or manipulating movements and parties that appeal to national identity? Cooper seems to have both in mind.

 In the second part, he declares that “most people are subjugated by ideas rather than by force”[5], but later in the same chapter states that “European institutions strengthen international cooperation by strengthening sovereignty...the EU security of public order agreement provides for police action in other countries”. Where is the rule of law and ideas if "member-states of the EU have lost the exclusive right to the adoption of laws”?[6]

cooper_0.jpgHe speaks fearfully of Islam which could become the basis for a new imperialism, and he mentions the Pacific region where the question of a union could also be raised. Both of these, according to Cooper, are a threat not only to Western interests, but ultimately the West itself.

Consequently, Cooper defends the ideas of Western hegemony undergoing transformation into something new. For him, the post-modern state is the quintessential idea of liberalism which has hitherto opposed any forms of collective identity, be it class, national, race, or state. Cooper asserts that Communism and Fascism were attempts to contain the effects of the modernization of society caused by the ideas of the Enlightenment and the technological innovations of the Industrial Revolution[7]. Hence his certainty that all industrial and post-industrial countries have potential for post-modernity.

 In the end, he reveals his cards and confirms the need to celebrate the individual: “Chaos is tamed by empire; empires are broken up by nationalism; nationalism gives way, we hope, to internationalism. At the end of the process is the freedom of the individual[8]. On the same page, he clarifies that he has in mind the open society which is in fact identical to post-modernity. In other words, this is practically the same thing that George Soros has spoken of and tried to realize in practice through various projects.

In addition, Cooper confesses on US interests and the difference between American and European perceptions of reality: “European countries are based on nationality and history. History is nonsense for Americans. They aim not to colonize space, but colonize time, in other words, the future space[9]. This colonization has been successfully implemented in Western Europe through a system of political, economic, and military dependence on Washington: “The American plan consisted in developing a global community of open markets and international institutions in which the United States would play a leading role...In general, the United States has managed to achieve the stated goals through the Marshall Plan, the creation of the European Union and international financial institutions, particularly the IMF and the World Bank[10]. Note the phrase "the creation of the European Union". Did European countries, starting with the Coal and Steel Community, understand that the Americans were behind all of this? Certainly some of the actors must have benefited from such an association, but for just how long?

The fragility of the European Union has already manifested itself in Brexit, its inability to cope with the migrant problem and terrorist attacks, as well as some of its countries’ dependence on the dictates of financial commissioners. What does Robert Cooper offer as an immediate political agenda? “In politics it is necessary to restrain manifestations of the pre-modern or foreign; interests can be reconciled with the modern state, but lasting peace can only come with the confluence of postmodern identities[11], he writes. For the whole EU, this means a continuation of the erosion of the cultural code of all peoples and countries. As a result, a new type of Homo Politicus should appear. But this is only in theory. In reality, a weak identity will be pushed by stronger ones which are now represented by the masses of migrants who almost always position themselves as the bearers of Islam and show little respect for indigenous Europeans.

Perhaps such external aggression could help the peoples of Europe rethink their role in world history and try to reestablish their old identity and sovereignty as much as possible in present circumstances.


[1] Leopold Kohr. Disunion Now. A Plea for a Society based upon Small Autonomous Units. The Commonweal, September 26, 1941 http://www.panarchy.org/kohr/1941.eng.html

[3] Robert Cooper. The Breaking of Nations: Order and Chaos in the Twenty-First Century. P. 62.

[4] Ibidem. P. 29.

[5] Ibidem. P. 40.

[6] Ibidem. P. 61.

[7] Ibidem. P. 70.

[8] Ibidem. P. 98.

[9] Ibidem. P. 65.

[10] Ibidem. P. 161.

[11] Ibidem. P. 178.

Translated from Russian by Jafe Arnold.

dimanche, 27 janvier 2019

L’essai prémonitoire sur les « Gilets jaunes »

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L’essai prémonitoire sur les « Gilets jaunes »

par Georges FELTIN-TRACOL

Certains livres anticipent l’actualité dès leur parution. Publié en septembre 2018, le nouvel essai du géographe Christophe Guilluy a pris une résonance particulière avec l’action politico-sociale inédite des « Gilets jaunes ». Son titre en anglais se rapporte aux propos tenus dans le magazine Woman’s Own du 31 octobre 1987 par le Premier ministre britannique, la détestable conservatrice-libérale atlantiste et cosmopolite Margaret Thatcher pour qui « la société, ça n’existe pas ». S’ils ont été surpris par une forte et soudaine mobilisation facilitée par un usage accru des réseaux sociaux, les lecteurs attentifs de ses précédents ouvrages (1) savaient que les « populations périphériques » de la « tierce France », délaissée des aires métropolitaines mondialisées et des banlieues de l’immigration elles aussi globalisées, allaient tôt ou tard dénoncer cet abandon programmé, un ethnocide doux. Sans généraliser, on ne peut que relever le caractère européen et fortement féminin des classes moyennes inférieures et intermédiaires occupent les ronds-points, filtrent la circulation et rendent gratuit le péage d’autoroute.

Christophe Guilluy a ainsi le privilège rare de voir ses analyses souvent contestées par le microcosme universitaire hors sol et rance confirmées par la crise des « Gilets jaunes » (2). Il remarque que « pour la première fois dans l’histoire économique occidentale, les catégories modestes ne vivent plus là où se créent l’emploi et la richesse et, surtout, ne pourront plus y vivre. […] Désormais, les milieux modestes résideront majoritairement toujours plus à l’écart de métropoles qui, inversement, attireront toujours plus les nouvelles classes supérieures (pp. 28 – 29) ».

Terminée la démocratie !

La juste colère des « Gilets jaunes » n’est que la réplique hexagonale d’un mécontentement plus large déjà exprimé en Grande-Bretagne par le Brexit, aux États-Unis par l’élection surprise de Donald Trump, en Italie par l’arrivée d’un triumvirat gouvernemental « Jaune – Vert », en Allemagne par l’ascension rapide de l’AfD et même en Espagne par l’irruption dans le jeu politique de nouvelles forces politiques, Podemos, Ciudadanos et maintenant Vox. Tous ces bouleversements qui n’en sont qu’à leurs débuts annoncent « l’émergence de nouveaux continents, des continents populaires et périphériques, ceux de l’ancienne classe moyenne occidentale (p. 34) ». Cet avis perturbe les tenants d’un âge obsolète qui assiste à la « disparition progressive de la classe moyenne occidentale et des vieux partis de gauche et de droite qui la représentaient (p. 42) ».

Or cette réalité à la fois politique, sociologique et territoriale n’est toujours pas acceptée par les laquais de l’« hyper-élite (p. 40) ». Ils persévèrent à déverser via des médiats serviles une « pensée positive (p. 37) » experte, bureaucratique et indigeste. Ce mode de réflexion superficielle profite largement de « l’infantilisation des sociétés occidentales désormais incapables d’assumer et même de penser les nouvelles conflictualités sociales et culturelles (pp. 36 – 37) ». Plutôt de sensibilité républicaine à la Jean-Pierre Chevènement, Christophe Guilluy rejoint ici les derniers ouvrages de la philosophe belge Chantal Mouffe (3). Il va même plus loin qu’elle en voyant dans « le multiculturalisme […] une idéologie faible qui divise et fragilise (p. 91) ». L’échec multiculturel profite aux communautarismes que l’auteur condamne aussi. Dans une veine très IIIe République, il ne comprend pas que tous les communautarismes ne se valent pas. Christophe Guilluy reste un indécrottable nostalgique de l’assimilation. Légitime, le communautarisme albo-européen s’impose dorénavant comme une nécessité impérative. Les communautarismes musulman et/ou africain représentent pour leur part des vecteurs indispensables pour l’inévitable réémigration de leurs membres vers la terre de leurs ancêtres.

nosocietyCG.jpgIl montre toute sa sévérité envers « l’expertise d’un monde médiatico-universitaire (le plus souvent) issu du monde d’en haut et (toujours) porté par un profond mépris de classe (p. 149) ». Il critique volontiers un « antifascisme d’opérette [qui] ne suffit plus au monde d’en haut pour imposer ses représentations dans l’opinion (p. 114) ». Il se moque aussi de la doxa dominante qui met en exergue « l’existence de quartiers pauvres ou de ghettos à l’intérieur des métropoles et la crise de quelques grandes villes pour minimiser la dynamique globale d’embourgeoisement et de citadellisation des métropoles (p. 115) ». Il s’agit pour les médiats institutionnels de valoriser à la fois la « France d’en-haut » et la « France des “ zones populaires sensibles ” » dans un antagonisme factice qui présente le double avantage d’écarter des schémas de représentation convenue la « France périphérique » largement majoritaire et de polariser autour de quelques oppositions binaires formatées une population sciemment mise à cran : modèle occidental – cosmopolite de consommation de masse à crédit contre « péril » islamiste aujourd’hui, menace chinoise (ou russe ou bordure) demain.

Mondialisme régionalisé

La « citadellisation des métropoles » se manifeste de surcroît par le regain indépendantiste de certaines régions – patries charnelles d’Europe. Défenseur de l’État-nation, il perçoit les indépendantismes régionaux sous un angle original. « Plus qu’un renouveau du nationalisme, c’est d’abord la sécession des bourgeoisies qui porte en germe la balkanisation des pays développés (p. 132). » Ce phénomène ne se limite pas à la Flandre, à l’Écosse ou à la Catalogne. Les grandes métropoles telles Paris et Londres rêvent de s’émanciper de la tutelle étatique centrale. « La nouvelle bourgeoisie proposera demain la création de cités-États au nom du Bien et de l’ouverture, ce qui lui permettra de s’éloigner définitivement de la plèbe (p. 132). » Anne Hidalgo et Sadiq Khan oublient que toute cité-État n’est viable qu’à la condition de disposer d’un arrière-pays utile, sinon leur indépendance se révélera fictive…

Christophe Guilluy a bien cerné ce nouveau « nationalisme » propagé par certains régionalismes nantis et encouragé par le mondialisme. Ce néo-nationalisme ouvert, inclusif et progressiste provient de « l’alliage idéologique du libéralisme économique et du libéralisme sociétal. […] Les classes dominantes utilisent ici un sentiment nationaliste réel pour imposer un modèle néolibéral qui in fine desservira les classes populaires en Espagne mais aussi en Catalogne (p. 134) ». L’auteur oublie cependant que cette combinaison délétère n’accompagne pas que les aspirations stato-régionales; il infecte aussi bien la structure européenne que l’État-nation lui-même. Ce dernier agit de plus en plus en auxiliaire zélé et impitoyable du désordre ultra-libéral mondial. Loin d’exaucer les vœux pieux des libertariens et des autres néo-libéraux, l’État se désengage du jeu économique et social au profit du marché omnipotent pour mieux envahir le domaine privé, la vie intime, voire de la sexualité (pénalisation des clients de prostituées) de ses administrés. L’intrusion incessante dans la vie des familles (interdiction de la fessée aux enfants), des couples (pénalisation du soi-disant « viol conjugal ») et des particuliers (surveillance de leurs comptes en banque au nom de la lutte anti-terroriste) démontre que la structure étatique redéfinit ses missions et ses priorités. La crise des « Gilets jaunes » lui a montré de réelles faiblesses qu’il va combler au plus tôt. Fort de cette expérience inédite et de la résolution (provisoire ?) de la crise, il empêchera la prochaine fois toute nouvelle contestation en frappant bien plus en amont : blocage des comptes Facebook, limitation du droit de manifester au nom de la sécurité, arrestations préventives… Ces mesures répressives n’affecteront que les conséquences, nullement les causes.

Le renforcement sécuritaire des États occidentaux à l’essor foudroyant d’une « société relative (p. 160) ». L’éclatement de la société est maintenant pris en compte par « la classe politique [qui] ne s’adresse plus à un tout mais à des parts de marché (p. 160) », d’où le développement exponentiel des exigences minoritaires ethno-raciales, sexuelles, religieuses, et bientôt alimentaires (vegans, coprophilie, anthropophagie…), souvent acceptées par des gouvernements minables d’intérêts immédiats. En revanche, quand la majorité sociologique revendique plus de justice sociale et fiscale, elle n’a pour réponse que la répression policière, le dénigrement médiatique et le harcèlement judiciaire. Christophe Guilluy prévient que cette société relative vire en une « société paranoïaque (p. 168) » dans laquelle « arme de représentation et de revendication des minorités, la victimisation est en train de devenir la norme de sociétés relatives, y compris de la population majoritaire et blanche (pp. 169 – 170) ».

Demain tous sous surveillance ?

L’auteur s’aveugle toutefois sur cette mue liberticide. « Sauf à militariser la coercition, écrit-il optimiste, la classe politique ne pourra pas compter longtemps sur le monde médiatique ou académique pour canaliser le monde d’en bas (p. 172). » Cette coercition existe déjà de façon implicite; elle rend chaque jour plus tangible la « société sous surveillance globale » (4). Celle-ci s’épanouit en pleine jacquerie post-moderne jaune. Christophe Guilluy appréhende par ailleurs la principale motivation sous-jacente de la colère des « Gilets jaunes », à savoir « la combinaison d’une double insécurité : sociale (liée aux effets du modèle économique) et culturelles (liée à l’émergence de la société multiculturelle) (p. 26) ». Il en déduit une grille d’interprétation pertinente :

– la droite bourgeoise conservatrice qui vote François Fillon, et les indépendantistes catalans, flamands, basques, écossais subissent pour des raisons différents la seule insécurité culturelle;

– les électeurs de La France insoumise pâtissent de l’insécurité sociale, mais se félicitent pour la plus grande majorité de l’accueil continu des migrants,

– les fans d’Emmanuel Macron ignorent ces deux insécurités et préfèrent se complaire dans une « France d’après » selon le slogan grotesque du temps du calamiteux Sarközy,

– seuls les électeurs de Marie Le Pen, voire de Nicolas Dupont-Aignan (et pour des raisons là aussi très différentes, des nationalistes corses), cumulent les deux insécurités, ce qui en font des porteurs de revendications potentiellement explosives.

Cette dernière catégorie ne peut former à lui tout seul un nouveau « bloc hégémonique ». « Pas de mouvement de masse, pas de révolution sans alliance de classe (p. 165). » La petite bourgeoisie provinciale (et francilienne) n’a pas rallié le « peuple périphérique » et reste sur une réserve naturelle. Dans l’ensemble, hormis bien sûr de notables exceptions, ceux qui défilaient avec La Manif pour Tous n’ont pas de gilet jaune. Et ceux qui portent des gilets jaunes ne participaient pas à la contestation contre la loi Taubira. Seuls quelques « Gilets jaunes » bretons avaient eu quelques années auparavant un bonnet rouge sur la tête…

Bref, la révolution n’est pas pour ce soir, ni pour demain matin, surtout quand elle est par avance préemptée par Emmanuel Macron et ses clones politiques luxembourgeois et canadien. Dès 1974, le philosophe catholique belge Marcel De Corte s’inquiétait de l’avènement d’une dissociété (5). Avec No Society, Christophe Guilluy confirme que la « dissociété », cette termitière humaine, est bien là !

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Parmi les plus récents, mentionnons Fractures françaises, François Bourin, 2010; La France périphérique, Flammarion, 2015; Le Crépuscule de la France d’en haut, Flammarion, 2016.

2 : En parallèle aux travaux socio-géographiques de Christophes Guilluy, des journalistes sont partis à la découverte de cette « France périphérique ». Signalons Florence Aubenas, Le Quai de Ouistreham, Éditions de l’Olivier, 2010; Aymeric Patricot, Les Petits Blancs. Un voyage dans la France d’en bas, Éditions Plein jour, 2013; Gérald Andrieu, Le peuple de la frontière. 2 000 km de marche à la rencontre des Français qui n’attendaient pas Macron, Éditions du Cerf, 2017; Anne Nivat, Dans quelle France on vit, Fayard, 2017.

3 : cf. Chantal Mouffe, L’illusion du consensus, Albin Michel, 2016; idem, Pour un populisme de gauche, Albin Michel, 2018. Voir aussi Chantal Mouffe et Íñigo Errejón, Construire un peuple. Pour une radicalisation de la démocratie, préface de Gaël Brustier, Éditions du Cerf, 2017.

4 : cf. Georges Feltin-Tracol, En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide, Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, 2014.

5 : Marcel De Corte, De la dissociété, Éditions Remi Perrin, 2002.

• Christophe Guilluy, No Society. La fin de la classe moyenne occidentale, Flammarion, 2018, 242 p., 18 €.

samedi, 26 janvier 2019

Presseschau Januar 2019

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Presseschau

Januar 2019

AUßENPOLITISCHES

 

Gefahr einer Eskalation

OSZE warnt vor Nationalismus in Europa

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/osze-warnt-vor-nationalismus-in-europa/

 

Spaniens ultrarechte Partei Vox zieht ins Regionalparlament von Andalusien ein https://www.gmx.net/magazine/politik/spaniens-ultrarechte-partei-vox-regionalparlament-andalusien-33447198

 

Vox-Partei in Spanien

Der Aufstieg der Rechtsextremen

https://www.tagesschau.de/ausland/spanien-vox-101.html

 

Frankreich in Aufruhr

Europas Held ohne Volk

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/europas-held-ohne-volk/

 

„Gelbwesten“

Über 700 Schüler bei Protesten in Frankreich festgenommen https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/ueber-700-schueler-bei-protesten-in-frankreich-festgenommen/

 

Gelbe Westen – Alain de Benoist im Gespräch

https://sezession.de/59957/gelbe-westen-alain-de-benoist-im-gespraech

 

Zusagen an Gelbwesten: Günther Oettinger fordert Defizitverfahren gegen Frankreich Weil Emmanuel Macron den Gelbwesten Zusagen in Milliardenhöhe gemacht hat, wird sich Frankreich höher verschulden. Der EU-Haushaltskommissar will das nicht hinnehmen.

https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-12/zusagen-gelbwesten-frankreich-guenther-oettinger-defizitverfahren-neuverschuldung

 

(Einige Tage später...)

Oettinger: Höhere französische Schulden einmalig tolerieren Frankreichs Präsident Emmanuel Macron erhält für seine milliardenschweren Sozialmaßnahmen erneut Rückhalt aus der EU. «Wir haben den französischen Etat vor einigen Wochen geprüft und werden jetzt nicht erneut in Prüfung gehen», sagte EU-Haushaltskommissar Günther Oettinger den Zeitungen der Funke-Mediengruppe. Sollte Frankreich an seiner Reformpolitik festhalten, «werden wir eine Staatsverschuldung, die höher liegt als drei Prozent, als einmalige Ausnahme tolerieren». Macron hatte wegen der «Gelbwesten»-Krise den «sozialen und wirtschaftlichen Notstand ausgerufen».

https://www.stern.de/panorama/oettinger--hoehere-franzoesische-schulden-einmalig-tolerieren-8506872.html

 

(Zu Macron und dem Migrationspakt)

Sonntagsheld (88) – General-Streik

https://sezession.de/60006/sonntagsheld-88-general-streik

 

29-Jähriger auf der Flucht

Die Jagd nach dem Täter von Straßburg

https://www.welt.de/politik/ausland/article185382336/Zwei-Tote-in-Strassburg-auf-Weihnachtsmarkt-Die-Jagd-nach-dem-fluechtigen-Taeter.html

 

Straßburg-Attentäter von Polizei erschossen

https://www.br.de/nachrichten/deutschland-welt/strassburg-attentaeter-von-polizei-erschossen,RC91YGd

 

Anschlag von Straßburg

Der Terror ist eingeschleppt

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-terro...

 

Wegen Streits um UN-Migrationspakt

Belgische Regierung in Turbulenzen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/belgische-regierung-wackelt/

 

Brüssel: Ausschreitungen bei Demonstration gegen UN-Migrationspakt https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-12/bruessel-demonstration-protest-un-migrationspakt

 

Vor Brexit-Abstimmung

Tausende Briten schließen sich Demo von Rechtsextremen an http://www.spiegel.de/politik/ausland/london-tausende-protestieren-mit-rechtsextremen-fuer-den-brexit-a-1242784.html

 

Briten im Endzeitmodus

Prepper rüsten sich für den Brexit

https://www.n-tv.de/panorama/Prepper-ruesten-sich-fuer-den-Brexit-article20737519.html

 

3500 Soldaten in Wartestellung

Britische Armee wappnet sich für Chaos-Brexit

https://www.n-tv.de/politik/Britische-Armee-wappnet-sich-fuer-Chaos-Brexit-article20779576.html

 

Bis 2030

EU verschärft CO2-Grenzwerte für Neuwagen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/eu-verschaerft-co2-grenzwerte-fuer-neuwagen/

 

Guerilla-Urbanisten aus der Zarenstadt

Junge Aktivisten wollen den Bürgern von St. Petersburg zeigen, wie sie urbanen Raum zurückerobern können. Dadurch möchten sie in der breiten Bevölkerung für politisches und demokratisches Bewusstsein sorgen

https://www.fluter.de/politischer-aktivismus-in-russland

 

Stellungname des Außenministeriums

Israel setzt Boykott von FPÖ-Ministern fort

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/israel-setzt-fpoe-boykott-fort/

 

China: Die Welt des Xi Jinping | Doku | ARTE

https://www.youtube.com/watch?v=o4BA_6RROJ8

 

Amerikanische Lektionen I – Wahlsiege und Machtstrukturen https://sezession.de/59981/amerikanische-lektionen-i-wahlsiege-und-machtstrukturen

 

Fiasko um Mauerfinanzierung

US-Shutdown tritt in Kraft

https://www.n-tv.de/politik/US-Shutdown-tritt-in-Kraft-article20785729.html

 

(Nächste Verunglimpfungsakion)

Neue Amphibienart nach Trump benannt – als Kritik an dessen Klimapolitik https://www.watson.ch/international/usa/581868632-neue-amphibienart-nach-trump-benannt-als-kritik-an-dessen-klimapolitik

 

(Billy Six)

Südamerika

Deutscher Reporter in Venezuela verhaftet

http://www.spiegel.de/politik/ausland/venezuela-deutscher-reporter-billy-six-in-venezuela-verhaftet-a-1244013.html

 

Freiheit für Billy Six!

Knastweihnacht in Caracas

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/knastweihnacht-in-caracas/

 

Exodus aus Venezuela – die nächste Völkerwanderung!

https://www.youtube.com/watch?v=TaeBIppXr2M

 

Die Krise in Venezuela zeigt, dass Lateinamerika sich nicht länger vor der Geschichte verstecken kann

https://www.nzz.ch/meinung/die-krise-in-venezuela-zeigt-dass-lateinamerika-sich-nicht-laenger-vor-der-geschichte-verstecken-kann-ld.1425093

 

Europas und Nordamerikas Linke schweigt

Venezuela – Ein reiches Land, vom Sozialismus ruiniert https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/aus-aller-welt/venezuela-ein-reiches-land-vom-sozialismus-ruiniert/

 

Mexikos linker Präsident wird Liebling der Märkte https://www.heise.de/tp/features/Mexikos-linker-Praesident-wird-Liebling-der-Maerkte-4255855.html

 

Kuba, real und nicht geschönt

Polizeistaat Kuba: Verhör in Havanna

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/aus-aller-welt/polizeistaat-kuba-verhoer-in-havanna/

 

Proteste in Haiti gegen Korruption

https://www.bote.ch/nachrichten/international/proteste-in-haiti-gegen-korruption;art46446,1132483

 

AfD-Politiker Petr Bystron

„Ich will auf die Situation der weißen Farmer in Südafrika aufmerksam machen“ https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/ich-will-auf-die-situation-der-weissen-farmer-in-suedafrika-aufmerksam-machen/

 

Afrika hat genug von seinen Helfern

https://www.achgut.com/artikel/afrika_hat_genug_von_seinen_helfern

 

Hat Madagaskar noch eine Chance?

Von Volker Seitz

https://www.achgut.com/artikel/hat_madagaskar_noch_eine_chance

 

Südsudan will neue Hauptstadt : Ein kapitaler Plan https://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/menschen/suedsudan-will-neue-hauptstadt-ein-kapitaler-plan-15927995.html

 

Terror an den Pyramiden

Tote bei Anschlag auf Touristenbus in Ägypten

https://www.t-online.de/nachrichten/ausland/id_85008988/aegypten-zwei-tote-bei-anschlag-auf-touristenbus-nahe-pyramiden.html

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

(Psychologie der herrschenden Generation)

„Die Wiedergutmacher“

Psychosen im gefühlsgeleiteten Hippiestaat

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/literatur/2018/psychosen-im-gefuehlsgeleiteten-hippiestaat/

 

„Wir schaffen das“ oder deutlicher: „Deutschland schafft sich ab“

https://www.goldseiten.de/artikel/398592--Wir-schaffen-da...

 

Wirtschaftsentwicklung 2019 – Die deutsche Lust am Niedergang

https://www.cicero.de/wirtschaft/wirtschaftsentwicklung-2...

 

Auf dem Gipfel deutscher Schizophrenie

von Markus Vahlefeld

https://www.achgut.com/artikel/auf_dem_gipfel_deutscher_schizophrenie

 

Union ganz vorne

Das sind die größten Partei-Spenden 2018

https://www.abendzeitung-muenchen.de/inhalt.union-ganz-vorne-das-sind-die-groessten-partei-spenden-2018.d4c0239d-fad5-4813-a4cd-ccf240f8f8bd.html

 

Zur Wahl von Kramp-Karrenbauer zur CDU-Vorsitzenden Weitermerkeln

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/weitermerkeln/

 

Susi Neumann

„Von der SPD kann man nix mehr erwarten“- Ex-Putzfrau verkündet Austritt aus Partei https://www.focus.de/politik/deutschland/susi-neumann-von-der-spd-kann-man-nix-mehr-erwarten-ex-putzfrau-verkuendet-austritt-aus-partei_id_10022261.html

 

Abrechnung mit „Schlipsträgern“

Ex-Putzfrau Susanne Neumann tritt aus SPD aus

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/spd-ex-putzfrau-susanne-neumann-tritt-aus-der-partei-aus-a-1242056.html

 

SPD startet neues Ausschlussverfahren gegen Thilo Sarrazin https://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/spd-vorstand-spd-startet-neues-ausschlussverfahren-gegen-thilo-sarrazin/23769112.html?ticket=ST-86803-mnjw5ygFrGsMxqFhyyTi-ap4

 

Internationaler Tag

Bundesregierung: Geistig Behinderte sollen wählen dürfen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesregierung-geistig-behinderte-sollen-waehlen-duerfen/

 

Nach Terrroranschlag auf Berliner Weihnachtsmarkt: LKW-Besitzer zürnt über Berlin https://web.de/magazine/panorama/terrroranschlag-berliner-weihnachtsmarkt-lkw-besitzer-zuernt-berlin-33470462

 

Terroranschlag auf Berliner Weihnachtsmarkt

Zwei Jahre danach – und das Staatsversagen geht weiter von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/zwei-jahre-danach-und-das-staatsversagen-geht-weiter/

 

„Egal woran Sie glauben“

Integrationsbeauftragte verschickt weihnachtslose Weihnachtsgrüße https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/integrationsbeauftragte-verschickt-weihnachtslose-weihnachtsgruesse/

 

Flüchtlingskrise 2015

Bundesverfassungsgericht schmettert AfD-Klagen zur Asylpolitik ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesv...

 

Streit um das Amt der Bundestagsvizepräsidentin

Schäbiges Verhalten der Altparteien

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/debatte/2018/schaebiges-verhalten-der-altparteien/

 

Schleswig-Holstein

Kieler AfD-Landtagsfraktion schließt Sayn-Wittgenstein aus https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kieler-afd-landtagsfraktion-schliesst-sayn-wittgenstein-aus/

 

Eklat in Stuttgarter Landtag

Polizei begleitetet AfD-Politiker aus Plenum

https://www.n-tv.de/politik/Polizei-begleitetet-AfD-Politiker-aus-Plenum-article20770134.html

 

Landtagspräsidentin Muhterem Aras

„Aggression der AfD-Fraktion nimmt zu“

https://www.stuttgarter-zeitung.de/inhalt.landtagspraesidentin-muhterem-aras-aggression-der-afd-fraktion-nimmt-zu.97d09ba9-04a3-46aa-b071-a4c64265d920.html

 

Stuttgart

Landtagspräsidentin sieht „höchste Eskalationsstufe“ mit der AfD https://www.welt.de/politik/deutschland/article185574044/Stuttgart-Landtagspraesidentin-sieht-hoechste-Eskalationsstufe-mit-der-AfD.html

 

70 Jahre FDP

Die „nationalen“ und „rechten“ Wurzeln vergessen von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-nationalen-und-rechten-wurzeln-vergessen/

 

Nicht der letzte Akt

Deutschlands halber Ausstieg aus der Kohle

Mit einem Staatsakt hat sich Deutschland am Freitag von der Steinkohle verabschiedet. Schauplatz war das Bergwerk Prosper-Haniel im Ruhrgebiet, das letzte noch aktive. Allerdings ist der Abschied von der Kohle nur ein halber: Künftig wird Steinkohle importiert und weiter in Kraftwerken verbrannt, Braunkohle wird weiter gefördert, und wie die Zeit danach aussehen soll, ist auch noch nicht klar.

https://orf.at/stories/3105159/

 

Neue Feiertage für die Hauptstadt

Berlin: Tag der deutschen Kapitulation wird Feiertag https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berlin-tag-der-deutschen-kapitulation-wird-feiertag/

 

17.000 ermordete Juden: Kein Prozess gegen KZ-Wachmann

https://www.faz.net/aktuell/rhein-main/prozess-gegen-kz-w...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

(Zur geistigen Lage der deutschen Gesellschaft)

Rechenschaftsbericht 2018 (II) – Januar bis April

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/60034/rechenschaftsbericht-2018-ii-januar-bis-april

 

(Billige „Antifa“-Mobber und -Diskriminierer geben sich erneut als „Künstler“ aus) Kampagne gegen Rechts

„Zentrum für politische Schönheit“ ruft zur Denunziation auf https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zentrum-fuer-politische-schoenheit-ruft-zur-denunziation-auf/

 

„Zentrum für politische Schönheit“

„Soko Chemnitz“ beschäftigt Justiz und Politik

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soko-chemnitz-beschaeftigt-justiz-und-politik/

 

„Soko Chemnitz“

„Zentrum für politische Schönheit“ schaltet Online-Pranger ab https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zentrum-fuer-politische-schoenheit-schaltet-online-pranger-ab/

 

„Zentrum für Politische Schönheit“

Jagd auf Andersdenkende

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/jagd-auf-andersdenkende/

 

Neuer Totalitarismus

Mein Künstler, dein Spitzel

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/mein-kuenstler-dein-spitzel/

 

(ähnliches Kaliber)

Coca-Cola-Werbung gegen die AfD? Das steckt hinter dem Plakat in Berlin https://www.gmx.net/magazine/panorama/coca-cola-werbung-a... https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linker-adventskalender-ruft-zu-anti-afd-aktionen-auf/

 

Anti-Rechts-Broschüre

Sachsens Kultusminister kritisiert Amadeu-Antonio-Stiftung https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sachsens-kultusminister-kritisiert-amadeu-antonio-stiftung/

 

Amadeu-Antonio-Stiftung

Zopf-Alarm und Nazi-Wahn

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zopf-alarm-und-nazi-wahn/

 

(Das war zu erwarten gewesen...)

Neuer Verfassungsschutzpräsident

Haldenwang will AfD beobachten lassen

https://www.n-tv.de/politik/Haldenwang-will-AfD-beobachten-lassen-article20759584.html

 

Nach Wechsel an der Spitze

Medienbericht: Verfassungsschutz will AfD beobachten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/medienb...

 

Nach „Prüffall“

AfD Thüringen klagt gegen Landesverfassungsschutz https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-thueringen-klagt-gegen-landesverfassungsschutz/

 

(Der Verfassungsschutz hat ja nun mit der AfD zu tun...) Keine Überwachung

Bericht: Ditib nicht mehr im Visier des Verfassungsschutzes https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht-ditib-nicht-mehr-im-visier-des-verfassungsschutzes/

 

Bürgerliche Offensive

Kampfansage an die linke Einäugigkeit

https://www.welt.de/regionales/nrw/article184778062/Kampfansage-an-die-linke-Einaeugigkeit.html

 

Hamburger Menetekel

„Rechts ist die Hölle – links ist der Himmel – in der Mitte ist nichts“

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/spahns-spitzwege/r...

 

(Angesichts solcher Radikalisierung wird es Zeit für ein SPD-Verbot...) SPD-Politiker Kahrs fordert AfD-Verbot

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-politiker-kahrs-fordert-afd-verbot/

 

Kind eines AfD-Politikers abgelehnt

Linksgrüne Sippenhaft an der Waldorfschule

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/linksgruene-sippenhaft-an-der-waldorfschule/

 

Streit um AfD-Politikerkind

Eine Waldorfschule braucht Nachhilfe in Demokratie Ob privat oder öffentlich – Schulen dürfen niemanden diskriminieren. Die Ausgrenzung der Rechten nimmt seltsame Züge an.

https://www.tagesspiegel.de/politik/streit-um-afd-politikerkind-eine-waldorfschule-braucht-nachhilfe-in-demokratie/23765516.html

 

Die Entscheidung der Berliner Waldorfschule & die Folgen Die neuen Nazis sind totalitäre „Gutmenschen“

http://www.pi-news.net/2018/12/die-neuen-nazis-sind-totalitaere-gutmenschen/

 

Baden-Wüttemberg

AfD-Abgeordneter darf keine Weihnachtsgeschichte vorlesen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-abgeordneter-darf-keine-weihnachtsgeschichte-vorlesen/

 

Traditioneller Adventskalender

Die Post beschenkt alle Bundestagsabgeordneten – fast alle https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-post-beschenkt-alle-bundestagsabgeordneten-fast-alle/

 

Oberverwaltungsgericht Rheinland-Pfalz

Reichsbürgern dürfen Waffen entzogen werden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/reichsbuergern-duerfen-waffen-entzogen-werden/

 

Widerspruch zu Wagenknecht

Linkspartei-Chef Riexinger warnt vor deutschen „Gelbwesten“ https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspartei-chef-riexinger-warnt-vor-deutschen-gelbwesten/

 

(Inner-Linker Konflikt. Vom „Tagesspiegel“ deshalb thematisiert, weil die Gruppe antijüdisch agiert.)

Gewalttätige Politsekte „Jugendwiderstand“

Maos Schläger aus Berlin-Neukölln

https://www.tagesspiegel.de/berlin/gewalttaetige-politsekte-jugendwiderstand-maos-schlaeger-aus-berlin-neukoelln/23729980.html

 

Das erfolgreichste Programm „gegen Nazis“ in der Geschichte Deutschlands Die Identitären – ein notwendiger Perspektivwechsel

http://www.pi-news.net/2018/12/die-identitaeren-ein-notwe...

 

Rückblick & im Gespräch mit Weltenbrand

von Martin Sellner

https://www.youtube.com/watch?v=qI5mYpWu71E

 

(Berliner Urania untersagt Pressefreiheit)

Tagesdosis 4.12.2018 – Zensoren in die Produktion!

https://www.youtube.com/watch?v=xVZ0-z8fFLQ

 

Skandal um rechte Chatgruppe: Landeskriminalamt ermittelt gegen Polizisten

https://www.gmx.net/magazine/politik/skandal-rechte-chatg...

 

(Und sofort wird aus der Chatgruppe in den Medien ein „rechtes Netzwerk“...) Rechtes Netzwerk in Frankfurter Polizei – Landeskriminalamt ermittelt

https://www.gmx.net/magazine/politik/rechtes-netzwerk-fra...

 

Hamburg

G20-Krawalle: Polizei veröffentlicht weitere Fahndungsbilder https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/g20-krawalle-polizei-veroeffentlicht-weitere-fahndungsbilder/

 

Frauenchiemsee

Schändung von Jodl-Grab: Täter verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schaendung-von-jodl-grab-taeter-verurteilt/

 

Linke Gewalt – Angriffe in Halle/Saale

https://sezession.de/59976/linke-gewalt-angriffe-in-halle-saale

 

Baden-Württemberg

Sitzbank-Wurf gegen Auto von AfD-Abgeordneten: Polizei ermittelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sitzban...

 

Rosenheim: Antifa will AfD-Büro stürmen

http://www.pi-news.net/2018/12/rosenheim-antifa-will-afd-buero-stuermen/

 

Rosenheim

Antifa stürmt AfD-Büro – Polizei schreitet ein

https://www.youtube.com/watch?v=H3oBbHOM0wQ

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Der Migrationspakt als Elitenprojekt

https://sezession.de/59954/der-migrationspakt-als-elitenprojekt

 

UN-Migrationspakt: Hetze statt Fakten

https://www.youtube.com/watch?v=T3fW9rARIwY

 

„Lügen- und Angstkampagne“

Auswärtiges Amt beklagt Propagandafeldzug gegen Migrationspakt https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auswaertiges-amt-beklagt-propagandafeldzug-gegen-migrationspakt/

 

Wohlstand migrieren, nicht Menschen!

„Eine humanistische Kritik am Wesen der Migration ist längst überfällig“, erklärt Autor und Rubikon-Beiratsmitglied Hannes Hofbauer im Exklusiv-Interview.

https://www.rubikon.news/artikel/wohlstand-migrieren-nicht-menschen

 

Auftritt bei UN-Migrationsgipfel

Merkel beklagt gezielte Falschmeldungen

https://www.n-tv.de/politik/Merkel-beklagt-gezielte-Falschmeldungen-article20764431.html

 

Kritik am Migrationspakt ist eine Mischung aus Lügen und Hetze! Das behauptet jedenfalls Angela Merkel. Was erlauben diese Frau!!!?

http://antides.de/was-erlauben-diese-frau

 

Kampagne gegen UN-Migrationspakt

Was bleibt? Der Tag nach Marrakesch

von Matthias Moosdorf

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/was-bleibt-der-tag-nach-marrakesch/

 

UN-Migrationspakt

Menetekel von Marrakesch

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/menetekel-von-marrakesch/

 

UNHCR-Vertreter: Andere Staaten sollen sich an Deutschland orientieren https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unhcr-vertreter-andere-staaten-sollen-sich-an-deutschland-orientieren/

 

Integrationsministerin Anne Spiegel

Grünen-Politikerin fordert Einwanderungskultur

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen-politikerin-fordert-einwanderungskultur/

 

Zurückweisungen an der Grenze

Seehofers Rückführungsabkommen erweisen sich als Luftnummer https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/seehofers-rueckfuehrungsabkommen-erweisen-sich-als-luftnummer/

 

„Politische Angriffe“: Flüchtlingsorganisation gibt „Aquarius“ auf https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/politische-angriffe-fluechtlingsorganisation-gibt-aquarius-auf/

 

Flüchtlingsbetreuer

Die politisch-korrekte Schweigespirale durchbrechen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-politisch-korrekte-schweigespirale-durchbrechen/

 

Fahndungserfolg

Grenzkontrollen lohnen sich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grenzkontrollen-lohnen-sich/

 

Die Reisen der „Immigranten“ – unter der Lupe betrachtet Wem nützt es? So ein Migrationszug muss geplant und von langer Hand organisiert werden, das sagt einem schon der gesunde Menschenverstand. Diese Leute müssen wochenlang verpflegt werden, sie müssen Schlaf- und Waschgelegenheiten haben (Klos nicht zu vergessen), sie müssen Wäsche zum Wechseln haben ... Einige Überlegungen zur „Migration“.

https://www.epochtimes.de/meinung/gastkommentar/die-reisen-der-immigranten-unter-der-lupe-betrachtet-a2726033.html

 

(Die Wirtschaft will Einwanderung...)

Arbeitgeberpräsident hält Integration von Einwanderern für gelungen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeitgeberpraesident-haelt-integration-von-einwanderern-fuer-gelungen/

 

Ulrich Vosgerau zu Asylwahnsinn & Meinungsterror

https://www.youtube.com/watch?v=wklUR7i3beE

 

Moslems im Schwimmbad

Timke: Unsere Regeln dürfen nicht zur Disposition gestellt werden https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/timke-unsere-regeln-duerfen-nicht-zur-disposition-gestellt-werden/

 

Mangelnde Integration

Schröder wirft moslemischen Männern Gewaltproblem vor https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schroeder-wirft-moslemischen-maennern-gewaltproblem-vor/

 

OECD-Bericht

Jeder siebte Zuwanderer in Deutschland hat nur Grundschulniveau https://www.welt.de/wirtschaft/article185252246/OECD-Jeder-siebte-Zuwanderer-hat-nur-Grundschulniveau.html

 

Grabschattacken

Sexuelle Belästigung: Flüchtlingsblogger Aras B. Zu Sozialstunden verurteilt https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sexuelle-belaestigung-fluechtlingsblogger-aras-b-zu-sozialstunden-verurteilt/

 

Nach Verurteilung

Der jähe Absturz des Vorzeige-Migranten

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-jaehe-absturz-des-vorzeige-migranten/

 

Nach Suchaktion

Vermisste 17-Jährige tot in Flüchtlingsheim in Sankt Augustin gefunden https://www.ksta.de/region/rhein-sieg-bonn/sankt-augustin/nach-suchaktion-vermisste-17-jaehrige-tot-in-fluechtlingsheim-in-sankt-augustin-gefunden-31681748

 

Vorfall in Sankt Augustin

Starb die 17-jährige Elma C., weil sie ihren neuen Freund beleidigte? https://www.focus.de/panorama/welt/vorfall-in-sankt-augustin-starb-die-17-jaehrige-elma-c-weil-sie-ihren-neuen-freund-beleidigte_id_10021376.html

 

Baden-Württemberg

Mißbrauch von zwei Mädchen: Polizei nimmt Nordafrikaner fest https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/missbrauch-von-zwei-maedchen-polizei-nimmt-nordafrikaner-fest/

 

Oberösterreich

Mord an 16jähriger: Tatverdächtiger Afghane auf der Flucht

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/mord-an-16j...

 

Nordrhein-Westfalen

Kurdisch-libanesische Hochzeit sorgt für Großeinsatz https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kurdisch-libanesische-hochzeit-sorgt-fuer-grosseinsatz/

 

Schwere Krawalle in Ankerzentrum in Bamberg: Elf Verletzte, neun Festnahmen https://www.gmx.net/magazine/panorama/schwere-krawalle-ankerzentrum-bamberg-verletzte-festnahmen-33460966

 

Festnahme in Deutschland

Serienvergewaltigung erschüttert Finnland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/serienvergewaltigung-erschuettert-finnland/

 

Opfer von mildem Urteil enttäuscht

Mann ins Koma geprügelt: Schläger müssen nicht in den Knast https://www.op-online.de/region/langen/egelsbacher-koma-gepruegelt-keine-schlaeger-muss-knast-10848521.html

 

Neuer Asylantrag

Abgeschobener Rädelsführer von Ellwangen zurück in Deutschland https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgeschobener-raedelsfuehrer-von-ellwangen-zurueck-in-deutschland/

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Kunsthistoriker sieht Nervosität bei Entscheidungsträgern Kommt jetzt doch kein Kreuz auf das Berliner Stadtschloss? Das Berliner Stadtschloss wird originalgetreu nachgebaut – die Frage ist nur: Mit dem Kreuz, das früher auf der Kuppel war? Oder ohne? Die Frage schien geklärt – und bricht jetzt doch wieder auf.

https://www.katholisch.de/aktuelles/aktuelle-artikel/kommt-jetzt-doch-kein-kreuz-auf-das-berliner-stadtschloss?utm_source=aktuelle-artikel&utm_medium=Feed&utm_campaign=RSS

 

(...Oder die vom Nachkriegs-Wiederaufbau verschonte Stadt...) Die vom Krieg verschont gebliebene Stadt Köln

https://www.youtube.com/watch?time_continue=153&v=oXAoEnUotOc

 

(Ende des Moderne-Hypes auf dem Kunstmarkt?)

Villa Grisebach in Berlin : Freud und Leid des Auktionators am Pult http://www.faz.net/aktuell/villa-grisebach-in-berlin-freud-und-leid-des-auktionators-am-pult-12964876.html

 

(Hurra, es wurde wieder etwas gefunden...)

Kunsthalle Mannheim: NS-Raubkunst in grafischer Sammlung Die Detektivarbeit eines Provenienzforschers hat in der grafischen Sammlung der Mannheimer Kunsthalle einige Werke mit dubiosem Hintergrund zu Tage gefördert. Eine Radierung raubten die Nazis zweifelsfrei ihrem jüdischen Besitzer.

https://www.welt.de/regionales/baden-wuerttemberg/article185320820/Kunsthalle-Mannheim-NS-Raubkunst-in-grafischer-Sammlung.html

 

Braucht Dresden ein Bombenkriegs-Museum?

Ja!, sagt Dankwart Guratzsch, seiner Geburtsstadt, die er 1957 verließ, aufs Engste verbunden. Hier sollte am 13. Februar 2020, dem 75. Jahrestag der Zerstörung, der Startschuss für den Bau eines solchen Museums fallen. Einen Wunschstandort hat er auch schon.

http://www.dnn.de/Dresden/Lokales/Braucht-Dresden-ein-Bombenkriegs-Museum

 

Die USA-Lobby: Deutsche Staatsmedien im Fadenkreuz der Transatlantik-Gefolgsleute https://deutsch.rt.com/meinung/80182-usa-lobby-deutsche-staatsmedien-im-fadenkreuz-transatlantik/

 

Pressefreiheit adé – Frankreich führt Gesetz gegen „Fake News“ ein! https://www.youtube.com/watch?v=3cESV87dFWg&t=

 

Manipulation durch Reporter

SPIEGEL legt Betrugsfall im eigenen Haus offen

http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/fall-claas-relotius-spiegel-legt-betrug-im-eigenen-haus-offen-a-1244579.html

 

„Spiegel“-Skandal um Claas Relotius

Geliefert wie gewünscht

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/geliefert-wie-gewuenscht/

 

Die und wir – erbärmlich versus konstruktiv

https://sezession.de/60014/die-und-wir-erbaermlich-versus-konstruktiv

 

Der Fall Relotius: Es ist ein Stein ins Lügenmeer gefallen https://www.achgut.com/artikel/der_fall_relotius_es_ist_ein_stein_in_luegenmeer_gefallen

 

Medien: Haltung statt Wahrheitssuche

Die FakeNews beim SPIEGEL sind kein Einzelfall: Statt zu versuchen, der Wahrheit auf die Spur zu kommen, ersetzen Journalisten Recherche durch Haltung. Diese Einstellung droht den Journalismus in Verruf zu bringen – und FakeNews als Instrument der Denunziation fällt auf die Erfinder zurück.

https://www.youtube.com/watch?v=e2MEzbLSfMg

 

(Weitere Fälle von Lügen in den etablierten Medien) Gerechtigkeit für Claas Relotius!

Wer über sehr viele ähnliche Medienfälle nicht reden will, der sollte über den Ex-SPIEGEL-Mann schweigen

von Alexander Wendt

https://www.publicomag.com/2018/12/gerechtigkeit-fuer-claas-relotius/?fbclid=IwAR2Y2NxIhKBHoaUJVcBmOiq52rm6pD8swOKoi_t_uKSRfOewHqRnSP7nI4I

 

(Vergangene Fälle von Lügen in den etablierten Medien) Der inszenierte Rassissmus

https://www.zeitenschrift.com/artikel/der-inszenierte-rassissmus

 

Skandal: MDR-Moderatorin berichtet wie Druck auf sie ausgeübt wurde um sie politisch............…

https://www.youtube.com/watch?v=rtPTcgOfxQg

 

Patriotische Youtuber

Eine neue Form der Aufklärung

von Björn Harms

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/eine-neue-form-der-aufklaerung/

 

(Nach der Homo-Ehe der nächste Schritt zur „Ehe für alle“) Hochzeit kostete 15.000 Euro: Wie dieser Japaner eine Zeichentrickfigur geheiratet hat

https://rp-online.de/panorama/ausland/japaner-heiratet-ho...

 

Transfrau Angela Ponce bei Miss Universe: „Eine Lektion für die Welt“ https://web.de/magazine/unterhaltung/lifestyle/transfrau-angela-ponce-miss-universe-lektion-welt-33469342

 

Japaner heiratet Hologramm

https://www.youtube.com/watch?v=N2hsHndTkJA

 

Katja Kraus

Ex-Nationalspielerin will Frauenquote für Vorstände von Bundesliga-Klubs

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/ex-nationalspielerin...

 

Viele Kinder wünschen sich vom Nikolaus ein Handy https://www.mittelhessen.de/hessen-welt/boulevard/vermischtes_artikel,-Viele-Kinder-wuenschen-sich-vom-Nikolaus-ein-Handy-_arid,1461022.html

 

Das wahre Gesicht der Jusos ist unmenschlich und radikal SPD-Jugendorganisation fordert die legale Tötung von Ungeborenen bis zur Geburt

https://www.freiewelt.net/nachricht/spd-jugendorganisatio...

 

(Keine Luftballons mehr)

Umweltschutz

Morgen Kinder wird’s was geben – oder auch nicht

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/morgen-kinder-wirds-...

 

Nur noch St. Nikolaus ohne Rute

Grüne Landtagsabgeordnete will Knecht Ruprecht abschaffen http://www.pi-news.net/2018/12/gruene-landtagsabgeordnete... https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen-politikerin-warnt-vor-knecht-ruprecht/

 

Gedanken über den Krampus

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59985/gedanken-ueber-den-krampus

 

Zum revolutionären Ikonoklasmus

Sonntagsheld (86) – Konterfei-Revolution

https://sezession.de/59952/sonntagsheld-86-konterfei-revolution

 

„Wie in 1930er Jahren“

Künstler Ai Weiwei beklagt Stimmungswandel in Deutschland https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kuenstler-ai-weiwei-beklagt-stimmungswandel-in-deutschland/

 

(Bezeichnendes Psychogramm)

Multi-Kulti-Bezirk im Umbruch Berlin-Moabit: Total zentral, aber überhaupt nicht wie Mitte https://www.rbb24.de/politik/wahl/bundestag/beitraege/moabit-berlin-wahljahr-2017-reportage.html

 

Straßenzeitungen

Obdachlose akzeptieren bargeldlose Bezahlung

https://www.sueddeutsche.de/medien/strassenzeitungen-obdachlose-akzeptieren-bargeldlose-bezahlung-1.4238692

 

„Wenn es hier so scheiße ist, warum sind Sie dann hier?“ Klartext-Buch bringt Richter Dienstaufsichtsbeschwerde ein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/klartex...

 

Die ethnische Wahl

Martin Sellner

https://sezession.de/60002/die-ethnische-wahl

 

JF-TV Jahresrückblick 2018

https://www.youtube.com/watch?v=wci57ltyG4E

 

Zum 100. Geburtstag von Helmut Schmidt

„Der große Mann mit kleiner Wirkung“

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/der-grosse-mann-mit-kleiner-wirkung/

 

Fleisch-Skandal in Deutschland : Die Verrohung des Schlachtens Metzger aus Osteuropa sind überfordert, Tiere bluten bei Bewusstsein aus – und das unter den Augen amtlicher Veterinäre. Was sind die Folgen des Schlachthof-Skandals?

https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/fleisch-skanda...

 

Ausbreitung der Waschbären bedroht andere Arten 1,3 Millionen Waschbären gibt es mittlerweile in Deutschland, auch in Berlin vermehren sich die Tiere rasant. Artenschützer schlagen deshalb Alarm.

https://www.tagesspiegel.de/wissen/wildtiere-ausbreitung-der-waschbaeren-bedroht-andere-arten/23808538.html

 

(Andreas Gabalier)

„Volksrocker“ gegen linke Medien

A Meinung haben

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/a-meinung-haben/

 

 

vendredi, 25 janvier 2019

Le mouvement des Gilets jaunes comme conflit asymétrique

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Le mouvement des Gilets jaunes comme conflit asymétrique

par Michel Goya

Ex: https://lavoiedelepee.blogspot.com

Le mouvement des Gilets jaunes est une guérilla moderne, sous le seuil heureusement lointain de la guerre civile, mais guérilla quand même dans son sens premier de petite guerre. De la guerre, il en a le caractère politique et la volonté de faire plier une entité politique opposée : le président de la République, désormais en première ligne après avoir fait le vide entre le peuple et lui.

Techniquement, c’est une guérilla intelligente utilisant au mieux les capacités d’organisation, de mobilisation, mais aussi de résonance des technologies de l’information, des réseaux sociaux aux chaines d’infos. Certaines trouvailles tactiques sont remarquables, comme l’emploi du gilet jaune, une sorte de cape de visibilité pour ceux qui se sentaient dans l’ombre, le choix des rond-points comme points d’occupation, la combinaison de cette occupation et des « actes », comme au théâtre. D'autres initiatives, par les actes et la parole, sont également désastreuses (ou inadmissibles comme la dégradation de l'Arc de triomphe) mais construit par en bas avec de multiples initiatives, essais et erreurs, le mouvement a émergé comme système efficace de lutte. Tout cela n’est pas nouveau.

Les tentatives d’organisations de contestations sont en réalité fréquentes mais peu atteignent une masse critique. Pour atteindre un seuil de visibilité et de puissance (désormais presque des synonymes), il ne faut pas seulement de l’intelligence tactique. Il y a en France des professionnels de l’« agit-prop » qui s’« agitent » en vain depuis des années, car leur cause ne rencontre pas de masse. Pour réussir et susciter des centaines de milliers de volontaires de lutte, avec cela implique d’efforts, il faut toucher le cœur et l’esprit de millions de gens.

Pour toucher des millions de gens en ces temps de mondialisation, il faut évoquer sa face sombre : l’insécurité sous toutes ses formes. En ce sens, le mouvement des Gilets jaunes est aussi une guérilla moderne, car c’est une guérilla « en réaction ». Pour les thuriféraires de la mondialisation, la « grande ouverture » et la multiplication des flux en tous genres, financiers, matériels, informatifs, humains, devaient avoir pour effet d’apporter progressivement le meilleur à tous. Le monde devenait ainsi de plus en plus plat, selon l’expression de Friedman, c’est-à-dire de plus en plus lisse et uniforme, et même fixe (la fin de l’histoire) dans l’optimum des marchés en tous genres.

Ils n’avaient pas tort sur les bienfaits macroéconomiques de l’affaire puisque « globalement » jamais autant de monde n’est sorti de la pauvreté en aussi peu de temps. Ils avaient tort sur l’uniformisation. Au début du XIXe siècle, les costumes typiques des Alsaciennes et des Bretonnes étaient très proches. Puis, au fur et à mesure de la multiplication des échanges au sein de la France ouverte grâce au chemin de fer, aux technologies de l’information, et à la volonté de centralisation, les costumes ont divergé jusqu’à être très différents à la fin du siècle. L’ouverture a généré un sentiment d’insécurité et ce sentiment a poussé à une réaction identitaire. C’est un détail folklorique mais qui illustre combien les réactions, si elles n’ont pas été toujours violentes, ont été vives au cours de cette Première mondialisation, contestations sociales, crainte devant l’arrivée de nombreux étrangers (notamment les « dangereux » catholiques polonais et italiens) et même le long mouvement terroriste des anarchistes.

Lorsqu’il n’y a que le sentiment de subir advient rapidement celui de la colère. Lorsqu’on a le sentiment d’être piégé dans sa classe parce qu’une aristocratie bloque l’ascenseur social et squatte les hauts étages, lorsqu’on a le sentiment d’être coincé dans son travail parce qu’il est difficile d’en trouver un autre ou de monter en grade puisque les grades sont occupés par les machines pensantes, lorsqu’on a le sentiment de subir à plein la pression fiscale parce que justement on ne peut s’en échapper, lorsque ses revenus stagnent alors que l’on sait que la richesse globale augmente, lorsqu’on voit enfin ses façons de vivre ne plus forcément constituer la norme de ce que l’on accueille, cela finit par faire beaucoup.

Lorsque le beaucoup s’accumule et ne trouve pas d’exutoire, il devient forcément le trop. Il fut un temps en France où les poches de colère, pour reprendre l’expression d’Arjun Appadurai, trouvaient une écoute et une réponse dans certains partis politiques, à gauche notamment. Il fut un temps où des intellectuels se targuaient d’être l’avant-garde de la France d’en bas. Ils se plaisaient même à dire qu’ils en étaient, même si ce n’était pas le cas. Ce temps n’est plus depuis longtemps. Les partis de gauche ont été détruits par la mondialisation, par défaut de modèle alternatif efficace pour les uns, par séduction pour les autres. Quant aux intellectuels, ils ont rapidement abandonné le peuple (les beaufs) et l’universalisme après mai 1968 pour s’intéresser à des « communautés » ou « sections ». La démocratie ne fonctionne bien que si elle permet l’alternance de deux agrégats de valeurs également estimables mais plutôt opposés, comme la création destructrice et la protection, la liberté et l’égalité. Les effets négatifs de l’un finissent par être compensés par les effets positifs de l’autre selon un régime stable dans son instabilité et sa souplesse. Lorsque ne règne qu’un seul modèle, le système n’est stable que par sa rigidité et son destin est la cassure.

Comme dans le film Ridicule de Patrice Leconte, on reconnaît une aristocratie à l’âge des vanités (Chateaubriand) à son aveuglement ou au mieux pour certains à son inertie consciente. Tout ce qui a été dit plus haut n’est pas une nouveauté. Qui n’a pas entendu depuis des années que « ça allait péter » ? Qui a pu bien être surpris par le fait que le sentiment croissant d’injustice, de mépris et d’insécurité de toute une partie du peuple allait déboucher sur autre chose que le vote « hors système » ou l’abstention ? On savait aussi qu’il était possible de se mobiliser via les « nouvelles » technologies de l’information sans passer par les cadres partisans. Des tentatives de révolte horizontale, il y en a eu régulièrement dont certaines ont réussi à prendre forme, comme les émeutes de banlieue d’octobre-novembre 2005, quelques mois après un référendum sur la Constitution européenne dont le triomphe annoncé du oui avait été largement enrayé par une guérilla internautique. En octobre 2013, ce n’était pas les banlieues qui s’enflammaient mais les Bonnets rouges bretons.

Tout cela était bien connu, documenté, écrit. On disait que Christophe Guilluy avait été entendu par tous les candidats à la présidentielle, voire à plusieurs présidentielles successives, sans visiblement qu’il soit écouté. L’écouter supposait en effet des ruptures. Il fallait revenir à un peu plus de protection, la mission première de l’Etat, un peu plus de justice et à un peu moins de mépris. C’était impossible sans une « nuit du 4 août » et la fin des multiples privilèges réels ou fantasmés (mais comment savoir quand tout est caché) d’une élite, désormais largement endogamique, et apparemment seule à profiter des bienfaits de l’ouverture. Comme par ailleurs concevoir une colère ? Beaucoup de gens subissent la mondialisation à la française mais ils bénéficient aussi d’un magnifique système de redistribution. Pourquoi les gens se plaindraient-ils quand des centaines de millions d’autres rêveraient d’être à leur place. Oui mais voilà l’être humain ne se nourrit pas que d’allocations. Passé la satisfaction des besoins vitaux, il se nourrit de justice. Il est même possible que cela fasse partie des besoins vitaux. Frustration d’un côté, vieil aveuglement et nouvelles maladresses de l’autre, le choc était inévitable.

Comme toujours dans les conflits de ce type, beaucoup de choses se jouent au début lorsque les analyses et le choix qui sont faits rétrécissent très vite le champ des possibles. Le diagnostic qui est fait, par le pouvoir en particulier, est fondamental. Que celui-ci sous-estime le phénomène et la contestation aura le temps de s’incruster dans le paysage. Que la réponse soit inadéquate et l’adversaire s’en trouvera renforcé. C’est exactement ce qui est arrivé et c’est hélas très classique. Un diagnostic honnête impose toujours une remise en cause, exercice difficile mais pourtant moins douloureux que la gestion de la suite. La reconnaissance d’une confrontation politique suppose aussi la désignation de facto d’un interlocuteur, et donc de conférer à ceux à qui on s’oppose un statut d’égal. Cela va de soi lorsqu’on affronte un autre État, quoiqu’on ait souvent tendance à le dévaloriser (« État-voyou », « membre de l’axe du mal »), c’est très rare lorsqu’on affronte une autre organisation politique. On qualifiera plus volontiers le mouvement opposé de tout autre chose que politique. Il sera social ou sociétal au mieux, criminel au pire. Dans le premier cas, il suffit d’attendre que les manifestants arrêtent de faire des ronds pour rien, dans le second cela supposera une réponse policière qui exemptera de tout dialogue, négociation et surtout de remise en cause. Cette négation peut parfois fonctionner si le mouvement opposé n’a pas de masse de soutien, elle échoue dans les autres cas.

La réponse à un incendie doit être rapide et il ne pas faut lancer l’eau à côté. La première réponse aux Gilets jaunes a été lente, car centralisée, et ratée. Il ne s’agissait pas d’une révolte contre « une taxe qui allait sauver la planète » mais d’un mouvement politique. C’est dès le début qu’il fallait faire le discours qui n’est venu que le 10 décembre, presque un mois après le début des événements. Entre temps, la violence s’est installée, initiée par les profiteurs d’un côté, voleurs, casseurs, radicaux, parfois tout ensemble, mais aussi par les erreurs de la réponse policière, initialement hésitante au niveau opérationnel et parfois maladroite au niveau tactique. Dans le monde militaire, on parle depuis plus de vingt ans de « caporal stratégique », cette capacité pour un seul soldat de déclencher, généralement par une erreur, des effets considérables grâce notamment à l’amplification des médias. Il y de la même façon des « policiers stratégiques ». Quelques erreurs, minimes en nombre au regard du nombre total d’actions mais graves par leurs effets, vont contribuer à accroître la colère et la violence au lieu de la contrôler.

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À ce jour, avec 1700 blessés de part et d’autre, sans même parler des dix morts par accident, le mouvement des Gilets jaunes est sans doute le plus violent que la France ait connu depuis la fin de la guerre d’Algérie. Les effets politiques de la violence sont ambigus. Ils peuvent être utilisés pour discréditer les Gilets jaunes mais dans le même temps, outre que les torts sont devenus plus ou moins partagés en la matière, il est évident, hélas, que le pouvoir n’a cédé que sous cette pression.

La force du mouvement des Gilets jaunes a été sa structuration émergente et sa capacité à fédérer des sentiments de colère, sa faiblesse est d’être un mouvement en réaction. Il n’y a pas d’objectif positif, de projet de société seulement une « expression de besoins » parfois de fantasmes. La Révolution française avec ses pulsions parfois immenses de violence ou ses innombrables rumeurs stupides (les infox de l’époque), était encadrée et structurée par un corpus idéologique mouvant mais puissant. Chez les Gilets jaunes, il n’y pas de théorie, car il n’y a pas vraiment, pour l’instant, de théoriciens. Il n’y a pas de stratèges pour atteindre un « état final recherché » mais simplement des tacticiens. Or, un bon tacticien n’est pas forcément un grand stratège et encore moins un théoricien. Il peut même desservir complètement la cause lorsqu’il s’y essaye et c'est actuellement plutôt le cas.

Dans l’état actuel des choses, les réponses stratégiques (mesures sociales, Grand débat national) et tactiques (dispositifs de sécurité mieux adaptés) ont permis de regagner du terrain mais pas de gagner la guerre. D’un autre côté, les Gilets jaunes peuvent tenir les rond-points et multiplier les « actes » indéfiniment mais ils ne peuvent pas imposer leur volonté de cette façon purement défensive.

Le front devrait être désormais sur le champ des idées. Les Gilets jaunes ne pourront s’imposer autrement que comme nuisance que s’ils construisent une théorie. Négliger le Grand débat national au prétexte qu'il s'agirait d'un changement pour que rien ne change serait sans doute une erreur stratégique. Il faut l’investir bien sûr. Il faut infuser au moins l’idée de Français comme actionnaires des services publics, à qui on doit des dividendes (c’est déjà le cas), de la transparence sur les rémunérations et avantages de leurs employés (ce n’est pas absolument pas le cas, notamment les plus hauts fonctionnaires), des justificatifs de bonne gestion (la preuve que l’on traque vraiment les fraudeurs en tous genres par exemple et surtout le plus gros) et des services de base comme la sécurité et la justice. Beaucoup plus de transparence et de justice (sous toutes ses formes) ferait déjà beaucoup de bien à notre société, avant même d’aborder la reconquête des champs perdus de la République française.

Tout cela il faut l’incarner par une vraie structure politique. Soit les partis actuels se transforment pour revenir à une vraie alternative pour tous, gauche-droite pour simplifier, et non un immense marais cerné par à gauche et à droite par des mouvements qui accueillent désormais plus les divisionnistes que les défenseurs du peuple dans son ensemble. Soit ce mouvement devient à son tour  un parti. Dans tous les cas, ce sera difficile.

Le conflit ne fait que commencer. Une nouvelle phase, aux contours inconnues, débutera en mars.

jeudi, 24 janvier 2019

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

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Résistance helvétique:

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

Conférence de Pascal Lassalle sur l’Ukraine.

HISTOIRE IDENTITÉ ACTUALITÉ

-Ouverture des portes à 19:00-
-Restauration : Guzul Banosh-

Towards Continental Unity

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Towards Continental Unity

Iure Rosca
Ex: http://flux.md
 

My approach to the European issue is not an original one. Europe was divided into two occupation areas after the Second World War by the two winning superpowers, the USSR and the US.The Soviet empire collapsed. The US defeated the Cold War, and the winner imposed its conditions for the capitulation to the countries of the former communist camp.In an apparently strange way, for the first time in history, the defeated countries gladly accepted the conditions of surrender as a charity, as a liberation.The primary cause of this naive jubilation lies in the loss of the cognitive, cultural, civilization war of the Soviet camp long before the collapse of communism.Western mass culture, the consumer society’s magnetism, the fascination exercised by the capitalist model as a whole has conquered the collective mentality in the East. That is, the communist regimes have not been prepared to resist a non-military war that has taken place for decades.It followed the soft occupation of countries of the former Soviet zone of influence.

Therefore, in order for the economic, political and military occupation to succeed (for the countries absorbed in the NATO bloc), in the initial phase it was necessary to perform a psychological, intellectual, civilization occupation.The process of expanding the globalized West to Eastern Europe has been called democratization, transition to the market economy, and other components of social engineering that shaped the political and economic model of our countries.Therefore, our countries have become societies that have imitated, parodied, copied the western model. And being aware of the position of imitators, the new political elites in the ex-communist space took over completely, without any discernment, all the directives given by the power centers of the global oligarchy: the US, the IMF, the World Bank, the European Union, the WTO, etc.

But after almost three decades of transition from the communist to the liberal model, the economic and social situation in our societies has catastrophically degraded.These failures have been explained for a long time by the incompetence and corruption of governments that have succeeded over the past decades, which have been unable to implement all the reforms dictated by Washington and Brussels. This was the message sent by the emissaries of the Western financial and political organizations, which were repeated by the local politicians and the media.

But time passed, elections brought other political actors to the top of state hierarchies, but the social-economic situation continued to worsen. And then, slowly, some of us began to recover from the state of intellectual and volitional trance. Intellectuals with deeply patriotic feelings insisted on deepening the knowledge of the essence of our problems. Thus, naturally, many of the former anticommunists, including myself, have become the new dissidents who unleash the new type of imperialism, an imperialism usually associated with the US and with the European bureaucracy in Brussels, but which is in fact an extraterritorial one, even though most members of the global elite are based in America.

The discovery of the truth that the US is actually a captured state, where the power is usurped by the banksters and the military-industrial complex, of the corporatocracy as a non-state actor, more powerful than states, and subordinated them for their own financial interests: this was like a real shock for us. Today the idea that just as the Russian people were the first victim of communism, so the American people is the first victim of globalism has already become a common one. Yet, in order to regain national sovereignty, European countries naturally tend to emerge from the American protectorate. And the rise of populist political parties on our continent is the most eloquent proof of this movement of national emancipation. In this regard, I would like to emphasize an extremely sensitive difference of approach between intellectuals and political parties in the West and East of our continent. While the avant-garde of Western European dissidents advocates strongly the end of the US military occupation and the liquidation of NATO, and this message is increasingly verbalized by some anti-system political parties, eastern European countries are more reluctant.

I find it particularly important for all those who really want to restore the unity of our continent to seriously treat the difference of perception over Russia in the West and East of our continent. While Western nationalists are habitually showing a special sympathy for Russia, eastern nationalists regard their great neighbor with more caution, and often with animosity. The historical causes for these attitudes, ranging from hatred and hostility to restraint and circumspection, are well known. They are especially related to the tragic experience of our peoples in the twentieth century, when Communism was imposed by Soviet Russia (or the USSR, which is the same thing). The former Soviet republics and Warsaw Pact countries have inherited profound psychological traumas as a result of the dictatorship and repression of the communist regime. People in these countries usually say, “The Russians have occupied us, the Russians have terrorized us, the Russians deported us.”

This tragic historical confusion between the communist regime and the Russian people is the main subject of manipulation, used by the Atlanticist networks of influence. In such a favorable psychological climate, the exploitation of the subject of “Russian danger” and the nourish of Russophobia became a very easy task for professionals of social engineering. The concept launched by American neoconservatives (see the memorable speech of Donald Rumsfeld in 2003) about Old Europe and New Europe  is part of the same strategy. If Western European partners of American strategists are not so motivating to manifest sufficient level of anti-Russian attitude, Eastern Europeans are always ready to play the game which is ordered from Washington. This issue is more or less familiar for many people.

But I would like to elaborate further on this idea. I have repeatedly affirmed that the common geopolitical opponents of all European peoples, who are based in the US, will be successful in instigating and exacerbating such a type of reactions by using a classical trick named phishing or management of perceptions and behavioruntil Russia itself will defuse this ideological bomb.If we start from the premise that the principle ”Know your enemy” is one familiar to us, and our geopolitical adversary is unequivocally identified, now we should look at our Russian friends and allies without whom the idea of continental unity would be an illusion. Once again, as the Russian philosopher Ivan Ilyn said, “The Soviet Union is not Russia.” This should be the core element of speech that the peoples of Eastern Europe expect from the current leadership in Moscow. In other words, as long as Russia’s current leadership will keep an ambiguous attitude toward Soviet past and will not want to categorically distance themselves from the USSR crimes committed against all the peoples who were under its domination, the technique of our artificial division will work impeccably. We need historical reconciliation between the Russian people and the other peoples in the ex-communist area. And the initiative could be emanating from Moscow. My call to our Russian friends is to use the principle “Disarm your enemy!” Take from them their perverse argumentation which empoisons our relations.

In recent years, financial, speculative, virtual, non-productive capitalism has been largely criticized. All these criticisms are perfectly valid and I fully adhere to them. As I enthusiastically adhere to the resurrection of the European peoples under the flag of populism. I am also the advocate of economic protectionism, the restoration of the national sovereignty of the European peoples, which implies at least the disappearance of NATO and the EU. But I am equally close to those intellectuals who believe that liberalism is moving towards its historic end. The triumphal march of the so-called French Revolution ends in a lamentable manner. And if we agree that the era of all political theories that have accompanied Modernity, communism, fascism, (nazism) and even liberalism are overcome, then there is no more pressing task than developing the future model of organizing our societies. The first fundamental principle for our efforts could be based on following idea: Any society in which there is at least one value which is higher than money is better than capitalism.

I personally advocate for a post-liberal, post-capitalist, post-American Europe that builds its future based on Tradition, Christianity, Family, the millennial civilization of our continent under the conditions of post-modernity. I am convinced that our economic, political and military power, even if it would grow tenfold, and even if we succeed in overcoming the dividing lines that separate us today, will be extremely fragile without our spiritual rebirth.Europe does not exist or at least is a monstrous caricature without Christ in the center of the world, in the heart of our continent, in the soul of every European. The motto ”Nihil sine Deo” (”Nothing without God”) is a nobility blazon of our civilization.

 

Iurie Roșca is a politician, journalist, author, editor and translator.He is now the president of People’s University, which is a school of political leadership, an international think-tank and printing house.

Source: https://www.vision-gt.eu

Violences policières: la revanche des faibles

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Violences policières: la revanche des faibles

Eric Werner

Ex: https://metainfos.fr

De plus en plus on se rend compte que les gouvernants européens ont tendance à traiter leurs propres populations comme autrefois les anciennes métropoles coloniales, à ce qui se dit aujourd’hui, traitaient les peuples colonisés. Ce retournement endocolonial vient de trouver son illustration dans les récents débordements policiers en France, qui ont surpris tout le monde par leur ampleur. Mais peut-être ne faut-il y voir qu’une élucubration complotiste.

On dit volontiers que l’État est le détenteur de la violence physique légitime. Mais on s’accorde en même temps à dire que lorsque l’État en vient à recourir à la violence, ce n’est jamais très bon signe : très bon signe pour lui. Car il montre ainsi qu’il n’arrive pas autrement à se faire obéir. En d’autres termes, qu’il est très faible.

Qui plus est, le recours à la violence contribue à l’affaiblir davantage encore. Hannah Arendt a écrit de très belles pages à ce sujet (1). Le recours à la violence est peut-être payant à court terme, mais si l’on prend en compte ses effets à moyen ou long terme, l’État a plutôt intérêt à s’en abstenir.

C’est à tout cela que l’on pense en voyant le déchaînement actuel de la violence policière en France. Il n’en est bien sûr que très peu question dans les chaînes d’information officielles. Pour s’en faire une idée un peu précise, il faut aller sur l’internet (2), et en particulier consulter certains sites spécialisés (ceux-là mêmes sur lesquels les chaînes en question ne cessent, en permanence, de déverser leur venin, au motif qu’ils diffuseraient de « fausses nouvelles » : belle actualisation, n’est-ce pas, de la parabole de la paille et de la poutre).

D’abord quelques chiffres. On apprend ainsi qu’entre le 17 novembre et le 6 janvier, près de 2000 personnes ont été blessées par les forces de l’ordre en France. Parmi elles, au moins 93 blessés graves. Certaines, 13 au total, ont été éborgnées, d’autres encore défigurées ou ont perdu un membre. Beaucoup de ces blessures sont dues à l’utilisation d’armes comme les lanceurs de balles de défense (LBD) : arme qui n’est utilisée par aucune autre police européenne.

Il semble également que des grenades offensives aient été utilisées pour l’occasion, alors même, on s’en souvient, que cette arme avait causé il y a cinq ans la mort d’un militant écologiste lors d’une manifestation à Sivens.

Toujours au cours de la même période, pas moins de 5339 personnes ont été placées en garde à vue, certaines, comme le montrent des vidéos, après avoir été plaquées au sol et menottées dans le dos. Plus de 400 l’avaient déjà été le 17 novembre, premier jour de mobilisation des gilets jaunes. Ces personnes étaient pour la plupart des manifestants pacifiques ou même de simples passants. Notons à ce propos que les forces de l’ordre recourent volontiers en France à la stratégie de l’encerclement, ce qui leur permet de maximiser le nombre des arrestations. En bon français, cela s’appelle une rafle.

On signale également le cas d’un gilet jaune arrêté chez lui en pleine nuit par des policiers du RAID, après que ces derniers eurent défoncé sa porte. Rappelons que le RAID est un service de police spécialisé dans la lutte contre le terrorisme. Jusqu’à preuve du contraire, les manifestations de gilets jaunes n’ont rien à voir avec le terrorisme.

Voilà donc ce qu’on apprend sur les sites susmentionnés. On comprend mieux à partir de là la hargne des chaînes officielles à leur endroit, en même temps que l’intention souvent prêtée aux dirigeants français actuels de les interdire purement et simplement, au risque de se voir accuser, à tort bien sûr, de vouloir instaurer en France un régime orwellien, avec contrôle total de l’information. Encore une élucubration complotiste.

La violence policière est en France une constante historique. On pense ici bien sûr à la Commune de 1871, et en remontant plus haut encore dans le temps aux journées de juin 1848. De la répression sanglante de juin 1848, un historien disait, il y a une vingtaine d’années, qu’elle avait « influé sur l’évolution de la société française jusque sous la Ve République, non pas en dépit mais à cause de son refoulement, qui a empêché qu’elle ait été repensée théoriquement » (3). On pourrait également évoquer dans ce contexte la période 40–45 (elle aussi refoulée), mais aussi les guerres coloniales du XXe siècle, guerres, selon certains auteurs, qui ont directement inspiré la doctrine française actuelle en matière de maintien de l’ordre (4). Les mêmes méthodes que celles autrefois utilisées contre les anciennes populations colonisées le seraient donc aujourd’hui contre les citoyens français eux-mêmes.

Ce qu’il y a de dangereux dans la situation présente, ce n’est pas seulement que beaucoup de choses, effectivement, dorment dans l’inconscient collectif : elles y dorment donc, et donc également sont prêtes, en toute occasion, à refaire surface.

Les LBD, ou le retour du refoulé

Parallèlement aussi, on pourrait évoquer certaines attitudes et comportements, attitudes et comportements qui ne sont pas sans lien avec le racisme social aisément repérable chez nombre de représentants de la classe possédante au XIXe siècle. Car, on le sait, la haine de classe fonctionne dans les deux sens. Les dérapages à répétition du président Macron dans ce domaine le montrent bien. On les interprète volontiers comme des provocations, mais peut-être faudrait-il y voir surtout des lapsus, lapsus lui échappant sans qu’il y fasse trop attention. En cela même, d’ailleurs, d’autant plus significatifs.

Ainsi, le 27 juin 2017, peu de temps donc après son intronisation, ne déclarait-il pas : « Une gare c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». C’est moins, il est vrai, ici la haine que le mépris qui est ici en cause. Ce représentant choisi de la suprasociété dit ici ouvertement ce qu’il pense de certains de ses concitoyens : ils ne sont rien. Or il n’est de loin pas seul à le penser. Voyez par exemple comment les médias mainstream, sous couvert de défense de la société ouverte et de lutte contre ses ennemis, se permettent de parler des partis dits « populistes » et de leurs électeurs. On ne peut même plus ici parler de partialité. Les insultes coulent à jets continus. Les « populistes » écoutent, la plupart encaissent, mais certains non : ils n’encaissent pas. Il ne faut pas s’étonner ensuite s’ils entrent en insurrection.

La IIe République française, responsable des massacres de l’été 48, était un régime faible, passablement brinquebalant même. Quatre ans plus tard il cédera la place au Second Empire. Ceci explique sans doute cela. En 1871, rebelote. La France venait de perdre une guerre, celle qu’elle avait elle-même déclenchée contre la Prusse. Le régime issu de cette défaite, une autre république, avait donc une revanche à prendre : revanche qu’elle prit sur sa propre population. Ce fut la « semaine sanglante » : 20 000 prisonniers passés par les armes. A défaut d’être capables de défendre le pays contre l’ennemi extérieur, les pouvoirs en place, en France, sont volontiers tentés de se refaire une santé aux dépens de l’ennemi intérieur : les gens qui ne sont « rien ». Chacun mesure aujourd’hui le zèle que met le président Macron à défendre les frontières de la France et son autonomie dans tous les domaines.

NOTES :

  1. Cf. en particulier les textes réunis sous le titre : Du mensonge à la violence, Calmann-Lévy, coll. Pocket, Paris 2012.
  2. Cf. l’entretien d’Aude Lancelin avec David Dufresne, Le Média, 7 janvier 2019.
  3. Dolf Œhler, Le spleen contre l’oubli. Juin 1848, Payot, 1996, p. 28.
  4. Cf. Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, Paris 2016. En 1951 déjà, dans la première partie de The Origins of totalitarianism, Hannah Arendt avait relevé cet effet boomerang du colonialisme. Paul Virilio reprit plus tard cette thématique dans L’Insécurite du territoire (1993).
  5. Source : DRONE 054 (Antipresse 164) | 20.1.2019

Emmanuel Macron et la vente à l'étranger des actifs industriels français

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Emmanuel Macron et la vente à l'étranger des actifs industriels français

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un long article, que nous ne résumerons pas ici mais qu'il faut lire, le journal Le Monde rapporte le fait que le parquet de Paris a été saisi jeudi 17 janvier, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, par le député (LR) d'Eure-et-Loir Olivier Marleix.

Olivier Marleix n'agit pas à la légère. Il est l'ancien président de la commission d'enquête parlementaire créée fin octobre 2017 sur « les décisions de l'Etat en matière de politique industrielle ». En bref,  Olivier Marleix, dans la seconde partie de cette lettre, émet l'hypothèse selon laquelle, dans le cadre de la vente de la branche énergie d'Alstom à GE, aurait existé un  « pacte de corruption » (c'est le terme qu'il emploie), au bénéfice du ministre de l'économie en poste lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014, c'est-à-dire Emmanuel Macron.

A nos yeux, ceci confirmerait l'hypothèse qu'avaient toujours émise les candidats malheureux à l'élection présidentielle, selon laquelle Emmanuel Macron avait bénéficié lors de sa campagne d'appuis financiers anonymes bien supérieurs à ceux autorisés par la législation.

Bien davantage et plus grave, ceci voudrait dire aussi qu'Emmanuel Macron n'avait pas hésité, dans l'affaire que nous avions ici jugée désastreuse, de la vente de la branche « énergie » d'Alstom à General Electric, à laisser faire cette opération. Manifestement, l'Etat aurait pu intervenir, compte tenu dans ses intérêts industriels dans la société, afin d'interdire au PDG d'Alstom et à son conseil d'administration une opération introduisant GE au cœur du complexe électro-nucléaire français, sans lequel la France ne pèserait guère dans les compétions internationales.

Comme le signale Le Monde, Alstom n'est pas la seule entreprise stratégique française à avoir été rachetée par un concurrent ou une puissance étrangère sous le ministère d'Emmanuel Macron. Entre son arrivée à Bercy le 26 août 2014 et sa démission le 30 août 2016 pour se consacrer à la campagne présidentielle, l'ancien associé-gérant de la banque Rothschild a également autorisé la cession de l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent au finlandais Nokia, le parapétrolier Technip à l'américain FMC et l'aéroport de Toulouse-Blagnac à la Chine.

Aujourd'hui, en tant que président de la République, Emmanuel Macron se propose de favoriser la vente au profit du secteur privé, où les intérêts industriels américains pèsent d'un poids dominant, d'une série d'autres actifs industriels de l'Etat français. Ceci sous prétexte de diminuer l'endettement français. Quand la France aura par ces ventes perdu toute possibilité de jouer un quelconque rôle industriel au sein de l'Union Européenne et de la zone dollar, il ne faudra pas s'étonner de voir le déficit, non pas se résorber, mais s'étendre indéfiniment.

Que Le Monde, réputé non sans raisons proche de l'Elysée, donne aujourd'hui un tel poids à la démarche d'Olivier Marleix, montre la gravité des accusations portées par ce dernier à l'égard d'Emmanuel Macron

Source

Voir l' article du Monde Affaire Alstom-GE : la justice saisie par l'ancien président de la commission d'enquête parlementaire

mercredi, 23 janvier 2019

Fukuyama on Civic Nationalism

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Fukuyama on Civic Nationalism

In his new book Identity, Francis Fukuyama seeks to forestall the rise of white identity politics. Nevertheless, as I argue in “Fukuyama on Identity Politics [2],” Identity is a very useful book for White Nationalists because it concedes many of our most important premises. In “Fukuyama on Diversity [3],” I argue that Fukuyama admits that diversity is a problem and offers only very weak reasons to value it at all. Here I examine Fukuyama’s alternative to white identity politics, namely a conservative form of color-blind civic nationalism. 

Making the European Union Work

Fukuyama focuses on the European Union rather than individual European states because he clearly wants to make the EU work.

The EU, he says, was created because “exclusive ethnic definitions of national identity had been at the root of the two world wars that Europe experienced” (p. 143). “The founders of the European Union deliberately sought to weaken national identities at the member-state level in favor of a ‘postnational’ European consciousness, as an antidote to the aggressive ethno-nationalism of the first half of the twentieth century” (p. 143).

It is astonishing that the modern EU project is founded on an almost perfect inversion of historical truth. The First World War was not a clash of ethnostates but of Empires: the British, French, and Russian vs. the German, Austro-Hungarian, and Ottoman Empires. The war broke out because of the Austro-Hungarian Empire’s clash with the kingdom of Serbia—itself a multinational state—over the multinational territory of Bosnia, as they scrambled to divide the carcass of the multinational Ottoman Empire in the Balkans. The entire war could have been avoided, though, if ethnonationalism rather than imperialism had been the guiding policy of Europe, moving borders and people to create homogeneous sovereign homelands for all peoples.

The Second World War could have been avoided in the same way if, in the aftermath of the First World War, the principle of national self-determination had been actually practiced as opposed to merely preached. But instead of dividing multiethnic empires into homogeneous states wherever possible, the victors divided countries like Germany and Hungary and created new multiethnic states like Czechoslovakia and Yugoslavia.

The European Union, in short, is built on lies. The World Wars were not caused by nationalism. They were caused by the suppression of the legitimate nationalist aspirations of European peoples by multinational imperial bodies—just like the European Union.

How does Fukuyama propose to make the EU work? According to Fukuyama, the main failures of the EU were (1) not creating a “strong sense of pan-European identity that supersedes the identities of its member states” (p. 153) and (2) not creating “democratic accountability” which left the citizens of EU states feeling “little sense of ownership or control over the institutions governing Europe as a whole” (p. 144). Thus the solution is to intensify the EU’s existing drive to destroy the national identities of the member states, but to make the process more democratic, so the technocrats can tell protesters that “You are doing it to ourselves.” (Of course this democracy would have to be a sham, otherwise Europeans will vote to stop the destruction of their homelands.) As Fukuyama puts it:

The European agenda must start with redefinitions of national identity embodied in its citizenship laws. Ideally, the EU should create a single citizenship whose requirements would be based on adherence to basic liberal democratic principles, one that would supersede national citizenship laws. . . . It would help if the EU democratized itself by shifting powers from the Commission to the Parliament and tried to make up for lost time by investing in European identity through the creation of appropriate symbols and narratives that would be inculcated through a common educational system. . . . Those laws of EU member states still based on jus sanguinis [the right of blood, i.e., citizenship through descent] need to be changed to jus soli [the right of soil, i.e., the idea that one has the right of citizenship simply by being born on a given country’s soil, what Vox Day mocks as “magic dirt”] so as not to privilege one ethnic group over another. (p. 167)

Let’s pause for a minute, take a deep breath, and reflect on the strange decay of language that allows such overheated Jacobin fantasies to be called a form of conservatism.

These proposals, if adopted, would spell the death of the white race and all of its distinct nations in Europe. Every European nation has below-replacement levels of fertility. Redefining European identity in inclusive liberal democratic terms will lead inevitably to open borders. (Face it, that’s really the whole point in redefining European identity as openness.) Open borders and granting citizenship to anyone born within Europe’s territory will lead to the replacement of Europeans with non-Europeans within a few generations. Basically, for whites, liberal democratic openness amounts to openness to collective suicide. And Fukuyama proposes making openness to demographic annihilation the defining value of European identity.

Ironically, Fukuyama himself realizes that “diversity cannot be the basis for identity in and of itself; it is like saying that our identity is to have no identity . . .” (p. 159). But making an identity of liberal democracy, defined as being essentially open to diversity, has the exact same problem. As a concept, it is vacuous, and when put into practice it can lead only to destruction.

But won’t our replacements be “Europeans” if they are assimilated to the new European identity—which is to be maximally open to demographic replacement? Of course not.

First of all, it might be the case that only white people are stupid enough to adopt a collective suicide pact as an identity.

Second, why would any healthy population wish to emulate the value system of a race that built the richest civilization in world history—then went mad and gave it all away?

Third, it would be far more advantageous for immigrant populations to merely pretend to accept liberal democratic openness while practicing strict preferences for their own tribes. Liberal democratic true believers would blind themselves to this form of cheating, so there is little danger of being found out and punished. And even if cheaters were caught, liberals would just blame themselves (or retrograde xenophobic whites) for failing to be sufficiently open.

Fourth, Fukuyama envisions a democratized European Union, which means that once the white population is too small and weak to maintain the hegemony of its suicidal value system, the newcomers will simply vote to replace it with something more to their liking, most probably an Islamic state. It is the height of naivete to think that once non-whites are the majority, they will continue to take orders from white liberals.

Fukuyama has a few specific proposals for EU member states. He praises Emanuel Macron trying to break France’s unions and “liberalize” its labor laws to make it possible for more blacks and Muslims to find jobs (p. 172). In short, migrant employment should be paid for by falling French wages and living standards.

He also suggests destroying the Dutch system of state-supported parochial schools and replacing it with a single state education system with a standardized curriculum of liberal democratic swill—again, to better integrate Muslims (pp. 151, 171). As if Dutch schoolboys and schoolgirls don’t have enough problems with Muslim youths outside of school hours.

These are very real threats to the well-being of countless Europeans. Yet Fukuyama airily reassures us that “The region [a sinisterly generic term for Europe] is not threatened by immigrants so much as by the political reaction that immigrants and cultural diversity create” (p. 153). In fact, the deepest threat to Europe is liberal democracy. The pauperization of French workers; the bullying and rape of Dutch schoolchildren; the Bataclan massacre, the Nice massacre, and countless other terrorist attacks on European soil—these events do not threaten the plans of people like Fukuyama and the EU leadership. Pauperization, cultural annihilation, and race replacement are parts of the plan. They are small prices  to pay — for other people to pay — for the realization of the European Dream. What threatens the EU is Europeans awakening to the fact that the EU’s dream is their nightmare, then rejecting their destruction.

Are any of Fukuyama’s suggestions likely to be adopted? Of course not. Even the most Left-wing and ethnomasochist EU member states would reject these schemes. To his credit, Fukuyama himself recognizes that his proposals have no realistic chance of being implemented by the EU. At best, they can only be implemented by particular member states. Which means on his own terms that liberal democracies will be increasingly polarized between identity politics of the Left and the Right. Fukuyama warns that, “Down this road lies, ultimately, state breakdown and failure” (p. 165).

But the breakdown and failure Fukuyama envision is of multicultural, multiracial liberal democracies that do not adopt assimilationism and the construction of a liberal democratic “identity” to unify them. There is, however, another solution: the preservation, restoration, or creation of racially and ethnically homogeneous states by moving borders and people—and I will never tire of repeating that Fukuyama admits that these processes can be carried out in a wholly non-violent and ethical manner.

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Making Multicultural America Work

Fukuyama’s proposals for making a multicultural America work are no more plausible. Basically, he argues for a “liberal democratic” multicultural civic nationalism, which consists of a creed and a minimally “Protestant” culture. First the creed:

[The] creedal understanding of American identity emerged as the result of a long struggle stretching over nearly two centuries and represented a decisive break with earlier versions of identity based on race, ethnicity, or religion. Americans can be proud of this very substantive identity; it is based on belief in the common political principles of constitutionalism, the rule of law, democratic accountability, and the principle that “all men are created equal” (now interpreted to include all women). These political ideas come directly out of the Enlightenment and are the only possible basis for unifying a modern liberal democracy that has become de facto multicultural. (p. 158)

Fukuyama deserves praise for conceding that the “creedal” civic nationalist concept of American identity was contested from the start and only became dominant in the 20th century—in fact in the 1960s with the success of the black civil rights movement and the abandonment of America’s immigration laws that aimed at maintaining a white supermajority.

Fukuyama argues that a creedal identity is not enough. It is a necessary condition to make a multicultural liberal democracy work. But it is not a sufficient condition. The other necessary condition is . . . a common culture, including a set of virtues. But this common culture has to be vacuous enough to somehow include multiculturalism, and it has to be detached from any fixed biological categories like race and, I presume, sex. Fukuyama’s answer is the Anglo-Protestant culture, stripped of anything exclusively Anglo and Protestant, i.e., retaining only those aspects of Anglo-Protestant identity that make it a collective suicide pact.

The only specific Anglo-Protestant virtue that Fukuyama mentions is, of course, the “work ethic.” Americans, after all, work hard. Not as hard as Asians, Fukuyama reminds us, but certainly harder than those effete Europeans. Americans respect hard work and economic competition (and low wages) so much that we have repeatedly debased the ethnic homogeneity of our society to bring in hard-working and cheap (or just plain cheap) immigrants. And if white Americans are displaced by non-white immigrants, well that’s fair. You didn’t mistake this economic zone for a homeland did you?

In the end, there’s nothing specifically Anglo or Protestant about the economy. As producers and consumers, we are all fungible. Who works hard in America these days? Fukuyama’s answer is: “It is just as likely to be a Korean grocery-store owner or an Ethiopian cab-driver or a Mexican gardener as a person of Anglo-Protestant heritage living off dividends in his or her country club” (p. 161).

This point is problematic in a number of ways.

First, it proves too much, for if there’s nothing specifically Anglo-Protestant about the marketplace, there is nothing specifically American about it either. The market and its virtues are global. Thus in what sense are we talking about anything American at all?

Second, the proper reaction of an American identitarian to this concept of identity is simply to reject it. We reject any universal, non-exclusive identity that makes all men fungible. The whole point of a national identity is to be exclusive. The whole point of a homeland is to enjoy it as a birthright and to pass it on to one’s posterity—and only one’s posterity. The whole point of a homeland is that it belongs to us, and we belong to it, unconditionally. We don’t have to earn it. We don’t have to compete with foreigners to keep it. Why shouldn’t Americans have that kind of homeland, that kind of security—especially if we do not begrudge others the right to their own homelands?

The only reason anyone will ask you to replace an exclusive form of national identity with an inclusive one is because he envisions replacing you in your homeland. Once you define yourself as replaceable, someone will replace you.

Third, to claim that a Korean, an Ethiopian, a Mexican, and a WASP are “just as likely” to be hard-working is implicitly to reject biological race differences and to embrace social constructivism, which Fukuyama hints at elsewhere. But biological race differences are real, which means that taken at random, WASPs and Koreans are far more likely than Mexicans and Ethiopians to be successful in the American economic system. And Fukuyama implicitly recognizes this, since if race did not matter, why is his hypothetical Korean not a gardener and his hypothetical Mexican not a grocery-store owner?

Finally, note the lazy, sloppy language. No WASP “lives off dividends in his or her country club.” Nobody lives in country clubs at all. This anti-WASP canard has become so hackneyed that people can’t even be bothered to make it sound plausible.

Will Fukuyama’s proposals save liberal democracy in America? The answer is no.

First of all, although Fukuyama advertises his book as an attempt to stave off Trumpian identity politics, his outlook and policy proposals are essentially indistinguishable from Trumpian civic nationalism. So liberal democrats will simply reject Identity as a disingenuous attempt to advance Trumpism while bashing Trump.

Second, demanding that immigrants assimilate, even to an almost vacuous liberal creed and Protestant culture, is still “racism” and “cultural imperialism” as far as the Left is concerned. Is Fukuyama really going to challenge the taboo against racism? I doubt he is willing to pay that price, which means that his proposals are a dead letter.

White Nationalists, by contrast, have no problem taking heat for “racism”: we unapologetically take our own side in ethnic conflicts. We aim to create or restore white homelands by moving people and borders. But we have no desire to assimilate non-whites—or be assimilated by them. We simply want to go our separate ways. That’s the whole point of having separate homelands where different peoples can practice different ways of life without outside interference.

Third, even if Fukuyama’s ideas were adopted, they would not be enough to save America from white identity politics. White identity politics is not simply being driven by Left identity politics, so that if one turned off Left identity politics, white identity politics would dry up. Rather, white identity politics is being driven by one of the consequences of Left identity politics, namely white dispossession. But even if the Left halted identity politics, white dispossession is still “baked in” to Fukuyama’s scheme, since the borders would remain open, white birthrates would remain low, and non-white birthrates would remain high. But as the white majority continues to decline, white ethnocentrism will continue to rise, feeding white identity politics.

Fourth, even if we implemented all of Fukuyama’s policies, only whites are likely to actually believe in and practice multicultural civic nationalism—because only whites do so today. There is nothing in Fukuyama’s plan to prevent non-whites from cheating: outwardly professing liberal democratic universalism and demanding to be treated accordingly, while covertly practicing preferences for their own tribes. Thus Fukuyama’s solution would simply intensify the ongoing process of white dispossession. At best it might slow down the backlash, by blinding people to what is happening. But it might also ensure that the backlash is far more severe when it actually arrives.

In their hearts, I think many civic nationalists believe that America and Europe took a wrong turn when they opened their borders and embraced diversity. But they are unwilling to contemplate actually rolling back the Left’s social engineering, specifically the catastrophic demographic and cultural trends of the last half-century. It is a gigantic failure of imagination and nerve.

For example, consider Fukuyama’s comments on the millions of illegal aliens in America:

It is . . . ridiculous to think that the United States could ever force all these people to leave the country and return to their countries of origin. A project on that scale would be worthy of Stalin’s Soviet Union or Nazi Germany. (p. 176)

First, if it is possible for people to enter the United States, it is possible for them to leave. What’s truly ridiculous is thinking that the turnstile at the border only turns one way. Second, the United States has forced millions of Mexicans to return to Mexico twice in the 20th century, and in neither case did it turn into genocide. (We need a wall, so we don’t have the deport them a fourth time.) Third, didn’t Fukuyama himself, on page 142 of the very same book, claim that ethnic cleansing can take place in an entirely non-violent and ethical fashion?

Because of this failure of nerve and imagination, writers like Fukuyama are driven to the makeshift ideology of “liberal democratic” multicultural civic nationalism. If you believe that Leftism and diversity are destroying civilization, but you are too scared to contemplate actually reversing the damage, your only hope is to halt the decline by imposing a sham unity on ethnic diversity—by synthesizing an inclusive creed and culture, then demanding people assimilate it.

Another reason why a color-blind civic nationalism appeals to Fukuyama is simply because he is not white. No matter how convinced he might be that multiculturalism and immigration have catastrophic consequences, he will never contemplate an alternative that does secure his presence and upward mobility.

To defeat civic nationalists like Fukuyama, we must not only demonstrate that their solutions are unworkable, but also show that the creation of racially and ethnically homogeneous homelands is both moral and practical. The Left is destroying white civilization, and neocons like Fukuyama can’t save it. It is time for them to step aside and let ethnonationalists take over.

Afterthoughts

Fukuyama makes three other noteworthy points that are useful to White Nationalists.

First, he argues that dual citizenship is a “rather questionable practice” if “one takes national identity seriously.” “Different nations have different interests that can engender potentially conflicting allegiances” (p. 168). I don’t know what percentage of neocons have dual US-Israeli citizenships, but it is certainly above the national average, and Fukuyama knows it. So this is a rather gutsy position to take.

Second, Fukuyama points out a crucially important distinction that globalists stubbornly refuse to acknowledge, namely the distinction between human rights and civil rights (pp. 173-74). Human rights are universal. Civil rights are particular. We are morally obligated to respect the human rights of all people. We are not morally obligated to give civil rights to all people. Ethnonationalists can recognize that all people have basic human rights, but we can still say that they are not good fits for our particular societies.

Third, Fukuyama points out an important implication of the distinction between human rights and civil rights (p. 175). We all have human rights, but simply having human rights does not entitle us to enter other people’s countries and demand to participate in their political life, which is what civil rights entitle us to do. Nations still have the right to control their borders and determine who may and may not become “naturalized” parts of their body politic.

One human right that we need to respect is the right of refugees to safe harbor. After all, any people can suffer misfortune. (Although obviously dumber and more quarrelsome peoples are more “accident prone” than others.) But the United Nations has already drawn up reasonable laws about refugees. A refugee has the right to take refuge in the closest safe country, for instance Syrians fleeing to Turkey or Lebanon. (This makes sense in terms of moral reciprocity, given that in different circumstances, Turks and Lebanese might wish to take refuge in Syria.) But once a person leaves the closest safe place for better pay and benefits, he is no longer a refugee, he is a migrant, and other countries have the absolute right to bar his entry.

Afterword

Identity is a poorly written book. It is repetitive, padded, and poorly organized. There are also a number of places where I actually laughed out loud. To end on a light note, I will share a few.

In his Preface, Fukuyama writes: “Megalothymia thrives on exceptionality: taking big risks, engaging in monumental struggles, seeking large effects, because all these lead to recognition of oneself as superior to others. In some cases, it can lead to a heroic leader like a Lincoln or a Churchill or a Nelson Mandela. But in other cases it can lead to tyrants like Caesar or Hitler or Mao who lead their societies into dictatorship and disaster” (pp. xiii-xiv).

On page 34, Fukuyama writes: “Rousseau’s assertion that pride emerged only at a certain stage of social evolution is curious; it begs the question of how such an intrinsic human feeling could spontaneously appear in response to an external stimulus.” “Begs the question” refers to a logical fallacy, which is clearly inapplicable here. Fukuyama means “raises the question.” This is a very common error in spoken English, but it seldom gets into books by reputable publishers.

On page 70, Fukuyama writes of jihadis: “When they showed up in Syria with a long beard and toting an AK-47 or staged a murderous attack on their fellow Europeans, their families always professed surprise and incomprehension at the transformation.” First, most jihadis carry American-made weapons. Second, “fellow Europeans.” Third, taking Muslim professions of surprise and incomprehension at face value when their religion teaches them to lie to infidels as a weapon of jihad.

But the best laugh appears on page 176: “. . . the United States now hosts a population of 11–12 million undocumented aliens. . . . The idea that they are all criminals because they violated U.S. law to enter the country is ridiculous.” If you are ever on trial, you should suggest that your lawyer use Fukuyama’s argument: “Your honor, the idea that my client is a criminal just because he violated the law is ridiculous.”

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[2] Fukuyama on Identity Politics: https://www.counter-currents.com/2019/01/fukuyama-on-identity-politics/

[3] Fukuyama on Diversity: https://www.counter-currents.com/2019/01/fukuyama-on-diversity/

Le RIC. Il faudra bien y venir en France

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Le RIC. Il faudra bien y venir en France

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un excellent article de Wikipédia présente le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) parfois désigné du nom de Référendum d'Initiative Populaire (RIP) Nous y renvoyons le lecteur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_d%27in...

En France actuellement, comme le précise l'article de Wikipédia, les Gilets jaunes proposent que le RIC soit applicable à quatre types de procédures qui existent pour partie dans certains pays mais n'existent nulle part en totalité:

  • Le référendum législatif, qui consisterait à soumettre au peuple une proposition de loi dès lors que cette proposition serait du domaine de la loi. Les citoyens inscrits sur une liste électorale et demandant un tel référendum, se verraient donner satisfaction s'ils représentaient un certain pourcentage de cette liste, par exemple 10 à 25% des inscrits.

  • Le référendum abrogatif, qui consisterait en la possibilité pour la population d'abroger ou d'empêcher la mise en application d'une loi votée précédemment par le Parlement..

  • Le référendum révocatoire, qui consisterait à démettre un élu de son mandat, qu'il ait été élu au plan local ou au plan national.

  • Le référendum constitutionnel, qui consisterait à permettre au peuple de modifier la Constitution du pays.

On objecte que ceci introduirait dans le pays concerné une telle instabilité qu'aucun gouvernement ou qu'aucune politique suivie ne serait possible. Concernant la France, il en résulterait que celle-ci, affirme-t-on, devrait renoncer à participer aux dialogues ou aux affrontements entre grandes puissances.

Elargir la base démocratique des institutions et des politiques

Le sérieux et le sens de la responsabilité qui émanent de l'essentiel des revendications des Gilets Jaunes montrent que ceux-ci, de même que les électeurs qui s'en inspireraient, seraient très soucieux de maintenir la continuité de la Nation. Ils viseraient seulement à renforcer celle-ci en lui permettant d'être gouvernée autrement que, comme c'est le cas actuellement, par les quelques 5% de citoyens super-riches et super-puissants qui depuis des années se sont attribués du pouvoir. Ils demandent seulement à donner une base populaire plus large qu'actuellement aux politiques et aux décisions appliquées par le gouvernement ou les représentants élus, pourtant supposés parler au nom du peuple et de l'intérêt général.

Il s'ensuivrait que des objectifs présentés par la majorité actuelle comme irréalistes et dangereux pourraient être abordés. Ainsi en serait-il d'une plus grande égalité des revenus ou des profits, parfaitement réalisable en quelques années sans nécessiter une révolution sociale. Parallèlement, il n'y a aucune raison de penser que les politiques présentant un intérêts vital pour le pays puissent être remises en cause. Au contraire, elles bénéficieraient d'un meilleur soutien populaire. Il en serait ainsi d'une une forte augmentation des investissements productifs ou de la part donnée aux recherches scientifiques et techniques, quelles que soient les restrictions aux dépenses de consommation qui en découleraient.

Postuler a priori et sans les avoir essayés que des RIC mettraient la France en danger montre un grand mépris de la sagesse citoyenne, celle qui s'est notamment exprimée lors des manifestations des Gilets Jaunes. Il montre surtout que l'étroite oligarchie financière et intellectuelle qui gouverne la France n'a aucune intention de partager son pouvoir.

Il est certain que dans le Grand Débat proposé par Emmanuel Macron, le RIC sera proposé. Mais il sera également certain qu'il sera refusé, car n'entrant pas dans le cadre du Débat fixé par le même Macron au service de sa politique personnelle.

mardi, 22 janvier 2019

Sur le Traité franco-allemand dit d'Aix La Chapelle

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Sur le Traité franco-allemand dit d'Aix La Chapelle

Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Le 22 janvier 2019, Emmanuel Macron et Angela Merkel signeront un nouveau traité de coopération et d'intégration franco-allemand

Il est présenté officiellement comme devant renforcer les liens entre l'Allemagne et la France, notamment dans les domaines de la politique économique, de la politique étrangère et de sécurité, de l'éducation et de la culture, de la recherche et de la technologie, du climat et de l'environnement, ainsi qu'en matière de coopération entre les régions frontalières. Notons que peu de gens en France n'en ont entendu parler, car les négociations préalables se sont faites plus que discrètement. Pourquoi? 

Mais lorsque l'on connaît l'étroite dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis, dans les domaines économiques, diplomatiques et militaires, ce traité risque d'être un nouveau pas vers la soumission de Paris non seulement à Berlin mais à Washington dans ces différents domaines. Emmanuel Macron ne peut pas l'ignorer. Il se révèle ainsi, ce dont certains doutaient encore, comme une sorte d'agent des Etats-Unis, non seulement en France mais dans toute l'Union européenne.

Ceci sera ainsi le cas dans les domaines diplomatique, militaire, scientifique, comme en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Dans tous ces domaines, la France a pris une avance certaine sur l'Allemagne. Elle dispose de laboratoires et d'expériences industrielles que l'Allemagne n'a pas, sans mentionner son industrie nucléaire. Ainsi l'Allemagne est le plus grand pollueur au sein de l'Europe avec ses centrales à charbon.

Les industries charbonnières et pétrolières américaines souhaitent que ceci continue, car elles en espèrent la poursuite de leurs contrats actuels. Si l'Allemagne refuse le nucléaire français, c'est moins pour ses prétendus dangers que pour la concurrence qu'elle ferait à ses importations de pétrole et gaz américains et russes. Par ailleurs, l'Allemagne dont la population d'origine diminue rapidement, sera très ouverte à l'immigration étrangère. Or nul n'ignore que les Etats-Unis encouragent discrètement celle-ci, notamment par le biais d'interventions de la CIA, comme susceptible de ruiner à terme des pays européens où ils voient des rivaux.

Ajoutons qu'une clause de traité devrait soulever le plus d'opposition, notamment dans les provinces et au niveau des collectivités régionales. Il s'agira de la mise en place dans les régions franco-allemandes frontalières, d'euro-districts qui risquent d'être sur le modèle des länders allemands. Ainsi, en ce qui concerne l'Alsace, beaucoup d'Alsaciens craignent à tort ou à raison qu'elle ne repasse au moins en partie sous la loi allemande et que la langue administrative n'en redevienne l'allemand. Là encore, il y aurait que demi-mal si l'Allemagne s'était donnée une autonomie suffisante par rapport aux Etats-Unis. Or ce n'est pas le cas. L'Allemagne, notamment au sein de l'Otan, se montre le meilleur élève des Etats-Unis pour en faciliter la pénétration militaire et économique en Europe, par exemple en ce qui concerne l'acquisition de matériels militaires tous fabriqués outre atlantique.

Ainsi actuellement la France espère voir l'Allemagne acquérir les Rafales nouvelle génération. Ce ne sera pas le cas car l'Amérique fera pression pour que l'Allemagne continue à s'équiper en avions de combat américains déjà obsolètes avant même d'avoir volé, tel que le JSF Joint Strike Fighter.

Voir Traité d'Aix La Chapelle

Voir à la date du 21/01
un article de Henti Vernet dans Le Parisien
http://www.leparisien.fr/politique/france-allemagne-ce-tr...

Salvini, les Polonais et l'euroscepticisme

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Salvini, les Polonais et l'euroscepticisme

Ex: http://www.dedefensa.org

Il y a cinq ans encore, la chose aurait déclenché des haussements d’épaule de dérision, des sourires condescendants et quelques gloussements tonitruants. Aujourd’hui, “la chose” vient parfaitement à son heure ; elle est évidente et irrésistible, elle ne fait rire personne sinon de l’ironie d’elle-même et ouvre des horizons à bien d’autres. Nous voulons parler de l’affirmation du vice-Premier italien et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, poursuivant sa croisade européenne (Orban, Le Pen, etc.) et visitant la Pologne, et déclarant à l’issue des entretiens avec les dirigeants polonais : « Il est temps de remplacer l'axe franco-allemand par un axe italo-polonais »

Salvini a été prolixe et très écouté, et entendu, et approuvé par tous ses interlocuteurs polonais, lors de ses divers entretiens et de sa conférence de presse clôturant sa journée de travail d’hier à Varsovie. Il a annoncé avoir proposé à Jaroslaw Kaczynski, chef du parti de gouvernement PiS, un “programme commun” entrant dans le projet d’un vaste rassemblement des “souverainistes” (Sovranisti) européens, avec l’objectif de former un grand parti au Parlement européen (élections en mai prochain). Salvini a estimé que les Polonais et lui étaient d’accord “à 90%” sur ce programme, et précisant également qu’un seul sujet n’avait pas été abordé, – les sanctions contre la Russie, et en général les relations avec la Russie, là où le désaccord est profond entre les deux pays... (Tactique désormais établie et éprouvée : mettre de côté les points de désaccord de politique étrangère pour se concentrer sur les questions européennes.)

« “J'ai proposé, afin de dépasser les différences entre partis, différences dues à des raisons de géographie et de tradition culturelle, un contrat pour l'Europe, un pacte pour l'Europe, qui n'existe pas encore, je ne suis pas venu avec un produit déjà fini”. Quelle forme prendrait ce pacte ? Selon Matteo Salvini, il pourrait s'agir d'un “pacte pour l'Europe” en dix points. Les populations des différents pays européens décideraient ensuite “si elles sont d’accord ou pas d’accord” avec ces propositions. “Nous y travaillerons dans les prochains jours. Avant les élections. Les pactes, il vaut mieux les présenter avant les élections qu’après”.

» Déclarant espérer qu'une alliance de “tous ceux qui veulent sauver l'Europe” occupera la deuxième ou même la première place au sein du Parlement européen, il a répété qu'il était temps “de remplacer l'axe franco-allemand par un axe italo-polonais”, et qualifié de “vrais eurosceptiques” ceux qui ont gouverné l'Europe ces dernières années. [...]

» Dès le début de sa visite de quelques heures à Varsovie, il Capitano avait affirmé que l'Italie et la Pologne seraient les “protagonistes du nouveau printemps européen” qu'il appelle de ses vœux pour réformer l'Union européenne. Il s'adressait aux médias à l'issue d'une rencontre avec le ministre polonais de l'Intérieur, Joachim Brudzinski, [qui] a souligné de son côté que l'Italie et la Pologne étaient d'accord sur presque tous les sujets abordés. Les deux pays, a-t-il insisté, “ne comptent pas quitter l’Union européenne” car ils sont “partie intégrante de l’Union”. Ils souhaiteraient au contraire la “renforcer” en “améliorant la sécurité” et la “réformer” afin qu'elle soit “plus proche des citoyens que des élites”. » 

Parlant précisément du projet de renouvellement du Traité de l’Élysée de 1963, qui doit être signé par Macron et Merkel le 22 janvier prochain, Breitbart-UK écrit à propos de la visite de Salvini en Pologne, pour préciser dans quelle circonstance a été suggérée l’idée de remplacer un axe par un autre : « Faisant allusion à un autre pacte évoqué mercredi, – celui de Macron et de Merkel prévoyant d’intégrer leurs deux pays sur des matières telles que la défense et les affaires étrangères comme un arrangement précurseur de l’“Europe souveraine”, – Mr Salvini a interrogé : “Je me demande si un axe polono-italien ne pourrait pas remplacer l’axe franco-allemand ?” »  

Le projet de renouvellement du Traité de l’Élysée représente ainsi la plus parfaite trahison de ce que devait être le premier traité, tel qu’imaginé par de Gaulle et très rapidement défiguré par l’ajout d’un “Protocole” liant l’Allemagne à l’OTAN et aux USA, par le Bundestag, quelques mois après sa signature. Macron-Merkel achèvent ainsi la complète liquidation de la souveraineté, conformément à la tradition globaliste que ces deux dirigeants totalement discrédités entendent imposer avant leur naufrage commun, ou en même temps que leur naufrage commun, – car Macron et Merkel ont au moins et sûrement quelque chose en commun, qui est leur naufrage politique : 

« La France et l'Allemagne doivent élaborer des politiques de défense, des politiques étrangère et économique communes dans le cadre d'un pacte de “jumelage” sans précédent, considéré comme un prototype pour l'avenir de l'Union européenne. Angela Merkel et le président Macron vont signer ce mois-ci un traité qui permettra à ces deux pays voisins de présenter un front diplomatique uni et d'agir conjointement dans les missions de maintien de la paix.

» Les régions situées de part et d'autre de la frontière franco-allemande seront encouragées à former des “Eurodistricts” comprenant des réseaux fusionnés d'eau, d'électricité et de transports en commun. Berlin et Paris offriront des liquidités pour encourager ces zones transfrontalières, qui pourraient impliquer des hôpitaux partagés, des projets conjoints ou des projets environnementaux communs. » (Selon le Times de Londres du 10 janvier.)

... Par conséquent, on ne rit plus à l’idée de Salvini, de remplacer l’axe franco-allemand, parce que cet axe est devenu nocif, catastrophique et mortifère à l’image de leurs deux opérateurs, Macron et Merkel. Les deux dirigeants faillis, ayant conduit l’Europe à la faillite, ayant capitulé partout où cela pouvait être fait face au monstre bureaucratique de Bruxelles ; lequel monstre, à la fois Orque etMordor, est bien loin d’être un substitut et un outil de la puissance allemande, mais bien une monstrueuse machinerie produisant d’elle-même des politiques catastrophiques pour tous les peuples.

La visite de Salvini en Pologne confirme donc bien qu’une immense bataille est désormais engagée en Europe et au sein de l'Europe, et le premier acte aura lieu en mai prochain. Cette bataille sera engagée dans des conditions nouvelles, qui sont apparues subrepticement dans les déclarations italiennes et polonaises :

• Les “eurosceptiques”, désormais, ce ne sont plus les souverainistes et les populistes, mais les globalistes du type du tandem Macron-Merkel, parce qu’ils sacrifient la sécurité de l’Europe, notamment avec leur politique d’immigration et le transfert de tous leurs pouvoirs au réseaux financiers et bancaires internationaux. Ce tournant autant dialectique que tactique est rendu possible par la montée vertigineuse du mécontentement politique dans le sens du populisme, et bien entendu l’important événement des Gilets-Jaunes en France.

• Donc, le but des souverainistes-populistes n’est plus de “quitter l’Europe” mais de “sauver l’Europe” des mains des globalistes. Il s’agit de hausser les principes du “nationalisme” au niveau européen, tout en protégeant les souverainetés des pays-membres... On en revient évidemment et toujours à “l’Europe des patries”. 

• Il y a tout aussi évidemment de la tactique électorale là-dedans : Salvini veut “ratisser très-large” en abandonnant l’aspect négatif prêté aux “eurosceptiques”, surtout à la lumière du catastrophique Brexit ; et en adoptant une tactique d’entrisme qui commencerait par le Parlement Européen. (On voit bien que l’objectif réel de Salvini, c’est bien de parvenir à faire des souverainistes-populistes le premier parti européen au PE.)

• Il nous paraît assez inutile de chercher en détails les impossibilités et les imperfections de cette tactique, – qui, justement, n’est qu’une tactique, et donc un moyen et un outil plutôt qu’un but. Là n’est pas le débat, parce que le débat c’est d’abord de tenter de mettre KO toute la nomenklatura globaliste européenne, dans les gouvernements, au PE, dans les institutions européennes, etc. Après, on verra, parce que la situation politique sera complètement nouvelle et qu’alors tout sera ouvert et possible.

• “Tout sera ouvert et possible”... Y compris, selon notre appréciation, une véritable explosion-révolution de l’intérieur de l’UE, si les souverainistes-populistes l’emportent. L’entrisme, cela sert également à aller poser une bombe dans le cœur grondant de la chose qu’on veut conquérir : quelles que soient les intentions réelles de Salvini, notre sentiment est qu’il est inexorablement poussé d’abord à détruire (d’une façon ou d’une autre et selon ce qui est possible et souhaitable, tout ce qui a rapport avec l’UE en place) ; cela, même s’il se dit meilleur européen que les globalistes, – ce qui est d’ailleurs vrai, – et pas du tout “eurosceptique”, – ce qui est disons à moitié vrai, en poussant un peu pour faire passer l’argument qui a le charme des paradoxes et le panache de l’oxymore...

• Ce que nous désignerions comme un “Moment” historique pour l’Europe, c’est bien ceci que la prépondérance franco-allemande est totalement mise en cause, et elle l’est, et elle peut et doit l’être à juste raison, à cause de la trahison des élites. Il est montré par les divers événements en cours autant que par le comportement et l’action des dirigeants de cet “axe” franco-allemand que cette prépondérance n’a plus aucune légitimité.

 

Mis en ligne le 11 janvier 2019 à 13H40

Christophe Guilluy et la fin des classes populaires autochtones

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Christophe Guilluy et la fin des classes populaires autochtones

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

Le dernier livre de Christophe Guilluy, No society, La fin de la classe moyenne occidentale aux éditions Flammarion, est un livre fondamental qui propose un état des lieux décapant de notre société. Il est important de noter que ce livre a été écrit avant le début du mouvement des Gilets jaunes, mouvement qui valide en grande partie les analyses et observations de l’auteur. Cependant Christophe Guilluy pose aussi un certain nombre de questions importantes, qu’il n’approfondit pas et que nous pouvons peut-être éclairer de notre point de vue autochtoniste. Ainsi, il serait intéressant de savoir pourquoi la classe supérieure occidentale est la seule classe supérieure dans le monde à ostraciser son propre peuple. On aimerait aussi comprendre  pourquoi les « classes moyennes » occidentales sont constamment renvoyées par les classes supérieures aux « heures les plus sombres » de leur histoire.

La thèse centrale de Guilluy est le fruit d’une analyse sociologique rigoureuse, que nous résumons sommairement ici :

 Jusque dans les années 70-80, les classes moyennes occidentales incarnaient l’idéal de « l’European way of life » ou de l’American way of life ». Elles étaient respectées par les classes supérieures comme par les immigrés, immigrés qui aspiraient d’ailleurs à s’y intégrer. Les classes moyennes constituaient alors le « référent culturel » de la société. 

A partir des années 80, dans un mouvement qui va aller en s’amplifiant, les nouvelles classes supérieures occidentales vont faire « sécession ». Parallèlement à une désindustrialisation galopante des régions, elles vont se « citadelliser » dans les grandes métropoles où elles vont profiter d’une économie mondialisée. Précisons que la classe supérieure occidentale soutiendra massivement les délocalisations, la dérégulation bancaire, le « marché », l’abolition du contrôle du mouvement des capitaux, la financiarisation de l’économie, l’industrie de la dette…

Les « petits blancs » de la classe moyenne occidentale vont alors perdre leurs emplois et leur statut de référent culturel. Alors que les métropoles mondialisées créent de la richesse et concentrent l’essentiel des nouvelles activités, la France périphérique va s’appauvrir et être rejetée sur les marges économiques, sociales et culturelles du pays.   

A partir de là, nous allons assister à un double mouvement : d’une part les classes dominantes (bobos, journalistes, « experts » médiatisés, cadres, enseignants, publicitaires, dirigeants de startup, professions intellectuelles, responsables marketing, politiciens…), vont accentuer leur sécession en se regroupant dans des métropoles, d’autre part ces classes vont ouvertement ostraciser les classes moyennes en les dévalorisant. La sortie de François Hollande sur les « sans dents » ou d’Hillary Clinton sur les « déplorables » (ceux qui sont "racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir" précise-t-elle), sorties qui rappellent d’ailleurs celles de Macron, Darmanin ou Castaner sur les Gilets jaunes (« peste brune », « racistes », « antisémites », « homophobes », « foules haineuses »…) manifestent toutes un insupportable mépris de classe. Ces propos participent d’une double posture : affirmer la supériorité morale de la classe supérieure et renvoyer l’ancienne classe moyenne aux « heures les plus sombres ».

La classe moyenne majoritaire qui portait les valeurs dominantes est donc reléguée tant socialement, économiquement que culturellement, aussi : « les catégories populaires autochtones deviennent celles à qui il ne faut pas ressembler » (Guilluy). Elles sont présentées par les médias, dit Guilluy, comme « une  sous-classe faible, raciste, aigrie et inculte ».  L’entreprise est d’une telle efficacité aujourd’hui que « toute expression populaire est immédiatement discréditée ». A cette classe qui s’interroge sur « l’Europe », la société mondialisée ou l’arrivée des migrants, les médias opposent le « manque d’éducation », le « repli identitaire » ou quelques souvenirs nauséeux… Guilluy :

« Parallèlement, cette relégation culturelle s’accompagne d’une entreprise d’instrumentalisation des minorités et de la question du racisme. Cette stratégie permet à la classe dominante d’accélérer le processus de marginalisation de l’ancienne classe moyenne occidentale (supposée blanche) en lui faisant porter tous les maux des sociétés occidentales. De l’esclavage à la colonisation en passant par l’Holocauste ou l’oppression des homosexuels, les classes populaires passent quotidiennement au tribunal de l’Histoire. Le piège est imparable. Il rejette la majorité des ces catégories dans les poubelles de l’Histoire en offrant une nouvelle virginité à la classe dominante. Dans ce partage de l’histoire occidentale, les classes populaires sont ainsi contraintes d’en porter la face noire, tandis que les classes dominantes pourront se présenter comme les héritières d’une histoire positive (des lumières à l’émancipation des minorités). Le « sanglot de l’homme blanc » place ainsi les classes dominantes supérieures dans une posture de supériorité morale en désignant les véritables coupables que sont les classes populaires ».

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Du haut de leur supériorité morale, les classes dominantes vont intensifier les flux migratoires à destination de la France périphérique tout en privilégiant, pour elles-mêmes, l’entre-soi et « l’évitement résidentiel ». Du fait de l’intensification des flux migratoires, les « petits blancs », racisés, délégitimés et méprisés, décrits comme appartenant à l’ancienne classe moyenne et politiquement marginalisés à travers le vote populiste, forment un groupe destiné à devenir minoritaire (même si pour Guilluy nous n’en sommes pas encore au Grand Remplacement). De tout cela il découle, selon Guilluy, que les classes dominantes occidentales se sont dressées contre leur peuple. Elles l’ont sacrifié sur l’autel de la mondialisation et l’ont fait sortir de l’Histoire. De leur côté, consciente de leur relégation, les classes populaires n’accordent plus aucune légitimité au monde d’en haut. La posture morale des tenants de la société ouverte et de la classe politico-médiatique (« l’antifascisme d’opérette ») a fait long feu et ne trompe plus personne.

Deux mondes hermétiques socialement et culturellement se font désormais face. D’une part, le monde d’en haut enfermé dans ses métropoles (de nouvelles cités-Etat cherchant à s’extraire du cadre national,  dit Guilluy), d’autre part  le monde d’en bas travaillé par le populisme (Trump, Brexit, Salvini, Le Pen…) et que l’Etat abandonne progressivement (réduction des services publics, démantèlement de la protection sociale, démantèlement de l’organisation territoriale, précarisation des emplois, transfert du patrimoine public à la sphère privée…). Selon Guilluy, « le destin des classes populaires n’entre pas dans le logiciel » des classes dominantes.

Christophe Guilluy ne place pas toutes les élites mondialisées de la planète sur le même plan : « Jamais des classes dominantes n’avaient développé un tel mépris de classe, une telle volonté de s’extraire de la société, écrit-il. Revendiquant des valeurs universelles, les classes dominantes occidentales n’ont en réalité cessé de se singulariser. Dans aucune autre partie du monde, on ne trouve des classes dominantes et supérieures qui aient sciemment sacrifié leur classe moyenne et in fine la société elle-même ». Guilluy précise que seule la classe dominante occidentale s’est dépouillée de son histoire, de sa culture et de son cadre national : «  Jamais une clase médiatique politique et universitaire n’a autant dénigré, ostracisé, insulté son propre peuple duquel elle se retrouve isolée. Isolée également du reste du monde qui ne supportent plus non plus ses leçons de morale » !

Décryptons maintenant sans faux-fuyants ce que nous dit Guilluy :

De qui parle Guilluy quand il parle des « classes moyennes » ? A l’évidence et globalement : de la population de souche européenne. Il le laisse entendre ici ou là quand il pointe le caractère méprisant de l’utilisation par les médias du qualificatif « petits blancs », quand il dit que ces classes sont « supposées blanches » ou qu’elles pourraient être astreintes au « sanglot de l’homme blanc ». Il le dit explicitement quand il désigne les « catégories populaires autochtones ».

De qui parle Guilly lorsqu’il parle des « classes dominantes » ? Ils parlent de gens qui sont sortis du cadre national. Il dit que ce sont des « gens de n’importe où » face à des peuples qui sont de « quelque part ». Il dit aussi que ces gens ont renié leur histoire, leur culture, leur nation et leur peuple. Autrement dit, ces gens sont des traîtres, mais aussi plus certainement, du point de vue de ces traîtres eux-mêmes, des étrangers et des nomades qui considèrent légitimement leur pays comme un hôtel (Attali : « Tout pays doit se penser comme un hôtel »).  

Pourquoi les classes dominantes occidentales sacrifient-elles leur peuple et sont-elles en cela différentes des classes dominantes du reste de la planète ? Parce que la classe dominante occidentale a pour la première fois pris le pouvoir en France en 1789 et qu’elle est partout en Occident le produit des idéaux républicains de la révolution française. Pour cette idéologie, les peuples n’existent pas : ce ne sont que des agrégats et des accumulations redistribuables d’individus sans distinction d’origine, de race ou de religion.

Pourquoi la classe dominante occidentale réduit-elle le peuple autochtone au « racisme, au sexisme, à l’homophobie, la xénophobie, l’islamophobie. A vous de choisir » ? C’est ce que nous avons nommé ailleurs l’antijaphétisme. L’antijaphétisme est un système d’avilissement du peuple autochtone (un système raciste il va sans dire). Ce système a deux utilités pour le Système : d’une part faire reposer sur un peuple bouc émissaire les échecs du Système, celui du vivre-tous-ensemble en l’occurrence (l’échec du vivre-tous-ensemble doit être mis au compte du racisme chronique, historique et quasi biologique des Autochtones), d’autre part dominer moralement le peuple autochtone, comme l’a bien vu Guilluy.   

CGlivre.jpgEn résumé, La classe dominante est étrangère au peuple autochtone et lui est ouvertement hostile. De plus, elle ne manque pas de maladroitement instrumentaliser les immigrés pour contrer le réveil autochtone (le « populisme ») et conserver ainsi sa domination culturelle et politique (Guilluy : « A ce titre, l’instrumentalisation de l’immigré et des pauvres par la classe dominante, le show- biz et une partie du monde intellectuel apparaît pour ce qu’il est : une mise en scène indécente… »). Ajoutons que l’Etat est un outil au service de la classe dominante et nous aurons un tableau qui correspond assez bien à ce que nous décrivons depuis quatre ans dans ce blog.

Christophe Guilluy analyse froidement une situation. Il n’y a plus de société car la rupture du lien entre la classe dominante (le monde d’en haut) et le les classes moyennes (le monde d’en bas) fait que ces classes ne font plus société (elles ont basculé dans « l’a-société »). Nous ajouterons une troisième classe, dont Guilluy parle très peu ici, mais dont l’importance va croissante : la classe allochtone des banlieues. Cette classe allochtone n’a aucun lien avec le peuple autochtone (nous voyons d’ailleurs que cette classe allochtone des banlieues est complètement indifférente au mouvement des Gilets jaunes. Les intérêts des Autochtones et des Allochtones ne se recoupent pas, voire pourraient diverger si la classe dominante était forcée de détourner sur la France périphérique une partie des aides d’Etat qu’elle déverse par clientélisme sur les banlieues). La classe allochtone n’a aucun lien non plus avec la classe dominante : elle se moque de sa posture morale (qui accable les seuls Autochtones), elle ne se mélange pas avec elle et, sous la menace (les « émeutes des banlieues), elle oblige la classe dominante à lui verser une partie du tribut prélevé sur la France autochtone (sous forme de route qui ne sont plus entretenues, d’hôpitaux qui sont fermés, de classes d’école surpeuplées…).

Pour bien comprendre la situation, il faut avoir en tête ces trois classes :

  • la classe dominante. Elle est l’héritière de la bourgeoisie qui fit la révolution « française ». Cette classe tient depuis deux siècles tous les leviers de pouvoir et constitue l’infrastructure de la République : les Présidents, les ministres, les préfets, les hauts fonctionnaires… sont tous issus de cette classe.
  • La classe allochtone. La présence de cette classe au milieu du peuple autochtone tient d’une part à la réalisation du principe d’universalité portée par la classe dominante, principe qui fonde le pacte républicain, tient d’autre part aux intérêts économiques de la classe dominante, tient enfin à la nécessité pour cette dernière d’interdire définitivement tout retour à une organisation identitaire de la société.  
  • La « classe moyenne ». C’est le peuple autochtone : celui qui subit les flux migratoires, celui aussi que la bourgeoisie des métropoles domine, exploite, détruit et avilit du haut de son mépris de classe et de sa supériorité morale.

Voilà le tableau. Il ne serait pas complet si nous n’ajoutions une légère touche. Effectivement, Guilluy a raison : ces trois « classes » ne se fréquentent pas, ne parlent pas le même langage, n’ont pas les mêmes aspirations, n’ont pas de liens, bref ne font plus société. Mais, en fait, c’est entre elles qu’elles ne font plus société ! Car si l’on zoome et que l’on observe la vie interne de la classe dominante, on verra (et Guilluy est le premier à le montrer) qu’il existe un entre-soi rigoureux et une unité sociale autour des mêmes aspirations culturelles et sociétales. Il existe un bien commun dans la classe dominante, et celle-ci le défend en détruisant la classe moyenne « raciste, sexiste, homophobe, etc.».

De la même manière, il existe un bien commun dans les sociétés allochtones et celles-ci le défendent grâce à des institutions (CRIF, CRAN, Mosquée…) et un entre-soi tout aussi rigoureux que celui de la classe dominante (Guilluy montre que chaque groupe tend à se rassembler pour être majoritaire sur un territoire).

Les choses sont différentes côté autochtone. Effectivement les Autochtones recherchent l’entre-soi comme tous les autres hommes. Cependant, ils doivent faire face à un Etat qui ne les craint pas, qui les méprise et a ouvertement entrepris de métisser leurs lieux de vie (la fameuse « mixité sociale » qui est en fait la mixité raciale). D’autre part, et contrairement aux deux autres classes, le peuple autochtone  n’est absolument pas organisé pour faire face à l’agression qu’il subit. Christophe Guilluy nous dit que la classe moyenne n’est plus dupe de la malfaisance de la classe politico-médiatique au pouvoir.  C’est vrai. Il n’empêche, et le mouvement des Gilets jaunes nous le confirme, que le peuple autochtone majoritaire se dresse en ordre dispersé face à une classe dominante hyper-minoritaire, mais qui dispose de tous les moyens de contrainte (CRS, police, Gendarmerie, Armée, désinformation médiatique, etc.). Sauf écroulement financier, économique, voire civilisationnel, dans les mois à venir, il est donc probable que la classe dominante se maintiendra encore au pouvoir de nombreuses années, suffisamment longtemps en tous cas pour que le peuple autochtone soit définitivement effacé.

La solution ? Il n’y en a qu’une et nous ne cessons de le répéter : prendre exemple sur les Autochtones mélanésiens de Nouvelle-Calédonie, nous organiser comme eux, former comme eux une société parallèle structurée, revendiquer comme eux des droits collectifs croissants, jusqu’au droit des Autochtones européens de France à disposer d’eux-mêmes sur leurs terres ancestrales. La classe dominante ? Elle se soumettra ou disparaîtra. Les classes allochtones ? A terme, elles redeviendront autochtones… sur leurs terres ancestrales.

Antonin Campana

lundi, 21 janvier 2019

Extension des persécutions politiques

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Extension des persécutions politiques

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Dans la soirée du 2 janvier 2019, non loin de l’avenue des Champs-Élysées, la police arrête Éric Drouet et le place une nouvelle fois en garde à vue pour le motif fallacieux d’« organisation d’une manifestation sans déclaration préalable ». Relâché une vingtaine d’heures plus tard, l’infortuné citoyen en colère comparaîtra en février prochain devant le tribunal correctionnel. Une seconde convocation l’attendra en juin prochain pour la détention supposée d’un bâton (et pourquoi pas un coton-tige ?). Ce chauffeur routier de 33 ans, devenu l’une des figures des « Gilets jaunes », avait auparavant été entendu dans un commissariat pour un soi-disant délit de « provocation à la commission d’un crime ». Il avait envisagé de manifester devant l’Élysée et, le cas échéant, d’y entrer. De quoi de plus normal pour un bâtiment de la République ?

Dans la matinée du 8 novembre 2018, Julien Coupat était victime d’une interpellation préventive dans l’Est de Paris. Les policiers découvraient dans son véhicule un masque, un gilet jaune et des bombes… de peinture ! Après une longue garde à vue, l’une des victimes de la machination étatico-policière sarközyste de Tarnac ressortait libre avec un rappel à la loi dans la poche.

Julien Coupat et Éric Drouet sont des proies du Régime. Tout l’arsenal répressif voté sous le calamiteux Sarközy se déploie pour la circonstance. Le Régime se veut intraitable envers l’opposition populaire pendant qu’il laisse le désordre s’installer dans les banlieues de l’immigration. Il paraît évident qu’Emmanuel Macron ne se fera pas photographier en enlaçant dans une pause presque érotique Julien Coupat, Éric Drouet et Nicolas Dupont-Aignan ! Le 7 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner porta plainte contre le député non-inscrit de l’Essonne et président de Debout la France. Suite aux nombreuses dégradations commises à l’Arc de Triomphe, le 1er décembre, Nicolas Dupont-Aignan désignait les « petits casseurs de Castaner », soit des agents provocateurs, pas forcément subordonnés à la place Beauvau, infiltrés parmi les manifestants. C’est donc en France qu’un ministre se permet de poursuivre un élu de l’opposition, ancien candidat à l’élection présidentielle, qui s’interroge à haute voix. Si cette ignominie avait été commise à Moscou ou à Budapest, les sempiternelles associations humanitaires auraient hurlé à l’attentat contre les droits de l’homme. Or, c’est un silence assourdissant !

Ces mêmes associations parasitaires grassement subventionnées par Soros et nos impôts se taisent aussi au sujet des incroyables accusations portées contre Benoît Quennedey. Ce haut-fonctionnaire bourguignon de 42 ans a été mis en examen après quatre jours de garde à vue pour « trahison par livraison d’informations à une puissance étrangère ». L’énarque, membre du Parti radical de gauche jusqu’en 2017, préside l’Association de l’amitié franco-coréenne et est l’auteur chez Delga qui publie les œuvres de Michel Clouscard, de La Corée du Nord, cette inconnue, puis, aux éditions Les Indes Savantes, L’Économie de la Corée du Nord en 2012. Naissance d’un nouveau dragon asiatique ? La DGSI s’attaque donc à un haut-fonctionnaire qui officie à la direction de l’architecture, du patrimoine et des jardins du Sénat. Benoît Quennedey a peut-être fourni à Pyongyang les plans ultra-secrets du Jardin du Luxembourg ou bien les dates confidentielles d’élagage des arbres…

Le 2 octobre 2018, une vaste opération soi-disant anti-terroriste frappait à Grande-Synthe le Centre Zahra, une association culturelle musulmane chiite. Deux semaines plus tard, le préfet du Nord fermait pour six mois ce lieu accusé de diffuser l’islam radical chiite à l’échelle européenne. Dans le même temps, les terroristes d’Al Qaïda et de Daech rentrent tranquillement en France ou quittent les prisons. Le Centre Zahra est une cible facile. Certains de ses animateurs dirigent le Parti anti-sioniste et ont soutenu en 2009 aux élections européennes en Île-de-France la liste de Dieudonné et d’Alain Soral, deux autres persécutés politiques.

Pendant que le Régime menace d’honnêtes gens, sa police avoue son impuissance face aux voyous du 9-3 et aux racailles du CAC 40. Au lieu de s’en prendre à de fantasmatiques agents à la solde de l’Iran, de la Corée du Nord ou de la Russie, le contre-espionnage devrait plutôt démanteler les puissants réseaux d’influence en France qui œuvrent pour les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Arabie Saoudite et le Qatar. Il devrait en particulier se pencher sur ces individus qui, à l’instar de cet élu des Français à l’étranger, servent d’abord les intérêts de la seule puissance nucléaire du Proche-Orient. Intérêts qui nuisent à l’avenir de la vraie France européenne.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 108, mise en ligne sur TV Libertés, le 14 janvier 2019.

Bloody Sunday ou de l'emploi délicat de la force armée en sécurité intérieure

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Bloody Sunday ou de l'emploi délicat de la force armée en sécurité intérieure

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
A l’occasion de la parution du billet de l’ami Abou Djaffar sur Bloody Sunday, l’excellent film de Paul Greengrass, je reprends ici et développe une fiche écrite pour le chef d'état-major des armées en 2008 : Engager l’armée en sécurité intérieure : le cas irlandais.


Le 1er août 2007, l’opération Banner en Irlande du Nord a officiellement pris fin après trente-huit ans. A une époque où la tentation est forte de plus intégrer les forces armées dans la sécurité intérieure, il n’est peut-être pas inutile de revenir sur cette période de « troubles », où sont tombés plus de soldats britanniques que pendant tous les combats réunis des Malouines, de la guerre du Golfe, des Balkans et de l’Irak.

L’histoire de l’intervention militaire britannique en Irlande du Nord

L’Irlande du Nord vit depuis 1921 sous un régime particulier qui lui assure une certaine autonomie politique mais qui a très rapidement abouti à la prise de contrôle de toutes les institutions politiques et économiques du pays par la majorité protestante au détriment d’une forte minorité catholique. L’ensemble représente 1 100 000 protestants pour 700 000 catholiques sur 14 000 km2 dans les années 1960.
 
A partir d’avril 1969, après l’échec des tentatives de réforme du gouvernement O’Neill, sapées par l’intransigeance de l’aile dure des unionistes, les organisations catholiques se détournent des solutions politiques classiques jugées vaines. Les manifestations se multiplient qui se heurtent de plus en plus violemment à des contre-marches loyalistes. Il y alors trois bataillons d’infanterie en garnison en Ulster, qui ne participent jusque là en rien aux missions de maintien de l’ordre. Un d’entre eux est engagé pour protéger des sites sensibles, sans que les armées envisagent une intervention plus poussée.

Tout bascule le 12 août 1969, à l’occasion du défilé orangiste (radicaux protestants) annuel des « Apprentice Boys » à Londonderry. Le défilé provoque une violente réaction catholique et en retour une répression très dure de la police locale, la Royal Ulster Constabulary (RUC), à recrutement presque exclusivement protestant. Les violences durent plusieurs jours, provoquant la mort de dix civils et cent cinquante blessés ainsi que l’incendie d’une centaine d’habitations catholiques. Le 14 août, elles s’étendent à Belfast, la capitale. Devant la gravité de la situation et le rejet complet de la police par la population catholique, l’inspecteur général de la RUC adresse une « demande d’aide au pouvoir civil » (military aid to the civil power, MACP) au commandant des forces armées en Irlande du Nord. Un bataillon est déployé à Londonderry puis un autre à Belfast. Au 1er septembre, il y a 6 000 soldats sur le territoire puis 11 000 au printemps 1970.

Le cadre légal de l’intervention militaire…

Les cas prévus pour l’assistance militaire aux autorités civiles sont peu différents des autres pays démocratiques occidentaux. En revanche la mise en œuvre de la MACP est très particulière puisque sa conception date du XVIIIe siècle, c’est-à-dire une époque où il était impossible d’attendre les instructions de Londres pour agir. Selon la loi, c’est le chef de la police locale qui fait directement appel aux troupes dans son secteur, le gouvernement ne donnant qu’ensuite son accord. Cela correspond aussi à une vision libérale où le maintien de l’ordre est une obligation des citoyens, déléguée pour des raisons pratiques à une police très autonome d’un pouvoir central toujours suspect, puis éventuellement en cas d’urgence à des forces militaires sous le commandement de leur chef local. En théorie, celui-ci est indépendant du gouvernement le temps du rétablissement de l’ordre normal.

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Dans la pratique, c’est néanmoins le ministre de la Défense du cabinet Heath qui ordonne de :

« restaurer la loi et l’ordre, en se plaçant impartialement entre les citoyens des deux communautés ». Pour cela, il fixe trois missions :


• dans le cadre de la loi et en faisant un usage minimal de la force, arrêter et remettre à la police tout suspect soupçonné de détenir des armes, des explosifs ou des munitions ;

• gêner et des dissuader les mouvements des paramilitaires des deux communautés par des postes de contrôle et des patrouilles ;

• restaurer la confiance au sein de la population locale par une présence quotidienne non agressive mais dissuasive.

…et ses ambiguïtés

Dans les faits, les soldats sont placés dans une situation très ambiguë. Plus qu’une aide limitée dans le temps à l’autorité civile, la perte totale de légitimité et la faible efficacité de la RUC font qu’on assiste plutôt, comme pendant la bataille d’Alger, à une suppléance. C’est donc l’officier général commandant en Irlande du Nord qui prend la responsabilité du contrôle général des opérations de sécurité, le chef de la police lui étant subordonné le temps que celle-ci retrouve une crédibilité.

Tout en restant soumis à la loi générale du pays ( common law ) et donc susceptible d’assignation que devant les tribunaux civils, le commandant des forces est soumis à une double hiérarchie civile, celle de l’Irlande du Nord et celle du cabinet de Londres. Mais la première ne veut en rien s’attaquer aux causes profondes du problème alors que la seconde hésite fortement à s’impliquer, tout en refusant toute intrusion de l’Eire ou de l’ONU, qui proposent d’envoyer des troupes. Ainsi quand le ministre parle de rétablir la loi et l’ordre, les soldats ne savent pas trop de quel ordre il s’agit. S’agit-il de l’ordre de l’Ulster et de sa majorité protestante ou de l’ordre du Royaume-Uni sur une de ses provinces ? Dans le premier cas, par exemple, l’Ulster Defence Association (UDA), organisation paramilitaire loyaliste protestante, apparaît comme légale ; dans le second cas, elle ne l’est pas plus que l’Irish Republican Army (IRA). Les forces armées se targuent de leur impartialité politique mais dans les faits, elles sont obligées de collaborer avec le gouvernement de l’Ulster et la RUC.

Tous ces éléments font qu’on ne sait pas vraiment si l’armée fait respecter la légalité. Face à des atteintes flagrantes à la loi, les troupes elles-mêmes ne savent souvent pas quoi faire, ni si elles seront soutenues dans leur action. Au lieu de constituer une donnée constante, une structure solide à l’intérieur de laquelle les différentes parties devraient manœuvrer, la loi et l’ordre deviennent ainsi un élément flexible au milieu des relations complexes entre les différents acteurs. Avec le temps, « restaurer la loi et l’ordre » devient plutôt « maintenir l’ordre » puis « maintenir la violence à un niveau acceptable ».

La « lune de miel »

De fait, l’armée est engagée dans une mission de maintien de la paix sur son propre territoire et bien que se targuant de professionnalisme (on est revenu à l’armée de métier huit ans plus tôt) et d’une forte expérience opérationnelle, elle n’est aucunement préparée à cette mission. Le général Freeland, premier commandant de l’opération Banner, déclarera plus tard : « Nous n’aurions pas pu nous trouver plus en dehors du coup ».

Remplaçant au pied levé une police qui a disparu des rues catholiques, les militaires ont le plus grand mal procéder à des arrestations dans les formes légales. La plupart des suspects sont ainsi relâchés faute de preuve. Ils réussissent mieux dans leur mission d’interposition entre les communautés, en multipliant les points de contrôle et en édifiant un mur à l’intérieur de Belfast. Dans un premier temps, baptisée la « lune de miel », cette inexpérience de l’armée est cependant compensée par une bonne image auprès de la population catholique, d’autant plus que les militaires se sont opposés d’emblée à une manifestation protestante. Les militaires y font alors preuve d’une grande discipline, subissant un millier de coups de feu et vingt-deux blessés avant de recevoir l’autorisation de tirer et de tuer deux activistes armés.
 

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Comme en Irak en 2003, cette fenêtre d’opportunité se referme au bout de quelques mois seulement. Les hésitations du cabinet de Londres ne permettent pas de trouver de solutions politiques, ce qui entraîne une radicalisation des deux communautés, avec la montée en puissance de Ian Paisley du côté protestant et la création en janvier 1970 de la Provisional Irish Republican Army (PIRA). La PIRA a finalement profité de la disparition de la police et de l’interposition de l’armée pour s’implanter dans des quartiers catholiques qui sont devenus autant de zones de non droit. Devant l’inaction des autorités, elle a pu développer un discours qui dépasse les simples revendications sociales et politiques pour prôner la lutte armée contre l’occupant anglais.

L’armée face à la PIRA

Dès lors, les affrontements se multiplient, d’autant plus que l’armée a été obligée en février 1970, d’imposer un contrôle plus strict des manifestations pour empêcher les affrontements. Le 30 mars 1970, une première manifestation catholique est organisée pendant trois jours contre l’armée. Du 3 au 5 juillet 1970, l’armée impose un couvre-feu et une fouille dans un secteur sensible de Belfast. Cinq civils sont tués dans cette opération et dix-huit militaires y sont blessés. La « lune de miel » est terminée et désormais les missions s’effectueront dans une ambiance d’insultes et de jets de pierre.

En 1971, la PIRA profite de ce climat dégradé pour lancer une offensive sur trois axes : le contrôle de la population catholique, le harcèlement des troupes britanniques par sniping, embuscades, mortiers ou engin explosif improvisé (EEI) et le « chaos », en faisant exploser deux à trois bombes chaque jour. Le 6 février 1971, le premier soldat britannique est tué en service à Belfast. Au mois d’août, ils sont déjà treize à être tombés et les troupes commencent à éprouver un profond sentiment d’impuissance. Le 9 août 1971, contre l’avis des militaires, le ministre de l’Intérieur décide d’autoriser la détention sans jugement (ou Internment) et lance une immense rafle de suspects. Le principe même de l’internment, les nombreuses erreurs dans les arrestations et les conditions des interrogatoires suscitent une immense réprobation. Pour aggraver encore la situation, les activistes loyalistes de l’Ulster Volunteer Force (UVF) se lancent aussi dans une campagne d’attentats, avec l’emploi, pour la première fois, d’une voiture piégée (quinze morts dans un bar catholique, le 4 décembre 1971).

Le 30 janvier 1972, un bataillon parachutiste ouvre le feu sur une manifestation catholique illégale. Treize civils, pour la plupart mineurs, sont tués dans ce « Bloody Sunday », inaugurant l’année la plus meurtrière des « troubles ». Le désastre dans l’opinion est immense d’autant plus que les militaires communiquent très maladroitement sur cet événement refusant d’assumer leurs responsabilités dans l’évènement. Durant cette année 1972, cinq bombes explosent en moyenne chaque jour et un soldat britannique est tué tous les trois jours.

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Le gouvernement de Londres décide de prendre l’initiative. L’administration directe sur l’Ulster est instaurée le 28 mars 1972 et les forces britanniques sont portées à 17 000 hommes auxquels il faut ajouter les 9 000 réservistes irlandais de l’Ulster Defence Regiment (UDR), créé depuis peu. Le 31 juillet 1972, avec l’opération Motorman toutes les « zones de non droit » catholiques sont investies et un quadrillage complet de la province est mis en place, en particulier le long de la frontière avec l’Eire, refuge de la PIRA. Tous ces efforts, une organisation du renseignement enfin efficace et le désarroi d’une population de plus en plus horrifiée par les attentats aveugles (près de 200 civils tués en 1975) permettent finalement, vers 1976-1977 de prendre l’ascendant sur la PIRA. Celle-ci abandonne alors sa structure militaire pour une organisation plus clandestine en cellules terroristes autonomes.

L’armée de terre sous tension

A ce moment-là, l’armée de terre britannique est aussi soumise à une très forte tension. Ses effectifs sont alors de 155 000 hommes dont environ 10 % sont en permanence en Irlande du Nord. Mais comme elle entretient aussi un corps d’armée complet en Allemagne et que certaines unités comme les Gurkhas ou les bataillons irlandais (jusqu’en 1992), ne sont pas envoyés en Ulster, la pression est énorme sur les bataillons stationnés au Royaume-Uni et particulièrement les bataillons d’infanterie. Entre 1989 et 1992, par exemple, l’un d’entre eux effectue quatre missions en Irlande.

Pour faire face au problème, on fait passer le nombre de bataillons permanents de trois à six (pour deux ans de présence) tandis que les séjours des unités tournantes passent de quatre à six mois. Les bataillons d’infanterie sont ensuite renforcés de bataillons de marche issus de toutes les armes et même de la Royal Air Force. Tous cela désorganise les grandes unités, d’autant plus qu’à l’intérieur même des bataillons, certaines cellules, comme le renseignement, font des séjours décalés et plus longs que ceux des unités de combat.

A une époque où le Pacte de Varsovie est une menace majeure, les compétences tactiques nécessaires aux combats de haute intensité déclinent dangereusement d’autant plus que les rengagements chutent et que le budget est ponctionné par le surcoût de l’opération en Irlande (environ 20 000 euros actuels par homme déployé) et les incitations financières nécessaires pour compenser un recrutement en grande difficulté. Pendant plus de dix ans, la British Army on the Rhine (BAOR), fer de lance de l’armée de terre, ne fait plus d’exercice à grande échelle. Cela n’empêche pas les Britanniques d’effectuer une brillante campagne aux Malouines en 1982 mais qui tient plus aux qualités de base du soldat britannique et à la faiblesse de l’ennemi qu’à la virtuosité de la combinaison des feux et des mouvements.

Le retour de la police au premier plan

L’internement et l’administration directe sont abandonnés en 1975 sans avoir donné les résultats escomptés. Mais en 1977, l’amélioration relative de la situation, avec la raréfaction des manifestations de masse et des affrontements armés, permet de redonner la primauté à une police restructurée et à l’UDR. La chef de la RUC prend la direction des opérations et la province est découpée en zones réservées à la police, à l’armée et à la police appuyée par l’armée. Ce transfert d’autorité ne se fait toutefois pas sans réticences ni sans de nombreux problèmes de coordination.

Le conflit entre alors dans une phase d’endurance de vingt ans. Après un premier attentat à Birmingham avait déjà fait 21 morts et 200 blessés en 1974, la PIRA multiplie les actions en Angleterre et met en place des attaques plus rares mais très sophistiquées comme celle de Warrenpoint en août 1979 où dix-huit soldats sont tués par deux explosions successives. L’armée riposte aussi durement avec des opérations très ciblées (huit activistes abattus en mai 1987 à Loughall) et réussit à contenir la violence à un niveau « acceptable » en attendant l’arrivée de solutions politiques. Au début des années 1990, la lassitude des populations permet finalement l’amorce de négociations secrètes, internes aux mouvements catholiques d’abord, puis étendues aux loyalistes. Le 10 avril 1998, le Belfast agreement est signé puis approuvé par référendum simultané en Ulster et en Eire. Le dernier soldat britannique est tombé un an plus tôt. En 2005, les effectifs militaires sont revenus à ce qu’ils étaient avant les troubles et depuis l’été 2007, l’armée n’a plus aucun rôle en matière de maintien de l’ordre.

BS-5.jpgAu total, 691 soldats ont été tués par la PIRA (dont 197 UDR) et 6 par les loyalistes protestants. De leurs côté, les militaires ont abattus 121 PIRA, 10 loyalistes et 170 civils. La PIRA a tué 1457 civils dont, par règlements de compte, 162 autres « républicains » (c’est-à-dire plus que l’armée), et 28 loyalistes. Ces derniers ont tués 1071 civils.

Les enseignements que l’on peut tirer de cette expérience

• Même dans un régime démocratique, une partie de la population peut se sentir exclue et ne percevoir aucun espoir dans le processus politique. Cette frustration renvoie à d’autres formes d’expression qui deviennent de plus en plus violentes si aucun problème de fond n’est résolu.

• En Irlande du Nord, il a suffi de deux ans pour passer d’une situation de violences sporadiques et inorganisées à une guérilla urbaine. Le moteur de cette montée aux extrêmes très rapide furent les affrontements intercommunautaires mais aussi la perte de légitimité de la police, détestée par la communauté en colère.

• Inversement, l’armée britannique, professionnalisée depuis huit ans, donnait une image de discipline, d’impartialité et de maîtrise de la force. Son engagement parut donc susceptible d’apaiser les tensions. Au-delà du degré de gravité de la situation, le décalage d’image dans les zones françaises « difficiles » entre militaires et policiers-gendarmes pourrait aussi constituer un critère supplémentaire d’engagement de l’armée.

• Une telle situation placerait l’armée devant le dilemme d’agir seule pour maintenir les tensions au plus bas mais sans avoir de compétence policière ou d’agir avec la police et donc de subir la même réprobation. Les soldats britanniques ont choisi la première option mais, sans préparation, ont dû se contenter de s’interposer entre les communautés. Ils ont ainsi contribué à la formation de zones de « non droit » dans lesquelles les organisations extrémistes ont prospéré. Comme aucune volonté politique n’est venue soutenir leur action, ils sont devenus à leur tour la cible de violences. Une intervention militaire dans une opération de sécurité intérieure ne peut se faire qu’avec des compétences adéquates, soit acquises en propre, soit obtenues par la coopération avec les forces de police. Elle doit être accompagnée de décisions politiques sous peine d’augmenter les tensions après les avoir diminué un temps.

• Face à une guérilla urbaine devenue extrêmement dure, la victoire militaire est vite apparue comme impossible tant que les terroristes bénéficiaient d’un soutien d’une partie importante de la population. Pour parvenir à simplement « maintenir la violence à un niveau acceptable » dans une population de 700 000 habitants, il a fallu déployer pendant trente ans un militaire ou un policer pour trois catholiques d’âge militaire, passer par des tâtonnements meurtriers, accepter de perdre l’équivalent d’une brigade en tués et blessés et plus encore en « pertes indirectes » (chute du recrutement et des rengagements), voir l’image de l’armée se dégrader et perdre de nombreuses compétences tactiques en matière de guerre de haute-intensité.


Fiche au CEMA, 2008. Res Militaris

dimanche, 20 janvier 2019

Naves en Llamas 5 Numéro spécial sur les “nouvelles droites européennes” Entretien avec Robert Steuckers

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Naves en Llamas 5

Numéro spécial sur les “nouvelles droites européennes”

Entretien avec Robert Steuckers

Monsieur Steuckers, nous vous remercions d’accorder un entretien à “Naves en Llamas”. Quelques questions pour aider le public espagnol à mieux connaître vos travaux et votre itinéraire: Comment vous définissez-vous vous-même? Comme un combattant? Un penseur? Un révolutionnaire? Un traditionaliste? Un fidèle continuateur de la “révolution conservatrice”?

Se definir soi-même? Grave question. Dilthey disait que l’on ne définissait que ce qui était mort. La postérité me définira quand j’aurais achevé mon cycle sur cette Terre ¡ Je suis de fait un combattant sur le plan métapolitique, en sachant que toute métapolitique est révolutionnaire mais, pour moi, c’est au sens étymologique du terme, “re-volvere” en latin, signifiant “revenir à des príncipes premiers”; toute vraie révolution opère un retour à la tradition, au mos majorum. Germaniste de formation, il est évident que j’ai puisé beaucoup de leçons dans le corpus de la “révolution conservatrice allemande” telle que l’a définie Armin Mohler.  

NLL-1.pngPourriez-vous expliquer brièvement à nos lecteurs le motif de vos divergences et de vos convergences avec d’autres penseurs de la “nouvelle droite”, comme par exemple Guillaume Faye ou Alain de Benoist?

Première précision: j’oeuvre sur le territoire belge qui fit partie de l’Empire de Charles-Quint, de “Keizer Karel” comme nous l’appellons. Faye et de Benoist ont oeuvré dans un cadre français. J’ai apprécié les positions de de Benoist dans les années 70, quand le mouvement de la nouvelle droite a pris son essor. La grande différence entre ma manière de voir les choses et celle de de Benoist est la suivante: j’ai davantage, comme le faisait aussi Venner d’ailleurs, d’ancrer mes positions dans l’histoire, plus particulièrement dans l’histoire impériale allemande et espagnole, dont l’histoire belge est tributaire. Alain de Benoist reste trop dans le débat pariso-parisien et tient à s’y tailler une place. Je trouve cette gesticulation inutile. Faye a toujours été, pour moi, un excellent camarade: son approche m’a toujours séduit dans la mesure où il était un virtuose des sciences politiques, un fin analyste des phénomènes de déclin, de “dé-politisation” qui affectaient les polities européennes depuis la fin du second conflit mundial. Aujourd’hui, Faye voit l’islam comme ennemi principal; je considère que l’ennemi principal reste Washington qui téléguide et manipule l’extrémisme salafiste pour saper les assises de l’Europe aujourd’hui.

Vous fûtes et vous êtes une figure clef de la ‘nouvelle droite”: que se cache derrière cette étiquette? Y a-t-il un mouvement métapolitique qui se réclame d’elle? Que devons-nous entendre par “métapolitique” dans ce spectre philosophique et idéologique?

Alain de Benoist a découvert la métapolitique dans les années 70 quand une enseignante universitaire italienne, active en France, Maria-Antonietta Macciocchi (1922-2007), avait vulgarisé, en un petit volume, les thèses “métapolitiques” d’Antonio Gramsci. La métapolitique a d’autres “ancêtres”: la métapolitique schopenhauerienne et nietzschéenne du socialiste autrichien Engelbert Pernerstorfer et la définition qu’en donnait le conservateur américain Peter Viereck (1916-2006), juste avant la seconde guerre mondiale. Pour moi, la métapolitique n’est plus exactement le travail préconisé par Gramsci: saper par une stratégie “culturelle” les fondements de l’Etat bourgeois. Mais, plus exactement, saper les bases de l’Etat festiviste et sociétal, que nous avons sur le râble aujourd’hui, et qui n’exerce plus ses fonctions régaliennes, plongeant nos sociétés dans le marasme économique et social. La métapolitique, aujourd’hui, doit servir, non seulement à saper cet Etat festiviste et sociétal, mais surtout à faire revenir toutes les valeurs traditionnelles qu’il a constamment refoulées en usant largement des médias, des officines cultureuses nées de l’effervescence de mai 68, etc. La métapolitique a donc une doublé tâche à accomplir aujourd’hui: combattre sans relâche les modes de fonctionnement de l’Etat festiviste et sociétal et oeuvrer au grand retour de la vraie culture européenne, afin qu’elle soit encore et toujours transmise. La métapolitique doit rendre à nouveau la transmission possible.

Nous savons que vous êtes un bon connaisseur de la culture et de l’histoire de l’Espagne ainsi que de son actualité politique et métapolitique. Quelles figures, personnalités, publications, groupes d’action ou groupes métapolitiques, parmi ceux que vous connaissez, considérez-vous comme pertinents en Espagne dans le milieu proche de la nouvelle droite espagnole?

J’ai une connaissance biaisée car, en Belgique, ce que nous connaissons de l’histoire d’Espagne est surtout ce que nous partagions avec cette histoire, surtout aux 16ème et 17ème siècles. Cela n’aide pas précisément à une connaissance de l’actualité, que nous ne vivons pas au quotidien. Les relations belgo-espagnoles ont été profondément meurtries au cours de ces deux dernières années à cause de la question catalane, fort mal comprise par mes compatriotes qui ont pris des positions idéologiques pures, éthérées et irréalistes, ne tenant pas compte des vraies leçons de l’histoire. La Belgique comme l’Espagne souffrent toutes deux d’un effondrement du pilier politique catholique que je ne considère pas sous l’angle religieux mais sous l’angle politique et impérial, dans le sens d’une tradition qui nous est commune: celle du tacitisme, forgé à Louvain, où j’ai étudié, par Juste-Lipse. Pour moi, le catholicisme n’est pas théologique ni même chrétien (ou évangélique), peut-être tout simplement parce que je ne suis pas prêtre, mais est ce que Carl Schmitt appelait la “forme romaine”, le rappel constant du “conteneur romain”. L’héritage de Rome a été dévolu au Saint-Empire Romain de la Nation Germanique mais aussi, par le truchement de la politique dynastique de Maximilien I, à la Grande Alliance des Habsbourgs et de la Maison de Bourgogne, d’une part, et des maisons de Castille et d’Aragon, d’autre part. Le catholicisme, dès le 19ème siècle, a progressivement oublié cette épine dorsale impériale sans laquelle il n’est rien, absolument rien d’autre que du vent. La tragédie du Parti catholique belge et du PP espagnol qui se sont alignés sur toutes les modes modernes, les plus impolitiques et les plus farfelues, a provoqué une crise morale sans précédent depuis les années 30. Adopter les modes du moment, c’est oublier volontairement les leçons de l’histoire: voilà pourquoi je considère que José Javier Esparza a le mérite de ramener, chaque année, par des livres à grand tirage, les Espagnols à leur histoire réelle, à faire revenir les épopées refoulées dans les cerveaux patriotes et à faire là une très belle oeuvre de métapolitique, sans comparaison dans le reste de l’Europe.

Les nouvelles droites européennes sont-elles l’armée d’une grande révolution conservatrice qui arrive sur le continent?

Attention: les nouvelles droites sont des entreprises métapolitiques et non des partis politiques. Cependant, nous assistons depuis quelques années à l’effondrement de l’édifice néolibéral mis sur pied depuis la victoire de Margaret Thatcher en 1979 en Grande-Bretagne. Les partis dominants, partout en Europe, ont voulu imiter ce néolibéralisme d’origine américaine. Y compris, justement, les partis démocrates-chrétiens, représentés par le PP en Espagne. En adoptant cette mode américaine, ils ont trahi les fondements mêmes de la doctrine sociale catholique et des visions économiques traditionnelles qu’ils auraient dû défendre contre le néolibéralisme. Ils auraient été plus efficaces encore que les socialistes dans ce combat, qu’ils ont negligé. Toute la partie du peuple, parfois majoritaire comme en Flandre et dans les Ardennes, s’est éparpillée partout dans le spectre politique et a erré pendant de nombreuses années. La crise de 2008 a été, dans un premier temps, freinée dans ses effets destructeurs par toutes sortes d’expédients fallacieux. Ce travail de retouches et de colmatages ne fonctionne plus et il commence à y avoir un basculement vers des formes politiques contestatrices, dont l’Italie fut pionnière. La Ligue lombarde, puis la Lega Nord, avait annoncé la couleur dès le debut de la décennie 1990, notamment sur base des idées bien ficelées du Professeur Gianfranco Miglio, dont on devrait se rappeler la pertinence. Ensuite, le Mouvement Cinq Etoiles de Grillo a utilisé des techniques anciennes, celles des théâtres de rue des années 1910 et 1920, que Gramsci avait, lui aussi, voulu promouvoir, pour miner les assises de la partitocratie corrompue qui pesaient de tout son poids mort sur le peuple italien. Une armée s’est effectivement dressée en Italie, comme une autre se dresse en France aujourd’hui avec les Gilets jaunes.   

NLL-2.pngA votre avis, sur quelles tradition philosophique, politique et idéologique reposent ce qu’il est convenu d’appeler le “nouvelles droites européennes”?

D’innombrables traditions politiques ou intellectuelles traversent les contestations qui sont à l’oeuvre ou qui germent aujourd’hui en Europe. Personnellement, je pense qu’Ortega y Gasset, avec l’idée de nations invertébrées (quand elles oublient leurs traditions et leur histoire), et Carl Schmitt constituent chacun un corpus où nous pouvons puiser des munitions idéologiques.

Une augmentation substantielle du poids des nouvelles droites européennes dans les différents parlements de l’UE pourra-t-elle impliquer des changements géopolitiques d’envergure en Occident?

Lors des prochaines élections européennes, le poids des populismes (plutôt que des nouvelles droites) augmentera indubitablement, comme il a augmenté en Italie, en Allemagne, en Andalousie, etc. Cependant, en matières de politique internationale donc de géopolitique, les idées des différents groupements populistes en Europe ne convergent pas nécessairement. Il y a toujours, en ordre dispersé, des atlantistes, des européistes et parfois des eurasistes (qui entendent garder intactes les bonnes relations commerciales avec la Russie, la Chine ou l’Inde: c’est le cas notamment en Allemagne où cette orientation géo-économique n’est pas seulement perceptible dans les discours de l’AfD mais se repère aussi chez les socialistes et les démocrates-chrétiens). Dans les années 1990, en matière de politique internationale, je ne faisais confiance qu’à la Lega et à la FPÖ autrichienne car leur presse était clairement européiste, ne voulait plus d’une inféodation inconditionnelle aux Etats-Unis. Depuis les choses ont changé dans un sens européiste mais trop légèrement à mon goût: je constate, avec amertume, que les pays du centre et de l’Est de l’Europe sont conservateurs quand ils rejettent tout le fatras “sociétal” et s’opposent à une immigration incontrôlée mais demeurent atlantistes en politique internationale, alors que l’invasion idéologique du sociétal est, en ultime instance, une fabrication des boites à penser (think tanks) américaines et des médias d’Outre-Atlantique. Il ne pourra y avoir de changements géopolitiques majeurs que s’il y a tout à la fois rejet du sociétal, volonté de contrôler l’immigration anarchique et européisme pragmatique en relations internationales.

En tant que bon connaisseur et qu’impulseur de la science géopolitique, quels apports pourra offrir cette discipline dans un monde chaque jour plus multipolaire, où le poids de la Russie et de la Chine, entre autres acteurs, se fera sentir toujours davantage en notre continent au détriment du poids des Etats-Unis?

En Espagne, vous avez aujourd’hui le Colonel Pedro Banos qui vulgarise intelligemment la géopolitique, avec deux ouvrages qui connaissent des succès de librairie inimaginable ailleurs en Europe pour ce type de livres! Au temps de la bipolarité née des pourparlers de Yalta, l’Europe était divisée et, par l’effet même de cette división, totalement impuissante. Quand le Rideau de fer est tombé, l’Europe a été théoriquement réunifiée, en même temps que l’Allemagne, mais elle n’a tiré aucun profit de la situation. Elle demeure un nain politique, en dépit d’un gigantisme économique qui, lui aussi, est en train de s’éroder dangereusement. On ne peut pas maintenir une puissance économique sans indépendance et puissance militaires. Face à l’ascension de la Chine, qui n’est pas encore garantie à 100% sur le long terme, face à la résilience de la Russie, face à la montée lente mais sûre de l’Inde, les Etats-Unis marquent le pas et ne peuvent plus prétendre à l’unipolarité qu’ils détenaient, sans challengeur, dans les années 1950. L’Europe est devant un choix: ou bien elle demeure fidèle à l’atlantisme en s’isolant à l’ouest de la masse continentale eurasienne ou bien elle se branche sur les réseaux de communications promus surtout par la Chine et sur les gazoducs russes qui lui fournissent son énergie à bon compte. L’Allemagne, qui est et demeure, qu’on le veuille ou non, le moteur et le coeur de l’Europe, est secouée de débats incessants en ce sens: doit-elle demeurer ancrée dans la “communauté atlantique des valeurs”, au détriment de ses liens traditionnels avec l’Est de l’Europe et avec la Russie (et aussi l’Ukraine), faut-il une politique énergétique branchée sur les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2, faut-il accentuer le tropisme chinois, alors que la Chine est désormais le premier partenaire commercial de l’Allemagne? Nous assistons à un retour des problématiques de l’ère de Weimar, où l’on évoquait une tríade entre l’Allemagne, la Russie et la Chine. L’école géopolitique de Haushofer et les théoriciens nationaux-révolutionnaires (dont Ernst Jünger) étaient parties prenantes dans le débat, en se rangeant aux côtés des Russes et des Chinois.

En quoi se différencient les nouvelles droites de la droite européenne traditionnelle?

La droite traditionnelle a disparu: le pilier partitocratique catholique n’est plus traditionnel au sens usuel du mot. Il est, comme le déplorait Carl Schmitt, qui, un moment, a cru à une résurrection du Zentrum démocrate-chrétien dans un sens impérial (reichisch), une instance de déliquescence comme les autres, toutes avatars du modernisme impolitique. Les droites résiduaires, d’une autre nature que le catholicisme mué en démocratisme chrétien, ne tiennent généralement pas compte du passage à la multipolarité et cultivent souvent des vues surannées ou anachroniques. Je me place ici sur le plan idéologique et non pas sur le plan de la politique politicienne. Les partis populistes, que vous semblez vouloir qualifier de “nouvelles droites”, sont encore divisés sur plusieurs plans: sont-ils tous immunisés contre le néolibéralisme? Sont-ils tous européistes sans plus aucune nostalgie de l’atlantisme? Non, bien sûr. Face aux droites résiduaires, les “nouvelles droites populistes” présentent encore un manteau d’Arlequin, si bien qu’il est difficile de les différencier de quoi que ce soit: Salvini et Wilders visent-ils les mêmes objectifs? Blocher et Gauland? Strache et Van Grieken? Le Pen et Farage?  

Quelle est votre position quant à l’eurasisme? Pourriez-vous nous expliquer de manière claire vos idées sur l’eurasisme par rapport aux positions d’Alexandre Douguine, Guillaume Faye ou Alain de Benoist?

Douguine est imbriqué dans le monde russe qui doit tout naturellement jouer une carte eurasienne. Je reste sceptique quand il mêle des résidus de messianisme religieux dans sa définition de l’eurasisme. Faye parlait d’Euro-Sibérie en mettant l’accent sur la nécessité de coupler les savoirs technologiques de l’Europe occidentale franco-allemande (selon lui) aux matières premières sibériennes. Après un débat fructueux avec l’idéologue russe Pavel Tulaev (par ailleurs hispaniste de formation), il a compris que la Sibérie n’a jamais été un sujet politique et que cette très vaste región du nord de la masse continentale eurasienne a eu la Russie, et exclusivement la Russie, comme sujet politique. Il parle désormais d’Euro-Russie, en espérant que plus aucun conflit n’opposera encore les Européens aux Russes. Alain de Benoist n’a jamais vraiment réfléchi sur cette question. Il suit Douguine aveuglément parce que Douguine le flatte. Personnellement, je conçois la visión eurasiste de l’histoire comme l’épopée d’une triple reconquista: l’Europe était enclavée au moyen-âge et devait faire sauter tous les verrous qui l’enfermait pour ne pas imploser. Les peuples ibériques ont reconquis leur péninsule et sont passés à l’offensive dans l’Atlantique, dans la Méditerranée et sur tous les océans; les Hongrois et les Autrichiens ont reconquis le cours du Danube contre les Ottomans; les Russes ont reconquis le cours de la Volga et sont passés à l’offensive en Sibérie et ont poursuivi jusqu’aux côtes du Pacifique. L’histoire de l’Europe est l’histoire de son désenclavement qui avait pour objectif de commercer avec l’Inde (les épices) et la Chine. Ces relations commerciales sans entraves sont désormais possibles si on limite l’ingérence américaine dans nos relations internationales. Cet eurasisme, qui est le mien, est compatible avec les vues de Faye, à coup sûr, avec la géopolitique de Leonid Savin, ami de Douguine aussi. L’eurasisme touranien qui se décalque parfois sur celui de Douguine n’est pas le mien, tout simplement parce je ne suis pas touranien, et que du temps des reconquistas, j’aurais été conseiller de Charles-Quint ou d’un empereur d’Autriche. Ceci dit, toutes nos visions concourent à asseoir une multipolarité ou une nouvelle tríade, comme le voulait Ernst Jünger dans sa jeunesse.

Donald Trump est-il un exemple de “nouvelle droite”?

Trump ou Obama ou Clinton, c’est du pareil au même car, finalement, c’est toujours l’Etat profond, le Deep State, qui commande. On l’a vu avec les tergiversations, les reculades et les retournements de Trump. Ce dernier est surtout l’indice que l’on ne peut plus arriver à la présidence des Etats-Unis en pariant sur les discours véhiculés par les médias, donc, jusqu’ici, par le Deep State. Le peuple américain, victime, comme nous Européens, de la crise de 2008 et de l’effondrement de la “classe moyenne”, ne croit plus au fatras du politiquement correct et des gauches établies ou marginales. Nous devrions d’ailleurs partiellement nous intéresser aux critiques que formulent les droites alternatives américaines (et pas seulement l’AltRight) et les gauches critiques, et populistes, notamment parce qu’elles énoncent des projets de politique internationale alternative et s’insurgent contre la russophobie imposée par les médias dominants. Nous avons là pas mal de leçons à glaner. Trump est un exemple de “néo-droitisme” à l’américaine mais uniquement sur les franges. Le trumpisme est un steak saignant: l’intérieur reste rouge comme le rouge voulu par le Deep State. Il n’est roussi que sur l’extérieur, sur quelques millimètres.

NLL-3.pngCroyez-vous que l’augmentation des appuis que reçoivent désormais les différents partis européens dans le milieu que l’on qualifie de “nouvelle droite” est un phénomène ponctuel ou est-ce une réation de fond qui pourrait nous faire aboutir à une nouvelle manière de concevoir l’Europe?

Evola disait: il ne faut pas croire mais savoir (ou voir). Je ne suis pas Madame Soleil pour affirmer, après lecture de mon marc de café, que les partis populistes vont vaincre aux prochaines élections législatives ou européennes et installer un monde nouveau dans notre Europe à la dérive. Il n’empêche que les récentes élections italiennes et le phénomène des Gilets jaunes en France montrent que le rejet des idéologies dominantes et de la partitocratie est désormais une lame de fond et non plus un épiphénomène éphémère. Cependant, ce n’est pas en France ou en Italie, franges occidentales ou méridionales/péninsulaires de l’Europe, que les choses se décideront en fin de compte mais seulement en son coeur géographique, en Allemagne: le Deep State américain et les réseaux de Soros le savent très bien. C’est pourquoi ils ont organisé la submersion du pays pour ruiner son système de sécurité sociale, qui était exemplaire, pour créer en permanence des désordres sociaux ingérables, pour opérer une mutation ethnique qui, à terme, donnera une Allemagne non pas pastoralisée comme on le voulait en 1945 avec le Plan Morgenthau, mais indifférente à la culture scientifique et industrielle qui avait fait sa force. Une Allemagne neutralisée signifie une Europe neutralisée, impuissante et vassalisée.

L’idée impériale est-elle presente au sein des nouvelles droites européennes? Comment la vieille et puissance tradition impériale hispanique pourra-t-elle s’incarner et éventuellement se projeter dans les Amériques, bien sûr, mais aussi en Extrême-Orient, dans le Nord de l’Afrique, en présetnant un projet impérial européen alternatif face à la faillite de l’Union Européenne?

L’idée impériale est là. Elle sera toujours là même si l’Europe est en dormition. L’idée impériale est éternelle. Mais elle n’est pas présente dans les mouvements populistes qui secouent l’établissement en ce moment: les populistes organisent des jacqueries, des bagaudes, ne préparent pas un véritable Empire. En France, l’idée impériale est battue en brèche par cette résurgence anti-impériale que l’on appelle pompeusement le “souverainisme”, qui se manifeste par un antigermanisme pathologique, que l’on croyait mort et enterré depuis les accords forgés entre De Gaulle et Adenauer en 1963. Germanophobie qui dresse une France affaiblie contre une Allemagne en déliquescence, mais qui reste le centre névralgique de l’Europe, au plus grand bonheur des stratégistes du Deep State américain. L’idée impériale, que vous évoquez, est celle de Charles-Quint: elle ne peut ressusciter qu’en Belgique, en Allemagne, en Autriche et en Espagne ou en Italie du Nord (Miglio était un “impérial”) et avoir un effet d’entraînement dans le reste de l’Europe. L’UE faillira non pas parce qu’elle est européenne mais parce que ses animateurs établis ont voulu la faire fonctionner avec le carburant frelaté qu’est le néolibéralisme. Si les effets pervers du néolibéralisme ne s’étaient pas fait sentir (délocalisations, désindustrialisation, émergence de régions en perpétuelle récession, domination hypertrophiée du secteur bancaire, etc.), si le projet régulationniste des pères fondateurs avait été maintenu, nous ne connaîtrions pas cette désaffection à l’égard de l’Europe que nous vivons actuellement. Or l’idée impériale est compatible avec une forme de solidarisme régulationniste. Il faut oeuvrer à coupler ces deux visions politiques pour faire revivre l’idée impériale dans le coeur des masses populaires et sauver l’Europe du naufrage.

Pour vous, la nouvelle droite, qu’est ce que c’est? Elle englobe tant de courants et de sensibilités, dans des contextes si différents les uns des autres?

Je définirais la “nouvelle droite” comme la synthèse entre la “nouvelle droite” française, née dans le sillage du GRECE, la “Neue Rechte” allemande, surtout celle qui s’est exprimée dans les groupes de Hambourg à partir des années 1960 et la “nouvelle droite” italienne, portée par Marco Tarchi et son équipe, qui avaient trouvé leurs inspirations premières dans les colonnes culturelles de l’hebdomadaire de Pino Rauti, Linea. Sans oublier les directives d’Armin Mohler, notamment en politique internationale, et les leçons de Giorgio Locchi. Aujourd’hui, d’autres personnalités se profilent à l’horizon: en France, nous avons Georges Feltin-Tracol, qui vient de publier un excellent manuel didactique pour construire un nouveau solidarisme, et l’européiste fondamental Thomas Ferrier, dont la culture est immense.

A votre avis, quels sont les partis européens de la “nouvelle droite” dont il faut le plus tenir compte?

Je viens de le dire: les corpus qu’il faut avoir en tête, pour diffuser une géopolitique pragmatique dans le crâne de nos contemporains, sont les articles de politique internationale du quotidien de la Lega, La Padania, surtout à l’époque de la guerre contre la Serbie (de 1998 à 2000), où le journaliste Archimede Bontempi, hélas décédé, a jeté les bases d’une véritable géopolitique européenne alternative, poursuivie aujourd’hui par celui qui est son successeur, Gianluca Savoini, actif, entre autres initiatives, dans le groupe de Chisinau (Moldavie), qui cherche à se positionner comme un “anti-Davos”. Ensuite, véritable corpus bien charpenté: l’ensemble des articles rédigés, semaine après semaine, par le Dr. Bernhard Tomaschitz à Vienne pour l’hebdomadaire Zur Zeit, proche de la FPÖ autrichienne. C’est grâce aux efforts constants d’Andreas Mölzer, qui a appuyé ce jeune politologue, véritable bourreau du travail, que ce solide corpus a pu voir le jour et s’étoffer. Andreas Mölzer était jusqu’il y a peu de temps, député européen à Bruxelles et Strasbourg.  

Comment voyez-vous la situation en Espagne? Vox, en tant que mouvement, est-il un digne représentant de la sensibilité “nouvelle droite” en Espagne?

L’Espagne, comme le reste de l’Europe, est en pleine mutation, ébranlée qu’elle est par la crise et ses effets tardifs, par l’immigration désordonnée qui débarque désormais sur ses plages, par la question catalane qui est un phénomène supplémentaire et actuel de la liquéfaction postimpériale dénoncée en son temps par José Ortega y Gasset dans Espana invertebrada. Vox semble un phénomène de sursaut, comme il en existe ailleurs, preuve que les Européens d’Espagne, eux aussi, sont las des vieilles recettes politiciennes et savent désormais instinctivement qu’elles ne résoudront aucun problème.

A votre avis, qu’est ce qui impulse ces formations en France, en Allemagne, en Italie, en Suède et au Danemark?

Le rejet des partis politiques habituels, le rejet de toutes les gesticulations sociétales (surtout en France), le rejet du “politiquement correct” et des discours médiatiques (les Gilets jaunes), le rejet de l’immigration et des problèmes qu’elle entraîne, le rejet de la pression fiscale excessive due à l’obligation de rembourser les prêts à intérêt des banques, de renflouer les faillites de celles-ci, due aussi aux problèmes sociaux causés par les populations non intégrées.

Selon vous, quelles valeurs idéologiques, éthiques et politiques partagent les principaux partis européens de la “nouvelle droite”?

Il y a encore un gros travail à parfaire pour assurer des convergences, surtout éthiques, car la modernité exerce ses ravages depuis plus de deux siècles: elle a créé de tels désordres dans l’intériorité de nos contemporains (et déjà de leurs ancêtres immédiats) que nous sommes en présence d’un matériel humain très abîmé. Malgré l’admiration que j’éprouve pour le courage des Gilets jaunes français, surtout des femmes et des aînés qui manifestent dans les rues en s’exposant aux coups de troupes mercenaires particulièrement brutales et bien décidées à conserver toutes les horreurs que l’idéologie républicaine française a pu générer au fil des décennies, force est de constater que les naïvetés demeurent présentes dans l’esprit des manifestants comme du reste dans l’esprit de toutes les masses populistes en Europe. Même scénario dans les foules allemandes qui, naguère, hurlaient leur colère à l’encontre de Merkel. Mais je vous rassure, vous détenez en Espagne la clef du renouveau éthique européen dans l’oeuvre d’un véritable saint et ermite contemporain: Antonio Medrano. Lisez son Lucha con el Dragon et vous serez définitivement immunisés contre les bacilles du modernisme délétère!

Le “Groupe de Visegrad”, aujourd’hui, est-il l’expression politique que pourrait servir de modèle aux institutions et aux gouvernements, s’ils tombent aux mains des nouvelles droites?

L’imprégnation idéologique dans les pays du Groupe de Visegrad est assez différente de ce que nous connaissons, nous, en Europe de l’Ouest. Nous n’avons pas assez étudié les ressorts des dissidences antisoviétiques qui s’activaient au-delà de l’ancien Rideau de fer. La religión catholique ou orthodoxe, le sens d’une liberté intérieure, les ruses pour contourner les contraintes idéologiques, les legs particuliers de l’univers littéraire et mental slave (Dostoïevski) ont donné à ces pays, aujourd’hui réunis de manière informelle dans le Groupe de Visegrad, un mental politique totalement différent du nôtre, qui est très malade, comme vous en conviendrez. Ces peuples sont naturellement hostiles au sociétal et à l’immigrationnisme mais leur anticommunisme, qui est anachronique parce qu’heureusement le communisme n’existe plus, s’est mué en russophobie parce que la Russie est perçue comme l’ancienne importatrice de ce communisme. Avec le risque de créer artificiellement et subrepticement un nouveau cordon sanitaire entre l’Allemagne et la Russie au bénéfice des seuls Etats-Unis.

Muchas gracias por sus respuestas

 

samedi, 19 janvier 2019

Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique

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Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique

Washington: le Pentagone s’apprête à découvrir une nouvelle zone de conflit ou à en créer une de toutes pièces, s’il le faut. Le Wall Street Journal vient d’évoquer les plans de la marine américaine, qui entend accroître ses activités dans la zone arctique pour aller y affaiblir l’influence de la Russie.

L’indice premier de ce programme fut un entretien dans lequel le ministre de la marine Spencer reconnaissait récemment qu’un navire de guerre américain patrouillerait l’été prochain dans les eaux de l’Arctique dans le cadre d’un programme baptisé FONOP (« Opération pour garantir la liberté du trafic maritime »). D’après un porte-paroles de la marine, ce serait la première fois que la marine américaine lancerait une opération FONOP dans l’Océan Glacial Arctique.

En plus, les Etats-Unis projetteraient de réinstaller des troupes sur l’île d’Adak, dans l’Etat de l’Alaska. Elles seraient équipées de navires a effet de surface, d’avions patrouilleurs et d’appareils de reconnaissance du type P-8 Poseidon.

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L’île d’Adak avait abrité une base militaire américaine entre 1942 et 1991. La base fut abandonnée en 1991. Mais comme l’île se trouve à proximité du territoire russe, elle constituera, si la base est réinstallée, un indice clair et net, pour le Pentagone, soucieux de montrer aux Russes quelles sont leurs limites dans la région.

Le Wall Street Journal démontre que le réchauffement climatique global permettra d’ouvrir de nouvelles voies maritimes transarctiques. Ce nouvel état de choses entraînera l’émergence de nouvelles tensions dans le domaine du commerce international et de la défense. Les Etats-Unis et leurs alliés, ajoute le journal, s’engagent à défendre le droit de tous à mener des opérations sur les voies maritimes, où des conflits territoriaux pourraient surgir. Raison pour laquelle, toutes « prétentions exagérées » de pays tiers devront être contrées.

Il n’y a pas que la Russie qui est visée : la Chine également est perçue comme un futur adversaire dans l’Arctique. L’an dernier, la Chine a esquissé les plans d’une vaste politique arctique, comprenant l’organisation d’une « route de la soie polaire » afin d’obtenir le droit à la libre circulation dans la région. La Russie, de son côté et grâce à sa très longue frontière septentrionale dans l’Arctique, a tout de suite perçu quelles opportunités commerciales cela offrait et avait, depuis assez longtemps déjà, consolidé son influence dans la zone.

Pendant l’été 2018, le ministre russe de la défense Sergueï Choigu s’est montré préoccupé de voir émerger un conflit latent dans la zone arctique. Les activités qu’y projettent les Etats-Unis lui donne raison.

(article affiché sur le site de « Zuerst », http://www.zuerst.de , 17 janvier 2019).

vendredi, 11 janvier 2019

Le RIC, l’extrême-gauche et le peuple

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Le RIC, l’extrême-gauche et le peuple

par Christophe Hamelin

Ex: https://lesmoutonsenrages.fr 

Je tiens à faire un avant-propos à cet article dans la mesure où ce que je vais essayer d’expliquer ne va pas de soi. C’est pourquoi je demande, aux jeunes en particulier, de faire preuve de discernement en le lisant. La jeunesse déborde de générosité et est sensible aux oripeaux que développe la gauche. Je fais appel ici à la lucidité en demandant de remettre en cause les évidences d’un discours en apparence généreux par lequel il me semble que l’extrême-gauche dissimule en réalité intolérance et détestation du peuple. En ce sens, l’extrême-gauche est un rouage du fascisme ambiant. Telle est la démonstration que je vais tenter dans cet article. Enfin, je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas ici d’affirmer que la droite est meilleure que la gauche mais bien plutôt que les deux tendent vers le même point. Contrairement aux apparences…

Ce qu’il y a d’intéressant à notre époque, c’est que plus le capitalisme se contracte sous l’effet de ses contradictions, plus la situation devient radicale et plus les masques tombent. Ainsi le mouvement des Gilets Jaunes a-t-il révélé la haine du peuple qui régie la mentalité de plusieurs groupes sociaux. On pourrait citer des métiers comme les professeurs (il faudra quand même un jour s’intéresser sérieusement à ce que les professeurs ont dans la tête et questionner les motivations de cette « belle vocation »), grands absents du mouvement, mais aussi les gauchistes, eux aussi aux abonnés absents. Et c’est bien de ce dernier groupe dont il va ici être question.

Penchons-nous sur la littérature internet de groupuscules tels que Rebellyon, la Horde, la Rotative, Paris-Lutte.info, etc. Nous sommes-là dans la mouvance antifa, donc qui se veut « anti-fasciste ». Mais nous allons voir que, en matière de fascisme, rien n’est simple et qu’il ne suffit pas de proclamer être son contraire pour ne pas l’être… Huey Pierce Long, gouverneur autoritaire et corrompu de Louisiane avant-guerre, aurait déclaré : « Quand le fascisme arrivera aux États-Unis, on l’appellera antifascisme ! » (notez que la phrase n’est pas de cet escroc de Churchill). J’ai bien peur que les antifas soient la concrétisation de cette triste sentence. Ils se disent anti-capitalistes mais sont pour les migrations, pour la PMA et la GPA (voir ici par exemple)etcÀ quoi l’on peut répondre que soit ils n’ont pas compris que les migrations actuelles sont le résultat de la destruction de l’Afrique et du Proche-Orient par le capitalisme et que l’oligarchie les promeut parce qu’elles sont un moyen de destruction des identités au profit de la création d’une identité mondialisée de consommateur, soit ils l’ont compris et ce sont des collaborateurs de l’ordre fasciste en place1. Soit ils n’ont pas compris que la PMA et la GPA représentent la mise en place d’un marché mondialisé de la fabrication d’enfants par des multinationales, soit ce sont des collaborateurs de l’ordre fasciste en place. La liste de leurs prises de position qui font d’eux des fascistes est trop longue pour être ici égrainée. C’est pourquoi nous allons ici nous concentrer sur une seule d’entre elles : leur opposition au Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC) que l’on peut lire iciou encore là article repris  et  , etc.). Ces groupuscules qui volent l’appellation d’extrême-gauche au champ politique considèrent que le RIC est une porte de sortie pour le pouvoir bourgeois. « Le RIC est alors apparu, comme un moyen de s’épargner la révolution » écrivent-ilsIl y a, dans ce propos, une telle inculture de ce qu’est l’histoire que les bras m’en tombent. Mais qu’est-ce qu’une révolution pour eux ? Croient-ils qu’elle se décrète ? Ils n’ont tout simplement pas compris que le RIC est profondément révolutionnaire en lui-même. Pourquoi ? Parce qu’il représente une remise en cause de la représentation. Or la représentation politique est l’outil principal de la domination politique aujourd’hui. Il est d’ailleurs tout à fait frappant d’observer qu’un des articles les plus repris sur ces sites d’extrême-gauche méconnaît la différence entre le vote pour un représentant (caractéristique de l’oligarchie) et le vote pour une décision (caractéristique de la démocratie2) : « Le RIC, comme les élections de représentants, c’est avant tout un bulletin de vote dans une urne. C’est-à-dire l’abandon d’une puissance collective au profit d’une démarche individuelle» Justement non, c’est là que réside la différence : la souveraineté consiste dans la volonté générale, comme le disait Rousseau, et la volonté ne se représente point. Elle est ou elle n’est pas. La souveraineté est prise de décision et non abandon de ce pouvoir au profit de représentants. Les débats qui mènent à cette prise de décision sont la démocratie en exercice. En ce sens, le RIC doit être une tentative de formalisation de cette volonté générale. Je pèse mes mots : il faut vraiment ne rien avoir compris à ce qu’est la démocratie pour affirmer, comme le fait la Rotative, que le vote pour une décision équivaut au vote pour un représentant.

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Le RIC est le premier pas vers l’instauration d’une démocratie en France. Le peuple de France tente de prendre du pouvoir à l’oligarchie qui le domine outrageusement depuis l’instauration des dictatures bourgeoises en occident au XVIIIème siècle, ceci est une première pour le XXIème siècle ! Soyons clairs : le RIC est législatif, abrogatoire, constituant et révocatoire. Qui pense sérieusement qu’une telle mesure pourrait être entérinée par l’oligarchie fasciste qui règne actuellement en France ? C’est bien simple : jamais elle n’acceptera ce qui signerait la fin de son hégémonie. Bien sûr, pour que le RIC existe, il ne faut pas demander aux juristes bourgeois de le dessiner pour nous. Non, eux ça suffit aussi : ces incultes arrogants ont fait suffisamment de mal au peuple. Il faut que le peuple donne sa forme au RIC. Pour ça, il faut mettre en place un deuxième temps du mouvement Gilets Jaunes, c’est-à-dire installer partout des ateliers pour mutualiser les idées qui donneront naissance et légitimité au RIC, cela sans abandonner les manifestations. Car disons le franchement : si le mouvement a eu un tel impact, si le monde entier nous regarde aujourd’hui avec admiration3, c’est du fait de notre capacité à nous comporter comme un peuple face au pouvoir et à répondre de façon virile4 à sa violence5On voit ici le potentiel révolutionnaire !

CependantParis-Luttes.info écrit : « Pour autant, et en réalité nous le savons tous, rentrer chez nous avec le RIC, c’est retourner au chagrin, sans rien de plus dans le frigo ». Si on les écoute, cela signifie qu’il faut repartir avec des mots d’ordre de type syndical, ceux-là même qui ont si bien marché pour nous mener là où nous sommes aujourd’hui, au bord du gouffre… Avec des revendications de type syndical, on réclame des droits à nos maîtres. Par là, nous reconnaissons leur domination et ne nous attaquons pas aux racines du mal, aux causes qui font que la situation du peuple est intenable. Ce que ces militants de gauche doivent comprendre, c’est que si nous demandons du pain à l’oligarchie, nous n’aurons jamais que des miettes ; or, avec le RIC, ce que nous demandons, c’est la boulangerie6La position de ces pseudo-intello de gauche est absolument intenable : d’un côté, ils nous parlent sans cesse de révolution, mais quand le mouvement est là, ils s’en tiennent à des revendications de droits (tel est d’ailleurs le piège que le féminisme tend au peuple, piège que Hannah Arendt avait pourtant déjà décrit en son temps : quémander des droits est l’inverse de la démocratie). Nous n’avons plus envie de revendiquer des droits : nous voulons instaurer une démocratie – enfin – pour que cesse notre oppression.

Pour nous désespérer quant à l’avènement d’une telle démocratie, c’est-à-dire un régime dans lequel le peuple serait souverain, Paris-luttes.info donne l’exemple de pays comme la Grèce et l’Argentine où, comme en France, le résultat des référendums ont été annulés par la bourgeoisie. Mais il est fallacieux d’utiliser de telles comparaisons ! Dans ces pays, le RIC n’existe pas ! L’oligarchie dessine encore la vie institutionnelle de ces pays. Rien à voir avec ce que nous demandons. Le RIC étant révocatoire, les politiciens n’obéissent pas aux ordres du peuple ? Ils dégagent ! On est loin de « l’appel à la pitié » dont Paris-luttes.info affuble le RIC. Encore une fois, il faut vraiment ne rien avoir compris pour écrire une chose pareille !

Toujours dans la critique du RIC, on a aussi ce type d’arguments : « il faut aussi noter que les partis d’extrême-droite ont une forte tendance à utiliser les outils référendaires pour avancer un agenda politique raciste ». Bon alors il ne reste plus qu’à mettre l’extrême-gauche au pouvoir pour être sûr que seules les idées compatibles avec notre bonheur seront adoptées. Blague à part, on voit ici l’absence totale de confiance dans le peuple : comme l’extrême-gauche possède la vérité, il est normal qu’elle sache mieux que nous ce qui est bon pour nous. C’est déjà ce que disaient Karl Marx ou Pierre Bourdieu : le scandale des scandales pour la petite-bourgeoisie – et l’extrême-gauche est désormais un mouvement petit-bourgeois – est de ne pas être reconnue pour ce qu’elle s’imagine être, ne pas pouvoir concrétiser en terme de pouvoir, la domination éthique qu’elle fait peser sur les classes populaires. La petite-bourgeoisie gauchiste reste impuissante politiquement et n’est bonne qu’à râler parce que ses valeurs (qu’elle partage bien souvent avec la bourgeoisie fasciste à l’image de sa haine de l’identité ou encore son dégoût de la nature que, en accord avec les multinationales, elle veut modifier au nom, par exemple, d’un supposé droit à l’enfantetc.) ne sont pas reconnues par ce satané peuple quil faudra bien changer tôt ou tard en l’éduquant. La posture de l’extrême-gauche face au RIC est révélatrice de sa haine du peuple7.

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Des humains de qualité ne peuvent apparaître que dans un contexte où règne la confiance, où tout n’est pas formalisé, où l’on s’autorise à explorer. Faire confiance, c’est, par exemple, écouter l’autre sérieusement et avec bienveillance, pas comme un imbécile qu’on veut réformer. C’est dans la confiance que la beauté se révèle, pas dans la surveillance et le soupçon. Ceux qui prétendent sans cesse « qu’on n’y arrivera pas sans éduquer le peuple » se trompent complètement. On n’éduque pas un peuple, on le met en confiance en lui faisant confiance. À mort toutes les écoles et tous les éducateurs, vive la confiance et le partage, seul terreau de toutes les qualités humaines.

Bien sûr, avec le RIC, l’appareil médiatique actuel devra être démantelé : il n’est pas possible de mener un débat sérieux avec l’intervention de journalistes. Toute cette clique de fainéants aux ordres de l’oligarchie n’a d’autre fonction que de nous faire douter de nous, de nous rapetisser, de tirer tout débat vers le bas. Eux sont capables de tenir le RIC en échec, de le frelater et de faire en sorte que nous soyons déçus de nous-mêmes. C’est dans un tel contexte que les idées les plus nocives collectivement risquent de passer, du fait de ce complexe journalistique qui ne fait que jouer sur nos peurs. 

Il y a enfin le cas extrêmement grave d’Étienne Chouard, que la Rotative présente comme « Blogueur très apprécié de différentes tendances d’extrême-droite avec qui il partage régulièrement l’estrade. » Comme le RIC qu’il promeut d’ailleurs de toutes ses forces, Chouard est un révélateur. On se frotte les yeux quand on lit ce qui lui est reproché : avoir discuté sur Internet avec des gens d’extrême-droite, avoir osé dire qu’ils n’avaient pas tort sur tout. Voilà les réflexes idéologiques qui font office de réflexion à l’extrême-gauche : si on est pas d’accord avec toi et que quelqu’un te parle, il devient par là notre ennemi. Plus encore : comme vous êtes d’extrême-droite et que pour nous, l’extrême-droite c’est le fascisme, vous avez tort sur tout. Hitler a dit que l’Angleterre était une île ? Alors c’est faux, elle ne peut pas être une île ! Pourquoi ? Parce que Hitler est très très méchant ! Comme il est très très méchant et qu’on veut que tout le monde sache qu’on est contre lui, on contredit tout ce qu’il dit. Cela semble caricatural mais en observant précisément le contenu des critiques adressées à Chouard, on s’aperçoit qu’elles sont pourtant de ce tonneau.

Il y a chez les gauchistes aujourd’hui un fantasme de destruction de l’Autre, de ce qui est différent. Si on parle avec l’extrême-droite, c’est qu’on est d’accord avec elle, c’est qu’on est contaminé, c’est comme une maladie. Il est inadmissible qu’une sorte de police de la pensée naisse ainsi chez ceux qui prétendent être le parti de l’émancipation. Le refus du dialogue avec l’Autre, le fantasme de sa destruction me semble bien plus proche du fascisme que tout ce que je vois à l’extrême-droite. L’attitude qu’il faut avoir dans ces temps difficiles est au contraire une posture de dialogue avec tout le monde, dire nos peurs, écouter celles de l’Autre, essayer de les comprendre, c’est-à-dire considérer l’Autre comme aussi intelligent que soi et dialoguer pour fonder un monde commun comme dirait Arendt.

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Malheureusement, Chouard s’est excusé pour avoir dialogué avec l’extrême-droite. Il a reconnu que Soral, par exemple, avait eu des paroles inadmissibles. Ce qui est vrai mais ne veut pas dire qu’il ait tort tout le temps ! Et ça, ça n’est pas négociable quelque soit la violence de la police de la pensée gauchiste car c’est de la logique, et la logique n’a que faire de la police de la pensée, n’en déplaise à un Frédéric Lordon ou un François Ruffin8. Et voici donc ces quelques paroles échangées sur le net qui transforment Chouard en blogueur qui « partage régulièrement l’estrade » avec l’extrême-droite. Il n’y aura jamais de pardon mon pauvre Étienne, pas avec ces gens ; tu n’auras jamais de pardon pour une faute qui, de toute manière, n’existe que dans les esprits embrigadés de tes accusateurs. Du coup, on obtient le syllogisme suivant : Chouard = extrême-droite ; Chouard = RIC ; donc RIC = extrême-droite. Exemple tiré de La Horde : « C’est donc sans surprise qu’on voit ressurgir des personnalités comme Étienne Chouard, qui refuse de reconnaitre le danger que représente l’extrême droite parce que cela rentre en contradiction avec son projet de démocratie intégrale. De même, présenter le référendum d’initiative citoyenne (RIC) comme la solution miracle à tous les problèmes est en soi un problème. » CQFD. Au passage, j’aimerais bien que la Horde nous explique ce qu’est la « démocratie intégrale ». Elle s’opposerait, j’imagine, à une « démocratie partielle » ? De quoi s’agirait-il ?

En fait, ces individus endoctrinés veulent infiltrer le mouvement des Gilets Jaunes pour en exclure les franges du peuple qui ne leur conviennent pas et faire correspondre le mouvement à leurs obsessions. Ils veulent le rationaliser9. Ils n’ont aucune légitimité pour faire cela. Ce mouvement ne leur appartient pas : ils peuvent y venir mais pas y imposer leurs buts ou leur mono-obsession de l’extrême-droite. Plus encore, en empêchant le dialogue entre des strates du peuple que les stratégies de l’oligarchie sont parvenues à opposer, ils l’affaiblissent face à l’unité de la classe dominante et, par conséquent, sont des traîtres au peuple. Ils sont des mécanismes du maintien de l’ordre fasciste qui règne en occident. Ils ont beau s’appeler « antifa », ces petits-bourgeois sont les nouveaux fascistes : intolérants, persuadés de détenir la vérité, imperméables au doute. Ce n’est pas parce qu’ils se sont achetés des drapeaux rouges et noirs qu’ils sont à l’abri de l’accusation d’être des fascistes. Ils me rappellent ces paroles du chansonnier Pierre Selos dans sa chanson « Les cons sont là » :

« ceux qui n’ont pas compris l’histoire,

les fossoyeurs de la mémoire,

et qui refont tous les faux-pas :

les cons sont là. »

La question qui se pose alors me paraît être celle-ci : comment fait-on quand on est contre le progrès (défendu par la gauche) et contre l’autoritarisme et la hiérarchie (défendus par la droite) ? Il n’y a nulle part où aller sur l’échiquier politique. Hé bien tant mieux car heureusement, une alternative populaire vient de naître : le mouvement des Gilets Jaunes.

Christophe Hamelin

Notes:

Il est assez fascinant de constater leur entêtement à ne pas analyser les migrations modernes dans leur contexte capitaliste. Ainsi le site La Horde écrit-il : « De même, refuser de considérer comme un problème le nationalisme assumé des gilets jaunes à travers à la fois des symboles et une façon de se définir (« les Français ») est d’autant plus dangereux que, en particulier sur les réseaux sociaux, cette identité nationale est non seulement interclassiste, mais également construite contre un cosmopolitisme associé dans l’esprit des gens au capitalisme sans frontière. » L’incapacité, toute idéologique, de l’extrême-gauche à comprendre le phénomène profondément humain qu’est l’identité en fait un rouage de l’actuel ordre fasciste. Dans la mythologie totalitaire du progrès, les identités sont effacées. Mais au profit de quoi ? D’une identité politique ? Mais alors il s’agit d’un endoctrinement puisque la personnalité de l’individu est déterminée par des idées hétéronomes. Plus encore, dans l’ordre actuel, l’effacement des identités se produit au profit de la constitution d’une identité de consommateur mondialisé. Or cela est la marque du totalitarisme aujourd’hui. Un monde sans identité, d’individus déracinés, dans lequel il n’y a plus de résistances autonomes à l’ordre. Par conséquent, faire l’apologie des migrations revient à adouber l’ordre fasciste que cherche à instaurer l’oligarchie. Donc, les gauchistes sont des néo-fascistes. Cette inversion de termes (appeler « fascistes » les « antifa ») peut paraître choquante a priori mais mérite réflexion.

Je conseille aux gauchistes de se pencher sur Aristote, Les politiques, IV, 9, 1294b4.

Je ne lis malheureusement que l’anglais donc je ne peux pas dire pour les autres peuples mais allez voir sur les forums anglo-saxons, en particulier états-uniens : la teneur des propos sur le mouvement Gilets Jaunes change complètement du « french bashing » habituel. Ils sont estomaqués et nous admirent.

La virilité est bien sûr une caractéristique du genre masculin mais concerne les deux sexes.

5 Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.

La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.

La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.

Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue.

Helder Camara, évêque brésilien

Allégorie entendue par un pote sur un rond-point.

Par contre, je n’ai aucun doute sur le fait que les gauchistes sont incapables de comprendre un mot de ce que je raconte. En effet, ils se gargarisent de slogans pro-peuples style : « Les muscles de cette société, ce sont les millions de prolos. La seule force capable de s’opposer à celle du capital, la voici. » (Paris-luttes.info) mais sont incapables de voir que leur posture dit exactement l’inverse de ce type de propos standardisés.

Les récentes hésitations de Ruffin sur Chouard ne changent rien au fait qu’il s’est rendu coupable d’avoir participé à son lynchage.

C’est-à-dire qu’ils veulent le faire correspondre à une idée.

 

jeudi, 10 janvier 2019

L’incroyable faillite du maintien de l’ordre macronien…

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L’incroyable faillite du maintien de l’ordre macronien…

par Dominique G. Boullier

Professeur des universités en sociologie EPFL, Lausanne

Ex: https://lesmoutonsenrages.fr 

Divide et impera, ne va pas servir à grand chose, le peuple a compris qu’uni, il serait le plus fort. Une analyse sociologique de la situation depuis le début, qui éclaire sur la volonté de la macronie de diviser les gens pour tenter de garder le contrôle. 

Source: LE BLOG DE DOMINIQUE G. BOULLIER  via ArrêtsurInfo

L’incapacité à contrôler les actions violentes reste très étonnante compte tenu des effectifs mobilisés. On paye, sur le plan technique, un aveuglement par l’état d’urgence et, sur le plan politique, une approche méprisante de tout public qui manifeste. Sans réponse politique, l’apprentissage de l’émeute qui se produit actuellement peut conduire à un «mai rampant» de funeste mémoire en Italie.

Comment peut-on en arriver à un tel désordre après des années d’état d’urgence et une pratique constante de répression de toutes les manifestations, les plus diverses, alors même qu’on y met les moyens en effectifs ? La faillite touche tous les maillons : les capteurs (le renseignement), les articulations (les transmissions), la décision (le commandement et le politique), la mise en œuvre (le personnel sur place).

Après avoir travaillé pendant plusieurs années à observer in situ et à comprendre les méthodes de maintien de l’ordre jusqu’au début 2010, et avoir publié un livre sur le sujet (« Evénements et sécurité. Les professionnels des climats urbains », Presses des Mines, 2013, avec S. Chevrier et S. Juguet), je constate une évolution catastrophique des méthodes et des principes, tout en admettant les limites de mes informations actuelles, basées sur les médias, sur les récits et sur mes observations dans le secteur des Champs Elysées.

La perte de contact avec le pays réel, la faillite du renseignement

Le mouvement des gilets jaunes n’est pas structuré, il n’a pas de leader, de service d’ordre, il vient d’émerger, etc. Doit-on en conclure qu’on ne peut rien en connaitre ? Non, certainement pas, et le suivi des réseaux sociaux par les services de renseignement français s’est d’ailleurs déplacé depuis récemment sur les mouvements dits « extrémistes » puisque le terrorisme et la radicalisation islamique semblaient se mettre en veilleuse. On a donc des infos sur ce qui se dit, sur la conversation, sur sa tonalité (beaucoup d’agences font cela pour les marques), voire sur les comptes des personnes qui parlent, qui agissent pour la plupart sans masque. On peut donc savoir le degré d’énervement, les cibles potentielles, les déplacements prévus, tout au moins en partie. Evidemment, ça ne permet pas une analyse fine in situ, au moment des manifestations et sur les barrages, car dans ce cas, il faut du personnel, sur place, infiltré ou non, pour tenter de comprendre ce qui se passe et quels sont les leaders potentiels. Si cette infiltration archi connue de la part des RG à une époque ne se fait plus, serait-ce dû à la fusion des services qui a connu quelques ratés, c’est le moins qu’on puisse dire ? ou serait-ce parce qu’on ne comprend le renseignement direct que comme une arme de répression et non un outil de pilotage ? Car avec un mouvement aussi peu structuré, le travail de renseignement devrait paradoxalement servir à les aider à se structurer (et non à les casser ou à les embarquer indistinctement).

L’affrontement comme premier réflexe pour rendre impossible une vraie manifestation

Lorsque des manifestants sont arrivés sans consigne au bas des Champs Elysées lors de l’acte II, il était possible d’aller parlementer, de chercher des leaders, de les fabriquer même, de les encourager à faire un service d’ordre, si toutefois le maintien de l’ordre s’entend aussi comme protection du droit de manifester et des manifestants. Au lieu de cela, ils ont été bombardés de lacrymo immédiatement et sans distinction en absence de toute activité à risque, ce que tous les observateurs ont noté le premier samedi matin. Toutes ces personnes ont vécu un traumatisme qui s’est répercuté toute la journée et qui a détruit la confiance dans la police. Aucune discussion, aucun pilotage en commun de la manifestation n’étaient plus possibles. Mon hypothèse était qu’il fallait surtout faire peur, faire peur à de « pauvres gens » « désorganisés » qui seraient, de cette façon, rentrés chez eux à la première alerte. Et ainsi éviter de donner le spectacle d’une grande manifestation pacifique, nombreuse et réussie sur les Champs Elysées. La décision est, me semble-t-il, politique avant tout, une gestion de crise qui croit disqualifier une dynamique sociale en lui bloquant les accès et le droit de manifester.

Petit récit du 1er décembre : à la recherche de l’ombre jaune

Le comble, c’est que la même stratégie, même si appliquée de façon totalement différente, a été mise en œuvre le samedi suivant 1er décembre. La sanctuarisation des champs Elysées a abouti à empêcher un accès de masse, à grand renfort de filtrage établi sur un seul point d’entrée. J’ai pu constater que tout accès vers la partie Nord des Champs était impossible. Les groupes de gilets jaunes erraient à chercher une entrée et se retrouvaient soit repoussés vers la place de l’Etoile, soit occupaient certains carrefours, par exemple avenue de Friedland. Vraiment pas violents mais vexés d’être repoussés en marge une fois de plus alors que certains venaient de loin. Et sans qu’on sache bien d’où venait la décision, quelques-uns, peut-être plus radicaux mais pourtant pas du tout extérieurs, décidaient de créer un début de barricade et tout le monde les regardait voire même les aidait, face à une quinzaine de CRS, pas plus, auxquels se sont joints des membres de la BAC, revêtus pour certains de gilets jaunes et qui commençaient à canarder la barricade avec des lacrymo et se repliaient aussitôt. Mais rien de tout cela n’était construit ou pensé, ni d’un côté ni de l’autre d’ailleurs. A un moment, le feu a pris et la tension est montée, puisqu’un groupe a entrepris d’attaquer l’agence bancaire tout proche en y mettant le feu. Mais les CRS présents ne pouvaient strictement rien y faire, les gilets jaunes présents soutenaient plutôt, car après tout une agence bancaire semblait un objectif plus justifié qu’autre chose. Les pompiers sont arrivés, les gilets jaunes les ont laissé intervenir, car il y avait des risques pour le reste de l’immeuble. Des voitures électriques publiques avaient aussi été incendiées tout près un peu avant. Tout cela seulement au milieu de l’après-midi (16h30), bien avant l’intervention des commandos de casseurs dont on nous a parlés et qui ont occupé le terrain plus tard, à la nuit tombante. Des compagnies avec leurs camions sont arrivées sur toute la largeur de l’avenue de Friedland et ont fait fuir tout le monde qui s’est regroupé dans les rues adjacentes en errant pour trouver un but. C’est seulement plus tard, vers saint Augustin, qu’on a pu trouver un rassemblement significatif qui tenait la place, en effrayant d’ailleurs les chevaux de la police montée, dont on se demande ce qu’ils faisaient là dans un contexte aussi dangereux. Le cortège était beaucoup plus significatif avenue de l’Opéra et on peut dire que ce fut le seul moment où la foule a trouvé son compte, c’est-à-dire celui on l’on se compte, où l’on se regarde manifester et on se dit qu’on a réussi à faire masse.

Comment favoriser l’apprentissage des émeutiers

Que cherchaient les forces de l’ordre pendant tout ce temps ? Elles couraient à droite à gauche, intervenaient quand les risques d’incendie ou de pillage (qui n’interviennent vraiment que le soir, avec une autre population) devenaient trop importants mais tout l’environnement pouvait servir aux émeutiers improvisés, puisque les chantiers n’avaient pas été nettoyés de leur matériel et les voitures particulières étaient toujours en place…. et disponibles pour les incendies ! A aucun moment, si ce n’est pour certaines manœuvres place de l’Etoile, en début de soirée, ne furent organisées des opérations de conquête réelle et durable du terrain. Pour une bonne raison, c’est que les effectifs étaient insuffisants pour tenir ce terrain regagné, puisqu’une grande partie avait été consommée pour fermer les champs et pour faire en sorte que les lieux du pouvoir fussent protégés (Beauvau et l’Elysée). Le choix de protection des Champs pouvait se comprendre mais jamais cela ne s’est traduit par une stratégie de canalisation des manifestants pour leur proposer des débouchés. Résultat, leur état groupusculaire fut encore renforcé, ce qui constitua une aubaine de plus pour les groupes radicaux qui intervenaient au fur et à mesure de la journée.

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Or, il était certainement possible de laisser cette manifestation se dérouler sur les Champs, quitte à ce qu’elle montre sa puissance et fasse image spectaculaire (ce qui entraîne un prix politique certain) tout en étant largement sécurisée par les effectifs présents tout autour (à condition de laisser des portes de sortie comme toujours). Mais pour cela il eût fallu aider à sa structuration, de façon à la couper un peu plus des radicaux. Quel choix a été fait au contraire pour empêcher toute visibilité à cette manifestation ? Celui de laisser se propager le chaos comme on l’a vu, sans avoir les moyens de le résorber, si ce n’est par épuisement très tard dans la soirée. L’effet de jonction entre les radicaux et les gilets jaunes a été renforcé, l’expérience d’une forme de guérilla urbaine a été rendue facile et attractive pour des primo-manifestants, déjà très remontés, mais pas au point de passer à l’acte si on les avait encadrés. Mais n’oublions que cet apprentissage se fait aussi dans les régions. Là aussi, comme à Marseille, la réaction brutale des forces de l’ordre, incompréhensible et injuste, encourage la rage, la haine, orientée vers la police, ce qui politiquement ne donne rien mais du point de vue de l’énergie dégagée se propage très vite car le message est très simple. Préfecture brûlée ou péages détruits semblent désormais faire partie du prix à payer pour tous les manifestants et la condamnation des violences ne se traduit plus par une condamnation du mouvement, ce qui est un signe d’échec total d’emprise sur les esprits, qui redouble l’échec dans le contrôle des corps des manifestants.

Une coupure police/ peuple organisée politiquement

Depuis les capteurs jusqu’à la mise en œuvre, des maillons importants ont failli, comme par exemple, la coordination étroite avec la Mairie de Paris. La préfecture de Police a tout concentré alors qu’il eût fallu s’assurer de l’appui de toutes les parties prenantes. Mais le maillon le plus faible est à coup sûr celui de la décision, à la fois technique et politique. Les politiques ont renforcé encore le modèle sécuritaire sans se préoccuper de la liaison avec ce mouvement insaisissable. Or, des personnels de police dédiés (et des politiques) auraient pu aussi travailler à établir cette liaison non pas pour disqualifier le mouvement mais pour aider à le structurer. Paradoxalement, la meilleure chose qu’aurait pu faire le pouvoir pour sa propre survie aurait été d’aider à cette structuration, du point de vue politique comme du point de vue sécuritaire, car ce sont désormais les radicaux qui vont faire son éducation, sur la base d’une détestation radicale de la police.

Ces erreurs se sont déjà produites en banlieue, au point de créer zones de non-droit puisque la police ne peut plus y intervenir. Elles se sont produites aussi vis-à-vis de toutes les manifestations non encadrées officiellement par les partis ou les syndicats (manifs pour les migrants, pour la Palestine, pour les ZAD, etc.). Dans tous ces cas, la réaction policière a été disproportionnée, et cela dès le début de l’état d’urgence avec une manif climat Place de la République immédiatement gazée. Cette habitude de consommation élevée de lacrymo dans des contextes très pacifiques au seul motif que ces manifestations ne sont pas déclarées, crée en fait les conditions de préparation, d’entrainement même, d’éléments de plus en plus nombreux et de plus en plus radicaux qui ne reviendront plus dans le rang ou dans un processus de co-sécurisation des manifestations. Or, c’est la seule solution pour que le droit de manifester se traduise par la sécurité des manifestants eux-mêmes et du coup de tout l’environnement.

La coupure totale du gouvernement avec la population, sur le mode technocratique qui est le sien, semble se répéter du point de vue sécuritaire puisque rien n’est fait pour créer des liens, structurer les mouvements, tous immédiatement traités comme des ennemis de la république. Cette culture finit par s’étendre dans l’esprit des fonctionnaires de terrain eux-mêmes qui peuvent se sentir tout puissants et cela d’autant plus qu’ils sont en réalité impuissants à endiguer durablement ces mouvements politiquement motivés. Mais cette culture d’ennemis s’étend aussi chez les manifestants de toutes les causes, qui peuvent aisément adopter le discours anti-flic que certains développent.

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Le commando Macron face à la haine qu’il a engendrée

C’est là le grand danger. Car au bout du compte, tous ces manifestants, gilets jaunes aujourd’hui mais ZAD auparavant, ont des objectifs politiques, et n’obtiennent aucune réponse (sauf dans le cas de la ZAD, au forceps comme on le sait et avec des dérapages dans le maintien de l’ordre là aussi incroyables, visant à disqualifier et à humilier, pour être sûr qu’ils n’enregistrent pas une victoire). Or, ces sentiments d’amertume, puis de rage se transforment petit à petit en haine, ciblée clairement contre Macron lui-même (comme l’a relevé François Ruffin), avec une contagion même dans l’administration qui ne comprend ni l’arrogance ni la rigueur de ce mode de traitement non-politique des problèmes. Car on peut dire tout le mal que l’on veut du vieux monde politique, son obsession pour sa réélection et pour sa réputation était utile pour corriger le tir dès lors que le rapport de force politique était défavorable. Ce déni de politique déteint sur la politique sécuritaire qui ne sait plus créer de lien, ni de réseau, ni offrir d’alternative. C’est déjà la façon dont Valls a procédé avec une brutalité qui est encore renforcée par le modèle technocratique de gestion des confits du commando Macron (puisqu’ils admettent avoir pris le pouvoir en mode commando). Mais le commando risque de trouver à très court terme de vrais commandos en face de lui, dans la rue voire ailleurs, car leur haine pour l’instant désorganisée commence à se cristalliser grâce à l’apprentissage actuel à grande vitesse. Et la faillite du maintien de l’ordre face à des foules désorganisées ne pourra qu’être encore aggravée par les débuts de structuration violente qui pourrait en résulter.

Le spectre d’un mai rampant et de ses conséquences

Cette évolution sera présentée comme une radicalisation mais ce genre de grille d’analyse n’est d’aucune utilité pour comprendre cette diffusion d’une forme de « sécession institutionnelle » : aucun relais institutionnel ne peut plus avoir prise sur ces colères et les plus positifs du mouvement finissent par reconnaitre que seule la violence permet de capter l’attention du pouvoir. Cette situation n’est pas inédite, contrairement à ce qu’on dit. C’est celle du « mai rampant » italien en 68. Les partis institutionnels étaient aussi disqualifiés malgré la force du PCI à l’époque ou en tous cas ne savaient pas répondre à la crise profonde des couches ouvrières du Piémont ou de Lombardie en particulier. Contrairement à la France, aucune explosion violente ni de grève générale durable n’avaient permis de faire soupape, d’obliger le gouvernement à de grandes négociations. La frustration qui est en résulté s’est transformée progressivement en terreau idéal pour le terrorisme des Brigades Rouges en particulier (mais Lotta Continua y a aussi participé). Dix ans de troubles et de blocages politiques jusqu’à l’assassinat de Aldo Moro n’ont pas permis d’ailleurs de réinventer des projets politiques attractifs. La décomposition des partis institutionnels français et la difficulté des partis mouvements à encadrer des mouvements populaires ne peuvent que créer les conditions favorables à une telle dérive, alors qu’elle avait été évitée (de peu) en France après 68.  Sans doute que la demande de grève générale et le renfort du mouvement ouvrier organisé pourraient atténuer cet effet de dérive lente mais certaine de nombreux éléments des gilets jaunes.

Le libéralisme autoritaire ou l’isolement définitif d’une oligarchie

De ce point de vue, la remarque de E. Todd, sur France 2, sur l’attrait du coup d’Etat est très judicieuse et inquiétante. Car toutes ces logiques de révoltes dans un contexte de dépolitisation délibérée par les élites libérales sont privées de toute chance de se construire un avenir, puisque nous vivons dans le monde de TINA. On peut dès lors comprendre ce qui se met en place du point de vue sécuritaire comme une préparation des esprits à la mainmise totale d’une oligarchie, déjà réussie sur le plan économique, réussie aussi sur le plan institutionnel par le commando Macron, et complétée par l’Etat autoritaire que l’expérience sécuritaire actuelle, aussi désastreuse soit-elle, ou parce qu’elle est désastreuse, prépare. La composante sécuritaire du libéralisme extrême est déjà mise en place idéalement en Chine à partir d’un tout autre référentiel et ne cesse de faire des envieux, tous ceux qui veulent se débarrasser une fois pour toutes du politique, c’est-à-dire du débat,  et du débat contradictoire, ce contradictoire le droit permet dans nos démocraties et sur lequel elles reposent mais qui semble sans cesse réduit au profit du « solutionnisme technico-libéral » que représente si bien le slogan macronien de la start up nation.

Via ArrêtsurInfo

Voir aussi :

Méfiez-vous du peuple ! Vous l’avez mis dans la rue, mais vous aurez du mal à la faire rentrer

Todd: « Face aux Gilets jaunes, le gouvernement cherche le chaos pour provoquer une rupture »

L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe

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L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe

par Manlio Dinucci 

Ex: http://www.zejournal.mobi 

Auprès du Palais de Verre des Nations Unies, à New York, se trouve une sculpture métallique intitulée “Le Mal terrassé par le Bien”, représentant Saint Georges qui transperce un dragon avec sa lance. Elle fut donnée par l’URSS en 1990 pour célébrer le Traité FNI (INF) stipulé avec les USA en 1987, qui éliminait les missiles nucléaires à courte et moyenne portée (entre 500 et 5000 km) avec base à terre. Le corps du dragon est en effet réalisé, symboliquement, avec des morceaux de missiles balistiques étasuniens Pershing-2 (auparavant basés en Allemagne de l’Ouest) et de SS-20 soviétiques (auparavant basés en URSS). 

Mais maintenant le dragon nucléaire, qui dans la sculpture est représenté à l’agonie, revient à la vie. Grâce aussi à l’Italie et aux autres pays de l’Union européenne qui, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, ont voté contre la résolution présentée par la Russie sur la “Préservation et la mise en oeuvre du Traité FNI”, rejetée avec 46 votes contre 43 et 78 abstentions.

L’Union européenne -dont 21 des 27 membres font partie de l’Otan (comme en fait partie la Grande-Bretagne sortant de l’Ue)- s’est ainsi uniformisée à la position de l’Otan, qui à son tour s’est totalement uniformisée à celle des États-Unis. L’administration Obama d’abord, puis l’administration Trump ont accusé la Russie, sans aucune preuve, d’avoir expérimenté un missile de la catégorie interdite et ont annoncé leur intention de se retirer du Traité FNI. Ils ont en même temps lancé un programme visant l’installation à nouveau en Europe contre la Russie de missiles nucléaires, qui seraient basés aussi dans la région Asie-Pacifique contre la Chine.

Le représentant russe à l’ONU a prévenu que “cela constitue le début d’une course aux armements à part entière”. En d’autres termes il a prévenu que, si les États-Unis installaient à nouveau en Europe des missiles nucléaires pointés sur la Russie (comme l’étaient aussi les Cruise basés à Comiso dans les années 80), la Russie installerait à nouveau sur son propre territoire des missiles analogues pointés sur des objectifs en Europe (mais ne pouvant pas atteindre les États-Unis).

Faisant fi de tout cela, le représentant Ue à l’ONU a accusé la Russie de miner le Traité FNI et a annoncé le vote contraire de tous les pays de l’Union parce que “la résolution présentée par la Russie dévie de la question qui est en discussion”. En substance, donc, l’Union européenne a donné son feu vert à l’installation possible de nouveaux missiles nucléaires USA en Europe, Italie Comprise. 

Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’Ue qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA. Et de tout l’arc politique aucune voix ne s’est élevée pour demander que ce soit le Parlement qui décide comment voter à l’ONU. Et aucune voix non plus ne s’est élevée au Parlement pour demander que l’Italie observe le Traité de non-prolifération, imposant aux USA de retirer de notre territoire national les bombes nucléaires B61 et de ne pas y installer, à partir de la première moitié de 2020, les nouvelles et encore plus dangereuses B61-12.

Ainsi est à nouveau violé le principe constitutionnel fondamental que “la souveraineté appartient au peuple”. Et comme l’appareil politico-médiatique maintient les Italiens dans l’ignorance de ces questions d’importance vitale, est violé le droit à l’information, dans le sens non seulement de la liberté d’informer mais du droit d’être informés.

Ou bien on le fait maintenant ou demain il n’y aura pas de temps pour décider : un missile balistique à portée intermédiaire, pour atteindre et détruire son objectif avec sa tête nucléaire, met 6-11 minutes.

mercredi, 09 janvier 2019

I “concetti teologici secolarizzati" della geopolitica

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I “concetti teologici secolarizzati" della geopolitica
 
Ex: https://www.eurasia-rivista.com

“Geopolitica” è uno di quei termini di cui occorre preliminarmente chiarire il significato, perché da diversi anni se ne fa un vero e proprio abuso, attribuendo ad esso contenuti che non ha ed usandolo per lo più come un sinonimo di “geografia politica”, “relazioni internazionali”, “politica estera”, “geostrategia” ecc. In realtà la geopolitica è un’altra cosa.

Pare che il termine compaia per la prima volta in un manoscritto inedito di Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) del 1679, all’epoca in cui il filosofo era consigliere di corte degli Hannover e, incoraggiato dal principe Giovanni Federico nelle sue iniziative culturali e diplomatiche, si adoperava per favorire la pace religiosa. Ma come fondatori della geopolitica vengono generalmente indicati due studiosi: il geografo ed etnologo tedesco Friedrich Ratzel (1844-1904), fondatore della geografia antropica, e il sociologo, politologo e geografo svedese Rudolf Kjellén (1864-1922). 

Quanto a Ratzel, la sua geografia è considerata “una filosofia darwiniana dello spazio, poiché è animata dalle teorie dell’evoluzione della specie e della lotta per la sopravvivenza, filtrate attraverso l’ottica sociale di Herbert Spencer”[1]. Allo Stato, concepito come un organismo biologico e spazializzato costretto ad espandersi, Ratzel assegna una funzione centrale; ma ritiene fondamentale che gli uomini politici, per comprendere il significato spaziale delle loro decisioni, si impadroniscano delle necessarie conoscenze geografiche.

La prospettiva geografico-politica di Ratzel viene integrata da Kjellén in un tipo di studio che nel 1899 riceve da lui per la prima volta la denominazione di geopolitica. Prima nei suoi corsi all’università di Göteborg, poi in un’opera del 1905, Kjellén definisce la geopolitica come “la scienza dello Stato in quanto organismo geografico o entità nello spazio: ossia lo Stato come paese, territorio, dominio o, più particolarmente, come regno. In quanto scienza politica, essa osserva fermamente l’unità statale e vuol contribuire alla comprensione della natura dello Stato”[2].

La geopolitica come “geografia sacra” secolarizzata?

Per quanto grande sia il peso attribuito dalla geopolitica ai fattori geografici, è dunque essenziale il suo rapporto con la dottrina dello Stato, sicché viene spontaneo porsi una questione che finora non risulta abbia impegnato la riflessione degli studiosi.

La questione, che si colloca tra il sacro e il profano, è la seguente: è possibile applicare anche alla geopolitica la celebre affermazione di Carl Schmitt, secondo cui “tutti i concetti più pregnanti della moderna dottrina dello Stato sono concetti teologici secolarizzati”[3]?

L’affermazione di Schmitt riprende una riflessione di Proudhon, che nel 1849 scriveva testualmente: “È sorprendente che al fondo della nostra politica noi trovassimo sempre la teologia”. (“Il est surprenant, qu’au fond de notre politique nous trouvions toujours la théologie”)[4].

Riformuliamo la questione in questi termini: è possibile ipotizzare che la geopolitica rappresenti la derivazione secolarizzata di idee collegate con quella che è stata chiamata la “geografia sacra” da René Guénon[5], autore che peraltro attrasse l’attenzione di Carl Schmitt[6]?  

Se così fosse, la geopolitica si troverebbe in una situazione per certi versi analoga non soltanto alla “moderna dottrina dello Stato”, ma anche ad altre scienze moderne (per citare due soli esempi: la chimica e l’astronomia).

Per essere più esplicito, faccio ricorso ad una citazione dello stesso Guénon: “Separando radicalmente le scienze da ogni principio superiore col pretesto di assicurar loro l’indipendenza, la concezione moderna le ha private di ogni significato profondo e perfino di ogni interesse vero dal punto di vista della conoscenza: ed esse son condannate a finire in un vicolo cieco, poiché questa concezione le chiude in un dominio irrimediabilmente limitato”[7].

Per quanto riguarda in particolare la “geografia sacra”, alla quale – secondo l’ipotesi che abbiamo formulata – si ricollegherebbe in qualche modo la geopolitica, è ancora Guénon a fornirci una sintetica indicazione al riguardo.

“Esiste realmente – egli scrive – una ‘geografia sacra’ o tradizionale che i moderni ignorano completamente così come tutte le altre conoscenze dello stesso genere: c’è un simbolismo geografico come c’è un simbolismo storico, ed è il valore simbolico che dà alle cose il loro significato profondo, perché esso è il mezzo che stabilisce la loro corrispondenza con realtà d’ordine superiore; ma, per determinare effettivamente questa corrispondenza, bisogna esser capaci, in una maniera o nell’altra, di percepire nelle cose stesse il riflesso di quelle realtà.

È per questo – prosegue Guénon – che vi sono luoghi particolarmente adatti a servire da ‘supporto’ all’azione delle ‘influenze spirituali’, ed è su ciò che si è sempre basata l’installazione di certi ‘centri’ tradizionali principali o secondari, di cui gli ‘oracoli’ dell’antichità ed i luoghi di pellegrinaggio forniscono gli esempi esteriormente più appariscenti; per contro vi sono altri luoghi che sono non meno particolarmente favorevoli al manifestarsi di ‘influenze’ di carattere del tutto opposto, appartenenti alle più basse regioni del dominio sottile”[8].

Queste ultime considerazioni di Guénon hanno un evidente rapporto con l’antica nozione del “genius loci”.

Oggi con questa espressione intendiamo semplicemente lo spirito che aleggia in un determinato luogo, la sua atmosfera specifica. Ma nella religione romana veniva chiamato genius loci il nume che presiede ad un luogo e lo protegge, tant’è vero che sul territorio dell’Impero esistevano molti altari dedicati ciascuno ad un particolare genius loci.

E questo perché non esiste alcun luogo che non abbia il suo genio: “Nullus locus sine genio”, afferma Servio commentando il passo dell’Eneide in cui Enea – vedendo sbucare dai recessi della terra un serpente che si accosta agli altari, assaggia le sacre offerte e poi scompare – non  capisce se si tratti del genio del luogo o di uno spirito ministro del padre Anchise (incertus geniumne loci famulumne parentis – esse putet)[9].

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Tracce della “geografia sacra” nella geopolitica

Non è detto, dunque, che una traccia di quella che Guénon chiama “geografia sacra” non sia individuabile in alcune caratteristiche nozioni geopolitiche, le quali potrebbero essere perciò considerate, secondo l’indicazione di Schmitt, “concetti teologici secolarizzati”.

Un caso che si può proporre a questo proposito è costituito dal concetto, eminentemente geopolitico, di confine.

Come è noto, la parola latina che significa “confine” è stata acquisita dal lessico geopolitico, tant’è vero che esiste una rivista di geopolitica intitolata proprio con questa parola: limes.

In origine il termine limes indicava una linea divisoria tracciata fra le porzioni di terreno assegnate ai coloni; in seguito “il suo valore si allargò a indicare più precisamente una strada militare, fortificata, anzi l’insieme stesso delle fortificazioni distese ai confini dell’impero (limes imperii), là dove questi non erano segnati dal mare o da un fiume, cioè da una ripa[10].

La dimensione sacrale di questa nozione diventa evidente allorché si considera che supremo tutore del limes era un dio, Terminus, quello che secondo Ovidio segna i confini di popoli e città e grandi regni: “Tu populos urbesque et regna ingentia finis[11].

Terminus è quel dio che, assieme alla dea Juventas, rifiutò di ritirarsi dal Campidoglio quando Tarquinio il Superbo avrebbe voluto sgombrare il colle dagli altri santuari per erigervi un tempio alla Triade Capitolina (Giove, Giunone e Minerva). Dalla resistenza di Terminus e Juventas si dedusse che il popolo romano non sarebbe mai invecchiato e che le sue frontiere non sarebbero mai state violate[12].

Attraverso la comparazione dei materiali indoiranici, Georges Dumézil ha mostrato che il nome Terminus, prima di essere applicato ad una divinità autonoma e particolare, corrispondeva ad una caratteristica qualità del dio sovrano adorato dai popoli indoeuropei: quella di supremo tutore dei limiti territoriali.

Insomma, la funzione di Terminus era analoga a quella che il rito dei Fratres Arvales riconosceva a Marte in quanto protettore delle messi e dell’abitato agricolo, esortandolo a prender posto sulla “soglia” (limen) dell’ager Romanus per proteggerlo dalle calamità.

D’altronde la storia di Roma ha inizio proprio con una drammatica affermazione della santità dei confini: il fondatore della Città punisce con la morte il fratello che ha violato il perimetro della Roma Quadrata.

Questo episodio illustra nel migliore dei modi l’affermazione di Carl Schmitt secondo cui il nómos – “la prima misurazione da cui derivano tutti gli altri criteri di misura”[13] e quindi la regolamentazione, la norma, la legge – “può essere definito come un muro, poiché anche il muro si basa su localizzazioni sacrali”[14], cosicché la terra, “detta nel linguaggio mitico la madre del diritto (…) reca sul proprio saldo suolo recinzioni e delimitazioni, pietre di confine, mura, case e altri edifici. Qui divengono palesi gli ordinamenti e le localizzazioni della convivenza umana”[15].

Anche il concetto di nómos proviene da una teologia, poiché nella religione greca Nomos è il dio che da Eusebeia (la Pietas) ha generato Dike (la Giustizia).

D’altronde l’originaria essenza teologica di questo concetto risulta evidente anche dalla definizione eraclitea del nómos come “divino” (theios), da quella pindarica come “sovrano” (basileús), da quella platonica e stoica come “dio” (theós). 

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Il katéchon

Ma l’episodio più drammatico in cui il muro appare come simbolo del nómos è forse quello che nella ierostoria coranica ha per protagonista il Bicorne (Dhu’l-qarnayn)[16], correntemente identificato con Alessandro Magno.

Per imprigionare le orde devastatrici di Gog e Magog e frenare i loro assalti, Alessandro fa erigere un baluardo di ferro e di rame, che le orde riusciranno ad abbattere solo alla fine dei tempi, nel momento apocalittico che precederà la parusia anticristica.

La muraglia costruita da Alessandro, in quanto trattiene le orde di Gog e Magog, rientra in quel paradigma che reca il nome greco di katéchon, altro termine che è stato acquisito dal vocabolario geopolitico.

Il katéchon è una “figura” eminentemente teologico-escatologica; ma nell’opera di Carl Schmitt, che come scrive lo stesso giurista[17]si spinge “fino alla soglia dell’escatologia”, tale  “figura” ha dato luogo ad una nozione di filosofia politica che presenta evidenti implicazioni geopolitiche.

In origine, la “figura” del katéchon compare nella Seconda Lettera di San Paolo ai Tessalonicesi.

San Paolo (o chi per lui, poiché l’autenticità della Seconda Lettera ai Tessalonicesi è ancora in  discussione) afferma che il secondo avvento del Cristo non è imminente; infatti prima della gloriosa parusia del Signore dovrà avvenire la grande apostasia e dovrà manifestarsi colui che nella Lettera viene definito come “l’Uomo dell’iniquità” o “l’Uomo del peccato” (ho ánthropos tês anomías; variante: ho ánthropos tês hamartías), “il Figlio della perdizione” (ho hyiòs tês apoleías), “l’Avversario” (ho antikeímenos), colui che si innalza al di sopra d’ogni cosa divina, fino ad insediarsi nel tempio stesso di Dio come se fosse lui Dio[18].

L’autore della Lettera afferma che il “mistero dell’iniquità” (tò mystérion tês anomías) è in atto già adesso; ma l’epifania finale dell’iniquità è frenata e ritardata da qualcosa o qualcuno che viene indicato prima con un participio neutro, tò katéchon, “ciò che trattiene”, poi con un participio maschile, ho katéchon, “colui che trattiene”; alla fine, quando questa enigmatica forza frenante e rallentatrice sarà tolta di mezzo, la potenza dell’empietà si rivelerà compiutamente e il Signore Gesù Cristo la distruggerà “col soffio della sua bocca” (tôi pneúmati toû stómatos autoû)[19].

Nella sua produzione scientifica, Schmitt utilizza per la prima volta il concetto di katéchon in un breve scritto del 1942 apparso in “Das Reich” sotto il titolo Beschleuniger wider Willen [20].

“Tertulliano e altri autori – egli scrive – vedevano nel vecchio imperium romanum di allora il rallentatore, ovvero il fattore che con la sua semplice esistenza ‘tratteneva’ l’eone, determinando un rinvio della fine. Il Medioevo europeo ha ripreso questa credenza, e molti avvenimenti essenziali della storia medioevale sono comprensibili solo in questa prospettiva”[21].

In effetti, nell’esegesi neotestamentaria l’identificazione della figura paolina del katéchon con l’Impero Romano rimase preponderante, dall’epoca patristica in poi.

Per quanto concerne l’opera di Schmitt, il katéchon vi ricorre come la forza frenante che tenta di opporsi alla distruzione di un ordinamento politico, quindi come il lato più propriamente spirituale del nómos della terra.

Ben prima che si parlasse correntemente di “globalizzazione”, Carl Schmitt aveva capito che l’egemonia anglo-americana avrebbe cancellato ogni distinzione e pluralità spaziale, unificando il mondo per mezzo della tecnica e delle strategie economiche e assoggettandolo ad una sorta di “polizia internazionale”.

A questa prospettiva di un mondo spazialmente uniforme e indifferenziato, sradicato dai suoi fondamenti terranei, Schmitt contrappone l’idea che non può esservi Ordnung senza Ortung, ossia che non può esistere un vero ordinamento mondiale senza una localizzazione geografica.

In altri termini, Schmitt sostiene la necessità di un nuovo nómos della terra, ossia di una differenziata suddivisione dello spazio terrestre. Ma dovrà trattarsi di una suddivisione che superi l’angustia territoriale dei vecchi Stati nazionali, ormai inadeguati nell’epoca degli Stati continentali, e realizzi il principio dei “grandi spazi”; al centro dei quali – questa era la speranza di Schmitt fino al 1942 – dovrebbe tornare a porsi l’Europa, autentico katéchon di fronte alla minaccia dell’uniformazione planetaria, che inevitabilmente assume un marchio anticristico.

L’Anticristo, infatti, viene presentato da San Paolo come ho ánomos, “l’iniquo”;

ma il greco anomía, che noi traduciamo correntemente con “iniquità”, è propriamente la negazione del nómos, per cui Schmitt riconosce nella anomía anticristica la radice di quella sinistra parodia dell’Impero che è il globalismo americanocentrico, forma attuale di quello che una volta veniva chiamato “imperialismo americano”, o meglio “statunitense”.

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L’Impero

Il fatto che l’esegesi neotestamentaria sia stata per lo più incline a riconoscere l’Impero romano nell’enigmatica figura paolina del katéchon ci induce a rinnovare in relazione all’idea di Impero l’interrogativo dal quale siamo partiti. Insomma, dobbiamo vedere anche nel concetto geopolitico di Impero il prodotto di un pensiero teologico?

Un glossario geopolitico compilato in ambito accademico definisce l’Impero come uno “Stato dalle grandi dimensioni al cui interno convivono, più o meno liberamente e più o meno paritariamente, diverse nazioni e, conseguentemente, il cui principio costitutivo non sia nazionale. Normalmente si tende a parlare di impero quando questa forma di Stato si è formata [sic] attorno ad una nazione che ne ha il ruolo di guida”[22].  

In maniera più adeguata, forse, l’Impero potrebbe essere definito come “un tipo di unità politica che associa delle etnie, dei popoli e delle nazioni diverse ma imparentate e riunite da un principio spirituale. Rispettoso delle identità, [l’Impero] è animato da una sovranità fondata sulla fedeltà più che sul controllo territoriale diretto”[23].

Infatti ogni manifestazione storica del modello imperiale si è configurata, al di là della sua dimensione geografica e della varietà etnica e confessionale della popolazione corrispondente, come un ordinamento unitario determinato da un principio superiore.

Se ci limitiamo a considerare le forme di Impero che nacquero nell’area del Mediterraneo e del Vicino Oriente, sembra di poter constatare che a creare il modello originario dell’ordinamento imperiale sia stata la civiltà dell’antico Iran, la quale probabilmente attinse tale concezione dal mondo assiro e babilonese.

Se entro i confini della Persia antica il fondamento di tale concezione è la dottrina dell’onnipotenza di Ahura-Mazda, il dio creatore del cielo e della terra che ha assegnato al “Re dei re” la signoria su popoli diversi, in Babilonia e in Egitto i sovrani achemenidi fanno riferimento alle forme religiose locali e in tal modo “assumono il carattere di re nazionali dei diversi paesi, mantenendo in ciascuno di quelli la tradizionale figura di monarca di diritto divino”[24]

Come sappiamo, il modello persiano ispira ad Alessandro un progetto di monarchia sovranazionale che, attraverso i regni ellenistici, si realizza nell’Impero romano, del quale sono noti i fondamenti concreti: il comune ordinamento legale (che convive con una molteplicità di fonti giuridiche), la diffusione della lingua latina (accanto al greco ed alle lingue locali), la difesa militare delle frontiere, l’istituzione di colonie destinate a diventare centri di irradiamento dell’influsso romano nelle province confinarie, una moneta imperiale comune (accanto alle monete provinciali e municipali), un’articolata rete stradale, i trasferimenti di popolazione.

La tradizione romana comporta un concetto teologico di Impero che troviamo enunciato nell’Eneide: Virgilio evidenzia il carattere metastorico dell’idea di Impero, presentandolo come l’archetipo di un ordinamento politico perfetto. 

Nel libro I del poema è Giove stesso che traccia il destino di Roma, dall’arrivo di Enea nel Lazio fino all’instaurazione del principato augusteo. Con una promessa solenne il Padre degli uomini e degli dèi assegna ai discendenti di Enea una potenza illimitata: “His ego nec metas rerum nec tempora pono; – imperium sine fine dedi[25].

Imperium sine fine” è un impero non vincolato dai limiti spaziali e temporali di altre analoghe organizzazioni geopolitiche.

Sine fine”, a mio parere, significa che la possibilità dell’Impero è perenne nella sua universalità e quindi trascende ogni contingenza storica.

Storicamente, ciò è confermato dal fatto che nel Medio Evo l’Impero Romano rinacque, per iniziativa germanica, assumendo la forma del Sacro Romano Impero.

La teologia romana dell’Impero trova il suo culmine nel libro VI dell’Eneide, al termine del lungo discorso con cui l’anima di Anchise indica ad Enea il destino delle anime che si assiepano sulle rive del fiume Lete.

Il lapidario comandamento di Anchise è formulato in questi tre versi celeberrimi: “Tu regere imperio populos, Romane, memento – (hae tibi erunt artes) paci[s]que imponere morem, – parcere subiectis et debellare superbos[26]. “Tu ricorda, o Romano, di governare i popoli – (sarà questa la tua arte) e di imporre costumi di pace, – usar clemenza a chi si arrende, ma abbattere i tracotanti”.

Imperium sine fine”: mezzo millennio dopo Cesare e dopo Augusto, viene deposto l’ultimo imperatore d’Occidente, ma l’Impero romano continua ad esistere per altri mille anni nella sua parte orientale.

Nonostante lo si chiami correntemente “bizantino”, fu un Impero romano, come sottolinea uno dei suoi massimi storici, Georg Ostrogorsky: “Struttura statale romana, cultura greca e religione cristiana sono le fonti principali dello sviluppo dell’impero bizantino. (…) L’impero, eterogeneo dal punto di vista etnico, fu tenuto unito dal concetto romano di stato e la sua posizione nel mondo fu determinata dall’idea romana di universalità. (…) Si forma tutta una complessa gerarchia di stati, al cui vertice è l’imperatore di Bisanzio, imperatore romano e capo dell’ecumene cristiana”[27].

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“Impero Romano turco e musulmano”

In seguito alla conquista di Costantinopoli da parte degli Ottomani, sorgono due nuove e distinte forme imperiali, nelle quali è possibile scorgere l’impronta dell’Impero romano. Sono l’Impero ottomano e l’Impero russo.

Come scrive un altro grande storico, Nicolae Iorga, “Dopo più di mille anni il Sultano turco rifaceva l’opera di Costantino il Grande”[28], cosicché “il dominio ottomano non significava altro che una nuova Bisanzio, con un nuovo carattere religioso per la dinastia e l’esercito”[29]. Perciò nella visione di Iorga[30] l’Impero ottomano costituì – cito ancora una volta le sue parole – “l’ultima ipostasi di Roma, (…) la Roma musulmana dei Turchi”[31].

In modo analogo si esprime Arnold Toynbee: “l’Impero Romano greco e cristiano cade per risorgere nella forma di un Impero Romano turco e musulmano”[32].

In effetti, di fronte all’evento epocale della conquista ottomana di Costantinopoli e al conseguente insediarsi della nuova dinastia nella capitale dell’Impero Romano, i principi dell’Europa cristiana si resero conto di assistere ad un trapasso di autorità e di poteri che trasferiva alla Casa di Osman l’eredità dei Cesari. Lo stesso Papa di Roma, Pio II, proponeva a Mehmed II il Conquistatore di farsi riconoscere come “legittimo imperatore dei Greci e dell’Oriente mediante un pochino d’acqua (aquae pauxillum)”, mostrandosi desideroso di battezzarlo e di accoglierlo nella cerchia dei sovrani cristiani e ammettendo in tal modo, sia pure implicitamente, che il Sultano era già, quanto meno de facto, imperatore romano.

D’altronde, come scriveva testualmente Giorgio Trapezunzio (1395-1484) in una delle due orationes indirizzate al Sultano nel 1466, a Roma “nessuno dubitava ch’egli fosse di diritto imperatore dei Romani”.

Infatti, affermava il filosofo cretese, ripetendo un’argomentazione consueta in quegli anni, “imperatore è colui che a giusto titolo possiede la sede dell’Impero, e la sede dell’Impero Romano è Costantinopoli. Chi dunque possiede di diritto Costantinopoli è imperatore”. E proseguiva: “Ma non dagli uomini, bensì da Dio tu desumi, mediante la tua spada, il possesso del trono suddetto. Quindi tu sei legittimo imperatore dei Romani! Chi dunque continua ad essere imperatore dei Romani, è anche imperatore di tutto l’orbe terracqueo!” Nessuno, concludeva il Trapezunzio, avrebbe potuto meglio di Mehmed fondere in un solo impero, con l’aiuto di Dio, tutte le genti dell’Europa e dell’Oriente[33].

Va poi menzionato il riconoscimento ufficiale ed esplicito proveniente dalla Repubblica di Venezia: Mehmed II era Imperatore di Costantinopoli e quindi gli spettavano di diritto tutti i territori dell’Impero bizantino, tra cui anche le vecchie colonie greche della Puglia: Brindisi, Taranto e Otranto.

Quanto a Firenze, Lorenzo il Magnifico fece coniare una medaglia sulla quale, accanto all’immagine del Sultano Conquistatore, si leggeva: “Mahumet, Asie ac Trapesunzis Magneque Gretie Imperat[or]”. L’espressione Magna Gretia designa qui non l’Italia meridionale, bensì quella che, a paragone di Trebisonda (Trapesus), cioè della “piccola Grecia”, è la “grande Grecia”, vale a dire Bisanzio col suo vasto entroterra.

Altre due medaglie, che parlano anch’esse un linguaggio inequivocabile in ordine al riconoscimento del carattere romano rivestito dall’imperium ottomano, furono fatte coniare nel 1481 da Ferrante d’Aragona. Le rispettive iscrizioni qualificavano Mehmed II “Asie et Gretie imperator” e “Bizantii imperator”. Dunque: imperatore bizantino, imperatore della Grecia e dell’Asia.

Ma il primo ad essere consapevole di questa eredità era lo stesso Mehmed, che sul modesto abito di panno nero portava l’aquila bicefala dei basileis. Oltre ad Alessandro Magno, il modello ideale scelto da Mehmed era Giulio Cesare; “e dice che la sede di Costantino gli è concessa dal cielo e che questa sede sembra esser in verità Roma, non Costantinopoli (hanc vero Romam esse, non Constantinopolim videri), e ciò esser giusto e corrispondere bene, come se, presa la figlia con la forza, possa prendersi anche la madre…”[34].

Insomma, “persino la corte dei sultani, eredi della potenza bizantina (…), prese ad imitare nell’organizzazione e nello splendore quella che Costantino VII Porfirogenito ci ha così efficacemente rappresentato nel suo de coeremoniis. Lo stesso titolo sultaniale di “ombra di Dio sulla terra” riecheggiava la dottrina che era stata esposta nel 527 da Agapito, diacono di Santa Sofia, in occasione dell’incoronazione di Giustiniano. Degno di nota è in particolare il fatto che Solimano il Magnifico “pretese di assumere il titolo di ‘imperatore’ e di negarlo, secondo la politica di Bisanzio nei confronti dell’occidente, a Carlo V”[35]

D’altronde Solimano I (che in turco non è chiamato “il Magnifico”, bensì Qanuni, ossia “Legislatore”, dal greco kanón, che è il “Canone” di Giustiniano, il corpus juris civilis) era solito presentarsi come “Signore dei Signori (…) Signore della Grecia, della Persia e dell’Arabia (…) Signore del Mar Nero e d’ogni altro mare, nonché della città santa della Mecca, fulgente di tutta la luce di Allah, della città di Medina e della santa e casta città di Gerusalemme; Principe di tutta l’Ungheria e sovrano di molti altri regni e territori, sui quali esercito la mia autorità imperiale (…)”[36].

Già nel 1538, dopo il trionfo moldavo, il Magnifico si era proclamato, in una sua poesia, “Scià dell’Iran, imperatore dei Romani, sultano dell’Egitto”. Nei versi di un altro sultano, viene ripetuto il titolo di zar: “Sono zar di Zarigrado (= Istanbul) – e zar di Macedonia, – zar dei greci, dei serbi e dei moldavi, – e zar di Babilonia. – Sono zar di Podolia e di Galizia, – e della nobile Crimea, – zar d’Egitto e d’Arabia – e zar di Gerusalemme”[37].

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La Terza Roma

Intanto Mosca si preparava a diventare, in una nuova metamorfosi dell’Impero, la “Terza Roma”. A coniare questa definizione fu un monaco ortodosso russo, lo starec Filofej, che tra il 1523 e il 1524, in un messaggio inviato al granduca di Moscovia Basilio III, enunciò l’idea di Mosca quale “terza Roma” nei termini seguenti.

“La Chiesa dell’antica Roma è caduta a causa dell’eterodossia dell’eresia apollinarista [che negava l’integrità dell’anima umana del Cristo]. La seconda Roma – la Chiesa di Costantinopoli – è stata fatta a pezzi dalle scuri dei figli di Agar e ora questa Terza Roma del tuo potente regno – la Chiesa santa cattolica e apostolica – illuminerà l’universo intero come fa il sole… Sappi e riconosci, pio Zar, che tutti i regni cristiani si sono compendiati nel tuo; che la prima e la seconda Roma sono cadute; e che ora si erge una terza Roma, alla quale non succederà mai una quarta: il tuo regno cristiano non cadrà in potere di nessun altro”.

Parlando di Roma e di Mosca, Filofej non intendeva indicare le due città come capitali politiche universali. Per lui “Roma” significava la prima capitale religiosa del cristianesimo, che, cadendo nell’eresia, aveva lasciato a Bisanzio, la seconda Roma, il compito di custodire la vera fede. Il crollo della prima Roma era stato un crollo spirituale; quello della seconda era stato anche un crollo politico.

Secondo gli Ortodossi, dunque, Bisanzio era stata annientata e l’Occidente cattolico era preda dell’eresia. Perciò la Russia, che aveva preservato l’indipendenza nazionale, era diventata l’unico baluardo della fede ortodossa.

Filofej non pensava alla Russia come ad una Terza Roma con connotazione politica, ma solo ad una Terza Roma religiosa. Tuttavia nella sua tesi c’era un’implicazione politica e geopolitica: l’idea di Mosca quale Terza Roma comportava l’idea della centralità della Russia.

Heartland

Arriviamo così ad un altro caso in cui un concetto religioso trasmette la sua forza ad un concetto geopolitico.

Alla centralità della Russia nel continente eurasiatico corrispondono infatti i caratteristici termini introdotti nel lessico geopolitico da Sir Halford John Mackinder (1861-1947): Heartland (lett. “territorio cuore”), pivot-state (“Stato perno”) e pivot area (“area perno”)[38].

Secondo Mackinder, che enuncia la sua tesi nel 1904, esiste una gigantesca fortezza naturale, inaccessibile alla potenza marittima: si tratta di quell’area, compresa fra l’Asia centrale e l’Oceano Artico, dalla quale si sono irradiate, fino al XVI secolo, le successive invasioni (di Unni, di Mongoli e Tartari, di Turchi) che hanno interessato la Cina, l’India, il Vicino Oriente e l’Europa. Il dominio di quest’area, che egli chiama inizialmente “area perno” (“pivot area”) e poi “territorio cuore” (“heartland”), garantirebbe il dominio della massa continentale eurasiatica e quindi del mondo. Nel 1919, quando ritiene che il pericolo per l’Inghilterra provenga dalla Germania, Mackinder sposta più ad ovest i confini occidentali dell’area-perno; li colloca più ad est nel 1943, quando giudica più pericolosa la Russia. In ogni caso, per impedire l’unità continentale ed assicurare alle potenze marittime il predominio sul resto del mondo, secondo Mackinder occorre interporre fra la Germania e la Russia, come un diaframma, un’Europa centro-orientale garantita dalla Società delle Nazioni.

Questi termini, che riprendono concetti d’origine orientale circolanti negli ambienti della Phabian Society frequentati dal geografo inglese, richiamano in maniera esplicita il simbolismo del cuore ed il simbolismo assiale e ripropongono in qualche modo quell’idea di “Centro del Mondo” che le culture tradizionali rappresentano attraverso una varietà di simboli, geografici e non geografici.

La storia delle religioni ci insegna che l’homo religiosus “aspira a vivere il più possibile vicino al Centro del Mondo e sa che il suo paese si trova effettivamente nel centro della superficie terrestre”[39]; questa convinzione non è scomparsa insieme con quella che Mircea Eliade chiama la visione “arcaica” del mondo, ma ha lasciato le sue tracce in contesti storico-culturali più recenti.  

Fino all’epoca delle grandi scoperte geografiche, fa notare Carl Schmitt, gli uomini avevano “un’immagine mitica del cielo e della terra”, per cui “ogni popolo potente si considerava il centro della terra e guardava ai propri domini territoriali come alla casa della pace, al di fuori della quale regnavano guerra, barbarie e caos”[40].

In realtà, ciò era vero già molto prima delle grandi scoperte geografiche. Per esempio, secondo la geografia sacra dell’Avesta zoroastriano, la sede originaria degli Ariani, cioè degli Irani, Airyanem Vaejah, si trova al centro di Xvaniratha, che fra i sette cosiddetti “climi” (karshvar) della terra è quello centrale, circondato dagli altri sei. Lì, nel centro della zona centrale, dove nacque Zarathustra, alla fine dei tempi nascerà l’ultimo Saoshyant (l’ultimo Salvatore), che ridurrà all’impotenza Ahriman e porterà a compimento la resurrezione e l’esistenza ventura.

Troviamo una rappresentazione analoga anche in una fase successiva della civiltà persiana. Il Kitâb al-tafhîm di Mohammad al-Birûnî (che visse nei secc. IV e V dell’Egira, ossia tra il X e l’XI dell’era volgare) contiene uno schema geografico in cui l’Iran è rappresentato dal cerchio centrale; intorno a questo cerchio centrale sono raggruppati altri sei cerchi, che a loro volta rappresentano: 1) Turkestan, 2) Cina, 3) India, 4) Arabia e Abissinia, 5) Siria ed Egitto, 6) area bizantina e mondo slavo.

Attualmente l’idea della centralità iraniana si esprime nell’uso del termine heartland in riferimento all’Iran stesso: un uso, questo, che è riscontrabile nei discorsi di alcuni esponenti della classe religioso-politica della Repubblica Islamica. In un’intervista apparsa sulle pagine di “Eurasia”, un hojjatoleslam iraniano dichiara testualmente: “Il movimento religioso e strategico della Rivoluzione Islamica ha assegnato all’Iran una funzione geostrategica. (…) L’Iran si è trasformato nell’heartland geostrategico”[41].

È vero che sono diversi i paesi e le regioni correntemente definiti come “centrali” relativamente all’area geografica alla quale appartengono: l’Europa centrale o Europa di Mezzo (Mitteleuropa, Zwischeneuropa), l’Italia centrale, l’Asia centrale, l’America centrale ed anche la Repubblica Centroafricana.

Ma l’idea di una centralità rispetto alla totalità del mondo terrestre si trova nel nome tradizionalmente usato dagli abitanti della Cina per designare il loro Paese: Chong-kuo, letteralmente “Paese del Centro”.

Il simbolismo islamico dell’Occidente

Mentre la Cina è, ancora oggi, il “Paese del Centro”, l’Europa, in seguito alle due svolte storiche del 1945 e del 1989, è stata inglobata in quella grande area geopolitica che, essendo egemonizzata dagli Stati Uniti d’America, viene chiamata “Occidente”.

Non sarà perciò privo d’interesse vedere qual è il significato che il simbolismo tradizionale assegna a questo punto cardinale.

Nella tradizione indù la distribuzione tradizionale delle caste nello spazio cittadino assegna ai brahmana i quartieri settentrionali, mentre agli kshatriya spetta l’est ed ai vaishya il sud; “per gli shudra rimane soltanto l’ovest, considerato il lato dell’oscurità”[42].

Per quanto concerne l’Islam, il simbolismo geografico si sviluppa a partire dal versetto coranico in cui Allah è chiamato “Signore dei due Orienti e dei due Occidenti” (Rabbu l-mashriqayni wa rabbu l-maghribayni)[43].

Secondo l’esegesi della gnosi sciita, il versetto allude a quattro orizzonti metafisici, quattro realtà archetipiche divine (haqâ’iq mutaassila ilâhîya); due di esse, l’Intelligenza universale e l’Anima universale, si trovano ad oriente della Realtà vera (mashriq al-haqîqat), mentre le altre due si trovano ad occidente, e sono la Natura universale e la Materia universale”[44].

Nella cosmologia di Avicenna, quale essa traspare dal Racconto di Hayy ibn Yaqzân di Ibn Tufayl[45], lo schema del mondo “divide la totalità dell’essere pensabile in un Occidente cosmico e in un Oriente cosmico”[46]. Ma questo Oriente cosmico non coincide con l’est delle nostre carte geografiche; esso è il polo celeste, il centro di ogni orientamento, e deve essere cercato nella direzione del nord cosmico, dove si trova la Terra di Luce.

In questo schema, l’Occidente “rappresenta il mondo materiale sensibile, ed è duplice: vi è il ‘clima’ [ossia la zona] della Materia terrestre sublunare, quello della nostra Terra materiale, soggetto alla generazione e alla dissoluzione; e vi è il ‘clima’ [la zona] della Materia celeste, quello delle Sfere costituite d’una sostanza eterica, diafana e incorruttibile, ma che tuttavia rientra ancora nella fisica”[47].

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Il simbolismo dantesco dell’Occidente

Se la gnosi islamica vede nell’Occidente il simbolo di una Materia che non è solo terrestre, ma acquisisce nel mondo celeste una sua dimensione più “sottile”, il Poema sacro di Dante assegna a questo punto cardinale una valenza che attiene all’aspetto più tenebroso e mortale della materia.

Infatti nel canto XXVI dell’Inferno, mentre viene confermata la santità dei confini collocati da Ercole sul limite occidentale del Mediterraneo “acciò che l’uom più oltre non si metta”[48], l’Ulisse dantesco rievoca così il discorso con cui egli aveva esortato i propri compagni ad affrontare il “folle volo”: “O frati, dissi, che per cento milia – perigli siete giunti all’occidente (…)”[49].

Se ci sforziamo di intravedere qualcosa di quel senso allegorico che, per espressa dichiarazione di Dante, si trova celato dietro il senso letterale “delli versi strani”, possiamo supporre che l’Occidente evocato da Ulisse nella sua “orazion picciola” non si esaurisca nell’accezione spaziale e geografica del termine, ma simboleggi la prossimità a quel limite che l’uomo non deve violare.

Ricordiamo che la parola “Occidente” trae origine dal participio latino del verbo occĭdo, il quale, essendo composto di ob e di cado, significa “cadere”, “morire”. Sol occĭdens è dunque il “Sole che tramonta”, il “Sole che muore”, e designa il luogo in cui ha inizio il regno della tenebra e della morte. Lì termina il cosmo degli uomini e inizia quello che Dante chiama il “mondo sanza gente”.

Non è escluso che l’Occidente dantesco, data la polivalenza semantica del simbolismo, indichi anche una fase temporale, cosicché un senso ulteriore del discorso di Ulisse sarebbe questo: i suoi compagni, in quanto “vecchi e tardi”, sono giunti “a l’occidente” della vita, cioè in prossimità della morte.

E siccome essi rappresentano la nostra umanità, l’umanità europea, in base a questa possibile accezione del simbolo saremmo indotti ad intendere che l’Europa doveva arrivare – e vi sarebbe effettivamente arrivata proprio al tempo di Dante – in prossimità di quella fase della sua esistenza che, secondo René Guénon, “ha rappresentato in realtà la morte di molte cose”.

D’altronde l’Occidente, il luogo della tenebra, è anche un simbolo di quello che Martin Heidegger ha chiamato “l’oscuramento del mondo”. “Mondo” – spiega lo stesso Heidegger – “si deve sempre intendere in senso spirituale”, sicché “l’oscuramento del mondo implica un depotenziamento dello spirito”. E la situazione dell’Europa, prosegue Heidegger, “risulta tanto più fatale e senza rimedio in quanto il depotenziamento dello spirito proviene da lei stessa”.

Secondo Heidegger, l’oscuramento del mondo, “anche se è stato preparato in passato, si è definitivamente verificato a partire dalla condizione spirituale della prima metà del secolo XIX”[50], cioè col trionfo del razionalismo contemporaneo, del materialismo, dell’individualismo liberale. D’altra parte, questo oscuramento del mondo è proceduto di pari passo con quella che Serge Latouche ha chiamata “l’occidentalizzazione del mondo”[51].

L’inferno, nel fondo del quale è finito quell’Ulisse dantesco che lasciò l’Europa per inoltrarsi nella tenebra occidentale, è un Occidente perenne, perché la luce non vi splende mai. Dante può uscire da questa eterna tenebra occidentale e infernale solo perché è guidato da Virgilio, il poeta dell’Impero; il poeta di un Impero che, come è detto esplicitamente in Paradiso, VI, 4-6, è per la sua stessa origine legato allo spazio europeo e mediterraneo: “cento e cent’anni e più l’uccel di Dio – ne lo stremo d’Europa si ritenne, – vicino a’ monti de’ quai prima uscìo”[52].

È infatti il caso di ricordare che, secondo Dante, l’Aquila imperiale (“l’uccel di Dio”) spiccò il suo volo partendo da “lo stremo d’Europa”, cioè dall’odierna Anatolia, là dove sorgeva Troia, patria di Enea, antenato di Romolo.

Della riva orientale del Mediterraneo era originaria la stessa Europa, la fanciulla che fu amata da Zeus e diede il proprio nome al nostro subcontinente (a questa “penisoletta avanzata dell’Asia”, sein vorgeschobenes Halbinselchen Europa[53], per dirla con Nietzsche).

Ciò potrebbe indurci a riflettere sul fatto che per i Greci e per i Romani, e poi ancora per gli uomini del Medioevo, l’Europa si estendeva verso oriente molto più che non nell’età moderna e in quella contemporanea; ma questo sarebbe un altro discorso, che implicherebbe questioni molto attuali e dibattute, come ad esempio quella relativa allo statuto (culturale e geopolitico) della Turchia rispetto all’Europa.


NOTE

[1] Carlo Jean, Geopolitica, Laterza, Roma-Bari 1995, p. 26.

[2] Stormakterna. Konturer kring samtidens storpolitik, första delen. Ried. Hugo Gebers förlag, Stockholm 1911, p. 95. Trad. fr., Les grandes puissances. Des contours de la grande politique contemporaine, première partie, p. 39.

[3] Carl Schmitt, Teologia politica, in Le categorie del ‘politico’, Il Mulino, Bologna 1972, p. 61.

[4] Pierre-Joseph Proudhon, Les confessions d’un révolutionnaire, pour servir à l’histoire de la révolution de février, “La voix du peuple”, Paris, 1849, p. 61.

[5] René Guénon, Il regno della quantità e i segni dei tempi, Edizioni Studi Tradizionali, Torino 1969, p. 162. Una decina d’anni prima di pubblicare Il regno della quantità, Guénon aveva patrocinato la pubblicazione, su “Études traditionnelles”, di uno studio di Vasile Lovinescu sulla “Dacia iperborea”. L’Autore, che si firmava con lo pseudonimo di “Geticus”, dichiarava esplicitamente la propria intenzione di applicare i criteri della “geografia sacra, (…) fra tutte le scienze tradizionali la più dimenticata in Occidente” (Geticus, La Dacia iperborea, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 1984, p. 18.

[6] Cfr. Cristiano Grottanelli, Mircea Eliade, Carl Schmitt, René Guénon, 1942, “Revue de l’histoire des religions”, tome 219, n. 3, 2002, pp. 325-356. La crise du monde moderne è citata da Schmitt in Der Leviathan in der Staatslehre des Thomas Hobbes, Stuttgart 1982, pp. 44-45.

[7] René Guénon, La crisi del mondo moderno, Edizioni dell’Ascia, Roma 1953, p. 66.

[8] René Guénon, Il regno della quantità e i segni dei tempi, cit., ibidem.

[9] Virgilio, Eneide, V, 84-96.

[10] W. Kubitschek, Limes, in Enciclopedia Italiana, 1934.

[11] Ovidio, Fasti, II, 659.

[12] Dionigi di Alicarnasso, II, 74. “Juventas Terminusque maximo gaudio patrum vestrorum moveri se non passi” (Livio, V, 54; cfr. I, 55, 3 s.). “nempe deorum – cuncta Jovi cessit turba, locumque dedit. – Terminus, ut veteres memorant, inventus in aede, – Restitit et magno cum Jove templa tenet” (Ovidio, Fasti, II, 667-670).

[13] Carl Schmitt, Il nomos della terra, Adelphi, Milano 1991, p. 54.

[14] Carl Schmitt, Il nomos della terra, cit., p. 59.

[15] Carl Schmitt, op. cit., p. 19.

[16] Corano, XVIII, 82-98.

[17] Carl Schmitt, Lettera a Álvaro d’Ors del 13 settembre 1951, cit. nell’Epilogo di Günther Maschke in: C. Schmitt, Stato, grande spazio, nomos, Adelphi, Milano 2015, p. 492, n. 1.

[18] “Ne quis vos seducat ullo modo; quoniam nisi venerit discessio primum, et revelatus fuerit homo peccati, filius perditionis, qui adversatur et extollitur supra omne, quod dicitur Deus aut quod colitur, ita ut in templo Dei sedeat ostendens se tamquam sit Deus” (Thess. II, 2, 3-4).

[19] “Non retinetis quod, cum adhuc essem apud vos, haec dicebam vobis? Et nunc quid detineat scitis, ut reveletur in suo tempore. Nam mysterium iam operatur iniquitatis; tantum ut qui tenet nunc teneat, donec de medio fiat. Et tunc revelabitur ille iniquus, quem Dominus Iesus interficiet spiritu oris sui” (Thess. II, 2, 5-8).

[20] Trad. it.: Carl Schmitt, Acceleratori involontari, in: Stato, grande spazio, nomos, cit., pp. 199-213.

[21] Carl Schmitt, Acceleratori involontari, in: Stato, grande spazio, nomos, cit., p. 209.

[22] Enrico Squarcina, Glossario di geografia politica e geopolitica, SEB, Milano 1997, p. 82.

[23] Louis Sorel, Ordine o disordine mondiale?, in L. Sorel – R. Steuckers – G. Maschke, Idee per una geopolitica europea, Milano 1998, p. 39.

[24] Pietro de Francisci, Arcana imperii, vol. I, Roma 1970, p. 168.

[25] Verg., Aen. I, 278-279.

[26] Verg., Aen. VI, 851-853.

[27] Georg Ostrogorsky, Storia dell’impero bizantino, Torino 1993, pp. 25-26.

[28] Nicolas Iorga, Byzance après Byzance, Paris 1992, p. 48.

[29] Nicolas Iorga, Formes byzantines et réalités balkaniques, Paris-Bucarest 1922, p. 189.

[30] La visione di Iorga coincide con quella di Arnold Toynbee: “The Greek Christian Roman Empire fell to rise again in the shape of a Turkish Muslim Roman Empire” (Arnold Toynbee, A Study of History, 2a ed., London – New York – Toronto 1948, vol. XII, p. 158).

[31] Nicolae Iorga, The Background of Romanian History, Cleveland, 17 febbr. 1930, cit. da Ioan Buga, Calea Regelui, Bucureşti 1998, p. 138.

[32] Arnold Toynbee, A Study of History, vol. XII, 2a ed., London – New York – Toronto 1948, p. 158.

[33] A. Mercati, Le due lettere di Giorgio da Trebisonda a Maometto II, “Orientalia Christiana Periodica”, IX, 1943, pp. 65-99.

[34] Nicola Sagundino, in: AA. VV., La caduta di Costantinopoli, Milano 1976, II, pp. 132-133.

[35] Pietro de Francisci, Arcana Imperii, Roma 1970, III, t. II, p. 239.

[36] Fairfax Downey, Solimano il Magnifico, Milano 1974, p. 307.

[37] Gianroberto Scarcia, Storia della letteratura turca, Milano 1971, p. 68.

[38] Halford John Mackinder, The geographical pivot of history, “The Geographical Journal”, vol. XXIII, n. 4, Aprile 1904, pp. 423-444. È prevista la pubblicazione della traduzione italiana di questo fondamentale testo della geopolitica sul n. 50 di “Eurasia”.

[39] Mircea Eliade, Il sacro e il profano, Boringhieri, Torino 1967, p. 42.

[40] Carl Schmitt, Stato, grande spazio, nomos, Adelphi, Milano 2015, p. 294.  

[41] Intervista all’hojjatolislam Abolfazl Emami Meybodi, a cura di C. Mutti, “Eurasia”, 1/2018, genn.-marzo 2018.

[42] R. Guénon, Simboli della Scienza sacra, Adelphi, Milano 1994,p. 96.

[43] Corano, LV, 17.

[44] H. Corbin, L’immagine del Tempio, cit., pp. 89-90.

[45] Ibn Tufayl, Epistola di Hayy ibn Yaqzân, Rusconi, Milano 1982.

[46] H. Corbin, Corpo spirituale e terra celeste, cit., p. 94.

[47] Ibn Tufayl, Epistola di Hayy ibn Yaqzân, Rusconi, Milano 1982.

[48] Inf. XXVI, 109.

[49] Inf. XXVI, 112-113.

[50] Martin Heidegger, Introduzione alla metafisica, Mursia, Milano 1972, p. 55.

[51] Serge Latouche, L’occidentalisation du monde, La Découverte, Paris 1989.

[52] Par. VI, 4-6.

[53] Friedrich Nietzsche, Jenseits von Gut und Böse, III, 52.