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mardi, 10 octobre 2017

Comprendre la question catalane

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Comprendre la question catalane

Ex: http://cerclearistote.com

Le 30 novembre 1934, un jeune député madrilène déclarait devant le Parlement espagnol : « […] pour beaucoup, ce problème catalan est un simple artifice et pour d’autres ce n’est qu’une affaire de cupidité ; or ces deux attitudes sont parfaitement injustes et maladroites. La Catalogne, c’est beaucoup de choses à la fois, et beaucoup plus profondes qu’un simple peuple de marchands. La Catalogne, c’est un peuple profondément sentimental ; le problème de la Catalogne ce n’est pas un problème d’importation et d’exportation ; c’est un problème — très difficile —, un problème de sentiments ». Jordi Pujol, président de la Généralité de Catalogne pendant près d’un quart de siècle, dira un jour de l’auteur de ces propos qu’il est « un de ceux qui ont le mieux compris la Catalogne, et dans des circonstances très difficiles » (Tiempo, 22 décembre 1997, nº 816). Au grand scandale des gardiens de l’historiquement correct, il se référait alors à l’avocat fondateur de la Phalange Espagnole, José Antonio Primo de Rivera.

La question catalane est, aujourd’hui comme hier, avant tout historico-affective, ensuite politique, et enfin, économique. Depuis 1980 et surtout depuis 2010, chaque année, le 11 septembre, d’énormes foules se mobilisent en Catalogne pour se manifester en faveur de l’indépendance. La Diada Nacional de Catalunya, c’est la fête nationale commémorant la chute de Barcelone devant les troupes de Philippe V, petit-fils de Louis XIV, le 11 septembre 1714. En quarante ans, depuis la Transition démocratique, le problème catalan n’a pas cessé de s’aggraver. Près de 40 % de l’électorat catalan ne se satisfait plus aujourd’hui du Statut d’autonomie, qui avait pourtant été adopté en deux temps, d’abord en 1979, puis, à nouveau, avec des compétences accrues, lors du référendum de 2006 (73,9 % de voix favorables). La majorité de la classe politique catalane actuelle (union circonstancielle d’indépendantistes de droite et d’extrême gauche) considère l’Autonomie dont elle a bénéficié jusqu’ici comme très insuffisante. Non seulement le régionalisme, mais le fédéralisme sur le modèle de la Suisse, de l’Allemagne ou des États-Unis, sont pour elle des voies mortes et enterrées. Elle ne souhaite plus désormais qu’une chose, franchir le pas de l’indépendance.

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Le référendum du 1er octobre 2017, organisé par les autorités catalanes en violation de la Constitution, loi fondamentale de la démocratie espagnole, a fait la démonstration de cette volonté sécessionniste. Une parodie de référendum, ouvertement anticonstitutionnelle, qui a été largement improvisée. Il n’y avait pas de listes électorales, des urnes étaient déposées dans la rue et les électeurs pouvaient voter plusieurs fois sans être vraiment contrôlés. Selon les autorités de la Generalitat, 90 % des votes ont été favorables à l’indépendance. La participation aurait été, selon les mêmes sources, de 42 % (2 200 000 personnes sur 5 300 000 appelées à voter). Si l’on retire les 10 % de non, c’est un peu moins de 38 à 40 % de l’électorat qui se serait ainsi prononcé en faveur de l’indépendance. Mais quoi qu’il en soit, après des décennies marquées à la fois par la pusillanimité du gouvernement central de Madrid et la pugnacité croissante des indépendantistes catalans, la sécession ne semble plus une hypothèse invraisemblable.

Comme tous les nationalismes, le nationalisme catalan puise sa force autant dans la conscience et la volonté d’être une communauté de destin que dans l’existence d’une langue, d’un territoire et d’un particularisme historico-culturel. Mais cela dit, l’histoire millénaire de la Catalogne et de sa langue est une clef de compréhension de son identité.

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La province romaine d’Hispanie citérieure (moitié nord de la Péninsule ibérique) a été fondée en 195 av. J.-C. Elle était administrée à partir de Tarraco (la Tarragone actuelle), ville où les Wisigoths s’étaient installés en 410. À la fin du VIIIe siècle, après l’invasion musulmane, l’empire carolingien a fixé sa frontière politico-militaire dans la partie orientale des Pyrénées. C’était la fameuse Marche hispanique, organisée en comtés, avec notamment les comtés catalans de Pallars, Ribagorce, Urgell, Cerdagne, Barcelone, Gérone, Osona, Empúries et Roussillon. Au cours des siècles suivants, les comtes de Barcelone ont développé leur territoire par une série d’alliances matrimoniales, d’héritages et de conquêtes. En 1150, le comte Raimond-Berenger IV se marie avec Pétronille d’Aragon. Leur fils, Alphonse II, devient roi d’Aragon et comte de Barcelone. Une autre union dynastique a des conséquences capitales pour l’Espagne : le mariage de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle la Catholique, reine de Castille, en 1469, qui permet d’unifier le pays bien que chaque royaume conserve ses institutions et ses lois propres. Au XVIe siècle, la Catalogne a un vice-roi, l’archevêque de Tarragone, nommé par Charles Ier (Charles-Quint). Pour la première fois, le territoire est gouverné comme une région unifiée.

Catalogne-1659.gifAu cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648), les Français s’emparent du Roussillon. Pour faire face aux besoins de la guerre, le comte-duc d’Olivares, Premier ministre de Philippe IV, décide d’augmenter les impôts et de procéder à une levée de soldats catalans. Ces mesures soulèvent immédiatement l’hostilité des paysans et d’une partie des autorités catalanes. Les évêques de Vic et de Barcelone rejoignent leur capitale à la tête de 3000 paysans révoltés. Le 16 janvier 1641, le président de la Généralité, Pau Claris, proclame la République indépendante de Catalogne sous la protection du roi de France. Mais il hésite, se ravise, et le 23 du même mois soumet complètement la Catalogne à Louis XIII. Philippe IV la récupérera, mais sans le Roussillon, dix ans plus tard, lors du traité des Pyrénées (1659).

Felipe_V_de_España.jpgÀ la mort de Charles II, dit l’ensorcelé, dernier des Habsbourg, une guerre de succession éclate entre deux prétendants : Philippe V, de la maison des Bourbons (petit fils de Louis XIV) et l’Archiduc Charles d’Autriche (futur Charles VI, souverain du Saint Empire). La Castille et la Navarre se rangent résolument dans le camp de Philippe V, mais la Couronne d’Aragon, qui possède le territoire de la Catalogne, se prononce pour « Charles III ». Après plusieurs années de conflit (1701-1715), les Bourbons finissent par l’emporter. Au lendemain de sa victoire, Philippe V signe les Décrets de Nueva Planta (1707-1716), qui suivent le modèle français de centralisation de l’État et modifient profondément les institutions traditionnelles « des Espagnes » (les fors, les coutumes et les libertés civiles des royaumes de Castille, Aragon, Valence, Majorque et du Principat de Catalogne se voient limités et restreints).

Les premières dispositions légales contre la langue catalane sont adoptées aux XVIIIe et XIXe siècles par des réformistes francophiles, francs-maçons puis libéraux de gauche. Pour eux, le castillan doit être la langue modernisatrice de l’Espagne à l’image du français en France. La liste des personnalités de cette élite « ilustrada » est sans équivoque ; on y retrouve le comte d’Aranda, le comte de Floridablanca, Manuel Godoy, Manuel José Quintana, Mendizábal, Claudio Moyano, O’Donnell, Sagasta, ou Romanones.

Catalunya 1812.jpgEn 1812, après l’invasion napoléonienne, la Catalogne est divisée en quatre départements et incorporée à l’Empire français. La population ne tarde pas à se rebeller comme dans le reste de l’Espagne et l’occupant est forcé de se retirer en 1814. L’Espagne sort exsangue de l’aventure napoléonienne. À nouveau en 1823, un contingent de l’armée française intervient (les « Cent mille fils de Saint-Louis »), mais cette fois avec l’accord de la Sainte-Alliance. Les guerres d’indépendance hispano-américaines (1810-1833) sonnent le glas de l’Empire hispanique. Construit sur le modèle libéral-jacobin français, l’État-nation qui le remplace ne parviendra jamais à se consolider durablement. Tout au long du XIXe siècle, les putschs militaro-libéraux se succèdent à bon rythme (pas moins de 33 coups d’État sur 35 sont « progressistes » de 1814 à 1884). À plusieurs reprises la guerre civile éclate. La Première Guerre carliste (1833-1840) oppose l’Espagne traditionnelle de l’infant Charles de Bourbon à l’Espagne libérale des partisans d’Isabelle II. La Catalogne se mobilise largement en faveur des carlistes. Elle fait le même choix lors de la Deuxième Guerre carliste (1846-1849) et son territoire est même le principal théâtre des opérations militaires.

À partir du second tiers du XIXe siècle, le mouvement culturel Renaixença commence à se développer. Il contribue à la survie des traditions et de la langue catalane. Il a le soutien de l’Église, par l’intermédiaire de l’évêque, écrivain, Torras y Bages et du prêtre, poète, Jacinto Verdaguer. Les normes du catalan moderne seront fixées plus tard, au début du XXe siècle, par le linguiste Pompeu Fabra.

maragall.jpgLe catalanisme politique naît pour sa part dans les années 1880. Ses premières personnalités les plus notoires sont les fédéralistes républicains Francisco Pi y Margall (président de la 1re République espagnole, en 1873) et Valenti Almirall. Trois partis sont fondés en quelques années : La Lliga de Catalunya, en 1887, l’Unió Catalanista, en 1891 et la Lliga Regionalista d’Enric Prat de la Riba et Francesc Cambo, en 1901. L’idéologie de ces partis est régionaliste, conservatrice et interclassiste. Leur principal succès est l’obtention de la Mancommunauté de Catalogne en 1914. Cette institution fonctionne jusqu’en 1925. Elle regroupe les quatre provinces catalanes (Barcelone, Tarragone, Lérida et Gérone) et permet une certaine gestion politico-administrative commune.

1922 et 1931 voient la naissance de deux autres partis indépendantistes de centre gauche : Estat Català du militaire franc-maçon, Francesc Macià et Ezquerra Republicana de Frances Macià, Lluis Companys et Josep Tarradellas. À cette époque, les immigrés, qui sont attirés par la Catalogne industrielle, proviennent des classes populaires du sud de l’Espagne et sont farouchement antinationalistes. Ils sympathisent et militent surtout dans la CNT anarchiste, mais aussi dans la Fédération catalane du parti socialiste et considèrent le nationalisme catalan comme un mouvement bourgeois. Leurs descendants, d’origine principalement andalouse, constituent aujourd’hui une bonne partie de la population catalane.

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Lors de l’avènement de la Seconde République espagnole (14 avril 1931), le président d’Ezquerra Republicana, Francesc Macià, proclame depuis le Palais de la Généralité de Catalogne : « La République catalane comme État intégrant la Fédération ibérique ». Un an et demi plus tard, le 9 septembre 1932, les Cortès espagnoles adoptent le premier Statut d’autonomie de la Catalogne. Désormais, un gouvernement et un parlement siègent à Barcelone. Mais en octobre 1934, lors du soulèvement socialiste, le président de la Généralité, Luis Companys, apporte son soutien aux révolutionnaires contre le gouvernement de la République dirigée par le leader du parti radical Alejandro Lerroux. À son tour, Companys affirme à partir du balcon de la Généralité : « le Gouvernement que je préside assume toutes les facultés du pouvoir en Catalogne et proclame l’État catalan dans la République fédérale espagnole ». Mais après l’échec de la révolution socialiste, le Statut d’autonomie est suspendu par le gouvernement de Madrid. Il ne sera rétabli qu’au lendemain des élections de février 1936 qui verront la victoire du Front Populaire.

Après la « Guerre d’Espagne » (1936-1939), sous la dictature de Franco (1939-1975), le nationalisme et le séparatisme catalans sont sévèrement réprimés. L’opposition nationaliste et séparatiste catalane est pratiquement absente pendant toute la durée du franquisme. La seule résistance sérieuse et menaçante pour le régime provient alors des anarchistes, des communistes et des nationalistes basques. Il ne faut pas non plus oublier que pendant la guerre civile une partie du catalanisme politique (notamment les membres de la Lliga Regionalista et de la Lliga Catalana de Francesc Cambo), a combattu résolument dans les rangs du camp national. Bon nombre de Catalans ont accueilli avec enthousiasme les troupes de Franco, à Barcelone, en janvier 1939. Parmi les vainqueurs, il y a des intellectuels et des artistes catalans prestigieux comme Josep Pla, Eugenio d’Ors, Salvador Dali, José Maria Sert, Fernando Valls Tabernerou ou Martín de Riquer. Pendant les premières années du régime franquiste, la langue catalane est réprimée et combattue « comme véhicule du séparatisme ». Mais à partir de 1944-1950, une certaine libéralisation culturelle permet l’enseignement de la philologie catalane, la publication de livres et les représentations théâtrales en catalan. La Catalogne sera l’une des régions d’Espagne qui bénéficiera le plus du « miracle économique espagnol » des années 1959-1973.

En 1978, la Constitution de l’Espagne démocratique généralise le principe autonomique. 17 communautés autonomes sont créées (avec deux villes autonomes, Ceuta et Melilla). La Catalogne est définie comme « nationalité » et la langue catalane est déclarée officielle au même titre que l’espagnol. Pendant vingt-huit ans (de 1980 à 2003 et de 2010 à 2015), la Catalogne est gouvernée par les nationalistes de Convergencia y Unio, une fédération de partis dont l’idéologie est libérale et démocrate-chrétienne. Une coalition de gauche (Parti socialiste, Verts et nationalistes d’Esquerra Republicana) ne parviendra à occuper le pouvoir que pendant sept ans.

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Lors des dernières élections au parlement de Catalogne, en septembre 2015, les deux coalitions indépendantistes, qui encouragent le processus de sécession de l’Espagne et qui revendiquent la Catalogne française, Junts pel Si (Ensembles pour le oui), et Candidatura d’Unitat Popular, ont obtenu la majorité des sièges (respectivement 62 et 10 sur un total de 135 sièges). Le nationalisme radical est aujourd’hui incontestablement la force politique hégémonique de la Catalogne. Mais à l’avenir, il lui faudra gérer l’augmentation constante du nombre des immigrés étrangers (15 % de la population en particulier africaine) et la présence majoritaire de locuteurs d’espagnol (57 % de la population).

La Catalogne avec ou sans l’Espagne ? La réponse appartient théoriquement à l’ensemble du peuple espagnol et non pas au seul peuple catalan. La Constitution espagnole reconnaît et garantit le droit à l’autonomie des nationalités et des régions, mais elle précise qu’elle « a pour fondement l’unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols ». En dehors de la révolution, la seule voie possible de l’autodétermination est 1. que le Parlement catalan propose aux Cortès générales de réformer la Constitution et 2. que le peuple espagnol se prononce démocratiquement en dernière instance.

Cela dit, pratiquement, et de par la volonté de la classe politique espagnole, la réponse dépend aussi largement du bon vouloir des autorités de l’UE. « Les Kosovars ont montré le chemin à suivre », répètent inlassablement les indépendantistes catalans… Ils aiment aussi se comparer aux Irlandais réprimés par les Britanniques. Mais l’ironie de l’histoire, c’est que les Catalans n’ont jamais été les victimes d’un État jacobin centraliste et répressif, comme ils le prétendent ni « volés et condamnés à payer pour le reste de l’Espagne ». Bien au contraire, la Catalogne a toujours été l’une des régions les plus privilégiées de l’Espagne. Quant à la comparaison qu’aiment à faire les indépendantistes catalans entre les néolibéraux espagnols (conservateurs libéraux du PP et sociaux-libéraux du PSOE), tous mondialistes, atlantistes, multiculturalistes et europhiles, avec les « libéraux jacobins » et les « franquistes/fascistes » d’antan, c’est une vaste fumisterie.

Arnaud Imatz

lundi, 09 octobre 2017

Vers un ethnocide des paysans?...

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Vers un ethnocide des paysans?...

Entretien avec Yves Dupont

Propos recueillis par Laurent Ottavi

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Yves Dupont au site de la revue Limite à propos de l'essai qu'il a écrit avec Pierre Bitoun, Le sacrifice des paysans (L'échappée, 2016).

Yves Dupont : L’ethnocide des paysans

Yves Dupont est professeur émérite de socioanthropologie à l’université de Caen et co-auteur du sacrifice des paysans, une catastrophe sociale et anthropologique (éditions l’Echappée) avec Pierre Bitoun, chercheur à l’Inra-Paris. Il réinscrit ce qu’il nomme un ethnocide dans la cadre d’une modernité conçue comme une « synthèse inaboutie entre les idéaux universalistes des Lumières et la dynamique expansionniste du capitalisme qui a fini par considérer comme archaïques toutes les aspirations à l’enracinement et à la sédentarité » caractéristiques des sociétés paysannes. Il en déduit l’absolue nécessité de bâtir un monde post-productiviste et décroissant.

Limite : Pourquoi avoir construit votre livre comme vous l’avez fait, en le scindant en deux grandes parties, le sacrifice des paysans en tant que tel n’étant abordé que dans un second temps ?

Yves Dupont – Parce qu’il nous fallait d’abord, pour rendre compréhensibles les raisons pour lesquelles le sacrifice des paysans a longtemps été retardé et occulté en France, revenir sur la tentative, à partir de 1945, de trouver une troisième voie entre capitalisme et communisme par la construction d’un Etat-Providence. Si cette tentative a, durant les « Trente Glorieuses », engendré une forte croissance économique, une augmentation générale des niveaux de vie et une protection sociale à la majorité des français, elle a néanmoins abouti à ce que nous avons appelé les Quarante Honteuses avec le retour de politiques néolibérales à partir du début des années 1980. Dans les faits cependant, c’est dès le début des années 1960 qu’ont véritablement été engagées les politiques de « modernisation » de l’agriculture et, sur le fond, de son industrialisation. Le sacrifice des paysans qui n’utilisait le marché que comme un « détour de reproduction » était dès lors scellé.

Pourquoi la modernité telle que vous la définissez ne veut plus des paysans, qu’elle a transformé en agriculteurs productivistes ? Que se joue-t-il dans le passage du paysan à l’agriculteur, également sur le plan symbolique et des mentalités ?

Héritiers de la pensée de Cornélius Castoriadis, nous appréhendons la modernité dans une perspective anthropologique, comme incarnation d’une conception particulière de l’humanité de l’homme. Les sociétés s’instituent en effet à partir de confrontations entre des imaginaires rivaux, et les formes sociales et historiques qu’elles finissent par revêtir portent toujours les traces de ces affrontements. Toute société conserve ainsi en son sein ses cohortes de vaincus, d’humiliés, d’aigris, mais aussi d’aspirants à un autre ordre du monde prenant appui sur un passé qui n’a pas été honoré. Ainsi, malgré les compromis auxquels ils semblent être parvenus, les régimes démocratiques sont-ils loin d’avoir rompu avec les logiques et les pratiques de domination. La modernité, c’est d’abord la passion des artifices, de l’artificialisation de la nature et des hommes progressivement réduits à des ressources. C’est également un processus qui a conduit à interposer entre les hommes et la nature, mais également entre les hommes, un gigantesque appareil d’organisation, de gestion et de contrôle de la totalité de ce qui est. La modernité peut ainsi être appréhendée comme une tentative de synthèse inaboutie entre les idéaux universalistes des Lumières et la dynamique expansionniste du capitalisme qui a fini par considérer comme archaïques toutes les aspirations à l’enracinement et à la sédentarité qui caractérisaient les sociétés paysannes. Selon nous, leur valorisation d’un universalisme articulé à des appartenances particularistes ne les assimilait en rien à des sociétés closes, voire obscurantistes. Il suffit d’ailleurs, pour s’en convaincre, de se rappeler le patriotisme qui habitait les paysans lorsqu’ils se précipitèrent au front lors de la mobilisation de 1914 puis en 1939. Le nombre terrifiant de leurs morts en témoigne d’ailleurs à l’évidence. Mais cette conception parfaitement acceptable du monde a été balayée par l’universalisme abstrait et l’individualisme « hors sol » qui accompagnent les aspirations à l’illimitation du capitalisme finissant dont l’agriculteur productiviste ou l’agro-business man constituent aujourd’hui la pathétique incarnation.

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Contrairement à ce qu’affirmait Michel Onfray dans l’entretien que votre revue a récemment réalisé avec lui, le capitalisme ne se réduit pas à l’activation d’une pulsion d’échange incoercible entre deux individus convoitant le même bien en situation de rareté. Il suffit de relire Marx ou Karl Polanyi pour s’en convaincre. Et ce qui est sur le point de rendre le capitalisme obsolète ou périssable, ce sont le mur écologique et le chômage de masse qui se dressent désormais devant l’humanité tout entière et nous obligent à nous interroger à nouveaux frais sur la démesure et la profonde irrationalité qui ont emporté la modernité vers ces abîmes. 

Vous employez les mots d’« ethnocide » et de « catastrophe » sociale et anthropologique. Pourquoi le choix de termes aussi forts ?

Comme l’a montré le philosophe Alain Brossat, Tocqueville a, le premier, mis en évidence la coextensivité de la démocratisation du monde et des premiers génocides et ethnocides de la modernité. C’est toutefois l’ethnologue Robert Jaulin qui a inventé le terme d’ethnocide pour qualifier les violences et les massacres commis par les colonisateurs à l’encontre des autochtones en Amérique du Nord et du Sud. Pour Pierre Clastres, ethnologue lui aussi, si le génocide renvoie à l’idée d’extermination d’une « race », l’ethnocide caractérise la destruction de la culture propre à certains agrégats humains : l’ethnocide écrivait-il, « est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée de gens différents de ceux qui mènent cette entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit ». Comme nous l’avons montré dans notre essai, c’est par et au prix d’une profonde dévalorisation de leur culture que les paysans sont devenus agriculteurs. Parce qu’ils ont été considérés comme porteurs de « mauvaises différences » beaucoup d’entre eux se sont résignés ou tus, quand ils n’ont pas mis fin à leurs jours dans une indifférence quasi généralisée. Quant au mot catastrophe, il vise simplement à caractériser la transformation radicale et probablement irréversible du monde qu’avaient pendant presque mille ans imaginé et construit les sociétés paysannes. Sociétés, il faut une fois encore le souligner, largement ouvertes, productrices d’architectures, de paysages, de techniques, de savoirs, de produits et de cuisines dont nous découvrons tardivement aussi bien la beauté que l’extraordinaire adéquation avec les écosystèmes au sein desquels elles s’étaient déployées. Sociétés aux multiples langues, dialectes et patois, irriguées par de multiples foires et marchés, solidaires aussi et ayant opposé de farouches résistances à leur destruction. Sociétés qui, comme l’a montré Tocqueville dans L’Ancien régime et la révolution, étaient profondément irriguées par des usages démocratiques et dont les membres n’avaient rien à voir avec les « péquenots » ou les « bouseux » que l’idéologie dominante en a stupidement construits. 

Quelles sont les conséquences du sacrifice des paysans pour nous tous ? Diriez-vous qu’il n’y a pas de pays vivable sans paysans, le second mot signifiant d’ailleurs étymologiquement « gens du pays » ?

Ces conséquences sont évidemment multiples et encore en devenir si l’on pense que le « travail » de dépaysannisation est toujours en cours, qu’il s’accélère, qu’il devient de plus en plus brutal, et qu’il va se cumuler avec les vagues d’exode écologique liées au changement climatique, aux conflits armés et à l’exploitation minière et industrielle des territoires.

On peut en effet estimer qu’il reste aujourd’hui environ trois milliards de paysans sur la Terre qui, comme cela s’est passé en Chine depuis une cinquantaine d’années, ne cessent de quitter les campagnes sous l’empire de la nécessité en croyant que ce déracinement leur permettra d’améliorer leur condition. Beaucoup de ceux qui trouvent un travail participent, pour des salaires de misère, à édifier des villes où la population asphyxie, à construire tous les appareils imaginés par les ingénieurs de la Silicon Valley pour faire advenir un monde entièrement numérisé, ou à bâtir des porcheries industrielles où s’entassent des centaines de milliers de cochons. Dans ces conditions, en effet, il va de soi qu’il n’y a pas de pays vivable sans paysans mais, plus généralement, sans l’existence de travailleurs indépendants, d’artisans et de commerçants. Mais, plus fondamentalement, ce qui a tendu à disparaître avec le sacrifice des paysans et des sociétés paysannes, ce sont toutes les discontinuités non monétaires qui participaient de l’équilibre général des échanges : coopérations diverses, échanges de biens, de savoirs et de services, dons et contre-dons créateurs de liens sociaux et de solidarités qui limitaient le désir d’emprise et de réussite individuelle. Il est donc loin d’être établi, surtout aujourd’hui, que cela n’allait pas mieux avant !

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Vous écrivez qu’il est nécessaire d’en finir de façon radicale avec le capitalisme pour bâtir une société postproductiviste, « prudente, solidaire et pluraliste », et sauver nos paysans. Comment rendre une telle ambition possible et y-a-t-il des mouvements actuels sur lesquels il est possible et souhaitable d’après vous de s’appuyer (Confédération paysanne, Via Campesina) ?

Votre formulation pourrait paraître brutale, voire excessive, car nous sommes avant tout des chercheurs et bien loin d’en appeler « de façon radicale » à la liquidation du capitalisme, nous nous sommes efforcés de montrer l’absolue nécessité dans laquelle l’humanité se trouve aujourd’hui d’inventer un monde post-productiviste et par conséquent décroissant. Ou, pour reprendre une expression du sociologue allemand Ulrich Beck, de rompre avec toutes les formes « d’intoxication volontaire » qui empoisonnent à petit feu l’humanité contemporaine.

Bien qu’appartenant à une école de pensée à coup sûr minoritaire, nous ne nous considérons en rien comme catastrophistes en affirmant, preuves à l’appui, que dans l’état actuel des choses et pour longtemps encore, ce qui contribue à nous entraîner vers la catastrophe croît beaucoup plus rapidement que ce qui pourrait nous sauver. L’accélération de la fonte de la banquise liée au réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité et la poursuite de l’extinction des espèces, l’augmentation des « cancers environnementaux, la pollution des mégapoles, notre incapacité à démanteler les centrales nucléaires, l’exode écologique de millions d’individus pour ne prendre que quelques exemples incontestables de notre impuissance, montrent qu’aucun développement durable ou soutenable ne parviendra à enrayer les dégâts du capitalisme car il est dans la nature même de ce dernier de fonctionner à la dépense incontinente et à l’autophagie. Ayant accompagné pendant plus de trente ans de multiples mouvements sociaux paysans et écologistes et aussi beaucoup travaillé aux côtés de la Confédération paysanne, nous savons que leur manière d’habiter la Terre est aussi parfaitement ouverte que rationnelle et raisonnable. Mais l’agriculture (paysanne ou biologique) qu’ils pratiquent est souvent extensive et peu compatible avec la poursuite de l’urbanisation galopante et de la multiplication des zones commerciales, des infrastructures routières et ferroviaires, mais aussi de l’apparition de véritables déserts ruraux interdisant le développement de circuits courts. A quoi il faut ajouter l’inégale répartition des aides aux producteurs et la captation des terres par les grandes exploitations industrielles.  Ainsi, comme je l’ai déjà indiqué, il est pour le moment incontestable qui ce qui menace l’humanité dans son ensemble se développe aujourd’hui beaucoup plus rapidement que ce qui pourrait la sauver.

Yves Dupont, propos recueillis par Laurent Ottavi (Limite, 7 septembre 2017)

Discurso de José Javier Esparza en la manifestación de Madrid

 

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Discurso de José Javier Esparza en la manifestación de Madrid

Ex: https://www.elmanifiesto.com

Es tanto y tan importante lo que ha representado la gigantesca manifestación de Barcelona, que la celebrada en Madrid el día anterior, 7 de octubre (aniversario, por cierto, de la victoria de Lepanto), puede parecer poca cosa, nada, una bagatela que reunió a... ¡150.000 personas! Uno de los grandes hitos de esta manifestación estuvo constituido por el discurso que pronunció nuestro colaborador y amigo, antiguo director de este periódico, José Javier Esparza, quien habló junto con otros oradores, como Santiago Abascal (presidente de Vox), Javier Barraycoa (de la asociación catalana Somatemps) y Francisco Caja (de la también catalana Convivencia Cívica). Éste es el video de su alocución.

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"Deshacer España es deshacer Europa". El objetivo de EEUU

 
Ex: http://www.elespiadigital.com

MOSCÚ (Sputnik) — La eventual declaración de independencia catalana podría provocar la secesión de otras regiones europeas y, a fin de cuentas, un conflicto en Europa, declaró el ex primer ministro de Francia (2014-2016) y actual diputado, Manuel Valls.

"Deshacer España, es decir un Estado nación (…) es deshacer Europa; y si abrimos la caja de Pandora, mañana será el País Vasco, y luego el País Vasco francés, y luego Italia del Norte, y luego habrá guerra", dijo Valls, de ascendencia catalana y nacido en Barcelona, en una entrevista con la cadena BFMTV.

A su juicio, la fuerza de España está en tener grandes regiones como Cataluña y el País Vasco, y la fuerza de estas consiste en formar parte de España, uno de los pocos antiguos Estados naciones de Europa.

"Creo que Europa y los dirigentes europeos deberían hablar de lo que está pasando en España no para ser mediadores, sino para decir que eso (independencia catalana) no es posible", manifestó.

Al admitir que las imágenes de la violencia policial del domingo 1 de octubre, el día del referéndum de autodeterminación catalán considerado ilegal por Madrid, son "obviamente espantosas" y "se vuelven contra el Gobierno central", Valls subrayó que "la Constitución de España debe respetarse".

El diputado francés llamó también "al diálogo necesario para encontrar las vías" de solución entre las fuerzas políticas españolas.

"La derecha española y los socialistas españoles, que tienen peso en el Parlamento, deben ponerse de acuerdo para eventualmente reformar la Constitución y permitir la profundización de uno u otro aspecto", puntualizó.

Valls considera que la Constitución de España de 1978 es "una de las más democráticas".

¿La Unión se disuelve? Bloomberg advierte del peligro a la integridad europea

La Unión Europea pronto puede enfrentar nuevos desafíos a su integridad, cree el columnista de Bloomberg, John Micklethwait.

Según el autor, ya surgen nuevos problemas relacionados con las crecientes tensiones entre Francia y Alemania, por una parte, y varios países de Europa oriental, por otra. En un futuro próximo, la República Checa, Hungría y Polonia pueden repetir el camino del Brexit.

"Ahora, otra ruptura puede estar esperando a Europa, impulsada por una mezcla similar de cólera reprimida y maniobras políticas a corto plazo. Esta será entre el viejo núcleo democrático de Europa Occidental de la UE, liderado por Merkel y cada vez más por Emmanuel Macron, que están dispuestos a integrar la zona euro, y los autoritarios populistas de Europa del Este, a quienes no les gusta Bruselas. Esta vez los argumentos son sobre la libertad política y la soberanía nacional", escribe Micklethwait.

De momento, en los tres países arriba mencionados el Gobierno es más bien euroescéptico.

A finales de este mes el analista considera probable que los checos tengan un nuevo primer ministro algo semejante a Donald Trump —Andrej Babis- un multimillonario populista que quiere enviar a los inmigrantes árabes de vuelta a casa y promete hacer que el Gobierno funcione tan bien como sus negocios.

Babis se opone claramente a una mayor integración europea del tipo que quiere Macron y está también contra la intromisión de Bruselas en los asuntos de Europa del Este.

Jaroslaw Kaczynski no es el líder oficial de Polonia, pero sí dirige el Partido derechista Ley y Justicia que dispone de ambos cargos —de presidente y de primer ministro—. Es un crítico feroz de Merkel, especialmente en las cuestiones de inmigración, y está en una guerra casi permanente con la UE, destaca el autor de la nota.

La tríada es liderada por el primer ministro de Hungría, Viktor Orban. "A pesar de los carteles de la oposición que lo representan a él y a sus amigos de negocios como gánsteres, se espera que Orban gane fácilmente las elecciones de Hungría el próximo año", señala Micklethwait.

En su opinión, salir de la Unión Europea es un suicidio económico para cualquier país de Europa del Este, y es obvio ante cualquier observador imparcial. Sin embargo, "los votantes británicos no pensaron de esa manera. Después de décadas de haber sido informados de lo inútil que era la UE, sobre todo en cuestiones de migración, millones de británicos enojados votaron a favor de marcharse".

Para Micklethwait, los países más al Este de Europa tienen mucho más que perder que los británicos, en caso de que salgan de la Unión, y tampoco el Oeste quiere perder más miembros. Con todo eso, "existe también la posibilidad de que las manipulaciones a corto plazo se interpongan, de que la acción cree la reacción", concluye.

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Análisis: ¿Intenta EEUU la balcanización de Europa?

Germán Gorráiz López

El Brexit y el triunfo de Trump escenificaron el finiquito del “escenario teleológico” en el que la finalidad de los procesos creativos eran planeadas por modelos finitos que podían intermodelar o simular varios futuros alternativos y en los que primaba la intención, el propósito y la previsión y su sustitución por el “escenario teleonómico”, marcado por dosis extremas de volatilidad que afectarán de manera especial a la vieja Europa.

Así, Europa estaría sufriendo una aguda crisis identitaria agravada por el triunfo del Brexit y por el “proceso de balcanización europeo” ideado por EEUU para mediante selectivos atentados terroristas, la crisis de los refugiados y el despertar del anhelo independentista de las Naciones europeas sin Estado, provocar la aparición de fuerzas centrífugas que aceleren la desmembración de la actual Unión Europea y que tendría como paradigma la inmediata declaración unilateral de Independencia de Cataluña.

Salida de Gran Bretaña de la Unión Europea (Brexit)

En el Reino Unido convergían una mayor exposición a los activos tóxicos (hipotecas subprime), a los activos inmobiliarios y una libra revalorizada que había estancado sus exportaciones, por lo que el Banco de Inglaterra se vio obligado a realizar sucesivas bajadas de tipos de interés, implementar medidas cuantitativas (Quantitative Easing) para incrementar la base monetaria y depreciar repetidamente su moneda para estimular sus exportaciones . Sin embargo, tras retornar al poder los conservadores liderados por David Cameron y fieles a su política euroescéptica (nula voluntad británica de embarcarse en un proyecto en decadencia en el que la soberanía británica estaría supeditada a los mandatos de Bruselas), incluyeron en su programa electoral del 2.015 la convocatoria de un referéndum sobre la salida de la UE para el 2016, con lo que Cameron tranquilizó a las bases más radicales de su partido al tiempo que arrebató la bandera al partido en alza de los euro-escépticos( UKIP) en la creencia de un cómodo triunfo y de la continuación de Reino Unido en la Unión Europea en condiciones similares a Suiza.

Sin embargo, la irrupción de fuerzas centrífugas lideradas por el ex-alcalde de Londres, Boris Johnson consiguió la victoria inesperada de los partidarios del Brexit que consideran que el Reino Unido no necesita de Europa ya que podría convertirse en la Singapur de Occidente desde su atalaya financiera de la City londinense al tiempo que metrópolis del comercio de Ultramar al pilotar la nave capitana de una renacida Commonwealt, siguiendo la filosofía de Winston Churchill : “Estamos en Europa, pero no en ella”, con lo que tras el triunfo del Brexit, podríamos asistir al renacimiento de la Commonwealt y a un nuevo conflicto de las Malvinas.

El khaos griego

Peter Morici, economista y profesor de la Universidad de Maryland, dijo en la cadena Fox News que “ la necesidad de una unión fiscal en la zona euro y de que el BCE adopte un papel similar al llevado a cabo por la Reserva Federal de EEUU, no llegarán a tiempo para salvar a los países periféricos y consideró la posibilidad de que “dichos países abandonen el euro para poder así imprimir su propio dinero y resolver sus problemas como lo hizo Estados Unidos a raíz de la crisis financiera".

En el caso griego, la troika que comprenden la UE, el FMI y el BCE llevan tiempo presionando a Grecia con un riguroso programa de privatizaciones debido a su desorbitante Deuda Pública y ha obligado a implementar reformas estructurales y fiscales para modernizar la Administración pública y la sanidad, mejorar el mercado laboral y adaptar la presión fiscal a las circunstancias (rebajar el IVA situado en la actualidad en el 23%,) se han traducido en subidas de impuestos, reducción de funcionarios, supresión de organismos públicos, recortes de salarios y pensiones de jubilación, flexibilidad en el mercado laboral y brutal pérdida de puestos de trabajo (más de un millón desde el inicio de la crisis).

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Además, se estima que la deuda pública del país heleno ascenderá hasta el 200 % del producto interior bruto (PIB) en el 2017, existiendo el temor de que podría pasar del default (incumplir sus pagos) a la salida de la Eurozona (medida drástica que contaría con las bendiciones de su principal acreedor, Alemania) , por lo que “cada vez más empresas europeas y estadounidenses se preparan para lo que antes era impensable”, según The New York Times.

¿Finiquito a la actual Unión Europea?

La hipotética exclusión de Grecia de la Eurozona supondría el finiquito de la Eurozona pues el resto de países periféricos (Portugal, España, Irlanda, Malta y Chipre), seguirá inexorablemente el movimiento centrífugo de Grecia y deberán retornar a sus monedas nacionales, sufrir la subsiguiente depreciación de las mismas y la regresión a niveles de renta propias de la década de los 70 , con el consiguiente efecto demoledor en los mercados bursátiles. Así, asistiremos a la reconversión de la actual Eurozona en la Europa de los Siete ( Alemania, Francia, Bélgica, Holanda, Italia, Luxemburgo y Austria), quedando el resto de países europeos periféricos (Portugal, España, Irlanda, Grecia, Eslovenia, Malta y Chipre), gravitando en sus anillos orbitales y viéndose obligados a retornar a sus monedas nacionales , sufrir la subsiguiente depreciación de las mismas, regresión a niveles de renta propias de la década de los 70 e inicio del éxodo al medio rural de una población urbana afectada por la asfixia económica, embargo de viviendas e ingreso en las listas del paro, con la consiguiente revitalización de extensas zonas rurales y rejuvenecimiento de su población.

Además, el retroceso de las exportaciones debido la contracción del consumo interno de la UE por la recesión económica, ( los intercambios comerciales entre los Estados miembros de la UE alcanzan el 60% del volumen total de su comercio ) y las sucesivas devaluaciones de las divisas de China y países emergentes encarece los productos europeos y reduce su competitividad frente a los países del resto del mundo,(con especial incidencia en países tradicionalmente exportadores como Finlandia) lo que podría provocar que dicho país abandone la Eurozona y proceda a la constitución de una Federación Escandinava (integrada por Noruega, Finlandia,Letonia, Estonia y Lituania) que pivotaría en la ambivalencia comercial ruso-europea.

El resto de países del centro y este de Europa, (integrantes de la llamada Europa emergente), sufrirán con especial crudeza los efectos de la tormenta económica al no contar con el paraguas protector del euro y se verán obligados a depreciar sucesivamente sus monedas , aumentar espectacularmente su Deudas externa y sufrir alarmantes problemas de liquidez y asimismo, deberán retornar a economías autárquicas tras sufrir masivas migraciones interiores, al descartar la CE la modificación de las reglas para la adopción del euro en la Unión Europea y así poder acelerar la adhesión de los Estados miembros del centro y este de Europa y deberán proceder a la reapertura de abandonadas minas de carbón y obsoletas centrales nucleares para sacudirse la rusodependencia energética.

¿Hacia la total balcanización de Europa?

Las fuerzas centrífugas presentes en el escenario europeo habrían provocado el auge de movimientos independentistas del que Escocia sería paradigma de dicho movimiento y alumno aventajado tras el referéndum celebrado para decidir sobre la permanencia o no de dicha nación en Gran Bretaña. El profesor James Mitchell, responsable de la escuela de Gobierno y Política Pública de la Universidad de Strathclyde (Glasgow, Escocia), explica que las razones de un pueblo para querer su independencia “radican en el fracaso de sus respectivos Estados, pues las naciones subestatales se sienten ninguneadas”.pero según la actual doctrina imperante en Bruselas, “un Estado resultante de un movimiento secesionista perdería su condición de miembro de pleno derecho de la zona euro y habría de comenzar el proceso de readmisión”, lo que en la práctica imposibilita la secesión.

Sin embargo, tras el Brexit , asistiremos a una progresiva disolución de la actual UE como ente político, momento que será aprovechado por las actuales naciones sub-estatales europeas (Escocia, Flandes, Bretaña, Alsacia, Córcega, Cataluña, País Vasco, Galicia, Padania,Tirol del Sur, Irlanda del Norte, Cornualles e Isla de Man) para conseguir la desconexión y provocar la aparición de un nuevo mapa geopolítico europeo en el horizonte del 2.020, con lo que se habría conseguido el objetivo de EEUU de balcanizar Europa para convertir a la Vieja Europa en un mero vasallo.

Georges Feltin-Tracol et l’Europe

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Georges Feltin-Tracol et l’Europe

par Thierry DUROLLE

Invasion migratoire, terrorisme islamique et islamisation, « Grand remplacement », guerre hybride menée par la Russie en Ukraine, retour en force de la subversion gauchiste, prédation libérale en passe de détruire les acquis sociaux en France, indépendantisme catalan… Autant de problèmes qui pourraient être réglés grâce à une Europe politique. Tel est notre avis, ainsi que celui de l’ami et camarade Georges Feltin-Tracol.

Le Lider maximo incontesté et incontestable de votre site préféré est en effet de retour avec un recueil portant sur l’Europe. Le lecteur familier de sa bibliographie constatera qu’il s’agit de son quatrième ouvrage sur le sujet si l’on compte Réflexions à l’Est (1). Le premier, L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale (2), copieux ouvrage de près de six cents pages évoquait la question dans son ensemble. Le deuxième, Bardèche et l’Europe (3), comme son titre l’indique, s’intéressait au versant proto-pan-européen de la pensée politique de « Babar ».

Ce nouvel opus s’intitule par conséquent L’Europe, pas le monde, sous-titré Un appel à la lucidité. Mais quel intérêt de revenir sur le sujet après un premier ouvrage déjà conséquent ? Contrairement au dernier, le nouveau sorti se lit très vite; il contient un peu plus de deux cents pages. De notre point de vue, c’est un livre idéal pour le militant en quête d’une solide formation politique sur le projet alter-européen que nous défendons sur Europe Maxima ou chez les Lansquenets du camarade Gabriele Adinolfi. À travers une collection de textes mis en ligne, d’allocutions faites à l’occasion de diverses conférences ainsi que quelques inédits, Georges Feltin-Tracol trace les contours d’un projet politique pour notre civilisation et son continent.

Il convient d’abord de s’intéresser aux prises de position défendues dans cet ouvrage. Nous pouvons clairement parler d’une troisième voie politique et géopolitique. Georges Feltin-Tracol, en bon tireur d’élite, ne loupe jamais ses deux cibles de prédilection : les mondialistes et les souverainistes nationaux. Concernant les premiers, il faut saluer le texte « Qu’est-ce que le mondialisme ? » qui a le mérite d’aborder les différents projets mondialistes. Les souverainistes, en ce qui les concerne, demeurent dans une obsolescence insurmontable. Pis, leur attitude envers l’Europe va à rebours des enjeux géopolitiques qu’ils pensent défendre. Effectivement le cadre étriqué de l’État-nation ne peut pas, et cela est flagrant dans le cas de la France, lutter contre les grands espaces géopolitiques, d’où la nécessité d’une véritable union européenne.

En effet, plus que jamais, à la vue des quelques défis énumérés au début de cet article (et il y en a bien d’autres : surpopulation, transhumanisme, fin des énergies fossiles, sauvegarde des écosystèmes, recherches scientifiques et technologiques, re-spritualisation, etc.), l’Europe est pour Georges Feltin-Tracol la réponse adéquate. Une Europe-puissance donc, l’auteur parlerait volontiers d’« Europe-cuirassée » pour reprendre l’expression de Maurice Bardèche, régie cependant par une Europe politique et pas seulement économique, comme cela est le cas de la pseudo-Union européenne. Comment concrétiser ce projet ? Faut-il « détourner l’avion » comme le préconisait, il y a bientôt vingt ans, Guillaume Faye ou alors faut-il faire table rase du « machin bruxellois » ? Hélas, la question de la conquête du pouvoir en des termes concrets n’est pas abordé dans cet ouvrage qui se veut métapolitique (donc théorique) et non pas politique (pratique).

Pour ce qui est de la théorie, l’auteur, en bon disciple d’Evola et d’Alain de Benoist, appelle à un empire européen. À ce titre, l’histoire de notre grande patrie possède plusieurs exemples tel le Sacrum Imperium des Carolingiens. Toujours inspiré par Julius Evola, mais aussi par Dominique Venner, Feltin-Tracol déléguerait la gestion de cet empire à un Ordre militant (Ordenstaat). En son sein, un fédéralisme appliquant le principe de subsidiarité serait la norme. Ici le soucis de l’auteur consiste à conjuguer les trois échelles que sont la région, la nation et le continent. Il est à noter que Georges Feltin-Tracol, à l’inverse de Jean Thiriart par exemple, ne se prononce jamais pour une Europe-nation centralisatrice qui aurait tendance, sur le long terme, à effacer les particularismes identitaires des différents peuples européens. Il n’appelle pas non plus à la fin des État-nations. Son fédéralisme hérité de Denis de Rougemont respecte donc les identités diverses présentes dans ces trois ensembles, en accordant un réel pouvoir au niveau local à l’inverse de l’État centralisateur français par exemple.

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L’un des intérêts d’une Europe unie résiderait aussi dans le règlement des derniers conflits intra-européens et des tensions extérieures. Georges Feltin-Tracol évoque le cas de Gibraltar, de l’Irlande du nord et des narco-États genre le Kossovo. Cela permettrait aussi de régler le cas chypriote, et pourquoi pas, soyons un instant rêveur, de reprendre Constantinople ! Georges Feltin-Tracol effleure la question russo-ukrainienne, question beaucoup plus importante qu’il n’y paraît. Nous ne pouvons que saluer l’évolution de l’auteur sur ce sujet. Georges Feltin-Tracol, sans jamais prendre position auparavant pour l’un des deux camps, semble avoir pris pleinement conscience de l’essence eurasiatique de la Russie de Poutine et de sa visée impérialiste (dommage pourtant qu’il ne condamne pas clairement cette atteinte à l’intégrité de l’État et d’une partie du peuple ukrainien). Son honnêteté vis-à-vis des néo-nationalistes ukrainiens est également à saluer au moment où certains vieux nationalistes-révolutionnaires, indécrottables amateurs d’exotisme tiers-mondiste du dimanche (à Bamako), qualifient volontiers ces jeunes patriotes albo-européens de « shabbat-nazis », les privant de facto de leur droit à l’auto-détermination parce que leur volonté d’émancipation contredirait les grandes aspirations géopolitiques et idéologiques des premiers (enfin de l’impérialisme eurasiatique auquel ils se soumettent volontiers). Bel exemple d’égoïsme !

Georges Feltin-Tracol aborde un sujet assez méconnu, celui de la langue véhiculaire en cours dans cette Union européenne refondée. L’auteur n’apporte aucune réponse; il suggère plutôt. Deux possibilités retiennent notre attention. La première serait le latin, langue autrefois usitée dans toute l’Europe. Le second choix s’orienterait, dans un esprit archéofuturiste, vers l’« europo » de Robert Dun, c’est-à-dire une langue réellement « europolite », contrairement à l’espéranto cosmopolite. Une autre question malheureusement oubliée de l’auteur réside dans la spiritualité du nouvel empire européen. Christianisme ou paganisme ? Voire véritable laïcité (et non pas laïcisme) ? La vacuité spirituelle des Européens restera l’un des engrais du nihilisme actuel. Combler ce vide n’est donc pas négligeable.

En définitive, L’Europe, pas le monde. Un appel à la lucidité est sans doute le meilleur ouvrage de Georges Feltin-Tracol depuis Réflexions à l’Est. Les deux se complètent d’ailleurs à merveille. Les propositions et les idées de ce prolixe essayiste sont pour le moins roboratives, son enthousiasme pour le projet européen demeure indéfectible. Contrairement à certains, pourtant continuateurs de l’œuvre de Dominique Venner, qui pensent que l’Europe serait fichue sans la Russie, Georges Feltin-Tracol y croit dur comme fer tout comme un « samouraï d’Occident » (4). « Je suis Français parce qu’Européen » affirme t-il, et nous nous joignons à sa déclaration ! Ce nouvel opus doit vraiment être lu et médité par tous les militants identitaires et alter-européens, mais aussi par les souverainistes ouverts au débat et plus largement par tous ceux qui se sentent européens dans leur âme.

Thierry Durolle

Notes

1 : Georges Feltin-Tracol, Réflexions à l’Est, Éditions Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », Billère, 2012, 280 p.

2 : Georges Feltin-Tracol, L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale, préface de Pierre Le Vigan, Éditions d’Héligoland, Pont-Authou, 2011, 543 p.

3 : Georges Feltin-Tracol, Bardèche et l’Europe. Son combat pour une Europe « nationale, libérée et indépendante », note de Roland Hélie, Les Bouquins de Synthèse nationale, Paris, 2013, 111 p.

4 : « Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celles de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie. Le réveil viendra. Quand ? je l’ignore. Mais de ce réveil je ne doute pas. » Dominique Venner, Le choc de l’histoire, Via Romana, 2011, p. 34.

• Georges Feltin-Tracol, L’Europe, pas le monde. Un appel à la lucidité, Les Editions du Lore, 2017, 224 p., 25 €.

jeudi, 05 octobre 2017

Catalogne, vers la défaite des séparatistes

L’indépendance de la Catalogne et sa séparation d’avec l’Espagne pourraient être proclamés dans les jours prochains par le gouvernement et le parlement régional. Est-ce à bon droit, et surtout est-ce pratiquement possible dans la situation présente ?

La Catalogne a-t-elle le droit de faire sécession ?

Du point de vue du principe, il faut être conscient qu’il n’existe pas nécessairement et automatiquement de droit à faire sécession dans tous les cas et toutes les situations :

  • Il ne s’agit pas d’un droit fondamental de l’être humain, et aucune des définitions des droits de l’homme n’inclut un droit de séparer la région ou l’unité territoriale où l’on habite de la nation à laquelle il appartient. Le droit international reconnait certes le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », mais il s’agit là des situations dans lesquelles aucune égalité n’existe entre citoyens de différentes origines ethniques – typiquement, une situation coloniale – ou encore d’Etats non démocratiques comme l’étaient les Empires centraux défaits en 1918 au moment de la proclamation du président WilsonEn l’occurrence, tous les Espagnols disposent des droits que leur garantit un Etat démocratique, qu’ils habitent à Barcelone, à Madrid ou à Pampelune, et les habitants de la Catalogne ne sont évidemment pas dans la situation d’un peuple dépendant et colonisé
  • Il n’existe pas non plus de droit à faire sécession qui serait reconnu par un quelconque traité international. Encore une fois, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne porte que sur ceux des peuples qui n’en disposent pas déjà. En l’occurrence, les Catalans ne sont nullement dans une situation de droits réduits et d’oppression comme l’étaient par exemple les Algériens musulmans du temps de la colonisation
  • Sans doute, ce droit peut être reconnu par la constitution ou les règles appliquées par tel ou tel pays. Ainsi le Canada dans le cas du Québec, le Royaume-Uni pour l’Ecosse, ou encore la France pour la Nouvelle-Calédonie qui votera dans un an sur une possible indépendance. Dans ce cas, le droit à sécession est créé et découle des règles de ces pays. En l’occurrence, la Constitution espagnole – comme encore par exemple celle des Etats-Unis – ne reconnait pas le droit d’une province ou d’une autre unité sub-étatique à faire sécession

Dire que la Catalogne n’a pas le droit de faire sécession est donc simplement énoncer un fait, que par ailleurs on s’en réjouisse ou qu’on le déplore.

Même sans en avoir le droit, l’indépendance de la Catalogne est-elle possible en pratique ?

Du point de vue pratique, il serait évidemment pensable que quoique n’en ayant pas le droit, un gouvernement local ou un mouvement politique fasse sécession quand même. Cela s’appelle une insurrection, ou une révolution, et certes l’Histoire fournit de nombreux exemples, parfois réussis, souvent violents.

Dans le cas de la Catalogne cependant, il est très probable que cela n’arrivera pas. Les indépendantistes ont réussi un joli coup tactique avec leur exploitation intelligente des affrontements avec la police lors des débordements du vote du 1er octobre, mais dans l’ensemble ils sont dans une position très faible, pour ne pas dire sans espoir :

1) Suivant les différentes enquêtes d’opinion et suffrages passés, les indépendantistes représentent 40 à 50% de la population de Catalogne – certes nettement plus mobilisés que les autres. C’est encore le résultat du 1er octobre, du moins à en croire les indépendantistes qui annoncent 42% de participation et 90% de vote oui (1)

Cependant, ce pourcentage baisse sévèrement lorsque la question devient l’indépendance sans appartenance à l’Union Européenne. Ce simple fait montre qu’une grande partie des indépendantistes même ne sont pas profondément convaincus, pas suffisamment en tout cas pour accepter des inconvénients économiques sans doute réels mais tout de même passagers – car une Catalogne indépendante finirait bien par se faire admettre en UE, même après un certain nombre d’années. A plus forte raison, une grande partie des indépendantistes ne sont pas prêts à accepter des difficultés et épreuves plus sérieuses pour leur cause. Or, les difficultés arrivent !

2) Le vote du 1er octobre a créé une situation où le gouvernement espagnol dispose d’une méthode très simple pour gagner : il lui suffit de se retrancher derrière le respect et l’application de la loi, toute la loi. Et c’est bien ce qu’il fait.

Le discours du roi (2) – évidemment d’accord avec le gouvernement, nous parlons d’une monarchie constitutionnelle, Felipe VI n’est pas un Louis XIV – est de ce point de vue en quelque sorte le « dernier avertissement sans frais » adressé aux séparatistes. L’inculpation pour sédition du chef de la police régionale de Catalogne le 4 octobre n’est que la première d’une longue série, si du moins le président de la Generalitat – le gouvernement local – et le parlement régional déclarent l’indépendance comme ils l’ont annoncé et comme les règles qu’ils ont eux mêmes définies les y obligent.

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3) Devant l’application sans état d’âme de la loi – avec ou sans utilisation de l’article 155 de la Constitution permettant la suspension au moins partielle de l’autonomie régionale – des mouvements de protestation de grande ampleur sont prévisibles. Ces mouvements n’auront cependant guère d’autre impact que de dégrader et faire pourrir la situation en Catalogne… notamment sur le plan économique. Le gouvernement espagnol peut se permettre cela, même si évidemment ils préféreraient l’éviter. La Generalitat et les chefs indépendantistes, non, car l’accumulation des difficultés économiques ne tardera pas à éloigner d’eux les plus modérés de leurs partisans, tout en galvanisant leurs opposants et en suscitant des pressions plus ou moins discrètes ou publiques des principaux chefs d’entreprise pour les faire reculer

4) Les indépendantistes sont par ailleurs dénués de tout soutien international – à l’exception du président vénézuélien Maduro, sans doute ! – les voisins de l’Espagne n’ayant aucune envie d’y aggraver le désordre ni d’appuyer des actions séparatistes illégales. Il y a évidemment le souci d’un précédent, car s’il est démontré qu’en foulant aux pieds toutes les règles de droit on peut obtenir quelque chose et même l’indépendance, l’exemple risque de faire école. Il y a aussi tout simplement le refus d’une politique agressive contre l’Espagne, car soutenir dans un pays démocratique un mouvement qui viole la constitution serait évidemment inamical pour ne pas dire pire

En somme, les indépendantistes se sont placés dans une situation où soit ils reculent au tout dernier moment en s’abstenant de toute déclaration d’indépendance, ce qui leur serait maintenant difficile et en tout cas politiquement coûteux, soit ils donnent au gouvernement espagnol une occasion en or de démontrer par les faits à la majorité des habitants de Catalogne qu’il n’y avec les séparatistes pas d’avenir ni économique – l’impact des protestations suite aux arrestations le rendra évident – ni d’ailleurs d’avenir en Union Européenne. Si beaucoup de partisans de l’indépendance de la Catalogne semblent avoir perdu cette réalité de vue, l’isolement international des indépendantistes lors de l’épreuve de force à venir finira par le leur rappeler.

Il est probable que Carles Puigdemont et ses partisans escomptaient une autre réaction de l’Etat espagnol, une disposition à toujours continuer de négocier quoi qu’il en soit, et à leur céder ce qu’ils demandent même au mépris des règles de la Constitution du pays. Peut-être espéraient-ils encore que l’UE intervienne en médiation, créant une situation symétrique entre le gouvernement du pays appliquant le droit et celui de la région qui le viole, ce qui les aurait avantagés.

Erreur stratégique majeure, qu’ils vont payer comptant.

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La défaite des séparatistes catalans

Il y aura sans doute encore beaucoup de bruit et de fureur, et la situation pourrait empirer avant de s’améliorer. Mais la position stratégique des séparatistes est telle qu’il est très difficile de les imaginer empêcher le gouvernement espagnol de l’emporter.

De leur point de vue, la seule chance de peut-être changer la situation serait de parvenir à faire couler le sang, c’est-à-dire de pousser le gouvernement de Madrid à la faute et à faire au moins un mort parmi les manifestants. Peut-être les plus extrêmes d’entre eux l’espèrent-ils. C’est cependant et fort heureusement peu probable : Madrid a pu constater que de simples échauffourées comme lors du vote du 1er octobre se paient cher en termes d’image, et il y a fort à parier que la police aura désormais pour instruction d’être plus prudente et de préférer céder ponctuellement du terrain que de répondre à une provocation, afin d’éviter de nouvelles blessures. A plus forte raison, un décès.

Sauf à ce que les choses en arrivent là, la situation finira par se calmer lentement, à mesure de l’épuisement des protestations, permettant à l’activité économique de reprendre sans plus d’obstacle. Le moment venu, à la faveur de nouvelles élections, un nouveau gouvernement régional sera élu.

Tout cela ne changera sans doute pas le fait qu’une partie des Catalans souhaiteraient être indépendants de l’Espagne. Cependant la démonstration pratique que forcer l’indépendance au mépris du droit ne produit rien d’autre qu’une impasse avec troubles économiques, traduction en justice des principaux organisateurs et pas d’autre perspective en cas de succès que l’isolation des voisins européens devrait faire réfléchir plus d’un partisan de l’indépendance et rendre cette option moins attractive à l’avenir. Le basculement d’une partie même réduite des indépendantistes dans la violence armée paraît peu probable, et ne créerait qu’une impasse encore pire : l’Espagne a fait face pendant plusieurs décennies à un mouvement terroriste au Pays Basque, l’ETA qui a tué plus de 800 personnes, et elle a tenu jusqu’à en voir la fin (3)

Certains des partisans de l’indépendance catalane pourraient chercher à l’obtenir dans le cadre de la loi espagnole, donc en faisant d’abord campagne pour une réforme de la constitution (4), cherchant pour cela des alliés politiques dans d’autres régions et à l’échelle du pays. 

D’autres pourraient finir par se satisfaire de l’autonomie très étendue que l’Espagne reconnaît déjà à ses régions, notamment la Catalogne.

1 – Il faut être conscient que le vote du 1er octobre ne répond absolument pas aux critères d’un référendum sérieux ni honnête. Pour mémoire, rappelons quelques-unes de ses caractéristiques :

  • Pas de de Commission électorale
  • Pas de listes électorales, n’importe qui pouvait voter n’importe où
  • Pas de contrôle des électeurs, des activistes anti-indépendance ont publié des images démontrant qu’ils avaient voté plusieurs fois
  • Dans plusieurs villages, le nombre de votes a d’ailleurs été supérieur à la population
  • Une partie des votes n’étaient pas anonymes, les bulletins n’étant pas dans une enveloppe
  • Pas de sécurité des urnes dont au moins une partie étaient opaques
  • Les règles électorales ont été modifiées le matin même du vote
  • Le résultat ne peut être indépendamment confirmé, pas davantage que la participation : il faut croire sur parole les chefs indépendantistes. Ou pas
  • Dans l’organisation du vote, pas moins de 20 des 34 articles de la loi du parlement régional qui l’avait autorisé ont été violées
  • Cette loi avait d’ailleurs été cassée par la justice, étant donné qu’elle ne respectait pas la constitution, ni les attributions d’un parlement régional

Le vote catalan du 1er octobre aurait fait honte à Vladimir Poutine, s’il avait été organisé en Crimée.

2 – Le texte intégral du discours de Felipe VI le 3 octobre est accessible ici – demander la traduction automatique par votre navigateur qui est d’excellente qualité, probablement revue par un traducteur humain. Le roi d’Espagne a appuyé sans réserve les démarches du gouvernement pour faire appliquer la loi – il faut dire qu’il y est obligé, voici le texte du serment prononcé lors de son couronnement :

« Je jure de remplir fidèlement mes fonctions, de respecter et faire respecter la Constitution et les lois, et de respecter les droits des citoyens et des régions autonomes. »

Respecter et faire respecter, voilà précisément le sujet

3 – L’avantage des gens qui soutiennent un ethno-nationalisme pour raisons en grande partie économiques – préjugés envers les autres Espagnols qui seraient paresseux, inefficaces voire voleurs, égoïsme fiscal – par rapport aux idéologues violents, c’est qu’ils ont du moins le bon sens de ne pas être prêts à mourir ni à tuer pour une telle cause. On préfère le plus souvent sa peau à ses sous.

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4 – Une réforme de la Constitution espagnole autorisant une région à organiser sa séparation du pays devrait d’après son article 168 d’abord être approuvée dans son principe par les deux tiers à la fois de l’Assemblée et du Sénat, puis être suivie de nouvelles élections parlementaires et de l’approbation définitive, d’une part par les parlementaires à la majorité des deux tiers, d’autre part par l’ensemble des citoyens dans un référendum.

En effet, autoriser la partition de l’Espagne nécessiterait de réformer le titre préliminaire de la Constitution, lequel en son article 2 dispose que :

« La Constitution est fondée sur l’unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols.»

Pour le philosophe Damien Le Guay «Que nous le voulions ou non, nous sommes en état de guerre civile»

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Pour le philosophe Damien Le Guay «Que nous le voulions ou non, nous sommes en état de guerre civile»

Damien Le Guay est philosophe, essayiste, critique littéraire, conférencier. Il a publié La guerre civile qui vient est déjà là (éditions du Cerf).

Le FIGARO. – Une attaque au couteau a eu lieu hier, dimanche, à la gare Saint-Charles à Marseille. Deux femmes ont été tuées. L’assaillant, qui a crié «Allah Akbar» a été abattu. Votre dernier livre s’intitule, La guerre civile qui vient est déjà là.
Est-ce à dire que nous sommes dans cette guerre civile – du moins sur certains territoires?

Damien LE GUAY. – Lorsque deux jeunes femmes innocentes (de 17 et 21 ans) sont égorgées au couteau, par-derrière, gare Saint-Charles et qu’un cri de guerre islamiste est répété par l’assassin, n’est-on pas en droit de constater qu’un climat de terreur est entretenu de mois en mois, attaques après attaques! Quand on constate que des attentats de ce type se répètent régulièrement sur notre territoire et qu’ils sont perpétrés par des nationaux, ne sommes-nous en droit de nous reconnaître dans une sorte de guerre civile qui ne dit pas son nom! Quand les victimes sont trucidées au hasard et que tous les meurtriers agissent au nom de l’Islam, ne sommes-nous pas en situation de guerre sur notre territoire! Ajoutons que le ministre de l’intérieur nous dit que des dizaines d’attentats ont été déjoués depuis le début de l’année et que 17.400 «fichés S» sont répertoriés, sans parler de tous ceux qui reviennent de Syrie et qu’il va falloir surveiller.

damienguerrecivi.jpgDe toute évidence quand des assassinats se répètent, régulièrement, avec toujours les mêmes revendications, quand la menace est désormais partout et que nous sommes tous des victimes en puissance, quand les mesures de sécurité augmentent dans tous les lieux publics, quand les spécialistes vous disent que nous en avons pour plus de vingt ans, est-il encore possible de considérer qu’il s’agit là de simples «faits divers» à répétition qu’il faut, à chaque fois, minimiser? Non. Et pourtant, à chaque fois (comme hier pour Marseille) nos autorités «déplorent» ces attentats, montrent leur «compassion» à l’égard des victimes, indiquent leur «indignation» et dénoncent (comme hier le ministre de l’intérieur) «une attaque odieuse». À chaque fois nos autorités éludent la situation, relativisent l’acte et considèrent l’assassin comme un «fou». Ainsi, hier, le premier ministre, dans un communiqué, s’est-il empressé, de dénoncer le «criminel» et de s’en prendre à «sa folie meurtrière». Non, Monsieur le premier ministre, il n’y a pas de «folie» dans un terrorisme politique qui vise, au nom d’une idéologie islamiste, à lutter contre l’Occident, contre les «infidèles», contre les «impurs», les kouffars que nous sommes tous. Non, Monsieur le premier ministre, à chaque fois on découvre que ces terroristes suivent, d’une manière ou d’une autre, les mots d’ordre de l’Etat islamique avec, souvent, des «cellules-souches» animées par un imam salafiste qui prêche la haine et finit par convaincre certains de ses fidèles qu’il faut tuer «des mécréants». Et comme on pouvait s’en douter, dimanche soir, l’Etat islamique a revendiqué l’attentat. Tout cela renforce l’évidence: certains, ici, nous détestent et feront tout pour détruire ce tissu national qui tient ensemble tout le monde et défend une certaine manière de vivre «à la française».

Or, il nous faut considérer que des attentats répétés depuis au moins 2015, tous commis en invoquant le nom d’Allah, revendiqués par l’État islamique, ne relèvent pas de la folie d’individus isolés mais d’une action d’envergure et convergente, visant à lutter contre la France et ses valeurs pour imposer un climat de terreur et de défiance tous azimuts. De toute évidence, ces attentats sont liés les uns aux autres. Ils sont politiques avant d’être psychiatriques. Ils instaurent une «guerre civile larvée», selon l’expression de Gilles Kepel. Ne pas reconnaître cette «guerre civile» contre nous, entre nous, plutôt que d’améliorer la situation, l’aggrave. L’euphémisme tue, lui aussi. Nos politiques, par naïveté, manque de courage ou défaut de lucidité, refusent l’évidence. Dès lors, pour ne pas prendre la mesure de la situation, ils tergiversent. Plutôt que de soigner notre tissu national, ils laissent les problèmes s’envenimer. Prenons deux éléments. Le rejet de l’Islam ne cesse d’augmenter en Europe. En France l’enquête de Fondapol indiquait, il y a peu, que ce rejet est pratiqué par 60 % de nos concitoyens qui, dans les mêmes proportions, considèrent que l’Islam est une menace contre la République. D’autre part, les indices de radicalisation des Français musulmans augmentent. Un tiers d’entre eux, selon le rapport Montaigne d’il y a un an, font prévaloir les lois de l’Islam sur celles de la République. Et une enquête du CNRS indiquait, en mars dernier, que 15 % des lycéens musulmans de France pensent acceptable de lutter «les armes à la main pour sa religion» (…)

Source : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/10/02/31003-20171...

mercredi, 04 octobre 2017

Les traditions suisses ne doivent pas être envahies par le droit de l’UE

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Les traditions suisses ne doivent pas être envahies par le droit de l’UE

Une leçon tirée de la session parlementaire d’automne

par Marianne Wüthrich, docteur en droit

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

L’exemple de la directive de l’UE concernant le durcissement de la législation sur les armes par le Parlement et le Conseil européens est actuellement un excellent exemple pour illustrer les conséquences concrètes qu’aurait un «accord-cadre institutionnel» – c’est-à-dire l’assujettissement de la Suisse au droit et à la jurisprudence de l’UE – sur notre pays. Comme l’auteure de cet article n’est pas une experte en armes, juste quelques mots sur le contenu de la directive: en réaction aux attentats terroristes de 2015 à Paris, les dirigeants de l’UE ont, au printemps 2017, fortement restreint la possession privée d’armes à feu, et notamment d’armes militaires. Les Etats membres ont maintenant 15 (!) mois pour transposer cette directive modifiée. Les chasseurs, les tireurs sportifs, les collectionneurs et les musées de nombreux pays membres se sont néanmoins battus pour obtenir quelques exceptions.1

 

Cette directive européenne sur les armes a été traitée au Conseil national en mars 2017 et au Conseil des Etats dans la session d’automne qui vient de se terminer. Une motion du Conseil national a demandé au Conseil fédéral de prendre contact avec les Etats de l’UE combattant également les modifications de cette législation pour soutenir au mieux la résistance à un durcissement de la législation suisse sur les armes.2
Vous vous demandez certainement ce que la Suisse a à faire avec la directive bruxelloise sur les armes. Pourquoi devons-nous nous défendre contre la menace de l’abolition de notre tradition de tir? Ce sont ces questions que je me suis également posées.

«Développer l’acquis de Schengen»: qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Au mois de mars, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga l’a expliqué au Conseil national et donc également à nous citoyens: «L’ajustement de la directive de UE sur les armes présente un développement de l’acquis de Schengen et vous savez: l’association à Schengen/Dublin a fait l’objet d’un vote populaire, c’est donc un mandat populaire pour notre participation à Schengen/Dublin. A ce moment là, nous savions très bien à quoi il fallait s’attendre. Nous avions longuement discuté le fait que la Suisse était fondamentalement tenue d’adopter, dans le cadre de l’acquis de Schengen, les développements ultérieurs et de les transposer dans le droit interne. Il ne s’agit pas d’une reprise automatique.» [souligné par mw.]3
Saviez-vous à l’époque quels étaient les enjeux exacts de l’adhésion de la Suisse à l’accord de Schengen/Dublin? Moi, je ne les connaissais pas en détails. Qui pouvait connaître il y a 12 ans, les nouveaux décrets décidés à l’avenir par Bruxelles? C’est pourquoi j’ai voté Non le 5 juin 2005.
Dans la brochure «Schengen/Dublin en bref»,4 le lecteur intéressé peut lire sur 19 pages ce qu’inclut cet accord et comment il règle la «coopération internationale en matière de sécurité intérieure et d’asile». Par exemple, Schengen établit «des règles minimales dans la lutte contre le trafic de drogue et d’armes à feu» avec une adaptation de la législation suisse relative aux armes, «sans pour autant remettre en question les traditions suisses liées à la chasse, au tir ou à la collection. [p. 14; souligné par mw.] Je répète ma question: connaissiez-vous à l’époque tous les détails de ce que Schengen/Dublin signifierait pour l’Etat de droit suisse et la démocratie directe? Mme Sommaruga, en était-elle consciente?

Discussions inefficaces d’un Parlement sans pouvoir de décision

Après une éventuelle acceptation d’un accord-cadre institutionnel avec Bruxelles, la procédure législative suisse serait la suivante: le 15  mars 2017, le Conseil national débat de la motion 16.3719 demandant au Conseil fédéral simplement de s’engager «dans l’intérêt du peuple pour un droit libéral sur les armes correspondant à nos traditions suisses». L’auteur de la motion peut même se référer à une votation populaire, à savoir le rejet de l’initiative populaire «Pour la protection face à la violence des armes», rejetée par le peuple suisse le 13 février 2011 avec 56,3% des suffrages exprimés. L’acceptation de cette initiative aurait signifié que les soldats suisses n’auraient plus pu conserver leurs fusils d’assaut à la maison: la majorité du peuple n’en a pas voulu.
Le 15 mars de cette année, Mme Sommaruga a également assuré qu’elle s’est engagée dans le sens de la motion que «la poursuite de la tradition suisse du tir sportif est possible. Il est connu que les tireurs sportifs utilisent souvent leur ancienne arme militaire. La Suisse s’est donc engagée pour qu’elle puisse être gardée chez soi à la fin de l’obligation de servir. Nous avons atteint cet objectif». [souligné par mw. et remarque: le Conseil fédéral peut donc de temps à autre ramener un succès de Bruxelles? Il faut retenir cela pour d’autres litiges!] Par conséquent, le Conseil national ne risque rien en acceptant la motion, car le Conseil fédéral a déjà atteint tout ce qui était possible à Bruxelles; mais il faut encore transposer la directive de l’UE dans le droit interne. Le Conseil national ne veut cependant pas patienter jusqu’à la présentation du projet futur de la mise en œuvre de cette loi: il accepte la motion avec 118 oui contre 58 non et 3 abstentions.5
Le 11 septembre 2017, le Conseil des Etats a par contre rejeté la motion avec 29 contre 13 voix et 2 abstentions après que la conseillère fédérale Sommaruga ait déclaré: «Indépendamment de votre acceptation ou rejet – le plus important est que nous soyons d’accord sur le contenu. Que vous acceptiez ou rejetiez cette motion ne changera rien au développement futur.»
Cela ressemble déjà beaucoup à ce qui se passe dans les Parlements des Etats membres de l’UE n’ayant plus guère de pouvoir: les Chambres fédérales peuvent dire Oui ou Non, cela n’a que peu d’importance. Car, Madame la Conseillère fédérale leur explique «quel sera le développement futur»: «Nous allons transposer cette directive, sinon […] la fin de Schengen/Dublin interviendrait automatiquement. Cela, n’entre pas en ligne de compte.» En passant, le citoyen attentif apprend que la décision à ce sujet est prise depuis longtemps: le Conseil fédéral a déjà «précisé envers l’UE que nous allons transposer la directive, et nous devons le faire dans les trente jours.»6
La recommandation adressée à nos concitoyennes et concitoyens ainsi qu’aux parlementaires que nous avons élus est la suivante: il est suffisamment grave, qu’il y ait à Berne, aujourd’hui déjà, suite à nos liens actuels avec l’UE, de tels débats parlementaires sans contenus. Si nous ne voulons pas qu’à l’avenir le Parlement suisse ait de moins en moins de décisions à prendre, il faut absolument rejeter tout «accord-cadre institutionnel» à la Bruxelloise!»     •

1        cf. Neue Verbote. EU-Parlament verschärft Waffenrecht – offener Streit auf Pressekonferenz. Spiegel online du 14/3/17
2    16.3719 Motion Salzmann Werner. Nous ne nous laisserons pas désarmer par l’UE!
3    16.3719 Motion Salzmann Werner. Débats au Conseil national du 15/3/17
4    Deuxième édition 05.2011. https://www.eda.admin.ch/dam/eda/fr/documents/publication... 
5        16.3719 Motion Salzmann Werner. Débats au Conseil national du 15/3/17
6    16.3719 Motion Salzmann Werner. Débats au Conseil des Etats du 11/9/17

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Maintien des traditions nationales ou davantage de contrôle sur le citoyen?

«En ce qui concerne la reprise des nouvelles directives sur les armes, il faut également prendre en compte les exigences et les besoins du tir traditionnel hors service, des tireurs et des chasseurs. Nous avons récemment déjà adapté et passablement renforcé la législation sur les armes.»

Josef Dittli, conseiller aux Etats PLR et ancien directeur de la Sécurité du canton d’Uri, le 11 septembre 2017 au cours des débats au Conseil des Etats

mw. A réfléchir pour tous les Européens: il est tout simplement impensable que la machinerie à légiférer de la bureaucratie bruxelloise puisse prendre en considération les traditions de la Suisse, des 28 pays membres de l’UE et des trois Etats de l’EEE. Par ailleurs, la centrale bruxelloise poursuit de tout autres objectifs: pour la diversité culturelle, on ne trouve pas de place dans l’Etat unitaire avec sa législation uniforme prévue pour l’avenir, mais certainement pour le contrôle numérique illimité des populations. A ce même but sert le contrôle accru de l’acquisition et de la possession d’armes – bien qu’il soit plutôt rare que pour perpétrer leurs attaques, les terroristes achètent leurs armes dans un magasin …

Qui décide de la politique en Allemagne?

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Qui décide de la politique en Allemagne?

Réflexions sur les élections au Bundestag

Nouvelle analyse sur l’influence du «Council on Foreign Relations» américain

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Quasiment pendant toute l’année pré-électorale, la chancelière allemande a rassassé que les Allemands «n’ont jamais vécu dans d’aussi bonnes conditions que maintenant». C’était la devise de ses apparitions publiques … et le fil rouge de ses réponses aux questions des citoyens. Les questionneurs invités par les chaînes de télévision étaient vite satisfaits, et y étaient probalement forcés … aucune question ne pouvait être discutée à fond lors de telles mises en scènes. Les émissions faisaient plus ou moins partie du spectacle manipulé de la «campagne électorale».

L’Allemagne orientale est plus consciente de la réalité

Lors des apparitions publiques sans présélection des questions, la situation était différente, en Allemagne orientale même très différente. Les Allemands vivant dans les Länder de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Brandenbourg, Saxe-Anhalt, Saxe et Thuringe semblent plus conscients de la réalité que leurs concitoyens occidentaux – et il n’est pas juste de réduire leur protestation à un jet de tomates.
Beaucoup d’entre eux font partie de ceux qui ont des salaires bas et ils savent, par exemple, que les salaires des 40% du bas de l’échelle des revenus au cours des 25 dernières années sont restés nettement derrière la progression des salaires des 60% du haut de l’échelle. Ils savent également qu’ils doivent en partie accepter des baisses dans les salaires réels.1 Même le Deutschlandfunk a commenté une semaine avant les élections: «Chez cette clientèle, les messages programmatoires des partis ont probablement les mêmes effets que les paroles de la SED» … et d’ajouter, «la plupart des moyens publicitaires utilisés pour la campagne électorale dans la rue sont aussi vides de contenus que rarement auparavant».

La politique étrangère est un sujet tabou pour la «chancelière des alliés occidentaux»

Fait étonnant, la politique étrangère de l’Allemagne n’a – à l’exception du thème problématique concernant la Turquie – presque jamais été soulevée dans la campagne électorale. Maintien de la paix, entente entre les peuples, droit international public … presque nul. Au moins dans la campagne électorale publique. Est-ce un hasard? Un manque d’intérêt? Ou bien cela fait-il partie du spectacle?
Revenons à l’Allemagne de l’Est. Beaucoup de personnes y sont intéressées à maintenir une bonne relation avec la Russie, acceptent difficilement les sanctions contre la Russie, se réjouissent du gazoduc Nord-Stream 2, se réjouiraient probablement aussi de la «Nouvelle route de la soie» – si elles en étaient informées soigneusement. Peut-être se sont-elles également demandé si le déroulement de la campagne électorale allemande n’était pas planifié ainsi depuis belle lurette. Il fallait à tout prix que Merkel reste chancelière, c’était clair après la victoire de Donald Trump, c’était et c’est toujours dans l’intérêt de l’«Etat profond» americain. «Chancelière des alliés occidentaux!» – aujourd’hui ce serait probablement la dénomination la plus correcte.

Le rôle du CFR

Les véritables bureaux de planification ne se trouvent vraisemblablement pas en Allemagne. Beaucoup plus importante pour l’Allemagne est probablement une organisation américaine s’appelant Council on Foreign Relations, sigle: CFR. Début septembre une institution suisse très méritoire, nommée Swiss Propaganda Research, a publié une importante étude: «Die Propaganda-Matrix: Wie der CFR den geostrategischen Informationsfluss kontrolliert».2 [La matrice de la propagande: la manière de laquelle le CFR contrôle le fleuve géostratégique des informations]
Cette analyse doit absolument être étudiée par tout groupe de personnes (citoyens, écoles, séminaires etc.) ou tout individu désirant affiner leur sens de la réalité.
Ce qui est formulé en introduction est confirmé au cours de la lecture: «Qu’il s’agisse de la Russie, de la Syrie ou de Donald Trump: pour comprendre le récit géopolitique des médias occidentaux, il est obligatoire de connaître le rôle-clé du CFR américain. Par la suite, il est présenté pour la première fois comment le réseau du CFR a créé un cycle d’information transatlantique très fermé dans lequel presque toutes les sources et points de référence importants sont contrôlés par des membres du CFR et ses organisations de propagande.»

Jusqu’aujourd’hui: l’hégémonie mondiale américaine doit être garantie

L’analyse informe sur l’histoire du CFR et son but d’assurer l’hégémonie américaine mondiale. Depuis la fondation du CFR en 1921, on a créé une institution pour un «empire américain global, dont les positions-clé sont occupées depuis ce moment-là presque entièrement par les actuellement environ 5000 représentants du CFR».
L’étude démontre de manière bien documentée et claire par des graphiques bien lisibles comment non seulement les médias allemands sont intégrés dans le réseau du CFR mais aussi des organisations non gouvernementales, des soi-disants laboratoires d’idées et des experts, l’armée, les services secrets, des gouvernements, des agences de presse, des bureaux de relations publiques et certains journalistes – sans oublier un certain nombre d’acteurs connus.

Ce qui rend optimiste

Pourtant déjà le dernier paragraphe de l’introduction rend optimiste: Le CFR a bien créé une «matrice de l’information nettement supérieure à la propagande gouvernementale classique des Etats autoritaires». Mais «grâce au succès des médias indépendants [elle perd] de plus en plus en efficacité».
A la fin de l’étude on peut lire: «Grâce à Internet, […] on a la possibilité de diffuser des informations de manière décentralisée et bon marché et de contourner ainsi les «gardiens» du CFR. Entretemps, il existe aussi dans l’espace germanophone [et français, ndt.] un grand nombre de médias et de plates-formes financés par les lecteurs, interrogeant de manière critique les narratifs conventionnels et permettant ainsi de prendre connaissance de points de vue divergents». On y trouve également d’autres liens intéressants.

Tout dépend des citoyens

Donc: combien de temps encore le système Merkel fonctionnera-t-il? Il ne faut pas faire dépendre la réponse de Mme Merkel elle-même. Elle dépendra surtout de nous citoyens. Quiconque s’informe peut comprendre quel spectacle est mis en scène. Personne ne doit tout savoir pour comprendre: il est totalement aberrant d’affirmer que les Allemands «n’ont jamais vécu dans d’aussi bonnes conditions que maintenant». Le nombre et le poids des tâches sont énormes. Le mildiou que Madame Merkel a tenté de répandre sur le pays peut s’avérer être suicidaire.     •

1    cf. https://www.diw.de/de/diw_01.c.550957.de/themen_nachricht...
2    https://swprs.org/die-propaganda-matrix

Les mondialistes délocalisent les technologies de pointe de l’Allemagne

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Les mondialistes délocalisent les technologies de pointe de l’Allemagne

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

L’économie des Petites et moyennes entreprises (PME) [«Mittelstandsökonomie»] a toujours rendu attentif au fait qu’en règle générale, les entreprises de taille moyennes sont fidèles au pays et à leur localisation. Cela est inhérent à l’existence des liens familiaux et du caractère familial d’une entreprise moyenne dans laquelle le patron connaît tous ses employés personnellement.


Les grandes sociétés de capitaux, au contraire, sont depuis longtemps des entités internationales. Non seulement elles produisent au niveau mondial, mais elles ont aussi des actionnaires dans le monde entier. Selon les estimations du Mittelstandsinstitut de la Basse-Saxe, plus de 70% de nos trusts faisant partie du DAX [=indice boursier des 30 plus importantes sociétés allemandes, cf. CAC 40 en France, ndt.] sont en majorité en main étrangère, la plupart américaine. Un grand groupe dominé par l’étranger n’a plus de liens nationaux, n’a plus de patrie, exige la globalisation et le libre-échange et avant tout la libre circulation du capital, complétée par des économies fiscales grâce aux paradis fiscaux.


C’est grâce à ce commerce international des multinationales que nous profitons de nos excédents d’exportation. Ces excédents sont réalisables uniquement dans les branches en expansion suite aux avancées technologiques – pour la plupart largement subventionnées par les pouvoirs publics –, dont nous avons pu profiter ou que nous possédons toujours. Si nous perdons ces avantages, nous ne perdons pas seulement notre capacité d’exportation, mais aussi une partie de notre prospérité.


Ces moteurs technologiques poussant nos multinationales à la croissance ne sont donc pas seulement extrêmement dangereux en raison de leurs structures de propriété, mais aussi en raison de la dépendance de grandes puissances telles que les Etats-Unis ou la Chine:

  • En Allemagne, comparé à d’autres pays, il est moins aisé de cacher et de garder secret une avancée technique, car les Américains ont, selon les réglementations du temps de l’occupation, toujours et encore le droit de contrôler tous les systèmes informatiques, y compris les lignes téléphoniques et les systèmes de téléphonie mobile, sur tout le territoire de l’Allemagne. Ils peuvent donc s’approprier chaque nouvelle technologie dès ses premiers balbutiements à l’aide de leurs systèmes d’espionnage pour ensuite les transmettre à leur propre industrie. Souvent, l’industrie concurrentielle américaine connait un nouveau développement de brevets, avant que le brevet ne soit connu chez nous.
  • Là, où l’espionnage total ne suffit pas, les nouveautés techniques sont volées suite à des combines financières et à la corruption comme, par exemple, avec la technologie anti-détection pour les sous-marins du chantier naval Howaldt. Avec l’accord du gouvernement fédéral allemand, le Conseil d’administration avait – suite à une prétendue offre de rachat américaine – remis par étapes tous les plans et les détails techniques internes aux Américains jusqu’à ce qu’ils eurent rassemblés toutes les informations et ne montrèrent plus aucun intérêt pour le chantier naval.
  • Les risques que comporte la délocalisation de la production allemande à l’étranger ont été subis par la branche de la photographie, il y a quelques décennies. Dans les années cinquante et soixante, l’Allemagne était à la pointe mondiale dans le domaine des appareils photo. Puis, la production a été délocalisée vers l’Asie «pour réduire le coût de la main-d’œuvre». Les appareils étaient principalement vendus en Allemagne, jusqu’au moment où les concurrents japonais placèrent les modèles allemands en meilleure qualité sur le marché mondial et devinrent ainsi le leader du marché. En Allemagne, nous achetons aujourd’hui des appareils photo japonais au lieu d’appareils allemands.
  • Après les Etats-Unis et le Japon, la Chine est actuellement devenu le grand «aspirateur» technologique. Les Chinois ont des avoirs de 3 billions de dollars, pour lesquels ils ne recevront bientôt plus grand-chose, s’ils n’investissent pas à temps dans des valeurs réelles. C’est pourquoi ils font leurs courses dans le monde entier en prenant tout ce qu’ils trouvent, notamment de la technologie à n’importe quel prix.
  • Ils ne peuvent faire leurs emplettes aux Etats-Unis, car ce pays a un droit de véto dans le domaine de la sécurité qu’ils n’arrêtent pas d’utiliser. En Allemagne, il existe également une clause de réserve concernant la sécurité nationale, mais elle n’est jamais utilisée, car le gouvernement fédéral – étant dépendant de la globalisation – y voit une «entrave au commerce international». donc les Chinois peuvent sans encombre acheter toute la technologie de pointe qu’ils désirent.
  • Un autre exemple de la braderie de technologie de pointe allemande est l’acquisition par la Chine de la majorité des actions de l’entreprise robotique de premier plan Kuka sise à Augsbourg. Elle est devenue leader mondial grâce à de nombreuses subventions allemandes. Maintenant qu’elle se trouve en propriété chinoise et que la technologie de production est perdue pour Allemagne, l’entreprise est systématiquement délocalisée vers la Chine. Dans quelques années, nous achèterons en Allemagne des robots chinois, ce qui ne nous apportera plus d’excédents d’exportation, mais davantage de déficits d’exportation.
  • Les entreprises automobiles allemandes ont également commencé par exporter vers la Chine, puis elles ont été obligées de construire des fabriques automobiles en Chine, ont donc apporté la technologie allemande dans des entreprises appartenant en majorité aux Chinois. Elles ne pourront donc dans quelques années de moins en moins exporter leurs produits nationaux, c’est-à-dire qu’elles perdront le marché d’exportation.
  • L’exemple d’Airbus est le pire. Ce consortium aéronautique européen, subventionné à l’extrême par nos pouvoirs publics – soi-disant pour prendre pied sur le marché chinois – a livré et construit aux Chinois une production pour les avions Airbus. Actuellement, les Chinois sont en état de construire leurs propres machines dans leurs propres entreprises avec la technologie d’Airbus afin de concurrencer les Airbus européens. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour prévoir que dans 10 ans, Airbus ne pourra plus exporter en Chine, parce que les entreprises de l’Airbus chinois domineront le marché.
  • Dernière nouvelle: Siemens voit son avenir numérique avant tout en Chine et délocalise son centre de recherche mondial pour les robots autonomes dans ce pays. D’une certaine manière, il est presque logique qu’après que la technique robotique de Kuka ait quitté le pays, Siemens ne puisse pas maintenir sa recherche en robotique. En effet celle-ci, se trouvant à la pointe mondiale, sans possibilités d’application dans le pays, doit être délocalisée dans la recherche de l’avenir en Chine puisque entre temps c’est elle qui possède la technique robotique de pointe.

Dans tous ces cas, le contribuable allemand a subventionné massivement par les impôts des petites et moyennes entreprises les technologies de l’avenir. Puis, les multinationales ont délocalisé, vendu ou même cédé gratuitement à des entreprises étrangères le résultat de ces subventions et la technologie de pointe allemande.


Le gouvernement fédéral voit cela comme un «processus d’internationalisation» normal et n’intervient pas. La recherche sur le Mittelstand cependant voit avec le départ de la technologie de pointe des multinationales, subventionnée par les impôts allemands, également l’exode de milliers de petites et moyennes entreprises travaillant pour le marché de la sous-traitance. La compétitivité internationale de l’économie allemande en général va en souffrir et risque de disparaître entièrement au cours des prochaines années.


Pourquoi le gouvernement fédéral laisse-t-il délocaliser la technologie de pointe allemande sans broncher?
Pourquoi n’oblige-t-on pas les multinationales à rembourser les subventions obtenues de la part des contribuables allemands pour le développement de ces technologies de pointe, si elles les bradent à l’étranger?


Pourquoi n’y a-t-il pas de levée de boucliers de la part de la politique, des organisations de PME et des syndicats, quand notre technologie de pointe est transférée aux Etats-Unis ou en Chine et qu’ainsi les places de travail high-tech diminuent dans notre pays?    •

(Traduction Horizons et débats)

Bibliographie: Hamer, Eberhard (Ed.). Visionen 2050, Rottenburg 2016

Elections parlementaires en Allemagne: le Bundesrat sans majorité

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Elections parlementaires en Allemagne: le Bundesrat sans majorité

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Angela Merkel a gagné mais en version Pyrrhus. Avec 33% des voix (26,8% pour la CDU et 6,2% pour le CSU, sa variante bavaroise), obtenant 246 députés (sur 709), la démocratie chrétienne réalise son plus mauvais score de l’après-guerre. C’est dire si la chancelière est devenue impopulaire en quelques années, et une CDU plus courageuse aurait déjà changé de dirigeante, faisant avec elle ce que cette dernière avait fait avec Helmut Kohl.

Son seul motif de satisfaction est d’avoir amené la SPD, avec laquelle elle formait une grande coalition depuis plusieurs années, au plus bas à son tour. Avec 20,5% des voix et 153 députés, la SPD connaît l’un des résultats les plus médiocres de son histoire. Son candidat, l’ancien président du parlement européen Schulz, restera finalement à la tête du parti, au prix du refus de participer à une nouvelle coalition avec la CDU. Cette dernière doit donc se trouver de nouveaux alliés.

Le grand vainqueur de cette élection, par sa marge de progression (+ 7.9 points), est l’AfD dont la campagne fut menée sur un ton identitaire par le tandem gagnant Gauland/Weidel. Même si l’ancienne dirigeante Frauke Petry, à peine élue, claquait la porte du parti en emmenant son député européen de mari, l’AfD est renforcée, avec ses 12,6% des voix et ses 94, et donc désormais 93, sièges. L’extrême-droite classique est laminée, la NPD ne faisant que 0,4% des voix (- 0.9 points) et les REP étant simplement absents, la plupart de leurs adhérents ayant rejoint l’AfD.

Avec 10,7% des voix et 80 sièges, le FDP (libéraux) revient en fanfare au Bundestag. Son jeune dirigeant dynamique, Christian Lindner, qui revendique le ministère de l’économie, a su dynamiser son parti sur une ligne libérale et identitaire, limitant sans doute la marge de progression de l’AfD. Il est devenu faiseur de roi et allié indispensable de Merkel. Mais il va certainement négocier très chèrement sa place.

Les Verts (Grünen) avec 8.9% (+0.5 points) des voix et 67 sièges (+4) sortent également renforcés de ce scrutin, au détriment des sociaux-démocrates. Merkel souhaiterait sans doute les associer au pouvoir pour bâtir sa nouvelle coalition, mais les options très à gauche du parti rendent l’alliance avec la FDP et même avec la CSU très hypothétique. Si elle échoue à bâtir ce que la presse appelle une coalition « jamaïque », elle devra se tourner à nouveau vers les urnes, ce qui serait inédit en Allemagne depuis 1933.

Mais le regroupement de partis aux options antagonistes est très aléatoire et surtout sans stabilité. La CSU pourrait choisir de passer dans l’opposition afin de redorer son blason. De même la CDU pourrait être tentée en cours de mandature de faire tomber Merkel et de changer de dirigeant. Son résultat médiocre ne peut que les y inciter, surtout si l’AfD continue d’accroître son audience à droite.

La gauche radicale de « Die Linke » avec 69 sièges (+5) et 9.2% (+ 0.6 points) se maintient à un niveau élevé. Exclue depuis toujours du pouvoir, même à gauche, son rôle sera le même que celui de l’AfD, faire de la figuration. L’AfD néanmoins pourrait, en cas de coalition minoritaire CDU-CSU-FDP, peser sur la politique du gouvernement, comme le fait le DFP au Danemark.

Dans tous les cas, Angela Merkel a en même temps gagné et perdu les élections. Le désaveu est cuisant. Otage de ses alliés potentiels (Verts et FDP) auxquels elle devra beaucoup céder, au point d’irriter son propre parti, son destin ne lui appartient plus vraiment. Elle ne pourra pas non plus donner suite aux propositions de Macron de refonder l’Union Européenne, certes sur des bases pas plus satisfaisantes que les actuelles.

lundi, 02 octobre 2017

La revue de presse de Pierre Bérard (02 octobre 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard

(02 octobre 2017)

Au sommaire :

Atlantico : les données de la démographie allemande au regard de l’immigration :

http://www.atlantico.fr/decryptage/deficit-demographique-...

Débat sur le modèle américain animé par Edouard Chanot (Radio Sputnik) entre Charles Gave, ancien élève de Milton Friedman, et Thibault Isabel, rédacteur-en-chef de la revue Krisis.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1355&v=F7...

La vente d’Alstom, « une opération de guerre économique ». Le bradage d’une grande affaire française à l’américain General Electrique et à l’allemand Siemens. Écouter l’émission de franceinfo du 26/09/2017 :

https://www.egaliteetreconciliation.fr/La-vente-d-Alstom-...

Revisitant l’histoire en privilégiant le rôle de « l’État profond », Lucien Cerise nous donne ici une interprétation décapante de la révolution bolchevique de 1917 dont il sous-évalue manifestement les crimes, ce qui suffit à saisir son entretien avec des pincettes. Il explique en revanche très bien ce que sont les ressorts des sociétés libérales contemporaines :

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Cent-ans-apres-le-...

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Figaro vox publie une critique de Mathieu Bock-Côté du livre des conversations du « conservateur » Alain Finkielkraut et de la « progressiste » Elisabeth de Fontenay « En terrain miné ». Bock-Côté ne dissimule pas son parti-pris pour le premier et se livre à une bonne exploration du surmoi de la gauche fait de pirouettes rhétoriques, seules à même de les maintenir dans l’empire du Bien. À vrai dire, son choix coule de source pour les lecteurs de ce livre bancal :

http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/09/26/31001-201...

Extraits de la remarquable descente en flamme d’une « Histoire mondiale de la France » parue sous la direction de Patrick Boucheron par François Bousquet. Elle est parue dans la dernière livraison de la revue Éléments :

http://blogelements.typepad.fr/blog/2017/09/histoire-mond...

Julian Assange, un combattant de la liberté d’expression. Portrait tracé par l’OJIM :

https://www.ojim.fr/portraits/julian-assange-master-hacke...

Le journalisme et les belles histoires bien racialisées quand ça arrange l'ethniquement correct. Réjouissante chronique d’Ingrid Riocreux :

http://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres/en-langage-de-j...

La fortune des 500 Français les plus riches a été multipliée par sept en 20 ans. La « discrimination » dont on ne parle pas :

https://www.les-crises.fr/la-fortune-des-500-francais-les...

 

jeudi, 28 septembre 2017

De geopolitieke visie van Robert Steuckers

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De geopolitieke visie van Robert Steuckers

Ex: http://www.erkenbrand.nl

Robert Steuckers (Brussel, 1956) zal een van de sprekers zijn op de jaarlijkse conferentie van Erkenbrand. Hij studeerde Germanistiek in Brussel en Leuven, en was nauw betrokken bij de Franse nieuwrechtse organisatie GRECE, onder andere als redactielid van het tijdschrift ‘Nouvelle École‘. In 1993 richtte hij zijn eigen medium op, de website Synergies européennes, waar een groot aantal internationale nieuwrechtse websites hun beste artikelen plaatsen. Steuckers’ denken gaat in de richting van een antikapitalistisch en Paneuropees nationalisme. Hij heeft tal van publicaties op zijn naam staan, onder andere in samenwerking met Guillaume Faye en Armin Mohler. Zijn onderzoek richt zich op de zogenaamde ‘conservatieve revolutie’ uit Duitsland en op de geopolitiek. Hij behandelde klassieke werken van onder andere Halford John Mackinder, Karl Haushofer, Heinrich Jordis von Lohausen en Rudolf Kjellén. Onderstaande tekst is de vertaling door A. Vierling van een vraaggesprek tijdens een colloquium in het kasteel van Coloma in maart 2012.

Welke positieve ontwikkelingen ontwaart U thans onder de Europese volkeren?

RS: Daar merk ik weinig van. Twee ervan, weliswaar geopolitiek gezien van weinig waarde, maar wel betekenisvol en mutatis mutandis (indien aangepast aan andere omstandigheden) navolgingswaardig houd ik gedachtig: het volksverzet in IJsland en de volkswoede in Griekenland. Eerst dus die IJslandse reactie, die van een klein eilandvolkje van 350.000 inwoners, dat reeds vanaf het prille begin van zijn geschiedenis een waarachtige democratische vertegenwoordiging heeft bedacht en de eerste hedendaagse en wereldlijke (niet-religieuze) literatuur van ons continent vorm heeft gegeven. In dat landje zijn de verantwoordelijken voor de crisis van 2008, de vuige banksters die zo verwerpelijk hebben zitten speculeren, voor de rechter gesleept, evenals eerste minister Haarde, die hun smerige streken had afgedekt, terwijl in Belgie de Dexia-commissie er maar oppervlakkig overheen fietst en men hier nog niet zo gauw de toch echt wel verdiende opsluiting van Dehaene zal meemaken. In IJsland zitten dus hun walgelijke evenknieën achter slot en grendel of althans voor de rechter. Deze gezonde reactie ging gepaard met de weigering van de IJslanders om de buitenlandse banken, welke hadden meegedaan aan het ruïneren van hun land. Ze hebben een grondwetswijziging doorgevoerd waar blijkens speculeren uitdrukkelijk wordt gestipuleerd als misdrijf en overdracht van soevereiniteit voortaan worden veroordeeld of bijgeval aan een referendum worden onderworpen. De IJslanders hebben blijk gegeven van een politieke wilskracht: ze leverden het bewijs, dat in het Westen, waar de economie op subtieler wijze alles bepaalt, het primaat van de politiek kan terugkeren. Met als resultaat dat IJsland thans weer een in het oog lopende economische opbloei beleeft.

De rest van Europa is in diepe apathie weggezonken.

In Griekenland echter zijn we getuige van nog gewelddadiger rellen dan die die Athene vorig jaar op zijn grondvesten deden schudden. Het volk weigert het dictaat van banken, het IMF en de Eurocratie. Belgische massamedia hebben op straat mensen lukraak ondervraagd, van wie er drie fel lucht gaven aan hun waarschuwing: zo meteen zijn jullie aan de beurt! (hodie mihi, cras tibi). Dat is nog eens een realistische, vooruitziende blik. In feite zijn de slappe, lafhartige en slijmerige politici, die de oplichters en bankiers niet bij dageraad door de politie durven laten oppakken onder het oog van de media om ze zo aan de schandpaal te zetten (name and blame), verantwoordelijk voor de enig mogelijke uitkomst op middellange termijn: de totale teloorgang van de staat en de vergriekenlanding (lees: verpaupering van onze samenleving). Maar ondanks deze woede-uitbarsting in de straten van Athene hebben de Grieken en de Italianen ook trouwens, dus in tegenstelling tot de IJslanders, een regering moeten slikken die wordt gevormd door economen, bankiers en technocraten, die niets gemeen hebben met de bevolking en dus gespeend zijn van enige democratische legitimatie. De dictatuur is dus weer terug op het Europese toneel, niet als massaal toegewuifde macht of als een duveltje voortgekomen uit de stembussen zoals we die nog onlangs op ons continent hebben gezien, maar als een heerschappij zonder toejuichingen, zonder legitimatie door verkiezingsuitslagen, die klaar staat om hele Griekse en Italiaanse gezinnen naar de sodemieter te helpen. Waar zijn toch die anti-autoritaire provo’s gebleven en de actievoerders zoals tegen Franco of het Griekse kolonelsregime?

In Frankrijk zijn de belangrijke lessen van het gaullisme uit de jaren ’60 vergeten. Geen enkele gezonde reactie kan men van het neoliberale “sarkozisme” verwachten. In Spanje verdient de beweging van verontwaardigde burgers wel sympathie, maar wat levert het op? Jean David vertelt dat Spanje thans 4 miljoen werklozen kent, maar ook een liberale regering die het IMF-beleid uitvoert en onpopulaire maatregelen voorstaat, zoals ook bij ons al in een veel te vroeg stadium mensen als een De Croo (aardje naar zijn vaardje) of een Reynders (hooggeplaatste van BNP in Parijs) namen.

Die Spaanse actiebereidheid van verontwaardigden toont nu juist aan dat elk jeugdprotest voortaan wordt gesmoord in wat de betreurde Phillippe Muray placht te noemen: festivisme (langlevedelollogie). Een demonstratie voor wat echt op het spel staat verwordt tot een Woodstock-happening, waar de bankiers noch hun neoliberale werktuigen van onderste boven liggen. Het gevaar van links komt helemaal niet van zijn tegendraadse natuur en verzet tegen de autoriteiten, maar van zijn neiging de pot te verteren in feestgedruis. Deze alles doordrengende lang-leve-de-lol-levenshouding die op emoties en verlangens bouwt, doodt feitelijk alle politieke reflexen voortkomend uit ernstige, wezenlijke bestaansdreigingen en doodstrijd (Ernst Juenger, Armin Mohler) en uit het zich rekenschap geven van een pessimistische, maar vooruitziende risico-inschatting van het allerergste (Clement Rosset). Voorbeelden te over die het afglijden van de schijnbaar revolutionaire ideeën uit 1968 naar een feestelijke klucht aangeven: de loopbaan van Daniel Cohn-Bendit bewijst het ruimschoots, die nep-revolutionair uit Nanterre 1968, die pseudo-marxistische taal met seksuele obsessies doorspekte en nu een bondgenoot van de neoliberale Thatcher-adept Guy Verhofstadt is als het erom gaat om binnen de muren van het Europarlement elke van het volk uitgaande natuurlijke politieke reflex te verguizen, of als het welk initiatief dan ook betreft door een of andere opportunist (zoals Sarkozy) om de natuurlijke reactie van de bevolking te misbruiken voor welk beleid dan ook om er alleen politiek munt uit te slaan, maar welk beleid, mits echt tenuitvoergelegd, toereikend de belangenbehartiging van de banksters zou ontwapenen.

De Nederlandse politicoloog Luuk van Middelaar maakte gewag van een cultuur onder Franse filosofen van ‘politicide’, het om zeep brengen van het politieke strijdtoneel, dat gepaard ging met de ontwikkeling van een onwrikbare staatsleer, welke de republiek gestaag heeft getracht te doen zegevieren op eigen grondgebied. Of je nu denkt aan Sartre in zijn toespraken gericht aan de demonstranten uit 1968, Michel Foucault of de neo-Nietzscheanen die de vreugdevolle bevrijding eisten van de ‘wensmachines’, de nog eens hernieuwde neo-Kantiaanse post-marxistische moralisten, die niet terug hadden van de door hen plotseling ontdekte gruwelijkheden van de ‘Goelag’ bij hun oude bondgenoten, de ‘Sovjets’ in de jaren 70, dan wel aan de hysterische supermoralisten van de heersende media of de door die laatste massaal aangeprezen ‘meelevende republiek’, de Franse intellectuelen hebben bij voortduring een moordaanslag op de politiek gepleegd, die alleen maar naar een doodlopende weg kon voeren. Een impasse waarin we ons nu bevinden, aldus Luuk van Middelaar in zijn Politicide – De moord op de politiek in de Franse filosofie (van Gennep, Amsterdam 1999).

Dus moeten we een metapolitieke strijd voeren om ons radicaal los te maken uit de moorddadige greep van de ‘lang-leve-de-lol’-mentaliteit en ons te weren tegen de allesvernietigende en uitwissende werking van de apathie, waarin het merendeel van onze medeburgers behaaglijk voortdommelt.

Aan welke gevaren zal een weer ‘populistisch’ (in de goede zin van het woord) geworden Europa zijn blootgesteld?

RS: Om nu een hele lijst gevaren die ons bedreigen op te stellen is onbegonnen werk. Neem nu die speculatie tegen de Euro als symbool van ontbrekende soevereiniteit en politieke machtsvorming binnen de Europese bureaucratie, dan zien we toch dat die vijandige aanvallen allemaal van de andere kant van de Atlantische Oceaan komen, precieser gezegd vanuit de speculatieve sector van de Amerikaanse bankwereld. Ik kan alleen maar concluderen dat die speculatie tegen staten en hun valuta, waar Azië al in 19997 mee te maken kreeg, een betrekkelijk nieuwe wijze van indirecte oorlogvoering is. Saddam Hoessein wilde zijn olie in euro’s verhandelen en ook Ahmadinedjad wilde dat gaan doen met Iraanse olie- en gasvoorraden. Maar daar hebben de BRIC-landen (Brazilië, Rusland, India en China) vooralsnog een stokje voor gestoken. De euro betekende dus het grootste gevaar op korte en middellange termijn voor de VS, want die stond op het punt Koning Dollar van de kroon te stoten. Europa, die beschaafde en vreedzame macht (Zaki Laïdi) zou dus zonder blikken of blozen de Koning schaakmat hebben gezet en dus moest erop los geslagen worden, op dat instrument van Europese soevereiniteit en wel in haar zachte mediterrane onderbuik. Die mediterrane landen de PIGS (Portugal, Italië, Griekenland, Spanje) zijn echt wel de kwetsbaarste en gemakkelijk uit hun evenwicht te brengen met als gevolg een mogelijk domino-effect om zodoende tevens de economisch sterkste landen van de oude Duitse mark-zone te verzwakken. {Ja, België wordt bedreigd, Oostenrijk heeft een ‘A’ verloren en Nederland is ongerust in zijn zwak te worden getroffen, want die kennen hun achilleshiel wel}. Duitsland rooit het nog wel gelet op zijn gas-overeenkomsten met Rusland en de markten die het op grote schaal creëert in China. Het blijft ook sterker doordat het beter is verbonden met de BRIC-landen, het mikt heimelijk op het uitspelen van een Euro-Aziatische kaart zonder met veel ophef zijn officiële Atlantische optie te ontkennen. Oud-kanseliers Schmidt en Schroeder hebben zich verheven tot een spilpositie in de garantstellingen die met de energie-as Berlijn-Moskou gepaard gaan, de huidige belichaming van de akkoorden tussen Rathenau en Tsjitsjerin (gesloten in 1922).

Om nog even terug te komen op Griekenland, dat nu aan diggelen ligt, daar hebben ze het dan vaak over de zorgeloosheid van de Griekse politici met hun demagogische beleid waar de welvaartsstaat bijzonder vrijgevig was en weinig toekeek (honderden blinden hadden een rijbewijs) en over het financiële gat geslagen door de organisatie van de Olympische Spelen in 2004, maar men laat merkwaardig genoeg de enorme kosten achterwege die de grote bosbranden die twee jaar lang achter elkaar land en opstal in het hele land teisterden, met zich meebrachten. Het vuur heeft op het land tot in de voorsteden huisgehouden op een ongekende schaal. Zo verging het ook het Rusland van Poetin, weerspannig tegen de dictaten van de ‘nieuwe wereldorde’, dat ook al op zijn grondgebied branden onderging van een in de geschiedenis ongekende omvang.

Zijn die branden wel toe te schrijven aan de grillen van de natuur, of zijn ze een beetje al te snel op het conto van de veronderstelde ‘opwarming van het klimaat’ geschreven? Of hebben we hier te maken met de uitlopers van nog weer eens een andere vorm van ‘indirecte oorlogvoering’? Dat mag je je toch werkelijk afvragen.

Zo wordt er ook gesproken van het project HAARP, van de mogelijkheid kunstmatig seismische en andere rampen uit te lokken. De tsunami heeft wel vorig jaar Japan van zijn atoom-opwekking beroofd, hetgeen op korte termijn leidt tot de gehele ontmanteling van zijn nucleaire sector en te denken valt ook aan de buitengewoon hevige stormen die Frankrijk enige jaren geleden onderging, onmiddellijk na het aldaar gerezen enthousiasme over een mogelijke as Parijs/Berlijn/Moskou. Zijn het allemaal toevalligheden? Dat zijn toch vragen die nauwe bestudering verdienen, zoals de uitgever ‘Kopp-Verlag’ doet.

Het wapen van wilde stakingen is tegen Chirac ingezet in 1995, na zijn kernproeven bij het Mururoa-atol. Sommige Franse vakbonden, geïnfiltreerd door trotskistische of lambertistische elementen (socio-economische tegenhangers van de ‘nieuwe filosofen’ die in de openbare ruimte ageren) worden naar bekend ondersteund door de CIA (of in het verleden de ex-OSS om de oude communisten te neutraliseren). Frankrijk leeft voortdurend onder het zwaard van Damocles, een volledige lamlegging door bijvoorbeeld vrachtwagenchauffeurs die zijn (toegangs)wegen kunnen afsluiten. Zo heb je niet eens een ‘oranje revolutie’ nodig in Frankrijk.

Blijft dus nog het werkelijke gevaar van een ‘gekleurde revolutie’ over, naar het voorbeeld van wat gelukt is in Georgië in 2003 en die Saakasjvili aan de macht bracht. Maar men doorziet de truc nu en het werkt dus niet meer zo optimaal, ondanks een zeer goed opgeleide beroepsbevolking die al bij het begin van de Servische beweging OTPOR werd gerekruteerd. Zo wordt korte metten gemaakt met de uitwas van de ‘oranje revolutie’ in de Oekraïne van 2004, namelijk een toenadering van het land tot de Atlantische en eurocratische verdragsorganisaties onder druk van de geopolitieke werkelijkheid. De Oekraïense ruimte wordt bepaald door de grote rivieren (Dnjestr, Dnjepr, Don) en de Zwarte Zee. Het staat ook in verbinding met de Russische laagvlakte in het noorden. De laatste poging van een ‘oranje revolutie’ om Poetin te laten vallen liep uit op een faliekante mislukking: De peilingen wezen op 66% van de voorgenomen stemmen voor de Russische eerste minister. Maar wat nog erger is voor de westerse handlangers: de absolute meerderheid gaat niet naar de beweging van Poetin, maar ook voor een derde naar communisten en nationalisten (Zjoeganov en Zjirinovski) en dus niet naar de voorvechters van een heroriëntering op het westen van Rusland, met zijn oligarchen en verdorven zwakbegaafde politiekelingen.

De ‘Arabische Lentes’ zijn weer een andere manier om de massa’s in beweging te zetten teneinde potentiële markten open te breken, wat de Arabisch-islamitische staten eigenlijk zijn. Traditionele staatkundige verbanden en stamgebonden corrupte structuren hebben slechts in Tunesië en deels in Egypte gefunctioneerd. Maar in Syrië lukt het niet en dus is men bezig Syrië een soort Libanese toekomst te bereiden….

De Europese landen worden tenslotte gerekend tot de landen met de zwakste politieke identiteit. Afgezien van die speculatie tegen de euro. Welk ander instrument heeft men nog op de plank om Europa te doen vermurwen mocht het bij de lurven worden genomen? De Amerikaanse ambassadeur Charles Rivkin praatte zijn mond voorbij door openlijk over het gereedschap te spreken dat zal worden gebruikt om de West-Europese samenlevingen te destabiliseren, mochten die zich te koppig gaan verzetten. Dan werpen we hun het uitschot uit de probleemwijken voor de voeten. Charles Rivkin wijst hier onomwonden op de mogelijkheid de massa-immigratie uit de probleemwijken te mobiliseren om zo een tegenstribbelende regering te laten vallen of uit het zadel te werpen. Sarkozy moet als geen ander weten dat hij aan de macht kwam als gevolg van de rellen in de Franse voorsteden in november 2005. ((AV: In Frankrijk zijn dat de etnische probleemwijken)). Die rellen hebben al gediend om Chirac weg te vagen, de voorstander van de as Parijs/Berlijn/Moskou. Ze kunnen dus ook voor zijn val worden gebruikt zodra hij niet wijselijk in het vaarwater van de Amerikaanse alleenheerschappij blijft varen en het Groot-Brittannië van Cameron als bevoorrechte bondgenoot aanhoudt.

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Guillaume Faye heeft al voorspeld, dat Frankrijk niet voor eeuwig met die rellen in de voorstadswijken kan wegkomen, zeker niet als die tegelijkertijd in verschillende agglomeraties uitbreken, dus niet alleen in het beruchte 93ste departement bij Parijs, maar ook in Lyon, Marseille en Rijsel. Zowel de salafistische netwerken als de lambertisten staan klaar om de Amerikaanse troef uit te spelen ten koste van hun gastlanden, voorop Saoedi-Arabië, de geldschieter van de wahabieten uit de salafistische bewegingen, als onvoorwaardelijk bondgenoot van de Verenigde Staten.

Wie zijn in het huidige speelveld de vijanden van Europese volken, van binnenuit en van buitenaf?

RS: Laten we beginnen met die van buiten, want die vanbinnen zijn slechts hun handlangers. De buitenlandse vijand is de genoemde alleenheerser die ons niet op gelijke voet duldt zoals je logisch doet met al je trouwe bondgenoten, al sinds de Romeinen. Men gooit ons dus steeds terug in de onderwerping door elke keer weer, maar nu met de subtielere middelen eigen aan de indirecte oorlogsvoeringswijzen elke nieuwe economische of politieke opleving van Europa te breken. Die alleenheerser is een zeemacht, die heerst over niemandsland: de oceanen en de ruimte en legt ons daarbij allerlei internationale regels op die van dag tot dag verschillen en altijd te zijnen gunste worden uitgelegd. Ik duid hier met luide toon op de Verenigde Staten zoals beschreven door zo iemand als Carl Schmitt, al is het hier niet de plaats om zijn diepzinnige en rake reflexen in herinnering te brengen omtrent de willekeurige en perfide wijze waarop kneedbare en manke internationale rechtsregels tot stand komen, schatplichtig als ze zijn aan het ‘ Wilsoniaanse denken’ en gericht op het laten oprukken van de pionnen van het Amerikaans imperialisme in de wereld of op het alles wegvagende proces van een soort ebola-virusachtige verwording van diplomatieke zekerheden en tradities tot een vormloze brei, welke door die trouweloze regels wordt uitgebraakt. Toegankelijker zijn de richtlijnen van de Amerikaanse strateeg Nicholas J. Spykman, samengebracht in een vademecum als aanhangsel bij zijn werk uit 1942: America’s Strategy in World Politics.

Voor hem had Europa in zijn tijd nog 10 troeven in handen die het superieur aan Amerika maakte, die ik elders heb opgesomd (Zie ‘Theoretisch panorama van de geopolitiek’, in: Orientations, nr. 12, zomer 1990-91). Hij putte inspiratie bij een Duits geo-politicoloog uit de school van Haushofer, een zekere Robert Strauss-Hupe die naar de VS uitweek na de machtsgreep door de nazi’s wegens zijn ietwat joodse afkomst. Maar goed, laat ik eens drie van die troeven noemen die volgens deze mensen nodig zijn voor het kaliber van een supermacht zoals nu de VS: een uitmuntend school- en universitair onderwijssysteem, etnische saamhorigheid en een min of meer zichzelf onderhoudende economie (of althans, zoals later de Fransen François Perroux en Andre Grjebine stelden, gericht op de opkomst en de consolidatie van een economisch blok met de VS dat de markten van Azië, Afrika en Latijns-Amerika kan veroveren en op lange termijn zijn posities daar kan bestendigen).

Om nu dit goede onderwijssyteem te slopen was er mei 1968 met zijn stoet aan nieuwe lulkoek-opvoeders en navenante lamawaaien-mentaliteit, gevolgd door een aan ‘rechts’ toegeschreven neoliberaal offensief dat opvoedkunde louter in dienst stelde van gemakkelijk te verwerven louter praktische vaardigheden ten koste van de humaniora, de klassieke menswetenschappen die totaal werden verbrijzeld. Ook hier weer liep het met het 1968 sausje overgoten linkse lang-leve-de-lol hedonisme hand in hand met de op de praktijk gerichte neoliberale doctrine om zo gezamenlijk de verworvenheden van onze beschaving teniet te doen en slechts door hun verbeelde verzet, dat in de media breed werd uitgemeten om de indruk te wekken dat er democratische alternatieven denkbaar zijn, de massa’s aan zich wisten te binden. Om de etnische saamhorigheid te breken heeft men Europa eerst van zijn reservoir aan aanvullende arbeidskrachten, Oost-Europa, afgesneden en voorts de integratie- en assimilatieprocessen gedwarsboomd met hulp van de wahabitisch/salafistische netwerken die aan Saoedi-Arabië ondergeschikt zijn, dat goedkope olie aanbood als Europa zijn grenzen openstelde aan de hele moslim-invasie); daarnaast bereidt men zich voor om met ambassadeur Rivkin te spreken op de ophitsing van de ontwortelde nieuwe bewoners die in probleemwijken met allerlei kleuren en religies door elkaar zijn gehutseld, teneinde het staatsapparaat en de samenleving als geheel buiten functie te stellen door het in gang zetten van etnische burgeroorlogjes in de grote stedelijke gebieden. In Duitsland dreigen Erdogan en Davutoglu ermee ten koste van de Duitse staat de parallelle Turkse gemeenschappen zo’n rol te laten spelen, waarbij je moet bedenken, dat het neoliberalisme uiteindelijk alle ‘economieën-in-de-diaspora’ voortrekt en doet opbloeien, dus ook die Turkse netwerken, die aanvankelijk sterk geënt waren op de heroïnehandel. Tenslotte zal de voortdurende afgedwongen ‘politicide’, vooral in Frankrijk, geen enkel herstel toelaten van het politieke besluitvormingsproces inzake onze existentiële keuzes, in de zin van Julien Freund. Zonder dergelijk herstel riskeren we de totale en definitieve ondergang.

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Kijk, we zien duidelijk dat de alleenheerser die onze oplevingen wil afremmen voor het moment alom opportunistisch bondgenoten om zich heen verzamelt, die niet de voornaamste vijand zijn, maar wel straks zijn handlanger. Het verzet in Turkije, dat door de media sterk werd benadrukt na de botsing van Erdogan met zijn Israëlische tegenhanger te Davos en die zaak van Turkse schepen met medicamenten voor de Palestijnen in Gaza, is maar een show om de Arabisch-islamitische volksmassa’s te vermurwen. De Turkse buitenlandse politiek is er nauwelijks door veranderd, ook niet door de neo-ottomaanse toespraak van Davutoglu, die gewag maakte van ‘geen problemen met de buren’ en moslim-solidariteit. Kijk, in Syrië stond al sinds augustus 2011 Turkije pal achter de Amerikaanse alleenheerser: Erdogan, Guel en Davotoglu hebben geprobeerd al-Assad te laten buigen door de ‘moslimbroeders’ in zijn regering toe te laten en op te houden de alawieten, dat zijn aanhangers van een meer sjiitische islam, te bevoorrechten en af te zien van de scheiding kerk en staat, dus af te zien van het beginsel van geen staatsbemoeienis met geloofszaken, zoals door de seculiere ideologie van de Baath-partij altijd is voorgestaan en elke discriminatie tussen soennieten, sjiieten, alawieten en druzen verbiedt, alsmede op te houden met de bevoorrechting van Arabische en Armeense christenen. De Baath-partij was ten aanzien van de religieuze neutraliteit veel soepeler dan het Turkse kemalisme voordat het door Erdogan en zijn AKP van de troon werd geschopt, gelet op de ontstentenis aan institutioneel geweld tegen de bestaande religieuze Syrische volksdelen. Thans komen de wapens voor de opstandelingen in Syrië, de zogenaamde Afghaanse of Libische huursoldaten binnen via Turkije en dan door Irak of Jordanië, die de strijd aangaan met het Syrische leger. Trouwens, je moet bedenken dat de Turkse geopolitiek niet verenigbaar is met een samenhangend Europees geopolitiek beleid. De onderliggende doeleinden van Turkije gaan helemaal niet dezelfde kant op als die van de Europese, mochten die ooit eens samenhangend worden en voor heel Europa gaan gelden: Turkije wil bijvoorbeeld indirect weer voet op de Balkan zetten, terwijl dat eigenlijk voor Europa slechts een springplank moet zijn naar de Levant en de verdere Oost-mediterrane kuststreek en het Suezkanaal. Het huidige Turkse grondgebied is echter al een doorvoerzone voor immigratie uit het Nabije Oosten, het Midden-Oosten en Azië naar Europa, met name om binnen te dringen in het Schengen-gebied. Turkije sluit zijn grenzen niet en laat ondanks enorme subsidies van de Europese Commissie doodleuk honderdduizenden toekomstige illegalen door op weg naar de Europese Unie. De politie en douane van Griekenland zijn dus overbelast. De Griekse financiën zijn door deze Sisyphus-arbeid geheel uit het lood geslagen en dus ook door die bosbranden op enorme grote schaal, en niet zozeer zoals de neoliberale media ons op de mouw spelden door financieel wanbeheer bij de Olympische Spelen van 2004 en door enige duizenden arme Grieken die hun sociale dienst hebben pootje gelicht.

Om dat enorme aanzwellen van economische vluchtelingen te stuiten, die dus niet in verhouding staat tot wat zich in Lampedusa bij Sicilië of Feuerteventura op de Canarische eilanden aandient, geeft de Europese Commissie maar een miezerig klein bedrag vrij om slechts 200 armzalige politie-agenten uit te sturen die dan een grens moeten bewaken die vanaf de Thracische landengten eerst naar de Egeïsche eilanden en Rhodos helemaal doorloopt naar de Dodekanesos (12 eilanden). Het agentschap Frontex, dat in theorie alle buitengrenzen van het Schengen-gebied moet afsluiten en zo de onevenwichtigheden die een ongebreidelde immigratie met zich meebrengt moet voorkomen, ontvangt in werkelijkheid maar een schijntje aan financiën en blijkt een lege dop te zijn.

Men weet dat al wat die salafisten en wahabieten uitvreten uiteindelijk op afstand wordt aangestuurd door de Amerikaans-Saoedische tandem en zich uitstekend leent om operaties van indirecte oorlogsvoering te plegen, die ook wel ‘low intensity war’ en ‘false flag operations’ heten. Pim Fortuyn werd niet zozeer als ‘ islamofoob’ vermoord als wel omdat hij de Nederlandse deelname aan de operaties in Afghanistan wou stopzetten. ((AV: Zie mijn eigen artikel: Ook wegens zijn wil niet deel te nemen aan het Joint Strike Fighter-project en de afschaffing van het Nederlandse leger behoudens de marine)). Men rekruteert een moordenaar uit de Marokkaanse gemeenschap van Molenbeek om commandant Massoud om te brengen en hem niet de macht te laten grijpen na de val van de Taliban, zoals gepland door het Pentagon. Men stuurt een Jordaanse fundamentalist op weg om de leiding te nemen van het Tsjetsjeense verzet op het traject van een oliepijpleiding die de Russische en Kazakse grondstof zou brengen naar de Zwarte Zee en ga zo maar door. Rusland, de belangrijkste leverancier van brandstoffen aan West-Europa wordt in de Noord-Kaukasus verzwakt door fundamentalistische Tsjetsjenen en Daghestani, maar ook en vooral, zoals ons de Duitse waarnemer Peter Scholl-Latour meldt, door een potentieel wahabitische (en dus indirect Amerikaanse) interventie in zijn twee moslimrepublieken Tatarstan en Basjkirostan. Als die twee republieken door burgeroorlog ten onder gaan of de fundamentalisten aan de macht komen wordt het grondgebied van de Russische Federatie letterlijk in tweeën geknipt ter hoogte van de Oeral, alleen het hoge noorden buiten beschouwing gelaten (dus boven de toendra-grens).

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Europa wordt alsdan dus teruggebracht tot wat het was aan het begin van de zestiende eeuw: dus voor het geraas van de troepen van Ivan de Verschrikkelijke en Fjodor I die vanuit de Moskouse regio heel de loop van de Wolga tot en met Astrachan (1556) veroverden. Kazan, de latere hoofdstad van de Tartaren viel in 1552. Peter Scholl-Latour wijst erop, dat de Tartaren zelden warm lopen voor het wahabisme uit Arabië of voor de Egyptische Moslimbroeders van Hanna al-Banna en Sayyid Qutb en een moderne islam voorstaan die met het Europese en Russische modernisme verenigbaar is, men noemt het ‘jadidisme’ of de ‘Tartaarse weg’, waarvan de huidige bedenker Rafael Chakimov is. Die verzette zich tegen de wahabitische eis Arabische zeden en gebruiken uit de 7de en 8ste eeuw over te nemen. Aanhangers van Chakimov hebben thans dan wel nog de meerderheid in Tatarstan, maar ze moesten toch wel optreden tegen de praktijken van de moskee ‘Yoldiz Madrassa’ in de industriestad Naberezjnye Tsjelny, die werd opgehitst door onderwijskrachten uit Saoedi-Arabië. Ze werden verjaagd omdat enige van hun leerlingen zich bij de Tsjetsjeense rebelen hadden aangesloten. De toekomst ligt nog open voor deze oevers van de Karna, zijrivier van de Wolga die ver in het Noorden ontspringt bij de toendras, maar de alleenheerser kan met zijn Arabische bondgenoten er rotzooi gaan trappen en tegen het Tartaarse ‘jadidisme’ ten strijde trekken of er een soort panturkisme nieuwe leven in blazen (zie L’islam de Russie – Conscience communautaire et autonome politique chez les Tartars de la Volga et de l’Oural depuis le XVIIIe siecle, Stephane A. Dudoignon, Daemir Is’haqov en Raefyq Moehaemmaetshin, ed. Maisonneuve & Larose, Paris 1997; Peter Scholl-Latour, Russland im Zangengriff – Putin’s Imperium zwischen NATO, China und Islam, Propylaeen Verlag, Berlin, 2006).

Laten we nog iets zeggen over de vijanden onder ons. Ik zal er drie noemen. Eerst het volkomen parasitaire banksysteem dat een ware plutocratie (een woord dat door Pierre-André Taguieff en Jean-Francois Kahn in Parijs opnieuw wordt gebruikt) in het zadel heeft geholpen en niets en dan ook helemaal niets met democratie heeft te maken. Daar hangen dan systemen als de supermarkten aan die op voedselprijzen speculeren en verantwoordelijk zijn voor de hogere duurte in België dan de in omringende landen, veel noodzakelijke levensmiddelen zijn hier dubbel zo duur als in de Duitse schappen. En ook de ermee verbonden energiesector, die extreem hoge gas- en elektriciteitsprijzen afperst van de consument. De onevenwichtigheden die door de enorme omvang van deze geprivatiseerde of semi-geprivatiseerde para-statelijke structuren worden veroorzaakt moeten weer in het gelid gebracht worden, willen we niet dat de meest intieme bouwstenen van onze maatschappij erdoor worden vergruisd. Ten tweede noem ik de neoliberale ideologie en zijn vertakkingen met vooraan ex-premier Guy Verhofstadt die het ‘ regenboogkabinet’ leidde, een verbond tussen het neoliberalisme en het linkse feestgedruis. Want die ideologie smoort onder het masker van zijn goede bedoelingen elke echt opbouwend verzet. En dan hebben we dus als derde die zeer manipuleerbare diaspora, let wel ze zijn het bij monde van ambassadeur Rivkin en van het tandem Erdogan/Davutoglu.

Doel moet dus zijn de exponentiele ontwikkeling van de parasitaire plutocratie te beteugelen, ze grenzen en controles opleggen en ze onderwerpen aan een rechtvaardige belastingbijdrage, het Romeinse mulcto of multo en tevens moet er gewerkt worden aan een stevige etnische basis zonder telkens weer automatisch te worden bestraft als geldt het een strafbaar feit. Het neoliberalisme en zijn afgeleide denkconstructies zijn een ideologie van ‘politicide’, een moordaanslag op het politiek uiten van een gemeenschap en dus staatsgevaarlijk, ook op Europees niveau. Die etnische uitzaaiingen bij ons, de manipuleerbare diaspora, kunnen als vijfde colonnes gaan dienen, omdat ze vooral onder dreiging van Erdogan/Davutoglu recht kunnen krijgen op hun eigen rechtsstelsels, soevereiniteit in eigen kring. Onze beschaving kan niet gered worden zonder drastische maatregelen.

mercredi, 27 septembre 2017

Lionel Baland: «Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin»

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Allemagne

Lionel Baland: «Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin»

Entretien avec Lionel Baland
Ex: https://www.breizh-info.com

27/09/2017 – 07h15 Berlin (Breizh-info.com) – Lionel Baland, spécialiste des mouvements politiques identitaires et patriotes en Europe (voir son blog) fait le point avec nous sur les élections en Allemagne, qui ont vu un recul du parti d’Angela Merkel et du SPD et une percée de l’AFD (Alternative Für Deutschland).

Breizh-info.com : Pouvez vous, avec le recul, nous faire le bilan de ces élections en Allemagne ?

Lionel Baland : Les trois partis du gouvernement sont les perdants du scrutin. Le parti chrétien-démocrate CDU de la chancelière Angela Merkel et son allié bavarois le parti social-chrétien CSU ainsi que parti social-démocrate SPD reculent en nombre de voix et de sièges.

Les écologistes et les post-communistes se maintiennent. Les grands vainqueurs sont les patriotes de l’AfD et les libéraux-centristes du FDP. Ils entrent tous les deux à la Chambre des députés. L’AfD a fait campagne contre la politique migratoire du gouvernement alors que le FDP estime que les réfugiés doivent être renvoyés vers leur pays d’origine dès que la paix y est rétablie.

L’AfD arrive en troisième position derrière la CDU/CSU et le SPD. Cette formation politique dépasse donc les libéraux-centristes, les écologistes et les post-communistes.

L’AfD obtient 20 % des suffrages dans l’est de l’Allemagne qui a connu autrefois le communisme. Elle y joue désormais le rôle de première force d’opposition à la CDU d’Angela Merkel. En Saxe, l’AfD est le premier parti juste devant la CDU. De plus, l’AfD y obtient trois mandats directs (les électeurs émettent deux votes : un à la proportionnelle et un au scrutin majoritaire : au sein de trois circonscriptions, l’AfD gagne au scrutin majoritaire).

Si dans l’ouest du pays, l’AfD engrange des résultats nettement moins importants que dans l’est, c’est pourtant là que l’exploit a lieu car – à l’exception du sud du pays – le patriotisme y est inexistant et ce type d’idée y est de plus socialement inadmissible.

Breizh-info.com : Quelles vont être les conséquences immédiates de cette entrée de l’AfD au Bundestag ?

Lionel Baland : L’AfD disposera de moyens financiers et humains grâce à l’élection d’un peu moins de cent députés qui travailleront le terrain au sein de leur circonscription respective. L’AfD dispose désormais d’une stature au niveau national et son groupe parlementaire lui donnera plus de visibilité médiatique.

Breizh-info.com : Quel est le profil de l’électeur de l’AFD ?

Lionel Baland : Alors que certains médias ont tenté de faire apparaître les électeurs de ce parti comme étant plutôt des individus déclassés économiquement et disposant d’un faible niveau d’étude, des analyses plus approfondies ont montré l’inverse.

Le profil des électeurs de ce parti reste donc peu clair et varie selon les diverses régions du pays.

Breizh-info.com : 87% des électeurs allemands n’ont pas choisi l’AfD, seul parti à s’opposer à la vague migratoire en Allemagne. Le peuple allemand accepte-t-il la politique d’immigration de Merkel ?

Lionel Baland : L’AfD s’est opposée frontalement à la politique migratoire de la chancelière, le chef de file du parti libéral-centriste FDP a déclaré vouloir renvoyer les réfugiés et la candidate de tête du parti post-communiste die Linke Sahra Wagenknecht estime que l’Allemagne a un problème d’intégration des étrangers, y compris avec ceux de la troisième génération.

Elle a déclaré le vendredi 8 septembre 2017 à N-TV : « Nous voyons précisément que l’intégration, aussi même parmi les migrants de la deuxième et troisième génération, est un échec. » Elle estime que les frontières externes de l’Union européenne doivent être contrôlées avant d’ajouter que l’accord conclu avec la Turquie a rendu l’Allemagne dépendante de ce pays que des personnes fuient pour demander asile.

Les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU désirent imposer une limitation à l’accueil des réfugiés. Les divers partis ne sont donc pas tous d’accord avec la politique migratoire en place.

De plus, les électeurs n’ont pas voté seulement par rapport à la question de l’immigration. La population doit affronter d’autres problèmes comme celui de l’explosion du prix de l’immobilier dans les grandes villes du pays.

L’Allemagne d’Angela Merkel est un pays prospère au taux de chômage bas, mais qui compte des travailleurs pauvres. Le bilan du gouvernement sortant est loin d’être négatif sur toute la ligne et il a obtenu de bons résultats dans divers domaines.

Le ministre-président CSU de Bavière Horst Seehofer a d’ailleurs déclaré qui si Angela Merkel n’avait pas ouvert les frontières, la CDU/CSU aurait peut-être pu viser la majorité absolue. La politique migratoire a donc fortement sapé le résultats électoraux du gouvernement.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous la mise en retrait immédiate de Madame Petry? N’est-ce pas un premier couac pour l’AfD ?

Lionel Baland : La figure de proue de l’AfD Frauke Petry a déclaré ce lundi 25 septembre 2017 ne pas vouloir siéger au sein du groupe parlementaire de l’AfD. Il est clair que cette prise de position résulte de fortes tensions au sein du parti. Madame Petry désire transformer rapidement celui-ci en force de gouvernement et est donc en lutte ouverte avec d’autres dirigeants de l’AfD qui tiennent parfois des discours peu compatibles avec ce choix stratégique. La lutte pour le leadership de l’AfD se poursuit et pourrait bien occasionner de graves dégâts.

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Breizh-info.com :  Quelles sont les prochaines perspectives électorales ? L’AfD est-elle une structure politique cohérente et diverse ? Ses cadres sont-t-ils compétents politiquement (on a pu voir pas mal d’écueils au Front national …) ?

Lionel Baland : L’AfD est un parti jeune qui se construit et a pu recruter des cadres en siphonnant ceux des autres partis, notamment de la CDU. Au niveau local, l’AfD reste cependant faible car il est très difficile pour une formation apparue récemment de recruter des personnes disposant de compétences politiques. Ajoutons que les cadres de l’AfD font l’objet d’attaques physiques, que les façades de leur domicile sont badigeonnées à la peinture et qu’ils doivent faire face à des persécutions professionnelles et sociales.

La direction de l’AfD n’est pas monolithique : alors que certains veulent faire de ce parti d’abord une force d’opposition, d’autres veulent le voir entrer dans le gouvernement dès 2021. De graves tensions traversent la direction et de plus celle-ci est soumise aux désidératas de la base qui ne sont déterminés que lors de congrès. Si la percée de l’AfD résulte de l’exploit, sa survie sur le long terme n’est pas assurée. Le parti devra résister aux attaques en tous genres et aux conflits internes, tant idéologiques que stratégiques.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : Wikipedia commons (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

China beschouwt Umvolkung Europa als grote bedreiging voor eigen economie

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China beschouwt Umvolkung Europa als grote bedreiging voor eigen economie
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Massa immigratie en islamisering grootse bedreigingen voor stabiele en welvarende toekomst Europa

Om sterke exportmarkt te behouden zou China kunnen gaan investeren in autochtone Europese gezinnen


China is gebaat bij grotere en welvarende autochtone Europese gezinnen, exact het tegenovergestelde van wat de linksgroene/liberale/progressieve elite met onder andere massa immigratie uit de islamitische wereld probeert te bereiken.

Het door de Europese Unie en zijn Westerse lidstaten gevoerde massa- of volksvervanging- immigratie beleid –door critici met een korte term ook wel Umvolkung genoemd- wordt in China als een kapitale blunder beschouwd die een grote bedreiging vormt voor de Chinese economie en welvaart. In Beijing beseft men namelijk dat Europa door het binnenhalen van miljoenen moslimmigranten dermate sterk zal verarmen, dat China hierdoor een van zijn grootse exportmarkten zal kwijtraken. China heeft er dan ook alle belang bij dat ‘populistisch’ genoemde partijen in Europa steeds sterker worden, en zou zelfs serieus kunnen overwegen om met financiële steun de autochtone Europeanen over te halen weer méér kinderen te krijgen – exact het omgekeerde van wat links/liberaal/progressief in ons werelddeel probeert te bewerkstelligen.

De heersende elite in Brussel, Berlijn, Parijs, Rome en Den Haag voert al geruime tijd een cultuurmarxistisch beleid waarin het stichten van gezinnen, en dus krijgen van kinderen, door de autochtone Europeanen zwaar ontmoedigd wordt. Tegelijkertijd wordt de migrantencrisis aangegrepen om met behulp van tal van ‘hulp’organisaties en NGO’s, die feitelijk fungeren als legale mensensmokkelaars, enorme aantallen moslimmigranten op zee te ‘redden’ en naar Europa te halen, en zo de al veel eerder in gang gezette ‘vervangingsmigratie’, oftewel Umvolkung, in extreem hoog tempo aan onze samenleving op te leggen.

Massa immigratie zal Europese economie doen instorten

Naïeve progressieve academici, waar zowel linksgroene en liberale als sociaaldemocratische en christendemocratische partijen mee doortrokken zijn, lijken in weerwil van alle feiten te geloven dat al die miljoenen nieuwkomers zich probleemloos aanpassen aan onze maatschappij, en al op korte termijn productieve burgers worden. Dat het leeuwendeel van al die moslimmigranten amper is opgeleid, en zoals de ervaring leert niet in staat is of niet gemotiveerd is om iets te leren of te gaan werken, wordt steevast genegeerd.

Weinigen realiseren zich dat Europa’s eigen-cultuurvernietigende beleid ook een grote bedreiging is voor de Chinese economie, welvaart en daarmee binnenlandse stabiliteit. China is bezig met het ontwikkelen van de nieuwe Zijdenroute, die het land via Kazachstan en Rusland met (Oost) Europa moet gaan verbinden, en die een deel van de groeiende export naar Europa moet gaan afhandelen. Maar als Europa straks dankzij de huidige massa immigratie geen sterke economie meer heeft, en honderden miljoenen consumenten fors verarmd zijn, heeft die honderden miljarden euro’s kostende nieuwe Zijdenroute geen zin meer.

Mentaliteit ‘nieuwe Europeanen’ vernietigend voor productiviteit en welvaart

Het is voor de Europese politiek inmiddels te politiek-incorrect om toe te geven, maar verreweg de meeste ‘nieuwe Europeanen’ die met name dankzij Merkel en de EU naar onze landen worden gehaald, hebben een mentaliteit die haaks staat op wat onze economie en samenleving nodig heeft om ook in de toekomst productief en welvarend te kunnen blijven. Velen blijken liever hun hele leven van de staat (uitkeringen, toeslagen) te blijven leven, en/of daarnaast op ‘minder legale’ manieren het nodige ‘bij te verdienen’. Bovendien blijken de weinigen die wel op normale wijze in hun eigen onderhoud willen voorzien, vrijwel uitsluitend geschikt voor de laagst betaalde banen.

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En als de door ‘onze’ leiders gewilde nieuwe bewoners van Europa vervolgens dan toch wat geld hebben om onze economie te ondersteunen, blijken ze dat vooral in eigen kring te houden en uit te geven. Deze sociaal-economische gewoonten die moslimmigranten met zich meenemen zijn een grote bedreiging voor het Chinese Zijdenroute project, en zelfs voor de Chinese economie in zijn totaal, omdat die voor een aanzienlijk deel drijft op de export naar Europa.

China dreigt door Umvolkung EU grote klant kwijt te raken

Als er niet snel een halt toe wordt geroepen, zal de huidige Umvolkung-immigratie de Europese sociale systemen overbelasten en doen instorten. Daarmee zal het gedaan zijn met onze koopkracht en Europa’s economische macht, en raakt China niet alleen een van zijn grootste klanten kwijt, maar komt ook nog eens het doel van Beijing om door middel van het aangaan van vreedzame economische samenwerking een multipolaire wereld te creëren, één die niet langer wordt gecontroleerd en bepaald door enkel de Verenigde Staten, in groot gevaar.

De voorstellen van EC-president en globalist Jean-Claude Juncker –in Brussel samen met ‘onze’ eigen vicepresident Frans Timmermans een van de grootse voorstanders van Umvolkung en tegenstanders van het opkomende vrijheidspopulisme- om Europese bedrijven tegen buitenlandse overnames te beschermen, zijn vooral tegen China en Chinese ondernemingen gericht. Dat lijkt koren op de molen van de ‘populisten’, die immers uit zijn op het sluiten van de grenzen, al is dat voornamelijk gericht tegen de import en verspreiding van islam.

Chinese investeringen in Europese samenleving?

De oplossing voor dit dilemma –het stoppen van Umvolkung/islamisering van Europa, en tegelijkertijd het openhouden van de grenzen voor economische groei en samenwerking- kan wel eens gelegen zijn in het koppelen van economisch open grenzen aan Chinese investeringen in de autochtone Europese samenleving, die door haar eigen leiders juist stap voor stap steeds verder wordt uitgehold en uitgeknepen, waarmee het krijgen van kinderen financieel wordt ontmoedigd en zelfs onmogelijk wordt gemaakt.

Dat kan bijvoorbeeld betekenen dat China gaat investeren in onderwijs, scholen, opleidingen, de gezondheidszorg en mogelijk rechtstreeks in Europese gezinnen door bijvoorbeeld het promoten en subsidiëren van een ‘drie kinderen’ beleid. ‘Tenslotte weet China dat vervangende (autochtone Europese) geboorten betere consumenten voortbrengen dat vervangende migratie,’ schrijft Andrew Korybko voor Oriental Review. ‘Beijings Zijdenroute-strategie staat of valt met het behouden van het potentieel van de indrukwekkende consumentenmarkt in de EU.’ Omdat populisten eveneens tegen islamitische Umvolkung-migratie zijn, zou samenwerking tussen hen en China een win-win situatie voor beide partijen kunnen creëren.

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Cultuurmarxisten in Brussel en Berlijn bedreiging voor China

In Oost Europa, met name in Hongarije, Polen en  Tsjechië, is zowel de samenleving als de politiek in fel verzet gekomen tegen de door Brussel en Berlijn gewilde massa immigratie en islamisering. Mochten de EU en diens Westerse lidstaten –zoals Duitsland, Frankrijk, Italië en Nederland- hier desondanks toch onverkort aan vasthouden en daarmee de bom onder de stabiliteit en welvaart van hun eigen samenleving tot ontploffing brengen, dan zal het economische centrum zich definitief verplaatsen naar Oost Europa, waar de nieuwe Zijdenroute sowieso als eerste zal aankomen. West Europa zal dan zijn weggezonken naar Tweede- of zelfs Derde Wereldstatus.

‘Zolang China erin slaagt om de consumentenmarkt in de EU sterk te houden en zelfs te versterken, zal Beijing zich amper zorgen hoeven maken over zijn langetermijnstrategie voor West Eurazië. Maar als de culturele marxisten winnen, en hun vervangende migratie dit alles verpest, dan zal China zich geconfronteerd zien met een grote bedreiging voor zijn eigen plannen voor een leidinggevende rol in de wereld.’ (1)

VS wil Europa via immigratie en islam uit te schakelen

En daarmee hebben we ook meteen het antwoord waarom de VS er zo op gebrand is dat Europa miljoenen moslims binnenhaalt. Een geïslamiseerd, gedestabiliseerd en verarmd Europa zal én geen economische concurrent meer voor de Amerikanen zijn, én geen aantrekkelijke partner meer zijn voor China en Rusland om een nieuw, niet op militaire verovering gericht machtsblok te creëren, dat de islam definitief buiten de deur houdt en daarmee de welvaart voor al zijn onderdanen tot in lengte van generaties garandeert.

De echte vijanden voor onze toekomst en die van onze (klein)kinderen zetelen daarom niet in Beijing en Moskou (integendeel), zoals de Europese elite ons wil doen laten geloven, maar in Brussel, Berlijn, Parijs, Rome (Vaticaan) en Washington.

Xander

(1) (gebaseerd op) Zero Hedge

lundi, 25 septembre 2017

La revue de presse de Pierre Bérard (24 sept. 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard (24 sept. 2017)

Au sommaire :

Alain Finkielkraut sur France inter :

http://www.fdesouche.com/884513-finkielkraut-mal-totalita...

Court extrait filmé de l’entretien précédant où l’on admirera la constante imbécilité de l’animateur Demorand :
http://www.fdesouche.com/883443-finkelkraut-grand-remplac...

Alain Finkielkraut et Elisabeth Lévy. « La gauchitude se fonde sur la certitude arrogante d’incarner la marche du monde »  :
https://www.dailymotion.com/video/x611z6n

Michel Drac. Une longue chronique sur le livre de Thierry Meyssan (2 heures 30 !), agent d’influence irano-syrien dont le témoignage et les interprétations sont souvent sujets à caution, ce que Drac ne conteste nullement. Il donne ici une vision des guerres contre la Libye et contre la Syrie de la puissance impériale véritablement décoiffante à laquelle j’incline à croire pour l’essentiel :
 
https://www.youtube.com/watch?v=Fd-QLO99RAI

« A moy que chault ! » sur les rêveurs partisans de l’union des droites. Bref, de la réconciliation impossible entre Adolphe Tiers et Louis Rossel. Si par malheur cela devait arriver ce serait pour le camp « révolutionnaire-conservateur » le baiser de la mort, les « élites » du coffre-fort aurait tôt fait de rendre son existence fantomatique :
 
 
Dans une excellente conférence du Cercle Aristote, Olivier Rey présente son livre « Une question de taille » :
 
 
« Contre une époque de gémissement et d’exhibition universelle, Redeker et Yonnet nous invitent à retrouver le souci du tragique et la vertu du courage ». Bonne tribune d’Eugénie Bastié :
 
 

vendredi, 22 septembre 2017

La culture protestante est-elle dominante en France?

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La culture protestante est-elle dominante en France?

Entretien avec Régis Debray et Olivier Abel

Ex: https://www.reforme.net

Les philosophes Régis Debray et Olivier Abel débattent de la synchronisation de la mondialisation avec la culture protestante américaine.

Pour quelles raisons estimez-vous que la culture protestante est aujourd’hui dominante en France ?

Régis Debray : Parce que le nouvel état des lieux qui règne dans notre pays, marqué par l’individualisme, c’est-à-dire la « désintermédiation », le contournement des institutions par l’accès à l’information, rencontre le rapport direct entretenu par les protestants avec la divinité.

Par ailleurs, la culture de l’émotion s’accorde assez bien avec le protestantisme évangélique. La nouvelle valeur du témoignage, qui a aujourd’hui la priorité sur la tradition doctrinale ou dogmatique, peut-être même une certaine désacralisation – à la fois de l’histoire et de la nature –, me conduisent à constater l’extraordinaire coïncidence entre la tradition protestante et notre postmodernité.

Olivier Abel : Cette intuition, qui me semble centrale dans les derniers livres de Régis Debray, peut surprendre un grand nombre de nos concitoyens. Mais elle a pour mérite de faire voir notre société sous un jour nouveau. Ce n’est pas seulement une réalité politique, mais la réalité de notre civilisation que Régis Debray nous encourage à regarder en face. Nous sommes à l’ère du témoignage, en effet d’abord corrélé au protestantisme évangélique, mais présent dans l’éthos de l’ensemble du monde protestant. Cela comporte un risque, je le dis tout de suite : la culture de l’immédiateté, du non-différé, la croyance d’être directement « branché ».

Mais Régis désigne aussi plusieurs aspects que les protestants plus classiques devraient revendiquer : le goût de la pluralité, l’idée que tout est profane, la prise en compte des populations déplacées, des migrations. Tout cela met en phase la civilisation occidentale actuelle avec le protestantisme.

Vous, Régis Debray, semblez associer la domination du protestantisme à un effondrement du politique. Or, les protestants ont porté et portent encore, un projet politique favorable à la République…

Régis Debray : Vous avez raison, la Réforme a permis l’intrusion de la rationalité dans la Révélation, c’est-à-dire une construction intellectuelle, rigoureuse, doublée d’une religion du cœur à la Rousseau ; l’herméneutique exigeante et le « vicaire savoyard » admirant la nature sont associés dans un élan commun. La minorité protestante a joué, pour cette raison, un rôle décisif dans l’assomption de la laïcité républicaine. En ce sens, le vieux républicain que je suis a toujours été reconnaissant à la tradition protestante d’avoir, beaucoup plus que les catholiques, suscité, soutenu l’effort républicain, notamment par l’école. Donc, nous avons historiquement une grande dette envers le protestantisme.

Quel sens donnez-vous à ce mot « protestantisme », aujourd’hui ?

Régis Debray : Le  protestantisme nous est parvenu par les voies commerciales du Nord. Je le sais, vous allez m’objecter les Cévennes, le Languedoc… Et vous n’aurez pas tort ! Mais ce qui me semble plus important, de nos jours, c’est le mouvement par lequel un certain protestantisme, émigré vers l’Amérique du Nord au XIXe siècle, nous revient comme en boomerang par le Sud.

Ce réchauffement climatique du protestantisme européen, par influence afro-antillaise, par le saxophone, la batterie, le synthétiseur, par la danse et la transe, me semble savoureux, inattendu et sous-estimé en France. J’ai voulu attirer l’attention sur un phénomène qui paraît illogique et qui, pourtant, ne manque pas de logique.

Que voulez-vous dire ?

Régis Debray : Encore une fois, je pense que le protestantisme répond très bien au désir d’hyperconnexion, de recentrement individualiste, mais aussi à la recherche d’une chaleur communautaire dont ont besoin nombre de gens tout à la fois déracinés et heurtés par le désenchantement du monde. Aujourd’hui, sur le plan géopolitique et culturel, deux religions dominent: l’islam d’un côté et les protestantismes (à dominante américaine) de l’autre.

Pour faire face, pour s’adapter à l’état des lieux, l’Église catholique se « protestantise » à toute vitesse. La décentralisation à laquelle François est en train de procéder en donne un extraordinaire aperçu. Au fond, le concile de Trente a perdu la bataille et, revenant à des sources prétridentines, l’Église donne pour ainsi dire raison à la Réforme.

Olivier Abel : Oui, Régis Debray, médiologue, attire l’attention sur la chaleur de l’autre monde protestant, en phase avec les formes actuelles de communication et laisse entendre aux « vieux protestants de France » que cette chaleur humaine peut leur apporter du bon. C’est une réponse forte à l’égard de ceux qui réclament la limitation de la religion à la sphère privée, sans voir qu’elle est un élément essentiel de toute civilisation, que le foot et les stars du music-hall ne sauraient remplacer durablement. Mais ne désespérons pas, observons ce qui se passe d’un peu plus près.

L’institution romaine est marquée par la filiation. La culture protestante est plutôt de type conjugal, au sens du libre accord, de libre alliance. N’est-ce pas aussi une forme d’institution ? Ne réduisons pas les religions à des contrats de for intérieur et sachons accueillir leur diversité.

Régis Debray : Olivier Abel a raison : il n’y a pas de transmission sans institution. Si la transmission s’oppose à la communication comme le temps à l’espace, pour passer de l’émotion d’un moment à une inscription dans le temps, il faut des institutions. Maintenant, nous assistons à une transformation des figures de l’autorité. La figure de l’autorité n’est plus le père – le Saint-Père, le père de l’Église, « mon père » comme on dit chez les catholiques. La figure de l’autorité la plus communément admise aujourd’hui est fraternelle ; et c’est précisément le modèle protestant, pour lequel il n’y a qu’un seul Père et il est aux cieux. On peut admettre que cela déstabilise un certain nombre de catholiques. D’autant plus, encore une fois, quand le pape lui-même suit cette pente et se pose avant tout comme l’évêque de Rome…

Olivier Abel : Je veux signaler que le protestantisme européen et le catholicisme européen sont plus proches, culturellement, que le protestantisme européen parfois ne l’est du protestantisme africain ou d’Asie du Sud-Est – pour ne prendre qu’un exemple.

Régis Debray : Voilà qui justifie que l’on pratique la géoculture ou la climatologie. Nous partageons, historiquement, un même climat, des mœurs, des habitudes, des plis qui outrepassent les divisions confessionnelles. L’apothéose du marché, de la réussite, de la prospérité, que porte aux nues le néoprotestantisme, peut inquiéter.

Le président de la République a été élève des jésuites avant de travailler auprès de Paul Ricœur. Est-il le « président-manageur » que vous décrivez, alors qu’il veut rétablir une autorité verticale ?

Régis Debray : Disons qu’il incarne un heureux mariage entre Machiavel et Paul Ricœur. Du premier, je crois – bien que je ne le connaisse pas personnellement – qu’il dispose du sens de la ruse, d’un certain dédoublement, sinon de la duplicité, propre aux politiques classiques. Du second, il paraît avoir appris une certaine exigence intellectuelle. Cela dit, je le crois plus butineur que producteur de miel. Mais enfin, il a eu le souci de butiner, ce qui est devenu rare au sein de notre classe politique. Lorsque j’évoque, à son sujet, l’américanité, je pense plutôt à son milieu.

Que signifie, pour vous, l’américanité ?

Régis Debray :  C’est la prise du pouvoir de l’économique sur le politique, la fusion entre le monde des affaires et celui du politique, les allers-retours entre le service public et le secteur privé, des pratiques dont on sait qu’elles sont monnaie courante dans le monde protestant.

Il me semble qu’Emmanuel Macron est le symptôme de cela, même si je lui concède qu’il a conscience de ses lacunes, de ses manques, ce qui l’entraîne à cultiver la symbolique du pouvoir, dont il sent bien qu’en France on ne peut pas se passer.

Olivier Abel : J’ajouterais qu’Emmanuel Macron n’est pas seulement lié à Paul Ricœur. Il puise aussi chez Habermas, Claude Lefort, d’autres encore. On peut se demander, parfois, dans quel ordre et de quelle façon tout cela s’articule en lui. Cherche-t-il à arrimer le politique au réalisme économique ? Ou bien cherche-t-il à réintroduire un sens du politique, une fonction du politique magistrale, au sein d’un monde dominé par l’économie ? Je me demande s’il n’existe pas un écart entre Emmanuel Macron et le « macronisme ». Celui-ci me semble très proche de ce que décrit Régis Debray quand il déplore le culte de l’entrepreneur de soi, l’idéologie de la capacité ; mais avec celui-là se niche un hiatus, j’en devine l’existence. Ceci étant posé, je veux rappeler qu’en pays protestant, notamment chez les Anglais et les Américains, la tradition politique est extrêmement forte. Il serait faux de réduire la culture anglo-saxonne au primat de l’économique.

Régis Debray : Oui, mais l’articulation à laquelle nous assistons en France depuis des années, entre l’économie et la politique, se fait « à l’américaine » et elle n’est pas étrangère au néoprotestantisme. L’idéal type du gagneur, de la start-up, l’idée qu’un pays est une entreprise qui doit être rentable, cette logique de management, de gestionnaire comptable, est typiquement américaine. Prenons un autre exemple si vous le voulez… Pour un républicain à la française, un président élu laisse son conjoint au vestiaire ; il n’y a pas de first lady. L’invasion du public par le privé, la charte de la transparence, un temps évoquée pour mettre en scène l’épouse du président, voilà des choses qui ne sont pas laïques pour un républicain classique et qui s’apparentent, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette, à une certaine culture protestante.

Pourtant, Angela Merkel , fille de pasteur, chancelière d’un pays dont la tradition protestante n’est pas discutable, ne met pas en avant son mari. On sait qu’il existe, qu’il accompagne son épouse au concert, mais il n’est pas un « first man »…

Régis Debray : Certes, mais elle est peut-être moins prisonnière de la vidéosphère qu’Emmanuel Macron. Je note chez notre président des façons de faire, depuis la main sur le cœur en écoutant la Marseillaise, petit mimétisme dont il s’est corrigé, jusqu’à la mise en scène de son épouse en passant par l’utilisation de la langue américaine – entre eux, les « Élyséens » parlent, par exemple, de « task force », il cède à l’atmosphère que j’appelle gallo-ricaine.

Olivier Abel : Attention : tout ce que vous dénoncez comme venu d’Amérique n’est pas seulement américain. Le progrès technique y tient sa part, qui l’emporte, même aux États-Unis, sur ce que Ricœur appelle le noyau éthico-mythique de chaque pays. La mondialisation est un patchwork.

Régis Debray : Il n’en reste pas moins que la mondialisation est standardisée selon des critères américains, ce qui est tout à fait normal puisque les Américains sont les inventeurs des nouvelles technologies qui organisent notre vie quotidienne, façonne notre imaginaire.

Olivier Abel : Ces nouvelles technologies sont aussi japonaises, et en portent l’imaginaire spécifique…

Régis Debray : Certes, mais le Japon – comme l’Allemagne – est entré dans la sphère américaine. Une civilisation dominante, ce sont des traits d’union entre un standard inventé par l’Empire et des cultures locales. Une bonne imprégnation suppose le respect d’un terreau local. Les Romains n’ont pas effacé la Gaule, mais ils l’ont épousée et formatée selon leurs normes.

Olivier Abel : Ce que vous dites est vrai, mais ne concerne pas seulement les civilisations dominantes. Une société n’existe que par des traits d’union. Toute forme de culture implique le croisement des racines, des origines, des traditions.

Régis Debray : Je suis d’accord, mais dans une alliance de ce genre, il y a toujours un formateur et un formaté. Que vous le vouliez ou non, nous sommes placés sous l’hégémonie culturelle américaine. Je ne prétends pas que cette hégémonie soit le fruit d’une volonté de nuire – je ne suis pas complotiste – mais je constate qu’elle dérive d’un nouvel état des techniques humaines : le cinéma, la musique, le numérique surtout, ce que j’appelle un état des lieux.

L’organisation de la marine à voile était britannique, celle du chemin de fer était française parce que portée par un État centralisateur. Aujourd’hui nous vivons sous l’empire du web, qui a vu le jour dans la Silicon Valley. Alors, parce que nous tenons à notre propre culture, nous essayons de la faire entrer dans le moule. Mais cela s’appelle la French Tech.

Propos recueillis par Frédérick Casadesus

À noter

Le Nouveau pouvoir
Régis Debray
Le Cerf, 112 p., 8 €.

mardi, 19 septembre 2017

Elections parlementaires en Norvège: victoire à la Pyrrhus de la coalition sortante

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Elections parlementaires en Norvège: victoire à la Pyrrhus de la coalition sortante

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Alors que l’Europe entière attend avec impatience le résultat des élections parlementaires en Allemagne, les Norvégiens votaient ce 11 septembre 2017. Il s’agissait pour eux de reconduire ou de renforcer la coalition sortante minoritaire composée des conservateurs du Høyre et des populistes du Parti du Progrès (Fremskrittspartiet ou FP) de Siv Jensen. En face d’eux, les Travaillistes (Arbeiderpartiet) cherchaient à proposer une alternative.

Les électeurs ont finalement choisi la continuité politique, même si certains mécontentements se sont exprimés en faveur de partis minoritaires, centristes ou d’extrême-gauche. Les mouvements d’extrême-droite quant à eux sont marginalisés par le FP et ne présentaient aucune liste.

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Avec 27,4% des voix, les Travaillistes (AP) restent le premier parti du pays, comme il l’était aux élections précédentes, avec 27,4% des voix. Néanmoins ils reculent de 3,4 points alors qu’ils sont pourtant dans l’opposition depuis plusieurs années. Avec 49 sièges, ils en perdent 6.

Høyre subit l’usure du pouvoir, n’obtenant que 25% des voix (-1,8 points), de même que le FP qui passe de 16,4% à 15,2%. Le désaveu de la coalition sortante est donc très limité et surtout il ne profite pas à la principale force d’opposition. Høyre disposera de 45 députés (-3) et le FP de 27 députés (-2).

Les centristes du Senterpartiet (« Parti du centre ») sont les principaux bénéficiaires de ce recul des grands partis en obtenant 10,3% des voix et (+4,8 points) et 19 sièges (+9). La Gauche Socialiste (Socialistisk Venstreparti) avec 6% des voix (+1,9) et 11 sièges (+4) progresse également au détriment des Travaillistes. Même chose pour la gauche radicale du Parti Rouge (Rødt) qui obtient 2,4% des voix (+1,3) et son premier siège au parlement. Enfin les Verts conservent leur seul siège, et renforcent leur poids électoral avec 3,2% des voix (+0,4).

Libéraux (Venstre) et chrétiens-démocrates (Kristelig Folkeparti) qui avaient soutenu la coalition sortante sans y participer reculent en revanche, avec 4,4% (-0,8) et 8 sièges (-1) pour les premiers et 4,2% (-1,4) et 8 sièges (-2) pour les seconds. Ce recul n’a manifestement pas profité aux partis de la coalition ou aura simplement diminué leur recul.

Avec 72 voix en tout, la coalition sortante est loin des 85 sièges nécessaires pour disposer d’une majorité. Si les deux partis minoritaires précédemment évoqués apportaient leur soutien, cela ferait en revanche 88 sièges. C’est le cas le plus probable.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

«Comment l’Europe devient le jouet de la politique et des services secrets»

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«Comment l’Europe devient le jouet de la politique et des services secrets»

Analyse de livre

par Felix Meier*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Peu de personnes sont capables de présenter ouvertement et de manière critique le travail des services secrets. Initié, l’auteur et fondateur de l’Office fédéral autrichien de protection de la Constitution et de lutte contre le terrorisme nous révèle, pour la première fois, un aperçu raffiné des dessous du combat pour l’Europe. Gert R. Polli a collaboré avec tous les services secrets du monde. Il connaît les liens entre l’économie, la politique et les services de renseignements. Dans ce livre, il se penche sur la nouvelle et actuelle situation géopolitique de notre monde, entrainant pour l’Allemagne le fait d’être «prise entre deux feux». L’auteur décrit les limites diffuses entre renseignement et désinformation, défense et attaque cachée, action politique et agitation. Ce livre souhaite apporter une contribution à davantage de transparence au sein de la société démocratique et libérale.


L’Europe – et donc aussi l’UE – se trouve dans une situation sécuritaire des plus précaires. Selon l’auteur, l’Allemagne est devenu un facteur-clé pour l’existence de l’UE, telle que nous la connaissons. Pendant des décennies, un partenariat mal compris avec les Etats-Unis a mené à un contrôle et une surveillance généralisés de l’Europe et notamment de l’Allemagne. En première ligne se trouvent les services de renseignement américains et leurs informateurs. Active à l’arrière-plan, le BND [services de renseignement fédéraux allemands, ndt.], a joué un rôle très particulier. Ces informations et de nombreuses autres informations à caractère sensible ont été divulguées grâce au whistle-blower américain Edward Snowden. Les conclusions qu’il faut en tiré sont très inquiétantes pour la politique et l’économie allemande. Les analyses plutôt «amicales» faites au cours du travail de la Commission d’enquête du Bundestag au sujet de la NSA ne peuvent pas le cacher: l’Allemagne est aujourd’hui encore un pays occupé.


La politique, l’économie et les divers services secrets allemands sont, selon l’auteur, étroitement imbriqués et dépendants des services de renseignements étrangers.


Le terrorisme international, en faisant entrer la guerre au cœur de l’Europe, renforce la lutte globale pour les ressources naturelles. L’Union européenne se trouve dans la crise la plus sérieuse de son existence. Suite à l’avènement de nouveaux partis d’extrême droite, d’extrême gauche ou critiques à l’égard d’UE, on observe au sein de celle-ci, des transformations dans les structures démocratiques.


Selon Polli, il n’est plus guère possible pour les citoyens de reconnaître les acteurs se trouvant derrière ses transformations. Les services secrets sont au premier plan les forces responsables de ces transformations globales.    •

*    Felix Meier est colonel à la retraite, ancien officier supérieur du renseignement et ancien président de l’Association suisse des officiers de renseignements.

Polli, Gert R. Deutschland zwischen den Fronten. Wie Europa zum Spielball von Politik und Geheimdienst wird. Finanzbuchverlag 2017

lundi, 18 septembre 2017

Michel Grabar: Pourquoi les USA ont peur de l'Eurasie

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Michel Grabar: Pourquoi les USA ont peur de l'Eurasie

 
Vice-président du Conseil de coordination du Forum des Russes de France, Michel Grabar est maître de conférences en langue et littérature à l’Université de Rennes et spécialiste de l’Eurasie. Ce descendant de Russe blanc évoque très librement ce concept d’Eurasie qui se traduit sur le plan institutionnel, géographique, géopolitique mais aussi idéologique à travers tout le travail exemplaire entrepris par Alexandre Douguine.
 
Michel Grabar évoque aussi la question du leadership de l’Eurasie entre la Russie et la Chine mais il rappelle avec fougue que la Chine est avant tout une nation asiatique. Le propos de l’universitaire est en rupture avec ce que les médias professent quotidiennement.
 
 
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samedi, 16 septembre 2017

Sur l'Europe: le dernier livre de Georges Feltin-Tracol

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Sur l'Europe: le dernier livre de Georges Feltin-Tracol

En trois quarts de siècle, le projet européen en partie formulé par les milieux non-conformistes de l’Entre-deux-guerres est devenu un cauchemar pour les peuples du Vieux Continent. Dans le cadre d’une mondialisation désormais illimitée, les sectateurs mondialistes de l’actuelle imposture européenne ne cachent même plus leur volonté d’intégrer au plus vite cet espace dans un ensemble planétaire global.

Cette terrible désillusion favorise le souverainisme national et les
revendications régionalistes. Faut-il pour autant rejeter toute idée européenne?

Non, affirme Georges Feltin-Tracol qui en appelle à une salutaire lucidité.
Ancien animateur de la revue L’Esprit européen et collaborateur naguère à Éléments pour la civilisation européenne, ce Français d’Europe (ou Européen de France) considère que l’Europe n’est pas ouvert aux populations du monde entier, mais l’héritage des peuples boréens. Se détournant à la fois de l’État-nation dépassé, du mondialisme mortifère et d’un altermondialisme parodique, il envisage un autre défi continental, soucieux de la personnalité historique de ses cultures et susceptible d’assumer un destin de puissance géopolitique.

Contribution révolutionnaire pro-européenne à la grande guerre des idées, ce recueil d’articles, d’entretiens, de conférences et de recensions démontre la persistance d’un authentique esprit européen, surtout si de nouvelles chevaleries militantes surgies des communautés populaires enracinées relèvent le nouvel enjeu civilisationnel du XXIe siècle : maintenir la spécificité albo-européenne. Pendant que se prolonge l’éclipse de l’Europe, c’est dans la pénombre que s’esquissent quelques jalons fondamentaux d’une nouvelle Europe polaire, fière et solsticiale.

Pour commander l'ouvrage:

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/669-l-europe-pas-le-...

Né en 1970, collaborateur aux revues dissidentes Réfléchir & Agir et Synthèse nationale, rédacteur en chef et co-fondateur du site identitaire de langue française Europe Maxima, présent sur des sites Internet rebelles comme EuroLibertés, Georges Feltin-Tracol est aussi conférencier, chroniqueur radio et essayiste.
Auteur, seul ou en collaboration, d’une dizaine d’ouvrages, il a publié en 2016 aux Éditions du Lore Éléments pour une pensée extrême.

jeudi, 14 septembre 2017

Régis Debray. ‘Civilisation. Comment nous sommes devenus américains’

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Régis Debray. ‘Civilisation. Comment nous sommes devenus américains’

On aurait pu attendre des guillemets à « américains » dans le sous-titre car, Debray le sait mieux que personne, les Chiliens ou les Cubains sont aussi des Américains. On se fiche que la partie soit prise pour le tout comme dans Make America great again.

Mais ne boudons pas notre plaisir devant cette brillante démonstration selon laquelle si une « culture construit des lieux », une civilisation « construit des routes » avec un gros bâton (celui de la big stick policy), une flotte, des armées, aujourd’hui des drones.

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Depuis qu’il a raflé le Texas, l’empire américain n’a gagné en surface que quelques centaines de milliers de kilomètres carrés. Alaska y compris. Mais les 2 000 implantations militaires sur les cinq continents ne seraient rien sans les 35 000 McDo. Et vice versa.

Au milieu des années soixante, j’habitais Montdidier, petite sous-préfecture balzacienne de la Somme. Á l’époque, une ville de 5 000 habitants comptait encore bon nombre de magasins de toutes sortes. Le magasin d’habits, qui ne désemplissait jamais, avait pour enseigne “ Aux surplus américains ”. Nous étions heureux de nous fournir pour pas cher dans une échoppe qui proclamait sans vergogne qu’elle nous vendait des rebuts, les franchisés profitant de notre naïveté pour nous refiler du trop-plein. La civilisation zunienne avait gagné chez Balzac : on ne savait pas d’où venaient ces frusques, dans quelles conditions elles avaient été stockées, ce qu’elles avaient coûté aux producteurs. Ces vêtements n’étaient même pas toujours ricains. C’était notre deuxième peau. Au XVIe siècle, le paysan d’Amboise, voisin de Léonard de Vinci, ne parlait pas un mot d’italien. Aujourd’hui, il écoute Beyoncé dans son tracteur climatisé.

Quand, demande Debray, l’Europe a-t-elle cessé de « faire civilisation » ? En 1919, au Congrès de Versailles. Les États-Unis n’ont pas alors pleinement conscience qu’ils vont devenir la première puissance mondiale. Mais le président exige que le traité soit également rédigé en anglais. Jusqu’alors, observe Debray, il y avait à l’ouest une civilisation européenne avec sa variante américaine. Dans les cinquante années suivantes, on aurait une civilisation américaine avec des variables d’ajustement européennes. Dans tous les domaines. Je n’entre pas dans les détails, mais même dans la natation, les catégories d’âge de nageurs qui dataient d’un siècle (poussins, minimes, cadets etc.) se sont alignées cette année sur les catégories zuniennes.

Plus graves que nos bassins chlorés, la République française, l’État français, les pouvoirs publics ont plié le cou devant les méthodes zuniennes. En 2008, sous Sarkozy, nos ministères furent inspectés, mieux : évalués, par une entreprise privée zunienne.  Comme si le corps des inspecteurs des Finances n’existait plus. L’État français fut dès lors appréhendé dans son fonctionnement à l’aune des méthodes du privé d’outre-Atlantique. Les hôpitaux (les universités, les commissariats de police etc.) furent mis en concurrence, les partis politiques devinrent des familles et cessèrent d’élaborer des programmes en se contentant de projets, on nous obligea à aimer le modèle des primaires et les candidats à la présidentielle nous proposèrent des offres.

Á Sciences-Po, « réformée » par un chairman of the board plus ricain que ricain qui mourut dans des circonstances hollywoodiennes jamais élucidées, 60% des cours sont dispensés en anglais. Et, précise Debray, le cours sur les politiques culturelles en France est dénommé « Cultural Policy and Management ».

Á bas les anciennes catégories marxisantes (bourgeoisie, classe, capitalisme) ! Ne dites plus « prolétaires » mais « milieux défavorisées » (d’ailleurs les prolétaires ne savent plus qu’ils sont prolétaires, c’est du moins ce que pensent les bobos) ; de votre langage, « bannissez » (sic) « clochards », « SDF » étant beaucoup plus indolore.  Ne dites plus « santé gratuite pour tous » mais care, « avion présidentiel » mais « Sarko One ». Et, surtout, représentez-vous Bri-Bri d’amour en termes de First Lady. Envoyez vos enfants, en bons Ricains, délirer chez les voisins avec des masques d’Halloween alors que cette fête appartient au paganisme celte. Martelez comme il convient que l’équipe de France de foot est black-blanc-beur. Forcément, puisque la quête de l’égalité a été remplacée par le mirage de la diversité et que le sociétal a étouffé le social.

easyriders-l300.jpgLa thèse fondamentale de cet essai est que l’Amérique c’est de l’espace tandis que l’Europe c’est du temps. Aux États-Unis, on part sur la Route 66 en bon Easy Rider. On conquiert un territoire – au besoin avec un colt – alors qu’en Europe on labourait un terroir (on guerroyait un peu aussi, quand même). Mais tout a changé. Il n’y a plus chez nous que des « espaces » (salle d’attente, dégustation de vin, voies piétonnières, open spaces un peu partout, surtout quand ils sont agrémentés par des open bars). Je ne te demande pas qui tu es mais où tu es grâce à ma géolocalisation à un mètre cinquante près. Dans les espaces, explique Régis Debray, pas de peuple, mais une « population », c’est-à-dire une projection préfectorale ou municipale. Un peuple, c’est autre chose : une langue, des habitus, un passé, une gastronomie, du et des liens.

Á des populations hors-temps, on peut faire gober tout ce qu’on veut. Par exemple, que les États-Unis sont la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne alors que les Français de 1945 pensaient que c’était l’Union Soviétique. D’ailleurs si Poutine assista au 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie, le Young Leader Hollande ne lui rendit pas la pareille à Moscou. On peut même faire croire à tous les publics, à toutes les populations de la Terre, que Rambo a gagné la guerre.

Lors du vote du Traité de Maastricht, on nous a seriné que nos enfants voyageraient, séjourneraient dans le continent et apprendraient quantités de langue européennes. Le russe et l’allemand sont cinq fois moins enseignés qu’il y a cinquante ans. Arte n’a aucune émission de débats entre intellectuels franco-allemands mais consacre dix minutes à un malaise de Mrs Clinton. Les fonctionnaires de Bruxelles communiquent dans la langue d’un pays qui ne fait plus partie de l’Union européenne. Des anciens pays de l’Europe de l’Est se sont dépêchés d’admettre sur leur sol des centres secrets de torture de la CIA. Il faut désormais endurer un président pour qui « Belgium » est une ville et qui pense avoir envoyé 59 missiles vers l’Irak alors que c’était vers la Syrie. Ça tombe où ça peut, où ça doit. L’important, c’est que ça « frappe » (plus de bombardements, des frappes), que ça terrorise, quel que soit le degré d’improvisation.

Debray nous rappelle qu’en affaires l’empire est féroce, voyou. BNP a accepté de payer une amende bidon, une rançon de 8,9 milliards de dollars (vous me direz : elle les avait) sans que nos gouvernants s’émeuvent, sans que notre médiacratie s’étonne. Quant à imaginer une réciprocité… Debray cite Pierre Lellouche, homme politique bien à droite, pas vraiment hostile à l’aigle impérial : « Un obscur accord fiscal franco-américain transformera notre ministère des Finances en supplétif de l’International revenue Service. Cet accord ne fait que traduire dans le droit français une loi américaine obligeant nos institutions financières à déclarer au fisc américain tous les comptes détenus par des citoyens ou entités américains en France dès lors que leur solde est supérieur à 50 000 dollars. Mais sans réciprocité : ce que le fisc français donnera à l’IRS, le Trésor américain ne le fera pas dans l’autre sens parce que la loi américaine ne le permet pas. »

Une des dernières réflexions de l’auteur porte sur la notion de laïcité que nous, tous seuls avec nos petites mains, avons réussi à américaniser. Je vous laisse découvrir comment.

Les moins jeunes d’entre nous s’en souviennent. Ce livre, publié en octobre 1967, fut l’un des plus énormes succès de librairie en France. Certes, il bénéficia du battage hebdomadaire de L’Express, beaucoup plus prescripteur qu’aujourd’hui. Son éditeur avait prévu un tirage de 15 000 exemplaires. Il s’en vendit 2 millions en France et 10 millions dans le monde.

(*) Régis Debray. Civilisation. Comment nous sommes devenus américains. Collection Blanche, Gallimard. 2017

Source: https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/150617/re...

mercredi, 13 septembre 2017

Nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn

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Götz Kubitschek thuis in zijn werkkamer, Duitsland © Sven Doring / Agency Focus / HH

Nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn

Duitse ondergangsdenkers

‘Alleen barbaren kunnen zich verdedigen’

Een nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn, rechtser dan de CDU, wat tot voor kort taboe was. ‘Ik voel dat echt, de ondergang van de Duitse cultuur.’

Laat het duidelijk zijn, zegt filosoof Marc Jongen, leerling van Peter Sloterdijk en over drie weken hoogstwaarschijnlijk politicus voor de AfD in het Duitse parlement: ‘We bevinden ons in een cultuurstrijd, met ons eigen overleven als inzet.’ Zacht, bedachtzaam spreekt de 49-jarige Jongen op dit terrasje in het rustieke Karlsruhe. Ver weg lijken de woedende leuzen die de aanhangers van zijn partij, de Duitse variant van de Nederlandse pvv en het Franse Front National, op bijeenkomsten scanderen, tegen Angela Merkel, tegen haar vluchtelingenbeleid. Maar, zegt Jongen: ‘Ik voel dat echt, de ondergang van de Duitse cultuur. We kunnen er nu nog iets tegen doen.’

Het is snel gegaan. Jongen was de afgelopen jaren een onbekende docent filosofie op de Hochschule für Gestaltung, even verderop. Hij schreef zijn proefschrift bij Peter Sloterdijk, Duitslands bekendste levende filosoof en tot 2015 rector van de HfG, onder de zeer academische titel Nichtvergessenheit: Tradition und Wahrheit im transhistorischen Äon (2009). Enkele jaren was hij ook Sloterdijks assistent.

Alles werd anders in 2013, toen Jongen als reactie op Merkels Europa-beleid besloot zich bij de Alternative für Deutschland te melden. Inmiddels is hij woordvoerder van de partij in de deelstaat Baden-Württemberg en wordt hij in de Duitse media groots als de ‘partijfilosoof van de AfD’ betiteld. Hij werkt aan een boek, dat de cultuurfilosofische basis van zijn politieke werk moet leveren, natuurlijk over de dreigende ‘ondergang van de Duitse cultuur’. Door zijn hoge plaats op de landelijke lijst denkt hij zeker te zijn van een plek in de Bondsdag. In de peilingen staat de AfD tussen de acht en tien procent. Ook diverse schandalen hebben dat niet veranderd, zoals net nog de uitspraak van partijleider Alexander Gauland over een Turks-Duitse staatssecretaris die wat hem betreft wel in ‘Anatolië entsorgt kon worden’, omdat ze gezegd had dat de Duitse cultuur op de taal na niet bestaat – Gaulands woordgebruik was volgens veel commentatoren ontleend aan het nazisme.

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Voor Nederlandse begrippen is dat percentage niet opzienbarend, maar voor Duitsland is het een harde breuk met de strengste ongeschreven regel van het parlement sinds de oprichting in 1949: een partij ‘rechts van de cdu’ dient, na de ervaring met het nationaal-socialisme, boven alles vermeden te worden.

Dat het nu anders loopt, heeft direct te maken met de vluchtelingencrisis van 2015, zegt Jongen, dat ‘trauma’ voor de hedendaagse Duitse samenleving: ‘Het binnendringen van cultuur-vreemde mensen was een psycho-politieke geweldsdaad, als in een oorlog.’ Maar in plaats van dat de Duitse politiek de burgers ertegen beschermde, bespeurt hij eerder een vorm van ‘resignatie’. Anderen moeten daarom de verdediging van Duitsland op zich nemen, zoals hijzelf, al is hij pas sinds 2011 Duits staatsburger. Hij is opgegroeid in Duitstalig Zuid-Tirol, was van moederszijde half Italiaans, van vaderszijde Nederlander.

Jongen past bij een nieuw fenomeen in de Duitse openbaarheid: een intellectueel die openlijk zegt ‘rechts’ te zijn, een bekentenis die nog geen drie jaar geleden onmogelijk zou zijn geweest. Je zou hen de Thierry Baudets van Duitsland kunnen noemen, of een vorm van Duitse alt-right, maar al deze varianten hebben zo hun eigen tradities, woordgebruik en gevoeligheden.

Een paar maanden geleden hield Jongen een lezing bij het ‘Instituut voor Staatspolitiek’ in het Oost-Duitse dorpje Schnellroda. Dit ‘instituut’ is in feite een soort huiskamerinitiatief dat afgelopen jaren is uitgegroeid tot het symbolische trefpunt van allerlei Duitse publicisten en activisten die zich ‘nieuw-rechts’ noemen. De bijeenkomsten worden georganiseerd door Götz Kubitschek, uitgever, publicist, officier van de Bundeswehr-reservisten, en zijn vrouw Ellen Kositza, publicist en zelfverklaard ‘rechts feministe’. Hun levensstijl hebben ze volledig aan de eigen cultuurtheorie aangepast. Het zijn zelfverzorgers, ze hoeden geiten en verbouwen groenten. Ze hebben zeven kinderen, die ‘oud-Germaanse namen’ als Brunhilde dragen, zoals het groeiend aantal media dat over het paar bericht niet nalaat te vermelden.

Kubitschek is al vijftien jaar actief, eerst als auteur, daarna als uitgever, Pegida-spreker en AfD-ondersteuner. Maar pas deze zomer beleefde hij zijn nationale finest hour, al hielp het toeval ook een handje mee. Een Spiegel-journalist plaatste als jurylid het boek Finis Germania, ‘Het einde van Duitsland’, op een eerbiedwaardige landelijke lijst van ‘boeken van de maand’. Het boek is geschreven door de historicus Rolf Peter Sieferle, en uitgegeven door Kubitschek.

Sieferle, die in 2016 stierf, gold tot voor kort als een gerespecteerd professor, historicus van de milieubeweging, van de ‘conservatieve revolutie’ in de jaren twintig, en later ook auteur over migratie. Het nagelaten Finis Germania is een verzameling notities en aforismen waarin hij de omgang van Duitsland met de eigen cultuur beklaagt, evenals de dominante positie van Auschwitz in de nationale identiteitsvorming.

Nog geen week later verwijderde de Spiegel-hoofdredactie het boek van haar eigen bestsellerlijst, waar het inmiddels op terecht was gekomen. Het zou ‘rechts-radicaal, antisemitisch en revisionistisch’ zijn. Ook ster-politicoloog Herfried Münkler beschuldigde Sieferle ervan Auschwitz te relativeren. De landelijke cultuurjournalistiek stortte zich erop, en door het schandaal kwam Finis Germania op Amazon Duitsland op de eerste plaats van best verkochte non-fictieboeken – en Schnellroda werd en masse door de pers opgezocht.

Duitsland is niet bereid, ‘zoals het voor een cultuurnatie eigenlijk logisch zou moeten zijn, het eigene te beschermen’

Een Rittergut noemen Kubitschek en Kositza hun groot uitgevallen boerderij. De term is historisch juist, maar past vooral bij de zwaarmoedig-nostalgische boodschap over de ‘naderende ondergang van de Duitse cultuur’ die men hier uitdraagt. Niet toevallig heeft Kubitschek zijn uitgeverij Antaios genoemd. Antaios is de naam van een reus uit de Griekse mythologie die, voordat hij door Hercules werd verslagen, het land van de Berbers tegen de vreemdelingen beschermde. Schrijver Ernst Jünger had in de jaren vijftig zijn tijdschrift zo genoemd.

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Met dergelijke verwijzingen echoot bij Kubitschek heel bewust een intellectuele traditie die in het openbare Duitse debat lang vergeten leek: de ‘conservatieve revolutie’ uit de jaren twintig. Hiertoe worden onder anderen auteurs als Ernst Jünger gerekend, die militarisme en een elitaire levensinstelling verheerlijkte, en Oswald Spengler met Die Untergang des Abendlandes. Ze zijn in het hedendaagse Duitsland uiterst omstreden, omdat ze de fascisten in de kaart zouden hebben gespeeld. Dit blijft nog steeds het belangrijkste argument tegen denkers die ‘conservatieve posities’ zeggen in te nemen.

In de 21ste eeuw was de politicus Thilo Sarrazin de eerste – en nog steeds de meest succesvolle – die bij de traditie van Duits ondergangsdenken aansloot. Hij constateerde de ‘afschaffing van Duitsland’ door de toename van het aantal moslims in Duitsland. Sarrazin werd in media en politiek unaniem verketterd, maar zag zichzelf als sociaal-democraat, en wees iedere band met nieuw-rechts af.

Sinds de vluchtelingencrisis is het debat echter voorzichtig losgebroken, vooral omdat het werd aangevuurd door meerdere respectabele intellectuelen. Schrijver Botho Strauß, al decennia bekennend anti-modernist, schreef een artikel over ‘De laatste Duitser’, waarin hij de ‘steeds heerszuchtiger wordende politiek-morele conformiteiten’ aanviel. Rüdiger Safranski, de gelauwerde kenner van Goethe en Schiller, keerde zich tegen het beleid van Merkel. En Peter Sloterdijk sprak van ‘Überrollung’ van Duitsland door de vluchtelingen en noemde de media een ‘Lügenäther’.

Götz Kubitschek lijkt zichzelf als een soort activistische schakel te zien tussen de Wutbürger van Pegida en de intellectueel-conservatieve traditie in Duitsland. Hij praat al even bedachtzaam als Marc Jongen, ook met een licht zuidelijk accent (Swaabs), maar kiest nog scherpere woorden. Voor Kubitschek bevindt Duitsland zich in een ‘geestelijke burgeroorlog’. De Duitsers zijn decadent geworden, schrijft hij in zijn boek Provokation (2007), ze moeten weer barbaren worden, want ‘alleen barbaren kunnen zich verdedigen’, zoals volgens hem Nietzsche gezegd zou hebben, die andere inspiratiebron van nieuw-rechts.

Alleen teksten zijn Kubitschek niet genoeg als remedie. Graag geziene gast in Schnellroda is Martin Sellner, de 29-jarige voorman van de Oostenrijkse Identitäre Bewegung. Sellner, student filosofie, is bedenker van inmiddels beruchte acties zoals de verstoring van een toneelstuk over vluchtelingen van Elfriede Jelinek in Wenen. Ook hij heeft bij Antaios een boek uitgegeven: Identitär! De Identitäre Bewegung is vorig jaar door de Duitse inlichtingendienst als ‘extreem-rechts’ ingeschaald, onder andere door haar mogelijke invloed op gewelddadige radicalen. Tot voor kort ontkenden daarom AfD’ers die nog vooruit wilden in de Duitse politiek iets te maken te hebben met het instituut van Kubitschek.

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Dat is nu voorbij. AfD’ers uit de deelstaat Saksen-Anhalt laten zich openlijk door Kubitschek adviseren en Jongen trad zonder problemen op dezelfde middag in Schnellroda op als Sellner. Sellners strijdbare taal is ook bij Jongen te horen. Een ‘avant-gardistisch conservatief’ noemt Jongen zich. Een paradox, waarmee hij wil aangeven dat hij een ‘revolutie van rechts’ beoogt, niet met geweld, maar in de mentaliteit van zijn landgenoten.

Jongen wil naar een ander tafeltje. Andere gasten op het terras zijn te dichtbij komen zitten. Hij kan dan niet meer vrij praten, is zijn ervaring. Hij wijst op de posters van de AfD in Karlsruhe, die voor het merendeel verscheurd of beklad zijn. Sterker: ook hij mag zijn mening niet eens verkondigen, meerdere keren zijn openbare debatten na protesten afgezegd. Voor Jongen is dit tekenend voor het ‘Merkel-regime’. Het intellectuele klimaat in Duitsland ziet hij als ‘onder een dictatuur in de twintigste eeuw’ – een links-liberale dominantie. Net als andere AfD-politici ziet hij dat als een gevolg van een ‘door 68’ers besmet Duitsland’. De sluipende verlinksing van het land eind jaren zestig is geculmineerd in een ‘conservatieve kanselier die radicaal-linkse beslissingen heeft genomen’.

Toen de AfD in 2016 op vijftien procent in de peilingen stond, klopten links-liberale bladen als Die Zeit en de Süddeutsche Zeitung toch gefascineerd bij hem aan voor uitgebreide interviews. Maar die opening is nu, vlak voor de verkiezingen, weer gesloten, meent Jongen: ‘Juist omdat ik genuanceerd ben, word ik van “geraffineerde demagogie” beschuldigd. Maar men wordt slechts boos op de brenger van de slechte boodschap.’ De kiezers in Duitsland leven volgens hem in een ‘illusie’ dat alles wel goed komt. Het land is een ‘Lethargocratie’ geworden, citeert hij zijn voormalige chef Sloterdijk. De shock van de vluchtelingen dringt daardoor niet in de bewuste regionen door. Over hun integratie wordt in de Duitse politiek en media niet eens meer gedebatteerd.

De stilte sterkt Jongen in zijn diagnose. Veel Duitsers lijken zelfs ‘blij te zijn dat hun Duits-zijn wordt uitgewist’, zegt hij. Duitsland is niet meer bereid, zegt hij, ‘zoals het voor een cultuurnatie eigenlijk logisch zou moeten zijn, het eigene te beschermen en te verdedigen, veel meer stelt men in een overdreven, neurotisch humanitarisme het vreemde tegenover het eigene’.

‘Multiculturalisme schept een machtsvacuüm, en dat zou betekenen dat de sterkste de macht kan grijpen: de islam’

Hij heeft er een filosofisch woord voor. Duitsland heeft naast ‘logos’ en ‘eros’ ook ‘thymos’ nodig. ‘Thymos’, ook een begrip van Sloterdijk, kun je negatief met ‘woede’ vertalen, maar ook met ‘zelfbewustzijn’ en ‘trots’. Het Duitse gebrek hieraan is een gevolg van het schuldcomplex van de holocaust. Bij zijn lezing in Schnellroda stelde Jongen daarom voor dat ‘het land aan een training wordt onderworpen die de thymos weer op peil brengt, die noodzakelijk is om te overleven’.

Vandaag op het terrasje zegt hij het meer politiek: Duitsland moet een ‘Leitkultur’ voorop stellen, in plaats van ‘multiculturalisme’. ‘Multiculturalisme schept een lege ruimte, een machtsvacuüm, en dat zou betekenen dat de sterkste de macht kan grijpen: de islam, die politieke religie.’ Zijn voorbeelden: in sommige Duitse schoolkantines wordt geen varkensvlees meer aangeboden, vanwege islamitische leerlingen; de kerstmarkt in het multiculturele Berlijn-Kreuzberg heet geen kerstmarkt meer, maar ‘wintermarkt’.

Eigenlijk had Jongen voor het gesprek over de Leitkultur een oer-Duits ‘Gasthaus’ voorgesteld, met Maultaschen-soep op het menu en genoemd naar een grote historische zestiende-eeuwse Duitser. Maar het Gasthaus bleek op zondag dicht, alleen de Italiaan op de hoek (met Poolse bediening) blijkt open. Geeft niet, zegt Jongen – culinaire versmelting, hard werkende migranten, dat is allemaal het probleem niet – een ‘kitschige situatie’ wil hij niet scheppen. Europa heeft altijd een ‘fascinatie voor het exotische’ gehad, hijzelf heeft dat ook, hij heeft zich in Sanskriet verdiept, hij was in India. ‘Maar na de uitstapjes naar het vreemde moet je ook weer terug naar het eigene kunnen komen.’ Er is een punt bereikt waar het evenwicht weg is. ‘Het eigene wordt weggedrukt door te veel vreemde invloeden.’

Hoewel meerdere cdu-politici precies hetzelfde zeggen, heeft de cdu volgens Jongen alleen maar een ‘verwaterde’ opvatting van Leitkultur in de aanbieding. De AfD is compromislozer, vindt hij, vooral ten opzichte van de islam, die volgens hem niet, zoals Merkel vindt, ‘bij Duitsland hoort’. Jongen zegt zich niet per definitie met de aanpak van Geert Wilders – of Donald Trump – verwant te voelen, maar wel wat betreft de posities tegenover de islam.

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Wat die ‘Duitse cultuur’ dan wel precies is, blijkt minder makkelijk te formuleren. Jongen noemt westerse ‘man-vrouw-verhoudingen’ en ‘christendom’. Maar dat is natuurlijk niet typisch Duits. ‘Auschwitz is de kern van de Duitse identiteit’, zei Joschka Fischer ooit. Het is dan ook precies dit heetste hangijzer van de Duitse geschiedenis dat de AfD ‘ruimer’ wil gaan zien. De nationale identificatie is te veel op dit ene moment blijven steken, zegt Jongen. Niet meer iedere schoolklas moet naar een concentratiekamp op bezoek. In Zuid-Tirol leerde hij op school toch ook gewoon over Auschwitz, zonder dat men zich daar zélf schuldig over hoefde te voelen? De blik op de Duitse geschiedenis moet breder worden. Met andere woorden: een positief zelfbeeld moet voorop komen te staan, ‘want zonder dat is iedere integratie van migranten onmogelijk’.

Nog specifieker over de ‘Duitse cultuur’ werd Jongen onlangs op een lezing voor AfD-aanhangers in Karlsruhe: ‘Duitsland is geen land voor iedereen, maar van het Duitse volk’, zei hij daar. In het AfD-partijprogramma wordt dit concreet: niet iedereen mag van de AfD meer zomaar Duitser worden. De partij wil de soepele Duitse regeling rond het staatsburgerschap uit 2000 terugdraaien. Afstamming van Duitse ouders wordt weer bepalend of je bij het Duitse volk hoort. En, als het aan politici als Gauland ligt, kunnen burgers ‘mit Migrationshintergrund’ met een gebrek aan respect voor die cultuur ook het land worden uitgezet.

De theorie van nieuw-rechts steunt hiermee op oude begrippen, zoals Die Zeit onlangs schreef: ‘gemeenschap’ staat tegenover ‘samenleving’, ‘natie’ tegenover ‘globalisering’ en het diepe ‘Kultur’ tegenover het oppervlakkige ‘Zivilisation’. Maar Jongen haast zich erbij te zeggen dat het niet, zoals bij ‘oud-rechts’, om ‘nationalisme’ gaat dat superioriteit tegenover anderen impliceert, maar om ‘patriottisme’.

Met deze cultuuropvatting past de AfD goed bij andere nieuw-rechtse bewegingen. Het oorspronkelijk Franse begrip ‘etnopluralisme’ wordt hierbij vaak aangehaald. ‘Etnopluralisme betekent dat we de culturele uitdrukking van de anderen waarderen, en niet van plan zijn op de een of andere manier missionarisch, bepalend of vormend te willen zijn’, zegt Götz Kubitschek in een interview. ‘Deze houding impliceert dat men hoopt dat de anderen ook etnopluralistisch zijn en ons met rust laten.’ Maar al is vermenging aan de grenzen van culturen mogelijk, zegt Kubitschek, die zelf afstamt van Poolse migranten uit de negentiende eeuw, het is niet nastrevenswaardig.

De nieuw-rechtse denkers zelf menen dat er na een tijd van linkse dominantie nu een rechts tijdperk zal aanbreken. Deze herfst mag Kubitschek voor het eerst meedoen op de Frankfurter Buchmesse, dat machtige symbool van het Duitse Bildungsbürgertum. En Marc Jongen bereidt zich voor op een politiek leven in Berlijn.

Midden augustus publiceerde de linkse socioloog Thomas Wagner het boek Die Angstmacher: 1968 und die Neuen Rechten. Wagner ziet de opkomst van nieuw-rechts als een verlate reactie op de linkse revolutie van 1968. In de krochten van de nieuwe linkse debatcultuur ontstond de kiem van conservatief verzet ertegen, dat nu pas echt naar buiten is getreden. Zijn verrassing: het blijkt dat nieuw-rechts veel klassiek linkse posities en activistische vormen heeft overgenomen. Ze eisen meer directe democratie, ze zijn tegen het establishment, bekritiseren de ‘Lügenpresse’ met haar ‘politiek-correcte leugens’, ze vinden dat de vrouwenrechten te weinig verdedigd worden tegen moslimmannen. Zelfs een geheel eigen rechtse vorm van antiglobalisme speelt erin mee, waarin de regionale culturele eigenheid voorop staat, tegenover mondiaal geproduceerde eenheidsproducten. ‘Echt ecologisch zijn is altijd identitair’, vindt Kubitschek: ‘Fairtrade kiwipasta uit Bolivia is niet ecologisch. Ecologisch is als we in onze eigen regio in de winter Kraut und Schlachtplatte eten.’

Wagners boek is in korte tijd het derde Duitstalige boek over dezelfde Duitstalige sleutelfiguren van de beweging. Maar Wagner neemt als eerste publicist een andere positie in. Hij laat diverse nieuw-rechtse denkers zelf aan het woord en neemt geheel on-Duits niet de positie van waarschuwende criticus in. Hij wordt er door recensenten opvallend om geprezen. Volgens Wagner heeft Duitsland een meer democratische debatcultuur nodig, waar niet alleen al het luisteren naar een rechtse gedachte als een ‘capitulatie voor het slechte’ moet worden gezien. En ondertussen blijkt het met de rechtse revolutie zo’n vaart nog niet te lopen, zegt hij.

Politiek gezien is in Duitsland bij de komende verkiezingen een Amerikaanse situatie immers ondenkbaar. De komst van de AfD in het parlement lijkt eerder een conservatieve correctie van Merkels ‘linkse’ koers van de afgelopen jaren dan een politieke aardverschuiving. Meedoen in het debat blijkt iets anders dan het te bepalen. Voor Marc Jongen is het niet genoeg. Duitsland moet van de basis af opnieuw gestructureerd worden, en de AfD moet de ‘parlementaire steun’ van de nieuwe beweging worden, met als direct doel de cdu, en daarmee het midden van Duitsland, grondig ‘om te polen’. Voordat het te laat is.

jeudi, 07 septembre 2017

Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

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Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son site Bouger les lignes et consacré à la façon dont l'Europe refuse de faire face à la menace islamiste. Docteur en science politique et dirigeante d'une société de conseil, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et publie régulièrement ses analyses sur le site du Point et sur celui du Figaro Vox.

Terrorisme : « le doigt et la Lune »

La terreur ne prend pas de vacances. Levallois-Perret, Marseille, Barcelone, Cambrils, Turku, jusqu'à Surgut en Sibérie… Les plages se vident, les enfants font leurs cartables et taillent leurs mines pour apprendre, grandir, aimer la vie et les autres…, tandis que les islamistes affûtent leurs poignards, bourrent leurs sacs à dos d'explosifs, se ceinturent de Semtex ou de pâte à modeler, louent des camionnettes ou empruntent des voitures pour les détruire. Chacun va donc faire ses devoirs et les services de police et de renseignement feront ce qu'ils peuvent – ce qui n'est pas rien mais ne peut tout –, modernes Sisyphes d'un monde occidental qui s'étourdit dans le déni. Combien d'attentats déjoués en vérité ? Combien à venir ? Doit-on s'y habituer, comme certains responsables politiques osent nous y inviter, comme on accepte sans broncher qu'un cambriolage ait lieu en France toutes les deux minutes ?

Le terrorisme « fait-il partie de notre vie », chacun devant vaquer à ses affaires dans une indifférence désabusée, espérant échapper aux prochaines rafales par des calculs de probabilité rassurants ? Croit-on sérieusement qu'en ignorant le défi qui nous est lancé, en le minorant, en réduisant la menace à des passages à l'acte d'individus psychiatriquement atteints – dans un tiers de cas nous répète-t-on désormais à l'envi –, on va faire disparaître la menace et lasser l'adversaire qui nous laissera en paix ? L'accent mis sur la maladie mentale est une inquiétante défausse. Cette tentation du politique grandit à mesure que se manifeste l'ampleur du phénomène et que monte le sentiment d'impuissance des pouvoirs publics.

Que des individus fragiles ou même malades agissent de manière mimétique par rapport au modus operandi des terroristes, certes, mais 120 bonbonnes de gaz ont été retrouvées en Espagne pour faire exploser la Sagrada Familia et d'autres monuments ! Ce sont désormais les symboles les plus éclatants de la chrétienté en déroute qui sont ciblés en Europe même, et non plus seulement dans le lointain Orient. Ce sont les dirigeants européens qui « sont dans le gaz » ! À moins que leur calcul implicite ne soit plus cynique encore : notre mode de vie, le choix de nier les problèmes pour ne pas devoir les traiter, suppose un certain ratio de pertes humaines, en quelque sorte incompressible, qu'il faut accepter et faire admettre d'une manière ou d'une autre à nos concitoyens, « parce que nous le valons bien » et qu'on s'en sortira... Fermez le ban.

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Une guerre que nous ne voulons pas voir

Refusons cette coupable inhibition. Prenons nos responsabilités. La première d'entre elles est la lucidité : chaque attentat n'est pas l'expression d'une violence exceptionnelle, incompréhensible voire inévitable, mais scande une étape sanglante supplémentaire dans une guerre qui nous a été déclarée et que nous ne voulons pas voir.

On ne fait d'ailleurs pas davantage le lien – sans être taxé de racisme ou d'islamophobie primitive – entre cette « problématique sécuritaire », qui rythme désormais tragiquement notre quotidien, et la vague migratoire qui inonde l'Europe, gonfle en silence, charriant dans son écume d'innombrables malheureux, mais aussi moult individus dangereux, et des centaines de milliers d'autres dont on sait très bien qu'ils sont en train de faire changer notre continent de nature… et de culture. Réfugiés économiques ou politiques, migrants, demandeurs d'asile, légitimement fondés à venir en Europe ou pas, est-ce finalement la question ? Évidemment non.

Cet exode massif programmé n'est pas le fruit d'un odieux « complot » mais celui d'un enchaînement de circonstances, d'intérêts, et aussi de (nos) décisions politiques folles. Il est surtout une calamité que chacun pressent, mais que nul n'ose dénoncer sans honte et surtout sans s'exposer à la vindicte « d'élites » confites dans l'aveuglement et la repentance délirante… Nos politiques, pour la plupart complaisants et démagogues, pratiquent l'omerta trans-partisane et refusent de traiter sérieusement cet immense péril. Eux aussi espèrent passer entre les gouttes jusqu'au prochain scrutin… Et puis, s'ils devenaient courageux, il leur faudrait encourir l'opprobre du chœur des vierges aux yeux crevés et l'impopularité immédiate, se montrer durs, forcément injustes, oser traiter des nombres et non plus des destins particuliers, imposer des devoirs et restreindre des « droits », traiter « le local » avant « le global », le national avant l'universel. Pas très valorisant ni valorisable électoralement parlant. Il leur faudrait surtout cesser d'invoquer l'Europe, dont chacun sait qu'elle ne peut rien, car elle n'est que la somme des volontés de ses États membres… et donc de leur absence. Aussi préfèrent-ils maquiller le danger manifeste en aubaine pour l'emploi ou la diversité…

En plein délire, en plein déni

On nage donc en plein délire et surtout en plein déni. Même Angela Merkel, maîtresse de l'Europe au grand cœur, réalise désormais amèrement le prix de sa naïveté. R. T. Erdogan vient de lui donner une cinglante leçon d'ingérence et poursuit son chantage à l'ouverture des vannes migratoires. Cela lui a rapporté beaucoup déjà. Désormais, il va plus loin encore. La chancelière critique l'évolution autocratique de son pouvoir et renvoie l'intégration de la Turquie dans l'UE aux calendes grecques ? Il appelle publiquement contre elle les Turcs d'Allemagne à ne pas voter pour la CDU ou ses alliés dans quelques semaines. Cela ne changera probablement pas sensiblement l'issue du vote. Certes, mais il y a plus de trois millions de Turcs en Allemagne et c'est là encore voir la paille et non la poutre. Car le signal est limpide : les communautés musulmanes d'Europe sont devenues, bon gré mal gré, les vecteurs d'une entreprise de déstabilisation progressive du Vieux Continent aux fins de sa submersion politico-culturelle et de sa subversion idéologico-religieuse. Ces chevaux de Troie, activés par d'habiles leaders d'influence locaux ou lointains, peuvent à tout moment prendre le mors aux dents et jeter à terre leurs piètres cavaliers sans éperons ni étriers.

Rappelons, pour éviter tout malentendu ou procès d'intention, que les Français de confession musulmane sont dans leur immense majorité les cibles, les otages, les victimes d'une instrumentalisation politique extérieure, exactement comme les populations civiles d'un pays en guerre. Ils sont la matière première semi-consciente d'une entreprise globale de subversion d'un ordre ancien qui se structure dans l'indifférence générale. Le gros de ces populations est pacifique, travaille, et pratique (ou pas) un islam modéré, c'est-à-dire compatible avec les lois de notre République. Car la question n'est pas, rappelons-le aussi, d'adapter la République aux religions et communautés présentes sur le sol français, mais de définir la marge possible d'expression et de pratique de ces religions dans la seule mesure où elles ne remettent pas en péril les lois, pratiques et équilibres de la République ni la cohésion nationale, et cela dans le respect du cadre historico-politique d'un pays d'histoire et de culture chrétiennes multiséculaires. En toute rigueur, cela suppose, très spécifiquement pour l'islam, qui est par essence un système politico-religieux holistique et ne reconnaît pas la primauté de la loi des hommes sur celle de Dieu, une réforme intellectuelle sérieuse (sur le plan de l'exégèse même du Coran) et en tout cas une constriction, une compression du domaine légitime et légal d'expression et d'observance de la foi musulmane en France.

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Plus immédiatement encore, cela impose aux autorités françaises d'exiger des représentants des Français musulmans (et non des « musulmans de France » !) un grand « ménage » dans les mosquées et les associations et de les appuyer dans cette œuvre de salut public, afin de nous débarrasser de tous les imams salafistes et agents prosélytes prêcheurs de haine et de régression. Car c'est en ces lieux, où se mêlent ignorance, ingérences et pressions extérieures, que s'exprime le rapport de force politico-religieux et que l'on sent la volonté de faire progressivement plier la République devant le poids démographique et électoral croissant d'une communauté de plus en plus réduite à son identité confessionnelle. Or, là est le drame. Car la confessionnalisation de la violence politique, que l'Occident a sciemment encouragée notamment depuis le tournant du siècle, gangrène désormais le monde entier et a transformé, en France, des parents inoffensifs et travailleurs, des enfants revendicatifs et des petits-enfants remplis de haine envers leurs pays nourriciers en une arme à double détente par destination.


Confessionnalisation

Pour en revenir à l'attitude de la Turquie, l'appel du néo-Sultan à la désobéissance civique et surtout à l'obéissance à une appartenance communautaire politico-religieuse supérieure transcende l'autorité du pays d'installation et la méprise ouvertement. Cela se passe aujourd'hui en Allemagne. Mais il y aura d'autres appels. Car il sera de plus en plus facile d'activer ces masses humaines globalement insérées, mais en fait désincarnées de la chair nationale d'États en décomposition, et de les mobiliser contre leurs pays d'accueil au service d'un dessein plus vaste. Dans les mosquées ou sur les réseaux sociaux. Question d'opportunité, de mûrissement communautaire et d'affadissement perçu de la volonté d'appareils d'États déliquescents et craintifs.

Cela rappelle fortement une autre situation, celle de la Bosnie-Herzégovine en 1991, avec l'instrumentalisation tragique de la nationalité confessionnelle des « Musulmans de Bosnie » (avec un grand M), invention de Tito en 1968 pour mieux dominer Serbes et Croates en introduisant un troisième larron dans leur face à face conflictuel. Rebaptisés « Bosniaques », majoritaires en nombre par rapport aux catholiques croates et orthodoxes serbes, les Musulmans de Bosnie (« ethniquement » serbes ou croates !) virent dans l'implosion de l'ancienne Fédération yougoslave – après celle de l'URSS et la réunification allemande – l'occasion inespérée d'une émancipation politique et d'une domination communautaire sous le couvert de conquête démocratique. On connaît la suite…

La confessionnalisation de la revendication politique, économique et sociale est un engrenage extrêmement dangereux. Le jour venu, en France, en Allemagne ou ailleurs en Europe, ceux qui n'ont pas même encore conscience de cette part de leur identité, quand on leur intimera l'ordre de choisir, pourraient adopter tout naturellement cette forme de « nationalité sans nation », conforme à ce qu'est l'Islam, un système politico-religieux total. Des voisins vivant jusque-là en bonne intelligence autour d'un socle national laïque commun se définiraient alors tout à coup autrement, comme des ennemis prêts à se déchirer. Impossible, improbable ? Délirant ? À voir. Ou plutôt à ne pas voir. Nous devons conjurer ce péril terrifiant, cette dynamique destructrice et faire en sorte que ceci n'arrive pas.

Que faire alors ? Au moment crucial de poser un diagnostic, il faut prendre garde à un leurre redoutable : le « discours d'expert » sur le terrorisme. Il a évidemment ses vertus : il cherche des explications - souvent des excuses -, décompose les modus operandi, fait des liens, remet en perspective, essaie d'anticiper. Il permet aussi d'expurger une frayeur et un dégoût qui nous saisissent devant le caractère apparemment irrationnel, indiscriminé, injustifiable des cibles de ces « voyous barbares », brebis égarées de la mondialisation transformées en « loups solitaires » ou en meutes morbides. Mais ce discours coupe aussi artificiellement le symptôme du mal. Il fait comme si le terrorisme était un phénomène en soi, qu'il suffisait de bien analyser et de combattre pour le circonscrire et l'éradiquer. Comme dans un jeu vidéo.

Or, il faut s'interroger : ces brebis sont-elles égarées ou, au contraire, se sentent-elles (re)mises sur La Voie ? C'est la vraie question. Celle qui nous gêne tant, nous terrifie même, car elle met en échec tout notre référentiel. On leur a, dit-on, « lavé le cerveau », pour les lancer, décérébrées et désespérées, contre d'innocents civils ou des représentants de l'autorité, pour faire trembler dans les chaumières et provoquer la sidération progressive d'une nation qui se défait et sa paralysie avant sa reddition ultime. Est-ce si sûr ? N'est-ce que cela ? Ne peut-on penser que ces individus, pour la plupart, s'engagent en toute connaissance de cause dans un combat en fait très cohérent à leurs yeux, qui leur paraît absolument valable et louable ? Ils échappent, par leur sacrifice (le don de leur vie biologique), à la confusion que nos démocraties hyper-individualistes ont opérée entre vie et existence. La vie, tout à la fois souffle et commandement divin, traverse les corps et les justifie, inscrit l'individu dans un dessein transcendant, appelle comme un salut sa mort terrestre au service d'une cause, d'un sens, et le démarque ainsi des « infidèles » prisonniers d'une « existence » réduite à leur pure matérialité biologique et surtout à un matérialisme déspiritualisé… C'est là, on en conviendra, une puissante réponse à la perte de repères spirituels et moraux que fait subir la modernité occidentale à ses enfants les moins aptes à la mobilité mentale et sociale.

Mais en Occident, nous confondons depuis longtemps déjà vie et vivant. C'est précisément ce que l'on appelle la modernité. Nous sommes de ce fait quasi incapables de reconnaître une quelconque validité à un tel « délire ». Car il défie notre idole absolue : « le progrès », essentiellement technique et technologique, entré désormais en complète symbiose avec le marché. Admettre que ce que nous considérons comme un « égarement » régressif et pathologique dans l'acte terroriste est, aux yeux des acteurs de cette terreur, l'aboutissement d'une quête spirituelle que le monde d'ici-bas ne peut assouvir nous est proprement impensable. Car cela revient à admettre que certains individus, élevés au bon lait de la modernité occidentale et souvent loin de toute misère sociale ou intellectuelle, rejetteraient en toute connaissance de cause et en bloc les étalons lumineux de l'Occident consumériste. Un Occident qui se prétend toujours référent ultime du progrès humain, veut éradiquer toute idée même de mystère ou de destinée, et vogue désormais béatement vers les rivages prometteurs du transhumanisme, sa nouvelle idole, bien décidé à remettre Dieu à sa place pour offrir tout seul l'immortalité et l'omniscience à l'homme…

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Attention ! Que l'on me comprenne bien ! Je ne justifie évidemment rien. C'est exactement l'inverse. Tout combat commence par l'évaluation froide et la plus ouverte possible de l'adversaire. Notre difficulté est que nous sommes incapables d'une grille de lecture lucide sans autocomplaisance. La « conversion du regard » indispensable pour comprendre le fonctionnement de l'autre (non pour l'excuser) nous est inaccessible. Car nous confondons les deux et nous nous fermons intellectuellement de peur d'excuser l'inexcusable en comprenant. Or, le fait de considérer comme de simples fous déséquilibrés ou délirants les auteurs d'attentats nous prive d'un regard à la mesure de la menace que leur élan destructeur fait peser sur notre monde développé.

Ces individus ne versent pas dans le salafisme parce qu'ils sont mal insérés socialement ou économiquement dans nos sociétés. On peut être pauvre, marginalisé ou inculte sans prendre les armes pour égorger son prochain. La source de l'islamisme violent et de son expression terroriste n'est donc pas sociale (chômage, désinsertion, etc.), pas plus qu'elle ne relève du dérèglement mental ou de « l'égarement » religieux. Elle est PO-LI-TIQUE ! Le religieux est ici massivement instrumentalisé, avec un franc succès, auprès de ses cibles (les masses musulmanes) comme auprès de ses victimes (les populations non musulmanes et les systèmes politiques des États ciblés). Il sert de leurre à une offensive géante qui essaime de manière virale dans des esprits fragiles ou structurés. Une offensive politique donc, mais appuyée, justifiée par la radicalité structurelle d'une Foi qui opère la symbiose totale entre le terrestre et le spirituel et offre donc une cohérence. Le moteur du « sacrifice » consenti et de l'action destructrice des agents de la terreur est infiniment puissant car il est cohérent. C'est en conséquence non une désorientation, mais une réorientation radicale qui les meut.

Refuser de concevoir cette cohérence intime retrouvée, et nier la globalité du défi qui nous est lancé appauvrit notre analyse et notre capacité de riposte. Réduire la lutte antiterroriste à une « guerre asymétrique » est séduisant mais indigent. « Tuer des terroristes », comme vient de le dire modestement Donald Trump à propos de la nouvelle « stratégie américaine » en Afghanistan, n'a aucune chance, jamais, de mettre fin au terrorisme. On peut faire cela jusqu'à la fin des temps. Car le véritable théâtre de cette guerre globale est sans frontières. Ce sont le communautarisme et le confessionnalisme présents au cœur même de nos propres Nations qui sont nos véritables ennemis. Et personne ne veut les voir ni les combattre autrement qu'à mots couverts. On les laisse prospérer, quand on ne les encourage pas.

Dès lors, la concentration de l'attention politique sur la dimension militaire de ce qui n'est qu'un pan, un mode d'action d'une stratégie globale, nous fait manquer l'essentiel. Le terrorisme n'est que l'autre nom de la guérilla, technique de combat vieille comme le monde. Ce n'est pas une fin en soi ni une absurdité, c'est l'un des moyens mis au service d'une entreprise d'ordre révolutionnaire, au long cours, tous azimuts, qui se joue simultanément au loin et chez nous. Une entreprise qui rassemble de nombreux acteurs qui jouent sur les faiblesses et la pusillanimité des démocraties modernes, sur leur renoncement à l'autorité, à la sélection, à la punition. Une entreprise qui vise le renversement de l'ordre politique occidental et son remplacement par un ordre politico-religieux dont le référent unique serait l'islam sunnite dans sa pureté originelle, pour lequel la Foi, la Loi et le Droit ne font qu'un, et qui tient les catégories occidentales de la modernité politique et sociale, sa rationalité et les concepts de liberté ou d'égalité pour des pêchés mortels contre Allah lui-même.

En conséquence, la focalisation sur les modus operandi de la terreur comme le discours actuel sur le recul (réel) du groupe État islamique ou de ses avatars, effectivement engagé dans une phase de déterritorialisation en Syrie et en Irak, qui tirerait pathétiquement ses dernières cartouches en inspirant encore quelques consciences troublées réduites à des modes d'action primitifs (le camion ou la voiture lancée dans la foule, les attaques au couteau, etc.) sont donc séduisants, rassurants…, mais parfaitement insuffisants. Ce récit transpire la peur et le renoncement. Un story telling complaisant qui laisse penser, à l'ennemi notamment, que c'est gagné, que l'on est incapable de lui opposer ne serait-ce qu'une claire conscience de ce qu'il est et veut véritablement. Il faut dire que le renoncement est dans l'air du temps : il y a quelques jours, il s'est bien trouvé une « experte » pour expliquer doctement à la radio que l'empoisonnement des œufs au fipronil était comparable à l'effet d'un café où nagerait une mouche : désagréable mais toujours buvable ! De la même façon que nous devons nous débarrasser de tous ces poisons qui posent un problème de santé publique colossal, mais ne font parler d'eux que lorsqu'il y a quelques « blessés » ou morts non camouflables, nous devons éradiquer sans pitié l'engeance islamiste qui empoisonne graduellement le corps de la nation mais dont on ne réalise la nocivité que lorsqu'elle nous frappe spectaculairement. Mais nos démocraties sont fortes nous dit-on, pleines de « résilience ». « Nous n'avons pas peur » et ne changerons pas d'un iota notre attitude collective ni individuelle. C'est là que le bât blesse. Car il faut tout changer.

En premier lieu, il faut cesser de sous-estimer l'ennemi et comprendre la nature et l'ampleur de la guerre qui nous est menée. Le terrorisme n'est, nous l'avons dit, que l'un des modes d'action d'une guerre de nature révolutionnaire à finalité idéologico-religieuse qui nous est faite à très grande échelle en profitant du lent dépérissement des États depuis 1990, de l'hyper-mondialisation et de l'idéologie ultra-individualiste qui l'accompagne. La question du « complot » et de la folie américaine initiale du financement massif de l'islamisme contre l'URSS, celle de « la vengeance » du monde arabo-musulman sont sans intérêt. Stupidité stratégique, complot ou pas, une dynamique imperturbable s'accélère et accule progressivement les régimes démocratiques pris au piège de leurs propres « valeurs » et utopies et surtout de l'effet boomerang de leur égalitarisme tant porté aux nues qu'il a fini par dissoudre la cohésion nationale.

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En second lieu, il faut en finir avec cette culture de l'excuse implicite dans nos démocraties schizophrènes, qui ont intégré la repentance à un point tel qu'elles se sentent coupables d'être et d'offrir le gîte, le couvert, le savoir, la sécurité à ceux qui les méprisent, les haïssent et les frappent.

En troisième lieu, il faut rompre le pacte avec le Diable conclu par complaisance et surtout ignorance par des politiques de tous bords. J'explique depuis longtemps, et reste convaincue, que l'incohérence entêtée d'une ligne diplomatique qui nous fait, contre quelques contrats ou prébendes, soutenir des États suppôts directs ou indirects du salafisme et mécènes d'un prosélytisme religieux qui déstructure nos nations entretient un cercle vicieux redoutable et nous asservit en profondeur. Comment ne pas voir non plus l'absurdité, l'irresponsabilité d'une politique au petit pied, sans vision, qui nous a conduits à abattre des États autoritaires mais laïcs au nom de la démocratie et de la protection des populations, alors que nous tenons un discours permanent sur la vertu de la laïcité pour la coexistence paisible des diverses croyances autour d'un socle national partagé ? Il est vrai que notre antienne est de plus en plus formelle, car dans les faits, nous laissons dépérir ce socle et confortons le communautarisme dans nos villes et banlieues au nom même d'une liberté qui masque un autorenoncement à l'autorité de l'État et à l'imposition d'un référentiel commun. Nos politiques avalent depuis des lustres, le nez bouché et en mettant un cierge, la potion amère des associations musulmanes d'obédiences diverses qui leur promettent paix sociale, soutien électoral ou financements en échange de l'acceptation de leur implantation locale « au service des habitants ». Il est urgent de redécouvrir les vertus de la verticalité. L'horizontalité noie les responsabilités, accentue les réflexes de défausse, transforme les libertés offertes en violence et finalement creuse les disparités. C'est un paradoxe qu'il faut enfin regarder en face.

La guerre qui nous est faite est certes asymétrique, évidemment, puisque nos armées constituées et formatées pour le combat de haute intensité font face à des commandos, des individus, des milices qui les harcèlent au long cours avec des ruptures de rythme incessantes. Mais il faut bien comprendre que la négation obtuse du lien entre ce qui se passe au loin et ce qui se passe sur le territoire national nous affaiblit. Engager une contre-offensive crédible requiert une détermination et une vision globales et déjà une remise au diapason républicain de communautés entières, elles-mêmes « travaillées » au corps et au cœur comme la pâte à modeler de la domination future.

J'entends déjà les cris d'orfraie ! Catastrophisme ! Raisonnement fasciste, islamophobe ! Il est impossible, illégal, illégitime, antirépublicain d'engager une telle résistance ! À nous la méthode Coué, l'incantation extatique sur « le vivre ensemble », la danse de la pluie ! Mais « le vivre ensemble » ne se décrète pas. Il se fait respecter. Mais notre République se meurt à force de s'offrir repentante, à ceux qui veulent l'abattre. Mais la résilience ne suffit pas. Mais les fleurs et les bougies sont indécentes. Mais voir les familles des victimes elles-mêmes dénoncer les photos terrifiantes de leurs proches en morceaux signe un inquiétant déni de réalité. Plus de corps, plus de mort ? Plus de danger ? L'euphémisation du réel est impardonnable. On peut le comprendre d'un parent perdu par le chagrin de la perte d'un être aimé, pas d'un État qui doit protéger ses concitoyens.

Car c'est une guerre globale mais soigneusement « perlée » qui nous est faite. Le rythme des attentats, leur occurrence en salves sporadiques et étendues géographiquement en témoignent. Un rythme suffisamment régulier pour maintenir la pression et faire grandir la peur dans la population, mais insuffisamment massif encore pour déclencher la fureur populaire et contraindre les pouvoirs publics à l'action martiale. Le risque est pourtant grand, à moyen terme, de la procrastination régalienne. C'est donc l'ennemi qui donne le tempo. Il peut décider d'en changer et monter en intensité subitement. Sommes-nous prêts ? Et puis, les moutons pourraient cesser d'accepter leur sacrifice aléatoire et se rebeller ; sans berger, décider de se défendre seuls, en dressant quelques chiens. Et là, ce serait la fin de la République et de l'État de droit. Et l'irruption de la guerre civile.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes, 29 août 2017)

Guerre économique contre l’Europe

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Guerre économique contre l’Europe

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«L’Amérique d’abord», le slogan de Trump, doit être considéré non seulement d’un point de vue militaire mais également économique. Toutefois, la prédominance des Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, le traitement des données, le monopole sur les semences par la génétique et la suprématie mondiale de l’industrie américaine d’armement, ne suffisent plus pour financer la demande d’importation de machines européennes, de produits chimiques, de voitures de luxe ainsi que de produits pour les besoins du quotidien, dont la production de masse est délocalisée en Asie. Avec 600 milliards de dollars de dettes annuelles sur les ventes, les Etats-Unis seraient depuis longtemps insolvables s’ils n’avaient la possibilité de faire marcher la planche à billets sur un rythme effréné en émettant des dollars comme monnaie de référence pour couvrir leurs dépenses mondiales. Ainsi s’édifie une montagne de dettes, augmentant chaque année, d’actuellement 20 billions (!) de dollars, dont le collapsus financier n’est repoussé que par les taux d’intérêt artificiellement créés par la FED.


Les Etats-Unis doivent donc soit épargner, soit retirer leurs forces armées du monde (600 milliards de dollars par an) ou alors exporter plus et importer moins.


Pour l’application de cette dernière ligne stratégique, ils ont choisi l’Europe.
Les exportations vers les Etats-Unis sont systématiquement combattues:

  • Le but de la lutte contre les moteurs diesel est non seulement de protéger l’industrie américaine, mais encore d’empêcher l’importation de véhicules diesel européens. Les normes arbitraires concernant les gaz d’échappement sont une attaque généralisée contre les voitures diesel européennes, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe, alors qu’on ignore totalement la pollution massive produite par les poids lourds.
  • L’application de tarifs douaniers est faite pour paralyser les importations d’acier venant d’Europe.
  • Le droit américain et le statut juridique des multinationales américaines devaient être garantis par le TTIP, même à l’encontre des normes de protection européennes et du Parlement européen.
  • La justice américaine poursuit systématiquement les sociétés européennes pour leur porter préjudice en leur infligeant des amendes pénales (actuellement déjà plus de 20 milliards de dollars).
  • Les tribunaux américains considèrent que tout contrat conclu en dollars, où que ce soit dans le monde, relève automatiquement de la juridiction américaine, et peut donc ainsi faire l’objet des sanctions appliquées selon cette même juridiction.
  • Le sénat et le gouvernement américains recourent régulièrement à des sanctions, des menaces et des amendes, partout au monde où des entreprises européennes mettent en danger la concurrence américaine. Suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, par exemple, auxquelles ont adhéré les Européens, le commerce extérieur européen avec ce pays a diminué de moitié, alors que celui des Etats-Unis a doublé.

En outre, des mesures au niveau national et légal sont utilisées afin de réaliser la suprématie américaine dans les secteurs économiques.

  • Dans la lutte pour la domination sur le marché mondial du gaz, les Etats-Unis tentent actuellement d’exclure l’Europe de l’approvisionnement en gaz russe bon marché en menaçant de sanctions de toutes les sociétés qui participeraient à la construction du gazoduc North Stream II par la mer Baltique.
  • En Syrie, ils cherchent une interzone déserte afin de construire un gazoduc menant à la Méditerranée pour le gaz qatari – un arrière-plan essentiel de la guerre en Syrie.
  • Par des manipulations de prix sur le marché pétrolier, ils tentent de faire exploser l’OPEP pour récupérer leur propre hégémonie pétrolière.
  • Ayant le monopole mondial des réseaux de données, ils ont en tout temps l’accès aux serveurs et aux «clouds» demeurés aux Etats-Unis, en espionnant simultanément de manière générale l’économie européenne en faveur de leur propre économie, sans que les gouvernements européens, et notamment le gouvernement allemand, risquent de s’opposer à cet espionnage économique total.
  • Les consortiums américains ont aussi appelé à la guerre économique contre la Russie pour empêcher et soumettre aux sanctions toute coopération économique dangereuse pour eux entre l’Europe et la Russie. (Doctrine de l’OTAN: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

Les Etats-Unis mènent une guerre économique contre l’économie européenne, avant tout contre celle exportant aux Etats-Unis. Elle lutte donc contre toute collaboration économique entre l’Europe et la Russie, afin de maintenir leur règne économique sur l’Europe, contre l’euro et tous les efforts européens visant aux économies, contre les tentatives européennes d’empêcher l’espionnage américain total et la position d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe en matière de numérique et de sanctionner l’avance de la concurrence des entreprises européennes à l’égard des Etats-Unis au plan mondial.


Aux Etats-Unis même, l’élite financière, les consortiums électoraux, le complexe militaire, sont les soutiens de l’impérialisme économique américain. A l’extérieur, ces soutiens sont représentés par l’administration de l’UE, Angela Merkel et d’autres hommes politiques détestant les Russes, les partis allemands parce qu’ils ne s’opposent pas à l’espionnage total des Etats-Unis et ne s’opposent pas même aux organisations américaines dites «privées» ou «non gouvernementales» (Fondation Soros et autres).


Alors qu’actuellement l’Allemagne se réjouit encore de l’accroissement de ses excédents d’exportations, nos «amis» ont depuis longtemps commencé à saper les bases de ces excédents. Si notre industrie automobile mondialement reconnue perd de son attractivité, si nos inventions techniques continuent à se retrouver plus vite aux Etats-Unis qu’elles sont développées chez nous, si l’industrie gazière américaine évince en Europe le gaz russe meilleur marché et si l’industrie américaine de la finance encourage sans aucun scrupule l’endettement des pays méditerranéens, entrainant également l’écroulement de l’euro malheureusement garanti par l’Allemagne, toujours davantage de lumières s’éteindront en Europe et en Allemagne et la prospérité en Europe, issue du commerce international, diminuera rapidement.


Soros et Angela Merkel ont, en outre, régularisé l’immigration de masse avec chaque année des centaines de milliers de bénéficiaires de prestations sociales supplémentaires, surchargeant les systèmes sociaux allemands, et défavorisant ceux qui contribuent à la production et au financement de ce système.
En Allemagne, deux tiers de la population vivent déjà des prestations sociales. Dans 10 ans, le rapport sera de trois pour un, peut-être pire encore.


L’allégresse des organismes confessionnels et des institutions sociales sur l’immigration de masse des bénéficiaires de prestations sociales cédera déjà bientôt à l’horreur, lorsque nos excédents d’exportation fondront, que le nombre des supports économiques payant leurs charges diminuera tandis que la vague de bénéficiaires des prestations sociales continuera d’enfler.


Notre génération a joui du niveau de confort et de prospérité le plus haut qu’ait connu l’Allemagne. Cette prospérité est attaquée tant par l’administration américaine que par une politique sociale et démographique certes pleines de bonnes intentions, mais destructive – et nous ne nous y opposons pas. Pour cela, la génération montante nous insultera tout comme nous avons insulté nos parents parce qu’ils n’avaient pas voulu ou pu empêcher Hitler et ses destructions.     •
(Traduction Horizons et débats)