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dimanche, 04 décembre 2011

Réflexions sur la "victoire politique" des islamistes marocains

Bernard LUGAN:

Réflexions sur la "victoire politique" des islamistes marocains

Ex: http://fr.novopress.info/

Contrairement à ce qui est affirmé par les médias, c’est une victoire relative que viennent de remporter les islamistes marocains alors même qu’ils menèrent une très forte campagne de mobilisation et annonçaient un raz de marée électoral. Leur victoire apparente n’est due en effet qu’à une nouvelle disposition constitutionnelle faisant obligation au roi de nommer un Premier ministre issu du parti arrivé en tête lors des élections législatives. Sans cela, ils auraient été mathématiquement écartés du pouvoir.

Que l’on en juge :
Le parti islamiste PJD (Parti de la Justice et du développement) qui affirme à la fois sa « modération » et son attachement à la monarchie, a réuni 30 % des votants, soit 15% des inscrits, et obtenu 107 sièges sur 395 dans la nouvelle assemblée. Il est donc clairement minoritaire, à la fois dans l’absolu mais également face aux deux grandes coalitions sortantes. En renversant la perspective nous constatons en effet que 70% des votants ne lui ont pas accordé leurs suffrages et qu’au parlement, 288 députés appartiennent à des formations autres que la sienne.

Le parti arrivé en seconde position est l’Istiqlal, parti nationaliste historique ancré comme le PJD sur le terreau islamique et qui remporte 60 sièges au Parlement. En troisième et quatrième position, nous trouvons deux partis liés au Palais, à savoir le RNI (Rassemblement national des Indépendants) qui obtient 52 sièges et le PAM (Parti Authenticité et Modernité) 42 sièges, soit à eux deux quasiment autant que le PJD. En cinquième place, l’USFP (Union socialiste des Forces Populaires) poursuit son délitement avec 39 sièges, puis, arrivent le MP (Mouvement Populaire), parti berbériste monarchiste avec 32 sièges, l’Union Constitutionnelle avec 23 sièges et le PPS (Parti du progrès et du Socialisme) avec 18 sièges. Dix autres partis totalisent les sièges restants.

Les responsables du PJD ont déclaré qu’ils étaient prêts à former un gouvernement de coalition, ce que, avec sa légèreté coutumière, la presse française a salué comme une preuve de maturité politique. Or, cette « conscience démocratique » doit, elle aussi, être relativisée car le PJD n’a pas d’autre choix que de nouer des alliances. Il est même acculé à trouver des alliés puisqu’il lui manque au moins 90 sièges pour disposer d’une majorité de gouvernement.

Quelques réflexions et questions :
- On ne peut comparer le référendum du 1° juillet 2011 sur la Constitution qui a rassemblé 72% des inscrits et les dernières élections législatives, avec un taux de participation de 45,4%. Le premier fut en réalité un référendum sur la Monarchie au moment où, monté en épingle par la presse internationale, un mouvement révolutionnaire agitait la rue, demandant sa mise sous tutelle ou même sa disparition. Or, 99 % des Marocains, ont voté en faveur d’une monarchie certes modernisée, mais d’abord traditionnelle avec un roi qui continue à régner, même s’il ne dirige plus seul. Si le présent scrutin législatif n’a réuni qu’un peu plus de 45 % des citoyens inscrits sur les listes électorales – pour mémoire celui de 2002 n’en avait attiré que 37 % -, la raison de cette faible participation n’est pas à rechercher dans un désaveu du souverain, mais dans celui de la classe politique et de partis totalement discrédités.
- Le roi Mohammed VI va laisser les partis jouer le jeu constitutionnel après avoir nommé un membre du PJD comme Premier ministre. Puis, deux cas de figure se présenteront :
Une majorité de gouvernement sera constituée avec pour conséquence la dissolution des revendications du PJD qui n’aura pas la force politique lui permettant d’imposer un retour en arrière au sujet des grandes réformes entreprises par le souverain au début de son règne, notamment le code de la famille.
Un blocage du système avec anarchie parlementaire et impossibilité de constituer une véritable et stable majorité de gouvernement, ce qui contraindrait alors le roi à intervenir pour mettre fin à la crise. Ne perdons pas de vue, et le règne d’Hassan II l’a montré, que chaque tentative d’instauration d’une démocratie véritable au Maroc a, par le passé, débouché sur des évènements gravissimes obligeant le souverain à reprendre directement le contrôle des affaires [1].
- Autre question : le PJD a-t-il atteint son étiage ou bien ce scrutin n’est-il qu’une étape dans une lente et inexorable progression ? Ne va-t-il pas profiter du discrédit qui va encore davantage entourer des partis politiques s’entre-déchirant pour le pouvoir et ses avantages ? Ne risque t-il pas au contraire d’être emporté dans le tourbillon des intrigues parlementaires qui s’annoncent et dans ce cas, laisser filer ses électeurs déçus vers ces radicaux extra parlementaires qui contestent à la fois la monarchie et la notion de Commandeur des Croyants ?

[1] Voir à ce sujet les pages 327 à 332 de mon livre intitulé Histoire du Maroc, Ellipses, 2011.

vendredi, 11 novembre 2011

La Libye sous le pouvoir des milices islamistes. Point de situation

La Libye sous le pouvoir des milices islamistes

Point de situation.

 
 
Bernard LUGAN

Ex: http://bernardlugan.blogspot.com/

Les nouvelles images du lynchage du colonel Kadhafi qui commencent à être diffusées sur le net annoncent un « hiver libyen » plein de douceurs et de mièvreries… Mais au-delà de la mort atroce de l’ancien chef de l’Etat libyen, quelle est la situation sur le terrain au moment où ces lignes sont écrites ?
 
Plus que jamais, le CNT ne représente que lui-même et c’est d’ailleurs pourquoi il  demanda avec une grande insistance, mais en vain, que l’Otan maintienne sa présence. Ce pseudo gouvernement sait en effet qu’il porte un péché originel : celui d’avoir été mis en place par l’Otan, donc par les « impérialistes » et les « mécréants ». Ses lendemains vont donc être difficiles. D’autant que ses principaux dirigeants, tous d’anciens très hauts responsables de l’ancien régime et donc des « résistants de la dernière heure », commencent à être mis en accusation par certains de ces chefs de guerre qui détiennent désormais les vrais pouvoirs.
 
Le président du CNT, Mustapha Abd el Jalil, a déclaré que la charia serait désormais la base de la Constitution ainsi que du droit, que la polygamie, interdite sous Kadhafi, serait rétablie et que le divorce, autorisé sous l’ancien régime, était désormais illégal. Enfermé dans leur européocentrisme, les Occidentaux ont considéré que ces déclarations étaient « maladroites ». Leur erreur d’analyse était une fois de plus totale car ces propos à but interne étaient destinés à amadouer les milices islamistes auxquelles le pouvoir du CNT est suspendu. Pour mémoire, Mustapha Abd el Jalil, l’ami de BHL, était le président de la Cour d’appel de Tripoli qui, par deux fois, confirma la condamnation à mort des infirmières bulgares et en 2007, le colonel Kadhafi le nomma ministre de la Justice. En dépit de son passé kadhafiste, Abd el Jalid est pourtant respecté par certains islamistes car il est proche des Frères musulmans, mais son pouvoir ne dépasse pas son tapis de prière.
 
La Libye est en effet éclatée entre plusieurs zones contrôlées par des chefs de guerre jaloux de leur autonomie et prêts à s’entre-déchirer, comme en Somalie. Ces territoires ont tous une ouverture sur la mer et une profondeur vers l’intérieur pétrolier ou gazier, ce qui fait que, comme je le disais il y a déjà plusieurs semaines déjà, le pays est aujourd’hui découpé en « touches de piano ».
 
Benghazi est sous le contrôle de plusieurs milices islamistes, elles-mêmes éclatées en un grand nombre de petits groupes plus ou moins autonomes, mais c’est à Tripoli que se joue l’unité de la Libye.
 
Dans la capitale, le chef du CNT, Mustapha Abd el Jalid s’appuie sur le TMC (Tripoli Military Council) qui engerbe plusieurs milices islamistes pouvant mobiliser entre 8000 et 10 000 combattants. Le chef du TMC, originaire de Tripoli, est Abd el-Hakim Belhaj dit Abu Abdullah Assadaq. Ayant combattu en Afghanistan, ce partisan du califat supra frontalier fonda le Libyan Islamic Fighting Group dans les années 1990. Ayant fui la répression anti islamique du régime Kadhafi, il retourna en Afghanistan où il fut arrêté en 2004 puis remis à la police libyenne avant d’être libéré au mois de mars 2010, à la veille de l’insurrection de Benghazi.
 
Durant la guerre civile, le TMC fut armé et encadré par les services spéciaux du Qatar et il reçut une aide « substantielle » de la part de certaines unités « spécialisées » de l’Otan. Ce fut lui qui prit d’assaut  le réduit de Bab al-Aziya à Tripoli. Plusieurs autres milices islamistes se partagent la ville et n’acceptent pas le leadership reconnu au TMC par Mustapha Abd el Jalil. Pour encore compliquer l’embrouille locale, le 2 octobre, fut fondé le Tripoli Revolutionists Council ou TRC, par Addallah  Ahmed Naker al-Zentani, originaire de Zentan mais indépendant des milices berbères de cette dernière ville.
 
A Misrata, les milices se considèrent comme l’élite des révolutionnaires et leur prestige est immense depuis qu’elles ont capturé le colonel Kadhafi. Ce furent certains de leurs hommes, gentils démocrates si chers aux médias français, qui lynchèrent et sodomisèrent vivant l’ancien guide et qui, comme « trophée », emportèrent son corps dans leur ville.
 
Misrata est sous le contrôle du Misurata Military Council (MSR), qui engerbe plusieurs milices dont la principale est la Misurata Brigade. La situation est cependant confuse car les combattants sont divisés en plusieurs dizaines de groupes commandés par des chefs indépendants rassemblant au total plusieurs milliers d’hommes. A la différence du TMC, le MSR n’a pas besoin d’aide étrangère car il dispose d’énormes quantités d’armes pillées dans les arsenaux de l’ancienne armée.
 
Les miliciens de Misrata ont une forte tendance à l’autonomie et ils ne semblent pas vouloir accepter de se soumettre au CNT. De plus, ils se méfient des originaires de Benghazi. Pour pouvoir espérer prendre le contrôle de la ville, le CNT devra donc, comme à Tripoli, s’appuyer sur certaines milices contre les autres, ce qui promet bien des « incidents ». Des tentatives de rapprochement ont été faites en direction de Salim Joha, chef de l’Union on Libya’s Revolutionary Brigades, mais rien de concret ne s’est produit pour le moment. Le CNT pourrait également tenter d’amadouer Misrata en nommant Abdul Rahman Swehli Premier ministre, ce qui lui permettrait du même coup d’échapper à la main-mise des clans de Benghazi.
 
Autre zone ayant échappé au contrôle du CNT, le pays berbère de Zentan avec sa puissante milice ancrée sur djebel Nefuza. Ce furent les Berbères qui permirent l’assaut sur Tripoli en prenant à revers les forces de Kadhafi, opération préparée par les forces spéciales de l’Otan.
 
Zentan  est contrôlée par le Zentan Military Council (ZMC), dont les milices arborent le drapeau amazigh. Militairement, les milices berbères sont les mieux formées de toute la Libye, leurs cadres étant d’anciens officiers libyens. Les deux principales unités berbères sont la Zentan Brigade commandée par Muktar al-Akdhar et la Kekaa Brigade, chacune forte d’environ 1000 combattants. Ces milices ont refusé de quitter Tripoli en dépit des ordres du CNT, ce qui provoqua de graves tensions. Le 3 octobre, après un ultimatum du CNT, la Brigade Kekaa se livra même à une véritable tentative d’intimidation, paradant dans Tripoli et attirant la réplique des islamistes. La guerre civile fut alors évitée de justesse, mais ce n’est que partie remise…
 
Ceux qui, poussés par BHL, décidèrent d’intervenir en Libye et de s’immiscer dans une guerre civile qui ne concernait en rien la France, vont désormais porter la très lourde responsabilité des évènements dramatiques qui s’annoncent et qui vont se dérouler à quelques heures de navigation de nos côtes.
 
Bernard Lugan
29/10/11

mercredi, 26 octobre 2011

Le monde arabe à l’heure des islamistes

Bernhard TOMASCHITZ:

Le monde arabe à l’heure des islamistes

Après les révolutions du “printemps arabe”, les islamistes gagnent du terrain et l’Occident gonfle le danger terroriste

La “jeunesse de Facebook” a fait son temps dans les pays arabes après les soubresauts politiques qui les ont secoués. Ainsi s’évanouissent également les espoirs des Etats-Unis et de l’UE de voir émerger, après la chute des dictateurs en Egypte, en Tunisie et en Libye, des “démocraties libérales” de modèle occidental. Le vide de pouvoir dans ces pays d’Afrique du Nord est comblé —c’est désormais patent— par les islamistes. L’histoire accouchera sans doute d’une de ces boutades de mauvais goût et nous dira bientôt que les bombes de l’OTAN, lancées sur la Libye, auront aidé le droit islamique, la Sharia, à s’installer dans le pays. En effet, à la mi-septembre, le président du Conseil National de Transition, Moustafa Abd Al-Djalil, a fait savoir qu’on “construira en Libye un Etat de droit, un Etat social, bref un Etat dans lequel la jurisprudence islamique, soit la Sharia, constituera la source de toutes les lois”. L’affirmation d’Al Djalil, qui disait “ne tolérer aucune idéologie extémiste”, apparaît désormais comme une simple pillule tranquilisante destinée à l’Occident.

La situation est quasi la même dans la Tunisie voisine, où, au début de cette année 2011, le “printemps arabe” a réellement commencé lorsque la population en colère a chassé Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis fort longtemps. En Tunisie, le parti islamiste Ennahda a quasiment toutes les chances de devenir la force politique la plus puissante dès les premières élections libres qui auront lieu fin octobre. Le parti “Ennahda” fait certes semblant de suivre la ligne modérée de l’AKP turc, aujourd’hui au pouvoir à Ankara: il serait ainsi “occidentalisé” et “moderne” pour se présenter aux observateurs extérieurs mais, en dépit de cette façade, les islamistes ont vraisemblablement en tête de transformer la Tunisie en un Etat islamiste, qui n’aurait plus rien d’“occidental” ou de “moderne” en ses fondements. Dans cette optique, le juriste et constitutionaliste tunisien Djaouar Ben Moubarak estime “que l’Ennahda parle bel et bien d’un Etat séculier, tout en voulant se servir de la Sharia comme source d’inspiration première pour la future constitution tunisienne”. A cela s’ajoute que l’Arabie Saoudite, où le wahhabisme, une forme particulièrement rétrograde de l’islam, est religion d’Etat, a soutenu généreusement les “révolutions” dans les Etats d’Afrique du Nord, dans l’intention évidente d’exporter son propre modèle qui n’est en rien compatible avec les valeurs occidentales comme la démocratie ou les droits de l’homme.

En Egypte aussi les islamistes marquent des points. Dans ce pays qui compte aujourd’hui 80 millions d’habitants, les frères Musulmans, qui constituaient sous Moubarak la principale force d’opposition, ont le vent en poupe. Leur parti, qui se présente aux élections et se nomme “Liberté et Justice”, gagnera vraisemblablement les élections prévues pour le 28 novembre 2011, ainsi que l’estiment bon nombre d’observateurs. Cela ne sera pas sans conséquences pour le pays arabe le plus peuplé. En effet, lorsque le Premier Ministre turc Recep Tayyip Erdogan a visité l’Egypte en septembre 2011, il a plaidé en faveur de l’émergence d’un modèle islamo-démocratique; les Frères Musulmans ont aussitôt pris leurs distances. Dans une déclaration faite à la presse, les Frères Musulmans ont précisé: “Les expériences réalisées en d’autres pays ne peuvent pas purement et simplement être importées en Egypte”.

L’objectif, affiché au départ par les Etats-Unis, qui était de “démocratiser” le monde arabe selon des conceptions proprement américaines, est remis aux calendes grecques... Toutefois les Etats-Unis semblent tout aussi prêts à accepter l’apparition de nouvelles formes autoritaires. Dans ce sens, la ministre américaine des affaires étrangères, Hillary Clinton, a loué le travail des militaires égyptiens qui, depuis la chute de Moubarak en février dernier, ont pris en mains les affaires de l’Egypte et ont assumé un “rôle stabilisateur”.

C’est justement ce souci de “stabilité” qui pourrait servir de prétexte aux Etats-Unis, dans les années à venir, pour empêcher les populations de la région de forger leur avenir selon leurs propres voeux et selon leurs conceptions musulmanes. Dans ce contexte, il me paraît bon de rappeler un fait, rapporté récemment: en Libye, quelque 10.000 missiles sol-air ont disparu des arsenaux de l’armée, en dépit des gardes. Ces missiles, d’après la sonnette d’alarme que tire l’OTAN, pourraient tomber aux mains des terroristes et constituer à terme “un danger sérieux pour la navigation aérienne civile”. D’autant plus que bon nombre de missiles sol-air sont désormais pourvus de senseurs détectant les sources de chaleur, ce qui leur permet de frapper directement les turbines des avions.

Les indices se multiplient qui nous permettent d’émettre l’hypothèse suivante: les Etats-Unis constatent que les chances de succès d’une démocratisation à l’occidentale dans les pays arabes sont fort limitées à court terme et misent de plus en plus sur la lutte anti-terroriste. L’idée d’une lutte planétaire contre le terrorisme jouit d’une franche popularité aux Etats-Unis, encore aujourd’hui, comme l’attestent les réactions à l’occasion du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Le Président Barack Obama a déclaré ainsi, dans l’une de ses allocutions: “ne nous faisons pas d’illusions, les terroristes tenteront encore et toujours de nous attaquer mais, comme nous l’avons à nouveau démontré ce week-end, nous restons sans cesse vigilants. Nous entreprenons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre peuple”. Le prédécesseur d’Obama, George W. Bush, ne se serait pas exprimé autrement.

Pour les Etats-Unis donc, la lutte contre le terrorisme est loin d’être terminée: on peut l’affirmer dès lors que nous voyons des branches d’Al Qaida se multiplier à des échelles régionales comme prolifèrent les champignons dans un sol humide. Parmi ces émanations d’Al-Qaida, citons notamment “Al Qaida pour un Maghreb islamique”, qui semble vouloir se développer dans un avenir proche en Tunisie, en Libye et en Egypte, ce qui permettra aux Etats-Unis d’intervenir à tout instant, sous prétexte de lutte anti-terroriste.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°41/2011 – http://www.zurzeit.at ).

 

jeudi, 06 octobre 2011

Pakistan und das »Haqqani-Netzwerk«: Die jüngste, inszenierte Bedrohung Amerikas und das Ende der Geschichte

Pakistan und das »Haqqani-Netzwerk«: Die jüngste, inszenierte Bedrohung Amerikas und das Ende der Geschichte

Paul Craig Roberts

 

Haben Sie schon einmal von den Haqqanis gehört? Ich kann es mir kaum vorstellen. Ähnlich wie das Al-Qaida-Netzwerk, von dem vor dem 11. September noch keiner gehört hatte, tauchte das »Haqqani-Netzwerk« genau zur richtigen Zeit aus der Versenkung auf, um den nächsten Krieg Amerikas zu rechtfertigen – gegen Pakistan.

 

Mit der Behauptung Präsident Obamas, der Al-Qaida-Anführer Osama bin Laden sei zur Strecke gebracht worden, ging der Bedrohung durch dieses altgediente Schreckgespenst die Luft aus. Eine Terrororganisation, die ihren Anführer unbewaffnet und schutzlos zurücklässt und ihn damit zum leichten Ziel eines Mordanschlags macht, wirkt nicht länger furchterregend. Es wird Zeit für ein neues, noch bedrohlicheres Schreckgespenst, das dem »Krieg gegen den Terror« neue Nahrung geben soll.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-craig-roberts/pakistan-und-das-haqqani-netzwerk-die-juengste-inszenierte-bedrohung-amerikas-und-das-ende-der-g.html

jeudi, 22 septembre 2011

Pro-Al Qaeda brigades control Qaddafi Tripoli strongholds seized by rebels

Pro-Al Qaeda brigades control Qaddafi Tripoli strongholds seized by rebels

DEBKAfile E

Ex: http://www.debka.com/


Abd Al-Hakim Belhadj, pro-Al Qaeda LIFG chief

Members of the Al Qaeda-linked Libyan Islamic Fighting Group – LIFG, are in control of the former strongholds of Muammar Qaddafi captured by Libyan rebels last Sunday, Aug. 21, debkafile reports from sources in Libya. They are fighting under the command of Abd Al-Hakim Belhadj, an al Qaeda veteran from Afghanistan whom the CIA captured in Malaysia in 2003 and extradited six years later to Libya where Qaddafi held him in prison.

Belhadj is on record as rejecting any political form of coexistence with the Crusaders excepting jihad.

His brigades were the principal rebel force in the operation for the capture of Qaddafi's Bab al-Aziziya ruling compound on Aug. 23. Saturday, Aug. 27, those brigades overran the Abu Salim district of southern Tripoli taking it from the last pro-Qaddafi holdouts in the city. Many of the prisoners released from the local jail belonged to al Qaeda.
The LIFG chief now styles himself "Commander of the Tripoli Military Council." Asked by our sources whether they plan to hand control of the Libyan capital to the National Transitional Council, which has been recognized in the West, the jihadi fighters made a gesture of dismissal without answering.

According to US and British media, at least half of the members of the NTC have moved from Benghazi to Tripoli, the key condition for the receipt of Qaddafi's frozen assets and international aid. But there is no confirmation from our sources that this has happened. Tripoli is rife with disorder, awash with weapons and prey to reciprocal allegations of atrocities. Our sources doubt that the council will be able to assert control of - or even a presence in - Tripoli any time soon. US intelligence sources in Tripoli see no sign that the NTC will be able to persuade the Islamist brigades to relinquish control of the city in the near future - or even lay down arms.


Those arms are advanced items which British and French special operations forces gave the rebels, said a senior American source. Had those NATO contingents not led the Tripoli operation, the rebels unaided would not have captured Qaddafi's centers of government.

A week after that dramatic episode, Tripoli's institutions of government have wound up in the hands of fighting Islamist brigades belonging to al Qaeda, who are now armed to the teeth with the hardware seized from Qaddafi's arsenals. No Western or Libyan military force can conceive of dislodging the Islamists from the Libyan capital in the foreseeable future.

Libya has thus created a new model which can only hearten the Islamist extremists eyeing further gains from the Arab Revolt. They may justly conclude that NATO will come to their aid for a rebellion to topple any autocratic Arab ruler. The coalition of British, French, Qatari and Jordanian special forces, with quiet US intelligence support, for capturing Tripoli and ousting Qaddafi, almost certainly met with US President Barack Obama's approval.

For the first time, therefore, the armies of Western members of NATO took part directly in a bid by extremist Islamic forces to capture an Arab capital and overthrow its ruler.
An attempt to vindicate the way this NATO operation has turned out is underway. Western media are being fed portrayals of the rebel leadership as a coherent and responsible political and military force holding sway from Benghazi in the east up to the Tunisian border in the west.

This depiction is false. Our military sources report that the bulk of rebel military strength in central and western Libya is not under NTC command, nor does it obey orders from rebel headquarters in Benghazi.
This chaotic situation in rebel ranks underscores the importance of the effort the NTC has mounted to capture Sirte, Qaddafi's home town, where most of his support is concentrated. Control of Sirte, which lies between Benghazi and Tripoli, will provide the NTC and its leader Abdul Jalil, with a counterweight for the pro-Al Qaeda brigades in control of the capital.

vendredi, 16 septembre 2011

11 septembre : nouvelles révélations sur les réseaux Anglo-saoudiens

11 septembre : nouvelles révélations sur les réseaux Anglo-saoudiens

 
12 septembre 2011 (Nouvelle Solidarité) – Deux semaines avant les attentats du 11 septembre 2001, une riche famille saoudienne ayant été en contact avec Mohamed Atta et d’autres terroristes du 11 septembre, a soudainement quitté sa luxueuse villa près de Sarasota en Floride pour fuir le pays, selon un récit d’Anthony Summers et du journaliste Dan Christensen, publié dans le Miami Herald du 7 septembre 2011. Rappelons que l’administration Obama conserve toujours sous scellé le rapport officiel démontrant l’implication directe du Prince saoudien Bandar bin Sultan, un agent britannique au cœur de l’opération BAE, dans le financement de deux autres kamikazes.

Cette villa était la propriété du financier saoudien Esam Ghazzawi et était occupée par sa fille Anoud et son mari Abdulazzi al-Hiijii. Les autorités américaines ont facilement établi la relation avec les terroristes puisque de nombreux appels téléphoniques ont été échangés entre la résidence et Mohamed Atta, et les vidéos de sécurité de la résidence montrent également les allés et venus de véhicules appartenant à Atta et à un autre pirate de l’air, Ziad Jarrah.

Atta, Jarrah et Marwan al-Shehhi habitaient tous dans un périmètre de 15 km autour de la villa des Ghazzawi et prenaient des cours de pilotage à proximité, dans la ville de Venice. Les analyses des enregistrements téléphoniques montrent des contacts avec onze autres terroristes présumés, y compris Walid al-Shehhi, qui était avec Atta sur le premier vol qui a percuté le World Trade Center.

L’ancien sénateur américain Bob Graham, qui a co-présidé l’enquête bi-partisane du Congrès sur le 11 septembre, a affirmé au Miami Herald qu’on aurait dû lui parler de ces découvertes, affirmant que « cela ouvre la porte à une nouvelle série d’enquête sur l’amplitude du rôle saoudien dans les attentats du 11 septembre. » Graham a immédiatement dressé le parallèle entre cette non-communication par le FBI et le fait que l’agence fédérale américaine n’avait rien communiqué non plus sur le financement saoudien de deux kamikazes en Californie (c’est en effet les enquêteurs du Congrès qui refirent cette découverte).

Bien que la commission du Congrès ait accumulé un très volumineux dossier sur les activités des kamikazes aux Etats-Unis et l’ait communiqué à la Commission sur le 11 septembre, « ils s’en sont très peu servis » a dit Graham, « et leur référence à l’Arabie Saoudite est presque énigmatique parfois… Je n’ai jamais su pourquoi ils n’avaient pas creusé cette piste. » Graham a également cité la suppression de la section finale de 28 pages du rapport de son enquête dans la version finale publiée par la Commission spéciale. Ces 28 pages ont été classifiées sur ordre de la Présidence Bush et le secret est perpétué par Obama, malgré ses promesses de campagne.

Un autre article récent, intitulé « Preuve de la complicité britannique et pakistanaise sur le 11 septembre » par Behrouz Saba, qui se réfère également à Mohamed Atta en Floride, est paru dans Nation of Change et d’autres sites. Malgré les aspects très obsessifs de l’article, Saba écrit qu’un des événements clés qui se déroula sous le nez des officiels de Washington D.C. a été ignoré. En octobre 2001, ABC News , Fox et CNN faisaient toutes état d’un transfert de fonds de 100.000 dollars au début du mois d’août 2001, en provenance de Dubaï et au bénéfice de deux comptes en banques de Floride, détenus par Atta. Le 6 octobre, CNN identifiait l’homme qui avait envoyé l’argent comme étant le Cheikh Ahmed Omar Saeed.

Questionnée à ce propos, la Maison-Blanche fit en sorte d’empêcher que cette partie de l’histoire n’attire trop l’attention, en jouant avec différentes orthographes du nom du Cheikh. Mais l’ancien président du Pakistan Pervez Musharraf a identifié le Cheikh comme agent du MI6. Dans ses mémoires, Musharraf écrit : « Le Cheikh Omar est un britannique né à Londres le 23 décembre 1973 de parents pakistanais (…) Il est allé à la London School of Economics mais a quitté l’école avant d’obtenir son diplôme. Il semble (…) qu’il ait été recruté par le service de renseignement britannique MI-6. »

Saba affirme que l’administration Bush savait que le Cheikh avait été envoyé par le MI-6 au Pakistan pour coopérer avec ses homologues de l’ISI, mais « protéger l’alliance entre britanniques et le Pakistan avait plus d’importance que de dévoiler la vérité. »

 

samedi, 10 septembre 2011

La diplomatie des mosquées

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La diplomatie des mosquées

Ex: http://www.insolent.fr/

Les faits et les photos peuvent passer avant les commentaires. Ici le ministre turc des affaires étrangères M. Ahmet Davutoglou fête la fin du Ramadan à Sarajevo. On le voit entouré de Bakir Izetbegovic, membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine et du chef religieux, le "reis ul islam" Mustafa Ceric. Cela se passe en la mosquée édifiée au XVIe siècle par Gazi Husrev-beg (1480-1541) gouverneur ottoman de la Bosnie, puis de la Syrie, à l'époque de Soliman le Magnifique.

 

Les jours précédents le même professeur de géopolitique, devenu maître d'œuvre de la politique extérieure d'Ankara s'était rendu dans deux autres pays des Balkans. Au Kossovo, il avait accompli ses dévotions d'abord à la mosquée impériale de Pristina. Celle-ci est également connue sous le nom de "Mehmed Fatih", en l'honneur du conquérant de Constantinople Mehmet II qui en avait ordonné la construction en 1461. Puis, dans le même territoire majoritairement albanais, il avait visité l'élégante mosquée édifiée au XVIIe siècle par Sofi Sinan Pacha et dont une légende veut qu'elle aurait été bâtie avec les matériaux du monastère des Saints-Archanges. Enfin en Roumanie, il avait accompli les mêmes gestes en un lieu édifié en 1910, aujourd'hui centre de l'implantation islamique locale, à la frontière bulgare, la mosquée "Hinkar" de style maure mais dont les guides aiment à souligner qu'elle copie son homologue de Konya, capitale des derviches tourneurs en Anatolie.

Commentant ce qu'il appelle la "diplomatie des mosquées" le journal pro gouvernemental turc Zaman Today (1)⇓ souligne que, jusqu'en 2002, les diplomates turcs visitaient traditionnellement leurs compatriotes mais que, depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP ils se tournent désormais au-delà des Turcs, au mépris de la laïcité, vers l'ensemble de leurs coreligionnaires.

Ne doutons pas une seconde que, pour un nombre non négligeable de Turcs, le souvenir de ce grand passé impérial représente une perspective de réimplantation dans les Balkans. Davutoglou, du reste, avait fait sensation à l'automne 2009 en y proclamant "Sarajevo est notre ville". Il s'agissait là, remarquions-nous à l'époque, du premier membre d'une phrase qu'il complétait en ajoutant, à l'attention des musulmans balkaniques : "Istanbul est votre Ville". (2)⇓

La même semaine écoulée, les journalistes français présents à Tirana pour la rencontre de podosphère entre les "bleus" et l'équipe nationale albanaise ne remarquaient guère un incident ayant justifié l'intervention de la Police. En effet, les irrédentistes locaux avaient déployé dans le stade une immense banderole de 30 mètres sur 40 figurant une carte de la Grande Albanie occupant des territoires actuellement situés dans divers pays voisins dans le sud de la Serbie, au Monténégro, ou dans l'ancienne république yougoslave de Macédoine. Le moment venu, ce genre d'étincelles, montées en épingle, pourrait justifier une intervention de l'armée turque, sans même que soit levée l'hypothèque du PKK, et avec la bénédiction du Département d'État.

Il était évidemment beaucoup plus encourageant, pour nos excellents moyens hexagonaux de désinformation, de mettre en exergue les quelques gestes, attendus depuis des années et promis désormais par le chef du gouvernement Erdogan en faveur des minorités non-musulmanes qui n'ont pas encore fui le pays. Quelques hôpitaux et écoles en bénéficieront. Un bon point, pensera-t-on. Il faut se pencher attentivement sur "Zaman" pour relever qu'au moins deux catégories de chrétiens échapperont apparemment à cette libéralisation : les Syriaques et les Turcs protestants (3)⇓. Les premiers souffrent sans doute de témoigner de l'injustifiable annexion du sandjak d'Alexandrette, les seconds indiscutablement coupables de prosélytisme.

Certes on peut se féliciter de voir normaliser certains aspects des relations entre l'État turc et les organismes de bienfaisance ou religieux arméniens, grecs ou juifs. Mais on n'omettra pas non plus de remarquer que cela aussi fait partie des traditions ottomanes et des théories islamiques : les gens du Livre ont droit à un statut spécial à la fois protégé et inférieur. Ils payent un impôt particulier et sont généreusement "dispensés" du service militaire. Beaucoup d'autres choses leur sont interdites, mais ils survivent. Les lecteurs de mon livre sur "La Question turque et l'Europe" ont compris que les crimes commis au XXe siècle ont été inspirés, dans ce pays comme ailleurs, par les adeptes d'une idéologie jacobine. Aujourd'hui le mouvement de Fethullah Gulen, qui inspire le pouvoir AKP, milite pour un retour aux principes antérieurs à la république et, donc, à une plus grande tolérance à l'égard des chrétiens. On ne doit pas l'ignorer.

L'expert géopolitique Ahmet Davutoglou a jusqu'à maintenant échoué dans son programme poudre aux yeux "pas de problèmes avec nos voisins". Les problèmes existants ne sont pas résolus. D'autres sont même apparus. Mais il ne renoncera pas à sa vision tridimensionnelle de l'expansion turque, à la fois vers le Proche Orient en posant au protecteur des Arabes, vers l'Asie centrale en rivalisant avec les Russes, et en utilisant contre l'Europe les minorités islamiques.

Ne nous méprenons pas sur les bonheurs passagers de l'économie turque actuelle. Ce triple rêve tourne évidemment le dos aux derniers lambeaux des principes légués par Mustafa Kemal. Mais il confirme encore plus la grave erreur que développent encore les négociations d'adhésion de ce pays aux institutions encore fragiles de l'Union européenne.

JG Malliarakis
        
Apostilles

  1. cf. Zaman Today du 4 août 2011 article "Ahmet Davutoğlu conducts ‘mosque diplomacy’ in Balkans".
  2. cf. L'Insolent du 4 janvier 2010 "Comment les Turcs regardent leurs alliances".
  3. cf. cf. Zaman Today du 4 août 2011 article "Non-Muslims praise law to return properties, await its implementation".

    Vous pouvez entendre l'enregistrement de nos chroniques
    sur le site de

     

     

    Lumière 101

 

vendredi, 02 septembre 2011

Aux sources de l'islamisme allemand contemporain

Wolfgang KAUFMANN:

Aux sources de l’islamisme allemand contemporain

 

L’islamisme allemand contemporain trouve ses racines chez les volontaires musulmans levés contre l’URSS de Staline

 

Depuis un discours controversé du Président fédéral Wulff, on discute de plus en plus intensément en Allemagne pour savoir si l’islam est propre à ce pays ou non. Les débatteurs ne sont à l’unisson que sur un point: l’islam est désormais présent en terre germanique. La même remarque vaut pour l’islamisme. Ce qui conduit tout naturellement à la question: comment l’islamisme est-il arrivé en Allemagne?

 

Vu l’immigration de plusieurs millions de Turcs musulmans, on peut supposer que l’islamisme présent aujourd’hui en terre allemande provient de cette vague migratoire. Toutefois, on doit bien constater que l’infiltration initiale d’un islamisme en Allemagne n’est pas un effet de l’immigration, après 1945, de travailleurs de confession musulmane. Deux livres publiés récemment le démontrent:

Stefan MEINING,

Eine Moschee in Deutschland. Nazis, Geheimdienste und der Aufstieg des politischen Islam im Westen, Verlag C. H. Beck, München, 2011, 316 pages, 19,95 euro.

 

&

 

Ian JOHNSON,

Die vierte Moschee. Nazis, CIA und der islamische Fundamentalismus, Verlag Klett-Cotta, Stuttgart, 2011, 360 pages, 22,95 euro.

 

Ces deux livres sont parus quasi simultanément, leurs titres se ressemblent fort et leurs couvertures également: ce qui pourrait faire penser à une action concertée. Cependant, à la lecture, on s’aperçoit quand même qu’il s’agit d’un hasard.

 

Les deux ouvrages décrivent le même phénomène. Stefan Meining, rédacteur du magazine politque “Report München”, dépendant de l’ARD, se concentre sur la responsabilité des services allemands dans l’émergence de l’islamisme, tandis que Ian Johnson, Prix Pulitzer, met surtout l’accent sur celle des services secrets américains. La lecture de ces deux ouvrages nous donne une belle image d’ensemble et nous permet de constater, en plus, que l’islamophilie peut prendre de multiples visages. La direction nationale-socialiste —rien moins!— fut la première a faire venir délibérément en Allemagne des représentants de la haute hiérarchie de l’islam politique, à commencer par Hadj Mohammed Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem et chef religieux de la communauté musulmane de Palestine. Le motif de cette démarche se trouve dans la ferme résolution de Hitler lui-même, de son Ministre des affaires de l’Est Alfred Rosenberg, ainsi que des chefs de la Wehrmacht et de la Waffen-SS, d’utiliser et d’engager l’islam comme arme secrète contre l’URSS. Dans le cadre de cette politique, plusieurs centaines de milliers de musulmans du Caucase et d’Asie centrale ont été, jusqu’en 1945, enrôlés dans des unités de volontaires comme la “Division SS musulmane Nouveau Turkestan”. Ces unités avaient tout naturellement beoin d’un accompagnement politique et religieux.

 

La plupart de ces légionnaires musulmans, qui ont eu la chance, après la défaite de l’Allemagne, de ne pas avoir été rapatriés de force et d’avoir ainsi échapper à la mort par fusillade, se sont installés à Munich et ses environs. Parmi eux: quelques imams qui avaient auparavant servi dans les unités de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS. Trois cents de ces “oubliés” fondèrent en 1953 la “Religiöse Gemeinschaft Islam” (“Communauté religieuse islamique”). Dès ce moment, le jeu a repris car le gouvernement fédéral allemand avait, lui aussi, l’intention d’utiliser à son profit les émigrants de confession musulmane. L’acteur principal de cette politique, côté allemand, fut le “Ministère fédéral des expulsés, réfugiés et victimes de la guerre”. A cette époque-là, ce ministère était placé sous la houlette de Theodor Oberländer (membre du parti “Gesamtdeutscher Block”/”Bund der Heimatvertriebenen und Entrechten” – “Bloc pour toute l’Allemagne”/”Ligue des Expulsés et Spoliés”). Pendant la guerre, Oberländer avait été le commandeur d’une unité spéciale de la Wehrmacht, la “Bergmann”, au sein de laquelle servaient d’assez nombreux volontaires musulmans venus du Caucase. L’objectif d’Oberländer était d’utiliser la “Religiöse Gemeinschaft Islam” pour faire éclater l’Union Soviétique en provoquant une révolte généralisée des peuples non russes, ce qui aurait entraîné, comme effet second, la réunification de l’Allemagne dans les frontières de 1937. C’est la raison pour laquelle, par l’entremise d’Oberländer, l’association musulmane de Munich a reçu le soutien financier du gouvernement fédéral allemand.

 

L’islam politique a été une arme pendant la Guerre Froide

 

Parallèlement aux tentatives ouest-allemandes d’enrôler l’association musulmane de Bavière, la CIA, et son organisation satellite, l’AMCOMLIB (“American Committee for Liberation from Bolshevism”) commencent, elles aussi, à s’intéresser aux exilés ex-soviétiques et musulmans de Munich et de sa grande banlieue. Or les Américains paient beaucoup mieux que les Allemands: les membres de la “Communauté Religieuse Musulmane”, fixés à Munich, vont progressivement se faire recruter pour agir dans le cadre de la guerre psychologique menée par les Etats-Unis. Ils vont commencer par une collaboration au micro de “Radio Liberty” où ils vitupèreront contre la politique soviétique à l’égard des nationalités et de la religion islamique. L’islam politique allemand s’est donc transformé en un instrument américain dans la Guerre Froide, chargé de “tordre le cou” au communisme athée, avec, pour corollaire, d’amener à une révision générale des conséquences de la seconde guerre mondiale.

 

Les ex-légionnaires anti-soviétiques, qui se laisseront embrigader dans les services allemands ou américains, ne se présenteront pas, à l’époque, comme des fondamentalistes musulmans, à l’instar de ceux que nous connaissons aujourd’hui: ces anciens soldats de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS s’étaient assimilés au mode de vie allemand; ils aimaient boire de l’alcool et se livrer à de joyeuses libations; leurs femmes et leurs filles ignoraient délibérément les prescriptions vestimentaires islamiques; toutes les autres consignes religieuses n’étaient pas davantage prises au pied de la lettre. Chose curieuse et digne d’être rappelée: c’est justement cette liberté par rapport aux prescrits rigoureux de la religion musulmane qui va provoquer une mutation décisive de la situation. Elle a eu lieu à l’occasion de la première “conférence islamique d’Allemagne”, tenue le 26 décembre 1958 dans la salle paroissiale catholique Saint-Paul à Munich.

 

Lors de cette manifestation, pour la première fois, des étudiants très croyants et très rigoristes, venus des pays arabes, rencontrent les émigrés issus des régions islamisées de l’URSS. Au départ, il n’y a pas de confrontation directe entre les deux groupes: tous s’accordent pour que soit réalisé un premier objectif, celui de construire un lieu central de prière à Munich. Pour y parvenir, ils créent au début du mois de mars de l’année 1960, une “Commission pour la Construction de la Mosquée”. Le directeur de cette commission, que les participants ont élu, n’était pas un ancien légionnaire issu du Turkestan ou du Caucase mais l’Egyptien Said Ramadan, figure de proue du mouvement des “Frères musulmans” qui était aussi, à l’époque, secrétaire général du “Congrès islamique mondial”. La raison principale qui a justifié l’élection de Said Ramadan fut qu’on espérait qu’il ramènerait des subsides en provenance des pays arabes pour la construction de l’édifice religieux. C’est ce qu’il fit. Mais, simultanément, il entama une campagne de dénigrement des anciens légionnaires des armées allemandes, parce que leur mode de vie n’était plus “pur”, ce qui conduisit à leur marginalisation totale.

 

Au bout de ce processus d’éviction, qui se situe en mars 1962, les protagonistes arabes d’une interprétation pseudo-traditionaliste et rigide de l’islam ont pris le contrôle de la Commission, qui, quelques mois plus tard, allait se dénommer “Islamische Gemeinschaft in Süddeutschland” (“Communauté Islamique d’Allemagne du Sud”). Depuis le 4 décembre 1982, elle s’appelle, en bout de course, “Islamische Gemeinschaft in Deutschland”. Depuis lors, l’organisation établie à Munich a servi de plaque tournante à un réseau islamiste qui n’a cessé de croître à la manière d’un rhizome sur tout le territoire de la République fédérale, sans que les autorités allemandes ne s’en alarment outre mesure.

 

Celles-ci n’ont montré de l’intérêt pour ce réseau qu’à partir du 11 septembre 2001, lorsque le troisième président en fonction, le Syrien Ghaleb Himmat, fut soupçonné de terrorisme: d’après les renseignements fournis par le “Financial Crimes Enforcement Network”, une instance dépendant du Ministère américain des finances, il aurait fonctionné comme fournisseur de fonds pour al-Qaïda.

 

Wolfgang KAUFMANN.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°35/2011; http://www.jungefreiheit.de ).

 

mercredi, 10 août 2011

Der mysteriöse Tod Osama bin Ladens

Der mysteriöse Tod Osama bin Ladens: manipulierte Beweise, wo es eigentlich keine gibt

Paul Craig Roberts

 

Das Magazin The New Yorker veröffentlichte am 8. August einen Artikel von Nicholas Schmidle, der auf den Informationen einer nicht identifizierten Quelle beruht, die behauptet, mit der angeblichen amerikanischen Operation zur Ermordung Osama bin Ladens bestens vertraut zu sein. Eigentlich enthält der Artikel keine nützlichen Informationen. Sein Sinn scheint darin zu bestehen, Lücken in der ursprünglichen Darstellung wegzuerklären oder zu vertuschen. Im Kern geht es um die Frage, warum die Spezialeinheit SEALS einen unbewaffneten, keinen Widerstand leistenden Osama bin Laden töteten, dessen Gefangennahme sich doch als Goldmine an Informationen über Terrorismus hätte erweisen und dessen Schauprozess die in sich zusammenbrechende regierungsamtliche Darstellung der Ereignisse vom 11. September 2001 hätte retten können?

 

Dazu teilt uns der leichtgläubige Schmidle mit: »Es war niemals geplant, ihn einzusperren oder festzunehmen – diese Entscheidung wurde nicht in Sekundenbruchteilen vor Ort getroffen. ›Niemand wollte, dass Gefangene gemacht werden‹, erklärte der Offizier für Spezialeinsätze mir gegenüber.«

Und warum warfen die SEAL-Soldaten bin Ladens Körper in das Meer, anstatt der skeptischen Weltöffentlichkeit diesen Beweis vorzulegen?

MEHR: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-craig-roberts/der-mysterioese-tod-osama-bin-ladens-manipulierte-beweise-wo-es-eigentlich-keine-gibt.html

mercredi, 13 juillet 2011

Der Islam als geopolitisches Werkzeug zur Kontrolle des Nahen und Mittleren Ostens

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Die Kräfte der Manipulation: der Islam als geopolitisches Werkzeug zur Kontrolle des Nahen und Mittleren Ostens

Mahdi Darius Nazemroaya

Bei ihrem Vormarsch gegen das Eurasische Herzland versuchen Washington und seine Gefolgsleute, sich den Islam als geopolitisches Werkzeug zunutze zu machen. Politisches und soziales Chaos haben sie bereits geschaffen. Dabei wird versucht, den Islam neu zu definieren und ihn den Interessen des weltweiten Kapitals unterzuordnen, indem eine neue Generation sogenannter Islamisten, hauptsächlich unter den Arabern, ins Spiel gebracht wird.

Das Projekt Neudefinition des Islam: die Türkei als das neue Modell eines »Calvinistischen Islam«

Die heutige Türkei wird den aufbegehrenden Massen in der arabischen Welt als demokratisches Modell präsentiert, dem es nachzueifern gilt. Unbestreitbar hat Ankara Fortschritte gemacht im Vergleich zu den Zeiten, als es verboten war, in der Öffentlichkeit Kurdisch zu sprechen. Dennoch ist die Türkei keine funktionsfähige Demokratie, sondern eher eine Kleptokratie mit faschistischen Zügen.

Mehr:http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mahdi-darius-nazemroaya/die-kraefte-der-manipulation-der-islam-als-geopolitisches-werkzeug-zur-kontrolle-des-nahen-und-mitt.html

vendredi, 10 juin 2011

J. P. Fuss: Erdogan, Meister der Täuschung

Jürgen P. Fuß,

Erdogan - ein Meister der Täuschung

Was Europa von der Türkei wirklich zu erwarten hat

ISBN 978-3937820-16-3 - Verlag Siegfried Bublies

278 Seiten, gebunden, Hardcover, 19,80 euro

Erscheinungstermin: 15 Juni 2011

Mehr als sechs Jahre haben Jürgen P. Fuß und seine Frau in der Türkei gelebt und dabei Land und Leute kennen gelernt. Im April 2004 gründeten sie die erste deutschsprachige Wochenzeitung für die Türkei. In insgesamt 222 Ausgaben berichtete die „Aktuelle Türkei Rundschau" über die Türkei und kommentierte die politischen Ereignisse. Als Herausgeber und Chefredakteure konnten Fuß und seine Frau hautnah miterleben, wie Recep Tayyip Erdogan den Einfluss der islamisch-konservativen AKP (deutsch: Partei für Gerechtigkeit und Entwicklung) immer weiter festigte. Gleichzeitig gelang es Erdogan, seine Machtposition innerhalb und außerhalb der Partei so stark auszubauen, dass er mit einigen ihm treu ergebenen Weggefährten mittlerweile alle Fäden des türkischen Staates in der Hand hält.

Jürgen P. Fuß liefert mit „Erdogan – ein Meister der Täuschung" eine umfassende Biografie des türkischen Machtpolitikers und eine entlarvende Analyse seiner politischen Aktivitäten als Parteivorsitzender der AKP und Ministerpräsident der Türkei.

Bereits 1998 wurde der frühere Istanbuler Bürgermeister Erdogan wegen öffentlichen Zitierens der folgenden Verse zu einer Gefängnisstrafe verurteilt: Die Demokratie ist nur der Zug, auf den wir aufsteigen, bis wir am Ziel sind. Die Minarette sind unsere Bajonette... die Moscheen sind unsere Kasernen." Erst nach einer Verfassungsänderung konnte Erdogan für das türkische Parlament kandidieren und am 11. März 2003 Ministerpräsident werden. Seit dieser Zeit beherrscht Erdogan die hohe Kunst des Verstellens, Verschleierns und Täuschens als erfolgreiche Methode eines schleichenden Machterwerbs. Fuß’ faktenreiche und auf intimer Kenntnis der türkischen Verhältnisse basierende Arbeit zeigt: Erdogan, der aus der radikal-islamischen und autoritären Milli Görüs-Bewegung Erbakans kommt, strebt für die Türkei eine Führungsrolle in Europa, Vorderasien und im Nahen Osten an. Und der Islam soll die alle Lebensbereiche beherrschende Religion werden. Für Fuß gibt es deshalb nur eine zwingende politische Schlußfolgerung: Die Türkei darf nicht Mitglied im europäischen Staatenverbund werden.

Zum Autor:

Jürgen P. Fuß, geboren 1946, studierte Elektrotechnik, Abschluß als Diplom-Ingenieur. Von 1979 bis 2009 Dozent für Betriebswirtschaft an einer Fachhochschule. Herausgeber und Chefredakteur der einzigen deutschsprachigen Wochenzeitung in der Türkei in den Jahren 2004 bis 2009.

Im Februar 2009 verließen Jürgen P. Fuß und seine Frau die Türkei, weil sie nicht länger in einem Land leben wollten, das Recep Tayyip Erdogan nach seinen islamisch-konservativen Vorstellungen umbaut. Hinzu kam, dass das Risiko, ins Visier der Polizei oder der Justiz zu geraten, für die Herausgeber und Chefredakteure der „Aktuellen Türkei Rundschau" immer größer wurde. Eine verantwortungsvolle journalistische Arbeit war nicht mehr möglich. Mittlerweile leben sie an verschiedenen Orten in Europa.

Inhaltsverzeichnis

Vorwort

1 Recep Tayyip Erdogan (Kindheit, Jugend, Lehrmeister)
1.1 Erdogan – von ganz unten nach ganz oben
1.2 Erdogans Vorbilder und Lehrer
1.2.1 Wer hat Erdogans Weltbild geprägt?
1.2.2 Milli-Görüs - Meinungsbildung in jungen Jahren
1.2.3 Fazit: Wie Milli-Görüs Erdogan geprägt hat
1.2.4 Said Nursi - Islamischer Vordenker wirkt bis heute
1.2.5 Nursis Kritik an der muslimischen Gemeinschaft
1.2.6 Fethullah Gülen - geistiger Lehrmeister oder mehr?
1.2.7 Erbakans politischer Weg - Lehrstück mit nachhaltiger Wirkung
1.2.8 Erdogans Motive - eine erste Zwischenbilanz

2 Erdogans Weg zur Macht (1994 bis 2002)
2.1 Erdogans erste politischen Schritte (1975 bis 1998)
2.2 Türkei im Aufbruch (1997 bis 2001)
2.3 Die AKP wird Regierungspartei (2001 bis 2002)
2.4 Erdogan wird Regierungschef (2003)
2.5 Regierungsantritt der AKP - ein Sieg der Demokratie?
2.6 Erdogan festigt seine Position
2.7 Keine Frage: Die AKP steht und fällt mit Erdogan

3 Erdogan weckt hohe Erwartungen (2003 bis 2010)
3.1 Wahlversprechen 2002: Alles soll besser werden
3.2 Erdogan verspricht: Wirtschaftlicher Aufschwung
3.2.1 Bruttoinlandsprodukt seit 2002 gestiegen
3.2.2 Inflationsrate weit über dem europäischen Niveau
3.2.3 Grundlegende Probleme des türkischen Arbeitsmarktes nicht gelöst
3.2.4 Bilanz: Türkei wäre wirtschaftlich betrachtet ein schwaches Mitglied in der EU
3.3 Erdogan verspricht: Mehr Demokratie
3.3.1 Rückblick auf sechs Jahrzehnte Demokratie in der Türkei
3.3.2 Das türkische Wahlrecht verzerrt das Wahlergebnis
3.3.3 Stärkt die AKP die Demokratie in der Türkei?
3.4 Erdogan verspricht: Mehr Meinungs- und Pressefreiheit
3.4.1 Die Lage vor dem Regierungswechsel 2002
3.4.2 AKP-Regierung schafft vorübergehend Verbesserungen
3.4.3 Erdogan verändert die Medienlandschaft
3.4.4 Bilanz: Keine Fortschritte, sondern Rückwärtsgang im Medienbereich
3.5 Erdogan verspricht: Rechtsreform und bessere Justiz
3.5.1 Neues Strafvollzugsgesetz - ein Stück Etikettenschwindel
3.5.2 4.000 neue Staatsanwälte und Richter - Justizreform oder: mehr Einfluss für die AKP?
3.5.3 Türkisches Anti-Terrorgesetz – Mehr Rechte für Militär und Polizei
3.5.4 Justizreform führt zu mehr Einfluss durch die Politik
3.6 Bilanz: Hohe Erwartungen kaum erfüllt

4 Erdogans wahre Pläne (ab 2008)
4.1 Will Erdogan eine Türkei nach europäischem Muster?
4.2 Erdogans "Schöne Neue Welt"
4.2.1 Erdogans 1. Plan: Die Entmachtung des türkischen Militärs
4.2.2 Erdogans 2. Plan: Türkische Kolonie Europa
4.2.3 Erdogans 3. Plan: Türkei eine der zehn größten Volkswirtschaften
4.2.4 Erdogans 4. Plan: Weltmacht Türkei
4.2.5 Erdogan auf den Weg zum zweiten Atatürk?
4.2.6 Statt einer Bilanz - Versuch einer Prognose 2023

5 Resümee: Was Europa von der Türkei wirklich zu erwarten hat


Literaturverzeichnis

mardi, 07 juin 2011

I. Shamir: Pourquoi Ben Laden devait-il mourir?

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Pourquoi Ben Laden devait-il mourir ?

 

Entretien avec Israel Shamir

 

Propos recueillis par Maître Gerhard Frey jr

 

Depuis 2005, les Américains savaient où Ousama Ben Laden se cachait à Abbottabad. C’est ce que nous a révélé récemment Israel Shamir, un journaliste russo-israélien qui vit en Suède et qui coopère dans le dossier « WikiLeaks ». Ses dires ont été confirmés par l’agence de presse « dapd » : la CIA surveillait la cachette de Ben Laden « depuis environ six ans », « avant qu’Obama ne donne l’ordre d’intervenir ». Maître Gerhard Frey s’est entretenu avec Israel Shamir pour qu’il nous éclaire sur ses thèses.

 

Q. : Monsieur Shamir, comment cela se fait-il que les autorités américaines savaient depuis 2005 où se trouvait Ben Laden ?

 

IS : Les Américains ont arrêté Abu al-Libi en 2005 et ont ainsi appris  —et cela ressort des documents de Guantanamo—  que Ben Laden s’était installé à Abbottabad, lorsqu’il est devenu le messager de ce dernier. Abbottabad est une ville relativement petite, elle ne compte que 80.000 habitants. Il est évident que les services secrets américains ont vérifié qui étaient les voisins d’Al-Libi. Ensuite, les Américains ont attrapé Abdul Hadi al-Iraqi qui se trouvait, lui aussi, en liaison avec Abbottabad. Des forces américains et pakistanaises ont mené des attaques dans la région d’Abbottabad. Mais Ousama Ben Laden, au milieu de toute cette effervescence, a continué à vivre en paix parce que les Américains savaient qu’il se trouvait là-bas.

 

Q. : Selon vous, Monsieur Shamir, quels étaient les motifs pour le laisser en vie dans un premier temps ?

 

IS : Ils l’ont laissé en vie parce qu’il a été jadis leur agent, et sans doute plus longtemps qu’on ne le croit. Il faut dire que Ben Laden ne s’est que rarement attaqué aux intérêts américains, sauf sans doute à une exception près  —et une exception de taille !—  les fameux attentats du 11 septembre. L’organisation d’Ousama Ben Laden a fait, ce que les autorités américaines voulaient qu’elle fasse. Elle a combattu les Russes en Afghanistan et elle a ruiné ce pauvre pays. Elle a conspiré contre le Hizbollah et l’a combattu. Elle a massacré des Chiites en Irak. Elle a contribué à miner le pouvoir de Kadhafi. Elle hait le Hamas et l’Iran. Elle a soutenu les épurations ethniques menées en Tchétchénie et dans les Balkans contre les « Infidèles ». Jamais elle ne s’est attaqué à Israël. Elle réservait toutes ses énergies à combattre Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hizbollah libanais. Comme un golem effrayant, fabriqué dans les laboratoires de la CIA, elle ne s’est insurgée qu’une seule fois contre ses « fabricateurs » impitoyables : le 11 septembre 2001. Ben Laden a certes été un pion important sur les terrains de guerre récents mais il ressemble, à ce titre, à bon nombre d’ « amis » des Américains comme Jonas Savimbi en Angola ou Chamil Bassaïev en Tchétchénie : son organisation disparaîtra après sa mort comme l’Unità angolaise et les bandes à Bassaïev ont quitté le terrain.

 

Q. : Mais pourquoi a-t-on tué Ben Laden maintenant et non pas plus tôt ?

 

IS : Ils l’ont tué tout simplement parce la publication des documents de Guantanamo dévoilait clairement la piste menant à Abbottabad. Deux solutions étaient possibles : ou bien on l’enlevait d’Abbottabad et on l’escamotait ailleurs ou bien on le tuait car aucune cachette, pour un témoin gênant, n’est aussi sûre que les profondeurs infernales. C’est la deuxième option que l’on a choisi pour faire disparaître véritablement toutes les traces. Ce que nous ne savons pas, en revanche, c’est la nature et la teneur des contacts entre les autorités américaines et Ben Laden. Ce dernier a-t-il ou non été téléguidé dans ses actions par la CIA ? Voilà la question principale qu’il faut se poser. De toutes les façons, on n’a pas exhibé devant les caméras ses gencives violacées comme on l’a fait pour Saddam Hussein après sa capture ; on ne l’a pas revêtu de la tunique orange humiliante des détenus de Guantanamo ; on ne l’a pas torturé par le procédé du « waterboarding » jusqu’à ce qu’il tombe dans l’inconscience et il n’a pas été humilié.

 

Q. : La campagne pour les présidentielles, qui commence déjà aux Etats-Unis, a-t-elle déterminé le moment de cette exécution ?

 

IS : Dans ce cas, on aurait attendu le mois d’octobre.

 

Q. : Pensez-vous que l’exécution de Ben Laden est juste ?

 

IS : Je pense qu’on lui a accordé une sorte de grâce. Finalement, il vaut mieux être tué d’une rafale de pistolet-mitrailleur que d’être trainé à Guantanamo pour y être torturé.

 

Q. : Il est une chose curieuse : sur l’affiche du FBI, qui met la tête de Ben Laden à prix, ne figure aucune mention du 11 septembre. Comment expliquez-vous cela ?

 

IS : Manifestement il n’existe aucune preuve de sa participation.

 

Q. : Récemment, vous avez rédigé un article où vous dites que la « gauche » et la « droite » ne signifient quasiment plus rien aujourd’hui. Pouvez-vous nous préciser votre point de vue ?

 

IS : Ces concepts n’ont plus grand chose à nous dire, après Blair et Clinton. Ce qui compte désormais, c’est l’attitude que l’on adopte face aux guerres et aux interventions militaires que les Américains (et leurs alliés) lancent au-delà des mers, c’est la capacité à repérer les machinations des services secrets, à dénoncer la soumission des citoyens à l’Etat tout puissant. En France, Marine Le Pen, classée à droite, s’oppose à l’intervention en Libye et en Côte d’Ivoire, aux paiements que les Etats effectuent au bénéfice des banquiers et à la politique aventurière de l’actuel président français, tandis que Bernard-Henri Lévy, étiqueté de « gauche », soutient toutes les initiatives guerrières et les interventions à l’étranger et s’affiche comme un ami du président étiqueté de droite. Aux Etats-Unis, un Ron Paul, considéré comme un « républicain de droite », est contre la guerre, s’oppose à la politique des banques et au soutien inconditionnel à Israël, exactement comme les communistes américains !

 

(entretien paru dans DNZ, Munich, n°20/2011).

 

* * *

 

Israel Shamir, né en 1947 à Novosibirsk, a émigré en Israël en 1969. Il a été journaliste pour la BBC et pour Haaretz. Pour les médias russes, Shamir a récemment  décrypté les dépêches de WikiLeaks. Il a attiré l’attention des médias en février 2011 pour les liens qu’il entretenait avec Julian Assange, qui, pour sa part, a considéré que les accusations d’ « antisémitisme », lancées contre Shamir, étaient injustifiées.

 

mercredi, 01 juin 2011

Iran: Khamenei contre la "culture laïque" d'Ahmadinedjad

Ferdinando CALDA :

Iran : Khamenei contre la « culture laïque » d’Ahmadinedjad

 

Le « Guide Suprême » ordonne la création d’un organe politique pour contrer la politique culturelle « nationaliste » du Président

 

Mahmoud-Ahmadinejad.jpgLa politique culturelle du gouvernement iranien de Mahmoud Ahmadinedjad est jugée désormais « laïque » et « nationaliste » par les tenants d’un islamisme strict et sourcilleux. L’Ayatollah Ali Khamenei et le clergé « conservateur », duquel il est fort proche, jugent qu’il faut mettre un holà à cette politique « impie ».  Les choses sont allées loin : le « Guide Suprême » a ordonné la création d’un « Conseil culturel supérieur pour le Progrès », afin d’influencer directement les orientations culturelles du pays.

 

Ce nouveau conseil, explique le site d’information « Digarban », travaillera parallèlement au « Conseil supérieur de la Révolution Culturelle », contrôlé, lui, par la Présidence. En pratique, il s’agit d’un organe politique faisant office de « doublure » et à l’intérieur duquel on ne retrouve aucun membre de l’équipe gouvernementale. Le « Conseil Supérieur de la Révolution Culturelle » est un organe de décision en République islamique d’Iran, qui a pour tâche de fixer les orientations politico-culturelles du pays. Les tâches de ce Conseil comprennent dès lors, entre bien d’autres choses, d’accorder des licences pour fonder des universités ou des facultés universitaires privées et d’assumer la coordination de tous les centres culturels du pays.

 

La démarche que vient de poser Khamenei, ajoute le site « Digarban », pourrait lui permettre d’intervenir directement en matières de politiques culturelles sans devoir passer par l’autre Conseil, celui que contrôle la Présidence.

 

Cela fait un petit temps déjà que les milieux conservateurs et religieux iraniens critiquent Ahmadinedjad sous prétexte qu’il mènerait une politique trop inspirée par le nationalisme iranien classique plutôt que par l’islamisme. Pendant l’été 2010, le chef de cabinet Esfandiar Rahim-Mashai avait insisté sur la nécessité, pour l’Iran, de créer une « école iranienne » au sein de l’Islam, afin, laissait-il sous-entendre, d’accorder la priorité aux intérêts réels du pays.

 

Or c’est justement contre Rahim-Mashai, bras droit d’Ahmadinedjad, que se sont déchainées les attaques « conservatrices » de ces dernières semaines, culminant dans l’accusation de « sorcellerie » ! Suite à cette accusation, plusieurs collaborateurs du Président ont été arrêtés.

 

Ces dernières semaines, le conflit entre Ahmadinedjad et l’aile ultraconservatrice du clergé, dirigée par le président du Parlement Ali Larijani et du puissant ex-Président Akbar Hashemi Rafsanjani, s’est considérablement envenimé. D’une part, le Président a procédé à un remaniement significatif du gouvernement pour assurer à ses plus fidèles alliés les positions clefs ; d’autre part, ses adversaires ont lâché contre lui la magistrature, pouvoir constitutionnel proche du « Guide Suprême » et des « conservateurs » (le chef de la magistrature iranienne actuelle est l’Ayatollah Sadeq Amoli Larijani, frère d’Ali Larijani).

 

A la mi-mai 2011, plusieurs sites de l’Internet, favorables à Ahmadinedjad, ont été fermés ou ne sont plus accessibles. Face à ces attaques, les forces qui soutiennent le Président ont fait savoir qu’elles étaient prêtes à faire descendre dans les rues de Téhéran des centaines de milliers de gens pour protester avec toute la véhémence voulue contre la politique d’intimidation qu’orchestre, contre la politique présidentielle, le clergé autour de Khamenei.

 

Ferdinando CALDA ( f.calda@rinascita.eu ).

 

(article paru dans « Rinascita », Rome, 25 mai 2011 – http://www.rinascita.eu ). 

mardi, 31 mai 2011

Peter Scholl Latour: révolutions arabes et élimination de Ben Laden

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Révolutions arabes et élimination de Ben Laden

 

Entretien avec Peter Scholl-Latour

 

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

 

Q. : Professeur Scholl-Latour, vous revenez tout juste d’un voyage en Algérie. Quelle est la situation aujourd’hui en Algérie ? Une révolution menace-t-elle aussi ce pays ?

 

PSL : La situation en Algérie est plutôt calme et j’ai même pu circuler dans les campagnes, ce qui n’est pas sans risques, mais notre colonne a bien rempli sa mission. Vers l’Ouest, j’ai pu circuler tout à fait librement mais en direction de l’Est, de la Kabylie, je suis arrivé seulement dans le chef-lieu, Tizi Ouzou ; ailleurs, la région était bouclée. Pas tant en raison d’actes terroristes éventuels —ceux-ci surviennent mais ils sont assez rares—  mais parce que des enlèvements demeurent toujours possibles et les autorités algériennes les craignent.

 

Q. : Au contraire de l’Algérie, la Libye ne retrouve pas le calme, bien au contraire. Tout semble indiquer que la situation de guerre civile conduit au blocage total. Comment jugez-vous la situation ?

 

PSL : Je pense qu’à terme Kadhafi et son régime vont devoir abandonner la partie ou que le Colonel sera tué. Mais ce changement de régime et cette élimination du chef n’arrangeront rien, bien évidemment, car, en fin de compte, les deux régions qui composent la Libye, la Tripolitaine et la Cyrénaïque sont trop différentes l’une de l’autre, sont devenues trop antagonistes, si bien que nous nous trouverons toujours face à une situation de guerre civile. Surtout que le pays n’a jamais connu de système politique démocratique. Cela n’a jamais été le cas ni dans la phase brève de la monarchie ni auparavant sous la férule italienne : finalement, il n’y a pas de partis constitués en Libye ni de personnalités marquantes qui pourraient s’imposer au pays tout entier. On peut dire que le système ressemble, mutatis mutandis, à ceux qui régnaient en Tunisie et en Egypte.

 

Q. : Donc ce qui menace la Libye, c’est un scénario à l’irakienne…

 

PSL : Cela pourrait même être pire. Nous pourrions déboucher sur un scénario à la yéménite (BT : faibles structures étatiques et conflits intérieurs) ou, plus grave encore, à la somalienne (BT : effondrement total de toutes les structures étatiques et domination de groupes islamistes informels). La réaction générale des Algériens est intéressante à observer : je rappelle que, dans ce pays, les militaires avaient saisi le pouvoir en 1991, parce que le FIS islamiste, à l’époque encore parfaitement pacifique, avaient gagné les élections libres et emporté la majorité des sièges ; à la suite du putsch militaire, les Algériens ont connu une guerre civile qui a fait 150.000 morts. Aujourd’hui, l’homme de la rue en Algérie dit qu’il en a assez des violences et des désordres. Les Algériens observent avec beaucoup d’inquiétude les événements de Libye et se disent : « Si tels sont les effets d’un mouvement démocratique, alors que Dieu nous en préserve ! ».

 

Q. : Quel jugement portez-vous en fait sur les frappes aériennes de l’OTAN contre Kadhafi, alors que la résolution n°1973 de l’ONU n’autorise que la protection des civils ? Il semble que l’OTAN veut imposer de force un changement de régime…

 

PSL : Bien entendu, l’OTAN a pour objectif un changement de régime en Libye. Le but est clairement affiché : l’OTAN veut que Kadhafi s’en aille, y compris sa famille, surtout son fils Saïf al-Islam et tout le clan qui a dirigé le pays pendant quarante ans. Pourra-t-on renverser le régime de Kadhafi en se bornant seulement à des frappes aériennes ? Ce n’est pas sûr, car les insurgés sont si mal organisés et armés qu’ils essuient plus de pertes par le feu ami que par la mitraille de leurs ennemis.

 

Q. : Comment peut-on jauger la force des partisans de Kadhafi ?

 

PSL : A Tripoli, c’est certain, les forces qui soutiennent Kadhafi sont plus fortes qu’on ne l’avait imaginé. Certaines tribus se sont rangées à ses côtés, de même qu’une partie de la population. Car, en fin de compte, tout allait bien pour les Libyens : ils avaient le plus haut niveau de vie de tout le continent africain. Certes, ils étaient complètement sous tutelle, sans libertés citoyennes, mais uniquement sur le plan politique. Sur le plan économique, en revanche, tout allait bien pour eux. Kadhafi dispose donc de bons soutiens au sein de la population, ce que l’on voit maintenant dans les combats qui se déroulent entre factions rivales sur le territoire libyen. De plus, dans les pays de l’aire sahélienne, il a recruté des soldats qu’il paie bien et qui combattent dans les rangs de son armée.

 

* * *

 

peterscholllatour.jpgQ. : Après la mort d’Ousama Ben Laden, le terrorisme islamiste connaîtra-t-il un ressac ? Al-Qaeda est-il désormais un mouvement sans direction ?

 

PSL : Au cours de ces dernières années, Ousama Ben Laden n’a plus joué aucun rôle et je ne sais pas s’il a jamais joué un rôle… Ben Laden était un croquemitaine, complètement fabriqué par les Américains. Ousama Ben Laden n’a donc jamais eu l’importance qu’on lui a attribuée. Le rôle réel de Ben Laden relève d’un passé bien révolu : il a été une figure de la guerre contre l’Union Soviétique, qui, dans le monde arabe, en Arabie Saoudite, en Iran et ailleurs, a coopéré avec les Américains et les services secrets pakistanais pour récolter de l’argent et des armes afin d’organiser la résistance afghane contre les Soviétiques. Dès que ceux-ci ont été vaincus, il s’est probablement retourné contre les Américains mais il n’a certainement pas organisé les prémisses de l’attentat contre le World Trade Center.

 

Q. : Et qu’en est-il d’Al-Qaeda, qui, selon toute vraisemblance, semble agir depuis l’Afghanistan ?

 

PSL : Les combattants d’Al-Qaeda, qui ont été actifs sur la scène afghane, ne sont pas ceux qui se sont attaqués au World Trade Center. Les auteurs de cet attentat étaient des étudiants, dont une parte est venue d’Allemagne et qui étaient de nationalité saoudienne. Ensuite, il faut savoir que le mouvement al-Qaeda n’est nullement centralisé et, de ce fait, centré autour de la personnalité d’un chef, comme on aime à le faire croire. La nébuleuse Al-Qaeda est constituée d’une myriade de petits groupuscules et c’est la raison majeure pour laquelle je ne crois pas qu’elle cessera d’agir à court ou moyen terme.

 

Q. : Les Etats-Unis veulent étendre à la planète entière la « démocratie » et l’Etat de droit, mais voilà que Ben Laden est abattu sans jugement par un commando d’élite. Cette action spectaculaire aura-t-elle des effets sur la crédibilité des Etats-Unis au Proche et au Moyen Orient, surtout sur les mouvements de démocratisation ?

 

PSL : Cela n’aura absolument aucun effet. Car les Etats du Proche ou du Moyen Orient agiraient tous de la même façon contre leurs ennemis. Au contraire, dans ces Etats, on se serait étonné de voir un procès trainer en longueur. De plus, Ousama Ben Laden aurait pu dire des choses très compromettantes pour les Américains. D’autres gouvernements, y compris en Europe (sauf bien sûr en Allemagne…), auraient d’ailleurs agi exactement de la même façon que les Américains.

 

Q. : Pendant des années, Ben Laden a pu vivre tranquillement au Pakistan. Dans quelle mesure le Pakistan est-il noyauté par les islamistes ?

 

PSL : La popularité de Ben Laden équivaut à zéro en Afghanistan, pays à partir duquel il avait jadis déployé ses actions, parce que les gens ne le connaissent quasiment pas là-bas. Mais au Pakistan, il est désormais devenu une célébrité, parce que son élimination a été perpétrée en écornant la souveraineté pakistanaise. Le Pakistan ne reproche pas tant aux Américains d’avoir éliminé Ben Laden, mais d’avoir enfreint délibérément, et de manière flagrante, la souveraineté territoriale de leur pays, dans la mesure où Washington n’a jamais informé les autorités pakistanaises de son intention d’envoyer un commando pour liquider le chef présumé d’Al-Qaeda. C’est essentiellement cela que les Pakistanais reprochent aujourd’hui aux Américains. Cette manière d’agir est contraire à l’esprit de tout bon partenariat, un partenariat que l’on dit exister entre les Etats-Unis et leur allié pakistanais.

 

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°21/2011 ;  http://www.zurzeit.at/ ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

vendredi, 27 mai 2011

USA und Pakistan fast im offenen Krieg

USA und Pakistan fast im offenen Krieg. Chinesisches Ultimatum an die Adresse Washingtons: kein Angriff!

Webster G. Tarpley

US-Pak-Relations-pakistan defence news blog.jpgChina hat die Vereinigten Staaten offiziell wissen lassen, dass ein von Washington geplanter Angriff auf Pakistan als Akt der Aggression gegen Peking ausgelegt werden wird. Diese unverblümte Warnung ist das erste seit 50 Jahren – den sowjetischen Warnungen während der Berlin-Krise von 1958 bis 1961 – bekannt gewordene strategische Ultimatum, das den Vereinigten Staaten gestellt wird. Es ist ein Anzeichen dafür, dass sich die Konfrontation zwischen den USA und Pakistan zu einem allgemeinen Krieg auszuweiten droht.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/webster-g-tarpley/usa-und-pakistan-fast-im-offenen-krieg-chinesisches-ultimatum-an-die-adresse-washingtons-kein-angr.html

mardi, 17 mai 2011

Ben Laden: qui sera le prochain Goldstein?

Ben Laden : qui sera le prochain Goldstein ?

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Jérôme Leroy, cueilli sur Causeur, à propos de l'élimination de Ben Laden. Il faut relire Orwell !...

 

badguys.jpgDans 1984 de George Orwell, qui reste décidément le livre essentiel pour comprendre notre modernité, l’archétype du traître, le génie du mal, le grain de sable dans les rouages de l’Angsoc de Big Brother s’appelle Goldstein. Il a été l’un des principaux compagnons de Big Brother dans la conduite de la Révolution avant de se retourner contre lui et de lui livrer une guerre sans pitié, menant des opérations de déstabilisation depuis l’étranger, organisant des attentats au cœur de Londres et exhortant les citoyens pourtant si heureux d’Oceania à la révolte.

 

 

Le lecteur se demande d’ailleurs si Goldstein, tout comme Big Brother, existe vraiment en tant que personne ou si c’est l’incarnation fictive de celui qu’il faut détester collectivement pour assurer la cohésion aléatoire d’une société elle-même minée par des contradictions intenables. Autrement dit Orwell montre, à travers ce personnage de Goldstein, opposant à la fois radical et complètement instrumentalisé par le pouvoir, la façon dont nos sociétés savent intégrer leur part de négatif pour continuer à avancer dans la bonne conscience la plus totale.

La Minute de la Haine

Dans 1984, Goldstein est la vedette d’une cérémonie bien particulière qui est la Minute de la Haine. Chaque jour, chaque citoyen sur son lieu de travail est prié de se rendre dans une salle de projection où il va exprimer en groupe sa détestation absolue de la figure honnie en hurlant des slogans haineux et en crachant sur l’écran. Cette Minute de la Haine est d’ailleurs un moyen pour la Police de la Pensée de détecter ceux qui ne communient pas suffisamment dans la détestation de ce qu’il faut détester.

Goldstein est aussi un opposant très utile parce que sa haine du système de Big Brother est telle, ses propos et ses actes tellement effroyables, qu’il rend impossible toute critique car critiquer reviendrait à adhérer à ses
thèses monstrueuses.


Ces dernières années, nous avons connu de nombreux Goldstein

En France, Goldstein s’est longtemps appelé Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen avait été inventé par Mitterrand puis entretenu par le discours sécuritaire de la droite pour empêcher de penser toute alternative crédible à l’ensemble RPR-UDF puis UMP ou au Parti Socialiste. Ce dispositif a permis d’éliminer tous ceux qui pouvaient incarner le « troisième homme ». On faisait monter en puissance Goldstein dans les sondages et c’est ainsi que Chevènement ou Bayrou perdaient tout espoir d’incarner une alternative crédible. Le Pen, Goldstein, même combat. Quand, au soir du 21 avril 2002, le scénario a failli déraper et que Goldstein s’est retrouvé au second tour, on a, comme dans le roman d’Orwell d’ailleurs, transformé la Minute de la Haine en Semaine de la Haine et ce fut la fameuse « quinzaine antifasciste » qui vit l’électeur de gauche se précipiter vers les urnes pour faire barrage à la Bête Immonde.

Sur le plan international, les Goldstein furent légion, notamment lors de la guerre en Yougoslavie. On se souvient évidemment de Karadzic et de Mladic (ce dernier court toujours mais n’intéresse plus grand monde, dirait-on) chez les Serbes de Bosnie. Leurs exactions avérées rendaient absolument impossible toute réflexion sur les vraies raisons de l’explosion de la Yougoslavie ou sur les horreurs commis par d’autres, comme les Croates quand ils chassèrent les Serbes de Krajina. De même, au moment de la guerre du Kosovo, l’intervention de l’Otan fut en partie motivée par l’épuration ethnique privée que menait le Goldstein du moment, Arkan, un super-méchant que l’on aurait pu croire sorti d’un SAS avec sa femme chanteuse et les supporters de son club de foot transformés en Tigres noirs avec fusils d’assaut et gros 4X4.

Une des caractéristiques de Goldstein est qu’il connaît une mort violente ou suspecte. Arkan est mort assassiné devant un grand hôtel tandis que Milosevic lui-même, président de la Yougoslavie avec lequel on négociait avant qu’il ne devienne un criminel de guerre, est mort en prison à la Haye, d’une crise d’hypertension. Dommage pour la fin d’un procès pourtant bien intéressant.

Que dire aussi d’un Goldstein particulièrement réussi, Saddam Hussein, qui après avoir été traité, pendant la guerre Iran/Irak des années 1980 comme la pointe avancée de la lutte de l’Occident contre l’obscurantisme chiite, a fini vingt ans plus tard pendu par les mêmes chiites dans une exécution complaisamment filmée.

Tuer un ennemi est une victoire, pas une fête

Ben Laden fut évidemment le Goldstein le plus réussi des dernières décennies. Depuis 1998, date à laquelle il fit exploser deux ambassades américaines en Afrique de l’Est, et encore plus depuis le 11 Septembre, il était devenu l’ennemi absolu. Il y avait de quoi, direz-vous et vous aurez raison. En même temps avec un ennemi tel que lui, il devenait absolument impossible de penser les rapports entre le Nord et le Sud, l’Occident et le monde arabo-musulman, Israël et la Palestine autrement qu’en termes de choc des civilisations, ce qui arrangeait bien les idéologues néoconservateurs du temps de Bush.

Le « Printemps arabe » a changé la donne, et c’est tant mieux. Ben Laden est mort et c’est tant mieux aussi. Même si on aurait préféré pour lui le sort d’Eichmann et un procès exemplaire qui aurait dissipé les fantasmes que ne manqueront pas d’entretenir les conditions rocambolesques de sa mort et de la cérémonie funèbre et maritime qui s’en est ensuivie. Même si on aurait préféré, également, ne pas voir les scènes de liesse dans la rue américaine qui ne sont jamais que le reflet symétrique des scènes de liesse qui eurent lieu dans certains pays arabes après le 11 septembre. Je ne sache pas qu’on ait dansé dans les rues de Tel-Aviv ou de Haïfa après la pendaison d’Eichmann.
Tuer un ennemi est une victoire, pas une fête.

En ce qui concerne Ben Laden, et c’est là aussi une des caractéristiques du Goldstein d’Orwell, on lui accorde d’autant plus d’importance qu’il a de moins en moins de puissance. On a peut-être tué un symbole mais certainement pas un chef de guerre enfermé dans un QG et donnant ses ordres à ses troupes à travers une chaine de commandement clairement définie. Penser que la mort de Ben Laden signe l’acte de décès d’Al Qaïda, c’est un peu comme croire que tuer le clown Ronald Mc Donald entrainerait la fermeture de tous les fast-foods de la marque à travers le monde.

Celui que les Américains avaient équipé en missiles Stinger contre les Soviétiques, celui dont la famille entretenait de cordiales relations d’affaires avec la famille Bush, était devenu le Génie du Mal officiel. Il n’est plus là. Un seul Goldstein vous manque et tout est dépeuplé.

La succession est donc ouverte au bal des Affreux. De l’Iran à la Corée du Nord, les prétendants ne manquent pas. Et comme nous avons a terriblement besoin d’eux pour éviter de nous regarder en face, on ne devrait plus tarder à connaître le nom du successeur.

Jérôme Leroy (Causeur, 5 mai 2011)

dimanche, 15 mai 2011

Obama, le Pakistan, Ben Laden: des manoeuvres tortueuses...

Obama, le Pakistan, Ben Laden : des manoeuvres tortueuses...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Jean-Paul Baquiast, publiée sur son site Europe solidaire, à propos de l'opération "Ben Laden" et de ses développements stratégico-médiatiques.

 

obama ben laden.jpg

Obama, le Pakistan, Ben Laden

Des nuages de fumées de plus en plus opaques continuent à être émis par les Etats-Unis pour camoufler aux yeux du monde les manoeuvres tortueuses impliquant les relations entre l'administration fédérale, le lobby militaro-industriel, le Pakistan, nombre d'autres protagonistes moins importants et dont l'affaire Ben Laden représente la partie émergée.

Nous avons dans un article précédent parlé d'enfumage, principalement dirigé contre ceux qui dans le monde entier ont le tort de chercher à comprendre le dessous des cartes. L'enfumage continue plus que jamais mais on peut regretter que Barack Obama, présenté à l'intérieur et à l'extérieur comme un parangon de bonne foi, en soit l'instrument sinon l'instigateur principal.

Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les éditorialistes non alignés de la presse américaine pour se rendre compte que plus personne sauf les naïfs invétérés ne croit en Amérique au récit héroïque présenté par Obama lui-même en annonçant le coup de mains ayant permis de supprimer Ben Laden. Existait-il encore un personnage de ce nom doté du curriculum vitae que le renseignement américain lui avait inventé. Dans l'affirmative, à supposer qu'un Ben Laden très diminué ait survécu en se cachant à Abbottabad, près d'Islamabad, comment croire que tant le Pakistan que l'Amérique aient pu l'ignorer jusqu'à ces derniers jours. Mais s'ils ne l'ignoraient pas, pourquoi faisaient-ils comme s'ils l'ignoraient et pourquoi, subitement, manifestement de connivence, l'ont-ils fait disparaître un beau jour.

L'hypothèse la plus répandue, dans les médias américains non conformistes, est que le Pentagone, la CIA et Obama, les trois grands protagonistes de cette aventure, ont eu besoin du « mythe Ben Laden » pour justifier ces dernières années, non seulement une mobilisation permanente de type sécuritaire qualifiée de « global war on terror » mais l'occupation de l'Afghanistan. Il s'est cependant trouvé que le coût de la guerre, comme ses résultats de plus en plus désastreux, obligent Obama à précipiter le retrait. Mais devant l'hostilité de la CIA représentée par son omniprésent directeur Léon Panetta, comme plus généralement de celle du lobby militaire représenté par le Pentagone, qui n'auraient pas accepté un départ pur et simple, le trio a été obligé d'inventer un éclatant fait d'armes qui rendra dans les semaines à venir ce retrait beaucoup plus acceptable. L'économie budgétaire en résultant, comme sa nouvelle aura de chef de guerre, permettra ainsi à Barack Obama d'aborder se réélection dans de bien meilleurs conditions qu'auparavant. Il saura en compensation mettre un frein aux propositions de réduction du budget militaire qui continuent à circuler dans certains cercles démocrates. 

Il semble que Panetta ait été convaincu d'accepter ce deal. En tant que sympathisant démocrate, il devrait en principe « rouler pour Obama », que ce soit aujourd'hui ou demain. Mais la CIA se garde des biscuits si l'on peut dire. Elle vient d'annoncer que Ben Laden, loin d'être un grand malade inoffensif comme le prétendaient les conspirationnistes, préparait de nouveaux attentats sur le sol américain. La CIA dispose surtout de l' « immense » réserve des documents saisis sur les ordinateurs et disques durs de Ben Laden, qu'elle sera la seule à déchiffrer. Elle pourra donc annoncer au monde exactement ce qu'elle voudra pour justifier les politiques futures du Pentagone – Pentagone dont assez normalement Panetta devrait prendre la tête en remplacement de Robert Gates apparemment disqualifié. Il s'ensuit que la liberté d'action future de Barack Obama sera nécessairement très contrainte par les révélations que les militaires et les gens du renseignement jugeront bon de faire (nous allions dire d'inventer) à partir de tous les documents qu'ils analyseront.


Quant au Pakistan, bien malin, même à Washington, qui pourrait dire ce qu'il veut vraiment, compte tenu des diverses factions qui se disputent le gouvernement, dont l'ISI et l'armée ne sont pas les moindres. On peut penser que ces dernières années, il avait intérêt lui-aussi à encourager le mythe Ben Laden, peut-être en accord secret avec la CIA. Il ne pouvait pas cependant laisser supposer qu'en fonction de cet accord il protégeait directement ledit Ben Laden, aux yeux par exemple de l'Inde.

Mais aujourd'hui, plus que les survivances d'El Qaida, aujourd'hui, ce sont les Talibans qui importent aux yeux du Pakistan. Il semble que le départ américain étant désormais programmé, il lui est devenu impératif de s'entendre avec eux pour que l'Afghanistan à ses frontières occidentales continue à lui assurer un potentiel back-up à l'égard de l'Inde. Or Ben Laden n'était en rien apprécié par les Talibans, qui y voyaient plutôt semble-t-il une émanation de l'Arabie saoudite.


Certes, orchestrée par la classe politique unanime - et pas seulement par l'opposition -, la colère monte au Pakistan. Elle éclabousse à la fois les responsables du gouvernement civil et le tout puissant appareil militaire. On leur reproche indifféremment leur dissimulation ou leur aveuglement. Mais on peut penser qu'une fois sorti du guêpier que représentait la présence de Ben Laden, ces deux forces dirigeantes s'entendront à nouveau pour continuer à ménager l'Amérique tout en jouant divers double-jeux avec les gouvernements de la région.

Ce que nous continuons pour notre compte à trouver affligeant, c'est la candeur avec laquelle les Européens admettent le récit héroïque présenté par Obama lui-même, alors que, comme nous l'avons indiqué, un nombre croissant de ses compatriotes refusent dorénavant de le laisser duper.

Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 9 mai 2011)

 

Der Mythos von Abbottabad

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Der Mythos von Abbottabad

Michael WIESBERG

Ex: http://ww.jungefreiheit.de/

Es ist Zeit, aus der medial verabreichten Jubel-Narkose in der Causa Osama bin Laden (OBL) aufzuwachen und den Verstand wieder einzuschalten. An dieser Stelle möchte ich ein wenig Starthilfe in Form von offenen Fragen und Gedankenspielen geben, die sich im Hinblick auf die Tötung des „Terrorfürsten“ aufdrängen, die in westlichen Medien als Heldenstück der US-Navy-Seals beziehungsweise als Ausdruck der Entschlossenheit von US-Präsident Obama verklärt worden ist.

Bilal-Stadt, der nordöstliche Vorort von Abbottabad und OBL letzter Aufenthaltsort, zirka 50 Kilometer Luftlinie von Islamabad entfernt, hat einen Militärbezirk, was unter anderem die Anwesenheit von Sicherheitspersonal und Geheimdienstmitarbeitern impliziert. Ibn Ladens Haus befand sich etwa 500 Meter entfernt von der pakistanischen Militärakademie Kakul. Fremde, die keinen militärischen Hintergrund haben, müssen hier über kurz oder lang auffallen. Überdies bot sich keine direkte Fluchtmöglichkeit in Richtung derjenigen Gebiete Afghanistans, die von der Taliban kontrolliert werden. Warum ist Ibn Laden samt Familie gerade hier untergetaucht?

Was passierte mit den Leichen der Familienangehörigen?

Neben Ibn Laden sollen weitere Personen umgekommen sein, angeblich auch ein Sohn Ibn Ladens. Was ist aus ihren Leichen geworden beziehungsweise wo sind diese Leichen? Warum hielt sich OBL ausgerechnet in einem auffälligen, „festungsartig“ ausgebauten Wohnkomplex auf, der die umliegenden, deutlich kleineren Häuser klar überragte? Naheliegend wäre es gewesen, eines der unauffälligen kleineren Häuser auszuwählen.

Die letzten Guantánamo-Dokumente, die via Wikileaks veröffentlicht worden sind, enthüllen, daß US-Geheimdienste seit längerem wußten, daß sich OBL und seine Familie oder Teile seiner Familie in Abbottabad aufhalten. Wurde das Kommandounternehmen vorzeitig vom Zaun gebrochen, um zu verhindern, daß Ibn Laden nach Bekanntwerden dieser Dokumente den Standort wechselt? Zur Erinnerung: Der Libyer Abu al-Libi, ein El-Kaida-Kurier, wurde am 2. Mai des Jahres 2005 in der nahe Abbottabad gelegenen Stadt Mardan verhaftet. Im Januar 2011 stellten Fahnder Umar Patek, einen der Planer des Attentats im Jahr 2002 auf der indonesischen Ferieninsel Bali, in Abbottabad. Abbottabad erfreute sich offensichtlich in El-Kaida-Kreisen einer gewissen Beliebtheit.

FBI-Fahndungsliste führt die Vorgänge von 9/11 nicht auf

Warum wird immer wieder behauptet, OBL sei der Drahtzieher der Anschläge vom 11. September 2001 gewesen, obwohl er laut FBI wegen dieser Anschläge gar nicht gesucht wurde? Laut Fahndungsliste des FBI – Danke an Rainer Rupp, das er darauf in der Jungen Welt erneut aufmerksam gemacht hat – wurde er wegen der Anschläge auf die US-Botschaften in Nairobi und Daressalam gesucht, nicht aber wegen der Vorgänge im Zusammenhang mit 9/11.

Wie bei den Anschlägen am 11. September 2001 wurde auch diesmal die Erhebung von wichtigen Beweismitteln verunmöglicht. Eine Obduktion der Leiche OBL beziehungsweise eine eindeutige Identifikation seiner Person durch unabhängige Experten konnte nicht stattfinden. Die digitale „Daten-Goldader“, die OBL angeblich hinterlassen haben soll, eröffnet den USA neue Optionen, dort zu intervenieren, wo diese es gerade für angezeigt halten. Diese Daten könnten der Generalschlüssel für einen „Krieg gegen den Terror“ werden, der alle Konventionen hinter sich läßt. Abbottabad wäre vor diesem Hintergrund zwar das Ende der Ära OBL, bedeutet möglicherweise aber den Auftakt für eine neue Ära des Antiterrorkrieges, mit dem die USA seit der Präsidentschaft von George W. Bush ihre geostrategische Interessen zu bemänteln suchen.

El Kaida, so eine der letzten Meldungen, soll in einem Posting in „islamistischen Internetforen“ bestätigt haben, daß die militärische Operation zur Tötung von OBL am Sonntag erfolgreich gewesen sei und hilft dem Weißen Haus damit, bösartige Verschwörungstheorien zu entkräften. Wie hilfreich! Bezeichnend bleibt das, was ein Sprecher des Weißen Hauses anmerkte, nämlich daß El Kaida damit nur das „Offensichtliche“ anerkenne. Auf die Frage nach weiteren Details der Operation erklärte er, es sei „extrem wichtig“ [!], daß er darüber nichts mehr sage. Dieser Sprecher wird seine Gründe dafür haben, warum er „darüber“ lieber nichts mehr sagt ...

Michael Wiesberg, 1959 in Kiel geboren, Studium der Evangelischen Theologie und Geschichte, arbeitet als Lektor und als freier Journalist. Letzte Buchveröffentlichung: Botho Strauß. Dichter der Gegenaufklärung, Dresden 2002.

En la muerte de Bin Laden

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En la muerte de Bin Laden

Ex: http://infokrisis.blogia.com/

Info-krisis.- El 2 de mayo han matado a Bin Laden. Peor fue lo del parque de Monteleón ese mismo día en 1808. De alguna manera se tenía que acabar con la historia improbable de un terrorista que durante 10 años ha mantenido en jaque a los servicios de inteligencia y a las policías de todo el mundo. Y lo he hecho un triste 2 de mayo. Hay algunas reflexiones que se me ocurre en este momento.

*     *     *

Las cosas han cambiado mucho en los últimos 10 años. En 2001, cuando Bush utilizó los dos mil y pico muertos de las Torres Gemelas como excusa para emprender dos guerras coloniales, los EEUU todavía aspiraban a ser “la ciudad en la colina”, el país modelo de virtudes con su “destino manifiesto”, recompensado por Dios con la hegemonía mundial. Al menos eso se creía en el “cinturón de la Biblia” y entre los cristianos “renacidos”. Y con mucho más fundamento lo creían también los cerebros neoconservadores que, como el “primo de Zumosol” querían enseñar a diestro y siniestro como se mantiene una “voluntad de imperio” (con minúsculas) rentable para los negocios.

Pero de 2001 a 2011 han ocurrido muchas cosas: el ascenso de China y de los países emergentes, la gran crisis económica de 2007, la recomposición de Rusia, las revueltas árabes, el empantanamiento en Irak y Afganistán y, sobre todo, una deuda interna que supera el 14% del PIB norteamericano y que no hay forma de disminuir, han hecho que cada vez más se tambalee la posición de los EEUU tanto en el exterior como incluso en el interior.

Por otra parte, los idus de la crisis han llegado, pero no han pasado. Y en la Casa  Blanca, hoy se respira un ambiente ligeramente más realista: los EEUU tienen los días contados como potencia hegemónica mundial. De hecho, si hoy no se han declarado en quiebra es gracias a las inyecciones diarias de fondos en las Bolsas norteamericanas, fondos que vienen de China, petrodólares, euros, libras esterlinas, etc. Obama parece el hombre que si logra mantenerse otros cuatro años en el poder tendrá el triste honor de certificar la quiebra del “imperio norteamericano” y ser su enterrador oficial. Esa quiebra es hoy irreversible y los EEUU como todo imperio morirá por su poder hipertrófico y su gigantismo.

Pero, además, incluso la única oposición digna de tal nombre que tiene Obama, el Tea Party, ya no cree siquiera en el “terrorismo internacional”. Para ellos, la verdadera amenaza es el “comunismo”. Allí se entiende por “comunismo” lo que aquí quiere decir “socialismo” y allí lo que aquí se considera “socialdemocracia” es llamado también “comunismo”. Por eso no puede extrañarnos que el Tea Party (véase el artículo http://info-krisis.blogspot.com/2011/03/el-ultimo-grito-de-la-derecha.html) se manifieste incrédulo ante el “terrorismo internacional” y haya introducido un giro en los sectores neoconservadores norteamericanos: el “enemigo” no es ya el “fundamentalismo islámico”, sino el “comunismo” porque “ya está en el poder con Obama”. ¿La prueba? La miserable reforma de la sanidad norteamericana considerada como iniciativa “socialista”. El “enemigo” ya no es el “terrorismo internacional” sino el “comunismo anidado dentro de la administración gracias a Obama.

Si Al-Qaeda sirvió para que ese mastuerzo analfabestia que fue Bush pudiera prestigiarse a costa de ejercer como “master and commander” y si utilizó los extraños ataques del 11-S para declarar sus dos guerras de conquista que han enriquecido extraordinariamente a sus amigos del complejo militar-petrolero-industrial y han sumido un poco más a los EEUU en el pozo sin fondo del déficit, a Obama, ni Bin Laden, ni Al-Qaeda le servían absolutamente para nada. Además no eran cosa suya. Era necesario, pues, dar el carpetazo final, a la primera oportunidad. Y esta se ha presentado el 2 de mayo de 2011.

Poco importa quién ha muerto en Pakistán, si es que ha muerto alguien, y poco importa si es el auténtico Bin Laden o un actor, o un muñeco de goma. Siempre quedará la duda. Lo han hecho de tal manera que ya en los momentos de escribir estas líneas se especulan con tres o cuatro versiones diferentes de la “operación”, contradictorias entre sí. ¿A quién se le ocurre “enterrar el cadáver en el mar”? ¿Tanto cuesta meterlo en el pasapuré? ¿Y qué me dicen de la menos truculenta cremación que siempre permite esparcir las cenizas sin dejar rastros? Aunque lo normal hubiera sido que habiendo cometido atentados –presuntamente– en medio mundo, el cadáver fuera presentado a la “comunidad internacional” para que ésta pudiera determinar que, efectivamente, se trataba de aquel que los Seals pretendían que se trataba y que el ADN recogido correspondía al del cadáver.

Los EEUU han llevado el desenlace del Caso Bin Laden tan mal como construyeron al personaje. Si éste ha podido pasar como fundador de una extraña “franquicia” terrorista ello ha sido posible gracias a la credulidad de una población anestesiada y por la presión psicológica de unos medios de comunicación en su mayoría acríticos. El Caos Bin Laden coleará durante años y las versiones que aparecerán sobre su muerte serán tan misteriosas como todo lo que ha rodeado al personaje desde hace 20 años.

*     *     *

Había prisa en los últimos tiempos en pasar la página Bin-Laden. De un lado porque en los últimos 20 días, el presidente Obama está asaeteado por quienes dudan si nació en el corazón de África o si nació en Haway. Este era un buen momento para borrar a Bin Laden en la seguridad de que esta noticia taparía a cualquier otra, y acallaría las dudas sobre el presidente.

De otro lado, algo está pasando desde hace seis meses en el mundo árabe cuya importancia aún no puede valorarse, pero, en cualquier caso no conviene dejar atrás una pieza como Bin Laden a través del cual ya no se puede explicar nada: porque en ninguna de estas revueltas árabes ha aparecido Al-Qaeda, ni franquiciado alguno. Y si eso es así –y así es, porque de haber sido otra cosa los medios lo hubieran alardeado en portada y a grandes titulares– es evidente que el fundamentalismo islámico, aún existiendo, no tiene nada que ver con una Al Qaeda que nadie sabe dónde está.

Si Al Qaeda existiera, su presencia habría sido notable en las revueltas árabes. No lo ha sido. Al Qaeda es el gran ausente de las convulsiones árabes, simplemente porque no tiene entidad real, ni probablemente la haya tenido nunca más allá de unas docenas de islamistas chalados y sin dos dedos de frente dispuestos a ser manipulados o a llevar la reivindicación de un atentado y pensar que lo han cometido (hoy mismo El País –aprovechando- recordaba que las pistas del 11-S pasan por España… algo que ningún tribunal ha conseguido demostrar jamás).

Y, ahora, cuando están emergiendo nuevos gobiernos en el mundo árabe lo peligroso para EEUU sería seguir fomentando el antiislamismo que emana sin esfuerzo de la presencia hasta hace unas horas de Bin Laden en la foto de los 10 hombres más buscados en aquel país.

*     *     *

Por todo esto era un buen momento para eliminarlo: los norteamericanos reforzaban su confianza en un presidente que medio año después de su elección ya había caído en picado y sigue sin remontar; las “primaveras árabes” exigían que las baterías se apuntaran hacia otra parte. Y, por lo demás, el horno económico no está para bollos: EEUU tiene que emprender la retirada de Irak este verano y la de Afganistán en breve, a pesar de que hoy la situación sea mucho más inestable en ambos países que hace una década. Hace quince días ni siquiera había dinero para pagar a los funcionarios de Washington (y los marines son considerados funcionarios). Ahora, con la “misión cumplida” (Bin Laden muerto), los EEUU pueden hacer más presentable su retirada de Irak y la futura de Afganistán.

Por todo eso era preciso que Bin Laden –un hallazgo para las “operaciones psicológicas” del Pentágono que ya no tenía lugar ni en la nueva línea de la administración norteamericana, ni siquiera en el acervo doctrinal de la oposición conservadora del Tea Party–, desapareciera para siempre, rindiendo un último servicio a la Casa Blanca. Y lo ha hecho un 2 de mayo. Lo dicho, peor fue lo del parque de Monteleón. Y además fue de verdad…

© Ernest Milà – infokrisis – infokrisis@yahoo.eshttp://infokrisis.blogia.comhttp://info-krisis.blogspot.com – Prohibida la reproducción de este texto sin indicar origen

samedi, 14 mai 2011

Wer war Osama bin Laden?

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Wer war Osama bin Laden?

Prof. Michel Chossudovsky

Der im Folgenden wiedergegebene Artikel »Wer ist Osama bin Laden?« wurde am 11. September 2001 entworfen. Am Abend des 12. September 2001 wurde er erstmalig auf der Global-Research-Internetseite veröffentlicht. Seit 2001 wurde er von zahllosen Internetseiten übernommen. Der ursprüngliche Eintrag gehört zu den am meisten gelesenen Internetartikeln im Zusammenhang mit al-Qaida.

Nur wenige Stunden nach den Terroranschlägen auf das World Trade Center und das Pentagon kam die Regierung Bush ohne stichhaltige Beweise zu dem Schluss: »Osama bin Laden und seineOrganisation al-Qaida sind die Hauptverdächtigen«. CIA-Direktor George Tenet erklärte, bin Laden sei in der Lage, »mehrere Anschläge mit nur geringer oder gar keiner Vorwarnung« zu planen. Außenminister Colin Powell bezeichnete die Anschläge als einen »kriegerischen Akt«, und Präsident Bush machte in einer am Abend vom Fernsehen ausgestrahlten Rede an die Nation deutlich, er unterscheide »nicht zwischen den Terroristen, die diese Verbrechen begehen, und denjenigen, die ihnen Unterschlupf gewähren«. Der frühere CIA-Direktor James Woolsey bezog sich explizit auf »staatliche Unterstützung«, was die Komplizenschaft eines oder mehrerer Staaten nahelegte. Und der frühere Nationale Sicherheitsberater Lawrence Eagleburger formulierte: »Meiner Ansicht nach werden wir beweisen, dass wir schreckliche Vergeltung üben, wenn wir so wie jetzt angegriffen werden.«

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/enthuellungen/pr...

 

 

Die Anschläge vom 11. September waren eine "False-Flag-Operation"

Führender Regierungs-Insider: Bin Laden starb 2001 – die Anschläge vom 11. September waren eine »False-Flag-Operation«

Paul Joseph Watson

attentat-du-11-septembre-2001.jpgEiner der führenden Kenner der amerika-nischen Regierung, Dr. Steve R. Pieczenik, der unter drei Präsidenten zahlreiche einflussreiche Funktionen innehatte und heute mit dem Verteidigungs-ministerium zusammen-arbeitet, ließ diese Woche in der Alex-Jones-Show eine Bombe platzen, als er erklärte, Osama bin Laden sei bereits 2001 gestorben, und er sei bereit, unter Eid vor einem Geschworenengericht auszusagen, dass ihm ein führender General persönlich berichtet habe, es habe sich bei den Anschlägen vom 11. September um eine sogenannte »False Flag Insider Operation« gehandelt (»False Flag Operation« bezeichnet ein Unternehmen, bei dem zur Verschleierung der Identität und der Absichten der tatsächlichen Urheber der Eindruck vermittelt wird, eine ganz andere Partei habe die Tat begangen).

Pieczenik kann nicht so einfach in die Schublade »Verschwörungstheoretiker« gesteckt werden. Er war unter den Präsidenten Nixon, Ford und Carter Staatssekretär im Außenministerium und arbeitete auch für die Regierungen Reagan und Bush sen. Noch heute ist er als Berater für das Verteidigungsministerium tätig. Nach seiner Dienstzeit bei der amerikanischen Kriegsmarine, die er als Captain abschloss, erhielt er zweimal den renommierten »Harry-C.-Solomon-Preis« der Medizinischen Fakultät der Harvard-Universität, während er gleichzeitig am Massachusetts Institute of Technology (MIT) zum Dr. phil. promovierte.

Lawrence Eagleburger rekrutierte ihn als Staatssekretär für...

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/paul-joseph-watson/fuehrender-regierungs-insider-bin-laden-starb-2-1-die-anschlaege-vom-11-september-waren-eine-f.html

vendredi, 13 mai 2011

Gefangennehemen und töten

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Gefangennehmen und töten (»capture and kill«) – eine Präsidentenorder im Widerspruch zum Menschenrecht

Wolfgang Effenberger

Nachdem US-Präsident Barack Obama mit seiner Außenministerin Hillary Clinton und weiteren Mitarbeitern am späten Sonntagabend des 2. Mai die Operation im pakistanischen Abbottabad live verfolgt hatte, trat Obama eloquent vor die Kameras und den Teleprompter. Über zehn Minuten verkündete er in einer wortgewandten und bilderreichen Rede die Tötung des Staatsfeindes Nr. 1 – des seit 1998 gesuchten Chefs des islamistischen Terrornetzwerks Al-Kaida, Osama bin Laden. Zuletzt waren 25 Millionen Dollar Kopfgeld auf ihn ausgesetzt.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/wolfgang-effenberger/gefangennehmen-und-toeten-capture-and-kill-eine-praesidentenorder-im-widerspruch-zum-menschenr.html

samedi, 07 mai 2011

Murder Inc.

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Murder Inc.

Greg JOHNSON

Ex: http://www.counter-currents.com/

According to the US government, on Sunday, May 1, Osama Bin Laden was killed by a team of US commandos near Islamabad, Pakistan.

Three other men were killed in the raid, one of them a son of Bin Laden. A woman was also killed, but we are assured that she was killed only when used as a human shield by the bad guys. Our gallant American soldiers are better than other soldiers. Americans only kill women who get in the way.

Bin Laden’s body, we are told, was dumped in the ocean, making the whole story conveniently unverifiable. No mention was made of cement shoes.

“Justice has been done,” gloated President Barack Obama in a television appearance at the White House.

Well, I hate to interrupt the whooping and high-fiving for Team America, but “doing justice” in a civilized society means due process of law, including a presumption of innocence until guilt is proven. Osama Bin Laden was accused by our government, not tried and convicted. Is justice done when the police gun down a suspect so the government need not even bother trying to prove his guilt?

To be more precise, Osama Bin Laden, a former CIA asset, was accused of terrorism by the very government that once supported him. On the face of it, this has about the same probative value as the accusations of an embittered ex-wife.

And do we really believe that there was any thought given to taking Bin Laden alive? Since when is assassination justice? Even lynch mobs sometimes go through the motions of due process — a “kangaroo court” — before stringing up their hapless charges.

But of course if Osama Bin Laden had been allowed to testify in court, the results might have been quite embarrassing to the US government that once supported him and the Israeli government that certainly had advance knowledge of the 9/11 attacks that Bin Laden was accused of masterminding.

The assassination of Bin Laden might be seen as poorly timed, given that the United States is currently engaged in piously lecturing and bombing Muslim countries over “human rights.” But then again, when isn’t the US hypocritically scolding and killing other people over human rights?

White Americans apparently are to be hectored about decades-old lynchings of blacks (and only blacks) until we all go hang ourselves to make the voices stop. But Osama Bin Laden can be accused by the government that once worked with him, tried in the media, lynched with a hail of bullets, and dropped in the ocean, and Barack Obama thinks that “justice has been done.” This is the kind of stupid talk that makes people want to see Obama’s law school transcripts. You’d think that the product of an interracial coupling would be more sensitive.

Earlier on the same day, NATO warplanes tried to assassinate Libyan leader Moammar Gadhafi who was visiting the home of one of his sons in Tripoli. Gadhafi and his wife survived, but his son Seif al-Arab Gadhafi and three of his children, ages six months to two years, were killed.

This is the second time that Gadhafi has lost a child to a NATO (read US) assassination attempt. In 1986, Gadhafi’s daughter Hannah was killed when Ronald Reagan had Gadhafi’s home bombed. In that case, Reagan was trying to show Gadhafi that he could not sponsor terrorism with impunity, and Gadhafi seemed to take the point. The lesson seems to have been lost on subsequent American presidents, however.

I remember the killings of Saddam Hussein’s sons Uday and Qusay, as well as Qusay’s 14-year-old son Mustapha, in Mosul on July 22, 2003. The whole operation was staged like a mafia hit, and even discussed as such by military officials. An unnamed senior US military official in Iraq told UPI: “This is a very beneficial hit. They cannot feel anything other than doom, since if we can take down these guys, we can take down anybody.”

As I listened to the chorus of gloating from Bush and his flunkies Blair, Rumsfeld, etc., I had to wonder: If the 9/11 terrorist attacks meant anything, they meant that the United States is not invulnerable. Yet the entire course of America’s reaction to 9/11 was premised on invulnerability. Did George W. Bush ever give a thought to the possibility that if he went down that road, someday the enemy might retaliate, and Americans might be sifting his own daughters’ teeth out of ashes hoping to make a positive ID? Has the same thought ever crossed Barack Obama’s mind?

One of the most repugnant things about politicians are their little gentleman’s agreements not to assassinate one another. Instead, when they have conflicts, only the blood of the “little people” is to be spilled. But such agreements make perfect sense from the point of view of politicians. If they try to kill their opposite numbers and their families, their opposite numbers might try to kill them and their families back. And that is something they will not risk. Leaders do not regard themselves as expendable. And when leaders play by these rules, they prove that they really are leaders, not merely the expendable front men of hidden powers.

Thus, when heads of state start acting like terrorists, assassinating other heads of state and their families, you have to ask: Is it just hubris, a false sense of invulnerability that is begging for retribution, human or divine? Or are things not as they seem?

Can Gadhafi and Bin Laden be killed with impunity because they are just disposable flunkies rather than independent actors who can actually threaten to retaliate against their attackers?

Or is Barack Obama — who in one day has made himself the most hated man in the Muslim world twice over — himself just a disposable flunky, just a front man and a fall guy for the real killers operating with impunity behind the scenes?

Whatever the truth, I am upping my own security threat level to red, and I do not plan to fly in and out of Washington, D.C. and New York City for the foreseeable future.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/05/murder-inc/

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/05/team_america_world_police_ver2.jpg

jeudi, 05 mai 2011

La truffa di Bin Laden per espandere il conflitto

La truffa di Bin Laden per espandere il conflitto

di Tony Cartalucci

Fonte: Come Don Chisciotte [scheda fonte] 



Lo scriba e totalmente disonesto propagandista per la “Fondazione per la Difesa della Democrazia” (FDD) Bill Roggio, che scrive sul "Long War Journal", ha dedicato la sua vita a pubblicizzare la falsissima "Guerra al Terrore”, abbandonando ogni parvenza di obbiettività persino nel nome del suo blog, affiliato all’establishment neoconservatore, che ora sappiamo ufficialmente essere sovvenzionato dal governo. Il termine "Guerra Lunga" naturalmente è un parto dell’era Bush e una rassicurazione costante del presidente che avrebbe garantito una “Guerra al Terrore" senza fine.



"La casa di Osama": sembra quasi una casa in rovina di Los Angeles, ma è più probabile che fosse un edificio della CIA che ha ospitato un’esercitazione, causa della morte di una certa quantità di persone ignare. Naturalmente, tutto ciò ha la stessa credibilità dei proclami del governo che si basano su prove photoshoppate, bruciate sul terreno o affondate nel mare.


FDD e il suo doppione, Foreign Policy Initiative – essenzialmente la reincarnazione del Progetto per un Nuovo Secolo Americano (PNAC) – sono state tra le prime, poco dopo l’annuncio di Obama, a ipotizzare un’implicazione del Pakistan nell’aver ospitato Bin Laden fino alla sua morte. Ma questi annunci si sono solo ultimamente intensificati.

Un recente articolo di Roggio, "
La complicità del Pakistan nell’ospitare Osama bin Laden è evidente", ci propina quello che sembra essere un argomento convincente, ossia che non solo il Pakistan sapesse della presenza di Bin Laden nella città di Abbotabad, il centro della comunità militare e d’intelligence pakistana, ma che è stato anche suo complice per avergli fornito un rifugio. Roggio si prodiga nel ricordare ai lettori le "vaste connessioni con i gruppi terroristi".

Invece di argomentare i motivi per cui era certo che il Pakistan stesse ospitando il ricercato più famoso nella storia del pianeta, Roggio suggerisce che gli Stati Uniti hanno mantenuto l’operazione completamente segreta all’intelligence pakistana fino al suo avvio, e persino allora gli Stati Uniti non avrebbero rilevato il luogo dell’operazione a causa di un’ipotetica mancanza di fiducia. Senza freni, Roggio glissa su questa carenza logica per mancanza d’immaginazione o per un totale disprezzo verso i propri lettori. Naturalmente, se Osama Bin Laden era effettivamente a Abbotabad e il Pakistan gli stava fornendo un rifugio, quel complesso non sarebbe stato costantemente sotto sorveglianza? E poi, dopo l’annuncio dell’operazione agli ufficiali pakistani, questi non ne avrebbero dovuto già conoscere l’esatta ubicazione?

La narrativa caracollante di Roggio, come tutta la
stessa truffa di Bin Laden insieme all’intera esistenza dell’FDD e dell’FPI, non ha lo scopo di far progredire la nostra comprensione del mondo, ma piuttosto quella di favorire l’agenda degli interessi guidati dalla finanza che pilotano queste nefaste organizzazioni. In questo caso, il Pakistan rimane un ostacolo sul cammino di guerra che inizia nel Medio Oriente con la progettata e finanziata dagli USA "Primavera Araba" e si scaglia contro l’Europa dell’Est, l’Asia Centrale e fino a Mosca e a Pechino.

In Pakistan le tensioni si sono alzate in modo drammatico negli ultimi tempi. I think-tank sovvenzionati dalla finanza delle multinazionali hanno richiesto a alta voce che
il Pakistan venisse letteralmente smembrato in una serie di stati più piccoli per mezzo di un’insurrezione sorretta dagli Stati Uniti nella provincia del Belucistan. Questa è una risposta diretta alle relazioni sempre più assidue tra Pakistan e Cina e il crescente rifiuto di questi paesi di obbedire agli ordini che servono per la tutela degli interessi americani nella regione.

Lo scriba globalista
Selig Harrison, del Center for International Policy finanziato da Soros, ha pubblicato due articoli sulla cruciale importanza del Pakistan in un contesto geopolitico allargato, suggerendo la strada che potrebbe portare a un "cambio" vantaggioso. Il pezzo di Harrison del febbraio, "Belucistan Libero," che già nel titolo ci indica un altro "movimento per le libertà" studiato e finanziato in modo da fornire un esito favorevole ai patroni della finanza. In modo esplicito, egli chiede di "aiutare i sei milioni insorti beluci nel combattere per l’indipendenza dal Pakistan a causa della crescente repressione dell’ISI." Prosegue nello spiegare gli aspetti positivi di una tale intromissione, affermando che "il Pakistan ha offerto alla Cina la base di Gwadar nel cuore del territorio beluco e, per questo motivo, un Belucistan indipendente servirà agli interessi strategici degli Stati Uniti in aggiunta all’obbiettivo immediato del contenimento delle forze islamiste."

Harrison ha proseguito nel suo richiamo a un rimodellamento del Pakistan parlando delle relazioni tra Cina e Pakistan in un articolo del marzo 2011 dal titolo, "
I Cinesi cercano di fare i simpatici con i pakistani." Esordisce con l’affermare che "l’influenza in espansione della Cina è una conseguenza naturale e anche accettabile della sua crescente importanza, ma deve avere dei limiti." E così reitera la sua proposta di un’intromissione extraterritoriale in Pakistan: "Considerando quello che la Cina sta facendo in Pakistan, gli Stati Uniti dovrebbero interpretare un ruolo aggressivo nel sostenere il movimento per l’indipendenza del Belucistan verso il Mare Arabico e lavorare con gli insorti beluci per far allontanare i cinesi dalla loro nascente base navale di Gwadar. Pechino vuole fare delle incursioni verso Gilgit e il Baltistan in modo da compiere il primo passo nel percorso verso uno sbocco sul Mare Arabico a Gwadar."

Considerando che i ribelli beluci
sono già stati armati e finanziati per innalzare il livello dello scontro in Iran, è più che probabile che simili aiuti siano stati forniti per mettere alle strette il governo pakistano e l’ISI (ndt: sono i servizi segreti pakistani). Dopo la recente manifestazione di scontento del Pakistan che ha richiesto agli Stati Uniti di fermare tutte le operazioni dei drone all’interno dei suoi confini, la CIA ha risposto con una serie di attacchi, l’ultimo dei quali ha ucciso almeno 22 persone, tra cui donne e forse bambini, solamente per vessare e esasperare questa richiesta del rispetto della sovranità nazionale.

Ora, l’aver trovato "Osama Bin Laden" nel cuore della comunità militare e d’intelligence pakistana ha la funzione di una chiara minaccia nei confronti del Pakistan, con i cheerleader come Roggio che stanno puntando il dito contro l’ISI per poi lasciarcelo, per far comprendere a noi e agli ufficiali pakistani quale sarà il logico corso degli eventi futuri.

Il Pakistan ha davanti a sé due possibilità. Rimanere complice degli Occidentali mentre si avviano a dominare il pianeta a detrimento degli interessi dello stesso Pakistan oppure rendere noto il bluff degli Stati Uniti, un bluff che non hanno modo di tenere a lungo. Le condizioni di vita nel Pakistan passeranno momenti difficili nel futuro prossimo, indipendentemente da quale decisione verrà presa, dato che la sua posizione è proprio sul punto di convergenza dei disegni dell’Occidente su Iran, Cina e Russia.

Nel frattempo, mentre Washington si mostra alleata dell’India, l’unico proposito di questa relazione è quella di gestire la competizione crescente con la Cina e con tutta l’area centrale e meridionale dell’Asia, India inclusa. Forse, mentre all’India gli si sta ghiacciando il sangue, non volendo interpretare un ruolo che si opponga a Pakistan e Cina, sarebbe necessaria
un’altra opportuna fuga di notizie da Wikileaks che etichetti il governo indiano come un covo di corrotti per poter generare un bel "movimento anti-corruzione".

Mentre l’India sembra sperare che l’annuncio della morte di Bin Laden
darà finalmente l’opportunità agli Stati Uniti di uscirsene dalla regione, i guerrafondai che hanno iniziato e proseguito la guerra, tra cui l’FDD, l’FPI e i propagandisti come Bill Roggio, suggeriscono invece che tutto questo servirà solo come stimolo per rimanerci ancora più a lungo e per espandere il raggio delle operazioni. Forse sarebbe una buona iniziativa che l’India, il Pakistan e la Cina abbandonino tutte insieme questa strategia della tensione che ultimamente non è utile a nessuno dei loro interessi e espellere l’Occidente una volta per tutte dai propri confini e dalla regione. In ultima analisi, è giunta di certo per chiunque l’ora di richiedere il rispetto della propria sovranità personale e nazionale da parte di un’élite al comando che ha completamente perso la testa.


Fonte: http://landdestroyer.blogspot.com/

Link: http://landdestroyer.blogspot.com/2011/05/bin-laden-hoax-to-exapand-war.html


Traduzione per www.comedonchisciotte.org a cura di SUPERVICE


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Macabre pas de danse américain

MACABRE PAS DE DANSE AMÉRICAIN

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

ben-laden-lara-croft.jpgDécidément, l’époque est à la suspicion tout azimut. La mort d’Oussama ben Laden n’échappe pas à la règle. Complotistes contre anti-complotistes, une nouvelle fois. Il est néanmoins certain que la décision du président Barack Obama de ne pas diffuser de photos du cadavre du fondateur des réseaux terroristes Al-quaida renforce les querelles à la fois sur les circonstances de son exécution… et sur la réalité de celle-ci. À part les déclarations sur fond d’affirmation péremptoire des autorités américains, rien ne prouve en effet qu’il s’agisse bien de l’ennemi mondial numéro 1. Un cadavre dont on s’est débarrassé immédiatement, pas de photos, rien… La parole yankee, à prendre ou à laisser.
Contentons-nous en donc et attendons-nous à ce qu’Oussama ben Laden réapparaisse ici ou là… Que ce soit le vrai ou un imposteur, la version officielle de sa mort fera de toute manière désormais hausser les épaules de ses ennemis. La presse, dans sa quasi-unanimité, a tranché en ne remettant pas en cause la réalité de sa mort. Car si les journalistes le disent…
Mais il faut bien alimenter les colonnes et presser l’événement tant que faire se peut pour en tirer tout le profit possible. Alors, cette presse s’interroge tout de même… Est-il judicieux ou non de ne pas diffuser de photos ? Est-il judicieux d’avoir immergé sa dépouille en haute mer ? Cette gestion de l’immédiat après-Ben Laden est-elle la meilleure ? Et les images de ces foules américaines en train de danser de joie à l’annonce de sa mort ne vont-elles pas déclencher de terribles représailles de ses partisans contre les soldats de l’Oncle Sam engagés en Afghanistan ou en Irak, ou contre les ressortissants américains à travers toute la planète ?
À se demander si Ben Laden ne se révélera pas plus dangereux encore mort – ou présumé tel – que vivant.
Quoiqu’il en soit, personne ne semble interpellé par le fait qu’un homme, déclaré ennemi mondial numéro 1, pourchassé en tout cas officiellement par la quasi-totalité des nations, à une époque où les systèmes d’espionnage par satellite permettent de détecter le moindre mouvement d’orteil d’un individu – fut-ce le petit, voire même de virtualiser virtuellement celui d’un cul-de-jatte – et pour lequel le FBI offrait la bagatelle de 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant sa capture, a pu défier ainsi, durant dix années, l’hyper-puissance américaine ? Qu’il aurait même pu leur glisser entre les doigt, une fois de plus, car il s’en est fallu de quelques heures, paraît-il…
De trois choses l’une : ou le leader d’Al-Quaida mérite amplement d’avoir été considéré comme l’ennemi mondial numéro 1, car il n’était vraiment pas le premier branquignol du terorrisme venu… Soit toute l’Affaire Ben Laden est une vaste imposture – sanglante, certes, mais imposture quand même – des États-Unis pour justifier leurs impérialisme… Soit il serait temps de considérer l’hyper-puissance yankee comme relevant d’un passé révolu.
La liesse des foules américaines retransmise sur les écrans du Monde entier apparaîtra alors comme un des dernier pas de danse d’un peuple dont l’avenir s’annonce plutôt comme une danse macabre…


© Philippe Randa, écrivain et éditeur (www.dualpha.com), est également rédacteur en chef adjoint de Flash Magazine (www.flashmagazine.fr). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée leurs origines.

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