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mardi, 02 avril 2013

Le printemps arabe : un piège des islamistes

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Le printemps arabe : un piège des islamistes qui ont infiltré la Maison Blanche

 

Ex: http://www.tunisie-secret.com/
 
par Fakhreddine Besbes

Après lecture de cet article, on comprendra pourquoi Ghannouchi dirige la Tunisie et Morsi préside l’Egypte. Deux ans après son déclenchement en Tunisie, le « printemps arabe » parait tel que personne ne l’a vu au départ : une destruction méthodique des Etats-nations et le remplacement des régimes despotiques mais modernistes issus de la décolonisation par des régimes islamistes réactionnaires et inféodés aux USA. On dira que c’est une lecture « conspirationniste » des évènements. C’est l’argument des désinformateurs et des agents à la solde de l’impérialisme. Voici les faits exposés par un docteur en sciences politiques, qui a bien voulu nous adresser son analyse. Jugez-en par vous-mêmes.

 

Tout a commencé juste après les attentats criminels du 11 septembre 2001. Lorsque Oussama Ben Laden, l’ancien agent de la CIA s’est retourné contre la puissance qui l’avait armé et galvanisé contre la présence soviétique en Afghanistan. La décision américaine de frapper Al-Qaïda en Afghanistan même n’était pas illégitime en soi. Ben Laden, ses complices et ses protecteurs devaient payer. Mais, dans son délire narcissique, George W.Bush a décidé en 2003 d’envahir l’Irak, un Etat qui n’avait strictement aucune responsabilité dans les attentats du 11 septembre, à l’inverse de l’Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints et des puits du pétrole.

De George W.Bush à Barak Hussein Obama

C’est à partir de cette invasion que les  américains ont décidé de changer de stratégie et d’alliances : plutôt que d’en faire des ennemis, les islamistes repentis seront nos alliés et les gardiens de nos intérêts dans le monde. Sous couvert de démocratie et de droits de l’homme, nous lâcheront les régimes qui les oppriment et nous les installerons au pouvoir. Nous les appellerons « islamistes modérés », c’est-à-dire modérément démocrates et hyper-impérialistes. Nous leur fixerons trois lignes rouges à ne pas franchir : notre mainmise sur les richesses énergétiques du monde musulman, la sacralité de l’Etat d’Israël et l’arrêt des actions terrorises qui nous visent.

Ce rapprochement entre les impérialistes et les islamistes, qui réactive la vieille alliance entre le wahhabisme saoudien et le pragmatisme américain, et aussi entre les  services britanniques et les frères musulmans, a fait l’objet d’un important livre de Robert Dreyfuss, « Devil’s Game. How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » (Jeu du diable. Comment les Etats-Unis ont aidé à libérer l’islam fondamentaliste ?), publié en novembre 2005.

Avec l‘arrivée au pouvoir de Barak Hussein Obama, ce rapprochement entre l’administration américaine et la secte islamiste prend un tournant décisif. Avec un père originaire du Kenya et de confession musulmane, puis un beau père indonésien, Barak Hussein a baigné dans cet islam identitaire, victimaire et communautariste qui n’a rien à voir avec l’islam quiétiste, spirituel et décomplexé de la majorité des musulmans dans le monde. Dans les années 1980, il est travailleur social, plus exactement « organisateur de communauté » (Community organizer) dans les quartiers sud de Chicago. A la même époque, il se rapproche de « L’Eglise unie du Christ », localement dirigée par le pasteur très controversé, Jeremiah Wright, issu de la secte « Nation of islam », puis finit par se « convertir » au protestantisme.

Avec Barak Hussein Obama à la Maison Blanche, les islamistes ont donc trouvé l’allié idéal qui comprend leur combat et partage leurs idéaux, ainsi que l’opportunité historique de passer à la phase finale de leur conquête du pouvoir dans le monde arabe. Pour eux, Obama est en quelque sorte le Messie libérateur, le bras par lequel le dessein d’Allah va se réaliser, pas seulement dans le monde arabe mais aussi, à moyen et long terme, dans ce vieux continent fragilisé par une déchristianisation entamée depuis plus d’un siècle. Les islamistes ne savent pas encore qu’Obama est plutôt l’Antéchrist dont la politique conduit droit vers un choc des civilisations qui fera disparaitre l’islam en tant que religion. Diviser les musulmans, tuer l’islam par le poison islamiste, telle est la stratégie machiavélique de l’administration américaine.

L’entrisme des Frères musulmans

Le 22 décembre 2012, paraissait dans le magazine égyptien « Rose el-Youssef » un article d’une importance capitale sous le titre de, « Un homme et six Frères à la Maison Blanche », signé par Ahmed Chawki, un pseudonyme. L’auteur écrit que six individus ont modifié la politique des Etats-Unis : « La Maison Blanche est passée d’une position d’hostilité envers les groupes et organisations islamistes dans le monde à celle du plus important partisan de la confrérie des Frères musulmans ».

Selon l’auteur, les six individus sont : Arif Ali-khan, secrétaire adjoint de la Sécurité intérieure pour le développement des politiques ; Mohamed Elibiary, membre du Conseil consultatif sur la Sécurité intérieure ; Rached Hussein, envoyé spécial américain de l’Organisation de la Conférence islamique ; Salem al-Marayati, cofondateur de Muslim Public Affairs Council (MPAC) ; Mohamed Majid, président de l’Islamic Society of North America (ISNA) ; Eboo Patel, membre du Conseil consultatif du président Obama, chargé des partenariats confessionnels d’arrondissements.

Le pédigrée des six Frères
       

Né en 1968 d’un père indien et d’une mère pakistanaise, Arif Ali-Khan est un avocat musulman et professeur à l’Université de la Défense Nationale, spécialisé dans la lutte antiterroriste. Après son succès en tant que maire adjoint de Los Angeles, il a été nommé en 2009 par Obama secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure. Il a été surtout conseiller d’Obama chargé du dossier des Etats musulmans. Fondateur de l’Organisation mondiale islamique qui est une ramification de l’Organisation Mondiale des Frères Musulmans, c’est lui qui a assuré les liens et les négociations avec les mouvements islamistes avant et après le « printemps arabe ».

Né en Alexandrie, Mohamed Elibiary a grandi au Texas où s’étaient installés ses parents qui ont fui la persécution des islamistes en Egypte. Mohamed Elibiary, alias le « qutbiste » pour son fanatisme à l’égard des idées de Saïd Qutb, est un membre éminent des Frères musulmans aux Etats-Unis. Diplômé en management et en ingénierie réseau, a été directeur de la section de Houston du Council on American Islamic Relations (CAIR), une vitrine des Frères musulmans aux USA. C’est lui qui a rédigé le discours d’Obama appelant Hosni Moubarak à quitter le pouvoir.

Né en 1978 dans le Wyoming, Rached Hussein est un avocat d’origine indo-pakistanaise qui était un membre secret des Frères musulmans. En juin 2002, il a participé à la Conférence annuelle de l’American Muslim Council, anciennement dirigée par Abdurrahmane Alamoudi, qui a été condamné pour financement de terrorisme. Il a aussi participé au comité organisateur du Critical Islamic Reflection, aux côtés de grandes figures des Frères musulmans aux Etats-Unis, telles que Jamal Barzinji, Hichem al-Talib et Yacoub Mirza. Après avoir rejoint l’équipe électorale d’Obama, ce dernier l’a nommé en janvier 2009 conseiller juridique à la Maison Blanche. Barak Hussein Obama l’a chargé aussi de la rédaction de ses discours sur la politique étrangère. En 2009, c’est Rached Hussein qui a rédigé le discours d’Obama au Caire. Répondant à des critiques, Obama a dit de son ami et conseiller : « Je l’ai choisi pour ce poste parce que c’est un avocat accompli et parce qu’il a joué un rôle clé dans le développement des partenariats que j’ai demandé avec le Caire. Et comme un Hafiz (connaisseur) du Coran, c’est un membre respecté de la communauté musulmane américaine ».

Né en Irak, Salem el-Marayati est un américain d’adoption. Il est actuellement directeur exécutif de la Muslim Public Affairs Council (MPAC), une organisation islamique créée en 1986 par des Frères musulmans. Il a été nominé en 2002 pour travailler avec la National Security Agency. Les soupçons qui ont pesé sur la MPAC dans la campagne sécuritaire post 11 septembre 2001, n’ont pas empêché el-Marayati de s’approcher des néoconservateurs, puis des démocrates au sein de l’équipe d’Obama.

Né dans le nord du Soudan en 1965, Mohamed Majid est le fils de l’ancien mufti du Soudan. Il a émigré aux Etats-Unis en 1987. Après des études complémentaires, il a été en 1997 enseignant à l’Université de Howard, spécialiste de l’exégèse coranique. Membre des Frères musulmans, il a été très influent auprès des communautés musulmanes nord américaines. En tant qu’avocat occasionnel, il a été un militant farouche pour la criminalisation de toute diffamation de l’islam. Ayant soutenu la candidature d’Obama aux élections présidentielles, ce dernier lui a confié plusieurs missions associatives de type communautaristes. En 2011, il l’a nommé conseiller au Department of Homeland Security (DHS) pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. Il est actuellement conseiller du Federal Bureau of Investigation (FBI) ainsi que d’autres organismes fédéraux.

Enfin, Eboo Patel est musulman américain d’origine indienne. Il a fait ses études en sociologie dans l’Illinois à Urbana-Champaign. Etudiant, il a été activiste islamiste auprès des musulmans originaires de l’Inde, de Sri Lanka et d’Afrique du Sud. Grâce à des fonds de la Fondation Ford, il est l’initiateur de IFYC en 2002. Frère musulman et ami très proche de Hani Ramadan, il est membre du Comité consultatif religieux du Council on Foreign Relations. Il a été aussi très proche de Siraj Wahhaj, un Frère musulman américain bien célèbre. Eboo Patel est actuellement consultant au Département de la Sécurité Intérieure américaine et membre du conseil Barak Obama’s Advisory.

Hillary Clinton avait aussi sa musulmane de service

Elle s’appelle Huma Mahmoud Abidin et elle a joué auprès de madame Clinton un rôle majeur au début du « printemps arabe ». Avant de rejoindre l’équipe électorale de madame Clinton, elle vient aussi de l’ancien entourage associatif et communautariste de Barak Hussein Obama. Pour montrer patte blanche au big boss noir, Hillary Clinton l’a recruté parmi ses plus proches collaborateurs. Elle est née en 1976, de père indien et de mère pakistanaise. Elle a grandi et fait ses études au pays du wahhabisme, l’Arabie Saoudite, où ses parents travaillaient. Lors des primaires démocrates de 2008, elle a été l’assistante personnelle d’Hillary Clinton. Elle est mariée à Anthony David Weiner, membre du Parti Démocrate et élu de New York.

Conclusion

Dès ses premiers frémissements en Tunisie, le « printemps arabe » a été une vaste escroquerie médiatique et une grande conspiration islamo-impérialiste, que le peuple tunisien, désireux de liberté et de démocratie n'a pas vu. Avec de telles personnalités islamistes américaines, influentes dans les instances décisionnelles et sécuritaires, le « printemps arabe » devait forcément être un hiver islamiste. Ce n’est pas du tout un hasard si les deux principaux pourvoyeurs de l’islamisme dans le monde, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont, dès la « révolution du jasmin », soutenu ces insurrections dites spontanées. Ce n’est pas non plus un hasard si ces Etats continuent à financer les djihadistes en Syrie qu’ils ont mis à feu et à sang, en attendant de passer sans doute à l'Iran, au Liban et en Algérie. Pour les ignorants, c’est le siècle de l’islamisme qui commence. Pour les initiés, c’est la fin de l’islam qui est amorcée.Tunisie-Secret.com

Fakhreddine Besbes, docteur en sciences politiques            

jeudi, 21 mars 2013

Pakistan: qu’y a-t-il derrière les affrontements religieux?

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Ferdinando CALDA:

Pakistan: qu’y a-t-il derrière les affrontements religieux?

 

Immobiliers et politiciens locaux ont fomenté les violences contre les chrétiens pour s’approprier leurs habitations

 

Les émotions viennent à peine de se calmer au Pakistan, où, le samedi 9 mars 2013, une foule de musulmans enragés avait mis le feu à plus d’une centaine de maisons chrétiennes à Lahore dans l’est du pays. Cette violence s’est déchaînée suite à une accusation de blasphème. Des manifestations de chrétiens, très dures également, s’en sont suivies en guise de riposte puis les polémiques se sont déchaînées notamment sur le rôle de la police et des autorités locales. Tous ces événements se déroulent sur fond d’un pays en crise économique et politique qui se serait bien passé de cette explosion de violences inter-religieuses, derrière lesquelles se dissimulent des intérêts économiques et politiques qui n’ont finalement pas grand chose à voir avec les religions. Dans la semaine du 4 au 9 mars 2013, par exemple, on a enregistré plusieurs attaques sanglantes contre la communauté chiite pakistanaise. D’après certains observateurs, cette “escalade” doit être interprétée en tenant compte de l’accord récent entre le Pakistan (à majorité sunnite) et l’Iran chiite, un  accord visant la construction d’un gazoduc unissant les deux pays. Ce projet déplait évidemment aux Etats-Unis et aux autres ennemis de la République Islamique d’Iran dans la région (surtout à l’Arabie saoudite).

 

D’après les reconstitutions qui ont été faites suite aux débordements récents de Lahore, il y a, à la base de l’assaut perpétré contre le quartier chrétien de “Joseph Colony”, une banale rixe entre deux poivrots notoires. Le soir du 5 mars dernier, le chrétien Sawan Masih, âgé de 28 ans, qui travaille dans le secteur hospitalier, et son ami coiffeur, le musulman Shahid Imran, auraient eu une altercation dans le salon de ce dernier. Gros mots et insultes s’ensuivirent qui ont finalement débouché dans le domaine religieux. A la suite de quoi, le coiffeur a dénoncé son ami à la police, l’accusant de “blasphème”; les policiers ont en conséquence arrêté Sawan Masih (ou plutôt l’ont pris “en garde à vue”).

 

Aussitôt, le bruit se répand qu’un chrétien “a insulté le prophète Mohamet” et la communauté musulmane de la ville très peuplée de Lahore entre en ébullition. Samedi 9, une foule de quelque trois mille personnes se rue sur le quartier de “Joseph Colony”, auparavant évacué par la police qui, officiellement, craignait des désordres, et met le feu à une centaine d’habitations (d’autres sources parlent d’au moins 150 maisons détruites). Le lendemain, les chrétiens descendent à leur tour dans la rue, bloquent un carrefous important et affrontent la police à coup de pierres, de matraques et de grenades lacrymogènes. D’autres manifestations de protestation éclatent à Multan, toujours dans la province du Penjab, ainsi que dans la ville portuaire de Karachi, la plus grande ville du Pakistan.

 

Lundi 11 mars, les violences s’estompent mais font place aux polémiques. Les écoles chrétiennes du Penjab sont fermées, de même que celles de la province du Sindh, dans le Sud-Est, où se trouve Karachi. Entretemps, le comportement de la police de Lahore est dans le collimateur de la Cour Suprême pakistanaise. Après avoir décidé de s’occuper des causes de la violence survenue dans le quartier de “Joseph Colony” et après avoir pris acte d’un rapport des autorités provinciales du Penjab sur les incidents survenus, les juges ont accusé la police “d’y avoir assisté silencieusement” et de n’avoir rien fait pour prévenir les actes de vandalisme car “ils ont ordonné l’évacuation des familles le jour précédent”.

 

Selon l’ONG “Asian Human Rights Commission” (AHRC), c’est le projet d’un lobby immobilier qui se profile derrière les attaques du samedi 9 mars. Ce projet vise à mettre la main sur les propriétés des chrétiens avec la complicité des autorités locales. “Il y avait déjà quelques années que la mafia de l’immobilier convoitait le quartier de ‘Joseph Colony’ avec l’intention de le transformer en un grand espace commercial”, accuse un communiqué de l’AHRC, dont le siège se trouve à Hong Kong et qui s’occupe des droits des minorités religieuses en Asie. L’AHRC dénonce en outre un autre fait: dans la foule qui incendiait les maisons “se trouvaient quelques membres de l’assemblée législative locale et même un député national”. Tous appartiennent au parti de la “Ligue Musulmane du Pakistan-Nawaz” (Pml-N), qui se trouve dans l’opposition au Parlement national mais détient le pouvoir au Penjab.

 

Ferdinando CALDA.

(article paru sur le site du quotidien romain “Rinascita”, 13 mars 2013, http://www.rinascita.eu/ ).

dimanche, 17 mars 2013

Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

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"Crimes sans châtiment": une enquête de Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

De la guerre économique à la guerre totale !

Afrique noire, Palestine, Yougoslavie, Irak, Afghanistan, pays du Caucase et du Maghreb, Iran… De François Mitterand à François Hollande, les dirigeants de l’État français pactisent en secret avec des organisations terroristes pour engager la France dans les guerres planifiées et commandées par Washington.

Dans cette enquête sans compromis sur les coulisses des guerres contre la Libye et la République arabe syrienne, riche en révélations surprenantes, en documents inédits et en témoignages accablants, Jean-Loup Izembert (cliquez ici) met à jour le puzzle de vingt années de complicités criminelles contre le monde arabo-perse, l’Eurasie et l’Afrique.

Crimes sans châtiment : un nouvel éclairage sur les guerres contemporaines…

Crimes sans chatiment, Jean-Loup Izembert, Editions 20 coeurs, février 2013, 328 pages, 22 €

Pour l'acheter : Editions 20 coeurs, cliquez ici

Jean-Loup Izambert

Journaliste d’investigation indépendant, ancien collaborateur de VSD, du groupe Les Echos et de L’Humanité, Jean-Loup Izambert est auteur de plusieurs livres bouleversant les convenances sur les réseaux de pouvoir.

Il signe avec Crimes sans châtiment une nouvelle enquête nourrie de son vécu qui s’inscrit dans le droit-fil de ses ouvrages à succès tels que Le Crédit Agricole hors la loi ? Et Faut-il brûler l’ONU ?

 

En Juin 2012, Jean-Loup Izambert annonçait déjà la sortie prochaine de son livre Crimes sans châtiment (qui portait alors le titre provisoire de « La ligne jaune ») dans ce mensuel (n°177).
Voici la retranscription de l’article en question :

 

Les noires complicités de la France

Révélations : comment des ministres UMP ont couvert pendant des années des hommes recherchés par Interpol.

 

B.I : Pourquoi ce titre insolite, « La Ligne jaune » ?

Jean-Loup Izambert : La ligne jaune est celle que l’on franchit lorsque l’on viole la Charte des Nations unies dans les relations entre les peuples. Depuis des décennies, et tout particulièrement depuis les opérations dirigées contre la République fédérative de Yougoslavie dans les années 90, les gouvernements de trois États occidentaux – États-Unis, Angleterre et France – ont violé à plusieurs reprises les principes de la Charte qui est le texte fondateur sur lequel repose la paix mondiale. Ces gouvernements ont également violé des résolutions de l’ONU ainsi que des conventions internationales, et même des décisions de parlements dont le Parlement européen, pour engager, développer et entretenir des guerres. Ils ont également menti à plusieurs reprises à leurs opinions publiques et aux représentants des États à l’ONU.

 

Q: Que les dirigeants de ces États mentent à leur opinion publique ou aux représentants des États à l’Onu, la chose n’est pas nouvelle…

R: Évidemment. Mais ils ne se sont pas contentés du mensonge. Ils ont également protégé, armé et financé des individus liés à des groupes terroristes. En agissant ainsi ils ont bien franchi la ligne jaune. L’objet de mon investigation ne se limite pas à la campagne de désinformation orchestrée pour justifier les agressions militaires. L’intérêt est de montrer, de manière plus générale, les liens entretenus par des dirigeants occidentaux – et tout particulièrement français – avec des éléments liés à des groupes terroristes. Les dirigeants français s’érigent souvent en donneurs de leçons de droits de l’homme. En réalité, derrière leurs discours sur la démocratie, plusieurs d’entre eux parmi les principaux protègent, depuis une vingtaine d’années, des individus associés à des organisations terroristes. 

Q: Qui sont-ils ?

R: Les éléments dont je retrace l’itinéraire à l’étranger et en France depuis leur arrivée clandestine sont des islamistes sunnites liés à l’Organisation internationale des frères musulmans (OIFM). Alors que plusieurs d’entre eux étaient recherchés par Interpol pour – je cite l’une des fiches de recherche d’Interpol les concernant – « association à une organisation de terroristes », des ministres et hauts fonctionnaires du renseignement français les ont soustraits aux recherches de l’Organisation internationale de la police criminelle.

 

Q: Pourquoi protéger des individus ayant commis des crimes ?

R: Ils n’ont pas fait que commettre des crimes. Les uns ont organisé plusieurs tentatives de coup d’État contre le gouvernement tunisien, les autres se sont employés à déstabiliser l’Égypte, l’Algérie, la Libye et aujourd’hui la Syrie. Les États capitalistes sont dans une crise économique et financière profonde qui ne cesse de s’aggraver depuis les années 90. Ils ont par-dessus tout besoin des ressources de ces pays – pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire – mais aussi de contrôler les grandes voies de communication qu’ils bornent. Leurs dettes globales, États-Unis en tête, ne sont plus remboursables et leur économie est en passe de devenir insolvable. Le temps du dépôt de bilan approche. Aussi ont-ils besoin de la guerre pour effacer leurs dettes et prolonger la survie de leur vieux système qui s’effondre. Le terrorisme et la propagande sont leurs derniers outils pour préparer et conduire leurs croisades. Ils en ont besoin pour créer des troubles et justifier leurs interventions militaires, un peu comme l’extême-droite allemande avait besoin d’allumer l’incendie du Reichstag en février 1933 pour justifier sa répression contre les communistes.

 

Q: Mais quel intérêt pour les dirigeants français de soutenir à ce point de tels groupes ?

R: Les islamistes sunnites présentent aux yeux des politiciens français plusieurs avantages. D’abord ils sont en relation avec l’OIFM, l’une des principales associations religieuses musulmanes, implantées dans la plupart des pays où la religion musulmane est présente. Au travers de cette organisation, ils possèdent un relationnel important dans ces pays et offrent aux représentants de société d’État ou transnationales capitalistes la possibilité d’approcher les décideurs pour des marchés stratégiques importants (armement, pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire). Je donne des exemples dans mon livre. Ensuite, de tous temps les Frères musulmans ont cherché à prendre le pouvoir politique pour établir des califats en lieu et place des États arabes contemporains. Avec le temps, ils sont devenus un outil utile aux puissances coloniales occidentales pour les déstabiliser. Je rappelle dans mon livre que depuis leur fondation en Égypte en 1928, les Frères musulmans ont toujours été les collaborateurs zélés des puissances coloniales occidentales. Les exemples ne manquent pas, depuis leur collaboration avec l’armée nazie lors de la Seconde guerre mondiale à leurs relations suivies avec des services occidentaux pendant la Guerre froide, sans parler de la période contemporaine. Ils ont été les principaux alliés de l’OTAN pour détruire la République Fédérative de Yougoslavie et aujourd’hui les pays du Maghreb. Je m’attache personnellement au cas français mais mon confrère Richard Labévière a réalisé un travail similaire sur plusieurs années d’enquête, publié sous le titre « Les dollars de la terreur. » (1)

 

Q: Vous prenez l’exemple de l’agression militaire contre la Libye. Les Frères musulmans libyens qui n’apparaissent pratiquement pas lors de la guerre y ont-ils là aussi joué un rôle important ?

R: C’est évident. Même si le courant islamiste sunnite est composé de tendances et de courants différents. Ainsi que je le démontre à partir d’éléments recueillis par des services de renseignements de pays du Maghreb, le plan utilisé pour préparer le putsch contre le régime de Tripoli s’inspire exactement de celui élaboré par les Frères musulmans tunisiens dans les années 90 pour renverser le régime laïc de Tunisie. Ce plan a été mûri de longue date avec l’objectif de casser le mouvement anti-impérialiste au sein des pays de la sphère arabo-musulmane et d’Afrique.

 

Q: En quoi consiste ce plan ?

R: Le conflit est déclenché selon la même tactique : un cycle de provocation-répression jusqu’à obtenir des morts érigés en martyrs afin de faire monter la tension et appeler à une intervention militaire extérieure. Abdallah Amami, l’un des spécialistes des Frères musulmans qui a étudié leurs organisations à travers le monde, intervient dans mon travail pour expliquer leur stratégie de prise de pouvoir. L’un des faits importants de la guerre contre la Libye est que pour la première fois de leur histoire, les Frères musulmans apparaissent sous leur vrai jour. En appelant à l’intervention militaire occidentale contre un peuple et une terre arabe, ils se sont ouvertement déclarés comme des collabos des puissances coloniales occidentales, les mêmes qui assassinent les peuples palestinien, libanais, irakien, afghan ou du continent africain. Du reste, les Frères musulmans tunisiens étaient fortement représentés avec d’autres branches de l’organisation, tels les Syriens, au congrès des Frères musulmans libyens qui s’est tenu à Benghazi à la mi-novembre 2011. Le même plan de subversion a été engagé contre la Syrie et est de nouveau envisagé contre l’Algérie avec les mêmes soutiens extérieurs occidentaux. C’est ce à quoi s’emploie actuellement Anouar Haddam, l’un des principaux dirigeants du Front islamique du salut algérien, depuis les États-Unis.

 

Q: Comment des activistes terroristes recherchés par Interpol ont-ils pu entrer en France, s’y installer et y séjourner pendant près de vingt ans sans être inquiétés ?

R: Ils n’ont pu le faire, des années 90 à 2011, qu’avec la protection de dirigeants du ministère de l’Intérieur français. Pour parvenir à leurs buts dans les guerres qu’ils déclenchent, les dirigeants français qui se présentent comme des défenseurs de la démocratie pactisent en réalité dans la coulisse avec les forces les plus rétrogrades, les plus antidémocratiques et anti-laïques. L’agression militaire contre la Libye était préparée de longue date depuis Paris et Londres. Il en est de même pour les provocations ouvertes contre la Syrie et, très certainement, celles à venir contre l’Algérie. Les prétendues « oppositions » sont en fait des organisations de Frères musulmans ou issues de leur mouvance et instrumentalisées par les services français et anglais dans le but de provoquer des troubles, voire des coups d’État.

 

Q: Pour y installer des régimes à leur solde ?

R: Pas forcément. À la limite, peu importe le régime pourvu que celui-ci privatise et laisse les transnationales occidentales s’approprier les grandes sociétés des secteurs les plus rentables de l’économie des pays. Les services de renseignement anglais et français travaillent avec ceux des États-Unis à déstabiliser tous les pays de la Méditerranée, la « mer aux trois continents », du Maghreb jusqu’aux frontières de l’Eurasie.

La tentative de déstabiliser les pays du Caucase à partir de la Géorgie en est un autre exemple. Celle d’installer un régime à leur solde à Kaboul pour contrôler la région et y implanter des bases militaires, encore un autre. Le philosophe et politologue Alain de Benoist intervient de manière pertinente sur cette question dans mon travail d’investigation.

Autre exemple : le Conseil national de la résistance iranienne qui est également installé en France a un programme politique qui accepte le capitalisme tout comme le Conseil national syrien.

Au-delà de leurs différences ces organisations sont donc accueillies à bras ouverts par les autorités françaises qui voient en elles non seulement un moyen de créer des troubles en Iran et en Syrie mais surtout de faire main basse sur les richesses de ces pays si elles parvenaient au pouvoir.

C’est la raison pour laquelle, exception faite des Iraniens, ce sont les mêmes groupes islamistes sunnites, et parfois les mêmes hommes, que l’on retrouve dans la proximité des bandes qui sèment la mort en Fédération de Russie, en Tchétchénie, en Bosnie et au Kosovo, mais également en Égypte, en Libye, en Algérie. Les services russes ont pénétré ces groupes et neutralisé plusieurs de ces criminels. Ils en suivent d’autres à la trace mais c’est bien souvent dans la cour des services français, anglo-saxons, israéliens et pakistanais qu’aboutissent les investigations menées sur eux.

 

Q: Quels dirigeants français sont impliqués ?

R: L’examen des dossiers d’Interpol auxquels je fais référence, tels ceux qui furent enregistrés sous les numéros 28878/91 à 28908/91, est sur ce point très instructive. Une lecture croisée du parcours des islamistes concernés avec des faits relatifs à l’évolution du paysage politique français, à la politique étrangère de la France et à certains contrats de sociétés transnationales, est riche d’enseignements. Ainsi, des premiers islamistes arrivés en France en 1986 à ceux qui les rejoignent par la suite, jusqu’en 2011, douze ministres de l’Intérieur se succèdent. Mais ce sont les ministres de droite qui, tant par leur nombre que par la durée de leur direction au ministère de l’Intérieur français, sont aux commandes aux moments importants de ce dossier. Charles Pasqua (RPR, 1986-1988 et 1993-1995) ; Jean-Louis Debré (UMP, 1995-1997) ; Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (UMP 2002-2004 et 2005-2007) ; Dominique de Villepin (UMP, 2004-2005) ; François Barouin (UMP, 2007) ; Michèle Alliot-Marie – celle-là même qui donna aux procureurs de la République consigne de poursuivre les militants qui appellent au boycott des produits des colonies juives illégales de Palestine (UMP, 2007-2009) ; Brice Hortefeux (UMP, 2009-27 février 2011).

Cette continuité dans la gestion de ce dossier par la droite confirme le caractère naturel violent du pouvoir politique de la bourgeoisie.

 

Q: C’est-à-dire ?

R: La violence ne s’exprime pas que dans les rapports humains et économiques. Au plan politique, vous constatez des liens identiques du pouvoir bourgeois dans les années 50-60 avec des organisations d’extrême-droite paramilitaires criminelles comme l’OAS ou la Main rouge contre les militants indépendantistes du Maghreb, avec des milices politico-mafieuses comme le SAC contre les militants ouvriers, cégétistes et communistes des années 60 à 81, avec les réseaux de la Françafrique jusqu’à ce jour et surtout avec les truands du patronat mis à jour dans les années 75-80 par le militant ouvrier Marcel Caille (2) ou le journaliste Claude Picant. Rappelons comment a été enterrée depuis mai 2011 l’affaire de la caisse noire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie du Medef, qui a fait apparaître un placement de près de 650 millions d’euros au travers d’une caisse noire destinée à briser les conflits du travail dans les entreprises.

 

Q: L’un des chapitres de votre livre s’intitule « La droite gère le système de protection des terroristes. » Mais des années 90 à aujourd’hui, des ministres de l’Intérieur ont aussi appartenu à la gauche ?

R: C’est exact. Mais les ministres de la gauche, tous socialistes – Pierre Joxe (1984-1986 mais surtout 1988-1991) ; Philippe Marchand (1991-1992) ; Paul Quilès (1992-1993) ; Jean-Pierre Chevènement (1997-1998 et 1998-2000) et Daniel Vaillant (2000-2002) – n’ont été à la tête de l’Intérieur français que pour de très courtes périodes. Même s’il n’y a jamais eu une grande différence entre la politique de gauche et de la droite qui, exception faite des parlementaires communistes, ont voté ensemble pour la prolongation de l’intervention militaire contre la Libye, la gestion du dossier des islamistes s’opère dès ses origines et sur le long terme de manière quasiment exclusive par les dirigeants de la droite. De Charles Pasqua à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant, ce sont bien les ministres de l’UMP et leurs plus proches collaborateurs – promus à la tête de services de renseignement ou au sein de leurs cabinets – qui constituent le cœur du système de protection et d’instrumentalisation de groupes terroristes islamistes.

 

Q: Les ministres de droite pouvaient-ils ignorer la présence de ces individus en France ?

R: En aucune manière et pour plusieurs raisons que j’expose dans mon livre, à commencer par le travail d’information d’Interpol en direction des autorités des pays. Dans le cadres de mon investigation, Yves Bonnet, ancien dirigeant de la Direction de la surveillance du territoire, explique très clairement le travail des services de renseignement et les relations du renseignement avec le pouvoir politique. Par ailleurs je donne une succession de faits qui prouvent que ces responsables du ministère de l’Intérieur français ne pouvaient ignorer ni la présence, ni les activités de plusieurs dirigeants islamistes. Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ou deux individus isolés mais de plusieurs membres des Frères musulmans parmi lesquels les principaux dirigeants.

 

Q: Le ministère des Affaires étrangères avait-il connaissance de ces faits ?

R: Il en avait également connaissance tant ce contentieux a pesé sur les relations entre la Tunisie et la France comme il continue de peser aujourd’hui sur les relations avec l’Algérie.

Je pense du reste que la France aura des comptes à rendre à ces pays comme à la Syrie. Plusieurs de ces dirigeants islamistes ont fait l’objet de demandes d’extradition du gouvernement tunisien et toutes ont été ignorées par Paris. Par ailleurs plusieurs dirigeants du Front islamique du salut algérien impliqués dans des attentats se sont réfugiés en France, en Angleterre et aux États-Unis.

Alain Juppé a été ministre UMP des Affaires étrangères de mars 1993 à mai 1995, puis Premier ministre de mai 1995 à juin 1997 et à nouveau ministre des Affaires étrangères depuis février 2011. On imagine donc mal, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères ou Premier ministre, qu’il n’ait pas été informé d’un dossier aussi sensible quand huit attentats à la bombe, tous le fait de groupes islamistes sunnites, ont frappé la France de juillet à octobre 1995.

Visiblement cela ne lui a pas suffi puisqu’il a engagé la France dans le financement des groupes organisant le coup d’État contre le régime libyen en 2011, y compris un bataillon armé et entraîné dans le désert du Qatar avec les Émirats arabes unis. Cet homme là n’a vraiment pas qualité pour donner des leçons de démocratie et de droits de l’Homme aux dirigeants d’autres pays.

Juppé est bien le « ministre du mensonge » comme vous l’avez décrit dans B.I. (3) et comme je le démontre dans mon travail d’enquête.

 

Q: Dans votre ouvrage vous faites allusion à la responsabilité de Claude Guéant et d’autres dirigeants du renseignement français dans ce dossier. Quel rôle ont-ils joué ?

R: Je n’y fais pas seulement allusion, je le dénonce. Je constate que Claude Guéant a été directeur-adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua en avril 1993 puis directeur général de la Police nationale en septembre 1994.

Or, à cette époque, plusieurs dirigeants du groupe islamiste faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux sont réfugiés en France depuis au moins quatre ans. En regard des fonctions qu’il occupe et des dangers que présentent ces individus pour la société, Claude Guéant est donc forcément informé de ces dossiers par Interpol et par les responsables des services qu’il dirige. Puis, il a été directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur de mai 2002 à 2004 puis de nouveau de juin 2005 à mars 2007 – les deux fois où Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarain puis de Dominique Galouzeau de Villepin – et enfin ministre de l’Intérieur à partir du 27 février 2011.

Pendant toutes ces années, non seulement les individus recherchés par Interpol sont présents en France mais plusieurs d’entre eux participent à des activités politiques publiques contre les pays du Maghreb. Aussi, je trouve que ce ministre a des allures de commissaire Juve qu’interprétait avec brio au cinéma Louis de Funès dans « Fantômas ». Voilà un homme qui n’a cessé de bercer les français en papotant sur la sécurité et « le contrôle des flux migratoires » mais qui n’a pas hésité de faire obstacle aux mandats d’arrêts d’Interpol contre des individus recherchés pour association à une organisation de terroristes, alors qu’il occupait lui-même plusieurs fonctions importantes près des ministres de l’Intérieur de l’UMP. Comme vous pourrez le lire dans mon livre, il n’est pas le seul haut fonctionnaire du renseignement français à avoir franchi la ligne jaune.

 

Q: Sortie de votre livre ?

R: Pour le moment, le manuscrit a été remis à plusieurs maisons d’édition en France mais également à l’étranger puisque mon investigation aborde des aspects géopolitiques qui concernent les pays du Maghreb, mais également de la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine.

Les faits que je rapporte sont très graves et il est important que le livre joue pleinement son rôle pour dénoncer les jeux dangereux de politiciens français des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère.

  1. « Les dollars de la terreur : les États-Unis et les islamistes », Richard Labévières, Ed. Grasset.

  2. Lire sur ce point « Les Truands du patronat », par Marcel Caille, Ed. Sociales

  1. « Alain Juppé : Le ministre du mensonge », par Stratediplo et Michel Samaha, B.I. N° 176.

 

jeudi, 28 février 2013

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Die Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens

Das blutige Chaos hat einen Namen: „The New Greater Middle East“

Von Peter Toplack

Ex: http://www.genius.co.at/

Eines Tages im Mai 2005 war die Überraschung sehr groß, als ich beim Lesen türkischer Zeitungen einen stark verwischten Auszug einer Regionalkarte vorfand, auf dem nur der Osten der Türkei, der Nordwesten des Irans sowie der Norden Syriens und des Iraks zu sehen waren. Das wäre ja nichts Besonderes gewesen, aber die Grenzziehung auf dieser Karte betraf eine Umgestaltung der Staatenstruktur dieses Raumes, vor der sich die Politiker der Republik Türkei immer schon gefürchtet hatten und gegen die sie deshalb auch stets mit mehr oder weniger großer Gewalt vorgegangen sind: Die Schaffung eines kurdischen Staates unter Einbindung großer Teile der östlichen Türkei, des nordwestlichen Irans, des nördlichen Iraks sowie des nordöstlichen Syriens. Zusätzlich hatte man in dieser Karte, die vom US-amerikanischen Oberstleutnant Ralph Peters gezeichnet worden war und die im Mai 2005 auf einer NATO-Tagung in Neapel den anwesenden Offizieren vorgelegt wurde, einen Zugang dieses möglichen Kurdenstaates zum Schwarzen Meer vorgesehen (siehe Kartendarstellung Peters). Auf einer ebenfalls existierenden anderen Version ist der Zugang nicht zum Schwarzen Meer, sondern zum Mittelmeer über die Region Ceyhan und Antakya sichergestellt.

 

 
Die anwesenden türkischen Offiziere verließen sofort unter Protest den Raum und gaben die Karte an die türkischen Politiker und diese wiederum in schlechter Ausführung an die Presse weiter.

Äußerst überraschend war aber nun, dass es in der türkischen Presse zwar über zwei Tage die zu erwartenden erbosten Kommentare unter Einbeziehung der Hinweise auf Atatürk mit seiner Doktrin der Unteilbarkeit der Türkei, den Nationalstolz etc. gegeben hat, danach aber keine weitere Erwähnung dieser skandalösen Einmischung in die innertürkischen Verhältnisse mehr stattfand. Nur im Internet gibt es zu diesem Thema eine Unmenge von Kommentaren verschiedener Benutzer, in den Medien scheinen diese aber nicht auf.

Der Krieg um Syrien in neuem Licht

Der vom Zaun gebrochene Irakkrieg und die kriegerischen Auseinandersetzungen in Afghanistan und letztlich grenzüberschreitend auch in Pakistan waren von mir ohne Kenntnis der Peters-Karte noch nicht in Zusammenhang mit der Umgestaltung des Nahen und Mittleren Ostens gebracht worden. Auch der Terminus „The New Greater Middle East“, der in Schriften und Reden von Politikern und einflussreichen Persönlichkeiten aus den USA seit etwa 15 Jahren immer wieder auftaucht, war ohne diese Kenntnis noch nicht verdächtig. Heute aber kann man ganz deutlich die Spur der Umsetzung dieses Vorhabens, das offenbar schon lange vor der Peters-Karte in die Planung des strategischen Vorgehens der USA und Israels (als eigentlichem Nutznießer) aufgenommen worden war, verfolgen. Die Zerschlagung Syriens und die Errichtung von Staatengebilden mit weitgehend einheitlicher ethnischer Struktur kann aus dieser Karte deutlich ersehen werden.

 

 
 

 

In der obenstehenden Karte (Quelle Baedeker) ist das nordwestliche Syrien gezeigt, wobei vor allem der Bereich von al Ghab (Senke des Orontesflusses, landwirtschaftlich äußerst ergiebig) östlich bis zur Autobahn Damaskus-Aleppo, bis Hama (Zentrum der syrischen Moslembrüder), und von Norden im Raum Idlib nahe der türkischen Grenze bis nach Süden nach Rastan (eines der Zentren des Widerstandes, ganz rechts unten) und Homs ein sehr schwieriges Gebiet mit mehrheitlich sunnitischer Bevölkerung ist, aber stark durchsetzt mit Christen, Alawiten und Schiiten. Es ist leider aus Platzgründen nicht möglich, dem Leser zu schildern, was die religiös bestimmten Unterschiede zwischen Sunniten, Schiiten und Alawiten bzw. zwischen den verschiedensten christlichen Glaubensrichtungen sind. Auf jeden Fall sind bis auf die Armenier alle Gläubigen, welcher Richtung auch immer, syrische Araber, aber nach dem alteingesessenen islamischen Nationalitätenverständnis, das durch das Religionsbekenntnis bestimmt wird, eben stark „verschieden“. So eine Art „cuius regio, eius religio“ eben. So wie es aus diesem Glaubensverständnis in Europa Verfolgungen Andersgläubiger gegeben hat, hat es sie auch in Großsyrien (inklusive Jordanien, Libanon, Palästina und dem heute türkischen Hatay) gegeben und die Minderheiten flohen in die schwer zugänglichen Berge. Aus diesem Grund gibt es im Libanon mit seinen hohen Gebirgen so viele Minderheiten wie etwa Drusen, Maroniten und Schiiten, die alle vor langer Zeit (etwa vor 1300 bis vor 900 Jahren) und auch später immer wieder verfolgt worden waren. Aus diesem Grund gibt es aber auch in dem sehr schwer zugänglichen, stark zerklüfteten sogenannten Alawiten-Gebirge, dem Jibal Sahiliyah auf der Karte, Alawiten und auch Christen. In diesem Gebiet zwischen der syrisch-libanesischen Grenze südlich von Tartus und der syrisch-türkischen Grenze nördlich von Latakia sind die Sunniten in der Minderheit.

Die „Hauptstadt“ der Alawiten ist Latakia. Dieses Gebiet ist in der Peters-Karte als „Greater Libanon“ eingezeichnet und soll mit dem Libanon vereinigt werden. Um eine Einheitlichkeit der Ethnien zu gewährleisten, ist es notwendig, die kleinen ethnischen Bevölkerungsteile in diesen Landstreifen zu zwingen. Dies ist schon seit Monaten im Gange! Vom christlichen Bevölkerungsanteil in Homs wurden 90% vertrieben oder getötet. Auch wenn in unseren Medien immer der syrischen Armee unterstellt wurde, diese gezielten Morde oder die Vertreibungen durchgeführt zu haben, liegen sie völlig im Plan der Vereinheitlichung ethnischer Zusammensetzung der Bevölkerung. Die meisten christlichen Bewohner flohen in die Küstenregion, viele aber auch nach Damaskus. Und in dieser Stadt dürften sie früher oder später der weiteren Vertreibung zum Opfer fallen, wenn alles nach Plan verläuft.

Vertreibungen und Massaker als „religiöse Säuberungen“

Im Bereich des al Ghab haben sich die Bauern ebenfalls vermischt und so leben in den Dörfern Alawiten und Christen unter einer Mehrheit von Sunniten. Es gab auch hier in diesem Jahr Vertreibungen und Massaker, so jenes von Houla vor wenigen Monaten. Hier wurden in einem Ort mit 70.000 Einwohnern gezielt 2 Großfamilien mit mehr als 100 Personen ausgerottet. Nur jene Familienmitglieder, die nicht vor Ort waren, und ein Junge von 11 Jahren, der sich tot gestellt hatte, kamen durch. Die Familien waren schiitischen bzw. alawitischen Glaubens, wobei die schiitische Familie vor einiger Zeit von der sunnitischen zur schiitischen Glaubensrichtung übergetreten war. Das Oberhaupt der alawitischen Familie ist Parlamentssekretär in Damaskus. Den benachbarten Familien geschah überhaupt nichts, was auf eine gezielte Tötungsaktion hinweist.[1] Auch dieses Massaker wurde der syrischen Armee über Fotos und Videos angelastet, was völlig unsinnig ist, denn beide Familien waren Unterstützer der Regierung.

Auch hier soll Terror weitere Angehörige nicht sunnitischer Minderheiten zur Flucht aus diesem Gebiet „anregen“. Das sind aber nur Beispiele von großangelegten Vorgehensweisen, wobei die Täter aus dem Umfeld der Salafisten und Takfiristen kommen, eine Richtung extremer und schlimmer als die andere. Beide extremen Glaubensgruppen fordern die strikte Befolgung des Korans und der späteren sunnitischen Auslegungen und haben eine sehr starke Bindung an den Wahabismus in Saudi Arabien und in Qatar. Für alle Sunniten aber gilt, dass die Abwendung vom wahren (ihrem) Glauben mit dem Tod zu bestrafen sei. Nur für die extremen Auslegungen ist dies aber zum Prinzip erhoben und kann, wie derzeit in Syrien, politisch gut ausgenutzt werden.

Die Instrumentalisierung der Moslembrüder

Extreme Richtungen gibt es in jeder Religion und daher auch in Syrien. Der Syrer an sich ist aber besonnen und ruhig, weshalb es über die vielen Jahrhunderte der Durchmischung der verschiedensten Glaubensrichtungen nur wenige Ausschreitungen gegeben hat. Moslembruderschaften entstanden in Syrien erst in den Jahren der Regierung von Gamal Abd al-Nasser in Ägypten, als Syrien und Ägypten in den 50er Jahren des letzten Jahrhunderts den Staatenbund Vereinigte Arabische Republik gründeten. Zu dieser Zeit kam eine große Anzahl der von Nasser verfolgten ägyptischen Moslembrüder nach Syrien in den Raum zwischen Hama-Rastan-Homs, wo sie auch neue Anhänger gewannen. Viele dieser sich in der säkularen syrischen Republik immer stärker radikalisierenden Moslembrüder kämpften nach 2003 zuerst auf der Seite der Sunniten des Iraks gegen die Amerikaner und wurden später mit Hilfe des CIA gegen die Schiiten des Iraks gedreht. Viele kamen nach Syrien zurück und wurden als Schläfer im Frühjahr 2011 vom nur 5 Monate in Syrien anwesenden Botschafter der USA, Robert Ford, der ursprünglich in Bagdad als zweiter Mann der Botschaft ihr Einsatzleiter war, geweckt. Dazu kommt noch eine Unzahl von Söldnern aus Libyen, Tunesien, Türkei, Jordanien, aber auch Afghanistan und Pakistan etc., von den unglaublich zahlreichen Waffenlieferungen ganz abgesehen.

Würde alles nach Plan verlaufen, würde das restliche Syrien fast rein sunnitisch sein. Mit dem historischen Syrien, das über das spätrömische Reich und über das Christentum sehr großen Einfluss auf die europäische Kultur genommen hat, hätte es aber nur mehr wenig gemein. Die von den damaligen Kolonialmächten Frankreich und Großbritannien nach dem Ersten Weltkrieg verfügte Teilung Syriens (Abtrennung von Palästina, Libanon, Jordanien und 1937 von der heute türkischen Provinz Hatay) würde in diesem Fall auf Kosten von Millionen von Menschen „verbessert“ werden.

Für einen vom multikulturellen Zeitgeist dominierten Europäer ist es verblüffend, dass ein tatsächlich multikultureller Staat wie Syrien, wo ein friedliches, allerdings auch historisch bedingtes Zusammenleben von verschiedenen Kulturen über einen langen Zeitraum bis heute möglich war (ich kannte kein Land, in dem ich mich sicherer fühlen konnte), nun nach „ethnischen“ Grenzen auseinanderfallen soll. Und jene europäischen Länder, für die Nationalstaatlichkeit vorgeblich etwas Veraltetes und Garstiges ist, arbeiten daran besonders stark mit, vor allem Frankreich und die Bundesrepublik Deutschland!

Die Dreiteilung des Irak und die Vision „Kurdistan“

Wenn man den Peters-Plan betrachtet, fällt die Dreiteilung des Irak auf, die, ohne dass sie besonders erwähnt wird, heute bereits weitgehend existiert. Leidtragend war die christliche Bevölkerung (Assyrer) des Irak, die vor allem im östlichen kurdischen Bereich und im nördlichen sunnitischen Bereich seit Urzeiten des Christentums beheimatet war. Sie wurde weitgehend vertrieben oder ausgerottet. Bagdad ist bereits eine geteilte Stadt und die vielen Bombenanschläge, deren hauptsächliches Ziel die schiitische Bevölkerungsgruppe von Bagdad und des Südens des Landes ist, fordern unter Anderem die Trennung herbei. Terror gegen die schiitische Bevölkerung, die den größten ethnischen Anteil an der Gesamtbevölkerung besitzt, hängt aber auch mit der schiitischen Unterstützung Syriens zusammen und liegt auch ganz auf der Linie salafistischer Gruppen, die Geld und Material von ihrem südlichen Nachbarstaat Saudi Arabien bekommen.

Problematisch ist die Lage für die Türkei, deren Aussichten auf Dauer nicht gut aussehen, sollte die Zielvorstellung der Ersteller des Plans für „The Greater Middle East“ Erfolg haben. Schon seit langem weiß man in der Türkei, dass neben dem amerikanischen auch der israelische Geheimdienst im Kurdengebiet des Nordirak tätig ist und dass dort deren Aktionen nicht nur gegen den Iran gerichtet sind. Der kurdische Nordirak hat zwar weitgehende Autonomie, die sich aber nicht auf die Einnahmen aus dem Ölgeschäft, die Bagdad unterliegen, bezieht. Trotzdem verhandeln die Kurden derzeit den Reichtum selbständig und nutzen so die schwierige Lage im Nahen und Mittleren Osten aus.

Syrien hat seine Truppen weitgehend aus dem syrisch-kurdischen Teil im Nordosten des Landes zurückgezogen und den Landesteil der PKK bzw. jener syrisch-kurdischen Organisation, die mit der PKK in Verbindung steht, überlassen. Aus dem Nordirak sind aber in der letzten Zeit bewaffnete und gut ausgebildete Gruppen nach dem syrischen Kurdistan in Bewegung gesetzt worden, die gegen die syrische Regierung arbeiten sollen, aber sich wahrscheinlich nicht über das syrische Kurdistan hinaus bewegen werden (siehe Geheimdienste). Es hat nun die Türkei im Süden mit einem weiteren kurdischen Landstrich zu tun, der über Ecken auch von Israel gefördert wird. Das am Beginn des Artikels erwähnte Großkurdistan nimmt an der türkischen Grenze bedrohliche Formen an. Außerdem hat die PKK verstärkte Angriffe gegen türkische Truppen im Südosten des Landes begonnen, die bereits viele Tote gefordert haben. Die Türkei soll also im eigenen Land beschäftigt werden und nicht auf große Gedanken in Syrien kommen.

Sollte es mit dem Iran zu einem Waffengang (der in Umsetzung des Peters-Plans unumgänglich ist – das im Irak erprobte Argument einer Massenvernichtungswaffe des Irans soll es richten) kommen, dann könnte z. B. die Türkei nach einer pflichtgemäßen Involvierung in den Krieg als NATO-Mitglied als unmittelbar betroffenes Nachbarland so ausreichend geschwächt sein, dass in der Folge ihr Kurdengebiet zusammen mit dem iranischen Kurdenteil mit dem bereits bestehenden südlichen Kurdistan zusammengeschlossen werden kann.

Umformungen am Persischen Golf

Auffallend ist die geplante Bildung eines arabisch-schiitischen Staates am Persischen Golf. Hier wird eine Ausnahme bei der Staatenbildung nach ethnischen Grundsätzen gemacht, weil wie schon gesagt im Islam der Glaube die Ethnie bestimmt und nicht die Abstammung. Wenn man aber eine Trennung zwischen den semitischen Arabern und den indoeuropäischen Iranern macht, dann aus politischen und vor allem aus wirtschaftlichen Gründen. Ein Staat mit den wichtigsten Öl- und Gasquellen rund um den und im Persischen Golf wäre leicht in Abhängigkeit zu halten, vor allem, wenn man das ebenfalls sehr stark von Schiiten bewohnte Kuwait als Stachel im Fleisch behält. Auch Qatar und die Vereinigten Arabischen Emirate bleiben unangetastet. Nachdem schließlich Saudi Arabien von seinen wichtigsten Ölquellen getrennt wäre, würde es seiner Bedeutung verlustig gehen und deutlich an Landmasse reduziert und schließlich wirklich nur mehr zu einem Wüstenstaat werden. Im Falle der Umsetzung nach Plan wäre also Saudi Arabien so wie sein derzeitiger Gegenspieler Iran weitgehend von allen Sorgen über seine wichtigsten Devisenbringer enthoben.

Über die weiteren östlichen Veränderungen will ich mich nicht auslassen, weil diese sich ausschließlich gegen China bzw. Indien richten. China wäre aber auch von einer Umformung der Staaten am Persischen Golf äußerst stark betroffen.

Diese Umformung bringt somit eine Balkanisierung des „New Middle East“, die dafür sorgen soll, dass für die weitere Zukunft alle Länder dieser Region nicht nur mit sich selbst im Inneren, sondern auch unmittelbar gegeneinander beschäftigt sein sollen. Die persönlichen Verluste an Vermögen und Familienmitgliedern, die die Transfers ganzer Bevölkerungsgruppen mit sich bringen werden, kann man sich gar nicht ausmalen. Für diese „demokratischen“ Grausamkeiten gibt es nicht die Ausrede wie nach dem Zweiten Weltkrieg, dass die vertriebene Bevölkerung einen Schuldanteil am Krieg habe. Von den Minderheiten Syriens hat niemand am sogenannten Aufstand, wo doch der „arabische Frühling“ gelockt hatte, teilgenommen. Ich habe bei meinem letzten Besuch Ende April 2011 (der „Aufstand“ war seit eineinhalb Monaten im Gange) von den Christen in den Gesprächen nur Angst gespürt.

Einführung der Demokratie

In einer Rede am 6. November 2003 vor der Stiftung NED (National Endowment for Democracy) stellte Präsident Bush jr. eine Vorwärtsstrategie für die Freiheit in Aussicht. Er führte in seiner Rede an, dass es im Zuge der Durchführung dieser Strategie zu einem jahrzehntelangen Opfergang (!) der USA für die Einführung der Demokratie (!) im Nahen und Mittleren Osten kommen wird. Es ist ja äußerst interessant, dass sämtliche geplanten Vorgehensweisen der USA über Veröffentlichungen der verantwortlichen Think-Tanks, über Reden von Politikern, über Bücher bestimmender Persönlichkeiten wie Brzezinski etc. nachzulesen sind.

Ich habe in den letzten zwei Jahren in Vorträgen und in Privatgesprächen mit vielen Menschen über dieses hier abgehandelte Thema gesprochen und bin fast nur auf Unglauben und beinahe Ablehnung gestoßen. Anscheinend will man das, was auf der Hand liegt, wegen seiner Unglaublichkeit nicht wahr haben und hält doch lieber an den eingetrichterten Parolen von Diktatur, „Waffen gegen das eigene Volk“ etc. und notwendiger Einführung der Demokratie (welcher?) fest. Deshalb bin ich froh, dass der Historiker und Professor an der Bundeswehrhochschule, Dr. Michael Wolffsohn, in einem Artikel in der Süddeutschen Zeitung eben diesen Plan dargelegt hat. Allerdings beschreibt er die Folgen so, als ob der Großteil der Menschen darüber glücklich sein müsste.[2]

Anmerkungen

[1] Rainer Hermann, „FAZ“ vom 13. Juni 2012

[2] Michael Wolffsohn, „Süddeutsche Zeitung“ vom 21. August 2012

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

Mezri Haddad: « la révolution du jasmin était une manipulation du Qatar et des Etats-Unis »

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Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n’est que la mise en oeuvre du « Grand Moyen-Orient » conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l’islamisme en vue de perpétuer l’hégémonie américaine. « Le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion », prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.

Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».

 

Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.

Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.

On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.

La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».  

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Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.

En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.

On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.

Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.

Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com

Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République

samedi, 23 février 2013

US-Saudi Funded Terrorists Sowing Chaos in Pakistan

Destroying a Nation State: US-Saudi Funded Terrorists Sowing Chaos in Pakistan

Baluchistan, Target of Western geopolitical interests, Terror wave coincides with Gwadar Port handover to China. The Hidden Agenda is the Breakup of Pakistan

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Quetta, the capital of Pakistan’s southwest Baluchistan province, bordering both US-occupied Afghanistan as well as Iran, was the site of a grisly market bombing that has killed over 80 people. According to reports, the terrorist group Lashkar-e-Jhangvi has claimed responsibility for the attack. Billed as a “Sunni extremist group,” it instead fits the pattern of global terrorism sponsored by the US, Israel, and their Arab partners Saudi Arabia and Qatar.

The terrorist Lashkar-e-Jhangvi group was in fact created, according to the BBC, to counter Iran’s Islamic Revolution in the 1980′s, and is still active today. Considering the openly admitted US-Israeli-Saudi plot to use Al Qaeda and other terrorist groups across the Middle East to counter Iran’s influence, it begs the question whether these same interests are funding terrorism in Pakistan to not only counter Iranian-sympathetic Pakistani communities, but to undermine and destabilize Pakistan itself.

The US-Saudi Global Terror Network

While the United States is close allies with Saudi Arabia and Qatar, it is well established that the chief financier of extremist militant groups for the past 3 decades, including Al Qaeda, are in fact Saudi Arabia and Qatar. While Qatari state-owned propaganda like Al Jazeera apply a veneer of progressive pro-democracy to its narratives, Qatar itself is involved in arming, funding, and even providing direct military support for sectarian extremists from northern Mali, to Libya, to Syria and beyond.


France 24′s report “Is Qatar fuelling the crisis in north Mali?” provides a useful vignette of Saudi-Qatari terror sponsorship, stating:

“The MNLA [secular Tuareg separatists], al Qaeda-linked Ansar Dine and MUJAO [movement for unity and Jihad in West Africa] have all received cash from Doha.”

A month later Sadou Diallo, the mayor of the north Malian city of Gao [which had fallen to the Islamists] told RTL radio: “The French government knows perfectly well who is supporting these terrorists. Qatar, for example, continues to send so-called aid and food every day to the airports of Gao and Timbuktu.”

The report also stated:

“Qatar has an established a network of institutions it funds in Mali, including madrassas, schools and charities that it has been funding from the 1980s,” he wrote, adding that Qatar would be expecting a return on this investment.

“Mali has huge oil and gas potential and it needs help developing its infrastructure,” he said. “Qatar is well placed to help, and could also, on the back of good relations with an Islamist-ruled north Mali, exploit rich gold and uranium deposits in the country.”

These institutions are present not only in Mali, but around the world, and provide a nearly inexhaustible supply of militants for both the Persian Gulf monarchies and their Western allies to use both as a perpetual casus belli to invade and occupy foreign nations such as Mali and Afghanistan, as well as a sizable, persistent mercenary force, as seen in Libya and Syria. Such institutions jointly run by Western intelligence agencies across Europe and in America, fuel domestic fear-mongering and the resulting security state that allows Western governments to more closely control their populations as they pursue reckless, unpopular policies at home and abroad.

Since Saudi-Qatari geopolitical interests are entwined with Anglo-American interests, both the “investment” and “return on this investment” are clearly part of a joint venture. France’s involvement in Mali has demonstrably failed to curb such extremists, has instead, predictably left the nation occupied by Western interests while driving terrorists further north into the real target, Algeria.

Additionally, it should be noted, that France in particular, played a leading role along side Qatar and Saudi Arabia in handing Libya over to these very same extremists. French politicians were in Benghazi shaking hands with militants they would be “fighting” in the near future in northern Mali.

Lashkar-e-Jhangvi is Part of US-Saudi Terror Network

In terms of Pakistan’s Lashkar-e-Jhangvi, as well as the infamous Lashkar-e-Taiba that carried out the 2008 Mumbai, India attack killing over 160, both are affiliates of Al Qaeda, and both have been linked financially, directly to Saudi Arabia. In the Guardian’s article, “WikiLeaks cables portray Saudi Arabia as a cash machine for terrorists,” the US State Department even acknowledges that Saudi Arabia is indeed funding terrorism in Pakistan:

Saudi Arabia is the world’s largest source of funds for Islamist militant groups such as the Afghan Taliban and Lashkar-e-Taiba – but the Saudi government is reluctant to stem the flow of money, according to Hillary Clinton.

“More needs to be done since Saudi Arabia remains a critical financial support base for al-Qaida, the Taliban, LeT and other terrorist groups,” says a secret December 2009 paper signed by the US secretary of state. Her memo urged US diplomats to redouble their efforts to stop Gulf money reaching extremists in Pakistan and Afghanistan.

“Donors in Saudi Arabia constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide,” she said.

Three other Arab countries are listed as sources of militant money: Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

Lashkar-e-Jhangvi has also been financially linked to the Persian Gulf monarchies. Stanford University’s “Mapping Militant Organizations: Lashkar-e-Jhangvi,” states under “External Influences:”

LeJ has received money from several Persian Gulf countries including Saudi Arabia and the United Arab Emirates[25] These countries funded LeJ and other Sunni militant groups primarily to counter the rising influence of Iran’s revolutionary Shiism.

Astonishingly, despite these admission, the US works politically, financially, economically, and even militarily in tandem with these very same state-sponsors of rampant, global terrorism. In Libya and Syria, the US has even assisted in the funding and arming of Al Qaeda and affiliated terrorist groups, and had conspired with Saudi Arabia since at least 2007 to overthrow both Syria and Iran with these terrorist groups. And while Saudi Arabia funds terrorism in Pakistan, the US is well documented to be funding political subversion in the very areas where the most heinous attacks are being carried out.

US Political Subversion in Baluchistan, Pakistan

The US State Department’s National Endowment for Democracy (NED) has been directly funding and supporting the work of the “Balochistan Institute for Development” (BIFD) which claims to be “the leading resource on democracy, development and human rights in Balochistan, Pakistan.” In addition to organizing the annual NED-BFID “Workshop on Media, Democracy & Human Rights” BFID reports that USAID had provided funding for a “media-center” for the Baluchistan Assembly to “provide better facilities to reporters who cover the proceedings of the Balochistan Assembly.” We must assume BFID meant reporters “trained” at NED-BFID workshops.

 Image: A screenshot of “Voice of Balochistan’s” special US State Department message. While VOB fails to disclose its funding, it is a sure bet it, like other US-funded propaganda fronts, is nothing more than a US State Department outlet. (click image to enlarge)

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Images: In addition to the annual Fortune 500-funded “Balochistan International Conference,” the US State Department’s National Endowment for Democracy has been busy at work building up Baluchistan’s “civil society” network. This includes support for the “Balochistan Institute For Development,” which maintains a “BIFD Leadership Academy,” claiming to “mobilize, train and encourage youth to play its effective role in promotion of democracy development and rule of law.” The goal is to subvert Pakistani governance while simultaneously creating a homogeneous “civil society” that interlocks with the West’s “international institutions.” This is how modern empire perpetuates itself.

 

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There is also Voice of Balochistan whose every top-story is US-funded propaganda drawn from foundation-funded Reporters Without Borders, Soros-funded Human Rights Watch, and even a direct message from the US State Department itself. Like other US State Department funded propaganda outfits around the world – such as Thailand’s Prachatai – funding is generally obfuscated in order to maintain “credibility” even when the front’s constant torrent of obvious propaganda more than exposes them.

http://www.bso-na.org/sitebuilder/images/bsona-929x195.jpg

Image: Far from parody, this is the header taken from the “Baloch Society of North America” website.

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Perhaps the most absurd operations being run to undermine Pakistan through the “Free Baluchistan” movement are the US and London-based organizations. The “Baloch Society of North America” almost appears to be a parody at first, but nonetheless serves as a useful aggregate and bellwether regarding US meddling in Pakistan’s Baluchistan province. The group’s founder, Dr. Wahid. Baloch, openly admits he has met with US politicians in regards to Baluchistan independence. This includes Neo-Con warmonger, PNAC signatory, corporate-lobbyist, and National Endowment for Democracy director Zalmay Khalilzad.

Dr. Wahid Baloch considers Baluchistan province “occupied” by both the Iranian and Pakistani governments – he and his movement’s humanitarian hand-wringing gives Washington the perfect pretext to create an armed conflagration against either Iran or Pakistan, or both, as planned in detail by various US policy think-tanks.

There is also the Baloch Students Organisation-Azad, or BSO. While it maintains a presence in Pakistan, it has coordinators based in London. London-based BSO members include “information secretaries” that propagate their message via social media, just as US and British-funded youth organizations did during the West’s operations against other targeted nations during the US-engineered “Arab Spring.”

 

 Image: A screenshot of a “Baloch Human rights activist and information secretary of BSO Azad London zone” Twitter account. This user, in tandem with look-alike accounts has been propagating anti-Pakistani, pro-”Free Baluchistan” propaganda incessantly. They also engage in coordinated attacks with prepared rhetoric against anyone revealing US ties to Baluchistan terrorist organizations.

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And while the US does not openly admit to funding and arming terrorists in Pakistan yet, many across established Western policy think-tanks have called for it.

http://landdestroyer.files.wordpress.com/2011/05/pakistanmap1.png

Image: Why Baluchistan? Gwadar in the southwest serves as a Chinese port and the starting point for a logistical corridor through Pakistan and into Chinese territory. The Iranian-Pakistani-Indian pipeline would enter from the west, cross through Baluchistan intersecting China’s proposed logistical route to the northern border, and continue on to India. Destabilizing Baluchistan would effectively derail the geopolitical aspirations of four nations.

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Selig Harrison of the Center for International Policy, has published two pieces regarding the armed “liberation” of Baluchistan.

Harrison’s February 2011 piece, “Free Baluchistan,” calls to “aid the 6 million Baluch insurgents fighting for independence from Pakistan in the face of growing ISI repression.” He continues by explaining the various merits of such meddling by stating:

“Pakistan has given China a base at Gwadar in the heart of Baluch territory. So an independent Baluchistan would serve U.S. strategic interests in addition to the immediate goal of countering Islamist forces.”

Harrison would follow up his frank call to carve up Pakistan by addressing the issue of Chinese-Pakistani relations in a March 2011 piece titled, “The Chinese Cozy Up to the Pakistanis.” He states:

“China’s expanding reach is a natural and acceptable accompaniment of its growing power—but only up to a point. ”

He continues:

“To counter what China is doing in Pakistan, the United States should play hardball by supporting the movement for an independent Baluchistan along the Arabian Sea and working with Baluch insurgents to oust the Chinese from their budding naval base at Gwadar. Beijing wants its inroads into Gilgit and Baltistan to be the first step on its way to an Arabian Sea outlet at Gwadar.”

While aspirations of freedom and independence are used to sell Western meddling in Pakistan, the geopolitical interests couched behind this rhetoric is openly admitted to. The prophetic words of Harrison should ring loud in one’s ears today. It is in fact this month, that Pakistan officially hands over the port in Gwadar to China, and Harrison’s armed militants are creating bloodshed and chaos, attempting to trigger a destructive sectarian war that will indeed threaten to “oust the Chinese from their budding naval base at Gwadar.”

Like in Syria, we have a documented conspiracy years in the making being carried out before our very eyes. The people of Pakistan must not fall into the trap laid by the West who seeks to engulf Baluchistan in sectarian bloodshed with the aid of Saudi and Qatari-laundered cash and weapons. For the rest of the world, we must continue to uncover the corporate-financier special interests driving these insidious plots, boycott and permanently replace them on a local level.

The US-Saudi terror racket has spilled blood from New York City, across Northern Africa, throughout the Middle East, and as far as Pakistan and beyond. If we do not undermine and ultimately excise these special interests, their plans and double games will only get bolder and the inevitability of their engineered chaos effecting us individually will only grow.

vendredi, 22 février 2013

Origines de la connivence wahhabisme-sionisme

Origines de la connivence wahhabisme-sionisme

 
Ex: http://www.numidia-liberum.blogspot.com/
 
Vers la fin du dix huitième siècle, au summum des conquêtes coloniales, les impérialistes anglais ont créé deux forces destructrices apparemment antagonistes, le Sionisme  d’un côté, le Wahhabisme ou Salafisme de l’autre. Ils appliquent en cela la devise : "diviser pour régner". Si les sionistes sont le glaive de l’impérialisme, les islamistes en sont les supplétifs, les harkis. Le sionisme est une calamité extérieure imposée au monde arabe. Le wahhabisme, est une maladie dégénérative endogène inoculée aux Arabes afin qu'ils s'attaquent d'abord à d'autres musulmans sunnites : les Turcs, et ensuite aux autres Arabes. Rached Ghannouchi ayant déclaré que les Salafistes étaient "ses fils", il est donc le père du Salafisme en Tunisie. Inutile alors de distinguer entre Salafisme, Wahhabisme ou Islamisme : c'est la même engeance. 


L'islamisme est à l'islam ce que le sionisme est au judaïsme : une idéologie de conquête du pouvoir et de l'argent au nom de la religion et  au détriment des peuples. 

De la même manière qu’il ne faut pas  confondre islam et islamisme, il ne faut pas non plus confondre judaïsme et sionisme. Mais quand on se prétend être le protecteur des lieux saints de l'islam, comme la dynastie saoudienne, quand on finance et dirige des groupes islamistes, souvent terroristes, et qu'on cache ses origines juives, c'est qu'on est, en réalité, un "sous-marin" sioniste.  D'après les documents historiques publiés récemment, ce serait le cas du wahhabisme et de la dynastie saoudienne.

Rappel historique

En 1914 commence la Première Guerre mondiale. Elle aura un impact décisif sur le succès du sionisme et du wahhabisme. Les Ottomans entrent en guerre aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche, face à la France, au Royaume-Uni, à l'Italie et à la Russie tsariste.Chacune de ces quatre puissances a des visées territoriales sur l'empire ottoman pour le démanteler et s'en partager les dépouilles.
Dès 1915, le leader sioniste britannique, Haïm Weizmann, entreprend de convaincre la direction britannique de l'intérêt pour elle de soutenir la cause sioniste. En 1916, les accords secrets Sykes-Picot entre la France et le Royaume-Uni divisent l'empire ottoman en cas de victoire, et accordent au Royaume-Uni les zones qu'il convoite. En 1917, Lord Balfour, représentant le gouvernement britannique, adresse à Lord Lionel Walter Rothschild une lettre, la « déclaration Balfour », par laquelle il indique que le Royaume-Uni est favorable à l'établissement d'un « Foyer national juif » en Palestine. 

Les Saoudiens acceptent la création d’Israël

À l'occasion de la conférence de paix de Paris de 1919, l’accord Fayçal-Weizmann fut signé le 3 janvier 1919 entre l'émir Faysal ibn Hussein (chérif de la Mecque et roi du Hedjaz)  et Haïm Weizmann (qui deviendra en 1949 le premier Président d'Israël). Par cet accord, Fayçal ibn Hussein accepte, au nom des Arabes, les termes de la déclaration Balfour . Cette déclaration est considérée de facto une des premières étapes dans la création de l'État d'Israël.

Fayçal - Weizmann

 

En Mars 1919, l’Émir Fayçal envoie le courrier suivant à Félix Frankfurter, juge américain, sioniste de choc, siégeant à la Cour suprême des États-Unis. "... Le mouvement juif est national et non impérialiste et notre mouvement (le wahhabisme) également est national et non impérialiste. Il y a en Palestine assez de place pour les deux peuples. Je crois que chacun des deux peuples a besoin du soutien de l'autre pour arriver à un véritable succès (...). J'envisage avec confiance un avenir dans lequel nous nous aiderons mutuellement, afin que les pays auxquels nous portons chacun un vif intérêt puissent à nouveau reprendre leur place au sein de la communauté des nations civilisées du monde".  Cf Renée Neher-Bernheim, La déclaration Balfour, Julliard 1969.
Plus récemment, après les accords de Camp David, l'Arabie saoudite a été l'un des premiers pays arabes à avoir importé des marchandises israéliennes. Selon Al-Alam, l'Arabie saoudite, en important d'Israël des équipements nécessaires à l'extraction du pétrole, ainsi que des pièces détachées de machines agricoles, des fruits et des légumes, est l'un des premier pays arabes à avoir noué des liens économiques et commerciaux avec le régime sioniste. Et comme le savent très bien les ouvriers de la compagnie «Aramco», qui est le principal exploitant de pétrole saoudien, sur la plupart des pièces détachées, qu’utilise la compagnie, il est écrit « Made in Israël ».

Les services secrets irakiens révèlent les origines juives des wahhabites et des saoudiens

Le Département de la Défense des États-Unis  a publié, récemment, des traductions de plusieurs documents de renseignement irakiens datant du règne de Saddam.  Le rapport s'appuie sur ​​les  Mémoires de M. Hempher , qui décrivent en détail comment cet espion britannique au Moyen-Orient, au milieu du XVIIIe siècle, a pris contact avec Abdul Wahhab, pour créer une version subversive de l'Islam, la secte du wahhabisme, qui est devenue le culte fondateur du régime saoudien. Ces  « Mémoires de M.Hempher », ont été publiées sous forme d’épisodes dans le journal allemand Spiegel.  

Parmi les vices que les britanniques devaient promouvoir chez les musulmans, à travers la secte wahhabite, figuraient le racisme et le nationalisme, l’alcool, le jeu, la luxure (vices qu’on retrouvera chez les émirs actuels). Mais la stratégie la plus importante reposait sur « la propagation d’hérésies chez les croyants pour ensuite critiquer l’Islam comme étant une religion de terroristes. ». A cet effet, Hempher trouva en Mohammed Ibn Abdul Wahhab un individu particulièrement réceptif.
Le mouvement wahhabite a été temporairement défait par les armées Ottomanes au milieu du XIXe siècle. Mais avec l'aide des Britanniques, les wahhabites saoudiens sont de retour au pouvoir en 1932. Depuis lors, les Saoudiens ont collaboré étroitement avec les Américains, à qui ils doivent leur richesse pétrolière considérable, dans le financement de diverses organisations islamiques fondamentalistes américaines et arabes. Simultanément,  les Saoudiens vont utiliser leur immense richesse pour diffuser cette vision déviante et perturbatrice de l'Islam dans diverses parties du monde. Cette opération de propagande est considérée par les spécialistes comme étant la plus grande campagne de propagande dans l'histoire. Ces sectes wahhabites, allant des salafistes tunisiens aux talibans afghans, sèment terreur et horreur dans le monde islamique, et salissent l’Islam par leur comportement et par les fatwas scélérates qu’ils émettent.
Par ailleurs,  un écrivain célèbre, amiral de la marine ottomane, qui a servi dans la péninsule  arabique,  Ayoub Sabri Pacha, a écrit sa version de l’histoire, telle qu’il la vécue, en 1888.  Parmi ses livres, « le début et la propagation du wahhabisme »  raconte l’association entre Abdul Wahhab et l’espion britannique Hempher en vue de comploter ensemble contre l’État turc ottoman afin de le dépecer au profit des Britanniques et de la secte wahhabite. Le fait que l’espion britannique Hempher ait été responsable du façonnement des préceptes extrêmes du Wahhabisme est mentionné aussi dans « Mir’at al-Haramain » un ouvrage du même Ayoub Sabri Pacha entre 1933-1938.
Abdul Wahhab fut l’instrument par lequel les britanniques parvinrent à insinuer cette vile idée parmi les musulmans de la péninsule arabique : il est licite de tuer d’autres musulmans, sous prétexte d’apostasie, il suffit de sortir une fatwa à cet effet. En fonction de cela, Wahhab défendait l’idée selon laquelle leurs frères musulmans Turcs, en offrant des prières aux saints, avaient trahis leur foi et qu’il était donc permis de les tuer, et de prendre pour esclaves leurs femmes et leurs enfants.
Les Wahhabites détruisirent aussi toutes les tombes sacrées et les cimetières, y compris à la Mecque et à Médine. Ils volèrent les trésors du Prophète, qui comprenaient des livres sacrés, des œuvres d’art et d’innombrables présents envoyés aux villes saintes au cours du millier d’années précédentes. Le cuir reliant les livres islamiques sacrés qu’ils avaient détruit fut utilisé pour faire des sandales à l’usage des criminels wahhabites.
En plus de révéler le contenu des Mémoires de Hempher, le rapport du renseignement irakien rapporte des révélations inédites, comme les origines juives à la fois d’Abdel Wahhab et de la famille Saoud.

Origines juives d’Abdel Wahhab ?

Un autre écrivain, D. Mustafa Turan a écrit dans  « Les Juifs Donmeh », que Muhammad ibn Abdul Wahhab était un descendant d'une famille de Juifs Donmeh de Turquie. Les Donmeh étaient les descendants des disciples du tristement célèbre faux-messie du judaïsme, Shabbataï Zevi, qui a choqué le monde juif en 1666 en se convertissant à l'islam. Considéré comme un mystère sacré, les adeptes de Zevi ont imité sa conversion à l'islam, bien que secrètement, ils soient restés juifs, avec leurs doctrines kabbalistiques.  Turan soutient que le grand-père d’Abdul Wahhab, Sulayman était en fait Shulman, ayant appartenu à la communauté juive de Bursa en Turquie. De là, il s'est installé à Damas, où il a feint d’être musulman, mais il a apparemment été expulsé pour pratique de la sorcellerie kabbalistique. Il s'est alors enfui en Égypte et il a de nouveau à faire face à une autre condamnation. Il a alors émigré au Hedjaz, où il s'est marié et a eu son fils : Abdul Wahhab. Selon le rapport irakien, la même ascendance est confirmée dans un autre document intitulé « Les Juifs Donmeh et l'origine des wahhabites en Arabie », écrit par Rifaat Salim Kabar.

Origines juives de la dynastie saoudienne ?

Le fait que la famille saoudienne soit d'origine juive a été publié par un saoudien, Mohammad Sakher , qui a été ensuite liquidé par le régime saoudien pour avoir osé publier ses révélations. 
Par ailleurs, le rapport irakien fait référence à un compte-rendu similaire aux révélations de Mohammed Sakher, mais il cite des sources différentes. Selon  « Le Mouvement wahhabite / La Vérité et Racines », par Ibrahim Abdul Wahhab Al-Shammari, ibn Saoud est réellement descendu de Mordechai Ben Ibrahim bin Mushi, un marchand juif de Bassorah. Celui-ci a  fréquenté des membres de la tribu arabe de Aniza, puis il a voyagé avec eux dans le Najd, puis a prétendu être un membre de cette tribu. Il a alors changé son nom en Markhan bin Ibrahim bin Musa. Or, selon al Saïd Nasir, ambassadeur d'Arabie Saoudite au Caire,  dans «l'histoire de la famille Saoud», Abdullah bin Ibrahim al Mufaddal a payé Muhammad Al-Tamimi 35000 jouneyh (Livres) en 1943, pour inventer deux arbres généalogiques (1) de la famille saoudienne et (2) d'Abdul Wahhab, et de les fusionner ensuite en un seul arbre remontant au prophète Mahomet. En 1960, la station « Sawt El Arabe » émettant du Caire, en Égypte et la station de radiodiffusion de Sanaa, au Yémen, ont  confirmé les origines juives de la famille saoudienne.
Enfin, le 17 septembre 1969, le roi Fayçal Al-SAOUD déclare au Washington Post : "Nous, la famille saoudienne, sommes cousins des Juifs: nous ne sommes absolument pas d'accord avec toute Autorité arabe ou musulmane qui montrerait un antagonisme quelconque envers les Juifs, mais nous devons vivre avec eux en paix. Notre pays (Arabie) est la première  Fontaine, d'où sortit le premier Juif pour que ses descendants se répartissent dans le monde entier. "

 

Autres exemples récents

1 ) Le héros du film anti-islam est Mossaab, le fils de Hassan Youssef, un dirigeant éminent du Hamas


Le parti égyptien de la Libération a affirmé que le héros du film blasphématoire contre le Prophète, à lui bénédiction et salut, était Mossaab, le fils d’un dirigeant éminent du Hamas, Hassan Youssef.

Deux ans plus tôt, Mossaab était un agent du Mossad et était à l’origine de l’assassinat et de l’arrestation de cadres dirigeants des factions, dont El-Rantissi, Yassine, Marwane El-Barghouthi, écrit le parti sur son site internet. Quand Mossaab s’est converti vers la chrétienté, le Hamas ne lui a appliqué ni le châtiment de la haute trahison ni celui de l’apostasie. Le mouvement l’a laissé immigrer vers les Etats-Unis et son frère a refusé de le condamner. Mossaab avait révélé les secrets de son père et du mouvement dans un livre intitulé « Le fils du Hamas ».

Mossaab s’était rendu à El-Qods, quelques mois plus tôt, pour participer au film. Selon Wikipédia, Mossaab ibn Hassan ibn Youssef ibn Khalil, nommé Joseph, était un grand collaborateur du Shabak. Il a réussi a empêcher l’assassinat de grandes personnalités israéliennes.

2) Rached Ghannouchi et le lobby sioniste

La visite du leader du parti islamiste à Washington était organisée par le WINEP (Washington Institute for Near East Policy), un think thank dépendant d'AIPAC (The American Israel Public Affairs Committee : principal groupe de pression US œuvrant pour la défense des intérêts d'Israël). Rappelons que les deux grands piliers qui soutiennent les sionistes aux USA sont AIPAC et WINEP. Sur le site du groupe WINEP, le sujet de la visite de Rached Ghannouchi a été publié sous format PDF. Mais, ce qui paraît louche, il a été retiré 24 heures après sa mise en ligne. 
Lors de la cérémonie organisée par le magazine Foreign Policy, R. Ghannouchi a reçu la distinction de l’un des plus grands intellectuels de l’année 2011 décernée par ce prestigieux média américain. Il est à noter que parmi ces 100 plus "grands intellectuels" dont fait partie Rached Ghannouchi on retrouve les sinistres Dick Cheney, Condoleezza Rice, Hillary Clinton, Robert Gates, John McCain, Nicolas Sarkozy, Tayeb Erdogan et  le sioniste de choc, Bernard Henri Lévy, plus une longue liste de valets "arabo-musulmans". Ainsi Ghannouchi se trouve dans le même sac que les assassins de millions d’Irakiens, de Palestiniens, de Libyens, d’Afghans,  et d’autres encore. 
Devant un parterre composé de journalistes, de politiciens et décideurs, qui, dans leur majorité, sont plus soucieux des intérêts d’Israël que de ceux des Etats-Unis, et encore moins de ceux des Arabes,  Rached Ghannouchi a exposé sa vision du futur et du  rôle joué par les Frères Musulmans en Tunisie, en Afrique du Nord, dans le monde arabe et de leur collaboration avec les Etats-Unis. Non content de montrer son allégeance et sa soumission au gouvernement américain, Rached Ghannouchi a tenu à rassurer le lobby sioniste quant à l’article que lui-même avait proposé d’inclure dans la constitution tunisienne concernant le refus du gouvernement tunisien de collaborer avec Israël. Il ne sera jamais inscrit dans la Constitution tunisienne que la Tunisie n’établira jamais de relations de quelque nature que ce soit avec l’entité sioniste. Son passage au WINEP n’a pas été qu'un moment de plaisir. Croyant jouer au plus malin, notre Iznogoud national-islamiste s’est fait épingler avec vidéo à l’appui quand il a nié avoir traité les Etats-Unis de "Grand Satan" en 1989. La honte pour ce gros mensonge d'un supposé grand intellectuel arabe. Avec un minimum de fierté, n'importe qui d'autre aurait renoncé à la dite distinction. Pas lui. On est bien près de mépriser ce qu'on trouve ridicule.


Hannibal Genséric

mercredi, 13 février 2013

Islamic Movement of Uzbekistan: Rising Menace

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Islamic Movement of Uzbekistan:

Rising Menace

Aurobinda MAHAPATRA

Ex: http://www.strategic-culture.org/

 

The Islamic Movement of Uzbekistan (IMU) has become a concern in Eurasian region. In January 2013 alone, the members of the extremist organization confronted security forces in Afghanistan on two instances during operations in Burkah district of Baghlan province. A government official in Tajiksitan declared on 28 January 2013 that police in Kubodiyen District in Khatlon Oblast detained six suspected members of IMU in past two months, while on 26 January 2013 another IMU suspect blew himself rather than surrendering to police. The Tajik Interior Minister, Ramazon Rahimov declared last month that the Tajik security forces killed one IMU suspect and arrested nine other suspects in the country’s north. One of the commanders of IMU, Abu Zar al-Burmi, a Pakistan national of Rohingya Burmese descent, called for jihad against Myanmar. Last year Myanmar witnessed violent clashes among Rohingya Muslims and Buddhists. Reports suggest that IMU has donned a new garb Islamic Movement of Turkestan in order to camouflage it earlier image.

IMU emerged aftermath of the collapse of the Soviet Union. Its main aim was to establish Sharia based state and society in Uzbekistan and other parts of Central Asia. Its founders Tahir Yuldashev and Juma Namangani aimed at establishing a caliphate comprising former Soviet Central Asia and Xinjiang region of China. They challenged Islam Karimov regime and played active roles in promoting violence. Namangani was later killed in Afghanistan, while Yuldashev has shifted base to Waziristan area of Pakistan. Central Asian states were averse to its radical ideology, but IMU found a ready acceptance in the circles of Al Qaeda and Taliban. IMU not only got shelter and sustenance in Afghanistan-Pakistan border areas, but also contributed to proliferation of violent activities of these organizations.

As northern Afghanistan borders Uzbekistan and Tajikistan, it has become convenient for IMU to use porous borders and play havoc in Central Asia. Its cousins in Central Asia like Jundullah (soldiers of Allah) have recently been active in countries like Kazakhstan. Like IMU, the Jundullah has its base in border areas of Pakistan and Afghanistan… As Afghanistan has populations of ethnic Uzbek and Tajik minorities, it has become convenient for these organizations to mobilize these people. Poverty and unemployment may have contributed to this rise of radicalism, but certainly propagation of extremist ideology plays a major role. Furthermore, the combination of these Central Asian organizations with international organizations like Al Qaeda, and Af-Pak organizations like Taliban and Haqqani network make them further lethal in conducting operations. Besides fermenting terrorist activities in Central Asia and Afghanistan, these Central Asian organizations have been alleged to have bombed Pakistani cities.

The departure of international forces from Afghanistan may help the war torn country to establish its own mechanisms of governance. But, it will be difficult to predict how far the indigenous government will be stable against the onslaught of the radical forces. The international forces have not been able to stem the rise of these forces. Taliban has already declared its plans of governance in its envisioned emirate of Afghanistan. In this venture of radicalization, forces like IMU come handy. Comparatively rich due to involvement in illegal poppy trade, Taliban and Haqqani network have used IMU operatives as surrogates and helpers. Reports suggest that IMU members, besides following the orders of Taliban and Haqqani, have also worked as bodyguards and helpers of top leaders of these organizations. There are also instances when members of these organizations interchange roles and perform activities for each other. If the return of the Taliban becomes an eventuality, the destructive role of IMU and Jundullah will certainly grow in Central Asia and surrounding regions.

International events of extremism and terrorism can not be completely separated. Radicalization of minorities in multiethnic and pluralistic societies is a core motive of Al Qaeda which, despite trumpets of its decimation, has raised its head not only in Afghanistan, but also in other parts of the world – in Libya, Syria, Mali, Myanmar and many other regions. Al Qaeda leader Ayman al Zawahiri was a key motivator of rebel activities in Libya and Syria. The collusion of Al Qaeda and Taliban in Afghanistan may emerge a bigger challenge to countries in Eurasia. Afghanistan is situated among many fault lines, and likely resurgence of Taliban will cause more harm than good. The current policy of Taliban is to hedge against the Karzai regime and buy time till international forces depart, so that it can with support of sympathetic powers seize Kabul. In such a scenario, the morale of IMU will not be boosted psychologically, but also materially. A Taliban government will have resources and foster IMU activities in proliferating ideology of radicalism through bombs.

As the IMU commander al-Burmi declared, the fire of extremism will spread like a forest fire if the Taliban returns to power. Afghanistan is surrounded by multiethnic and pluralistic states, which have ethnic based grievances. The ethnic minorities, currently under the regimes of secular democracies, will be easy targets of radical forces. The dreams of Caliphate of Turkestan or Caucasian Caliphate will be vigorously pursued with easy money coming from drug trafficking and charity money from some extremist regimes from different parts of the world.

The prospects of peace and stability in Afghanistan and its border areas do not appear bright in present scenario. This brings forth the urgency of international cooperation, which at present does not appear much in sight. Unless the rise of IMU and their patrons in Afghanistan is checkmated in time, the future war against extremism and terrorism will really be long winding for the countries of Eurasia.

vendredi, 08 février 2013

Globale jihad tegen sjiieten

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Globale jihad tegen sjiieten

Geschreven door Freddy De Pauw

Ex: http://www.uitpers.be/

Een recente aanslag in de Pakistaanse stad Quetta kostte het leven aan 114 burgers, allemaal Hazara’s. Die Hazara’s zijn een volksgroep die vooral in het midden van Afghanistan leeft, maar de vele oorlogen dreven veel Hazara’s op de vlucht naar Pakistan. Een aanslag enkele dagen later in Irak kostte meer dan 40 sjiieten het leven. In Afghanistan houden de Hazara’s hun hart vast voor wat na 2014 kan komen. In Syrië zeggen buitenlandse strijders ronduit dat ze naar daar zijn gekomen om de “ketters” – de met het sjiïsme verwante alawieten – te verdrijven.

De slachting in Quetta was niet de eerste van die aard. Sinds 2000 volgen de aanslagen op sjiïtische moskeeën en bijeenkomsten (deze keer een snookerclub) elkaar op. Op 3 september 2010 vielen in Quetta al 73 doden en tientallen gewonden bij een aanslag op een betoging van sjiieten voor steun aan de Palestijnen. Twee dagen eerder waren er tientallen doden gevallen bij een aanslag op sjiieten in Lahore. Vorig jaar vielen meer dan 400 doden bij anti-sjiïtische aanslagen.

Quetta is de hoofdstad van de provincie Baloetsjistan waar een beweging van etnische Baloetsji’s strijdt voor de afsplitsing van Pakistan. Maar hier is ook het hoofdkwartier van de Afghaanse Taliban die daar openlijk op de bescherming van het Pakistaanse leger kunnen rekenen. Die Taliban, Pathanen en soennieten, leverden in Afghanistan strijd met de Hazara’s. Het leger zorgt er onder meer voor dat de Taliban de vluchtelingenkampen in die provincie in handen hebben, ook al zijn dat kampen van het Hoog Commissariaat voor de Vluchtelingen van de VN. Het doet denken aan de Cambodjaanse vluchtelingenkampen in Thailand die men in handen gaf van de Rode Khmers.

Daders beschermd

De daders van de aanslagen op sjiieten zijn bekend, en dat zet zo een kwaad bloed bij de families van de slachtoffers. In Quetta weigerden ze de doden te begraven tot wanneer de centrale regering verzekerde dat ze de veiligheid van de Hazara’s beter zou bewaken. De twijfel blijft zeer groot. Want de beweging die de aanslag opeiste, Lashkar-i-Jhangvi, wordt geen strobreed in de weg gelegd, ook al is ze sinds 2001 officieel verboden. Idem voor een andere fundamentalistische terreurgroep, Sipah-i-Sahaba Pakistan die andere massamoorden op sjiieten opeiste maar ongestoord actief kan blijven.

Dit is het oude liedje over de goede banden tussen delen van de strijdkrachten en fundamentalistische terreurgroepen. Die samenwerking kreeg vooral vorm onder de militaire dictatuur van generaal Zia ul-Haq (aan de macht van 1978 tot aan zijn dood in1988) die een politiek van verregaande islamisering voerde om zo een eigen machtsbasis te maken. Het was de periode van de actieve steun aan de Afghaanse Modjaheddin die de communisten en de Sovjettroepen bevochten. Het waren de meest fundamentalistische groepen die alle steun kregen, ook van de VS end e rest van het Westen. De grote favoriet was de islamextremist Gulbuddin Hekmatyar – die vandaag in Afghanistan de regering Karzai en de NAVO bestrijdt. In die periode namen de spanningen tussen extremistische soennieten en sjiieten – naargelang de bron 10 tot 25 % van de Pakistani – toe.

De jacht op sjiieten is een uitloper van de Afghaanse problemen. Tijdens de jaren 1980-1990 ging er zeer veel geld uit Saudi-Arabië naar de meest extremistische soennitische groepen die hun basis in Pakistan hadden. Tegelijk verspreidden de Saudi’s met hun vele geld ook – onder meer via massa’s Koranscholen – verder hun wahhabitische vorm van soennitische islam.

Deobandi

Dat gebeurde vooral via wat de “Deobandi school” wordt genoemd. Die ontstond in de 18e eeuw in Brits-Indië als een reactie tegen de Britse invloeden die het wezen van de islam zouden aantasten, zelf beïnvloed door het wahhabisme. Naar schatting 65 % van alle Koranscholen behoren tot de deobandigroepen. Vooral die scholen waar de Afghaanse Taliban hun opleiding kregen.

Deobandi erkennen geen nationale grenzen, een goede moslim moet overal waar nodig moslims elders in de wereld helpen, ook militair. Voor deobandi zijn sjiieten géén moslims en dus vijanden. Hun invloed is nog verder toegenomen onder de dictatuur van generaal Pervez Musharraf (1999 tot 2008) die zelf tot de deobandi behoort. Het was echter niet alleen onder militaire dictaturen dat de Pakistaanse overheden extremistische groepen de hand boven het hoofd hielden. Dat was ook het geval tijdens de regeringen van Benazir Bhutto. De diverse terreurgroepen worden beschouwd als instrumenten ten diensten van Pakistans vitale belangen tegen India.

Die bevoorrechte plaats van de deobandi leidt al jaren tot spanningen binnen de soennitische islam in Pakistan. De deobandi verzetten zich tegen de cultus van wijzen en heiligen van het soefisme, een algemene term voor een volkse islam van broederschappen, met bedevaarten naar mausolea die vaak het doelwit zijn van aanslagen. De voorbije jaren vielen tientallen doden bij aanslagen op mausolea.

De invloed van dat islamradicalisme leidt er ook toe dat oude wetten over godslastering en verbod op uittreden uit de islam bij gelegenheid effectief worden toegepast. Wie zich daar tegen verzet, wordt vermoord. Zoals de gouverneur van Pundjaab, Salman Tassir en (de christelijke) minister Shabaz Bhatti die begin 2011 werden vermoord. Die moorden werden door de extremisten openlijk toegejuicht.

Hazara’s

De Hazara’s leven vooral in Afghanistan waar ze naargelang de bron 9 tot 18% van de bevolking uitmaken. De meeste zijn sjiieten. De Hazara’s hadden zwaar te lijden onder het bewind van Abdur Rahman – op het einde van de 19e eeuw werd naar schatting 60 % van de Hazara’s uitgemoord. In het door de Pathanen gedomineerde Afghanistan waren zij zowat de meest gediscrimineerde bevolkingsgroep – tot de afzetting van de koning in 1973.

De communisten hadden nogal wat aanhang onder de in Kabul levende Hazara’s die daar meestal de slechtst betaalde jobs deden. In Hazarajat, het bergachtige centrum van het land, haalden de (door Iran gesteunde) islamisten het op de seculiere tendensen en voerden ze hun eigen gewapende strijd. Na de val van het communistisch bewind in 1992 steunden sommige Hazara’s het kamp van Hekmatyar die vier jaar lang Kabul zwaar beschoot.

Veel Hazara’s zijn beducht voor een mogelijke terugkeer van de Taliban in Kabul. Ze hebben zich de voorbije tien jaar volop ingewerkt in economie en onderwijs, ook voor meisjes. Er is de voorbije tien jaar onder de Hazara’s een massale scholarisatie geweest. Zij vormen vaak front met de Tadzjieken, die zoals zij Dari, een Perzische taal, spreken en moeten optornen tegen de Pathanen. Door hun groter zelfvertrouwen staan de Hazara’s nu ook zelfstandiger tegenover Iran dat hen de voorbije decennia financieel ondersteunde. De invloed van Iran onder de taalverwante Tadzjieken en de Hazara geloofsgenoten maakt dat het westen Iran hier nodig heeft met het oog op de situatie na 2014.

Midden Oosten

De tegenstellingen tussen radicale soennieten en sjiieten zijn alom aanwezig in conflicten in het Midden Oosten, met daarin verweven de rivaliteit tussen Iran enerzijds, Saudi-Arabië en de Arabische Golfstaten anderzijds.

De spanningen lopen de voorbije weken hoog op tussen sjiieten en Arabische soennieten in Irak. De sjiïtische premier Mail krijgt het verwijt de soennieten te discrimineren en in Syrië partij te kiezen voor “sjiiet” Assad. Voor de met Al Qaeda verwante terreurgroepen zijn de sjiieten hoe dan ook de vijand, bijna dagelijks zijn er moordende aanslagen op sjiieten, vaak met tientallen doden.

Ook de militanten van de “internationale brigades” die in Syrië op eigen houtje Assad bevechten, zijn gedreven door haat tegen de “ongelovigen”, de sjiieten voorop. Uit talrijke reportages blijkt dat zij in de eerste plaats willen afrekenen met die “ongelovigen” die de stichting van een soennitisch kalifaat in de weg staan.

Ze kunnen rekenen op actieve steun uit Saudi-Arabië, Qatar en andere staten aan de Golf die in eigen land sjiïtische minderheden (of vaak meerderheden zoals in Bahrein) onderdrukken. Vooral in Bahrein is de repressie zeer brutaal, met actieve steun uit Saudi-Arabië en de emiraten. Ook aan de Saudische Golfkust is het al jaren onrustig ten gevolge van de onderdrukking van de talrijke sjiieten die daar leven en werken.

Veel sjiieten kijken uiteraard op naar de Libanese Hezbollah, de sjiïtische beweging die als eerste Israël militair terugdreef. Hun prestige reikt daardoor verder dan alleen maar de sjiïtische bevolkingsgroepen.

Voor de westerse zijn die sjiieten uit het Midden Oosten bondgenoten van vijand Iran en voor de meeste Arabische leiders zijn ze bovendien “ketters”. De strijd in Syrië kan niet worden los gezien van die achtergrond.

mercredi, 30 janvier 2013

Frères musulmans et Néo-Ottomans

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Bernhard TOMASCHITZ:

Frères musulmans et Néo-Ottomans: le nouveau binôme turc

Le premier ministre turc Erdogan et son ministre des affaires étrangères Davutoglu veulent s’engager dans le “choc des civilisations” mais non du côté occidental

Peu avant la fin de l’année 2012, Recep Tayyip Erdogan a, une fois de plus, exhorter le président syrien Bachar El-Assad à se retirer. “Les chefs qui ne sont plus acceptés par leur peuple ne peuvent demeurer au pouvoir”, a-t-il dit. Mais le souci d’Erdogan n’est pas de voir se construire une démocratie chez ses voisins du Sud mais bien plutôt de renforcer l’influence turque dans la région, ainsi que celle de la branche sunnite de l’islam. El-Assad, avec qui Ankara entretenait encore d’excellentes relations il y a moins de deux ans, appartient à la foi alaouite, considérée comme “hérétique” par les puristes.

Outre Erdogan, le ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui, naguère, avait théorisé la notion de “profondeur stratégique”, s’était posé comme le principal champion d’une nouvelle politique de grandeur, d’inspiration néo-ottomane. Au départ, cette option avait suscité l’inquiétude du ministère américain des affaires étrangères, comme on a d’ailleurs pu l’apprendre via un document révélé par “Wikileaks” et datant de 2004. Les Américains appelaient alors à se méfier du géopolitologue et futur ministre turc des affaires étrangères: celui-ci “serait perdu dans son imaginaire néo-ottoman” et rêverait “de donner pour tâche à la Turquie d’étendre l’islam à l’Europe”, “de récupérer l’Andalousie (pour l’orbe musulmane) et de venger la défaite des armées ottomanes devant Vienne en 1683”.

Cette analyse est partagée par un politologue turc, Soner Cagaptay, convaincu qu’Erdogan et Davutoglu sont des adeptes critiques du politologue américain Samuel Huntington, récemment décédé. Pour Huntington, les “civilisations vont se heurter”; pour les deux hommes politiques turcs, il y aura aussi un “choc des civilisations” mais, contrairement au théoricien américain, ils pensent que la Turquie, dans ce jeu, doit se désolidariser de l’Occident. Pour Cagaptay, Davutoglu penserait que les bonnes relations que la Turquie entretient avec l’Occident depuis quelques décennies relèvent d’une “forme d’aliénation”. Le parti au pouvoir en Turquie, l’AKP, voudrait dès lors “corriger le cours actuel de l’histoire qui a affaibli les Musulmans depuis l’effondrement de l’Empire ottoman”.

Dans sa démonstration, Cagaptay décrit la vision de l’AKP comme portée par une option “nous contre eux” qui, avant le 11 septembre 2001 n’avait pas trouvé un écho tous azimuts. En effet, ajoute-t-il, les attentats de New York ont fait éclore, à tort ou à raison, l’idée virulente qu’il existe bel et bien un “monde musulman” différent des autres. Par conséquent, la vision cultivée par l’AKP est “tombée sur un sol fertile et a transformé le rôle de la Turquie dans le monde et aussi le rôle de l’Etat et de sa politique étrangère”. Cagaptay décrit comme suit l’idéologie de l’AKP, formation directement issue du “Parti du Bien-Etre” de l’ancien chef de file des islamistes turcs, Necmettin Erbakan: “Même si l’islamisme est traditionnellement non violent en Turquie, il recèle en lui six caractéristiques dangereuses: il est anti-occidental, antisémite, anti-israélien, anti-européen et anti-démocratique et cultive, de surcroît, des préjugés anti-séculiers, qui sont tous repris en choeur par les Frères Musulmans”.

Dans un rapport édité par Steven G. Merley pour le compte du “Jerusalem Center for Public Affairs” et intitulé “La Turquie, la Fraternité Musulmane globale et la flotille de Gaza”, on explique l’étroitesse des rapports entretenus par Erdogan avec l’islam politique depuis ses jeunes années. En 1976, alors qu’il n’était encore qu’un obscur étudiant dans une école secondaire, Erdogan est élu président de l’organisation des jeunes (section d’Istanbul) du “Parti du Salut National” d’Erbakan. A cette époque, il avait déjà des liens avec la WAMY (l’Association Mondiale de la Jeunesse Musulmane), fondée en 1972 par un organisme saoudien dont l’objectif était de diffuser les doctrines de l’islam le plus rigoureux, sous sa forme wahhabite. Dans le rapport de Merley, on peut lire que la WAMY “depuis sa fondation entretient des rapports étroits avec les Frères Musulmans”, et se pose dès lors comme un réseau international de personnes privées et d’organisations issues de la branche égyptienne des Frères Musulmans. Plus loin, le rapport mentionne la personne de Kemal El-Helbawy, un porte-paroles des “Frères”, qui vit en Grande-Bretagne. El-Helbawy a déclaré au “Wall Street Journal” que c’est justement dans le cadre de la WAMY qu’il a rencontré l’ancien président afghan Burhanuddin Rabbani, l’ancien vice-premier ministre de Malaisie Anwar Ibrahim et... Erdogan. Et El-Helbawy ajoute: “Tous ont commencé leur carrière au sein de la WAMY”.

Le rapport de Merley spécifie “qu’Erdogan semble avoir maintenu ses liens avec la fraternité Musulmane internationale, qu’il avait acquis au temps de sa fréquentation de la WAMY”. Dans ce contexte, Merley évoque également Mohammed Madi Akef, ancien dirigeant de la Fraternité Musulmane en Egypte, qui avait déclaré en 2005 à un magazine égyptien qu’il connaissait très bien Erdogan et Erbakan, depuis le temps où il avait séjourné en Turquie. De plus, Akef décrivait les deux hommes politiques turcs comme de “bons amis”. Mais il y a encore un autre épisode de la biographie d’Erdogan qui atteste amplement de l’ancrage profond du chef du gouvernement turc dans les milieux islamistes: en juin 2008, Anwar Ibrahim, vice-premier ministre de Malaisie, se réfugie dans l’ambassade turque de son pays parce qu’il est l’objet d’une enquête policière pour “délit d’homosexualité” (tout acte sexuel de nature homosexuelle, jugé immoral, est punissable dans les pays musulmans). D’après l’agence “Associated Press”, un haut fonctionnaire turc aurait déclaré qu’Anwar Ibrahim avait choisi l’ambassade de Turquie comme refuge, vu “ses contacts étroits avec le premier ministre turc Erdogan”.

Ce sont donc les liens étroits entre les hautes sphères gouvernementales turques et les milieux islamistes qui expliqueraient la volte-face d’Ankara face à la Syrie, ainsi que l’appui que les Turcs apportent désormais aux rebelles syriens qui, comme les Turcs et les Saoudiens, sont des sunnites. Selon des milieux bien informés d’Istanbul, l’Arabie Saoudite aurait versé dix milliards de dollars à l’AKP d’Erdogan juste avant les dernières élections parlementaires. En fin de compte, Turcs et Saoudiens ont les mêmes intérêts en Syrie, qui vont bien au-delà du simple soutien qu’ils apportent aux rebelles sunnites. La Syrie est le pays par lequel pourraient bientôt transiter la gaz naturel de la région du Golfe. Damas, en effet, a signé en juillet 2011, un accord avec l’Irak et avec l’Iran pour que soit construit à terme un gazoduc amenant les hydrocarbures du Kurdistan irakien, de l’Iran et du Golfe sur les rives de la Méditerranée. Si jamais ce projet se concrétisait, l’Iran, rival de l’Arabie Saoudite pour devenir la puissance prépondérante dans le Golfe Persique, renforcerait son poids géostratégique; quant à la Turquie, elle subirait un incontestable ressac dans ses efforts constants pour devenir dans la région la seule et unique plaque tournante de la distribution de l’énergie.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, nr. 1/2, 2013; http://www.zurzeit.at/ ).

jeudi, 24 janvier 2013

Wordt Pattanide de volgende radicaal-islamitische staat?

Wordt Pattanide de volgende radicaal-islamitische staat?

Peter LOGGHE

Ex: Nieuwsbrief Deltastichting, nr. 67 - Januari 2013

Als men het over de militante islam heeft, dan kijkt men vooral naar de Arabische landen (de bron van het islamisme) of bij uitbreiding naar (al dan niet nieuw-opgerichte) Centraal-Aziatische landen als Kazachstan, Kirgizië, Afghanistan, Pakistan. De Arabische Lente – of wat daar moet voor doorgaan – werd door de media in alle huiskamers binnengebracht, en de strijd van en tegen de Taliban ligt nog op ieders netvlies gebrand.

Nochtans is het niet zo dat elk conflict, waarin de militante islam een factor van belang is, even goed gekend is, wel integendeel. In en rond de Zuid-Thailandse stad Pattani en in de regio’s Pattani, Narathiwat, Yala, Songkhla en Satun is al jarenlang een separatistische beweging aan het werk, de Pattani United Liberation Organization (PULO), die de Malays van Thailand wil samenbrengen in een islamitisch sultanaat.

De leden van deze in 1968 opgerichte separatistische en terroristische beweging – die ondertussen is versplinterd in drie elkaar min of meer concurrerende bewegingen – kregen een PLO-opleiding. De PULO gaat door als de gevaarlijkste en meest militante beweging binnen de grenzen van Thailand. Zij stelde de unitaire staat Thailand in vraag en wilde de Malay-identiteit beschermen, de Malaytaal- en alfabet.

Maar er is meer aan de gang. Het blijkt steeds duidelijker dat achter het op het eerste zicht nationalistisch discours in feite een religieus programma schuilgaat en dat dit ook steeds vaker blijkt uit de daden van de PULO. Tot voor enkele jaren waren de aanslagen van de Pattani United Liberation Organization bijna uitsluitend gericht op militaire centra en op administratieve strategische doelwetten hoofdzakelijk in Bangkok. De strijd verlegt zich nu steeds vaker naar het Pattanigebied zelf en richt zich steeds meer tegen leraren en tegen boeddhistische monniken. Tegen boeddhisten in het algemeen trouwens, zodat de toestand in het stadje Pattani, waar de boeddhisten vandaag bijvoorbeeld nog slechts 15% van de ongeveer 55.000 inwoners uitmaken, behoorlijk gespannen is.

Bomaanslagen en moordpogingen tegen het onderwijzend personeel zijn er schering en inslag. Islam en onderwijs: het blijft een problematisch vraagstuk! Waar de militante islam het voor het zeggen krijgt – de talibanstrekking zeg maar – wordt opvoeding plots over een gans ander boeg gegooid. Jongens en meisjes worden gescheiden, meisjes krijgen weinig of geen schoolopleiding meer, scholen worden gesloten. In Zuid-Thailand worden leraren en leraressen vermoord. Neergeschoten. “Wij hebben angst”, is dan ook een veelgehoorde opmerking, aldus ooggetuige Hinrich Rohbohm in JungeFreiheit(02/13, 4 januari 2013). Waarom terreur op onderwijzend personeel? Religieuze motieven, aldus de overgebleven leraren: “Moslimmeisjes mogen niet gemeenschappelijk met jongens  worden onderwezen volgens de islam. En om dat te bereiken, worden leraren gedood. Geen leraar, geen onderwijs”.

Moslim schoolkinderen wachten op de aanvang van de dagelijkse vlaggegroet, op de achtergrond zien we wat overblijft van de klaslokalen, die de nacht ervoor door vermoedelijke Moslimrebellen werden aangestoken.Leraren en leraressen capituleren en vertrekken of geven hun ontslag. Dat is uiteindelijk wat de bedoeling is van deze islamitische terreurgroep: schrik aanjagen zodat boeddhistische monniken uit de streek vertrekken, het onderwijzend personeel dusdanig terroriseren dat dit het gebied verlaat, en  het ondertussen op een geleidelijke manier veroveren. De organisatie eist de invoering van de sharia in Zuid-Thailand. Boeddhistische kloosters liggen ook steeds vaker onder vuur.

De aanslagen op boeddhistische monniken en op leraren en leraressen zorgen voor véél slachtoffers: in Pattani, Yala, en Narathiwat zijn er dagelijks gemiddeld 3 tot 4 aanslagen. Meer dan 11.000 sinds 2004. Meer dan 5.000 mensen kwamen hierbij om, en 9.000 werden gewond. Zelfs in de ‘hoofdstad’ Hat Yai – een stad met ongeveer 200.000 inwoners, waarvan ‘slechts’ 30% moslims – voelt men de spanning. Zeker na de aanslag op het Lee Gardens Plaza Hotel begin april 2012, waarbij 400 mensen werden gewond.

Wat ooit begonnen is als een nationalistische bevrijdingsoorlog is verworden tot een religieuze – en dus totale – oorlog. Misschien wel nuttige achtergrondinformatie mocht u in ‘onze’ Vlaamse pers ooit eens lezen over het Sultanaat van Pattani?

(Peter Logghe)

jeudi, 17 janvier 2013

Islamkritik – Leitideen und Einwände

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Islamkritik – Leitideen und Einwände

Karlheinz Weißmann

Ex: http://www.sezession.de/

(Der Text ist in Teilen ein Auszug aus der Studie Ist der Islam unser Feind? [3], die im Institut für Staatspolitik erarbeitet wurde.)

Vor einigen Jahren machte in Rußland der Roman Moschee der Notre-Dame von Paris Furore. Die Autorin, Jelena Tschudina, schildert in dieser Dystopie das Europa des Jahres 2048: von der Dynastie der Wahhabiten beherrscht, die den letzten Papst zur Abdankung gezwungen und die Scharia eingeführt haben.

Die Überlieferung des Abendlandes ist zu diesem Zeitpunkt längst zerstört, seine Kunstwerke vom moslemischen Mob geschändet, seine Musik verboten, der Vatikan in eine Müllkippe verwandelt. Die neuen Herren haben die Ureinwohner auf den Status von Fellachen herabgedrückt und nehmen sich deren Töchter als Nebenfrauen. Natürlich können die technologischen Standards nicht gehalten werden, lediglich die Türken sorgen für das Funktionieren eines Restes an Infrastruktur, obwohl die übrige Welt »Eurabia« isoliert hat. Die letzten Christen werden in Ghettos zusammengedrängt, gelegentlich wird der eine oder andere herausgezerrt und zwangsweise bekehrt. Vor dem Triumphbogen in Paris steinigen die Gläubigen Ungläubige, die noch Meßwein versteckt halten, und Notre-Dame ist, wie die Hagia Sophia von Konstantinopel, in eine Moschee umgewandelt.

Den Christen bleibt nur noch ein Rückhalt. Jenseits des »grünen Vorhangs«, in Rußland, ist ein starker – auf Nation und Glauben fußender – Staat entstanden. Von hier kommt auch Hilfe für den christlichen Untergrund im Westen, lefebvristische Partisanen, die gegen die Besatzer aus dem Orient den bewaffneten Kampf aufgenommen haben. Mit russischer Hilfe besetzen sie noch einmal die ehrwürdige Notre Dame, zelebrieren die alte Messe in lateinischer Sprache und sprengen sich dann mit dem geschändeten Heiligtum in die Luft.

Der Roman von Jelena Tschudina ist offenbar in keine westliche Sprache übersetzt worden, aber als die ersten Berichte darüber kursierten, gab es auf praktisch jeder islamkritischen Seite Hinweise und Kommentare. Der Grund dafür liegt auf der Hand: Hier wird genau jene Schreckensvision ausgemalt, die jeden umtreibt, der den Islam als Feind betrachtet. Zugegeben: Das ist vereinfacht gesprochen, denn die Islamkritiker bilden keine homogene Größe, auch wenn die Gegenseite immer wieder meint, summarisch von »Antiislamismus«, »antimuslimischem Rassismus« oder »Islamophobie« sprechen zu können. Tatsächlich sind die Motive von Christen, Juden, Konservativen, Liberalen, enttäuschten Linken, Völkischen und Identitären durchaus verschieden. Andererseits wird man zugeben müssen, daß sich in ihren Büchern, Aufsätzen und Netzforen bestimmte Argumentationsfiguren finden, mit denen man sich auseinandersetzen muß, wenn man einschätzen will, ob ihre Feindbestimmung tragfähig ist oder nicht.

Im wesentlichen handelt es sich um fünf Leitideen, die regelmäßig wiederkehren:

1. Das Problem ist der Islam

Während die offizielle Linie gewöhnlich darauf hinausläuft, die Konflikte mit der islamischen Welt auf andere Ursachen – soziale Verwerfung, Entfremdung, Rassismus, Unterentwicklung – zurückzuführen und das Selbstverständnis der Moslems als Opfer zu akzeptieren, beharren Islamkritiker darauf, daß der Islam selbst die Ursache der Probleme und Täter sei. Noch gemäßigt argumentiert Ralph Giordano, wenn er feststellt: »… der politische und militante Islam ist nicht integrierbar, aber auch der ›allgemeine‹ jenseits davon ist…problematisch genug.« Häufiger wird darauf hingewiesen, daß der Islam prinzipiell gleichbedeutend sei mit Unterdrückung und Gewalttätigkeit, daß seine Theorie wie seine Praxis dafür immer neue Beweise lieferten, daß in den islamisch geprägten Staaten nirgends Rechtsregeln wie in den westlichen gelten würden und daß die Aufnahme moslemischer Zuwanderer in Europa daran scheitere, daß sie unfähig seien, von den zentralen Vorgaben ihrer Religion loszukommen. Viele Islamkritiker beschränken sich darauf, dem Islam ein Entwicklungsdefizit vorzuwerfen, das im Prinzip aufholbar sei, wenn er die Anpassungsbemühungen verstärke und sich konsequenter am Westen ausrichtete. Geert Wilders steht aber auch nicht allein, wenn er – in seinem Film Fitna – den Koran mit Hitlers Mein Kampf vergleicht oder man auf dieser Seite vom »Islamofaschismus« spricht.

EINWAND: Ohne Zweifel wird hier ein entscheidender Sachverhalt richtig gesehen und der Neigung, die Probleme aus der Welt zu schaffen, indem man sie umdeutet oder verschleiert, entgegengewirkt. Aber es gibt unter Islamkritikern eine überstarke Neigung, den Islam von seinen normativen Vorgaben her zu interpretieren.

Aber auch hier besteht wie sonst auf der Welt eine Diskrepanz zwischen Vorschrift und Alltagsrealität. Faktisch waren die Vorgaben des Koran oder der islamischen Rechtsregeln nur in bestimmten Epochen in dem Maße und der Totalität bestimmend, die hier als üblicher Fall postuliert werden. Außerdem müßte klarer differenziert werden zwischen der Auffassung, daß der Islam korrigierbar sei, wenn er sich modernisiere und säkularisiere wie das Christentum, und der anderen, daß er das aus prinzipiellen Gründen gar nicht könne. Zwar klingt immer wieder das Motiv des anderen »Kulturkreises« – also einer verhältnismäßig geschlossenen Einheit – an, aber letztlich neigt die Mehrzahl der Islamkritiker doch dem naiven westlichen Entwicklungsdogma zu, demgemäß alle Gesellschaften sich am Muster des Geschichtsverlaufs orientieren (müssen), den England, Frankreich oder die USA genommen haben.

2. Es besteht kein Unterschied zwischen Islam und Islamismus

Üblicherweise wird der Islamismus als eine Variante oder Fehlform des »eigentlichen« Islam verstanden. Diese saubere Trennung von »guten« Moslems und »bösen« Fundamentalisten wird von vielen Islamkritikern als durchsichtiges Bemühen verstanden, eine besorgte Bevölkerung zu beruhigen, die – zu Recht – fürchtet, daß nicht nur islamische Kriegsherren in fernen Weltgegenden eine Bedrohung darstellen, sondern auch ihr arabischer/libanesischer/schwarzafrikanischer/türkischer Nachbar »Schläfer« einer Terrorzelle sein könnte, die Anschläge in unmittelbarer Nähe plant. Diese Besorgnis wird von Islamkritikern grundsätzlich geteilt, die außerdem darauf hinweisen, daß sich äußerlich gut integrierte Moslems oder Konvertiten, die eigentlich im Lande selbst »zu Hause« sind, immer wieder als anfällig für eine Indoktrination erwiesen haben. Deren Erfolg kann man nur erklären, wenn man davon ausgeht, daß Islamisten im Prinzip nichts anderes tun, als den Islam selbst ernst zu nehmen. Eine wichtige Rolle spielt auch bei Bestreiten dieses Zusammenhangs der Verweis auf taqiyya , das Recht eines Moslems, Ungläubige zu täuschen.

EINWAND: Selbst eine ihrem Gegenstand so kritisch gegenüberstehende Islamwissenschaftlerin wie Christine Schirrmacher beharrt darauf, den Islamismus als eine in erster Linie politische, nicht religiöse, Konzeption zu definieren. Er sei eine »totalitäre Ideologie« mit einem im Kern »utopischen Weltbild« und reagiere auf die Unterdrückung, die Armut und die Not in den Gebieten des Nahen Ostens seit dem Ende des 19. Jahrhunderts mit dem Angebot eines »ganzheitlichen Islam«, der als Alternative zu europäischer Modernität, Demokratie und Menschenrechten verstanden wurde. Das Potential entsprechender Bewegungen unter Moslems in Europa sieht Schirrmacher durchaus als erheblich an; es müsse auf etwa zehn Prozent der Heranwachsenden taxiert werden. Schirrmacher geht auch auf die Argumentation der Islamkritiker ein, die die Meinung vertreten, daß der Islamismus im Grunde nur praktiziere, was schon der Ur-Islam wollte: die Einheit von Religion und Politik, die Gemeinschaft der Gläubigen in weltlicher und geistlicher Hinsicht unter dem Gesetz der Scharia. Sie weist aber darauf hin, daß die Mehrzahl der Moslems, man könnte hinzufügen: und die Mehrzahl der real existierenden Staatswesen, in denen Moslems lebten und leben, von diesem Konzept weit entfernt sind. Das Spektrum der religiösen Ernsthaftigkeit ist im Islam kleiner als im Judentum und Christentum, aber doch so groß, daß es von einer Auffassung, die die Tradition als unbedingt verbindlich ansieht, bis zu einer Art Kulturislam reicht, der sich kaum an die »Fünf Säulen« hält.

3. Es gibt eine Kontinuität der islamischen Aggression

Im Frühjahr 2007 veröffentlichte Bernard Lewis einen aufsehenerregenden Essay unter dem Titel »Die dritte Angriffswelle auf Europa rollt« (Bernard Lewis: Der Untergang des Morgenlandes. Warum die islamische Welt ihre Vormacht verlor, Bergisch Gladbach 2002). Gemeint war damit die dritte Angriffswelle der islamischen Expansion, nach der ersten, die von den Arabern, zuerst unter Führung Mohammeds, dann der Kalifen, ausging, und der zweiten, die von den Türken getragen wurde. Die dritte Welle, so Lewis, unterscheide sich von der ersten und zweiten insofern, als sie nicht in Gestalt militärischer Eroberung vor sich gehe, sondern mittels Terror und Einwanderung. Beide Faktoren spielten objektiv zusammen, ohne daß damit behauptet werde, daß jeder Einwanderer ein potentieller Terrorist sei. Als harmlos könne man den Prozeß trotzdem nicht einstufen, und für die Europäer stelle sich die entscheidende Frage: »Ist die dritte Welle erfolgreich? Das ist gar nicht ausgeschlossen. Muslimische Einwanderer haben einige klare Vorteile. Sie haben Glut und Überzeugung, die in den meisten westlichen Ländern entweder schwach sind oder ganz fehlen. Sie sind überzeugt von der Gerechtigkeit ihrer Sache, während wir viel Zeit damit verbringen, uns selbst zu erniedrigen. Sie verfügen über Loyalität und Disziplin, und – was vielleicht am wichtigsten ist – sie haben die Demographie auf ihrer Seite. Die Kombination von natürlicher Vermehrung und Einwanderung, die enorme Umschichtungen in der Bevölkerungsstruktur hervorbringt, könnte in absehbarer Zukunft zu signifikanten Bevölkerungsmehrheiten in wenigstens einigen europäischen Städten, vielleicht sogar Ländern führen.«

EINWAND: Es ist ohne Zweifel so, daß Moslems die Einwanderung von Moslems in Europa als Teil einer Islamisierung oder als Variante des dschihad verstehen können, aber dabei ist nicht aus dem Blick zu verlieren, daß die Migration kein Teil einer islamischen Strategie war. Wer als Arbeiter oder als Flüchtling in den Westen ging, tat das aus einer individuellen Motivation, kaum je mit dem Ziel, die umma auszuweiten. Daher ist auch immer nur ein Teil der Eingewanderten für radikale islamische Vorstellungen ansprechbar, während sich ein anderer mehr oder weniger stark assimiliert hat und ein dritter in Parallelgesellschaften lebt. Die Islamisierung Europas erweist sich insofern als Nebeneffekt eines Bevölkerungsaustauschs, nicht als Ergebnis einer langfristigen Konzeption. Es soll damit gar nicht bestritten werden, welches Gefahrenpotential in diesem Vorgang liegt, auch nicht, daß vom türkischen Staatsislam bis zu dschihadistischen Gruppen alle möglichen Organisationen sich die Schwäche des liberalen Systems zunutze machen oder daß manches Kind gut assimilierter Einwanderer längst zum inneren Gegner dieses Systems geworden ist, aber die Annahme, es gäbe dahinter so etwas wie einen Masterplan, geht an den Realitäten vorbei.

4. Der Islam bildet eine Einheit

Die Annahme eines besonderen islamischen Gefahrenpotentials bezieht ihre Plausibilität selbstverständlich auch aus der Vorstellung, daß der Islam als Einheit agiere. Soweit diese Annahme nicht auf Ignoranz beruht, spielt vor allem die Geopolitik eine Rolle für entsprechende Argumente. Schon Mitte der 1990er Jahre schrieb der französische Politikwissenschaftler Alexandre del Valle: »Es ist nicht übertrieben oder irreal, die islamischen Gemeinschaften in Europa als exterritorialen Vorposten zivilisatorischer und potentiell politisch-juridischer Art zu betrachten, der mit einem außerhalb liegenden islamischen Block verbunden ist«. Sogar Yves Lacoste, der Herausgeber der einflußreichen geopolitischen Zeitschrift Hérodote, teilt diese Auffassung. Lacoste verweist vor allem darauf, daß es für das Terrornetzwerk von Al Kaida möglich war, ein Zusammenspiel zwischen Kommandostellen im Nahen und Fernen Osten und Vorstößen in den westlichen Metropolen zu organisieren und dabei auf die Loyalität ganz verschiedener islamischer Richtungen zu rechnen. Aus der Sicht der Geopolitik erscheinen selbstverständlich auch die Hypothesen Samuel Huntingtons in bezug auf den »Kampf der Kulturen« besonders plausibel (Samuel Huntington: The Clash of Civilizations – Kampf der Kulturen. Die Neugestaltung der Weltpolitik im 21. Jahrhundert, München/Wien 1996).

EINWAND: Grundsätzlich ist Vorsicht gegenüber der Suggestionskraft der Geopolitik geboten, die mit ihrer Fixierung auf den Raum oft die Zwangsläufigkeit von Prozessen behauptet, die dann die Kontingenz des Historischen zuschanden macht. Unbestreitbar ist jedenfalls, daß die drei Hauptträger der islamischen Renaissance –zuerst die Iraner, dann die Araber, zuletzt die Türken – unterschiedliche Generallinien verfolgen und in einem, gelegentlich zu militärischen Konflikten führenden Konkurrenzverhältnis zueinander stehen. Außerdem wird hier wieder ein Argument der islamischen/islamistischen Seite umgekehrt, die »den Westen« oder »Juden und Christen« oder »Kreuzritter und Zionisten« als feindliche, homogene Größe postuliert, um unter Verweis darauf den Zusammenschluß aller Moslems zu fordern. Ein Konzept, das aus agitatorischen Gründen naheliegen mag, aber zur Analyse der eigentlichen Gefahrenmomente wenig beiträgt. Tatsächlich ist der Islam seit den Tagen der ersten Kalifen kein Ganzes mehr gewesen, er besitzt keine Kirchenstruktur und keinen Klerus, und es gibt permanent massive Auseinandersetzungen zwischen verschiedenen islamischen Konfessionen und Fraktionen, was im Grunde ganz der historischen Regel entspricht, daß nur ausnahmsweise eine klare Trennung zwischen Islam und Nicht-Islam existiert.

5. Das Ziel des Islam ist die Islamisierung Europas beziehungsweise der Welt

Wahrscheinlich würde die Mehrzahl der in Deutschland lebenden Moslems die Forderung nach Errichtung einer »Islamischen Republik« ablehnen, aber es bleibt dabei, daß 72 Prozent der hier lebenden Menschen türkischer Abstammung den Islam als einzig wahre Religion betrachten, daß unter den jüngeren die Zahl derjenigen wächst, die sich für religiös oder streng religiös halten, daß 63 Prozent die Koranverteilung durch die Salafisten befürworten und daß sich fast die Hälfte – 46 Prozent – wünscht, zukünftig in einem mehrheitlich von Moslems bewohnten Deutschland zu leben. Bei den Anschlägen vom 11. September gab es unter Moslems – auch wohlangepaßten, auch verwestlichten – mehr als nur »klammheimliche« Freude. Für die Islamkritik sind das alles Indizien dafür, daß eine Islamisierung von ungeahntem Ausmaß bevorsteht, die teilweise auf friedlichem, teilweise auf kriegerischem Weg vonstatten geht, oder noch knapper: »Der Islam will die Welteroberung« (Egon Flaig).

EINWAND: Wenn Sarrazin erklärt, er wünsche nicht, daß das Land seiner »Enkel und Urenkel zu großen Teilen muslimisch ist, daß dort über weite Strecken türkisch und arabisch gesprochen wird, die Frauen ein Kopftuch tragen und der Tagesrhythmus vom Ruf der Muezzine bestimmt wird«, pflichten dem wohl nicht nur Islamkritiker bei. Allerdings stellt sich die Frage, ob man diese Perspektive als realistisch ansehen sollte. Ohne Zweifel wächst die Zahl der Moslems in den Ballungszentren nicht nur Deutschlands, sondern auch Europas teilweise dramatisch. Aber die meisten Prognosen gehen davon aus, daß dieser Prozeß in absehbarer Zeit zum Stillstand kommt und dann auf einem mehr oder weniger hohen Niveau stagniert, daß aber der Bevölkerungsanteil der Moslems in Europa auch im Jahr 2030 lediglich acht Prozent (anstelle der heutigen sechs Prozent), in Deutschland 8,6 Prozent (anstelle der heutigen sechs Prozent) betragen wird. Das hängt wesentlich mit der fallenden Geburtenrate in moslemischen Familien zusammen. Allerdings bleibt es dabei, daß in einigen Ländern – wie Großbritannien, Frankreich oder Schweden – die moslemische Gruppe deutlich stärker wachsen wird. Daß es keinen Grund zur Entspannung gibt, hat aber vor allem damit zu tun, daß man die Altersstruktur in den Blick nehmen muß. Es gibt eine starke Fraktion junger, vor allem junger männlicher Moslems, den sogenannten youth bulge, ausgestattet mit einer »Hyperidentität« (Christopher Caldwell); es gibt die regionale Konzentration, vor allem in den Metropolen; es gibt die Möglichkeit weiterer massiver Zuwanderung – etwa infolge der Assoziierungsabkommen der Europäischen Union und der nordafrikanischen Länder; und es gibt überhaupt das Problem der Bildung ethnischer Brückenköpfe (Christopher Caldwell: Reflections on the Revolution in Europe, London 2010).

Wenn man eine Bilanz in bezug auf die Analysen der Leitideen der Islamkritik formuliert, fällt das Ergebnis zwiespältig aus. Es ist sicher so, daß hier von einigen Personen und Gruppen unter Inkaufnahme erheblicher Schwierigkeiten, wenn nicht der Gefährdung von Leib und Leben, ein Problem angesprochen wird, das angesprochen werden muß. Es ist außerdem so, daß nicht sie, sondern die politisch-mediale Klasse, die Helferindustrie des Multikulturalismus, die Moslemflüsterer, professionellen Beschwichtiger und Appeaser den Ton angeben und alles tun, um die Öffentlichkeit unter das Diktat des »Zusammen leben« zu stellen. Aber das alles genügt doch nicht, um von den Schwächen eines Konzepts abzusehen, das im Grunde unpolitisch ist, weil es seine Feinderklärung gegen eine Größe richtet, die als solche gar nicht existiert: der Islam. Feind kann aber nur sein, wer, mit Carl Schmitt, als eine »der realen Möglichkeit nach kämpfende Gesamtheit von Menschen« auftritt (Carl Schmitt: Der Begriff des Politischen, Text von 1932 mit einem Vorwort und drei Corollarien, Berlin 1979). Und das ist nicht der Fall. Insofern bindet die Islamkritik, soweit sie das und nichts anderes ist, fatalerweise Kräfte, die an anderer Stelle eingesetzt werden müßten: zur Bekämpfung des weißen Masochismus und eines Establishments, das sich seiner bedient; vor allem aber zur Stärkung der nationalen und europäischen Identität.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/35642/islamkritik-leitideen-und-einwande.html

mercredi, 16 janvier 2013

Kritik der Kritik der Islamkritik

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Kritik der Kritik der Islamkritik

By Manfred Kleine-Hartlage

Ex: http://www.sezession.de/

In Sezession Nr. 51 [1] sind zwei Artikel zur Islamkritik erschienen. Auf Karlheinz Weißmanns Islamkritik – Leitideen und Einwände [2] erfolgt hier eine Antwort, deren notwendige Ausführlichkeit den Rahmen der Druckausgabe sprengen würde. Ich veröffentliche sie deshalb hier im Blog:

Karlheinz Weißmann geht es um die Frage, ob „der Islam unser Feind“ sei, und er faßt nachvollziehbarerweise unter dem Titel „Islamkritiker“ alle Kräfte zusammen, die diese Frage bejahen. Ungeachtet der von ihm durchaus gesehenen Heterogenität der islamkritischen Szene identifiziert er fünf

bestimmte Argumentationsfiguren …, mit denen man sich auseinandersetzen muß, wenn man einschätzen will, ob ihre Feindbestimmung tragfähig ist oder nicht

und unterzieht diese Argumentationsfiguren einer nuancierten Kritik, aufgrund deren er zu dem Ergebnis gelangt, die Islamkritik sei ein Konzept,

das im Grunde unpolitisch ist, weil es eine Feinderklärung abgibt, die sich gegen eine Größe richtet, die als solche gar nicht existiert: der Islam.

Um es vorwegzunehmen: Diese Kritik überzeugt mich nicht, weil sie auf einer Fehleinschätzung sowohl des Islam selbst als auch der Islamkritik beruht. Aber der Reihe nach:

Die erste von Weißmann genannte islamkritische These lautet:

1. Das Problem ist der Islam

Weißmann referiert zutreffend, daß Islamkritiker bereits im Islam selbst – nicht erst im Islamismus und schon gar nicht in externen Faktoren wie Armut, Rassismus, Unterentwicklung und dergleichen – die tiefste Ursache für Unterdrückung und Gewalt in der islamischen Welt wie auch für die Anpassungsunfähigkeit vieler muslimischer Migranten in Europa sehen, und ergänzt:

Viele Islamkritiker beschränken sich darauf, dem Islam ein Entwicklungsdefizit vorzuwerfen, das im Prinzip aufholbar sei, wenn er die Anpassungsbemühungen verstärke und sich konsequenter am Westen ausrichtete. Geert Wilders steht aber auch nicht allein, wenn er … den Koran mit Hitlers Mein Kampf vergleicht …

Die Position, wonach der Islam sich zu einem liberalen „Euro-Islam“ weiterentwickeln müsse – gewissermaßen zu einer islamischen Variante des Käßmannchristentums – gibt es zwar, aber wenn man deren Protagonisten, etwa den aus Syrien stammenden Politologen Bassam Tibi, der islamkritischen Szene zurechnen wollte, müsste man deren Grenzen schon sehr weitläufig ziehen – jedenfalls weiter, als Weißmann selbst sie zieht: Die Verfechter eines „Euro-Islam“ sind sicherlich Islamismuskritiker, würden aber die These vehement zurückweisen, „der“ Islam sei unser Feind.

Deshalb hängt auch Weißmanns Mahnung an die Adresse der Islamkritik in der Luft, es müsse

klarer differenziert werden zwischen der Auffassung, daß der Islam korrigierbar sei, wenn er sich modernisiere und säkularisiere wie das Christentum, und der anderen, daß er das aus prinzipiellen Gründen gar nicht könne.

Tatsächlich ist diese letztere Auffassung in der islamkritischen Szene Konsens; deswegen stimmt es auch nicht, wenn Weißmann schreibt, letztlich neige

die Mehrzahl der Islamkritiker doch dem naiven westlichen Entwicklungsdogma zu, demgemäß alle Gesellschaften sich am Muster des Geschichtsverlaufs orientieren (müssen), den England, Frankreich oder die USA genommen haben.

Richtig ist, daß die starke liberale Strömung innerhalb der Islamkritik den Islam seiner Unvereinbarkeit mit westlich-liberalen Wertmustern wegen ablehnt und dazu neigt, diese Werte für das schlechthin „Gute“ zu halten. Imperialistische Implikationen können sich mit einer solchen Position durchaus verbinden, geschichtsdeterministische aber nicht.

Die Vorstellung eines linear verlaufenden Geschichtsprozesses, der mindestens eine Reformation beinhalten müsse, um von dort aus zu Aufklärung und Liberalismus vorzustoßen, ist aus islamkritischer Sicht bereits deshalb nicht haltbar, weil es Reformationen in der islamischen Welt durchaus schon gegeben hat, nur mit völlig anderen Ergebnissen als in Europa:

„Der Islam wurde … bereits in Medina sowohl theoretisch (im Koran) als auch in der Praxis zu einem sozialen Normensystem mit deutlichen juristischen und politischen Akzenten, ja zu einer Gesellschaftsideologie ausgebaut.

In diesem Sachverhalt liegt der Grund dafür, dass islamische Erneuerungsbewegungen regelmäßig andere Akzente setzen als christliche. Zwar geht in beiden Religionen Erneuerung, Re-form, Re-formation mit dem Versuch einher, einen als korrupt erlebten jeweils gegenwärtigen Zustand durch Rückbesinnung auf einen als ideal gedachten Anfang zu überwinden. Führt dieser Versuch im Christentum zur Betonung der sprichwörtlichen „Freiheit eines Christenmenschen“, … so kann ein Muslim, der im Propheten und seiner medinensischen Gemeinde das Ideal sieht, gar nicht umhin, den Islam in dessen Eigenschaft als soziales Normensystem … zu stärken und zu erneuern. Der in Saudi-Arabien herrschende Wahhabismus, der vielen westlichen Beobachtern als Inbegriff eines rückständigen, traditionalistischen Islam gilt, versteht sich selbst, und dies durchaus begründet, als eine Reformbewegung!“ (M.K.-H., Das Dschihadsystem. Wie der Islam funktioniert. Resch-Verlag Gräfelfing 2010, S.145 f.) [3]

Weißmanns zentraler Kritikpunkt an der These, der Islam selbst sei das Problem, ist allerdings ein anderer, nämlich daß es

unter Islamkritikern eine überstarke Neigung [gebe], den Islam von seinen normativen Vorgaben her zu interpretieren. Aber auch hier besteht wie sonst auf der Welt eine Diskrepanz zwischen Vorschrift und Alltagsrealität. Faktisch waren die Vorgaben des Koran oder der islamischen Rechtsregeln nur in bestimmten Epochen in dem Maße und der Totalität bestimmend, die hier als üblicher Fall postuliert werden.

Also vier Thesen:

1. Islamkritiker interpretierten den Islam von seinen normativen Vorgaben her.
2. Deshalb unterstellten sie eine rigide und totale Durchsetzung der Scharia als Normalfall in islamischen Gesellschaften.
3. Diese Unterstellung sei falsch, da sie der tatsächlich vorhandenen Vielfalt islamischer Staats-, Gesellschafts- und Lebensmodelle widerspreche und zudem ahistorisch die Unterschiede zwischen verschiedenen Epochen zugunsten eines statischen und fiktiven Modell-Islam vernachlässige und damit faktenwidrig Norm und Realität gleichsetze.
4. Da diese Konsequenzen falsch seien, sei die Prämisse widerlegt und die von Islamkritikern bevorzugte Interpretation des Islam von seinen normativen Vorgaben her „überstark“.

Ad 1: In der Tat ist der Ausgangspunkt islamkritischer Analysen regelmäßig die Beobachtung, daß das empirische Verhalten muslimischer Gemeinschaften (Völkern, Staaten, Parallelgesellschaften, Organisationen) in hohem Maße mit dem Normen- und Wertesystem korrespondiert, das im Koran verankert, vom Propheten exemplarisch vorgelebt, von der islamischen Rechtstradition zu einem ausgeklügelten System verdichtet und in dieser Form für Muslime sozial verbindlich gemacht wurde – und daß es in dem Maße, wie es damit korrespondiert, den Erwartungen zuwiderläuft, die wir vom Standpunkt eines europäischen – christlich bzw. liberal geprägten – Wertesystems an Muslime richten.

Diese Beobachtung ist schlicht und einfach zutreffend, und sie wird nicht dadurch widerlegt, daß ja nicht alle Muslime sich in gleicher Weise und im gleichen Maße an diesen Normen orientieren. Dieser beliebte Einwand ist deswegen irrelevant, weil die erkenntnisleitende Fragestellung nicht lautet, ob die Muslime unsere Feinde, sondern ob der Islam unser Feind sei. Dieser Gesichtspunkt wird weiter unten noch vertieft werden.

Zur Erklärung dieser weitgehenden Übereinstimmung von Verhaltensnorm und tatsächlichem Verhalten können prinzipiell zwei Modelle dienen: Das eine, das ich hiermit etwas respektlos das naive nennen möchte, lautet, daß Muslime sozusagen Allahs Marionetten seien, weil sie an die islamische Lehre glaubten; woraus die Forderung resultiert, ihnen diesen Glauben auszutreiben.

Das andere Erklärungsmodell, das von weiten Teilen der islamkritischen Szene mindestens implizit geteilt wird, habe ich so umschrieben:

„Niemand, der mit der Materie vertraut ist, und schon gar kein Muslim, wird abstreiten, dass der Islam ein System ist, dass für alle Bereiche des privaten und gesellschaftlichen Lebens gleichermaßen verbindlich ist. (…)

Daraus ergibt sich freilich, dass die Rolle der Religion im Gesamtgefüge islamischer Gesellschaften eine andere ist als im Westen … . Der Islam setzt den Menschen nicht nur in Beziehung zum Jenseits und definiert, was Gut und Böse ist – das tun andere Religionen auch –, er definiert auch, was im legalen Sinne Recht und Unrecht, im politischen Sinne legitim und illegitim, im empirischen Sinne wahr und unwahr ist.

Indem der Islam die von ihm dominierten Gesellschaften in dieser Breite und Tiefe durchdringt, prägt er notwendig auch das System der kulturellen Selbstverständlichkeiten, d.h. die Vor-Annahmen über Wahrheit, Gerechtigkeit, Moral, Ethik, Logik, Gewalt, Geschichte und Gesellschaft – also jene Prämissen, die im Sozialisierungsprozess verinnerlicht werden und dem eigentlich politischen Denken vorausgehen. Diese Vorannahmen verdichten sich zu einer in islamischen Gesellschaften sozial erwünschten Mentalität.“
(Dschihad-System, S. 283)

Dieses Erklärungsmodell schiebt der Illusion einer „Re-education“ von Muslimen, gleich ob gutmenschlich durch „Dialog“ oder islamkritisch durch autoritären Oktroi durchgesetzt, einen Riegel vor. Es führt zu der Forderung, die Bildung bzw. Ausweitung islamischer Parallelgesellschaften durch eine geeignete Einwanderungspolitik – oder vielmehr Aussperrungspolitik – zu verhindern.

Ad 2: Beide Modelle führen allerdings – wenn auch auf theoretisch etwas unterschiedlichen Wegen – zu dem Befund, daß die Freiheit von Nichtmuslimen, den Forderungen der Scharia zuwiderzuhandeln, in dem Maße schrumpft, wie das islamische Normensystem an gesellschaftlicher Durchsetzungsmacht gewinnt, und daß ein für uns unerträgliches Maß an Unterdrückung und Gewalt nicht erst dann erreicht wird, wenn die Scharia formal etabliert und in „Totalität“ durchgesetzt wird, sondern bereits dann, wenn Muslime auf der Alltagsebene ihre Spielregeln diktieren, die von eben diesem Normen- und Wertesystem geprägt sind.

Ad 3: Die beobachtbaren Unterschiede zwischen verschiedenen muslimischen Gesellschaften unterschiedlicher Länder und Epochen spielen unter diesem Gesichtspunkt keine Rolle, weil die Islamkritik eben nicht von der Frage ausgeht, ob jegliche Islamisierung zugleich eine Talibanisierung sei, sondern ob der Islam unser Feind ist, und was sein Vordringen für uns bedeutet. Für uns wäre aber bereits eine verdünnte Scharia unerträglich, und zwar auch dann, wenn sie nicht vom Staat, sondern von einer muslimisch dominierten Gesellschaft durchgesetzt würde.

Ad 4: Die „Neigung [von Islamkritikern], den Islam von seinen normativen Vorgaben her zu interpretieren“, ist daher alles andere als „überstark“: Der Zusammenhang von Norm und Verhalten wird nicht nur als solcher richtig gesehen, sondern auch hinsichtlich seiner Konsequenzen korrekt eingeschätzt.

Die zweite Argumentationsfigur, die Weißmann aufs Korn nimmt, lautet:

2. Es besteht kein Unterschied zwischen Islam und Islamismus

Er präzisiert diese These – die in dieser Grobschlächtigkeit in der Tat von kaum jemandem vertreten wird – dahingehend, daß Islamkritiker auf die starke Anfälligkeit selbst äußerlich gut integrierter Muslime für islamistische Indoktrination bis hin zur Gewaltbereitschaft hinweisen. Er fährt fort,

Deren Erfolg kann man [nach Meinung der Islamkritiker] nur erklären, wenn man davon ausgeht, daß Islamisten im Prinzip nichts anderes tun, als den Islam selbst ernst zu nehmen.

und wendet dagegen ein:

Selbst eine ihrem Gegenstand so kritisch gegenüber stehende Islamwissenschaftlerin wie Christine Schirrmacher beharrt darauf, den Islamismus als eine in erster Linie politische, nicht religiöse, Konzeption zu definieren.

Wenn das Wort „kritisch“ in diesem Zusammenhang nur bedeuten soll, daß Christine Schirrmacher zur offiziösen Schönfärberei Distanz hält, bin ich einverstanden. Freilich wird damit nur etwas umschrieben, was sich für Wissenschaftler von selbst verstehen sollte; eine Gewähr für die Richtigkeit ihrer Thesen oder auch nur für die Fruchtbarkeit und Erkenntnisträchtigkeit ihres Begriffssystems liegt darin noch lange nicht. Tatsächlich folgt Weißmann Schirrmacher in eine begriffliche Falle, nämlich die unreflektierte Anwendung westlicher Begriffssysteme auf nichtwestliche Gesellschaften:

„Die Schwierigkeiten, den Islam auf den soziologischen Begriff zu bringen, haben weniger mit der Vielschichtigkeit des zu beschreibenden Phänomens, also des Islam zu tun, als vielmehr mit der Unzulänglichkeit der ihn beschreibenden Begriffe. Wir sind es gewöhnt, ‚Religion‘, ‚Politik‘, ‚Kultur‘ und ‚Recht‘ als Bezeichnungen voneinander getrennter und gegeneinander autonomer Lebensbereiche aufzufassen. Diese Begriffe sind aber nicht in einem historischen und gesellschaftlichen Vakuum entstanden, und ob sie universell anwendbar sind, ist durchaus fraglich.

Sie sind dazu entwickelt worden, eine ganz bestimmte Gesellschaft zu beschreiben – unsere eigene, funktional differenzierte westliche Gesellschaft –, weswegen sie deren Angehörigen, also uns, auch ohne weiteres einleuchten. Es gibt aber a priori keinen Grund zu der Annahme, dass dieses Begriffsystem zwangsläufig ebenso gute Dienste bei der Analyse nichtwestlicher Gesellschaften leisten müsse; es gibt sogar erstklassige Argumente dagegen:

Die Unterscheidung von Religion und Politik etwa, die uns so selbstverständlich erscheint, dass wir nicht mehr darüber nachdenken, spiegelt sich beim Reden über den Islam in dem antithetischen Gebrauch der Begriffe ‚Islam‘ und ‚Islamismus‘: das eine eine Religion, das andere etwas (nach unserem Verständnis) vollkommen anderes, nämlich eine politische Ideologie, die den Islam bloß ‚missbraucht‘, und zwar als Arsenal, aus dem sie sich mit Propagandaslogans versorgt. Dass der Islamismus zum Islam in derselben Weise gehören könnte wie der Rüssel zu besagtem Elefanten, ist für viele Menschen buchstäblich un-denkbar, weil es in ihrem Begriffssystem nicht vorgesehen ist.

(…)

Kein erstzunehmender Islamexperte (und noch weniger die Muslime selbst) würde bestreiten, dass der Islam sich selbst als umfassende Lebensordnung versteht – also nicht etwa als Religion, wie wir sie uns vorstellen, die man auch im stillen Kämmerlein praktizieren könnte, deren Befolgung Privatsache wäre, und die sich vor allem auf die Gottesbeziehung des Einzelnen auswirkt. Der Islam durchdringt – seinem eigenen Anspruch nach – auch Recht, Politik, Kultur, Wissenschaft und überhaupt jeden Lebensbereich. Es gibt im Islam keinen Vorbehalt nach Art des neutestamentlichen ‚So gebt dem Kaiser, was des Kaisers ist, und Gott, was Gottes ist.‘ (Mt 22,21) Es gibt keine islamfreie Zone, zumindest soll es keine geben.

Dies, wie gesagt, wird auch zugestanden, und dass der Islam keine Säkularisierung erlebt hat, gehört mittlerweile fast schon zur Allgemeinbildung. Bisher fühlte sich aber kaum einer berufen, die soziologischen Konsequenzen dieses unbestrittenen Sachverhaltes zu analysieren. Es scheint auch niemandem aufzufallen, wie inkonsequent es ist, das Fehlen der Säkularisierung islamischer Gesellschaften festzustellen, diese Gesellschaften aber in Begriffen zu beschreiben, die eine solche Säkularisierung gerade voraussetzen.“

(a.a.O., S. 10 f., 13)

Eine Gesellschaft, deren leitendes Normen- und Wertesystem die religiöse Verankerung auch von Politik und Recht fordert, bringt mit Notwendigkeit regelmäßig Kräfte hervor, die damit Ernst machen – in einem modernen Kontext also Islamisten –, und zwar typischerweise dann, wenn der Islam als Grundlage der gesellschaftlichen Ordnung noch nicht etabliert ist, oder wenn er in dieser Hinsicht angefochten wird. Dies ist nicht nur ein deduktiv gewonnener theoretischer, sondern auch ein empirischer Befund: Die Intoleranz gegenüber Nichtmuslimen und „schlechten“, d.h. nonkonformen Muslimen, und die Rigidität, mit der die islamischen Normen durchgesetzt werden, ist regelmäßig dann am größten,

  • wenn die gesellschaftliche Ordnung zusammengebrochen ist und rekonstituiert werden muss, wie heute in den gescheiterten Staaten Afghanistan und Somalia, oder
  • wenn Muslime noch in der Minderheit, aber bereits mächtig genug sind, die Islamisierung nichtmuslimischer Gesellschaften zu erzwingen, wie es in den frühen Phasen sowohl der arabischen als auch der türkischen Expansion der Fall war (ein Aspekt, der uns zu denken geben sollte, zumal wenn wir sehen, daß der Islam in Teilen der muslimischen Parallelgesellschaften in Europa um einiges rigider interpretiert wird als in den meisten Herkunftsländern der Migranten), oder
  • wenn die islamischen Gesellschaften von außen durch nichtmuslimische Mächte bedroht werden, militärisch etwa während der Kreuzzüge, wirtschaftlich, kulturell und militärisch durch die westliche Expansion seit dem 19.Jahrhundert.

Vom Standpunkt einer ganz bestimmten Ideologie kann Islamismus freilich nichts mit dem Islam und der mit ihm zusammenhängenden soziologischen Eigengesetzlichkeit muslimischer Gesellschaften zu tun haben, weil sie mißliebige gesellschaftliche Erscheinungen, eben auch den Islamismus, bereits aus ideologischem Prinzip auf „Unterdrückung, Armut und Not“ zurückführt. Weißmann faßt Schirrmachers Ausführungen zu den Ursachen des Islamismus so zusammen:

Er [der Islamismus] sei eine „totalitäre Ideologie“ mit einem im Kern „utopischen Weltbild“, die auf die Unterdrückung, die Armut und die Not in den Gebieten des Nahen Ostens seit dem Ende des 19. Jahrhunderts mit dem Angebot eines „ganzheitlichen Islam“ reagierte.

Wie sie mit diesem Modell den Erfolg von Islamisten in Europa erklären will, wo Muslime weitaus mehr Rechte und mehr Wohlstand genießen als in den meisten ihrer Herkunftsländer, wird wohl Schirrmachers – und, da er sie zustimmend zitiert, auch Weißmanns – Geheimnis bleiben. Ich gestehe, daß ich die Bedenkenlosigkeit und Naivität einigermaßen befremdlich finde, mit der Weißmann, ein profilierter Konservativer, anscheinend im Vertrauen auf „die Wissenschaft“, ein Erklärungsmuster übernimmt, das erkennbar in den Prämissen linker Ideologie verwurzelt ist.

Weißmann zufolge, der ihr auch hier folgt, weist Schirrmacher die Argumentation der Islamkritiker, wonach der Islamismus nur konsequent praktiziere, was der Islam schon immer gefordert habe, (nämlich die Einheit von Religion und Politik unter dem Gesetz der Scharia) und deshalb notwendig aus ihm hervorgehe, mit dem Argument zurück,

daß die Mehrzahl der Moslems … von diesem Konzept weit entfernt sind.

Das islamistische Potenzial sei mit circa 10 Prozent der Heranwachsenden zwar erheblich, aber dennoch nur minoritär.

Abgesehen davon, daß schlechterdings nicht zu erkennen ist, inwiefern Feststellungen dieser Art die These widerlegen sollen, der Islam bringe den Islamismus als solchen mit Notwendigkeit hervor, ist der zentrale Denkfehler dieses Arguments die Gleichsetzung von Quantität und Qualität – so, als hinge die Durchschlagskraft radikaler ideologischer Positionen vom Bevölkerungsanteil ihrer Anhänger ab; nebenbei gesagt ein Denkfehler, der einem nur vom typisch liberalen Standpunkt eines individualisierenden Denkens unterlaufen kann, das die Dynamik sozialer Beziehungen ausblendet (und deshalb aus Weißmanns Feder merkwürdig inkonsistent wirkt):

Allein ihre eigene nicht abreißende Kette von Niederlagen in den letzten fünfzig Jahren sollte deutsche Konservative hinreichend darüber belehrt haben, daß kleine radikale Minderheiten sehr wohl in der Lage sind, ihre Vorstellungen auch gegen eine widerstrebende Mehrheit durchzusetzen, wenn diese Mehrheit nicht aktiv gegensteuert, weil und sofern sie, die Minderheit, dabei einen bestehenden ideologischen Konsens zu ihren Gunsten umdeutet und ausnutzt. Ein solcher Grundkonsens, und zwar über die Geltung islamischer Normen, besteht in den muslimischen Parallelgesellschaften aber sehr wohl; diese Gemeinschaften bilden den Resonanzboden, ohne den die Islamisten in der Tat nicht erfolgversprechend agieren könnten; und fatalerweise liegt zudem die Definitionsmacht, was „die Muslime“ wollen und „der Islam“ fordert, in den Händen von Organisationen, die meist selbst islamistisch sind (und selbst die, die das nicht sind, weil sie zum Beispiel ethnisch definierte Interessen vertreten, lassen sich mühelos vor den Karren der Islamisten spannen).

Des weiteren hängt die Durchsetzungsfähigkeit gerade von Islamisten nicht zuletzt von ihrer Gewaltbereitschaft ab, die als hemmender und einschüchternder Faktor ins Kalkül nichtmuslimischer Akteure – etwa von Polizeibeamten oder Politikern, aber auch von einfachen Bürgern – einfließt.

Und schließlich werden islamische Standards – etwa, Muslime nicht zu „provozieren“, als Frau oder Mädchen islamischen Vorstellungen von „Sittlichkeit“ zu entsprechen, Muslimen Tribute zu entrichten, gewaltsame Machtdemonstrationen von Muslimen zu dulden – durchaus nicht nur und nicht einmal überwiegend von Islamisten durchgesetzt, sondern vor allem von Kriminellen, denen dabei aber jedes Unrechtsbewußtsein fehlt, weil ihr Verhalten ja „nur“ gegen das Recht der „Ungläubigen“ verstößt und daher in ihrer muslimischen Umgebung aufgrund von deren sozialisatorischer Prägung keine energische soziale Mißbilligung erfährt.

Dritte von Weißmann angefochtene These:

3. Es gibt eine Kontinuität der islamischen Aggression

Weißmann zitiert in diesem Zusammenhang Bernard Lewis, der die fortschreitende Islamisierung Europas als „dritte Angriffswelle der islamischen Expansion“ (nach der arabischen und der türkisch-osmanischen) deutet, und wendet dagegen ein,

daß die Migration kein Teil einer islamischen Strategie war. Wer als Arbeiter oder als Flüchtling in den Westen ging, tat das aus einer individuellen Motivation, kaum je mit dem Ziel, die umma auszuweiten. (…) Die Islamisierung Europas erweist sich insofern als Nebeneffekt eines Bevölkerungsaustauschs, nicht als Ergebnis einer langfristigen Konzeption. Es soll damit gar nicht bestritten werden, … daß vom türkischen Staatsislam bis zu dschihadistischen Gruppen alle möglichen Organisationen sich die Schwäche des liberalen Systems zu Nutze machen … , aber die Annahme, es gäbe dahinter so etwas wie einen Masterplan, geht an den Realitäten offensichtlich vorbei.

Weißmann behauptet also, die muslimische Massenmigration sei nicht als Dschihad zu werten, und begründet dies unter anderem damit, dass es an ihrem Beginn, also um 1960, keinen islamischen „Masterplan“ zur Islamisierung Europas gegeben habe. Dieses Argument ist insofern eine glatte Themaverfehlung, als es bestenfalls die Frage beantwortet, ob der Islam 1960 unser Feind war, nicht aber die, um die es geht, nämlich, ob er es jetzt ist.

Tatsache ist, dass das Ziel der Islamisierung Europas schon in den siebziger Jahren offen verkündet worden ist, daß in dieser Zeit islamistische Organisationen, speziell aus dem Dunstkreis der Muslimbruderschaft, ausgeklügelte Strategien zur Unterwanderung der europäischen Gesellschaften vorgelegt haben, und daß heute unter praktisch allen maßgeblichen islamistischen Strategen und ihren Organisationen Konsens über die Grundzüge dieser Strategie besteht. Dabei agieren diese Organisationen aber nicht im luftleeren Raum, sondern kalkulieren das aufgrund islamischer Sozialisation erwartbare Verhalten (ohne das ihre Strategien gar nicht funktionieren könnten) ihrer Glaubensbrüder an der Basis als selbstverständliche Vorgabe ein.

Gerade dieses Verhalten von Ali Normalmuslim ist der Dreh- und Angelpunkt dieser Strategien, und dies nicht etwa deshalb, weil alle Muslime glühende Dschihadisten wären, sondern gerade deshalb, weil sie das gar nicht zu sein brauchen, um den gewünschten Effekt zu erzielen. Weißmanns Überlegungen, sofern sie auf die individuellen Motive von muslimischen Einwanderern abstellen, taugen schwerlich als Argument gegen eine Islamkritik, deren Pointe gerade darin liegt, daß der Dschihad im Islam strukturell verankert und damit von den Kontingenzen individueller Motivlagen unabhängig ist.

Konkretisieren wir dies an einigen Beispielen:

Es ist allgemein bekannt, daß türkische Einwanderer sich ihre Ehepartnerinnen sehr häufig in der Türkei suchen und sie dann nach Deutschland holen, weil sie davon ausgehen, daß solche Frauen ein traditionell islamisches Wertemuster mitbringen und nicht von westlichen Ideen angekränkelt sind. Mit Dschihadismus hat dies auf den ersten Blick nichts zu tun; das individuelle Motiv, das hinter einem solchen Verhalten steht, dürfte in den meisten Fällen der verständliche Wunsch sein, eine harmonische Ehe zu führen, wozu eben auch gemeinsame sittlich-religiöse Werte gehören. Dies bedeutet freilich zugleich, daß ein anderes Motiv, nämlich der Wunsch, in Harmonie mit den Erwartungen der (deutschen) Gesellschaft zu leben, keine wesentliche Rolle spielt.

Diese Ablehnung sozialer Erwartungen, die von Nichtmuslimen an Muslime gerichtet werden, ist als Norm kulturell verankert und nicht zwangsläufig vom individuellen Glauben abhängig. Daß nicht jeder Einzelne von solchen Normen gleichermaßen stark und in gleicher Weise geprägt ist (wie oben schon erwähnt), ändert nichts an dem Resultat, das sich ergibt, wenn wir nicht den einzelnen Muslim, sondern die islamische Gemeinschaft als Ganze in den Blick nehmen. Wir haben es hier mit der unmittelbaren Wirkung kulturell verinnerlichter islamischer Normen zu tun, insbesondere dem Gebot, zu Nichtmuslimen keine „sozialen Beziehungen zu unterhalten, die die Gefahr des Abfalls vom oder des Verrats am Islam mit sich bringen, ganz gleich, ob diese Gefahr auf emotionaler Nähe, politischer Abhängigkeit oder rechtlicher Bindung basiert“ (Dschihad-System, S.116).

Es soll also alles unterlassen werden, was die innermuslimische Solidarität im Verhältnis zu Nichtmuslimen beeinträchtigt, und dies gilt auch und gerade für die politische Solidarität. Für Muslime, auch die kritischen unter ihnen, ist es demgemäß nahezu unmöglich, eine nichtmuslimische Nation als ihre eigene in dem Sinne zu betrachten, daß sie sich in politischen Fragen an deren Lebensinteressen (und nicht an den Interessen ihrer jeweiligen muslimischen Herkunftsnation) orientierten. Dies ist mitnichten eine Selbstverständlichkeit, wie das Beispiel der Nachkommen von Hugenotten und polnischen Migranten lehrt; es ist eine muslimische Besonderheit.

Dort aber, wo Muslime im Westen sich einen nichtmuslimischen Ehepartner suchen, also bei gemischtreligiösen Paaren, die es ja auch gibt, ist der muslimische Partner in der Regel der Mann. Wiederum ein Sachverhalt, bei dem man über individuelle dschihadistische Motive bestenfalls fruchtlos spekulieren kann, dessen Verwurzelung im islamischen Normensystem aber offen zutage liegt:

„Ein häufig übersehener Aspekt des islamischen Rechts liegt in den Regeln darüber, wer wen heiraten darf: Frauen dürfen nämlich unter keinen Umständen ‚Ungläubige‘ heiraten, während Männer das durchaus dürfen. Zumindest, soweit die ‚Ungläubigen‘ zu den ‚Schriftbesitzern‘ gehören, also Christinnen oder Jüdinnen sind.“ (Dschihad-System, S.129)

Diese Norm ist eine Dschihad-Norm, hat historisch auch in diesem Sinne funktioniert und ihren Teil zur Verdrängung nichtmuslimischer Gemeinschaften beigetragen:

„Eine Gemeinschaft wie die islamische …, die [das] Exogamieverbot für Männer aufhebt, für Frauen aber nicht, betreibt nicht Konsolidierung, sondern demographische Expansion … : Wer die eigenen Mädchen nur innerhalb der eigenen Gemeinschaft verheiratet, die der anderen Gruppen aber wegheiratet und dafür sorgt, dass deren Kinder die Religion des Vaters annehmen (was mit einer gewissen Selbstverständlichkeit unterstellt wird), sorgt dafür, dass die anderen Gruppen durch Osmose langsam, aber sicher verschwinden.“ (Dschihad-System, S.130)

Ich zitiere diese Beispiele, um zu illustrieren, wie irreführend es ist, von „Dschihad“ nur dort zu sprechen, wo irgendwelche „Masterpläne“ verfolgt werden:

„Wer … in einem verschwörungstheoretischen Sinne nach dem großen Strippenzieher sucht, wird enttäuscht werden. Der Islam hat dergleichen nicht nötig, weil die Strippen schon vor eintausendvierhundert Jahren vom Propheten Mohammed – Muslime glauben freilich: von Allah selbst – gezogen worden sind.“ (Dschihad-System, S.287).

Der Islam ist nicht deshalb ein Dschihadsystem, weil alle Muslime Islamisten wären und im Kampf für die Ausbreitung des Islam ihren Lebenssinn suchen würden – dies ist offensichtlich nicht der Fall, auch wenn der Islam auch solche Menschen mit Notwendigkeit hervorbringt, sie eine wichtige Rolle im Dschihad spielen und ihre Anzahl erschreckend hoch ist –, sondern weil die islamischen Sozialnormen so aufeinander abgestimmt sind, daß selbst ihre im Einzelfall vielleicht halbherzige Befolgung, sofern sie nur als Normalfall unterstellt werden kann, die islamische umma in die Lage versetzt, nichtmuslimische Völker unter Druck zu setzen und gegebenenfalls auch zu verdrängen.

Eine liberal-individualisierende Betrachtungsweise freilich, die den Islam nicht als Grundlage einer Gesellschaftsordnung betrachtet, sondern als lediglich individuellen Glauben, der folglich nur in den Köpfen von Muslimen existieren, nicht aber in sozialen Strukturen objektiviert sein kann – eine solche Betrachtungsweise kann „den Islam“ als soziales System und seine Dynamik gar nicht in den Blick bekommen. Wo aber bereits Prämisse ist, daß es den Islam im Grunde nicht gibt, sondern nur viele Muslime, kann als Schlußfolgerung auch nichts anderes herauskommen.

Genau dies ist auch der Punkt, an dem Weißmanns Kritik an der vierten islamkritischen These scheitert:

4. Der Islam bildet eine Einheit

Die Annahme eines besonderen islamischen Gefahrenpotentials bezieht ihre Plausibilität selbstverständlich auch aus der Vorstellung, daß der Islam als Einheit agiert. Soweit diese Annahme nicht einfach auf Ignoranz beruht, spielt vor allem die Geopolitik eine Rolle für entsprechende Argumente. (…) Aus der Sicht der Geopolitik erscheinen selbstverständlich auch die Hypothesen Samuel Huntingtons in bezug auf den „Kampf der Kulturen“ besonders plausibel.

Es ist zutreffend, daß insbesondere die liberalen Teile der islamkritischen Szene, die sich besonders mit „dem Westen“ und dessen Führungsmacht USA identifizieren, Huntingtons These viel abgewinnen können. Weißmann scheint aber nicht Betracht zu ziehen, daß man die Akteurseigenschaft des Islam auch ohne Rückgriff auf geopolitische Denkfiguren bejahen kann. Wer solches tut, ist laut Weißmann nicht etwa Verfechter einer alternativen Theorie, sondern schlicht ein Ignorant. Da ich selbst der Geopolitik eher abhold bin, muß meine Neigung zur Islamkritik daher wohl auf meine notorische Ignoranz [4] zurückzuführen sein.

Weißmann weist Theorien, die den Islam als Einheit auffassen, mit zwei zentralen Argumenten zurück:

Erstens gebe es auch zwischen muslimischen Makroakteuren mannigfache Konflikte:

Unbestreitbar ist es jedenfalls so, daß die drei Hauptträger der islamischen Renaissance – zuerst die Iraner, dann die Araber, zuletzt die Türken – unterschiedliche Generallinien verfolgen und in einem, gelegentlich zu militärischen Konflikten führenden, Konkurrenzverhältnis zueinander stehen.

Zweitens verfüge der Islam über kein entscheidungsfähiges Zentrum, dessen es aber bedürfte, damit er eine Feinderklärung aussprechen und durchfechten könne:

Tatsächlich ist der Islam seit den Tagen der ersten Kalifen kein Ganzes mehr gewesen, er besitzt keine Kirchenstruktur und keinen Klerus, und es gibt permanent massive Auseinandersetzungen zwischen verschiedenen islamischen Konfessionen und Fraktionen …

Weil dies so sei, so folgert Weißmann weiter unten in seinem Fazit, könne er auch nicht sinnvollerweise Gegenstand einer Feinderklärung sein, weil eine solche sich

gegen eine Größe [richten müßte], die als solche gar nicht existiert: der Islam. Feind kann aber nur sein, wer, mit Carl Schmitt, als eine „der realen Möglichkeit nach kämpfende Gesamtheit von Menschen auftritt“… Und das ist nicht der Fall.

Halten wir zunächst fest, daß diese Argumentation, sofern sie auf die Nichtexistenz einer kirchenartigen Hierarchie und überhaupt eines Entscheidungszentrums abstellt und bereits deswegen dem Islam die Akteurseigenschaft abspricht, an derselben Schwäche krankt, die uns bereits oben im Zusammenhang mit den Thesen Schirrmachers aufgefallen ist, nämlich der unreflektierten Übertragung westlicher Begriffe und Ordnungsvorstellungen auf eine Gesellschaft, die auf ganz anderen kulturellen Voraussetzungen basiert, und die daher nicht unbedingt in unseren Begriffen sinnvoll zu beschreiben ist. Wir sind es – zweifellos auch vor dem Hintergrund unserer liberalen Rechtstraditionen, bei Weißmann auch einer konservativen Neigung zum Etatismus – gewöhnt, als „Akteure“ (neben Einzelpersonen) nur solche sozialen Systeme aufzufassen, die ein relativ hohes Maß an formaler Organisation aufzuweisen haben, also etwa Staaten, Kirchen, Parteien, Unternehmen etc., und hierarchisch organisiert sind.

Dabei ist bereits mit Blick auf unsere eigene Gesellschaft durchaus fraglich, ob sich die in ihr existierenden Machtstrukturen und Konfliktlagen auf der Basis eines solchen Vorverständnisses noch sinnvoll beschreiben lassen: Nach dessen Logik nämlich wären auch die politische Linke, die globalen Eliten, die politische Klasse oder das System der etablierten Medien nicht als Akteure (und demgemäß auch nicht als Feinde) anzusprechen, da sie in sich jeweils nicht zentralistisch und hierarchisch, sondern netzartig strukturiert und zudem durch starke interne Konkurrenzverhältnisse geprägt sind. Wer sich freilich nur auf diese Konkurrenzmechanismen und internen Interessenkonflikte konzentriert, wird immer wieder überrascht sein, wie sehr diese angeblichen Nicht-Akteure im Verhältnis zu ihrer Umwelt zu koordiniertem Handeln in der Lage sind, das kaum weniger effektiv ist, als wenn es durch eine zentrale Instanz gesteuert würde. Gerade die politische Rechte, die von all diesen Systemen als Feind markiert und erfolgreich bekämpft wird, hat wenig Anlaß, die Feindfähigkeit solcher Kollektivakteure von der Existenz jeweils zentraler Entscheidungsinstanzen abhängig zu machen.

Darüberhinaus bedarf Carl Schmitts Definition, wonach Feind nur sein könne, wer als „der realen Möglichkeit nach kämpfende Gesamtheit von Menschen auftritt“, der Präzisierung und Erläuterung: Damit ist nämlich nicht gemeint, daß etwa buchstäblich jeder Staatsbürger einer kriegführenden Macht, womöglich einschließlich der Säuglinge und Greise, auch faktisch kämpfen müsse, und nicht einmal, daß jeder Soldat ein Kämpfer sein müsse. Die Existenz etwa von Befehlsverweigerung, Sabotage, Spionage, Feigheit, Desertion etc., allgemein gesprochen die individuelle Mißachtung von kampfbezogenen Verhaltenserwartungen beeinträchtigt zwar den Kampfwert einer Streitmacht, stellt aber ihre Fähigkeit, eine Feinderklärung durchzufechten, nicht prinzipiell in Frage, solange die Erfüllung als Normalfall unterstellt werden kann und daher koordiniertes Handeln möglich ist. Dies hat auch nichts mit individuellen Motivationen zu tun: Es spielt keine Rolle, ob der Soldat kämpft, weil er den Sieg seiner Armee wünscht, oder weil er sicherstellen möchte, daß ihm sein Sold regelmäßig ausgezahlt wird, oder weil er Karriere machen möchte (Ganz allgemein sind soziale Systeme in dem Maße erfolgreich, wie sie individuelle Motive vor den Karren des Gemeinwohls spannen können und sich damit von der Gemeinwohlorientierung des Einzelnen unabhängig machen.). Und schließlich versteht es sich von selbst, daß nur dort gekämpft wird, wo auch gekämpft werden kann, im Zweifel also an der Front.

Nach Carl Schmitt ist eine politische Einheit, wer eine Feinderklärung aussprechen und durchfechten kann. Theorieimmanent ist es keineswegs erforderlich, daß die Feinderklärung stets konkret und situationsbezogen ausgesprochen wird; eine abstrakte und konditionierte Feinderklärung genügt vollkommen, sofern sichergestellt ist, daß bei Eintritt der Bedingungen der Kampf auch tatsächlich sinnvoll koordiniert geführt wird. Dies ist beim Islam der Fall, dessen leitender Gedanke die Feinderklärung gegen alle Ungläubigen ist (die freilich nur dort konkret werden kann, wo muslimische mit nichtmuslimischen Akteuren tatsächlich in der Weise in Berührung kommen, daß sie sinnvollerweise kämpfen können – wo also so etwas wie eine Front existiert), und dessen gesamtes Normensystem darauf hin optimiert ist, muslimische zur Verdrängung von nichtmuslimischen Gruppen zu befähigen, mit denen sie im selben sozialen Raum zusammentreffen; auf eine ausgeprägt dschihadistische Motivation jedes einzelnen Muslims kommt es dabei genauso wenig an wie auf die strikte Normbefolgung aller Muslime.

Die Nichtexistenz eines Entscheidungszentrums ist dabei sogar ein Vorteil, weil der Islam dadurch in seiner Eigenschaft als politische Einheit nicht durch die Korruption eines solchen Zentrums in der Weise kompromittiert werden kann, wie es den europäischen Nationen durch den Verrat ihrer Eliten zur Zeit widerfährt. Selbstverständlich gibt es auch in der islamischen Welt zuhauf korrupte Machthaber, deren Verhalten weit entfernt von einem islamischen Ideal ist, indem sie zum Beispiel westlich inspirierte Reformen durchsetzen, sich mit westlichen Mächten verbünden, Frieden mit Israel schließen oder die Gleichberechtigung von Angehörigen religiöser Minderheiten garantieren; damit stürzen sie aber ihre Herrschaft in tiefe Legitimitätskrisen. Allein das Ausmaß an diktatorischer Gewalt, die sie anwenden müssen, um die Opposition der Gesellschaft gegen diesen Verrat am Islam unter Kontrolle zu halten, dokumentiert freilich die Stärke des Islam und gerade nicht seine Nichtexistenz als politische Einheit.

Was diese Einheit konstituiert und aufrechterhält, ist nicht der darauf gerichtete Wille eines Zentrums, sondern die gemeinsame, religiös fundierte, aber kulturell und sozialisatorisch verinnerlichte Bezugnahme der islamischen Gemeinschaft auf ein Normensystem, das die wechselseitigen Verhaltenserwartungen innerhalb muslimischer Gesellschaften strukturiert, dadurch zu einer objektiven sozialen Gegebenheit wird, zu der muslimische Akteure sich verhalten müssen, und ihrem Verhalten im Zweifel die Richtung weist, die der Konsolidierung der politischen Einheit und ihrer Konfliktfähigkeit nach außen dient.

Wenn wir hierzulande beobachten, daß Muslime häufig und sogar typischerweise ein Verhalten zeigen, das dem Dschihad im Sinne der Verdrängung nichtmuslimischer Völker und Normensysteme förderlich ist (während praktisch niemand von ihnen ein Verhalten zeigt, das diesem Ziel direkt zuwiderliefe), so erweckt dies nicht zufällig den Eindruck koordinierten Handelns, sondern weil die im einzelnen unterschiedlichen Handlungsmuster im System der islamischen Normen einen gemeinsamen Bezugspunkt haben.

„Der Dschihad spielt sich deshalb auf zwei miteinander verschränkten und wechselwirkenden Ebenen ab: Auf der Ebene bewussten zielgerichteten Handelns begegnen wir den eigentlichen Dschihadisten, auf der Alltagsebene der mal mehr, mal minder traditionsorientierten Lebensweise von Muslimen, deren scheinbar unzusammenhängende private Handlungen sich wie von selbst zu einer mächtigen gesellschaftlichen Kraft verdichten, die die nichtislamischen Gesellschaften unter Druck setzt. Der Islam ist ein Dschihad-System, weil er beides notwendig hervorbringt.“ (a.a.O., S.184)

Kommen wir nun zur fünften und letzten von Weißmann kritisierten These der Islamkritik:

5. Das Ziel des Islam ist die Islamisierung Europas beziehungsweise der Welt

Dabei bestreitet Weißmann nicht, daß dies tatsächlich das Ziel ist, glaubt aber Entwarnung geben zu dürfen. Zwar besteht auch nach seiner Auffassung ein ernstes Problem:

Allerdings bleibt es dabei, daß in einigen Ländern – wie Großbritannien, Frankreich oder Schweden – die moslemische Gruppe deutlich stärker wachsen wird. Daß es keinen Grund zur Entspannung gibt, hat aber vor allem damit zu tun, daß man die Altersstruktur in den Blick nehmen muß. Es gibt eine starke Fraktion junger, vor allem junger männlicher Moslems, den sogenannte youth bulge, ausgestattet mit einer „Hyperidentität“ (Christopher Caldwell); es gibt die regionale Konzentration, vor allem in den Metropolen; es gibt die Möglichkeit weiterer massiver Zuwanderung – etwa in Folge der Assoziierungsabkommen der Europäischen Union und der nordafrikanischen Länder; und es gibt überhaupt das Problem der Bildung ethnischer Brückenköpfe.

Dennoch würden Muslime weiterhin eine problematische, aber doch vergleichsweise kleine Minderheit bleiben:

Ohne Zweifel wächst die Zahl der Moslems in den Ballungszentren nicht nur Deutschlands, sondern auch Europas teilweise dramatisch. Aber die meisten Prognosen gehen davon aus, daß dieser Prozeß in absehbarer Zeit zum Stillstand kommt und dann auf einem mehr oder weniger hohen Niveau stagniert, daß aber der Bevölkerungsanteil der Muslime in Europa auch im Jahr 2030 lediglich acht Prozent (an Stelle der heutigen sechs Prozent), in Deutschland 8,6 Prozent (an Stelle der heutigen 6 Prozent) betragen wird. Das hängt wesentlich mit der fallenden Geburtenrate in moslemischen Familien zusammen.

Wie aus der IfS-Studie (Fußnote 96) hervorgeht, stützt Weißmann sich hier ausschließlich auf die Veröffentlichungen des Religionswissenschaftlers Michael Blume, die explizit das Ziel verfolgen, „islamophoben Populisten“ (s. S.1 der hier verlinkten pdf-Datei, die von Weißmann als Quelle angeführt wird [5]) entgegenzutreten, und der seine Behauptung einer „fallenden Geburtenrate in moslemischen Familien“ zumindest in dieser Quelle mit lediglich einer einzigen Grafik untermauert (S.16), deren Quellen summarisch angegeben werden, und deren Berechnungsmethoden nicht überprüfbar sind. Hierzu nur drei kurze Anmerkungen:

Erstens: Es gibt eine neuere Studie der Universität Rostock (Nadja Milewski, „Fertility of Immigrants. A Two-Generational Approach in Germany“), die zwar just zu dem Ergebnis kommt, die Geburtenraten von Migrantinnen würden sich denen der Deutschen annähern, dieses Ergebnis aber mit so halsbrecherischer Rechenakrobatik erzwingt (begründet habe ich das in diesem Artikel in meinem Blog „Korrektheiten“ [6]), daß der Umkehrschluß unabweisbar ist, daß man die These mit sauberen Mitteln nicht hätte untermauern können, daß sie also falsch ist.

Zweitens: Selbst wenn es ihn gäbe, würde ein eventueller Rückgang der Geburtenraten eingewanderter Musliminnen die Tendenz zur demographischen Islamisierung keineswegs stoppen; die Politik würde dieses „demographische Problem“ ohne jeden Zweifel auf dieselbe Weise „lösen“, wie sie es auch bisher schon getan hat, nämlich durch verstärkte Masseneinwanderung, die nach Lage der Dinge überwiegend aus islamischen Ländern käme. In quantitativer Hinsicht würde sich die Islamisierung also keineswegs verlangsamen, in qualitativer sich sogar noch verstärken.

Drittens: Da die politische Motivation hinter solchen Studien mit Händen zu greifen ist, sollte es sich von selbst verstehen, daß man ihnen als Konservativer mit einem gewissen gesunden Mißtrauen gegenübertritt. Weißmanns vertrauensselige Übernahme von „Forschungsergebnissen“, die penetrant nach politisch motivierter Desinformation riechen, mutet an dieser Stelle so befremdlich an wie oben die zustimmende Zitierung von Schirrmachers „Erklärung“ für die Existenz von Islamismus.

In seiner „Bilanz“ kritisiert Weißmann die Islamkritik vom strategischen Standpunkt. Nachdem er ihr vorgeworfen hat, ihre Feinderklärung gegen eine nicht existierende Größe zu richten und damit ein im Grunde unpolitisches Konzept zu verfolgen, fährt er fort:

Insofern bindet die Islamkritik, soweit sie das und nichts anderes ist, fatalerweise Kräfte, die an anderer Stelle eingesetzt werden müßten: zur Bekämpfung des weißen Masochismus und eines Establishments, das sich seiner bedient; …

Es versteht sich von selbst, daß der Islam nicht der einzige und nicht einmal der Hauptfeind ist, weil es ihn als kämpfenden Feind gar nicht gäbe, wenn der innere Feind, also vor allem das Establishment, ihm nicht die Tür geöffnet hätte. Daraus aber zu schließen, er sei keiner, ist eine falsche Analyse.

… vor allem aber zur Stärkung der nationalen und europäischen Identität.

Die Wahrnehmung, erst recht die Stärkung der eigenen Identität setzt vor allem voraus, daß man das Nichtidentische als fremd wahrnimmt. Vielen Europäern ist die Einzigartigkeit ihrer Kultur in keiner Weise bewußt; sie tendieren zu der Auffassung, alle Menschen und Kulturen seien im Wesentlichen gleich, d.h. so wie sie selbst. Die Konfrontation mit dem Islam, der im Gegensatz zu anderen fremden Kulturen auf einer ausgefeilten Ideologie basiert und daher nicht nur „irgendwie“, sondern in einer konkreten und benennbaren Weise fremd und anders ist, wirkt hier als heilsame Roßkur. „Wir“ lernen uns selbst kennen, indem wir „sie“ kennenlernen – zumal „sie“ uns auch noch täglich ihre Kriegserklärungen ins Gesicht schreien.

Dabei schadet es überhaupt nicht, daß nicht alle Islamkritiker rechts sind, und daß man den Islam außer von einem konservativen auch von einem linken oder liberalen Standpunkt kritisieren kann und sogar muß: Die Fremdartigkeit des Islam tritt gerade dadurch grell zutage, daß es buchstäblich keine einzige europäische Geistestradition gibt, die nicht islamkritische Implikationen hätte, zumindest soweit der Islam bei uns einwandert.

Auf der anderen Seite ist Islamkritik ein Querschnitthema, an dem man praktisch jedes konservative oder rechte Thema aufhängen kann. Dies nicht zu sehen und die darin liegenden Chancen nicht wahrzunehmen, ist so töricht wie (vom Standpunkt ihrer eigenen strategischen Interessen) die Haltung mancher Siebzigerjahre-Linker, die von Ökologie nichts wissen wollten, weil damit ja vom Klassenkampf abgelenkt werde und das Thema überhaupt konservativ besetzt war. Es ist durchaus plausibel, daß Islamkritik für die Rechte das werden könnte, was das Ökologiethema für die Linke war, zumal sie bereits jetzt mitnichten Kräfte „gebunden“, sondern der Rechten ganz im Gegenteil Kräfte zugeführt, zumindest aber in Rufweite gebracht hat, die sonst für sie unerreichbar gewesen wären.

Die darin liegenden Chancen zu nutzen, setzt freilich die Bereitschaft voraus, sich mit neuen Themen und Perspektiven auseinanderzusetzen. Diese Offenheit mag lästig sein und insofern auch „Kräfte binden“ – eine Tugend, und zwar eine, die sich auszahlt, ist sie trotzdem: eine Tugend übrigens, die in der islamkritischen Szene deutlich verbreiteter ist als in der konservativen – ich kenne beide aus eigener Anschauung –, und durch die sich erstere von letzterer äußerst vorteilhaft unterscheidet.


Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

URL to article: http://www.sezession.de/35614/kritik-der-kritik-der-islamkritik.html

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lundi, 14 janvier 2013

Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

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Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

par Bernard LUGAN

 Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
 
- Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
- Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
- Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
 
Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
 
- S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
- A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
- A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
- A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
 
Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
 
1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
 
2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
 
3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
 
Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
 
Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
 
1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
 
2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
 
3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
 
4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
 
Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
 
23/11/12

[1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

samedi, 12 janvier 2013

Islam In India

Islam In India: William Dalrymple’s jihad negationism

Dr. Elst defends Naipaul's views

Koenraad Elst

Ex: http://www.alfredvierling.com/

Koenraad-elst

Taj Mahal


In several articles and speeches since at least 2004 (“Trapped in the ruins” in The Guardian, 20 March 2004), and especially in the commotion provoked by Girish Karnad’s speech in Mumbai (autumn 2012), William Dalrymple has condemned Nobel prize winner V.S. Naipaul for writing that the Vijayanagar empire was a Hindu bastion besieged by Muslim states. The famous writer has taken the ruins of vast Vijayanagar as illustration of how Hinduism is a “wounded civilization”, viz. wounded by Islam. Dalrymple’s counter-arguments against this conflictual view of Indian history consist in bits of Islamic influence in the Vijayanagar kings’ court life, such as Hindu courtiers wearing Muslim dress, Hindu armies adopting techniques borrowed from the Muslims, styles of palace architecture and the Persian nomenclature of political functions; and conversely, elements of Hinduism in Muslims courts and households, e.g. the Muslim festival of Muharram looking like the Kumbha Mela of the Hindus.
V.S. NaipaulSecularism and Vijayanagar

As is all too common in Nehruvian-secularist discourse, Dalrymple’s analysis of the role of Islam in India stands out by its superficiality. Whenever a Hindu temple or a Muslim festival is found to employ personnel belonging to the opposite religion, secular journalists go gaga and report on this victory of syncretism over religious orthodoxy. Secular historians including Dalrymple do likewise about religious cross-pollination in the past.

It is true that Hindus are eager to integrate foreign elements from their surroundings, from Hellenistic astrology (now mis-termed “Vedic astrology”) in the past to the English language and American consumerism today. So Hindu courts adopted styles and terminology from their Muslim counterparts. They even enlisted Muslim mercenaries in their armies, so “secular” were they. We could say that Hindus are multicultural at heart, or open-minded. But that quality didn’t get rewarded, except with a betrayal by their Muslim regiments during the battle of Talikota (1565): they defected to the enemy, in which they recognized fellow-Muslims. When the chips were down, Hindu open-mindedness and syncretism were powerless against their heartfelt belief in Islamic solidarity. In September 2012, Dalrymple went to Hyderabad to praise the city and its erstwhile Muslim dynasty as a centre of Hindu-Muslim syncretism; but fact is that after Partition, the ruler of Hyderabad opted for Pakistan, against multicultural India. When the chips are down, secular superficiality is no match for hard-headed orthodoxy.

William DalrympleMuslims too sometimes adopted Hindu elements. However, it would be unhistorical to assume a symmetry with what the Hindus did. Hindus really adopted foreign elements, but most Muslims largely just retained Hindu elements which had always been part of their culture and which lingered on after conversion. Thus, the Pakistanis held it against the Bengalis in their artificial Muslim state (1947-71) that their language was very Sanskritic, not using the Arabic script, and that their womenfolk “still” wore saris and no veils. The Bengali Muslims did this not because they had “adopted” elements from Hinduism, but because they had retained many elements from the Hindu culture of their forefathers. “Pakistan” means the “land of the pure”, i.e. those who have overcome the taints of Paganism, the very syncretism which Dalrymple celebrates. Maybe it is in the fitness of things that a historian should sing paeans to this religious syncretism for, as far as Islam is concerned, it is a thing of the past.

A second difference between Hindus and Muslims practicing syncretism is that in the case of Muslims, this practice was in spite of their religion, due to a hasty (and therefore incomplete) conversion under duress and a lack of sufficient policing by proper Islamic authorities. If, as claimed by Dalrymple, a Sultan of Bijapur venerated both goddess Saraswati and prophet Mohammed, it only proves that he hadn’t interiorized Mohammed’s strictures against idolatry yet. In more recent times, though, this condition has largely been remedied. Secular journalists now have to search hard for cases of Muslims caught doing Hindu things, for such Muslims become rare. Modern methods of education and social control have wiped out most traces of Hinduism. Thus, since their independence, the Bengali Muslims have made great strides in de-hinduizing themselves, as by widely adopting proper Islamic dress codes. The Tabligh (“propaganda”) movement as well as informal efforts by clerics everywhere have gone a long way to “islamize the Muslims”, i.e. to destroy all remnants of Hinduism still lingering among them.
Hindu iconoclasm?

Another unhistorical item in the secular view of Islam in India is the total absence of an Islamic prehistory outside India. Yet, all Muslims know about this history to some extent and base their laws and actions upon it. In particular, they know about Mohammed’s career in Arabia and seek to replicate it, from wearing “the beard of the Prophet” to emulating his campaigns against Paganism.

Dalrymple, like all Nehruvians, makes much of the work of the American Marxist historian Richard Eaton. This man is famous for saying that the Muslims have indeed destroyed many Hindu temples (thousands, according to his very incomplete list, though grouped as the oft-quoted “eighty”), but that they based themselves for this conduct on Hindu precedent. Indeed, he has found a handful of cases of Hindu conquerors “looting” temples belonging to the defeated kings, typically abducting the main idol to install it in their own capital. This implies a very superficial equating between stealing an idol (but leaving the worship of the god concerned intact, and even continuing it in another temple) and destroying temples as a way of humiliating and ultimately destroying their religion itself. But we already said that secularists are superficial. However, he forgets to tell his readers that he has found no case at all of a Muslim temple-destroyer citing these alleged Hindu precedents. If they try to justify their conduct, it is by citing Mohammed’s Arab precedents. The most famous case is the Kaaba in Mecca, where the Prophet and his nephew Ali destroyed 360 idols with their own hands. What the Muslims did to Vijayanagar was only an imitation of what the Prophet had done so many times in Arabia, only on a much larger scale.

From historians like Eaton and Dalrymple, we expect a more international view of history than what they offer in their account of Islamic destructions in India. They try to confine their explanations to one country, whereas Islam is globalist par excellence. By contrast, Naipaul does reckon with international cultural processes, in particular the impact of Islam among the converted peoples, not only in South but also in West and Southeast Asia. He observes that they have been estranged from themselves, alienated from their roots, and therefore suffering from a neurosis.

So, Naipaul is right and Dalrymple wrong in their respective assessments of the role of Islam in India. Yet, in one respect, Naipaul is indeed mistaken. In his books Among the Believers and Beyond Belief, he analyses the impact of Islam among the non-Arab converts, but assumes that for Arabs, Islam is more natural. True, the Arabs did not have to adopt a foreign language for religious purposes, they did not have to sacrifice their own national traditions in name-giving; but otherwise they too had to adopt a religion that wasn’t theirs. The Arabs were Pagans who worshipped many gods and tolerated many religions (Jews, Zoroastrians, various Christian Churches) in their midst. Mohammed made it his life’s work to destroy their multicultural society and replace it with a homogeneous Islamic one. Not exactly the syncretism which Dalrymple waxes so eloquent about.
Colonial “Orientalism”?

Did Muslims “contribute” to Indian culture, as Dalrymple claims? Here too, we should distinguish between what Islam enjoins and what people who happen to be Muslims do. Thus, he says that Muslims contributed to Indian music. I am quite illiterate on art history, but I’ll take his word for it. However, if they did, they did it is spite of Islam, and not because of it. Mohammed closed his ears not to hear the music, and orthodox rulers like Aurangzeb and Ayatollah Khomeini issued measures against it. Likewise, the Moghul school of painting shows that human beings are inexorably fond of visual art, but does not disprove that Islam frowns on it.

Also, while some tourists fall for the Taj Mahal, which Naipaul so dislikes, the Indo-Saracenic architecture extant does not nullify the destruction of many more beautiful buildings which could have attracted far more tourists. In what sense is it a “contribution” anyway? Rather than filling a void, it is at best a replacement of existing Hindu architecture with new Muslim architecture. Similarly, if no Muslim music (or rather, music by Muslims) had entered India, then native Hindu music would have flourished more, and who is Dalrymple to say that Hindu music is inferior?

Another discursive strategy of the secularists, applied here by Dalrymple, is to blame the colonial view of history. Naipaul is said to be inspired by colonial Orientalists and to merely repeat their findings. This plays on the strong anti-Westernism among Indians. But it is factually incorrect: Naipaul cites earlier sources (e.g. Dalrymple omits Ibn Battuta, the Moroccan traveler who only described witnessed Sultanate cruelty to the Hindus with his own eyes) as well as the findings of contemporaneous archaeologists. Moreover, even the colonial historians only repeat what older native sources tell them. The destruction of Vijayanagar is a historical fact and an event that took place with no colonizers around. Unless you mean the Muslim rulers.
Negationism

In the West, we are familiar with the phenomenon of Holocaust negationism. While most people firmly disbelieve the negationists, some will at least appreciate their character: they are making a lot of financial, social and professional sacrifices for their beliefs. The ostracism they suffer is fierce. Even those who are skeptical of their position agree that negationists at least have the courage of their conviction.

In India, and increasingly also in the West and in international institutions, we are faced with a similar phenomenon, viz. Jihad negationism. This is the denial of aggression and atrocities motivated by Islam. Among the differences, we note those in social position of the deniers and those in the contents of the denial. Jihad deniers are not marginals who have sacrificed a career to their convictions, on the contrary; they serve their careers greatly by uttering the politically palatable “truth”. In India, any zero can become a celebrity overnight by publishing a condemnation of the “communalists” and taking a stand for Jihad denial and history distortion. The universities are full of them, while people who stand by genuine history are kept out. Like Jawaharlal Nehru, most of these negationists hold forth on the higher humbug (as historian Paul Johnson observed) and declare themselves “secular”.

Whereas the Holocaust lasted only four years and took place in war circumstances and largely in secret (historians are still troubled over the absence of an order by Adolf Hitler for the Holocaust, a fact which gives a handle to the deniers), Jihad started during the life of Mohammed and continues till today, entirely openly, proudly testified by the perpetrators themselves. From the biography and the biographical collections of the Prophet (Sira, Ahadith) through medieval chronicles and travel diaries down to the farewell letters or videos left by hundreds of suicide terrorists today, there are literally thousands of sources by Muslims attesting that Islam made them do it. But whereas I take Muslims seriously and believe them at their word when they explain their motivation, some people overrule this manifold testimony and decide that the Muslims concerned meant something else.

The most favoured explanation is that British colonialism and now American imperialism inflicted poverty on them and this made them do it, though they clothed it in Islamic discourse. You see, the billionaire Osama bin Laden, whose family has a long-standing friendship with the Bush family, was so poor that he saw no option but to hijack some airplanes and fly them into the World Trade Center. What else was he to do? And Mohammed, way back in the 7th century, already the ruler of Medina and much of the Arabian peninsula, just had to have his critics murdered or, as soon as he could afford it, formally executed. He had to take hostages and permit his men to rape them; nay, he just had to force the Jewish woman Rayhana into concubinage after murdering her relatives. If you don’t like what he did, blame Britain and America. Their colonialism and imperialism made him do it! Under the colonial dispensation which didn’t exist yet, the Muslim troops who were paid by the Vijayanagar emperor had no other option but to betray their employer and side with his opponents who, just by coincidence, happened to be Muslim as well. And if you don’t believe this, the secularists will come up with another story.
Conclusion

India is experiencing a regime of history denial. In this sense, the West is more and more becoming like India. There are some old professors of Islam or religion (and I know a few) who hold the historical view, viz. that Mohammed (if he existed at all) was mentally afflicted, that Islam consists of a manifold folie à deux (“madness with two”, where a wife supports and increasingly shares her husband’s self-delusion), and that it always was a political religion which spread by destroying other religions. But among the younger professors, it is hard to find any who are so forthright. There is a demand for reassurance about Islam, and universities only recruit personnel who provide that. Indeed, many teach false history in good faith, thinking that untruth about the past in this case is defensible because it fosters better interreligious relations in the present. Some even believe their own stories, just like the layman who is meant to lap them up. Such is also my impression of William Dalrymple.

– Koenraad Elst, 30 December 2012

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dimanche, 23 décembre 2012

Deux sources radicales de l’islamophobie

Deux sources radicales de l’islamophobie

par Ulysse GIRARD

islamophobie.jpgS’interroger sur la source radicale d’un phénomène n’est pas en nier le caractère multifactoriel, ni même en dégager la cause principale, mais plutôt la cause la plus profonde et la plus cachée, celle qui en est à la racine car son impensé le plus profond. Toute réflexion réellement utile sur la cause d’un phénomène doit en dégager la source radicale, car là est le vrai travail de révélation puis de compréhension réglée du réel.

Peuvent cœxister plusieurs causes radicales d’un phénomène, qui interagissent entre elles. L’islamophobie est aujourd’hui en France un phénomène grandissant; elle s’inscrit dans un discours de plus en plus décomplexé. Elle est un problème politique et social, mais aussi un révélateur de phénomènes plus profonds, qui se disent par elle tout en se cachant, comme le symptôme peut dire et cacher la maladie. L’islamophobie est donc un phénomène intéressant en tant qu’il est un révélateur de ce que l’on ne veut pas voir, et en l’occurrence il ne s’agit pas du danger, tantôt réel, tantôt fantasmé, de l’islam, de l’islamisation ou d’un certain type d’islam (distinctions que l’on n’interrogera ni ne justifiera ici).

La première cause du caractère grandissant du phénomène est la prédisposition du peuple à la condamnation de toute religion un tant soit peu combative. Cette prédisposition s’enracine d’une part dans une histoire, une mémoire, voire un mythe, celle de la République anticléricale, du combisme au Cartel des gauches; et d’autre part, dans une idéologie anti-religieuse conditionnée par l’état actuel des modes de production en France, et en Occident de façon plus générale. La religion est une menace en cela qu’elle viendrait entraver, dans certains cas et pour certaines religions bien particulières (donc pas le capitalisme anglo-saxon, fruit d’un protestantisme dévoyé) le capitalisme de la séduction, c’est-à-dire la recherche du profit du côté de la chaîne de production (méfiance à l’égard de l’usure, du profit voire de l’argent en général) et de la jouissance effrénée du côté de la consommation. Cette idéologie consumériste est d’autant plus redoutable que, contrairement à la discipline, voire à l’ascèse du travail qui dominait toutes les classes sociales à la fin du XIXe siècle, y compris la bourgeoisie, l’idéologie de la jouissance n’a pas à contraindre nos prédispositions biologiques élémentaires et primaires au désir et à la jouissance. La religion venant s’opposer au consumérisme frénétique, celle-ci en tant qu’idéologie entre en confrontation directe avec une certaine idéologie soi-disant républicaine, c’est-à-dire libertaire. C’est là l’islamophobie des laïcards comme Christine Tasin, de certains journalistes (du Point ?) et des groupes féministes ou L.G.B.T.

Cette thèse est connue. Néanmoins, elle n’est que l’une des deux sources, la moins problématique de toutes, car elle ne touche pas au grand tabou de notre société. Critiquer la religion est acceptable en France, car par un effet d’hystérèse représentationnel, la religion est encore conçue comme l’opium du peuple, l’Infâme, l’ennemi perpétuel et enragé de la liberté, de l’intelligence, du débat et, in fine, de la démocratie. On pourrait montrer comment l’anticléricalisme a pu servir de soupape de sécurité ou de diversion pendant toute notre histoire pour détourner le peuple des vrais combats, en particulier le combat de classes, comme le Cartel des Gauches le fit en 1924 pour éviter de se justifier de sa collusion avec le Grand Capital. Là encore, l’islamophobie fait figure de diversion dans le débat public, voulue mais surtout fantasmée. Voulue, car les réseaux qui nous dirigent préfèrent que l’on s’occupe de sujets peu dangereux plutôt que de ceux qui posent vraiment problème (comme la dette, l’austérité, le T.S.C.G. … ou sous Sarkozy, la vente d’or de la Banque de France à bas prix à Washington, la posture sécuritaire et identitaire permettant de s’acheter un patriotisme au rabais). Mais cette diversion est aussi fantasmée, car elle permet de refuser, par un ennemi commode, de nommer les vrais problèmes.

Le grand tabou en France est ethnico-racial. La guerre de 39-45, qui fut pour nous une blessure narcissique grave (on n’explore pas assez la thèse selon laquelle la mémoire de cette guerre nous est traumatique aussi pour cette raison in fine bien peu noble : la défaite et l’occupation) doublée d’un génocide, en grande partie fondé sur des questions de race. Auschwitz fut notre péché originel : commis par nos ancêtres, il nous hantera pour toujours, et nous devrons l’expier à jamais. Il nous hante surtout par son non-dit : la dimension ethnique du politique. C’est bien la Seconde Guerre mondiale et le nazisme qui constituent le spectre derrière le tabou, et non un supposé universalisme républicain (les républicains, y compris de gauche, ne s’embarrassaient pas de scrupules sur la question raciale à la fin du XIXe siècle). Or l’islamophobie, voire la laïcité, permettent à peu de frais de nommer un ennemi sans dire la vérité, par un effet d’association d’idée parfois inconscients, mais aussi parfois de manière délibérément tactique. La France subit un remplacement de population à grande échelle. Parmi les populations nouvellement arrivées, une grande partie est arabo-berbère. Les Arabo-Berbères sont, pense-t-on, musulmans. En ciblant l’islam, on ciblera les musulmans, et donc les Arabo-Berbères. L’islamophobie serait donc chez beaucoup un racisme caché, qui permet de s’offrir une conscience à peu de frais (une conscience, c’est-à-dire une respectabilité). Et c’est précisément cette source-là, et non une haine particulière pour la religion ou pour la morale en tant que telles (en témoignent l’islamophobie de populations chrétiennes, ou pratiquant une forme de décence commune populaire) qui permet le succès de l’idée islamophobe et sa diffusion rapide dans la population, à cause du malaise causé par une submersion populationnelle plus ou moins bien perçue.

Or l’islam n’est pas le problème, mais la victime d’un transfert. L’islam est en tant que telle une spiritualité respectable, qui a beaucoup emprunté au paganisme européen (néo-platonisme et aristotélisme principalement). Le cœur européen du christianisme est ce qu’il a hérité du paganisme européen : le droit romain, mais aussi la philosophie grecque, héritage partagé par l’islam, et qui permit un dialogue fécond entre ces deux religions (les controverses entre Thomas d’Aquin et Averroès en sont un exemple : ces échanges n’auraient pas été possibles sans un fond aristotélicien commun). Il y a un héritage européen de l’islam, qui permettrait en droit et pour une certaine conception de l’islam de le rendre compatible avec une authentique civilisation européenne (et donc pas avec l’Occident du capitalisme de la séduction).

L’autre grand problème de ce transfert est non seulement qu’il choisit une victime innocente, mais aussi qu’il oublie une grande partie de la donnée du problème. Une grande partie du grand remplacement de population et du déracinement universel n’est pas le fait de populations musulmanes, ni ne concerne des populations musulmanes, mais aussi des populations chrétiennes (populations d’Afrique Noire), hindoues, ou athées (lumpenprolétariat de banlieue).

Le problème subsistera donc tant que l’on refusera de poser le bon diagnostic. Le problème est double : il vient première de la violence du capitalisme mondialisé, qui déracine les peuples et donc les assassine, puis les immerge dans la décadence du capitalisme de la séduction. Il vient ensuite du brassage ethnique et, in fine, racial en Europe et ailleurs dans le monde. On ne gagne rien à ne pas nommer les problèmes, car on ne les règle pas et, pire encore, on sacrifie l’innocent et peut-être même, selon les circonstances, un allié et un ami. Mais la lucidité nécessite du courage car, dans le règne du faux universel, tout jugement vrai concourt à déstabiliser le système. Cela veut dire entrer dans une guerre quotidienne dont la lutte idéologique est l’une des modalités princeps.

Ulysse Girard

• D’abord mis en ligne sur Scriptoblog, le 4 décembre 2012, et repris sur Cercle non conforme, quatre jours plus tard.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2820

dimanche, 02 décembre 2012

Après Erdogan, Morsi ? Autant en emporte le vent

Après Erdogan, Morsi ? Autant en emporte le vent

Ex: http://www.dedefensa.org/

erdogan-mursi-gorus.jpgIl y a une semaine, nous constations la chute accélérée de la position du Turc Erdogan, qui n’avait pu réussir, au long de la crise de Gaza (Gaza-II), à se rétablir dans la perception de l’opinion musulmane et de celle du reste du monde. Gaza-II n’avait démontré qu’une chose : la toute-puissance de la position de Morsi, l’homme-clef de la crise, montrant de la fermeté vis-à-vis d’Israël tout en contrôlant le Hamas et en s’attirant le soutien enthousiaste de Washington. C’était effectivement le 23 novembre 2012 que tout cela était rapportét.

«D’un côté, il y a une appréciation générale selon laquelle Erdogan s’est trouvé dans cette crise à la remorque de Morsi, tandis que son attitude durant ces quelques jours est perçue plutôt comme de la gesticulation sans beaucoup de substance. […][S]elon un article du New York Times [… :] “The analysts stressed that while Turkey became a vocal defender of Palestinians and a critic of the Israeli regime, ‘it had to take a back seat to Egypt on the stage of high diplomacy.” […] “While most of the region’s leaders rushed to the nearest microphone to condemn Israel, the normally loquacious prime minister was atypically mute,” said Aaron Stein from a research center based in Istanbul. Stein added that while Erdogan was touring a factory that makes tanks, Egypt President Mohamed Morsi had “put his stamp on world réaction…»

• L’impression est immanquable : Erdogan est “perdu corps et bien”, Morsi est le grand homme d’une époque nouvelle… Combien de temps, cette “époque nouvelle” ? Eh bien, disons, une semaine, dix jours, deux semaines ? Aujourd’hui, Morsi est à la dérive ; l’on dirait presque, bientôt, qu’il est “perdu corps et bien”… Le constat semble aussi rapide que le temps qui passe et que l’Histoire se fait.

• Ces trois-quatre derniers jours, Morsi s’est trouvé entraîné dans le tourbillon d’une contestation qui prend des allures, une fois de plus, révolutionnaires, ou plutôt déstructurantes ; destructrices de structures encore si fragiles mises en place peu à peu depuis le départ de Moubarak, et dont Morsi avait pensé qu’elles suffiraient à canaliser les passions et les fureurs. Le schéma est assez simple : deux ou trois jours après sa “victoire” dans Gaza-II, au pinacle de sa puissance nouvelle, Morsi s’est jugé en position de force pour assurer son pouvoir intérieur en relançant sa querelle avec le pouvoir législatif, contre lequel il avait lancé jusqu’ici des assauts contenus et même retournés contre lui, et cette fois lui-même pour placer un coup décisif. Il semble que Morsi se soit trop appuyé sur ses conseillers juridiques, selon le journaliste Rana Mamdouh, du quotidien Al-Akhbar English, ce 27 novembre 2012 : «As Egyptian President Mohammed Mursi faces yet another showdown with the judiciary, this time over his recent decree placing himself beyond the power of the courts, sources tell Al-Akhbar that the real masterminds behind these disastrous decisions are Mursi’s advisors.»

Rana Mamdouh semble, d’après ses sources, assez pessimiste sur l’issue de la crise pour Morsi, qu’il voit dans une nouvelle capitulation du même Morsi face au pouvoir législatif : «The president, on the other hand, met with the Higher Judicial Council on Monday in an attempt to close the rift caused by the declaration. The meeting was widely seen as an attempt to find a way out while allowing Mursi to save face – this would be the fourth reversal of a presidential decision in relation to the judiciary.»

• …Pourtant, serait-on tentés d’écrire, Morsi semblait avoir assuré sa position, notamment auprès des USA. Justement : à quoi servent les USA aujourd’hui et qui s’en soucie vraiment, au Caire, dans la rue par où doit passer toute décision politique ? La caution des USA, n’est-ce pas la caution de l’incendiaire donnée à l’apprenti-pompier ? Le même Al-Akhbar English, du 27 novembre 2012, publie une rapide et savoureuse mise en situation sur son Live Blog, le 27 novembre au matin ; laquelle nous montre 1) que le côté américaniste est affolé et ne comprend plus rien à une situation qu’il n’a jamais comprise, avec l’ambassade tweetant que, finalement, elle serait plutôt contre Morsi et aux côtés des révolutionnaires, du peuple et des droits de l’homme ; 2) que les contestataires anti-Morsi n’ont rien à faire des manifestations diverses de l’américanisme affolé, sinon à leur faire passer texto le message qu’ils ne veulent plus des accords de Camp David (accord de paix Israélo-Égyptien)…

«Who cares what the US says anyways?

»Are the Americans back peddling on Mursi? Under Mubarak, the US maintained its opposition to the Brotherhood. When Mursi won the presidential election and made clear his intentions to maintain ties with Israel and keep providing them with fuel, the US backed him. It was just a few days ago that US Secretary of State Hillary Clinton praised Mursi's “leadership” on Gaza. Now today, the US Embassy in Cairo basically called Mursi a dictator or Twitter:

»“@USEmbassyCairo : The Egyptian people made clear in the January 25th revolution that they have had enough of dictatorship #tahrir”.

»Conveniently, the embassy failed to address the incident just outside its doors earlier today when an activist was killed by riot police. Those protesters aren't just sending a message to Mursi, they are also rallying against US meddling in their internal affairs, and in particular, Camp David.»

• Première conclusion (sous forme de question) : Morsi est-il en train de prendre une direction semblable à celle d’Erdogan, par d’autres voies ? Seconde conclusion : il semblait bien que ces deux dirigeants musulmans, supposés habiles, certainement réformistes et un poil révolutionnaire, populiste sans aucun doute, charismatiques, étaient du genre “qui a compris que la rue pèse d’un poids terrible” après le “printemps arabe” ; eh bien, sans doute ne l’ont-ils pas assez bien compris.

… Mais est-ce bien une question de “bien comprendre”, finalement ? L’impression générale, dans la région, est véritablement celle d’un tourbillon évoluant en spirale vers un trou noir, que plus personne ne peut espérer contrôler. La tension générale ne rend pas compte de lignes de force tendant à imposer leurs lois, mais au contraire d’un désordre grandissant, d’un chaos où s’accumulent toutes les composantes de la crise terminale du Système, de type postmoderniste. Tous les pays autour de la Syrie sont en train de se transformer en une sorte de Pakistan circulaire, encerclant la Syrie-Afghanistan. La Turquie attend la réponse la plus stupide possible de l’OTAN (un “oui”) à la requête la plus stupide possible qu’elle ait faite, de déployer des Patriot de pays de l’OTAN (on connaît leur redoutable et presque légendaire inefficacité) à la frontière syrienne, sous contrôle d’engagement de l’OTAN. Tout le reste est à l’avenant, avec l’hypothèque absolument terrifiante de la destinée de l’Arabie Saoudite, qui se trouve au seuil d’une période explosive et absolument déstructurante. Tous les grands projets plus ou moins teintés d’idéologie religieuse et activiste, sunnites, salafistes, etc., sont en train de s’évaporer sous la poussée du désordre, avec même le Qatar qui se retire de plus en plus, tandis que les diverses forces en présence se transforment de plus en plus en bandes, en réseaux du crime organisé, etc. La pathétique sottise américaniste-occidentaliste domine tout ce champ de ruines de sa haute taille et de sa prétention sans faille et au pas précautionneux, – l’image du paon ferait bien l’affaire, – attentive à venir poser, à la moindre occasion, par exemple à l’aide d’un de ses drones dont le président BHO “qui marche sur l’eau” a le secret, un de ces actes stupides, absurdes, nuisibles et illégaux, pour encore aggraver ce qui est déjà si grave.

Dès qu’un homme apparaît et paraît pouvoir prétendre “chevaucher le tigre”, – et même un de ces hommes au demeurant d’allure et de conviction qui nous le rendraient sympathiques, – il est finalement désarçonné, et nullement au profit du Système qu’il semblait en position de pouvoir affronter, mais dans un dessein finalement radicalement antiSystème, – parce que cet homme-là, justement, n’est pas assez antiSystème pour les desseins supérieurs consentant à s'occuper des choses du monde. Bien qu’un Erdogan en son temps, puis un Morsi dans le sien, soient loin de nous sembler des marionnettes du Système, et même au contraire, la terrible loi du comte Joseph de Maistre joue contre eux. «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» Erdogan et Morsi ne sont pas des “scélérats”, à l’image des révolutionnaires français, mais ils restent au service de desseins extérieurs à eux, qui se débarrassent d’eux s’ils prétendent trop précisément interrompre le cours de “la révolution”, qu’on nomme ici “printemps arabe”, qui n’a pas pour tâche d’établir ni la démocratie ni les droits de l’homme, qui a pour tâche d’abattre les structures du Système et rien d’autre. Le chaos a un envers qui le rend lui-même nécessaire.

jeudi, 29 novembre 2012

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Sommario del numero XXVIII (4-2012) d'Eurasia - Rivista di studi geopolitici

http://www.eurasia-rivista.org/

L’ISLAMISMO CONTRO L’ISLAM?

Lo strumento fondamentalista

“Il vero problema per l’Occidente non è il fondamentalismo islamico, ma l’Islam in quanto tale”. Questa frase, che Samuel Huntington colloca in chiusura del lungo capitolo del suo Scontro delle civiltà intitolato “L’Islam e l’Occidente”1, merita di essere letta con un’attenzione maggiore di quella che ad essa è stata riservata finora.

Secondo l’ideologo statunitense, l’Islam in quanto tale è un nemico strategico dell’Occidente, poiché è il suo antagonista in un conflitto di fondo, che non nasce tanto da controversie territoriali, quanto da un fondamentale ed esistenziale confronto tra difesa e rifiuto di “diritti umani”, “democrazia” e “valori laici”. Scrive infatti Huntington: “Fino a quando l’Islam resterà l’Islam (e tale resterà) e l’Occidente resterà l’Occidente (cosa meno sicura) il conflitto di fondo tra due grandi civiltà e stili di vita continuerà a caratterizzare in futuro i reciproci rapporti”2.

Ma la frase riportata all’inizio non si limita a designare il nemico strategico; da essa è anche possibile dedurre l’indicazione di un alleato tattico: il fondamentalismo islamico. È vero che nelle pagine dello Scontro delle civiltà l’idea di utilizzare il fondamentalismo islamico contro l’Islam non si trova formulata in una forma più esplicita; tuttavia nel 1996, allorché Huntington pubblicò The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, una pratica di questo genere era già stata inaugurata.

“È un dato di fatto – scrive un ex ambasciatore arabo accreditato negli Stati Uniti e in Gran Bretagna – che gli Stati Uniti abbiano stipulato delle alleanze coi Fratelli Musulmani per buttar fuori i Sovietici dall’Afghanistan; e che, da allora, non abbiano cessato di far la corte alla corrente islamista, favorendone la propagazione nei paesi d’obbedienza islamica. Seguendo le orme del loro grande alleato americano, la maggior parte degli Stati occidentali ha adottato, nei confronti della nebulosa integralista, un atteggiamento che va dalla benevola neutralità alla deliberata connivenza”3.

L’uso tattico del cosiddetto integralismo o fondamentalismo islamico da parte occidentale non ebbe inizio però nell’Afghanistan del 1979, quando – come ricorda in From the Shadows l’ex direttore della CIA Robert Gates – già sei mesi prima dell’intervento sovietico i servizi speciali statunitensi cominciarono ad aiutare i guerriglieri afghani.

Esso risale agli anni Cinquanta e Sessanta, allorché Gran Bretagna e Stati Uniti, individuato nell’Egitto nasseriano il principale ostacolo all’egemonia occidentale nel Mediterraneo, fornirono ai Fratelli Musulmani un sostegno discreto ma accertato. È emblematico il caso di un genero del fondatore del movimento, Sa’id Ramadan, che “prese parte alla creazione di un importante centro islamico a Monaco in Germania, intorno al quale si costituì una federazione ad ampio raggio”4. Sa’id Ramadan, che ricevette finanziamenti e istruzioni dall’agente della CIA Bob Dreher, nel 1961 espose il proprio progetto d’azione ad Arthur Schlesinger Jr., consigliere del neoeletto presidente John F. Kennedy. “Quando il nemico è armato di un’ideologia totalitaria e dispone di reggimenti di fedeli devoti, – scriveva Ramadan – coloro che sono schierati su posizioni politiche opposte devono contrastarlo sul piano dell’azione popolare e l’essenza della loro tattica deve consistere in una fede contraria e in una devozione contraria. Solo delle forze popolari, genuinamente coinvolte e genuinamente reagenti per conto proprio, possono far fronte alla minaccia d’infiltrazione del comunismo”5.

L’uso strumentale dei movimenti islamisti funzionali alla strategia atlantica non terminò con il ritiro dell’Armata Rossa dall’Afghanistan. Il patrocinio fornito dall’Amministrazione Clinton al separatismo bosniaco ed a quello kosovaro, l’appoggio statunitense e britannico al terrorismo wahhabita nel Caucaso, il sostegno ufficiale di Brzezinski ai movimenti fondamentalisti armati in Asia centrale, gl’interventi a favore delle bande sovversive in Libia ed in Siria sono gli episodi successivi di una guerra contro l’Eurasia in cui gli USA e i loro alleati si avvalgono della collaborazione islamista.

Il fondatore di An-Nahda, Rachid Ghannouchi, che nel 1991 ricevette gli elogi del governo di George Bush per l’efficace ruolo da lui svolto nella mediazione tra le fazioni afghane antisovietiche, ha cercato di giustificare il collaborazionismo islamista abbozzando un quadro pressoché idilliaco delle relazioni tra gli USA e il mondo islamico. A un giornalista del “Figaro” che gli chiedeva se gli americani gli sembrassero più concilianti degli Europei il dirigente islamista tunisino ha risposto di sì, perché “non esiste un passato coloniale tra i paesi musulmani e l’America; niente Crociate, niente guerra, niente storia”; ed alla rievocazione della lotta comune di americani e islamisti contro il nemico bolscevico ha aggiunto la menzione del contributo inglese6.

La “nobile tradizione salafita”

L’islamismo rappresentato da Rachid Ghannouchi, scrive un orientalista, è quello che “si richiama alla nobile tradizione salafita di Muhammad ‘Abduh e che ha avuto una versione più moderna nei Fratelli Musulmani”7.

Ritornare al puro Islam dei “pii antenati” (as-salaf as-sâlihîn), facendo piazza pulita della tradizione scaturita dal Corano e dalla Sunna nel corso dei secoli: è questo il programma della corrente riformista che ha i suoi capostipiti nel persiano Jamal ad-Din al-Afghani (1838-1897) e nei suoi discepoli, i più importanti dei quali furono l’egiziano Muhammad ‘Abduh (1849-1905) e il siriano Muhammad Rashid Rida (1865-1935).

Al-Afghani, che nel 1883 fondò l’Associazione dei Salafiyya, nel 1878 era stato iniziato alla massoneria in una loggia di rito scozzese del Cairo. Egli fece entrare nell’organizzazione liberomuratoria gli intellettuali del suo entourage, tra cui Muhammad ‘Abduh, il quale, dopo aver ricoperto una serie di altissime cariche, il 3 giugno 1899 diventò Muftì dell’Egitto col beneplacito degl’Inglesi.

“Sono i naturali alleati del riformatore occidentale, meritano tutto l’incoraggiamento e tutto il sostegno che può esser dato loro”8: questo l’esplicito riconoscimento del ruolo di Muhammad ‘Abduh e dell’indiano Sir Sayyid Ahmad Khan (1817-1889) che venne dato da Lord Cromer (1841-1917), uno dei principali architetti dell’imperialismo britannico nel mondo musulmano. Infatti, mentre Ahmad Khan asseriva che “il dominio britannico in India è la cosa più bella che il mondo abbia mai visto”9 ed affermava in una fatwa che “non era lecito ribellarsi agli inglesi fintantoché questi rispettavano la religione islamica e consentivano ai musulmani di praticare il loro culto”10, Muhammad ‘Abduh trasmetteva all’ambiente musulmano le idee razionaliste e scientiste dell’Occidente contemporaneo. ‘Abduh sosteneva che nella civiltà moderna non c’è nulla che contrasti col vero Islam (identificava i ginn con i microbi ed era convinto che la teoria evoluzionista di Darwin fosse contenuta nel Corano), donde la necessità di rivedere e correggere la dottrina tradizionale sottoponendola al giudizio della ragione e accogliendo gli apporti scientifici e culturali del pensiero moderno.

Dopo ‘Abduh, capofila della corrente salafita fu Rashid Rida, che in seguito alla scomparsa del califfato ottomano progettò la creazione di un “partito islamico progressista”11 in grado di creare un nuovo califfato. Nel 1897 Rashid Rida aveva fondato la rivista “Al-Manar”, la quale, diffusa in tutto il mondo arabo ed anche altrove, dopo la sua morte verrà pubblicata per cinque anni da un altro esponente del riformismo islamico: Hasan al-Banna (1906-1949), il fondatore dell’organizzazione dei Fratelli Musulmani.

Ma, mentre Rashid Rida teorizzava la nascita di un nuovo Stato islamico destinato a governare la ummah, nella penisola araba prendeva forma il Regno Arabo Saudita, in cui vigeva un’altra dottrina riformista: quella wahhabita.

La setta wahhabita

La setta wahhabita trae il proprio nome dal patronimico di Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab (1703-1792), un arabo del Nagd di scuola hanbalita che si entusiasmò ben presto per gli scritti di un giurista letteralista vissuto quattro secoli prima in Siria e in Egitto, Taqi ad-din Ahmad ibn Taymiyya (1263-1328). Sostenitore di ottuse interpretazioni antropomorfiche delle immagini contenute nel linguaggio coranico, animato da un vero e proprio odium theologicum nei confronti del sufismo, accusato più volte di eterodossia, Ibn Taymiyya ben merita la definizione di “padre del movimento salafita attraverso i secoli”12 datagli da Henry Corbin. Seguendo le sue orme, Ibn ‘Abd al-Wahhab e i suoi partigiani bollarono come manifestazioni di politeismo (shirk) la fede nell’intercessione dei profeti e dei santi e, in genere, tutti quegli atti che, a loro giudizio, equivalessero a ritenere partecipe dell’onnipotenza e del volere divino un essere umano o un’altra creatura, cosicché considerarono politeista (mushrik), con tutte le conseguenze del caso, anche il pio musulmano trovato ad invocare il Profeta Muhammad o a pregare vicino alla tomba di un santo. I wahhabiti attaccarono le città sante dell’Islam sciita, saccheggiandone i santuari; impadronitisi nel 1803-1804 di Mecca e di Medina, demolirono i monumenti sepolcrali dei santi e dei martiri e profanarono perfino la tomba del Profeta; misero al bando le organizzazioni iniziatiche e i loro riti; abolirono la celebrazione del genetliaco del Profeta; taglieggiarono i pellegrini e sospesero il Pellegrinaggio alla Casa di Dio; emanarono le proibizioni più strampalate.

Sconfitti dall’esercito che il sovrano egiziano aveva inviato contro di loro dietro esortazione della Sublime Porta, i wahhabiti si divisero tra le due dinastie rivali dei Sa’ud e dei Rashid e per un secolo impegnarono le loro energie nelle lotte intestine che insanguinarono la penisola araba, finché Ibn Sa’ud (‘Abd al-’Aziz ibn ‘Abd ar-Rahman Al Faysal Al Su’ud, 1882-1953) risollevò le sorti della setta. Patrocinato dalla Gran Bretagna, che, unico Stato al mondo, nel 1915 instaurò relazioni ufficiali con lui esercitando un “quasi protettorato”13 sul Sultanato del Nagd, Ibn Sa’ud riuscì ad occupare Mecca nel 1924 e Medina nel 1925. Diventò così “Re del Higiaz e del Nagd e sue dipendenze”, secondo il titolo che nel 1927 gli venne riconosciuto nel Trattato di Gedda del 20 maggio 1927, stipulato con la prima potenza europea che riconobbe la nuova formazione statale wahhabita: la Gran Bretagna.

“Le sue vittorie – scrisse uno dei tanti orientalisti che hanno cantato le sue lodi – lo han reso il sovrano più potente d’Arabia. I suoi domini toccano l’Iràq, la Palestina, la Siria, il Mar Rosso e il Golfo Persico. La sua personalità di rilievo si è affermata con la creazione degli Ikhwàn o Fratelli: una confraternita di Wahhabiti attivisti che l’inglese Philby ha chiamato ‘una nuova massoneria’”14.

Si tratta di Harry St. John Bridger Philby (1885-1960), l’organizzatore della rivolta araba antiottomana del 1915, il quale “aveva occupato alla corte di Ibn Saud il posto del deceduto Shakespeare”15, per citare l’espressione iperbolica di un altro orientalista di quell’epoca. Fu lui a caldeggiare presso Winston Churchill, Giorgio V, il barone Rothschild e Chaim Weizmann il progetto di una monarchia saudita che, usurpando la custodia dei Luoghi Santi tradizionalmente assegnata alla dinastia hascemita, unificasse la penisola araba e controllasse per conto dell’Inghilterra la via marittima Suez-Aden-Mumbay.

Con la fine del secondo conflitto mondiale, durante il quale l’Arabia Saudita mantenne una neutralità filoinglese, al patrocinio britannico si sarebbe aggiunto e poi sostituito quello nordamericano. In tal senso, un evento anticipatore e simbolico fu l’incontro che ebbe luogo il 1 marzo 1945 sul Canale di Suez, a bordo della Quincy, tra il presidente Roosevelt e il sovrano wahhabita; il quale, come ricordava orgogliosamente un arabista statunitense, “è sempre stato un grande ammiratore dell’America, che antepone anche all’Inghilterra”16. Infatti già nel 1933 la monarchia saudita aveva dato in concessione alla Standard Oil Company of California il monopolio dello sfruttamento petrolifero, mentre nel 1934 la compagnia americana Saoudi Arabian Mining Syndicate aveva ottenuto il monopolio della ricerca e dell’estrazione dell’oro.

I Fratelli Musulmani

Usurpata la custodia dei Luoghi Santi ed acquisito il prestigio connesso a tale ruolo, la famiglia dei Sa’ud avverte l’esigenza di disporre di una “internazionale” che le consenta di estendere la propria egemonia su buona parte della comunità musulmana, al fine di contrastare la diffusione del panarabismo nasseriano, del nazionalsocialismo baathista e – dopo la rivoluzione islamica del 1978 in Iran – dell’influenza sciita. L’organizzazione dei Fratelli Musulmani mette a disposizione della politica di Riyad una rete organizzativa che trarrà alimento dai cospicui finanziamenti sauditi. “Dopo il 1973, grazie all’aumento dei redditi provenienti dal petrolio, i mezzi economici non mancano; verranno investiti soprattutto nelle zone in cui un Islam poco ‘consolidato’ potrebbe aprire la porta all’influenza iraniana, in particolare l’Africa e le comunità musulmane emigrate in Occidente”17.

D’altronde la sinergia tra la monarchia wahhabita e il movimento fondato nel 1928 dall’egiziano Hassan al-Banna (1906-1949) si basa su un terreno dottrinale sostanzialmente comune, poiché i Fratelli Musulmani sono gli “eredi diretti, anche se non sempre rigorosamente fedeli, della salafiyyah di Muhammad ‘Abduh”18 e in quanto tali recano inscritta fin dalla nascita nel loro DNA la tendenza ad accettare, sia pure con tutte le necessarie riserve, la moderna civiltà occidentale. Tariq Ramadan, nipote di Hassan al-Banna ed esponente dell’attuale intelligencija musulmana riformista, così interpreta il pensiero del fondatore dell’organizzazione: “Come tutti i riformisti che l’hanno preceduto, Hassan al-Banna non ha mai demonizzato l’Occidente. (…) L’Occidente ha permesso all’umanità di fare grandi passi in avanti e ciò è avvenuto a partire dal Rinascimento, quando è iniziato un vasto processo di secolarizzazione (‘che è stato un apporto positivo’, tenuto conto della specificità della religione cristiana e dell’istituzione clericale)”19. L’intellettuale riformista ricorda che il nonno, nella sua attività di maestro di scuola, si ispirava alle più recenti teorie pedagogiche occidentali e riporta da un suo scritto un brano eloquente: “Dobbiamo ispirarci alle scuole occidentali, ai loro programmi (…) Dobbiamo anche prendere dalle scuole occidentali e dai loro programmi il costante interesse all’educazione moderna e il loro modo di affrontare le esigenze e la preparazione all’apprendimento, fondate su metodi saldi tratti da studi sulla personalità e la naturalità del bambino  (…) Dobbiamo approfittare di tutto ciò, senza provare alcuna vergogna: la scienza è un diritto di tutti (…)”20.

Con la cosiddetta “Primavera araba”, si è manifestata in maniera ufficiale la disponibilità dei Fratelli Musulmani ad accogliere quei capisaldi ideologici della cultura politica occidentale che Huntington indicava come termini fondamentali di contrasto con l’Islam. In Libia, in Tunisia, in Egitto i Fratelli hanno goduto del patrocinio statunitense.

Il partito egiziano Libertà e Giustizia, costituito il 30 aprile 2011 per iniziativa della Fratellanza e da essa controllato, si richiama ai “diritti umani”, propugna la democrazia, appoggia una gestione capitalistica dell’economia, non è contrario ad accettare prestiti dal Fondo Monetario Internazionale. Il suo presidente Muhammad Morsi (n. 1951), oggi presidente dell’Egitto, ha studiato negli Stati Uniti, dove ha anche lavorato come assistente universitario alla California State University; due dei suoi cinque figli sono cittadini statunitensi. Il nuovo presidente ha subito dichiarato che l’Egitto rispetterà tutti i trattati stipulati con altri paesi (quindi anche con Israele); ha compiuto in Arabia Saudita la sua prima visita ufficiale e ha dichiarato che intende rafforzare le relazioni con Riyad; ha dichiarato che è un “dovere etico” sostenere il movimento armato di opposizione che combatte contro il governo di Damasco.

Se la tesi di Huntington aveva bisogno di una dimostrazione, i Fratelli Musulmani l’hanno fornita.

NOTE:

1. Samuel P. Huntington, Lo scontro delle civiltà e il nuovo ordine mondiale, Garzanti, Milano 2000, p. 319.

2. Ibidem, p. 310.

3. Rédha Malek, Tradition et révolution. L’enjeu de la modernité en Algérie et dans l’Islam, ANEP, Rouiba (Algeria) 2001, p. 218.

4. Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, a cura di M. Campanini e K. Mezran, UTET, Torino 2010, p. 219.

5. “When the enemy is armed with a totalitarian ideology and served by regiments of devoted believers, those with opposing policies must compete at the popular level of action and the essence of their tactics must be counter- faith and counter-devotion. Only popular forces, genuinely involved and genuinely reacting on their own behalf, can meet the infiltrating threat of Communism” (http://www.american-buddha.com/lit.johnsonamosqueinmunich.12.htm)

6. “- Les Américains vous semblent-ils plus conciliants que les Européens? – A l’égard de l’islam, oui. Il n’y a pas de passé colonial entre les pays musulmans et l’Amérique, pas de croisades; pas de guerre, pas d’histoire… – Et vous aviez un ennemi commun: le communisme athée, qui a poussé les Américains à vous soutenir… – Sans doute, mais la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher était aussi anticommuniste…” (Tunisie: un leader islamiste veut rentrer, 22/01/2011; http://plus.lefigaro.fr/article/tunisie-un-leader-islamiste-veut-rentrer-20110122-380767/commentaires).

7. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, Il Mulino, Bologna 2005, p. 137.

8. Cit. in: Maryam Jameelah, Islam and Modernism, Mohammad Yusuf Khan, Srinagar-Lahore 1975, p. 153.

9. Cit. in: Tariq Ramadan, Il riformismo islamico. Un secolo di rinnovamento musulmano, Città Aperta Edizioni, Troina (En) 2004, p. 65.

10. Massimo Campanini, Il pensiero islamico contemporaneo, cit., p. 23.

11. Cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 143.

12. Henry Corbin, Storia della filosofia islamica, Adelphi, Milano 1989, p. 126.

13. Carlo Alfonso Nallino, Raccolta di scritti editi e inediti, Vol. I L’Arabia Sa’udiana, Istituto per l’Oriente, Roma 1939, p. 151.

14. Henri Lammens, L’Islàm. Credenze e istituzioni, Laterza, Bari 1948, p. 158.

15. Giulio Germanus, Sulle orme di Maometto, vol. I, Garzanti, Milano 1946, p. 142.

16. John Van Ess, Incontro con gli Arabi, Garzanti, Milano 1948, p. 108.

17. Alain Chouet, L’association des Frères Musulmans, http://alain.chouet.free.fr/documents/fmuz2.htm. Sulla presenza dei Fratelli Musulmani in Occidente, cfr. Karim Mezran, La Fratellanza musulmana negli Stati Uniti, in: I Fratelli Musulmani nel mondo contemporaneo, cit., pp. 169-196; Stefano Allievi e Brigitte Maréchal, I Fratelli Musulmani in Europa. L’influenza e il peso di una minoranza attiva, ibidem, pp. 197-240.

18. Massimo Campanini, I Fratelli Musulmani nella seconda guerra mondiale: politica e ideologia, “Nuova rivista storica”, a. LXXVIII, fasc. 3, sett.-dic. 1994, p. 625.

19. Tariq Ramadan, op. cit., pp. 350-351.

20. Hassan al-Banna, Hal nusir fi madrasatina wara’ al-gharb, “Al-fath”, 19 sett. 1929, cit. in: Tariq Ramadan, op. cit., p. 352.

 

samedi, 24 novembre 2012

L’armée tunisienne sous commandement qatari

Tunisie : l’armée tunisienne sous commandement qatari

par Karim Zemerli
 
 

Le général Rachid Ammar vient de signer avec le chef d’état-major des forces armées qataries deux accords stratégiques qui enrôlent l’armée nationale tunisienne dans la future coalition contre la Syrie, le Hezbollah, l’Iran et probablement l’Algérie. Etait-ce pour cette raison que le bruit a couru à Tunis il y a quelques semaines sur la démission d’Abdelkrim Zbidi, le ministre de la Défense ?

 
L’information n’est pourtant pas ultra secrète, mais certains médias locaux l’ont passée sous silence. A l’exception d’Espace Manager et de JawharaFM, aucun média n’a jugé utile de reprendre la dépêche de l’Agence TAP selon laquelle la Tunisie et le Qatar viennent de signer, lundi 20 novembre 2012 à Doha, « un mémorandum d’entente relatif à la coopération militaire, et un projet de protocole exécutif relatif au détachement de militaires tunisiens auprès des forces armées qataries ». Il est vrai que cette dépêche présente l’événement comme étant banal, ordinaire et courant dans les relations entre Etats « frères ».

Predatory Falcon III, la nouvelle alliance islamo-impérialiste

Selon l’Agence TAP, cet accord stratégique et inédit dans l’histoire de la Tunisie a été signé lors de la visite qu’a entamée  le ministre de la Défense nationale Abdelkrim Zbidi au Qatar le 18 novembre et qui s’achève aujourd’hui 21 novembre. Cette visite répondait à l’invitation du Général-major et chef d’état-major des forces armées du Qatar Hamad Ben Ali Al-Atia, pour participer à une conférence de hauts cadres militaires sur les manœuvres communes « Faucon Prédateur III » pour l’année 2012. Rien que le nom donné à ces manœuvres communes -Predatory Falcon III- porte l’estampille du Pentagone et laisse présager contre quels mouvements de résistance et contre quels pays elles seront dirigées, à moyen et long termes.
Le très discipliné Rachid Ammar, chef d’état-major des armées, accompagnait le ministre de la Défense. Ils ont rencontré à cette occasion, l’émir héritier du Qatar Cheikh Tamim Ben Hamed Al-Thani, le fils ainé de Hamad et Mozza. La rencontre a permis de passer en revue « les perspectives de renforcement de la coopération militaire et d’échanger les vues sur des questions d’intérêt commun ».

Des militaires tunisiens en entrainement à la base d’Al-Aydid

Abdelkrim Zbidi et le général Rachid Ammar ont eu une série de rencontres avec les représentants des quelques rares pays arabes, islamiques et européens participant à cette conférence militaire. Parmi ces pays islamiques, la Turquie et l’ensemble des ex-Etats soviétiques qui ont obtenu leur indépendance après l’implosion de l’URSS, dont l’Azerbaïdjan, qui est depuis 1994 un élément du dispositif OTAN et sous le drapeau duquel des militaires israéliens participent discrètement à l’opération « Faucon Prédateur III ».
Contrairement à ce qui a été rapporté par l’Agence TAP, l’organisateur des manœuvres « Faucon Prédateur III » n’est pas le Qatar mais les Etats-Unis, et ces manœuvres ont commencé le 4 novembre et ne se terminent pas le 19 mais le 22 novembre. Elles mobilisent près de 1500 militaires dont 60% sont des officiers. A noter que depuis janvier 2012, dans le secret le plus total, 200 officiers et sous-officiers tunisiens suivent un stage d’entrainement à la base américaine Al-Aydid au Qatar, à partir de laquelle l’aviation américaine menait ses bombardements contre l’Irak et récemment contre la Libye. Et depuis mars 2012, la représentation militaire au sein de l’ambassade de Tunisie à Doha a été portée de deux à 29 officiers, ce qui fait que pour la première fois, le nombre des militaires a dépassé celui des diplomates ! Durant leur séjour à Doha, Rachid Ammar et Abdelkrim Zbidi ont d’ailleurs « inauguré ce département militaire au sein de l’ambassade », selon la dépêche même de la TAP.

L’Iran se prépare à la bataille décisive

Simple hasard du calendrier ou mesure dissuasive, l’armée iranienne a commencé ses manœuvres le 10 novembre. Selon l’Agence de presse iranienne IRNA, « des troupes et des équipements militaires ont été déployés dans les positions au cours des trois premiers jours des exercices militaires, qui se déroulent dans 8 Etats du Sud et de l’Est du pays ». La zone d’exercice militaire s’étendrait ainsi sur 850000 kilomètres et prendrait fin le 17 novembre 2012. Sont inclus dans ces manœuvres des chasseurs à réactions, des avions ravitailleurs, des drones de fabrication iranienne, des batteries de défense antiaérienne, des équipements de communication et de l’artillerie.
Depuis le coup d’Etat atypique du 14 janvier 2011, plusieurs officiers supérieurs de l’armée nationale tunisienne ont été contraints à la retraite anticipée. Dès février 2011, la même purge a touché le ministère de l’Intérieur (La Presse du 2 février 2011), qui a d’ailleurs signé avec le Qatar plusieurs accords de coopération, y compris l’équipement et la formation des forces de l’ordre et les agents de sûreté nationale.

La Tunisie sous protectorat qatari !

Ainsi, la colonisation de la République Tunisienne par l’émirat bédouin du Qatar n’est pas une fiction mais une réalité bien affligeante. Outre l’achat des meilleures entreprises tunisiennes (voir à ce sujet le remarquable article de Sami Ben Mansour publié le 19 novembre dans www.webdo.tn ) et qui n’est pas une simple conquête économique selon les normes et les exigences de la globalisation, mais une stratégie de wahhabisation graduelle, le Qatar dirige de fait la diplomatie tunisienne et contrôle les deux autres ministères de souveraineté, à savoir l’Intérieur et la Défense. Avec l’engagement de nos forces armées au sein de « Predatory Facon III », la boucle est bouclée, les bouches sont fermées et la Dignité du tunisien annihilée. D’inspiratrice du « printemps arabe » avec  sa tragi-comique « révolution du jasmin », la Tunisie est devenue une colonie du Qatar, intégrée au Grand Moyen Orient, le plan des néoconservateurs américains qui a commencé en Irak et qui ne s’achèvera pas avant la destruction de la Syrie, l’isolement de l’Iran et la proclamation d’un Etat palestinien…sur les territoires jordaniens !

http://www.tunisie-secret.com

Karim Zemerli

mardi, 13 novembre 2012

Le Qatar et le « colonialisme salafiste »

Le Qatar et le « colonialisme salafiste »

par Rachid BARNAT

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

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Le paradoxe d’un émir bourré de pétrodollars, ami des Frères musulmans et des Etats Occidentaux, qui maintient des liens privilégiés avec Israël et le Hamas et joue au sponsor des nouveaux régimes issus des «révolutions» arabes.

Le paradoxe de l’émir du Qatar Hamad bin Khalifa Al Thani, c’est son double jeu: il joue les modernistes avec ses «amis» occidentaux, et soutient les extrémistes religieux chez ses «frères» orientaux… mais probablement avec l’approbation de ses amis occidentaux, les pétrodollars de l’émir servant à faire passer la pilule du paradoxe!

A moins que son «jeu» n’entre dans la stratégie des Etats-Unis : 1- neutraliser les extrémistes de «l’intérieur», tout en les soustrayant à une probable récupération iranienne chiite! Ce que vient de faire l’émir du Qatar avec le Hamas de la bande de Gaza qui flirtait avec le régime des Ayatollah et soutenait Bachar el Assad, l’autre «ami» des iraniens. Et 2- permettre une reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens à fin qu’Obama (s’il est réélu !), concrétise son beau discours-programme lors de sa prise du pouvoir: en finir avec un problème qui empoisonne les relations internationales depuis plus de 60 ans !

L’émir à vie apprend au président povisoire à poser devant les photographes.

Parasiter les révolutions par l’exportation massive du wahhabisme

D’autant que le Qatar, avec l’Egypte, sont les rares pays «arabes» à reconnaître Israël et à entretenir avec ce pays de bonnes relations.

Avec au passage une «reconnaissance» de la part du monde dit «arabe» au Qatar pour sa contribution à la résolution du «problème» palestinien, et pour avoir neutralisé les Ibn Saoud et leur nuisance, alors que le monde entier «découvre» le réel danger de cette dynastie moyenâgeuse qui ne doit son salut qu’au wahhabisme obscurantiste et rétrograde, et qui est «tenue» de l’exporter et d’en faire le prosélytisme pour respecter le deal  avec Ibn Abdelwahhab, qui lui avait accordé le pouvoir temporel sur la oumma!

Mais comme cet émir veut faire de l’ombre à son frère ennemi Ibn Saoud, celui-ci tente de «parasiter» son jeu par une exportation massive du «wahhabisme saoudien», plus violent et totalement rétrograde, pour neutraliser le wahhabisme qui se veut «éclairé» de l’émir!

L’autre paradoxe, et celui-là il est occidental, est illustré par l’attitude de la France vis-à-vis d’un «ami» encombrant à certains égards.

Le gouvernement français, qui entend combattre l’islamisme radical sur son territoire, a pour partenaire privilégié l’émir du Qatar, doté d’un statut fiscal avantageux, à la tête d’une monarchie absolue au modernisme tapageur, mais trompeur, qui soutient partout les Frères musulmans et les salafistes armés !

L’émir du Qatar avec le leader du Hamas Ismaïl Haniye à Gaza.

Peut être le gouvernement français se réveillera-t-il après le renvoi de la mission française pour raison d’ingérence de l’émir dans le choix des livres jugés «haram» (illicites) pour les conformer à la doctrine wahhabite. Preuve s’il en est besoin que ces monarques exportent leur modèle sociétal, wahhabisme compris!

Les Français souhaitent équilibrer leurs liens avec les pétro monarques en se rapprochant des Ibn Saoud, frères ennemis de l’émir du Qatar, mais là encore c’est un rapprochement avec des un régime fonctionnant sur le même modèle que celui du Qatar, pratiquant le wahhabisme comme système politico-religieux, en plus obscurantiste chez les Saoudiens! Mais peut on faire autrement?

L’émir du Qatar avec le président Obama

Il est tout de même anormal qu’au nom de la realpolitik on collabore avec des régimes qui soutiennent les islamistes les plus radicaux! Viendra, hélas, le jour du retour du boomerang car ces régimes seront probablement un jour les victimes de leurs créatures : «les salafistes jihadistes»!!

Qui aurait cru à la générosité de l’émir?

Si on réfléchit bien, l’émir du Qatar est logique avec lui-même! Il sert uniquement ses intérêts et protège ses arrières: étant à la tête d’un Etat pas plus grand que la Corse, très pauvre, vivant de la pêche perlière qui très vite a était concurrencée par les perles de culture développées par les Japonais, ne devant sa richesse subite qu’au gisement de gaz au large de ses côtes… mais conscient qu’une telle manne n’est pas inépuisable, investit et place ses pétrodollars dans le monde entier en achetant des actions, de l’immobilier, des terres… aussi bien en Occident que dans le monde arabe! Comme la Tunisie sur laquelle il a jeté son dévolu depuis Ben Ali, mais que, grâce à son protégé Ghannouchi, il va pouvoir avoir pour une bouchée de pain!

L’émir du Qatar reç à l’Elysée par François Hollande.

S’il s’est invité dans les révolutions du «printemps arabe», ce n’est nullement par altruisme: il fera tout pour les avorter car le risque est trop grand pour lui qu’elles contaminent les pétromonarchies.

Et quoi de mieux, pour neutraliser ces peuples en révolte, que de diffuser parmi eux le wahhabisme, système politico-religieux parfait, qui maintient sur leur trône des pétro monarques au pouvoir absolu et incontesté comme le leur accorde l’imam Mohamed Abdelwahhab, fondateur du wahhabisme !

Qui aurait cru à la générosité de l’émir qui le conduirait à aider ses frères arabes du Hamas à Gaza? Derrière cette aide se cache des intentions politiques et économiques plus terre à terre.

Des experts ont découvert récemment des gisements importants de gaz sur lesquels l’émir veut mettre la main. Son alliance avec Hamas coupe les liens incestueux qu’il entretenait avec l’Iran chiite, voisin et ennemi héréditaire de l’émir dont il craint toujours la puissance! Et sa «présence» à Gaza, lui assure le «contrôle» du voisin égyptien toujours imprévisible et qui prétend lui aussi au leadership du monde «arabe», un leadership plus ancien que celui du Qatar et de l’Arabie …

La reine Elizabeth et le prince Philip reçoivent le cheikh Hamad et son épouse.

Le réel paradoxe est celui des Occidentaux qui n’ignorent rien des intentions de l’émir et de sa capacité de nuisance aux peuples qui aspirent à la démocratie, mais pour lequel ils ferment les yeux par calculs géopolitiques et par intérêts économiques!

Toutes ces puissances «démocratiques» ou «financières» ne jouent-elles pas avec le feu au détriment de peuples qui ne leur demandent rien? D’autant que laisser se propager le wahhabisme chez les peuples en révolte finira tôt ou tard de les atteindre de gré ou de force, les jihadiste salafistes ne reculant devant rien! Le 11 septembre n’aura donc pas servi de leçon?

Seul un peuple éclairé peut déjouer ou du moins rejeter une telle ingérence!

Les Tunisiens sauront-ils résister à cette ingérence et rejeter le «colonialisme religieux» qui la sous-tend par l’exportation massive du wahhabisme des pétro monarques?

Rachid Barnat

vendredi, 09 novembre 2012

Une déclaration de guerre contre la Russie?

 Une déclaration de guerre contre la Russie?

par Alexandre Latsa

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Récemment un théologien sunnite réputé, le cheikh Youssef  Qardaoui, a tenu des propos assez surprenants et plutôt inattendus, en affirmant tout simplement que “Moscou (la Russie) était devenu récemment un ennemi de l’islam et des musulmans, un ennemi numéro un (…) et que la Russie est responsable de la mort des civils en Syrie“.

Pendant son prêche prononcé à Doha (capitale du Qatar), il a dit que les pèlerins musulmans à la Mecque devaient cette année prier Dieu “pour qu’il détruise la Russie, la Chine et l’Iran qui sont selon lui les pires ennemis des musulmans et des Arabes, parce qu’ils soutiennent le régime de Bachar el-Assad par les armes“. Ce théologien avait aussi lancé une Fatwa pour l’assassinat de Kadhafi début 2011, une Fatwa qui a paradoxalement vu sa réalisation grâce aux armées occidentales.

Le cheikh Youssef al Qardaoui, qatari d’origine égyptienne, est bien connu et très populaire dans une partie du monde musulman. Radical et proche de la confrérie des frères musulmans, il considère que la “démocratie n’est simplement pas compatible avec la Charia” ou encore que “le châtiment infligé aux juifs par Hitler était la volonté de dieu et que si Dieu le veut, le prochain châtiment des juifs sera infligé par les musulmans“. Il est aussi un fervent défenseur des attentats suicides du Hamas en Israël et affirme également que l’Islam va revenir en Europe mais cette fois en vainqueur. En 2002, le cheïkh, par ailleurs président d’une instance théologique qui porte le nom de conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR), avait été accueilli en grande pompe en France.

En 2004, celui-ci avait même été sollicité par l’état français pour contribuer à la libération d’otages français au Qatar. Puis le vent a tourné, et bien que la très officielle UOIF (Union des organisations islamiques de France) soit affiliée au CEFR, le cheïkh s’est vu cette année interdit de séjour en France par l’ancien président Nicolas Sarkozy en personne.

 

Ces propos inquiétants qui surviennent en plein conflit syrien illustrent parfaitement non seulement la tension qui entoure la Russie dans les franges les plus radicales du monde musulman, la guerre qui couve au sein du monde musulman, mais aussi les alliances directes, indirectes ou par ricochet qui sont en train de se créer.

Les Occidentaux qui se sont longtemps fait des illusions sur les printemps arabes peuvent désormais clairement constater à quel point la situation a basculé non pas vers un été démocratique, mais au contraire un hiver islamiste. Et pourtant, la politique du deux poids deux mesures de l’Occident n’a visiblement jamais été aussi prospère.

L’analyste français Alexandre Del Valle constatait récemment avec beaucoup d’étonnement que les puissances occidentales étaient, par exemple, promptes à appliquer leur vision droit-de-l’hommiste et interventionniste du monde pour protéger les sunnites syriens mais n’avaient visiblement pas jugé nécessaire d’intervenir contre le massacre de deux millions de chrétiens au Sud Soudan entre 1960 et 2007, par la dictature militaro-islamiste de Khartoum.

On peut en effet se demander pourquoi la Syrie est mise au ban des nations sous prétexte qu’elle serait une dictature alors que l’Arabie Saoudite ou le Pakistan sont considérés comme des Etats « normaux ». Est-ce simplement parce que les armes atomiques du Pakistan pourraient être dirigées contre l’Inde alliée de la Russie? Est-ce simplement parce que les dictatures wahhabites du Golfe sont des alliées inconditionnels de l’Amérique et ce depuis bien longtemps ? Ce sont pourtant ces monarchies qui sont désormais les centres névralgiques d’un islam radical et totalitaire qui menace tant la Syrie que le Caucase ou de nombreux quartiers dits sensibles des capitales occidentales.

Le nouveau grand jeu oriental est sans doute en train de bruler les doigts de ceux qui pensaient que les Etats arabes étaient de simples pions utilisables pour atteindre des objectifs géostratégiques. La Tunisie tout comme l’Egypte et la Libye sont désormais sous le contrôle politique des frères musulmans, dont est issu le cheikh Youssef al-Qardaoui qui appelle à la guerre sainte contre la Russie. Même le Maroc a  aujourd’hui un premier ministre issu des frères musulmans. Ces pays voient désormais certains de leurs Salafistes et Takfiristes les plus radicaux combattre à l’extérieur, en Syrie ou encore au Mali. Le monde chiite (Iran-Syrie-Hezbollah-Irak) est aujourd’hui soumis à une pression terrible de l’axe sunnite radical, axe qui a pris le pouvoir partout où le printemps arabe est passé et qui bénéficie du soutien des démocraties occidentales. Dernière conséquence de ces éruptions, le Liban est désormais au bord de l’explosion et la Jordanie est sous pression. Il n’y a pourtant là aucune surprise, le ministre russe des Affaires étrangères avait au début de ce mois rappelé que “les Européens ne connaissent rien au Proche-Orient (…) et risquent de déstabiliser la région tout entière, à commencer par le Liban et la Jordanie“.

La Russie, bien que menacée par la nébuleuse islamo-takfiriste, ne perd pourtant pas le nord et défend très logiquement les régimes nationalistes et/ou laïques de la région. La Russie vient d’obtenir la juste récompense d’une politique extérieure équilibrée dans le monde musulman via la signature de contrats d’armement pour une valeur de plus de 4 milliards de dollars en Irak.

Alors que la guerre en Syrie n’en est peut-être qu’à ses prémices, que l’un des candidats à la Maison Blanche qualifie la Russie d’ennemi principal de l’Amérique (!), qu’Al-Qaïda vient officiellement d’appeler à la guerre contre la Syrie de Bachar el-Assad, les hommes politiques européens devraient se demander si leur “collaboration” avec les ennemis de la liberté et de la démocratie n’est pas de nature à se retourner contre eux et contre leurs peuples, bien plus rapidement qu’ils ne le pensent.

RIA Novosti

 

jeudi, 08 novembre 2012

Les voies et les voix du djihâd

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Les voies et les voix du djihâd...

Pierre Vial

Terre et peuple cliquez là

Des affaires récentes et en particulier, début octobre, le démantèlement par la police d’un réseau islamiste, à Cannes, à Strasbourg et en région parisienne illustrent des tendances qui s’affirment au sein du salafisme.

Celui-ci recrute de plus en plus de jeunes Français (Français de papiers et non de sang puisque beaucoup sont d’origine africaine ou antillaise). Ils sont souvent recrutés en prison (de l’aveu même des autorités, la majorité des détenus sont musulmans…) où des militants islamistes sèment « la bonne parole », en fournissant à des gens souvent paumés et incultes une conscience identitaire à base religieuse et le réconfort d’appartenir à une communauté solidaire, active, bien organisée. On sait à quel point la prison peut être une école révolutionnaire efficace.

Pour éviter aux nouveaux convertis de se faire repérer, il leur est parfois conseillé d’éviter de manifester des signes extérieurs d’islamisme : pas de prières ostentatoires, pas de respect du ramadan, pas de tenue identifiable… et même consigne de manger du cochon et de boire de l’alcool, pour tromper l’ennemi.

Des responsables officiels musulmans se donnent beaucoup de peine pour nier l’évidence, en assurant que le djihadisme « n’a rien à voir avec l’islam »… Il suffit de lire le Coran pour comprendre l’hypocrisie de telles affirmations.

Le ministre de l’intérieur (et des cultes) Manuel Valls s’exerce à l’art difficile du grand écart : devant les évidentes manifestations d’antisémitisme des salafistes, il lui faut rassurer la communauté juive, à laquelle appartient sa femme (sur Radio Judaica, de Strasbourg, il a déclaré : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël »). Mais, en même temps, il tend la perche aux musulmans, en déclarant qu’il ne faut pas jeter « l’opprobre sur nos concitoyens de confession musulmane ». Des discours chèvre chou qui risquent de ne satisfaire ni les uns ni les autres….

mercredi, 31 octobre 2012

El “fundamentalismo islámico” patrocinado por Estados Unidos: Las Raíces de la Alianza EEUU-Wahhabi

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El “fundamentalismo islámico” patrocinado por Estados Unidos: Las Raíces de la Alianza EEUU-Wahhabi

 
La alianza entre los Estados Unidos y el Reino de Arabia Saudita ayudó a expandir la ideología del Islam Sunni fundamentalista por el globo. La mayoría de sus víctimas no son ciudadanos de países Occidentales, sino ciudadanos de países que las élites americanas consideran una amenaza a sus intereses económicos y geopolíticos.

Muchas víctimas del extremismo Sunni (a menudo llamado Wahhabismo o Salafismo [1]) son de hecho musulmanes (a menudo con un izquierdista secular o el fondo político nacionalista), Sunni moderados o miembros de la fe islámica Shi’ita. Este artículo se dirige a la historia del fundamentalismo Wahhabi y los ejemplos de Afganistán en los años ochenta, así como la situación actual en Siria.

Ambos casos ilustran la responsabilidad de América por la destrucción de sociedades seglares, socialmente progresistas en el mundo islámico y en otras partes.

Los Orígenes del Wahhabismo

La ideología Wahhabi sirve los intereses americanos por varias razones. La percepción arcaica de su sociedad los hace rechazar cualquier tipo de cambio social progresivo. Por consiguiente ellos se equipan bien para empujar atrás los movimientos socialistas, seglares o nacionalistas cuya independencia orientando las políticas son una amenaza a la agenda geopolítica de América.

Aunque el Wahhabismo no es ciertamente representativo de la mayoría de musulmanes Sunni, los musulmanes Wahhabi son extremistas Sunni que causan mantener una posición sumamente hostil hacia el Islam Shi’ta. Después de la invasión 2003 de Irak que derrumbó el régimen seglar-nacionalista de Saddam Hussein (un Sunni), la influencia de Irán dominado por Shi’itas aumentó y causó un cierto cambio de poder a favor de Islam Shi’ita en la región.

Debido a esto la representación Shi’ita se fortaleció, casi se han dirigido exclusivamente las actividades americanas en el Medio Oriente en los recientes años contra los intereses Shi’itas.

La emancipación de las masas Shi’ita desposeídas en Irak, Bahrein, Yemen o Líbano son contrarias a las aspiraciones del lado de EEUU cuyos los aliados principales en la región (al lado de Israel) consiste en regímenes Sunni represivos y grupos terroristas.

En el caso de Siria, el Presidente Bashar Al-Assad (un aliado de Irán) y la sociedad siria secular evoca particularmente el odio de los extremistas. El hecho que Al-Assad pertenece a la minoría Alawita (un grupo religioso místico y una rama de Islam Shi’ita) lo hace inaceptable a los puristas Wahhabi. Retratando Siria gobernada solamente por su minoría Alawi (como algunos periodistas de la corriente principal tienden a hacer) estaría no obstante equivocado.

Como Mahdi Darius Nazemroaya señaló, entre los oficiales tope sirios muertos por un ataque terrorista el 18 de julio de 2012, podrían encontrarse Sunnis y cristianos entre los Alawitas. [2]

Es por consiguiente valioso examinar los antecedente de estos enemigos del secularismo Mult.-fe, sociedad y progreso. Merece la pena por consiguiente.

El Wahhabismo es una rama puritana del Sunni Islam que se fundó a mitad del Siglo 18 por Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab, un teólogo que propagó la guerra santa y la “purificación” del Islam.

Una de sus inspiraciones era Ibn Taymiyyahá(1263-1328), un estudioso fundamentalista islámico temprano que se opuso a cualquier tipo de debate intelectual que diferenciara entre la palabra de Dios y su interpretación. Al-Wahhab y sus ideas se podrían haber sido olvidadas por la historia si él no hubiera hecho un pacto con Muhammad ibn Saud, el emir de Al-Diriyah y gobernante del primer estado Saudita en 1744.

Según Robert Dreyfuss, la alianza Saudita-Wahhabi:

“…empezó una campaña de matanza y pillaje por toda por Arabia, primero en Arabia central, luego en Asir en Arabia del sur y partes de Yemen, y finalmente en Rhiadh e Hijaz. En 1802 ellos hicieron una incursión en la ciudad santa Shiita de Karbala en lo que es ahora Irak y mataron la mayoría de la población de la ciudad, destruyendo el domo sobre la tumba de un fundador de Shiísmo, y con saqueo, de armas, ropas, alfombras, oro, plata y copias preciosas del Quran”. [3]

Para mantener la fe “pura”, las influencias de las filosofía griega, Cristiandad y Judaísmo tuvieron que ser exterminados.

Los intelectuales, artistas, científicos y gobernantes progresistas se declararon enemigos sin el derecho a vivir. Va sin decir que la idea de representar la pura enseñanza de Islam fue seguida fanáticamente; de hecho, por guerreros Wahhabi que estaban luchando para extender el estilo de vida más arcaico que podría encontrarse dentro de la cultura árabe.

En la segunda mitad del siglo 19, el imperialismo británico descubrió la casa de Al Saud como un aliado potencialmente útil en su esfuerzo por ganar influencia en el Medio-Oriente.

Riadh había sido invadido por el sultán otomano en 1818. Los Al Saud volvieron al poder en 1823, pero su área de control era principalmente restringida al corazón Saudita de la región de Nejd, conocido como el segundo el Estado Saudita. En 1899 los británicos ayudaron a Al Saud a establecer una base en su protectorado de Kuwait para reconquistar Riadh, en ese momento gobernado por la pro-otomana dinastía de Al Rashid.

Originalmente la motivación de Gran Bretaña para ganar influencia en el0 Medio Oriente fue causada por su vista de Arabia y el Golfo como ser “un eslabón en una cadena que corrió de Suez a India, las dos anclas del imperio”. [4]

Se descubrirían Inmensas reservas de petróleo en los años treinta. Gran Bretaña se volvió el primer país para reconocer la nueva Arabia Saudita como un estado independiente y establecer sus fronteras actuales en 1932. Un “Tratado de Amistad y Buena Comprensión” entre la Corona británica y el monarca Saudita se firmó en 1927.

La integración 1924 de los sitios santos de Meca y Medina en el reino a través de la conquista militar inevitablemente contribuyó a atrincherarse firmemente a la autoridad de Al Saud en el mundo musulmán. El interés americano en Arabia Saudita empezó a también crecer alrededor del mismo tiempo, y un tratado con la California Arabian Standard Oil Company se acordó en 1932.

Fue el primer tal acuerdo creado en cooperación con una compañía de petróleo occidental. En los años y décadas siguientes, los réditos crecientes en el negocio de petróleo habilitaron la financiación Saudita de instituciones religiosas mundiales y propagar interpretaciones extremistas de Islam.

El flujo de petro-dólares era de gran importancia a las élites Sauditas que adaptaron un estilo de vida lujoso y al mismo tiempo mantuvieron una alianza con la base de Wahhabi.[5] Ellos también mantuvieron lazos a oficiales del estado americano que dieron la bienvenida al petróleo Saudita así como al Islam radical, con tal de que se dirigiera contra esos estaban de pie en el camino de la manera de la agenda geopolítica de América.

La “ayuda extranjera” financiada por el Reino era tremenda, según el especialista “anti-terror” de EEUU Alex Alexiev (aunque él no reconoce el compromiso americano extendiendo el terror Wahhabi):

“Entre 1975 y 1987, los Sauditas admiten a haber gastado $48 mil millones o $4 mil millones por año en ayuda de desarrollo extranjero, una figura que a finales de 2002 creció a más de $70 mil millones (281 mil millones de rials Sauditas) se informan las sumas .Eso para ser ayuda del estado Saudita y casi ciertamente no incluyen donaciones privadas que también son distribuidas a través de caridades controladas por el estado. Las tales cantidades tambaleantes contrastan rigurosamente con los $5 millón en cuentas de terrorista que los Sauditas dicen haber congelado desde 9/11″. [6]

Un informe de septiembre 2009, hecho por la Oficina de Responsabilidad Gubernamental, de EEUU puntaliza la relevancia histórica de relaciones Sauditas-americanas:

“Las relaciones entre los Estados Unidos y Arabia Saudita tienen un contexto histórico largo. Desde el establecimiento del estado Saudita moderno en 1932, y a lo largo de la Guerra Fría, los gobiernos de los Estados Unidos y Arabia Saudita desarrollaron una relación basada en los intereses compartido, incluso la producción de energía y combatiendo al comunismo. Por ejemplo, Arabia Saudita y ” los Estados Unidos se volvieron partidarios mayores de la lucha de Mujahideen afganos contra la invasión soviética en 1979.” [7]

La arcaica ideología respaldada por Saudita sirvió como un incentivo a los miles de hombres jóvenes confundidos al recibir entrenamiento militar en Pakistán en los años ochenta, de donde les enviaron a Afganistán para matar rusos.

‘Guerra’ Santa de América contra la URSS en Afganistán

En una famosa entrevista de 1998, el ex Consejero de Seguridad Nacional del Presidente Carter y estratega geopolítico, Zbigniew Brzezinski, abiertamente admitió que la agenda oculta de compromiso americano en la guerra entre las tropas soviéticas y Mujahideen afganos (1979-1988) era sobre “dar a la URSS su guerra de Vietnam”. Él también le admitió apoyo encubierto de luchadores de Islamistas a americano en Afganistán ya había empezado a seis meses prior de los al principio de intervención soviética para crear una trampa que llevaría en el futuro al derrumbe de la URSS.

Nada sobre esto es de valor sentido, según Sr. Brzezinski, ni incluso la alianza americana con el Islam radical:

“¿Que es muy importante a la historia del mundo? ¿El Taliban o el derrumbe del imperio’ soviético? ¿Alguna musulmanes revueltos o la liberación de Europa Central y el fin de la suma de la Guerra?” [8]

El anterior régimen paquistaní bajo el General Zia Ul Haq cuyo programa político consistió en un plan de “Islamización” del país, era el aliado americano principal cuando vinieron a entrenar a los luchadores Islamistas.

Esto pasó bajo cooperación cercana entre el CIA y la agencia de la inteligencia paquistaní ISI (Inter-Services Intelligence). El adoctrinamiento ideológico de las personas supuestas para luchar contra los soviéticos estaba siendo entregando por madrassas paquistaníes, escuelas del Islam radical (Wahhabi), financiado por Arabia Saudita. [9]

Mientras los oficiales americanos justificaron su apoyo por el Mujahideen presentándolos como algún tipo de supuestos luchadores de libertad, sus aliados islamistas mostraron menos refrenamiento revelando sus planes para Afganistán. Un ejemplo era el Director General de ISI en el momento, Akhtar Abdur Rahman Shaheed que expresó su opinión realmente no diplomática: “¡Kabul debe quemarse! Kabul debe quemarse”! [10]

Mientras Brzezinski logró su meta, el destino de Afganistán es bien conocido: Décadas de guerra civil, brutalidad, analfabetismo, la peor posible violación de los derechos de mujeres, pobreza extrema y violencia sectaria. Sin mencionar polución por uranio empobrecido que causa un marcado aumento en cáncer gracias a la campaña del bombardeo americana de octubre 2001.

Estados Unidos y Arabia Saudita contra Siria Secular

Muchos otros guiones que involucran terrorismo patrocinados por CIA/Saudita tuvieron lugar en los años que siguen el derrumbe de la Unión Soviética (ej. en Chechenia, Bosnia, Libia, etc.).

Actualmente, la seglar Siria, multi-étnico y la sociedad de multi-fe está siendo blanco por estas muy mismas fuerzas, así como regímenes reaccionarios que pertenecen al Consejo de Cooperación para los Estados árabes del Golfo (GCC) y Turquía.

Como con la guerra en Afganistán en los años ochenta, se piensa el compromiso americano en la crisis siria para aislar a Irán y, una vez más, hacer blanco en Rusia. En conjunción, los extremistas Wahhabi están llevando a cabo el mismo trabajo como sus antepasados en el Siglo 18, combatiendo todas las formas tolerantes del Islam a saber. Pueda que esto ha sido la razón por qué los insurgentes mataron al hijo más joven de la autoridad islámica más alta de Siria, Gran Mufti Ahmad Badreddine Hassoun.

De hecho, la posición del Gran Mufti no se alinea con el extremismo Wahhabi, como se mostró claramente en la entrevista de último año con Der Spiegel:

“Yo me veo como el gran mufti de los 23 millones de sirios, no sólo musulmanes, sino también Cristianos e incluso los ateos. Yo soy un hombre de diálogo. Quién sabe, quizá un agnóstico me convencerá un día con argumentos mejores, y yo me volveré un no-creyente. Y si yo soy entusiástico sobre la plataforma política de la oposición, yo también podría cambiar de lado”. [11]

Además, varios eventos que tuvieron lugar en el día esta entrevista particular son valor notando:

“Durante el atardecer, el gran mufti tiene otras citas: la visita de condolencia con una familia cristiana y una musulmana. Por la tarde, él tendrá que confortar a su esposa una vez más, quién está completamente aturrullado encima de la muerte de Saria. Él era el más joven de los cinco hijos de la pareja, y el único que todavía vive en casa. Los estudiantes compañeros de Saria están celebrando una vigilia a su sarcófago de la piedra, aun ahora, cuatro semanas después del asesinato. El joven está descansando en el último lugar que puede encontrarse en el patio de una mezquita modesta. El Jeque Hassoun visita este lugar triste todos los días”. [12]

Esto no corresponde ciertamente con el cuadro de los medios de comunicación Occidentales de Islamistas fanáticos que considera la muerte de sus hijos una señal de honor y martirio con tal de que ellos hayan muerto bajo circunstancias que causaron también la muerte de “infieles”.

Tal conducta es animada por Arabia Saudita, como puede verse en un video chocante disponible en YouTube. La longitud en pies ofrece a un padre en Yeddah, vendiendo a su hijo a ser enviado a Siria como un bombardero suicida. Aun cuando uno cuestiona la autenticidad del video, los bombardeos del suicidio continuados en Siria son indudablemente reales:

Conclusión

Para estar seguro, la religión del Islam propone así como mucho o poco una amenaza al mundo como las religiones del Judaísmo o Cristiandad. No obstante, ciertos bolsillos radicales existen quienes usan y abusas de la religión para justificar su aversión por el disentimiento y de cuyas prácticas totalitarias sólo pueden ser clasificadas como fascistas. Sus esfuerzos por destruir la razón, progreso e ideales humanistas les hacen herramientas ideales para las facciones imperialista más agresivas dentro del establishment americano para empujar para el cambio de régimen y llevar a cabo sus agendas explotadoras empobreciendo.

Notas

1 “Wahhabi” is a term usually used in a critical context by Muslims. Salafi means “ancestor” and is most often a term used by Sunni fundamentalists to describe themselves.

2 http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=32134.

3 Dreyfuss, Robert: “Devil’s Game: How the United States helped unleash fundamentalist Islam”, New York 2005, S. 37.

4 Ibid.

5 See: Anhalt, Utz: Wüstenkrieg – Jemen, Somalia, Sudan in der Geostrategie der USA, S. 32.

6 http://www.au.af.mil/au/awc/awcgate/congress/sc062603_alexiev.pdf.

7 http://www.gao.gov/new.items/d09883.pdf.

8 http://www.globalresearch.ca/articles/BRZ110A.html.

http://www.fpif.org/blog/wikileaks_saudi-financed_madrassas_more_widespread_in_pakistan_than_thought.

10 See: “Silent soldier: the man behind the Afghan jehad General Akhtar Abdur Rahman Shaheed”, by Mohammad Yousaf, Karachi, 1991.

11 http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-syrian-grand-mufti-assad-could-step-down-after-free-elections-a-796363-2.html.

12 Ibid.

Traducido del inglés para Condor

Original article in English available on Global Research

jeudi, 25 octobre 2012

Mali : quatre réflexions « utiles » avant le déclenchement de l’offensive

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Bernard LUGAN:

Mali : quatre réflexions « utiles » avant le déclenchement de l’offensive

Avant de déclencher l’intervention militaire programmée et nécessaire, quatre points méritent réflexion :
1) Au long des siècles, l’Islam s’est peu à peu imposé dans tout l’Ouest africain sahélien aux dépens des peuples animistes dont les constructions politiques furent détruites et les populations régulièrement mises en servitude. Au XIe siècle, les Almoravides disloquèrent ainsi le royaume soninké de Ghana. L’islamisation s’enracina ensuite à l’époque des empires du Mali et du Songhay. Puis, à partir des XVIIe-XVIIIe siècles, vint le temps des jihad qui se succédèrent de l’Atlantique au lac Tchad. A l’Ouest, les principaux furent celui des Toucouleur qui aboutit à la constitution de l’empire d’al Hadj Omar dans la partie occidentale du Sahel et celui des Peul de Shekku Ahmadu qui s’étendit dans la vallée moyenne du Niger. Plus à l’est, l’empire Peul-Haoussa de Sokoto fut fondé par le jihad d'Osman dan Fodio au début du XIXe siècle dans le nord du Nigeria, zone actuelle d’opération de Boko Haram. Qu’il s’agisse de Boko Haram, d’Aqmi, du Mujao ou encore d’Ansar Eddine, les actuels courants fondamentalistes sahéliens s’inscrivent tous clairement dans la tradition de ces jihad.

2) À la faveur des évènements survenus dans le nord, les islamistes ont pris le contrôle du sud du Mali où, et ne l’oublions pas, il y a moins de 150 ans, le royaume animiste bambara résistait encore à l’islamisation et où la conversion intégra nombre de pratiques antérieures. Aujourd’hui, ce qui faisait l’originalité des « islams noirs » est en passe d’être éradiqué car, face au vide politique, le Haut-conseil islamique, d’obédience rigoriste, s’est en effet imposé à Bamako comme étant le vrai pouvoir. Le HCI a ouvert des négociations directes avec Ansar Eddine duquel il n’est en réalité séparé que par de légères et subtiles divergences d’interprétation du Coran. Le HCI et Ansar Eddine étant tous deux en faveur du respect de l’intégrité des frontières du Mali, un terrain d’entente a donc été trouvé et cela d’autant plus que les négociateurs du HCI ne demandaient à leurs interlocuteurs nordistes que quelques concessions de détail concernant l’application de la charia.

3) Face à l’offensive militaire de la CEDEAO , les islamistes nordistes sont donc divisés puisque, comme je viens de le dire, les plus réalistes ont déjà quasiment accepté une forme de ralliement qui isolera encore davantage la fraction la plus intransigeante désormais réduite à des groupuscules rassemblant moins de 300 « véritables » combattants. Quant aux Touaregs du MNLA, comme ils ne sont plus en mesure d’imposer leur revendication indépendantiste, ils sont donc condamnés à négocier leur ralliement à Bamako en échange de concessions politiques. Ils vont donc jouer en quelque sorte le rôle de supplétifs nordistes de la future offensive que prépare la CEDEAO. Peut-être en profiteront-ils pour régler « discrètement » leurs comptes avec les islamistes quand, dispersés dans les immensités désertiques, ces derniers chercheront à se mettre à l’abri de frontières poreuses.

4) La reprise de Tombouctou et de Gao ne changera rien au fond du problème qui est que les populations nordistes ne veulent plus être soumises à celles du Sud. A défaut d’un redécoupage frontalier refusé par toutes les parties, à l’exception des Touareg, la reconnaissance de l’autonomie des trois Azawad est donc une nécessité. Pour mémoire, il s’agit de l’Azawad touareg, de l’Azawad maure et de l’Azawad du fleuve à la population composite. Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nord du Mali ne tardera pas à refaire l’actualité…

mercredi, 24 octobre 2012

Qatar : un soutien indéfectible aux extrémistes

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Qatar : un soutien indéfectible aux extrémistes

par Ali El Hadj Tahar

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/   


En février 2010, le Qatar signe un pacte de défense avec la Syrie et l’Iran. Mais pendant que Hamad serrait la main de Bachar El-Assad, il conspirait activement contre lui. Quelques mois plus tard, le pacte de défense devient un pacte d’ingérence avec le financement des terroristes islamistes pour renverser le dernier raïs arabe.

L’opposition qui réside à l’étranger, précisément celle du Conseil national syrien (CNS), avait eu comme premier président le nommé Burhan Ghalioun, celui-là même qui a été le conseiller politique d’Abassi Madani, le chef du FIS dissous ! Désigné par l’Occident comme l’unique représentant de l’opposition syrienne, au mépris des autres formations politiques activant en Syrie ou à l’étranger, le CNS refuse tous les appels d’El-Assad au dialogue et veut un renversement du pouvoir, comme le CNT l’a fait en Libye.

Ce n’est ni l’opposant Haytham Manaa, ni le Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD), ni les partis de l’opposition présents en Syrie (et activant légalement dans le cadre de la Constitution de février 2012) qui sont reconnus par l’Occident, mais ce CNS dominé par les islamistes et demandant l’ingérence militaire dans leur propre pays. Sur conseil de stratèges militaires, le bras armé du CNS, l’Armée syrienne libre (ASL) — qui écrit sur son Facebook «de trancher la gorge aux soldats du régime» ! — cherche à adopter la même stratégie que celle adoptée en Libye : prendre des villes et en faire des forteresses imprenables, des «zones d’exclusion» en termes militaires ou des «Etats islamiques» en jargon wahhabite. Outre le soutien logistique et politique occidental, les rebelles de l’ASL jouissent aussi de la complicité turque, jordanienne et de certaines factions politiques libanaises affichée sans crainte de choquer qu’Israël soit aussi de la partie contre ce pays arabe qui cesserait aussitôt d’être attaqué s’il disait oui à une «paix des braves» avec Tel-Aviv au détriment du peuple palestinien.

Comme le CNT libyen parachuté par l’OTAN, le CNS se compose d’islamistes notoires et d’opposants vivants à l’étranger, sans aucune légitimité ni assise nationale. Outre le massacre de milliers de civils et de militaires et la destruction des infrastructures du pays par l’entremise de terroristes ramassés aux quatre coins du monde, le complot contre la Syrie ne vise pas que ce pays : sa réussite aura des effets désastreux sur le Liban, la Jordanie et sur la question palestinienne tout en rendant l’Iran très fragile et maintiendra les Etats-Unis comme puissance hégémonique mondiale. C’est pour la résurgence d’un monde bipolaire et équilibré où l’OTAN n’imposerait pas sa loi que la Chine et la Russie ont plusieurs fois opposé leur veto à l’intervention en Syrie. En outre, il y a la volonté de briser la création de l’axe énergétique Iran-Irak-Syrie-Liban. La Jordanie et la Turquie se sont exclues de cet axe, préférant jouer les cartes de l’axe pro-américain, tout comme Doha. En tant qu’allié d’Israël, Erdogan a préféré jouer les couleurs de son parti religieux plutôt que les intérêts stratégiques de son pays. Être du côté des «parias» (Syrie, Irak, Iran) lui a semblé désavantageux mais le rapport des forces actuel donne raison aux faibles, pas à Doha, Riyad ou à Istanbul, sans parler de la Jordanie qui a mal misé toutes ses cartes.

La Syrie est visée car il y a aussi la volonté occidentale de mettre le grappin sur les réserves gazières de la Méditerranée. Selon le Washington Institute for Near East Policy (WINEP, le think-tank de l’AIPAC), le bassin méditerranéen renferme d’immenses réserves de gaz et les plus importantes seraient en territoire syrien ! «La révélation du secret du gaz syrien fait prendre conscience de l’énormité de l’enjeu à son sujet. Qui contrôle la Syrie pourrait contrôler le Proche-Orient», écrit Imad Fawzi Shueibi.

Les sponsors du djihad

Selon l’International Herald Tribune des 4-5 août, «les 2,3 millions de chrétiens, qui constituent environ 10% de la population du pays, connaissaient sous la dynastie Assad une situation encore plus privilégiée que la secte chiite alaouite à laquelle appartient le président». Le journal ajoute que l’Armée syrienne libre aurait chassé 80 000 chrétiens de leurs foyers dans la province de Homs. Pour leur plan, les Occidentaux et leurs supplétifs ont fait venir près de 40 000 mercenaires islamistes de Libye, Jordanie, Égypte, Tunisie, Afghanistan, Pakistan, Irak, Tchétchénie… Même un Palestinien a été arrêté lorsqu’il était sur le point de se faire exploser dans le pays qui a perdu son Golan à cause de la Palestine !

Beaucoup d’autres sont venus du monde dit libre, de France, d’Australie, d’Espagne, de Grande- Bretagne, Hollande, Canada… Selon le Daily Mail du 3 septembre 2012, le MI6 a répertorié près de cent terroristes résidant en Angleterre et qui combattent en Syrie. Ils les appellent «combattants de la liberté» quand ils tuent en Orient, et terroristes s’ils tuent en Occident. Quand ils rentreront en Angleterre, ils ne seront pas inquiétés. Le crime légalisé ! L’un de ces terroristes a même avoué qu’il exerçait comme docteur dans un hôpital anglais ! Un congé sabbatique pour un djihadiste anglais.

L’afghanisation de la Syrie a commencé mais cela ne se fait pas sans la pakistanisation de la Jordanie, du Liban et de la Turquie. Toutes sortes d’armes se déversent en Syrie actuellement. Si les autorités libanaises ont découvert un bateau d’armements et interpellé son équipage, huit ou neuf autres seraient déjà passés. Dernièrement, l’ASL a menacé d’abattre des avions civils syriens, ce qui a fait dire au vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov : «Les menaces de l’opposition syrienne d’abattre des avions civils est le résultat de livraison irresponsable des Manpads (les systèmes portatifs de défense aérienne).»

Certains médias ont révélé, début août, que l’ASL a obtenu environ 20 Manpads de la Turquie. Selon les experts russes, l’Arabie Saoudite et le Qatar sont derrière ces livraisons. D’ailleurs, fin août dernier, CNN et NBC ont annoncé qu’Obama avait autorisé la livraison d’armements lourds aux rebelles anti-Bachar. Puis comme pour les Stinger livrés aux talibans, on voudra «récupérer» ces Manpads et autres SAM 7 puis on fera semblant d’avoir échoué de les récupérer. Prolifération d’armes = prolifération de terroristes : stratégie idéale pour promouvoir Al-Qaïda. La douane turque, celle d’un pays membre de l’OTAN, a récemment donné l’autorisation de débarquer des dizaines de tonnes d’armes destinées aux terroristes syriens, selon le Times !

Au Moyen-Orient et au Maghreb, le Qatar est depuis longtemps connu comme le principal sponsor de l’islamisme. Et Hamad s’est fait beaucoup d’amis parmi les opposants arabes, même s’ils ne sont pas islamistes comme ce fut le cas au Yémen où il a financé à la fois le parti islamiste Islah (opposé à l’ancien président Ali Abdullah Saleh) et les rebelles Houthis du nord. Cela n’a pas plu à l’Arabie Saoudite, qui veut éradiquer ces opposants chiites qu’elle accuse de vouloir instaurer un khalifat chiite.

En Égypte, Doha a financé les Frères musulmans alors que Riyad a subventionné les salafistes. Si Riyad avait soutenu les Frères musulmans, Doha aurait soutenu les salafistes ! Avoir des vassaux, c’est ce qui compte pour Doha ! Au Caire, la place Tahrir était occupée par une minorité cairote mais Al Jazeera focalisait dessus quotidiennement, gonflant les rumeurs et amplifiant les dérapages pour susciter un surplus d’adrénaline au sein des foules arabes assoiffées de miracles. Alors le prédicateur islamiste, l’Égyptien Youssef Al-Qardaoui, exilé à Doha depuis cinq décennies, animateur de l’émission «La Charia et la Vie» a encore clamé le djihad et ordonné au «Pharaon» de démissionner… En langue qatarie, la contre-révolution se dit révolution ! Un «pharaon» est un impie à massacrer.

10 000 missiles perdus sans blanc-seing étatsunien ?

Les Occidentaux qui tirent les ficelles ont trouvé un argument costaud pour leurrer ou faire taire les masses arabes : l’islamisme politique, disent-ils, s’est assagi et il peut accepter les règles démocratiques. C’est aussi ce qu’a ressassé l’émir du Qatar sur sa chaîne de propagande, Al Jazeera, pour qui le «péril vert» n’existe pas. «Les islamistes radicaux, dont les vues ont été forgées sous des gouvernements tyranniques, peuvent évoluer en participant au pouvoir si les révolutions tiennent leurs promesses de démocratie et de justice», disait en septembre 2011 un Hamad converti en agent de pub pour Abdel Jalil, Ghannouchi, Morsi et consorts. Les milliers de terroristes qu’ils ont envoyés en Libye, en Syrie et au Mali sont bien sages, eux aussi.

L’impérialisme occidental sait désormais qu’il ne peut se passer de l’aide ou plutôt de la joint-venture avec les pays du Golfe ; et la première opération de cette union est probablement la destruction spectaculaire du World Trade Center le 11 septembre, opération transformée en attaque terroriste pour les naïfs. Aujourd’hui, plus de la moitié des habitants de la planète ne croient pas la thèse officielle américaine, dont 90% des Allemands, 58% des Français et 15% des Américains. Le Qatar semble avoir les mains libres partout. Or, accueillir des terroristes, perdre 10 000 missiles en Libye, lancer des attaques contre la Libye, la Tunisie, l’Égypte et la Syrie, sans un blanc-seing américain est impossible !

On ne peut pas remettre en question ou chambouler un ordre géopolitique existant sans la volonté et l’accord des grandes puissances ! Vibrionner ainsi en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dans le terrain de jeu américain et français, est impossible, à moins d’être le fou du roi en personne. Soutenir le terrorisme islamiste ouvertement, en Afrique, en Asie, sans se faire taper sur les doigts, ou au moins récolter l’étiquette «d’Etat voyou» est inacceptable pour l’entendement : c’est ce que disent plusieurs analystes, journalistes, officiels et anciens agents de renseignement occidentaux dont Michel Chossudovsky, et l’ancien officier du MI6, Alistair Crooke. On ne peut pas non plus avoir des velléités de changer la carte géopolitique de l’Afrique, en tout cas ses gouvernements, sans accord ou instruction de l’Oncle Sam : c’est ce que disent plusieurs analystes dont Eric Denécé, le spécialiste des renseignements, et même le frère musulman Tarik Ramadhan.

L’implication du Qatar, donc des Etats-Unis, devient de plus en plus évidente avec le recul et avec le raz-de-marée, prévisible, des islamistes et surtout avec la volonté de casser le dernier bastion républicain et moderniste, la Syrie comme le fut la Libye. Il se peut que l’Arabie Saoudite, trop fragile, n’ait pas été informée de toutes les parties du plan mais a posteriori elle a adhéré à tout, et ne pouvait rien pour sauver Ben Ali et Moubarak, comme elle a accueilli avec bonheur la mort de Kadhafi qui a osé insulter le roi Abdallah. Les ennemis d’Al-Qaïda sont alors éliminés (Ben Ali, Moubarak, Kadhafi) ou visés (Syrie, Mauritanie, Algérie).

Cerise sur le gâteau, le «printemps arabe» donne même lieu à des gouvernements islamistes, proches du Qatar et de l’Arabie Saoudite, qui ont fourni argent, pub et même armes et contingents. L’Occident se devait de récompenser ses amis pour tous les efforts qu’ils ont déployés à leur profit (guerre entre l’Iran et l’Irak, deux guerres contre l’Irak, octroi de bases militaires, approvisionnement en pétrole au prix désiré).

Désormais, ils sont impliqués dans la redéfinition de la carte du monde, d’autant qu’ils sont devenus nécessaires pour toute action en terre arabe ; et ils sont rétribués par la possibilité d’installer leurs copains salafistes, islamistes ou fréristes aux commandes des pays conquis. Les valets deviennent des supplétifs.

Ali El Hadj Tahar