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mercredi, 28 novembre 2012

Le nouveau "Big Brother"

 

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Le nouveau « Big Brother »

Dominique Venner

Source cliquez ici

Dans un nouvel essai à contre-courant, Jean-Claude Michéa décrit l’étonnante alliance qui s’est peu à peu formée au-delà des années 1980 entre l’intelligentsia de gauche et le capitalisme mondialisé. Cette convergence, difficilement imaginable trente ans plus tôt, en pleine guerre froide, dans les années 1950, avait déjà été étudiée de façon précoce par la philosophe Flora Montcorbier (Le Communisme de marché. De l’utopie marxiste à l’utopie mondialiste, L’Âge d’Homme, 2000). Ce phénomène n’avait pas échappé non plus à La Nouvelle Revue d’Histoire qui l’avait analysé dans son n°44 (septembre-octobre 2009) à l’occasion d’un article intitulé Violence et “doux commerce” (1).

La description foisonnante faite par Michéa commence par une réflexion qui justifie le titre un peu mystérieux de son essai. Ce titre se rapporte au mythe d’Orphée qu’il faut rappeler. Descendu au royaume des morts pour retrouver sa jeune épouse, la belle Eurydice, mordue par un serpent, Orphée parvient à convaincre Hadès de la laisser repartir avec lui. À une condition toutefois. Jamais Orphée ne devra « tourner ses regards en arrière ». Bien entendu, au moment où ils vont franchir la limite imposée par Hadès, Orphée ne peut s’empêcher de se retourner vers sa bien-aimée, perdant celle-ci pour toujours… S’appuyant sur ce mythe conté par Ovide, à la façon de Freud avec Œdipe, Michéa désigne par le « complexe d’Orphée » le faisceau de postures qui définit depuis deux siècles l’imaginaire d’une gauche adoratrice du Progrès. « Semblable au pauvre Orphée, l’homme de gauche est en effet condamné à gravir le sentier escarpé du “Progrès”, censé nous éloigner, chaque jour un peu plus, du monde infernal de la tradition et de l’enracinement, sans jamais s’autoriser le moindre regard en arrière ». Inutile de faire de gros efforts pour comprendre que ce parti pris de l’intelligentsia rejoint celui du capitalisme mondialiste. Ils ont en commun l’adoration du “Progrès” et le rejet de tout enracinement. Ils communient également dans la religion de l’Humanité, du cache-sexe humanitaire, du nomadisme et du métissage. Parmi une moisson d’autre faits révélateurs, Michéa rappelle qu’au début de l’année 2011, « on a pu voir coup sur coup Christine Lagarde, Laurence Parisot et Jean-François Copé (autrement dit, les véritables gardiens du temple libéral) venir discrètement reprocher au ministre de l’Intérieur [de l’époque] d’avoir joué avec le feu et lui rappeler fermement “que ses déclarations sur la diminution de l’immigration ne tenaient pas debout d’un point de vue économique” [souligné]. Que si, par conséquent, de tels propos improvisés venaient à être pris à la lettre par l’électorat populaire, on risquerait de compromettre les bases mêmes d’un économie capitaliste compétitive » (Le Canard enchaîné, 13 avril 2011). Cette question était devenue si évidente pour la survie du capitalisme globalisé, que, dès le 17 avril 2011, ainsi que le note Michéa, Le Monde offrait une page entière à Laurence Parisot (présidente du Medef) pour lui permettre de lancer un appel à « rester un pays ouvert, qui tire profit du métissage ». Est-il nécessaire d’en dire plus ? Oui, naturellement, et Michéa ne s’en prive pas. Chacun pourra donc se reporter à la masse de faits et de réflexions de son livre qui fait toute sa place au rôle de la police de la pensée.

Il faut noter au passage que Michéa n’est pas un populiste de droite. Il se dit « socialiste » à la façon de Pierre Leroux, inventeur en 1834 de ce mot aujourd’hui un peu carbonisé. Il conserve même une certaine tendresse pour le jeune Karl Marx, avant le tournant du socialisme « scientifique ». Il se sent surtout proche de George Orwell, auteur célèbre de 1984, qui se disait volontiers « anarchist tory », c’est-à-dire « anarchiste-conservateur », ce qui est plutôt sympathique et fait penser à ce qu’Ernst Jünger entendait par l’anarque. Cette attitude autorise Michéa à démolir joyeusement l’idéologie progressiste commune à l’intelligentsia de gauche et au capitalisme nomade. Le sens du passé, écrit-il, n’est pas seulement ce qui nous donne le pouvoir de méditer sur les civilisations disparues. Il est surtout ce qui permet à chaque individu et à chaque peuple « de s’inscrire dans une continuité historique et dans une somme de filiations et de fidélités », échappant ainsi à l’illusion adolescente d’un perpétuel recommencement, l’île déserte de Robinson ou l’an I de la Révolution.

Notes

(1) Réflexion développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).
(2) Jean-Claude Michéa, Le complexe d’Orphée (Climats, 358 p., 20 €).

mardi, 27 novembre 2012

Articles de Guillaume Faye en espagnol

guillaume faye, nouvelle droite, Un blog avec les articles de Guillaume Faye en espagnol:

http://ejefuturo.hautetfort.com/

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jeudi, 22 novembre 2012

La Russie, l’Occident et l’Allemagne

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La Russie, l’Occident et l’Allemagne

 

Extrait d’un entretien accordé par Alexandre Douguine au magazine allemand “Zuerst”

 

Q.: Monsieur Douguine, l’Occident ne se trouve-t-il pas dans une mauvaise situation?

 

AD: Absolument. Mais la situation dans laquelle se débat l’Occident est différente de celle en laquelle se débat la Russie. Regardez l’Europe: l’UE se trouve dans un état de crise profonde; la rue en Grèce se rebelle ouvertement, l’Europe centrale et septentrionale croupit sous les charges sociales, politiques et économiques apportée par l’immigration de masse depuis ces dernières décennies. Même les Etats-Unis sont plongés dans une crise profonde. Mais, pourtant, c’est cette crise qui va faire se corser la situation. Car dans de telles situations d’instabilité et de précarité, ce sont toujours les partisans de lignes dures qui finissent par avoir le dessus. Aux Etats-Unis, actuellement, on évoque ouvertement une guerre contre l’Iran, même si à New York un bon paquet de citoyens américains manifestent contre Wall Street. On ne discute plus que du moment idéal pour commencer la prochaine guerre. Lénine disait en son temps: hier, c’était trop tôt, demain ce sera trop tard.

 

Q.: Vous defendez l’idée d’une alliance eurasiatique. Cette idée n’implique-t-elle pas que les Etats européens se détachent progressivement de l’UE bruxelloise, un processus à prévoir pour le moyen voire le long terme, et se donnent de nouvelles orientations. Est-ce là une hypothèse réaliste?

 

AD: La Russie est l’allié naturel d’une Europe libre et indépendante. Il n’y a donc pas d’autres options. Bien sûr, l’Europe actuelle n’envisage pas cette option, car elle est systématiquement refoulée par le fan-club transatlantique des égéries des “Pussy riots”. Mais cela pourrait bien vite changer. Qui imaginait, au début de l’été 1989, que le Mur de Berlin allait tomber en automne? Une poignée d’esprits lucides que l’établissement considérait comme fous ou dangereux.

 

Q.: Comment voyez-vous l’avenir des relations germano-russes, tout en sachant que celles-ci ont été jadis bien meilleures?

 

AD: Il y a beaucoup de liens entre l’Allemagne et la Russie. Nous avons une longue histoire commune. On aime à l’oublier aujourd’hui, surtout dans le vaste Occident. Lors de la signature de la convention de Tauroggen en 1812, le Lieutenant-Général prussien Johann David von Yorck a négocié de son propre chef un armistice entre le corps prussien, contraint par Napoléon de participer à la campagne de Russie, et l’armée du Tsar Alexandre. La Russie a soutenu la révolte prussienne contre les Français, ce qui a permis de lancer la guerre de libération des peuples contre Napoléon. La diplomatie russe a permis aussi en 1871 que le Reich allemand de Bismarck puisse devenir réalité  sur l’échiquier européen. La Russie a toujours soutenu le principe d’une Allemagne forte sur le continent européen. Otto von Bismarck recevait souvent l’appui de Saint-Pétersbourg. Ce ne sont là que deux exemples: la liste des coopérations germano-russes est longue et, à chaque fois, les deux protagonistes en ont bénéficié. Sur le plan culturel, les relations sont tout aussi étroites: philosophes russes et allemands s’appréciaient, se sentaient sur la même longueur d’onde. Mais nous nous sommes également opposés dans des guerres sanglantes mais, Dieu merci, cette époque est désormais révolue.

 

Q.: Et aujourd’hui?

 

L’Allemagne est le pilier porteur de l’économie européenne. L’économie européenne, c’est en réalité l’économie allemande. L’idée sous-jacente de l’économie allemande diffère considérablement de l’idée qui sous-tend la praxis économique du capitalisme occidental et britannique. En Allemagne, on mise sur l’industrie, de même que sur une création de valeurs réelles par le biais de la production de biens et non pas sur le capitalisme financier et bancaire qui, lui, ne repose sur rien de matériel. Aujourd’hui l’Allemagne est contrôlée par une élite exclusivement imprégnée d’idéologie “transatlantique”, qui empêche tout rapprochement avec la Russie. En Russie, on a aujourd’hui des sentiments pro-allemands. Poutine, on le sait, passe pour un grand ami de l’Allemagne. Mais malgré cela, le gouvernement de Berlin, et aussi l’opposition à ce gouvernement, essaie d’intégrer encore davantage l’Allemagne dans une UE en mauvaise posture, tout en renonçant à de larges pans de la souveraineté allemande. Pour l’Allemagne, une telle situation est dramatique!

 

Q.: Dans quelle mesure?

 

AD: L’Allemagne est aujourd’hui un pays occupé, déterminé par l’étranger. Les Américains contrôlent tout. L’élite politique allemande n’est pas libre. Conséquence? Berlin ne peut pas agir pour le bien du pays comme il le faudrait, vu la situation. Pour le moment, l’Allemagne est gouvernée par une élite qui travaille contre ses propres intérêts. Nous, les Russes, pouvons aider l’Allemagne parce que nous comprenons mieux la situation de votre pays, en état de servilité, et parce que nous travaillons à créer des réseaux germano-russes en divers domaines. Nous pourrions travailler avec divers groupes au sein de la République Fédérale, nous pourrions améliorer nos relations culturelles. Je crois fermement qu’un jour se recomposera une Allemagne libre, forte et autonome en Europe, qui lui permettra de jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Est et l’Ouest du sous-continent. Le rôle que jouent actuellement les vassaux de l’eurocratie bruxelloise et de Washington ne permet pas de forger un vrai destin pour l’Allemagne.

 

Q.: Monsieur Douguine, nous vous remercions de nous avoir accordé cet entretien.

 

Entretien paru dans le magazine “Zuerst!”, Oktober 2012, http://www.zuerst.de/ ).

mercredi, 21 novembre 2012

Een interview met Alexander Doegin

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Een interview met Alexander Doegin

Inleiding

In februari 2012 reisde professor Alexander Doegin naar New Delhi, India, om er deel te nemen aan het 40ste Wereldcongres van het International Institute of Sociology, waarvan het thema dit jaar in volgend teken stond: “After Western Hegemony: Social Science and its Publics.”

Professor Doegin was zo vriendelijk om wat tijd vrij te maken voor enkele vragen vanwege medewerkers van Arktos die eveneens op het congres aanwezig waren. 

We hebben in dit interview gepoogd om professor Doegin enkele van zijn basisconcepten te laten verduidelijken om zodoende de verwarring en de desinformatie weg te nemen die rond hem en zijn beweging, de Eurazische Beweging, en haar zijtak in de Engelstalige wereld, de Global Revolutionary Alliance, hangen. Het interview werd afgenomen door Daniel Friberg, CEO, en John B. Morgan, hoofdredacteur van Arktos.

Dit interview werd gepubliceerd op het moment dat professor Doegin als spreker aanwezig was op Identitarian Ideas 2012, georganiseerd door de Zweedse organisatie Motpol in Stockholm op 28 juli 2012, en verliep tegelijk met de publicatie, door Arktos, van professor Doegins boek The Fourth Political Theory (http://www.arktos.com/alexander-dugin-the-fourth-political-theory.html [5]). Dit is het eerste boek van de hand van professor Doegin in het Engels.

In het Westen leeft de perceptie dat u een Russische nationalist bent. Voelt u zich hierdoor aangesproken?

Het concept van de natie is een kapitalistisch, westers concept. Daartegenover staat het Eurazisme, dat zich richt op culturele en etnische verschillen, en niet op éénmaking op basis van het individu, zoals het nationalisme vooropstelt. Wij verschillen van het nationalisme, doordat we een pluraliteit van waarden verdedigen. Wij verdedigen ideeën, niet onze gemeenschap; ideeën, niet onze maatschappij. Wij dagen de postmoderniteit uit, maar niet enkel namens de Russische natie. De postmoderniteit is een gapende leegte. Rusland vormt slechts een deel van de globale strijd. Het is zeker en vast een belangrijk deel, maar het vormt niet het uiteindelijke doel. Voor onze medestanders in Rusland kunnen we Rusland niet redden, zonder tegelijkertijd de wereld te redden. Net zoals we de wereld niet kunnen redden, zonder Rusland te redden.

Het gaat niet enkel om een strijd tegen het westerse universalisme. Het gaat om een strijd tegen alle, ook islamitische vormen van universalisme. We aanvaarden geen enkele politiek die universalisme wil opdringen aan anderen – westers, noch islamitisch, noch socialistisch, noch liberaal, noch Russisch. Wij zijn niet de verdedigers van het Russische imperialisme of revanchisme, maar wel van een globale visie en multipolariteit die gebaseerd zijn op de dialectiek van de beschaving. Onze tegenstanders beweren dat de veelheid aan beschavingen noodzakelijkerwijs leidt tot een clash. Deze bewering is fout. De globalisering en de Amerikaanse hegemonie leiden zonder uitzondering tot bloedige inmenging en geweld tussen beschavingen, waar er vrede, dialoog, of conflict zouden kunnen zijn, afhankelijk van de historische omstandigheden. Maar het opleggen van een heimelijke hegemonie leidt tot conflicten en, onvermijdelijk, erger in de toekomst. Ze hebben het dus over vrede, maar voeren oorlog. Wij verdedigen de gerechtigheid – niet oorlog of vrede, maar gerechtigheid en dialoog en het naturlijk recht van elke cultuur om haar identiteit te bewaren en te streven naar wat ze wil zijn. Niet enkel historisch, zoals in het multiculturalisme, maar ook in de toekomst. We moeten onszelf bevrijden van die zogezegde universalismen.

Welke rol dicht u Rusland toe bij het organiseren van de antimoderne krachten?

Het opzetten van antiglobalistische, of eerder antiwesterse, bewegingen en stromingen in heel de wereld bestaat uit verschillende stappen. Het gaat er fundamenteel om mensen te verenigen in hun strijd tegen het status quo. Dus, wat bedoel ik precies met status quo? Het gaat hier om een reeks met elkaar verbonden fenomenen die een belangrijke shift van moderniteit naar postmoderniteit met zich meebrengen. Het wordt vormgegeven door een shift van de unipolaire wereld, op de eerste plaats in de vorm van de invloed van de Verenigde Staten en West-Europa, naar een zogenaamde niet-polariteit, zoals ze zichtbaar wordt in de huidige impliciete hegemonie en in de revoluties die erdoor worden georchestreerd via handlangers, zoals bijvoorbeeld de oranje revoluties. Het hoofddoel van het Westen achter deze strategie is de definitieve controle over de planeet, niet enkel door middel van directe interventie, maar ook via een universalisering van zijn waarden, normen en ethiek.

Het status quo van de liberale hegemonie van het Westen is wereldomvattend geworden. Het gaat om de verwestersing van de hele mensheid. Dat betekent dat zijn normen, zoals de vrije markt, vrijhandel, liberalisme, parlementaire democratie, mensenrechten, en absoluut individualisme universeel zijn geworden. Deze normenset wordt verschillend geïnterpreteerd in verschillende regio’s van de wereld, maar het Westen beschouwt zijn specifieke interpretatie als vanzelfsprekend en de verspreiding ervan als onvermijdelijk. Dit is niets meer of minder dan een kolonisering van de geest. Het gaat hier om een nieuwe vorm van kolonialisme, een nieuwe vorm van macht, en een nieuwe vorm van controle, die in de praktijk wordt gebracht door middel van een netwerk. Iedereen die aangesloten is op het globale netwerk wordt onderworpen aan zijn code. Dit maakt deel uit van het postmoderne Westen, en wordt in snel tempo globaal doorgevoerd. De prijs die door een natie moet worden betaald om deel te kunnen uitmaken van het globale netwerk van het Westen is het aanvaarden van deze normen. Dit is de nieuwe hegemonie van het Westen. Het is een opschuiven van de open hegemonie van het Westen, zoals het kolonialisme en het openlijke imperialisme van het verleden, naar een meer impliciete, subtielere versie.

Om deze globale bedreiging van de mensheid te bestrijden is het belangrijk om alle verschillende krachten te verenigen, die zichzelf vroeger als anti-imperialistisch zouden hebben omschreven. Vandaag de dag moeten we onze vijand beter begrijpen. De vijand van vandaag leeft in het verborgene. Hij handelt door gebruik te maken van de normen en waarden van het westerse ontwikkelingspad en door de pluraliteit van andere culturen en beschavingen te negeren. Vandaag roepen we iedereen op die de geldigheid erkent van de specifieke waarden van niet-Westerse beschavingen, en waar er andere vormen van waarden bestaan, om op te staan tegen deze poging tot globale universalisering en verborgen hegemonie.

We kunnen in dezen spreken van een culturele, filosofische, ontologische en eschatologische strijd, omdat we in het status quo de essentie van het Donkere Tijdperk, of het grote paradigma terugvinden. Maar we moeten ook evolueren van een zuiver theoretische benadering naar een praktisch, geopolitiek niveau. En op dit geopolitiek niveau behoudt Rusland het potentieel, de middelen en de wil om deze uitdaging aan te gaan, omdat de Russische geschiedenis van oudsher instinctief gericht was tegen dezelfe horizon. Rusland is een grote macht, bij wie er een acuut bewustzijn heerst van wat er gaande is in de wereld, en bij wie men zich terdege bewust is van de eigen eschatologische missie. Het is daarom evident dat Rusland een centrale rol zou spelen in deze anti-status quo-coalitie. Rusland heeft zijn identiteit verdedigd tegen het katholicisme, het protestantisme en het moderne Westen tijdens de tsaristische periode, en tegen het liberale kapitalisme tijdens de Sovjettijd. Nu zien we een derde golf van deze strijd – de strijd tegen de postmoderniteit, het ultraliberalisme, en de globalisering. Maar dit keer is Rusland niet meer in staat om enkel en alleen te teren op zijn eigen mogelijkheden. Het kan niet langer alleen maar vechten onder het banier van het Orthodoxe Christendom. Het opnieuw invoeren van of het vertrouwen op de marxistische doctrine is evenmin een optie, aangezien het marxisme zelf één van de hoofdwortels van de destructieve ideeën van de postmoderniteit vormt.

Rusland is vandaag slechts één van de vele deelnemers aan deze globale strijd, en het kan deze strijd niet alleeen aan. We moeten alle krachten die zich tegen de westerse normen en het daarmee verbonden economische systeem verzetten, verenigen. We moeten derhalve allianties smeden met alle linkse sociale en politieke bewegingen die het status quo van het liberale kapitalisme in vraag stellen. We moeten tevens allianties smeden met alle identitaire krachten in eender welke cultuur die de globalisering om culturele redenen verwerpen. Vanuit dit standpunt moeten islamitische bewegingen, hindoebewegingen, of nationalistische bewegingen uit de hele wereld als bondgenoten aanzien worden. Hindoes, boeddhisten, christenen, en heidense identitairen in Europa, Amerika of Latijns-Amerika, of andere cultuurtypes, moeten samen één front vormen. De idee hierachter is dat ze allemaal aan één zeel moeten trekken tégen de ene vijand en het ene kwaad, en vóór een veelheid van concepten van wat goed is.

Waar we tegen zijn, zal ons verenigen, en waar we voor zijn, verdeelt ons. Daarom moeten we de nadruk leggen op wat we bestrijden. De gezamenlijke vijand verenigt ons, terwijl de positieve waarden, die elk van ons verdedigt, ons verdelen.  Daarom moeten we strategische allianties aangaan om de huidige wereldorde omver te werpen, wier kern kan omschreven worden als een mix van mensenrechten, anti-hiërarchisch sentiment, en politieke correctheid – alles wat het gezicht van het Beest, de anti-Christ of, in een andere context, de Kali-Yuga uitmaakt.

Hoe past traditionalistische spiritualiteit in de Eurazische agenda?

Er bestaan geseculariseerde culturen, maar in hun kern blijft de geest van de Traditie, religieus of anderssoortig, bestaan. Door de veelheid, de pluraliteit, en het polycentrisme van culturen te verdedigen, doen we een beroep op de principes van hun essentie, die we enkel in de spirituele tradities kunnen vinden. Maar wij proberen deze houding te koppelen aan de nood aan sociale gerechtigheid en aan de vrijheid om maatschappijen van elkaar te laten verschillen in de hoop op betere politieke regimes. De idee hierachter is het koppelen van de geest van de Traditie aan de eis van sociale gerechtigheid. En wij willen ons niet tegen deze sociale krachten keren, omdat dát precies de strategie van de hegemoniale macht is: links en rechts verdelen, culturen verdelen, etnische groepen verdelen, Oost en West, moslims en christenen verdelen. We roepen rechts en links op zich te verenigen, en zich niet af te zetten tegen traditionalisme en spiritualiteit, tegen sociale gerechtigheid en tegen sociaal dynamisme. We staan dus rechts noch links. Wij zijn tegen de liberale postmoderniteit. Het is onze bedoeling om alle fronten te verenigen en onze tegenstanders niet toe te laten ons te verdelen. Blijven we verdeeld, dan kunnen ze ons makkelijk beheersen. Verenigen we ons, dan is hun rijk onmiddellijk uit. Dat is onze globale strategie. En wanneer we de spirituele traditie met sociale gerechtigheid verbinden, dan slaat de paniek de liberalen onmiddellijk om het hart. Daar zijn ze onnoemelijk bang voor.

Welke spirituele traditie zou iemand die zich wenst in te zetten voor de Eurazische strijd moeten volgen, en vormt dit een essentieel element?

Men moet ernaar streven om een levend onderdeel van de maatschappij te worden waarin men leeft, en de traditie volgen die daar toonaangevend is. Ikzelf ben bijvoorbeeld Russisch-Orthodox. Dat is mijn traditie. In andere omstandigheden kunnen sommige individuen evenwel een ander spiritueel pad kiezen. Wat belangrijk is, is dat men wortels heeft. Er bestaat geen universeel antwoord. Indien iemand deze spirituele basis verwaarloost, maar zich toch wil inschakelen in de strijd, is het goed mogelijk dat hij of zij gaandeweg een diepere betekenis vindt. Het is onze overtuiging dat onze vijand dieper wortelt dan in het zuiver menselijke. Het Kwaad ligt dieper dan de mensheid, hebzucht of uitbuiting. Zij die aan de zijde van het Kwaad vechten, zijn zij die geen spirituele basis hebben. Zij die zich tegen die basis verzetten, kunnen haar in de strijd tegenkomen. Of misschien niet. Het blijft een open vraag – er bestaat geen verplichting. Het valt aan te raden, maar het is geen noodzakelijke voorwaarde.

Wat vindt u van Europees Nieuw-Rechts en Julius Evola? En, meer bepaald, van hun beider afkeer van het Christendom?

Het is aan de Europeanen om te beslissen welke soort spiritualiteit zij willen doen herleven. Voor ons, Russen, is dat het Orthodoxe Christendom. Wij beschouwen onze traditie als authentiek.  Wij beschouwen onze traditie als een voortzetting van de vroegere, voorchristelijke tradities van Rusland, zoals die tot uiting komen in onze verering van heiligen en iconen, naast andere aspecten. Daarom is er geen tegenstelling tussen onze eerdere en latere tradities. Evola keert zich af van de christelijke traditie van het Westen. Wat interessant is, is zijn kritiek op de desacralisering van het westerse christendom. Dit strookt precies met de orthodoxe kritiek op het westerse christendom. Het is duidelijk dat de secularizering van het westerse christendom de mensheid liberalisme oplevert. De secularizering van de orthodoxe religie geeft ons communisme. Individualisme staat tegenover collectivisme. Voor ons ligt het probleem niet aan het christendom zelf, zoals in het Westen. Evola ondernam een poging om de Traditie te herstellen. Nieuw-Rechts tracht eveneens de westerse traditie te herstellen, wat heel goed is. Maar als Russisch-Orthodoxe kan ik niet beslissen welk pad Europa moet volgen, aangezien we verschillende waardensystemen hebben. Wij willen de Europeanen niet vertellen wat ze moeten doen, en we willen niet dat de Europeanen dat met ons doen. Als Eurazisten aanvaarden we elke oplossing. Aangezien Evola Europeaan was, kon hij discussiëren en voorstellen doen over de juiste oplossing voor Europa. Éénieder van ons kan slechts zijn of haar persoonlijke mening formuleren. Maar ik ben wel tot de conclusie gekomen dat we meer gemeen hebben met Nieuw-Rechts dan met de katholieken. Ik deel veel visies van Alain de Benoist. Ik beschouw hem als de grootste intellectueel in het Europa van vandaag. Dat is niet het geval voor de moderne katholieken. Zij willen Rusland bekeren, en dat botst met onze plannen. Nieuw-Rechts wil het Europese heidendom niet opleggen aan anderen. Ik beschouw Evola ook als een meester en als een symbolische figuur van de eindrevolte en de grootse wederopleving, net zoals Guénon. In mijn ogen zijn deze beide heren de essentie van de Westerse traditie in deze donkere tijd.

Eerder zei u dat Eurazisten zouden moeten samenwerken met bepaalde jihadistische groepen. Maar deze hebben de neiging om universalistisch te zijn, en hun doel is het opleggen van de islamitische wet aan de hele wereld. Wat zijn de toekomstkansen van een dergelijke coalitie?

Jihadi’s zijn universalisten, net zoals seculiere westerlingen die globalizering nastreven. Maar zij zijn niet identiek, want het westerse project probeert alle anderen te domineren en zijn hegemonie overal op te leggen. Het valt ons elke dag direct aan via de globale media, via modeverschijnselen, door voorbeelden te stellen voor de jeugd, enzovoort. We worden ondergedompeld in deze globale culturele hegemonie. Het salafistisch universalisme is een soort marginaal alternatief. Men mag hen niet over dezelfde kam scheren als zij die streven naar globalisering. Zij vechten ook tegen onze vijand. Wij willen van geen enkele universalistische stroming weten, maar er zijn universalisten die ons vandaag aanvallen en winnen, en er zijn ook nonconformistische universalisten die de hegemonie van het Westen, de liberale universalisten, bevechten, en derhalve hic et nunc tactische bondgenoten zijn.  Vooraleer hun project van een wereldomvattende islamitische staat kan worden gerealiseerd, zullen we nog vele veldslagen en conflicten uitvechten. En de globale liberale dominantie is een feit. Daarom roepen we iedereen op om samen met ons te strijden tegen deze hegemonie, dit status quo. Ik heb het liever over de realiteit van vandaag, dan over wat de toekomst zou kunnen brengen. Iedereen die zich kant tegen liberale hegemonie is nu onze medestander. Dat heeft niets vandoen met moraliteit, wel met strategie. Carl Schmitt zei ooit dat politiek begint met het onderscheid tussen vrienden en vijanden. Er bestaan geen eeuwige vrienden en geen eeuwige vijanden. Wij vechten tegen de bestaande universele hegemonie. Iedereen vecht daartegen voor zijn of haar eigen waardensysteem.

Om de samenhang te bewaren moeten we ook werk maken van een verlenging, verbreding, en van een bredere alliantie. Ik loop niet hoog op met de salafisten. Het zou veel beter zijn om samen te werken met traditionele Sufi’s, bijvoorbeeld. Maar ik werk liever samen met de salafisten tegen een gemeenschappelijke vijand dan energie te verspillen door hen te bevechten en de grotere berdreiging te negeren.

Wie voor de globale liberale hegemonie is, is de vijand. Wie ertegen is, is een vriend. De eerste is geneigd om deze hegemonie te aanvaarden; de andere revolteert.

Wat is, in het licht van de recente gebeurtenissen in Libië, uw persoonlijke opvatting over Khaddafi?

President Medvedev beging een ware misdaad tegen Khaddafi en hielp mee met het in de stijgers zetten van een hele reeks interventies in de Arabische wereld. Dit was een echte misdaad, begaan door onze President. Aan zijn handen kleeft bloed. Hij is een collaborateur van het Westen. De verantwoordelijkheid voor de misdaad - die de moord op Khaddafi effectief was - ligt gedeeltelijk bij hem. Wij Eurazisten verdedigden Khaddafi, niet omdat we fans of supporters van hem of zijn Groene Boekje waren, maar om principiële redenen. Achter de opstand in Libië ging westerse hegemonie schuil, en die legde een bloedige chaos op. Toen Khaddafi viel, werd de westerse hegemonie sterker. Dat was onze nederlaag. Maar niet de eindnederlaag. Deze oorlog kent vele fasen. We verloren een veldslag, maar niet de oorlog. En misschien ontstaat er wel iets nieuws in Libië, want de situatie is momenteel heel onstabiel. Zo versterkte de Irakoorlog bijvoorbeeld de invloed van Iran in de regio, in tegenstelling tot wat de westerse hegemonisten oorspronkelijk hadden uitgestippeld.

Gezien de situatie in Syrië momenteel, herhaalt het scenario zichzelf. Al is het wel zo dat, met Poetin terug aan de macht, de situatie er veel beter voor staat. Hij is op zijn minst consequent in zijn steun aan President al-Assad. Mogelijk is dit niet voldoende om een westerse interventie in Syrië af te houden. Ik pleit ervoor dat Rusland zijn bondgenoot daadkrachtiger zou steunen met wapens, financiële middelen, enzovoort. De val van Libië was een nederlaag voor Rusland. De val van Syrië zou opnieuw een mislukking zijn.

Wat denkt u van Vladimir Poetin, en hoe is uw verstandhouding met hem?

Hij was veel beter dan Jeltsin. Hij redde Rusland in de jaren ’90 van de volledige ineenstorting. Rusland stond op de rand van de catastrofe. Vóór de komst van Poetin hadden liberalen westerse stijl het voor het zeggen in de Russische politiek. Poetin herstelde de soevereiniteit van de Russische staat. Daarom werd ik een aanhanger van hem. Maar na 2003 zette Poetin zijn patriotische, Eurazische hervormingen stop, schoof hij de ontwikkeling van een echte nationale strategie opzij, en begon met het accomoderen van de economische liberalen die van Rusland een deel van het globaliseringsproject wilden maken. Daardoor verloor hij aan legitimiteit, en werd ik steeds kritischer ten opzichte van hem. In bepaalde gevallen werkte ik samen met mensen uit zijn entourage om hem te steunen in bepaalde beleidsdomeinen, en in andere domeinen stond ik lijnrecht tegenover hem. Toen Medvedev werd uitverkoren als zijn opvolger was dat een catastrofe, omdat de mensen rond hem allemaal liberalen waren. Ik was tegen Medvedev. Ik kantte me tegen hem, deels vanuit een Eurazistisch standpunt. Nu komt Poetin terug. Alle liberalen zijn tegen hem, en alle prowesterse krachten zijn tegen hem. Maar hijzelf heeft zijn houding tegenover hen nog niet verduidelijkt. Maar hij moet absoluut de steun van het Russische volk opnieuw verwerven. Anders kan hij onmogelijk verder doen. Hij bevindt zich in een kritische situatie, al lijkt hij dat niet te vatten. Hij twijfelt nog om de patriotische kant te kiezen. Hij denkt nog steun te kunnen vinden bij de liberalen, wat volkomen verkeerd is. Ik sta tegenwoordig minder kritisch tegenover hem dan vroeger, maar ik denk dat hij zich in een lastig parket bevindt. Indien hij verder aarzelt, zal hij mislukken. Ik heb recent een boek gepubliceerd, Putin Versus Putin, want zijn grootste vijand is hijzelf. Omdat hij twijfelt, verliest hij steeds meer de steun van het volk. Het Russische volk voelt zich bedrogen door hem. Hij is zoiets als een autoritaire leider zonder autoritair charisma. Ik heb in bepaalde gevallen met hem samengewerkt, maar heb mij ook tegen hem gekant in andere gevallen. Ik heb contact met hem. Maar er cirkelen zovele krachten rond hem. De liberalen en de Russische patrioten rondom hem zijn niet bepaald briljant te noemen, op intellectueel vlak. Daarom kan hij enkel vertrouwen op zichzef en zijn intuïtie. Maar intuïtie mag niet de enige bron van politieke beleidskeuzes en strategie zijn. Indien hij terug aan de macht komt zal hij gedwongen worden om terug te keren naar zijn vroeger antiwesters beleid, omdat onze maatschappij van nature antiwesters is. Rusland heeft een lange traditie van opstand tegen vreemde indringers en van hulp aan anderen die tegen onrechtvaardigheid strijden, en het Russische volk ziet de wereld door deze lens. Het zal geen genoegen nemen met een leider die bestuurt zonder rekening te houden met deze traditie.

Bron: http://www.counter-currents.com/2012/07/interview-with-alexander-dugin/.

 

A Liçao de Carl Schmitt

A Liçao de Carl Schmitt
 
por Guillaume Faye e Robert Steuckers (1981)
 
 
 
Nós nos encontramos com Carl Schmitt na aldeia de Plettenburg, seu local de nascimento e retiro. Por quatro horas notáveis nós conversamos com o homem que permanece inquestionavelmente como o maior pensador político e jurídico de nosso tempo. "Nós fomos colocados para pastar", disse Schmitt. "Nós somos como animais domésticos que desfrutam dos benefícios do campo cercado ao qual somos designados. O espaço é conquistado. As fronteiras são fixas. Não há nada mais para descobrir. É o reino do status quo..."
 
Schmitt sempre alertou contra essa ordem congelada, que se estende sobre a Terra e arrasa soberanias políticas. Já em 1928, em O Conceito do Político, ele detecta nas ideologias universalistas, aquelas "dos Direitos, ou Humanidade, ou Ordem, ou Paz", o projeto de transformar o planeta em um tipo de agregado econômico despolitizado que ele compara a um "ônibus com seus passageiros" ou um "prédio com seus ocupantes". E nessa premonição de um mundo da morte de nações e culturas, o culpado não é o marxismo mas as democracias liberais e comerciais. Assim Schmitt oferece uma das críticas mais agudas e perspicazes do liberalismo, bem mais profunda e original do que as dos "anti-democratas" da velha direita reacionária.
 
Ele também continua a maneira "realista" de análise da política e do estado, na tradição de Bodin, Hobbes e Maquiavel. Igualmente removido do liberalismo e das teorias totalitárias modernas (bolchevismo e fascismo), a profundidade e a modernidade de suas opiniões o tornam o teórico jurídico constitucional e político contemporâneo mais importante. É por isso que podemos segui-lo, ao mesmo tempo é claro tentando ir além de suas análises, como seu discípulo francês Julien Freund, no ápice de suas capacidades, já fez.
 
A jornalidade intelectual do teórico jurídico do Reno começou com reflexões sobre Direito e política prática às quais ele devotou duas obras, em 1912 e 1914, ao fim de seus estudos acadêmicos em Estrasburgo. Após a guerra, tendo se tornado professor de Direito nas universidades de Berlim e Bonn, seus pensamentos focaram em ciência política. Schmitt, contra as filosofias liberais da Direita, se recusou a separá-la da política.
 
Seu primeiro trabalho de teoria política, Romantismo Político (1919), é devotado a uma crítica do romantismo político ao qual ele opõe o realismo. Para Schmitt, os ideais milenaristas dos comunistas revolucionários e os delírios völkisch dos reacionários pareciam igualmente inadequados ao governo do povo. Sua segunda grande obra teórica, A Ditadura (1921), constitui, como Julien Freund escreve, "um dos estudos mais completos e relevantes desse conceito, cuja história é analisada desde a época romana até Maquiavel e Marx".
 
Schmitt distingue "ditadura" de "tirania" opressiva. A ditadura aparece como um método de governo dirigido a confrontar emergências. Na tradição romana, a função do ditador era confrontar condições excepcionais. Mas Maquiavel introduz uma prática diferente; ele ajuda a visualizar "o Estado moderno", fundado no racionalismo, na tecnologia e no papel poderoso de um executivo complexo: esse executivo não mais depende do soberano singular.
 
Schmitt demonstra que com o jurista francês Jean Bodin, a ditadura assume a forma de uma "prática dos comissários" que emergiu nos séculos XVI e XVII. Os "comissários" são delegados onipotentes do poder central. O absolutismo monárquico, estabelecido sobre seus subordinados, como o modelo rousseauniano do contrato social que delega poder absoluto aos detentores da "vontade geral" implantada pela revolução francesa, constitui a fundação de formas contemporâneas de ditadura.
 
Desde esse ponto de vista, a ditadura moderna não está conectada com qualquer ideologia política particular. Contrariamente às análises dos constitucionalistas atuais, especialmente Maurice Duverger, a "democracia" não é mais livre de ditadura do que qualquer outra forma de poder estatal. Os democratas estão simplesmente se iludindo pensando que eles são imunes do recurso à ditadura e que eles reconciliam poder executivo real com pragmatismo e as transações dos sistemas parlamentares.
 
Em um estudo fundamental sobre parlamentarismo, A Crise da Democracia Parlamentar (1923), Schmitt pondera a identificação entre democracia e parlamentarismo. Para ele, a democracia parece ser um princípio ideológico e abstrato que mascara modalidades específicas de poder, uma posição próxima àquelas de Vilfredo Pareto e Gaetano Mosca. O exercício de poder na "democracia" está sujeito a uma concepção racionalista do estado que justificava, por exemplo, a ideia da separação de poderes, o diálogo supostamente harmônico entre partidos, e pluralismo ideológico. É também a racionalidade da história que funda a ditadura do proletariado. Contra as correntes democráticas e parlamentares, Schmitt coloca as correntes "irracionalistas", particularmente Georges Sorel e sua teoria de violência, bem como todas as críticas não-marxistas da sociedade burguesa, por exemplo Max Weber.
 
Essa ideologia burguesa liberal engana a todos ao ver toda atividade política segundo as categorias da ética e da economia. Essa ilusão, ademais, é compartilhada por ideologias liberais ou socialistas marxistas: a função do poder público não é nada mais além de econômica e social. Valores espirituais, históricos e militares não são mais legítimos. Somente a economia é moral, o que torna possível validar o individualismo comercial e ao mesmo tempo invocar ideais humanos: a Bíblia e o negócio. Essa moralização da política não só destrói toda moralidade verdadeira, mas transforma a unidade política em uma "sociedade" neutralizada onde a função soberana não é mais capaz de defender o povo pelo qual ela é responsável.
 
Por contraste, a abordagem de Schmitt consiste em analisar o fenômeno político independentemente de todas as pressuposições morais. Como Maquiavel e Hobbes, com o qual ele é normalmente comparado, Schmitt renuncia a apelos aos belos sentimentos e à soteriologia dos fins. Sua filosofia é tão oposta à ideologia do Iluminismo (Locke, Hume, Montesquieu, Rousseau, etc.) e aos vários socialismos marxistas quanto ela é ao humanismo político cristão. Para ele, essas ideologias são utópicas em sua cautela em relação ao poder e tendem a esvaziar o político por sua identificação com o mal, mesmo que ele seja permitido temporariamente - como no caso do marxismo.
 
Mas a essência da crítica de Schmitt se remete ao liberalismo e ao humanismo, que ele acusa de falsidade e hipocrisia. Essas teorias veem a atividade do poder público como uma administração puramente de rotina dedicada a realizar a felicidade individual e a harmonia social. Elas são fundadas no desaparecimento final da política enquanto tal e no fim da história. Elas desejam tornar a vida coletiva puramente prosaica, mas conseguem somente criar selvas sociais dominadas pela exploração econômica e incapazes de dominar circunstâncias imprevistas.
 
Governos sujeitos a esse tipo de liberalismo estão são sempre frustrados em seus sonhos de transformar a política em administração pacífica: outros Estados, motivados por intenções hostis, ou fontes internas de subversão política, sempre emergem em momentos imprevistos. Quando um Estado, pelo idealismo ou por um moralismo equívoco, não mais situa sua vontade política soberana acima de todo o resto, preferindo ao invés a racionalidade econômica ou a defesa de ideais abstratos, ele também desiste de sua independência e de sua sobrevivência.
 
Schmitt não acredita no desaparecimento do político. Qualquer tipo de atividade pode assumir uma dimensão política. O político é um conceito fundamental de antropologia coletiva. Enquanto tal, a atividade política pode ser descrita como substancial, essencial, duradoura através do tempo. O Estado, por outro lado, desfruta somente de autoridade condicional, ou seja, uma forma contingente de soberania. Assim o Estado pode desaparecer ou ser despolitizado ao ser privado do político, mas o político - enquanto substancial - não desaparece.
 
O Estado não pode sobreviver a não ser que mantenha um monopólio político, ou seja, o poder exclusivo de definir os valores e ideais pelos quais os cidadãos concordarão em entregar suas vidas ou matar legalmente seus vizinhos - o poder de declarar guerra. De outro modo, partisans assumirão a atividade política e tentarão constituir uma nova legitimidade. Esse risco ameaça particularmente os Estados burocráticos das democracias sociais e liberais modernas nas quais a guerra civil só é impedida pela influência enervante da sociedade de consumo.
 
Essas ideias são expressadas em O Conceito do Político, a obra mais fundamental de Schmitt, publicada pela primeira vez em 1928, revisada em 1932, e esclarecida em 1963 por seu corolário Teoria do Partisan. A atividade política é definida ali como o produto de uma polarização ao redor de uma relação de hostilidade. Um dos critérios fundamentais de um ato político é sua habilidade de mobilizar uma população pela designação de seu inimigo, o que pode se aplicar a um partido bem como a um Estado. Omitir tal designação, particularmente por idealismo, é renunciar ao político. Assim a tarefa de um Estado sério é impedir que partisans tomem o poder de designar inimigos dentro da própria comunidade, ou mesmo como o próprio Estado.
 
Sob circunstância alguma pode a política ser baseada na administração de coisas ou renunciar sua dimensão polêmica. Toda soberania, como toda autoridade, é forçada a designar um inimigo de modo a ser bem sucedida em seus projetos; aqui as ideias de Schmitt encontram a pesquisas dos etologistas sobre comportamento humano inato, particularmente Konrad Lorenz.
 
Por causa de sua concepção "clássica" e maquiaveliana do político, Schmitt sofreu perseguição e ameaças sob os nazistas, para os quais o político era, ao contrário, a designação do "camarada" (Volksgenosse).
 
A definição schmittiana do político nos permite compreender que o debate político contemporâneo é despolitizado e conectado com shows eleitorais. O que é realmente político é o valor pelo qual se está disposto a sacrificar a própria vida; pode ser muito bem a própria língua ou cultura. Schmitt escreve nessa conexão que "um sistema de organização social dirigido somente para o progresso da civilização" não possui "um programa, ideal, padrão ou finalidade que pode conferir o direito de dispor da vida física de outros". A sociedade liberal, fundada no consumo de massa, não pode demandar que se mate ou morra por ela. Ela se apoia em uma forma apolítica de dominação: "É precisamente quando ela permanece apolítica", escreve Schmitt, "que a dominação de homens apoiada em uma base econômica, evitando qualquer aparência ou responsabilidade políticas, se prova uma impostura terrível".
 
O economismo liberal e o "pluralismo" mascaram a negligência do Estado, a dominação das castas comerciais, e a destruição de nações ancoradas em uma cultura e uma história. Junto a Sorel, Schmitt apela por uma forma de poder que não renuncia a seu exercício pleno, que demonstra sua autoridade política pelos meios normais que pertencem a ele: poder, restrição, e, em casos excepcionais, violência. Ao ignorar esses princípios a República de Weimar permitiu a ascensão de Hitler; o totalitarismo tecno-econômico do capitalismo moderno também se apoia na rejeição ideológica da ideia de poder estatal; esse totalitarismo é impossível de evitar porque ele é proclamado humano e é também baseado na ideia dupla de pluralismo social e individualismo, que põe as nações à mercê da dominação tecnocrática.
 
A crítica schmittiana do pluralismo interno concebido por Montesquieu, Locke, Laski, Cole e toda a escola liberal anglo-saxônica, objetiva defender a unidade política das nações, que é a única garantia de proteção cívica e das liberdades. O pluralismo interno leva à guerra civil latente ou aberta, à competição feroz de grupos de interesses econômicos e facções, e finalmente à reintrodução dentro da sociedade da distinção amigo-inimigo que os Estados europeus desde Bodin e Hobbes haviam deslocado para o exterior.
 
Tal sistema naturalmente apela à ideia de "Humanidade" para se livrar de unidades políticas. "A humanidade não é um conceito político", escreve Schmitt, que acrescenta:
 
"A ideia de Humanidade em doutrinas baseadas nas doutrinas liberais e individualistas de direito natural é uma construção social ideal de natureza universal, abarcando todos os homens sobre a terra...que não será realizada até que qualquer possibilidade genuína de combate seja eliminada, tornando qualquer agrupamento em termos de amigos e inimigos impossível. Essa sociedade universal não mais conhecerá nações... O conceito de humanidade é um instrumento ideológico particularmente útil para a expansão imperialista, e em sua forma ética e humana, ela é especificamente um veículo de imperialismo econômico... Um nome tão sublime implica certas consequências para aquele que o porta. De fato, falar em nome da Humanidade, invocá-la, monopolizá-la, demonstra uma pretensão chocante: negar a humanidade do inimigo, declará-lo fora do direito e fora da Humanidade, e assim finalmente empurrar a guerra aos extremos da desumanidade".
 
Definir a política em termos da categoria do inimigo, recusar o igualitarismo humanitário, não leva necessariamente ao desprezo pelo homem ou ao racismo. É bem o contrário. Reconhecer a dimensão polêmica das relações humanas e o homem como "um ser dinâmico e perigoso", garante o respeito por qualquer adversário concebido como o Outro cuja causa não é menos legítima que a nossa.
 
Essa ideia se repete usualmente no pensamento de Schmitt: as ideologias modernas que reivindicam verdade universal e consequentemente consideram o inimigo como absoluto, como um "desvalor absoluto", levam ao genocídio. Elas são, ademais, inspiradas pelo monoteísmo (e Schmitt é um pacifista cristão e um converso). Schmitt afirma com boas razões que a concepção europeia convencional que validava a existência do inimigo e admitia a legitimidade da guerra - não pela defesa de uma causa "justa", mas como uma eterna necessidade das relações humanas - causava menos guerras e induzia o respeito pelo inimigo considerado como adversário (como hostis e não inimicus).
 
Os seguidores de Schmitt, estendendo e refinando seu pensamento, cunharam junto a Rüdiger Altmann o conceito do Ernstfall (caso emergencial), que constitui outro critério fundamental do político. A soberania política e a credibilidade de uma nova autoridade política é baseada na capacidade de encarar e solucionar casos de emergência. As ideologias políticas dominantes, profundamente fincadas no hedonismo e no desejo por segurança, querem ignorar a emergência, o golpe do destino, o imprevisto. A política digna do nome - e essa ideia pulveriza as categorias ideológicas abstratas de "direita" e "esquerda" - é aquela que, secretamente, responde ao desafio do caso de emergência, salva a comunidade de atribulações e tempestades imprevistas, e assim autoriza a mobilização total do povo e uma intensificação de seus valores.
 
Concepções liberais de política veem o Ernstfall meramente como a exceção e a "normalidade legal" como a regra. Essa visão das coisas, inspirada pela filosofia teleológica da história de Hegel, corresponde à dominação da burguesia, que prefere segurança a dinamismo histórico e ao destino do povo. Ao contrário, segundo Schmitt, a função do soberano é sua capacidade de decidir o estado de exceção, que de modo algum constitui uma anomalia, mas sim uma permanente possibilidade. Esse aspecto do pensamento de Schmitt reflete suas inspirações primariamente francesas e espanholas (Bonald, Donoso Cortès, Bodin, Maistre, etc.) e torna possível localizá-lo, junto com Maquiavel, na grande tradição latina da ciência política.
 
Em Legalidade e Legitimidade, Schmitt, como discípulo de Hobbes, sugere que a legitimidade precede o conceito abstrato de legalidade. Um poder é legítimo se ele pode proteger a comunidade sob seus cuidados pela força. Schmitt acusa a concepção idealista e "jurídica" de legalidade por autorizar Hitler a chegar ao poder. O legalismo tende à renúncia do poder, que Schmitt chama de "política da não-política" (Politik des Unpolitischen), a política que não atende a suas responsabilidades, que não formula uma escolha em relação ao destino coletivo. "Aquele que não possui o poder de proteger ninguém", escreve Schmitt em O Conceito do Político, "também não possui o direito de demandar obediência. E inversamente, aquele que busca e aceita o poder não possui o direito de recusar obediência".
 
Essa dialética de poder e obediência é negada pelo dualismo social, que arbitrariamente opõe sociedade e a função soberana e imagina, contrariamente a toda experiência, que exploração e dominação são os efeitos políticos do "poder" enquanto eles emergem muito mais normalmente da dependência econômica.
 
Assim Schmitt elabora uma crítica do Estado dualista do século XIX com base nas concepções de John Locke e Montesquieu objetivando a uma separação entre a esfera do Estado e a esfera privada. De fato, as tecnocracias modernas, historicamente resultando das instituições de representação parlamentar, experimentam interpenetrações e oposições entre o privado e o público, como demonstrado por Jürgen Habermas. Tal situação desestabiliza o indivíduo e enfraquece o Estado.
 
Segundo Schmitt, é a fraqueza das democracias que permitiu o estabelecimento de regimes unipartidários, como ele explica em Estado, Movimento, Povo. Esse tipo de regime constitui a revolução institucional do século XX; de fato, ele é hoje o regime mais difundido no mundo. Somente a Europa Ocidental e a América do Norte preservaram a estrutura pluralista da democracia tradicional, mas meramente como ficção, já que o poder verdadeiro é econômico e técnico.
 
O Estado unipartidário tenta reconstituir a unidade política da nação, segundo uma estrutura tríplice: o Estado inclui funcionários públicos e as forças armadas; o povo não é uma população estatística mas uma entidade que é politizada e fortemente organizada em instituições intermediárias; o partido coloca esse mecanismo em movimento e constitui um portal de comunicação entre o Estado e o Povo.
 
Schmitt, que retorna de novo e de novo ao nazismo, ao stalinismo, às teocracias e aos totalitarismos humanitários, obviamente não endossa o Estado unipartidário. Ele não defende qualquer "regime" específico. Na velha tradição realista latina herdada de Roma, Schmitt quer um executivo que seja tanto poderoso como legítimo, que não "ideologize" o inimigo e possa, em casos reais fazer uso da força, que possa fazer do Estado a "auto-organização da sociedade".
 
A guerra assim se torna um tema da teoria política. Schmitt está interessado na geopolítico como extensão natural da política. Para ele, a verdadeira política, a grande política, é a política externa, que culmina na diplomacia. Em O Nomos da Terra (1951), ele demonstra que o Estado segue a concepção europeia de política desde o século XVI. Mas a Europa se tornou decadente: o Estado burocrático foi despolitizado e não mais permite a preservação da história do povo europeu; o ius publicum europaeum que decidia as relações interestatais está declinando em favor de ideologias globalistas e pacifistas que são incapazes de fundar um direito internacional eficaz. A ideologia dos direitos humanos e o suposto humanitarismo das instituições internacionais estão paradoxalmente preparando um mundo no qual a força vem antes do direito. Inversamente, uma concepção realista das relações entre Estados, que permite e normaliza o conflito, que reconhece a legitimidade da vontade de poder, tende a civilizar a relação entre nações.
 
Schmitt é, junto com Mao Tsé-tung, o maior teórico moderno da guerra revolucionário e da figura enigmática do guerrilheiro que, nessa era de despolitização dos Estados, assume a responsabilidade do político, "ilegalmente" designa seus inimigos, e de fato nubla a distinção entre guerra e paz.
 
Tal "falso pacifismo" é parte de um mundo em que autoridades políticas e soberanias independentes são apagadas por uma civilização mundial mais alienadora que qualquer tirania. Schmitt, que influenciou a constituição da Quinta República Francesa - a constituição francesa que é a mais inteligente, mais política, e a menos inspirada pelo idealismo do Iluminismo - nos dá essa mensagem: liberdade, humanidade, paz são somente quimeras que levam a opressões invisíveis. As únicas liberdades que contam - seja de nações ou indivíduos - são aquelas garantidas pela força legítima de uma autoridade política que cria lei e ordem.
 
Carl Schmitt não define os valores que mobilizam o político e legitimam a designação do inimigo. Esses valores não devem ser definidos por ideologias - sempre abstratas e portões para o totalitarismo - mas por mitologias. Nesse sentido, o funcionamento do governo, o puramente político, não é suficiente. É necessário acrescentar a dimensão "religiosa" da primeira função, como definida na tripartição indo-europeia. Nos parece que é assim que se deve completar a teoria política de Schmitt. Porque se Schmitt constrói uma ponte entre antropologia e política, ainda é necessário construir outra entre política e história.
 

dimanche, 11 novembre 2012

Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?

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Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?

par Dominique VENNER

À l’origine, tout le monde pensait que le projet de loi sur le mariage des homosexuels était l’un des attrape-nigauds (en termes crus, attrape-couillons) par lesquels les politiciens amusent la galerie, faute de pouvoir agir sur les vrais dossiers. Et puis, très vite, on a compris que derrière l’attrape-nigauds s’était glissé l’un de ces projets très réels par lesquels les fanatiques de la déconstruction veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer les sociétés européennes aussi malades soient-elles.
La question posée ne concerne nullement la tolérance ou le respect à l’égard de particularités sentimentales ou sexuelles minoritaires. L’homosexualité n’est pas une nouveauté historique. Il serait facile de dénombrer d’illustres personnages, rois, reines ou grands seigneurs des temps anciens qui préféraient la fréquentation intime du même sexe, et dont les chroniques anciennes se sont parfois moquées.
La vie privée est l’affaire de chacun et, tant que les préférences particulières ne dégénèrent pas en manifestations provocantes et en prosélytisme outrancier, il n’y a rien à objecter. Le respect du secret de la « privacy », comme disent les Anglais, s’impose. En France, par la création du « pacte civil de solidarité et de concubinage » (pacs), la loi a créé un cadre légal permettant à deux personnes du même sexe (ou de sexe différent) de vivre ensemble avec une série d’avantages sociaux ou fiscaux. Il s’agit d’une consécration sociale du désir d’amour ou d’affection.
Le mariage est autre chose. Il ne se rapporte pas à l’amour, même quand il en est la conséquence. Le mariage est l’union entre un homme et une femme en vue de la procréation. Si l’on enlève la différence de sexe et la procréation, il ne reste rien, sauf l’amour qui peut s’évaporer.
À la différence du pacs, le mariage est une institution et pas un simple contrat. L’institution du mariage est définie par un ensemble de droits et de devoirs réciproques non seulement entre les époux, mais envers les enfants à naître. La cité (autrement dit la loi et ses représentants) intervient pour célébrer solennellement le mariage (devant le maire), estimant qu’elle en a besoin dans l’intérêt général. Jusqu’à maintenant, aucune société n’a jamais pensé avoir besoin de couples homosexuels pour se perpétuer.
Insistons sur ce point, le mariage n’est pas une célébration de l’amour. Le mariage est une institution fondée sur la filiation et la parenté, même si les circonstances, parfois, ne permettent pas la venue d’enfants. La présomption de paternité est son nœud fondateur. Nos contemporains, comme voici 3000 ans les héros de l’Iliade (Achille, fils de Pélée, Ulysse fils de Laerte, etc.) continuent de se penser comme fils ou filles de ceux dont ils sont nés. Et peu importe la bonne ou la mauvaise entente entre les générations. La rupture de filiation est toujours un drame. Pour les enfants nés hors mariage, les recherches en paternité ne se rapportent pas qu’à d’éventuels héritages, mais à un besoin impérieux de savoir d’où l’on vient, de qui l’on est l’enfant.
Il faut aussi parler de l’adoption qui est toujours un risque et une souffrance. Certains couples homosexuels exigent de pouvoir adopter un enfant, un peu comme on achète un chien, un chat ou un instrument sexuel. Pour le moment, la loi nie l’analogie entre l’adoption par un couple homosexuel et par un couple formé d’un homme et d’une femme unis par le mariage. Elle estime à bon droit qu’un enfant, pour son équilibre ultérieur, a besoin d’un père et d’une mère. C’est donc l’intérêt de l’enfant qui est pris en compte et non les lubies ou les désirs de jouissance de certains adultes.
En clair, il serait destructeur de changer la définition de la filiation et de la famille pour répondre aux attentes égoïstes de couples homosexuels très minoritaires. Ceux-là ont droit au respect de leurs différences, pour autant qu’ils ne détruisent pas une institution qui a été conçue dans l’intérêt des enfants. Si l’on admet le « mariage pour tous », pourquoi ne pas l’étendre à sa guenon ou à son chien préféré, à son frère ou à sa sœur, à son père ou à sa mère ? Pourquoi ne pas prévoir le mariage d’une femme avec deux ou trois hommes ? Toutes ces extravagances, on peut s’y adonner plus ou moins discrètement hors mariage. La seule question, finalement, consiste à se souvenir que le mariage n’est pas un bien de consommation ouvert à toutes les fantaisies.
Il est vrai qu’intervient en force la mode du gender, la « théorie des genres » (gender studies) venue des Etats-Unis et enseignée désormais dans les programme scolaires du second degré. Cette mode prétend que l’identité sexuelle est le résultat d’une construction sociale. Simone de Beauvoir écrivait déjà dans Le Deuxième Sexe, « on ne nait pas femme, on le devient ». Elle s’inspirait de la théorie de Sartre selon qui l’identité se réduit au regard que les autres portent sur nous. C’était idiot, mais nouveau, donc intéressant et « vendeur ». Les théoriciens des gender studies sont des féministes extrémistes et des homosexuels qui entendent justifier leurs particularités en niant qu’il y ait des femmes et des hommes – et sans doute aussi qu’il y ait des biches et des cerfs, des brebis et des béliers… (1) Comme cette fraction de la population dispose d’un haut pouvoir d’achat, son influence sur les décideurs de la « pub » est considérable. D’autant que leurs lubies relayées par les médias favorisent les nouveautés et les modes dont se nourrit le système marchand (2). Il est évident que pour ces toqués dorés sur tranche, le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est aussi qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent.
 

Dominique Venner

 Notes

  1.  J’ai publié dans La Nouvelle Revues d’Histoire n° 30 (dossier Les femmes et le pouvoir), p. 40, un florilège des élucubrations de Mme Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France, pour qui les différences physiques entre les hommes et les femmes, viendraient de la domination exercée par les mâles sur les femelles durant les millénaires du Paléolithique, les messieurs se réservant la nourriture carnée, alors qu’il imposaient aux dames d’être végétariennes… comme Hitler. Lumineux, non ?
  2. Réflexion sur le système marchand développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).

vendredi, 09 novembre 2012

Elementos n°34 y n°35

ELEMENTOS Nº 34. EL PROBLEMA DE LA TÉCNICA EN LOS AUTORES KR (vol. I)

 
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SUMARIO.-

La pregunta sobre la Técnica en los revolucionario-conservadores, 
por Sebastian J. Lorenz
 
Mesianismo tecnológico Ilusiones y desencanto,
por Horacio Cagni
 
El hombre entre el nihilismo de la técnica y la responsabilidad ético-política,
por Franco Volpi
 
La Edad de la Técnica: reflexiones sobre Heidegger, Jünger y Schmitt,
por José Luis Villacañas Berlanga
 
Heidegger y el problema de la técnica,
por Felipe Boburg
 
Ortega y Gasset, meditador de la técnica,
por José María Atencia Páez
 
Jünger: Antropología de la Técnica
por Patricia Bernal Maz
 
Técnica y Naturaleza humana según Arnold Gehlen, 
por Amán Rosales Rodríguez
 
 
 
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SUMARIO.-


El origen histórico del problema técnico,
por Eduardo Arroyo
 
Tecnología, Utopía y Cultura,                                  
por Germán Doig Klinge
 
La Técnica como lugar hermeneutico privilegiado: Ortega y Heidegger,
 por Antonio López Peláez
 
 
Nihilismo y técnica, 
por José Luis Molinuevo
 
¿Ecología o Tecnocracia? El conservadurismo en la modernidad,  
por Michael Grossheim
 
Por una ontología de la técnica. Dominio de la naturaleza y naturaleza del dominio en Julius Evola,  
por Giovanni Monastra
 
Heidegger y la Técnica,  
por Eugenio Gil
 
El hombre y la técnica, de Spengler, 
por Carlos E. Luján Andrade
 
La Perfección de la Técnica: Friedrich-Georg Jünger,  
por Robert Steuckers
 
Carl Schmitt: Topología de la Técnica, 
por Enrique Ocaña
 
Arnold Gehlen: la condición del hombre en la era de la Técnica, 
por José Javier Esparza
 
La técnica, devoradora de hombres, 
por Ernst Niekisch
 
 

mardi, 06 novembre 2012

Entretien avec Gilbert Sincyr

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« Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie »

Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe

par Fabrice Dutilleul

Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.

Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.

 

Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?

C’est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.

 

Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?

Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.

Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.

Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.

Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.

Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.

 

S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?

Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.

 

Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe de Gilbert Sincyr, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 232 pages, 25 euros.

 

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jeudi, 01 novembre 2012

Pierre Vial: Face à la crise, une autre Europe

 

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samedi, 27 octobre 2012

Terre & Peuple n°53

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Terre & Peuple n°53

 

Le numéro 53 de la revue est centré sur ‘le Nouveau Moyen Âge’, celui que nous nous préparons à aborder.

 

L’éditorial de Pierre Vial, intitulé ‘Boomerang’, évoque le drame qu’a vécu le conseiller général des Pays de Loire Djamel Gharbi.  Tunisien d’origine, il passait ses vacances dans le pays de ses ancêtres avec sa femme et sa fille de 12 ans. Ils ont été attaqués et violentés par une bande de salafistes qui jugeaient leur tenue indécente. La presse a bien dû en parler et citer la vertueuse indignation du ministre Fabius. Dans le même registre, le ministre de l’Intérieur Manuel Vals a fait un « déplacement structurant » à Amiens dévastée par les dernières émeutes ethniques. Pour lui, tout ça c’est la faute à la crise. Voilà qui annonce encore un petit effort pour mieux saupoudrer les zones.

 

Pierre Vial tresse une couronne de fraternelles immortelles à Alain de Benoist à l’occasion du dernier livre de celui-ci, ‘Mémoire vive’. Cela vient heureusement compenser la recension vitriolée qu’en a donnée Rivarol.

 

L’Ambassadeur Perrin découvre les dessous véritables de la ‘poignée de main de Montoire’, que les bien-pensants ont outrageusement exploitée pour torpiller le Maréchal Pétain. Il révèle qu’il y a eu deux Montoire, un avant et un après la rencontre Hitler-Franco.

 

Pierre Vial, médiéviste spécialiste du Temple, règle magistralement le compte des clichés idéologiques qui visent à faire du moyen âge un simple intermède (d’un millénaire !) d’obscure barbarie entre l’Âge d’Or de l’antiquité gréco-romaine et les lumières retrouvées de la Renaissance, voie royale vers les Lumières modernes de la révolution libérale. Plutôt que faire débuter le moyen âge en 476 à la fin de l’Empire romain d’Occident, pour le terminer en 1492 à la fin de la Reconquista, il propose les dates de 410 et 1453 : la prise de Rome par les Wisigoths et celle de Constantinople par les Turcs. Il tord le cou à la légende noire mise en place à la Révolution. Elle se devait de diaboliser la féodalité comme le mal absolu : les seigneurs vivaient de brigandage et leurs plaisirs étaient barbares. De grands historiens, tel Georges Duby, ont bien remis les pendules à l’heure. Michel Pastoureaux également, pour qui on vivait mieux, et plus longtemps, sous saint Louis que sous Louis XIV.  Pour Pierre Vial, dans les temps incertains aujourd’hui imminents, les valeurs du moyen âge, tant de virilité guerrière et de loyauté fidèle, du suzerain comme du vassal, que de solidarité vécue autant que des familles et des clans, des métiers et des compagnonnages, des ordres monastiques et chevaleresques, ces valeurs là devraient être aujourd’hui les modèles dont s’inspirer pour notre survie.

 

Evoquant la remise en forme actuelle de l’armée russe, Alain Cagnat dresse d’abord un tableau apocalyptique de la dislocation de l’ex-Armée rouge. Après les révélations humiliantes d’une série de dysfonctionnements, qui s’étaient manifestés déjà lors de ses interventions contre les soulèvements hongrois (1956) et tchèque (1968), et la morne retraite de l’Afghanistan (1989), elle avait été démembrée entre les anciennes républiques de l’Union. Commence alors le calvaire des soldats qui ne sont plus payés ni équipés : certaines unités de garnisons sibériennes abandonnées sont mortes de faim ! Les désertions sont alors légion et la corruption (des officiers sont allés jusqu’à vendre du combustible nucléaire) est banale. C’est dans ces conditions qu’Eltsine lance dans la guerre en Tchétchénie 38.000 soldats et 800 blindés. Un régiment entier va être taillé en pièce par 5.000 Tchétchènes et Elstsine va être contraint à demander un cessez-le-feu infamant. C’est de cette situation que Poutine va hériter, au moment où le terrorisme frappe Moscou. Il parviendra, dans la seconde guerre de Tchétchénie, à rendre son honneur à l’armée russe. L’essai sera même glorieusement transformé lorsqu’il écrase ensuite l’attaque de l’Ossétie du Sud par une Georgie soutenue par les occidentaux.

 

Alain Cagnat encore esquisse un pittoresque portrait des haredim, les tenants d’un judaïsme ultra-orthodoxe, dont font partie les hassidim (voir le personnage du Rabbi Jacob de Gérard Oury). Les haredim sont des opposants farouche du sionisme. Pour eux, la shoah est la punition du ciel pour ceux qui ont entrepris par la force la conquête d’Israël, alors qu’elle ne doit être l’œuvre que du seul Messie au jour du Jugement.

 

Pour Claude Valsardieu, c’est 1905 la date charnière entre les temps anciens et une ère nouvelle qui va associer des chimères, chimères politique (le communisme de Lénine), physique (l’espace-temps d’Einstein) et esthétique (l’art abstrait de Picasso). Et il énumère toute une théorie de faits de ce moment de l’histoire, fort convaincants à cet égard.  Entre autres la conclusion cette année là de l’Entente cordiale, déterminante pour la guerre à mener à l’Allemagne ; c’est aussi le moment de l’écrasement des Boers (28.000 civils morts, dont 22.000 enfants, dans les premiers camps de concentration de l’histoire ; celui de la guerre russo-japonaise, avec la pulvérisation de la flotte russe ; c’est le moment de la découverte des pétroles de la Caspienne et du Kouristan iranien ; c’est la naissance du mouvement ‘Jeunes Turcs’ d’Enver Pacha, qui va bientôt contraindre le Sultan à abdiquer ; c’est le percement de l’Isthme de Panama ; c’est la mise en place des premiers empires industriels modernes (Rockfeller et sa Standard Oil et Henry Ford et ses automobiles) ; c’est le moment où les Etats-Unis sont prêts à reprendre la relève de l’Empire britannique pour encercler les puissances du continent et les empêcher de s’entendre ; c’est la date de la première révolution russe, matée par Stolypine ; en France, c’est le temps où l’armée est démoralisée par l’Affaire Dreyfus et par son épuration par les laïcs fanatiques, après l’abolition du Concordat. C’est aussi l’époque où l’avion des frères Wright décolle de quelques mètres, où Méliès développe le premier cinématographe et où sont reçues les premières émission de radiophonie.

 

Observant que, même dans notre famille, les créateurs d’art sont devenus rares et qu’Ezra Pound proclamait que l’art lui aussi exige un effort, François Desnoyers nous en console en évoquant le Russe Andreï Biély (1880-1934), ‘le poète métaphysique de l’horreur’. Le premier roman de Biély, ‘La Colombe d’argent’ (éd. L’Âge d’homme) est une satire fulgurante d’une Russie profondément païenne. Cette première œuvre sert d’utile introduction à sa poésie. Pour Biély, les malheurs de la ‘culture aryenne’ viennent de ce qu’elle trahit son origine hindoue. Lorsqu’il découvre Rudolf Steiner, c’est le choc : il devient avec sa femme, une fille de Tourguéniev, un membre actif de la communauté steinérienne qui va construire le temple Goetheanum.

 

André Lama commente la réédition (éd. Dualpha) de ses deux volumes ‘Des dieux et des empereurs’ sous un nouveau titre ‘Causes ethniques de la chute de l’empire romain’. A la question de savoir qui est l’empereur qui a ses préférence, il répond qu’il convient de distinguer les périodes, très différentes, de l’empire, mais désigne quand même Aurélien comme l’un des plus valeureux.

 

Sandra décrit par le détail les dolmens découverts en 1961 en Franche-Comté, dans les bois de Buisseret en Haute-Saône. Leur mobilier funéraire est conservé au Musée de Besançon. Elle en profite pour préciser que la Bretagne n’a pas le monopole de ce genre de mégalithes, qui sont répandus dans toute la France et au-delà, notamment en Wallonie, à Wéris où notre ami Gérald a organisé une de ses récentes randonnées d’explorations historiques.

mardi, 23 octobre 2012

Dugin Gets in the Ring

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Dugin Gets in the Ring

Whither the Fourth Political Theory?

 
 
The Fourth Political Theory
 
 
 
is a book that is clearly not short on ambition. I haven’t actually read it, but I already know more or less what is in it from past writings by its author Professor Alexander Dugin, as well as the lengthy video presentation he gave of his ideas at the Identitarian Ideas conference held earlier this year in Stockholm.
 

Dugin believes there have been three great ideologies in modern history – Liberalism, Communism, and Fascism/National Socialism – and that we are now seeing the formation of the Fourth, which is still waiting to be properly christened and so is known by an ordinal. In the footsteps of Locke, Marx, and Mussolini, we now have Dugin.

I greatly respect and like Dugin. With his Tolstoyan beard and aura of an old church father, he’s a personable and reassuring presence. But I also know how the academic world works, and how it finds all sorts of clever ways to serve different masters, and Professor Dugin is certainly well-connected to a lot of people in the Russian establishment. Is it a coincidence that his ideas support the existence of the Russian Orthodox Church or the multi-ethnic imperialism that is the unavoidable basis for a strong Russian state?

But onto the Fourth Political Theory, with its Millenialist feel of being the fourth and final horseman of the ideological apocalypse. OK, the Theory straps a cushion to its forehead by claiming to be a work in progress, so that any blows landed on it will be softened, but already much of the groundwork has been clearly laid. The road isn’t finished, but we can more or less see where it is headed under the guidance of Professor Dugin.

The Theory supposedly arises from the criticism and deconstruction of the previous three theories, which history has already revealed to be full of flaws and responsible for a great deal of suffering and confusion. Dugin seems happy enough to ride along with modern Liberalism’s historical demolition of Marxism and Fascism, as this makes it a tidy knuckle-to-knuckle, winner-takes-all match between his Fourth Theory and the still undefeated champion, Liberalism.

Seconds out – Ding! Ding! Ding!

dugin-fpt.jpgDespite past attempts by the Second and Third Theories to claim the crown of modernity, Dugin believes that Liberalism has triumphed here and has managed to irrevocably present itself as the only truly “modern” way. It has also succeeded in presenting itself as the “natural order,” rather than a mere ideology.

To destroy Liberalism, Dugin strikes as these points. But rather than trying to claim that the Fourth Theory is more modern than Liberalism, his strategy is to try to get away from the whole idea of modernity itself by appealing to pre-modern values and conceptualizing them as post-modern eternal values. There is more than a touch of his Old Believer Russian Orthodoxy here.

This is not so much a heavy punch to the ribs of Liberalism as a bit of fancy footwork to avoid Liberalism’s nasty left hook. Modernity is not so easily discarded, as Dugin seems to believe. It operates as the measure of ideological victory, without which no battle can take place. His call to discard modernity is therefore a call for a defensive ceasefire or a time out.

Another key point for Dugin to attack is the subjects or agents of the other three theories. The economic classes of Marxism are presented as outmoded; Fascism’s state as something of a bourgeois innovation; and National Socialist race as a “kind of construction” and not very useful.

Although his punches are only glancing ones here, it does not matter, as these two systems are supposedly punch-drunk losers propping up the bar, muttering “I coulda been a contender.” Where Dugin is more effective is in battering Liberalism’s all-important individual.

This is his mighty opponent’s soft spot and Dugin makes hay here and even gets into position to unleash his KO, but this is where his attack comes unstuck. While all the previous systems have strong subjects/agents that human beings can all feel passionate about – race, nation, class, and our own beloved selves – the Fourth Theory substitutes Heidegger’s flat-footed and abstruse “Dasein” concept. You couldn’t imagine the Bastille being stormed or Stalingrad being held for the sheer pleasure of “being there”!

As a philosophical phrase that says very little by saying too much, it is appropriate that it is then extrapolated into a kind of blanket multi-polarity and call for a true multiculturalism (depoliticized in the case of Russia) and even multi-chronology. Regarding this latter concept, Dugin calls for a world where societies can exist that operate on different temporal patterns, such as cyclical, linear, or more complex. He also calls for the rejection of universal values and comparisons. This is clearly heavily defensive boxing, aimed at avoiding the clever jabs and looming thump that Liberalism is aiming at Putin’s Russia.

The Ascendant Order

Dugin’s interpretation of the previous three theories has a kind of grace, regularity, and ascendant pattern to it. There is natural and elegant progression from the individual to class, and from class to the state (or race). While the other three ideologies nobly struggled in the ring of modernity, and had subjects/agents that could inspire the masses, the Fourth Political Theory has a snatch of Heidegger embroidered on its boxing shorts and seems to be climbing through the ropes with its towel flying through the air behind it.

Perhaps the problem is ideology itself. While Dugin is happy to abandon notions of modernity, he is less happy to abandon ideology. This is only to be expected from an academic who eats, sleeps, and breathes ideology. So, do we actually need it?

Ideology has a progressive nature that does not endear it to many on the Right, but progress is essential in any system that is not based on pure stagnation. Even a cyclical system needs progress to get to the point of its collapse and rebirth. Ideology creates progress through competing with the status quo, or by helping a rising system to become manifest. Therefore, in addition to each ideology having a subject or an agent, history also demonstrates that it needs some kind of enemy or rival: Liberalism’s enemy was the old order; Marxism’s was Liberalism; Fascism’s was Marxism; and Neo-Liberalism’s was Fascism and Marxism.

The problem of the Neo-Liberal world order is that there seems no longer to be any enemy, thus endless stagnation looms. Progress will only arise when Neo-Liberalism in its turn becomes the defeated enemy. On this basis, a strong case exists for the necessity of a Fourth Ideology. But after this, will we need a fifth or sixth, and so on into infinity? The chances are that our technologically enhanced world cannot handle this kind of vast, intense dialectical struggle many times more, so it is essential that the Fourth Political Theory should internalize the engine of progress that has previously come from ideological conflict.

Escaping the Dialectical

As it now stands, the Fourth Political Theory is more a reflection of Russo-centric concerns, and also seems inconsistent with the broader ideological framework that Dugin has outlined. In order for it to gain wider credibility it will have to take on board some of the following points:

Firstly, it should be entirely divorced from any agenda that reflects specific political or religious goals or interests, such as those elements of Russian political pragmatism I constantly detect in Dugin’s work.

Secondly, modernity should not be abandoned. If we are to have an ideological battle, we need winners and losers, and we need a common standard by which to judge them. Communism understood this and so did Fascism, and both were ahead of Liberalism on points for most of their bouts. “Da Sein” and multi-chronology is a form of retreatism.

Thirdly, dismissing Communism and Fascism is premature. Although both were defeated, neither was a purely ideological defeat. Fascism’s defeat was mainly military, while Communism’s was economic. To use boxing terminology one last time, you could say that both were lucky knock outs. These two contestants should be readmitted to the ideological battle until they are defeated ideologically. Neo-liberalism is not capable of doing this. Only a later political theory will be capable of this.

Fourthly, the Fourth Political Theory should be adjusted to fit more neatly into Dugin’s grand pattern of ideological evolution. Only when this is done will it be successful. History shows that Marxism opposed but also used elements of Liberalism. Fascism opposed but also used elements of Marxism and to a lesser extent Liberalism. Therefore it seems likely that the Fourth Political Theory should oppose but also include elements of Fascism and to a lesser extent Marxism.

Fifthly, the Fourth Political Theory needs to find an appropriate subject/agent, one with an existence that the masses can relate to, and one that fits into the ascendant pattern of individual, class, and state/race. The only subject that fits this bill is humanity itself.

Sixthly, to avoid the dangers of endless stagnation and further dialectical struggles resulting in Armageddon, the Fourth Political Theory will need to internalize the progressive impetus.

jeudi, 18 octobre 2012

Tom Sunic Interviewed by Richard Edmonds

Tom Sunic Interviewed by Richard Edmonds

 

mardi, 16 octobre 2012

Intervention d'Alain Cagnat

 

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Intervention d'Alain Cagnat lors de la XVII° Table Ronde de "Terre & Peuple" 

 

LE COMBAT CULTUREL

  

Comme Martin Luther King, « I have a dream ». Imaginons que le Front National remporte les prochaines élections présidentielles puis législatives. Qu’en ferait-il ? Faute de cadres aptes à investir les lieux du pouvoir, il ne pourrait le conserver longtemps. Mais, en fait, il ne peut conquérir le pouvoir, parce que, même s’il obtenait la majorité dans les urnes, il lui manquerait l’essentiel : le contrôle de la société civile.

  

L’INANITE D’UN COMBAT POLITIQUE SANS COMBAT CULTUREL

  

Pour Antonio Gramsci, la puissance de l’Etat, dans un pays moderne, est scindée en deux : le pouvoir politique, constitué des instances de gouvernement (exécutif, Parlement) et des piliers de l’Etat (armée, police, justice), et la société civile, composée des institutions culturelles (intellectuels, système éducatif, universités, médias, artistes, groupes d’influence). Pour simplifier les « faiseurs d’opinion ».

 

 

Pour que le pouvoir puisse fonctionner, il faut qu’il y ait concordance entre les deux sociétés, politique et civile. Si ce n’est plus le cas, sans contrôle de la société civile, la société politique n’est pas en état de diriger le pays. L’Etat semble solide sur ses bases, mais, en fait, il ses bases sont pourries. Comme une tour du World Trade Center, il s’effondre tout d’un bloc, alors qu’à la seconde précédente, il paraissait indestructible.

  

Il est donc essentiel, pour le pouvoir, de « tenir » la société civile. Cela passe par un contrôle sans faille du pouvoir culturel qui s’exerce dans tous les secteurs et à travers tous les vecteurs de la vie politique, économique, mais aussi médiatique et artistique : télévision, cinéma, théâtre, presse, maisons d’édition, mode, urbanisme, mœurs…

  

A contrario, pour l’opposition, il ne peut y avoir de combat politique efficace qui ne repose sur un combat culturel parallèle. A défaut, la quête du pouvoir est pure utopie. L’analyse de Gramsci était très pertinente. Il est seulement dommage que les marxistes l’aient lue avant nous. Et il faut se rendre à l’évidence : à l’heure actuelle, le pouvoir culturel nous échappe complètement. Comment en est-on arrivé là ?

  

LE CONSTAT DES ANNEES 1960

  

En 1962, la droite dite nationale n’existe plus. Elle a été décapitée, intellectuellement et physiquement, lors de l’Epuration de 1944-45 d’abord, puis à l’occasion de la défense de l’Algérie Française. Une fausse droite, la droite des moutons, la remplace : pétainistes en 40, gaullistes en 44, Algérie française en 58, Algérie algérienne en 62, gaullistes, giscardiens, puis chiraquiens et enfin sarkozystes. Ils sont ce « peuple de veaux » que méprisait leur idole. Ils n’ont aucune idéologie, sinon celle de leur petit confort ; couards à en vomir, ils sont prêts à tout accepter du moment qu’on les laisse jouir tranquillement de leur vie de néant.

  

Julius Evola écrivait dans Des Hommes au milieu des Ruines : « Le problème fondamental consiste à déterminer s’il existe encore des hommes capables de repousser toutes les idéologies, toutes les formations partisanes et tous les partis politiques qui dérivent, directement ou indirectement de ces idées, c’est-à-dire, en fait, tout ce qui va du libéralisme et de la démocratie au marxisme et au communisme ». Une poignée de militants va relever le défi du combat culturel : ils appartiennent à la Fédération des Etudiants nationalistes et au mouvement Europe-Action. Ils sont les Soldats de la Classe 60 qu’appelait de ses vœux Robert Brasillach du fond de sa prison. Ils ont compris que la décennie 1960 allait transformer le monde, par la décolonisation d’abord, et ses conséquences migratoires, puis par la révolution culturelle qui trouvera son point d’orgue en 1968. C’est grâce à eux que naît ce mouvement intellectuel qu’on a appelé la Nouvelle Droite, dont le fer de lance fut le GRECE. C’est ce combat culturel qu’a repris Terre et Peuple, non pas pour sombrer dans l’intellectualisme où se sont égarés certains, mais pour nous emparer, un jour, du pouvoir politique.

  

Entre 1977 et 2012, un événement majeur est intervenu : l’effondrement de l’URSS. D’aucuns ont cru, naïvement, que les idées marxistes allaient disparaître dans les gravats du Mur de Berlin. Ceux-là n’avaient pas compris que le marxisme n’était qu’une des branches de l’égalitarisme. Le libéralisme en est une autre, avec sa volonté de réduire l’individu en un consommateur décérébré qu’on assommera à coups de loisirs débilitants et à qui on inculquera que la seule valeur qui vaille, c’est l’argent.

  

En 1977, le GRECE publiait un petit ouvrage intitulé Dix ans de combat culturel pour une renaissance, qui faisait le point sur la première décennie de ce combat culturel. Il parlait de terrorisme intellectuel, d’antiracisme, d’identité, d’éducation, d’enracinement… Force est de constater, à sa relecture, 35 ans plus tard, que l’ennemi a progressé sur toute la ligne de front.

  

LA SUBVERSION INTELLECTUELLE

  

athena05.jpgLa décennie 1960, et particulièrement Mai 68, fut un désastre spirituel et culturel. La volonté de l’intelligentsia subversive qui prit les commandes du pouvoir culturel à ce moment-là et ne l’a plus quitté, est de déstructurer à la fois la société, en sapant l’autorité, en combattant toute hiérarchie, en inversant les valeurs, et l’individu, en effaçant sa mémoire, en le coupant de ses origines, en brisant sa culture.

 

Le postulat est que tout se vaut, les individus comme les cultures. La normalité n’existe pas, ou bien, tout est normal, à commencer par l’anormalité. L’hétérosexualité n’est pas plus normale que l’homosexualité. Les fous ne sont pas plus fous que les gens normaux. Les criminels sont encore plus des victimes (de la société) que les vraies victimes, et méritent donc plus de compassion. On ne parle plus de sanction, de dette envers la société ou de mise à l’écart pour empêcher le délinquant de nuire, mais on parle de réinsertion : la prison, , doit être l’exception. Les « sans papiers » ne sont plus des clandestins hors la loi, mais des citoyens en attente de régularisation. Les « roms » sont des victimes ; s’il y a tant de délinquance chez eux, c’est qu’on n’est pas assez gentil avec eux. Toute marginalité est bienvenue. Toute discrimination est strictement prohibée. L’ennemi, c’est l’altérité : raciale, ethnique, culturelle, sexuelle même.

 

DETRUIRE LA FAMILLE

  

Le plus important est de détruire la famille. Par trois chantiers : la légalisation de l’avortement, la banalisation du divorce, et l’apologie de l’homosexualité.

 

 

Avec l’avortement légalisé et remboursé, sans garde-fou, les femmes sont enfin libres de leur corps, vieille revendication des féministes et des soixante-huitardes. La fécondité, quelle horreur ! Depuis 1974, ce sont plus de six millions de petits êtres innocents qui ont fini dans les crématoires hospitaliers de France. Merci, Simone. Et ce qui est encore mieux, c’est qu’il s’agit surtout de petits Blancs. Parce que dans les « quartiers », on n’avorte qu’exceptionnellement.

  

On a rendu le divorce de plus en plus facile : un pet de travers de l’un ou de l’autre, et hop, un petit tour chez le juge, et vive la liberté. Et puis, les familles recomposées, c’est tendance. C’est chouette d’avoir, tout à coup, des tas de frères et sœurs avec lesquels ont vit un temps, puis dont on change, au gré des rencontres de Papa ou Maman. Occulté totalement, le traumatisme réel des enfants dont les parents se séparent. Et pour enfoncer le clou, on a instauré, en amont, le PACS en 1999 : même plus besoin de divorcer !

  

L’homosexualité était perçue comme une déviance, et même une maladie mentale par l’OMS jusqu’en 1981. Aujourd’hui, c’est aussi tendance. Mais si vous n’en pensez pas que du bien, c’est que vous êtes homophobe ! Homophobe ou raciste, c’est pareil : gare à l’arsenal répressif ! L’une des promesses de la gauche (qui ne coûte pas grand-chose, celle-ci) est d’autoriser le mariage entre deux personnes de même sexe : c’est moderne, d’ailleurs d’autres pays l’ont fait avant nous, l’Espagne, le Portugal… c’est que ça doit être bien. Certains pensent même à instaurer un « mariage pour tous » : on pourrait se marier à trois ou à quatre. En 2003, le magazine Elle avait même inventé un nouveau terme : le « trouple » pour couple + trio. Ce serait chouette et comme ça, on ferait plaisir aux partisans de la charia qui prônent la polygamie.

 

 

Mieux, les homosexuels pourront adopter. C’est le petit qui va être content (ou la petite) : il (elle) aura deux papas ou deux mamans. D’ailleurs, les futurs livrets de famille ne comporteront plus les mentions « père » et « mère », mais « parent 1 » et « parent 2 ». Plus grave, on sait qu’un certain nombre d’homosexuels hommes (même si ce nombre est faible) sont aussi pédophiles. Pour preuve, il n’y a pas si longtemps, le Larousse et le Robert définissaient la pédérastie (mot suspect aujourd’hui, mais prisé par André Gide) pour qualifier aussi bien un homme qui a des rapports sexuels avec un autre homme, qu’un homme qui a des rapports sexuels avec un enfant. Qu’est-ce qui garantira que l’enfant adopté ne sera pas la victime de quelques prédateurs ?

  

Pour parachever le tout, on a inventé le « genre ». On ne serait homme ou femme que parce que la société nous conditionnerait dans ce rôle dès le plus jeune âge. Le résultat d’un apprentissage culturel. Peu importe que cette aberration soit en contradiction totale avec la nature ! Dans certaines maternelles, on fait jouer les garçons à la poupée et on met les filles à l’établi. A quand des individus asexués ou hermaphrodites ? On voit bien la main des lobbies homosexuels derrière cette opération.

  

On a donc bien compris que cette intelligentsia voulait détruire les fondements du vieux monde. Mais pour le remplacer par quoi ? Par une nouvelle religion dont les piliers s’appellent égalitarisme, universalisme et antiracisme.

  

LA RELIGION DE L’EGALITARISME

 

 

Cette idéologie va à l’encontre des lois de la Nature qui montrent que le monde n’est que diversité et hétérogénéité. Elle est totalement étrangère à l’univers des peuples européens. Les sociétés indo-européennes sont fondées sur une organisation trifonctionnelle : la souveraineté et le sacré, tout en haut, la fonction guerrière ensuite, et enfin la fonction productive.

  

Il faut remonter au christianisme primitif pour trouver la source de l’égalitarisme. Mais celui-ci définit les hommes comme égaux seulement devant Dieu. C’est avec le mouvement des idées du XVIIIème siècle que l’égalitarisme se laïcise. L’avènement de la démocratie en Angleterre, la Révolution française puis les révolutions marxistes l’ont érigé en idéologie dominante.

  

Il faut détruire les peuples dans leur variété, car chacun porte ses traditions, sa culture, sa langue, etc. en un mot ses différences. La République jacobine ne s’y est pas trompée qui a tout fait pour éradiquer tout particularisme régional, depuis plus de 200 ans. Le but est de transformer les individus en êtres indifférenciés, donc parfaitement interchangeables. Le nivellement des masses commencer dès le plus jeune âge et suivre l’individu tout au long de sa vie. Toute méritocratie doit être abolie.

  

Selon le postulat « Tout se vaut », il faut rabaisser la civilisation européenne et rehausser les autres cultures. Le discours ambiant proclame donc que la civilisation européenne ne serait rien sans l’apport des civilisations orientales, en particulier la civilisation arabo-musulmane. Comme on a pu le voir récemment dans une série sur ARTE, L’Orient et l’Occident, les Européens devraient tout non seulement aux Arabes, mais aussi aux Ottomans, aux Sumériens, aux Egyptiens et même aux Mongols (sic). Par exemple, Copernic n’aurait fait que plagier un savant arabe du 13ème siècle, etc. Si l’on comprend bien, sans ces braves gens, nous serions encore couverts de peaux de bêtes et nous vivrions dans des cavernes.

  

Il va de soi qu’un livre comme celui de Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont Saint-Michel, dérange beaucoup. Il démontre de manière scientifique que le Haut Moyen Age n’est absolument pas la période sombre qu’on veut bien nous faire croire, et que le savoir des Grecs a été transmis par les monastères occidentaux et par l’Empire romain d’Orient qui fut un foyer de foisonnement intellectuel à Byzance jusqu’en 1453. « L’image biaisée d’une chrétienté à la traîne d’un Islam des Lumières » relève plus du parti pris idéologique que de l’analyse scientifique » ne pouvait lui valoir que l’anathème de la bien pensance.

  

LA RELIGION DE L’UNIVERSALISME

  

L’universalisme est le pendant de l’égalitarisme. L’individu indifférencié devient le citoyen du monde et nous sommes tous des habitants du « village monde ». Le rêve de ces fanatiques est d’établir un gouvernement mondial. Il ne faut pas croire que ce n’est qu’utopie. Le Nouvel Ordre Mondial, voulu aussi bien par les marxistes que par les libéraux, pour des raisons faussement antagonistes, est déjà en marche avec toutes ses courroies de transmission internationales : ONU, OMC, Union Européenne, etc. Ce qu’explique Jacques Sévilla, dans Historiquement incorrect : « La libre circulation des biens, des capitaux et des hommes et le matérialisme mercantile tendent à considérer l’être humain comme un consommateur, et la planète comme un marché sans frontières. Au regard des exigences du libre-échange, les nations sont des enracinements à combattre ».

 

 

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Michèle Tribalat, quant à elle, dans Les yeux grands fermés, parle de « totalitarisme doux » :«  Les défenseurs des droits de l’homme et ceux d’une conception libérale se rejoignent pour souhaiter une libre circulation des hommes alignée sur celle des marchandises et des capitaux… Ils invitent à considérer les flux migratoires comme des rivières naturelles contre lesquelles on ne peut pas grand-chose et auxquelles il faut plutôt songer à s’adapter avec entrain…»

  

L’ABRUTISSEMENT DES FOULES

 

 

Big Brother n’a pas oublié la maxime des Romains : « Du pain et des Jeux » pour le peuple. Son arsenal est infini : la téléréalité, les jeux télévisés débiles, les films bien pensants, les people, le bling-bling… Surtout ne pas donner à réfléchir à ce troupeau d’imbéciles qui bouffent du McDo, boivent du Coca et se gavent de séries américaines. Ce sont, comme l’écrit Richard Millet, dans De l’antiracisme comme terreur littéraire : « Des esclaves convaincus que leur néant est la forme suprême du bonheur ».

  

Je ne cesse jamais de m’étonner en consultant le classement des personnalités préférées des Français du Journal du Dimanche. Les lauréats sont : Yannick Noah, Omar Sy, Zinédine Zidane, Jamel Debbouze, Gad Elmaleh, et Mimie Mathy qui a détrôné l’icône Simone Weil. Je ne vous dirai surtout pas qu’il y a là deux personnes d’origine africaine, deux personnes d’origine maghrébine, deux personnes de religion juive et une personne qui a un handicap. La police de la pensée dirait que c’est discriminatoire et je serais d’accord avec elle. Non, je m’étonne plutôt que Yannick soit un délinquant fiscal, qu’Omar ait émigré fiscalement aux Etats-Unis dès qu’il est devenu riche, que Zinédine soit notamment célèbre pour donner des coups de boule dans les stades et que Jamel soit très discret sur son passé de délinquant. Finalement, il n’y a que Mimie pour laquelle j’ai de la considération. Mais c’est un avis tout personnel.

  

Je m’étonne qu’il n’y ait dans ce classement pas de sportifs comme Sébastien Loeb, Yannick Agnel ou Christophe Lemaître, ou de chanteurs comme Charles Aznavour, Serge Lama ou Patricia Kaas, par exemple. Ni de scientifiques, ni d’écrivains, ni de médecins… Pensez, il n’y a même pas Bernard-Henri Lévy ! Mais, enfin, quand on sait que 19 millions d’habitants de ce pays sont allés voir Intouchables, avec le même Omar Sy, un bel hymne à la diversité où le Blanc est un benêt, je ne m’étonne plus de rien.

  

LE TERRORISME INTELLECTUEL

 

L’idéologie totalitaire a besoin de moyens totalitaires pour faire taire les rebelles. Elle a donc développé tout un arsenal de lois liberticides qu’applique avec zèle la meute des chiens de garde d’une magistrature collabo tout acquise à la « cause ». Il ne faut pas hésiter à parler d’une nouvelle inquisition. Les grands prêtres en sont les intellectuels de magasin Lidl comme Bernard-Henri Lévy, Jean-François Kahn ou Laurent Joffrin. Leurs officines s’appellent Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur… Derrière Le Monde, il y a la Banque Lazard, et derrière Libération, il y a la Banque Rothschild ! Etonnant, non ? Mais rares sont les hommes courageux qui osent s’opposer à cette dictature de la pensée dans la droite des moutons. La plupart préfèrent hurler avec les loups.

  

Autrefois, aux yeux de l’intelligentsia, l’ennemi était le fasciste, terme utilisé à tout bout de champ et toujours hors de propos. De nos jours, quatre blasphèmes vous emmènent directement en Correctionnelle, autrement appelée TGI, non pas pour Tribunal de Grande Instance, mais Tribunal de la Grande Inquisition : antisémite, raciste, homophobe, islamophobe. La liste n’est pas exhaustive et s’enrichit régulièrement. Ainsi, dès qu’un auteur exprime des idées contraires au « politiquement correct », il est mis au ban de la société. C’est ainsi que des enseignants (Dimitri Casali), des historiens (Sylvain Gouguenheim, Jacques Heers, Daniel Lefeuvre, Olivier Piétré-Grenouilleau, Jacques Sévilla), des géopoliticiens (Aymeric Chauprade, Annie Laurent, Bernard Lugan), des démographes (Jean-Paul Gourevitch, Michèle Tribalat), des sociologues (Hugues Lagrange, Pierre-André Taguieff), des écrivains (Richard Millet, Jean Raspail) subissent, à des titres divers, les foudres du Système pour avoir osé se dresser contre lui.

  

Les gens des médias n’échappent pas à la règle, comme Eric Zemmour pour avoir dit que les prisons étaient remplies de Noirs et de Maghrébins. Et il faut s’appeler Gilles-William Goldnadel et être membre du comité directeur du CRIF pour écrire impunément Réflexions sur la question blanche en 2010.

  

LES ATTEINTES A LA LIBERTE D’EXPRESSION : LES LOIS MEMORIELLES

  

« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses idées, et celui de rechercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations par quelque moyen que ce soit » (Déclaration internationale des Droits de l'Homme, adoptée par l'ONU le 10 Décembre 1948).

  

Il y a longtemps que la liberté d’expression n’existe plus en France, si tant est qu’elle ait existé sous les différentes Républiques. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! », comme disait Saint-Just. Aujourd’hui, il n’y a plus de guillotine pour se débarrasser des ennemis de la république, mais on a inventé les lois liberticides, joliment appelées lois mémorielles. Et l’arsenal répressif est impressionnant. La prison, bien sûr, mais elle est rarement utilisée, car les établissements pénitentiaires manquent de place. Et puis, il y a une sanction qui est beaucoup plus efficace, celle qui fait mal au portefeuille : l’amende, généralement très élevée, dont on sait qu’elle mettra le récalcitrant à genoux, qu’il aura du mal à s’en relever et que, probablement, il en sortira dégoûté et hors d’état de nuire. Celle-ci peut aller jusqu’à 45 000 euros. Il vaut mieux brûler des voitures, vendre de la coke ou s’éclater dans une tournante.

  

LA LOI FABIUS-GAYSSOT : LA RELIGION DE LA SHOAH 

 

« Les juifs n’ont pas le monopole du martyre ! On comptait beaucoup d’Auvergnats, de Périgourdins, voire de Bretons à Auschwitz et à Dachau. Pourquoi nous rebat-on les oreilles avec le malheur juif ? Oublie-t-on le malheur berrichon ? Le pathétique poitevin ? Le désespoir picard ». C’est Patrick Modiano qui s’exprime ainsi dans La Place de l’Etoile, en 1968. Impensable aujourd’hui !

  

Car la première loi mémorielle est la loi Fabius-Gayssot (1990) qui définit le délit de « négation des crimes contre l’humanité ». Grâce à elle, la Shoah est devenue le Dogme absolu, intouchable, ainsi que l’explique Jacques Heers dans L’Histoire assassinée : « On ne peut nier que ces condamnations lancées par le pouvoir politique aient lourdement pesé sur la recherche historique. Cela s’affirme évident lorsque ce pouvoir, ayant fait connaître sa vérité jusque dans les détails, interdit formellement toute nouvelle enquête, révision, précision même qui risquerait de mettre en cause ses certitudes, ne serait-ce que sur un seul aspect du problème. Lorsque le seul fait de souhaiter confier aux historiens l’étude du passé, sur tel ou tel point contesté, est aussitôt pris pour un grave délit, il est bien clair que toute recherche se trouve figée, réduite à la clandestinité ou, plutôt, réduite à néant ».

 

 

Il faut s’appeler Jacques Sévilla pour oser écrire : « Or, à écouter le discours dominant, celui qui prévaut au cinéma, à la télévision, dans les livres ou les commémorations officielles, le sort tragique de ceux qui ont été déportés uniquement parce qu’ils étaient juifs paraît désormais le seul à bouleverser les consciences… La solution finale est une tragédie particulière qui s’est déroulée au sein d’une tragédie générale ».

  

C’est que le sujet est totalement sacralisé et verrouillé, comme l’explique le gourou de la Shoah, Claude Lanzmann : « Il y a sans doute eu des excès dans la « mobilisation mémorielle. » Mais ne vous y trompez pas : « ce » n’est pas fini et ça ne finira pas... Oui, les outrances, les rituels, les commémorations… peuvent énerver. Ceux que ça énerve n’ont qu’à soigner leurs nerfs ». Voila, c’est dit. Nous ne sommes plus dans le rationnel et l’objectif. Nous sommes dans l’irrationnel, le mystique, le sacré. Pierre Nora parle de « nouvelle religion séculière » et Goldnadel de « religion shoahtique ».

  

Une telle attitude n’est pourtant pas sans danger comme l’écrit Esther Benbassa : « La mémoire de la Shoah s’impose… jusqu’à légitimer une étonnante tendance à la victimisation, victimisation qui immunise le juif contre toute critique et immunise par là même Israël ». La Shoah serait donc un système qui permettrait à la communauté juive de noyauter tous les pouvoirs, politique, financier, médiatique, show-business…, de réclamer toujours plus de réparations, de culpabiliser encore et toujours les Allemands qui ont commis l’Holocauste, les Suisses qui ont détourné la fortune des déportés, les Français qui ne les ont pas assez aidés, et également de soutenir coûte que coûte l’Etat d’Israël. C’est la thèse de Norman Finkelstein dans L’industrie de l’Holocauste, Réflexions sur l’exploitation de la souffrance des juifs (2000). L’antisémitisme des banlieues se nourrit des outrances du discours sur la Shoah.

  

LA LOI TAUBIRA : LES TRAITES NEGRIERES

  

La seconde est la loi Taubira (2001), qui qualifie de crime contre l’Humanité la seule traite négrière pratiquée par les Européens, pourtant moins importante que celle pratiquée par les Arabes ou par les Noirs entre eux. Car « Il ne faut pas désespérer les banlieues » dira-t-elle pour se justifier. Jacques Heers lui répondra : « Personne ne devait s’y tromper, on ne voulait parler que des Français et des Anglais, seuls responsables du dépeuplement de l’Afrique. […] Quant aux Musulmans, mieux vaut se taire : ce serait du racisme ». Et la loi Taubira va très loin. Elle exige que, non seulement la mémoire des esclaves soit défendue, mais aussi que « l’honneur de leurs descendants soit également défendu ». Ce qui légitime et légalise pour la première fois le principe du malheur héréditaire.

 

 

Mais notre chère Garde des Sceaux ne s’est jamais indignée du fait que l’esclavage perdure dans 23 pays d’Afrique (Mauritanie, Somalie, Soudan, Congo,…) et du Proche-Orient (Yémen, sultanat d’Oman, Arabie saoudite,…), touchant au moins 27 millions d’individus ! Pourquoi ne pas faire de loi mémorielle sur le massacre des Albigeois, des Vaudois et autres protestants ? Ou sur le génocide que nos révolutionnaires ont pratiqué en Vendée ? Mais non, il y a de bons génocides (ceux qui exterminent les méchants) aux yeux de nos donneurs de leçons.

  

Jacques Heers a démonté le procédé : « L’Etat, maître depuis longtemps dans l’art de dicter l’Histoire par célébrations et pantomimes, sait aussi, depuis quelques années, montrer d’un doigt vengeur les affreux, les criminels et les pervers dans un passé de plus en plus lointain. […] Contre ces maudits, les forces du Bien mènent non une guerre de conquête mais une expédition punitive, une croisade des temps modernes. […] Ces escroqueries intellectuelles sont délibérément préparées puis imposées par une volonté politique qui décide de ses choix et prétend, au nom d’une idéologie, d’intérêts immédiats, d’une complaisance diplomatique, écrire et réécrire l’Histoire ».

  

LA RELIGION DE L’ANTIRACISME

 

 

L’UNESCO écrivait dans son Courrier en novembre 1974 : « L’utilisation du mot race pour désigner différents groupes ethniques n’est pas erronée. Différentes races existent bien et sociologues, anthropologues, etc. utilisent tous ce mot. Ce qui est erroné, c’est de penser à ces différentes races en termes d’infériorité ou de supériorité ». Cela tombe sous le sens. Mais c’était en 1974. Depuis, la grande machine à laver les cerveaux a fait des ravages.

  

C’est Gilles-William Goldnadel qui écrit dans Réflexions sur la question blanche : « Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où le mot race et la chose n’avaient rien d’interdit. Mais depuis la Shoah, l’irrationnel le plus complet s’est emparé du concept racial ». Et encore : « L’obsession xénophile issue du choc médiatique de la Shoah est passée au milieu. Dans le mitan des années 1960. C’est elle qui proscrit désormais toute réflexion identitaire nationale autour de questions religieuses ou ethniques. Et même rend sulfureuse la seule évocation de l’idée de race ».

 

Ainsi, il y a bien des races de chiens, de chats, de bovins, d’ovins, de poules…, mais, contrairement à l’évidence, il n’y a plus de races humaines, il n’y a qu’une espèce humaine qui est LA race humaine. Les races humaines n’existant pas, il a bien fallu, pour continuer à différentier les peuples entre eux, parler d’ethnies, faisant ainsi dériver le sens de ce mot. Comme le dit Alain de Benoist : « En supprimant le mot, on croit supprimer la chose. Mais les mots ne sont pas les choses, et les réalités demeurent ».

  

Les officines porte-flingues de la police de la pensée veillent : SOS Racisme, le MRAP, la LICRA, le CRIF, les Indigènes de la République, le CRAN… Gare à l’imprudent ! Il se retrouvera vite traîné en Correctionnelle, ou à tout le moins lynché dans les médias qui pensent bien. Comme Richard Millet : « La gnose antiraciste tente de nous persuader que les races n’existent pas, à tout le moins la race blanche, coupable, exclusivement, de tous les maux, et promise, punition et rédemption, à disparaître dans la fade colorisation du métissage universel prôné par le parti dévot … Il est donc devenu, même avec la caution de Lévi-Strauss, impossible de s’interroger sur le seuil de tolérance ou sur la couleur des gens, leur origine, le caractère de ce qui est français, la nation, la faillite de l’enseignement, la culture comme universalisation du mensonge, bref tout ce qui dégrade un réel que la Propagande tente d’escamoter mais qui ne cesse de resurgir dans la violence de sa vérité ». Car les faits sont têtus.

  

LE RACISME ANTI-BLANC

  

L’antiracisme est à sens unique. Le racisme ne peut s’exercer que de la part des Blancs à l’encontre des Noirs, des Jaunes ou des Rouges. Jamais à l’inverse. C’est ce qu’explique Goldnadel : « L’antiracisme sait faire montre de discernement compréhensif. On tolère aisément que des mouvements revendicatifs communautaristes – comme les Indigènes de la République – se réclament ouvertement de la notion de race. On admet parfaitement qu’un Antillais puisse se sentir une solidarité chromatique naturelle, par exemple dans le domaine sportif, avec un Ivoirien ou un Sud-Africain. Mais un Blanc ! Suggérer la possible existence d’une race blanche, et vous allez entendre toute la gamme des bruits martyrocrates qui vont du toussotement gêné au hurlement vengeur en passant par le ricanement goguenard ».

  

Parmi le florilège des cris de vierges effarouchées, citons SOS Racisme : « Nous ne pouvons accepter la notion de racisme anti-Blancs parce qu’elle est une thèse défendue depuis longtemps par l’extrême-droite ». En résumé, parler de racisme anti-Blanc, c’est, aux yeux des antiracistes, encore du racisme. Les Indigènes de la République, eux, ont un raisonnement quelque peu spécieux : le Blanc ne peut être victime de racisme puisque c’est lui qui en a inventé le concept (sic). C’est qu’ils nous aiment bien, ces indigènes, comme le prouvent ces propos de leur présidente, Houria Bouteldja : « Aujourd’hui, il y a encore des gens comme nous qui vous parlent encore. Mais, demain, il n’est pas dit que la génération qui suit acceptera la présence des Blancs ». Si ce n’est pas du racisme anti-Blanc, qu’est-ce que c’est ?

  

Je ne résiste pas à l’envie de vous réciter quelques paroles extraites de chansons de rap, qu’on connaît par cœur dans les « quartiers » :

 

-          « Les keufs connaissent l’odeur de ma bite » ( groupe Brûle),

 

-          « Faut que Paris crame ! » (groupe Salif),

 

-          « J’ai envie de dégainer sur les faces de craie » (groupe Amer),

 

-          « C’est pour niquer la France… Flippe pour ta femme, tes enfants, pour ta race ! On est installés ici et c’est vous qu’on va mettre dehors » (groupe Smala),

 

-          « On va emmener les porcs à la morgue, brûler leur sperme en échantillon, souder leurs chattes. Quand j’vois la France les jambes écartées, j’l’encule sans huile » (groupe Lunatic),

 

-          « J’aime les CRS morts… J’prends mon temps à me dire que j’finirai bien par leur tirer dessus » (groupe Islam)

  

Du racisme anti-blanc ? Pas du tout, c’est de l’art. D’ailleurs, ces sublimes chansons sont en vente à la FNAC, chez Virgin ou chez Amazon ! 

Pierre Desproges disait  : « Je serai antiraciste quand on écrira « racismes » au pluriel ».

  

Mais il ne faut pas désespérer. Même l’UMP, ou tout au moins une partie du parti des moutons, deviendrait courageuse. Jean-François Copé ose parler de racisme anti-blanc dans son manifeste, « La droite décomplexée ». Même si c’est par calcul, c’est révélateur.

 

 

METISSEZ-VOUS !

 

 

L’heure est au métissage obligatoire. Mais pour les Blancs seulement. Comme l’écrit Goldnadel, « La France, c’est comme une Mobylette : elle marche au mélange », disaient finement les gentils potes de SOS-Racisme, la main jaune sur le cœur, telle l’étoile nostalgiquement regrettée. L’homme blanc, l’indigne, pour survivre, doit disparaître… ».

  

Cet avis est partagé par Taguieff : « En quoi le « pluriel » et le « métissé » sont-ils plus dignes d’admiration que ce à quoi on les oppose ? Pourquoi préférer la « diversité », source d’inégalité et de conflit, à l’homogénéité ou à l’unité ? Cette vision d’un avenir radieux est fondée sur deux axiomes : le changement est amélioration, le mélange est « enrichissement »... Mais ces deux propositions ne font qu’exprimer des croyances, et, ainsi formulées, elles sont l’une comme l’autre fausses : tout changement n’implique pas une amélioration, tout mélange ne constitue pas un « enrichissement »

  

Il l’était également par Alain de Benoist, dans les années 1970 : « Vaut-il mieux une planète où coexistent des types humains et des cultures variés, ou bien une planète dotée d’une seule culture et, à terme, d’un seul type humain ? On pourrait distinguer entre raciophobes et raciophiles. Les premiers souhaitent la disparition des races, donc l’uniformisation des modes de vie. Les seconds pensent que c’est la pluralité de l’humanité qui fait sa richesse, et qu’un monde où l’on retrouverait, sur les deux hémisphères, les mêmes villes, les mêmes immeubles, les mêmes magasins, les mêmes produits, les mêmes modes de vie, serait un monde incontestablement appauvri ».

 

Eh bien, oui ! Nous sommes des raciophiles, ou des ethno-différentialistes si l’on préfère. Nous voulons conserver la diversité et la spécificité des peuples de la Terre, celles des Bretons et des Alsaciens, bien sûr, mais aussi celles des Navajos des Etats-Unis, des Jivaros du Brésil, des Hottentots d’Afrique du Sud, des Karens de Birmanie et des Aborigènes d’Australie. Nous ne voyons pas quel avantage tirerait l’Humanité du métissage des Masaï avec des Ouïghour. Les racistes ne sont pas ceux que l’on pense.

  

RABAISSER L’HOMME BLANC PAR LA CULPABILITE ET LA REPENTANCE

 

 

La démolition de la société européenne passe par la culpabilisation de l’Homme blanc. Les Français ne furent que d’horribles esclavagistes au XVIIIème siècle, d’affreux colonialistes au XIXème et d’infâmes collabos au XXème. Nous sommes « coupables de crimes contre l’Humanité, contre la civilisation, contre les Droits de l’Homme », c’est l’infâme Gilles Manceron qui l’écrit dans Marianne et les colonies. Introduction à une histoire coloniale de la France. Repentons-nous, mes frères, pour tant d’ignominie. Trempons-nous dans le goudron et couvrons-nous de plumes. Nous ne méritons que cela.

 

Je prendrai un exemple, celui de l’apport de la société arabo-musulmane à la civilisation occidentale. Aux yeux des partisans de cette pseudo-thèse, il s’agit de ce qu’on peut appeler un « héritage oublié ». Avoir oublié un héritage, c’est-à-dire ce que l’Europe doit au monde arabo-musulman, c’est avoir une dette à son égard, c’est se montrer ignorant et ingrat, donc coupable.

  

Un autre exemple, celui du film Indigènes dont on veut nous faire croire qu’ils ont libéré à eux-seuls le territoire national et que la France ne fut qu’ingratitude à leur égard. Le répugnant Debbouze proclame : « C’est l’histoire de tirailleurs qui se sont battus pour la mère patrie mais qui, le jour de la victoire, n’ont pas eu le droit de défiler sur les Champs-Elysées ». Ce qui est tout à fait faux ; il suffit de regarder les images d’archives des défilés de la Libération. Et les indigènes n’ont pas eu plus de pertes que les autres contingents de l’Armée d’Afrique, bien au contraire. Mais peu importe le mensonge : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ! » disait Lénine.

  

Tout ceci ne fait que conforter les minorités allogènes dans leur certitude que les Occidentaux, les Blancs, sont les oppresseurs des peuples et les pilleurs de la planète. Et qu’en conséquence, il faut se venger. Impunément ! Puisque ce sont ces ethnomasochistes de Blancs qui le disent eux-mêmes.

  

L’œuvre de castration intellectuelle de l’Européen, fonctionne à merveille : la honte l’empêche de revendiquer son identité. Le Blanc se vautre dans une autoflagellation permanente : « L’Occidental, qui ne s’aime plus, a perdu le droit de haïr la haine d’un ennemi qu’il n’a même plus le droit d’avoir, pas même de nommer » (Goldnadel).

  

« Comme s’il était bon, dans tous les cas, de se dénigrer jusqu’à se haïr soi-même, et totalement condamnable d’abaisser ou d’exclure, quoi qu’il fasse, un quelconque représentant de la catégorie « les autres » (Taguieff).

 

 

DETRUIRE L’IDENTITE

 

 

L’idéologie universaliste a coupé la société française en deux. D’un côté, la gauche renforcée par les bataillons de la droite des moutons, qui pense que la France est née en 1789, et que la France c’est la République. Ainsi, pour être français, il suffit d’adhérer aux valeurs de la République, les droits de l’homme, l’égalité, l’universalité : donc, tout habitant de cette petite planète peut être français. Les martiens aussi s’ils existent.

  

Comme dit Jacques Sévilla de ces gens-là : « La nation n’est plus un héritage, mais un contrat conclu entre des associés volontaires. La patrie n’est plus la France charnelle, la société telle qu’elle est, mais le lieu où se reconnaît l’humanité, présente partout où règne la raison : le patriotisme se confond avec l’attachement aux principes de 1789. Un patriote, c’est un adepte des idées révolutionnaires, quel que soit son pays ».

  

Leonidas_portrait_by_Kira_22.jpgDe l’autre, une minorité qui se situe ailleurs, – et que nos ennemis aiment stigmatiser par le terme d’extrême-droite, quand ce n’est pas de fascisme -, et qui rassemble les identitaires, les nationalistes, les monarchistes, les souverainistes, les catholiques traditionnalistes, les solidaristes… pour lesquels la nation est une patrie charnelle, c’est-à-dire qu’elle est à la fois une Terre et un Peuple. Car les racines de notre pays s’inscrivent dans un long processus historique qui plonge dans une très longue mémoire. Comme l’écrivent :

  

-          Fernand Braudel : « Comme si l’histoire n’allait pas jusqu’au fond des âges, comme si préhistoire et histoire ne constituaient pas un seul processus »,

  

-          Pierre Chaunu : « La clef de notre identité est enterrée là sous nos pieds. La France est faite avant la Gaule, mot tardif inventé par les Romains »,

 

-          Jacques Sévilla : « … la nation est une communauté de naissance, un fait de nature, et non une association volontaire… La patrie est un héritage partagé entre tous les Français morts, vivants et à naître ».

  

C’est pourquoi il était essentiel pour l’ennemi de remplacer le droit du sang par un droit du sol cosmopolite : c’est la loi Guigou votée en 1998. C’est la plus grave atteinte à notre identité depuis le regroupement familial mis en place en 1976 par les chantres de la droite des moutons, Giscard et Chirac. La preuve de l’extraordinaire contamination des esprits dans ce pays.

  

LE LAVAGE DE CERVEAU COMMENCE A L’ECOLE

  

Le système éducatif est le cœur du problème. Qui tient l’école tient les cerveaux. C’est par là et dès la plus tendre enfance que l’idéologie de l’égalitarisme et de l’universalisme instille son venin. Le but n’est plus de former des enfants à la tête bien faite et bien remplie, mais des individus uniformisés, de bons petits républicains, droitsdel’hommmistes, antiracistes, anticolonialistes, altermondialistes, et surtout sans culture, de manière à en faire des « citoyens du monde ». L’instruction a laissé la place à l’éducation, non pas au sens noble du terme, mais au conditionnement et au dressage. Du passé faisons table rase : déracinées, les jeunes pousses n’en sont que plus malléables.

 

 

Jacques Heers s’alarmait déjà : « Toute propagande d’Etat commence par l’école. Elle doit former des citoyens et, pour bien remplir sa mission, prendre complètement les enfants en charge, les « formater » dirions-nous aujourd’hui, en faire des hommes mal à l’aise, honteux dès qu’ils auraient l’idée de penser par eux-mêmes et de remettre en cause quoi que ce soit ? ».

  

Pour ceux qui douteraient de la réalité de cette entreprise de lavage de cerveau, relisons ces propos de Vincent Peillon dans le Journal du Dimanche du 2 septembre : « Le point de départ de la laïcité, c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté de choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel… ». Mais Peillon ne doit pas parler de lui-même : arrière petit-fils de rabbin, né d’une famille Blum-Lederman et ayant épousé dame Bensahel, est-il sûr de vouloir arracher ses enfants Salomé, Elie et Isaac à leur déterminisme judéo-sémitique ?

  

Les héros des bandes dessinées d’autrefois n’ont plus droit de cité. Tintin est un horrible raciste (Tintin au Congo) tandis que les Schtroumpfs vivent dans une société fasciste dont le Führer est le Grand Schtroumpf. Il faut aux enfants d’aujourd’hui des héros de leur temps, ouverts aux droits de l’homme et à la société multiculturelle et multiraciale :

  

-                     65 millions de Français (Bayard) ! On ne savait pas que « tout le monde, il était français… »,

 

-                     Vivons ensemble (Albin Michel) par Mustapha Harzoune et Samia Messaoui,

 

-                     Le loup (noir) qui voulait changer de couleur (Auzon)

 

-                     Max et Koffi sont copains ; Max et Lili aident les enfants du monde ; Le tonton de Max et Lili est en prison (Serge Bloch)

 

-                     Mon premier livre de citoyen du monde (Rue du Monde) : encore Serge Bloch

 

-                     Je serai 3 milliards d’enfants (Rue du Monde).

 

-                     Stop au racisme ! (Milan Jeunesse)

 

-                     Et toi, comment tu t’appelles ? (Pastel/Ecole des Loisirs)

 

-                     Les enfants du monde ; Les enfants d’ailleurs (La Martinière Jeunesse).

  

Même Titeuf a laissé tomber Nadia, la petite Blanche aux taches de rousseur : dans son dernier album, il lui préfère une petite réfugiée africaine sans papiers (Titeuf à la folie).

 

 

LA REECRITURE DE L’HISTOIRE ET SON ENSEIGNEMENT

 

 

La littérature est l’une des grandes victimes de ces fous furieux. Exit les grands auteurs, Corneille, La Fontaine, Racine, Molière, Stendhal, Hugo, Musset, etc. trop difficiles à comprendre. Exit les grandes œuvres littéraires, comme Le Rouge et le Noir ou Les Misérables. Exit Voltaire. Il faut dire que le bougre a écrit une pièce qui s’intitule Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète. Pire que Les Versets sataniques de Salman Rushdie, ou L’innocence des musulmans, ce petit navet israélo-américain qui rend les musulmans hystériques !

 

img_ares.jpgMais la matière la plus torturée par nos idéologues est l’Histoire de France. « C’est le Passé (l’Histoire) qui fonde l’avenir, or les maîtres du présent peuvent réinventer l’Histoire » (George Orwell, 1984).

  

Les trois fautes commises par les pseudo-historiens politiquement corrects sont :

 

-                     L’anachronisme : le passé est jugé selon les critères politiques, moraux et culturels d’aujourd’hui,

 

-                     Le manichéisme : l’Histoire est la lutte du bien et du mal, ce qui suppose que le bien l’emportera un jour sur le mal,

 

-                     Le réductionnisme : la complexité du passé est gommée au profit de schémas d’explication simplistes qui servent à éclairer le discours ambiant.

 

 

Au placard, Vercingétorix et « Nos ancêtres les Gaulois ». Comme écrit Jacques Sévilla : « … les années 1970 ont diabolisé la formule des manuels d’autrefois. Elle n’était pourtant qu’une image. Elle signifiait que tout membre de la communauté française se reconnaissait dans une histoire commune… Etre français, ce n’est pas naître en France, ce n’est pas posséder une carte d’identité, ce n’est pas bénéficier de la protection sociale, c’est partager un héritage à partir duquel se bâtit un projet d’avenir ».

 

  

Au placard, Clovis, le fondateur du royaume des Francs, et Charlemagne, le premier Empereur unificateur de l’Europe. Ils rappellent trop que la France n’a pas attendu 1789 pour se construire. Au placard, Charles Martel, le vainqueur de Poitiers et Saint-Louis, le roi croisé. Il ne faut pas froisser nos chères petites têtes voilées.

 

 

Au placard, tous ces « rois qui ont fait la France » comme aiment à chanter les monarchistes : François 1er, Henri IV, Louis XIV… Pensez, Louis XIV ? « Un benêt sans esprit » pour le grand historien Jean-François Kahn, qui n’hésite pas à écrire dans Marianne : « Le règne de Louis XIV est le premier des régimes totalitaires : répression, personnalisation du pouvoir, dogme religieux de l’Etat, domination arbitraire, droits de l’homme piétinés ». Comme si les « droits de l’homme » existaient au XVIIIème siècle !

  

Paradoxalement, Jeanne d’Arc est toujours au programme, sans doute pour éradiquer les vilains sentiments qu’elle inspire aux électeurs du Front National : Jeanne est décrite dans le manuel Hachette comme une folle qui entend des voix. Rien sur l’incarnation du sentiment national qu’elle représente (quelle horreur que le sentiment national !). Jeanne d’Arc a complètement disparu des programmes du lycée ; on lui préfère Hildegarde de Bingen, une religieuse allemande du XIIème siècle, que tout le monde connaît, bien sûr !

  

Au placard Napoléon, le Code Civil, l’épopée impériale. Pas tout à fait : Napoléon n’est plus étudié que comme un infâme négrier qui a rétabli l’esclavage aux Antilles en 1802. Claude Ribbe, dans Le Crime de Napoléon, qualifie ainsi l’Empereur de : « despote misogyne, homophobe, antisémite, raciste, fasciste, antirépublicain ». De quoi se faire bonapartiste. Ecoutons ces propos du grand historien Claude Sérillon, chez le grand philosophe Michel Drucker : « Napoléon est un beau salopard, quoi qu’on en dise ! ». Du coup, Chirac a refusé de célébrer le 200ème anniversaire de la bataille d’Austerlitz, mais il a envoyé le Charles de Gaulle aux cérémonies de commémoration de la bataille de Trafalgar. Toujours la repentance !

  

Le comble est atteint avec le téléfilm consacré à Toussaint Louverture, diffusé les 14 et 15 février. C’est un tissu d’erreurs historiques, mais aussi de mensonges délibérés, un « effarant détournement de l’Histoire », comme le dira Marcel Dorigny, un historien – un vrai, celui-ci -, de la Révolution. Pour se défendre, les réalisateurs de cette ordure déclareront qu’ « au nom de la vraisemblance historique, il ne faut pas hésiter à tordre le cou à la vérité historique ».

  

Au placard les maréchaux Foch et Joffre, et même Pétain, le vainqueur de Verdun. Comment les enfants peuvent-ils comprendre la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juin 1940, s’ils ne possèdent pas la genèse historique de sa popularité ?

 

 

Mais la guerre qui est la plus maltraitée est la Seconde Guerre mondiale. La Shoah, la Shoah, la Shoah ! C’est tout ce qu’on apprend au collège. A la rigueur, un peu de Résistance, surtout pour glorifier l’action des Justes qui ont sauvé des juifs, mais rien sur le Vercors. Pour le reste, rien ou si peu sur la campagne de France en 1940, la guerre en Afrique du Nord, la bataille de l’Atlantique, l’opération Barbarossa (juste un petit mot sur Stalingrad, mais pas plus), sur la guerre du Pacifique, les débarquements alliés (y compris celui du 6 juin). Evidemment, rien sur l’Epuration.

  

La guerre d’Algérie n’est plus traitée que sous l’angle de la torture exercée par les soldats français. Mais bien sûr, on passe sous silence les horreurs perpétrées par les fellaghas.

  

Quant à la colonisation, dans son ensemble, elle est assimilée à une campagne d’extermination des peuples assujettis. Dire que des salauds de députés avaient fait inscrire dans une loi que les programmes scolaires devaient mettre en valeur « le rôle positif de la présence française outre-mer ». Heureusement que Chirac veillait et a fait abroger cette insanité du texte de loi !

 

 

Par contre, nos chères petites têtes blondes doivent se farcir en Sixième, l’histoire des Han de Chine, et en Cinquième, l’histoire du Mali, du Ghana, du Songhaï ou du Monomotapa, au choix, sans lesquels, évidemment, on ne peut comprendre l’Histoire avec un grand H. Et l’étude de l’islam doit occuper 10% au moins du programme d’histoire : les petits apprennent la date de l’Hégire, mais plus celle de la bataille de Poitiers… C’était la volonté de Laurent Wirth, le doyen des inspecteurs généraux, inspirateur de Darcos et Chatel : « Il est indispensable que la France s’ouvre aux autres cultures du monde et que l’enseignement de l’Histoire s’adapte aux nouvelles populations immigrées ».

 

 

Enfin, la chronologie est le grand ennemi. Pour être sûr que les enfants seront totalement déstructurés, on leur fait apprendre l’Histoire en dépit du bon sens. En Première, on étudie la crise de 1929 avant la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale avant la montée des totalitarismes ; en Seconde, on saute allègrement de l’Antiquité au 12ème siècle, de la Renaissance à la Révolution. Encore un effort, et ils croiront que de Gaulle a vécu au temps des dinosaures.

 

 

LE TRIOMPHE DE LA MEDIOCRATIE

  

Les dégâts de ce nivellement par le bas sont énormes. Les bons élèves s’ennuient en classe, mais les cancres sont de plus en plus cancres. La moitié des enfants ne savent pas lire couramment ni écrire convenablement à leur entrée en Sixième. Le calcul mental a disparu des programmes. Le « par cœur » est proscrit. Quant à la grammaire et à l’orthographe, elles n’ont pas résisté aux délirantes méthodes d’enseignement, méthode globale ou méthode Freinet. Il est vrai que ce sont là matières bourgeoises, rétrogrades et inutiles, pour ne pas dire fascistes.

  

L’école est devenue un foirail. Les enseignants ont en face d’eux des élèves totalement déstructurés, ou plutôt qui n’ont jamais été structurés : enfant-roi, absence d’autorité, manque de motivation, intérêt situé ailleurs (ordinateur, téléphone portable, jeux vidéo, téléréalité…).

  

Les élèves n’ont plus de respect pour les adultes qui les encadrent, allant jusqu’à les insulter et même les frapper. Mais il s’agit toujours d’établissements sans histoires, n’est-ce pas ? Le pire, c’est que ces profs « maso » en redemandent. Voyez celui qui s’est pris une tête à Bordeaux pour avoir abordé l’histoire politique et religieuse du Maroc. Tout ce qu’il trouve à dire, c’est qu’il faut cesser de provoquer les petites têtes enturbannées et que la République se doit d’être « équitable ». Elle doit donc supprimer les jours fériés chrétiens, proscrire le poisson à la cantine le vendredi, et interdire les sapins de Noël (cet abruti ne sait même pas que celui-ci est un symbole païen). S’il s’en prend une autre, on ne le plaindra pas.

  

Les parents eux-mêmes donnent maintenant toujours raison à leurs chers bambins. Quitte à en mettre une bonne à un prof qui aurait fait du chagrin au cher petit. L’absentéisme est en croissance exponentielle. Si bien que des proviseurs n’ont rien trouvé de mieux que de payer les élèves pour qu’ils assistent aux cours : c’est Martin Hirsch qui le leur a suggéré !

  

Et si 80% des candidats sont aujourd’hui reçus au baccalauréat, alors qu’ils n’étaient que 15% dans les années 1960, c’est parce que le niveau du bac a considérablement baissé. Ainsi, pour masquer l’échec global de toutes ces réformes, on abaisse constamment le niveau des diplômes afin de tenir les objectifs.

 

 

LA DISCRIMINATION POSITIVE

  

Nos idéologues voudraient changer la nature, car si l’égalitarisme se décrète, il n’en est pas de même pour l’égalité. Les résultats des élèves sont fonction du niveau social, mais aussi, et surtout, fonction de l’origine ethnique. On pourra toujours dépenser des milliards d’euros pour améliorer le cadre de vie des « chances pour la France », ils n’en demeureront pas moins inassimilables, de par leur volonté même (ils parlent de moins en moins français à la maison, où ils baignent dans leur culture d’origine) ! Ce que nos idéologues refusent obstinément d’admettre.

 

 

Ils ont donc inventé la « discrimination positive » qu’on pourrait aussi appeler « un p’tit coup pouce pour l’allogène ». C’est Richard Descoings, qui en a appliqué, le premier, le principe, à une grande école. Descoings était le directeur de Sciences Po Paris, autant adulé à droite qu’à gauche, on ne sait si c’était parce qu’il était « un grand génie » ou pour ses goûts un peu particuliers. Le cher homme, sodomite et fier de l’être, nous a quittés une nuit, d’une crise cardiaque, dit-on, après avoir « rencontré » deux hommes dans un palace de New York… Une grande perte pour l’Humanité !

 

 

Mais le malfaisant avait déjà sévi, ouvrant toutes grandes les portes de Sciences Po à des contingents d’allogènes issus des cités et exonérés de tout concours d’entrée, contrairement aux « petits Blancs » qui, eux, continuent à suer sang et eau pour avoir le droit de s’asseoir à côté des « élus de couleur ». Mais ici ne s’arrête pas la malfaisance de ce sinistre individu, nommé par Sarkozy chargé de mission pour la réforme du lycée en 2009. On lui doit, entre autres saloperies, la suppression de l’Histoire en Terminale S, la suppression du CAPES de Lettres Classiques (et par conséquent, à terme, la suppression de l’enseignement du latin et du grec) et la suppression de la dissertation de culture générale au concours d’entrée de Sciences Po, pour favoriser un peu plus l’accès des « chances pour la France ». Un grand homme, on vous dit.

 

LE RETOUR DE LA MORALE

 

Voici la nouvelle mode : « Nous avons besoin d’un réarmement moral ». C’est Peillon qui le dit. En écho, ce crétin de Luc Chatel veut faire un bon mot et s’effraie du retour du pétainisme ! 

 

Mais il n’est pas question du retour à une vraie morale, qui enseignerait le civisme, le respect des lois et de l’autorité, le respect des parents et des ancêtres, la solidarité, le goût de l’effort et la volonté, peut-être même le sens du devoir et de l’honneur… Non, il s’agit de la « morale universelle » : « Nous devons aimer notre patrie, mais notre patrie porte des valeurs universelles. Ce qui fait la France, c’est la Déclaration des droits de l’homme », ajoute Peillon. Et il s’agit de la « laïcité qui n’est pas suffisamment étudiée ». L’instruction civique doit être remplacée par une « morale laïque » : la République se doit de dire « quelle est sa vision de ce que sont les vertus et les vices, le bien et le mal, le juste et l’injuste ». A quand un ministère du Vice et de la Vertu, come à Téhéran ou à Kaboul, dirigé par des ayatollahs de la laïcité ? Le pire c’est que ces laïcards ne se rendent même pas compte des énormités qu’ils prononcent.

 

 

L’IMMIGRATION POUR TUER LES PEUPLES D’EUROPE

  

L’immigration allogène est une machine à tuer les peuples d’Europe. Selon la démographe Michèle Tribalat, la France compte 13 millions d’immigrés et de descendants d’immigrés extra-européens, soit 20% de la population. Je rappelle que le seuil de tolérance d’une société est de 7%. La proportion de jeunes issus de l’immigration (Maghreb, Afrique noire, Turquie) atteint 37% en Ile-de-France, 23% en Alsace et 20% en Rhône-Alpes. Car les bébés allogènes représentent plus de la moitié des naissances dans les maternités. C’est que si le taux de fécondité moyen des femmes en France est de 2,1, il n’est que de 1,4 pour les Gauloises et plus de 3 pour les femmes allogènes. Il s’agit d’une véritable opération de remplacement de la population européenne blanche, ce qu’on peut appeler un « génocide par substitution ».

  

Nous en connaissons les responsables : dès les années 1960, c’est la droite des moutons qui a initié cette invasion pour le plus grand profit d’un capitalisme débridé qui voyait là le moyen de tirer les salaires vers le bas et de disposer d’un fort levier de chômage. « L’immigration est une chance pour la France », clamait Bernard Stasi en 1984. Mais la gauche universaliste lui a emboîté le pas avec enthousiasme.

 

 

Ils n’avaient pas lu Aristote qui déclarait, il y a plus de 2 000 ans : « L’absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation ». Pourtant, de Gaulle l’avait prédit : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne… Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? ». Tous les moutons de la droite qui s’en revendiquent ont oublié ces propos pleins de lucidité. Georges Marchais avait dénoncé l’immigration afro-maghrébine, car il avait compris que le premier corps social à pâtir de cette invasion était le prolétariat sous-qualifié, donc le fonds de commerce du Parti Communiste. Même Chirac avait dénoncé « les bruits et les odeurs ». Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts…

 

Devant les problèmes énormes que soulève cette immigration de masse, nos idéologues disposent d’arguments imparables. Le traître professionnel Eric Besson déclare : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage ». C’est vrai qu’il est marié à la Tunisienne Yasmine Tordjman. Mais ses propos sont de la plus grande malhonnêteté qui soit. D’une part, on dit que 25% des Français sont d’origine étrangère, ce qui signifie que 75% des gens sont des Français de souche. D’autre part, jusque dans les années 1960, l’immigration était d’origine européenne : polonaise, italienne, portugaise, espagnole. Cette immigration a totalement changé de nature.

 

 

Autre postulat : l’immigration permet le mélange des cultures, donc leur enrichissement réciproque. « L’immigration massive et continue… constitue pour les indigènes, mais aussi pour les immigrés, un désastre humain que la Propagande tente de travestir en soutenant, par exemple, que plus il est éloigné de notre culture, sinon hostile à elle, meilleur est l’immigré, par ailleurs « bon » par nature, et aussi « tendance », « moderne » (Richard Millet).

 

 

 

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Nos idéologues ne veulent pas voir les choses en face, le refus de s’intégrer de populations qui, souvent, par ailleurs, n’ont que mépris pour notre société décadente, même s’ils rêvent de s’y vautrer : « Les étrangers qui venaient autrefois s’appliquaient à nous ressembler, ils semblent se poser aujourd’hui dans leur altérité. A notre grande surprise, les migrants ne nous voient pas comme la pointe avancée de la mode et de la morale, mais plutôt, au regard de leurs traditions, comme une enclave étrange et déviante. Ceux qui viennent d’au-delà des mers ne sont pas nés sous le signe de notre universalisme » (Hugues Lagrange, Le déni des cultures). Il faut dire que notre société ne fait pas envie. Ce que traduit Richard Millet : « Les immigrés extra-européens désireraient-ils s’assimiler à des vaincus qui aiment leur propre défaite ? ».

  

Dès qu’on aborde le problème de la délinquance, l’hystérie se déchaîne. Hugues Lagrange l’a appris à ses dépens pour avoir écrit : « Les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus ». C’est pourtant la vérité.

 

 

Mais le résultat, pour les gens qui subissent au quotidien « l’enrichissement des cultures » grâce aux exactions des « chances pour la France », est un sentiment de dépossession. Comme l’écrit Richard Millet : « Jamais je n’aurais pensé me retrouver un jour minoritaire, sur le plan racial, culturel, religieux… faire figure de perdant historique… et devenir quasi maudit : un exilé de l’intérieur ».

  

Malika Sorel, présidente du Haut-commissariat à l’Intégration, ose dire : « Arithmétiquement, du fait de la stagnation de notre démographie, de l’importance du flux migratoire, de la difficulté de la France à intégrer les nouveaux entrants, on assiste à une diminution du nombre de Français porteurs de l’identité française. Devenir minoritaire sur son propre territoire est un réel problème ».

  

C’est ce qui va se produire, inéluctablement : « La France laisse venir l’épreuve, en refusant de se confronter à ceux qui rejettent ses valeurs. […] Notre vieux pays aurait-il perdu le goût de se défendre ? » (Ivan Rioufol, Le Figaro du 26 juin 2009).

  

LE MULTICULTURALISME, PORTE OUVERTE AU COMMUNAUTARISME

  

Jacques Sévilla : « Sans que l’opinion ait été consultée, la France est vouée à se transformer en pays pluriethnique et pluriculturel. Tout un vocabulaire sacralisé (métissage, diversité, compromis) enrobe ce qu’il faut bien considérer comme une mutation fondamentale dans le cours millénaire de l’histoire de France ». Le rêve de l’ennemi, c’est une France où il n’y aurait plus de Bourguignons, de Gascons, de Catalans ou de Corses, mais des citoyens de toutes les couleurs. C’est une utopie criminelle. La France est devenue un melting-pot où le communautarisme enfle à toute vitesse. Le mythe stupide de la France Black-Blanc-Beur de 1998 a volé en éclats.

 

L’obsession du « vivre ensemble » occulte, en réalité, l’incommensurable lâcheté de nos dirigeants et leur volonté de supprimer tout ce qui pourrait mécontenter les envahisseurs. Car si les Blancs sont instamment priés de se fondre dans la société multiculturelle, les Algériens, les Comoriens, les Turcs, les Gitans, les Tchétchènes… ont, quant à eux, le droit de vivre leur différence. Quartiers maghrébins, quartiers noirs, quartiers chinois constituent maintenant autant de citadelles où l’autorité de l’Etat a disparu. « Doutant d’elle-même et se cherchant vainement un projet collectif, la nation n’ose même plus imposer son mode de vie et ses valeurs à ceux qui s’installent sur son sol » (Jacques Sévilla).

  

La France est devenue une poudrière. « Quand on n’a plus la même histoire, le même passé, on n’aime plus le même pays, on ne peut donc plus vivre ensemble » (Dimitri Casali). 37% des jeunes d’origine étrangère ne se sentent pas français.

  

Partout dans le monde, on respecte le drapeau : aux USA, en Angleterre, en Italie, en Espagne, au Brésil, en Turquie, en Chine. Sauf en France, où il est souvent brûlé. Impunément. Par des étrangers pourtant accueillis généreusement, ou des enfants d’immigrés devenus français par le droit du sol mais qui haïssent la France. Il y avait, depuis longtemps, des signes avant-coureurs : La Marseillaise sifflée lors des rencontres de football, France-Algérie en 2001, France-Maroc en 2007 ou France-Tunisie en 2008.

  

Les drapeaux de toutes les couleurs qui ornaient la place de la Bastille, le 6 mai de cette année, sont le révélateur sociologique du vivier électoral de la gauche : marocains, algériens, tunisiens, turcs, maliens, ivoiriens, syriens, égyptiens, palestiniens. Seulement un ou deux drapeaux français qui devaient se sentir bien seuls. Quelques jours auparavant, on en avait observé des centaines, si ce n’est des milliers, lors du rassemblement sarkozyste du Trocadéro. Le rassemblement des cocus qui croient que l’UMP et le PS, ce n’est pas la même chose. Mais ces deux spectacles sont la preuve évidente du déchirement de la France : d’un côté, les Gaulois ; de l’autre, les envahisseurs, caressés dans le sens du poil par une gauche qui a abandonné le peuple des ouvriers et des employés, mais qui a trouvé un électorat de substitution.

  

Tout cela donne la nausée : « Je ne me reconnais plus dans une France multiraciale et multiculturelle où l’immigré ne saurait se nourrir de Montaigne, Bossuet, Voltaire, Proust… et encore moins de l’extraordinaire geste des Croisades et des bâtisseurs de cathédrales » (Richard Millet).

  

L’ISLAM EST ENTRE EN GUERRE

  

En France, vous pouvez dire que vous haïssez les chrétiens ou les catholiques, vous pouvez insulter le Pape, vous passerez pour un esprit brillant. Mieux, pisser sur le Christ ou même déféquer sur des symboles chrétiens est assimilé à de l’art. D’ailleurs, les mots « christianophobie » ou « catholicophobie » n’existent pas. Vous pouvez aussi vous en prendre au bouddhisme, au chamanisme, au paganisme, à l’hindouisme…

 

 

Mais pour la religion de Mahomet, ce n’est pas du tout pareil. Vous risquez immédiatement de vous faire traiter d’islamophobie. Et à partir de là, gare à la police de la pensée ! Pourtant, comme le dit Jacques Sévilla : « Islamophobie. Ce terme est piégé ; il a pour but de faire de l’islam un objet intouchable, sous peine d’être accusé de racisme. Or une confession n’est pas une race ». 

 

L’islam n’est pas une religion comme les autres. D’abord parce que le Coran s’applique dans le domaine spirituel, mais aussi dans le domaine temporel : contrairement au Christ, il ne fait pas de différence entre Dieu et César. En conséquence, il prétend régir tous les actes de la vie civile, il est un code civil.

  

Par ailleurs, l’islam est une religion de conquête. Le Prophète l’a clairement exprimé et ce, à plusieurs reprises, appelant ses fidèles à exterminer les chrétiens et à propager l’islam sur la Terre entière : le Dar al-Harb, le territoire de la guerre, qui est appelé à devenir le Dar al-Islam, le territoire de la soumission à Dieu. Ce n’est pas parce que, pendant un siècle, les musulmans se sont trouvés sous la domination européenne que cette guerre s’est arrêtée. « La guerre entre l’islam et la chrétienté… n’a jamais pris fin » (Jean-Paul Roux, Un choc de religions)

  

Notre pauvre Europe, qui ne croit plus en rien, surtout pas au sacré, et qui ne croit même plus en elle-même, se voit prise en tenaille : « Comment l’islam n’établirait-il pas son triomphe sur les débris du christianisme et de nations qui meurent de ne plus oser être elles-mêmes, l’alliance entre l’islamisme et le capitalisme américain signalant la redistribution des compétences territoriales dans une Europe partagée entre les intérêts américains et ceux des monarchies arabes, en attendant les Chinois ? » (Richard Millet)

  

L’islamisation rampante de notre société est en cours d’accélération. Il y avait 10 000 musulmans en France en 1905, ils sont aujourd’hui plus de sept millions, ce qui représente 8 à 10% de la population. Au train où vont les choses, avec le vieillissement de la population gauloise et l’extraordinaire vitalité démographique des envahisseurs, les musulmans représenteront 20% de la population dès 2020. A Roubaix, les musulmans représentent 50% de la population, 25% à Marseille, 12% à Lyon. A Roubaix, il n’y a plus une seule boucherie non halal et la dernière boulangerie gauloise a fermé ses portes. « Nous sommes tenus de supposer que la présence de millions de musulmans parmi nous est sans conséquence politique ou spirituelle… Il s’agit pourtant de la plus énorme transformation de la substance européenne depuis des siècles » écrit le philosophe Pierre Manent dans Les métamorphoses de la cité.

  

Parallèlement, la pression islamique ne cesse de se renforcer. Il y avait 5 mosquées en France en 1965, on en dénombre aujourd’hui entre 2 100 et 2 500 (on ne sait même pas exactement). « Dans les banlieues, ceux qui faisaient le siège des municipalités en vue d’obtenir des terrains de sport réclament dorénavant des mosquées » (Jacques Sévilla).

  

« En Europe aujourd’hui, les musulmans reconstituent l’oumma à travers le communautarisme, et cela avec l’aide des pouvoirs publics aveugles sur les dangers qui peuvent en résulter » (Annie Laurent, L’islam et la personne humaine). Une armée de collabos, des dhimmis avant l’heure, lui facilitent la tâche. Par lâcheté ou par calcul électoral, les maires des grandes villes rivalisent : c’est à qui construira la plus belle mosquée. Tous les domaines de la vie séculière font l’objet d’attaques : viande halal, menus particuliers dans les cantines scolaires, horaires sexistes dans les piscines et les salles de sport, nombre grandissant de femmes voilées, voiles de plus en plus couvrants (niqab, tchador, burqa), violences sexistes dans les hôpitaux, contestation des programmes scolaires, exigence de jours fériés musulmans, horaires adaptés à l’occasion du ramadan, etc.

 

 

Oui, c’est bien d’une invasion qu’il s’agit, c’est bien d’une guerre qu’il s’agit. « L’islam s’est lancé à la conquête de l’Europe, et seuls les aveugles et les collaborateurs le nient » (Richard Millet). Les islamistes ne sont que les éclaireurs de cette opération de conversion forcée qui attend les Européens, s’ils ne réagissent pas. Les musulmans dits « modérés », dans leur immense majorité, soutiennent leurs frères engagés dans le djihad, la « guerre sainte ». Chaque vendredi, les imams des mosquées, dont beaucoup sont étrangers et ne parlent même pas notre langue, leur bourrent le mou. Et il suffit de regarder le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ou l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, se tortiller dans tous les sens, pour condamner, sans condamner, mais tout en excusant, les saloperies de leurs frères intégristes, pour se rendre compte de l’énorme hypocrisie avec laquelle ils essaient de nous enfumer.

 

 

Saluons donc le courage de Charlie Hebdo. Nous n’avons rien à voir avec les rédacteurs de ce journal ordurier, mais il faut reconnaître que, dans ces affaires de caricatures, « ils en ont », comme aurait dit Hemingway. Certains objecteront qu’ils mettent de l’huile sur le feu. Ces derniers sont déjà des dhimmis : ils ont déjà baissé leur froc pour se faire sodomiser.

  

CONCLUSION

 

 

Voici donc un effroyable tableau de la France d’aujourd’hui. Qu’on peut étendre à l’Europe occidentale tout entière, bien qu’à un degré moindre, car la France est dans l’état de décomposition le plus avancé. Il y aurait de quoi désespérer. Et cesser de se battre. Ce n’est pas notre genre. Comme écrivait Charles Maurras : « Le désespoir en politique est une sottise absolue ». Une autre manière de dire : « Tant qu’il y a une volonté, il y a un chemin ».

  

Car, tout n’est peut-être pas perdu. Certains sondages montrent que le vieux fonds gaulois existe toujours. 82% des Français estiment qu’il y a une identité nationale française et 65% pensent qu’il y a un réel affaiblissement de l’identité nationale à cause de l’immigration, de la perte des valeurs et de la diversité culturelle et ethnique. Le pouvoir commence à reculer. Notamment sur le droit de vote des étrangers. Il paraît qu’avant les élections 60% des Français étaient pour. Aujourd’hui, la courbe s’est inversée : ils sont contre à plus de 60% (86% des sympathisants de l’UMP). Quant au mariage homosexuel, son avenir n’est pas aussi « gay » que certains l’imaginaient encore, il y a quelques semaines : 74% des sympathisants de l’UMP sont contre. On est loin des 55% d’opinions favorables issus d’un sondage douteux effectué par un institut dont on sait qu’il est aux mains d’un lobby homosexuel américain (Gallup, pour ne pas le nommer).

 

 

Si l’on raisonne en termes gramscistes, il semblerait que le pouvoir politique et la société civile soient en cours de rupture. Nous sommes sans doute en période prérévolutionnaire. Deux bouleversements majeurs sont en cours de gestation.

 

Le premier est l’effondrement du système économico-financier mondial. Le capitalisme sans frein, tel qu’on le subit depuis des décennies, n’en a sans doute plus pour longtemps. On nous dit que la crise que nous vivons est plus grave que celle de 1929. Quand on cessera de faire l’autruche, on se rendra compte que ses conséquences seront au moins aussi grandes. L’Amérique d’Obama ou de Romney ne pourra plus vivre encore longtemps à crédit sur le dos des autres peuples de la Terre. En Europe, la politique monétariste de l’UE est en train de tuer les économies européennes. Non seulement la croissance ne redémarrera pas, mais une forte récession va s’installer durablement, avec ses conséquences inévitables : étouffement par l’impôt, baisse des salaires, des retraites et des allocations, régression du niveau de vie, augmentation du chômage, installation de la misère. Nous n’avons encore rien vu : les foules en colère qui descendent dans les rues d’Athènes, Madrid et Lisbonne, ne sont que les éclaireurs des masses furieuses qui, bientôt, casseront tout par désespoir.

  

Le second est l’inexorable guerre ethnico-religieuse qui nous attend. Elle a d’ailleurs déjà commencé. En France notamment. « L’exacerbation des rancœurs et des haines anciennes ne peut déboucher que sur des affrontements frontaux et, peut-être même, dégénérer en véritable guerre civile » (Dimitri Casali).

 

 

Quelques exemples récents :

 

-          Dans le seul mois de septembre, une vingtaine de profs se sont fait casser la figure par de charmantes petites têtes plus ou moins métissées ;

 

-          Le dimanche de Pentecôte, des fidèles se sont fait caillasser à la sortie de la cathédrale de Carcassonne par de gentils petits musulmans qui voulaient sans doute jouer avec eux ;

 

-          Une horde de « chances pour la France » a attaqué à coups de barres de fer et de couteaux une soixantaine de parachutistes du 8ème RPIMa à Castres ;

 

-          Sur le marché de Nîmes, des marchands forains ont vu leurs étals de charcuterie et de vin détruits par une meute de musulmans, des « modérés » sans doute ;

 

-          A Marseille, des Maghrébins font la chasse aux Roms et brûlent leurs campements (heureusement que ce n’étaient pas des Gaulois : que n’aurait-on entendu ?) ;

 

-          A Toulouse, lors des « Soirées Nomades », la projection au sol de « calligraphies coraniques » de Mounir Fatmi dégénère; une roumie qui a osé marcher sur « le Coran », est violemment giflée ;

 

-          A Echirolles, deux « jeunes », l’un noir, l’autre maghrébin, sont massacrés à coups de couteaux par leurs frères de sang (même remarque que ci-dessus) ;

 

-          Dans des dizaines de « zones de non-droit » (terme qu’il ne faut plus utiliser : c’est du défaitisme), pompiers et policiers tombent dans des guets-apens où on leur balance des machines à laver sur la tête, quand on ne leur tire pas carrément dessus (pour le moment avec du petit calibre, mais bientôt à l’arme de guerre) ;

  

Voulez-vous que je vous dise ? Ce pays, mon pays, ressemble à la Yougoslavie du début des années 1980, un pays que j’ai bien connu pendant les années de guerre. Vous connaissez la suite. Ces deux catastrophes sont inexorables. Dans quel ordre, on ne sait pas. Ni à quelle échéance. Le propre de toute révolution est d’être imprévisible. Alors, il faut se préparer au pire. Car vous ne pouvez compter ni sur la gauche de Flanby, ni sur la droite des moutons pour affronter ces combats de titans. L’heure n’est donc plus à l’attentisme. La société de demain se construit aujourd’hui. N’oubliez pas vos enfants et vos petits-enfants. Demain, il sera trop tard. Ils vous diront simplement : « Qu’avez-vous fait pour empêcher cela ? ».

  

Comme tous les peuples de la Terre, sachons nous faire respecter sur notre terre. Gaulois, maîtres chez nous !

vendredi, 12 octobre 2012

Guillaume Faye: “Al capitalismo restano due giri di roulette, poi torna il medioevo”

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Guillaume Faye: “Al capitalismo restano due giri di roulette, poi torna il medioevo”

Ma chi è questo apocalittico che con chiaroveggenza quasi oracolare aveva stabilito che il decennio 2010-2020 sarà quello della convergenza di catastrofi che rischia di mettere fine alla civiltà globalizzata? E’ un inquieto, un eccentrico, un irregolare, che da un cursus honorum di tutto rispetto – iniziato con un dottorato a Sciences Po – è precipitato nella deriva situazionista di una carriera da giornalista sul Figaro Magazine, Paris Match eVSD, più qualche performance come sceneggiatore e attore porno, e una breve stagione di animatore-vedette su Skyrock, stazione radio seguitissima da punk ed emarginati consapevoli. E’ un antimoderno lucido e sferzante, che appartiene alla schiera dei grandi insofferenti al progresso, dei refrattari ai luoghi comuni, come lo erano a loro tempo Joseph de Maistre, Baudelaire, Flaubert, Céline, e tutti i grandi intellettuali atrabiliari di tradizione francese.

“La globalizzazione è come la carne avariata”


Allineato sul fronte sulfureo della Nouvelle droite antiamericana, filosoficamente pagana e antimonoteista, Faye però è ormai un isolato della destra identitaria, dacché ha abbandonato il maestro storico e fondatore del movimento Alain de Benoist, che l’ha accusato di estremismo razzista, per poi scomunicarlo come revisionista. E infatti, tra una pausa e l’altra dei suoi pellegrinaggi negli gli Stati Uniti, per la conferenza di American Renaissance sulla minaccia demografica delle minoranze non bianche, o a Mosca, per un convegno sull’avvenire del mondo bianco, preludio alla creazione del Consiglio dei popoli di origine europea, Faye è riuscito a smarcarsi dalla destra radicale nazionalista e rivoluzionaria, accusando i suoi esponenti di aver mostrato “l’atavico spirito femmineo del collaborazionista” nei confronti dell’islam e dell’immigrazione islamica.

Così, l’ultimo denunciatore della modernità e delle sue illusioni, guarda oggi con raccapriccio alla crisi dei mercati finanziari. “La civiltà globalizzata è un po’ come la carne avariata, dove basta solo un pezzo del 10 per cento per contaminare l’insieme”, dice infatti Faye usando una metafora assai cruda. Ma le conseguenze, in realtà, sono ancora più sanguinolente: “La crisi di oggi è più grave di quella del ’29. Data l’interdipendenza del sistema finanziario globale, basta infatti una crisi dei crediti a tasso variabile, come quella dei subprime americani, che le banche rifilano a clienti non in grado di rimborsare, per provocare un effetto domino su scala planetaria. Quando le banche cominciano a crollare una dopo l’altra, è tutto il sistema mondiale che rischia di non essere più in grado di prestare soldi, dunque di investire nell’economia. Assisteremo a una recessione gigantesca, non subito, ma tra un paio d’anni, perché viviamo in un’economia globalizzata, dove non ci sono più barriere tra persone e capitali, e il virus si propaga in modo incontrollabile. Oggi, infatti, il capitalista non è più un individuo isolato, o un gruppo di speculatori invisibili, ma alberga in ognuno di noi, se è vero che un fondo pensione americano raccoglie i piccoli risparmi di milioni di persone che aspirano a una redditività del 4 per cento l’anno”.


E’ questo il dramma del mondo contemporaneo, secondo l’apocalittico Faye, che si avvicina all’analisi del nostro Giulio Tremonti ma senza condividerne gli effetti virtuosi, visto che non spetta a un cane sciolto come lui stabilire in modo solidale come innescare un’autocorrezione del sistema dominante: “L’unico modo per evitare il contagio sarebbe quello di ripristinare un sistema relativamente autarchico. Gli stati cercano di intervenire: davanti al fallimento delle banche, gli americani nazionalizzano società di credito e di assicurazioni. Ma l’economia finanziaria somiglia sempre di più a un’economia da casinò, dove chiunque ha un po’ di soldi, entra, si siede al tavolo verde e comincia a giocare alla roulette un gioco puramente speculativo ed estremamente pericoloso. Il libero scambismo mondiale è una follia. Il liberismo senza frontiere è assurdo. Provoca delocalizzazione e disoccupazione, alimentando la spirale astratta dell’economia virtuale. Bisognerebbe tornare alla terra e alla ricchezza prodotta dal lavoro, entro uno spazio chiuso. Se non si producono oggetti e nemmeno servizi, siamo in un’economia virtuale, che peraltro in Francia e in Italia si regge oramai su un debito pubblico esorbitante, che graverà sulle nuove generazioni.”

Una convergenza di catastrofi

E’ per questo che agli occhi di Faye il capitalismo potrà anche superare la crisi a breve termine, ma a lungo termine è condannato, perché è lo stesso sistema a essere degenerescente. La crisi, infatti, si ripeterà ogni quattro-cinque anni, ma finirà per diventare inesorabile a causa della “convergenza di catastrofi” che si profila all’orizzonte: “Crisi mondiale delle materie prime, dell’energia petrolifera, della domanda troppo sostenuta di India e Cina, della mancanza di acqua nell’intero pianeta”. Che fare allora davanti al prevedibile cataclisma? La risposta degli Stati Uniti per Faye, che in fondo resta un ostinato antiamericano, sembra inadeguata: “Gli Stati Uniti non sono una nazione, ma un’impresa fondata sul complesso militare industriale e per questo hanno bisogno di fare la guerra. La Cina è troppo potente, perciò adesso hanno trovato il modo di provocare la Russia”. Vista dalla Georgia, però, la provocazione sembra venire da Mosca. “In effetti anche la Russia, come l’America, ha bisogno della guerra fredda – insiste Faye – mentre l’Europa non ha i mezzi per entrare in gioco. Per questo io avevo lanciato l’idea di un’Eurosiberia, ma i russi non hanno fiducia nell’Europa atlantista. E’ comprensibile, mettiamoci al posto loro…”. Anche in fatto di libertà Faye sembra avere idee autarchiche: “Putin non offre molte garanzie sul piano delle libertà individuali, è vero, ma ai russi non interessa: pensano solo alla ricchezza, alla prosperità economica, e del resto anche in occidente se non sei ricco non puoi pubblicare grandi giornali, perciò non possiamo chiedere con innocenza alla Russia di essere democratica”.


Il problema vero per Faye è uno solo, la civiltà globalizzata, uniforme, senza frontiere. “Il rischio di conflitto aumenta, le crisi si propagano a tutta velocità, come i flussi immigratori, portatori di guerre di religione”. E’ la tesi dell’“Archeofuturismo”, il saggio del 1998, che prevedeva la catastrofe dell’inizio del XXI secolo. “Un tempo la terra era separata in grandi civiltà a compartimenti stagni. Ognuna viveva le sue crisi, senza rischio di contagio. Oggi purtroppo non è così. Per questo – spiega Faye – io difendo la teoria dell’autarchia dei grandi spazi, Eurosiberia, Africa, Asia, America del nord, America del sud, con un’economia locale sana, pulita”.


L’utopia archeofuturista proietta nel futuro il passato remoto, ma serve a correggere la fiducia nel progresso costante e ininterrotto che alberga nel cuore del contemporaneo. “Noi crediamo ai miracoli se immaginiamo che per nove miliardi di persone sarà possibile avere un livello di vita paragonabile a quello occidentale. E’ semplicemente impossibile”, spiega Faye e, per dimostrarlo, non esita a utilizzare un argomento pudicamente definito “la variabile di aggiustamento umano” che tuttavia risulta scabroso per il politicamente corretto. “La popolazione del globo terrestre tornerà a un miliardo di persone. Ci saranno stermini di massa, effetto della fame e delle carestie. E’ impossibile immaginare un tasso di crescita del sei per cento l’anno, come se avessimo sei ‘pianeta Terra’ a disposizione. Alla fine del XXI secolo, la terra avrà due velocità: una piccola minoranza vivrà come oggi, un’altra vivrà un nuovo medioevo, senza tecnologia, senza risorse”.

Nel 2100 mancherà l’energia per telefonare


Non disarma Faye nemmeno se uno insiste sul progresso che l’economia globale ha rappresentato per un miliardo di persone che ora sono in grado di mangiare. “Sono molto pessimista, è vero, ma come il medico che scopre un tumore e non dice che è un’influenza. Noi siamo ancora in balia dell’ideologia del progresso, pensiamo che sia una curva ascendente e lineare. Nel 1960 si diceva che per il 2000 saremmo andati a ballare sulla luna. Errore. Quando nacque il Concorde si disse che nel 2000 avremmo avuto tutti aerei supersonici. Altra illusione. Nel 2100 non potremo nemmeno telefonare da Parigi a Roma, perché non ci sarà energia a sufficienza. I francesi si sono accorti che c’è stato un calo del 15 per cento nel consumo di energia. Continuiamo a pensare che saremo sempre più ricchi, più felici, ma intanto non sappiamo ancora come sostituire il petrolio, mentre le fonti alternative non basteranno al fabbisogno industriale. Del resto basta leggere la storia di Roma antica di Lucien Gerphagnion, per rendersi conto come non sia la prima volta che succede nella storia dell’umanità. L’impero romano regredì enormemente con le invasioni barbariche, se pensiamo che il livello di vita dell’élite romana nel primo secolo dopo Cristo, vale a dire cent’anni dopo Cicerone, era già come quello dell’élite europea nel XIX secolo: acqua corrente, strade pavimentate. Mancava la luce elettrica, ovviamente”.


Marina Valensise
© Il Foglio, 21 settembre 2008

Fonte: http://politicainrete.it/forum/movimenti-e-cultura-politica/destra-radicale/454-guillaume-faye-e-la-crisi.html

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From Anarchism to The New Right

"From Anarchism to The New Right" with Richard Spencer and Keith Preston on Alternative Right

 

lundi, 08 octobre 2012

L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

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L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

Dominique Venner

Ex: http://www.zentropa.info/

Plus que les grandes victoires, les grandes défaites font les grandes épopées, l’Iliade pour la guerre de Troie, les Thermopyles pour les Spartiates, Numance pour les Ibères, Alésia pour Vercingétorix. Le procès et la mort de Jeanne d’Arc plus que sa victoire d’Orléans. Waterloo plus qu’Austerlitz, sans compter Camerone, Sidi Brahim, Dien Bien Phu… Charlemagne a remporté d’innombrables victoires, mais ce qui reste de lui, c’est la Chanson de Roland qui magnifie l’une de ses rares défaites.


Je pensais à ce paradoxe bien européen en regardant récemment le DVD de Braveheart de Mel Gibson. Accompagnant les images somptueuses des Highlands survolées par un aigle, des mots ouvrent le film en voix off. On les entend peu souvent : « L’histoire est écrite par ceux qui pendent les héros… » Ces mots sont une réponse à ceux qui m’interrogent sur la signification de certains de mes livres, l’histoire des Sudistes (Le blanc soleil des vaincus), celle du Baltikum, celle aussi de la sombre saga des gardes blancs pendant la guerre civile russe (Les Blancs et les Rouges). Ces livres avouent un attrait pour les vaincus courageux. Mais, courage ou pas, l’histoire des vaincus est toujours occultée, dénaturée, ou même criminalisée par les vainqueurs. Elle constitue l’enjeu posthume de conflits qui ne cesseront jamais. Après les guerres idéologiques et religieuses, les vainqueurs veulent vaincre jusqu’à la mémoire de leurs adversaires. Après dix-sept siècles, le jeune empereur Julien, très fidèle à sa propre religion, est toujours qualifié d’ « apostat », épithète infâmante imposée par l’Église devenue triomphante après son OPA réussie sur l’Empire romain à la fin du IVe siècle. Quand les vainqueurs sont habiles et puissants, les instruments de la parole publique, l’État, l’Université et l’Ecole participent à l’entreprise. Pour l’historien indépendant, tout est donc à découvrir à ses risques et périls derrière le discours officiel. Il n’y a rien de plus stimulant, mais rien de plus dangereux.


Les conflits idéologiques et quasi religieux du XXe siècle ont été annoncés par la guerre de Sécession américaine (1861-1865). Ils ont peu d’équivalent dans le passé, sinon lors du triomphe imprévu du christianisme sur le paganisme romain au IVe siècle. Les guerres de religion au XVIe et XVIIe siècle n’eurent pas le même caractère absolu puisqu’elles se terminèrent par un partage du monde entre protestants et catholiques. Il n’y eut donc pas de vrais vaincus, sauf en France avec les huguenots. Deux puissances hostiles campaient chacune sur leurs positions, affichant leur propre interprétation du passé. La nouveauté du XXe siècle tient au caractère écrasant de la défaite des uns et de la victoire des autres. Du jamais vu avec cette ampleur et cette brutalité, sinon pour les hérésies au sein des monothéismes, écrasées par les massacres, le feu et l’oubli.

Dans ma génération et les suivantes, celles qui n’étaient pas encore nées à l’époque du conflit mondial puis de la décolonisation, un certain nombre de jeunes Européens arrivant à l’âge adulte, éprouvèrent une conscience aiguë et douloureuse d’être les héritiers de défaites presque cosmiques. J’ai vécu cela au temps de la guerre d’Algérie. Pour les Français et les Européens, ce fut une défaite (politique et nullement militaire), ne pouvant que renforcer la conscience d’une catastrophe fatale. Si l’un de mes premiers livres a été consacré à l’histoire des Sudistes c’est parce que je ressentais intuitivement la défaite du « Vieux Sud » comme le premier acte de ce qui fut accompli chez nous dans la seconde moitié du XXe siècle. Jadis, j’ai lu l’Invaincu (The Unvanquished) de William Faulkner avec le sentiment exaltant et douloureux d’être immergé dans ma propre histoire. J’étais séduit par des vaincus courageux qui jamais ne se renient. Je le suis toujours.


Parfois, de façon imprévue, il arrive pourtant que les vaincus prennent leur revanche dans l’imaginaire des vivants. Il en fut ainsi pour les Sudistes avec Autant en emporte le vent, le roman et le film. Il en a été de même lorsque le président Poutine décida la réhabilitation des armées blanches et de leur chef, le général Denikine, ainsi que leur réintégration dans la mémoire russe.

Dominique Venner

dimanche, 07 octobre 2012

Interview with Alexander Dugin

 

Interview with Alexander Dugin http://www.wermodandwermod.com/

Introduction

In February 2012, Professor Alexander Dugin traveled to New Delhi, India to attend the 40th World Congress of the International Institute of Sociology, the theme of which was “After Western Hegemony: Social Science and its Publics.” Professor Dugin was kind enough to take some time away from the conference to answer a few questions by representatives of Arktos who attended the event. 

In this interview, we attempted to have Professor Dugin clarify some of his basic beliefs in order to dispel the confusion and misrepresentations that exist about him and his movement, the Eurasian Movement, and its offshoot, the Global Revolutionary Alliance, in the English-speaking world. The interview was conducted by Daniel Friberg, CEO of Arktos, and John B. Morgan, Editor-in-Chief.

This interview is being released in conjunction with Prof. Dugin’s appearance at Identitarian Ideas 2012, being held by the Swedish organization Motpol in Stockholm on July 28, 2012, and the simultaneous release of Prof. Dugin’s book The Fourth Political Theory by Arktos (http://www.arktos.com/alexander-dugin-the-fourth-political-theory.html). This is the first book by Prof. Dugin to appear in the English language.

There is a perception in the West that you are a Russian nationalist. Do you identify with that description?

The concept of the nation is a capitalist, Western one. On the other hand, Eurasianism appeals to cultural and ethnic differences, and not unification on the basis of the individual, as nationalism presumes. Ours differs from nationalism because we defend a pluralism of values. We are defending ideas, not our community; ideas, not our society. We are challenging postmodernity, but not on behalf of the Russian nation alone. Postmodernity is a yawning abyss. Russia is only one part of this global struggle. It is certainly an important part, but not the ultimate goal. For those of us in Russia, we can’t save it without saving the world at the same time. And likewise, we can’t save the world without saving Russia.

It is not only a struggle against Western universalism. It is a struggle against all universalisms, even Islamic ones. We cannot accept any desire to impose any universalism upon others – neither Western, Islamic, socialist, liberal, or Russian. We defend not Russian imperialism or revanchism, but rather a global vision and multipolarity based on the dialectic of civilization. Those we oppose say that the multiplicity of civilizations necessarily implies a clash. This is a false assertion. Globalization and American hegemony bring about a bloody intrusion and trigger violence between civilizations where there could be peace, dialogue, or conflict, depending on historical circumstances. But imposing a hidden hegemony implies conflict and, inevitably, worse in the future. So they say peace but they make war. We defend justice – not peace or war, but justice and dialogue and the natural right of any culture to maintain its identity and to pursue what it wants to be. Not only historically, as in multiculturalism, but also in the future. We must free ourselves from these pretend universalisms.

What do you think Russia’s role will be in organizing the anti-modern forces?

There are different levels involved in the creation of anti-globalist, or rather anti-Western, movements and currents around the world. The basic idea is to unite the people who are fighting against the status quo. So, what is the status quo? It is a series of connected phenomena bringing about an important shift from modernity to post-modernity. It is shaped by a shift from the unipolar world, represented primarily by the influence of the United States and Western Europe, to so-called non-polarity as exemplified by today’s implicit hegemony and those revolutions that have been orchestrated by it through proxy, as for example the various Orange revolutions. The basic intent behind this strategy is for the West to eventually control the planet, not only through direct intervention, but also via the universalization of its set of values, norms, and ethics.

The status quo of the West’s liberal hegemony has become global. It is a Westernization of all of humanity. This means that its norms, such as the free market, free trade, liberalism, parliamentarian democracy, human rights, and absolute individualism have become universal. This set of norms is interpreted differently in the various regions of the world, but the West regards its specific interpretation as being both self-evident and its universalization as inevitable. This is nothing less than a colonization of the spirit and of the mind. It is a new kind of colonialism, a new kind of power, and a new kind of control that is put into effect through a network. Everyone who is connected to the global network becomes subjected to its code. It is part of the postmodern West, and is rapidly becoming global. The price a nation or a people has to pay to become connected to the West’s globalization network is acceptance of these norms. It is the West’s new hegemony. It is a migration from the open hegemony of the West, as represented by the colonialism and outright imperialism of the past, to an implicit, more subtle version.

To fight this global threat to humanity, it is important to unite all the various forces that would, in earlier times, have been called anti-imperialist. In this age, we should better understand our enemy. The enemy of today is hidden. It acts by exploiting the norms and values of the Western path of development and ignoring the plurality represented by other cultures and civilizations. Today, we invite all who insist on the worth of the specific values of non-Western civilizations, and where there other forms of values exist, to challenge this attempt at a global universalization and hidden hegemony.

This is a cultural, philosophical, ontological, and eschatological struggle, because in the status quo we identify the essence of the Dark Age, or the great paradigm. But we should also move from a purely theoretical stance to a practical, geopolitical level. And at this geopolitical level, Russia preserves the potential, resources and inclination to confront this challenge, because Russian history has long been intuitively oriented against the same horizon. Russia is a great power where there is an acute awareness of what is going on in the world, historically speaking, and a deep consciousness of its own eschatological mission. Therefore it is only natural that Russia should play a central part in this anti-status quo coalition. Russia defended its identity against Catholicism, Protestantism and the modern West during Tsarist times, and then against liberal capitalism during Soviet times. Now there is a third wave of this struggle – the struggle against postmodernity, ultra-liberalism, and globalization. But this time, Russia is no longer able to rely on its own resources. It cannot fight solely under the banner of Orthodox Christianity. Nor is reintroducing or relying on Marxist doctrine a viable option, since Marxism is in itself a major root of the destructive ideas constituting postmodernity.

Russia is now one of many participants in this global struggle, and cannot fight this fight alone. We need to unite all the forces that are opposed to Western norms and its economic system. So we need to make alliances with all the Leftist social and political movements that challenge the status quo of liberal capitalism. We should likewise ally ourselves with all identitarian forces in any culture that refuse globalism for cultural reasons. From this perspective, Islamic movements, Hindu movements, or nationalist movements from all over the world should also be regarded as allies. Hindus, Buddhists, Christians, and pagan identitarians in Europe, America, or Latin America, or other types of cultures, should all form a common front. The idea is to unite all of them, against the single enemy and the singular evil for a multiplicity of concepts of what is good.

What we are against will unite us, while what we are for divides us. Therefore, we should emphasize what we oppose. The common enemy unites us, while the positive values each of us are defending actually divides us.  Therefore, we must create strategic alliances to overthrow the present order of things, of which the core could be described as human rights, anti-hierarchy, and political correctness – everything that is the face of the Beast, the anti-Christ or, in other terms, Kali-Yuga.

Where does traditionalist spirituality fit into the Eurasian agenda?

There are secularized cultures, but at the core of all of them, the spirit of Tradition remains, religious or otherwise. By defending the multiplicity, plurality, and polycentrism of cultures, we are making an appeal to the principles of their essences, which we can only find in the spiritual traditions. But we try to link this attitude to the necessity for social justice and the freedom of differing societies in the hope for better political regimes. The idea is to join the spirit of Tradition with the desire for social justice. And we don’t want to oppose them, because that is the main strategy of hegemonic power: to divide Left and Right, to divide cultures, to divide ethnic groups, East and West, Muslims and Christians. We invite Right and Left to unite, and not to oppose traditionalism and spirituality, social justice, and social dynamism. So we are not on the Right or on the Left. We are against liberal postmodernity. Our idea is to join all the fronts and not let them divide us. When we stay divided, they can rule us safely. If we are united, their rule will immediately end. That is our global strategy. And when we try to join the spiritual tradition with social justice, there is an immediate panic among liberals. They fear this very much.

Which spiritual tradition should someone who wishes to participate in the Eurasianist struggle adopt, and is this a necessary component?

One should seek to become a concrete part of the society in which one lives, and follow the tradition that prevails there. For example, I am Russian Orthodox. This is my tradition. Under different conditions, however, some individuals might choose a different spiritual path. What is important is to have roots. There is no universal answer. If someone neglects this spiritual basis, but is willing to take part in our struggle, during the struggle he may well find some deeper spiritual meaning. Our idea is that our enemy is deeper than the merely human. Evil is deeper than humanity, greed, or exploitation. Those who fight on behalf of evil are those who have no spiritual faith. Those who oppose it may encounter it.  Or, perhaps not. It is an open question – it is not obligatory. It is advisable, but not necessary.

What do you think of the European New Right and Julius Evola? And in particular, their respective opposition to Christianity?

It is up to the Europeans to decide which kind of spirituality to revive. For us Russians, it is Orthodox Christianity. We regard our tradition as being authentic.  We see our tradition as being a continuation of the earlier, pre-Christian traditions of Russia, as is reflected in our veneration of the saints and icons, among other aspects. Therefore, there is no opposition between our earlier and later traditions. Evola opposes the Christian tradition of the West. What is interesting is his critique of the desacralization of Western Christianity. This fits well with the Orthodox critique of Western Christianity. It is easy to see that the secularization of Western Christianity gives us liberalism. The secularization of the Orthodox religion gives us Communism. It is individualism versus collectivism. For us, the problem is not with Christianity itself, as it is in the West. Evola made an attempt to restore Tradition. The New Right also tries to restore the Western tradition, which is very good. But being Russian Orthodox, I cannot decide which is the right path for Europe to take, since we have a different set of values. We don’t want to tell the Europeans what to do, nor do we want to be told what to do by the Europeans. As Eurasianists, we’ll accept any solution. Since Evola was European, he could discuss and propose the proper solution for Europe. Each of us can only state our personal opinion. But I have found that we have more in common with the New Right than with the Catholics. I share many of the same views as Alain de Benoist. I consider him to be the foremost intellectual in Europe today. That it is not the case with modern Catholics. They wish to convert Russia, and that is not compatible with our plans. The New Right does not want to impose European paganism upon others. I also consider Evola to be a master and a symbolic figure of the final revolt and the great revival, as well as Guénon. For me, these two individuals are the essence of the Western tradition in this dark age.

In our earlier conversation, you mentioned that Eurasianists should work with some jihadist groups. However, they tend to be universalist, and their stated goal is the imposition of Islamic rule over the entire world. What are the prospects for making such a coalition work?

Jihadis are universalists, just as secular Westerners who seek globalization are. But they are not the same, because the Western project seeks to dominate all the others and impose its hegemony everywhere. It attacks us directly every day through the global media, fashions, by setting examples for youth, and so on. We are submerged in this global cultural hegemony. Salafist universalism is a kind of marginal alternative. They should not be thought of in the same way as those who seek globalization. They also fight against our enemy. We don’t like any universalists, but there are universalists who attack us today and win, and there are also non-conformist universalists who are fighting against the hegemony of the Western, liberal universalists, and therefore they are tactical friends for the time being. Before their project of a global Islamic state can be realized, we will have many battles and conflicts. And global liberal domination is a fact. We therefore invite everybody to fight alongside us against this hegemony, this status quo. I prefer to discuss what is the reality at present, rather than what may exist in the future. All those who oppose liberal hegemony are our friends for the moment. This is not morality, it is strategy. Carl Schmitt said that politics begins by distinguishing between friends and enemies. There are no eternal friends and no eternal enemies. We are struggling against the existing universal hegemony. Everyone fights against it for their own particular set of values.

For the sake of coherence we should also prolong, widen, and create a broader alliance. I don’t like Salafists. It would be much better to align with traditionalist Sufis, for example. But I prefer working with the Salafists against the common enemy than to waste energy in fighting against them while ignoring the greater threat.

If you are in favor of global liberal hegemony, you are the enemy. If you are against it, you are a friend. The first is inclined to accept this hegemony; the other is in revolt.

In light of recent events in Libya, what are your personal views on Gaddafi?

President Medvedev committed a real crime against Gaddafi and helped to initiate a chain of interventions in the Arab world. It was a real crime committed by our President. His hands are bloodied. He is a collaborator with the West. The crime of murdering Gaddafi was partly his responsibility. We Eurasianists defended Gaddafi, not because we were fans or supporters of him or his Green Book, but because it was a matter of principles. Behind the insurgency in Libya was Western hegemony, and it imposed bloody chaos. When Gaddafi fell, Western hegemony grew stronger. It was our defeat. But not the final one. This war has many episodes. We lost the battle, but not the war. And perhaps something different will emerge in Libya, because the situation is quite unstable. For example, the Iraq War actually strengthened Iran’s influence in the region, contrary to the designs of the Western hegemonists.

Given the situation in Syria at present, the scenario is repeating itself. However, the situation, with Putin returning to power, is much better. At least he is consistent in his support for President al-Assad. Perhaps this will not be enough to stop Western intervention in Syria. I suggest that Russia assist our ally more effectively by supplying weapons, financing, and so forth. The fall of Libya was a defeat for Russia. The fall of Syria will be yet another failure.

What is your opinion of, and relationship to Vladimir Putin?

He was much better than Yeltsin. He saved Russia from a complete crash in the 1990s. Russia was on the verge of disaster. Before Putin, Western-style liberals were in a position to dictate politics in Russia. Putin restored the sovereignty of the Russian state. That is the reason why I became his supporter. However, after 2003, Putin stopped his patriotic, Eurasianist reforms, putting aside the development of a genuine national strategy, and began to accommodate the economic liberals who wanted Russia to become a part of the project of globalization. As a result, he began to lose legitimacy, and so I became more and more critical of him. In some circumstances I worked with people around him to support him in some of his policies, while I opposed him in others. When Medvedev was chosen as his heir, it was a catastrophe, since the people positioned around him were all liberals. I was against Medvedev. I opposed him, in part, from the Eurasianist point-of-view. Now Putin will return. All the liberals are against him, and all the pro-Western forces are against him. But he himself has not yet made his attitude toward this clear. However, he is obliged to win the support of the Russian people anew. It is impossible to continue otherwise. He is in a critical situation, although he doesn’t seem to understand this. He is hesitating to choose the patriotic side. He thinks he can find support among some of the liberals, which is completely false. Nowadays, I am not so critical of him as I was before, but I think he is in a critical situation. If he continues to hesitate, he will fail. I recently published a book, Putin Versus Putin, because his greatest enemy is himself. Because he is hesitating, he is losing more and more popular support. The Russian people feel deceived by him. He may be a kind of authoritarian leader without authoritarian charisma. I’ve cooperated with him in some cases, and opposed him on others. I am in contact with him. But there are so many forces around him. The liberals and the Russian patriots around him are not so brilliant, intellectually speaking. Therefore, he is obliged to rely only upon himself and his intuition. But intuition cannot be the only source of political decision-making and strategy. When he returns to power, he will be pushed to return to his earlier anti-Western policies, because our society is anti-Western in nature. Russia has a long tradition of rebellion against foreign invaders, and of helping others who resist injustice, and the Russian people view the world through this lens. They will not be satisfied with a ruler who does not govern in keeping with this tradition.

jeudi, 04 octobre 2012

IMPERIO: ORDEN ESPACIAL Y ESPIRITUAL

ELEMENTOS Nº 32.

IMPERIO: ORDEN ESPACIAL Y ESPIRITUAL

 

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SUMARIO.-

Translatio Imperii: del Imperio a la Unión,
por Peter Sloterdijk

¿Hacia un modelo neoimperialista?
Gran espacio e Imperio en Carl Schmitt, 
por Alessandro Campi

¿Europa imperial?, 
por Rodrigo Agulló

Imperialismo pagano, 
por Julius Evola

El concepto de Imperio en el Derecho internacional,
por Carl Schmitt

Nación e Imperio, 
por Giorgio Locchi

El Imperium a la luz de la Tradición, 
por Eduard Alcántara

Imperio sin Imperator, 
por Celso Sánchez Capdequí

Imperio: Constitución y Autoridad imperial, por Michael Hardt y Antonio Negri

La teoría posmoderna del Imperio, 
por Alan Rush

El Imperium espiritual de Europa: de Ortega a Sloterdijk, 
por Sebastian J. Lorenz
 
 

mercredi, 03 octobre 2012

XVIIe Table ronde de Terre et peuple

RAPPEL :

dimanche 7 octobre, XVIIe Table ronde de Terre et peuple à Rungis (94)

table ronde 2012.jpg

samedi, 29 septembre 2012

LOUIS DUMONT: HOLISMO HIERÁRQUICO

ELEMENTOS Nº 33.

LOUIS DUMONT: HOLISMO HIERÁRQUICO

 
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SUMARIO.-

Louis Dumont: estructuralismo, jerarquía e individualismo, 
por Robert Parkin

La influencia de Louis Dumont: Evolución teórica de Alain de Benoist,
por Diego L. Sanromán

Gloria o maldición del individualismo moderno según Louis Dumont, 
por Verena Stolcke

La historia entre antropólogos: Dumont y Salhins, por Gladis Lizama Silva

Las formas del holismo: Mauss y Dumont,
por Ángel Díaz de Rada

La racionalidad de la cultura occidental: Weber y Dumont, 
por Aparecido Francisco dos Reis

Individualismo y modernidad, 
por Julio Mejía Navarrete

Los errores y confusiones de Louis Dumont. A propósito de “la autonomía” o "emancipación” de la Economía, 
por Francisco Vergara

Individuo y sociedad: un estudio sobre la perspectiva jerárquica de Louis Dumont,
por Clara Virginia de Queiroz Pinheiro

Individualismo y colectividad a partir del concepto tiempo,
por Patricia Safa

El Homo Hierarchicus de Louis Dumont,
por Carmen Arias Abellán

La ideología del sistema de castas en Louis Dumont,
por Ishita Banerjee
 
À quoi bon aller en Inde?, 
por Rogelio Rubio
 
 

Guillaume Faye à Nantes

 Guillaume Faye à Nantes

fayenaoned

jeudi, 20 septembre 2012

Unthinking Liberalism: A. Dugin’s The Fourth Political Theory

Unthinking Liberalism:
Alexander Dugin’s The Fourth Political Theory

by Alex KURTAGIC

Ex: http://www.counter-currents.com/

Alexander Dugin
The Fourth Political Theory, London: Arktos, 2012

Arktos recently published what we can only hope will be the first of many more English translations of Alexander Dugin’s work. Head of the sociology department in Moscow State University, and a leading Eurasianist with ties to the Russian military, this man is, today, influencing official Kremlin policy.

The Fourth Political Theory is a thoroughly refreshing monograph, combining clarity of analysis, philosophical rigor, and intellectual creativity. It is Dugin’s attempt to sort through the confusion of modern political theory and establish the foundations for a political philosophy that will decisively challenge the dominant liberal paradigm. It is not, however, a new complete political theory, but rather the beginning of a project. The name is provisional, the theory under construction. Dugin sees this not as the work of one man, but, because difficult, a collective heroic effort.

The book first sets out the historical topology of modern political theories. In Dugin’s account, liberalism, the oldest and most stable ideology, was in modernity the first political theory. Marxism, a critique of liberalism via capitalism, was the second. Fascism/National Socialism, a critique of both liberalism and Marxism, was the third. Dugin says that Fascism/National Socialism was defeated by Marxism (1945), that Marxism was defeated by liberalism (1989), leaving liberalism triumphant and therefore free to expand around the globe.

According to Dugin, the triumph of liberalism has been so definitive, in fact, that in the West it has ceased to be political, or ideological, and become a taken-for-granted practice. Westerners think in liberal terms by default, assuming that no sane, rational, educated person could think differently, accusing dissenters of being ideological, without realizing that their own assumptions have ideological origins.

The definitive triumph of liberalism has also meant that it is now so fully identified with modernity that it is difficult to separate the two, whereas control of modernity was once contested by political theory number one against political theories two and three. The advent of postmodernity, however, has marked the complete exhaustion of liberalism. It has nothing new to say, so it is reduced endlessly to recycle and reiterate itself.

Looking to identify what may be useful to salvage, Dugin proceeds to break down each of the three ideologies into its component parts. In the process of doing so, he detoxifies the two discredited critiques of liberalism, which is necessary to be able to cannibalize them. His analysis of liberalism follows Alain de Benoist. Because it is crucial, I will avail myself of de Benoist’s insights and infuse some of my own in Dugin’s explication of liberalism.

Dugin says that liberalism’s historical subject is the individual. The idea behind liberalism was to “liberate” the individual from everything that was external to him (faith, tradition, authority). Out of this springs the rest: when you get rid of the transcendent, you end up with a world that is entirely rational and material. Happiness then becomes a question of material increase. This leads to productivism and economism, which, when the individual is paramount, demands capitalism. When you get rid of the transcendent, you also eliminate hierarchy: all men become equal. If all men are equal, then what applies to one must apply to all, which means universalism. Similarly, if all men are equal, then all deserve an equal slice of the pie, so full democracy, with universal suffrage, becomes the ideal form of government. Liberalism has since developed flavors, and the idea of liberation acquires two competing meanings: “freedom from,” which in America is embodied by libertarians and the Tea Party; and “freedom to,” embodied by Democrats.

Marxism’s historical subject is class. Marxism is concerned chiefly with critiquing the inequities arising from capitalism. Otherwise, it shares with liberalism an ethos of liberation, a materialist worldview, and an egalitarian morality.

Fascism’s historical subject is the state, and National Socialism’s race. Both critique Marxism’s and liberalism’s materialist worldview and egalitarian morality. Hence, the simultaneous application of hierarchy and socialism.

With all the parts laid out on the table, Dugin then selects what he finds useful and discards the rest. Unsurprisingly, Dugin finds nothing useful in liberalism. The idea is to unthink it, after all.

Spread out across several chapters, Dugin provides a typology of the different factions in the modern political landscape—e.g., fundamental conservatism (traditionalism), Left-wing conservatism (Strasserism, National Bolshevism, Niekisch), conservative revolution (Spengler, Jünger, Schmitt, Niekisch), New Left, National Communism, etc. It is essential that readers understand these so that they may easily recognize them, because doing so will clarify much and help them avoid the errors arising from opaque, confused, contradictory, or misleading labels.

Liberal conservatism is a key category in this typology. It may sound contradictory on the surface, because in colloquial discourse mainstream politics is about the opposition of liberals vs. conservatives. Yet, and as I have repeatedly stated, when one examines their fundamentals, so-called “conservatives” (a misleading label), even palaeoconservatives (another misleading label), are all ideologically liberals, only they wish to conserve liberalism, or go a little slower, or take a few steps back. Hence, the alternative designation for this type: “status-quo conservative.”

Another key category is National Communism. This is, according to Dugin, a unique phenomenon, and enjoys a healthy life in Latin America, suggesting it will be around for some time to come. Evo Morales and Hugo Chavez are contemporary practitioners of National Communism.

Setting out the suggested foundations of a fourth political ideology takes up the rest of Dugin’s book. Besides elements salvaged from earlier critiques of liberalism, Dugin also looks at the debris that in the philosophical contest for modernity was left in the periphery. These are the ideas for which none of the ideologies of modernity have had any use. For Dugin this is essential to an outsider, counter-propositional political theory. He does not state this in as many words, but it should be obvious that if we are to unthink liberalism, then liberalism should find its nemesis unthinkable.

But the process of construction begins, of course, with ontology. Dugin refers to Heidegger’s Dasein. Working from this concept he would like the fourth political theory to conceptualize the world as a pluriverse, with different peoples who have different moralities and even different conceptions of time. In other words, in the fourth political theory the idea of a universal history would be absurd, because time is conceived differently in different cultures—nothing is ahistorical or universal; everything is bound and specific. This would imply a morality of difference, something I have proposed as counter-propositional to the liberal morality of equality. In the last consequence, for Dugin there needs to be also a peculiar ontology of the future. The parts of The Fourth Political Theory dealing with these topics are the most challenging, requiring some grounding in philosophy, but, unsurprisingly, they are also where the pioneering work is being done.

Also pioneering, and presumably more difficult still, is Dugin’s call to “attack the individual.” By this he means, obviously, destabilizing the taken-for-granted construct that comprises the minimum social unit in liberalism—the discrete social atom that acts on the basis of rational self-interest, a construct that should be distinguished from “a man” or “a woman” or “a human.” Dugin makes some suggestions, but these seem nebulous and not very persuasive at this stage. Also, this seems quite a logical necessity within the framework of this project, but Dugin’s seeds will find barren soil in the West, where the individual is almost sacrosanct and where individualism results from what is possibly an evolved bias in Northern European societies, where this trait may have been more adaptive than elsewhere. A cataclysmic event may be required to open up the way for a redefinition of what it is to be a person. Evidently the idea is that the fourth political theory conceptualizes a man not as an “individual” but as something else, presumably as part of a collectivity. This is probably a very Russian way of looking at things.

The foregoing may all seem highly abstract, and I suspect practically minded readers will not take to it. It is hard to see how the abstract theorizing will satisfy the pragmatic Anglo-Saxon, who is suspicious of philosophy generally. (Jonathan Bowden was an oddity in this regard.) Yet there are real-world implications to the theory, and in Dugin’s work the geopolitical dimension must never be kept out of sight.

For Dugin, triumphant liberalism is embodied by Americanism; the United States, through its origins as an Enlightenment project, and through its superpower status in the twentieth and twenty-first century, is the global driver of liberal practice. As such, with the defeat of Marxism, it has created, and sought to perpetuate, a unipolar world defined by American, or Atlanticist, liberal hegemony. Russia has a long anti-Western, anti-liberal tradition, and for Dugin this planetary liberal hegemony is the enemy. Dugin would like the world to be multipolar, with Atlanticism counterbalanced by Eurasianism, and maybe other “isms.” In geopolitics, the need for a fourth political theory arises from a need to keep liberalism permanently challenged, confined to its native hemisphere, and, in a word, out of Russia.

While this dimension exists, and while there may be a certain anti-Americanism in Dugin’s work, Americans should not dismiss this book out of hand, because it is not anti-America. As Michael O’Meara has pointed out in relation to Yockey’s anti-Americanism, Americanism and America, or Americans, are different things and stand often in opposition. Engaging with this kind of oppositional thinking is, then, necessary for Americans. And the reason is this: liberalism served America well for two hundred years, but ideologies have a life-cycle like everything else, and liberalism has by now become hypertrophic and hypertelic; it is, in other words, killing America and, in particular, the European-descended presence in America.

If European-descended Americans are to save themselves, and to continue having a presence in the North American continent, rather than being subsumed by liberal egalitarianism and the consequent economic bankruptcy, Hispanization, and Africanization, the American identity, so tied up with liberalism because of the philosophical bases of its founding documents, would need to be re-imagined. Though admittedly difficult, the modern American identity must be understood as one that is possible out of many. Sources for a re-imagined identity may be found in the archaic substratum permeating the parts of American heritage that preceded systematic liberalism (the early colonial period) as well as in the parts that were, at least for a time, beyond it (the frontier and the Wild West). In other words, the most mystical and also the least “civilized” parts of American history. Yet even this may be problematic, since they were products of late “Faustian” civilization. A descent into barbarism may be in the cards. Only time will tell.

For Westerners in general, Dugin’s project may well prove too radical, even at this late stage in the game—contemplating it would seem first to necessitate a decisive rupture. Unless/until that happens, conservative prescriptions calling for a return to a previous state of affairs (in the West), or a closer reading of the founding documents (in America), will remain a feature of Western dissidence. In other words, even the dissidents will remain conservative restorationists of the classical ideas of the center, or the ideas that led to the center. Truly revolutionary thinking—the re-imagining and reinvention of ourselves—will, however, ultimately come from the periphery rather than the center.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/09/unthinking-liberalism/

mercredi, 19 septembre 2012

G. Faye: The Transitional Program

The Transitional Program

By Michael O'Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

A propos of . . .

Guillaume Faye
Mon Programme: Un programme révolutionnaire ne vise pas à changer les règles du jeu mais à changer de jeu,
Chevaigné: Les Éditions du Lore, 2012

Following quickly on the heels of Sexe et dévoiement [3] (2011), which examined the social-sexual roots of the present European demographic crisis, Faye’s latest is a much different kind of work, addressing quite another, though not entirely unrelated problem.

Theory and Practice

When dealing with political ideas in the largest sense (i.e., as they bear on the life or death of the polis), there comes a time, he argues, when critical and analytical thought, with its commentaries and opinions, has to pass from the abstract to the concrete. The most brilliant medical diagnosis, to give an analogy, is worth little if it does not eventually lead to a curative therapy.

In this vein, his Programme represents an effort to pass from the theoretical to the practical, as it proposes certain concrete policies (political therapies) to treat the ills presently afflicting the French state – and by extension, other European states. The details of this program make little reference to the American situation, but its general principles speak to the malignancy infecting all states of the Americanosphere.

Reform and Revolution

Faye’s program is not, ostensibly, about reforming the existing state. That would only “improve” a political system, whose corruptions, vices, and totalitarian powers are increasing immune to correction. The state’s lack of authority and democratic legitimacy, combined with the entrenchment of the New Class interests controlling it, means that such a system cannot actually be changed in any significant way. Hence the claim of Faye’s subtitle: A revolutionary program (i.e., one that attacks the existing disorder at its roots) “does not aim at changing the rules of the game but at changing the game itself.” The “game” here is the existing political system, which has become an obvious catastrophe for European peoples. For every patriot, this system needs not to be changed, but to be razed and rebuilt – from the ground up and according to an entirely different paradigm.

There is, though, a certain terminological confusion in the way Faye describes his program. He realizes it is something of a pipe dream. No state or party is likely to embrace it — though, of course, this does not lessen the value of its exercise nor does it mean it will not fertilize future projects of a similar sort. We also do not know what is coming and perhaps there will be a moment of breakdown — Joseph Tainter’s “Collapse” — making possible a revolutionary transition. If “we” should ever, then, have the occasion to assume power and restructure the state: how would we go about it?

Faye’s Programme is an effort to start thinking about such an alternative in a situation where a regime-threatening crisis of one sort or another brings a “new majority” to power. He doesn’t specifically spell out what such a crisis might entail, but it is easily imaginable. In 2017, for example, if the present society-destroying problems of unemployment, deindustrialization, massive indebtedness, uncontrolled Third World immigration, etc., are not fixed, and nothing suggests that they will, an anti-system party, like the National Front, could conceivably be voted into power. (Think of what is happening in Greece today.) In such a situation a new majority might submit something like his Programme to a referendum, calling on the “people” to authorize a radical re-structurization of the political system.

I can think of at least two national revolutions that came to power in a similar institutional (legal) way: the Sinn Féin MPs of December 1918 who refused to sit at Westminster and the NSDAP coalition that got a chance to form a government in January 1933.

The Programme anticipates a less catastrophic situation than foreseen in his Convergence des castastrophes (2004) or implied in Avant-Guerre (2002). Perhaps he is suggesting that this scenario is more realistic or likely now; I’m not certain. But it is strange to see so little of his convergence theory — what Tainter calls the ever mounting costliness of complexity — in his program, especially while positing a crisis as the program’s premise.

In any case, his Programme assumes its political remediation is to be administered before the present system collapses, at a moment when a new majority gets a chance to form a government from the debris of the old. For this reason, I think it is better characterized as “transitional” (in the Trotskyist sense).

Unlike a revolutionary program that outlines a strategy for overturning the existing order and seizing state power, a transitional program addresses a crisis in terms of the existing institutional parameters, but does so in ways that reach beyond their limits and are unacceptable to the ruling powers — challenging the system’s logic and thus posing a threat to its “order.” (See Leon Trotsky, The Death Agony of Capitalism and the Tasks of the Fourth International [1938].)

The State

In The Politics, Aristotle conceives of the state almost organically: the head of a body (the polis) — the political system that rules the City and ensures order within its measured boundaries.

In his self-consciously Aristotelian approach — which favors individual liberty, responsibility, hierarchy, and ethno-cultural homogeneity — Faye’s program aims at lessening the state’s costly, inefficient administrative functions, enhancing its sovereign powers, and abandoning its appropriation of functions that properly belong to the family and society.

This entails freeing the French state from the present European Union (whose Orwellian stranglehold on continental life is objectively anti-European). He does not actually advocate withdrawing from it, but rather refusing to cooperate with it until its rules are redesigned and national sovereignty is restored. Given that France is the most politically significant of the European states and is pivotal the EU’s existence, it has the power to force a major revamping of its policies and restore the European Idea that inspired the Treaty of Rome (1958).

If achieved, this restoration of national sovereignty would give the French state the freedom to remodel its institutions — not for the sake of undermining the primacy of the state, as our libertarians would have it, but of excising its cancers and enhancing its “regalian” will to “re-establish, preserve, and develop the identity, the prosperity, the security, and the power of France and Europe.”

Faye is not a traditional French nationalist, but a Europeanist favoring continental unity (an imperial family of nations rather than a global marketplace). He believes both the French state and the EU have a liberal-socialist concept of the political, which makes them unable to distinguish between their friends and enemies — given that the individualist, universalistic, and pluralist postulates of their ideology views the world in market and moralist terms, holding that only individualistic matters of ethics and economics are primary. (In traditional, organic civilizations it is the Holy that is primary.)

A restoration of sovereignty would give the French state the freedom to restructure and rebuild itself.

Globally, he proposes measures that would control the nation’s borders, re-vitalize its national economy, improve its efficiency, reduce its costs, amputate its nomenclature, streamline its functions, and concentrate on the national interest, and not, like now, on the special interests. But there is nothing in the Programme that would mobilize the French themselves for the transition. It is strictly a top-down project that ignores what Patrick Pearse called “the sovereign people,” who are vital to the success of every revolutionary movement.

The state, in any case, is too large — which is true almost everywhere. At its top and bottom: its functions and personnel need to be greatly reduced — cabinet positions should fall to six (Defense, Justice, Foreign Affairs, Interior, Economy, and Instruction/Patrimony) and the number of state functionaries cut by at least 50 percent. Faye’s proposals would remove cumbersome, over-regulating, and counter-productive state agencies for the sake of freeing up funds for more worthwhile investments in the private economy.

Toward these ends, he proposes overturning the anti-democratic role of judges, who in the name of the Constitution thwart the popular will (constitutional questions would be left to the Senate); introducing referendums that give the electorate a greater say in major policy decisions; restoring popular liberties, like the right to free speech; introducing “positive” law that judges the crime and not the criminal; abolishing the privileges of higher state functionaries (now greater than those of the 18th-century aristocracy); and eliminating the present confusion of state powers.

The Economy

In the modern world, the power (in a material sense) of a nation-state is in its economy. (The health and longevity of the nation — in the spiritual sense — is another thing, dependent on its demography, the preservation of it genetic heritage, the quality of its culture, and the culture’s transmission.)

Though conscious of the dangers posed by economism, Faye believes “prosperity” is necessary (though not sufficient) for social harmony and national defense. State and economy for him are different realms, operating according to different logics. But he rejects both the Marxist contention that the state’s political economy can do anything it wishes in the market and the liberal-conservative position that it can do nothing. Straddling the two, he advocates a political economy whose guiding principles are non-ideological and pragmatic. “What counts is what works — not what conforms to a dogma.” Sound economic practice is based on experience, not theory.

The great financial crisis of 2008, whose ravages are still evident, was not, he claims, a crisis of capitalism, but a crisis of the welfare-state — and thus a crisis of “statism” (étatisme). The crippling state debt allegedly at the root of this crisis stems, he argues, from the state’s profligate spending, its ever-growing number of functionaries, its bureaucratic mismanagement and cronyism, and its unsupportable social charges, like the Afro-Arab hordes occupying its banlieues. Left-wing talk of ultra-liberalism is delusional in economic systems as regulated as those of Europe. In living beyond its means, the state has acquired debts it cannot afford and now blames it on others.

Faye dismisses those who claim the crisis was created by a conspiracy of banksters and vampire capitalists. Targeting solely the failures of the present political system, he does not see or think it is important that there is something of a revolving door (perhaps greater in the US than France) between the state and the corporations, that the crimes of the money powers are intricately linked to state policies, and thus that the economic interests have a corrupting and distorting effect on the state.

In his anti-Marxism, Faye is wont to stress the primacy of the “superstructure,” rather than the economic “base” (which, most of the time, is probably a reliable rule of thumb). Similarly, he does not relate the current crisis to globalization, which has everywhere undermined the existing models of governance, nor does he consider the often nefarious role played by the IMF, the WTO, and the new global oligarchs.

He blames the crisis solely on the state’s incompetent and spendthrift policies, leaving blameless the money-lenders and criminals, whose bail-out caused the national debt to escalate beyond any imaginable repayment. The state may be primary to a people’s existence, but in the neo-liberal regimes of the West, it is clearly attentive, if not subordinated to the dominant economic interests. The two (state and economy) seem hardly understandable today except in relation to one another — though he wants us to believe the cause of the crisis was purely political. (In my mind, it is civilizational.)

In any case, the French state is over-administrated, “socialist” in effect; it has too many workers (almost 25 percent of the workforce); it pursues social-engineering domestically and economy-destroying free-trade policies internationally, the most self-destroying policies conceivable. Given capitalism’s quantitative logic, its globalist free-trade policies are also destroying Europe’s ability to compete with low-wage Third World economies, like China, and are thus devastating the productive capacity of its economies.

France and Europe, Faye argues, need to protect themselves from the ravages of global free trade by creating a Eurasian autarkic economic zone, from Galway to Vladivostok (what he once called “Eurosiberia,” though there’s no mention of it), and at the same time by liberalizing the domestic economy, throwing off excessive regulations and social charges for the sake of unleashing European initiative and enterprise. He calls thus for changes in the EU that focus on stimulating the European market rather than allowing it to succumb to America’s global market, which is turning the continent’s advanced economies into financialized and tertiarized economies, unable to provide decent paying jobs. The emphasis of his program is thus on national economic growth.

The present policy of budget austerity, he argues, is compounding the crisis, causing state revenues to decline and forcing the economy into depression. Growth alone will generate the wealth needed to get out of debt. To this end, the state needs to radically cut costs, but do so without imposing austerity measures. This entails not just simplifying and rationalizing public functions, but changing the paradigm. The state should not, therefore, indiscriminately reduce public expenses, but rather suppress useless, unproductive charges, while augmenting wealth-creating ones.

Basically, he wants the state to withdraw from the economy, but without abandoning its role in protecting the public and national interests. For those key sectors vital to the nation’s economy and security — energy, armaments, aerospace, and high tech — the state should exercise a certain strategic control over them, but without interfering in their management.

He also calls for a tax revolution that will unburden the middle class, while expanding the tax base. Similarly, he wants the state to encourage enterprise by relieving business of costly social charges, especially on small and middle-size enterprises that create employment; he wants the French to work more — increasing the workweek from 35 hours to 40, and decreasing annual vacations from five weeks to four; he wants a liberalization of the labor market, with a system of national preferences favoring French workers over immigrants; he wants a different system of unemployment benefits that encourages work and rationalizes job placements; he wants a cap on executive salaries and an end to golden parachutes; and he wants state subventions of public worker unions discontinued, along with their right to strike.

As a general principle, he claims the state should not grant rights it cannot afford, that those who can work should, that foreigners have no right to public services (including education), that quotas imposing artificial forms of sexual and racial equality are intolerable, and that only natives unable to work should be entitled to assistance. Social justice, he observes, is not a matter of socialist redistribution, but of a system whose pragmatic efficiencies and competitive industries are able to provide for the nation’s needs. There are, however, no proposals in his program for re-industrialization, state economic planning, or an alternative form of economy based on something other than capitalism’s incessant need to grow and consume.

Closely related to the country’s economic problems is that of the state’s failed politique familiale. The state needs to adopt measures to offset the social problems created by explosive divorce rates and non-reproducing birthrates. The aging of the population is also going to require increased medical services, which need to be expanded and improved.

As for the rising generation, he calls for a revamping of the national education system, which has become a “cretin-producing factory.” France’s Third Republic had one of the finest educational systems in the world, that of the Fifth Republic has been an utter disaster, due largely to Left-wing egalitarian policies catering to the lowest common denominator (the Barbarians at the Gates). The state, moreover, has no right to ‘educate’ youth — that is the role of the family (and, I would add, the Church). The state should instead provide schools that instruct — that convey knowledge and its methods — not inculcate the reigning Left ideologies. Discipline must also be restored; all violence and disorder in schools must be severely punished. Immigrants and non-natives ought to be excluded. Obligatory schooling should end at age 14, and a system of apprenticeship (like in Germany) should be made available to those who do not pursue academic degrees.

The universities also need to be revamped, with more rigorous forms of instruction, dress codes, tracking, and the elimination of such frivolous disciplines as psychology, sociology, communications, business, etc.

There are, though, no proposed measures in his program to strengthen the nation’s ethno-cultural identity, resist the audio-visual imperialism of America’s entertainment industry, or outlaw the NGOs funded by the CIA.

Immigration

The present soft-totalitarian ideology of the French state, like states throughout the Americanosphere, portrays immigration as an “enrichment,” though obviously it is everywhere and in all ways a disaster, threatening the nation’s ethnic fundament, its way of life, and its cultural integrity. Immigration is also code for Third World colonization and Islamization.

Against those claiming it is impossible to stem the immigrant tide, Faye contends that what is needed is a will to do so — a will to eliminate the “pull” factors (like welfare) that attract the immigrant invaders. He proposes zero immigration, the deportation of illegals, the expulsion of unemployed legal ones, the end to family regroupments, the strict policing of student and tourist visas, the abolition of exile rights, visa controls on international transportation links, the elimination of state-funded social assistance to foreigners, national preference in employment, and the replacement of jus soli by jus sanguinis.

Given that Muslims are a special threat, Faye proposes abolishing all state-supported Muslim associations, prohibiting mosque building and halal practices, imposing heavy fines on veiled women, eliminating Muslim chaplains from the military and the prison system, and implementing a general policy of restrictive legislation toward Islam. Surprisingly, he proposes no measures to break up the non-European ghettos presently sponging off French tax-payers and constituting a highly destabilizing factor within the body politic (perhaps because the above measures would prevent these ghettos from continuing to exist).

Even these relatively moderate measures, he realizes, are likely to stir up trouble, for every positive action inevitably comes with its negative effects. But unless measures aimed at stopping the “pull” factors promoting the immigrant invasion are taken, Faye warns, it may be too late for France, in which case more drastic measures will have to be taken later — and Plan B will have no pity.

The World

The state’s defense of the nation and its relationship with other states are two of its defining functions.

To those familiar with Faye’s earlier thoughts on these subjects, they will find the same general orientation — a rejection of Atlanticism, a realignment with Russia, neutrality to the US, withdrawal from the Third World, and an armed vigilance toward Islam. His stance on NATO, the US, and Russia, though, is more “moderate” than those taken in the past.

The Programme depicts the present EU as objectively anti-European, but does not call for an outright withdrawal from it. It similarly recognizes that NATO subordinates Europe to America’s destructive crusades and alliances (impinging on the basic principle of sovereignty: the right to declare war) and again does not call for a withdrawal, only a strategy to diminish its significance. And, finally, though he thinks Russia should be the axis of French policy (which is indeed her only viable geopolitical option), there is little in his program that would advance the prospects of such a realignment or re-align France against the surreptitious war of encirclement presently being waged by the US against Russia. There is also nothing on the present “unipolar-to-multipolar phase” of international politics, brought on by America’s imperial decline — as it goes about threatening war and international havoc, all the while supremely indifferent to the collapse of its own economic fundamentals. On these key policies related to France’s position in the world, he stands to the “right” of Marine Le Pen.

Faye’s program aims at restoring French sovereignty, but, as suggested, on issues relevant to its restoration, his position would greatly modify France’s submission to the anti-sovereign powers, not break with them. At the root of this apparent irresolution, I suspect, is his understanding of Islam. Faye has long designated it as Europe’s principal enemy. And there is no question that Islam, as a civilization, is objectively and threateningly anti-European, and that Muslim immigrants pose a dire threat to France’s future.

But his half-right position has taken him down a wayward path: to an alliance with Islam’s great enemy, Israel, and to an accommodation with Israel’s Guardian Angel, the United States, the world’s foremost anti-white power. For it is the American system (in arming and abetting jihadists to destabilize regimes it seeks to control) that has made Islam such a world threat and it is the American system (in the blight of its leveling commercialism and the poisonous vapors of its human rights ideology) that poses the greatest, most profound threat to European existence.

Faye’s questionable position on these issues seems, more generally, to come from ignoring the nature of the post-1945 nomos imposed by New York-Washington on defeated Europe and the rest of the non-Communist world after the Second World War. America has always had an ambivalent relationship to Europe — being both an offshoot of European Christian civilization and a Puritan (in effect, Bolshevik) opponent of it. Since the end of the last world war — when it formally threw off the Christian moral foundations of the last thousand years of European civilization by morally sanctioning “the destruction of residential areas and the mass killing of civilians as a routine method of warfare” — a new counter-civilization, an empire of liberty and chaos, has come to rule the world (even if during the 45 years of the Cold War the US encouraged the illusion that it was a bastion of Western values and Christianity). (See Desmond Fennell, The Postwestern Condition: Between Chaos and Civilization [1999]; Carl Schmitt, The Nomos of the Earth [1950/2003].)

Not just the devastated Germans and Italians, but all Europeans were subsequently integrated into the predatory empire of this counter-civilization — and subjected to its transvaluation of values (consumerism, permissiveness, abortion, the elimination of sex differences, the death of God, the end of art, anti-racism, and the “newspeak” whose inversions hold that “war is peace,” “dictatorship is democracy,” “ignorance is culture,” etc.). European elites have since become not just a comprador bourgeoisie, but home-grown exemplars of the moral and cultural void (the Thanatos principles) animating the American system. It is this system and its poisons that have made Europeans indifferent to their survival as a people and accounts for the increasing dysfunctionality of their established institutions — not the mass influx of Third World immigrants, who are a (prominent and very unpleasant) symptom, though not the source, of the reigning inversions.

Without acknowledging this, Faye can argue that America is only an adversary of Europe — a power that might exploit Europeans, but not one posing a life and death threat to their existence, like a true enemy. He forgets, accordingly, that America and America’s special friend, Britain, rather consciously destroyed historic Europe — that civilization born from the “medieval” alliance of Charlemagne and the Papacy. In the course of its anti-fascist crusade, the imperial leviathan headquartered in New York-Washington threw off the values and forms of Europe’s ancient and venerable Christian civilization for ones based on the sanctioning of mass murder.

Such premises have since inspired on-going campaigns “to abolish and demolish and derange” the world. It is this system that endangers white people today — for it wars on everything refusing to bend to its “liberal democratic” (i.e., money-driven) colonization, standardization, and demeaning of private and social life — as it breaks up traditional communities, isolates the individual within an increasingly indifferent “global world” dismissive of history, culture, and nature, rejects historically and religiously established sources of meaning, and leaves in their stead innumerable worthless consumer items and a whorl of fabricated electronic simulacra that situate all life within its hyperreal bubble. Even in an indirect or transitional way, Faye does not address this most eminent of the anti-European forces, offering no real alternative to the US/EU consumer paradise, whose present breakdown will be recuperated only by a resistance whose political vision transcends the underlying tenets of the existing one.

Conclusion

As an exercise, Faye’s Programme displays much of its author’s characteristic intelligence and creativity, and it stands as a respectable complement to the numerous interpretative and analytical works he has written on various aspects of European life over the last decade and a half — works written with verve and an imagination rich in imagery, lucidity, and urgency. As a brief programmatic redefinition of the French state system, his program is, admittedly, impressive. It is not, however, revolutionary. In some respects, it is not transitional. Above all, it does not get at the roots of the existing disorder: the satanic system that is presently destroying both Europe and the remnants of European civilization in America.

If Faye continues to speak for the rising forces of European identitarianism and populism, he will need to invent a better “game” than his program — for what seems most needed in this period of transition is a worldview premised on the overthrow of the existing nomos.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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dimanche, 16 septembre 2012

Terre et peuple rend hommage aux combattants d'Indochine

Samedi prochain, 22 septembre, Terre et peuple rend hommage aux combattants d'Indochine...

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R. Steuckers: Entretien accordé à Thorsten Thomsen

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Entretien accordé à Thorsten Thomsen

Sur l’Europe, la Belgique, les cantons d’Eupen-Malmédy, Ernst Jünger, Carl Schmitt et... la “nouvelle droite”...

 

Monsieur Steuckers, c’est désormais un secret de polichinelle: l’eurocratie bruxelloise planifie, via une union monétaire centrée autour de l’euro et pratiquant le transfert systématique, l’avènement d’un  gigantesque Etat unitaire de la Méditerranée à l’Arctique, dans lequel les différents peuples d’Europe finiront par être dissous. Or c’est justement votre pays, la Belgique, qui sert aujourd’hui  d’exemple, pour dénoncer l’impossibilité de tout assemblage de peuples divers au sein d’un Etat unitaire artificiel. Malgré l’apparent apaisement de la longue crise politique belge, qui ne saurait être que passager, voyez-vous encore un avenir pour l’Etat belge?

 

Le problème majeur, c’est justement que ces maudits eurocrates veulent nous fabriquer un “Etat unitaire”; je dirais plutôt qu’ils vont nous mitonner une panade insipide, où l’on mélangera tous les ingrédients possibles et imaginables, la rendant totalement immangeable; tous les ingrédients seront finalement détruits lors de ce processus de mixage, comme on peut déjà l’observer aujourd’hui. Mais je reste “européiste”: l’Europe a surtout besoin d’une unité spirituelle, de devenir un “grand espace” le plus autarcique possible, indépendant sur le plan alimentaire (ce qui s’avèrera une tâche bien difficile); l’Europe, comme toute autre entité politique, ne peut être déterminée par l’économie seule (par l’ “illusion économique” dirait Emmanuel Todd), car l’économie, conçue chez les libéraux comme chez les socialistes non pas comme une pratique nécessaire, comme une pratique d’intendance, mais comme une idéologie universaliste, est appelée à gérer sur des modes préconçus (a priori) et homogènes un ensemble bigarré de différences désordonnées et irréconciliables dans leurs altérités: dans cette optique, même si j’étais, par exemple, le producteur agricole idéal selon l’eurocratisme, je ne pourrais pas faire pousser les mêmes denrées végétales en Finlande et en Sicile, je ne pourrais pas élever des rennes en Grèce et faire croître une oliveraie en Laponie. L’eurocratisme abscons et caricatural se heurte là à une impossibilité physique, géographique et naturelle. Cette lapalissade, que je viens d’énoncer, les eurocrates ne semblent pas la comprendre. Toutes les zones agricoles qui composent l’Europe devraient dès lors pouvoir conserver leurs propres rythmes.

 

Les peuples d’Europe se liquéfient, s’évaporent dans le néant, basculent dans l’impolitisme, c’est certain, mais ce n’est pas uniquement parce qu’il existe une UE; d’autres facteurs sont depuis longtemps déjà entrés en jeu: la circulation accélérée des biens et des personnes (qui n’est pas un mal en soi mais qui exige des  régulations rigoureuses), le tourisme de masse, l’abêtissement généralisé et l’exotisme des “informations” (on devrait dire: des “dés-informations”) diffusées par les ondes ont contribué à dissoudre la notion de peuple, telle qu’on la concevait jusqu’à la moitié du 20ème siècle. C’est une raison pour lire et relire le discours qu’avait tenu Martin Heidegger sur la généralisation de la télévision au début des années 60, discours que lui avaient réclamé ses concitoyens et ses amis d’enfance de Messkirch en 1961. La “proximité”’ (die Nähe), que Heidegger a pensée à fond, est une force qui disparaît, en même temps que le nécessaire ancrage local, territorial et “vernaculaire” (E. Goldschmidt, L. Ozon) de toute activité humaine (cf. Emil Kettering, Nähe – Das Denken Martin Heideggers, Neske, Pfullingen, 1987). Finalement, au bout de ce processus de disparition de la “proximité”, nous voyons apparaître ou, pire, s’amplifier, les nouvelles “maladies de civilisation”, dont on escamote symptômes, effets et ampleur depuis quelques décennies. Aujourdhui, des auteurs comme Tony Anatrella en Italie ou Nicole Aubert en France les ont dénoncées avec justesse et vigueur, du moins celles qui génèrent des pathologies neurologiques ou mentales. Lorsque le “lointain” (die Ferne) déboule sans aucune forme de régulation dans notre propre “proximité” (Nähe), un chaos difficilement maîtrisable s’installe, celui dans lequel nous vivons aujourd’hui: Julius Evola aurait très justement nommé une telle époque “Kali Yuga”. L’immigration n’est ici sans doute qu’un phénomène connexe.

 

L’Europe aurait pu et dû devenir une “Union douanière” (Zollunion) rationnelle, visant une forme d’autarcie bien équilibrée. Les principes de Friedrich List auraient dû servir d’orientation et non pas une idée d’unité impossible à réaliser parce que dépourvue de toute concrétude, a fortiori quand, depuis une trentaine d’année, on se vautre dans l’idéologie et la pratique néolibérales et planétaristes, impliquant d’ouvrir toute grandes les frontières à des produits provenant de pays extérieurs au “grand espace” européen. A tout cela s’ajoute la calamité des délocalisations. L’idée d’unité aurait dû signifier simultanément “unité spirituelle” et “autarcie économique”, avec zones agricoles différenciées, gérées de manière autonome, et avec la possibilité, pour les pays moins développés, d’une protection de la production intérieure, surtout celle des PME  (“Petites et Moyennes Entreprises”), de manière à ne pas miter et disloquer le tissu social. Il faut encore dire que l’Europe est aussi totalement dépendante des Etats-Unis sur le plan militaire, tout en étant continuellement espionnée par un système satellitaire comme Echelon. L’Europe demeure entièrement dépendante de certaines matières premières qui ne se trouvent pas sur son sol et ne bénéficie pas d’une indépendance alimentaire suffisamment solide malgré les milliards que gaspille l’eurocratie dans une “politique agricole commune”, dont on ne perçoit pas très bien le sens et la rationalité. L’idéologie pacifiste, cultivée par l’eurocratisme, est un pacifisme mal conçu dans la mesure où il a toujours empêché les décideurs européens d’apporter les bonnes réponses à ces problèmes de défense et d’indépendance alimentaire. Au lieu de croire aveuglément aux “bonnes intentions” proclamées par les Américains, l’Europe aurait dû chercher des solutions adéquates.

 

La Belgique? C’est une autre histoire. D’abord, je dois vous dire, comme à tous mes lecteurs non belges, que la production de bons livres pertinents et que l’organisation de séminaires et de colloques de grande qualité sur les questions belges ou sur l’identité des peuples, régions ou sous-régions du pays, connaissent dans le royaume une floraison inédite: on commence enfin à penser de manière différenciée et fondée, sans tenir compte de toutes les apologies de ce statu quo, que le système entend pérenniser jusqu’à la consommation des siècles. J’espère pouvoir vous en dire plus dans d’autres textes ou entretiens. Je me contenterai d’apporter une réponse simple et directe à votre question: depuis le début de la crise belge actuelle, c’est-à-dire depuis les élections législatives pour le Parlement fédéral en 2007, je me suis mis, comme beaucoup d’autres, à potasser grimoires anciens et ouvrages récents sur des thèmes dits de “Belgicana”. A l’étranger, toute cette littérature n’est jamais lue ni a fortiori citée, si bien qu’on se contente de répéter les poncifs habituels, qu’ils soient “belges” (belgicains), flamands ou wallons. La façon dont votre question est formulée le prouve déjà. D’abord, lorsque vous parlez d’un “assemblage hétéroclite” de peuples, parqués dans une zone donnée, il faut savoir que cet “assemblage” date déjà d’il y a 500 ans, depuis que l’Empereur Charles-Quint a créé le fameux “Cercle de Bourgogne” (Burgundischer Kreis) dans le cadre du Saint Empire et depuis que les provinces méridionales de cet ensemble ont opté pour la contre-réforme catholique. La division qui traverse la Belgique n’est donc pas déterminée par un facteur religieux comme dans l’ancienne Yougoslavie. C’est pourquoi, contrairement à mon ami Tomislav Sunic, je ne parle jamais de “Belgoslavie”. Le penseur russe Alexandre Douguine avait très bien vu et analysé la situation yougoslave, au moment où l’enfer se déchaînait dans les Balkans au début de la décennie 90, dans le sens où, là-bas, trois forces métaphysiques planétaires, disait Douguine, se télescopaient frontalement, surtout en Bosnie. Ici, dans l’espace belge, les clivages, générateurs d’antagonismes, sont plus récents et donc moins profonds.

 





 

L’histoire intellectuelle du mouvement flamand nous enseigne que la querelle a certes une dimension linguistique (ethno-linguistique) mais que la révolte flamande est aussi, politiquement parlant, une révolte populaire diffuse et largement inconsciente contre les avatars évidents ou déguisés des idées de la révolution française, une révolte plus prononcée côté flamand parce que les productions idéologiques françaises n’y détiennent aucun monopole. En Wallonie, alors que certains régions rurales se sont aussi rebellées contre les idées de la révolution française, l’influence actuelle (depuis une soixantaine d’années) des productions politico-intellectuelles parisiennes et surtout des médias audiovisuels vicient considérablement la situation et impriment dans les cerveaux une vulgate de gauche, favorable aux idées de la révolution française et du bonapartisme même à ses aspects libéraux et anti-populaires, une vulgate reprise par le parti socialiste dominant. La révolte contre la francophonie en Flandre est une révolte contre les “idées révolutionnaires institutionalisées” de Paris tandis qu’en Wallonie la dominante est une acceptation de fait de ces discours. Le fait que la Wallonie accepte ces discours, et renonce à certains accents de ses propres productions non révolutionnaires et souvent catholiques, fait que la Flandre ne veut plus avoir à faire avec le Sud du pays. La révolte sourde et permanente que connaissent les pays flamands contre les discours révolutionnaires institutionalisés venus de France, ou contre les nouvelles moutures libérales ou gauchistes, panmixistes ou mondialistes, de ce discours, n’est pas pour autant une attitude qualifiable de réactionnaire: le pays aurait pu forger un socialisme vernaculaire, plus conforme aux stratifications sociales et idéologiques qui ont existé depuis la fin du régime autrichien au 18ème siècle, stratifications sociales et idéologiques qui étaient d’ailleurs bien différentes de celles qui régnaient en France à la même époque.

 

La crise belge durera tant qu’il y aura trace, dans le pays, d’idéaux ou de discours “républicains” importés de France par les médias français (presse, télévision), tant que des esprits en seront influencés, tout comme par ailleurs la France elle-même ne se redonnera pas de destin si elle persiste à aduler les “nuissances idéologiques” modernes que les périodes troubles de son histoire ont générées. Et, en Belgique, cette crise touchera aussi les entités qui pourraient naître d’une éventuelle dissolution du pays car l’influence trop prononcée des médias parisiens fait que plus personne ne pense en terme d’identité (il y a irruption constante d’idées “lointaines”, et abstraites, dans ma proximité concrète), en termes politiques locaux, hérités de notre histoire et non pas importés d’ailleurs. Ce n’est pas là une idée qui m’est personnelle: c’est bien la volonté de recentrer les discours politiques sur ce qu’ont produit les identités de l’espace belge au cours des siècles (et surtout du 19ème siècle si fécond en érudition historique) qui explique pourquoi, au cours de ces dernières décennies, et surtout depuis la crise de 2007, de très nombreux universitaires se sont penchés en profondeur sur les “identités” (au pluriel!), en commençant par réhabiliter la littérature belge complètement éclipsée des programmes scolaires, universitaires et médiatiques dans les années 50, 60 et 70 (parce qu’elle était assez souvent “politiquement incorrecte” au regard des médiacrates parisiens et de leurs nombreux “collabos” locaux). Dans l’entre-deux-guerres, on était très conscient de l’enjeu des lettres et du danger français: c’est ce qui explique l’engouement pour l’ “idée bourguignonne” dans tous les cercles culturels francophones, y compris les plus officiels, et pas seulement chez les rexistes de Léon Degrelle. Après 1945, tout cela a été “oublié” et la francisation de la culture francophone belge et wallonne a pu battre son plein, accélérée par la télévision (confirmant cette idée heidegerrienne de la perversité intrinsèque que constitue l’irruption du “lointain” dans notre “proximité”, exprimé dans un discours à Messkirch en 1961). Cela ne veut pas dire que la Flandre était mieux lotie: si les Wallons et les francophones étaient décervelés par les médias parisiens, les Flamands, eux, subissaient une américanisation galopante, comme partout ailleurs en Europe. Cette américanisation entraînait aussi la “dégermanisation” de la Flandre, qui perdait tous ses liens culturels avec l’Allemagne, a fortiori quand l’enseignement de l’allemand n’était guère mieux organisé qu’en Wallonie, au profit du “tout-anglais”. Ces deux processus d’aliénation, la francisation des francophones wallons et bruxellois et l’américanisation des Flamands, entrainent une incompréhension mutuelle qui explique le caractère durable de la crise belge actuelle. Bien sûr, cette crise a aussi des motifs purement politiciens.

 

Quelle sont les clivages conflictuels majeurs qui provoqueront à votre avis l’échec définitif de la Belgique?

 

Si en fin de compte la Belgique échouera, éclatera, ou si elle se maintiendra, personne ne peut le dire à l’avance. Mais il est une chose certaine: nous assisterons, nous assistons déjà, à l’émergence d’une zone “neutralisée” (au sens où l’entendaient Carl Schmitt et Christoph Steding) au Nord-Ouest de l’Europe. L’écrivain flamand Rik Van Walleghem a publié récemment une livre remarquable, et en même temps très drôle, sur la mentalité belge actuelle: l’individualisme forcené, perceptible dans toute la population (en Flandre comme en Wallonie), est devenu si fort que plus aucune politique de “Bien commun” n’est possible. Cela signifie que le pays est de facto “neutralisé” dans la mesure où toute politique véritablement “politique” (Julien Freund) n’y est désormais déployable, parce que plus aucune “position” claire ne peut encore s’y manifester, l’espace belge, dans ces conditions, ne pouvant plus demeurer un “sujet politique” même de modestes dimensions. Le refus du “Bien commun”, ou l’impossibilité de le servir, et la disparition de la “subjectivité politique” relèvent bel et bien de cette attitude anti-impériale et anti-politique que dénonçait un auteur allemand de la “révolution conservatrice”, aujourd’hui largement méconnu et oublié, Christoph Steding. Peu avant sa mort en 1934, Steding ne comptait pas la Belgique parmi les nations “impolitiques” d’Europe, comme la Suisse, les Pays-Bas et la Scandinavie. Aujourd’hui, s’il pouvait lire le livre de Van Walleghem, il la compterait sûrement parmi les pays “impolitiques”!

 

Le problème linguistique belge n’est pas bloqué en Flandre ou en Wallonie, mais à Bruxelles et dans les six communes flamandes autour de la capitale où se sont installés des francophones ou des Flamands devenus francophones dans les années 60, 70 et 80: c’est là que réside le contentieux territorial et politique; les Flamands estiment que le principe de territorialité doit primer (une seule langue pour un territoire délimité et défini par le législateur lors de la fixation de la frontière linguistique); les Francophones estiment, pour leur part, que l’emploi d’une langue par une personne lui donne automatiquement le droit à être servie dans cette langue par l’administration de la commune ou de la région; le nombre de locuteurs d’une langue déterminant de la sorte le statut linguistique du territoire, en dépit de toute décision antérieure du législateur. On le voit: les deux positions sont antagonistes, sans la moindre possibilité de négociation fructueuse ou de compromission féconde. L’immigration à Bruxelles pose un problème supplémentaire: en Flandre, tous sont plus ou moins en faveur d’une réduction drastique des flux migratoires mais, chez les francophones, qui “in petto” veulent la même chose, on est trop influencé par l’idée d’une panade “panmixiste” prêchée depuis Paris. On n’ose pas prendre de position plus radicale parce que cela déclencherait immédiatement une campagne de haine et de diffamation dans les médias français. Si des socialistes ou des démocrates-chrétiens wallons se mettaient à voter des mesures limitant les flux migratoires, des journaux parisiens comme “Libération” ou “Le Monde”, lus par les francophones belges, déclencheraient automatiquement des campagnes de presse contre le pays, stigmatisant, une fois de plus, un racisme ou un fascisme imaginaires, comme ce fut le cas avec Haider, Berlusconi ou Orban.

 

 

Autre problème récurrent de la Belgique: l’état de son système judiciaire, qui fonctionne très mal surtout à Bruxelles. L’ancien recteur des Facultés universitaires Saint Louis de Bruxelles, le Prof. François Ost, laisse sous-entendre, dans un ouvrage remarquable, que les problèmes de la justice, surtout en Belgique mais aussi ailleurs en Europe ou dans le monde, ont commencé lorsque la plupart des juristes (juges, procureurs et avocats) n’ont plus reçu une formation philosophique et littéraire solide et adéquate, surtout à partir du moment où l’on n’exigeait plus d’eux, comme auparavant, d’avoir bénéficié d’une formation classique, impliquant l’étude, à l’école secondaire, des racines grecques et latines de notre civilisation. Le Prof. Ost plaidait pour un formation générale et classique plus étoffée du personnel de la justice, faute de quoi les jugements posés deviendraient “mécaniques” et donc, souvent, “kafkaïens”. A côté de ce déclin culturel général, qui frappe aussi magistrature et barreau, règne un laxisme qu’a révélé la fameuse “affaire Dutroux” dans les années 90 du 20ème siècle. Les délinquants juvéniles, nombreux dans les grandes villes, s’en tirent trop souvent à bon compte: on ne leur inflige que quelques vagues réprimandes, dans un français ou un néerlandais qu’ils ne comprennent généralement pas. La confiance dans les professions juridiques en est profondément ébranlée: les avocats sont perçus comme des “raboulistes” aux yeux des simples citoyens; quand ce sont plutôt les règles qui jouent au détriment des faits dans les procès, le bon peuple ne comprend pas pourquoi les délinquants sont acquittés pour des “vices de procédure” sans qu’il ne soit tenu compte des faits répréhensibles qu’ils ont commis, fussent-ils des crimes effroyables. Les colonnes des journaux, notamment le plus lu du royaume, “Het Laatste Nieuws”, fourmillent de lettres de lecteurs dépités qui n’usent généralement pas d’un vocabulaire amène à l’égard des juristes, avocats comme magistrats.

 

L’implosion de la société belge n’est donc pas seulement politique, avec la crise permanente que vit le royaume, ou sociologique, avec le repli sur l’égoïté de chacun comme le démontre l’ouvrage de Rik Van Walleghem, elle se niche également dans la perte de confiance totale dans l’appareil judiciaire. Pour la Belgique, il faudrait plutôt parler d’implosion que d’explosion ou d’éclatement. Tout phénomène d’implosion politique est un phénomène plus lent que l’explosion, brutale et soudaine. Dans les cas d’implosion politique, les institutions semblent encore fonctionner mais seulement vaille que vaille sans l’adhésion de la population qui devient de plus en plus sceptique, méfiante et hostile. Un fatalisme, tissé d’indifférence et de sombre mélancolie, s’installe dans une sorte de Château de Kafka postmoderne. Tout Etat affligé de tels maux survit misérablement mais cette simple survie ne recèle aucune valeur constructive sur les plans spirituel, intellectuel, politique ou historique.

 

Reste à évoquer le problème du coût exorbitant de l’énergie, aux mains de grands consortiums français, tels Suez-GDF. L’énergie (gaz + électricité) est bien plus chère en Belgique que partout ailleurs en Europe. La ponction mensuelle effectuée par le secteur de l’énergie sur le budget des ménages entraîne un amoindrissement dramatique de l’épargne populaire, surtout quand les loyers augmentent terriblement, comme à Bruxelles et y absorbent souvent plus du tiers du salaire, et que la fiscalité ne s’allège pas. Un peuple ne peut pas faire confiance à un pouvoir politique qui laisse un secteur privé, et étranger de surcroît, comme celui de l’énergie, pomper déraisonnablement le budget des ménages, appauvrissant ainsi la population toute entière. Quand le pouvoir politique, tout au début du gouvernement di Rupo, a élevé faiblement la voix pour dénoncer le scandale, le secteur énergétique a superbement ignoré ce reproche et a encore augmenté les prix une semaine plus tard, signifiant ainsi au monde politique qu’il comptait pour du beurre. Ajoutons aussi que ce secteur énergétique ne paie que des impôts dérisoires et renâcle quand le pouvoir tente vaille que vaille de remédier à cette situation. A quoi peut donc bien servir un tel pouvoir politique, s’il se montre incapable de protéger la population contre des abus manifestes? Ni les partis traditionnels ni les partis challengeurs (Ecolo, Groen, NVA et Vlaams Belang) n’ont formulé un programme visant à mettre au pas le secteur énergétique étranger: une grave, très grave, lacune, surtout dans le cas de l’opposition marginalisée par le nouveau “super-cordon sanitaire”.

 

Le “Vlaams Belang” est sans nul doute le fer de lance politique du mouvement indépendantiste flamand. Pourtant, les cercles et partis nationalistes en Europe critiquent, parfois sévèrement, certaines lignes adoptées par ce parti. Partagez-vous cette critique et, question connexe, comment jugez-vous, dans le contexte flamand  actuel, l’avènement du nouveau parti qui concurrence ce “Vlaams Belang”, soit la NVA  (“Nieuwe Vlaamse Alliantie”) de Bart De Wever?

 

Je n’ai jamais été membre d’un parti, tout simplement parce que je n’ai jamais cru à l’utilité de partis nouveaux et à leur éventuelle efficacité sur le long terme dans le cadre belge. Le journaliste flamand Paul Belien, qui est très actif dans les pays anglo-saxons et écrit beaucoup en anglais, a pu très justement observer que la Belgique officielle suit un modèle, un “patron”, fixé une fois pour toutes. Ce modèle a été conçu en 1919, immédiatement après la Première Guerre Mondiale et a été sanctionné par des accords pris dans le Château de Loppem (près de Bruges) par le Roi, les chefs des trois principaux partis politiques, le patronat et les syndicats. A l’époque, on craignait surtout une révolution communiste/spartakiste car bon nombre d’ouvriers belges avaient sympathisé avec les “conseils d’ouvriers et de soldats” que les troupes allemandes, en rébellion ouverte contre leur hiérarchie, avaient proclamés dans les villes belges qu’elles occupaient. C’est pourquoi, le Roi, les syndicats, les associations patronales et les directions des trois partis dits “traditionnels” (catholiques, socialistes et libéraux) ont décidé que seuls ces partis signataires des accords de Loppem avaient droit à une représentation politique et parlementaire normale. Les innovations politiques et les nouveaux partis, qui se présenteraient éventuellement sur la scène électorale, devaient dès lors être secrètement combattus et tenus éloignés du pouvoir réel. La “Troïka de Loppem” devait, dans l’optique de ses protagonistes, devenir un bastion inébranlable contre toute innovation partisane qui surviendrait sur la scène politique belge. A l’époque, on visait surtout les communistes et les nationalistes flamands. Pour le journaliste Belien, les accords de Loppem sont toujours valides, surtout quand il s’agit de barrer la route à de la nouveauté, sauf peut-être aux “Ecolos”, et, pour Belien, ces mécanismes de fermeture fonctionnent surtout face à de la nouveauté flamande. Je partage son opinion même si je rejette sa volonté de faire d’une Flandre éventuellement devenue indépendante la féale alliée des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne contre une UE trop déterminée par le binôme franco-allemand à ses yeux. La Flandre, tout comme les Pays-Bas, est la façade sur la Mer du Nord de l’Europe centrale, de la Mitteleuropa, tout en étant le prolongement occidental de la plaine nord-allemande. Elle ne saurait se satisfaire d’un statut de simple comptoir des thalassocraties anglo-saxonnes, comme le sont actuellement, du moins  dans une certaine mesure, les Pays-Bas.

 

La critique, que certains cercles nationaux ou nationalistes ont émise, que ce soit en Flandre même, notamment avec les néo-solidaristes, ou chez certains francophones de diverses obédiences partisanes ou associatives, s’adresse essentiellement aux prises de position ouvertement pro-américaines ou pro-israéliennes de quelques pontes du parti, comme ce soutien enthousiaste et irrationnel à George W. Bush, lors d’une de ses visites au quartier général de l’OTAN à Bruxelles, qui s’est exprimé naguère dans les colonnes du quotidien “Het Laatste Nieuws”. J’ai personnellement trouvé ce soutien puéril, particulièrement stupide et niais. Par ailleurs, l’idée de créer sur le modèle de l’alliance Berlusconi/Fini/Bossi une “Forza Flandria” qui devrait advenir avec les libéraux du VLD est considérée comme absurde par bon nombre d’observateurs, surtout parce que les libéraux ne veulent absolument pas en entendre parler! Une telle alliance, qui serait automatiquement dominée par les idées libérales et néo-libérales, ne reçoit pas, c’est sûr, l’aval de la majorité des électeurs. Le peuple veut un nouveau parti populaire, aux assises rénovées et “nettoyées” (une opération “mains propres”) qui proposerait un programme socio-économique solide que l’on retrouve aussi chez les socialistes et les démocrates-chrétiens historiques, mais que l’on épurerait de ses innombrables corruptions, de tous les oripeaux de festivisme soixante-huitard et de toutes les dérives abracadabrantes de la “nouvelle élite intellectuelle” (celle que dénonce Christopher Lash), une fausse élite “catamorphique” qui se pique, elle, de permissivité et de gauchisme utopique. Le peuple veut donc un Etat social plutôt flamand que belge en Flandre, comme l’était jadis l’Etat belge jusque dans les années 60 et 70, mais un Etat social efficace et non inutilement dispendieux, basé sur le sérieux politique, sans le carnaval permanent des gauches molles en folie. Les électeurs ne veulent surtout pas que le système belge des allocations familiales soit détricoté ou battu en brèche par des mesures néolibérales.

 

Les succès de la NVA s’expliquent parce que ce parti a commencé sa véritable ascension en 2007 comme partenaire mineur du parti démocrate-chrétien CD&V, encore très puissant à l’époque. Avec lui, la NVA a formé un “cartel” pour les élections législatives de juin 2007. Yves Leterme, qui était alors le chef du CD&V, a laissé tomber la NVA entre 2007 et 2010, afin de pouvoir gouverner le pays (avec les libéraux et les socialistes, obsession “lopemienne” oblige...), après que la presse francophone ait mené une campagne de haine et de dénigrement contre lui, accusé d’être le Cheval de Troie des méchants dissidents (contre-lopemistes) de la NVA. Ensuite, après les élections législatives anticipées de 2010, les rôles se sont inversés: la NVA de Bart De Wever a absorbé complètement les électeurs de la CD&V: si le “cartel” avait encore existé, le partenaire mineur serait devenu le partenaire majeur! Mais cette victoire électorale de la NVA a fragilisé le schéma voulu par les fameux accords de Loppem de 1919, qui doivent encore et toujours servir de modèle pour l’éternité. Le système belge fonctionne sur base de cette illusion d’avoir fabriqué, un jour, il y a près de cent ans, un “modèle”, établi une fois pour toutes; or l’histoire, en aucun cas, en aucun lieu, ne retient de tels modèles pour l’éternité. La NVA, comme avant elle, le “Vlaams Belang” ou d’autres partis wallons ou francophones, doit donc être adroitement, machiaveliquement, écartée des centrales du pouvoir. Ceci dit, le message politique de la NVA demeure très flou, très “fuzzy” pour reprendre un vocable anglo-saxon à la mode, si bien que tout esprit politiquement rationnel ne peut ni développer une critique de son contenu idéologique ou programmatique ni y adhérer en toute connaissance de cause. Reste à constater que le “cordon sanitaire” se perpétue et s’amplifie, en tant qu’expédient pour maintenir inamovible, sans changement aucun, la teneur des accords de Loppem envers et contre tout changement de donne et toute rationalité; ce “cordon”, que l’on avait mis en place pour barrer la route au “Vlaams Blok/Vlaams Belang”, s’installe dorénavant, de manière tacite, sans bruit, pour contrer toute participation de la NVA à la gestion de l’Etat, du moins au niveau fédéral; cette extension du “cordon sanitaire” fait que près de 45% des électeurs flamands (NVA + Vlaams Belang) n’ont plus aucune représentation au sein du Parlement fédéral belge! Bonjour la démocratie!

 

 

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Aux questions de la revue des corporations étudiantes autrichiennes, “Die Aula”, le chef de fraction du “Vlaams Belang” au parlement flamand, Filip De Winter, répondait que l’annexion d’Eupen-Malmédy au Land de Rhénanie du Nord/Westphalie était parfaitement envisageable en cas de dissolution de la Belgique. Estimez-vous que cette solution est réaliste? Côté allemand, personne ne semble intéressé à la question, exactement comme en l’année 1990, lorsque Moscou offrait de redonner la Prusse orientale à l’Allemagne...

 

L’histoire des deux cercles autour des petites villes germanophones pittoresques, que sont Eupen et Saint-Vith (Malmédy a toujours été wallonne, y compris sous le IIème Reich de Bismarck, où la langue wallonne avait un statut officiel, ce qu’elle n’a par ailleurs jamais eu sous aucun autre régime politique) est une histoire complexe. Pour y voir clair, il faut relire attentivement une thèse de doctorat, celle du Dr. Klaus Pabst (Eupen-Malmédy in der belgischen Regierungs- und Parteienpolitik 1914-1940, Sonderdruck des Aachener Geschichtsvereins, Band 76, Aachen, 1964). Nous ne le répéterons jamais assez: l’imbroglio est très complexe. Ces deux cercles ne sont pas les seuls cercles germanophones de la région: les communes de Plombières (Bleiberg), Henri-Chapelle (Heinrichkappelle), Welkenraedt et Baelen au Nord et de Bocholz, Urth, Lamerschen et Steinbach au Sud sont également germanophones mais ne firent jamais partie du Royaume de Prusse. Malmédy appartenait, sous l’Ancien Régime, à un tout petit Etat ecclésiastique, celui de l’Abbaye de Stavelot (Stablo)/Malmédy. Les habitants de Malmédy, bien que non germanophones, ont toujours été considérés comme des sujets prussiens plus fidèles que ceux d’Eupen, qui, en 1848, avaient sympathisé avec les révolutionnaires berlinois. Par ailleurs, en 1919, la Belgique annexe également des portions de la commune allemande de Monschau (Montjoie). Les communes germanophones de la “Wallonie de l’Est”, qui n’ont jamais été prussiennes, sont appelées, dans le langage du peuple, “altbelsch” (vieilles-belges) tandis que les cercles devenus belges en 1919 sont appelés “neubelsch” (nouveaux-belges). Pour rendre encore les choses plus compliquées, les Allemands (les Prussiens) ont négocié en 1919-1920 sur base du fait “linguistique” et voulaient que la frontière linguistique, séparant l’allemand de Rhénanie du wallon, devienne frontière d’Etat, mais forcément sans revendiquer les communes “altbelsch” et sans Malmédy, tandis que les négociateurs belges voulaient obtenir les frontières d’Ancien Régime, celle d’avant le Traité de Campo Formio de 1795 (où l’Autriche cédait les Pays-Bas méridionaux à la République française victorieuse), parce qu’à leurs yeux, les frontières des principautés et duchés du Saint-Empire étaient idéales et seules légitimes! Un tracé de la frontière belgo-allemande selon le découpage territorial de l’ancien régime aurait eu une configuration différente: certains territoires de l’ensemble Eupen-Malmédy seraient restés allemands tandis que plusieurs communes allemandes seraient revenues à la Belgique, héritière des anciens duchés de Limbourg et de Luxembourg, jadis inclus dans les résidus du Cercle de Bourgogne qu’étaient les Pays-Bas espagnols puis autrichiens; héritière aussi, depuis 1815, de la Principauté ecclésiastique de Liège et du territoire impérial de l’Abbaye de Stavelot-Malmédy. Tous les territoires ayant appartenu à ces entités d’ancien régime auraient dû revenir selon les négociateurs belges à la Belgique, posée comme héritière de l’Autriche et du Saint Empire dans la région, tandis que les négociateurs prussiens souhaitaient conserver tous les territoires germanophones des cantons d’Eupen, Malmédy et Saint-Vith et ne laisser que les communes wallones à la Belgique.

 





 

 

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Dans le cas d’un éclatement de la Belgique, les cercles d’Eupen et de Saint-Vith pourraient tout naturellement redevenir allemands. Ce serait certes une solution raisonnable car la géographie locale lie ces communes à leurs consoeurs allemandes comme Aix-la-Chapelle, Düren, Prüm et Bitburg. Il y a quelques années, un sondage a été effectué dans toute la Wallonie et aussi dans la région germanophone; les citoyens devaient répondre à une question: que voulez-vous devenir si la Belgique cesse d’exister? Les habitants des cercles d’Eupen, Saint Vith et Malmédy, de même que les habitants des arrondissements purement wallons de Verviers (province de Liège) et de toute la province du Luxembourg belge (wallon), de même que bon nombre d’arrondissements de la province de Namur ont dit souhaiter l’annexion au Grand-Duché du Luxembourg, plutôt que de devenir français. De Winter et beaucoup d’hommes politiques flamands et wallons oublient trop souvent, comme je l’avais d’ailleurs oublié moi-même, que les oeuvres littéraires des écrivains wallons évoquaient souvent avec anxiété les liens brisés avec l’Allemagne du fait des deux guerres mondiales du 20ème siècle. Pour l’un des meilleurs écrivains wallons contemporains, décédé depuis quelques années, Gaston Compère, c’est presque un leitmotiv récurrent de son oeuvre. Et même celui qui a bruyamment milité entre 1918 et 1920 pour faire annexer ces cantons des Fagnes et de l’Eifel à la Belgique, je veux parler de Pierre Nothomb, le grand-père de l’écrivain belge contemporain Amélie Nothomb, n’a plus cessé, après la seconde guerre mondiale de parler de ses chères Ardennes et de son non moins cher Eifel, devenant dans la foulée un des meilleurs avocats de la réconciliation. Voilà comment tourne la roue de l’histoire dans l’est de la Wallonie... Tout cela nous explique pourquoi, dans le sondage que je viens de mentionner, le Grand-Duché du Luxembourg est préféré à la France jacobine, avec laquelle pourtant ces Wallons partagent la langue. N’oublions pas non plus que lors d’une conférence de presse officielle pendant la longue crise politique de 2007-2011, un ministre wallon, Magnette, a évoqué, sous forme de boutade, l’Anschluss de toute la Wallonie à l’Allemagne, tout simplement, argumentait-il, parce que les liens économiques entre la région belge et l’Allemagne sont très forts, bien plus forts qu’avec la France, à l’exception de quelques zones frontalières en Hainaut (et en Flandre...). De plus, les systèmes sociaux belges et allemands sont similaires et méritent d’être conservés. C’était évidemment du temps de Sarközy, que les socialistes wallons n’appréciaient guère...

 

On évoque parfois la possibilité d’inclure tout le Land allemand de Rhénanie du Nord/Westphalie dans le Benelux, sous prétexte que les liens économiques sont tellement étroits que ce Land en fait partie de facto. Les cercles nationaux en Allemagne craignent qu’une telle démarche, qu’une adhésion au Benelux de la RNW déclencherait un processus de dissolution de l’Etat allemand, justement dans le but de faire advenir cette panade panmixiste d’indifférenciation que les eurocrates veulent imposer à tous, notamment sous l’impulsion de certains professeurs de la “London School of Economics”. Dans le cas qui nous préoccupe, je pense qu’il ne faut pas dramatiser: le Benelux n’est pas une instance qui fonctionne très bien; ses composantes gardent farouchement leur identité et les Néerlandais ne souhaitent certainement pas être entraînés dans les dysfonctionnements patents et récurrents de l’Etat belge, au cas où le Benelux s’avèrerait subitement plus “intégrateur” qu’auparavant. Je pense plutôt que cette idée de “bénéluxer” la RNW, certes un peu loufoque car on pourrait tout aussi bien réclamer la fusion des Etats du Benelux et de la RFA tout entière (et pourquoi pas de l’Autriche?), montre fianlement, mais par l’absurde, que ces pays de langues germaniques ou de parler roman (comme la Wallonie et, au Sud des Ardennes, la Lorraine romane), ont été déterminés, qu’ils le veuillent ou non par l’histoire germanique et impériale jusqu’en 1914; ils (re)trouvent inévitablement, dans l’Europe d’aujourd’hui, une sorte de destin commun, mieux des affinités et des “affinités électives” évidentes, tout simplement parce qu’au cours de l’histoire, ils ont toujours été étroitement liés et parce que leur folklore, leurs légendes et leurs traditions sont très souvent les mêmes. Seules les deux guerres mondiales —brève parenthèse dans l’histoire millénaire de la chose impériale, bien que parenthèse effroyablement tragique et surtout disloquante—  ont créé une césure que l’on est seulement aujourd’hui en train de surmonter. Il existe également une “Euro-Regio” comprenant la province flamande du Limbourg (Hasselt, Tongres, Saint-Trond), la province néerlandaise du Limbourg (Maastricht, Venlo), la province wallonne de Liège, le territoire de la Communauté germanophone de Belgique et les cercles d’Aix-la-Chapelle et Düren. Cette “Euro-Regio” fonctionne surtout dans le domaine du tourisme sans que les trois langues utilisées lors des diètes officielles ne posent problème. Les Allemands d’aujourd’hui doivent savoir que de telles initiatives, qui partent de sentiments positifs, ne nous préparent pas une “panade eurocratique”, tout simplement parce qu’elles sont étroitement ancrées dans une région frontalière spécifique, découpée par des frontières récentes, qu’elles sont conscientes de leur identité commune “rhénane-mosane” et qu’elles partagent, dans leur folklore, les mêmes éléments de base mythiques et liturgiques (notamment dans les carnavals); on songera ensuite, dans le domaine de la musique et du chant, à un ténor sympathique et populaire comme André Rieu, natif de Maastricht, chanteur populaire en Allemagne, au patronyme d’origine wallonne! Ces initiatives, de surcroît, ont l’avantage non négligeable, de déconstruire la germanophobie née des deux guerres mondiales du 20ème siècle, ce qui, dans l’Ouest du continent est une nécessité impérieuse, surtout qu’en France, le nouveau “culte de la mémoire (courte)” revient sans cesse sur les événements tragiques de la seconde guerre mondiale, génèrant en sourdine une nouvelle germanophobie, et ruinant, par la même occasion, les efforts de réconciliation entrepris depuis l’entrevue De Gaulle/Adenauer en 1963. La RFA ne songe évidemment pas à une récupération des cantons d’Eupen et de Saint Vith, dans les circonstances actuelles, parce qu’il n’existe plus aucune forme d’hostilité dans la région et que les pouvoirs publics, de part et d’autre des frontières belges, allemandes et néerlandaises, coopèrent étroitement et amicalement, comme avant 1914, où la commune de Moresnet, par exemple, était gérée conjointement par les trois puissances, dans la bonne humeur et la convivialité. On imagine douaniers et gendarmes, tous uniformes confondus, chantant à pleins poumons autour de bons hanaps de bière, lors des kermesses, carnavals et autres fêtes paroissiales!

 

 

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La Prusse orientale est, dans le contexte actuel, une zone de bien plus grande importance stratégique parce que c’est par elle que transitent les gazoducs de la Baltique.

 

Dans un article nécrologique à l’occasion de la mort de l’écrivain Ernst Jünger en 1998, vous expliquiez que vous le lisiez et l’admiriez depuis l’âge de dix-huit ans. Pourquoi cette admiration pour sa biographie et son oeuvre littéraire?

 

Oui, j’ai commencé très tôt à lire les écrits d’Ernst Jünger. Je prépare pour l’instant un long entretien sur son oeuvre et suis en train de lire les formidables biographies et monographies qui lui ont été consacrées récemment, notamment par des germanistes comme Meyer, Kiesel, Wimbauer, Ipema, Blok, Schwilk ou Weber. C’est exact: je suis admiratif de tous les aspects de l’oeuvre de Jünger. La clarté de ses articles et essais nationaux-révolutionnaires demeure exemplaire et le Dr. Armin Mohler en a adapté le contenu pour présenter, dans feue la revue “Criticon” sa vision d’un conservatisme rénové, même si Ernst Jünger n’était guère satisfait de voir ainsi réactualisés ses écrits politiques de jeunesse, dans le contexte totalement différent des années 50 et 60.

 

 

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L’attitude, face à la vie, du Jünger devenu homme mûr, qui se retire de la politique et part à la recherche de paysages inviolés par la modernité, m’interpelle tout aussi profondément, même si, pour nous, hommes jeunes ou matures du début du 21ème siècle, une telle quête s’avère de moins en moins possible: les paysages jusqu’au fin fond de la Pampa (n’en déplaise à Jean Raspail!) ou jusqu’aux recoins les plus réculés du Sahara ou du Désert de Gobi, portent tous, maintenant, quelque part, des traces et des souillures de modernité. Au-delà de toutes prises de position politiques ou métapolitiques, cette attitude, cette volonté de trouver des paysages silencieux ou bruisant de milles bruits prémodernes exerce sur moi une véritable fascination. Je recommande tout particulièrement aux jüngeriens en herbe de lire et de relire les pages du journal de Jünger relatives à son voyage au Brésil en 1936 (et, effectivement, trouvera-t-on encore ce Brésil indemne aujourd’hui?), à son séjour en Angola et à son excursion en Islande dans les années 60. Beaucoup de choses vues par Jünger et ses compagnons de voyage (dont son frère en Islande) ont été irrémédiablement détruites par la modernité. Personnellement, j’essaie encore de trouver des paysages indemnes ou d’en redécouvrir, mais je ne le puis que sur des espaces réduits à des distances de cinq ou dix kilomètres: partout, on trouve les blessures indélébiles infligées par les “temps de l’accélération” (die Beschleunigung), blessures qui n’avaient pas encore été infligées dans les années 60, quand j’étais un enfant et quand la “connexion totale”, crainte par Friedrich-Georg Jünger dans son ouvrage Die Perfektion der Technik, n’avait pas encore l’ampleur étouffante qu’elle détient de nos jours. Aujourd’hui, objets et villages, villes et paysages, en sont affectés. Le germaniste Weber, qui a sorti récemment chez Matthes & Seitz à Berlin, une monographie remarquable sur l’oeuvre de Jünger, démontre que l’idée fondamentale de cet auteur est justement l’idée de “décélération”, d’Entschleunigung. Il a raison. J’aimerais bien, comme le souhaite aussi un autre écrivain allemand, Martin Mosebach, appartenir dorénavant au cercle insigne des “retirés” et des “décélérants” (Entschleuniger), car le monde misérable des alignés et des conformistes de la modernité accélératrice, fébrile et frénétique, m’indispose et me déplait. Martin Meyer, dans son ouvrage sur Ernst Jünger, rappelle que notre auteur, au-delà des formes totalitaires ou non totalitaires du Léviathan moderne aux racines idéologiques “bourgeoises”, voit avec anxiété et réprobation se multiplier les “structures” qui étouffent les “ordres vitaux”, seuls réceptacles de véritable liberté, et les remplacent par des “Funktionsbeziehungen”, de purs et froids “rapports de fonctionnement”, totalement abstraits, inorganiques et insensibles à toutes nuances et circonstances. Aucune spontanéité vitale, donc aucune liberté vraie, ne peut plus se déployer sous le joug de telles abstractions: telle est aussi la grande leçon de l’anarque Jünger, qui nous incite à vivre le plus possible détaché de ces structures oblitérantes. Ensuite, ce mélange de sérénité (Gelassenheit), de cynisme désabusé et de quiétude souveraine chez notre auteur, je le trouve admirable. J’aime souvent citer cette anecdote que Schwilk, je crois, met en exergue dans sa monographie, au ton si vivant et chaleureux: devenu centenaire, Jünger est hospitalisé quelque part en pays souabe. Le “Bild-Zeitung”, journal de boulevard ne visant que le sensationnel, titre: “Un grand Allemand s’est couché pour mourir”. La femme de Jünger, qu’il surnommait “Mon petit Taureau”, lui apporte le journal. Jünger ricane et dit: “Ce plaisir-là, je ne vais pas encore le leur faire!”. Le reste de mes cogitations jüngeriennes, je le laisse pour l’entretien que je prépare depuis au moins six bons mois. Si vous le souhaitez, je vous en traduirai quelques extraits...

 

Cet article nécrologique de votre plume était paru dans “Junge Freiheit”. Pourquoi ne lit-on plus rien de vous dans les pages de ce journal?

 

Pour la direction de “Junge Freiheit”, il n’existe qu’une seule et unique personne en Europe de l’Ouest (et pas seulement en France) qui peut fonctionner comme correspondant: Alain de Benoist. Mais comme celui-ci s’est chamaillé avec tout le monde (ou se chamaillera si ce n’est pas encore le cas...) et comme ce solitaire grognon croit dur et ferme qu’il incarne tout seul sa fantômatique nouvelle droite (canal historique) et comme il croit aussi, tel un spectre errant, qu’il est le seul autorisé à représenter sa nouvelle droite dans le vaste monde ou même au niveau intergalactique, il met tout en oeuvre pour empêcher d’autres de s’exprimer à la tribune qu’offrent les journaux ou les revues bienveillantes à l’égard de ce vaste courant de pensée, à têtes multiples, que représente, partout dans le monde, la mouvance “nouvelle droite”. C’est ainsi, on n’y peut rien et l’on n’y changera rien! Je me souviens toutefois que jadis, il y a bien des années, “Junge Freiheit” avait un autre correspondant à Paris. Un homme solide, bon vivant et rigolard, avec une barbe de ténor wagnérien, originaire d’Alsace, bilingue, qui avait appartenu fidèlement à la ND (canal historique) aux temps héroïques du mouvement. Il régalait les lecteurs de JF d’articles bien tapés sur les affaires françaises. Au bout de quelques mois, sa signature a malheureusement disparu des colonnes de “Junge Freiheit” et de toutes les autres initiatives qualifiables, en France, de ND, fort probablement parce qu’il a été “purgé” à la suite de l’une ou de l’autre révolution de Politburo (de sotie) à Paris. L’attitude de la direction de “Junge Freiheit” en ce domaine est navrante: elle relève d’un pauvre travers, celui qui consiste à idolâtrer des gourous, au lieu de penser et d’agir objectivement et rationnellement. J’avais proposé de traduire les entretiens que prenait avec brio Xavier Cheneseau, un journaliste de la revue des chasseurs français, “Le Saint-Hubert”, d’accord en toute courtoisie pour que l’hebdomadaire berlinois les reprennent, et cela, gratuitement. J’avais traduit un premier entretien avec Brigitte Bardot: sitôt celui-ci paru, nous avons appris que quelqu’un, à Paris, avait chuchoté à l’oreille de la direction berlinoise de JF, que ces entretiens étaient “faux”, comme si une revue aussi diffusée que “Le Saint-Hubert” se permettrait de publier de faux entretiens! Exit Cheneseau! Et, du coup, exit tous les auteurs ou hommes politiques interviewés par cet infatigable garçon! Une coopération avec Cheneseau se serait avérée bien fructueuse et aurait donné à la rédaction berlinoise un succulent zeste d’originalité dans la presse allemande. On a, à Berlin, choisi de ne pas faire mariner ce zeste de bon fruit gaulois dans la tisane “néo-conservatrice”, offerte aux lecteurs allemands. Dommage. Navrant.

 

eierkorb.jpgEn ce qui me concerne, si je ne ne puis écrire dans telle ou telle revue à cause des intrigues parisiennes de la ND, je ne m’en soucie guère: le monde est vaste, j’écris pour d’autres, je me promène, j’arpente mes “Holzwege”, je travaille (car je ne suis pas un marginal, moi, qui vit des cotises de quelques naïfs dont j’abuserais de la générosité) et je médite en rigolant l’adage qu’aimait à répéter ma grand-mère maternelle ouest-flamande, originaire de Zonnebeke: “Qui ne veut point de mes oeufs, les laissera dans mon panier” (“Wie van mijn eieren niet wil hebben, die laat ze maar in mijn mand”).

 

Vous vous êtes également intéressé à un autre grand format de la pensée allemande: Carl Schmitt. Bon nombre d’observateursestiment que sa pensée reviendra bien vite à la surface vu la crise financière et économique qui dure et persiste, et vu les conflits d’ordre géopolitique qui secount l’échiquier planétaire. Comment voyez-vous les choses?

 

J’ai découvert Schmitt assez tôt et ai entamé la lecture de ses oeuvres, surtout parce que je suis tout simplement un compatriote de ce cher professeur d’université que fut Piet Tommissen, malheureusement décédé en août 2011. Il nous a carrément donné l’ordre de lire Schmitt. Il venait régulièrement, fin des années 70, prononcer quelques allocutions à la tribune des cercles Evola en Flandre, créés à l’initiative du surréaliste historique, le peintre Marc. Eemans. Ensuite, j’ai connu Günter Maschke à la Foire du Livre de Francfort en 1984 et depuis lors, quand nous sommes assis autour d’une table, avec un bon verre de vin de Hesse à la main, nous parlons immanquablement de thèmes relevant des “Schmittiana” et devisons sur la théorie du “grand espace” que Carl Schmitt avait commencé à théoriser dans les années 30. Pour être exact, mon intérêt pour Schmitt dérive d’un intérêt pour la géopolitique car je suis, en fait, un disciple du Général von Lohausen. J’ai toujours été d’avis qu’il fallait lire Schmitt en même temps qu’Haushofer et que d’autres auteurs de sa “Zeitschrift für Geopolitik” ou de la collection géopolitique (intitulée “Zeitgeschehen”) des éditions Goldmann de Leipzig dans les années 30 et 40. Nous avons là un filon quasi inépuisable d’auteurs très pertinents, malheureusement oubliés aujourd’hui mais qu’il vaudrait la peine de redécouvrir: il y a du pain sur la planche car ce sont des rayons entiers de bibliothèque que ces hommes ont remplis. Maschke et moi avons d’ailleurs un faible pour l’un d’eux: le journaliste Colin Ross, mort foudroyé sur la rive d’un fleuve russe en 1943. Allez donc chez un bouquiniste, pour rechercher ses livres et lisez-les! Malgré les bons travaux du Prof. Jacobsen et du politologue Hans Ebeling, de même ceux des Prof. Klein et Korinman en France, un travail systématique reste à faire sur la “Zeitschrift für Geopolitik”, qui mérite franchement d’être lue avec toute l’acribie voulue et d’être complétée d’un appareil de notes comme l’a fait Maschke pour les “Positionen und Begriffe” de Carl Schmitt, ainsi que Tommissen pour toute l’oeuvre et la correspondance de Schmitt pendant de longues décennies. Question simple: pourquoi faut-il relire Schmitt (et Haushofer) aujourd’hui? Quelques critiques de Schmitt dans les cercles nationaux disent qu’il a été un “Etatiste” trop rigide. Je rejette cette objection et je dis qu’il a été, au contraire, l’un des critiques les plus avisés de l’impérialisme britannique et américain. Tout comme Haushofer d’ailleurs. Plutôt que de fabriquer une Europe libérale et de la maintenir vaille que vaille en vie, les Européens devraient plutôt songer à recréer un “grand espace” autarcique ou semi-autarcique.

 

quarit.gifLa meilleure esquisse de cette notion schmittienne de “grand espace” se trouve dans le volume “Coincidentia Oppositorum” (édité chez Duncker u. Humblot, Berlin) et dû à la plume d’un ami que j’ai connu jadis, Maître Jean-Louis Feuerbach de Strasbourg, perdu de vue, hélas, depuis de nombreuses années. Ce texte a sans doute échappé à bon nombre de lecteurs allemands parce qu’il a été rédigé et publié en français, l’éditeur, Helmut Quaritsch (photo), hélas aussi décédé en 2011, étant le premier énarque allemand, sorti de la fameuse “Ecole Nationale d’Administration” de Paris et donc parfait bilingue. Un homme dont je garde un souvenir ému, depuis un séminaire de la DESG à Sababurg, le long de la “Märchenstrasse”. Cela me force à terminer cette réponse à votre question par une note toute empreinte de tristesse: pour les sciences politiques, telles que nous les entendons, l’année 2011 a été vraiment catastrophique, avec la double disparition de Quaritsch, ancien éditeur de la revue “Der Staat”, et de Tommissen. Deux hommes irremplaçables....

 

Pour terminer, une question sur la “nouvelle droite”, à laquelle, paraît-il, vous appartiendriez... Les anciens protagonistes de ce mouvement se sont disputés entre eux, ont opté pour des voies différentes voire divergentes. La “nouvelle droite” a-t-elle échoué sur toute la ligne ou, selon vous, ses idées sont-elles encore, quelque part, ancrées dans le réel?

 

En fait, j’en ai plein les bottes de la “nouvelle droite” et je préférerais ne pas répondre à votre question. Mais vous êtes un honnête homme et vos lecteurs méritent de recevoir quelques explications. Cela fait plus de vingt ans maintenant que je n’ai plus vu ce monsieur de Benoist ou seulement furtivement, lors de la Foire du Livre de Francfort en octobre 1999 mais il s’est enfui quand il m’a aperçu ou, la deuxième fois que nos chemins et nos regards se sont croisés, il s’est dissimulé derrière un exemplaire largement déployé de “Junge Freiheit” dans le stand loué par cet hebdomadaire. Voilà pourquoi je ne peux plus rien vous dire de fort précis sur les aléas qui ont ponctué la vie vivotante de ce mouvement parisien au cours de ces dernières années. Pour les terribles simplificateurs et pour bon nombre de clochards mentaux installés dans un anti-fascisme autoproclamé et souvent alimentaire, j’appartiendrais à la ND (française!) seulement parce que j’ai été, pendant neuf mois en 1981, secrétaire de rédaction de “Nouvelle école”, la revue d’Alain de Benoist, et parce que j’ai participé à deux ou trois universités d’été en Provence (où j’avoue d’ailleurs m’être bien amusé, ce qui est l’essentiel, Carpe diem!). Plus tard, mon propre mouvement, “Synergon” ou “Synergies européennes”, a puisé à d’autres sources (Haushofer, Wittfogel, Pernerstorfer, de Jouvenel, Jean de Pange, Willms, etc.). De plus, au sein de la “nouvelle droite” française, j’ai toujours été une voix critique. J’ai surtout été profondément choqué et meurtri par le sort cruel que la direction parisienne et faisandée de ce mouvement a infligé au malheureux Guillaume Faye, non seulement dans les années 80, mais aussi en l’an 2000, lorsque l’Etat lui faisait un procès pour le contenu de son ouvrage “La colonisation de l’Europe”. Benoist et son satellite de l’époque, Charles Champetier (entretemps ce féal d’entre les féaux a également été “purgé”...), n’ont rien trouvé de mieux, dans ce contexte, alors que le jugement n’avait pas encore été prononcé, de traiter Faye de “dangereux raciste” dans les colonnes du journal italien “Lo Stato”. Faye a par la suite été condamné pour “racisme”. La ND parisienne avait promis à tous ses adhérents de leur offrir une “communauté” d’amis et de camarades. Et voilà comment les bons camarades sont devenus parjures, voilà comment ils ont traité Faye, un garçon qui leur avait donné le meilleur de lui-même, jusqu’à accepter une vie de misère et de privations...

 

Je ne dirais pas que la ND a échoué, parce que de Benoist s’est comporté en égocentrique voire en égomane: la ND a vu passer une quantité de personnes dans ses rangs, qui ont fait beaucoup ou peu pour elle, mais qui, après l’avoir quittée pour trente-six raisons, valables ou non, ou après en avoir été évincées pour satisfaire les caprices d’un philosophe auto-proclamé et sans bacchalauréat qui se veut “figure de proue”, demeurent actives dans une quantité impressionnante de clubs, d’associations ou de formations plus ou moins politiques, qui ont souvent un ancrage local. Lorsque je traverse la France en tant que touriste, pour me rendre en Suisse, en Italie ou en Espagne, j’ai toujours le plaisir de retrouver des camarades actifs quelque part, militant au sein de structures diverses ou produisant des oeuvres ou des publications intéressantes. La ND française n’a jamais eu qu’une tête parisienne pourrie, ce qui correspond au dicton français, “le poisson pourrit toujours par la tête”. Les cercles demeurés actifs dans les provinces françaises sont généralement restés sains et continuent à oeuvrer dans la discrétion et avec efficacité. Dommage, qu’à cause de certains blocages, dus aux manigances sordides de la “caboche putréfiée”, le public allemand (et bénéluxien et italien et espagnol et américain, etc.) n’en sache rien, n’en soit jamais informé. Ensuite, il faut dire, pour paraphraser Max Weber, que les valeurs ne meurent jamais. Nous vivons dans une époque très triviale de l’histoire, où les valeurs sont refoulées, foulées aux pieds ou moquées, mais les périodes triviales de l’histoire (comme les périodes sublimes d’ailleurs, que Sorokin qualifiait d’“ideational”) ne sont jamais éternelles, que ce soit dans l’histoire européenne ou dans l’histoire de la ND.

 

Monsieur Steuckers, nous vous remercions d’avoir bien voulu répondre à nos questions.

 

Réponses rédigées à Forest-Flotzenberg, juillet 2012.