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jeudi, 19 janvier 2023

Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

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Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

Marco Valle

Source: https://insideover.ilgiornale.it/societa/il-porto-danversa-nelle-mani-dei-narcos-e-lo-stato-belga-si-arrende.html?fbclid=IwAR15sL6mgZcgCTt-ESoTA9tS-AxLQTw-ih6Xh9KlQ_B5z7L1_-MqfmMYFVU

"Anvers capitale du crime comme le Medellin d'Escobar ou le Chicago d'Al Capone". "Une ville sans loi, une guerre sans fin pour la drogue". C'est ainsi que la presse belge titre ces jours-ci après le meurtre d'une fillette de 11 ans, tuée lors d'une fusillade à Merksem, l'un des quartiers chauds de la métropole belge. La victime a été mortellement blessée lors de l'attaque de son domicile par une bande rivale du clan auquel elle appartenait par malchance. Il s'agissait d'un véritable règlement de comptes entre gangs: deux des oncles de la jeune fille sont considérés comme des membres importants de la Mocro Mafia, une organisation criminelle marocaine spécialisée dans le trafic de drogue et solidement implantée entre la Belgique et les Pays-Bas.

Un crime, le énième, qui a convaincu le bourgmestre Bart De Wever - président du parti de droite N-VA (Nouvelle Alliance flamande) allié en Europe au groupe conservateur-réformiste de Giorgia Meloni - de demander au gouvernement de Bruxelles l'envoi immédiat de l'armée pour garder le port sur l'Escaut.

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La porte d'entrée de la drogue en Europe

Rien que le port. Le contrôle du troisième plus grand complexe maritime d'Europe est la véritable cible des organisations de trafic de drogue de toutes les couleurs et nationalités. Par les portes grandes ouvertes de ce gigantesque entrepôt passent chaque année d'énormes quantités de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud, notamment de Colombie et du Panama. Un trafic lucratif: en 2022, les douaniers belges ont saisi 110 tonnes de cocaïne (23 % de plus que l'année précédente) pour une valeur estimée à environ 5 milliards d'euros. Rien de plus qu'une goutte dans l'océan.  Selon des sources policières, les drogues saisies ne représentent que 10% du mouvement total. Les calculs sont donc vite faits. Anvers est maintenant devenu la porte d'entrée des drogues dans l'Union européenne et celui qui contrôle son port contrôle le marché continental. D'où l'escalade de la violence qui traverse toute la ville depuis au moins une décennie.

En plus d'exiger l'arrivée de soldats, le maire exaspéré a demandé une convocation d'urgence du Conseil national de sécurité, l'organe fédéral chargé des urgences et composé des principaux ministres et des chefs des forces armées, de la police et des services secrets. Une proposition, compte tenu de la situation, qui est absolument raisonnable et nécessaire, et pourtant le gouvernement dirigé par le libéral Alexander de Croo préfère passer sous silence ce sujet épineux. Aucune réunion du Conseil n'est prévue et aucun militaire ne sera mobilisé. "L'armée n'est pas préparée à ces tâches", a déclaré la ministre socialiste de la Défense Ludivine Dedonder. Tout au plus, les mesures de sécurité du port, actuellement très banales, seront renforcées en plaçant des drones, des scanners et des robots le long des quais et aux entrées. Zéro renforcement.

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Une attitude renonciatrice et scandaleuse, mais conforme à la traditionnelle modestie - comme on l'a déjà vu au moment des attentats islamiques de Bruxelles - de la politique belge en matière de sécurité et d'ordre public. Pourtant, l'urgence est dramatiquement réelle. En décembre dernier, l'enlèvement par un gang du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a été déjoué au dernier moment. Ces jours-ci et pour les mêmes raisons, son ancien collègue néerlandais Ferdinand Grapperhaus a été placé sous haute protection. Pourtant, en dehors des phrases de circonstance, rien ne semble bouger.

Alors que les criminels deviennent de plus en plus audacieux et dangereux, l'État préfère ne pas voir, ne pas agir. Par paresse, par peur, par un tolérantisme contradictoire et malsain qui a épuisé les ressources de la police et des services de renseignements. Il y a un manque de volonté, un manque de courage. Le juge Michel Claise, le magistrat qui dirige aujourd'hui l'enquête sur le "Qatargate" et qui a combattu le crime organisé dans la solitude pendant des années, n'a plus de doutes. Il a déclaré au journal La Dernière Heure qu'il était convaincu que "les narcotrafiquants ont acquis un sentiment d'impunité totale parce qu'il n'y a pas de réaction adéquate de la part des autorités politiques, de la police et du système judiciaire". Les mafias remercient ce laxisme et, pendant ce temps, elles prospèrent et tuent.     

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samedi, 10 décembre 2022

Stupéfiante offensive sur les plats pays

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Stupéfiante offensive sur les plats pays

par Georges FELTIN-TRACOL

En septembre dernier, une patrouille de la police belge interpellait quatre individus louches qui rôdaient autour du domicile privé du ministre fédéral belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Leur intention visait à l’enlever ou à ravir l’un de ses proches. Courant octobre, la princesse héritière des Pays-Bas, Catharina-Amalia d’Orange-Nassau, se voit contrainte de délaisser son appartement d’étudiante à Amsterdam et de retourner vivre au palais royal parental bien mieux protégé. Quant au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, il ne se déplace plus seul en vélo. Ces trois exemples montrent que la Belgique et les Pays-Bas entrent dans une « guerre moléculaire » larvée due à la montée en puissance sur notre continent des organisations de la drogue.

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Utilisant pleinement les méfaits de la mondialisation marchande et le transport maritime par porte-conteneur, des groupes criminels belges et néerlandais tels la Mocro Maffia coopèrent avec les bandes organisées d’Amérique latine. Premiers ports d’Europe par le tonnage embarqué ou débarqué, Anvers et Rotterdam constituent les portes d’entrée idéales pour le trafic de drogue en Europe où, à la différence de l’Amérique du Nord au marché saturé, existe une forte demande pour cause de déchéance spirituelle totale. Le port français du Havre en Normandie bénéficie lui aussi de cette activité illégale fort lucrative, mais dans des proportions moindres. La zone portuaire d’Anvers s’étend sur 500 km², soit environ cinq fois la surface de Paris. Les rues de ce vaste complexe ne sont pas répertoriées, ni cartographiées, ni indiquées par satellite. Selon les dockers et des délinquants repentis, il est assez facile de livrer une grosse cargaison de drogue sans se faire remarquer.

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Des reportages récents témoignent de l’inquiétante situation des ports de la Mer du Nord. Les trafiquants incitent les dockers à travailler pour eux, en les menaçant parfois. Les pressions sont terribles, d’autant que les organisations criminelles n’hésitent pas à tuer. Elles ont déjà assassiné en juillet 2021 le journaliste Peter Rudolf de Vries (photo) qui enquêtait sur leurs trafics. Auparavant, le 26 juin 2018, un attentat à la voiture bélier était commis contre le siège du journal De Telegraaf. Outre les journalistes trop curieux, ces nouvelles mafias transnationales visent d’autres groupes concurrents. Fusillades en pleine rue, jets de grenade, explosions à la bombe, exécutions sommaires rythment le quotidien de la cité flamande en proie à une insécurité grandissante.

Si les Pays-Bas et la Belgique ne sont pas encore des États en déshérence bien qu’il faille soupçonner l’insistance des nouvelles mafias auprès des principales formations politiciennes, ces deux pays entrent dans une phase chronique de violences publiques croissantes qui s’apparente à la situation chaotique de la Colombie dans les années 1980 – 1990 quand le gouvernement de Bogota affrontait le célèbre et redoutable cartel de Medellin de Pablo Escobar.

En dépit des saisies record de cargaisons illicites et le démantèlement répété des réseaux, police et justice, victimes des coupes budgétaires décidées au nom de l’ultra-libéralisme maastrichtien, n’endiguent plus le phénomène. Le déploiement de l’armée dans l’aire portuaire serait une possibilité que les autorités belges refusent pour l’heure d’envisager par crainte de favoriser encore plus le vote « populiste »… Le bourgmestre d’Anvers, le national-centriste indépendantiste Bart De Wever, chef de la NVA (Nouvelle Alliance flamande), critique la faible réactivité des gouvernement régional et fédéral qui lui sont hostiles. La hausse de la délinquance en Flandre, y compris à la campagne où se multiplient les points de deal, profiterait en priorité d’après les sondages au Vlaams Belang.

Par pruderie droit-de-l’hommiste, les reportages ne mentionnent pas la conjonction de deux phénomènes qui bouleversent en profondeur la physionomie générale de la Flandre belge et des Pays-Bas. Ces deux plats pays paient aujourd’hui cinquante ans d’immigration extra-européenne voulue et encouragée. Les dirigeants des bandes mafieuses ont des origines allogènes. Vit en Belgique et aux Pays-Bas une importante diaspora marocaine dont les meneurs proviennent de la région septentrionale du Rif, historiquement rétive à Rabat. Le dimanche 27 novembre 2022, les Bruxellois ont peut-être compris qu’un grand remplacement démographique s’effectuait avec les émeutes provoquées par des Marocains heureux de célébrer la victoire au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de balle au pied de leur équipe sur la Belgique (2 – 0).

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Divisée en plusieurs clans, plus ou moins puissants et souvent rivaux, la Mocro Maffia ne forme toutefois pas un ensemble cohérent puisque les conflits tribaux de là-bas se cumulent aux contentieux « commerciaux » d’ici et maintenant. Divers accords se nouent au Surinam, l’ancienne Guyane néerlandaise, ainsi qu’avec des États africains en déclin en passe de devenir des narco-États.

Le second facteur concerne bien sûr la légalisation de la toxicomanie aux Pays-Bas à partir de 1976. La liberté laxiste de fumer un pétard sans se préoccuper d’ailleurs du bilan carbone émis à cette occasion n’entraîne pas la fin des réseaux, mais au contraire les renforce. Quant à la demande, loin de diminuer, elle augmente dans toutes les classes d’âge. Le 10 août 2022, une trentaine de sénateurs PS publiait dans Le Monde une tribune libre en faveur de la dépénalisation du cannabis en avançant des motifs les plus grotesques les uns que les autres. Honte à ces parlementaires fourriers de la décadence ! Parmi les signataires pour qui il serait plus grave de ne pas porter de masque que de fumer un joint, il y a l’actuelle vice-présidente du Sénat et élue de l’Oise, Laurence Rossignol, déplorable ministresse de la Famille de 2016 à 2017 sous Flamby, qui soutient par ailleurs la pénalisation de pauvres clients de braves prostituées alors qu’ils ne font que satisfaire un impératif naturel légitime, ce qui n’est pas le cas pour la drogue ! Dans Causeur de novembre 2022, le libertarien français Laurent Obertone prône lui aussi la légalisation de la fumette dans une perspective néo-darwiniste sociale assez aberrante.

Il importe non seulement de briser les réseaux de trafic de drogue en s’attaquant aux producteurs, aux distributeurs, aux transporteurs et aux guetteurs. Il faut aussi se montrer impitoyable envers les consommateurs. Plutôt que de les envoyer en prison, les plus aisés verraient leur fiscalité augmentée de 200 %. En cas d’insolvabilité, ils effectueraient pour une durée renouvelable de six à dix-huit mois une cure de désintoxication virile dans des chantiers du peuple en plein air.

Oui, il est probable que ces propos soient considérés dans quelques années comme « toxicophobes » et punissables par une future loi liberticide. Longtemps, la toxicophobie a signifié la crainte de l’empoisonnement. De nos jours, les milieux crasseux, jamais en retard dans l’abjection catagogique, parlent de « discriminations toxicophobes », à savoir un sentiment négatif que ressent une personne vis à vis la toxicomanie et les drogués. Cette détestation engendrerait chez les toxicomanes un sentiment d’humiliation incroyablement tenace. Pauvres choux ! Ainsi le voisinage devrait-il accepter de bon gré l’ouverture de dix salles de shoot dans sa rue près de l’école maternelle. La vieille dame devrait pour sa part donner sur le champ son sac et sa maigre pension au premier junkie venu. Les fumeurs de crack du cloaque parisien de Stalingrad devraient incarner la forme idéale de l’humanité. Pas sûr que ce discours satisfasse des riverains, découragés, fatigués et excédés…

L’ombre pesante de la « narco-guerre » plane sur toute l’Europe occidentale. Le recours aux drogues contribue à l’ethnocide en cours des Albo-Européens. La réponse, draconienne, doit être militaire et implacable. On n’est plus au temps des expériences élitistes relatées par Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Eugène Delacroix ou même par Ernst Jünger dans Approches, drogues et ivresse (1970). La massification des drogues et leur démocratisation posent un évident problème social et sanitaire, psychologique et philosophique, économique, politique et géostratégique. L’indispensable salut public exigera par conséquent une ambitieuse politique de la « Grande Santé » physique et mentale résumé par cet adage fondamental, esthétique, altier, hygiénique et intemporel d’« un esprit sain dans un corps sain ».   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 54, mise en ligne le 6 décembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 08 septembre 2022

Ernst Jünger en tant que psychonaute

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Ernst Jünger en tant que psychonaute

Par Fernando Trujillo

Quelle : https://guerradelasideas.blogspot.com/2022/06/junger-como-psiconauta.html?spref=tw

Des états de conscience altérés

Soldat, voyageur, intellectuel, homme d'action, mystique, la figure d'Ernst Jünger combine tant de nuances contradictoires qui font de lui l'un des hommes les plus intéressants de la littérature du 20ème siècle.

Dès son plus jeune âge, il a ressenti en lui un rejet de la vie bourgeoise, choisissant la voie de l'action, ce qui l'a conduit à s'engager dans la Légion étrangère, puis à faire son baptême du feu pendant la Première Guerre mondiale, une expérience qu'il a retranscrite dans des œuvres telles que Orages d'acier.

Cependant, des auteurs tels que José Luis Ontiveros et Armin Mohler ont parlé de sa facette de penseur, de guerrier et d'anarque, cependant, une facette presque totalement ignorée, à mon avis, est sa facette de psychonaute.

Le terme psychonaute signifie étymologiquement "navigateur de l'âme" et s'applique aux personnes qui, grâce à certaines drogues, peuvent entrer dans un état de perception où elles peuvent accéder à une gnose ou entrevoir les mystères de l'Univers dans lequel nous vivons. Il convient de préciser que le terme ne définit pas seulement un consommateur d'hallucinogènes, mais que ces états peuvent également être atteints par la solitude ou la méditation.

Avant de poursuivre, il convient de préciser que ce texte, ici, ne vise pas une apologie de la consommation de drogues ; la manière irresponsable dont la civilisation occidentale utilise les drogues comme moyen de "s'amuser" est une parodie de l'utilisation des drogues chez les Amérindiens et les sages orientaux. Jünger lui-même, dans ses Approches, affirme que la possession de drogues crée des formes d'esclavage et de servitude démoniaque dans lesquelles aucun geôlier n'est nécessaire et compare les trafiquants de drogues qui partagent gratuitement leur marchandise avec des adolescents à une version maléfique du joueur de flûte de Hamelin.

Cela montre clairement que, bien que Jünger ait été un consommateur de LSD et d'autres substances, il ne les utilisait pas pour "passer un bon moment", mais pour en ressentir les effets et les étudier en profondeur.

41W0+vuZFiL._SX302_BO1,204,203,200_.jpgDans son ouvrage Approches, drogues et ivresse, Junger se penche sur ses expériences avec différents types de drogues telles que le LSD, l'opium, la cocaïne, ainsi que sur les effets de l'ivresse tout en nous parlant des auteurs qui l'ont précédé sur cette voie tels que Poe, Baudelaire et Quincey et de la fascination que les stupéfiants ont exercée sur l'humanité. L'auteur écrit : Depuis les temps primordiaux, les chamans et les devins, les magiciens et les mystagogues connaissent l'étroite relation entre l'ivresse et l'extase. C'est pourquoi les drogues ont toujours joué un rôle dans leurs consécrations, initiations et mystères. C'est un véhicule d'ouverture parmi d'autres : comme la méditation, le jeûne, la danse, la musique, la contemplation égocentrique d'œuvres d'art ou d'émotions violentes. Son rôle ne doit donc pas être surestimé. En outre, elle ouvre également les portes sombres ; Hassan Ibn Al Sabbah avec ses assassins nous offre son exemple".

Dans ces mots, nous voyons comment Jünger donne à ces drogues un rôle de clés pour ce que Blake définirait comme les portes de la perception et comment diverses cultures anciennes les ont utilisées comme moyen de contacter leurs dieux et leurs esprits.

Tout au long de son ouvrage Approches, l'auteur fait l'expérience de ces états altérés, décrivant ses moments et les comparant à des expériences similaires vécues par d'autres auteurs. Ainsi, dans un chapitre, Jünger raconte ses expériences avec l'opium après son séjour dans la Première Guerre mondiale et fait référence à l'écrivain britannique Thomas de Quincey (illustration), avec lequel il établit des comparaisons dans ses expériences avec l'opium.

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Après la défaite allemande, l'auteur raconte son retour chez lui, épuisé et blessé, et dans son introduction à la consommation d'opium, il nous montre l'état de l'Europe après la guerre.

Pendant la République de Weimar, le peuple allemand s'est adonné au nihilisme, à la toxicomanie, aux bordels, au matérialisme et à l'hédonisme. Une situation similaire s'est produite après la Seconde Guerre mondiale, qui a tué tout vitalisme et tout romantisme, laissant un vide que la jeunesse a tenté de combler avec les drogues, la "révolution hippie" et le sexe libre.

Jünger n'était pas un décadent comme on pourrait le penser, mais un explorateur de ces états de conscience altérés. Pendant cette décadence de l'Allemagne, l'auteur faisait partie du mouvement dit de la "Révolution conservatrice", né pour contrer le libéralisme et le marxisme.

Son penchant pour l'opium durera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, quand il occupait un poste militaire dans la France de Vichy où il fréquentait les salons littéraires avec leurs fumeurs d'opium, rencontrant des artistes et des intellectuels tels que Jean Cocteau, Pablo Picasso et Henri de Montherlant.

La frontière est mince entre un décadent et un psychonaute, tout comme entre un toxicomane et un chaman indien, pour ne citer que ces exemples-là. L'exploration du cosmos par les drogues, l'atteinte de ces états altérés comme un but supérieur et non comme une fuite éphémère hors de la réalité. Jünger se situait quelque part entre les deux, entre un homme en quête d'évasion et un explorateur de la psyché, subissant une métamorphose qui le fit passé de l'escapiste potentiel au chaman contemporain.

LSD et autres hallucinogènes

En 1945, Jünger se lie d'amitié avec Albert Hoffman (photo, ci-dessous), le créateur du LSD, alors qu'ils avaient correspondu quelques années auparavant en raison de l'admiration que vouait Hoffman au travail de l'auteur. Jünger s'est intéressé à la relation pouvant exister entre la nouvelle drogue et la création artistique. À cette époque, l'auteur travaillait sur son roman dystopique Heliopolis, dont le protagoniste Antonio Peri est un expérimentateur de drogues que l'on pourrait qualifier de psychonaute littéraire.

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Au printemps 1951, Jünger, avec Hoffman et le pharmacologue Heribert Konzett, a réalisé une expérience en prenant une petite dose de LSD qui, bien qu'elle n'ait pas eu les effets désirés, a ouvert à notre auteur les portes de la perception mystique.

"Ce n'est pas plus qu'un chat domestique comparé au vrai tigre, à la mescaline, ou tout au plus à un léopard", a affirmé Jünger après cette première expérience. Bien que cela ne soit pas suffisant, à d'autres moments, Jünger a réussi à franchir ces portes de la perception. Son initiation au LSD a eu lieu au moment où Huxley avait écrit le livre The Doors of Perception dans lequel il raconte l'utilisation du LSD à des fins mystiques.

Jünger a ensuite expérimenté les effets du peyotl, à base de champignons hallucinogènes, lors de son voyage au Mexique dans le cadre de son exploration du royaume des rêves.

La culture de la drogue compte de nombreux charlatans tels que Timothy Leary, un agent de la CIA que Hoffman a lui-même accusé de ne vouloir qu'attirer l'attention de la galerie sur sa propre personne, et Carlos Castañeda, soupçonné d'avoir inventé une grande partie de ce qui est exposé dans ses livres et qu'Alejandro Jodorowsky, un autre charlatan, qu'il a accusé d'être un opportuniste. L'intention de Jünger n'est pas de promouvoir une culture de la drogue au niveau des masses, des livres comme Approches ne doivent pas être considérés de cette façon.

Pour Jünger, ces drogues doivent être utilisées avec prudence et retenue, le psychonaute ne peut pas rester tout le temps dans cet espace intérieur, il doit sortir dans le monde sobre, banal et quotidien pour raconter ce qu'il a appris et ce qu'il a vu.

À cet égard, le point de vue de Jünger sur certains hallucinogènes est similaire à celui de l'anthropologue mexicain Fernando Benítez qui, dans son ouvrage En la tierra mágica del peyote, parle de l'utilisation cérémonielle du peyotl chez les Indiens Huichol dans le cadre d'un pèlerinage religieux annuel. Benítez établit une comparaison entre l'utilisation du peyotl par les Huichols pour des motifs sacrés et l'utilisation du LSD dans la civilisation occidentale, dépourvue de toute voie mystique et utilisée dans le but d'améliorer l'amusement et l'expérience sexuelle.

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Pour Jünger, l'utilisation du LSD nous offre une possibilité de connaissance de soi, d'apprentissage de notre relation au soi et au monde dans lequel nous vivons. En ce sens, l'utilisation du LSD et d'autres hallucinogènes conduit à ces portes de la perception, à condition qu'ils soient utilisés avec parcimonie et à des fins dépassant le divertissement banal.

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Ivresse

Jünger écrit : "le buveur ivre est souvent considéré avec bienveillance comme l'ennemi de l'ennui et du découragement. Un messager de Dionysos fait irruption pour ouvrir la porte du monde carnavalesque. Elle a même un effet contagieux sur les personnes sobres".

Jünger raconte dans Approches ses expériences avec le vin et la bière, depuis sa jeunesse jusqu'à ses expériences dans l'armée. Pour l'auteur, l'ivresse est une clé qui ouvre les portes de la perception, grâce à laquelle nous pouvons accéder ou voir la réalité d'une manière différente. Jünger raconte comment le vin et la bière ont fait partie de la culture européenne en tant que boissons sacrées.

Les peuples germaniques et leur relation à l'ivresse sont visibles dans la boisson mythique qu'est l'hydromel bu par les guerriers tombés au Valhalla, les banquets et les rituels sacrés tels que le Blot où la bière était consacrée pour leurs rituels. Wotan est un buveur d'hydromel modéré tandis que son fils Thor est un gros buveur, ce que raconte Jünger en montrant le caractère sacré de l'ivresse chez les Allemands.

Dans l'ivresse, la figure de Dionysos, le dieu grec du vin, est essentielle. Elle représente son pouvoir toxique, ses influences sociales et bénéfiques, et révèle les traits clairs et sombres de l'ivrogne. Dionysos est le libérateur, celui qui fait tomber les masques révélant les aspects sombres de la personnalité du buveur. Tout au long d'Approches, Jünger le mentionne souvent.

Mais Dionysos n'est pas seulement le dieu du vin, mais aussi du théâtre, de la joie de vivre, de l'extase, de la folie, des instincts sains et sombres de l'homme. Jünger était un homme dionysiaque, un homme qui a goûté aux excès de l'ivresse mais qui était aussi animé par le désir de vivre, de se battre.

Pour Jünger, la guerre est une expérience intérieure telle qu'il la définira dans Orages d'acier, ce coup porté au matérialisme et au conformisme de la paix bourgeoise, une notion dionysiaque qui rompt avec un ordre établi pour provoquer une régénération. Sans chaos, il ne peut y avoir d'ordre et vice versa. Jünger, Marinetti et D'Annunzio ont tous parlé de la guerre comme d'un fait indiscutable de l'histoire tout en considérant la paix comme une utopie.

Dionysos est le dieu des pulsions violentes, il est le chaos et l'ivresse apporte ce sentiment de rupture avec le monde et d'entrée dans un monde différent. Sur ce terrain, Dionysos est un dieu dangereux et à ne pas prendre à la légère, l'ivresse peut ouvrir les portes de la perception mais aussi détruire celui qui la porte en lui.

Dans l'ivresse, on peut percevoir les choses d'une manière différente de celle de la sobriété, mais cela peut aussi conduire à des moments de violence irrationnelle, réveillant les instincts les plus sombres du porteur et provoquant tout, des situations embarrassantes aux tragédies.

La venue de Dionysos et les effets de l'ivresse sur les individus et les peuples entraînent ce que Jünger définirait comme un Grand Passage (Übergang).

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Que signifie "Grand Passage" ?

Jünger fait la distinction entre le Grand Passage et le Petit Passage, le premier étant une sortie de l'espace historique, un saut par-dessus le mur du temps ou une approche extrême. Les éphémérides historiques sont elles-mêmes de petits passages, tandis que la naissance et la mort d'une personne seraient un Grand Passage.

Un exemple donné par l'auteur d'un Grand Passage serait la musique de Wagner, l'opéra wagnérien est venu briser les schémas musicaux de son époque, pour créer une œuvre au-delà de l'histoire, les Grands Passages sont liés à la destruction des formes, les masses d'énergie qu'ils emmagasinent déclenchent choc et violence.

Ainsi, les deux guerres mondiales seraient des Grands Passages de l'histoire et Jünger fut le témoin des deux.

C'est là que l'ivresse prend son rôle, non seulement une simple ivresse due à l'alcool mais une ivresse pour la guerre, pour l'art, un excès de vie qui change constamment l'histoire.

Nous pouvons alors définir l'ivresse dans ce cadre comme étant le chaos, le changement constant et dionysiaque, par opposition à la sobriété du type passif, ordonné et apollinien. L'un est un destructeur de mondes et l'autre est la préservation d'un statut, tous deux complémentaires. Il ne peut y avoir de nouveau monde sans détruire l'ancien, tout comme il ne peut y avoir de chaos perpétuel. La sobriété a besoin de l'ivresse et vice versa comme une dualité de l'Univers.

Conclusion

Blake a dit dans ses Proverbes sur l'enfer que le chemin de l'excès mène au Palais de la sagesse. Comme nous l'avons vu, Jünger et les psychonautes ont parcouru ce chemin, certains ont survécu, d'autres sont morts jeunes et d'autres encore ont sombré dans la folie.

La leçon d'Approches, à la fin, est de fouler le chemin de l'excès, d'atteindre la sagesse et de vivre avec modération. Jünger a appris, après ses excès, à avoir de la retenue, à être capable de contrôler ses impulsions et à ne pas sombrer dans le vice.

Finalement, après avoir expérimenté tous ces excès, Jünger a choisi la voie de la sobriété, de la maîtrise de soi, il a eu ses excès dans sa jeunesse afin d'atteindre la vieillesse en homme sage. Ainsi, la jeunesse est faite pour les excès, pour apprendre et faire des erreurs, et la vieillesse est faite pour la sagesse et la contemplation.

Si un homme n'a jamais foulé le chemin de l'excès, comment peut-il voir la sagesse ? Il est nécessaire de traverser l'enfer pour aboutir au paradis, tout comme Dante dans sa Divine Comédie. Jünger a vécu jusqu'à l'âge avancé de 103 ans, a écrit de nombreux mémoires, romans et essais tout en regardant passer sous ses yeux l'ensemble du vingtième siècle, voyant se dérouler les petits et les grands passages, les captant dans ses livres.

Un homme qui a cherché la guerre et a survécu, qui a voyagé à la recherche de cette sagesse éternelle et a eu une vie des plus intéressantes.

Cette ivresse de vivre finalement, c'est ce qu'il a gardé tout au long de son existence dans ce monde, ce désir de savoir, d'expérimenter et d'écrire. Dans les drogues, on peut trouver ce chemin vers la sagesse, mais la modération et la préparation mentale sont indispensables pour ne pas vivre une expérience banale. Jünger l'a vécu et a vécu pour pouvoir raconter ce qu'il a découvert.

Notre monde moderne et technicisé manque d'une ivresse de vivre, de sortir des schémas, de quitter l'apathie et de marcher sur le chemin de la connaissance de soi et de la sagesse, nous péchons par trop de sobriété et nous écartons l'idée d'aventure.

La leçon de toute l'œuvre d'Ernst Jünger est l'ivresse de la vie, de quitter la vie bourgeoise et de pouvoir être aventureux, être un connaisseur, commettre des excès et chercher la voie de l'action dans ce monde étouffant et conformiste.

Avril 2016

Bibliographie:

1) Junger, Ernst, Approches, drogues et ivresse (1978). Enrique Ocaña (trans.) Tusquets. Barcelone (2000).

2) Auteur inconnu "Ernst Junger" (S.F) Cannabis Magazine [En ligne] Récupéré sur http://www.cannabismagazine.es/digital/ernst-juenger

3) Publié à l'origine dans l'anthologie Jünger : After War and Peace, quatrième volume de la collection Pensamientos y perspectivas de Editorial Eas https://editorialeas.com/producto/junger-tras-la-guerra-y-la-paz/.

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jeudi, 28 juillet 2022

Etre "High" dans le Metaverse, puis chute profonde : être défoncé dans la nouvelle normalité

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Etre "High" dans le Metaverse, puis chute profonde: être défoncé dans la nouvelle normalité

Julian Schernthaner, mag.

Source: https://www.wochenblick.at/great-reset/zugedroehnt-durch-die-neue-normalitaet/

Si l'on en croit Karl Nehammer, il ne devrait y avoir que deux décisions à prendre dans quelques mois: "alcool ou psychotropes". Ce que le chancelier de l'ÖVP minimise en tant que banale remarque a pourtant un fond de vérité tragique. Car un peuple trop "défoncé" pour se rebeller contre la politique et les projets des élites ne peut que convenir aux puissants. Une enquête qui révèle des choses choquantes.

"Tu veux te droguer avec moi ?", a demandé un jour le rappeur "Alligatoah", invitant les destinataires de sa chanson à "descendre le ruisseau" avec lui. C'est déjà le cas en Europe : les gens ne savent plus comment ils placeront demain de la nourriture sur la table de leurs enfants. La crainte d'un hiver de misère à passer dans des caves glaciales ou dans des chaufferies urbaines collectives, d'ores et déjà promises par les politiciens régimistes se répand. En désespoir de cause, les puissants veulent contraindre les citoyens à un amour "dévoué", vendu comme idéal par l'ÖVP démocrate-chrétienne autrichienne, au pouvoir avec les Verts.

Contrairement à "Alligatoah", il ne pleuvra pas de "roses rouges". Mais des pilules pour refouler le sentiment de dépossession jusqu'au minimum vital. Les hôpitaux psychiatriques se remplissent déjà grâce à la politique ruineuse adoptée pendant la pandémie. Un enfant sur trois, privé de sa liberté et de sa jeunesse, souffre des conséquences de ce régime totalitaire qui a également fait subir sa rigueur aux plus jeunes. Depuis longtemps, les psychotropes proprement dits se font rares. Mais lorsque le chômage de masse et le grand froid menaceront dans quelques mois, toutes les générations auront sans doute soif d'oublier la réalité.

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Les mondialistes veulent un monde de folie

Les élites ont pris leurs précautions. Peu médiatisée, la "Davos Medical Psychedelic House" a chaleureusement invité les visiteurs du sommet du WEF en mai à assister à une quarantaine de conférences sur le potentiel des drogues psychoactives dans le cadre d'une collaboration semi-officielle. Chercheurs, créateurs d'entreprise et investisseurs fortunés de la scène mondialiste devraient se réunir pour élargir ensemble leurs horizons (commerciaux).

Une dose complète pour les estropiés psychiques dus à leurs jeux de planification mondiaux : de préférence sous le couvert de la "santé". L'État australien investit depuis des années des millions de dollars dans la recherche sur l'efficacité des méthamphétamines de synthèse contre l'alcoolisme. Depuis longtemps, les chercheurs reconnaissent également à la psilocybine, que l'on trouve dans certains champignons psychoactifs, un effet antidépresseur. Cette substance est le précurseur de la psilocine, un alcaloïde hallucinogène produit par le corps humain.

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Ces connaissances seront peut-être nécessaires rapidement. Selon les lois de la logique formelle, "alcool OU psychotropes" peut également signifier l'apport des deux substances. Et celui qui possède les moyens de production de "l'opium du peuple" peut contrôler ses habitudes. Une réalité totalement ruinée cède la place à un monde délirant mais prescrit. Ceux qui critiquent malgré tout peuvent rapidement être accusés de schizophrénie et gavés de vrais opiacés.

Un trafic d'opium lucratif

Aux États-Unis, les médecins ont prescrit pendant des années, en toute légalité, des analgésiques contenant des opioïdes à des toxicomanes. Entre 2006 et 2012, les groupes pharmaceutiques ont livré 76 milliards de ces pilules. Depuis, "l'abus de drogues illégales" a certes diminué de 50 %. Mais cela ne masque pas la véritable épidémie de drogue. Outre l'héroïne ou le fentanyl vendus au marché noir, les opiacés vendus par les médecins restent populaires.

En 2020, l'année du confinement, du Lockdown, a vu un nombre record de décès dus à la consommation d'opiacés sur ordonnance. Le modèle commercial est trop bénéfique pour les médecins sans scrupules et à but lucratif. Et la campagne de vaccination a tragiquement démontré qu'ils sont bien trop nombreux. A San Francisco, le nombre de décès dus à l'opium a dépassé le nombre de décès dus au Covid. Une vidéo de Philadelphie est troublante: le long de rues entières, des toxicomanes traînent au milieu des ordures. Ils sont soit défoncés, soit à la recherche de la prochaine "dose", le tout en plein jour.

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La politique ne s'en soucie pas. En 2020, année d'élection, les deux tiers des membres du Congrès américain ont reçu de l'argent de sociétés pharmaceutiques. S'agit-il de pots-de-vin? De même, le tranquillisant "Xanax" du groupe des benzodiazépines, dont on a largement abusé, est certes soumis à prescription aux Etats-Unis. Mais la pratique montre qu'il est donné aux patients quasiment "comme un bonbon". Il est censé avoir un effet "anxiolytique et sédatif", mais il présente de grands dangers. Même en Suisse, huit jeunes sont morts en 2020 après avoir mélangé du "Xanax" avec de l'alcool.

Descente dans l'enfer des stupéfiants

Un phénomène uniquement américain ? Pas du tout ! A Francfort/Main aussi, on constate de plus en plus de situations semblables à celles des rues de Philadelphie. L'année dernière, la "NZZ" écrivait à ce sujet : "Les toxicomanes consomment leurs drogues en pleine rue [...] la ville semble détourner le regard. Et même le monnayage des drogues légales prescrites est une vieille histoire en Europe. En 2013, le cas d'un médecin viennois qui fournissait aux toxicomanes 100.000 comprimés de Substitol, une drogue de substitution à l'héroïne, contre paiement sur ordonnance privée, a choqué.

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A l'époque, Johanna Mikl-Leitner (ÖVP) était ministre de l'Intérieur de l'Autriche, aujourd'hui elle est gouverneur du Land de Basse-Autriche. Elle a certes reconnu que l'Autriche était le leader européen en matière de toxicomanie. Mais peu de choses ont été faites jusqu'à présent. Les dépenses fédérales pour la prévention de la toxicomanie ont même légèrement diminué et les diagnostics de sortie d'hôpital sont stables ou en hausse depuis 10 ans pour presque toutes les pathologies liées à la toxicomanie. Le "rapport sur les drogues" présenté la semaine précédente n'offre que des platitudes.

Rechercher brièvement des drogues

Il se peut aussi que l'on veuille seulement faire semblant d'agir contre ce phénomène. Car la recherche sur l'utilisation de substances psychotropes représente depuis longtemps un marché de plusieurs milliards. Et tandis que le successeur de Kurz, le chancelier Nehammer, nous incite à consommer des stupéfiants, le nouveau chef de Kurz, Peter Thiel, a investi 250 millions de dollars dans "Atai Life Sciences". Il s'agit d'une société de recherche sur les effets psychopharmaceutiques des drogues psychédéliques.

Un blog spécialisé a reconnu dans cette forme de thérapie "des avantages durables, que ce soit pour les personnes en bonne santé ou pour les malades". Le rêve des mondialistes et de leurs politiciens est donc d'avoir une population qui s'assoit sur le divan, abrutie par les drogues, sans se poser de questions sur leurs agissements. Le mieux serait qu'ils le fassent de manière totalement atomisée et sans contacts sociaux, en s'immergeant dans des réalités virtuelles.

Défoncé dans le métavers

Le WEF a récemment fait la promotion d'un prototype d'installation qui permettait de "sentir" ce métavers, même avec ses propres mains. Maintenu immobile par des drogues, les seules sensations étant des sensations simulées, avec en plus une surveillance totale et une uniformisation totale - cela ressemble à une mauvaise copie du best-seller dystopique d'Aldous Huxley, Le meilleur des mondes.

Sauf que cette fois-ci, le fait de refermer le livre n'a aucun effet et que nous pouvons regarder les élites qui semblent littéralement aspirer à ces conditions. Ou comme l'a dit un ancien maire de Vienne : "Qu'on apporte le Spritzwein...".

 

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dimanche, 16 mai 2021

L’affaire Sarah Halimi, un écho des dérives sanitaires

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L’affaire Sarah Halimi, un écho des dérives sanitaires

Dr. Daniel Cosculluela & Dr. Joël Hartmann

Cette affaire dans ses conclusions légales est d’autant plus choquante, qu’elle souligne la toute-puissance de la dictature sanitaire, son incohérence et ses contradictions.

Dans cette affaire il n’est de réalité incontestable que le massacre de Sarah Halimi et les propos qui l’ont accompagné. Les motivations du criminel et ses hypothétiques troubles pathologiques relèvent de l’hypothèse ou de l’interprétation.

L’évocation de la prise, déterminante, de drogues et d’alcool n’est pas avérée car si tel était le cas, les effets délinquantiels en seraient systématiques et validés par les études scientifiques comparatives.

Ceci étant également avéré dans l’affaire que nous évoquons.

La validation du déterminisme, de la causalité entre prise de produits perturbateurs du comportement et actes délictueux ou criminels relève du rôle des experts. Or ceux-ci n’ont pas systématiquement la preuve objective, matérielle et scientifique, des faits allégués, produits consommés et quantité, et ne font qu’interpréter la « réalité » feuilletonnée.

Mais surtout, le rôle initial de l’expert, tel qu’il nous a été enseigné est de définir la pathologie éventuelle du sujet selon la classification psychiatrique européenne traditionnelle.

La désignation d’un expert relève d’une faculté de choix du magistrat et non d’une obligation selon l’arrêt de la Cour de Cassation de 2016, rappelant qu’aucune disposition de Code de procédure Pénale ne fait obligation au juge d’ordonner une expertise psychiatrique ou psychologique.

La notion de pathologie fondamentale structurelle est donc aujourd’hui minorée ou négligée avec corrélativement une pathologisation accentuée des comportements et conduites humaines, ce qui contribue, sauf situations idéologiques particulières relevant de la pensée unique et de la novlangue, à une banalisation des actes et des faits.

L’affaire Sarah Halimi, caractérisée par le meurtre sauvage d’une sexagénaire de confession juive par un voisin dans un accès de « folie » meurtrière, soulève de nombreuses interrogations.

Sur le plan de l’expertise psychiatrique, la responsabilité pénale déterminée par la première expertise a été invalidée par les suivantes.

La question centrale est celle d’un accès délirant aigu à tonalité mystique, sous emprise de toxiques, ayant été la principale cause du meurtre sauvage.

Ce que l’on sait du profil de l’assassin :

Un homme d’origine malienne de 27 ans au moment des faits, de confession musulmane, connu des services de police pour de nombreux délits, vols, violences, port d’armes, outrages et usage de stupéfiants…

Cet homme au cours d’un épisode singulier en 2017 s’est déchaîné dans la violence,  a d’abord séquestré des voisins avant de s’en prendre cruellement à une autre voisine, Madame Halimi, qu’il a battu à mort avant de la défenestrer du troisième étage en proférant des sourates du Coran et en criant « Allah Akbhar » !!!

Ceci relèverait d’une voix entendue et ordonnant ces actes. Doit-on croire ce qu’un individu déclare et prétends se souvenir en alléguant par ailleurs être sous l’emprise de drogues ?

L’alcoolisme est également fréquemment générateur de ces états et les ivresses aigues, les magistrats le savent bien, déterminent souvent des passages à l’acte dramatiques qui n’auraient pas lieu sans les effets de l’alcool.

La jurisprudence révèle que la totalité des délits ou crimes, volontaires ou involontaires commis dans ces circonstances sont pénalement responsables.

Pourtant un alcoolique en ivresse prononcée, qui prend sa voiture et tue sur la route comme il aurait pris une autre arme que son véhicule, n’a évidemment pas la capacité de jugement, de vigilance, de discernement et d’analyse de ce qu’il fait au moment où il le fait, mais demeurera pénalement toujours responsable des conséquences. On sait très bien que si cet alcoolique est ordinairement violent ou impulsif que ces tendances seront renforcées par son ivresse…

Mais s’il tue à ce moment précis, le meurtre aura-t-il principalement été déterminé par la nature de l’auteur ou l’altération de ses capacités de contrôle permise par l’effet du toxique ?

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La toxicomanie est un fléau de santé publique et l’utilisation des drogues puissamment hallucinatoires tels que le LSD, acides ou champignons hallucinogènes est malheureusement très répandue.

Qu’en est-il de la responsabilité pénale de l’individu sous l’effet de ces drogues qui commet l’irréparable ? Pire ! La Kétamine, drogue potentiellement hallucinatoire est, depuis 2019, commercialisée et prescrite aux USA pour le traitement de la dépression, tandis que le LSD et le Psilocybe (champignon hallucinogène) sont actuellement étudiés pour les mêmes indications thérapeutiques ainsi que le CBD désormais autorisé en France. On prescrit donc déjà d’authentiques drogues capables d’abolir le contrôle de soi pour traiter une dépression ! Nous nous rapprochons étrangement du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley.

Cette affaire renvoie donc à la nécessité morale et pénale de réviser la notion de responsabilité du sujet, du corps social…et le redéfinir le rôle des experts afin que cesse cette odieuse extension de la notion d’irresponsabilité promue par l’appareil judiciaire.

Docteur Daniel COSCULLUELA

Docteur Joël HARTMANN

lundi, 13 janvier 2020

LSD, contre-culture et CIA : une love story

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LSD, contre-culture et CIA : une love story

Ex: http://www.geopolintel.fr

Si l’histoire de l’invention du LSD, substance psychédélique mythique, est relativement bien connue, le déroulement de son introduction comme drogue récréative dans la société reste plus flou. Et à l’heure où deux nouvelles substances de synthèse (NPS) apparaissent sur le marché européen chaque semaine, il est peut-être bon de se remémorer le parcours d’un des premiers NPS à se démocratiser.

Le meilleur « incapacitant chimique »

En avril 1953, Allen Dulles alors directeur de la CIA, autorisa l’opération MK-Ultra. Richard Helms prendra la tête de cette opération, qui visait à rattraper un retard supposé sur leurs adversaires communistes en matière de manipulation mentale. À la recherche d’un « sérum de vérité », les services secrets américains orienteront rapidement leurs recherches vers les molécules psychoactives. Des hallucinogènes, du cannabis, des amphétamines, des barbituriques et d’autres substances ont été administrés à des héroïnomanes emprisonnés à Lexington (dans le Kentucky), à des patients atteints de cancer en phase terminale à l’hôpital de Georgetown ou à des délinquants sexuels hospitalisés à l’hôpital Ionia (dans le Michigan). Des prostituées de New York et de San Francisco furent embauchées par George Hunter White et ses collègues de la CIA, qui observaient les réactions des clients drogués à leur insu derrière des glaces sans tain.

De nombreux médecins et psychiatres participèrent à ces expériences et violèrent ainsi le code de Nuremberg de déontologie médicale. Le docteur Cameron, par exemple (qui faisait partie de ceux ayant jugé les criminels nazis à la fin de la guerre), fit subir diverses méthodes de lavage de cerveau à 93 patients du Allan Memorial Institute de Montréal.

LSD et CIA

Mais la substance qui fascina le plus l’Agence fut sans aucun doute le LSD : inodore et incolore, actif à des doses infinitésimales et à longue durée d’action, il perturbait fortement le psychisme. Parallèlement à l’idée de l’utiliser dans les interrogatoires d’espions étrangers, la CIA se mit à l’expérimenter sur ses propres agents. Il fut aussi étudié par le service chimique de l’armée et testé directement sur des soldats à Edgewood Arsenal, dans le cadre d’un programme de recherche sur les « incapacitants chimiques ». Le PCP fut aussi utilisé à cette fin, mais c’est finalement le « BZ » (un anticholinergique) qui remporta la palme : ses effets hallucinogènes peuvent durer quarante-huit heures, il provoque désorientation, amnésie, vertiges et des effets secondaires jusqu’à plusieurs semaines après la prise.

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Le Stanford Research Institute (SRI) de Palo Alto a également reçu des bourses du gouvernement pour mener des travaux en ce sens. C’est d’ailleurs là-bas que l’écrivain Ken Kesey et Robert Hunter (chanteur des Grateful Dead) expérimenteront pour la première fois l’acide, la mescaline et d’autres psychédéliques tels que l’AMT (pour plus de détails, lire Acid Test de Tom Wolf). Par la suite, Ken Kesey et les Merry Pranksters ont parcouru les États-Unis dans un bus multicolore en organisant les fameux « Acid Test », ces événements musicaux qui mélangeaient rock psychédélique, LSD et effets visuels…

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Leary, Ginsberg… et les autres

L’autre grand promoteur de l’acide à cette époque fut Timothy Leary. En 1957, le magazine Life publia un article de Gordon Wasson, banquier chez J.P. Morgan et mycologue, qui fit connaître les « champignons magiques » à Leary (ainsi qu’au grand public). N’ayant jamais pris aucune drogue, le futur gourou de la contre-culture s’envola pour le Mexique afin d’expérimenter ces fameux champignons. À son retour, le psychologue entama des recherches sur la psilocybine à l’université de Harvard, avec l’autorisation du Dr Harry Murray (président du département des Affaires sociales qui s’était occupé de recruter pour l’OSS pendant la Seconde Guerre mondiale). Il découvrit ensuite le LSD grâce à l’écrivain Aldous Huxley, qui conseilla à un certain Michael Hollingshead (ayant acquis 1 gramme de LSD en provenance des laboratoires Sandoz) de se rapprocher de Leary. À partir de ce moment, Timothy n’aura de cesse de promouvoir l’usage du LSD et finira par se faire expulser de l’université avec un collègue.

Avec l’aide de William Mellon Hitchcock, un richissime homme d’affaires, il créa la Castalia Foundation et pu continuer ses expériences à Millbrook, dans un vaste domaine de l’État de New York. Et curieusement, les méthodes utilisées n’étaient pas si éloignées de celles de la CIA : les sessions étaient soigneusement « programmées » et des drogues mystérieuses distribuées. Le JB-118 par exemple, une substance proche du BZ, sorti des labos militaires fut offerte par un scientifique de la NASA (Steve Groff).

Le mouvement prit de l’ampleur, l’ancien psychologue de Harvard utilisait les médias à son avantage et son livre L’expérience psychédélique (inspiré du Livre des morts tibétain) devenait une sorte de bible pour ceux que les journaux appelaient « hippies ».

Si certains écrivains de la contre-culture (comme Allen Ginsberg) suivirent Leary, ce n’est pas le cas de tous. William Burroughs mettait en garde dès 1964 contre une possible manipulation, notamment dans une de ses nouvelles intitulée Nova Express : « Tirez la chasse sur leur Septième Ciel. Ils empoisonnent et monopolisent les drogues hallucinogènes. Apprenez à y arriver sans gnole chimique. »

Et alors que la guerre du Vietnam battait son plein et que les mouvements de contestation se multipliaient, les radicaux de la Nouvelle Gauche voyaient d’un mauvais œil l’apolitisme lié au mouvement psychédélique. Effectivement, le discours de Leary était sans équivoque : « Ne votez pas. Ne signez pas de pétition. Vous ne pouvez rien faire pour l’Amérique sur le plan politique. »

Même John Lennon, qui avait promotionné l’acide au travers de ses chansons (Lucy in the Sky with Diamonds ou Day in the Life) finira par dire : « Je lisais cette connerie de Leary. Nous jouions au jeu de tout le monde et je me suis détruit… »

Haight-Ashbury pour laboratoire

Le lieu emblématique de l’époque, un quartier de San Francisco du nom de Haight-Ashbury, était un concentré de contre-culture. Mais selon Tim Scully, un des chimistes clandestins de l’acide pendant les sixties, ce qui se passait là-bas ressemblait à une expérience de laboratoire… En effet, après une pénurie d’herbe au milieu de l’été 67, les amphétamines envahirent le quartier. Vint ensuite le DOM (2,5-dimethoxy-4-methylamphetamine) surnommé « STP » (sérénité, tranquillité, paix). Cette molécule avait été inventée en 1964 par un chimiste de la Dow Chemical Company qui fournissait Edgewood Arsenal, et avait servi d’incapacitant pour l’armée. La CIA l’utilisait aussi dans le cadre d’expériences sur la modification du comportement. Début 1967, curieusement, la formule avait filtré dans la communauté scientifique. Un des précurseurs essentiels à la fabrication du LSD étant très difficile à trouver à ce moment-là, Owsley (le plus gros fournisseur de LSD de l’époque) décida d’introduire le STP en remplacement. Surdosées (20 mg), les pilules entraînèrent de nombreux bad trips (tout comme le PCP qui circulait aussi). Il était utilisé au même moment par la CIA pour le programme MK-Ultra… et, selon un ancien membre de l’Agence, cette dernière aida des chimistes à monter des labos clandestins de LSD en Californie. Tout cela au moment du Summer of Love et soi-disant pour « surveiller ce qui se passait dans le ghetto de l’acide ». Un autre agent a qualifié le quartier de Haight-Ashbury « d’élevage de cobayes humains ». Le Dr Louis Jolyon West (psychiatre ayant travaillé pour la CIA) prit d’ailleurs une location au cœur de ce quartier afin d’étudier au plus près les hippies.

Pendant ce temps, certains membres du Black Power étaient hostiles aux chanteurs de Soul Music qui faisaient l’apologie des psychédéliques : tout comme les radicaux de gauche, ils voyaient de nombreux « frères » plaquer la politique pour l’évasion. Il faut dire que l’usage de drogues devint aussi un prétexte bien utile au FBI pour arrêter certains militants.

tumblr_n63vd25c1E1sgnzt8o1_1280.jpgUn des personnages les plus intrigants de cette période est probablement Ronald Stark (son vrai nom serait Ronald Shitsky), qui fut certainement le plus gros producteur de LSD entre 1969 et 1974. Mais ce trafiquant international avait une large palette d’activités à son actif : il fournissait l’organisation contre-culturelle des Brotherhood of Eternal Love aux USA, mais était aussi en lien avec des terroristes du Moyen-Orient, de l’IRA et de l’extrême droite italienne. La conclusion d’un magistrat italien qui enquêtait sur lui est qu’il appartenait aux services secrets américains ! Stark s’en vantait lui-même, et c’est grâce à une info de la CIA qu’il aurait pu fermer au bon moment son laboratoire français, en 1971. Tim Scully admit qu’il était possible qu’il ait été employé par l’Agence afin de répandre les hallucinogènes.

Comme le constatait William Burroughs, « le LSD rend les gens moins compétents, facile de voir pourquoi ils veulent qu’on se défonce ». De fait, de nombreux vétérans des années 60 (dont l’ancien White Panthers John Sinclair) pensèrent rétrospectivement qu’il était tout à fait envisageable que les services secrets aient inondé la jeunesse pour affaiblir leur révolte.

Quoi qu’il en soit, Timothy Leary estimera plus tard être parvenu à son objectif : mettre le plaisir et l’hédonisme au cœur de la société. Des années après, il déclarera que « le PC est le LSD des années 90 » et deviendra une figure importante de la cyberculture, mais c’est une autre histoire.

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[1]Les sources utilisées pour cet article proviennent essentiellement de l’excellent livre LSD et CIA : quand l’Amérique était sous acide de Martin A. Lee et Bruce Shlain. Les auteurs ont notamment utilisé plus de 20 000 documents gouvernementaux.

Source

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mardi, 16 janvier 2018

Américannabis

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Américannabis

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Les études médicales les plus récentes sont formelles : la consommation de tabac diminue très fortement aux États-Unis. Le fumeur de cigarette devient de plus en plus rare par la force de l’hygiénisme ambiant. De nombreux propriétaires exigent maintenant dans les contrats de location de ne pas fumer à l’intérieur des appartements, ni en terrasse, ni même aux environs immédiats de la résidence. Mais cette baisse massive masque un mal bien plus grand qui gangrène toute la société étatsunienne, la dépendance aux drogues.

Le 1er janvier 2018, la Californie est devenue le neuvième État à légaliser la production, la vente, la distribution, l’usage et la détention de cannabis. Dès novembre 1995, la proposition 125 autorisait les Californiens à prendre du cannabis à titre médical contre l’arthrite et le cancer. Cet usage légal est désormais reconnu dans une trentaine d’États ainsi que dans le District fédéral de Colombia, à Guam et à Porto Rico.

États fédérés, comtés et municipalités se félicitent déjà des gigantesques retombées fiscales de la vente de cet excrément à fumer, à boire et à manger. La collecte des taxes rapporterait plus de 655 millions de dollars par an. Le chiffre d’affaire tournera d’après les prévisions les plus optimistes à 5,6 milliards d’euros ! Rien qu’en Californie, 230 000 emplois à temps plein ou partiel vont être créés. Les médiats officiels européens qui relaient avec complaisance cette abjecte tolérance se taisent en revanche sur la catastrophe sanitaire qui en découle. Pour la deuxième année consécutive, l’espérance de vie des Étatsuniens a diminué du fait de l’utilisation tolérée des drogues.

En 2015, le nombre moyen de consommateurs s’y élevait à 97 millions. Un an plus tard, un consommateur décédait de surdose toutes les huit minutes. Les plus affectés sont les 25 – 34 ans qui connaissent en une seule année + 30 % de hausse de leur mortalité. Ce fléau ravage en particulier les Amérindiens dans leurs réserves et les zones rurales pauvres blanches, ces campagnes qui ont voté Donald Trump à la dernière présidentielle. Pis, sous la pression de l’industrie pharmaceutique, 28 % des victimes sont tombés dans la drogue suite à des prescriptions médicales, en particulier un anti-douleur de synthèse, le fentanyl.

Un véritable génocide s’opère donc en silence bien loin de Wall Street, du Capitole de Washington et d’Hollywood. La situation est gravissime par rapport à quelques mains aux fesses d’actrices délurées consentantes à l’insu de leur plein gré. Le recours tant au cannabis qu’aux opiacés se comprend pour un Étatsunien pris dans l’engrenage infernal du libéralisme capitaliste qui lui impose une exigence de rendement, de rentabilité, de surconsommation, de concurrence, de productivité et d’hyper-endettement personnel. Pour survivre aux cadences folles de ce monde taré où tous sont en guerre contre tout le monde, des millions d’esclaves hyper-modernes se résignent à la drogue et acceptent une existence pourrie. Bienvenue donc aux États-Zombies d’Amérique. Raison supplémentaire pour rejeter l’américanisation de l’Europe, sa saloperie de société de marché et son infect libéralisme.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 61, diffusée sur Radio-Libertés, le 12 janvier 2018.

11:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cannabis, drogues, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 25 octobre 2017

The Dark State

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The Dark State

Ex: http://www.usa.forzanuova.it

Summary

We know for sure that:
– Western countries have organized drug trafficking in the past;
– there is a strong drug industry existing;
– there are no individuals who have illicit assets comparable to the huge profits generated by the drug industry.
The only logical conclusion is that, largely, the profits from the drug industry do not end up in private hands, but the Western states have never ceased organizing the drug trafficking.

The Dark State

        Drug trafficking is significantly profitable. Recent estimates place the drug industry at around 4,000 billion dollars in turnover [1]. Considering a profit margin of only 25% [2], it means that the drug industry is generating profits of 1,000 billion dollars every year. To put it simply, let’s assume that the global organized crime as a whole generates annual profits of 1,000 billion dollars from illegal activities (drugs, prostitution, traffic of persons, organs, cyberthefts, etc). Summing up these profits year by year, decade by decade, we come to astronomic amounts of tens, maybe even hundreds of thousands of billions of dollars. Let’s assume that the cumulated profits over the past 30 years sum up to 30,000 (30×1,000) billion dollars [3]. In order to understand the magnitude of these amounts, we can compare them with the capitalization of all the world’s listed companies, which amounts to around 50,000 billion dollars [4].
 
        It is absurd to believe that people in the organized crime risk their life to make such profits and then they do not spend the money gained. It is absurd and impossible given that the US money supply is around 2,000 billion dollars [5]. Organized crime has definitely changed these profits for something, because, otherwise, there would be no money in circulation around the world. The question is, what has the organized crime changed these profits for? Surprisingly, organized crime has not invested these profits in legal businesses, because it would have been possible for it to buy more than half of all large global businesses. There is no knowledge of a single industry or large company to be financed from illegal money. Organized crime has not invested these profits in properties either (buildings, cars, etc.) because all these are known to the states for tax purposes. Regardless of what they changed these profits for, the question is how it was possible for huge amounts of money to be spent and there is not even one billionaire to have had made a fortune out of illegal activities? The world’s richest persons include no such examples of people enriched from illegal activities.
 
        There are only two single forms of property: private property and public property. If such huge profits cannot be traced back to the world’s private property, this means they were obtained and used by the state. Such profits were spent, year by year, by states and are, thus, not found in any private property around the world.

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From a historical point of view

        It is known that Western countries are the ones who used to organize drug trafficking in the past [6]. History tells us what happens when drug trafficking is interrupted. The first opium war [7] and the second opium war show that the British Empire, in order not to lose the huge profits generated from drug sale, is willing to use military force to resume the drug traffic. In 2001, the Taliban in Afghanistan had largely stopped drug production [8]. Within only a few months, the Taliban, without funds of billions of dollars, without advanced technology, without satellites, without state-of-the-art surveillance means, had stopped 90% of the drug production. The terrorist attacks of 2001 happened the same year. The person guilty of these attacks had hidden in the same country where drug production was stopped. Over the following year, in 2002, after military intervention, particularly from the US, the drug production had returned to the previous level of 2001, and doubled within 5 years (2006)[9]. Thus, when organized crime received a deadly hit, the US army came to the rescue. The same correlation between military presence and increase of drug production can also be noted in the British army [10].
 
From an economic point of view
 
        Assume there is a business generating huge annual profits in the amount of a few hundreds of billions of dollars. We can rank down all global companies in terms of profitability. Within only a few years, the most profitable company can be purchased. Using the initial profit, plus the profit of the company purchased, the following ranked company is purchased. Repeating this algorithm, we can understand that there is only a matter of time until the entire economy is controlled by those who own the initially extremely profitable business. Given that, in reality, this business exists and that is the drug trafficking business, there are two possibilities: either all the rich persons are only puppets in the hands of organized crime, or the rich persons altogether control the organized crime (by means of the state).
 
        A general rule of human society is wealth concentration. Applying this rule to the drug industry, we obtain the following:
– in time, the wealth coming from drugs would be found in the possession of a closed group of individuals whose personal wealth is tens of times higher than that of the richest person on the planet;
– America would be dominated by 2-3 mega criminal groups just like all industries ended up being dominated by a small number of giants.
        Both versions fail to correspond with reality. Thus, we either accept that a general rule exceptionally does not apply, or we accept that it applies and there is one single criminal group which monopolized America: the State. Thus, there are no rich persons whose wealth is owed to illegal activities because, largely, the profits do not end up in private hands, but the state takes care that criminal groups are small-sized so as not to create great problems to the society. Profits are made by organizers in transit, between the producing country and the market. Drugs are purchased at a price, so that the producer stays poor, and sold at a price close to the street price, so that the seller is not allowed to get rich.
 
        A suspicious element is the lack of seizures in the amount of billions of dollars. The mass-media relates cases when criminal groups are arrested, but where are the billions of dollars they had made in the meantime and hidden as private assets? The private assets cumulated in time are missing, and seizing such fortune would be truly the sensational part of arresting a criminal group.
 

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From the point of view of national security
 
        Let’s consider a clandestine group which makes an annual profit of only 1 billion dollars. With this money, an army of 10,000 people trained to sabotage can be supported. With such an army, a country can be destabilized. For such reason alone, a clandestine group is a serious threat to national security. A state will never allow the existence of such groups, because their clandestine nature means their leadership and purpose for which they were created are unknown. Moreover, the state will not allow either the existence of groups making modest profits. A clandestine group which produces only 100 million dollars every year can raise profits within 10 years and then act. For reasons of national security, we can guess that any major criminal group, regardless of its field of operation, is controlled by the state. The state will not allow any organization (or a different state) to conduct any profit-generating activity without the domestic state knowing of its existence. In order to make 1 billion dollars, more than 60,000 customers are required [11]. How can we believe that the state holds intelligence services able to find terrorist cells of only a few individuals and the same state is not capable to find a network serving over 60,000 customers every year?
 
Conclusion
 
        From all these different points of view, the American State (Western states) is proven to control organized crime.
 
        The illegality of the Western capitalist system where the state and organized crime are intermingled is simply proven by the lack of great private fortunes made out of drug trafficking. Considering that the annual profits obtained by the organized crime are of only 1,000 billion dollars, we have two options: either the individuals making such profits are different from one year to another, or they are changed every large periods of time. In the first case, hundreds of new multi-billionaires in dollars who had made a fortune in illicit ways would appear every year. In the second case, the illicit wealth gathered in time would exceed the legal profits, meaning those who lead the organized crime would be the richest people of the planet [12]. Given that both versions are false, it means that the profits do not end up in private hands, so the Western countries are still organizing drug trafficking as they did in the past.
 
1. In its 1997 World Drugs Report the United Nations Office on Drugs and Crime estimated the value of the market at $4 trillion, ranking drugs alongside arms and oil among the world’s largest traded goods.
 
2. What keeps the drug industry going is its huge profit margins. Producing drugs is a very cheap process. Like any commodities business the closer you are to the source the cheaper the product. Processed cocaine is available in Colombia for $1500 dollars per kilo and sold on the streets of America for as much as $66,000 a kilo (retail). Heroin costs $2,600/kilo in Pakistan, but can be sold on the streets of America for $130,000/kilo (retail).
“The average drug trafficking organization, meaning from Medellin to the streets of New York, could afford to lose 90% of its profit and still be profitable,” says Robert Stutman, a former DEA Agent.
Profit margin (cocaine) (66,000 – 1,500) / 66,000 x 100 = 97.72%
Profit margin  (heroin) (130,000 – 2,600) / 130,000 x 100 = 98%
 
3. Criminals, especially drug traffickers, may have laundered around $1.6 trillion, or 2.7 per cent of global GDP, in 2009, according to a new report by UNODC.
Considering 2009 as the average of the last 20 years we have 1,600 x 20 = 32,000 billion dollars laundered.
 
4. The total market capitalization of all publicly traded companies in the world was US$51.2 trillion in January 2007[4] and rose as high as US$57.5 trillion in May 2008[5] before dropping below US$50 trillion in August 2008 and slightly above US$40 trillion in September 2008.
 
 
6. Despite a major opium epidemic in China at the end of the 19th century, there was little interest in suppressing a business that was so profitable for opium merchants, shippers, bankers, insurance agencies and governments. Many national economies were as dependent on opium as the addicts themselves. Indeed, what Karl Marx described as “the free trade in poison” was such an important source of revenue for Great Powers that they fought for control of opium markets.
100 Years of Drug Control. Antonio Maria Costa – Executive Director – United Nations Office on Drugs and Crime
 
 
8. In July 2000, Taliban leader Mullah Mohammed Omar, collaborating with the United Nations to eradicate heroin production in Afghanistan, declared that growing poppies was un-Islamic, resulting in one of the world’s most successful anti-drug campaigns. The Taliban enforced a ban on poppy farming via threats, forced eradication, and public punishment of transgressors. The result was a 99% reduction in the area of opium poppy farming in Taliban-controlled areas, roughly three quarters of the world’s supply of heroin at the time.
 
9. World Drug Report 2008, p38
 
 
11. Considering that 30,000 dollars can be saved annually (out of an average annual salary of 50,000 dollars), that a person gives it all to a criminal group and that the profit margin is 50%, it results that the group is producing 15,000 dollars in profit per client on an annual basis. Dividing a billion to 15,000, we obtain more than 66,000 clients.
 
12. Considering that there are a million criminal organizations around the world [13], that the incomes from illegal activities are 4,000 billion dollars annually [14] and that wealth distribution is similar to that worldwide, which means that 1% owns 50% of the global wealth [15], we have the first 10,000 criminal organizations which own 2.000 billion dollars. Considering that the distribution of wealth is as follows: 1% own 15% of the wealth, we have the first 100 criminal organizations which hold 300 billion. Considering a distribution similar to that of the richest people on the planet [16] we have the richest organization which has 10.9 billion dollars, while the 100th has 1.5 billion dollars. Based on the profits of one single year, there should be more than a hundred criminal organizations as billionaires. Within only seven years, the accumulated profits would exceed the legal property of the richest man (10.9 x 7 = 76.3 > 75).
Even if, on average, the profits of the organized crime would amount to only 100 billion annually, a wealth of 4,000 billion dollars is obtained within 40 years. It is very hard to believe that this wealth can be distributed so that most traffickers remain poor [17] and the richest trafficker is not among the richest people on earth.
 
13. In the UK, police estimate that organized crime involves up to 38,000 people operating in 6,000 various groups.
We have 6,000 groups related to Great Britain population of about 60 million. Keeping the proportion of a population of 7.5 billion we have 750,000 criminal groups.
 
14. Considering and: As reported by the 2013 Europol Serious & Organized Threat Assessment, the “Total Global Impact of CyberCrime [has risen to] US $3 Trillion, making it more profitable than the global trade in marijuana, cocaine and heroin combined.”
 
 
 
17. Contrary to a popular image of drug sales as a lucrative profession, many of the employees were living with their mothers by necessity.
https://www.geopolitica.ru/en/article/dark-state

samedi, 03 juin 2017

Le Captagon, drogue des djihadistes produite en France?

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Bob Woodward:

Ex: http://www.decryptnewsonline.com

 
Les douaniers parisiens ont saisi début 2017 750.000 comprimés de Captagon, appelé «drogue des djihadistes», ou «drogue de Daech». M. Estievenart, responsable de l’IPSE, dévoile les effets de cette drogue, qui expliquent en partie la mentalité des terroristes. La drogue était-elle destinée à la France ou simplement en transit?
 
En janvier et février 2017, les douaniers de l'aéroport parisien de Roissy ont mis la main sur 750 000 comprimés, soit environ 135 kilogrammes, de Captagon en provenance du Liban.
 
Appelé également « drogue du conflit syrien », « drogue de Daech » et « drogue des djihadistes », le captagon permet aux terroristes de commettre leurs atrocités.
 
« Les vertus du Captagon vous permettent de faire des choses dont vous ne vous seriez pas cru capable à jeun, donc vous avez l'impression d'être le roi du monde dès que vous en prenez. C'est donc pour les djihadistes les plus combattants un support très classique », a expliqué à Sputnik Georges Estievenart, responsable de l'Institut Prospective et Sécurité de L'Europe (IPSE) à Bruxelles.
 
Il a en outre précisé que la production, l'utilisation et la consommation de ce produit se situent principalement au Moyen-Orient, en Syrie, au Liban et en Libye, où les djihadistes en profitent pleinement « car le Captagon sert de monnaie d'échange, y compris pour des armes ».
 
Bien que la destination des 135 kilogrammes de psychostimulants saisis reste incertaine, Georges Estievenart craint toutefois qu'il ait pu être destiné aux terroristes sur le territoire français.
 
« La drogue saisie aurait pu être destinée aux djihadistes en France ou en Europe. Mais une autre hypothèse serait qu'elle ait transité par la France puisque de nombreux djihadistes sont français ».
 
En juin 2015, le djihadiste Seifeddine Rezgui tuait 39 personnes sur une plage de Sousse (Tunisie) avant de se faire abattre par la police. L’autopsie de son corps révèlera la présence de Captagon, une drogue de synthèse consommée notamment dans les pays du Golfe : des quantités importantes de cette substance circulent depuis plusieurs années entre l’Arabie saoudite, le Liban et la Syrie et globalement dans la région, alors même que les principales usines de production se trouvent aujourd’hui dans des territoires contrôlés par Daesh.
Le Captagon accroît les performances des combattants, les rendant insensibles à la fatigue et à la peur et leur enlevant toute forme d’empathie. Une drogue “idéale” pour faciliter la commission d’actes inhumains. Lors des attentats du 13 novembre, des rescapés ont fourni une description des terroristes qui laisse penser qu’ils avaient pris du Captagon : regards fixes, visages livides, sans expression, ils ressemblaient à des “morts vivants”. Des analyses médico-légales doivent permettre de dire si, comme à Sousse, les terroristes étaient effectivement drogués.
 
On a cherché à en savoir plus sur la prétendue drogue des djihadistes et faire la part des choses entre fantasme et réalité. Pour ça, on a posé des questions au spécialiste français du Captagon Jean-Pol Tassin, neurobiologiste et directeur de recherches émérite à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Son travail consiste à étudier les effets des drogues illicites : les psychostimulants comme l’amphétamine ou la cocaïne, les opiacés comme l’héroïne ou la morphine, l’ecstasy, mais aussi licites comme le tabac ou l’alcool. Une pilule coûte pour sa fabrication environ 20 centimes de dollars et est revendue entre 5 et 20 dollars. Le coefficient multiplicateur est de l’ordre de 50. Si vous multipliez par les 11 tonnes – en sachant que le poids d’une pilule se mesure en grammes – qui sont consommées chaque année vous arrivez à des sommes astronomiques avec très peu d’investissement. Car la fabrication est simple à partir de précurseurs peu chers qui sont fournis par l’industrie chimique. Notons néanmoins que ces précurseurs sont sous contrôle en Europe.
 
Le Captagon est initialement un médicament qui possède une composante “amphétamine” et une autre “théophylline”. L’amphétamine a été synthétisée au début du XXe siècle. Cette drogue permet de lutter contre la fatigue et c’est un anorexigène, anti-dépresseur, anti-narcolepsie.
 
Le Captagon a été synthétisé en 1961 avec l’idée de retrouver les propriétés de l’amphétamine et de la théophylline, qui a elle un effet broncho-dilatateur. Progressivement, le Captagon a montré des propriétés intéressantes en tant que stimulant aussi bien sur le plan intellectuel, pour les examens par exemple, que sur le plan physique, pour les sportifs ou ceux qui voudraient réaliser des exploits.
Il a été interdit en France dans les années 70 à cause de nombreux effets secondaires pendant ou après la prise. Notamment des risques de crise cardiaque, de dépression, et bien sûr de pharmaco-dépendance. Le produit a continué sa vie dans les différents laboratoires clandestins, d’Europe puis du Moyen-Orient.
 
Il est probable que la surveillance des produits illicites étant moins efficace dans les pays du Moyen-Orient qu’en Europe, le Captagon se soit développé plus facilement dans ces pays. Il ne faut pas oublier qu’un des effets les plus recherchés de l’amphétamine est une sensation de plaisir, voire d’euphorie. Progressivement, en augmentant les doses, les consommateurs ont pris conscience de ses autres effets psychologiques et physiques.
Les forces de l’ordre antidrogue turques ont mis la main sur près de 10,9 millions de comprimés au cours de deux descentes distinctes dans la province de Hatay, frontalière de la Syrie (voir carte ci-dessous), annonce l'AFP. Les policiers ont saisi un premier lot de 7,3 millions de comprimés dissimulés dans 1.300 filtres à huile de moteur. Le second lot a été découvert dans un dépôt. Produits en Syrie, ils étaient destinés aux pays du Golfe. Le second lot a été découvert le lendemain dans un dépôt. Deux Turcs et un Syrien soupçonnés d'être des trafiquants ont été placés en garde à vue. En octobre 2015, les autorités libanaises ont arrêté à l’aéroport de Beyrouth un prince saoudien qui tentait d’embarquer pour Ryad dans un avion privé près de deux tonnes de pilules de Captagon rangées dans quarante valises.
 
26 juin 2015, dans la station balnéaire de Port El-Kantaoui, près de Sousse, en Tunisie. Un homme âgé de 23 ans et du nom de Seifeddine Rezgui ouvre le feu sur des touristes. Bilan: 39 morts et 39 blessés. Selon des témoignages, pendant la tuerie, l'homme souriait et riait alors qu’il venait de commettre son massacre. Son autopsie mettra en évidence qu'il était sous l’emprise d’une drogue, selon une source citée par le Daily Mail. La substance en cause : la fénéthylline, vendue sous le nom de "captagon". D'après un témoignage, les terroristes qui ont pris d'assaut le Bataclan à Paris le vendredi 13 novembre 2015 avaient un comportement mécanique et déshumanisé. De plus, des seringues qui auraient pu servir à des injections auraient été saisies par les policiers dans deux chambres d'hôtel perquisitionnées à Alfortville (Val-de-Marne) louées au nom de l'un des terroristes, Salah Abdeslam, selon Le Point. L'hypothèse qu'ils aient pu eux aussi être sous l'effet d'une drogue a été évoquée. Peut-être là encore le captagon, cette pilule blanche très prisée des combattants de Daesh (que l'on peut aussi s'injecter en intraveineuse).
 
Synthétisé pour la première fois en 1961, le captagon est un stimulant de la famille des amphétamines qui comprend notamment la métamphétamine et l'ecstasy (aussi appelé MDMA). Connue pour ses propriétés dopantes, cette drogue a été largement utilisée dans le milieu du cyclisme dans les années 1960 à 1970. À des doses modérées, le captagon stimule la production de dopamine et améliore la concentration, c'est pourquoi il a longtemps été prescrit dans le traitement contre la narcolepsie et l'hyperactivité. Mais il a été retiré du marché français en 1993 en raison des graves lésions cardiaques qu'il provoquait. Depuis 1986, la fénéthylline est d'ailleurs classée sur la liste des substances stupéfiantes placées sous contrôle international de l'Organisation mondiale de la santé.
"Comme toutes les autres amphétamines, cette drogue entraîne une résistance à la fatigue, une vigilance accrue et une perte de jugement. Elle donne l'impression à celui qui la consomme d'être tout puissant, d'être le 'roi du monde' en quelque sorte", détaille à Sciences et Avenir le Pr Jean-Pol Tassin, neurobiologiste de l'Inserm et spécialiste des addictions. Ce qui lui permet de tuer sans craindre de réaction de la part des autres, qui n'existent même plus pour lui. "Plus précisément, au niveau moléculaire, la fénéthylline pénètre dans les neurones et chasse deux neurotransmetteurs, la noradrénaline et la dopamine, présentes dans les vésicules. La libération de noradrénaline hors des neurones augmente la vigilance et réduit le sentiment de fatigue. La dopamine, elle, agit notamment sur le circuit de la récompense, responsable de la sensation de plaisir et, à haute dose, de l'addiction."
 
Comme toutes les amphétamines, le captagon agit sur certains neurotransmetteurs, des molécules qui permettent au cerveau d’être plus efficace. Quand cette substance pénètre les neurones, elle libère une grande quantité de dopamine et de noradrénaline.
Selon Jean-Paul Tassin, neurobiologiste à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), "la noradrénaline va augmenter la vigilance et les facteurs de concentration. La dopamine, elle, va intervenir sur le circuit de la récompense. En le stimulant, elle va vous donner l'impression que vous êtes bien, que tout va bien...Vous n'avez pas peur, pas faim, pas soif… Vous ne risquez rien, y compris la mort."
 
Un sentiment de bien-être, de toute puissance presque, dont témoigne un jeune homme, filmé en Jordanie il y a quelques mois par Julien Fouchet pour le site Spicee : "C’est sur le champ de bataille que c’est efficace. Le combattant peut prendre 5 ou 6 balles, il ne les sent pas. Il devient invincible. Il est rempli de bravoure. Il n’a plus peur de la mort".
Prendre des stimulants pour combattre : le phénomène n'est pas nouveau. Déjà, pendant la Seconde Guerre mondiale, les amphétamines sont utilisées par certains soldats américains, allemands et britanniques. Selon le Dr Xavier Laqueille, psychiatre addictologue, elles suppriment "le sentiment de fatigue. Vous n'avez pas besoin de dormir. Il y a un sentiment d'hyper vigilance, et puis il y a ce petit effet de stimulation psychique. On se sent un peu supérieur, ce qui augmente l'agressivité."
 
En France, le captagon a été utilisé légalement contre la narcolepsie, l'hyperactivité, mais aussi comme coupe-faim ou antidépresseur. Mais, il a été interdit dans les années 1970. A forte dose, il peut avoir des effets secondaires psychiques très sévères, comme en témoigne le psychiatre Xavier Laqueille :

"Il existe des complications d’ordre psychiatrique qui sont une réactivation des angoisses avec des bouffées de panique. Quand les amphétamines sont prises de façon assez régulière, il peut y avoir des dépressions très résistantes et très difficiles à soigner à l’arrêt. Et puis surtout, il peut y avoir, même lors de prises isolées, des décompensations délirantes avec des délires, des thèmes mystiques... qui sont très teintés de ce qui caractérisent les amphétamines, c’est-à-dire l’agressivité."

 
Le captagon est une drogue assez facile à fabriquer et son commerce est très rentable. La Syrie serait devenue le principal pays producteur. Vendredi 20 novembre, près de 11 millions de comprimés de captagon ont été saisies par la police au sud de la Turquie, près de la frontière syrienne. Les effets de cette drogue ne sont pas cantonnés au cerveau. "Le captagon augmente la libération du glucose, ce qui permet de prendre du muscle sans fournir d'effort. De plus, la libération de noradrénaline accélère significativement le rythme cardiaque", explique le Pr Jean-Pol Tassin. Mais tous ces effets restent temporaires. Les neurones doivent fabriquer de nouveau l'adrénaline et la dopamine rapidement libérées des vésicules neuronales, et seul le repos le permet. En l'absence de sommeil, c'est la "descente" : "les individus ressentent une fatigue intense, une psychose, des fonctions mentales altérées, l'alternance de phases d'euphorie et de dépression. C'est un peu comparable aux effets d'une nuit blanche sur le cerveau", précise le neurobiologiste. Et une euphorie intense permet de ne ressentir ni peur, ni douleur. Une arme redoutable face aux pressions. "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient alors qu'on les bourrait de coups", témoigne un officier de la brigade des stupéfiants de Homs, en Syrie, interrogé par Reuters. Un cachet de Captagon pèse quelques centaines de milligrammes. Il est plus petit qu'un cachet de paracétamol et coûte – selon l'offre et la demande – 10 à 20 dollars. Son effet dure de trois à quatre jours.
 
Le Captagon, ou Fénétylline synthétisée, a été produit pour la première fois en 1961 dans un laboratoire allemand. Plusieurs produits entrent dans sa composition, notamment le benzène méthyle cétone, faisant du Captagon un produit plus dangereux que la cocaïne. C'est un stimulant physique qui peut permettre à celui qui le prend de rester plusieurs nuits sans sommeil. Durant les années quatre-vingt, de nombreux footballeurs et rugbymen se dopaient au Captagon. Mais en 1981 déjà, le produit a été interdit aux États-Unis. Cette amphétamine, qui ne sied pas à tous les corps et qui peut provoquer – entre autres – des arrêts cardiaques, est parfois mélangée à de la caféine. Même si elle procure au début un sentiment de toute-puissance, comme la cocaïne, elle devient un « downer », quand son effet s'estompe au bout de quelques jours.
 
La destination finale du Captagon est les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, car ce sont les ressortissants de ces pays qui ont les moyens de l'acheter. Ils sont prêts à payer entre 10 et 20 dollars, car ils pensent qu'il a des effets miraculeux et qu'il agit comme un stimulant sexuel. D'ailleurs, c'est ce qui a séduit les Saoudiens en premier lieu. Les dealers l'avaient en effet commercialisé dans les pays du Golfe comme un stimulant sexuel, rendant ceux qui en consommaient invincibles.
 
Pour beaucoup d'experts comme pour le général Chamseddine, chef de la brigade antistupéfiants des Forces de sécurité intérieure, « la notion de toute-puissance et d'invincibilité attribuée au Captagon n'est qu'un mythe ». « Ce n'est qu'une drogue comme toutes les autres, dopante, certes, au début, mais qui crée un sentiment de vide et de manque une fois l'effet parti, souligne-t-il. Elle est dangereuse pour la santé. Elle peut détruire les cellules du cerveau et son excès peut provoquer des arrêts cardiaques. »
 
Durant les années quatre-vingt, le Captagon était fabriqué dans les pays de l'Est, notamment en Bulgarie. D'ailleurs, la brigade antistupéfiants des FSI avait démantelé en 2014 un réseau impliqué dans la fabrication et la vente de Captagon, et qui avait surtout profité du savoir-faire d'un chimiste bulgare. Ce sont également les chimistes et les experts des pays de l'Est qui avaient transmis leur savoir-faire aux Syriens, bien avant le début de la guerre en Syrie.
 
« Quand les Syriens ont appris à faire du Captagon, la fabrication du produit, florissante jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix en Europe de l'Est, s'est arrêtée. Et c'est à partir de 2005 que la fabrication de ce produit a atteint son plein essor en Syrie », souligne le général Chamseddine. Les ateliers poussaient comme des champignons dans diverses régions syriennes, notamment dans les districts d'Idlib et de Homs.
« Si l'État syrien saisissait du Captagon, avant le début de la guerre, cela n'implique pas nécessairement qu'il avait adopté une politique de lutte contre ce stupéfiant », note-t-il, avant d'ajouter : « Le Liban n'est pas un marché pour le Captagon. Le territoire libanais est juste utilisé comme point de passage de la marchandise, qui passait initialement de la Syrie vers les pays arabes, avec des ateliers de fabrication à la frontière avec le Liban, notamment à Homs, et à la frontière avec la Turquie. Jusqu'à la fin de 2014, la plupart des quantités de Captagon étaient fabriquées en Syrie et passaient par le Liban et la Jordanie vers les pays du Golfe. »
 
« La plupart des trafiquants de Captagon sont syriens. Quand ils ont commencé à vouloir écouler leur marchandise via le Liban et ont fait du Liban un point de passage, pour avoir le bon réseau, ils ont coopéré avec les trafiquants libanais, qui étaient les intermédiaires. Les passeurs libanais ont voulu profiter de la situation et certains, forts de leur expérience dans la fabrication d'héroïne et de cocaïne, ce sont lancés à leur tour dans la fabrication du Captagon », indique le général Chamseddine. Ils habitent la Békaa et ont importé des machines et des produits de base, notamment de Chine, pour la fabrication de ce stupéfiant.
 
« Il y a cinq ou six ateliers de fabrication de Captagon dans la Békaa, notamment à Brital, Dar el-Ouassaa, Hor Taala et la région du Hermel. Ce sont les tribus qui étaient habituées à fabriquer de la drogue qui en sont responsables. Il s'agit essentiellement des clans Jaafar, Masri et Ismaël. C'est la même mafia », indique-t-il. Il suffit d'avoir la machine, les produits chimiques et une main-d'œuvre ne dépassant pas cinq personnes, et le tour est joué.
 
Et le général Chamseddine de poursuivre : « Au Liban, la traçabilité d'un produit n'existe pas. Ainsi, quand il s'agit d'importation, le fabricant peut importer une machine à bonbons ou du paracétamol sans se préoccuper du contrôle, car personne n'ira vérifier dans quel but il est en train d'utiliser ces matériaux et ces produits. En effet, pour produire du Captagon, il suffit d'avoir une machine pour la fabrication de bonbons. Une fois que cette machine arrive au Liban – elle est commandée par exemple de Chine ou d'un autre pays d'Asie –, le fabricant de drogue change la tête et le moule de cet outil auprès d'un tourneur ; et au lieu de donner des produits en forme de bonbons, elle fabriquera des cachets... Le benzène méthyle cétone vient des pays d'Asie. Plusieurs produits entrant dans la composition du Captagon, commandés à l'étranger, par exemple le paracétamol, pour réduire le coût de fabrication de cette drogue, ne sont pas interdits à l'aéroport de Beyrouth. Le fabricant effectue la commande à travers une autorisation délivrée par les autorités concernées – le ministère de la Santé dans le cas du paracétamol. Une fois les produits sur place, contrairement à d'autres pays, on ne vérifie pas pour quel usage ils ont été commandés et de quelle manière ils ont été utilisés. »
 
« De plus, tout n'est pas fouillé à l'aéroport et au port. Et également, contrairement à d'autres pays du monde, la brigade de lutte antistupéfiants des FSI ne dispose pas d'antennes aux frontières terrestres et maritimes ainsi qu'à l'aéroport », poursuit-il.
 
La guerre en Syrie a un impact sur de nombreux fabricants syriens. « Ils se sont installés au Liban. Ce sont des Syriens qui ont de l'argent et qui peuvent se permette de construire ou d'acheter les plus belles maisons au Liban », indique le général Chamseddine qui passe en revue les opérations de saisies de Captagon menées par sa brigade, notant à ce sujet que de nombreux trafiquants syriens ont été arrêtés au Liban, notamment à Jounieh, à Ghazir, à Hamra et à Antélias.
 
Il donne l'exemple de Mohammad Srour, un trafiquant syrien arrêté avec tout son clan à Hamra.
 
« C'est un Syrien de Homs, qui a changé son passeport syrien contre un autre passeport authentique syrien. Il habitait, comme par provocation, non loin de la gendarmerie de Ras Beyrouth, siège de la brigade antistupéfiants des FSI, un appartement qu'il avait acheté à six millions de dollars. Il a dû payer ce deuxième passeport authentique plus de 300 000 dollars dans son pays. Il était entré au Liban même s'il se savait recherché par la police. Nous avions procédé à l'arrestation de son gang et nous l'avons arrêté par hasard, suite à des écoutes téléphoniques », rapporte-t-il.
 
Il souligne que « la première opération était la saisie, en 2013, de 5 millions de cachets de Captagon dissimulés dans une chaudière fabriquée à Yabroud, en Syrie, spécialement pour le transport du produit ». « Ensuite, cinq autres millions de cachets de Captagon dissimulés dans des camions et des machines de construction ont été saisis, indique-t-il. Nous avions réussi à l'époque à dévoiler l'identité des personnes responsables du trafic. Plusieurs Syriens ont été arrêtés. Ils se rendaient via l'aéroport de Beyrouth en Arabie saoudite. Ils passaient par Bahreïn et le Qatar, qui sont également des points de passage avant d'atteindre la destination saoudienne. Parfois aussi, ce sont de simples ressortissants syriens travaillant dans le Golfe qui font passer la marchandise, pour quelques dizaines de milliers de dollars. »
 
Et d'ajouter : « Nous avons aussi découvert que les trafiquants de drogue sont de connivence avec des personnes qui travaillent dans les ports officiels du Liban et à l'aéroport de Beyrouth. Certains viennent avec des valises normales, qui n'ont pas de double fond pour dissimuler la drogue. Des personnes impliquées et de connivence avec ces trafiquants se trouvent à l'intérieur de l'aéroport », note le général Chamseddine, affirmant cependant qu'il « ne met pas en doute le service des douanes à l'aéroport Rafic Hariri ». « Cela aurait été plus simple si notre brigade se trouvait aux ports ou à l'aéroport », martèle-t-il encore.
 
Depuis la fin de 2013 et jusqu'à présent, la brigade de lutte antistupéfiants des FSI a saisi 66 millions de cachets de Captagon.
« Généralement, ces brigades qui existent dans tous les pays du monde saisissent 5 à 10 % des produits trafiqués passant par le pays. Ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il faut donc imaginer ce marché immense qui se chiffre à des dizaines de milliards de dollars annuels. Tous les produits saisis au Liban avaient pour destination l'Arabie saoudite, même si cela passait par un pays tiers », indique le général Chamseddine.
C'est le cas d'un bateau qui est parti de Beyrouth vers la Grèce, en 2014, pour arriver jusqu'au Soudan avant de partir vers l'Arabie saoudite. C'était un trafic de 30 millions de cachets de Captagon, saisis par les gendarmes libanais en coopération avec la police soudanaise. Les cachets étaient placés dans des sacs de maïs pour le fourrage.
 
En réponse à une question sur l'utilisation du Captagon par les miliciens syriens, certains rapportant que ce stupéfiant constitue le nerf de la guerre en Syrie, le général Chamseddine estime que « le fait de dire que le Captagon est la drogue des combattants en Syrie, le nerf de la guerre, est complètement erroné, une idée reçue. La drogue est écoulée en Arabie saoudite principalement. Une partie de l'argent du Captagon cependant pourrait être utilisée pour l'achat d'armes, notamment quand des trafiquants paient des militaires, des miliciens ou des seigneurs de la guerre pour faire passer la marchandise. Mais l'argent enrichit souvent les fabricants et les trafiquants et pas les belligérants en Syrie, même si tout le monde peut être impliqué dans le trafic. Le but du trafic de Captagon n'est pas de financer la guerre en Syrie, mais de vendre le produit en Arabie saoudite ». Et de souligner en conclusion : « Si le but est de donner le Captagon aux combattants syriens, pourquoi envoyer la drogue vers l'Arabie saoudite ? La marchandise est écoulée dans ce pays du Golfe et non en Syrie. »

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vendredi, 23 octobre 2015

Héroïne: la poudre afghane à la trace

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Héroïne: la poudre afghane à la trace

Auteur : Philippe Broussard et Boris Thiolay 
Ex: http://zejournal.mobi

L’héroïne, spécialité du pays, emprunte diverses routes d’exportation. Vers les Balkans, vers la Russie... Mais la grande nouveauté tient à la place prise par l’Afrique, devenue une plaque tournante du trafic.

Les narcotrafiquants détestent les frontières mais sont experts en géographie. Ainsi, les filières qui orchestrent le commerce de l’héroïne afghane ont l’art de diversifier les voies et les moyens d’exportation. Actuellement, elles empruntent trois routes principales, révélatrices de l’ampleur planétaire de ce business.

La route de l’Ouest

C’est la plus ancienne, celle qui épouse en partie le tracé de la mythique route de la Soie en direction de l’Occident. En chemin, l’héroïne passe d’abord par l’Iran. Ce pays est un lieu de consommation important (1,3 million de toxicomanes, selon les autorités locales) où les petites mains du trafic risquent gros : parmi elles, 2000 Afghans y seraient actuellement emprisonnés. L’héroïne non consommée sur le territoire iranien peut ensuite être acheminée vers l’Egypte ou les pays d’Afrique du Nord. Mais l’essentiel des cargaisons pénètre en Europe via la Turquie puis les Balkans (Grèce et Bulgarie).

Si les trafiquants turcs ont longtemps orchestré cette phase européenne du "business", ils ont cédé du terrain, ces dix dernières années, aux mafias albanophones (Kosovo et Albanie). D’après le commissaire français Matthieu Pittaco, de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), ces organisations jouent un rôle déterminant dans la diffusion des chargements destinés à l’Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas). Leurs réseaux s’appuient notamment sur la présence d’une importante diaspora albanophone dans ces pays. L’enjeu commercial est alléchant pour les trafiquants : l’Europe compterait actuellement 1,3 million de consommateurs.

La route du Nord

Cette route-là, plus récente que la première, permet d’acheminer la drogue afghane à travers l’Asie centrale (Ouzbékistan, Kirghizistan, Kazakhstan...). Sa principale destination : la Russie, où l’héroïne est un fléau national. Plus de 2 millions de personnes en sont dépendantes, 30 000 en meurent chaque année. Parmi elles, beaucoup d’anciens soldats revenus d’Afghanistan dans les années 1980. Les mesures prises par Vladimir Poutine lui-même n’ont pas permis de briser les filières. Les dernières informations en provenance d’Afghanistan n’incitent pas à l’optimisme : les talibans font le siège de la ville de Kunduz (300 000 habitants), zone clef du trafic et verrou d’accès au Tadjikistan [On peut dès lors se poser des questions sur la "bavure" américaine qui a touché la présence de MSF dans cette ville, NDLR].

La route du Sud

La moitié de la production afghane transiterait par le Pakistan voisin. Une partie est consommée sur place – à moins de 1 euro le shoot –, le reste poursuit son chemin par des circuits complexes en direction de l’est (Inde, Extrême-Orient) ou de l’Afrique. Depuis quelques années, d’importantes saisies effectuées dans l’océan Indien, à proximité des côtes orientales du continent africain, ont démontré l’émergence de cette "route du sud". Ainsi, en mai et juin derniers, les forces navales de la coalition internationale Task Force 150 ont récupéré 1,5 tonne d’héroïne à bord de sept bateaux au large de la Tanzanie. Valeur estimée à la revente en Europe : 400 millions d’euros.

poppy-field-afghanistan.jpgLes anglophones surnomment cette voie d’exportation "the smack track" en argot américain, "la piste de l’héro". En fait, il s’agit d’un ensemble de routes aériennes et maritimes reliant le Pakistan et l’Iran, d’un côté, aux pays du Golfe et à l’Afrique de l’Est, de l’autre. Seule une partie de la drogue est destinée à la consommation régionale, estimée à quelque 2,6 tonnes d’héroïne pure. "Les zones de transit finissent toujours par devenir des lieux de consommation, explique Olivier Maguet, de Médecins du monde. Les narcos ont besoin d’intermédiaires locaux, qui peuvent être rémunérés en nature. Ces derniers cherchent alors à attirer de nouveaux consommateurs et à créer un marché sur place."

La voie aérienne, la plus courte et la plus rapide, n'est pas la plus sûre: les aéroports disposent de moyens de détection plus systématiques et plus performants que les ports. Ainsi, les saisies se sont multipliées ces derniers temps dans le "hub" aéroportuaire des Emirats arabes unis (EAU), où transitent d'importants volumes de fret aérien, ainsi qu'au Qatar ou au Kenya. 

Mais la très grande majorité des cargaisons d'héroïne parvient en Afrique par voie maritime. Principaux points de départ: le port de Karachi, au Pakistan, et la côte sud de l'Iran, dans la région du Makran. La "came" traverse l'océan Indien cachée dans des conteneurs à bord de cargos ou sur des boutres, des caboteurs traditionnels à coque en bois. Ces bateaux, appelés dhows en arabe, sillonnent la mer Rouge et l'océan Indien. La plus grosse saisie effectuée sur un boutre date d'avril 2014: en plein océan, une frégate de la coalition navale internationale arraisonne un bateau faisant route entre le Pakistan et la Tanzanie.  

A bord, 1032 kilos d'héroïne, dont la pureté avoisine les 60%. Une prise dont la valeur s'élèverait à plusieurs centaines de millions d'euros sur le marché européen. Au total, en 2014, près de 4 tonnes de cette drogue ont été interceptées par les navires de surveillance, soit le double de l'année précédente. Mais quelles quantités échappent aux contrôles? Plusieurs dizaines de tonnes, assurément. 

Une fois débarquées sur le continent africain, les cargaisons sont stockées dans des entrepôts, fragmentées et reconditionnées en plus petites unités, souvent de 10 à 20 kilos. Puis la marchandise reprend sa route par rebonds successifs. Pour une part par voie aérienne, vers d'autres pays africains ou l'Europe. "Les vols d'est en ouest d'Ethiopian Airlines, d'Emirates Airline et d'Etihad Airways [EAU], par exemple, sont très surveillés", relève un bon connaisseur des filières.  

La drogue circule aussi par la route. Soit vers l'Afrique centrale, via l'Ouganda. Soit vers le sud, à travers le Malawi et le Mozambique. Etape suivante: l'Afrique du Sud, où le port industriel de Durban fait office de carrefour. Une partie des stupéfiants poursuit alors son voyage en bateau, en contournant le cap de Bonne-Espérance; l'autre emprunte les vols internationaux à destination de l'Europe. 

"L'Afrique tout entière est devenue une cible prioritaire pour les trafiquants d'héroïne, tant pour le transit que pour la consommation locale", souligne Pierre Lapaque, représentant pour l'Afrique centrale et de l'Ouest de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). "Le marché européen est saturé, poursuit cet ancien commissaire de police français, aujourd'hui en poste à Dakar, au Sénégal. Le continent africain, lui, va voir sa population, déjà très jeune [40% des habitants ont moins de 15 ans], doubler d'ici à 2050. Une véritable classe moyenne, de plusieurs centaines de millions de personnes, est en train d'émerger. Avec leur approche commerciale du crime, les narcos veulent mettre la main sur ce secteur très alléchant."

L'Afrique intéresse désormais les trafiquants d'héroïne, tant pour le transit que pour la consommation locale. Ici, un "fumoir", au Kenya.

Ce scénario touche de plein fouet l'ouest du continent. En quelques années, les saisies d'héroïne et d'autres opiacés y ont largement augmenté. Avec un épicentre: le Nigeria, dont les gangs contrôlent la réception et le "reroutage" des produits dans la région. Au-de là de Lagos, tous les grands ports du golfe de Guinée sont concernés, de Cotonou (Bénin) à Lomé (Togo) et Abidjan (Côte d'Ivoire). Faute de moyens de contrôle suffisants, et sur fond de corruption endémique, des colis de 20 à 100 kilos d'héroïne dissimulés dans un conteneur de 20 tonnes se faufilent sans peine entre les mailles du filet. 

Une fois à terre, l'essentiel de la drogue prend la direction du nord, pour être acheminée vers les rives de la Méditerranée, puis l'Europe. Comme la cocaïne ou les méthamphétamines, l'héroïne emprunte alors les traditionnelles routes caravanières à travers l'immensité sahélo-saharienne. Certains tronçons - via Tombouctou et Gao, dans le nord du Mali, Agadez, au Niger, Sebha dans le sud-ouest de la Libye - sont contrôlés par des mouvements armés, notamment des groupes "hybrides", où narcos et djihadistes s'associent, voire se confondent.

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"Les trafiquants vendent à prix cassés pour appâter les clients"

Mais la grande révolution, en Afrique de l'Ouest, est l'apparition, en moins de cinq ans, d'une consommation locale d'héroïne. Historiquement, cette drogue n'y trouvait pas de clientèle, l'injection restait un "tabou" culturel. Les verrous ont sauté, à cause d'une surabondance de l'offre et des prix faibles. "Les trafiquants vendent à prix cassés pour appâter les clients, poursuit Pierre Lapaque, de l'ONUDC.  

Puis, quand il y a assez d'usagers accros, ils augmentent les tarifs." Dans l'agglomération de Dakar (2 millions d'habitants), le nombre de consommateurs était quasi insignifiant au début de cette décennie. Aujourd'hui, environ 2000 utilisateurs de seringues s'injectant des médicaments détournés ou de l'héroïne sont recensés dans la capitale sénégalaise. 

La Côte d'Ivoire, elle aussi, est touchée. En 2014, une mission de Médecins du monde à Abidjan a dénombré de 5000 à 6000 personnes fréquentant des "fumoirs", ces endroits où sont consommés - surtout par inhalation et sous forme de pipes fumées - crack, cocaïne et héroïne. Ces lieux ouverts, sous un pont ou au coeur d'un bidonville, sont tenus par un chef, le "Baba", et ses adjoints. Sur place, une dose d'héro à fumer coûte 1000 francs CFA (1,50 euro). Le phénomène gagne toutes les villes du pays et ignore les frontières. A Bamako (Mali), où l'héroïne est désormais présente, ces mêmes 1000 francs CFA suffisent aux besoins quotidiens d'un "addict".


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mardi, 28 avril 2015

Génération défonce: les ados tous shootés?

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Génération défonce: les ados tous shootés?
 
L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce !
 
Ecrivain, musicienne, plasticienne
Ex: http://www.bvoltaire.fr

On ne sait pas si la représentation « sexuée » des petites filles et des petits garçons constitue « un danger pour la santé publique », comme nous le relations hier, mais ce qui à coup sûr en est un, c’est l’explosion de la consommation de drogues et d’alcool chez les jeunes.

Le Parisien publiait mardi les résultats de la dernière enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Elle montre que « près de la moitié des jeunes de 17 ans, garçons comme filles, ont déjà essayé le cannabis », et que le pourcentage de ceux qui ont essayé « la MDMA , un dérivé de l’ecstasy, a doublé en trois ans ». Mais l’alcool reste toujours, et de loin, « la substance la plus expérimentée, essayée par 89,3 % des jeunes de 17 ans (91 % en 2011) », et régulièrement consommée par beaucoup. Près de 60 % des jeunes interrogés déclarent ainsi avoir déjà été ivres dans leur vie, dont 32 % des garçons et 18 % des filles qui ont connu des API (alcoolisation ponctuelle importante). Effet de l’écologie ? Le marché des champipi, des champignons est aussi en croissance.

Bref, ce sont globalement 10 % des jeunes qui se shootent et 90 % qui picolent. Certes, les parents ne valent sans doute guère mieux, à cette nuance près qu’ils se défoncent légalement en passant d’abord chez le pharmacien : la France détient toujours le triste record de consommation d’anxiolytiques et autres psychotropes.

L’une des raisons de la hausse des chiffres, c’est l’augmentation de la consommation chez les filles, toutes substances confondues. D’aucunes y verront sans doute aussi une victoire du féminisme : enfin la parité dans la défonce ! À commencer par la bonne vieille cigarette, à suivre par le shit, à noyer le tout dans la vodka.

Oui, mais voilà, ce qu’on ne dit pas parce que cela contrevient aux dogmes égalitaires, c’est qu’il existe des différences entre les femmes et les hommes qui les rendent totalement inégaux sur le plan de la santé.

L’année passée, c’est le professeur Geneviève Derumeaux, présidente de la Société française de cardiologie, qui tirait la sonnette d’alarme : avec une augmentation exponentielle des infarctus chez les femmes de moins de 50 ans, les maladies cardio-vasculaires sont aujourd’hui la cause de 31,7 % des décès chez les femmes, contre 26,4 % chez les hommes. Au même congrès de cardiologie, le Pr Claire Mounier-Véhier, chef du service de médecine vasculaire du CHRU de Lille, déclarait elle aussi : « L’explosion du tabagisme chez les jeunes filles les expose à un risque cardio-vasculaire multiplié par trois à partir de 3 ou 4 cigarettes par jour. » Un risque encore multiplié par trois si le tabagisme est associé à la prise de pilule contraceptive ! Quant à l’association pilule/tabac/alcool, les médecins la nomment « le trio mortel ».

De même, dans une lettre où il alertait récemment sur la multiplication des cancers du sein et le rôle des pilules dans cette véritable épidémie, le Pr Henri Joyeux écrivait : « Le tabagisme est catastrophique chez les femmes, qui ont une capacité respiratoire de 30 à 50 % inférieure à celle des hommes et fument autant qu’eux. Le haschich qui se répand partout dans les lycées et jusque dans les collèges fait des ravages. Pas question de dire aux jeunes que la teneur en THC (TétraHydroCannabinol, la molécule toxique) est concentrée jusqu’à 20 à 30 % pour les rendre addicts plus vite. On leur laisse croire qu’il faut faire ses expériences et qu’il s’agit d’une plante verte, donc très écologique. Tabac et drogues ont toutes sans exception des effets immunodépresseurs qui ne peuvent que préparer le corps à des catastrophes ultérieures, quand elles vont s’associer aux autres facteurs de risques. »

Si Najat Vallaud-Belkacem veut vraiment se rendre utile, elle pourrait peut-être faire diffuser l’information dans les lycées au lieu d’y faire distribuer des pilules du lendemain sans aucun contrôle médical ?

jeudi, 13 mars 2014

Honduras, principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale

Honduras, principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale
 
Quelques révélations gênantes sur l'Etat américain

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

De nouveaux documents et des témoignages d’officiels de la Drug Enforcement Administration (DEA), montrent que les histoires ''fantasmatiques'' concernant le gouvernement américain qui importerait officieusement de la cocaïne sont vraies. Une enquête faite au Mexique a prouvé que le gouvernement américain a autorisé le plus important des cartels de la drogue de ce pays, Sinaloa, d’opérer sans crainte de persécutions. 


 

Ce groupe est responsable de 80% de la cocaïne qui entre aux Etats-Unis par Chicago. En échange, les leaders de Sinaloa donneraient des informations à la DEA sur les gangs rivaux de la drogue, histoire de justifier leur présence au Mexique. En plus de Chicago, le groupe Sinaloa maintient des opérations de cocaïne dans plusieurs des plus grandes villes américaines. Des déclarations écrites furent faites au tribunal de district de Chicago, confirmant l’alliance de la DEA et du plus gros cartel de la drogue mexicain. Ces témoignages écrits et révélés sous serment montrent des officiels de la DEA rencontrant régulièrement des leaders du cartel Sinaloa plus de 50 fois entre 2000 et 2012. Le trafic autorisé par la DEA remonterait au début de l’administration de W. Bush et cela continuerait sous la présidence d’Obama. 


Un des leaders du groupe, Vincente Zambada-Niebla, affirme que le gouvernement américain a fait envoyer des armes au cartel Sinaloa. D’après d'autres révélations, ce furent ces armes qui furent à l’origine du scandale de l’Opération Fast and Furious qui vit le bureau américain du Tabac de l’Alcool et des Armes, l’organisme fédéral qui gère ces trois produits, vendre des armes au Mexique, armes qui se retrouvèrent ensuite dans les mains du cartel de la drogue ! Ces armes automatiques avaient malencontreusement “disparues” durant une opération anti-drogue commandée par le ministre de la justice, Eric Holder puis elles réapparurent aux mains des membres du cartel pour cette fois-ci tuer des agents fédéraux gardes-frontière. Cette toute dernière preuve a scandalisé fortement l'opinion publique américaine et ce scandale politique implique à la fois les gouvernements républicain et démocrate. 
Ainsi, des armes achetées pour l’armée américaine auraient été envoyées au cartel de la drogue pour finalement tuer des agents américains ! En fait, nous avons été le témoin direct au Pérou des mêmes turpitudes de la DEA et un agent de l'agence américaine nous l'avait discrètement confirmé. L'argent de la cocaïne est vital pour le cash de la bourse de New York. Nous avons eu l'occasion de ''visiter'' une ''base'' souterraine de narcos au Pérou étrangement bien équipée avec du matériel militaire américain d'observation et de détection. 


Ces dérives américaines sur la cocaïne en Amérique latine nous rappellent les atterrissages nocturnes en provenance d'Afghanistan sur la grande base américaine du Kosovo, les ballets d'avion cargo du Vietnam et encore, autre témoignage personnel, une certaine connexion tamoul pour la drogue avec la CIA pendant le conflit sri-lankais. Un autre bon exemple reste le Honduras qui, après le coup d’état du 28 juin 2009 exécuté avec la complicité du gouvernement étasunien et les élections truquées du 24 novembre 2013, paraît être de plus en plus miné de l'intérieur par de pseudos processus électoraux conçus pour le rétablissement de la soi-disant ''institutionnalité'' démocratique et qui ont été l'objet de fraudes manifestes. Ainsi, aux Honduras, la communauté internationale (CELAC, OEA et UE incluses) qui s’étaient opposées à l'autoritarisme de Roberto Michelleti, semblent maintenant très bien s'accommoder de Pepe Lobo, le nouvel homme fort du pays qui gouverne par la persécution, la terreur et les massacres collectifs. D'ailleurs, une quantité croissante de veuves et d’orphelins en sont maintenant à se réfugier comme au bon vieux temps des dictatures latinos dans les églises. Dans l'indifférence internationale générale, le pays est en pleine désintégration sociale. Or, n'oublions pas que le Honduras représente la première intervention nord-américaine directe de « basse intensité » en Amérique latine du vingt et unième siècle, en sorte pour les States, le modèle sans doute de sa politique latino !


En fait les USA auraient tissé de longue date des liens avec le plus grand cartel de la drogue du Honduras et  le gouvernement américain ne semble pas du tout vouloir perdre le contrôle du territoire hondurien parce que c'est à partir de là, que se distribuerait le flux dynamique régional et continental de l’industrie du narcotrafic. L'industrie de la drogue injecte d’immenses quantités de dollars frais dans le système bancaire nord-américain aujourd'hui en pleine phase critique. Sans les dollars du narcotrafic ou les bénéfices de l’industrie de l’armement qui descendent vers le Sud, l’économie yankee se serait depuis longtemps écroulée. C’est pour cela que le gouvernement étasunien s’est pratiquement converti dans le cartel de la drogue le plus étendu et terrorisant du Honduras, qui n’admet aucune concurrence et encore moins d’opposition mais doit tout de même affronter la concurrence des Zétas et des groupes colombiens. Comme par hasard d'ailleurs, le cartel du Honduras que défendraient les USA est lié à celui de Sinaloa au Mexique en sorte qu'on a bien l'impression que comme pour l'économie réelle, les Américains organisent par alliances économiques et zones de libre-échange, le trafic de cocaïne dans le monde. 


Dans de nombreuses régions d'Amérique latine comme dans le triangle d'Or ou en Afghanistan, le combat américain n’est ni pour la démocratie, ni contre le communisme. Il est pour le contrôle total d'un espace narco-militaire. Diluer l’état narco-militaire, c'est pour la DEA la véritable menace. A présent, sur le territoire chaotique et sanglant du Honduras, le cartel étasunien contrôle la quasi-totalité des églises (par les groupes évangéliques) et la coopération internationale se réduit à celle de l’USAID. Tout le système électoral et judiciaire hondurien est aux mains du cartel géré indirectement par les Etats-Unis. Pour mémoire rappelons que les forces antidrogues naissantes du Honduras s'étaient risquées sans autorisation de la DEA, à abattre en 2012 une narco-avionnette qui se dirigeait vers le Nord. Quelques semaines après, le gouvernement nord-américain retirait son radar antidrogue, installé dans la partie nord-orientale du Honduras, rendant ainsi aveugle les Forces Aériennes du Honduras (FAH). Quant au chef des forces aériennes honduriennes, il fut aussitôt destitué et mis à la retraite ! En fait, les militaires honduriens avaient pris l'initiative d’abattre deux avions suspects de transporter de la drogue en violation des accords avec les Etats-Unis. Cet accord interdit pourtant de dérouter des avions civils. Les militaires étasuniens menaient alors une opération anti-narco conjointe avec les Honduriens mais lorsque les avionnettes en question furent détournées, aucun agent de la DEA n’était curieusement présent !


Le Honduras est la principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale. 80% du trafic de cocaïne y transite. Le Honduras est une première escale pour 87% des avionnettes qui transportent la cocaïne depuis le Sud. Et bien que le Mexique conserve la majeure partie de l’attention de la guerre du narcotrafic, le Honduras connaît tout de même le taux d’homicide le plus élevé au monde, 82 pour chaque 100 000 habitants. Honduras, Mexique, Afghanistan…trafic de drogue, les Etats-Unis sont toujours présents.

 

lundi, 17 février 2014

Le nouveau rêve socialiste

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Le nouveau rêve socialiste

Devenir ''narco''

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

La sénatrice écologiste Esther Benbassa a présenté sa proposition de loi pour autoriser un "usage contrôlé" du cannabis, déposée au Sénat. A ce jour on ne sait si cette proposition sera mise à l'ordre du jour. 

Au cours d'une conférence de presse dans une salle de la Haute assemblée, la sénatrice du Val-de-Marne a rappelé que « plus de 60% des jeunes de moins de seize ans ont déjà consommé du cannabis (...) Il y a un danger, et c'est pour cela qu'il faut lever le tabou de la prohibition pour pouvoir le prévenir. Il n'y a pas de bon moment pour aborder les questions de société. On peut en débattre à tout moment ».
 
Il vaut certes mieux pour le système avoir des jeunes « stones » plutôt que des jeunes qui réfléchissent mais surtout la guêpe socialiste n'est pas sans arrière-pensées : la proposition de loi, préconise que "le monopole de la vente au détail du cannabis soit confié à l'administration par l'intermédiaire de débitants désignés comme préposés". Sur le modèle du tabac, l'Etat contrôlerait la distribution de cannabis tout en en interdisant la publicité et la vente aux mineurs. Le texte ne précise pas le montant des taxes qui serait inéluctablement attribué à l'herbe mais stipule une "interdiction de la distribution ou de l'offre à titre gratuit de plantes et produits de cannabis". Comme chez Monsanto, on veut contrôler les semences. L'usage dans les lieux publics, les lieux affectés à un usage collectif et les moyens de transports serait restreint.

La sénatrice se serait faite aidée, pour rédiger sa loi, par des ''experts et des associations''. Elle explique que, se basant sur le modèle américain (le bon modèle forcément !), la vente pourrait atteindre 23g par jour et par personne. A 10 euros le gramme de cannabis et vu le nombre de fumeurs en France, cela pourrait en effet faire rentrer beaucoup d'argent dans les caisses de l'Etat mais le marché parallèle continuerait, n'en doutons pas un seul instant, d'être florissant ! Y aurait-il alors une nouvelle guerre des gangs entre narcos étatiques et narcos groupusculaires ? La sénatrice s’empressa de chiffrer le nombre d'emplois créés : 35 000 emplois nouveaux mais elle oublie délibérément bien sûr la prise en charge médicale des effets secondaires qui ne manqueraient pas alors d'être attribués à l'Etat.
 
En fait, légaliser la possession et la vente du cannabis rapporterait de un à deux milliards d’euros de taxe par an, a estimé Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris I. Mais, l'intervention de la sénatrice est aussi intéressante à plus d'un titre parce qu'elle montre clairement qu'en définitive, le but de la légalisation est envisagé sérieusement comme superbe cadeau électoral de fin de mandat afin de remplir les caisses de l’État. De fait, la mentalité répressive continuerait. A l’évidence, si on libéralisait ou on légalisait le cannabis, il ne devrait pas être vendu aux mineurs (pourtant gros consommateurs), ne devrait pas faire l’objet de publicité ni de consommation publique.
 
Le seul intérêt de la légalisation, c'est de taxer le cannabis et sans doute même de le taxer fortement de telle sorte que le cannabis soit suffisamment cher pour qu'il n'y ait pas un boom de la consommation. Mais le dilemme serait alors total car comment en même temps rendre attractif le produit étatique, le maintenir suffisamment bon marché pour ne pas stimuler le marché noir.
 
Comme on le sait, l'effet premier du cannabis sur les fonctions cognitives du cerveau est de se couper de la réalité. N'est-ce pas le rêve de tout pouvoir, de voir sa population non seulement ignorante mais coupée de toute réalité ? La légalisation est donc bien déjà dans les cartons non seulement comme survie financière du système mais aussi comme support idéologique comportemental du régime. 
 
 

jeudi, 18 juillet 2013

La CIA et l’empire de la drogue

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La CIA et l’empire de la drogue

par Laurent Glauzy

Ex: Ex: http://actionsocialeetpopulaire.hautetfort.com

Si les acteurs du trafic de l’opium semblent avoir changé, la CIA n’en a pas moins accru son emprise… et, depuis la fin de la guerre froide, sa connivence avec l’intégrisme musulman pour lequel le contrôle de l’opium est vital. Le territoire afghan a vu depuis sa libération une augmentation de 59 % de sa production d’opium sur une superficie de 165 000 hectares. En termes de production annuelle, cela représente 6 100 tonnes, soit 92 % de la production mondiale. L’ONU rapporte que dans la province de Helmand, la culture de l’opium a augmenté de 162 % sur une superficie de 70 000 hectares. Ces statistiques sont d’autant plus alarmantes que ce sont seulement 6 des 34 provinces afghanes qui en sont productrices. Les Nations-Unies ont bien entendu proposé une aide au développement économique pour les régions non encore touchées par cette culture. Ce à quoi le président afghan Hamid Karsai a répondu de manière très explicite et franche que l’on devait d’abord réviser les succès du « camp anti-drogue »…

Les Skulls and Bones et les services secrets

L’implication des Etats-Unis dans la production et la consommation de la drogue n’est pas récente. Pour en comprendre les raisons, il faut remonter plus de 150 ans en arrière, car elle fait partie intégrante de l’histoire des Etats-Unis et de celle des sectes supra-maçonniques. Des noms très célèbres apparaissent sur le devant de cette scène très macabre. Ce sont pour la plupart des membres de la société initiatique des Skull and Bones (Les Crânes et les Os) de l’Université de Yale qui se partagent le monopole de la commercialisation de l’opium. L’instigatrice de cet ordre est la famille Russell, érigée en trust. Les Russell en constituent encore l’identité légale.

De quoi s’agit-il ?


En 1823, Samuel Russel fonde la compagnie de navigation Russell & Company qui lui permet de se ravitailler en Turquie en opium et d’en faire la contrebande avec la Chine. En 1830, avec la famille Perkins, il crée un cartel de l’opium à Boston pour sa distribution avec l’Etat voisin du Connecticut. A Canton, leur associé s’appelle Warren Delano jr, le grand-père de Franklin Delano Roosevelt. En 1832, le cousin de Samuel Russell, William Hintington, fonde le premier cercle américain des Skull and Bones qui rassemble des financiers et des politiques du plus haut rang comme Mord Whitney, Taft, Jay, Bundy, Harriman, Bush, Weherhauser, Pinchot, Rockefeller, Goodyear, Sloane, Simpson, Phelps, Pillsbury, Perkins, Kellogg, Vanderbilt, Bush, Lovett. D’autres familles influentes comme les Coolidge, Sturgi, Forbes, Tibie rejoindront cette nébuleuse fermée. Ces noms démontrent qu’au fil des générations la démocratie reste l’affaire de cercles pseudo-élitistes. Le pouvoir ne se partage pas ! A noter aussi que tous ces membres du Skull and Bones ont toujours entretenu des liens très étroits avec les services secrets américains… L’ancien président des Etats-Unis George Bush sr., ancien étudiant à Yale, a par exemple été directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) en 1975-76. Ajoutons que pour cet établissement, tout a commencé quand quatre diplomates y ont formé le Culper Ring, qui est le nom d’une des premières missions des services secrets américains montée par George Washington dans le but de recueillir des informations sur les Britanniques pendant la Guerre d’Indépendance.

En 1903, la Divinity School de Yale monte plusieurs écoles et hôpitaux sur tout le territoire chinois. Le très jeune Mao Tse Toung collaborera plus tard à ce projet. La diplomatie actuelle de ces deux pays en est-elle une des conséquences ? Quoi qu’il en soit, le commerce de l’opium se développe. Son sous-produit, l’héroïne, est un nom commercial de l’entreprise pharmaceutique Bayer qu’elle lance en 1898. L’héroïne reste légalement disponible jusqu’à ce que la Société des Nations l’interdise. Paradoxalement, après sa prohibition, sa consommation augmente de manière exponentielle : on crée un besoin et une population dépendante ; des textes définissent ensuite les contours d’une nouvelle législation, fixent de nouvelles interdictions, afin d’accroître la rentabilité d’un produit ou le cas échéant d’une drogue.

L’implication des hauts commandements militaires

Imitant leurs homologues américains, les services secrets français développent en Indochine la culture de l’opium. Maurice Belleux, l’ancien chef du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), confirme le fait lors d’un entretien avec le Pr Alfred Mc Coy : « Les renseignements militaires français ont financé toutes les opérations clandestines grâce au contrôle du commerce de la drogue en Indochine. » Ce commerce sert à soutenir la guerre coloniale française de 1946 à 1954. Belleux en révèle le fonctionnement. Nos paras sont contraints de prendre l’opium brut et de le transporter à Saïgon à bord d’avions militaires, où la mafia sino-vietnamienne le réceptionne pour sa distribution. Nous constatons une fois encore que la République n’a aucune honte à souiller la nation. De leur côté, les organisations criminelles corses, sous couvert du gouvernement français, réceptionnent la drogue à Marseille pour la transformer en héroïne avant sa distribution aux Etats-Unis. C’est la French Connection. Les profits sont placés sur des comptes de la Banque centrale. M. Belleux explique que la CIA a récupéré ce marché pour en continuer l’exploitation en s’appuyant au Vietnam sur l’aide des tribus montagnardes.

Cet élément doit être conjugué à l’évidente supériorité de l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Une seule année aurait suffi pour que les Etats-Unis remportassent ce conflit. Mais cette logique n’est pas celle des Affaires étrangères et des cercles d’influence mondialistes.

En 1996, le colonel Philip Corso, ancien chef de l’Intelligence Service ayant servi dans les troupes commandos d’Extrême-Orient et en Corée, déclare devant le National Security Council que cette « politique de la défaite » entrait dans les plans de la guerre froide. C’est après 1956 que le colonel Corso, assigné au Comité de coordination des opérations du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, découvre cette politique de la « non-victoire » opérée au profit de la guerre froide et de l’expansion du communisme.

En revanche, la lutte pour le monopole de l’opium s’intensifie. Dans ce trafic, nous trouvons des militaires appartenant au haut commandement de l’armée vietnamienne, comme le général Dang Van Quang, conseiller militaire du président Nguyen Van Thieu pour la sécurité… Quang organise un réseau de stupéfiants par l’intermédiaire des Forces spéciales vietnamiennes opérant au Laos, un autre fief de la CIA.

Le général Vang Pao, chef de tribu des Meo, reçoit l’opium à l’état brut cultivé dans toute la partie nord du Laos et le fait acheminer à Thien Tung à bord d’hélicoptères appartenant à une compagnie de la CIA, Air America. Thien Tung est un énorme complexe construit par les Etats-Unis. Il est appelé le « Paradis des espions ». C’est ici que l’opium du général Pao est raffiné pour devenir de l’héroïne blanche.

La CIA intervient à ce stade de la fabrication pour sa distribution. Et Vang Pao dispose à cet effet d’une ligne aérienne personnelle. Dans le milieu, elle est nommée « Air Opium ».

De l’héroïne dans le cercueil des GI’s !

Les points essentiels du trafic sont établis à proximité des bases aériennes américaines comme celle de Tan Son Nhut. Une partie de la drogue est d’ailleurs destinée à la consommation des militaires américains. Chapeauté par les réseaux de Quang, la plus grande part de la production est expédiée à Marseille d’où elle part à Cuba, via la Floride. Là-bas, le gang des Santos Trafficante contrôle le marché. Ce détour est essentiel ; il faut récupérer les paquets d’héroïne dissimulés à l’intérieur des corps des soldats américains morts que l’on rapatrie. De plus, leur sort indiffère les représentants politiques. Le secrétaire d’Etat Henri Kissinger déclarera aux journalistes Woodward et Berristein du Washington Post que « les militaires sont stupides, ils sont des animaux bornés dont on se sert comme des pions pour les intérêts de la politique extérieure ». Les bénéfices seront investis en Australie, à la Nugan Hand Bank.

Le cas du Cambodge est semblable à celui de ses voisins. Après son invasion par les Etats-Unis en mai 1970, un autre réseau voit le jour. Des régions entières sont destinées à la culture de l’opium. La contrebande est contrôlée par la marine vietnamienne. Elle dispose de bases à Phnom Penh et le long du Mékong. Une semaine avant le début des hostilités, une flotte de cent quarante navires de guerre de la Marine vietnamienne et américaine commandée par le capitaine Nyugen Thaanh Chau pénètre au Cambodge. Après le retrait des troupes américaines, le général Quang, considéré dans son pays comme un grand trafiquant d’opium, séjourne quelque temps sur la base militaire de Fort Chaffee dans l’Arkansas, et s’installe à Montréal. Concernant la Birmanie, elle produit en 1961 quelques mille tonnes d’opium, que contrôle Khun Sa, un autre valet de la CIA. Le gouvernement américain est son unique acquéreur.

L’éradication de la concurrence

Devons-nous croire aux principes d’une politique anti-drogue? En 1991, le Pr Alfred Mc Coy dénonce à la radio un rapport institutionnel volontairement trop proche entre le Drug Enforcement Administration (DEA) et la CIA. Avant la création de ce premier organisme, dans les années 1930, est fondé le Federal Bureau of Narcotics (FBN) qui a pour fonction gouvernementale et secrète la vente des narcotiques. Le FBN emploie des agents dans le cadre d’opérations clandestines. Ils seront transférés après 1945 dans le nouvel Office of Strategic Services (OSS), précurseur de la CIA. Ces imbrications rendent impuissant le DEA contre les magouilles de la CIA. Car la drogue qui entre aux Etats-Unis est sous le monopole de la CIA qui en détient tous les circuits de distribution depuis le sud-est asiatique et la Turquie. Quand, en 1973, le président Richard Nixon lance « la guerre à la drogue », il provoque la fermeture du réseau de la contrebande turque qui passait par Marseille. Le résultat en est une augmentation directe de la demande d’héroïne provenant du Triangle d’Or et particulièrement de Birmanie.

Aujourd’hui, nous avons suffisamment de recul pour nous interroger lucidement et remettre en doute le rôle officiel de la CIA et la politique des Etats-Unis dans le monde. Nous observons que le commerce de l’opium et des autres drogues, par des cartels dont les populations blanches et européennes sont la cible, s’opère depuis toujours entre la CIA et des partenaires présentés au grand public comme des « ennemis à abattre » : le communisme et l’islam.

Cet état de fait est d’autant plus grave qu’il intervient après les événements du 11 septembre 2001, le conflit du Kossovo dont l’emblème national sous Tito était un pavot, et l’invasion de l’Irak par l’armée américaine. La CIA et la drogue apparaîtraient donc comme les piliers cachés mais bien réels d’une stratégie mondialiste ayant pour but l’asservissement des peuples.

Enfin, les arguments étudiés prouvent d’une part que le pouvoir n’est pas l’affaire du peuple et d’autre part, que notre actualité et notre avenir ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat de plans mis en œuvre secrètement par des groupes d’influence extrêmement dangereux.

Laurent Glauzy

 

 

Extrait de l’Atlas de Géopolitique révisée (Tome I)

 

Laurent Glauzy est aussi l’auteur de :
Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
Atlas de géopolitique révisée, tome II
Chine, l’empire de la barbarie
Extra-terrestres, les messagers du New-Age
Le mystère de la race des géants

dimanche, 14 avril 2013

Les services secrets britanniques dominent le commerce de la drogue

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Les services secrets britanniques dominent le commerce de la drogue

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com/

Article de Laurent Glauzy en exclusitivé pour Contre-info

Le commerce de la drogue est dominé et géré à l’échelle mondiale par les agences d’espionnage. Dans cette activité illicite et criminelle, l’Intelligence britannique règne en souveraine. Le M15 et le MI-6 contrôlent avec la City de Londres plusieurs agences d’espionnage à l’instar de la CIA et du MOSSAD.

Entre 1995 et 1999, James Casbolt travaille pour le MI-6 dans des opérations occultes de trafics de cocaïne avec l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et le MOSSAD. Les propos de cet ancien agent sont d’autant plus fondés que son père Peter Casbolt servait le MI-6 et travaillait avec la CIA et la Mafia italienne dans les réseaux internationaux de cocaïne.

Dans son livre Agent Buried Alive (agent enterré vif), paru en 2008, James Casbolt, ancien commandant des services d’espionnage britanniques explique que la distinction de tous ces groupes est à tel point nuancée que l’on trouve in fine un groupe unique travaillant aux mêmes objectifs. James Casbold certifie : « Nous étions des marionnettes dont les cordes étaient tirées par des marionnettistes à l’échelle planétaire. Leur siège se situait à la City »[1] [2]. Il souligne que la CIA a importé la majeure partie de la drogue en Amérique dans les années 1950, et qu’elle œuvre aux ordres de l’espionnage britannique. Pour sa part, le MI-6 aurait introduit 90 % de la drogue en Grande-Bretagne. L’agence de renseignement américaine a été créée à cet effet en 1947. James Casbold explique qu’elle dépend de la City et des familles aristocratiques composant l’élite mondiale, à savoir les Rothschild et les Windsor.

Toujours selon James Casbold, ces opérations sont réalisées par le biais de structures terroristes. Car le MI-6 importe l’héroïne du Moyen-Orient, la cocaïne de l’Amérique du Sud et le cannabis du Maroc. Dans les années 1950, l’Intelligence britannique produit le LSD au sein du Tavistock Institute de Londres[3]. Dans les années 1960, le MI-6 et la CIA utilisent ce psychotrope hallucinogène pour transformer une jeunesse rebelle en des sujets défoncés et pacifistes, incapables de mener une vraie révolution.

Le Dr Timothy Leary, le gourou du LSD des années 1960, est un tireur de ficelles entre les mains de la CIA. Les fonds monétaires et la drogue pour la recherche de Leary proviennent de la CIA. Leary témoigne que Cord Meyer, un des responsables de la CIA, subventionnait la contre-culture du LSD dans les années 1960, afin d’opérer un changement culturel radical. James Cosbald rapporte qu’en 1998 le MI-5 a envoyé à son père trois mille doses de LSD sur du papier buvard frappé de la représentation du drapeau européen. En guise de discrétion, le LSD est d’ailleurs appelé « Europa ». L’agent qui en a effectué le transport, travaillait pour une entreprise du gouvernement.

Le trafic mondial de la drogue constitue une manne d’au moins 500 milliards de livres par an, en plus du pétrole et de l’armement. Ces trois activités seraient-elles sous la coupe des mafias, des Etats ou des agences de renseignement ? Le 5 août 2008, le patron de la mafia américaine John Gotti est arrêté et emprisonné suite à des accusations d’implication dans un énorme trafic de cocaïne et pour les meurtres de trois hommes. Lors de son procès, il expose : « Non, nous ne pouvons pas rivaliser avec le gouvernement ».

Pour James Casbold, il s’agit d’une demi-vérité parce que la mafia et la CIA, au niveau le plus élevé, constituent un seul groupe profitant du commerce de la drogue. Il soutient que les capitaux de la drogue du MI-6 sont notamment recyclés par la Banque d’Angleterre, la Barclays Bank et d’autres entreprises en lien avec des familles princières hors de tout soupçon. Cette réalité est également dénoncée par l’écrivain néerlandais Robin de Ruiter, dans Les 13 lignées sataniques, publié en 2012.

L’argent de la drogue passe de compte en compte jusqu’a ce que son origine se perde dans un entrelacs de transactions. « L’argent de la drogue sort plus propre, mais non totalement blanc. Les familles qui gèrent ce buisines, comme les Oppenheimer, utilisent cet argent pour acquérir des diamants. Quand ils sont vendus, l’argent de la drogue devient propre », souligne James Casbold. Il poursuit en argumentant qu’en 1978, le MI-6 et la CIA étaient présents en Amérique du Sud pour étudier les effets du « basuco », « restes ». Cette drogue redoutable, une des plus mortelles, détruit une personne en moins de deux ans. James Casbold constate que le potentiel d’accoutumance est de très loin supérieur à celui de la cocaïne ordinaire. Le MI-6 et la CIA en submergent la Grande-Bretagne et l’Amérique. Deux ans après, en 1980, la Grande-Bretagne et l’Amérique commencent à voir les premiers signes de la diffusion du « basuco » dans la rue.

Le 23 août 1987, dans une communauté rurale implantée au sud de Little Rock, dans l’Arkansas, deux garçons mineurs, Kevin Ives et Don Henry, sont assassinés : ils sont témoins d’une transaction de cocaïne opérée par la CIA dans un petit aéroport de Mena, dans cet Etat du sud américain. Bill Clinton est alors gouverneur de l’Arkansas. James Casbold développe cet évènement : « A cette époque, Bill Clinton est impliqué [dans cette affaire] avec la CIA. Une valeur de 100 millions de dollars de cocaïne transitait alors par l’aéroport de Mena. La drogue était ensuite écoulée en Grande-Bretagne. (…) Mon père rencontrait des bateaux provenant du Maroc dans la Costa del Sol et transportait les charges de chanvre par camion ».

Son père est devenu héroïnomane dans les dernières années de sa vie : « Il est mort drogué et pauvre, en prison, dans des circonstances très étranges ». Il avance que « les agences d’espionnage utilisent la drogue comme une arme contre les masses pour faire accepter leur programme sur le long terme : un unique gouvernement mondial, une unique force de police mondiale, œuvre pour laquelle a été désignée l’OTAN, et une population fichée par micro-puce ».

James Casbold argue que les organismes et les personnalités de ce secteur doivent être démasqués :

1) Tibor Rosenbaum, agent du MOSSAD, est le directeur de la banque du Crédit international ayant son siège à Genève. Cette banque est le précurseur de la célèbre Banque de crédit et du Commerce international (BCCI). Elle constitue une des principales branches pour le blanchiment de la l’argent de la drogue. La revue Life a présenté la banque de Rosenbaum comme une entreprise de recyclage de l’argent et du crime organisé. Le mafieux américain Meyer Lanksky et Tibor Rosenbaum ont fondé Permindex, l’unité de choc du MI-6 ayant servi dans l’assassinat de John Kennedy.

2) Robert Vesco, subventionné par la branche suisse des Rothschild, est impliqué dans la connexion américaine collaborant avec le cartel de la drogue de Medellin, en Colombie.

3) Sir Francis de Guingand, général de l’armée britannique, ancien chef du MI-5 et du MI-6, et qui a vécu en Afrique du Sud, collaborait au commerce de la drogue.

4) Henry Keswick est le président de Jardine Matheson Holdings Ltd. Fondée en 1832 et ayant son siège à Hong-Kong, cette entreprise participe au commerce de l’opium dans les années 1840. Selon James Casbold, Jardine Matheson Holdings Ltd est à la tête des plus grandes opérations de trafic de drogue se produisant dans le monde. Son frère John Keswick est président de la Banque d’Angleterre.

5) Sir Martin Wakefield Jacomb, vice président en 1985 de la Barclays Bank, directeur en 1986 du journal The Telegraph (il fut épargné par les mass media. Les agents qui perpétuent ces crimes possèdent la majeure partie des mass media. En Amérique, l’ancien directeur de la CIA, William Casey, fut le président du conseil d’administration de la chaîne ABC).

6) George Bush Senior, ancien chef de la CIA et 41e Président des Etats-Unis de 1989 à 1993, fut le principal baron de la drogue. Ses interventions conduites en Amérique du Sud contre les Cartels servirent à éliminer toute concurrence. Le journaliste d’investigation Gary Webb, auteur du livre Dark alliance, fut retrouvé mort avec deux impacts de balles derrière la tête. La police conclut à un suicide. Le journaliste avait découvert que les capitaux tirés de la drogue provenaient d’« opérations occultes » servant à financer des projets classifiés « top secret ». Selon Casbold, ces projets incluent la construction de bases souterraines militaires à Dulce dans le Nouveau Mexique, Pine Gap, Snowy Mountains en Australie, Nyala Range en Afrique, à l’ouest de Kindu en Afrique à côté de la frontière égypto-libyenne, au Mont Blanc en Suisse, à Narvik en Scandinavie, sur l’île de Gottland en Suède et en de nombreux autres lieux autour du monde. Des projets servant très certainement à une mise en fonction du Nouvel ordre mondial.

[1] Egalement ancien du MI-6, le Dr John Coleman, dans sa revue World in Review, explique cette symbiose des services de renseignements internationaux et que l’ancien KGB et la CIA travaillait en collaboration. Il développe la théorie selon laquelle l’organisation des Frères musulmans serait noyauté par la franc-maçonnerie britannique dans le but de contenir le Moyen-Orient dans une situation de sous-développement afin que ses ressources énergétiques continuent à être pillées par la Grande-Bretagne.

[2] The Guardian du 14/5/09 affirme que les pirates de Somalies appartenant à des réseaux islamistes, attaquent les bateaux étrangers dans le golfe d’Eden et disposent d’un armement et de moyens de communication ultrasophistiqués. Ils disposaient aussi d’informateurs bien placés au sein de la City de Londres (cf. L. Glauzy, Atlas de géopolitique révisée. Chroniques 2003-2010, Editions des Cimes, 2011, p. 301).

[3] Cf. : Laurent Glauzy, Illuminati : de l’industrie Rock à Walt Disney, les arcanes du satanisme, Maison du Salat, 2012

dimanche, 10 février 2013

Cocaïne destabiliseert West-Afrika

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Cocaïne destabiliseert West-Afrika

door Freddy De Pauw

Ex: http://www.uitpers.be/

De oorlog in Mali bracht begin dit jaar ineens West-Afrika op de kaart, met zijn door het kolonialisme getrokken staatsgrenzen waar nomaden zich weinig van aantrekken. Die lange vage grenzen door woestijnachtige gebieden zijn een van de factoren die de drugkartels van Latijns Amerika naar deze gebieden lokten. Omdat de rechtstreekse smokkel wat te riskant werd, leek West-Afrika hen ideaal als doorvoergebied naar Europa. Maffiagroepen zijn meestal erg flexibel, als een route te riskant wordt, veranderen ze van richting. Drugs zijn niet de kern van de conflicten in de regio, maar ze spelen wel mee.

Snelweg

Vooral sinds 2004 blijken landen als Mauritanië, Mali, Guinee-Bissau, Nigeria en de jongste tijd Niger uitverkoren om cocaïne aan te voeren. Dat gebeurt volgens Amerikaanse en Europese experts met vliegtuigen, maar vooral via “Highway 10”, een drukke maritieme weg langs de tiende breedtegraad. Het is alleszins op die “snelweg” dat de meeste vondsten zijn gedaan. Aankomst in de Nigeriaanse havenstad Lagos, Lomé (Togo) of een van de vele andere draaischijven.

cocaine.jpgDe drugs worden niet lang gestockeerd, ze gaan zo snel mogelijk naar de kusten van de Middellandse Zee, van Egypte tot Marokko. Per muilezel of kameel, met prauwen, motorboten, containerschepen. Dat kan alleen omdat de drugkartels in die landen politici, lokale bestuurders, militaire leiders maar ook rebellenbewegingen en terreurgroepen vinden die graag commissie opstrijken.

Volgens diverse rapporten, onder meer van de VN-drugbestrijders, zou een achtste tot een kwart van de Europese cocaïnemarkt (door VN-bronnen geschat op 33 miljard dollar) via West-Afrika worden bevoorraad. Cocaïne levert zeer grote winsten op. De producent krijgt tussen 2000 en 3000 euro per kilo; aan de kust van Latijns Amerika is dat al 10.000, in West-Afrika 12.000, in de buurt van de Middellandse Zee tussen 18.000 en 20.000 en in de Europese steden tussen 30.000 en 45.000.

Mali

De kartels kijken niet alleen naar de locatie, ze zien ook dat ze vooral in staten met een zwak bestel, “failed states”, gemakkelijk hun geliefkoosd wapen, dat van de corruptie, kunnen bovenhalen.

In Mali was dat vooral onder het bewind van president Amadou Toumani Touré (ATT), 2002 tot 2012. Maar van in de jaren 1980 was het staatsbestel al ondergraven door een neoliberale politiek opgedrongen door de Wereldbank die een volledige liberalisering van katoenproductie en – handel beoogde. Dat beleid maakte onderwijs en volksgezondheid kapot en zette de deur open voor islamitische organisaties die de leemten opvulden.

Touré bouwde de grootst mogelijke coalitie rond zijn persoon, op een erg cliëntelistische manier. Hij liet zijn talrijke bondgenoten de vrije hand – wat velen aanwendden om zich voor hun tussenkomsten te laten betalen, in alle straffeloosheid. Touré steunde vooral op lokale machthebbers die zich in de plaats van de staat stelden. Het zijn deze namen die men in de drugsmokkel tegenkomt.

Volgens de oppositie hebben drugkartels daar gretig gebruik van gemaakt. In het noorden waren er de grote experts van de woestijnroutes, de Touaregs, indertijd meesters van de slavenhandel. In een ‘nationaal pact’ was de Touaregs in 1992 grotere autonomie en welvaart beloofd, maar daar was niets van in huis gekomen. Het lag voor de hand dat de cocaïnebazen ook onder hen vervoerders of dan toch begeleiders zochten en vonden voor hun trafieken richting Middellandse Zee. Malinese onderzoekers zeggen dat de tweedaagse begeleiding van een konvooi 3000 tot 5000 euro oplevert.

Narco-salafisme

De groep Al Qaida voor de Magreb, AQMI, van Algerijnse origine maar multinationaal en zonder lokale inplanting, heeft die lucratieve bezigheid niet aan zich laten voorbijgaan. De groep nestelde zich in het begin van de eeuw in het noorden, bij de grens met Algerije, en trad vaak op als werkgever voor transporten. Vooral de met AQMI verwante Malinese Mujao spinde garen bij die trafieken. Het leidde tot nauwere banden met autonomiebewegingen en het grote geld liet toe medeplichtigheden te kopen in het zuiden.

Dat werkte de feitelijke ontbindding  van het staatsapparaat verder in de hand, met als neveneffect dat ook het leger in staat van ontbinding geraakte. Frankrijk maakte onder president Nicolas Sarkozy van de emigratie een remigratie – Touré moest een akkoord ondertekenen voor de opvang van uitgewezen asielzoekers wat hem in de ogen van de Malinezen vernederde. Tegelijk werd onder internationale druk de drugsmokkel bestreden, waarop de smokkelbenden meer en meer sterk bewapende milities werden of met de bestaande milities nauwer samenwerkten en samensmolten tot narco-salafisten.

Het ging niet om kleinigheden: in november 2009 landde bij de noordelijke stad Gao een Boeing 727 uit Venezuela met tonnen cocaïne aan boord. De cocaïne verdween richting Middellandse Zee. Bij die deal waren een  belangrijke Libanese familie en een Mauritaanse zakenman betrokken. Volgens Franse analisten waren er talrijke Malinese medeplichtigen, onder wie een minister, chefs van leger en inlichtingendiensten. De luxe van sommige hoge officieren betrokken bij dergelijke trafieken, deed hen elk gezag over hun troepen verliezen. Het speelde een rol in de militaire coup van maart 2012 geleid door lage officieren.

Omdat de toestand onzekerder werd en zeker na de tussenkomst van Franse en Afrikaanse troepen, trekken de eigenlijke smokkelbenden de grens over naar Niger, aldus Afrikaanse waarnemers. Nadeel is dat Niger weer zoveel verder van de kusten van aanvoer ligt.

Mauritanië

calb1296ALCAO__jpg.jpgIn het naburige Mauritanië werd al in het begin van de jaren 1990 vastgesteld dat er cocaïne vanuit Zuid-Amerika aankwam. In 1992 kocht een Mauritaniër in Brazilië vier kilo cocaïne die hij naar zijn land liet overvliegen om ze vandaar naar Parijs te brengen.

In 2007 bracht een smokkelaffaire de regering in een lastig parket. In mei landde in de havenstad Nouadhibou, de economische hoofdstad, een toeristisch vliegtuig met 630 kilo cocaïne aan boord. De drugs werden snel op de tarmac in kisten geladen, maar toen de politie, die was getipt, opdook verdween het toestel in de lucht. Om later in de buurt te worden teruggevonden, zonder bemanning. Het toestel kwam uit Venezuela, de cocaïne had moeten opgeslagen worden in een villa in de stad om vandaar, waarschijnlijk met helikopters, naar Marokko te worden gevlogen. Een van de sleutelfiguren van de deal was Mohammed Ould Haidalla, zoon van een vroeger staatshoofd  en eigenaar van de berokken villa. Een belangrijke politicus werd verhoord, maar zonder verder gevolg. Een krant schreef toen dat ook de voorzitter van de werkgeversunie betrokken was. De oppositie drong aan op een grondig onderzoek, zonder gevolg.

Begin 2010 werden in Nouakchott een Fransman en vijf Mauritaniërs veroordeeld wegens cocaïnesmokkel. Onder hen Sid’ Ahmed Ould Taya, de verbindingspersoon tussen de politie van Mauritanië en Interpol. Ze werden veroordeeld omdat ze plannen hadden voor de bouw van een landingsbaan voor vliegtuigen met cocaïneladingen. Rond diezelfde tijd werd bij de grens met Mali een konvooi betrapt waarbij bleek dat een terreurgroep de smokkelaars begeleidde.

Guinee Bissau

Het kleine Guinee Bissau, een vroegere Portugese kolonie, staat in  veel hoofdsteden geboekstaafd als een narco-staat omwille van de invloed van de drugkartels. Guinee Bissau kent een recente geschiedenis van politieke moorden en staatsgrepen waar een sterke cocaïnegeur aan zit.

In maart 2009 werden zowel de president, João Bernardo Vieira, als de legerstafcef, Tagme  Na Waie, vermoord. Deze laatste zou er achter gekomen zijn dat in een legerdepot cocaïne was opgeslagen. Al waren er geen bewijzen, toch waren er genoeg aanwijzingen om  Colombiaanse drugkartels de schuld te geven. Tegelijk met die moorden was ook de gerechtelijke politie aangevallen; daar werden alle drugdossiers vernietigd en in beslag genomen drugs “teruggenomen”.

Guinee Bissau is in veel opzichten een ‘failed state’, zonder gerechtelijk apparaat, zonder grensbewaking, zonder gevangenis. Guinee Bissau werd in de 15de eeuw een Portugees depot onderweg naar de vele andere Portugese koloniën. Het is nu een depot voor de cocaïnekartels. Volgens een rapport in 2007 van de Amerikaanse Drug Enforcement Administration (DEA) landden er toen bijna dagelijks vliegtuigen met drugladingen, vanwaar ze naar andere bestemmingen werden verscheept. Onder het toeziend oog van militairen. Een Franse specialist liet zich ontvallen dat er volgens hem een stille afspraak was tussen regeerders en militairen: de eersten leven goed met de fondsen van het IMF en andere internationale instellingen, de tweede van de drughandel.

Volgens Europese drugspeurders is Guinee Bissau ondanks het feit dat er minder drugs in beslag worden genomen, een zeer belangrijke draaischijf gebleven. Het is niet omdat en minder vindt, dat er minder passeert. De smokkelaars betalen immers voor hoge bescherming. Trouwens, het feit dat de prijs per kilo daalde van 17.000 naar 10.000 euro per kilo, wijst op een grotere aanvoer.

Onder bescherming van militairen landen toestellen met cocaïneladingen op landingsbanen ver van de stad. Het leger levert diensten, maar neemt zelf niet deel aan de smokkel. De verdere doorvoer is meestal in handen van Nigeriaanse en Ghanese drugbenden. Een staatsgreep in april 2012 heeft de trafiek wel verstoord, maar legerstafchef Antonio Indjai, een spilfiguur van de dienstensector voor de kartels, blijft aan de touwtjes trekken.

lundi, 04 février 2013

Mali ou Mexique ?

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Mali ou Mexique ?

Ex: http://dedefensa.org/

Nous avons à peine renversé le titre («Mexico or Mali ?») de l’analyse de Stephen M. Walt, du 25 janvier 2013, sur son blog de Foreign Policy. En effet, Walt se pose la question de savoir pourquoi les USA s’intéressent, par exemple, à la question des troubles au Mali, – comme ils se sont intéressés auparavant à celle des troubles en Libye et en Syrie, pour s’en tenir aux interventions directes dans le cadre du “printemps arabe”, – et pas à celle des troubles au Mexique, qui se trouve avoir 3.600 kilomètres de frontière directe avec les USA.

«[W]hy is the United States getting hot and bothered about the events in Mali (troubling though they are), while the problems caused by the violent drug organizations in Mexico fly mostly below the radar? As I learned at yesterday's seminar, the drug war in Mexico was never mentioned during the presidential debates, even though over 60,000 Mexicans have been murdered over the past six years and even though this violence has killed several hundred Americans in recent years too. Prominent senators like John McCain keep harping about violence in Syria and the need for greater U.S. involvement; why doesn't violence that is closer to home and that affects Americans more directly get equal or greater attention? To say nothing of the effects that Mexican meth and other drugs have on the United States itself.»

Walt donne quatre raisons qui, à son avis, expliquent cette attitude qu’on pourrait juger étrange. De ces quatre raisons, l’une est concrète et directement liée à un aspect technique qui est la disposition et au type d'emploi de l’outil militaire US («… we are more likely to respond to threats when we think there is a simple, cheap, and obvious military response»). Les autres sont surtout directement des arguments de communication ou liés à une perception dépendant de la communication : la perception qu’il y a des menaces d’attaques directes contre des citoyens US dans des occurrences extérieures, au contraire d’une situation où des citoyens US sont tués par inadvertance, dans la question mexicaine ; la présence de lobbies importants pour divers groupes des pays impliqués dans le “printemps arabe” ; la nécessité de ne pas contrarier le gouvernement mexicain en intervenant dans ses affaires intérieures, directement ou indirectement, à cause des liens considérables entre les deux pays et de l’énorme volume des échanges avec le Mexique ($450 milliards, – $500 millions avec le Mali).

Conclusion de Walt, qui ne semble nullement décisive dans son chef, et laisse subsister ce qui lui paraît être une attitude assez énigmatique :

«All of which reminds us that there's a big error term in how great powers (and especially the United States) identify and prioritize threats. We'd like to think it was based on rational assessment of cost, benefits, risks, and opportunities, but that seems to be true only in the most crude sense. U.S. leaders did (eventually) recognize the geopolitical threats posed by Wilhelmine and Nazi Germany, Imperial Japan, or the Soviet Union, just as we now worry about what a rising China might portend for the future. But at the margin, our ability to prioritize lesser threats properly is pretty paltry. How else to explain why we get in a lather when North Korea tests a missile – something we've done hundreds of times – while downplaying more immediate problems much closer to home?»

Walt pose là un problème qui n’est pas nouveau, mais il le pose dans les termes extrêmement précis et à partir d’exemples a contrario précis (les trois occurrences du “printemps arabes” où on existé ou existent des cas d’interventions directes plus ou moins actives, plus ou moins secondaires – Libye, Syrie, Mali). De même, le cas du Mexique, ici clairement exposé dans sa dimension géopolitique concrète, mérite d’être exposé comme il le fait. L’arrière-plan du problème mexicain pour les USA est très préoccupant, comme on le voit régulièrement (voir le 14 novembre 2012), puisqu’il implique une dynamique extrêmement déstructurante et dissolvante pour les USA, sur leur frontière mexicaine, sur une bande non négligeable le long de la frontière du Sud à l'intérieur des USA, alors que la minorité mexicaine est extrêmement active et prolifique aux USA et que c’est la communauté la plus favorable aux USA à des idées de sécession ou de partition des USA.

Par ailleurs, il est vrai, – Walt a entièrement raison, – que les USA se trouvent fort peu intéressés à une action décidée sur la frontière mexicaine, et surtout selon une stratégie solide. Diverses mesures ont été prises, souvent contradictoires, er il y a même eu l’affaire Fast & Furious devenu scandale embarrassant pour le gouvernement Obama, avec diverses occurrences suspectes d’accords passés avec certains cartels de la drogue, avec des armes livrés à ces cartels, etc. De nombreux mystères entourent Fast & Furious, qui aiguisent les hypothèses de manipulations du gouvernement. Cette affaire aggrave encore la perception d’une absence d’action coordonnée, réfléchie, etc., contre les cartels de la drogue et pour tenter d’intervenir pour participer à la stabilisation de la situation au Mexique. Il y eut bien, au début du premier mandat d’Obama, un vaste mouvement de mobilisation vis-à-vis de la crise mexicaine, jusqu’à l’idée que la crise mexicaine pouvait devenir une guerre où les USA seraient puissamment impliqués (voir le 5 mars 2009). Cette perspective s’est rapidement dissipée, bien que la situation ait continué à s’aggraver.

Alors, devant la gravité de la crise mexicaine, qu’est-ce qui retient les USA d’intervenir comme il serait, dans ce cas, logique, sinon légal, de le faire ? (Dieu sait si les USA ne sont pas avares d’intervention, comme Walt le remarque, bien plus selon leur logique que selon la légalité.) A part les explications de Walt, qui peuvent être retenues certes mais qui ne nous suffisent pas, il y en a une autre qui mérite d’être envisagée, au moins comme une hypothèse. Elle fait partie de l’attitude psychologique singulière, qui pourrait se résumer du point de vue du symptôme, d’une sorte de refoulement de cette crise parce qu’elle touche un territoire que la psychologie américaniste perçoit peu ou prou, de façon inconsciente (à peine) mais ô combien affirmée, comme sien, comme partie intégrante du territoire US… A cet égard, l’échec de la véritable mobilisation, signalée plus haut, qui eut lieu au printemps 2009, et qui faisait penser que la crise mexicaine allait devenir américaniste et conduire à des mesures concrètes puissantes, jusqu’à l’utilisation de l’outil militaire, est révélatrice. Cet échec ne fut pas un événement précis, défini comme tel pour telle ou telle raison bien exposée, mais bien plutôt un processus de dissolution progressive et rapide de la résolution initiale, s’embourbant dans les querelles bureaucratiques, les affrontements entre agences, services et ministères, avec même l’un ou l’autre “coup fourré” éminemment suspect (comme Fast & Furious). Ce type de situation existe également pour les interventions extérieures, mais il n’empêche pas dans ce cas ces interventions extérieures, – il contribue simplement à leur échec, en général catastrophique.

La différence du cas mexicain, c’est bien que le désordre intérieur de la structure générale de direction et de puissance de l’américanisme a eu raison de la mobilisation. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’action américaniste sur la frontière mexicaine, voire au Mexique, mais que cette action se dissout effectivement en une multitude d’actions secondaires accordées aux différents centres de pouvoir, où la concurrence et l’affrontement habituels entre ces forces aboutit à l’inefficacité complète, à l’impuissance, et empêche effectivement la mobilisation, même chaotique. On retrouve là, effectivement, une constante de la situation intérieure US, où l’affrontement fratricide des centres de pouvoir prend le pas sur tout aux dépens de l’intérêt général (qui se confond avec l’intérêt du Système), – à commencer par l’affrontement entre démocrates et républicains sur toutes les matières, alors que leur logique commune devrait les amener à s’entendre pour le “bien commun” du Système sur nombre d’entre elles. (Contraste, par exemple, avec les interventions extérieures, où un accord général existe entre démocrates et républicains même si le résultat est l’échec catastrophiques de ces interventions extérieures.)

Et c’est bien là qu’intervient l’aspect psychologique mentionné plus haut. L’habitude de l’influence et de l’hégémonie US sur le Mexique, avec une ingérence presque organique, structurelle, on dirait presque “transcendante” (la célèbre remarque désespérée du président Diaz : «Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États- Unis») est un fait avéré et d’une puissance si grande qu’il en a absolument imprégné la psychologie américaniste, jusqu’à lui faire considérer le Mexique comme une possession intangible, une sorte de “colonie organique” (cela pour fixer le degré de l’affection américaniste pour les Mexicains). Cette perception n’a fait bien entendu que se renforcer avec les multiples événements qu’on connaît : immigration mexicaine, renforcement puissant de la communauté des Latinos aux USA, porosité de la frontière Sud avec des parties intérieures US “hispanisées” sinon “mexicanisées”, avec la “guerre de la drogue” dont les USA sont l’enjeu puisqu’ils sont un énorme consommateur de drogue, avec l’armement des cartels de la drogue obtenu aux USA, etc. Le Mexique étant de plus en plus perçu par la psychologie américaniste comme “colonie organique” jusqu’à être une sorte d’appendice US, les mêmes freins et le même chaos sans frein qui se développent au niveau intérieur US se retrouvent avec le Mexique…

Ainsi, paradoxalement, et contrairement à ce que l’on pouvait penser au printemps 2009, les USA seraient aujourd’hui, alors qu’ils l’ont fait tant de fois dans le passé, incapables de se mobiliser d’une façon cohérente pour une intervention militaire au Mexique ; ou bien, si une telle mobilisation avait lieu, elle serait mieux définie comme une mesure pour une sorte de “guerre interne” des USA se rapprochant plus d’un processus de fractionnement des USA (sécession, partition, etc.), où des parties intérieures des USA seraient également rapidement impliquées. Dans ce cas, il ne s’agirait plus d’une intervention militaire prise dans le cadre d’une crise extérieure qu’il faut juguler parce qu’elle menace la sécurité des USA, mais bien d’une crise extérieure-intérieure, ayant déjà touché les USA, et conduite à un degré d’intensité et de gravité tel qu’il faudrait réagir, mais alors d’une façon “défensive”, dans un cadre resté intérieur, presque comme dans le cas d’une “guerre civile” ou d’une guerre de sécession. En bref, et au vu de la situation actuelle au Mexique et aux USA et dans la zone mexicanisée des USA, une intervention dans la crise militaire de la sorte dont Walt s’étonne qu’elle n’ait pas eu lieu, ne serait rien d’autre qu’un épisode d’une guerre civile interne aux USA, ou mieux, c’est-à-dire pire pour les USA, l’amorce puissante et irrésistible de cette “guerre civile” US… Ainsi, dans sa tombe, Porfirio Diaz, le président ironiquement franc-maçon du Mexique, pourrait savourer sa revanche en renversant sa formule : “Pauvres États-Unis, si loin de Dieu et si proches du Mexique”… Car l’empire colonisateur et prédateur est bel et bien devenu, dans la partie intéressante qu’on décrit, la proie potentielle et un jour, au rythme de développement des Latinos aux USA, irrésistible de sa victime du Sud.

samedi, 20 octobre 2012

La democrazia dell'oppio

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La democrazia dell'oppio

di Giulietto Chiesa


Fonte: lavocedellevoci

   
   
Nei giorni scorsi ho ricevuto un'informazione molto interessante, direi perfino curiosa, se non fosse che e' anche tragica. Pare - ma e' sicuro - che Hamid Karzai, il presidente dell'Afghanistan, nelle ultime settimane abbia segretamente sottoposto i 34 governatori delle province afghane a una prova di scrittura e lettura, verificando che ben 14 tra essi sono analfabeti. Non mi e' stato detto chi fossero i 14 tapini, ma la curiosita' e' cresciuta. Perche' mai Karzai ha improvvisamente sentito il bisogno di conoscere il livello d'istruzione dei suoi governatori? Che gli e' successo (intendo dire, a Karzai)?

A me e' venuto il sospetto che lo abbia fatto per toglierne di mezzo alcuni. Segnatamente, magari, quelli che non desiderano che egli si ricandidi (non essendo Karzai ricandidabile, a termini di costituzione, per una terza volta). Non si sa mai. Metti caso che i governatori disposti ad appoggiare un cambio costituzionale siano in numero attualmente insufficiente: ecco che gli analfabeti, che forse non sono cosi' tanti, o cosi' pochi, potrebbero essere accompagnati alla porta e sostituiti.

Insomma la prova di alfabetismo potrebbe essere nient'altro che un trucchetto per cambiare la costituzione afghana - del resto molto giovane - e restare al potere ancora qualche annetto.

Niente stupore. Se fosse cosi' potremmo solo dire che Karzai sta imitando le gesta di George Bush, quello che lo ha portato al potere. Anche Bush il giovane trucco' le elezioni: sia quelle del 2000, sia quelle successive del 2004. Dunque, perche' non imitarlo?

Poi ho ricevuto un'altra informazione, anch'essa attendibile ma un tantino diversa. Ve la trasmetto. Karzai ha licenziato 10 governatori. Non so se fossero dieci analfabeti, ma pare che fossero "morosi". Il che e' peggio. Morosi nel senso che ciascuno di loro deve pagare, e ha pagato, circa 30.000 dollari al mese personalmente al presidente in carica. Fatti un po' di conti vorrebbe dire che Karzai incassava e incassa 12 milioni 240 mila dollari l'anno di tangenti. Pare che uno dei governatori cacciati via in malo modo, quello della provincia di Helmand, avesse lasciato ridurre la produzione di oppio nel suo territorio addirittura del 40%. E come paghi il boss se non vendi droga? Cosi' mi sono fermato a riflettere sul significato della presenza dei militari italiani in Afghanistan in questi anni. Eravamo la' per fare che cosa? Per rendere molto bene imbottito il conto americano di Karzai. Qui finisce un ragionamento e ne comincia un altro. Mi ricordo di Emma Bonino, che fu mandata dal Parlamento europeo a certificare la validita' delle elezioni afghane in un lontano momento tra il 2004 e il 2005 (non ricordo bene, ma non importa). Torno' tutta contenta e spiego' al colto e all'inclita che quelle elezioni erano un trionfo democratico. Tutto era andato benissimo, non c'erano stati brogli, le schede elettorali erano chiarissime e tutti erano andati disciplinatamente a votare pur essendo nella stragrande maggioranza analfabeti (ma questo la Emma nazionale non lo disse).

I parlamentari europei, per meta' distratti, per l'altra meta' del tutto incapaci di valutare e per l'altra meta' ancora assolutamente convinti della giustezza della linea americana che quelle elezioni aveva voluto, applaudirono.

Lo so che non ci possono essere tre meta' di una unita', ma in quel parlamento europeo dominato dalla destra e da un discreto livello di stupidita' maggioritaria vi garantisco che potevano esserci anche cinque meta' di una unita'.

Era l'epoca trionfale della guerra al terrore. Osama bin Laden era morto soltanto tre volte e, dunque, gliene restavano ancora sei, giusto fino al maggio del 2011, e dunque bisognava tenere duro sul tema dell'esportazione della democrazia. La signora Emma Bonino era stata mandata a celebrare l'esportazione democratica in Afghanistan e, dunque, la questione era chiusa prima ancora di venire aperta. E qui viene il terzo ragionamento. Ma che diavolo significa questa democrazia? Non ho ancora trovato nessuno che sia in grado di spiegarmi come si puo' considerare democrazia una situazione in cui la maggioranza della popolazione, che non ha mai messo una scheda in un'urna, viene spinta a fare gesti di cui non puo' nemmeno comprendere il significato. Per la semplice ragione che non sa leggere quella scheda.

KABUL, ITALIA

Poi mi sovviene che mi trovo in un paese molto civile e moderno, nel quale milioni di persone, che pure sanno leggere le schede, non vanno a votare dopo avere visto i nomi su quelle schede e averli sentiti parlare in televisione. E altri milioni vanno a votare senza conoscere i loro programmi, pur potendo leggerli, in quanto non e' in base a quei programmi che votano i candidati, ma per i favori che sperano di ottenere da quei candidati. E tutti quei pochi che vanno a votare non possono decidere niente comunque perche' quei nomi altri li hanno fatti stampare sulle schede senza nemmeno consultarli, e dunque debbono prendere per buono quello che passa il convento. Allora mi viene in mente quello che scriveva Michael Ledeen, uno dei neocon cruciali che organizzarono la guerra contro l'Afghanistan e contro l'Irak, in un suo libro intitolato "La guerra contro i mostri del terrore"

Scriveva che l'America ha come obiettivo quello di disfare (undo) le societa' tradizionali. E aggiungeva che loro hanno paura di noi perche' non vogliono essere cancellati. Per cui ci attaccano perche' vogliono sopravvivere, cosi' come noi dobbiamo distruggerli per andare avanti nella nostra missione storica.

Subito ho pensato che si riferisse agli afghani, o agli iracheni. Ma poi ho avuto un'illuminazione: si riferiva a noi. L'unica differenza sta nel fatto che loro reagiscono per non essere cancellati, mentre noi ci lasciamo docilmente cancellare.


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

 

lundi, 09 avril 2012

Geopolitica della droga

Andrea VIRGA:

Geopolitica della droga

 
Ex: http://andreavirga.blogspot.com/

Pubblico qui due articoli, scritti nell'ottobre 2010, sul rapporto tra storia contemporanea, geopolitica e droga. Il primo riguarda gli oppiacei, mentre il secondo parla della cocaina. Erano stati pubblicati su SinergieAlternative, e l'anno successivo, brevemente, su Stato & Potenza. Inoltre, avevo tenuto una conferenza sull'argomento presso la sezione pisana di Forza Nuova. Li ripresento ora, facendo però presente che alcuni dati sono da aggiornare, e che, in generale, potrebbero contenere varie imprecisioni. Nondimeno ritengo che possano suscitare ancora interesse.


Le nuove Guerre dell’Oppio

In generale, le analisi economiche e geopolitiche classiche sottovalutano spesso il ruolo del narcotraffico nell’economia globalizzata, dimenticando che si tratta di una delle attività commerciali più redditizie, e che coinvolge non solamente la criminalità organizzata, ma influenza pesantemente l’economia d’intere regioni, e soprattutto riguarda come attori gli stessi Stati, attraverso i servizi segreti, e numerose grandi aziende che servono a riciclare gli ingenti guadagni di questi traffici. Nel corso degli ultimi due secoli, gli stupefacenti sono stati importanti al punto che vere e proprie guerre sono state combattute per il loro controllo, di cui le più famose furono le cosiddette Guerre dell’Oppio contro tra potenze coloniali e Cina. Tuttavia, queste non furono le sole: anzi, gli ultimi decenni del nostro tempo hanno visto crescere i conflitti per il controllo degli oppioidi. È bene quindi fare un po’ di storia e ripercorrerne lo svolgimento.

Questa droga, ricavata dal papavero da oppio, già nota fin dall’antichità a fini rituali e medicinali, si era diffusa nel corso dell’età moderna, come sostanza ricreativa, a partire dall’India, dalla Persia e dall’Impero Ottomano, fino in Europa e soprattutto in Cina, dove già nel XVII secolo era ampiamente diffuso presso tutte le classi sociali. La proibizione dell’oppio nel 1729 – poi rafforzata nel 1799 – aveva dato vita a un lucroso contrabbando. Nel frattempo, dopo la Guerra dei Sette Anni, la British East India Company aveva assunto il controllo degli Stati indiani e il monopolio della produzione d’oppio nel Bengala, che introdusse su ampia scala a costo di causare una terribile inflazione dei costi agricoli, che portò alla morte per fame di 10 milioni di persone nella Carestia del Bengala (1770). L’oppio era usato dagli Inglesi come merce di scambio per l’acquisto dei prodotti cinesi, per via del suo basso costo di produzione e della sua elevata richiesta sul mercato cinese. I protagonisti di questo traffico furono la British East India Company e la famiglia Sassoon, ebrei sefarditi di Baghdad, che fondarono un impero commerciale in India. A partire dal XIX secolo s’erano poi aggiunti i Francesi con l’oppio dell’Indocina, gli Olandesi dall’Indonesia, i Portoghesi dall’India occidentale, e gli Statunitensi con l’oppio turco. L’imperatore Daoguang, sotto il cui regno, si era arrivati a 2 milioni di Cinesi oppiomani e all’importazione di 180 t annue, cercò di reagire distruggendo un importante carico a Canton nel 1838.

La reazione occidentale non si fece attendere: la Prima Guerra dell’Oppio (1840–1842) costò alla Cina Hong Kong, 21.000.000 $ in riparazioni e circa 20.000 morti. Nondimeno, allla fine degli anni ’50, nel mezzo della sanguinosissima Rivolta Taiping (20 milioni di morti), la dinastia Qing rifiutò di soggiacere alle richieste di Francia, Stati Uniti e Regno Unito di legalizzare il traffico d’oppio, aprire il mercato alle merci occidentali ed esentarle dai dazi interni. Tra il 1856 e il 1860 infuriò la Seconda Guerra dell’Oppio, che si concluse con la vittoria delle potenze occidentali (le suddette tre più la Russia) e l’accettazione delle loro imposizioni economiche e territoriali: legazioni diplomatiche straniere a Pechino, diritto di accesso al Paese per gli stranieri, estensione dell’accesso dei mercanti stranieri a dieci altri porti e al Fiume Azzurro, la riva sinistra dell’Amur alla Russia (dove fu fondata Vladivostok). Il risultato fu che l’importazione aumentò fino a raggiungere le 6700 t nel 1879, mentre iniziava una massiccia produzione interna. Nel 1906, la Cina produceva 35.000 t di oppio (l’85% della produzione mondiale) e ne consumava 39.000 t; si stima, infatti, che fino a un terzo della popolazione facesse uso di oppio (siamo nell’ordine di grandezza delle decine di milioni). Questa piaga sociale conobbe una flessione, a inizio ‘900, con la cessazione del commercio britannico, dietro le pressioni di missionari e associazioni proibizioniste, e gli sforzi del nuovo governo repubblicano, per poi riprendere durante la guerra civile (1916–1949) come mezzo di finanziamento per i vari signori della guerra.

Nel frattempo, da un derivato medicinale dell’oppio – la morfina – era stata ricavata la diacetilmorfina, sintetizzata nel 1874 da un chimico inglese (C. R. Alder Wright) e commercializzata, col nome di eroina (dal tedesco heroisch – “eroica”), dalla casa farmaceutica tedesca Bayer nel 1895 come farmaco da banco contro la tosse, alternativo alla morfina, in quanto non avrebbe dovuto generare dipendenza. In realtà, l’eroina si rivelò molto più potente (circa 2 volte la morfina e 20 volte l’oppio) e più additiva, andando a sostituire l’oppio come droga di consumo. In Cina, negli anni ’20, le Triadi costruirono raffinerie (soprattutto a Tientsin e Shanghai) e cominciarono a esportare eroina verso gli Stati Uniti, attraverso le comunità sinoamericane. Solo con la Seconda Guerra Mondiale, questo flusso s’interruppe temporaneamente, mentre anche i Giapponesi, che fino ad allora avevano represso il consumo d’oppio a Taiwan, cercarono di avvalersi di questa risorsa economica per finanziare il loro sforzo bellico. Con la fine della guerra civile e la vittoria del Partito Comunista, Mao Tse Tung, con l’internamento degli oppiomani in campi di rieducazione, stroncò il consumo di oppio (ancora oggi appena 1 cinese su mille è tossicodipendente).

Contemporaneamente, negli anni ‘30, era stata sviluppata un’altra centrale di produzione d’eroina, a partire dall’oppio dell’Indocina (allora colonia francese) e della Turchia (attraverso la Siria e il Libano francesi) raffinato a Marsiglia e in Provenza, sotto il controllo della mafia corsa e dei clan marsigliesi – la cosiddetta French Connection (in realtà, erano tutti d’origine italiana), che riforniva prevalentemente gli Stati Uniti d’America, già allora i maggiori consumatori di droga. Durante la guerra, la mafia corsa aveva collaborato con i servizi americani e francesi per preparare lo sbarco in Provenza (Operation Dragoon) e tenere fuori dall’area i maquis (partigiani) comunisti. Nello stesso modo aveva agito la mafia siciliana e siculoamericana per favorire lo sbarco alleato nel luglio 1943 e garantire l’ordine nell’isola, specie a fronte delle rivendicazioni sociali, anche con vere e proprie stragi come quella di Portella delle Ginestre (1 maggio 1948). Così, nel dopoguerra, Cosa Nostra, affiancata dalla mafia ebraicoamericana di Meyer Lanski, cooperò quindi con gli italofrancesi nel traffico di eroina verso gli Stati Uniti e l’Europa. La French Connection ebbe termine solo all’inizio degli anni ’70, dopo un giro di vite da parte turca e francese. Oggi, Francia e Turchia, insieme ad India, Australia, Spagna e Stati Uniti, dominano il mercato dell’oppio legalizzato (cioè destinato all’industria farmaceutica), e di cui l’Organizzazione Mondiale per la Sanità lamenta una drammatica sottoproduzione rispetto a quelle che sarebbero le reali necessità mediche.

Intanto, anche l’oppio dell’Indocina era passato sotto il controllo americano, dal momento in cui la Francia aveva perso queste colonie (1954). La CIA, subentrata ai servizi francesi (SDECE), si era già servita del traffico di eroina a partire dalla regione montagnosa del Triangolo d’Oro (dove era ormai concentrata la maggior parte della produzione d’oppio mondiale) – tra Cina, Birmania, Thailandia, Laos e Vietnam – per finanziare i nazionalisti di Chiang Kai Shek durante la guerra civile cinese, e poi una serie di guerriglie anticomuniste in Birmania, Laos e Vietnam. Gli intermediari del traffico con gli Stati Uniti rimanevano soprattutto le Triadi cinesi di Hong Kong e del Sud-Est Asiatico. Anche per conservare il controllo sull’area, fu necessario intervenire: prima, finanziando i Francesi, poi con il supporto al Vietnam del Sud, e infine direttamente con il bombardamento (anche con armi chimiche) del Vietnam del Nord, del Laos e della Cambogia (favorendo così indirettamente l’ascesa al potere di Pol Pot), e la guerra aperta (1965 – 1975). È stimato che tra il 1940 e il 1980, nella sola Indocina orientale (Cambogia, Laos, Vietnam) siano morte di guerra e di repressione almeno 6-7 milioni di persone. Con la guerra, il traffico di eroina aumentò, attraverso la compagnia aerea Air America (gestita dalla CIA) e addirittura contrabbandando droga nelle bare dei soldati americani morti (“Cadaver Connection”). Dei combattenti americani in Vietnam, inoltre, dal 10 al 20% era ormai divenuto eroinomane. Oggi, l’oppio coltivato nella Birmania occidentale (secondo Paese produttore al mondo), controllato dai guerriglieri dell’Esercito dello Stato Unito di Wa (finanziato dalla Cina), è raffinato in Thailandia e rivenduto in tutto il Pacifico a partire da Bangkok.

I tardi anni ’70, con lo smantellamento della French Connection, le lotte di potere all’interno di Cosa Nostra e la vittoria dei comunisti in Vietnam e Laos, avevano visto l’ascesa della produzione nella cosiddetta Mezzaluna d’Oro (Iran, Pakistan, Afghanistan), e in particolare in quest’ultimo Stato. Quando l’URSS invase l’Afghanistan, si trovò impantanata in una durissima guerriglia da parte dei mujaheddin dei vari signori della guerra locali (sostenuti dalla CIA), i quali (dopo il ritiro sovietico nel 1989) continuarono a combattersi tra loro, finché nel 1996 i Taliban (studenti coranici d’etnia Pashtun) presero il potere. Questa situazione di guerra civile aveva naturalmente fatto sì che le varie fazioni si finanziassero con il traffico di oppio, sia verso la Russia – attraverso l’Asia Centrale –, sia verso l’Europa, attraverso l’Iran, la Turchia e i Balcani. Sono, infatti, gli anni ’80 a vedere la grande diffusione dell’eroina sui mercati europei. Allo stesso tempo, agli ingenti guadagni, si sommavano i danni sociali causati dall’eroina in Unione Sovietica e in Iran, potenze nemiche degli Stati Uniti. Nel 1999, l’Afghanistan produceva ormai 4500 t d’oppio (circa il 70% della produzione mondiale), specialmente nelle pianeggianti regioni meridionali di Helmand e Kandahar, da sempre roccaforte dei Taliban. D’altra parte, l’Alleanza del Nord, maggiore forza d’opposizione al regime, dai suoi santuari di Herat e di Faizabad, controllava le principali vie di contrabbando verso Iran, Russia e Cina.

Tuttavia, nel luglio del 2000, il comandante dei Taliban, il mullah Mohammed Omar, emise una fatwa contro la coltivazione dell’oppio, ordinandone la distruzione, al punto che l’anno successivo la produzione era calata del 91%. Nel giro di pochi mesi, “casualmente” vi fu l’Attentato dell’11 settembre al World Trade Center, attribuito ad Al Qaeda, e l’Afghanistan fu accusato di ospitarne i vertici – primo fra tutti l’imprendibile sceicco Osama Bin Laden (già miliardario saudita socio d’affari della famiglia presidenziale americana Bush e comandante dei mujaheddin antisovietici addestrati dalla CIA). Meno di un mese più tardi (7 ottobre 2001), i piani d’invasione dell’Afghanistan (già realizzati a inizio 2001) furono portati avanti, con l’offensiva delle forze dell’Alleanza del Nord massicciamente supportata e accompagnata dall’invasione degli Stati Uniti, e di contingenti di altri 45 Paesi (tra cui Francia, Germania, Regno Unito, Italia). Il 9 novembre, le forze dell’Alleanza del Nord conquistarono Mazar-e-Sharif, il 12 novembre Kabul cadde, seguita il 26 novembre da Kunduz e il 7 dicembre da Kandahar, finché il 17 dicembre si concluse la battaglia di Tora Bora, ultima roccaforte di Al Qaeda. Ciononostante, né Bin Laden né Omar furono mai catturati, e la guerriglia dei Taliban persiste fino a oggi (si stima finora la morte di 50-70.000 afghani, oltre a 2500 occidentali).

L’unico risultato dell’intervento NATO in Afghanistan – visto il fatto che il nuovo governo, oltre ad essere controllato dalle forze d’occupazione, ha scarso controllo su buona parte delle aree popolate dai Pashtun (cioè gli Afghani veri e propri), e che addirittura il potere dei Taliban si estesa nelle aree tribali Pashtun nel Pakistan occidentale, contribuendo a destabilizzare ancor più questo Paese – è stato quello di riportare l’Afghanistan in testa alla classifica dei Paesi produttori d’oppio. 40.000 soldati occidentali montano la guardia ai campi di papavero, disputandone il controllo ai Taliban (non è un caso che le offensive annunciate dai media occidentali coincidano con la stagione del raccolto). La coltivazione di papaveri da oppio riprese e si espanse in altre aree del Paese, arrivando a un picco di 193.000 ha nel 2007, di contro agli 88.000 ha del 1999. Il raccolto dell’anno 2002 diede 3400 t d’oppio, che salirono a 3500 t nel 2003, 4200 t nel 2004, 4100 t nel 2005, 5600 t nel 2006, fino a un picco di 8000 t nel 2007 (93% della produzione mondiale) per scendere a 7600 t nel 2008 e 6900 t nel 2009 (e si prevede un’ulteriore calo per quest’anno, dovuto anche a una cattiva annata). Si tratta di cifre ben superiori al fabbisogno annuo d’oppioidi, stimato intorno alle 5.000 t, il che significa che parte di questa produzione viene immagazzinata.

L’oppio risulta, infatti, ampiamente conveniente per i contadini afghani, i quali ricavano da ogni ettaro un profitto 17 volte superiore rispetto al grano (circa 4600 $ per ettaro: dieci volte il PIL medio procapite). Come risultato, circa il 4% del terreno coltivabile e 3,3 milioni di afghani (su 28 milioni di abitanti), sono coinvolti in questa produzione. Se un quarto dei profitti va ai coltivatori, il resto va a finanziare politici corrotti, signori della guerra, i Taliban insorti e i trafficanti di droga. Questo denaro (4 miliardi $ – il 53% del PIL afghano – nel 2007) è riciclato principalmente tramite il sistema islamico di trasferimento di denaro, l’hawala. Dubai è uno dei maggiori centri, il che ha contribuito alla sua ricchezza, nonostante l’assenza di petrolio sul suo territorio. Queste cifre poi lievitano man mano che la merce passa di mano: dai 2,50 $ per un grammo di eroina in Afghanistan si arriva a prezzi all’ingrosso di 8 $ in Turchia, 12 $ in Albania, 22 $ in Germania, 33 $ in Russia – cifre che, al dettaglio, con il “taglio” della droga con altre sostanze, possono anche decuplicare (a parità di prezzo, un grammo di “eroina” spacciata, può contenere appena il 10% di sostanza pura). Il consumo d’oppio in Afghanistan riguarda 400.000 persone, soprattutto rifugiati rientrati da Iran e Pakistan.

L’oppio afghano è venduto non solo sui mercati europei, russi e mediorientali, ma anche quello statunitense (il più grande al mondo), cui basta solo in parte la produzione di eroina impiantata dai cartelli latinoamericani in Colombia e nella regione messicana di Sinaloa. Pare infatti che l’85% dell’eroina afghana sia trasportata fuori dal Paese attraverso i cargo militari statunitensi, addirittura servendosi delle bare dei soldati morti. Le destinazioni sono le basi militari negli Stati Uniti, così come in Pakistan, Tajikistan o direttamente in Kosovo. Ci sono poi le vie di traffico terrestri. La “rotta settentrionale” (detta “Via della Seta”) porta l’eroina afghana attraverso gli Stati ex-sovietici dell’Asia centrale fino in Russia e nell’Europa Orientale, lasciando una scia di morte e tossicodipendenza (solo in Russia, circa 3 milioni di eroinomani, e 30.000 morti ogni anno). La “rotta meridionale”, passa attraverso il Pakistan e l’Iran, con l’aiuto delle bande di guerriglieri Baluchi, che combattono il regime iraniano (sostenuti dalla CIA), finanziandosi con il contrabbando di droga. L’Iran è il Paese con il più alto tasso di consumatori di oppiacei (2,8% della popolazione: oltre 2 milioni di persone), e dopo la Rivoluzione Islamica ha sempre cercato di schiacciare il narcotraffico, a partire da Khomeini (con Ahmadinejad c’è stata una ripresa della politica di tolleranza zero, dopo la tattica più distensiva di Khatami). In questa vera e propria guerra, condotta su 1800 km di confine desertico e montuoso, muoiono ogni anno molti poliziotti.

Proseguendo su questa rotta, s’incontrano altre organizzazioni militari, sostenute dagli Stati Uniti, come fattori di destabilizzazione dell’area e come attori del narcotraffico: i Ceceni controllano il traffico attraverso il Caucaso, e la mafia cecena – che ha il controllo dell’eroina – è una delle più potenti in Russia; i guerriglieri curdi, tra Iran, Turchia e Iraq; e soprattutto i guerriglieri albanesi tra Albania, Macedonia e Serbia. Qui, è stato realizzato, dopo l’intervento contro la Serbia nel 1999 – con la susseguente occupazione militare e la pulizia etnica della popolazione serba, fino ad arrivare all’indipendenza il 17 febbraio 2008 –, un vero e proprio narcostato: il Kosovo, riconosciuto da una minoranza di Paesi allineati con Washington, e governato direttamente dai cartelli della droga kosovari, che approfittano delle loro ramificazioni in Germania (erano stati proprio i servizi tedeschi ad addestrare i guerriglieri albanesi), dove spacciano eroina e riciclano il denaro in attività come la prostituzione (qui legale). Da qui, i collegamenti con l’Italia sono tenuti dalla ‘ndrangheta che ha importanti ramificazioni in Germania. Nell’Unione Europea, si contano circa 1,5 milioni di eroinomani e 7000 morti l’anno.

In conclusione, si è visto come sostanze apparentemente non solo non necessarie (se si esclude l’uso medicinale), ma dannose come l’oppio e l’eroina (eppure si stimano tra 15 e 21 milioni di consumatori in tutto il mondo) siano state al centro di grandi traffici economici ed importanti eventi politici e bellici, durante tutta l’epoca contemporanea, con un giro d’affari che, nel caso dell’eroina, arriva a 150 miliardi $ annui. Le organizzazioni criminali coinvolte in questo traffico sono, allo stesso tempo, legate a soggetti politici come Stati e organizzazioni militari, i quali si servono dei proventi della droga per finanziare azioni di guerra. Dominano il quadro gli Stati Uniti, prima potenza al mondo, le cui guerre più famose degli ultimi decenni (Vietnam, Kosovo, Afghanistan) sono state volte proprio a controllare il narcotraffico: sono queste le nuove Guerre dell’Oppio, fatte sulle spalle delle popolazioni coinvolte. Occorre dunque capire e tenere a mente come il traffico di droga sia perfettamente integrato nel sistema economico e politico del capitalismo globale, non meno di altre merci come il petrolio o l’uranio.

Rum e Cocaina

Dopo aver esaminato la storia politica dell’oppio e dell’eroina, passiamo ora ad occuparci di altre sostanze stupefacenti il cui traffico è una voce importante del commercio internazionale. In primo luogo, la cocaina, una sostanza raffinata dalle foglie di coca. Queste erano coltivate e utilizzate a scopo medicinale dalle popolazioni indigene delle Ande centrosettentrionali, dove ancora oggi sono consumate abitualmente (per masticazione o infusione), in quanto i loro effetti sono blandamente stimolanti. Viceversa, la cocaina (di per sé un alcaloide) costituisce il principio attivo della coca, ed è (se pura) 100 volte più potente. Fu isolata per la prima volta dal chimico tedesco Friedrich Gaedke nel 1855, e presto si diffuse come medicinale e come ricostituente. A parte, la sua regione d’origine, coltivazioni di coca furono piantate anche in Nigeria, Taiwan e Giava. Alla fine del XIX secolo, erano già evidenti i suoi effetti collaterali, primo fra tutti il suo carattere additivo. Gradualmente, fu proibita in molti Paesi (nel 1914 negli USA), e il suo consumo decrebbe di molto, poiché la domanda dei consumatori fu soddisfatta dalle anfetamine, sostanze all’epoca legali e i cui effetti erano similari. Soltanto dopo la proibizione di quest’ultime droghe negli anni ‘60, la cocaina tornò ad essere una merce interessante, specialmente per il mercato americano, che in quel periodo vedeva decrescere il proprio controllo sui campi d’oppio dell’Indocina.

Il focus della narcopolitica statunitense si spostò quindi nell’America Latina, ovvero sugli Stati produttori di coca (Colombia, Ecuador, Peru, Bolivia) e sulle rotte di transito verso nord. Nel 1971, in un discorso, il Presidente Nixon parlò per la prima volta di “Guerra alle Droghe”. In pratica l’opposizione al narcotraffico fu un pretesto per un pesante intervento poliziesco interno agli Stati Uniti: il numero di americani incarcerati crebbe da 400.000 ai 2.400.000 odierni, di cui un milione solo per reati legati alla droga. Inoltre, a partire dagli anni ’80, i narcotrafficanti misero sul mercato anche il crack, cioè cocaina (in cristalli e non in polvere) da fumare, che poteva essere smerciata più facilmente e (abbassando la percentuale di sostanza attiva) a prezzo più basso, coinvolgendo anche le fasce sociali meno ricche. Anche tra i poveri, la droga divenne una piaga sociale diffusa, contribuendo alla loro emarginazione. Vale la pena di notare, per esempio, che gli afroamericani (costituenti appena il 12% della popolazione e il 13% dei tossicodipendenti), siano il 35% degli arrestati, il 55% dei condannati e il 74% degli incarcerati per droga; e in generale, oltre che per motivi razziali, c’è anche una forte discriminazione sociale, a scapito degli strati più poveri della popolazione. Per esempio, J. H. Hatfield, biografo di George W. Bush, afferma che l’allora ventiseienne Presidente, sarebbe stato arrestato nel 1972 per possesso di cocaina, ma che l’intervento del padre avrebbe fatto cancellare ogni registrazione del crimine. Ma non c’è qui il tempo di dissertare sul ruolo della droga come strumento di controllo sociale.

Al contempo, le operazioni antidroga internazionali consentono agli Stati Uniti d’America di aumentare la propria ingerenza nelle loro neocolonie latinoamericane. Un caso particolarmente esemplare è quello riguardante le relazioni con Panama e Nicaragua. Gli Stati Uniti sostenevano la guerriglia dei Contras nel Nicaragua, dove la dittatura filoamericana di Anastasio Somoza (figlio omonimo del precedente dittatore) era stata rovesciata dalla rivoluzione sandinista (1979). Per finanziarla, non solo vendevano armi alla Repubblica Islamica dell’Iran, a quel tempo impegnato a difendersi dall’invasione irachena (ordinata da Saddam Hussein e sostenuta da tutte le potenze occidentali), ma si servivano anche dei guadagni del narcotraffico. Il partner d’affari privilegiato era Manuel Noriega, generale panamense, collaboratore della CIA e narcotrafficante fin dagli anni ’50 (tanto che nel 1971 la CIA ne impedì l’arresto da parte dell’Antidroga) che infine divenne dittatore di Panama a partire dal 1983. Costui era un intermediario di spicco del Cartello di Medellín, per quanto riguardava il traffico di cocaina dalla Colombia agli Stati Uniti, e si serviva della Banca centrale panamense per riciclarne i proventi. La narcocleptocrazia di Noriega divenne gradualmente insostenibile di fronte all’opinione pubblica sia interna che estera, al punto che nel 1989, dopo aver truccato le elezioni, fu deposto da un’invasione militare americana (non si dimentichi che gli Stati Uniti mantenevano controllo della zona del Canale di Panama).

Tuttavia, i Paesi chiave nel traffico di cocaina sono ben altri. Innanzitutto la Colombia, Paese dove dal 1964 a oggi (con il prodromo di dieci anni di violenza e 200.000 morti tra il 1948 e il 1958) è in corso una terribile guerra civile nelle aree rurali del Paese, condotta tra il governo, le guerriglie socialiste (FARC, M-19, ELN), forze paramilitari di estrema destra (AUC) e i cartelli della droga. La Colombia è sempre stata il maggiore produttore di cocaina. L’illegalità della guerra civile ha consentito (come in Afghanistan) di mantenere una produzione su vasta scala. Alla potenza dei grandi cartelli che dominavano la scena negli anni ’80 e ’90 (Cartello di Medellín, Cartello di Cali, Cartello di Norte del Valle, e Cartello della Costa Nord), sono andati sostituendosi ora cartelli minori, ed è aumentato il controllo sulla droga da parte dei gruppi paramilitari e guerriglieri veri e propri. Infatti, negli ultimi anni, il calo dell’influenza statunitense nell’America Latina, dovuto all’ascesa del Brasile e all’avanzata di movimenti e partiti socialisti, ha fatto sì che gli Stati Uniti rafforzassero il governo colombiano sul piano militare e politico, per cui anche il tasso di violenza relativo alla droga si è dimezzato nel corso degli ultimi 10 anni.

Gli altri due grandi Paesi produttori sono il Perù e la Bolivia, che spesso in passato rifornivano le raffinerie colombiane di coca grezza. In entrambi i casi, c’è stato un calo alla fine degli anni ’90, dovuto alla pressione statunitense. La politica antidroga statunitense consiste, infatti, nel versare cospicue somme di denaro ai governi, ma queste donazioni hanno l’effetto di legare a sé questi Stati, e di favorire il controllo della produzione e del traffico di stupefacenti, a scapito della popolazione indigena, tradizionalmente occupata nella coltivazione di coca (1/8 della popolazione in Bolivia). Mentre il Perù è diventato nel 2010 il primo produttore, in Bolivia la situazione è più complessa. Dopo il “golpe della cocaina”, effettuato da Luis García Meza Tejada, c’è stata via via un’adesione sempre più stretta alla politica americana, culminata nel 1997 con l’offensiva antidroga del presidente Hugo Banzer. La reazione ha fatto sì che i cocaleros (coltivatori di coca), insieme agli altri movimenti sociali, riuscissero ad eleggere presidente il loro leader, Juan Evo Morales Ayma, il primo indio a governare un Paese latinoamericano. La politica di Morales ha invece cercato di favorire (e promuovere) la coltivazione di coca da parte della popolazione indigena, e al tempo stesso di eliminare la produzione di cocaina e il narcotraffico.

Oltre ai Paesi produttori, ci sono vari Paesi coinvolti nel traffico della cocaina. Dalla Colombia sono sempre partite la maggior parte delle rotte della droga verso Stati Uniti ed Europa, che rappresentano rispettivamente il 50% e il 25% del consumo globale. Un’eccezione è costituita dal Cile, attraverso i cui porti, la cocaina boliviana è smerciata verso il Pacifico e l’Europa. Altre rotte verso l’Europa sono attraverso il Venezuela e il Suriname. Quest’ultimo Stato è un’ex-colonia olandese che ha ottenuto l’indipendenza ma conserva privilegi doganali nel grande porto di Rotterdam, che diviene così uno dei maggiori punti d’accesso al mercato della droga europea. Un altro ingresso è la Spagna, con la mediazione di porti dell’Africa Occidentale come Dakar e Tangeri. La ‘ndrangheta calabrese, con le sue basi presso la comunità italo belga, e il suo centro di smistamento e riciclaggio nell’hinterland milanese, rappresenta il maggiore distributore in Europa, anche per via dei suoi rapporti privilegiati con i cartelli latinoamericani, presso cui è l’interlocutore europeo più accreditato. I mediatori iniziali di questo rapporto furono i Cuntrera-Caruana, storico clan di Cosa Nostra assurto a livelli internazionali, dalla loro base operativa in Venezuela. L’ascesa al potere di Chavez in quest’ultimo Paese ha cambiato le carte in tavola. A fronte della lotta antidroga, condotta come in Bolivia indipendentemente da “aiuti” americani dalla nuova Oficina Nacional Antidrogas, è però favorito sottobanco il traffico della cocaina controllata dalle FARC e da altri gruppi guerriglieri, in modo da finanziare la loro lotta contro il regime neoliberista e filoamericano di Uribe in Colombia.

Il traffico verso gli Stati Uniti d’America si muove invece su due rotte: la prima, coinvolgente circa il 10-15% del traffico, è condotta per via navale dalla Colombia e dal Venezuela verso la Florida. Gli intermediari sono, a valle, Puerto Rico, che è territorio americano, per cui da lì si può accedere più facilmente al territorio statunitense propriamente detto; a monte, la Repubblica Dominicana e, soprattutto, Haiti. La povertà estrema di questo Paese non ha impedito che, a partire dal 1985, divenisse centro di attività da parte della CIA e dei militari locali. Il Service d’Intelligence National fu fondato proprio per ricevere addestramento americano nella lotta alla droga, ma essere in realtà impiegato per lo scopo opposto, oltre che a diffondere morte e terrore presso gli oppositori politici. Il SIN e la CIA hanno architettato entrambi i golpe contro il Presidente regolarmente eletto, Jean-Bertrand Aristide, nel 1991 e nel 2004. Non è quindi casuale che, dopo il recente e distruttivo terremoto, sia stata massicciamente incrementata la presenza militare statunitense nell’isola. La seconda via di traffico, che coinvolge ben l’85-90% della cocaina destinata agli USA, passa invece per il Centroamerica, ed è stata storicamente legata al finanziamento dei Contras nicaraguegni, attraverso la criminalità degli Stati adiacenti: Panama, Honduras (dove il nuovo governo golpista ha fatto recentemente assassinare giornalisti attivi nella denuncia del narcotraffico), ed El Salvador, le cui gang malavitose d’adolescenti (la MS-19 e la MS-13) sono tra le più feroci al mondo, e hanno il potere di opporsi in armi allo Stato centrale.

L’altro Stato di massima importanza nel narcotraffico americano è il Messico, il cui governo è sempre stato legato a filo doppio agli Stati Uniti, e i cui cartelli hanno un immenso potere, dal momento che gestiscono un enorme flusso di traffici criminali (immigrazione clandestina, droga, prostituzione, armi, contrabbando) sulla frontiera tra i due Paesi. La cocaina entra in Messico dal Guatemala e da El Salvador, dove il Cartello Los Zetas si è assicurato la collaborazione, rispettivamente, dei Kaibiles (forze speciali guatemalteche) e della Mara Salvatrucha-13 (gang salvadoregna). Con il declino dei grandi cartelli colombiani, il controllo sul narcotraffico da Messico a Stati Uniti è passato ai cartelli locali, i quali combattono non solo contro il governo, ma anche tra loro. Dal dicembre del 2006, la cosiddetta Guerra della Droga Messicana ha causato 27.240 morti (quasi la metà dei caduti americani in Vietnam). Attualmente, le fazioni principali sono due: da una parte, i cartelli di Juárez, Tijuana, Los Zetas e Beltrán-Leyva, dall’altra, i cartelli di Sinaloa, del Golfo, La Famiglia Michoacana e Los Negros. La posta in palio è il controllo dei traffici su questa rotta.

In conclusione, abbiamo visto come l’altro grande polo del narcotraffico internazionale sia quello latinoamericano, incentrato sulla cocaina, e come faccia capo comunque agli Stati Uniti. È importante osservare, soprattutto, che le politiche antidroga promosse da parte americana negli altri Paesi, non siano altro che veri e propri “cavalli di Troia” atti ad infiltrare la polizia e i servizi locali con uomini e denaro, e da qui controllare sia il narcotraffico, sia la stessa politica interna del Paese. Non è un caso, certo, che Bolivia e Venezuela abbiano deciso di contrastare queste politiche e attuare una propria via di lotta alla narcocriminalità. Si tratta dell’ennesimo caso in cui un problema di politica interna si rivela intrinsecamente legato alla politica estera di uno Stato.

jeudi, 19 janvier 2012

Ernst Jünger und der Rausch

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Thomas Michael
Ernst Jünger und der Rausch

Ex: http://www.godenholm.de/

Merkwürdig, das die Zeit meines tiefsten Eintauchens in die Welt Jüngers mit seinem Tod zusammenfiel.

Der alte Weise ist fort- und überall, wie erwartet, die "falschen" Zitate. Der ganze plakative Kram, wiederholt von Leuten, denen eine Seite des Meisters wohl immer fremd bleiben wird. Mich langweilen die Diskurse über Jüngers politischen Hintergrund. Fehlt doch dem weitaus größten Teil der Leute, die Ihn und sein Schaffen beurteilen, ein wichtiger Ansatz zum Verständnis einiger seiner schönsten Texte.

Das Miteinander von Rauschzeit und Disziplin förderte bei Ihm, dem durch seinen ausgeprägten Hang zum Träumerischen "vorbelasteten", wahre Schätze zu Tage. Betrachtungsweisen, wie die folgende aus der wundervollen Erzählung "Besuch auf Godenholm", werden dem Adepten als die Schilderung eines bekannten Einstieges vertraut sein; "Myriaden von Molekülen beugten sich der Harmonie. Hier wirkten die Gesetze nicht mehr unter dem Schleier der Erscheinung; der Stoff war so ätherisch, daß er sie offen spiegelte. Wie einfach und zwingend das alles war." Dem Text zu Grunde, lagen ein gemeinsames "Erlebnis" mit Albert Hofmann (dem Erfinder von LSD, wie wir alle wissen) und Heribert Konzett im Jahre 1951 in der Schweiz und ein Winterabend auf der keltischen Heuneburg. Bemerkenswert ist, daß Jünger seine so gesammelten Eindrücke in die nordische Welt transferiert. Die Einzigartigkeit dieser Verbindung macht die Novelle zu etwas ganz besonderen. Drogenbedingten Ursprunges, bilden Mythos, Sonne, Sein und Sinn die Komponenten für eine Geschichte voller Bilder und herrlicher Landschaften, die den geneigten Leser mehr als einmal in Verzückung geraten lassen.

Sein Rauschmittelkonsum soll hier jedoch keineswegs überbewertet werden; er war ein Teil seines Lebens, nicht mehr, aber auch nicht weniger. Doch es entbehrt nicht einer gewissen Komik, daß Leute, die Grenzerfahrungen solcher Art verdammen, Ausschnitte seines Schaffens geradezu glorifizieren. Das zeigt um so mehr, daß seine dekadente (und äußerst fruchtbare) Seite diesen "technischen Intelligenzen" unergründlich war und bleiben wird, aber doch den "Sesam öffne Dich" zu vielen seiner Werke darstellt. Peinlich, wenn gerade "linke", sogenannte weltoffene Kreise exakt jenen Sachverhalt verkennen.

Sein "anmaßendes" Schreiben basiert auf einem Erkenntnisstand, der fernab einer Begrenzung durch zeitlich-aktuelle Dinge liegt. Aus diesem Grunde haben tagespolitische Dinge, besonders in späteren Werken, nie mehr als eine Statistenrolle gespielt. Seinen, in den verschiedenen Blättern des Neuen Nationalismus erschienenen Schriften (Arminius, Standarte, die Kommenden, Aufmarsch- den er selbst herausbrachte usw.) hat er nicht ohne Grund den Eingang in seine gesammelten Werke verwehrt. Er "lebte damals in der Idee" und natürlich war er Nationalist, doch diese 8 Jahre (1925-33) stellen nur einen Teil seines Schaffens dar. Ihre Wichtigkeit steht jedoch außer Frage. Hier wurden die Grundsteine gelegt, flossen zunehmend Rauschhaftes und metaphysische Betrachtungen in seine Werke ein; "Wer vom Zweifel geschmeckt hat, dem ist bestimmt, nicht diesseits, sondern jenseits der Grenzen der Klarheit nach dem Wunderbaren auf Suche zu gehen". Noack schreibt in seiner Jünger-Biographie treffend "er sieht die Heraufkunft einer neuen Zeit und erkennt, zugleich hellsichtig und verblendet, ihre Gefahren".

Wäre er ohne sein Festhalten am Irrationalen und Magischen zum Erklären der inneren und äußeren Welt fähig gewesen? Vielleicht ermöglichte erst der Rückzug nach innen Scharfsicht und Weitblick. Fakt ist, wenn man später erschienene Werke liest, wird man erkennen, wie wenig von seinen national-revolutionären Gedanken Alter und Reifung überlebt haben.

Wer über die "Schlüssel" verfügt und z.B. das "abenteuerliche Herz" richtig liest, dem werden seine persönlichen Betrachtungen so viel mehr geben als der politische Anteil an diesem Jünger, denn Liebe zur Heimat und Wut angesichts des liberalistischen Unvermögens der Menschen in einer "Republik ohne Gebrauchsanleitung"(Alfred Döblin), stellen keine politischen Sachverhalte dar. Es muß betont werden, das seine Sicht der Dinge aus "vier Jahren tödlicher Anstrengung und dem Versailler Vertrag" resultierte. Das erklärt vieles, und man sollte nicht den Fehler begehen, heutige Ansichten in die damalige Zeit zu projizieren. Ein Großteil der Jugend zog mit Begeisterung in den Krieg. Das mag heute unzeitgemäß klingen, hatte damals aber ohne Zweifel seine Berechtigung. Deshalb kann man in einem musischen Menschen wie Jünger einfach keinen politischen Schriftsteller sehen. Nicht aus Gründen des >nicht-festlegen-wollens<, sondern ganz einfach aus der Tatsache heraus, daß er eben diese politischen Veränderungen aus einer anderen Perspektive sah; als eine Periodik, die sehr wohl Rahmenbedingungen schafft, doch letzten Endes nicht fähig ist, wirkliche Veränderungen herbeizuführen.

     "Durch einen Zeitraum von mehr als hundert Jahren hindurch spielten sich die »Rechte« und die »Linke« die durch optische Täuschung des Wahlrechts ge­blendeten Massen wie Fangbälle zu; immer schien bei dem einen Gegner noch eine Zuflucht vor den Ansprüchen des anderen zu sein. Heute enthüllt sich in allen Ländern immer eindeutiger die Tatsache ihrer Identität, und selbst der Traum der Freiheit schwindet wie unter den eisernen Griffen einer Zange dahin. Es ist ein großartiges und furchtbares Schauspiel, die Bewegungen der immer gleichförmiger gebildeten Massen zu sehen, denen der Weltgeist seine Fangnetze stellt. Jede dieser Bewegungen trägt zu einer schärferen und unbarmherzigeren Erfassung bei, und es wirken hier Arten des Zwanges, die stärker als die Folter sind: so stark, daß der Mensch sie mit Jubel begrüßt. Hinter jedem Ausweg, der mit den Symbolen des Glückes gezeichnet ist, lauern der Schmerz und der Tod. Wohl dem, der diese Räume gerüstet betritt."

Er war gerüstet. Seine ganz eigene Symbiose aus Disziplin und Rauschzeit ließen ihn sämtliche Umwälzungen mit anderen Augen sehen. Er hat sich seine Nische, seine Rückzugsmöglichkeit bewahrt und mit Sicherheit war der Rausch eine der "Zisternen, aus denen er sein Leben lang schöpfte" (Ernst v. Salomon) und die seinem Schaffen einen zeitlosen Glanz verleihen.

Trennen wir uns doch von der Vorstellung, das Drogen die Totengräber eines funktionierenden Staates sind, denn erstens gibt es keinen solchen, und zweitens sollte man Symptome nicht für die Ursache halten. Freilich sind mir all die weißen Pülverchen und Pillen zuwider, doch passen sie ohne Zweifel in diese ekelhaft schnelle Zeit und helfen die Räder derselben am Laufen zu halten, was große Pupillen allerorts (auch in politisch und wirtschaftlich bedeutenden Kreisen) beweisen.

"Dagegen verliert sich mit der Kultur der stille Genuß an den Rändern der Hanf- und Mohngärten. Einerseits wird die Beschleunigung zu stark, zum anderen genügen innerhalb des Schwundes, oder scheinen zu genügen, die mechanisch produzierten und reproduzierten Bilder, die kulissenhaft das Blickfeld umstellen und einengen. Die kollektiven Träume verdrängen die individuellen, die innere Bildwelt wird durch die äußere überdeckt. Freilich bleibt immer ein Durst, ein mahnendes Gefühl der Leere zurück - die Ahnung, daß die Tage unfruchtbar verbraucht werden."

Es mutet grotesk an, das Drogen rein pflanzlicher Natur, nicht nur aus rechtlicher Sicht, auf eine Stufe mit all den chemischen, bastardischen Abbildern gestellt werden. In unserem Hochmut der Natur gegenüber gewinnen wir immer neue und stärker konzentrierte Substanzen ohne zu erkennen, daß das von der Natur Gegebene so viel einfacher erhöht werden kann. Aber in einer so extrovertiert ausgerichteten Gesellschaft wie der unseren werden Drogen, die aufputschend, übertünchend und verdrängend wirken, also wirklichen Schaden geistiger und körperlicher Natur verursachen, immer eine größere Verbreitung haben als solche mit denen Annäherungen möglich sind - " Die Droge wird zum Treibstoff degradiert".

Das erklärt sich aus der Tatsache heraus, das eben solche Psychedelika (z.B. Meskalin, Psylocibin) nur das zu Tage fördern, was bereits in uns ruht. Weil sich nun aber Tag für Tag eine so unerhört große Flut von unterhaltungstechnischem Müll und Flachheit über uns wälzt, beschäftigt man sich, nur zu oft, mit im Grunde unwichtigen Dingen und vergisst, tief in sich hinein zu hören. Die Menschen wirken so leer, sie haben einfach kein Interesse zu hinterfragen und Gesichter hinter den Masken zu sehen, egal, ob in Politik oder in den Medien. Mir liegt es fern, in jenen weltverbesserischen Ton zu verfallen, der diversen Leuten vergangener Zeiten eigen war, mich ärgern nur die Blindheit und Ignoranz der Masse in Bezug auf den Umgang mit Drogen.

Natürlich ist hier das Alter von großer Bedeutung. Ein Mensch, der reich an Lebenserfahrung ist, viel gesehen, viel erlebt und noch wichtiger, viel verarbeitet hat verfügt über einen großen Fundus aus dem er schöpfen kann. Freilich lauern hier auch Gefahren. Denn wenn das Verdrängen größer war als das Verarbeiten kann das plötzliche Bewußtwerden Dämme im Inneren brechen lassen, die als sicher galten. Man wird sich vielleicht vertaner Möglichkeiten bewußt werden. Also doch lieber in jungen Jahren?

Und genau hier muß den Eltern, und eben nicht dem Staat die entscheidende Rolle zufallen. Ein verantwortungsvoller Umgang mit Drogen muß sich nicht auf der Negation sämtlicher gründen, sondern vielleicht auf dem Nebeneinander der "richtigen". Die Mißerfolge der staatlichen Präventionsmaßnahmen bekräftigen dies. Sicherlich stellt eine drogenfreie Gesellschaft das Optimum dar, aber das hieße eine von Sehnsüchten und unerfüllten Hoffnungen freie Ordnung und das klingt mir doch sehr utopisch. Solange Drogen nicht sinnvoll in eine Ordnung integriert sind, werden immer Sucht, Elend und Kriminalität im Fahrwasser des Rausches folgen. Hier muß ihnen ein Platz zukommen, der auf Verehrung und damit einhergehend, auf Respekt basiert. Denn genau diese, mit rationellen Sichtweisen nicht begründbare Verehrung wäre ein wirksamerer Schutz vor Mißbrauch als alle repressiven Maßnahmen zusammen, denn sie käme von Innen. Im übrigen sind all diese Probleme hausgemacht, denn wenn man sich wenigstens hier auf die Ursprünge besinnen würde, gäbe es bedeutend weniger aus dem Gebrauch resultierende Fatalitäten. Es würde wohl kaum zu einem massenhaften Verzehr diverser Pilze oder Kakteen kommen. So aber erscheinen ständig neue Drogen auf dem Markt, deren Risiken überhaupt nicht abschätzbar sind. Pflanzliche Traumfänger spielen im heutigen Drogenkonsum nur eine untergeordnete Rolle; "der Rausch als Siegeszug der Pflanze durch die Psyche" wirkt heute anachronistisch, da der Rausch in den seltensten Fällen noch auf Pflanzen im originären Sinne zurückzuführen ist.

         - ein Koka-schnupfender Yuppie, ein siechender Fixer, ein betrunkener Prolet - Jünger schrieb richtig, daß (hier) Kräfte und Stoffe auf(treten), "die zwar aus der Natur gewonnen, doch zu stark, zu vehement für das natürliche Fassungsvermögen sind." Also wozu die Chemie? Wenn man Grenzerfahrungen in der Richtung machen will, dann mit der Frucht, welche die Erde hervorbringt, denn jede Pflanze hat ihre Bedeutung, keine existiert umsonst.

Es ist widerlich zu sehen, wie die Menschen auf Kokain ihrem (einzigen) Gott, der Eitelkeit, tausende kleine Opfer bringen oder wie in Bars und Clubs die kollektive Oberflächlichkeit zum Maß aller Dinge wird, wie Unterhaltung und Moderation gleich welcher Art den Menschen auf so wunderbare Weise in einem Netz von selbstgeschaffenen Zwängen zu fangen helfen.

Jünger soll 1937 zu Ernst von Salomon vor einem Kino stehend gesagt haben "Ich habe mir einen erhöhten Standort ausgesucht, von dem ich beobachte, wie sich die Wanzen gegenseitig auffressen." Was kann man dem noch hinzufügen? Anmaßung und Ehrlichkeit, Jünger eben.

Ich bin oft versucht, in ihm das Abbild einer geistigen Elite zu sehen, die diesen Status nur erreichte, weil sie auch mit der "anderen Seite" vertraut war. Jüngers Ansichten änderten sich aber nicht durch den bloßen Gebrauch von Drogen. Vielmehr fügten sich seine, auf diese Weise gesammelten Erfahrungen als Teile in das Puzzle Ernst Jünger ein, dessen Texte, nicht zuletzt aufgrund dieser Tatsache, auch noch in hundert Jahren ihre Leser finden werden.

Bleibt mir anzumerken, das Jünger bei der Wahl seiner "Schlüssel" nicht gerade wählerisch war. Hier sollte man doch heutzutage mit mehr Respekt und Vorsicht zu Werke gehen und lediglich die Drogen, die rein pflanzlichen Ursprunges sind, in Betracht ziehen (natürlich unter Berücksichtigung der zweifelsohne vorhandenen Risiken physischer und psychischer Natur). Ich verschließe meine Augen jedoch nicht vor der Realität mit all ihren gesetzlichen Beschränkungen und gesellschaftlichen Konventionen auf der einen Seite und bedenkenlos Genußsüchtigen auf der anderen. Die Verbreitung und Mehrung der Akzeptanz in kleinen Kreisen, nach Jünger´schem Vorbild, erschien mir immer ein wenig elitär, hat aber vielleicht ihre Richtigkeit!

         "Das Beste an unseren Genüssen ist nicht Entdeckung; es ist Wiederkehr. Das ist der Teil, an dem sich die Götter mitfreuen. Und selbst in der Entdeckung liegt Wiederkehr. Wir können nichts entdecken als unser Inneres. Wir können nur befahren, was unsichtbar bereits erfahren war. Wir reifen zu unseren Entdeckungen heran."

Zitate, soweit nicht anders kenntlich gemacht, Ernst Jünger

Literaturempfehlungen :

  • "Besuch auf Godenholm" (enthalten in Band 15 der ges.Werke)
  • "Annäherungen"
  • "Das abenteuerliche Herz" (1. Fassung)
  • "Strahlungen"                                                                                                     Halle, 1998

vendredi, 09 décembre 2011

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Afghanistan-Krieg: US-Militär gibt zu, lukrativen Opiumhandel in Afghanistan zu schützen

Ethan A. Huff

Mit einem Marktanteil von 92 Prozent am globalen Opiumhandel ist Afghanistan das mit Abstand größte Anbau- und Exportland für Opium. Viele sind wahrscheinlich schockiert darüber, dass das US-Militär ausdrücklich beauftragt war, die afghanischen Mohnfelder, von denen das Opium stammt, zu bewachen, um die milliardenschwere Drogenindustrie zu schützen, an dem die Wall Street, die CIA, der MI6 und viele andere Gruppen in großem Stil verdienen.

Vor den tragischen Ereignissen vom 11. September 2001 gehörte Afghanistan nicht zu den Global Playern im Anbau von Mohn, dem Ausgangsstoff sowohl von illegalem Heroin als auch von Morphium für pharmazeutische Zwecke. In dem Bemühen, die Pflanze im Land auszurotten, hatten die Taliban sogar aktiv Mohnfelder zerstört, wie die Pittsburgh-Post-Gazette am 16. Februar 2001 in einem Artikel mit dem Titel »Opiumproduktion des Landes praktisch ausgerottet« berichtete.

Doch nach dem 11. September betrieb der militärisch-industrielle Komplex der USA die Invasion in Afghanistan und unterstützte umgehend den Wiederaufbau der Mohnindustrie im Lande. Nach Angaben des Drogenbekämpfungsprogramms der Vereinten Nationen (UNDCP) stieg der Opiumanbau in Afghanistan 2002, nach der Invasion amerikanischer Truppen unter Führung des damaligen US-Präsidenten George W. Bush, um 657 Prozent.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/ethan-a-huff/krieg-gegen-das-rauschgift-als-schwindel-entlarvt-us-militaer-gibt-zu-den-lukrativen-opiumhandel-.html

samedi, 23 juillet 2011

US-Regierung gibt offen zu, mexikanische Drogenbanden mit Waffen beliefert zu haben

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US-Regierung gibt offen zu, mexikanische Drogenbanden mit 30.000 Waffen beliefert zu haben

Mike Adams

Nun wurde endlich ausführlich darüber berichtet, dass unter der Regierung Obama amerikanische Bundesagenten aktiv daran beteiligt waren, mehr als 30.000 voll funktionsfähige Waffen in die Hände mexikanischer Drogenbanden gegeben zu haben. Sie stellten alle Überwachungs- und Verfolgungsaktivitäten überall dort ein, wo diese Waffenverkäufe abliefen.

 

Es handelt sich hier nicht um eine Verschwörungstheorie oder einen Kriminalroman. Es wird offen zugegeben, dass diese Operation vom BATFE (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives, besser bekannt als »ATF«, eine amerikanische Bundesbehörde mit polizeilichen Befugnissen, die dem Justizministerium untersteht) auf Befehl Washingtons durchgeführt wurde. Das Programm trug den Namen »Fast and Furious«.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mik...

jeudi, 14 avril 2011

A quand une croisade contre le trafic de drogues?

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A quand une croisade contre le trafic de drogues?

par Alexandre Latsa

Ex: http://fr.rian.ru/

Jeudi 31 mars 2011, les forces de l'ordre ont interpellé dans les environs de Krasnoïarsk (Sibérie) un individu qui transportait un sac contenant 10 kg d'héroïne, pour un montant de plus de 300 millions de roubles (7,5 millions d'euros). Deux jours auparavant, le 29 mars, ce sont près de 82 kg d'héroïne cachés dans une cargaison de pommes qui ont été saisis à Novossibirsk en Sibérie occidentale.

Le 23 mars, près de Voronej, ce sont près de 10 kg d'héroïne qui ont été saisis sur un citoyen du Tadjikistan. Ces chiffres ne sont que l’illustration d’une semaine ordinaire de la lutte contre le trafic de drogues en Russie. L’explosion du trafic et de la consommation de drogue depuis les années 90 a été tellement forte qu’aujourd’hui le pays comprendrait près de 2,5 millions de toxicomanes.

Près de 75 tonnes de drogue pénètrent chaque année en Russie, dont près de 35 tonnes d’Afghanistan qui est le premier producteur au monde avec plus de 80% de la production mondiale. Près de 60% de cette production transiterait par l’Asie occidentale et 20 % par l’Asie centrale pour rejoindre ensuite essentiellement l’Europe et la Russie. Rien que dans la province du Badakhchan, au nord de l'Afghanistan, plus de 500 laboratoires fabriqueraient des stupéfiants destinés au marché russe. En 2010 environ 711 tonnes de stupéfiants en équivalent opium ont été consommées dans les pays européens, contre 549 tonnes en Russie. La Russie consommerait à elle seule 20% de l’héroïne produite dans le monde et plus d’un tiers de l'héroïne afghane serait acheminée en Russie via l'Asie centrale, notamment par le Kazakhstan, comme on peut le voir sur cette carte. En Russie, ou la situation démographique est en redressement fragile depuis une décennie, l’état doit faire encore face à une surmortalité importante car bien sur, la grande majorité des toxicomanes sont des jeunes (18 et 39 ans), et ils sont fréquemment touchés par le Sida, ce qui réduit d’autant leurs chances de réinsertion, mais également de survie. Bien conscient du péril, la plupart des Russes (57%) considèrent toujours l'alcoolisme et la toxicomanie comme les problèmes principaux du pays, selon des sondages du Centre d'étude de l'opinion publique russe (VTsIOM).

L’explosion de la production de l’héroïne date des années 70, les filières ont été un temps contrôlées par les mafias françaises (la fameuse french-connexion, qui acheminait la drogue d’Afghanistan vers l’Amérique par la France), puis ce sont les réseaux Asiatiques, Albanais et Turcs qui reprirent la juteuse affaire. En 2000, après la prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan, le Mollah Omar déclara que la culture du pavot était anti-islamique et devait donc cesser. Malheureusement, après l’intervention de l’Otan et les Talibans une fois chassés du pouvoir (en 2002), la culture du pavot repartit à la hausse. Dès 2006 l’Afghanistan était redevenu le premier producteur mondial, le pavot somnifère étant cultivé par environ 3,5 millions de paysans.

Pour cette raison, consciente du total échec de la coalition occidentale à lutter contre ce fléau, la Russie à dès l’année dernière participé à des opérations communes avec l’Otan pour tenter de lutter contre ce problème dans le cadre du conseil Russie-Otan.
Pour la seule année 2010, 1.277 opérations anti-drogue ont été menées en Afghanistan, permettant la saisie de près de 52 tonnes d'opium, de 7 tonnes d'héroïne, de 65 tonnes de haschisch, de 3,4 tonnes de morphine et de 180 tonnes de précurseurs chimiques. 64 laboratoires de fabrication de stupéfiants ont été détruits, tandis que 1.186 personnes suspectées de trafic de drogue, dont dix étrangers, ont été arrêtées. En Russie, plus 120.000 personnes ont été traduites en justice pour des délits liés à la drogue pour la seule année 2010. Le trafic de drogue afghane est en outre l’une des méthodes de financement du terrorisme dans le Caucase du nord. Pour cette raison, lors du forum international antidrogue de juin dernier à Moscou, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov à appelé à ce que la drogue afghane soit qualifiée par le Conseil de sécurité de l'ONU comme une menace à la sécurité et à la paix.

D'après les experts, ces dix dernières années, les stupéfiants afghans ont causé la mort de plus d'un million de personnes dans le monde. Selon le ministre Russe de l’intérieur Rachid Nourgaliev, la drogue ces dernières années tue en moyenne 30.000 russes chaque année, et ce sont près de 70.000 décès chaque année qui sont lés à la consommation de stupéfiants soit près de 200 chaque jour. Il est difficile de se rendre compte de l’importance de ces chiffres, mais on peut faire une comparaison en disant qu’il s’agit chaque jour de l’équivalent en nombre de victimes de 6 attentats comme celui de Domodedovo de janvier dernier. Début mars 2011, le directeur de l'Institut de recherches politiques, Sergueï Markov a rappelé la volonté de la Russie de totalement détruire l’agriculture de la drogue en Afghanistan. Pour autant, jusqu’à ce jour, on doit constater que seuls les Talibans, quand ils étaient au pouvoir, ont su réellement freiner la production de pavot dans le pays.

D’après l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), le trafic de stupéfiant est le troisième commerce en importance dans le monde derrière le pétrole et l’alimentation, mais avant le commerce des armes et des médicaments. C’est un réseau mafieux international qui continue à se développer, et l’importance des sommes en jeu favorise la corruption à tous les niveaux.  Peu à peu, les états prennent conscience que la cocaïne d’Amérique latine, l’héroïne d’Afghanistan et le cannabis du Maroc et de l’Asie centrale constituent une menace globale. Il y a les conséquences sur la santé publique, sur la démographie, sur la criminalité dans chaque pays, et aussi le risque de voir des mouvements terroristes se financer en faisant du trafic de drogue.

Cette prise de conscience incite les états à de nouvelles collaborations internationales dans l’intérêt commun. Dans le cadre du conseil de l’Europe dont la Russie est membre depuis 1999, pendant les réunions du conseil Russie-OTAN, aussi bien que devant l’assemblée générale de l’ONU, la lutte contre le trafic de stupéfiants est devenu un sujet majeur. Une guerre totale serait peut être la seule croisade juste.

mercredi, 13 avril 2011

Cocaïne

Cocaïne

par Xavier EMAN

Ex: http://blogchocdumois.hautetfort.com/

cocaine.jpgLes sectateurs acharnés de la démocratisation tous azimuts et de l’égalitarisme généralisé peuvent se réjouir : jadis drogue des élites politiques, des rock stars écorchées vives et des traders épuisés par leurs gesticulations boursières, la cocaïne est en passe de devenir le stupéfiant de monsieur tout le monde, la came du citoyen lambda, le passeport pour la défonce de tout un chacun.


C’est au milieu des années 2000 que la poudre blanche a glissé des mains des nantis à paillettes pour se répandre dans l’ensemble de la société et dans la plupart des secteurs professionnels, tout particulièrement le BTP, la restauration ou le commerce, souvent à titre de stimulant (1).

La cocaïne est ainsi devenue la deuxième drogue la plus consommée en France (et en Europe), juste derrière le cannabis qui voit sa domination menacée. Le petit joint n’a en effet plus vraiment la cote auprès des nouvelles générations pour lesquelles il s’est tellement banalisé qu’il n’offre désormais plus le degré minimum de frisson transgressif. Les post-soixante-huitards enfumés du bulbe, qui trouvaient très « sympa » et très « progressiste » de rouler leurs « bédots » devant leurs rejetons et même d’en partager avec eux, en sont donc pour leurs frais. Pas plus qu’elle ne désire s’habiller comme eux, leur progéniture ne veut se cantonner aux drogues de papa-maman. Passage donc à la vitesse supérieure : en route pour la cocaïne !


Les causes de cette spectaculaire extension de la consommation de « poudre blanche » sont multiples. Tout d’abord, il y a la saturation du marché américain qui a vu les flux de trafics se réorienter vers la vieille Europe. Une hausse de l’offre qui a entraîné une importante diminution des coûts pour le consommateur. Ainsi, de 1997 à 2007, le prix du gramme de cocaïne a chuté de moitié, passant de 120 à 60 euros environ.

Le « rail » coupe d’abord l’axe Auteuil, Neuilly, Passy

Les plus importants pays producteurs de cocaïne sont situés en Amérique latine, la Colombie, le Pérou et la Bolivie se partageant le marché. Selon les sources officielles américaines, les plantations d’arbustes à coca en Amérique latine produisent annuellement de 900 à 1 000 tonnes de cocaïne, démontrant au passage l’échec total de la « guerre à la drogue » cornaquée par les Etats-Unis dans la région.


Dans l’Union européenne, selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, 10 millions d’adultes entre quinze et soixante-quatre ans ont consommé cette drogue au moins une fois. 4,5 millions en ont consommé au cours des douze derniers mois et 2,5 millions durant les trente derniers jours.


En France, le nombre de consommateurs de cocaïne parmi les 12-75 ans est estimé à environ 1 million de personnes, avec une hausse spectaculaire en dix ans, ce nombre ayant plus que doublé de 1995 à 2005.


La cocaïne est désormais partout et il n’a jamais été aussi facile de s’en procurer. Si les lascars de banlieues ne dédaignent pas d’ajouter la « CC » à leur panoplie de Tony Montana de supérettes Franprix, c’est toutefois essentiellement dans les classes moyennes et moyennes-supérieures des centres-villes que la « mode » de la ligne de poudre tend à devenir un véritable phénomène sociétal.

Les ados accros ? Des toxicos mornes et sordides

Les adolescents des lycées « chics » en consomment notamment de plus en plus jeunes et de plus en plus fréquemment. Ayant déjà expérimenté le cannabis et les cigarettes dès la cinquième ou la quatrième, leur curiosité et leur goût de la transgression sont titillés dès leur passage en seconde par l’image de la cocaïne, cette drogue largement représentée à la télévision et au cinéma, généralement dans un cadre considéré comme « valorisant » par les jeunes (luxe, fêtes, « gangsters », show-biz…).


Largement pourvus en argent de poche par des parents souvent démissionnaires cherchant à compenser matériellement leur absence physique ou affective, les adolescents peuvent alors recourir à la « coke » pour meubler l’ennui trop nourri de leurs soirées, stimuler leur libido déjà blasée et noyer sous les délires hallucinés leur nihilisme et leur absence de perspectives autant que de passions. Cette drogue ?, stimulant les « performances », leur permet également de s’arracher à cette espèce d’introversion angoissée, proche de l’autisme, caractérisant une génération étouffée de technologie et de virtualité qui ne maîtrise désormais que très imparfaitement les modes de communication « directe », ceux ne permettant pas l’usage d’un écran protecteur et rassurant.


Bien informés, les ados connaissent parfaitement les risques et dangers de la cocaïne (même s’ils minimisent généralement, comme tous les toxicomanes, leur « addiction » au produit), mais les effets qu’ils recherchent priment sur la crainte de conséquences toujours considérées comme lointaines.

Des salariés qui se « dopent » comme de vulgaires coureurs du Tour de France

Ce qui frappe le plus dans l’observation de ce mode d’utilisation de la cocaïne, c’est que son caractère prétendument « festif » disparaît assez vite au profit d’une consommation morne et compulsive. Les adolescents et jeunes adultes ne sortent même plus des appartements où ils se réunissent pour « sniffer » et où la drogue devient peu à peu le centre unique d’attention, la seule raison d’être du rassemblement, le sujet exclusif des conversations. Une hiérarchie sordide s’établit alors au sein de la bande de zombies, en fonction des quantités possédées par les uns ou les autres, de la complaisance à laisser les filles « taper » sur ses propres rails ou de la qualité du produit « offert » au groupe.


Souvent, pour remplacer ou compléter les mannes parentales, les jeunes consommateurs de cocaïne n’hésitent pas à « dealer » dans leur entourage des produits généralement coupés pour en améliorer le bénéfice. Ce développement d’un « micro-trafic » de proximité, assez difficilement contrôlable, est également l’un des facteurs du développement drastique de l’usage de la cocaïne en France, ces dernières années.


Dans le monde du travail, l’usage de cocaïne peut revêtir deux principaux aspects. Soit il est la continuité à l’âge adulte de ces pratiques « adolescentes » devenues « addictives », soit il peut être « causé » par l’environnement professionnel lui-même, le travail moderne étant, dans de nombreux secteurs, toujours plus stressant et exigeant en termes d’efficacité et de rendement. L’activité professionnelle travail étant devenue un sport de haut niveau au sein duquel les participants doivent chaque année améliorer leurs performances, les salariés se « dopent » comme de vulgaires coureurs du Tour de France.

L’ère du vide et de la poudre blanche

Selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, plus de 10 % des salariés ont ainsi besoin de drogue pour affronter leur travail. Un pourcentage qui ne cesse de croître, notamment du fait de la pression libérale exercée sur les secteurs jadis « protégés ».
Si les professions les plus touchées par la consommation de cocaïne sont celles des banques, des transports routiers, du BTP, de la restauration et du monde médical, les services publics en cours de privatisation sont également de plus en plus exposés. Ainsi les services médicaux de toxicologie traitent-ils par exemple un nombre croissant de salariés de la Poste, établissement qui cherche à offrir toujours davantage de services avec de moins en moins de personnel, les guichetiers récoltant alors le mécontentement et parfois la violence, verbale ou physique, des usagers mécontents.


Qu’il soit dit « festif » ou « productiviste », l’usage exponentiel de cocaïne est indéniablement un nouveau symptôme de ce « désir de mort » qui semble caractériser notre modernité occidentale subclaquante.


Ajoutant la fuite en avant chimique à l’échappatoire virtuelle, nos contemporains cherchent à s’extraire le plus totalement possible d’une réalité devenue insupportable à force de désenchantement et de désacralisation. Pour meubler l’attente du tombeau, ils tentent donc, hagards et épuisés, de trouver dans les stimuli artificiels de la poudre blanche et de ses avatars quelques lueurs perçant encore la désespérante obscurité d’un quotidien qu’ils n’ont plus la foi ni la force de vouloir révolutionner.   


Xavier Eman

1_Le Code du travail interdit les prélèvements urinaires ou sanguins  en entreprise pour détecter d’éventuelles traces de drogues, en dehors des postes dits « de sécurité ».

 

samedi, 20 novembre 2010

La drogue sud-américaine part à l'assaut de l'Europe via l'Afrique

La drogue sud américaine part à l'assaut de l'Europe via l'Afrique

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La drogue traverse l’Atlantique par Boeings entiers vers l’Afrique de l’Ouest, avant de finir en Europe et, particulièrement, en Grande Bretagne.

Le Washington Times publie un article sans ambiguïté sur le trafic de drogue : des gangs sud-américains achètent des jets afin de faire passer des stupéfiants en Afrique puis en Europe.

Les autorités fédérales recoupent des informations étonnantes sur les nouvelles méthodes des gangs sud-américains pour faire pénétrer de la drogue en Europe via l’Afrique : leur faire franchir l’Atlantique dans des jets vétustes remplis de cocaïne.

Au moins 3 gangs opèrent de cette façon, dont un se targue de disposer de 6 avions. Un autre en aurait lui aussi 5. Ces avions de taille importante ne sont pas détectés par les radars qui ne couvrent pas les zones de l’Océan Atlantique survolées.

Les services spécialisés de l’ONU (U.N. Office on Drugs and Crime) ont alerté les autorités sur les voyages transatlantiques des avions de la drogue, quand un Boeing 727 carbonisé a été découvert dans le désert du Mali, le 22 novembre 2009. Les trafiquants l’ont convoyé du Venezuela en Afrique, l’ont déchargé puis l’ont incendié.


Ces méthodes aériennes sont surprenantes, tant en raison de la distance couverte que de la complexité du pilotage de tels appareils, explique Scott Decker, professeur de criminologie étudiant la contrebande à l’Arizona State University. Un vol du Venezuela à l’Afrique de l’Ouest (3400 miles) est trois fois plus long que vers la Floride.

La crise économique mondiale a mit au rancard des centaines de cargos jets négociables à très bon marché.

Le site Planemart.com propose par exemple sur son site un DC-8s pour la somme de 275 000 dollars.

Les trafiquants mettent en oeuvre des techniques très poussées pour exploiter les routes aériennes. Le gang de Valencia-Arbelaez utilise des méthodes lui permettant de calculer ses coûts de vols et de camoufler ses plans de vol.

Les réunions de préparation peuvent se tenir dans des endroits aussi divers que le Danemark, l’Espagne, la Roumanie ou un hôtel Best Western à Manhattan. Lors d’une de ces réunions, le chef de gang Jesus Eduardo Valencia-Arbalaez a dessiné une carte de l’Afrique, en indiquant les points où la drogue devait être livrée.

Le kérosène et les pilotes sont payés par virement ou valises de billets, comme l’a montré la découverte de 356 000 dollars dans le bar d’un hôtel. Certains gangs utilisent par exemple un équipage russe, pour acheminer en Roumanie, puis en Guinée, un avion récemment acheté en Moldavie.

La quasi-totalité de la cocaïne est destinée à l’Europe, mais une partie de chaque cargaison est censée arriver à New-York. Un gang envisage de construire un laboratoire de méthamphétamine au Liberia et d’en exporter la production au Japon et aux États Unis.

Il a accès à un terrain d’aviation privé en Guinée, mais pourrait acheter son propre aéroport. D’ailleurs, une équipe étudie la possibilité de faire des vols directs Bolivie – Afrique de l’Ouest. Un avion de ce gang a été saisi en juillet 2008 au Sierra Leone, avec 600 kilogrammes de cocaïne à bord.

Le journal britannique The Telegraph indique quant à lui que la Grande-Bretagne est la capitale européenne de la drogue chez les jeunes adultes. Les régions du centre («England») et du pays de  Galles («Wales») ont, en pourcentage, plus de consommateurs que partout ailleurs sur le continent et la consomation est içi supérieure à celle des USA, dans la tranche d’âges des 15-34 ans.

Les agences spécialisées s’inquiètent du fait que les gens voient la cocaïne comme une drogue sans danger, alors qu’elle a causé 325 morts en 2008, contre 161 cinq ans avant. De même, plus la consommation augmente et se banalise, plus l’impact sur la santé public est visible.

En Grande Bretagne, 6,2% de cette classe d’âge a pris de la cocaïne cette année, contre 4% aux USA et 2,3% en Europe.

Washington Times

(Traduction-synthèse par fortune.fdesouche.com)