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mercredi, 08 janvier 2014

Conférence du Cercle G. Sorel

CONFERENCE

CERCLE GEORGES SOREL

europe, alternative, georges feltin tracol

A la Cambuse, local MAS Ile-de-France

contact/réservations : cerclegs@yahoo.fr

Double attentat à Volgograd : une première analyse

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Double attentat à Volgograd : une première analyse (VineyardOfTheSaker)

 

Le double attentat qui vient de se produire à Volgograd (ex-Stalingrad) constitue sans conteste une escalade dans la guerre larvée mais constante qui a opposé les insurgés wahhabites non seulement au Kremlin, mais aussi à toutes les autorités musulmanes traditionnelles en Russie. Avant d’examiner ce que ces dernières attaques pourraient signifier pour la Russie en général et pour les imminents Jeux Olympiques de Sotchi, il serait utile de revenir sur quelques faits essentiels.

La Tchétchénie

Tout d’abord, ce serait une erreur de croire que tout acte terroriste « islamiste » commis en Russie devrait impliquer des Tchétchènes. La réalité est que la Tchétchénie a non seulement été pacifiée, mais elle est même paisible. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a littéralement réalisé un miracle en transformant le « trou noir » tchétchène ravagé par la guerre en une république prospère et *véritablement* paisible. Le fait que ce miracle ait été soit passé sous silence, soit ridiculisé par les « experts » anglo-sionistes, qui avaient tous déclaré devant les caméras que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue, est compréhensible : admettre ce succès serait tout simplement politiquement impensable. Pourtant, le fait que Ramzan Kadyrov, le jeune homme qui avait toute l’apparence extérieure d’un voyou tchétchène moyen, se soit avéré être un leader politique extrêmement capable et sage est indéniable, et même si aucune « guerre contre le terrorisme » n’est jamais vraiment tout à fait « gagnée », il serait juste de dire que, au moins pour le moment, le phénomène terroriste tchétchène a été ramené à près de zéro. Malheureusement, si l’avenir s’annonce très prometteur pour la Tchétchénie, les choses sont infiniment pires dans le Daghestan voisin.

La Tchétchénie et le Caucase

Le Daghestan

La Tchétchénie et le Daghestan sont voisins, mais ils pourraient difficilement être plus différents. En premier lieu, la Tchétchénie est principalement habitée par des Tchétchènes, alors qu’il n’existe pas vraiment de « Daghestanais » : plus d’une douzaine de groupes ethniques différents vivent côte à côte au Daghestan. En fait, le Daghestan est la plus diversifiée de toutes les républiques russes, dans laquelle aucun groupe ne peut constituer une majorité. Cet aspect est absolument crucial parce que le fait qu’il n’y ait pas de groupe ethnique dominant signifie qu’il ne peut pas y avoir de « Kadyrov » Daghestanais. Deuxièmement, l’économie du Daghestan est dirigée par des élites très corrompues qui luttent les uns contre les autres et contre leurs clans respectifs. En termes pratiques, cela signifie que la « recette » utilisée en Tchétchénie (donner à un leader tchétchène local un niveau maximal d’autonomie et d’autorité) serait un désastre pour le Daghestan. La bonne « solution » pour le Daghestan impliquerait probablement une intervention très énergique du Centre Fédéral et une destruction de l’actuel système de clan basé sur l’ethnie – ce que personne au Kremlin ne serait empressé d’entreprendre.

Cependant, pour le moment, le Daghestan est le repaire du terrorisme wahhabite. On pourrait dire que le cancer wahhabite qui avait d’abord contaminé la Tchétchénie s’est répandu au Daghestan pendant qu’il était détruit en Tchétchénie. L’extrême pauvreté du Daghestan, combinée aux millions de dollars fournis par les Saoudiens à leurs alliés et agents, leur a rendu extrêmement aisée la tâche de commercialiser leur marque de wahhabisme au Daghestan et de recruter des agents locaux d’influence et des terroristes, ce qu’ils ont entrepris avec beaucoup de succès.

Les terroristes du Daghestan ont bien tiré les leçons de la Tchétchénie, et ils n’essaient jamais de contrôler de territoire ou de créer une sorte de mini-État wahhabite au Daghestan : bien au contraire, jour après jour, les forces de sécurité affrontent les terroristes Daghestanais, ce qui se termine à chaque fois pour eux par la capture ou la mort (surtout la mort). La raison en est évidente : les terroristes du Daghestan sont faibles et ils ne peuvent même pas s’en prendre aux policiers locaux. Mais ils sont juste assez forts pour attacher des explosifs sur un jeune homme ou une jeune femme et les envoyer se faire sauter dans une station de bus ou de train.

Les Wahhabites dans le reste de la Russie

Il serait également erroné de supposer que tout le terrorisme wahhabite en Russie doit provenir du Daghestan ou même du Caucase. Les Wahhabites (soutenus par l’Arabie Saoudite) recrutent littéralement partout – du sud de la Russie à Saint-Pétersbourg et du Tatarstan à Moscou. En conséquence, dans certains cas, des Russes ethniques étaient impliqués dans des actes terroristes wahhabites. Ainsi, la réalité est la suivante : le terrorisme wahhabite en Russie n’est pas un problème régional ou un problème ethnique, c’est un problème idéologique. C’est pourquoi il ne faut pas tirer hâtivement de conclusions ni présumer quoi que ce soit au sujet de qui pourrait être derrière les derniers attentats. Ça pourrait littéralement être n’importe qui.

De Volgograd à Sotchi ?

Volgograd a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes dernièrement, et les attaques des 29 et 30 décembre 2013 ne sont que les plus récentes dans une longue série d’événements. Pourquoi Volgograd ?

Sud de la Russie
(cliquez pour agrandir la carte)

Eh bien, Volgograd est – avec Rostov-sur-le-Don et Krasnodar – l’une des principales villes du sud de la Russie et elle est assez proche du Daghestan pour qu’il soit assez facile pour les wahhabites Daghestanais (en supposant qu’ils soient impliqués) d’organiser une attaque terroriste dans cette ville. En fait, Volgograd est à peu près à la même distance du Daghestan que Sotchi. Ce n’est pas une pensée agréable.

Un autre facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la décision des terroristes de frapper à Volgograd est que la plupart des efforts russes de lutte contre le terrorisme sont actuellement concentrés à l’intérieur et autour de Sotchi. Une des règles de base de la lutte contre le terrorisme est qu’il y a toujours plus de cibles potentielles à protéger que de ressources pour les protéger. Même si Volgograd avait été complètement bouclée, les terroristes auraient pu choisir Astrakhan, Elista, Stavropol ou n’importe quelle autre ville. Je pense que la sécurité locale et fédérale est principalement axée sur la protection de l’infrastructure olympique et que par conséquent, Volgograd était plus vulnérable que d’habitude.

Que savons-nous jusqu’à présent ?

Plusieurs d’entre vous m’ont écrit (par courriel ou dans la section commentaires de mon blog) pour me demander si je pensais que ces dernières attaques étaient la conséquence des récentes menaces saoudiennes [d’attaques contre les J.O. de Sotchi si la Russie continue à soutenir la Syrie]. Honnêtement, je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Les Russes travaillent vite et les médias russes rapportent que le kamikaze qui s’est fait exploser dans la gare hier a été identifié comme Pavel Pechenkin.

Pavel Pechenkin

Pour autant que je sache, cela n’a pas été officiellement confirmé et des analyses ADN sont encore en cours. Néanmoins, si c’était vrai, cela désignerait comme responsables un groupe de Russes ethniques qui inclurait Dimitri Sokolov, qui a récemment été tué par les forces de sécurité. D’origine russe, il a vécu au Daghestan et a rejoint un groupe terroriste dans la ville de Makhatchkala. Cependant, il est intéressant de noter que son contact avec le milieu wahhabite n’a pas commencé au Daghestan, mais dans une mosquée de Moscou où il s’était inscrit à des cours d’Arabe. Sokolov était le mari de Naida Asiialova, une kamikaze qui s’est fait exploser dans un autobus bondé à Volgograd au mois d’Octobre de cette année. Pechenkin, Sokolov et Asiialova faisaient apparemment tous partie de la même cellule terroriste qui, bien que basée au Daghestan, incluait des Russes ethniques.

D. Sokolov et N. Asiialova

Ce groupe était très bien connu des services de sécurité russes, et les parents de Sokolov et Pechenkin ont tous deux fait des déclarations désespérées via les médias russes, suppliant leurs enfants de ne commettre aucun acte de violence et de renoncer à leur vie de terroriste. Bien qu’ils aient certainement eu des complices, Sokolov et Pechenkin constituaient clairement l’image de ce groupe aux yeux du public, et autant que je sache, il n’y a plus de membres importants de cette cellule en cavale. Jusqu’à présent, et c’est une analyse très préliminaire, il n’y a pas d’« empreintes saoudiennes » sur ces attaques. Elles semblent être ce que les Américains appellent un cas de « terreur d’origine intérieure » et s’il y a un lien Saoudien, c’est à travers le financement massif des mosquées wahhabites en Russie (et dans le monde entier).

Options internes russes

Comme l’a écrit H. L. Mencken, « Pour chaque problème complexe, il y a une réponse qui est claire, simple et mauvaise ». Dans ce cas, cette solution simple est de fermer toutes les mosquées ayant des liens avec les wahhabites en Russie, et certains individus simples d’esprit ont déjà exprimé leur désir de voir cela se produire. Une telle « solution » pose de nombreux problèmes :

1) Ce serait tout simplement illégal. La Russie est (enfin !) plus ou moins devenue un Etat de droit où la loi règne, ou, du moins, la Russie est-elle en bonne voie pour devenir un tel pays. Ce qui est certain, c’est que la grande majorité des Russes veulent que leur pays devienne un pays normal, civilisé, où le respect des lois est au cœur de la vie politique. Fermer des mosquées serait tout simplement illégal. Pour quelles raisons devraient-elles être fermées, d’ailleurs ? Pour « soupçon de wahhabisme » ? Il n’y a pas de tel crime en droit russe. Pour recevoir de l’argent de l’étranger ? Ce n’est pas illégal non plus. Pour être liées à des réseaux terroristes ? Oui, ce serait illégal, mais c’est aussi très difficile à prouver et il n’y a aucun moyen pour que le FSB (Service fédéral de sécurité) ou le Comité d’enquête puissent faire accepter de telles accusations par une cour de justice contre la plupart de ces mosquées. L’idée directrice est la suivante : Poutine n’est pas un dictateur et il ne peut pas agir en dehors du cadre de la loi russe, et du reste il ne le souhaiterait aucunement.

2) Ce serait immoral. J’ai vécu pendant de nombreuses années littéralement juste à côté d’une grande mosquée entièrement financée par les Saoudiens, et à ma connaissance, non seulement cette mosquée n’a jamais rien eu à voir avec le terrorisme, mais les personnes qui fréquentaient cette mosquée n’ont même pas été impliqués dans le moindre cas de petite délinquance. Dieu sait que je hais l’idéologie wahhabite de toute mon âme et de tout mon cœur, mais je ne peux pas dire que la plupart des wahhabites soient de mauvaises personnes, ou qu’ils soient liés au terrorisme. Ils ne sont pas et ne doivent pas être des boucs émissaires pour les actions d’autres personnes. Je suis tout à fait favorable à la destruction physique de chaque terroriste wahhabite sur la planète, mais tant qu’ils ne prennent pas les armes et ne se mettent pas à assassiner et mutiler les êtres humains, les disciples d’Ibn Taymiyya et de Muhammad ibn Abd al-Wahhab ne doivent pas être forcés à payer pour les actions des autres.

3) Ce serait contre-productif. L’avantage de laisser les mosquées wahhabites libres d’agir est qu’elles constituent pour les forces de sécurité une cible parfaite pour infiltrer et surveiller les terroristes. Fermez ces mosquées et vous les pousserez dans la clandestinité et il pourrait être beaucoup plus difficile de les infiltrer. En fait, ces mosquées wahhabites peuvent même être utilisées comme des appâts pour attirer, identifier et arrêter les terroristes locaux.

Non, la meilleure façon de faire face à la propagande et au terrorisme financés par l’Arabie Saoudite est de soutenir les organisations islamiques et chefs religieux traditionnels anti-wahhabites. Il y a beaucoup de musulmans bien éduqués et instruits en Russie, y compris un bon nombre d’imams renommés, qui peuvent mener la lutte idéologique et spirituelle contre les wahhabites et les dénoncer pour ce qu’ils sont. Ce que l’Etat russe devrait faire est a) protéger physiquement ces gens b) les écouter et prendre en considération leur évaluation de la situation c) expliquer à la population non musulmane que ce sont des alliés essentiels dans la lutte contre le terrorisme wahhabite.

Que faire si on trouve des indices inculpant l’Arabie Saoudite ?

C’est un grand « si » ! Mais supposons, pour la commodité du raisonnement, que les Russes trouvent de quelconques « empreintes » saoudiennes dans ces attaques, ou dans des attaques à venir au cours des Jeux olympiques de Sotchi, et considérons différentes réponses russes :

1) Une frappe de représailles ouverte contre l’Arabie saoudite :

En termes purement militaires, cela ne poserait aucun problème. Les Russes pourraient frapper avec des bombardiers, des missiles de croisière sous-marins, des missiles balistiques… Tout ce qu’on veut. Les Etats-Unis exprimeraient certainement toute leur indignation, mais le CENTCOM ne pourrait rien y faire parce que le but initial du CENTCOM était d’empêcher une invasion soviétique de l’Iran, et pas de défendre les Saoudiens contre une frappe de représailles russe. Le problème de cette option est qu’elle serait illégale selon le droit international et c’est quelque chose que la Russie ne veut pas.

Si la Russie décidait d’accuser publiquement et officiellement l’Arabie saoudite d’attaques terroristes contre la Russie, elle devrait aller au Conseil de sécurité de l’ONU ou à la Cour internationale de justice et porter l’affaire sur le terrain légal.

2) Déposer une plainte officielle à la Cour internationale de justice et essayer d’obtenir un vote du Conseil de sécurité condamnant l’Arabie Saoudite :

En fait, c’est une option excellente parce qu’elle mettrait les Saoudiens dans une position politique très embarrassante. Selon le libellé de la résolution, les États-Unis s’abstiendraient ou y opposeraient leur veto, car peu importe l’ampleur des problèmes qu’il y a eu entre les deux pays récemment, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont toujours des alliés stratégiques. Pourtant, une telle plainte officielle par la Russie contre le régime saoudien mettrait encore plus d’embarras sur les visages des singes médiévaux au pouvoir à Riyad. Personnellement, cette option me plairait beaucoup, mais ce ne serait pas dans le style de Poutine – il préfère un genre de diplomatie beaucoup plus discret.

3) Une frappe de représailles secrète contre l’Arabie saoudite :

Cette option est également tout à fait réalisable pour le Kremlin, non seulement parce qu’il pourrait utiliser les capacités russes pour frapper un ou deux princes saoudiens, mais parce qu’il pourrait facilement sous-traiter ce travail à une force alliée. Le problème, c’est que même si c’est une frappe de représailles, ce serait toujours un acte de terrorisme. Jusqu’à présent, le seul cas que je connaisse où les Russes ont assassiné quelqu’un, c’est quand ils ont tué le terroriste notoire Ibn al-Khattab : les services spéciaux russes ont intercepté une lettre de Khattab et l’ont imprégnée d’un poison spécial qui serait sans danger pour quiconque sauf Khattab (une méthode beaucoup plus efficace et sophistiquée que l’accusation stupide selon laquelle ils utiliseraient du polonium pour tuer quelqu’un). Mais dans ce cas, les Russes ont admis leur rôle et ont même fait des déclarations plus ou moins officielles donnant les détails de l’opération. Bien que cet assassinat ait été mené en utilisant des méthodes secrètes, ce n’était pas véritablement une opération secrète car les Russes ont admis d’eux-mêmes qu’ils en étaient responsables. Khattab était une telle raclure que personne de sain d’esprit n’a exprimé de problèmes à l’égard de cette opération : ce fut l’une de ces affaires très rares, où le bon et le méchant sont clairement désignés, et où presque tout le monde convient que la personne tuée l’a vraiment cherché et que justice a été faite. Mais c’est une exception. Beaucoup trop de soi-disant « opérations secrètes » ne sont qu’un pieux euphémisme pour désigner des (contre-)attaques terroristes c’est à dire quelque chose qu’un pays civilisé ne devrait pas faire.

4) Quoi d’autre ? Viser le long terme

Dans la lutte contre le terrorisme, il est absolument vital de rester exemplaire sur le plan de la morale : il faut faire tout son possible pour dénier à l’ennemi le statut de « combattant pour la liberté ». Pour ce faire, il faut absolument garder ses mains aussi propres que possible et il ne faut s’engager que dans des actions qui, si elles étaient découvertes et révélées au public, nous feraient paraître honorables. Le concept de Dick Cheney selon lequel « maintenant on ne prend plus de gants » ne fait que traduire son manque de sophistication. On peut dire la même chose du « déni plausible » (plausible deniability) de la CIA. Le résultat de cette auto-illusion est que les Etats-Unis sont haïs et méprisés dans le monde entier, et que littéralement, il n’y a pas d’action trop vile, trop lâche ou trop stupide pour être considérée par quiconque comme ne pouvant pas être une opération secrète des États-Unis : tout le monde les sait capables de tout, même des choses les plus basses. Est-ce que la Russie veut vraiment devenir le « prochain méchant » (encore une fois !) ?

Personnellement, je pense qu’il est crucial pour un pays civilisé que sa politique officielle, annoncée et publique soit en harmonie avec ce qu’il fait dans les coulisses. Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans les opérations secrètes tant qu’elles sont conduites de manière à ce que ceux qui les ont ordonnées puissent paraître raisonnables et honorables si l’opération est découverte et révélée au public. La Russie ne peut pas constamment parler du rôle absolument crucial qui doit être joué par le droit international dans les relations internationales, puis aller joyeusement violer des règles de base du droit international. Pour cette raison, toute utilisation de la force (ouverte ou secrète) par la Russie devra être fondée sur les principes suivants :

1) Toutes les autres options non-violentes auront déjà été tentées, ou seront impossibles à mettre en œuvre.

2) L’utilisation de la force sera proportionnelle à l’attaque qui l’a déclenchée.

3) Tous les efforts seront faits pour éviter des victimes innocentes.

Cela semble être d’un optimisme béat ? Eh bien, ce n’est pas le cas !

Des décennies d’utilisation de la force de manière tout à fait irresponsable et imprudente par les Etats-Unis, les Israéliens, les Européens et les Soviétiques nous ont complètement désensibilisés à l’immoralité fondamentale de la violence. Elevés pour la plupart avec les films de John Wayne et les présidences de Ronald Reagan, nous avons perdu le dégoût de l’homme civilisé pour la laideur et l’immoralité de la violence. Pire encore, nous sommes tellement conditionnés par des décennies de reportages spéciaux de CNN venant du Pentagone et montrant le dernier « briefing » d’une intervention militaire américaine que nous oublions qu’agir impulsivement et « tirer à tout va » est une façon très inefficace de faire face à un problème.

Pour traiter un problème comme le terrorisme, il est toujours préférable de planifier sur le long terme. De ce point de vue, je dirais que le régime saoudien est un problème suffisamment important pour mériter d’être considéré comme une menace inhérente à la sécurité nationale de la Russie, et cela implique en retour que parvenir à un changement de régime au Royaume d’Arabie Saoudite devrait être une stratégie de sécurité nationale de la Russie. Cependant, cet objectif doit être poursuivi uniquement ou, du moins, principalement par des moyens légaux tels que, par exemple, armer les Iraniens et les Syriens qui, à leur tour, armeront le Hezbollah. Cet objectif peut également être atteint en isolant l’Arabie saoudite sur la scène internationale par le biais de « consultations » avec les alliés et les nations amies. En outre, la Russie devrait chercher à élargir son rôle et son influence dans le monde musulman et dans le monde arabe afin de contrebalancer l’influence actuelle des Saoudiens et des autres monarchies du Golfe.

À court terme, le public russe doit être prévenu ouvertement que le terrorisme ne peut être éradiqué, que c’est là un rêve chimérique concocté par des politiciens malhonnêtes. Mais si aucun pays ou gouvernement ne peut vraiment éradiquer le terrorisme, on peut apprendre à vivre avec. Après tout, le nombre réel des victimes du terrorisme est extrêmement faible, bien moins que, par exemple, celui des accidents de la route. La vraie puissance du terrorisme réside dans l’effet psychologique qu’il a non pas sur ses victimes directes, mais sur ceux qui en sont témoins. Dès que le grand public aura accepté l’idée que même si les attaques terroristes peuvent être réduites à un minimum, il sera toujours possible que certains attentats aient lieu, le terrorisme perdra sa force réelle. Soit le terrorisme est accepté comme une réalité de la vie, soit une nation pourra être tirée dans une spirale sans fin de mesures futiles de lutte contre le terrorisme qui sont beaucoup plus néfastes que le terrorisme qui les déclenche.

Est-ce que la Russie veut vraiment devenir un état fasciste terrifié et paranoïaque comme les États-Unis ? Ou préfère-t-elle accepter le fait que le terrorisme ne sera jamais « vaincu » et continuer à vivre le mieux possible dans un monde toujours dangereux ?

Les hommes politiques russes débattent déjà vivement de la question de l’annulation du moratoire actuel sur la peine de mort : Nikolaï Pligin, député du parti « Russie unie » et chef du Comité du droit constitutionnel de la Douma, a déclaré qu’ « aucun des groupes sociaux ne sera victime de discrimination, aucune activité spéciale ne sera réalisée contre un groupe spécifique : toutes les activités seront menées uniquement d’après les normes constitutionnelles et conformément aux lois en vigueur », tandis que Ramzan Kadyrov a exhorté le Parlement à « augmenter infiniment la peine non seulement pour ceux qui commettent des actes terroristes, mais aussi pour ceux qui partagent les idées des terroristes, répandent leur idéologie et les entraînent. Je suis absolument certain que nous ne pourrons pas faire face à ce mal en jouant la démocratie et l’humanité. »

Eh bien, au moins tous les deux sont d’accord sur le fait que le bon endroit pour discuter de cette question et décider quelles politiques il faut adopter est le Parlement. Je m’attends à ce que la Douma s’exprime d’une seule voix et accorde au Kremlin à peu près n’importe quelle loi qu’il voudra faire passer, donc la vraie décision sera entre les mains de Poutine. Je suis personnellement convaincu que son choix sera de se conformer très strictement à la lettre et à l’esprit de la législation nationale russe et du droit international et qu’il n’y aura pas de sur-réaction de la Russie.

Le Saqr

Article original publié sur VineyardSaker.blogspot.com

Traduction réalisée par AxeDeLaResistance.com

La Démocratie au Moyen Âge !

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La Démocratie au Moyen Âge !

 

En dépit de la vague romantique qui, au XIXe siècle, va entreprendre une réhabilitation partielle et souvent mythique du récit « historique » de cette longue époque (un millénaire) que les érudits de la renaissance ont reléguée au rang de « moyen-âge », l’imagerie commune en garde encore des idées complètement fausses : le moyen-âge, pour beaucoup, c’est l’époque où le petit peuple, ignorant et analphabète, est soumis au diktat implacable d’un ordre politique militaire monarchique, et d’un ordre spirituel clérical séculaire et dogmatique ; c’est l’époque des seigneurs, de l’inquisition, des sorcières et des bûchers ; c’est l’époque des guerres incessantes, des croisades sanglantes et de la peste ; en résumé, le moyen-âge serait une époque obscure, sombre, « gothique ». Voici ce que nous en dit Michel FRAGONARD :

« (…) l’histoire représente, au XIXe siècle, un enjeu « politique » essentiel (en témoigne d’ailleurs l’attention des gouvernements, dont l’action d’un Guizot, lui-même historien, est le meilleur exemple) : sa promotion est inséparable de l’affirmation du sentiment national, fruit à la fois de la Révolution française et des courants romantiques allemands ; et l’un des enjeux essentiels est la question des origines nationales. On comprend alors l’intérêt des historiens, initiateurs et propagateurs de cette conscience nationale, pour le Moyen Age, aux fondements de la nation. Intérêt non dépourvu de considérations idéologiques : au moment où, en France, conscience nationale et aspiration démocratique sont intimement liées dans une mystique du « peuple » (notion combien ambiguë), l’œuvre d’Augustin Thierry (Récits des temps mérovingiens, Essais sur la formation et les progrès de l’histoire du Tiers État) est sous-tendue par une thèse historico-ethnique (les origines proprement « gauloises » du peuple français, à contre-pied d’une historiographie « aristocratique » insistant sur les origines franques). Dans cette quête historique d’un Moyen Age où se trouvent les sources de la nation, l’exemple le plus illustre, en France, est celui de Michelet, qui consacre six volumes de sa monumentale Histoire de France (inachevée) au Moyen Age et qui, dans ses autres ouvrages, revient régulièrement sur la période (voir la Sorcière). »

cc1jos6j.jpgIl nous suffit de voir à quoi ressemble ce mouvement culturel « gothique » né dans les années 1990, qui mêle à la fois l’imagerie mythique de ce moyen-âge du XIXe siècle et les idées les plus noires que le quidam se fait de cette ère. Vêtus et maquillé de noir ou de sombre, visages tristes ou désespérés, véhicules « morts-vivants » d’un romantisme lui-même sombre, noir et désenchanté.

Que dire alors de l’idée que l’on se fait au sujet de la politique au moyen-âge ? A l’évocation d’une démocratie au moyen-âge, la plupart vont faire les yeux ronds et se dire « mais de quoi parle-t-il ? ». Moyen-âge et démocratie sont deux termes que la plupart considèrent antinomiques. Or, la réalité est bien différente. La démocratie était plus vivace durant la majeure partie du moyen-âge et de la renaissance, qu’elle ne le fut depuis la Révolution. En fait, c’est la Révolution qui va éteindre un ensemble de pratiques démocratiques populaires qui perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

Ce que je découvre, en parcourant l’excellent livre de Francis Dupuis-Déri « Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France », est entre autre une déconstruction radicale de ce moyen-âge obscurantiste que l’élite contre révolutionnaire et le « siècle des Lumières » a durablement imprimé dans nos esprits. Permettez-moi de partager avec vous les quelques passages de ce livre qui nous éclairent sur cette activité démocratique vivace au moyen-âge.

« Au Moyen Age et pendant la Renaissance européenne, des milliers de villages disposaient d’une assemblée d’habitants où se prenaient en commun les décisions au sujet de la collectivité. Les « communautés d’habitants », qui disposaient même d’un statut juridique, ont fonctionné sur le mode de l’autogestion pendant des siècles. Les rois et les nobles se contentaient de gérer les affaires liées à la guerre ou à leurs domaines privés, d’administrer la justice et de mobiliser leurs sujets par des corvées. Les autorités monarchiques ou aristocratiques ne s’ingéraient pas dans les affaires de la communauté, qui se réunissait en assemblée pour délibérer au sujet d’enjeux politiques, communaux, financiers, judiciaires et paroissiaux[1]. »

Voilà déjà qui tranche avec les images d’une monarchie omnipotente et omniprésente, gérant, en collaboration avec l’Église, tous les faits et gestes de leurs sujets. En réalité, l’aristocratie nobiliaire avait bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des affaires du peuple, et elle laissait donc volontiers à ses gens le soin de s’occuper de leurs propres affaires. Le peuple disposait donc de fait d’une large autonomie, autrement plus grande que nous n’en disposons actuellement sous le régime prétendument représentatif. Et cette autonomie s’étendait sur des domaines importants et essentiels, comme nous allons le voir.

« On discutait ainsi des moissons, du partage de la récolte commune ou de sa mise en vente, de la coupe de bois en terre communale, de la réfection des ponts, puits et moulins, de l’embauche de l’instituteur, des bergers, de l’horloger, des gardes-forestiers, parfois même du curé, des gardiens lorsque sévissaient les brigands, les loups ou les épidémies. On y désignait ceux qui serviraient dans la milice, on débattait de l’obligation d’héberger la troupe royale ou de l’utilité de dépêcher un notable pour aller soumettre à la cour des doléances au nom de la communauté. »

Imaginez que, dans votre ville ou votre commune, de nos jours, vous puissiez, par le biais d’une assemblée communale publique, décider en commun de la répartition de la récolte commune ou de sa mise en vente (alors qu’aujourd’hui, les paysans – souvent les « serfs » modernes de l’industrie agro-alimentaire – se voient imposer leur cotât de production, les prix de vente, le cahier des charges et jusqu’aux semences qu’ils peuvent utiliser), la réfections ou l’édification des ouvrages d’art (routes, voiries communales, ponts, éoliennes, barrages, écluses, etc.), de qui, parmi les habitants, servira dans la police municipale (qui est maintenant un corps centralisé au service de l’Etat, et non du peuple). Impensable, n’est-ce pas ? Pourtant, les assemblées d’habitants étaient dynamiques.

« Il y avait environ dix assemblées par an, parfois une quinzaine. Elles se déroulaient sous les arbres (le chêne), au cimetière, devant ou dans l’église, ou encore dans un champ. Bref, dans un lieu public, car il était interdit de tenir l’assemblée dans un lieu privé, pour éviter les magouilles. Une étude statistique de quelque 1500 procès-verbaux indique que ces assemblées comptaient en moyenne 27 participants, soit une représentation d’environ 60% des foyers des communautés, et pouvaient même accueillir jusqu’à quelques centaines d’individus, dont 10 à 20% de femmes. Mais à l’époque, dix personnes suffisaient pour former « un peuple » et tenir une assemblée. La participation à l’assemblée était obligatoire et une amende était imposée aux absents quand l’enjeu était important. Un quorum des deux tiers devait alors être respecté pour que la décision collective soit valide, par exemple celle d’aliéner une partie des biens communs de la communauté (bois ou pâturage). Il était si important que la communauté s’exprime que même lorsque la peste a frappé dans la région de Nîmes, en 1649, l’assemblée a été convoquée dans la campagne sur les deux rives d’une rivière, pour permettre de réunir à la fois les personnes ayant fui la ville et celles qui y étaient restées. En général, le vote était rapide, à main levée, par acclamation ou selon le système des « ballote » distinguant les « pour » des « contre » par des boules noires et blanches. Lorsque la décision était importante, les noms des personnes votantes étaient portés au procès-verbal. »

Ainsi, le peuple, au moyen-âge, parvenait à s’autogérer sur tout un ensemble de domaines considérés non comme « privés », mais comme publiques, car à l’inverse de nous, les « modernes » atomisés par une culture du chacun pour soi (la culture individualiste que nous devons à l’origine aux physiocrates du XVIIIe siècle et à leurs successeurs libéraux et capitalistes du XIXe et du XXe siècle), nos ancêtres « médiévaux » avaient conscience de l’interdépendance mutuelle dans laquelle ils étaient, et la majeure partie des ressources produites par la terre étaient considérées comme un ensemble de richesses communes, non comme des richesses privées. Cela n’empêchait pas le commerce, l’artisanat, ni même une certaine forme d’industrie. Ils parvenaient, en dépit de leurs intérêts individuels, à s’entendre et à gérer eux-mêmes ces ressources en commun, chose qui nous semblent aujourd’hui hors de portée – il suffit, pour s’en convaincre, de voir les commentaires récurrents qui décrient l’apathie populaire et considère, aujourd’hui, la masse comme incapable de débattre et de décider communément de ses propres intérêts. Ainsi, il serait impossible aux hommes « modernes » de ce XXIe siècle de faire ce que les paysans « incultes » du moyen-âge faisaient couramment ? Si cela est vrai, pouvons-nous encore parler de « progrès de la modernité » ? Ne devrions-nous pas plutôt faire le terrible constat de la régression imposée par cette « modernité » ?

« La démocratie médiévale, bien vivante alors, mais aujourd’hui si méconnue, permettait au peuple de traverser de longs mois sans contact direct avec des représentants de la monarchie, une institution qui offrait finalement très peu de services à sa population composée de sujets, non de citoyens. En d’autres termes : un territoire et une population pouvaient être soumis à plusieurs types de régimes politiques simultanément, soit un régime autoritaire (monarchie pour le royaume, aristocratie pour la région) et un régime égalitaire (démocratie locale ou professionnelle). »

 

 

On rêverait, de nos jours, de disposer de cette autonomie et de ce régime égalitaire, rien qu’au niveau local de nos villes ou de nos communes. Or, même cela nous est refusé, et cette simple idée fait se dresser un mur de défit et de mépris qui, au moyen-âge ou à la renaissance, aurait donné lieu à une « jacquerie », une révolte justifiée du peuple contre l’oppression d’un pouvoir par trop dictatorial et jugé tyrannique. En Espagne, les autorités gouvernementales ont mis leurs institutions judiciaires en marche pour détruire cette expérience unique d’autogestion réussie dans la petite ville andalouse de Marinaleda, dont le succès jette une lumière crue sur l’échec de la politique libérale nationale. Décidément, les « élites » libérales, de gauche comme de droite, n’aiment pas la démocratie, et ils le montrent de façon brutale. Cet événement récent montre ce qui se produisit à la Révolution et qui signa durablement le glas de l’expérience démocratique populaire.

« Les communautés d’habitants et les guildes de métiers perdent peu à peu de leur autonomie politique non pas en raison d’un dysfonctionnement de leurs pratiques démocratiques, qui se poursuivent dans certains cas jusqu’au XVIIIe siècle, mais plutôt en raison de la montée en puissance de l’État, de plus en plus autoritaire et centralisateur. [...] Or, si la démocratie locale peut bien s’accommoder d’un roi et même l’honorer, c’est dans la mesure où il se contente de rendre justice et de vivre surtout des revenus de ses domaines. De nouveaux prélèvements fiscaux et l’élargissement de la conscription militaire sont perçus dans les communautés comme le résultat de mauvaises décisions du roi ou de ses conseillers, et comme une transgression inacceptable et révoltante des coutumes et des droits acquis. L’assemblée d’habitants est alors un espace où s’organise la résistance face à cette montée en puissance de l’État. »

Voilà ce que l’élite contre-révolutionnaire – les « patriotes » et les « pères fondateurs » du XVIIIe siècle, ont très bien compris, et voilà pourquoi ils se sont attaché à décrier cette population agissante. Jugeons donc de cette sentence de ce procureur de la république qui este contre Babeuf dans un procès en trahison – et l’accuse par ailleurs d’être un « anarchiste » :

« Qui oserait calculer tous les terribles effets de la chute de cette masse effrayante de prolétaires, multipliée par la débauche, par la fainéantise, par toutes les passions, et par tous les vices qui pullulent dans une nation corrompue, se précipitant tout à coup sur la classe des propriétaires et des citoyens sages, industrieux et économes ? Quel horrible bouleversement que l’anéantissement de ce droit de propriété, base universelle et principale d’ordre social ! Plus de propriété ! Que deviennent à l’instant les arts ? Que devient l’industrie ?[2] »

Que voulait Babeuf ? Selon lui, la société était divisée en deux classes aux intérêts opposés, soit l’élite et le peuple. Chacune voulait la république, mais l’une la voulait bourgeoise et aristocratique, tandis que l’autre entendais l’avoir faite populaire et démocratique. Populaire et démocratique ? Vous n’y pensez pas !

L’interdiction de s’assembler est alors justifiée par un discours qui relève de l’agoraphobie politique : on présente les assemblées comme tumultueuses et contrôlées par les pauvres. En 1784, l’intendant de Bourgogne explique ainsi que : « ces assemblées où tout le monde est admis, où les gens les moins dociles font taire les citoyens sages et instruits, ne peuvent être qu’une source de désordre ». Le ton est donné. Ce genre de discours, nous ne le connaissons que trop, encore aujourd’hui. Pourtant, l’historien Antoine Follian écrit qu’il « n’y a probablement pas plus de  »tumultes » au XVIIIe siècle qu’au XVIe siècle. Soit les autorités s’offusquent de choses qui n’en vallent pas la peine, soit ce n’est qu’un prétexte pour servir une politique de resserrement des assemblées sur les  »notables » ».

Parfois, le rejet des principes démocratiques sont moins virulents, tout en étant pourtant suffisamment catégoriques pour en rejeter l’idée même. Ainsi Bresson écrit dans ses Réflexions sur les bases d’une constitution, par le citoyen[3] :

« Je sais fort bien ce qu’est une république démocratique ; mais je ne peux concevoir une constitution démocratique pour un pays qui ne peut être une république démocratique. Dans une république démocratique, le peuple en corps a le débat des lois, adopte ou rejette la loi proposée, décide la paix ou la guerre, juge même dans certaines circonstances. Cela est impossible, physiquement impossible en France ; ainsi la France ne peut être une république démocratique : c’est mentir à la nature même des choses que de la nommer ainsi[4]. »

De l’autre côté de l’Atlantique, dans les États-Unis émergeant de leur propre révolution, d’autres expriment la même idée, pour les mêmes raisons, ainsi par exemple le fédéraliste Noah Webster qui explique :

« Dans un gouvernement parfait, tous les membres d’une société devraient être présents, et chacun devrait donner son suffrage dans les actes législatifs, par lesquels il sera lié. Cela est impraticable dans les grands États ; et même si cela l’était, il est très peu probable qu’il s’agisse du meilleur mode de législation. Cela a d’ailleurs été pratiqué dans les États libres de l’Antiquité ; et ce fut la cause de malédictions innombrables. Pour éviter ces malédictions, les modernes ont inventé la doctrine de la représentation, qui semble être la perfection du gouvernement humain. »

On voit bien, aujourd’hui, la damnation à laquelle nous a mené, en un peu plus de deux siècles de « perfection du gouvernement humain », la représentation ! son bilan à lui seul réduit en miette les sophismes des pères fondateurs et révèle surtout que leur dialectique avait essentiellement pour vocation le service de leurs intérêts de classe sociale dominante, et que ces arguments étaient très certainement fondés… pour décrier l’aristocratie bourgeoise !

De  nos jours, les mêmes sophismes et les mêmes raisonnements antidémocratiques, exprimant une agoraphobie politique (détestation de la démocratie dite « directe ») culturellement imposée depuis deux siècles à l’inconscient collectif, se retrouvent jusque dans la conception populaire qui, comme par une sorte de syndrome de Stockholm collectif, se fait elle-même, parfois, défenseur de cette rhétorique qui peut se résumer en quatre points, comme le synthétise Francis Dupuis-Déri dans son livre :

« 1) le « peuple », poussé par ses passions, serait déraisonnable en matière politique et ne saurait gouverner pour le bien commun. »

> Je ne dirais pas les choses autrement au sujet des gouvernements prétendument représentatif et de cette « élite » oligarchique qui nous gouverne depuis deux siècles. Pour le dire autrement : « c’est c’ui qui dit qui est » (désolé, mais c’est vraiment là qu’on en est !).

« 2) conséquemment, des démagogues prendraient inévitablement le contrôle de l’assemblée par la manipulation. »

> En conséquence, des lobbys financiers et industriels prennent inévitablement le contrôle de l’assemblée par la corruption et la manipulation, tandis que les démagogues divisent les peuples dans de faux enjeux politiques de façade, laissant libre court en coulisses aux magouilles politiques les plus scandaleuses.

« 3) l’agora deviendrait inévitablement un lieu où les factions s’affrontent et la majorité impose sa tyrannie à la minorité, ce qui signifie généralement qu’en démocratie (directe), les pauvres, presque toujours majoritaires, opprimeraient les riches, presque toujours minoritaires. »

> L’agora devient le lieu où des factions s’affrontent sur des enjeux factices (au travers les affrontement des partis politiques pour accéder ou conserver le pouvoir), permettant toujours aux minorités (généralement les plus riches) de l’emporter sur la majorité (généralement les plus pauvres ou les moins bien nantis).

« 4) enfin, la démocratie directe peut être bien adaptée au monde antique et à une cité, mais elle n’est pas adaptée au monde moderne, où l’unité de base est la nation, trop nombreuse et dispersée pour permettre une assemblée délibérante. »

> Dès lors, l’oligarchie (travestie en pseudo démocratie « moderne ») est bien adaptée au gouvernement des États modernes libéraux, et toute forme de démocratie, même locale, est une entrave inacceptable à la main mise des marchés sur les ressources et à l’exploitation des travailleurs actifs, toujours majoritaires, par la minorité rentière passive, toujours minoritaire. Francis Dupuis-Déri est très clair sur un point essentiel :

« L’idée et l’idéal de « république » a déterminé en grande partie la formation du régime électoral libéral que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « démocratie ». Donc, l’idée de « démocratie » n’a pas joué de rôle déterminant dans l’instauration des démocraties modernes libérales pour la simple et bonne raison que les patriotes les plus influents et leurs partisans étaient animés par un idéal républicain. La république représentait le régime modèle de patriotes notoires [...]. »

C’est donc dire – et là je m’adresse tout spécialement à vous, amis français (je suis Belge) – que la république fut, a toujours été, et est encore l’enterrement définitif de tout projet de (vraie) démocratie. En ne cessant, comme une antienne, de vous référer à « la République »[5], vous vous faites défenseur d’un régime qui dès l’origine et à toutes les époques fut instauré pour empêcher la démocratie et imposer le dictat d’une minorité possédante et dominante sur une majorité dépossédée et dominée. Si j’étais français, je ne militerais donc certainement pas pour une « VIème République », mais bien pour une « Première Démocratie ».

Au minimum, il nous faut reconquérir cette précieuse et vitale autonomie communale que même la vile engeance monarchique accordait aux gueux que furent nos ancêtres, et que nous refusent avec force et obstination nos prétendus représentants « démocratiquement élus » (cherchez l’erreur). Si nous ne nous en montrons pas capable, alors que la malédiction de la tyrannie oligarchique et ploutocratique continue à s’abattre implacablement sur nous et qu’elle étouffe à jamais nos plaintes et nos cris !

Nous pourrons alors à nouveau aller crever dans les tranchées en chantant avec Jacques Brel « Oui not’ Monsieur, oui not’ bon Maître ».

Comme en ’14…

Morpheus

 


[1] Henry Bardeau, « De l’origine des assemblées d’habitants », Droit romain : du mandatum pecuniae – Droit français : les assemblées générales des communautés d’habitants en France du XIIIe siècle à la Révolution, Paris, Arthur Rousseau, 1893, p. 63.

[2] Gérard Walter, op. cit., p. 230-231.

[3] Où l’on peut voir que l’idée de Étienne Chouard n’a rien de neuf et fut bel et bien menée – et tuée dans l’œuf – au moment de la Révolution.

[4] Jean-Baptiste Marie-François Bresson, op. cit., p. 2-3.

[5] Prenez donc, s’il vous plaît, un peu de recul et montrez-vous, juste un moment, autocritique, et vous verrez à quel point ce mot de « république » vous empoisonne l’esprit et obscurcit ce que votre discernement pourrait éclairer : les républiques n’ont jamais été des démocraties, mais au contraire, furent toujours des oligarchies.

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Amerikaanse 'surge' uit 2005-2007 alsnog grote mislukking


Strijders van Al-Qaeda nemen Fallujah in.

Al-Qaeda in Irak en Syrië (ISIS) heeft met behulp van de Soennitische stammen in West Irak een cruciale overwinning geboekt op het Iraakse leger. De troepen van de terreurorganisatie namen grote delen van de belangrijke steden Ramadi en Faluja in, waarna het leger op de vlucht sloeg. Al-Qaeda beheerst nu een gebied van Ramadi (110 km. ten westen van Baghdad) tot aan de Syrische stad Al-Raqqah (160 km. oostelijk van Aleppo), een afstand van bijna 500 kilometer. Abu Bakr al-Baghdadi, de commandant van Al-Qaeda in dit gebied, wil hier het islamitische kalifaat oprichten.

Nog maar twee weken geleden startte het Iraakse leger een offensief tegen Al-Qaeda, om het land te verlossen uit de verwoestende greep van de jihadstrijders. Het militaire offensief is echter gestuit. Soldaten gooiden hun vuurwapens neer en sloegen op de vlucht, waarbij ze ook hun zware wapens achterlieten.

Amerikaanse 'surge' alsnog grote mislukking

ISIS werd met name door de Soennitische stammen in westelijk Irak aan de overwinning geholpen. Dat is wrang, gezien het feit dat dit dezelfde groepen zijn die door Amerika werden bewapend om in de jaren 2005-2007 te helpen in de 'surge' die generaal David Petraeus tegen Al-Qaeda voerde, en die volgens Washington zo succesvol zou zijn geweest.

Anno 2014 blijkt die 'surge' echter als een boemerang te zijn teruggekeerd. Sinds de Amerikaanse invasie van Irak in 2003 heeft het Iraakse leger nog nooit zo'n grote nederlaag geleden, en Al-Qaeda zo'n enorme overwinning. ISIS commandant Al-Baghdadi bezwoer dan ook dat hij in het gebied dat het westen van Irak en het oosten van Syrië omvat, het eerste islamitische kalifaat in het Midden Oosten zal uitroepen.

Al-Nusra in Syrië sluit zich mogelijk aan bij kalifaat

Omdat de Amerikaanse troepen drie jaar geleden uit Irak werden teruggetrokken, is er geen leger in de regio dat de opmars van Al-Qaeda kan stoppen. Al-Nusra, de tak in Syrië, heeft door de overwinning in Irak strategische diepte verkregen. Hun leider, Abu Mohammad al-Julani (Golani), zal waarschijnlijk aankondigen dat zijn beweging zich aansluit bij de nieuwe islamistische staat.

Het samengaan van de Al-Qaeda takken in Irak en Syrië zal mogelijk ook andere islamistische groepen aantrekken. Omdat het al zijn reserves heeft verbruikt is het enige dat het Iraakse leger nog kan doen zich terugtrekken in Baghdad, en proberen de hoofdstad te verdedigen.

Tegenslag voor Iran, VS, Assad en Hezbollah

De nederlaag van het Iraakse leger is een forse tegenslag voor Iran, dat het Iraakse offensief, dat werd geleid door de pro-Iraanse premier Nouri al-Maliki, ondersteunde. Het is ook slecht nieuws voor de Syrische president Assad en Hezbollahleider Hassan Nasrallah, die in Syrië juist aan de winnende hand leken. Ook de VS blijkt met het geven van zware wapens aan het Iraakse leger voor de verliezende partij te hebben gekozen.

Bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië

Het islamitische kalifaat in oprichting is een grote bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië, zeker omdat Al-Qaeda de afgelopen tijd ook in Libanon en in de Egyptische Sinaïwoestijn de nodige successen heeft geboekt.

Xander

(1) DEBKA

Demokratische Sklaven

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Demokratische Sklaven

von Christoph Schmidt

Der unlängst verstorbene Politologe Kenneth Minogue analysiert in seinem neusten Buch, wie der allmächtige Staat des 21. Jahrhunderts althergebrachte Moralvorstellungen untergräbt.

Die staatliche Machtaneignung nimmt weltweit immer mehr überhand. Ausufernde und ins Kleinteilige zerfransende Gesetzesvorlagen wie das jüngste Ansinnen der Europäischen Union, abschreckende Bilder auf Zigarettenpackungen abzudrucken, sind Beleg dafür. Folgt man dem australisch-​britischen Politikwissenschaftler Kenneth Minogue, sind „wir“ dekadenten Westler nichts anderes als unmündige Sklaven, denen Freiheit und Verantwortung für ihr eigenes Leben abhanden gekommen sind. Das seien Anzeichen eines schleichenden Totalitarismus, meint Minogue.

Der faule Mensch und die Demokratie

Für viele klingen diese Worte hart und überheblich, schließlich geht es uns doch sehr gut in der westlichen Hemisphäre. Doch die heutigen Bestrebungen, hin zu einem nahezu alles bevormundenden Staat, sind subtil und erschließen sich oberflächlich betrachtet nicht sofort.

Wer hat etwas dagegen, demokratische Geschenke vom Staat zu erhalten? Kitaplatz, Kindergeld und Hartz-​IV scheinen ihre Berechtigung zu haben, doch sie führen in eine Abhängigkeit unvorstellbaren Ausmaßes. Wir verlassen uns laut Minogue nur noch auf den Staat und schrumpfen unter seiner Kontrolle von Erwachsenen zu unmündigen Kindern.

Dieses führt – weitergedacht – zur schleichenden Bedeutungslosigkeit einer Lebensführung mit moralischen Mindeststandards, wie in Die demokratische Sklavenmentalität ausführlich dargelegt wird. Wir ergeben uns und werden Schritt für Schritt zu bequemen und faulen Einheitsmenschen.

Wenn der Staat die Moral bestimmt

Kenneth Minogue ist der festen Überzeugung, daß der heutige westliche Bürger nicht mehr weiß, was man unter einer moralischen Lebensführung zu verstehen hat. Es fehle einfach der unerschütterliche Instinkt, aus sich selbst heraus zu leben und zu urteilen. Dieses wird unbewußt durch staatliche moralische Gesetzgebungen erreicht. So schreibt er: „Die meisten westlichen Regierungen sehen es gar nicht gern, daß ich rauche, mich falsch ernähre oder zu viel trinke – und das sind nur die öffentlich gemachten Mißfallensäußerungen, solche, die zu Gesetzen oder öffentlichen Kampagnen führen.“

Von solchen banal erscheinenden Themen ist es kein großer Schritt mehr, auch für weltanschauliche Positionen abgestraft zu werden. So schreibt Minogue an anderer Stelle zu den strukturellen Bedingungen der Sklavenmentalität: „Aber sie zeigen sich auch deutlich in den rechtlichen und behördlichen Strukturen, die die eine oder andere abstrakte Kategorie im Staate davor schützen soll, drangsaliert, beleidigt, in ihrer Selbstachtung gekränkt zu werden oder vieles andere zu erleiden, was offiziell als repressiv interpretiert wird.“ Ein Teufel, wer nicht sofort an Genderdebatte, Bilderstürmerei, „Nazikeule“ und die omnipräsente politische Alltagsgängelei denkt.

Entschädigung für die akzeptierte Bevormundung

Seit Menschengedenken wurde (von linker Seite) versucht, die Welt zur absoluten Gerechtigkeit zu führen und eine fröhliche Weltgemeinschaft herzustellen. Wahnwitzig erscheint noch heute der Glaube der herrschenden politischen Klasse, durch einen Willensakt die globale Ungleichheit abschaffen zu können. Der Einheitsmensch wird für seine Unfreiheit dadurch entschädigt, daß er sich als Teil einer großen Sache empfinden kann. Doch dieses Erlösungsdenken stimmt nach Minogue nicht mit dem Wesen des Menschen überein, womit er sich selbst als Konservativen einordnet.

Kenneth Minogue vermag es sehr gut, die heutige politische Lage zu analysieren und dem Leser – ein zwar abstraktes – aber durchweg nachvollziehbares Denkgebäude zu präsentieren. Im netten britischen Plauderton bringt er den Leser dazu, sich seine eigenen Gedanken zu machen. Themen wie politische Egalisierung und zunehmende politisch-​moralischen Einschränkungen werden trotz ihres Umfanges nicht ziellos abschweifend behandelt. Eine große Stärke! Für manchen mag Die demokratische Sklavenmentalität aber zu libertär erscheinen. Der Staat wird gelegentlich allzusehr in Haftung genommen. Dennoch: trotz des stolzen Preises, ist das Buch unbedingt lesenswert!

Kenneth Minogue: Die demokratische Sklavenmentalität. Wie der Überstaat die Alltagsmoral zerstört. 459 Seiten, Manuscriptum Verlag 2013. 34,80 Euro.

mardi, 07 janvier 2014

La guerre de 2014

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La Guerre de 2014

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Auteur en 2004 d’un ouvrage sur Le Fondateur de l’Aïkido, Morihei Veshiba et en 2007 de Constat d’Occident, Laurent Schang est un fana mili, un passionné du fait militaire, de l’armement et des questions tactiques. Il a un temps participé à la revue La voie stratégique et anime une maison d’édition au nom évocateur spécialisé dans ce domaine spécifique : Le Polémarque.

 

D’abord paru en 2009 chez un modeste éditeur disparu, Kriegspiel 2014 est un roman d’anticipation ou plus exactement de politique-fiction dans la lignée de Tom Clancy (en moins volumineux) et de Gérard de Villiers (sans les scènes pornographiques). Les éditions Le Retour aux Sources viennent de le republier dans une version actualisée et enrichie. Relevons par exemple l’absence du sous-titre présent dans la première édition, « Le livre dont Vladimir Poutine est le héros ».

 

Laurent Schang inscrit les événements qu’il nous décrit dans un schéma conceptuel tiré d’une lecture polémarchique de la philosophie de l’histoire. Il estime que « selon une loi non écrite bien connue des historiens militaires, l’avenir de la péninsule européenne […] se décide entre la dixième et la quinzième année du siècle courant (p. 7) ». 1914, 1815, 1715, 1610, 1515 etc. marquent le début ou la fin d’une conjoncture conflictuelle majeure.

 

L’auteur nous dépeint la déflagration survenue en 2014. Dans moins d’un an, le 12 décembre 2014, les tensions sino-japonais liées au sort des îlots Senkaku – Diaoyu débouchent en conflit armé ouvert. Parallèlement, des islamo-nationalistes turcs renversent le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara, relancent le touranisme et soutiennent l’agitation ouïgoure au Xinjiang chinois. C’est l’explosion du monde de l’après-Guerre froide !

 

Pendant que la Chine envahit Taïwan et le Japon, les États-Unis d’Obama et l’Europe unie – car l’Union européenne est devenue une entité fédérale ambiguë et velléitaire – renâclent à intervenir, tergiversent et réclament surtout des négociations. Si Barack Obama a proclamé la neutralité de son pays, c’est parce plusieurs États fédérés menacent de faire sécession…

 

Les atermoiements occidentaux aiguisent les ambitions turques et le dessein russe. La Turquie envahit l’Arménie, occupe la partie grecque de Chypre et s’empare des Balkans qui replongent dans d’inextricables guerres civiles. Néanmoins, l’invasion néo-ottomane provoque la formation d’une Confédération panslaviste tandis que Moscou reconnaît l’indépendance de l’Adjarie, du Haut-Karabakh arménien et du Kurdistan du Nord, ses nouveaux protectorats.

 

Mieux, le 22 décembre, la Russie attaque l’Ukraine, la Pologne et les États baltes. Cette action violente tétanise une O.T.A.N. paralysée par le neutralisme affiché de Washington. Quant à l’Europe unifiée, désemparée, elle se révèle incapable d’agir. Ses États membres ne prennent aucune initiative. En effet, « leurs armées sont au régime sec, les pays européens ont réduit leurs budgets militaires au minimum et la plupart de leurs engagements sont au point mort, vecteurs aériens y compris, faute de crédits nécessaires. Conséquence, en dix ans l’Europe unifiée a vu sa puissance de feu diminuer du tiers (p. 84) ». Bref, les Européens « sont juste incapables de se défendre eux-mêmes (p. 85) ». Cela n’empêche pas de grandes métropoles européennes de sombrer dans une situation insurrectionnelle larvée. Échoue dans ce contexte tendu un 26 novembre à Bruxelles un coup d’État pro-européen.

 

Bien que se voulant neutre, la Belgique se déchire entre partisans de l’unité nationale et indépendantistes flamands. Ses voisins et ses partenaires s’interrogent sur une éventuelle réponse à donner aux événements. Tout démontre que « groggy, l’Europe unifiée chancelait sur sa base. Dans les premiers jours du conflit, les dirigeants européens avaient pu afficher une unité de façade devant les caméras. Au vrai, usés au physique, affaiblis au moral, les peuples ne manifestèrent à aucun moment l’envie de les suivre (p. 133) ». Le sursaut européen provient finalement de la réussite d’un second coup d’État. Perpétré par « les Fils de la Louve », un groupe clandestin de jeunes officiers paneuropéens, le putsch renverse les institutions continentales, écarte les politicards de l’Europe unifiée et impose un Saint-Empire fédéral paneuropéen confié au petit-fils d’Otto de Habsbourg : Ferdinand Zvonimir.

 

Disposant rapidement d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’O.N.U., ce nouveau Saint-Empire rassemble 31 États dont le califat de Sarajevo. En revanche n’y appartiennent pas le Royaume-Uni, la Pologne et une Confédération balkano-danubienne constituée de la Serbie, de la République serbe de Bosnie, du Monténégro, de la Macédoine et de la Grèce. Favorable à la désoccidentalisation de l’Europe et au Grand Bloc Continental, le jeune souverain paneuropéen prend acte du monde accouché par cette brève et intense guerre eurasiatique (moins d’une année). Les États-Unis paient leur neutralité d’un net recul de leur influence planétaire. S’esquisse dès lors un siècle altaïque régi par la Chine, la Russie et la Turquie – Touran, prélude à un grand-espace géopolitique eurasien, voire eurasiste ? Ferdinand Zvonimir Ier ne déclare-t-il pas à ce sujet que « les civilisations ne sont pas des aires closes, des valeurs communes les relient et les unissent les unes aux autres (pp. 145 – 146) ».

 

Riche en considérations techniques précises sur les différents systèmes d’armement des belligérants, Kriegspiel 2014 se déroule dans le cadre d’une guerre conventionnelle classique, très éloignée des schémas prévus de la cyber-guerre, de la guérilla et des conflits méta-locaux. Ce roman n’en ouvre pas moins d’étonnantes perspectives géostratégiques même s’il faut largement minorer l’idée fallacieuse que la Russie serait prête à attaquer volontiers son étranger proche au Sud et à l’Ouest de ses frontières… Laurent Schang aurait-il trop lu les doctrines néo-conservatrices qui envisagent toujours l’Ours russe comme une forte menace potentielle ? En revanche, les contentieux dans le Caucase et entre Pékin, Tokyo, Séoul et Pyongyang sont plausibles et peuvent dégénérer en guerre. À moins que le principal neutre de ce « Jeu de guerre 2014 », les États-Unis, ne révèle sa dangerosité en se lançant dans des aventures militaires déstabilisatrices. Victimes d’une grave crise économique, sociale et financière seulement dissimulée par l’exploitation intensive du pétrole et du gaz de schiste, l’actuelle première puissance mondiale pourrait très vite devenir un État super-voyou qui met en péril la paix mondiale, surtout si en 2017 accède à la Maison Blanche un taré républicain ou un fanatique démocrate, éternels pantins de l’État profond yankee.

 

L’histoire est par essence tragique, inattendue et aléatoire. Verrons-nous donc cette année 2014 le retour d’Athéna et d’Arès, de Taranis et de Maponos, de Tyr et de Thor sur notre sol plusieurs fois millénaire ?

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Laurent Schang, Kriegspiel 2014, Le Retour aux Sources (La Fenderie, F – 61 270 Aube), 2013, 155 p., 15 €.

 


 

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Elementos 61 y 62: Spengler y Condicion femenina

ELEMENTOS Nº 62
REVISAR A SPENGLER: EL FUTURO YA ESTÁ AQUÍ
 
 
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Sumario.-


Oswald Spengler,
por Alain de Benoist

Oswald Spengler, el hombre que veía más lejos,
por Rodrigo Agulló

Oswald Spengler y la decadencia de la Civilización Faústica,
por Carlos Javier Blanco Martín

Revisar a Spengler. ¿De la filosofía de la vida a la filosofía de la crisis?,
por Javier Esparza

Irracionalismo y culto a la tradición en el pensamiento de Spengler,
por Javier R. Abella Romero

Oswald Spengler: la muerte del “Hombre” a comienzos del siglo XX,
por Javier B. Seoane C.

El Socialismo de Oswald Spengler,
por Carlos Javier Blanco Martín

La Decadencia de Occidente y la novela utópica contemporánea,
por Paulino Arguijo

Prusianismo y Socialismo en Spengler,
or Javier R. Abella Romero

Decadencia y muerte del Espíritu Europeo. Volviendo la mirada hacia Oswald Spengler,
por Carlos Javier Blanco Martín

Guerra permanente, anti-pacifismo y elitismo en el pensamiento de Spengler,
por Javier R. Abella Romero

Nihilismo, crisis y decadencia: Ortega frente a Spengler,
por Juan Herrero Senés

Años Decisivos: el distanciamiento definitivo del nacionalsocialismo,
por Javier R. Abella Romero

La influencia de Spengler,
por Antonio Martín Puerta
 

ELEMENTOS Nº 61.

LA CONDICIÓN FEMENINA. ¿FEMINISMO O FEMINIDAD?


 
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Sumario

Visión ontológico-teológica de lo masculino y lo femenino,
por Leonardo Boff

El ser oculto de la cultura femenina en la obra de Georg Simmel,
por Josetxo Beriain

El feminismo de la diferencia,
por Marta Colorado López, Liliana Arango Palacio, Sofía Fernández Fuente

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William Joyce

William Joyce

By Kerry Bolton

Ex: http://www.counter-currents.com

William_Joyce_politician-426x625.jpgWilliam Joyce, more infamously known to history as “Lord Haw Haw,” the epitome of a British Traitor, was hanged on the basis of a passport technicality on January 3, 1946. Like the name “Quisling” (see Ralph Hewin’s excellent biography Quisling: Prophet Without Honour) much nonsense persists about Joyce. 

The following is redacted from my introduction to William Joyce’s Twilight Over England [2] (London: Black House Publishing, 2013). The second part of the introduction, not included here, examines the primary points of Joyce’s book, the continuing relevance of which is its cogent criticism of Free Trade liberalism and international finance.

***

Twenty-five years ago I was told a little anecdote by a work colleague, a middle aged Englishman. He said that as a small lad in England he and his friends were one Christmas eve singing carols to earn some pocket money. One household they came to was particularly memorable for him during those Depression years. A gentleman answered the door, invited the children inside and gave them each not only a cake but also a shilling. What struck my work colleague all those years later, still, was not only the generosity of the amount each child had been given, but more particularly, that someone from the ‘middle class’, invited a group of working class children in to the household where they received their cakes and coins. Such lack of social snobbery was a rarity that my work colleague had never forgotten. My English friend concluded by stating that the kind benefactor was named William Joyce.

My English friend was no Nazi; not even vaguely ‘right-wing’. His anecdote on this humanity of William Joyce, enduringly hated as a traitor, whose very name, as ‘Lord Haw-Haw’, as he was dubbed by the Allied propaganda machine, is Britain’s equivalent to Norway’s Quisling, and America’s Benedict Arnold. Joyce, as a British ‘Nazi’, is automatically regarded as a rogue, a lunatic, an apologist for mass murder and aggression, a fool, or any combination thereof. Yet the anecdote from my English friend’s childhood betrays a human side to the likes of William Joyce that just maybe indicates the he was none of those things, but a man of entirely different character. For in Twilight Over England, written while Joyce’s beloved Britain – yes, beloved Britain – was at war with Germany, and while Joyce had made the fateful decision that siding with those who were fighting Britain was the greatest manifestation of that love of Britain, we have the testament of a man deeply anguished at the level to which his people had been reduced by a rapacious system. That this system of international finance and Free Trade is more fully enthroned today and over more of the world than in Joyce’s time shows the relevance of this volume for the present and foreseeable future. In Twilight Over England we might discern – if we open our minds, and for a little while at least, leave behind the prejudgements and the victor’s hateful propaganda – the historical circumstances, centuries in the making, that brought this Briton to a martyr’s death.

Indeed, J A Cole, as objective a biographer that one could expect, described Joyce as ‘intelligent, well-educated, dedicated, hardworking, fluent and sharp-tongued’.[1] Although critical of Joyce, Cole also described him as ‘so unlike the stereotype which fear and prejudice had created’.[2] As a paid broadcaster for the Germans during the war, Joyce retained a character devoid of egotism and vanity, living frugally, refusing pay raises and perks other than cigarettes, and only being persuaded with some difficulty to buy himself a smartly-cut suit.[3] How far away the reality of Joyce was from the character depicted, apparently without a shred of good conscience, by Rebecca West, who gloated at Joyce’s trial, referring to him as opening ‘a vista into a mean life’, always speaking ‘as though he was better fed and better clothed than we were, and so, we now know, he was’,[4] going so far as to describe Joyce as ‘a tiny little creature’,[5] presumably confident that such was the hysteria that nothing she wrote against him would be challenged. It is as though West, and a gaggle of lesser slanderers, took all that Joyce truly was and turned it on its head. However, anyone with an eye to fame or money can still write whatever junk they can contrive on certain events related to the Second World War, and seldom are they called to account for their humbug. Indeed, to expose the lies can render one a jail sentence in many states and the destruction of one’s reputation and career.[6]

Joyce was a rare combination in history: an activist, a revolutionary, and a tough fighter, scarred with a Communist-welded razorblade. He was not some sallow intellectual whose only battle was fought within the brain and with verbosity at a safe distance from one’s targets. He had been the Director of Propaganda for a mass movement, Sir Oswald Mosley’s British Union of Fascists, which like Fascist movements across the world in the aftermath of the First World War, attracted individuals of many types and classes in solidarity. In Britain these included the American expatriate poet Ezra Pound, a founder of modern English literature;[7] Wyndham Lewis, novelist, painter, philosopher and co-founder with Pound of the Vorticist arts movement; the British nature writer and Hawthorne Prize Winner Henry Williamson, who never repudiated his belief in the heroic virtues of Mosley or Hitler, even after the war and who, like many who joined Mosley, was a First World War veteran haunted by the prospect of another war, but also reminded of the Europe that might still be when on Christmas Eve 1914 Germans and Britons greeted each other in no-man’s land to play football, returning to slaughter one another the following day; the military strategist, General J F C Fuller, father of modern tank warfare; and many others of the highest intellectual and cultural calibre.

William was born in New York on 24 April 1906, his father, Michael Francis Joyce, a Catholic, having migrated from Ireland in 1892, and marrying Gertrude Brooke, daughter of a Lancashire physician. In 1906 the family returned to Ireland, Michael having done well as a builder, and now becoming a publican and a property owner. William was educated at Catholic schools, and at an early age threw himself with gusto into whatever he did: When assisting at a service in the chapel he swung the censer with such force that the glowing incense flew down the aisle. He received his broken nose not through a fist fight with a Communist during the 1920s or 30s, but with a boy at school who had called him an ‘Orangeman’, because of the Joyce family’s avidly pro-British sentiments at the time of Ireland’s tribulations. His nose was not properly attended to, and hence William always had a distinctively nasal tone to his voice. During the Republican rebellion Michael’s properties endured arson. Young William saw the body of his neighbour, a policeman, on the road, with a bullet through his head. On another occasion he witnessed a Sinn Feiner cornered and shot by police.[8]

In 1920 the British Government reinforced the Royal Irish Constabulary with the Black & Tan paramilitaries. At fourteen, William served as a spy for the authorities, keeping his eyes and ears open for snippets of information that might be of use, and ran a squad of sub-agents. With the truce of 1921, and the departure of the British, the Joyce family moved to England. At 15, eager to continue serving King and Empire, he enlisted in the army at Worcester, giving his age as 18, but his real age was soon discovered and he was discharged. At 16 he joined the Officer Training Corps at the University of London, and after graduating from Battersea Polytechnic, enrolled at Birbeck College, part of the University.

Of Joyce’s intellectual gifts, his lifelong friend and comrade, John MacNab related to Cole:

‘He kept no files, diaries or notes of any kind, but he could recall the date, place and circumstances of remote events and meetings with people. He never forgot a face or a name, and could give a full account, unhesitatingly, of almost anything that had ever happened to him. At intervals of years he would repeat the same account without the least variation. He could quote – always exactly – any poem he had ever read with attention, and even notable pieces of prose. As a Latin scholar his technical qualifications were inferior to my own, yet he was the one who could quote Virgil or Horace etc., freely and always to the point, not I’.[9]

MacNab stated that Joyce was a multi-linguist, gifted in mathematics and his ability to teach it. ‘He read widely in history, philosophy, theology, psychology, theoretical physics and chemistry, economics law, medicine, anatomy and physiology. When he broke his collarbone in 1936 while skating, he was able to set it himself due to his knowledge of physiology. He was a talented pianist’.[10]

British Fascisti

While pursuing a BA in Latin, French, English and History, in 1923 he joined the British Fascisti, founded that year by Miss R L Linton-Orman, a member of a distinguished military family who had served with the Women’s Reserve Ambulance during the Frost World War and had twice been awarded the Croix de Charité for gallantry for heroic rescues in Salonica.[11]

The first such body to be established in Britain, inspired by the assumption to power by Mussolini in 1922, and the destruction of Communism in Italy, there was not much ideological substance to the British Fascisti (later ‘British Fascists’), other than loyalty to ‘King and Empire’, a determination to form a paramilitary force to stop Communism in the event of revolution or strikes, and to maintain order at Conservative Party meetings when Communists and Labourites threatened violence. The membership was drawn mainly from the middle and upper classes, and included a good number of retired officers. The first president of the British Fascists was Lord Garvagh, who was succeeded by Brigadier-General Blakeney, later associated with both Arnold Leese’s Imperial Fascist League, a small but persistent anti-Semitic group; and Mosley’s British Union.[12] The present of such personalities indicates the impression that Fascist Italy was making on important sections of Britain, and that it could never be dismissed as the collective delusions of a ‘lunatic fringe’.

Despite the lack of ideological substance, many stalwart Fascists got their start with the British Fascisti, including those who were to play a prominent role in the British Union of Fascists (BUF). It was as leader of the ‘I Squad’ of the British Fascisti that on 22 October 1924 Joyce stationed his men at Lambeth Baths Hall in South-East London, to protect the election meeting of Jack Lazarus, Conservative party Parliamentary candidate for Lambeth North, from Communist attack. These were times in which electoral meetings not approved by the Left were subjected to attack from Communist and Labour party thugs armed with razors, often put into potatoes for throwing, and spiked sticks. Hence, the British Fascisti emerged at a time of a very real threat of violence by the Left against the Conservative and Unionist parties, regardless of the other shortcomings of the organisation as a serious political alternative.

The Communist assault on Lazarus’ election meeting was ‘vicious’.[13] A ‘Jewish Communist’, as Joyce described him, jumped on his back and tried to slash his throat with a razor, but only succeeded in cutting Joyce from mouth to ear, his neck protected by a thick woollen scarf. He did not realise he had been slashed until the crowd drew back aghast, and he attempted to stem the blood with a handkerchief given to him, then walked to the police station where he collapsed.

While active with the British Fascisti, Joyce was also president of the Conservative Society at Birbeck College, where he developed his oratory, seeing Conservatism as the upholder of ‘Anglo-Saxon tradition and supremacy’.[14] Meanwhile, 1926 proceeded with a General Strike that did not result in the threat of a Soviet Britain, and the British Fascisti went into decline. That year Joyce married Hazel Barr, while continuing to do well with his studies, and the following year obtained First Class Honours in English, but did not complete his MA. His attempts for several years to introduce the Conservative Party to ‘true Nationalism’ failed. Biding his time, as the several small Fascist groups that arose failed to impress him, Joyce taught at the Victoria Tutorial College, and then at King’s College.

The Red thuggery that the British Fascists had attempted to combat continued. A target was to be not a party from the Right but from the Left: the New Party, founded in 1931 by the Labour Party’s most promising young politician, Sir Oswald Mosley, after Labour Caucus refused to adopt Mosley’s bold plan for unemployment.[15] The New Party was regarded as traitorous by the Labour Party, and was subjected to violent attacks by Communists and Labourites. It was such violence that contributed to Mosley’s turning to Fascism and forming his Blackshirt squads to protect the meetings that he could not efficiently protect during the New Party electoral campaigns, although even then he had started forming a squad of stewards trained in boxing by Jewish boxing champion Ted ‘Kid’ Lewis. Mosley records that extreme Left reaction had been subdued until the promising results of the New Party vote came out in a by-election.[16] Mosley, referring to the General Election soon after, related: ‘All over the country we met a storm of organised violence. They were simply out to smother us, we were to be mobbed down by denying us our only resource: the spoken word; we were to be mobbed out of existence’.[17]

In 1932 Mosley visited Fascist Italy, and like many others was impressed by what he saw at a time when Britain continued to stagnate. Joyce read the news reports of Mosley’s visit with interest but, having long had an increasing animosity against Jewish influence in Britain, was more interested in the progress that the Hitler movement was making in Germany.[18] When Mosley re-established the New Party as the British Union of Fascists most of the adherents of other Fascist groups, particularly the British Fascists, joined him. Joyce joined the BUF in 1933,[19] and, fatefully, obtained a British passport by falsely claiming that he had been born a British subject, with the expectation that he might accompany Mosley on a visit to Hitler.

Joyce was soon noted in the BUF for his oratory skills, and he resigned his teaching post at Victoria Tutorial College and his studies at London University to become the BUF’s West London Area Administration Officer. He then became Propaganda Director, addressing hundreds of meetings. It was on hearing Joyce, then 28, speaking that ex-Labour MP John Beckett,[20] joined the BUF, and committed himself to National Socialism, having previously been impressed by what he had seen in Fascist Italy, declaring Joyce to be one of the greatest orators who had recruited thousands to Fascism.[21] Indeed, Joyce filled in for Mosley if the latter could not attend a function. Jeffrey Hamm, a young Mosleyite before the war, who became particularly active in Mosley’s post-war Union Movement, reminisced on Joyce’s oratory that ‘his wit and repartee were proverbial’. ‘On one occasion a buxom lady in the crowd was shouting abuse at him, culminating in an angry roar: “You bastard!” Quick as a flash Joyce gave her a cheerful wave, as he cried: “Hullo, Mother!”’[22]

Joyce divorced Hazel amicably in 1934. He had sired two daughters who were close to their father, despite his hectic life as a Fascist leader.

His BUF classes on Fascist ideology, held jointly with his closest colleague, John Angus Macnab, with whom he also established a private tutoring business, were used to propagate his own views on Fascism, and here he introduced the term National Socialism to the movement, which was renamed the British Union of Fascists and National Socialists in 1936.[23] Although Joyce believed that National Socialism was intrinsically based on the nation from which it arose, was more inclined to quote Thomas Carlyle than Hitler, and eschewed both the swastika and the fasces when creating his own movement, he saw Hitler as a closer example to consider than Mussolini, not least because Hitler dealt with the Jewish question head-on. It was Joyce who coined the BUF axiom: ‘If you love your country you are National. If you love your people, you are Socialist. Be a National Socialist’. The reader will find this phrase cogently explained in Twilight Over England.

Joyce met Christian Bauer, who represented Goebbels’ newspaper Der Angriff, in Britain, and at Bauer’s request, after his return to Germany, Joyce maintained contact with him,[24] although it transpired that Bauer was more important when in Britain than he was in Germany.

In 1937 Joyce married Margaret White, a Manchester BUF organiser, who had accepted his proposal at a party, even although the two hardly knew one another. It had been literally ‘love at first sight’ between the two, and a scholarly member of her branch remarked on the engagement that it ‘may be uncomfortable being married to a genius. And William is a genius, you know!’[25] On the first day of the year, the Public Order Act was introduced banning the wearing of uniforms at public political functions; i.e. the black shirt, prohibiting the effective stewarding of open-air meetings, and other measures designed to impinge on the BUF campaign. As previously stated, Mosley had adopted a black shirt uniform to establish a disciplined and recognisable formation to keep order at his meetings having experienced Red thuggery at New Party meetings, as had the Conservative Party many years. The banning of the uniform saw a considerable rise in disorder at BUF functions. Despite the great deal of nonsense that had been alleged about ‘Fascist violence,’ the Blackshirts always answered the razorblade and the cosh with fists when necessary. One of these great myths is that Lord Rothermere, proprietor of the Daily Mail, who had supported the BUF during the first few years, withdrew his support in 1934 because of such Fascist violence. In fact, as related by Randolf Churchill some thirty years later, it was due to ‘the pressure of Jewish advertisers’.[26]

By 1937, both Joyce and Beckett, editor of Action and The Blackshirt, had become increasingly critical of BUF administration. Matters were decided when Mosley was obliged through financial stringency to reduce the paid-staff by four-fifths. Among them were both Joyce and Beckett. Macnab, the editor of Fascist Quarterly, resigned in protest at Joyce’s dismissal. Macnab & Joyce, Private Tutors, was a now established to earn a modest income to offer tuition for university entrance and professional preliminary examinations, and to teach English to foreign pupils of sound character.

National Socialist League

Joyce’s concerns were directed towards forming a new political organisation that would more precisely reflect his view on British National Socialism. Joyce, Beckett, McNabb and a few others founded the National Socialist League. Despite Joyce’s admiration for Hitler, his organisation was based on British roots. That a front-group for the League was named the Carlyle Club after Thomas Carlyle, whom Joyce often cited as a precursor of British National Socialism, is indicative of the British character of his variation of National Socialism. After all the concept of the National and the Social synthesis is universal, and movements of such a type had been arising spontaneously and independently of one another since the immediate aftermath of the First World War. One might refer to the Legion of the Archangel Michael in Romania, the Hungarist movement in Hungary, National-Syndicalist Falangism in Spain, and many others throughout the world. The Israeli scholar Dr Zeev Sternhell provides a convincing argument for the emergence of proto-Fascism from a union of Left-wing syndicalist and Right-wing Monarchist theorists in France as early as the late 19th century.[27] Mosley’s ‘Fascism’ had been based on his Birmingham manifesto to cure unemployment through a massive public works programme that had been rejected as too radical by the Labour Government, not by reading Mein Kampf or Mussolini’s Doctrine of Fascism.

As for Joyce’s National Socialist League, it was surprisingly ‘democratic’ in structure, with leaders elected at branch level, and no fuehrer-complex being evident in either Beckett of Joyce. Nor was there a paramilitary complexion to the group.[28] The symbol was a ship’s steering wheel, the design of which is also suggestive of a Union Jack, below which was the motto: ‘Steer Straight’. A newspaper was published, The Helmsman. Funding came from Alec Scrimgeour, an elderly stockbroker, whom Joyce had known since the BUF, and who treated Joyce as a son. Cole mentions that one supporters ‘claimed to be the King of Poland’. This cannot be anyone other than the New Zealand poet Geoffrey Potocki de Montalk who, unlike his many contemporaries who were embracing to Communism, being a Monarchist, embraced the Right, then Fascism and National Socialism, and never recanted. Indeed, even in December 1945, Potocki printed an ‘Xmas card’, the ‘X’ in the shape of a swastika, with a poem that paid tribute to ‘our William Joyce’. As to his eccentric claim to the throne of Poland, it was as legitimate as any other, being descended from a Polish noble lineage. [29]

The primary ideological text of the League was National Socialism Now, published in September 1937. National Socialism Now is a cogent 57 pages defining the fundamentals of National Socialist ethos, method of statecraft, and type financial and economic systems. Joyce’s opening lines are that,

‘We deal with National Socialism for Britain; for we are British. Our League is entirely British; and to win the victory for National Socialism here, we must work hard enough to be excused the inspiring task of describing National Socialism elsewhere’.[30]

While National Socialism was forever linked with the name of Hitler, no matter where it arises it ‘must arise from the soil and people or not at all’.

‘It springs from no temporary grievance, but from the revolutionary yearning of the people to cast off the chains of gross, sordid, democratic materialism without having to put on the shackles of Marxian Materialism, which would be identical with the chains cast off’.[31]

Joyce returned to a theme that he had introduced to the BUF, that the synthesis of Nationalism and Socialism is a logical development; that ‘the people’ are identical with ‘the nation’, and anything else, whether called ‘nationalism’ or ‘socialism’, is a waste of time. It was Socialism that provided the foundation for class unity rather than class antagonism, which had been engendered by the dislocations caused by industrialism and usury. Such class division is aggravated rather than transcended by Marxism and other forms of materialistic socialism. Both Capitalism and Marxism are international. Indeed Marx pointed this out in The Communist Manifesto, and described anyone resisting this internationalising tendency of Capitalism as ‘reactionary’, because the historical process towards Communism is aided by Capitalist internationalisation, and what Marx called the ‘uniformity in the mode of production’ across the world.[32] Today we call this ‘globalisation’ and the process has been accelerating. What has emerged is not Communism, but a Capitalist ‘new world order’. Communism is not even anti-Capitalist, but an extension of it, and hence, as Joyce explains in Twilight, it is Nationalism, intrinsically based on Socialism, that not only opposes Capitalism, but transcends it. Equally, any Socialism that embraces internationalism is not only hopeless in combating Capitalism, but assists in its victory. We are now able with both hindsight and observing present-day events, to confirm that this indeed the case. Communism, and Social Democracy literally failed to ‘delver the goods’, and now Free Trade Capitalism runs rampant over the entire world, imposed by US weaponry where, where debt to international finance and the opiate of the shopping mall and MTV are insufficient. The Socialism of Joyce’s day, represented mainly by the Labour Party, did not oppose the system of international finance any more than the Conservative Party, that had long since forsaken its patriotic and rural origins, and both permitted a system of Liberal Free Trade that invested capital to build up cotton manufacturing in India for example, while allowing the mill workers of Lancashire to rot.[33] The same situation is visited upon us in recent years, with Tony Blair’s ‘New Labour’ in Britain, and in New Zealand, the Labour Party during the 1980s, being in the forefront of inaugurating ‘Free Trade’ in the name of ‘socialism’. Joyce saw it going on in his own day. We relive it today. The same old abandonment to Capitalism by Social Democracy, which had also obliged Mosley to resign from the Labour Party in disgust.

The weakness of Westminster parliamentary democracy allowed international finance to carry on unhindered. Joyce’s British National Socialism advocated the ‘leadership principle’, with authority to act, but in Britain’s case the symbol of unity within one personality had existed for centauries in the form of the Crown, and Joyce did not envisage a National Socialist Britain that need be under the dictatorship of a British ‘fuehrer’. Indeed, he advocated the corporatist or organic state that he had alluded to in his BUF pamphlet, Dictatorship. In NS Now Joyce pointed to the guilds of Medieval Britain, and outlined a corporate state based on the revival of the guilds as taking over many functions of the state. Both employers and employees would be represented in the same corporative organs, which was the method of successful industrial organisation that would be enacted in Germany in the Reich Economic Chamber. Parliament would hence be a corporative body with representatives elected from such guilds.

Joyce next turned his attention to the financial system. National Socialist banking reform is based the premise that money and credit should serve the people, and not master them. Hence, credit and currency should be issued by the state according to the production of the people, allowing the people to consume that production. Private financial interests should not issue credit and currency as a profit -making commodity. Currency and credit are only intended as a means of exchanging goods and services. That is the method that National Socialist Germany, Fascist Italy and Imperial Japan used and by which they flourished in the midst of the world Depression.[34] Again, there is nothing intrinsically ‘fascist’ or ‘nazi’ in such a banking system. The First New Zealand Labour Government had initiated the same type of policy, issuing 1% Reserve Bank state credit in 1935 for the construction of New Zealand’s iconic state housing project, which itself solved 75% of the unemployment rate.[35] Banking reformers around the world were demanding that the state assume its prerogative to issue the nation’s own credit and currency, without recourse to becoming indebted in perpetuity to international finance.[36] As Joyce was to emphasis in Twilight, it was this struggle between productive work and parasitism that led to the world war, the fact being that it was the Axis states that posed a deathly challenge to this parasitism the world over. New Zealand, despite the Labour Government measures in 1935, true to Social Democratic form, did not go beyond those limited measures, despite their success, and despite the promises the party had made in its 1934 election manifesto. Again, Social Democracy posed no real challenge to the system of world trade and banking that was – and remains – in the hands of a few parasites.

The League was ‘openly and unashamedly Imperialist.’ One of the primary aims of ‘Fascism’ was to create autarchic or self-sufficient economics states, or geo-political blocs. Of course, with Britain being the greatest imperial power, British Fascism or National Socialism sought to re-create the Empire as an autarchic bloc, where investments would be made only within the Empire, and not placed outside the Empire, only to undermine the manufacturing the agricultural sectors of the Empire peoples. Joyce pointed out that the system of international trade and finance was the enemy of both the British and the Colonial peoples; that both were equally exploited, and granting independence to India was not going to change that situation a jot. National Socialism would end usury and exploitation in India with the same methods as in Britain.[37] What Fascism was trying to address was the iniquitous system that is today called ‘globalisation’, whereby investments can be moved out of states and indeed entire industries shut-down and relocated to cheap labour pools, and currency speculators can make vast fortunes overnight by destroying entire economies. That is the system that won the Second World War against the Axis and that is the system that has driven the world to the present debt crisis, as it inevitably would. That is the system for which the Allied troops fought and died, just as the same plutocratic wire-pullers of ‘democracy’ declare war on states that are problematic to the ‘new world order’.

Finally, Joyce addressed the matter of foreign policy. Even then the war drums were being beaten against Germany, Italy and Japan. Joyce saw the keystone of world peace and order being an alliance between Britain and Germany with the assistance of Italy, which would form a bulwark against both international finance and Communism. From the 1920s, when Hitler wrote Mein Kampf, an alliance with Britain and Italy was envisaged as the cornerstone of Germany’s future foreign policy, Hitler definitively stating: ‘In the predictable future there can only be two allies for Germany in Europe: England and Italy’.[38] Was this mere cant, albeit dictated a decade before Hitler came to Office, while sitting in a jail following the abortive Munich putsch? Hitler in both public and private pronouncements always affirmed his admiration for the British Empire and the kinship that should have existed between the Third Reich and the Empire. Like Joyce, he believed that the two would be a great stabilising force in the world, and legitimate scholarship has only confirmed these views.

Captain A H M Ramsay, Conservative Member of Parliament for Midlothian and Peeblesshire from 1931 until his detention through 1940-1944, under Defence Regulation 18B along with Mosley and 1000 others, wrote after the war a volume much in the mode of Joyce’s Twilight and NS Now not only in regard to the war but also the takeover of Britain by international finance. Joyce had been a member of Ramsay’s Right Club that campaigned against war with Germany.[39] Like Joyce, Ramsay pointed to the Judaic character of the Puritan revolutionary zealots, whose armies ‘marched around Scotland, aided by their Geneva sympathisers, dispensing Judaic justice’.[40] Ramsay proceeds to consider the formation of the Bank of England with the encumbering of Britain with a National Debt; a matter that is dealt with in relative detail by Joyce in Twilight. Ramsay points out that the officialdom of ‘world Jewry’ had ‘declared war’ on Germany as soon as Hitler assumed Office. An ‘international economic boycott’ was declared by the World Jewish Economic Federation, headed by Samuel Untermeyer from the USA, who wrote in The New York Times of a ‘holy war’ against Germany, in which both Jew and Gentile must embark, while the Jews were the ‘aristocrats of the world’.[41] The Jewish leadership through its influence on politics, business and media the world over, hoped to economically strangle Germany. They could not ruin Germany through such means however, because the Hitler regime’s banking and trade reform not only withdrew Germany from the international finance system, but through barter proceeded to capture the markets of central Europe and South America. As Joyce was to emphasise in Twilight, this was the real cause of the world war; a conflict between two systems, one productive and creative, the other parasitic and exploitive.

It should be pointed out that Ramsay enjoyed the friendship and confidence of British Prime Minster Neville Chamberlain in the moths immediately preceding the World War. Ramsay alludes to Chamberlain’s guarantee to assist Poland in the event of invasion on the basis of a supposed Germany ultimatum that transpired to be fraudulent,[42] and that Germany had sought for months a negotiated solution for the return of Danzig and the ‘Polish Corridor’ to Germany, while Poland resorted to what today would be called ‘ethnic cleansing’ of the Germans within Poland; a matter which will be considered further.

Ramsay points out that Hitler had ‘again and again made it clear that he never intended to attack or harm the British Empire’. [43] Indeed, what is called the ‘Phoney War’ ensued, where no real fighting was taking place. The situation changed immediately Churchill became Prime Minister. Then the previous policy of only bombing military targets was reversed, and British Bomber Command was ordered to bomb civilian targets, a strategy that would eventually lead to the deaths of hundreds of thousands of German civilians by the end of the war, the fire-bombing of Dresden,[44] Hamburg, Berlin and other German cities going down in infamy as obliterating in deadly infernos more victims than the atomic bombing of Hiroshima and Nagasaki.

Actions speak louder than words, as it is said, and Hitler on numerous occasions offered his hand of friendship, while still in a position of strength, indeed winning the war. One of the most notable occasions is that involving the British invasion of Dunkirk, around which much nonsense about British heroism continues to be spoken. Ramsay cites the pre-eminent official British military historian Captain Liddell Hart. This nonsense continues despite Hart’s book on World War II, The Other Side of the Hill, having been published in 1948, with chapter 10 entitled ‘How Hitler beat France and saved Britain’. Ramsay comments that the chapter would ‘astound all propaganda-blinded people… for the author therein proves that not only did Hitler save this country; but that this was not the result of some unforeseen factor, or indecision or folly, but was of set purpose, based on his long enunciated and faithfully maintained principle’. Hart details how Hitler halted the Panzer Corps on 22 May 1940, allowing the British troops to escape back to Britain. Hitler had cabled Von Kleist that the armoured divisions were not to advance or fire. Von Kleist ignored the order, and then came an ‘emphatic order’, according to Von Kleist, that he was to ‘withdraw behind the canal. My tanks were kept halted there for three days’.[45] Hart records a conversation between Hitler and Marshall Von Runstedt two days later (24 May):

‘He [Hitler] then astonished us by speaking with admiration of the British Empire, of the necessity for its existence, and of the civilisation that Britain had brought into the world… He compared the British Empire with the Catholic Church – saying they were both essential elements of stability in the world. He said that all he wanted from Britain was that she should acknowledge Germany’s position on the Continent. The return of Germany’s lost colonies would be desirable but not essential, and he would even offer to support Britain with troops, if she should be involved with any difficulties anywhere. He concluded by saying that his aim was to make peace with Britain, on a basis that she would regard compatible with her honour to accept’. [46]

Captain Hart comments on the above: ‘If the British army had been captured at Dunkirk, the British people might have felt that their honour had suffered a stain, which they must wipe out. By letting it escape, Hitler hoped to conciliate them’.[47] Hart alluded to the pro-British sentiments in Mein Kampf and the manner by which Hitler did not deviate from his desire for an alliance with Britain. As we now know, so far from the British people being cognisant of the equanimity of Hitler towards them, the propaganda machine merely used this to further inflame them toward war, and Dunkirk had ever since been portrayed as a great feat of British moral courage.

Even during the early 1920s, when Hitler was in jail dictating Mein Kampf he realised that any future goodwill between Germany and Britain relied on the question as to ‘whether the exiting influence of the Jews is not stronger than any understanding or good intentions and will this frustrate and nullify all plans’.[48] Mosley, Ramsay, Admiral Sir Barry Domvile and hundreds of others jailed under 18B, who sought peace with Germany, were aware of this also. However, there were still prominent people within Britain who were free, to whom Hitler might appeal for peace, and it is presumably with these in mind that Hitler kept open the prospect of a negotiated peace with honour.

However, eminent people who hoped for a negotiated peace with Germany were no match for the war party and its backers. Winston Churchill, whose drunken, opulent lifestyle had got him into debt, led the war party. He had personal reasons for assuring the destruction of Hitler, even if that also meant the destruction of the British Empire; which, of course, it did. By 1938 Churchill was bankrupt, and Chartwell House was about to be put on the market. A few days before however Sir Henry Strakosch, the South African Jewish mining magnate and financial adviser, came to the rescue and agreed to pay off Churchill’s debts.[49] Churchill had whored himself to international finance for the sake of £18,000, and in so doing doomed the lives of millions and the survival of the British Empire. Strakosch was financial adviser to General Smuts of South Africa, and in 1920 drafted the blueprint for the Reserve Bank of South Africa.[50] He has also served as adviser on setting up the Reserve Bank of India. Like the US Federal Reserve Bank and other central banks throughout the world, the reader should not be confused into thinking that these acted as state banks issuing state credit, even when they were, like the Reserve Bank of New Zealand, nationalised. These central banks were based on plans provided by individuals such as Strakosch, the Bank of England’s Sir Otto Niemeyer, and Warburg in the USA. The thraldom of most states to international finance, from which Germany, Italy and Japan had broken free, is the most significant cause of World War II, as explained by Joyce in Twilight.

Since the 1920s Churchill’s financial adviser for his stock market dealings had been Bernard Baruch, the international financier who had run the US War Industries Board during the First World War I, and had become the virtual dictator of the USA during the war years.[51] Nothing would or could divert Churchill from leading Britain into war with Germany.

To Germany

During the Munich crisis in 1938 Joyce foresaw the coming war, and the quandary that placed him as an avidly pro-British devotee of National Socialism and Anglo-German accord. He told Macnab that in the event of war, he could not fight against Germany in the service of international finance but neither could he be a conscientious objector and evade national service. He had already envisaged sending Margaret to Ireland with Macnab, while he would go to Germany, perhaps to fight the Russians[52].

Mosley’s answer was to immediately issue a call to his supporters to fully support the war effort once the war that he had vigorously campaigned against, had eventuated, while he and 800 of his followers were detained under Emergency Defence Regulation 18B. Mosley’s order stated that ‘Our members should do what the law requires of them; and, if they are members of the armed Forces or services of the Crown, they should obey their orders and, in every particular, obey the rules of the Service’. However, it was also a call to ‘stand-fast’ against the ‘corrupt Jewish money-power’ and ‘to take every opportunity within your power to awaken the people and to demand peace’.[53]

Among the first to die in the war were two Blackshirts, Kenneth Day and George Brocking, while on an RAF daylight bomber raid on Brűnsbuttel.[54]

While Joyce campaigned with his National Socialist League, and Mosley held meetings attracting the largest audiences ever seen in Britain to the very eve of war, Joyce also sought to widen his campaign. He was involved in an anti-war campaign with Lord Lymington, Conservative MP, and an early advocate of agricultural self-sufficiency and organic farming,[55] also a particular concern of both Joyce and the BUF.[56] Lord Lymington and Joyce created the British Council Against European Commitments. Lymington’s group joined with a similar organisation founded by Hastings William Sackville Russell, Lord Tavistock (later Duke of Bedford) and emerged as the British People’s Party (BPP), the policy of which not only included peace, but in particular advocacy of banking reform.[57] Joyce had confided in Beckett that he would probably go to Germany in the event of war, and Beckett left the League to become General secretary of the BPP. It is often commented that there was a fallen out between Joyce and Beckett, but, as will be seen, they remained steadfast friends.

As forebodings of war approached in 1939, one of the first to depart from Britain to Germany was Mrs Francis Dorothy Eckersley, a member of the BUF, whose son was at school there. Mrs Eckersley was to play a role in the Joyce’s settling in Berlin. Before Macnab visited Berlin, Joyce had asked him to take a message to Christian Bauer, asking whether Goebbels would arrange for the immediate naturalisation of Joyce and his wife, should they settle in Germany.[58] Defence Regulation 18B was about to be passed when Joyce received news from Macnab that naturalisation would be granted. He then received news from an MI5 agent to whom he given information on Communist activities, that it was likely he would be arrest under 18B within a matter of days.[59] The Joyce’s left for Germany on 26 August 1939, William convinced that imprisonment in Britain during the war would mean unbearable suffering for Margaret.

To the Joyce’s dismay, Christian Bauer did not have the influence in Berlin that had been assumed, and he had been ‘called up’. However, Mrs Eckersley did have connections with the Foreign Office, and Joyce was able to secure a part-time job as a translator of German scripts.[60] Within days, war had been declared by Britain against Germany, a declaration that was not met by the Germans with any more jubilation than it was met by the Joyces and many other Britons. In England, meanwhile Mosley was holding the largest rallies in British Union history, and just two months previously the biggest indoor hall in England had been filled with 20,000 people to hear Mosley.[61] Mosley was arrested under 18B on 23 May 1940, and his wife Diana on 29 June.[62] Captain Ramsay MP, and Admiral Sir Barry Domvile CB, founder of the Link, which had also campaigned for Anglo-German cooperation, were among the 1000 others.[63]

Mrs Eckersley’s friends had been at work to secure Joyce a position, and Dr Erich Hetzler, an official in the Foreign Office, who had studied economics in England, interviewed him. It is notable that during the interview Joyce explained he was a National Socialist and British, but that a National Socialist in Britain was not the same as in Germany.[64] Hetzler recommended Joyce to the English-speaking department of the Reich radio service. Norman Baillie-Stewart, a former Subaltern in the Seaforth Highlanders, headed the English news service, under the direction of Walter Kamm. Joyce’s first broadcast, reading a news bulletin, took place on 11 September 1939. He did well, but drew the immediately jealousy of Baillie-Stewart.[65]

The disparaging nick-name of ‘haw-haw’, which was to become synonymous with Joyce, first appeared in the Daily Express on 14 September 1939 where the columnist, the pseudonymous Jonah Barrington, commented on a broadcast from Germany: ‘A gent I’d like to meet is moaning periodically from Zeesen. He speaks English of the haw-haw, damit-get-out-of-my-way variety, and his strong suit is gentlemanly indignation’.[66] The name was picked up by British propaganda, and stuck, like the name of Quisling was to become synonymous with ‘traitor’.

Ironically, Barrington was describing Baillie-Stewart. Barrington and the media ran with the typically banal propaganda image, and ‘Lord Haw-Haw’ was introduced to the public as a figure of ridicule. Lord Haw-Haw soon became conflated with Joyce and stuck, since Joyce would become the leading British broadcaster, despite his own voice, affected by the broken nose he had since childhood, not being suggestive of the ‘Bertie Wooster’ type figure that Barrington was trying to portray.[67] Other half-witted attempts at satire by Barrington, with names such as The Whopper, Uncle Boo-Hoo and Mopey, fell by the way, while Lord Haw-Haw remained. It was Lord Donegal, writing for the Sunday Dispatch, who suggested that Lord Haw-Haw might be Joyce. However, the voice that he asked Macnab, then a volunteer ambulance driver, to hear, was Baillie-Stewart, and Macnab could reply honestly that it did not sound anything like Joyce.[68]

Joyce could now apply for naturalisation, and correctly recorded his birthplace as New York.[69] Margaret was employed writing women’s features for the radio network, and became known as Lady Haw-Haw. The broadcasts were widely listened to in Britain. The matter of the identities of Baillie-Stewart and William Joyce were soon resolved by the British, but ‘Lord Haw-Haw’ stuck with Joyce rather than with Baillie-Stewart,[70] another reflection of the puerility of British war propaganda. Comedians began to lampoon Lord Haw-Haw. The deaths of millions of Britons and Germans were such a whopping good laugh for those who could avoid service by larking about on the Home Front, while Mosleyites were among the first to enlist and die.

Interestingly, Cole discusses the insistence of ‘upper class’ origins for William Joyce by the British propaganda machine, and hence the maintenance of the ‘Lord Haw-Haw’ myth as an aristocratic ‘traitor’, perhaps also reminding audiences of Sir Oswald Mosley’s aristocratic birth, and the similar backgrounds of others who had sought conciliation with Germany and who had seen Fascism and National Socialism as a means of transcending class divisions. Cole writes: ‘The theme of the aristocratic traitor aroused such an immense public response that the jeering appeared to be directed as much at the traditional British upper classes as at an unknown traitor in Germany’.[71] The irony was that Joyce was the very antithesis of the character portrayed by British propaganda, as indicated by the opening anecdote of this introduction, and he lived simply and without thought of his material well-being.

A survey by the BBC concluded that Joyce was getting six million regular listeners daily, and 18,000,000 occasional listeners. The reasons for this included not only the mirth that had been directed at Lord Haw-Haw, but also that the broadcasts focused on ‘undeniable evils in this country… their news sense, their presentation’, making them ‘a familiar feature of the social landscape’.[72]

In early 1940 the Buro Concordia was formed under the direction of Dr Hetzler, which would focus on explaining National Socialism to English listeners. Joyce would lead the team and write the programmes. He refused insistent offers of a salary increase. The first programme was aired in February 1940, under the name of the New British Broadcasting Station, transmitting for half an hour from East Prussia, albeit under sparse conditions and resources.[73]

It was at this time, in February 1940, that Joyce was asked by the Foreign Office to write a book, Twilight Over England. While Joyce addressed a British audience, which would have few chances to read the book, the Foreign Office, had intended an English language testament for audiences in the USA and India. Twilight also went into German and Swedish editions, at least. The book as will be seen, is largely an indictment of the English system of Free Trade, the influence of Jews and the iniquity of international finance.

On hindsight, reading the volume today, one might be struck by its current relevance, as the world is plunged into what American strategists approvingly call ‘constant conflict’, in extending in the hallowed name of ‘Democracy’ the system of debt and exploitation which the Axis fought seventy years ago. As Joyce tried to explain, Westminster democracy and party government is a system that has not brought any meaningful benefits to the people who have lived under the ‘Mother of all Parliaments’ for centuries, let alone to tribesmen from the deserts of Afghanistan to the jungles of New Guinea, who are having this odd system born from the merchant class of England, imposed on them by force of arms. We still live under the same system that Joyce exposed, because international finance won the war.

By mid 1940 the British had ceased considering Lord Haw-Haw as a joke and were worried by what they thought was his inside knowledge of events in Britain. Other secret Anglophone broadcasting stations were planned under Buro Concordia.[74]. Meanwhile, Joyce’s commitment to Britain was indicated by his having defaced his British passport so that after it had expired it could not be used by German Intelligence, which was eager to obtain such passports.[75] So much for disloyalty.

In July 1940 Hitler made a peace offer to Britain, and Joyce was optimistic. On ‘Workers’ Challenge’, a broadcasting service pitched specifically to British workers, Joyce stated that British workers and German workers did not wish to fight each other. The British Communists had been saying that the war was between capitalist powers and was not a workers’ fight, until the party-line was reversed when Germany and the USSR came into conflict. ‘Workers’ Challenge’ called for a workers’ revolt against Churchill and a peace that would have nothing to do with the nazification of Britain. Of coursed, Churchill was committed to unconditional surrender, and the chance to save the Empire and Europe was rejected for the sake of Churchill’s ego, or perhaps mainly due to his £18,000 debt to Strakosch and his friendship with ‘Barney’ Baruch (?). As Joyce commented on his programme on 23 July, the rejection of peace would bring tragedy to England, and if Britons remained silent then it must be assumed that they consented to their own annihilation.[76] Joyce was prescient. Is there still doubt? While it might be a cliché to say that British won the war but lost the peace, that is beyond rational doubt. As for the impact of ‘Workers’ Challenge’, a BBC survey found that it had a ‘heavy following’, that ‘the following grows’, and that a lot of Joyce’s remarks ‘were true’.[77]

On 28 August the first air raid casualties in Berlin occurred. Both Joyce and the CBS foreign correspondent William Shirer, epitome of the anti-Nazi propagandist, were at the broadcasting house. Shirer, who had avoided meeting the ‘traitor’ for a year, noted in his diary that Lord Haw-Haw ‘in the air-raids has shown guts’.[78] Joyce went out to see the damage and was ‘profoundly moved’ by the devastation. Already there were comments on the civilian targets of the British, in contrast to the military objectives of the Luftwaffe, but could anyone in Germany have envisaged the criminal fire-bombing of defenceless German cities that was to become the speciality of Bomber Command?

Shirer, the inveterate anti-Nazi whose book The Rise and Fall of the Third Reich became a classic history,[79] nonetheless observed Joyce as ‘an amusing and even intelligent fellow’, ‘heavily built and of about five feet nine inches, with Irish eyes that twinkle’.[80] He noted that Joyce had a deep hatred of capitalism. ‘Strange as it may seem, he thinks the Nazi movement is a proletarian one which will free the world from the bonds of “plutocratic capitalists”. He sees himself primarily as a liberator of the working class’.[81]

Shirer’s quip about the ‘strangeness’ of Joyce’s view of National Socialism as a movement fighting capitalism is perhaps best explained by Shirer’s own ignorance as to the character of both National Socialism and the war.[82] The reader will see the anti-plutocratic character of National Socialism explained in Twilight, a copy of which Joyce gave to Shirer.

Twilight was published in September 1940, by Santoro, an elderly Italian who owned a Berlin publishing house, Internationaler Verlag, the English edition running to 100,000 copies.[83] They were distributed at POW camps, where there were efforts to recruit for a Legion of Saint George (also known as the British Free Corps) as a unit of the Waffen SS to fight on the Eastern Front (not against fellow Britons).[84]

After a year of delays, the Joyce’s were German citizens. In 1941 Joyce registered for military service and was put in a reserved category. Joyce was now permitted to reveal his identity and stated:

‘I, William Joyce, left England because I would not fight for Jewry against Adolf Hitler and National Socialism. I left England because I thought that victory which would preserve existing conditions would be more damaging to Britain than defeat’.[85]

On 11 May 1941 Deputy Fuhrer Rudolf Hess reached Scotland on his ill-fated peace mission. It was undertaken at a time when war between the USSR and Germany was approaching, and the German authorities were obliged to repudiate the Hess mission as the lone efforts of someone who had become mentally unhinged. Perhaps Hess was unbalanced if he thought he could overcome the war party led by Churchill, but there was still thought to be a prominent peace party within influential circles who aimed for a negotiated peace. Hess had flown to Scotland in the hope of talking with the Duke of Hamilton, who was thought to be among the peace party. It is known that Hess had long been discussing possibilities of a peace mission to Britain, with Hitler’s knowledge, and that Hess’ friend Albrecht Haushofer had been in contact with the Duke of Hamilton.[86] New evidence has come to light that Hess probably did fly to Britain with Hitler’s approval. British historian Peter Padfield states that Hess brought with him to Britain detailed peace proposals from Hitler. The proposals asked for Britain’s neutrality in a coming conflict with the USSR, in return for which Germany would withdraw from Western Europe and would have no claims on Britain or the Empire.[87] Of course, such proposals were perfectly in keeping with the foreign policy aims that Hitler had desired since the 1920s, as we have seen previously. The proposals from Hitler specified German aims in Russia and even stated the precise time of the German offensive. Padfield remarks: ‘This was not a renegade plot. Hitler had sent Hess and he brought over a fully developed peace treaty for Germany to evacuate all the occupied countries in the West’.[88] Padfield also remarks on a significant ‘negotiated peace’ faction in Britain, and the ruin that peace would have meant for Churchill’s career. There is also allusion to this peace faction including the Royal Family.

Joyce expected he would soon die, whether fighting the Russians, during an air-raid or hanged. Awarded the War Merit Cross 1st Class, a civilian medal, which meant little to him, he was called up to the home guard, the Volkssturm, and he started training with weapons.[89] During the course of an air-raid, confined in a shelter, he proceeded to teach a French journalist English songs, which drew the attention of an air-warden. When Joyce refused the order to quieten a scuffle ensued, Joyce received a cut lip, and the warden a black eye. The air-raid warden stated that Joyce would be reported. Bellowing with laughter at the absurdity of the situation, Joyce was duly notified that he was charged with ‘sub-treason’, and that the warden had been the personal chauffer of Freisler, president of the People’s Court. His employers warned him that the charge was more serious than he assumed. However, the court and all traces of the documentation as well as Freisler’s chauffeur were buried in rubble from an air-raid and so was the charge of ‘sub-treason’.[90]

At the suggestion that the Joyces obtain false papers with the view to escaping as the war drew to a conclusion, Joyce was furious and adamant that ‘soldiers cannot run away, so why should I?’[91] For Joyce, from boyhood to the end of his life, honour an integrity were paramount, courage an instinct.

With Berlin in ruins, the staff of Buro Concordia prepared to relocate. With the impending Russian occupation of the city, the staff of the English Language Services proceeded to Apen, a small town between Bremen and the Dutch border, although Joyce would have preferred the barricades with his Volkssturm colleagues.

Finale

On 30 April 1945 the staff were called together and told of Hitler’s death. Lord and Lady Haw-Haw made their final broadcasts that day. Joyce reiterated what he had always said:

‘Britain’s victories are barren. They leave her poor and they leave her people hungry. They leave her bereft of the markets and the wealth that she possessed six years ago. But above all, they leave her with an immensely greater problem than she had then. We are nearing the end of one phase of Europe’s history, but the next will be no happier. It will be grimmer, harder and perhaps bloodier. And now I ask you earnestly, can Britain survive? I am profoundly convinced that without German help she cannot’.

Is there any reader who is so ignorant or so naïve, other than the ideologically or ethnically biased, who can deny that Joyce has been proved correct? Britain lost her Empire, lost her markets, the Commonwealth and colonial peoples were detached from her and left to wallow in Third World poverty, or become colonies of a US led world order, and debt became more than ever the preferred method of economics.

Orders came from Goebbels, the first from the Reichsminister that had acknowledged them, that the Joyces were not to fall into Allied hands. However, attempts to get them to neutral Sweden via Denmark or to Eire, were abortive. They ended up in Flensburg, back in the crumbling and occupied Reich. Joyce, as was his habit, adopted a rascally attitude even now, and played what he called ‘Russian roulette’ by greeting British soldiers, to see if they would recognise his voice. On a stroll back from the woods he encountered two officers collecting firewood, and approached them offering some sticks. One of the officers, Lieutenant Perry,[92] a returning Jewish refugee serving as an interpreter, a type that was now swarming over Germany in the wake of the Allied occupation, recognised Joyce’s voice. They pursued Joyce in a vehicle, and Perry asked, ‘You wouldn’t happen to be William Joyce would you?’ Joyce reached for the less than convincing fake identity papers that had been given to him by the Germans and was shot by Perry, the bullet entering through Joyce’s right thigh and passing through the left.[93]

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The military authorities promptly called on Margaret Joyce at the lodging of an elderly widow, who was also detained, but quickly released, albeit not before her household food rations had been looted by the liberators.

Joyce’s first court appearance on treason charges was held at the Old Bailey on 17 September 1945. He entered a ‘not guilty’ plea. The main problem for the prosecution was in regard to whether Joyce was a British national under the protection of the Crown when he made his broadcasts in Germany. Joyce had never been a British citizen, and he had obtained a British passport for his move to Germany by making a false declaration. Two of the three charges could not be upheld. The case reached the House of Lords. However, Joyce was in no doubt that his hanging was required, and his defence team had even received death threats should he be acquitted. Joyce was hanged on the basis that because he had a British passport he was under the protection of the Crown when he started his broadcasts, and therefore committed high treason. The charge was dubious at best. He had never used his British status for protection at any time, and there is no reason to believe he would have in any circumstances. He moved to Germany with the intention of become a German citizen as promptly as possible, although German officialdom had been tardy in the process. Joyce was hanged on a passport technicality. Judgement was passed on 18 December 1945 to dismiss the appeal. Lord Porter dissented, stating that it was by no means clear that Joyce could have been considered to have owed allegiance to the Crown at the time of the broadcasts.[94]

Joyce on being told the decision wrote to Margaret that it was a relief the matter was over and that he found it undignified to have to plead for his life before his enemies, and to ‘observer their pretence at “fair play”’. Amidst the petty vengefulness of a befuddled and war-worn people, The Manchester Guardian nonetheless questioned the appropriateness of death sentences for Joyce and John Amery (whose trial had lasted eight minutes) for views that ‘were once shared by many who walk untouched among us’. Joyce appreciated the acknowledgment of his sincerity by the Guardian. His friends remained steadfast, and John Macnab was particularly active on Joyce behalf. Macnab, an avid Catholic, remarked on his last visits to Joyce that ‘being with him gave a sense of inward peace, like being in a quiet church’.[95] Some of his former teachers at Birbeck College, remembering the likeable and hardworking student, asked the prison Governor to relay their well-wishes to Joyce. He handed his brother Quentin his final message:

‘In death, as in this life, I defy the Jews who caused this last war: and I defy the power of Darkness which they represent. I warn the British people against the aggressive Imperialism of the Soviet Union.

‘May Britain be great once again; and, in the hour of the greatest danger to the West, may the standard of the Hakenkreuz be raised from the dust, crowned with the historic words “Ihr habt doch gesiegt”. I am proud to die for my ideals; and I am sorry for the sons of Britain who have died without knowing why’.

Joyce’s old friend, the one-timer Labour Party stalwart John Beckett, wrote to him in his final days: ‘Our children will grow up to think of you as an honest and courageous martyr in the fight against alien control of our country … That is how we shall remember you, and what we will tell our people’.[96] It has only recently been known that Beckett’s departure from the National Socialist League was for reasons other than a falling-out with Joyce. Beckett referred to this when writing to Joyce:

‘No one knows better than myself the sincerity of the beliefs which led to the course of action you chose. You remember we discussed the position in 1938, and the disagreement and respect I showed for your opinion then, remains’.[97]

Joyce replied in a letter that was intercepted and never given to Beckett:

‘Of course I remember, quite vividly, how we discussed the situation in 1938. I do not, in the most infinitesimal degree, regret what I have done. For me, there was nothing else to do. I am proud to die for what I have done’.[98]

Beckett in his farewell wrote to Joyce: ‘Goodbye, William, it’s been good to know you and there are few things in my life I am prouder of than our association. Yours always, John’.[99]

Joyce took holy communion, wrote to his wife and to Macnab, and at 9:00 am precisely he was taken from his cell by the hangman, Albert Pierrepoint and hanged.[100]

On the morning of 3 January 1946, the day of his execution, a crowd of 300 gathered outside Wandsworth prison; most to gloat but some to pay their final respects. Some of the crowd, on the notice of Joyce’s execution being posted up, set themselves apart from the crowd and gave the Fascist salute in Joyce’s honour.

Notes

[1] J A Cole, Lord Haw-Haw: The Full Story of William Joyce (London: Faber and Faber, 1987), 307

[2] Cole, 16.

[3] Cole, 212.

[4] Rebecca West, The Meaning of Treason (London: The Reprint Society, 1952), 3.

[5] Ibid., 4.

[6] One might recall the fates of Dr Robert Faurrison in France, Fred Leuchter in the USA, David Irving in England, Dr Joel Hayward in New Zealand, Ernst Zundel in Canada, et al.

[7] K R Bolton, Artists of the Right (San Francisco, Counter-Currents Publications, 2012), 97-119. Pound, stranded in Italy with his wife when the USA entered the war, broadcast for Italy on a programme called ‘Europe Calling’, analogous to Joyce’s broadcasts named ‘Germany Calling’. Handed over to US troops after the war by Italian partisans, Pound was confined in an animal cage under the scathing Pisan sun. The embarrassment of trying and hanging for treason one of the world’s greatest literary figures was avoided by declaring Pound unfit to stand trial, and he was confined to a mental asylum for thirteen years, after which, still undiagnosed or treated for any supposed ‘mental illness’, he was permitted to leave the USA and return to Italy.

[8] Cole, op. cit., 22-23.

[9] Ibid., 56.

[10] Ibid.

[11] Richard Thurlow, Fascism in Britain (London: Basil Blackwell, 1987), 51.

[12] Ibid., 53.

[13] Cole., op. cit., 30.

[14] Ibid.,  31.

[15] Oswald Mosley (1968) My Life (London: Black House Publishing, 2012), 294.

[16] Ibid, 295.

[17] Ibid., 297.

[18] Cole, op. cit., 39.

[19] Thurlow, op. cit., 98.

[20] In 1925 Beckett become the youngest Labour MP of his time, at the age of 30. Becoming increasingly radical, he was expelled from the Labour party and lost his seat in 1931, joining the BUF two years later.

[21] Cole, op. cit, 45.

[22] Jeffrey Hamm, Action Replay (London: Howard Baker, 1983), 151.

[23] Cole, op.cit., 57.

[24] Cole, op. cit., 59.

[25] Ibid., 65.

[26] Randolf Churchill in letter to The Spectator, 27 December 1963, cited by Mosley, My Life, op. cit., 363.

[27] Zeev Sternhell, Neither Left Nor Right: Fascist Ideology in France (Princeton, New Jersey: Princeton University Press, 1986); The Birth of Fascist Ideology (Princeton, 1994).

[28] Cole, op. cit., 73.

[29] K R Bolton, ‘Geoffrey Potocki de Montalk: New Zealand Poet, “Polish King”, and “Good European”’, Counter-Currents Publishing, http://www.counter-currents.com/2010/08/count-potocki-de-montalk-part-iii/

[30] William Joyce, National Socialism Now, 1939, Chapter 1.

[31] Ibid.

[32] Karl Marx, The Communist Manifesto (Moscow: Progress Publishers, 1975), 71-72.

[33] Joyce, NS Now, op. cit., Chapter 2.

[34] K R Bolton, The Banking Swindle (London: Black House Publishing, 2013), 103-120.

[35] Ibid., 96-100.

[36] Ibid, passim.

[37] W Joyce, NS Now, op. cit., Chapter 4.

[38] Adolf Hitler (1926), Mein Kampf (London: Hutchinson & Co., 1969), 570.

[39] Ramsay was one of the many veterans who had served in the First World War ‘with gallantry’ (Griffiths, 353) who were imprisoned under Regulation 18B. Members of the Right Club included Admiral Wilmot Nicholson (another First World War hero), Mrs Frances Eckersley, who was to assist the Joyce’s on their arrival to Germany; and the Duke of Wellington. Richard Griffiths, Fellow Travellers of the Right (London: Oxford University Press, 1983) 353-355.

[40] A H M Ramsay, The Nameless War (1952), 17.

[41] Ramsay, ibid., 54.

[42] Ramsay, ibid., 59-60.

[43] Ramsay, ibid., 62.

[44] David Irving (1966), The Destruction of Dresden (London: Futura Publications, 1980).

[45] Ramsay, op. cit., 67.

[46] Cited by Ramsay, ibid., 68.

[47] Ibid.

[48] Hitler, Mein Kampf, op. cit., 575.

[49] David Irving, Churchill’s War Vol. 1 (Western Australia: Veritas Publishing, 1987), 104.

[50] Stephen Mitford Goodson, Inside the Reserve Bank of South Africa (2013), 67-69.

[51] David Irving, op. cit., ., 14.

[52] Cole, op. cit., 77.

[53] Stephen Dorril, Black Shirt: Sir Oswald Mosley and British Fascism (London: Penguin Books, 2007), 466.

[54] Ibid.

[55] Griffiths, op. cit., 319.

[56] The BUF had its own notable agricultural expert, Jorian Jencks, author of BUF rural policies.

[57] Griffiths, op. cit., 352.

[58] Cole, op. cit., 82-83.

[59] Cole, ibid., 86.

[60] Cole, 103.

[61] Robert Skidelsky, Oswald Mosley, 440.

[62] Ibid., 449.

[63] Ibid., 455.

[64] Cole, op. cit., 108.

[65] Ibid., 113.

[66] Ibid., 115.

[67] Ibid.

[68] Ibid., 118.

[69] Ibid., 121.

[70] Ibid., 124.

[71] Ibid., 126.

[72] Ibid., 127.

[73] Ibid., 137.

[74] Cole, 159.

[75] Ibid. 161.

[76] Cole, 164.

[77] Cole, ibid., 182.

[78] Cited by Cole, ibid., 170.

[79] William L Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich (Secker and Warburg, 1977).

[80] Recall the description of Joyce’s appearance by Shirer with that of Rebecca West.

[81] Cited by Cole, op. cit., 174-175.

[82] Shirer was listed as a Communist sympathiser in a 1950 US publication, Red Channels: The Report of Communist Influence in Radio and Television, based on FBI documents. Shirer had been a member of the Committee for the Prevention of World War III, founded in the USA in 1944, which lobbied for the elimination of Germany. Among its members were James P Warburg, ‘ideologue’ of the society and a scion of the influential Warburg banking dynasty. Did Shirer ever regard the alliance between plutocrats and Leftists against the Axis to be ‘strange’? For several years after the war the Committee’s aims were implemented under the so-called Morgenthau Plan, named after US Secretary of the Treasury Henry Morgenthau Jr., a supporter of the society. The Morgenthau Plan attempted to exterminate the German people through starvation, until being reversed by the Marshall Plan several years after the war, when it was realised that the Germans might be needed to fight the Russians, again.  See: James Bacque, Crimes and Mercies: The Fate of German Civilians Under Allied Occupation 1944-1950 (London: Little, Brown & Co., 1997).

[83] Adrian Weale, Renegades: Hitler’s Englishmen (London: Weidenfield and Nicolson, 1994), 36.

[84] Ibid., passim.

[85] Cole, op. cit., 190.

[86] Wolf Rudiger Hess, My Father Rudolf Hess (London: W H Allen, 1986), 66-67.

[87] Jasper Copping, ‘Nazis “offered to leave Western Europe for free hand to attack USSR”’, The Telegraph, 26 September 2013, http://www.telegraph.co.uk/history/10336126/Nazis-offered-to-leave-western-Europe-in-exchange-for-free-hand-to-attack-USSR.html

[88] Peter Padfield, Hess, Hitler and Churchill (Icon books Ltd., 2013), cited by Copping, ibid.

[89] Cole, 219.

[90] Cole, 221.

[91] Ibid., 222

[92] The large numbers of Jewish lawyers and interpreters who entered Germany with the Occupation forces were given false names. See Cole, op. cit., 247.

[93] Ibid., 246.

[94] Ibid., 287.

[95] Cole, 300.

[96] Cited by Beckett’s son, the author and journalist Francis Beckett, ‘My Father and Lord Haw-Haw’, The Guardian, 10 February 2005, http://www.theguardian.com/books/2005/feb/10/secondworldwar.world

[97] Ibid.

[98] Ibid.

[99] Ibid.

[100] Adrien Weal, op.cit., 195.

 


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[2] Twilight Over England: http://www.blackhousepublishing.co.uk/product/product&path=65&product_id=106

Une thèse sur Valentin Raspoutine

Une thèse sur Valentin Raspoutine

par Robert Steuckers

250px-Валентин_Распутин.jpgRecension: Günther HASENKAMP, Gedächtnis und Leben in der Prose Valentin Rasputins, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1990, VII + 302 S., ISBN 3-447-03002-X.

Valentin Grigorevitch Raspoutine, né le 15 mars 1937 en Sibérie, est le petit-fils d’un chasseur de la taïga et de Mariia Guerassimovna qui lui a raconté, pendant son enfance, les contes populaires de sa région. Ce qui lui a donné à jamais le sens de la continuité et de la durée, un goût indélébile pour tout ce qui est “archétype”. Son oeuvre de grand prosateur russe est placée entièrement sous le signe de la “perte de conscience” qui affecte nos contemporains, du passage d’une conscience mythique-intégrative à une attitude totalement démythifiée. Tel est le déficit —la plaie béante— de nos temps modernes. Cette crise doit être dénoncée et combattue. Après la période de stagnation brejnévienne (la “kosnost”), Raspoutine retrouve pleinement son rôle d’“écrivain-prédicateur”, qui va s’engager pour son peuple, afin qu’il retrouve une morale basée sur les acquis de son histoire et de sa tradition. Avec les autres “ruralistes” de la littérature russe contemporaine, il mènera la “guerre civile” des écrivains contre les “libéraux”, c’est-à-dire ceux qui veulent introduire en Russie les idées occidentales et la culture de masse calquée sur le modèle américain. Contre cette vision purement “sociétaire” qui ne reconnaît aucune présence ni récurrence potentielle aux moments forts du passé, qui ignore délibérément toute “saveur diachronique”, Raspoutine et les ruralistes défendent le statut mythique de la nation, révalorisent la pensée archétypique, réhabilitent l’unité substantielle avec les générations passées.

41H88ZBSD8L.jpgLe slaviste allemand Hasenkamp démontre que cet engagement nationaliste repose sur une “conscience mythique” traditionnelle où il n’y a pas de séparation entre le microcosme et le macrocosme, entre la chose et le signe, la réalité et le symbole. Dans Adieu à Matiora, son plus célèbre roman, l’île qui va être engloutie par le fleuve représente la totalité du monde, sa continuité, qui va être submergée par la pensée calculante, techniciste, administrative. Matiora est la continuité, face au “temps nouveau”, qui déracine les habitants et prépare l’inondation finale. Cette ère nouvelle sera une ère de discontinuité qui claudiquera d’interruption en interruption, de retour furtif à une vague stabilité en nouveau déracinement. Cette fragmentation conduit au malheur et à la dépravation morale. Les axes majeurs de la pensée philosophique de Raspoutine, qui ne s’exprime pas par de sèches théories mais dans des romans poignants, où l’on retrouve des linéaments d’apocalypse ou de Ragnarök, sont: la mméoire et la réalité transcendantale. Derrière la réalité empirique, derrière les misères quotidiennes et la banalité de tous les jours, se profile, pour qui sait l’apercevoir et l’honorer, une réalité supérieure, immortelle. Le monde moderne a voulu faire du passé table rase, a jugé que la mémoire n’était plus une valeur et la faculté de se souvenir n’était plus une vertu. Contre l’idéologie dominante, qui veut nous arracher nos histoires pour nous rendre dociles, l’oeuvre de Raspoutine, sa simplicité poignante et didactique, son universalité et sa russéité indissociables, sont des armes redoutables. A nous de nous en servir, à nous de diffuser son message. Qui est aussi le nôtre.

(recension parue dans “Vouloir”, n°105-108, juillet-septembre 1993, p. 23).

lundi, 06 janvier 2014

Il telegramma Zimmermann: la vera ragione che spinse gli USA ad entrare in guerra nel 1917

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Il telegramma Zimmermann: la vera ragione che spinse gli USA ad entrare in guerra nel 1917

Viene spesso, fin troppo spesso, affermato che la causa dell’entrata in guerra di Washington, nella Prima Guerra mondiale, sia stato l’affondamento da parte di un sommergibile tedesco del transatlantico inglese Lusitania, che trascinò con se 123 cittadini statunitensi. (1) In realtà la nave fu affondata nel 1915, mentre gli USA entrarono in guerra nel 1917. Infatti, entrarono in guerra in reazione alla faccenda del “telegramma Zimmermann”.


Il 16 gennaio 1917, Arthur Zimmermann, segretario agli Esteri della Germania imperiale, inviò un telegramma cifrato all’ambasciatore tedesco a Washington, utilizzando il nuovo codice 7500 che gli inglesi non avevano potuto decifrare, ma l’ambasciatore a Washington ritrasmise il telegramma nel vecchio codice 103040, noto agli inglesi, all’ambasciatore tedesco in Messico.


Il testo del telegramma affermava: “Abbiamo intenzione di cominciare la guerra sottomarina senza restrizioni il primo di febbraio. Ci adopereremo, nonostante ciò, a mantenere gli Stati Uniti neutrali. Nel caso non succeda, faremo al Messico una proposta di alleanza sulla seguente base: combattere insieme, fare la pace insieme, un generoso sostegno finanziario e la comprensione da parte nostra del diritto del Messico a riprendersi i territori perduti di Texas, New Mexico e Arizona. I dettagli sono lasciati a voi. Potrete informare il presidente (del Messico) di quanto sopra secretato non appena lo scoppio della guerra contro gli Stati Uniti è certo, e aggiungerei il suggerimento che avrebbe dovuto, di propria iniziativa, invitare il Giappone ad aderirvi immediatamente e anche a mediare tra il Giappone e noi. Si prega di richiamare l’attenzione del presidente sul fatto che l’impiego illimitato dei nostri sottomarini offre ora la prospettiva di convincere l’Inghilterra a fare la pace entro pochi mesi. Accusate ricevuta. Zimmermann


In realtà, il telegramma venne concepito da un funzionario del ministero degli esteri tedesco, Hans Arthur von Kemnitz, che ne scrisse una prima bozza che Zimmermann firmò quasi senza leggere, probabilmente perché impegnato a redigere il testo diplomatico che giustificava l’annuncio della “guerra sottomarina senza restrizioni” contro il traffico navale diretto nel Regno Unito. Quando un altro funzionario seppe del telegramma, esclamò: “Kemnitz, quel fantastico idiota, ha fatto questo!?
Berlino dovette criptare il telegramma perché la Germania era consapevole che gli alleati intercettavano tutte le comunicazioni transatlantiche, una conseguenza della prima azione offensiva della Gran Bretagna nella guerra. All’alba del primo giorno della Prima guerra mondiale, la nave inglese Telconia si avvicinò alle coste tedesche e tranciò i cavi sottomarini transatlantici che collegavano la Germania con il resto del mondo. Questo atto di sabotaggio costrinse i tedeschi ad inviare i messaggi tramite collegamenti radio poco sicuri o cavi sottomarini di proprietà estera. Zimmermann fu costretto a trasmettere il suo telegramma cifrato attraverso la Danimarca e la Svezia con un cavo sottomarino statunitense che passava anche per il Regno Unito. Va ricordato, inoltre, che uno stretto collaboratore del presidente statunitense Woodrow Wilson, il colonnello Edward House, fece si che il dipartimento di Stato degli USA consentisse ai tedeschi la trasmissione di messaggi cifrati diplomatici tra Washington, Londra, Copenhagen e Berlino.


Il telegramma di Zimmermann ben presto venne intercettato ed analizzato dalla Sala 40 dell’Ammiragliato inglese, l’ufficio dell’intelligence elettronica inglese. Winston Churchill, Primo lord dell’Ammiragliato inlgese, ordinò la creazione della sezione intercettazione e decodificazione dei messaggi criptati tedeschi, appunto la Sala 40, divenuta di vitale importanza per gli Alleati. La Sala 40 era formata da linguisti e criptoanalisti. Il telegramma Zimmermann, decifrato parzialmente da Nigel de Grey e dal reverendo William Montgomery, affermava che la Germania voleva istigare il Messico ad attaccare gli USA, un’informazione che avrebbe spinto il presidente degli USA Woodrow Wilson ad abbandonare la neutralità degli Stati Uniti, perciò Montgomery e de Grey lo passarono subito all’ammiraglio Reginald Hall, direttore della Naval Intelligence, aspettandosi che lo trasmettesse agli statunitensi. Ma l’ammiraglio lo ripose nella sua cassaforte, incoraggiando i criptoanalisti a completare il lavoro. Infatti, il 5 febbraio 1917, Hall non ebbe il nulla osta dal Foreign Office affinché consegnasse agli statunitensi tali informazioni. Ma Hall convocò un ufficiale dell’intelligence statunitense a Londra e gli diede lo stesso il telegramma. “In altre parole, il direttore dell’intelligence navale aveva unilateralmente preso la decisione di condividere un’informazione altamente sensibile con una potenza straniera, senza l’autorizzazione del proprio governo“.


Hall pensava che se gli statunitensi venivano a conoscenza del telegramma Zimmermann, i tedeschi avrebbero potuto concludere che il loro nuovo sistema di cifratura 7500 era stato spezzato, spingendoli a sviluppare un nuovo sistema di cifratura, bloccando così l’intelligence inglese. Inoltre “Hall era consapevole che la guerra totale degli U-boat sarebbe iniziata entro due settimane, e che essa avrebbe indotto il presidente Wilson a dichiarare guerra alla Germania imperiale, senza bisogno di compromettere la preziosa fonte dell’intelligence inglese”. Ma il 3 febbraio 1917, sebbene la Germania avesse avviato la guerra sottomarina senza restrizioni, il Congresso statunitense e il presidente Wilson annunciarono la prosecuzione della neutralità. D’altra parte, negli USA era diffuso un notevole sentimento anti-inglese, in particolare tra i cittadini di origini tedesche ed irlandesi, questi ultimi infuriati per la brutale repressione della Rivolta di Pasqua del 1916 a Dublino e, inoltre, presso la stampa statunitense Gran Bretagna e Francia non godevano di maggiore simpatia della Germania. Tutto ciò spinse gli inglesi a sfruttare il telegramma Zimmermann. All’improvviso, e in sole due settimane, Montgomery e de Grey completarono la decifrazione del telegramma. Inoltre, gli inglesi si resero conto che von Bernstorff, l’ambasciatore tedesco a Washington, trasmise il messaggio a von Eckhardt, l’ambasciatore tedesco in Messico, utilizzando il vecchio sistema di cifratura 103040 e “dopo aver fatto alcune piccole modifiche al testo” che poi von Eckhardt avrebbe presentato al presidente messicano Carranza. Se Hall avesse potuto avere la versione “messicana” del telegramma Zimmermann, i tedeschi avrebbero supposto che fosse stato reso pubblico dal governo messicano, e che non era stato intercettato dagli inglesi. Hall contattò un agente inglese in Messico, il signor H., che a sua volta s’infiltrò nell’ufficio telegrafico messicano. Il signor H. poté ottenere così la versione messicana del telegramma di Zimmermann. Hall consegnò tale versione del telegramma ad Arthur Balfour, il segretario agli Esteri inglese, che il 23 febbraio convocò l’ambasciatore statunitense a Londra Walter Page per consegnargli il telegramma di Zimmermann. Il 25 febbraio, il presidente Wilson ebbe la ‘prova eloquente’, come disse, che la Germania incoraggiava un’aggressione agli USA. Il telegramma, in realtà, affermava che il Messico avrebbe dichiarato guerra agli USA solo se questi avessero dichiarato guerra alla Germania. Ciò avrebbe giustificato l’intervento degli USA nella Prima guerra mondiale? Infatti il telegramma di Zimmermann viene citato come il casus belli della guerra tra USA e Germania imperiale. Ma, infine, il Messico sarebbe mai stato un serio nemico per gli Stati Uniti? Il Messico era preda da anni di una feroce guerra civile, non poteva costituire una qualsiasi seria minaccia per gli USA, e Berlino avrebbe dovuto saperlo. Il presidente messicano Venustiano Carranza assegnò a un generale il compito di valutare la fattibilità di un’aggressione agli USA, ma il generale concluse che non sarebbe stato possibile per i seguenti motivi:
- gli Stati Uniti erano militarmente molto più forti del Messico.
- le promesse della Germania erano ritenute appunto soltanto tali. Il Messico non poteva utilizzare alcun “generoso sostegno finanziario” per acquistare armi e munizioni, per la semplice ragione che poteva comprarli solo negli Stati Uniti, mentre la Germania non poteva inviare alcunché in Messico dato che la Royal Navy, ed eventualmente l’US Navy, controllava le rotte atlantiche.
- infine, il Messico aveva adottato una politica di cooperazione con Argentina, Brasile e Cile per evitare un qualsiasi contrasto con gli Stati Uniti e migliorare le relazioni regionali.


Comunque il telegramma fu reso pubblico, ma stampa e parte del governo degli Stati Uniti lo ritennero una bufala ideata dagli inglesi per coinvolgere gli USA nella guerra. Tuttavia, Zimmermann, in modo sbalorditivo, ne ammise pubblicamente la paternità, dicendo a una conferenza stampa a Berlino che semplicemente “non posso negarlo. E’ vero”. La Germania poteva benissimo dire che il “telegramma Zimmermann” era un falso, approfondendo così i gravi dubbi sulla faccenda espressi negli USA, dove l’opinione pubblica era poco restia a partecipare alla Grande Guerra. Perché allora Zimmerman confessò di averlo inviato?


Nell’ottobre 2005, venne scoperto il presunto dattiloscritto originale della decifratura del telegramma Zimmermann, “scoperto da uno storico rimasto ignoto” che lavorava su un testo ufficiale della storia del Government Communications Headquarters (GCHQ), il servizio segreto elettronico inglese. Si riteneva che tale documento sia il telegramma mostrato all’ambasciatore Page nel 1917. Molti documenti segreti relativi a tale incidente furono distrutti su ordine dell’ammiraglio Reginald Hall. Certo, tutto ciò suscita un sospetto: in realtà si sa cosa ha scritto Zimmermann (Kemnitz), ma non è noto cosa avessero di certo mostrato gli inglesi ai diplomatici e al presidente degli USA.


In Germania, le indagini su come gli statunitensi avessero ottenuto il telegramma Zimmermann portarono a credere che fosse stato violato in Messico, proprio come previsto dall’intelligence inglese. Quindi il presidente Wilson, che nel gennaio 1917 aveva detto che sarebbe stato un “crimine contro la civiltà” trascinare il suo popolo in guerra, il 2 aprile dello stesso 1917 affermò: “Consiglio che il Congresso dichiari che il recente corso del governo imperiale non sia in realtà nient’altro che una guerra contro il governo e il popolo degli Stati Uniti, e di accettare formalmente lo status di belligerante cui siamo stati così spinti”.


La diplomazia inglese (così come la sua propaganda nera) cercarono ostinatamente di convincere il presidente Wilson ad abbandonare la promessa di neutralità fatta nella sua campagna elettorale per le presidenziali del 1916, e di entrare in guerra a fianco degli Alleati, ma come affermò la storica statunitense Barbara Tuchman, “Una sola mossa della Sala 40 era riuscita laddove tre anni d’intensa diplomazia avevano fallito”.Unit7_map_Zimmerman_300g80Alessandro Lattanzio, 3/1/2014

Note:
1) “Gli inglesi contarono 1198 vittime, tra cui 123 statunitensi, mentre in realtà i morti furono 1201; vennero infatti omessi i corpi dei tre tedeschi inviati sul Lusitania dall’attaché militare tedesco a Washington di allora, von Papen, per fotografare eventuali materiali sospetti. I tre furono scoperti e tenuti a bordo come prigionieri. In seguito, il segretario personale del presidente Wilson, Joseph Tumulty, fece credere a Washington che le spie fossero in possesso di un ordigno esplosivo, mentre invece si trattava della macchina fotografica”.

Fonti:
The Telegram that brought US into Great War is found, Ben Fenton
The Zimmermann Telegram, Joseph C. Goulden
The Zimmermann Telegram, Barbara Tuchman

Le désordre du cloisonnement aléatoire des colères

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Le désordre du cloisonnement aléatoire des colères

Ex: http://www.dedefensa.org

Adrian Salbuchi est un analyste politique argentin, auteur et présentateur TV pour la chaîne Russia Today. Il publie le 1er janvier 2013, sur RT certes, une tribune où il considère l’année 2014 à partir de la perspective de 2013. Il se demande si nous n’arrivons pas à un point qui serait une sorte de “convergence des mécontentements”, contre un Système qu’il juge à la fois irrémédiablement pervers et quelque peu aux abois.

«Here then lies one of the key events of 2013, which will hopefully escalate intensely in 2014 and beyond: that more and more people in all five continents have started to feel the heat! They begin to realize that global media news, entertainment and infotainment ether-sphere’s job is to falsify reality. Thus, it’s matrix of dizzying green numbers must be seen for what it really is: a gigantic endeavour to manufacture consent on the part of a tiny, albeit illegitimately powerful elite bent on imposing world government on Mankind...»

Mais nous jugerions que l’intérêt de cette tribune reposerait surtout sur un passage qui décrit rapidement l’état de l’information, donc de la connaissance des événements, de différents groupes des diverses populations, et, sans doute également (c’est notre sentiment), des groupes dirigeants dans divers domaines. En fait, Salbuchi décrit le désordre extraordinaire qui règne dans l’agencement, l’organisation, la distribution et le choix des nouvelles (informations) par les puissants et très nombreux canaux de communication. Salbuchi se trouve là un point délicat de son exposé puisque, par ailleurs, il rappelle la théorie du Manufacturing Consent (“la manufacture du consentement”, ou “la fabrication du consentement”) , selon Noam Chomsky :

«The job of the Western mainstream media – TV, radio, Internet, newspapers, magazines, infotainment – is not to enlighten public opinion but rather to dump raw data upon us all and then force it together as best suits the Global Power Masters. The media are the instrument that scripts that data in very specific ways to generate a specific worldview that will support specific interpretations that then lead straight to specific conclusions that result in popular support (or complacency) towards their goals and objectives...»

La curiosité du propos est que Salbuchi fait voisiner cette théorie de Chomsky, qui exige nécessairement une grande coordination, un arrangement impeccable, une unité et une coordination dans le travail de la machine médiatique (nécessairement pro-Système, au service du Système, etc.), avec les constats qu’il fait de la situation telle qu’il la ressent à la fin de cette année 2013. Ce qu’il décrit alors, dans ce deuxième cas, c’est un flot ininterrompu d’informations, finalement incontrôlé, d’où il est extrêmement difficile de sortir une vision cohérente, y compris et même de plus en plus à l’avantage du Système, par le fait même du flot et de son désordre. Là-dessus, des forces diverses travaillent pour pousser à effectuer tel ou tel rangement, selon les intérêts de ces forces. Le spectacle est loin de l’image d’une “manufacture du consentement”, ou même d’une version postmoderne de la “servilité volontaire” de La Boétie si l’on veut, ou de la servilité imposée de façon à paraître pour ceux qui pourraient en juger de manière critique, comme s’il ne s’agissait pas de servilité, et comme si elle n’était volontaire en aucun cas.

Toutes ces considérations elles-mêmes semblent mises en question lorsque Salbuchi développe ces appréciations : «Any “Top Ten of 2013” would be both obvious and incomplete. Obvious when choosing key events of the year: civil war in Syria, Iraq and Egypt; resignation and replacement of the pope in Rome, a meteor ramming into Chelyabinsk, Russia; the death of Hugo Chavez in Venezuela; whistle-blower Snowden’s NSA leaks, irresponsible government shutdown in Washington, and the like. Incomplete because myriads of key events would stay in the inkwell, if only because the global media chose to distort/de-emphasise them or, worse still, not to report them.

»Thus with so many things happening in so many places to so many people, not only is it impossible to keep track of them all but, more importantly, our minds are overwhelmed by the ever-faster pace and ever-growing amounts of information we’re swamped with daily. Our brains cannot process this fast enough; our intellects cannot make sense out of what’s happening; what is really happening behind the media curtain.

»Never in human history have we been as well-informed as today and yet the vast majority haven’t got a clue of what’s really going on in this bleak world. That’s because whilst the super high-tech Western global media supplies tons of data, they seldom if ever supply us with a “manual” to join the dots correctly. Believe you me joining the dots correctly makes all the difference; just like the difference between having a fully disassembled BMW in your garage (without a single part, screw or cog missing) or having it fully assembled and revving to go...

»Today’s “global public opinion” is a perfect example of the former: billions of “well informed citizens” aware of all the “parts, screws and cogs” of this mad, mad world. But ask any such citizen to put the damn thing together in the proper sequence, using the proper tools and then fine-tune a worldview that makes sense, that’s when you get the proverbial “Homer Simpson look” in their eyes… If you still didn’t get it, thinking out of the box awareness is what the growing alternative press has been trying to do: RT, PressTV, Telesur, HispanTV…»

“Fabrication du consentement” si l’on veut, mais “consentement à quoi ? Lorsque la presse-Système la plus huppée vous désigne en juin-juillet 2013 Snowden comme un traître immonde tout juste bon à être liquidé dans une impasse sordide de Hong Kong, puis bientôt de Moscou, et qu’elle vous le présente en janvier 2014 quasiment comme un héros qui mérite l’amnistie et un retour presque triomphal aux USA ? Lorsqu’un esprit aussi enlevé plutôt qu’élevé que John Kerry vous confie que Bachar Al Assad c’est Hitler, fin août 2013, en agitant la certitude d’une attaque US contre l’immonde, pour affirmer, moins de deux mois plus tard, que ce Assad est finalement un type très bien ? (Le Guardian, cité le 8 octobre 2013 : «The United States and Russia are “very pleased” with progress in destroying Syria's chemical weapons stocks, US secretary of state John Kerry said on Monday. He offered some rare, if qualified, US praise for Syrian president Bashar al-Assad.») D’accord, le Système travaille pour “fabriquer le consentement”, mais il ne sait plus lui-même de quoi est fait la chose à laquelle il importe de consentir. D’ailleurs, Salbuchi en a bien conscience, qui salue des prises de conscience diverses, des actes de résistance sporadique, qui note qu’on ne sait même plus quelle crise compte tant il y a de crises, et que plus personne ne parvient à les suivre. (La NSA, elle, peut le faire, dira-t-on, et depuis des années, elle qui surveille tout, sait tout, surveille tout ... D’accord, mais voyez le résultat, elle qui n’a même pas su distinguer un Snowden qui complotait sa défection d’un Alexander trônant dans sa salle d’opération inspirée de Star Trek, elle qui empile tous ses méga datas à coups de chaussures à clou type Dupond-Dupont.) Le Système, finaud et agitant des théories séduisantes parce que radicales, a semé le désordre partout ; mais ce désordre ainsi répandu a très rapidement essaimé vers lui-même, revenu dans un blowback classique, si bien qu’aujourd’hui ce même Système est certainement la référence classique du désordre. Comment, dans ces conditions, manufacturer le consentement ,

Finalement, l’impression générale qui ressort de ce tableau, qui est celui de l’année 2013 poursuivie et amplifiée en 2014, c’est celui d’un dessin général où toutes les lignes se déforment, où tous les schémas se troublent. Le Système avait raffiné, depuis les années 1980 et la théorie de Chomsky, sa “manufacture du consentement” en organisant, dans les réseaux encore perçus comme un prolongement de la presse-Système avec une dissidence négligeable et marginalisée, une sorte de système de cloisonnement qui séparait le public en groupes sans contacts entre eux, recevant chacun les informations de leurs centres d’intérêt travaillés dans le sens qu'on imagine, donc aboutissant à une opinion publique morcelée, désinformée sauf pour les dissidents marginaux. Ainsi la “manufacture du consentement” avait-elle pris la place de la “servilité volontaire” qui résistait de moins en moins devant ce torrent d’informations. Mais, depuis 2007-2008, la machine s’est grippée, non pas au niveau du public qui continue à être cloisonné, mais au niveau des “manufacturiers” qui ne sont plus capable d’offrir une production cohérente, rassurante, triomphante. Les dissidents marginalisés ont profité de cette circonstance pour se dé-marginaliser et occuper un rôle de plus en plus important. Le résultat est que les cloisonnements subsistent certes, mais ils ne cloisonnent plus des “consentements” divers mais des mécontentements, voire des colères également diverses, qui engendrent des effets inattendus par mécanismes indirects. «I think in an earlier era, people like Snowden would be far more universally condemned», écrit John Glaser, de Antiwar.com.

Aujourd’hui, l’enjeu est devenu d’observer à quel moment l’une ou l’autre cloison va sauter, permettant la réunion de colères différentes pour susciter un mouvement généralisé. Effectivement, s’il est aisé de cloisonner des “consentements”, il est infiniment difficile, et potentiellement explosif de garder cloisonnées différentes colères catastrophiques évoluant chacune dans un mode paroxystique, avec une myriades de crises que nul ne parvient à étouffer dans les directions politiques du Système. Face à cette possibilité, le Système, qui est désormais occupé à se déchirer lui-même, est de plus en plus complètement désarmé, parvenant au paradoxe de se créer lui-même des cloisonnements contradictoires avec son incapacité de maintenir une unité de vue dans ses propres rangs. Ainsi la “manufacture du consentement” tend-elle à complètement le céder à une “manufacture du mécontentement”. Salbuchi, finalement, en est complètement convaincu...

«... Now, as 2014 dawns, we know much better. We know that we need to start taking our countries back from the illegitimately powerful Global Elite that have taken them away from us trying to merge them into their coming world government. But we must do this intelligently. This growing awakening translating into action is a key event of 2013 on the way to critical mass, so that we start doing something about this global mess we’ve been dragged into. Will that be the key event of 2014? Once tipping point is reached, things start to move fast, dramatically and often unexpectedly.»

The Complete List of Weird Sex Laws in the U.S.A.

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The Complete List of Weird Sex Laws in the U.S.A.

Observation Deck

Ex: http://www.attackthesystem.com

Over on io9, we posted a map of all the weirdest sex laws in the U.S.A. We didn’t have room for every weird sex law we found, and some of them we had to shorten a bit to make them fit. So here’s the complete, unedited list of sex laws!

Alabama

Incestuous marriages are legal.

Alaska

Moose are banned from having sex on city streets (in Fairbanks).

Arizona

You may not have more than two dildos in the same house.

Arkansas

Flirtation and “lascivious banter” between men and women on the streets may result in a 30-day jailterm. (in Little Rock.)

California

It’s illegal to sell stuffed items resembling breasts (“boobie pillows”) within 1000 feet of a highway.

No man shall dress as a woman without the written permission of the sheriff. (In Walnut, CA)

Colorado

Male massage parlor workers must wear all white clothing. (In Adams County).

Keeping a house where unmarried persons are allowed to have sex is prohibited.

Florida

Married couples (as well as singles) cannot engage in open “lewdness or lascivious behavior”

Georgia

The term “sadomasochistic abuse” is defined so broadly, that it could possibly be applied to a person handcuffing another in a clown suit.

All sex toys are banned.

Illinois

If you sell a reptile, you must give a written warning not to “nuzzle or kiss” them.

It’s prohibited by law to “suffer any bitch or slut” (referring to dogs) (in Minooka.)

Indiana

It is illegal for a man to be sexually aroused in public.

Iowa

Kisses may last for no more than five minutes.

Kansas

Illegal “sodomy” includes oral sex, but anal penetration with a finger is allowed under specified circumstances.

Kentucky

Dogs must not molest property or people.

Until 1975, people wearing bathing suits on any city street were required have a police escort.

Louisiana

Necrophilia is legal.

It’s illegal to use fortune-telling, astrology or palmistry to “settle lovers quarrels.” (In New Orleans.)

Massachusetts

Making noise in a public library is a crime against “chastity, morality, decency and good order.”

Michigan

A man who seduces or corrupts an unmarried woman faces five years in prison.

Low-riding pants that expose underwear are a Class B offense. But if they expose butt cleavage, they’re a Class A offense. (In Flint.)

Mississippi

It’s illegal to teach others what polygamy is.

Adultery or premarital sex results in a fine of $500 or 6 months in prison.

Montana

Prostitution is a “crime against the family.”

Nebraska

You can’t get married if you have gonorrhea

Nevada

Sale of sex toys is illegal.

New Hampshire

Lingerie must not be hung on a clothesline at the airport, unless there’s a screen concealing it. (In Kidderville.)

New Jersey

Flirting is illegal. (In Haddon Township, NJ)

New Mexico

Nudity is allowed as long as genitals and female nipples are covered.

New York

Adultery is illegal.

North Carolina

Adultery is illegal. And so is pretending to be married in order to share a hotel room.

North Dakota

It was illegal to swim naked in the Red River between 8 AM and 8 PM. (In Fargo.)

It’s against the law to fail to confine a dog or cat in heat. (In Grand Forks.)

Ohio

No person shall solicit sex from another of the same gender if it offends the second person.

Oklahoma

It is illegal for the owner of a bar to allow anyone inside to engage in “acts, or simulated acts, of sexual intercourse, masturbation, sodomy, bestiality, oral copulation, flagellation, or any sexual acts which are otherwise prohibited by law.” So, no simulated intercourse or animal sex.

Oregon

It’s illegal to lie down in a public restroom, or for two people to share a stall meant for one.

Pennsylvania

Oral and anal sex are illegal. You cannot cohabit with an “ancestor or descendant.”

South Carolina

If a man promises to marry a woman and she sleeps with him, the marriage must take place.

South Dakota

Public erections are illegal.

Tennessee

Students may not hold hands in school.

Texas

It’s illegal to own more than six dildos.

Utah

It’s illegal to marry your first cousin before the age of 65 — or 55 if you can prove both parties are infertile.

An adult cannot show sex paraphernalia to a minor, unless they’re your own child. (In Salt Lake City.)

Virginia

Adultery is a misdemeanor.

Obscenity is a bigger crime if you use a computer.

Washington

If you give a sex worker a ride to work, your car can be confiscated.

West Virginia

An unmarried couple who lived together and “lewdly associated” could face up to a year in jail. (Recently repealed.)

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Heidegger, la tradition, la révolution, la résistance et l’“anarquisme”

Robert STEUCKERS:

Heidegger, la tradition, la révolution, la résistance et l’“anarquisme”

 

Petit itinéraire très très pédagogique

 

robert steuckersmartin heidegger,heidegger,philosophie,nouvelle droite,allemagneExpédier Heidegger en trois pages pour expliquer qu’il est un tenant de la tradition, ou d’une tradition, tient de la gageure. Je vais néanmoins m’y atteler, pour faire plaisir à Eugène Krampon et parce que, finalement, c’est une nécessité pédagogique dans un combat métapolitique comme le nôtre.

 

Tout néophyte qui a abordé Heidegger sait qu’il parle de “Dasein”, terme allemand signifiant la vie ou l’existence mais que les philosophes exégètes de son oeuvre préfèrent traduire par “être-là”. Les exercices de haute voltige philosophique n’ont pas manqué pour cerner avec toute l’acuité voulue ce concept d’“être-là”. Ce “là”, pour Heidegger, tout au début de ses réflexions, c’est son enracinement dans le pays souabe, dans la petite ville de Messkirch où il a vu le jour. Au-delà de cet enracinement personnel, tout homme, pour être un homme complet et authentique, pour ne pas être une sorte de fétu de paille emporté par les vents des modes, doit avoir un ancrage solide, de préférence rural ou semi-rural, à coup sûr familial, dans une patrie, une “Heimat”, bien circonscrite.

 

Plus tard, Heidegger, élargira son enracinement souabe à toute la région, du Lac de Constance à la Forêt Noire, aux sources du fleuve central de notre Europe, le Danube. En effet, c’est dans cette région-là, très précisément, que sont nés les grands penseurs et poètes allemands, dont Hölderlin et Hegel. C’est dans leur patrie charnelle baignée par le Danube naissant que le retour subreptice et encore voilé à l’essence grecque de l’Europe s’est ré-effectué, à partir du 18ème siècle. La germanité pour Heidegger, c’est donc cet espace de forêts et de collines douces, parfois plus échancrées au fur et à mesure que l’on s’approche de la frontière suisse, mais c’est aussi le lieu de l’émergence d’une langue philosophique inégalée depuis la Grèce antique, plongeant dans un humus tellurique particulier et dans une langue dialectale/vernaculaire très profonde: cette Souabe devrait donc être la source d’inspiration de tous les philosophes, tout comme une certaine Provence —ce qu’il admettra bien volontiers quand il ira y rendre visite au poète René Char.

 

La tradition pour Heidegger n’est donc pas une sorte de panacée, ou d’empyrée, qui se trouverait, pour l’homme, hors du lieu qui l’a vu naître ni hors du temps qui l’a obligé à se mobiliser pour agir dans et sur le monde. Heidegger n’est pas le chantre d’une tradition figée, inamovible, extraite du flux temporel. L’homme est toujours “là” (ou “ici”) et “maintenant”, face à des forces pernicieuses qui l’assoupissent, lui font oublier le “là” qui l’a vu naître et les impératifs de l’heure, comme c’est le cas de nos contemporains, victimes de propagandes dissolvantes via les techniques médiatiques, fabricatrices d’opinions sans fondements. Par voie de conséquence, la “proximité” (“Nähe”) est une vertu, une force positive qu’il s’agit de conserver contre les envahissements venus de partout et de nulle part, du “lointain” (“Ferne”) qui troublent et désaxent l’équilibre qui m’est nécessaire pour faire face aux aléas du monde. Le meilleur exemple pour montrer ce que Heidegger entend par “Nähe” et par “Ferne”, nous le trouvons dans son discours de 1961, prononcé en dialecte souabe à l’intention de ses concitoyens de Messkirch, de ses amis d’enfance avec qui il jouait une sorte de formidable “guerre des boutons”, où il était le chef d’un clan de gamins armés d’épées de bois. Ces braves citoyens de Messkirch lui avaient demandé ce qu’il pensait du nouveau “machin” qui envahissait les foyers, surtout dans les villes, en plein “miracle économique” allemand: ils voulaient qu’il leur parle de la télévision. Heidegger y était hostile et a prouvé dans un langage simple que la télévision allait apporter continuellement des sollicitations mentales venues du “lointain”, des sollicitations hétéroclites et exotiques, qui empêcheraient dorénavant l’homme de se resourcer en permanence dans son “là” originel et aux gens de Messkirch de ressentir les fabuleuses forces cachées de leur propre pays souabe.

 

Heidegger, malgré son plaidoyer permanent —par le biais d’une langue philosophique très complexe— pour cet enracinement dans le “là” originel de tout homme, n’est pas pour autant un philosophe de la banalité quotidienne, ne plaide pas pour une “installation” tranquille dans un quotidien sans relief. Tout homme authentique sort précisément de la banalité pour “ex-sister”, pour sortir (aller “ex”) de tout statisme incapacitant (aller “ex”, soit “hors”, du “stare”, verbe latin désignant la position immobile). Mais cette authencité de l’audacieux qui sort des lourdes banalités dans lesquelles se complaisent ses contemporains n’est “authentique” que s’il se souvient toujours et partout de son “là” originel. L’homme authentique qui sort hardiment hors des figements d’un “végétatisme” n’est pas un nomade mental, il garde quelque part au fond de lui-même un “centre”, une “centralité” localisable; il n’est donc pas davantage un vagabond sans racines, sans mémoire. Il peut voyager, revenir ou ne pas revenir, mais il gardera toujours en lui le souvenir de son “là” originel.

 

L’homme de Heidegger n’est pas un “sujet”, un “moi” isolé, sans liens avec les autres (de sa communauté proche). L’homme est “là”, avec d’autres, qui sont également “là”, qui font partie intégrante de son “là” comme lui du leur. Les philosophes pointus parlent avec Heidegger de “Mit-da-sein”. L’homme est inextricablement avec autrui. Même si Heidegger a finalement peu pensé le politique en des termes conventionnels ou directement instrumentalisables, sa philosophie, et son explication du “Mit-da-sein”, impliquent de définir l’homme comme un “zoon politikon”, un “animal politique” qui sort des enlisements de la banalité pour affronter ceux qui veulent faire de la Cité (grecque ou allemande) une “machine qui se contente de fonctionner” où les hommes-rouages —réduits à la fonction médiocre de n’être plus que des “répéteurs” de gestes et de slogans— vivraient à l’intérieur d’une gigantesque “clôture”, sous le signe d’une “technique” qui instaure la pure “faisabilité” (“Machenschaft”) de toutes choses et, par voie de conséquence, impose leur “dévitalisation”. Contre les forces d’enlisement, contre les stratagèmes mis en oeuvre par les maniaques de la clôture, l’homme a le droit (vital) de résister. Il a aussi le droit de dissoudre, mentalement d’abord, les certitudes de ceux qui entendent généraliser la banalité et condamner les hommes à l’inauthenticité permanente. C’est là un principe quasi dadaïste d’anarchie, de refus des hiérarchies mises en place par les “clôturants”, c’est un refus des institutions installées par les fauteurs d’inauthenticité généralisée. Heidegger n’est donc pas un philosophe placide à l’instar des braves gens de Messkirch: il ne les méprise cependant pas, il connaît leurs vertus vitales mais il les sait menacés par des forces qui risquent de les dépasser. Il faut certes être placide comme ceux de Messkirch, vaquer à des tâches nobles et nécessaires, au rythme des champs et du bétail, mais, derrière cette placidité revendiquée comme modèle, il faut être éveillé, lucide, avoir le regard qui traque pour repérer le travail insidieux d’objectivisation des hommes et des Cités, auquel travaillent les forces “clôturantes”. Cet éveil et cette lucidité constituent un acte de résistance, une position an-archique (qui ne reconnaît aucun “pouvoir” parmi tous les pouvoirs “objectivants/clôturants” qu’on nous impose), position que l’on comparera très volontiers à celle de l’anarque d’Ernst Jünger ou de l’“homme différencié” de Julius Evola (dadaïste en sa jeunesse!).

 

L’homme a le droit aussi de “penser la révolution”. Heidegger est, de fait, un philosophe révolutionnaire, non seulement dans le contexte agité de la République de Weimar et du national-socialisme en phase d’ascension mais de manière plus générale, plus pérenne, contre n’importe quelle stratégie de “clôturement” puisque toute stratégie de ce type vise à barrer la route à l’homme qui, à partir de son “là” originel, tente de sortir, avec les “autruis” qui lui sont voisins, avec ses proches, des “statismes” emprisonnants qu’une certaine “métaphysique occidentale” a générés au cours de l’histoire réelle et cruelle des peuples européens. Cette “métaphysique” a occulté l’Etre (lequel est de toutes les façons insaisissable), dont on ne peut plus aisément reconnaître les manifestations, si bien que l’homme risque d’y perdre son “essence” (“Wesen”), soit, pourrait-on dire, de perdre sa capacité à ex-sister, à sortir des banalités dans lesquelles on se complait et on se putréfie quand on oublie l’Etre.

 

robert steuckersmartin heidegger,heidegger,philosophie,nouvelle droite,allemagneDeux solutions s’offrent alors à l’homme authentique: 1) amorcer un “nouveau commencement” (“neuer Anfang”) ou 2) accepter de faire pleinement connaissance de l’étranger (der “Fremde”), de ce qui lui est fondamentalement étranger, pour pouvoir mieux, en bout de course, s’ouvrir à son propre (das “Eigene”), quand il sera aperçu que ce fondamentalement étranger n’est pas assimilable à son propre. Dans le premier cas, il faut rompre “révolutionnairement” avec le processus métaphysique d’“enclôturement”, rejeter politiquement les régimes et les idéologies qui sont les produits finis et applicables de cette métaphysique de l’“enclôturement”. C’est ce que Heidegger a fait en prononçant son fameux “discours de rectorat” qui scellait son engagement national-socialiste en 1933-34. Le ré-alignement du nouveau régime sur des institutions imitées du wilhelminisme d’avant 1914 ou sur certaines normes de la République de Weimar, suite, notamment, à la “Nuit des longs couteaux” de juin 1934, plonge Heidegger dans le scepticisme: le régime semble n’être qu’un avatar supplémentaire de la “métaphysique enclôturante”, qui abandonne son “révolutionnisme” permanent, qui renonce à être l’agent moteur du “nouveau commencement”. C’est alors que Heidegger amorce sa nouvelle réflexion: il ne faut pas proposer, clef sur porte, un “nouveau commencement” car, ruse de l’histoire, celui-ci retombera dans les travers de la “métaphysique enclôturante”, à la façon d’une mauvaise habitude fatale, récurrente au cours de l’histoire occidentale. Au contraire: il faut attendre, faire oeuvre de patience (“Geduld”), car toute la trajectoire pluriséculaire de la métaphysique oeuvrant de manière “enclôturante” ne serait qu’un très long détour pour retrouver l’Etre, soit pour retrouver la possibilité d’être toujours authentique, de ne plus avoir face à soi des forces génératrices de barrières et de clôtures qui empêchent de retrouver le bon vieux soleil des Grecs. L’homme doit pourtant suivre ce trajet décevant pour se rendre compte que la trajectoire de la métaphysique “enclôturante” ne mène qu’à l’impasse et que répéter les formules diverses (et politiques) de cette métaphysique ne sert à rien. Ce sera alors le “tournant” (die “Wende”) de l’histoire, où il faudra se décider (“entscheiden”) à opter pour autre chose, pour un retour aux Grecs et à soi. Les éveillés doivent donc guetter le surgissement des “points de retournement” (des “Wendungspunkte”), où le pernicieux travail d’“enclôturement” patine, bafouille, se démasque (dans la mesure où il dévoile sa nature mutilante de l’hominité ontologique). C’est en de tels moments, souvent marqués par la nécessité ou la détresse (“die Not”), que l’homme peut décider (faire oeuvre d’“ex-sister”) et ainsi se sauver, échapper à tout “enclôturement” fatal et définitif. Cette décision salvatrice (“die Rettung”) est simultanément un retour vers l’intériorité de soi (“Einkehr”). L’homme rejette alors les régimes qui l’emprisonnent, par une décision audacieuse et, par là, existentielle, tout en retournant à lui-même, au “là” qui le détermine de toutes les façons dès le départ, mais qu’on a voulu lui faire oublier. Pour Heidegger, ce “là”, qu’il appelle après 1945, l’“Okzident”, n’est pas l’Occident synonyme d’américanosphère (qu’il rejette au même titre que le bolchevisme), mais, finalement, sa Souabe matrice de poésie et de philosophie profondes et authentiques, l’“Extrême-Ouest” du bassin danubien, l’amont —aux flancs de la Forêt Noire— d’un long fleuve qui, traversant toute l’Europe, coule vers les terres grecques des Argonautes, vers la Mer Noire, vers l’espace perse.

 

La deuxième option, consécutive à un certain “enclôturement” du national-socialisme puis à la défaite de celui-ci (en tant que “nouveau commencement” avorté), implique une certaine dépolitisation, une diminution du tonus de l’engagement, si fort dans les années 30, toutes idéologies confondues. L’échec de la “métaphysique clôturante” ne sera dès lors pas dû à une action volontariste et existentielle, posée par des hommes auhentiques, ou des héros, mais par l’effet figeant, étouffant et destructeur que provoquent les agitations fébriles des tenants mêmes de ces pratiques d’enclôturement qui, dès maintenant, arriveront très vite au bout de leur rouleau, buteront contre le mur au fond de l’impasse qu’ils ont eux-mêmes bâtie. Cette fin de règne est notre époque: le néo-libéralisme et les résidus burlesques de sociale-démocratie nous ont d’abord amené cette ère de festivisme (post-mitterrandien), qui utilise la fête (qui pourrait pourtant être bel et bien révolutionnaire) pour camoufler ses échecs politiques et son impéritie, son incapacité à penser hors des sentiers battus de cette métaphysique de l’enclôturement, fustigée par Heidegger en termes philosophiques aussi ardus que pointus. Le sarközisme et l’hollandouillisme en France, comme le dehaenisme ou le diroupettisme en Belgique, et surtout comme la novlangue et les lois scélérates du “politiquement correct”, sont les expressions grotesques de cette fin de la métaphysique de l’enclôturement, qui ne veut pas encore céder le terrain, cesser d’enclôturer, qui s’accroche de manière de moins en moins convaincante: persister dans les recettes préconisées par ces faquins ne peut conduire qu’à des situations de détresse dangereuses et fatales si on n’opte pas, par un décisionnisme existentiel, pour un “autre commencement”. Mais, contrairement à nos rêves les plus fous, où nous aurions été de nouveaux Corps Francs, cet “autre commencement” ne sera pas provoqué par des révolutionnaires enthousiastes, qui, en voulant hâter le processus, mettraient leur authenticité existentielle en exergue et en jeu (comme dans les années 30 —de toute façon, ce serait immédiatement interdit et donnerait du bois de ralonge à l’adversaire “enclôturant”, qui pourrait hurler “au loup!” et faire appel à sa magistraille aux ordres). Le “nouveau commencement” adviendra, subrepticement, par les effets non escomptés de l’imbécillité foncière et de l’impéritie manifeste des tenants des idéologies appauvries, avatars boiteux de la “métaphysique occidentale”.

 

Il nous reste à boire l’apéro et à commander un bon repas. Après la poire et le fromage, après un bon petit calva tonifiant, il faudra bien que nos congénères, sortis de l’inauthenticité où les “enclôtureurs” les avaient parqués, viennent nous chercher pour emprunter la voie du “nouveau commencement”, qui sera “là” sans nos efforts tragiques, de sang et de sueur, mais grâce à la connerie de l’ennemi, un “nouveau commencement” que nous avons toujours appelé de nos voeux et que nous avons pensé, à fond, avec obstination, avant tous les autres. Nous avons réfléchi. Nous allons agir.

 

Robert STEUCKERS.

(Voilà, j’ai commis le pensum de 15.000 signes commandé par Eugène, ce formidable commensal aux propos rabelaisiens et tonifiants; on va maintenant m’accuser d’avoir fait du simplisme mais tant pis, j’assume, et j’attends de boire avec lui une bonne bouteille de “Gewurtzraminer”, agrémentée d’une douzaine d’ huîtres... Forest-Flotzenberg, novembre 2013).

 

Bibliographie:

-          Jean-Pierre BLANCHARD, Martin Heidegger philosophe incorrect, L’Aencre, Paris, 1997.

-          Edith BLANQUET, Apprendre à philosopher avec Heidegger, Ellipses, Paris, 2012.

-          Mark BLITZ, Heidegger’s Being and Time and the Possibility of Political Philosophy, Cornell University Press, London, 1981.

-          Renaud DENUIT, Heidegger et l’exacerbation du centre – Aux fondements de l’authenticité nazie?, L’Harmattan, Paris, 2004.

-          Michael GELVEN, Etre et temps de Heidegger – Un commentaire littéral, Pierre Mardaga, Bruxelles, 1970.

-          Florian GROSSER, Revolution Denken – Heidegger und das Politische – 1919-1969, C. H. Beck, Munich, 2011.

-          Emil KETTERING, Nähe – Das Denken Martin Heideggers, Günther Neske, Pfullingen, 1987.

-          Bernd MARTIN, Martin Heidegger und das “Dritte Reich” – Ein Kompendium, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1989.

-          Michael ROTH, The Poetics of Resistance – Heidegger’s Line, Northwestern University Press, Evanston/Illinois, 1996.

-          Rainer SCHÜRMANN, Le principe d’anarchie – Heidegger et la question de l’agir, Seuil, Paris, 1982.

-          Hans SLUGA, Heidegger’s Crisis – Philosophy and Politics in Nazi Germany, Harvard University Press, 1993.