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dimanche, 05 janvier 2014

L’occupation de la Ruhr en 1923

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Matthias HELLNER:

L’occupation de la Ruhr en 1923

 

Lorsque les Français sont entrés dans la Ruhr, les ouvriers ont déclenché la résistance passive et l’inflation a pris des proportions calamiteuses

 

En janvier 1923, les soldats français et belges occupent l’ensemble de la région de la Ruhr. Une vague d’indignation secoue alors toutes les couches de la population dans le Reich vaincu. Le Chancelier Cuno, en poste depuis le 22 novembre 1922, déclare qu’il faut organiser la résistance passive contre l’occupation. En France toutefois, les esprits se divisent pour juger l’entrée des troupes en territoire allemand, entrée justifiée par le retard d’une livraison de bois imposée par les clauses de réparation. Les socialistes tentent de démontrer les dangers d’une occupation. Clémenceau s’y opposait et le Maréchal Foch parlait d’un “terrible nid de guêpes” où la France avait mis la main.

 

Par l’appel à la résistance passive, toute la vie économique de la région occupée fut paralysée. Les hauts fourneaux furent éteints et les mines fermées. Les cheminots se mirent en grève et les fonctionnaires allemands s’en tinrent à la convention prise, d’éviter tous contacts avec les autorités occupantes. Pour transporter les minerais et le charbon de la Ruhr vers la France, des milliers de techniciens et de cheminots furent mobilisés pour travailler dans la région occupée. Mais dès que les transports se remirent à rouler, des vétérans allemands, dont d’anciens combattants des corps francs comme Heinz Oskar Hauenstein et Albert Leo Schlageter, passèrent à la résistance active et organisèrent des actions de sabotage. Ils firent sauter des ponts, des lignes de chemin de fer et des canaux pour empêcher le transport vers l’étranger des biens économiques allemands.

 

Les autorités occupantes réagirent avec dureté. La région occupée fut complètement verrouillée et la police allemande désarmée. Krupp et d’autres industriels furent condamnés à quinze ans de prison. Partout des confrontations sanglantes eurent lieu. En mars, quatorze ouvriers de chez Krupp furent abattus; d’innombrables citoyens furent arrêtés ou expulsés. Lorsque les Français arrêtèrent Schlageter suite à une trahison, alors qu’il venait de faire sauter un pont près de Calkum, tous les recours en grâce furent inutiles, les Français voulant faire un exemple. L’officier de la Grande Guerre, âgé de 28 ans, fut fusillé le 26 mai. La résistance se poursuivit néanmoins sans discontinuer.

 

ruhrkampf1.gifFin mai, le parti communiste tente un coup de force et les soulèvements armés qu’il téléguidait furent anéantis par des volontaires armés. Au même moment, les attentats contre les occupants se multipliaient. Ainsi, le 10 juin à Dortmund, deux officiers français sont abattus en pleine rue. La réaction des Français a coûté la vie à sept civils.

 

Les tentatives françaises de détacher des régions rhénanes du Reich avec l’aide de mouvements séparatistes ne connurent aucun succès. Des attentats perpétrés contre des chefs séparatistes et la résistance de toute la population ruinèrent ces tentatives. Le 26 septembre, Stresemann, qui, le 13 août, avait remplacé Cuno au poste de Chancelier, déclare que la résistance passive doit se terminer. A ce moment-là, 132 Allemands avaient été tués; onze d’entre eux avaient été condamnés à mort mais un seul avait été exécuté. 150.000 personnes avaient été expulsées de la région; d’innombrables autres avaient écopé d’amendes ou avaient subi des peines de prison.

 

La République de Weimar était dans un état de désolation épouvantable. Non seulement elle avait dû renoncer au poids économique de la région de la Ruhr mais elle avait dû aussi payer pour entretenir la population paralysée par la résistance passive ordonnée par Cuno. L’inflation galopante ne pouvait plus être arrêtée. Le 1 juillet un dollar américain coûtait déjà 160.000 mark; le 1 août, le dollar valait 1.100.000 mark; le 1 novembre 130.000.000.000 mark et le 30 novembre 4.200.000.000.000 mark!

 

Pour stabiliser l’état de la République, il a fallu procéder à une réforme monétaire et, simultanément, l’Allemagne accepte en août 1924 le Plan Dawes lors de la Conférence de Londres, plan qui réglait le paiement des réparations sur des bases nouvelles. En juillet et en août 1925, les Français évacuent finalement une grande partie des régions occupées, sous pression de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. L’aventure de la Ruhr était terminée.

 

Matthias HELLNER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°25/2013).

US and UK are implementing a pro-Saudi and Gulf agenda: Balkans to Afghanistan

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US and UK are implementing a pro-Saudi and Gulf agenda: Balkans to Afghanistan

Murad Makhmudov and Lee Jay Walker

http://moderntokyotimes.com

Irrespective if people support the Syrian government or are against the political leaders of this nation, it is abundantly clear that past interventions lead to chaos and failed states. Either political elites in Gulf nations, America, France, Turkey and the United Kingdom enjoy mass instability and cleansing religious minorities; or the agenda is to create weak failed states in order to protect the feudal monarchies of the Gulf and Israel. If not, then nothing makes sense and this also applies to Western nations being anti-Christian in the Middle East and in other parts of the world.

It is known that the most powerful religious leader in Saudi Arabia desires that all Christian churches are to be destroyed throughout the region. Of course, with Qatar and Saudi Arabia supporting Sunni Salafi fanatics and terrorists against the government of Syria; then this could be part of the anti-Christian crusade installed by feudal monarchs and religious elites in Saudi Arabia.

Grand Mufti Sheikh Abdul Aziz al-Asheikh from Saudi Arabia stated that it was “necessary to destroy all the churches of the region.” This distinguished Islamist cleric who is a close friend of the ruling elites in Saudi Arabia, voiced this opinion to the visiting delegation from Kuwait. It appears that he wants Kuwait to follow the anti-Christian and anti-non-Muslim religious line of Saudi Arabia which refuses to allow one single Buddhist temple, Christian church, Hindu temple and so forth. Therefore, when one militant fanatic desires to burn the Koran (something that Islamists do all the time during their terrorist attacks and destroying Shia mosques)in America the American administration and mass media speaks out; however, having strong relations with Islamist states which hate all other religions is obviously not a concern.

It is clear that Egypt under Gamal Abdel Nasser was a threat to the elites throughout the Gulf and in major Western nations. Likewise, Saddam Hussein was an ally of the Sunni Gulf dominated monarchies and powerful Western nations during the Iran-Iraq war. Yet the Kuwait question destroyed this unity. Of course, when Saddam Hussein was busy killing the Shia in Iraq and fighting against Iran then this was welcomed. Likewise, when Kurds were gassed in Iraq then this also could be brushed under the carpet. However, to enter a feudal undemocratic state called Kuwait was something else. Therefore, a well orchestrated media campaign was paid to increase many lies about the nation of Kuwait and with regards to many alleged massacres which later turned out to be clear fabrications. Despite this, the United States and United Kingdom will protect anti-Christian Gulf monarchies to the hilt because of energy factors, geopolitics and other important areas.

Over forty years ago the usual nations intervened in Afghanistan by supporting the most “year zero Islamists” on the face of the planet. Not only did America, Pakistan, Saudi Arabia, the United Kingdom, and other nations, support Islamist sectarians and terrorists – but they even gave military training, assistance and helped to co-ordinate future terrorist groups. Osama bin Laden was once a friendly ally of major Gulf nations, America, Pakistan and the United Kingdom. Of course, September 11 brought this home to America but for the people of Afghanistan, North-Western Pakistan and India ruled Kashmir; then Islamist militancy is continuing to destroy all forms of moderation and helping to cleanse religious minorities. Women also have bore a terrible price and while Islamists may ban alcohol it is clear that selling and taking heroin isn’t deemed un-Islamic. Therefore, you now have a major drug problem in Afghanistan and Pakistan but despite all the chaos it is now the turn to destroy multi-religious and secular Syria.

Even while Afghanistan continues to burn in a spiral of Islamist hatred, enormous indoctrination, forcing women into the shadows and being unable to crush Taliban forces; the next venture had begun against Iraq. The Kuwait debacle highlighted the reality that while approximately 3 to 4 million black Africans were killed in Sudan based on the policies of Arabization and Islamization; then this could be tolerated, but invading a wealthy Gulf state was a different matter. Simply put, just like in East Timor whereby approximately one third of the population was killed by central forces in Indonesia – it is apparent that Christians (Sudan and East Timor) and Animists (Sudan) just don’t count because the US and UK kept on supplying weapons to Indonesia. America also welcomed the introduction of Islamic Sharia law in Sudan under the leadership of President Jaafar Nimeiri in 1983 just like Washington helped this legal framework to take power in Afghanistan, Iraq and most recently Libya.

Clearly, the anti-Muslim rhetoric aimed at America doesn’t hold much weight apart from opposing moderate forces in the Muslim world based on the objectives of Saudi Arabia and other major Gulf nations.  Therefore, the only forces to suffer at the hands of America’s foreign policy in Afghanistan, Bosnia, Cyprus (invasion by Turkey), Kosovo, Libya, Iraq and now in Syria – are Christians, secular forces and mainstream Islam which became attacked by Sunni Islamic jihadists, Salafi militants and a plethora of terrorist groups. These Islamist groups think nothing about killing Shia Muslims, minority Muslim groups like the Alawites, Sunni Muslim clerics who support religious diversity and non-Muslims. In this sense, the political elites in Washington and London have installed compliant Muslim dominated governments in Bosnia and Kosovo – while doing nothing when Orthodox Christians were cleansed by Turkey after this nation invaded Northern Cyprus. Meanwhile, secular forces within the state institutions of Afghanistan, Iraq and Libya have all been vanquished by the implementation of Islamic Sharia law once ruling elites were overthrown in the three above nations. Given this reality, it appears that because they always side with conservative and reactionary Islamist forces. The upshot being that approximately 50% of Christians fled Iraq and vast numbers of Christians have fled Kosovo; this happened on the watch of America and the United Kingdom. Meanwhile, in Egypt the Coptic Christians are now facing a growing Islamist menace but once more America and the United Kingdom keep on supplying more funds to the Muslim Brotherhood led government.

In Kosovo the Kosovo Liberation Army (KLA) was implicated in killing people for organs and other massacres. Similarly, in Syria you have video evidence of the Free Syrian Army (FSA) and various Islamist groups teaching children to behead Syrian soldiers, cutting open Syrian soldiers and eating organs, killing Sunni Muslim clerics which support the government and a host of other brutal deeds including beheading many Alawites and Shia Muslims. Yet, it appears that all the above – and kidnapping Christian bishops – means zilch to America, France, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom. After all, the more massacres are committed by the FSA and various Islamist terrorist groups then the more they obtain funds in order to destroy Syria. It must be stated that Syria, just like Egypt under Nasser, is a proud and free nation which refuses to bow down to international domination. Therefore, the secular government of Syria is deemed to be a threat to Western powers, Gulf powers and treacherous Turkey because these collective forces saw an opportunity to destroy the last major secular and independent nation in the Arabic speaking world.

Libya in the post-Gaddafi period is nothing more than a failed state whereby various militias control parts of the country. Recent terrorist attacks in Algeria, Mali and Niger all have a connection linking the failed state of Libya. At the same time the CIA, MI6 and other security intelligence networks have been involved in sending military arms to terrorists in Syria via Bosnia, Libya, Croatia, Kosovo and other routes. Note, that the US and UK all supported anti-Serb forces in Bosnia, Croatia and Kosovo; meanwhile, the ruling elites in Libya now rely on London and Washington for economic support.

In another Modern Tokyo Times article about Libya it was stated that “The ‘bomb democracy’ Western and Gulf policy in Libya brought about the massacres of black Africans, killing of Gaddafi loyalists and created a “new society” based on disorder which is currently ongoing. Indeed, the chaos which is engulfing Libya is now destabilizing Northern Mali and creating problems for Tunisia. This destabilization is based on vast quantities of military hardware being available and more dangerously the Salafi ideology is spreading because of money from Saudi Arabia and Qatar.”

“Turning back to Libya and Northern Mali then currently Salafist organizations are intent on destroying all Islamic thought patterns outside of their “blinkered monoculture,” which thrives on hatred and fear. Indeed, in Syria video evidence survives which makes it clear that the Western and Islamist “marriage of convenience” is now spreading this dangerous ideology within this country. Therefore, mainstream Islam and religious minorities have much to fear in Syria. However, like usual political leaders in London, Paris and Washington will support any form of barbarity providing it meets their geopolitical ambitions.”

The nation of Syria welcomed the fleeing Palestinians and took in over one million refugees from Iraq irrespective if the refugees were Christian, Sunni Muslim, Shia Muslim or whatever. Syria is a multi-religious nation and secular based. Also, it is abundantly clear that no evidence can be provided which shows massacres by the government of Syria before outside nations sponsored sectarianism, terrorism and sedition against this nation. Therefore, the armed forces of Syria are doing their upmost to protect the people of Syria and preserve the independence of this nation. After all, which side is kidnapping Christian bishops, kidnapping UN personnel, killing Sunni Muslim clerics, beheading Alawites, butchering the Shia, murdering journalists and so forth? Despite this, major Western and Gulf powers alongside Turkey are intent on destroying the fabric of Syrian society and these nations care little about creating another failed state – after all, look at the track record of Afghanistan, Kosovo, Libya and Iraq.

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

R. Steuckers : Identité(s) Européenne(s) et actualité internationale

 

Entretien accordé au "Cercle des Volontaires"

Robert Steuckers :

Identité(s) Européenne(s) et actualité internationale

 

Le Cercle des Volontaires est allé à la rencontre de Robert Steuckers, grande figure de ce qu’on appelle la « Nouvelle Droite », ancien membre du mouvement GRECE et fondateur du mouvement « Synergies européennes ».

 

Voici les sujets qui ont été traités par Robert Steuckers :
- L’identité européenne
- L’identité européenne influencée à travers les relations avec les autres peuples
- Une ou des identités européennes ?
- Une identité menacée ?
- Puritanisme américain et néoconservatisme
- Ukraine/UE et l’Axe Paris-Berlin-Moscou
- Nucléaire iranien et bouclier anti-missiles de l’OTAN

 

Nous vous signalons que nous publierons dans les prochains jours une version écrite de cet entretien et qui sera illustrée par énormément de documentation afin d’aller plus en profondeur dans l’analyse des sujets traités.

Anass

Attack the System: Who Are the Power Elite?

9780195133547_p0_v1_s260x420.JPGAttack the System: Who Are the Power Elite?

Keith Preston dissects the American ruling class.

Topics include:

  • The difference between power elite analysis and conspiracy theories.
  • Power elite analysis versus theories of democratic pluralism.
  • Classical elite theory as developed during the interwar period of the 1920s.
  • C. Wright Mills as the godfather of power elite theory.
  • James Burnham and the managerial revolution.
  • William Domhoff and the role of ideological institutions.
  • Robert Putnam and the role of technological elites.
  • Thomas Dye and the development of consensus among elites.
  • How the power elite uses demographic, cultural, and class conflict to protect its own position of dominance.

File type: MP3
Length: 1:14:02
Bitrate: 32kb/s CBR

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Email Keith:
kppgarv@mindspring.com

samedi, 04 janvier 2014

Geschiedenisles: Nederlandse protestanten kozen in 16e eeuw kant van de islam

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Geschiedenisles: Nederlandse protestanten kozen in 16e eeuw kant van de islam

Lutheranen en Calvinisten uit Nederland en Engeland vochten zij aan zij met moslim invasiemacht

De unitaristische koning Sigismund zweert trouw aan sultan Suleiman de Grote. Beiden hadden hun afwijzing van de leer van de Drie-eenheid gemeen.

Op 15 december schreven we -op basis van onderzoek van een Amerikaanse auteur en een prent uit de 19e eeuw- dat Maarten Luther de kerstboom populair zou hebben gemaakt. Een Nederlandse auteur liet mij echter weten dat die afbeelding enkel fantasie was, en dat de kerstboom pas in de 19e eeuw in zwang raakte. Wél historisch verifieerbaar, maar nog minder bekend, is dat Luther het Vaticaan dermate haatte, dat hij een moslimheerser boven de paus verkoos. Dit leidde er mede toe dat protestanten in Holland, Vlaanderen en Engeland de kant kozen van de Ottomaanse Turken, toen deze Europa probeerden te veroveren. In onze tijd lijken veel kerken eenzelfde fatale fout te maken, door te beweren dat Jahweh en Allah één en dezelfde God zouden zijn.

Protestanten staan toch al niet bekend vanwege hun kennis van de historie van hun eigen kerken, noch van de inhoud of zelfs het bestaan van de meeste Bijbelse eindtijdprofetieën. Voor de meesten zal het daarom een schok zijn dat Luther toleranter stond tegenover moslims, dan tegenover katholieken en joden.

Luther schreef weliswaar een traktaat met de titel 'De oorlog tegen de Turk', waarbij hij zich op theologische gronden verzette tegen de islam, en de Duitsers opriep een invasie te weerstaan, maar hij schreef tevens: 'Laat de Turk geloven en leven zoals hij wil, net zoals men het pausdom en andere valse christenen laat leven.' En: 'Een slimme Turk is een betere heerser dan een domme christen.'

Haat tegen paus en joden groter dan afkeer van islam

De 'grote reformator' besefte heel goed dat de islam theologisch onverenigbaar was met het christendom, en ook wat er zou gebeuren als de Turken Europa zouden veroveren. Zijn haat tegen de paus en de joden was echter dermate groot, dat hij zijn volgelingen bewust opriep om desnoods een Turkse (moslim)heerser over zich te accepteren.

Tenslotte had Luther de joden en de paus als de 'antichrist' en 'de geïncarneerde duivel' omschreven, en ging hij zelfs zover dat hij zei dat sommige van zijn Duitse tijdgenoten 'feitelijk de komst en heerschappij van de Turken wilden, omdat ze vonden dat het Duitse volk wild en onbeschaafd was, ja, zelfs half-duivels en half-menselijk' (bron: The Ottoman Empire and early modern Europe, Daniel Goffman, 2002).

Sultan Suleiman en unitariër Sigismund

Suleiman de Grote, destijds de sultan van het Ottomaans Rijk, stuurde een brief aan Luthers volgelingen in Holland en Vlaanderen, waarin hij schreef dat hij zich verwant aan hen voelde, 'omdat ze geen beelden aanbaden, in één God geloofden en tegen de paus en de keizer vochten'. Met de Duitse prinsen die zich achter Luther schaarden wilde hij zelfs een alliantie vormen tegen de keizer en de paus, en beloofde hij bescherming aan de protestanten in Hongarije en Transsylvanië.

Eén van de grootste collaborateurs met Suleiman was een unitariër, John Sigismund Zápolya (koning John of János II), die tijdens zijn heerschappij over Hongarije afhankelijk was van de steun van de sultan, aan wie Sigismunds vader (koning John I) trouw had gezworen. Sigismund was de oprichter van de unitaristische 'kerk' van Transsylvanië, die bij de reformatorische kerken in ongenade was geraakt vanwege het ontkennen van de leer van de Drie-eenheid, die ook door de islam als godslasterlijk wordt afgewezen.

Marokko wilde alliantie met Ottomaans Rijk en Holland

Ongeveer een eeuw later stuurde Marokko een moslimdiplomaat naar Europa, met als doel een alliantie te vormen tussen het protestantse Holland, het Ottomaanse Rijk en de islamitische koninkrijken van Marokko en de Morisco's. Deze diplomaat, Al-Hajari, schreef in 'Het Boek van de Beschermer van de godsdienst tegen de beeldenaanbidders' dat 'hun leraren (Luther en Calvijn) hen (de protestanten) waarschuwden tegen de paus en de aanbidders van beelden; ze vertelden hen tevens de moslims niet te haten, omdat zij het zwaard van God in de wereld tegen de beeldenaanbidders zijn. Daarom kiezen zij de kant van de moslims.'

Vanwege hun gezamenlijke haat tegen de katholieke kerk was het voor de volgelingen van Luther en Calvijn niet moeilijk om de kant van de islamitische invasiemacht te kiezen. Met onder andere zijn halfhartige uitspraken over de islam had Luther hiervoor de basis gelegd. Daarmee hield het echter niet op; Murad III, de opvolger van Suleiman, schreef een brief waarin hij een alliantie met de Lutheranen in Vlaanderen en Spanje voorstelde:

'Wat jullie aandeel betreft: aanbid geen afgoden, jullie hebben de beelden en afbeeldingen en 'klokken' van de kerken verwijderd, en jullie geloof beleden door te verklaren dat God Almachtig één is, en de Heilige Jezus zijn Profeet en Dienaar, en nu met hart en ziel zoeken en verlangen naar het ware geloof. Maar de trouweloze die ze Papa noemen ontkent dat de Schepper Eén is, schrijft goddelijkheid toe aan de Heilige Jezus (vrede zij met hem!), en aanbidt beelden en afbeeldingen die hij met zijn eigen handen heeft gemaakt. Hiermee trekt hij de éénheid van God in twijfel en leidt hij velen dat verkeerde pad op.'

Lutheranen en Calvinisten steunden mosliminvasie Europa

Tijdens de slag van Lepanto in 1571 vochten Lutheranen en Calvinisten uit Holland en Engeland zelfs zij aan zij met de islamitische Ottomanen. Dit verraad kende ruim een eeuw later een vervolg in de cruciale slag om Wenen in 1681. Imre Thokoly, de leider van de protestanten in Hongarije, viel toen samen met de Ottomanen Wenen aan. Het is aan de genade van God en de Poolse koning Johannes Sobieski te danken dat het de moslims niet lukte om na Constantinopel ook Wenen te veroveren. Was dat wel gebeurd, dan was Europa wellicht al eeuwen islamitisch geweest.

De volgelingen van Luther en Calvijn kozen dus vóór de islam, omdat beide partijen het katholicisme als de grootste vijand beschouwden. In de 16e eeuw was het onder Nederlandse protestanten een algemeen gezegde dat zij 'liever een Turk dan een papist (volgeling van de paus)' zouden zijn. Eerder hadden Orthodoxe christenen in Constantinopel een vergelijkbaars credo: 'beter een tulband dan de tiara (kroon van de paus)'. Voor deze houding betaalden zij een bittere prijs, toen hun stad in 1453 door de Ottomaanse Turken werd veroverd, en duizenden van hen werden afgeslacht.

Geen excuus voor collaboratie met islam

Anno 2013/2014 dreigt de geschiedenis zich te herhalen. Opnieuw zoekt de islam met suikerzoete woorden toenadering tot de christelijke kerken, door te beweren dat wij dezelfde god zouden aanbidden, en wij veel met elkaar gemeen zouden hebben.

Johannes de Damascener, die werkte aan het hof van de Kalief van Syrië, noemde in zijn boek 'De Bron van Kennis' de islam echter de 'ketterij van de Hagarenen' (afstammelingen van Hagar, de moeder van Ismaël), Allah 'Baäl' en moslims 'verminkers van God', als tegenwerping tegen de (valse) beschuldiging van moslims dat christenen drie Goden zouden aanbidden.*

Christenen hebben geen enkel excuus voor het collaboreren met de islam. Hiermee hebben zij zelfs de kerk en hun geloof verraden, want juist in veel landen waar moslims de baas zijn wordt een uitroeiingsoorlog tegen christenen gevoerd. En als dat christenen niets zegt, dan zouden ze een korte blik op de islamitische leer moeten werpen, die immers de complete basis van het christelijke geloof -de 'Vader en de Zoon', het sterven van Jezus aan het kruis, de opstanding- ontkent en zich volgens de Bijbel daarmee aan de grootste godslasteringen schuldig maakt.

Samenwerking met islam = eigen doodvonnis tekenen

Honderden jaren geschiedenis laat zien dat iedereen die gaat samenwerken met de islam, uiteindelijk een prooi zal worden en op vaak bloedige wijze het onderspit zal moeten delven. De anti-Israël, antisemitische en pro-islamhouding van veel kerken is in dit opzicht even angstwekkend als veelzeggend. Zo verkettert de Lutheraanse Wereldraad regelmatig de Joodse staat voor het zich verdedigen tegen Palestijnse terroristen. En dat is niet zo vreemd als bedacht wordt dat Luther zelf tijdens het grootste deel van zijn leven een openlijke antisemiet was. (1)

Is dit een pleidooi om dan maar katholiek te worden? Zeker niet, want er is theologisch heel veel mis met de leer van het Vaticaan, dat tenslotte de basis heeft gelegd van de onbijbelse vervangingstheologie die ook door de protestantse kerken wordt geleerd, en die onder andere heeft geleid tot eeuwenlange Jodenvervolgingen en een aanhoudende blindheid voor het grootste deel van de Bijbelse eindtijdprofetieën.

Christenen moeten verschillen opzij zetten

Zoals we gisteren al schreven kan het Vaticaan echter nooit de 'hoer van Babylon' zijn, zoals veel kerken en groepen nog altijd leren. Katholieken belijden net als protestanten en evangelische/pinksterchristenen dezelfde Verlosser. In het licht van de islamitische oorlog tegen het christendom wordt het daarom hoog tijd dat christenen van alle gezindten hun theologische verschillen accepteren en laten voor wat ze zijn, en elkaar vinden in hun belijdenis dat Jezus de Christus is, is opgestaan uit de dood, en de enige Weg is om verzoend te worden met God de Vader. Doen we dat niet, dan zouden wij op termijn wel eens hetzelfde lot als de christenen in Azië en Noord Afrika kunnen ondergaan.

* Om een zijdelingse discussie over de Drie-eenheid te vermijden: noch de katholieken, noch de protestanten, noch de evangelischen zeggen drie Goden te aanbidden, maar één God die zich op drie wijzen manifesteert, namelijk als Vader, als Zoon, en als Heilige Geest - net zoals u zelf één persoon bent die uit drie 'delen' bestaat, namelijk geest, ziel en lichaam, waarbij uw lichaam is onderworpen aan uw geest (en zo de Zoon is onderworpen aan de Vader, zoals de Bijbel schrijft). Wij zijn immers naar Zijn beeld (Genesis 1:27) geschapen.

Xander

(1) Shoebat

Vladimir Putin uomo della Tradizione

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Vladimir Putin uomo della Tradizione

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it

Nel suo discorso nel Giorno della Costituzione del 12 dicembre 2013 Vladimir Putin cita due personaggi russi significativi: il Primo Ministro Stolypin e il filosofo Berdaiev. Stolypin negli ultimi anni dell’Impero Zarista cercò di portare avanti una riforma agraria che diffondesse la piccola proprietà contadina, di affermare il principio dell’auto-governo locale (Zemtsvo) e di porre le basi di una grande modernizzazione industriale. Insomma Stolypin cercava di opporsi alla marea montante del comunismo rivoluzionario sviluppando una politica di riforme graduali, che salvaguardassero i due pilastri della tradizione politica russa: lo Zarismo e l’Ortodossia.

A rivoluzione russa avvenuta, l’altro nome citato da Putin, Berdaiev abbandonò il proprio paese e in esilio sviluppò i principi della sua filosofia esistenzialista e cristiana: Berdaiev era infatti un discepolo di Dostoevskij e cercava una terza via tra collettivismo marxista e individualismo liberale. Davvero significativa è la sua citazione nel discorso del 12 dicembre. Putin si definisce conservatore nei valori e aggiunge: “citando le parole di Nikolaj Berdaiev, l’essenza del conservatorismo non è l’impedire il movimento in avanti e verso l’alto, ma l’impedire il movimento all’indietro e verso il basso, nella tenebra del caos e nel ritorno a uno stato primitivo”. Con questi riferimenti molto alti lo statista russo indica le basi di filosofia politica delle ultime decisioni significative assunte dalla Federazione Russa: no alle adozioni gay, no alla propaganda della sessualità non tradizionale ai minori, disincentivo ai divorzi, lotta all’aborto, politiche per la natalità, lotta alla diffusione della droga.

Putin si definisce apertamente “uomo della Tradizione” e sottolinea che tutta la sua azione di governa è finalizzata alla difesa dei “valori tradizionali”. Ovviamente il tradizionalismo nei valori si coniuga nel suo pensiero politico con un “progressismo sociale”, ereditato anche dalla esperienza ideologica del socialismo di Stato. Nel precedente discorso del Giorno della Costituzione del 2012 Putin aveva ribadito i valori della “uguaglianza per tutti” e la necessità di una modernizzazione per estendere a tutti i cittadini la prosperità propiziata dalla crescita economica della Russia a partire dal 2000.

Il riferimento ai valori tradizionali si lega in Putin a un riferimento esplicito a una concezione spirituale della vita. Del resto lo abbiamo visto al fianco di papa Francesco baciare l’icona della Madonna di Vladimir, una icona importantissima nel suo intreccio con la storia religiosa e politica della Russia. Dice Putin: “La distruzione dei valori spirituali non solo porta a conseguenze negative per la società, ma è anche essenzialmente antidemocratico, dal momento che viene effettuata sulla base di idee astratte ideologiche, in contrasto con la volontà della maggioranza, che non accetta le variazioni avvenute o le proposte di revisione dei valori”. Il riferimento è a quei gruppi di pressioni e a quelle lobby che egemonizzando i mass media occidentali tentano di imporre cambiamenti (pensiamo all’ideologia del Trans-Gender o alla folle concezione dello “ius soli”) ai quali si oppone la maggioranza delle persone sensate: una maggioranza che spesso purtroppo rimane “maggioranza silenziosa” e indifesa.

Nelle parole del presidente Putin si avverte anche l’eco di una delle preoccupazioni fondamentali del grande pontefice Benedetto XVI: “Oggi molte nazioni stanno revisionando i loro valori morali e le norme etiche, erodendo tradizioni etniche e differenze tra popoli e culture. Le società sono oggi spinte ad accettare non solo il diritto di ognuno alla libertà di coscienza, di opzione politica e di privacy, ma anche ad esse è richiesto di accettare l’equiparazione assoluta dei concetti di bene e male”. La problematica additata è insomma quella del relativismo, quella concezione scettica secondo la quale non solo tutte le vacche di hegeliana memoria ma anche tutte le scelte morali sono “nere”, indifferenti. Il relativismo non è solo una posizione filosofica, ma è anche quell’atteggiamento di fondo che rende oggi gli uomini occidentali caratterialmente deboli, umbratili, alla mercé di poteri forti.

Tuttavia, di contro al modello occidentale Putin non ha un “russian style of life” da imporre: egli non crede nella necessità di imporre a livello mondiale un’unica regola, crede invece nel diritto dei popoli e delle civiltà di preservare le loro diversità e le loro tradizioni: “Noi non pretendiamo di essere alcun tipo di superpotenza con pretesa di egemonia globale o regionale; non imponiamo il nostro patrocinio su nessuno e non cerchiamo di insegnare agli altri come vivere la loro vita. Ma ci sforzeremo di esercitare la nostra leadership difendendo il diritto internazionale, lottando per il rispetto delle sovranità nazionali e l’indipendenza e l’identità dei popoli”.

L’importante però è che nessun popolo si senta “eletto” e nessuno si arroghi una missione “eccezionale”. Questo era anche il senso del finale della sua storica lettera al New York Times nei giorni della crisi siriana: “E’ estremamente pericoloso incoraggiare la gente a vedersi eccezionali, qualunque sia la motivazione. Ci sono paesi grandi e piccoli, paesi ricchi e poveri, quelli con lunghe tradizioni democratiche e quelli che stanno ancora trovando la strada verso la democrazia. Anche le loro politiche sono diverse. Siamo tutti diversi, ma anche quando chiediamo la benedizione del Signore, non dobbiamo dimenticare che Dio ci ha creati uguali”.

Il discorso di Putin ha toccato tutte una serie di questioni ovviamente non solo morali, ma anche pratiche e organizzative: il presidente ha parlato di valorizzazione delle aree rurali, della necessità di incoraggiare i russi a ripopolare le campagne, l’importanza di giungere a una piena autarchia anche nel settore alimentare. Con soddisfazione Putin sottolinea “Abbiamo già investito molti soldi nello sviluppo del settore agricolo. Il settore sta mostrando un momento di dinamica positiva. In molte aree ora possiamo coprire interamente la domanda interna con prodotti interni russi”.

Per quanto riguarda lo sviluppo economico, le priorità sono indicate da Putin nella formazione professionale, nello sviluppo tecnologico, in un mercato del lavoro flessibile e in “un buon clima per gli investimenti” (abbassando ulteriormente la pressione fiscale e creando in Siberia aree di completa esenzione per le imprese che investono). Un fondo scientifico specifico è stato concepito da Putin per incrementare il livello tecnologico del paese.

Un progetto importante della Federazione è quella della costruzione di alloggi. Lo Stato interviene direttamente nel settore edilizio per realizzare un imponente “Piano Casa”: “Il governo ha già predisposto le misure strategiche necessarie per l’attuazione del programma per la costruzione di alloggi a prezzi accessibili. Questo programma prevede la costruzione di almeno 25 milioni di metri quadrati di nuove abitazioni, completi con la corrispondente infrastruttura sociale, entro il 2017”.

Il piano di costruzione degli alloggi rappresenta indubbiamente la “base solida” della politica di incremento demografico che Putin sta portando avanti: la vasta diffusione degli aborti in epoca sovietica e il drammatico impoverimento degli anni Novanta avevano condotto la demografia russa in una spirale “recessiva” preoccupante. A partire dal 2000 il governo si è posta l’esigenza di favorire la natalità per risollevare le sorti della demografia russa. Putin con soddisfazione sottolinea che il trend demografico è ritornato ad essere positivo. Sullo sfondo di tali prese di posizione vi è anche una questione geopolitica fondamentale: la Russia con il suo completamento siberiano è un territorio immenso e ricchissimo di risorse del sottosuolo. Si capisce a quale esito può portare il rapporto tra una popolazione che invecchia e un ricchissimo territorio, circondato da popolazioni asiatiche (i cinesi, gli indiani) che superano il miliardo… Nell’ambito della politica in favore della natalità si inserisce anche il programma culturale che punta a un fortissimo disincentivo dei divorzi e degli aborti.

Politica di natalità e salute della popolazione sono strettamente intrecciati, per cui Putin ribadisce anche quello che era un cardine della vecchia politica sanitaria sovietica: il valore dell’assistenza medica estesa a tutti e completamente gratuita. Nella Russia attuale i cittadini sono chiamati a pagare una assicurazione per le malattie che consta di una cifra simbolica irrisoria, che consente cure che Obama neppure osa sognare di notte, per paura di essere accusato di “socialismo”. Dal punto di vista pratico rimane il problema di ri-organizzare la sanità dopo gli anni di caos succeduti alla perestrojka. E tuttavia Putin ha progetti ambiziosi sul versante della salute e della prevenzione: “A partire dal 2015 tutti i bambini e gli adolescenti dovranno usufruire di un check-up medico obbligatorio gratuito annuale, mentre gli adulti dovranno essere sottoposti a tale esame ogni tre anni”.

Prevenzione e salute, a livello giovanile si sposano con l’enfasi posta sullo sport. Da qualche mese sono tornati nelle scuole i “giochi ginnico-militari”: un misto di educazione fisica e militare. In questa ottica si inserisce l’esigenza di un ampliamento delle palestre, dei campi sportivi: “Dobbiamo continuare a sviluppare una vasta gamma di infrastrutture sportive per bambini e ragazzi. Dobbiamo fare di tutto per aumentare la popolarità di stili di vita attivi. Questa è stata l’idea principale alla base delle Universiadi che si sono svolte con successo a Kazan”.

Per quanto riguarda i docenti Putin annuncia aumenti salariali per riqualificare il valore dell’insegnamento: “Stiamo alzando i salari nel settore dell’istruzione e della sanità in modo che il lavoro di insegnanti, professori e dottori diventi di nuovo prestigioso, per attirare validi laureati”. L’insegnamento scolastico viene concepito come un settore strategico: da un lato per trasmettere un metodo di pensiero “creativo ed indipendente”, dall’altra per rafforzare il senso dell’identità trasmettendo i valori della nazione, la storia e le tradizioni.

Il tema della identità viene riproposto anche in relazione al delicato problema della immigrazione. Avendo la Russia di Putin un ritmo di crescita molto superiore a quello dei paesi UE, negli ultimi anni il flusso migratorio (soprattutto dalle repubbliche ex sovietiche) si è fatto più ingente e, anche alla luce di recenti fatti di sangue, l’esigenza di regolare con chiarezza tali flussi è divenuta impellente. Ovviamente per Putin gli ingressi clandestini sono inaccettabili, gli immigrati regolari hanno il dovere di rispettare i valori e la cultura della Russia, di adeguarsi ad essa. Rispetto e reciprocità sono i principi cardine per regolare l’immigrazione. E già qualche mese fa, alla richiesta di costruire nuove moschee in Russia, Putin – forse ironicamente … – aveva subordinato l’esaudimento di tale richiesta al principio di reciprocità, richiedendo la costruzione di chiese in Arabia Saudita.

E tuttavia Putin ha ritenuto di porre un argine alle ondate di xenofobia che si diffondono anche in Russia in conseguenze di crimini gravi compiuti da immigrati. Putin tiene a sottolineare che non è l’origine etnica ad essere “male in sé”: “Tali tensioni non sono provocate dai rappresentanti di una specifica nazionalità, ma da persone prive di cultura e di rispetto delle tradizioni, sia delle proprie che di quelle altrui. Essi sono espressione di una sorta di Internazionale dell’Amoralità”. Insomma il problema non è l’appartenenza etnica, l’identità nazionale, ma appunto l’abbandono di quella identità e lo sradicamento in nome della mescolanza multietnica.

Certo in Russia ci sono forze più estremiste, di opposizione, che soffiano il fuoco sulla protesta, pensiamo ai nazionalisti di opposizione o anche ai neocomunisti, che di volta in volta invocano uno Stato più forte e meno influenzato dalle degenerazioni politiche e di costume che provengono dalla mentalità occidentale. Di fronte a questi atteggiamenti più intransigenti, il partito di Putin si pone come una forza più “centrista”, questo è anche il motivo del vasto consenso democratico che Russia Unita ha riscosso nelle ultime elezioni politiche.

Putin ha ribadito peraltro il riconoscimento del valore del pluripartitismo, segnando un distacco netto dal vecchio sistema del partito unico, di epoca sovietica: “Ritengo importante che molti nuovi partiti abbiano fatto sentire la loro presenza. Conquistando posti negli organismi comunai e regionali, hanno gettato le basi per la partecipazione alle prossime campagne elettorali federali. Sono sicuro che sapranno degnamente competere con i protagonisti politici di vecchia data. La Russia oggi richiede un ampio dibattito politico per arrivare a risultati concreti”.

Tipico del pensiero storico-politico di Putin è di non rinnegare nessuna fase della storia russia (dallo zarismo al sovietismo), ma nello stesso tempo di restaurare esperienze politiche ormai consunte e slegate dalle esigenze del momento. Già al forum di Valdai del 19 settembre aveva affermato: “Ci siamo lasciati alle spalle l’ideologia sovietica, e non c’è ritorno. Chi propone un conservatorismo fondamentale, e idealizza la Russia pre-1917, sembra ugualmente lontano dal realismo, così come sono i sostenitori di un liberalismo estremo, all’occidentale”. Indubbiamente anche il liberalismo-liberismo-libertarismo occidentale è una ideologia consegnata al passato, così come l’attuale crisi economica e morale dell’Occidente testimonia.

Andando oltre le ideologie del passato Putin prospetta l’idea di una “sintesi” tra le istanze migliori che sono emerse appunto nelle ideologie politiche di massa, e prospetta l’idea di una “terza via”. Già a Valdai si espresse in tal senso: “tutti noi – i cosiddetti neo-slavofili e i neo-occidentalisti, gli statalisti e i cosiddetti liberisti – tutta la società deve lavorare insieme per creare i fini comuni di sviluppo. Ciò significa che i liberisti devono imparare a parlare ai rappresentanti della sinistra e che d’altro canto i nazionalisti devono ricordare che la Russia è stata formata specificamente come Stato pluri-etnico e multiconfessionale fin dalla sua nascita”.

Terza via significa anche conciliare in un sistema politico Ordine e Libertà. In tal senso egli interpreta e celebra la Costituzione Federale Russa dopo un ventennio dalla sua proclamazione: “La nostra Costituzione – dice Putin – mette insieme due priorità fondamentali, il supremo valore dei diritti e delle libertà dei cittadini e uno Stato forte, sottolineando il loro obbligo reciproco di rispettarsi e proteggersi a vicenda”.

Questi sono i temi del pensiero politico di Vladimir Putin. Sono temi che indubbiamente sollecitano una riflessione anche per ambienti che si riuniscono attorno alla rivista “Confini”, riguardo all’opportunità di costituire uno schieramento politico, economico, culturale che vada da Roma a Mosca: incentivando le interazioni economiche e i rapporti imprenditoriali; costituendo insieme agli amici russi una “Internazionale Europea” basata sui principi cristiani, nazionali, sociali comuni;  approfondendo l’idea di Europa sulla scia delle grandi intuizioni di Charles De Gaulle (l’Europa Unita dall’Atlantico a Vladivostok) e di Giovanni Paolo II (i due polmoni dell’Europa: cattolicesimo e ortodossia).

Russia hit by Terrorist Attacks

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Russia hit by Terrorist Attacks: Gulf Petrodollars, Syria and Caucasus Islamists

Ramazan Khalidov and Lee Jay Walker


http://moderntokyotimes.com

The Russian Federation is once more in the spotlight because of Sunni Islamist terrorism. In recent days two terrorist attacks highlight many factors related to the intrigues of major Western and Gulf powers alongside Turkey. This is based on the destabilization policies of the above in Syria and in other nations. It is abundantly clear that Sunni Islamist terrorists from Chechnya, Dagestan, and in other parts of the Russian Federation, have gone to Syria to kill Syrians who are loyal to the government of this nation. These Islamists are also intent on killing Alawites, Christians and Shia Muslims based on sectarianism. Also, just like in the Russian Federation and Syria, the same Sunni Islamists hate mainstream Sunni Muslim leaders who support the mosaic in both nations therefore Sunni Muslim clerics are also being killed by the same Takfiri mindsets.

In many nations that are hit by terrorism and sectarianism it is clear that the linkage with Gulf petrodollars, militant Islamist organizations in the West, the murky role of covert operatives from several nations, media manipulation, geopolitical ambitions, Islamist charities being a front for obtaining funds – and other factors – all come into play. Of course, nations including China, Egypt, Kashmir (India), Iraq, Libya, Mali, Pakistan, Somalia, Yemen, and other nations, will have different underlying causes. However, the external element is a reality in all the above even if the combination of factors is very different. Therefore, the same also applies to the Russian Federation because in the past it was abundantly clear that Georgia and Turkey, two nations with good relations with Western powers, were conduits for Chechen terrorists based on terrorist havens, Islamist funding and other factors.

Indeed, the role of NATO Turkey being a conduit for international Sunni jihadists, militant Takfiris, a source of military hardware, covert operatives, and so forth, against Syria is also a modern reality. At the same time, vast numbers of jihadists from the Caucasus region are entering Syria via NATO Turkey. Therefore, the knock on effect for the Russian Federation is abundantly obvious even if internal issues also exist. Given this reality, then the words of Doku Umarov appear to indicate this because he states that the Riyad-us-Saliheen Brigade is now “replenished with the best among the best of the Mujahideen and if the Russians do not understand that the war will come to their streets, that the war will come to their homes, so it is worse for them.” 

Umarov also issued a warning in July that the Winter Olympics in Sochi would be targeted. He stated: “We, as the Mujahedeen, must not allow this to happen by any means possible.”

Therefore, the two recent terrorist attacks in the Russian Federation would appear to be based on Umarov and other Sunni Islamist terrorist forces. The BBC reports about the latest attacks by stating At least 14 people have been killed in a suicide bombing on a trolleybus in the Russian city of Volgograd, investigators say.”

“The blast comes a day after 17 people died in another suicide attack at the central station in the city.”

The barbarity of the latest terrorist attacks is all too common because of jihadists in this part of the world. After all, Caucasus Islamists butchered vast numbers of children in Beslan after taking them hostages in 2004. Yes, the so-called jihadists who are waging a holy war kidnapped over 700 children in this barbaric attack. In other words, Caucasus Islamists think nothing about kidnapping children, killing children based on their planned operations, beheading captured individuals, blowing people up on buses, suicide attacks,  – and other brutal realities. At the same time, they hope to cleanse Orthodox Christians throughout the Caucasus region based on fear and to crush mainstream Sunni Islam.

Returning to Syria, the Kavkaz Center, a propaganda vehicle for Chechen and Caucasus Islamists, stated in August about this nation that “Troops of the Northern Directorate of the Islamic State of Iraq and Sham began a decisive attack on the positions of Assadites, anchored on the territory of an important strategic facility – airport Minnag near Aleppo.”

Kavkaz continued by reporting that “Recently, Emir of the Army of Emigrants of Supporters, Omar al-Chechen, was appointed to the post of the commander of the Northern Directorate of the Islamic State of Iraq and Sham. Most forces of the Mujahideen in northern Syria came under his command.”

This angle was also mentioned by The Jamestown Foundation because it was stated that “The Jaish al-Muhajireen wal-Ansar (Army of Emigrants and Helpers) brigade is made up of Chechens and North Caucasians, but, unsurprisingly, the group also contains a large number of local Arabs, so the total number of people in the brigade could be 1,500. An ethnic Chechen from Georgia, Abu Umar Shishani (a.k.a. Umar Gorgashvili), is the leader of this group. In the past, Gorgashvili fought in Chechnya and served in the Georgian special forces during the 2008 war with Russia (www.rosbalt.ru/main/2013/08/20/1166093.html). Since last summer, Gorgashvili has been elevated to the position of the commander of the northern sector of the Islamic State of Iraq and Sham (http://shamcenter.info/news/92/134/obraschenie-komanduyuschego-severnym-napravleniem-islamskogo-gosudarstva-iraka-i-shama-amira-umara-ash-shishani/d,detail-de/). There are also other well-known Chechen commanders, such as Emir Muslim (Muslim Margoshvili), Emir Seifullah (Ruslan Machaliashvili), Emir Salakhdin and Emir Abu-Musaaba (Musa). Emir Seifullah was expelled from Jaish al-Muhajireen wal-Ansar for embezzlement and erroneous interpretation of Islamic values during a time of jihad and his actions during jihad (http://www.youtube.com/watch?v=yU6K1mq38jw).”

No individual of credibility would deny that Afghanistan, Chechnya, Dagestan, Iraq, Libya, and other parts of the world, don’t have genuine internal issues to various different degrees. Yet, without the intrigues of powerful Western and Gulf powers alongside Pakistan then al-Qaeda, the Taliban, and other sinister forces throughout the 1980s and early 1990s, would never had existed in the first place – or if they did exist – then the level would have been massively reduced. However, enormous funding was given to various Islamist movements in this period.  The other vital component was enormous spending on spreading Salafi Islamic mindsets and other militant Islamist thought patterns.

The conflict in Iraq that overthrew Saddam Hussein unleashed a vacuum and tragically this became filled by international jihadists, militant sectarian forces and various affiliates of al-Qaeda.  In Libya major NATO and Gulf powers worked hand-in-hand with various jihadist groups and an array of different militias. Once Gaddafi was butchered then another vacuum emerged whereby Mali became destabilized. Also, Libya now became a powerful element in the destabilization of Syria based on exporting military hardware, North African jihadists, linking covert operatives from various nations and being a direct link with the sinister intrigues of NATO Turkey. Therefore, just like in Afghanistan in the 1980s and recent events in Iraq, Libya, and Syria; it is abundantly clear that Gulf and Western intrigues are an enormous boost for various al-Qaeda affiliates and an array of Sunni Islamist militant groups. Likewise, Salafi indoctrination and militant versions of Islam emanating from the Gulf region, then start to usurp traditional Sunni Islam by spreading an alien message based on Gulf petrodollars.

In another article about the Caucasus and Syria by Modern Tokyo Times it was stated The collective intrigues of America, France, Georgia, Qatar, Saudi Arabia, Turkey, and the United Kingdom, towards Syria – and their respective policies in the North Caucasus region – should alarm the Russian Federation because the same intrigues are aimed at Moscow. Kadyrov stated that secret agencies were actively involved in recruiting Caucasus terrorists and mercenaries. Therefore, the growing influence of this group does give credence towards a powerful enacted outside force and clearly Georgia and Turkey provide a natural geopolitical reality to the linkage between the Russian Federation and Syria.”

Also, Modern Tokyo Times stated the need for the Russian Federation to take action in Syria because like Umarov states, the jihadists have been “replenished with the best among the best of the Mujahideen.”  Clearly, much of this replenishing is down to new Caucasus Islamists going to Syria and obtaining training and finding a bloodlust based on sectarianism. Therefore, Modern Tokyo Times commented The growing menace of Chechen and Caucasus Islamists and the role of Salafi indoctrination in Syria should lead to the Russian Federation taking action. This applies to sending covert operatives to take out leading Islamist terrorists by working with the Syrian armed forces; providing major intelligence to the government of Syria; increasing military hardware of greater sophistication which suits the nature of the conflict; and by providing greater economic assistance. Also, political leaders in Moscow must raise this question seriously with Turkey because clearly this nation is a conduit of major terrorist and military ratlines which are anti-Syrian government. Similarly, the petrodollars of the Gulf are spreading the dangerous Salafi ideology and this fact needs to be raised.”

Special agencies including the CIA, MI6, and ISI, were all involved in funding Sunni Islamic jihadists in the 1980s and early 1990s in order to overthrow the government of Afghanistan. The chaos engulfing Libya and Mali, and creating powerful ripples in Tunisia, was ignited by the intrigues of major Gulf and Western powers. Of course, internal realities already existed in the Caucasus region just like they existed in Iraq under Saddam Hussein. Yet, once outside meddling happens, just like in modern day Syria; then many intended or unintended convulsions happen because of the vacuums being created by Gulf and Western powers alongside Turkey. Either way, Umarov is making it clear that the jihadist movement in the Caucasus region is now “replenished.” This replenishing is based on outside meddling in Syria, Gulf petrodollars and the intrigues of covert agencies who collectively utilize chaos and mayhem. Therefore, elites in Moscow need to take defensive measures in order to preserve regional stability and to protect nation states. After all, Gulf and Western intrigues are based on creating failed states and this can visibly be seen in Afghanistan, Iraq, and Libya. The same forces are also intent on creating a failed state in Syria based on several different geopolitical ambitions and this policy is also endangering the Russian Federation.

Obviously, prior to outside meddling in Syria it is clear that Iraq and the Caucasus region in the Russian Federation were already blighted by terrorism. However, the conflict in Chechnya and Iraq were both being contained despite knock-on-effects causing mayhem in Dagestan and other parts of the Caucasus region in relation to Chechnya. Yet, since outside meddling in Syria then the crisis in Iraq is once more spreading a fresh cycle of sectarianism. Also, al-Qaeda affiliates have been boosted by the intrigues of Gulf and Western powers in Syria. Similarly, Umarov and Islamist forces are now gaining from a fresh wave of jihadists throughout parts of the Russian Federation and Central Asia based on the destabilization of Syria.

http://www.jamestown.org/ The Jamestown Foundation 

Hundreds of North Caucasians Have Joined the Ranks of Syria’s Rebels

http://www.kavkazcenter.com/eng/content/2013/08/07/18145.shtml

http://www.kavkazcenter.com/eng/content/2013/08/06/18143.shtml

http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-25546477

http://www.moderntokyotimes.com/2013/04/02/russia-should-send-covert-operatives-to-syria-chechen-caucasus-angle-and-iran/

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

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Norbert von Handel:

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

 

Le présent article insiste sur la nécessité de renforcer la coopération entre les Etats issus de l’ancienne monarchie des Habsbourgs pour que se constitue, in fine, une alternative aux errements de l’Union Européenne

 

Construire une Europe commune a certes été l’un des plus grands projets de pacification que l’histoire humaine ait jamais connu. Pourtant, l’UE est aujourd’hui en voie de perdre définitivement le capital de sympathie dont elle bénéficiait à ses débuts. Le taux d’approbation à l’égard de l’Europe de Bruxelles chute dans tous les pays de l’Union et cela de manière spectaculaire. Plus de 40.000 fonctionnaires grassement payés semblent, en beaucoup de domaines, y avoir perdu toute empathie avec les désirs exprimés par les citoyens des pays membres de l’UE. En bon nombre de lieux, on spécule que ce seront justement les partis critiques à l’endroit de l’eurocratie qui engrangeront un solide paquet de voix lors des prochaines européennes de 2014. Mais on échappe à la vérité quand on interprète ce réflexe comme un retour au nationalisme ou comme un populisme sans substance.

 

La folie de tout vouloir réglementer, les lobbies à l’oeuvre sont autant d’attitudes qui méritent d’être stigmatisées. Quelques exemples: depuis fort peu de temps, on sait que l’UE envisage de réduire encore la culture de certaines plantes nutritives rares. En guise de compromis, on a proposé aux producteurs agricoles de devoir certifier leurs productions. A moyen terme, bon nombre de sortes de fruits, de céréales, de tubercules et de légumes vont disparaître, ce qui constitue évidemment une folie sur le plan écologique. Derrière cette initiative aberrante se cache bien entendu l’industrie agricole, défendue notamment par les lobbyistes des géants alimentaires américains Monsanto et Pioneer. Ce processus de diminution des espèces montre à l’évidence que Merkel et Hollande sont encore et toujours les exécutants des volontés américaines sur le plan économique, en dépit des très nombreuses expériences négatives que ces deux figures-phares de la politique de l’UE ont déjà expérimentées dans le passé.

 

On doit aussi se rappeler que les accords de libre-échange transatlantiques, que l’on s’apprête à signer avec les Etats-Unis, vont nous apporter encore davantage de réglementations, Ce que les propagandistes de cette politique taisent bien entendu en toutes les langues. Le système douanier, relativement libéralisé, qui existe entre l’Europe et les Etats-Unis, pourrait, en tous les cas de figure, être amélioré de bien d’autres manières.

 

Bon nombre d’Européens bien informés se posent la question: que pourra-t-on encore réguler ou réglementer, sans autre nécessité que d’avantager les Etats-Unis? A coup sûr, on peut émettre l’hypothèse que les négociateurs américains sont plus intelligents que leurs homologues européens et ne visent d’ailleurs qu’une seule chose, c’est-à-dire l’américanisation complète de l’Europe.

 

Parlons maintenant de la folie qui consiste à financer des Etats en faillite: le Traité de Maastricht obligeait tous les Etats de l’UE à consolider leurs budgets et à maintenir des politiques budgétaires réalistes et durables. Or beaucoup de pays, y compris et surtout la France et l’Allemagne, se sont éperdument moqué des clauses du Traité; la Commission, elle aussi, est coupable: elle a complètement renoncé à faire son travail de gardienne des Traités et a enfreint ses propres normes, sans tenir compte le moins du monde d’un quelconque principe de légalité. Qui plus est, le Traité de Maastricht interdit aux Etats riches de financer par la bande les Etats en faillite.

 

Que s’est-il passé? Suite à une crise de folie, on a financé la Grèce à coups ininterrompus de milliards tant et si bien qu’on ne voit pas encore le bout de cette politique de banqueroute. On n’a pas touché les grands jongleurs de la finance en pratiquant cette politique mais on a durement frappé le peuple grec, qui n’en est nullement responsable. On n’a donc pas sauvé un Etat mais bien les grandes banques des pays occidentaux les plus riches qui avaient spéculé de la manière la plus erronée qui soit en Grèce.

 

Evoqons les errements de l’UE en politique étrangère: l’ancien chancelier de la RFA Schröder vient de reconnaître, très justement, que l’Europe devrait se tourner vers la Russie pour pouvoir pratiquer avec cet Etat de dimensions gigantesques une politique économique rationnelle, surtout dans le secteur de l’énergie. Au lieu de pratiquer cette politique préconisée par l’ancien chancelier socialiste allemand, les Européens se laissent entraîner par les Américains dans une “Ostpolitik” inamicale à l’égard de Moscou (qui consiste notamment à déployer des missiles non pas contre l’Iran, comme on le prétend, mais directement contre la Russie). Cette attitude plonge la Russie dans l’amertume, où elle marinera longtemps, au détriment de toutes bonnes relations euro-russes. Otto de Habsbourg disait, et je le cite, que l’Europe s’étendait jusqu’à l’Oural (ndlr: et même jusqu’aux frontières de la Mandchourie et jusqu’au Détroit de Bering!). Cette évidence géographique, Madame Ashton ne semble pas vouloir la percevoir. Par ailleurs, un président de la RFA, dont l’expérience politique est somme toute très limitée, nous déclare que l’Allemagne est, elle aussi, “un pays musulman”! Plus rarement, pour ainsi dire jamais, on n’entend un homme ou une femme politique en vue de l’UE déclarer que l’Europe chrétienne et occidentale, repose sur trois piliers: l’Acropole, le Capitole et le Golgotha.

 

Et où reste la défense européenne? Pour rendre l’Europe eurocratique sympathique aux citoyens européens, il aurait fallu diminuer le poids colossal de la bureaucratie. L’UE doit se cantonner à ses tâches fondamentales: assurer la paix intérieure, pratiquer une politique étrangère commune et unitaire. Le chapitre de la défense commune, par exemple, n’a pas encore trouvé la moindre amorce de concrétisation. L’OTAN coordonne la plupart des états-majors européens mais on en reste là (ndlr: et dans la dépendance américaine).

 

busek-erhard-l.jpgReconstituer la Mitteleuropa, voilà une chance réelle pour l’Europe de demain. De nombreux hommes politiques clairvoyants, dont Otto de Habsbourg et son fils Charles de Habsbourg, dont l’ancien ministre des affaires étrangères d’Autriche, Alois Mock, ou l’ancien ministre autrichien de la défense Werner Fasslabend ou encore l’homme politique démocrate-chrétien autrichien Ehrard Busek (spécialisé dans les politiques de l’espace danubien; photo), insistent depuis de longues années sur la nécessité d’intégrer toutes les régions de l’espace danubien. Sur les plans économiques, infrastructurels, culturels et éducatifs, militaires et défensifs, cette intégration est souhaitable et nécessaire, sans parler de la nécessité tout aussi impérieuse de comprendre, ensemble, les vicissitudes souvent très douloureuses du passé, dans le respect de toutes les cultures concrètes qui s’épanouissent dans cet espace.

 

D’autres regroupements, comme celui que l’on appelle le “Groupe de Visegrad” —et ce fut l’une des erreurs les plus flagrantes de la politique étrangère autrichienne de ne pas y avoir participer et adhérer— ou comme l’Institut de l’Espace Danubien (“Institut für den Donauraum”) d’Erhard Busek, ainsi que, dans le domaine culturel, le Groupe “Arge Alpe Adria”, se sont efforcés au fil des années, en déployant beaucoup d’énergie, de défendre et d’illustrer l’héritage historique commun de tous les Etats de la région, renouant de la sorte avec l’histoire du Saint-Empire Romain de la Nation Germanique et celle de la monarchie austro-hongroise.

 

Ici, nous devons poser un deuxième jalon: comme les Etats scandinaves ou comme le Benelux qui ont une forte influence en Europe (quant à savoir si cette influence est pertinente, a ou non des effets positifs pour l’instant est une autre histoire), les Etats d’Europe centrale et d’Europe du Sud-Est doivent pouvoir à terme parler d’une même voix, du moins dans les questions les plus importantes. Ainsi, ils disposeraient des millions démographiques indispensables qui leur permettraient de jouer dans le concert des grandes puissances européennes. A l’heure actuelle, les petits pays comme l’Autriche, ne sont jamais plus autre chose que des entités dépendantes des grands Etats. Les grandes idées et les projets politiques sont absents ou ne sont pas transposables dans le réel.

 

Au cours de ces dernières années et de ces derniers mois, l’Ordre de Saint-Georges, dont les préoccupations sont européennes et sociales et dont l’origine s’enracine dans la Maison de Habsbourg-Lorraine, a organisé une quantité de manifestations et a fondé de nombreuses antennes en Italie du Nord, en Croatie, en Slovénie, en Autriche et s’apprête à en fonder aussi dans l’avenir en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie. De telles initiatives rencontrent de plus en plus d’approbations. L’objectif, à moyen terme, est de faire émerger une institution au-delà des partis, composée de parlementaires européens, de régions et d’Etats, qui sont tous prêts à défendre les intérêts des petits pays dans toutes les institutions, commissions, parlements et caucus européens.

 

Comme Charles de Habsbourg et Ehrard Busek l’ont exprimé, chacun de manière différente, il faut, pour que ces initiatives connaissent le succès, fédérer les intérêts de tous ces pays dans les secteurs infrastructurels, économiques, culturels, éducatifs et militaires, de façon à ce qu’ils soient représentés unis. Pour y parvenir, il me paraît plus important d’agir sur des bases territoriales/étatiques plutôt que sur des structures partisanes. Les partis sont des instances certes nécessaires mais ils ne visent que leurs intérêts propres et non pas ceux de leurs pays.

 

Un bloc mitteleuropéen consolidé, qui se sera construit sur l’histoire pleine de vicissitudes des pays qui le constitueront, qui représentera la culture réelle de ces pays, qui visera à faire valoir les intérêts et les revendications justifiés des pays de la Mitteleuropa, pourrait rendre plus europhiles de larges strates de la population et rendre l’UE plus intelligible.

 

C’est justement dans les pays issus du territoire de l’ancienne monarchie austro-hongroise que l’on voit que le mythe des Habsbourg n’a pas été brisé et que les politiques préconisées par Otto et Charles de Habsbourg ont été rendues vivantes et plausibles. Il suffit de se rappeler l’initiative du pique-nique “Paneuropa” qui a amorcé le processus de démantèlement du Rideau de Fer entre l’Autriche et la Hongrie. L’Autriche officielle reconnaît de plus en plus, en dépit de son “républicanisme” affiché, les mérites anciens de la monarchie austro-hongroise. L’Autriche républicaine commence à comprendre les enjeux que défendait cette monarchie et regarde désormais autrement l’oeuvre de la Maison des Habsbourg, après s’être débarrassé de quelques filtres historiques incapacitants, imposés il y a cinq ou six décennies. Il n’y a pas que l’Autriche qui profitera de cette dynamique: l’UE tout entière en sera la bénéficiaire. Il vaut donc la peine de s’engager et de se battre pour ces projets.

 

Norbert von HANDEL.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°51-52/2013).

vendredi, 03 janvier 2014

Why does Washington provide protection for the Muslim Brotherhood?

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Vladimir Odintsov :

Why does Washington provide protection for the Muslim Brotherhood?

The bomb attack of December 24 2013, which targeted a police station in the Egyptian city of Mansoura, leaving 14 people dead and 200 more injured. Egypt’s Prime Minister Hazem Al Beblawi has not simply attributed the attack to the Muslim Brotherhood group, he has also declared it a terrorist organization.

This step was immediately was succeeded by a phone conversation between the U.S. Secretary of State and the Egypt’s Minister of Foreign Affairs, initiated by the former. John Kerry told his counterpart Nabil Fahmy that Washington is “exteremely concerned” with the placing of the Muslim Brotherhood organization in the terrorist ranks.

But who were the “Muslim Brotherhood” activists in the first place?

As of today, the Muslim Brotherhood group operates in the vast majority of Muslim countries among which one can name Saudi Arabia, Kuwait , Sudan , Syria, Tunisia , Qatar, Jordan, Bahrain , UAE (the “offices” in the last four countries named are the most radical ones) along with a number of “representation offices” in the Western world: Germany , the UK , Switzerland, France and the U.S. The “Muslim Brotherhood” (Jamaat al-Ikhwan al-Muslimin) – is an international religious and political association, founded in Egypt in the late 1920s. (see ” Muslim Brotherhood ” , the CIA and international support for the Islamists ) . The association has set its goal at the Islamization of society and the creation of an Islamic state. This organization combines the traits of Sufi orders, modern political parties and organized armed groups.

As the structure of this association it started penetrating political processes that were taking place in the Arab world and beyond. At a certain stage of its development a radical headed by Sayyid Qutb emerged from its core. Then in the second half of the 1940s the brotherhood transformed in an extremist organization which resorted to terrorist means in their struggle for influence. All through the 1950s the group was assassinating politics and in 1954 — made three attempts to kill Egyptian President Gamal Abdel Nasser. Gradually a number of “secret groups” that started to form within the national associations of the Muslim Brotherhood in Egypt, Syria , etc.

The use of extreme measures that seemed to be a method of choice of the Muslim Brotherhood has led to the persecution of this organization in a number of countries. This led to the introduction of “secret society” elements to the Muslim Brotherhood and a harsh linear subordination system. A basic unit of the Muslim Brotherhood is a “family” that consists of 5-10 member that are called “brothers” that are governed by a leader – a “big brother “. A number of units form a “big family”, which is headed by a “father”. “The big council” of “fathers elect” a “sheik”

In September 1981, the former members of the Egyptian Muslim Brotherhood killed Anwar El Sadat. In the same period the “Muslim Brotherhood” actively supported Islamic extremist groups, sending its recruiters to find all the fresh blood they could send to Afghanistan and other countries. Since the mid-90s , the “Muslim Brotherhood ” has made a number of attempts to assassinate Egyptian President Hosni Mubarak , it’s also responsible for a number of terrorist attacks on the tourist routes , they also were fighting on the rebel side in Chechnya and Dagestan.

In 2003, the “Muslim Brotherhood ” has played a major part in the destabilization of the situation in the Caucasus. In September of this year they have “funded” different groups of rebels with 3 million dollars to disrupt the presidential elections in Chechnya and sabotage the stability.

June 28, 2005 the leader of the “Muslim Brotherhood” has called the Iraqi population along with Palestinians and the entire Muslim world to wage war on the U.S. and Israel.

In 2011 the “Muslim Brotherhood” has claimed responsibility for a double terrorist attack in Damascus on December 23.

In early December 2012 , as reported by the Arabic TV channel Al Jazeera, the leaders of Al-Qaeda held a secret meeting with the representatives of the Muslim Brotherhood. The meeting took place in the Pakistani city of Peshawar, where the residence of Al-Qaeda is. At this meeting the Supreme Guide of the “Muslim Brotherhood” Mohammad Badie and the head of Al Qaeda Ayman al-Zawahiri have signed a historic pact that obides the two organization to merge together. One must note that this was not the first meeting between Badie and al-Zawahiri, they had been meeting pretty extensively in Cairo after the elections of Mohamed Morsi.

Apparently, even these crumbs of information, show that for the better part of its history the “Muslim Brotherhood” was in opposition to the ruling regimes, even if it meant the use of violence and terrorism. It’s no wonder that the “Muslim Brotherhood” has been acknowledged as a terrorist group in the Russian Federation, Tajikistan and Uzbekistan .

At the same time , the United States and some of the European countries (say the UK), believe that the “Muslim Brotherhood” hasn’t been involved in any terrorist activities, and therefore the group is absolutely legal. Moreover , the “Muslim Brotherhood” has been extensively used by the secret services of a number of the Western countries. For instance, the British intelligence shown interest in this organization the day it the “Muslim Brotherhood” was created, since it allowed the UK to keep an eye on its colonies and to contest the growing German influence in Egypt.

As for the U.S. , it is curious to note that after 9-11 the “MuslimBrothers” was accused of aiding terrorists. This however, didn’t prevent the U.S. intelligence agencies to use the capabilities of the ” Muslim Brotherhood ” to bring its own project in the Middle East and North Africa to life, one can simply remember the revolutionary events of the “Arab Spring .” This facts were brought to light by a number of investigations, carried out by the media. In particular, in 2012 the Lebanese newspaper Al-Diyar clearly pointed that, according to a plan that was drafted in November 2011, the “Muslim Brotherhood” signed a deal with CIA. According to this pace the ” Muslim Brotherhood, ” pledged to take an active part in the destruction of “Al- Qaeda ” in exchange for joint control of the whole Middle East. This “deal” or let’s call it “pragmatic cooperation” between the “Muslim Brotherhood” and the White House administration has been confirmed by numerous diplomatic cables and Wikileaks publications.

Should one be amazed by the critical reaction of the Washington , that was expressed December 26, 2013 words. The US pretends to be fighting terrorist groups around the globe when, in fact, it’s been working with them for years.

Vladimir Odintsov, political commentator and special contributor to the  online magazine “New Eastern Outlook”.

Presseschau Januar 2014

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Presseschau
Januar 2014
 
Freues Neues Jahr! Und aus diesem gegebenen Anlass ein kleiner Rückblick auf den Monat Dezember...
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
(Dollar-Krise)
Peter Schiff über eine in Vergessenheit geratene Tradition und das böse Erwachen
Während in der westlichen Welt, in der inzwischen sämtliche Ersparnisse durch Schulden ersetzt worden seien, Gold als eine Art barbarisches Relikt gelte, sei das gelbe Metall in Asien auch weiterhin das Fundament eines jeden Sparplanes
 
Godfrey Bloom: Der Staat ist eine Institution des Diebstahls
 
Georg Zoche: Welt Macht Geld
 
Das Peter Prinzip
 
Gewinne privatisieren, Verluste sozialisieren
Wie wir lernten, die Banken zu hassen
 
Staatsgeheimnis Bankenrettung - 2013 ARTE
 
(Auf dem Weg zur neuen Staatswirtschaft – Apologie des Bargeldverbots)
Die Spur des Geldes: Müssen wir das Bargeld abschaffen?
Eine Kolumne von Wolfgang Münchau
Der Weltwirtschaft drohen 30 Jahre Stagnation, prophezeit der Ökonom Larry Summers. Um aus dieser Falle herauszukommen, helfen nur radikale Lösungen - etwa ein Ende des Bargeldes oder eine Verstaatlichung aller Banken.
 
Großbritannien streicht EU-Ausländern Arbeitslosengeld
 
(Krawalle in Spanien gegen Anti-Demonstrations-Gesetz)
Twenty-Three Hurt in Spain Protest Against Anti-Protest Legislation; Peripheral Europe Powder Keg Ready to Explode
 
Spanien will Abstimmung über Kataloniens Unabhängigkeit verbieten
 
Griechenland
Früherer Verkehrsminister fuhr mit gefälschten Nummernschildern
 
Anschlag auf deutsche Vertretung in Athen
Schüsse auf Residenz des Botschafters
 
Kroaten stimmen gegen Homo-Ehe – Sozialdemokratische Regierung kritisiert Wahlvolk
 
Sotschi 2014
Das Gauck-Signal
Der Bundespräsident will den Zaren Putin und dessen Spiele meiden - und erhält für seinen „Boykott“ Verständnis. Der deutsche Sport und dessen neuer Präsident müssen sich mit der schwer verdaulichen Nachricht auseinandersetzen.
 
Kiffen erlaubt
Colorado gibt Marihuana-Verkauf frei
 
Nelson Mandela: Abgebrüht
 
Christoph Blocher: Nelson Mandela wird "überschätzt"
Aufregung um den Schweizer Politiker Christoph Blocher: Geschmacklose Aussagen über den verstorbenen Nelson Mandela erregen nicht nur die Schweizer Gemüter. Blocher bezeichnete den Friedensnobelpreisträger und Anti-Apartheid-Kämpfer als "überschätzt" und relativierte gleichzeitig die Rassentrennung.
 
(Amüsante Szene, auch bezeichnend für den Zustand des heutigen Südafrika…)
Mandela-Trauerfeier
„Nur mit den Armen gewedelt: Obama-Übersetzer war Hochstapler
 
Südafrika: Mandelas ANC wirtschaftet das Land herunter
 
Merrill Newman
Nordkorea weist 85-jährigen US-Veteranen aus
Seit Oktober hält Nordkorea den US-Veteranen Merrill Newman gefangen – angeblich soll er auch spioniert haben. Jetzt hat Pjöngjang den 85-jährigen wieder freigelassen – "aus humanitären Gründen".
 
Japan provoziert China
Abe besucht Yasukuni-Schrein
 
120. Geburtstag
China will Mao-Mythos beschwören
Mao stürzte China mit seinen Kampagnen zwischenzeitig ins Chaos. Doch sein Mythos ist in China ungebrochen. Staatschef Xi setzt auf Maos Methoden. Und zu dessen 120. Geburtstag will ihm die Partei huldigen.
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Gold: Bundesbank holt nur 37 Tonnen nach Deutschland zurück
 
Winzige Menge deutschen Goldes heimgeholt – nach verdächtiger Neuschmelzung von Barren!
 
Kartoffeln, Gurken, Butter
Preise für Lebensmittel um bis zu 40 Prozent gestiegen
 
Steuerbelastung
Mittelschicht verkommt zum Melkvieh des Staates
 
Armutsbericht 2013
Deutschland so gespalten wie nie
 
Designer gegen Leerstand
Wie die Politik die selbst gemachten Probleme zu bekämpfen versucht
 
Kriminalstatistik
Deutschland ist das Eldorado für Einbrecher
In Deutschland wird alle vier Minuten eine Wohnung oder ein Haus aufgebrochen. Laut einer neuen Kriminalstatistik stieg die Zahl der Wohnungseinbrüche um fast neun Prozent – viele passieren tagsüber.
 
(Ingo Kramer zu geringqualifiziertem Nachwuchs und Mindestlohn)
Jung, geringqualifiziert, arbeitslos
Arbeitgeberpräsident Kramer fordert Ausnahmen beim Mindestlohn
 
Arbeitgeberpräsident fordert bessere Schulbildung für Azubis
Die Betriebe klagen seit langem über die schlechte Bildung von Schulabgängern, was die Ausbildung behindere. Offenbar hat sich daran nur wenig geändert. Verschärft wird das Problem nun durch die geburtenschwachen Jahrgänge und den Trend zum Studium.
 
Helmut Schmidt und Joschka Fischer
Europa braucht einen Putsch!
Wer hätte gedacht, dass sie sich so gut verstehen? Der ehemalige Bundeskanzler und der Ex-Außenminister diskutieren über Deutschlands Rolle in der EU
 
Körperverletzung
Hendricks: Ist die neue Umwelt-Ministerin eine Psychopathin?
 
Gerd Müller
Hürriyet macht den Fußball-Müller zum Minister
 
Forsa-Chef: AfD keine Gefahr für FDP
 
("neue APO")
Piraten wollen Alternative zu Grünen sein
 
Schwarz-Grün in Hessen: Frankfurt kennt dieses Übel
Die CDU weiter auf dem Selbstaufgabe-Trip
 
Vorschlag für ein ungleiches Wahlrecht – Das Kumulations-Votum
 
(Deutsche Journaille)
Von Krypto-Sadisten und Kopftretern
 
Die Bundeswehr auf dem Weg zur Söldnerarmee
Die deutsche Armee soll eine Mannstärke von 185.000 Soldaten haben. Das ist illusorisch. Sie kommt an Mietsoldaten nicht vorbei. Diese Entwicklung ist bedrohlich – für die Armee und die Gesellschaft.
 
Afghanistan-Einsatz
Bundeswehr-Soldaten häufiger wegen Trunkenheit gerügt
 
(neue Erkenntnisse zum 2. Weltkrieg)
Kriegserklärung des britischen Königs George VI. älter als angenommen
 
(missachtete Vertriebene)
GroKo-Deutsch
 
München
Protest in der Altstadt
Grüne verhüllen Trümmerfrauen-Denkmal
 
München
Grüne protestieren gegen Denkmal für Trümmerfrauen
 
Grüne verteidigen Protest gegen Denkmal für Trümmerfrauen
 
Entgleisungen der Grünen nehmen kein Ende
 
Friedberg
Wernher-von-Braun-Gymnasium will neuen Namen
 
(Zweierlei Maß)
Menschenrechtsgerichtshof erlaubt Leugnung des Armenier-Genozids
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
NSU: Zieh den Griff ganz zurück!
LKA-Beamter zweifelte an der Selbstmord-Theorie
 
(Zu Antifa-Kriminalist Bernd Wagner)
Streit um Opferzahlen rechtsextremer Gewalt
 
(Erhellendes zu NS-Szene und Antifa-Netzwerken)
Piatto - Der Staatsterrorist - COMPACT Talk mit Nick Greger
 
 
NSU-Prozess
Die entgleiste Aussage des Siegfried Mundlos
Vor Gericht kämpft er um das Andenken seines Sohnes, des toten NSU-Terroristen Uwe Mundlos. Siegfried Mundlos verheddert sich in Verschwörungstheorien und beleidigt den Richter.
 
Eklat beim NSU-Prozess
Mundlos' Vater beleidigt Richter
 
Vater von Mundlos im NSU-Prozess
„Besser Skin als Punk und drogenabhängig“
 
(Zu den Antifa-Autoren Florian Gasser und Aneta Kahane)
Antifa-Arbeitsteilung: Die einen schreiben, die anderen schlagen zu
 
(Zu Antifa-Autor Jesko Wrede und Burg Ludwigstein)
Der Zerfall der Lage
 
(Zu "Schule gegen Rassismus"-Geschäftsführer Eberhard Seidel)
Stuttgart (8): Der Missbrauch des Projekts “Schule ohne Rassismus – Schule mit Courage”
 
(Wolfgang Hübner über linke Hetze von Jutta Ditfurth und "Frankfurter Rundschau")
Die Frankfurter Rundschau, Jutta Ditfurth und ich
Oder wie mit fehlenden Anführungszeichen gehetzt wird
 
(Indizierungsverfahren gescheitert)
Frei.Wild-Songs werden nicht mehr auf Jugendgefährdung geprüft
 
Länder reichen NPD-Verbotsantrag ein
"Fremdenfeindlich, antidemokratisch"
 
(Antifa-Journalist Patrick Gensing auf tagesschau.de)
NPD-Verbotsverfahren
Minderheiten müssen geschützt werden
Von Patrick Gensing, tagesschau.de
 
NPD-Chef Holger Apfel tritt zurück
 
(Gastprofessur für "Bürgerrechtlerin")
US-Bürgerrechtlerin Angela Davis nach Frankfurt zurück
Ein Leben wie im Krimi
 
(altes Interview mit Neonazi Michael Kühnen)
Christa Ritter: Ich, Kühnen
 
(Vom August, aber noch nicht sehr bekannt)
Mahler verfasst antisemitische Hetzschrift in Haft
Panne in der Haftanstalt Brandenburg: Dem bekannten Neonazi und ehemaligem RAF-Mitglied Horst Mahler wurde ohne weitere Prüfung ein Rechner überlassen. Nun veröffentlichte er damit ein Hass-Pamphlet.
 
(Die Originalquelle)
Horst Mahler - Das Ende Der Wanderschaft
Das Manuskript "Das Ende der Wanderschaft" von Horst Mahler, das er in der JVA Brandenburg verfaßt hat zum Herunterladen. Dieses Manuskript sollte zunächst nur ein Antwortschreiben an einen Freund auf dessen Zusendung des neuen Buches von Gilad Atzmon "The Wandering Who? A study of jewish identity politics" (Der wandernde Wer? Eine Studie über die jüdische Identitätspolitik) werden. Doch dann wurde es ein ganzes Buch.
 
Angst um Belgiens Kronprinzessin Elisabeth (12)
Neonazi droht mit Entführung!
 
Linksextremisten greifen Bochumer Professor an
 
Ruhr-Universität plant verstärkten Kampf gegen Rechtsextremismus
 
Berlin
Journalisten vor Asyl-Schule bedroht
 
Berlin: Linksextremisten immer gewalttätiger
 
Hamburg
Nach Spontandemo: Farbbeutel auf Wohnhaus von Olaf Scholz
Rund 50 Demonstranten haben am Sonntag auf dem Altonaer Weihnachtsmarkt für ein Bleiberecht der Lampedusa-Gruppe demonstriert. Im Anschluss zogen sie zum Wohnhaus des Ersten Bürgermeisters.
 
Berlin
Linksextremisten attackieren SPD-Zentrale
 
Dumm gelaufen
Antifa beklagt „Friendly Fire“
 
(In den Fernsehnachrichten war nur von "einem Kulturzentrum" die Rede, dafür aber von schwersten Krawallen, die FAZ benennt zwar die "Rote Flora, aber spricht nur von "kleineren Ausschreitungen" …)
Hamburg
Demonstration für „Rote Flora“ endet gewaltsam
 
(Die "Süddeutsche" schreibt wiederum von "schweren Ausschreitungen", aber macht dafür die "soziale Kälte" und den "Kampf um die kleine Freiheit" verantwortlich…)
Schwere Ausschreitungen in Hamburg - Dutzende Verletzte
 
Demo eskaliert: Schwerste Krawallen seit Jahren in Hamburg
 
Linke Randale: Hamburg im Ausnahmezustand
 
“Irgendwann werden wir schießen müssen”
Die linksextremistische Szene scheint sich weiter zu radikalisieren. Nach den Gewaltexzessen mit 120 zum Teil schwer verletzten Polizeibeamten am vergangenen Wochenende in Hamburg gibt ein auf der Szene-Plattform “Indymedia” veröffentlichtes Pamphlet nun Aufschluss darauf, wie sich die Radikalen die Zukunft vorstellen: Zwillen und Molotowcoktails sollen durch Hand- und Schnellfeuerwaffen ersetzt werden.
 
(Linksradikale Apologie eines Jungjournalisten auf n-tv)
Die Krawalle in Hamburg und die Rolle der Polizei
Was alles nicht gesagt wird
Ein Kommentar von Christian Bartlau
 
(Medienkritik)
Die Handlanger der Linksextremisten
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Hartz IV für alle EU-Bürger
Sinn: "Wir sind am Beginn einer neuen Migrationswelle"
 
„Historische Schuld“
Städtetags-Präsident fordert mehr Hilfe für Zigeuner
 
Armutseinwanderung und „Lampedusa“ auch im Römer
Freie Wähler einmal mehr mit anderer Sicht
 
Die moralische Supermacht und das leidige Geldproblem
Kommt Gauck nicht nach Sotschi, kommen Tschetschenen zu uns
 
Bundesgauckler will mehr Flüchtlinge
 
Ansprachen-Marathon
 
Experten fordern mehr Rechte für Zuwanderer
Frankreich streitet über Integrationspolitik
 
Duisburger Zigeuner-Häuser werden geräumt
 
Dortmunds Oberbürgermeister untersagt Ramadan-Fest
 
Stuttgart
Schule sagt Multikultifest in Kirche ab
 
(Sprachpolizei und Susan Arndt)
Die Mohrendämmerung
 
Migranten beklagen hohen Migrantenanteil
Zuwanderer aus allen Milieus wünschen sich für ihre Kinder die bestmögliche Bildung – doch den eigenen Hintergrund sehen sie dabei oft als Defizit. In den Schulklassen säßen zu viele Migranten.
 
(Großverdiener Campino gibt sein Gesicht für "Pro Asyl")
Punker für Asyl
Tote Hosen setzen sich für Flüchtlinge ein
 
(hier sind seine Freunde…)
Millionenbetrug: Die Hintermänner der Enkeltrick-Mafia
 
Eine Podiumsdiskussion zum Thema Roma in Frankfurt
Informationen zu den Ursachen der Migration und gelungener Hilfe
 
Hanauer Integrationspreis
„Vielfalt der Nationen als Chance sehen“
 
(Jetzt wird der Polizeinachwuchs schon in der Ditip-Moschee angeworben…)
Nachwuchswerbung in Hanauer Moschee
„Polizei muss vielfältig sein“
 
Münster
Jugendrat soll mit Salafismus sympathisieren
 
(Hier ist es nur "ein Mann"…)
3.500 Euro Strafe nach Beleidigung eines Politikers
 
(…hier hingegen ist von einem Salafisten die Rede.)
„Rassisten-Alien“ bringt höhere Geldstrafe
Quittung für Tiraden gegen Tipi
 
München
Vandalismus in der Altstadt
Asylbewerber beschmiert Kirchentür!
 
Kriminalität
Taschendiebstahl: Warnvideo der Polizei stößt auf Kritik
 
Nach Rassismusvorwurf
Berliner Polizei zieht Warnvideo vor Taschendieben zurück
 
(dazu, und zu schwarzem Rassismus)
Diskriminierte Dunkelblonde, blutende Weiße
 
Berlin-Kreuzberg
Erneut Messerstecherei vor Asyl-Schule
 
Mord in Bad Homburg Vater nach Gewalttat in U-Haft
(Den Hintergrund schildert die FR nicht: Die Familie stammt aus Afghanistan. Die Mutter und die in Kabul geborene 16-Jährige kamen im Jahr 2000 nach Deutschland, die beiden jüngeren Kinder sind hier geboren. Die Familie hat einen Status als anerkannte Asylbewerber.)
 
(Jewgeni Z.)
Taxifahrer wegen 9,10 Euro verprügelt
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Mit den Berliner Architekten-Zwillingen Patzschke auf Zeitreise
Die Zwillinge Jürgen und Rüdiger Patzschke haben große Spuren in Berlin hinterlassen Sie entwarfen das Adlon, den neuen Hausvogteiplatz und etliche Villen. Nun feiern die Architekten 75. Geburtstag.
 
Leipzigs alte Schönheit und neue Pracht
Das Leipziger Stadtbild wurde nach der Wende schnell revitalisiert und schmückt sich mit herausragender Architektur. Und nicht nur das – auch Gewässer wurden saniert.
 
In Halle bahnt sich eine Katastrophe an
Halle an der Saale hat eine herrliche Altstadt. Doch die wird von der millionenteuren Sanierung einer Hochstraße bedroht. Die autogerechte DDR-Musterstadt droht über das historische Erbe zu siegen.
 
(Neuer Versuch, den Aufbau des Berliner Schlosses zu verhindern. Nun mit dem Raubkunst-Argument)
Kritik am Humboldt-Forum in Berlin
Ein Showroom für Raubkunst
 
(Banalität unserer Parlamentsräume)
Brandenburg
Von der SED-Behausung ins neue Preußen-Schloss
Brandenburg wagt den Neustart: Das Parlament zieht in ein Schloss im Herzen Potsdams. Ändert die Architektur der Preußen die Politik? Oder dominiert die Banalität, wie in vielen deutschen Parlamenten?
 
Die Verelendung der westdeutschen Provinz
Westdeutschland ist Wendeverlierer. Während der Osten piekfein saniert wurde, zerbröckeln Städte zwischen Düsseldorf und Stuttgart. Mit dem Niedergang ganzer Regionen hat man sich offenbar abgefunden.
 
(Imposante Fotomontagen)
Die vom Krieg verschont gebliebene Stadt Köln
 
(Rekonstruktion einer Römerstadt bei Wien)
Carnuntum erhält erstes Kulturerbe-Siegel
Eine große europäische Auszeichnung erhält der archäologische Park Carnuntum. Neben dem 100-jährigen Friedenspalast in Den Haag und der Zunfthalle in Tallin wird er mit dem ersten europäischen Kulturerbe-Siegel prämiert.
 
(Er ist wieder da…)
Große Mehrheit für Berlins Regierenden - Wowereit erneut zum BER-Aufsichtsratschef gewählt
 
Könnes kämpft - Wärmedämmung - Die große Energiesparlüge
 
(Auch eine Arbeitsplatzsicherung)
NS-Raubkunst
Schon acht Werke in Nürnberg gefunden
 
"Historisch bedeutsam"
Briten retten letzte "Hitler-Eiche"
 
Deutscher Lehrerverband
Einwanderung schuld am schlechten Pisa-Ergebnis
 
Kulturforscher
"Auf dem besten Wege in die absolute Verblödung"
Der Jugendforscher Bernhard Heinzlmaier beklagt die zunehmende Verdummung der heranwachsenden Generation. Schuld sei ein Bildungssystem, in dem nur nach ökonomischen Aspekten unterrichtet werde.
 
Debatte über Deutsche Leitkultur
Fragen Sie Frau Sibylle: Eure Welt gibt es nicht mehr
 
Akif Pirinci über Sybille Berg von Martin Lichtmesz
 
Sibylle Berg vs. Akif Pirinçci
 
Sibylle Bergs Welt kommt nicht
 
Mein Abschied von der "Süddeutschen" (3 Teile)
 
Zukunft der Mobilität: Der PS-Skeptiker
Martin Randelhoff träumt von einer Zukunft ohne Autos. Seine Visionen sind der Horror für die deutsche Blech-Industrie.
 
EU-Umweltminister: Gefahr durch gebietsfremde Tier- und Pflanzenarten wird immer größer
Europas Kampf gegen „invasive Aliens“
 
Rettung für die ISS durch Vermessung von Weltraumschrott
Hunderttausende Schrottteilchen düsen durchs All. Sie sind gefährlich für die ISS. Ein Forscherteam aus Stuttgart vermisst die Flugbahnen und will später auch im Orbit aufräumen.
 
"Masters of Sex"-Star Sheen: "Wir haben ein verkorkstes Verhältnis zum Sex"
 
Meditation: Die lernende Seele
Neurowissenschaftler entdecken das Meditieren als Mittel gegen Stress, Angststörungen und Depressionen. Sich mit dem Geist zu befassen, führt zu erstaunlichen Veränderungen im Gehirn.
 
Das Trendmedium «Buzzfeed»
In den USA entsteht drolliger Journalismus
 
Aussteiger gaben alles auf
Dieses Künstlerpaar lebt überall und nirgends
 
Leben im Bauwagen
 
Tablets, Fernseher, Autos: Warum Materialismus uns unglücklich macht
 
Shareconomy
Der Terror des Teilens
Wenn die Welt flüchtig wird, kommt es nicht mehr darauf an, was man besitzt. Läuft das am Ende auf den Kommunismus hinaus? Oder eher auf sein Gegenteil?
 
Minimalismus als Systemstrategie
 
NeinQuarterly – gescheit gescheitert
Eric Jarosinski ist Twitter-Gelehrter, Poet und Philosoph. Der US-Professor aus Wisconsin hat der akademischen Welt den Rücken gekehrt, um sein Glück im Netz zu finden. Ein Gespräch mit NeinQuarterly über Deutschland, das “Ü” und das Uber-Leben.
 
Dieter Kunzelmann
Der schillernde Rebell
 
(Linker Verriss Tolkiens)
Von Hitler zum Hobbit
 
Wissenschaft - Tiere: Hunde erkennen Gesichter auf Fotos wieder

Martin Heidegger, Ernst Jünger, sur la ligne

Martin Heidegger, Ernst Jünger, sur la ligne

par Luc-Olivier d'Algange

ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Rien ne sera admis, reconnu, dépassé, redimé, des temps d'abominable servitude que nous vivons tant que nous n'aurons pas médité sur la ligne qui sépare le monde ancien du monde nouveau. Sur la ligne, c'est-à-dire, selon la réponse de Heidegger à Jünger, non seulement par-delà la ligne, au-dessus de la ligne, mais aussi, plus immédiatement à propos de la ligne. Faire de la ligne même le site de notre pensée et de son déploiement, c'est déjà s'assurer de ne point céder à quelque illusoire franchissement. Il s'en faut de beaucoup que l'au-delà soit déjà ici-même. L'ici-même où nous nous retrouvons, en ce partage des millénaires, a ceci de particulier qu'il n'est plus même un espace, une temporalité mais une pure démarcation. Là où nous sommes, l'être s'est évanouit et jamais peut-être dans toute l'histoire humaine nous ne fûmes aussi dépossédés des prérogatives normales de l'être et ne fûmes aussi radicalement requis par la toute-possibilité.

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Cette situation est à la fois extrêmement périlleuse et chanceuse. Le pari qui nous incombe n'est plus seulement de l'ordre de la Foi, - selon l'interprétation habituellement quelque peu limitative que l'on donne du pari pascalien, mais d'ordre onto-théologique. Certes, il existe un monde ancien et un monde nouveau. « Le domaine du nihilisme accompli, écrit Heidegger, trace la frontière entre deux âges du monde ». Le monde ancien fut un monde où la puissance n'étant point encore entièrement dévouée à la destruction et au contrôle, s'épanouissait en œuvres de beauté et de vérité. Le monde nouveau est un monde où la « splendeur du vrai », étant jugée inane, la morale, strictement utilitaire, soumise à une rationalisation outrancière, c'est-à-dire devenue folle, s'accomplit en œuvres de destruction.

La radicalité même de la différence entre ces deux âges du monde nous interdit généralement d'en percevoir la nature. Le plus grand nombre de nos contemporains, lorsqu'ils ne cultivent plus le mythe d'une modernité libératrice, en viennent à croire que le cours du temps n'a pas affecté considérablement les données fondamentales de l'existence humaine. Ils se trouvent si bien imprégnés par la vulgarité et les préjugés de leur temps qu'ils n'en perçoivent plus le caractère odieux ou dérisoire ou s'imaginent que ce caractère fut également répandu dans le cours des siècles. La simple raison s'avère ici insuffisante. Une autre expérience est requise qui appartient en propre au domaine de la beauté et de la poésie. L'accusation d'esthétisme régulièrement proférée à l'encontre de l'œuvre de Jünger provient de cette approche plus subtile des phénomènes propres au nihilisme. Certes, un esthétisme qui n'aurait aucun souci du vrai et du bien serait lui-même une forme de nihilisme accompli. Mais ce qui est à l'œuvre dans le cheminement de Jünger est d'une autre nature. Loin de substituer la considération du Beau à toute autre, il l'ajoute, comme un instrument de détection plus subtil aux considérations issues de l'approche rationnelle. La vertu de l'approche esthétique jüngérienne se révèle ainsi dans la confrontation avec le nihilisme. Pour distinguer les caractères propres aux deux âges du monde dont il est question, encore faut-il rendre son entendement sensible aussi bien à la beauté familière qu'à l'étrangeté.

Sur la ligne, les soufis diraient « sur le fil du rasoir », le moindre risque est bien d'être coupé en deux, ou d'être comme Janus, une créature à deux faces, contemplant à la fois le monde révolu et le monde futur. Que l'on veuille alors aveugler l'une ou l'autre face, en tenir pour la nostalgie pure du passé ou pour la croyance éperdue en l'avenir meilleur, cela ne change rien à l'emprise sur nous du nihilisme. Penser le nihilisme trans lineam exige ce préalable: penser le nihilisme de linea. Le réactionnaire et le progressiste succombent à la même erreur: ils sont également tranchés en deux. La fuite en avant comme la fuite en arrière interdit de penser la ligne elle-même. Toute l'attention du penseur-poète, c'est-à-dire du Cœur aventureux consistera à se tenir sur le méridien zéro afin d'interroger l'essence même du nihilisme, au lieu de se précipiter dans quelque échappatoire. En l'occurrence, Jünger, comme Heidegger nous dit que toute échappatoire, aussi pompeuse qu'elle soit (et comment ne pas voir que notre XXème siècle fut saturé jusqu'à l'écœurement par la pomposité progressiste et réactionnaire ?) n'est jamais qu'une impardonnable futilité.


Sur la ligne, nous dit Jünger, « c'est le tout qui est en jeu ». Sur la ligne, nous le sommes au moment où le nihilisme passif et le nihilisme actif ont laissé place au nihilisme accompli. Le site du nihilisme accompli est celui à partir duquel nous pouvons interroger l'essence du nihilisme. Après la destruction des formes, les temps ne sont plus à séparer le bon grain de l'ivraie. Le nihilisme, écrit Nietzsche est « l'hôte le plus étrange », et Heidegger précise, « « le plus étrange parce que ce qu'il veut, en tant que volonté inconditionnée de vouloir, c'est l'étrangeté, l'apatridité comme telle. C'est pourquoi il est vain de vouloir le mettre à la porte, puisqu'il est déjà partout depuis longtemps, invisible et hantant la maison. »


L'illusion du réactionnaire est de croire pouvoir « assainir », alors que l'illusion du progressiste est de croire pouvoir fonder cette étrangeté en une nouvelle et heureuse familiarité planétaire. Or, précise Heidegger: « L'essence du nihilisme n'est ni ce qu'on pourrait assainir, ni ce qu'on pourrait ne pas assainir. Elle est l'in-sane, mais en tant que telle elle est une indication vers l'in-demne. La pensée doit-elle se rapprocher du domaine de l'essence du nihilisme, alors elle se risque nécessairement en précurseur, et donc elle change. »


La destruction, qui est le signe du nihilisme moderne, serait donc à la fois l'instauration généralisée de l'insane et une indication vers l'indemne. Si le poète et le penseur doivent parier sur l'esprit qui vivifie contre la lettre morte, il n'est pas exclu que par l'accomplissement du nihilisme, c'est-à- dire la destruction de la lettre morte, une chance ne nous soit pas offerte de ressaisir dans son resplendissement essentiel l'esprit qui vivifie. Le précurseur sera ainsi celui qui ose et qui change et dont la pensée, à ceux qui se tiennent encore dans le nihilisme passif ou le nihilisme actif, paraîtra réactionnaire ou subversive alors qu'elle est déjà au-delà, ou plus exactement au-dessus.


Comment ne point aveugler l'un des visages de Janus, comment tenir en soi, en une même exigence et une même attention, la crainte, l'espérance, la déréliction et la sérénité ? Il n'est pas vain de recourir à la raison, sous condition que l'on en vienne à s'interroger ensuite sur la raison même de la raison. Que nous dit cette raison agissante et audacieuse ? Elle nous révèle pour commencer qu'il ne suffit pas de reconnaître dans tel ou tel aspect du monde moderne l'essence du nihilisme. La définition et la description du nihilisme, pour satisfaisantes qu’elles paraissent au premier regard, nous entraînent pourtant dans le cercle vicieux du nihilisme lui-même, avec son cortège de remèdes pires que les maux et de solutions fallacieuses. Vouloir localiser le nihilisme serait ainsi lui succomber à notre insu. Cependant l'intelligence humaine répugne à renoncer à définir, à discriminer: elle garde en elle cette arme mais dépourvue de Maître d'arme et d'une légitimité conséquente, elle en use à mauvais escient. Telle est exactement la raison moderne, détachée de sa pertinence onto-théologique. Etre sur la ligne, penser l'essence du nihilisme accompli, c'est ainsi reconnaître le moment de la défaillance de la raison. Cette reconnaissance, pour autant qu'elle pense l'essence du nihilisme accompli ne sera pas davantage une concession l'irrationalité. « Le renoncement à toute définition qui s'exprime ici, écrit Heidegger, semble faire bon marché de la rigueur de la pensée. Mais il pourrait se faire aussi que seule cette renonciation mette la pensée sur le chemin d'une certaine astreinte, qui lui permette d'éprouver de quelle nature est la rigueur requise d'elle par la chose même ».


felix-h-man-bildarchiv-preussischer-kulturbesitz.1263977561.thumbnail.jpgLe Cœur aventureux jüngérien est appelé à se faire précurseur et à suivre « le chemin d'une certaine astreinte ». La raison n'est pas congédiée mais interrogée; elle n'est point récusée, en faveur de son en-deçà mais requise à une astreinte nouvelle qui rend caduque les définitions, les descriptions, les discriminations dont elle se contentait jusqu'alors. « Que l'hégémonie de la raison s'établisse comme la rationalisation de tous les ordres, comme la normalisation, comme le nivellement, et cela dans le sillage du nihilisme européen, c'est là quelque chose qui donne autant à penser que la tentative de fuite vers l'irrationnel qui lui correspond. » A celui qui se tient sur la ligne, en précurseur et soumis à une astreinte nouvelle, il est donné de voir le rationnel et l'irrationnel comme deux formes concomitantes de superstition.


Qu'est-ce qu'une superstition? Rien d'autre qu'un signe qui survit à la disparition du sens. La superstition rationaliste emprisonne la raison dans l'ignorance de sa provenance et de sa destination, et dans sa propre folie planificatrice, de même que la superstition religieuse emprisonne la Théologie dans l'ignorance de la vertu d'intercession de ses propres symboles. L'insane au comble de sa puissance généralise cette idolâtrie de la lettre morte, de la fonction détachée de l'essence qui la manifeste. Aux temps du nihilisme accompli le dire ayant perdu toute vertu d'intercession se réduit à son seul pouvoir de fascination, comme en témoignent les mots d'ordre des idéologies et les slogans de la publicité. Dans sa nouvelle astreinte, le précurseur ne doit pas être davantage enclin à céder à la superstition de l'irrationnel qu'à la superstition de la raison. En effet, souligne Heidegger, « le plus inquiétant c'est encore le processus selon lequel le rationalisme et l'irrationalisme s'empêtrent identiquement dans une convertibilité réciproque, dont non seulement ils ne trouvent pas l'issue, mais dont ils ne veulent plus l'issue. C'est pourquoi l'on dénie à la pensée toute possibilité de parvenir à une vocation qui se tiennent en dehors du ou bien ou bien du rationnel et de l'irrationnel. »


La nouvelle astreinte du précurseur consistera précisément à rassembler en soi les signes et les intersignes infimes qui échappent à la fois au rationalisme planificateur et à l'irrationalisme. La difficulté féconde surgit au moment où l'exigence la plus haute de la pensée, sa requête la plus radicale devient un refus de l'alternative en même temps qu'un refus du compromis. Ne point choisir entre le rationnel et l'irrationnel, et encore moins mélanger ce qu'il y aurait « de mieux » dans l'un et dans l'autre, telle est l'astreinte nouvelle de celui qui consent héroïquement à se tenir sur le méridien zéro du nihilisme accompli. Conscient de l'installation planétaire de l'insane, son attention vers l'indemne doit le porter non vers une logique thérapeutique, qui traiterait les symptômes ou les causes, mais au cœur même de cette attention et de cette attente pour lesquels nous n'avons pas trouvé jusqu'à présent d'autre mots que ceux de méditation et de prière, quand bien même il faudrait désormais charger ces mots d'une signification nouvelle et inattendue.


L'entretien sur la ligne d’Ernst Jünger et de Martin Heidegger ouvre ainsi à la raison qui s'interroge sur ses propres ressources des perspectives qui n'ont rien de passéistes et dont on est même en droit de penser désormais qu'elles seules n'apparaissent pas comme touchées dans leur être même par le passéisme, étant entendu que le passéisme progressiste est peut-être, par son refus de retour critique sur lui-même, et par la méconnaissance de sa propre généalogie, plus réactionnaire encore dans son essence que le passéisme nostalgique ou néoromantique.


L'attention du précurseur, sa théorie, au sens retrouvé de contemplation, sera d'abord un art de ne pas refuser de voir. Quant à l'astreinte nouvelle, elle éveillera la possibilité d'une autre hiérarchie des importances où le vol de l'infime cicindèle n'aura pas moins de sens que les désastres colossaux du monde moderne. " De même, écrit Jünger, les dangers et la sécurité changent de sens". Comment ne pas voir que les modernes doivent précisément à leur goût de la sécurité les pires dangers auxquels ils se trouvent exposés ? Et qu'à l'inverse l'audace, voire la témérité de quelques uns furent toujours les prémisses d'un établissement dans ces grandes et sereines sécurités que sont les civilisations dignes de ce nom ?


L'homme moderne, ne croyant qu'à son individualité et à son corps, désirant d'abord la sécurité de son corps, ne désirant, en vérité, rien d'autre, est l'inventeur du monde où la vie humaine est si dévaluée qu'il n'y a presque plus aucune différence entre les vivants et les morts. C'est bien pourquoi le massacre de millions d'êtres humains dans son siècle "rationnel, démocratique et progressiste" le choque moins que la violence d'un combat antique ou d'une échauffourée médiévale, pour autant que sa sécurité, son individualité ou, dans une plus faible mesure, celles des siens, ont été épargnées. Le nihilisme de sa propre sécurité s'établit dans le refus de voir le nihilisme du péril auquel il n'a cessé de consentir que d'autre que lui fussent livrés, et se livrant ainsi lui-même à leur vindicte. Les Empereurs chinois savaient ce que nous avons oublié, eux qui considéraient leurs armes défensives comme les pires dangers pour eux-mêmes. Les Cœurs aventureux, ou selon la terminologie heideggérienne, les précurseurs, trouveront la plus grande sécurité dans leur consentement même à se reconnaître dans le site du plus grand danger. De même qu'au cœur de l'insane est l'incitation vers l'indemne, au cœur du danger se trouve le site de la plus grande sécurité possible. Comment sortir indemne de l'insane péril (qui prétend par surcroît avoir inventé la sécurité comme Monsieur Jourdain la prose !) où nous a précipité le nihilisme ? Quelle est la ligne de risque ?


Certes, le méridien zéro n'est nullement ce « compteur remis à zéro » dont rêve la sentimentalité révolutionnaire. Ce méridien, s'il faut préciser, n'est point une métaphore de la table rase, ou le site d'un oubli redimant. Le méridien zéro est exactement le lieu où rien ne peut être oublié, où toute sollicitation extérieure répond d'une réminiscence, comme le son répond à la corde que l'on touche, où l'empreinte ne prétend point à sa précellence sur le sceau. Ce qui advient, pas davantage que ce qui fut, ne peut prétendre à un autre titre que celui d'empreinte, le sceau étant l'hors-d'atteinte lui-même: l'indemne qui gît au secret du cœur du plus grand danger. La ligne de risque de la vie et de l'œuvre jüngériennes répond de cette certitude acquise sur la ligne.


Toute interrogation fondamentale concernant la liberté est liée à la Forme. Si le supra-formel, en langage métaphysique, bien l'absolu de la liberté, le propre de ceux que l'hindouisme nomme les libérés vivants, l'informe, quant à lui, est le comble de la soumission. La question de la Forme se tient sur cette ligne critique, sur ce méridien zéro qui ouvre à la fois sur le comble de l'esclavage et sur la souveraineté la plus libre qui se puisse imaginer. Dès Le Travailleur, et ensuite à travers toute son œuvre, Jünger poursuivit, comme nous l'avons vu, une méditation sur la Forme. Or, cette méditation, platonicienne à maints égards, est aussi inaugurale si l'on ose la situer non plus dans l'histoire de la philosophie, comme un moment révolu de celle-ci mais sur la ligne, comme une promesse de franchissement de la ligne. Ce qu'il importe désormais de savoir, c'est en quoi la Forme contient en elle à la fois la possibilité du déclin dans le nihilisme (dont l'étape d'accomplissement serait la confusion de toutes les formes: l'uniformité) et la possibilité d'une recréation de la Forme, voire d'un dépassement de la Forme dans une souveraineté jusqu'ici encore impressentie. Par les figures successivement interrogées du Travailleur, du Rebelle et de l'Anarque, Jünger s'achemine vers cette souveraineté. Pour qu'il y eût une Forme, au sens grec d'Idéa, et non seulement au sens moderne de « représentation », il importe que la réalité du sceau ne soit pas oubliée.


Une lecture extrêmement sommaire des œuvres de Jünger et de Heidegger donnerait à penser que lorsque Heidegger tenterait un dépassement, voire un renversement ou une « déconstruction » du platonisme, Jünger, lui s'en tiendrait à une philosophie strictement néo-platonicienne. Le dépassement heideggérien de la métaphysique, qui tant séduisit ses disciples français « déconstructivistes » (et surtout acharnés, sous l'influence de Marx, à détacher toute philosophie de ses origines théologiques) laissa, et laisse encore, d'immenses carrières à l'erreur. Les modernes qui instrumentalisent l'œuvre de Heidegger en vue d'un renversement du platonisme et de la métaphysique méconnaissent que, pour Heidegger, dépassement de la métaphysique signifie non point destruction de la métaphysique mais bien couronnement de la métaphysique. Il s'agit moins, en l'occurrence, de se libérer de la métaphysique que de libérer la métaphysique.


Il n'est pas question de déconstruire la métaphysique, pour en faire table rase, mais d'en établir la souveraineté en la dépassant par le haut, c'est à dire par la question de l'être. Pour un grand nombre d'exégètes français la différence essentielle entre une antimétaphysique et une métaphysique couronnée demeure obscure. Heidegger ne reproche point à la métaphysique de s'interroger sur l'essence, il lui impose au contraire, comme une astreinte nouvelle, de s'interroger plus essentiellement encore sur l'essence de son propre déploiement dans le Logos. A la métaphysique déclinante des théologies exotériques, des sciences humaines, de la didactique, de la Technique et du matérialisme, Heidegger oppose une interrogation essentielle sur le déclin lui-même.


En établissant clairement son dépassement de la métaphysique comme un couronnement de la métaphysique, Heidegger suggère qu'il y a bien deux façons de dépasser, l'une par le bas (qui serait le matérialisme) l'autre par le haut, et qui est de l'ordre du couronnement. Loin de vouloir « en finir », au sens vulgaire, avec la métaphysique, Heidegger entend en rétablir sa royauté. Par l'interrogation incessante sur les fins et sur la finalité de la métaphysique, Heidegger œuvre à la recouvrance de la métaphysique et non à sa solidification. Qu'est-ce qu'une métaphysique couronnée ? De quelle nature est ce dépassement par le haut ? Que le déclin de la métaphysique eût conduit celle-ci de la didactique à la superstition de la technique, du nihilisme passif jusqu'au nihilisme accompli, en témoignent les théories modernes du langage et l'humanisme qui ne voit en l'homme qu'un animal « amélioré » par le langage. Ce que Heidegger reproche à ces théories du langage et de l'homme est d'ignorer la question de l'essence de l'homme et de l'essence du langage, et d'être en somme, des métaphysiques oublieuses de leurs propres ressources.


Le dialogue entre Jünger et Heidegger, que le bon lecteur ne doit pas circonscrire à l'échange hommagial et épistolaire sur le passage de la ligne mais étendre aussi aux autres œuvres, prend tout son sens à partir des méditations jüngériennes sur le langage et l'herméneutique. En effet, loin de rompre avec la source théologique, Heidegger en fut le revivificateur éminent par l'art herméneutique qu'il ne cessa d'exercer au contact des œuvres anciennes, les présocratiques, Aristote, ou modernes, Hölderlin, Trakl, ou Stephan George. De même Jünger, en amont des gloses, des analyses et des explications poursuivit le dessein de retrouver, dans les signes et les intersignes, la trace des dieux enfuis. Entre les noms des dieux et leurs puissances, entre l'empreinte et le sceau, entre le langage et la langue, entre ce que doit être dit et ce qui est dit, l'Auteur s'établit avec une inquiétude créatrice. Ce serait se méprendre grandement sur la méditation sur la Forme qui est à l'œuvre dans les essais de Jünger que de n'y voir qu'une reproduction d'un néoplatonisme acquis et défini une fois pour toute, et réduit, pour ainsi dire à des schémas purement scolaires ou didactiques. Se tenir sur la ligne, c'est déjà refuser d'être dans la pure représentation. Entre la présence et son miroitement se joue toute véritable et féconde inquiétude spéculative.


Luc-Olivier d’Algange

Réflexions sur les “chrétiens sionistes”

 

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Wolfgang CASPART:

Réflexions sur les “chrétiens sionistes”

 

Les “chrétiens sionistes” aux Etats-Unis sont notamment ces évangélistes qui prêchent un lien indéfectible entre Washington et Tel Aviv

 

Les calvinistes puritains partagent avec les juifs le culte de l’Ancien Testament. Ce n’est pas simplement une option religieuse, donc gentiment confinée à la sphère religieuse, mais une option bel et bien sécularisée qui a des retombées immédiates dans le domaine du politique. La plupart des calvinistes, tout comme une majorité de juifs, vivent aujourd’hui aux Etats-Unis, ce qui fait que les intérêts calvinistes et juifs ont de plus en plus tendance à fusionner Outre-Atlantique. Ceux qui ne veulent pas comprendre cette collusion d’intérêts se condamnent à ne pas comprendre les orientations spirituelles et politiques de l’hegemon mondial.

 

Certes, le christianisme ne saurait être perçu comme un bloc homogène et unitaire; cette remarque vaut également pour le calvinisme qui se subdivise en de nombreuses églises libres. Le judaïsme n’est pas davantage homogène. A l’intérieur du calvinisme, toutes tendances confondues, ce sont toutefois les évangélistes fondamentalistes qui donnent le ton, tout comme le font les sionistes au sein du judaïsme. Pour de nombreux observateurs des faits religieux et politiques, l’Amérique, et non pas l’Etat d’Israël, est le véritable siège du sionisme dans le monde (cf. Michael Collins Piper, “The New Jerusalem. Zionist Power in America”, Sisyphus Press, 2005).

 

Les “Evangelicals” sont des calvinistes qui, sur la base de leur doctrine, se sentent proches des juifs en général et des sionistes en particulier. Pour les juifs sionistes, Israël est la patrie de tous les juifs; les “Evangelicals”, eux, voient les juifs et Israël sous un angle très spécial, celui du “pré-millénarisme”. Celui-ci s’explique suit à une lecture fondamentaliste de l’Apocalypse de Saint Jean dans le Nouveau Testament. La philosophie chrétienne de l’histoire —qui s’en déduit— voit le monde actuel plongé dans le péché comme un monde soumis au Diable, au Semeur de confusion, au Séducteur, à Satan, Lucifer, l’Antéchrist, etc. A son tour, cette vision d’un monde soumis au Diable implique que ce monde doit passer par un temps de troubles et de désordres graves avant qu’une catastrophe apocalyptique le détruise et amène le retour triomphal du Christ. Après le retour du Christ, la première parousie, le Diable sera pris prisonnier et le Règne de Mille Ans, le “Millenium” des justes et des saints, adviendra. Mais le Diable va brièvement échapper à sa captivité puis sera vaincu et définitivement exilé dans les enfers. Le Christ reviendra alors une seconde fois (deuxième parousie) et prononcera le Jugement Dernier.

 

Les pré-millénaristes parmi les “Evangelicals” voient dès lors le retour des juifs en Palestine comme le préliminaire nécessaire à l’imminent premier retour du Christ. C’est pour cette raison qu’ils favorisent le retour des juifs en Palestine: ce retour précipitera le retour du Christ. Selon Ezéchiel 37:12, l’alliance vétéro-testamentaire repose sur la promesse suivante: “Ainsi parle le Seigneur votre Dieu: voyez, je veux ouvrir vos tombeaux et vous en sortir, ô mon peuple, et sortis de vos tombeaux, je vous mènerai au pays d’Israël”.

 

Le site visé par la promesse  dans Ezéchiel est donc Jérusalem ou Israël: les pré-millénaristes fondamentalistes chrétiens, de manière bien étonnante, ne prennent pas pour argent comptant les paroles du Christ dans l’Evangile de Saint Jean 18:36, qui disent: “Mon royaume n’est pas de ce monde”. Ils ignorent tout autant le verset de l’Apocalypse (21:2), où l’on peut lire: “Et moi, Jean, je vis aussi la ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendre du ciel d’auprès de Dieu”. Dans l’“Epitre aux Hébreux” (12:22): “Vous vous êtes approchés, vous, de la Montagne de Sion avec la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste”. Propos similaires dans l’”Epitre aux Galates” (4:26): “Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle notre mère”. On peut déduire de ces textes que la Jérusalem et l’Israël du futur, d’un point de vue chrétien, ne sont pas des lieux géographiques, comme le veut le sionisme des “Evangelicals”, mais des lieux métaphysiques. Les prises de positions des “Evangelicals” pour l’occupation factuelle du territoire palestinien par les sionistes ne correspondent donc pas aux paroles du Nouveau Testament.

 

Il faut rappeler ici la parole de Jésus, rapportée par l’Evangile selon Saint Matthieu (5:17): “Ne croyez pas que je sois venu abolir la loi ou les prophètes, mais pour les accomplir”. Cette parole doit se définir dans une perspective chrétienne selon l’Evangile de Saint Jean (14:6): “Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi”. A quoi s’joute les mots de l’”Epitre aux Romains” (13:10): “La charité est donc l’accomplissement plenier de la Loi”. Les calvinistes étant théoriquement chrétiens, donc lecteurs du Nouveau Testament, on ne voit donc pas comment ils peuvent en arriver à penser “que chaque grain de sable entre, d’une part, le Jourdain et la Mer Morte, et, d’autre part, la Méditerranée appartient aux juifs et que, donc, leur appartiennent aussi la Cisjordanie et Gaza”. Et qu’ils puissent faire leur ce slogan: “Nous nous battons pour le droit à posséder tous les pays que Dieu a donné à Abraham au moment de l’Alliance il y a 4000 ans, pays qui appartiennent dès lors à Israël... Il n’y a pas de Palestiniens” (cf.: Jane Lampman, “Mixing Prophecy and Politics”, in: “Christian Science Monitor”, 7 juillet 2004). L’interprétation des calvinistes est donc contraire aux principes du Nouveau Testament.

 

En constatant cette interprétation sioniste et non néo-testamentaire des écritures, on ne s’étonnera pas que “les chrétiens sionistes américains, avec les forces armées israéliennes, sont les derniers bastions actifs de l’Etat hébreu” (cf.: Daniel Pipes, “[Christian Zionism]: Israel’s Best Weapon”, in: New York Post (on line)”, 15 juillet 2003). Le chef des services de communication de Benjamin Netanyahou écrivait un jour: “Remercions Dieu de l’existence des chrétiens sionistes” (cf. Michael Freund, “Christian Zionists Key to Continued U.S. Support for Israel”, in: “Jewish Press (on line)”, 27 décembre 2006).

 

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Que cela nous plaise ou non, l’avenir des relations entre Israël et les Etats-Unis dépend finalement moins des juifs américains que des chrétiens américains”. Le représentant de la majorité républicaine, Richard Armey, déclarait naguère être satifsfait “du fait qu’Israël s’empare de toute la Cisjordanie” et ne s’est distancé que bien plus tard des paroles qu’il avait ajoutées à ses propos pro-israéliens, paroles selon lesquelles “les Palestiniens devaient partir” (cf. Matthew Engel, “Senior Republican Calls on Israel to Expel West Bank Arabs”, in: “The Guardian”, 4 mai 2002).

 

Certes, il faut bien admettre aussi que “la plupart des juifs américains ne veulent rien avoir à faire avec la nouvelle droite chrétienne” (cf. Naomi M. Cohen, “Dual Loyalties: Zionism and Liberalism” in Allon Gal, “Envisionning Israel. The Changing Ideals and Images of American Jews”, Magnes Press & Wayne State University Press, Jerusalem/Detroit, 1996, p. 326). Ces juifs, qui ne supportent pas les discours enflammés de la nouvelle droite chrétienne des “Evangelicals”, estiment que coopérer avec ceux-ci équivaut à forger une “alliance malsaine” (cf. Jo-Ann Mort, “An Unholy Alliance in Support of Israel”, Los Angeles Times, 19 mai 2002). Par ailleurs, les sionistes eux-mêmes craignent les intentions missionnaires qui se profilent derrière les déclarations d’amour des “Evangelicals” (cf. Gershom Gorenberg, “The End of Days: Fundamentalism and the Struggle for the Temple Mount”, Free Press, New York, 2000).

 

Finalement, malgré ces réticences perceptibles dans la communauté juive, David Harris, directeur de l’American Jewish Committee, voit les choses sous un angle pragmatique: “La fin des temps peut advenir demain mais ce qui importe aujourd’hui, c’est Israël” (cité par Bill Broadway, “The Evangelical-Israeli Connection: Scripture Inspires Many Christian to Support Zionism Politically, Financially”, in “Washington Post”, 27 mars 2004).

 

40 millions de personnes se déclarent “Evangelical Christians” dans le camp de la droite américaine et des Républicains (cf. John J. Mearsheimer et Stepehn M. Walt, “Die Israel-Lobby. Wie die amerikanische Aussenpolitik beeinflusst wird”, Campus verlag, Frankfurt am Main, 2007). Ces quarante millions d’“Evangelicals” travaillent au projet du “siècle juif” (cf. Yuri Slezkine, “Das jüdische Jahrhundert”, Vandenhoeck und Rupprecht, Göttingen, 2006). Selon d’autres sources, il y aurait 70 millions d’“Evangelicals” aux Etats-Unis et même 600 millions dans le monde entier (cf. Craig Nelson, “Christian Zionists: Evangelicals a New Lifeline for Israelis”, in “Atlanta Journal-Constitution”, 25 décembre 2003). A ce poids considérable, il faut ajouter les tendances généralement philo-sémitiques des églises évangéliques plus conventionnelles ou d’autres confessions chrétiennes après 1945.

 

Concluson: les “Evangelicals” qui s’engagent politiquement aux Etats-Unis, hegemon dans le monde, prennent parti pour l’un des deux grands partis, en l’occurrence les Républicains, tandis que la majorité des juifs opte pour les Démocrates (cf. Jeffrey Helmreich, “Amerikas Juden sind mehrheitlich für Obama”, in “Mittelbayerische Zeitung”, 28 juin 2012). Donc en Amérique, croit-on, dur comme fer, que le Millenium ou l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament sont sur le point de devenir très bientôt réalité?

 

Wolfgang CASPART.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°6/2013).

jeudi, 02 janvier 2014

Démondialisation, identités et localisme

Démondialisation, identités et localisme

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Contrairement à ce qu’affirment la vulgate officielle et quelques-uns de ses perroquets marginaux affublés du titre complaisant de « dissidents », la mondialisation est réversible et peut être mise en échec. À la condition toutefois de préparer dans les faits, le quotidien et les esprit une véritable alternative culturelle et comportementale.

 

Depuis 2011, IDées est la maison d’éditions du Bloc Identitaire. Après avoir publié cinq ouvrages, voici le sixième : un recueil qui entend bâtir un autre monde… riche en diversité authentique.

 

Anti-mondialiste pro-local se veut un livre de combat à la fois pédagogique et réaliste. Les auteurs partent d’un constat simple : la fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu le triomphe médiatique de la contestation à l’égard de la mondialisation libérale et de son bras armé idéologique, le mondialisme. Mais cette vive opposition, incarnée en France par le syndicaliste paysan José Bové, n’a pas encouragé l’enracinement et les identités bio-culturelles. Bien au contraire ! D’abord  « anti-mondialistes », ses militants, sortis de la gauche radicale, de l’extrême gauche et de l’écologie sociétale, se dénommèrent vite assez rapidement d’« altermondialistes », c’est-à-dire favorables à « un autre mondialisme donc, souligne Arnaud Naudin, se voulant une sorte d’internationalisme bon enfant où toute forme d’affirmation identitaire au sein du combat contre la globalisation serait non seulement mal vue mais surtout combattue. Un internationalisme qui semble proclamer que seuls les peuples du Sud bénéficient de ce fameux droit à disposer d’eux-mêmes (selon la fameuse formule identitaire) (p. 9) ». Dès lors, « ce livre est politique parce qu’il place les partisans de l’altermondialisme face à leurs contradictions en arrimant la relocalisation des activités à la relocalisation des êtres. Pour le dire autrement, en affirmant clairement le lien entre localisme et identité (p. 11) ». D’ailleurs, dans un extrait du programme pré-présidentiel d’Arnaud Gouillon en 2012, on lit que les « altermondialistes […] ne se veulent, comme leur nom l’indique, que des mondialistes alternatifs aux libéraux (p. 15) ». Qu’ils soient ou non militants au Bloc Identitaire, les identitaires dans toutes leurs sensibilités ont compris l’importance de répliquer à la mondialisation par le thème novateur de la démondialisation. On retrouve aussi dans ce volume une recension du bref essai éponyme d’Arnaud Montebourg rédigé au moment des primaires socialistes.

 

Avant même d’être économique, la démondialisation est d’abord politique et culturelle. Est-ce ensuite étonnant que Arnaud Naudin considère que « le politique doit primer sur l’économie (p. 10) » ? Animateur parisien du Projet Apache, Alban Ferrari s’attaque, lui, au multiculturalisme, ce terme mensonger qui désigne en réalité l’indistinction marchande des peuples et des êtres. Il promeut en revanche un véritable polyculturalisme enraciné et rappelle à ce sujet que « la polyphonie des cultures n’est pas antagoniste avec le besoin d’unité, dans le cadre d’une civilisation commune. Dans notre cas, la civilisation européenne (p. 46) ». Ce Francilien défend fort logiquement le maintien et la diffusion des langues vernaculaires européennes qu’il ne faut pas confondre, comme le font les « régionalistes progressistes », avec les langues accompagnant l’immigration allogène de peuplement. « Pratiquer et transmettre une langue régionale à ses enfants est une forme de résistance face à l’uniformisation, écrit Alban Ferrari. […] Relocaliser la culture langagière chez nous c’est défendre à la fois la langue française et les langues françaises (p. 46). »

 

Principale figure du Bloc Identitaire, Philippe Vardon-Raybaud se place volontiers sous l’identité et la liberté afin de contrer l’uniformité et l’égalité. En s’affirmant « Nissart, Français et Européen (p. 27) », il souligne une évidence pour l’instant bien oubliée ces temps-ci : « L’Europe est une réalité géographique, historique, culturelle, spirituelle et… ethnique (p. 28). » Aussi constate-t-il que « si l’identité est un héritage, elle doit aussi être une volonté (p. 29) ». Alban Ferrari traduit ce volontarisme par la nécessité d’innover en puisant dans la riche trame mémorielle, patrimoniale et culturelle ancestrale. « Créativité et audace au service de son identité (p. 49). »

 

Citoyen helvétique, Jean-David Cattin explique le fédéralisme et la démocratie semi-directe en vigueur chez lui. Il en retrace l’histoire, mentionne la courte guerre civile du Sonderbund en 1847 et ne cache pas que les imperfections du système politique suisse subverti par des organismes internationaux comme l’Union soi-disant européenne ou d’États criminels tels les États-Unis d’Amérique, toujours désireux de soumettre les peuples rétifs. Pour lui, « le peuple suisse ne vit donc pas dans un paradis démocratique et n’est pas aussi libre et souverain qu’il pourrait l’être, mais il est évident qu’en comparaison européenne la Suisse est une anomalie qui pourrait peut-être servir de modèle ou en tout cas d’inspiration pour l’Europe de demain (p. 86) ».

 

Mais la partie intellectuelle la plus féconde concerne le localisme, la décroissance et la relocalisation. Cette dernière « est l’application d’autres règles que celles du libre échange international […]. Face à l’uniformité des objets mondiaux jetables et uniformes, elle secrète de l’authenticité, de l’art, de la culture (p. 19) ». Écologique (et véritablement écologiste), la relocalisation s’oppose « au mondialisme, sans tomber dans les travers du nationalisme et de l’étatisme autoritaire, lointain et technocratique (p. 20) ». Sa démarche s’inscrit dans le localisme, cette « pratique saine puisqu’elle consiste, entre autres bienfaits, à redynamiser l’économie d’un territoire (p. 40) ». « Se situant à la jonction de l’écologie et de l’économie, le localisme est à même de façonner un monde apaisé dans ses relations économiques, un monde plus juste (p. 15). » Ainsi découle-t-il la singulière et originale proposition d’« extraire du carcan étatique les solidarités collectives (santé, retraites, etc.) pour les rendre locales et transparentes (p. 21) ».

 

Quant à Julien Langella, il estime que le localisme rejette de manière la « centralisation [qui] est un vampirisme : il saigne le pays et aspire toutes ses forces vives, pillant les provinces comme les pays développés (p. 63) ». Il tient surtout à développer une conception révolutionnaire de la décroissance. Remarquant que « les décroissants actuels, coincés entre leur filiation gauchiste – libertaire et leur apologie du local, ne sont pas très à l’aise avec ces notions d’enracinement et de terroir. Normal : c’est nouveau pour eux. La relocalisation a un “ rôle stratégique ” au sein du projet décroissant : penser global, agir local (p. 59) », il invite les identitaires à combattre la construction de nouvelles lignes à grande vitesse, la diminution inquiétante des surfaces arables (essentielles pour l’indépendance alimentaire) au profit d’espaces bétonnés, le productivisme agricole, l’usage des O.G.M., la privatisation du vivant par les multinationales prédatrices… Il est évident que, pour Julien Langella, « la décroissance est notre avenir obligé : mieux vaut anticiper et choisir de l’accompagner, pour avoir son mot à dire dans l’élaboration de la société qui s’ébauchera par la suite plutôt que subir les affres des restrictions, du rationnement et du chaos social qui en résultera (pp. 57 – 58) ».

 

Comme le relève Arnaud Naudin, « il n’est pas possible de dissocier décroissance, souveraineté alimentaire, ou relocalisation des activités industrielles de la question identitaire. En effet, promouvoir ces trois principes revient à défendre la diversité, mais surtout le terroir, l’enracinement, et donc à un moment ou un autre le substrat ethnoculturel propre à chaque civilisation (p. 10) ». Une planète enfin relocalisée est plus que souhaitable; elle est indispensable. L’anti-mondialisme conséquent, fondamentalement identitaire – car populaire -, a par conséquent un bel avenir devant lui !

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Jean-David Cattin, Alban Ferrari, Julien Langella, Arnaud Naudin, Philippe Vardon-Raybaud, Anti-mondialiste pro-local, IDées, Nice, 2013, 89 p., 10 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3550

Neocons Push Israeli-Saudi Alliance

Neocons Push Israeli-Saudi Alliance

by Robert PARRY

Ex: http://www.a-w-i-p.com

Exclusive: Early U.S. presidents warned against the dangers of “entangling alliances,” prescient advice that the neocons want President Obama to ignore amid demands from Israel and Saudi Arabia that America tie itself up in the endless and bloody sectarian conflicts of the Middle East, reports Robert Parry.

American neocons are rallying to the new Israeli-Saudi alliance by demanding that President Barack Obama engage more aggressively against the two countries’ foes in the Middle East, thus “bolstering Israeli and Saudi confidence,” as the Washington Post’s deputy editorial-page editor Jackson Diehl declared.

For years, the Washington Post has served as Official Washington’s neocon flagship, bristling in support of every hawkish demand for U.S. intervention in the Mideast, most notably assembling a flotilla of misguided consensus in support of President George W. Bush’s 2003 invasion of Iraq and then pounding any American skeptics who dared emerge over the horizon.

Diehl’s column on Monday [10/28/13] represented an extension of the neocons’ knee-jerk support of Israeli interests to those of the Saudi monarchy, Israel’s new secret friend. Diehl hoisted the banner of this odd-couple alliance in excoriating President Obama for letting down these two “allies” as they maneuver to crush what’s known as the Shiite crescent extending from Iran through Iraq and Syria to the Hezbollah strongholds in Lebanon.

In sync with the regional interests of Saudi Arabia and Israel, Diehl argued that the United States should toughen up its military posture in the Middle East with the goal of “reshaping conditions on the ground,” specifically going after Bashar al-Assad’s regime in Syria and damaging the new Iranian government of President Hassan Rouhani, or in Diehl’s words, “weakening Assad [and] degrading Iranian strength.”

Diehl added, “That work could be done without deploying U.S. troops, but it would be hard, expensive and require a lot of presidential attention.” Presumably, Diehl wants the U.S. military to launch those cruise missiles that were poised to “degrade” Assad’s regime in late August, and he hopes the U.S. diplomatic corps will rebuff Iran’s overtures for a diplomatic settlement over its nuclear program.

Like other neocons, Diehl takes Obama to task for giving peace a chance – by accepting Assad’s surrender of Syria’s chemical weapons, by seeking a negotiated settlement to the Syrian civil war (with Assad agreeing to send representatives to Geneva although the fractious Saudi-backed Syrian rebels and their jihadist allies still balk), by working with Iran on a deal that would swap tighter international controls over Iran’s nuclear program for sanctions relief, and by pressing for meaningful talks between Israel and Palestine toward a two-state solution.

Diehl deems this diplomatic offensive a series of “foreign policy fantasies,” the title of his Washington Post op-ed. By pushing diplomacy over confrontation, Obama has, in Diehl’s view, “driven a wedge between the United States and some of its closest allies [leaving] U.S. allies in the region – Israel, Saudi Arabia, Jordan and Turkey – marooned in a scary new world where their vital interests are no longer under U.S. protection.

“Israel and Saudi Arabia worry that Obama will strike a deal with Iran that frees it from sanctions without entirely extirpating its capacity to enrich uranium — leaving it with the potential to produce nuclear weapons. But more fundamentally, they and their neighbors are dismayed that the United States appears to have opted out of the regional power struggle between Iran and its proxies and Israel and the Arab states aligned with the United States.

“It is the prospect of waging this regional version of the Cold War without significant U.S. support that has prompted Saudi leaders to hint at a rupture with Washington — and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu to talk more publicly than ever about Israel’s willingness to act alone.”

Fighting for Others

Diehl — like virtually all his compatriots in the mainstream U.S. news media — leaves out the detail that Israeli already possesses one of the most sophisticated though undeclared nuclear arsenals in the world, while U.S. intelligence agencies still conclude that Iran is not working on even a single nuclear bomb.

Diehl also doesn’t bother to explain exactly why the American people should continue to expend vast amounts of money, prestige and blood to take sides in these interminable and often incomprehensible conflicts in the Middle East. The neocons simply behave as if every American should understand why a Shiite-dominated regime is so much more objectionable than a Sunni one; why an absolute monarchy like Saudi Arabia is preferable to a limited democracy like Iran; and why Israel has some fundamental right to possess East Jerusalem and other Palestinian lands.

For many Americans, it’s perhaps even harder to understand why the likes of Jackson Diehl and his boss, editorial-page editor Fred Hiatt, continue to reign over the Washington Post’s editorial section more than a decade after they helped guide the American people into the disastrous war in Iraq.

Not only has there been no accountability for their journalistic errors, including reporting Saddam Hussein’s alleged possession of WMDs as “flat fact” when it was no fact at all, but also none for the ugly character assassination against war critics, such as former U.S. Ambassador Joseph Wilson whose wife, CIA officer Valerie Plame, saw her career destroyed when the Bush administration exposed her identity on the Post’s op-ed pages and Hiatt then kept up a years-long campaign to destroy Wilson’s reputation. [See Consortiumnews.com’s “Why WPost’s Hiatt Should Be Fired.”]

Beyond no accountability at the Post, there appear to have been no lessons learned. Hiatt, Diehl and the other neocons simply continue to place the policy desires of Israel, in particular, and now its new buddy, Saudi Arabia, above the foreign policy of the U.S. government and above the interests of the American people.

In the early years of the Republic, Presidents George Washington and John Adams warned against the dangers of “entangling alliances” that could draw the United States into faraway and expensive conflicts that would drain the Treasury and create unnecessary enemies. In his Farewell Address, Washington saw the risk of foreign influence coming not only from adversaries but from allies who would seek to twist American domestic opinion in their favor.

Washington warned: “The great rule of conduct for us, in regard to foreign nations, is in extending our commercial relations, to have with them as little political connection as possible. Europe has a set of primary interests, which to us have none, or a very remote relation. Hence she must be engaged in frequent controversies the causes of which are essentially foreign to our concerns. Hence, therefore, it must be unwise in us to implicate ourselves, by artificial ties, in the ordinary vicissitudes of her politics, or the ordinary combinations and collisions of her friendships or enmities.”

Those early warnings seem particularly prescient today regarding the Middle East, given the extensive and expensive efforts by Israel and Saudi Arabia to win favor in Official Washington through lobbying, propaganda and financial favors doled out to many influential Americans.

While Israel’s skills at lobbying and propaganda are renowned, Saudi Arabia also can throw its weight around through its ownership of American debt, its ability to manipulate oil prices and its stakes in major U.S. corporations, including in the powerful Wall Street financial sector.

Now that these two longtime rivals, Israel and Saudi Arabia, have formed a behind-the-scenes alliance – joining together on key regional issues such as countering Iranian influence, subverting the Assad regime in Syria, and backing the military coup in Egypt – the Obama administration finds itself confronting an imposing phalanx of political and economic clout.

The ease with which neocons like Jackson Diehl lift up the banner of this new combination of Israeli-Saudi interests is a telling sign of the two countries’ impressive geopolitical muscle. [For more on this topic, see Consortiumnews.com’s “Israeli-Saudi Alliance Slips into View.”]
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Robert Parry broke many of the Iran-Contra stories in the 1980s for the Associated Press and Newsweek. His latest book, Neck Deep: The Disastrous Presidency of George W. Bush, was written with two of his sons, Sam and Nat, and can be ordered at neckdeepbook.com. His two previous books, Secrecy & Privilege: The Rise of the Bush Dynasty from Watergate to Iraq and Lost History: Contras, Cocaine, the Press & 'Project Truth' are also available there. Or go to Amazon.com
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Article published here: Consortiumnews.com. Image: © N/A
URL: http://www.a-w-i-p.com/index.php/2013/11/18/neocons-push-israeli-saudi-alliance

Qu'est-ce qu'en effet que le despotisme?

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Qu'est-ce qu'en effet que le despotisme?
 
par Simon-Nicolas-Henri Linguet (1767)
 
 
"Qu’est-ce en effet que le despotisme ? c’est le plus changeant, le moins fixe de toues les gouvernements. Ce n’est pas même un gouvernement. Il est aussi absurde de le compter parmi les administrations naturelles à la société, que de mettre la paralysie ou l’apoplexie au rang des principes qui diversifient le tempérament des hommes. C’est une maladie qui saisit et tue les Empires à la suite des ravages du luxe, comme la fièvre s’allume dans le corps après les excès du travail ou de la débauche. Il n’est pas plus possible à un Royaume d’être soumis à un despotisme durable, sans se détruire, qu’à un homme d’avoir longtemps le transport sans périr.
 
Pendant la durée de cette fièvre politique, une frénésie incurable agite tous les membres de l’État, et surtout la tête. Il n’y a plus de rapport ni de concert entre eux. Les folies les plus extravagantes sont réalisées, et les précautions les plus sages anéanties. On traite avec gaieté les affaires les plus sérieuses; et les plus légères se discutent avec tout l’appareil du cérémonial le plus grave. On multiplie les règles, parce qu’on n’en suit aucune. On accumule les ordonnances, parce que l’ordre est détruit. La loi de la veille est effacée par celle du lendemain. Tout passe, tout s’évanouit, précisément comme ces images fantastiques, qui, dans les songes, se succèdent les unes aux autres, sans avoir de réalité.
 
Une Nation réduite à cet excès de délire et de misère, offre en même temps le plus singulier et le plus douloureux de tous les spectacles. On y entend à la fois les éclats de rire de la débauche, et les hurlements du désespoir. Partout l’excès de la richesse y contraste avec celui de l’indigence. Les grands avilis n’y connaissent que des plaisirs honteux. Les petits écrasés expirent en arrosant de larmes la terre que leurs bras affaiblis ne peuvent plus remuer, et dont une avarice dévorante dessèche ou consume les fruits, avant même qu’ils soient nés. Les campagnes se dépeuplent. Les villes regorgent de malheureux. Le sang des sujets continuellement aspiré par les pompes de la Finance se rend par fleuves dans la Capitale qu’il inonde. Il y sert de ciment pour la construction d’une infinité de palais superbes, qui deviennent pour le luxe autant de citadelles d’où il insulte à loisir à l’infortune publique.”
 

Simon-Nicolas-Henri LINGUET (1736-1794), Théorie des Lois civiles, IV, 31 (1767)

Nouvel agencement explosif au Proche-Orient

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Bernhard TOMASCHITZ:

Nouvel agencement explosif au Proche-Orient

 

Après les accords conclus avec l’Iran, Israël veut les torpiller et coopérer avec les Saoudiens, désireux, eux aussi, d’acquérir un armement nucléaire

 

L’Iran, les cinq puissances disposant d’un veto à l’ONU plus l’Allemagne ont conclu un accord. Téhéran promet, notamment, de limiter sa capacité à enrichir l’uranium à 5% et autorise le contrôle de son programme nucléaire par les instances internationales. Jusqu’en novembre 2014, prévoit un plan complémentaire, le conflit né hier du programme nucléaire iranien doit être définitivement résolu par un nouvel accord, plus complet.

 

Jusqu’à ce moment-là, il faudra compter, sur la scène internationale, avec des manoeuvres de sabotage perpétrées par Israël, qui entend bien ôter à l’Iran tout droit à un usage civil et pacifique de l’énergie nucléaire. Le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou a d’ailleurs considéré que les accords signés à Genève fin novembre 2013 constituaient une “erreur historique” qui “rendait le monde plus dangereux”. Netanyahou peut compter sur l’appui des “faucons” du Congrès américain. Le Président de la Chambre des représentants, le Républicain John Boehner a exprimé publiquement son avis: l’accord signé “est une étape habile et remarquable franchie avec succès par l’Iran pour contourner les sanctions internationales”, sauf si, bien sûr “le gouvernement Obama parvient à démonter le programme nucléaire iranien dans son ensemble”.

 

A tout cela s’ajoutent des initiatives comme celle de Ileana Ros-Lehtinen qui obtiennent des appuis dans les deux Chambres du Congrès. Cette Républicaine de Floride, de concert avec le Démocrate Ted Deutch, a suggéré un projet de loi sur “le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et Israël”. Dans ce projet —également déposé au Sénat— Israël devrait être posé comme “l’allié principal” des Etats-Unis. Il implique bien évidemment que la coopération entre les deux puissances soit dorénavant encore plus étroite, surtout dans le domaine militaire. Avant que toute décision soit prise ou que tout vote ait lieu, le rôle des multiples lobbies pro-israéliens sera déterminant, surtout celui de l’AIPAC. Dans le passé, l’AIPAC a financé généreusement les campagnes électorales des démocrates et des républicains pro-israéliens. D’après le journaliste Timothy Alexander Guzman, John McCain a reçu 750.368 dollars, Carl Levin 366.378 dollars, Robert Menendez 21.135 dollars et Ileana Ros-Lehtinen 141.507 dollars. Par l’effet de ces subsides, acoordés principalement aux “chrétiens sionistes”, on achète tout bonnement une influence politique sur les membres du Congrès; cet état de choses assure le succès du lobby pro-israélien. Cette situation, qui perdure, a été méticuleusement analysée, il y a quelques années, par John Mearsheim et Stephen Walt dans un livre entièrement consacré à ce formidable lobby toujours favorable à l’Etat d’Israël. On y lit: “Le principal pilier qui rend ce lobby si efficace est l’influence qu’il exerce sur le Congrès américain, où Israël se voit pratiquement immunisé de toute critique. C’est d’autant plus remarquable que le Congrès, en règle générale, n’hésite jamais à aborder des questions épineuses. Qu’il s’agisse de l’avortement, des mesures anti-discriminantes, des soins de santé ou de l’Etat-providence, on peut être sûr que de telles questions suscitent toujours de vifs débats sur la colline du Capitole. Mais dès qu’il est question d’Israël, toutes les critiques potentielles se taisent et il n’y a quasiment aucun débat”.

 

Israël, pour sa part, vient d’ouvrir un nouveau front: l’Etat hébreu entame une coopération étroite avec l’Arabie Saoudite. Nous avons affaire là à deux partenaires potentiels, dont les divergences apparentes ne sauraient être plus flagrantes: d’une part, nous avons un Etat d’idéologie sioniste, d’autre part, un royaume dont la religion d’Etat est le wahhabisme, la version la plus fondamentaliste de l’islam qui, de srucroît, vise à s’exporter dans le monde entier. Mais les deux puissances ressentent la présence d’une menace commune, celle que représente la bombe potentielle de l’Iran. Ryad et Tel Aviv resserrent les rangs devant le danger iranien et chiite. Israël veut empêcher que s’évanouisse son statut de seule puissance nucléaire au Proche Orient, tandis que l’Arabie Saoudite craint que son influence en tant que puissance régionale dans le Golfe Persique soit perdue.

 

Le 17 novembre 2013, le journal britannique “Sunday Times” écrivait qu’Israël et l’Arabie Saoudite avaient concocté un plan secret pour coordonner une attaque commune contre l’Iran. Le journal anglais basait ses affirmations sur des sources diplomatiques et ajoutait que les deux pays étaient convenus d’une stratégie: l’Arabie Saoudite acceptait qu’Israël utilise son espace aérien et qu’en cas d’attaque israélienne elle coopèrerait dans la mise en oeuvre de drones, d’hélicoptères de secours et d’avions-citernes. Ensuite, les services secrets israéliens, le Mossad, prépareraient, de concert avec des responsables saoudiens, des mesures à prendre après la signature des accords nucléaires avec l’Iran. “Après la signature des accords à Genève, l’option militaire revient à l’ordre du jour. Les Saoudiens sont furieux et prêts à donner toute l’aide voulue aux Israéliens”, écrit le “Sunday Times” en citant les propos d’un collaborateur des services secrets. Qui plus est, l’Arabie Saoudite craint que le rapprochement entre les Etats-Unis et l’Iran provoquera une mutation fondamentale dans la donne géopolitique au Proche Orient et que les alliés anciens des Etats-Unis tomberont rapidement en disgrâce. Pourtant un changement de cap immédiat de la part des Etats-Unis, qui serait favorable à Téhéran, n’est pas plausible, bien que Washington, effectivement, semble à la recherche de nouveaux alliés plus fiables dans la région. Le soutien permanent que les Saoudiens apportent aux djihadistes du monde entier grâce à la plus-value colossale de leur pétrole, va désormais à l’encontre des intérêts américains. Dans la cas de la Syrie, une étude du “think tank” britannique “Royal United Services Institute” écrit: “Ces éléments [djihadistes] reçoivent l’appui de l’Arabie Saoudite et du Qatar et joueront indubitablement un rôle en Syrie après la chute d’Assad”.

 

Pour faire face à tous impondérables, Ryad veut acheter des armes nucléaires au Pakistan, pays qui est entré dans le club des puissances atomiques en 1998. Le royaume wahhabite possède déjà les systèmes porteurs et les rampes de lancement nécessaires. Amos Yadlin, ancien chef des services secrets israéliens, déclarait, il y a quelques semaines lors d’une conférence tenue en Suède: “Si l’Iran en vient à posséder la bombe, les Saoudiens n’attendraient pas un mois. Ils ont déjà payé la bombe, ils iront au Pakistan pour aller chercher ce dont ils ont besoin”. Mais, contrairement à la bombe iranienne, le programme nucléaire saoudien ne suscite aucune critique ni aux Etats-Unis ni en Israël.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°49/2013).

mercredi, 01 janvier 2014

Le rêve de la Grande Albanie

Bernhard TOMASCHITZ:

Le rêve de la Grande Albanie

 

Les Serbes du Kosovo se défendent contre l’oppression albanaise

 

Washington et Ankara veulent un “ordre nouveau” dans les Balkans

 

shqiperiaetnike8pjese.jpgAu Kosovo, la situation reste tendue. Lors des élections communales du 3 novembre 2013, plusieurs bureaux de vote de Mitrovica ont été pris d’assaut, du moins dans la partie septentrionale de la ville habitée par des Serbes. Les urnes ont disparu. Avant que l’on ne passe au scrutin, les représentants des Serbes du Kosovo avaient appelé à un boycott des élections. Ils considéraient comme une trahison l’entente forgée ce printemps entre Belgrade et Pristina, à l’instigation de l’UE, parce que cet accord accordait peut-être une certaine autonomie aux Serbes mais prévoyait simultanément une déconstruction en règle de leurs structures parallèles.

 

Dans les communes serbes du Nord du Kosovo, les élections devront être réorganisées avant le 1 décembre 2013. Quel que soit le résultat de ces élections, et même si aucun incident ne vient troubler leur bonne marche, le problème demeurera irrésolu. Au contraire, on s’apercevra combien la situation est précaire et que les Etats-Unis et l’UE ont soutenu un modèle “multi-ethnique” au Kosovo. Ce modèle est à l’évidence un échec. Pourtant, personne, parmi ces beaux esprits, n’envisage un partage rationnel de cette province serbe qui a proclamé unilatéralement son indépendance en février 2008. La “Commission indépendante du Kosovo” avait pourtant suggéré une telle partition en 2000 aux Etats-Unis, mais elle a été rejetée catégoriquement.

 

Dans le rapport établi par cette Commission, qui s’était occupée de la “dernière phase” du processus de démantèlement de l’ex-Yougoslavie, la partition du Kosovo avait été envisagée comme une “solution possible à long terme” mais la sécession de la province sur base ethnique, qui existe de facto depuis 1999, a toutefois été confirmée.

 

Ensuite, si une partition devait s’effectuer, elle devrait aussi prévoir la migration des Serbes qui vivent encore dans les enclaves slaves du Sud du Kosovo, permettant l’émergence à terme de “deux régions séparées et ethniquement homogènes”. On craint de surcroît qu’un partage du Kosovo ne conduise à des querelles de frontières dans la région. En effet, les Etats-Unis, pour qui le Kosvo est désormais bel et bien détaché de la Serbie, veulent s’assurer que leurs protégés kosovars, après avoir acquis leur indépendance, se montrent rapidement capables de fonctionner de leurs propres moyens. Enfin, Washington envisage à plus long temre d’inclure l’ensemble des Balkans dans les structures “euro-atlantiques”, c’est-à-dire dans l’UE et dans l’OTAN, ce qui aurait pour effet immédiat d’affaiblir la Russie; en fin de compte, tel est bien l’objectif premier des Etats-Unis. Tandis qu’aujourd’hui Bruxelles manoeuvre déjà pour que Pristina adhère à l’UE, les Américains cherchent à faire de l’UCK, l’armée de partisans albanophones qui a provoqué la sécession, une troupe apte à rejoindre l’OTAN. Dans cette optique, un rapport du ministère américain des affaires étrangères, relatif aux appuis financiers à apporter à des pays étrangers pour l’année budgétaire 2014, prévoit une somme de quatre millions de dollars d’aides militaires pour le Kosovo. Ce rapport poursuit le raisonnement: “Les Etats-Unis sont aujourd’hui les principaux bailleurs de fonds pour les forces de sécurité du Kosovo, suivis par d’autres puissances du Pacte Nord-Atlantique. Le financement de structures militaires à l’étranger permettront aux Etats-Unis d’aider les forces de sécurité du Kosovo à s’équiper toujours davantage, à recevoir formation et conseils”. A ce budget d’ordre strictement militaire s’ajoute un programme spécial de formation prévoyant uniquement de dispenser des cours d’anglais afin que les forces kosovars puissent atteindre l’objectif de devenir une armée “capable de coopérer avec l’OTAN et les Etats-Unis”.

 

Le pays voisin, l’Albanie, doit jouer un rôle important dans ce processus, parce qu’il est déjà membre de l’OTAN depuis 2009. Comme le signale l’agence de presse serbe Novosti le 6 juillet 2013, Pristina et Tirana ont conclu un accord de coopération militaire qui implique également l’échange d’unités combattantes entre l’armée albanaise et les forces kosovars. A Belgrade, cet accord suscite l’inquiétude. “Le Kosovo n’a pratiquement pas de frontière au sud (la frontière méridionale de la province sécessioniste avec la Macédoine jouxte le territoire occupé par des minorités albanaises) et l’union de tous les territoires où vivent des Albanais est un objectif que dissimulent à peine les hommes politiques à Tirana et à Pristina” explique Radovan Radinovic, un général serbe à la retraite. Les experts des services de sécurité voient en cet accord militaire albano-kosovar un premier pas vers l’unification du Kosovo et de l’Albanie, même si la constitution du Kosovo l’interdit formellement. De fait, les hommes politiques albanais aiment à parler d’une future “Grande Albanie”, qui comprendrait aussi les territoires ethniquement albanais de la Grèce, de la Macédoine, du Monténégro et de la Serbie (la Vallée de Presovo). Cette idée “grande-albanaise” est surtout défendue par Sali Berisha, le premier ministre qui a perdu les élections en juin 2013. Sous l’égide de cette personnalité politique conservatrice, Tirana et Pristina ont signé plusieurs accords relatifs à la construction de routes et de voies de chemin de fer pour relier plus étroitement le Kosovo à l’Albanie.

 

Washington voit ces efforts “grands-albanais” avec sérénité et complaisance. Finalement, une éventuelle “Grande Albanie” pourrait faire contre-poids à la Serbie, le principal allié de la Russie dans les Balkans. Ce serait un défi considérable pour l’“Axe orthodoxe”. Il faut tout de même se rappeler qu’une personnalité aussi importante que Zbigniew Brzezinski, le très influent conseiller des présidents américains en matière de sécurité globale, avait déclaré en 2007: “L’ennemi principal de l’Amérique est, après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’église orthodoxe russe”.

 

Les plans grands-albanais reçoivent aussi le soutien implicite de la Turquie qui cherche à rétablir à son profit l’influence qu’exerçait jadis l’Empire ottoman dans les Balkans. Un journaliste serbo-américain, Srdja Trifkovic, qui a également été le conseiller de l’ancien président serbe Vojislav Kostunica, écrivait, le 28 février 2008 dans une colonne que lui accordait exceptionnellement le “Jerusalem Post”: “Les Albanais sont soutenus par un puissant acteur régional, la Turquie. Ils sont le maillon le plus important du “Corridor islamique” (ou “Dorsale islamique”) qui est en train de se constituer dans les Balkans et leurs efforts reçoivent cordialement l’appui du gouvernement islamiste d’Ankara”. Le but final est de constituer en Europe une chaîne d’Etats à dominante musulmane qui s’étendrait d’Istanbul à la Bosnie. Le seul élément manquant dans cette chaîne est la Macédoine slave et orthodoxe mais, vu le taux élevé des naissances dans la forte minorité albanaise, cet Etat encore européen des Balkans aura une majorité musulmane d’ici la moitié du siècle, rappelle Trifkovic. La question albanaise deviendra dans un avenir parfaitement prévisible un thème majeur de la politique européenne.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°46/2013).

Alliance of six-pointed star and the crescent: aims and prospects

Alliance of six-pointed star and the crescent: aims and prospects

Experts have long said that behind all the visible and highly mobile alliances of Middle Eastern states there are more stable and active associations of “interests” that do not fit into conventional political logic, but in fact work perfectly.

Such an alliance has resulted from a well-hidden, but well seen for attentive observers “working union” of two seemingly long warring states – Israel and Saudi Arabia. They seem to be divided by everything – religion, the Arab-Israeli conflict, geography, etc. However, as it turns out, there are things that have become stronger in the current historical context and determined the very deep rapprochement between these countries and the coordination of their actions on many fronts. Those who do not believe this, should read the Israeli media on December 9, which reported that the head of Saudi intelligence, Prince Bandar bin Sultan, as part of the Geneva negotiations on Iran’s nuclear programme in November 2013, met with many heads of Israeli intelligence to develop a line of containment of Iran “by all possible means”.

This rapprochement or drift of Israel and KSA towards each other has long been noted by analysts, after the 1979 Khomeini Revolution in Tehran. Since then, the two countries clearly began rendering each other all sorts of services, which has been predicated by the advent, as the result of this revolution, of a common enemy – Iran (anti-Israeli and anti-Vahabist at the same time), as well as the presence of the general “boss” – and strategic ally – the U.S.A.

It all began with the establishment of secret cooperation between the two ministries of internal affairs on issues of interest to both sides concerning the fight against terrorism and extremism. Both Tel Aviv and Riyadh have in this matter considerable and largely similar experience, and not always successful. Israel had successfully established and developed in the mid-1980s, the Islamist movement Hamas in the Palestinian Territories, originally aimed to fight with the national movement of Palestinians PLO and its main secular component Fatah. However later, Israel was forced to deal with its already as a dangerous opponent and Iranian ally, whom Tehran skilfully won over to its side, having snatched the card out of Massad’s hands.

To somehow temporarily solve this problem, which caused much trouble to the Israeli authorities and brought dozens of terrorist acts, they had to make a political decision to withdraw their troops in 2005 from Gaza, unilaterally, to “lock” there the Islamic radicals who went out of control (their ranks were preliminarily essentially reduced by using drones). In fact, Hamas members were immediately legitimized, by giving them opportunity, with the consent of the U.S. ally, assisted by the British security services (such as Alistair Kroc who played an important role In Afghanistan), to participate in the 2006 parliamentary elections, and even win them, which led to the splitting off of the Gaza Strip from the West Bank of Jordan. (Later, after the “Arab Spring”, it turned out that this was most likely the “set piece”, which allowed the U.S. and Israel to check the possibility of driving the Islamists to power by legal means and to establish proper control over them. This experiment, again, as it was shown by further developments in Egypt in 2011 to 2012, was not entirely successful).
The same game was played by the Saudi rulers a little before that, upon suggestion of their American patrons, who had grown the Mujahedeen in order to combat the “Soviet Occupation” of Afghanistan. These, just like the Hamas, turned to be ungrateful to their “parents” and partly regenerated into the Taliban, and partly into a well-known al-Qaeda movement, which declared the Saudi monarchy, to be its worst enemy, and performed a number of high-profile terrorist attacks on Saudi territory in 2003 and 2005.

It is clear that these radical movements, similar in their ideology and hostility towards their “parents”, according to analysts, has forced both countries to find ways to neutralize any consequence of their own actions as threats and challenges, and this, in turn, led to the “natural” alliance of security services of the two countries.

It is clear that, as noted above, behind the joint opposition of Israel and Saudi Arabia to the external challenges and threats, there is a common task to deter Shiite Iran, whose strengthening is perceived by both sides as an existential threat. That is where the similarity lies of the not always successful experiences of the Israelis and the Saudis in growing “controlled” radical Islamic Sunni which, after the “Arab Spring” in late 2010, it was decided to place at the service of both States. This was done both to prevent the development of explosive processes in the Arab world on the scenario disadvantageous to Riyadh (victory of secular democratic movements) and Tel Aviv (preservation of strong states along the borders of Israel), and to fight a common Shia enemy. While the Saudis were saturating – initially with the Qataris and other Sunni monarchies of the Gulf, the Salafi jihadists with money and arms to fight Gaddafi and then Bashar al-Assad, the Israelis were treating them in their hospitals. According to the Israeli press itself, in Israel only during the period of events in Syria more than 3,500 militants have been treated. Have they crept there themselves through the minefields in the Golan Heights? Hardly! This means that the channels to deliver them to Israel from the battlefields in Syrian territory were organized and prepared in advance, most likely through Sunni areas in northern Lebanon.

There are many other facts about the coordination between Israel and Gulf monarchies in aiding the fighters. Syria has been repeatedly targeted by Israeli air strikes, which suspiciously coincided with the offensive operations of the Syrian armed opposition to Damascus. Something prevents us from taking seriously the Israeli version that the attacks on Syrian territory were aimed at preventing the delivery of Syrian arms to the Hezbollah. There are again strange coincidences in simultaneity of actions of Israeli and Syrian armed opposition against Assad’s forces.

Ultimately, these actions, whoever guided and inspired them, led to one fact – sharply increasing the degree of Shia-Sunni conflict in the Middle East, and the “contribution” of Iran in this confrontation does not seem to be decisive, as it is stated by Air Riyadh. As for the “accountability” of Islamic radicals grown together by the Israelis and Saudis, here there are even more doubts than in the contribution of Tehran into the fanning of the sectarian fires in the region.

It is clear that the Israeli-Saudi coordination is not limited to the battlefield. According to the experts, this is being developed on the political front as well. Furthermore, after concluding of the Geneva Agreement on the November 24 of this year, after negotiations in the format of “five plus one” and Iran on the parameters of the Iranian nuclear activities during the transition period, the Israeli-Saudi coordination, according to experts, has acquired another dimension. It has ceased to take into account, it seems, to the fullest extent the interests of its American “boss”. Washington now desperately needs a break to restart its economy, to reset its military and political machine for the confrontation with Beijing, quickly growing in strength. However, for this manoeuver, it is necessary to get out of the Middle East swamp, where, admittedly, the U.S. has become bogged down through its own fault.

It seems that Tel Aviv and Riyadh are in no hurry to give the US a helping hand. Israel is strongly inhibiting Israeli-Palestinian negotiations, launched in August of this year and sponsored by the United States – thus preventing the attainment of a mutually acceptable peace agreement with the Palestinians. While Riyadh, as world media states, continues to form new groups to overthrow the regime of Bashar al-Assad (now called the “Islamic Front”) for allegedly fighting both against the Syrian regime and Al- Qaeda. This naturally weakens the joint efforts of Moscow and Washington aimed at the upcoming conference on Syria in Montreux, which should start on January 22, 2014. In parallel, Israel and KSA seem to be using all their considerable lobbying power to torpedo the possibility of an agreement on the final settlement of the Iranian nuclear programme through the Europeans (primarily the French), as well as their friends in the U.S. Congress. These efforts are already affecting the toughening of the positions of Washington and the Europeans in the negotiations with the Iranians, which is leading to a sharp reaction from Tehran.

In September of this year, Washington had the courage to resist the pressure of its Middle Eastern allies, “aimed” at the endless confrontation with Iran, to defend its own national interests, which, incidentally, coincided with the interests of most of the world, and as a result, it saw success in both the Syrian and Iranian directions. Does the White House have this courage now?

Pogos Anastasov, political scientist, orientalist, exclusively for the New Eastern Outlook online magazine.

Arthur C. Clarke, La Cité et les Astres

Chronique littéraire: Arthur C. Clarke, La Cité et les Astres, 1956.

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

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Le Paradis Galactique perdu

Ecrit il y a plus d’un demi siècle, la Cité et les Astres est un roman-clé de la science-fiction dite « classique ». C’est aussi l’un des ouvrages les plus riches d’Arthur C. Clarke, l’auteur britannique de 2001, l’Odyssée de l’Espace.

Dans un futur extrêmement lointain, Diaspar – anagramme de Paradis - est le dernier bastion d’humanité sur terre. Une bonne partie de l’univers a été ravagé par une guerre entre empires galactiques, et les rares hommes survivants ont constitué une sorte de base autonome durable ultime au cœur de la vaste étendue désertique que constitue désormais la Terre, à mi-chemin entre Matrix et la Cité idéale de Brunelleschi. Un jeune adolescent un peu à part,  Alvin, choisit de se détourner du petit confort ultime de Diaspar pour diriger son regard vers les Astres, vers les contrées lointaines, qui terrifient ses congénères…

Jusque-là, rien de bien original. Et pourtant, il me semble qu’on aurait tort de passer son chemin.

Ce qui frappe dans cet ouvrage, c’est tout d’abord le foisonnement des sujets abordés. On y trouve en effet la plupart des thèmes chers aux auteurs de SF classiques : l’immortalité, l’eugénisme, la mise en question du divin, mais aussi un certain nombre d’éléments propres au space-opéra : les robots, les extra-terrestres et autres envahisseurs, les pouvoirs télépathiques, télékinésiques, la téléportation, etc., le tout mâtiné d’un certain nombre d’éléments issus des civilisations indo-européenne : l’ aspect cyclique du temps, la philosophie, l’omniprésence de l’art - mosaïques, sculptures intégrées à l’espace publique -, permanence de la vie culturelle, de l’architecture qui défie les âges…

A première vue, Diaspar se présente comme une sorte de société idéale : plutôt qu’à un monde post-apocalyptique, on est confronté à un univers propret, auto-suffisant et quasi-immuable, caractérisé par une sorte d’état de béatitude perpétuel. La guerre, la maladie, et même la mort elle-même ont été éradiqués.

Même si le terme n’est jamais mentionné directement, on ne peut s’empêcher de songer à un retour à l’Âge d’or, après plusieurs millénaires d’une interminable décadence intergalactique, ayant atteint son paroxysme avec la destruction de la majorité de l’humanité par de mystérieux Envahisseurs : ainsi la cité s’organise-t-elle autour d’une colline, réminiscence de la montagne sacrée, de l’axe cosmique, du nombril de la terre[1], au sommet de laquelle se trouve un édicule abritant la statue du Créateur de la cité, un peu à la manière d’un temple ; de plus, la réincarnation et la réminiscence des vies antérieures assure virtuellement sur Diaspar l’immortalité, et donne d’ailleurs à la mort un visage totalement différent de celui qu’on lui trouve habituellement : certains protagonistes, dans le livre de Clarke, se donnent volontairement la mort pour échapper à tout problème qui leur semble de trop grande envergure, presque sans état d’âme, parce qu’ils sont assurés de se réincarner plus tard. L’homme n’ayant plus à craindre la mort, les problèmes existentiels récurrents subissent des inflexions monumentales. On trouve aussi le thème de la prééminence de l’esprit sur la matière, puisque les hommes de Diaspar peuvent créer et détruire à volonté tous les objets de la vie quotidienne, par la seule force de la pensée.

Bien que Clarke ne fournissent que peu de détails quant à ces étranges pouvoirs, il semble que toutes ces mystérieuses facultés psychiques soient fournis par une sorte de processeur hypertrophié, tout à la fois cœur et cerveau de cette cité idéale aux allures de Paradis perdu et pourtant dystopique à maints égards…

Le versant dystopique

Car ce mystérieux Âge d’or n’aurait probablement pas trouvé grâce aux yeux d’un Guénon ou d’un Evola. La première dissonance perceptible dans l’ouvrage de Clarke consiste en une phobie insurmontable pour tous les habitants de Diaspar : celle de l’éventualité même de se confronter à quoi que ce soit ayant un rapport avec le monde extérieur à la cité. Les grands espaces inspirent aux hommes de Diaspar une peur qui semble venue du fond des âges. Ce premier élément discordant est très révélateur de la mentalité d’une société qui pense avoir atteint une sorte d’état de grâce en empruntant la voie de la technologie. Car au-delà des apparences, Diaspar n’est rien d’autre qu’une société régie en totalité par les seuls moyens  matériels. Les robots sont quasi-invisibles mais omniprésents, et assurent le bon fonctionnement de la Cité ; un cerveau-machine, appelé Calculatrice Centrale, fait office de divinité locale - et universelle en raison du caractère unique de Diaspar. Les hommes de Diaspar se sont donné les moyens matériels de maîtriser à la perfection leur microcosme et chacun de ses composants, et il semble donc tout naturel que ce soit une machine omnipotente qui leur tienne lieu d’entité divine.

Le confort de tous les instants implique un autre phénomène : la seule notion d’effort physique, et partant, tout ce qui peut constituer une aventure authentique, est devenue étrangère aux habitants de la cité ; le héros du roman en fera d’ailleurs l’expérience au cours de ses pérégrinations. Dès lors un grand nombre de qualités humaines parfois triviales mais absolument essentielles - le courage, la patience, le dévouement… ne trouve plus de champ d’expression. Il en va de même des liens entre les hommes, qui se trouvent totalement dénaturés : immortels, les habitants de Diaspar se connaissent ou se reconnaissent tous, mais ne sont même pas en mesure d’éprouver l’authenticité des liens qui semblent pourtant unir certain d’entre eux : l’amitié comme l’amour sont sur Diaspar des abstractions supplantées par des éléments plus directement sensibles et superficiels, comme la simple attirance physique par exemple.

Les dissemblances avec la société traditionnelle apparaissent à mesure que l’on progresse  dans la lecture de La Cité et les Astres. La conception de la cellule familiale, par exemple, est réduite à peau de chagrin : la procréation elle-même n’a plus de finalité génésique ; la maternité n’existe plus, et l’éducation à proprement parler se réduit à une simple formalité, les individus de Diaspar sortent préfabriqués idéalement d’un « temple de la Création », déjà physiquement âgés d’une vingtaine d’années, et les parents de chaque individu sont attribués de manière aléatoire.

Ajoutons qu’au cours du roman, l’auteur nous gratifie d’une confrontation particulièrement éclairante avec un autre type de société régie par un système de valeurs radicalement différent, ce qui a le mérite de procurer plus de profondeur encore au propos, et de donner un second souffle à l’intrigue.

Un bon exemple de roman de science-fiction intelligent

Arthur C. Clarke.jpgLe microcosme que Clarke nous fait entrevoir semble donc idéal, et fondé en apparence sur un système traditionnel ; pourtant il ne faut pas longtemps pour découvrir au contraire une société hédoniste, nombriliste et dont la vanité est à peine voilée par les avancées technologiques éblouissantes, qui agissent comme autant de narcotiques sur la conscience de chacun. Bien à l’abri au cœur de leur petit monde  contemplatif, esthétisant, intellectualisant, désacralisé au possible, aux antipodes des protagonistes de la République du Mont Blanc de Saint Loup, les habitants de Diaspar sont des « super-hommes » sur le plan physique ou même culturel, mais sont à des années-lumière du surhomme de Nietzsche. Une vie passée à méditer et à créer n’a aucun sens, aucune valeur, si rien ne vient mettre quoi que ce soit en péril, si rien ne vient troubler la quiétude égocentrique de l’homme, car c’est seulement lorsqu’il est confronté aux difficultés que celui-ci est capable de s’élever au-dessus de sa médiocre condition.

Toute ressemblance avec une société existante ou ayant existé n’est donc plus tout à fait fortuite : l’idéal d’une société capitaliste, fondée sur la soumission de l’essentiel aux seuls impératifs économiques, censés apporter le Salut à l’homme occidental par le confort matériel, sécularisée jusqu’à la corde, ne constitue-t-il pas un prototype de Diaspar ?

Les parallèles que l’on pourrait établir avec le monde actuel ne s’arrêtent pas là : on peut lire aussi La Cité et les Astres comme un prolongement de 1984, puisque la société qu’on y trouve est bâtie sur une série de mensonges complaisamment entretenus par un système donné. Tout comme dans 1984, un seul individu, le personnage principal de l’œuvre, semble avoir les yeux décillés. C’est à partir de son expérience, dissidente, déstabilisante, comme le serait un virus dans un système informatique, que se développe le roman.

Plusieurs éléments du roman de Clarke renvoient au thème de la religion, parfois d’une manière très allusive ; de façon générale on peut remarquer que l’auteur met en cause, si ce n’est la spiritualité dans son ensemble, au moins l’idéal dogmatique des religions révélées. Je ne vous en dis pas davantage afin de ne pas déflorer ce qui est sans doute l’un des passages les plus surprenants et les plus inventifs de tout le roman, mais je ne ferais pas preuve d’une grande honnêteté en présentant ce livre comme un plaidoyer pour un retour à la spiritualité. A mon avis Clarke a plutôt choisi dans cet ouvrage d’insister sur l’importance vitale de l’éducation, de l’épreuve, et d’autres vertus propres à l’homme – ce qui, dans le fond, n’a rien de théologique, mais présente au moins le mérite de faire appel à un ensemble de valeurs supérieures.

L’auteur nous livre, au final, une vision relativement positive de ce que peut devenir l’homme dans une société hypermatérialiste, puisque d’une part la société de Diaspar échappe à la guerre de tous contre tous, et que d’autre part, à l’inverse de ce que l’on peut lire dans certains classiques d’anticipation tels que 1984 ou Farenheit 451, on trouve sur Diaspar des aspects de vie culturelle ou philosophique. Mais les habitants de cette petite utopie sont dépourvus de vitalité, de sève, de force intérieure ; la vie sur Diaspar se développe exclusivement sur le plan horizontal. Ce roman met en scène de  façon assez intelligente l’éradication de la troisième dimension de l’homme, qui fait que chaque individu devient non pas un être humain doté de sens critique, mai un logiciel incarné.

Lyderic


[1] consultez Mircea Eliade si ces notions ne vous sont pas encore familières

Entrevista a Ernesto Milà

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Entrevista a Ernesto Milà

Ex: http://infokrisis.blogia.com

Entrevista realizada hace algunos meses con cuestionario realizado por Ediciones Camzo para incluir en un texto de su fondo editorial.

¿Podría resumirnos cuál es el núcleo de su idea sobre la renovación de España?

Es muy simple y se puede resumir en unos cuantos puntos muy esquemáticos:

1) Desde la Generación del 98 no se ha realizado una actualización de los principios del patriotismo español ni se ha realizado una revisión en profundidad de la idea de España. Esto ha generado que esa idea haya quedado envejecida, que sea inadecuada para el tiempo presente y que resulte urgente replantearla.

2) Se suele aceptar que el Imperio de los Austrias es el momento culminante de la historia de España, pero se olvida la falta de sentido geopolítico de Carlos I y en especial de Felipe II que obligaron a España a combatir en dos frentes incompatibles entre sí: en Europa y en la colonización de América.

3) Si apareció este problema fue precisamente por la indefinición histórica de España como potencia marítima (lo que hubiera supuesto priorizar la colonización americana) o como potencia terrestre (lo que hubiera impuesto priorizar y concentrar nuestra presencia en la escena europea.

4) Esta es la primera cuestión que se debe dirimir: ¿qué somos? ¿potencia terrestre u oceánica? Es decir: ¿hacía donde tenemos que apuntar nuestra “misión” y nuestro “destino”? ¿Hacia Europa o hacia América?

5) El patriotismo español estuvo siempre vinculado a la Iglesia Católica y fue de inspiración cristiana. Pero, a partir de los años 60 el catolicismo entró en crisis y el impacto de la fe católica fue descendiendo hasta el punto de que hoy ya es imposible vincular a España a la “defensa de la fe” como pretendía el patriotismo decimonónico.

6) España “fue” antes de la conversión de Recaredo (desde la más remota antigüedad la península fue considerada como un territorio homogéneo y único por todos los pueblos, las Hespérides) y seguirá siendo después de que el catolicismo haya dejado de ser hegemónico en la sociedad española, contrariamente a lo que opina la historiografía patriótica y católica.

7) Una “Nación” según la definición de Ortega y Gasset, recuperada por Primo de Rivera es una “misión” y un “destino”: falta definir con realismo cuál es la “misión” y el “destino” de España en el siglo XXI, pregunta que ha quedado en suspenso desde los años de la postguerra y a la que Ramiro Ledesma apenas aportó un intento de definición en 1935.

8) Es imprescindible no confundir “patriotismo” (impulso de amor e identidad hacia la “tierra de los padres”) con “nacionalismo” (fenómeno esencialmente moderno y decimonónico de matriz liberal). Quien dice “nacionalismo” alude una sociedad liberal, con la burguesía como clase hegemónica, el libremercado como modelo económico y la democracia parlamentaria como forma política. Quien dice “patriotismo” dice identidad, arraigo, tradición. Ser patriota es ser, necesariamente, antiliberal; ser nacionalista, en cambio, implica un cierto grado de ambigüedad.

9) España está hoy sometida a una triple presión: 1) por parte de la Unión Europea, consorcio cerrado franco–alemán generado para garantizar los buenos negocios al capital de ambos países, 2) por la globalización, producto del “empequeñecimiento del mundo” operado tras la II Guerra Mundial y por la concentración de capital y 3) por los micronacionalismos regionalistas. La presión se puede aliviar mediante una reforma constitucional que ponga coto a los nacionalistas periféricos, mediante una renegociación del acuerdo de adhesión a la UE y mediante el rechazo rotundo a la globalización, a lo que representa de pérdidas de identidades nacionales y a lo que acarrea de entrega de los pueblos a la plutocracia y a los “señores del dinero”.

10) Las naciones hoy no pueden ser “cerradas”, deben abrirse “por arriba” a niveles de cooperación internacional y también deben descentralizarse “hacia abajo”. En el primer caso debe prevalecer el “interés nacional” y en el segundo “la unidad del Estado”. Las identidades regionales deben de elegir entre la lealtad al Estado y cooperar en la gobernabilidad del Estado o bien enfrentarse al Estado y arriesgarse a desaparecer.

11) El Estado es la encarnación jurídica de la nación y la estructura de gestión política de un pueblo en el cumplimiento de su “misión” y de su destino histórico. Por eso el Estado debe ser fuerte, sus centros de poder deben ser visibles y sus atribuciones evidentes e indubitadas, y por ello mismo, el delito contra el Estado debe ser considerado como el peor delito. Y por eso, por encima de los partidos debe de existir una vocación y un proyecto nacional que prolongue su vigencia a través de los siglos y al cual los partidos políticos deban de atenerse.

12) En la actualidad España sufre las consecuencias de una transición mal concluida: crisis económica, corrupción generalizada, inmigración masiva, inadecuación de al clase política, ruptura entre la “España real” y la “España oficial”, partidocracia y centrifugación nacionalista, fin del Estado del Bienestar sacrificado en el altar del Estado de las Autonomías. Ninguno de estos problemas puede resolverse en el actual marco constitucional: así pues, es preciso una nueva constitución.

13) La crisis económica, inicialmente un crisis inmobiliaria, se transformó pronto –dada la peculiar estructura económica de España– en una crisis del empleo, luego desembocó en una crisis social, posteriormente en una crisis de deuda pública, cuando ya se había transformado en una crisis política generalizada. No es una simple reforma económica lo que se precisa sino una reforma en profundidad del paradigma organizativo del Estado y de sus mismas estructuras. El parlamentarismo, la partidocracia y el liberalismo económico han fracasado y deben ser relegados definitivamente al baúl de los malos recuerdos

14) La regeneración de España es, ante todo y sobre todo un problema de reforma social: es cierto que el Estado debe proteger y tutelar a la sociedad especialmente de los depredadores (lo que implica enunciar una línea de política social), pero también es cierto que nuestra sociedad tiene una tara congénita que Machado llamó “el macizo de la raza”, es decir, su núcleo central y que hace que nuestro pueblo sea apático, individualista, con muy escaso sentido comunitario, alejado de la tarea del gobierno, despreocupado por ello. Nuestra actual postración no puede achacarse solamente a causas externas: el problema del “macizo de la raza” se remonta precisamente al período de los Austrias y a partir de ahí se prolongó hasta nuestros días agravándose constantemente. La identidad reconquista antes de 1492 se perdió.

15)  Pero no siempre fue así: hubo una España tradicional (lo que llamo “la Vieja España”) en la que nuestro país tenía rasgos de identidad bien definidos que se prolongaron hasta inicios de la Edad Moderna (siglo XVI). Por eso vale la pena estudiar las antiguas tradiciones y la antropología de nuestro pueblo: nos lleva a redefinir una identidad. Y en ella es visible la reaparición del sentido comunitario y tradicional. Así pues, se trata de reconquistar una forma de ser para un tiempo nuevo. Faye llamó a esto “Arqueofuturismo”. Es preciso una tarea educativa sin precedentes para rectificar ese “macizo de la raza”.

He tratado toda esta temática –muy amplia rica y que apenas ha registrado incursiones en nuestro pensamiento político– en tres libros: Identidad, patriotismo y arraigo en el siglo XXI, Reflexiones sobre la crisis de España (por un patriotismo revolucionario) y Teoría y práctica de la familia en España que pueden adquirirse en EMInves o en Amazon.

¿Cree posible avanzar hacia la unidad de lo que se llama en España “el área”, o se está más lejos que antes de intentarlo?

¿Unidad para qué? He defendido desde hace diez años que no existe “el área” sino tres sectores diferenciados en la extrema–derecha: el sector histórico (grupos falangistas, carlistas y distintos círculos neonazis), el sector anti–inmigración (hoy fundamentalmente constituido por PxC y E2000)  y el sector católico (con AES, FyV, MCE, etc.). Y luego una serie de siglas que pueden ser calificadas como restos de serie que carecen de concejales, de votos, de puntos “fuertes” y se limitan a publicar webs, estar presentes en redes sociales sin esperanzas de poder salir de ese nivel.

¿Avanzar a la unidad? Si aceptamos el anterior esquema, aceptaremos también que solamente se puede llegar a la unidad por “sectores”. De estos sectores, el único que me puede interesar es el del sector anti–inmigración e identitario. Y afecta, sobre todo a E2000 y a PxC. Y ahí dejo el asunto porque no me corresponde a mí lanzar puentes ni realizar sondeos. Se trata de los únicos grupos, con mucho, que han obtenido algunos resultados parciales apreciables y cargos electos en algunas ciudades y pueblos.

Si las direcciones de estos dos grupos son lo suficientemente lúcidas como para plantear una coalición de cara a las próximas elecciones europeas, habrán demostrado madurez y entender la situación. De lo contrario, demostrarán ser presas de un afán insensato de llegar en solitario y en primera posición al final de la carrera o de un dogmatismo excluyente que tiene mucho más de ridículo que de otra cosa. Juntos pueden lograr algo, por separado les va a resultar mucho más difícil.

En cuanto al sector histórico y a los católicos, francamente, creo que deberían de pensar con apertura de miras. Pero esa es otra historia que a mí, personalmente, no me corresponde juzgar en absoluto. 

Usted pone énfasis en la formación espiritual del militante y del guerrero, tema que muchos ignoran o desprecian. Hay en ese sentido mucha confusión. ¿Qué le aconsejaría a un joven militante con voluntad de comenzar esa formación seriamente?

El militante debe ser alguien dispuesto a hacerlo todo contando con nada, a entregarse y sacrificar su ego por una empresa que le trasciende y estar dispuesto a seguir su destino. Es, naturalmente, una opción “espiritual” si quieres utilizar esta palabra, aunque yo en realidad prefiero aludir a una identificación “doctrinal” entre el militante y su causa. El militante debería ser un “guerrero político”, pero, no nos engañemos, en la modernidad este concepto suena a pura retórica (y frecuentemente lo es). Con decir que el militante debe ser alguien que ligue su destino personal al de su causa habría suficiente.

Y esto, automáticamente, sirve para enunciar un orden de prioridades: en primer lugar el militante debe saber cuál es “su causa”. No siempre está claro este punto. No siempre el militante es consciente de si lo que pretende es un simple cambio de gobierno, llegar al poder o cambiar el sistema. Y, aun aceptando que lo que pretende es un cambio de sistema, hará falta enunciar cuáles serán las características de ese sistema que sustituirá al actual.

Todo esto precisa formación, formación y formación. Pero no me gustaría ser confundido con un “vendedor de cultura”, como aquellos “gramscistas de derechas” de finales de los 70 y principios de los 80, que eran como un entrenador que decía a su equipo: “para jugar un partido hay que entrenarse”. Y, nosotros, todos, nos entrenábamos, esperando que llegara un día en el que “jugaríamos el partido”; pero los dirigentes de la “lucha cultural” nunca consideraban que había llegado el momento de jugar el partido. Y en eso siguen, mientras Marine Le Pen se está convirtiendo en primera fuerza política… sin que en ese ascenso la “lucha cultural” haya tenido absolutamente nada que ver. Por eso no me gusta considerar la lucha cultural como aislada de las luchas en otros terrenos. Y nunca la recomendaría.

Es más, puede ser incluso perjudicial para el militante: el absorber conocimientos y matices culturales, adquiriendo –en el mejor de los casos– una amplia cultura puede generar un desarrollo hipertrófico de su ego y derivarlo hacia la “intelectualidad”. Drieu decía que intelectual “no es aquel que piensa, sino el que hace del pensar una profesión”. Muchos amigos entrarían dentro de esta definición. No es lo que busco, ni lo que me interesa, ni lo que voy a recomendar a otros.

Lo primero que le recomendaría al militante es que se informara de en qué consiste su opción, que la fuera perfilando, que cada día leyera la prensa diaria (en Internet es fácil hacerlo), y que profundizara en lo que quiere (doctrina), en cómo lo quiere obtener (estrategia y organización) y en comprender cómo es el mundo de su tiempo (mediante el análisis político y la comprensión de cuáles son las líneas maestras de la modernidad) y porqué se producen los fenómenos económicos, políticos y sociales que son el pan de cada día.

Ser militante y ser dirigente son dos conjuntos complementarios: el dirigente debe ser militante, pero el militante no debe ser forzosamente dirigente. Hoy lo que necesita nuestro ambiente político son dirigentes mucho más que militantes. Hay una docena de siglas para militar, forjar las primeras armas y asimilar lo que es la militancia. Pero quede claro que ninguna de estas siglas es perfecta, ni yo voy a recomendar participar en ellas (a pesar de que estoy afiliado de base a España 2000 y veo con buenos ojos la actividad que desarrollan los concejales de PxC en el cinturón industrial de Cataluña), de la misma forma que desaconsejo la participación en grupos residuales que llevan 15 años con dificultades para pasar de 100 a 200 afiliados… en efecto, en ocasiones el “minimalismo” político no es síntoma de calidad, sino muestra de la levedad e irrelevancia de sus dirigentes, de la inadecuación de la doctrina o de sobredosis de despiste ingenuo e infantil puro y simple.   

Usted produce una cantidad admirable de textos. ¿Cree que en España la militancia lee y comprende suficientemente ese tipo de textos?

Habitualmente escribo para aclarar mis propias ideas. El proceso de elaboración de un artículo es importante para buscar información sobre un tema concreto, valorar las distintas posiciones y establecer la que más conviene a la propia concepción del mundo.

Parto de la base también de que en este momento apenas existe militancia política. Y dudo, incluso, de que la poca que hay actualmente movilizada, sea la que conviene e incluso la que se necesita para alumbrar un movimiento político. Para esto hacen falta dirigentes, gente lúcida con capacidad de análisis, voluntad y decisión. No es esto, precisamente, lo que abunda hoy.

Uno de los elementos que más me interesan en este momento es precisamente la experiencia histórica del fascismo. De ahí que mensualmente publique la Revista de Historia del Fascismo que va ya por el número XXIV. Y me interesa, porque el fenómeno fascista ha sido mal comprendido por propios y extraños, especialmente en nuestro país. La pregunta es: ¿cómo diablos en apenas 20 años aparecieron en toda Europa líderes, clases políticas dirigentes y millones de militantes, muchos de ellos de mucha calidad humana y personal, capaces de detener y revertir los procesos de decadencia entonces en curso? La respuesta es: porque existía una élite intelectual que había entendido cuáles eran los mecanismos de la decadencia y sobre esa base un grupo de líderes políticos decidieron reaccionar contra ella.

El que esta élite existiera se debió, sin duda, a fenómenos muy diversos: la experiencia bélica de la primera guerra mundial, que aportó a sus protagonistas la realidad de otro modelo de sociedad, la sociedad guerrera, frente a la sociedad de los mercaderes. Menos influencia tuvieron las crisis económicas. La reacción contra el bolchevismo agresivo fue otro elemento fundamental, así como la afirmación de un clima cultural previo en donde se fueron agregando pequeños elementos (sindicalismo, nacionalismo revolucionario, futurismo, jóvenes conservadores, antisemitismo de matriz social, etc.) que fundidos todos dieron como resultante el fascismo.

Ninguno de estos fenómenos está hoy presente, por tanto es difícil que aparezca un fenómeno como el fascismo histórico. Si a eso unimos cierta ceguera y no pocas dosis de mediocridad entre los dirigentes de los movimientos “neofascistas” españoles, es evidente que, mientras persista la situación, ninguno de ellos va a poder destacar ni mucho menos convertirse en opción de poder.

A la pregunta de si la militancia comprende lo que escribo, cabe recordar lo ya dicho: apenas hay militancia y si escribiera para una militancia inexistente poco o nada estaría haciendo. He trabajado y escrito para grandes editoriales y durante mucho tiempo he logrado vivir de mi producción para estas empresas. Hasta que llegó un momento en el que me sentí cansado y harto de escribir lo que me pedían y que en buena medida no me interesaba en absoluto. Hoy escribo sobre lo que me interesa y en el orden que me interesa, haciendo abstracción de quien me lee.

Al viejo infokrisis (http://infokrisis.blogia.com) que llevo publicando desde hace 10 años y que cuenta con dos mil artículos y una media de 3.000 entradas diarias (reforzado con mi presencia en otros blogs y en varias redes sociales (en este enlace están todos los enlaces que engloban mi trabajo en la red: http://info–krisis.blogspot.com.es/2013/03/mis–otros–blogs.html), acuden una mayor parte de gente que no pertenece a “nuestro ambiente” político y que demuestra que se puede penetrar en otros ambientes a poco que uno sea consciente de lo que hay de eterno y permanente en su concepción del mundo y de aquello otro que está superado, que fue y que no volverá a ser.

En países como Italia existe también la fragmentación y enfrentamientos entre grupos afines, sin embargo existe también una vitalidad que parece no existir en España ¿Se debe esto al carácter español, a la historia reciente, a alguna otra causa que Ud. pueda mencionar?

Se debe a que durante los 40 años del franquismo se produjo un empobrecimiento entre la militancia. El “fascismo español” fue siempre débil precisamente por el excesivo papel que ocupaba la Iglesia Católica durante los años 30–60 y que hizo imposible la existencia de un movimiento político que escapara de su órbita y control como son, en definitiva, todos los fascismos.

He dicho en muchas ocasiones que el franquismo fue un fenómeno polimórfico: fascista imperial entre 1939 y 1942, nacional–católico entre 1943 y 1959 y tecnocrático–desarrollista entre 1960 y 1975. En cada fase hubo una fuerza política preeminente: los falangistas primero, los propagandistas de Acción Católica luego y finalmente el Opus Dei. Cuando murió Franco, había miles de falangistas divididos en media docena de grupos, estaba Fuerza Nueva, estaba CEDADE y había cientos de militantes no organizados. Todos nos vimos superados por la velocidad a la que se desarrollaron los tiempos de la transición y la mayoría se sintió respaldada por los miles y miles de militantes y simpatizantes que acudieron a los actos del 20–N en la transición entre 1976 y 1981. Además, éramos muy jóvenes y sin experiencia para poder controlar el proceso e incluso las organizaciones en las que militábamos.

Creo que fui de los pocos que advertí en 1977 a Blas Piñar sobre el hecho de que diez años después el acto del 20–N terminaría celebrándose en un teatrito. En efecto, hacia 1987 la asistencia había disminuido extraordinariamente y empezó a ser residual e irrelevante. Pero, dado que ni la militancia, ni las direcciones políticas de los grupos existentes, tenían la más remota idea de en qué consistía la práctica política, creyeron que el dogmatismo, la pretendida fidelidad a los ideales, habitualmente máscaras del egocentrismo y de la cortedad de miras, el ambiente, no sólo se estancó, sino que entró en pérdida a partir de 1979 y en franca crisis a partir del 23–F de 1981. Al convocarse las elecciones de 1983 era evidente que el ambiente había entrado en una atomización que todavía dura hoy. Por eso siempre he sido partidario de no repetir los errores: aquella extrema-derecha de la transición fracasó y murió con la transición. Intentar resucitarla supone perder el tiempo y atenerse a un modelo que ni siquiera en su tiempo funcionó.

Todo este lamentable proceso fue el resultado de dirigentes que se habían criado al calor del franquismo y que no ascendían ni por lucidez ni por méritos, sino por fidelidad al mando… un mando que cuando murió el 20–N dejó a muchos incapaces al frente de diarios y grupos que de otra manera jamás habrían ostentado. Ante el caos de Falange Española y de Fuerza Nueva durante la transición es evidente que, poco a poco, se fueron retirando los mejores y los cuadros más capaces y se produjo una selección a la inversa que restó más y más dirigentes y atrajo solamente a militantes jóvenes, inmaduros, sin posibilidades de formarse que en el mejor de los casos difícilmente superaban los dos años en activo. En los dos volúmenes de mis Ultramemorias he intentado aproximarme a las causas del fracaso de la extrema–derecha y ahí remito a los lectores que les interese profundizar en esa dirección.

Teniendo en cuenta el carácter mercenario de las instituciones militares modernas, ¿hasta qué punto podría considerarse lícito el concepto de la "defensa de la Nación" actualmente? ¿Podría comparar a grandes rasgos el carácter militar desde las opuestas perspectivas: Tradicional y Moderna?

Me interesan los temas sobre la tradición guerrera y mucho menos los temas propios de la defensa nacional; explicaré el porqué. Existe una diferencia sustancial entre el “soldado” y el “guerrero”. El primero es aquel que hace del “sueldo” (de la soldada) el eje de su vida. El segundo es aquel que experimenta que en su carácter hay un elemento preponderante que le llama a la acción y que pone al servicio de su comunidad. En ambos casos subyace una característica propia de la naturaleza humana (que tiene mucho de animal… en el mejor sentido de la palabra). Somos biología (pero no solo biología, naturalmente) y esa biología es lo que hace que estén presentes en nosotros los mismos instintos que en las especies superiores: instinto de supervivencia, instinto de agresividad, instinto territorial, etc. En las culturas superiores estos instintos están “modulados”: el instinto territorial se convierte en patriotismo, el instinto de supervivencia en natalidad y eugenesia, el instinto de agresividad en concepción guerrera de la vida que informa a la casta guerrera en las sociedades trifuncionales indo–europeas.

La imagen del “soldado” apareció fugazmente en la Edad Media y muy especialmente se difundió en el Renacimiento italiano junto a los “condottieros”. La Revolución Francesa concedió el “deber” de defender a la patria con las armas en la mano, estableciendo el servicio militar obligatorio. Antes, en las sociedades tradicionales, no hablábamos de un “deber” de empuñar las armas, sino del “derecho” de la aristocracia guerrera a llevar armas y defender a la comunidad. Era la “función guerrera” que completaba el marco social junto a la “función productiva” (el artesanado y el campesinado) y la “función sacerdotal” (la casta religiosa). Sacerdotes, guerreros y artesanos formaban una sociedad orgánica, especializada por una parte y comunitaria por otro.

Las naciones solamente aparecieron a finales del siglo XVIII. Antes existían los “reinos”. No existía nacionalismo, existía un patriotismo (arraigo a la tierra natal) y una fidelidad al monarca considerado como encarnación de la nación). El rey era el primus inter pares entre los aristócratas y, anteriormente, su figura era una síntesis del guerrero y del sacerdote.

Mientras las aristocracias ganaron sus blasones armas en mano, pudo decirse que en esa casta figuraban los “guerreros” dignos de tal nombre. Luego, cuando la nobleza pasó a ser hereditaria y se fueron olvidando sus obligaciones, más no así sus derechos, empezó la decadencia de la función guerrera que quedó sepultada con la Revolución Americana y con la Revolución Francesa en apenas 20 años. Es en este proceso en el que se afirma el concepto de Nación como sustituto del Reino. Antes existían las “nacionalidades” o partes con identidad propia en las que estaban divididos los reinos o los imperios. Las naciones modernas y democráticas se formaron sobre la nivelación de las “nacionalidades”, “patrias carnales” o “patrias chicas”. Apareció así el jacobinismo que uniformizó las naciones y abolió las identidades regionales pre–existentes. Se trató de un fenómeno propio del siglo XIX.

A partir de entonces apareció con Clausewitz el concepto de “defensa nacional”. Para situarlo podemos decir que era un concepto superior al internacionalismo y al pacifismo, pero inferior a lo preexistente: la defensa del Reino y de sus nacionalidades, la lealtad hacia el monarca y la obligación de la casta guerrera. La “defensa nacional” se “democratizó  pasó a ser “cosa de todos”, incluso de aquellos cuyo carácter era más propio del sacerdote o del productor, pero en absoluto del guerrero.

Esto por lo que respecta a la génesis de la modernidad y a la liquidación del concepto tradicional de orden social (un orden trifuncional).

En ese contexto vale la pena realizar una especificación importante. Cuando la “defensa nacional” se democratizó, la mayoría de los valores de las antiguas aristocracias guerreras pasaron a enseñarse en las academias militares y se recluyeron allí. Se les agregó un acompañamiento emotivo y sentimental para que “hicieran juego” con el Estado que las financiaba y que requería su concurso: se insiste, por ejemplo, en que las fuerzas armadas están creadas para respetar el orden constitucional, que su misión es la defensa de la democracia, etc. Pero, a fin de cuentas, la forma de entrenamiento militar (que consiste básicamente en neutralizar el ego para que afluya, mediante la disciplina, un valor mas elevado, el “esprit de corps” y la posibilidad de desafiar a la muerte) es irreductible a la democracia.

Y esto es lo que ha hecho que en la milicia, las virtudes militares estén mucho más acusadas y vivas hoy que en cualquier otro cuerpo social. Tal es la tesis que hemos expuesto en nuestra obra Militia, introducción a la tradición guerra (que hoy puede ser adquirida en Amazon.com y en cuya segunda parte estamos trabajando actualmente), a saber, que para superar la pendiente de la decadencia, es necesario dotarse de valores tradicionales; estos valores están hoy vivos y, como he dicho, se transmiten en las academia militares.

Por tanto, el tránsito de una sociedad masificada y burguesa a una sociedad nuevamente enderezada, solamente puede realizarse mediante la recuperación de unos valores que no sean meramente teóricos, sino que estén vivos y activos, al menos en un sector de la sociedad. Los valores del sacerdocio están lamentablemente lastrados por el concepto que el cristianismo tiene de esta casta, sin embargo, los valores militares sí son susceptibles de ser enseñados en las escuelas y de contribuir a un enderezamiento de la sociedad.

¿Hasta qué punto podríamos considerar ajeno al espíritu popular el concepto artístico institucionalizado con miras a representar la esencia moderna? ¿Podríamos considerar también una intromisión por parte de un elemento étnico exótico en este aspecto?

Se trata de un problema complejo que vamos a intentar resumir. Hasta ahora las aportaciones culturales que nos han llegado de la inmigración están próximas al cero absoluto. En realidad, resulta muy difícil traspasar una concepción cultural de un país a otro. Como máximo se pueden trasladar algunos elementos aislados y adaptados (el jazz, por ejemplo). Todo lo que procede del Tercer Mundo está lastrado por un concepto que desapareció en Europa entre los siglos II y VII: el concepto de tribu. En África y en zonas del mundo árabe, sigue vivo. No, desde luego, entre nosotros.

Si han penetrado en el Primer Mundo formas culturales procedentes del Tercer Mundo, no se debe a la tarea de difusión cultural de los exponentes de este último, como a la búsqueda de originalidad y de “productos nuevos” de los marchantes y “agitadores culturales” del Primer Mundo. ¿Por qué ha ocurrido este proceso? ¿Por qué un cretino aporreando un tambor puede ser considerado como “música”? Simplemente porque la creatividad se ha agotado en Occidente. Ha entrado en crisis. Era normal que así ocurriera.

La intelectualización del arte (es decir, el interpretar una determinada creación artística en función de conceptos ideológicos que nada tienen que ver con ese arte en sí) generó el fenómeno de las “vanguardias artísticas” desde el último tercio del siglo XIX.

Julius Evola, que vivió intensamente el dadaísmo explica que en éste existía todavía un impulso hacia la trascendencia y, por tanto, consideraba el mundo como algo más allá que lo perceptible por los sentidos. Sin embargo, en la vanguardia que lo sustituyó, el surrealismo, esta tendencia ya estaba completamente ausente y, en el mejor de los casos, había sido sustituida por la superstición pura y simple: lo “inmaterial” había sido sustituido por el interés en la interpretación de los sueños en la línea de Sigmund Freud y en la escritura automática propia de los ocultistas de los 30 años anteriores. Ulteriores vanguardias contribuyeron cada vez más a rebajar el listón de calidad.

El arte, para ser tal, debe ser anónimo. No está destinado para engordar el ego del artista, ni aumentar su fama, su popularidad o sus ingresos, sino que debe “sintonizar” con lo absoluto y ofrecer a la sociedad la posibilidad de que, contemplándolo, entre en contacto con la trascendencia. Esa presencia de “lo absoluto” en una creación artística es lo que se llama “inspiración”. Los fines utilitaristas, crematísticos o egóticos hacen que una pretendida “creación artística” no pase de ser la obra puramente contingente de un artista que mira a la materia y que, en tanto que todo lo material puede ser reproducido hasta el infinito, topa con la competencia que otros miles de artistas intentan en el mismo plano. Vence aquel que domina mejor las relaciones públicas, no aquel que está “inspirado”. Cuando a la “inspiración” se une el dominio de la técnica estamos ante la genialidad. Algo que ya queda muy lejos de nuestro tiempo.

El arte se vuelve así masificado, irrelevante y “original”, cuando en realidad debería de ser inspirado, trascendente y “originario”.

En esa búsqueda de la “originalidad” es donde los “artistas” que predican el “mestizaje” y la “fusión cultural”, han intentado penetrar e introducir sus productos averiados. Pero es imposible fusionar la música de Bach con el tam–tam sin obtener un resultado ridículo. Y si alguien cree que es posible, solamente esa misma creencia basta para desacreditarlo como artista y tenerlo por traidor (consciente o inconsciente, simplemente por estupidez) a su propia identidad.

Respecto al fenómeno de las migraciones masivas, ¿hasta qué punto podría resultar alterado el orden geográfico de las distintas culturas actuales capaces de sobrevivir? ¿Podría esta consecuencia dar paso a una futura valoración étnica como primera base cultural?

En los últimos 30 años, Europa ha sufrido migraciones prácticamente ilimitadas procedentes del Tercer Mundo. En España este fenómeno se inició posteriormente, en 1997, pero en apenas 15 años nos hemos colocado a la cabeza de Europa en este terreno. Los problemas que genera la inmigración son claros y se pueden enumerar sistemáticamente: 

1) Hemos asistido al mayor movimiento migratorio de la historia, sin precedentes en ningún otro momento del pasado.

2) Esto ha generado el cambio del sustrato étnico y antropológico de Europa en apenas una generación.

3) Las tasas de natalidad europeas no superan la tasa de reposición, mientras que las de la inmigración las superan entre dos y cuatro veces.

4) Contra más primitivo es el país de origen de los inmigrantes, estos disponen de una mayor tasa de reposición.

5) Esto hará que en un plazo de entre 20 y 50 años, la población de origen inmigrante supondrá entre un 30 y un 50% de la población de algunos países europeos.

6) Contrariamente a lo que opinan los “humanistas–universalistas” no se producirá mestizaje étnico (éste es muy minoritario en la actualidad) sino creación de una cultura mestiza de baja o bajísima calidad en la que los europeos cederemos ante poblaciones cuyo primitivismo tribal es lacerante.

7) Los que hablan de “España país de las tres culturas” y de “fusión cultural”, ignoran que los inmigrantes no se refieren en absoluto a estos conceptos.

8) Los inmigrantes y los gobiernos ofrecen “integración”: respetar las identidades originarias de los inmigrantes procurando que no entren en conflicto con la identidad nacional del país de acogida.

9) La postura correcta sería “asimilación”: el inmigrante que quiera permanecer en Europa debe de asumir los rasgos de la cultura europea, renunciando a los suyos propios.

10)  El mestizaje étnico y/o cultural no crea “riqueza” en ninguno de estos terrenos sino que acarrea inestabilidad social tal como demuestra la experiencia histórica.

Por lo demás, en relación a la pregunta que formulas, en la actualidad la inmigración ha destrozado cualquier idea de “orden” geográfico, étnico, geopolítico, social, etc. Sus promotores han sido los poderes globalizadores (siempre hemos dicho que la globalización es una autopista de doble dirección: este a oeste y de sur a norte, inmigración; y de oeste a este y de norte a sur, deslocalización industrial) con el único objetivo de aumentar los beneficios del capital.

Este proceso ha sido facilitado por el humanismo–universalista que hemos denunciado en muchas ocasiones, una de cuyas alucinaciones más insensatas es un mundo con un gobierno mundial (ONU), una religión mundial (new age) y… una sola raza mundial (… la humanidad mestiza). Por increíble que parezca, hay ideólogos del universalismo que piensan y actúan en función de esta hipótesis.

Si nos oponemos a la inmigración masiva (y, por tanto, a la globalización, es imposible aceptar la primera y rechazar la segunda como hace la nueva izquierda, “indignada”) lo que estamos haciendo es defender nuestra identidad. Y esta noción es fundamental: un pueblo con identidad es un pueblo consciente de sí mismo, de sus rasgos, de sus características, de su existencia, de su misión y de su destino. No es raro que los promotores de la globalización se hayan cuidado de destruir, como paso previo a la realización de su proyecto, a las identidades nacionales. 

Usted entre muchas de sus obras escritas ha publicado ‘Marruecos: el enemigo del Sur’ y ‘El Libro Negro de la Inmigración’ ¿En qué punto de inflexión se encuentra España frente al ‘enemigo del Sur’ en particular y al mundo árabe en general? ¿Y Europa? 

Estos libros se escribieron hace diez años, tuvieron tiradas de 2.000 y 4.000 ejemplares y hoy se encuentran completamente agotados, pero pueden leerse bajo forma de e–books en Amazon.com. Las tesis que mantenía hace diez años se han confirmado: 

1) Las “revoluciones árabes” han confirmado lo que ya decía: que la única fuerzas política y social del Magreb es el Islam y que Europa está obligada a entenderse con el Islam antes que apuntalar a los regímenes corruptos del norte de África o a ejercer la vocación mesiánica de implantar regímenes “amigos”.

2) La monarquía marroquí es el único régimen magrebí que ha sobrevivido en estos últimos diez años y esto a costa de adaptarse: primero realizando operaciones en las “alcantarillas” para limitar el crecimiento de los islamistas (2003, atentados de Casablanca), luego creación de un partido seudo–islamista domesticado por la casa real, finalmente intentando cohabitar con los islamistas radicales del Partido de la Justicia y el Desarrollo y de la organización islamista Justicia y Caridad. La monarquía alauita está cada vez más desprestigiada.

3) La Unión Europea intenta apuntalar al régimen marroquí ofreciendo un “acuerdo preferencial” que sentencia a muerte a la agricultura española, sin que nuestro gobierno haya pronunciado ni una sola palabra en Bruselas en defensa de nuestro agricultores.

4) Durante esta última década, Marruecos ha proseguido con la línea iniciada a finales de los noventa: inundar España con haschisch procedente del Valle del Rif, permitir el paso de millones de inmigrantes, proseguir con la guerra económica, no rebajar ni uno solo de los objetivos incluidos en su ficción geopolítica del “Gran Marruecos” (con Ceuta y Melilla como primer objetivo y Canarias como segundo) y rearmarse, configurándose como primer aliado de EEUU en el Magreb.

Podríamos añadir: “tal como lo preveíamos”, si no pareciera excesivamente petulante. Pero así ha sido. Las tesis que anunciamos en Marruecos, el enemigo del sur, Marruecos, la amenaza y el Libro Negro de la Inmigración (los tres a la venta en Amazon-Kindle), se han cumplido al pie de la letra… tal como podía prever un observador objetivo y tal como podía prever nuestro gobierno si hubiera evaluado la situación con rigor.

Nuestra tesis final y de síntesis era: el Islam es un elemento de la cultura del desierto, de otros horizontes geográficos. Sigue siendo la única fuerza política y social real en las zonas de mayoría islámica en donde los partidos políticos “a la europea” no existen. Y, por tanto, en el contexto de una política europea en relación a África, el islam debe ser el principal interlocutor válido. Ahora bien, esto no implica ni aceptación del islam en Europa, ni siquiera considerar al islam como algo más que una superstición propia de las tribus primitivas anárquicas con las que Mahoma tuvo que lidiar… Insisto mucho en esta idea: el islam es “cosa del desierto”… y en Europa los bosques son dominantes. Dicho de otra manera: el islam es el interlocutor válido en el Magreb y en Oriente Medio, pero es islam no tiene lugar en la sagrada tierra de Europa. Así pues, la idea que hemos lanzado es: alianza con el islam en el Magreb y en Oriente Medio, pero a condición de que no se aporte ni un petrodólar para la expansión del islam en Europa. Cualquier otro planteamiento, me temo que será el preludio a un inmenso caos: porque ni el Magreb ni Oriente Medio son zonas en las que pueda instalarse una democracia a la europea, ni Europa es, culturalmente, una tierra de promisión del islam. Así que hace falta ser claros y establecer políticas en función de esa claridad y de esa racionalidad.

Usted comentaba en el periódico IdentidaD en el año 2008 que el proyecto político concreto del gobierno de Zapatero era el ‘Universalismo Humanista’. Estamos viendo desde que el Sr. Rajoy empezó a gobernar que las medidas que está tomando son la continuación, en cierta medida, de las del Sr. Zapatero ¿Qué proyecto político concreto está siguiendo el gobierno de Rajoy? ¿Qué desarrollo ideológico está llevando a cabo la política del PP en la actualidad?

IdentidaD pudo aparecer con una tirada inicial de 15.000 ejemplares y final de 10.000 durante 34 números, si no recuerdo mal, desde 2008 hasta 2011. A pesar de venderse en kioscos, la revista fue completamente irrelevante y nunca tuvo una política de promoción y marketing, así que pasó casi completamente desapercibida en nuestro ambiente político. Yo aportaba contenidos (prácticamente el 75% de los artículos publicados). Fue una pena que no llegáramos a tiempo para someter a juicio la gestión del PP en el poder. Era fácil atacar al zapaterismo porque, no solamente en su doctrina, sino en sus gentes, en sus gestos, en sus actitudes y en su gestión, era una banda sencillamente de incapaces, culpables junto a la corrupción del “felipismo”, de haber literalmente vaciado al PSOE de elementos de valía personal y de capacidad técnica. Si pensamos que hoy Rubalcaba es lo mejor que le queda al PSOE podemos entender el estado de putrefacción de ese partido.

En realidad, las raíces de los problemas de hoy hay que buscarlas en el tardo- franquismo: allí empezó la crisis de la enseñanza, el modelo económico basado en el “ladrillo” y en el turismo, la desintegración social, que luego se han ido agravando sin parar.

Es indudable que Felipe González realizó una muy mala negociación para nuestro ingreso en la Unión Europea que costó el desmantelamiento de sectores amplios de nuestra economía (industria pesada, siderurgia, astilleros, minería), luego Aznar creó un modelo económico insensato basado en “ladrillo”, salarios bajos, inmigración masiva y acceso fácil al crédito, que generó la burbuja inmobiliaria. Las bombas del 11–M generaron el que un incapaz, rodeado de una banda de gente más incapaz todavía, llegara al poder, no hiciera nada para detener la burbuja inmobiliaria, abriera las puertas de par en par a la inmigración e intentara realizar una tarea de “ingeniería social” según las orientaciones de la UNESCO, para luego, cuando estalló la crisis, negarla primero y afrontarla después de manera errónea transformando la crisis inmobiliaria en crisis de endeudamiento público.

Y en eso llega Rajoy: un hombre que durante la campaña electoral prometió que la economía con él volvería a ir bien ¡por que estimularía el sector de la construcción!, palabras propias, sino de un ignorante, sí de al menos de alguien que se ha preocupado mucho de triunfar en guerra intestinas dentro del PP, pero muy poco por leer la prensa diaria.

¿Qué está haciendo Mariano Rajoy? Básicamente lo mismo que hizo Zapatero. De ahí que cuando en Twitter se alude al “PPSOE” y yo mismo, cuando durante los 34 números de IdentidaD decía que las políticas del PP y del PSOE eran las dos caras de una misma moneda, tengamos razón. ¿Cuáles son los en los que Rajoy insiste?

1) Hay que afrontar los compromisos adquiridos con Europa: especialmente con entidades de crédito francesas y alemanas, así pues hay que devolver los préstamos que la banca española recibió y precisamente por eso, con entidades de esos países a la vista de que nuestra banca habría quedado colapsada si no hubiera recibido 250.000 millones de ayudas públicas. El PSOE dio esas primeras ayudas, el PP las ha seguido dando.

2) Hay que mantener a 7.000.000 de inmigrantes de los que 1.500.000 ya tiene nacionalidad española… pero no trabajo. 500.000 son jubilados europeos que viven de maravilla o son estudiantes Erasmus, 1.250.000 trabajan y cotizan por las franjas salariales más bajas y el resto viven de la caridad pública. Así pues, tenemos un excedente de inmigración de 5.000.000 de personas que no se van ni se piensan ir por dura que sea la crisis (y los que se van a su país siguen empadronados aquí con la intención de que al cabo de 10 años de llegar obtengan la doble nacionalidad que les permita buscar trabajo y vivir en su país de origen o en la UE). El PP inicio el fenómeno migratorio con Aznar, Zapatero abrió las puertas de par en par y Rajoy no ha tomado ni una sola medida para cerrarlas.

3) Tanto el PSOE desde el “felipismo” como el PP en el período de Aznar y hoy con Rajoy, llevan adelante una política fiscal basada en penalizar a las rentas procedentes del trabajo y reducir la presión fiscal sobre las rentas procedentes del capital. No es privativo de España, ciertamente, porque es la política dictada por los “señores del dinero” en todo el mundo. Lo que significa que tanto PP como PSOE tienen en los temas importantes la misma hoja de ruta impuesta por otros a los que no votamos, ni que nos presentan sus programas.

4) Rajoy es un liberal moderado que coexiste con liberales radicales en su propio partido (empezando por Esperanza Aguirre y terminando por el mini grupo mediático de Intereconomía) cuya política no es muy diferente de la de un Zapatero que aceptaba las privatizaciones, “mientras no afectaran a los servicios sociales básicos”.

5) Rajoy, como Zapatero, son partidarios del soft–power, el poder blando, diversificando los centros de poder, transfiriendo competencias a Europa “por arriba” y a las comunidades autónomas “por abajo”. Por eso no hay reformas en la administración, ni se alude a renegociar el acuerdo de adhesión con la UE, ni a realizar modificación alguna en el texto constitucional. Las únicas reformas que se han planteado en el mercado laboral son continuación de las que ya realizó Zapatero: aumentar la competitividad rebajando indemnización por despido, disminuyendo coberturas sociales y limitando los salarios: pero será difícil alcanzar las condiciones laborales de China o de Vietnam, las únicas que podrían devolvernos competitividad en un mundo globalizado.

6) ¿Cuál es, pues, la política que sigue Rajoy? Neocapitalismo globalizador. Sólo eso y nada más que eso: tendencia progresiva a las privatizaciones para aumentar la concentración de capital, aceptación acrítica del fenómeno globalizador y aceptación del fatum iniciado con Felipe González: lo ya firmado, es innegociable y hay que esperar a que conduzca a sus últimas consecuencias, por dramáticas que sean. Todo el problema consiste en preparar a la sociedad.

Cambiando de tema y para finalizar, desearía preguntarle sobre la masonería. Como experto en Masonería y Sociedades Secretas ¿qué diferencias básicas existen entre la Masonería de finales del siglo XIX, en la cual estaban grandes literatos y filósofos, y la masonería actual?

Se tiene tendencia a pensar que la masonería es una sociedad unitaria en su estructura y en su doctrina. No es así. Dentro de la masonería hay múltiples Obediencias (redes de logias que aceptan una autoridad común) e innumerables Ritos (distintas liturgias rituales practicadas en cada logia, que varían extraordinariamente) en cada país. Y, por lo mismo, incluso en los momentos en los que masonería ha sido más preeminente respecto a la sociedad de su tiempo (de mediados del siglo XVIII al primer tercio del siglo XX) las opiniones políticas, los criterios doctrinales y las inspiraciones ideológicos han sido múltiples y muy diversificadas. Encontramos junto al tradicionalista Josep de Maistre, a ultra revolucionario como un Danton, sin ir más lejos. Es decir, junto a ideas tradicionalistas, se difundían ideas liberales avanzadas.

Siempre la masonería ha sido un “pastiche” ideológico (hoy mismo, en España, hay presencia de todos los partidos políticos (PP, PSOE, IU, CiU, ERC, PNV, etc, con una “leve” preeminencia de miembros del PSOE) en el que lo mejor se ha juntado con lo peor… Pero si hay que encontrar una línea preponderante en la masonería histórica es, sin duda, el ser el motor de las revoluciones liberales, desde 1789 a la II República y desde Kemal Ataturk hasta Sandino. Allí donde se ha instaurado una logia masónica, antes o después, desde la independencia de las colonias de Nueva Inglaterra, lo que se ha generado es una revolución liberal.

Vale la pena repasar lo que dice Evola en la segunda parte de Los Hombres y las Ruinas sobre el papel histórico de la masonería: no sirvió para otra cosa que para generar un modelo político en el que la burguesía mercantil sustituyó a la aristocracia de la sangre que había ostentado la hegemonía en el ciclo histórico anterior.

Pero la masonería no ha cambiado mucho en estos últimos 300 años: tanto al principio como ahora, allí fueron a parar arribistas en busca de “buenos negocios”, “contactos” y para codearse con el “stablishment”. La única diferencia entre otro tiempo y el nuestro es que en la actualidad, prácticamente, no queda gente de relevancia cultural y social en la masonería y en otro tiempo sí los hubo.

Esto tiene mucho que ver con el empobrecimiento general de nivel cultural que se produce en todo el mundo y especialmente en los países occidentales, con el repliegue hacia lo personal que hacen incluso los intelectuales más exhibicionistas y que les inhabilita para participar en todo tipo de asociaciones, pero también, con una bajada del listón en las condiciones de admisión en la masonería: hoy, allí, entra todo el mundo. Harina de otro costal es que permanezcan durante mucho tiempo (la mayoría apenas supera el grado de “aprendiz” y menos de un 30% de los recién llegados llegan a “maestros”…) y que su permanencia allí aporte algo a la masonería. 

¿Cuál es la realidad actual de la Masonería en nuestro país? ¿Qué planes tiene y qué objetivos se está marcando respecto a la crisis que todo Occidente está sufriendo, así como dentro de lo que es la estructuración que las sociedades están sufriendo para adaptarse al impuesto Nuevo Orden Mundial? 

La masonería en España está compuesta por unas 4.000 personas, de las que la mitad son extranjeros –habitualmente ingleses, holandeses y alemanes– que se han jubilado y residen en Alicante, Baleares, Canarias y Málaga, y han constituido logias propias que, a pesar de estar adscritas a la Gran Logia de España, tienen una total autonomía, suelen “trabajar” el Rito de York en su lengua vernácula. En cuanto a los masones específicamente españoles, no solamente son pocos, sino que la mayoría no ostentan cargos de responsabilidad en ningún terreno. Y, por si eso fuera poco, están divididos en algo más de media docena de Obediencias rivales que andan, frecuentemente, a la greña desdiciendo el mito de la “fraternidad masónica”.

Contrariamente a lo que se tiene tendencia a pensar en los medios de extrema–derecha, la masonería en España es completamente irrelevante. Aquí su momento álgido fue a mediados de los años 80, cuando Mario Conde con su equipo de la Logia Concordia nº 2 de Madrid “asalto” el Banco Español de Crédito y durante unos años hizo y deshizo a su antojo. Conde subvencionaba a la Logia Duque de Wharton, logia de investigación, y no hay que olvidar que la parte del león de su patrimonio personal lo acumuló en la operación de compra venta de Antibióticos SA, a la Montedison italiana, operación preparada y facilitada por Di Bernardo, Gran Maestre de la masonería italiana.

Pero, una vez Conde fue procesado y encarcelado, todo aquello terminó. La masonería se convirtió en algo que había sido siempre, pero que ahora quedó casi como único elemento dominante: el ser un receptáculo de arribistas en busca de alguien que pudiera ofrecerles un trabajo, un buen contacto o simplemente alguna personalidad con la que codearse… Una sociedad en la que todos van en busca de algo pero ninguno tiene nada que ofrecer es inviable a corto plazo. Y eso es lo que ha pasado.

Es falso que Zapatero fuera masón. Su inspiración no era masónica y, es más, en su ignorancia supina, probablemente ni siquiera tiene claro lo que es la masonería. Procede de León, pequeña ciudad en la que ni siquiera antes de la guerra civil existió un número significativo de masones y en la que en la actualidad tampoco hay logia. Si a alguien le interesan las “fuentes” ideológicas del zapaterismo puede recurrir a mi libro El pensamiento excéntrico (La ideología de Zapatero y su tortuoso origen) que puede adquirir como ebook en Amazon.

La crisis de la masonería española no es diferente a la crisis de la masonería mundial. Solamente en el Reino Unido (especialmente en Scotland Yard) y en EEUU (especialmente en el Pentágono), siguen teniendo la iniciativa. En las sociedades del resto de Europa, la masonería hoy es irrelevante más allá de un grupo de presión más, especialmente en Italia y en Francia y cuya influencia es cada vez más limitada.

¿Por qué se ha producido esta caída en picado de la masonería? Por tres factores:

1) La masonería fue el motor de las revoluciones liberales, la expresión organizada de la burguesía pujante que quería construir un marco político en el que fuera la casta preeminente. Una vez conseguido este objetivo (hacia el último tercio del siglo XX) la masonería dejó de producir ideas y a partir de ese momento se evidenció su mero papel de sociedad de “ayuda mutua” en el que la “fraternidad” se suele confundir con la “complicidad”.

2) Porque en estos momentos la casta hegemónica ya no es la burguesía, sino la aristocracia económica y esta se organiza mucho mejor en estructuras más elitistas: Club Bildelberg, Comisión Trilateral, etc. Desde esos centros de poder mundial se planifica cómo será el mundo del mañana, tanto en lo económico como en lo político y cultural. Hoy las logias masónicas tienen una capacidad de influir limitadísima, incluso en el mundo de la cultura. Sin embargo, Bildelberg es quien dicta cómo será el “entertaintment” de mañana, como serán los futuros equilibrios geopolíticos, dónde se destinarán las plantas de producción, cuáles serán las reglas del juego económico, etc. Esta es la competencia (insuperable) que la masonería tiene “por arriba”.

3) En su aspecto de “organización caritativa” (que es como gusta presentarse la masonería actualmente), no ha podido soportar la competencia de las ONGs (parte de las cuales, como el tronco esencial de SOS Racismo en Francia, han sido generadas en medios masónicos). Es lo que podríamos llamar la competencia de la masonería “por abajo”. Sé de logias masónicas que en la actualidad no tienen ni medios económicos para ayudar a sus “hermanos” en paro, ni siquiera para encontrarle un trabajo. Eso da una imagen de la “influencia” de la masonería en España.

En mi opinión, la masonería es una más de entre las muchas estructuras de la sociedad burguesa que han entrado en crisis. Parece cierto que, especialmente a través de EEUU y del Reino Unido, existen nexos entre Bildelberg y la masonería, pero no hay que olvidar que, contrariamente a lo que se tiene tendencia a pensar, en la actualidad no existe ninguna estructura internacional de mando que se superpongan a las lógicas nacionales, las oriente y las dirija de manera efectiva. De hecho, nunca ha existido una estructura de este tipo. La Asociación Masónica Internacional que existió en los años 30, hace décadas que se disolvió. Así pues, a la pregunta de cómo influye la masonería en el nuevo orden mundial hay que responder que poco o nada. Y, desde luego, carece de iniciativa y le resulta muy difícil superar su crisis.

Cabe preguntar sobre las fuentes de que dispongo: en primer lugar contacto directo con medios masónicos a los que conozco desde hace muchos años. En muchos países, antiguos militantes de extrema–derecha, habitualmente lectores de René Guénon, tras dar por concluida su militancia política ingresaron en logias. He seguido manteniendo contacto con muchos de ellos. Sin olvidar que es posible seguir a través de Internet la evolución y situación de las distintas Obediencias Masónicas y en Barcelona existe incluso la Biblioteca Pública Arús que es un tesoro de documentación sobre la masonería y en donde es fácil conocer y relacionarse con esos medios.

Dado que mi opinión sobre la masonería la he mantenido incluso en medios masónicos, y que hablo con conocimiento de causa, esos medios, como mínimo, me tienen respeto. Por lo demás, quien desee conocer mis opiniones y evaluación sobre la masonería puede recurrir a mi libro Estudio sobre la masonería, publicado por PNL Books y que me puede solicitar directamente.

¿Qué nos espera?

Parafraseando el lenguaje utilizado en la película Gladiador, podemos resumir lo que tenemos ante la vista como “tinieblas y cenizas”. No creo que se pueda ser optimista ante la situación actual: en 1945 se produjo el cambio de paradigma que ya se venía anunciando desde los Enciclopedistas: el “humanismo universalista” (mucho más que la democracia o el comunismo) venció. Su victoria consistió en apalancarse en las atalayas de la UNESCO y de la ONU y alumbrar un ciclo de civilización que allanó el camino para la mundialización y, en economía, para la aceptación de la globalización. Mientras sigan siendo aceptados como “normales” el humanismo–universalista, mientras la mundialización sea aceptable para la mayoría la globalización, el destino final de Europa será el relativismo y la destrucción de las identidades nacionales y culturales.

A la vista de que los núcleos que reaccionan contra este sistema de valores impuesto tras 1945 son extremadamente débiles no puede esperarse que de ellos parta una recuperación o un enderezamiento. De ahí que a esta pregunta solamente pueda responderse solamente con “tinieblas y cenizas”. Evola dijo que nuestra civilización vive de todo lo que las anteriores rechazaron. Otra imagen sugestiva es la de un mundo en el que se ha retirado la luz del Sol. Tras el espejismo de la modernidad y su falso relumbrón, lo que subyace es la tristeza y decrepitud de un mundo en el que los valores que en otro tiempo se han extinguido casi completamente, la noche oscura en donde la luz del Sol ha sido sustituida por el brillo de la Luna, siempre cambiante (oscilaciones de las modas), carente de luz propia y reflejo de otro (tiempos de look, de imagen y marketing) y que incluso en ciertas noches desaparece.

André Malraux en sus conversaciones de pre–guerra con Drieu La Rochelle decía que “un fascista es un pesimista activo” y tenía razón. Creo que hoy muchos que se esfuerzan por conocer los caracteres de su tiempo no pueden ser, a pesar suyo, sino fascistas, si no se resignan a vivir al paso con la decadencia y aspiran a resistir a las “tinieblas y cenizas” del tiempo que nos ha tocado vivir.

Agradeceríamos unas palabras para el lector.

Soy yo el que debo agradecer a Manuel y Alberto el haberme dejado expresar en estas páginas que me han servido incluso para poner algo más en orden las ideas. Y al lector que me haya seguido hasta aquí, gracias también por su paciencia.

(c) Ediciones Camzo

(c) Ernesto Milá - infokrisis - ernesto.mila.rodri@gmail.com 

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mardi, 31 décembre 2013

RHF nº XXVI

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RHF n°XXVI

Acaba de aparecer el nº XXVI de la Revista de Historia del Fascismo correspondiente al mes de noviembre de 2013 que incluye los siguientes artículos:

Sumario:

DOSIER
Arde el Reichstag:
¿Cómo? ¿Cuándo? ¿Por qué?. Del 30 de enero al 5 de marzo de 1933: semanas decisivas

En la noche del 27 de febrero de 1933, cuando aún no se cumplía un mes del nombramiento de Hitler como Canciller, el Reichstag quedaba convertido en cenizas. Aun hoy subsiste en de­bate sobre quién incendió el edificio e incluso el autor material, Marinus Van Der Lubbe, ha sido rehabilitado en 1998. La respuesta del gobierno consistió en presentar una ley especial para la represión de estos actos de terrorismo que tuvo como consecuencia la prohibición del Partido Comunista Alemán (KPD) y sucesivas modificaciones legales que concentraron el poder en manos de Hitler. Presentamos la cronología de los acontecimientos y un análisis crítico del episodio.

NACIONAL-SINDICALISMO
Crónica de una frustración histórica
Las causas que impidieron el arraigo de un fascismo en España

La crónica del «fascismo español», esto es, del movi­miento nacional-sindicalista, es también la crónica de una permanente frustración que se manifestó ya desde los primeros momentos y que lo ha acompañado a lo largo de toda su historia. Debemos, pues, hablar de un «fascismo frustrado» mucho más que de una experiencia histórica consumada. Este artículo tiene dos partes, en la primera se aluden a las distintas causas que generaron esa frustración. En la segunda se describen las biografías de los dos principales exponentes de la «derecha falangista»: Onésimo Redondo Ortega y Julio Ruiz de Alda.

NACIONAL-SINDICALISMO
Dos biografías de la “derecha falangista”
Onésimo Redondo y Ruiz de Alda
(por Eduardo Núñez)

Después de esta introducción presentamos las biografías de los dos dirigentes falangistas más conocidos de su «ala derecha». Se trata de dos biografías sintéticas que nos sirven para situar a los personajes. Al lector le será sumamente fácil, con la introducción que hemos realizado, entender que situemos a estos dos personajes en la «derecha fa­langista». Vale la pena decir que, en el propio José Antonio, se percibe una evolución nítida a lo largo del año 1935 que lo va desplazando del «ala derecha», hacia nuevas posiciones. Esta evolución, por el contrario, no se percibe ni en Onésimo Redondo, ni en Julio Ruiz de Alda.

FASCISMOS INTERNACIONALES
Camisas doradas y el fascismo en México
(por Eduardo Basurto)

En el México insurgente del primer tercio del si­glo XX, tras las guerras cristeras (de las que León Degrelle fue un testigo excepcional) apareció el movimiento de los Camisas Doradas, rama militante de la Acción Revolucionaria Mexicanista, dirigida por Nicolás Rodríguez Carrasco, un movimiento que rechazaba a la democracia parlamentaria y el marxismo. Son considerados como el «partido fascista» mexicano más amplio y con una base más sólida. Su ciclo histórico fue breve pero aquí lo repasamos, desde sus orígenes hasta su extinción en el tiempo en el que la guerra ya había vuelto a prender en Europa.

NEOFASCISMO
Memorias de Stefano Delle Chiaie
Los años del exilio español

Reanudamos la traducción y publicación de las memorias de Stefano Delle Chiaie editadas en Italia con el título de El Águila y el Cóndor. Llega­mos a la dilatada etapa española en la que Delle Chiaie consigue crear, junto con el Comandante Borghese, una «santuario» en nuestro país cuya vigencia se prolongará hasta un año después de la muerte de Franco. Esta etapa es prolija en acontecimientos que están ligados en buena medida a las peripecias de la policía española de la época y que harán que el nombre de Delle Chiaie aparezca con mucha frecuencia en las primeras páginas de los medios de comunicación españoles durante la transición.

Formato 15x21 cm
232 páginas
Portada: cuatricomía, plastificada, con solapas
PVP: 18,00 €
Pedidos superiores a 10 ejemplares: 9:00 €

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Saudi Oil: Who Needs It?

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Pogos Anastasov

Ex: http://journal-neo.org

Saudi Oil: Who Needs It?

But these times same as the time of the oil embargo imposed by OPEC in 1973 at the KSA’s initiative to exert pressure on Western countries and make them change their policy regarding the Arab-Israeli conflict are long gone. Nowadays, neither OPEC nor Saudi Arabia can have a decisive influence on the international oil markets and the oil prices although Saudi Aramco, which is competing with Russia for first place in global oil production, produces up to 10.1 million barrels per day. In the last 40 years, the international market has seen the emergence of new players – Angola, Mexico, Venezuela and, most recently, the USA. American companies have not just reactivated old oil wells but also introduced to the market (only to the domestic market for now) a relatively new product – shale gas, the price for which, according to Saudi experts’ report published in the Saudi Gazette on 18 December of this year, has now dropped in North America from 13 dollars per million British thermal units (BTU) in 2008 to 4.29 dollars per million BTU in 2013.

As a result, their dependence on oil imports, due to which they have previously had to interfere in Middle Eastern matters, started to decrease drastically. According to the predictions of the International Energy Agency, by 2020 the USA will have become the world’s oil production leader leaving behind both Saudi Arabia and Russia. At approximately the same time (2018-2022), the United States will achieve energy independence, and by 2030 (according to a pessimistic forecast – by 2035) it will have turned into a net energy exporter. Even now, hydrocarbon supplies from the countries of the Persian Gulf to the USA do not exceed 10% of the overall oil production in the region, claims Daniel Yergin, head of Cambridge Energy Research Associates (CERA). In other words, Washington is not so much dependent on this region strategically as in the previous decades and, in fact, is even capable to reduce this dependence to zero in the coming years. Anyway, this dependence does not play a crucial role for the USA from now on, hence the US margin for political manoeuvre is increasing, which the USA has already demonstrated this year by the attempts to enter into a new configuration of its relations with Iran.

But Saudi Arabia is a different matter. Its margin for manoeuvre is shrinking. 90% of Riyadh’s revenue depends on oil and its price. The main consumers of Saudi hydrocarbons are now not the USA (it consumes 12% of the oil produced in the KSA), but China (more than 40 million tonnes a year out of about 250 million tonnes produced in the KSA), India and Southeast Asian countries. Moreover, this rapidly developing region is buying more and more oil from the Gulf countries.

Despite its strenuous attempts to develop the non-raw materials sector (petrochemistry, the production of aluminium, titanium and other metals), experts are positive that in the coming decades the KSA will not be able to significantly get rid of its oil dependence. And all indicators show that the country’s position in the energy sphere will be only getting worse and its capability to affect the policy of the leading Western countries will be reducing. This is caused by objective factors.

The fact is that, in the last 30 years, the KSA’s population has increased four-fold – from 5 to 20 million people (according to the 2010 census), and inclusive of foreign workers – to 28 million people, although unofficial estimates suggest the figure of 35 million people (if you also include illegal immigrants, against whom the Saudi authorities are now fighting tooth and nail). The country’s internal consumption of petroleum products has increased accordingly. It now constitutes 28% of the total volume of oil production, which virtually has not changed. If no decisive measures are undertaken, then by 2030 the country will be consuming nearly all of its oil. This means the KSA’s death since the country does not have any other significant sources of revenue, apart from oil. And they are unlikely to appear considering the complete closure by 2016 of the majority of the agricultural projects (grain, poultry farming) generating exports because of the depletion of water sources.

So how can these acute problems be solved? There are some solutions, both economic and political.

Probably, there will be a need for painful internal reforms in the economy. As Western experts point out, it is absolutely necessary to gradually refuse from subsidising the oil and electricity prices, which have remained unchanged for the last thirty years. In the KSA, a litre of petrol costs 15 cents – and that is an important factor for political stability. But this over-the-top cheapness encourages people’s wastefulness, who are used to driving huge off-road vehicles and having their air conditioners switched on 24 hours a day. It is clear that they cannot carry on living like that and that one day they will have to reject this economic model.

In the energy sector, they will have to start using nuclear power and as soon as possible make a decision on the construction of a complex of nuclear plants. The KSA has already been talking of the need to build 16 nuclear power units for two years but of no avail. There is still no sign of specialists, there are no contracts signed with foreign companies, although the negotiations with a Japanese-French consortium are in their advanced phase. But everyone knows that building a nuclear power plant takes between 6 and 12 years, which means that there is very little time left for the implementation of the projects.

The implementation of the widely touted solar energy projects has just started, and it is not clear whether they will play a significant role in energy production considering the technological problems associated with the adjustment of solar panels to Saudi Arabia’s hard climatic conditions – sand storms, sharp fluctuations of temperature etc. It is unlikely that solar stations will be able to significantly replace oil in the country’s economy.

Gasification of the country is a promising matter. Natural gas reserves, including in gas and condensate fields, are enormous in the KSA. But the implementation of such a major project will require large investments and, again, time, which is running out inexorably.

With regard to the foreign policy changes which could help the KSA to cope with the complex economic problems brewing up in the country, the voice of reason says that for Riyadh it will be good, first of all, to shift from the costly foreign policy of recent years and the ambitious projects of supporting the Arab “revolutions” on the basis of the export of home-grown ideology, which have already failed the leadership of Qatar; to withdraw from the exhausting and expensive confrontation with Iran (the support for the opposition in Syria alone costs billions); to search for compromise agreements with Tehran on the issues of security in the Persian Gulf instead of creating military-political blocs which have questionable goals (it is in its framework that it is planning to establish a single regional missile defence matching American systems) and which are not finding support among the neighbouring countries either.

Such agreements with the involvement of the great Powers may result in the creation in the Gulf region – in the case of the successful solution of the Iranian nuclear programme problem and settlement of the Syria crisis – of a collective security system similar to the one which has existed and quite successfully operated for nearly 40 years in Europe. In the event of such geopolitical choice (it is obvious that it needs to be supported by Iran as well), the KSA can get support from the world’s leading economies interested in ensuring stability in this rather sensitive region.

Pogos Anastasov, political analyst, orientalist, exclusively for the online magazine New Eastern Outlook.

Turkey Caught Up in a Storm

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Mikhail AGHAJANYAN
Ex: http://www.strategic-culture.org

Turkey Caught Up in a Storm

A corruption scandal has broken out in Turkey. At the epicenter of the scandal is the ruling Justice and Development Party (AKP). Over 50 people have been detained on suspicion of exceeding official authority, taking bribes, and merging authority and business (according to various data, between 52 and 84 people). The greatest resonance in the Turkish media was caused by the arrests of the sons of cabinet members. The hidden political motives for the revelations of corruption in the ranks of the ruling party are intriguing as well...

The scandal poses the greatest threat to Turkish Prime Minister Recep Erdogan, the leader of the AKP. He has always taken the position of an uncompromising fighter against corruption within the government system and outside of it, and now he himself has been affected by the corruption investigations. 

Commentators have proposed various explanations for the surfacing of a topic which compromises Erdogan and his party. They name a flare-up in the relations between two old friends (or rather, former friends) as the most likely detonator for the scandal. This refers to Erdogan and Fetullah Gulen, a Muslim cleric and founder of the Hizmet movement. The latter now lives in the American state of Pennsylvania, from which he continues to rule his «mini-empire», which includes media outlets and educational institutions (1), and influence social and political processes in Turkey. 

At the dawn of Erdogan's political career, as he was just starting to ascend the Olympus of power, there was complete harmony between him and Gulen. Gulen is an advocate of the systematic Islamicization of Turkey. His theological views combined with the ambitions of a political leader appealed to Erdogan. Gulen supported Erdogan in all the previous national elections. The flare-up in relations, Turkish commentators note, became noticeable in the first few months of 2012, when Erdogan and Gulen disagreed over several issues at once. The most sensitive among these for the «Gulenites» was the government's intention to close private schools. Approximately a quarter of such educational institutions in Turkey are closely tied with the Hizmet movement (they are often called «Gulen schools»). By autumn 2013 things had come to the point of direct confrontation. The Erdogan government moved from words to actions; several schools were forced to close their doors. This was a direct challenge to Erdogan's former ally. In response, the «Pennsylvania exile» brought all his influence to bear. Warnings to those in power appeared on the pages of Zaman, one of the most-read newspapers in Turkey, which is under Gulen's control. 

There are plenty of Gulen supporters in the ruling party, the corridors of power, and especially in the judicial and law enforcement systems of Turkey. If one is to believe Turkish journalists, it was pro-Gulen public prosecutors who initiated the corruption investigation. After Erdogan came to power in 2003, he promoted an entire cohort of personnel to responsible posts, including in the law enforcement system.  For all these years Erdogan's appointees have given no cause to doubt their loyalty to him. However, the flare-up between the prime minister and the influential Islamic authority figure has shown that the vector of loyalty can change.

At the same time, the agitation in the system of power built by Erdogan cannot be explained only by the conflict between Erdogan and Gulen. On the lower levels of the AKP there are growing sentiments in favor of a generational change in party leaders. In addition, some party members support the nomination of Abdullah Gul, the current president of Turkey, for another presidential term next year. The coming elections are to be held by direct voting for the first time (previously the president of Turkey was elected by the parliament). This part of the political elite sees Gul as a more level-headed statesman than the impulsive Erdogan, whose emotional disposition has recently led to several incidents in Turkey's relations with foreign partners.

The nascent opposition to Erdogan and his circle has become especially difficult to restrain since summer 2013, when a wave of protests swept across the largest Turkish cities. The trigger was the clearing of Istanbul's Gezi Park and the building of a new shopping center on its territory. The authorities were able to localize the protests and prevent them from expanding beyond large cities. However, the demonstrations had deeper causes than environmental protection. Amid the complete removal of the Turkish army from positions of power and a series of prosecutions against senior generals, forces for which Erdogan's name was associated with total control over the media, a simulation of democratic reforms, and most importantly, the creeping Islamicization of Turkey, the aims and implementation of which has caused sharp disagreement even in the ranks of the ruling AKP, have become more active. 

The army returned to its barracks, and civilian activists took to the streets; fertile ground appeared for all the conflicts in society and the government to come to the surface. Up until then Gulen and his followers had been opposing Erdogan tacitly; the corruption scandal essentially was the first real manifestation of this group's capabilities. They sent Erdogan the signal that if he wants a «smear war», he'll get it. But first, let him think about what he will bring to the new elections next year (municipal and presidential). This is the somewhat simplified, but enlightening leitmotif of the current conflict between the prime minister and the preacher. The opinion of Turkish analyst Murat Yetkin is also worthy of attention: Gulen's supporters in the AKP are irritated by Erdogan's claims to ideological monopoly in the party and sole authority in the country.  

Erdogan reacted to the attacks on him and his team in his typical harsh style. The wave of arrests initiated by pro-Gulen public prosecutors was followed by a counter-wave of indictments. Now the public prosecutors and policemen themselves have fallen afoul of Turkish justice. Five Istanbul police officials were relieved of their duties a day after their subordinates made arrests on suspicion of corruption. Something similar could be observed in the «challenge-response» actions of Erdogan and his cabinet at the very beginning of the demonstrations in defense of Gezi Park in Istanbul. First Erdogan brought down the full force of Istanbul's police on the demonstrators, but then moved away from repressions. He started to hold a dialog with the protestors, albeit only in the intervals between firing water cannons at them and attacking them with tear gas. Something tells me that this time, too, after the energy of the conflict has dropped off, the various groups in power will start to resolve the conflicts through negotiation. Essentially, Erdogan has no other option, considering the upcoming elections; escalation of the conflict is not in his interests. 

Much will become clearer closer to the elections for the head of Turkey's largest city in March 2014. The country's main financial streams are concentrated in Istanbul, and over 18% of Turkey's 75 million people live there. Along with other metropolises of Western Turkey, the city has become a hotbed for protest sentiments with an anti-Erdogan tone. Victory in the Istanbul elections would serve as a stimulus for the current prime minister and his team to strengthen their power in the country. And then Gulen and his mudslinging will move to the ranks of less dangerous opponents to the impulsive yet charismatic Erdogan. 

(1) According to Turkish sources, Gulen's «mini-empire» includes 18 places of worship, 89 specialized religious schools, 207 trading companies, 373 teacher's colleges and around 500 dormitories in Turkey. Outside of Turkey there are 6 religious universities, 236 high schools, 2 elementary schools, 2 Turkish language study centers, 6 university preparation courses and 21 dormitories operating under the auspices of Gulen and his movement. They also publish 14 journals and broadcast on 2 national radio stations and the satellite television channel Samanyolu TV.




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

République centre-africaine: l’enjeu, ce sont les matières premières!

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Bernhard TOMASCHITZ:

République centre-africaine: l’enjeu, ce sont les matières premières!

 

L’intervention française en République Centre-Africaine vise à s’assurer les réserves d’uranium et à contrer les manoeuvres américaines

 

Le Président français François Hollande vient de s’engager une nouvelle fois dans une aventure militaire pour distraire l’opinion publique hexagonale, insatisfaite de sa politique intérieure. Après l’engagement français au Mali, au début de 2013, le président socialiste envoie cette fois ses troupes en RCA. Il y avait déjà 400 soldats français déployés dans ce pays en crise. 1600 autres viendront les rejoindre pour éviter que la RCA ne sombre dans la guerre civile. Hollande agit ainsi suite à un mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU. En effet, depuis mars, l’alliance rebelle “Seleka” (= “Alliance”) est au pouvoir après avoir renversé le chef d’Etat François Bozizé. Depuis lors, les volences se sont multipliées dans le pays.

 

L’intervention française n’est pas seulement humanitaire. La RCA, ancienne colonie française d’une superficie de 620.000 km2, ne compte qu’à peine cinq millions d’habitants et sa densité est très faible. Elle recèle toutefois de grandes quantités de matières premières: de l’or, des diamants, du cuivre et de l’uranium. C’est évidemment cet uranium qui attise les convoitises de Paris. Finian Cunningham, qui travaille pour le “think tank” russe “Strategic Culture Foundation”, écrit à ce propos: “Les réserves (d’uranium) en RCA sont largement inexploitées. La France, qui dépend fortement du nucléaire pour la production de son électricité, avait commencé à construire des infrastructures minières pour transformer le minerais d’uranium, selon certaines sources”.

 

Les réserves connues d’uranium en RCA s’élèveraient à quelque 15.000 tonnes de minerais. En se basant sur ces chiffres, Cunningham écrit que la valeur stratégique de cet uranium ne saurait être surestimée pour les intérêts fondamentaux de la France. De fait, on trouve de l’uranium dans d’autres anciennes colonies françaises d’Afrique, dont le Mali et le Niger, “où la France, ces derniers temps, a déployé une politique interventionniste de plus vaste ampleur encore”.

 

Malgré ses énormes réserves de matières premières, la RCA est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est la politique de “Françafrique” qui serait la responsable de cette misère d’après Cunningham car elle n’a visé que les seuls intérêts de l’ancienne métropole. Cunningham: “La RCA est considérée comme un Etat failli plongée dans une crise permanente”. Le pays n’a jamais connu de gouvernement stable, suite à la succession ininterrompue de putsches et de contre-putsches qu’il a connue. Des éléments français ont orchestré quelques-uns de ces coups d’Etat, comme d’ailleurs dans d’autres anciennes colonies françaises.

 

Le dernier putsch perpétré dans la capitale Bangui en mars 2013 aurait, selon certains bruits, été possible seulement avec le soutien ou la tolérance de l’Occident. Pourtant, la réticence et la sobriété des médias occidentaux était frappante, alors que l’on prétend par ailleurs que les rebelles du mouvement “Seleka” ont des liens avec les islamistes. Le journaliste américain Patrick O’Connor donne une explication plausible: “Comparativement, la présence américaine en RCA est minime, ce qui pourrait rapidement conduire à une intervention de plus vaste ampleur. Les prétextes ne manquent pas: la crise humanitaire empire dans le pays; les éléments islamo-fondamentalistes prêtés au mouvement “Seleka” par certaines sources, etc.”.

 

Washington renforce son engagement militaire en Afrique centrale. Le 10 décembre 2013, l’agence de presse “Associated Press” annonce que le gouvernement d’Obama a demandé au ministère des affaires étrangères de dégager une somme de 60 millions de dollars pour fournir des armes et des équipements à la mission internationale patronnée par l’Union Africaine en RCA. Ensuite, le ministre de la défense Chuck Hagel a donné l’ordre à l’armée américaine d’aider le Burundi à transporter des troupes.

 

Le Président renversé Bozizé était considéré comme un allié important de la France. Mais il s’est peut-être lourdement trompé sur la fiabilité de Paris et de Washington. Après sa chute, Bozizé a accusé des “étrangers” (sans précision!) d’avoir soutenu les rebelles et pense que les troubles se sont déclenchés suite à l’octroi de contrats d’exploitation pétrolière à des sociétés chinoises et sud-africaines. Bozizé précise sa pensée: “Avant que je n’ait donné le pétrole aux Chinois, j’avais rencontré les gens de Total à Paris. Rien ne s’est passé. J’ai alors donné le pétrole aux Chinois et j’ai eu des problèmes”.

 

Conclusion: pour un Etat ou un pouvoir personnel africain, coopérer étroitement avec l’Empire du Milieu peut avoir de lourdes conséquences. En effet, depuis une bonne année, Washington et Pékin sont entrés dans une phase d’âpre concurrence pour s’emparer des énormes richesses minières de l’Afrique et Paris aussi cherche à s’octroyer une part de ce pactole. Abayomi Azikiwe, éditeur du “Pan-African News Wire”, estime que la France est désormais, elle aussi et au nom de son passé de puissance colonisatrice, une concurrente des Etats-Unis sur le continent africain. Les Etats-Unis sont effectivement intervenus de manière lourde dans les affaires de plusieurs pays africains au cours de ces dernières années. Azikiwe donne l’exemple patent de la constitution de l’Africom, “qui engage désormais des milliers de soldats dans des opérations sur l’ensemble du continent africain et face à ses côtes, tant à l’Ouest qu’à l’Est”.

 

La politique africaine de Washington consiste surtout à former et à équiper les forces armées de leurs “partenaires”, que ce soit au nom de la guerre planétaire contre le terrorisme ou au nom de la lutte contre le trafic international de drogues. L’Ouganda, dans ce jeu, est le principal allié des Américains en Afrique orientale. Un rapport de l’USAID, l’instance officielle qui chapeaute l’aide au développement, a été récemment adressé au Sénat des Etats-Unis; on peut y lire ces lignes: “Les UPDF (les forces de défense populaires ougandaises) sont les meilleures partenaires des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme en Afrique orientale. Les UPDF déploient en ce moment 5000 soldats appartenant à des unités de combat en Somalie (...). Il faut aussi ajouter que les UPDF prévoient de mettre à disposition 2000 soldats supplémentaires pour les théâtres d’opération sud-soudanais et centre-africain, où, de concert avec leurs conseillers militaires américains, ils combatteront les forces de la LRA”. La LRA ou “Lord Resistance Army” (“L’Armée de Résistance du Seigneur”) est un groupe armé de fondamentalistes chrétiens, pourtant affaibli depuis quelques mois.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at, n°51-52/2013).

lundi, 30 décembre 2013

L’Organisation Mondiale de la Santé promeut la "théorie du genre"

L’Organisation Mondiale de la Santé promeut la "théorie du genre"

Ex: http://la-dissidence.org

OMS_gender

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans son rapport « Normes d’éducation sexuelle en Europe » incite les gouvernements à promouvoir « une éducation sexuelle fondée sur l’égalité des sexes, l’autodétermination et l’acceptation de la diversité ». L’OMS est une institution spécialisée pour la santé de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Le rapport préconise notamment l’élargissement et la diffusion des « droits sexuels », en tant qu’ils doivent couvrir « les préférences et les orientations sexuelles, les différentes formes de masculinité et de féminité, les différentes formes de relations et les différentes manières dont vivent les enfants et les parents ».

Le rapport déclare obsolète ce que l’OMS appelle « l’éducation informelle », c’est-à-dire celle conférée par les parents à leurs enfants. Le 7e principe édicté par le rapport affirme que « l’éducation sexuelle est basée sur des informations précises et scientifiquement étayées  », au contraire des informations fournies par les parents. Plus loin dans le texte, les auteurs du rapport déplorent la prépondérance des parents dans ce domaine : « une grande part de l’apprentissage en matière de sexualité se déroule de manière informelle. Pourtant, les professionnels ont un très grand rôle à jouer. L’éducation sexuelle actuelle ne « forme » guère à la […] Autrement dit, le développement de l’éducation sexuelle a été à ce jour l’histoire d’une lutte pour concilier les exigences d’une éducation professionnelle et axée sur la prévention avec les exigences d’une éducation pertinente ». Sous couvert d’un apprentissage de la sexualité ne se limitant pas aux aspects sanitaires (contraception, Maladies Sexuellement Transmissibles, Procréation…), il s’agit de remettre en cause la capacité des parents à dispenser une éducation à la sexualité à leurs enfants.

Mais ce sont dans les principes et objectifs visés par le rapport que l’éducation sexuelle apparaît comme un véritable cheval de Troie pour l’introduction et la diffusion de la théorie du genre auprès des jeunes (voir notre article).Une éducation sexuelle qui doit commencer dès la naissance (principe n°5) pour conduire les enfants à « développer leur propre identité sexuelle et leurs propres rôles de genre » ou encore «  influencer le développement d’attitudes et de comportements sexuels » pour « ainsi développer une sexualité autodéterminée ».

Selon ce rapport, les enseignants devraient ainsi informer les enfants de 0 à 4 ans sur « la masturbation enfantine » et leur apprendre à « exprimer leurs propres besoins, désirs, et limites, par exemple en « jouant au docteur ». Les enfants de cette tranche d’âge doivent également être informés sur « le droit d’explorer les identités sexuelles ». Les enfants de 6 à 9 ans ne sont pas en reste puisque le personnel éducatif devra leur parler « d’éjaculation », ainsi que les former aux « rôles socialement associés aux genres ».

De 9 à 12 ans, les enfants seront appelés à échanger sur la « première expérience sexuelle, le plaisir, la masturbation, l’orgasme » ainsi que sur les «  différences entre l’identité sexuelle et le sexe biologique  » (l’idée que ces deux aspects sont distincts fait donc autorité).

Pour les jeunes de 12 à 15 ans, il s’agira enfin de promouvoir et de discuter des « déterminants historiques et sociaux des relations », en vue de « reconnaître des violations de droits et dénoncer les discriminations et la violence à caractère sexiste ».

Suivant ce rapport, l’école devrait donc devenir un véritable centre de formation militante.

Source : théoriedugenre.fr