Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 06 septembre 2015

L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

europe320319704.jpg

L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

Ex: http://www.dedefensa.org

L’Europe a connu un été tumultueux et nombre de pays européens,– ceux qu’on appelle “les États-membres”, – partagent cette agitation. Le plus spectaculaire dans ce paysage est sans nul doute la Grande Crise de la Migration (dite GCM), qui est liée d’une certaine façon, accidentelle et conjoncturelle mais aussi symboliquement après tout, à la crise grecque. Si l’on veut être précis, on observera notamment que la Grèce est l’un des points principaux de passage de cet épisode migratoire essentiellement venue, pour ce cas, de la tragédie syrienne qui a atteint le paroxysme des dévastations de Daesh ; que le gouvernement grec, la situation politique grecque, bref la crise grecque sont dans l’état qu’on sait, et cela ajoutant une dynamique d’impuissance et de dégradation face à la crise migratoire qui font effectivement se rencontrer deux crises européennes majeures à leur paroxysme, et renforçant ce paroxysme. Nous ne donnons pas au terrorisme une place aussi importante qu’aux deux crises citées ici, parce qu’il est un “produit” complémentaire et sans aucune unité de diverses autres crises et manipulations diverses et contradictoires, et il peut donc être manipulé dans tous les sens par tous les acteurs de la crise européenne. Mais il est néanmoins présent parce qu’avec la déstabilisation ultime que représente Daesh, il constitue une des causes opérationnelles directes des mouvements migratoires actuels.

(D’une façon aussi symbolique qu’opérationnellement logique, les épisodes de migration se succèdent très rapidement en fixant les catastrophes qui les suscitent en un enchaînement opérationnel immédiat de cause à effet [des “cause-à-effet” il y en a d’autres]. L’on retrouve la chronologie des catastrophes de l’interventionnisme-humanitaires européen : au printemps, une poussée migratoire venue de la Libye, première intervention-humanitariste européenne, ; cet été deuxième poussée venue de Syrie, deuxième intervention-humanitariste européenne. La logique de l’inversion caractéristique de l’UE, – l’humanitarisme accouchant de plus en plus en vite sa catastrophe humanitaire avec son épisode migratoire, – est pleinement rencontrée.)

D’une façon assez remarquable, les deux crises, par les non-dits qui criblent le discours politique général en Europe (y compris de la part de ceux qui se disent antiSystème tout en voulant demeurer au sein de la zone euro/UE), transforment la réflexion, la polémique, le débat, etc., en un “tourbillon crisique” qui paraît incompréhensible selon une “lecture politique” rationnelle courante mais qui constitue en fait la marque incontestable de la Grande Crise d’effondrement du Système telle qu’elle se manifeste en Europe. Dans les deux cas, effectivement, le facteur opérationnel central est écarté le plus souvent possible des débats pour pouvoir se conformer à la pensée-Système ; d’où ces invectives pseudo-économiques et institutionnelles avec les questions de souveraineté sur la crise grecque, les responsabilités dans la crise, etc., alors que la question opérationnelle centrale du retrait de la zone euro/de l’UE est le plus souvent écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer et sacrilège dans son opérationnalité à cause des “alliances” qu’elle suppose ; d’où ces invectives sécuritaires, pseudo-ethniques ou éventuellement communautaristes sur la crise GCM, alors que la question opérationnelle centrale de l’interventionnisme-humanitariste de l’Europe (Libye, Syrie, etc.) dans ses fondements idéologiques de politique générale et avec ses conséquences de déplacement migratoire forcée des populations “est écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer”.

actualité, affaires européennes, europe, déclin européen, politique internationale,

Mais cet enfermement policier volontaire de la pensée, cette impasse conséquent du jugement, n'affectent que ceux qui acceptent de se soumettre et ils conduisent les esprits moins bornés, par un retournement spectaculaire, à des problèmes de fond qui font tout de même de ces crises traitées en écartant l’essentiel immédiat, des occasions d’aborder les questions essentielles encore plus larges qui activent la crise du Système. On verra ci-dessous quelques interventions, très diverses effectivement et proposées aussi bien pour leur contenu de communication que pour leur valeur symbolique, qui vont nous aider à recomposer la mosaïque désordonnée en cette image très significative de “tourbillon crisique” ... Car finalement, si le “tourbillon crisique”, à première vue, “paraît incompréhensible selon une ‘lecture politique’ rationnelle courante”, il y a quelque chose d’ordonné, de symétrique, de régulier sinon d’implacable et donc d’implacablement rationnel dans un tourbillon.

• Il est intéressant d’apprécier grosso modo, à l’occasion d’une interview de son leader Pablo Iglesias, ce que le mouvement Podemos, pendant espagnol du mouvement grec Syriza, pense de la situation européenne à la lumière de l’aventure de Syriza. Le site LeSakerFrancophone nous donne une traduction française d’un article de David Marty, sur Zet.net, site US classique de la gauche radicale et dissidente. Le titre annonce déjà la couleur, qui s’apparente à un nouveau et triste “isme” du paysage européen, le “tsiprisme” (d’après le nom de Tsipras autant que d’après sa position de capitulation devant l’Orque, en juillet) : «Podemos n’est pas prêt à briser le carcan européen» (le 24 août 2015)

«Dans une interview récente suivant l’accord entre la Troïka et la Grèce, le dirigeant de Podemos a dit qu’il ne ferait pas beaucoup plus que ses partenaires grecs à Athènes: “La seule chose que nous pouvons faire est de développer plus de puissance administrative” de manière à ce que l’Europe accueille avec bienveillance des gouvernements qui défendent “les droits sociaux, la redistribution de la richesse et du bien-être”, une déclaration qui livre plus de questions que de réponses. Qu’est-ce que c’est que la puissance administrative, exactement? Comment cela fonctionnerait-il au sein des institutions de l’UE? Des traités européens?

»Plus importante peut-être, la déclaration qui a suivi : “Sinon, peut-être que la personne qui pourrait quelque chose sur ce plan est une dame qui vient du fascisme et de l’extrême-droite, Marine Le Pen.” Il a dit ensuite que si Le Pen arrivait au pouvoir en France, “un pays doté de l’arme nucléaire”, elle pourrait conclure une alliance avec une autre superpuissance nucléaire, la Russie, «mais plus avec l’UE ni avec l’Otan». Il ajoute : “Nous pourrions très bien être à la veille de la Troisième Guerre mondiale”.

»Donc, du point de vue de Pablo Iglesias, sortir de la zone euro, et de l’UE pour cette raison, équivaut à défendre des positions fascistes et à être un fauteur de guerre ou, au mieux, un imbécile. Cette déclaration mérite une attention particulière, spécialement lorsqu’on entend comment Podemos et beaucoup d’autres la considèrent comme la réalisation du Mouvement des Indignés du 15 mai 2011. En effet, si Podemos et le mouvement 15M partagent un grand nombre de vues et des politiques communes à l’égard de l’État providence, la santé, l’instruction, les droits économiques et sociaux, etc., les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux. L’organisation citoyenne Democracia Real Ya (DRY) — bien qu’elle ne soit pas la seule au sein du mouvement 15M – illustre le mieux cette différence...»

actualité, affaires européennes, europe, déclin européen, politique internationale,

Cette position de Podemos est intéressante effectivement selon la perspective qu’observe Marty, lorsqu’il parle des divergences au sein de la gauche ou de la dissidence espagnole (faut-il la qualifier plus prudemment d’“hors-Système” que d’antiSystème, avec évolution possible mais on ne sait dans quel sens ?) : “les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux”. Cette remarque nous fait comprendre combien la crise européenne évolue très vite des questions économico-spéciales et financières, vers les questions fondamentales de stratégie et de politique de sécurité.

L’intervention d’Iglésias a le mérite de la clarté et marque combien la “gauche hors-Système” en Europe est en train de se diviser sur la question de la sortie ou pas de l’euro (de l’UE), c’est-à-dire si l’on veut entre “trispristes” et “varoufakistes”. C’est dire combien, à cause de cette division, s’amoindrit l’espoir que cette force, qui n’est puissante que lorsqu’elle est dynamique et tendue par tous les moyens possibles vers un but antiSystème clairement affirmé et compris, puisse jouer un rôle majeur offensif contre le Système. Ce constat se renforce notablement sinon décisivement à la lumière des réactions hautement et vertueusement idéologiques de la plupart des représentants de cette tendance, en France, à l’idée d’un rassemblement “frontiste” (jusqu’au FN éventuellement, qui est l’“option nucléaire”) évoquée notamment par Sapir et Chevènement ; cette tendance qui se veut antiSystème ne conçoit de l’être, antiSystème, qu’en restant “idéologiquement pure” (comme on dit “chimiquement pure”), ce qui est une contradiction insoluble puisque l’arme principale du Système contre les forces antiSystème est de les diviser irrémédiablement en les faisant se référer à ces mêmes idéologies qui n’ont pu se développer qu’à l’intérieur du Système, et donc que le Système manipule comme il le veut à son avantage. Cette orientation marquant la possibilité de l’effacement jusqu’au risque de la disparition de cette tendance de gauche à prétention antiSystème, la situation de l’affrontement crisique en Europe se polarise sur deux points :

1) l’évolution de la situation “civile” en Grèce dans les douze prochains mois, résumée par les sources qui se disent informées entre une quasi-guerre civile et une formule type “les colonels-postmodernes” activée par Gladio & Cie. (Cette idée persiste dans les rumeurs venues d’organisme de pression de ce qu'on nommerait un peu par dérision et un peu par logique d'imitation l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, etc., alors que dans ces mêmes rumeurs on relève l’explication du comportement de Tsipras par des pressions et menaces physiques type-Gladio contre lui et ses proches...)

2) L’évolution du FN français jusqu’aux et lors des présidentielles de 2017, parce que le FN devient la seule force “hors-Système” en Europe capable d’aller jusqu’à une situation de pouvoir, dans une structure où le pouvoir a (encore) des moyens considérables d’agir sur la situation européenne. Ce cas est d’autant plus significatif que la France reste malgré tout la poutre-maîtresse de l’Europe, autant par sa stature et son rôle historiques que par le fait, que souligne dans son interview Iglésias mais d’une façon ambiguë qui laisse à penser, qu’elle est une “puissance nucléaire” totalement autonome, – c’est-à-dire la seule puissance nucléaire européenne. Par exemple, une situation à la grecque en France, pas nécessairement pour les mêmes raisons que la crise grecque mais selon les mêmes paramètres extrêmes de son évolution, et notamment avec menace de retrait français, ne serait pas une “crise française”, ou plus sûrement une “crise franco-européenne” mais une crise majeure et directement liée à la Grande Crise d’effondrement du Système directe, d’éclatement de l’Europe dans des conditions de pression inouïes. Dans ce cas d’une crise de la dimension continentale que constituerait l’élection de Le Pen dans les conditions générales qu’on a décrites, le statut de puissance nucléaire de la France pèserait d’un poids énorme, permettant à la fois le retrait de l’OTAN et une rupture à mesure au sein de cette organisation et en Europe même. On ne sait le jugement de fond (idéologique) que porte Iglésias sur les appréciations qu’il donne dans le passage sur ce point, mais il évoque à juste raison la possibilité d’une Guerre mondiale en raison d’une fracture centrale au sein du monde atlantiste qu’impliquerait l’hypothèse envisagée, avec comme facteur aggravant le rôle de la Russie (dont la France se rapprocherait, certes) confrontée à la crise ukrainienne qui deviendrait une crise européenne et une crise transatlantique.

• Dans un tel cadre hypothétique, quel rôle jour la crise GCM ? L’actuelle situation, – que certains désignent comme “des vagues déferlantes” qui impliquent l’idée d’un ouragan, – est l’objet de plusieurs interprétations. L’une des plus notables est celle qui vient de milieux conservateurs-atlantistes, c’est-à-dire de milieux parfaitement intégrés dans le Système et qui ne sont pas éloignés de ceux qu’on a identifiés comme venant de l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, mais surtout à un état d’esprit type-Gladio. Dans ce cas, et au contraire du débat et de la perception générale de l’immigration dans le cadre du Système, la réaction est souvent très violente et absolument radicale bien qu’elle soit proche de milieux-Système. On donnera comme exemple celle du professeur et historien danois Bent Jensen, spécialiste de la Guerre froide, otanien et antirusse, avec une de ces filiations qui conduisent à des nébuleuses où l’on ne serait pas étonné de rencontrer Gladio et qui est résolument marquée d’anglosaxonisme. Voici ce qu’en dit Jensen (SputnikNews, le 26 août 2015), en évoquant la vision d’apocalypse allant de la barbarie assiégeant la civilisation à la civilisation acceptant de se suicider, au choix et c’est selon...

«According to Professor Jensen, the current great migration is a result of three key factors: a rapid population growth in conflict-ridden regions adjacent to Europe; the relative ease of transportation; and a lack of border controls and security in Europe. [...] “You could say that we’re responsible for overpopulation in the North Africa and in the Middle East as the colonial authorities caused great progress in healthcare,” Jensen concedes. “We're not talking about refugees and migration. The thing is, the Europeans offer no resistance to a foreign culture that seeks to colonize them, a culture that doesn't belong in Europe but seeks to reap the fruits of the hard-working Europeans' labors.”

»The professor believes that Europeans willingly resign themselves to this “suicide” due to an artificial guilt complex, naivety and a poor knowledge of history. [...] “We are witnessing a thing that never previously occurred in history,” warns Jensen. “The voluntary surrender of an entire civilization.”»

Il est assez facile de démonter le discours du professeur Jensen dénonçant l’apathie de l’Europe devant ces “cultures étrangères” qui la “colonisent”... Que dire de l’apathie de l’Europe devant la colonisation américaniste, infiniment plus dangereuse, pernicieuse, venimeuse que n’importe quelle autre culture, – puisque culture-Système, déstructurante, dissolvante, réductrice aux normes de la néantisation et l’entropisation, – la même culture-Système qui est accueillie à bras ouverts par le Danemark du professeur Jensen sans la moindre réserve du professeur Jensen et qui s’est ouverte un chemin à coup de bombes, de corruptions diverses et de centres de torture, tout cela comme autant de “crimes de guerre” pour le moins, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, etc... Il n’est pas utile de s’étendre sur ce thème tant l’évidence l’éclaire de tous ses feux. Ce qui est intéressant, c’est l’impudence du professeur-historien qui, en évoquant les causes des “déferlantes” actuelles et en s’en tenant à l’orthodoxie historique qu’il affectionne, oublie en première ligne les conflits déclenchés par le bloc BAO pour imposer sa propre “culture étrangère” (comme ça se trouve) à un certain nombre de pays, et obtenant en retour l’anarchie conflictuelle et le désordre totalitaire dont l’effet est évidemment de lever ces “vagues migratoires” vers l’Europe (“What else ?”, comme dit l’autre). En langage à la va-vite, cela s’appelle un renvoi d’ascenseur ou en “coup de fouet en retour” (la CIA parlant-chic emploie le terme de blowback).

L’intérêt pour le cas français, et particulièrement celui du FN, est que ces circonstances poussent nécessairement, comme on le mesure, la polémique de l’immigration vers la politique de l’intervention. Qui pratique l’interventionnisme-humanitariste dont l’effet direct est la succession des “déferlantes migratoires”, sinon la politique-Système du bloc BAO, représentée en France par le bloc-Système ex-“UMPS” (mais qu’on conservera pour l’occasion tant l’étiquette “Les Républicains” est d’une légitimité doublement ou triplement douteuse, et d’un maniement oratoire impossible) ? Les circonstances conduiront donc nécessairement le FN à transmuter son discours anti-immigration en discours anti-interventionniste, en écartant naturellement la politique interne, sociétale, antiraciste, etc., pour déboucher sur le cœur de la politique-Système pratiquée par le bloc BAO dans son ensemble, et cela, complétant la confrontation frontale avec le système européens, l’Orque et sa “Secte”. On ne décrit pas ici une tactique électorale mais une évolution voulue par les évènements : l’évolution conceptuelle et sémantique est inéluctable parce que les évènements ont la puissance qu’ils ont, qu’ils dictent par conséquent les stratégies de la communication. Ces évènements montrent aujourd’hui que les migrants ne sont responsables en rien de leur migration, que sans doute ils la haïssent puisqu’elle les prive de leur pays et de leur identité, que leur migration leur a été imposée par le Système dans ses actes furieux couverts du faux-nez de l’interventionnisme-humanitariste.

• Nous voulons dire par là que toutes ces crises (identité, souveraineté des États-Membres, etc., au travers des dispositions intérieures de l’UE) que, depuis des décennies, l’Europe parvient à désamorcer grâce aux artifices du terrorisme psychologique des narrative et aux artifices antidémocratiques, reviennent s’imposer sous la forme élargie de crises passées au stade supérieur des désordres extérieurs. Le problème “sociétal” de l’immigration et du communautarise devient un problème de déstructuration stratégique suscitée par l’agressivité du Système, débouchant sur le désordre totalitaire et l’entropisation de l’organisation politique gagnant ceux-là même qui ont déclenché tous ces évènements. Le problème n’est plus de savoir si “notre culture” est menacée, mais bien d’observer le processus qui agresse toutes les cultures et qui nous a déjà privé de la nôtre, sans nécessité des “vagues déferlantes”, par la simple action d’entreprises comme le traité de Lisbonne ou le TTIP.

• Par conséquent, les actuels remous européens tendent à transformer les causes, polémiques et querelles internes, qui sont en général contrôlées par le système de la communication fidèle au Système, en débats plus larges où des considérations de politique extérieure, de sécurité nationale voire des débats principiels, sont nécessairement considérés. Le cadre général qui s’impose puissamment dans ce cas devient alors celui de la Grande Crise d’effondrement du Système, celui que le Système déteste, – et comme on le comprend, certes. Dans ce cas toujours, et compte tenu des autres considérations envisagées, – notamment ceci que la France est à la fois le pays qui dispose d’une alternative à l’arrangement-Système, le pays qui connaît la plus grande tension parce qu'il est le plus en position d’inversion par rapport à ses capacités et à sa tradition, le pays qui dispose d’une puissance institutionnelle et stratégique ayant la capacité pleinement d’une rupture, – il apparaît très probable que la France doive revenir au premier plan de la crise européenne lors des prochaines présidentielles. Il faudra bien s’arranger de ce fait conjoncturel, avec une capacité opérationnelle majeure de devenir un facteur structurel majeur bouleversant pour la situation européenne, pour le bloc BAO en général, – bref, pour le Système soi-même. Nous n’éviterons pas ce grand rendez-vous des règlements de compte car il n’y a pas une seule mesure envisagée et envisageable par l’Europe er par le Système qui ait le dixième du millionième d’intensité et de puissance nécessaire pour dresser un contre-feu efficace face à l’incendie antiSystème qui se développe, qui gronde et qui emporte tout...

samedi, 05 septembre 2015

The Big Five, Eurasian Security and Other Projects

route.eurasien.jpg

The Big Five, Eurasian Security and Other Projects

By Leonid Savin
Ex: http://katehon.com

Back in 2001, a leading analyst of the American banking company Goldman Sachs Group Inc., Jim O'Neill, used the acronym BRIC to describe the growing economies. Though he had used it in the context of a global neoliberal paradigm, Russia "coopted" the term, proposing Brazil, India and China to build up a multilateral cooperation. In a relatively short period, much has been done to develop mechanisms of interaction. Later, South Africa joined the four countries (and the acronym BRICS came to life).


Now, the five countries, which hold 26% of the planet's land area, represent 42% of the world population and generate 27% of the world GDP, are considered to be the new collective actor of the multipolar world based on the principle of decentralization and the ability to respond to the challenges of the XXI century. As the Russian Foreign Minister Deputy Sergei Ryabkov, in his briefing at the BRICS/SCO Summits in Ufa on July 9, 2015, said, "the practice of the BRICS has no precedent in international politics," and the group of states has become "an important factor in international relations." The BRICS is gradually becoming the new "Big Eight", but only on the basis of equality, transparency and consensus among all members.

The last summit in Ufa showed that the informal tone in which the cooperation was based did not prevent the creation of a full-fledged international association, more democratic than other alliances of the past century. In Ufa, a plan for future actions was approved─a kind of summary of BRICS' matrix operation of the near future. It includes a declaration of finalities, the strategy of the economic partnership and announces the opening of a virtual department─the official BRICS' website, which will publish official documents and relevant materials. The BRICS Bank was launched and a pool of foreign exchange reserves was formed. Their combined capital is 200 billion dollars. The first financed projects will take place in the spring of 2016, not limited to the five countries, but holding a global character. Essentially, it is a financial alternative to the International Monetary Fund of the Rothschilds, making investments in needed sectors of the countries' real economy, and not conducting speculative transactions and providing onerous loans, as do foreign banks, stock exchanges and funds.

Also, amongst the BRICS countries cooperation will be reinforced in financial and economic matters. Particularly, the director of the European and Central Asian Affairs Gui Congyou noted that Russia is a priority to Chinese investments, which will be made not only in infrastructure but in the construction of affordable housing and high technology as well.

The year of the Russian chairmanship of the BRICS has been very dynamic. As the President of Russia Vladimir Putin said on July 9 "in the year of the Russian presidency we have conducted the first meetings for BRICS' Civil, Parliament, and Youth forums. The creation of the BRICS Network University is in process as much as the establishment of the Council of Regions of our organization."

It should be added that the cooperation is happening now not only in the financial and economic fields of the block: ministerial meetings have been held on health, education, agriculture, taxation, science and technology, social security, communications, labor and employment and culture. Increasing co-ordination between the countries affected virtually all acute international issues, from regional conflicts and threats of narcotraffic to the space sector and maritime piracy. For this, all techniques that can make multilateral relations bureaucratic were deliberately avoided. The leaders of all the BRICS countries agreed on the opinion that the current anti-bureaucratic format must be kept henceforth.

This indicates the civilian side of the BRICS likewise. The issue, addressed at the summit in Ufa, was also discussed in the eve of the forum in Moscow with the participation of experts. In particular, through the BRICS Business Council many agreements were reached, while union leaders gave their recommendations to the BRICS' Heads of State. The Chairman of the Federation of Independent Trade Unions of Russia, Mikhail Shmakov, at a meeting with Vladimir Putin, also signaled the necessity to avoid any methods of neo-liberalism, who is to blame for all the world's current crises. This is an important observation showing that the BRICS is in consensus on the level of political ideology, one that will guide the participating countries.

The BRICS can also be regarded as a club where members follow the principle of reciprocity. Indian Prime Minister Narendra Modi during a larger format meeting of BRICS leaders indicated the importance of completing a reform in the UN and its Security Council. According to him, this will help to more effectively respond to any calls. Quite telling was the statement of the Indian leader about sanctions─that only UN sanctions have power, while all the rest is the attempt of some countries to dictate their terms, which is unacceptable. Dilma Rousseff, President of Brazil, also raised the issue of UN reform and the readiness to participate in various projects from harmonization of migration flows to climate change control.

It is significant that other countries are showing an increased interest in the BRICS. For example, at the financial forum BRICS/SCO, which took place on June 8, the vice-president of the Industrial Development Bank of Turkey Çiğdem İçel was also present; furthermore, the formal participation of the SCO's Heads of State at the BRICS Summit as guests greatly enhanced the status of the event. However, apart from the official agenda, the leaders could communicate in an informal setting, discussing a number of issues that are equally important for building a trusting partnership.

The West behaved on its characteristic manner of double standards and information war. For example, Bloomberg's publication was totally manipulated, as if the aggregate BRICS economy had almost caught up with the US economy. This is not true, once according to the IMF China alone has surpassed the United States already in 2014; the Council on Foreign Relations, speaking more realistically, pointed out that the BRICS is going to reduce the influence of the West. Stratfor added that the BRICS and the SCO have evolved to a sort of platform in order to deploy resistance against the United States. Ostensibly, USA analysts have not heard or did not want to hear the repeated statements of the first persons and ministers that the BRICS is not directed against any state or power, having an open agenda. Similarly, the SCO was established to resolve issues of regional security in Eurasia, as well as to engage in energy production and the creation of transport corridors.

But, of course, the two structures will adequately respond to the attempts of undermining sovereignty or interference in internal affairs. At the summit, the Chinese and Russian sides have time and again stated the importance of preserving historical justice and the need for immediate response to any efforts in rewriting history and justifying such phenomena as fascism and Nazism.

The SCO summit, happening immediately after the events of the BRICS on the same site, was also marked by important decisions. For the first time in the existence of the organization the reception of new members, India and Pakistan, took place. In addition, there was an agreement in the raising of the participation status of the Republic of Belarus to that of a SCO observer State. In the quality of partners of the organization's dialogue, joined Azerbaijan, Armenia, Cambodia and Nepal. At one of the briefings in Ufa, a Western journalist raised the question of the various problems between India and Pakistan and how they could cooperate, if differences and the potential for conflict remained. The point is that the SCO is working on a completely different paradigm than the West, which adheres to the school of political realism, with practices of elements such as deterrence, confrontation, conflict of interests and so forth. The SCO is developing an entirely new approach to collective security, while respecting interests and the sovereignty of all members of the organization. It is likely that, through this format, it could even be able to help normalizing relations between Armenia and Azerbaijan.

Very important is the fact that the adhesion of India and Pakistan to the SCO makes of this a four-nuclear-power alliance. Uzbek President Islam Karimov added that this could change the balance of forces in the world. Not less relevant is the question of the future membership of the Islamic Republic of Iran. While Tehran is under UN sanctions, it is not possible. But, as said by the Russian Minister of Foreign Affairs Sergey Lavrov, Iran has made significant progress in talks between the six countries and we can expect that in the near future this problem will be solved─if only the West does not try to review the framework agreements reached earlier, as has happened on previous stages.

At the SCO summit a program of cooperation in the fight against terrorism and separatism in the years 2016-2018 was also approved (it is worth noticing that, by then, the direction of the Executive Committee of the SCO will be on the hands of Russia) and the development of the SCO Convention on Combating Extremism was started, as well as the establishment of the Center for Counteraction to Threats and Challenges to Security of the SCO member states on the basis of the Regional Antiterrorist Structure (RATS). The terrorist organization "Islamic State" was reputed as a serious threat and all SCO members reiterated their intention to combat it and other international extremists.

The development strategy of the SCO to 2025 was accepted and Ufa Declaration for SCO, adopted. The strategy says that the SCO will work "in favor of the construction of a polycentric democratic system of international relations," referring also to the foundation of an indivisible security space. Also important are the designated principles and values of states and peoples, wherein the historical features and identity of all Member States are taken into account.

In his speech dedicated to the results of the two summits, Russian President Vladimir Putin showed that work is ongoing "to create the SCO Development Bank and the SCO Development Fund (Special Account). The idea of having institutions on the basis of the SCO Interbank Association of the International Center of Project Financing is very promising." In addition, the Russian leader called for more active use of the SCO possibilities inherent to the BRICS.

But apart from the pair BRICS-SCO, there is a lot of regional projects that will naturally join both formats. So, the leaders of Russia and China declared that they are ready to work closely on the implementation of the two projects of integration─the Eurasian Economic Union and the Silk Road Economic Belt. Added to that, there are trilateral relationships, such as Russia-Mongolia-China. On the sidelines of the BRICS summit, the leaders of the three countries settled to intensify works on a variety of fronts─from the creation of infrastructure projects to cultural and information activities. As the chairman of the government of China Xi Jinping put, "it is necessary to form a community of mutual destiny and promote multipolarity."

The BRICS will also coordinate the defense of their position within the Group of Twenty (G20). Besides, this platform will be used for different projects within the BRICS and the G20 summit in November this year, to be held in Turkey, continuing to discuss the preparation of the bank and other tasks identified in the Ufa Declaration.

All this automatically means that any try of external manipulation, even under plausible pretexts (for example, USA is actively promoting the project of a New Silk Road), will be doomed to failure. And the world with the assistance of the BRICS and the SCO will be more secure and harmonious.

vendredi, 04 septembre 2015

Warum Russland?

zag0148287.CRx2fF9E.jpg

Warum Russland?

von Willy Wimmer

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Die Frage ist legitim, und sie muss gerade jetzt gestellt werden. Am 1. September wird an den Ausbruch des Zweiten Weltkrieges erinnert, und es war gerade die Sowjet­union, die an Menschenleben und ­Potential beispiellos die Folgen dieses mörderischen Krieges zu tragen hatte.


In wenigen Wochen könnten wir die fünfundzwanzigste Wiederkehr des Tages festlich begehen, an dem Deutschland wieder ein Land wurde, dessen Einheit und weit mehr über gerade diesen Zweiten Weltkrieg aus dem Verschulden seiner damaligen Führung verlorengegangen war. Neben der tatkräftigen Unterstützung aus Washington war es gerade Moskau, das uns Deutschen diesen Weg eröffnete. Es war Michail Gorbatschow, der vom «gemeinsamen Haus» Europas gesprochen hatte. Wir alle in Europa waren sicher, dass wir die Schrecken der Vergangenheit würden loswerden und eine der Wohnungen würden beziehen können. Krieg war ferner denn je.


Das gemeinsame Haus Europa schien ein tragfähiges Fundament zu haben, denn die Konferenz von Helsinki (KSZE), die im Kern aus sowjetischen und polnischen Vorstellungen unmittelbar nach dem Zweiten Weltkrieg hervorgegangen war, erwies sich als ungemein erfolgreich. In ihrem Schlepptau konnten sich sogar zwischen den hochgerüsteten Feindstaaten  erfolgreiche Abrüstungsverhandlungen führen lassen.


Wenn wir heute auf diese Zeit zurückblicken und an den 1. September denken, dann sind uns die Feiern zum 3. Oktober schon vergällt. Statt des grossen Festes in Berlin mit denen, die nicht nur damals dabei gewesen sind und heute von anderen Staatsmännern repräsentiert werden, beschleicht uns die bange Sorge, ob wir den 1. September des nächsten Jahres überhaupt noch erleben? Wieder befehligen mit markigen Sprüchen deutsche Generäle unweit der russischen Grenze internationale Verbände, die nuklear bis unter das Dach aufgefüllt sind. In der Ukraine werden Truppen, die offen ihre an die Nazi-Zeit erinnernden Feldzeichen führen, gegen die Grenzen eines Landes vorgeschickt, das genau mit diesen Feldzeichen den grossen Schrecken, Tod und Vernichtung identifizieren muss. Diejenigen, die noch nicht in der Nato sind, werden mit grosszügigen Einrichtungen überzogen und in grenzüberschreitende Militärkooperation einbezogen, die sich nur gegen Russland zu richten hat. Krieg ist näher denn je.


Das ist nicht über Nacht gekommen. Die europäische Ohnmacht von Kiew, einen friedlichen Machtübergang in einer überaus turbulenten Zeit sicherzustellen, traf auf einen gesenkten Daumen aus Washington. Es war nicht nur die Ukraine, deren Möglichkeiten und Hoffnungen mit dem bis heute ungeklärten Massaker auf dem Maidan-Platz auftragsgemäss zerschossen worden sind. Die Ereignisse trafen Europa ins Mark, weil sich die totale Konfrontation über den europäischen Ausgleich hinweggesetzt hatte. Jeder in Europa sollte sich heute die Frage stellen, wie weite Teile der eigenen Bevölkerung reagieren würden, wenn man ihnen über Nacht ihre Rechte durch ein Putschregime würde nehmen wollen? Vor allem, wenn man bei der Gelegenheit auch noch die russische Marinepräsenz mit ihrer Versorgungsfunktion für den Nahen Osten würde beseitigen können. Heute muss man den Eindruck haben, dass die tatsächlichen Abläufe auf der Krim uns vor dem Krieg bewahrt haben, der heute um so wahrscheinlicher zu werden scheint.


Was ist mit uns eigentlich in all den Jahren passiert, um wieder so gegen ein Land und seine Menschen gestellt zu werden, das noch bei den Winterspielen in Sotchi eindrucksvoll unter Beweis gestellt hatte, wie sehr es ein Ankerplatz für die gemeinsame europäische Kultur ist?


Bei nüchterner Betrachtung müssen wir uns eingestehen, dass das Unvermögen europäischer Aussenminister auf dem Maidan-Platz in Kiew der Höhepunkt europäischer Machtlosigkeit gewesen ist, die weit vorher und unmittelbar nach der deutschen Wiedervereinigung, dem Ende der Teilung Europas und der Charta von Paris aus dem Herbst 1990 begonnen hatte. Wir haben das als erste gespürt, und man musste in Deutschland den Eindruck haben, dass «Soziale Marktwirtschaft» und «demokratischer Rechtsstaat» nur dem Umstand nach dem Zweiten Weltkrieg geschuldet worden waren, das eigene Herrschaftsgebiet im geteilten Europa nicht in die Fänge der anderen Seite geraten zu lassen.


Die Folgen der Teilung in ökonomischer Sicht waren gerade erst mal angedacht, als über «shareholder value» die in Deutschland einst so erfolgreiche und die Gesellschaft ausgleichende Wirtschaftordnung der Sozialen Marktwirtschaft beseitigt werden konnte. Die heutige Bundeskanzlerin verstieg sich sogar zu der Forderung, die Demokratie marktkompatibel umzugestalten. Wenn nicht alles täuscht, wird das über die bekannt gewordenen staatsrechtlichen Konsequenzen zum beabsichtigten Freihandelsabkommen TTIP auch gelingen.

 
Dann kann der demokratische Rechtsstaat, der in Deutschland weitaus tiefere und solidere Wurzeln als die der alliierten Herrschaft auf deutschem Territorium hat, auch gleich mitbeerdigt werden. Was man von der friedensstiftenden Macht des Völkerrechts hält, das hat man mit dem Nato-Jubiläumskrieg 1999 gegen die Bundesrepublik Jugoslawien gezeigt. Es galt, die neue internationale Rechtsordnung im Interesse der USA reüssieren zu lassen. Dafür wurde nicht nur die Idee der Helsinki-Konferenz zu Grabe getragen, sondern die gesamte Völkerrechtsordnung, wie sie sich in Europa seit der Zeit des Dreissigjährigen Krieges herausgearbeitet hatte.


Ist es nicht weitaus mehr, was sich verändert hat? In diesen Tagen wurde erneut darauf hingewiesen, dass in unserem ach so prosperierenden Land die Mittelschicht wegbricht und die armen Leute noch ärmer werden. Familien wissen nicht mehr, wie sie über die Runde kommen sollen. An unseren Schulen wird den Kindern eingebleut, welches Menschenbild sie gefälligst in Zukunft haben sollten. Die Migrationsentwicklung, die auf eine hilflose deutsche Bundesregierung und eine nicht existierende europäische Haltung stösst, bringt Menschen in unser Land, denen wir durch unsere Politik und die Kriege unserer Verbündeten die Lebensgrundlage genommen haben. Da diese Menschen vielfach aus den Ländern im Nahen Osten kommen, die als die Wiege unserer Kultur bezeichnet werden können, haben wir ihr und unser Erbe zerstört.


Und jetzt gegen Russland? Sind es die russischen Bodenschätze, die man so unter Kontrolle nehmen will, wie es vor gut zehn Jahren im Fall Yukos schon einmal möglich zu sein schien, obwohl man sich heute wegen Fracking mehr mit den Saudis in den Haaren zu liegen scheint. Oder ist es etwas anderes? Wenn wir einen nüchternen Blick auf uns selbst werfen, dürfte es etwas anderes sein, und das kann man auch in einem Land sagen, aus dem jedes Jahr mehr als eine halbe Million Menschen über den Atlantik reisen. Hier kommen nur wenige auf die Idee, statt im Silikon Valley einen Job in Samara anzustreben. Aber Russland steht heute dennoch für etwas, das denjenigen, die unsere Staaten schon fast planiert haben, ein gewaltiger Dorn im Auge zu sein scheint, weil es mehr werden könnte, als Dinge, die morgen schon anders sind: Vaterland, christlicher Glaube und die Werte der Familie.
In dem kriegs- und finanzkrisenbestimmten Westen kommt das alles seit geraumer Zeit völlig unter die Räder. Unbeschadet der Tatsache, wie die Wirklichkeit in Russ­land selbst aussieht, muss das in Europa die Menschen nachdenklich machen, denen gerade zum wiederholten Male der Teppich unter den Füssen weggezogen wird. Was gibt Halt? Ist es das, warum wir gegen Russ­land und die Menschen dort wieder in Stellung gebracht werden? Weil es so gegen die blutigen Träume von der einzigen Weltmacht steht? •

Julien Langella: La jeunesse déclare la guerre à la génération de mai 68 au pouvoir !

Julien Langella: La jeunesse déclare la guerre à la génération de mai 68 au pouvoir !

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, actualité, france, mai 68, idéologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 03 septembre 2015

Presseschau August 2015 (2)

mardi, 01 septembre 2015

Migrants: le cas de conscience, nouvelle arme de destruction massive...

migrants-clandestins-a-60-km-a-l-es.jpg

Migrants: le cas de conscience, nouvelle arme de destruction massive...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur le site du Point et consacré à l'impuissance de l'Europe face à la question stratégique de l'invasion migratoire. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre(Nuvis, 2013). 

Migrants, le cas de conscience comme nouvelle arme de destruction massive

Selon l'agence Frontex, 107 500 migrants se sont présentés aux frontières de l'Union européenne en juillet, autant que durant toute l'année 2014. Depuis janvier, plus de 224 000 seraient partis à l'assaut de l'Europe (HCR), 160 000 seraient déjà arrivés sur les côtes grecques, et plus de 2 500 se seraient noyés dans ces traversées de tous les dangers. Selon Berlin, plus de 700 000 malheureux devraient d'ici la fin de l'année avoir cherché à s'établir en Allemagne, dont 40 % en provenance des Balkans (qui viennent d'être déclarés « sûrs » pour limiter l'appel d'air). 10 à 15 % seulement de ces populations sont des « réfugiés politiques », l'immense majorité des autres fuient la misère. Judicieux calcul, singulièrement en France, si l'on considère, avec la Cour des comptes, que 1 % des déboutés du droit d'asile sont effectivement reconduits à la frontière...

Chaque jour porte son lot de nouvelles sinistres : un naufrage en Méditerranée de miséreux terrifiés, le Tunnel sous la Manche paralysé par les passages sauvages, les îles grecques prises d'assaut, la France débordée à Calais, l'Italie à Vintimille, la panique d'États membres déchirés entre empathie et indifférence. La cacophonie européenne habituelle, se rassure-t-on. Non. Cette fois, l'Europe fait face à une attaque sans précédent, au moins partiellement planifiée, qui vise la déstructuration en profondeur de nos sociétés. L'Allemagne se raidit et dénonce la réalité d'une immigration « de confort ». La Hongrie, l'Autriche, la Bulgarie, le Danemark n'entendent pas plus se laisser prendre dans la mélasse de la mauvaise conscience. Mais, sans action radicale et coordonnée, c'est l'adversaire qui triomphe, instrumentalisant notre humanisme empathique, secondé par des médias avides de sensationnalisme. Lorsqu'on voit des policiers ou des marins excédés dégonfler des canots surchargés de pauvres hères, c'est l'image de l'Europe accueillante qui succombe, c'est notre vulnérabilité qui crève l'écran. L'Europe n'est plus une forteresse protectrice de ses peuples, c'est une passoire.

Une crise est géopolitique bien plus qu'humanitaire

Mais cette crise est géopolitique bien plus qu'humanitaire : nous nous débattons dans le piège tendu par une organisation terroriste État islamique très organisée et surtout conséquente. Le « calife » al-Baghdadi, chef de Daesh, que nous répugnons toujours à combattre au sol, nous contentant de frappes si ciblées qu'elles ne font que galvaniser ses effectifs grandissants, n'avait-il pas annoncé dès février dernier qu'il submergerait le fragile esquif européen « de 500 000 migrants à partir de la Libye » si l'Italie se joignait à la coalition ? Les Soudanais, Érythréens, Afghans, Irakiens et Syriens, eux aussi malmenés par les bouleversements géopolitiques en cours en Afrique et au Moyen-Orient, n'ont fait que prendre en marche le train de cette macabre prophétie…

Les dirigeants de Daesh disent ce qu'ils font et font ce qu'ils disent. L'Europe, elle, ne dit toujours pas ce qu'elle veut faire ni ne fait ce qu'elle énonce : le blocus des côtes libyennes, la destruction préventive des bateaux, etc. Souhaitons que l'accord franco-britannique sur la lutte contre les passeurs à Calais nous fasse mentir. Engluée dans la procrastination, l'Europe donne le spectacle quotidien de sa désunion et de sa pusillanimité. Elle est coupable en premier lieu envers ses propres populations. Coupable de ne pas porter le bon diagnostic sur la nature et la gravité de la menace ; de ne pas admettre que ses États sont en guerre, de s'accrocher comme à une bouée dégonflée à ses « valeurs », sans oser le seul choix salutaire : répondre à Daesh. Sur le double front de l'intransigeance migratoire, en mettant déjà en œuvre un blocus militaire sans failles de la Libye et une fermeture efficace de ses frontières, et d'une intervention militaire massive au sol (avec forces spéciales américaines et frappes françaises en Syrie), pour contrer ceux que l'on a trop longtemps soutenus : les islamistes sunnites de « l'Armée de la conquête », qui n'ont rien de modéré ou de représentatif, et veulent mettre en pièces le régime de Bachar el-Assad afin de prendre le pouvoir en Syrie. Même leurs mentors saoudiens commencent à s'en inquiéter.

mig582-12274011.jpg

 

Idéalisme entêté, mâtiné de cynisme

Évidemment, le non-dit implicite du discours de nos « responsables » est que nous sommes les fauteurs de troubles de ces territoires en guerre (Irak, Afghanistan, Syrie, Libye, Sahel…) et que nous devons recueillir les malheureux que notre aventurisme militaire et politique a jetés hors de chez eux. Partiellement vrai. La France s'est, certes, imprudemment engagée en Libye et a contribué à la déstructuration violente de cet État. Mais le chaos irakien, matrice de toute la déstabilisation régionale, ne lui est nullement imputable, et son action courageuse au Sahel, même à l'aune de ses moyens insuffisants, doit être portée à son crédit. Quant à la Syrie, notre dogmatisme à l'égard de Bachar el-Assad qui était (comme Saddam Hussein ou Kadhafi d'ailleurs) le dernier rempart d'un équilibre ethnico-religieux imparfait mais protecteur des minorités, notamment chrétiennes, est désormais clairement en porte-à-faux par rapport au réalisme américain (comme sur les dossiers russe ou iranien).

Combien de massacres faudra-t-il encore laisser commettre, combien de morts, de chrétiens d'Orient livrés à la sauvagerie de l'ennemi, d'otages et d'attentats, avant de reconnaître que l'on s'est trompé d'ennemi une fois encore ? Espérons que le soutien unanime le 17 août du Conseil de sécurité des Nations unies à un plan « inclusif » pour des pourparlers de paix en Syrie amorce un retour au réalisme politique et stratégique, notamment du côté occidental. Notre idéalisme entêté, parfois mâtiné de cynisme, a contribué depuis quatre ans au martyre de ce pays.

Il n'est pas trop tard. Mais il faut du courage, celui de dire la vérité et d'en assumer les conséquences. Nous sommes en guerre. Nos opinions l'ont compris. Ce sont nos politiques (et aussi certains « analystes » aussi lunaires qu'irresponsables), notamment en France, qui refusent de l'admettre et de prendre les décisions – pas longtemps impopulaires – qui s'imposent. Devant cette invasion planifiée, nous n'avons plus le choix : nous devons fermer pour quelques années au moins les frontières de l'Europe à toutes les immigrations, humanitaires et même politiques. Nous devons faire en sorte que Daesh comprenne que son entreprise a échoué, qu'il ne submergera pas nos États, n'infiltrera pas ses kamikazes ni ne sèmera la discorde dans nos communautés. Il n'y a pas trente-six façons de convaincre al-Baghdadi et ses sbires, comme d'ailleurs les réseaux de passeurs, que leur idée n'est plus rentable, ni politiquement ni financièrement. La politique européenne doit devenir une politique d'accueil exceptionnel sous conditions strictes. Non plus : « on accueille par principe tout le monde sauf… », mais « on n'accueille personne sauf… » ; strictement l'inverse de ce qui provoque actuellement l'engorgement des dispositifs d'enregistrement et d'accueil. Schengen est mort. Ce dispositif était valable pour la circulation des biens et des capitaux. Mais ces hommes, ces femmes et ces enfants déversés sur les côtes italiennes et grecques ne sont pas des biens ou des capitaux ; ce sont des armes de destruction massive d'un nouveau genre, des vecteurs, malgré eux, de déstabilisation politique et de mutation identitaire.

Montée des populismes

À force de nier, de renier son histoire et son identité chrétienne comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse, l'Europe, et singulièrement la France, ont offert leurs flancs désarmés à l'offensive politique d'un islam conquérant pris en mains par des chefs déterminés et ambitieux. Notre pusillanimité les ravit. Quel cadeau inespéré que ces politiciens incapables pour la plupart de voir loin, de décider les priorités de l'action publique, ces gestionnaires qui ne dirigent rien et confondent laxisme et relativisme ! L'abstention électorale et la défiance envers le politique explosent ? Qu'à cela ne tienne ! On naturalise massivement de nouvelles catégories d'électeurs, qui voteront bientôt avec gratitude pour des pouvoirs leur assurant une survie confortable aux dépens d'une France laborieuse, d'en haut et d'en bas, écœurée par tant d'opportunisme et d'encouragement au communautarisme et à la haine sociale. Tout cela au nom d'une laïcité dévoyée et de valeurs républicaines distordues par le revanchisme social. Comment oser dès lors s'étonner de la montée d'un populisme qui fait son lit de cette pleutrerie des « partis de gouvernement » quêtant la popularité dans le renoncement ? Le ras-le-bol populaire gronde.

Comme la France en son temps, l'Europe « ne peut accueillir toute la misère du monde ». Elle n'en a plus les moyens et de moins en moins la volonté. Riche par rapport aux parties du monde à feu et à sang, l'UE est en crise politique et identitaire profonde et en régression économique et sociale sensible par rapport à ses concurrents directs. Sans parler de son poids stratégique en recul. Elle n'est pas attaquée pour rien. Elle est le maillon faible d'un Occident qui vacille. Elle doit prendre soin de ses propres citoyens, et n'a ni emplois, ni logements, ni argent à offrir à des masses de migrants « catapultés », dans une version moderne du siège médiéval, pour modifier la composition démographique, ethnique et religieuse de nos États. Il est en fait de notre devoir moral de stopper l'accueil « de seconde zone » des migrants, indigne de nos standards de solidarité. Le paradoxe n'est qu'apparent. Un peu comme cette consigne de sécurité aérienne contre-intuitive, qui rappelle qu'en cas de dépressurisation de la cabine, il faut d'abord mettre son propre masque à oxygène avant de songer à en munir les enfants et à leur porter secours.

C'est une décision douloureuse, un renoncement apparent à ce qui a fait l'histoire de l'Europe, et singulièrement celle de la France. Mais nous sommes en lambeaux. Notre identité nationale, le cœur même du « pacte républicain » sont mis à mal, notre société est percée de mille flèches qui ont pour noms démagogie, électoralisme, communautarisme, ultra-individualisme, surendettement public, inefficacitéadministrative, naïveté internationale, dogmatisme diplomatique. Ce virage sécuritaire serré n'est que la rançon soudaine d'un trop long laxisme, d'un aveuglement entêté sur les ressorts de la résilience des sociétés modernes. Nous payons l'acceptation béate, depuis 25 ans, de « l'horizontalisation » massive du monde, de l'abaissement des États, de l'explosion des réseaux sociaux – vecteurs de progrès pour les libertés mais aussi caisses de résonance  pour les idéologies les plus macabres –, de l'hyper connectivité qui produit peu de lien mais bien des connexions assassines. Nous payons dans la douleur notre renoncement à l'autorité politique, à la hiérarchie des valeurs, à la prescription assumée des comportements individuels et collectifs. La sanction des faits est redoutable. Elle devient mortelle. À quoi sert d'être « le pays des droits de l'homme » si notre population entre dans l'ère de la défiance politique radicale, du chômage de masse et du non-travail, s'appauvrit et se désespère, se voit sommée de financer à fonds perdus des chimères humanitaires alors que ses équilibres sociaux primaires sont mis en péril par ces utopies ?

Caroline Galactéros (Le Point, 21 août 2015)

lundi, 31 août 2015

Fuites : comment le milliardaire Georges Soros tire les ficelles US en Ukraine

soros-europes-nightm.jpg

Fuites : comment le milliardaire Georges Soros tire les ficelles US en Ukraine

Ex: http://www.arretsurinfo.ch

Une lettre de Georges Soros au président Porochenko et au premier ministre Iatseniouk, daté du 23 décembre 2014, créé par Douglas York, assistant personnel de Georges Soros

GEORGE SOROS 23
23 décembre 2014
Son Excellence Petro Poroshenko
Président de l’Ukraine

Kiev -UKRAINE

Son Excellence Arseniy Yatsenyuk

Premier Ministre de l’Ukraine

Kiev – UKRAINE

M. le Président, M. le Premier ministre, Mes chers amis,

Je veux vous appeler à vous rassembler derrière les réformateurs au sein de votre gouvernement pour apporter votre soutien enthousiaste à une approche du type “big bang”. Ce qui signifie une approche où les contrôles administratifs seraient supprimés et où l’économie passerait au “prix de marché” rapidement plutôt que graduellement.

Comme vous le savez, je n’ai pas ménagé ma peine, lors du dîner du sommet européen du 18 décembre, pour susciter un soutien à une aide financière plus importante. Vous avez vu dans le communiqué final que je n’ai guère eu de succès, même si les présidents Tusk et Juncker ont été de bonne volonté. Le sentiment le plus répandu était que le gouvernement ukrainien manque de coordination et n’est pas vraiment décidé en faveur de réformes radicales. Hier matin, j’ai parlé à Christine Lagarde, qui a clairement soutenu mes arguments, et elle a exprimé une opinion similaire.

Voilà qui met en péril la “nouvelle” Ukraine qui s’oppose avec vigueur à la “vieille” Ukraine avec sa corruption endémique et son gouvernement impotent. Les gens sont prêts à s’accommoder d’un certain niveau de sacrifices pour une Ukraine nouvelle, mais il lui faut un soutien financier plus important que les 15 milliards de dollars actuellement envisagés pour contenir la baisse du niveau de vie à un niveau tolérable. Et pour justifier un soutien plus important, il faut que le gouvernement présente un budget convaincant avec des économies significatives. Le nombre de fonctionnaires doit être réduit de bien plus de 10% ; et Naftogaz doit être réorganisé avec un “big bang” qui remplace les subventions cachées fournies par Naftogaz par des aides directes pour les plus faibles. Comme Youri Vitrenko me l’a expliqué, cela pourrait fonctionner en assurant aux gens que leurs demandes d’aide seraient garanties la première année, qu’ils y aient droit ou pas (en utilisant la pression sociale pour décourager les demandes abusives) et en ne leur demandant pas de payer plus que l’année précédente. Cela donnerait une année aux autorités pour organiser une transition ordonnée des subventions cachées aux aides explicites. Voilà pourquoi je vous exhorte à adopter l’approche “big bang”.

Vous avez la chance d’avoir nommé trois “nouveaux Ukrainiens” ministres et plusieurs locaux qui s’investissent dans cette approche. Ils pourraient réorganiser leurs ministères, y réduire les effectifs à une fraction de leurs tailles actuelles tout en augmentant les salaires des fonctionnaires restants. Ce qui pourrait constituer un exemple à suivre pour les autres ministères. Les ministres qui ont entrepris des réformes radicales pourraient être tenus responsables en cas d’échec, mais on doit leur donner leur chance de réussite en les laissant choisir leurs adjoints.

Quand j’ai demandé au conseiller diplomatique du président Juncker ce qu’il avait en tête en évoquant le manque de progrès, étonnamment il a souligné les réformes constitutionnelles. De fait, l’Ukraine connaît un moment unique où le public s’intéresse passionnément aux problèmes constitutionnels et il ne faut pas laisser passer ce moment. La société civile doit être effectivement engagée dans ces discussions. Ce qui soulève la question du rôle du Conseil National de la Réforme que j’espère vous clarifierez entre vous deux.

Comme vous le savez, j’ai demandé à Andrès Velasco, un éminent économiste qui a très bien réussi comme ministre des finances du Chili de 2006 à 2010, de visiter Kiev où il a rencontré le Premier ministre ; le Président étant à Varsovie à ce moment-là. Velasco en est revenu avec une vision très sombre de la situation financière. La Banque Nationale d’Ukraine n’a pratiquement plus de réserves en devises. Ce qui signifie que la hryvnia n’a plus d’ancrage. En cas de panique et d’effondrement de la monnaie, comme il y en a eu en Russie, la Banque Nationale d’Ukraine ne pourrait pas stabiliser le taux de change, même temporairement comme l’a fait la Russie en injectant 90 milliards de dollars.

Votre première priorité doit être de reprendre le contrôle sur les marchés financiers – dépôts bancaires et taux de change. Sinon vous n’aurez aucun moyen de vous lancer dans des réformes plus profondes. Je crois que la situation pourrait être stabilisée en obtenant du Conseil Européen qu’il s’engage sur le principe d’accorder ce nouveau paquet de 15 milliards de dollars que le FMI exige pour libérer la prochaine tranche du paquet d’origine à la fin de janvier 2015. Sur la base de cet engagement, on pourrait demander à la Réserve Fédérale de prolonger pour trois mois son accord de swap de 15 milliards de dollars avec la Banque Nationale d’Ukraine. Ce qui rassurerait les marchés et éviterait la panique.

Je crois que le communiqué de Bruxelles et les commentaires des présidents Tusk et Juncker ont un effet apaisant pour les marchés. C’est à vous de décider si vous considérez le danger de panique financière suffisamment réel pour prendre des mesures préventives. Si c’est le cas, vous devriez appeler la Chancelière Merkel pour lui demander un engagement sur le principe du paquet de 15 milliards de dollars. Je suis prêt à appeler le secrétaire d’état au Trésor US, Jack Lew, pour essayer de connaître ses intentions sur cet accord de swap.

Je dois partir en Asie le 27 décembre et j’aimerais discuter avec vous de cette question par téléphone, ou mieux par Skype, avant de partir. Je vais devoir réduire l’intensité de mon implication en Ukraine pour les trois prochaines semaines. Je prévois de passer à Kiev après Davos. Mon adjoint Chris Canavan est prêt à venir plus tôt si nécessaire.

En vous renouvelant nos vœux de succès

Un document d’assistance militaire à Kiev, non daté, rédigé par Yasin Yaqubie de l’International Crisis Group

Nous partageons la vision du Président Obama sur ce qui se joue en Ukraine, mais nous pensons que la situation nécessite que les États-Unis en fassent davantage. Le Président a dit la chose suivante à Tallinn :

Malgré cela, aujourd’hui même où nous nous retrouvons, nous savons que cette vision est menacée par l’agression russe contre l’Ukraine. C’est une attaque éhontée contre l’intégrité territoriale de l’Ukraine – une nation européenne souveraine et indépendante. Cette attaque remet en cause le plus fondamental des principes de notre système international : que l’on ne redessine pas les frontières aux canons des fusils ; que les nations ont le droit de décider de leur propre avenir. Elle ébranle un ordre international dans lequel les droits des peuples et nations sont respectés et dont ils ne peuvent tout simplement pas être privés par la force brute. Voilà ce qui se joue en Ukraine. Voilà pourquoi nous nous tenons aux côtés du peuple ukrainien aujourd’hui.

 

états-unis,politique internationale,actualité,europe,affaires européennes,ukraine,georges soros,russie,union européenne,géopolitique

 

A la lumière de ces faits, il faut empêcher la Russie d’user de force militaire et de menaces militaires pour imposer davantage de changements en Ukraine. Nous apprécions qu’un cessez-le-feu soit en place. Malgré tout, nous demeurons sceptiques sur le maintien du cessez-le-feu sur le long terme par les Russes et leur marionnettes séparatistes, ou sur leur consentement à un règlement politique qui préserverait l’intégrité territoriale et politique de l’Ukraine.

Pour dissuader les Russes de reprendre le combat ou d’exiger que Kiev ne donne son accord à des conditions inacceptables, il faut plus que des sanctions et autres actions directes des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN. Il faut également former et équiper en matériel les forces militaires ukrainiennes, afin qu’elles puissent neutraliser les séparatistes soutenus et renforcés par des forces russes clandestines. Le Président Obama devrait maintenant faire clairement comprendre à Poutine la détermination des États-Unis à engager des actions dans ce sens. Cela encouragerait Poutine à prolonger le cessez-le-feu et à ne pas reprendre l’escalade car la Russie sait qu’elle ne peut surenchérir sur les États-Unis en matière de sophistication des armements.

Ainsi donc :

  • L’Ukraine devrait bénéficier d’une dotation militaire en armes létales, ce qui lui permettrait de résister à la puissance militaire écrasante de la Russie. Sinon Poutine atteindra ses objectifs par l’usage de la force armée.
  • Les États-Unis devraient doter l’Ukraine d’armes défensives aussi sophistiquées que les forces adverses. En termes de poker, les États-Unis doivent “suivre, non pas surenchérir”.
  • Les forces ukrainiennes devraient être entraînées hors de l’Ukraine, par exemple en Roumanie, ainsi les militaires américains ne seraient pas visibles et il n’y aurait pas de force de l’OTAN en Ukraine.

Un projet de “stratégie globale à court et moyen terme pour la nouvelle Ukraine”, daté du 12 mars 2015, créé par Tamiko Bolton, troisième épouse de Georges Soros

Draft Non-Paper / v14

Stratégie globale à court et moyen terme pour la nouvelle Ukraine

Court terme : les trois à cinq prochains mois

Moyen terme : les trois à cinq prochaines années

I. Le point de départ

  1. Poutine préfère un effondrement financier et un conflit politique intérieur qui déstabiliserait toute l’Ukraine à une victoire militaire qui lui donnerait le contrôle d’une partie du pays. Cela est corroboré par le fait qu’il a, par deux fois, transformé une victoire militaire en un cessez-le-feu qui reconnaissait la réalité des faits sur le terrain sans le priver de son avantage d’initiative.
  2. Minsk 2 permet à Poutine d’être très proche du résultat qu’il souhaite. Maintenant, il se dirige vers une désescalade militaire en ayant la conviction qu’il a accompli sa mission et dans l’espoir qu’il pourra éviter un renouvellement des sanctions économiques qui prennent fin en juillet.
  3. La détérioration politique et financière de l’Ukraine fait de Poutine le vainqueur. Tant que l’Ukraine et ses alliés ne se seront pas mis d’accord sur une stratégie globale qui privera Poutine de son avantage d’initiative, toute poursuite ou accélération des choses sera vouée à l’échec. De la même manière que Poutine n’a pas obtenu la signature de Merkel et de Hollande avant de mettre en œuvre sa stratégie, on peut inverser les choses avec la stratégie décrite ci-dessous.

II. La stratégie

Les Ukrainiens et leurs alliés doivent s’accorder sur les principes suivants :

  1. En l’absence d’un soutien suffisant de ses alliés, la nouvelle Ukraine ne fait pas le poids face à la Russie de Poutine.
  2. Dans leur propre intérêt collectif, les alliés de l’Ukraine doivent permettre à la nouvelle Ukraine, non seulement de survivre, mais aussi de prospérer ; et pourvu qu’ils puissent être d’accord sur une manière de fournir un soutien approprié sans s’impliquer dans un conflit militaire direct, ils devraient être capables de l’emporter sur la Russie de Poutine.
  3. Alors qu’il serait préférable d’avoir en la Russie un partenaire plutôt qu’un ennemi, c’est une situation impossible tant que Poutine poursuivra sa politique actuelle.
  4. Il en coûtera bien plus, en particulier pour l’Europe, de se défendre contre la menace que le régime d’un Poutine victorieux posera en cas d’effondrement de l’Ukraine, que de fournir un soutien conséquent à la nouvelle Ukraine tant qu’elle existe.
  5. Garder la nouvelle Ukraine en vie et l’aider à réussir doit avoir la priorité sur les sanctions contre la Russie. Les sanctions doivent être maintenues et renforcées si nécessaire tant que Poutine persiste dans ses attaques militaires manifestes sur le sol ukrainien ; mais elles touchent non seulement les Russes mais aussi les Européens et l’économie mondiale. Elles renforcent également le discours de Poutine selon lequel les problèmes de la Russie sont de l’entière responsabilité de l’hostilité implacable de “l’Ouest”. Cela l’aide à garder le soutien du peuple russe et à renforcer son pouvoir. En revanche, une démocratie qui fonctionnerait en Ukraine en réussissant à réformer l’économie, alors même que le pays subit les agressions russes, transformerait le discours de Poutine en un mensonge qu’aucune propagande ne pourrait dissimuler. De plus en plus de Russes voudraient suivre l’exemple de l’Ukraine.
  6. Ainsi donc, les alliés de l’Ukraine doivent considérer l’Ukraine comme une priorité de la défense, et pas comme une autre Grèce. Ils devraient annoncer qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour aider la nouvelle Ukraine, à l’exception de l’implication dans un nouveau conflit direct, ou de la violation des accords de Minsk.

III. Le court terme : les trois prochains mois

A. Ce que l’Ukraine doit apporter

  1. Rétablir la capacité militaire de l’Ukraine, sans violer les accords de Minsk.
  2. Rétablir un semblant de stabilité monétaire et un système bancaire fonctionnel.
  3. Maintenir l’unité entre les différentes branches du gouvernement.
  4. Préserver la viabilité des institutions et l’indépendance de la Banque Nationale d’Ukraine (BNU)
  5. Fournir la preuve solide que le gouvernement sait où se situent les fuites budgétaires, et qu’il sait comment les résorber.
  6. Elaborer et mettre en place un programme de réformes politiques et économiques convaincant, à même d’attirer à la fois les donateurs et les investisseurs.
  7. Produire un dossier qui puisse impressionner lors de la conférence des investisseurs et des donateurs dans trois mois, dans une fourchette de deux mois.

B. Ce que les alliés doivent apporter

  1. Aider l’armée ukrainienne à rétablir sa capacité de combat, sans violer les Accords de Minsk. Les alliés doivent imiter Poutine dans sa pratique du déni afin de lui ôter l’avantage de l’initiative.
  2. L’Europe doit parvenir à un nouvel accord-cadre qui permettra à la Commission Européenne de verser jusqu’à un milliard d’euros par an à l’Ukraine, dont seuls 9% seraient à la charge de son budget [NdT : cf. infra, B l'union européenne, 1., explications sur le MFA], et aussi de l’utiliser pour d’autres soutiens que celui de la balance des paiements. Ceci demande une décision politique de la Chancelière Merkel et du Président Hollande, en tant que signataires de l’accord de Minsk, et la dépense d’un considérable capital politique pour surmonter les obstacles légaux et parvenir à l’unanimité.
  3. Être prêts à remettre tout ou partie de ces fonds si le programme de réformes de l’Ukraine le justifie. Afin de prendre sa revanche sur Poutine, l’Ukraine doit se transformer de générateur de risque politique en destination attractive pour l’investissement. Cela nécessitera des MEDC (Mécanisme élargi de crédit ou EFF Extended Funds Facility) plus importants et la réassurance à des taux attractifs des assurances contre le risque politique.

IV. État des lieux

A. Ukraine

  1. Le général Wesley Clark, le général polonais Skrzypczak et quelques spécialistes sous les auspices de l’OTAN conseilleront le président Porochenko sur la façon de rétablir les capacités de combat de l’Ukraine sans violer l’accord de Minsk.
  2. Le programme MEDC (Mécanisme élargi de crédits) du FMI, qui n’en porte pas la faute, arriva trop tard. La Banque Nationale Ukrainienne (BNU) commença à épuiser ses réserves fin 2014 et la devise n’était soutenue que par l’espoir. Mais la dégradation de la situation militaire a sapé la confiance et la devise décrocha fin février, passant de 16 à 33 [NdT : Hryvnia ukrainiens pour 1 euro] en quelques jours. Le paroxysme fut atteint le 25 février lorsque la BNU mit en place un contrôle des importations, élevant les taux d’intérêt à 30%. Depuis, les pressions soutenues du président ont ramené le taux de conversion près du niveau de 21,7, niveau sur lequel le budget 2015 est basé. Mais les progrès sont extrêmement fragiles. L’effondrement temporaire a ébranlé la confiance du public et fragilisé le bilan des banques et des entreprises possédant de fortes dettes en devises. Cela a aussi ruiné les estimations sur lesquelles se basent les programmes du FMI. Il est impossible pour l’Ukraine de réaliser 15,4 milliards de dollars d’économie par une restructuration de sa dette. Le Mécanisme Élargi de Crédit est insuffisant avant même d’être mis en place. Les états membres de l’UE n’ont montré aucun empressement à envisager une aide bilatérale supplémentaire du fait de leurs propres contraintes budgétaires (c’est pourquoi les dirigeants ukrainiens hésitent tellement à proposer la stratégie dessinée plus haut). La nouvelle Ukraine est littéralement au bord de l’effondrement.
  3. Après bientôt une année de préparatifs, tous les ingrédients d’un programme de réformes radical sont disponibles ; il suffit simplement de les réunir. La trame d’une union des différentes branches du gouvernement s’est dessinée. Le National Reform Council (Conseil National de la Réforme NRC) réunit l’administration présidentielle, le conseil des ministres, la Rada centrale [NdT : équivalent du parlement] et ses comités, et la société civile. Il a été constitué par décret présidentiel, ce qui a naturellement causé des frictions entre le Président et le Premier ministre. Yatsenyouk considéra le NRC comme une ingérence anticonstitutionnelle de Porochenko dans la politique économique. Les résultats du gouverneur de la BNU ont été une autre source de frictions. Yatsenyouk et Porochenko sont les dirigeants de partis politiques différents et les élections locales de cet automne se profilent.
  4. Néanmoins, le NRC est opérationnel. Il fonctionne plutôt bien dans la définition des priorités législatives, et le Président et le Premier ministre ont travaillé ensemble pour soumettre des projets de loi à la Rada. Un désaccord persistait concernant la mise en œuvre et le fonctionnement du PMO (Bureau de gestion des projets), mais il a été résolu le 5 mars. En bref, le conflit entre Porochenko et Yatsenyouk a été grandement exagéré en Ukraine comme à l’étranger.
  5. L’International Renaissance Foundation [NdT : littéralement "Fondation Internationale Renaissance"], branche ukrainienne des fondations Soros, était jusqu’à présent le seul soutien financier du NRC et elle sera l’un des principaux soutiens du PMO qui a en charge dès maintenant le financement du NRC et la mise en œuvre de divers projets de réforme. La structure du PMO mérite d’être évoquée parce qu’il est assez nouveau, et parce qu’il n’est pas encore légalement établi, bien qu’une petite équipe y ait travaillé ces deux derniers mois. Il fonctionnera sous le contrôle d’un comité tripartite composé de Dmytro Chymkiv représentant le président, d’Aivaras Abromavičius, ministre de l’économie, représentant le conseil et d’Hanna Hopko ou de quelqu’un d’autre pour représenter la Rada. Le ministre Abromavičius aura aussi à sa charge la coordination des financeurs et l’organisation sous trois mois d’une conférence des financeurs et investisseurs. Tout semble donc s’assembler parfaitement. Il y a un contraste flagrant entre la réalité extérieure dégradante et le processus continu des réformes intérieures.
  6. La pièce maîtresse des réformes économiques sera la réorganisation de Naftogaz et l’introduction d’une “tarification de marché” pour toutes les formes d’énergie, remplaçant les aides dissimulées par des aides visibles aux ménages nécessiteux. Le PMO a engagé le cabinet McKinsey Consulting afin d’assister Naftogaz et les autres parties concernées dans la préparation d’un plan qui sera présenté à la conférence des financeurs.
  7. Les réformes institutionnelles doivent comprendre trois éléments essentiels : premièrement, mettre en place des agences anticorruption, telles que le National Anti-Corruption Bureau (Bureau National Anti-corruption) et la National Agency for Prevention of Corruption (Agence Nationale pour la Prévention de la Corruption), et finaliser la législation anticorruption en conformité avec les standards internationaux. Deuxièmement, mettre en œuvre la première étape de la réforme judiciaire, comprenant l’installation du Haut Conseil de Justice et initiant les procédures de renouvellement des juges. Troisièmement, initier le programme des réformes constitutionnelles avec la décentralisation comme but premier. Le processus a été ralenti par l’insistance mise par la Rada fraîchement élue sur les procédures justes et la totale transparence.
  8. La caractéristique distinctive de la nouvelle Ukraine est que, alors que les oligarques sont influents dans les partis politiques, les ministres et autres responsables sont choisis non pas sur la base de leur adhésion à un parti, mais sur leur intégrité personnelle et leurs qualifications professionnelles. Cette caractéristique doit être préservée. De plus, le budget est un tonneau percé. L’origine des fuites est bien connue – Naftogaz et le système bancaire ; le gouvernement doit colmater ces fuites afin d’inciter les financeurs à verser de l’argent dans le tonneau. Il est essentiel que le gouvernement fasse une démonstration claire durant les trois mois à venir, afin de changer l’image dominante et répandue d’une Ukraine comme un pays totalement corrompu.

 

états-unis,politique internationale,actualité,europe,affaires européennes,ukraine,georges soros,russie,union européenne,géopolitique

B. L’Union européenne

  1. Puisque les états membres n’ont pas les ressources financières suffisantes, il faut trouver une façon de se servir de la note AAA attribuée aux crédits de l’Union européenne elle-même. La recherche s’est concentrée sur un instrument financier bien connu, le dispositif MFA (Macro-Financial Assistance). Le MFA a une caractéristique inhabituelle : seuls 9% des fonds alloués sont à la charge du budget de l’Union européenne ; l’Union emprunte le reste sur les marchés, en profitant de sa note AAA. Ceci en fait un instrument très populaire. L’Union européenne s’en est servi pour apporter sa contribution au premier paquet de secours du FMI et aussi pour sa contribution au MEDC. Ils avaient eu de grandes difficultés à réunir 2,5 milliards d’euros pour le MEDC parce leurs engagements dépassaient déjà leur budget pour 2015.
  2. La Commission européenne entreprendra en 2016 une révision à mi-mandat du budget de l’Union européenne dans l’intention d’attribuer 1% de son budget ou un milliard d’euros à l’Ukraine.
  3. Si la somme entière était acheminée par le moyen du MFA, 11 milliards d’euros seraient rendus disponibles annuellement pour l’Ukraine à partir de 2017. Malheureusement ce n’est pas possible, parce que l’accord cadre qui fixe la taille du fonds de garantie du MFA a expiré à la fin de 2009. Depuis lors le Parlement et le Conseil ont pris des mesures législatives relatives à des opérations MFA particulières selon la procédure législative ordinaire (co-décision), avec pour conséquence la lenteur du processus de prise de décision. La Commission a essayé d’introduire un nouveau cadre réglementaire en 2011 pour rationaliser la manière dont les décisions sont prises, mais il a été retiré en 2013 parce que les co-législateurs ne pouvaient pas s’entendre. Depuis lors, l’Union européenne travaille dans un brouillard légal quand elle étend son assistance à des états non membres de l’Union.
  4. Pour augmenter le fonds de garantie, le Commission européenne doit introduire un nouveau cadre réglementaire du MFA et obtenir sa validation par le Conseil. Malheureusement, cela requiert une approbation unanime. Les dirigeants doivent arriver à un accord politique et utiliser un capital politique considérable pour obtenir l’unanimité. Une fois ceci réalisé, l’allocation à l’Ukraine de un milliard d’euros pris sur le budget européen pourra se faire sous la forme d’un budget complémentaire qui ne demande qu’une majorité qualifiée et pourrait entrer en application en 2016.
  5. Une dotation annuelle d’un milliard d’euros à l’Ukraine, dont 9% seulement à la charge du budget, pourraient permettre de dégager 11 milliards d’euros par an. Ce qui serait plus que suffisant pour fournir une assurance contre le risque politique exhaustive ; en complément des aides budgétaires et autres soutiens à l’Ukraine. Cette assurance serait vendue via des institutions nationales et internationales reconnues, telles que Euler Hermes en Allemagne, OPIC aux États-Unis et MIGA à la Banque Mondiale ; mais ces institutions seraient remboursées par l’UE, via le MFA, pour rendre cette assurance commercialement attractive. L’utilisation du MFA dans un but autre que le soutien à la balance des paiements, et dans l’objectif d’établir une assurance contre le risque politique commercialement attractive présente un certain nombre d’obstacles juridiques, qui devront être surmontés dans les trois à cinq prochains mois.
  6. Plus le volume disponible sera important, moins les probabilités d’en appeler au fonds de garantie seront élevées. Mais on ne peut pas demander à l’Union européenne de supporter le risque additionnel sans que l’Ukraine ait montré sa détermination et sa capacité à remplir les conditions citées plus haut. Les réformateurs ukrainiens soutiennent avec vigueur les principes de conditionnalité et de responsabilité.
  7. Une fois cette assurance disponible, je suis prêt à investir jusqu’à un milliard de dollars dans des affaires ukrainiennes. Il est probable que cela attirera l’attention de la communauté des investisseurs. Comme je l’ai déclaré plus haut, l’Ukraine doit devenir une zone d’investissement attractive. Ces investissements seront à but lucratif, mais je m’engagerai à en reverser les profits à mes fondations. Ce qui devrait dissiper les soupçons selon lesquels je ne prône cette politique que dans un but de profit personnel.
  8. Si possible, la présence à la fois du régime d’assurances et de mon fonds d’investissement devrait être annoncée à la conférence des financeurs. Ce serait une surprise pour le monde des affaires et changerait pour le mieux les perspectives de l’économie ukrainienne.

V. Un scénario gagnant

  1. Poutine sera probablement impressionné par une déclaration de style “quoi qu’il en coûte”. La principale entrave en ce qui le concerne était qu’il ne pouvait se permettre de laisser tomber les nationalistes russes, parce qu’ils s’en retourneraient au pays et l’accuseraient de les avoir trahis ; mais il s’est défaussé de cette charge lors des seconds accords de Minsk. En conséquence, il est probable qu’il s’abstienne de toute escalade militaire jusqu’en juillet, dans l’espoir que l’on laisse les sanctions économiques s’éteindre.
  2. D’ici juillet, l’Ukraine aura présenté un programme de réformes convaincant, et les alliés l’auront récompensée en mettant sur pied une nouvelle rallonge budgétaire, et en annonçant leur intention d’introduire un régime d’assurance contre le risque politique. La réforme constitutionnelle restera probablement au point mort, étant donné que les séparatistes insisteront sur une constitution fédérale, et que Kiev y renâclera.
  3. Les alliés conditionneront alors la levée des sanctions à l’acceptation par la Russie de la mise en dépôt par l’Ukraine des 3 milliards de dollars dans un dispositif destiné à garantir le régime d’assurance contre le risque politique. Si un événement couvert par l’assurance se produit au cours de ces cinq années, alors les parties lésées seront indemnisées par ce dispositif. Si aucun évènement couvert ne s’est produit, alors les Russes récupéreront leur argent, mais au bout de cinq ans seulement.
  4. Dans le même temps, les alliés proposeront des mesures permettant de sauver la face, sans reconnaître toutefois l’annexion illégale de la Crimée et d’une partie de l’Ukraine orientale.
  5. Puisqu’il est hautement probable qu’une ré-escalade militaire déboucherait sur la résistance militaire de l’Ukraine et une forte opposition interne en Russie, Poutine pourrait bien accepter ces propositions lui permettant de sauver la face. Le rapport de forces sera inversé, et l’Ukraine deviendrait une zone d’investissement attractive.

George Soros – 23 décembre 2014

Traduit par Les-Crises

Source : http://www.les-crises.fr/fuites-comment-le-milliardaire-georges-soros-tire-les-ficelles-us-en-ukraine/#!prettyPhoto

dimanche, 30 août 2015

Le Big Bang du pivot de l’Eurasie

heartlandddddffggg.gif

Le Big Bang du pivot de l’Eurasie


Par Pepe Escobar 

Source TomDispatch

Ex: http://lesakerfrancophone.net

Les quelques centaines de républicains qui ont jeté leurs chapeaux dans l’arène pour la course à la présidentielle 2016 et les faucons de guerre du Congrès (principalement républicains mais pas seulement) sont déjà en mode turbo pour hurler à propos de l’accord nucléaire avec l’Iran à Vienne.

Jeb Bush a pris environ deux secondes pour étiqueter l’accord apaisement, convoquant instantanément l’image du Premier ministre britannique Neville Chamberlain cédant à Hitler, à Munich en 1938, avant la Seconde Guerre mondiale. L’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee n’a épargné aucune métaphore dans la description de l’accord, «un accord qui permet au régime iranien de mettre à exécution sa menace de rayer Israël de la carte et de mettre à mort l’Amérique», le sénateur Lindsey Graham l’a qualifié de «peine de mort pour Israël»; le premier candidat milliardaire de cette année, Donald Trump, résume son opinion sur l’affaire en un mot dans le style vous-êtes-viré : «ridicule», le sénateur John McCain décrit le secrétaire d’État John Kerry, qui a négocié l’accord, comme «délirant»; et le sénateur … pardon, je veux dire, le premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou a retourné, infâme moqueur, l’expression de Chamberlain «la paix dans notre temps» en «la paix à tout prix», en rejetant l’accord comme une catastrophe remplie d’«absurdités», puis est apparu sur tous les médias américains possibles pour le dénoncer. Et cela c’est juste pour entamer la liste des habituels suspects. Même le sénateur Rand Paul a juré qu’il votera contre l’accord (bien que son père a dit que c’était «au profit de la paix du monde»), tandis que le gouverneur du Wisconsin Scott Walker était typique des candidats républicains en jurant qu’il saborderait personnellement l’accord dès son premier jour dans le bureau ovale.

Ceci est, en bref, la version folle de la politique internationale qui fait de Washington une chambre d’écho claustrophobe. Après tout, le choix n’est pas réellement d’empêcher l’Iran d’avoir une capacité nucléaire maintenant et de la retrouver d’ici 15 ans (comme la présente affaire semble offrir) ; le choix est entre un accord pour 15 ans de vérification de la non-possession des armes et une garantie de rien du tout à part ça. Et si vous avez coché cette dernière option (avoir rien du tout),  l’alternative est, en quelque sorte, d’écraser les Iraniens, pour les forcer à se soumettre. Il s’agit, en d’autres termes, d’une version de la guerre. Deux questions à ce sujet : quel succès a eu la guerre, utilisée comme arme de la politique américaine dans le Grand Moyen-Orient, ces 13 dernières années? Et qu’est-ce-qui fait croire à tout le monde que, alors même que Dick Cheney et sa bande n’ont pas pu se résoudre à appuyer sur la gâchette à propos de l’Iran, Jeb Bush ou l’un quelconque des autres candidats sera probablement susceptible de le faire dans un monde affublé d’un État islamique en 2017?

Lorsque vous avez répondu, pour votre compte, à ces deux questions, considérez le contexte plus large, rarement discuté, au sein duquel la politique nucléaire du XXIe siècle a évolué. Dans ces dernières années, les Pakistanais, les Indiens, les Russes et les Américains, pour ne citer que quatre puissances nucléaires, ont soit augmenté, soit modernisé leurs stocks d’armes nucléaires de façon significative. Et Dieu sait ce que les Israéliens faisaient avec leur super-secret-de-polichinelle, jamais officiellement reconnu, mais potentiellement dévastateur de civilisation, c’est à dire leur arsenal atomique de 80 ou plus d’ogives nucléaires, tandis que les Nord-Coréens sont eux-mêmes devenus un mini-pouvoir nucléaire. Il n’empêche, le centre d’attention nucléaire et la question du désarmement sont restés presque exclusivement focalisés sur un pays qui n’a pas de telles armes, qui les a officiellement désavouées, et à ce jour au moins, n’a même pas de programme pour en fabriquer. Et notez bien que, dans tout Washington, il n’y a absolument personne pour trouver tout cela, pour le moins, un peu étrange.

C’est dans ce contexte, que l’irrépressible chroniqueur régulier de TomDispatch, Pepe Escobar, ouvre une autre focale de l’objectif pour élargir le champ de vision sur l’affaire iranienne. Il se concentre sur un sujet que Washington n’a pas encore pleinement absorbé : l’évolution des relations en Eurasie. Peu de gens ici l’ont remarqué, mais alors que l’accord de Vienne était négocié, la Russie et la Chine, des pays que le Pentagone vient officiellement de qualifier de menaces, ont déplacé des montagnes (littéralement, dans certains cas) pour intégrer toujours plus de parties dans cette grande masse de terres cruciale, cette île du monde pour en faire une vaste zone économique qui, si tout va comme ils le souhaitent, sera au-delà de la puissance et du contrôle de Washington. C’est un développement remarquable qui, malgré deux mois de bruit et de fureur à propos de l’Iran, ne sera pas au sommet des nouvelles dans les médias aux ordres, ce qui explique pourquoi vous avez besoin d’un site web comme TomDispatch pour rester en phase avec les temps nouveaux.

Tom

LE BIG BANG EURASIEN, COMMENT LA CHINE ET LA RUSSIE PRENNENT LE DESSUS SUR WASHINGTON

Par Pepe Escobar

Commençons par le Big Bang géopolitique  au sujet duquel vous ne savez rien, celui qui a eu lieu il y a à peine deux semaines. Voici ses résultats : à partir de maintenant, toute menace de future attaque contre l’Iran proférée par le Pentagone (en conjonction avec l’Otan) serait essentiellement un assaut contre un ensemble de d’organisations verrouillées – les nations du BRICS (Brésil, Russie, Inde , la Chine et l’Afrique du Sud), l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai), l’EEU (Union économique eurasienne), l’AIIB (la nouvelle banque d’investissement asiatique pour les infrastructure fondée par la Chine ), et de la NDB (Nouvelle banque de développement du BRICS) – tous étant des acronymes que vous avez peu de chances de connaître. Pourtant, ils représentent un nouvel ordre émergent en Eurasie.

Téhéran, Pékin, Moscou, Islamabad et New Delhi ont activement verrouillé des garanties pour leur sécurité. Ils ont simultanément relevé le défi du bluff atlantiste quand il s’agit des roulements de tambour ininterrompus à l’attention du fragile cliché de l’Iran «le programme d’armes nucléaires». Et quelques jours avant que les négociations nucléaires de Vienne ne finissent par aboutir à un accord, le BRICS et l’OCS ont rejoint un sommet jumeau à Oufa, en Russie – un endroit dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et qui n’a retenu aucune attention aux États-Unis. Et pourtant, tôt ou tard, ces développements assureront que le parti de la guerre à Washington et les néoconservateurs républicains (ainsi que les néoliberaux-cons démocrates), qui crachent déjà abondamment sur l’accord avec l’Iran, vont réduire la mitraille au fur et à mesure que s’écroulent leurs mythes sur la façon dont le monde fonctionne.

La Route de la Soie eurasienne

Au cours des interminables négociations de l’accord de Vienne, que j’ai eu le douteux plaisir de suivre de près, le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif et son équipe diplomatique ont tiré, du chapeau froissé d’un improbable magicien, un accord qui pourrait réellement mettre fin aux sanctions contre leur pays dans un conflit asymétrique largement fabriqué.

Pensez à cette réunion à Oufa, capitale du Bachkortostan en Russie, comme à un préambule identique à la façon dont l’accord longtemps retardé à Vienne a fini par être conclu. Cette réunion a fondé la nouvelle dynamique du continent eurasien et signalé l’avenir géopolitique du Big Bang formé par tout cela. A Oufa, du 8  au 10 juillet , le 7e sommet du BRICS et le 15e sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai se chevauchaient tout comme l’accord de Vienne dévorait l’une après l’autre les dates limites.

Considérez cela comme un coup de maître diplomatique de la Russie de Vladimir Poutine d’avoir fusionné ces deux sommets avec une réunion informelle de l’Union économique eurasienne (de EEU). Appelez cela la déclaration de guerre douce d’une puissance naissante contre la logique impériale de Washington, qui mettait en évidence l’ampleur et la profondeur d’un partenariat stratégique sino-russe en évolution. En mettant tous ces chefs d’État participants à l’une ou l’autre de ces organisations sous un même toit, Moscou a offert une vision d’une structure géopolitique coordonnée émergente, ancrée dans l’intégration eurasienne. D’où l’importance de l’Iran : peu importe ce qui se passera après Vienne, l’Iran sera un élément vital concentrateur/nœud /carrefour de l’Eurasie pour cette nouvelle structure.

heartlandEurasian-transport-corridors.jpg

Si vous lisez la déclaration qui est sortie du sommet du BRICS, un détail devrait vous frapper : l’Union européenne caracolant sur son austérité est à peine mentionnée. Et ce n’est pas un oubli. Du point de vue des dirigeants des principales nations du BRICS, ils offrent une nouvelle approche de l’Eurasie, à l’opposé de la langue des sanctions.

Voici quelques exemples de l’activité vertigineuse qui a eu lieu à Oufa, tout cela ignoré par les grands médias occidentaux. Lors de leurs entretiens, le président Poutine, le président chinois Xi Jinping, et le Premier ministre indien Narendra Modi ont travaillé d’une manière concrète pour faire avancer ce qui est essentiellement une vision chinoise de la future Eurasie unie grâce à une série de verrouillages de nouvelles routes de la soie. Modi a approuvé davantage d’investissements chinois dans son pays, tandis que Xi et Modi se sont engagés à travailler ensemble pour résoudre les questions frontalières obstinées qui ont miné leurs pays et, dans au moins un cas, ont conduit à la guerre.

La NDB (Nouvelle banque de développement), réponse du BRICS à la Banque mondiale, a été officiellement lancée avec $50 Mds de capital au démarrage. Axée sur le financement de grands projets d’infrastructure dans les pays du BRICS, elle est capable d’accumuler jusqu’à $400 Mds en capital, selon son président, Kundapur Vaman Kamath. Plus tard, elle prévoit de se concentrer sur le financement de tels projets dans d’autres pays en développement à travers le Grand Sud – le tout dans leur propre monnaie, ce qui implique de se passer du dollar américain. Compte tenu de sa composition, l’argent de la NDB sera étroitement lié aux nouvelles Routes de la soie. Comme l’a souligné le président de la Banque de développement du Brésil, Luciano Coutinho, dans un proche avenir, il pourra également aider les États européens non membres de l’UE comme la Serbie et la Macédoine. Pensez à cela comme une tentative de la NDB de briser le monopole de Bruxelles sur la Grande Europe. Kamath a même avancé la possibilité d’aider un jour à la reconstruction de la Syrie.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que, tant la nouvelle Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures que la NDB, ont leur siège social en Chine et vont travailler à complémenter leurs efforts. Dans le même temps, le bras d’investissement à l’étranger de la Russie, le Fonds d’investissement direct (RDIF), a signé un protocole d’entente avec des fonds provenant d’autres pays du BRICS, lançant ainsi un consortium d’investissement informel dans lequel le Fonds chinois de la Route de la soie et la Compagnie financière pour le développement des infrastructure en Inde seront des partenaires clés.

Domination sur toute la gamme des moyens de transport

Sur la terre ferme, il faudrait considérer cela comme une partie du nouveau Grand Jeu en Eurasie. Sa contrepartie occidentale est le Partenariat trans-pacifique et la même version pour l’Atlantique, le TTIP, partenariat pour le commerce et l’investissement transatlantique, qui sont tous deux promus par Washington afin de maintenir la domination des États-Unis sur l’économie mondiale. La question soulevée par ces plans concurrents est de savoir comment intégrer les échanges commerciaux à travers cette vaste région. Du point de vue chinois et russe, l’Eurasie doit être intégrée via un réseau complexe d’autoroutes, de lignes ferroviaires à grande vitesse, de ports, d’aéroports, de pipelines et de câbles à fibre optique. Par terre, mer et air, les nouvelles Routes de la soie sont destinées à créer une version économique de la doctrine du Pentagone de «Full Spectrum Dominance» – une vision qui montre déjà des dirigeants d’entreprises chinoises sillonner l’Eurasie en signant des contrats pour la réalisation des infrastructures.

Pour Pékin, le retour à un taux de croissance de 7% au deuxième trimestre de 2015 – malgré une quasi-panique récente sur les marchés boursiers du pays –  est d’une logique économique parfaite : alors que les coûts du travail augmentent, la production sera transférée de la côte Est du pays vers ses confins occidentaux moins chers, tandis que les débouchés naturels pour la production d’à peu près tout seront situés le long de ces ceintures parallèles et interconnectées des nouvelles Routes de la soie.

Pendant ce temps, la Russie pousse à moderniser et à diversifier son économie dépendant trop de l’exploitation de l’énergie. Entre autres choses, ses dirigeants espèrent que l’effet conjoint du développement des Routes de la soie et de la fusion de l’Union économique eurasienne (Russie, Arménie, Biélorussie, Kazakhstan et Kirghizistan) se traduira par une myriade de projets de transport et de construction pour lesquels le savoir-faire dans l’industrie et l’ingénierie se révéleront cruciaux.

Comme l’EEU a commencé à établir des zones de libre-échange avec l’Inde, l’Iran, le Vietnam, l’Égypte, et le Mercosur, le bloc de l’Amérique latine (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela), les premières étapes de ce processus d’intégration s’étendent déjà au-delà de l’Eurasie. Pendant ce temps, l’OCS, qui a commencé comme un forum sur la sécurité, est en pleine expansion dans le domaine de la coopération économique. Ses pays, en particulier les quatre centrales asiatiques en stan (Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan), seront de plus en plus appelés à compter sur les banques chinoises, l’AIIB et la NDB. A Oufa, l’Inde et le Pakistan ont achevé un processus de mise à niveau dans lequel ils sont passés du statut d’observateurs à celui de membres de l’OCS. Cela en fait un G8 alternatif.

En attendant, quand on en arrive à l’Afghanistan assiégé, les nations du BRICS et de l’OCS ont maintenant appelé «l’opposition armée à désarmer, à accepter la Constitution de l’Afghanistan, et à couper les liens avec al-Qaïda, ISIS, et d’autres organisations terroristes». Traduction : dans le cadre de l’unité nationale afghane, l’organisation accepterait les talibans dans le cadre d’un futur gouvernement. Leurs espoirs, avec l’intégration de la région à l’esprit, serait un avenir stable en Afghanistan en mesure d’absorber plus de Chinois, des investissements russes, indiens et iraniens, et la construction – enfin! – d’un pipeline de gaz de $10 Mds, long de 1 420 km traversant le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde (TAPI), prévu de longue date. Du gaz qui pourrait bénéficier à ces nouveaux membres de l’OCS qui ont soif d’énergie, le Pakistan et l’Inde. (Ils recevront chacun 42% du gaz, les 16% restants étant pour l’Afghanistan.)

L’Asie centrale est, pour le moment, une page vierge pour la convergence des projets économiques de la Chine, de la Russie et de l’Inde. Ce ne fut pas un hasard si, sur son chemin vers Oufa, le Premier ministre Modi a fait escale en Asie centrale. Comme les dirigeants chinois à Pékin, Moscou attend avec impatience (comme un document récent le dit) «linterpénétration et l’intégration de l’EEU et de la ceinture économique de la Route de la soie» dans une Grand Eurasie et «le développement, d’un voisinage commun sûr et stable» à la fois pour la Russie et la Chine.

Et ne pas oublier l’Iran. Au début de 2016, lorsque les sanctions économiques seront entièrement levées, il devrait rejoindre l’OCS, la transformant en un G9. Comme son ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, l’a récemment précisé sur la chaîne 1 de la télévision de la Russie, Téhéran considère les deux pays comme des partenaires stratégiques. «La Russie, a-t-il dit, a été le participant le plus important au programme nucléaire de l’Iran et elle continuera, sous l’accord actuel, à être un partenaire nucléaire majeur de l’Iran.» Il en sera de même, a-t-il ajouté, «au sujet de la coopération dans les secteurs du pétrole et du gaz», compte tenu de l’intérêt commun de ces deux nations, riches en énergie, dans le «maintien de la stabilité des prix du marché mondial».

On a un corridor, on voyagera

À travers l’Eurasie, les nations du BRICS se dirigent vers des projets d’intégration. Un corridor économique Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar en développement est un exemple typique. Il est maintenant en cours de reconfiguration en route à voies multiples entre l’Inde et la Chine. Pendant ce temps, l’Iran et la Russie développent un corridor de transport depuis le golfe Persique et le golfe d’Oman jusqu’à la mer Caspienne et  la Volga. L’Azerbaïdjan sera relié au niveau de la mer Caspienne à ce couloir, tandis que l’Inde envisage d’utiliser les ports du sud de l’Iran pour améliorer son accès à la Russie et à l’Asie centrale. Maintenant, ajoutez à cela un couloir maritime qui va s’étirer de la ville indienne de Mumbai vers le port iranien de Bandar Abbas, puis de là, par voie terrestre en Iran, puis maritime dans la mer Caspienne, à la ville d’Astrakhan au sud de la Russie . Et cela ne fait qu’effleurer une partie de la planification en cours.

Voilà des années que Vladimir Poutine avait suggéré qu’il pourrait y avoir une Grande Europe s’étendant de Lisbonne, au Portugal, sur l’Atlantique, à la ville russe de Vladivostok sur le Pacifique. L’UE, sous la férule de Washington, l’a ignoré. Ensuite, les Chinois ont commencé à rêver de la planification de nouvelles Routes de la soie qui, à rebours du voyage de Marco Polo, iraient de Shanghai à Venise (et ensuite à Berlin).

Grâce à un ensemble de pollinisations croisées des institutions politiques, des fonds d’investissement, des banques de développement, des systèmes financiers et les projets d’infrastructures qui, à ce jour, restent largement ignorés des radars de Washington, un cœur eurasien de libre-échange est en train de naître. Un jour il reliera la Chine et la Russie à l’Europe, à l’Asie du Sud, et même à l’Afrique. Cela promet un progrès incroyable. Gardez votre attention, si vous le pouvez, sur l’accumulation des faits sur le terrain, même s’ils sont rarement couverts par les médias occidentaux. Ils représentent le Nouveau Grand – accent sur ce mot – Jeu en Eurasie.

landbridges3.jpg

Géographie, géographie, toujours géographie

Téhéran est maintenant profondément investi dans le renforcement de ses liens avec cette nouvelle Eurasie et l’homme à surveiller sur ce point est Ali Akbar Velayati. Il est le chef du Centre pour la recherche stratégique en Iran et conseiller principal pour la politique étrangère du guide suprême l’ayatollah Khamenei. Velayati souligne que la sécurité en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie centrale et dans le Caucase dépend de la poursuite du renforcement d’une triple entente Pékin-Moscou-Téhéran.

Comme il le sait, géo-stratégiquement l’Iran est à la bonne place. Ce pays offre le meilleur accès pour ouvrir les mers dans la région, en dehors de la Russie, et est de toute évidence le seul trajet est-ouest/nord-sud pour le commerce de l’Asie centrale des stan. Pas étonnant alors que l’Iran soit bientôt un membre de l’OCS, alors même que son partenariat avec la Russie est certain d’évoluer. Ses ressources énergétiques sont déjà cruciales pour la Chine, qui les considère comme une question de sécurité nationale et, dans la pensée des dirigeants de ce pays, l’Iran remplit également un rôle clé en tant que plaque tournante dans les Routes de la soie qu’ils projettent.

Ce réseau croissant de routes, de lignes ferroviaires et de pipelines, comme TomDispatch l’a déjà signalé, représente la réponse de Pékin à l’annonce par l’administration Obama d’un pivot vers l’Asie et à l’envie de l’US Navy de se mêler des affaires dans la mer de Chine méridionale. Pékin choisit de projeter sa puissance par l’intermédiaire d’un vaste ensemble de projets d’infrastructures, en particulier les lignes ferroviaires à grande vitesse qui s’étendront profondément dans l’Eurasie, à partir de sa côte Est chinoise. De cette façon, le chemin de fer construit par les Chinois d’Urumqi, dans la province du Xinjiang, à Almaty au Kazakhstan, sera sans aucun doute un jour étendu à l’Iran et traversera ce pays sur son chemin vers le golfe Persique.

Un nouveau monde pour les planificateurs du Pentagone

Lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg le mois dernier, Vladimir Poutine a dit à Charlie Rose de CBS que Moscou et Pékin avaient toujours voulu un véritable partenariat avec les États-Unis, mais ont été éconduits par Washington. Alors, chapeau bas au leadership de l’administration Obama. D’une certaine manière, il a réussi à réunir les deux anciens rivaux géopolitiques, tout en solidifiant leur grande stratégie pan-eurasienne.

Même le récent accord avec l’Iran à Vienne est peu susceptible – surtout compte tenu des faucons de guerre au Congrès – de mettre fin à 36 ans de Grande Muraille de méfiance de Washington à l’encontre de l’Iran. Au lieu de cela, les chances sont que l’Iran, libéré des sanctions, va en effet être absorbé dans le projet sino-russe d’intégration de l’Eurasie, ce qui nous amène au spectacle des guerriers de Washington, incapables d’agir efficacement, se lamentant comme des banshees. 1

Le Commandant suprême de l’Otan, Dr. Folamour, le général américain Philip Breedlove, insiste pour que l’Occident crée une force médiatique de réaction rapide – en ligne sur internet – pour contrer les faux récits de la Russie.

Le Secrétaire à la défense Ashton Carter prétend sérieusement considérer unilatéralement le redéploiement de missiles nucléaires en Europe.

Le candidat à la tête du Joint Chiefs of Staff [État-major interarmes, Ndt], le Commandant de Marines Joseph Dunford, a récemment qualifié directement la Russie de véritable «menace existentielle» pour l’Amérique ; le Général Paul Selva, de l’US Air Force, désigné pour être le nouveau vice-président du Joint Chiefs, a appuyé cette évaluation, en utilisant la même phrase et a rajouté à la Russie, la Chine et l’Iran, dans cet ordre, comme plus menaçants que État islamique (ISIS). Dans l’intervalle, les candidats présidentiels républicains et un ramassis de faucons de guerre du Congrès ne savent que vociférer et pester quand on en vient aux affaires iranienne et russes.

En réponse à la situation ukrainienne et à la menace d’une résurgence de la Russie (derrière laquelle se dresse une résurgence de la Chine), la militarisation de l’Europe, américano-centrée, se poursuit rapidement. L’Otan serait actuellement obsédée par ce qu’elle appelle «repenser la stratégie» – par exemple l’élaboration de scénarios futuristes détaillés de guerre sur le sol européen. Comme l’économiste Michael Hudson l’a souligné, même la politique financière est militarisée et liée à la nouvelle Guerre froide de l’Otan 2.0.

Dans sa dernière stratégie militaire nationale, le Pentagone suggère que le risque d’une guerre américaine avec une autre nation (par opposition à l’épouvantail du simulacre terroriste), bien que bas, augmente et identifie quatre nations comme des menaces : la Corée du Nord, un cas à part et, de manière prévisible, les trois nations qui forment le nouveau noyau eurasien : la Russie, la Chine et l’Iran. Ils sont représentés dans le document comme «des États révisionnistes», défiant ouvertement ce que le Pentagone identifie comme «la sécurité et la stabilité internationale» dans ce qui reste du terrain de jeu éventré entièrement créé par la mondialisation, l’exclusion, le capitalisme de casino en mode turbo et par la marque du militarisme de Washington.

Le Pentagone, bien sûr, ne fait pas dans la diplomatie. Apparemment pas au courant des négociations de Vienne, il a continué à accuser l’Iran de se doter d’armes nucléaires. Et que l’option militaire contre l’Iran est toujours sur la table.

Donc considérez la suite comme la Mère de toutes les superproductions hollywoodiennes [Blockbusters] et regardez comment le Pentagone et les faucons de guerre du Congrès vont réagir à la suite de l’accord de Vienne, et aussi – bien qu’il ait été à peine remarqué à Washington – le nouvel environnement suite au sommet eurasien de Oufa, en particulier avec un nouveau tenancier du bordel de la Maison-Blanche en 2017.

Ce sera un spectacle. comptez là-dessus. La prochaine version de Washington essayera-t-elle de faire avec une Russie perdue ou enverra-t-elle des troupes? Verra-t-on contenir la Chine ou le califat de ISIS? La collaboration avec l’Iran va-t-elle fonctionner pour lutter contre ISIS ou va-t-on la dédaigner? Verrons-nous vraiment un pivot vers l’Asie pour de bon et un abandon du Moyen-Orient ou vice-versa? Pourrait-il tenter de contenir la Russie, la Chine et l’Iran simultanément ou trouver un moyen de les jouer les uns contre les autres?

En fin de compte, quoi que fasse Washington, ce sera certainement le reflet de la crainte de l’augmentation du développement économique stratégique entre la Russie et la Chine, une réalité déjà visible à travers l’Eurasie. A Oufa, M. Poutine a déclaré à Xi sur le dossier : «En combinant nos efforts, il n’y a aucun doute que nous [la Russie et la Chine] pourrons surmonter tous les problèmes qui se présenteront à nous

Par efforts, il faut comprendre de nouvelles Routes de la soie, l’Union économique eurasienne, la croissance du BRICS, l’expansion de l’Organisation de coopération de Shanghai , les banques basées en Chine, et tout le reste de ce qui ajoute à ce début d’intégration de parties importantes de la masse terrestre eurasiatique. Quant à Washington, volera-t-il comme un aigle? Dites plutôt : se lamentera-t-il comme une banshee.

Pepe Escobar est correspondant itinérant pour Asia Times, analyste pour RT et Spoutnik, et habitué de TomDispatch. Son dernier livre est l’Empire du Chaos. Suivez-le sur Facebook en cliquant ici.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

 

  1. Dans les légendes du folklore irlandais et écossais, la banshee est décrite comme une messagère de mort, une créature surnaturelle féminine qui commence à gémir ou crier quand quelqu’un est sur le point de mouri… La banshee est souvent comparée à d’autres créatures légendaires d’Europe ou du monde, comme la Dame blanche. Wikipédia

samedi, 29 août 2015

Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?

Chinese-Forces-in-Moscow-for-Vday.jpg

Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?
 
Verhouding Rusland-China-Amerika bepaalt Europese macht
 
Peter W. Logghe
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting Nr. 95 - Augustus 2015

Koopt China haar belang in Rusland?
 
Midden juni geraakte bekend dat China in het zuidoosten van Siberië, in de regio Transbaikalië (aan de Chinese grens gelegen) voor ongeveer 300 miljoen euro zal gaan investeren. Volgens berichten het om investeringen in een agrarisch gebied van ongeveer 115.000 hectaren groot. Enkele dagen later merkte de gouverneur van het nog oostelijker gelegen joods autonoom gebied (met 176.000 inwoners) op dat Chinese ploegen daar reeds meer dan 80% van de grond bewerken, waarvan 85% met soja bepland is.

China is bezig aan een stille, maar opmerkelijke opmars in Rusland, zoals het dat in het verleden deed in Afrika bijvoorbeeld. China zoekt grondstoffen, zoekt uitbreiding van importproducten. Vooral het Russische Siberië komt steeds vaker in beeld en de reden hiervoor is natuurlijk vrij duidelijk: De oppervlakte van Siberië bedraagt ongeveer 13,1 miljoen km2, waarin 40 miljoen inwoners leven. China is ongeveer een kwart kleiner, maar daar leven 33 keer zoveel mensen.

Sommige Russische politici – de liberaal-democraten om ze niet te noemen – schreeuwen al moord en brand en zien een dreigende invasie van Chinezen op zich af komen. Het zou wel eens kunnen dat hier gewoon een volgende zet op het geopolitieke wereldschaakbord bezig is tussen de verschillende grote partners, Amerika, Rusland en China.

Indamming van Rusland als actueel Amerikaans buitenlands beleid

Voor steeds meer politieke commentatoren is het duidelijk dat vrede en stabiliteit in Europa onmogelijk zullen blijken als ze tegen Rusland gericht zullen zijn. Maar sinds de crisis in Oekraïne kwam dit natuurlijk wel in een ander licht te staan. Konden sommigen de Russische operatie in de Krim geopolitiek nog enigszins plaatsen, dan bleek de bewapening van separatisten in Oekraïne voor velen een brug te ver! Het beeld dat velen van Rusland hebben – vooral, maar niet alléén NAVO-voorstanders – werd hierdoor eerder versterkt: Moskou, zo leek het wel, zou zich niet aan internationale verdragen houden, breekt het volkerenrecht waar het haar uitkomt, en geeft alleen maar de indruk mensenrechten te respecteren.

Men kan nochtans ook niet om de vaststelling heen dat Amerika er alles aan doet om de Koude Oorlog verder te zetten, en dat Rusland door haar ‘boerse’ opstelling argumenten in grote mate versterkt. Rusland zit in een moeilijke geopolitieke toestand. Heel wat voormalige Warschaupakt-leden werd intussen een sterke NAVO-partner. Had Rusland tot voor enkele jaren nog de wereld als geopolitieke Bühne, dan is die nu ingeperkt tot de periferie rond Rusland. Zelfs het Russische grondgebied zelf wordt stilaan geopolitiek strijdtoneel….Enkele bijzondere problemen houden de Russische bewindvoerders zeer bezig: Ten eerste ziet men het gevaar van latent etnische spanningen, gecombineerd met een extreme vorm van islamisme in Centraal Azië. Bijzonder veel Russische staatsburgers vechten nu al mee in de rangen van IS, en die strijders komen stilaan terug binnen gesijpeld.

Rusland ziet de Oekraïnecrisis, gekoppeld aan het in 2008 geëscaleerd conflict met Georgië en de verschillende gekleurde revoluties in en rond de Kaukasus als een nieuwe ronde in een geopolitiek spel waarin de VS als enige grootmacht er alles op alles op zetten om Rusland onder de duim te houden. Voor veel Russische commentatoren houdt de Koude Oorlog gewoonweg verder aan en sloot de NAVO – onder leiding van de VS natuurlijk – Rusland geleidelijk op in zijn binnengrenzen. Aan de buitengrenzen houden nieuwe, betrouwbare NAVO-lidstaten de wacht.

Een derde problematiek maken de Rusland “in het buitenland” uit. In de postsovjet-ruimte leven – het Baltikum inbegrepen – ongeveer 17 miljoen Russen, waarvoor het moederland zich verantwoordelijk voelt. Zal Rusland naar militaire middelen grijpen om hun belangen veilig te stellen? Stelt u even voor dat Rusland de Amerikaanse Monroedoctrine zou aanwenden om daar in te grijpen waar de belangen van “haar” Russische burgers in gevaar of in het gedrang komt?

Naar een einde van de indammingspolitiek? China als Dritte im Spiel?

china407-8001052.jpgEn zo komen we terug op Amerika. Als er iets is, dat de VS met 
bijzondere argwaan gadeslaan, zijn het maneuvers waarbij gebieden die voor haar strategisch zijn, 

toegang zou kunnen worden ontzegd. En dan valt natuurlijk de naam van die ‘andere’ supermacht, China.afgesloten worden, of waarbij hun de 

Ook in de multipolaire wereld, met haar grote economische belangen, is het duidelijk dat de handelingsvrijheid van de VS niet primair belemmerd wordt door Rusland. Rusland is momenteel – hoezeer bepaalde Russofielen dit ook kunnen of zullen betreuren – geen échte relevante geopolitieke factor. China is momenteel de enige wereldmacht die in staat is de VS te stoppen, of fundamenteel te hinderen. Economisch, financieel en technologisch is China stilaan zelfs de meerdere van de VS.

De voorbije jaren concentreerden de Amerikanen zich dan ook vooral op de vraag wat men zou moeten doen als bijvoorbeeld China de toegang tot operatiegebieden in Zuid-Oost- en Oost-Azië zou verhinderen. Wat als de toegang tot bepaalde strategische gebieden in de Stille Oceaan door China onmogelijk wordt gemaakt. Het is geen geheim dat de Volksbevrijdingsmarine al meer opdrachten uitvoert dan alleen de controle op de eigen kusten uit te voeren (zie vorige Nieuwsbrief van onze vzw…). Deze geopolitieke machtsuitbreiding van China komt voor de VS zeker niet als een verrassing uit de lucht vallen.

De VS hebben verschillende strategische scenario’s op zak, een zogenaamde dubbele strategie. De eerste strategie bestaat erin dat men China  prikkelt om deze weg niet te gaan. Zelfs verregaande economische samenwerking met China zou tot de mogelijkheden behoren, terwijl men verder zou bouwen aan militaire en technologische allianties in de regio, om de groeiende invloed van China in te dammen. De samenwerking met China zou kunnen op voorwaarde dat China de geopolitieke macht in de VS in de regio niet vermindert of afbouwt…

Een andere strategische keuze zou een Russisch-Amerikaanse alliantie kunnen zijn, een troefkaart waardoor een tot hiertoe louter maritieme indamming van China vervolledigd zou kunnen worden door een continentale insluiting. Een keuze die voor de VS bijzonder problematisch is, natuurlijk, want dan komen ook enkele strategische keuzes in Oost-Europa onder druk. Zelfs Europa zou de gevolgen van deze mogelijke nieuwe en onuitgegeven alliantie bepaald wel voelen.

Peter Logghe

vendredi, 28 août 2015

A Soldier for Truth: Tribute to Emmanuel Ratier

emmmNPwJy.jpg

A Soldier for Truth:
Tribute to Emmanuel Ratier, 1957–2015

French version here [2]

They say no man is a prophet in his own land.

Emmanuel Ratier was unknown in the English-speaking world. The English version of Wikipedia has no page about him. In France, the country he was born in and always had at heart, Ratier was barely known in the mainstream. Only recently had he started to become well-known, thanks to a biography he wrote about the current Prime Minister, Manuel Valls.

Densely packed with information, Le vrai visage de Manuel Valls [3] (The true face of Manuel Valls) shows how, as an eighteen-year-old, the future politician concluded an alliance with two other ambitious young men (who hold today positions of responsibility). It also unveils, with clear evidence, how the career-oriented Valls abandoned a two-decade long support to the Palestinian cause in favor of Zionism, a mandatory move for climbing the social ladder. Ratier’s biography has been a best-seller on Amazon France. Indeed, it sold more than Valls’ own autobiography, even before any official media was allowed to cover the book.

Ratier was no prophet. As far as I know, he barely went in for predicting the future. However, he was what may be called an initiated man. Over the years, he became very well informed and managed to become a top investigative reporter.

In such a situation, Ratier could have been a Machiavellian. He could have betrayed his youthful nationalist engagement, from back in the 1970s, in order to take a comfortable place inside the conservative Right. Former nationalists had already done so. But instead, Emmanuel Ratier devoted himself to the truth. He did not fall for a career inside the system, money, or social status – he chose the truth.

Though the general public was not acquainted with him until recently, his work had been noticed in the initiated environments well beyond the Right. In 1996, he launched Faits et documents [4] (Facts and documents), a twelve-page newsletter published every two weeks. Aiming at a confidential audience, Faits et documents featured profiles of important personalities, some of them famous and some more discreet, as well as copious information on what was happening inside freemasonry and other power networks.

Faits et documents was remarkable for the high density of information its few pages encapsulated. I have never seen so many valuable items in any official media outlet. The letter was presented as “confidential,” yet it could be accessed by anyone: if you wanted to have a look, you just had to know about the existence of F&D – and be able to digest the sheer information given inside – to receive it twice monthly.

Thorough research, detailed information clearly presented, and lasting significance: such were the marks of Ratier’s work. He claimed that the Ministry of the Interior had one subscription to his newsletter but photocopied it so more than a dozen top officials could read it.

In addition to his newsletter, Ratier wrote remarkable books in the same vein: a two-volume Encyclopédie politique française (Encylcopedia of French politics) (Paris: Faits & Documents,‎ 1992, 2005); a two-volume Encyclopédie des pseudonymes (Encylcopedia of pseudonyms) (Paris: Faits & Documents,‎ 1993, 1994) along with another two-volume Encyclopédie des changements de noms (Encyclopedia of name changes) (Paris: Faits & Documents,‎ 1995, 1998); Ras l’front: anatomie d’un mouvement antifasciste, la nébuleuse trotskyste (Paris: Facta,‎ 1998) a book about an “antifascist” Trotskyist group linked with power networks; Au coeur du pouvoir (In the heart of power) (Paris: Faits & Documents, 1996), a book about the globalist Le Siècle group, and numerous other works of truly remarkable quality.

Though Ratier was read and watched by powerful people, he almost never retracted anything he said or wrote. Officials who despised nationalism and the “far Right” in general still considered him a highly reliable source.

Even if Ratier was himself well-connected, he always kept Faits et documents under his exclusive control. Perhaps this decision led him to spend too much time alone. During his last 20 years, he took no long term vacation. He often worked seven day weeks, and his work days stretched into the evening. Some years ago, a stroke sent him to the hospital. Fortunately, he bounced back and was able to walk again quite soon. A month later, Emmanuel Ratier was at his desk, writing his letter and updating his book on Le Siècle with undiminished energy. His work demonstrated both intact abilities and renewed motivation, something impressive for a man in his 50s.

But nobody can maintain such intensity indefinitely. At the end of 2014, he reported new health problems. On August 19, 2015, another stroke hit him, and this time his heart stopped for real. Another prolific French writer, the famous Honoré de Balzac, who habitually consumed dozens of cups of coffee each day, had a similar end.

Emmanuel Ratier was a soldier for truth. He gave the same attention to the beautiful and the ugly, faithfully reporting the minutest details, constructing accurate profiles for personalities that would prefer to sweep the truth under the carpet. He was a soldier that no one called but who always answered “present.” His talent and dedication led even objective enemies of our cause to read his work, something he was well aware of, but which did not prevent him from serving the cause of truth again and again.

He will be missed.

Rest in peace, monsieur Emmanuel Ratier. We will remember you and everything you gave to us. May ten detectives rise to pursue your legacy.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/08/a-soldier-for-truth/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/08/CMzL5Z3WoAEneLM.png

[2] here: http://www.counter-currents.com/2015/08/un-soldat-pour-la-verite/

[3] Le vrai visage de Manuel Valls: http://www.vraivisagemanuelvalls.com/

[4] Faits et documents: https://fr.wikipedia.org/wiki/Faits_et_Documents

jeudi, 27 août 2015

Saudi Arabia’s Frightening New Movement in the Middle East

wahhabisme.jpg

Religious Eugenics: Saudi Arabia’s Frightening New Movement in the Middle East 
This post was originally published on this site
Ex: http://www.therussophile.org

Blanketed by its wealth and protected by political alliances, Saudi Arabia has covertly run and promoted a new movement in the Middle East: religious eugenics, under the false pretense of opposing the rise of Iran. From Syria to Bahrain and Yemen the evidence is overwhelming.

Earlier this August, the Red Cross added its voice to those of other humanitarian and rights groups in its condemnation of Saudi Arabia’s war in Yemen, lifting the lid on Riyadh’s little house of horrors in southern Arabia.

In no uncertain terms Peter Maurer, the head of the international Red Cross told reporters he had seldom witnessed such degree of devastation. He said: ”Yemen after five months looks like Syria after five years … The images I have from Sanaa and Aden remind of what I have seen in Syria.”

He stressed

“the firepower with which this war is fought on the ground and in the air is causing more suffering than in other societies, which are stronger and where infrastructures are better off and people are wealthier and have reserves and can escape.”

A country in ruins, Yemen is also a nation in permanent mourning, as every day its people are relentlessly slain – casualties of a violent and murderous colonial war – the latest victims of Riyadh’s expansionist military campaign in the Middle East.

According to official UNICEF tallies,

“close to 2,800 people have been killed and almost 13,000 people injured (including 279 children killed and 402 injured, respectively). An estimated 1 million people have been internally displaced (an increase of 122 percent since the crisis began), and some 400,000 people have sought protection in neighboring countries.”

While such figures are horrifying, they fall short of the truth. Agencies on the ground have already said that well over 500 children have been killed in Saudi-led air raids, most specifically in northern Yemen, where the war has been most devastating and aggressive. On average, children account for a quarter of all deaths and casualties.

For those who have managed to find shelter, living conditions are catastrophic. With no water, no electricity, little food and no access to health facilities ten million children are at risk of disease and starvation – again, North Yemen has suffered the brunt of this crisis.

Never in its history has Yemen experienced such a degree of pain and utter despair. But while wars are generally ugly affairs since they require their fill of blood before the canons finally fall silent, Saudi Arabia’s campaign in Yemen is far from ordinary.

But not only that, Saudi Arabia’s foreign policy in the Middle East is betraying a disturbing and rather ominous covert agenda, one which resonates with ethnic engineering and religious eugenics.

And if so far few have connected the dots, their hands tied by Riyadh’s overbearing and overarching control on media outlets and the grand political narrative, it is high time we learn to recognize Al Saud’s campaign for what it really is: a concerted effort to cleanse the region of all religious minorities, beginning with Shia Islam, its self-appointed nemesis.

To put it in simple terms – under Saudi Arabia’ suffocating grip, religious minorities are dying a slow and painful death.

From Syria to Bahrain, the kingdom’s eugenics campaign threatens the region’s religious and ethnic patrimonies, in a fashion reminiscent of Nazi Germany, when Jews and Gypsies were labeled undesirables.

Saudi Arabia is now building 600 mile wall to keep dangerous people out. What a concept!#tcot#pjnet#FoxNewspic.twitter.com/u056SB7HxW

— Michael A Nöthem (@mikandynothem) August 21, 2015

In an interview this April, the Saudi ambassador to the United States, Adel Al-Jubeir lifted the veil on Riyadh’s determination to carry through its agenda, no matter the price, no matter the impact. He asserted: ”This campaign is having a huge impact in Yemen and it is not over yet. For us failure is not an option. We will destroy the Houthis if they do not come to reason.”

If subtitles were running they would read – the Houthis will be destroyed because they represent a religious challenge to Wahhabism’s hegemony in the region. The Houthis, and the majority of all northerners in Yemen are Zaidis, a branch of Shia Islam.

Is it then a surprise that while South Yemen has benefited from humanitarian aid, North Yemen has witnessed a spike in violence, its seaports targeted to prevent food and medicine to be ferried in? Riyadh is quite simply profiling aid to carry out its religious cleansing, punishing millions for their rejection of Riyadh’s religion.

Saudi Arabia is an absolute theocracy, and as such its very raison d’ être is rooted within its violent and reactionary interpretation of Islam: Wahhabism, the ideology which inspired the likes of Al Qaeda and Islamic State. One of the main tenets of Wahhabism actually calls for the destruction of all religious sects, Islamic or otherwise. For Wahhabis there can be no greater glory than to massacre ”apostates.”

And while Riyadh’s neo-eugenics movement has taken on different forms, operating under various denominations depending on the countries it has targeted, the underlying current has been the destruction of religious pluralism.

Let me ask you this: Is there a real difference between Manama’s campaign to strip Shia Bahrainis from their nationality because the House of Al Khalifa seeks to eliminate all political and religious competition, and Islamic State’s murderous rampage against religious minorities in Iraq and Syria? And though Bahrain’s campaign might appear more “elegant” in that it is more covert and pernicious, the intent remains the same.

From the language used to the policies it has carried out in the Middle East, Riyadh has pushed the sectarian card, christening the resistance movement against its eugenics movement, the so-called Shia crescent threat.

The real threat here lies with Riyadh’s twisted crusade and sickening sectarian agenda.

Catherine Shakdam is a political analyst, writer and commentator for the Middle East with a special focus on radical movements and Yemen. Her writings have been published in world-renowned publications such as Foreign Policy Journal, Mintpress News, the Guardian, Your Middle East, Middle East Monitor, Middle East Eye, Open Democracy, Eurasia Review and many more. A regular pundit on RT, she has also contributed her analyses to Etejah TV, IRIB radio, Press TV and NewsMax TV. Director of Programs at the Shafaqna Institute for Middle Eastern Studies and consultant for Anderson Consulting, her research and work on Yemen were used by the UN Security Council in relation to Yemen looted funds in 2015.

from: http://www.globalresearch.ca/religious-eugenics-saudi-arabias-frightening-new-movement-in-the-middle-east/5471146

Les liens entre Goldman Sachs et l’Otan

goldman-sachs-usa.jpg

Puissance bancaire, crise financière et guerre: les liens entre Goldman Sachs et l’Otan

Auteur : Manlio Dinucci
Traduction Marie-Ange Patrizio
Ex: http://zejournal.mobi

Après avoir été de 2009 à 2014 secrétaire général de l’Otan (sous commandement USA), Anders Fogh Rasmussen a été embauché comme consultant international par Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires étasunienne.

Le curriculum de Rasmussen est prestigieux. En tant que Premier ministre danois (2001-2009), il s’est employé à « l’élargissement de l’Ue et de l’Otan en contribuant à la paix et à la prospérité en Europe ». En tant que secrétaire général, il a représenté l’Otan dans son « pic opératif avec six opérations dans trois continents », parmi lesquelles les guerres en Afghanistan et Libye et, « en riposte à l’agression russe contre l’Ukraine, il a renforcé la défense collective à un niveau sans précédents depuis la fin de la guerre froide ».

Il a en outre soutenu le « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements (Ttip) » (ou Tafta, ndt) entre Etats-Unis et Ue, base économique d’ « une communauté transatlantique intégrée ».

Compétences précieuses pour Goldman Sachs, dont la stratégie est simultanément financière, politique et militaire. Ses dirigeants et consultants, après des années de travail dans la grande banque, ont été placés dans des postes clé dans le gouvernement étasunien et dans d’autres : parmi ceux-là Mario Draghi (gouverneur de la Banque d’Italie, puis président de la BCE) et Mario Monti (nommé chef du gouvernement par le président Napolitano en 2011).

On ne s’étonne donc pas que Goldman Sachs mette la main à la pâte dans les guerres conduites par l’Otan. Par exemple, dans celle contre la Libye : elle s’est d’abord appropriée (en causant des pertes de 98%) de fonds d’Etat pour 1,3 milliard de dollars, que Tripoli lui avait confiés en 2008 ; elle a ainsi participé en 2011 à la grande rapine des fonds souverains libyens (estimés à environ 150 milliards de dollars) que les USA et l’Ue ont « congelés » au moment de la guerre. Et, pour gérer à travers le contrôle de la « Central Bank of Libye » les nouveaux fonds retirés de l’export pétrolier, Goldman Sachs s’apprête à débarquer en Libye avec l’opération projetée par USA/Otan sous bannière Ue et « conduite italienne ».

Sur la base d’une lucide « théorie du chaos », on exploite la situation chaotique provoquée par les guerres contre la Libye et la Syrie, en instrumentant et en canalisant vers l’Italie et la Grèce (pays parmi les plus faibles de l’Ue) le tragique exode des migrants conséquent à ces guerres. Cet exode sert d’arme de guerre psychologique et de pression économique pour démontrer la nécessité d’une « opération humanitaire de paix », visant en réalité l’occupation militaire des zones stratégiquement et économiquement les plus importantes de la Libye. Tout comme l’Otan, Goldman Sachs est fonctionnelle à la stratégie de Washington qui veut une Europe assujettie aux Etats-Unis.

Après avoir contribué avec l’escroquerie des prêts subprimes à provoquer la crise financière, qui depuis les Etats-Unis a investi l’Europe, Goldman Sachs a spéculé sur la crise européenne, en conseillant « aux investisseurs de tirer avantage de la crise financière en Europe » (cf. rapport réservé rendu public par le Wall Street Journal en 2011). Et, selon des enquêtes documentées effectuées en 2010-2012 par Der Spiegel, New York Times, BBC, Bloomberg News, Goldman Sachs a camouflé, par des opérations financières complexes (« prêts cachés » à des conditions assassines et vente de « titres toxiques » étasuniens), le vrai montant de la dette grecque. Dans cette affaire, Goldman Sachs a manœuvré plus habilement que l’Allemagne, la BCE et le FMI, dont le joug mis au cou de la Grèce est évident.

En recrutant Rasmussen, avec le réseau international de rapports politiques et militaires qu’il a tissé dans ses cinq années à l’Otan, Goldman Sachs renforce sa capacité d’influence et de pénétration.

Notes:

Apostille de la traductrice pour la version française

On trouvera dans Le groupe Bilderberg, l’ « élite » du pouvoir mondial, de Domenico Moro (Delga, juin 2015, 19 euros, voir pièce jointe), des éléments présentant et analysant ce « réseau international de rapports politiques et militaires » dont parle M. Dinucci pour A. F. Rasmussen et financiers et économiques pour M. Monti et M. Draghi : tous trois bons exemples du phénomène des « revolving doors » (pantouflage) fonctionnant dans le réseau : « une “personnalité multiple”, profes­sionnellement parlant, c’est-à-dire changeant de rôle et de secteur d’une rencontre à l’autre. (…) véritables “transformistes” de l’élite mondiale, capables de changer d’habit professionnel plusieurs fois en l’espace d’un petit nombre d’années.(…) dans un passage tourbillonnant de la politique nationale à la bureaucratie européenne aux grandes entreprises, à la finance, aux think tanks et à l’université» (p. 203).

Extraits :

« Les deux derniers secrétaires généraux de l’OTAN ont participé aux rencontres du Bilderberg. Anders Fogh Rasmussen en 2000, l’année précédant son accession au poste de premier ministre du Danemark, et le social-démocrate Jens Stoltenberg en 2002 » (p. 93).

[…] « Goldman Sachs, la banque qui a le plus grand nombre de représentants au Bilderberg et à la Trilatérale et dont le président, Peter Sutherland, siège au direc­toire des deux organisations […] [a] été définie par Matt Taibbi comme une « gigantesque pieuvre vampire ». Du reste, Goldman Sachs fait partie des premiers respon­sables non seulement de la crise des subprimes mais aussi de la crise de l’euro, ayant incité les autorités grecques à falsifier les budgets au moment de l’entrée dans l’euro et ayant bénéficié de l’instabilité de la monnaie unique et de l’augmentation des taux d’intérêt sur les dettes souveraines, au moment où la vérité a surgi » (p. 174).

[…] Dans la campagne présidentielle de 2008, Goldman Sachs fut le principal bailleur de fonds d’Obama, qui, une fois élu, plaça deux hommes de la banque d’affaires, Mark Patterson et Gary Gensler, res­pectivement à la tête du secrétariat au Trésor et à la direction de la com­mission qui régule le marché à termes. Ce ne fut donc pas un hasard si 700 milliards de dollars du programme Tarp furent alloués en 2008 pour sauver Citibank et d’autres banques sans oeuvrer à une réglemen­tation efficace ; tout cela malgré les nombreuses promesses électorales, en continuant la politique de la précédente administration Bush, dont le secrétaire au Trésor, Paulson, était un ancien PDG de Goldman Sachs » (p. 175).

Le lecteur trouvera aussi dans l’ouvrage publié aux Editions Delga une Présentation au lecteur français par Bernard Genet (comaguer, comité comprendre et agir contre la guerre) fournissant quelques éléments de l’aspect français (direction, membres et invités) de ces réseaux (Bilderberg et Trilatérale).

mercredi, 26 août 2015

Erdogan’s Dirty Dangerous ISIS Games

turkaturkar-e1412623867483.jpg

Erdogan’s Dirty Dangerous ISIS Games

by F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Turkey is a beautiful land, rich in resources, with many highly intelligent and warm people. It also happens to have a President who seems intent on destroying his once-proud nation. More and more details are coming to light revealing that the Islamic State in Iraq and Syria, variously known as ISIS, IS or Daesh, is being fed and kept alive by Recep Tayyip Erdoğan, the Turkish President and by his Turkish intelligence service, including MIT, the Turkish CIA. Turkey, as a result of Erdoğan’s pursuit of what some call a Neo-Ottoman Empire fantasies that stretch all the way to China, Syria and Iraq, threatens not only to destroy Turkey but much of the Middle East if he continues on his present path.

In October 2014 US Vice President Joe Biden told a Harvard gathering that Erdoğan’s regime was backing ISIS with “hundreds of millions of dollars and thousands of tons of weapons…” Biden later apologized clearly for tactical reasons to get Erdoğan’s permission to use Turkey’s Incirlik Air Base for airstrikes against ISIS in Syria, but the dimensions of Erdoğan’s backing for ISIS since revealed is far, far more than Biden hinted.

ISIS militants were trained by US, Israeli and now it emerges, by Turkish special forces at secret bases in Konya Province inside the Turkish border to Syria, over the past three years. Erdoğan’s involvement in ISIS goes much deeper. At a time when Washington, Saudi Arabia and even Qatar appear to have cut off their support for ISIS, they remaining amazingly durable. The reason appears to be the scale of the backing from Erdoğan and his fellow neo-Ottoman Sunni Islam Prime Minister, Ahmet Davutoğlu.

Nice Family Business

The prime source of money feeding ISIS these days is sale of Iraqi oil from the Mosul region oilfields where they maintain a stronghold. The son of Erdoğan it seems is the man who makes the export sales of ISIS-controlled oil possible.

Bilal Erdoğan owns several maritime companies. He has allegedly signed contracts with European operating companies to carry Iraqi stolen oil to different Asian countries. The Turkish government buys Iraqi plundered oil which is being produced from the Iraqi seized oil wells. Bilal Erdoğan’s maritime companies own special wharfs in Beirut and Ceyhan ports that are transporting ISIS’ smuggled crude oil in Japan-bound oil tankers.

Gürsel Tekin vice-president of the Turkish Republican Peoples’ Party, CHP, declared in a recent Turkish media interview, “President Erdoğan claims that according to international transportation conventions there is no legal infraction concerning Bilal’s illicit activities and his son is doing an ordinary business with the registered Japanese companies, but in fact Bilal Erdoğan is up to his neck in complicity with terrorism, but as long as his father holds office he will be immune from any judicial prosecution.” Tekin adds that Bilal’s maritime company doing the oil trades for ISIS, BMZ Ltd, is “a family business and president Erdoğan’s close relatives hold shares in BMZ and they misused public funds and took illicit loans from Turkish banks.”

In addition to son Bilal’s illegal and lucrative oil trading for ISIS, Sümeyye Erdoğan, the daughter of the Turkish President apparently runs a secret hospital camp inside Turkey just over the Syrian border where Turkish army trucks daily being in scores of wounded ISIS Jihadists to be patched up and sent back to wage the bloody Jihad in Syria, according to the testimony of a nurse who was recruited to work there until it was discovered she was a member of the Alawite branch of Islam, the same as Syrian President Bashar al-Assad who Erdoğan seems hell-bent on toppling.

Turkish citizen Ramazan Başol, captured this month by Kurdish People’s Defence Units,YPG, as he attempted to join ISIS from Konya province, told his captors that said he was sent to ISIS by the ‘İsmail Ağa Sect,’ a strict Turkish Islam sect reported to be tied to Recep Erdoğan. Başol said the sect recruits members and provides logistic support to the radical Islamist organization. He added that the Sect gives jihad training in neighborhoods of Konya and sends those trained here to join ISIS gangs in Syria.

According to French geopolitical analyst, Thierry Meyssan, Recep Erdoğan “organised the pillage of Syria, dismantled all the factories in Aleppo, the economic capital, and stole the machine-tools. Similarly, he organised the theft of archeological treasures and set up an international market in Antioch…with the help of General Benoît Puga, Chief of Staff for the Elysée, he organised a false-flag operation intended to provoke the launching of a war by the Atlantic Alliance – the chemical bombing of la Ghoutta in Damascus, in August 2013. “

Meyssan claims that the Syria strategy of Erdoğan was initially secretly developed in coordination with former French Foreign Minister Alain Juppé and Erdoğan’s then Foreign Minister Ahmet Davutoğlu, in 2011, after Juppe won a hesitant Erdoğan to the idea of supporting the attack on traditional Turkish ally Syria in return for a promise of French support for Turkish membership in the EU. France later backed out, leaving Erdoğan to continue the Syrian bloodbath largely on his own using ISIS.

Gen. John R. Allen, an opponent of Obama’s Iran peace strategy, now US diplomatic envoy coordinating the coalition against the Islamic State, exceeded his authorized role after meeting with Erdoğan and “promised to create a « no-fly zone » ninety miles wide, over Syrian territory, along the whole border with Turkey, supposedly intended to help Syrian refugees fleeing from their government, but in reality to apply the « Juppé-Wright plan ». The Turkish Prime Minister, Ahmet Davutoğlu, revealed US support for the project on the TV channel A Haber by launching a bombing raid against the PKK.” Meyssan adds.

There are never winners in war and Erdoğan’s war against Syria’s Assad demonstrates that in bold. Turkey and the world deserve better. Ahmet Davutoğlu’s famous “Zero Problems With Neighbors” foreign policy has been turned into massive problems with all neighbors due to the foolish ambitions of Erdoğan and his gang.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

mardi, 25 août 2015

La crise syrienne entre l’Ukraine et l’Arctique…

RTR3912O.jpg

La crise syrienne entre l’Ukraine et l’Arctique…

 
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
 

Durant ces dernières semaines, la crise syrienne a fait l’objet de plusieurs évolutions diplomatiques et militaires de différentes natures et origines, susceptibles de faire bouger quelques lignes, sans pour autant remettre en cause les tendances lourdes. En définitive, la Maison Blanche, les pays européens satellites dont la France, l’Arabie saoudite, la Turquie et Israël veulent toujours faire la peau de Bachar al-Assad. Moscou, Téhéran, le Hezbollah libanais, voire la Chine ne laisseront pas faire, tenant fermement les positions d’un jeu à somme nulle qui finira par déboucher sur l’adoption d’une espèce de « Yalta régional », parce qu’aucun des deux pôles ne peut l’emporter durablement sur l’autre… Ce grand jeu s’étire entre l’Ukraine et le Grand nord arctique !

Symptôme analytique, sinon psychanalytique : la démultiplication de « reportages » et d’éditoriaux, dans la presse occidentale et notamment parisienne, pour nous annoncer l’affaiblissement, sinon la chute prochaine de Bachar al-Assad, que les mêmes rédactions prédisent depuis l’été 2011… Cette résurgence de propagande repose sur une très mauvaise interprétation du dernier discours du président syrien qui a dit essentiellement deux choses : la guerre est plus longue et meurtrière que prévue et « nous avons besoin de tous nos soldats pour défendre l’intégrité territoriale et politique de la Syrie » ; l’accord sur le nucléaire iranien ne modifie en rien l’alliance militaire de la Syrie avec l’Iran et le Hezbollah libanais, appuyée par la Russie qui réaffirme sa présence en mer Noire, Méditerranée, en Asie et dans le Grand nord arctique.

Certes, l’armée syrienne a connu quelque revers avant de regagner d’autres positions, mais son option stratégique principale reste inchangée depuis l’été 2011 : « la défense du pays utile », à savoir l’axe Damas/Homs/Hama/Alep avec ses débouchés portuaires, le long de la côte Lattaquié/Tartous. L’armée gouvernementale, qui dispose toujours d’un format opérationnel de quelques 50 000 hommes, ne peut couvrir l’ensemble du territoire de Deraa, Deir ez-Zor à Palmyre… Il est aussi avéré que la coordination de ses forces avec les unités iraniennes et  celles du Hezbollah pose, évidemment quelques problèmes : différences de chaînes de commandement, de matériels et de cultures militaires. Mais, au final, les positions stratégiques sont tenues et bien tenues face à Dae’ch, Nosra et autres mercenaires de Tchétchénie, du Daghestan, du Maghreb et des pays européens.

Comme ils l’avaient fait pour les milices du Kosovo et de Bosnie, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux continuent à fabriquer des combattants susceptibles de s’engager contre les forces gouvernementales syriennes. Mais aujourd’hui, cet effort vise moins le renversement du régime qu’à rassurer l’allié saoudien et à persuader Moscou d’intensifier ses efforts afin d’engager son partenaire syrien à envisager l’ouverture d’une nouvelle médiation diplomatique et politique. Le voyage, fin juin dernier, du patron des services syriens – le général Ali Mamlouk – à Riyad constitue l’un des événements les plus spectaculaires de ce processus qui n’a pas encore dit toutes ses ruses…

De son côté, Washington appuie officiellement les efforts russes tout en laissant Ankara massacrer les Kurdes qui sont pourtant les principaux combattants à contenir - au sol - l’expansion de Dae’ch. Ainsi, quelques 600 soldats turcs et une soixantaine de blindés sont désormais engagés sur le territoire syrien, dans la région d’Alep. Les deux brigades turkmènes qui ont fait leur entrée en Syrie par le poste frontière de Bab-el-Salame/Öncüpinar, face à la ville turque de Kilis, sont baptisées « Sultan Murat » et « Fatih Sultan Mehmet », du nom de deux empereurs ottomans. Elles constituent l’avant-garde d’une unité turkmène de quelque 5 000 hommes nommée « Armée de la Révolution » — Devrim Ordusu —, portée sur les fonds baptismaux fin juillet par Ankara qui lui fournit équipement, logistique et renseignement.

Fort de cette nouvelle dimension turco-kurde, Washington resserre les liens de l’OTAN - même si Erdogan poursuit ses propres objectifs -, cherchant à modifier un rapport de force en sa faveur au détriment du poids de la Russie et d’un Iran qui, malgré l’accord sur le dossier nucléaire, continue à soutenir Damas, le Hezbollah libanais et plusieurs factions palestiniennes. L’accord « technique » sur le dossier nucléaire ne concerne pas la gestion des crises régionales, réaffirment régulièrement les différents cercles de pouvoirs iraniens.   

Fidèle à la doctrine de « l’instabilité constructive », chère aux idéologues néoconservateurs américains et français, l’administration Obama cherche ainsi à établir une espèce de « paix froide » à somme nulle, un « Yalta oriental » entre les pôles sunnite et chi’ite pour la reconduction des intérêts américains aux proche et moyen-orient. A plus moyen et long termes, les priorités stratégiques de Washington concernent trois autres théâtres : l’Asie-Pacifique, l’Ukraine et le Grand nord arctique. En effet, ces trois zones hautement stratégiques sont essentielles aux yeux des décideurs civils et militaires du Pentagone pour contenir la Chine et la modernisation des capacités opérationnelles de la Russie.

Dans ces circonstances, l’arrimage de la Turquie à l’OTAN vaut bien le sacrifice des Kurdes, même si ces derniers restent en première ligne contre les barbares de l’ « Etat islamique ». On voit bien que depuis sa création et son expansion territoriale, Dae’ch n’a jamais, ô grand jamais constitué, pas plus hier qu’aujourd’hui, une priorité américaine, turque, ni israélienne. Entre le foyer ukrainien, les enjeux centre-asiatiques, ceux de l’Asie-Pacifique et les perspectives arctiques, la crise syrienne et ses débordements régionaux demeurent périphériques, sinon secondaires dans le nouveau grand jeu qui concerne la maîtrise des nouvelles routes et des richesses naturelles de l’Eurasie et du Grand nord. Par conséquent, la crise syrienne n’est pas gérée - par et pour elle-même - par les grandes puissances mais en fonction des contraintes d’un autre espace-temps.

Celui-ci nous projette à l’horizon 2030/2050, dans les postures d’une nouvelle Guerre froide qui oppose déjà les Etats-Unis, la Chine et la Russie…       

Richard Labévière, 23 août 2015

 

dimanche, 23 août 2015

Mort du dernier véritable journaliste, Emmanuel Ratier

Mort du dernier véritable journaliste, Emmanuel Ratier

Auteur : Quenel+ 
Ex: http://zejournal.mobi

emmanuZ3mrKn.jpgSouvent publié, souvent relayé, souvent lu, souvent interrogé, nous n’avons jamais vu l’Homme mais c’est sa voix que nous connaissions tous. Très discret, peu dans le grand public connaissaient son visage.

Arrêt cardiaque – Le décès d’Emmanuel Ratier est survenu hier, mercredi 19 aout 2015, et à notre connaissance, l’information est venue en premier lieu du carnet de Thibault de Chassey. Puis c’est Contre-info qui a repris, Panamza, FdeSouche, Égalité & Réconciliation, Breiz-info, Paul Eric Blanrue, Jeune Nation, Médias-Presse.info et bien d’autres…

L’hommage est unanime et sans doute, beaucoup n’ont pas encore eut le temps de le faire et vont le faire dans la journée.

Paul Eric Blanrue, dans son oraison, résume l’Homme ainsi :

Emmanuel Ratier, successeur d’Henry Coston, éditeur, auteur, directeur de la librairie Facta de nombreuses fois vandalisée par des antifas. Il était l’un des meilleurs spécialistes français des sociétés occultes.

[…]

Après un déménagement, il venait de m’annoncer qu’il partait en vacances. Je le connaissais depuis plus de 30 ans… Il était irremplaçable et ne sera pas remplacé dans le rôle qui était le sien. Il avait 57 ans. C’est jeune, trop jeune. Je pense très fort à sa femme, à ses jeunes filles et à sa famille, à qui j’adresse mes plus sincères condoléances.

À cette occasion, l’Historien publie une photo en compagnie d’Emmanuel Ratier, la première. Afin que l’hommage soit complet et que chacun puisse mettre un visage sur cette voix, nous avons nous aussi décidé de la publier en espérant que là où il est, M. Ratier accepte cela.

M. Ratier, à gauche en compagnie de Paul Eric Blanrue. Sur la tombe de Louis Ferdinand Céline à Meudon, le 1er Juillet 2011.

Son dernier livre, Le vrai visage de Manuel Valls, fit l’effet d’une bombe et le pouvoir ne put y répondre qu’à sa méprisable mesure : la librairie « Facta » vandalisée par 2 fois et un énième contrôle fiscal.

La librairie « Facta » d’Emmanuel Ratier vandalisée deux fois ces deux dernières années :

Dans la nuit du 9 au 10 décembre 2013 :

Ainsi que dimanche 9 février 2014, lors d’une manifestation des « Antifas » autorisée par la préfecture de police de Paris :

L’Homme était connu pour ses travaux colossaux de journalisme pur. C’est le dernier véritable journaliste qui s’en est allé. Le Créateur en a décidé ainsi.

Il avait décidé de se mettre à son compte en publiant de nombreux ouvrages sur la vie politiques française. Basés sur des documents (et non des ragots) ceux-ci n’étaient jamais attaqués.

Sa lettre d’information Faits & Documents, disponible sur abonnement, était attendu impatiemment tous les 15 jours : une dizaine de pages truffées d’infos et de scoops, comme la liste des membres du Club le Siècles, la liste complète des invités au dîner du CRIF, et également l’actualité de la franc-maçonnerie. Une mine d’or.

Emmanuel Ratier n’a jamais refusé un coup de main à Quenel+ quand nous l’avons sollicité pour nous fournir des éléments biographiques du monde politico-médiatique.

Faits & Documents a toujours relayé par ailleurs les persécutions d’état dont était victime Dieudonné et autres résistants.

Le 8 mai 2014, Dieudonné l’avait d’ailleurs invité pour parler du livre Le Vrai Visage De Manuel Valls :

Dieudonné reçoit Emmanuel Ratier pour Le Vrai Visage de Manuel Valls - 8 mai 2014

Parmi ses publications, vous connaissez sans-doute :

- La revue Faits & Documents 

- Le Vrai Visage de Manuel Valls

- Au cœur du Pouvoir

- L’Encyclopédie des changements de nom

- Les guerriers d’Israël : Enquête sur les milices sionistes

- Ras l’front : Anatomie d’un mouvement antifasciste

- Les chrétiens de gauche

- L’Encyclopédie politique française

- L’Encyclopédie des pseudonymes

- Mystères et secrets du B’nai B’rith

L’équipe de Quenel+ se joint à tous ceux qui l’ont fait avant nous et nous présentons nos condoléances à la famille et aux amis de M. Ratier.

Il nous a montré le chemin du véritable journalisme et nous devons tous tenter à nos niveaux respectifs de poursuivre son travail.

Qu’il repose en Paix.

 - Source : Quenel+

samedi, 22 août 2015

The Eurasian Idea from a Swedish Perspective

swedish-flag-on-wall.jpg

The Eurasian Idea from a Swedish Perspective

By Tommy Rydén

Sweden is at the outskirts of the Eurasian geographical area, as it has been presented to us. For historical and practical reasons, Russia is in any case what comes to our minds when we talk about Eurasia from a Swedish viewpoint, since we are almost next door neighbours. It has been said that ”In the broader sense, Eurasianism can be considered as a form of continentalism for the project of the creation of a European-Russian common space — the Greater Europe stretching from Lisbon to Vladivostok”. Sweden could play an important part in this, if she chooses to.

Known historically for its neutrality, or at least some form of independence from other nations war agendas, and with an enthusiasm for international diplomacy, Sweden was initially oriented towards German culture during the first half of the 20th century. With the outcome of the second World War this changed to USA and the United Kingdom. The German language was replaced by the English language as the primary second language in the school system, and with that followed that people tends to orientate more towards that culture than anything else, especially in popular culture. Yet, Sweden is in no way a carbon copy of the Anglo-Saxon mindset.

There is nevertheless a cultural and political obstacle in our way. Advancing the idea of an expanded friendship with the Russian federation and Eurasia must, in order to fully develop and survive in the long run, be done through presenting the idea relentlessly, by trade and cultural exchange: step by step.

For this long-term change to take place we must first and foremost plant the idea that it even could take place, among key decision makers, and above all in the minds of the younger generation who share an interest in business and politics and will be our future leaders and decision makers. We need think-tanks, we need young bold politicians who dare to question the status quo, various educational associations, the use of social media and anything else that will put this idea into the mainstream in a responsible manner. There is no need for any great popular movement, only that influential individuals and groups connect and gets the word out. Quality is more important than numbers in getting the work done.

The Swedish tradition, even if not without faults and lately quite sabotaged, of diplomacy and until recently also in its avoidance of any open military alliances, could play an important role in the coming new world, as a liaison between Eurasia and the ”lands of the sea”.
There are some problems that must be dealt with in connections with this, one is about the NATO-partnership and another one is the incorrect image of Russia.

Sweden has unfortunately since the end of the Cold War in the 90ś, increasingly abandoned its honorable tradition of neutrality and true diplomacy, and the governments of late have oriented even further towards the North Atlantic Treaty Organization (NATO). Even European Union mutual agreements is seen by Sweden to include possible military assistance, if a member state who perhaps because of membership in NATO is subjected to an act of war.. The Swedish Minister of Defense concluded in a speech five years ago that Sweden no longer, practically speaking, could be regarded as military nonaligned.

During the end of 2014 there was a sudden comeback in Sweden of the submarine hysteria from the 1980ś, when the defense department once again, this time in coalition with NATO-friendly politicians, made claims about hostile submarines in the coastal area. They failed in actually finding a submarine of any kind, and did not produce any other proof that would stand up in court.
Yet, a survey in 2014 showed that 75% of the Swedes questioned believed the submarine stories as told by the media, certain politicians and the defense ministry. Only 11% percent said flatly no to the presentation . Consequently, the public support for NATO membership increased from 28% to 37% in 2014. Although never proven, the underlying message was that these submarines were Russian. Fredrik Bynander, Associate Professor of Political Science at the National Defence University, commented it somewhat critical by saying “media coverage has been very positive for how the defense presented it. It was a lineup of politicians who supported the Armed Forces version of what had happened.”

For myself, who served as a conscript in the Swedish Army at Revingehed in the 1980ś this sounds all so familiar. I remember how our commanding officer, a former Swedish volunteer in the American Rangers during the Vietnam war, spoke to us about sightings of “divers running across a small island” and “jumping into the sea at the other end”(!), indications of “submarines” or “suspicious sounds” in the coastal area, and we watched informational films where “enemy soldiers” we all understood were the Russians although this was not said openly, in a fictional scenario cut the throats of Swedish key people, like fighter jet pilots at their doorstep. In preparation for an invasion of Sweden. But back then we thought we had valid reasons to oppose the Communist ideology as a real threat, and this made it difficult not to believe any and all bad news coming from that part of the world.

The cost for the hysteria in 2014, with hundreds of Swedish navy personnel and several battleships involved in a futile search, was at least 20 million SEK and no submarine whatsoever was found. But facts have become irrelevant, the stories told now have their own lives, like folk tales, and with bits and pieces not related to the actual submarine search, are added as “proof” of the evil intentions of the Russian Federation and especially its supposed mastermind Vladimir Putin.

The most recent agreement between Sweden and NATO, which was forced upon the population without any public debate (many are even unaware about its existence), will allow NATO to deploy troops on the ground in case of an ”emergency”, although we are promised this is to be finally determined by the Swedish government in a case-to-case scenario. This whole deal would have to be rejected since this kind of agreement do not serve any Swedish national interests but only the geopolitical agenda of Washington and makes us a pawn in their man-made conflicts with others. In fact, it makes the peaceful country of Sweden a possible target for a military attack if there is an international conflict. The opponent would have to target their missiles on the non-Swedish NATO forces on Swedish soil in order to prevent these from taking off for their final destination.

Prior to this dilemma Sweden moved from regarding itself ”neutral” to officially labeling itself ”military nonaligned”, so this shift has been gradual, but by purpose. Nonaligned meant that we were supposed to not enter into any mutual defense guarantees and that Sweden was responsible for its own defense.

The European Union leadership, not to mention Washington, will most likely resist our plan for a greater openness towards Russia. The very idea of the European Union since start was to simplify trade within the European Union, to form a bloc. But over time it has also unofficially come to serve as a proxy for the interests of Washington in this geographical area, due to some major member states close relationship with that country. There were also early warnings about EU changing from a free market economy into the creation of a super state that could end up serving other masters. Yet, ”Binding together the EU as a whole is not only the self-interest of its national components but also the reality that no feasible alternative exists in the absence of a willingness to relinquish European identity as a distinct civilization.”

Nevertheless the marketing of business ventures in Eastern Europe, Russia and after that its neighboring countries will attract a growing interest among the many entrepreneurs who always want to explore new areas and escape the status quo of their own world. Not to mention tourism. We must not let the current political landscape lure us into believing this current situation will be for forever. There are signs that EU could implode in due time if changes are not made. ”It’s nothing at all to do with Europe, it’s to do with the political construct that is the Union. An unnecessary, inefficient and disposable layer of government. So, let us dispose of it. There’s absolutely nothing at all wrong with Europe or any aspect of it. It’s the political system of the European Union that is the problem” as one European writer formulates it. In any case Sweden needs to see to its own best interests.

We have to expect many citizens in Sweden to react with distrust at first to this idea. Even for some considerable time. This is because of how they have been conditioned by the media and ruling political class. In Sweden there is an old distrust of the ”Russian bear” which is of a much older date than the Cold War era, although the stated reasons for this stance has varied over time.

The Russophobia in Sweden, which clearly exist, is not easily explained. It is used from time to time by politicians who wants Sweden to move closer to NATO, or used by other interest groups who for an example dislike the Russian rejection of postmodernism and wants the latter to adopt so-called modern European values. Old tales and even prejudice have been inherited and passed on to new generations. Presumed conflicts of interest are over time then added to the mixture as to prove that the original distrust of Russians is indeed called for. Very often one really don’t know why we have to distrust Russians, only that we should.

Replace Russian with ”Jews” or for that matter ”witches” and there would be a public outcry or laughter. But to demonize Russians, who for some reason are expected to be millions of exact replicas of the current political leadership in the Russian Federation and with no individual ability to think and arrive at their own conclusions, is regarded as more or less accepted behavior. Among minor curiosities this has also generated appeals in numerous charismatic Christian groups, who for years have traveled to the border areas but even into Russia, with copies of the Bible, in order to make those of Russian ancestry, and others, into “Christians”. Which proves their lack of historical and cultural knowledge as far as the old church and Eastern Orthodoxy is concerned.

To begin with, this approach towards Russia began even before the Russian defeat of the Swedish forces at Poltava 1709 although Sweden was humiliated for a considerable time with the defeat at Poltava. The German aristocrat Sigmund von Herberstein published a book named ”Rerum moscoviticarum commentarii” already in 1549, after visiting Russia twice, This book was translated into several languages and was read by the political elite in Sweden. In the book ”Mosvovites” were described as more or less puppets in the hands of their ruler, with no mental ability to question anything. Human robots who could be a threat to all of Europe, or just anyone, in case they were ordered by their ruler to act. This image of the Russian man and woman is broadcasted very much the same today.

To Swedish minds an expansive Russia was viewed as possible geopolitical threat or at least a problem when the following tzars made Russia a greater and more unified country. Although there were from time to time intermarriages and good relations. But too be a friend of the Russian Federation or a friend of a country like Serbia, who acts as a bridge already between these two worlds, is in this authors opinion not to be anti-European, or subversive to our cultural heritage, but to reconnect with the God of the old church, core values and even various cultural expressions Europe lost due to its divisive Protestantism and today’s post-modernism. Gems that were preserved in Eastern Europe and Russia in spite of atheist rule.

Oddly enough, Sweden has been trading with Russia since the time of the Vikings and was by year 2013 one of ten largest direct investors in Russia. Participating in the Eurasian vision would be to take part in a project with a future, with all its resources and vast areas, where growth is to take place. Instead of merely as a pawn or outside player used by the western powers in their own scheme of divide and conquer.

An official partnership, similar to the one existing right now between Sweden and NATO, with the Russian Federation is too big a leap for the average man, and would not be workable at this time and age, perhaps not even beneficial to us or the Eurasian project at all if it was a mirror image of the kind of agreements we have made with USA and need to get out of. Sweden’s traditional role of neutrality and diplomacy should be emphasized in my opinion. We can however take small but important baby steps in a direction that will build trust and friendship and make Sweden a neutral ground were the business world and politicians can meet up.

Do we, the Swedes and peoples of Eastern Europe and Russia, share any common cultural values of today or have we lost it all to post-modernism? Are we too different?

I dare say we do have a lot in common, and it was recently manifested in the political life of this nation. In the election of 2014 the self-described socially conservative political party, the Sweden Democrats (SD), became the country’s third largest party with 13% of the vote. In a strength of power they voted down the new Socialist government's budget, forcing the prime minister to declare a snap election. Surveys showed SD could gain 16-20% in the upcoming snap election. However, this made the center parties, who lost the general election to the minority coalition of Social Democrats and the Environmental Party, cut an eight year deal with the government, promising to support the ruling Social Democrat/partner government in order to sidestep the elections results and prevent the possibility of SD getting even more support in a new election.

Swedes, at heart and generally speaking, don’t like to be bullied or manipulated by outside powers, we prefer to chose our own path. So do the Russians.

The party SD is described by the establishment media and various opponents as harboring people with negative feelings about immigrants, due to their opposition to liberal immigration policies, while the SD party leadership itself has promised to take action against anyone who promote a racist agenda. They view themselves as nationalists or lately preferably as socially conservative, and have gained considerable support among disappointed Conservative Party members and voters, since the latter party has moved to the center and can hardly be viewed as even traditionally conservative anymore. In this authors opinion it would benefit us all if they moved even more from a tendency of ethnic nationalism to a focus on values and aspirations shared not only by Swedes.

Despite decades of Swedish presumably Social Democratic or liberal governments trying to impose ”equality” and dictating how parents should live their family lives, with women forced to work outside of the home as much as possible, they have not succeeded and have nowadays resorted to making threats to enact laws that will force women to leave home early and dad to stay home in the name of total gender equality. No matter if this is the best solution or not for the specific family. These ideas are shared by the leaderships of the center parties, with the exception of the Christian Democrats who still try to attract the more culturally conservative voters. Once again, these centrist politics can be seen as an expression for the Swedish habit of trying to achieve consensus, which now has ended up with the almost all the parties looking very much the same.

A survey in 2013 showed that 4 in 5 Swedes reject this forced gender equality idea when it comes to the family structure and thinks it should be up to the family not the government to decide. This despite the fact that the equality agenda is promoted all the time in media and politics.

Unfortunately the leadership of that party is also somewhat caught up in the ”distrust Russia” hysteria, but there are other more understanding voices in the youth league. Overall it's in any case a positive indicator that something is happening in an otherwise sleepy Sweden. It would be healthy for the sake of cultural preservation, aside of pure economical reasons, to move closer to Russia and Eurasia.

Nevertheless, the electoral success since 2010 for this party is an indicator that a growing percentage of the Swedish population, in spite of a massive almost day and night assault by the media and the older political establishment telling them to vote against SD, likes the idea of preserving the traditional family and promoting other socially conservative ideals in a country where dissident conservative voices are suppressed, ridiculed or labeled in a negative manner. This indicator is important, although a political party should not be seen as a replacement for any long-term work at depth. In order for real changes to take place in a population, and not just end up as a temporary vote, one need to work from the bottom and up, not from the top and down to not dissolve with any temporary political winds in the future. We can do this by involving key people, quality people, who get the message out to their respective groups, churches, associations, newspaper people or other places where they have some influence on their peers. Numbers are less important. Connecting with the right people who can influence others, and get the message out there through them, is far more important than hoping for the masses to wake up by themselves.

If we can convince a large enough percentage of the population, through the work of influential individuals and groups, that the countries who supports cultural preservation and core family values the most, not only in words but in action, are to be found in the East and not in the West, then it will help our cause.

This could be done with or without involvement of the European Union. It should be noted that many Swedes express doubts about the nations membership in EU. ”Swedes in favors of being part of the union came in at 45 percent” in 2013, since the membership has given Sweden no visible benefits aside of making it easier to travel between the member states.

However, in order to make improvements between Sweden and Russia and avoid unnecessary conflicts we need to get rid of a bunker mentality which only our common cultural enemies can benefit from. A recent Russian poll showed that 36% of the Russians wish for Russian to distance itself further from the West. It is understandable and would perhaps even be applauded by those who think there can be nothing good in the West whatsoever. But the problem is this; in for an example Sweden people are made to believe the worst about Russians, and in Russia – due to the ongoing onslaught on that country from Western geopolitical interests – people tend to think the worst about the West, sometimes on valid grounds but also because of cultural and linguistic differences. A more hostile population on any side of this fence will in the long run only benefit those who wish to dismantle Europe as well as Eurasia.

Viewed from the outside, Sweden is an open democracy where everyone can express their opinion. But those who have lived here even a short time has quickly become aware that even if that is the case then there is an expectation that everyone should be in agreement. Anyone who deviates in any matter which the media and establishment determined the limits of, as for an example the message that the Russians want to harm us, will promptly be regarded as strange and deviant. It is not unlikely that in time they will consider those individuals and organizations who question the rapprochement with NATO and oppose the idea that the West is the savior of the East as subversive elements and a threat to national security.

When writing this in the month of February, Swedish TV viewers are bombarded every day with slanted news reports where the Russian Federation is presented in a negative light and repeatedly said to have caused all the problems in Ukraine, adding that the rest of us can ”become the next target” for ”Russian expansion”. They have completely forgotten the West's major responsibility in how this conflict occurred. In the same breath we are told that the United States and Sweden will conduct joint air exercises because of the "growing threat" (from Russia). It is like preparation for a war, where the propaganda has taken over completely and people have lost their ability to think critically. They try to apply simple explanations to complex problems. ”We” and ”them”.

But we cannot let these sometimes dark clouds fence us in.

The core idea with the European Union was to encourage and simplify trade and travel between European countries. This was a noble idea. It's an ever more grandiose idea, and truly more international, to open up for trade and cultural exchange with the Eurasia. Now it's up to Sweden to decide which role to play in this new world, either as a bystander or important participator.

vendredi, 21 août 2015

Ein linker Patriot – Zum Tode von Egon Bahr

Egon-Bahr-stellte-den-Beruf-vor-die-Familie.jpg

Ein linker Patriot – Zum Tode von Egon Bahr
Von  
Ex: http://www.compact-online.de

Es war die Selbstverständlichkeit des Satzes, die beeindruckte: „Wir wollen Deutsche sein, so viel von Deutschem noch übrig geblieben ist. Ja was denn sonst?“, sagte Egon Bahr im November 2014 auf der COMPACT-Konferenz. Es war die Quintessenz eines politischen Lebens. Eine Bilanz. Egon Bahr konnte sie ziehen, denn seinen Teil trug er bei. Jetzt ist der Vordenker der neuen Ostpolitik im Alter von 93 Jahren verstorben.

Er war immer ein kritischer Geist, ein politischer Querdenker. Als regelrechter Kalter Krieger, wie er sich selbst nannte, lehnte Bahr etwa 1956 das KPD-Verbot ab. Als Willy Brandt 1974 der SPD-Fraktion seinen Rücktritt erklärte, sah man Bahr weinen. Doch weniger über die Demission des Freundes und Weggefährten, als über die zynische Heuchelei des Fraktionschefs Herbert Wehner: Der Alt-Stalinist und Intrigant hatte Brandts Erklärung mit einem lautstarken „Willy, du weißt, wir alle lieben dich“ kommentiert. In der Ukraine-Krise waren Kritik an der Politik Russlands und gleichzeitig die klar benannte Mitverantwortung des Westens für ihn kein Widerspruch. Noch vor wenige Wochen unterzeichnete er eine Resolution gegen die Eskalationspolitik – die Krieg in der Ukraine könne in die Katastrophe führen, „wenn die bereits drehende Spirale des Wettrüstens, der militärischen Provokationen und konfrontativen Rhetorik nicht gestoppt wird“, heißt es darin.

Nach dem Krieg ging Bahr – der wegen seiner jüdischen Großmutter aus der Wehrmacht ausgestoßen wurde – als Journalist erst zur „Berliner Zeitung“ im sowjetischen Sektor, dann jedoch bald zum von den USA gegründeten Rundfunksender RIAS, später in den diplomatischen Dienst. 1956 trat er der SPD bei – noch vor dem verhängnisvollen Godesberger Programm. Die Ernennung zum Leiter des Presseamtes im West-Berliner Senat unter dem Regierenden Bürgermeister Willy Brandt wurde zu einer Schicksalsentscheidung.

Wendepunkt in Bahrs – wie Brandts – Leben waren die Tage nach dem 13. August 1961. Die DDR – und damit die Sowjetunion – errichteten eine Mauer mitten in Berlin. Ein Messerstich aus Zement ins deutsche Herz. Und die Westalliierten, angebliche Schutzmächte West-Berlins, taten: Nichts. US-Präsident John F. Kennedy soll beim Eingang der Nachricht im Weißen Haus erklärt haben, die Berlin-Krise sei nun beendet. Es gibt Hinweise, er sei im Vorfeld über die geplanten Sperrmaßnahmen informiert gewesen.

In diesem Moment muss der sozialdemokratischen Denkfabrik im Rathaus Schöneberg bewusst geworden sein: Auf die Westmächte ist kein Verlass. Die Deutschen selbst müssten die Teilung überwinden. Das ging nur im Dialog miteinander – und den wollten beide Seiten. Anfang Dezember 1963 hatte der stellvertretende Ministerpräsident der DDR, Alexander Abusch ein Passierscheinabkommen für die Besuche von West-Berlinern im Ostteil der Stadt angedeutet – Brandt und Bahr nahmen den Strohhalm dankbar an. Nur Wochen später konnten 700.000 West-Berliner erstmals seit dem Mauerbau Verwandte im Ostteil besuchen.

Doch für wirkliche Deutschlandpolitik war Berlin zu klein. Bahrs Chance bot der Wechsel Brandts nach Bonn. Während dessen Zeit als Außenminister (1966—1969) war er als Ministerialdirigent Leiter des Planungsstabes im Auswärtigen Amt. Als vielleicht engster Freund, jedenfalls wichtigster Berater wurde er zum Architekten der Ost-Verträge. Später hatte er als Bundesminister für besondere Aufgaben praktisch ein eigenständiges Ressort für die Kontakte nach Ost-Berlin und Moskau. Sein Credo „Wandel durch Annäherung“ und „Politik der kleinen Schritte“ prägte eine langfristige angelegte Strategie einer deutschen Lösung – deren Ausgangspunkt die Verträge mit der Sowjetunion, Polen und schließlich der DDR waren. In Washington wurden Brandt und Bahr für diesen Kurs stets beargwöhnt.

Unklar ist bis heute Bahrs Rolle im Misstrauensvotum der Union gegen Brandt im April 1972. Immer wieder gab es Gerüchte, sowohl der geheime Verbindungsmann der DDR-Regierung Hermann von Berg, als auch der DDR-Unterhändler beim Grundlagenvertrag Michael Kohl hätten seine Haltung zu Bestechungen von CDU/CSU-Abgeordneten ausgelotet. Bahr bestritt dies zeitlebens. Klar ist, dass sich Brandt damals tatsächlich nur durch den Kauf von zwei Oppositionsparlamentariern durch die Staatssicherheit im Amt halten konnte.

Der Rücktritt Willy Brandts 1974 markierte auch für Bahr den weitgehenden Bedeutungsverlust. Dem neuen Bundeskanzler Helmut Schmidt diente er bis zum Ende der Legislaturperiode als Entwicklungshilfeminister. Einige Jahre war er Bundesgeschäftsführer der SPD. Sein Glaube an eine deutsche Einheit wurde in den 1980er Jahren schwächer – doch ganz erloschen ist er nie. Als schließlich zusammenwuchs, was zusammengehört – wie es Brandt nach dem Mauerfall formulierte – war Bahrs Vision die einer Friedensmacht Deutschland, die ihren Einfluss in der Welt geltend machen sollte. Doch dieser Wunsch hat sich nicht erfüllt.

In einem seiner letzten Interviews sagte Bahr, er erinnere sich, „dass Brandt über sich selbst sagte: ‘Je älter ich werde, um so linker werde ich.’ Wenn ich sehe, wohin dieser Kapitalismus treibt, habe ich das Gefühl, dass es bei mir ähnlich ist.“ Nun ist er gegangen: ein kritischer Geist, ein linker Patriot.

 

 

La France ? Combien de guerres civiles ?

 

France-guerre-civile-2.gif

La France ? Combien de guerres civiles ?

 
Michel Garroté
Politologue, blogueur
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le naufrage français, qui aujourd’hui risque de dégénérer en guerre (s) civile (s), a commencé, doucement, il y a quarante ans, voire plus. Au plan économique : l’étatisme, l’aversion au libéralisme, l’Etat Providence, le diktat des syndicats, le déficit et la dette. Au plan culturel : la démission de la droite et la prise de tous les grands pouvoirs culturels et médiatiques par la gauche et l’extrême-gauche. Politique étrangère : rapprochement avec l’URSS, alliance avec le monde arabo-musulman ; ainsi qu’américanophobie et israélophobie obsessionnelles.

Au plan anthropologique : rejet de la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne ; et rejet de la démocratie chrétienne. Au plan politique : partis soumis à l'ambition d'un homme ou de quelques-uns ; et apparition du « politiquement correct » liberticide. A noter que le Front National (FN), même s’il est encore diabolisé par certains médias, est un parti qui fait partie du système et qui fonctionne comme les autres partis, soumis, lui aussi, à l'ambition d'une personne ou de quelques-unes.

Au plan des libertés, à partir de 2012, le gouvernement socialiste s’est progressivement transformé en un régime socialiste de plus en plus sectaire et répressif. Contre La Manif Pour Tous (LMPT) à Paris, contre Génération Identitaire (GI) à Poitiers, et, plus récemment, contre une série de site et de blogues de droite, et, même, contre certains médias classiques, tel l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Il s’agit-là, très clairement, d’une dérive autoritaire. Elle est d’autant plus inquiétante que le régime socialiste utilise désormais la police comme une police politique, lorsque cela lui semble utile.

Au plan religieux, je ne crois pas un seul instant à une modification des relations étroites entre d’une part, les autorités françaises, et d’autre part, l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et ses Etats-membres, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et le Conseil français du culte musulman (CFCM). D’une main, les autorités françaises font mine de durcir le ton ; de l’autre, elles continuent de ménager l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Qatar, l’Arabie saoudite, les Frères musulmans, les wahhabites et les salafistes. Ce naufrage français dans tous les domaines risque - aujourd’hui - de dégénérer en guerre (s) civile (s).

Pourquoi guerre (s) civile (s) et non pas, simplement, guerre civile au singulier ? Parce qu’en France, tout le monde redoute une guerre civile, mais que personne ne sait la forme qu’elle prendra. Guerre civile pour des raisons sociaux-économiques ; guerre communautariste ; guerre entre factions politiques extrémistes. Toutes ces options restent ouvertes et aucune n’exclut toutes les autres. A cet égard, il y a eu un précédent : la « guerre civile » du Liban de 1975 à 1990.

Les médias parlaient de guerre entre « palestino-progressistes » et « phalangistes chrétiens », deux formules mensongères et ridicules. La « guerre civile » du Liban était tout à la fois une guerre entre les chrétiens et les musulmans, entre les pro-OLP et les autres, entre les pro-syriens et les autres, entre de multiples factions dont certaines faisaient cette guerre uniquement pour s’enrichir et acquérir une parcelle de pouvoir, un morceau de territoire.

Le 17 août 2015, sur le thème de la guerre civile, Georges Bensoussan se livre dans un entretien au Figarovox : « Toute une partie de la jeunesse de notre pays se reconnaît de moins en moins dans notre culture. Elle lui devient un code culturel étranger, une langue morte et pas seulement pour des raisons sociales. Nous sommes en train d'assister en France à l'émergence de deux peuples au point que certains évoquent des germes de guerre civile. Dans le cadre de la préparation d'un nouvel ouvrage, j'ai été frappé en écoutant plusieurs de mes interlocuteurs de voir que l'expression ‘guerre civile’, qui aurait fait ricaner il y a dix ans ou surpris il y a cinq ans, est aujourd'hui dans les bouches d'un grand nombre, tant d'élus de terrain, de policiers, de médecins hospitaliers (service des urgences par exemple) ou de banlieue. Le sentiment que deux peuples sont en train de se former, côte à côte, et qui se regardent souvent avec hostilité, ce sentiment-là est aujourd'hui partagé par beaucoup », conclut Georges Bensoussan.

Quatre mois auparavant, le 24 avril 2015, Thierry Baudet signait dans le Figaro un article intitulé « Le risque de guerre civile paneuropéenne est réel » article dans lequel on pouvait lire : « Ce que nous devons retenir de la situation en Irak, en Syrie, en Libye et autres, c'est qu'une unité politique qui n'est pas soutenue par un peuple doté d'une identité nationale commune est intrinsèquement instable. Les différentes factions ou communautés perçoivent alors la politique comme une compétition gagnant-perdant c'est eux ou nous- et sont toujours enclines à prendre le pouvoir quand l'autre est plus faible ».

Thierry Baudet : « C'est ce que nous avons eu à surmonter en Europe lors des guerres de religions aux 16ème et 17ème siècles qui conduisirent en France à l'assassinat d'Henri IV et à la Fronde, et en Hollande à l'assassinat de Guillaume le Taciturne et à la Guerre d'Indépendance avec l'Espagne catholique pour finalement aboutir à la formation d'une conscience nationale. En raison de l'immigration de masse et des aspirations politiques naturelles des musulmans devenus très nombreux, nous prenons le risque d'un retour à l'état de guerre civile paneuropéenne. C'est une raison supplémentaire pour ne pas permettre l'arrivée de ces réfugiés sur nos côtes », concluait Thierry Baudet.

Quatre mois plut tôt, le 8 janvier 2015, après les attentats parisiens, Ivan Rioufol écrivait cet article intitulé « une guerre civile menace la France », article dans lequel on pouvait lire : « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l'islam radical, l'islam politique, l'islamisme djihadiste. «Nous avons vengé le prophète», auraient crié les tueurs. L'ennemi n'est évidemment pas l'ensemble des musulmans, dont beaucoup sont bien sûr horrifiés par ce carnage contre des journalistes. Mais ceux-là doivent, toute affaire cessante, descendre massivement dans les rues pour se désolidariser enfin clairement de ceux qui ont la même religion qu'eux et qui appliquent ses préceptes à la lettre. En 1954, en Algérie, l'Armée de libération nationale ne comptait pas plus de 800 hommes ; ils ont réussi à faire plier la République huit ans plus tard », concluait Ivan Rioufol.

Michel Garroté, 18 août 2015

jeudi, 20 août 2015

« Choc et Simulacre » par un collectif européen d’auteurs

« Choc et Simulacre » par un collectif européen d’auteurs, présenté par Michel Drac

par Georges Feltin-Tracol

Ex: http://www.polemia.com

Écrit par un collectif d’auteurs dont certains avaient déjà participé à la rédaction du roman d’anticipation politique Eurocalypse et qui ont assimilé l’œuvre de Jean Baudrillard, Choc et Simulacre est un ouvrage dense qui interprète, d’une manière décapante, les grands événements en cours.

choc2NRnL._SX350_BO1,204,203,200_.jpgLes auteurs s’intéressent à la genèse récente du projet hégémonique des États-Unis. Ils rappellent que, sous la présidence de Bill « Tacheur de robe » Clinton (1993 – 2001), des intellectuels préparaient la domination mondiale de leur pays à travers le Project for a New American Century. Ce programme ambitieux parvint à regrouper « conservateurs réalistes », mondialistes patentés et néo-conservateurs malgré des tensions inhérentes incessantes. Au sein du néo-conservatisme même, le collectif relève que « la base militante […] était à l’origine composée de trois groupes dont les valeurs ne sont pas totalement compatibles, et dont les intérêts divergent largement : le “ big business ”, les milieux pro-Israël, la “ moral majority ” (p. 26) ».

Sommes-nous en présence d’une « entente idéologique » factuelle qui œuvre à la suprématie planétaire de Washington ? Oui, mais sans chef d’orchestre patenté puisqu’il s’y concurrence et s’y affronte divers clivages, d’où les ambiguïtés intrinsèques du « conservatisme étatsunien » au début du XXIe siècle. Le collectif prend pour preuve les études de Samuel Huntington. Son « choc des civilisations » était au départ un article répondant à la thèse de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire et le triomphe final du libéralisme. Certes, Huntington y exprimait une vision étatsunienne du monde en distinguant l’Occident euro-atlantique d’une civilisation européenne orthodoxe et en niant toute particularité à l’Europe. Pourtant, même si son thème du « choc des civilisations » va être instrumentalisé au profit du mondialisme yanqui conquérant, Huntington comprit ensuite, dans son dernier essai, Qui sommes-nous ?, que le « choc des civilisations » atteignait les fondements des États-Unis avec une lente « latino-américanisation » de sa patrie…

Les méandres du pouvoir réel à Washington

Les interventions militaires en Afghanistan (2002) et en Irak (2003) marquent l’apogée du néo-conservatisme et donc le début de son déclin à l’intérieur de la « coalition » dominante. « La fracture entre néo-conservateurs d’une part, mondialistes et conservateurs réalistes d’autre part, continue à perdurer, mais désormais, ce sont à nouveau les conservateurs réalistes qui mènent la danse, ayant récupéré le soutien clair et fort des milieux mondialistes (p. 63). » Par ailleurs, le plan « néo-con » a échoué auprès de la population U.S. qui réagit maintenant par le phénomène du Tea Party. Cette nébuleuse mouvementiste présente de fortes inclinations libertariennes et isolationnistes (mais pas toujours !).

Avec ce retour au réel géopolitique, on assiste au regain d’influence de Zbigniew Kazimierz Brzezinski – que les auteurs désignent par ses initiales Z.K.B. -, qui est probablement le plus talentueux penseur géopolitique des États-Unis vivant. Bien que démocrate, ce conservateur réaliste s’active en faveur d’« un ordre mondial aussi unifié que possible, au sein duquel les élites anglo-saxonnes sont prédominantes (p. 47) ». Z.K.B. réactualise de la sorte les vieux desseins de Cecil Rhodes, de la Fabian Society et de l’« Anglosphère » en partie matérialisée par le système Échelon. Ainsi, « l’objectif de la conquête de l’Asie centrale doit être, selon Z.K.B., d’assurer la victoire non de l’Amérique proprement dite, mais plutôt celle d’un Nouvel Ordre Mondial entièrement dominé par les grandes entreprises multinationales (occidentales principalement). Le Grand Échiquier se présente d’ailleurs comme un véritable hymne aux instances gouvernantes du mondialisme économique (Banque mondiale, F.M.I.). Z.K.B. est le premier patriote du Richistan – un pays en surplomb de tous les autres, où ne vivent que les très, très riches (p. 49) ».

Faut-il ensuite s’étonner d’y rencontrer le chantre des « sociétés ouvertes », le co-directeur de la célèbre O.N.G. bien-pensante Human Rights Watch et l’instigateur occulte des révolutions colorées, Georges Soros ? Il soutient de ses deniers « l’Open Society Fund […qui] est destiné officiellement à “ ouvrir des sociétés fermées ” (en clair : empêcher les États de réguler l’activité des grands prédateurs financiers mondialisés) (p. 55) ». Le collectif évoque une « méthode Soros » qui consiste à « semer le chaos souterrainement pour proposer ensuite la médiation qui rétablit l’ordre (p. 82) ». Il n’y a pourtant ni complot, ni conspiration de la part d’un nouveau S.P.E.C.T.R.E. cher à Ian Fleming et à son héros James Bond…

En analysant la production éditoriale d’outre-Atlantique, les auteurs observent néanmoins une nette « difficulté de la coordination entre le tendances de l’oligarchie fédérée U.S. – une oligarchie qui ne parvient à surmonter son incohérence que par la fuite en avant (p. 77) ». En effet, les différentes tendances de la « coalition hégémoniste » veulent d’abord défendre leurs propres intérêts. Ils rappellent en outre l’importance du lobby israélien aux États-Unis, groupe d’influence qui ne se recoupe pas avec l’emprise de la communauté juive sur le pays. Ils signalent aussi les liens très étroits tissés entre le Mossad et la C.I.A. au point que « la coopération entre les deux appareils de renseignement va si loin qu’on peut parler d’intégration mutuelle (p. 70) ». Via l’A.I.P.A.C. (American Israel Public Affairs Committee) et d’autres cénacles spécialisés dont l’Anti Defamation League, « spécialisée dans le harcèlement des opposants. Elle utilise très largement l’accusation d’antisémitisme et, d’une manière générale, promeut un “ souvenir ” de la Shoah qui ressemble à s’y méprendre à une stratégie d’ingénierie des perceptions visant à développer, dans la population juive, le syndrome de Massada (p. 67) », Israël est bien défendu outre-Atlantique. Or la diplomatie de la canonnière néo-conservatrice des années 2000, en chassant du pouvoir les Talibans et Saddam Hussein, a favorisé l’Iran et affaibli les soutiens arabes traditionnels des États-Unis (Égypte, Arabie Saoudite, Jordanie). Prenant acte de cette nouvelle donne non souhaitée, « il y aurait donc renversement d’alliance latent entre W.A.S.P. conservateurs réalistes de l’appareil d’État U.S., mondialistes financés par la haute finance londonienne et lobby pro-israélien néoconservateur, avec Z.K.B., le mondialiste réaliste, en médiateur (pp. 64 – 65).»

L’heure du « médiaterrorisme »

Il ne faut surtout pas se méprendre : ces conflits internes, inévitables, n’empêchent pas l’unité en cas de nécessité ou de but commun. Par ailleurs, cette « entente » emploie avec aisance le mensonge, la désinformation, l’intox et le truquage qui « est l’imprégnation progressive de la cible (p. 17) ». L’hyper-classe étatsunienne pratique une nouvelle forme de guerre : la guerre de quatrième génération (G4G). « Faisant suite à la guerre des masses en armes, à celle de la puissance de feu et à la Blitzkrieg, cette quatrième génération est définie comme la guerre de l’information, impliquant des populations entières dans tous les domaines (politique, économique, social et culturel). L’objectif de cette guerre est le système mental collectif de l’adversaire. Et par conséquent, le mental des individus qui composent sa collectivité (pp. 13 – 14). »

Selon les circonstances et les modalités d’emploi, cette G4G s’utilise diversement. « Le terrorisme est un moyen, pour un pouvoir occulte, de conserver le contrôle soit en éliminant un adversaire (instrumentalisation de l’assassin politique), soit en perturbant un processus sociopolitique (stratégie de la tension), soit en poussant un groupe assimilable à l’ennemi à commettre un acte odieux (stratégie du renversement des rôles, l’agresseur réel se faisant passer pour l’agressé – cas le plus célèbre : la conspiration des poudres, dès le XVIIe siècle, en Angleterre) (p. 106). » Les États-Unis ne sont pas en reste dans l’application régulière de cette tactique, de l’explosion de leur navire, U.S.S. Maine, dans la rade du port espagnol de La Havane en 1898 au 11 septembre 2001 en passant par le transport clandestin d’armes pour les Britanniques dans les soutes des navires neutres – dont le Lusitania – coulés entre 1915 et 1917 et l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, après avoir imposé un blocus pétrolier contre le Japon et décrypter dès 1936 les codes secrets nippons… Cessons d’être naïfs ! Comme l’avait déjà bien perçu le situationniste italien Censor (1), « la manipulation du terrorisme, voire sa fabrication, est une vieille stratégie de l’oligarchie américano-britannique. Quelques exemples : Giuseppe Mazzini, au service de l’Empire britannique, pour déstabiliser l’Autriche; ou encore l’instrumentalisation notoire de la Rote Armee Fraktion par les services anglo-américains; ou encore l’instrumentalisation des Brigades Rouges par les services U.S. pour se débarrasser d’Aldo Moro, qui voulait associer le P.C. italien au gouvernement démocrate-chrétien (p. 105) ». N’oublions pas le financement et l’entraînement d’Oussama Ben Laden et d’Al-Qaïda par la C.I.A. ou bien le téléguidage de certains éléments des Groupes islamiques armés algériens par quelques agents anglo-saxons en mission commandée contre les intérêts français en Afrique du Nord, au Sahara et au Sahel…

Le terrorisme se voit compléter par l’arme médiatique. « Aux U.S.A., le storytelling est en train de devenir non seulement une méthode de gouvernement (ce qu’il était depuis longtemps), mais le gouvernement lui-même, l’acte de gouverner. La révolution amorcée pendant le Watergate vient de s’achever : désormais, la gestion de la communication est au centre de l’acte de gouverner, elle n’est plus chargée d’accompagner l’action politique, elle est l’action politique. Désormais, la politique est l’art de parler non du pays réel, mais de l’imaginaire (pp. 99 – 100, souligné par les auteurs). » Le collectif expose ensuite des cas flagrants de « médiaterrorisme » à partir des exemples irakien, afghan et iranien.

Et là encore, les auteurs apportent un tiers point de vue. Pour eux, « que l’Irak ait possédé des armes de destruction massive ne fait aucun doute, et les Anglo-Américains étaient bien placés pour le savoir : pour l’essentiel, c’est eux qui avaient fourni ces armes à Saddam Hussein. […] Il est possible qu’en franchissant la ligne séparant armes chimiques et armes bactériologiques, Saddam ait outrepassé les autorisations de ses soutiens occidentaux (pp. 91 – 92) », d’où les rétorsions financières, l’incitation suggérée par Washington de s’emparer du Koweït, la guerre du Golfe, le blocus et l’invasion de l’Irak par les gars de Bush fils.

Quant à la situation iranienne, il est clair que « l’Iran inquiète les Américains précisément parce qu’il est en train de réussir ce que les payas arabes sunnites échouent à accomplir : définir une voie musulmane vers la modernité. Les Iraniens sont en train d’entrer dans l’ère du progrès technologique sans pour autant s’occidentaliser en profondeur. La société iranienne se libère, mais pas pour s’américaniser. Téhéran menace de briser l’alternative piégée où l’Occident a jusqu’ici enfermé le monde musulman : s’occidentaliser ou végéter dans l’arriération (p. 121) ». Bref, « l’Iran est un pays musulman qui a des ambitions… et les moyens de ses ambitions (p. 123) ».

Les auteurs dénoncent le détournement médiatique par les Occidentaux des propos du président Ahmadinejad qui n’a jamais parlé de rayer Israël de la carte ! On nuancera en revanche leur appréciation convenue quand ils estiment que « l’Iran n’est pas une démocratie au sens où les pays occidentaux sont démocratiques [sic ! Nos États occidentaux sont-ils vraiment démocratiques ?], mais c’est un État de droit, où le peuple est consulté régulièrement, à défaut d’être reconnu comme pleinement souverain (p. 131) ». Comme si les électeurs français, britanniques, allemands ou espagnols étaient, eux, pleinement souverains ! La Grasse Presse a orchestré un formidable tintamarre autour de la magnifique réélection en juin 2009 d’Ahmadinejad comme elle déplore l’extraordinaire succès populaire du président Loukachenko au Bélarus le 19 décembre 2010. En fait, les premiers tours des présidentielles iranienne et bélarussienne sont plus justes, conformes et légitimes que l’élection de Bush fils en 2000 ou le second tour de la présidentielle française de 2002 ! Ce n’était pas en Iran ou au Bélarus que se déchaînèrent télés serviles et radios soumises aux ordres contre le candidat-surprise du 21 avril !

On aura compris que, dans cette perspective, « avec la G4G, l’armée des U.S.A. avoue donc qu’elle est l’armée du capitalisme globalisé, et que son arme principale est le marketing. Fondamentalement, dans l’esprit de ses promoteurs, la G4G est la guerre de contre-insurrection d’une armée d’occupation planétaire à la solde du capital (p. 14) ».

Un champ de bataille parmi d’autres…

Et la France ? Craignant « le conflit métalocal, c’est-à-dire à la fois totalement local et totalement mondial (p. 8, souligné par les auteurs) » et pensant que « le retour des nations n’est donc pas forcément celui des États-nations : seuls les États-nations cohérents sous l’angle culturel seront cohérents sous l’angle national (p. 37) ». L’État-nation est-il encore un concept pertinent avec une population de plus en plus hétérogène sur les plans ethnique, religieux et cognitif ? Le sort de France préoccupent les auteurs qui insistent fortement sur l’acuité de la question sociale. Ils notent que les fractures françaises deviennent de très larges béances. Ils décèlent dans ce contexte d’angoisse sociale les premières manœuvres de la G4G. « La guerre civile visible, entre groupes au sein de la population, constitue un terrain propice à la conduite souterraine d’une autre guerre, qui l’encourage et l’instrumentalise, c’est-à-dire la guerre des classes dirigeantes contre les peuples. Par ailleurs, avec le trafic de drogues, on a précisément un exemple de contrôle exercé par des forces supérieures sur les quartiers “ ethniques ”. D’où l’inévitable question ? : et où, derrière la constitution en France de “ zones de non-droit ”, il y avait, plus généralement, une stratégie de déstabilisation latente, constitutive du pouvoir de ceux qui peuvent déstabiliser ? (p. 145, souligné par les auteurs). » La G4G emploie des leurres et des simulacres. « Le simulacre, c’est le choc des “ civilisations ”, c’est-à-dire l’affrontement des peuples et familles de peuples. La réalité, c’est le conflit entre le haut et le bas de la structure sociale, et parfois la recherche d’une entente horizontale entre les composantes du haut de cette structure. Le simulacre, c’est presque exactement l’inverse : conflit obligé entre les structures sur une base civilisationnelle, recherche de l’entente verticale au sein de chacune d’elle (p. 152). » Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège réductionniste et à se focaliser sur un seul problème comme l’islamisation par exemple. Les auteurs prennent bien soin de ne pas nier les chocs de civilisations qui parcourent l’histoire. Ils se refusent en revanche d’entériner tant sa version néo-conservatrice que dans sa variante angélique. « Énoncer, par exemple, qu’il n’existerait pas d’antagonisme entre populations d’origine européenne et populations d’origine extra-européenne en France serait non seulement dire une contre-vérité manifeste (et se décrédibiliser), mais encore s’inscrire dans la grille de lecture de l’adversaire, qui veut que la question de l’antagonisme soit placé au centre du débat (p. 153). »

manif-tt-width-604-height-372-bgcolor-000000.jpg

Au bord de l’explosion générale, l’Hexagone se retrouve au centre d’une imbrication de luttes d’influence variées. « Les tensions observées en France ne peuvent se comprendre indépendamment de l’action des réseaux d’influence géopolitiques. On citera en particulier l’action des réseaux F.L.N. au sein de la population d’origine algérienne, le poids de l’islam marocain au sein de l’islam “ de France ”, l’influence certaine des services israéliens (Mossad) au sein de la population juive, à quoi il faut sans doute ajouter des influences construites par les services U.S. (pp. 141 – 142) (2) ». Écrit avant la publication des documents diplomatiques par WikiLeaks, les rapports secrets du département d’État des États-Unis prouvent l’incroyable sape des services yankees auprès des médias hexagonaux, du microcosme germano-pratin et dans les banlieues. Sur ce dernier point, Luc Bronner rapporte que « les Américains rappellent la nécessité de “ discrétion ” et de “ tact ” pour mettre en œuvre leur politique de soutien en faveur des minorités (3) ». L’objectif de Washington demeure d’éliminer une puissance gênante… Loin d’être des combattants de l’islam radical, la racaille des périphéries urbaines est plutôt l’auxiliaire zélé de l’américanisme globalitaire ! Ils en ignorent ses richesses métaphysiques et les expériences soufies et singent plutôt les Gangasta Rap yankees : on peut les qualifier sans erreur d’« Islaméricains ».

Que faire alors ? « La réponse adaptée à la guerre de quatrième génération, c’est la guerre de cinquième génération : la guerre faite pour préserver la structure générale du sens (p. 154) », soit élaborer une métapolitique liée au militantisme de terrain sans portée électorale immédiate. Et puis, ajoutent-ils, « fondamentalement, il faut faire un travail de formation (p. 154) ». Que fleurissent mille séminaires discrets d’où écloront les rébellions française et européenne ! Que se développe un ordonnancement réticulaire, polymorphe et viral des milieux de la dissidence régionale, nationale et continentale ! L’heure des hommes providentiels et des sauveurs suprêmes est révolu ! Dorénavant, l’impersonalité active doit être un impératif pour tous les militants ! Choc et Simulacre nous aide dans la juste compréhension des enjeux actuels.

Georges Feltin-Tracol

Europe maxima

Notes :

  1. Alias Gianfranco Sanguinetti. Il publia en 1975, sous ce nom de plume, un Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, puis en 1980, Du terrorisme et de l’État, la théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois révélant le rôle trouble des services secrets italiens dans les activités des Brigades Rouges.
  2. Il serait bienvenu (un vœu pieu ?) qu’un éditeur traduise en français l’ouvrage récent du journaliste Giovanni Fasanella et du juge anti-terroriste, Rosario Priore, qui, dans Intrigo Internazionale (Chiarelettere éditeur, Milan, 2010), dévoilent la véritable guerre secrète opposant dans les décennies 1970 – 1980 les différents « services » des puissances occidentales et atlantistes. Qui nous dit que les États-Unis ne chercheraient pas à transposer en France ce que l’Italie des « années de plomb » a connu avec une nouvelle « stratégie de la tension », cette fois-ci, activée dans les banlieues ? Par ailleurs, dans une bande dessinée politique intitulée La Droite ! : petites trahisons entre amis (scénario de Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin, dessin de Pascal Gros et couleur d’Isabelle Lebeau, Éditions 12 bis, 2010), les auteurs assènent dans une vignette que dans les années 1970, le S.D.E.C.E. (le contre-espionnage extérieur français) était partagé entre les obligés des Anglo-Saxons et les affidés des services israéliens…
  3.  Luc Bronner, Le Monde, 2 décembre 2010. • Collectif européen pour une information libre présenté par Michel Drac, Choc et Simulacre, éditions Le Retour aux Sources, 2010, 164 p.

 

Correspondance Polémia – 30/01/2011

00:05 Publié dans Actualité, Livre, Livre, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, livre, sociologie, michel drac | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 19 août 2015

Hollande ou la politique du tronc creux

Hollande-se-vaire.jpg

Hollande ou la politique du tronc creux

par Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Il est des troncs d'arbre qui ressemblent à s'y méprendre à des troncs d'arbres sains. Cependant ils sont creux, seulement faits d'une écorce. Si l'on appuie un poing contre eux, il les traverse. Ces troncs sont exactement ce que sont les dernières propositions de François Hollande à propos de l'Euro.

Le problème est que les commentateurs du monde politico-médiatique ont, pour le moins, tardé à réagir. Ils semblent se prêter à la mystification, qu'ils soient complices ou incompétents.

Une organisation renforcée de la zone euro ? Voilà pour commencer ce que le président propose. Il est, certes, tout à fait évident qu'une monnaie commune nécessiterait une intégration économique, bien au-delà de ce qu'on connaît aujourd'hui. Cependant François Hollande est-il crédible quand il en parle ?

Il voudrait des règles plus strictes. Comment le peut-il quand il n'est pas capable de respecter celles qui existent déjà. C'est comme un sauteur en hauteur qui, incapable de franchir une barre d'un mètre, demanderait qu'on porte la barre à deux mètres.

Et que ferait-on de la Grèce dans cette zone Euro plus intégrée ? Il s'est félicité du maintien de ce pays dans la zone, au prix d'un abaissement des exigences du même genre que celui dont a bénéficié la France pour son déficit. Vouloir mieux intégrer la zone Euro passerait d'abord dans un certain sens par un Grexit suivi d'un Franxit.

Enfin il n'y a pas d'intégration économique sans intégration politique. D'ailleurs Hollande parle de "gouvernement de la zone Euro". Quelle perte de souveraineté est-il prêt à consentir, lui qui s'est fait élire pour s'opposer à la démarched'Angela Merkel et qui donne en permanence des gages à sa gauche ?

La France dans une avant-garde ? Il y a déjà antinomie à proposer une organisation renforcée, concernant tous les pays de la zone, et une avant-garde, séparant certains pays des autres. On ne peut pas à la fois vouloir la cohésion, jusqu'à la Grèce comprise, et la séparation.

Et puis comment le mauvais élève de la classe peut-il prétendre à faire partie de l'élite? Il est vrai que, selon Hollande, l'avant-garde serait constituée de tous les pays qui en décideront. Autant dire que les Grecs en seront candidats parmi les premiers. Pour reprendre l'exemple sportif, une épreuve de qualification sélectionne uniquement ceux qui sont capables de franchir une barre donnée. Quelle est la barre fixée par Hollande ? Un déficit nul peut-être ?

Un budget spécifique et un parlement ? Assurer un contrôle démocratique est certainement une bonne chose, mais promouvoir trop d'instances prétendûment "démocratiques" ne peut que tuer la démocratie.

Il s'agit ici d'organiser l'avant-garde. Mais, apparemment sans toucher aux Etats actuels, ni à l'Union Européenne, ni à la zone euro. On fabriquerait un mille-feuilles à l'image de celui que notre président s'est montré incapable de réduire dans son pays.

Il y aurait un budget spécifique. Pourquoi faire ? Alimenté comment ? S'agirait-il, par exemple de financer l'éducation? Donc avec les mêmes règles de fonctionnement et de recrutement partout. Nul ne peut y croire de la part de Hollande. Faudrait-il prélever l'impôt à la place des pays actuels ? Peut-être celui sur les entreprises, qu'il faudrait alors unifier. Ce n'est pas pensable.

Il y aurait un parlement. Ce pourrait être une partie du parlement européen. Mais il faudrait de nouveaux partis et un nouveau président. Comment pourra-t-on éviter la confusion et l'effondrement d'un pouvoir parlementaire déjà bien faible, comme la crise grecque l'a montré ?

Il n'y a que deux façons de mettre du sens derrière le verbiage creux qu'on nous a servi.

La première est la convergence. On prend deux pays, ou davantage, comme la France et l'Allemagne. Sous le contrôle démocratique de leurs parlements respectifs, ils décident d'aligner leurs politiques sur un certain nombre de points : imposition des sociétés, du capital, des personnes, système de santé, aides sociales, périmètre de la fonction publique, code du travail … On laisserait juste une différence temporaire de TVA pour faciliter les adaptations. Le système allemand n'est pas parfait : il lui manque une politique familiale et il joue un peu trop sur la main-d'oeuvre de ses voisins européens. Mais, sur presque tous les points, ce serait au système français d'évoluer.

Le problème est que, depuis qu'il a été élu, François Hollande a pratiqué une stratégie de la divergence. S'il a mis en place quelques usines à gaz pour tenter de corriger l'excès d'imposition qu'il a installé, jamais il n'a cherché à traiter les problèmes à la base. C'est ainsi qu'il a préféré laisser entendre qu'il accordait des "cadeaux aux patrons" assortis de contreparties illusoires, plutôt que de reconsidérer l'impôt sur les entreprises.

Chaque jour ou presque, on traite en France un nouveau sujet sans le moindre souci de la convergence avec notre voisin. Ségolène Royal a supprimé une taxe routière sur les poids-lourds qui s'inspirait du modèle allemand. Elle s'oppose à une fiscalité du diesel plus proche de celle de l'essence, comme en Allemagne. Dans les deux cas, on aurait pu mettre sur pied une fiscalité commune européenne ou, pour le moins, les mêmes règles de part et d'autre du Rhin, au prix éventuels de quelques ajustements en Allemagne. On aurait déjà pu le faire pour le permis à points, la vitesse sur les routes …

La seconde voie est l'intégration. Les pays qui sont intégrés disparaissent en tant que tels au profit d'un nouvel état. C'est au niveau de ce dernier que la démocratie s'exerce. C'est beaucoup plus simple et c'est définitif. Mais évidemment il faut le vouloir. On est aux antipodes des petites combines de François Hollande.

Pierre EISNER (PSUNE/LBTF)

mardi, 18 août 2015

Guy Mettan: Russie-Occident, une guerre de mille ans

Interview à Guy Mettan

Russie-Occident, une guerre de mille ans

Visitez le site du Cercle de l’Aréopage :
http://cercleareopage.org

Interview du Cercle de l'Aréopage:
Interview à Guy Mettan, Russie-Occident, une guerre de mille ans

Retrouvez les évènements du Cercle :
http://cercleareopage.org/conf%C3%A9r...

lundi, 17 août 2015

La géopolitique et l’or

Le Bulletin Popescu

La géopolitique et l’or

Le rôle de l'or dans la géopolitique et l'influence sur le marché de l'or de la géopolitique à travers les banques centrales.

(9 Août 2015)

dimanche, 16 août 2015

Presseschau - August 2015

Zeitungskiosk.jpg

Presseschau
August 2015
 
Hallo, wieder einige Links. Bei Interesse einfach mal anklicken.
P.S.: Auf besonderen Wunsch wurden noch einmal einige (sehr) wenige Links der letztmonatigen Presseschau erneut aufgenommen.
 
AUßENPOLITISCHES
 
EU-Skepsis wächst: Volksbegehren war erfolgreich: Jetzt denkt auch Österreich an den EU-Austritt
 
Scheine drucken
Jetzt ist sogar der Guerilla-Grexit eine Option
Die Griechen haben "Nein" gesagt. Der Grexit ist so wahrscheinlich wie nie. Doch wie würde er ablaufen? Möglich ist jetzt ein Szenario, das lange nur als Idee von Verschwörungstheoretikern galt.
 
Der mythische Kampf des Alexis Tsipras – Dr. Christoph Quarch
 
Reich, schön, links
Klassengesellschaft auf griechisch
Die griechische Regierung ist voll von weltgewandten Professoren, die Europa den Neoliberalismus austreiben wollen. Ein Blick auf die Oberschicht des Landes.
 
Meinung
Humanitär wäre nur die Euro-Abschaffung
von Henning Hoffgaard
 
Kommentar zur Griechen-Rettung
Mit Volldampf auf den Eisberg
von Michael Paulwitz
 
Nach Einigung mit Tsipras
Widerstand gegen neues Spar- und Hilfspaket wächst
 
(eine köstliche Geschichte…)
Griechenland
Mit dem Jagdbomber zum Geldabheben
 
In der Schuldenfalle
21 Länder stehen zusammen mit Griechenland vor dem Pleite-Abgrund
 
Italien ist Griechenland in XXL
 
Grexit: Hellas ist das kleinste aller Probleme – PIIGS im Fokus
 
Eine Welle von Deutschenhass rollt durch Europa
 
Österreich verschärft Verhetzungsparagraphen
 
Generalstaatsanwaltschaft
Rußland stellt Unabhängigkeit des Baltikums in Frage
 
Obama zum Kuba-Embargo: "Wir sind Nachbarn, jetzt können wir Freunde sein"
 
Neustart nach dem Kalten Krieg: Kuba dämpft Erwartungen
 
Republikaner laufen Sturm gegen Botschaftseröffnung auf Kuba
 
(Die Rasse wird nicht erwähnt, also dürften die Täter keine Weißen gewesen sein…)
Blutiger Nationalfeiertag: Sieben Tote bei Schießereien in Chicago
Wegen des Nationalfeiertags freuten sich viele Amerikaner auf das Wochenende. Doch in Chicago kam es zu einer Serie von Gewalttaten. Eines der Opfer: ein siebenjähriger Junge.
 
Kalifornien: Weiße sind in der Minderheit
 
USA
Infrastruktur vor dem Kollaps
 
Atomabkommen mit Iran
„Ein Zeichen der Hoffnung für die ganze Welt“
In dem seit 13 Jahren schwelenden Atomstreit ist eine Einigung erzielt worden. Iran will auch bis zuletzt umstrittene Kontrollen von Militäranlagen zulassen - nach Anrufung einer Schlichtungskommission.
 
Iran holt 12 Tonnen Gold aus der Schweiz nach Hause
 
Türkei fliegt Luftangriffe gegen Kurden bei Kobani
Kurdische Quellen und die Syrische Beobachtungsstelle für Menschenrechte berichten erstmals von Angriffen der türkischen Armee auf Kurden in Syrien. In Istanbul spitzt sich die Lage in Gazi zu.
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Eurokrise und Psychologie
Gegen die Wand
von Markus Brandstetter
 
Wegen Grexit-Idee: USA legen Schäuble und Gabriel Rücktritt nahe
 
(Nachdem das Thema beim Bilderberg-Treffen auf der Agenda stand, wird nun ein SPD-Minister vorgeschickt, um das öffentliche Stimmungsbild auszuloten…)
Schwarzgeld
NRW-Finanzminister will das Bezahlen mit Bargeld begrenzen
 
Athen ist der falsche Feind!
Die politische Klasse Deutschlands gehört auf die Anklagebank
 
Abstimmung zu Griechenlandhilfen
Was für ein absurdes Theater!
von Michael Paulwitz
 
"Macht Merkel einen guten Job, oder soll dieses süße Kätzchen sterben?"
Die Meinungsforscher von Forsa sagen: 75 Prozent der Grünen-Anhänger finden Merkels Griechenlandpolitik dufte. Da kann doch was nicht stimmen.
 
Gastbeitrag Soli wegen Griechenland auf 8 Prozent erhöhen
 
Steuergelder für Rüstungsindustrie
Panzerbau wird staatlich gefördert
 
Ministerin Schwesig plant 24-Stunden-Kitas
 
Beck fordert härtere Strafen für Schwulenfeindlichkeit
 
Deutsche Parteien verlieren weiter Mitglieder
Die Parteien in Deutschland finden kein Mittel gegen den Schwund ihrer Mitglieder. 2014 verloren die im Bundestag vertretenen Parteien sowie die FDP zusammengerechnet insgesamt 2,5 Prozent ihrer Mitglieder, wie eine Untersuchung ergab.
 
Kommentar zur AfD
Petrys größte Herausforderung
von Dieter Stein
 
(Bernd Lucke erweist sich als schlechter Verlierer)
Nach Niederlage
Lucke tritt aus AfD aus
 
Lucke droht AfD-EU-Abgeordneten mit Fraktionsausschluß
 
(Hier wird auch Lucke kein Glück haben…)
FDP lehnt ehemalige AfD-Mitglieder ab
Bei der FDP seien enttäuschte AfD-Mitglieder nicht willkommen, sagt Parteichef Lindner. Wer Ressentiments gegen "Altparteien" und "Lügenpresse" habe, sei nicht liberal.
 
Schreibtisch, Garten, Alltag (XXIII): Abendfriede und AfD
 
Bernd Lucke als Chef
AfD-Abtrünnige gründen neue Partei „Alfa“
 
Alfa-Chef Bernd Lucke
„Ein deutscher Euro-Austritt ist nicht verantwortbar“
Bernd Lucke hat seine nächste Partei gegründet. Im ersten großen Interview als Alfa-Chef distanziert er sich von AfD-Forderungen, greift Finanzminister Schäuble an und erklärt, warum Deutschland im Euro bleiben muss.
 
Neuauszählung der Stimmen
Bremen-Wahl: Bürger in Wut erheben Manipulationsvorwurf
 
(Eines seiner Ziele: Er wolle das durch die islamkritische Pegida-Bewegung entstandene Bild der Elbestadt wieder gerade rücken. "Ich möchte Dresden zu einer Vorzeigestadt der Integration und Beschäftigung von Flüchtlingen und Zuwanderern machen."…)
Oberbürgermeister-Wahl: FDP-Mann Hilbert regiert in Dresden
 
Demonstration in Leipzig
Pegida will bei Landtagswahlen antreten
 
Wohnungseinbrüche auf Rekordniveau
 
(Volkskund Deutsche Kriegsgräberfürsorge nun auch auf evangelischem Schuldkult-Kurs…)
Gedenkpolitik
Auf dem Weg zur „Aktion Sühnezeichen“
von Felix Krautkrämer
 
Herero-Aufstand: Vertreter Namibias fordern Entschuldigung von Gauck
 
(Peenemünde gedenkt derjenigen, die es einst mit Bomben befreiten)
Gedenkpolitik
Wenn Täter zu Opfern werden
 
(Das Fritz-Bauer-Institut kann sich weiter die Taschen mit Steuergeldern vollstopfen…)
Wissenschaftsminister Boris Rhein
Finanzierung der ersten Holocaust-Professur Deutschlands gesichert
(die taz jubiliert…)
 
Gedenkpolitik
München untersagt „Stolpersteine“
 
KZ-Gedenkstätte Osthofen
Straße versehentlich nach SS-Führer benannt
 
Geschichtspolitischer Modetrend auf Provinzniveau
Frankfurt lässt Hindenburg von der Ehrenbürgertafel entfernen
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Tatkult und Revolution von Rechts
 
Ein Kondensat im Mitteldeutschen Rundfunk und ein Podium bei Compact
 
Münchner Hofbräukeller
Lokal wirft Studentenverbindungen Rufmord vor
 
Ausschreitungen gegen Akademikerball
Österreich: Deutscher Linksextremist scheitert mit Berufung
 
Fall Gysi
Das Versagen der Justiz
Warum drängt er nicht selbst auf einen Prozess?
 
Lebensgefährliche Erkrankung: Neonazi Mahler unterbricht Haft
Der inhaftierte Neonazi Horst Mahler ist schwer erkrankt, er hat seine Gefängnisstrafe unterbrochen. Der 79-Jährige wird in einer Klinik behandelt.
 
(Die Aktion hat gesessen. Das erkennt man an der aufgeregten Wortwahl…)
Braune Brut bei den Roten: Nazis besetzen SPD-Zentrale
 
(… auch hier…)
"Identitäre Bewegung": SPD verurteilt rechte Besetzungsaktion
 
Widerstandskurs in der Hayek-Gesellschaft – André Lichtschlag im Gespräch
 
(Erlangens Oberbürgermeister Florian Janik (SPD) betätigte sich als Hetzer mit menschenverachtenden Parolen)
Erlangen
zwischentag und Vernichtungsphantasien eines Oberbürgermeisters
 
(Das Problem ist, dass die Amadeu-Antonio-Stiftung mit massenweise öffentlichen Geldern am Leben gehalten wird.)
Einwanderung
Kahane: Der Osten ist zu weiß
 
(Die radikale Linke versucht noch eine Weile, die Einwanderer als dummen August zu instrumentalisieren, bis auch diese Kontrolle ihr entgleiten wird.)
„Hate Germany“
Asylanten provozieren mit deutschfeindlichen Trikots
 
(Bernd Langer)
Lobende Worte für Brandanschlag
Linker Autor muß wegen Billigung von Straftaten vor Gericht
 
Nach Anschlag auf Auto
Linken-Politiker beklagt Pogromstimmung
 
Friedrichshain-Kreuzberg
Linksextremisten attackieren Berliner Polizisten
 
("Protest" gegen "Gentrifizierung")
Nürnberg
Linksextremisten verprügeln Ehepaar
 
Bremen
Linksextremisten bekennen sich zu Anschlag auf Innenbehörde
 
Polizist wegen Körperverletzung bei Blockupy-Demo 2013 verurteilt
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Hasser gegen Hilfsbereite
von Martin Lichtmesz
 
Kommentar zur Asyl-Debatte
Schreibtisch-Terroristen
von Michael Paulwitz
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (I): Ursachen
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (II): Vorgang und Schwerpunkte
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (III): Perspektiven
 
(Dazu ein Pankraz-Text von 1999, der nichts von seiner Aktualität eingebüßt hat.)
Pankraz,
M. Lind und das Gespenst der Brasilianisierung
 
Mehr als eine Million Asylbewerber in Deutschland
 
Gregor Gysi: Zum Glück sterben die Deutschen aus!
 
Kommentar zur Asylwelle
Jenseits der Humanität
von Michael Paulwitz
 
Was Egoisten wissen müssen
Kommentar: Die Asylbewerber und wir
Gegen die grassierende Angst vor einer „Vergreisung des deutschen Vaterlands“ und dem damit verbundenen „Zusammenbruch aller sozialen Sicherungssysteme“ gibt es eine gute Therapie: Man schaue sich die Asylbewerberzahlen an.
 
Berlin-Wannsee Flüchtlinge – ja, bitte! Bürger wollen Heim in ihrem Kiez
 
Unzensuriert-TV 3: Asylchaos - Sturm auf Europa
 
Grüne in Baden-Württemberg
Wahlkämpfer fürchten heikles Flüchtlingsthema 
 
Asylwelle
Hamburg plant Containerdörfer für 20.000 Asylbewerber
 
Asylansturm: München ruft Katastrophenfall aus
 
Ungarn geht gegen Asylbewerberzustrom vor
 
Wolfgang Rettig
Deutschland -- Zuwanderung ist Mord
 
Die Akif-Partei
von Akif Pirinçci
 
36.000 EURO pro Asylant: Geert Wilder deckt den Asylwahnsinn auf https://www.youtube.com/watch?v=hWWVTb3ok6g
 
Gauck: Verwirklichung der Einwanderungsgesellschaft braucht Zeit
 
Kommentar zur Gauck-Rede
Es lebe die realexistierende Einwanderungsgesellschaft!
von Felix Krautkrämer
 
(Ein Großverdiener echauffiert sich…)
"Til Schweiger beschimpft Flüchtlings-Gegner auf Facebook"
Til Schweiger: "Ihr seid zum Kotzen!"
 
Die Sprache der Einwanderungsbefürworter
 
(Ein Spalter warnt vor der "Spaltung der Gesellschaft")
Pöbeleien und Gebrüll auf Bürgerversammlung in Freital
Chef der Landeszentrale warnt vor Spaltung
 
„Pro Asyl“ prangert Verschärfung des Aufenthaltsrechts an
 
Dietzenbach / Langen
Schöne Stange Geld zum Gegensteuern
Stadt kann Projekte gegen Rassismus und Islamismus fördern
 
Erkennungsdienstliche Behandlung
Bundespolizei kapituliert vor illegalen Einwanderern
 
Kritik an Begriff „Flüchtlingsmassen“
Hofreiter geißelt Klagen über Asylwelle als „Schande“
 
Flüchtlinge in Deutschland
„Es ist Zeit für einen neuen Aufbau Ost“
Baden-Württembergs Ministerpräsident Kretschmann schlägt vor, mehr Flüchtlinge in östlichen Bundesländern unterzubringen. Nicht bei jedem stößt dieser Vorschlag auf Gegenliebe.
 
Mettmann
Streit um Steuererhöhung wegen Asylbewerbern
 
(Alexander Krauß)
Sachsen
CDU-Politiker verteidigt Asyl-Äußerungen
 
In der Innenstadt ziehen 38 minderjährige Flüchtlinge ein
Es wird die zentralste Unterkunft für Asylbewerber in Augsburg sein: Noch dieses Jahr sollen 38 Flüchtlinge am Elias-Holl-Platz einziehen. Viele Nachbarn sind erleichert.
 
Flüchtlinge in Nordfrankreich
Letzte Station Neuer Dschungel
Auf dem Weg nach Großbritannien stranden Flüchtlinge oft im französischen Calais. Dort fordern Politiker Hilfe aus London ein. Zur Not will man es auf eine diplomatische Krise ankommen lassen.
 
Nick Abbot on calais migrants.
 
LKW Fahrer filmt pöbelnden Asylantenstrom aus Afrika auf Autobahn
 
Thüringen
30 Asylanten wollten Studentenfestival stürmen
 
Unverschämte Asylanten erpressen Bürger: Wir wollen ins Disco gehen und Party machen
 
Mehr Flüchtlinge als Einwohner ! Asylanten gehen mit Gewalt gegen einheimische Bürger vor.
 
(Schule gegen Rassismus…)
Behinderte Deutsche müssen für Asylanten rappen!
 
ARD Die Reportage: Der Arbeitsmarktreport - das Märchen vom Fachkräftemangel
 
Angela Merkel
„Islam gehört unzweifelhaft zu Deutschland“
 
Antisemitismus und Rassismus in Deutschland
Muslime sind nicht die neuen Juden
 
Gegen Judenhass
Zentralrat fordert Islamunterricht zur Prävention
 
Gesetzesänderung
Niedersachsen droht Discos bei Diskriminierung mit Strafe
 
Überfüllung: Dortmund fordert Asylbewerber zur Weiterreise auf
 
(Einwandererkrawalle in Den Haag)
Hunderte attackieren Polizisten in Den Haag
Ein 42-Jähriger ist in Den Haag nach seiner Festnahme gestorben. Seitdem demonstrieren Hunderte gegen Polizeigewalt. Nachts eskalierte die Situation mit Straßenschlachten, es gab 16 Festnahmen.
 
Wollen wir schwedische Zustände?
 
(Probleme in Freibädern mit "Jugendlichen"…
Immerhin schreibt die "Süddeutsche" in einem kurzen Moment der Ehrlichkeit: "Die Störer und Schläger sind meist größere Gruppen von Jugendlichen, in Bezirken wie Wedding, Kreuzberg oder Neukölln häufig mit Migrationshintergrund.")
 
Neukölln
Polizei muss erneut im Columbiabad für Ruhe sorgen
 
(Realsatire)
Wegen angeblicher Gewalt
Mazyek: Viele Moslems meiden U-Bahnen aus Angst
 
Hattersheim
Pistole vors Gesicht gehalten
Vier bewaffnete Räuber überfallen Jugendlichen in S1
 
(hier die Beschreibung der Täter)
 
Rückfall nach Jugendstrafe
Drogenkonsum durch Raub- und Einbruchserien finanziert
 
("dunkler Teint")
Mann mit auffälliger Tätowierung im Gesicht
Räuber droht Neunjähriger mit Schlägen
 
Kirchheim: Reiterinnen fühlen sich belästigt
 
Streit zwischen Pakistanern, Afghanen und Tunesiern - vier Verletzte
Schlägerei in Erstaufnahmestelle Patrick-Henry-Village
 
Massenschlägerei in Trierer Asylheim
 
Gewalt unter Asylbewerbern und NPD-Aufmarsch in Sömmerda
 
(Zustände in Offenbachs Innenstadt; Probleme mit Südosteuropäern)
„OB vor Ort“
Von Rüpeleien und Radau
 
Schlägerei in Offenbacher Diskothek
Auf Türsteher eingetreten: Angeklagte teilweise geständig
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Spenden-Gesinnungszensur)
Gelder für Attikafiguren auf Landtagsschloss
Landtag will keine Klaar-Spenden mehr
 
Warum das eigene Haus in Deutschland so teuer ist
Feste Betonmauern, dreifach isolierte Fenster, verputzte Leitungen: Häuser in Deutschland werden robust und nach Vorschrift gebaut. Das ist teuer. Und muss nicht immer die beste Lösung sein.
 
(Neubauten in Fachwerk)
 
Architektur-Blogger fordert Stopp von Neubauten
 
Unwirtliche Städte
Augen auf und durch
"Angsträume" in Städten beschleunigen unseren Puls und Schritt. Wie Stadtplaner und Architekten gegensteuern können.
 
So wollen die Glauchauer ihr Wahrzeichen retten
Zum 775-jährigen Bestehen der Stadt gab es mehrere Initiativen, um Geld für den Bismarckturm zu sammeln. Doch saniert wird frühestens 2016.
 
Baden-Baden Zwei Schlossruinen sind eine zu viel
Vor 13 Jahren verkaufte das Haus Baden seinen alten Stammsitz an eine kuweitische Familie. Seither verrottet die Anlage in der Altstadt von Baden-Baden – und niemand will etwas daran ändern.
 
(Dämmstoffe)
Woolrecs Recycling-Lüge
Aus gefährlichem Sondermüll harmlosen Dämmstoff machen - das war das Versprechen des Unternehmens Woolrec in Braunfels-Tiefenbach. Wie hr-Reporter jetzt herausfanden, stand dahinter von Anfang an eine große Lüge.
 
(älter, aber aktuell)
Dämm-Agentur „Dena“
Angriff der Umerzieher
„Dena“ heißt eine Staatsagentur, die uns zum Dämmen bekehren will. Die Industrie findet es prima. Und der Bürger zahlt die Rechnung.
 
Kommentar zum Betreuungsgeldurteil
Karlsruher Rabulistik
von Michael Paulwitz
 
Hotpants-Erlaß
Kleiderstreit im Sommerloch
von Michael Paulwitz
 
(So offen ist der Dialog wohl nicht gemeint, wenn von vornherein konträre Gefühle nicht erwünscht sind…)
Bundespräsident
Gauck fordert offene Debatte über Homo-Ehe
 
Die Lästerzungen und der Tod. Vier Fragen an Martin Lichtmesz
 
Papst-Bild aus Kondomen erregt Gemüter
 
Satanisten-Kurve
Papst hat Rendezvous mit dem Teufel in Bolivien
 
800-jähriges Klosterleben in Villingen ist zu Ende - Abschied mit Wehmut
 
Angebliche Weltoffenheit
Ausländer-Zustrom: Amtssprache Englisch im Schlepptau?
von Thomas Paulwitz
 
Studie belegt: Linke Regierungen richten Schaden an
 
Alexander Dugin - Ohne Rebellion keine Souveränität
 
Rainer Mausfeld: „Warum schweigen die Lämmer?“ - Techniken des Meinungs- und Empörungsmanagements
 
Die systematischen Lügen der dpa. Eine Übersicht verlogener dpa-Berichte.
 
Gefühle digital übertragen: Zuckerberg träumt von Telepathie und berechenbaren Menschen
 
20 Jahre Amazon: Wie ein Unternehmen uns alle verändert hat
Amazon wird 20 Jahre alt. 1995 trudelten in einer kleinen Online-Buchhandlung in Seattle die ersten Bestellungen ein. Seitdem hat das Unternehmen unsere Lesegewohnheiten gründlich aufgemischt. Nun steht die nächste Revolution an.
 
Umfrage unter Handynutzern weltweit
Jeder Fünfte würde am Wochenende lieber auf Sex statt aufs Smartphone verzichten
 
EU-Parlament zu Panoramafreiheit
Klicken und Posten - kein Problem
 
Ray Kurzweil: Humans will be hybrids by 2030
 
(Neue Formen der Gehirnwäsche…)
Vorurteile können im Schlaf abgebaut werden
 
Behördenchaos in Berlin
Der Terminhandel für Bürgerämter in Berlin floriert
Weil Berlins Bürgerämter überfüllt sind, blüht der Handel mit Terminen. Drei Berliner haben den Mangel zum Geschäft gemacht. Der Senat ist irritiert.
 
Größtes Fahrverbot aller Zeiten
Ist Ihr Auto bald wertlos? In diesen Städten könnten Diesel-Fahrzeuge verboten werden
 
Biologische Lebenserhaltungssysteme: Algen als Sauerstoffquelle und Nahrung im All
 
Forscher glauben: Erde steht unmittelbar vor einer Mini-Eiszeit
 
Solarmobil Stella Lux: Schnell, bequem, 100 Prozent öko
 
Hitler Avatar
Die seltsame und schreckliche Welt der Savitri Devi
 
Savitri Devi
 
(Grotesk)
"Lenin" und "Stalin" prügeln sich in Moskau
 
Ein Ebook zum Downloaden auf allen Kanälen:
"Styx - die Reise beginnt" von Christa Ritter
 
(Schöne Geschenkidee zur Fraktur-Schrift)
Fraktur mon amour
 
Thriller-Verfilmung: „Kind 44“
Wandlung eines Systemtreuen
 
„Hannas Reise“: Vom „Sühne-Sex“ in Tel Aviv und Berlin
 
"Unsere Absichten sind sauber"
Rockband "Laibach" spielt in Nordkorea
(Übrigens zeigt dieser Artikel mal wieder erschreckend die mangelnde historische Bildung deutscher Journalisten. Zitat von Benjamin Konietzny, Jahrgang 1984: "Die Band gründete sich 1980 im ehemaligen Jugoslawien und benannte sich nach dem von den deutschen Besatzern im zweiten Weltkrieg geprägten Namen für die slowenische Hauptstadt Ljubljana." Auweia.)
 
Festnahme wegen Drogenmissbrauchs
US-Rapper Snoop Dogg schimpft auf schwedische Polizei
 

 

 

jeudi, 13 août 2015

L'Etat Islamique: outil de déstabilisation géopolitique ?...

Etisa0d35701001a1cc626a.jpg

L'Etat Islamique: outil de déstabilisation géopolitique ?...

par Alexandre Latsa

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une analyse d'Alexandre Latsa, cueillie sur le site d'information Sputnik et consacré au rôle déstabilisateur que l'Etat islamique peut jouer au profit de certaines puissances. La récente évolution de la Turquie, dont rien ne dit qu'elle sera durable, ne remet pas en cause l'intérêt de cette réflexion...

Beaucoup de théories ont circulé sur la toile concernant tant les origines de l'Etat islamique (EI) que ses liens supposés, directs ou indirects, avec des puissances de l’OTAN, Etats-Unis et Turquie en tête.

Née en 2003 en Irak et affiliée à Al-Qaïda, la nébuleuse prend le nom d'État islamique d'Irak (EII) en 2006 puis devient l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en 2013, s'affranchissant la même année d'Al-Qaïda.

Au cours de l'année 2013, cette nébuleuse a commencé sa forte expansion militaire en Syrie et en Irak.

Sa prise de contrôle du territoire syrien s'est accélérée au cours des 18 mois derniers mois (elle contrôle maintenant près de 50% du territoire) et ce malgré le lancement d'une campagne internationale de bombardement durant l'automne 2014, qui aurait couté la vie à près de 10.000 ses membres, tandis que le groupe aurait perdu selon certaines estimations autant d'hommes face à l'armée syrienne depuis le début de sa campagne.

A la prise de contrôle de larges pans du territoire syrien, notamment à l'est du pays, l'EI s'est au cours du mois de mai emparé de zones énergétiques au centre du désert syrien, notamment dans la région de Palmyre et dans le même temps de la ville de Ramadi, en Irak. La prise de ces villes a suscité beaucoup de questions quant à la motivation réelle de la coalition à freiner l'expansion de l'EI puisque des milliers de combattants de cette organisation ont pu traverser les déserts syriens et irakiens avec des colonnes de véhicules blindés à découvert, pour attaquer les forces loyalistes sans que la coalition ne les bombarde.

Semant encore plus le doute, un document confidentiel de l'US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012 vient d'être déclassifié, document qui a fait le tour de tous les organes gouvernementaux dont le CENTCOM, la CIA et le FBI. On peut y lire dans les dernières pages que la situation militaire devrait permettre l'établissement d'un sanctuaire ("un Etat islamique") dans la zone allant de Ramadi en Irak jusqu'à l'est de la Syrie et les zones allant d'Assaka à Deir-Ez-Zor.

Ce plan, nous dit le document, aurait le soutien des puissances étrangères hostiles au pouvoir syrien car il permettrait d'isoler le régime syrien vers la cote et ainsi, de couper toute liaison terrestre entre l'Iran et le Hezbollah. En clair: les puissances radicales qui pourraient émerger du chaos créé par les Américains en Irak devraient naturellement se déverser en Syrie pour affaiblir l'état syrien.

Le laisser faire américain, des monarchies du golfe et de la Turquie, face à la montée en puissance de l'EI, est aussi une traduction de leur incapacité à contrecarrer militairement l'armée syrienne et ses soutiens au sol, tout autant que ne l'est le soutien logistique direct de la CIA à armer des factions rebelles, dont un grand nombre ont depuis 2012 rejoint l'EI ou au mieux la branche locale d'Al-Qaïda.

Cela explique peut-être pourquoi certains analystes n'hésitent pas à accuser la coalition et notamment les Etats-Unis d'Amérique d'avoir (volontairement?) en permanence un coup de retard sur l'EI.

Par contre en appuyant lourdement les forces kurdes dans le nord du pays, la coalition a atteint plusieurs objectifs qui, bon gré mal gré, satisfont ses principaux alliés actuels dans la région:

- L'établissement de l'EI permet l'avènement d'un Kurdistan au nord du pays tout autant que l'apparition d'un Sunnistan très intégriste, regroupant une nébuleuse allant de l'EI à Al-Qaïda, contraignant le régime à se replier vers les côtes et accentuant ainsi la dynamique de désintégration territoriale en Syrie.

- Cette désintégration territoriale et l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat satisfont les monarchies du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête, qui sont dans une lutte totale contre l'Iran dans la région, Téhéran étant le grand soutien et allié du régime syrien et sur une logique dynamique très forte suite à l'accord sur le nucléaire que le pays vient d'arracher aux Etats occidentaux.

- Pour Israël, l'effondrement du régime syrien signifie l'affaissement du Hezbollah (jugé menace prioritaire) qui se concentre désormais sur le front syrien et devrait sortir très affaibli des années de guerre en Syrie. Pour cette raison sans doute, l'Etat hébreu apporte même un soutien médical direct aux djihadistes et parmi eux les plus radicaux (proches du front al Nosra et donc d'Al-Qaïda), soutien qui a donné lieu récemment a des émeutes de protestation de la part de minorités syriennes (Druzes…) directement menacées par l'organisation terroriste.

- L'évolution de la situation via la création au nord du pays de ce grand Kurdistan longeant la frontière avec la Turquie va par contre à l'encontre direct des intérêts d'Ankara. Au cours de la guerre syrienne, la Turquie a largement soutenu et continue de soutenir tous les groupes radicaux qui réduisent l'autorité d'Assad dans l'ancienne zone d'influence de l'empire Ottoman allant de Kassab à Alep en passant par Idlib. Ce soutien s'est traduit par un appui militaire direct, l'envoi de troupes d'élites turques sur place ou encore le rapatriement des blessés pour traitement dans des hôpitaux turcs (ici et ). Ankara a même coopéré avec l'EI (via notamment des fournitures d'électricité) lorsque ce dernier affrontait et affaiblissait les mouvances kurdes à sa frontière mais considère l'établissement de ce Kurdistan syrien comme le plus grand danger pour la Turquie actuellement, car réduisant son pouvoir de projection potentiel sur le territoire syrien et pouvant surtout menacer à terme sa stabilité intérieure.

Que devrait-il se passer?

Cette opposition inattendue intra-OTAN entre Ankara et Washington devrait sans doute s'accentuer avec les récentes décisions d'Erdogan de se rapprocher de l'OCS et de la Russie avec laquelle elle partage des ambitions régionales.

L'EI devrait lui continuer son expansion en Syrie avec le soutien implicite des grandes puissances régionales mais aussi avec le soutien plus ou moins direct de la Turquie et des Etats-Unis, chacun y trouvant pour l'instant des intérêts indirects prioritaires même s‘ils sont contradictoires. On peut imaginer que ce soutien cessera lorsque l'EI deviendra un allié trop encombrant qui menacera les intérêts de certaines puissances voisines telles que la Jordanie, Israël ou certains Etats du golfe.

Cette yougoslavisation de la Syrie et de l'Irak aura aussi des conséquences directes sur la Russie et la Chine qui ont chacun des intérêts historiques, politiques et économiques dans ces deux pays. Elle porterait atteinte au projet de route de la soie que Pékin compte redévelopper, car historiquement, les tracés des routes de la soie qui reliaient la Chine à l'ouest de l'Europe passaient par l'Iran et la Syrie et il n'existe "que deux options possibles, soit par Deir ez-Zor et Alep, soit par Palmyre et Damas. Le premier chemin est coupé depuis début 2013, le second vient de l'être après la chute de Palmyre".

Le grand nombre de candidats russophones et sinophones (il y a même un quartier chinois à Raqqa, la capitale de l'Etat islamique en Syrie) qui se sont enrôlés au sein de l'EI, peuvent laisser imaginer que le prochain front de l'EI se situera entre le Caucase et le Xinjiang, visant Pékin et Moscou.

L'EI, après avoir déstabilisé le monde chiite, pourrait donc en quelque sorte devenir un outil de déstabilisation de l'Eurasie.

Alexandre Latsa (Sputnik, 20 juillet 2015)

mercredi, 12 août 2015

Is Alain Soral a Nazi?

alain-soral-2292369.jpg

Is Alain Soral a Nazi?

Ex: http://www.counter-currents.com

The globalist regime’s standard argument against European nationalists is that they are incipient Nazis whose ideology will inevitably lead to another Auschwitz. Propaganda on this point has been so systematic and pervasive that these days the association is almost Pavlovian. This is so even when a particular nationalist might not consider himself to be close to National Socialism, anti-Semitism, and racialism. In France, this is the story of the Front National.

The French nationalist Alain Soral has taken a rather unique approach in tackling the issue head on by calling himself a “French national socialist.” Various senior politico-media regime figures have used this as a further argument in ostracizing and persecuting the “Nazi” Soral. I believe there is even a video of him somewhere on the Internet (which I recall, but cannot find again) in which he makes the provocative, offhand comment: “Ce qui me fait bander, c’est Hitler.” (Which could be rendered as: “You know what gives me a hard-on? Hitler.”) He has also listed Heinrich Himmler’s Schutzstaffel, along with Charles Maurras’ ideal monarchy and the Islamic Republic of Iran’s ayatollahs, as examples of the kind “transcendental power of a hereditary caste, both religious and military” necessary to check capitalist globalism.

Ironically, Soral politically is not actually a racialist and has spoken derisively of eugenics. This means he is in no way a National Socialist, which would necessarily imply a respect for Darwinian evolutionary principles and their application in public policy. As Commander George Lincoln Rockwell argued: “National Socialism, fundamentally, is the application of science, not only to inanimate objects and animals, but to mankind himself. . . . National Socialism is the inevitable end-product logically of evolution. If you believe in evolution, you’ve got to be a Nazi if you think about it long enough.”

Why then does Soral declare himself a “national socialist” while defending himself against accusations of “Nazism”?

The answer, I believe, is that Soral wants to redeem what there was good in National Socialism even from a non-racialist standpoint, which for him is essentially the ideology’s progressive economics. He has written in Dialogues désaccordés (a book of written exchanges with the mainstream journalist Éric Naulleau):

[T]he far-right [as a slur], at least since 1945 and more so since May ’68, is an invention of leftism, under Atlanticist sponsorship, that is of the business right (what I call the Bank) to hide the fact that National Socialism was socially left-wing.

That too is one of the keys to understanding everything that has been at stake since the Second World War.

As a French national socialist, I am irritated at being lumped with the far-right, a term which for me designates the neoconservatives, the Americano-Zionist imperialists, and the international banking power . . .

So, my answer is that I am not of the far-right, but I am a national socialist, but one can consider this to be worse!

I would add, so that I am not merely taken for a provocateur, that I am a French national socialist: With no need to refer to a racial theory for reasons of living space, which corresponded to the German situation. Ideology often stemming from geography!

I am a national socialist in the manner of Hugo Chávez, hence given the current context of domination by militaro-banking globalism, a genuine man of the left! Understand, if you will . . .[1]

In the video, after quoting these words, Soral adds: “I will let you judge the honesty of each and of the obscenity of my adversaries.” Soral has in other videos praised National Socialist economists Gottfried Feder and Hjalmar Schacht. He has also published a wartime book by the left-wing French writer Francis Delaisi defending the Third Reich’s economic policies.[2] Soral said at the time: “The solutions of tomorrow to the current crisis are in this book . . . which actually had been fully discovered by the German National Socialist economists and planners.” In short, the apology of a regulated, national capitalism rejecting usury and using protectionism where necessary.

In calling himself a national socialist, Soral apparently provides more ammunition for the regime to demonize him. No doubt he considers he is “doing the time” anyway so he may as well “do the crime.” In showing German National Socialism’s merits from a left-wing perspective (and recall that, in France, the Left always benefits from an understood moral superiority) and calling himself a national socialist, Soral violates one of the regime’s most sacred taboos and, beyond the thrill of provocation, contributes to the undermining of political correctness, which he has elsewhere theorized must be destroyed for us to think freely.

If Soral is not a racialist and evolutionary thinker, I suspect this is partly due to unfamiliarity with the copious Anglo-American research on heredity. But it is also because of his alliance with the mixed-race anti-Zionist star Dieudonné M’bala M’bala and his own Black and Maghrebi followers. Soral concedes that immigration and ethnic diversity are destructive, but he adds that these are only secondary consequences of a greater evil: The Judeo-globalist elites ruling France today.

In this Schmittian prioritizing of the enemy, Soral is oddly Hitlerian. For as the historian R. H. S. Stolfi points out,[3] throughout the rise of the National Socialist German Workers’ Party (NSDAP), Hitler refused to support the ruling parties of the Weimar Republic even when these were opposing a foreign adversary such as the Franco-Belgian occupation of the Ruhr or Italian rule over ethnically-German South Tyrol. For Hitler, the fundamental cause of Germany’s then-travails was the unpatriotic Weimar government stemming from the defeat of 1918 and Marxist Social Democracy, and that regime therefore was the primary target of the National Socialist movement.

Similarly, Soral is completely intolerant of those nationalists and identitarians who would try to “cut a deal” with the organized Jewish community (e.g. Guillaume Faye, Éric Zemmour). Conversely, he is supportive of racialists (e.g. Hervé Ryssen) and out-and-out National Socialists (e.g. Vincent Reynouard) who oppose Jewish power. Soral has also associated with supportive Jews such as Jacob Cohen and Gilad Atzmon.

Soral’s view of history is Hegelian: History as a struggle not between races but between ideas. If Jews are subversive, this is because of their adherence to the Jewish ideology (what Soral today calls “Talmudo-Zionism”) as against their inherent nature. A neo-traditional society would, what’s more, be immune to neo-Jewish subversion. He is a self-styled “Judeophobe,” ideologically anti-Judaic, but not racially anti-Semitic.

I would say there is no reason why the racial (that is to say, evolutionary) and ideological views of history cannot be combined. Nicholas Wade appears to attempt to do so, by suggesting the self-reinforcing co-evolution of race and culture.[4] It would be surprising if the world’s various religious traditions, including Judaism, in developing over centuries, did not in some way reflect the underlying character of the peoples that produce them. Indeed, this would account for the many continuities we find in European and Jewish behavior despite the decline of Christianity and Judaism as practiced religions.

Soral then cannot be accused or lauded as an orthodox National Socialist. But he is most certainly a national socialist as defined by Irmin Vinson:

In the generic sense of the term, national socialism is (arguably) not inconsistent with democratic institutions, despite Hitler’s own view of the matter; its true antonyms are multiracialism and capitalist, one-world globalism. Nor is national socialism inconsistent with an American “melting pot” view of ethnicity, provided that the various ethnic groups that comprise the nation are sufficiently similar that each can see a common identity and common destiny in the others – that is, insofar as they, despite their ethnic differences, are branches of the same race and can, therefore, be effectively acculturated to a common set of national ideals.[5]

After considerable study of the mercurial and ambiguous Soral, I would say that perhaps the ideologically-closest figure to him would be Argentine President Juan Perón[6] (indeed, he has often expressed the perhaps unlikely hope that Marine Le Pen could prove to be France’s Evita). The similarities are innumerable and perhaps make for a good summary of “Latin” national socialism: belief that “demoliberalism” is a sham masking bourgeois, Jewish and Masonic power, a highly-moralistic and populist concern with social justice, respect for tradition (pro-Catholic, hierarchy, discipline) and opposition to atomizing ’60s individualism-egalitarianism, opposition to Anglo-American power, opposition to Jewish power and international Zionism, hostility or indifference to the Allies in the Second World War (but clearly more comfortable with Benito Mussolini than Adolf Hitler) including a refusal to demonize the Axis (hence Perónist Argentina’s openness to Axis refugees), and an unsystematic and “spiritual” approach to race.[7]

The departed mestizo champion of Venezuela, President and Comandante Hugo Chávez, would also under this definition be a national socialist (with his opposition to el Imperio Norteamericano, his support for Syria and Iran, and his assertion that “descendants of the same ones that crucified Christ [have] taken possession of all the wealth in the world”).[8] Indeed, Chávez has called himself a Perónist. Encouragingly, Juan and Evita Perón remain secular saints in Argentina, suggesting such a message can resonate enduringly with a nation.

As for the national socialist Alain Soral, he is no Nazi, but that doesn’t make him any less dangerous . . .

Notes

1. Alain Soral and Éric Naulleau, Dialogues désaccordés: Combat de Blancs dans un tunnel (Paris: Éditions Blanches, 2013), 65-66.

2. Francis Delaisi, La Révolution européenne  (Brussels: Éditions de la Toison d’Or, 1942). Since republished by Kontre Kulture.

3. R. H. S. Stolfi, Hitler: Beyond Evil and Tyranny (Amherst, New York: Prometheus Books, 2011). Reviewed by Greg Johnson.

4. Nicholas Wade, A Troublesome Inheritance: Genes, Race and Human History (New York: Penguin Group, 2014)

5. Irmin Vinson, Some Thoughts on Hitler and Other Essays, 5-6.

6. On Perón, see Kerry Bolton, Perón and Perónism (London: Black House Publishing, 2014).

7. Although I would point out that the various Argentine constitutions (including Perón’s and the one currently in force) simply state: “The Federal Government shall foster European immigration,” which elegantly preemptively resolves the racial problem.

8. A denunciation of deicide and ill-gotten privilege which arch-Zionist Charles Krauthammer immediately understood his tribe to be guilty of.  Charles Krauthammer, “Borat looks in the wrong place for anti-Semitism,” Town Hall, November 23, 2006. http://townhall.com/columnists/charleskrauthammer/2006/11/23/borat_looks_in_the_wrong_place_for_anti-semitism/page/full