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samedi, 06 juin 2015

Hommage à Tarek Aziz

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Hommage à Tarek Aziz, mort à l’âge de 79 ans

FPS Info

Ex: http://patriotismesocial.fr

Triste nouvelle. Tarek Aziz, ancien ministre irakien des Affaires étrangères est décédé à l’hôpital Al-Hussein de Nassiriya, à 320 kilomètres au sud de Bagdad, à l’âge de 79 ans d’une crise cardiaque, selon le docteur Saadi Al-Majed, le chef du département de la santé de la province de Zi Qar.

Il incarnait le visage de la diplomatie irakienne de l’ancien Raïs.

Tarek Aziz purgeait depuis 12 ans une peine de prison. En 2010, il était condamné à la peine capitale par la volonté de la puissance occupante américaine.

Le Vatican avait plaidé sa grâce. Le président irakien d’alors, le Kurde Jalal Talabani, avait déclaré qu’il ne signerait jamais son ordre d’exécution, eu égard à l’âge et à la religion du condamné. Un an plus tard, Tarek Aziz demandait au premier ministre Nouri Al-Maliki de hâter son exécution à cause de sa mauvaise santé.

L’ancien ministre souffrait depuis de nombreuses années de problèmes cardiaques et respiratoires, d’une tension artérielle élevée et de diabète. Sa santé s’était nettement dégradée en prison.

Tarek Aziz était l’homme des missions difficiles. Pendant vingt-quatre ans, même lorsqu’il n’était plus ministre des affaires étrangères en titre, Tarek Aziz en était de fait le principal, sinon le seul, officier de liaison avec la communauté internationale.

Par son expérience et aussi grâce à un bagage intellectuel, il avait acquis le « parler occidental », qui lui permettait d’exposer les vues de son pays, d’en soigner et d’en adapter la forme, sans jamais en trahir le contenu. « Le monde occidental n’est pas une énigme pour moi, parce que j’ai beaucoup lu à son sujet, sa littérature, sa poésie et ses romans les plus célèbres, puis j’ai appris la langue anglaise à l’université irakienne », confiait-il dans un livre d’entretien (en arabe) avec la journaliste Hamida Nahnah, Tarek Aziz… Un homme et une cause. Ses premières visites à Paris – ville qui le fascinait – et à Londres n’ont lieu qu’en 1970. Il ne découvre New York que quatre ans plus tard.

Eveil précoce à la vie politique

Tarek Aziz est né en 1936, près de Mossoul, dans le nord de l’Irak, au sein d’une famille de conditions très modestes. De son vrai nom, Tarek Hanna Mikhaïl Issa, il en était aussi le seul membre chrétien (chaldéen) et l’un des plus anciens compagnons de Saddam Hussein qui aient survécu à toutes les purges. Sa discrétion sur sa vie privée contrastait avec la médiatisation dont il avait été l’objet en sa qualité de missi dominici de son pays, notamment à l’occasion de crises graves : telles la guerre de huit ans (1980-1988) contre l’Iran, ou l’invasion et l’annexion du Koweït (août 1990) et ses suites dramatiques.

Son baptême politique remonte à sa prime adolescence, lorsque, à l’occasion de la création de l’Etat d’Israël, en 1948, et de la reconduction quasi concomitante du traité anglo-irakien – signé en 1930 et plaçant l’Irak pratiquement sous protectorat anglais –, il participe aux manifestations populaires qui forcent le régent Abdel Ilah – le roi Fayçal II n’était pas en âge de gouverner, après la mort de son père, Ghazi, dans un accident de voiture – à abroger le traité et à limoger le gouvernement au profit d’une équipe plus nationaliste.

Cet éveil précoce à la vie politique conduit Tarek Aziz à s’intéresser à toutes les idéologies politiques.

Le marxisme le séduit, mais il en récuse l’adversité envers les religions : « Je ne suis pas pratiquant, mais pas non plus athée, et je refuse l’idée selon laquelle “la religion est l’opium des peuples”. » Il ne partage pas non plus la théorie de la lutte des classes, aux relents « haineux » à ses yeux. Le Baas, qu’il découvre au début des années 1950, l’attire parce qu’il « associe le socialisme au panarabisme, qui lie l’homme à sa culture, à son vécu et à sa civilisation ». Les écrits du Syrien Michel Aflak, l’un des idéologues du Baas, le fascinent, qui allient, dit-il, la pensée philosophique profonde aux élans romantiques. Le jeune Tarek Aziz, alors féru de poésie, de littérature et de musique – il a pris des cours de piano à l’Académie des beaux-arts de Bagdad – est conquis.

Au journaliste Patrick Denaud, qui a publié un livre d’entretien avec lui (Irak, la guerre permanente, éditions Le Félin), il affirme tenir son panarabisme d’un climat familial. « Mon père a eu deux fils. Au premier, il a donné le nom de Faouziz, du nom d’un chef arabe qui a combattu les juifs israéliens. Moi, je m’appelle Tarek, du nom du dirigeant arabe musulman qui a conquis l’Andalousie. Pour un chrétien, donner ces noms à ses deux fils dans les années 1930 n’était pas innocent. Mon adhésion au Baas relève de cette tradition. »

Renvoyé à la base

Juillet 1958. Un coup d’Etat militaire renverse la monarchie. A la faveur d’une relative libéralisation politique, le Baas sort de l’ombre, et Tarek Aziz est chargé de diriger le quotidien Al-Chaab, sur lequel les baasistes ont mis la main et qu’ils rebaptisent Al-Joumhouriya (« La République »). Mais l’Irak entre dans une zone de turbulences, à laquelle le Baas n’est pas étranger. Une tentative d’assassinat, en octobre 1959, du leader Abdel Karim Qassem, par un jeune baasiste alors totalement inconnu, Saddam Hussein, vaut à de nombreux militants de se retrouver en prison. Le Baas est renvoyé dans la clandestinité et avec lui les activités de Tarek Aziz, qui se voit confier la direction de la publication interne du parti, Waï Al-Oummal (« la conscience ouvrière »), qui, comme son nom l’indique, s’adresse à la section ouvrière du parti. Un an plus tard, il cumule déjà les fonctions de membre des directions nationale et régionale du Baas, ainsi que de sa section ouvrière ; mais un article critique qu’il publie dans Waï Al-Oummal lui vaut d’être renvoyé à la base, avant que de nouvelles élections le rétablissent dans son statut de membre des deux commandements suprêmes.

Tarek Aziz participe au coup d’Etat ourdi en février 1963 par le Baas et par un groupe d’officiers nationalistes. Neuf mois plus tard, les putschistes sont à leur tour renversés par un coup d’Etat pro-nassérien. Tarek Aziz retrouve la clandestinité et se replie sur Damas. C’est là, dans la capitale syrienne, qu’au cours de la même année, à l’occasion du sixième congrès du parti, il rencontre pour la première fois celui qui, dix-neuf ans plus tard, gouvernera l’Irak pendant vingt-quatre ans : Saddam Hussein.

Les deux hommes se retrouvent à Bagdad après la défaite de l’Egypte lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Tarek Aziz est nommé rédacteur en chef d’Al-Thaoura, l’organe du parti. Saddam Hussein, alors secrétaire adjoint du parti, est responsable de l’information. Ils se découvrent des affinités politiques et se lient d’amitié. Ce compagnonnage durera jusqu’à la chute du régime, en 2003. Tarek Aziz est sans doute alors l’un des rares, sinon le seul membre du Commandement de la révolution irakienne (CCR), à se permettre une liberté de ton avec Saddam Hussein.

Juillet 1968 : le Baas s’empare à nouveau du pouvoir. Le tandem Ahmed Hassan Al-Bakr – Saddam Hussein gouverne le pays jusqu’en 1979, lorsque Saddam Hussein écarte Al-Bakr et prend les rênes du pouvoir. Membre du CCR depuis deux ans, Tarek Aziz accède alors au rang de vice-premier ministre et de ministre des affaires étrangères. Un an plus tard, il est la cible d’un attentat à l’université Al-Moustansiriya, à Bagdad. L’attentat ayant été attribué aux islamistes chiites, le CCR adopte une résolution punissant de la peine de mort la simple appartenance au parti Al-Daawa et à l’Organisation de l’action islamique.

C’est la guerre contre l’Iran qui fait découvrir au grand public cet homme aux épaisses lunettes, au gros cigare et aux cheveux grisonnants, qui, avant de prendre en main la diplomatie, a été ministre de la culture et de l’information. Du siège des Nations-Unies, à New York, aux capitales arabes, en passant par Moscou, Paris et Londres, il n’a de cesse d’expliquer que son pays fait office de rempart contre « l’exportation de la révolution » islamique que projette l’imam Rouhollah Khomeyni après le renversement du shah dans l’Iran voisin.

Porte-parole de son pays

Son entregent n’est pas étranger au rétablissement, en 1984, des relations diplomatiques entre l’Irak et les Etats-Unis, rompues dix-sept ans plus tôt. Quitte, pour mettre de l’huile dans les rouages, à édulcorer la rhétorique baasiste à propos du conflit avec Israël, en affirmant que son pays, qui « ne se considère pas comme partie directe au conflit parce que Israël n’occupe pas de territoires irakiens », soutiendra « toute solution juste, honorable et durable » du conflit israélo-arabe.

En 1990, deux ans après la fin de la guerre contre l’Iran, Tarek Aziz se fait le porte-parole de son pays, qui accuse le Koweït de pomper le pétrole du gisement pétrolier de Roumeila, à la frontière entre les deux pays, et d’inonder le marché du brut, provoquant ainsi un effondrement du prix et la ruine d’un Irak exsangue au sortir de la guerre. Ce sera l’une des justifications de l’invasion du Koweït cette année-là.

Selon certaines sources, Tarek Aziz est hostile au maintien de l’occupation du Koweït au moment où une armada de plusieurs centaines de milliers d’hommes menace d’en déloger l’armée irakienne par la force des armes. Il n’en défend pas moins pied à pied la politique de son pays jusqu’au bout, y compris lors de cette désormais célèbre rencontre « de la dernière chance », à Genève, le 9 janvier 1991, avec le secrétaire d’Etat américain James Baker.

Il s’offre même, ce jour-là, le luxe de refuser d’accuser réception d’une lettre adressée par le président George Bush (père) à Saddam Hussein, à cause de sa formulation, selon lui, indigne à l’égard d’un chef d’Etat.

Quand George Bush (fils) commence à bombarder Bagdad, en mars 2003, Tarek Aziz dit des forces américaines : « Nous allons les recevoir avec la meilleure musique qu’ils aient jamais entendue et les plus belles fleurs qui aient jamais poussé en Irak… Nous n’avons pas de bonbons ; nous pouvons seulement leur offrir des balles. » Le 24 avril, quand des soldats américains frappent à sa porte à Bagdad, il se rend sans résistance.

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

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Author: Eric Draitser

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

The news that Lyudmila Alekseyeva, head of the Russian Non-Governmental Organization (NGO) the Moscow-Helsinki Group, will be returning to the Presidential Council for Human Rights, has been heralded by many in the liberal establishment in Russia as a victory for their cause. Indeed, as an adversary of President Putin on numerous occasions, Alekseyeva has been held as a symbol of the pro-Western, pro-US orientation of Russian liberals who see in Russia not a power seeking independence and sovereignty from the global hegemon in Washington, but rather a repressive and reactionary country bent on aggression and imperial revanchism.

While this view is not one shared by the vast majority of Russians – Putin’s approval rating continues to hover somewhere in the mid 80s – it is most certainly in line with the political and foreign policy establishment of the US, and the West generally. And this is precisely the reason that Alekseyeva and her fellow liberal colleagues are so close to key figures in Washington whose overriding goal is the return of Western hegemony in Russia, and throughout the Eurasian space broadly. For them, the return of Alekseyeva is the return of a champion of Western interests into the halls of power in Moscow.

Washington and Moscow: Competing Agendas, Divergent Interests

Perhaps one should not overstate the significance of Alekseyeva as an individual. This Russian ‘babushka’ approaching 90 years old is certainly still relevant, though clearly not as active as she once was. Nevertheless, one cannot help but admire her spirit and desire to engage in political issues at the highest levels. However, taking the pragmatic perspective, Alekseyeva is likely more a figurehead, a symbol for the pro-Western liberal class, rather than truly a militant leader of it. Instead, she represents the matriarchal public face of a cohesive, well-constructed, though relatively marginal, liberal intelligentsia in Russia that is both anti-Putin, and pro-Western.

There could be no better illustration of this point than Alekseyeva’s recent meeting with US Assistant Secretary of State Victoria Nuland while Ms. Nuland was in Moscow for talks with her Russian counterparts. Alekseyeva noted that much of the meeting was focused on anti-US perception and public relations in Russia, as well as the reining in of foreign-sponsored NGOs, explaining that, “[US officials] are also very concerned about the anti-American propaganda. I said we are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community.”

There are two distinctly different, yet intimately linked issues being addressed here. On the one hand is the fact that Russia has taken a decidedly more aggressive stance to US-NATO machinations throughout its traditional sphere of influence, which has led to demonization of Russia in the West, and the entirely predictable backlash against that in Russia. According to the Levada Center, nearly 60 percent of Russians believe that Russia has reasons to fear the US, with nearly 50 percent saying that the US represents an obstacle to Russia’s development. While US officials and corporate media mouthpieces like to chalk this up to “Russian propaganda,” the reality is that these public opinion numbers reflect Washington and NATO’s actions, not their image, especially since the US-backed coup in Ukraine; Victoria Nuland herself having played the pivotal role in instigating the coup and setting the stage for the current conflict.

So while Nuland meets with Alekseyeva and talks of the anti-US perception, most Russians correctly see Nuland and her clique as anti-Russian. In this way, Alekseyeva, fairly or unfairly, represents a decidedly anti-Russian position in the eyes of her countrymen, cozying up to Russia’s enemies while acting as a bulwark against Putin and the government.

And then of course there is the question of the foreign agents law. The law, enacted in 2012, is designed to make transparent the financial backing of NGOs and other organizations operating in Russia with the financial assistance of foreign states. While critics accuse Moscow of using the law for political persecution, the undeniable fact is that Washington has for years used such organizations as part of its soft power apparatus to be able to project power and exert influence without ever having to be directly involved in the internal affairs of the targeted country.

From the perspective of Alekseyeva, the law is unjust and unfairly targets her organization, the Moscow-Helsinki Group, and many others. Alekseyeva noted that, “We are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community… [and] the fact the authorities in some localities are trying more than enough on some human rights organizations and declare as foreign agents those who have not received any foreign money or engaged in politics.”

While any abuse of the law should rightly be investigated, there is a critical point that Alekseyeva conveniently leaves out of the narrative: the Moscow-Helsinki Group (MHG) and myriad other so-called “human rights” organizations are directly supported by the US State Department through its National Endowment for Democracy, among other sources. As the NED’s own website noted, the NED provided significant financial grants “To support [MHG’s] networking and public outreach programs. Endowment funds will be used primarily to pay for MHG staff salaries and rental of a building in downtown Moscow. Part of the office space rented will be made available at a reduced rate to NGOs that are closely affiliated with MHG, including other Endowment grantees.” The salient point here is that the salary of MHG staff, the rent for their office space, and other critical operating expenses are directly funded by the US Government. For this reason, one cannot doubt that the term “foreign agent” directly and unequivocally applies to Alekseyeva’s organization.

But of course, the Moscow-Helsinki Group is not alone as more than fifty organizations have now registered as foreign agents, each of which having received significant amounts from the US or other foreign sources. So, an objective analysis would indicate that while there may be abuses of the law, as there are of all laws everywhere, by and large it has been applied across the board to all organizations in receipt of foreign financial backing.

It is clear that the US agenda, under the cover of “democracy promotion” and “NGO strengthening” is to weaken the political establishment in Russia through various soft power means, with Alekseyeva as the symbolic matriarch of the human rights complex in Russia. But what of Putin’s government? Why should they acquiesce to the demands of Russian liberals and allow Alekseyeva onto the Presidential Council for Human Rights?

The Russian Strategy

Moscow is clearly playing politics and the public perception game. The government is very conscious of the fact that part of the Western propaganda campaign is to demonize Putin and his government as “authoritarian” and “violators of human rights.” So by allowing the figurehead of the movement onto the most influential human rights-oriented body, Moscow intends to alleviate some of that pressure, and take away one of the principal pieces of ammunition for the anti-Russia propagandists.

But there is yet another, and far more significant and politically savvy reason for doing this: accountability. Putin is confident in his position and popularity with Russians so he is not at all concerned about what Alekseyeva or her colleagues might say or do on the Council. On the other hand, Putin can now hold Russian liberals accountable for turning a blind eye to the systematic violations of human rights by the Kiev regime, particularly in Donbass.

One of the primary issues taken up by the Presidential Council for Civil Society and Human Rights in 2014 was the situation in Ukraine. In October 2014, President Putin, addressing the Council stated:

[The developments in Ukraine] have revealed a large-scale crisis in terms of international law, the basic norms of the Universal Declaration of Human Rights and the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. We see numerous violations of Articles 3, 4, 5, 7 and 11 of the 1948 UN Universal Declaration of Human Rights and of Article 3 of the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide of December 9, 1948. We are witnessing the application of double standards in the assessment of crimes against the civilian population of southeastern Ukraine, violations of the fundamental human rights to life and personal integrity. People are subjected to torture, to cruel and humiliating punishment, discrimination and illegal rulings. Unfortunately, many international human rights organisations close their eyes to what is going on there, hypocritically turning away.

With these and other statements, Putin placed the issue of Ukraine and human rights abuses squarely in the lap of the council and any NGOs and ostensible “human rights” representatives on it. With broader NGO representation, it only makes it all the more apparent. It will now be up to Alekseyeva and Co. to either pursue the issues, or discredit themselves as hypocrites only interested in subjects deemed politically damaging to Moscow, and thus advantageous to Washginton. This is a critical point because for years Russians have argued that these Western-funded NGOs only exist to demonize Russia and to serve the Western agenda; the issue of Ukraine could hammer that point home beyond dispute.

And so, the return of Alekseyeva, far from being a victory for the NGO/human rights complex in Russia, might finally force them to take the issue of human rights and justice seriously, rather than using it as a convenient political club to bash Russians over the head with. Perhaps Russian speakers in Donetsk and Lugansk might actually get some of the humanitarian attention they so rightfully deserve from the liberals who, despite their rhetoric, have shown nothing but contempt for the bleeding of Donbass, seeing it as not a humanitarian catastrophe, but a political opportunity. Needless to say, with Putin and the Russian government in control, the millions invested in these organizations by Washington have turned out to be a bad investment.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Gossip : pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire ?

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Gossip: pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire?
 
Sur Canal+, les adultes ont "Le Petit Journal". Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.
 
Ecrivain, journaliste
 

Ex: http://www.bvoltaire.fr

L’application Gossip vient d’être suspendue après des plaintes dans un lycée privé strasbourgeois. Gossip – référence à la série américaine Gossip Girl – n’existe que depuis un mois, mais est déjà devenue un phénomène. Son objet – poster des ragots anonymes – rencontre un vif succès auprès des corbeaux boutonneux qui peuvent ainsi lancer, sans crainte d’être inquiétés, toutes sortes de malveillances (140 caractères, comme sur Twitter, et une apparition qui dure dix secondes) assorties éventuellement de « preuves » (film, photo, etc). On se doute que le thème favori n’en est pas la résolution d’équations : il n’y est question que de sexualité et de « plastique », on y trouve essentiellement injures, vannes salaces et railleries méchantes.

« Cela a créé une ambiance horrible dans le lycée. Tout le monde cherche à savoir qui a écrit quoi », témoigne une lycéenne. « Moi, ça m’a beaucoup blessée. C’est difficile de retourner en cours quand tu sais que tout le lycée l’a vu », confie une autre, qui en a fait les frais.

Toute la presse s’émeut de ce harcèlement version 2.0. La créatrice de l’appli affirme croix-de-bois-croix-de-fer avoir « ciblé les 20-35 ans actifs » et ne pas s’être attendue « à ce que des collégiens se ruent sur Gossip ». Elle reconnaît avoir « été un peu naïve »

Mais, bien sûr, les 20-35 ans, qui rentrent dans la vie active et commencent à avoir des enfants, n’ont rien de mieux à faire, quand ils ont un moment de libre, que colporter anonymement – gniark, gniark – des ragots sur la Toile. Mais, bien sûr, les adolescents ne soupçonnent même pas l’existence des réseaux sociaux et ne se servent d’Internet que pour télécharger les épisodes de Babar. Et quand, par hasard, ils postent un commentaire, une réflexion, c’est toujours fin et délié comme un sonnet de Ronsard.

Ôtez-moi d’un doute : depuis quand la créatrice, et tous ceux qui s’ébaudissent, n’ont-ils pas mis les pieds dans un établissement lambda de l’enseignement secondaire ?

Les adolescents n’ont jamais été des angelots, mais le climat ambiant rend certains d’entre eux passablement terrifiants. Jeunes poulains agressifs que personne – ni parents, trop désireux de se faire aimer, ni professeurs, trop occupés à survivre – ne songe à débourrer, jeunes poulains désœuvrés que le travail scolaire n’occupe pas assez, jeunes poulains désorientés auxquels le monde des adultes répète stupidement, comme si cela avait jamais fonctionné, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Car en quoi leur « Manon est la plus moche de la classe » serait-il plus odieux que le « Je ne vais quand même pas me taper Julie Pietri ! » de Jean-Luc Lahaye, qui a fait ricaner, sur le plateau télé, toute la galerie ? En quoi leurs allusions graveleuses sur l’une ou l’autre seraient-elles plus répréhensibles que le gros rire gras de Laurent Ruquier quand il évoquait, à demi-mot, samedi dernier, devant l’intéressée, dans « On n’est pas couché », la masturbation que Léa salamé lui aurait « inspirée » ? Alors quoi ? Il faudrait savoir ! C’est drôle ou ce n’est pas drôle ? Il faut en rire ou en pleurer ? S’indigner ou se marrer ?

Les réseaux sociaux sont leur télé. Sur Canal+, les adultes ont « Le Petit Journal ». Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.

Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers

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Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers (Asia Times)

Quand les flottes russes et chinoises mènent conjointement des exercices navals en Méditérranée et en Mer de Chine de méridionale, les véritables Maîtres de l’univers qui ne sont peut-être pas météorologues commencent à flairer le sens du vent. L’histoire dira peut-être que tout a commencé cette semaine à Sotchi, lorsque leur camelot de service, le secrétaire d’État John Kerry, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Lavrov, puis le président Poutine.

Ce qui a mis la puce à l’oreille des véritables Maîtres de l’univers, c’est sans doute la vue de ces soldats de l’Armée Populaire de Libération, défilant côte à côte avec les militaires russes sur la Place Rouge le Jour de la Victoire. Jamais on n’avait vu des troupes chinoises défiler sur la Place Rouge, même à l’époque de l’alliance entre Staline et Mao.

Comme rappel à l’ordre, c’est digne du système de défense antimissiles russe S-500. Les adultes dans les officines à Washington ont peut-être fait les calculs qui s’imposent et conclu que Moscou et Pékin pourraient être sur le point de signer des protocoles militaires secrets similaires au Pacte germano-soviétique (Molotov-Ribbentrop). Le nouveau jeu des chaises musicales a vraiment de quoi rendre fou de rage le « docteur Zbig » qui a fait de l’Eurasie son obsession.

Et voilà que soudain, en lieu et place de la diabolisation incessante de la Russie et des hauts cris de l’OTAN à propos d’une agression russe proférés toutes les dix secondes, nous avons Kerry qui dit que le respect de Minsk-2 est la seule façon de s’en sortir en Ukraine et qu’il mettra sérieusement en garde son vassal Porochenko de ne pas exécuter sa menace de bombarder l’aéroport de Donetsk et ses environs afin de réintégrer le tout dans le giron de la démocratie ukrainienne.

Le sempiternel réaliste Lavrov a qualifié la rencontre avec Kerry de « merveilleuse ». Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a décrit la nouvelle entente US-Russie comme « extrêmement positive ».

Ainsi donc, les tenants de la politique autoproclamée tentant d’éviter les « conneries » de l’administration Obama semblent avoir fini par comprendre, en apparence du moins, qu’isoler la Russie ne sert à rien et que Moscou ne reculera jamais sur deux fronts : pas question que l’Ukraine intègre l’OTAN et pas question que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk soient écrasées par Kiev, par l’OTAN et par qui que ce soit d’autre.

Ce dont il a été vraiment question à Sotchi (mais rien n’en est ressorti), c’est de déterminer comment l’administration Obama pourra se sortir du bourbier géopolitique dans lequel elle s’est elle-même enfoncée à la frontière occidentale russe sans trop perdre la face.

À propos des missiles…

L’Ukraine est un État en déliquescence maintenant converti en colonie du FMI. L’Union Européenne n’acceptera jamais de l’accueillir comme membre ou de payer ses factures astronomiques. Le véritable enjeu, aussi bien pour Washington que pour Moscou, c’est l’Iran. Ce n’est pas un hasard si la très suspecte Wendy Sherman, la négociatrice en chef des US dans les pourparlers sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1, faisait partie de la délégation accompagnant Kerry. Un accord détaillé avec l’Iran ne pourra être conclu sans la collaboration essentielle de Moscou sur tout, de l’élimination du combustible nucléaire usé à la levée rapide des sanctions imposées par l’ONU.

L’Iran joue un rôle clé dans le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie. Les véritables Maîtres de l’univers ont dû s’apercevoir (il était temps !) que tout gravite autour de l’Eurasie qui, c’était à prévoir, a volé la vedette lors de la parade du Jour de la Victoire le 9 mai. Après son arrêt d’une portée significative à Moscou (où il a signé 32 accords distincts), le président chinois Xi Jinping est allé conclure des ententes avec le Kazakhstan et la Biélorussie.

Bienvenue dans le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) : de Pékin à Moscou par TGV, de Shanghai à Almaty, Minsk et au-delà, de l’Asie centrale à l’Europe de l’Ouest.

Nous savons maintenant que cette aventure commerciale et géopolitique à vitesse grand V est inéluctable, avec la participation de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB), sous la direction de Pékin avec l’appui de Moscou, et de la Banque de Développement des BRICS. L’Asie centrale, la Mongolie et l’Afghanistan (où l’OTAN vient de perdre une guerre) sont inexorablement attirés vers cette orbite commerciale et géopolitique qui englobe tout le centre, le nord et l’est de l’Eurasie.

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Ce qu’on pourrait appeler la Grande Asie est en train de prendre forme, non seulement de Pékin à Moscou, mais aussi de ce centre commercial qu’est Shanghai à la porte de l’Europe qu’est Saint-Pétersbourg. C’est la conséquence logique d’un processus complexe que j’examine depuis un certain temps déjà, c’est-à-dire la rencontre entre la Ceinture économique de la Route de la Soie et l’Union économique eurasiatique, menée par Moscou, que Poutine a décrite comme un nouveau genre de partenariat.

Les véritables Maîtres de l’univers ont peut-être remarqué aussi les discussions très approfondies entre Sergueï Choïgou, ministre de la défense russe, et le général Fan Changlong, vice-président de la Commission militaire centrale de la Chine. La Russie et la Chine comptent effectuer des exercices navals en Méditerranée et dans la mer du Japon, en donnant la priorité absolue à leur position commune en ce qui concerne le bouclier antimissile mondial des US.

À cela s’ajoute cet aspect non négligeable qu’est la découverte, par le Pentagone, que la Chine possède jusqu’à 60 silos de missiles balistiques intercontinentaux (les CSS-4) capables de frapper l’ensemble des US, à l’exception de la Floride.

Dernier point, mais pas le moindre, le déploiement par les Russes du système de défense antimissile ultra perfectionné S-500, qui protégera la Russie contre la Force de frappe mondiale rapide (Prompt Global Strike) des US. Chaque missile S-500 peut intercepter dix missiles balistiques intercontinentaux à une vitesse pouvant aller jusqu’à 24 912 km/h, atteindre une altitude de 185 km et parcourir une distance horizontale de 3 500 km. Moscou soutient que le système ne sera fonctionnel qu’en 2017. Si la Russie est capable de déployer 10 000 missiles S-500, ils seront en mesure d’intercepter 100 000 missiles balistiques intercontinentaux lorsque la Maison-Blanche aura un nouveau locataire.

Les véritables Maîtres de l’univers semblent avoir refait leurs calculs à ce chapitre aussi. La Russie ne peut être réduite en poussières. Le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) ne peut être changé. Il vaudrait peut-être mieux alors s’asseoir et discuter. Mais il est préférable de bien tenir votre bride (géopolitique), car ils pourraient encore changer d’idée.

La version française de US wakes up to New Silk World Order (Pepe Escobar / Asia Times) a été reproduite avec l’aimable autorisation du Saker francophone.

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vendredi, 05 juin 2015

Renzi: fin de l'état de grâce

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RENZI : FIN DE L’ÉTAT DE GRÂCE
 
La ligue prend la tête de la droite italienne
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
« Un stop pour Renzi ». C’est un journal qui lui est très favorable qui le dit, la Repubblica, une sorte de Monde à l’italienne.

Un échec électoral de Renzi lors des régionales en Italie est un fait. Comme il est le chouchou des médias, notamment français, on a surtout insisté sur le fait que sa gauche conserve 5 régions en jeu sur 7.

Mais l’effondrement de l’électorat est spectaculaire. Le score global du PD, 22,5 % des scrutins, est largement inférieur aux 40 % obtenus lors des élections européennes. Perdre quasiment un électeur sur deux, c’est tout de même une étrange victoire.

Les commentateurs italiens relevaient tous l'affaiblissement de M. Renzi. « Aujourd'hui pour Renzi, il est plus difficile de gouverner », commentait le journal de centre-droit La Stampa. Même si les personnalités et les enjeux locaux ont souvent été déterminants, le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir il y a un an et demi sur un programme de réformes tous azimuts, souffre des divisions internes au sein de son parti, où des "frondeurs" n'ont pas digéré sa récente réforme électorale et ses options libérales en économie.

Le changement à droite est également important
 
En remportant la Ligurie, ce qui était inattendu, Silvio Berlusconi a sauvé les meubles. Certes, l’époque où Forza Italia (FI) dépassait 30 % des voix est un souvenir lointain, mais, avec 11,5 % des suffrages, le seuil fatidique des 10 % a été dépassé. L’engagement personnel de Silvio Berlusconi, libéré des obligations de sa peine à des travaux d’utilité publique, dans la campagne électorale y est pour beaucoup.

La progression de la Ligue du Nord, aux positions anti-européennes et anti-immigration souvent xénophobes, confirme cependant la fin du règne de Berlusconi sur la droite italienne. Non seulement la Ligue du Nord conserve la Vénétie, mais elle obtient 13 % des voix à l’échelon national, nettement devant Forza Italia. Un miracle pour une formation qui pesait 4 % des voix en 2013.

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Ce succès place son secrétaire Matteo Salvini devant un choix stratégique. « La Ligue est l'alternative la plus sérieuse à Renzi aujourd'hui en Italie », a lancé M. Salvini, surnommé "l'autre Matteo", assurant que son parti ne cherchait pas seulement à  arrêter le flot des migrants et démanteler les camps roms, mais aussi à proposer des alternatives sur "l'agriculture, les retraites, l'économie". Un parti maintenant vraiment national et pour tous les Italiens. Une alternative plus crédible que celle des « podemos » de la botte qui cependant bénéficient d’un regain de popularité.
 

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M5S exprime davantage un vote protestataire qu’un projet politique. Au cours des derniers mois, Beppe Grillo lui-même avait paru se désintéresser de sa créature politique et s’était écarté du champ politique. Les commentateurs annonçaient le déclin de M5S. Il n’en est rien.  Le  M5S, en perte de vitesse après son triomphe (25%) aux législatives de 2013, reste le deuxième parti du pays et recueille même le plus grand nombre de voix en Ligurie, en Campanie et dans les Pouilles.

Voila donc un nouveau paysage politique italien intéressant :  le modèle de Valls en perte de vitesse, la gauche anti-austérité toujours dynamique et la droite recomposée avec un « Fn » italien musclé, premier parti de la péninsule devant les républicains du Sarkozy italien , Berlusconi. A moins que ce ne soit le contraire.

Illustration en tête d'article : Matteo Renzi, Président du Conseil Italien
 

China: Silk Roads and Open Seas

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China: Silk Roads and Open Seas

By Pepe Escobar
RT.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

Beijing’s disclosure earlier this week of its latest military white paper, outlining a new doctrine moving beyond offshore defense to “open seas” defense, predictably rattled every exceptionalist’s skull and bone.

Almost simultaneously, in Guangzhou, the annual Stockholm China Forum, hosted by the German Marshall Fund and the Shanghai Institute for International Studies, was mired in deep thought examining the vast Eurasian integration project known in China as “One Road, One Belt”.

What is also known as the New Silk Road project – displaying all the romantic connotations of a remix of a golden era – is not only about new roads, high-speed railways, pipelines and fiber optics, but also about a naval network from East Asia all the way to the Middle East and Europe.

So Chinese maritime expansion in the “open seas” – from the South China Sea to the Western Pacific and the Indian Ocean – had to be intimately tied to protection of the Maritime Silk Road.

Got deal, will travel

As the maddeningly complex One Road, One Belt network takes form, not a week passes without China clinching pipeline/power station/fiber optic/ manufacturing plant deals to accelerate Eurasian integration – from Pakistan to the Central Asian “stans”, and including everything from a road/railway linking Western China to the Arabian Sea to naval hubs on the way to the Horn of Africa.

The business logic behind this flurry of infrastructure deals is sound: to absorb China’s enormous excess industrial capacity. This process is of course enmeshed with Beijing’s complex energy strategy, whose main mantra is the famous “escape from Malacca”; to obtain a maximum of oil and gas bypassing waters patrolled by the US.

As Beijing “goes West” – the natural consequence of an official policy launched in 1999, but at the time mostly concerning Xinjiang – it becomes increasingly more open to the world. Just check the array of East and West nations that joined the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).

Close cooperation between BRICS members China and India will be absolutely key for the success of Eurasia integration. It’s already happening via the BRICS bank – the New Development Bank – that will be based in Shanghai and headed by an Indian banker. It’s not by accident that India is also a founding member of the AIIB.

AIIB’s first president will be Jin Liqun, a former deputy finance minister and former vice-president of the Japanese/American-led Asian Development Bank (ADB). Complaints by the usual suspects that AIIB will be a secret Chinese club are nonsense; the board making decisions includes several developed and developing world powers.

Across Eurasia, AIIB is bound to be the place to go. No wonder the Japanese, feeling excluded, were forced to raise the bar, announcing Tokyo is willing to commit a whopping $110 billion to finance infrastructure projects across Asia until 2020. The talk of the town – actually many mega-towns – across Asia is now all about the “infrastructure wars”.

Dreaming of going West

It’s fascinating to remember that what I called the Go West Young Han story of China’s expanding its trade/commercial clout actually started back in 1999. The first stage was a wave of factories moving from Guangdong province to the inward provinces. After a few years, in the Guangdong Triangle Area – which is now much wealthier than many an industrialized nation – product life-cycle timeline entrepreneurs embarked on frantic technology acceleration. Within the megalopolis of Shenzhen, the authorities actually push lower tech companies to move out of the downtown core area.

In terms of container ports, of the top 10 largest global ports no less than seven are based in China. That’s a graphic indication of China’s overwhelming predominance in maritime trade.

In terms of management, the 125 plan – that is, the 12th Chinese 5-year plan – expires in 2015. Few in the West know that most of the goals encompassing the seven technology areas China wanted to be leading have been achieved and in some cases even superseded. That technology leap explains why China can now build infrastructure networks that previously were considered almost impossible.

The next five-year plan is bound to be even more ambitious. It will focus, among other items, on Beijing’s drive to build a wave of huge new cities, a by-product of China’s restructuring of its economic model.

The China Dream, a new book by Professor General Liu Mingfu – a top military analyst – offers the Big Picture as China’s infrastructure drive across Eurasia gathers pace. A clash with the US is all but inevitable.

The Pentagon’s non-stop rumblings about the South China Sea are just the tip of the (lethal) iceberg; after all Washington considers it an American lake.

Li, as well as other leading Chinese analysts, would like to think Washington eventually finds a modus vivendi with the emerging superpower – as in relinquishing sovereignty, much as the British Empire did to the United States in the early 20th century.

That’s not going to happen. For the foreseeable future, according to the Obama administration’s own “pivoting to Asia”, announced in 2011 at the Pentagon, it will be hardcore containment. That might work only if BRICS member India is totally on board. And that’s quite unlikely.

In the meantime, Washington will continue to be submerged by this type of paranoid analytics, perpetrated by a former strategic adviser to the top US/NATO commander in Afghanistan.

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Check that sphere

The crucial point, already absorbed by the overwhelming majority of the Global South, is that China’s One Belt, One Road strategy is all about trade/commerce/”win-win” business; nothing remotely similar to the Empire of Bases, the never-ending “war on terra”, “kill lists”, and bombing recalcitrant nations (usually secular Arab republics) into “democracy.”

The immensely ambitious One Belt, One Road project, coupled with the Chinese Navy protecting its national interests in the “open seas”, fit into President Xi Jinping’s Chinese Dream in terms of a business master plan. The best way to build a “moderately prosperous society” is by building modern infrastructure internally and by reaching out to the world externally.

Once again, China will be exporting its massive surplus industrial capacity, will keep diversifying its energy sources and will extend its commercial influence from Central Asia all the way to Europe via Iran, Turkey and Greece.

China has the funds to solve one of India’s absolutely intractable problems – the rebuilding of its creaky infrastructure. The optimal scenario sees these two BRICS nations involved in deal after (infrastructure) deal, side by side with BRICS member Russia and “rehabilitated by the West” Iran. This means everything revolving around the New Silk Road(s) directly affecting no less than one-third of the world’s population. Talk about a “sphere of influence.”

There has been many a rumbling in Washington, ruling no one is entitled to a “sphere of influence” – except the US, of course. And yet Beijing’s economic, financial, diplomatic and geopolitical drive to unite Eurasia is the ultimate bid for a global sphere of influence. Against it, the usual Western, Roman-based Divide et Impera tactic may finally not work.

Reprinted from Russia Today.

Chômage et démographie

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Chômage et démographie
 
Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement.
 
Ecrivain
Fondateur du NON
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Peu de choses m’exaspèrent autant, face aux divers journaux télévisés, où Dieu sait pourtant que les motifs d’exaspération ne manquent pas, que les autocongratulations rituelles sur l’excellente santé prétendue de la démographie française.

Elles sont exaspérantes à mes yeux pour deux motifs, à deux niveaux.

Il y a d’abord que ce dynamisme tant célébré de la démographie française, bien loin d’être un élément de force et l’expression d’une résistance face au changement de peuple, en est en fait la manifestation même. Qui naît en si appréciable quantité dans notre pays, en effet ? Les rejetons des remplaçants, pas ceux des remplacés. Il suffit pour s’en convaincre d’observer dans les journaux les listes des naissances et aussi celles des décès. Je sais bien qu’on a reproché à Robert Ménard de tabler abusivement sur les prénoms pour se faire une idée opératoire des aspirations et des besoins divers de ses différentes catégories d’administrés, mais enfin il est peu vraisemblable, et même l’hypothèse est statistiquement négligeable, que Benoît Lamagistère exige de la viande halal, à la cantine du collège, et que Saïd Ben Lassaouï se fasse porter pâle samedi prochain pour cause de première communion. Je ne dis pas que c’est exclu mais c’est peu vraisemblable.

Or, au premier coup d’œil à la chronique « carnet » des journaux, on constate sans aucun doute possible que les Jacques, les Benoît, les Philippe, les Léon, les Gérard et autres Maxime ont une fâcheuse tendance à passer l’arme à gauche, tandis que les Saïd, les Yacine, les Mamadou, les Yasmina, les Mohammed et les Chérif mettent à naître et à proliférer, au contraire, une ardeur et un enthousiasme incomparables.

Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement. Toutes les dispositions prises pour stimuler la natalité ont surtout constitué une formidable incitation à l’immigration de masse et elles précipitent le changement de peuple. La nature même de la prétendue bonne santé de la démographie française fait que je n’y vois, personnellement, aucun motif de réjouissance.

D’autre part, et plus profondément, en toute indépendance de ses aspects ethniques plus ou moins souhaitables, faut-il nécessairement considérer que c’est une bonne santé pour la seule raison que c’est un dynamisme (relatif) ? Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a là matière à discussion. Or, justement, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, la discussion est ce qui est exclu d’emblée. Il naît en France, proportionnellement, plus d’enfants que dans les autres pays européens : nous sommes censés nous en réjouir tous, sans exception. Je conçois très bien qu’on le fasse, et je respecte ceux qui le font, d’autant qu’ils sont majoritaires parmi mes amis politiques, souvent natalistes ardents, au moins pour les indigènes européens. Mais j’aimerais bien qu’il soit fait une place à l’opinion contraire, et pas seulement parce que c’est la mienne.

Je tiens pour ma part, en effet – j’ai souvent eu l’occasion de le dire -, que la terre n’en peut plus de l’homme ; qu’aucune croissance, et surtout pas la croissance démographique, ne peut être poursuivie indéfiniment ; que l’artificialisation a mangé en France l’équivalent de sept départements en dix ans ; que la campagne disparaît ; que la banlieue gagne et s’universalise ; qu’il n’y a plus d’espace pour l’âme et pour la beauté ; que les vieux peuples allemand, italien ou russe ont bien raison de témoigner la sagesse d’une déflation démographique modérée ; que la France n’a jamais été si grande ni si belle qu’avec quarante ou cinquante millions d’habitants (à vrai dire, c’est plutôt vingt, mais je ne suis pas un extrémiste) ; que l’élément le plus agissant de puissance et de bonheur sera bientôt l’espace et non plus le nombre hébété ; que donc ce serait folie d’essayer de faire autant d’enfants que les Africains mais qu’il faut bien plutôt les empêcher de faire les leurs en Europe – et si possible les dissuader d’en faire en si grand nombre de toute façon, dans l’absolu, où que ce soit.

À quoi on m’objecte toute sorte de choses, et par exemple que la croissance démographique est indispensable à la croissance tout court, laquelle, à son tour, est seule à même de réduire le chômage. Je ne tiens pas plus que cela à la croissance tout court, mais l’exigence de réduction du chômage constitue un argument massue, auquel on ne peut rien opposer. Il a servi à promouvoir bien des désastres, écologiques, notamment, esthétiques, culturels, paysagers. Mais voici que se présente sur le tard un allié inattendu et précieux, pour les thèses décroissantistes et les miennes. À quoi serait due en effet, selon les plus récentes analyses économiques, la persistance irréductible, en France, d’un taux de chômage exceptionnel, aussi exceptionnel que ladite bonne santé démographique ? Eh bien précisément à cette prétendue bonne santé : laquelle, jointe à l’effondrement du système scolaire, lui-même assez étroitement lié au changement de peuple, jette tous les ans sur le marché de l’emploi des bataillons toujours plus fournis de nouveaux travailleurs potentiels, pour lesquels il est impossible de trouver toujours plus d’emplois, d’autant qu’une importante proportion d’entre eux sont parfaitement inaptes au moindre.

Moralité brève (j’ai été trop long) : déflation démographique ; restauration scolaire (par le biais de l’inévitable sécession des volontaires des trois ordres : professeurs, parents d’élèves et élèves eux-mêmes) ; décolonisation ; remigration.

Japan's Demographic Atom Bomb

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Japan's Demographic Atom Bomb

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Could you imagine living in a country that was about to die, or would virtually disappear as if it had been hit by neutron bombs that kill the people but leave the property intact?  Japan is just such a country, it’s dying, rather its people are dying at an alarming rate and the country will be mostly dead as a result of a demographic calamity in another hundred years or so if things don’t change.

A 2014 study of Japan’s demographics was recently published and the results were astonishing.  People are now paying more attention to the impending disaster.  Given current demographic trends, Japan’s population will decrease by 30% in the next 45 years with about half of all municipalities disappearing.  In the area of northern Japan where I live and much of rural Japan, about 80% of municipalities will cease to exist.  Imagine America with half of the cities and towns gone due to depopulation and several states with 80% of the towns erased off the map and you will understand the enormity of the situation facing Japan.

Japanese people and government officials are well aware of the problem.  People fret and say that “something needs to be done”, but there is little analysis of the disastrous economic and geopolitical effects and no analysis of the causes and potential solutions.  People really have their heads buried in the sand, perhaps because they think it’s going to be someone else’s problem when the country’s population falls from 125 million to 85 million and half of the remaining people are elderly.

But it’s not going to happen overnight, so people who are alive today and their children will need to deal with a shrinking economy, the costs of taking care of so many elderly people, and the security risks that Japan will encounter if it maintains it’s bad relations with neighboring countries while at the same time being less able to defend itself because it is depopulated and economically shriveled.

It is essential to the Japanese people that the demographic trend is reversed.  Japan will be a poor and potentially less secure place to live if nothing is done.

Why is it that Japan’s demographics have become so poor?  Every person and every family has reasons, but I believe it’s clear that there are a few social habits, but primarily severe economic reasons for the declining population.

Socially speaking, office workers are expected to work long hours and then go out socializing with coworkers after they leave the office.  These workers, often referred to as “salarymen”, typically work 6 days a week, returning home to a distant suburb late at night.  It isn’t difficult to imagine that they find it difficult to make children for reasons of being tired, unable to allocate time to family raising matters or spousal relationships.  This isn’t the main reason for a low birthrate.

The root of the demographic problem plaguing Japan is the weak economic situation that has continued since the bubble burst in 1990.  Due to government interventions and regulations, the economy has crawled along at a snails pace for a quarter of a century.  One of the most destructive regulations revolves around rules that make it almost impossible to lay off a permanent employee in Japan, so employers have responded by hiring fewer people on a full time basis and instead many people are hired for low paying short term contract work.  After a Japanese worker is forced to accept temporary work, it is very difficult to convince any employer to hire them on a full time basis.  With no permanent employment, and few job prospects, making a family is unlikely.

In addition to the weak and overly regulated labor market, it has been Japanese government policy to continually raise taxes to the point where they are almost the highest in the world for both corporations and individuals.  Under Prime Minister Shinzo Abe, the trend toward higher and higher taxes has been expanding, with the consumption (sales) tax to be increased by 100%, increases in income taxes, property taxes, social security taxes, gift taxes, inheritance taxes, and anything else the Japanese government can think of taxing.  The people have been squeezed dry by this enormous tax burden.

Government policy also encourages special treatment and protections for large companies so they don’t have to compete and can fix prices at a high level.  This is yet another heavy burden on the Japanese people, draining their pockets and leaving them without the means to raise a family.

With high taxes, an artificially high cost of living due to stifling government regulations and a vastly depreciated Yen, young couples find it difficult to make ends meet and many Japanese women have been forced into the labor market, typically into low paying jobs, just to be able to pay the rent and eat.  Instead of staying home to make and raise a family as many women would prefer, these women arrive home from work exhausted and without the time or energy to raise a family as they would want.  As a result of the high cost of living and women being forced into the workforce, Japanese families have fewer and fewer children.

In short, the Japanese government is acting like a cattle farmer who fails to take care of his herd, shearing, milking, and slaughtering to excess, putting stress on the lives of the herd, and making it difficult to breed.  Unlike a farmer who would usually want to hand down a productive enterprise to his descendants, a democratically elected politician has little or no incentive to maintain “the herd” beyond his term in office.  Thus, ruling party bosses never seem to stop abusing and taking advantage of the people.

Precisely because people are not farm animals who need to be tended to, the solution is simple and easy.  All that needs to be done, indeed the only thing that can be done, to resolve the demographic problem is for government to leave people alone so that they can readily create a family, save, invest, and create enough wealth to support their families and offspring over time. By “leave alone” I mean stop taxing and stop trying to control the economy and peoples lives.  No more favors for friends, no more tax bills, no more restrictions on the ability to make a contract with an employer.

Sadly, I doubt that Japanese government officials would even consider letting people get on with their lives and flourish.  Japan has so many intelligent and talented people, not to mention lovely and charming women who would love to have a nice family, so it’s truly shocking that the country is on the path toward demographic destruction, thanks mostly to arrogant and incompetent politicians.

The Best of Andy Sirkis

Avons-nous vendu notre âme à Big Data ?

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Avons-nous vendu notre âme à Big Data?

Auteur : Bruce Schneier
Ex: http://zejournal.mobi

Big Data, ou GAFAM selon Framablog (Google Apple Facebook Amazon Microsoft), a relégué Big Brother au rang de petit frère. Il n’est pas seulement partout, tout le temps, mais nous avons de plus en plus tendance à être lui, et lui, nous. Nous pensons par lui et en fonction de lui, comme si nos neurones avaient déjà pris le pli. Avons-nous vendu notre âme à Big Data? C’est pire que cela. Il est arrivé à nous faire admettre que nous n’en avions pas, d’âme, ou que, si âme il y avait, ce serait lui.

Attaqué par les pouvoirs d’État redoutant la liberté qu’il donne à chacun, Internet est aussi l’objet d’une constante mise en coupe réglée par les puissances économiques qui exploitent notre paresseuse inertie. Car c’est bien notre renoncement qui leur donne un énorme pouvoir sur nous-mêmes, ce sont nos données et nos secrets que nous leur livrons prêts à l’usage. Et ceci tandis que le futur redouté est en somme déjà là : les objets connectés sont intrusifs et démultiplient un pistage au plus près de notre intimité qui intéresse les GAFAM. Voici un échantillon de nos petites lâchetés face aux grandes manœuvres, extrait du livre récemment paru d’un grand spécialiste en sécurité informatique.

Comment nous avons vendu nos âmes – et bien davantage – aux géants de l’Internet

De la télévision qui nous écoute à la poupée qui enregistre les questions de votre enfant, la collecte de données est devenue à la fois dangereusement intrusive et très rentable. Est-il temps pour les gouvernements d’agir pour freiner la surveillance en ligne ?

L’an dernier, quand mon réfrigérateur est tombé en panne, le réparateur a remplacé l’ordinateur qui le pilotait. J’ai pris alors conscience que je raisonnais à l’envers à propos des réfrigérateurs : ce n’est pas un réfrigérateur avec un ordinateur, c’est un ordinateur qui garde les aliments au froid. Eh oui c’est comme ça, tout est en train de devenir un ordinateur. Votre téléphone est un ordinateur qui effectue des appels. Votre voiture est un ordinateur avec des roues et un moteur. Votre four est un ordinateur qui cuit les lasagnes. Votre appareil photo est un ordinateur qui prend des photos. Même nos animaux de compagnie et le bétail sont maintenant couramment équipés de puces ; on peut considérer que mon chat est un ordinateur qui dort au soleil toute la journée.

Les ordinateurs sont intégrés dans toutes sortes de produits qui se connectent à Internet. Nest, que Google a racheté l’an dernier pour plus de 3 milliards de dollars, fait un thermostat connecté à Internet. Vous pouvez acheter un climatiseur intelligent qui apprend vos préférences et optimise l’efficacité énergétique. Des appareils qui pistent les paramètres de votre forme physique, tels que Fitbit ou Jawbone, qui recueillent des informations sur vos mouvements, votre éveil et le sommeil, et les utilisent pour analyser à la fois vos habitudes d’exercice et de sommeil. Beaucoup de dispositifs médicaux commencent à être connectés à Internet et ils collectent toute une gamme de données biométriques. Il existe – ou il existera bientôt – des appareils qui mesurent en permanence nos paramètres vitaux, les humeurs et l’activité du cerveau.

Nous n’aimons pas l’admettre, mais nous sommes sous surveillance de masse.

Cette année, nous avons vu apparaître deux nouveautés intéressantes dans le domaine des technologies qui surveillent nos activités : les téléviseurs Samsung qui écoutent les conversations dans la pièce et les envoient quelque part pour les transcrire – juste au cas où quelqu’un demande à la TV de changer de chaîne – et une Barbie qui enregistre les questions de vos enfants et les revend à des tiers.

Tous ces ordinateurs produisent des données sur leur activité et une majeure partie sont des données de surveillance. C’est la localisation de votre téléphone, à qui vous parlez et ce que vous dites, ce que vous recherchez et écrivez. C’est votre rythme cardiaque. Les entreprises recueillent, stockent et analysent ces données, souvent à notre insu, et généralement sans notre consentement. En se basant sur ces données, ils tirent des conclusions sur les choses avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, ou auxquelles nous sommes opposés et qui peuvent affecter nos vies profondément. Nous n’aimons pas l’admettre, mais nous sommes sous surveillance de masse.

La surveillance sur Internet a évolué en une architecture scandaleusement vaste, robuste et rentable. Vous êtes traqué à peu près partout où vous allez, par de nombreuses entreprises et intermédiaires : 10 entreprises différentes sur un site, une douzaine sur un autre. Facebook vous traque sur tous les sites possédant un bouton Like (que vous soyez connecté ou non), tandis que Google vous traque sur tous les sites avec un bouton Google+ ou qui utilisent Google Analytics pour analyser leur trafic.

La plupart des entreprises qui vous traquent ont des noms dont vous n’avez jamais entendu parler : Rubicon Project, AdSonar, Quantcast, Undertone, Traffic Marketplace. Si vous voulez voir qui vous traque, installez un de ces plug-ins qui vérifient vos cookies sur votre navigateur web. Je vous garantis que vous serez étonné. Un journaliste a découvert que 105 entreprises différentes traquaient ses utilisations d’Internet sur une période de 36 heures. En 2010, le site a priori anodin qu’est Dictionary.com a installé plus de 200 cookies pisteurs dans votre navigateur quand vous le visitiez.

Ce n’est pas différent sur votre smartphone. Les applications vous traquent aussi. Elles traquent votre localisation et parfois téléchargent votre carnet d’adresses, votre agenda, vos favoris et votre historique de recherche. En 2013 le rappeur Jay Z et Samsung se sont associés pour offrir la possibilité aux personnes qui téléchargeaient une application d’écouter son nouvel album avant la sortie. L’application demandait la possibilité de voir tous les comptes du téléphone, de traquer la localisation et les personnes en contact avec l’utilisateur. Le jeu Angry Birds collecte votre localisation même lorsque vous ne jouez pas. Ce n’est plus Big Brother, ce sont des centaines de « little brothers » indiscrets et bavards.

La surveillance est le modèle économique de l’Internet

La plupart des données de surveillance d’Internet sont anonymes par nature, mais les entreprises sont de plus en plus capables de corréler les informations recueillies avec d’autres informations qui nous identifient avec certitude. Vous vous identifiez volontairement à un grand nombre de services sur Internet. Vous le faites souvent avec un nom d’utilisateur, mais de plus en plus les noms d’utilisateur sont liés à votre nom réel. Google a essayé de renforcer cela avec sa « politique du vrai nom », qui obligeait les utilisateurs de Google Plus à s’enregistrer avec leur nom légal, jusqu’à ce qu’il l’abandonne en 2014. Facebook exige aussi des vrais noms. À chaque fois que vous utilisez votre carte de crédit, votre vraie identité est liée à tous les cookies mis en place par les entreprises impliquées dans cette transaction. Et toute la navigation que vous faites sur votre smartphone est associée à vous-même en tant que propriétaire du téléphone, bien que le site puisse ne pas le savoir.

La surveillance est le modèle économique de l’Internet pour deux raisons principales : les gens aiment la gratuité et ils aiment aussi les choses pratiques. La vérité, cependant, c’est qu’on ne donne pas beaucoup le choix aux gens. C’est la surveillance ou rien et la surveillance est idéalement invisible donc vous ne devez pas vous en soucier. Et tout est possible parce que les lois ont échoué à faire face aux changements dans les pratiques commerciales.

En général, la vie privée est quelque chose que les gens ont tendance à sous-estimer jusqu’à ce qu’ils ne l’aient plus. Les arguments tels que « je n’ai rien à cacher » sont courants, mais ne sont pas vraiment pertinents. Les personnes qui vivent sous la surveillance constante se rendent rapidement compte que la vie privée n’est pas d’avoir quelque chose à cacher. Il s’agit de l’individualité et de l’autonomie personnelle. Il faut être en mesure de décider à qui vous révélez et dans quelles conditions. Il faut être libre d’être un individu sans avoir à se justifier constamment vis-à-vis d’un surveillant.

Cette tendance à sous-estimer la vie privée est exacerbée délibérément par les entreprises qui font en sorte que la vie privée ne soit pas un point essentiel pour les utilisateurs. Lorsque vous vous connectez à Facebook, vous ne pensez pas au nombre d’informations personnelles que vous révélez à l’entreprise ; vous discutez avec vos amis. Quand vous vous réveillez le matin, vous ne pensez pas à la façon dont vous allez permettre à tout un tas d’entreprises de vous suivre tout au long de la journée ; vous mettez simplement votre téléphone portable dans votre poche.

Ces entreprises sont analogues à des seigneurs féodaux et nous sommes leurs vassaux

Mais en acceptant les modèles économiques basés sur la surveillance, nous remettons encore plus de pouvoir aux puissants. Google contrôle les deux tiers du marché de la recherche des États-Unis. Près des trois quarts de tous les utilisateurs d’Internet ont des comptes Facebook. Amazon contrôle environ 30% du marché du livre aux États-Unis, et 70% du marché de l’ebook. Comcast détient environ 25% du marché du haut débit aux USA. Ces entreprises ont un énorme pouvoir et exercent un énorme contrôle sur nous tout simplement en raison de leur domination économique.

Notre relation avec la plupart des entreprises d’Internet dont nous dépendons n’est pas une relation traditionnelle entreprise-client. C’est avant tout parce que nous ne sommes pas des clients – nous sommes les produits que ces entreprises vendent à leurs vrais clients. Ces entreprises sont analogues à des seigneurs féodaux et nous sommes leurs vassaux, leurs paysans et – les mauvais jours – leurs serfs. Nous sommes des fermiers pour ces entreprises, travaillant sur leurs terres, produisant des données qu’elles revendent pour leur profit.

Oui, c’est une métaphore, mais c’est souvent comme cela qu’on le ressent. Certaines personnes ont prêté allégeance à Google. Elles ont des comptes Gmail, utilisent Google Calendar, Google Docs et utilisent des téléphones Android. D’autres ont prêté allégeance à Apple. Elles ont des iMacs, iPhones et iPads et laissent iCloud se synchroniser automatiquement et tout sauvegarder. D’autres encore ont laissé Microsoft tout faire. Certains d’entre nous ont plus ou moins abandonné les courriels pour Facebook, Twitter et Instagram. On peut préférer un seigneur féodal à un autre. On peut répartir notre allégeance entre plusieurs de ces entreprises ou méticuleusement en éviter une que l’on n’aime pas. Malgré tout, il est devenu extrêmement difficile d’éviter de prêter allégeance à l’une d’entre elles au moins.

Après tout, les consommateurs ont beaucoup d’avantages à avoir des seigneurs féodaux. C’est vraiment plus simple et plus sûr que quelqu’un d’autre possède nos données et gère nos appareils. On aime avoir quelqu’un d’autre qui s’occupe de la configuration de nos appareils, de la gestion de nos logiciels et du stockage de données. On aime ça quand on peut accéder à nos courriels n’importe où, depuis n’importe quel ordinateur, et on aime que Facebook marche tout simplement, sur n’importe quel appareil, n’importe où. Nous voulons que notre agenda apparaisse automatiquement sur tous nos appareils. Les sites de stockage dans le nuage font un meilleur travail pour sauvegarder nos photos et fichiers que si nous le faisions nous-mêmes ; Apple a fait du bon travail en gardant logiciels malveillants en dehors de son app store. On aime les mise à jours automatiques de sécurité et les sauvegardes automatiques ; les entreprises font un bien meilleur travail de protection de nos données que ce que l’on n’a jamais fait. Et on est vraiment content, après avoir perdu un ordiphone et en avoir acheté un nouveau, que toutes nos données réapparaissent en poussant un simple bouton.

Dans ce nouveau monde informatisé, nous n’avons plus à nous soucier de notre environnement informatique. Nous faisons confiance aux seigneurs féodaux pour bien nous traiter et nous protéger de tout danger. C’est le résultat de deux évolutions technologiques.

La première est l’émergence de l’informatique dans le nuage. Pour faire simple, nos données ne sont plus ni stockées, ni traitées par nos ordinateurs. Tout se passe sur des serveurs appartenant à diverses entreprises. Il en résulte la perte du contrôle de nos données. Ces entreprises accèdent à nos données – aussi bien le contenu que les métadonnées – dans un but purement lucratif. Elles ont soigneusement élaboré des conditions d’utilisation de service qui décident quelles sortes de données nous pouvons stocker sur leurs systèmes, et elles peuvent supprimer la totalité de notre compte si elles soupçonnent que nous violons ces conditions. Et elles livrent nos données aux autorités sans notre consentement, ni même sans nous avertir. Et ce qui est encore plus préoccupant, nos données peuvent être conservées sur des ordinateurs situés dans des pays dont la législation sur la protection des données est plus que douteuse.

Nous avons cédé le contrôle

La seconde évolution est l’apparition d’appareils grand public sous le contrôle étroit de leur fabricant : iPhones, iPad, téléphones sous Android, tablettes Kindles et autres ChromeBooks. Avec comme conséquence que nous ne maîtrisons plus notre environnement informatique. Nous avons cédé le contrôle sur ce que nous pouvons voir, ce que nous pouvons faire et ce que nous pouvons utiliser. Apple a édicté des règles concernant les logiciels pouvant être installés sur un appareil sous iOS. Vous pouvez charger vos propres documents sur votre Kindle, mais Amazon a la possibilité d’effacer à distance les livres qu’ils vous ont vendus. En 2009, ils ont effacé des Kindles de leurs clients certaines éditions du roman de George Orwell 1984, en raison d’un problème de copyright. Il n’y a pas de façon plus ironique pour illustrer ce sujet.

Ce n’est pas qu’une question de matériel. Il devient difficile de simplement acheter un logiciel et de l’utiliser sur votre ordinateur comme vous en avez envie. De plus en plus, les distributeurs de logiciels se tournent vers un système par abonnement (c’est ce qu’a choisi Adobe pour le Creative Cloud en 2013) qui leur donne beaucoup plus de contrôle. Microsoft n’a pas encore renoncé à son modèle de vente, mais s’arrange pour rendre très attrayant l’abonnement à MS Office. Et il est difficile de désactiver l’option d’Office 365 qui stocke vos documents dans le cloud de Microsoft. Les entreprises nous incitent à aller dans ce sens parce que cela nous rend plus rentables en tant que clients ou utilisateurs.

Compte tenu de la législation en vigueur, la confiance est notre seule possibilité. Il n’existe pas de règles cohérentes et prévisibles. Nous n’avons aucun contrôle sur les actions de ces entreprises. Je ne peux pas négocier les règles concernant le moment où Yahoo va accéder à mes photos sur Flickr. Je ne peux pas exiger une plus grande sécurité pour mes présentations sur Prezi ou ma liste de tâches sur Trello. Je ne connais même pas les fournisseurs de cloud chez lesquels ces entreprises ont délocalisé leurs infrastructures. Si l’une de ces entreprises supprime mes données, je n’ai pas le droit d’exiger qu’on me les restitue. Si l’une de ces entreprises donne au gouvernement l’accès à mes données, je n’ai aucun recours. Et si je décide d’abandonner ces services, il y a de grandes chances que je ne puisse pas emporter facilement mes données avec moi.

Les données, c’est le pouvoir, et ceux qui ont nos données ont du pouvoir sur nous.

Le politologue Henry Farrell observe : « Une grande partie de notre vie se déroule en ligne, ce qui est une autre façon de dire que la majeure partie de notre vie est menée selon les règles fixées par les grandes entreprises privées, qui ne sont soumises ni à beaucoup de règlementation, ni à beaucoup de concurrence réelle sur le marché. »

La bonne excuse habituelle est quelque chose comme « les affaires sont les affaires ». Personne n’est obligé d’adhérer à Facebook ni d’utiliser la recherche Google ni d’acheter un iPhone. Les clients potentiels choisissent de se soumettre à des rapports quasi-féodaux en raison des avantages énormes qu’ils en tirent. Selon ce raisonnement, si ça ne leur plaît pas, ils ne devraient pas y souscrire.

Ce conseil n’est pas viable. Il n’est pas raisonnable de dire aux gens que s’ils ne veulent pas que leurs données soient collectées, ils ne devraient pas utiliser les mails, ni acheter en ligne, ni utiliser Facebook ni avoir de téléphone portable. Je ne peux pas imaginer des étudiants suivre leur cursus sans faire une seule recherche sur Internet ou Wikipédia, et encore moins au moment de trouver un emploi, par la suite. Ce sont les outils de la vie moderne. Ils sont nécessaires pour une carrière et une vie sociale. Se retirer de tout n’est pas un choix viable pour la plupart d’entre nous, la plupart du temps ; cela irait à l’encontre de ce que sont devenues les normes très réelles de la vie contemporaine.

À l’heure actuelle, le choix entre les fournisseurs n’est pas un choix entre la surveillance ou pas de surveillance, mais seulement un choix entre les seigneurs féodaux qui vont vous espionner. Cela ne changera pas tant que nous n’aurons pas de lois pour protéger à la fois nous-mêmes et nos données de ces sortes de relations. Les données, c’est le pouvoir, et ceux qui ont nos données ont du pouvoir sur nous.

Il est grand temps que le gouvernement intervienne pour rééquilibrer les choses.

- Source : Bruce Schneier

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L'obligation de penser le monde qui vient et d'enterrer celui qui passe...

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L'obligation de penser le monde qui vient et d'enterrer celui qui passe...

par Julien Rochedy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue stimulant de Julien Rochedy, cueilli sur son site, Rochedy.fr et consacré aux rôles des intellectuels et des politiques dans une période d'interrègne... Ancien responsable du Front national de la jeunesse, il a publié deux essais, Le marteau - Déclaration de guerre à la décadence moderne (Praelego, 2010) et L'Union européenne contre l'Europe (Perspectives libres, 2014).

Que l'on s'arrête un temps sur la politique française : on n'y trouvera que de la com. Les choses qui encore se font, se font, à la limite, à l'échelon local – à l'échelon, dirons-nous, communautaire. Pour le reste, c'est à dire au niveau national, il n'y a qu'une stricte application des élans de l'époque, laquelle obéit à une décomposition progressive de tous les acquis des siècles. Le Parti Socialiste au pouvoir, à la suite de l'UMP, détricote les fondamentaux de la France que nos grands-parents et parents ont connu : éducation, symboles, fonction publique, identité, autorité, culture, centralisation, etc. Cette politique effective de déconstruction semble être la seule possible au pouvoir, comme si elle obéissait à des impératifs qui appartiendraient à un déterminisme historique obligatoire d'intermède entre deux siècles. Quand à ceux qui briguent le pouvoir national, les Républicains et les Frontistes, leur rhétorique consiste à vouloir, justement, restaurer. Les uns et les autres veulent « restaurer l'autorité de l'Etat », « appliquer la laïcité telle qu'elle fut pensée en 1905 », « retrouver notre souveraineté nationale », « revenir à l'assimilation », quand il ne s'agit pas de « retrouver notre monnaie nationale » etc. Or, la politique des « re » est pure tautologie d'une nostalgie qui trouve, bien sûr, ses clients et ses électeurs en démocratie. Mais en fin de compte, il ne s'agit que de « com », car s'il peut être pratique de s'adresser à la foule des inquiets qui abondent toujours en périodes historiques  intermédiaires, et de s'adresser à eux à travers une redondance d'appels au passé, il n'en demeure pas moins qu'aucune politique pérenne ne peut se fonder exclusivement sur des « re ». Les exemples historiques – de Sylla, qui voulut refaire la Rome républicaine et aristocratique, à De Gaulle, qui voulut restaurer la France – montrent toujours que ces intentions ne peuvent être que passagères, et que les civilisations, comme les nations et comme les siècles, obéissent toujours à la maxime d'Héraclite : on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Or, l'Histoire est le fleuve par excellence.

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Résumons :

1 – Nous vivons une période historique intermédiaire qui bientôt va finir, raison pour laquelle la déconstruction des fondamentaux de la France (déconstruction qui, en vérité, a déjà commencé il y a 1 ou 2 siècles) s'accélère particulièrement en ce moment.

2 – Nous entrons progressivement dans un nouveau siècle, avec ses propres conditions, temporalités, impératifs et nécessités.

3 – Les hommes politiques au pouvoir ne font qu'accompagner, consciemment ou non, cette décomposition du temps passé. Quant à ceux qui n'y sont pas, ils ne font qu'appeler à sa restauration qui jamais ne viendra, ou, au mieux, que pour un temps très court, comme les derniers soubresauts d'un mourant.

4 – Les intellectuels actuels n'ont comme seul objet de pensée la destruction du monde qu'ils connaissaient. C'est pourquoi le monde de l'intelligence passe tout entier « à droite », parce qu'il s’aperçoit du carnage et du changement mais se contente, comme les politiques, de le pleurer.

5 – La nécessité pour les intellectuels et les politiques d'aujourd'hui est plutôt de penser le monde de demain pour y projeter des volontés. Finis les « re » : il faut vouloir dans les nouvelles conditions possibles qui se mettent en place petit à petit.

J'imagine que tout ceci est très dur à avaler, car cela fait fi de nos affects et de notre tendresse pour un monde qu'il y a peu nous touchions encore. Pourtant, si l'on veut échapper au règne de la com et/ou de l'impuissance politique, il nous faudra faire le deuil d'un certain nombre de choses pour penser les meilleurs solutions afin d'en préserver d'autres.

J'ajoute qu'il ne s'agit pas là d'un fatalisme pessimiste ; au contraire : plutôt que de perdre son temps dans des combats perdus, une envie impérieuse d'affronter le monde qui vient.

Julien Rochedy (Rochedy.fr, 1er juin 2015)

jeudi, 04 juin 2015

Die deutsche Bildungskatastrophe

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Die deutsche Bildungskatastrophe

von Niels Krautz

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Mehr Sexualkundeunterricht ist wichtiger als Geschichte, Selbstdenken wird durch politische Indoktrination ersetzt. Zweifelsohne: Um Deutschlands Bildungssystem steht es schlecht. Dabei gäbe es durchaus positive Vorbilder.

Bildung gilt als höchstes Gut einer zivilisierten Gesellschaft. Mit ihr sind Imperien aufgestiegen und gefallen. Die Politik hat die ehrenvolle Aufgabe, ein hohes Bildungsniveau aufrechtzuerhalten und zu fördern – steht sie doch für die erfolgreiche Zukunft einer Nation.

So zumindest das philosophische Optimum: Doch heute demonstriert die Wirklichkeit in Deutschland ein krudes System ohne Bildung, ohne Freiheit und ohne Wert.

Vom philosophischen Denken zur politischen Bildung

bitte_nicht_stoeren.gifWas damals im antiken Griechenland so gut begann, ist heute nur noch eine Persiflage des ursprünglichen Bildungsideals. Die alten Meister von damals – wie Platon, Aristoteles und Sokrates – würden sich heute im Grabe umdrehen, wenn sie sehen könnten, was aus der Freiheit des selbstständigen Denkens geworden ist.

Von ihnen wurde geistige Selbstständigkeit gefördert und das Wissen an sich als intrinsisch, also in sich selbst erstrebenswert, angesehen. Heute ist das jedoch nur noch selten der Fall. Der Philosoph, nach Platon ein Mensch, der die Wahrheit, das Schöne und das Gute liebt, hatte eine Vormachtstellung in der griechischen Polis. Er galt als ein Mensch, der die Vervollkommnung des Glückes durch Weisheit bzw. Bildung erlangt hat.

Auswendiglernen statt Hinterfragen

In der heutigen Form der Schule wird selten Wert darauf gelegt, dass der Schüler sich philosophisch, also denkend, betätigt. Die Lehrer sind zufrieden, wenn der Jugendliche das eingeflößte Wissen auswendig gelernt hat wie ein Gedicht. Es ist egal, ob der Schüler es versteht oder sich näher damit beschäftigt, was seinen Geist ungemein erweitern würde. Das ist auch nicht gewollt: Denn würde sich der junge Mensch zu tief in seine Studien vertiefen können, dann würde er erkennen, dass das heute gelehrte Wissen auf einem unsicheren Fundament ruht.

Denn vieles was uns unsere heutigen Schulbücher füllt, sind zumeist nur Theorien. Die Aufgabe der schulischen Bildung sollte es aber sein, den Studenten dafür zu sensibilisieren, auch einmal den Geist schweifen zu lassen. Ihm müssen andere Gedankengänge ermöglicht werden. Ohne das kritische Hinterfragen einer Theorie würde es keinen Fortschritt geben. Hätte Galileo nicht das christliche Weltbild hinterfragt, würden wir heute noch glauben, dass die Erde eine Scheibe sei.

Falsche Prämisse in der Bildung

Was wir heute als Bildung verstehen, steht im vollkommenen Gegensatz zu dem, was die Gelehrten der letzten Jahrhunderte ausgemacht hat – nämlich das selbstständige Denken, das Erforschen und Prüfen von Fakten. Schon die alten Meister von damals wussten, dass Wissen nur dann von Nutzen ist, wenn es verstanden wurde und in der Praxis, also im Handeln, eingesetzt werden kann. Was heutzutage in vielen Schulen gelehrt wird, ist so lebensfern, dass die Jugend lebensunfähig gemacht wird. Grundsätzliche Dinge wie Prozentrechnung, ordentliches Lesen und Schreiben werden zu einer Herausforderung. Das Zitieren von Textpassagen wird zur Prämisse.

Das zeigt, dass unser heutiges Bildungssystem eher eine Systembildung ist, also eine politische Indoktrinierung von Meinungen. Es beginnt schon in der Grundschule: Kinder werden dazu erzogen gleichgeschlechtliche Partnerschaften erstrebenswert zu finden und jede sexuelle Abnormität als normal anzuerkennen. Ein Beispiel – von vielen – dafür ist das von Rot-​Grün initiierte Frühsexualisierungsprogramm in Niedersachsen. Dieser rote Faden zieht sich durch die gesamte schulische Laufbahn des jungen Menschen, es folgen hierbei unzählige Projekte gegen politisch Missliebige. Der Geschichtsunterricht entartet zu einer politischen Propagandashow. Ohne Schuldgefühl für die eigene Bildungspolitik treibt die Regierung ihre Bemühungen weiter voran, den letzten Rest Verstandes aus jungen Menschen zu filtern.

Lehrer sind bereits jetzt überfordert

Das Wissen um sexuelle Vielfalt scheint da wichtiger geworden zu sein als geografische und geschichtliche Kenntnisse, die das Allgemeinwissen eigentlich ausmachen sollten. Es muss den normalen Bürger nicht wundern, warum die Jugendsprache immer mehr verroht. Schon der Gelehrte und preußische Bildungsreformer Wilhelm von Humboldt stellte fest, dass die Sprache das Denken und das Wissen eines Menschen verbalisiert.

Diejenigen, die am ehesten den Verfall der Bildung hier in Deutschland bemerken, sind die Lehrer. Auf ihrem Rücken werden Reformen und Projekte durchgeführt. Ein gutes Beispiel hierfür sind Klassen, die aus Behinderten und normalen Schülern bestehen – also die sogenannte „inklusive Bildung“ oder Inklusion. In Schweden, Finnland und Norwegen funktioniert dieses Projekt wunderbar und erzielt Erfolge. Doch in Deutschland passiert das komplette Gegenteil: Durch einen vorherrschenden Lehrermangel und unzureichende Schulung der aktiven Lehrer. Aufgrund der somit verbundenen Überforderung der Lehrkräfte entsteht ein beträchtlicher Leistungsabfall – sowohl bei behinderten wie auch nicht behinderten Kindern.

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Vorbild Skandinavien

Infolge der durchgeführten PISA-​Tests der vergangenen Jahre wissen wir, dass Länder wie Finnland im Vergleich zu anderen europäischen Staaten in der Bildungspolitik weit vorne liegen. So gab es in Deutschland laut einer Studie der Universität Hamburg im Jahre 2011 7,5 Millionen erwachsene Analphabeten bzw. Menschen mit minimalen Schreib– und Lesefähigkeiten. Das entspricht in etwa einem Siebtel der Erwerbstätigen hierzulande. In Finnland dagegen liegt die Zahl der Analphabeten weit unter einem Prozent. Doch das finnische Erfolgsrezept ist nicht besonders kompliziert, es beruht auf klarem Menschenverstand.

So werden Bildungseinrichtungen exzessiv gefördert, so dass auch Kinder aus unteren sozialen Schichten eine adäquate Bildung genießen können. Die finanziellen Förderungen beinhalten auch kostenlose Schulessen und Verkehrsmittelnutzung zur Schule – das scheint in Deutschland in weiter Ferne zu liegen. Weiterhin bilden finnische Lehrer Netzwerke, die zur Qualitätssicherung des Unterrichtes beitragen sollen. Das pädagogische Studium in den skandinavischen Ländern wird als besonders hochwertig angesehen. Kinder werden in Finnland erst mit sechs oder sieben Jahren eingeschult, damit sie möglichst eine lange Zeit Zuhause oder im Kindergarten verbringen und ihre frühe Kindheit genießen können.

In der Grundschule geht das Prinzip ähnlich weiter. Während in Deutschland die Nachmittage der Kinder mit Hausaufgaben vollgestopft werden, weil die Lehrer sonst ihren vorgegebenen Lehrplan nicht durchkriegen, so gibt es in Finnland keine bis sehr wenige Hausaufgaben. Das Prinzip hierbei ist es dem Kind möglichst viel Freiraum zu garantieren, damit es sich in der Gesellschaft bewegen und seine Sozialkompetenz stärken kann. Aus Deutschland dagegen, dem einstigen Land der Dichter und Denker, ist eine Nation der Halbwissenden und Fehlgeleiteten geworden. Doch eingeengtes Denken kann dem deutschen Lande keine Entwicklung ermöglichen – geschweige denn eine Zukunft.

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

 
Vivien Hoch
Doctorant en philosophe, consultant en communication
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

République-Française.jpgEn France, il faut toujours rester très attentif aux manipulations entreprises sous le sceaux des «valeurs de la République». Or, ces dernières semaines, nous avons assisté à une propagande  immense et grotesque autour de la République, de ses valeurs et de la question ontologique de qui « est ou n’est pas » républicain.  Grotesque ? Évidemment ! Le « Je suis Républicain » a remplacé le « Je suis Charlie », en couvrant le même vide d’un manteau grossier.

La res publica est l’administration des affaires communes, le souci de ce que l’on a en partage, le fait que le collectif a en charge le commun. Le commun détermine ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. Comme le montre l’excellent travail de Jean de Viguerie sur L’histoire du citoyen (Via Romana), c’est là tout le drame de l’exclusion républicaine : qui n’est pas républicain ne fait pas partie de la communauté, ne peut gérer les affaires communes, n’est pas rentré dans la matrice, n’a pas été re-formé, régénéré, dirait Vincent Peillon, et ne peut donc pas devenir citoyen.

C’est pourquoi on assiste en France à une course grotesque à qui va être « le plus républicain », sport dans lequel la gauche excelle, mais que pratique dorénavant, et allègrement, les formations politiques de droite.

Ainsi l’UMP qui s'est renommé Les Républicains – en bafouant, au passage, l’histoire de la droite française, qui se définit justement « de droite » par sa position à l’assemblée lors du débat sur le droit de veto du roi. Ou encore le député RBM Gibert Collard a déposé le nom« Front National Républicain », et le tient à disposition de Marine le Pen.

Ce qu’il faut saisir, c’est qu’au fond, la devise « Nous sommes tous républicains » repose surle même mécanisme de manipulation psychologique que la devise « Je suis Charlie ». Il faut « traquer ceux qui ne sont pas Républicains », comme « il faut traquer ceux qui ne sont pas Charlie » (Nathalie Saint-Cricq).

Restituons le mécanisme républicain  de l’ « après Charlie » :

– Le 18 janvier 2015, Claude Bartolone réactive la religion de la République : « Intraitable sur les valeurs de la république. Intraitable. Le jour où l’on affaiblit ce socle, nous sommes renvoyés les uns et les autres à notre communauté ou à notre religion et c’est le vivre ensemble qui est menacé. (…) Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y a une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la république. ». On est pas loin de ce qu’écrit Vincent Peillon, quand il affirme que « la République se construit dans la mort de Dieu » ; ou encore de Nicolas Weill, journaliste dans un grand quotidien, qui écrivait en 2004 : « L’édification de la République se confond avec une lutte à mort contre des adversaires implacables, comme furent en France la contre-révolution catholique ou le nationalisme ethnique » (Le Monde, 12 mars 2004).

– le 22 janvier 2015, sort un document intitulé « grande mobilisation pour les valeurs de la République ». On y découvre notamment que les « rites républicains doivent être revalorisés », que « le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la compréhension et la célébration des rites républicains. », que les « candidats au concours de professeur des écoles seront évalués sur leur capacité à faire partager les valeurs de la République » et que les « comportements mettant en cause les valeurs de la République seront traités ». Dans le document, je n’ai vu nulle part un embryon de définition des « valeurs de la République ». Il a du être avorté : tout embryon, même d’idée, n’a pas d’existence réelle pour eux.

– En mars 2015, le projet de loi sur le renseignement, qui permet de mettre sur écoute les personnes qui mettraient en doute « la forme républicaine des institutions ».

– En avril, on a le droit au plan antiracisme : « la République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme », qui débloque 100 millions d’euros parce que « Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, et l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », nous dit Manuel Valls.

– Le 15 avril, Claude Bartolone rend au Président de République le document « libérer l’engagement des français et refonder le lien civique :  la république par tous et pour tous », produit avec la fondation Jean-Jaures et la fondation pour l’innovation politique (Fondapol). On y lit notamment que « nous devons prendre toutes les mesures qui permettront que chacun ait le sentiment que la République est présente partout », et qu’il faut mettre en place « des temps républicains, de rites et de rituels ». La « sacralisation laïque » des cérémonies au Panthéon en sont un exemple probant !

Il ne s’agit pas là d’en appeler à la royauté, ou de critiquer grassement la République, en faire le bouc-émissaire des maux de ce monde – ce serait rentrer dans leur dialectique perverse. Il s’agit de simplement de critiquer ce qu’ils en font. Et il s’agit également de rappeler :

– Que le souci de la chose commune n’est pas forcément opposée à la monarchie – Jean Bodin (Les VI livres de la République, 1576) a démontré que la République est l’affaire de tous sous un Roi.

– Que l’idéologie égalitariste n’est pas forcément une valeur fondamentale de la République – l’aristocrate romain Cicéron promeut une République de l’excellence.

– Et que la République ne se réduit même pas à la souveraineté nationale, comme on l’a entendu plusieurs amis ces derniers jours, parce que l’idée d’une république des lettres ou d’une république chrétienne (Respublica christiana), alliance des pays de chrétienté en Europe, est elle aussi une idée « républicaine ».

On ne lie pas un peuple sur du vide. Le fait que la République française a prié devant deux cercueils vides, il y a quelques jours, au Panthéon, n’est pas anodin. Le tour de vis totalitaire auquel on assiste en ce moment, sous l’égide des valeurs de la république, est du même acabit : on nous impose des valeurs mortes, dans un cercueil vide. Ne nous laissons pas enterrer !

mercredi, 03 juin 2015

Kampf um Deutschland

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Kampf um Deutschland
Von  
Ex: http://www.compact-online.de
 

Wenn nicht alles täuscht, wird seit geraumer Zeit eine neue Runde im globalen Ringen um Vorherrschaft eingeläutet. Um nicht falsch verstanden zu werden: Weder die Russische Föderation, noch China, Indien, Brasilien oder die mit den Briten geschlagene Europäische Union kommen in den Verdacht, entsprechende Absichten zu hegen. Allenfalls läuft sich der eine oder andere gerade warm. Der Russischen Föderation kann man nach Jahren eines politischen Leichtgewichtes allemal unterstellen, gerade wieder den aufrechten Gang einzuüben und auf gleicher Augenhöhe zu bestehen. Was soll daran falsch sein?

Die Vereinigten Staaten sind allerdings einer alten Leidenschaft erlegen. Mit großem Medienaufwand unterstellen sie jedem anderen das, was sie selbst gerade umtreibt, wenn man im mehr als einhundert Staaten auf dem Globus eigene Truppen unterhält. Es scheint die Regierung in Washington nicht zu stören, wenn sie auf die seit Jahrzehnten zu verantwortende Blutspur quer über den euro-asiatischen Kontinent hingewiesen wird. Das hat in dieser Zeit niemand anderes so perfekt hingelegt. Natürlich muss die Welt in diesem amerikanischen Vorgehen die Begründung dafür finden, dem Statut für den Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag nicht beigetreten zu sein. Es ist schon pervers. Die Vereinigten Staaten müssen einen Krieg nach dem anderen anzetteln, um den Folgen aus Den Haag zu entgehen. Ein anderes Bild ist nicht möglich, es sei denn, sie führen Kriege um der Kriege wegen.

Dafür gibt es überraschende Indikationen. Damit ist nicht Herr Soros gemeint, der seine Sorge um einen bevorstehenden dritten Weltkrieg öffentlich vernehmen lässt. Es sind zwei Beobachtungen, die jeder seit gut zwei Jahren machen kann. In dem Maße, wie sich die zwei tragenden Säulen der gegen Deutschland und die Achsenmächte gerichtete Kriegskoalition in die Haare geraten und an die jeweilige Gurgel gehen, werden offenkundig die jeweiligen Archive geöffnet und Weltbilder bei denen ins Wanken gebracht, die die Alleinschuld an allem Elend dieser Welt bereits in den Genen manifestiert hatten. Selten haben sich so lesenswerte Artikel und Kommentare in den Gazetten und dem sich zu einer letzten Brutstätte der Freiheit aufschwingendem Internet wiedergefunden, wie in diesen Monaten.

Die bisherige Ordnung – ohne den Begriff der neuen amerikanischen Weltordnung verwenden zu wollen – hat sich geistesgeschichtlich darauf konzentriert, gleichsam mit einer Festungsmauer bestimmte Thesen über alleinige Verantwortlichkeiten zu umgeben. In diese Mauern werden derzeit Breschen geschlagen. Dies geschieht interessanterweise seitens derjenigen, die jahrzehntelang alles unternommen haben, Deutschland und die Deutschen als den Hort alles Bösen darzustellen. Henry Kissinger hatte in Peking vor den versammelten Staatsmännern der führenden Mächte schon 2004 darauf hingewiesen, dass es das Unvermögen aller vor dem ersten Weltkrieg führenden Staaten gewesen war, nicht fertigzubringen, eine frische, aufstrebende und wirtschaftlich überaus erfolgreiche Macht wie Deutschland in die bestehende Ordnung zu integrieren. Man sagt nun gemeinhin, dass die Geschichte von den Siegern geschrieben wird. Seit Fischer wissen wir allerdings, dass die Sieger es den Besiegten überlässt, dies auch noch zu Papier zu bringen. Dem hat Christopher Clark mit schlafwandlerischer Sicherheit den Boden entzogen. Man kann sich nur fragen, wie die dahinter stehende Absicht sein könnte?

Da sind die vor Wochen in Chicago gemachten Äußerungen des Stratfor-Chefs, Herrn George Friedman, prima facie eindeutiger. Es war schon schweres Geschütz, das da aus Chicago abgefeuert worden ist und man hat nicht den Eindruck, dass über Frau Dr. Sarah Wagenknecht hinaus irgendjemand im politischen Berlin davon etwas mitbekommen hat.

Der Publizist Wolfgang Effenberger hat vor einigen Monaten bereits darauf aufmerksam gemacht, dass in den letzten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts von finanzstarken Amerikanern aus Chicago alles unternommen worden ist, die verschiedenen Völkerschaften der Donaumonarchie gegen Wien so aufzubringen, wie es nach dem kriegsbedingten Zerfall dieses Reiches manifest geworden ist. Damit wurde zum ersten Male deutlich, dass neben der staatlichen Verantwortung in Washington an interessierte politische und vor allem wirtschaftlich potente Zirkel gleichsam Deputate zur Durchsetzung eigenmächtiger Ziele vergeben werden.

Der Charme dieser Überlegungen besteht darin, dass notfalls der gewaltige amerikanische Militärapparat zur Durchsetzung entsprechender privater Ziele herangezogen werden kann. Herr Soros kann mit Milliardenaufwand seine Vorstellungen in Mittel-und Osteuropa zur Geltung bringen, notfalls gegen die Vorstellungen vor Ort gewählter Regierungen oder dem Selbstbestimmungsrecht der jeweiligen Völker.

George Friedman, der einem Apparat aus ausgeschiedenen Geheimdienstleuten und Militärs vorsteht, hat allerdings eine neue Hausmarke gesetzt, deren Sprengkraft noch nicht einmal zu ahnen ist. Uns soll wohl klargemacht werden, dass schon seit der Gründung des Deutschen Reiches 1871 es der zielgerichteten amerikanischen Politik zu verdanken gewesen ist, in geeigneter Weise Unfrieden auf dem europäischen Kontinent zu schüren und sich gleichzeitig bestehender und möglicher oder nur geahnter Rivalen auf dem Kontinent zu entledigen, sei es nur das ehemalige Mutterland, Frankreich, das kaiserliche Deutschland mitsamt der Donaumonarchie oder gar Russland. Vor diesem Hintergrund erscheint es fast zwangsläufig, entgegen jeder eigener Erkenntnis, den Achsenmächten die Alleinschuld am ersten Weltkrieg aufzubürden, denn einer musste die berühmte „Torte ins Gesicht“ bekommen. Hätte man sich vorstellen können, neben dem revolutionsgeschüttelten Deutschland den Verbündeten wie Frankreich oder Großbritannien die gewaltigen Kriegsschulden als den Verbündeten des Krieges auferlegen zu können?

Über die Jahrzehnte, wenn man Herrn Friedman folgt, hat man sich daran abgearbeitet und wenn Präsident Obama in wenigen Tagen in die „Alpenfestung“ kommt, wird er die Überwachungsstaaten ohne jeden störenden Einfluss vorfinden. Die internationalen Zeitungen und generell die Medien, sind voll davon, dass es jetzt gegen Russland gehen soll und wenn man sich die NATO-Verantwortlichen anhört, dann können sie es kaum erwarten. Den Amerikanern wird gemeinhin unterstellt, am kurzfristigen Erfolg interessiert zu sein. Wer hätte es allerdings gedacht, dass sie so das „Friedman´sche Gesetz“ befolgen und über Jahrhunderte planen. Sie treffen allerdings auf ein Russland, das jedenfalls den Eindruck erweckt, nicht mehr herum geschubst werden zu wollen und zu können. Es wird gerade Moskau sein, dass dabei Deutschland und die Deutschen im Auge hat. Das hat politische Folgen. Das war schon in den letzten Jahrzehnten sowohl in Bonn als auch in Berlin festzustellen. Immer dann, wenn es selbst auf dem politischen Feld den Leuten im Bündnis zu viel wurde, erhob sich einer und erinnert an die care-Pakete. Das hatte Wirkung und das war bekannt. Sollte Herr Soros Recht behalten, geht es jetzt darum, ob wir wieder Schlachtfeld werden? Und dann fällt uns Herr Friedman mit seiner Aussage über das Vorgehen gegen uns seit 1871 ein. Er steht dabei nicht alleine, wie man sogar in diesen Tagen im „Handelsblatt“ nachlesen kann.

Presseschau - Juni 2015

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Presseschau - Juni 2015

AUßENPOLITISCHES
 
EZB-Chef Draghi: Der Euro ist „irreversibel“
 
Bargeldverbot & Kapitalkontrollen – so will die EU-Mafia den Euro retten!
 
(Wer möchte diesen Preis nicht haben?...)
„Blauer Bär“
Berlin vergibt Preis gegen „antieuropäischen Populismus“
 
Ungarns Ministerpräsident Viktor Orbán
„Europa soll der Kontinent der Europäer bleiben“
 
Deutsch-Russisches Verhältnis
Große Völker, kleine Geister
 
Gedanken beim Anblick der Moskauer Feiern am 9. Mai
Die Gesichter der Vergangenheit sind unsere Herkunft
 
Neuer Posten in der Ukraine
Saakaschwili ist Gebietsgouverneur
 
Geheimdienst-Affäre
Fischer: Kooperation mit den USA „essentiell“
 
Die USA sollen die Mission Bin Laden erfunden haben
Die Version Washingtons lautet so: US-Geheimdienste spürten Osama Bin Laden auf, eine Eliteeinheit erschoss ihn im Feuergefecht, sein Leichnam wurde im Meer bestattet. Alles falsch, schreibt Pulitzer-Preisträger Seymour Hersh.
 
Weltkulturerbe: IS kündigt Zerstörung der Statuen von Palmyra an
 
Totale Erfassung ab 2017
China will seine Bürger perfekt steuern
 
Kim Jong Un wählt die Todesart
Flakfeuer für Minister, Schläge fürs Volk? Nordkoreas absurde Exekutions-Hierarchie
 
Nordkorea
Land des Schreckens
 
Hymnenstreit in Japan: Millionenentschädigung für Lehrer
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Warum sagen sie nicht, was ist?
Nie haben sich deutsche Politiker so sehr vor der Wahrheit gedrückt. Das ist angesichts der Krisen verständlich, aber gefährlich.
 
Wahl im kleinsten Bundesland
Das laternenrote Bremen
Bremen wählt eine neue Bürgerschaft. Bundesweit kann das Ansehen des „deutschen Griechenlands“ kaum mehr sinken. Doch ändern will daran anscheinend niemand etwas.
 
Bernd Lucke ist als Parteiführer gescheitert
Nur sein Rückzug kann die AfD retten
 
AfD-Richtungsstreit
Lucke fordert Höcke zum Parteiaustritt auf
 
Gerüchte über Parteineugründung
Plant er eine neue Partei? AfD-Chef Lucke verlässt offenbar die Euro-Kritiker
 
AfD ohne Bernd Lucke? Oder nur ein "größerer Auftritt"?
 
Wirbel um Landeschef Höcke
Jüdischer Verband greift AfD-Spitze an
 
AfD: Amtsenthebungsverfahren gegen Höcke eingeleitet
 
AfD – Erfurter Resolution
 
JA zu Björn Höcke
 
Enteignet Lucke!
Der „Weckruf 2015“ ist eine politische Bankrotterklärung
 
Rechtspopulismus
Bernd Lucke hat fertig, die AfD aber noch lange nicht
 
(Video)
JF-TV-Interview
Petry: „Schließe Zusammenarbeit mit Lucke aus“
 
Bürger Für Frankfurt (BFF) im Römer statt Freie Wähler
Rückkehr zum Gründungsnamen wird vollzogen
 
Pädophiliebericht des Berliner Landesverbandes
Bis zu 1000 Missbrauchsopfer bei den Grünen in den 80er und 90er Jahren
 
Griechenland
Reparationen: Grüne unterstützen Gauck-Vorstoß
 
Es ist erbärmlich, Herr Bundespräsident!
 
Gedenkfeier in Dachau
Zentralrat: Deutschland hat moralische Pflicht zur Aufnahme von Flüchtlingen
 
Dokumentation
Zweiter Weltkrieg: So grausam wüteten die Amerikaner
 
8. Mai – Ein Zwischenruf zum Untergang
von Stefan Scheil
 
(Kritisches zu den Befreiungsfeiern…)
Was tun? (1): In den kommenden Tagen …
 
Gedenken an Kriegsende
Joachim Gauck dankt Sowjetsoldaten für Befreiung
 
(Antifaschistischer Zivilisationsbruch)
Kommentar zur Befreiungsideologie
Antifaschistischer Zivilisationsbruch
von Thorsten Hinz
 
Zweiter Weltkrieg
Deutsche Opfer sind vergessen
von Paul Rosen
 
(Eine Top-Geschäftsidee…)
NS-Gedenken
In Frankfurt glänzen jetzt 1000 Stolpersteine
 
Pfarrerin empört
Streit um Soldatengräber in Offenhausen
 
Impressionen von der Gedenkstätte in Guthmannshausen
 
Entschädigung für gefangene Rotarmisten kommt
 
Die Besetzung Norwegens 1940 – Ein Gespräch mit Stefan Scheil
 
Sudetendeutsche
Nicht zu leise sein
von Gernot Facius
 
Brünn: Stadtrat entschuldigt sich für Todesmärsche
 
Italien - Erster Weltkrieg
Der Angriff des Vagabunden
von Stefan Scheil
 
23. Mai 1945 – ein Nachtrag
 
(Zur Beihilfe der Briten zum Mord an den Kosaken)
Ans Messer geliefert
von Jan von Flocken
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
#deraustausch – Großkampagne der Identitären
 
(Zwischentag Erlangen)
Rechte veranstalten "Messe" bei Erlanger Burschenschaft
 
Kirche und Gewerkschaften
Neues Bündnis gegen „Rechtspopulismus“ gegründet
 
Rechtsradikale Terror-Gruppe
Razzien gegen "Oldschool Society": Wollten die Neonazis am Wochenende zuschlagen?
 
"Old School Society"
Neonazis wollten Muslime und Ausländer töten
 
NSU-Prozess
Mord in Kassel steht erneut im Mittelpunkt
 
Türkische Terrorgruppe
Innenministerium verbietet linksextreme Zeitung
 
Bürger Für Frankfurt (BFF) im Römer statt Freie Wähler
Rückkehr zum Gründungsnamen wird vollzogen
 
CDU-Vorsitzender Becker: Diffamierung statt Argumente
Stellungnahme des BFF-Fraktionsvorsitzenden Wolfgang Hübner
 
Äußerungen zu NPD-Mitgliedern
AfD: Gauland und Petry rücken von Höcke ab
 
(Zu AfD, Pegida und den Identitären…)
Was tun? (2): In den kommenden Wochen …
 
Linksextremisten attackieren Frauke Petry
 
Hamburg
Einrichtung von Gefahrengebieten war grundgesetzwidrig
 
Unter Eid die Unwahrheit gesagt?
Justizeklat in Hamburg: Staatsanwalt verweigert Anklage gegen Gregor Gysi
 
(Zum Fall Herfried Münkler)
Professoren im Visier
Ins Blickfeld der Blockwarte gerückt
von Karlheinz Weißmann
 
München
Als Gäste unerwünscht
Rechte sollen draußen bleiben
 
Meinung
Tolerant, toleranter, totalitär
von Felix Krautkrämer
 
Dresden
SPD-Oberbürgermeisterkandidatin sagt Pegida Kampf an
 
(Zur besagten SPD-Oberbürgermeisterin; einst also zum SED-Kader gehörend)
Eva-Maria Stange
 
(Dresden; "Grünen"-Politiker schlägt Investorin)
Grünen-Politiker Michael Ton
Rücktritt nach Ohrfeige gegen Bagger-Investorin
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Zum Begriff "Flüchtlinge"
Wenn Begriffe verwirren sollen
von Dieter Stein
 
Illegale Einwanderung
Jeder kämpft für sich allein
von Michael Paulwitz
 
(Zur EU-Asylantenquote)
Brüsseler Danaergeschenk
von Michael Paulwitz
 
Übergänge zu Polen und Tschechien
Grenzkontrollen: Polizei verhindert dutzende Straftaten
 
(Video)
Was wenn du in Afrika geboren wärest? Mythen der Multikultis widerlegt Nr. 4
 
Feindbestimmung mit progressivem Populismus
 
(Dann möge der Vatikan die Einwanderer aber auch auf eigene Kosten auf eigenem Territorium beherbergen und verköstigen…)
Legale Einreise nach Europa
Vatikan prüft eigene Visa für Flüchtlinge
 
Vatikan-Visum soll Flüchtlinge legal nach Europa bringen
 
Kölner Erzbischof
Woelki gegen Zerstörung von Schleuserbooten
 
Grüne wollen Asylanten in Altenheimen unterbringen
 
Ingolstadt
Diskoverbot für Asylbewerber
„Die Schwarzen haben ein Frauenproblem“
 
(Video zum offenbar versuchten Anschlag in Oberursel)
JF-TV Direkt: Anschlagsversuch von Salafisten
 
(Frankfurter gegen Islamismus)
Vorwärts und nicht vergessen
Sozial – Herzlich – Mutig
 
Das Heerlager der Heiligen (Werkstatt 1): vollständige Fassung!
 
Wildsteig: Gutmenschen flüchten vor der Krätze
 
Mehr Flüchtlinge als Einwohner in Gießen! Bürger haben Angst vor Asylanten
 
Blutige Messerattacke
Gericht verhandelt nach Messerattacke in Frankfurter Kirche
Eine blutige Messerattacke, ausgerechnet in einer Frankfurter Kirche, die als Flüchtlingsunterkunft genutzt wird, beschäftigt das Landgericht. Ein Mann aus Ghana muss sich verantworten.
 
(Was das wohl für Banden sind?...)
Mitarbeiter-Streik: Eiffelturm bleibt wegen Taschendieben geschlossen
Sie kommen in Banden, beklauen Touristen und bedrohen das Personal. Aus Protest gegen Taschendiebe haben die Angestellten des französischen Wahrzeichens ihre Arbeit niedergelegt.
 
(Dass die Herkunft von Täter und Opfer nicht genannt wird, also kein zweiter "Fall Tugce" inszeniert wird, lässt Rückschlüsse auf die möglichen Nationalitäten zu, vor allem des Täters. Bislang ist nur dies zu lesen: "Der in Untersuchungshaft sitzende Tatverdächtige ist der Polizei zufolge Mitglied in einem Boxklub, hat aber in Deutschland keinen festen Wohnsitz.")
Mann stirbt nach Schlägerei in Frankfurter Club
Ein 41-jähriger Mann ist bei einer Schlägerei an der Tanzfläche im Club "Gibson" so schwer am Kopf verletzt worden, dass er starb. Unter den Gästen: Fußballer Nelson Valdez – er musste auf die Wache.
 
Schlossgrabenfest in Darmstadt
Schläger mit Rastazöpfen prügelt Mann bewusstlos
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Video)
Pro Wiederaufbau
 
Viele historische Plätze wurden in den 1960er-Jahren dem Autoverkehr geopfert / Ausstellung zeigt Auswirkungen auf die Stadtarchitektur
Vom Marktplatz zum Parkplatz
 
Bronzepferde von Josef Thorak: Fahnder finden verschollene Nazi-Kunst
 
Schreitende Pferde
Verschollene Nazi-Kunst entdeckt
 
Nazi-Kunst aus der Reichskanzlei
Hitlers Bronzepferde sollen ins Museum
 
Berlin: Weiterer Bezirk verbannt „sexistische Werbung“
 
Wien bekommt homosexuelle Ampelmännchen
 
Homosexuellen-Ehe
Berufsempörte bombardieren „Westfalenblatt“
 
Shitstorm wegen Homophobie zeigt Wirkung
„Westfalen-Blatt“ trennt sich von Autorin Barbara Eggert
 
Polyamorie
Weil die Basis sicher ist
 
Wertewandel – das Richtige erzählen
 
Bloggen unter Spannung
 
Social Media
Das Netz bist du!
Amerikanische Collegeschüler nutzen Facebook anders als japanische Hausfrauen. Der Anthropologe Daniel Miller erforscht in seiner weltweit größten Studie zu Sozialen Netzwerken deshalb vor allem den Einzelfall. von Kilian Trotier
 
Persönlichkeitsanalyse Deine Sprache verrät dich
Wie fleißig ist dieser Bewerber? Lügt der Versicherte, der einen Schaden meldet? Eine Software hilft Firmen, solche Fragen zu beantworten. Genial – und unheimlich. Ein Selbstversuch.
 
(Zunehmende Komplett-Überwachung)
Telematik-Tarife
Blackbox im Pkw - Versicherer wollen Autofahrer überwachen
 
Überwachtes Fahrverhalten
Revolution der Kfz-Versicherung
Wer vorsichtig fährt, spart künftig bei der Versicherungsprämie. Eine Blackbox im Auto kontrolliert das Fahrverhalten. Der Preis dafür ist hoch: Keine Fahrt bleibt mehr geheim.
 
(auweia…)
"Willkommen in der Hölle": Show über NS-Terror in Tschechien
 
Tschechische Reality-Show schickt Familie in Nazi-Zeit
 
„Wirtschaftswoche“ startet Werbekampagne für die EU
 
Dahrendorf und die Quadratur des Kreises
 
(Ideen zum Aufbau eines europäischen Ethno-Staates…)
Arthur Kemps Nova Europa
 
Politische Korrektheit
Empörung über Berliner Travestie-Künstler
 
(Zur Politischen Korrektheit…)
Politische Korrektheit
Kontrolliert wird flächendeckend
von Thorsten Hinz
 
UN gegen illegale Müllexporte
"Ein Tsunami aus Elektroschrott"
 
Wir blöden Primaten
Die Wissenschaftsjournalistin Elizabeth Kolbert führt uns vor Augen, wie wir die Welt verwüstet haben. Dafür hat sie jetzt den Pulitzerpreis bekommen. Ein Gastbeitrag von Reiner Klingholz
 
Das Millionen-Geschäft mit abgelaufenem Essen
Mit dem, was Supermärkte wegwerfen, macht Dan Cluderay Millionen. Online verkauft der Brite Produkte, die ihr Mindesthaltbarkeitsdatum überschritten haben. Auch an deutsche Kunden wird geliefert.
 
(Nun auch im Land der Sambatänzer…)
Steigendes Übergewicht in Brasilien
Friedhof reagiert auf Fettleibigkeit im Land
 
Umstrittene Operation: Italienischer Chirurg will Kopf transplantieren
 
Propagandafilm fürs Scheitern
Kampflichtspiel des Weltekels
Trotz Filmbluts kein Horror, trotz Kalauern keine Komödie: Mit „Sieg der Vernunft“ hat der Hamburger Ditterich von Euler-Donnersperg einen ironischen neostalinistischen Propagandafilm gedreht.
 

La droite française face au mythe républicain

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La droite française face au mythe républicain

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Dérisoire refrain du discours de François Hollande et de Manuel Valls qui l'utilisent en boucle, comme s'ils éprouvaient le besoin de démontrer leur insignifiance, le mot vient d'être subtilisé par l'adversaire que le pouvoir semble redouter le plus. Concurrence déloyale s'est-on empressé de proclamer dans les ateliers du prêt-à-penser au service de la gauche. On s'est même donné le ridicule de saisir sur ce point la magistrature syndiquée.

Ce 29 mai, fête des changements de nom. Le plus important parti regroupant depuis 2002 ce qu'on appelait autre fois la droite classique a finalisé le processus. Une fois effectué le petit détour judiciaire elle ne se nommera plus l'UMP. Et tout cela lui a permis de se revendiquer d'un héritage, sans doute estimable aux États-Unis, mais, au regard de l'Histoire, assez peu glorieux en France.

La république, en effet, ne devrait être considérée que comme une forme de gouvernement. C'est à ce titre seulement qu'une loi répressive de 1936 interdit de se liguer pour renverser par la force ce contenant formel, dont le contenu reste libre.

Elle ne saurait, par définition, se fonder sur aucune "valeur" métaphysique. La seule définition recevable identifie ce régime à l'absence de roi, c'est-à-dire à la carence de ce noyau central des institutions qu'on appelle, dans les vrais pays libres d'Europe, selon les pays, prérogative royale, permanence de la Couronne.

Les bons esprits empiriques considéreront sans doute qu'au moins une république a fait moins de mal que les autres : la Seconde (1848-1852). Elle s'est révélée la moins néfaste puisque la plus courte et, surtout, la moins agressive à l'encontre de ses voisins européens. En France, après avoir balayé l'imposture orléaniste, elle a permis la confrontation pacifique des idées de Frédéric Bastiat et de Pierre-Joseph Proudhon siégeant au sein de l'assemblée nationale, où le grand théoricien du socialisme fédéraliste français rejoignit celui du libéralisme en juin 1848, au même moment que Victor Hugo.

Le parti en voie de mutation, cette "union pour un mouvement populaire" en phase terminale, avait été initialement fondé en 2002 sous la référence à une "majorité présidentielle". Inventée par Alain Juppé, cette appellation improbable faisait déjà sourire sachant que le chef de l'État, candidat sortant, avait au premier tour rassemblé sur son nom 10,8 % des électeurs inscrits.

Puis la même "union", rassemblant l'ancien RPR avec les restes du centrisme, amenés par Douste-Blazy, et ceux de la droite libérale par Raffarin, avait gardé son sigle n'en ayant transformé que la déclinaison. MP voulait dire désormais "mouvement populaire" sans doute pour conjurer le péril du "populisme".

Elle a donc cette fois changé de nom, et peut-être même ne s'agit-il plus du même concept.

Il est arrivé que ce parti, avant même sa redéfinition, prenne des positions positives.

Tenons-nous ici en à un exemple récent. Quand Mme Pécresse suggère la fin de la tolérance pour la fraude dans les transports en commun en Ile-de-France comment ne pas souscrire à cette très bonne idée, en lever de rideau de sa campagne pour les élections régionales.(1)⇓

Si elle l'emporte sur l'insupportable Bartolone, si cela met un terme à 17 années de présidence Huchon, si elle parvient à mettre en œuvre son programme, ce qui représente beaucoup de conditions par conséquent, alors, oui, l'usager payant du réseau qui, hélas, restera public, pourra s'en féliciter puisque la fraude coûte la bagatelle de 500 millions d'euros par an. Il n'est jamais interdit de rêver, et il est toujours recommandable de conserver l'espoir. Alors, pourquoi pas soutenir cette honorable proposition de loi n° 2058 pour que soit modifié dans ce sens le Code des transports.(2)⇓

Reste que, dans la mémoire plus longue, celle d'une droite qui ne devrait jamais avoir cessé de combattre le jacobinisme, l'usage outrancier du mot républicain reste associé aux "mariages" du même nom qui noyaient les Nantais dans la Loire.

Vous voyez je ne suis pas si sectaire que cela, vis à vis de l'ancienne UMP devenue "les républicains" : je sais gré à Mme Pécresse de se proposer de combattre le fraude dans les transports publics comme je sais gré à Luc Ferry quelques jours plus tôt d'avoir rappelé que "les guerres de Vendée, c’est le premier grand génocide dans l’Histoire de l’Europe, il y eu 500 000 morts ! (…) Plus aucun historien ne le conteste aujourd’hui."(3)⇓

J.G. Malliarakis     

Apostilles

  1. sur La Chaîne parlementaire
  2. cf. texte de la proposition sur le site de l'Assemblée nationale>/a>
  3. sur I>Télé le 18 mai 2015.

→ Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>

Transnistrie, prochain baril de poudre?

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Transnistrie, prochain baril de poudre?

par Yury Nickulichev

Ex: htpp://zejournal.mobi

Il est assez déplorable comment, ces dernières années, nous sommes devenus de bons élèves de la "géographie militaire", nous souvenant des noms de régions, de provinces, de villes et villages parce que tous ceux-ci sont devenus des zones de combat, des champs de bataille ou des zones d'instabilité. Etait-ce Mark Twain qui dit : "Dieu créa la guerre afin que les étasuniens apprennent la géographie?" Ou bien était-ce le Mal qui nous donnait toutes ces leçons?  


Un nouveau conflit semble doucement bouillir. Maintenant c'est la Transnistrie, une bande de territoire et un Etat, la République moldave du Dniestr.

Ses frontières sont la rivière Dniestr et de l'autre côté, l'Ukraine. En 1990, cette région déclare son indépendance et se sépare de la Moldavie, se trouvant de cette manière fortement étreinte par d'un côté la Moldavie et de l'autre l'Ukraine. Pour maintenir la paix et la sécurité dans cette zone, un commandement uni et trilatéral de forces de la paix, comprenant des soldats russes, moldaves et des unités transnistriennes, fut établi en 1992, avec l'ajout de 10 observateurs ukrainiens en 1998. L'Ukraine fut aussi une partie lors de nombreuses négociations au sujet de la Transnistrie, incluant les dernières de 2006.

Jusque là, tout va bien, mais depuis quelques jours, Kiev a annulé les accords de 1995 qu'elle avait avec la Russie, concernant le transit militaire russe vers Transnistrie à travers l'Ukraine. Avec la Moldavie n'y étant pas obligée, cela signifie que les unités du maintien de la paix russes, sont de facto, emprisonnées. Le temps nous montrera si cette situation en est une sans issue, mais ces développements semblent extrêmement dangereux. Pour comprendre, un peu d'histoire.

Depuis l'époque soviétique, la Transnistrie est le lieu de résidence de trois groupes ethniques majeurs: les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens, dont l'élément slave des Russes et des Ukrainiens constituent un large majorité d'à peu près 60 %. Ces gens parlent russe ou ukrainien ou les deux, depuis des temps immémoriaux, donc quand le Parlement Moldavie décida en 1989 que la langue officielle de la République serait le Roumain (le moldave) écrit en alphabet latin et que dans les 5 ans, tous les "non-roumains" devaient avoir appris cette langue, cela créa un large sentiment d'insécurité auprès des russophones et ukrainophones de Transnistrie.

Pendant ce temps, le nationalisme pan-roumain en Moldavie, avec comme idée la réunification avec la Roumanie, semblait être devenu une obsession qui avait atteint les sommets. A ce moment, avec "les suspicions que la Roumanie revenait à son passé fasciste", la Transnistrie déclara son indépendance de la Moldavie. Ce qui suivi fut une série de clashs entre chacun des côtés, culminant avec la plus violente de ce conflit armé, lorsque la base Russe en Moldavie de la 14e Armée fut emporté par la République qui venait de se détacher. Voici comment le général Lebed, alors commandant de la base de la 14e Armée, décrivait la situation en 1992: "650 personnes ont été tuées et 4.000 blessées du côté transnistrien uniquement. Le nombre de réfugiés est de 120.000 à 150.000. Les usines, ci-inclus la raffinerie, l'usine bio-chimique et la brasserie, ont été mise en feu dans le Bendery, ou 50 % des maisons ont été détruites et les infrastructures médicales fortement endommagées, ne sont plus utilisées."

"Je puis confirmer officiellement", continue-t-il, "que sur le territoire de la Transnistrie, il n'y a pas de post-Communistes, pro-Communistes, neo-Communistes ou quoi que ce soit comme sorte de régime. Il y a simplement des gens qui y vivent, qui sont systématiquement brutalement annihilés. De plus, ils sont annihilés d'une manière que les SS d'il y a 50 ans, ressembleraient à des écoliers en comparaison... L'ombre du fascisme plane sur ce territoire. Je pense que notre autrefois grand pays devrait avoir connaissance de cela. Il devrait se souvenir de l'histoire et se souvenir de ce qui se passe quand on fait des concessions au fascisme." (Citation de Harold Elletson: “The General Against the Kremlin.”)

Mais revenons à la situation actuelle. Ce qui rend les derniers développements en Transnistrie dangereux, est le fait que contrôlé par les autorités de Transnistrie et garder par des soldats russes, il y a un énorme stock de munitions soviétiques, à 2 km de la frontière ukrainienne. Avec 22.000, ou même plus, tonnes d'équipements et de munitions militaires, c'est le plus grand stock d'armes en Europe. Un énorme baril de poudre, un volcan en dormance... Que se passera-t-il, s'il explose?

Commentaire : Je tenais à signaler que Saakashvili, ancien président géorgien qui lanca une guerre stupide contre son peuple en 2008, dont la Russie écrasa les forces en quelques jours, vient d'être nommé chef de la région d'Odessa en Ukraine, voisine de la Transnistrie. Il reste rechercher internationalement pour crimes contre l'humanité, il avait emprisonné 60,000 opposants politiques dans son pays et avait de facto, légaliser la torture, il avait perdu les élections et avait fui le pays le lendemain. Il a ce week-end, renoncé à sa nationalité géorgienne et recu la nationalité ukrainienne et le même jour, le poste de gouverneur.

Yury Nickulichev est professeur à l'Académie Russe pour l'Economie et le Service Civil


- Source : Yury Nickulichev

mardi, 02 juin 2015

La Russie face à la russophobie occidentale

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La Russie face à la russophobie occidentale
 
Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.
 
Consultant en organisation d’entreprise
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Depuis le XVe siècle, l’insoumission à une religion, puis à un modèle culturel mondial est une des principales causes de la russophobie. Tout comme Constantinople a été le prolongement de Rome, Moscou a prolongé l’héritage byzantin. Il n’y a pas de troisième Rome mais une continuité de civilisation avec un déplacement de son centre.

L’héritage byzantin a été reçu par Ivan III le Grand en 1472. Lorsqu’il accueillit sa future épouse Sophie Paléologue, nièce du dernier empereur byzantin, il refusa l’entrée de Moscou au cardinal Bonumbre qui escortait l’héritière. Le Vatican cherchait alors une alliance contre les Turcs. Contre un changement de religion, le pape offrait à Ivan III la couronne impériale avec comme conséquence la suzeraineté de Rome via le Saint-Empire romain germanique.

En confirmant l’orthodoxie comme religion d’État, la Moscovie actait son insoumission au catholicisme, à l’Occident, se condamnant à l’isolement et à l’ostracisme. Par le mariage, la Russie intégrait Byzance avec sa religion, sa culture, son histoire. À Byzance sont associés des mots tels que faste, rêve et aussi intrigue, mystère, clan, massacre ou torture. Ce sont ces mêmes mots dont on affuble aujourd’hui la Russie.

La Russie a hérité de la notion d’oikouménè byzantine, de monde byzantin. Une de ses caractéristiques était de rassembler dans un même système politique et idéologique des peuples de langues et de cultures différentes. Des peuples qui prient dans des langues allant du slavon à l’arménien en passant par le grec, avec des codes sociétaux différents mais qui tous ont le même rapport à Dieu et le même respect du chef de l’État.

De Byzance, la Russie a conservé la tradition politique romaine, l’héritage littéraire grec, la foi chrétienne orthodoxe et la capacité de gérer de multiples langues et ethnies dans un même espace. Ce multiculturalisme impose un État fort pour éviter le communautarisme, désintégrateur de nations. Renouant avec ses racines, la Russie refuse toute vassalité à l’Occident ou à l’Orient. Elle est fidèle à ses valeurs, à son héritage, à son histoire.

Les plus farouches adversaires de la Russie sont ceux qui cherchent à imposer leur pauvreté culturelle par la force ou l’étranglement économique. Toutes leurs manœuvres ne visent qu’à faire renier par les peuples les valeurs constitutives de leurs nations. La vacuité culturelle et spirituelle facilite l’asservissement des peuples.

Ceux qui haïssaient de Gaulle avec sa volonté de voir la France rayonner détestent aujourd’hui Poutine pour les mêmes raisons, avec la même arrogance de parvenus.

Désormais, c’est la peur d’un rayonnement civilisationnel fédérateur qui alimente la russophobie. Héritière de l’Empire romain d’Orient, de Byzance, la Fédération de Russie est intimement multiculturelle. Un atout décisif pour le futur, pour le monde multipolaire.

Tout comme la Russie l’a été en 2000, la France est devant le même choix : dilution mondialiste ou rayonnement international.

Le décryptage de Laurent Obertone

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BIG BROTHER ET LE DRESSAGE DES PEUPLES VIA LE SOFT POWER

Le décryptage de Laurent Obertone

Bruno Racouchot*
Ex: http://metamag.fr

En 2013, le journaliste et écrivain Laurent Obertone s'est fait connaître du grand public avec un document choc, La France Orange mécanique, (éditions Ring), où il décrivait une France livrée à l'ensauvagement et à la pure violence. Dans la foulée, il signe aujourd'hui La France Big Brother, (éditions Ring), où il dissèque un système de domination des peuples via l'usage intensif du soft power. Deux livres qui ont suscité de nombreuses polémiques mais qui ont le mérite d'engager une réflexion de fond sur notre devenir. Dans l'entretien qu'il a accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, Laurent Obertone décortique la "machine à dresser les peuples". Il montre à partir de quel socle mental sont élaborés les messages, comment ils circulent et formatent les esprits, rendant toujours plus ardu le travail de la pensée et délicat l'exercice de la liberté.

Dans votre dernier ouvrage, La France Big Brother, vous montrez qu'il existe des interactions entre d'une part les jeux d'influence engagés par les opinion makers et relais d'opinion, et d'autre part des disciplines comme la génétique ou l'éthologie. Vous allez même jusqu'à parler de techniques de dressage via les outils du soft power, terme qui pour le moins est fort. Pourquoi? 

Conditionner une foule, un être humain ou un animal répond à des règles simples qui relèvent de la domestication. Pour être domestiqué, il faut qu'il y ait un émetteur et un récepteur. Prenez ainsi l'exemple du meilleur ami de l'homme, à savoir le chien. Son dressage correspond à des codes qui jouent sur attraction et répulsion, désir et crainte. Bien sûr, toutes les observations relevées en éthologie, dans les sciences du comportement, ne peuvent être exactement applicables aux sociétés humaines. Mais globalement, on peut noter que les règles morales, les codes qui sont délivrés par ceux qui s'arrogent l'autorité de par leur prétendue qualité de "sachant", vont tour à tour séduire ou effrayer leurs concitoyens, qui sont soumis à leur discours, et in fine acceptent leurs repères et leur logique. 


Quand je parle du système qui exerce sa règle toute puissante, j'entends un certain nombre d'émetteurs qui fonctionnent en réseau sur une même logique, avec les mêmes référents, les mêmes interdits. Celui qui s'arroge la capacité à dire ce qui est bien et ce qui est mal détient un formidable pouvoir de dressage sur ses contemporains. C'est pourquoi je dis que nous sommes aujourd'hui bel et bien domestiqués, au sens biologique du terme. Nous subissons – le plus souvent sans en être conscients – un dressage via un flux permanent de messages émanant de toutes sortes de sources : sphère communicationnelle ou médiatique, "autorités morales", experts, intellectuels, hauts fonctionnaires, décideurs politiques ou économiques, etc. qui sont en interaction permanente entre eux et fonctionnent en boucle. Toutes nos perceptions sont saturées par ces messages. Ils reposent tous sur le même vocabulaire, les mêmes images – positives ou négatives – la même logique, répondant à une volonté de domination via la maîtrise absolue des armes du soft power. Il n'y a plus d'échanges entre parties différentes, plus de débat digne de ce nom. Tout est fait pour en permanence, dissocier les effets des causes. L'impératif moral l'emporte sur le réel. Vous n'avez dès lors plus le choix qu'entre l'adhésion obligatoire à la pensée commune et dominante, ou la diabolisation, qui débouche sur la remise en cause même de votre humanité, de votre qualité d'homme. C'est en cela que le système est redoutablement efficace.  Il n'a pas forcément besoin de chars pour faire régner l'ordre, puisque qu'il détient la clé de la maîtrise des esprits… 


N'exagérez-vous pas le poids réel de ce système que vous décrivez et de ce soft power qui vise la maîtrise des esprits de nos contemporains ? 

Il suffit d'ouvrir les yeux et de saisir l'intime logique du système pour constater le bien fondé de mon analyse. Le système, c'est une petite musique à laquelle vous devez vous soumettre sous peine d'être exclu. Contrairement aux apparences, il n'y a pas de jeu des idées, il n'y a ni débat ni rhétorique, mais des incantations psalmodiées en continu. Ce sont tous les rouages du système médiatique, juridique, politique, culturel… qui décident de ce qui acceptable et de ce qui ne l'est pas, en politique intérieure comme en politique internationale, en matière culturelle comme pour les questions de société… Pas un domaine de l'activité humaine n'échappe à leur grille de décryptage et donc à leurs jugements qui se muent très vite en injonctions, quand bien même leurs interprétations se révèlent être en total déphasage avec le monde réel. Pour qu'il y ait réaction face à cette effrayante machine à broyer les peuples, il faudrait être doté d'au moins deux qualités : la lucidité et le courage. La lucidité peut reposer soit sur une analyse rationnelle, soit être le fruit d'une réaction vitale. 


Or, c'est là une règle observée dans toutes les sociétés humaines, il faut avoir une immense force de caractère pour garder son libre-arbitre quand tous les messages qui parviennent à votre cerveau passent en boucle les mêmes injonctions et les mêmes images. D'autant que l'étau se resserre jour après jour. La personnalité qui, hier était encensée, peut se voir clouée au pilori et exclue de la scène si elle remet en question un avis venu d'en haut, si elle adopte une attitude non conforme. Tous les rouages du système se tiennent, ils sont d'une puissance telle que l'homme conscient va le plus souvent renoncer non pas seulement à agir, mais même à penser à contre-courant. C'est donc bien la maîtrise du jeu des idées qui permet à cette dictature de la pensée qui n'ose pas dire son nom d'avoir cette toute puissance qui paralyse les esprits. Et le peuple est soumis de mille manières à cette pression constante et polymorphe, notamment par la banalisation de la criminalité. Pour ceux qui ne comprennent pas le message, il y a la violence pure pour les mater. D'où la culture de l'excuse que ce système développe à l'endroit des criminels. 

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A vous lire, on évolue en plein cauchemar… 

Ce n'est pas faux ! Je note dans les dernières pages de La France Big Brother que nous évoluons en pleine dystopie. Une dystopie, c'est l'envers d'une utopie, c'est une fiction terrifiante où l'idéologie prend le pas sur le réel. Or force est de constater que nous vivons – souvent sans en avoir clairement conscience – dans un monde de ce type. Comme je le dis souvent, jamais l'humanité n'a commis autant de destructions et de dégâts en se parant des atours de la bonne conscience, au nom du bien, de la morale et de l'humanité. Derrière les belles formules, il y a en réalité des formes de domination totale, sur les corps comme sur les esprits. Dans mon dernier ouvrage, je me réfère à nombre de formules tirées du 1984 de Georges Orwell. Mais j'aurais tout aussi bien pu puiser des réflexions dans la lecture du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley ou de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. 


Dans notre société de communicants, les beaux discours assurent tout à la fois un statut social privilégié, une agréable exposition médiatique et les espèces sonnantes et trébuchantes qui vont avec. Entrer en rébellion avec le système entraîne la mort douce, l'effacement, la diabolisation, l'exclusion... Tous ceux qui créent ces messages permettant au système de se perpétuer et de croître, tous ceux qui contrôlent les relais d'opinion, partagent donc un même socle de morale égalitaire, qui doit être intouchable et respecté comme un totem des temps modernes. Même la réalité n'est plus directement perceptible par nombre de nos contemporains, puisque elle est traitée en permanence par le biais du "décryptage médiatique". 


En guise de conclusion ? 

Dans la Grèce antique, sur le frontispice du temple de Delphes, il était gravé Gnothi seauton, Connais-toi toi-même. Aujourd'hui, l'exigence de sagesse exige que nous soyons nous-même à nous-même notre propre maître, que nous puissions régner en parfaite plénitude sur notre forteresse intérieure afin d'échapper à la servitude. Aussi, paraphrasant la devise delphique, je dirais "Dressons-nous nous-mêmes pour rester libres et lucides, et surtout vivre debout". 


*communication et influence

 

lundi, 01 juin 2015

Nasrallah s’attaque au takfirisme

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Nasrallah s’attaque au takfirisme

Auteur : Ammar Belhimer
Ex: http://zejournal.mobi

Aucun dogme, de quelque nature qu’il soit, ne peut transcender durablement les intérêts fondamentaux, nécessairement contradictoires, qui s’opposent parmi ses adeptes. Le discours religieux emprunte, lui aussi, forcément, la voie étroite de ces intérêts.

S’agissant plus particulièrement de ce qui incarne les aspirations à la dignité et à la justice sociale, le Hezbollah incarne, à bien des égards, tout à la fois la vieille gauche radicale arabe, le réformisme religieux et le nationalisme le plus conséquent. Il est, à lui seul, plus performant que tous les syndicats, les partis et associations de gauche du monde arabo-islamique réunis. Depuis qu’il a brisé le mythe de l’invincibilité de l’armée d’Israël au cours de la deuxième guerre du Liban, il a gagné l’estime et le respect de larges secteurs de l’opinion publique, dans le monde arabe et au-delà.


Une lecture attentive des deux derniers discours de son leader témoigne de la constance de positions fondées sur une analyse lucide et sans concession. Qu’on partage ou pas ses convictions, l’homme inspire respect.

Le 5 mai dernier, son secrétaire général, Sayed Hassan Nasrallah, analyse la chute des localités syriennes d’Idleb et de Jisr Al-Choughour entre les mains des groupuscules terroristes. Il y voit «de simples revers locaux qui ne doivent pas occulter les avancées majeures de l’Armée arabe syrienne».


Se proposant de «parler de manière très franche et explicite», il évoque en ces termes la chute de la ville de Jisr Al-Choughour, dans la province d’Idlib, entre les mains des groupes terroristes : «Ils prétendaient (soyons francs et explicites), qu’après la chute de Jisr Al-Choughour et d’Idlib entre les mains des groupes armés, le régime était fini, et qu’on assistait à ses derniers jours, ses dernières semaines. Ils ont œuvré à propager ce scénario, car cela fait partie de leur guerre psychologique : ils prétendent que l’armée syrienne a perdu ses capacités de combat et s’effondre (…) Dans le cadre de cette guerre (psychologique), d’autres prétendent encore que les alliés de la Syrie l’ont abandonnée, que l’Iran l’a vendue pour son accord sur le nucléaire, et que la Russie l’a également abandonnée pour je ne sais quelle raison, que tous ses alliés s’en détournent.»

Qualifiant les informations concernant la Syrie de «mensonges vraiment gratuits et insensés», il y voit l’expression d’une «guerre psychologique qui veut briser la volonté des Syriens, leur détermination et leur persévérance, et qui veut obtenir par les mensonges, les fausses allégations ce qu’ils ont été incapables d’obtenir par une guerre mondiale imposée à la Syrie depuis quatre ans».


«Nous devons tous prendre conscience que tout ce qui se dit n’est rien d’autre qu’une guerre psychologique, et que cela n’est pas nouveau. Cela fait quatre ans qu’on entend que c’en est fini du régime, de l’armée, que les gens veulent se rendre, qu’ils veulent fuir, etc., etc.»

Revenant sur les positions des principaux alliés de la Syrie, il ausculte d’abord la position iranienne : «Ce qui est dit au sujet de la position iranienne n’est pas vrai : il y a quelques jours à peine, dans un discours, Son Eminence l’imam Khamenei (que Dieu le préserve) a évoqué précisément cette question et a affirmé : “Nous négocions sur le dossier nucléaire, et sur rien d’autre. Et même tandis que nous sommes occupés aux négociations sur le nucléaire, nous restons très attentifs aux intérêts de nos alliés, et absolument rien ne se fera au détriment de nos alliés”.» A ses yeux, «il n’y a aucun signe, pas le moindre, si infime fût-il, qui laisse à penser que les dirigeants russes sont sur le point de délaisser la situation en Syrie, ou qu’ils ont commencé à le faire».

S’agissant de l’engagement militaire du Hezbollah aux côtés de l’armée syrienne, il persiste et signe : «Nous étions avec vous, et nous resterons avec vous et à vos côtés, quels que soient les développements. Partout où il nous a fallu être, nous y sommes allés. Et partout où il nous faudra être, nous y serons (…) Nous ne sommes pas intervenus pour des raisons émotionnelles, personnelles, sectaires ou par esprit de parti. Nous sommes intervenus sur la base d’une vision claire qui n’a pas changé. Au contraire, tous les événements la confirment jour après jour, à savoir la conviction que par notre intervention, nous défendons le Liban, la Palestine, la Syrie et toute la région.»

Le Hezbollah semble de plus en plus devenir une des clefs du dossier syrien sur le plan militaire. A la frontière avec le Liban, il accroît son implication sur le terrain. Il a lancé au cours de ce mois de mai une opération militaire de très grande envergure dans les monts Qalamoum, visant à sécuriser la frontière et cette zone stratégique qui donne directement accès à la capitale syrienne.

De violents affrontements ont ainsi opposé ses hommes aux troupes de Daesh et El-Nosra entre le Qalamoun et la chaîne est des montagnes du Liban, une région accidentée, composée de monts et de montagnes de plus de 2 000 mètres d’altitude, de vallées arides, de pentes rocheuses. Citant «les conséquences directes ou tactiques de cette bataille», il recense : défaite des hommes armés et leur retrait de tous les points d’affrontements, récupération de plus de 100 km2 du territoire de Qalamoun, dont la majorité est située en Syrie, destruction de toute présence militaire adverse (bases, sites, abris, usines etc.), énormes pertes humaines dans les rangs de l’ennemi, rétablissement des réseaux de connexion routiers entre les provinces libanaises et syriennes, etc. Malgré la perte de 13 martyrs, il estime être «devant un exploit militaire sans précédent».

Plus récemment, le 17 mai dernier, le leader libanais mettait en garde la nation islamique contre le danger «d’une nouvelle nakba : celle du takfirisme américano-sioniste» : «La nouvelle nakba est plus dangereuse que la nakba de 1967 ou de 1949, car le peuple palestinien est resté, il a lutté pour exister toujours, il existe toujours. Mais la nouvelle nakba menace non seulement l’existence et la présence du peuple palestinien mais tout autant celle des peuples de la région, celle des Etats, de la Syrie, de la Jordanie, de l’égypte, de l’Irak, du Yémen, de l’Arabie Saoudite, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan. Des pays entiers sont menacés de divisions, de guerres, de partitions, de disparition par le takfirisme.»

Concernant le Yémen, il s’est étonné «de la violence des raids saoudiens qui n’épargnent ni les hôpitaux, ni les mausolées, ni les lieux saints, ni même les mosquées datant de la période islamique, alors que l’ennemi sioniste, réputé pour ses crimes sauvages et qui n’hésite pas à éventrer des femmes enceintes, n’a jamais bombardé des lieux saints ou des mausolées ou des lieux historiques».


A l’instar de la mosquée de l’Imam Al-Hadi, un des fondateurs de l’Etat zaydite au Yémen, les autres mausolées et édifices religieux historiques ont aussi été totalement démolis par les raids saoudiens.


L’Arabie Saoudite aura détruit en six semaines plus de mosquées qu’Israël pendant près de soixante ans !


- Source : Ammar Belhimer

Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA

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Comment Giscard comprend Poutine et dénonce la CIA
 
L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Dans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.

Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :

La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles.

L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.

Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ?

Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.

Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant.

Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.

Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre.

Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…

Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

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Thanks to Islamic extremism, Iraqi Kurds revive ancient Kurdish Zoroastrianism religion

by Alaa Latif

Ex: http://ekurd.net

The One, True Kurdish Prophet

SLEMANI, Kurdistan region ‘Iraq’,— The small, ancient religion of Zoroastrianism is being revived in Iraqi Kurdistan. Followers say locals should join because it’s a truly Kurdish belief. Others say the revival is a reaction to extremist Islam.

One of the smallest and oldest religions in the world is experiencing a revival in the semi-autonomous region of Iraqi Kurdistan. The religion has deep Kurdish roots – it was founded by Zoroaster, also known as Zarathustra, who was born in Iranian Kurdistan (the Kurdish part of Iran) and the religion’s sacred book, the Avesta, was written in an ancient language from which the Kurdish language derives. However this century it is estimated that there are only around 190,000 believers in the world – as Islam became the dominant religion in the region during the 7th century, Zoroastrianism more or less disappeared.

Until – quite possibly – now. For the first time in over a thousand years, locals in a rural part of Slemani (Sulaymaniyah) province conducted an ancient ceremony on May 1, whereby followers put on a special belt that signifies they are ready to serve the religion and observe its tenets. It would be akin to a baptism in the Christian faith.

The newly pledged Zoroastrians have said that they will organise similar ceremonies elsewhere in Iraqi Kurdistan and they have also asked permission to build up to 12 temples inside the region, which has its own borders, military and Parliament. Zoroastrians are also visiting government departments in Iraqi Kurdistan and they have asked that Zoroastrianism be acknowledged as a religion officially. They even have their own anthem and many locals are attending Zoroastrian events and responding to Zoroastrian organisations and pages on social media.

Although as yet there are no official numbers as to how many Kurdish locals are actually turning to this religion, there is certainly a lot of discussion about it. And those who are already Zoroastrians believe that as soon as locals learn more about the religion, their numbers will increase. They also seem to selling the idea of Zoroastrianism by saying that it is somehow “more Kurdish” then other religions – certainly an attractive idea in an area where many locals care more about their ethnic identity than religious divisions.

As one believer, Dara Aziz, told Niqash: “I really hope our temples will open soon so that we can return to our authentic religion”.

“This religion will restore the real culture and religion of the Kurdish people,” says Luqman al-Haj Karim, a senior representative of Zoroastrianism and head of the Zoroastrian organisation, Zand, who believes that his belief system is more “Kurdish” than most. “The revival is a part of a cultural revolution, that gives people new ways to explore peace of mind, harmony and love,” he insists.

In fact, Zoroastrians believe that the forces of good and evil are continually struggling in the world – this is why many locals also suspect that this religious revival has more to do with the security crisis caused by the extremist group known as the Islamic State, as well as deepening sectarian and ethnic divides in Iraq, than any needs expressed by locals for something to believe in.

“The people of Kurdistan no longer know which Islamic movement, which doctrine or which fatwa, they should be believing in,” Mariwan Naqshbandi, the spokesperson for Iraqi Kurdistan’s Ministry of Religious Affairs, told Niqash. He says that the interest in Zoroastrianism is a symptom of the disagreements within Islam and religious instability in the Iraqi Kurdish region, as well as in the country as a whole.

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“For many more liberal or more nationalist Kurds, the mottos used by the Zoroastrians seem moderate and realistic,” Naqshbandi explains. “There are many people here who are very angry with the Islamic State group and it’s inhumanity.”

Naqshbandi also confirmed that his Ministry would help the Zoroastrians achieve their goals. The right to freedom of religion and worship was enshrined in Kurdish law and Naqshbandi said that the Zoroastrians would be represented in his offices.

Zoroastrian leader al-Karim isn’t so sure whether it is the Islamic State, or IS, group’s extremism that is changing how locals think about religion. “The people of Kurdistan are suffering from a collapsing culture that actually hinders change,” he argues. “It’s illogical to connect Zoroastrianism with the IS group. We are simply encouraging a new way of thinking about how to live a better life, the way that Zoroaster told us to.”

On local social media there has been much discussion on this subject. One of the most prevalent questions is this: Will the Kurdish abandon Islam altogether in favour of other beliefs?

“We don’t want to be a substitute for any other religion,” al-Karim replies. “We simply want to respond to society’s needs.”

However, even if al-Karim doesn’t admit it, it is clear to everyone else. Committing to Zoroastrianism would mean abandoning Islam. But even those who want to take on the Zoroastrian “belt” are staying well away from denigrating any other belief system. This may be one reason why, so far, Islamic clergy and Islamic politicians haven’t criticised the Zoroastrians openly.

As one local politician, Haji Karwan, an MP for the Islamic Union in Iraqi Kurdistan, tells Niqash, he doesn’t think that so many people have actually converted to Zoroastrianism anyway. He also thinks that those promoting the religion are few and far between. “But of course, people are free to choose whatever religion they want to practise,” Karwan told Niqash. “Islam says there’s no compulsion in religion.”

On the other hand, Karwan disagrees with the idea that any religion – let alone Zoroastrianism – is specifically “Kurdish” in nature. Religion came to humanity as a whole, not to any one specific ethnic group, he argues.

By Alaa Latif
Regions and cities names in Kurdish may have been changed or added to the article by Ekurd.net.

dimanche, 31 mai 2015

Les services secrets contre la démocratie

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Les services secrets contre la démocratie

Auteur : Thierry Brugvin
Ex: http://zejournal.mobi

Si les guerres et les mercenaires sont généralement instrumentalisés par la classe des élites des pouvoirs publics et des élites économiques, les services secrets tiennent une place à part au sein du pouvoir militaire. Puisque grâce au secret et à leur pérennité, les services secrets servent parfois plus dans l’obscurité du secret les intérêts économiques des élites capitalistes, que la classe des élites des pouvoirs publics, qui elles, varient avec les élections et doivent rendre des comptes à leurs électeurs, qui eux recherchent plutôt la transparence de la lumière.

Il y a souvent de fortes collusions entre les intérêts des industriels de l’armement, l’armée et les services secrets. CS est une firme spéciale, où ont “pantouflé” d’anciens hauts responsables de la DST (l’ancien n° 2 Raymond Nart et son adjoint Jacky Debain) (Verschave, 2001 : 145). C’est-à-dire que des anciens membres des pouvoirs publics continuent leur carrière dans le secteur privé, avec le risque d’une perte de l’indépendance de l’Etat et donc de l’intérêt général.

Le brillant stratège du Secrétariat général de la Défense nationale, le général de division Claude Mouton deviendra en juillet 2000, directeur général de Brenco-France, l’entreprise de l’entrepreneur Pierre Falcone. « Quand il était au sein de Communication et systèmes », a expliqué Falcone aux policiers, « il recevait les Angolais qui étaient en formation chez CS, je proposais des espèces pour s’occuper [d’eux] ». L’intitulé du compte de Mouton ? “Panurge”. A Pékin, Brenco est représentée par Thierry Imbot, il est un ancien membre des services secrets, le fils de l’ancien patron de la DGSE et fournit des équipements militaires d’Europe de l’Est au Vietnam et en Birmanie. « Imbot était durant la fin des années 90, chargé d’opérations de change – de francs CFA en dollars – pour des chefs d’État africains comme le président congolais Sassou II, grand ami du président angolais ». Grâce à ses « appuis au sein de la DST ou dans des groupes comme Thomson, le Giat ou la Compagnie des Signaux », Falcone est devenu « l’un des plus grands marchands d’armes du monde ».

En 1997, les sociétés Simportex et Kopelipa ont acheté en Europe de l’Est pour quelques 3 milliards de francs d’armes, munitions et fournitures diverses. Heureux courtiers : Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak (ce qui conduit le fisc français à leur réclamer 1,25 milliards de francs. Brenco en avait déjà équipé la narcodictature birmane, en affaires avec Total. Le tout « a été vendu au moins quatre fois le prix habituel du marché pour de tels matériels !

Un article de M. Karl Laske dans “Libération” du 21 juillet 1998 intitulé “La chute d’une barbouze”, évoque l’existence de documents saisis par la justice, lors d’une perquisition au siège d’Elf, par la juge Eva Joly, le 15 mai 1998. Les documents démontreraient les liens entre les services de sécurité d’Elf, des membres de réseaux et le président Sassou N’Guesso.

Trois ONG françaises, “Agir ici”, “Frères des Hommes” et “Survie” ont écrit aux membres de la mission parlementaire, le 10 septembre 1999 « En effet, les Transall de l’armée française n’ont cessé de livrer des armes à la faction au pouvoir, – à savoir le président Sassou N’Guesso .

On observe donc de nombreux points communs entre les dessous du procès Elf et celui de l’Angolagate et d’autres affaires. Il y a, dans les deux cas, un lien fort entre le marché du pétrole et de l’armement, car ce dernier sert aussi à préserver les intérêts pétroliers. Mais aussi, on relève une collusion entre les services secrets et les intérêts économiques privés, en particulier l’industrie privée de l’armement. Maurice Robert, était chef de la sécurité d’Elf et ancien chef des services secrets français en Afrique, pivot du réseau Foccart-Chirac (Verschave, 2001 : 32). Ainsi, à l’exception de Gaydamak, ex-colonel des services secrets russes (KGB), tous les personnages clés suivants ont été aussi membres des services secrets français : Étienne Leandri, Alfred Sirven, Pierre Lethier, Jean-Yves Ollivier. Certains protagonistes clés, tels le général Mouton, ou l’agent secret Thierry Imbot passant du service de l’Etat à celui des entreprises privées d’armement. Finalement, les intérêts des membres de l’appareil répressif d’Etat (l’armée) et des grandes entreprises convergent, car fondamentalement, elles visent à assurer les profits des élites au pouvoir, fussent-ils au détriment des peuples.

Le financement des services secrets s’avère parfois illégal, même dans les États de droit. Les services secrets français et états-uniens notamment, souhaitent souvent disposer de budget plus conséquent. Or, les gouvernements et les parlements ne sont pas toujours disposés à répondre à leur requête. De plus, de nombreuses affaires (677 en 2008) classées » secret défense » (de manière légitime ou non) peuvent difficilement être rendues publiques et défendues auprès des parlementaires.

Ainsi, FX Verschave explique qu’une partie des actions des services secrets français notamment, est financée par du commerce illégal d’armes, de pétrole, de drogue. Par ailleurs, certains présidents africains ont été chaperonnés par un colonel de la DGSE, soi?disant chargé de sa sécurité, et de multiples conseillers français. Par exemple, tous les conseillers du « président » ivoirien Houphouët?Boigny étaient français (Verschave, 2000).

Les services secrets de l’Etat luttent parfois entre eux pour protéger les corrupteurs influents. Le 6 décembre 1998, le fisc perquisitionnait chez Brenco (6 jours avant la police). Mais quelques heures plus tard, une visite inattendue dans leurs locaux, celle de plusieurs hommes se présentant comme des fonctionnaires de la DST. Ceux-ci sélectionnent certains des documents saisis et les emportent », afin de protéger Falcone et Gaydamak. Ce dernier a été « protégé au-delà de toute prudence par la DST, en raison des portes qu’il lui ouvrait en Russie ». « Falcone fut longtemps intouchable ». « Le fait que la DGSE ait pu communiquer à la justice ses synthèses sur Gaydamak et Falcone, traduit le lâchage conjoint de Charles Pasqua par l’Élysée et Matignon » (Verschave, 2001 : 149). Les services secrets sont aussi utilisés lorsqu’il s’agit de la lutte contre les terroristes réels ou supposés.

Créer un état de guerre permanent permet de limiter la démocratie. Le terrorisme, comme « les guerres froides » sont utiles à la conservation de la puissance des États. Se créer un ennemi (réel ou fictif) ou attaquer un ennemi, permet de rassembler toute une nation, sous l’autorité d’un chef ou d’un Etat. Le fait de remettre en cause le sentiment de sécurité vitale, d’une population, créer un réflexe de défense qui relève autant du mécanisme grégaire d’une tribu attaquée, que du nationalisme guerrier. A partir de cet instant, l’autorité du gouvernement, ne peut plus être mise en cause, car cela apparaît alors comme une question de survie du pays. Par conséquent, plus aucun citoyen ne doit désobéir, remettre en cause une décision d’Etat (en manifestant dans les rues par exemple ou encore en faisant acte de « désobéissance civile », par exemple en bloquant de manière non violente les services de l’Etat…. Si l’Etat subit ou maintien volontairement, ce sentiment de guerre permanente, alors la démocratie s’étiole, au profit d’un régime qui se dit démocratique, mais dont les pratiques deviennent de plus en plus répressives et autoritaristes. C’est ce qui s’est passé aux États-Unis et en Occident, pendant la guerre froide, puis à présent contre le terrorisme international.

Certains États dit démocratiques disposent de camps de détention illégaux et enlèvent des citoyens. Plusieurs sources, tel le rapport parlementaire pour le conseil de l’Europe, affirment qu’il y a eu des enlèvements sans procès par les services secrets des États-Unis et de la France notamment et des détentions illégales dans des camps sur des bases secrètes. Par conséquent, ces prisonniers ne disposaient, au début, de quasiment aucune protection, ni d’aucun droit pour leur défense. Il s’agit donc d’un déni des droits de l’homme et de la démocratie.

En 2005, la presse américaine (le Washington Post de novembre 2005) et européenne, ainsi que l’ONG américaine Human Rights Watch a révélé qu’il existait (en plus de Guantanamo), des camps de détentions illégaux et des enlèvements sans procès par les services secrets et des « restitutions extraordinaires » aux États-Unis, en Europe, en Egypte, la Jordanie, le Maroc ou la Syrie. Certains des prisonniers y auraient été brutalisés ou torturés. « Restitutions extraordinaires » est le terme employé officiellement par la CIA. En pratique cela consiste à séquestrer des personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le terrorisme, sans que cette accusation ait pu être vérifiée par l’autorité judiciaire.

« L’hebdomadaire suisse SonntagsBlick du dimanche 8 janvier 2006, affirme détenir un fax du ministère des affaires étrangères égyptien à son ambassade de Londres prouvant qu’il existe des prisons secrètes de la CIA en Europe, où auraient été détenus et interrogés des sympathisants d’Al-Qaida. Ce fax affirme que la Roumanie avait permis à la CIA d’interroger sur son territoire, sur la base de Mihail Kogalniceanu, 23 citoyens irakiens et afghans. Les faits se seraient déroulés sur la base, située à proximité de Constantza, un port au bord de la mer Noire. Ce Fax ajoute qu’il existe des centres d’interrogatoire semblables en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie.

« Selon Le Figaro, un biréacteur Learjet a décollé de Keflavik, en Islande, à destination de l’aéroport de Brest-Guipavas (ouest), d’où il serait reparti pour la Turquie, le 31 mars 2002. Le second vol est arrivé le 20 juillet 2005 à l’aéroport de Paris-Le Bourget en provenance d’Oslo, rapporte Le Figaro. Il s’agissait d’un Gulfstream III »

Human Rights Watch précisait de plus que ces centres de détention se trouvaient en Pologne, en Roumanie et en Europe orientale. Certains pays, tels la France, l’Islande, la Norvège et certains États d’Europe, ont accepté que ces prisonniers transitent par leur aéroport ou survolent leur pays. Ils se sont donc rendus coupables de complicité avec ces actions illégales, car contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme et commises par des États dit démocratiques.

En 2007, Dick Marty, était membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont il préside la Commission des Affaires juridiques et des Droits de l’Homme. Il a été chargé par cette dernière d’établir un rapport sur les allégations concernant l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe. Dans ce rapport il affirme que les gouvernements européens ont signé des accords secrets avec les États-Unis, vraisemblablement à la suite de la grande émotion suscitée par les événements du 11 septembre. De même la Confédération Suisse a autorisé le survol de la Suisse, alors même qu’elle savait que des avions de la CIA avaient très vraisemblablement abusé de cette concession en transportant Abu Omar, enlevé à Milan, à travers l’espace aérien helvétique; ce qui constitue un acte criminel ». D’autres personnes tel Khaled El-Masri, Maher Arar ont aussi subi des ’’ restitutions’’ secrètes via l’Europe poursuit Dick Marty. Ce dernier affirme donc qu’il y a eu des enlèvements sans procès par les services secrets des États-Unis et de la France notamment et des détentions illégales dans des camps sur des bases secrètes. Par conséquent, ces prisonniers ne disposaient, au début, de quasiment aucune protection, ni d’aucun droit pour leur défense. Il s’agit donc d’un déni des droits de l’homme et de la démocratie.

Jean-Jacques Bozonnet souligne que « vingt-six agents américains de la CIA et plusieurs membres des services secrets militaires italiens (Sismi) sont accusés par les tribunaux milanais, d’avoir enlevé, le 17 février 2003, à Milan, un ressortissant égyptien soupçonné de collusion avec des réseaux terroristes. Ex-imam de la principale mosquée de la capitale lombarde, Oussama Moustafa Hassan Nasr, plus connu sous le nom d’Abou Omar, avait été transporté dans une camionnette jusqu’à la base américaine d’Aviano, près de Venise. De là, il avait été transféré, via l’Allemagne, dans une prison en Egypte ».

Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos » avait lui aussi été enlevé en août 1994, au Soudan par les services secrets français pour y être jugé en France. Le ministre français de l’Intérieur Charles Pasqua avait négocié cette arrestation avec son ami, le leader islamiste soudanais Hassan El-Tourabi, et l’opération avait été dirigée par le préfet Philippe Parent. Mais il y a plus radical que l’enlèvement, l’assassinat par des États dits républicains.

“Retourner” les opposants ou les assassiner permet aux États de briser les contre-pouvoirs. Une pratique fréquente dans les dictatures, mais qui existe aussi dans les pays dits démocratiques, consiste à “retourner” les opposants ou à les assassiner. Un certain nombre d’opposants ont été assassinés ou ont été suicidés : Ben Barka, André Kiefer en Côte d’Ivoire, le juge Borrel à Djibouti, Sylvanus Olympio en 1963, Thomas Sankara en 1988, Modibo Keita en 1968, Amani Diori en 1974, le ministre Robert Boulin (qui s’est soit disant suicidé), Jean Claude Mery (Affaire des HLM d’Ile de France), etc.

Thomas Sankara, que l’on qualifie parfois, de Che africain, était un grand espoir pour un renouveau socialiste en Afrique. Il est officiellement décédé de mort naturelle. Or, il fut assassiné le 15 octobre 1987, de 12 balles, dont deux dans la tête par des hommes au service de Brice Comporé, son frère adoptif. Il semble que F. Houphouët-Boigny, le président de la Côte d’Ivoire, à l’époque ait coordonné l’opération, initiée par les services secrets français. A cette époque de guerre, la guerre froide sévissait encore, même de manière plus discrète. Le fait que le Burkina Faso, dirigé par Sankara, revendique une filiation avec le communisme, des alliances avec Cuba, des idées socialistes et un discours anti-néo-colonialiste, dérangeait fortement. Les plus importants services secrets mondiaux, les anglais, Mossad (Israël), CIA (Usa), DGSE (France), KGB (Urss) et les services de renseignements du Vatican, étaient présents sur le sol burkinabé, afin de veiller à la bonne marche de leurs intérêts. La CIA proposa au Vatican d’échanger ses informations au Burkina, en échanges de données sur les théologiens de la libération, les prêtres catholiques qui luttaient contre les dictatures en Amérique Latine. Ces prêtres étaient trop radicaux, selon le Vatican. Pour parvenir à “retourner Brice Compaoré”, un des quatre leaders de la révolution au Burkina Faso, on lança l’opération “pot de miel”. C’est à dire que la nièce de F.Houphouët-Boigny, fut chargée de séduire Compaoré. Elle réussit à le marier, et progressivement à l’éloigner de Sankara. Les ennemis de Sankara, appuyèrent sur la jalousie de Compaoré de n’être qu’un second et lui promirent leur soutien s’il renversait Sankara. Ce qui fut fait. Ce sont donc les intérêts occidentaux capitalistes qui ont gagné, dont la France est le chef de file dans les zones francophones, mais qui sont épaulés par les Etats-Unis. Les perdants furent les intérêts des défenseurs de l’émancipation, tels Sankara et les partisans du camp soviétique.

Ce fut pour des raisons relativement proches qu’au Congo Belge, Patrice Lumumba a été assassiné, le 17 janvier 1961, afin de briser un mouvement socialiste qui risquait de se propager à toute l’Afrique.

La militante Dulcie September a elle aussi été assassinée dans des circonstances analogues aux précédents. Mais « aujourd’hui, la France officielle n’a toujours pas fait la lumière sur ces évènements. Pour s’être mise sur le chemin de cette honteuse collaboration franco/sud-africaine au temps de l’apartheid, Dulcie l’a payé de sa vie. 20 ans après, se souvenir de son combat, c’est aussi réclamer la vérité en France sur son assassinat, c’est aussi se souvenir de ce dont sont capables, hier comme aujourd’hui, les réseaux français en Afrique ».

Les mercenaires peuvent aussi être engagés pour des assassinats sur commande. En effet, l’idéologie qui est derrière chaque acte de terrorisme n’affecte pas forcément le mercenaire qui va collaborer techniquement et valoriser ses compétences en échange d’une bonne rémunération. La fonction de tueur à gage peut évidemment convenir à un mercenaire.

Les réseaux qui ont assassiné Dulcie September « s’appuyaient sur le milieu mercenaire de Bob Denard qui régnait à l’époque sur les Comores, et ne faisait jamais rien sans l’aval des services de l’État français. Le chef des « escadrons de la mort » sud-africains, Eugène De Kock, affirmera en 1998 devant la commission « Vérité et Réconciliation » en Afrique du Sud que « les deux hommes qui ont appuyé sur la détente étaient des membres de la garde présidentielle des Comores, l’un étant Jean Paul Guerrier ». L’étendue des connexions franco/sud-africaines est attestée dans plusieurs enquêtes, tournant notamment autour d’un « homme d’affaire » français installé en Afrique du sud, Jean Yves Ollivier, au milieu d’une série de trafics d’armes entre Paris, Pretoria et les Comores, approvisionnant les guerres en Angola, puis plus tard le régime de Sassou N’Guesso au Congo ou le régime rwandais du génocide, (Verschave, 2000 : 137 et 2003 : 199).

Ce sont autant les raisons politico-idéologiques qui peuvent expliquer les dérives des pouvoirs militaire et économique, ainsi que les inégalités mondiales. En particulier, le pouvoir politique exercé par les propriétaires des biens économiques (finance et moyens de production), (les capitalistes) domine largement le pouvoir politique des dirigeants des pouvoirs publics. L’on assiste à une confrontation permanente de la gouvernance militaire, mais aussi économique, financière, idéologique, et celle des pouvoirs publics (nationaux et internationaux). La dimension illégale vient donc renforcer les carences de la gouvernance adémocratique, mais reste finalement secondaire au plan quantitatif, même si elle semble largement sous-estimée.


- Source : Thierry Brugvin

China’s New Roads to Russia

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China’s New Roads to Russia

I know of no comparable global Great Project to equal what is now unfolding, bit-by-bit, as China reveals more about her Silk Road Economic Belt high-speed railway infrastructure network. And it’s now clear that the road will be filled with entire new cities, industrial zones, construction, improving standards of living for hundreds of millions of people previously abandoned. The implications for founding a new global alternative to the bankrupt dollar system are immense.

The Chinese don’t dither around when they’ve reached a consensus. The project of President Xi Jinping to develop a new economic space across Eurasia from Beijing to the borders of the European Union, which he unveiled during one of his first foreign visits as President in 2013 in Kazakhstan, is now known as the New Silk Road Economic Belt.

The project is emerging as the centerpiece of a renaissance in infrastructure construction that will transform and lift the entire world economy for decades. For the economic space encompassing China and Asia, a recent study estimated that over the next years some $8 trillion of infrastructure investment will be needed to bring those economies into modern standards of commerce and development.

A rail renaissance

China began several years ago drawing up plans for a colossal Eurasian and Asian rail infrastructure series of high-speed railroads to provide a future alternative to transport trade to the world. In 2010 Wang Mengshu of the Chinese Academy of Engineering revealed in an interview that China was examining plans to construct a high-speed railway system that will weave together high-speed rail links across Asia and Europe by 2025.

That same year China began what then was the first leg of three planned rail legs. The domestic Chinese part of one route starts in Kunming in Yunnan Province and runs south to Singapore. A second route starts in Urumqi, capital of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region, and connect Central Asian countries such as Kazakhstan, Uzbekistan and Turkmenistan with Germany. A third line will connect the city of Heilongjiang in northern China with Eastern and Southern European countries via Russia. At that time China’s aim was to create a pan-Asian rail network to connect 28 countries with 81,000 kilometers of railways.

With Chinese diligence, the country began buying the state-of-the-art high-speed rail equipment from Germany, France, Japan and Canada. By 2010 China had developed its own high-speed rail systems, with advanced trains which run at over 350 kilometers per hour. By 2012 China had built 42 high-speed lines inside China, conceived in their national planning as preparation to launch the greater Eurasia and Asia expanded rail links. China understands the economic value of infrastructure as few nations today. Given the extent of deployment internally since then, today China stands to become the world’s leading exporter of advanced high-speed railway technology to the nations of Asia and Eurasia including Russia, Kazakhstan and Belarus.

On September 7, 2013 in a speech before Kazakhstan President Nursultan Nazarbayev, China’s newly-installed President Xi proposed, for the first time officially, his global New Silk Road strategy, suggesting that China and Central Asia join to build a “Silk Road Economic Belt” to boost cooperation.

Xi proposed that Kazakhstan and other relevant Central Asian countries, including Russia, increase communication and promote regional economic integration in terms of both policy and law. He proposed concretely that China and Central Asian countries compare notes on their respective economic development strategy and work together to formulate plans and measures for regional cooperation. Xi also said that they should work to improve traffic connectivity to open the strategic regional thoroughfare from the Pacific Ocean to the Baltic Sea, and set-up a network of transportation that connects Eastern, Western and Southern Asia. Xi also proposed trade be done with local-currency settlement and not via the US dollar to improve their immunity to financial risks from US future financial warfare, the kind of financial warfare the US Treasury initiated around that time against Iran oil payments and in March 2014 against Russia.

At that time Russia was focused on the war in Syria, on hosting the showcase Sochi Winter Olympics and had not yet clearly formulated its own Eurasian Economic Union in detail. The US coup d’etat in Ukraine that began with Maidan Square protests in November 2014 and escalated into a de facto war situation on the part of NATO against Russia since then, dramatically concentrated Russian energies on developing alternative strategies and firm partners and allies to withstand what were clear threats to Russia’s very existence as a sovereign nation. At the same time China was being confronted by US encirclement in the East China Sea and across Asia known as Washington’s military “Asia Pivot,” aka China Pivot strategy, of containing China’s future economic and political emergence. Ironically, those very US escalations of military pressure brought the two giants of Eurasia—China and Russia—closer together than ever in history.

New Silk Road begins

Those events, which no one could have clearly foreseen in 2010, catalyzed the most dramatic series of changes in world geopolitics since May, 1945. Only this time, as the American Century is sinking in debt and economic depression, Eurasia is rapidly emerging as the most dynamic and far the largest and richest region in the world in terms of resources and especially human resources.

This fact was underscored by the recent visit of China president Xi to three key member countries of the Eurasian Economic Union. A day before Xi was to be one of the honor guests at the May 9 Victory Day celebrations, he had closed door talks with Vladimir Putin. After those talks Putin announced that the two countries had signed a decree on cooperation in connecting the development of the Eurasian Economic Union with the Silk Road Economic Belt project. “The integration of the Eurasian Economic Union and Silk Road projects means reaching a new level of partnership and actually implies a common economic space on the continent,” Putin said.

China agreed to also invest $5.8 billion in the construction of the Moscow-Kazan High Speed Railway, a major boost at a critical time for a project that will be extended to China through Kazakhstan, a part of the route of the new Silk Road project. The total cost of the Moscow-Kazan high speed railroad project is $21.4 billion.

Wasting no time, on May 13, China Railway Group announced it had won a $390 million contract from Russia to build the Moscow-Kazan high-speed railway which is to be further extended to China as part of the new Silk Road project. A consortium led by China Railway with two Russian companies will jointly survey and conduct regional development planning and design for the Moscow–Kazan segment of the Moscow–Kazan–Yekaterinburg high-speed railway line in 2015-2016 according to a report from RT in Moscow.

Chinese participation in the planned Moscow-Kazan. Ekaterinburg High-Speed Rail segment will integrate Russia into the New Silk Road Economic Belt

The day before, on May 7, China’s Xi was in Astana meeting with Kazakhstan President Nazarbayev to concretize Kazak participation in the New Silk Road. China, Kazakhstan and Russia are all founding members of the Shanghai Cooperation Organization as well. Construction on the China-Kazakh part of the New Silk Road high-speed rail line is already underway from China’s side.

The visits of Xi to Kazakhstan and Russia were followed with a three day visit of Xi to Belarus on May 10. Belarus is geographically a critical potential link in a more peaceful world, between the countries of the European Union and the Eurasian countries within the developing New Silk Road project. After their meetings Belarus President Alexander Lukashenko announced he too had agreed to make Belarus a platform for the development of the New Silk Road Economic Belt. Lukashenko revealed that 20 years before as a member of the Parliament of the new independent Belarus as the Soviet Union dissolved he made a visit to China: “I adopted China’s step-by-step economic reform style in Belarus…” That puts the three key countries of the new Eurasian Economic Union—Russia, Kazakhstan, Belarus—fully in the New Silk Road Economic Belt project.

Opening Eurasia to real development

One intriguing and potentially very strategic side benefit of the vast Silk Road Eurasian Economic Union integration that has just been decided will be the dramatic change in the development possibilities of some of the world’s richest undeveloped raw materials, including of gold. Russia and Central Asian states hold perhaps the world’s largest reserves of every imaginable metal and minerals.

Both China and Russia have been building their central bank gold reserves as rapidly as possible. Economic exploitation of gold reserves in Central Asia could become a significant support for that effort.

During Soviet times gold was part of Soviet National Bank reserves but considered a “capitalist relic.” After 1991, in the chaotic collapse of the Soviet Union, Western intelligence agencies in cooperation with Italian organized crime and criminal former Soviet senior bureaucrats organized the theft of the entire gold reserves, more than 2,000 tons of bullion, from the Soviet Gosbank vaults, a crime announced by bank chairman Geraschenko, himself reportedly a secret participant in the theft, to an astonished Russian parliament.

Since Putin became president in 1999, the Russian central bank has been steadily restocking its central bank gold. Today according to official IMF statistics, Russia’s Central Bank has managed to accumulate 1238 Tons of gold reserves. In April alone Russia bought 30 tons.

The existence of central bank gold reserves has been shrouded in mystery for the country allegedly the world’s largest gold reserve holder, the US Federal Reserve Bank. In 2011 IMF Director General Dominique Strauss-Kahn demanded an independent physical audit of Federal Reserve gold. The Federal Reserve gold has never been audited. Strauss-Kahn reportedly had information that the 8000 tons of gold reported to be held by the US was gone.

The IMF head became concerned reportedly after the United States began “stalling” its pledged delivery to the IMF of 191.3 tons of gold agreed to under the Second Amendment of the Articles of Agreement to fund what are called Special Drawing Rights (SDRs). Some days later a bizarre hotel sex scandal forced the abrupt resignation of Strauss-Kahn and an end to IMF calls for a gold audit.

Whatever the true state of US Fed gold reserves, it’s clear that both Russia and China are stocking gold bullion to back their currencies as they carefully create a new architecture to replace the US dollar system.

Despite US financial warfare efforts, Russia state finances are also remarkably healthy in comparison with those in the West. In the USA government debt officially is well over $17 trillion or 105% of GDP. Greek debt is 177% of GDP. The Eurozone countries average debt to GDP is 91% and Germany 74%.

In Russia state debt is about 18% of GDP. China’s debt is around 43% according to latest IMF data.

Belarus, Kazakhstan, Russia and China have all substantially increased their official gold reserves since the first quarter of 2000. Now it emerges that gold is intended to be a vital element in the OBOR—One Bridge, One Road—Silk Road project.

At a Dubai commodities conference in April this year, Albert Cheng, Managing Director of the World Gold Council, revealed that China is consciously looking to integrate its search for gold with the Silk Road economic project over the next ten years. He cited a statement from Xu Luode, President of Shanghai Gold Exchange and a National People’s Congress (NPC) delegate who proposed to integrate gold market development into the strategic development plan of Silk Road Economic Belt at the March, 2015 meeting of the Chinese Central Committee. He suggested a mechanism to involve major gold producers and users along the new rail routes through Kazakhstan and Russia. He also proposed that the Chinese government’s development of those resources make the Shanghai Gold Exchange the trading hub, and be integrated into the Silk Road Economic Belt plan.

The opening of the new network of Eurasian high-speed rail infrastructure will open entire new areas of mineral riches to development. On May 11, 2015, China’s largest gold mining company, China National Gold Group Corporation (CNGGC), signed an agreement with Russian gold miner Polyus Gold to deepen ties in gold exploration. Announcing the deal, Song Xin, general manager of CNGGC and President of the China Gold association, said, “China’s Belt and Road Initiative brings unprecedented opportunities for the gold industry.” Song Yuqin, Deputy General Manager of the Shanghai Gold Exchange stated, “The gold trade is expected to become a significant component of transactions by ‘Belt and Road’ countries.”

The Eurasian region in fact holds every conceivable mineral and rare earth metal known in vast quantities. That will now become economically feasible to develop with presence of high-speed freight rail infrastructure.

The Great Silk Road Economic Belt is clearly going to happen and fast. The emerging reality of the network of New Silk high-speed rail infrastructure, a wide-spanning network of road and rail links between all Asian and Central Asian nations, will be the heart of a new economic world. It is a well-known phenomenon of economics that as transportation infrastructure is developed there is a stronger GDP growth in each connected nation, a multiplier effect as entire new markets grow up. Clearly Eurasia is the place to be as Vladimir Putin and Xi Jinping have demonstrated.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/05/28/china-s-new-roads-to-russia/

Le faux califat: l’atout stratégique des USA

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Le faux califat: l’atout stratégique des USA

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

Le monde civilisé verse d’immenses larmes de crocodile devant la prise de la perle du désert de l’ancienne Route de la Soie, Palmyre, par EIIS/EIIL/Da’ech.

Et pourtant… Ni le président des USA, Barack Obama, ni les 22 pays vassaux armés jusqu’aux dents faisant théoriquement partie de sa coalition de volontaires n’ont envoyé le moindre drone équipé de missiles Hellfire contre les brutes drapées de noir du faux califat.

Il est assurément justifié de dire que l’Occident civilisé préfère avoir affaire à un califat médiéval intolérant imbibé de wahhabisme qu’à un dictateur arabe séculaire qui refuse de se prosterner devant l’autel du néolibéralisme occidental.

Il est tout autant justifié d’ajouter que ceux qui arment les décapiteurs et coupeurs de gorges du Front al-Nosra, c’est-à-dire al-Qaïda en Syrie, ou de EIIS/EIIL/Da’ech, sont essentiellement des Saoudiens, qui constituent aussi les plus grands importateurs d’armes de la planète, qu’ils achètent surtout des USA, mais aussi de la France et du Royaume-Uni.

Voilà maintenant qu’un document déclassifié de l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012, qui a fait le tour de tous les organes gouvernementaux dont CENTCOM, la CIA et le FBI et qu’a obtenu Judicial Watch (un cabinet juridique qui veille à l’intérêt du public), confirme enfin ce qui passe pour être la stratégie de Washington dans le Levant et la péninsule arabique.

C’est qu’au même titre que le proto al-Qaïda original financé par la CIA, qui a vu le jour dans les années 1980 à Peshawar, EIIS/EIIL/Da’ech, alias al-Qaïda 2.0, remplit un seul et unique objectif géopolitique.

Pour faire court, l’Occident civilisé, de pair avec des vassaux tels que la Turquie et les pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a soutenu la branche d’al-Qaïda en Syrie pour déstabiliser Damas, même si le Pentagone avait prévu l’issue horrible de cette stratégie, à savoir l’émergence de EIIS/EIIL/Da’ech (Brad Hoff fournit tous les détails dans un texte traduit par le Saker Francophone).

Pour le Pentagone, c’était tout de même un atout stratégique inestimable, qui devait être lâché dans la nature pour isoler le régime syrien.

Que le rapport de la DIA ne mentionne pas que le gouvernement des USA a créé de toutes pièces EIIS/EIIL/Da’ech ou qu’il favorise le Front al-Nosra en Syrie ou le faux califat en Irak est sans importance. L’élément essentiel, c’est que le gouvernement des USA n’a absolument rien fait pour empêcher la maison des Saoud, ses sbires du CCG et la Turquie de soutenir l’opposition syrienne et d’assouvir ainsi leur désir brûlant de faciliter l’émergence d’un État sécessionniste salafiste dans l’est de la Syrie et de l’autre côté de la frontière, en territoire irakien.

Aujourd’hui, tout observateur bien informé sait que la guerre contre la terreur du régime Cheney était une fraude. Il n’est donc pas surprenant que la destruction planifiée en cours en Syrak offre l’excuse parfaite au complexe militaro-industriel des USA pour tirer des milliards de dollars de la vente de plus d’armes encore à la maison des Saoud, aux autres sbires du CCG, à Israël et à l’Irak.

Cette convergence d’intérêts, géopolitiques dans le cas du Pentagone, commerciaux pour ce qui est du complexe militaro-industriel, entre parfaitement dans le scénario de la maison des Saoud, qui consiste à dicter la politique étrangère de l’administration évitons les conneries Obama au Levant et dans la péninsule arabique.

Les 22 États membres de la coalition d’Obama se réuniront à Paris au début juin. Le Pentagone devrait alors disposer d’un véritable plan relativement à EIIS/EIIL/Da’ech : soit qu’on tente le tout pour le tout pour l’annihiler (très peu probable), soit qu’on repousse toutes ces brutes vers le Caucase (assez probable). Le plus probable en fait, c’est que le bordel actuel va se perpétuer.

On ne peut rien cacher aux Russes

Le colonel-général Igor Sergoun, chef de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’état-major des forces armées russes, parle rarement en public. Mais lorsqu’il le fait, les plaques tectoniques géopolitiques bougent.

L’analyse de Sergoun corrobore le rapport de la DIA à la perfection. Depuis maintenant des années, les services du renseignement militaire russes ont conclu (et le font maintenant savoir au public) que le terrorisme islamique, que toute la guerre contre la terreur, en fait, sont un outil de l’Occident utilisé pour détruire les pays souverains qui osent s’opposer à la puissance hégémonique.

Comme nous le savons tous, il est évidemment beaucoup plus facile de subvertir et d’écraser la Libye ou la Syrie que la Russie ou la Chine (ou même l’Iran à vrai dire).

N’empêche que l’Empire du Chaos doit maintenant se dépatouiller pour faire face  (ou faire bonne figure) devant ce retour d’ascenseur généré par sa tactique de diviser pour mieux régner. En Irak, la chute de Ramadi donne un formidable élan à la portée stratégique, au recrutement et au financement de EIIS/EIIL/Da’ech, qui a fait passer l’équipe d’Obama-évitons les conneries pour de parfaits imbéciles.

D’autant plus que les USA n’étaient pas que de simples spectateurs dans cette débâcle. Ramadi est tombée parce que le gouvernement de Bagdad refusait d’armer les tribus sunnites de la province d’Al-Anbar. Le faux califat a attaqué la ville avec une flotte de 30 camions bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes. Les membres des tribus qui la défendaient ont dû fuir pour éviter d’être massacrés par les brutes du califat.

Que faisait le Pentagone ? Rien, ce qui entre en contradiction avec les accusations trompeuses de son chef Ash Carter, qui a dit que les Irakiens manquaient de volonté à combattre. Le Pentagone n’a rien fait non plus à Tikrit, lorsque les États-uniens ont refusé de combattre le faux califat aux côtés de milices chiites dirigées par des officiers iraniens qui relevaient directement de Qasem Soleimani, la superstar de la Force Al-Qods.

Le match oppose l’Iran et les décapiteurs

La chute de Ramadi montre à l’évidence que la véritable puissance qui lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Irak ce ne sont pas les USA, mais l’Iran. Les milices chiites sont d’ailleurs déjà en train d’être incorporées dans les forces de sécurité irakiennes.

Ezzat al-Douri, l’ancien numéro deux de Saddam Hussein que les USA n’ont pas encore capturé, a diffusé des messages où il évoquait un besoin d’aide urgent en armes de la part des suspects habituels, les Saoudiens. Alors qu’ils tentaient d’armer les tribus de la province d’al-Anbar à partir de la Jordanie, devinez qui a mis un holà ? Washington. Conformément aux règles hésitantes de l’administration Obama, la Jordanie ne peut donner suite aux efforts saoudiens sans l’autorisation directe de Bagdad, qui n’est jamais venue.

Cette pagaille n’est qu’un exemple du double jeu incessant auquel se livre l’Empire du Chaos dans sa guerre contre la terreur, qui revient en fin de compte à dire que la lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Syrak n’est qu’une immense farce.

Qu’importe ce qui arrivera à Washington dans un proche avenir, que ce soit sous le règne d’Hillary-Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort-Clinton ou de Jeb-Mon frère a eu raison d’envahir l’Irak-Bush, rien n’indique que le gouvernement des USA cessera un jour d’utiliser le terrorisme islamique comme atout stratégique.


- Source : Pepe Escobar

Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

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Russie-OTAN: En finir avec le bourrage de crânes

Auteur : Philippe Migault
Ex: http://zejournal.mobi

On pourrait se demander si, pour les fauteurs de guerre, l’entretien d’une peur permanente n’est pas plus rentable que la guerre elle-même. Une guerre, quelle que soit sa férocité et sa durée, peut toujours prendre fin, et elle peut devenir incontrôlable à tout moment. En revanche, l’entretien de la peur permanente face à une menace fictive est facilement contrôlable, dosable à souhait, pour aboutir, finalement, aux mêmes résultats : état de guerre, pouvoirs accrus, maitrise de la gestion de la population, et surtout, une industrie de l’armement qui fonctionne à plein. Que demander de plus ?

Qu’il s’agisse des guerres ou de toute autre crise, Spin Doctors et médias réutilisent les mêmes procédés, ressassent les mêmes « informations », dès lors que les évènements se prolongent. C’est ce qu’on appelle dans la presse un marronnier.

Vous avez aimé vous faire peur l’été dernier, quand toute la presse occidentale annonçait la ruée des blindés russes sur l’Ukraine, assurait que Vladimir Poutine était prêt à « prendre Kiev en deux semaines »? Vous adorerez la nouvelle série de l’été, la menace nucléaire en Europe. Pour les acteurs pas de surprise, le casting reste le même. Dans le rôle de l’innocente victime, l’Ukraine. Dans celui des ignobles renégats, les séparatistes du Donbass. Le côté obscur de la force conserve son siège au Kremlin. Comme dans tout bon western le justicier ne peut être qu’Américain. France et Allemagne tiennent leur rôle de figurants. Enfin l’Union Européenne se charge du chœur, commentant une tragédie à laquelle elle n’a pas même les moyens de prendre part.Bien entendu il faut pour cette « saison 2 » maintenir le spectateur en haleine.Celui-ci a constaté que la grande charge annoncée de l’Armée Rouge, que l’on disait ressuscitée, n’a finalement pas eu lieu.S’il est un tant soit peu averti, il ne lui aura sans doute pas échappé qu’un général français, patron de la Direction du Renseignement Militaire, a vendu la mèche sur le scénario de l’an dernier, révélant ce que tous les esprits un tant soit peu indépendants savaient, ou subodoraient, à savoir que les services de renseignement américains avaient une fois encore monté une grossière opération d’intoxication et que le risque d’attaque russe en Ukraine n’avait jamais été avéré.Il faut donc faire plus fort pour que « l’occidental » moyen s’inquiète, s’indigne. En deux mots, y croit.

En conséquence nous assistons depuis plusieurs jours à une montée en puissance des rumeurs alarmistes.Parce qu’il faut bien reprendre un peu des ingrédients précédents, l’agence Reuters a annoncé hier que l’un de ses envoyés spéciaux dans l’Oblast de Rostov a aperçu des trains transportant des blindés et des lance-roquettes multiples. Une forte concentration de troupes aurait été constatée à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la frontière russo-ukrainienne.

Peu importe à Reuters que Rostov-sur-le-Don soit le quartier général de la région militaire « Sud » de la Russie, où de très nombreuses forces sont stationnées compte tenu de l’instabilité du Caucase. Il va de soi pour l’agence anglo-canadienne que ces unités ne peuvent être destinées qu’à une chose: participer aux combats du Donbass si ceux-ci devaient reprendre.

Avant-hier le quotidien « The Moscow Times », dont on connaît « l’impartialité » vis-à-vis des autorités russes, rapportait que la marine lettone avait constaté qu’un sous-marin russe était passé à 9 kilomètres de ses eaux territoriales, tandis qu’un Antonov-22, pour les béotiens un vieil avion de transport quadrimoteurs non armé, avait volé à proximité de la Lettonie, mais au-dessus des eaux internationales, mardi.Peu importe au Moscow Times que le trafic naval et aérien entre les principales bases de la marine russe en Baltique, Saint-Pétersbourg et Baltiïsk, s’effectue nécessairement en longeant les côtes lettones. Peu importe qu’aucune violation des eaux territoriales ou de l’espace aérien n’ait eu lieu. Il s’agit bien entendu d’une tentative d’intimidation ou d’espionnage.

Ultime ingrédient du scénario catastrophe, le Secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, a dénoncé mardi la « rhétorique nucléaire » russe, condamnant le possible déploiement de missiles Iskander dans l’oblast de Kaliningrad, et jugeant que « les bruits de botte russes sont injustifiés, déstabilisants et dangereux ». Barack Obama et son Vice-Président, Joe Biden, ont immédiatement surenchéri sur le même thème. Une atmosphère qui a permis au très atlantiste webzine franco-américain Slate de surfer sur la vague en annonçant mercredi que « pour un officiel de l’OTAN une guerre éclatera cet été (et que) si on a de la chance, elle ne sera pas nucléaire ».Peu importe à Slate que sa source, John Schindler, soit un ancien analyste de la NSA, dont on connaît la fiabilité, et qu’il enseigne à l’Ecole navale américaine. Peu importe que M. Schindler rapporte les propos anonymes d’un membre de l’OTAN, organisation dont chacun sait qu’elle ne crie jamais au loup pour rien. Nous sommes, à n’en pas douter, au bord de l’holocauste thermonucléaire.

Nul n’est en mesure de dire combien de temps encore la tragédie ukrainienne se prolongera. Longtemps sans doute tant les haines sont désormais durablement installées et les facteurs susceptibles d’aggraver innombrables.

Ce qui est certain c’est que la guerre de propagande engagée dans les médias des différentes parties en présence va sans doute aller, elle, s’intensifiant, avec, à la clé, des affirmations de plus en plus péremptoires, un ton de plus en plus effrayant, bref tous les ingrédients du bourrage de crâne.

 - Source : Philippe Migault