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mardi, 16 août 2011

Opérations de l'OTAN en Libye: accélérateur d'une dislocation géopolitique mondiale?

Opérations militaires de l'OTAN en Libye : accélérateur d'une dislocation géopolitique mondiale ?

Xavier JARDEZ

Ex: http://www.polemia.com/ 

otan-libye.jpgDans son bulletin GEAB N° 51 (Global Europe Anticipation Bulletin – janvier 2011)*, le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP) – think tank monégasque dirigé par Franck Biancheri - prévoyait que l’année 2011 serait une année difficile pour ceux qui n’étaient pas préparés à la crise systémique globale, c'est-à-dire « une crise que affecte les fondements même du système (tous les secteurs et tous les relais, et non pas un secteur particulier comme c'était le cas avec la bulle Internet par exemple) et une crise qui affecte simultanément toute la planète (et non pas comme en 1929 un espace atlantique Etats-Unis et Europe de l'Ouest encore peu intégré in fine) ». Selon le LEAP, l’intervention anglo-américano-française en Libye en est la parfaite illustration ainsi qu’un puissant soutien à la dislocation géopolitique mondiale.

On demanda à l’opinion publique d’approuver, non de penser

Le vrai contexte du conflit libyen n’a rien à voir avec ce que gouvernements et médias en donnent tant en Grande-Bretagne qu’en France et aux Etats-Unis. Il débute avec la révolution en Tunisie et sa propagation aux autres pays arabes avec des résultats divergents. Dans l’analyse de GEAB 52 (février 2011), la Libye apparaissait dans la catégorie des « pays dont les régimes pouvaient contenir jusqu’à la fin de 2012, en recourant à la violence, les tentatives de changement ». Y figuraient aussi l’Algérie, l’Arabie saoudite, la Syrie contre lesquels, selon le bulletin, ni la Grande-Bretagne, ni la France, ni les Etats-Unis n’oseraient lancer une action militaire « pour défendre les populations » ou « accélérer le changement » pour les raisons suivantes :

  • -une trop grande population
  • -des régimes dont la déstabilisation serait dangereuse pour l’Occident
  • -des implications régionales potentiellement « explosives »
  • -des obstacles logistiques
  • -une certaine opposition de puissances non-occidentales à une résolution onusienne de soutien
  • -un destin militaire incertain
  • -un fort impact sur les prix mondiaux du pétrole et du gaz.

La différence de traitement entre la Libye et ces derniers pays est que les opérations militaires y apparaissaient techniquement, politiquement et militairement possibles à moindre risque contrairement aux pays cités. Kadhafi a été diabolisé dans les médias occidentaux mais a été courtisé, ces dernières années par les leaders occidentaux, notamment Sarkozy lui offrant tous les honneurs, pour lui vendre armes et réacteurs nucléaires. Son pays est vaste mais peu peuplé, croulant sous le pétrole dans une région hostile à la centralisation du pouvoir. Il était donc la cible rêvée si l’on arrivait à donner à cette action militaire une légitimité internationale.

Qui fut la suivante :

« Le peuple libyen est attaqué brutalement par un dictateur méprisable ; les démocraties (une espèce de mini-OTAN) doivent protéger de toute urgence le peuple libyen en révolte (dont personne n’a vu de photos même dans Benghazi, à l’inverse de ce qui s’est passé pour les foules en Egypte, au Yémen à Bahreïn, en Jordanie), de massacres de masse perpétrés par le dictateur libyen (ici encore pas de preuves, pas de photos) ; les révolutionnaires ont de plus formé un gouvernement alternatif dont la légitimité doit être soutenue (sans savoir vraiment qui en faisait partie à l’exception de l’ancien ministre de l’intérieur, Abdel Fattah Younis – certainement un grand démocrate - et quelques exilés de Londres et des Etats-Unis depuis des décennies). »

On demanda donc, spécialement en France, à l’opinion publique d’approuver, non de penser.

Pas de plan B en cas d’échec occidental

Les jours qui suivirent ont très rapidement montré

  • -que le peuple libyen ne s’est pas soulevé ;
  • -que les services secrets français, britanniques et la CIA opéraient en Libye bien avant le « déclenchement » officiel de la rébellion ;
  • -que le soutien à cette coalition de la part des pays arabes ou africains a été quasi inexistant ;
  • -qu’une large portion de l’Occident (Allemagne, Pologne…) a été opposé à cette intervention militaire ;
  • -que Sarkozy, Cameron et Obama n’avaient pas de plan B si le « blitzkrieg » échouait ;
  • -que la situation était source de risques géopolitiques majeurs pour le monde arabe et l’Europe.

(….)

Quels étaient les objectifs des participants à l’intervention militaire ? Pour Obama, pris au piège de l’effondrement du « mur du pétro-dollar » dû à la révolution arabe, et englué dans des problèmes budgétaires, financiers et économiques, à qui il était impossible de s’afficher comme un adversaire direct d’un autre pays musulman après l’Irak et l’Afghanistan, il s’agit de maintenir « le mur » par l’établissement de régimes « amis », de consolider le camp occidental en générant des conflits entre l’Occident et le reste du monde, de vendre des armes et d’engendrer des zones d’instabilité autour de l’Europe pour ralentir toute velléité d’indépendance stratégique de l’Europe. Pour Cameron, soutien fidèle des Etats-Unis, ses buts traditionnels épousent ceux de leur parrain, et s’y ajoute, celui jamais démenti, d’affaiblir la cohésion de l’Europe continentale. Sarkozy, converti aux vertus de l’américanisme, légitimant au nom de la démocratie, tout action servant les intérêts de l’Occident, a abandonné, sur l’autel de l’intervention en Libye, les deux pendants de la politique étrangère des dernières décennies, à savoir, le renforcement de la cohésion européenne autour de la France et de l’Allemagne et l’affaiblissement de l’influence US en Méditerranée. Pour Sarkozy, même les plus fervents soutiens à l’intervention en Libye affirment qu’elle est là à des fins de politique domestique, pour remonter sa popularité. Si rien ne marche en Libye, il deviendra pour Obama, le principal coupable.

Quant aux pays arabes, opposés a priori à l’intervention en Libye, ils s’y sont ralliés car le danger pour eux n’est pas Kadhafi, mais les révolutions populaires arabes et tout ce qui peut les affaiblir est le bienvenu. Ils ont ainsi eu le plaisir de voir l’Occident engager un conflit qui leur évite d’étendre un soutien aux mouvements révolutionnaires qui éclatent chez leurs voisins. Si Israël joue dans ce conflit la carte de la discrétion, il ne fait aucun doute que son influence est primordiale dans le conflit libyen, car il lui permet de miner le mouvement révolutionnaire arabe qui l’inquiète.

Cauchemar géopolitique

C’est ainsi que le conflit libyen accélère le processus de dislocation géopolitique mondial selon certaines lignes :

  • -incapacité des Etats-Unis à assumer le leadership militaire. Depuis 1945, c’est la première fois que la coalition qu’ils ont assemblée réunit si peu de pays. L’Occident étant réduit au strict minimum. Il n’y a ni Asiatiques, ni Africains, ni Latino-Américains. Des Arabes, seul le Qatar est visible.
  • -LEAP pense que le conflit libyen aboutira à l’émergence d’un vrai centre européen de défense et au-delà de la défense, la position de l’Allemagne axée sur la diplomatie prévaudra.
  • -failles dans l’unité de l’OTAN
  • -naissance d’une diplomatie Euro-BRIC avec l’abstention de l’Allemagne au Conseil de Sécurité fidèle à sa ligne d’indépendance vis-à-vis de Washington, initiée par Schröeder
  • -impasse de l’Europe sur la « Somalie méditerranéenne » : piraterie, mafias en tous genres, terrorisme, instabilité régionale… ces conséquences sont loin des promesses de changements démocratiques en Libye prophétisées par la coalition.

L’intervention en Libye peut donner lieu à un cauchemar géopolitique pire que celui de la Yougoslavie, l’Irak et l’Afghanistan réunis. Elle est une aubaine pour ceux qui souhaitent affaiblir les mouvements révolutionnaires dans le monde arabe. En France, concernant cette guerre, la propagande médiatique est telle qu’il est impossible d’accorder la moindre foi aux sondages. Le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP) remarque d’ailleurs que « la cote de popularité d Nicolas Sarkozy continue de chuter, ce qui est bien incompatible avec les fortes adhésions à sa politique libyenne affirmées par les sondeurs » (1).

LEAP
24/07/2011
Extrait GEAB n°54 (15 avril 2011)
Résumé et synthèse par Xavière Jardez

Polémia invite ses lecteurs à se reporter sur le site http://www.france-irak-actualite.com/ . Ils y trouveront des informations sur la situation actuelle de la Libye au lendemain de l’assassinat du général Younès, chef de l’armée rebelle, et sur les doutes quant à l'avenir, formulés par le président Sarkozy et son ministre des affaires étrangères, sur lesquels les médias français se montrent assez discrets.

*Version intégrale : http://www.leap2020.eu/Operation-militaire-en-Libye-Un-accelerateur-puissant-de-la-dislocation-geopolitique-mondiale_a6826.html

(1) Alors qu’en mars 63% des Français soutenaient - soi-disant - l’intervention française en Libye, le 1er juillet ils n’étaient plus que 30% à y être « plutôt favorable ». Selon une enquête de l’hebdomadaire Le Point, publiée le 20 juillet : 66% des Français ne souhaitent pas la réélection de Nicolas Sarkozy.

Correspondance Polémia – 9/08/2011

 

Xavière Jardez

mercredi, 03 août 2011

Somalie: merci, mais nous avons déjà amplement donné...

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Somalie : merci, mais nous avons déjà amplement donné…

 

Communiqué de Bernard Lugan

 

29 juillet 2011

 

 

La Somalie étant encore frappée par une famine, une nouvelle fois les médias déversent des images atroces accompagnées de commentaires dégoulinants de bons sentiments et chargés de reproches culpabilisateurs. Comme si nous, Européens, avions la moindre responsabilité dans ce drame dont les deux principales causes répétitives sont clairement identifiées :

 

- Une guerre tribale que se livrent des clans historiquement rivaux.

- Une surpopulation suicidaire qui a détruit le fragile équilibre écologique régional. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement avec un taux de natalité brute de plus de 48% et un indice de fécondité par femme atteignant 6,76 enfants ?

 

Au moment où une intense campagne vise à préparer les esprits à une intervention, il est impératif de donner les clés du problème somalien tant il est vrai que seul le retour à l’histoire permet de tempérer les émois humanitaires :

 

1) La Somalie est en guerre depuis 1978. Le problème n’y est pas ethnique mais tribal, le grand ensemble ethnique somali qui occupe une vaste partie de la Corne de l’Afrique est en effet divisé en trois grands groupes (Darod, Irir et Saab), subdivisés en tribus, en clans et en sous clans qui se sont toujours opposés. Hier pour des points d’eau et des vols de chameaux, aujourd’hui pour des trafics plus « modernes ».

 

2) Le 15 octobre 1969, après l’assassinat du président Ali Shermake, le général Siyad Barre prit le pouvoir. C’était un Darod de la tribu Maheran. En 1977, il lança son armée dans l’aventureuse guerre de l’Ogaden. Dans un premier temps, l’armée éthiopienne fut balayée, puis l’offensive somalienne se transforma en déroute. Après cette défaite, les réalités tribales s’imposèrent avec encore plus de force qu’auparavant et le gouvernement ne fut plus désigné que sous l’abréviation MOD, qui signifiait Marehan-Ogadeni-Dhulbahante, à savoir les trois clans associés aux affaires.

 

3) Une terrible guerre tribale opposa ensuite les Darod entre eux. Finalement, la tribu Hawiyé l’emporta sur celle des Maheran et le 27 janvier 1991 le général Siyad Barre fut renversé.

 

4) La Somalie subit alors la loi de deux factions antagonistes du CSU (Congrès  somalien unifié), mouvement tribal des Hawiyé, qui éclata sur un critère clanique opposant le clan agbal d’Ali Mahdi Mohamed au clan Habar Gedir dirigé par le « général » Mohamed Farah Aidid. Dans le nord du pays, le 18 mai 1991, le Somaliland, ancien protectorat britannique, se déclara indépendant.

 

5) La guerre des milices provoqua une atroce famine et l’opinion américaine se mobilisa. En France le docteur Kouchner lança la campagne du « sac de riz pour la Somalie ». Puis, au mois de décembre 1992, un corps expéditionnaire  US débarqua dans une mise en scène théâtrale pour « rendre l’espoir » aux populations somaliennes. L’opération « Restore Hope » avait été déclenchée au nom d’une nouvelle doctrine inventée pour la circonstance, l’ingérence humanitaire, ce colonialisme des bons sentiments. Ce fut un échec cuisant et le 4 mai 1993, l’ONU prit le relais des Etats-Unis en faisant débarquer un corps expéditionnaire de 28.000 hommes. Le 5 juin, 23 Casques Bleus pakistanais furent tués par les miliciens du « général » Aidid et le 12 juin, un commando américain échoua dans une tentative de représailles contre le chef de guerre somalien. Le 3 octobre enfin, 18 soldats américains perdirent la vie dans l’affaire de la « chute du faucon noir ».

 

6) Au mois de mars 1994, à Nairobi, un accord de réconciliation fut signé entre les deux chefs hawiyé, mais il demeura lettre morte. A partir du mois d’août, l’anarchie fut totale, les hommes d’Ali Mahdi contrôlant le nord de Mogadiscio et ceux du « général » Aidid le sud. Le 22 août, 7 Casques Bleus indiens furent tués. Les Américains rembarquèrent alors, abandonnant dans le bourbier somalien le contingent de l’ONU composé de soldats pakistanais et bengalais. Le 28 février 1995, il fallut un nouveau débarquement baptisé opération « Bouclier unifié » pour extraire les malheureux devenus otages. L’ONU quittait  la Somalie sur un cuisant échec politique et militaire qui lui avait coûté 136 morts et 423 blessés.

 

7) Les clans somalis se retrouvèrent  alors entre eux et ils s’affrontèrent de plus belle. Le 1° août 1996, le « général » Aidid, grièvement blessé au combat mourût. Son fils Hussein Aidid lui succéda à la tête de son parti, le CSU/UNS (Congrès somalien unifié/Union nationale somalienne), c’est à dire sa milice tribale composée du noyau dur du sous clan des Saad, lui-même étant une sous division du clan des Habr Gedir de la tribu hawiyé. Dans le sud du pays, les miliciens de Hussein Aidid s’opposèrent aux Rahanwein, ces derniers s’affrontant ensuite en fonction de leur appartenance clanique tandis que dans le nord-est, plusieurs composantes des Darod dirigées par Abdullahi Yussuf Ahmed créaient au mois d’août 1998 une région autonome baptisée  Puntland.

 

8) En 2004, après d’interminables discussions entre les factions claniques, un accord  de partage du pouvoir fut trouvé, mais le Gouvernement Fédéral de Transition, incapable de s’installer en Somalie fut contraint de « gouverner » depuis le Kenya.

 

9) Puis un nouveau mouvement fit son apparition sur la scène somalienne, les Tribunaux islamiques dont les milices, les Shababs (Jeunes) menacèrent de prendre Mogadiscio. Au mois de décembre 2006, pour les en empêcher, l’armée éthiopienne entra en Somalie sans mandat international, mais encouragée par les Etats-Unis.

 

10) Par le vote de la Résolution 1744 en date du 21 février 2007, le Conseil de sécurité de l’ONU autorisa ensuite le déploiement d’une mission de l’Union Africaine, l’AMISOM. L’UA avait prévu qu’elle serait composée de 8000 hommes, or les pays volontaires ne se bousculèrent pas.

 

Depuis, à l’exception du Somaliland et dans une mesure moindre du Puntland, les islamistes contrôlent  la majeure partie du pays. Or, pour eux, la famine est une véritable aubaine car :

- Elle va leur permettre d’être reconnus par la « communauté  internationale » qui devra traiter avec eux pour l’acheminement de l’aide alimentaire.

- Elle va leur permettre d’achever la prise de contrôle du pays.

- Elle va leur permettre de tirer de juteux profits des détournements de cette aide, comme cela avait été le cas lors de la grande famine d’Ethiopie dans les années 1984-1985. 

 

La conclusion de cette mise au point est donc claire : nous n’avons rien à faire dans cette galère. A moins, naturellement, de vouloir verser dans le « tonneau des Danaïdes » somalien une aide qui serait pourtant tellement utile à nos SDF et à toutes ces familles françaises qui ne mangent plus à leur faim.

Enfin, mes pensées vont à cet officier français - et à sa famille -, prisonnier des milices somaliennes depuis deux longues années et dont le sort n’émeut pas particulièrement l’opinion. Mais il est vrai qu’il n’a pas la chance d’appartenir à la corporation journalistique...

 

Pour en savoir plus sur l’actualité africaine libérée du prisme de la pensée unique et du politiquement correct, je ne puis que vous conseiller de vous abonner à la revue l’Afrique Réelle envoyée par PDF le 15 de chaque mois. Pour en savoir plus : 

http://www.bernard-lugan.com

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Bernard Lugan  

samedi, 23 juillet 2011

Mediterraneo e Asia Centrale: le cerniere dell'Eurasia

Mediterraneo e Asia Centrale: le cerniere dell’Eurasia

Tiberio GRAZIANI

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

 La transizione dal sistema unipolare a quello multipolare genera tensioni in due particolari aree della massa eurasiatica: il Mediterraneo e l’Asia Centrale. Il processo di consolidamento del policentrismo sembra subire una impasse causata dall’atteggiamento “regionalista” assunto dalle potenze eurasiatiche. L’individuazione di un unico grande spazio mediterraneo-centroasiatico, quale funzionale cerniera della massa euroafroasiatica, fornirebbe elementi operativi all’integrazione eurasiatica.

Nel processo di transizione tra il momento unipolare e il nuovo sistema policentrico si osserva che le tensioni geopolitiche si scaricano principalmente su aree a forte valenza strategica. Tra queste, il bacino mediterraneo e l’Asia Centrale, vere e proprie cerniere dell’articolazione euroafroasiatica, hanno assunto, a partire dal primo marzo del 2003, un particolare interesse nell’ambito dell’analisi geopolitica riguardante i rapporti tra gli USA, le maggiori nazioni eurasiatiche e i Paesi del Nord Africa. Quel giorno, si ricorderà, il parlamento della Turchia, vale a dire il parlamento della nazione-ponte per eccellenza tra le repubbliche centroasiatiche e il Mediterraneo, decise di negare l’appoggio richiesto dagli USA per la guerra in Iràq1. Questo fatto, lungi dal costituire solamente un elemento di negoziazione tra Washington e Ankara, come in un primo momento poteva apparire (e certamente lo fu anche, a causa di due elementi contrastanti: la fedeltà turca all’alleato nordamericano e la preoccupazione di Ankara per l’effetto che l’ipotizzata creazione di un Kurdistan, nell’ambito dell’allora probabile progetto d tripartizione dell’Iràq, avrebbe avuto sulla irrisolta “questione curda” ), stabilì tuttavia l’inizio di una inversione di tendenza della cinquantennale politica estera turca2. Da allora, con un crescendo continuo fino ai nostri giorni, la Turchia, tramite soprattutto l’avvicinamento alla Russia (facilitata dalla scarsa propensione dell’Unione Europea ad includere Ankara nel proprio ambito) e la sua nuova politica di buon vicinato, ha cercato di praticare una sorta di smarcamento dalla tutela statunitense, rendendo di fatto scarsamente affidabile un tassello fondamentale per la penetrazione nordamericana nella massa eurasiatica. Oltre gli ostacoli costituiti dall’Iràn e dalla Siria, gli strateghi di Washington e del Pentagono devono oggi tener conto infatti anche della nuova e poco malleabile Turchia.

Il mutamento di condotta della Turchia è avvenuto nel contesto della più generale e complessa trasformazione dello scenario eurasiatico, tra i cui elementi caratterizzanti sono da registrare la riaffermazione della Russia su scala continentale e globale, la potente emersione della Cina e dell’India nell’ambito geoeconomico e finanziario e, per quanto concerne la potenza statunitense, il suo logoramento sul piano militare in Afghanistan e in Iràq.

Quello che, a far data dal crollo del muro di Berlino e dal collasso sovietico, sembrava apparire come l’avanzamento inarrestabile della “Nazione necessaria” verso il centro della massa continentale eurasiatica, seguendo le due seguenti predeterminate direttrici di marcia:

 - una, procedente dall’Europa continentale, volta all’inclusione, a colpi di “rivoluzioni colorate”, nella propria sfera d’influenza dell’ex “estero vicino” sovietico, prontamente ribattezzato la “Nuova Europa”, secondo la definizione di Rumsfeld, e destinata strategicamente, nel tempo, a “premere” contro una Russia ormai allo stremo;

- l’altra, costituita dalla lunga strada che dal Mediterraneo si protrae verso le nuove repubbliche centroasiatiche, volta a tagliare in due la massa euroafroasiatica e a creare un permanente vulnus geopolitico nel cuore dell’Eurasia;

si era arrestato nel volgere di pochi anni nel pantano afgano.

Falliti gli ultimi tentativi di “rivoluzioni colorate” e sommovimenti telediretti da Washington nel Caucaso e nelle Repubbliche centroasiatiche, rispettivamente a causa della fermezza di Mosca e delle congiunte politiche eurasiatiche di Cina e Russia, messe in atto, tra l’altro, attraverso la Organizzazione della Conferenza di Shanghai (OCS), la Comunità economica eurasiatica e il consolidamento di relazioni di amicizia e cooperazione militare, gli USA al termine del primo decennio del nuovo secolo dovevano riformulare le proprie strategie eurasiatiche.

 

La prassi egemonica atlantica

 

L’assunzione del paradigma geopolitico proprio al sistema occidentale a guida statunitense, articolato sulla dicotomia Stati Uniti versus Eurasia e sul concetto di “pericolo strategico”3, induce gli analisti che lo praticano a privilegiare gli aspetti critici delle varie aree bersaglio degli interessi atlantici. Tali aspetti sono costituiti comunemente dalle tensioni endogene dovute in particolare a problematiche interetniche, disequilibri sociali, disomogeneità religiosa e culturale4, frizioni geopolitiche. Le soluzioni approntate riguardano un ventaglio di interventi che spaziano dal ruolo degli USA e dei loro alleati nella “ricostruzione” degli “stati falliti” (Failed States) secondo modalità diversificate (tutte comunque miranti a diffondere i “valori occidentali” della democrazia e della libera iniziativa, senza tenere in alcun conto le peculiarità e le tradizioni culturali locali), fino all’intervento militare diretto. Quest’ultimo viene giustificato, a seconda delle occasioni, come una risposta necessaria per la difesa degli interessi statunitensi e del cosiddetto ordine internazionale oppure, nel caso specifico degli stati o governi che l’Occidente ha valutato, preventivamente e significativamente, in accordo alle regole del soft power, “canaglia”, quale estremo rimedio per la difesa delle popolazioni e la salvaguardia dei diritti umani5.

Considerando che la prospettiva geopolitica statunitense è tipicamente quella di una potenza talassica, che interpreta il rapporto con le altre nazioni o entità geopolitiche muovendo dalla propria condizione di “isola”6, essa identifica il bacino mediterraneo e l’area centroasiatica come due zone caratterizzate da una forte instabilità. Le due aree rientrerebbero nell’ambito dei cosiddetti archi di instabilità come definiti da Zbigniew Brzezinski. L’arco di instabilità o di crisi costituisce, come noto, una evoluzione ed un ampliamento del concetto geostrategico di rimland (margine marittimo e costiero) messo a punto da Nicholas J. Spykman7. Il controllo del rimland avrebbe permesso, nel contesto del sistema bipolare, il controllo della massa eurasiatica e dunque il contenimento della sua maggiore nazione, l’Unione Sovietica, ad esclusivo beneficio della “isola nordamericana”.

Nel nuovo contesto unipolare, la geopolitica statunitense ha definito come Grande Medio Oriente la lunga e larga fascia che dal Marocco giunge fino all’Asia Centrale, una fascia che andava secondo Washington “pacificata” in quanto costituiva una ampio arco di crisi, a causa delle conflittualità generate dalle disomogeneità sopra descritte. Tale impostazione, veicolata dagli studi di Samuel Huntington e dalle analisi di Zigbniew Brzezinski, spiega abbondantemente la prassi seguita dagli USA al fine di aprirsi un varco nella massa continentale eurasiatica e da lì premere sullo spazio russo per assumere l’egemonia mondiale. Tuttavia alcuni fattori “imprevisti” quali la “ripresa” della Russia, la politica eurasiatica condotta da Putin in Asia Centrale, le nuove intese tra Mosca e Pechino, nonché l’emersione della nuova Turchia (fattori che messi in relazione alle relative e contemporanee “emancipazioni” di alcuni paesi dell’America Meridionale delineano uno scenario multipolare o policentrico) hanno influito sulla ridefinizione dell’area come un Nuovo Medio Oriente. Tale evoluzione, emblematicamente, venne resa ufficiale nel corso della guerra israelo-libanese del 2006. In quell’occasione, l’allora segretario di Stato Condoleeza Rice ebbe a dire: «Non vedo l’interesse della diplomazia se è per ritornare alla situazione precedente tra Israele ed il Libano. Penso sarebbe un errore. Ciò che vediamo qui, in un certo modo, è l’inizio, sono le doglie di un nuovo Medio Oriente e qualunque cosa noi facciamo, dobbiamo essere certi che esso sia indirizzato verso il nuovo Medio Oriente per non tornare al vecchio»8. La nuova definizione era ovviamente programmatica; mirava infatti alla riaffermazione del partenariato strategico con Tel Aviv ed alla frantumazione – indebolimento dell’area vicino e medio orientale nel quadro di quello che alcuni giorni dopo la dichiarazione di Condoleeza Rice venne precisato dal primo ministro israeliano Olmert essere il “New Order” in “Medio Oriente”. Parimenti programmatico era il sintagma “Balcani eurasiatici” coniato da Brzezinski in riferimento all’area centroasiatica, giacché utile alla formulazione di una prassi geostrategica che, attraverso la destabilizzazione dell’Asia Centrale sulla base delle tensioni endogene, aveva (ed ha) lo scopo di rendere problematica la potenziale saldatura geopolitica tra Cina e Russia.

Negli anni che vanno dal 2006 alla operazione “Odyssey Dawn” contro la Libia (2011), gli USA, nonostante la retorica inaugurata dal 2009 dal nuovo inquilino della Casa Bianca, hanno di fatto perseguito una strategia mirante alla militarizzazione dell’intera striscia compresa tra il Mediterraneo e l’Asia Centrale. In particolare, gli USA hanno messo in campo, nel 2008, il dispositivo militare per l’Africa, l’Africom, attualmente (aprile 20011) impegnato nella “crisi” libica, finalizzato al radicamento della presenza statunitense in Africa in termini di controllo e di pronto intervento nel continente africano, ma anche puntato nella direzione del “nuovo” Medio Oriente e dell’Asia Centrale. In sintesi, la strategia statunitense consiste nella militarizzazione della fascia mediterranea-centroasiatica. Gli scopi principali sono:

  1. creare un cuneo tra l’Europa meridionale e l’Africa settentrionale;

  2. assicurare a Washington il controllo militare dell’Africa settentrionale e del Vicino Oriente (utilizzando anche la base di Camp Bondsteel presente nel Kosovo i Metohija), con una particolare attenzione all’area costituita da Turchia, Siria e Iràn;

  3. tagliare” in due la massa eurasiatica;

  4. allargare il cosiddetto arco di crisi nell’Asia Centrale.

Nell’ambito del primo e del secondo obiettivo, l’interesse di Washington si è rivolto principalmente verso l’Italia e la Turchia. I due paesi mediterranei, per motivi diversi (ragioni eminentemente di politica industriale ed energetica per l’Italia, ragioni più propriamente geopolitiche per Ankara, desiderosa di ricoprire un ruolo regionale di primo livello, peraltro in diretta competizione con Israele) hanno negli ultimi anni tessuto rapporti internazionali che, in prospettiva, poiché forti delle relazioni con Mosca, potevano (e possono) fornire leve utili per una potenziale exit strategy turco-italiana dalla sfera di influenza nordamericana. Il tentativo oggettivo di aumentare i propri gradi di libertà nell’agone internazionale operati da Roma e Ankara cozzavano contro non solo gli interessi generali di natura geopolitica di Washington e Londra, ma anche contro quelli più “provinciali” dell’Union méditerranéenne di Sarkozy.

 

Il multipolarismo tra prospettiva regionalista e eurasiatica

 

La prassi applicata dal sistema occidentale guidato dagli USA volta, come sopra descritto, ad ampliare le crisi in Eurasia e nel Mediterraneo al fine non della loro stabilizzazione, bensì del mantenimento della propria egemonia, mediante militarizzazione dei rapporti internazionali e coinvolgimento degli attori locali, oltre ad individuare altri futuri e probabili bersagli (Iràn, Siria, Turchia) utili al radicamento statunitense in Eurasia, pone alcune riflessioni in merito allo “stato di salute” degli USA e alla strutturazione del sistema multipolare.

Ad una analisi meno superficiale, l’aggressione alla Libia di USA, Gran Bretagna e Francia, non è affatto un caso sporadico, ma un sintomo della difficoltà di Washington di operare in maniera diplomatica e con senso di responsabilità, quale un attore globale dovrebbe avere. Esso evidenzia il carattere di rapacità tipico delle potenze in declino. Il politologo ed economista statunitense David. P. Calleo, critico della “follia unipolare” e studioso del declino degli USA, osservava nel lontano 1987 che «…le potenze in via di declino, anziché regolarsi e adattarsi, cercano di cementare il proprio barcollante predominio trasformandolo in un’egemonia rapace»10. Luca Lauriola nel suo Scacco matto all’America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero11, sostiene, a ragione, che le potenze eurasiatiche, Russia, Cina e India trattano la potenza d’oltreatlantico, ormai “smarrita e impazzita”, in modo da non suscitare reazioni che potrebbero generare catastrofi planetarie.

Per quanto invece riguarda il processo di strutturazione del sistema multipolare, occorre rilevare che quest’ultimo avanza lentamente, non a causa delle recenti azioni statunitensi in Africa Settentrionale, ma piuttosto per l’atteggiamento “regionalista” assunto dagli attori eurasiatici (Turchia, Russia e Cina), i quali stimando il Mediterraneo e l’Asia Centrale solo in funzione dei propri interessi nazionali, non riescono a cogliere il significato geostrategico che queste aree svolgono nel più ampio scenario conflittuale tra interessi geopolitici extracontinentali (statunitensi) ed eurasiatici. La riscoperta di un unico grande spazio mediterraneo-centroasiatico, evidenziando il ruolo di “cerniera” che esso assume nell’articolazione euroafroasiatica, fornirebbe elementi operativi per superare l’ impasse “regionalista” che subisce il processo di transizione unipolare-multipolare.

 * Tiberio Graziani è direttore di “Eurasia” e presidente dell’IsAG.

1 Elena Mazzeo, “La Turchia tra Europa e Asia”, “Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici”, a. VIII, n.1 2011.

2 La Turchia aderisce al Patto Nato il 18 febbraio 1952.

3 «Geopoliticamente l’America è un’isola al largo del grande continente eurasiatico. Il predominio da parte di una sola potenza di una delle due sfere principali dell’Eurasia — Europa o Asia — costituisce una buona definizione di pericolo strategico per gli Stati Uniti, una guerra fredda o meno. Quel pericolo dovrebbe essere sventato anche se quella potenza non mostrasse intenzioni aggressive, poiché, se queste dovessero diventare tali in seguito, l’America si troverebbe con una capacità di resistenza efficace molto diminuita e una incapacità crescente di condizionare gli avvenimenti», Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp.634–635.

«Eurasia is the world’s axial supercontinent. A power that dominated Eurasia would exercise decisive influence over two of the world’s three most economically productive regions, Western Europe and East Asia. A glance at the map also suggests that a country dominant in Eurasia would almost automatically control the Middle East and Africa. With Eurasia now serving as the decisive geopolitical chessboard, it no longer suffices to fashion one policy for Europe and another for Asia. What happens with the distribution of power on the Eurasian landmass will be of decisive importance to America’s global primacy and historical legacy.» Zbigniew Brzezinski, “A Geostrategy for Eurasia,” Foreign Affairs, 76:5, September/October 1997.

4 Enrico Galoppini, Islamofobia, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2008.

5 Jean Bricmont, Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort?, Éditions Aden, Bruxelles 2005; Danilo Zolo, Chi dice umanità. Guerra, diritto e ordine globale, Einaudi, Torino 2000; Danilo Zolo, Terrorismo umanitario. Dalla guerra del Golfo alla strage di Gaza, Diabasis, Reggio Emilia 2009.

6 «Un tipico descrittore geopolitico è la visione degli USA come una “isola”, non troppo diversa geopoliticamente dall’Inghilterra e dal Giappone. Tale definizione esalta la loro tradizione di commercio marittimo ed interventi militari oltremare e, ovviamente, di sicurezza basata sulla distanza e l’isolamento.» Phil Kelly, “Geopolitica degli Stati Uniti d’America”, “Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici”, a. VII, n.3 2010.

7 Nicholas Spykman, America’s Strategy in World Politics: The United States and the Balance of Power, Harcourt Brace, New York 1942.

8 «But I have no interest in diplomacy for the sake of returning Lebanon and Israel to the status quo ante. I think it would be a mistake. What we’re seeing here, in a sense, is the growing — the birth pangs of a new Middle East and whatever we do we have to be certain that we’re pushing forward to the new Middle East not going back to the old one», Special Briefing on Travel to the Middle East and Europe, US, Department of State, 21 luglio 2006

9 Tiberio Graziani, “U.S. strategy in Eurasia and drug production in Afghanistan”, Mosca , 9-10 giugno 2010 (http://www.eurasia-rivista.org/4670/u-s-strategy-in-eurasia-and-drug-production-in-afghanistan )

10 David P. Calleo, Beyond American Hegemony: The future of the Western Alliance, New York 1987, p. 142.

11 Luca Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero, Palomar, Bari 2007.


Article printed from eurasia-rivista.org: http://www.eurasia-rivista.org

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mercredi, 13 juillet 2011

Der Islam als geopolitisches Werkzeug zur Kontrolle des Nahen und Mittleren Ostens

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Die Kräfte der Manipulation: der Islam als geopolitisches Werkzeug zur Kontrolle des Nahen und Mittleren Ostens

Mahdi Darius Nazemroaya

Bei ihrem Vormarsch gegen das Eurasische Herzland versuchen Washington und seine Gefolgsleute, sich den Islam als geopolitisches Werkzeug zunutze zu machen. Politisches und soziales Chaos haben sie bereits geschaffen. Dabei wird versucht, den Islam neu zu definieren und ihn den Interessen des weltweiten Kapitals unterzuordnen, indem eine neue Generation sogenannter Islamisten, hauptsächlich unter den Arabern, ins Spiel gebracht wird.

Das Projekt Neudefinition des Islam: die Türkei als das neue Modell eines »Calvinistischen Islam«

Die heutige Türkei wird den aufbegehrenden Massen in der arabischen Welt als demokratisches Modell präsentiert, dem es nachzueifern gilt. Unbestreitbar hat Ankara Fortschritte gemacht im Vergleich zu den Zeiten, als es verboten war, in der Öffentlichkeit Kurdisch zu sprechen. Dennoch ist die Türkei keine funktionsfähige Demokratie, sondern eher eine Kleptokratie mit faschistischen Zügen.

Mehr:http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mahdi-darius-nazemroaya/die-kraefte-der-manipulation-der-islam-als-geopolitisches-werkzeug-zur-kontrolle-des-nahen-und-mitt.html

jeudi, 07 juillet 2011

Wohin treibt die "arabische Revolution"?

 

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Wohin treibt die „arabische Revolution“?

Während die NATO um den richtigen Kurs in Libyen streitet, England und Frankreich dort weiterhin nur ihre innenpolitischen und ökonomischen Interessen ins Treffen zu  führen haben, verharrt man  gegenüber Syrien nicht weniger desorientiert. Zwar erinnert auch im Verhalten zu Syrien einiges an den  libyschen Fall, dennoch sind die beiden Staaten, sowohl  in sozialer als auch in politischer Hinsicht, wie auch deren Führung unterschiedlich zu beurteilen. So war, z. B., die Person Assad bis zuletzt ein durchaus tauglicher Gesprächspartner, und ganz so einheitlich wie gegen Gadaffi ist die Front gegen ihn ja keineswegs.

Immerhin aber war ein gleichzeitiges Vorgehen gegen Libyen und Syrien bereits von  der Bush-Administration  geplant. Damals, 2002, hatte Unterstaatssekretär John Bolton den beiden Staaten die Rute ins Fenster gestellt. Neun Jahre später hat dann Obama eine diesbezügliche Initiative im günstigen Rahmen des „arabischen Frühlings“  in die Hand genommen., wie der über  diese Länder meist gut informierte Journalist und Gründer des  „Réseau Voltaire“ Thierry Meyssan  zu berichten weiß.                                                        

Für Libyen hatte man ja, vertraulichen Informationen  zufolge,  eigentlich einen Militärputsch geplant, doch waren keine geeigneten libyschen Offiziere dazu bereit, und der schließlich dafür vorgesehene Oberst Abdallah Gehani  konnte von Gadaffi  rechtzeitig entdeckt und ausgeschaltet werden. Einen ähnlichen Putsch hatte man angeblich auch für den Libanon vorgesehen.

Im Fall Syrien war von den USA geplant, in einem begrenzten Gebiet, am besten in der  Nähe der Grenze zu Jordanien und dem israelisch besetzten Golan  oder auch zur Türkei (auch um den Nachschub für die Aufständischen zu  gewährleisten), Unruhen auszulösen.   Dazu wurden  erst einmal syrische Schüler  und Studenten aufgehetzt, die mit ihren Demonstrationen sowohl ungebildete örtliche Polizeichefs  als auch einen  nicht minder unsensiblen Provinzgouverneur herausforderten.                                                                 

Zum endgültigen Gelingen wurden von ausländischen Geheimdiensten Heckenschützen auf Dächern postiert, die sowohl  auf Demonstranten als auch auf Soldaten und  Polizisten schossen. In westlichen Medien handelte es sich bei  den Scharfschützen natürlich ausschließlich um Assad-Leute.  Damit aber ging der Plan der ausländischen  Assad-Gegner auf. Ganz ähnlich wie es im libyschen  Bengasi  schon praktiziert wurde.

Die verschiedenen Unruhen wurden von kleinen Gruppen  rekrutierter Syrer am jeweiligen Schauplatz organisiert und durch weitere  am Ort des Geschehens  dann spontan geworbene Demonstrationswillige sowie vom saudischen Prinz Bandar bin Sultan finanzierte  ausländische Söldner  ermöglicht. Der genannte Prinz  soll sich persönlich, gemeinsam mit Agenten der CIA und des Mossad,  an der  jordanisch-syrischen  Grenze zur Überwachung des Unternehmens eingefunden haben. Das nun nicht ganz das Ergebnis zeitigen will, das man sich erhofft hatte.

Eine der Optionen, eine Teilung des Landes, wie es in Libyen möglich scheint und auch für Syrien vorgesehen war, würde  in diesem historisch ganz anders geprägten Land bei  der Mehrheit der Bevölkerung ohne Zweifel auf Ablehnung stoßen. Es ist für diese Ereignisse auch bezeichnend, daß die großen Pro-Assad-Demos von unseren Medien kaum gezeigt werden, hingegen  werden sehr wohl, wie Syrer in Österreich nachweisen,  Aufnahmen von Polizei- und Armeeübergriffen präsentiert, die  irgendwo zu einem früheren  Zeitpunkt  stattgefunden haben.

Bis jetzt hat sich Assad, der doch lange Zeit als der populärste und gemäßigste arabische Politiker galt, von der ausländischen Intervention bzw. den von einer ausländischen Koalition  organisierten Unruhen nicht beeindrucken lassen.  Wahr ist aber auch, sofern nicht alles täuscht, daß Teile seiner  Armee wie auch die örtlichen Polizeikräfte bisher wenig  Zurückhaltung, dafür umso mehr Brutalität an den Tag gelegt zu haben scheinen. Die sich durch die offensichtlichen Provokationen nicht wirklich entschuldigen ließen. Da haben wohl einige, vor allem die noch in der UdSSR ausgebildeten Offiziere, noch nicht gelernt,  wie man auf zivile Proteste oder Provokation dieser Art angemessen zu reagieren hat.                                                                                                                                                                                               Da  nun der bisherige Plan, Militärs oder den Mittelstand gegen Assad aufzubringen,  sich als undurchführbar  zu erweisen scheint, setzt man verstärkt auf  mögliche Sanktionen jedweder Art. Dazu bereitet man die Öffentlichkeit via Medien darauf vor, d. h. versucht sie davon zu überzeugen, daß dies das Beste sei, um diesen „Tyrann“  Assad und sein Regime zu beseitigen. Womit nicht unbedingt alle isralischen Strategen eine Freude hätten.                                                                                                                                                            

Zu einem Regime-“Change“  ist  den verantwortlichen globalen Neuordnern jedes Mittel recht, wenn es nur zum Ziel führt. Das sah ja übrigens Lenin auch schon so.                            

Erst jüngst gab es im Internet die Geschichte einer Lesbe, die beklagte, wie sie und andere unter  diesem  schrecklichen Assad-Regime zu leiden hätten. Und schon hatte sie die ganze einflußreiche Lesben-Homo-Menschenrechtsszene hinter sich.  In Wirklichkeit hat es diese „arme“ Dame nie  gegeben.  Dahinter verbarg  sich ein 40jähriger (!) US-amerikanischer Student (wahrschein CIA-Agent ), der  angeblich mit dieser  Legende eine Intervention gar der NATO  bewirken wollte.                                                                                                        

Wenn der Westen, USA und seine Vasallen, so weitermachen, sich an Syrien womöglich die nach Profit gierenden Zähne ausbeißen,  könnte sich die „arabische Revolution“ sehr bald  umdrehen und in eine arabische Konterrevolution einmünden. Die durchaus islamistischer Natur sein könnte. Noch sind ja auch die Kapitel Ägypten und Libyen nicht abgeschlossen.

samedi, 04 juin 2011

La rivolta di Maritz e De Wet nel 1914

La rivolta di Maritz e De Wet nel 1914, preannuncio della rivincita boera sull’Inghilterra

Autore: Francesco Lamendola

Ex: http://www.centrostudilaruna.it/

La Repubblica Sudafricana, come è noto, era uscita dal Commonwealth britannico nel 1949 e vi è stata riammessa solo nel 1994, dopo che era stato rimosso l’oggetto del contendere, ossia dopo che fu smantellata la legislazione sull’Apartheid.

A volere fortemente la politica della “separazione” fra bianchi e neri era stata la componente di origine boera della comunità europea, insediatasi al Capo di Buona Speranza nel XVII secolo e poi, durante le guerre napoleoniche (1797), respinta verso l’interno dagli Inglesi, ove, nel XIX secolo, aveva dato vita alle due fiere Repubbliche indipendenti del Transvaal e dell’Orange.

Poiché la Grande Migrazione dei Boeri al di là del fiume Orange, o Grande Trek, come è nota nei libri di storia sudafricani, ebbe luogo all’incirca nella stessa epoca in cui, da settentrione, giunsero le tribù bantu che, originarie della regione dei laghi dell’Africa orientale, a loro volta respingevano Boscimani e Ottentotti, i Boeri e, in generale, i bianchi sudafricani hanno sempre negato validità all’affermazione secondo cui, nel loro Paese, una minoranza bianca si sarebbe imposta su di una maggioranza nera, sostenendo, al contrario, che essi avevano raggiunto e colonizzato le regioni dell’interno prima dei Bantu, e non dopo.

Sia come sia, i Boeri sostennero due guerre contro l’imperialismo britannico: una, vittoriosa, nel 1880-81, ed una, assai più dura, nel 1899-1902, terminata con la piena sconfitta della pur coraggiosa resistenza boera, guidata dal leggendario presidente Krüger. Il conflitto era stato reso inevitabile non solo dai grandiosi progetti espansionistici dell’imperialismo inglese, impersonato in Africa da uomini come il finanziere Cecil Rhodes e dal celebre slogan “dal Cairo al Capo” (di Buona Speranza), ma anche e soprattutto dalla scoperta di ricchi giacimenti auriferi e di miniere di diamanti nel territorio delle due Repubbliche boere.

Non fu, quest’ultima, una vittoria di cui l’immenso Impero Britannico poté andar fiero: esso riuscì a piegare la resistenza di quel piccolo e tenace popolo di contadini-allevatori solo dopo che ebbe messo in campo tutte le risorse umane, materiali e finanziarie di cui poteva disporre nei cinque continenti e solo dopo che i suoi comandanti ebbero fatto ricorso alla tattica della terra bruciata, distruggendo fattorie e raccolti, e soprattutto trasferendo ed internando la popolazione boera nei campi di concentramento, ove a migliaia morirono di stenti e di malattie.

È pur vero che la pace, firmata a Pretoria il 31 maggio 1902, ed il successivo trattato di Veereniging, che sanciva la sovranità britannica sulle due Repubbliche, accordarono ai vinti delle condizioni relativamente miti, se non addirittura generose. In particolare, il governo inglese si accollò l’onere del debito di guerra contratto dal governo del presidente Krüger, che ammontava alla bellezza di 3 milioni di lire dell’epoca, ed accordò uno statuto giuridico speciale alla lingua neerlandese, non riconoscendo ancora la specificità della lingua afrikaans.

manie_maritz.jpgÈ degno di rilievo il fatto che nel trattato di stabiliva esplicitamente la clausola che ai neri non sarebbe stato concesso il diritto di voto, ad eccezione di quelli residenti nella Colonia del Capo, in cui i coloni inglesi costituivano la maggioranza bianca; perché, nell’Orange e nel Transvaal, i Boeri non avrebbero mai accettato una eventualità del genere, e sia pure in prospettiva futura.

L’intenzione del governo britannico era quella di integrare progressivamente i Boeri nella propria cultura, a cominciare dall’educazione e dalla lingua; ma il progetto di anglicizzare i Boeri attraverso la scuola si rivelò fallimentare e nel 1906, con l’avvento al governo di Londra del Partito Liberale, esso venne abbandonato. Non solo: le autorità britanniche dovettero riconoscere l’afrikaans come lingua distinta dal neerlandese e questo rappresentò un primo passo verso il rovesciamento dei rapporti di forza, all’interno della comunità bianca sudafricana, tra i coloni di origine britannica e quelli di origine boera.

Picture: Manie Maritz

Un altro passo fu la nascita, il 31 maggio 1910, dell’Unione Sudafricana, grazie alla riunione delle quattro colonie del Capo, del Natal, dell’Orange e del Transvaal: a soli otto anni dalla conclusione di una guerra straordinariamente sanguinosa e crudele, caratterizzata da pratiche inumane tipicamente “moderne”, quali la distruzione dei raccolti, il trasferimento forzato di intere popolazioni ed il loro internamento in veri e propri lager, il Sudafrica diventava un Dominion autonomo nell’ambito dell’Impero britannico, con una maggioranza afrikaner; processo che sarebbe culminato nel 1931 con la conquista della piena indipendenza, votata dal Parlamento di Londra con il cosiddetto Statuto di Westminster.

Un episodio poco noto al pubblico occidentale è quello della rivolta anti-britannica scoppiata nell’Unione Sudafricana nel 1914, sotto la guida dei generali boeri Manie Maritz e De Wet, in coincidenza con lo scoppio della prima guerra mondiale, cui l’Unione medesima partecipò al fianco della Gran Bretagna, soprattutto per il deciso appoggio dato alla causa britannica da uomini prestigiosi della comunità afrikaner come Louis Botha e Jan Smuts.

In effetti, non tutte le ferite dell’ultimo conflitto erano state sanate e una parte della popolazione afrikaner, animata da forti sentimenti nazionalisti, non immemore della simpatia (sia pure solamente verbale) mostrata dal kaiser Wilhelm II Hohenzollern per la causa boera, ritenne giunto il momento della riscossa e si dissociò dal governo di Pretoria, invocando, anzi, la lotta aperta contro gli Inglesi al fianco della Germania.

Al di là del corso inferiore dell’Orange, dal 1884, si era costituita la colonia tedesca dell’Africa Sudoccidentale (oggi Namibia) e i capi afrikaner insorti speravano che da lì – o, più verosimilmente, da una rapida vittoria degli eserciti tedeschi in Europa – sarebbero giunti gli aiuti necessari per sconfiggere le forze britanniche e per rialzare la bandiera dell’indipendenza boera sulle terre dell’Orange e del Transvaal.

Così ha rievocato quella vicenda lo storico francese Bernard Lugan, “Maître de Conferences” all’Università di Lione III, specialista di storia dell’Africa e per dieci anni professore all’Università del Ruanda, nel suo libro Storia del Sudafrica dall’antichità a oggi (titolo originale: Histoire de l’Afrique du Sud de l’Antiquité a nos jours, Paris, Librairie Académique Perrin, 1986; traduzione italiana di L. A. Martinelli, Milano, Garzanti, 1989, pp. 195-99):

«Quando, il 4 agosto 1914, scoppi la guerra, l’Unione Sudafricana si trovò automaticamente impegnata, in quanto Dominion britannico, a fianco degli Inglesi, ossia nel campo dell’Intesa. Ne risentì immediatamente la coesione fra le due componenti bianche della popolazione. Gli anglofoni accettarono l’entrata in guerra come un dovere verso la madrepatria, mentre gli Afrikaner si divisero in due gruppi: il primo, uniformandosi alle vedute di Botha e di Smuts, proclamò la propria solidarietà con la Gran Bretagna, il secondo, con alla testa Hertzog, propose che l’Unione rimanesse neutrale fino a quando non avesse a subire un attacco diretto. Il fondatore del Partito nazionalista rifiutava ogni obbligo diretto, ed affermava il diritto del Sudafrica di decidere liberamente, in situazioni drammatiche come quella presente. Quando, nel settembre 1914, il Parlamento di Città del Capo accolse la richiesta di Londra di arruolare nell’Unione un corpo militare per l’occupazione dell’Africa sud-occidentale tedesca, in una larga parte dell’opinione pubblica afrikaner le reazioni furono violente. Scoppiò un’insurrezione, capeggiata dagli antichi generali boeri Manie Maritz e De Wet, che si diffuse rapidamente fra gli ufficiali superiori dell’esercito sudafricano: dodicimila uomini, per lo più originari dell’Orange, presero le armi contro il loro governo. Sembrava imminente una guerra civile fra Afrikaner, e il rischio era grande perché i ribelli avevano proclamato la Repubblica sudafricana:

“PROCLAMA

DELLA RESTAURAZINE

DELLA REPUBBLICA SUDAFRICANA

Al popolo del Sudafrica:

Il giorno della liberazione è giunto. Il popolo boero del Sudafrica è già insorto ed ha iniziato la guerra contro

LA DOMINAZIONE BRITANNICA, DETESTATA ED IMPOSTA.

Le truppe della Nuova Repubblica Sudafricana hanno già ingaggiato la lotta contro le truppe governative britanniche.

Il governo della Repubblica Sudafricana è provvisoriamente rappresentato dai signori

Generale MARITZ

maggiore DE VILLIERS

maggiore JAN DE WAAL-CALVINIA

Il Governo restituirà al popolo sudafricano l’indipendenza che l’Inghilterra gli ha sottratto dodici anni or sono.

Cittadini, compatrioti, voi tutti che desiderate vedere libero il Sudafrica,

NON MANCATE DI COMPIRE IL VOSTRO DOVERE VERSO L’AMATA

E BELLA BANDIERA “VIERKLEUR”!

Unitevi sino all’ultimo uomo per ristabilire la vostra libertà e il vostro diritto!

IL GOVERNO GERMANICO,LA CUI VITTORIA È GIÀ SICURA, HA PER PRIMO RICONOSCIUTO ALLA REPUBBLICA SUDAFRICANA IL DIRITTO DI ESISTERE, ed ha con ciò stesso mostrato di non avere alcuna intenzione di intraprendere la conquista del Sudafrica come hanno preteso i signori Botha e Smuts al Parlamento dell’Unione.

Kakamas, Repubblica Sudafricana, ottobre 1914.

IL GOVERNO DELLA REPUBBLICA SUDAFRICANA

(Firmato) MARITZ, DE VILLIERS, JAN DE WAAL”.

Botha decise di proclamare la legge marziale il 12 ottobre, due giorni dopo che Maritz, alla testa di un reggimento sudafricano, aveva disertato per raggiungere le truppe germaniche proclamando la propria intenzione di invadere la provincia del Capo. I sostenitori più irriducibili della causa boera giudicavano la Germania capace di infliggere all’Inghilterra una sconfitta definitiva, e che quindi si presentasse loro un’occasione unica per prendersi la rivincita sui vincitori del 1902, e restituire il Sudafrica agli Afrikaner. Ma il movimento fu disordinato: i “kommando”, organizzati frettolosamente, male armati, malvisti da una parte della popolazione che aveva appena finito di medicare le ferite del 1899-1902, non furono in grado di affrontare le unità dell’esercito regolare. Gli ultimi ribelli si arresero il 2 febbraio 1915.

Poté così cominciare la campagna contro l’Africa sud-occidentale tedesca. Londra aveva fatto sapere che essa sarebbe stata considerata come un servizio reso all’Impero, e di conseguenza l’Impero ne avrebbe tratto dei vantaggi politici al momento del trattato di pace.

La sproporzione delle forze era tale che i Tedeschi non potevano far altro che cercar di ritardare una sconfitta inevitabile. Disponevano di 1.600 effettivi, rinforzati da 6.000 riservisti mobilitabili su di una popolazione bianca di 6.000 persone. Il colonnello Heydebreck non poté impedire la manovra sudafricana: Botha sbarcò a Swakompund cin 12.000 uomini, Smuts a Lüderitz con 6.000, ed oltre 30.000 uomini passarono il fiume Orange. Il 5 maggio 1915 venne occupata Windhoek, la capitale della colonia tedesca; una sporadica resistenza continuò ancora, favorita dalla vastità della steppa, fino al 9 luglio 1915, quando ad Otavi fu sottoscritta la resa delle truppe del Reich. La campagna era stata breve e le perdite umane limitate: con essa Botha diede all’Unione il protettorato sull’Africa sud-occidentale.

Alle elezioni generali dell’ottobre 1915 Botha dovette affrontare l’opposizione sempre più forte del Partito nazionale di Hertzog. I nazionalisti afrikaner respingevano nuove forme di partecipazione del Sudafrica alla guerra, e in particolare si opponevano all’invio di contingenti in Africa orientale. Per esprimere e difendere gli interessi afrikaner durante la campagna elettorale il Partito nazionale diede vita a un proprio giornale, “Die Burger”.

Botha conservò la maggioranza in Parlamento con 54 seggi, ai quali si aggiunsero i 40 seggi ottenuti dagli Unionisti che appoggiavano la politica militare del primo ministro. Tuttavia il Partito nazionale, con 27 seggi, poté far sentire la propria voce: da quel momento si sarebbero dovuti fare i conti anche con esso.

Nel 1916 fu inviato in Tanganica un corpo di 15.000 Sudafricani in rinforzo al’armata inglese che, quantunque numerosa, non riusciva ad aver ragione delle truppe tedesche del generale Lettow-Vorbeck. Nell’agosto del 1914 quest’ultimo – allora colonnello – aveva a disposizione aveva a disposizione solo 3.000 europei e 16.000 ascari per la difesa dell’intera Africa orientale tedesca: ma con queste scarsissime forze e senza ricevere rifornimenti alla madrepatria resistette fino al novembre 1918 ad oltre 250.000 soldati britannici, belgi, sudafricani e portoghesi. Nella guerra di imboscate con la quale Alleati e Tedeschi si affrontarono nel Tanganica meridionale, il contingente sudafricano, comandato prima del generale Smuts e in seguito dal generale Van Deventer, ebbe una parte di primo piano.

La 1a Brigata sudafricana sbarcò a Marsiglia il 15 aprile 1916. Incorporata nella 9a Divisione scozzese fu inviata nel giugno sul fronte della Somme, ove fra il 14 e il 19 giugno i volontari si distinsero nei combattimenti del bosco di Delville, mantenendo le loro posizioni a prezzo di fortissime perdite: 121 ufficiali su 126 e 3.032 soldati su 3.782. Ricostituita con l’arrivo di altri volontari, la brigata prese parte nel 1917 alla battaglia di Vimy e di Ypres, e nel 1918 alla battaglia di Amiens, nel corso della quale perdette 1.300 uomini su 1.800 impegnati nel combattimento. Fu ricostituita per la terza volta e poté partecipare alle ultime fasi della guerra.

In complesso l’Unione Sudafricana fornì agli Alleati un contingente di 200.000 uomini, dei quali 12.452 caddero in guerra. Sempre più numerosi divennero gli Afrikaner che non vollero più esere chiamati obbligatoriamente a combattere per la Gran Bretagna, ben decisi a conquistarsi un autonomia maggiore e magari una totale indipendenza. Su questo punto Hertzog non ottenne a Versailles alcuna soddisfazione, perché gli Alleati confermarono la situazione esistente pur offrendo all’Unione un mandato sull’Africa sud-occidentale».

 

Paradossalmente, proprio la presenza di un protettorato germanico sulla sponda settentrionale del fiume Orange, ai confini della Provincia del Capo, aveva svolto una funzione importante nel rafforzare i legami fra l’Unione Sudafricana e la madrepatria britannica, dal momento che la componente inglese della popolazione bianca sudafricana aveva vissuto con disagio quella vicinanza, se non con un vero e proprio senso di pericolo.

Nel 1878, la Colonia del Capo aveva ottenuto da Londra un tiepido consenso ad occupare la Baia della Balena, enclave strategica in quella che ancora non era la colonia tedesca dell’Africa sud-occidentale; ma quando, nel 1884, quasi da un giorno all’altro, il cancelliere Bismarck aveva proclamato il protettorato del Reich, cogliendo del tutto alla sprovvista il Foreign Office, quella sensazione di minaccia si era concretizzata quasi dal nulla e certamente svolse un ruolo importante nel rinsaldare il legame di fedeltà del Dominion con l’Inghilterra, prima e durante la guerra mondiale del 1914-18.

Una situazione analoga si era verificata, in quegli stessi anni, con il Dominion dell’Australia (e, in minor misura, della Nuova Zelanda): la presenza tedesca nell’Oceano Pacifico, specialmente nella Nuova Guinea nord-orientale, nell’Arcipelago di Bismarck e nelle isole Marshall, Marianne, Palau e Caroline, oltre che in una parte delle Samoa, abilmente sfruttata dalla propaganda inglese, generò una sorta di psicosi nell’opinione pubblica australiana che, in cerca di protezione da una possibile minaccia germanica, fu spinta a cercare nel rafforzamento dei legami morali e ideali con la madrepatria uno scudo contro i Tedeschi (la stessa cosa si sarebbe ripetuta nel 1941, questa volta nei confronti della minaccia giapponese, ben più concreta e immediata).

Per quel che riguarda la rivolta boera di Maritz e De Wet, il suo rapido fallimento fu dovuto alla scarsa adesione della popolazione boera: scarsa adesione che fu l’effetto non già di un sentimento di solidarietà o di una problematica “riconoscenza” verso la Gran Bretagna, entrambe impossibili e per varie ragioni, quanto piuttosto, come evidenzia Bernard Lugan, per la stanchezza dovuta alla prova durissima del 1899-1902 e per il desiderio di non riaprire troppo presto quelle ferite e di non mettere a repentaglio, e in circostanze a dir poco incerte, quei margini di autonomia che, bene o male, il governo inglese a aveva riconosciuto ai Boeri.

Si trattava, come abbiamo visto, di margini di autonomia che essi, specie attraverso l’azione politica dei nazionalisti di Hertzog e Malan, erano decisi ad allargare per via pacifica, ma con estrema determinazione, fino alle ultime conseguenze, stando però attenti a giocare bene le loro carte e a non esporsi, con una mossa imprudente, ad una nuova sconfitta, con tutti gli effetti politici negativi che ciò avrebbe inevitabilmente comportato.

In questo senso, il fatto che solo con estrema fatica, e solo dopo due anni dall’inizio della guerra, l’Unione Sudafricana accettasse di inviare un consistente corpo di spedizione contro l’Africa Orientale Tedesca (la breve campagna contro l’Africa Sud-occidentale tedesca del 1915 era stata solo il naturale corollario del fallimento della rivolta boera); e che, nel 1917-18, una sola brigata venisse inviata a combattere fuori del continente africano, mentre forze canadesi, australiane e neozelandesi ben più consistenti stavano combattendo o avevano già combattuto al fianco della Gran Bretagna, in Europa e nel Medio Oriente (campagna di Gallipoli), sta a testimoniare quanto poco l’opinione pubblica sudafricana fosse giudicata “sicura” all’interno del sistema imperiale e quanto poco affidabili le truppe sudafricane, soprattutto boere, in una campagna militare che si svolgesse lontano dai confini dell’Unione e che, quindi, non presentasse un carattere chiaramente difensivo.

Anche il “mandato” sulla ex Africa Sud-occidentale tedesca, in effetti, si deve leggere soprattutto come un palliativo ideato dal governo di Londra che, tramite i suoi buoni uffici presso la Società delle Nazioni, intendeva dare un contentino al nazionalismo afrikaner, sempre illudendosi di poter allontanare la resa dei conti con il partito di Hertzog e Malan e la perdita di ogni effettiva sovranità sul Sudafrica e sulle sue immense ricchezze minerarie.

Si trattò, invece, di un calcolo miope, che non servì a distrarre l’attenzione dei nazionalisti afrikaner dal perseguimento della piena indipendenza e che, viceversa, creò i presupposti per una ulteriore complicazione internazionale: perché, come è noto, il governo sudafricano considerò il mandato sull’Africa Sud-occidentale come una semplice finzione giuridica e il Parlamento sudafricano legiferò nel senso di una vera e propria annessione di quel territorio e non certo nella prospettiva di avviarlo all’indipendenza.

Non bisogna mai dimenticare che l’Impero britannico, nel 1914, comprendeva un quarto delle terre emerse e un complesso di territori, come l’India, abitati da centinaia di milioni di persone, con ricchezze materiali incalcolabili. Lo storico del Novecento e, in particolare, lo storico delle due guerre mondiali, non dovrebbe mai prescindere dalla ferma, tenace volontà dei governi inglesi, specialmente conservatori, di difendere in ogni modo quell’immenso patrimonio, nella convinzione di poter trovare la formula politica per allentare, forse, la stretta, ma di conservare la sostanza di quella situazione, estremamente invidiabile per la madrepatria.

I governanti britannici erano talmente convinti di poter riuscire nell’impresa che perfino Churchill, firmando, nel 1941, la Carta Atlantica insieme a Roosevelt, nella quale si sanciva il solenne impegno anglo-americano in favore della libertà e dell’autodecisione dei popoli, era lontanissimo dal supporre che solo sei anni dopo l’Inghilterra avrebbe dovuto riconoscere l’indipendenza dell’India e del Pakistan, cuore e vanto di quell’Impero.

Essi temevano l’effetto domino di qualunque rinuncia coloniale sul resto dell’Impero ed è per questo che repressero con tanta ferocia l’insurrezione di Pasqua del 1916, a Dublino, salvo poi concedere all’Irlanda, ma solo a guerra finita, una indipendenza mutilata, conservando quell’Ulster in cui, fra nazionalisti protestanti e indipendentisti cattolici, si sarebbero riprodotte, ma a parti rovesciate, le stesse dinamiche distruttive del Sudafrica, diviso fra bianchi di origine inglese e bianchi di origine boera, dopo la vittoria militare inglese del 1902.

La storia ci mostra che non sempre chi vince sul piano militare vince anche, nel medio e nel lungo periodo, sul piano politico.

Tale fu anche il caso del Sudafrica, dopo la conquista britannica del 1902; e, in questo senso, anche la fallita insurrezione boera del 1914, forse, deve essere valutata più come il primo annuncio della futura indipendenza del Sudafrica dall’Inghilterra, che come l’ultimo sussulto della precedente guerra anglo-boera.


Francesco Lamendola

South African Nationalist Manie Maritz

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South African Nationalist Manie Maritz

Ex: http://xtremerightcorporate.blogspot.com/

Salomon Gerhardus Maritz was undoubtedly the most troublesome Boer nationalist for Great Britain for the longest time. He might not have been the best at what he did but long after more able Boer leaders embraced the British Empire he continued to resist. Maritz was to oppose the British in the Boer War, in his own rebellion in World War I and even leading up to World War II by becoming something of an Afrikaner Nazi. Few could be said to be as devoted a defender of Boer nationhood than General Maritz and he spent his life in the service of Boer independence. He was born on July 26, 1876 into an old and illustrious Boer family and as a young man he served in the Jameson Raid which sparked the Second Boer War in which he served with distinction. Maritz was one of the irreconcilables but nonetheless when British rule prevailed and many Boers began collaborating and even running South Africa again to a large extent he went with the times and eventually became the governor of a military district based at Upington.
Yet, the Boer Wars were hard for the Afrikaners to overcome. Truth be told the British had been magnanimous conquerors and South Africa had prospered under British rule but bitter memories still remained. For many, such as Maritz, it did not matter how gentle the British had been after the war it did not erase their memories of the succession of British invasions, the wars of conquest or the British concentration camps where Boer women and children died horribly of disease and starvation. Men like Maritz were simply biding their time for yet another opportunity to take their revenge and drive out the British and with the coming of World War I it seemed that their chance had come. Making common cause with the Germans only seemed natural. During the Boer War the Germans were openly sympathetic to the Afrikaners and Kaiser Wilhelm II had got into some controversy with his British cousins over his words to Boer leader Paul Kruger. German colonial forces in Africa were very weak compared to the surrounding Allied powers and the colony of German Southwest Africa in particular knew they would soon come under attack by the British in South Africa. Their only hope for survival was for a Boer rebellion which would throw the British off balance and allow the Germans and the Afrikaners to unite against them.

The British themselves were rather worried about how the Boers would respond to the outbreak of war with Germany and with good reason. Of the three preeminent Boer leaders from the freedom wars; Louis Botha, Christiaan De Wet and Jacobus Hercules (Koos) De la Rey only Botha was considered reliably loyal to the British. Many Afrikaners took divergent positions based on different motives but a sizeable minority at least were not prepared to fight against a nation that had sympathized with them in their own struggle for freedom in the service of those who had conquered them. The First World War was their opportunity to take revenge and the Germans counted on this, stockpiling a great deal of weapons and ammunition to equip the rebel Boer army they hoped would soon emerge. The Germans had been spreading the word for some time that with their help the Boers could drive out the British and establish a greater empire for themselves in Africa more to their own liking. As war erupted in Europe both sides began to form up in South Africa.

Louis Botha, newly elected Prime Minister of the Union of South Africa, pledged his loyalty to the British Empire and agreed with London to launch the conquest of German Southwest Africa which many Boers opposed. Christiaan De Wet was advocating opposition to Britain and alliance with Germany and General Koos De la Rey, who was believed to be on the side of rebellion, was gunned down by British police before his influence could have effect. Likewise, Christiaan Frederik Beyers, commandant-general of the Union of South Africa Defense Force, resigned his position to join the rebel faction as did General Jap Christoffel Greyling Kemp who was in charge of the training post at Potchefstroom. However, the most dangerous of them all was Colonel Salomon Gerhardus (Manie) Maritz who was to have been on the front lines of the invasion of German territory. Maritz was sent orders to report to Pretoria in the hopes of neutralizing him but he smelled the trap and ignored the order. War might have been headed for German Southwest Africa but it was to hit South Africa first.

British intelligence reported that Maritz and his officers were openly speaking of joining the Germans. True enough, Maritz announced his intention to ally with the Germans to his commandos and his allegiance to the provisional rebel government of the former Boer republics. He proclaimed the independence of South Africa, the Orange Free State, Cape Province and Natal and called upon the White population to join him and their German comrades in revolt against the British. It was October, 1914, and Maritz gave his men one minute to decide whether they were on the side of the Boer-German alliance or the British. Most followed their commander but about 60 remained loyal to Britain and were duly handed over to the Germans as prisoners of war. Rallies were held, speeches were given, and passionate appeals on behalf of Afrikaner nationalism were voiced as the rebellion seemed to be catching on. Beyers, De Wet, Maritz, Kemp and Bezuidenhout were chosen to lead the provisional Boer government and newly promoted General Manie Maritz occupied Keimos around Upington which had been his previous area of operations. Fighting broke out in local clashes between rebel and loyalist factions.
 

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On October 26, 1914 the British side made the state of war clear when Louis Botha personally took command of the forces assembling to crush the Boer rebellion. It was the first and so far only time that a British Empire/Commonwealth prime minister led troops into battle while in office. Moreover, this was especially difficult for old Boer soldiers like Botha and Jan Smuts who would be fighting against their own people, many of them their own comrades from the previous wars against the British. However, Botha and Smuts were truly committed to the Allied cause and when Australian troops on their way to Europe were offered to help crush the rebellion Botha refused and preferred to use loyalist Afrikaners to suppress the rebel Afrikaners so as not to exacerbate the Boer-British ethnic tensions which were obviously already running high. Volunteers, reserves, support personnel and the like were all mobilized in this massive effort by the Union government to stamp out the uprising before the Boer rebels spread their influence and forged a coordinating strategy with the Germans which would have been disastrous.

The Boer rebels were busy as well. General De Wet took his Lydenburg commandos and seized Heilbron and captured a British train which provided a wealth of supplies and ammunition. Soon De Wet had 3,000 men under arms while General Beyers mobilized more in the Magaliesberg in addition to those already assembled around Upington under General Maritz. On the loyalist side, Botha took command of 6,000 cavalry and some field guns assembled at Vereeniging in the Transvaal with the aim of destroying De Wet. Martial law was declared and overwhelming government force was brought down on the rebels. General Maritz was defeated on October 24 but escaped into German Southwest Africa where he continued his own resistance. Botha caught General De Wet at a farmhouse in Mushroom Valley and broke the Boer rebels on November 12. General De Wet and a remnant of his men retreated into the unassuming but brutal Kalahari Desert. General Beyers and his commandos met with an initial defeat at Commissioners Drift after which he joined forces with General Kemp. However, they too were beaten and Beyers drowned while trying to escape across the Vaal River. Kemp led the rest of his men to safety in German territory to join up with General Maritz but only after a long and brutal march across the Kalahari. Kemp was eventually captured in 1915 though by his former comrade General Jaap van Deventer after which he served time in prison and went on to become minister of agriculture in 1924.

The potential Boer rebellion had been crushed in its infancy and Prime Minister Botha went ahead with his invasion of German Southwest Africa. On hand to oppose him was Manie Maritz who had no intention of giving up so easily. He was aided by the fact that the Germans had probably the best colonial army in Africa and although hopelessly outnumbered they fought with considerable skill and tenacity. Early German victories hurled the British invasion back and forced Botha to take a more careful approach. He heard of General Maritz again when the rebel Afrikaner took his Boer troops and with German assistance attacked his former base at Upington, inflicting quite a bloody nose before General van Deventer beat them back. The Union troops faced stiff German resistance, harassing artillery fire, poisoned water wells and land mines in their march into the interior of Southwest Africa. The Germans won a number of stunning victories but eventually the strength of British numbers, some 60,000 troops, proved impossible to overcome and German Southwest Africa was conquered. The British also liberated the loyalists Maritz had turned over to the Germans when they took Tsumeb where the Germans had also been keeping their weapons stockpile for the Boer rebellion.

However, the rebellious General Manie Maritz was not to be captured having escaped yet again, this time to the safety of then neutral Portuguese West Africa (Angola). For the rest of the war years he traveled to Portugal itself and later Spain before returning to his native South Africa in 1923. Once back he proved just as troublesome for the British as he ever had and still somewhat attached to Germany as time would tell. In 1936 he organized a South African Nazi type party with typical anti-Semitic rhetoric thrown into the mix. Of course, in reality, Jews were hardly a presence in South Africa, but it was part of an overall Afrikaner nationalist program and to the disgust of the British and pro-Union South Africans he continued his agitation even after the start of World War II. He did not live to see the final defeat of Nazi Germany though as he died in a car wreck on December 19, 1940 in Pretoria. A lifelong Afrikaner nationalist and enemy of Great Britain he certainly regretted nothing. It would be easy to say (and many have) that the entire Maritz rebellion and the German defeat in Namibia were an exercise in futility and a complete waste of time. However, although the Boers remained subject to Britain and the Germans lost what was arguably their most profitable colony, in a way the German and Boer campaigns were a success for the Central Powers in that they delayed considerably the mobilization of South African troops for use against the more formidable German colonial army in German East Africa (which went on a rampage) and they prevented any transfer of South African troops to the western front during the vital battles fought in 1914. That being said, the evaluation of these actions still depends a great deal on the point of view of the observer. To the British and loyalists General Maritz was a traitor of the blackest sort, a collaborator and ranked at the top of the list of enemies of the British Empire. However, General Maritz is still revered by some Afrikaner nationalists for his dogged defiance and by modern day neo-Nazi Boers who think he was on the right side in World War II as well.

vendredi, 03 juin 2011

Gaddafi ind die Rebellenkommandeure einigen sich auf Waffenstillstand

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Gaddafi und die Rebellenkommandeure einigen sich auf Waffenstillstand – NATO setzt Krieg fort

Die Kämpfe in Libyen schwächen sich ab. Militärquellen berichten, Muammar al-Gaddafi und die Rebellenkommandeure stünden nach zweiwöchigen Geheimverhandlungen kurz vor Abschluss einer ganzen Reihe von Abkommen zur Beendigung des Krieges. Während die Kampfflugzeuge der NATO ihre Angriffe auf die libysche Hauptstadt Tripolis auch in der Nacht zum Mittwoch, dem 25. Mai, fortsetzten, wurden die Bodenkämpfe bis auf wenige örtliche Ausnahmen in einigen kleineren Kampfzonen, in denen einige wenige Rebellenkommandeure noch ausharren, praktisch eingestellt. Aber in den zuletzt heftig umkämpften Städten Misrata, Brega und Adschabia ist Ruhe eingekehrt, als der Waffenstillstand seine Wirkung entfaltete.

Mehr:

mardi, 31 mai 2011

Peter Scholl Latour: révolutions arabes et élimination de Ben Laden

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Révolutions arabes et élimination de Ben Laden

 

Entretien avec Peter Scholl-Latour

 

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

 

Q. : Professeur Scholl-Latour, vous revenez tout juste d’un voyage en Algérie. Quelle est la situation aujourd’hui en Algérie ? Une révolution menace-t-elle aussi ce pays ?

 

PSL : La situation en Algérie est plutôt calme et j’ai même pu circuler dans les campagnes, ce qui n’est pas sans risques, mais notre colonne a bien rempli sa mission. Vers l’Ouest, j’ai pu circuler tout à fait librement mais en direction de l’Est, de la Kabylie, je suis arrivé seulement dans le chef-lieu, Tizi Ouzou ; ailleurs, la région était bouclée. Pas tant en raison d’actes terroristes éventuels —ceux-ci surviennent mais ils sont assez rares—  mais parce que des enlèvements demeurent toujours possibles et les autorités algériennes les craignent.

 

Q. : Au contraire de l’Algérie, la Libye ne retrouve pas le calme, bien au contraire. Tout semble indiquer que la situation de guerre civile conduit au blocage total. Comment jugez-vous la situation ?

 

PSL : Je pense qu’à terme Kadhafi et son régime vont devoir abandonner la partie ou que le Colonel sera tué. Mais ce changement de régime et cette élimination du chef n’arrangeront rien, bien évidemment, car, en fin de compte, les deux régions qui composent la Libye, la Tripolitaine et la Cyrénaïque sont trop différentes l’une de l’autre, sont devenues trop antagonistes, si bien que nous nous trouverons toujours face à une situation de guerre civile. Surtout que le pays n’a jamais connu de système politique démocratique. Cela n’a jamais été le cas ni dans la phase brève de la monarchie ni auparavant sous la férule italienne : finalement, il n’y a pas de partis constitués en Libye ni de personnalités marquantes qui pourraient s’imposer au pays tout entier. On peut dire que le système ressemble, mutatis mutandis, à ceux qui régnaient en Tunisie et en Egypte.

 

Q. : Donc ce qui menace la Libye, c’est un scénario à l’irakienne…

 

PSL : Cela pourrait même être pire. Nous pourrions déboucher sur un scénario à la yéménite (BT : faibles structures étatiques et conflits intérieurs) ou, plus grave encore, à la somalienne (BT : effondrement total de toutes les structures étatiques et domination de groupes islamistes informels). La réaction générale des Algériens est intéressante à observer : je rappelle que, dans ce pays, les militaires avaient saisi le pouvoir en 1991, parce que le FIS islamiste, à l’époque encore parfaitement pacifique, avaient gagné les élections libres et emporté la majorité des sièges ; à la suite du putsch militaire, les Algériens ont connu une guerre civile qui a fait 150.000 morts. Aujourd’hui, l’homme de la rue en Algérie dit qu’il en a assez des violences et des désordres. Les Algériens observent avec beaucoup d’inquiétude les événements de Libye et se disent : « Si tels sont les effets d’un mouvement démocratique, alors que Dieu nous en préserve ! ».

 

Q. : Quel jugement portez-vous en fait sur les frappes aériennes de l’OTAN contre Kadhafi, alors que la résolution n°1973 de l’ONU n’autorise que la protection des civils ? Il semble que l’OTAN veut imposer de force un changement de régime…

 

PSL : Bien entendu, l’OTAN a pour objectif un changement de régime en Libye. Le but est clairement affiché : l’OTAN veut que Kadhafi s’en aille, y compris sa famille, surtout son fils Saïf al-Islam et tout le clan qui a dirigé le pays pendant quarante ans. Pourra-t-on renverser le régime de Kadhafi en se bornant seulement à des frappes aériennes ? Ce n’est pas sûr, car les insurgés sont si mal organisés et armés qu’ils essuient plus de pertes par le feu ami que par la mitraille de leurs ennemis.

 

Q. : Comment peut-on jauger la force des partisans de Kadhafi ?

 

PSL : A Tripoli, c’est certain, les forces qui soutiennent Kadhafi sont plus fortes qu’on ne l’avait imaginé. Certaines tribus se sont rangées à ses côtés, de même qu’une partie de la population. Car, en fin de compte, tout allait bien pour les Libyens : ils avaient le plus haut niveau de vie de tout le continent africain. Certes, ils étaient complètement sous tutelle, sans libertés citoyennes, mais uniquement sur le plan politique. Sur le plan économique, en revanche, tout allait bien pour eux. Kadhafi dispose donc de bons soutiens au sein de la population, ce que l’on voit maintenant dans les combats qui se déroulent entre factions rivales sur le territoire libyen. De plus, dans les pays de l’aire sahélienne, il a recruté des soldats qu’il paie bien et qui combattent dans les rangs de son armée.

 

* * *

 

peterscholllatour.jpgQ. : Après la mort d’Ousama Ben Laden, le terrorisme islamiste connaîtra-t-il un ressac ? Al-Qaeda est-il désormais un mouvement sans direction ?

 

PSL : Au cours de ces dernières années, Ousama Ben Laden n’a plus joué aucun rôle et je ne sais pas s’il a jamais joué un rôle… Ben Laden était un croquemitaine, complètement fabriqué par les Américains. Ousama Ben Laden n’a donc jamais eu l’importance qu’on lui a attribuée. Le rôle réel de Ben Laden relève d’un passé bien révolu : il a été une figure de la guerre contre l’Union Soviétique, qui, dans le monde arabe, en Arabie Saoudite, en Iran et ailleurs, a coopéré avec les Américains et les services secrets pakistanais pour récolter de l’argent et des armes afin d’organiser la résistance afghane contre les Soviétiques. Dès que ceux-ci ont été vaincus, il s’est probablement retourné contre les Américains mais il n’a certainement pas organisé les prémisses de l’attentat contre le World Trade Center.

 

Q. : Et qu’en est-il d’Al-Qaeda, qui, selon toute vraisemblance, semble agir depuis l’Afghanistan ?

 

PSL : Les combattants d’Al-Qaeda, qui ont été actifs sur la scène afghane, ne sont pas ceux qui se sont attaqués au World Trade Center. Les auteurs de cet attentat étaient des étudiants, dont une parte est venue d’Allemagne et qui étaient de nationalité saoudienne. Ensuite, il faut savoir que le mouvement al-Qaeda n’est nullement centralisé et, de ce fait, centré autour de la personnalité d’un chef, comme on aime à le faire croire. La nébuleuse Al-Qaeda est constituée d’une myriade de petits groupuscules et c’est la raison majeure pour laquelle je ne crois pas qu’elle cessera d’agir à court ou moyen terme.

 

Q. : Les Etats-Unis veulent étendre à la planète entière la « démocratie » et l’Etat de droit, mais voilà que Ben Laden est abattu sans jugement par un commando d’élite. Cette action spectaculaire aura-t-elle des effets sur la crédibilité des Etats-Unis au Proche et au Moyen Orient, surtout sur les mouvements de démocratisation ?

 

PSL : Cela n’aura absolument aucun effet. Car les Etats du Proche ou du Moyen Orient agiraient tous de la même façon contre leurs ennemis. Au contraire, dans ces Etats, on se serait étonné de voir un procès trainer en longueur. De plus, Ousama Ben Laden aurait pu dire des choses très compromettantes pour les Américains. D’autres gouvernements, y compris en Europe (sauf bien sûr en Allemagne…), auraient d’ailleurs agi exactement de la même façon que les Américains.

 

Q. : Pendant des années, Ben Laden a pu vivre tranquillement au Pakistan. Dans quelle mesure le Pakistan est-il noyauté par les islamistes ?

 

PSL : La popularité de Ben Laden équivaut à zéro en Afghanistan, pays à partir duquel il avait jadis déployé ses actions, parce que les gens ne le connaissent quasiment pas là-bas. Mais au Pakistan, il est désormais devenu une célébrité, parce que son élimination a été perpétrée en écornant la souveraineté pakistanaise. Le Pakistan ne reproche pas tant aux Américains d’avoir éliminé Ben Laden, mais d’avoir enfreint délibérément, et de manière flagrante, la souveraineté territoriale de leur pays, dans la mesure où Washington n’a jamais informé les autorités pakistanaises de son intention d’envoyer un commando pour liquider le chef présumé d’Al-Qaeda. C’est essentiellement cela que les Pakistanais reprochent aujourd’hui aux Américains. Cette manière d’agir est contraire à l’esprit de tout bon partenariat, un partenariat que l’on dit exister entre les Etats-Unis et leur allié pakistanais.

 

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°21/2011 ;  http://www.zurzeit.at/ ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

vendredi, 27 mai 2011

Deutliche Warnung an die USA

Deutliche Warnung an die USA: Moskau bezieht Position zu arabischen Aufständen

libya_xlarge.jpgAm Tag vor der Grundsatzrede des amerikanischen Präsidenten Barack Obama zur Nahostpolitik am Donnerstag, dem 19. Mai, äußerte der russische Präsident Dmitrij Medwedew eine deutliche Warnung in Richtung Washington. Auch wenn der Inhalt der Warnung in keinem direkten Zusammenhang zum Nahen und Mittleren Osten steht, zeigt der Zeitpunkt doch, dass sie eine große Bedeutung für die Region besitzt. Sollte es im Falle des neuen Raketenabwehrschildes nicht zu einer Einigung kommen, erklärte der russische Präsident, könnte dies dazu führen, dass sich seine Regierung aus dem neuen Abrüstungsvertrag zurückziehe und in einen neuen Kalten Krieg gegen den Westen eintrete.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/redaktion/deutliche-warnung-an-die-usa-moskau-bezieht-position-zu-arabischen-aufstaenden.html

jeudi, 26 mai 2011

Hinter dem Rücken der NATO

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Hinter dem Rücken der NATO: Libysche Rebellenführer stehen kurz vor Einigung mit Gaddafi

Eine Delegation des Nationalen Übergangsrates, der die Rebellen in Libyen vertritt, war am Donnerstag, dem 12. April, zu Gesprächen mit dem britischen Premierminister David Cameron in London eingetroffen. Aufmerksamen und genauen Beobachtern dürfte nicht entgangen sein, dass der Delegation kein einziger Militärkommandeur angehörte. Zwei Tage später reiste die Delegation am 14. April nach Paris weiter, um sich mit dem französischen Staatspräsidenten Nicolas Sarkozy zu treffen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/redaktion/hinter-dem-ruecken-der-nato-libysche-rebellenfuehrer-stehen-kurz-vor-einigung-mit-gaddafi.html

jeudi, 19 mai 2011

Le Projet DESERTEC, un enjeu géostratégique

Le projet Desertec, un enjeu géostratégique

 

 
Il est temps, pour tenir compte à la fois de la crise du nucléaire et du printemps des peuples arabes, que les Européens réactivent des projets jusqu'ici jugés utopiques

 


La conviction selon laquelle les pays développés doivent envisager des programmes de grande ampleur pour produire de l'électricité à partir d'énergies renouvelables se répand de plus en plus. Le terme de programmes de grande ampleur désigne des projets technologiques se chiffrant en dizaines de milliards d'euros, s'étendant sur plusieurs décennies, susceptibles d'intéresser des industriels majeurs et d'avoir une signification géopolitique de grande portée.

Ceci ne veut pas dire qu'il faille négliger ni de petits investissements à ambition locale, ni les économies d'énergie, qui demeureront indispensables. Mais si l'on veut progressivement commencer à remplacer à la fois le nucléaire de fission et les centrales au charbon, qui fournissent actuellement l'essentiel de l'électricité consommée, il faut voir grand. Il faut aussi, ne l'oublions pas, parler aux imaginations afin de susciter les vocations technoscientifiques et les épargnes.

Il se trouve que, dans le domaine de l'énergie solaire, existait depuis quelques années, à partir d'une initiative principalement européenne, un grand programme de cette nature, nommé Desertec. Pour différentes raisons (notamment la résistance des intérêts investis dans les formes actuelles de production d'énergie) ce programme avait été recouvert par ce qu'il faut bien appelé une chape de silence. Deux facteurs différents poussent à le relancer.

Le premier est bien entendu l'accident de Fukushima au Japon. Le second, de nature géopolitique, découle de ce que l'on a nommé le printemps arabe. Un certain nombre de pays du sud-méditerranéen se sont débarrassés de leurs dictatures. Ils se sont ouverts au dialogue avec les pays du nord et ont montré que leurs populations se détournaient progressivement des fantasmes de djihad. Mais ce faisant ces pays posent, en premier lieu aux Européens, la question de savoir si les économies du Nord pourront ou non proposer, en dehors de tout retour au néocolonialisme, des projets de co-développement susceptibles de créer des emplois par miliers et des revenus susceptibles de se réinvestir sur place. Sans ces emplois et ces revenus, les nouvelles démocraties retomberont nécessairement dans le désordre. Or c'est précisément ce que le projet Desertec, s'il était bien mené, pourrait permettre: une vague de co-développement à l'échelle euro-africaine.

Nous pensons donc essentiel que l'Union européenne s'intéresse désormais officiellement à Désertec, tant au regard de ses retombées socio-économiques que pour ses composantes géopolitiques. Il s'agirait de concrétiser, pour toute l'Europe et non pour les seuls pays européens du sud, le thème évoqué par le projet d'Union pour la Méditerranée: créer dans cette partie du monde un grand ensemble d'intérêts communs. L'intérêt de Desertec est à cet égard de pouvoir s'étendre au delà de la seule Méditerranée. Il pourrait intéresser, en conjuguant d'autres sources de production d'électricité, notamment l'éolien et le marée-moteur, une grande partie de l'hémisphère nord à l'est du 20e Méridien. Pour l'Europe, il s'agirait donc également d'une démarche véritablement emblématique

Les adversaires du projet ont fait valoir qu'impliquant directement des Etats ou des régions sahariennes plus ou moins en but au terrorisme, des organisations telles que l'actuelle AQMI pourraient en profiter pour exercer un chantage permanent sur les partenaires du projet. Mais il s'agit d'une vue de l'esprit. Si Desertec était mis en oeuvre avec la volonté d'associer dès le début les Etats et les populations du Maghreb, il représenterait un tel enjeu qu'il serait non pas agressé  mais protégé et soutenu par tous les partenaires africains du programme.

 

Nous extrayons des sites de la Fondation Desertec et de Wikipédia quelques informations permettant de préciser la teneur de cette grande ambition.

Le Projet Desertec est un projet éco-énergétique de grande envergure mené par la Desertec Foundation. Il a été initialisé sous les auspices du Club de Rome et de la Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation.

Il s'agit de créer un réseau interconnecté alimenté par des centrales solaires du Maroc à l'Arabie Saoudite, reliées par des réseaux à très haute tension. Le projet vise à répondre en grande partie aux besoins des pays producteurs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et à fournir 15% (dans un premier temps) de l'électricité nécessaire à l'Europe.

Un protocole d'accord pour le projet a été signé par douze sociétés basées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord, le 13 juillet 2009 à Munich. En mars 2010, quatre nouveaux investisseurs ont annoncé qu'ils s'associaient au projet, ce qui porte à 17 le nombre de partenaires (16 entreprises représentant un potentiel technique et de savoir-faire considérable) et la fondation Desertec elle-même.

L'entreprise vise à connecter plusieurs grandes centrales solaires thermiques et peut-être d'autres installations d'énergies renouvelables (fermes éoliennes) entre elles ainsi qu'au réseau de distribution de l'électricité qui alimenterait l'Afrique du Nord, l'Europe et le moyen-Orient, ce réseau pouvant être optimisé via une approche de type SuperGrid.

Mais Desertec ne se limitera pas à la production d'énergie : il participera aussi au développement des pays en créant de nombreux emplois locaux. Dans un premier temps, il s'agira de la main d'œuvre acceptant de travailler dans les conditions difficiles du milieu désertique.Mais il faudrait très vite que s'y investissent les ingénieurs et gestionnaires originaires des pays du sud.

Les promoteurs estiment qu'un tel réseau pourrait avant 2050 fournir plus de 50 % des besoins en électricité de la région EUMENA (Europe + Moyen-Orient + Afrique du Nord).
Les difficultés à résoudre seront nombreuses, mais tout à fait à la portée des technologies actuelles ou disponibles dfans un proche avenir .

Pour la production, on envisage des centrales solaires thermodynamiques à concentrateurs, c'est-à-dire utilisant des miroirs paraboliques pour produire de la vapeur d'eau à très haute température et sous forte pression, qui fait tourner une turbine et un alternateur produisant de l'électricité. Divers équipements de cette nature existent déjà en Europe
Ces centrales consomment beaucoup d'eau douce (un problème en zone aride) et conduisent à modifier la météorologie du désert et contribuer peut-être à exacerber certains effets du dérèglement climatique. Mais des remèdes sont possibles.

Pour le transport de l'électricité, les concepteurs du projet espèrent pouvoir utiliser de nouveaux types de lignes Haute Tension (lignes de transmission modernes en Courant Continu Haute Tension ou CCHT ou HVDC) devant permettre de transporter l'électricité sur de grandes distances avec beaucoup moins de pertes en ligne (3% pour 1.000 km) qu'avec les lignes classiques à courant alternatif, et presque sans pollution électromagnétique. Dans la conjoncture actuelle, caractérisée par le prix croissant du cuivre et alliages conducteurs, il s'agira d'une partie fragile, à protéger.

Pour le strockage, la production d'électricité ne se faisant que de jour, une partie de celle-ci pourra en être utilisée pour pomper l'eau vers des lacs de montagne en Europe, qui en possède beaucoup. L'utilisation la nuit de l'énergie de cette eau dans des turbines assurerait sa mise à disposition homogène au profit de l'ensemble du réseau.

Le coût global du projet a été estimé à 400 milliards d'euros sur plusieurs dizaines d'années, dont 50 milliards pour construire 20 lignes CCHT de 5 GW chacune. On peut craindre que ce coût n'augmente. Mais il sera aisément amorti grâce au prix de vente de l'électricité, dont les pays développés doivent cesser de considérer qu'il s'agit d'une énergie bon marché.

 

 

 

08/05/2011

samedi, 14 mai 2011

Mayotte, département français: une calamité!

Par Robert Spieler (*)

MAYOTTE.gifMayotte, ce confetti situé dans le canal du Mozambique, entre Madagascar et l’Afrique, est devenue le 101ème département français, le 4 avril 2011, suite au référendum du 29 mars 2009 : une calamité…

 

Un peu d’histoire :

 

Mayotte, située dans l’archipel des Comores ne représente qu’une surface minuscule (374 km2) : deux îles entourées d’un récif corallien et d’un magnifique lagon. On la surnomme l’île aux parfums, tant la présence de l’ylang-ylang, utilisé en parfumerie, est abondante. Les Comores sont, au XIXème siècle, l’objet de luttes incessantes entre roitelets locaux. Elles survivent avec peine grâce au trafic d’esclaves à destination du Moyen-Orient. Un sultan malgache, qui règne sur Mayotte, appelle au secours un Français, le commandant Pierre Passot. Et cède son île à la France pour la modique somme de 1 000 piastres. L’archipel ne représente en réalité aucun intérêt pour la métropole : éloigné des grandes routes maritimes, pauvre, sans ressources, il n’intéresse guère l’administration coloniale. Mayotte, une des îles de l’archipel (il y a aussi Anjouan, Grande Comore et Mohéli) ne compte que 3 000 habitants.

 

La situation administrative des Comores perdurera jusqu’en 1968, où la France lui concède une large autonomie interne, prélude à l’indépendance. Mais les maladresses vont succéder aux maladresses. Jacques Foccart, l’homme ‘Afrique ‘ de De Gaulle choisit un riche commerçant, Ahmed Abdallah, de l’île d’Anjouan, concurrente de Mayotte pour diriger le pays. Les Mahorais ont peur de ce tyranneau et, pour s’en protéger, proclament leur attachement indéfectible à la France. Un référendum décisif a lieu le 22 décembre 1974. Les Mahorais se prononcent à 63% contre l’indépendance, les autres Comoriens votent à 95% pour. Dès lors, le problème devient inextricable. La grande majorité des Comoriens a voté pour l’indépendance. On arrête là ?  Non, au mépris du droit international, et aussi sur la pression de groupes « nationalistes » français, notamment royalistes (Pierre Pujo et Aspects de la France furent très actifs dans ce lobbying), qui s’émerveillent de voir le drapeau tricolore flotter sur tous les continents, la calamité nationale Giscard d’Estaing, deux ans avant le « regroupement familial », décide de reconnaître à Mayotte le droit de vivre sa vie. Sa vie au sein de la France. Le 8 février 1976, les habitants de Mayotte votent par référendum à 99% en faveur de l’intégration à la France.

 

Depuis lors, Mayotte est administrée par des fonctionnaires venus essentiellement de métropole.

 

Les conséquences

 

Mayotte, qui comptait en 1841, 3000 habitants, en compte aujourd’hui 200.000, tous musulmans. Toutes les nuits, à partir de l’île d’Anjouan, distante de cinquante kilomètre, des comoriennes sans papier embarquent, enceintes, dans des embarcations de fortune, les kwassa-kwassa pour venir accoucher à Mayotte, c'est-à-dire en France. Et c’est à Mamoudzou, chef-lieu de la collectivité territoriale, que se trouve la plus grande maternité de France : 5000 naissances par an sur un total de 8000. Les comoriennes ne sont, au demeurant, pas les seules à débarquer. Des malgaches, des africaines qui viennent faire bénéficier leurs enfants du droit du sol … Inutile de relever qu’il y a un fossé culturel entre Mayotte et la France. Il y a quelques années, on pouvait lire sur les feuilles d’impôts de l’île « première femme », « deuxième femme » dans la liste des personnes à charge à déclarer…

 

Grâce à Mayotte, le Ministère de l’Intérieur peut se targuer de chiffres quelque peu valorisants de reconduite à la frontière de clandestins. Mais ces chiffres n’ont aucune signification. Tous les matins, la police procède à l’arrestation de clandestins dans les villages de brousse.  Qui sont expulsés et reviennent tranquillement dans les semaines qui suivent. On en voit même qui, désireux de retourner à Anjouan, pour un décès ou une fête de famille, se rendent d’eux-mêmes à la gendarmerie pour réclamer leur rapatriement en avion ou en bateau. Tous frais payés. Et qui reviennent derechef…

 

Quant au système éducatif, il est en toute première ligne pour encaisser le choc de cette natalité considérable et de cette immigration massive. Beaucoup ne sont pas francophones. On bricole pour faire face. On recrute des instituteurs au niveau du bac. On instaure un système de rotation : la moitié des classes viennent de 7 à 12h20, l’autre moitié de 12h30 à 17h40. Pour suivre, il faudrait construire trois collèges par an ! Et combien de lycées demain ?

 

La délinquance progresse, quant à elle, de façon spectaculaire. On envisage la construction d’une deuxième prison. Le nombre d’enfants ou d’adolescents livrés à eux-mêmes est énorme. Les conditions d’hébergement du centre de rétention épouvantables. Un apartheid de fait existe à Mayotte : des quartiers habités par les blancs, ultra protégés. Quant aux autres…

 

Mayotte est de fait, en état de faillite. Prendre en charge cette île va coûter des sommes astronomiques. Il y a certes, sans doute, de l’argent à faire, au profit de certains privilégiés, à Mamoudzou. Pour des banquiers, des entrepreneurs de travaux publics, des fonctionnaires. On s’apprête à construire un hôtel de luxe… Et des écoles, et des prisons, et sans doute demain un somptueux Hôtel du Département… L’essentiel de cette « richesse » qui se déversera sur l’île proviendra, bien sûr, de la poche des contribuables français.

 

Quelle folie que Sarkozy se soit engagé dans la départementalisation ! En ce 35ème anniversaire du regroupement familial, voulu par Chirac et Giscard d’Estaing, désignons cette droite méprisable, collaborationniste, qui trahit les intérêts de notre Peuple. Et considérons que c’est elle, l’ennemi principal…

 

(*) Tribune libre publiée dans Rivarol n°2995 (30 avril 2011)

 

Source : le blog de Robert Spieler, cliquez ici

 

jeudi, 12 mai 2011

Der Krieg in Libyen, amerikanische Macht und der Niedergang des Petrodollar-Systems

Der Krieg in Libyen, amerikanische Macht und der Niedergang des Petrodollar-Systems

Peter Dale Scott

Der gegenwärtige Kampfeinsatz der NATO gegen Gaddafi in Libyen hat sowohl unter denjenigen, die diesen wirkungslosen Krieg führen, als auch unter denen, die ihn beobachten, für große Verwirrung gesorgt. Viele Menschen, deren Ansichten ich normalerweise respektiere, halten dieses Vorgehen für einen notwendigen Krieg gegen einen Verbrecher – wobei einige Gaddafi als den Verbrecher sehen, andere dagegen auf Obama deuten.

Nach meiner persönlichen Auffassung ist dieser Krieg geleichermaßen schlecht durchdacht und gefährlich – er bedroht die Interessen der Libyer, der Amerikaner, des Mittleren Ostens und durchaus vorstellbar auch der ganzen Welt. Neben dem vorgeschobenen Anliegen der Sicherheit der libyschen Zivilbevölkerung gibt es noch einen verborgeneren Beweggrund, der kaum offen zugegeben wird: die westliche Verteidigung der derzeitigen weltweiten Petrodollar-Wirtschaft, die im Niedergang begriffen ist.

Die Verwirrung in Washington, zu der das Fehlen jeglicher Diskussion über ein vorrangiges strategisches Motiv für eine amerikanische Einmischung passt, steht symptomatisch für die Tatsache, dass das Ende des »Amerikanischen Jahrhunderts« gekommen ist und es auf eine Weise zu Ende geht, die einerseits auf lange Sicht vorhersehbar ist und andererseits sprunghaft und unkontrollierbar in den Einzelheiten erfolgt.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/peter-dale-scott/der-krieg-in-libyen-amerikanische-macht-und-der-niedergang-des-petrodollar-systems.html

 

 

mercredi, 11 mai 2011

Africa and the New World Order

Africa and the New World Order

 
 
africommap.jpgTo paraphrase Harold Macmillan, a “wind of change” is blowing through Africa. But, unlike 1960, when the former British Prime Minister made his famous remark, the wind today is not that of a growing national consciousness in the mud huts and shanty-towns, but instead the stiff breeze of a new kind of Neocolonialism.

Already this year, we have seen significant events in three places: Sudan, Libya, and most recently Ivory Coast, where the country’s President, Laurent Gbagbo was successfully removed from power with the active military participation of France and the United Nations. In these three cases we can see the emerging lineaments of a new modus operandi in Africa, one that secretly recognizes the limitations of African society and under a false flag of humanitarian concern ruthlessly exploits what the continent has to offer.

To understand what is happening, we need to bear in mind Africa’s very specific role in the greater global economic order. In fact, this also explains a lot about its history. In order to maximize economic efficiency in the last few decades, the world has seen a major separating-out of the key economic functions, rather like the division of labour described by Adam Smith in The Wealth of Nations, and while any racial implications in this reorganization are strenuously denied, much of it is based on the inherent characters of different national and racial groups.

For example, the qualities of the Germans and the Asians have marked them out as the world’s premier manufacturers; while the individualism, extravagance, sense of entitlement, and former economic greatness of North Americans and some Europeans make them the perfect global consumer class. While many may look askance at citing consumption as an important economic function, in our overproducing global economic system it is vital. Without the massive trade deficits of the West, the rest of the World would be sunk. Indeed, it is the world’s overwhelming need for a major consumer that more than anything shores up America’s increasingly hollow power.

It may have been the dawning sense of this new global “division of labour” that hastened the removal of the old colonial system from Africa rather than any impetus caused by the largely feeble efforts of African nationalism. Although colonialism certainly taught the African to hate the White man by driving home his inferiority in a number of key indices, anyone who has lived in Africa, as I have, will know that petty tribalism, and not broad-based nationalism, has been and is always likely to be the driving force in that considerable part of the world.

So, what use does the global economic order have for Africa? Sadly, the Africans are terrible producers, lacking the precision, conscientiousness, group ethic, and self-sacrificing qualities needed to constitute a hard-working, reliable industrial population. Not to mention the issue of IQ! They are equally inept when it comes to consumption, and not only because of their proverbial penury and otherwise laudable penchant for reusing every piece of junk that comes their way. Even when they have money to burn, they seem more attracted to simple bling than to acquiring the wide variety of gizmos, gadgets, home appliances, bric-a-brac, and exotic interests that support vast export industries. The lack of protection accorded property in Africa also plays an important role in disqualifying them from this key economic function.

This means that Africa’s economic destiny is simply to be a raw material source—oil, gas, minerals, and a few tropical crops—something for which its still relatively virgin vastness makes it an ideal candidate. In the past this was always the case, although then it was gold, ivory, and slaves that slowly turned the wheels of commerce. Nobody thought the continent was worth bothering about beyond this, especially the Sub-Saharan portion. That was until the discovery of the Americas, two virgin continents that proved eminently more developable.

The tragic shortage of labour in the fast developing New World, in large part caused by European diseases, led to the unfortunate institution of the trans-Atlantic slave trade, and while the labour mobilized at the crack of whip played a key role in working sugar cane plantations and silver mines, the partial success of the system also fostered the mistaken belief among Europeans that Africa and the Africans had the same sort of economic potential as anywhere and anyone else in the World. All it would take would be a few guns, Bibles, and copies of Samuel Smiles Self-Help to turn Bulawayo into Chicago.

This is how 19th-century colonialism really should be seen—as a vote of confidence by Europeans in the capabilities and ultimate potential of the Black man. Without the belief that the African could ultimately become just as economically upstanding as the European or Asian, the great 19th-century wave of colonization and investment in the Dark Continent would never have happened.

Harold Macmillan’s Winds of Change speech probably marks the point when European colonialists and capitalists realized that the game was up and that, for one reason or another, Africa was never going to be America or Japan, leapfrogging from wilderness or agrarian backwater to economic greatness.

Once the colonialists upped sticks, merely allowing Africa to revert to its wild state was not an option. In the period before colonization, various goods from the interior had naturally trickled down to the European and Arab trading posts and forts dotted along the coast. However, in the post-colonial period the kind of amounts produced by this process were wholly insufficient. Although the flags were lowered, Africa had to be kept on tap. This is what determined the characteristics of Neocolonialism: a system that could get the raw materials out more efficiently than the natives would left to themselves. Absolute efficiency was not required as that would simply flood the market and reduce profits, but some quickening of Africa’s natural tendencies was required.

The characteristics of the system of Neocolonialism that emerged included:

  1. Creating and maintaining vast ethnic and tribal patchwork states that ignored the principle of local self-determination

  2. Fostering tribal divisions to keep the states weak, encourage tyranny, and to exert leverage on the rulers

  3. Various forms of bribery, including corporate bribery, foreign “aid,” and other incentives

  4. Granting major Western corporations carte-blanche exploitation rights and allowing them access to cheap unskilled labour to supplement imported skilled labour

  5. Occasional, low-key military intervention

The most successful African dictators, like the Congo’s Joseph Mobutu and Ivory Coast’s Félix Houphouët-Boigny, realized that their role was to facilitate raw material extraction, rather than develop their countries or challenge the ex-colonial masters. They instinctively understood that their slice of the profits should be used in ways the Neocolonialists found non-threatening—depositing the money in Swiss banks, for example, importing European haute-couture, or building shining palaces or cathedrals in the jungle.

Mobutu and Nixon

Joseph Mobutu and Richard Nixon, 1973

But Neocolonialism could only work when applied to weak states, of which Africa has plenty. Some African rulers, buoyed up by Islam, Communism, or Arab Nationalism, could escape its grasp. Examples here include Nasser in Egypt, Gaddafi in Libya, and Mengistu in Ethiopia. Against such rulers, Neocolonialism could do little except play a waiting game.

Nor was Neocolonialism always negative. Under its first president Houphouët-Boigny, Ivory Coast saw particularly good relations with its ex-colonial power, France, and the development of the country’s coffee and cocoa crops, with a large influx of foreign labour from poorer Northern countries like Burkina Faso and French experts who helped run everything from the army and economic planning to the cocoa harvest. This gave the country one of the highest standards of living in post-colonial Africa, leading to the term “The Ivorian Miracle,” although problems started to set in following the slump in the price of its main export cocoa in the 1980s.

Many of the coups and revolutions in post-colonial African history that otherwise look so random and pointless, and seem like the result of tribalism or over-ambitious army officers, start to make more sense in the context of Neocolonialism. Ivory Coast is a good example. In 1999, Houphouët-Boigny’s successor, Henri Konan Bédié, was removed by a coup; while in 2002 an attempted coup tried to remove Laurent Gbagbo, and ended up splitting the country into Northern and Southern halves. Unlike their esteemed predecessor, both these leaders succeeded in antagonizing France, most noticeably by attempting to shore up their positions through mobilizing resentment against immigrant labourers and foreign economic interests.

But old-fashioned Neocolonialism of the type that was behind removing Bédié and putting and keeping Mabuto in power in the Congo had to rely on low-key opportunism and subtle methods. The public back home could not be made too aware of the bribery, contacts with thugs and tyrants, weapons smuggling, and occasional employment of small groups of mercenaries. The environment of the Cold War also meant that Neocolonialism had to tread softly, so much so that even petty dictators like Robert Mugabe, who could benefit from the crutch of having a White population to oppress, were able to defy it.

But the soaring need for African commodities combined with the festering apathy of Africans, who, after 50 years of being tyrannized and brutalized by their own kind, have largely lost their faith in the dream of independence, has led to a major revamping of Neocolonialism, so much so that it has effectively become something else that can best be termed “Global-colonialism” because (a) it is designed to subordinate Africa to the global division of economic functions, (b) the moral justification for the system hinges on globalist “humanitarian values,” and (c) its chief agents are the key globalist nations, America, Britain and France.

The system retains many of the methods of Neocolonialism, including setting tribe against tribe, extensive bribery, weapons smuggling, and giving the green light to those with their own axe to grind. But there are also important differences:

  1. Unlike Neocolonialism, which preferred long-term rulers and only sought to remove leaders who were uncooperative, Global-colonialism has a preference for shorter-term leaders and places more emphasis on elections. This actually creates more leverage as rulers constantly need the endorsement of the West. Even if elections produce the “wrong” result, they can always be declared invalid due to ballot fraud or corruption as these phenomena are always present in any African election.
  1. While Neocolonialism tended to be low-key and avoided publicity, Global-colonialism is noisy and demonstrative. It always tries to involve the media, which is one of its key arms. (In the event that the individuals and groups it elevates turn out to be Al-Qaeda sympathizers or genocidal thugs, expect Orwellian U-turns and the full exploitation of the public’s short attention span and near total ignorance of Africa.)
  1. Global-colonialism is prepared to use much greater military force. This includes the smuggling of larger quantities of arms than before, as well as higher calibre weapons, such as the Ukrainian tanks the U.S. was caught smuggling to the Southern Sudanese rebels through Kenya in 2008. It also includes direct military intervention of the kind that removed Gbagbo and prevented Gaddafi crushing the Libyan rebellion. There is a preference for air power and specialist ground forces rather than the kind of heavily involved military intervention that has occurred in other parts of the world. Cost may be a factor. Nevertheless, this is certainly a step up from the old days of “The Dogs of War.”
  1. To justify such military action, “human rights” and “protecting the civilian population” are tirelessly invoked. However, such “Totalitarian Humanism” can be applied very selectively, as we see in the case of Ivory Coast, where massacres by the French- and UN-approved rebels did not result in any military action being taken except on behalf of the same rebels.
  1. There is a willingness to change borders as seen in Sudan and the suggestion that Libya too might be partitioned.
  1. Perhaps because the system is new, Global-colonialism places great importance on getting someone—indeed anyone—to sign the chit for its actions. This is supposed to give a disinterested gloss to any intervention. Ideally, the signer should be the United Nations, but other suitable candidates include the African Union, the Arab League, or even, I suspect, the local chapter of the Abidjan Boy Scouts.

Global-colonialism can be seen as a combination of three separate pre-existing strands: (i) Neocolonialism, (ii) the kind of humanitarian intervention pioneered by the United Nations Mission to Sierra Leone in 1999, and (iii) a more cynical but equally virulent form of the old neocon crusading spirit.

The element of humanitarian intervention, oddly enough, has rock n’ roll roots, stemming from the naïve do-goodism of Bob Geldof’s Live Aid and other efforts by pop stars like Bono to “improve” the world without touching their own bank balances. This has played a significant role in seeding the idea among the wider public and giving Global-colonialism its strong pseudo moral imperative.

Given Neocolonialism’s preference for large ethnic patchwork states, Global-colonialism’s willingness to change borders is noteworthy. This has its precedents in the campaign to help the Kosovars and Montenegrins break away from Serbia, but seeing this concept applied to Africa in the case of Sudan is intriguing. If followed to its logical conclusion, the decision to support the creation of new states based on local ethnic factors would lead to practically every border in Africa being redrawn, with the creation of dozens, if not hundreds, of new statelets. Clearly this would remove a useful mechanism for imposing effective tyrannies over large areas or destabilizing and removing leaders it did not like, so why has Global-colonialism supported it in this case?

Blair and GaddafiThe PR men for Global-colonialism would claim that, after decades of civil war and millions of deaths, partition is the only way to “save human lives” and achieve a “lasting peace.” But this ignores the fact that both the states created by this division will still be ethnic patchworks. A more likely explanation is that, in addition to wishing to humiliate Khartoum, the Global-colonialists are simply removing an overly polarizing division that serves to unite the diverse groups on either side of the divide. With the non-Muslims in the South out of the way, the simmering divisions between the Muslim Furs, Nubians, Bejas, and various Arab-speaking groups in the North will move to the fore; while, in the same way, in the new state of South Sudan ethnic divisions long suppressed by the need to fight Islamic oppression will also bubble to the surface. This, in effect, creates much better conditions for the profitable exploitation of the oil fields in the region.

Global-colonialism means that no African ruler can now count himself safe. This was vividly demonstrated in Côte d'Ivoire, where Laurent Gbagbo was perhaps its first clear-cut scalp. Having displeased the French with his anti-immigrant and anti-French populism, he suffered an old style Neocolonialist coup in 2002 that didn’t quite work. After a stand-off lasting several years that was resolved by an agreement to hold an election, the campaign against him then entered a new phase that was clearly Global-colonialist in character.

After a disputed election result, Gbagbo’s authority was undermined by foreign criticism and calls for him to stand down, immediately followed by a military push from the Northern rebels supported by France and then the UN, along with a media blitz. At the same time that NATO was bombing Libya to “protect human life,” the rebel forces on their way south committed massacres, most notably at the town of Duekoue, but rather than NATO or even France bombing the roads carrying the rebels south, the issue was fudged and forgotten, allowing the perpetrators to close in on Gbagbo’s power base of Abidjan.

With the rebels unable to storm the president’s heavily-defended compound, French ‘peacekeepers’ in the country since 2002, along with some Ukrainian helicopter gun-ships under the auspices of the UN, blew away Gbagbo’s heavy defences, leading to his capture. There have also been rumours that rather than the undisciplined rebel forces, it was actually French specialist ground troops who delivered the coup de grâce. Either way, the rebel leader and the new president, Alassane Ouattara, with his immigrant origins, ties to the old Houphouët-Boigny regime, and French-Jewish wife is much more to the tastes of the old Neocolonialists as well as the new Global-colonialists.

With successes in The Sudan and the Ivory Coast, the new paradigm of Global-colonialism has so far been proving itself effective. Cheaper than full-scale war, but with more cutting edge than Neocolonialism, Global-colonialism seems the ideal tool for integrating Africa’s resources into the global economy.

Of the three cases mentioned, Libya is obviously proving the more difficult one, but even here the removal of half the country from the control of Gaddafi must be counted a success. This is the kind of result that Neocolonialism could never have achieved. The Gaddafi clan may hang on. They may even regain control over the rebel-held part of the country. But, even if they do, they will be much weaker than they were before and may well decide to follow the route of Mabuto and Houphouët-Boigny, especially as the next generation of the clan is likely to lack the Quixotic tendencies of its founder.

In its early days Gaddafi’s regime gave a glimpse of what a new kind of radical African nationalism might be like. Rather than spending the nation’s oil revenue on the bling that attracted other African leaders, Gaddafi used it to stir up trouble and challenge the status quo, rather like a latter day Hannibal taking on the Roman Empire. This was possible in the post-colonial age when Neocolonialism had to tread lightly and pull its punches, but now recalcitrant African leaders face a different beast, armed with longer teeth and sharper claws and the kind of PR that makes it seem all fuzzy and cute. Back in the ‘50s and ‘60s, the Wind of Change ruffled the coat tails of a departing colonial order, but now, the hurricane of Global-colonialism is blowing the other way.

 
 
 
Colin Liddell

Colin Liddell

Colin Liddell is a Tokyo-based journalist.

Brèves réflexions sur les "révolutions arabes"

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Bernhard TOMASCHITZ :

Brèves réflexions sur les « révolutions arabes »

 

Les Egyptiens ont placé d’énormes espoirs dans leur révolution. Mais maintenant que le régime dictatorial d’Hosni Moubarak appartient définitivement à l’histoire, une strate particulière de la population égyptienne verra sans doute sa situation changer de manière dramatique. Je veux parler de la minorité copte, qui forme quelque 10% des 80 millions d’habitants de l’Egypte et qui, déjà, depuis un certain temps, est la cible de débordements et de violences.

 

Quoi qu’il en soit, la nouvelle constitution du pays, acceptée avec une très large majorité en mars, ne laisse rien augurer de bon pour les Coptes, car elle prévoit que la Charia, c’est-à-dire le droit islamique, sera « la source principale du droit ». Ce qui est le plus étonnant, c’est que ce refus de toute forme laïque d’Etat ne provoque aucun cri d’orfraie en Occident chez les fabricants d’opinions et chez les exportateurs patentés de « démocratie ». Finalement, les victimes potentielles de cette nouvelle constitution islamiste ne seront « que de simples chrétiens ». Or il y a eu un précédent : les chrétiens d’Orient, dans l’Irak d’après Saddam Hussein, constituent le groupe ethno-religieux qui a eu le plus à souffrir du changement. Dans le pays du Tigre et de l’Euphrate vivait près d’un million de chrétiens : aujourd’hui, d’après les estimations, il n’y en aurait plus que 300.000 et leur nombre diminuerait encore. Les chrétiens de Syrie pourraient subir le même sort que leurs homologues irakiens, après la chute du régime d’el-Assad, dès que le pays pourrait jouir des « libertés démocratiques », ce qui amènerait probablement les « Frères musulmans » à devenir la principale force politique à Damas.

 

Mais il n’y a pas que les chrétiens qui risquent de connaître des temps sombres : certains musulmans sont également dans le collimateur des nouveaux pouvoirs potentiels. Au cours de ces dernières semaines, en Egypte, plusieurs attentats ont été commis contre des sanctuaires chiites. Le chiisme, on le sait, est une variante de l’islam, qui met surtout l’accent sur le mysticisme, ce qui fait que les islamistes les considèrent comme relaps par rapport à la « vraie foi ». Ces destructions de sanctuaires chiites sont attribuées aux  salafistes qui professent un islam particulièrement intolérant à l’égard des syncrétismes et des modernisations. Les salafistes prétendent vouloir retourner à un islam « pur », pareil à celui des origines.

 

Mais derrière tous les événements qui ont animé les scènes arabes au cours de ces quelques derniers mois, il n’y a pas que des querelles religieuses. Il s’agit plutôt de savoir qui exercera le plus d’influence dans le monde arabe. L’Arabie Saoudite, où le salafisme domine la vie sociale et politique sous la forme locale du wahhabisme, est le plus généreux des promoteurs des groupes salafistes en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen Orient. Pour le royaume intégriste et rigoriste du désert arabique, les choses sont claires : les époques d’agitation révolutionnaire sont des époques d’incertitude ; l’insécurité et l’incertitude permettent d’orienter les hommes déboussolés vers la « bonne voie », afin de remplir très vite un vide de pouvoir.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°15/2011 ; http://www.zurzeit.at/ ).   

mardi, 10 mai 2011

Prof. Boyle - Libye: "Il s'agit de dominer l'économie mondiale"

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Libye : « Il s’agit de dominer l’économie mondiale »

Entretien avec le Prof. Francis A. Boyle (University of Illinois)

 

Spécialiste renommé du droit des gens, le Professeur Francis A. Boyle, qui enseigne à l’Université de l’Etat d’Illinois, critique la guerre amorcée en Libye. Propos recueillis par l’avocat munichois, Dr. G. Frey jr.

 

GFj : Professeur Boyle, nous Allemands, ne sommes guère satisfaits que les officiels de l’OTAN se soient rencontrés à Berlin pour discuter de la mise au point de leur stratégie face à la Libye. La France veut une intervention plus musclée dans le conflit. L’Allemagne ne participe pas aux frappes aériennes. Où se situe le droit ?

 

FAB : Je voudrais encourager expressément le gouvernement allemand, dans les propos que je vais énoncer ici, à se tenir éloigné de toutes les opérations militaires qui se dérouleront en Libye. La même position devrait valoir pour tous les projets concoctés par l’EUFOR, structure militaire européenne à laquelle appartient aussi l’Allemagne. L’Allemagne doit se tenir en dehors de toutes ces opérations parce qu’en réalité l’objectif est de s’emparer du pétrole libyen, non de garantir des droits ou de faire valoir le droit international. Cela n’a rien à voir avec les considérations d’ordre humanitaire que l’on nous invoque en nous parlant des misères du peuple libyen. La dernière fois que des soldats allemands se trouvaient en Libye, c’était avec la Wehrmacht de Rommel. J’espère que les souvenirs historiques relatifs à ces opérations nord-africaines pendant la seconde guerre mondiale feront en sorte que l’Allemagne actuelle s’abstiendra de se laisser entrainer dans toute intervention occidentale en Libye. Le rôle que joue aujourd’hui l’Italie est bien misérable. Et je le rappelle : en Libye, Rommel a combattu une armée britannique tandis que les Italiens avaient éliminé 100.000 Libyens, sous leur roi puis sous Mussolini. Lorsque j’étais en Libye, j’ai visité un musée où les massacres perpétrés par les Italiens étaient présentés au public !

 

Lorsque je dis que l’Allemagne ne doit pas davantage se laisser entrainer dans ce conflit, que ce soit en fournissant des bombardiers ou en livrant des troupes au sol, je pense que bon nombre d’Allemands suivent mon raisonnement.

 

(…)

 

GFj : La proposition d’armistice énoncée par l’Union Africaine a été rejetée par les rebelles libyens. Que faut-il en penser ?

 

FAB : Cette proposition a également été rejetée par Mme Clinton ! C’est exact. Mais si la situation militaire continue d’être bloquée, il va s’avérer un moment nécessaire de négocier. Il serait très utile alors de voir un Etat puissant en Europe, comme l’Allemagne, membre et de l’OTAN et de l’UE, qui puisse coopérer avec l’Union Africaine, pour obtenir une cessation des combats par des moyens pacifiques. L’Allemagne pourrait jouer un rôle important dès le moment où les protagonistes, même contre leur gré, se rendront compte que des négociations sont incontournables. Mais, en attendant, les Américains et les rebelles libyens, les Français et les Britanniques excluent toutes négociations, même si l’article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations Unies prescrit la résolution pacifique des conflits internationaux. Et si l’on se réfère au Pacte Briand-Kellog de 1928, auquel ont adhéré l’Allemagne, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie, on doit savoir que la guerre, comme moyen d’obtenir une solution en tous litiges internationaux, est proscrite. Le règlement des conflits doit dès lors s’effectuer uniquement par des moyens pacifiques. Nous avons, je le rappelle, traduit en justice les chefs de l’Allemagne nationale-socialiste lors du procès de Nuremberg pour avoir enfreint les principes du Pacte Briand-Kellog !

 

GFj : La Charte des Nations Unies, dans son article 2, paragraphe 7, stipule également que les Nations Unies ne sont pas compétentes pour intervenir dans les affaires intérieures d’un Etat…

 

FAB : Oui et cette interdiction est aussi valable pour le Conseil de Sécurité de l’ONU. Les résolutions de l’ONU n’autorisent jamais une quelconque intervention en faveur d’un changement de régime politique. Malgré cela, Mme Clinton, la France et la Grande-Bretagne ont exigé le départ de Kadhafi. Rien ne leur donnait l’autorisation de poser une telle exigence, si bien que nous pouvons parler d’une immixtion illégale dans les affaires intérieures de la Libye. De surcroît, cette exigence inconsidérée constituera un obstacle lors de toute solution négociée. Pour cette exigence, il n’existe donc aucun fondement légal.

 

GFj : La France et l’Italie ont déjà reconnu les rebelles libyens, regroupés dans le « Conseil National de Transition », que ces deux puissances reconnaissent désormais comme le gouvernement légitime de la Libye…

 

FAB : Cela aussi constitue une immixtion illégale dans les affaires intérieures de la Libye. Toutes les questions relatives à ce type d’immixtion ont été traitées par la Cour Internationale dans le cas du Nicaragua en 1986 : les rebelles libyens doivent être considérés, sur le plan du droit, comme le furent à l’époque les Contras nicaraguéens. L’Allemagne ne doit en aucun cas suivre le mauvais exemple de la France. Elle ne doit pas coopérer à l’action militaire et diplomatique française car celle-ci enfreint le droit des gens en exigeant qu’il soit procédé à un changement de régime en Libye.

 

Je dis et je répète que l’enjeu, dans les circonstances qui nous préoccupent ici,  c’est le pétrole. La Libye possède d’énormes réserves de brut et de gaz naturel. Les raids de pillage de type impérialiste n’ont rien devant eux car le pays peut à peine se défendre. Et c’était déjà le cas avant que toute cette affaire ne se déclenche. Les néoconservateurs, ici aux Etats-Unis,  ont remarqué, en jetant un coup d’œil sur la carte du monde : nous allons ramasser un gros paquet de pétrole et de gaz en Libye, en payant un prix très réduit. Pour comprendre, il faut jeter un regard rétrospectif sur l’histoire de la Libye : celle-ci est devenu un Etat après la seconde guerre mondiale, notamment par la grâce des Etats-Unis, qui se sont servi de l’ONU pour camoufler leurs intentions réelles. Les Américains se sont dit : nous allons hisser le bon roi Idriss sur le trône, qui sera un homme de paille parfait. Un peu plus tard, les grandes compagnies pétrolières britanniques et américaines sont arrivées sur le terrain et ont littéralement « piqué » les dividendes du pétrole au peuple libyen. Kadhafi organise un coup d’Etat en 1969, renverse le roi et chasse du pays les compagnies pétrolières britanniques et américaines. Il nationalise le pétrole, chasse les Américains de la base aérienne de Wheelus, qu’ils utilisaient pour contrôler et dominer toute la rive méridionale de la Méditerranée. Kadhafi a poursuivi son action en distribuant directement la rente pétrolière à son peuple. Toutes les statistiques nous montrent —et je l’ai aussi constaté de visu en Libye—  que la Libye avait le niveau de vie le plus élevé d’Afrique. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni n’ont jamais pardonné Kadhafi. Voilà pourquoi nous assistons aujourd’hui à une tentative de se débarrasser définitivement de lui et de reprendre un contrôle total sur le pétrole libyen. C’est aussi la raison pour laquelle les Italiens se retrouvent là-bas : une grosse quantité du pétrole et du gaz libyens va vers l’Italie.

 

GFj : Le grand économiste, Prix Nobel, Joseph Stiglitz a démontré que le coût de la guerre en Irak était exorbitant. Dès lors, la question se pose : prendre le pétrole par la force n’est-ce pas plus onéreux que de l’acheter, tout simplement ?

 

FAB : Il faut envisager votre question dans une perspective plus vaste, plus globale, plus géopolitique. Le gouvernement américain a utilisé les attentats terroristes du 11 septembre 2001 pour pouvoir contrôler le maximum de champs pétrolifères et gaziers dans le monde. Si vous prenez en considération toutes les opérations militaires qui ont été engagées depuis ce 11 septembre 2001, vous constaterez que l’objectif est toujours constitué par les hydrocarbures ou concerne les points d’étranglement stratégiques par où passe leur transport. Il s’agit, ni plus ni moins, de contrôler et de dominer l’économie mondiale du futur. Il ne s’agit donc pas simplement d’une question de profit. Car si les Etats-Unis et quelques-uns de leurs alliés de l’OTAN finissent par contrôler la plupart des champs pétrolifères d’Afrique, du Proche Orient, du Golfe Persique, de l’Asie centrale et de l’Amérique latine, ils pourront dicter leurs conditions au reste du monde. Du moins tant que ce contrôle sera un fait. Le calcul n’est donc pas purement économique.

 

GFj : Mais les motivations qui poussent un Sarközy ou un Berlusconi pourraient bien être plus triviales…

 

FAB : Exact. Mais je parle ici surtout des Etats-Unis d’Amérique. Ils dominent le monde et leurs actions ne doivent être envisagées que sous l’angle stratégique. Cela vaut également pour la tentative d’Obama de se dégager du guêpier libyen et de le refiler aux Européens, Allemagne comprise, pour pouvoir se tourner vers l’Iran.

 

(entretien paru dans DNZ, n°17/2011, 22 avril 2011).

John McCain and Hillary Clinton über Gaddafi (2009)

John McCain und Hillary Clinton 2009: Libyen ist »ein wichtiger Verbündeter im Krieg gegen den Terror«, Gaddafi ist ein »Friedensstifter in Afrika«

Manlio Dinucci

Senator John McCain, der bei den letzten amerikanischen Präsidentschaftswahlen als republikanischer Kandidat angetreten war, hielt sich am vergangenen Freitag (22. April) in Bengasi auf, von wo er Washington dazu aufrief, den Übergangsrat als legitime Regierung Libyens anzuerkennen, um sie beim Sturz Gaddafis zu unterstützen. Er hat ein nur kurzes Gedächtnis. Vor knapp 20 Monaten, am 14. August 2009, war derselbe McCain in Tripolis mit Muammar al-Gaddafi zusammengetroffen und hatte ihn als »Friedensstifter in Afrika« gepriesen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/drucken.html;jsessionid=6DA934D65DA8B382A9101368A9502A9D?id=3333

samedi, 07 mai 2011

Obama, Sarközy und Cameron: "Regime-Change" in Libyen mit allen Mitteln

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Obama, Sarkozy und Cameron: »Regime-Change« in Libyen mit allen Mitteln

 

Wolfgang Effenberger

 

In den Medien erschien Mitte April 2011 ein gemeinsamer, scharf formulierter Brief der Präsidenten Barack Obama und Nicholas Sarkozy sowie des Premierministers David Cameron. Darin wird die Entschlossenheit erklärt, Gaddafi mit aller Macht zu verjagen. Das UN-Mandat für den Libyen-Einsatz umfasse zwar nicht den Sturz Gaddafis, schrieben die Staats- und Regierungschefs. Es sei jedoch undenkbar, dass »jemand, der versucht hat sein eigenes Volk zu massakrieren, an dessen künftiger Regierung beteiligt ist«.

 

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/wolfgang-effenberger/obama-sarkozy-und-cameron-regime-change-in-libyen-mit-allen-mitteln.html

 

Derrière l'attaque contre la Libye: les stratégies de la guerre économique...

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Derrière l’attaque contre la Libye : les stratégies de la guerre économique...

par Manlio Dinucci *

L’agression occidentale contre la Libye n’a pas eu pour but de s’emparer du pétrole local que des compagnies occidentales avaient déjà été autorisées à exploiter depuis la normalisation des relations diplomatiques. Il ne s’agit donc pas d’une guerre de ressources. Par contre, relate Manlio Dinucci, cette guerre, la reconnaissance précipitée par la France du Conseil national de transition (10 mars) et le sommet de Londres (30 mars), ont permis aux multinationales occidentales de modifier les termes de leurs contrats et de ne plus payer que des droits d’exploitation symboliques. De ce point de vue, il s’agit donc d’une guerre coloniale classique.

L’invasion de la Libye, contrairement à ce qui se dit, a déjà commencé. Les unités d’assaut qui, opérant depuis longtemps sur le territoire libyen, ont préparé la guerre sont en train de l’effectuer : ce sont les puissantes compagnies pétrolières et les banques d’investissement étasuniennes et européennes.

Quels sont les intérêts en jeu ? Ceci émerge d’un article du Wall Street Journal, le réputé quotidien d’affaires et de finance [1]. Après l‘abolition des sanctions en 2003, les compagnies pétrolières occidentales ont afflué en Libye avec de grandes attentes, mais ont été déçues. Le gouvernement libyen, sur la base d’un système connu sous le nom d’Epsa-4, concédait les licences d’exploitation aux compagnies étrangères qui laissaient à la compagnie étatique (National Oil Corporation of Libya, NOC) le pourcentage le plus élevé du pétrole extrait : étant donnée la forte compétition, ce pourcentage arrivait à environ 90 %. « Les contrats Epsa-4 étaient ceux qui, à l’échelle mondiale, contenaient les termes les plus durs pour les compagnies pétrolières », dit Bob Fryklund, auparavant président de la société étasunienne ConocoPhillips en Libye.

En 2005-06, après la normalisation des relations de la Libye avec l’Occident, la NOC a réalisé trois appels d’offres internationaux pour l’exploration et l’exploitation de ses réserves pétrolières, les plus importantes d’Afrique. Cependant, les contrats passés avec les multinationales étrangères ont pris la forme de joint-venture particulièrement favorables à la nation libyenne. C’est pour « libéraliser » ce système que le Conseil national de transition a créé la LOC et que les « volontaires » lui ont reconnu le droit d’exporter le pétrole libyen, lors du sommet de Londres, le 29 mars 2011. La gestion de la LOC a été confiée au Qatar qui, en échange, a mis Al-Jazeera à disposition des « volontaires » pour déstabiliser la Syrie.

Les raisons apparaissent ainsi clairement —par une opération décidée non pas à Benghazi mais à Washington, Londres et Paris— de la création par le Conseil national de transition de la « Libyan Oil Company » : une coquille vide, semblable à une des sociétés clé en mains, prêtes pour les investisseurs dans les paradis fiscaux [2]. Elle est destinée à se substituer à la NOC, quand les « volontaires » auront pris le contrôle des zones pétrolifères. Sa mission sera de concéder des licences à des conditions extrêmement favorables pour les compagnies étasuniennes, britanniques et françaises. Seraient par contre pénalisées les compagnies qui, avant la guerre, étaient les principales productrices de pétrole en Libye : avant tout l’italienne ENI qui a payé en 2007 un milliard de dollars pour s’assurer les concessions jusqu’en 2042, et l’allemande Wintershall qui venait au deuxième rang. Plus pénalisées encore seraient les compagnies russes et chinoises, à qui Kadhafi a promis le 14 mars (2011) de donner les concessions pétrolières retirées aux compagnies européennes et étasuniennes. Les plans des « volontaires » prévoient aussi la privatisation de la compagnie d’État, qui serait imposée par le Fond Monétaire International en échange d’ « aides » pour la reconstruction des industries et infrastructures détruites par les bombardements des « volontaires » mêmes.

Il apparaît aussi clairement pourquoi a été créée, en même temps, à Bengazi, la « Central Bank of Libya », autre coquille vide mais avec une mission future importante : celle de gérer formellement les fonds souverains libyens —plus de 150 milliards de dollars que l’État libyen avait investi à l’étranger— quand ils seront « dégelés » par les États-Unis et par les plus grandes puissances européennes. Qui les gèrera effectivement est démontré par le colosse bancaire britannique HSBC, principal « gardien » des investissements libyens « congelés » au Royaume Uni (environ 25 milliards d’euros) : une équipe de hauts cadres d’HSBC est déjà au travail à Bengazi pour lancer la nouvelle « Central Bank of Libya » [3]. Il sera facile pour HSBC et d’autres grandes banques d’investissement d’orienter les investissements libyens en fonction de leurs stratégies.

Un de leurs objectifs est de couler les organismes financiers de l’Union africaine, dont la naissance a été rendue possible en grande partie par les investissements libyens : la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli ; la Banque centrale africaine, siège à Abuja (Nigeria) ; le Fond monétaire africain, siège à Yaoundé (Cameroun). Ce dernier, avec un capital programmé à plus de 40 milliards de dollars, pourrait supplanter en Afrique le Fond monétaire international, qui a jusqu’à présent dominé les économies africaines en ouvrant la voie aux multinationales et aux banques d’investissement étasuniennes et européennes. En attaquant la Libye, les « volontaires » essaient de couler les organismes qui pourraient un jour rendre possible l’autonomie financière de l’Afrique.

* Manlio Dinucci est Italien, géographe et géopolitologue .

Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).

[1] « For West’s Oil Firms, No Love Lost in Libya », par Guy Chazan, The Wall Street Journal, 15 avril 2011.

[2] « Le partage de la Libye a commencé à Londres », Réseau Voltaire, 30 mars 2011.

[3] « La rapine du siècle : l’assaut des volontaires sur les fonds souverains libyens », par Manlio Dinucci, Réseau Voltaire, 22 avril 2011.

Source Réseau Voltaire via Le Journal du Chaos

 

vendredi, 06 mai 2011

Révolutions arabes? Non! Révoltes ethniques et religieuses!

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Révolutions arabes ? Non, révoltes ethniques et religieuses !

Bernard LUGAN

Ex: http://www.polemia.com/ 

Les médias occidentaux ont regardé dans leur propre miroir les bouleversements en cours dans le monde arabe. Ils y ont vu un mouvement irréversible vers la démocratie libérale. La réalité est infiniment plus complexe. Un seul pays, la Tunisie, s’achemine actuellement vers des élections pluralistes. Mais la situation sociale et la situation sécuritaire y sont dégradées : d’où la montée du chômage et les vagues d’émigration.
Ailleurs nous assistons surtout à des luttes ethniques et religieuses : querelles tribales au Yémen et en Libye, conflits entre majoritaires et sunnites au pouvoir à Bahrein, affrontements entre sunnites majoritaires et Alaouites au pouvoir en Syrie.
Polémia livre ici l’analyse de l’africaniste Bernard Lugan.

 

Le printemps arabe a-t-il vraiment eu lieu ?

L'histoire dira s'il y a eu un printemps arabe. Dans l'immédiat, cette expression semble hasardeuse, d'autant plus qu'elle est employée à tort et à travers.

En premier lieu il ne faut pas confondre monde arabe et monde musulman, tous les Arabes n'étant pas musulmans et tous les musulmans n'étant pas des Arabes. Ensuite, les mouvements auxquels nous assistons sont à ce point différents les uns des autres qu'il est difficile de leur trouver un fil conducteur. Superficiellement, il y a certes un point commun entre la Syrie, Bahrein, le Yémen, l'Egypte, la Libye, la Tunisie et l'Algérie : leurs habitants sont très majoritairement et parfois exclusivement musulmans. Mais là encore, des différences existent et elles sont très profondes. Certains pays sont en effet sunnites comme l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte et le Yemen, tandis que d'autres sont partagés d'une manière inégale entre sunnites, chiites - ces derniers régulièrement subdivisés -, et d'autres minorités, notamment chrétiennes.

La situation de chaque pays montre également que les causes profondes des soulèvements n'autorisent pas une généralisation :

- En Syrie, le problème est d'abord ethno-religieux, la minorité alaouite, environ 10% de la population, ayant de plus en plus de mal à tenir la mosaïque humaine du pays, les Kurdes constituent ainsi 8% de la population et les Arméniens 3%. Plus généralement, la majorité sunnite orthodoxe qui a perdu le pouvoir politique au profit des Alaouites cherche à le récupérer.
- Au Bahrein, la question est également ethnique et religieuse, la majorité sassano-chiite refusant la colonisation arabe incarnée par la dynastie sunnite des al-Khalifa au pouvoir depuis le XVIIIe siècle.
- Au Yémen, nous sommes dans une situation d'opposition entre les coalitions tribales du nord et celle du sud. De plus, dans le nord du pays, et à cheval sur la frontière de l'Arabie Saoudite, la minorité chiite en rébellion ouverte depuis des années constitue le fer de lance de la lutte armée contre le pouvoir d'Ali Abdullah Saleh qui gouverne depuis 1990.
- En Tunisie et en Egypte, nous avons assisté à des révolutions politiques bourgeoises et citadines dont le peuple a été largement absent, surtout en Egypte où les fellahs sont restés étrangers au mouvement. Si ces deux révolutions ont réussi ce fut en raison de l'affaiblissement de vieux dictateurs manipulés par leur entourage et abandonnés ou même trahis par le haut état-major militaire occidentalisé.
- En Algérie, les événements furent à la fois des mouvements sociaux et des émeutes de la faim. Le président Bouteflika, vieux chef malade, n'a cependant pas été renversé car le pays dispose de réserves lui permettant d'acheter la paix sociale et parce que la cleptocratie étatique militaire a serré les coudes.
- En Libye, et nous l'avons vu dans le numéro 15 de l'Afrique Réelle, l'origine des événements fut le soulèvement de la confédération tribale de Cyrénaïque contre celle de Tripolitaine. Il ne s'agit donc pas d'une révolution, mais d'une dissidence régionale qui aurait échoué sans l'intervention occidentale.

Bernard Lugan
L’afrique réelle
N°16 avril 2011


Voir aussi les articles de Polémia :

Libye, tribus et barbus : le « bobardement »... en attendant l'enlisement
« Aube de l'odyssée » contre la Libye : Grands Principes et jeux de dupes
Albanie : la dictature de la corruption, meilleur allié de l'islamisation
Le lotus et le jasmin sont-ils déjà fanés ?

Correspondance Polémia – 26/04/2011

jeudi, 05 mai 2011

L'Afrique face à l'Europe: du choc démographique au choc culturel

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L'Afrique face à l'Europe : du choc démographique au choc culturel

Communication de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia
Au Colloque de l’Institut de géopolitique des populations
sur : « Les prochaines guerres seront-elles démographiques ? » - 28 avril 2011

Ex: http://www.polemia.com/

Choc démographique

Un peu de géographie d’abord. Trois espaces doivent être distingués : –

L’Europe : elle a connu un baby-boom de 1945 à 1973 ; elle connaît un papy-boom aujourd’hui ; aucun pays n’y atteint plus, depuis de longues années, le taux de fécondité de 2,1 enfants par femme, nécessaire au simple renouvellement des générations.

– Le Maghreb : Maroc, Tunisie et Algérie ont connu un baby-boom jusque dans les années 1990 ; ils sont actuellement en situation de transition démographique, avec des taux de fécondité proches de 2. La proportion de jeunes actifs dans la population reste très forte.

En Algérie, 50% des 34 millions d’habitants ont moins de 25 ans. Au Maroc, 50% des 32 millions d’habitants ont moins de 27 ans. En Tunisie, 50% des 11 millions d’habitants ont moins de 30 ans. Il y a donc là les conditions démographiques de ce qu’Alfred Sauvy a appelé, dans un livre célèbre, « La Révolte des jeunes » – un élément majeur d’explication de ce que les grands médias ont baptisé les « révolutions arabes » et qui jusqu’ici n’ont été en fait que des révoltes déstabilisatrices.

Ainsi de la Tunisie, pays du Maghreb le plus développé, où le taux de chômage va passer, de 2010 à 2011, de 11% à 17%, selon le ministre tunisien de l’emploi – avec les conséquences que l’on constate de Lampedusa à Vintimille sur les flux migratoires.

– L’Afrique : la fécondité subsaharienne reste la plus élevée de la planète ; encore de 6,2 enfants par femme en 1990, elle a été ramenée en 2008 à 4.9 enfants par femme.

Le nombre des naissances de l’Afrique subsaharienne qui, en 1950, était encore comparable à celui de l’Union européenne dans ses limites actuelles, lui est aujourd’hui près de 7 fois supérieur : tous les ans, 33 millions de naissances contre 5 millions, selon les travaux de Philippe Bourcier de Carbon.

Les flux d’immigrants (réguliers et irréguliers) dans les pays de l’Union européenne en provenance de l’Afrique subsaharienne sont aujourd’hui essentiellement composés de jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans et plus de 40% de ces flux sont désormais constitués de jeunes femmes de ces tranches d’âge. Les effectifs de ces jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans sont donc appelés à doubler d’ici à 2040 en Afrique subsaharienne, passant de 250 millions à 500 millions en trente ans. Cela signifie – toutes choses égales par ailleurs, en particulier si la probabilité d’émigrer dans l’Union reste ce qu’elle est aujourd’hui – que la pression migratoire des jeunes adultes en provenance de l’Afrique subsaharienne sur les frontières de l’Union est appelée à doubler au cours des trois prochaines décennies.

Ce face-à-face de l’Europe (y compris la Fédération de Russie) ou de l’Union européenne avec l’Afrique subsaharienne peut donc se résumer ainsi en ce début du XXIe siècle :

  • – La zone la plus urbaine de la planète fait à présent face à la zone la plus rurale ;
  • – La zone la plus riche de la planète fait à présent face à la zone la plus pauvre ;
  • – La zone la plus stérile de la planète fait à présent face à la zone la plus féconde ;
  • – La zone où la vie est la plus longue fait à présent face à celle où elle est la plus courte ;
  • – La zone la plus âgée de la planète fait à présent face à celle où elle est la plus jeune ;
  • – La zone où le nombre des décès excède celui des naissances fait face à celle où la croissance naturelle de la population est la plus rapide.

Le constat d’échec des politiques migratoires

Depuis les années 1960, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Benelux subissent des vagues migratoires : de travail pour faire baisser les salaires, familiales pour des raisons « humanitaires ».

Au cours de la dernière décennie, ces migrations se sont amplifiées :

  • – tous les pays de l’Europe à quinze sont désormais concernés : les pays scandinaves et l’Irlande, au nord ; l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, au sud ;
  • – les mouvements d’entrées se sont accrus : 500 000 étrangers ont été régularisés en Espagne en 2005 ; de 500 000 à 800 000 en Italie depuis 2008 ; en Grande-Bretagne le solde migratoire de 1997 à 2009 s’est élevé à 2,2 millions de personnes, selon le premier ministre David Cameron ; en France, c’est plus de 1,5 million de personnes qui sont entrées de 2002 à 2010.

Dans le même temps les politiques suivies à l’égard des populations immigrées ne donnent pas les résultats attendus : qu’il s’agisse du multiculturalisme assumé de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, ou de l’assimilation/intégration à la française, l’échec est au rendez-vous. Et il est constaté par les principaux acteurs qui ont conduit ces politiques.

Angela Merkel a déclaré à Potsdam le 16 octobre 2010 devant les jeunes militants de la CDU et de la CSU : « L’instauration d’une société multiculturelle, où chacun prendrait plaisir à vivre côte à côte, a fait faillite. » « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici », ajoutait-elle. La veille, le dirigeant des conservateurs bavarois, Horst Seehofer, avait lancé : « Le Multikulti est mort »

Le premier ministre belge Yves Leterme a suivi ses collègues allemands en affirmant sur RTL Belgique : « Mme Merkel a raison, en ce sens que les politiques d'intégration n'ont pas toujours eu les effets bénéfiques qu'on attendait d'elles. »

Le 5 février 2011, David Cameron, s'exprimant devant la 47e Conférence sur la sécurité, a dénoncé le multiculturalisme tel que l'a pratiqué le Royaume-Uni : « Le multiculturalisme a conduit à ce que des communautés vivent isolées les unes des autres. Ces sociétés parallèles ne se développent pas selon nos valeurs. Nous ne leur avons pas donné une vision de ce qu'est notre société. »

Vendredi 15 avril 2011, c’est au tour du ministre de l’Intérieur français Claude Guéant d’affirmer : « L’intégration est en panne » – une opinion partagée par 76% des Français qui, selon un sondage Harris interactive du 20 avril 2011, estiment que « les étrangers ne font pas suffisamment d’efforts pour s’intégrer ».

Certes, l’analyse n’est pas nouvelle : les plus lucides l’avaient déjà fait depuis… trente ans. Ce qui est nouveau, c’est que le constat émane des hommes au pouvoir, de ceux qui servent la superclasse mondiale (SCM) et dont les politiques ont consisté à promouvoir la mondialisation.

Dans la revue Le Débat de mars–avril 2011, l’essayiste André Grejbine commente ainsi la montée, à ses yeux parallèle, de l’islamisme et du populisme en Europe : « Derrière les beaux discours sur le dialogue des civilisations et la diversité des cultures, c’est un engrenage de ressentiment et de rejet réciproque qui se développe. » C’est reconnaître le choc des cultures.

Minorités visibles, minorités qui se rendent visibles

Les Américains ont créé dans les années 1960 la notion de minorités visibles pour qualifier des populations qui, même lorsqu’elles sont intégrées, apparaissent visiblement différentes : c’est le cas des Afro-Américains aux Etats-Unis ou, en France, des Antillais.

Mais en Europe, on a assisté à un phénomène différent, celui de minorités se rendant visibles, c'est-à-dire de Turcs et de Maghrébins, hommes pourtant de race blanche mais choisissant d’accentuer leurs différences par rapport aux populations d’accueil par leurs comportements et leurs exigences, tels que le voile islamique, les interdits alimentaires, les revendications religieuses ou simplement culturelles.

Choc culturel

Le choc culturel prend des formes multiples tant en raison des différences d’origine des cultures et des civilisations que des différences d’évolution historique et sociologique des sociétés.

Orient versus Occident

La fracture entre l’Orient et l’Occident est aussi profonde qu’ancienne : elle remonte aux guerres Médiques et aux guerres Puniques. Elle oppose la personne aux masses, les libertés individuelles à la soumission collective. Cette opposition se retrouve dans l’Empire romain avec la victoire de l’Occident à Actium puis la division du IIIe siècle entre Empire d’Orient et Empire d’Occident.

Islam versus Europe

L’opposition entre l’Islam et l’Europe est une structuration géopolitique majeure de l’espace euro-méditerranéen. Elle s’étend sur douze siècles : de la bataille de Covadonga (722) à la libération de la Grèce (1822/1832). Mais plus encore qu’un choc militaire, c’est un choc de mentalités : l’Islam, c’est la « soumission », l’Europe, c’est l’exercice du libre-arbitre et de la liberté. La théorie des trois « religions monothéistes » dont les sources seraient identiques fait l’impasse sur l’hellénisation et l’européanisation du christianisme.

Les différences entre l’Islam et l’Europe sont nombreuses et majeures :

  • - dans la relation avec le divin ;
  • - dans la séparation, d’un côté, la soumission, de l’autre, entre le domaine de Dieu et celui de César ;
  • - dans la représentation de la figure divine et de la figure humaine ;
  • - dans la conception et la représentation de la femme ;
  • - dans le lien avec la nature ;
  • - dans l’existence ou non d’une multitude d’interdits ;
  • - dans les pratiques et les rituels alimentaires ;
  • - dans les configurations architecturales.

Société intolérante versus société tolérante

L’Europe – et singulièrement l’Europe moderne – s’est construite autour de la liberté d’expression. L’Islam n’admet ni l’étude critique de l’histoire du prophète, ni la représentation de Mahomet (sauf chez les Persans). L’Islam exige l’application de lois sur le blasphème, ce qui heurte profondément la sensibilité européenne, comme l’a montré l’affaire des caricatures danoises de Mahomet.

Plus gravement, il est difficile de faire cohabiter sur le même sol une culture de la tolérance et une culture de l’intolérance :

  • - Que certaines femmes puissent porter le voile islamique, pourquoi pas ? Mais quand dans un quartier une majorité de femmes porte le voile islamique, il est très difficile pour les autres de ne pas en faire autant, sauf à accepter de passer pour des proies ;
  • - Que des musulmans veuillent faire ramadan, c’est leur choix ; que ceux qui veulent s’en abstenir y soient contraints, c’est insupportable ;
  • - Que des musulmans veuillent manger halal, pourquoi pas ? Mais que de plus en plus de non-musulmans soient contraints d’en faire autant, ce n’est pas acceptable ;
  • - Qu’il y ait des mariages mixtes (au regard de la religion ou de la culture), pourquoi pas ? Mais comment trouver normal que la conversion s’opère systématiquement dans le même sens, c'est-à-dire vers l’Islam ?

En fait, les relations entre une culture tolérante et une culture intolérante sont dissymétriques : car la culture intolérante finit par imposer ses règles à la culture tolérante. C’est la négation de la règle de réciprocité.

Il est d’ailleurs significatif de voir les nations européennes et chrétiennes poussées à abandonner leurs repères symboliques : crèches de Noël, œufs de Pâques, fêtes du cochon.

Afrique versus Europe : société individualiste/rationaliste versus société instinctive et tribale

Une partie des Africains noirs sont musulmans. Mais, indépendamment de leur religion – musulmane, catholique ou pentecôtiste – les Africains noirs ont généralement un rapport au monde différent de celui du rapport européen. Le collectif y pèse plus que l’individuel. Le froid rationalisme y joue un rôle moins important. Il ne s’agit pas ici de dire où est le bien, où est le mal, mais de souligner des différences de comportement qui pèsent dans la vie collective, la capacité de développement économique et la vitalité démographique.

D’autres distinctions méritent d’être abordées : indépendamment de leurs constructions mythologiques et de leur histoire, les sociétés musulmanes et africaines d’un côté, européennes de l’autre sont à des stades différents de leur évolution.

Société traditionnelle versus modernité

Depuis le XVIIIe siècle, l’Europe est entrée dans une modernité individualiste. Pour le meilleur et pour le pire. Les sociétés africaines et musulmanes – même si elles sont touchées par la modernité, surtout lorsqu’elles sont transposées en Occident – sont restées davantage holistes et traditionnelles : le salut collectif, l’attachement à la lignée, le respect des valeurs ancestrales, le maintien de codes d’honneur y jouent encore un rôle important. Or ce qui peut paraître « archaïque » à l’Européen moderniste peut être un avantage évolutif dans la compétition entre sociétés ; c’est incontestablement le cas en termes d’expansion démographique.

Droit du sol versus droit du sang

Dans leur logique « d’intégration » des immigrés, les pays européens ont tous adopté le droit du sol ou le double droit du sol. Né en Europe, l’enfant d’immigrés a donc juridiquement vocation à acquérir la nationalité du pays de son lieu de naissance. Mais cela ne l’empêche pas, lui et ses descendants, de garder la nationalité de ses pères. En terre d’Islam, nationalité et religion sont liées : acquérir la nationalité du pays d’accueil ne dispense pas de conserver la nationalité du pays d’origine, qui est irrévocable, tout comme l’apostasie est impossible. D’où l’explosion dans tous les pays européens de doubles nationaux pratiquant la double allégeance (dans le meilleur des cas !)

Société individualiste versus société communautaire

En premier lieu, l’Occidental individualiste a placé au sommet de ses valeurs : « le droit de l’enfant ». C’est au nom du droit de l’enfant (et de son intérêt supposé) que les jurisprudences européennes – et singulièrement les jurisprudences françaises – ont imposé le regroupement familial dans le pays d’accueil et non dans le pays d’origine. En France, en 1978, c’est le Conseil d’Etat, par l’arrêt GISTI, qui décide que « Les étrangers qui résident régulièrement en France ont le droit de mener une vie familiale normale, et en particulier celui de faire venir leur conjoint et leur enfant mineur. » C’est ainsi une interprétation individualiste de textes généraux qui prévaut.

En second lieu, c’est la même logique qui prévaut pour le mariage. Au nom du « mariage d’amour » entre deux individus, on autorise le déplacement de blocs de population. Deux grandes catégories de cas sont ici à distinguer :

  • - l’étranger qui cherche à venir en France ou bien le clandestin déjà présent sur le territoire qui veut obtenir une régularisation peuvent recourir à la voie du mariage : mariage arrangé, mariage gris ou simple escroquerie sentimentale ; les bénéficiaires en sont souvent des hommes jeunes ;
  • - l’immigré de deuxième génération, français au regard de la nationalité plus qu’au regard de la culture, qui veut se marier au « bled », c'est-à-dire dans le pays d’origine de sa famille ; il s’agit généralement de jeunes hommes qui se marient avec des filles du pays réputées plus respectueuses des mœurs traditionnelles ; cela concerne aussi des jeunes filles pas toujours mariées selon leur gré.

Ce comportement qui peut s’analyser comme un refus de l’intégration est un puissant facteur d’accélération de l’immigration. C’est là que se niche la cause majeure de l’immigration de peuplement subie par l’Europe : « l’immigration nuptiale ».

Société à famille nucléaire versus société à famille élargie

Les mentalités et le droit français s’inscrivent dans une vision nucléaire de la famille. Or les pays du sud de la Méditerranée ont une vision élargie de la famille. Il est encore normal de vivre avec sa belle-famille, d’où le regroupement familial des ascendants. Quant aux descendants, la vision est large : la jurisprudence française reconnaît la pratique de la Kafala (quasi-adoption) au moins pour les Algériens. Les Africains ont une conception souple de la parenté qui n’est pas uniquement biologique. D’où l’élargissement du regroupement familial aux bâtards et aux neveux (ce qu’aurait empêché le contrôle génétique) – regroupement familial d’autant plus facilement élargi que la qualité des états civils africains reste imparfaite… pendant que le système social français est généreux et donc incitatif à l’arrivée de nouveaux bénéficiaires.

Choix communautaires et cascades d’immigration…

L’immigration familiale a représenté 82 762 entrées régulières en 2009. Les dix premiers pays concernés étant l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal, la Chine, le Congo (RDC).

La dynamique migratoire la plus commune est la suivante : un immigré de deuxième génération se marie avec quelqu’un de même origine que lui – un phénomène en voie d’accélération rapide : il y a eu 23 546 transcriptions d’actes de mariage établis par les postes français à l’étranger en 1995, 48 301, soit plus du double, en 2009. Le nouveau, plus souvent la nouvelle mariée rejoint ensuite la France, ce qui peut lui permettre d’acquérir la nationalité française et de faire venir des membres de sa famille.

Par ailleurs, ces arrivées concernent des jeunes femmes en âge d’être fécondes et dont le taux de fécondité en France est supérieur à celui des femmes nées en France, bien sûr, mais aussi à celui des femmes étrangères restées à l’étranger. Il y a donc un effet multiplicateur des populations immigrées. En 2009, d’après les chiffres du Haut Conseil à l’intégration, 7,0% des naissances provenaient de deux parents étrangers, 13,1% d’un parent français et d’un parent étranger : une « nuptialité mixte » au regard de la nationalité mais rarement mixte au regard de l’origine et de la culture. A ces naissances il faudrait ajouter les naissances d’enfants d’immigrés de la deuxième génération pour pleinement mesurer ce qui est en train de se passer en termes de substitution, au moins partielle, de population.

Quelles solutions ?

Nous sommes en face d’un choc démographique doublé d’un choc de civilisations. Un choc de civilisations qui se passe à l’intérieur des frontières des Etats. Les solutions ne sont pas techniques. Elles sont tributaires des valeurs dominantes. Plus précisément, les solutions supposent un changement radical des dogmes dominants tels qu’ils sont imposés par la superclasse mondiale à travers les médias.

Préférence de civilisation versus Big Other

L’écrivain Jean Raspail a remarquablement résumé l’idéologie dominante de l’Europe : Big Other, ce qui revient à placer l’autre – sa religion, ses mœurs, ses pratiques – au-dessus de tout. Là est la source de la formidable asymétrie dont les peuples européens souffrent. Changer, c’est revenir à la préférence de civilisation ; à la préférence pour sa civilisation ; soit parce que nous la trouvons meilleure dans l’absolu, soit tout simplement, dans une perspective plus relativiste, parce qu’elle est la nôtre. Il ne s’agit pas de haïr l’autre mais d’en finir avec la haine de soi. Il s’agit de cesser d’opposer une société innocente (celle des immigrés) à des nations européennes coupables.

Droit à la défense des libertés individuelles

Nous vivons une époque où ce n’est pas la majorité qui opprime les minorités mais des minorités communautaristes qui prétendent imposer leurs lois à la majorité. Les libertés individuelles sont au cœur de la civilisation européenne : liberté d’expression, liberté de recherche, liberté de débat, liberté de circulation, liberté de consommer, liberté de s’habiller, liberté d’ignorer le licite et l’illicite des autres, liberté de boire de l’alcool et de manger du cochon, y compris dans les transports et les cantines. Lorsque des libertés sont menacées, elles doivent être défendues. Rappelons-nous la phrase de Royer-Collard : « Les libertés ne sont pas autre chose que des résistances. »

Droit à la défense des libertés collectives

Mais ces libertés individuelles sont inséparables des libertés collectives. Sans défense des libertés collectives aujourd’hui, sans défense du modèle de civilisation européenne, il n’y aura pas de libertés individuelles demain. Les nations européennes doivent donc réaffirmer – y compris dans leur Constitution comme viennent de le faire les Hongrois – leur droit à l’identité, leur droit à des frontières, leur droit à rester eux-mêmes.

Droit à l’identité des peuples versus droit des individus à immigrer

Allons plus loin : face au choc démographique et au choc migratoire, il faut mettre en œuvre le principe de précaution, et bloquer toute immigration en provenance de pays dont beaucoup de ressortissants – même de nationalité française – sont peu ou pas assimilés. Ici le droit collectif à l’identité des peuples doit l’emporter sur le droit des individus à immigrer.

Le populisme contre le putsch des médias et des juges

En matière d’immigration (et de politique familiale), le pouvoir n’appartient plus aux hommes politiques. Il appartient aux médias et aux juges : au tribunal médiatique qui fixe les limites du licite et de l’illicite dans les discours ; aux cours internationales et aux cours suprêmes qui interprètent les principes fondamentaux des droits de l’homme à leur manière : pour le droit des étrangers contre le droit des peuples ; pour le politiquement correct contre les libertés individuelles. Mais partout en Europe de puissants courants populistes s’expriment. Ils demandent un retour aux frontières car ils savent que le sort de la civilisation européenne ne se joue pas à Benghazi mais à Lampedusa.

Jean-Yves Le Gallou
Polémia
28/04/2011

Texte en PDF cliquer ici

Voir aussi les articles Polémia :

Une lecture très protectrice des droits des étrangers par les juridictions françaises restreignant les possibilités de réaction du gouvernement face à la pression migratoire accrue à laquelle est confronté notre pays 
« Eloge des frontières », de Régis Debray 
L'immigration par escroquerie sentimentale
L'immigration noire africaine : un phénomène qui s'amplifie
L'Implosion démographique européenne face à l'explosion démographique africaine : l'Afrique déborde-t-elle sur l'Europe ?

et

Rapport au Parlement sur les orientations de la politique d’immigration et d’intégration (année 2009) 

Image : démographie en Afrique

 

Jean-Yves Le Gallou

mercredi, 04 mai 2011

L'Afrique réelle n°16

L'Afrique Réelle N°16

Avril 2011

 


SOMMAIRE :

Editorial de Bernard Lugan : Le printemps arabe a-t-il vraiment eu lieu ?

ACTUALITE : COTE D'IVOIRE :

- La défaite de Laurent Gbagbo

- Abidjan : une ville ethno-politiquement cloisonnée

DOSSIER : LIBYE, LA GUERRE DE BHL ET DE L'ELYSEE ?

- La France dans le piège libyen

- La triple erreur de la France

RWANDA :

- Le général Tauzin parle

IDEES :

- L'aide au développement a étouffé l'Afrique

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mardi, 03 mai 2011

L'alchimie tribale libyenne

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L’alchimie tribale libyenne (Point de situation)

Communiqué de Bernard Lugan, le 24 avril 2010
 
 

GN27630T.jpgLa nouvelle selon laquelle le colonel Kadhafi  aurait ordonné à son armée de se retirer de la ville  de Misrata  pour y confier le rétablissement de l’ordre aux tribus qui lui sont loyales, permet de mettre en évidence la grande réalité tribale sur laquelle repose la vie sociale libyenne [1]

 Le problème, lorsque l’on parle des tribus de Libye tient au fait que nous sommes en présence d’ensembles divisés en une infinité de clans et de sous clans aux alliances fluctuantes et aux zones d’habitat mouvantes. On recense ainsi environ 150 tribus et clans dont la plupart vivent éclatés sur plusieurs régions et dont les intérêts sont régulièrement contradictoires. Ces tribus ne constituent pas des blocs homogènes unanimement rangés dans un camp ou dans l’autre. Ainsi, au sein même des Gaddafa, la tribu du colonel Kadhafi, l’un des cousins de ce dernier, Ahmed Gaddaf al-Dam est passé chez les insurgés. S’agit-il d’une adhésion sincère ou d’une habitude bédouine de ménager une porte de sortie pour les siens? L’histoire le dira. 

Entre ces tribus et ces clans, les apparentements familiaux sont étroits, ce qui fait qu’en dépit des combats, les liens qui ne sont jamais rompus peuvent donc être renoués à tout moment. Deux exemples :
 

1) Les liens historiques et matrimoniaux entre la tribu des Gaddafa et certaines composantes des Warfallah sont anciens. Au mois de mars 2011, quand une majorité de clans warfallah abandonna le colonel Kadhafi, le chef de la branche warfallah de Beni Wallid  « capitale » historique des Warfallah déclara qu’il ne considérait plus Kadhafi comme un « frère ». Certes, mais les liens du sang demeurent qui permettront, un jour, de procéder à des retrouvailles…

2)   Toujours au mois de février,  Seif al-Islam, fils du colonel Kadhafi, prononça un  discours télévisé dont la portée a échappé à bien des observateurs. S’adressant aux rebelles de Cyrénaïque, il parla de ses « oncles d’el Baida », un des bastions de l’insurrection et centre de la tribu des Barasa. La raison de cette adresse était claire : le coeur de la confédération tribale de Cyrénaïque est la tribu Barasa, celle de l’ancien roi Idriss ; or, la seconde femme du colonel Kadhafi,  Safeya Farkash al-Baraasa, mère de Seif al-Islam, est une Barasa. En parlant à « ses oncles d’el Baida», Seif al-Islam tentait donc de rallier le lignage de sa mère au régime de son père.  

Pour ce qui est des grandes tribus, à la date à laquelle ces lignes sont écrites (24 avril 2011), la situation est la suivante :  

Les Warfallah (Werfella) qui forment la principale tribu de Libye et qui sont divisés en plus de 50 clans que l’on retrouve dans toute la partie septentrionale du pays, avec une assise en Cyrénaïque dans la région des villes de Benghazi et de Dernah, mais qui sont également présents en Tripolitaine, se sont majoritairement rangés dans le camp des rebelles. Plusieurs de leurs clans, notamment une partie de ceux résidant en Tripolitaine sont cependant demeurés loyaux au colonel Kadhafi. Pour mémoire, l’opposition entre certains clans warfallah, essentiellement ceux de Cyrénaïque, et le régime libyen, remonte à l’année 1993 quand plusieurs dizaines d’officiers accusés de complot furent arrêtés et certains exécutés.  

L’ensemble Maghara (al-Maghara) de Tripolitaine est en majorité demeuré fidèle au régime du colonel Kadhafi. Quant aux tribus du Sud, elles n’ont pas la même importance démographique que celles du Nord, mais elles sont demeurées loyales. Elles auraient à craindre des représailles de la part des insurgés de Cyrénaïque si ces derniers étaient vainqueurs car elles ont fourni au colonel Kadhafi ceux qu’ils nomment les « mercenaires », alors qu’il s’agit largement de Libyens « noirs », à commencer par les Toubou du Fezzan.  

Pour ce qui est des tribus berbères ou dites berbères, soit entre 10 et 15% de la population totale, la situation n’est pas homogène. Il est important de rappeler que le fond de la  population de Libye est Berbère (Amazigh) et que son arabisation s’est produite aux XI-XII° siècles, sous les Fatimides d’Egypte, avec l’arrivée des tribus bédouines arabes Beni Hilal et Beni Salim.Les Touaregs qui sont des Berbères, soutiennent le régime Kadhafi tandis que les Berbères de l’Ouest, notamment ceux de la région du djebel Nefusa et de la ville de Zwara vers la frontière tunisienne, comme d’ailleurs ceux de l’Est se sont clairement rangés du côté des rebelles. 

 www.bernard-lugan.com  

 
[1]15% seulement de la population du pays est détribalisée et vit en majorité dans les villes de Tripoli et de Benghazi (Al-Haram Weekly).
 

dimanche, 24 avril 2011

Qadhafi, van paria naar bevriende leider en terug

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Qadhafi, van paria naar bevriende leider en terug

 

 

 

door Georges Spriet

 

Ex: http://www.uitpers.be/

 

Het belang van Libië heeft van doen met de ondergrond en de geografische ligging van het land. Eerst en vooral is er de olie. Vervolgens is er de voornamelijk Amerikaanse strijd tegen het terrorisme. En ten slotte is er de voornamelijk Europese strijd tegen de migratie. Qadhafi was sedert de oplossing van de Lockerbie-kwestie (1) en zijn afzweren van massavernietigingswapens op bepaalde terreinen de nieuwe vriend van het Westen geworden op andere dan weer (nog) niet. De directere reden voor een interventie is dat het Westen over geen enkele ernstige hefboom beschikt om de gebeurtenissen van deze 'Libische lente' te (bege-)leiden in een richting die het geheel van de westerse belangen veilig kan stellen.

Van korte duur

 

Het lijkt erop dat de Westerse analisten ervan uitgingen dat een nieuw Tunesië en een nieuw Egypte voor de tegenstanders van Qadhafi een blijvend voorbeeld zouden vormen, en men schatte wellicht in dat deze 'opstand' niet snel weg zou ebben, en dus dat Qadhafi's dagen wel 's geteld zouden kunnen zijn. Zo zag er het de eerste tijd ook naar uit. En de EU nam snel duidelijk stelling tegen Qadhafi toen er signalen kwamen van moordende repressie.

 

De relaties tussen Libië en het Westen waren nochtans volop aan het groeien de laatste tijd. Qadhafi bezocht geregeld Europese regeringsleiders. De EU stond op het punt een Raamakkoord met Libië te ondertekenen en overwoog een vertegenwoordigingsbureau te openen in Tripoli. Qadhafi ontmoette in 2009 president Obama tijdens de G8-top in Italië, als toenmalig voorzitter van de Organisatie van Afrikaanse Eenheid. Toen de chef van Africom, generaal William Ward, in mei 2009 voor de tweede keer bij Qadhafi op bezoek was geweest rapporteerde hij aan Washington dat Qadhafi de politieke crisissen in Afrika niet langer aan de VS toeschreef. Dat blijkt uit de Wikileaks hieromtrent die onderzoeker Michael Bush (City College New York) behandelde in een bijdrage op Foreign Policy in Focus.(2)

 


Wikileaks

 

Volgens Qadhafi is het Chinese beleid in Afrika veel softer dan dat van de VS omdat het zich niet mengt in binnenlandse aangelegenheden. De VS hebben ook teveel de neiging om militaire basissen te ontwikkelen nabij de energiebronnen: mochten de VS dit ook willen doen in de Golf van Guinea dan zou dit het terrorisme aanwakkeren, aldus Qadhafi. Hij meende dat de VS teveel aan de zijde staan van Israël en dat het in het belang van Amerika is om de Palestijnen te steunen. Hij raadde ook aan niet teveel vertrouwen te hebben in de Arabische leiders van de Golf en de Levant. Hij stelde vragen bij de VS-basissen in Djibouti met de opmerking dat militaire machtsaanwezigheid door de terroristen wordt aangegrepen om terreur te verantwoorden.

 

Qadhafi had het vervolgens over de twee bronnen van terrorisme : het wahabisme [een fundamentaal conservatieve strekking in de islam, die de staatsgodsdienst is in Saudi-Arabië en Qatar, nvdr]en Zwitserland. De Zwitserse banken sponsoren terroristen en hij stelde voor het land op te splitsen volgens taalgroep. Hij legde de oorzaak van de piraterij voor de Somalische kusten bij 'buitenlandse entiteiten' die de territoriale wateren van dat land hadden geschonden en meende dat de oplossing van het piratenprobleem een overeenkomst zou moeten inhouden tussen de piraten en deze landen die de Somalische wateren exploiteren. Qadhafi stelde in dit verband voor te helpen zoeken naar gesprekspartners. Hij benadrukte verder dat nu Libië (2009) voorzitter is van de Organisatie van Afrikaanse Eenheid er kon samengewerkt worden met Africom om het terrorisme in de Sahara en de piraterij te bestrijden. Hij zei nog dat hij volop kon samenwerken met het nieuwe Amerika, nu het geregeerd werd door een "nieuwe geest van verandering".

 

Qadhafi was dus de laatste tijd bijzonder salonfähig geworden in de westerse wereld. Hij wilde samenwerken in de bestrijding van het terrorisme, hij sloot akkoorden met de EU onder meer over migratie, en hij laat de Libische olie mede-ontginnen door een hele rist buitenlandse ondernemingen: Europese, Amerikaanse, Russische, Chinese en andere Aziatische petroleummaatschappijen. Toch zijn er nog wolken aan de blauwe Sahara-lucht. Die hebben in de eerste plaats te maken met beleid van de VS qua militaire basissen, met Israël, met de VS-bevriende leiders in Saudi-Arabië en de Golfstaten en met de controle van de toegang naar de Indische Oceaan (het dossier van de Somalische piraterij). Dat is in elk geval wat Wikileaks ons toont.

 

We zagen dus een soort jonge verstandsverloving tussen het Westen en Qadhafi afspringen bij de eerste nieuwe misstap van de Libische leider, met name zijn gewelddadig militair optreden tegen de opstandelingen.

 


Oppositie

 

Wat de Libische oppositie betreft beschrijft een recent rapport van de US Congres Research Service vooreerst het belang van de tribale relaties in het distributief systeem van Qadhafi: meer bepaald voor het aanduiden van ministers en in de politiek-militaire relaties. Qadhafi omringt zich met getrouwen uit de eigen kring, en onder meer de grotere Warfala-stam voelt zich gediscrimineerd. Hier situeert zich een eerste lijn van 'oude' oppositie. Anderzijds zijn er nog de royalisten, en verschillende religieus geïnspireerde oppositie zoals de Moslim Broederschap, en de Libyan Islamic Fighting Group. Het Westen had eigenlijk voornamelijk contact met de royalisten die over een bureau in Londen beschikken.

 

Het blijft een belangrijk punt in de analyse van de huidige situatie dat het Westen over onvoldoende hefbomen beschikt om te wegen op de ontwikkelingen. 'Arabische lente' staat niet gelijk met 'nieuwe vriend' van het Westen. Daar moet dus wat aan gedaan. Dat was in Tunesië en Egypte niet nodig wat daar beschikken de VS over uitstekende contacten met de legerleiding.

 

De opstand in Libië betreft een mengelmoes van individuen en kleine groepen die naar politieke bewegingsruimte verlangen, van bestaande oppositietendensen, en van de tribale gelaagdheid van de Libische samenleving. Het regime bleef zolang overeind niet alleen door repressie en door het inzetten van migrantenarbeiders maar ook door het cliëntelistisch systeem waarbij regionale, tribale leiders mede konden genieten van de vetpotten van de olie-inkomsten in ruil voor hun steun aan het regime. Hebben opeenvolgende uitzuiveringen een stadium bereikt van te grote frustraties bij sommige 'families'? Het leger van Libië telde zo'n 120.000 man, maar waarvan er slechts een 15 à 20.000 goed zijn opgeleid en bewapend, o.m. de Khamis brigade onder leiding van een van de zonen van Qadhafi. De anderen beschikken slechts over zwaar verouderd materieel en werden zo goed als niet opgeleid. Hun desertie, zelfs als ze de wapens mee nemen, zal militair niet kunnen opwegen tegen een Qadhafi-regime dat tekeer gaat als een kat die in een hoek is gedrongen.

 

Is het juist te denken dat het Westen alles op alles zet om een 'bevriende' oppositie te vinden, of te maken, en die nu zo snel mogelijk in het zadel te helpen als nieuwe leiders van het land? Is het juist te denken dat het Westen eigenlijk de 'Arabisch lente' in Libië aan het kapen is?

Niet eensgezind

Hoe eensgezind is het Westen in deze zaak? Kennelijk kijkt men vanuit verschillende hoofdsteden ook verschillend aan tegen de Libië crisis. Een centrale vraag blijft waarom Parijs zo voortvarend wilde zijn, en kennelijk heel wat andere landen voor het hoofd durft te stoten. Zoals de grote media het stellen speelt inderdaad zeker het Napoleon-gehalte van president Sarkozy een rol. Bovendien doet hij het voorlopig slecht in de peilingen in de aanloop naar de Franse presidentsverkiezingen in 2012, en zoekt hij daar verandering in te brengen door zijn optreden in Libië. Ziet hij misschien brood in het vacuüm dat het verdwijnen van Qadhafi zou veroorzaken qua Afrikaanse contacten en netwerken, in een periode waarin de VS met Africom en China met investeringen en grondstoffenexploitatie zich duidelijk op de kaart van dit continent zetten? Ziet hij een kans om zijn positie en prestige weer op te vijzelen in de regio na z'n getorpedeerd Middellandse-Zee-initiatief tijdens zijn EU voorzitterschap drie jaar geleden?

 

President Obama en de EU leiders willen absoluut de beeldvorming vermijden dat het Westen opnieuw tegen een islamitisch land militair zoekt op te treden, het derde in de rij. Vandaar de nadruk op het standpunt van de Arabische Liga, vandaar de noodzaak om Arabische deelname te hebben aan de bombardementen. Qatar biedt zich aan als eerste kandidaat in dit verband. Sarkozy trachtte zijn en Obama's agenda te verenigen via zijn top in Parijs op 19 maart en het inzetten van bombardementsvluchten – exact 8 jaar na de aanval op Irak om daar de 'dictator en baarlijke duivel Saddam Hoessein' weg te jagen. Qua Arabische landen waren in Parijs aanwezig(2): Qatar, Jordanië, Verenigde Arabische Emiraten, Marokko en...Irak. En de secretaris van de Arabische Liga. Door de lijn om een uitdrukkelijke Arabische participatie te verzekeren, lig het niet zo makkelijk het geheel als een NAVO-operatie te laten doorgaan. Bovendien, waren binnen de NAVO zelf, Duitsland en Turkije kennelijk enkel gewonnen voor niet-militaire maatregelen tegen Qadhafi, en toonden de Centraal-Europese landen weinig interesse. Op 25 maart meldde een NAVO-woordvoerster dat de gelegenheidscoalitie van de Verenigde Staten, Frankrijk, Verenigd Koninkrijk en enkele andere landen binnenkort waarschijnlijk zal vervangen worden door een NAVO-operatie. België schaarde zich opnieuw bij de braafste leerlingen in de klas die overenthousiast volgen wat de leraar voorschrijft.

 

Besluit

 

Het Westen besloot de jonge relaties met het Qadhafi-regime te verbreken na zijn moordende repressieve aanpak van de 'Arabische lente' in zijn land. Qadhafi had wel mee gewerkt in de westerse strijd tegen het terorisme en de migratie, had zijn olierijkdom open gesteld voor internationale actoren, maar leek op andere punten - zeker ook wat de positie tegenover Israël betreft - nog lang niet in de pas te lopen. Zijn verdwijnen zou de kansen op een bereidwilliger Libië kunnen vergroten: vandaar de zoektocht om een westers gezinde oppositie naar voor te kunnen schuiven. Sarkozy stond hier op de eerste rij door heel snel de Nationale Transitieraad als enige vertegenwoordiger van het Libische volk te erkennen. Een militaire tussenkomst moet de krachtsverhoudingen verder doen kantelen ten voordele van de nieuwe vrienden van het Westen.

 

(Uitpers nr. 130, 12de jg., april 2011)

 


Noten:

 

 

(1) Op 21.12.1988 stortte een Boeing-747 ten gevolge van een bomexplosie aan boord neer in het Schotse plaatsje Lockerbie. Alle 259 inzittenden en 11 mensen op de grond kwamen daarbij om het leven. Uiteindelijk werd op 31.01.2001 een Libiër schuldig gevonden aan het plegen van de aanslag. Op 20.09.09 werd de hij officieel om gezondheidsredenen vrijgelaten. Zie hierover "Londen stopt Lockerbie-affaire in doofpot" in Uitpers nr. 112, september 2009. Zie: http://www.uitpers.be/artikel_view.php?id=2453

 

(2) Africom's Gen. Ward the Beneficiary of Gaddafi's Wit and Wisdom By Michael Busch, February 26, 2011 http://www.fpif.org

 

 

 


(3) In Parijs waren op de top van 19 maar 2011 naast de vernoemde Arabische staten ook 10 Europese staten aanwezig: Franrkijk, Duitsland, Spanje, Polen, Denemarken, Italië, Griekenland, België, Nederland, Noorwegen. Verder de USA, Canada en de Aarbische liga, EU, VN